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de Sciences
Maths pour les sciences • Physique • Chimie
Géosciences • Sciences de la vie
© Dunod, 2020
11, rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-081109-0
Table des matières
Les selfies des auteurs VII
Préambule X
Remerciements 1
Méthodologie scientifique
1
Partie
CHAPITRE
Introduction à l’analyse dimensionnelle 4
1 1 Grandeurs physiques, dimensions et unités 4
2 Les préfixes d’unités et les ordres de grandeur 7
3 Homogénéité des expressions en sciences 8
4 Quelques constantes 9
CHAPITRE
La résolution d’un exercice 10
2 1 Lecture attentive de l’énoncé 10
2 Résolution du problème 10
3 Répondre à la question posée 11
4 Mise en situation 12
CHAPITRE
LA Démarche scientifique 15
3 1 La méthode scientifique 15
2 Le sens de l’esprit critique 16
CHAPITRE
Savoir communiquer 19
4 1 Rigueur du langage, précision du vocabulaire 19
2 Expression rigoureuse d’une grandeur numérique 20
3 Les schémas, les graphes, les tableaux 21
CHAPITRE
Éléments d’algèbre 24
5 1 Les nombres 24
2 Les symboles 25
3 Vers un langage formel 27
4 Intervalles et ensembles 27
5 Les opérations 28
6 Racine carrée et puissance d’un nombre 33
7 Les produits remarquables 34
8 Les (in)équations 35
III
CHAPITRE
Géométrie et calcul vectoriel 40
6 1 Les angles géométriques 40
2 Propriétés de formes géométriques élémentaires 41
3 Introduction au calcul vectoriel 47
4 Orientation du plan, cercle trigonométrique et angles orientés 52
5 Retour au calcul vectoriel : le produit scalaire 57
CHAPITRE
Analyse 59
7 1 Les suites numériques 59
2 Variations et convergence d’une suite 60
3 Fonction réelle d’une variable réelle 62
4 Calcul différentiel 71
5 Calcul intégral 78
6 Fonctions usuelles 82
Physique
3
Partie
CHAPITRE
La mécanique du point matériel 96
8 1 La cinématique du point 96
2 La dynamique du point matériel 100
3 Puissance, travail et énergie en référentiel galiléen 111
CHAPITRE
les ondes 121
9 1 Les ondes mécaniques 122
2 Les ondes électromagnétiques 122
3 Les ondes progressives 123
4 Les ondes progressives sinusoïdales 124
CHAPITRE
L’optique Géométrique 129
10 1 De l’optique ondulatoire à l’optique géométrique 129
2 Propagation de la lumière 133
3 Instruments d’optique 140
4 Les lentilles minces 145
5 Application des lentilles minces 149
Chimie
4
Partie
CHAPITRE
L’alphabet du chimiste 154
11 1 Qu’est-ce qu’un élément chimique ? 154
2 Classer pour prévoir 156
3 De quoi est fait un atome ? 158
4 Prévoir les propriétés des éléments 165
IV
CHAPITRE
Les Composés chimiques 168
12 1 Les différents types de liaisons chimique 168
2 Écrire des formules chimiques 173
3 Nommer les composés 176
CHAPITRE
Les transformations de la matière 181
13 1 Modélisation par une équation chimique 181
2 Quelques grandes catégories de transformations 184
CHAPITRE
Les aspects quantitatifs 189
14 1 Quelques grandeurs importantes en chimie et leurs unités 189
2 Calculs basés sur la réaction chimique 195
3 Application au cas d’un titrage 201
Géosciences
5
Partie
CHAPITRE
Présentation générale et spécificités 206
15 1 Une science de l’observation 207
2 Durée et dimension des processus 209
3 Attention au vocabulaire 213
CHAPITRE
Outils mathématiques, PHYSIQUES ET CHIMIQUES 215
16 1 Outils mathématiques pour les géosciences 215
2 La géophysique 219
3 La géochimie 223
CHAPITRE
Dynamique de la planète Terre 231
17 1 La planète Terre 231
2 La dynamique du globe 242
Sciences de la vie
6
Partie
CHAPITRE
Anatomie humaine 254
18 1 Présentation générale 254
2 Quelques définitions et ordres de grandeur 255
3 Les systèmes du corps humain 256
4 Un système particulier : le système immunitaire 257
CHAPITRE
Organisation générale de la cellule 260
19 1 Organisation des cellules procaryotes 261
2 Organisation des cellules eucaryotes 262
3 Les caractères distinctifs entre cellules procaryote et eucaryote 264
V
CHAPITRE
L’information génétique et son expression 266
20 1 Acides nucléiques : ADN et ARN 266
2 Les protéines 268
CHAPITRE
Les différents processus de division cellulaire 273
21 1 La mitose 273
2 La méiose 275
CHAPITRE
La diversité du vivant 277
22 1 La diversité génétique intra-spécifique 277
2 Facteurs et mécanismes influençant la biodiversité 278
3 Diversité du vivant et évolution de la biodiversité 282
CHAPITRE
Grandeurs et conversions utilisées en biologie 285
23 1 Focus sur le dalton 285
2 Préparation d’une solution 285
CHAPITRE
Résoudre une problématique en biologie 288
24 1 Tracé d’un graphe 288
2 Analyse de documents issus d’expériences en biologie 289
Index 293
Crédits iconographiques 299
VI
Les selfies des auteurs
Je suis maître de conférences en chimie théorique à l’université de
Thibaud Etienne Montpellier, où j’enseigne principalement le calcul en première an-
née de Licence, la mécanique et la chimie quantiques en Licence et
en Master. Mes recherches portent sur la construction et l’utilisation
de modèles mathématiques permettant de décrire et prédire ce qui
se produit lorsque des molécules interagissent avec la lumière.
VII
Je suis enseignant-chercheur en physique théorique dans l’équipe
Jérôme Dorignac « Systèmes Complexes et Physique Non linéaire » du laboratoire
Charles Coulomb de l’université de Montpellier. Je travaille sur des
thèmes de recherche assez variés comme les excitations non li-
néaires classiques et quantiques, la dynamique des nano-leviers ou
encore des problèmes à l’interface entre physique et biologie. De-
puis un peu plus de dix ans, je consacre une part importante de mes
activités à l’enseignement de la physique et du calcul en Licence 1.
J’ai notamment créé et mis en place une UE de calcul destinée aux
étudiants de première année de l’université de Montpellier. J’inter-
viens également comme responsable de la physique dans le « par-
cours d’adaptation » qui propose une remise à flot scientifique en
Licence 1 et je participe régulièrement à des dispositifs de soutien ou
de transition lycée-université. Enfin, je m’intéresse aussi beaucoup à
la psychophysique de la couleur que j’enseigne en Licences 2 et 3.
VIII
Après avoir soutenu ma thèse en mathématiques à l’université Jo-
Nicolas Saby seph Fourier de Grenoble, je suis devenu maître de conférences à
la faculté des sciences de Montpellier où j’ai pris la direction du dé-
partement de mathématiques de 2003 à 2006. Actuellement direc-
teur du département d’enseignement scientifique et de recherche
sur l’enseignement (DESciRE) de Montpellier et ancien directeur
de l’IREM (institut de recherche sur l’enseignement des mathéma-
tiques) à Montpellier également, la pédagogie des mathématiques
est une question centrale dans mon activité professionnelle.
IX
Préambule
Chaque rentrée universitaire est l’occasion pour nous de constater à quel point il existe
une différence significative entre les acquis du lycée et les prérequis universitaires,
c’est-à-dire entre ce qui a été effectivement intégré au lycée et les bases réellement
« attendues » avant la toute première heure de cours à l’université.
Nous avons tenu à présenter dans cet ouvrage, dans un format aussi synthétique que
possible, un contenu dont la maîtrise, nécessaire mais pas suffisante à la réussite de
la première année, est considérée comme un exigible pour les nouveaux entrants
qui abordent des études scientifiques universitaires.
Par souci de concision et de pragmatisme, nous nous sommes strictement focalisés
sur les connaissances et compétences fondamentales, primitives, et qui donnent
les clés nécessaires à l’abord d’autres matières. Ainsi, ne sont pas mentionnés les
outils acquis au lycée et pouvant être déduits des prérequis élémentaires repris ici.
Nous avons délibérément fait le choix de ne conserver que les prérequis strictement
essentiels, et donc indispensables à la réussite.
Dans un contexte où les « attendus » prennent une place importante dans l’accès
aux études supérieures, nous avons tenu à fournir une référence relative à ce qui
était réellement « attendu » d’un étudiant entrant en première année de licence
en sciences naturelles (physique, chimie, géosciences et sciences de la vie) et ce,
au-delà d’un savoir purement disciplinaire. Cette première année constitue une
véritable charnière entre les enseignements reçus au lycée et ceux qui suivront à
l’université : une grande partie de ce qui est vu au lycée est revue en Licence 1, mais
avec une teinte plus formelle et conceptuelle, à laquelle beaucoup d’étudiants ne
sont pas préparés. Nous insistons dans cet ouvrage sur l’importance (et l’éventuelle
difficulté) du passage d’une approche à l’autre.
Nous avons également voulu offrir une formulation des concepts connus qui permette
de rafraîchir des connaissances tout en les revisitant dans une approche plus proche
de celle à laquelle les étudiants seront confrontés pendant leurs études supérieures.
Ce livre n’est donc pas un manuel scolaire pour la fin de lycée, ni un manuel de cours
pour la Licence 1, mais bien un ouvrage-outil destiné à accompagner les bacheliers
entamant des études en sciences naturelles, durant cette étape de transition lycée-
université. Ils y trouveront également, en plus des parties dédiées explicitement aux
disciplines fondamentales que sont la physique, la chimie, les sciences de la vie et
les géosciences, une introduction à la méthodologie scientifique et des rappels de
mathématiques pour les sciences.
X
Remerciements
L’ensemble des chapitres de ce manuel a fait l’objet d’une relecture attentive. Les
auteurs souhaitent remercier vivement les personnes suivantes :
Pour la partie Mathématiques pour les sciences :
– Sophie Beaud, professeur au lycée Gosse à Clermont l’Hérault ;
– Dominique Moinet, professeur au lycée Joffre à Montpellier ;
– Pascale Sénéchaud, maître de conférences à l’université de Limoges.
Pour la partie Physique :
– Michel Goetz, professeur à l’École de l’Air à Salon de Provence ;
– Carole Gaulard, maître de conférences au Laboratoire de physique des 2 infinis
Irène Joliot-Curie.
Pour la partie Chimie :
– Pierre Méjean, professeur au lycée Frederic Bazille à Montpellier, intervenant
en APESS (ancienne année L0 à l’université de Montpellier) ;
– Nathalie Perol, maître de conférences à l’université de Lyon 1.
Pour la partie Géosciences :
– Christophe Barreau, professeur au lycée Joffre à Montpellier ;
– Laurent Jolivet, professeur à Sorbonne Université.
Pour la partie Sciences de la Vie :
– Sophie Bleves, professeur à Aix-Marseille Université ;
– Martine Boccara, professeur à Sorbonne Université.
1
1
Partie
A
près avoir détaillé les notions de grandeur, dimension, unités,
ordre de grandeur, etc., nous allons introduire une méthodo-
logie de résolution d’exercice se décomposant en plusieurs
actions : la lecture attentive de l’énoncé, la résolution du problème
posé, et sa formulation dans une réponse claire et exprimée avec
rigueur et précision.
Nous présenterons ensuite quelques concepts simples permet-
tant d’aborder la notion de « méthodes scientifiques ». Celles-ci
sont mises en œuvre dès les premières années de licence car elles
permettent notamment d’apporter un cadre pour la rédaction des
compte-rendus de travaux pratiques (TP) ou des rapports de stages.
Nous aborderons également la notion d’esprit critique, qui est un
élément essentiel de toute approche scientifique.
Finalement, nous donnerons quelques conseils relatifs à la ma-
nière d’exprimer une information ou un ensemble d’informations.
Nous reprendrons un rappel sur la rigueur à observer dans l’usage
de certaines terminologies, avant de nous tourner vers l’expression
d’un résultat : nous rappellerons comment écrire correctement un
résultat numérique, et quelles sont les choses importantes à obser-
ver lorsque l’on schématise, que l’on trace un graphe, ou que l’on
rapporte des données numériques dans des tableaux.
2
Méthodologie
scientifique
CHAPITRE
3 La démarche scientifique 15
CHAPITRE
4 Savoir communiquer 19
3
CHAPITRE Introduction
1 à l’analyse
dimensionnelle
Ce chapitre introduit le lecteur aux notions d’analyse dimensionnelle qui permettent
de comprendre et de caractériser ce que représente physiquement une grandeur.
Cela s’avère particulièrement utile lorsqu’un phénomène physique fait apparaître
une quantité (grandeur) dont on ne cerne pas aisément a priori la signification.
G = {G} u(G )
Exemple
Supposons qu’une masse soit de 1,17 kilogramme. Appelons m la grandeur « masse ».
Comme nous le verrons ci-après, le symbole caractérisant l’unité de la masse dans le sys-
tème international est u(m) = kg. La valeur de la masse est ici {m} = 1,17. On écrit donc
simplement : m = 1,17 kg.
1.2 La dimension
La dimension d’une grandeur physique G indique, indépendamment de ses unités,
de quelle puissance des grandeurs fondamentales celle-ci se compose. On la note
généralement [G]. Les symboles usuels des dimensions des grandeurs fondamentales
sont indiqués dans le tableau 1.1.
4
chapitre 1 • Introduction à l’analyse dimensionnelle
Symbole Symbole
Grandeur Unité
d’unité de dimension
Longueur mètre m L
Masse kilogramme kg M
Temps seconde s T
Température kelvin K Θ
Exemple
La vitesse v, définie par le rapport d’une distance et d’un temps, a la dimension [v] = L ⋅ T−1.
On dit encore qu’elle est homogène à une distance divisée par un temps. Son unité SI est
donc le mètre par seconde, u(v) = m ⋅ s−1.
seules les sept quantités citées précédemment sont fondamentales. Toute autre
grandeur physique a une unité dérivée de ces dernières même si certaines quan-
tités physiques possèdent un nom d’unité de mesure qui leur est propre. C’est, par
exemple, le cas de la force dont l’unité SI est le newton (N) ou encore de la pression,
qui représente une force par unité de surface et dont l’unité SI est le pascal (Pa).
Ces unités proviennent généralement du nom du scientifique qui en a formalisé le
concept. On peut toujours en donner une expression en terme des unités de bases
en utilisant une expression les reliant aux quantités fondamentales.
Exemple
La relation fondamentale de la dynamique de Newton, F = ma, permet de trouver que le
newton est équivalent au produit d’une masse par une accélération, soit N = kg ⋅ m ⋅ s−2.
5
Partie 1 Méthodologie scientifique
Aire hectare ha 1 ha = 1 hm 2 = 10 4 m 2
tonne t 1 t = 103 kg
Masse
dalton Da 1 Da = 1,660 539 × 10 −27 kg
6
chapitre 1 • Introduction à l’analyse dimensionnelle
Exemple
L’intensité F de la force de rappel d’un ressort peut se mettre sous la forme F = kx où x
représente l’élongation du ressort et k sa constante de raideur. L’unité SI de la constante
k est déterminée par la relation u(k ) = u( F )/u( x ) soit u(k ) = N ⋅ m −1. En unités SI fonda
mentales, on a N = kg ⋅ m ⋅ s−2 et donc, u(k ) = kg ⋅ s−2.
Exemples
Les forces qu’on exerce actuellement sur des molécules d’ADN pour les déplier sont de l’ordre
du piconewton (pN = 10 −12 N). Toutes les expériences effectuées dans ce domaine utilisent
donc ce préfixe pour présenter leurs résultats de mesure. En microfluidique, on s’intéresse
à des volumes de fluide allant typiquement du nanolitre (nL) à l’attolitre (aL). On utilise
donc plutôt ces unités, naturelles dans ce contexte, que le mètre cube. Les distances typiques
entre deux atomes dans un cristal sont de l’ordre de quelques angströms (Å = 10 −10 m).
On utilise donc fréquemment cette unité ou les nanomètres (nm) pour décrire les distances
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
7
Partie 1 Méthodologie scientifique
Exemple
Si x est une distance et v une vitesse, le résultat d = x + v n’a aucun sens : on ne peut
ajouter une distance à une vitesse ! En revanche, le résultat d = x + vt, où t représente un
temps a un sens, car tous les termes de l’expression représentent des distances : en effet,
[x ] = L et [v][t ] = L ⋅ T−1 ⋅ T = L.
Exemple
Déterminons les dimensions des quantités A, k et w dans une onde plane de pression
p = A cos (kx − ω t ) où p représente la pression dans un fluide au point x à l’instant t. À
l’évidence, [x ] = L et [t ] = T. Comme le cosinus n’a pas de dimension, [ A] = [ p]. La quantité
A est donc homogène à une pression. D’autre part, comme l’argument du cosinus est aussi
sans dimension, [kx − ω t ] = 1. Or, dans une somme, tous les termes ont la même dimension.
Donc [kx ] = 1 et [ω t ] = 1. Soit finalement, [k ] = 1/[x ] = L−1 et [ω ] = 1/[t ] = T −1.
8
chapitre 1 • Introduction à l’analyse dimensionnelle
df
Si A =
ds ∫
alors [A] = [f ] / [s] et si B = f ( x ) dx alors [B] = [f ][x ].
dr
Par exemple, la définition de la vitesse, v = , implique [v ] = L ⋅ T −1 .
dt
Exemple
Une relation du type F = ma où F est un vecteur force, m une masse et a une accélération
est bien homogène quant à ses dimensions mais elle n’a aucun sens car le membre de gauche
de l’égalité est
un vecteur tandis que celui de droite est un scalaire (nombre). Une relation
correcte est F = ma.
Enfin, comme livres, cours et articles scientifiques, sont rarement exempts de co-
quilles dans les formules, il est indispensable d’en faire une lecture critique et de
vérifier l’homogénéité des résultats annoncés avant de les appliquer.
4 Quelques constantes
Nous concluons ce chapitre avec quelques constantes universelles (tableau 1.5)
extrêmement courantes dans les premières années d’étude de licence scientifique,
et qui nous seront également très utiles dans les prochaines parties.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
J ⋅ mol −1 ⋅ K −1
Constante gaz parfaits R 8,314
m3 ⋅ Pa ⋅ mol −1 K −1
9
CHAPITRE
2 La résolution
d’un exercice
1 Lecture attentive de l’énoncé
La première chose à faire face à une question posée est de lire cette question jusqu’au
bout, éventuellement plusieurs fois, afin d’en intégrer le sens. Une stratégie souvent
efficace pour résoudre un exercice est de commencer par lister (mentalement ou
par écrit) l’ensemble des informations que nous fournit l’énoncé. Il peut être utile
de définir des symboles appropriés pour caractériser les grandeurs de l’énoncé si
celui-ci n’en propose pas. Cette étape permet aussi de réfléchir à la dimension des
grandeurs fournies.
Exemple
Quelle est la masse volumique d’une bille de polystyrène de rayon 1,0 mm et de
masse 4,22 mg ?
Liste des informations à extraire de cette question :
– la masse de la bille (dimension masse, symbole usuel m) : m = 4,22 mg
– le rayon de la bille (dimension longueur, symbole usuel r) : r = 1,0 mm
Lorsqu’il existe un risque d’ambiguïté, il ne faut pas hésiter à utiliser des indices pour
caractériser plus précisément chaque grandeur (par exemple mbille , rbille).
2 Résolution du problème
L’étape suivante est de rechercher, parmi les connaissances et savoir-faire acquis
durant la formation dans laquelle s’inscrit la question posée, ainsi que dans les bases
et prérequis sur lesquels se repose cette même formation, quels sont les éléments
utiles, qu’il faut parfois combiner entre eux, pour répondre à la question posée.
Notez bien que parfois, la réflexion menée au cours de la résolution d’un problème
est plus importante et intéressante que la réponse à la question.
10
chapitre 2 • La résolution d’un exercice
Modélisation
La résolution du problème peut éventuellement nécessiter un développement
mathématique afin de modéliser le problème ou pour simplifier une application
numérique. Cela n’est cependant pas systématique : certaines questions peuvent
être de réflexion pure, ou purement formelles afin de mener à une expression
mathématique.
Dans le cas où la question nécessite une application numérique, il est important
de toujours établir d’abord une expression littérale de la grandeur recherchée et
de vérifier l’homogénéité des grandeurs en présence avant d’introduire les valeurs
numériques.
Il faut veiller à ce que tous les symboles apparaissant dans cette expression
aient bien été définis (dans l’énoncé ou préalablement dans la rédaction). Écrire
clairement et avec attention les expressions mathématiques permet souvent
d’éviter des erreurs d’inattention (oubli de puissance, de facteurs,...). Enfin, lors
du remplacement des symboles des grandeurs par leurs valeurs numériques,
il faut s’assurer de la cohérence entre les unités des différentes grandeurs. Par
exemple, si plusieurs grandeurs de même dimension interviennent dans le calcul,
il est important d’utiliser une même unité.
11
Partie 1 Méthodologie scientifique
4 Mise en situation
Énoncé
Donner, en joule et en électronvolt (eV), l’énergie liée à un rayonnement dans le vide de
longueur d’onde λ1 = 97, 28 nm , sachant qu’un électronvolt équivaut à 1,602 10 −19 J , et
que l’énergie d’un tel rayonnement est donnée par la relation
hc
E = = hf
λ
où f est la fréquence du rayonnement en hertz, h est une constante, appelée constante de
Planck, ayant pour valeur 6,626 × 10 −34 J ⋅ s , et c est la célérité de la lumière dans le vide,
valant 2,997 108 m/s. Déduire la fréquence du rayonnement, en s−1.
A – Que sait-on ?
•• Expression de E, son lien avec la fréquence et valeur des constantes h et c ;
•• Valeur de l1 en nm ;
•• Facteur de conversion de J vers eV.
B – Que me demande-t-on ?
•• La fréquence du rayonnement, en s −1 ;
•• L’énergie du rayonnement, en J et en eV.
D – Résolution du problème
Dans une première étape, vérifions tout d’abord la dimension de E à partir de son
expression. C’est ce que l’on appelle une équation aux dimensions
hc [h][c] M ⋅ L2 ⋅ T −2 ⋅ T ⋅ L ⋅ T −1
E= → [E ] = =
λ [λ ] L
En termes d’unités, cela donne
J ⋅ s ⋅ m ⋅ s−1
= J.
m
On introduit ensuite simplement les valeurs numériques :
hc (6,626 × 10 −34 ) × (2,997 × 108 )
=
λ1 97,28 × 10 −9
12
chapitre 2 • La résolution d’un exercice
5m ↔ x g(2.4)
Divisons la correspondance du dessus par celle du dessous en ne gardant que les valeurs numériques :
3 31, 5
= (2.5)
5 x
Il ne nous reste plus qu’à isoler x :
31, 5 × 5
x= = 52, 5.(2.6)
3
On retrouve bien que 5m correspondent à 52, 5 g.
En appliquant les règles relatives aux puissances (voir section dédiée dans la partie
mathématiques), on trouve
0,2041 × 10−34+8+9 = 0,2041 × 10−17,
et nous noterons notre réponse E1 = 2,041 × 10 −18 J pour une écriture scientifique
(un chiffre devant la virgule, et utilisation d’une puissance de dix).
Nous avons donc répondu à une première partie de la question. Cependant, l’énergie
du rayonnement nous était également demandée en électronvolt. Nous devons donc
à présent nous poser la question de la conversion entre unités d’énergie :
2,041 × 10 −18 J ↔ x eV
13
Partie 1 Méthodologie scientifique
Pour savoir quelle valeur de E (en eV ou en J) nous devons utiliser, une simple
équation aux unités
u(h)u( f ) = u( E ) ↔ J ⋅ s ⋅ s−1 = J
3 La démarche
scientifique
1 La méthode scientifique
La méthode scientifique désigne l’ensemble des approches mises en œuvre pour
produire des connaissances scientifiques. Chaque discipline scientifique possédant
ses spécificités, cette démarche n’est pas unique. On peut cependant définir, quelle
que soit la discipline abordée, quatre piliers sur lesquels repose la méthode scien-
tifique : la théorie, la prédiction, l’expérience et l’observation (figure 3.1).
Théorie ou hypothèse
pouvant être testée
Comparaison des observations Utiliser la théorie ou
à la prédiction permettant de l’hypothèse pour prédire a
confirmer, enrichir ou rempla- priori le résultat d’une
cer la théorie ou l’hypothèse expérience.
Observations
Figure 3.1 Mesures répétées, Prédiction
incertudes
Expérience
Exemple
Considérons un étudiant qui, pour un TP de physique, doit définir les divers types de mou-
vements d’un pendule rigide au repos de longueur R en fonction de la vitesse v0 initialement
communiquée à ce pendule.
15
Partie 1 Méthodologie scientifique
– Théorie : dans un premier temps, cet étudiant devra s’appuyer sur ses connaissances en
dynamique newtonienne, notamment sur la notion de conservation de l’énergie mécanique.
– Prédiction : d’après cette théorie le pendule oscillera si v0 est inférieure à une vitesse
critique vc = 2 gR , où g est l’accélération de pesanteur.
– Expérience : l’étudiant devra ensuite mettre en place un protocole expérimental permettant
de tester la validité de cette prédiction. Il pourra par exemple tester le mouvement d’un
pendule en répétant la même expérience et en faisant varier v0 entre 0 et 2vc.
– Observation : les mesures de la hauteur atteinte par le pendule sont faites en fonction de v0.
La répétition des mesures permet d’estimer une incertitude sur v0 et les hauteurs associées.
À partir de ses observations, l’étudiant pourra soit confirmer cette théorie, soit la compléter
en indiquant que le système n’est pas parfaitement conservatif et que les forces de frottement
doivent être prises en compte. Le plan de son compte-rendu sera alors une introduction
présentant le cadre théorique (théorie) et la question scientifique abordée (prédiction), un
paragraphe présentant l’approche développée (expérience), suivi d’une présentation des
résultats (observations) et d’une discussion (confrontation des observations avec la théorie).
Enfin une conclusion résumera les résultats obtenus et les conséquences en termes de remise
en cause de la théorie initiale.
16
chapitre 3 • La démarche scientifique
appelée esprit critique, est celle qui permettra de définir une expérience capable de
confirmer ou d’infirmer une théorie (figure 3.1). L’esprit critique n’est cependant
pas une négation systématique des connaissances existantes, mais une approche
exigeante et rigoureuse nécessitant une maîtrise des savoirs établis ainsi que de
bonnes capacités d’analyse, de jugement et de réflexion. L’objectif étant à terme
de montrer les limites d’une théorie ou d’une hypothèse et d’être capable d’en
formuler une nouvelle. Cette démarche inclut donc une capacité à l’autocritique.
Acquérir un esprit critique est difficile. C’est pourtant une étape clé du passage du
lycée vers l’université. La méthode du questionnement critique permet d’initier
cette démarche :
certaines comme les livres d’enseignement ou les articles scientifiques font appel
à des relecteurs experts et indépendants avant toute publication.
17
Partie 1 Méthodologie scientifique
18
CHAPITRE
4 Savoir
communiquer
1 Rigueur du langage, précision du vocabulaire
Nous insistons ici sur l’importance d’utiliser une nomenclature appropriée au
contexte.
Contre-exemples
Commençons avec les propositions1
– « Le poids de l’objet B est plus lourd que celui de l’objet A. »
– « La distance est plus longue. »
– « La vitesse de A est plus rapide que celle de B. »
– « Le réchauffement de la température »
Tandis que dans la première proposition, deux valeurs sont supposément comparées, dans les trois derniers cas,
l’intention de la proposition porte sur la variation de valeur d’une grandeur quantifiable, dont la valeur croît ou
décroît. L’erreur consiste à donner des attributs physiques (longueur, poids, vitesse, etc.) à des grandeurs : ce n’est
pas la vitesse qui est plus rapide, c’est l’objet mobile qui se meut plus rapidement, et dont sa vitesse augmente.
Par ailleurs, on veillera toujours à être très explicite sur les objets auxquels se rapportent les quantités-cibles. S’il
s’agit d’un corps qui est plus lourd, et d’un mobile qui est plus rapide, on préférera donc les propositions plus
rigoureuses telles que
– « Le poids du corps est plus grand. »
– « La longueur entre les deux points augmente. »
– « La vitesse du mobile croît. »
Notez cependant que l’on peut qualifier la « rapidité » de l’évolution d’une grandeur en disant qu’elle (dé)croît
plus ou moins rapidement entre deux points qu’entre deux autres. Cette notion sera discutée en détails à la section
4.3 du chapitre 7.
1. Une proposition dans ce contexte n’est pas entendue comme une notion liée à l’action de proposer/offrir, mais est plutôt un
ensemble de notions reliées ensemble dans une affirmation, à laquelle on peut attribuer une « valeur de vérité » (la proposition
est vraie ou elle est fausse). Une proposition vraie est une assertion. Ces deux mots reviendront régulièrement dans cet ouvrage,
et il convient de les distinguer.
19
Partie 1 Méthodologie scientifique
Définitions
– Un axiome est une assertion considérée comme évidente, non-démontrable, et universelle.
– Un lemme est un résultat important mais faisant partie d’une démonstration plus large.
– Un théorème est un résultat démontré, résultat d’une conjonction de propositions.
– Un scholie (à une pas confondre avec une scholie qui est une note philologique ou historique)
est une note, un commentaire succèdant à une proposition ou à la démonstration d’un théorème.
– Un corollaire est un résultat important mais dérivant d’une proposition très forte la précédant
et, par extension, toute proposition découlant d’une autre.
– Un postulat est une assertion non-démontrable, proche de l’axiome en mathématiques.
– Une loi est une proposition liant plusieurs grandeurs physiques.
– Un principe en physique a des similitudes avec une loi universelle qui n’aurait été ni dé-
montrée ni invalidée.
– La définition est ce qui caractérise un objet, une quantité, un phénomène...
Ainsi les expressions du type : masse = 2,0 g ou m = 2,0 grammes sont à exclure.
La valeur numérique doit être donnée préférentiellement en écriture scientifique
et avec une nombre de chiffres adapté à la précision avec laquelle la grandeur peut
être connue.
Exemple
On mesure deux baguettes avec deux règles de précisions différentes, on obtient 23,33 cm
pour la première baguette et 22,6 cm pour la seconde. La somme des deux nombres est
55,93 cm. Cependant, on peut seulement dire que les deux baguettes mises bout à bout
mesureront 55,9 cm car nous ne connaissons la précision de la deuxième baguette qu’au
dixième de centimètre.
20
chapitre 4 • Savoir communiquer
Dans le cas où un résultat est exprimé avec son incertitude, on veillera à ce que la
précision de la grandeur soit cohérente avec celle de l’incertitude indiquée.
Incorrect Correct
l = 23,33 ± 0,016 cm l = 23,33 ± 0,02 cm
l = 23,334 ± 0,02 cm l = 23,334 ± 0,016 cm
21
2
Partie
L
’ enseignement des mathématiques est différent s’il est à destination
des mathématiciens, des mécaniciens, des informaticiens, ou des scien-
tifiques naturalistes (c’est-à-dire pratiquant les sciences naturelles –
physique, chimie, sciences de la vie et géosciences). Nous avons choisi
dans cet ouvrage de ne pas concevoir les mathématiques comme un objet
d’étude mais bien comme un outil à destination des sciences naturelles,
l’objectif étant d’adapter cette contribution à l’apprentissage et à l’usage
qui est fait des mathématiques en licence en sciences naturelles.
Au début de cette partie, nous avons voulu reprendre les choses depuis les
bases les plus fondamentales, avec des rappels tels que les ensembles de
nombres, la priorité des opérations, les simplifications de fractions et de
puissances... Parmi les préliminaires à notre contribution, nous avons tenu
à démystifier le langage mathématique en fournissant les clés de compré-
hension/décodage et d’écriture de propositions mathématiques.
Après ces rappels d’algèbre parmi lesquels figurent également les (in)équa-
tions, nous avons repris dans un second chapitre les bases de la géométrie et
du calcul vectoriel. Pour ce faire, nous avons redéfini les notions les plus élé-
mentaires telles que les angles géométriques, et nous avons repris les proprié-
tés des principales formes géométriques rencontrées en science. Les vecteurs
dans le plan et l’espace sont ensuite introduits, avec leurs propriétés, avant de
considérer des angles orientés et les rudiments de trigonométrie circulaire. Le
produit scalaire est abordé à la fin du second chapitre.
Dans le dernier chapitre, nous revenons sur les bases de l’analyse en don-
nant quelques rappels relatifs aux suites numériques avant d’aborder les
fonctions réelles d’une variable réelle (leur définition, leur représentation,
leur manipulation, leurs propriétés). La notion de limite est également in-
troduite, ce à quoi succède le calcul différentiel et intégral. Avec ces outils
en main, nous proposons finalement une présentation des fonctions cou-
rantes utilisées en science.
22
Mathématiques
pour les sciences
CHAPITRE
5 Éléments d’algèbre 24
CHAPITRE
7 Analyse 59
23
CHAPITRE
5 Éléments
d’algèbre
Dans ce chapitre, nous allons revoir quelques informations élémentaires qui seront
nécessaires à la compréhension des prochains chapitres. Il s’agit ici de généralités
dont la connaissance et la maîtrise sont à travailler et qui sont approfondies dans
les enseignements de L1. Plus particulièrement, dans ce chapitre, nous reprenons
quelques éléments du langage mathématique, avec une transition du langage naturel
vers un langage plus formalisé.
