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L’ESSENTIEL DE
MÉCANIQUE
QUANTIQUE
LICENCE
Direction artistique : Élisabeth Hébert
Conception graphique : Pierre-André Gualino
Mise en page : Lumina
© Dunod, 2020
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
ISBN 978-2-10-081909-6
www.dunod.com
Table des matières
Avant-propos V
Le mot de l’auteur VI
Fiche 1. Introduction 1
Fiche 2. Principe d’indétermination 8
Fiche 3. Rudiments de physique statistique 16
Fiche 4. Éléments de mécanique analytique 24
Fiche 5. Corps noir 32
Fiche 6. Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann 43
Fiche 7. Effet photoélectrique 51
Fiche 8. Sur l’effet Compton 59
Fiche 9. Spectre de l’atome d’hydrogène 67
Fiche 10. Premiers modèles atomiques 75
Fiche 11. Plus de dualité : atome de Bohr et au-delà 83
Fiche 12. Équation de Schrödinger 91
Fiche 13. ψ et |ψ|2 : interprétations 101
Fiche 14. Au-delà de l’équation de Schrödinger 109
Fiche 15. Vitesses d’une onde 117
Fiche 16. Particule dans une boîte 127
Fiche 17. Puits de hauteur finie 134
III
Table des matières
IV
Avant-propos
V
Le mot de l’auteur
Michel Chrysos
Angers, juillet 2020
VI
Fiche
Introduction
1
1. Définitions et vocabulaire
Mécanique quantique Théorie fondamentale et branche majeure de
la physique moderne. Elle a pour but la description mathématique de
la structure de la matière et du rayonnement, et l’évolution dans l’es-
pace et le temps des phénomènes physiques à l’échelle de l’infiniment
petit (atomes, molécules, noyaux atomiques . . . ). Fruit intellectuel de
savants notamment du XXe siècle, elle est souvent considérée comme
le plus formidable exploit de l’esprit humain. La place singulière de la
mécanique quantique s’explique par l’extraordinaire et infaillible préci-
sion sans cesse vérifiée dont elle fait preuve, et par sa capacité à décrire
la quasi totalité des phénomènes naturels. L’immense majorité de ces
derniers survient par suite d’échanges d’énergie entre la matière et la
lumière, qu’ils soient visibles ou non à l’œil humain. Or le concept
d’énergie et ses échanges sont à la base même de cette théorie.
Constante de Planck Constante universelle (h, c, G), son rôle est cen-
tral en mécanique quantique. Introduite par Max Planck en 1900, son
symbole1 est h et sa valeur 6, 62607004 × 10−34 J · s.
Diffraction Phénomène ayant lieu lorsqu’une onde rencontre un obs-
tacle ou une fente (objet diffractant). Les extrémités de l’obstacle,
tout comme le pourtour de la fente, deviennent alors des sources se-
condaires qui, par suite d’une interférence d’ondes émises, donnent
lieu à des figures de diffraction caractéristiques de la forme de l’objet
diffractant.
Interférence Phénomène consistant à superposer deux ondes pour
donner naissance à une seule onde dont l’amplitude, par comparaison
aux amplitudes d’origine, peut être croissante ou décroissante.
Corpuscule Très petite partie d’un corps, spatialement localisée et do-
tée d’un volume et d’une masse. Communément appelé particule, il
1. Il semblerait que l’origine du symbole soit le mot « Hilfe » (à l’aide) que Max Planck
aurait prononcé en un moment de désespoir avant sa percée.
1
Fiche 1 Introduction
2
Introduction Fiche 1
2. Unités atomiques
Système d’unités atomiques (u.a.) Système d’unités dans lequel la
masse et la charge (au signe près) de l’électron, la constante de Planck
réduite, et la constante de Coulomb sont toutes égales à l’unité. Dans
ce système, la vitesse de la lumière dans le vide est égale à 137, 036
afin que la constante de structure fine puisse conserver sa valeur
universelle.
Le tableau suivant en recense les principales informations.
Il est vivement souhaité que les étudiants connaissent par cœur le contenu
de ce tableau, y compris ses valeurs numériques arrondies à au moins un
chiffre après la virgule.
3
Fiche 1 Introduction
Avantages et inconvénients
Temps
1
2
3
4
5 ± ² ³
/Eh /a0 a0 Eh / Eh /a0 Eh /kB Eh /a30 Eh /e0 a0 Eh /e0 e0 a0
R
kB = NA est la constante de Boltzmann1 . R = 8, 314 J ·
mol · K−1 est la constante des gaz parfaits et NA = 6, 022 ×
1023 particules/mol la constante d’Avogadro.
4
Introduction Fiche 1
MÉTHODE
1 On écrit « action = quantité de mouvement × longueur ». On en dé-
−34
duit l’u.a. de quantité de mouvement. 1 u.a. de p vaut 1,055×10
0,529×10−10
=
1, 9929 × 10 −24 kg · m/s.
2 On écrit p = mv, puis on définit l’u.a. de vitesse par . À l’aide des
me a 0
2 me e 4
expressions a0 = me e 2
et Eh = 2
, cela peut s’écrire de trois façons :
e2 a0 Eh
= = (1.2)
me a0
La dernière est le résultat cherché.
Remarques
e2
= αc. En u.a., αc vaut 137,036 1
137,036 = 1. Dans le S.I., cela vaut 137,036 ×
2, 998 × 108 = 2, 1877 × 10 m/s. C’est la vitesse de l’électron dans la
6
3 On écrit « travail = force × déplacement ». On en déduit l’u.a. de
−19
force. 1 u.a. de F vaut 27,211×1,602×10
0,529×10−10
= 8, 237 × 10−8 N.
Eh
4 On écrit l’énergie comme un produit kB T . 1 u.a. de T vaut kB =
27,211×1,602×10−19
1,38×10−23
= 3, 1577 × 105 K.
MÉTHODE
5 À l’aide de 3 et de l’expression « pression = force/surface ».
5
Fiche 1 Introduction
Une vitesse de 1 192 m/s est suffisamment faible pour justifier l’utilisation de la for-
mule non-relativiste p = mv. En outre, 1 192 m/s= (1/1 836) × 3 × 108 /137 m/s.
v en u.a. αc=1 u.a. de v
6
Introduction Fiche 1
Solution
On y remplace r par ar pour garantir l’homogénéité des termes polynomiaux
0
et des exposants, sans oublier que le résultat doit acquérir une dimension de
− 32
« longueur » pour satisfaire la condition de normalisation :
9 2 3
1 2 2 3 3 r 1 r 1 r − r
r 1− + − e 7a0
588 7a0 28 a0 294 a0 30 870 a0
Solution
e0
1. i = dq/dt. S’en suit l’u.a. de i : /E = e0Eh .
h
3. L’expression B = E /c, pour une onde plane, donne pour l’u.a. de B la valeur
de 2, 35 × 105 T et les expressions :
Eh /(e0 a0 ) me e2
= = (1.5)
αc e0 a0 e0 a20
7
Fiche Principe
2 d’indétermination
1 il est impossible de connaître simultanément et de façon précise la
position et l’impulsion d’une particule ;
2 l’indétermination sur la valeur d’énergie d’un système est inversement
proportionnelle à l’indétermination sur la durée pendant laquelle se font les
échanges d’énergie dans le système :
1 xp ≥ ;
2 Et ≥ (2.1)
2 2
1. On dit, par exemple, pour une vis mal serrée que « la vis a un jeu ».
8
Principe d’indétermination Fiche 2
Remarques
Si les Éqs. (2.1) sont les plus couramment utilisées pour exprimer le principe
d’indétermination, il existe aussi des façons utilisant d’autres grandeurs dont
le produit est homogène à une action.
2. 2 en tant que limite inférieure de xp
Le principe d’Heisenberg n’est donc pas dû aux imprécisions des ins-
truments de mesure (mètre, chronomètre, etc.). Si tel était le cas, il
ne serait qu’une banalité vide de sens. Pour faire la distinction entre
caractère fondamental et simple imperfection technique, un exemple
est étudié ci-dessous, où le chronomètre utilisé pour mesurer la du-
rée d’un mouvement uniforme d’une bille de masse m fait une erreur
± τ2 = ±1 s. Il en ressort alors xp ≥ mv2 τ ainsi qu’en témoigne
le calcul ci-après. Bien qu’impressionnant, ce résultat n’est pourtant
qu’un épiphénomène : la limite 2 imposée par le fameux principe est
sans commune mesure et indépendante de tout moyen technique.
9
Fiche 2 Principe d’indétermination
MÉTHODE
AB = x v = 0, 5 v− v+ v xv
1 1/2 1/3 1/1 0, 67 0, 67
2 2/4 2/5 2/3 0, 27 0, 54
4 4/8 4/9 4/7 0, 13 0, 52
8 8/16 8/17 8/15 0, 063 0, 50
16 16/32 16/33 16/31 0, 031 0, 50
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
MÉTHODE
– 0.4
11
Fiche 2 Principe d’indétermination
Solution
1 1
1. Puisque (ax) = 1 lorsque |x| < 2a et (ax) = 0 lorsque |x| > 2a , on a
successivement :
ˆ 1 ˆ 1
2a i 2a
ψ̂ = sin k0 x eikx dx = cos(k − k0 )x − cos(k + k0 )x dx (2.5)
1
− 2a 2 − 2a1
⎛ ⎞
⎜ ⎟
⎜ sin k−k 0
sin k+k 0 ⎟
ψ̂(k) = i ⎜
⎜ k−k −
2a
2a ⎟
⎟ (2.6)
⎝ 0 k+k ⎠
0
1
2 : voir ci-dessous
2. À un facteur 2a près, l’Éq. (2.6) est une différence entre deux sinus car-
dinaux 1 & 2 , centrés sur k = ±k0 . Si, mathématiquement, 1 & 2
contribuent de façon égale, physiquement, seul 1 est pertinent : k étant le
12
Principe d’indétermination Fiche 2
13
Fiche 2 Principe d’indétermination
Solution
2 & 3. On a p ∼ p, x ∼ x, p ∼ x . Il vient successivement :
N2 1 N2 Gm2 1 −2a b
E(x) = 2
− puis E
(x) = 3 + 2 = 0 (2.11)
2m
x 2
x x x
a b
2a 22 N3 G2 m5
x0 = = 3
et E0 = E(x0 ) = − (2.12)
b NGm 82
Remarque
L’auto-compression gravitationnelle cesse lorsque les distances
qui séparent les particules approximativement atteignent la valeur
x0 . Cette dernière est d’autant plus petite que N est grand.
14
Principe d’indétermination Fiche 2
4. On remplace p2 /2m par p2 c2 + m2 c4 − mc2 .
mc),
L’énergie E(x, p), pour un corps composé de particules relativistes (p
puis supra-relativistes ( p mc), est respectivement :
N2 Gm2 N2 Gm2
E = N( p2 c2 + m2 c4 − mc2 ) − ≈ Npc − (2.13)
2x pmc 2x
Une expression simple pour E(x) s’obtient en insérant p ∼ /x et un
2c
« nombre critique » Nc = Gm 2 ≈ 10
39 dans l’Éq. (2.13 b) :
c Gm2 N
E(x) = N − N2 = Nc(1 − ) (2.14)
x 2x Nc x
À l’inverse de l’Éq. (2.11 a), l’Éq. (2.14) n’a pas de minimum à une valeur
0 < x0 < ∞. Compte tenu de la valeur N ∼ 1056 , le second terme de
l’Éq. (2.14) l’emporte de loin sur le premier. L’énergie minimale est donc at-
teinte lorsque x0 tend vers zéro. Ainsi, le système se condense à l’extrême
comme s’il était en train de tomber dans un entonnoir : son énergie devient
−∞.
15
Fiche Rudiments de physique
3 statistique
Remarque
Si connaître le micro-état d’un gaz de particules c’est avoir la plus fine
connaissance de celui-ci, cette connaissance sur le plan pratique est tout sim-
plement impossible au vu du nombre fantastique de particules contenues ne
serait-ce que dans un infime échantillon du gaz.
16
Rudiments de physique statistique Fiche 3
Remarque
L’exemple ci-dessus fournit la résolution du célèbre paradoxe de l’irréversibi-
lité des systèmes macroscopiques. À l’inverse du caractère réversible en temps
des lois régissant les systèmes microscopiques, on a tous vu un verre se cas-
ser en mille morceaux mais jamais ses débris se rassembler d’eux-mêmes et
se ressouder. C’est grâce à la « statistique » que la résolution de ce paradoxe,
qui a longtemps hanté les scientifiques, a pu être accomplie. Elle constitue
depuis l’un des plus grands accomplissements de l’esprit humain.
Le nombre de micro-états W associés à un macro-état donné exprime
l’entropie S de ce dernier par la célèbre expression :
S = kB ln W
Or, certains macro-états sont beaucoup plus probables que d’autres en rai-
son du grand nombre de micro-états qui les produisent. Il en résulte que
l’entropie pour ces macro-états est plus élevée. Le système évoluera alors
spontanément vers le macro-état qui assure la plus grande valeur de S, ou en
d’autres termes vers un désordre maximal. Ainsi, avec seulement 10 pièces
de monnaie, on peut montrer que la combinaison Np = Nf = 5 est 252 fois
plus probable d’être obtenue que les combinaisons Np = 0 ou Np = 10.
17
Fiche 3 Rudiments de physique statistique
18
Rudiments de physique statistique Fiche 3
où les intégrales portent sur l’espace des phases1 (voir Fiche 5).
Quant à ABE , sa valeur pour un gaz de particules matérielles est = 1
tandis que pour un gaz de photons, ABE = 1.
1. Espace défini par dτ = dpx dpy dpz dxdydz (px , py , pz ∈ R) pour une particule dont
les coordonnées x, y, z parcourent le volume de l’enceinte.
19
Fiche 3 Rudiments de physique statistique
MÉTHODE
ci-contre :
(N + 1)(N + 2) (N + 2)!
WBE (N , 3) = = (3.6)
2 N !2!
Le calcul de WBE (N , G) se généralise par analo-
gie :
(N + G − 1)!
WBE (N , G) = (3.7)
N !(G − 1)!
20
Rudiments de physique statistique Fiche 3
; ; ; ; ; ; ; ; ;
D’une grande utilité, l’Éq. (3.9) permet de construire WBE (N , G) à partir des
quantités impliquées dans des étapes inférieures :
WBE (N , G) = WBE (N , G − 1) + WBE (N − 1, G − 1) + . . . + WBE (0, G − 1) (3.9)
21
Fiche 3 Rudiments de physique statistique
Gi
d ln W ≈ ln(1 + ) dNi (3.11)
Ni
i
√
NB : utiliser la formule de Stirling n! ≈ 2πnnn e−n .
n1
3. Soit E l’énergie totale. Exprimer le principe de sa conservation sous forme
E − f(N1 , E1 ; N2 , E2 ; . . .) = 0.
4. À présent, on cherche à maximiser l’entropie S = kB ln W après l’avoir
soumis à la contrainte E − f(N1 , E1 ; N2 , E2 ; . . .) = 0 établie ci-avant. D’après
la méthode des multiplicateurs de Lagrange, cela équivaut à maximiser
l’expression :
ln W − a(E − f) = 0 (3.12)
où a est une constante nommée multiplicateur de Lagrange. En déduire
Ni /Gi en fonction de Ei ; des considérations de thermodynamique montrent
que a = −1/kB T. Qu’y a-t-il de remarquable concernant Ni /Gi ?
22
Rudiments de physique statistique Fiche 3
Solution
(Ni + Gi − 1)!
W= WBE (Ni , Gi ) = (3.13)
Ni !(Gi − 1)!
i i
(N
dNi ln(Ni + Gi ) + 1 dN − dN × ln N + N 1 dN
i + Gi ) @i N i
+
(3.16)
Ni
i i i
Gi @i
Finalement, d ln W ≈ i ln(Ni + Gi ) − ln Ni dNi , ce qui conduit à l’expres-
sion cherchée.
3. & 4. E = i Ni Ei . Il vient : E − f(N1 , E1 ; N2 , E2 ; . . .) = E − Ni E i = 0
i
Gi
On en déduit une expression remarquable : Ni = .
−1 e−aEi
On reconnaît en la quantité N i
Gi
la fonction de distribution fBE pour des
photons (A = 1) après avoir identifié a = − k 1T .
B
23
Fiche
Éléments de mécanique
4 analytique
24
Éléments de mécanique analytique Fiche 4
Remarques : p = mv
Le lien intime entre le moment conjugué et la vitesse généralisée apparaît
évident pour un point matériel puisque L = 12 mq̇2 − U (q, t).
25
Fiche 4 Éléments de mécanique analytique
26
Éléments de mécanique analytique Fiche 4
Petite histoire
Ce fut Pierre de Fermat, magistrat de son état, qui inspira à Pierre de Maupertuis son
fameux principe de moindre action. Ce fut ensuite William Hamilton, enfant prodige,
qui modifia ce dernier en introduisant l’action hamiltonienne définie par l’Éq. (4.5).
MÉTHODE
On écrit l’action SH pour deux trajets proches, x(t) et x(t) + (t), qui
ont des extrémités M1 et M2 communes :
ˆ t2 ˆ t2
1 2 1
mẋ − U (x) dt et m(ẋ + ˙ )2 − U (x + ) dt
t1 2 t1 2
(4.8)
On développe U (x + ) ≈ U (x) + dU (x)/dx, puis on calcule la
différence δSH après avoir négligé ˙ 2 :
ˆ t2
dU
δSH = mẋ˙ − dt (4.9)
t1 dx
On calcule « par parties » l’intégrale du premier terme, puis on simplifie
davantage puisque (t1 ) = (t2 ) = 0 :
ˆ t2 ˆ t2
t2 dU
δSH = mẋ|t1 − mẍdt + dt (4.10)
t1 t1 dx
27
Fiche 4 Éléments de mécanique analytique
MÉTHODE
On a n = 1 et q1 = x.
On utilise l’Éq. (4.12 a), puis l’Éq. (4.1). Il vient :
d ∂L ∂L d ∂( 12 mẋ2 ) ∂U (x)
= ⇔ =− (4.13)
dt ∂ ẋ ∂x dt ∂ẋ dx
p=mẋ F
MÉTHODE
28
Éléments de mécanique analytique Fiche 4
MÉTHODE
À l’aide des Éqs. (4.3), (4.4) & (4.18), on obtient H = 2Ec − L. Puis, à
l’aide de l’Éq. (4.1), il vient :
H=2
Ec − (Ec − U ) = Ec + U (4.19)
29
Fiche 4 Éléments de mécanique analytique
Un enfant qui joue sur la plage fait tomber son ballon dans la mer. L’enfant,
situé initialement en M1 , court sur le sable à vitesse v1 , puis il plonge pour
aller chercher le ballon au plus vite. Soient M2 l’emplacement du ballon et v2
la vitesse de la nage de l’enfant. La vitesse du courant est supposée nulle.
Solution
ds1 v1
=− (4.20)
ds2 v2
30
Éléments de mécanique analytique Fiche 4
ce qui s’écrit :
ds1 s21 − a2 /s1 (AM)/(M1 M) sin θ1
= − =− =− (4.23)
ds2 s2 − b2 /s (BM)/(M 2 M) sin θ2
2 2
31
Fiche
Corps noir
5
1. Vocabulaire et principales formules
Corps noir Objet idéal capable d’absor-
ber toute l’énergie EM qu’il reçoit quelle
que soit sa fréquence ν. Lorsqu’il est en
équilibre stationnaire avec son environ-
nement, le corps restitue en permanence
cette énergie1 sous forme de chaleur. On
peut réaliser un corps noir assez fidèlement
en piégeant le rayonnement qui pénètre
dans une cavité par un petit orifice (Fig.
ci-contre).
L’absorption continuelle par un corps noir de l’énergie EM qu’il reçoit donne lieu à
des agitations thermiques et, de ce fait, à l’émission par les parois d’un rayonnement
EM thermique. Telle une éponge gorgée d’eau, l’énergie qui entre finit par ressortir.
Pour des températures ordinaires, les ondes émises sont essentiellement situées dans
la partie infrarouge du spectre. Invisibles à l’œil, ces ondes peuvent être lues en « vision
nocturne ».
Un corps qui absorbe parfaitement les ondes EM doit aussi être capable
d’en émettre. L’émission est une absorption à l’envers.
32
Corps noir Fiche 5
1. Résultat exact, à la suite d’une astuce due à Max Planck (1900), néanmoins basé
sur une statistique erronée (MB). Une procédure rigoureuse due à Satyendranath Bose
(1924) donna la statistique exacte (BE) et l’Éq. (5.3).
33
Fiche 5 Corps noir
MÉTHODE
34
Corps noir Fiche 5
Astuce mnémotechnique
Le préfacteur dans l’Éq. (5.6) peut être facilement mémorisé à l’aide des concepts
d’isotropie et de polarisation, exprimés respectivement par les facteurs 4π et 2, puis
par une analyse dimensionnelle qui veut que le dénominateur doit être le cube d’une
vitesse remarquable.
2. Densité spectrale
Répartition des degrés de liberté de E et B
Au premier abord, on peut penser qu’une onde EM stationnaire pos-
Il
sède six degrés de liberté : trois composantes pour E et trois pour B.
n’en est rien. Les ondes EM étant transverses dans le vide, ce nombre
est réduit à quatre. Pour le calcul de E, seuls sont pris en compte
les degrés de liberté dus à la nature différente des champs E et B,
l’énergie EM donnant deux contributions égales, électrique et magné-
tique. Le facteur « 2 » restant relève des deux plans de polarisation de
E et intervient lors du comptage de N .
MÉTHODE
8π ν 2 hν
u(ν, T) = (5.11)
c3 eβhν − 1
100
5 000 K
u (J m–3 s)
50
4 000 K
0 500 1 000
Q(THz)
36
Corps noir Fiche 5
3. Survol historique
Vocabulaire et principaux concepts
Théorie cinétique des gaz Théorie classique qui permet d’accéder
à l’énergie interne d’un gaz parfait à partir des mouvements de ses
particules. Connue depuis le XVIIIe siècle, elle fut jusqu’au début du
XX e siècle le seul moyen de décrire le rayonnement du corps noir, mais
ce fut un échec dans les hautes fréquences. D’après elle, les particules
d’un gaz en équilibre thermodynamique ont une énergie moyenne
égale à 12 kB T par degré de liberté. Pour ce résultat, on recourt à
l’espace des phases et d’autres concepts.
Espace des phases Défini, dorénavant, pour une particule d’un gaz
dans une enceinte de volume V , c’est l’espace des coordonnées com-
plété par les impulsions de la particule. Il occupe un volume τ défini
par dτ = dVd 3 p = dxdydzdpx dpy dpz , où x, y, z parcourent les
dimensions de l’enceinte tandis que1 px , py , pz ∈ R.
Probabilité élémentaire Probabilité dP pour qu’une particule dans
le gaz ait une position et une impulsion situées dans des tranches
respectives entre x, . . . pz et x + dx, . . . pz + dpz .