1 Les nombres
Le concept de nombre est fondamental pour les usages des mathématiques en
algèbre, en analyse et en géométrie. Les ensembles de nombres sont rangés par
type de nombre :
–– l’ensemble des (nombres) entiers naturels (0, 1, 2, etc.) ;
–– l’ensemble des (nombres) entiers relatifs (–3, 0, 12, etc.) ;
–– l’ensemble des (nombres) rationnels, quotients d’entiers relatifs (–3/4, 7/2,
etc.) ;
1. Notez que la virgule –– l’ensemble des (nombres) décimaux1, quotients d’entiers relatifs par une
des nombres décimaux puissance de 10 (7,48 = 748/100 ou – 0,498 = – 498/1000 par exemple) ;
est parfois remplacée
par un point selon
–– l’ensemble des (nombres) réels ( 2, p , etc.).
d’autres conventions Tous ces ensembles de nombres peuvent être vus comme inclus les uns dans les
(anglo-saxonnes notam- autres en une suite croissante d’ensembles : N ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ R. Par exemple,
ment). Notez également –5 est un entier relatif, mais il peut également s’écrire comme le quotient de –5/1
qu’un nombre décimal et fait donc bien partie des nombres rationnels. On peut ainsi penser les relatifs
a un nombre fini de
comme généralisant les naturels, les rationnels comme généralisation des entiers,
chiffres, ce qui exclut
par exemple 3,66666... les réels comme généralisation des rationnels...
On peut également exclure des nombres d’un ensemble en lui retranchant un
sous-ensemble, ce qui s’écrit en utilisant le symbole « \ ».
24
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
e 2,718 p 3,141593
2 1,4142 3 1,7321
ln 2 0,693 ln 10 2,303
2 Les symboles
L’usage des symboles est une différence importante entre le langage mathématique
et la langue naturelle. Les symboles que nous reprenons ici sont des éléments de
langage qui permettent de formuler des propositions de manière plus compacte et
sans ambiguïté. Les tableaux suivants présentent les différents symboles que nous
emploierons dans cet ouvrage avec, entre parenthèses, des exemples d’application
ou l’identification des objets auxquels s’appliquent les différentes significations
des symboles évoqués.
3. Il existe aussi des Le langage de la logique utilise lui aussi des symboles, dont il est fait un grand
symboles propres à la usage dans les écritures mathématiques. Il s’agit3 d’une part des connecteurs :
géométrie, l’algèbre,
ou l’analyse que nous
–– la conjonction : le mot « et » ;
ne présentons pas dans –– la disjonction : le mot « ou » ;
ce chapitre et que vous –– l ’implication : le mot « implique » ou l’expression « si ..., alors » et le
trouverez dans les
symbole ⇒ ;
sections dédiées.
–– l’équivalence : l’expression « équivaut à » et le symbole ⇔ ;
–– la négation ;
et d’autre part des quantificateurs :
–– le quantificateur universel « Pour tout » ou « Quel que soit », noté ∀ ;
25
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
4. Peut également s’in- –– le quantificateur existentiel « Il existe au moins un ... , tel que... », noté4 ∃. Décoré
terpréter comme « Pour d’un « ! », à savoir « ∃! », il signifie alors5 « Il existe un et un seul..., tel que... » ;
au moins un ... »
–– suivant les usages, vous rencontrerez aussi le symbole « : » pour l’expression
5. Peut également s’in-
terpréter comme « Pour
« nous avons que » et le symbole « | » pour l’expression « tel que », bien que
un et un seul ... » ce ne soient pas des symboles de la logique. Ces deux symboles sont parfois
utilisés comme des synonymes.
Le tableau 5.3 reprend les symboles couramment utilisés en mathématiques
(notamment les symboles logiques), et le tableau 5.4 reprend pour sa part l’al-
phabet grec.
A alpha a N nu n
B bêta b X xi x
Γ gamma g O omicron o
∆ delta d ∏ pi p
E epsilon e P rhô r
Z zêta z ∑ sigma s
H êta h T tau t
Θ thêta q Y upsilon u
I iota i Φ phi j
K kappa k C chi c
Λ lambda λ ψ psi y
M mu m Ω omega w
Suivant le contexte, il faudra pouvoir s’affranchir d’habitudes très bien ancrées qui
consistent à réserver certaines lettres pour certains usages ( f pour une fonction,
x pour une variable, a pour un paramètre, a pour un simple nombre, etc.) car
dès lors que la nomenclature est précisée et claire, que ce soit dans un cours, un
énoncé d’exercice, ou une explication, n’importe quelle lettre peut être utilisée
26
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
pour désigner ce que l’on veut, même si des conventions plus ou moins
respectées existent. Il faudra dès lors apprendre à être très flexible sur ses propres
« définitions » car il est extrêmement courant que les conventions et notations
varient d’un enseignant à un autre, ou d’un auteur (de livre, d’article, de page
web scientifique) à un autre.
Exemple 1
Considérons la proposition qui dit :
« Tout entier naturel pair est divisible par 2. »
Elle signifie aussi :
« Pour tout entier naturel n, si n est pair, alors il existe un entier naturel k tel que n = 2k »
et elle s’écrit dans le langage symbolique :
∀n ∈ , [ ( n pair) ⇒ ( ∃k ∈ | n = 2k )] (5.1)
Exemple 2
L’énoncé « 2x = 3 équivaut à x = 3/2 » pourra s’écrire
2 x = 3 ⇔ x = 3/ 2 (5.2)
Afin d’éviter toute ambiguité d’écriture, vous rencontrerez parfois des équivalences ou des
implications dans lesquelles les deux membres sont placés entre parenthèses afin de les
identifier formellement et d’éviter toute ambiguïté d’interprétation. Dans notre exemple,
cela donnerait :
(2 x = 3) ⇔ ( x = 3 / 2). (5.3)
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
4 Intervalles et ensembles
On distingue deux façons de décrire les ensembles :
–– l’une en extension, où l’on donne la liste explicite des éléments délimitée par
des accolades, comme dans cet ensemble contenant trois éléments :
32
= − ,2, π
7
–– l’autre en compréhension, où l’on définit les éléments de l’ensemble comme
ceux vérifiant une propriété :
+ = { x ∈ | x ≥ 0} ; *− = { x ∈ | x < 0}
27
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
soit, dans les exemples ci-dessus, l’ensemble des réels positifs ou nuls + et
l’ensemble des réels strictement négatifs *−.
–– Ces deux mêmes ensembles peuvent encore être définis au moyen d’intervalles
où l’infini, qui n’est pas un nombre, est toujours rejeté de l’intervalle tandis
que 0 est inclus dans + mais est exclus de *−. L’union des deux intervalles
précédents rend donc l’ensemble des réels
*− ∪ + = ] −∞, 0[ ∪ [0, +∞[ = .
Les intervalles peuvent se définir de manière plus générale. Par exemple, si la borne
inférieure est incluse dans l’intervalle tandis que la borne supérieure en est exclue,
cet intervalle peut s’écrire comme
On notera les cas particuliers des intervalles [a,b] dits fermés comprenant tous
les réels allant de a à b inclus, et les intervalles ]a, b[ dits ouverts et comprenant
tous les réels allant de a à b exclus.
On retiendra que l’intersection de deux intervalles (par exemple [ −4,6[ ∩ [ −5,0] = [ −4,0])
[ −4,6[ ∩ [ −5,0] = [ −4,0]) est toujours un intervalle, tandis que l’union de deux intervalles n’est pas
toujours un intervalle, comme par exemple ] − 2,0] ∪ [2,8] qui n’en est pas un.
5 Les opérations
Les quatre opérations élémentaires sont naturellement l’addition, la soustraction,
la multiplication et la division. Les deux premières opérations font intervenir des
termes (on additionne/soustrait plusieurs termes) tandis que les deux dernières
font intervenir des facteurs.
Suivant l’ensemble de nombres sur lequel on les considère, les opérations n’ont
pas toutes le même statut. Ainsi, si l’addition et la multiplication sont toujours des
opérations binaires, c’est-à-dire, qu’à tout couple de nombres, elles renvoient un
nouveau nombre (par exemple 2 + 3 = 5 ou 13 × 4 = 52), il n’en est pas de même
pour la soustraction ou la division. Cette lacune peut être vue comme l’origine de
l’extension des ensembles de nombres et de la définition des rationnels ou des
réels dans lesquels la soustraction est une opération binaire et la division l’est
presque, puisque seule la division par 0 n’est pas possible.
28
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
Notations
Dans une expression algébrique, le produit se notera par une croix « × », un point
médian « · » ou simplement en accolant les deux facteurs multipliés ensemble :
a × b = a ⋅ b = ab . Il est difficile d’énoncer une règle générale d’usage de ces
notations qui dépendent du contexte ou de l’ambiguïté de l’écriture. Pour la mul-
tiplication de valeurs numériques décimales, par exemple 2,31 et 4,56, on évitera
de les multiplier en utilisant un point. On choisira de les écrire séparées par une
croix, comme dans « 2,31 × 4,56 ». Cela est également vrai pour les produits de
valeurs numériques sans décimale.
− x = −( x) = (−1) × x,(5.6)
−( − x) = ( −1)( − x) = x, (5.7)
( xy = 0) ⇔ ( x = 0 ou y = 0),(5.10)
29
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
où le « ou » est non exclusif, c’est-à-dire que x et y peuvent tout à fait être nuls
tous les deux.
a×k a⋅k ak a
= = = .(5.12)
b×k b⋅k bk b
3.1 Addition 1 : soient a et c deux réels quelconques et b un réel non nul. Alors,
a c a+c
+ = .(5.13)
b b b
3.2 Addition 2 : soient a et c deux réels quelconques et soient b et d deux réels non
nuls. Alors,
a c ad cb ad + cb
+ = + = .(5.14)
b d bd bd bd
Attention cependant aux simplifications généralement fausses :
a c a+c
+ ≠ .
b d b + d (5.15)
a c a×c ac
× = = .
b d b×d bd (5.16)
a /b ad
= .(5.17)
c /d bc
30
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
Notons que
a /b a/b a a a /1 ac
= = et = = . (5.18)
c c /1 bc b /c b /c b
Prenons également garde à des erreurs d’interprétation dans les fractions écrites
directement dans du texte : a / bc ≠ (a / b)c. En effet, on a, par la priorité des opéra-
tions (voir ci-dessous) l’identité (a / b)c = (ac)/ b . De manière générale, l’utilisation
du trait oblique est déconseillée pour éviter ce genre d’ambiguïté, et pour éviter de
se retrouver avec des expressions comme a / b / c , qui n’ont pas de sens, au même
titre que l’écriture
a
x= b
c
ce qui nous donne l’occasion de rappeler que le trait de fraction principal doit
toujours se trouver au niveau du signe « = »
Exemple
6−5 1 2
Simplifions (1 + 3 × 2 )2 − 25 ( 50 − 1 + 1) − .
4+3
2 5
Dans l’ordre, nous avons :
a. Les deux racines carrées
25 = 5 ; 50 − 1 = 49 = 7 ;
31
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
1+ 3 × 2 ≠ 4 × 2
ainsi que l’on pourrait être tenté de l’écrire en lisant l’expression de gauche à droite
sans prendre garde à la priorité du produit sur la somme.
7. Plus rigoureusement,
de telles identités Voici également une liste d’erreurs 7 très courantes dans les simplifications
s eraient fausses en d’expressions algébriques liant
général.
1. Opposé et fraction :
x+y x y
− ≠− + ;
z z z
2. Produit et exposant :
x( y − z)w ≠ ( xy − xz)w ;
32
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
(2 x + y3 ) − w3 = 2 x + ( y3 − w3 ) ≠ 2 x + ( y − w)3 ;
4. Exposants et associativité du produit :
( a )2 = a. (5.19)
ab = a b . (5.20)
2. Si a ∈ + et b ∈ *+ ,
a a
= . (5.21)
b b
3. Si a ∈ ,
a (a ≥ 0)
a 2 = a = (5.22)
−a (a ≤ 0)
La valeur absolue | a | est souvent utilisée en sciences pour dire que deux réels a et
–a sont égaux au signe près : on peut dire qu’ils sont « égaux en valeur absolue ».
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
4. Si r et s sont des entiers naturels non nuls, et a et b sont deux réels, nous avons
trois propriétés :
4.1 Le produit et le quotient de deux puissances d’une même base
ar
ar a s = ar + s , = ar − s (a ≠ 0),(5.23)
as
ar
1= = ar − r = a 0 .(5.24)
ar
33
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
()
r
a ar
(ar )s = ars , = (b ≠ 0),(5.25)
b br
4.3 Le produit de deux puissances de même exposant
ar br = ( ab )r .(5.26)
Attention :
( 43 )
2
32 3
= ≠ (5.27)
42 4
De la même manière,
− ar ≠ (− a)r (5.28)
à part dans le cas de la puissance p ième impaire ( p = 2n + 1 avec n ∈N) d’un
nombre négatif –a :
n
(− a) p = (−1)2 n +1 a p = (−1)2 n (−1)a p = ( (−1)2 ) (−1)a p = − a p .(5.29)
Nous voudrions conclure cette section en mentionnant le fait que des puissances
d’entiers relatifs (102, 10–4, etc.) sont régulièrement utilisées en sciences pour une
notation scientifique.
34
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
a3 − b 3 = (a − b)(a 2 + ab + b 2 ).(5.34)
8 Les (in)équations
Nous aimerions dans cette section non seulement revenir sur quelques propriétés
de l’équation, mais étendre cette discussion aux inéquations. à travers cette sec-
tion nous continuerons à mettre en évidence certains raccourcis dangereux dans la
manipulation d’(in)équations.
( xa = ba) ⇔ ( x = b).(5.36)
x + a = b (5.37)
où a et b sont des réels et le réel x est l’inconnue. Une manière très courante
d’envisager l’isolement de l’inconnue x est de se figurer que l’on « envoie » a
de l’autre côté de l’égalité en lui affectant le signe « – ». Ce raisonnement peut
facilement mener à des erreurs calculatoires, et nous lui préférons le raisonne-
ment suivant : « Nous retranchons le même nombre a dans les deux membres
de l’équation »
x + a − a = b − a (5.38)
35
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
x = b − a = − a + b(5.39)
où l’on aura appris à traiter –a comme un nombre en tant que tel, ce qui nous fait
écrire
x = b + (− a),
x = (− a) + b = − a + b.
ax b b
= ⇔x= (5.40)
a a a
Dans ce cas-là, le raisonnement n’aura pas été de se dire « Je prends a que je fais
passer de l’autre côté en divisant au lieu de multiplier », mais bien « Je multiplie
les deux membres de l’équation par l’inverse de a ».
Combinons : soient a, b et c deux réels (a non-nul). Nous pouvons alors isoler la
variable réelle x dans ax + c = b
c b ac + b
a + = .
c c c
La deuxième manipulation est la mise en évidence. Prenons la somme suivante
(a, b et c sont des réels) :
ab + ac.
36
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
Nous constatons que les deux termes de cette somme sont le produit d’un même réel
a par le réel b dans le premier terme et le réel c dans le second terme. Le facteur
commun, a, peut donc être mis en évidence :
ab + ac = a(b + c).
a c
= ⇔ (ad = bc).(5.42)
b d
Erreurs courantes
Voici des erreurs très fréquentes rencontrées chez les étudiants de début de licence lors de la simplification d’équa-
tions, ou l’isolement d’une variable10. Ces erreurs sont de plusieurs types :
1. Confusion des propriétés d’un terme et celles d’un facteur
Exemple 1 : ( x + a = ya ) ⇔
/ ( x = y)
Exemple 2 : ( x + a = b ) ⇔
/ x= (b
a )
2. Manipulation d’un terme en lui attribuant également les propriétés d’un facteur
2 y3 2 4
ax + = 5 x
⇔
/ ax − 5 x = − 3
4 y
3. Confusion : dénominateur d’un terme et dénominateur d’un membre
4. Erreur de distribution
( 1a + b = x) ⇔
/ (1 + b = ax )
37
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Les quatre règles que nous allons énoncer ci-dessous sont illustrées pour les
inégalités du type « A est plus grand que B », mais ces règles sont généralisables
aux quatre types de relation (<, >, ainsi que ≤ et ≥).
y >x
x >z } ⇒ ( y > x > z) ⇒ ( y > z).(5.46)
38
chapitre 5 • Éléments d’algèbre
39
CHAPITRE
6 Géométrie
et calcul vectoriel
Nous reprenons dans ce chapitre les informations classiques et souvent très utiles
liées aux formes géométriques couramment rencontrées en sciences, et nous po-
sons les bases de l’utilisation des vecteurs, sachant que bon nombre de grandeurs
(position, vitesse, force, etc.) exposées dans les parties suivantes de cet ouvrage
sont des grandeurs vectorielles.
lα lβ
α = , β = .(6.1)
R R
[OB)
B0
l •
R l↵
Figure 6.1 [OA)
↵
O• •
A0
40
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
1. Cette définition fait Cette mesure s’exprime en radian, ce qui nous amène à la définition de ce qu’est
appel à celle d’un angle le radian1 :
au centre, soit un angle
formé par deux rayons Définition
d’un cercle ou par deux
demi-droites sécantes Un radian est la mesure de l’amplitude géométrique d’un angle au centre, cet angle étant
ayant la même origine, sous-tendu par un arc dont la longueur est égale au rayon du cercle.
cette origine étant à
la fois le sommet de On comprend dès lors, étant donné que le périmètre d’un cercle C de rayon R est
l’angle et le centre du pC = 2π R, que la mesure de l’amplitude géométrique d’un angle de 360° est de
cercle.
2p radian. Ce résultat permet de déduire simplement que la mesure de l’amplitude
géométrique d’un angle plat (180°) est de p radian, et que celle d’un angle droit
(90°) est de π / 2 radian. Cette équivalence est donnée dans le tableau 6.1 pour
quelques angles remarquables2.
2. Nous donnons ici ces
quelques mesures d’am-
plitude géométrique Tableau 6.1 Six mesures (en degrés et en radian) de l’amplitude géométrique
d’angles également en d’angles, couramment rencontrées en géométrie et en sciences.
degrés car, bien que ce
soit le radian qui soit le Mesure (°) Mesure (radian) Mesure (°) Mesure (radian)
plus couramment utilisé
en mathématiques, les 360 2p 180 p
degrés sont quant à eux
très utilisés en sciences
90 π /2 60 π /3
naturelles. 45 π /4 30 π /6
pC = 2π R, SC = π R 2 (6.2)
41
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
bh
pt = a + b + c, St = (6.4)
2
42
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
– Une bissectrice (voir figure 6.3) est une demi-droite issue du sommet d’un secteur angulaire
et coupant ce dernier en deux secteurs angulaires dont la mesure de l’amplitude géométrique
des angles est égale.
Dans un triangle isocèle, c’est-à-dire un triangle ayant deux côtés de même lon-
gueur ou, de manière équivalente, deux angles de même mesure, la médiatrice
caractéristique du troisième côté est également une médiane et une hauteur du
triangle, ainsi que la bissectrice d’un des angles du triangle. Il en va de même pour
n’importe laquelle des trois médiatrices d’un triangle équilatéral (trois côtés de
même longueur et trois angles de même amplitude).
B [OA)
M0
C
m
↵ E
A B A C O b
M M ↵
m D
[OB)
Figure 6.3
h
A H
B C
H
C A
B
– Les médiatrices se croisent quant à elles en un point définissant le centre du cercle cir-
conscrit au triangle (cercle dans lequel le triangle est inscrit, et qui passe par les trois
sommets de celui-ci).
– les bissectrices se rencontrent en un point définissant le centre du cercle inscrit dans le
triangle (celui que l’on peut tracer à l’intérieur du triangle et qui « touche » ce triangle en
trois points, un par côté).
1
43
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
et
c b c sinγ
sin γ = , cos γ = , tanγ = = .
a a b cosγ
Définitions
De manière générale, pour tout autre angle que l’angle droit dans un triangle rectangle,
– le sinus de la mesure de l’amplitude géométrique de cet angle s’obtient en divisant la lon-
gueur du côté opposé à celui-ci par la longueur de l’hypothénuse ;
– le cosinus de la mesure de l’amplitude géométrique de cet angle s’obtient en divisant la longueur
du côté qui lui est adjacent (autre que l’hypothénuse) par la longueur de l’hypothénuse ;
– la tangente de la mesure de l’amplitude géométrique de cet angle s’obtient en divisant le
sinus de cette mesure par son cosinus.
ThéorÈme de Pythagore
Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la
somme des carrés des longueurs des deux autres côtés.
Pour un triangle ABC rectangle en A, cela s’écrit
BC 2 = AB 2 + AC 2 .(6.5)
C
γ
a
b
Figure 6.4
↵ β
A B
c
Mesures dans un triangle rectangle en A.
44
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
a b c
= = .(6.6)
sin α sin β sin γ
Définition
Un quadrilatère est convexe si pour tout choix de côté, ce quadrilatère est entièrement inclus
dans le même demi-plan délimité par le côté choisi.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Parmi les quadrilatères convexes, nous trouvons les trapèzes (deux des quatre côtés
sont parallèles), les parallélogrammes (les côtés sont parallèles deux à deux), les
losanges (les côtés sont parallèles deux à deux et tous les côtés sont de même lon-
gueur), les rectangles (côtés parallèles deux à deux, et tous les côtés sont à angle droit
de leurs voisins), et un cas particulier de rectangle qu’est le carré (côtés parallèles
deux à deux, tous les côtés sont à angle droit de leurs voisins, et tous les côtés sont
de même longueur). Tous ces quadrilatères ont leurs caractéristiques résumées dans
le tableau 6.2 et sont représentés, avec le tracé d’au moins une hauteur (sauf pour
le rectangle et le carré dont les hauteurs sont les côtés), à la figure 6.5.
Proposition
La somme des mesures de l’amplitude géométrique des angles d’un quadrilatère
convexe est égale à 2p radian.
45
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
h a h
b b
Figure 6.5
l
a a
h
b a
On rappellera à cette occasion les préfixes grecs mono, di, tri, tetra, penta, hexa,
hepta, octo, nona, deca, undeca, dodeca qui permettent, entre autres choses, de
dénombrer les côtés d’un polygone, régulier ou non.
46
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
Figure 6.6
Figure 6.7
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
5. La perpendicularité
des directions Ox et 3.1 Les coordonnées dans le plan
Oy relève d’un choix
Soit un repère du plan, que nous noterons (O ; x, y), avec les directions Ox et Oy
arbitraire, conférant à
ce repère des proprié-
perpendiculaires5 (tous les angles à l’intersection des axes Ox et Oy ont une mesure
tés intéressantes pour de 90°). Les axes Ox et Oy sont conventionnellement orientés de gauche à droite
la suite de notre déve- pour les x croissants et de bas en haut pour les y croissants, ce qui est rappelé gra-
loppement. phiquement par une flèche figure 6.8.
47
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Nous pouvons, à tout point A dans ce plan, attribuer des coordonnées cartésiennes,
xA selon x et yA selon y. Le repérage de A par ses coordonnées (xA, yA) dans le repère
(O ; x, y) est représenté à la figure 6.8. Sur cette figure, on voit que la longueur
du segment de droite gris et parallèle à Ox (respectivement, à Oy) correspond à la
mesure de la coordonnée xA (respectivement, yA). Si l’échelle (la graduation) du
repère est identique selon l’axe Ox et l’axe Oy, le repère est dit orthonormé, et on
dira que la longueur de la projection du point A dans la direction Ox est égale à
xA, et similairement pour yA.
yA A
•
Figure 6.8
1
• x
O 1 xA
Nous avons mentionné que les vecteurs sont très frèquemment utilisés, notamment en
physique. Revenons sur la définition même de ce qu’est un vecteur, en commençant
par traiter le cas d’un vecteur dans le plan (deux dimensions) avant de finir avec
6. Certaines références les vecteurs définis dans l’espace (trois dimensions). Ces outils sont généralisables
utilisent une f léche à plus de trois dimensions, mais leur représentation est plus complexe, et dépasse
au-dessus de cette lettre le cadre de cet ouvrage.
comme nous ; d’autres
choisissent d’écrire
simplement cette lettre
en gras (t) ; d’autres
3.2 Les vecteurs dans le plan
encore choisissent de Nous avons vu comment il était possible de définir les coordonnées (xA, yA) d’un
combiner les deux
point A dans un repère (O ; x, y) à deux dimensions. Nous pouvons maintenant
(υ ). On ne s’étonnera
définir un vecteur6 AB allant de A jusqu’à un autre point, B, de coordonnées
donc pas de trouver
l’une ou l’autre de ces
(xB, yB).
conventions dans des
livres ou des articles y
scientifiques.
yB B
•
−−!
yA AB
Figure 6.9 A
•
1
• x
O 1 xA xB
48
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
Nous voyons que ce vecteur a une origine (A), une direction (la direction AB), un sens
(le vecteur va de A vers B), et une longueur, toujours positive ou nulle : sa norme.
Le sens et la direction sont deux choses différentes : parler de l’axe nord-sud ou dire
que l’on va du sud vers le nord, c’est parler respectivement de la direction et du sens.
Rien ne nous empêche de renommer le vecteur AB en vecteur v, ou en utilisant
n’importe quelle lettre de n’importe quel alphabet d’ailleurs.
Tout comme nous attribuions des coordonnées aux points A et B, nous pouvons
attribuer des coordonnées, ou composantes, au vecteur v : sa composante selon
Ox sera xB − x A , et sa composante selon Oy sera yB − yA . On remarque que nous
prenons à chaque fois la coordonnée du point d’arrivée, à laquelle nous retranchons
la coordonnée du point de départ :
x B − x A vx
v = = .
yB − y A v y
Notons que changer de repère lorsque l’on décrit un vecteur implique une modification
des composantes de ce vecteur. Cela est également vrai pour les coordonnées d’un point.
Nous voyons qu’une telle définition d’un vecteur implique qu’un autre vecteur, d’ori-
gine C et de point d’arrivée D, parallèle au premier, et de même norme que v sera
tout simplement égal à v (voir figure 6.10) puisqu’il aura les mêmes composantes.
Si le deuxième vecteur n’allait pas de C vers D mais de D vers C, nous verrions que
les
composantes de ce deuxième
vecteur
seraient simplement l’opposé de celles de
v , et nous aurions donc DC = −CD = − v. On aura remarqué que permuter l’origine
et l’arrivée du vecteur aura eu pour effet d’en prendre l’opposé.
B
A
Figure 6.10 D
−
!
v
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
C
Égalité de deux vecteurs dans le plan.
Ainsi que mentionné plus haut, un vecteur est également défini par sa norme. Celle-
ci s’obtient par le théorème de Pythagore et s’écrit comme
AB = ( xB − x A )2 + ( yB − yA )2 , (6.9)
v = vx2 + vy2 . (6.10)
49
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Propriétés
0
Notons immédiatement la définition du vecteur nul : AA = 0 = , et énonçons
0
quelques propriétés des vecteurs :
1. Multiplication par un réel (colinéarité)
vx mvx
∀m ∈ , mv = m = .(6.11)
vy mvy
En d’autres termes, si deux vecteurs v et w sont liés entre eux par la multiplica-
tion par un scalaire (synonyme d’un nombre réel dans ce contexte), ils sont dits
« colinéaires ».
u x vx
2. Somme de deux vecteurs : soient u = et v = . On a
uy vy
u x vx u x + vx
u+v = + = .(6.12)
uy vy uy + vy
La représentation de cette opération est donnée figure 6.11, où l’on voit que l’on
peut soit représenter le vecteur v en plaçant son origine sur le point d’arrivée
du
vecteur u (partie de gauche) ou bien en la faisant coïncider avec celle de u (partie
de droite).
–– Dans le premier cas, on utilisera la règle de Chasles qui nous dit que
AB + BC = AC ,(6.13)
–– D
ans le second cas (partie de droite de la figure 6.11), on construit un
parallélogramme dont on prend la grande diagonale pour obtenir u + v.
Figure 6.11
Somme de deux vecteurs dans le plan.
50
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
1 0
ex = et ey = ,
0 1
il est possible de combiner les propriétés ci-dessus pour écrire n’importe quel
vecteur v dans le plan comme
vx v 0
v = = vx + v y = x + = vx ex + vy ey .(6.17)
vy 0 y v
Ce faisant, nous avons exprimé le vecteur v « dans la base ( ex , ey ) ». Cela est illustré
à la figure 6.12.
(xB − xA )−
!
ex
yB • B
−−!
(yB − yA )−
!
ey AB = (xB − xA )−
!
ex
−−! !
−
AB + (yB − yA )ey
Figure 6.12
yA •
A
−
!
ey
• x
O −
!
ex xA xB
Notez bien que l’on aurait très bien pu appeler ex et ey autrement, i et j par
exemple. L’essentiel est de l’expliciter, d’être clair dans sa nomenclature, et de
rester cohérent tout au long d’un développement.
De ce qui précède, il découle que l’on peut écrire, dans la base ( ex , ey ) et pour
tous m et n réels, la somme de deux vecteurs, eux-mêmes multiples des vecteurs
u et v :
mu + nv = (mux + nvx ) ex + (mu y + nvy ) ey .(6.18)
51
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Sa norme sera
OM = M x2 + M y2 + M z2 . (6.20)
Pour un vecteur général u = AB dans l’espace tridimensionnel, nous avons
u = ux ex + u y ey + uz ez = ( xB − x A ) ex + ( yB − y A ) ey + ( zB − z A ) ez(6.21)
Toutes les propriétés des vecteurs définis dans le plan sont transférables aux
vecteurs définis dans l’espace.
52
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
sin tan
(0, 1)
• C • (1, tan ↵)
R=1
Q2 ↵ Q1 A
Figure 6.13
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• • • cos
( 1, 0) Q3 (0, 0) cos ↵ Q4 (1, 0)
• (1, 1) • B
(0, 1)
Le cercle trigonométrique.
53
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
sin
p !
(0, 1) 1 3
•
,
2 2 p p !
• 2 2
,
•
2 2
p !
Figure 6.14 3 1
,
•
2 2
⇡ ⇡
⇡/6 4 3
• • cos
(0, 0) (1, 0)
cos α = − cos(π − α ).
Les sinus de deux angles supplémentaires sont égaux :
sin α = sin(π − α ).
54
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
cos α = cos(−α ).
Les sinus de deux angles opposés sont opposés :
sin α = − sin(−α ).
cos α = − cos(π + α ).
Les sinus de deux angles anti-supplémentaires sont opposés :
sin α = − sin(π + α ).
π π
cos − α = sin α et sin − α = cos α (6.27)
2 2
55
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Résoudre cette équation dans revient à trouver tous les x réels qui vérifient
cette égalité. En l’occurrence, on sait que les angles de mesure π /4 et 3π /4 ont
un sinus de cette mesure égal à 2/ 2, mais cela est également vrai pour ces deux
angles incrémentés d’un nombre entier de fois 2π . La réponse complète à la re-
quête « Résoudre sin x = 2 / 2 dans » sera donc π / 4 + k ⋅ 2π et 3π /4 + k ⋅ 2π ,
avec k ∈.
Il est également possible de rencontrer des équations du type cos( x /4) = 2 / 2,
auquel cas on constatera que c’est lorsque x± = ±π + k ⋅ 2π avec k ∈ que l’équa-
tion est vérifiée. En effet, on a bien, par les angles associés (ici, opposés), que
cos(π /4) = cos ( −π /4) = 2/ 2 , ce qui est également vrai si l’on incrémente
n’importe laquelle de ces deux mesures d’angle par un nombre entier de fois 2π .
Les angles associés peuvent également nous aider à résoudre des équations du
type sin(α x) = cos(β x) : tous les x satisfaisant cette équation peuvent se trouver
en se souvenant des propriétés des angles complémentaires et supplémentaires.
On a donc
π
(sin(α x) = cos(β x)) ⇔ sin(α x) = sin − β x , (6.34)
2
π 1 π
α x = − β x + k ⋅ 2π ⇔ x = + k ⋅ 2π (6.35)
2 α +β 2
et, sachant que les sinus de deux angles supplémentaires sont égaux, on a, si α ≠ β ,
π 1 π
α x = π − − β x + k ⋅ 2π ⇔ x = + k ⋅ 2π .(6.36)
2 α −β 2
56
chapitre 6 • Géométrie et calcul vectoriel
u; v ).(6.38)
u ⋅ v = ux vx + u y v y + uz vz = u v cos (
Plusieurs propriétés caractérisent le produit scalaire :
–– il est commutatif
u ⋅ v = v ⋅ u. (6.39)
(u + v ) ⋅ w = u ⋅ w + v ⋅ w .(6.40)
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u ⋅u = u u cos(0) = u .(6.42)
On remarque figure 6.16 que dans les deux cas (angle obtus entre les deux vec-
teurs - partie de gauche - et angle aigu entre les deux vecteurs - partie de droite),
le produit scalaire peut s’interpréter comme une projection sur un axe aligné avec
57
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
−
!
u
y
B
•
A
•
• B0
A0 •
Figure 6.15 ↵A ↵B
• x
O
−
!
v
C
\
(−
!
u;−
!
v ) = ↵A − ↵B
le vecteur à partir duquel l’angle orienté part. Cette notion de projection a déjà été
rencontrée plus haut (cf. figure 6.8).
B B
Figure 6.16 ↵ ↵
0
A O A
B O B0
Produit scalaire et projection dans le plan.
Il n’est pas rare de rencontrer le « carré d’un vecteur » u 2. Cela peut s’interpréter
comme le produit scalaire du vecteur sur lui-même, et il en résulte simplement
le carré de sa norme. Nous pouvons donc utiliser les produits remarquables et
les appliquer à deux vecteurs u et v :
(u ± v )2 = || u ||2 + || v ||2 ± 2 u ⋅ v , (u + v ) (u − v ) = || u ||2 − || v ||2 . (6.43)
58
CHAPITRE
7 Analyse
1 Les suites numériques
Les suites sont un outil de modélisation des phénomènes discrets (i.e., impliquant
un ensemble dénombrable de valeurs qu’une grandeur peut prendre) très utiles en
sciences comme l’évolution d’une population bactérienne par exemple.
Une suite est une fonction de ou d’une partie de dans . On note généralement
les valeurs un de cette fonction prise en un entier n :
u:N→R
n un
Exemples
– n
1
n +1
= ( )1
n + 1 n ∈
est une suite définie sur .
Exemples
– La suite ( n) n ∈ est une suite arithmétique de raison 1 et de premier terme 0.
– La suite (4( n + 3)) n ∈ est arithmétique de raison 4 et de premier terme 12.
n( n + 1)
1+ 2 ++ n = .
2
On peut utiliser ce résultat pour calculer la somme des premiers termes d’une suite
arithmétique quelconque.
59
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
∀n ∈ , un = q n u0 .
1 − q n +1
1 + q + q2 + + qn = .
1− q
lim un = l.
n →∞
Plus l’intervalle qu’on se donne contenant l est petit, c’est-à-dire de longueur petite,
plus, en général, on doit chercher un rang N grand pour lequel tous les termes de
la suite de rang n ≥ N sont dans ce petit intervalle.
lim un = +∞.
n →∞
60
chapitre 7 • Analyse
Exemples
– Si α > 0, alors lim 1 = 0.
n→∞ α
n
– Si α > 0, alors lim nα = +∞ .
n→∞
Exemple
La suite ( 3 − 1 / n 2 )n ∈* est croissante, majorée (par 3) et converge vers 3.
lim un = lim vn .
n →∞ n →∞
lim un ≤ lim vn .
n →∞ n →∞
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– Il se peut que pour tout n, on ait un < vn et que cependant, lim un = lim vn .
n →∞ n →∞
– On utilise souvent ce résultat avec une des deux suites constante. Par exemple,
si un ≤ 1 pour tout n, et si (un ) converge, alors, lim un ≤ 1.
n →∞
lim un = l.
n →∞
61
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
(u + v) n = un + vn et (u ⋅ v) n = un ⋅ vn .
u v u+v u⋅v λu
l l′ l + l′ l ⋅ l′ λl
+∞ +∞ +∞ +∞ signe(λ ) (+∞)
+∞ −∞ ? −∞ signe(λ ) (+∞)
−∞ −∞ −∞ +∞ – signe(λ ) (+∞)
l ≠ 0 +∞ +∞ signe(l) ∞ λl
0 +∞ +∞ ? 0
f : f →
x f ( x).
Exemples
–– La fonction
f :→
x x2
lie chaque réel x à un et un seul réel x 2. Elle est définie sur tout .
x2 + 3
–– La fonction x 2 est définie sur \{−1, 1}.
x − 1
62
chapitre 7 • Analyse
f ( ) = {y ∈ | ∃x ∈ , y = f ( x)}
l’ensemble des images des éléments de par f et pour toute partie de , on note
f −1 ( I ) = {x ∈ D f | f ( x) ∈ I }
63
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
des ordonnées, soit à proximité de la courbe de la fonction, soit dans une légende
si plusieurs courbes sont représentées sur la même figure dans le même repère.
Une telle représentation graphique d’une fonction nous permet en un coup d’oeil
d’observer et d’identifier son comportement (croissance, concavité, parité...) et ses
points remarquables (zéros, discontinuités, extrema, points d’inflexion...).
4 2 2.0
g(x) = x
3 1.5
2 1 1.0
h(x) = |x|
f (x) = C,
1 0.5
C=2
0 0 0.0
-2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2
-1 -0.5
-2 -1 -1.0
-3 -1.5
-4 -2 -2.0
4 1.5 10
i(x) = x2 j(x) = x3 1
3 l(x) =
1.0 x
2 5
p
1
0.5 k(x) = x
0 0.0 0
-2 -1 0 1 2 -2 -1 0 1 2 -5 0 5
-1
-0.5
-2 -5
-1.0
-3
-4 -1.5 -10
(g f )( x) = g( f ( x)).
Exemples
Soient f : \{−1, +1} →
x2 − 4
x
x2 − 1
et g : ]0,+ ∞[→
x ln x.
64
chapitre 7 • Analyse
On a alors
f + g : ]0,1[∪]0,+∞[→
x2 − 4
x ln x + ,
x2 − 1
f ⋅ g : ]0,1[∪]0,+∞[→
x2 − 4
x ( ln x ) ⋅ ,
x2 − 1
g f : ] −∞ , − 2[∪]2 , +∞[→
x2 − 4
x ln .
x2 − 1
La figure 7.2 illustre quelques opérations sur les fonctions et les modifications que
ces opérations couramment rencontrées en début de licence en sciences induisent
sur le graphique des fonctions choisies pour les illustrer.
∀x ∈ , f (− x) = f ( x).
Dans ce cas, on observe que le graphique de f est symétrique par rapport à l’axe
des ordonnées à l’origine (l’axe vertical qui coupe celui des abscisses en (0,0)),
c’est-à-dire que la partie droite du graphique est le reflet de la partie gauche comme
dans un miroir (on parle d’ailleurs de réflexion pour cette symétrie). Plusieurs
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exemples de fonctions paires ont été donnés figure 7.1 : la fonction constante, la
fonction [ x x 2 ] et la fonction valeur absolue [ x x ].
Une fonction impaire est définie sur une partie symétrique et vérifie :
∀x ∈ , f (− x) = − f ( x).
Dans le cas des fonctions impaires, on parlera plutôt de symétrie centrale : dans
un repère orthonormé, tout point (x, f ( x)) du graphique est aligné avec l’origine
(0,0) et avec le point (− x, − f ( x)). Figure 7.1, les fonctions [ x x], [ x 1 / x] et
[ x x 3 ] sont impaires.
Connaître la parité de deux fonctions permet de prédire la parité de leur somme et
de leur produit, ainsi que le révèle le tableau 7.2.
65
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
27
1.0
a f (x), a > 1
18
f (x) = cos(x)
0.5
a f (x), a < 0
9
0.0 0
-p p -3.5 0.0 3.5
-18
g(x + a), a > 0
-1.0
4.5 1.5
h(x) + a, a > 0
h(x) = x2 p
i( x) i(x) = x
h(x) + a, a < 0
0.0 0.0
-2 0 2 -2 0 2
i(x)
-4.5 -1.5
f g f+g f · g et f / g
paire paire paire paires
impaire impaire impaire paires
paire impaire ? impaires
impaire paire ? impaires
3.3.2 La périodicité
La périodicité d’une fonction permet de restreindre son étude sur un intervalle plu-
tôt que sur tout entier : une fonction f : → est périodique de période T si
∀x ∈ , x + T ∈ et f ( x + T ) = f ( x).
Exemples
Les fonctions sin et cos sont périodiques de période 2π , et la fonction tan est périodique
de période π .
66
chapitre 7 • Analyse
∀( x, y) ∈ 2 , ( x ≤ y) ⇒ ( f ( x ) ≤ f ( y))
et strictement croissante si
Exemple
La fonction [ x x ] est strictement croissante sur +.
1. On dit parfois d’une Une fonction f : → est décroissante1 si
fonction décroissante
qu’elle a une croissance ∀ ( x, y) ∈ 2 , ( x ≥ y) ⇒ ( f ( x ) ≤ f ( y ))
négative.
et strictement décroissante si
Exemple
La fonction [ x | x |] est strictement décroissante sur − (voir section 7.2).
f ( x ) − f ( y)
∀( x , y) ∈ 2 , ( x ≠ y ) ⇒ ≥ 0 .
x−y
f ( x ) − f ( y)
∀ ( x, y) ∈ 2 , ( x ≠ y) ⇒ ≤ 0 .
x−y
Finalement, une fonction (strictement) monotone sur un intervalle est une fonction
(strictement) croissante ou (strictement) décroissante sur cet intervalle.
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67
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Exemple
Soit la fonction
f :→
x 2 x.
Exemple
La fonction
f :] 0, +∞[→
1
x
x
a pour limite +∞ en 0.
Lorsqu’une fonction a une limite ±∞ en x0, alors la courbe représentative a une asymptote
verticale en le point de coordonnées ( x0 ,0) . Il en est ainsi, par exemple, pour la fonction
[ x 1/ x ] en 0.
g : ]a, x0 [ →
x f ( x)
h : ]x0 , b[ →
x f ( x)
68
chapitre 7 • Analyse
Exemple
La fonction f définie sur par ( f ( x ) = 0 si x < 0 , f ( x ) = 1 si x > 0 et f (0) = 2), a
une limite à gauche et à droite différente en 0 : lim f ( x ) = 0 , lim f ( x ) = 1.
< >
x→ 0 x→ 0
3.5.3 Continuité
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69
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
domaine de définition de la fonction. Par exemple, figure 7.1, il n’y a pas de sens à
parler de (dis)continuité de la fonction [ x 1 / x] en x = 0 car il s’agit d’un point
exclu du domaine de définition de la fonction. On dira simplement que la fonction
est continue sur ] − ∞,0[ et sur ]0, +∞[. En revanche, la fonction
f :→
x 1 / x si x ≠ 0
00
g:→
x −2 si x ∈] − ∞,1[
x +2 si x ∈[1, +∞[
Figure 7.3
f , f + g, f ⋅ g, λ f et f / g si g ( x0 ) ≠ 0 .
Ces mêmes fonctions sont continues sur I si f et g sont continues sur I (pour f /g,
g ne doit pas s’annuler sur I).
70
chapitre 7 • Analyse
4 Calcul différentiel
Le calcul différentiel concerne l’approximation des fonctions à l’ordre un, c’est-à-dire
par des fonctions affines. La dérivation est une notion importante dans l’étude des
fonctions. Il est utile de comprendre le lien que cette notion entretient avec ses applica-
tions en sciences, notamment dans l’évolution des grandeurs. Il est en effet très fréquent
d’évaluer la « vitesse d’évolution » d’une grandeur en utilisant ce que l’on appelle son
gradient, soit la dérivée de la fonction ou du vecteur qui caractérise cette grandeur.
Définition
Soient f une fonction définie sur un intervalle ouvert I et x0 un point de I. La fonction f est
dérivable en x0 , si le rapport
f ( x ) − f ( x0 )
r ( x) =
x − x0
a une limite à gauche finie et une limite à droite finie en x0 et si ces deux limites sont égales.
Cette limite commune est le nombre dérivé de f en x0 , noté f ′( x0 ).
Pour rappeler cette notion de taux d’accroissement, il est courant d’écrire aussi x = x0 + ∆x
qui rappelle que x est obtenu à partir de x0 par un accroissement ∆x. On a aussi ∆x = x − x0.
La définition de la dérivée peut alors s’écrire :
f ( x0 + ∆x ) − f ( x0 ) ∆f
f ′( x0 ) = lim = lim ( x0 ) (7.1)
∆x → 0 ∆x ∆x → 0 ∆x
df
Notations : on trouvera souvent en sciences l’écriture de f ′( x0 ) sous la forme ( x0 ). Cette
dx
écriture rappelle que le nombre dérivé f ′( x0 ) est obtenu à partir de la fonction f par une
opération de limite d’un taux d’accroissement ∆ f ∆x et qui est signifié par l’écriture df, vue
comme un accroissement infinitésimal de f et dx vu comme un accroissement infinitésimal de x.
La fonction f est dérivable à droite en x0 (respectivement dérivable à gauche en x0 ) si le
rapport r ( x ) a une limite à droite finie (respectivement à gauche) en x0 .
– Si une fonction est dérivable en x0, alors elle est dérivable à droite et à gauche en x0.
– Attention, une fonction peut être dérivable à droite et à gauche en x0 sans être
dérivable en x0 , comme le montre la fonction [ x x ], qui est dérivable à
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71
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
sécantes
f (x0 ) • •
•
f (x0 + x) •
Figure 7.4
x2 4
f (x) =
2
1 x
(0, 0) 1 x0 x0 + x
f (x) = |x|
2
p 1
f (x) = |x|
x
Figure 7.5 -2 -1
0
0 1 2
-1
-2
1
72
chapitre 7 • Analyse
u
u + v, λ u, u ⋅ v et si v( x0 ) ≠ 0.
v
Ces mêmes fonctions sont dérivables sur I (pour u/v, v ne doit pas s’annuler sur I).
Les nombres dérivés ou les fonctions dérivées correspondantes sont obtenus à
l’aide du tableau 7.4.
fonction dérivée
u+v u′ + v′
λu λu′
u⋅v u′ ⋅ v + u ⋅ v′
u/v u′ ⋅ v − u ⋅ v′
v2
Exemples
Sachant que la dérivée de la fonction sin est la fonction cos et que celle de la fonction cos
est la fonction –sin (voir plus loin), on a :
–– La dérivée de la fonction [ x 3 x 2 + x sin x ] est la fonction [ x 6 x + sin x + x cos x ] ;
sin 1
–– La fonction tan = , définie sur ] − π / 2, π / 2[, est dérivable de dérivée = 1 + tan 2.
cos cos 2
Exemples
–– La dérivée de la fonction [ x cos ( x 2 )] est la fonction [ x −2 x sin ( x 2 )] ;
–– La dérivée de la fonction [ x (sin(3 x 2 ))2 ] est la fonction [ x 12 x sin (3 x 2 ) cos (3 x 2 )] ;
–– Si f est une fonction dérivable de dérivée f ', alors pour tout entier n ≥ 1, la fonction f n
est dérivable de dérivée :
[ x nf n −1 ( x ) ⋅ f ′( x )].
73
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Exemple
En guise d’illustration, considérons la vitesse v en fonction du temps t d’un objet en chute
libre sans vitesse initiale, à la surface de la Terre :
v(t ) = − gt
avec g une constante physique (9,81 m·s–2). On voit donc que lorsque t va doubler en
passant d’une seconde à deux secondes, la vitesse sera deux fois plus petite (−2g au lieu
de −g). Le raisonnement est identique si l’on triple, quadruple,... le temps. On dit donc que
l’évolution de la vitesse en fonction du temps est linéaire, et sa représentation graphique
dans un repère orthonormé est une droite. La dérivée de [t v(t )] par rapport à t sera
[t − g], avec g la constante positive donnée plus haut. La représentation graphique de v
dans un repère orthonormé sera donc une droite décroissante avec un coefficient directeur
−g identique en tout t. Cela s’interprète comme le fait que la vitesse décroît de manière
constante à travers le temps.
La hauteur z du même objet en fonction du temps s’écrit
1
z(t ) = − gt 2 + z0
2
où z0 est la hauteur initiale de l’objet, en mètres. Cette fois-ci, on voit que la dérivée de la
fonction d’intérêt est −gt. On constate donc que la hauteur z(t ) va décroître (g et t sont positifs,
donc −gt est négatif pour toute valeur de t), mais que le coefficient directeur de la tangente à
z(t ) en t, c’est-à-dire −gt, n’est pas constante et dépend du temps : au début la pente est douce
(faible valeur de t), et la pente augmente avec t. Cela signifie qu’à incrément de temps égal
la variation de z(t ) est de plus en plus grande, c’est-à-dire, graphiquement, que z(t ) décroît
plus « brutalement », ou plus « vite » (on parle de vitesse de variation) quand t augmente.
On remarquera que la dérivée de z, [t − gt ], correspond à l’expression de la vitesse en
fonction du temps. Sa dérivée, −g, correspond donc à la dérivée de la dérivée de z. On parle
de dérivée seconde. Puisque la dérivée seconde de la position (ici, la hauteur car nous ne
considérons qu’une dimension et qu’il s’agit de la hauteur de l’objet) est la dérivée première
de la vitesse, on peut interpréter la dérivée seconde de la position, soit la dérivée première
de la vitesse, comme une mesure de la variation de la vitesse, c’est-à-dire l’accélération a(t ).
Les dérivées temporelles se notent souvent par un point :
74
chapitre 7 • Analyse
– Ce n’est pas parce que la dérivée première d’une fonction s’annule que nous
avons un extremum : par exemple, la dérivée première de [ x x 3 ] s’annule
en x = 0, mais sa dérivée seconde également.
– S’il existe plusieurs minima ou maxima, on veillera bien à différencier un
minimum/maximum global (le plus bas/haut) d’un minimum/maximum local
(n’importe quel autre).
• x
Figure 7.6 (0, 0)
⇡ ⇡
Tandis que les dérivées première et seconde d’une fonction f peuvent s’écrire
df d2 f
f ′( x ) = et f ′′( x) = ,(7.3)
dx dx 2
75
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
Définitions
Ensemble de définition
C’est l’ensemble f des réels en lesquels la fonction f est définie. Par exemple, l’ensemble de
définition de la fonction définie par f ( x ) = ln sin x est f = R \ {kπ | k ∈ Z}.
Ensemble d’étude
C’est une partie e de f sur laquelle il suffit de connaître f pour connaître f sur f . Ce
sont des propriétés de la fonction f qui permettent de déterminer e.
éléments de symétrie
Si la fonction est paire, il suffit d’étudier f sur [0, +∞[ ∩ f (ou ] − ∞,0] ∩ f ) et la droite
d’équation x = 0 est un axe de symétrie de la courbe représentative.
Si la fonction est impaire, il suffit d’étudier f sur [0, +∞[ ∩ f (ou ] − ∞,0] ∩ f ) et l’origine
O est centre de symétrie de la courbe représentative.
Périodicité
Si f est périodique de période T, la courbe représentative est invariante par toute translation
de vecteur u (kT , 0) avec k ∈ , et il suffit d’étudier f sur un ensemble de la forme
[α , α + T [ ∩ f , où α est quelconque. Si de plus f présente une symétrie par parité, on peut
choisir α = −T / 2, et il suffit d’étudier f sur un ensemble de la forme [0,T / 2[ ∩ f .
76
chapitre 7 • Analyse
Tableau de variations
On résume dans un tableau de variations les différentes propriétés de la fonction f sur e :
croissance, décroissance, extrema, limites aux bornes.
Exemple
Pour illustrer cela, nous avons choisi la fonction f définie par f ( x ) = sin x + sin (2 x ).
1. On a f = .
2. La fonction f est périodique de période 2π . Elle est impaire. On choisit donc e = [0, π ].
3. Les zéros de f sont (k ∈ ) :
{k ⋅ π , ± 23π + k ⋅ π }.
2π
Sur e , nous avons donc 0, et π (en particulier, nous noterons x0 = 2π /3).
3
4. La fonction est continue et dérivable sur . On a
4 cos 2 x + cos x − 2 = 0.
4t 2 + t − 2 = 0
−1 + 33 −1 − 33
t1 = ≈ 0,59 et t2 = ≈ − 0,84.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
8 8
Ces deux solutions appartiennent à [−1,1]. On a donc deux solutions x1 et x2 telles que
−1 + 33 π
cos x1 = et x1 ∈ 0, ⊂ e
8 2
−1 − 33 π
cos x2 = et x2 ∈ , π ⊂ e ,
8 2
car cos est une bijection de [0, π ] sur [−1, 1], avec t1 > 0 et t2 < 0. On obtient alors le
tableau de variations de f (voir tableau 7.7).
5. On peut alors tracer le graphe de f sur [0, π ] et on complète par des translations de vecteur
uk (2kπ ,0), avec k ∈ . La représentation graphique de f est donnée à la figure 7.8.
77
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
x1 2⇡ x2
x 0 ⇡
3
4t2 + t − 2 + 0 − 0 +
f 0 (x) + 0 − 0 +
f (x1 )
Figure 7.7
f (x) 0 0 0
f (x2 )
(x1 , f (x1 ))
•
(x0 , 0)
(0, 0) • • • x
⇡
•
(x2 , f (x2 ))
5 Calcul intégral
Au même titre que la dérivée, l’intégrale joue un rôle majeur en sciences. Nous
rappellerons donc ici très brièvement le lien entre dérivation et primitivation, avant
de connecter la notion de primitive à celle d’intégrale. Tout comme pour la dérivée,
nous donnerons ici une interprétation graphique à l’intégrale, avant de rappeler
quelques propriétés de l’intégration et quelques primitives usuelles, couramment
utilisées dans les premières années de licence en sciences.
78
chapitre 7 • Analyse
∀x ∈ I , F ′( x ) = f ( x).
Exemple
Soient I = [0, π / 2] et f : x cos x. La fonction F : x sin x est une primitive de f
sur I car F ′( x ) = cos x .
Une fonction f définie sur un intervalle I qui admet au moins une primitive F sur
I en admet une infinité qui diffèrent toutes de F par une constante : si G est une
autre primitive de f sur I, alors
∃C ∈ , ∀x ∈ , G ( x) = F ( x) + C .
∫
On note donc f ( x) dx une primitive de f à une constante près.
Proposition
Soit f une fonction de x, continue sur un intervalle donné. Il est possible d’écrire
une fonction F telle que sa dérivée rende f :
F ′( x) = f ( x).(7.7)
a à b le produit de f (x)
par cet incrément infi- a pour tout a et b de I :
nitésimal dx. On notera
que l’on peut écrire de b
manière équivalente le ∫a f ( x)dx = F (b) − F (a) = [F ( x)] ba(7.8)
« dx » avant ou après
b
« f (x) » puisqu’il s’agit
d’un produit.
On dit aussi que ∫a f ( x)dx est l’intégrale « définie » car on en définit les bornes,
par opposition à l’intégrale indéfinie
∫ f ( x)dx = [ x F ( x) + C ] (7.9)
qui désigne la famille de primitives.
79
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
On dit que l’on utilise la valeur algébrique de l’aire entre la courbe et l’axe des abs-
cisses car lorsque f ( x) est positive, l’aire est comptée positivement, tandis qu’elle
est comptée négativement lorsque f ( x) est négative. Par exemple, figure 7.9, on
peut retrouver la valeur de l’intégrale
x0
∫a f ( x) dx (7.10)
Figure 7.9
Propriétés
– Formule de Chasles (convention) Si a ≥ b, on pose
b a
∫a f ( x)dx = − ∫b f ( x)dx.
Soient f : I → une fonction continue sur I et a, b, c des éléments de I. Alors,
b c b
∫a f ( x)dx = ∫a f ( x)dx + ∫c f ( x)dx.
– L’intégrale de la somme est égale à la somme des intégrales.
b b b
∫a ( f ( x) + g( x))dx = ∫a f ( x)dx + ∫a g( x)dx ;
– L’intégrale du produit par un réel est égale au produit de l’intégrale par ce réel.
b b
∫a λ f ( x) dx = λ ∫a f ( x)dx.
80
chapitre 7 • Analyse
π π π π π
7 7 7 7 7
∫0 5 (tan x + 3cos x + 2 x 2 + 1) dx = ∫0 5 dx tan x + 3 ∫0 5 dx cos x + 2 ∫0 5 x2 dx + ∫0 5 1dx.
∀x ∈ I , f ( x) ≥ 0.
∀x ∈ I , f ( x) ≤ g( x).
Alors,
b b
∫a f ( x)dx ≤ ∫a g( x)dx pour a ≤ b.
– On rappelle que la fonction ln est la primitive définie sur *+ de [ x 1/x] qui
s’annule en x = 1. Sachant que
1
∀x ∈ [1, + ∞[, ≤ 1,
x
on en déduit
x dt
∀x ∈ [1, + ∞[, ln x = ∫1 ≤ x − 1.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
t
On peut ensuite montrer que cette dernière inégalité est vraie sur tout *+ en
utilisant les propriétés de l’intégrale.
– Valeur absolue de l’intégrale : soit f une fonction continue sur I un intervalle
de . Alors
b b
∫a f ( x) dx ≤ ∫a f ( x) dx.
81
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
6 Fonctions usuelles
Nous allons revoir ici quelques types de fonctions très fréquemment utilisées en
sciences, incluant les fonctions du premier et second degré, les fonctions puissance,
l’exponentielle, le logarithme et les fonctions circulaires.
f : → (7.11)
x mx + p(7.12)
f ( xB ) − f ( x A )
m= .(7.13)
xB − x A
Cela est représenté à la figure 7.10. L’ordonnée à l’origine est quant à elle la valeur
f ( x = 0), c’est-à-dire l’ordonnée lorsque la droite d coupe l’axe des ordonnées
(l’axe vertical).
Nous noterons qu’une droite peut être horizontale quand m = 0, ou verticale (x = p)
avec une pente indéterminée.
Fait intéressant, de l’expression de deux fonctions du premier degré
[ x f ( x) = m f x + p f ] et [ x g( x) = mg x + pg ] , nous pouvons détecter si
3. Dans le cas d’une re- leur représentation graphique dans un repère orthonormé consiste en deux droites
présentation graphique qui sont paralléles (m f = mg) ou perpendiculaires (m f = −1/ mg).
dans un repère ortho-
normé pour lequel la Il est possible de reconstruire l’expression d’une fonction du premier degré
représentation de f se- [ x f ( x) = mx + p] à partir de la connaissance de deux couples de valeurs3
rait une droite, on sait ( x0 , f ( x0 )) et ( x1 , f ( x1 )) :
qu’en géométrie eucli-
dienne, par deux points f ( x1 ) − f ( x0 )
il ne peut passer qu’une f ( x) = ( x − x0 ) + f ( x0 ),(7.14)
x1 − x0
seule droite.
82
chapitre 7 • Analyse
✓ ◆
yB yA
f (x) = x+p
xB xA
| {z }
m
yB B
•
yB yA
A
Figure 7.10 yA •
xB xA
•
x
xA xB
p/m
f ( x1 ) − f ( x0 ) f ( x1 ) − f ( x0 )
f ( x) = x + f ( x0 ) − x0 .(7.15)
x1 − x0 x1 − x0
m p
Considérant la représentation graphique de f dans un repère orthonormé, de trois
points dont les coordonnées correspondent à trois couples du graphe de f, soient
( x1, f ( x1 )), ( x2 , f ( x2 ) ) et (x3 , f ( x3 )), l’on sait qu’ils sont nécessairement alignés
dans ce repère et qu’ils vérifient donc
f ( x3 ) − f ( x1 ) f ( x2 ) − f ( x1 )
= .(7.16)
x3 − x1 x2 − x1
83
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
7
f (x) = x+3
4
✓ ◆
Figure 7.11 1
16 5
,
11 11
•
x
(0, 0) 1
g(x) = x 1
f : → (7.19)
x ax 2 + bx + c(7.20)
∆ = b 2 − 4 ac.(7.21)
−b ± ∆
x± = ,(7.22)
2a
84
chapitre 7 • Analyse
x 5 x 5
f (x) = − +x+ g(x) = −x−
2 2 2 2
⊕ ⊕ ⊕
Figure 7.12 p
1 a<0
p p
1 a>0
p
(1 − 6, 0) (1 + 6, 0) (1 − 6, 0) (1 + 6, 0)
• • x • • x
(0, 0) 1 (0, 0) 1
ax 2 + bx + c = a( x − x+ )( x − x− ),(7.25)
où l’on voit que l’on est passé d’une somme de termes à un produit de facteurs :
on dit que l’on a factorisé le trinôme du second degré.
c’est-à-dire
( )
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2
b b 2 − 4 ac
ax 2 + bx + c = a x + − .
2a 4a
•• ∆ = 0, et nous avons une solution double :
−b
xr = , ax 2 + bx + c = a( x − xr )2 .(7.26)
2a
On appelle cela une solution double car on peut réécrire le trinôme du second
degré comme a( x − xr )2, c’est-à-dire a( x − xr )( x − xr ), où l’on voit que xr annule
deux facteurs ( x − xr ), identiques (d’où « une » solution double).
•• ∆ < 0, et il n’y a pas de solutions réelles.
85
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
x n +1
∫ x n dx = [ x n +1
+ C] ;
86
chapitre 7 • Analyse
Une racine xr d’une fonction polynôme est une valeur de son indéterminée qui
annule la fonction polynôme : P( xr ) = 0 .
1 1 − 12
[x = x ];
2 x 2
d
lim x = +∞, lim x = +∞ ;
x →+ ∞ x → 0+ dx
2 3 2 3
–– elle admet pour primitives [ x x + C = x 2 + C ].
3 3
∀x ∈ , exp′( x ) = exp( x) ;
–– c ’est une bijection (une application établissant entre deux ensembles une relation
telle que tout élément de l’un soit l’image d’un seul élément de l’autre) de
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
dans *+ :
∀y ∈ *+ , ∃! x ∈ , exp( x) = y ;
∫ e x dx = [ x e x + C ] .
–– Nous citerons quelques valeurs remarquables :
exp(0) = 1, exp(1) = e
87
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
ex
lim e x = +∞, lim e x = 0, lim = +∞.
x →+ ∞ x →− ∞ x →+ ∞ x
∀( x , y) ∈ 2 , e x + y = e x ⋅ e y ;
1
∀x ∈ , e − x = ;
ex
ex
∀( x , y) ∈ 2 , e x − y = y;
e
∀x ∈ , ∀α ∈ , eα x = (e x )α .
x dt
∀x ∈ *+ , ln x = ∫1 t
.
∫ ln(x ) dx = [x x ln x + C ]
et
∫ ln x dx = [ x x(ln x − 1) + C ].
–– on a les limites suivantes :
ln x
lim ln x = +∞, lim ln x = −∞, lim = 0;
x →+ ∞ x→ 0 x →+ ∞ x
ln1 = 0, ln e = 1.
88
chapitre 7 • Analyse
1
∀x ∈ *+ , ln = − ln x ;
x
x
∀( x, y) ∈ *+ × *+ , ln = ln x − ln y ;
y
∀x ∈ *+ , ∀α ∈ , ln xα = α ln x.
∀x ∈ , a x = exp ( x lna) = e x ln a .
d x
∀x ∈ , a = a x ln (a) ;
dx
ax
∫a x dx = [ x ln a
+ C] ;
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a 0 = 1, a1 = a ;
89
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
∀( x , y) ∈ 2 , a x + y = a x ⋅ a y ;
1
∀x ∈ , a − x = ;
ax
ax
∀( x , y) ∈ 2 , a x − y = ;
ay
∀x ∈ , ∀α ∈ , aα x = (a x )α .
Les plus connues sont en base 10 (10 x), en base 2 (2 x) et en base e (e x, avec e le
nombre d’Euler – voir tableau 5.1). Les exponentielles dans ces bases ont de
nombreuses applications intéressantes : c’est une exponentielle en base 10 qui est
6. Une conjecture est
couramment utilisée pour lier la transmittance à l’absorbance en chimie ; c’est
une assertion dont il
n’existe pas de dé-
une exponentielle en base 2 qui sert communément à formaliser la conjecture6 de
monstration, mais qui Moore en informatique, et c’est une exponentielle en base e qui figure dans les lois
est communément ad- de décroissance radioactive enseignées en physique ou de croissance de population
mise car non invalidée. enseignées en biologie.
90
chapitre 7 • Analyse
1
∀x ∈ *+ , loga = − loga x ;
x
x
∀( x, y) ∈ *+ × *+ , loga = loga x − loga y ;
y
Notations
Conventionnellement, on notera le logarithme en base e de x « ln x », et le logarithme
en base 10 de x tout simplement « log x ». Le premier se nomme logarithme naturel
(ou népérien) tandis que le second se nomme le logarithme décimal.
Les fonctions exponentielles et logarithmes ont un graphe facilement identifiable,
que nous avons reproduit à la figure 7.13 dans deux cas de figure : celui où la base
est supérieure à l’unité, et celui où la base est comprise entre zéro et l’unité.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 7.13
91
Partie 2 Mathématiques pour les sciences
∀x ∈ , sin ′ x = cos x ;
∫ sin(x ) dx = [x − cos x + C ] ;
–– on a la limite suivante :
sinx
lim = 1.
x→ 0 x
6.10.2 La fonction cos
C’est une application paire de dans , périodique de période 2π et indéfiniment
dérivable sur . Le graphe de cette fonction sur [0, π ] suffit pour construire le
graphe complet, (voir figure 7.14). On a les propriétés suivantes :
–– elle est continue, paire, périodique de période 2π sur ;
–– on a la limite suivante :
cos ( x) − 1
lim = 0;
x→ 0 x
–– elle est dérivable :
∀x ∈ , cos ′ x = − sin x ;
∫ cos(x ) dx = [x sin x + C ].
92
chapitre 7 • Analyse
tan x
lim = 1.
x→ 0 x
–– tan (π / 6) = 3 / 3,
–– tan (π / 4) = 1,
–– tan (π / 3) = 3.
f (x) = sin x
4.0
1.0
g(x) = cos x
h(x) = tan x 2.0
0.5
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0.0
x 0.0
x
-p p -p ⇡/2 ⇡/2 p
-0.5 -2.0
-1.0
-4.0
93
3
Partie
94
Physique
CHAPITRE
CHAPITRE
95
CHAPITRE
8 La mécanique du
point matériel
Nous ne discutons dans ce chapitre que du mouvement de corps réduits à un seul
point, leur centre de masse (centre de gravité), soit parce que leur extension spa-
tiale est faible soit parce que les effets liés à leur orientation sont négligeables. La
masse de ces corps est donc concentrée en un seul point, d’où leur nom de points
matériels. La « mécanique du point matériel » a précisément pour objet l’étude
de leur mouvement.
Dans un premier temps, nous décrivons le mouvement du point matériel indé-
pendamment des causes qui l’engendrent. C’est l’objet de la cinématique. Cela
nous permet d’introduire les notions de référentiel (cadre d’observation), de repère
puis de vecteurs position, vitesse et accélération du point matériel. Ces outils sont
ensuite utilisés pour exprimer les lois de la dynamique newtonienne dont l’objet
est de faire le lien entre le mouvement d’un corps et ses causes, les forces, dont
nous décrivons les plus usuelles.
Nous concluons ce chapitre par des considérations sur le travail des forces et les
diverses formes d’énergie : cinétique, potentielle et mécanique. Nous montrons
comment le point de vue énergétique permet souvent une approche simple et géné-
rale de l’évolution d’un point matériel. À une dimension d’espace, en particulier,
les contraintes liées à la conservation de l’énergie mécanique, lorsqu’elle a lieu,
permettent d’extraire les caractéristiques essentielles des trajectoires sans avoir à
résoudre les équations horaires du mouvement.