Densité de probabilité Probabilité dP par unité de volume dans
l’espace des phases soumise à la statistique de Boltzmann :
dP e−βE e−βE dτ
ρ= = ⇔ dP = ρdτ = (5.12)
dτ Z Z
Fonction de partition Servant de facteur de normalisation dans la
distribution de Boltzmann, elle est définie par :
ˆ ˚ ˆ ∞ ˆ ∞ ˆ ∞
−βE −βE
Z= e dτ = e dpx dpy dpz dxdydz
τ V −∞ −∞ −∞
(5.13)
Valeur moyenne d’une grandeur thermodynamique A(E)
ˆ ´ −βE
e A(E)dτ
A = ρAdτ = τ (5.14)
τ Z
37
Fiche 5 Corps noir
EXEMPLE. E, E 2 ET ÉCART-TYPE E 2 − (E)2
D’après la définition de A (Éq. (5.14)), on a :
ˆ ˆ
E = ρEdτ ; E 2 = ρE 2 dτ (5.15)
τ τ
Leur calcul se fait aisément en partant de l’expression de Z ; à l’aide d’une as-
tuce remarquable qui consiste à dériver Z par rapport au paramètre β, il vient
successivement :
ˆ ˆ
∂ ∂
e−βE Edτ = − e−βE dτ = − Z (5.16)
τ ∂β τ ∂β
ˆ ˆ
∂2 ∂2
e−βE E 2 dτ = e−βE dτ = Z (5.17)
τ ∂β 2 τ ∂β 2
∂ ∂2
− ∂β Z ∂β 2
Z
E= ; E2 = (5.18)
Z Z
Ainsi que le montre la première partie de l’exercice en fin de fiche, Z =
V (2mπ/β)3/2 et E = 3kB T /2. En re-dérivant Z(β), on obtient E 2 = 15(kB T )2 /4
puis l’écart-type E = 3/2kB T .
Loi de Rayleigh-Jeans
Loi de Rayleigh-Jeans Loi, proposée en 1900 par lord Rayleigh et
corrigée en 1905 par James Jeans, pour exprimer la densité spectrale.
Elle utilise la théorie cinétique des gaz pour l’énergie E d’une onde
EM dans une cavité. Elle fait appel à deux remarques :
– l’énergie d’une onde EM est composée de deux ondes, E et B, qui
participent à parts égales ;
– étant stationnaires, chacune de ces ondes possède un seul degré de
liberté1 .
Il en découle, pour l’énergie moyenne d’une onde EM, l’expression
E = 2 × 13 × 32 kB T = kB T , à l’inverse de l’expression E = 32 kB T
38
Corps noir Fiche 5
8π ν 2
u(ν, T) = kB T (5.19)
c3
Astuce de Planck
Coup de génie réalisé par Max Planck en 1900 lorsqu’il exprima
l’énergie d’une onde EM dans la cavité comme une suite infinie de
« modes », à savoir, des multiples entiers de1 ν :
En = naν (5.20)
Le bénéfice fut immédiat et double :
– les intégrales, jusqu’ici calculées sur l’espace τ , se transforment en
sommes discrètes, ce qui permet de contourner la théorie cinétique
des gaz et son espace des phases :
ˆ
e−βEn En
−βE
e Edτ
τ n=0,1,2...
E = ˆ −→ E = , (5.21)
e−βE dτ Planck 1900 e−βEn
τ n=0,1,2...
kB T aν
eβaν −1
39
Fiche 5 Corps noir
40
Corps noir Fiche 5
N
Vν
E probabilité d’occupation
8π ν 2
classique c3
kB T même pour tous les modes
8π ν 2 hν
quantique c3 eβhν −1
décroît lorsque le mode augmente
Solution
p 2
1. Par suite de l’absence d’interactions entre les particules, on a E = 2m =
2 2 2
px +py +pz
2m . D’après l’Éq. (5.13), on a successivement :
˚ ˆ ∞ ˆ ∞ p2
ˆ ∞
p2 y p2
−β 2m
x −β 2m −β 2m
z
Z= e dpx e dpy e dpz dxdydz (5.22)
V −∞ −∞ −∞
ˆ 3 3
∞ p2 2mπ
−β 2m
x
Z=V e dpx =V (5.23)
−∞ β
41
Fiche 5 Corps noir
En effet, en posant ζ = e−βhν (0 < ζ < 1), il apparaît une célèbre série
convergente dont le résultat est connu :
∞
1
ζn = 1 + ζ + ζ2 + ζ3 + ... = (5.26)
1−ζ
n=0
−∂
Z
L’expression E = ∂βZ demeure valable dans le nouveau contexte ainsi qu’en
témoigne l’Éq. (5.21 b). On en déduit :
−∂
∂β Z hνe−βhν hν
E= = = βhν = hνfBE (5.27)
Z 1 − e−βhν e −1
Le résultat final de l’Éq. (5.27) est bien celui qui a été prévu par l’astuce de
Planck et prouvé rigoureusement, plus tard, par Bose et Einstein.
42
Lois de Wien et de Fiche
Stefan-Boltzmann 6
1. Encore une densité spectrale
En Fiche 5, une densité spectrale, notée u(ν), d’unité de mesure
J · m−3 · Hz−1 a été définie. Une fois intégrée sur ν, il en ressort la
densité d’énergie volumique du rayonnement thermique qui ne dé-
pend que de T . À présent, on définit une autre grandeur, équivalente
à u(ν), représentant autrement l’information contenue dans u. No-
tée ρλ (λ), la nouvelle densité dépend de λ, plutôt que de ν, tout en
donnant, lors d’une intégration sur λ, la même valeur que précédem-
ment. Ainsi, la tâche à effectuer pour déterminer ρλ ne serait qu’un jeu
d’écriture, résumé dans un simple changement d’abscisse : l’abscisse
lorsqu’on affiche u(ν) est l’axe ν, tandis que pour représenter ρλ (λ) on
doit utiliser l’axe λ. Ainsi que le montre la méthode ci-après, ρλ se
mesure en J · m−3 · m−1 et s’exprime par :
8π hc 1
ρλ (λ) = βhc/λ
(6.1)
λ5 e −1
0.4
u et ρλ à T = 295 K.
T 295 K T 295 K
u (1019 SI)
UO (SI)
0,3
0.3
1.0e-19
0,2
0.2
0.1
… …
0
0
0.0 0.0e+0
43
Fiche 6 Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann
MÉTHODE
c dν
= − λc2 = − νc , puis on conclut progressi-
2
On applique ν = λ ⇔dλ
dν
= u(ν) νc = u(ν) λc2 = c 8π hν 3
2 1
vement : ρλ (λ) = −u(ν) dλ λ2
× c3 eβhν −1
=
8π hc 1
λ5 eβhc/λ −1
.
2. Loi de Wien
Énoncée en 1893 par Wilhem Wien, cette loi empirique est une forme
très épurée de la loi de Planck-Einstein. En faisant attribuer une lon-
gueur d’onde prédominante à chaque température, c’est une loi de
grande utilité qui permet d’estimer des températures de surface. La
démonstration de l’Éq. (6.4) montrée en méthode est basée sur la
recherche du maximum de ρλ .
44
Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann Fiche 6
MÉTHODE
x
4 [5(ex − 1) − xex ] = 0 ⇔ 1 − e−x =
. . . ⇔
x (6.5)
5
=0
L’Éq. (6.5 b) est une équation transcendante et n’est donc pas soluble
analytiquement. Options proposées :
1,0
1.0
ex 1ex
– résolution numérique par ordinateur (voir 0.8
0,8
0,6
0.6
0,2
0.2
−0,2
-0.2
1 2 3 4 5
xx
−0,4
-0.4
−0,8
-0.8
ex
on détermine attentivement l’intersection : −1,0
-1.0
x = 4, 9651.
Il existe une « seconde loi de Wien » qui s’obtient par re- 1.0
1,0
ex 1ex
cherche du maximum non pas de la fonction ρλ mais de
0,8
0.8
0,6
0.6
0,2
0.2
u
(ν) une démarche similaire à celle pour ρλ
(λ), il vient en
−0,2
-0.2 xx
−0,4
-0.4
−0,8
-0.8
ex
x
−1,0
-1.0
x x −x
x [3(e − 1) − xe ] = 0 ⇔ 1 − e
2
= (6.6)
3
=0
45
Fiche 6 Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann
pour la première fois en 1965 par Penzias et Wilson (prix Nobel 1978), il fournit la cé-
lébrissime valeur de « 3 K ». C’est la température qui régnait dans l’univers 380 000 ans
après le Big Bang telle qu’elle est perçue aujourd’hui après 13, 75 milliards d’années
d’expansion cosmique. La valeur de 3 K montre que la loi de Wien utilisée pour son
obtention est l’Éq. (6.7) et non l’Éq. (6.4).
46
Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann Fiche 6
0
2
Remarque
Le facteur c se comprend aisément par une analyse dimensionnelle : l’in-
tégrale de la densité u(ν) est une densité volumique d’énergie et, de ce
fait, possède des dimensions [E]/[L]3 . Sa multiplication par c fournit bien
[P]/[L]2 , où [P] désigne la dimension d’une puissance. En revanche, le fac-
teur 14 demande plus d’effort, ainsi que le montrent le calcul ci-dessus et la
méthode qui suit.
MÉTHODE
47
Fiche 6 Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann
4. Loi de Stefan-Boltzmann
Loi empirique stipulant que l’énergie émise par unités de temps et de sur-
face d’un corps noir varie proportionnellement à la puissance quatre de sa
température absolue.
I = σ T 4 où σ = 5, 67 × 10−8 W · m−2 · K−4 (6.9)
48
Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann Fiche 6
MÉTHODE
3 3 −x
On a exx−1 = 1−e 1 −x + e−2x + . . .
−x , puis 1−e−x = 1 + e
x e
1 ∞
2π 2π 5 4 4
I= ×6 = k T
3 2 B
β h c
4 3 2 n 4
15hc
n=1
σ
π 4 /90
1 1 1 π4
EXERCICE Séries de Fourier et + + + ... = 90
14 24 34
Solution
∞ ∞
1 nπ x nπ x
f(x) = a0 + an cos + bn sin (6.10)
2 L L
n=1 n=1
ˆ L ˆ L
1 nπ x 1 nπ x
an = f(x) cos dx ; bn = f(x) sin dx (6.11)
L −L L L −L L
Au vu de la parité paire de la fonction f(x), on a bn = 0. Compte tenu de
T = 2π (L = π), il vient successivement :
49
Fiche 6 Lois de Wien et de Stefan-Boltzmann
ˆ π
2 −4 3 2 2 2π
a0 = x + x dx = (6.12)
π 0 3π 2 π 3
ˆ π
2 −4 3 2 2
an = x + x cos nxdx (6.13)
π 0 3π 2 π
ˆ π ˆ π
−8 4
an = x3 cos nxdx + 2 x2 cos nxdx (6.14)
3π 3 π 0
0
I3,c I2,c
ˆ π
3 3 2
I3,c = − x2 sin nxdx = 2 (π 2 (−1)n + 2 1 − (−1)n (6.16)
n n n
0
I2,s
−8 3 2 4 2π
an = (π 2
[ (−1)n
+ 2 [1 − (−1)n ]] + 2 (−1)n (6.17)
3π 3 n2 n π n2
16
an = − [1 − (−1)n ] (6.18)
π 3 n4
π 32 cos x cos 3x cos 5x
f(x) = − 3 + + + . . . (6.19)
3 π 14 34 54
D’après l’expression de f(x), on a f(0) = 0. On en déduit la série :
1 1 1 π4
4
1+
+ 4 + 4 + ...+ = (6.20)
3 5 7 96
Il ne reste plus qu’a y ajouter les termes manquants pairs. Il vient :
1 1 π4 1 1 1
1 + 4 + 4 + ...+ = + 4 1 + 4 + 4 + ...+ (6.21)
2 3 96 2 2 3
S S
1 1 1 π4
1+ 4
+ 4 + 4 + ...+ = (6.22)
2 3 4 90
Pour un approfondissement sur la motivation qui a mené à f(x) = − 3π4 2 |x|3 +
2 2
π x , rendez-vous sur la page de l’ouvrage sur dunod.com.
50
Fiche
Effet photoélectrique
7
1. Vocabulaire, expérience et historique
Effet photoélectrique Émission électronique d’un métal due à un
rayonnement EM incident1 .
Photocathode Métal capable de convertir l’énergie du rayonnement
EM en électrons. Ceux-ci sont nommés photoélectrons2 et peuvent
donner lieu à un courant électrique, le photo-courant.
Travail d’extraction Énergie nécessaire pour qu’un électron puisse être
arraché3 : Wex = e0 Vex , Vex est le potentiel d’extraction.
51
Fiche 7 Effet photoélectrique
52
Effet photoélectrique Fiche 7
MÉTHODE
53
Fiche 7 Effet photoélectrique
(B)
(A)
(C)
54
Effet photoélectrique Fiche 7
3. Observations et interprétation
Contrairement aux attentes évidentes, des expériences (voir Fig. ci-
dessous, exercice) notamment menées par Robert Millikan en 1916
(prix Nobel, 1923) ont révélé les résultats suivants :
1 une augmentation de la fréquence ν du rayonnement entraîne une
augmentation de l’énergie cinétique des photoélectrons les plus
rapides Ec,max ;
2 une augmentation de l’intensité I du rayonnement entraîne une
augmentation de la cadence des photoélectrons émis et donc de
l’intensité i du photo-courant détecté.
Et comme si cela ne suffisait pas, l’expérience de Millikan a mis en
évidence deux autres résultats inattendus :
3 les variations de I n’ont pas
Ec,max (eV)
4 au-delà d’une valeur-seuil
1
2 4 6 8 10 12 14
pas d’effet sur i tandis qu’en
2 1
Q (1014 Hz)
b
deçà, aucun photo-courant
n’est détecté.
a
55
Fiche 7 Effet photoélectrique
S’en suit qu’un électron ne peut être éjecté du métal qu’à la suite d’une
collision avec un photon d’énergie indivisible hν. Un simple bilan
énergétique est aussitôt mis sous équation :
Principaux constats
– L’Éq. (7.5 b) décrit une fonction affine Ec,max (ν). La pente de la
droite n’est autre que la célèbre constante h. C’est un moyen effi-
cace qui, historiquement, fut exploité pour déterminer h ainsi que
le décrit l’exercice en fin de fiche.
56
Effet photoélectrique Fiche 7
Wex
ν0 = (7.6)
h
57
Fiche 7 Effet photoélectrique
Solution
Explication
58
Fiche
Sur l’effet Compton
8
1. Effet Compton
Vocabulaire
Diffusion Déviation d’un rayonnement EM ou non EM (particules,
son. . . ) dans une multitude de directions causée par l’interaction du
rayonnement avec une cible.
Homonyme
Le terme diffusion désigne aussi un autre phénomène, à savoir, celui de transport ir-
réversible qui tend à homogénéiser la composition d’un milieu. La diffusion de l’encre
dans le papier en est un exemple. En anglais, les deux phénomènes sont désignés
différemment : « scattering » pour le premier, « diffusion » pour le second.
59
Fiche 8 Sur l’effet Compton
0,006
gistrer la longueur d’onde du rayon-
nement γ diffusé par une cible en
O’(nm)
0,004
fonction de l’angle de diffusion. La
Fig. ci-contre illustre son expérience
telle qu’elle fut publiée en 1923 : les
0,002
symboles correspondent à ses don-
nées enregistrées et la courbe à sa
prédiction théorique (Éq. (8.1)). Le
0
décalage maximum 2λC = 0, 00484 0 45 90 135 180
nm est détecté pour θ = 180◦ . T(°)
60
Sur l’effet Compton Fiche 8
non-relativiste relativiste
photon électron photon électron
1 2
E pas de sens 2 mv + mc2 hν γ mc2 = p2 c2 + m2 c4
hν
p pas de sens mv c ek γ mv
= γ mv et E = γ mc 2 à E =
De p p 2 c 2 + m2 c 4
La méthode ci-dessous montre comment accéder à E = p2 c2 + m2 c4
sur la base des expressions p = γ mv et E = γ mc2 .
MÉTHODE
E = γ mc 2 ou E = p 2 c 2 + m2 c 4 ?
Les deux expressions E = γ mc2 et E = p2 c2 + m2 c4 ne sont
donc pas parfaitement équivalentes sur le plan mathématique, puisque
61
Fiche 8 Sur l’effet Compton
62
Sur l’effet Compton Fiche 8
MÉTHODE
Dans l’absolu, l’énergie d’une particule libre à faible vitesse n’est donc pas
que son énergie cinétique mais doit être incrémentée de l’énergie au repos.
Si le terme mc2 n’apparaît pas lors des échanges énergétiques faits au quotidien, c’est
par un choix délibéré de constamment l’ignorer. La présence d’une énergie au repos
dormante ne ferait qu’inutilement augmenter le niveau de référence sur l’échelle de
mesure des énergies. Il en va tout autrement quand cette énergie est éveillée. C’est
très énergétiques (nucléaires, etc.) puisque v ∼ c.
précisément le cas pour les processus
Dans l’expression générale, E = p2 c2 + m2 c4 , le terme mc2 n’est plus additif mais
fait partie intégrante d’un radical.
63
Fiche 8 Sur l’effet Compton
entre elles, offrent un aperçu des liens insoupçonnés qui existent dans
les rouages de l’infiniment petit.
MÉTHODE
Remarques subsidiaires
– Dans le jargon atomique, l’effet
Compton est une collision inélas-
tique d’un photon très énergétique
-
avec un électron atomique faible-
- ++
+++ - -
ment lié.
-
– Il existe également un « effet Comp-
ton inverse » dans lequel une parti-
-
cule chargée confère de l’énergie au
photon diffusé. -
– Les effets Compton et photoélec-
trique peuvent être approchés sur la base de leur principale différence : dans l’un, le
photon est diffusé par la cible tandis que dans l’autre, le photon est absorbé et donc
disparaît à jamais.
64
Sur l’effet Compton Fiche 8
Solution
« px » c 0 c cos θ p
e cos φ
hν
« py » 0 0 c sin θ −p
e sin φ
65
Fiche 8 Sur l’effet Compton
dans l’équation de « E » :
h2 (ν − ν
)2 +
m2e
c4 + 2h(ν − ν
)me c2 = p
2 2
m2e
c4
e c + (8.14)
À présent, on procède par isoler, puis élever au carré, le contenu de la
dernière case de « px ». Puis, on reprend cette astuce avec la case de « py ».
En additionnant les deux résultats on obtient :
h2 ν 2 h2 ν
2 h2
p
2
e (cos
2
φ + sin2 φ) = 2 + (cos2 θ + sin2 θ) −2 2 νν
cos θ (8.15)
c c2
c
1 1
Une comparaison entre les Éqs. (8.14) & (8.15) permet d’éliminer p
e .
L’expression obtenue se simplifie progressivement :
h2 ν 2 h2 ν
2 h2 h2
2
+ 2
− 2 2 νν
cos θ = 2 (ν − ν
)2 + 2hme (ν − ν
) (8.16)
c c c c
h2
h2
−
2 2 2 νν
+
νν cos θ = −
me (ν − ν )
2h (8.17)
c2 c
ν − ν
h
c = (1 − cos θ) (8.18)
νν
me c
c/ν
−c/ν=λ
−λ=λ
h
En notant λC = me c la ainsi nommée longueur d’onde de Compton pour
l’électron, l’Éq. (8.18) s’écrit :
λ = λC (1 − cos θ) (8.19)
66
Spectre de l’atome Fiche
d’hydrogène 9
1. Les raies visibles de H
Vocabulaire
Spectre de raies Ensemble de lignes discrètes de longueurs d’onde
spécifiques, λ1 , λ2 , λ3 , . . ., issues de l’interaction du rayonnement EM
avec un milieu matériel. Ces lignes, nommées raies, apparaissent lumi-
neuses sur un fond noir ou au contraire sombres sur un fond lumineux
continu et uniforme.
Spectre d’absorption Spectre obtenu à l’issue de la traversée par un
gaz d’une lumière blanche. Le spectre, autrement continu et uniforme,
présente alors des raies sombres aux longueurs d’onde absorbées par le
gaz.
Spectre d’émission Spectre de raies, apparaissant sombres sur un fond
noir, exprimant l’intensité du rayonnement EM émis à des longueurs
d’onde spécifiques par un gaz préalablement excité.
Historique en bref
Pour la physique moderne, le spectre de l’atome d’hydrogène est ce
que la pierre de Rosette est pour un archéologue. À l’instar d’un
code-barres, dont la maîtrise de symbologie permet d’instantanément
identifier les produits dans le commerce, le déchiffrage des raies de
l’atome H donna rapidement lieu à une avalanche de résultats qui ren-
dirent possible l’explication de nombreux phénomènes. C’est surtout
l’effort pour comprendre son spectre d’émission qui fut la source d’ins-
piration pour les fameuses lois de la mécanique quantique. Depuis, ces
67
Fiche 9 Spectre de l’atome d’hydrogène
700
650
600
550
500
450
400
(A)
Lorsque la lumière émise par un
filament chaud est dispersée à tra-
Spectre continu
(B)
vers un prisme, elle fait apparaître
un riche dégradé de couleurs, qui
Spectre d’absorption d’hydrogène
(C)
n’est autre que le familier spectre
thermique du « corps noir » (Fig.
Spectre d’émission d’hydrogène
ci-contre, A). Lorsqu’en revanche
un gaz est interposé entre la source lumineuse et le prisme, la lumière
passant par le gaz donne lieu à un « code-barres » dont les raies ap-
paraissent sombres sur le fond lumineux du corps noir (B). Enfin,
le spectre émis par le gaz lui-même, lorsqu’il est préalablement ex-
cité, donne naissance à une séquence de lignes brillantes posées sur un
fond noir (C). Ces lignes et leurs positions sont identiques à celles du
spectre précédent. L’hydrogène, le plus simple des atomes, fut l’objet
de nombreuses études dès 1853 par Anders Jonas Ångström qui établit
les principes de l’analyse spectrale. Dans les deux décennies qui sui-
virent, quatre de ses lignes furent mises en évidence. Mais la première
série complète de l’hydrogène ne fut pas observée en laboratoire mais
sur les premières photographies issues de spectres stellaires. Ainsi que
le montre l’exemple ci-dessous, dans l’étude systématique du spectre
de H les astrophysiciens avaient une longueur d’avance.
68
Spectre de l’atome d’hydrogène Fiche 9
69
Fiche 9 Spectre de l’atome d’hydrogène
La formule de Balmer
Ce fut le physicien suisse Johann Balmer qui, à partir des données
expérimentales, réussit en 1885 à empiriquement établir une formule
pour les raies rouge (n
= 3), bleue (n
= 4), indigo (n
= 5),
et violette (n
= 6). Au moyen de savants tâtonnements, il y in-
troduisit une constante de Balmer empirique, B = 364, 56 nm,
70
Spectre de l’atome d’hydrogène Fiche 9
Le bien-fondé des Éqs. (9.5), et de leurs constantes, apparaît clairement pour les
quatre raies visibles du spectre de H.
Constante de Rydberg
La constante de Rydberg, d’après l’Éq. (9.5 b), a les dimensions d’un
nombre d’ondes. Il convient alors de la noter Rσ . Elle peut aussi être
exprimée comme une fréquence ou une énergie. Le tableau ci-dessous
recense les différentes façons de l’exprimer1 .
71
Fiche 9 Spectre de l’atome d’hydrogène
Formule de Ritz
La formule de Balmer est vérifiée avec une très grande précision et
elle a joué un rôle clé pour la validation des modèles atomiques. En
1908, elle fut généralisée par Ritz, qui proposa une formule empirique
contenant des entiers n et n
> n :
1 1 1
= Rσ − (9.6)
λ n2 n
2
On retrouve l’Eq. (9.5 b) pour n = 2.
Les raies pour n = 3, calculées par Ritz à partir de l’Éq (9.6), étaient
inconnues au moment de son calcul. Ce fut Paschen qui les observa
dans l’IR. Puis, d’autres raies furent mises en évidence par Brackett
(n = 4) et Pfund (n = 5). Pour chaque valeur de n, une série infinie
de raies n
est obtenue qui est située dans une région du spectre EM.
Ainsi, la série de Balmer (n = 2), dont ses quelques premières raies
sont visibles, progresse « lentement » vers l’UV qu’elle réussit finale-
ment à atteindre (terminaison à 3, 4 eV alors que l’UV commence vers
3, 2 eV). La série de Paschen (n = 3) est située dans le proche IR et
avance vers le visible sans pouvoir y accéder (terminaison à 1, 51 eV
alors que le visible commence vers 1, 6 eV). Enfin, la série de Brackett
(n = 4) est située dans le moyen IR et il en va de même pour la série
de Pfund (n = 5) située encore plus loin dans la partie IR.
72
Spectre de l’atome d’hydrogène Fiche 9
V (u103 cm−1)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 109,678
total
nʹ 2 34
n 1
nʹ 45…
n 2
nʹ 4 5…
n 3
73
Fiche 9 Spectre de l’atome d’hydrogène
Solution
E E
hν = E(1 − ) et hν0 = E(1 − 2 ) (9.11)
2Mc 2
2Mc
74
Premiers modèles Fiche
atomiques 10
1. Atome de Thomson
L’atome, jusqu’à la fin du XIXe siècle, était considéré comme particule
élémentaire indivisible, exactement comme les grecs l’avaient ima-
giné avec Démocrite deux mille ans plus tôt. La découverte par J. J.
Thomson en 1897 de l’électron, particule de faible masse et de charge
négative, mise en évidence lors des expériences montrant une déviation
par le champ électrique des rayons cathodiques dans des tubes à vide,
changea la donne. Thomson comprit que les électrons de ses rayons
cathodiques ne pouvaient provenir que de l’intérieur d’atomes neutres.
Un modèle pour l’atome fut ainsi rapidement proposé.
2. Atome de Rutherford
Si le modèle de Thomson avait eu un fondement
de réalité, les expériences menées par Ernest Ru-
therford en 1909 auraient eu une toute autre
issue. Son faisceau des particules α 1 , envoyé sur
une fine feuille d’or, ne se serait dévié que très
1. Identifiées par Ernest Rutherford (prix Nobel de chimie, 1908), les particules α
sont des noyaux atomiques d’hélium, He2+ .
75
Fiche 10 Premiers modèles atomiques
légèrement par les atomes du précieux métal. Or, les impacts observés
sur un écran fluorescent montraient qu’une petite fraction de parti-
cules α était violemment déviée à des angles > 90◦ , en allant même
en arrière pour certaines, comme si les projectiles rebondissaient sur
une cible à la fois petite, chargée et dense. Un nouveau modèle pour
l’atome naquit rapidement.
76
Premiers modèles atomiques Fiche 10
MÉTHODE
−ω2 er
|p̈|2
Pray = (10.3)
6π ε0 c3
e02 v4
Pray = ∼ 10−8 W = 0, 6 × 1011 eV/s (10.5)
6π ε0 r 2 c3
2π 2π r
T= = ∼ 3 × 10−16 s (10.6)
ω v
Dans une période, l’électron rayonne 0, 6×1011 eV/s×3×10−16 s ∼ 1, 8×
10−5 eV. Il aura alors dépensé ses 13, 6 eV dans un laps t ∼ 2 × 10−10 s,
soit quasi instantanément.
77
Fiche 10 Premiers modèles atomiques
MÉTHODE
Remarques : « facteur 2 »
3. Atome de Bohr
Pour pallier le principal défaut de l’atome de Rutherford, l’idée émise
par Bohr fut que l’électron de l’atome ne doit pas échanger d’énergie
avec l’extérieur. Quelques années plus tard, le concept d’une « onde
associée » à l’électron bloquée dans un « mode stationnaire » a trouvé
écho au sein de la communauté scientifique grâce à l’aide inespérée
du jeune Louis De Broglie (thèse de doctorat 1924, prix Nobel 1929).
L’apport révolutionnaire de Bohr se résume en deux hypothèses.
78
Premiers modèles atomiques Fiche 10
79
Fiche 10 Premiers modèles atomiques
1 1 1 1 1 1
Rν − 2 = Rν − 2 − Rν − 2 (10.8)
32 4
2 2 4
2 2 3
De même, la fréquence de la raie Balmer indigo est la somme entre celles de la raie
bleue et de la raie Brackett-α.
Terme spectral
Termes spectraux Suite de termes définie par :
Rν
νn = , où n = 1, 2, 3, . . . (10.9)
n2
n(n−1)
n termes spectraux donnent lieu à 2 raies
Énergie de l’atome
L’énergie de l’atome, avant et après l’émission du photon, ainsi que
l’énergie de ce dernier s’en déduisent immédiatement (n
> n) :
1 1 RE RE
hν = RE − = −
2 − − 2 = En
− En
n2 n
2 n
n
>0
avant émission après émission
(10.10)
80
Premiers modèles atomiques Fiche 10
absorption
PaD
LyG L’énergie de l’atome est négative. L’électron est piégé
dans un « puits de potentiel » dont le seuil est l’éner-
PaE LyJ
gie 0. On parle de seuil d’ionisation. Pour ioniser
- LyD
l’atome, il faut conférer à l’électron une énergie de
… + …
13, 6 eV pour qu’il passe de l’énergie −RE /12 à
HE BrD −RE /∞2 = 0.
- HD
HJ
émission LyE
…
me e4 me e4
En = − 2 2
(n = 1, 2, . . .) et RE = (10.11)
2 n 22
2
rn = r1 n2 où r1 = a0 = (10.12)
me e2
Vitesse de l’électron dans le rayon de Bohr Vitesse non-relativiste de
valeur c/137, elle est l’équivalent de la première vitesse cosmique
(dite de satellisation) pour un corps classique.
v1 e2
vn = où v1 = αc = (10.13)
n
L’Éq. (10.11 b) reproduit fidèlement la valeur empirique de RE .
Sa « démonstration » repose sur la seconde hypothèse de Bohr et le
concept de dualité pour l’électron. Il fera l’objet de la prochaine fiche.
Ci-après, les Éqs. (10.12) & (10.13) sont obtenues sur la base de la
valeur empirique de RE .
81
Fiche 10 Premiers modèles atomiques
EXERCICE
À l’aide du principe de la conservation d’énergie et de l’expression En = −hνn ,
où νn est défini par l’Éq. (10.9), montrer que rn = r1 n2 et vn = v1 /n. On notera
e2 = e20 /4π ε0 . Calculer r1 et v1 numériquement.
Solution
L’énergie de l’électron atomique s’écrit pour une orbite « n » :
1 e2 RE 1 e2
En = me vn2 − ⇔ − 2 = me vn2 − (10.14)
2 rn n 2 rn
En outre, la force de Coulomb en tant que force centripète est :
e20 vn2 e2
−
r =
S
e −me r ⇔
S
e = me vn2 (10.15)
4π ε0 rn2
rn rn
82
Plus de dualité : atome de Fiche
Bohr et au-delà 11
1. Dualité complétée
Proposition de De Broglie Émise par Louis De Broglie lors de sa
thèse en 1924, elle suggère que l’électron possède un caractère dual. À
l’instar des ondes EM qui, d’après Einstein, sont en même temps des
photons, l’électron lui aussi a une facette ondulatoire.
Longueur d’onde de De Broglie Longueur d’onde de « l’onde de
matière » associée à l’électron1 et, par extension, à toute particule
matérielle de masse m et vitesse v (v c).
h h
λ= = (11.1)
p mv
Apport au modèle atomique Elle offre une justification convaincante
de la seconde hypothèse de Bohr pour l’électron en orbite.
1. Une onde de matière n’est pas une onde EM. La formule λ = c/ν ne s’y applique
donc pas. En revanche, on peut utiliser λ = 2π/k. En y remplaçant k = p/, h = 2π
(Fiche 1), l’Éq. (11.1) s’obtient de suite.
83
Fiche 11 Plus de dualité : atome de Bohr et au-delà
noyau après une perte d’altitude vertigineuse continue. Dans une des-
cription ondulatoire, l’onde de matière doit impérativement se caler,
après un tour complet, sur sa forme de départ (B). Une onde qui ne se
cale pas sur elle-même, après avoir parcouru la circonférence de l’orbite
(C), ne correspond pas à une onde stationnaire.
84
Plus de dualité : atome de Bohr et au-delà Fiche 11
MÉTHODE
π/2
rn = n2π
On applique l’Éq. (11.1) : 2π rn = nλn ⇔
2π pn .
On en déduit la seconde hypothèse de Bohr : Ln = n.
MÉTHODE
rn vn
me e 4
On en déduit une expression pour RE : RE = 22
.
3. Atome de Sommerfeld
Une étape importante après Bohr fut franchie avec un modèle proposé
en 1916 simultanément par Wilson et Sommerfeld, qui entreprirent
des calculs de mécanique analytique dans le cadre de la relativité
restreinte. L’exercice en fin de fiche en fait état. La présence si-
multanée dans ce modèle de deux nombres quantiques, principal,
n = 1, 2, 3, . . ., et azimutal, l = 0, 1, . . . , n − 1, décrivant respec-
tivement les couches, K, L, M, . . . , et les sous-couches, s, p, d, . . . ,
de l’état électronique, fit apparaître des termes supplémentaires dans
l’expression de l’énergie relativiste, pouvant reproduire les principaux
aspects de la structure fine du spectre.
Les atomes de Bohr et de Sommerfeld n’étaient finalement que les prémices d’une
nouvelle ère en physique. Marquée par l’abandon du concept de trajectoire et l’avène-
ment du principe d’Heisenberg en 1927, c’est ce nouveau domaine aux ramifications
philosophiques nombreuses qui est devenu la mécanique quantique d’aujourd’hui.
87
Fiche 11 Plus de dualité : atome de Bohr et au-delà
Solution
mṙ mr2 θ̇
pr = et pθ = (11.6)
1 − (ṙ2 + r2 θ̇ 2 )/c2 1 − (ṙ2 + r2 θ̇ 2 )/c2
β 2
Lorsque v c, on a L ≈ −mc2 (1 − 2c 2 ) − U(r). En posant U = mc +
2
f. de Coulomb
−→ −→
Il vient L = r ∧ p
= cte, soit r
er ∧ γ (v)mv = cte. On en déduit :
−→ mr2 θ̇ −→
∧ (ṙ
γ (v)mr e θ ) = cte ⇔
e + rθ̇ e L = cte
e (11.9)
r
r 1 − β2
0
Éq. (11.6 b)
88
Plus de dualité : atome de Bohr et au-delà Fiche 11
89
Fiche 11 Plus de dualité : atome de Bohr et au-delà
90
Fiche
Équation de Schrödinger 12
1. Vocabulaire et principaux concepts
Onde de matière Onde associée à une particule matérielle au titre de
sa dualité onde-corpuscule. Son évolution dans l’espace et le temps est
décrite par un champ scalaire, sa fonction d’onde.
Fonction d’onde Champ scalaire, noté ψ(x, y, z, t) ou ψ(r , t) (avec
ψ ∈ C), associé à une particule matérielle tout comme le font les
pour la particule immatérielle qu’est le pho-
champs vectoriels E et B
ton. Pour une particule qui se déplace librement, la fonction d’onde
s’exprime par :
ψ(r , t) = ψ0 ei(k·r −ωt) (12.1)
où k et ω sont respectivement le vecteur d’onde et la pulsation, et ψ0
une amplitude constante. Puisque d’après le postulat de dualité les
propriétés ondulatoires k et ω sont directement liées à des proprié-
tés corpusculaires, à savoir, la quantité de mouvement p et l’énergie E
de la particule, la fonction d’onde s’écrit également1 :
ψ(r , t) = ψ0 ei(p·r −Et)/ (12.2)
p · r − Et)/ et jamais (
Convention : ( −(
(Et( · (
p
(
r)/
Le choix (p · r − Et)/ pour la phase d’une onde progressive est en mécanique
quantique imposé par convention et reste obligatoire.
1. Par commodité, c’est l’onde progressive qui est considérée lorsqu’on a affaire à une
seule onde de matière plane.
91
Fiche 12 Équation de Schrödinger
92
Équation de Schrödinger Fiche 12
93
Fiche 12 Équation de Schrödinger
MÉTHODE
0 en raison de
4
94
Équation de Schrödinger Fiche 12
∂2 − ∂ 2 ψ k2 ψ
ψ0 ei(kx−ωt) = −k2 ψ0 ei(kx−ωt) ⇔ =
∂x 2 2m ∂x 2 2m
On fait apparaître ω − k
2
2m (voir ) par soustraction :
4
− ∂ 2 ∂ k2
−i ψ(x, t) = − ω − ψ(x, t) (12.10)
2m ∂x2 ∂t 2m
0 en raison de
4
p2
Grandeur x, t px
p Ec = H = Ec + U E
2m
∂ 2 2 ∂
Opérateur x, t −i
−i∇ − H=− +U i
∂x 2m 2m ∂t
95
Fiche 12 Équation de Schrödinger
ET −I∇
EXEMPLE. CORRESPONDANCE ENTRE P
sur l’Éq. (12.2), afin de faire descendre p. Puis, on multiplie par −i
On fait agir ∇
les deux membres de l’équation obtenue :
p
i(p·r −Et)/ = i ei(p·r −Et)/ ⇔ −i∇
∇e ei(p·r −Et)/ = p ei(p·r −Et)/ (12.12)
Un opérateur P = −i∇, qui est associé à p, est ainsi obtenu et peut s’appliquer à
une fonction ψ(x, y, z, t) arbitraire.
96
Équation de Schrödinger Fiche 12
97
Fiche 12 Équation de Schrödinger
98
Équation de Schrödinger Fiche 12
Solution
−−→
1. q1 = r, q2 = θ, q3 = φ. Par ailleurs, OM = x
ex + y
ey + z
ez = r sin θ cos φ
ex +
z . On obtient :
ey + r cos θ e
r sin θ sin φ
−−→
∂ OM
= sin θ cos φ ex + sin θ sin φ z
ey + cos θ e (12.24)
∂r
−−→
∂ OM
ex + r cos θ sin φ
= r cos θ cos φ z
ey − r sin θ e (12.25)
∂θ
−−→
∂ OM
= −r sin θ sin φex + r sin θ cos φ
ey (12.26)
∂φ
Ainsi,
h1 = (sin θ cos φ)2 + (sin θ sin φ)2 + cos2 θ = 1 ; h2 =
2
(r cos θ cos φ) + (r cos θ sin φ) + r sin θ = r ; h3 = r sin θ.
2 2 2
−−→
∂ OM 1 ζ 1 ζ 1
= x +
cos φ e y − e
sin φ e z (12.29)
∂η 2 η 2 η 2
99
Fiche 12 Équation de Schrödinger
−−→
∂ OM
x + ζ η cos φ
= − ζ η sin φ e ey (12.30)
∂φ
ζ +η ζ +η
h1 = ; h2 = ; h3 = ζ η (12.31)
4ζ 4η
L’expression de devient :
4 ∂ ∂ ∂ ∂ 1 ∂2
= ζ + η + (12.32)
ζ + η ∂ζ ∂ζ ∂η ∂η ζ η ∂φ 2
−−→
3. En coordonnées sphériques, OM s’écrit simplement r. En coordonnées
paraboliques, on écrit successivement :
1 ζ +η
r = x + y + z = ζ η + (ζ 2 − 2ζ η + η2 ) =
2 2 2 (12.33)
4 2
S’en suit l’Éq. (12.6) avec pour énergie potentielle :
e2 e2 2
U= − 0 = − 0 (12.34)
4π ε r 4π ε0 ζ + η
0
100
Fiche
ψ et |ψ|2 : interprétations 13
1. Probabilités quantiques et leur vocabulaire
Densité de probabilité de présence Fonction définie par :
dP
ρ(x, y, z, t) = = ψ ∗ ψ = |ψ(x, y, z, t)|2 (13.1)
dτ
où ψ est la fonction d’onde de la particule et dP la probabilité de la
trouver, à l’instant t, dans un élément de volume dτ situé dans une
fourchette de valeurs entre x et x + dx, y et y + dy, z et z + dz. On parle
de fonction d’onde normalisée si :
ˆ ˆ
dP
ρdτ = 1 ⇔ = Ptot = 1
dτ (13.2)
dτ
où l’intégrale porte sur le domaine de définition de la fonction ψ.
L’interprétation physique exprimée par l’Éq. (13.2) montre que les
fonctions d’onde ψ sont des amplitudes de probabilité.
101
Fiche 13 ψ et |ψ|2 : interprétations
1. Il existe une multitude d’autres espaces hilbertiens, notés Ln , avec ou sans, pour le
moment, d’application en physique.
102
ψ et |ψ|2 : interprétations Fiche 13
1 Avant la mesure, seule une distribution de probabilité exprimée par ρ =
|ψ(x, y, z, t)|2 peut être prédite avec certitude. Elle donne la probabilité de
trouver tel ou tel résultat lors d’une mesure effectuée à l’instant t = t0 .
2 La mesure a un effet aussi immédiat que pérenne :
Historique en bref
Ce fut Alain Aspect (1947-) qui, lors d’une expérience menée en 1981 à Orsay,
démontra le caractère intrinsèquement probabiliste de la mécanique quantique. Il
résolut aussi, par cette occasion, le fameux paradoxe EPR, élaboré en 1935 par Albert
Einstein, Boris Podolsky et Nathan Rosen pour réfuter l’interprétation de Copen-
hague, montrant ainsi que le célèbre savant était en tort. Hautement contre-intuitif,
le résultat d’Aspect montre une fois de plus l’étrangeté des lois quantiques. Le concept
d’intrication quantique ou encore la « réduction du paquet d’ondes », concept insai-
sissable stipulant qu’un système physique voit après une mesure son état entièrement
réduit à celui qui a été mesuré, en sont d’autres exemples en contraste flagrant avec les
lois classiques.
103
Fiche 13 ψ et |ψ|2 : interprétations
104
ψ et |ψ|2 : interprétations Fiche 13
ψ −→ ψ = eiϕ ψ
qA −→
qA = qA + ∇ϕ
qV −→ qV = qV − ϕ̇
1. Les exercices en fin de fiche sont dédiés à ce sujet. La transformation de (P − qA)ψ
)ψ = eiϕ (P − qA)ψ
selon la loi (P − qA en est le pivot.
105
Fiche 13 ψ et |ψ|2 : interprétations
Solution
1. Les fonctions ψ(x, t) et ψ(x, t)eiϕ(x,t) , où ϕ(x, t) est une fonction quelconque
appartenant à R, sont toutes les deux compatibles avec la même densité
de probabilité :
|ψ(x, t)eiϕ(x,t) |2 = |ψ(x, t)|2 (13.11)
L’expression la plus générale est donc eiϕ(x,t) avec ϕ(x, t) ∈ R.
2. Il s’agit de l’équation de Schrödinger dépendante du temps :
2 ∂ 2 ψ(x, t) ∂ψ(x, t)
− + U(x, t)ψ(x, t) = i (13.12)
2m ∂x2 ∂t
∂ 2 ∂ ∂
3. Puisque −2 ∂x2 ψ = (−i ∂x )(−i ∂x )ψ, l’Éq. (13.12) s’écrit :
P2
ψ + Uψ = iψ̇ (13.13)
2m
4. Puisque (x, t) contient déjà le facteur de phase, on a :
106
ψ et |ψ|2 : interprétations Fiche 13
− i( q A
[∇ + ∇ϕ)]
− i q A)ψ
= eiϕ (∇ (13.20)
où q est une charge et A un vecteur quelconques. Notons, cependant, que
deviendra par la suite le potentiel vecteur.
A
4. Réécrire l’Éq. (13.20) en termes de P, où P est la généralisation tridimen-
sionnelle de P.
5. À présent, on introduit l’opérateur différentiel défini par :
− qA
=P
(13.21)
107
Fiche 13 ψ et |ψ|2 : interprétations
Solution
− i(∇ϕ
+ q − i q A)ψ
[∇ A)] = eiϕ (∇ (13.25)
4. À partir des définitions, Éqs. (13.9) & (13.10), on obtient successivement
= −i∇,
P puis P = P − ∇ϕ,
et enfin :
− (qA
[P + ∇ϕ)]
− qA)ψ
= eiϕ (P (13.26)
− q(A
[P ϕ )]ψ = eiϕ (P
+∇ − qA)ψ
(13.27)
q
A
le potentiel
où ψ , dans la nouvelle notation, désigne la fonction et A
vecteur associé. On reconnaît l’équation cherchée.
Pour un approfondissement, rendez-vous sur la page de l’ouvrage sur
dunod.com.
108
Au-delà de l’équation de Fiche
Schrödinger 14
Au cours d’une méthode et du tableau qui l’accompagne donnés en
Fiche 12 § 2, on a pu saisir l’important rôle de la relation de dispersion
d’une onde de matière, puisqu’elle nous a permis de deviner de façon
à la fois directe et pédagogique l’équation de Schrödinger pour une
particule libre. Cet apport est d’autant plus apprécié que Schrödinger
n’a lui-même jamais donné d’explications sur sa façon de procéder pour
deviner sa célèbre équation.
À présent, l’un de nos buts sera d’établir une relation de dispersion
pour l’onde associée à une particule relativiste afin d’en déduire son
équation d’onde. Celle-ci sera alors plus générale que l’équation de
Schrödinger puisqu’elle sera valable à toute vitesse alors que l’équation
de Schrödinger ne s’applique que pour v c.
1. Toute onde, qu’elle soit élastique, EM ou de matière, en possède une. Voir aussi
Fiche 15.
109
Fiche 14 Au-delà de l’équation de Schrödinger
MÉTHODE
1. La théorie quantique des champs est un cadre plus pertinent pour interpréter
l’équation de Klein-Gordon sur lequel on ne s’attardera pas davantage.
110
Au-delà de l’équation de Schrödinger Fiche 14
MÉTHODE
∂2 i(kx−ωt) 2 i(kx−ωt) ∂ 2ψ
ψ0 e = −k ψ0 e ⇔ = −k2 ψ
∂x2 ∂x2
On fait apparaître ωc2 − k2 (voir
2
4 ) par soustraction :
1 ∂2 ∂2 ω2 2
− 2 ψ =− −k ψ (14.5)
c2 ∂t 2 ∂x c2
m2 c 2
en raison de
4
2
Le cas du photon se présente comme cas limite puisque sa masse est nulle1 .
L’Éq. (14.4) se réduit alors à une équation similaire à celle de D’Alembert où ψ prend
la place des champs familiers E et B.
111
Fiche 14 Au-delà de l’équation de Schrödinger
2. Avantages et inconvénients
Disparition inquiétante
À l’inverse de l’Éq. (12.3), où l’unité imaginaire « i » figure explicite-
ment dans le second membre, l’Éq. (14.4) est une équation différen-
tielle réelle. Est-ce un avantage ou un inconvénient pour l’équation de
Klein-Gordon ? La réponse réside dans deux constats :
1 Une équation d’onde réelle ayant une solution ψ complexe doit égale-
ment avoir pour solutions Re ψ et Im ψ.
2 Une équation d’onde complexe ne peut pas avoir pour solutions des
fonctions réelles.
MÉTHODE
1 L’Éq. (14.4) est une équation réelle construite à partir d’une solution
ψ = ei(k·r −ωt) complexe.
Re ψ et Im ψ en sont aussi solutions. Par exemple :
112
Au-delà de l’équation de Schrödinger Fiche 14
1 On voit, à l’aide de x1 = x, x2 = y, x3 = z, x4 = ict, que :
⎛ ⎞2 ⎛ ⎞2 ⎛ ⎞2 ⎛ ⎞2
1 ∂2 ⎜ ∂ ⎟ ⎜ ∂ ⎟ ⎜ ∂ ⎟ ⎜ ∂ ⎟
= − = ⎝ ⎠ +⎝ ⎠ +⎝ ⎠ +⎝ ⎠ (14.8)
c2 ∂t2 ∂ x1 ∂ x2 ∂ x3 ∂ x4
2 En revanche, l’opérateur qui figure dans les Éqs. (12.3) & (12.4) :
2 ∂
− − i (14.9)
2m ∂t
113
Fiche 14 Au-delà de l’équation de Schrödinger
Klein-Gordon
1 relativiste ¢ solutions réelles
2 symétrie x, y, z; t
Dirac
1 solutions complexes
2 relativiste
3 symétrie x, y, z; t
4 fait naître l’antimatière
5 fait naître le spin
114
Au-delà de l’équation de Schrödinger Fiche 14
Dans l’exercice qui suit, l’équation de Dirac est établie en une dimen-
sion de manière particulièrement ludique.