1 La cinématique du point
1.1 Repérage d’un point dans l’espace et le temps
1.1.1 Référentiel
Le mouvement d’un corps est perçu de manière différente par deux observateurs
en mouvement l’un par rapport à l’autre. Supposons par exemple qu’un train se
déplace en ligne droite à vitesse constante par rapport au sol. Une personne im-
mobile dans un wagon lâchant une bille au-dessus de son pied la reçoit sur le pied
quelques instants plus tard. Le mouvement de cette dernière dans le wagon est
rectiligne et vertical. Pour une personne à quai en revanche, la trajectoire perçue
est celle d’une bille lancée à la vitesse du train par rapport au sol : c’est donc une
arche de parabole. Ce simple exemple démontre la nécessité de définir un cadre
d’observation puisque le mouvement d’un corps lui est relatif.
96
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
97
Partie 3 Physique
3. Voir chapitre 7 pour Son interprétation est simple car par définition de la dérivée3 (cf. expression (7.1)),
la notion de dérivée.
dOM (t ) OM (t + τ ) − OM (t ) M (t ) M (t + τ )
v (t ) = = lim = lim .
dt τ →0 τ τ →0 τ
Comme attendu, le vecteur vitesse est donc bien égal au déplacement M (t ) M (t + τ )
de M divisé par le temps τ mis pour effectuer ce déplacement (figure 8.1). Sa
norme, v (t ) , représente la vitesse de M au sens usuel du terme. Toutefois, le
vecteur v (t ) indique aussi la direction et le sens du mouvement de M à l’instant t.
Propriété importante
Comme illustré sur la figure 8.2, le vecteur vitesse v est, par construction, toujours
tangent à la trajectoire.
v(t)
M(t+ τ)
O
Vecteur vitesse au point M(t )
v ,
M M
Figure 8.2
v,
r r,
O
Vecteurs vitesse v et v' en deux points M et M ′ d’une trajectoire.
La vitesse est en tout point tangente à la trajectoire.
98
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
dv (t )
a (t ) = (8.5)
dt
D’après (8.4), on peut donc aussi écrire
d 2r (t )
a (t ) = . (8.6)
dt 2
L’unité de mesure de l’accélération est le m ⋅ s-2.
1.5 Expression des vecteurs r (t ), v (t ) et a(t ) en
coordonnées cartésiennes
1.5.1 Vecteur position
En coordonnées cartésiennes, la position d’un point M est représentée par trois
nombres réels ( x, y, z). Les vecteurs de base, (ex , ey , ez ), sont orthonormés (figure 8.3).
Lorsque le point M est en mouvement dans , ses coordonnées sont des fonctions
du temps et on les note : ( x(t ), y(t ), z(t )). L’expression du vecteur position est donc
r (t ) = x(t )ex + y(t )ey + z(t )ez .(8.7)
M
ez r
Figure 8.3
ey y
O
ex
x
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Vecteur position r et coordonnées cartésiennes.
99
Partie 3 Physique
Notons que dans le système cartésien, seules les coordonnées sont fonction du
temps. Les vecteurs de base, (ex , ey , ez ), sont fixes car ils ne dépendent pas de
la position particulière du point M dans l’espace. Cela n’est plus vrai lorsqu’on
utilise d’autres bases comme, par exemple, la base de Frenet introduite au lycée
pour décrire des mouvements de rotation. Les vecteurs de cette base changent
d’orientation en fonction de la position du point M et sont donc, eux aussi,
fonction du temps lorsqu’il est en mouvement. Il faut donc aussi les dériver
lorsqu’on dérive le vecteur position pour obtenir le vecteur vitesse. Ces points
sont abordés en détail à l’université et nous ne les développerons pas ici.
x(t ) vx (t ) x (t ) ax (t ) x(t )
r (t ) = y(t ) ; v (t ) = vy (t ) = y (t ) ; a (t ) = ay (t ) = y(t ) (8.12)
z(t ) vz (t ) z(t ) az (t ) z (t )
100
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
un premier temps les trois lois de Newton permettant de relier le mouvement d’un
point matériel aux forces qui agissent sur lui puis nous dressons une liste des forces
les plus communément rencontrées dans les situations courantes.
Notons que cela implique que dans cette classe de référentiels, le point matériel isolé a
un vecteur vitesse constant v = v0. Cela implique également que tous les référentiels
galiléens sont en translation rectiligne uniforme les uns par rapport aux autres.
2.1.2 Référentiels galiléens
Comme l’indique la première loi de Newton, un référentiel est galiléen si, dans ce
référentiel, un point matériel isolé a un mouvement rectiligne uniforme. En pratique
toutefois, si le mouvement d’un point matériel isolé est (en bonne approximation)
rectiligne uniforme sur un laps de temps donné, on peut considérer le référentiel
correspondant comme étant approximativement galiléen sur ce laps de temps.
Ainsi, le référentiel de Copernic, dont l’origine est le centre de masse du système
solaire et dont les axes sont définis par les directions de trois étoiles très éloignées,
peut être considéré comme galiléen sur des échelles de temps de quelques millions
d’années environ (le temps typique de révolution du système solaire dans notre
galaxie est de 225 millions d’années).
En supposant le référentiel de Copernic galiléen, les référentiels qui ne sont pas en
translation rectiligne uniforme par rapport à lui ne sont donc pas galiléens. C’est
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
101
Partie 3 Physique
Cette loi n’est vraie que dans un référentiel galiléen, c’est la raison pour laquelle nous
avons largement insisté sur cette classe de référentiels auparavant. Si la masse du point
matériel est constante au cours du temps (ce qui est le plus souvent le cas), la définition
de la quantité de mouvement (8.13) montre que
dp d (mv ) dv
= =m = ma .
dt dt dt
102
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
qui est sans doute la forme la plus connue de cette deuxième loi de Newton. No-
tons que d’après (8.14), en l’absence de forces sur le point M ou lorsqu’elles se
∑
compensent, c’est-à-dire lorsque F i = 0 , la quantité de mouvement p du point
i
matériel est conservée au cours du temps. Son vecteur vitesse est donc constant
et son mouvement, rectiligne uniforme en accord avec la première loi de Newton.
Ce principe se révèle particulièrement utile lors des actions de contact que nous
détaillons ci-après. Mais il est vrai même en l’absence de contact.
m A mB AB
FA / B = −G ,(8.17)
AB 2 AB
où G 6,67 × 10 −11 N ⋅ m2 ⋅ kg-2 est la constante universelle de la gravitation.
Notons que la force avec laquelle le point matériel B attire A est
mB m A BA
FB / A = −G .
BA2 BA
Or BA = − AB. Ainsi FB / A = − FA / B , ce qui satisfait bien au principe de l’action et
AB
de la réaction (8.16). Comme AB = AB, le vecteur est unitaire (de norme 1).
AB
m m
La norme de la force de gravitation que A exerce sur B est donc FA / B = G A 2B .
AB
103
Partie 3 Physique
2.4.2 Le poids
On peut montrer que la force d’interaction gravitationnelle entre deux corps sphé-
riques homogènes est du même type que (8.17) pourvu qu’on considère A et B
comme les centres de ces corps. Ceci nous permet de trouver l’expression du poids
d’un point matériel M de masse m à la surface de la Terre (ou de tout autre astre).
Soient MT la masse de la Terre et RT son rayon. D’après (8.17), la force exercée
par la Terre sur le point matériel s’écrit
mM
FT / M = −G 2T u(8.18)
RT
OM
où u = est un vecteur unitaire dirigé du centre de la Terre vers le point matériel.
OM
Cette force est appelée poids de m sur la Terre et généralement notée P. Ainsi,
B mB u
m
P=mg
FA/B
Figure 8.4 O
RT
A FB/A
MT
mA
(a) (b)
(a) : Forces d’interaction gravitationnelle entre
deux corps sphériques.
(b) : Poids de la masse m, P = mg.
P = mg(8.19)
où le vecteur champ de gravitation g est défini par
M
g = −G T u.(8.20)
RT2
104
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
sur ce corps, ou encore, la somme vectorielle sur toute la surface des forces de
pression élémentaires, on peut par la pensée remplacer le corps immergé par un
volume équivalent de fluide (figure 8.5, b). En effet, les forces de pression exer-
cées par le fluide sur le corps ne dépendent pas de la matière dont ce corps est
fait, mais simplement de sa forme. Or, si le volume sur lequel le fluide exerce sa
pression est un volume de même fluide, ce volume est évidemment à l’équilibre.
On en déduit que son poids compense exactement les forces de pression. D’où
le résultat suivant :
PRINCIPE d’Archimède
Tout corps immergé au repos dans un fluide subit une force égale en intensité et
opposée en sens au poids du fluide déplacé.
105
Partie 3 Physique
Soit V le volume du corps et ρf , la masse volumique du fluide et ez le vecteur
vertical ascendant, la force d’Archimède s’écrit :
F = ρf Vgez (8.23)
Figure 8.5
ez
a) b)
Poussée d’Archimède : a) Forces de pression exercées par le
fluide sur un objet immergé. b) Forces de pression exercées par le fluide sur un volume
de fluide de même forme que l’objet. Ces forces sont les mêmes.
T
Figure 8.6
l
l −l0
Force exercée sur un opérateur par un ressort en tension.
Cette loi est appelée loi de Hooke, du nom du physicien qui l’a énoncée en 1678.
Elle n’est en réalité qu’un modèle empirique valable pour les faibles déformations
du ressort.
2.4.6 La tension d’un fil
Fils et câbles se rencontrent fréquemment en mécanique.
Ils sont idéaux lorsqu’ils
sont souples, non élastiques et sans masse. La force T, la tension, qu’un fil exerce
106
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
sur le corps auquel il est attaché est colinéaire au fil lorsque ce dernier est tendu
(voir figure 8.7). L’expression de cette force n’est pas connue, seuls sa direction et
son sens le sont. La norme de la tension est en général déterminée par compatibilité
avec les équations du PFD (cf. 8.14). On peut montrer qu’en tout point d’un fil
idéal, la tension est la même.
O
Figure 8.7 θ T
mg
R
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 8.8
S
107
Partie 3 Physique
peut être à l’équilibre (immobile) par rapport à la surface sur lequel il frotte. La force
de frottement s’oppose alors au mouvement qui aurait lieu en l’absence de frottement.
L’origine des forces de frottement étant souvent complexe, on les décrit générale-
ment par des lois empiriques. Nous donnons ci-après l’expression d’une force de
frottement de type visqueux et nous traitons dans le paragraphe qui suit un exemple
de dynamique faisant intervenir une force de frottement de type solide.
Lorsqu’un objet a une vitesse v faible par rapport au fluide dans lequel il se déplace
(eau, air, etc.), ce fluide exerce sur lui une force qui est en première approximation
proportionnelle et opposée à cette vitesse :
F = −ν v .(8.25)
Schéma général de résolution d’un problème de dynamique du point matériel par le PFD
1. Définir précisément le système étudié, c’est-à-dire celui auquel s’applique le principe fondamental de la dynamique.
2. Définir le référentiel d’étude (on choisit en général le référentiel terrestre que l’on considère galiléen).
3. Faire la liste exhaustive des forces extérieures appliquées au système en répertoriant les forces agissant à distance
comme le poids, les forces électrostatiques, etc. et les forces de contact comme les forces de tension d’un fil ou
de réaction d’un support sur le système ou encore la force de rappel d’un ressort... Il est utile de représenter ces
forces sur un schéma.
4. Définir un repère adapté à la situation (au mouvement prévisible du système ou à la projection simple des forces
sur les axes choisis).
5. Exprimer les forces extérieures agissant sur le système et le vecteur accélération du système dans la base choisie,
c’est-à-dire projeter ces vecteurs sur les axes du repère choisi.
6. Utiliser le principe fondamental de la dynamique (PFD) pour obtenir les équations du mouvement à partir des
expressions obtenues au point précédent.
7. Résoudre les équations du PFD pour obtenir les lois horaires du mouvement, c’est-à-dire la position du système
au cours du temps ou tout autre renseignement utile sur sa trajectoire.
108
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
Rn
Figure 8.9 ez F
ex
x
O P A
Les forces extérieures sont les forces agissant sur le système à un instant donné de
son mouvement. Une erreur courante consiste à inclure la vitesse v0 dans la liste
des forces agissant sur le système. Remarquons tout d’abord que la vitesse n’est pas
homogène à une force et qu’elle ne peut par conséquent figurer parmi elles. La vitesse
et la position initiales du système permettent de décrire l’état du système à l’instant
où il débute le mouvement qu’on veut étudier (en général t = 0). Ces données sont
suffisantes pour déterminer le mouvement ultérieur du système. Il n’est pas nécessaire
de connaître par quel moyen (force) la vitesse v0 a été communiquée au système.
4. Repère : le repère choisi est indiqué sur la figure 8.9. Son origine est le point O
d’où part le palet à l’instant initial t = 0 s. Les vecteurs ex et ez sont respectivement
109
Partie 3 Physique
horizontal vers la droite et vertical vers le haut. Le choix de cette base est dicté par le
mouvement du palet qui est guidé par le sol le long de l’axe Ox, axe selon lequel sont
donc dirigés les vecteurs vitesse et accélération du palet. En outre, les vecteurs forces
étant tous horizontaux ou verticaux, leurs projections sur ces axes sont très simples.
5. Expression des forces et de l’accélération dans la base (ex , ez ) :
–– poids du palet : P = mg = − mgez ;
–– réaction normale du plan horizontal sur le palet : Rn = Rn ez , où Rn est le
module de la réaction normale ;
–– force de frottement : F = − F ex, où F est le module de la force de frottement.
Comme F est par nature positif, le vecteur F est orienté correctement par
rapport au mouvement du palet ;
–– accélération du palet : a (t ) = ax (t )ex, où ax (t ) est la composante (coordonnée)
du vecteur accélération selon l’axe Ox.
6. Principe fondamental de la dynamique : d’après le PFD (cf. 8.14) appliqué au
palet dans le référentiel terrestre (supposé galiléen) et dans le repère (O ; ex , ez )
choisi, nous avons
max (t ) 0 0 −F
ma = P + Rn + F ⇔ = + +
0 − mg Rn 0
max (t ) = − F ,(8.26)
0 = − mg + Rn .(8.27)
La première de ces équations nous renseigne sur le mouvement du palet tant qu’il
glisse. Elle permet de déterminer sa position au cours du temps jusqu’à son arrêt.
Lorsque le palet arrête sa course, comme le plan est horizontal, la force de frotte-
ment devient nulle et le palet reste immobile. La deuxième équation montre que la
réaction normale du sol s’oppose au poids du palet, Rn = mg, ce qui est assez intuitif.
7. Détermination des lois horaires du mouvement du palet :
– Vitesse du palet, vx (t )
Comme ax (t ) = vx (t ), l’équation (8.27) peut s’écrire
F
vx (t ) = − .(8.28)
m
110
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
F
vx (t ) = − t + v0 .(8.29)
m
– Temps d’arrêt du palet, T
Manifestement, le palet arrête sa course lorsque sa vitesse devient nulle. Comme
F, m et v0 sont positifs, la vitesse (8.29) diminue linéairement en t et elle s’annule
à l’instant T tel que
F mv0
vx (T ) = 0 ⇔ − T + v0 = 0 ⇔ T = .(8.30)
m F
Pour t > T, le palet reste immobile.
– Position du palet x(t ) et distance d parcourue jusqu’à l’arrêt
La position du palet, x(t ), est une primitive de vx (t ) obtenue en (8.29). On a donc
F 2
x( t ) = − t + v0 t + C ′ .
2m
Or, comme le palet commence sa course en O, x( 0 ) = 0 m. Ceci implique C ′ = 0
m soit, finalement
F 2
x( t ) = − t + v0 t ,(8.31)
2m
pour t ≤ T. La distance parcourue par le palet jusqu’à son point d’arrêt est d = x(T ).
En remplaçant T par son expression (8.30) dans l’expression (8.31), on obtient
mv02
d = .(8.32)
2F
Dans ce qui suit, nous traitons des concepts de puissance et de travail d’une force
ainsi que d’énergies cinétique, potentielle et mécanique d’un point matériel. En
établissant le lien entre ces quantités en référentiel galiléen, nous démontrons le
théorème de l’énergie mécanique qui indique dans quelle mesure l’énergie mé-
canique d’un système est conservée au cours du temps.
111
Partie 3 Physique
– L’unité de la puissance est le watt (W). Cette quantité est homogène à une énergie
divisée par un temps (J/s).
– Par définition, la puissance instantanée est un nombre (scalaire), pas un vecteur.
– La puissance est une quantité algébrique : elle peut être positive (puissance mo-
trice) ou négative (puissance résistante) selon l’orientation de F par rapport à v.
– Lorsque F ⊥ v , la puissance qu’elle fournit à M est nulle. C’est notamment le
cas de la réaction normale d’un support sur le point matériel qu’il guide : comme
en tout point de la trajectoire Rn ⊥ v , on a toujours
( Rn ) = Rn ⋅ v = 0 W .(8.34)
– Comme la puissance fait intervenir la vitesse du point M, c’est une quantité qui
dépend du référentiel dans lequel elle est évaluée.
– Si plusieurs forces sont appliquées au point M, la puissance totale de ces forces
est la somme des puissances de chacune. En effet,
( F1 + … + FN ; t ) = ( F1 + … + FN ) ⋅ v = F1 ⋅ v + … + FN ⋅ v = ( F1 ; t ) + … + ( FN
( F1 + … + FN ; t ) = ( F1 + … + FN ) ⋅ v = F1 ⋅ v + … + FN ⋅ v = ( F1 ; t ) + … + ( FN ; t )
112
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
10. En effet, nous avons – Comme la puissance, le travail est un nombre (pas un vecteur) et c’est une quantité
vu que la puissance totale algébrique qui peut être positive (travail moteur) ou négative (travail résistant).
des forces s’exerçant
– Si plusieurs forces F1 ,…, FN sont appliquées au point M, le travail total effectué
sur M est la somme des
puissances de chacune par ces forces le long de la trajectoire AB est la somme des travaux de chacune10,
de ces forces. Comme le
travail est l’intégrale sur W AB
( F1 + … + FN ) = W
AB
( F1 ) + … + W (
AB N
F ).(8.36)
le temps de la puissance
et que l’intégrale d’une
somme est la somme 3.2.2 Expression équivalente
des intégrales, cette
propriété est vraie pour En utilisant le lien entre la position r (t ) et la vitesse v (t ) du point M dans (cf. 8.4),
le travail également. on obtient vdt = dr . Cette relation s’interprète ainsi : durant un temps élémentaire11
dt, le point M de vitesse v effectue un déplacement élémentaire dr . En utilisant cette
11. On dit aussi
inf initésimal. Une
relation dans la définition du travail, on trouve une expression équivalente de ce dernier,
quantité élémentaire
est une quantité
extrêmement
W
AB
( F) = ∫ F ⋅ dr .(8.37)
AB
(infiniment) petite
utilisée en calcul
différentiel pour définir L’intérêt de cette expression est que, si la force F ne dépend que de la position r
les quantités comme les de M, l’intégrale (8.37) ne fait plus du tout intervenir le temps et permet ainsi un
dérivées (rapport de calcul simple du travail.
quantités élémentaires)
et les intégrales (somme 3.2.3 Travail d’une force constante
infinie de termes
élémentaires).
Plaçons-nous dans un référentiel
où la vitesse du point M est v (t ). Supposons que
s’exerce sur lui une force F constante, c’est-à-dire de même direction, orientation
et intensité
(norme) en tout point de l’espace. Il peut par exemple
s’agir de son
poids, P = mg. D’après (8.33), la puissance instantanée de F est
( F ; t ) = F ⋅ v = Fx vx (t ) + Fy vy (t ) + Fz vz (t ),(8.38)
tB
W
AB
(F ) = ∫t A (F ; t ) dt
tB
= ∫t A ( Fx vx (t ) + Fy vy (t ) + Fz vz (t ))dt
tB tB tB
= ∫t A Fx vx (t ) dt + ∫t A Fy vy (t ) dt + ∫t A Fz vz (t ) dt
t t t
= Fx ∫ Bvx (t ) dt + Fy ∫ Bvy (t ) dt + Fz ∫ Bvz (t ) dt
tA tA tA
t t t
= Fx [ x(t ) ]tB + Fy [ y(t ) ]tB + Fz [ z(t ) ]tB
A A A
113
Partie 3 Physique
Pour établir le résultat ci-dessus, nous avons successivement utilisé les propriétés de
l’intégrale exposées dans la section 5.2 du chapitre 7 (passage des lignes 2 à 3 et 3 à 4),
puis le lien entre la vitesse et la position (8.12), vx (t ) = x(t ) etc. (passage des lignes 4 à 5)
et enfin, l’expression
du produit scalaire en coordonnées cartésiennes (6.38) et
du vecteur AB (6.21) avec A : ( x(t A ), y(t A ), z(t A )) et B : ( x(tB ), y(tB ), z(tB )). Nous
venons ainsi de démontrer un résultat connu (mais admis) au lycée :
Travail d’une force constante
Le travail W
AB
( F ) effectué par une force F constante le long du chemin (trajectoire)
AB est donné par
W
AB
( F ) = F ⋅ AB = F × AB × cos( F , AB)(8.40)
où F et AB sont les normes des vecteurs F et AB et ( F , AB), la mesure de l’angle
qu’ils forment.
Comme le montre l’expression (8.40), ce travail ne dépend pas du chemin AB
suivi mais simplement de ses extrémités, A et B.
En effet, si A = ( x A , yA , z A ) et B = ( xB , yB , zB ), alors
AB = ( xB − x A , yB − yA , zB − z A ).
Or, g = ( 0, 0, − g) . Donc g ⋅ AB = − g( zB − z A). Cette expression montre que le
travail du poids est indépendant du chemin suivi puisqu’il ne dépend que des
altitudes de ses points de départ et d’arrivée.
114
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
Ce point est très important car il simplifie beaucoup l’étude énergétique des sys-
tèmes guidés.
1 2
Ec = mv . (8.43)
2
( )
dEc m d ( v ⋅ v ) m dv dv m
= = v⋅ + ⋅ v = ( v ⋅ a + a ⋅ v ) = ma ⋅ v = F ⋅ v
dt 2 dt 2 dt dt 2
où la dernière
égalité est obtenue à partir du PFD
(8.44).
Or, nous avons vu en
(8.33) que F ⋅ v est la puissance instantanée de F, ( F ; t ). Nous venons donc de
démontrer qu’en référentiel galiléen, la dérivée temporelle de l’énergie cinétique
d’un point matériel est égale à la puissance instantanée de l’ensemble des forces
qui s’exercent sur lui. C’est un premier théorème de l’énergie cinétique qui s’écrit :
dEc
= ( F ; t ).(8.45)
dt
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
tB dEc tB
∫t A dt
dt = ∫t A ( F ; t )dt.
Comme intégrale d’une dérivée, le premier terme se calcule très simplement :
tB dEc 1 1
∫t A dt
dt = Ec (tB ) − Ec (t A ) = mvB2 − mv A2
2 2
115
Partie 3 Physique
de la trajectoire
de M entre A et B, W AB
( F ). C’est donc le travail de la somme des
forces Fi entre A et B. Or le travail est additif comme nous l’avons vu en (8.36) et donc
W AB
(
F ) = W ( )
AB i
∑ Fi = W ( F ).
i
∑ AB i
116
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
E p ( B ) − E p ( A ) = −WAB (8.47)
(F )
12. En effet, si C est L’énergie potentielle E p est définie à une constante près12. On peut donc ajouter
une constante arbitraire, une constante arbitraire C à l’énergie potentielle sans que le résultat (8.47) en soit
alors (E p (B) + C) - affecté. Cette dernière peut être choisie arbitrairement car aucun résultat physique
(E p(A) + C) = E p(B) n’en dépend dans la mesure où seules les différences d’énergie ont un sens physique
- Ep(A)
(comme le montre le TEC). On considère donc en pratique que l’énergie potentielle
est nulle en un point donné et on conserve cette convention dans tous les calculs.
Pour une force F non conservative, le travail effectué par F pour se rendre de A à
B dépend du chemin suivi. On ne peut donc pas exprimer ce travail comme une
fonction des seules extrémités de ce chemin. Ainsi, il n’existe pas d’énergie poten-
tielle associée à une force non conservative.
Dans ce qui suit nous donnons quelques expressions d’énergies potentielles associées
à des forces conservatives. Sauf pour l’énergie potentielle de pesanteur, celles-ci
sont données sans démonstration. Les calculs seront vus plus en détail à l’université.
3.4.3 Énergie potentielle de pesanteur
Nous avons vu en (8.41) que le travail effectué par le poids entre les points A et
B est donné par W AB
( P ) = − mg( zB − z A ) . D’après (8.47), on peut donc définir
l’énergie potentielle de pesanteur d’un point matériel de masse m situé au point
M = ( x, y, z ) par
E p ( x, y, z ) = mgz.(8.48)
Dans cette convention, l’axe Oz est orienté verticalement vers le haut et EP est nulle
en z = 0.
3.4.4 Énergie potentielle élastique
L’énergie potentielle élastique est l’énergie associée à la force de rappel d’un res-
sort (cf. (8.24)). Pour un ressort de longueur à vide 0 et de raideur k, elle s’écrit
k
E p ( ) = ( − 0 )2 ,(8.49)
2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
qQ 1
E p (r ) = (8.50)
4πε 0 r
où r est la distance entre les charges Q et q. Cette énergie potentielle est choisie
nulle à l’infini (r → ∞ ).
117
Partie 3 Physique
mM
E p (r ) = − G .(8.51)
r
Em ( M ) = Ec ( M ) + ∑ E p,i ( M ). (8.52)
i
118
chapitre 8 • La mécanique du point matériel
Em ( M ) = cte. (8.55)
On dit que le mouvement est conservatif car il conserve son énergie mécanique initiale :
l’énergie cinétique et l’énergie potentielle se transforment l’une en l’autre au cours du
mouvement sans qu’aucune énergie mécanique ne soit transférée au milieu extérieur.
La conservation de l’énergie mécanique est très importante car elle permet sou-
vent de déterminer des caractéristiques de la trajectoire sans avoir à résoudre les
équations du mouvement.
Dissipation de l’énergie mécanique
En présence de frottement, l’énergie mécanique n’est plus conservée : elle diminue
toujours au cours du mouvement. L’énergie mécanique perdue par le système est
dissipée sous forme de chaleur dans le milieu extérieur.
1 2
Em = Ec + E p = mv + mgz.(8.56)
2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Comme sur la figure 8.9, appelons O le point de départ du palet sur le plan et A son
point d’arrêt. Notons d = OA, la distance parcourue par le palet avant de s’arrêter.
En appliquant le TEM (8.54) entre O et A, nous obtenons
Em ( A) − Em (O ) = WOA
( F ) + WOA
( Rn ),(8.57)
119
Partie 3 Physique
En outre, comme la force de frottement F est constante, l’expression (8.40) donne
WOA ( F ) = F ⋅ OA = ( − F ex ) ⋅ ( dex ) = − Fd .
Comme on le voit, le travail fourni par la force de frottement au palet est négatif car
c’est un travail résistant : la force de frottement s’oppose au mouvement du palet.
Utilisons maintenant (8.56) pour évaluer les énergies mécaniques du palet au début
de sa trajectoire, en O, et en fin de trajectoire en A. Nous obtenons
1 1
Em (O ) = mv02 et Em ( A) = mv A2 = 0 J
2 2
car le plan horizontal est à l’altitude z = 0 m comme on peut le voir sur la
figure 8.9 et que la vitesse vA du palet au point d’arrêt A est nulle. L’équation (8.57)
du TEM s’écrit donc finalement
1 2
0− mv0 = − Fd + 0,(8.58)
2
mv02
d = (8.59)
2F
Comme on peut le voir sur cet exemple, l’obtention de la distance d’arrêt via le
TEM est bien plus rapide qu’en résolvant l’équation du mouvement par le PFD !
120
CHAPITRE
9 Les ondes
Les ondes sont un sujet largement abordé en physique au lycée où sont traités
certains aspects des ondes progressives, que celles-ci aient pour support un milieu
matériel, comme les ondes sonores ou sismiques par exemple, ou qu’elles puissent
se propager dans le vide, comme les ondes électromagnétiques. Dans ce chapitre,
nous rappelons les propriétés essentielles des ondes mais nous vous proposons
aussi d’en étudier l’expression mathématique la plus élémentaire : celle de l’onde
progressive sinusoïdale. Celle-ci a le double avantage d’être relativement simple
à analyser et d’être à la base des phénomènes ondulatoires plus complexes. Elle
constitue une bonne introduction à une étude mathématique plus avancée des ondes
qu’on aborde plutôt en deuxième année de cursus universitaire.
Définition
Il est assez difficile de donner une définition parfaitement générale des ondes tant celles-ci
recouvrent des réalités physiques différentes. On peut néanmoins dire qu’une onde progressive
est la propagation d’une perturbation d’un milieu originalement à l’équilibre qui s’effectue
sans transport de matière mais qui transporte de l’énergie.
Il peut paraître curieux que de l’énergie soit transportée sans que de la matière le
soit. Mais la « ola », qui se propage dans le public d’un stade, permet de comprendre
assez bien ce phénomène : les spectateurs qui lèvent les bras au passage de la ola
restent à leur place. Ils ne se déplacent pas le long du stade ou ne courent pas en
suivant la « vague ». En ce sens, il n’y a pas de transport de « matière ». Il y a en
revanche un transport d’énergie puisqu’un ensemble de mains levées se déplace
bien le long du stade.
Figure 9.1
Bien sûr, la ola n’est pas exactement une onde puisque le spectateur a le choix de
lever ou non les mains au passage de cette dernière mais elle permet néanmoins
de comprendre son mode de propagation : l’onde se propage de proche en proche.
121
Partie 3 Physique
Lorsqu’un spectateur voit son voisin lever les mains, il fait instinctivement de même
avec un petit décalage dans le temps qui représente son temps de réaction moyen.
C’est le phénomène qui permet à la ola de se propager avec une certaine vitesse
dans le stade (environ 12 m/s).
Figure 9.2
Définition
On appelle ondes mécaniques, les ondes qui se propagent dans un milieu matériel stable et
élastique qui permet aux éléments de ce milieu d’osciller autour de leur position d’équilibre.
Les ondes sonores, qui sont des ondes de pression se propageant dans les fluides et
les solides, sont par exemple des ondes mécaniques. Les ondes sismiques également
(voir paragraphe 2.2 du chapitre 16).
122
chapitre 9 • Les ondes
Les ondes électromagnétiques, qui sont créées par des particules chargées accélé-
rées, ont une autre nature que les ondes mécaniques car elles ne nécessitent pas de
support matériel pour exister : elles peuvent se propager dans le vide. Parmi elles, on
retrouve les ondes visibles dont nous parlerons brièvement dans le chapitre d’optique
(cf. §.1.1 du chapitre 10). Ces dernières peuvent se propager dans le vide et c’est
pourquoi nous percevons la lumière en provenance des étoiles, par exemple. La fi-
gure 10.1 du chapitre d’optique montre que le spectre des ondes électromagnétiques
est extrêmement large. Il est traditionnellement divisé en domaines de fréquences
(rayons gamma, rayons X, ... , micro-ondes, ondes radio) qui recouvrent des phéno-
mènes d’émission différents : les rayons gamma par exemple, dont la fréquence est
supérieure à 3 × 10 20 Hz, peuvent être produits lors de la désintégration radioactive
d’un noyau d’atome tandis que les ondes radio, de fréquences inférieures à 300 GHz,
sont souvent produites par des oscillations d’électrons dans un circuit électrique
tel qu’une antenne.
tion) se propage dans toutes les directions auxquelles le milieu lui permet d’accéder.
Lorsque le milieu est unidimensionnel (comme une corde ou un ressort tendus),
la perturbation se propage le long de cette direction. Dans l’exemple des ondes
de surface précédent en revanche, la surface de l’eau représente un milieu à deux
dimensions. L’onde s’y propage dans toutes les directions et comme, en outre, toutes
ces directions sont équivalentes, l’onde forme des cercles concentriques. Toutefois,
les ondes se propagent généralement dans des milieux tridimensionnels. C’est le cas
des sons émis dans l’air, par exemple. Si le milieu est homogène, un point source
émet dans ce cas des ondes sphériques.
123
Partie 3 Physique
Figure 9.3
t = t0 +∆t t = t0 +∆t
Propagation d’une onde transversale Propagation d’une onde longitudinale
le long d’une corde le long d’un ressort
Comme illustré sur la figure 9.3, des spires de ressort comprimées puis relâchées for-
ment une onde longitudinale. Au passage de la perturbation, les spires se déplacent le
long du ressort avant de retourner à leur position d’équilibre. C’est aussi le cas d’une
onde sonore : les molécules du fluide ou les atomes du solide se déplacent le long
de la direction de propagation de l’onde avant de revenir à leur position d’équilibre.
C’est également vrai pour des ondes sismiques P qui sont des ondes de compression/
extension de la Terre.
3.2.2 Onde transversale
Définition
Une onde est dite transversale lorsque la quantité physique qu’elle représente se déplace
perpendiculairement à sa direction de propagation.
On peut par exemple produire une onde transversale dans une corde dont on secoue
vivement une extrémité, l’autre étant fixée. La corde se soulève et s’abaisse perpendicu-
lairement à l’onde qui se propage à travers elle. C’est aussi le cas des ondes sismiques
S qui sont des ondes de cisaillement. Enfin, c’est également une propriété des ondes
électromagnétiques dans le vide et dans les milieux homogènes dont les champs
électrique et magnétique varient perpendiculairement à la direction de propagation.
124
chapitre 9 • Les ondes
2π
ω = 2π f = ( rad ⋅ s−1 ). (9.1)
T
2π
k = ( rad ⋅ m −1 ).(9.2)
λ
Le nombre d’onde k joue le même rôle pour λ que la pulsation temporelle ω pour
la période T.
u( x, t ) = A cos( kx − ω t + ϕ )(9.3)
Une onde se propageant dans le sens opposé s’écrit simplement u( x, t ) = A cos( kx + ω t +
u( x, t ) = A cos( kx + ω t + ϕ ).
Dans l’expression (9.3), A est une constante positive qui représente l’amplitude
de l’onde. C’est la valeur maximale que puisse prendre la quantité u puisque la
fonction cosinus est toujours inférieure ou égale à 1. D’autre part, comme la fonc-
tion cosinus ne peut pas avoir de dimension, A a les mêmes dimensions (et donc
125
Partie 3 Physique
Figure 9.4
À gauche : profil spatial d’une onde sinusoïdale au temps fixé à t = 3 s, u( x, 3).
Ce profil représente une « photo » de l’onde à cet instant. À droite : profil temporel de
cette même onde au point x = 2 m, u(2 ,t ). Ce profil représente un « film » de l’évolution
temporelle de l’onde en ce point. Les paramètres utilisés dans l’expression (9.3) sont les
mêmes que ceux utilisés dans l’exemple précédent : A = 0,1 m,
k = 0 , 5 rad . m-1, ω = 2 rad . s-1 et ϕ = π rad.
126
chapitre 9 • Les ondes
Figure 9.5
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
127
Partie 3 Physique
1. modulo 2p s’écrit Appelons xc (t ) l’abscisse de cette crête à l’instant t. Au niveau de la crête, la relation
[2p]. u( xc (t ), t ) = A doit être satisfaite pour tout temps t. Il faut donc que l’argument
du cosinus soit nul (modulo1 2π ), ce qui nous mène à kxc (t ) − ω t + ϕ = 0 [ 2π ].
En choisissant la crête telle que kxc (t ) − ω t + ϕ = 0, on trouve que son abscisse
est donnée par
ω
xc ( t ) = t − ϕ .(9.4)
k
La crête se déplace donc linéairement dans le temps, donc à vitesse constante,
dx (t ) ω
ν = c = .
dt k
Ainsi, la vitesse de l’onde progressive sinusoïdale est reliée à sa pulsation et à son
nombre d’onde ou encore, en utilisant les relations (9.1) et (9.2), à sa longueur
d’onde et à sa fréquence :
ω
ν = = λ f . (9.5)
k
La relation (9.5) est importante car elle montre que les paramètres vitesse, fréquence
et longueur d’onde sont liés. Dès que deux d’entre eux sont connus, le troisième
l’est aussi.
Notons enfin qu’en utilisant cette expression de la vitesse, l’onde u( x, t ) s’écrit
également u( x, t ) = A cos(k ( x − ν t ) + ϕ ), expression qui montre immédiatement que
l’onde se translate à vitesse constante n selon l’axe x. De manière générale, toute
onde progressive allant de gauche à droite, sinusoïdale ou non, est une fonction
de la variable x − ν t.
L’expression de l’onde progressive sinusoïdale que nous avons donnée en (9.3) revêt
une grande importance en physique et ses applications. En effet, on peut montrer
que les ondes créées par un ensemble de perturbations suffisamment « petites »
s’expriment de manière générale comme une superposition des ondes sinusoïdales
créées par chacune d’entre elles, d’où l’intérêt de bien comprendre ces dernières. Ce
principe est connu sous le nom de principe de superposition des ondes. Lorsque
les perturbations des milieux matériels deviennent plus importantes, ceci n’est
généralement plus vrai. La réponse du milieu à la somme de deux perturbations
n’est plus la superposition des ondes engendrées par chacune de ces perturbations.
On entre dans un régime dit « non linéaire ».
128
CHAPITRE
10 L’optique
géométrique
Dans le chapitre précédent, nous avons présenté les ondes en général. Dans ce cha-
pitre, nous nous intéresserons à un type particulier d’onde : les ondes lumineuses.
L’optique est le domaine de la physique qui s’intéresse aux propriétés de la lumière
et à l’étude des phénomènes lumineux. Elle permet par exemple de comprendre
comment se forment les images ou comment fonctionnent les instruments d’optique.
129
Partie 3 Physique
m
μm
pm
nm
km
m
m
1
1
λ
400 nm 800 nm
1.1.2 R
elation entre longueur d’onde, vitesse de propagation
et fréquence
La lumière étant une onde, on peut la caractériser à l’aide de trois paramètres (voir
chapitre 9) :
–– sa fréquence temporelle f (exprimée en Hz), qui est imposée par la source ;
–– sa vitesse de propagation c (ou célérité, ou vitesse de phase) dans le vide (c = 3 ×
108 m/s) ;
–– sa longueur d’onde dans le vide λ0 qui correspond à une période spatiale (exprimée
en m).
Ces trois paramètres ne sont pas indépendants et vérifient la relation suivante :
c
λ0 = (10.1)
f
130
chapitre 10 • L’optique géométrique
S’ S
Figure 10.2
131
Partie 3 Physique
Exemples
• Sources primaires : une ampoule, un laser, un vidéoprojecteur, votre écran de téléphone
portable, le Soleil.
• Sources secondaires : un écran de cinéma, une planète et n’importe quel objet qui réémet
la lumière, nous sommes tous des sources secondaires !
1.3.2 S
ources monochromatiques, polychromatiques
et lumière blanche
–– L a lumière émise par une source monochromatique parfaite ne contient qu’une
seule longueur d’onde. Dans la pratique, on dit qu’une source est monochromatique
si elle émet des ondes dont les longueurs d’onde (λ ) sont très proches, ce qui
représente une bande de fréquences très étroite.
–– Une source polychromatique émet une lumière complexe qui contient plusieurs
longueurs d’onde.
–– Une lumière blanche est obligatoirement polychromatique : pour la produire, il
faut au minimum deux longueurs d’onde visibles. En général, les lumières blanches
produites dans le commerce ont un spectre continu qui comprend l’ensemble des
longueurs d’onde visibles, entre 400 nm et 800 nm, en proportions adéquates.
1.3.3 Notion de spectre
Définition
Le spectre d’un rayonnement est la décomposition de ce rayonnement en ses composantes
élémentaires. Le spectre d’un rayonnement lumineux est donc la décomposition en ses
composantes élémentaires en fréquence, ou en longueur d’onde, ou en énergie (figure 10.3).
Figure 10.3
l (nm)
380
450
495
570
590
620
750
Pour représenter un spectre, on trace souvent son profil spectral, c’est-à-dire son
intensité lumineuse en fonction de la longueur d’onde I(λ ) (ou de la fréquence I( f )
ou de l’énergie (I(E)).
Le profil spectral I(λ ) d’un rayonnement monochromatique dont la longueur d’onde
est λ0 sera donc représenté par un simple pic à la position λ = λ0 (figure 10.4-a).
132
chapitre 10 • L’optique géométrique
2 Propagation de la lumière
2.1 Milieux de propagation
Définitions
Un milieu est qualifié de :
– homogène si sa composition est la même en tous ses points ;
– isotrope s’il présente les mêmes propriétés dans toutes les directions de l’espace ;
– transparent si on peut négliger l’absorption et la diffusion.
Figure 10.4
0 0 0
𝜆𝜆 $ 𝜆𝜆 (nm) 𝜆𝜆 (nm) 𝜆𝜆 (nm)
Indice de réfraction
Définition
L’indice de réfraction (ou indice optique) est un nombre sans dimension qui caractérise
la vitesse de propagation v d’un rayonnement de fréquence déterminée dans un milieu :
c
n= (10.2)
v
où c est la vitesse de propagation de la lumière dans le vide.
133
Partie 3 Physique
Plus l’indice d’un milieu est élevé plus le milieu est dit réfringent.
Propriété
La vitesse de propagation d’une onde lumineuse monochromatique dans un milieu
homogène, isotrope et transparent est inférieure à la vitesse de la lumière dans
le vide v < c, donc :
n >1
Exemples
Indices de réfraction n de quelques milieux pour la radiation jaune du sodium (raie D,
λ0 = 589 nm) :
Au niveau d’un dioptre, la lumière peut subir plusieurs phénomènes (figure 10.5) :
–– diffusion : la lumière est ré-émise dans toutes les directions dans les deux milieux
(on parle aussi de réflexion diffuse), ce phénomène est d’autant plus important
que le dioptre présente de nombreux défauts ;
–– réflexion : la lumière est réfléchie dans le même milieu ;
–– réfraction : les rayons lumineux pénètrent dans le second milieu et sont déviés
lors de la traversée du dioptre ;
–– absorption : une partie de l’intensité lumineuse est absorbée lors du changement
de milieu.
Ces quatre phénomènes ont en général lieu simultanément mais leur importance
relative dépend de l’état de surface du dioptre, de la nature des milieux et donc de
leurs indices de réfraction. Selon les valeurs des indices des milieux les amplitudes
des ondes réfléchies et réfractées sont plus ou moins importantes (ce sont les coef-
ficients de Fresnel, que vous verrez lors de vos études supérieures, qui permettent
de calculer ces amplitudes).
134
chapitre 10 • L’optique géométrique
N
rayon rayon
incident réfléchi
rayon
réfléchi
N
I : point
d’incidence
tre
diffusion op rayon
Milieu 1 di incident
n1 I I
tre
op
rayon di
réfracté
Milieu 2
n2 rayon
réfracté
I0 : intensité N’
du faisceau
N’ dioptre incident c e
an d en
Milieu 1 pl inci
n1
d’
I: intensité
Milieu 2 du faisceau
n2 transmis
Absorption : I < I0
Figure 10.5 Dénomination des rayons au niveau d’un dioptre et plan d’incidence.
i2 = i1(10.3)
avec i1, l’angle entre le rayon incident et la normale (NN’) (figure 10.6).
Autrement dit, les directions des rayons réfléchi et incident sont symétriques par
rapport à la normale (NN’) au dioptre.
De plus, i1 et i2 sont compris entre 0 et 90°.
135
Partie 3 Physique
Construction : le rayon bleu SI est le rayon incident. Il est dans le milieu 1 d’indice
n1. Ici le dioptre séparant les milieux 1 et 2 est représenté par la droite horizon-
tale. Le point d’incidence I est le point d’intersection entre le rayon incident et
le dioptre. On construit la normale (NN’) au point d’incidence I (qui est donc la
perpendiculaire au dioptre au point I ). L’angle NIS = i est l’angle d’incidence.
1
Grâce à la loi de Snell-Descartes pour la réfraction (10.4) on sait que i2 est tel que :
n1sini1 = n2 sini2 . Connaissant i1 , n1 et n2 , on peut calculer le sinus de l’angle de
2. Les fonctions réci = ( n sin i /n ) et en utilisant la fonction arcsin, qui est la
réfraction sin i2 = NIR 1 1 2
proques seront définies fonction réciproque du sinus2, on peut calculer i2 et enfin tracer le rayon réfracté
lors de vos études IR ′ de l’autre côté de la normale par rapport au rayon incident.
supérieures, mais vous
pouvez déjà les utiliser
sur vos calculatrices. Attention à ne pas oublier d’indiquer le sens de parcours de la lumière par des flèches.
137
Partie 3 Physique
Figure 10.8 Influence de l’angle d’incidence quand le rayon passe d’un milieu
plus réfringent à un milieu moins réfringent.
Figure 10.9
138
chapitre 10 • L’optique géométrique
3. La loi de Cauchy
per met d’expr imer 2.3 Dispersion de la lumière
l’indice de réfraction On observe que l’indice de réfraction d’un milieu dépend de la longueur d’onde du
en fonction de λ0 :
rayonnement3 : on dit que le milieu est dispersif. Deux rayons de longueurs d’onde
B C
n(λ0 )= A + 2 + 4 + ... différentes et ayant le même angle d’incidence sur un dioptre sont donc réfractés chacun
λ0 λ0
dans une direction différente (figure 10.10). Le dioptre permet donc de décomposer la
où A, B et C sont des
lumière, ce phénomène est appelé dispersion. Tous les milieux matériels transparents
coefficients positifs
sont plus ou moins dispersifs en fonction de leur indice de réfraction, seul le vide ne
caractéristiques de
chaque matériau. l’est pas (son indice est égal à 1 quelle que soit la longueur d’onde du rayonnement).
On considérera également en première approximation que l’air n’est pas dispersif.
Figure 10.10
Sur la figure 10.10, nous voyons que nous passons d’un milieu moins réfringent
(l’air) à un milieu plus réfringent. En conséquence, les rayons réfractés se rapprochent
de la normale. Afin de déterminer le trajet des deux rayons dans le milieu 2, nous
convenons tout d’abord que
λbleu < λrouge ⇒ n2− bleu > n2− rouge .
Or,
n1 sin i1 = n2− bleu sin i2− bleu
= n2−rouge sin i2−rouge .
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Nous concluons donc que i2− bleu < i2−rouge. Ainsi, pour le même angle d’incidence
i1, le rayon réfracté bleu sera plus proche de la normale que le rayon rouge. Il sera
donc plus dévié de sa trajectoire initiale.
2.3.1 Le prisme
C’est le principe de dispersion de la lumière qui est utilisé pour décomposer un
rayonnement (par exemple une lumière blanche) en utilisant un prisme :
–– la réfraction sur la face d’entrée permet de disperser la lumière, c’est-à-dire de
séparer ses différentes composantes en fonction de leur longueur d’onde (comme
sur la figure 10.10) ;
–– la réfraction sur la face de sortie permet d’accentuer cette séparation.
139
Partie 3 Physique
Figure 10.11
2.3.2 L’arc-en-ciel
On observe les arcs-en-ciel lorsque le temps est pluvieux ou nuageux mais qu’il y
a des rayons de soleil. L’arc-en-ciel est dû à la dispersion de la lumière du soleil
par les gouttes d’eau en suspension dans l’atmosphère. On peut considérer que
chaque goutte se comporte comme un petit prisme.
3 Instruments d’optique
3.1 Outils mathématiques
3.1.1 Mesure algébrique
Définition
La mesure algébrique est une distance affectée d’un signe. On la note avec une barre horizon-
tale : AB est la mesure algébrique de la distance AB. La dimension d’une mesure algébrique
est donc une longueur, L, elle s’exprime en mètres (m).
Pour donner une mesure algébrique, il est nécessaire d’orienter le plan. En général, on
l’oriente positivement de gauche à droite et du bas vers le haut (figure 10.12). Dans
ce cas, la distance algébrique AB est positive si B est à droite de A et elle est néga-
tive si B est à gauche de A. On donne également l’échelle à laquelle on fait les re-
présentations schématiques des montages optiques, par exemple sur la figure 10.12
1a longueur de la flèche en abscisse représente 2 cm dans la réalité et en ordonnée elle
représente 3 cm.
Propriété
AB = − BA
140
chapitre 10 • L’optique géométrique
3.2 Objet/Image
Définitions
– un point objet est défini par l’intersection des rayons incidents qui arrivent sur le système
optique. Un objet est donc modélisé par un ensemble de points objets.
– un point image est défini par l’intersection des rayons émergents qui s’éloignent du système
optique et qui provenaient du même point objet. Une image est donc l’ensemble des points
image d’un même objet.
Dans ces définitions et dans les suivantes, le système optique est quelconque. Cela
peut être une lentille, un miroir, un dioptre, une combinaison de lentilles et/ou de
miroirs et/ou de dioptres, l’oeil, un appareil photo, un microscope...
On symbolise un système optique par de grandes parenthèses.
divergent, autrement dit si le faisceau incident provient de l’objet réel (figure 10.13).
Cet objet réel est donc une source de lumière qui émet ou renvoie la lumière
dans toutes les directions de l’espace. Il a une existence matérielle.
–– Une image A’ est réelle si le faisceau émergent du système optique est un
faisceau convergent vers A’ (figure 10.13). L’image réelle A’ se trouve donc à
l’intersection des rayons émergent du système optique. On peut matérialiser une
image réelle : on peut par exemple la projeter sur un écran.
Représentation : objets et images réels sont représentés en traits pleins (objet AB
et image A′B ′ Fig 10.18).
141
Partie 3 Physique
système
optique
axe système axe
optique optique optique
Figure 10.13 A A’ A A’
L’axe optique d’un système optique est son axe de symétrie de révolution.
L1 L2
Figure 10.14
A O1 O2 A’
L’objet réel A donne une image réelle A’ par la lentille L1. On a placé la
lentille L2 avant A’. A’ est donc un objet virtuel pour cette deuxième lentille,
c’est-à-dire que les rayons incidents sur L2 convergent vers A’.
142
chapitre 10 • L’optique géométrique
Figure 10.15 Foyers principaux objet (a) et image (b) et plans focaux
correspondants (pour un système optique en transmission).
•• Si un objet se trouve à l’infini par rapport au système optique, alors les rayons
incidents sur le système optique sont parallèles entre eux. Et si cet objet à
l’infini se trouve sur l’axe optique, alors les rayons incidents seront tous
parallèles à l’axe optique.
•• De même, si une image se forme à l’infini alors les rayons émergents seront
parallèles entre eux. Et si cette image se forme à l’infini sur l’axe optique,
les rayons émergents seront tous parallèles à l’axe optique.
•• Chaque point du plan focal objet est appelé foyer objet secondaire, souvent
noté φ . L’image d’un foyer secondaire objet φ se trouve à l’infini hors de l’axe
optique : tous les rayons issus de ce foyer secondaire φ émergent du système
optique parallèles les uns aux autres mais pas parallèles à l’axe optique. Le
plan focal objet est constitué par l’ensemble des foyers secondaires objets
(figure 10.16-a).
143
Partie 3 Physique
•• Chaque point du plan focal image est appelé foyer image secondaire, souvent
noté φ ′ . Les foyers secondaires image sont les images d’objets situés à l’infini
hors de l’axe optique. Donc un faisceau parallèle incident sur le système
optique émergera en passant par le foyer secondaire image correspondant. Le
plan focal image est constitué de l’ensemble des foyers secondaires images
(figure 10.16-b).
F’
axe F système axe système
optique optique optique optique
’
Figure 10.16 Foyers secondaires objet (a) et image (b) (pour un système
optique en transmission).
A′B′
γ = (10.5)
AB
Le grandissement transversal est une grandeur sans dimension (donc pas d’unité).
Il permet de comparer la taille et l’orientation d’un objet et de son image :
–– Si γ > 0, alors l’objet et son image sont dans le même sens. On dit que l’image
est droite.
–– Si γ < 0, alors l’objet et son image sont de sens opposé. On dit que l’image est
inversée.
–– Si γ > 1, alors l’image est plus grande que l’objet. Inversement, si γ < 1, alors
l’image est plus petite que l’objet.
144
chapitre 10 • L’optique géométrique
Propriétés
– Tout rayon passant par le centre optique O n’est pas dévié.
– Les foyers principaux objet F et image F’ sont symétriques par rapport à O.
145
Partie 3 Physique
5 . L a fo r m u l e d e Pour une lentille mince dans l’air, la formule de conjugaison5 permet de relier :
conjugaison pour une
– la distance algébrique lentille-objet OA
lentille mince se calcule
à partir des formules – la distance algébrique lentille-image OA′
de conjugaison pour – la distance focale OF ′ :
les deux dioptres
sphér iques (face 1 1 1 1
d’entrée et de sortie − = = (10.6)
de la lentille). La OA′ OA OF ′ f′
démonstration sera
faite à l’université ou
en classes préparatoires. 4.4 Grandissement transversal
Pour une lentille mince, on peut démontrer que le grandissement transversal est tel que :
A′B′ OA′
γ = = (10.7)
AB OA
La relation de conjugaison (10.6) et la formule du grandissement (10.7) sont va-
lables quelle que soit la nature de la lentille mince (convergente ou divergente).
146
chapitre 10 • L’optique géométrique
B
objet réel image réelle
A’ axe
Figure 10.17 optique
A F O F’
+
1 cm
+
1 cm
B’
147
Partie 3 Physique
A′ B ′ −1,9 OA′
En utilisant γ = on trouve γ = −1,33 ; en utilisant γ = on trouve
4, 5 AB 1, 5 OA
γ = 1, 28. Ces deux valeurs sont en bon accord, ce qui est cohérent.
3, 5
•• Résolution par le calcul
Pour déterminer la position de l’image OA′, on utilise la relation de conjugaison :
1 1 1 1 1 1 OF ′ + OA OF ′ × OA
− = ⇒ = + = ⇒ OA′ =
OA′ OA OF ′ OA′ OA OF ′ OF ′ × OA OF ′ + OA
Pour trouver la taille et le sens de l’image, on utilise le grandissement :
B’
B
Figure 10.18 image virtuelle
axe
A’ F A O optique
+ F’
1 cm
+
1 cm
objet réel
•• Résolution graphique
Sur la figure, on place la lentille convergente de centre O. Puis on place les foyers F
et F’ à 3 cm de O. On place A à gauche de O car l’objet est réel (on a donc OA < 0)
et à 2 cm de O, et donc OA = −2 cm. On trace ensuite AB de 1 cm de hauteur,
AB = 1 cm car l’objet est droit.
148
chapitre 10 • L’optique géométrique
5.1 L’oeil
L’oeil forme une image réelle d’un objet réel. Il agit comme une lentille convergente
pour imager un objet sur la rétine sur laquelle se trouvent les cônes et les bâtonnets,
qui sont des capteurs sensibles à la lumière reçue. L’oeil est constitué d’une suite de
milieux transparents placés les uns à la suite des autres (figure 10.19-a). En partant
de l’extérieur vers l’intérieur, on trouve :
–– la cornée : couche qui protège l’oeil du milieu extérieur ;
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
149
Partie 3 Physique
Cornée
Iris
Axe optique
Pupille
Pour qu’un objet soit vu nettement par l’oeil, il faut que son image se forme sur
la rétine. Comme la rétine et le cristallin sont à distance fixe, il faut donc que le
cristallin se déforme pour adapter sa distance focale de façon à ce que l’image se
forme sur la rétine. C’est ce qu’on appelle l’accommodation du cristallin : selon
la distance à laquelle se trouve l’objet la courbure du cristallin change pour former
une image nette sur la rétine.
On dit que l’oeil est au repos s’il n’accommode pas. Pour un oeil normal, ceci cor-
respond à un objet qui se trouverait à l’infini. On dit alors que l’objet se trouve au
punctum remotum qui est la distance maximale de vision nette (figure 10.19-c).
Le punctum proximum est la distance minimale à laquelle peut se trouver un ob-
jet pour qu’il soit vu nettement par l’oeil. Pour un oeil normal, il est de 25 cm. Au
punctum proximum, l’oeil est à son maximum d’accommodation (figure 10.19-d).
150
chapitre 10 • L’optique géométrique
lentille
convergente diaphragme capteur
Figure 10.20
Distance variable
Comme pour l’oeil, il faut que l’image se forme sur le capteur pour qu’elle soit
nette. Dans le cas de l’appareil photo, la lentille convergente de l’objectif a une
distance focale fixée par sa géométrie. Pour que l’image se forme sur le capteur,
et ce quel que soit l’éloignement de l’objet, c’est donc la distance lentille-capteur
qu’on fait varier.
Le tableau 10.2 permet de comparer les différents éléments optiques de l’oeil et
de l’appareil photographique.
151
4
Partie
U
ne des remarques les plus surprenantes que peut faire un nouvel étu-
diant entrant en L1 est « mais ce n’est pas la même chimie qu’au lycée ! ».
Pourtant, entre votre année de terminale et le début de vos études supé-
rieures, les atomes n’ont pas changé et les molécules interagissent toujours de
la même façon...
Ce qui a sans doute changé, en revanche, c’est la façon d’aborder la chimie
comme les autres disciplines scientifiques et surtout, ce qu’on attend de vous.
Si la connaissance du cours et des formules associées reste absolument indis-
pensable, la place laissée au raisonnement devient prépondérante, dans la
formation comme dans l’évaluation. Pour pouvoir bâtir des raisonnements à
partir de vos connaissances en chimie (mais aussi dans d’autres matières), il
sera désormais essentiel de dépasser la simple mémorisation « par cœur » pour
se concentrer sur le sens des notions et l’appropriation des différents concepts.
Vous allez donc retrouver dans cette partie des notions que vous connaissez
déjà, au moins sous un certain angle. Mais ne les considérez pas comme déjà
acquises car elles vous seront présentées d’une autre façon, plus quantitative,
plus rationnelle également. Ainsi, dans un premier chapitre, vous retrouverez la
notion d’élément chimique, différenciée de la notion d’atome, et le tableau pé-
riodique, introduit non seulement comme le classement rationnel des éléments
mais également comme un outil prédictif du chimiste. Cet outil servira dans un
deuxième chapitre pour définir les différents types de liaisons chimiques, celles
qui unissent les éléments pour former des molécules et des solides ou celles
qui structurent les molécules entre elles. Dans ce deuxième chapitre, vous re-
verrez également comment nommer et représenter les molécules. Puisque la
chimie est la science de la transformation de la matière, le troisième chapitre
abordera quelques-unes des grandes classes de réactions chimiques et bien en-
tendu l’équation qui permet de toutes les modéliser. Enfin, la chimie étant une
science expérimentale, les différents types de calculs permettant de calculer
une concentration, le rendement d’une réaction... seront abordés dans un qua-
trième chapitre.
152
Chimie
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE
153
CHAPITRE
11 L’alphabet du
chimiste
La chimie est la science de la matière et de ses transformations. Les briques de base
entre lesquelles vont se créer et se défaire les liaisons sont les éléments chimiques.
Ce premier chapitre a pour objectif de donner une définition de ce qu’est un élément
chimique et de montrer que le tableau périodique est plus qu’une classification de
ces éléments mais bien un outil de prédiction de leurs propriétés.
Il a un autre but : essayer de vous montrer comment il vous faudra travailler à
l’université. La découverte de la notion d’élément, de la classification périodique
et de la structure de l’atome, racontée comme une histoire, doit susciter vos ques-
tions. À la fin de ce chapitre, vous devriez être capable de rendre compréhensible
son contenu à quelqu’un qui n’a aucune connaissance scientifique. Les questions
qu’il ou elle vous posera, ce sera à vous de vous les poser au cours de votre lecture,
en allant parfois chercher à d’autres sources les réponses. Cette démarche active,
réflexive, c’est celle de l’étudiant qu’il vous faut devenir.
154
chapitre 11 • L’alphabet du chimiste
Exemple
La décomposition totale d’une masse de 100 g d’eau permettra de recueillir 11,1 g d’hydro-
gène et 88,9 g d’oxygène ou, autrement dit, l’eau contient toujours 11,1% d’hydrogène et
88,9% d’oxygène, quelle que soit la quantité considérée. Comme un pourcentage massique
se calcule selon la formule
masse de l’élément
× 100,
masse du composé
le rapport des pourcentages massiques est égal au rapport des masses des éléments.
pourcentage massique de l’oxygène 88,9
= =8
pourcentage massique de l’hydrogène 11,1
155
Partie 4 Chimie
Si on pouvait mesurer la masse d’une seule molécule d’eau, le rapport des pourcentages
massiques de chaque élément serait directement lié au rapport des masses de chaque atome :
On en déduit que la masse d’un atome d’oxygène vaut 16 fois la masse d’un atome d’hydrogène.
156
chapitre 11 • L’alphabet du chimiste
ont laissé peu de traces dans la mémoire collective, contrairement à celle de Dmitri
Mendeleïev (1869) qui reste aujourd’hui encore l’outil principal du chimiste.
60
Rb
50
Volume atomique (cm3 • mol–1)
40
30
Figure 11.1 Na
Li
20
10
0
0 20 40 60 80
Masse atomique relative
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Pourquoi périodique ?
La classification de Mendeleïev est appelée « périodique » car elle met en évidence la périodicité des propriétés
des éléments. Le lithium est par exemple le premier élément de la deuxième ligne. On classe les éléments de masse
supérieure dans la même ligne, à la suite du lithium, par ordre croissant de masse, jusqu’à trouver un élément qui
présente des propriétés chimiques analogues au lithium, c’est-à-dire qui appartient à la même famille chimique. Cet
élément est le sodium. Il est donc placé sous le lithium (figure 11.2) et commence ainsi la ligne suivante du tableau.
La longueur d’une ligne correspond donc à l’écart entre deux éléments de la même famille chimique. Par analogie
avec les phénomènes ondulatoires périodiques, une ligne de la classification est appelée période.
157
Partie 4 Chimie
Masses croissantes
Figure 11.2 Li Be B C N O F Ne
Na Mg AI Si P S Cl Ar
Cependant, même si elle s’est révélée être un outil très puissant, la classification
originelle de Mendeleïev présentait quelques incohérences. Par exemple, la masse
du cobalt est légèrement supérieure à celle du nickel, et pourtant les propriétés
chimiques de ces deux éléments conduisent à inverser l’ordre des masses et à placer
le cobalt avant le nickel dans la classification périodique. L’origine de ces incohé-
rences sera rapidement élucidée grâce à des travaux presque contemporains de ceux
de Mendeleïev, portant sur la nature des atomes qui correspondent aux éléments.
158
chapitre 11 • L’alphabet du chimiste
Définitions
Un ion est une entité chimique chargée. On parle de cation si la charge est positive et d’anion
si la charge est négative. Si un atome de sodium (Z = 11) perd un de ses électrons, son nuage
électronique ne contient alors plus que 10 électrons et on forme ainsi une espèce de charge
globale +e, le cation Na+. Inversement, si un atome d’oxygène (Z = 8) gagne deux électrons,
son nuage électronique contient alors 10 électrons et on forme ainsi une espèce de charge
globale -2e, l’anion O2−.
Notation
Pour symboliser un isotope spécifique, on indique par convention le nombre de
masse en exposant juste avant le symbole de l’élément (le numéro atomique est,
6. Le symbole corres lui, indiqué en indice)6 : AZ X .
pondant à un numéro
35 35
atomique donné, ce Les isotopes les plus abondants du chlore sont 17 Cl et 17 Cl. Même si des nombres
dernier étant parfois de neutrons différents peuvent conduire à des noyaux stables, certaines combinai-
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omis. On notera sons Z et A conduisent à des noyaux instables qui se désintègrent par radioactivité.
couramment pour le
Le chlore 28Cl par exemple contient un ratio trop important de protons pour lui
carbone 14 14C alors
que le symbole complet permettre d’être stable. La désintégration d’isotopes instables est très utile pour
est 146C. dater un échantillon comme cela est expliqué au chapitre 17.
159
Partie 4 Chimie
160
chapitre 11 • L’alphabet du chimiste
a b
Figure 11.3
c d
Différents modèles de l’atome : le modèle de Thomson (a), le modèle de Rutherford
(b), le modèle de Bohr (c), le modèle actuel (d).
si de nouvelles données expérimentales viennent contredire un modèle, il faut l’améliorer ou en changer. C’est ce
qui est arrivé au modèle de Bohr, incompatible avec les travaux de de Broglie.
161
Partie 4 Chimie
Exemple
Le lithium est l’élément utilisé dans la quasi-totalité des batteries modernes, c’est aussi un
élément relativement rare. Le sodium est lui beaucoup plus abondant et facile à exploiter,
et comme il appartient à la même colonne, c’est-à-dire à la même famille chimique que
le lithium, il va présenter des propriétés analogues. En conséquence, une des voies de re-
cherche en développement est la mise au point de batteries au sodium pour remplacer les
batteries au lithium.
162
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chapitre 11 • L’alphabet du chimiste
163
Partie 4 Chimie
Figure 11.5
Couches et sous-couches
Le raisonnement précédent ne fonctionne plus au-delà de la deuxième période de la classification : si on observe
la troisième ligne d’une classification, on s’attend à compter 18 éléments puisque la couche M peut être occupée
au maximum par 18 électrons. Or, la période commençant au sodium ne comporte que 8 éléments... L’incohérence
n’est qu’apparente : pour expliquer la disposition des éléments dans l’ensemble du tableau, il faut aller au-delà du
modèle simplifié basé sur le seul nombre quantique n. Les électrons sont en effet définis par trois autres nombres
quantiques, dont le nombre quantique azimutal l qui va être à l’origine de l’existence de sous-couches pour une
même couche n. Ce nombre quantique dépend de n selon la formule l = 0, . . . n - 1. Cela signifie que pour une
valeur de n donnée, l peut prendre toutes les valeurs entières entre 0 et n - 1. Ainsi, lorsque n = 1, la seule valeur
autorisée pour l est 0. Pour ce niveau, il n’y a donc qu’une sous-couche, notée s. Lorsque n = 2, il y a deux valeurs
possibles pour l : l = 0, ce qui correspond à une sous-couche s mais aussi l = 1, ce qui correspond à une deuxième
sous-couche notée p. Les notations d’un certain nombre de sous-couches sont données dans le tableau 11.2. Chaque
sous-couche l peut être occupée au maximum par 2(2l + 1) électrons : la sous-couche s sera occupée au maximum
par 2 électrons, la sous-couche p par 6 électrons, etc. La couche K (n = 1) ne comprend qu’une seule sous-couche
s et donc au maximum 2 électrons, tandis que la couche L (n = 2) se divise en deux sous-couches s et p, peuplées
respectivement au maximum par 2 et 6 électrons : on retrouve bien le maximum de 8 électrons peuplant cette
couche L, conformément à ce qui a été établi précédemment. La troisième ligne du tableau périodique correspond
au remplissage des sous-couches s et p de la couche M. La sous-couche d, dernière sous-couche de M, est quant à
elle reportée sur la quatrième ligne, et la troisième période ne contient en réalité donc que 8 éléments..