Solution
λ2 = μ2 = 1 et λμ + μλ = 2λμ = 0 (14.15)
Ce sont des conditions incompatibles entre elles ∀λ, μ ∈ C.
2. Le choix des matrices de l’Éq. (14.14) conduit à :
0 1 0 1 1 0
λ2 = = =1 (14.16)
1 0 1 0 0 1
Il en va de même pour μ2 , tandis que λμ + μλ = 0.
3. H = p2 c2 + m2 c4 ; H = E ; H2 = p2 c2 + m2 c4 .
115
Fiche 14 Au-delà de l’équation de Schrödinger
∂2
On observe, ensuite, que l’expression H2 = −2 c2 + m2 c4 est du type
∂x2
C2 = A2 + B2 , où A = Pc et B = mc2 . On constate enfin que les opérateurs A
et B commutent, puisque B est un scalaire. On en déduit que l’hamiltonien
H peut s’écrire :
H = λPc + μmc2 (14.17)
L’Éq. (14.17) permet d’accéder à H sans les anomalies qu’aurait occasion-
nées une extraction du radical H = p2 c2 + m2 c4 .
5. Un recensement des principales informations est fait ci-après. À l’aide de
l’Éq. (14.14), l’équation d’onde s’en suit aussitôt.
∂
mc2 −ic ∂x ∂
∂ + U(x, y, z, t) ψ(x, y, z, t) = i ψ(x, y, z, t) (14.18)
−ic ∂x −mc2 ∂t
116
Fiche
Vitesses d’une onde
15
1. Vocabulaire et principaux concepts
Lors de sa propagation depuis la source émettrice jusqu’au récep-
teur, une onde transporte de l’énergie. En revanche, elle peut ne pas
transporter d’information, ainsi que le montre un exemple.
117
Fiche 15 Vitesses d’une onde
MÉTHODE
On pose φ(x, t) = φ0 = cte, on isole x, on calcule ẋ :
x φ0
φ0 = ω t − ⇒x=v t− ⇒ ẋ = v (15.3)
v ω
Puisque ẋ = v(= v) > 0, l’onde de l’Éq. (15.1) se propage vers les x croissants
(ẋ > 0 ⇒ dx > 0 car dt > 0). Elle est progressive. Une onde régressive s’exprime par
s(x, t) = a cos ω(t + vx ).
La fonction de l’Éq. (15.1) n’est pas un signal car elle ne transporte pas
d’information. Pour de telles fonctions, la mesure directe de vφ n’est
donc pas possible. En revanche, elle peut être déduite indirectement :
lorsque ν est connue, l’Éq. (15.2 a) donne vφ = λν.
118
Vitesses d’une onde Fiche 15
119
Fiche 15 Vitesses d’une onde
La vitesse de groupe étant celle à laquelle voyage l’information, elle ne peut pas
dépasser la vitesse c. Toutefois, en dispersion anormale, on peut parfois constater
dω/dk > c. En de tels cas, dω/dk ne peut évidemment plus représenter la vitesse
du signal.
120
Vitesses d’une onde Fiche 15
vaguelettes qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’impulsion initiale. La région au-
tour de O quant à elle prend progressivement l’apparence d’une surface ridée. C’est
ce qui est resté après que les grandes λ ont devancé les petites.
2 vφ = 2vg : Vague en eau profonde (kh
1 ⇒ tanh kh 1).
3 vφ vg = c2 ; vφ > c.
121
Fiche 15 Vitesses d’une onde
4 vφ = 12 vg . Électron libre non-relativiste dans le vide.
5 Relations plus complexes.
¢ Onde à la surface d’un liquide non visqueux.
£ Onde sur une corde non-idéale (a = cte = 0).
MÉTHODE
battements :
ω k
2 cos t− x cos(ωt − kx) (15.7)
2 2
On trouve une porteuse de vitesse ω/k et une modulante de vitesse
ω/k. L’expression vg = dω/dk fait son apparition lorsque ω1 ≈ ω2 ,
k1 ≈ k2 .
1
2
3
4
5
2 4 k2
¢ ω= ghk ω = gk ω = k2 c2 + m2c ω= 2me ω = (gk + ρT k3 ) tanh kh
£ ω = μT k ω = k2 c2 + ωp2 ω = μT k2 + ak4
¤ ω = Bρ k
¥ ω = ck
122
Vitesses d’une onde Fiche 15
c
diffèrent très peu de c (Fig. (A)) :
100
g
1 mc 2
10
ħk
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 mc
vφ c 1 +
2 k
(B)
m
c
g 1 mc 2
vg c 1 −
2 k
c
g
gc Pour le photon (m → 0), les vitesses vφ
0
et vg se confondent en une et même vi-
tesse : c (Fig. (B)).
123
Fiche 15 Vitesses d’une onde
124
Vitesses d’une onde Fiche 15
Solution
où on a posé k = k1 +k 2
2
et ω = ω1 +ω2
2
= uk + b. La présence de b dans
l’Éq. (15.10) affecte uniquement la porteuse cos(ωt−kx). Pour b = 0, celle-ci
se réduit à cos(k(x − ut)).
D’après la définition, le cas b = 0 correspond à une dispersion non-nulle.
Pour autant, un simple regard sur l’Éq. (15.10) montre que l’enveloppe de
l’onde se propage sans déformation même lorsque b = 0. Le concept de
« dispersion » n’est donc pas toujours synonyme de déformation. Ceci jus-
tifie le traitement également du cas b = 0. Ci-dessous, y(x, t) est montrée
en fonction de x à trois instants t = 0, t = 2, 5, t = 5 (k1 = 9, k2 = 11, u = 1,
a = 2) ; b = 0 (trait pâle), b = 1 (trait foncé).
y y y
8 8 8
b=0 6 t= 0 b=0 6 2,5
b=0 6 5
4 4 4
–3 –2 –1 1 2 3 4 5 6 x –3 –2 –1 1 2 3 4 5 6 x –3 –2 –1 1 2 3 4 5 6 x
–2 –2 –2
–4 –4 –4
125
Fiche 15 Vitesses d’une onde
Mise en garde
La différence entre ω/k et u ne doit pas se confondre avec la diffé-
rence en rapidité des oscillations de la porteuse et modulante. Dans le
domaine x, elles sont respectivement k = 10 et k 2 = 1.
Remarque
Un choix plus réaliste que la valeur k = 2 serait par exemple
k = 100 ou 1 000. Ce faisant, l’onde serait beaucoup plus resser-
rée et pointue comme il se doit pour une impulsion sonore issue
d’un coup de pistolet. La formule très utile suivante en atteste :
sin Nx sin (x − ut) k
2
lim = π δ(x) ⇒ lim = π δ(x − ut) (15.11)
N→∞ x k→∞ x − ut
126
Fiche
Particule dans une boîte
16
1. Potentiel infini
Si pour une particule libre de son déplacement dans un espace ou-
vert ce sont des ondes planes ψ(r , t) = ψ0 eip·r / e−iEt/ (Éq. (12.2))
p2
qui sont les « ondes associées » et que les valeurs d’énergie E = 2m
peuvent être quelconques1 , il en va tout autrement lorsque la particule
se déplace dans un volume restreint. En effet, des conditions aux li-
mites imposées à la fonction d’onde donnent lieu à seulement certaines
valeurs En et fonctions d’onde ψn (r , t), dites « modes propres ».
Dans une boîte unidimensionnelle, on a :
…
16 E1
ψn (x, t) = ψn (x)e−iEn t/ (16.1)
où ψn (x) est une fonction propre de l’équa-
tion de Schrödinger indépendante du temps : 9 E1
2 d 2
− ψn (x) + U (x)ψn (x) = En ψn (x) 4E
2m dx2
1
(16.2) E 1
1. À condition que v c.
127
Fiche 16 Particule dans une boîte
Le mouvement erratique
d’une mouche enfermée dans
une paille aux extrémités
bloquées illustre assez bien
le problème du puits de
potentiel unidimensionnel
infini (Fig. ci-contre, A). Les
puits infinis bidimensionnel et tridimensionnel, représentés respectivement par le
mouvement d’une balle sur une table de billard ou dans une boîte parallélépipédique
hermétiquement fermée, en sont des extensions tout aussi faciles à cerner (B & C).
Si la simplicité du cas A est une motivation suffisante pour s’y attarder, le cas C
trouve pleinement sa place dans les déplacements des particules d’un gaz.
128
Particule dans une boîte Fiche 16
Normalisation
Puisque la particule n’a aucune chance de sortir de la boîte, on a :
ˆ L ˆ L
nπ x |A|2 L
|ψn |2 dx = 1 ⇔ |A|2 sin2 dx = 1 ⇔ = 1 (16.8)
0 0 L 2
S’en suit |A| = 2/L, puis A = 2/L en supposant une phase eiϕ = 1
unitaire. Finalement :
2 π 2 n2 2 nπ x
En = et ψn (x) = sin (16.9)
2mL 2 L L
MÉTHODE
Hx ψx =
λ ψx et Hy ψy = (E − Ex ) ψy (16.11)
Ex Ey
129
Fiche 16 Particule dans une boîte
Cas a = b
Dégénérescence par symétrie Pour a = b, les valeurs de nx et ny ,
lorsque nx = ny , peuvent être permutées sans modification de la valeur
de Enx ,ny (Éq. (16.12)). De tels niveaux d’énergie se disent dégénérés
par symétrie. Leur dégénérescence totale est alors1 ≥ 2. Exemple :
(nx = 1, ny = 7) & (nx = 7, ny = 1).
Dégénérescence accidentelle Il existe des cas où cette valeur de
Enx ,ny (Éq. (16.12)) peut aussi se produire accidentellement. Exemple :
(nx = 5, ny = 5). Ainsi, les états (nx = 1, ny = 7), (nx = 7, ny = 1)
& (nx = 5, ny = 5) ont tous la même énergie.
130
Particule dans une boîte Fiche 16
Cas de a et b quelconques
Les concepts de dégénérescence se généralisent ∀a, b. On a trois cas à
distinguer (Q est l’ensemble des nombres rationnels) :
a
b ∈ Q : dégénérescence par symétrie & accidentelle ;
1 si
a
/ Q & ab2 ∈ Q : seulement accidentelle ;
2
b ∈
2 si
a2
3 si b2
∈
/ Q : aucune dégénérescence n’est possible.
6
2m a2 b c 3
123 6
1
8 2 nx π x ny π y nz π z 222 1
ψnx ,ny ,nz = sin sin sin (16.14) 113 3
abc a b c 122 3
131
Fiche 16 Particule dans une boîte
MÉTHODE
On constate que tout nombre impair, nimp , s’écrit comme une diffé-
rence, r 2 − q2 , entre les carrés de deux nombres successifs (Fig. 16.2).
Partant de q2 , l’opération nimp +q2 permet de former le carré suivant, r 2 .
Comme il y a une infinité de nombres nimp , il y aura aussi une infinité
de triplets pythagoriciens.
Affirmation Il existe une infinité de paires de triplets (nx , ny , nz ) et (nx , ny , nz )
accidentellement dégénérées.
132
Particule dans une boîte Fiche 16
À l’inverse des énergies 2 à 5 , qui peuvent être détectées par spectroscopie, ce sont
notamment des mesures de capacités thermiques molaires à volume constant CV =
3R/2, où R est la constante molaire d’un gaz, qui permettent d’accéder aux énergies
du type ¢. Elles sont ensuite comparées avec l’Éq. (16.13), après avoir tenu compte,
à l’aide d’un calcul de thermodynamique statistique, de la répartition des molécules
dans les différents niveaux d’énergie.
Solution
ψ 2m φ
= 2 (U − E) = (16.17)
ψ φ
ψ
ψ φ = ψφ ⇔ (ψ φ) − ψ
φ = (ψφ ) − φ (16.18)
Après intégration non-bornée, on obtient ψ φ
− ψφ
= cte. Puisque ψ(∞) =
φ(∞) = 0, il vient cte = 0. On en déduit : ψψ = φφ .
Après intégration non-bornée, il vient ψ = aφ où a est une nouvelle constante.
Sachant de surcroît que ψ et φ sont des fonctions normalisées, cette constante
se réduit à une vulgaire phase eiϕ . De tels états sont nommés états liés. Ainsi,
à un niveau discret d’énergie donné, une seule fonction d’onde correspond.
133
Fiche
Puits de hauteur finie
17
Plus compliqués que les puits infinis et surtout non solubles
analytiquement, les puits finis sont de véritables défis. Ces potentiels
rendent mieux compte des expériences, offrent l’explication de nom-
breux phénomènes (radioactivité entre autres) ou encore débouchent
sur des avancées technologiques majeures. Les puits et les boîtes quan-
tiques en sont deux variantes emblématiques. Le puits infini n’est qu’un
cas limite, théorique, d’un puits de potentiel fini dont le seuil U0 est
très élevé.
1. On peut relever des exceptions, tel le confinement des quarks, qui leur interdit
d’être isolés, et de ce fait d’être observés directement.
134
Puits de hauteur finie Fiche 17
U
1
1F
= −mω xex ⇔ U (x) = mω2 x2 +
2
cte
2 En
U (0)=0
−a a x
(17.1) U
0
U0
e02 e02
2F
=−
e r ⇔ U (r) = − +
cte
4π ε0 r 2 4π ε0 r
En
U (∞)=0
−a 0 a x
(17.2)
4F 0 : |x| < a 0 : |x| < a
3 , = ⇔ U (x) =
heurt sur paroi : |x| = a U0 : sinon
(17.3)
La fonction U (x) dans l’Éq. (17.1) est un potentiel sans seuil puisque
U (x) → ∞ lorsque x → ±∞. Il en va de même pour l’Éq. (17.3)
dans la région |x| > a si la valeur de U0 est infinie.
En revanche, si U0 prend une valeur finie, la fonction U (x) dans
l’Éq. (17.3) est un potentiel à seuil. C’est aussi le cas de la fonction
U (r) dans l’Éq. (17.2), puisque U (r) → 0 lorsque r → ∞.
135
Fiche 17 Puits de hauteur finie
Dans un puits qui a un plan de symétrie, les fonctions d’onde des états
discrets ont une parité définie. Mathématiquement :
si U(x) = U(−x) alors ψn (x) = ψn (−x) ou ψn (x) = −ψn (−x)
fonctions paires fonctions impaires
MÉTHODE
ψ (−x) = En ψn (−x)
H (−x) (17.5)
n
H (x)
dégénérées (voir Fiche 16, exercice), elles sont égales entre elles à une
constante multiplicative près :
ψn (x) = Cψn (−x) (17.6)
On réécrit l’Éq. (17.6) pour la valeur « −x » :
ψn (−x) = Cψn (x) = C(Cψn (−x)) = C 2 ψn (−x) (17.7)
Éq. (17.6)
MÉTHODE
(( (
+ D cos kx = −C sin(−kx)
C sin
kx ((( − D cos kx ⇔ D = 0 (17.13)
On écrit la solution paire, puis impaire, pour x > a. Il vient : ψIII (x) =
ψI (−x), puis ψIII (x) = −ψI (−x).
On explicite leurs formes respectives :
= A eκ(−x)
Ge−κx ⇔ G = A (17.14)
e−κx
G ⇔ G = −A
= −A eκ(−x)
(17.15)
138
Puits de hauteur finie Fiche 17
3. Résolution
Résolution graphique : intersection de courbes
– On pose X = ka et Y = κa, puis on trace les familles des équations
ci-dessous pour les fonctions respectivement paires et impaires :
Y = X tan X ou Y = −X cot X (17.16)
– On trace le quart de cercle (X , Y > 0) résultant de la condition
k2 + κ 2 (Éqs. (17.9 b) & (17.10 b)), soit :
2 2 2 2mU0
X + Y = R où R = a (17.17)
2
– Les intersections entre les courbes exprimées par les Éqs. (17.16 a)
& (17.17) correspondent à des solutions paires. Celles des
Éqs. (17.16 b) & (17.17) sont des solutions impaires.
référence à un électron
dans un puits quan- −a a x −a a x
tique a = 2 Bohr et
U0 = 0, 5 Ha. Il en ré-
sulte deux états, pair et impair, dont les fonctions d’onde ainsi que leurs
paramètres et énergies (Ha) sont affichés ici :
k κ C D E
(A) 0, 515 0, 857 0 0, 562 0, 133
(B) 0, 948 0, 319 0, 441 0 0, 449
140
Puits de hauteur finie Fiche 17
Solution
5
1. Le graphe y = y(x) pour les familles de courbes ex- y
4
primées par les Éqs. (17.16 a) & (17.16 b) (en couleur
pâle et foncée respectivement) et pour le quart de 3
2. Après avoir séparé ses termes, puis élevé ses membres au carré,
l’Éq. (17.18) donne :
cos2 x 1
x2 (1 + tan2 x) = R2 ⇔ = 2 (17.22)
x2 R
141
Fiche 17 Puits de hauteur finie
cos x 1
3. Algorithmiquement, l’équation F(x) = − = 0 donne :
x 2
x2i − 2xi cos xi 2xi sin xi + 4 cos xi − xi
xi+1 = xi − ⇔ xi+1 = xi (17.23)
2xi sin xi + 2 cos xi 2xi sin xi + 2 cos xi
entrée sortie
1 1, 0292
1, 0292 1, 0299
1, 0299 1, 0299
1, 0299 stop
cos x 1
En revanche, F(x) = + = 0 n’a pas de solution :
x 2
2xi sin xi + 4 cos xi + xi
xi+1 = xi (17.24)
2xi sin xi + 2 cos xi
entrée sortie
1 1, 7529
1, 7529 2, 5429
2, 5429 4, 4087
4, 4087 pas de convergence
entrée sortie
2 1, 8958
1, 8958 1, 8955
1, 8955 1, 8955
1, 8955 stop
Il y a donc bien deux états liés aux énergies 0, 133 et 0, 449 Ha.
142
Fiche
Effet tunnel
18
1. Vocabulaire et principaux concepts
U0 Effet tunnel Aussi célèbre qu’extraordi-
naire, il consiste en la possibilité pour une
fonction d’onde de franchir une barrière de
E
potentiel alors que la traversée est totale-
ment interdite classiquement. Le concept
a déjà été effleuré sans être formellement
0 a x exprimé (Fiche 17, § 2). Pour autant l’as-
pect contre-intuitif de ce processus n’a pas
été aussi frappant que cela sera dans la présente fiche où la fonction
d’onde traverse une barrière de largeur finie. En effet, lors de telles
expériences, désormais faites régulièrement en laboratoire, on peut dé-
tecter un faible courant de particules de l’autre côté du mur de potentiel
alors que le faisceau envoyé ne comporte que des particules monociné-
tiques d’énergie inférieure à la hauteur du mur. La barrière de potentiel
étudiée est représentée ci-dessus. C’est un modèle simple qui va nous
permettre en § 3 de mettre en évidence cet effet.
Coefficient de réflexion Noté R, il est défini comme le rapport entre
la valeur absolue de la densité du courant réfléchi et celle de la densité
du courant incident.
Coefficient de transmission Noté T , il est défini comme le rapport
entre la valeur absolue de la densité du courant transmis et celle de la
densité du courant incident. Ces coefficients s’expriment par :
jr jt
R= ; T= =1−R (18.1)
ji ji
Densité de courant de probabilité Opérateur vectoriel noté j , c’est
une émanation directe de la conservation de la probabilité totale. Il
s’exprime par :
j = Re(ψ ∗ V ψ) (18.2)
143
Fiche 18 Effet tunnel
(18.5)
La quantité entre accolades est une fonction purement imaginaire, et
donc sa partie réelle est égale à zéro. La quantité ψ ∗ ψ
i est quant à
elle calculée à l’aide d’une astuce montrée en exemple.
144
Effet tunnel Fiche 18
· (f a ) = ∇f
∇ · a + f ∇ · a (18.6)
Puisque f est une fonction et a un vecteur, tous les deux quelconques, on fait le
On obtient alors :
choix f = ψ ∗ et a = ∇ψ.
∇
· (ψ ∗ ∇ψ) ∗ · ∇ψ
= ∇ψ + ψ∗ ∇ · ∇ψ
(18.7)
soit :
∗
∇
· (ψ ∗ ∇ψ)
= ∇ψ +ψ ∗ ψ
· ∇ψ (18.8)
2
∇ψ
· j = − ∂ρ
∇ (18.13)
∂t
j = Re(ψ ∗ Vψ) (18.14)
Flux de particules
Lorsque l’onde associée aux particules en mouvement est l’onde plane
ψ(r, t) = Aei(k·r −ωt) (18.15)
l’Éq. (18.14) prend une forme remarquable (voir aussi l’exercice) :
k 2
j = |A| (18.16)
m
146
Effet tunnel Fiche 18
MÉTHODE
2m(U0 −E)
On adopte les symboles k = 2mE 2 et κ = 2
dont on est
désormais familier pour désigner le « vecteur d’onde » dans les régions
respectivement classiquement permises et interdite.
On écrit l’équation de Schrödinger dans les régions permises, notées I
et III, et dans la région interdite, II :
d2 2
+ k ψ(x) = 0 régions I & III
dx2
(18.18)
d2 2
− κ ψ(x) = 0 région II
dx2
147
Fiche 18 Effet tunnel
– Dans la région II, il n’existe pas d’onde à proprement parler. Seuls des champs
croissant et évanescent, d’amplitudes respectives D et F , y participent.
– La valeur de A est une donnée puisqu’elle est proportionnelle au nombre de
particules du flux incident. Elle peut être posée de façon arbitraire. Soit A = 1.
U0 2 Ha
Eʺ 1 Ha
Eʹ 0,5 Ha
E 0,1 Ha
0a x
Flux de particules
La fonction d’onde représentant les particules incidentes est, selon
l’Éq. (18.19 a), Aeikx . De même, pour les particules réfléchies on a
148
Effet tunnel Fiche 18
Solution
149
Fiche 18 Effet tunnel
∗ d κ
−i ψ ψ = i |A|2 e−2κx (18.28)
m dx m
C’est à nouveau une quantité purement imaginaire qui ne produit donc pas
de densité de courant.
Il est moins facile que pour le cas précédent de comprendre l’origine de
ce résultat. On peut se contenter de la remarque suivante : une densité de
courant non-nulle implique une onde au sens strict du terme, à savoir, des
ondulations. Ce n’est pas le cas des ondes évanescentes ou croissantes. À
proprement parler, celles-ci sont plutôt des champs.
3. Pour une onde plane de pulsation ω = E/, on trouve :
∗ d k 2
−i ψ ψ= |A| (18.30)
m dx m
Ce sont les seules ondes parmi les trois à avoir une densité j non-nulle :
j = k |A|2 (18.31)
m
Équation de mobilité
Puisque p = k et v = m p
, où k, p, v sont des scalaires, et ρ = ψ ∗ ψ =
|A|2 , l’Éq. (18.31) peut aussi s’écrire :
j = ρv (18.32)
C’est une équation de mobilité quantique de forme identique à l’équa-
tion de mobilité de charges connue en électrocinétique.