Valeur de l 0 1 2 3
Nom de la sous-couche s p d f
164
chapitre 11 • L’alphabet du chimiste
sont l’or, l’argent et le platine, très difficilement oxydables, ils ont été nommés gaz nobles.
Les atomes de sodium et de chlore, eux, peuvent se lier entre eux pour former un
solide blanc qui est connu sous le nom de sel de table. Si on dissout quelques grains
de sel dans l’eau, les cristaux de sel se dissocient en ions sodium Na+ et chlorure
Cl−. Si on laisse l’eau s’évaporer, comme dans les marais salants, les cristaux de
sel vont se reconstituer identiques à ce qu’ils étaient avant la dissolution à partir
de Na+ et de Cl−. Pourquoi ces ions plutôt que Na2+, Cl+ ou Cl2− ? Examinons la
configuration électronique de Na+ : elle est obtenue en enlevant un électron à la
configuration de Na, soit ( K )2 ( L )8, qui est aussi celle d’un gaz noble, le néon. La
configuration électronique de l’ion chlorure Cl− est aussi celle d’un gaz noble,
l’argon. Ces deux exemples illustrent une des règles principales qui vont permettre
d’expliquer la réactivité des éléments.
165
Partie 4 Chimie
Règle de stabilité
Les éléments vont avoir tendance à perdre ou à gagner un ou plusieurs électrons de
façon à se rapprocher de la configuration électronique du gaz noble le plus proche.
Les éléments situés sur la gauche du tableau périodique ont tendance à perdre des
électrons pour se rapprocher de la structure du gaz noble qui les précède dans la
classification. Les éléments situés à droite ont tendance à gagner un ou plusieurs
électrons pour se rapprocher de la configuration électronique du gaz noble qui les suit.
Le nombre d’électrons gagnés ou perdus dépend de la colonne où se trouve l’élément.
Exemple
Le magnésium est dans la deuxième colonne du tableau périodique. Il devra perdre 2 élec-
trons pour atteindre la configuration électronique du néon et former Mg2+. L’oxygène est,
lui, dans l’antépénultième colonne du tableau (colonne 16). Cet élément devra quant à lui
gagner 2 électrons pour atteindre la configuration électronique du néon et former O2−. On
peut comprendre suivant ce raisonnement pourquoi la réaction du magnésium avec l’oxygène
donnera un oxyde de formule MgO.
166
chapitre 11 • L’alphabet du chimiste
4.3 L’électronégativité
L’électronégativité est la capacité d’un atome à attirer à lui les électrons d’un
autre atome auquel il est lié. C’est donc en toute rigueur une notion relative et on
devrait toujours écrire « A est plus électronégatif que B ». Néanmoins, il existe des
échelles (de Pauling, de Mulliken) qui permettent de classer de manière absolue
l’électronégativité des éléments. Si ces échelles présentent quelques différences
entre elles, elles placent toutes le fluor comme l’élément le plus électronégatif.
Comment comprendre ce classement ?
Le fluor est un élément de l’avant-dernière colonne du tableau périodique. Suivant
le postulat vu plus haut, il aura donc tendance à capter un électron pour former
l’ion fluorure qui présente la configuration électronique du néon. Pourtant, les
autres éléments de cette avant-dernière colonne, celle des halogènes, sont moins
électronégatifs que le fluor. C’est encore la structure électronique des atomes qui
permet d’expliquer ce phénomène. Plus on descend dans une colonne, plus Z est
grand, ce qui signifie également que le nombre d’électrons, et donc le nombre de
couches électroniques occupées autour du noyau, augmente. Ces couches élec-
troniques supplémentaires se trouvent donc de plus en plus éloignées du noyau.
Or, comme le montre son expression (8.21), la force électrostatique qui retient les
électrons autour du noyau est inversement proportionnelle au carré de la distance
entre le noyau et l’électron. Elle devient de plus en plus faible pour des électrons
des couches externes de l’atome quand Z augmente et il devient donc de plus en
plus difficile d’attirer un électron.
Règle
En généralisant à l’ensemble de la classification périodique, on peut dire que :
– l’électronégativité augmente de la gauche vers la droite du tableau périodique ;
– l’électronégativité diminue quand on descend dans une colonne.
167
CHAPITRE
12 Les composés
chimiques
Il s’agit à présent de fabriquer de la matière à partir des briques de base que sont
les atomes, pour former des composés chimiques. Comme nous l’avons vu, seuls
les gaz rares ont une structure électronique stable, tous les autres atomes vont
devoir s’associer pour gagner en stabilité. En fonction de leur nature, les atomes
peuvent se lier de différentes manières et le type de liaison aura une influence sur
les propriétés des composés formés. Devant la multitude des composés naturels
ou synthétisés, il est nécessaire de disposer d’une méthode rationnelle pour les
représenter et les nommer.
168
chapitre 12 • Les composés chimiques
Définition
Pour certains éléments de la classification périodique, cette tendance à se rapprocher de la
configuration électronique du gaz noble le plus proche est une règle à laquelle ils ne dérogent
1. Il existe quelques jamais1. Il s’agit des derniers éléments de la deuxième ligne du tableau périodique : le car-
composés très par bone, l’azote, l’oxygène et le fluor. Quelles que soient les conditions, ces quatre éléments vont
ticuliers du carbone toujours compléter la couche externe de leur configuration électronique qui comptera donc
appelés carbocations toujours 8 électrons. On dit alors que ces éléments respectent la règle de l’octet. Les autres
qui dérogent à cette éléments de cette deuxième ligne suivent généralement cette règle mais il existe des exceptions.
règle.
L’hydrogène peut compléter sa couche de valence à 2 électrons au maximum : par analogie,
on parle parfois pour cet élément de règle du duet. Pour les éléments respectant la règle de
l’octet ou du duet, on remarque alors que le nombre de liaisons à établir correspond au nombre
d’électrons nécessaires à chaque élément pour atteindre la structure du gaz rare qui le suit soit
1 liaison pour H, 2 liaisons pour O, 4 liaisons pour C et 3 liaisons pour N.
2. Cette liaison était Il existe un autre type de liaison covalente, la liaison covalente de coordination2.
autrefois connue sous Dans ce type de liaison, les deux électrons sont issus d’un seul des deux atomes
le nom de liaison dative liés mais sont toujours partagés entre les deux atomes, à la différence d’une liaison
et ce terme peut encore ionique où les électrons sont transférés d’un atome à l’autre (de l’atome le moins
apparaître dans certains
ouvrages.
électronégatif vers le plus électronégatif).
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169
Partie 4 Chimie
– Les solides moléculaires : ces solides sont constitués de molécules liées entre elles par des interactions d’origine
électrostatiques (appelées interactions intermoléculaires - voir ci-après). Ces interactions sont beaucoup plus
faibles que les liaisons covalentes métalliques ou ioniques, ce qui explique que les solides moléculaires ont des
températures de fusion faibles par rapport aux autres types de solides et que beaucoup de composés moléculaires se
trouvent à l’état liquide ou gazeux dans les conditions usuelles de température et pression. On peut citer l’exemple
de la glace qui est un solide moléculaire constitué de molécules d’eau ou du sucre qui est un solide moléculaire
constitué de molécules de saccharose.
Mais que se passe-t-il entre des métaux, par exemple deux atomes de sodium, qui,
eux, ont plutôt tendance à vouloir se défaire de leurs électrons de valence ? Comme
dans le cas du chlore, il n’y a pas de différence d’électronégativité permettant un
transfert d’électron mais à la différence du chlore toutefois, les atomes de sodium
vont avoir tendance à facilement donner un électron pour former des paires (Na+ +
1 électron). Dans le sodium métallique, on va donc trouver des ions Na+, entourés
d’électrons qui constituent ce qu’on qualifie parfois de « mer d’électrons ». Les
3. Vous remarquerez charges négatives de ces électrons vont permettre de limiter la répulsion entre les
que ces trois éléments
appar tiennent à la ions Na+ pour assurer la cohésion du matériau. Cette liaison s’appelle la liaison
même famille chimique. métallique. Elle n’existe que dans l’état solide ou liquide.
170
chapitre 12 • Les composés chimiques
Figure 12.1
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171
Partie 4 Chimie
Figure 12.2
Figure 12.3
172
chapitre 12 • Les composés chimiques
de la distribution électronique. Ces forces sont d’autant plus intenses que les
molécules sont plus polarisables, c’est-à-dire que le nuage électronique (et donc
la molécule) est de taille importante.
1.5.2 Les liaisons hydrogène
Cette liaison résulte de l’interaction, essentiellement électrostatique, entre un atome
d’hydrogène engagé dans une liaison polarisée et un atome très électronégatif
parmi l’oxygène, l’azote ou le fluor. Ces liaisons sont les plus fortes des liaisons
intermoléculaires et jouent un rôle fondamental dans les propriétés de l’eau et dans
la structure de molécules biologiques comme l’ADN ou les protéines par exemple.
le cation puis l’anion, NaCl et non ClNa. Pour les molécules, les conventions
se basent sur l’ordre alphabétique ou l’ordre d’électronégativité mais avec des
cas particuliers notamment pour l’hydrogène ou le carbone. Ainsi c’est souvent
l’usage qui permet de savoir qu’on préfère H2O à OH2 et NH3 à H3N.
•• Dans le cas d’un ion, la charge globale est notée en exposant, à la suite de la
formule brute en indiquant le signe à la fin : SO 24− et non SO 4−2.
173
Partie 4 Chimie
de lier les atomes entre eux tout en respectant la règle de l’octet. Nous avons vu
précédemment que ces éléments C, H, N et O tendaient à établir respectivement 4,
1, 3 et 2 liaisons. Les deux formules suivantes respectent ces conditions :
H − N = C = O H − O − C ≡ N
Ce type de représentation qui indique comment les atomes sont liés entre eux est
appelée formule développée. Les traits représentent les liaisons covalentes entre
les atomes. Un trait simple – figure une liaison simple, deux traits = une liaison
double, trois traits ≡ une liaison triple.
Définition
Nous venons de voir sur l’exemple de CHNO qu’une même formule brute pouvait correspondre
à deux formules développées différentes. On parle de molécules isomères.
Cette représentation s’appelle formule de Lewis. Elle permet de vérifier facilement :
•• que tous les atomes sauf H, respectent ici la règle de l’octet puisqu’ils sont
entourés de 4 doublets d’électrons (soit 8 électrons) ;
•• que H respecte la règle du duet (1 doublet soit 2 électrons) ;
•• que les atomes ne portent pas de charge car si on décompte le nombre de leurs
électrons non liants (électrons des doublets non liants) et liants (moitié des
électrons des liaisons dans lesquels ils sont impliqués), on retrouve le nombre
d’électrons de l’atome neutre.
Cette représentation de Lewis permet également de comprendre la géométrie des
molécules. En effet, les doublets électroniques liants et non liants qui entourent
un atome ont tendance à se repousser électrostatiquement et à se disposer dans
l’espace de façon à minimiser leur répulsion. Cette méthode de détermination de la
géométrie en première approximation s’appelle la VSEPR (Valence Shell Electron
Pair Repulsion pour répulsion des paires électroniques de valence). Elle permet par
exemple d’expliquer pourquoi la molécule d’eau est coudée alors que la molécule
de dioxyde de carbone est linéaire.
Cela peut avoir des implications importantes sur la propriété des molécules. En
tenant compte des polarisations des différentes liaisons, on peut ainsi conclure
174
chapitre 12 • Les composés chimiques
que la molécule d’eau sera polaire puisque les barycentres des charges positives
et négatives ne sont pas confondus tandis que la molécule de dioxyde de carbone
sera apolaire.
•• être ramifié
175
Partie 4 Chimie
Les molécules ont aussi un arrangement dans l’espace que les formules brutes
ou développées n’indiquent pas. Il faut alors utiliser des représentations en
perspective (comme sur la figure 12.4 ) ou des modèles moléculaires (exemple :
modèle éclaté et modèle compact) pour intégrer cet aspect.
Figure 12.4
176
chapitre 12 • Les composés chimiques
connues. On a par exemple appelé sel la substance solide obtenue par évaporation
de l’eau de mer dès l’Antiquité. Toutefois, nous venons de voir qu’il existe une
infinité de façons d’assembler les différents éléments du tableau périodique. Il
nous faudrait donc imaginer une infinité de termes pour désigner tous les compo-
sés chimiques. Il est donc rapidement apparu nécessaire de mettre en place une
nomenclature systématique qui désigne de façon univoque un composé donné.
L’IUPAC (International Union of Pure and Applied Chemistry) est actuellement
reconnue comme l’autorité mondiale en nomenclature chimique.
La nomenclature systématique doit traduire la composition chimique d’un composé.
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177
Partie 4 Chimie
Pour pouvoir traiter toute la diversité des composés chimiques, il a été nécessaire
d’établir de nombreuses règles de nomenclature. Rappeler ces diverses règles n’est pas
l’objet de cet ouvrage. On se bornera donc à donner seulement quelques généralités. Il
existe différentes règles selon le type de composé chimique. Ainsi les composés inor-
ganiques comme NaCl n’obéiront pas aux mêmes règles que les composés organiques.
178
chapitre 12 • Les composés chimiques
•• des préfixes qui indiquent les positions et les types de ramifications (chaînes
carbonées, fonctions chimiques secondaires) ;
•• un suffixe qui indique la fonction principale et éventuellement sa position sur la
chaîne principale (tableau 12.4).
La méthode générale consiste donc à :
•• identifier la chaîne principale, c’est-à-dire celle qui porte les fonctions chimiques
les plus importantes (cf. § 4 de ce chapitre) ou à défaut la plus longue, et numéroter
ses atomes de carbone afin de pouvoir ensuite indiquer la position des ramifications
et des groupes fonctionnels ;
•• déterminer le radical de la chaîne carbonée principale (et éventuellement ceux
des ramifications) ;
•• ajouter au radical le suffixe correspondant à la fonction principale (en indiquant
éventuellement la position de celle-ci) ;
•• indiquer en préfixe les autres fonctions et les ramifications en précisant leur
position.
Exemple
La molécule suivante est la leucine, un des acides aminés essentiels à l’organisme humain.
La chaîne principale qui porte les deux fonctions, acide carboxylique et amine est constituée
de cinq atomes de carbone sans liaison multiple (radical : -pentan-). On la numérote en
partant de la fonction principale (acide carboxylique). Cette numérotation permet de repérer
les positions de la fonction secondaire amine sur le deuxième carbone (préfixe : 2-amino)
et de la ramification méthyl (un seul carbone) sur le quatrième carbone (préfixe : 4-méthyl).
On citera les préfixes dans l’ordre alphabétique (amino avant méthyl). Enfin, on rajoute
les caractéristiques de la fonction principale : Acide (préfixes-radical)-oïque. Son nom en
nomenclature systématique sera donc : Acide 2-amino-4-méthylpentanoïque.
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179
Partie 4 Chimie
180
CHAPITRE Les
13 transformations
de la matière
Lorsqu’on dissout du sel dans l’eau, on considère deux substances chimiques, le
chlorure de sodium solide et l’eau liquide que l’on va mélanger. Le résultat de
l’interaction entre ces deux substances va conduire à la disparition des cristaux de
sel et à la formation d’une nouvelle substance, l’eau salée. Ce processus constitue
donc une transformation de la matière. Dans ce chapitre, nous allons présenter
quelques généralités sur les différentes transformations de la matière et la façon
de les modéliser.
Figure 13.1
181
Partie 4 Chimie
Il est important de préciser entre parenthèses pour chaque réactif ou produit son
état physique :
•• (s) pour un solide ;
•• (l ) pour un liquide ;
•• (g) pour un gaz ;
•• (solv) pour une espèce solvatée ou plus couramment (aq) pour aqueux lorsque
le solvant est l’eau.
Attention à ne pas confondre l’état liquide et solvaté. Dans les deux cas, les
systèmes sont liquides mais leur nature chimique est très différente. Comme on
l’a vu précédemment, une solution de chlorure de sodium est principalement
constituée d’eau tandis que le chlorure de sodium NaCl(l) est un liquide contenant
uniquement du chlorure de sodium obtenu en portant le sel au-dessus de sa
température de fusion (environ 800 °C). Les ions Na+ et Cl− qui occupaient
des positions quasiment figées dans le cristal de sel deviennent mobiles grâce
à l’agitation thermique.
182
chapitre 13 • Les transformations de la matière
modifié. Le nombre d’atomes présents au début d’une réaction doit donc absolument
être égal au nombre d’atomes présents à la fin de la réaction.
Pour équilibrer une équation chimique, il est indispensable d’écrire d’abord cor-
rectement les formules chimiques de tous les composés impliqués : les réactifs à
gauche et les produits à droite. On insère ensuite des coefficients (appelés nombres
stœchiométriques νi ) devant les formules de chaque composé chimique de telle
façon que le nombre d’atomes de chaque élément soit le même de chaque côté de
l’équation. Si des corps simples interviennent dans la réaction, on déterminera en
dernier les coefficients devant ces corps car ils peuvent servir de variables d’ajuste-
ment. Pour les équations faisant intervenir des ions, on veillera à ce que les charges
soient bien équilibrées entre les réactifs et les produits afin de respecter également
le principe de conservation de la charge.
Exemple
Étudions l’exemple de la combustion totale de l’éthanol dans le dioxygène gazeux dont les
produits sont le dioxyde de carbone et l’eau.
C2 H 6 O + O 2→ CO 2 + H 2 O
6H
2C
1O 6O 4O 3O
1 C2H6O + 3 O2 → 2 CO2 + 3 H2O
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183
Partie 4 Chimie
C2 H 6O ↔ O 2
1↔3
200 × 3
200 ↔ x = = 600
1
Exemple
Supposons qu’on introduise 540 molécules de dioxygène pour 200 molécules d’éthanol. Un
des réactifs sera-t-il encore présent à la fin de la combustion ? Lequel et en quelle quantité ?
D’après les proportions, on identifie immédiatement que c’est le dioxygène qui est en défaut.
Par une règle de trois, on montre que 540 molécules de dioxygène peuvent réagir avec :
540 × 1
= 180 molécules
3
Il resterait donc 20 molécules d’éthanol qui n’auraient pas réagi à la fin de la réaction.
Le réactif qui est en défaut est aussi appelé le réactif limitant car la réaction ne
peut plus se poursuivre une fois que le réactif en défaut est totalement consommé.
Nous reviendrons plus en détail sur cette notion dans le chapitre suivant où nous
verrons comment la modélisation d’une transformation sous la forme d’une équation
permet de calculer la composition du système à tout instant de la transformation.
184
chapitre 13 • Les transformations de la matière
de la molécule d’eau lui permet d’interagir avec les ions et donc de dissoudre des
composés ioniques tels que le chlorure de sodium.
Il est également possible d’envisager des interactions entre les molécules d’eau
et des molécules également polaires. On explique ainsi comment le sucre (cristal
moléculaire principalement constitué de saccharose dont la structure est représentée
figure 13.2) se dissout dans l’eau. Les différents groupes hydroxyle (-OH) rendent
cette molécule polaire et lui permettent donc d’interagir avec l’eau avec laquelle
s’établissent des liaisons hydrogène.
Figure 13.2
1. Une autre façon Au contraire, les molécules apolaires n’interagissent que faiblement avec l’eau.
d’atteindre la saturation Ainsi, les cristaux moléculaires constitués de molécules apolaires (comme par
est d’éliminer le solvant exemple un cristal de diiode I2) seront très peu solubles dans l’eau. Pour dissoudre
jusqu’à atteindre la ce type de soluté, on utilisera un solvant lui-même faiblement polaire (par exemple
concentration de satu le cyclohexane C6H6).
ration : c’est ainsi que
l’on récupère le sel marin La quantité de soluté solide que l’on peut dissoudre dans un solvant liquide est
dans les marais salants. limitée. Une fois qu’on atteint cette limite, on dit que la solution est saturée et la
quantité de soluté ajoutée au-delà de la saturation reste solide.1
Définition
On appelle solubilité, la quantité maximale de soluté que l’on peut dissoudre dans un litre de
solution. Son unité SI est donc le kg ⋅ m −3 mais on l’exprime usuellement en g ⋅ L−1.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
185
Partie 4 Chimie
L’ion H3O+ est appelé l’ion hydronium. C’est un ion important en solution aqueuse
car il est à l’origine de l’acidité de la solution. Pour caractériser cette propriété
de la solution, on définit une grandeur caractéristique, le potentiel hydrogène
pH. Dans le cas d’une solution suffisamment diluée, on peut considérer que le pH
est directement relié à la concentration molaire (cf. § 1.3 du chapitre 14) en ion
hydronium [H3O+] selon la relation pH = - log [H3O+]. Cette grandeur varie de
0 à 14 dans l’eau.
Valeur du pH 0 – 7 – 14
Dans les deux exemples que nous venons de citer, on remarque qu’une molécule
échange un proton avec une autre molécule. On parle de réaction acido-basique.
La molécule qui fournit le proton est appelée acide et celle qui reçoit le proton est
appelée base.
− +
AH
+ B
→ A + BH
acide base
186
chapitre 13 • Les transformations de la matière
dit une base) tandis que la base B s’est transformée en une espèce BH+ susceptible
de céder un proton (autrement dit un acide). On peut donc définir des couples
acido-basiques constitués d’un acide et d’une base dits conjugués, obtenus par
protonation/déprotonation l’un de l’autre.
déprotonation
Couple AH/A − :
AH
−
A + H
+
protonation
Au contraire, les amines qui sont susceptibles de capter un proton via le doublet
non liant sur l’atome d’azote sont des espèces basiques dans l’eau :
187
Partie 4 Chimie
Les quatre électrons libérés sont captés par un oxydant, par exemple le dioxygène
gazeux :
réduction
O 2 + 4e − + 4H +
→ 2H 2O
CH 3 CH 2OH + O 2 → CH 3 COOH + H 2O
De même, la réaction de combustion que nous avons évoquée plus haut peut être
considérée comme une réaction d’oxydoréduction entre les deux couples d’oxy-
doréduction CO2/C2H6O et O2/H2O.
Acidobasicité Oxydoréduction
188
CHAPITRE
14 Les aspects
quantitatifs
Jusqu’à présent, nous nous sommes principalement intéressés à la description
qualitative de la matière et de ses transformations. Toutefois dans la pratique, il est
indispensable de pouvoir également aborder diverses questions quantitatives. Par
exemple, quelle quantité de sel peut-on dissoudre dans un volume d’eau donné ?
Quelle est la concentration des ions dans la solution obtenue ? Quelles sont les
quantités de réactifs et produits à l’issue d’une réaction chimique ? Pour répondre
à ces questions, nous allons redéfinir les grandeurs pertinentes et rappeler les mé-
thodes pour estimer leurs valeurs en utilisant certains outils méthodologiques et
calculatoires présentés dans la partie 1 (Méthodologie).
189
Partie 4 Chimie
−3
1 kg 10 3 g 1g
1 kg ⋅ m = = = = 1 g ⋅ L−1
3 3 1L
1m 10 L
1 kg 103 g
1 kg ⋅ m −3 = = = 10 −3 g ⋅ cm −3
3 6 3
1m 10 cm
Cette grandeur est caractéristique d’une substance donnée à une température et une
pression données. En effet, une augmentation de température entraîne très géné-
ralement une dilatation des corps et donc une diminution de la masse volumique.
1. L’eau constitue un Cette évolution est discontinue aux températures de changement d’état mais on peut
contre-exemple re retenir que la masse volumique diminue faiblement lorsqu’on passe de l’état solide
marquable : la glace
est moins dense que
à liquide (à quelques exceptions près)1 et fortement de l’état liquide à l’état gazeux.
l’eau liquide mais ce De même, la masse volumique dépend de la pression. Une augmentation de pres-
phénomène est très rare sion tend à diminuer le volume du corps et donc à augmenter sa masse volumique.
dans la nature. Toutefois, cet effet n’est vraiment significatif que dans le cas de corps gazeux.
190
chapitre 14 • Les aspects quantitatifs
La notion de densité est directement reliée à celle de masse volumique. Nous avons
vu qu’un corps flotte sur l’eau si sa masse volumique est plus faible que celle de
l’eau, autrement dit s’il est moins « dense » que l’eau (cf. Poids et Poussée d’Ar-
chimède dans la section 2.4 du chapitre 8).
Définition
La densité est une grandeur relative qui est définie comme le rapport de la masse volumique
d’une substance à la masse volumique d’un corps de référence pris dans des conditions de
température et pression déterminées, le corps de référence étant l’eau pure liquide pour un
corps solide ou liquide et l’air pour un gaz.
Il est à noter que la densité étant un rapport de masses volumiques, c’est un nombre
sans dimension et ses valeurs ne sont pas suivies d’une unité.
ρ
d=
ρref
avec,
ρH O (l ), ref = 1 000 kg ⋅ m −3
2
Exemple
Considérons par exemple un mélange contenant 10 g d’eau et 20 g d’éthanol, contient-il
davantage de molécules d’eau ou d’éthanol sachant qu’une molécule d’eau a une masse
de 2,992 × 10-26 kg et celle d’éthanol 7,650 × 10-26 kg ?
Solution. Qualitativement, on peut prévoir qu’il y aura davantage de molécules d’eau puisque
la masse d’une molécule d’éthanol vaut plus du double de celle de l’eau alors que la masse
totale d’éthanol considéré n’est que le double de la masse d’eau.
Ce que l’on peut confirmer par un calcul :
meau
N eau = = 3,34 × 10 23 molécules d’eau
m molécule, eau
méthanol
N éthanol = = 2,61 × 10 23 molécules d’éthanol
m molécule, éthanol
191
Partie 4 Chimie
On remarque que les valeurs que nous sommes alors amenés à manipuler sont soit
très élevées (comme le nombre de molécules, ici environ 1023), soit très faibles
(comme la masse d’une molécule, environ 10-26 kg).
Il est donc plus confortable de définir des « paquets » de molécules qui contiendront
tous le même nombre d’entités mais dont la masse sera plus adaptée à l’échelle
macroscopique.
Définition
De la même façon qu’on définit une douzaine comme un paquet de 12 éléments, on définit
la mole comme un paquet contenant 6,02214076 × 1023 particules. Ce nombre est appelé
constante d’Avogadro.
Exemple
Reprenons l’exemple ci-dessus en nous basant cette fois sur le calcul du nombre de moles
de chaque molécule.
Solution. Sur le même principe que précédemment, on peut facilement déterminer le nombre
de moles d’eau et d’éthanol en divisant la masse de chaque espèce par la masse d’une mole
de chacune des molécules correspondantes.
Calculons d’abord les masses molaires de chaque molécule :
192
chapitre 14 • Les aspects quantitatifs
m (14.1)
n=
M
mH 2 O 10,0
nH 2O = = = 0,55 mol
M H 2O 18,0
mC 2 H 6 O 20
nC2 H6O = = = 0,43 mol
M C2 H 6 O 46,0
÷M
m nM n m
Figure 14.1 Cmassique = = Cmolaire = =
V V V MV
×M
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Notations
Au niveau des notations, la concentration molaire Cmolaire, A du composé A est
parfois notée plus simplement [A] tandis que la concentration en masse est parfois
notée tA pour « titre massique » en A.
Il existe deux méthodes de préparation d’une solution de concentration donnée
selon qu’on parte du soluté sous forme pure solide (dissolution) ou d’une solution
du même soluté mais de concentration plus élevée appelée solution-mère (dilution).
Les deux méthodes ne diffèrent donc que par la méthode de mesure et d’introduction
du soluté. La figure 14.2 permet de comparer les deux méthodes.
193
Partie 4 Chimie
DILUTION
DISSOLUTION
Vfiole Vfiole
1.3.1 P
ropriétés physiques de la solution liées à la
concentration
Plusieurs propriétés de la solution ainsi préparée sont reliées à la concentration. Il
existe plusieurs lois de linéarité entre des grandeurs caractérisant les propriétés de
la solution et la concentration en un ou des solutés, comme par exemple :
•• la loi de Beer-Lambert qui traduit la relation linéaire entre l’absorbance de la
solution et les concentrations en espèces colorées ;
•• la loi de Kohlrausch qui traduit la relation linéaire entre la conductivité ionique
de la solution et les concentrations en espèces ioniques.
Supposons que l’on cherche à doser une espèce en solution (c’est-à-dire déterminer
sa concentration en solution) et que cette espèce contribue à une des propriétés
de la solution (par exemple, si elle est colorée, elle contribue à l’absorbance de la
solution ou si elle est ionique, elle contribue à la conductivité de la solution), la
validité de ces lois sur un certain intervalle de concentrations permet d’envisager
des dosages par étalonnage.
Le tableau 14.2 illustre le principe de ces dosages avec l’exemple d’une solution
de chlorure de sodium de concentration inconnue.
Une application des dosages par étalonnage est donnée dans le chapitre 23 avec la
méthode de Bradford pour le dosage des protéines par spectrophotométrie.
194
chapitre 14 • Les aspects quantitatifs
Principe Illustration
195
Partie 4 Chimie
sont les plus élevés sont ceux dont les quantités évoluent le plus rapidement :
la quantité de dioxygène consommée sera donc 3 fois plus importante que celle
d’éthanol tandis que la quantité d’eau formée sera 1,5 fois plus importante que
celle de dioxyde de carbone pour un même intervalle de temps.
Définition
Pour caractériser l’avancement d’une réaction de façon indépendante de la nature (réactif ou
produit) ou de la valeur du nombre stœchiométrique d’un composé donné, on introduit une
grandeur avancement symbolisée usuellement par ξ comme la variation en valeur absolue
de quantité de matière d’un composé entre l’état initial ni,0 (avant réaction) et l’état actuel ni
divisé par son nombre stœchiométrique ν i.
ni − ni ,0
ξ =
νi
Par définition, l’unité de la grandeur avancement est donc la mole.
ni = ni ,0 ± ν iξ
(avec un signe négatif pour un réactif et un signe positif pour un produit). Ces
données peuvent être résumées comme dans le tableau d’avancement 14.4.
aA + bB → cC + dD
196
chapitre 14 • Les aspects quantitatifs
aA + bB → cC + dD
Toute quantité de matière ni (ou toute concentration ci) étant une grandeur positive
ou nulle, l’avancement ne peut dépasser une certaine valeur. Pour un réactif :
ni ,0
ni = ni ,0 − ν iξ ≥ 0 implique ξ ≤
νi
La valeur maximale atteignable sera donc :
n
ξ max = i ,0
vi min
ni ,0
Par conséquent, le réactif limitant est celui dont le rapportprend la valeur
νi
minimale. Si on reprend l’exemple abordé en fin de chapitre 13, on peut ainsi
calculer :
nO
540
2
= = 180 mol
νO 3
2
nC H O 200
2 6
= = 200 mol
νC H O 1
2 6
197
Partie 4 Chimie
C2H6O + 3 O2 → 2 CO2 + 3 H 2O
Initial 0 4 12 0 0
Intermédiaire x 4-x 12 - 3x 2x 3x
Final xf = 4 4 - xf = 0 12 - 3xf = 0 2xf = 8 3xf = 12
198
chapitre 14 • Les aspects quantitatifs
t=0 t’ t’ + dt t’’
5 molécules 3 molécules 3 molécules
Figure 14.3 restantes restantes
Réaction :
t=0 n0 = 5 0 0
[C ]c × [ D]d
[ A]a × [ B]b
soit égal à une constante dite constante de la réaction et que l’on notera K. De façon
4. Pour formaliser ce plus générale, ce rapport peut se résumer sous la forme :
produit dans le cas
général, on utilise ici •• au numérateur : produit des concentrations des produits Pi élévées à la puissance
ν
le symbole de produit : correspondant à leur nombre stœchiométriques respectifs4 : ∏ i [ Pi ] i
N
∏ i = n ai = an × an + 1 × an•+ •2 au
× × aN − 1 × aN produit des concentrations des réactifs Ri élévées à la puissance
dénominateur :
ν
an × an + 1 × an + 2 × × a N − 1 × a N correspondant à leur nombre stœchiométriques respectifs : ∏ i [ Ri ] i
199
Partie 4 Chimie
[CH 3COO − ] [H 3O + ]
C0 C0 = K = 1,6 × 10 −5
[CH 3COOH]
C0
Très souvent, il est possible de trouver dans la littérature scientifique la valeur nu-
mérique déterminée expérimentalement de la constante d’équilibre d’une réaction
donnée.
Propriétés
Quelques conséquences de la définition de la constante d’équilibre :
– Une constante d’équilibre est associée à un sens d’écriture de la réaction. Si
on inverse les rôles des réactifs et produits, on inverse la constante d’équilibre.
– L’avancement à l’équilibre (et les concentrations des produits de la réaction)
sont d’autant plus importants que la constante de réaction est élevée.
– Pour les valeurs très élevées de constante d’équilibre, on peut considérer que
5. On considère la quantité de réactifs restants à l’équilibre devient négligeable par rapport aux
généralement qu’une concentrations des produits. On dit que la réaction est quantitative ou quasi-totale5.
constante d’équilibre On peut alors faire l’approximation que l’avancement atteint sa valeur maximale.
K supérieure ou égale – En considérant K→ +∞, on retrouve le cas limite des réactions totales. L’avancement
à 10 4 conduit à une
atteint sa valeur maximale car la réaction retour n’a pas lieu, d’où on observe la
réaction quantitative
ou quasi-totale. disparition du (ou des) réactif(s) limitant(s).
Un exemple de réaction équilibrée est donné dans la section 2.3 de ce chapitre avec
la dissociation de l’acide acétique.
200
chapitre 14 • Les aspects quantitatifs
Figure 14.4
Généralement, le réactif à titrer est placé dans une fiole Erlenmeyer ou un bécher
tandis que le réactif titrant est placé dans une burette graduée pour permettre l’ajout
progressif grâce à un robinet. Pour rendre le principe plus explicite, on supposera
que les réactifs sont ici colorés (en bleu pour le réactif à titrer et en rose pour le
réactif titrant) tandis que les produits de la réaction sont supposés ici incolores.
Au début de l’ajout (cas a), le réactif titrant est forcément en défaut et il reste du
réactif à titrer en excès dans l’échantillon (le contenu de la fiole reste bleu). Au-de-
là d’un certain volume versé (cas c), le réactif titrant devient en excès. Le réactif
titré n’est plus présent dans la fiole (disparition de la couleur bleue et apparition
d’une couleur rose). Entre ces deux situations, il existe une situation limite (cas b)
201
Partie 4 Chimie
appelée équivalence où les réactifs titrants et titrés ont été introduits en quantités
stœchiométriques. Pour cette valeur particulière de volume versé de réactif titrant
appelé volume équivalent Veq, on peut donc écrire une relation entre les quantités
introduites de réactifs titrants et titrés et leurs nombres stœchiométriques respectifs
dans l’équation-bilan modélisant la réaction :
ntitré ntitrant
=
ν titré ν titrant
Trop souvent, il est supposé par les étudiants que les nombres stœchiométriques
des réactifs titrants et titrés sont égaux et les étudiants posent directement
CaVa = CbVb . Dans de nombreux cas, cela peut effectivement conduire à un
résultat numérique correct et cela peut donner la fausse impression que la
justification de cette égalité est un exercice purement formel. Toutefois, nous
allons voir sur l’exemple suivant qu’il faut prendre l’habitude de rappeler les
conditions du modèle (ici le bilan équilibré de la réaction supposée totale,
unique et rapide) pour valider l’expression donnée et identifier ainsi les cas, où
justement « CaVa » n’est pas égal à « CbVb » car les nombres stœchiométriques
des réactifs titrants et titrés ne sont pas égaux.
Exemple
Prenons l’exemple de la réaction entre les ions permanganates MnO4− et les ions fer Fe2+
dont le schéma du dispositif est représenté en figure 14.5.
202
chapitre 14 • Les aspects quantitatifs
Il est facile de repérer l’équivalence car les ions permanganates sont d’une couleur violette
intense, facilement détectable lorsque les ions permanganates deviennent en excès dans le
bécher. La réaction qui se produit a pour bilan après ajustement des nombres stœchiométriques :
MnO 4− (aq) + 5Fe 2 + (aq) + 8H 3O+ (aq) → Mn 2 + (aq) + 5Fe3+ (aq) + 12H 2 O ()
–
MnO 4
Figure 14.5
2+
Fe
Schéma du dispositif de titrage des ions fer par les ions permanganates.
203
5
Partie
L
es géosciences ont pour objectif de mieux comprendre le fonction-
nement de notre planète. Le premier chapitre de cette partie est une
présentation générale et contextualisée des enjeux liés aux géos-
ciences et du caractère multidisciplinaire de cette discipline. Après avoir
cité et commenté les trois grandes étapes associées à la démarche scien-
tifique (observation, mesure, modélisation), nous faisons le point sur les
différentes échelles spatiales et temporelles, ainsi que sur les unités cou-
ramment utilisées en sciences de la Terre, avant de conclure ce premier
chapitre par un glossaire.
Le second chapitre de cette partie reprend et exemplifie les liens qu’en-
tretiennent les géosciences avec les mathématiques, la physique et la
chimie. Pour les mathématiques, le choix s’est porté sur les datations
nécessitant l’utilisation des fonctions exponentielle et logarithme, ainsi
que sur la modélisation d’un processus d’érosion par la dérivation d’un
polynôme. La géophysique est quant à elle amenée dans cette partie à
travers l’exploitation des lois de la dynamique newtonienne dans le cadre
de l’estimation de la masse de la Terre, ou encore l’utilisation de l’optique
géométrique et de la mécanique ondulatoire pour imager sismiquement
l’intérieur de la Terre. La géochimie est finalement introduite à travers la
cristallographie, les équilibres de phases, les bilans de masse et les cycles
géochimiques que connaissent tous les éléments de notre planète.
Le troisième chapitre traite quant à lui de la dynamique de la planète
Terre, en commençant par considérer la Terre dans l’Univers et en abor-
dant des questions telles que « Comment est estimé l’âge de la Terre ? »
ou « Comment connaît-on la forme de la Terre ? », avant d’aborder la dy-
namique du globe tout d’abord en présentant les grands contextes géody-
namiques puis en mentionnant les processus de surface.
204
Géosciences
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE
205
CHAPITRE Présentation
15 générale et
spécificités
Le dérèglement climatique, notre empreinte carbone, les variations du niveau marin
ou les catastrophes naturelles comme les pluies torrentielles ou les séismes font
partie aujourd’hui de notre quotidien. En effet, l’augmentation de la population à
l’échelle mondiale et notamment la densification dans les zones urbaines a peu à
peu contraint l’humanité à prendre conscience que la Terre est une planète vivante
de dimension finie.
Étudiées depuis l’antiquité, par Aristote ou Ératosthène, les sciences de la Terre
visent aujourd’hui à mieux comprendre le fonctionnement et l’évolution de notre
planète, notamment en analysant les couplages complexes existant entre sa dyna-
mique interne (mouvement dans le noyau et le manteau, tectonique, volcanisme...)
et ses enveloppes superficielles que sont l’hydrosphère et l’atmosphère (dyna-
mique océanique et climatique, processus d’érosion-sédimentation...). Au-delà
de ces recherches fondamentales qui sont essentielles pour l’amélioration de la
connaissance, les géosciences sont également fortement ancrées dans le monde
contemporain en étant l’une des disciplines clés pour répondre aux grands enjeux
environnementaux et sociétaux que sont par exemple l’exploitation des énergies
naturelles, la gestion des ressources en eau ou l’aménagement des territoires.
La théorie de la tectonique des plaques proposée à la fin des années 1960 a constitué
une véritable révolution dans la démarche scientifique utilisée pour étudier notre
planète. En effet, cette théorie a apporté un nouveau cadre conceptuel permettant
d’aborder la dynamique terrestre via une approche pluridisciplinaire allant de
l’observation à la modélisation des processus terrestres.
Cette approche représente sans doute l’une des principales difficultés à laquelle
est confrontée un étudiant en 1re année. En effet, cette discipline nécessite, non
seulement des connaissances en géologie souvent acquises en SVT (Sciences de
la Vie et de la Terre) au lycée, mais également de posséder des bases solides en
mathématiques, en physique et en chimie. En effet, comment comprendre le mou-
vement des plaques tectoniques sans tenir compte des lois physiques régissant les
transferts de chaleur ? Comment étudier la dynamique des chaînes de montagnes
sans aborder le champ de gravité ? Comment expliquer la formation des minéraux
sans maîtriser la chimie associée ? Comment prédire l’évolution du climat sans
une approche numérique ?
206
chapitre 15 • Présentation générale et spécificités
207
Partie 5 Géosciences
208
chapitre 15 • Présentation générale et spécificités
des glissements de terrain, des crues torrentielles ou des éruptions volcaniques est
associée à des temps caractéristiques allant de la seconde à quelques semaines.
Des durées plus longues seront considérées pour étudier des processus plus lents
comme le dérèglement climatique (de la décennie au millier d’années), l’évolution
des paysages (du millier à la centaine de milliers d’années) ou la formation des
structures géologiques (du million à la centaine de millions d’années).
Des échelles de temps encore plus importantes seront considérées pour étudier
les cycles de formation et de démantèlement des super-continents (plusieurs
centaines de millions d’années) ou pour aborder la Terre primitive (plusieurs
milliards d’années).
C’est donc plus de dix-sept ordres de grandeur différents (de quelque secondes
∼ 10 −8 ans à ∼ 109 ans) qu’il faut considérer pour aborder la durée des processus
209
Partie 5 Géosciences
Figure 15.1
103 - 105 an
< 10-8 an
10 - 103 an ~10-2 an
210
chapitre 15 • Présentation générale et spécificités
Figure 15.2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
100 - 101 m
<10-10 m
211
Partie 5 Géosciences
Exemple
Exemple d’emboîtement d’échelles spatiales : le comportement mécanique du manteau.
Le manteau est un solide, car il transmet les ondes sismiques de cisaillement. Cependant
à grande échelle de temps, il est responsable du mouvement des plaques tectoniques en se
comportant comme un fluide en convection. Comment l’expliquer ?
Procédons en emboîtant les échelles :
1. 1 000 km - 10 cm : on suppose que le manteau est constitué d’une seule roche, la péridotite.
2. 10 cm - 1 mm : on suppose que cette péridotite est constituée uniquement de cristaux
d’olivine.
3. 1 mm - 10 nm : ce cristal Mg2SiO4 a une maille élémentaire associée à des tétraèdres de
silicate et des atomes de magnésium.
À cette dernière échelle, il existe des défauts, par exemple sous forme de lacunes. Sous l’effet
d’une force suffisante, les atomes et ces lacunes deviennent mobiles et diffusent à l’intérieur
du grain. Le grain d’olivine, bien que solide, se déforme alors comme s’il était mou. D’où,
à grande échelle de temps, le comportement fluide du manteau solide.
Rappelons qu’il est inutile, voire faux, de donner la valeur d’une grandeur avec
dix chiffres après la virgule, si cette grandeur ne peut être mesurée qu’avec trois
chiffres significatifs!
212
chapitre 15 • Présentation générale et spécificités
3 Attention au vocabulaire
Longtemps basées sur une approche naturaliste, les sciences de la Terre ont déve-
loppé un vocabulaire propre qui permet en quelques mots de définir un concept,
un critère, une structure ou un objet. Ce vocabulaire spécifique peut parfois être
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
déroutant.
Bien qu’elle soit essentielle, la liste des termes associés à la minéralogie, la géo-
logie structurale, la volcanologie, la géophysique, ou la paléontologie est trop
conséquente pour être ici présentée. Nous avons donc volontairement choisi de
ne définir que quelques termes, notamment des adjectifs. Ils sont issus du langage
courant, mais ils ont un sens particulier en sciences de la Terre. Il va sans dire
que cette liste comporte de nombreuses lacunes et qu’elle n’a pour objectif que
d’illustrer l’importance de bien maîtriser le langage disciplinaire.
213
Partie 5 Géosciences
Définitions
Absolu (âge). Mesure ou datation chiffrée, par opposition à un âge relatif. Exemple :
l’extinction des dinosaures a eu lieu il y a 65 millions d’années.
Accident. Terme générique associé à un changement brutal pouvant être observé dans des
structures tectoniques ou sédimentaires.
Affleurement. Zone en général non végétalisée qui permet d’observer sur le terrain des
structures géologiques.
Acide. Contrairement à ce que l’on entend en chimie et qui correspond à une valeur du
pH < 7, une roche magmatique est dite acide si elle est riche en silice.
Amorphe. Substance ou matériel n’étant pas constitué d’un réseau cristallin régulier.
Exemple : les verres volcaniques.
Basique. Contraire de Acide. Roche magmatique pauvre en silice.
Chevauchement. Mouvement associé à une faille qui conduit à superposer deux terrains
pour accommoder une compression.
Cisaillement. Zone de déformation très localisée.
Compétent. S’applique aux roches qui ont tendance à se fracturer.
Contact. Surface qui sépare deux terrains.
Continent. Zone associée à une croûte de nature granitique. Ne se limite donc pas aux terres
émergées.
Cristal. Solide dont les atomes sont arrangés suivant une maille élémentaire régulière.
Décrochement. Faille quasi-verticale accommodant un mouvement uniquement horizontal.
Élastique. Qui se déforme de façon instantanée sous l’effet d’une force et qui reprend sa
forme initiale si cette force disparaît.
Faille. Cassure permettant le déplacement des parties séparées.
Horizon. Niveau mince que l’on peut observer au sein d’un dépôt sédimentaire ou d’un sol.
Exemple : un horizon siliceux.
Incompétent. S’applique aux roches qui vont plier plutôt que se rompre.
Intrusif. Qui a pénétré dans des formations déjà existantes.
Inverse. Se dit d’une faille dont le mouvement est lié à une compression du milieu.
Matrice. Partie dans une roche qui englobe des éléments de plus grande taille.
Minéral. Espèce chimique naturelle se présentant le plus souvent sous forme de solide cristallin.
Natif. Se dit d’un élément chimique métallique qui se trouve dans la nature à l’état pur.
Exemple : l’or natif.
Normale. Se dit d’une faille qui accommode une extension.
Océan. Zone associée à une croûte de nature basaltique. Ne se limite donc pas aux zones immergées.
Perte. Endroit où l’eau d’une rivière disparaît. Antonyme : résurgence.
Plastique. Qui se déforme sous l’effet d’une force et qui ne reprend pas sa forme initiale
si cette force disparaît.
Relatif (âge). Mesure ou datation par rapport à une autre. Exemple : l’extinction des dinosaures
a eu lieu avant l’apparition de l’espèce humaine.
Remaniement. Fait pour les éléments d’une roche d’en être extraits pour participer à la
constitution d’un sédiment.
Verre. Magma ayant refroidi très rapidement sans cristalliser.
214
CHAPITRE Outils mathéma-
16 tiques, physiques
et chimiques
Les liens entre les géosciences et les sciences de la vie sont historiques. Ensemble,
ces deux disciplines, enseignées en SVT au lycée, permettent l’étude des milieux
naturels et leurs évolutions, qui est une étape indispensable pour répondre aux grands
enjeux environnementaux de ce siècle. Mais les géosciences font également appel
aux autres disciplines scientifiques. Dans ce chapitre, nous nous focalisons sur ces
liens en présentant quelques exemples illustrant comment les outils mathématiques
et les lois physiques et chimiques sont utilisées en géosciences.
90
1.6
Élément "Fils"
80 1.4
Quantité d'élèments
70 1.2
60 1
Figure 16.1 50
0.8
40
0.6
30
0.4
20
10 0.2
0 0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4
Temps (en période de demi-vie) Temps (en période de demi-vie)
215
Partie 5 Géosciences
N (t ) = P0 e−λt (16.1)
P0 1
N (T ) = P0 e−λT = ⇒ e−λT = ⇒ e λT = 2 ⇒ λT = ln 2. (16.2)
2 2
Ce qui implique que
ln 2
λ= (16.3)
T
La période de demi-vie est une constante propre à chaque isotope (voir chapitre 11)
(tableau 16.1). La composition chimique ou la pression peuvent cependant légè-
rement affecter cette constante (∼ 0,1%). Ernest Rutherford (1871-1937) suggère
que les rapports uranium/hélium et uranium/plomb pourraient être utilisés pour
calculer l’âge des roches donnant ainsi naissance à une nouvelle discipline des
géosciences : la géochronologie absolue. On dispose aujourd’hui de nombreux
couples « père » - « fils » appelés des radiochronomètres qui permettent de dater
des processus ayant des échelles de temps allant de quelques siècles à plusieurs
milliards d’années.
L’une des difficultés est que le nombre d’éléments F0 correspondant aux éléments
« fils » F initialement présents avant désintégration n’est généralement pas connu
(figure 16.1b). L’équation 16.1 doit donc être modifiée
216
chapitre 16 • Outils mathématiques, physiques et chimiques
F = F0 + ( P0 − P0 e − λt )(16.4)
Exemple 1
Sachant que
– le rapport dans l’atmosphère 14 C est de 10 −12 (rapport 14 C / Ctotal ),
– sa période de demi-vie est de 5 730 ans,
– on ne peut faire de mesure au-delà de 10 périodes,
déterminer le rapport minimal en 14 C mesurable.
Solution. On utilise l’équation 16.2. En supposant que l’objet à dater était en équilibre avec
l’atmosphère, le rapport initial est P0 = 10 −12. Après une période, le rapport sera réduit de
( ) ( )
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
1 P T P
par t = ln 0 . En utilisant l’équation 16.3, on obtient t = ln 0 . L’âge du charbon
λ P ln 2 P
obtenu est d’environ 24 765 ans.
217
Partie 5 Géosciences
Supposons que la topographie le long d’un profil soit définie comme une fonction
f qui dépend de la distance x le long de ce profil (figure 16.2), alors d’après le
chapitre 7, le profil de pente peut être défini comme
Pente = f ′( x),(16.5)
où k est une constante qui traduit la capacité des roches à être affectées par les
processus de surface. Par exemple, des précipitations affecteront davantage la
topographie d’un sol sableux que celle d’un massif granitique.
100
(a) Actuelle
80 Future
60
40
20
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
6
(b) Montée
4 Descente
Figure 16.2 0
-2
-4
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
-0.2
-0.4
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Distance (m)
Une approche simple pour utiliser l’équation 16.6 consiste à définir la topographie avec
une fonction polynomiale telle que f ( x) = an x n + an −1 x n −1 + + a2 x 2 + a1 x + a0
avec ai des coefficients réels (chapitre 7). On peut alors, en dérivant deux fois la
fonction f, réécrire
218
chapitre 16 • Outils mathématiques, physiques et chimiques
f ″ ( x) =
d 2 ( x + 10)2
dx 2 100
= (
d 2( x + 10)
dx 100
=) 2
100
=
1
50
.
2 La géophysique
Une part très importante de notre connaissance de l’intérieur du globe provient
d’études géophysiques. Deux exemples simples d’application de la partie physique
sont ici présentés. Ils concernent l’utilisation de la dynamique newtonienne, l’op-
tique géométrique et la propagation des ondes mécaniques.
219
Partie 5 Géosciences
4π 2lRT2
GMT = (16.9)
T2
–– la chute libre d’un corps dans le vide. Un corps lâché sans vitesse initiale
parcourt une distance H en un intervalle de temps t. En supposant la Terre comme
une boule de rayon RT on obtient
2 HRT2
GMT = (16.10)
t2
Exemple
On lâche d’une hauteur H un corps de masse m sans vitesse initiale. En négligeant les frotte-
ments, donner sous forme différentielle l’expression de son accélération. Quelle est l’expression
de sa vitesse en fonction du temps ? Retrouver l’expression donnée dans l’équation 16.10.
Solution. On considère un axe z vertical de vecteur unitaire ez orienté vers le haut. La seule
accélération à laquelle est soumise le corps est l’accélération de pesanteur :
d 2z
g = − 2 ez .
dt
Le signe – est dû à l’orientation vers le bas de g. Les vecteurs sont égaux si leurs normes
2
d z
sont égales. On peut donc écrire g = − 2 . En intégrant on obtient la vitesse :
dt
dz
V = = − gt + V0 ,
dt
dz
où V0 est la vitesse intiale qui est ici nulle. Donc V = = − gt. En intégrant une nouvelle
fois, on obtient la position z au cours du temps : dt
1
z = − gt 2 + z0 ,
2
2H
avec z0 la position initiale. On a donc H = z0 − z, d’où l’expression g = 2 . En consi-
t
GMT
dérant que la Terre est une boule de rayon RT on a g = . Ce qui permet de retrouver
l’équation 16.10. RT2
220
chapitre 16 • Outils mathématiques, physiques et chimiques
-50 0.5
Profondeur (m)
-100
Temps (s)
0.4
-150
0.3
-200
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-250 0.2
-300
0.1 Onde directe
-350 Onde réfléchie
Onde réfractée
-400 0
-200 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
Distance le long du profil (m) Distance source-récepteur (m)
Figure 16.3 (a) Propagation d’une onde mécanique dans un milieu constitué
de deux couches horizontales de vitesse V1 et V2. La couche supérieure a pour
épaisseur h. Cette onde est émise par une source en surface et est enregistrée par
un récepteur. Les lignes verte, rouge et bleue sont associées respectivement aux
rais sismiques des ondes directes, réfléchies et réfractées. (b) Hodochrone : temps
de trajet des ondes en fonction de la distance à la source. Le code de couleur
correspond aux différentes ondes de la figure (a).
221
Partie 5 Géosciences
x
t= ,(16.11)
V1
t=
2
V1
h2 +
2 ()
x 2
; (16.12)
V
–– le rai sismique arrive avec un angle d’incidence limite i1 = arcsin 1 .
lim V2
Dans le cas de l’émergence rasante, l’onde se propage au niveau de l’interface
sédiment-socle à la vitesse V2 de la couche granitique. On peut montrer que le
temps de trajet de l’onde est alors
x 2h V22 − V12
t= + pour x > 2h tan (i1 ) (16.13)
V2 V1V2 lim
222
chapitre 16 • Outils mathématiques, physiques et chimiques
Exemple
Retrouver les équations 16.12 et 16.13 en utilisant les lois de Snell-Descartes.
Solution. Pour l’onde réfléchie, d’après la loi de Snell-Descartes le trajet SOR est égal à
deux fois le trajet SO (figure 16.4). Or, SO 2 = ( x / 2)2 + h 2 .
SO // VV11 == 22 hh22 ++ ((xx // 2)
Donc tt == 22 ×× SO 2)22 // VV11..
Pour l’onde réfractée le trajet est SABR (figure 16.4). D’après les lois de Snell-Descartes
on a SA = BR et AB = x − 2SA ′. De plus, sin (i1 ) = V1 / V2.
lim
Donc cos (i1 ) = 1 − sin 2(i1 ) = 1 − (V1 / V2 )2 .
lim lim
D’où SA = h / cos (i1 ) = hV2 / V22 − V12 ) et SA ′ = h tan (i1 ) = hV1 / V22 − v12 .
lim lim
On en déduit que t = (2 × SA / V1 ) + ( x − 2 × SA ′) / V2 . Soit après quelques simplifications
t = ( x / V2 ) + 2h V22 − V12 / (V1V2 ).
100
x
50
S A' 0' R
0
-50
Profondeur (m)
-100
-150
-200
-250
-300
A 0 B
-350
-400
-200 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000
Distance le long du profil (m)
Figure 16.4 Rais sismiques associés à un milieu tabulaire horizontal sédiment-socle.
3 La géochimie
Dans cette section, nous ferons le lien, à différentes échelles d’espace et de temps,
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entre la chimie et les minéraux, la chimie des minéraux et la chimie des roches et
les processus géochimiques contrôlant leur formation. À travers deux exemples,
nous verrons notamment deux notions fondamentales en géosciences : les équilibres
de phases et les cycles géochimiques.
3.1 Cristallographie/cristallochimie -
liaison atomique
Fritz Laves et Victor Goldschmidt posèrent les postulats de remplissage de l’espace
pour une structure cristalline selon trois principes :
–– principe spatial : les atomes ou ions sont empilés le plus étroitement possible ;
–– principe de symétrie : le cristal possède la plus haute symétrie possible ;
223
Partie 5 Géosciences
–– principe d’interaction : chaque atome ou ion est entouré par le plus de voisins
possibles.
Le rayon atomique ou ionique (qui peut varier en fonction du type de liaison) a
une influence sur la structure. Par exemple, dans certains composés comme l’olivine
(Mg, Fe)2[SiO4], la structure cristalline peut être décrite comme un empilement
compact hexagonal d’atomes d’oxygène, les autres atomes plus petits occupant
les sites octaédriques (atomes de magnésium et de fer) et les sites tétraédriques
(atomes de silicium).
La nature des liaisons chimiques dans un cristal peut correspondre à un type
de liaison prédominant ou un groupe d’atomes inclus dans une structure plus
grande. La halite NaCl est un exemple de composé à liaison ionique simple Na+ -
Cl– (figure 16.5), tandis que la pyrite (FeS2) présente une liaison covalente entre
2+
les atomes de soufre et une liaison ionique entre le soufre et le fer (S2– et Fe ).
Les deux propriétés fondamentales contrôlant la liaison chimique sont : l’électro-
négativité et les rayons ioniques (géométrie de l’association entre les éléments,
règles de Pauling). En 1926, Victor Goldschmidt combine les observations cris-
tallographiques et la chimie des minéraux pour fonder la cristallochimie et définit
les règles qui portent son nom. Elles permettent de préciser les substitutions
d’ions qui peuvent se produire dans un système cristallin. Elles reposent sur le
principe qui veut que l’ion préférentiellement incorporé dans une structure est
celui qui confère la plus grande stabilité. Il est important de noter qu’un cristal
a une structure stable définie par un groupe d’atomes. Chaque cristal contient
ainsi un nombre de moles spécifique en fonction de la masse de l’échantillon
et de la masse molaire des atomes présents (chapitre 14). Le nombre de moles
est obtenu par la relation :
n = m / M (16.14)
224
chapitre 16 • Outils mathématiques, physiques et chimiques
Figure 16.5
Exemple 1
Deuxième règle de Pauling : chaque cation est neutralisé par l’ensemble des anions coor-
donnés (liés). Le nombre de polyèdres avec un sommet commun peut être déterminé grâce à
une généralisation du concept de valence électrostatique. Soit q[ M (i )] la charge électrique
du cation M (i ) (valence), et N [ M (i )] son nombre de coordination. La force de la liaison
électrostatique s(i ) depuis chaque sommet du polyèdre est définie par :
q[ M (i )]
s(i ) = (16.15)
N [ M (i )]
Exemple 2
Calculer le nombre de moles contenues dans 10 g de halite (NaCl). Avec M Na = 22,98 g ⋅
mol–1 et M Cl = 35,45 g ⋅ mol–1.
Solution. Il suffit d’appliquer la relation n = m / M pour déterminer le nombre de moles.
Avec M NaCl = 22,98 + 35,45 = 58,43 g ⋅ mol–1 et nNaCl = 10 / 58,43 = 0,17 mole.
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225
Partie 5 Géosciences
1
Liquide
log pression (MPa)
0
Glace I
1 atm
-1
-2
Vapeur
-3
0,01°C - 0,0006 MPa
Figure 16.6 -4
226
chapitre 16 • Outils mathématiques, physiques et chimiques
2 HCO32 − (aq) + Ca 2 + (aq) CaCO3 (s) + CO 2 (g) + H 2O (l)(16.16)
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La précipitation ou la dissolution des carbonates est alors contrôlée par les en-
thalpies libres de formation des différents composants données dans les tables
thermodynamiques suivant l’équation :
Les roches étant en constante évolution, il est alors possible de quantifier et tracer
les transferts d’élément chimique liés aux processus géologiques en fonction des
variations de pression et de température et/ou des conditions intrinsèques au système
(composition chimique, système ouvert/fermé).
227
Partie 5 Géosciences
Exemple
On considère la dissociation du carbonate de calcium
CaCO3 (s) CaO (s) + CO 2 (g) (16.18)
228
chapitre 16 • Outils mathématiques, physiques et chimiques
Erosion et
transport
Altération des
roches en surface
Dépot des
sédiments
Figure 16.7
Enfouissement et
compaction
Roche
ignée
Soulèvement Roche sédimentaire
Déformation et
Cristallisation des métamorphisme
magmas Roche métamorphique
Fusion
@Geological Society of London
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Exemple
Pour illustrer une partie d’un cycle géochimique, nous pouvons prendre l’exemple de la
genèse d’un granite et son altération. Les granites, qui forment l’essentiel du volume des
continents, sont issus de la fusion partielle du manteau puis cristallisent à haute pression
et haute température dans la croûte continentale lors de l’ascension des magmas. Lors de
l’exhumation à la surface, les minéraux ne sont plus en équilibre dans la roche en présence
de fluides et ils s’altèrent. Les reliefs continentaux sont d’autant plus affectés par l’altération
chimique qu’ils sont élevés et soumis à un climat chaud et humide.
Le feldspath alcalin (KAlSi3O8), par exemple, présent dans les granites, va cristalliser à partir
d’un magma silicaté dans la croûte continentale à faible profondeur (600 °C et 10-15 km)
229
Partie 5 Géosciences
230
CHAPITRE
17 Dynamique de la
planète Terre
Dans ce chapitre, les principales notions abordées au lycée sont rappelées. Ce socle
de connaissances est en général ré-enseigné au cours des deux premières années de
licence. Il s’agit ici de montrer comment les démarches décrites au chapitre 15 et les
outils présentés au chapitre 16 sont utilisés pour apporter de nouvelles informations
sur l’histoire, la structure et la dynamique de notre planète.
1 La planète Terre
La Terre est ici décrite dans sa globalité. On présentera les démarches scientifiques
qui ont permis d’estimer son âge, sa forme et sa structure interne.
2GMT
ve = ∼ 11, 2 km ⋅ s −1 , (17.1)
RT
L’énergie cinétique nécessaire pour qu’une molécule de gaz constituant l’atmosphère terrestre s’évade de la Terre
est donc
1 1 2GMT GMT m
Ece = mve2 = m = ,(17.2)
2 2 RT RT
231
Partie 5 Géosciences
L’énergie cinétique moyenne d’agitation Eca des molécules dans l’atmosphère est de l’ordre de kT où k ∼ 1,380 × 10 −23
J · K–1 est la constante Boltzmann et T ∼ 300 K, la température moyenne à la surface de la Terre. Pour l’atmosphère
terrestre, le rapport de ces deux énergies est donc
Ce rapport est très inférieur à 1 (< 0, 05 pour l’hydrogène par exemple). L’atmosphère terrestre est donc globale-
ment stable.
Perpendiculaire
à l’orbite
Axe de rotation
Obliquité
�quateur
232
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
majeur sur la vitesse de rotation terrestre et sur l’obliquité de son axe de rotation.
À la fin du xviie siècle, Edmond Halley propose à partir de l’analyse d’éclipses
anciennes que la vitesse de rotation de la Terre ne soit pas constante, mais diminue.
Cette hypothèse a été confirmée au xxe siècle par l’étude de coraux fossiles dont la
croissance dépend de l’éclairement diurne, mensuel et annuel. On peut ainsi estimer
que la durée d’un jour n’était que d’environ 23 h il y a 100 millions d’années. Les
mesures actuelles montrent que la durée du jour augmente d’environ 2 ms par siècle.
Ce ralentissement est associé à la dissipation d’énergie associée aux marées qui
sont dues à l’attraction luni-solaire. La Lune joue également un rôle important sur
la stabilité de l’obliquité de l’axe de rotation de la Terre. L’inclinaison de l’axe de
rotation de la Terre varie au cours d’un cycle de 41 000 ans entre ∼ 22 et ∼ 24,5 .
Sans la Lune, ces variations seraient plus chaotiques et l’amplitude des oscilla-
tions plus importantes (entre ∼ 22 et ∼ 60), ce qui entraînerait des variations
majeures du climat.
Nuevo Laredo
35
es
'anné
sd
30
d
liar
5 mil
25
à 4.5 Richardson
ne
hro
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
c
20
Iso
Saratov
Figure 17.2 Elenovka
15
Sédiments modernes et galènes récentes
Beardsley
10
Météorite ferreuse
5
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55
233
Partie 5 Géosciences
Il faut attendre le xviiie siècle pour qu’une véritable démarche scientifique soit mise
en œuvre. Plusieurs approches sont alors utilisées. La première est basée sur des
transferts de masse liés au processus d’érosion et de sédimentation. Henri Gautier
à partir de l’étude des taux de sédimentation actuels et de la mesure de l’épaisseur
de couches sédimentaires propose que l’âge de la Terre soit de 35 000 ans. Sur le
même principe, à la fin du xixe siècle, cette estimation est revue à la hausse. Charles
Darwin et Grove Karl Gilbert proposent, à partir de l’étude des concentrations
de sédiment dans les fleuves et de l’épaisseur des grands deltas comme celui du
Ganges, un âge pouvant aller jusqu’à 300 millions d’années. À la même époque,
John Joly (1857-1933) estime que la Terre a environ 100 millions d’années en
considérant la concentration de sel dissous dans les fleuves et connaissant la salinité
des océans. Une seconde approche, plus physique, est basée sur le refroidissement
terrestre. Au xviiie siècle, Buffon propose un âge d’environ 75 000 ans en mesurant
le taux de refroidissement de boules d’acier, d’argile ou de marbre. Un siècle plus
tard, reprenant ces travaux, Lord Kelvin (1824-1907) estime par le calcul l’âge de
la Terre entre 20 et 400 millions d’années en considérant que notre planète était
initialement en fusion.
Ce n’est qu’avec la découverte de la radioactivité au début du xxe siècle et la ca-
pacité à mesurer la concentration d’isotopes instables comme ceux de l’uranium,
du plomb ou du thorium, qu’un âge encore plus important a été obtenu (voir
chapitre 16). Les roches les plus anciennes datées à 4,03 milliards d’années sont
des gneiss trouvés dans le nord du Canada. Cependant, sous l’effet de l’abrasion
et de l’altération, les roches perdent leur cohérence et seuls ont été retrouvés des
minéraux exceptionnellement résistants comme le zircon ZrSiO4, dont l’âge a
été estimé 4,4 milliards d’années. L’âge de la Terre est donc nécessairement plus
important que cette estimation. Pour atteindre l’âge de 4,55 milliards d’années,
des hypothèses sur la formation de notre planète doivent être faites. En effet, des
météorites appelés chondrites ont une composition isotopique en oxygène proche
de celle de la Terre, suggérant qu’elles sont les constituants primaires de notre
planète. Dater les chondrites permet donc d’obtenir un âge maximal de la Terre.
Plusieurs radiochronomètres ont été utilisés, comme la méthode dite 207Pb-206Pb.
Les isotopes de l’uranium 238U et 235U se désintègrent en 206Pb et 207Pb (voir
tableau 16.1).