150
Fiche
Notation de Dirac
19
1. Vocabulaire et principaux concepts
Notation de Dirac Puis-
sant formalisme, facile d’uti-
lisation, introduit par Paul
Dirac en 1939. Appliqué
dans la majorité des trai-
tés modernes de mécanique
quantique, il est également
nommé notation bra-ket. Il
permet de décrire, à l’aide de
vecteurs d’état, tous les sys-
tèmes quantiques, qu’ils soient représentés par une fonction d’onde
ou non. Lorsque c’est le cas, on retrouve dans ce formalisme les
principales propriétés des fonctions (multiplication par un scalaire,
superposition ; Fig. ci-contre).
Vecteur d’état Également nommé ket, il contient l’ensemble des in-
formations sur un système quantique, et de ce fait caractérise l’état de
celui-ci. Entité abstraite notée |a (et non a), |φ, |ψ, etc., elle appar-
tient à un espace vectoriel E , nommé espace des états, et décrit tout
état quantique d’une particule. À toute fonction d’onde φ(x), on peut
faire correspondre un vecteur d’état |φ, mais tout vecteur |φ n’a pas
forcément une fonction d’onde1 .
Bra Vecteur, noté φ|, conjugué de |φ et appartenant à un espace dual
E ∗ . Alors que la transcription de |φ dans une base un (voir plus loin)
est un « vecteur colonne », celle de φ| est le « vecteur ligne » conjugué
du transposé de |φ. Lorsque |φ représente la fonction φ(x), alors φ|
représente φ ∗ (x), la fonction conjuguée.
Linéarité et anti-linéarité d’un vecteur La linéarité des ket et l’anti-
linéarité des bra sont deux propriétés générales de grande importance.
1. Par exemple, les vecteurs d’état censés représenter le spin d’une particule ne peuvent
pas être représentés par une fonction des coordonnées spatiales.
151
Fiche 19 Notation de Dirac
Vecteurs :
ordinaires, a et b quantiques, |φ et |ψ
=b
a · b ψ|φ = φ|ψ∗ ∈ C
Produit scalaire : √ ·a ∈R √
Norme d’un vecteur : a = a · a ∈ R |ψ = ψ|ψ ∈ R
Bien que les bra fassent (avec leurs homologues ket) partie intégrante du formalisme
de Dirac, on ne se sert d’eux que très rarement. Leur utilisation est par exemple indis-
pensable lors du calcul d’un produit scalaire comme en témoigne la dernière colonne
du tableau ci-avant.
1. Nommé bracket (crochet) dans le jargon anglo-saxon, φ|ψ est issu de la fusion
des entités φ| et |ψ et a motivé les dénominations de bra et ket.
2. Fonctions garantissant la convergence des intégrales de l’Éq. (19.2) ; voir aussi
Fiche 13.
152
Notation de Dirac Fiche 19
MÉTHODE
1 À partir de l’Éq. (19.3 a), par application du bra um | :
um |ψ = cn um |un = cm (19.5)
n
δm,n
153
Fiche 19 Notation de Dirac
MÉTHODE
Soit l’opération maîtresse Aψ(x) = φ(x). Les étapes à suivre sont dans
l’ordre (λ, μ ∈ C, quelconques) :
1 On pose ψ(x) = λψ1 (x) + μψ2 (x).
2 On exprime, à l’aide de l’opération maîtresse, Aψ(x), Aψ1 (x), Aψ2 (x).
3 On calcule λAψ1 (x) + μAψ2 (x).
4 On vérifie l’égalité λAψ1 (x) + μAψ2 (x) = Aψ(x).
L’expression
4 est manifestement fausse.
– Cas 2 : φ(x) = ψ 2 (x)
2 Aψ = ψ 2 ; Aψ1 = ψ 2 ; Aψ2 = ψ 2 ;
1 2
3 λAψ1 + μAψ2 = λψ 2 + μψ 2 ;
1 2
4 λψ 2 + μψ 2 = (λψ1 + μψ2 )2 .
1 2
154
Notation de Dirac Fiche 19
L’expression
4 est à nouveau erronée.
– Cas 3 : φ(x) = ψ(x
) où x
= 3x2 + 1
2 Aψ(x) = ψ(x
) ; Aψ1 = ψ1 (x
) ; Aψ2 (x) = ψ2 (x
) ;
3 λAψ1 (x) + μAψ2 (x) = λψ1 (x
) + μψ2 (x
) ;
4 λψ1 (x
) + μψ2 (x
) = (λψ1 + μψ2 )(x
).
L’expression
4 est exacte ∀λ, μ ∈ C. A est donc linéaire.
1. L’appellation « élément de matrice » prend ainsi tout son sens, servant par ailleurs
de motivation pour nommer pareillement ui |A|uj et φ|A|ψ.
155
Fiche 19 Notation de Dirac
ˆ ∞ ˆ ∞
∗
φ|Aψ = Aφ|ψ ⇔ φ (x)Aψ(x)dx = (Aφ)∗ ψ(x)dx
−∞ −∞
(19.11)
MÉTHODE
Sans l’unité i, l’opérateur p ne serait pas hermitien. C’est le cas de l’« opérateur
d
dérivée » dx , qui ne peut donc pas représenter une grandeur observable.
Base orthonormée continue Ensemble continu |uk tel que uk |uk
=
δ(k − k
) où δ(k − k
) est le delta de Dirac. C’est, entre autres, le cas des
fonctions1 uk = π1 sin kx (k > 0), comme en atteste, après un bref
calcul de uk |uk
, la méthode ci-après.
MÉTHODE
ˆ ∞ ˆ ∞
2 1
sin kx sin k
xdx = cos(k − k
)x − cos(k + k
)x dx
π 0 π 0
1 sin(k − k
)x sin(k + k
)x
= lim − = δ(k − k
) − δ(k + k
)
π x→∞ k − k
k + k
0
1. Il en va de même pour vk = 1
π cos kx (k > 0).
158
Notation de Dirac Fiche 19
2. Montrer que les valeurs propres ai sont toutes réelles et que deux vec-
teurs propres qui appartiennent à des valeurs propres différentes sont
orthogonaux.
Solution
1. On écrit l’équation aux valeurs propres pour le vecteur |φi ainsi que le
produit scalaire qui en découle après application par la gauche, aux deux
membres de l’équation, du bra φj | :
A |φi = ai |φi ⇒ φj |A|φi = φj | ai |φi = ai φj |φi (19.19)
On réécrit l’Éq. (19.19 a) sous forme conjuguée après avoir remplacé i par
j, puis on y applique par la droite le ket |φi :
φj | A† = φj | a∗j ⇒ φj |A† |φi = φj | a∗j |φi = a∗j φj |φi (19.20)
Puisque A = A† , les premiers membres des Éqs. (19.19 b) & (19.20 b) sont
égaux : φj |A|φi = φj |A† |φi . L’Éq. (19.18) en découle.
2. Soit dans un premier temps j = i. L’Éq. (19.18) donne :
159
Fiche Mécanique quantique
20 et lois classiques
160
Mécanique quantique et lois classiques Fiche 20
∂ψ ∗ (r, t) i ∂ψ i
= H (t)ψ ∗ (r, t) ⇔ | = H (t) ψ(t)| (20.6)
∂t ∂t
On développe davantage l’Éq. (20.4), et plus encore grâce notamment
H† :
à |H ψ = H |ψ et H ψ| = ψ|
H
d i ∂A i
A = H ψ|A|ψ + ψ| |ψ − ψ|A|H ψ (20.7)
dt ∂t
ψ|HA|ψ ψ|AH |ψ
Constante du mouvement
161
Fiche 20 Mécanique quantique et lois classiques
2. Théorème d’Ehrenfest
d 2 r −−→
m = − gradU (r) (20.11)
dt 2
MÉTHODE
162
Mécanique quantique et lois classiques Fiche 20
d p ∂p i
= − [p, H ] (20.15)
dt ∂t
p2
On insère H = 2m + U (r) dans l’Éq. (20.14) et on y pose r1 = x,
r2 = y, r3 = z. Il vient ( 3 et les autres chiffres utilisés ci-dessous font
référence à l’exercice) :
[r, U (r)] = ek [rk , U (x, y, z)] = 0 (20.16)
k
0 : exercice,
3
[r, p2 ] = ek [rk , p2 ] = ek [rk , p2x ] + [rk , p2y ] + [rk , p2z ]
k k
(20.17)
À l’aide de l’Éq. (20.12), la quantité entre parenthèses se simplifie
davantage. Par exemple, on a pour k = 1 :
[x, px ] px + px [x, px ] + [x, py ] py + . . . + pz [x, pz ] (20.18)
i :
1 i 0:
2 0
On en conclut que [r, p2 ] = 2i k
ek pk = 2ip, soit :
d r p
= (20.19)
dt m
p2
On insère H = 2m + U (r) dans l’Éq. (20.15).
(r), obtenu en exercice,
On utilise le résultat [p, U (r)] = −i∇U 4 . On
en déduit successivement :
i i (r)
− [p, H ] = − [p, U (r)] = − ∇U (20.20)
d p (r)
= − ∇U (20.21)
dt
Les Éqs. (20.19) & (20.21) conduisent tout droit à l’Éq. (20.11).
163
Fiche 20 Mécanique quantique et lois classiques
2 Les opérateurs appariés se séparent mais gardent leur orientation relative : X
à gauche de Y et Y à droite de X .
A, B C = A, B C + B A, C (20.24)
164
Mécanique quantique et lois classiques Fiche 20
Solution
1 On fait appel à la définition px = −i ∂ puis on fait agir [x, px ] sur une
∂x
fonction f(x, y) :
∂ ∂f ∂(xf) ∂f ∂f
[x, −i ]f = −i x − = −i x − f − x (20.25)
∂x ∂x ∂x ∂x ∂x
Finalement :
[x, px ]fC = ifC (20.26)
2 Il en va de même pour [y, px ] :
∂ ∂f ∂(yf) ∂f ∂f
[y, −i ]f = −i y − = −i y − y = 0 (20.27)
∂x ∂x ∂x ∂x ∂x
3 Le développement de U autour du point r0 = (x0 , y0 ) est :
1 ∂U(r0 ) ∂U(r0 )
U(r) = U(r0 ) + (x − x0 ) + (y − y0 ) +
1! ∂x ∂y
1 ∂ 2 U(r0 ) ∂ 2 U(r0 )
+ (x − x0 )2 + 2 (x − x0 )(y − y0 )
2! ∂x 2 ∂x∂y
∂ 2 U(r0 ) 2
+ (y − y 0 ) + ... (20.28)
∂y2
Les termes étant tous polynômiaux, on a pour l’un d’entre eux :
[x, xm yn ]f(x, y) = xm+1 yn f − xm yn xf = 0 (20.29)
4 [px , U(x, y)]f(x, y) se développe comme suit :
∂ ∂(Uf) ∂f
[−i , U]f = −i −U
∂x ∂x ∂x
∂U ∂f ∂f
= −i f +U −U =0 (20.30)
∂x ∂x ∂x
Finalement :
∂U
[px , U]fC = −i
∂x C
f (20.31)
165
Fiche 20 Mécanique quantique et lois classiques
x = x0 sin(ωt + ϕ) (20.32)
H0 H1 H2 H3 ...
1 2x 4x2 −2 8x3 − 12x ...
Solution
dt dP dP ω
= ⇔ = (20.34)
T/2 P dt π
166
Mécanique quantique et lois classiques Fiche 20
ω
Ainsi, la densité de probabilité s’écrit : ρmc = dP
dx =
dP dt
dt dx = πv . Le rapport
ω/v se calcule aisément par un bilan d’énergie :
1 1 ω 1
E= mv2 + mω2 x2 ⇔ = (20.35)
2 2 v 2E
− x2
mω2
3. Les tracés de ρmq (x) sont montrés ci-après. La fonction s’annule n fois entre
les deux points de rebroussement. Pour chaque courbe, les parties situées
à l’extérieur de l’intervalle [x− ; x+ ] correspondent à des régions classique-
ment interdites. En mécanique quantique, elles sont accessibles par effet
tunnel. AN : en u.a., = m = 1 ; la valeur de ω est prise égale à 1 u.a.
167
Fiche Paquet d’ondes gaussien
21 et transformée de Fourier
Analyse discrète
De manière générale, on peut écrire une fonction d’onde comme une
superposition infinie d’ondes stationnaires ψn (r, t). Commençons par
une expression qui emploie des sommes discrètes. Contentons-nous,
pour simplifier, d’une démarche unidimensionnelle :
ψ(x, t) = cn ψn (x)e−iEn t/ (21.1)
n
ψn (x,t)
ψ(x, t) est une fonction normalisée. ψn (x) forme a priori une base
orthonormée, ainsi que nous l’avons vu au cours de la Fiche 19. On
en déduit que :
|cn |2 = 1 (21.2)
n
168
Paquet d’ondes gaussien et transformée de Fourier Fiche 21
Analyse continue
Dans une description continue, qui est beaucoup plus générale, la
fonction d’onde s’écrit :
ˆ ∞
1
ψ(x, t) = √ A(k)ψk (x)e−iEk t/ dk (21.3)
2π −∞
Pour une onde se propageant librement dans le vide, ψ(x, t) prend la
forme simple d’une superposition d’onde planes :
ˆ ∞ ˆ ∞
1 ikx −iEk t/ 1
ψ(x, t) = √ A(k)e e dk = √ A(k)ei(kx−ωt) dk
2π −∞ 2π −∞
(21.4)
où on a utilisé l’expression ω = Ek / imposée par la dualité onde-
corpuscule. La fonction ψk (x) = eikx est une onde partielle. On
reconnait en l’Éq. (21.4) le développement d’une fonction ψ(x, t) en
ondes planes A(k)ei(kx−ωt) d’amplitude A(k), chacune se propageant
dans le temps et l’espace, et balayant l’ensemble du domaine k.
Remarque
Compte tenu de la définition k ∈]−∞; ∞[, la phase ϕ = kx−ωt correspond
à une onde progressive (régressive) lorsque k > 0 (k < 0).
Étape de préparation
L’étape de préparation d’un système consiste en la mise en forme de
sa fonction ψ(x, t) à un instant fixé, t = 0. Cette forme est imposée
par l’agent extérieur. En pratique, un laser, des champs électromagné-
tiques contraignants adaptés, ou encore des processus physiques qui
précèdent cette étape (par exemple, ionisation d’un électron de cœur
dans un atome) permettent de préparer un système dans un état initial
donné. Le système étant « surpris » de se trouver dans cet état, celui-
ci n’est pas forcément un état stationnaire. Il va donc évoluer dans le
temps d’une façon plus ou moins complexe.
169
Fiche 21 Paquet d’ondes gaussien et transformée de Fourier
170
Paquet d’ondes gaussien et transformée de Fourier Fiche 21
Calcul de ψ(x, t)
Difficultés pratiques
2
La fonction gaussienne e−ax (a > 0) est la seule fonction à avoir une TF de
2
la même forme qu’elle-même : e−k /4a .
C’est au prix d’un long calcul que l’effort, désormais reparti équita-
blement dans les deux transformées, permet grâce au choix ψ(x, 0) =
Ce−ax de mener à bien le calcul de ψ(x, t). Un exemple permet, par
2
171
Fiche 21 Paquet d’ondes gaussien et transformée de Fourier
(A) (B)
Re ψ(x,t) Im ψ(x,t)
0,9 10 10
5 5
x 1 x
0
1 25 50 100 0 25 50 100
0 (C)
|ψ(x,t)|2
10
0,8
1
x
0
0 25 50 100
172
Paquet d’ondes gaussien et transformée de Fourier Fiche 21
Solution
ˆ ∞
2aC 2
I(k) = xe−ikx e−ax dx (21.12)
−ik −∞
J(k)
2 La dérivée par rapport à k de I(k) donne indépendamment :
ˆ ∞
dI 2
= −iC xe−ikx e−ax dx (21.13)
dk −∞
J(k)
En divisant les Éqs. (21.12) & (21.13), membre à membre, il vient :
dI k k2
D e− 4a
= − dk ⇔ I(k) = (21.14)
I 2a
I(0)
La valeur de la constante D s’obtient par la définition de I(k) :
ˆ ∞
e−ax2 dx = C π
e−i0x
I(0) = C a
(21.15)
−∞
Finalement, compte tenu de la définition A(k) (Éq. (21.6)) :
1 k2
A(k) = (2π a)− 4 e− 4a (21.16)
L’aire sous-tendue par la courbe |A(k)|2 est bien unitaire.
173
Fiche 21 Paquet d’ondes gaussien et transformée de Fourier
3. A(k) est de nouveau une fonction gaussienne. C’est grâce à cette propriété
que le calcul de ψ(x, t) est soluble analytiquement.
1 k2
EXERCICE Calcul de ψ(x, t) lorsque A(k) = (2π a)− 4 e− 4a
Dans le précédent exercice, A(k) a été calculé à partir d’une fonction ψ(x, 0)
de forme gaussienne. La fonction A(k) étant aussi une gaussienne, le calcul de
ψ(x, t) est à présent possible, ainsi que nous le verrons ci-après.
1. Exprimer ω, dans l’Éq. (21.4), en fonction de k.
2
2. Mettre l’onde plane A(k)ei(kx−ωt) sous la forme γ e−α(k+β) , où α, β et γ sont
des paramètres à déterminer.
3. Montrer que :
ˆ ∞
π
A(k)ei(kx−ωt) dk = γ (21.17)
−∞ α
NB : utiliser sans démonstration la formule générale suivante (λ et μ sont
des constantes complexes quelconques avec Re λ > 0) :
ˆ ∞
2 π
e−λ(x−μ) dx = (21.18)
−∞ λ
Pour la démonstration de l’Éq. (21.18), rendez-vous sur le site de l’ouvrage
sur dunod.com.
Solution
E
1. ω = . L’électron n’étant pas soumis à des forces, son énergie n’est que
2p
cinétique : E = 2m . Par ailleurs, p = k. Ainsi :
k2 k2
ω= = (21.19)
2m u.a. 2
174
Paquet d’ondes gaussien et transformée de Fourier Fiche 21
ax2
γ = (2π a)− 4 eαβ = (2π a)− 4 e− 1+2iat
1 2 1
(21.23)
1 2
3. Après avoir reconnu en α = 4a + i 2t et β = − 1+4a
4a xt 2ax
2 t2 − i 1+4a2 t2 les quantités
175
Fiche
Moment cinétique
22
1. Vocabulaire et principaux concepts
Moment cinétique orbital Vecteur mettant en jeu le vecteur position
−−→
OM et la quantité de mouvement p
d’un mobile par :
⎧
⎨ Lx = ypz − zpy
L =
r ∧ p
⇔ Ly = zpx − xpz (22.1)
⎩
Lz = xpy − ypx
Opérateurs d’échelle Opérateurs non-hermitiens1 définis en fonction
des opérateurs Lx et Ly par :
L± = Lx ± iLy (22.2)
en tant que grandeur classique
L
L’importance du moment cinétique, L
=
r ∧ p
, en tant que grandeur
classique a été mentionnée en Fiche 10. Sa troublante omniprésence
au niveau céleste montre qu’aucun rouage, du plus petit au plus grand,
dans l’édifice cosmique.
ne peut exister sans L
L’absence de L
équivaut à une absence de rotation.
L =
r ∧ F
(22.3)
dt
X révèle une autre propriété fondamentale :
r
r X
L = mXr
176
Moment cinétique Fiche 22
en mécanique quantique
L
Il en va de même voire plus encore en mécanique quantique où
les composantes Lx , Ly , Lz révèlent le caractère non-commutatif des
rotations spatiales. Si le concept de L
est si crucial en mécanique
quantique, cela tient essentiellement à la nature non commutative des
opérateurs Lx , Ly , Lz . L’exemple ci-dessous permet de saisir cette idée.
en coordonnées sphériques
2. L
Le moment cinétique donne lieu à un dispositif mathématique par-
ticulièrement utile en physique atomique, moléculaire et nucléaire à
condition d’être élaboré en coordonnées sphériques.
177
Fiche 22 Moment cinétique
De x, y, z à r, θ , φ et inversement
y
φ = arctan (22.4)
x
Pour une fonction f, l’opération − Lix f = y ∂z
∂ ∂
− z ∂y f donne :
∂f ∂r ∂f ∂θ ∂f ∂φ ∂f ∂r ∂f ∂θ ∂f ∂φ
y + + −z + +
∂r ∂z ∂θ ∂z ∂φ ∂z ∂r ∂y ∂θ ∂y ∂φ ∂y
(22.5)
L
Des expressions similaires sont obtenues pour − iy f et − Liz f . L’ex-
pression en « arctan » pour θ (Éq. (22.4) b) est plus utile que celle en
« arcsin » car elle permet de calculer les dérivées ∂θ/∂x, ∂θ/∂y et ∂θ/∂z
sur la√base de la même fonction1 que pour φ. Par exemple, en posant
x2 + y 2
F= z , on a pour la première d’elles :
∂θ ∂ arctan F 1 ∂F xz r sin
2 θ cos θ cos φ
= = 2 = =
∂x ∂x F + 1 ∂x r
r
2 sin
θ
r 2 x2 + y 2
(22.6)
178
Moment cinétique Fiche 22
∂r ∂θ ∂φ φ
∂x = sin θ cos φ ; ∂x = 1
r cos θ cos φ ; ∂x = − 1r sin
sin θ
∂r ∂θ 1 ∂φ 1 cos φ
∂y = sin θ sin φ ; ∂y = r cos θ sin φ ; ∂y = r sin θ
(22.7)
∂r ∂θ ∂φ
∂z = cos θ ; ∂z= − 1r
sin θ ; = ∂z 0
∂ ∂
Finalement, y ∂z − z ∂y f s’écrit :
∂f 1 ∂f
∂f
r sin θ sin φ cosθ −
sin θ − r cos θ sin θ sin φ
∂r r ∂θ ∂r
1 ∂f 1 ∂f cos φ ∂ cos φ ∂
+ cos θ sin φ + = − sin φ + f
r ∂θ r ∂φ sin θ ∂θ tan θ ∂φ
(22.8)
L’expression finale de l’opérateur Lx est donnée ci-dessous, tout
comme pour les opérateurs Ly et Lz dont les expressions s’obtiennent
à l’aide d’un procédé similaire expliqué en méthode :
∂ cos φ ∂ ∂ sin φ ∂
Lx = i sin φ + ; Ly = i − cos φ +
∂θ tan θ ∂φ ∂θ tan θ ∂φ
∂
Lz = −i (22.9)
∂φ
MÉTHODE
∂ ∂
On calcule z ∂x − x ∂z f :
∂f
1 ∂f 1 sin φ ∂f
r cos θ sin θ cos φ + cos θ cos φ −
∂r r ∂θ r sin θ ∂φ
∂f 1 ∂f
− r sin θ cos φ cos θ − sin θ (22.10)
∂r r ∂θ
179
Fiche 22 Moment cinétique
∂ ∂
On calcule x ∂y − y ∂x f :
∂f X 1 XX
X
∂f 1 cos φ ∂f
r sin θ cos φ sin θ sin φ + cos θ sinXφXX +
∂r r ∂θ r sin θ ∂φ
∂f X 1X ∂f 1 sin φ ∂f
− sin φ sin θcos φ + cosX θXcosXφXX − (22.11)
∂r r ∂θ r sin θ ∂φ
Opérateurs d’échelle
∂ i ∂
L± = e±iφ ± + (22.12)
∂θ tan θ ∂φ
2
3. Opérateur L
L’opérateur L
2 est d’une immense importance ainsi qu’on le verra dans
ce qui suit. On forme d’abord L2x à l’aide de l’Éq. (22.9 a).
L2x 2 ∂2 1 ∂ ∂
f = sin φ f + cos φ cos φ f
−2 ∂θ 2 tan2 θ ∂φ ∂φ
∂ ∂2
− sin φ cos φ ∂φ +cos2 φ
∂φ 2
180
Moment cinétique Fiche 22
∂ 1 ∂
+ sin φ cos φ f
∂θ tan θ ∂φ
∂ 2
− 1
+ 1 ∂
sin2 θ ∂φ tan θ ∂θ∂φ
cos φ ∂ ∂
+ f sin φ (22.13)
tan θ ∂θ ∂φ
∂
sin φ ∂φ f +f cos φ
L2y
∂2
2 1 ∂ ∂
f = cos φ f + sin φ sin φ f
− 2 ∂θ 2 tan2 θ ∂φ ∂φ
∂ ∂2
sin φ cos φ ∂φ +sin2 φ
∂φ 2
∂ 1 ∂
− cos φ sin φ f
∂θ tan θ ∂φ
∂ 2
− 1
+ 1 ∂
sin2 θ ∂φ tan θ ∂θ∂φ
sin φ ∂ ∂
− f cos φ (22.14)
tan θ ∂θ ∂φ
∂
cos φ ∂φ f −f sin φ
181
Fiche 22 Moment cinétique
1 ∂ ∂ L 2
= r2 − 2 2 (22.16)
r ∂r
2 ∂r r
2 1 ∂ 2 ∂ L 2
− r + + U(r) ψ(r) = Eψ(r) (22.17)
2m r2 ∂r ∂r 2mr2
182
Moment cinétique Fiche 22
Solution
183
Fiche 22 Moment cinétique
U e2
On a, par ailleurs, via l’expression E = 2 = − 8π ε0 :
0r
e20
En = − (22.25)
8π ε0 r
e20
Mises ensemble, les Éqs. (22.24 b) & (22.25) donnent e2 = 4π ε0 :
2 me e4
r= 2
n2 ; E n = − 2 2 (22.26)
me e 2 n
On reconnaît les expressions, respectivement, du rayon des orbites de
Bohr et de l’énergie de l’atome. Pour n = 1 on obtient le rayon de Bohr
2
a0 = m e2 dont la valeur est 0, 529177 Å.
e
5. Le mouvement étant plan autour de l’axe z, seule la composante Lz joue un
rôle. D’après les Éqs. (22.9 c) & (22.22), il vient :
d ±inφ
Lz ψn (φ) = −i e = ±ne±inφ = ±nψn (φ) (22.27)
dφ
On en déduit que ψn est une fonction propre de Lz avec valeurs propres
±n. À l’instar de la seconde hypothèse, seuls des multiples entiers de
la constante sont donc possibles lors d’une mesure de moment ciné-
tique dans ce modèle. Les deux signes correspondent aux deux ondes
dégénérées, progressive ei(nφ−En t/) et régressive e−i(nφ+En t/) , à savoir, à
un électron se déplaçant sur son orbite dans le sens direct ou indirect.
184
Nombres quantiques Fiche
l &m 23
1. Vocabulaire et principaux concepts
MÉTHODE
On a abouti à une équation aux valeurs propres pour B dont les vecteurs
propres sont ceux de A.
Lorsqu’il existe des valeurs propres dégénérées pour A et B, on peut montrer que dans
la base des vecteurs propres de A, l’opérateur B est « diagonal par blocs ». Une base
commune à A et B est alors obtenue par diagonalisation de chaque bloc. Ce sont
des situations fort intéressantes qui dépassent le niveau de cet ouvrage. Le rôle d’un
ECOC tel que la donnée des valeurs propres a, b, c, . . . définisse de manière univoque
le vecteur |a, b, c, . . . s’y avère alors capital.
185
Fiche 23 Nombres quantiques l & m
MÉTHODE
+ (y [pz , z] +
[y,
z]pz )px = −iypx (23.5)
−i
La présence deux fois d’un indice dans un terme équivaut à sommer sur
toutes les valeurs pouvant être prises par l’indice.
186
Nombres quantiques l & m Fiche 23
Il est facile de montrer que l’algèbre du moment cinétique peut s’élargir pour inclure
les opérateurs position et quantité de mouvement :
[Li , Wj ] = iijk Wk où W = r, p, L (23.10)
Précession du vecteur L
Contrairement aux composantes px , py , pz , ou
Lz à x, y, z, dont les commutateurs respectifs sont
tous nuls, les composantes Lx , Ly , Lz quant à
L elles ne commutent pas, ainsi que nous venons
Ly de le démontrer. On ne peut donc pas mesurer
Lx plus d’une composante de L à la fois. Pour au-
tant le carré de la norme du vecteur L possède
une propriété remarquable :
2 ] = [Ly , L
[Lx , L 2 ] = [Lz , L
2] = 0 (23.11)
effectue une
Ce résultat permet de faire un bond en avant : le vecteur L
précession autour de l’un des axes Ox, Oy ou Oz (Fig. précédente).
1
187
Fiche 23 Nombres quantiques l & m
MÉTHODE
188
Nombres quantiques l & m Fiche 23
MÉTHODE
|φ |φ
Lz L+ |l, m = ([Lz L+ ] + L+ Lz ) |l, m = (m + 1) L+ |l, m
|ψ L+ m|l,m m |ψ
|φ
On en déduit que |ψ = λ |l, m + 1 (vecteurs propres de Lz avec la
m
même valeur propre m non-dégénérée) :
⎧
⎨ Lz |l, m = m |l, m
⎪
Lz |l, m = m |l, m et Lz |ψ = m |ψ
⎪
⎩
...
√
On calcule λ par la définition
|ψ
= ψ|ψ :
|φ
|λ|2φ = |λ|2
ψ|ψ =
L+ φ|L+ φ = φ| L†+ L+ |φ = φ| L− L+ |φ
189
Fiche 23 Nombres quantiques l & m
Une procédure identique à celle étayée pour Lz L+ |l, m peut être sui-
vie pour Lz L− |l, m. Elle conduit alors à une expression similaire à
l’Éq. (23.15). Regroupées ensemble, les deux expressions s’écrivent :
L± |l, m = l(l + 1) − m2 ∓ m |l, m ± 1 (23.16)
|λ|=λ
−l ≤ m ≤ l
La présence du radical dans l’Éq. (23.16) implique que deux conditions
doivent être simultanément validées. La première d’elles s’écrit :
l(l + 1) − m2 − m ≥ 0 ⇔ (l + m)(l − m) + l − m ≥ 0 (23.17)
soit :
⎧
⎨ m≥l ∧ m ≤ −l − 1
1
(l − m) (l + m + 1) ≥ 0 ⇔ ∨
⎩
≶0 ≶0 m≤l ∧ m ≥ −l − 1
2
(23.18)
La seconde donne de la même manière :
⎧
⎨ m ≤ −l ∧ m≥l +1
3
(l + m) (l − m + 1) ≥ 0 ⇔ ∨
⎩
≶0 ≶0 m ≥ −l ∧ m≤l +1
4
(23.19)
Puisque l ≥ 0, seules les condi- l l l l m
tions
2 & 4 sont possibles res-
190
Nombres quantiques l & m Fiche 23
l = 0,1,2,. . .
états # de pas Compte tenu de l’Éq. (23.20), les états |l, m
│l, l
˃ p s’organisent à la manière indiquée ci-contre.
L’application répétée de l’opérateur L+ sur un
│l, l – 1
˃ p1 état donné permet d’escalader l’échelle des états ;
⁝
l’application de L− permet de descendre1 . En
│l, –l + 2
˃ 2 partant de l’état |l, −l on arrive à |l, l après
│l, –l + 1
˃ 1 avoir fait « p pas ». On a alors :
│l, –l
˃
p 1 3 5
−l +p=l ⇔l = ⇔ l = 0, , 1, , 2, , . . . (23.21)
2 2 2 2
⎧ sous-couches : s,p,d,...
⎪
⎨
l= 0, 1, 2 . . . : autorisé pour des électrons
⎪
⎩ 1 3 5
2, 2, . . .
2 , : non autorisé pour des électrons
(23.22)
191
Fiche 23 Nombres quantiques l & m
Pour autant, ces moments internes dits de spin respectent une algèbre
de moment cinétique qui est à tout point de vue similaire à celle de
l’Éq. (23.3). De manière générale :
J = L
+ L + . . . + S1 + S2 + . . . = L
+ S + L
+ S + . . .
1 2 1 1 2 2
L S J1 J2
(23.24)
où les composantes cartésiennes du vecteur ( étant un vecteur dans
l’ensemble {J, L 2 , . . . , L,
1, L . . . , S2 , J2 , . . .}) obéissent à :
[i , j ] = iijk k (23.25)
192
Nombres quantiques l & m Fiche 23
Le spin est un moment cinétique alors qu’il n’est pas lié à une quelconque rotation
spatiale. Pour attribuer le qualificatif de moment cinétique à une grandeur physique
seule la condition de l’Éq. (23.25) est nécessaire.
Ensemble d’électrons
En cas de plusieurs électrons, le moment cinétique de l’ensemble obéit
aussi à l’Éq. (23.25). Pour deux moments L 2 , uniquement les
1 et L
valeurs |l1 − l2 | ≤ l ≤ l1 + l2 sont autorisées pour le nombre quantique
orbital total, qui, à nouveau, ne peut varier que par pas d’une unité.
Ainsi, le nombre quantique orbital, qu’il soit pour un électron ou pour
une collection d’électrons, reste un nombre entier conformément à
l’Éq. (23.22), et il en va de même pour le nombre magnétique associé
−l ≤ m ≤ l. Ce sont des concepts vastes qui dépassent le but du
présent ouvrage.
193
Fiche 23 Nombres quantiques l & m
Solution
1. Dans un espace isotrope, les degrés de liberté selon les axes x, y et z ont
des probabilités égales. Il vient :
L2x + L2y + L2z L 2
L2z = = (23.27)
3 3
2. Le nombre m varie dans l’intervalle −l ≤ m ≤ l par pas d’une unité. Il ne
peut donc prendre que 2l + 1 valeurs.
L2z s’obtient à partir de la définition de valeur moyenne d’une grandeur
classique A dont les valeurs sont α1 , α2 , . . . , αn :
n l
k=1 αk m2
A = ⇒ Lz = m=−l
2
(23.28)
n 2l + 1
n
D’après la formule pour k=1 k2 , il vient :
2 lm=1 m2 2l(l + 1) +
(2l 1) l(l + 1)
L2z = = = (23.29)
2l + 1 6 × (2l + 1) 3
2 = l(l + 1). Ce sont les
3. On en déduit, compte tenu de l’Éq. (23.27) : L
valeurs propres (en u.a.) de l’opérateur quantique L 2 .
194
Fiche
Harmoniques sphériques
24
1. Représentation- des états |l, m
Fonctions harmoniques Solutions de l’équation de Laplace :
∂2 ∂2 ∂2
f (x, y, z) = + + f (x, y, z) = 0 (24.1)
∂x2 ∂y2 ∂z2
Harmoniques sphériques Notées Ylm (θ , φ) ou Ylm (), ce sont des
fonctions d’uniquement θ et φ, permettant de condenser en un seul
symbole mathématique l’entière dépendance en d’une fonction har-
monique. Elles sont dotées de la propriété d’être des fonctions propres
2 et Lz . Les indices l et m sont respectivement le degré et
à la fois de L
l’ordre de l’harmonique sphérique.
Remarque : Ym
l n’est pas solution de l’Éq. (24.1)
Les harmoniques sphériques ne sont pas des fonctions harmoniques. Il en
manque la partie radiale.
195
Fiche 24 Harmoniques sphériques
Calcul de Yll
On calcule Yll en y appliquant l’opérateur L+ . On a, en notation de
Dirac, puis en représentation- (Éqs. (22.12) & (23.16)) :
On sépare les opérateurs selon leurs variables θ et φ :
∂ l ∂
tan θ Yl = −i Yll (24.7)
∂θ ∂φ
que du θ que du φ
196
Harmoniques sphériques Fiche 24
On achève la séparation : d’abord en imposant une forme Yll =
(θ )(φ) puis en divisant par Yll . On fait apparaître une cte λ (les deux
membres de l’équation évoluent indépendamment et pourtant ils sont
˙
liés par une égalité). On note (θ ) et (φ) les deux dérivées :
tan θ
@ ˙
= −i = cte caractéristique (24.8)
@
λ
que du θ que du φ
On fait appel à l’équation Lz |l, m = m |l, m :
∂ m ˙
−i Yl = mYlm ⇒ −i ˙ =
m ⇒ −i = m (24.9)
∂φ
Lz
On en déduit ∀m = −l, . . . , l. Puis, à l’aide de la seconde partie de
l’Éq. (24.8), on déduit λ pour m = l :
= Aeimφ ∀m = −l, . . . , l ; λ = l pour m = l (24.10)
On résout la première partie de l’Éq. (24.8) :
ˆ ˆ
tan θ d
=l ⇒ = l cot θ dθ ⇒ (24.11)
ln | sin θ|+cte
1. Une autre convention de signe global est nécessaire pour le calcul définitif de Ylm .
Le sujet est abordé dans une prochaine sous-section de cette fiche.
197
Fiche 24 Harmoniques sphériques
ˆ π ˆ π
∗ 2
sin θ dθ = 1 ⇒ |B| sin2l+1 θ dθ = 1 (24.14)
0 0
L’intégrale de l’Éq. (24.14 b) se calcule, dans sa forme générale, à
l’aide d’une mathématique qui dépasse le niveau de cet ouvrage. On
se contentera ici d’une résolution au cas par cas, ainsi que le montre
l’exemple ci-dessous.
Calcul de Yll − 1
, Yll − 2
, ...
À présent, le but est de bâtir toute la famille des fonctions Ylm associées
à une valeur l donnée. L’exemple qui suit montre comment s’y prendre
pour le cas l = 1.
198
Harmoniques sphériques Fiche 24
−iφ ∂ i ∂ 3 √
e − + sin θ eiφ = 2Y10 (24.18)
∂θ tan θ ∂φ 8π
L’Éq. (24.18) donne successivement :
3 H −iφ iφ i
16π e H @
e
@ − cos θ + i sin θ Y10
= (24.19)
tan θ
3
Y10 = − cos θ (24.20)
4π
L’application sur Y10 de l’opérateur L− donne à son tour :
√
L− |1, 0 = 1 × 2 − 02 + 0 |1, −1 = 2 |1, −1 (24.21)
∂ i ∂ 3 √
e−iφ
− + − cos θ = 2Y1−1 (24.22)
∂θ tan θ ∂φ 4π
3 −iφ
L’Éq. (24.22) donne − e sin θ = Y1−1 , puis :
8π
−1 3
Y1 = − sin θ e−iφ (24.23)
8π
Convention de signe
Une convention de signe global qui n’apparaît pas dans nos calculs
doit s’appliquer lorsqu’on détermine les fonctions Ylm par les méthodes
développées ci-dessus ou données en exemple.
Les expressions de Ylm qui sont obtenues sur la base des Éqs. (22.12) &
(23.16) doivent être corrigées par une phase ×(−1)l .
Ainsi, l’harmonique Y00 reste intacte mais les harmoniques Y11 , Y10 ,
Y1−1 doivent toutes changer de signe. Le tableau ci-dessous recense
les formes finales pour les fonctions Ylm associées à l = 0, 1, 2.
199
Fiche 24 Harmoniques sphériques
m = ±2 m = ±1 m=0
1
Y00
4π
3 3
Y1m ∓ 8π sin θe±iφ cos θ
4π
15 2 15 5
Y2m 32π sin θe±2iφ ∓ 8π sin θ cos θe±iφ 2
16π (3 cos θ − 1)
Yl−m = (−1)m (Ylm )∗ ; Yl0 (θ 1) > 0 ; Ylm (−) = (−1)l Ylm () (24.24)
1 conjugaison
2 conséquence de la convention
3 inversion
2 L’Éq. (24.24 b) montre que la seule harmonique sphérique à être réelle est de
surcroît
définie positive au démarrage. Si par exemple θ = 0, 01 rad, on a Y20 (0, 01)
5
16π (3 × 1 − 1) > 0. Cette propriété peut servir de test pour pointer d’éventuelles
erreurs dans les calculs.
z
3 L’Éq. (24.24 c) repose sur la propriété des co-
−−→ −−→
M ordonnées du vecteur OM = −OM : r = r,
θ = π − θ, φ = π + φ (Fig. ci-contre). Ainsi
q r par exemple (voir le tableau ci-avant), on a bien
O Y2m (θ , φ ) = Y2m (θ, φ) et Y1m (θ , φ ) = −Y1m (θ, φ),
r f
y puisque sin θ = sin θ, cos θ = −cos θ, sin φ =
r −sin φ, cos φ = −cos φ.
M’ p
q
x
N
3. Illustrations graphiques
Graphiques polaires
Les fonctions |Ylm |, n’ayant plus de variable φ, peuvent être illustrées
par des graphiques polaires bidimensionnels. Ceux-ci sont montrés
pour l = 0, 1, 2 en Fig. 24.1. L’exemple ci-après explique comment
s’y prendre pour le cas |Y20 |.
À l’instar d’un jeu de points à relier (Fig. 24.1, encart), c’est l’extrémité M du
−−→
vecteur OM qui, telle une mine de crayon, permet de tracer la courbe de
|Yl |.
m
200
Harmoniques sphériques Fiche 24
-0.6 -0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6 -0.6 -0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6 -0.6 -0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6
│Y 10│ │Y 2 │ ±1
-0.6 -0.6 -0.6
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
4
3 5
-0.6 -0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6 -0.6 -0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6
6
2 7 10
8 9 -0.2 -0.2
1 11
13 -0.4 -0.4
20 14 12
19 15
16
18 -0.6 -0.6
│Y 20│
17
z 2.0
(1) │Y 20│ 0.6
q 3 cos2q - 1
1.5
0.4
1.0
0˚ 2 (2)
30◦ 0.2
30˚ 1,25 0.5
(3)
(6) (5)
45˚ 0,5 -1.0 -0.5 (3) 0.5 1.0 -0.6 -0.4 -0.2 0.2 0.4 0.6
-0.6
-2.0
Cercles d’annulation
Les déformations d’une sphère qui « vibre » dans un mode Ylm peuvent
être visualisées par le signe de1 Re Ylm . Les bosses (« + ») et les creux
(« − ») sont séparés par des cercles d’annulation.
Cercle d’annulation Cercle méridien ou parallèle2 le long duquel
s’annule respectivement cos(mφ) et (θ ).
Pour une fonction Ylm donnée, il existe l cercles d’annulation, dont |m|
cercles méridiens et l − |m| cercles parallèles.
Solution
1.
202
Fiche
Orbitales réelles
25
1. Orbitales atomiques
À l’exception de Yl0 , les harmoniques sphériques sont des fonctions
complexes. Or, les quantités physiques dont on a le plus souvent besoin
pour des calculs en chimie sont des fonctions réelles. Ce sont elles qui,
une fois proprement définies et construites à partir de Ylm , jettent les
bases de la théorie de la liaison chimique et plus généralement de la
chimie quantique. On parle alors d’orbitales réelles atomiques (OA),
puis moléculaires (OM).
Orbitales atomiques réelles Combinaisons linéaires construites à par-
tir d’orbitales atomiques dégénérées complexes qui donnent lieu à des
Ylm ()±Yl−m ()
fonctions purement réelles : Rn,l (r) √
2
Remarque
Dans la définition ci-dessus, Rn,l (r) désigne la fonction radiale d’un électron
atomique pour un atome quelconque. Dans l’atome d’hydrogène, Rn,l (r) sont
de fonctions analytiques exactes dont le calcul sera abordé en Fiches 29 & 30.
Pour d’autres atomes, le concept Rn,l (r) a toujours un sens mais leur calcul
ne peut se faire que de manière numérique approchée. Dans ce qui suit, les
notations
n lettrelettres appropriées ou lettrelettres appropriées (25.1)
exemple : 3pz , 4fyz2 ,... exemple : dx2 −y2 , fxyz ,...
sont utilisées pour désigner respectivement les orbitales atomiques réelles ou,
ainsi que le montre le tableau ci-dessous, les parties angulaires de celles-ci.
m =0 m = ±1 m = ±2 m = ±3
l=0 s
l=1 pz px , py
l=2 dz2 dxz , dyz dxy , dx2 −y2
l=3 f z3 fxz2 , fyz2 fxyz , fz(x2 −y2 ) fx(x2 −3y2 ) , fy(3x2 −y2 )
203
Fiche 25 Orbitales réelles
MÉTHODE
On utilise les données du tableau en Fiche 24 § 2, ainsi que x =
r sin θ cos φ, y = r sin θ sin φ, z = r cos θ :
Y2−1 − Y21 15
−iφ iφ
15 xz
√ = sin θ cos θ e +e = (25.2)
2 16π 4π r 2
2 cos φ
On multiplie l’Éq. (25.2) par Rn,l . On reconnaît en ce produit le concept
d’OA et son appellation ndxz .
On répète la procédure pour l’autre combinaison :
iY21 + iY2−1 15 yz
√ = (25.3)
2 4π r2
On continue de la même manière pour les deux combinaisons impli-
quant Y2±2 . Puis pour Y20 , qui, en étant une fonction réelle, définit à elle
seule une OA :
5 5 z 2
Y20 = (3 cos2 θ − 1) = 3 2 −1 (25.4)
16π 16π r
On obtient alors 5 OA réelles proprement étiquetées :
5 z2
ndz2 = Rn,2 (r) 3 2 − 1 (25.5)
16π r
⎫ ⎧
ndxy ⎬
15 Rn,2 (r) ⎨ xy
ndyz = × yz (25.6)
⎭ 4π r 2 ⎩ xz
ndxz
15 Rn,2 (r) 2
ndx2 −y2 = (x − y2 ) (25.7)
16π r 2
204
Orbitales réelles Fiche 25
EXEMPLE. ORBITALES NP
Le concept de surface nodale se com-
prend aisément par l’illustration des or-
bitales npz lorsque la valeur de n varie. Il
n’y a qu’un seul plan nodal pour chacune
d’elles tandis que le nombre de sphères
nodales augmente avec n.
(A) z d
zx
(B) z
dyz (C) z Les trois expressions de
dxy
y y y
l’Éq. (25.6) montrent que,
x x x pour les orbitales d, l’isotro-
pie de l’espace semble être
dyz
dxz déjà respectée avec seule-
(D)
ment trois orbitales : dxy ,
dxy dyz , dxz . Tout comme avec
les orbitales px , py et pz ,
les orbitales dxy , dyz et dxz
forment elles aussi une « grappe globulaire ». Celle-ci possède au total
205
Fiche 25 Orbitales réelles
y y y
total d’orbitales d étant
y
x x x x 2l + 1 = 2 × 2 + 1 = 5,
un malaise s’installe : il
(E) y
d
(F) y reste encore deux orbi-
d xy 2 2
x –y
d d z
2
xz
tales à « caser ». Com-
d
(H) yz
x x ment faire pour pré-
d xy
(G) z
server l’isotropie de la
d
2
x –y
2
d Y grappe alors que celle-ci z
2= 0
2
MÉTHODE
On constate que chaque OA parmi les dxy , dyz et dxz donne lieu à quatre
lobes symétriquement disposés, tous contenus dans les plans respectifs
xy, yz et xz.
On considère un point M sur la surface décrite par x2 − y2 . On effectue
une rotation des axes x et y d’un angle α = π4 autour de l’axe z. On
désigne par x et y les nouvelles coordonnées du point M. On écrit :
y+x
x = y sin α + x cos α = √ y 2 − x2
2
y−x ⇒ x y = (25.8)
y = y cos α − x sin α = √ 2
2
206
Orbitales réelles Fiche 25
y
y’
On réécrit l’Éq. (25.7) à un facteur de phase (signe)
x’
y M global sans intérêt près :
x’
D
y’ 15 Rn,2 (r)
x x ndx2 −y2 = x y = ndx y (25.9)
4π r 2
Pourquoi pas dx2 −y2 , dy2 −z2 , dz2 −x2 , au lieu de dxy , dyz , dxz ?
Il serait légitime de s’interroger sur la viabilité d’une base orbitalaire du type1 dx2 −y2 ,
dy2 −z2 , dz2 −x2 , au lieu de dxy , dyz , dxz . Une rapide réflexion montre que la Nature
rejette un tel projet : si tel n’était pas le cas, les quatre lobes, par exemple de dx2 −y2
(qui sont déployés le long des axes x et y), seraient en recouvrement maximal avec
deux des quatre lobes de dy2 −z2 et avec deux des quatre lobes de dz2 −x2 , etc. Ceci est
absurde : les OA doivent être orthogonales entre elles.
2. Orbitales moléculaires
Orbitale moléculaire (OM) Généralisation du concept d’OA réelle,
elle permet de décrire, au moyen de ψ 2 , la densité de probabilité de
présence d’un électron dans une molécule. À l’inverse de la fonction φ 2
d’une OA φ, une OM ψ ne décrit donc pas la densité d’un électron
dans la région d’un seul atome, mais dans la région de la molécule
entière.
CLOA Combinaison linéaire d’orbitales atomiques, φ1 , φ2 , . . . , elle
permet de calculer une OM à partir des OA qui la composent :
ψ = c1 φ 1 + c 2 φ 2 + . . . (25.10)
1. Les OA dx2 −y2 , dy2 −z2 , dz2 −x2 seraient obtenues à partir de dxy , dyz , dxz par
rotation de ces dernières autour des axes respectivement z, x et y.
207
Fiche 25 Orbitales réelles
Si les spectres IR de rotation et vibration des molécules (Fiches 26 & 28) puisent
leurs sources dans le mouvement des noyaux, il en va tout autrement pour la dyna-
mique électronique qui ne dépend que de la position des noyaux et nullement de leurs
vitesses. Ces derniers sont en moyenne mille fois moins rapides que les électrons.
1. Ceci équivaut à considérer que la molécule est dans une géométrie fixe.
208
Orbitales réelles Fiche 25
MÉTHODE
209
Fiche 25 Orbitales réelles
Solution
2c1H
E( H
dc 2c2 SH
1 + H
dc 2c1 αH
1) = H
dc 2c2 βH
1 + H
dc1 (25.16)
c1 (α − E) + c2 (β − ES) = 0
(25.17)
c1 (β − ES) + c2 (α − E) = 0
α+β α−β
E1 = ; E2 = (25.19)
1+S 1−S
L’énergie « E » cherchée correspond à la plus petite des deux valeurs. C’est
la valeur E1 . Elle donne une OM qui est liante. À l’inverse, E2 correspond à
une OM antiliante puisque sa combinaison de OA ne produit pas de liaison
chimique.
3. L’OM s’obtient à partir des coefficients c1 et c2 . Ceux-ci sont calcu-
lés en utilisant l’une des Éqs. (25.17) de concert avec la condition de
normalisation :
Remarque
210
Orbitales réelles Fiche 25
211
Fiche Autour du centre
26 de masse
Propriétés
1 Le centre de masse de deux particules est situé entre les positions, A et B, de celles-
−
→
ci, le long de la droite qui les joint, et divise AB en raison inverse du rapport des
masses. La Fig. ci-après en témoigne. La preuve est évidente :
= m1 r1 + m2 r2 ⇒ m1 (R
(m1 + m2 )R − r ) = m2 (r2 − R)
1
−
→ −
→
Éq. (26.1 b) AC CB
2 À l’inverse de la masse totale M, la masse réduite est plus proche de celle de la
particule légère. Contrairement à l’intuition, elle est même plus petite que la plus
légère des deux particules :
= +
1 1 1 1
M = m1 +
m
2 ≈ m1 tandis que ≈
m1 m2 μ m
1 m 2 m1 m2 m2
1 La quantité de mouvement totale se conserve.
2 Le centre de masse effectue un mouvement uniforme.
MÉTHODE
1 On additionne les équations du mouvement de A et B :
F 2,1 = m1r¨1
⇒ m1r¨1 + m2r¨2 = F 1,2 + F 2,1 (26.3)
F 1,2 = m2r¨2
m1 v˙ 1 +m2 v˙ 2 0
2 On dérive deux fois l’expression de R (Éq. (26.1 b)), puis on utilise les
équations du mouvement de A et B :
¨
m1r¨1 + m2r¨2 ˙ F 1,2
+ F 2,1 −
→
R= ⇒ v C = ⇒ v C = cte (26.5)
M M
Choix de référentiel
Jusqu’ici, toutes le démarches ont été faites à partir d’un référentiel
R dont l’origine est le point fixe O. Qu’en est-il dans le référentiel
213
Fiche 26 Autour du centre de masse
MÉTHODE
On écrit les vitesses de A et B dans le référentiel du centre de masse :
˙ = r˙1 − m1 r˙1 + m2 r˙2 = m2 (r˙1 − r˙2 )
r˙1 = r˙1 − R (26.6)
M M M
˙ = r˙2 − m1 r˙1 + m2 r˙2 = m1 (r˙2 − r˙1 )
r˙2 = r˙2 − R (26.7)
M M M
On définit p par m1 v 1 + m2 v 2 et on conclut :
m1 m2 ˙
m1r˙1 + m2r˙2 = (r r˙AA2 + r˙AA2 −
1 − r˙
1) = 0 (26.8)
M
214
Autour du centre de masse Fiche 26
MÉTHODE
Séparabilité de l’hamiltonien
Lorsque l’Éq. (26.10) se vérifie, l’hamiltonien du système se réduit à
une somme d’opérateurs ayant des termes découplés1 :
1. (R ) est calculé par rapport aux coordonnées du vecteur r (R).
215
Fiche 26 Autour du centre de masse
2 2
H = − + U (r) − R (26.11)
2μ 2M
La méthode ci-après en apporte la preuve. Les fonctions propres de H
deviennent alors des simples produits :
= ψ(r )φ(R) (26.12)
Leurs fonctions sont elles-mêmes solutions des équations :
2 2 = EC φ(R)
− + U (r) ψ(r ) = Erel ψ(r ) et − R φ(R)
2μ 2M
(26.13)
MÉTHODE
:
On exprime les coordonnées cartésiennes de r et R
m1 m2
x = x2 − x1 ; X = x1 + x2 ; y = . . . (26.14)
M M
∂ ∂2
On exprime ∂x1 et en fonction de ces coordonnées :
∂x12
∂ ∂x ∂ ∂X ∂ ∂ m1 ∂
= + =− + (26.15)
∂x1 ∂x1 ∂x ∂x1 ∂X ∂x M ∂X
−1
2 m 2 ∂ 2
∂2 ∂ ∂2 m1 ∂ 2 1
= = − 2 + (26.16)
∂x12 ∂x1 ∂x2 M ∂x∂X M ∂X 2
On calcule l’« opérateur énergie cinétique », après avoir répété ce
procédé pour y1 et z1 , puis pour B :
2 2 2 1 1 2
− 1 − 2 = − + − R (26.17)
2m1 2m2 2 m1 m2 2M
1/μ
216
Autour du centre de masse Fiche 26
L’Éq. (26.13 a) est celle d’une masse μ soumise à une force radiale à symétrie sphé-
rique, à l’instar de l’équation de Schrödinger pour l’atome d’hydrogène (Éqs. (12.21)
−−→
& (22.17), Fiches 22 & 29). Preuve en est l’expression F 1,2 = −gradU (r) pour un
potentiel central. En revanche, l’Éq. (26.13 b) montre la banalité du mouvement du
centre de masse. La fonction d’onde et l’énergie associées sont celles d’une onde plane :
= e i K ·R ; E C = 2 K 2
φ(R) (26.18)
2M
217
Fiche 26 Autour du centre de masse
Le moment d’inertie d’un corps mesure son inertie à la rotation tout comme la masse
mesure son inertie à la translation. Le tableau ci-dessous recense les frappantes ana-
logies entre les principales grandeurs ou expressions classiques en translation et celles
en rotation.
Translation Rotation
= m v
p L = I ω
1 2
p 1 L2
E= 2 m v2 = E= 2 I ω2 =
2 m 2 I
homonucléaire :
⎫
m1 = m2 = 2μ ⎬ 2
re
r1 = r2 = r2e ⇒I = 2× 2μ (26.20)
⎭ 2
I = m1 r12 + m2 r22
O2 est une molécule 16 fois plus lourde et environ 60 % plus longue que H2 . Une
fois ces molécules mises en rotation à la même vitesse, O2 aura 43 fois plus de
difficulté à s’arrêter que H2 .
=−
1. En physique classique, la masse décrirait un cercle à la suite de L
→
cte.
218
Autour du centre de masse Fiche 26
MÉTHODE
On utilise le concept de « rigidité » r = re , puis on applique la
convention pour des sources bornées :
U (Ar ) = U (r) = U (re ) = cte & U (∞) = 0 ⇒ cte = 0
On simplifie l’Éq. (26.13 a) et on utilise l’Éq. (23.12 b) :
⎫ ⎧
2 2
L ⎬ ⎨ 2 l(l + 1)
− ψ = ψ = Erel ψ Erel =
2μ 2μre2 ⇒ 2μre2
⎭ ⎩
m
L Yl = l(l + 1)Yl
2 2 m ψ = Ylm ()
Spectroscopie d’absorption
1. Ou d’émission, son quasi-sosie spectral dont les raies de rotation sont dues à l =
−1 et détectées par des techniques de spectroscopie d’émission.
219
Fiche 26 Autour du centre de masse
EXERCICE
Solution
1. Les énergies de rotation de la masse μ sont Espacement Position Énergie
…
…
données par l’Éq. (26.21). La règle de sélec-
%
tion n’autorisant que des passages d’un niveau %
l au niveau l = l + 1, seuls les photons d’éner- %
gie B(l + 1)(l + 2) − Bl(l + 1) = 2B(l + 1) % %
peuvent être absorbés par une molécule. Des
% % %
raies distinctes apparaissent ainsi sur l’axe σ ,
à des positions précises : 2Bσ (l + 1). Elles sont % %
% %
espacées d’une façon régulière : 2Bσ .
2. À la lecture du spectre, on observe 2Bσ 21 cm−1 . Par ailleurs, μ =
35, 5/36, 5 = 0, 973 amu. L’Éq. (26.19 b) donne :
h 6, 62 × 10−34
I= = kg m2 (26.22)
8π 2 cBσ 8π 2 × 3 × 10, 5 × 1010
2,662×10−47
I 2, 662 × 10−47
re = = m = 1, 27 Å (26.23)
μ 1, 616 × 10−27
220
Fiche
Méthodes d’approximation
27
1. Théorie des perturbations
Les potentiels analytiquement solubles, en mécanique quantique, ne
se comptent pas par dizaines. De surcroît, seulement certains d’entre
eux sont suffisamment sophistiqués pour susciter un intérêt hormis les
cas d’école. Que fait-on alors lorsqu’on a à faire face à des situations
réelles, plus compliquées, puisqu’il est bien connu que les solutions nu-
mériques n’ont pas le même pouvoir informationnel que les solutions
mathématiques ? La réponse est plus simple à dire qu’à faire : chercher
un traitement approché de l’équation aux valeurs propres,
H |ψn = En |ψn (27.1)
Dans de telles situations, il est recommandé de chercher un potentiel
U0 plus simple que U , qui décrive pour de faibles niveaux d’excitation
ne serait-ce que grossièrement les propriétés du système. Ensuite, on
corrige ce potentiel par un simple rajout du terme manquant U − U0 .
Lorsqu’elle est incorporée dans l’équation de Schrödinger, cette astuce
est bien plus qu’un simple jeu d’écriture :
H
[H0 + (U − U0 )] |ψn = En |ψn (27.2)
λV
Pour être utile, l’astuce précédente doit s’appliquer tout en faisant
un compromis : non seulement U0 doit être choisi de manière à ce
que l’hamiltonien H0 soit un problème connu ou soluble, on doit de
surcroît garantir que le terme U − U0 soit aussi petit que possible
de manière à ce que ses effets soient abordables avec un minimum
d’effort. Ce n’est que sous ces conditions qu’on peut parler de « pertur-
bation » lorsqu’on fait mention à U −U0 . L’exemple ci-dessous permet
de mieux cerner le concept de perturbation.
221
Fiche 27 Méthodes d’approximation
Développements en série de |ψ n et E n
Développons |ψn et En en série, puis insérons les développements
dans l’Éq. (27.2). Il vient successivement :
(0) (1) (2)
|ψn = |ψn + λ |ψn + λ2 |ψn + . . .
(0) (1) (2) (27.3)
En = En + λEn + λ2 En + . . .
(0) (1) (2)
(H0 + λV ) |ψn + λ |ψn + λ2 |ψn + . . .
(0) (1) (2) (0) (1) (2)
= En + λEn + λ2 En + . . . |ψn + λ |ψn + λ2 |ψn + . . .
(27.4)
Après identification des termes portant sur la même puissance de λ,
l’Éq. (27.4) conduit à une infinité d’équations plus simples. En voici
les trois premières :
H0 |ψn(0) = En(0) |ψn(0)
λ |ψn(1) + S
H0S λV |ψn(0) = En(0)S
λ |ψn(1) + S
λEn(1) |ψn(0)
H0@2
λ@ |ψn(2) + S λ |ψn(1) = En(0)@
λV S 2
λ@ |ψn(2) + S
λEn(1)S
λ |ψn(1)
+@2 (2)
λ@En |ψn(0) (27.5)
222
Méthodes d’approximation Fiche 27
Énergies E(1)
n
(1)
L’expression formelle et celle en représentation-x de En sont données
ci-dessous. Une méthode montre les étapes.
ˆ ∞
En(1) = ψn(0) |V|ψn(0) = ψn(0)∗ (x)V(x)ψn(0) (x)dx (27.7)
−∞
MÉTHODE
(0)
On applique ψn | aux deux membres de l’Éq. (27.5 b) :
ψ (0) | H0 |ψ (1) + ψn(0) | V |ψn(0) = ψn(0) | En(0) |ψn(1) + ψn(0) | En(1) |ψn(0)
n n
(0) (0) (0) (0)
En ψn | En ψn |
(0) (0)
On utilise la propriété ψn |ψn = 1 et on simplifie :
(0) (( ( (0) (( (
En(0)
( (ψ(n( |ψn(1) + ψn(0) | V |ψn(0) = (
En(0)
(ψ(n( |ψn(1) + En(1) ψn(0) |ψn(0)
1
223
Fiche 27 Méthodes d’approximation
États |ψ (1)
n
(1) (1)
Le calcul de |ψn est plus subtil que celui de En . On ne peut pas
(1) (0)
procéder sans un développement de |ψn sur la base |ψn qui est
évidemment une base complète et orthonormée :
(0)
(0) (0)
|ψn(1) = cnk |ψk = ψk |ψn(1) |ψk (27.8)
k k cnk
(1)
Le calcul de |ψn revient alors à calculer les coefficients cnk . Ces der-
(0) (1)
niers ne sont autres que les produits scalaires ψk |ψn . La méthode
ci-dessous relate les étapes :
MÉTHODE
(0)
On écrit la relation de fermeture pour la base |ψn .
(1)
On multiplie ses deux membres par |ψn . Les coefficients cnk y
apparaissent spontanément :
(0) (0)
(0) (0)
|ψk ψk | = 1 ⇒ |ψk ψk |ψn(1) = |ψn(1) (27.9)
k k
(1)
On peut à présent déterminer cnk et en déduire |ψn . La méthode
ci-après guide le lecteur dans sa démonstration. Les formules finales,
données en notation de Dirac et en représentation-x, sont :
ψk(0) |V|ψn(0)
cnk = avec k = n (27.10)
En(0) − Ek(0)
ψ (0) |V|ψn(0)
|ψn(1) = k
|ψk(0) (27.11)
k =n En(0) − Ek(0)
´∞ (0)∗
(0)
224
Méthodes d’approximation Fiche 27
MÉTHODE
(0)
On applique ψk | (k = n) à l’Éq. (27.5 b) :
(0) (0)
On utilise la propriété ψk |ψn = 0 et on simplifie :
Énergies E(2)
n
(2)
Les expressions pour En en découlent. La méthode en atteste.
´∞ (0)∗
(0)
2
| −∞ ψn (x )V(x )ψk (x )dx |
En(2) = (27.14)
k =n En(0) − Ek(0)
MÉTHODE
(2)
On doit recourir à l’Éq. (27.5 c) pour accéder à En .
(2)
On doit trouver un moyen pour en éliminer l’inconnue |ψn faute de
pouvoir la calculer.
225
Fiche 27 Méthodes d’approximation
(0)
On applique ψn | aux deux membres de l’Éq. (27.5 c) :
(2) (0) (1) (2)
ψn(0) | H0 |ψn + ψn | V |ψn = ψn(0) | En(0) |ψn
(0) (0) (0) (0)
En ψn | En ψn |
+ ψn(0) | En(1) |ψn(1) + ψn(0) | En(2) |ψn(0)
(1) (2)
En cnn En
MÉTHODE
226
Méthodes d’approximation Fiche 27
2. Méthode variationnelle
Principe variationnel Pour toute fonction d’onde approchée, φ(x),
l’énergie de l’état fondamental d’un système quantique, E0 , est une
borne inférieure à H :
φ|H |φ
≥ E0 (27.17)
φ|φ
Le principe variationnel est un outil puissant en mécanique quantique,
puisqu’il permet d’approcher la fonction d’onde de l’état fondamen-
tal d’un système1 . D’une manière plus générale, il permet d’optimiser
l’ensemble des paramètres dont est dotée une « fonction d’essai » de
manière à ce que la valeur de H soit la plus petite possible. Sous une
forme plus sophistiquée, il forme le socle des méthodes utilisées pour
calculer des orbitales moléculaires, elles-mêmes formant le socle de la
chimie moderne.
MÉTHODE
227
Fiche 27 Méthodes d’approximation
Solution
1. Les fonctions φλ (x) et φ(x) ne sont pas normalisées. Elles n’ont pas besoin
de l’être si l’on se contente du seul calcul d’énergie. En revanche, la norma-
lisation s’impose lorsqu’il s’agit de comparer ou de graphiquement illustrer
ces fonctions.
2. φλ (x) et φ(x) sont des fonctions symétriques par rapport au plan x = π2 .
Toutes les deux possèdent, comme il se doit, des nœuds en x = 0 et
x = π . En étant dépourvues de nœuds dans l’intervalle ]0; π [, les fonctions
228
Méthodes d’approximation Fiche 27
Remarque
Si φ(x) n’a que deux nœuds au total, pour ce qui est de φλ (x),
d’autres nœuds sont susceptibles d’exister dans l’intervalle [0; π ]
en fonction de la valeur du paramètre λ. De telles situations sont à
rejeter, ce qui constitue un critère alternatif à celui de la recherche
de la nature de l’extremum (maximum ou minimum).
3.
´π ´π 2
φλ∗ Hφλ dx − 12 φλ∗ dx
d
2 φλ dx
H = ´0
π = ´ 0π (27.23)
0 φλ∗ φλ dx 0 φλ∗ φλ dx
Après calcul, la fraction ci-dessus s’écrit :
´π
− 0 [x(x − π ) − λx2 (x − π )2 ](−12λx2 + 12π λx − 2π 2 λ + 2)dx
´π
2 0 [x(x − π ) − λx2 (x − π )2 ]2 dx (27.24)
3 2π 4 λ2 + 14π 2 λ + 35
= 2
π π 4 λ2 + 9π 2 λ + 21
C’est une fonction de λ dont l’annulation de la dérivée fournit λ1 = 0, 11481
et λ2 = −0, 46944, et donc des valeurs d’énergie respectivement égales à
H = 0, 50001 Ha et 5, 1740 Ha. La seconde valeur correspond à un maxi-
mum et est rejetée. La première, 0, 50001 Ha, est remarquablement proche
de l’énergie exacte, E0 = 12 Ha (Éq. (16.9 a), n = 1).
4. La fonction φλ1 (x) ne pourra se comparer à la
1
2
fonction exacte, ψ0 (x) = π sin x, qu’après sa
normalisation. Il en va de même pour φ(x). Les
fonctions normalisées (N) et leurs constantes
sont : 0
0 π x
φλN1 (x) = C x(x − π ) − λ1 x2 (x − π )2 ; φ N (x) = Dx(x − π )
1 1
C = ´ ; D = ´
π π
0 |φ λ1 (x)|2 dx
0 |φ(x)| dx
2
0,251 75 0,313 1
229
Fiche Oscillateur harmonique
28 et au-delà
230
Oscillateur harmonique et au-delà Fiche 28
w
u
fréquence ω se retrouve dans (B) : dessinée sur le « papier
ћw
essuie-tout » qui défile, la fonction sinusoïdale a une lon-
x gueur d’onde λ qui est liée à la période des oscillations du
l ressort T = 2π ω par la relation λ = vT où v est la vitesse
de l’« onde ». Pour une onde EM se propageant dans le
vide, on a v = c et de ce fait λω ω
2π = c, soit k = c ; ω est
alors l’énergie du photon.
Propriétés d’adjonction de A, A† et N
231
Fiche 28 Oscillateur harmonique et au-delà
MÉTHODE
(A† A)A† − A† (A† A) = A† AA†
A†
−A† A† A = A† (1 + A†
A) − A† A
[A,A† ]+A† A
(28.8)
1
H=N+ (28.9)
2
MÉTHODE
232
Oscillateur harmonique et au-delà Fiche 28
√ √
A† |ν = ν + 1 |ν + 1 ; A |ν = ν |ν − 1 (ν ≥ 0) (28.13)
MÉTHODE
L’Éq. (28.13
√ b) s’obtient par manipulation de N |Aν. La présence du
radical ν (ν ∈ R) conduit automatiquement à ν ≥ 0.
233
Fiche 28 Oscillateur harmonique et au-delà
1 1
H |n = n + |n ⇒ H ψn (x) = ω n + ψn (x) (28.18)
2 ×ω 2
MÉTHODE
3. Éléments de matrice
Une expression très utile pour les éléments n
|x|n, notés (x)n
,n , est
obtenue en combinant les Éqs. (28.2), (28.17 a) & (28.17 b) :
(x)n
,n = n
|(A + A† )|n
2μω
√ √
= n + 1δn
,n+1 + nδn
,n−1 (28.19)
2μω
D’autres expressions, impliquant des puissances de x plus élevées, telles
par exemple (x3 )n
,n , (x4 )n
,n , . . . , sont nécessaires pour permettre le
développement en série de Taylor d’une fonction quelconque autour
d’une position de stabilité. Une méthode appliquée au cas (x4 )n
,n
montre les étapes à suivre.
C’est en particulier dans le cadre de la théorie des perturbations que de tels éléments
(0) (1)
trouvent leur place. Le rôle de ψn y est alors joué par |n. Au premier ordre, En ,
4
seuls sont alors à intervenir les éléments diagonaux (x )n,n .
234
Oscillateur harmonique et au-delà Fiche 28
MÉTHODE
|n>
(x)3
n’,n
235
Fiche 28 Oscillateur harmonique et au-delà
MÉTHODE
Terme En − Ek
1 n → n+1 → n+2 → n+3 −3ω
2 n → n+1 → n+2 → n+1 −ω
3 n → n+1 → n → n+1 −ω
4 n → n+1 → n → n−1 ω
5 n → n−1 → n → n+1 −ω
± n → n−1 → n → n−1 ω
² n → n−1 → n−2 → n−1 ω
³ n → n−1 → n−2 → n−3 3ω
EXEMPLE. TERMES
2 +
3 + 4 +±+²
5 &
√ √ √ √ √ √
n+1 n+2 n+2+ n+1 n+1 n+1
√ √ √ 2
+ n n n + 1 = 9(n + 1)3
√ √ √ √ √ √ √ √ √ 2
n + 1 n + 1 n + n n n + n n − 1 n − 1 = 9n3
236
Oscillateur harmonique et au-delà Fiche 28
4. Oscillateur anharmonique
Potentiel de Morse Modèle très utile U
pour la description des molécules diato-
miques. C’est une fonction analytique de
la distance interatomique r, et des para-
mètres a, profondeur de puits D(> 0), et D
longueur de liaison chimique re : CO
…
2
UM (r) = D 1 − e−a(r−re ) (28.22) f
cm−1
Fig. ci-contre : le potentiel de Morse re r
pour la molécule CO et sa comparaison harmonique. Les niveaux
d’énergie dans UM se tassent à mesure que n augmente. La fréquence
du mode fondamental (f ) est σ = 2 140 cm−1 . re = 112, 8 pm.
Fig. ci-dessous : construction du potentiel de Morse en cinq actes
(x = r − re ).
(A)
ex (B)
e–x (C)
–e–x
(D)
1–e–x
(E)
x2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
x
-5 -4 -3 -2 -1 1 2 3 4 5
x x x x -0.2
-0.4
-0.6
(1– e–x)2
-0.8
-1.0
Spectre d’absorption de
vibration-rotation Bande, n n’
plutôt que raie, elle couvre
cm
une partie de l’IR autour
d’une fréquence de vibration.
Dans CO, elle couvre le
domaine 2 020–2 260 cm−1
l l′ l l′
autour de la fréquence f
et comprend une multitude
cm
de raies isolées, chacune cor-
l = l
− l = ±1 entre
deux niveaux de rotation
237
Fiche 28 Oscillateur harmonique et au-delà
(Fig. (A)). Les deux branches, qui apparaissent par suite des règles
de sélection
l = ±1, sont respectivement nommées R et P. Leur
forme tient à la distribution de Boltzmann sous-jacente. La branche
centrale, nommée Q, est interdite par ces règles dans CO. Dans
CO2 , dont la bande du mode ν2 – principale cause du réchauffement
climatique – se voit en (B), la branche Q est permise.
Solution
(0) = 2Da2
U(3) (x) = 2Da3 (e−ax − 4e−2ax ) ⇒ U(3) (0) = −6Da3
U(4) (x) = −2Da4 (e−ax − 8e−2ax ) ⇒ U(4) (0) = 14Da4
7
Da2 x2 −Da3 x3 +
U(x) = Da4 x4 (28.24)
12
1
2 μω
2 A
B
1
dans l’Éq. (28.24) est un terme harmonique 2 μω x . On
2. Le premier terme 2 2
en déduit : a = μω
2
2D . On y identifie par ailleurs les coefficients A et B qui
interviennent dans les Éqs. (28.21).
3. À l’inverse de l’énergie propre du terme harmonique, celles des autres
termes ne peuvent être obtenues qu’approximativement. Bien que En(2) soit
non-nulle quel que soit le terme de la série, En(2) peut être négligée pour
238
Oscillateur harmonique et au-delà Fiche 28
239
Fiche
Atome de Schrödinger
29
1. Vocabulaire et principaux concepts
Atome de Schrödinger Cadre théorique relatif à l’atome d’hydro-
gène et aux ions hydrogénoïdes. L’atome ou l’ion, dans ce cadre, est
constitué d’un noyau supposé ponctuel et immobile et d’un électron en
mouvement non-relativiste. Le système est soluble analytiquement et
ses solutions sont d’une immense importance pour le développement
de la physique moderne.
Fonction d’onde Elle s’exprime par ψn,l,m (r) = Rn,l (r)Ylm (),
où Rn,l (r) est la fonction radiale et Ylm l’harmonique sphérique
(Éq. (12.21), Fiche 24). Les produits Rn,l (r)Yl±m (), une fois com-
binés ensemble pour une paire de valeurs n, l, donnent lieu à des
orbitales atomiques définies réelles1 . Le contenu de cette fiche est
exclusivement dédié à la recherche de la fonction radiale.
Remarque
La résolution détaillée de l’équation radiale est d’ordinaire omise dans les
manuels de Licence. À la place, des formules générales données sans dé-
monstration sont souvent utilisées. Dans cet ouvrage, nous avons opté pour
un exposé exhaustif où toute la machinerie mathématique est donnée au prix
d’un exposé plus long que pour les autres fiches. Des outils mathématiques
dont la compréhension demande un effort significatif et des bases plutôt
solides sont nécessaires.
240
Atome de Schrödinger Fiche 29
MÉTHODE
AR BQ AR = ξ R
Q
S RQ = R = ξ ⇒ (29.2)
S RQ BQ = ξ Q
241
Fiche 29 Atome de Schrödinger
L’hamiltonien, dans la plupart des systèmes physiques, n’est pas séparable. Néan-
moins, il est souvent possible de le rendre séparable ou quasi-séparable, par suite de
l’utilisation d’un système de coordonnées adapté ou de l’omission de certains termes
peu commodes et pas significatifs dans l’hamiltonien complet.
Cela ne suffit pas pour totalement faire disparaître le caractère curviligne du mouve-
ment. Le laplacien , lorsqu’il est exprimé en coordonnées sphériques, donne lieu à
un terme radial supplémentaire dont la présence dans l’équation de Schrödinger peut
être perçue comme une contribution à l’énergie potentielle de l’électron. C’est en effet
le résultat de la force centrifuge que l’électron ressent par suite de son mouvement
incurvé (voir Éq. (29.3)). L’ensemble porte le nom d’énergie potentielle effective.
Les termes entre crochets dans l’Éq. (29.3) sont évidemment tous ho-
mogènes à une énergie et il en va de même pour E, l’énergie totale de
l’électron atomique. La fonction R est quant à elle homogène à une
3
longueur− 2 (Éq. (29.4)). La situation est différente avec la dispari-
tion des constantes dans le système d’unités atomiques, qui permet de
considérablement simplifier les équations. En u.a., l’Éq. (29.3) sous sa
242
Atome de Schrödinger Fiche 29
d2 R
Terme 2 dR
r dr
2R
r − l(l r+2 1) R 2ER
dr2
Rang −2 −2 −1 −2 0
1. L’homogénéité est toujours préservée, mais dissimulée dans les unités atomiques :
1 u.a. de masse n’est pas homogène à 1 u.a. de charge.
243
Fiche 29 Atome de Schrödinger
Et pour cause, puisque les solutions de l’Éq. (29.7) sont maintenant les fonctions
complexes x±i . Comment faire alors quand on n’est pas assez chanceux pour tomber
sur la bonne expression ? La réponse tient sur une petite recette :
– vérifier que tous les termes de l’équation ont le même rang (c’est le cas pour les
Éqs.(29.6) & (29.7), tous leurs termes étant d’un rang égal à −2) ;
– si tel est le cas, la solution s’écrit y = xλ .
MÉTHODE
1 xλ
2 xλ ∞ p=0 ap x
p méthode de Frobenius
244
Atome de Schrödinger Fiche 29
¬ Transformer {r, R(r)} en une nouvelle équation {r, P(r)} dans laquelle dP/dr
est absente.
2 Faute de moyen de résoudre {r, P(r)}, résoudre à la place l’équation
asymptotique {r, P∞ (r)} (r 1) puis établir une équation {r, F} où F =
P/P∞ .
® Montrer que pour {r, F}, on a Nr = 2, puis calculer F à l’aide de la méthode
de Frobenius.
P f − Pf (P f − Pf )f 2 − 2(P f − Pf )ff
R = ; R
= (29.9)
f2 f4
On forme l’expression R + 2r R :
f 2 1 f 1 2( f )2 2f
P + − P + 2 −f + − P (29.10)
f2 f r f f f r
245
Fiche 29 Atome de Schrödinger
2 l(l + 1)
P + − + 2E P=0 (29.12)
r r2
2 : de Nr = 3 à Nr = 2
Étape
L’Éq. (29.12) possède trois rangs distincts (Nr = 3) ainsi qu’en
attestent les chiffres en dessous de ses termes :
l(l+1)
P + 2r P − r2
P + 2EP = 0
(29.13)
−2 −1 −2 0
Une valeur Nr ≥ 3 est annonciatrice d’importantes difficultés. L’étape
2 permet de les contourner. L’expression de P∞ et l’équation {r, F }
sont données ci-après. L’exercice en fin de fiche en détaille les étapes.
P∞ = e−κr ; P = e−κr F ; κ 2 = −2E(> 0) (29.14)
l(l+1)
F − 2κF + 2r F − r2
F = 0
(29.15)
−2 −1 −1 −2
246
Atome de Schrödinger Fiche 29
Consignes de lecture
Dans le tableau ci-dessus, les lignes sont réservées aux différents termes de l’équation
{r, F } et les colonnes à ceux de la solution (Éq. (29.16)). Chaque case contient alors
le coefficient associé à un unique terme de l’équation {r, F } et de sa solution. La
première ligne indique les puissances de r tandis que la première colonne indique le
rang de chaque terme de l’équation {r, F }. La dernière colonne correspond au régime
« permanent », à savoir, ∀k = −1, 0, 1, . . . En effet, les colonnes aux entêtes λ − 1 et
λ sont des cas particuliers de cette colonne respectivement pour k = −1 et k = 0, et
n’apportent pas d’information supplémentaire. L’addition des éléments de la dernière
colonne fournit :
ap+1 κ(λ + p) − 1
=2 (29.17)
ap (λ + p + 1)(λ + p) − l(l + 1)
où on a pris soin de décaler l’indice d’une unité (p = k + 1; p = 0, 1, 2, . . .) pour
simplifier l’écriture. La colonne dont l’entête est λ − 2, ayant des cases vides, n’est
pas représentée dans le régime permanent et doit être traitée à part afin d’amorcer la
procédure :
λ(λ − 1) − l(l + 1) a0 = 0 (29.18)
Le choix a0 = 0 n’a pas d’intérêt puisqu’il conduit à une fonction identiquement nulle
(Éq. (29.17)). Ainsi, a0
= 0 et λ(λ − 1) − l(l + 1) = 0, soit λ2 − λ − l 2 − l = 0
et donc (λ2 − l 2 ) − (λ + l) = 0. Il vient (λ + l)(λ − l − 1) = 0, qui est sa-
tisfait lorsque λ = −l ou λ = l + 1. Physiquement, seule λ = l + 1 a un
sens. En effet,lorsque λ = −l, le comportement près de l’origine de la fonc-
∞ λ+k s’écrit F (r ≈ 0) ≈ a r λ = a r −l , ce qui diverge
tion F (r) = k=0 ak r 0 0
pour r = 0. Ainsi s’achève la recherche de λ et la façon de déduire à partir de
a0 l’infini nombre d’inconnues ap (p = 1, 2, . . .). Quant à a0 , cette information sera
déterminée à la fin de la procédure par normalisation de la fonction d’onde totale (voir
Fiche 30, exercice). On fait pour l’instant abstraction de la valeur de ce coefficient et
on pose λ = l + 1.
247
Fiche 29 Atome de Schrödinger
ap+1 κ(p + l + 1) − 1
= 2 (29.19)
ap p + 1 p + 2l + 2
ap+1 bp+1
Si = ⇒ Sa ∼ fb (r) (29.21)
ap p1 bp p1
bp+1
Afin de trouver une fonction spéciale ayant la propriété = 2κ
bp p1 p ,
trois fonctions spéciales typiques sont testées en exemple.
1
1+αr où α est un paramètre à déterminer. Le développement en série de Taylor
au point r = 0 s’écrit :
1
= 1 − αr + α 2 r 2 + . . . + (−1)p α p r p + . . . (29.22)
1 + αr
bp+1 (−1)p+1 α p+1 2κ
On a bp = (−1)p α p
= −α. Aucune valeur de α ne permet d’obtenir p .
p1
α2 2 α3 3 αp
ln(1 + αr) = αr − r + r + . . . + (−1)p+1 r p + . . . (29.23)
2 3 p
248
Atome de Schrödinger Fiche 29
p+1
bp+1 (−1)p+2 αp+1 p
On obtient bp = p = −α p+1 = −α. À nouveau, il nous est
(−1)p+1 αp p1
2κ
impossible d’obtenir p .
eαr . Développons au point r = 0. Il vient :
1 1
eαr = 1 + αr + (αr)2 + . . . + (αr)p + . . . (29.24)
2! p!
α p+1
bp+1 p! α
On obtient bp = (p+1)!
αp
= α (p+1)! = = αp .
p+1 p1 Cette expression est égale à
p!
2κ
p lorsque α = 2κ. La fonction cherchée est bien fb (r) = e2κr .
249
Fiche 29 Atome de Schrödinger
Solution
−κ 2
1. Lorsque r 1, l’Éq. (29.12) s’écrit P ∞ + 2E P∞ = 0 parce que l(l+1)
r2
2r
2|E|. Le paramètre κ 2 est identifiée à −2E qui est une quantité positive car
l’électron est lié à l’atome (E < 0). On obtient alors l’expression cherchée :
A e−κr + B
P∞ = κr
e ⇒ P∞ = e
−κr
(29.29)
1
La valeur B doit être prise égale à zéro pour éviter que la fonction
F∞ (∞) diverge. La valeur A = 1 est arbitraire puisque de toute manière la
normalisation ne doit se faire qu’à la fin (voir Fiche 30, exercice).
2. Compte tenu de P = FP∞ = e−κr F, il vient successivement :
P = (F − κF)P∞ (29.30)
250
Fonction radiale : Fiche
applications 30
Le but de cette fiche est, entre autres, de montrer comment accéder à la
fonction radiale tout en contournant les calculs savants de la Fiche 29.
À l’aide de ces formules, des calculs d’orbitales sont faits et sont com-
parés à ceux de la méthode de Frobenius. Les retombées physiques du
calcul de R sont discutées.
1. Polynômes de Laguerre
Polynômes de Laguerre et polynômes de Laguerre généralisés Notés
Lj (x) et Lkj (x), ils sont définis par les expressions :
d j j −x
Lkj (x) = (−1)k Lj+k (x) ; Lj (x) = ex
(x e ) (30.1)
dxj
Fonction d’onde radiale normalisée Notée R(r) (ou plus précisé-
ment Rn,l (r)) elle s’exprime en fonction des polynômes de Laguerre
généralisés par :
2 3 (n − l − 1)! l 2l+1 x
R(r) = x Ln−l−1 (x)e− 2 (30.2)
nr0 2n [(n + l)!]3
Fonction
1 Wiki
2 US
3 Landau
ex dj j −x dj j −x dj j −x
Lj j! dxj (x e ) ex dx j (x e ) ex dx j (x e )
dk dk dk
Lkj (−1)k dx k Lj+k (x)
k
(−1) dxk Lj+k (x) dxk j
L (x)
− 32 x (n−l−1)! 2l+1 (n−l−1)! 2l+1 (n−l−1)! 2l+1
( nr20 ) Rn,l (r)x−l e 2 L (x) 3L (x) − 3L (x)
2n(n+l)! n−l−1 2n[(n+l)!] n−l−1 2n[(n+l)!] n+l
251
Fiche 30 Fonction radiale : applications
EXEMPLE. L’ORBITALE 7F
Les calculs se font pour l’orbitale 7f sur la base des conventions données ci-dessus.
n = 7 et l = 3.
¬ On a successivement :
ex d 10 10 −x d7
L10 = (x e ) et L73 = (−1)7 7 L10 (x) (30.3)
10! dx 10 dx
1 3
L73 = −x + 30x2 − 270x + 720 (30.4)
6
Finalement :
− 3 x
Rn,l x−l e 2 =
2 2 3! 2l+1
nr0 14×10! Ln−l−1 (x)
(30.5)
1
= 588 − 30 1870 r 3 + 1 2
294 r − 3
28 r +1
2 Les polynômes Lj , dans cette convention, étant définis sans le dénominateur
j! de la convention précédente, la quantité L73 se voit augmentée d’un facteur
10! par rapport à la convention précédente. Toutefois, en raison d’un facteur
3 x
compensateur (n + l)! = 10! dans le radical, le résultat pour ( nr20 )− 2 Rn,l x−l e 2
reste inchangé.
® Dans cette convention, on est concerné par L710 et non par L73 . De surcroît, la
dk
définition de Lkj n’est pas la même que précédemment puisque Lkj = dx k Lj (x). Il
vient :
d 10 d7
L10 = ex 10 (x10 e−x )) et L710 = 7 L10 (x) (30.6)
dx dx
10! 3
L710 = − −x + 30x2 − 270x + 720 (30.7)
6
Ce polynôme est, au signe près, identique au polynôme L73 de la convention
précédente. En raison d’un signe supplémentaire dans la définition du coefficient
3 x
de normalisation, ( nr20 )− 2 Rn,l x−l e 2 reste inchangé.
252
Fonction radiale : applications Fiche 30
1
a1 (0+3+1)−1 3
a0 = 2 (0+1)(0+2×3+2)
7
= − 28
1
a2 (1+3+1)−1 2 a2 1
a1 = 2 (1+1)(1+2×3+2)
7
= − 63 ⇒ a0 = 294
(30.8)
1
a3 (2+3+1)−1 1 a3
a2 = 2 (2+1)(2+2×3+2)
7
= − 105 ⇒ a0 = − 30 1870
Il vient :
r 3 1 2 1
P(r) = a0 r 4 e− 7 1− r+ r − r3 (30.9)
28 294 30 870
Le polynôme entre parenthèses dans l’Éq. (30.9) est bien celui de l’Éq. (30.5).
À présent, nous normalisons la fonction P. Après quelques fastidieux calculs qui
p!
font intervenir la somme de sept intégrales du type p+1 , avec p = 8, 9, . . ., 14 et
a
2 3 43 1 2
a= 7 , ayant pour coefficients
respectifs 1, − 14 2 352 , − 1 260 , 108 045 ,
, − 4 5371 890 ,
1 128
952 956 900 , il vient a0 = 5 931 980 229 . Ainsi, on obtient :
− 3
2 2
−3 2x 1 3 1 2 1
R7,3 x e = 1− r+ r − r3 (30.10)
7 588 28 294 30 870
C’est le résultat de l’Éq. (30.5).
Illustrations et discussion
253
Fiche 30 Fonction radiale : applications
2s 3p 0,2
0,2
0,1
babilité. Le concept
0,1
0,0 0,0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 5 10 15 20 25 30 35 40
0,3
0,1
−0,1
5 10 15 20 25 30 35 40
de la figure précédente,
puisque chaque niveau d’énergie − 2n12 est situé en dessous du mini-
n(n+1)
mum de la courbe −1 r + 2r 2 , ce qui fait que cette dernière ne peut
pas abriter ce niveau. Ce résultat se vérifie aussi sur la figure ci-contre :
le nombre de nœuds est décrit par la valeur n − l − 1, qui ne peut
évidemment pas devenir négative.
254
Fonction radiale : applications Fiche 30
+
−2 Ha, puisque He est un ion hydrogénoïde avec une charge nucléaire Z = 2.
Finalement
E = − 32 Ha, soit − 32 × 27, 2116 eV = −40, 8 eV.
Formules remarquables
Il existe des formules pour les valeurs moyennes des puissances
r n . Ci-dessous, cinq de ces formules très utiles dans bon nombre
d’applications sont données pour un ion hydrogénoïde.
a0 2 a2
r = 3n − l(l + 1) ; r 2 = 02 5n2 + 1 − 3l(l + 1) n2
2Z 2Z
(30.12)
Z Z2 1 Z3 1
r −1 = ; r −2
= ; r −3 =
a0 n2 a02 n3 l + 1
2
a03 n3 l(l + 1)(l + 12 )
(30.13)
´∞ k!
EXERCICE r k e− ar dr = (k = 0, 1, 2, . . . ; a > 0)
0 ak + 1
255
Fiche 30 Fonction radiale : applications
Solution
´∞
1. Appliquons l’astuce à l’intégrale 0 e−ar dr, en traitant a comme une va-
riable indépendante et continue. Pour´ éviter de perdre de l’information,
−ar
nous traiterons l’intégrale non bornée e−ar dr = − e a + const. Il vient :
ˆ ∞ ∞
k ˆ
k −ar k ∂ −ar
r e dr = (−1) e dr (30.14)
0 ∂ak
0
soit :
ˆ ∞
∞ ∂ k e−ar
k −ar k
r e dr = − (–1) (30.15)
0 ∂ak a
0
∂ k e−ar
k!
= (–1)k k = k+1 (30.16)
∂a a a
r=0
ˆ ∞ ˆ ∞
k k−1
rk e−ar dr = rk−2 e−ar dr (30.19)
0 a a 0
et ainsi de suite. Finalement :
ˆ ∞ ˆ ∞
k k−1 21
rk e−ar dr = ... e−ar dr (30.20)
0 a a aa 0
ce qui mène tout droit à l’équation affichée en entête.
256
Fonction radiale : applications Fiche 30
Solution
´∞
r = 4 0 r3 e−2r dr = 4 × 3!
24
= 3
2 u.a.
´∞
r2 = 4 0 r4 e−2r dr = 4 × 4!
25
= 3 u.a. (30.22)
´∞
r−1 = 4 0 re−2r dr = 4 × 1!
22
= 1 u.a.
En unités ordinaires, on obtient (voir aussi Fiche 1) :
−3 − rr
P1s = 2r0 2 re 0 ; r = 32 r0 ; r2 = 3r02 ; r−1 = r0−1 (30.23)
257
Index
259
Index
densité E de Klein-Gordon,
de courant de écart-type, 38 110
particules, 144 ECOC, 185, 188 de Lagrange, 28
de courant de effet de Laplace, 195
probabilité, 143 Compton, 59 de Newton, 164
de courant incident, Doppler, 69 de Schrödinger, 91
149 photoélectrique, 51 de Schrödinger des
de courant réfléchi, tunnel, 143 états stationnaires, 92
149 électron relativiste, 121 de Schrödinger
de courant transmis, élément indépendante du
149 de matrice, 155, 234 temps, 92
de modes, 33 diagonal, 234 différentielle,
de probabilité, 37, non-diagonal, 235 24, 97, 112, 242
144, 254 énergie d’onde, 93, 109
de probabilité de cinétique de d’onde relativiste,
présence, 101 translation, 132 114
spectrale, 32 d’ionisation de radiale, 241
dérivée l’hydrogéne, 3 transcendante, 45,
d’un opérateur par d’un système fermé, 28 139
rapport au temps, d’une particule équivalence
160 matérielle, 109 masse-énergie, 48
développement électronique, 132, 208 espace
en série de moyenne d’une de configuration,
Frobenius, 246 onde, 33 24
déviation d’un rayon, 119 nucléaire, 132 de Hilbert, 102
diffraction, 1 potentielle effective, des états, 151
diffusion 242 des phases, 37
Rayleigh, 59 propre, 128, 137 état, 17, 24, 69
Thomson, 59 rotationnelle, 132 de diffusion, 133,
dispersion, 117 vibrationnelle, 132 146
anormale, 119 ensemble complet lié, 133, 142
distance interatomique, d’observables qui stationnaire, 78, 92,
237 commutent, 185 103
distribution entropie, 17 évolution d’un état
de Boltzmann, épaisseur d’une raie, 69 stationnaire, 97
238 équation excentricité, 86
porte, 70 asymptotique, 245
triangle, 70 aux valeurs propres,
F
dualité 97, 221, 232 facteur de Lorentz, 61
onde-corpuscule, 2, de D’Alembert, 111 fentes d’entrée et de
40, 91 de Dirac, 113 sortie, 70
260
Index
261
Index
262
Index
263
Index
264
Crédits iconographiques
265