D’après l’équation 16.4
206 Pb − [206 Pb]0 = (1 − e − λt )
238 U
(17.4)
(
207 Pb − [ 207 Pb] = 235 U 1 − e − λ ′t
0 )
où λ = 4,47 × 109 ans et λ ′ = 0,704 × 109 ans. En normalisant par le nombre
d’isotopes stables 204Pb, le rapport des deux équations du système 17.4 devient
207 Pb 207 Pb
204 Pb
− 204
Pb 0 235 U 1 − e − λ ′t
= 238 = A (17.5)
206 Pb
206 Pb
U 1 − e − λ t
204 Pb
− 204
Pb 0
234
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
Le rapport 235U/ 238U est égal à 1/138 et donc, pour des échantillons ayant le
même âge, le terme de droite est une constante notée A. On a alors
207 Pb
207 Pb 206 Pb
206 Pb
204 Pb
− 204 Pb = A × 204 Pb
− A × 204 Pb .(17.6)
0 0
En posant
206 Pb 207 Pb
B = − A × 204 + 204 ,(17.7)
Pb 0 Pb 0
on obtient
207 Pb 206 Pb
204 Pb
= A× 204 Pb
+ B(17.8)
qui est une équation affine. Des échantillons ayant le même âge s’aligneront donc
sur une droite dont la pente dépend de l’âge de ces échantillons. En utilisant cette
approche, Rama Murphy et Clair Patterson montrent en 1962 que des échantillons
terrestres ainsi que des chondrites s’alignent sur une droite correspondant à une
7. Le mot isochrone isochrone7 de 4,55 milliards d’années (figure 17.2). En prenant en compte les
est issu du mot grec différentes incertitudes liées aux variations de la constante de désintégration et la
composé de isos qui précision des mesures, on estime que l’âge de la Terre est de 4,55±0,05 milliards
signifie égal et de
d’années.
khronos le temps. Une
isochrone est donc une
courbe (ou une droite,
voire une sur face)
1.3 Comment connaÎt-on la forme de la Terre ?
dont tous les points Connaître avec précision la forme de notre planète reste encore aujourd’hui un
correspondent au même axe de recherche majeur qui a des applications très concrètes. En effet, l’altitude
instant. d’un corps est estimée par rapport à une référence communément définie par le
niveau moyen des mers. Sans une bonne connaissance de la forme de la surface
des océans, il serait donc impossible de gérer le trafic aérien ou de contrôler la
trajectoire des satellites.
Pour un observateur ne voyageant pas sur de grandes distances (moins de quelques
dizaines de kilomètres) la surface de la Terre peut sembler plate. Bien que cette
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
vision simple ait perduré en occident jusqu’au Moyen Âge, dès l’Antiquité, Aristote
remet en cause cette hypothèse. En effet, il constate que la « voûte céleste » change
en fonction de la latitude : le même jour à la même heure un observateur à Athènes
ou à Alexandrie n’observera pas le même ciel étoilé (figure 17.3). Il propose éga-
lement d’autres arguments comme la forme en arc de cercle de l’ombre de la Terre
sur la Lune pendant les éclipses ou l’apparition du mat des navires avant leur coque
au niveau de l’horizon. La surface de la Terre n’est donc pas un plan mais une
sphère de grande dimension. Sa planéité n’est qu’apparente. L’horizon ou plutôt
un horizon n’est qu’un plan tangent à cette sphère au niveau du lieu d’observation.
235
Partie 5 Géosciences
Figure 17.3
x 1
tan α = = .(17.9)
h 50
En supposant que le Soleil et la Terre sont très éloignés, donc que les rayons du
où A, O et S sont des points
Soleil sont parallèles, alors a est égal à l’angle AOS
localisés à Alexandrie, au centre de la Terre et à Syène. Érastosthène mesure alors
la distance d entre Alexandrie et Syène. Sachant qu’un arc de cercle défini par un
secteur angulaire d’angle a a pour longueur
L = r × α (17.10)
d
RT = (17.11)
α
Malgré l’imprécision des mesures, Ératosthène obtient RT = 6 700 ± 900 km. Cette
approche est remarquable : non seulement l’estimation obtenue est très correcte,
mais une incertitude raisonnable est également donnée.
Il faut attendre le xviiie siècle et Isaac Newton (1646-1727) pour qu’une avancée
significative soit faite. En effet, la Terre n’est pas fixe, mais tourne sur elle-même
236
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
pôle Nord
Obélisque
d’Alexandrie
𝛼𝛼 𝐴𝐴 𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑
𝛼𝛼 Puits de
𝑆𝑆
équateur 𝑂𝑂 Syène
(Assouan)
Figure 17.4
𝑅𝑅𝑇𝑇
Obélisque
d’Alexandrie
𝛼𝛼
𝑥𝑥
qui définit l’altitude 0 est en fait une surface horizontale qui est confondue avec
le niveau moyen des mers. Or, par définition, l’horizontale est perpendiculaire à
la verticale, elle-même définie par le champ de gravité terrestre. La forme de la
Terre est donc également affectée par la distribution des masses à l’intérieur de
notre planète.
La forme de la Terre est plus complexe qu’un simple ellipsoïde. Cette forme est
8. Forme qu’aurait appelée le géoïde8 (figure 17.6). Les variations maximales par rapport à une forme
la Terre si elle était ellipsoïdale sont d’environ une centaine de mètres. La description de la forme de la
entièrement recouverte Terre reste un sujet d’étude actuel, celle-ci étant sans cesse améliorée en intégrant
d’eau.
de nouvelles mesures au sol, aériennes et spatiales.
237
Partie 5 Géosciences
La rotation de la Terre sur elle-même induit des effets centrifuges qui la déforment
en l’aplatissant au niveau des pôles et en l’enflant à l’équateur.
Figure 17.6
Lithosphère – Asthénosphère
À la fin des années 1960, la théorie de la tectonique des plaques est proposée par Jason Morgan, Dan Mc Kenzie
et Xavier Le Pichon. Elle a apporté un nouveau cadre conceptuel permettant d’aborder la dynamique terrestre, no-
tamment en montrant que les déformations observées à la surface de la Terre pouvaient être interprétées comme le
mouvement d’un nombre réduit de calottes sphériques considérées comme indéformables. Ces calottes ou plaques
lithosphériques, constituées de la croûte et d’une partie du manteau supérieur, sont mobiles sur l’asthénosphère
ductile9 constitué du reste du manteau. Les notions de lithosphère et d’asthénosphère sont donc associées à des
comportements mécaniques différents, à ne pas confondre avec la différence entre la croûte et le manteau qui est
de nature compositionnelle.
Terre
tive diffé
ep rimi renc
ié
Terr e
atmosphère
apport de
matériel chondritique
croûte
silicate fondu
Manteau
silicate solide
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
métal
métal liquide
Noyau
métal liquide
239
Partie 5 Géosciences
240
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
Volume
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Vitesse des ondes S et des ondes P (km/s)
densité (g/m3) Plagioclase
3 4 5 0 2 4 6 8 10 12
croûte
Spinelle Opx Lithosphère
Olivine
Grenat Cpx zone
Manteau supérieur
faible vitesse
200
VS Asthénosphère
400
Profondeur (km)
de transition
Wadsleyite Majorite-grt
VP
Zone
600 Ringwoodite
CaSi perovskite
Magnésio-
Bridgmanite
wüstite
Manteau inférieur
800
Figure 17.8
1000
2700
Ferro-periclase + perovskite Mg-Si
+ post-perovskite
2900
noyau
Structure du globe terrestre. Composition minéralogique et vitesse des ondes P
(de compression) et des ondes S (de cisaillement) à l’intérieur de la Terre.
–– D’où vient cette énergie ? Parmi les sources de chaleur, certaines résultent de
la formation de notre planète. C’est le cas de la chaleur primitive, stockée à
l’intérieur de la Terre lors de son accrétion et de la chaleur latente qui provient
de la cristallisation de la graine qui est une réaction exoénergétique. D’autres
sont associées à la désintégration des éléments radioactifs dans la croûte et dans
le manteau qui se traduit par la production d’énergie sous forme de chaleur.
–– Comment la chaleur est-elle transportée de l’intérieur vers l’extérieur de la
Terre ? Deux modes de transport sont à l’œuvre : (1) La conduction thermique
qui est un mode de transfert thermique provoqué par une différence de température
entre deux régions d’un même milieu. À l’échelle macroscopique, elle se réalise
sans déplacement global de matière. Elle peut s’interpréter comme la transmission
de proche en proche de l’agitation thermique : un atome (ou une molécule) cède
241
Partie 5 Géosciences
une partie de son énergie cinétique à l’atome voisin ; (2) La convection est un
mode de transfert qui implique un déplacement de matière dans le milieu, par
opposition à la conduction thermique. C’est le mode de transfert de chaleur le
plus efficace. La matière en profondeur, très chaude et moins dense, remonte
vers la surface. Arrivée proche de la surface, la matière échange sa chaleur, se
refroidit et s’alourdit puis redescend, créant ainsi des cellules de convection.
La connaissance du géotherme, c’est-à-dire la distribution de température à l’inté-
rieur de la Terre, reste limitée. Dans le manteau asthénosphérique, les transferts sont
principalement convectifs, alors que dans la lithosphère, à la limite noyau-manteau
et dans le noyau interne ils sont principalement conductifs. Les points d’ancrages
du géotherme sont peu nombreux et proviennent de notre connaissance de la Terre
minérale et sismique. Ainsi il n’existe actuellement aucune information sur la
température dans le noyau interne.
2 La dynamique du globe
La tectonique des plaques permet notamment d’étudier les interactions entre les
plaques lithosphériques et les conséquences de ces interactions (expansion des fonds
océaniques, formation et dislocation des continents, localisation des reliefs et de la
sismicité ...). Entre deux plaques lithosphériques, on distingue trois types de fron-
tières (figure 17.9) : (1) les frontières divergentes, où les plaques s’éloignent l’une de
l’autre, (2) les frontière convergentes, où les plaques se rapprochent l’une de l’autre
et (3) les failles transformantes, où les plaques coulissent l’une par rapport à l’autre.
L’ensemble de ces forçages tectoniques interagit avec les processus de surface pour
donner naissance aux différents contextes géodynamiques observés (figure 17.10).
242
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
90°N 150°O 120°O 90°O 60°O 30°O 0° 30°E 60°E 90°E 120°E 150°E
60°N
Plaque Plaque Eurasienne
Nord-Americaine
30°N
Pl. des
Plaque Africaine Philippines
Plaque Pacifique
0°
Plaque Sud-
Americaine
Pl. Nazca
30°S Plaque
Australienne
243
Partie 5 Géosciences
13. Le terme rift signifie Un rift13 est une déchirure continentale qui correspond à un système en exten-
« rupture, déchirure » sion et se traduit par un amincissement de la lithosphère et la remontée du Moho
en anglais. (figure 17.10). L’extension est localisée dans la croûte continentale et peut être le
résultat de contraintes tectoniques distensives de grande ampleur liées aux mouvements
horizontaux des plaques et/ou le résultat de la remontée d’un panache mantellique
qui forme un bombement et un étirement de la lithosphère. La divergence est alors
assez lente, comprise entre quelques mm · an–1 et 1 cm · an–1. Un rift continental
peut s’étendre sur 3 000 km (comme le rift Est-africain) et l’extension est souvent
accompagnée d’un volcanisme alcalin important. L’érosion des reliefs est respon-
sable de dépôts sédimentaires syn-rift et post-rift, le plus souvent lacustres. Un rift
continental peut soit avorter (morphologie en horst et graben de quelques dizaines
de kilomètres de large le long de failles normales, comme par exemple le rift de la
Limagne), soit évoluer vers un rift océanique avec la formation d’une lithosphère
océanique et une océanisation (Mer Rouge).
2.1.2 Subduction et collision
Associées à des frontières convergentes, les subductions et les collisions sont des
zones où les plaques lithosphériques disparaissent dans le manteau. Ces contextes
sont associés à une sismicité de magnitude importante pouvant dépasser 9.
Une grande partie des zones de subduction actuelles sont réparties autour de l’océan
Pacifique, appelée la Ceinture de feu (figure 17.9). Outre les séismes, les zones de
subduction sont associées à des reliefs importants et du volcanisme. La subduction
14. Comparées à l’âge
des continents, les
est liée au refroidissement de la plaque océanique qui devient plus dense à mesure
plaques océaniques qu’elle s’éloigne de la dorsale. Quand sa densité dépasse celle de l’asthénosphère
sont donc jeunes car sous-jacente, la plaque chevauchée (ou inférieure) s’enfonce alors pour être recyclée
leur âge ne dépasse pas dans le manteau14. L’enfoncement de la lithosphère océanique, froide et dense, a
180 millions d’années. pour conséquence de produire des anomalies thermiques et gravimétriques et une
244
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
rift
collision
Figure 17.10
craton
0 NOYAU au
100 nte r
670 ma érieu
pro Panache
au sup
fon ascendant nte
deu ma rieur
r (km in fé
) 2900
Contextes géodynamiques.
observés en surface d’un tremblement de Terre. La difficulté est qu’en un lieu donné, un séisme lointain et important
peut avoir la même intensité qu’un séisme local de faible importance. On définit aujourd’hui l’importance ou la
magnitude d’un séisme à partir du moment sismique qui dépend de l’énergie libérée par ce séisme :
2
M = Mw = log ( M 0 ) − 6 (17.13)
3
avec m la rigidité du milieu, S la surface de glissement et d le déplacement moyen sur le plan de faille. L’échelle
étant logarithmique, un tremblement de Terre de magnitude 7 libérera 1 000 fois plus d’énergie qu’un de magnitude
5 et 32 fois plus qu’un de magnitude 6.
245
Partie 5 Géosciences
Figure 17.11
Schiste bleu à gauche avec glaucophane donnant une couleur bleutée à la roche et
Eclogite à droite avec grenat (rouge) et omphacite (vert).
246
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
247
Partie 5 Géosciences
Figure 17.12 Cycle de Wilson qui décrit le « ballet » des continents à la surface
de la Terre au cours des temps géologiques.
248
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
Transfert de
Érosion masses
Forçage tectonique
compression
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Modification des
masses d’air
249
Partie 5 Géosciences
250
chapitre 17 • Dynamique de la planète Terre
251
6
Partie
L
es sciences de la vie, ou biologie (du grec bios « la vie » et lo-
gos, « discours »), regroupent les domaines de la science qui
impliquent l’étude des composantes et des mécanismes du
monde vivant. Dans cette partie, nous reprenons les notions de base
de biologie cellulaire et moléculaire ainsi que les notions de diversi-
té du vivant étudiées au collège et au lycée. Nous faisons également
appel à des notions de chimie et de mathématiques (développés
dans les parties 2 et 4 de cet ouvrage) qui sont indispensables à la
résolution de problèmes courants rencontrés en sciences de la vie.
Cette partie commence par une présentation de l’anatomie hu-
maine et des différents systèmes qui composent le corps humain,
suivie d’une description des structures du vivant aux différentes
échelles. Nous décrivons ensuite l’organisation générale des cel-
lules procaryote et eucaryote, ce qui permet d’aborder les méca-
nismes de traitement de l’information génétique et de son expres-
sion au sein d’une cellule. Un chapitre est consacré à la dynamique
du cycle cellulaire, plus précisément aux deux types de divisions
cellulaires chez les organismes sexués : la mitose et la méiose.
Enfin, la diversité du vivant est abordée à travers la présentation
des différents mécanismes permettant d’expliquer la variabilité
des phénotypes existant au sein d’une même espèce et entre es-
pèces différentes. Nous terminons par la résolution de problèmes
rencontrés en biologie en insistant sur la méthodologie, les unités
et la rédaction de réponses aux questions posées.
252
Sciences de la vie
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE
253
CHAPITRE
18 Anatomie
humaine
1 Présentation générale
Afin de pouvoir aborder les principes fondamentaux qui régissent le fonctionnement
de l’organisme humain, il est important de bien comprendre et connaître les différents
niveaux structuraux qui vont de l’organisme aux molécules. Un organisme est formé
de plusieurs organes ayant des fonctions différentes. Ces organes sont structurés
pour donner naissance à un système. La structure ainsi que l’emplacement de ces
organes dans l’organisme sont décrits en anatomie. Cette discipline étudie aussi
les relations inter-systèmes et -organes. La physiologie, quant à elle, s’intéresse
au fonctionnement des différentes parties de l’organisme. Étudier et comprendre la
physiologie d’un organisme ne peut se faire sans avoir des connaissances solides
en anatomie. L’anatomie d’un corps humain avec les principaux organes vitaux
est représentée figure 18.1.
Les niveaux d’organisation du corps humain sont, du plus complexe au plus simple :
le niveau de l’organisme, puis les niveaux systémique, organique, tissulaire, cellu-
laire et enfin le niveau atomique. Les niveaux atomique et cellulaire représentent
les niveaux de base.
Virus de
la grippe
Cellule
animale
Mitochondrie Embryon Oeuf
humain de poule
Protéine
Atome
Cellule Oeuf de
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Visible à l’œil nu
Microscope optique
Microscope électronique
255
Partie 6 Sciences de la vie
Système digestif Système musculaire Système tégumentaire Système lymphatique Système endocrinien Système nerveux
Système squelettique Système de Système de Système respiratoire Système urinaire Système circulatoire
reproduction reproduction féminin
masculin
257
Partie 6 Sciences de la vie
Amygdales
Ganglions lymphatiques
Veine sous-clavière cérébraux
Thymus Moelle osseuse
Ganglions rouge
lymphatiques
Rate
Canal thoracique
Appendice Ganglions
inguinaux
Ganglion lymphatique
poplité
Lymphatique afférent
Cortex
Centre germinatif
Paracortex
Follicule
Capsule
Médulla
Lymphatique efférent
Veine
Artère
258
chapitre 18 • Anatomie humaine
259
CHAPITRE Organisation
19
3 générale de la
cellule
Comme énoncé précédemment, un tissu est composé d’un ensemble de cellules
semblables et de même fonction. La théorie cellulaire repose sur trois principes
élémentaires :
1. tous les organismes vivants sont constitués d’au moins une cellule ;
2. la cellule est l’unité organisationnelle et fonctionnelle de base de la vie ;
3. toutes les cellules proviennent d’autres cellules vivantes.
La taille moyenne d’une cellule étant la plupart du temps inférieure au millimètre,
le détail de l’organisation interne d’une cellule n’est pas observable à l’œil nu. Afin
de les observer, le recours au microscope est donc nécessaire. Suivant que l’on
veuille observer une cellule entière ou les organites intracellulaires, le microscope
optique ou le microscope électronique sera utilisé respectivement. Le microscope
optique est composé d’une association de lentilles convergentes permettant de grossir
l’image de l’ordre de 500 à 2 500 fois (voir chapitre 10 sur l’optique géométrique).
La lumière émise par la source lumineuse traverse l’objet (par exemple une coupe
de tissus) puis une partie de la lumière est transmise vers la lentille de l’objectif,
puis dans celle des oculaires (figure 19.1).
Figure 19.1
(gauche) Schéma d’un microscope classique ; (droite) Observation d’une cellule
d’oignon au microscope optique (×500).
L’observation au microscope optique de cellules montre que toutes les cellules sont
délimitées par une membrane plasmique contenant le cytoplasme qui est constitué
d’une solution aqueuse (la notion de solution aqueuse a été vue en chimie, lorsqu’il
a été question de dilution) appelée cytosol.
260
chapitre 19 • Organisation générale de la cellule
De nombreux êtres vivants ne sont constitués que d’une seule cellule, ce sont les
organismes unicellulaires comme les bactéries. D’autres organismes sont constitués
de plusieurs cellules ; ce sont les organismes multicellulaires, comme les cellules de
plantes et d’animaux. Ces derniers contiennent un nombre très variable de cellules
en fonction de l’espèce. Ainsi, le corps humain compte de l’ordre de cent mille
milliards de cellules (1014). Il existe deux grands types d’organisme cellulaire, les
cellules procaryotes et les cellules eucaryotes.
Figure 19.2
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Les bactéries présentent une cellule dépourvue de noyau et délimitée par une membrane
plasmique comme pour toutes les cellules ; au-delà de cette membrane, la plupart des
cellules bactériennes possèdent une paroi (figure 19.3). Ces cellules possèdent aussi
un ADN circulaire ou linéaire, associé à des protéines spécifiques appelées protéines
« histone-like » (protéines comparables aux histones des cellules eucaryotes). La
structure formée par l’assemblage de l’ADN avec les protéines histone-like constitue
le nucléoïde ; ce dernier est situé dans le cytoplasme sans compartimentation. De
cette manière, la réplication, la transcription et la traduction de l’ADN (voir plus loin)
se font directement dans le cytoplasme. Les bactéries sont des organismes haploïdes
qui le plus souvent ne contiennent qu’un seul chromosome.
261
Partie 6 Sciences de la vie
Membrane plasmique
Nucléoïde (ADN) Cytoplasme Flagelle
Pilus
Figure 19.3
Ribosome
Paroi cellulaire
262
chapitre 19 • Organisation générale de la cellule
Définitions
Le cytoplasme représente l’intérieur des cellules contenu entre la membrane plasmique et le
noyau. Il s’agit d’une phase liquide qui contient de nombreuses molécules et organites cellulaires.
Le cytosol est la matrice aqueuse qui constitue le cytoplasme.
Le protoplasme représente le contenu d’une cellule et comprend le cytoplasme et le noyau.
Le noyau est la structure cellulaire qui contient l’information génétique ; il est délimité par
une double membrane.
Nucléole : zone du noyau dépourvue de membrane ayant pour fonction la synthèse de petits
ARNs non codants.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Le réticulum est un réseau de cavités délimité par une membrane simple qui est en contact
avec la membrane nucléaire. Le réticulum endoplasmique lisse participe aux différentes réac-
tions métaboliques cellulaires en synthétisant les lipides et en stockant le calcium cellulaire.
Le réticulum endoplasmique granuleux est le siège de la synthèse des protéines sécrétées à
l’extérieur de la cellule ou des protéines (voir chapitre 20, section 2) à destination de l’inté-
rieur des organites.
Les lysosomes sont des vésicules (petites structures sphériques) délimitées par une membrane
et localisées dans le cytoplasme des cellules eucaryotes. Les lysosomes contiennent des pro-
téines (notamment des enzymes) qui permettent la dégradation de molécules intracellulaires
indésirables pour la cellule.
Les mitochondries sont des organites à double membrane présents dans les cellules eu-
caryotes. Ces organites sont le siège de réactions qui fournissent l’énergie nécessaire au
métabolisme cellulaire.
263
Partie 6 Sciences de la vie
L’appareil de Golgi est composé de disques empilés appelés saccules. La plupart des molé-
cules synthétisées dans le réticulum transitent par l’appareil de Golgi où leur maturation est
achevée. Cet appareil fait partie du réseau de membranes internes impliqué dans le transport
des macromolécules.
Organisme haploïde : organisme dont les cellules ne comportent qu’un seul exemplaire de
chaque chromosome. L’information génétique est monoallélique.
Cytosquelette : réseau formé par de nombreuses protéines qui permet le maintien de la forme
de la cellule. Pour les cellules eucaryotes, il sert d’ancrage aux organites, alors que pour les
cellules procaryotes, il joue un rôle dans la division cellulaire.
Métabolisme : ensemble des réactions de dégradation (catabolisme) et de synthèse (anabo-
lisme) de molécules biologiques mises en jeu par un organisme pour permettre sa croissance.
Lipides : les lipides biologiques constituent un groupe de composés chimiquement variés, dont
le caractère commun et déterminant est leur insolubilité dans l’eau. Les fonctions biologiques
des lipides sont aussi diverses que leur chimie. Les graisses et les huiles sont les principales
formes d’énergie stockées dans de nombreux organismes. Les phospho-lipides et les stérols
sont des éléments structurels majeurs des membranes biologiques.
Pilus Mitochondrie
Capsule
Ribosome
Ribosome
Centrioles
Vacuole Golgi
Nucléoïde Réticulum endoplasmique
granuleux (REG)
Cytoplasme Nucléole
Membrane Noyau
plasmique Cytoplasme
Figure 19.5 Vacuole digestive Lysosome
Membrane plasmique
Vésicule de pinocytose
Flagelle
264
chapitre 19 • Organisation générale de la cellule
265
CHAPITRE L’information
20 génétique et son
expression
Malgré la diversité des organismes vivants, une organisation commune est conservée.
Toutes les cellules sont constituées d’une majorité d’eau, d’éléments minéraux (tels
que le sodium et calcium) et de molécules organiques indispensables à leur structure
et à leur développement, les glucides, les lipides et les protéines. Ces dernières sont
synthétisées à partir du matériel génétique représenté par les molécules d’ADN et
d’ARN. Les principaux éléments qui constituent les molécules du vivant sont le
carbone (C), l’oxygène (O), l’hydrogène (H) et l’azote (N) et à une moindre pro-
portion, le phosphore (P), le magnésium (Mg), le calcium (Ca) et le soufre (S) (Cf
Partie 4). Dans ce chapitre, nous allons rappeler comment l’information génétique
est stockée, puis traduite.
Centromère
Figure 20.1
Chromatides sœur
266
chapitre 20 • L’information génétique et son expression
L’ADN est une molécule filamenteuse (2 nm d’épaisseur) qui est constituée par un
enchaînement de quatre unités différentes appelées nucléotides. Les nucléotides sont
composés d’une structure appelée base sur laquelle est fixé un sucre, le désoxyribose
et un, deux ou trois groupements phosphate. Les quatre bases contenues dans la
molécule d’ADN sont l’adénine, la thymine, la cytosine et la guanine, identifiées
respectivement par les lettres A, T, C et G.
La molécule d’ADN se trouve majoritairement sous la forme d’une double hélice
dans laquelle deux chaînes d’ADN complémentaires sont entrelacées. Chaque nu-
cléotide A d’une chaîne est associé à un nucléotide T alors que chaque nucléotide
C est complémentaire du nucléotide G (figure 20.2).
Nucléotide
Figure 20.2
ADN
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Histones
Figure 20.3
Chromosome
267
Partie 6 Sciences de la vie
La portion d’ADN codant une protéine donnée est un gène. Le locus est l’endroit où
se situe le gène sur le chromosome. Les informations génétiques codées au niveau
d’un même gène peuvent être différentes. Les différentes formes possibles d’un
gène donné sont appelées les allèles. La diversité allélique résulte de la variabilité
des séquences nucléotidiques possibles d’un même gène. L’ensemble des allèles
détenus par un individu constitue le génotype.
L’enchaînement particulier de ces bases A, T, G, C qui constitue l’information géné-
tique, est ensuite transcrit en ARN (Acide RiboNucléique) dans le noyau des cellules
eucaryotes ou dans le cytoplasme bactérien. L’ARN est constitué d’une seule chaîne
de nucléotides. Chimiquement très proche de l’ADN, l’ARN s’en distingue par le
sucre qui entre dans sa composition : ribose dans l’ARN et désoxyribose pour l’ADN.
Par ailleurs, l’ARN ne contient pas de thymidine mais de l’uracile (cf. tableau 20.1).
Chez les eucaryotes, les gènes sont le plus souvent constitués de deux types de
séquence nucléotidique :
•• les exons, qui contiennent l’information, sont transcrits (en ARN) et traduits (en
protéine). Cette séquence est appelée séquence codante ;
•• les introns qui ne contiennent en général pas l’information génétique mais
peuvent jouer le rôle de régulateur de l’expression génétique. Ces séquences sont
transcrites en ARN messager (ARNm) mais non traduites en protéines (voir plus
bas). L’ARN est ensuite traduit dans le cytoplasme pour donner une protéine.
2 Les protéines
2.1 Rôle des protéines dans la cellule
Les protéines représentent environ 20 % de la masse corporelle. Environ 2,5 %
de la masse totale des protéines doit être renouvelée chaque jour. Ces molécules,
présentes de manière universelle, constituent le composant le plus abondant dans
une cellule après l’eau. Les protéines assurent les fonctions essentielles des cel-
lules (réactions chimiques, transmission de signaux ou transport). Les enzymes
sont des protéines qui accélèrent les réactions chimiques et participent ainsi au
métabolisme cellulaire. D’autres protéines sont impliquées dans la structure des
molécules, comme les histones qui participent à la compaction de l’ADN. Enfin,
268
chapitre 20 • L’information génétique et son expression
NOYAU CYTOPLASME
ADN
double
brin
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
ARN
l’ADN de la double hélice est l’ARN polymérase Un ARN nouvellement
messager (ARNm)
séparé en deux brins d’ADN ajoute des ribonucléotides synthétisé est formé
269
Partie 6 Sciences de la vie
Figure 20.5
270
chapitre 20 • L’information génétique et son expression
Le code génétique est redondant (ou dégénéré), c’est-à-dire qu’un acide aminé peut
être codé par plusieurs codons. En revanche, chaque triplet de nucléotides ne code
que pour un seul acide aminé, toujours le même, ce qui fait que le code génétique
est univoque. Par ailleurs, il est non chevauchant et non ponctué, c’est-à-dire que
les trois nucléotides n’appartiennent qu’à un codon et que les codons se succèdent
sans intervalle ni trou.
Le code génétique est universel, c’est-à-dire commun à l’ensemble des êtres vivants
hormis quelques exceptions pour lesquelles quelques codons diffèrent.
Il est à noter que le codon AUG, qui code une méthionine, est appelé codon ini-
tiateur car, en général, la méthionine est le premier acide aminé d’une protéine.
Par ailleurs, trois codons (UAA, UAG, UGA) sont appelés codons stop car ils
induisent l’arrêt de la traduction.
La traduction est le processus par lequel les protéines sont synthétisées à partir des
ARNm en utilisant le code génétique. Ce processus est localisé dans le cytoplasme
cellulaire à partir de l’ARNm au niveau de structures appelés ribosomes. Le ribo-
some est un complexe composé d’ARN et de protéines ribosomiques. Commun à
toutes les cellules (procaryotes et eucaryotes), la composition du ribosome varie
en fonction des organismes, même s’il est toujours composé de deux sous-unités
distinctes. La petite sous-unité est capable de reconnaître et de se fixer sur une
molécule d’ARNm, alors que la grosse sous-unité, associée à la petite sous-unité
permet l’assemblage des acides aminés (figure 20.6).
La traduction démarre par le codon initiateur AUG, puis le ribosome se déplace de
codon en codon en raboutant les acides aminés les uns aux autres grâce à la créa-
tion d’une liaison peptidique (figure 20.7) entre les acides aminés correspondant
à chaque codon et l’acide aminé précédent dans la chaîne protéique. Cette étape
s’appelle l’élongation de la traduction. Puis, finalement, la traduction se termine
lorsque le ribosome atteint un codon stop. Le ribosome se dissocie alors et la pro-
téine formée est ainsi libérée dans le cytoplasme.
Plusieurs ribosomes se fixent successivement sur la molécule d’ARNm et peuvent
traduire en même temps l’ARNm en protéines. L’ensemble des ribosomes fixés sur
l’ARNm forme le polyribosome.
Chez les eucaryotes, les ARNm permettent la synthèse d’une seule protéine : ils
sont monocistroniques.
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
Définition
Liaison peptidique : liaison covalente (cf. partie chimie) qui s’établit entre la fonction
carboxyle (−COOH) d’un acide aminé et la fonction amine (–NH2) de l’acide aminé suivant
dans la chaîne peptidique. Ces liaisons sont illustrées à la figure 20.7.
271
Partie 6 Sciences de la vie
Chaîne peptidique
naissante
Grande
sous-unité
ribosomale
Figure 20.6
Petite
sous-unité
ribosomale
Brin d’ARNm
Figure 20.7
272
CHAPITRE Les différents
21 processus de
division cellulaire
En fonction du type de cellules (procaryote versus eucaryote) et du devenir des
cellules filles, les modalités sont très diverses. Chez les eucaryotes, les cellules
somatiques (cellules qui ne participent pas à la reproduction) se divisent selon un
processus désigné par le terme global de mitose ; la formation des gamètes haploïdes
(nécessaires à la reproduction sexuée) s’effectue selon le processus de la méiose.
1 La mitose
Le cycle d’une cellule peut être divisé en deux phases (figure 21.1) :
•• l’interphase correspondant à la croissance cellulaire et la réplication de l’ADN
c’est-à-dire aux phases G1, S et G2. C’est la phase où les chromosomes deviennent
bichromatidiens (figure 20.1) ;
•• la mitose correspondant à la division de la cellule en deux cellules-filles identiques.
Au cours de cette étape, les différents constituants cellulaires, chromosomes
compris, sont partitionnés entre les deux cellules. C’est au début de cette phase
que les chromatides se condensent.
chromosome bichromatidien
Interphase
mitose
1 chromatide identique
G2 dans chaque cellule-fille
Synthèse du
matériel
mitotique
Interphase Interphase
Réplication Croissance G1
S de I’ADN cellulaire
273
Partie 6 Sciences de la vie
Anaphase Télophase
274
chapitre 21 • Les différents processus de division cellulaire
Figure 21.3
La cytokinèse.
2 La méiose
C’est le processus permettant de générer les gamètes haploïdes (n chromosomes)
à partir de cellules diploïdes (c’est-à-dire comportant deux représentants homo-
logues de chaque chromosome, soit 2n chromosomes) ; ce résultat est obtenu
par une phase de réplication chromosomique (phase S) suivie par deux cycles de
division cellulaire (méioses I et II) dont beaucoup des mécanismes mis en jeu sont
proches ou identiques à ceux de la mitose. La figure 21.4 illustre sommairement
ce processus.
Au cours de la prophase I, les chromosomes homologues (paternels et maternels)
s’associent et ce sont des paires qui migreront ensuite vers l’équateur de la cellule.
L’association par paires se traduit par la formation de chiasmas (croisements) entre
les deux chromosomes d’une même paire et des séquences homologues peuvent
s’échanger ; c’est l’enjambement ou crossing-over (figure 21.5).
Prométaphase II Anaphase II
Prophase I Métaphase I Télophase I
Cytokinèse
275
Partie 6 Sciences de la vie
Figure 21.5
276
CHAPITRE
22 La diversité
du vivant
1 La diversité génétique intra-spécifique
Au sein d’une espèce, aucun individu ne partage un génotype identique à un autre,
à l’exception des jumeaux et « multiplés » homozygotes. Cette multiplicité de
génotypes différents définit la diversité génétique.
La diversité génétique intra-spécifique (c’est-à-dire entre des individus appartenant
à une seule et même espèce) est due à deux types de mécanismes, le brassage
génétique et la mutagénèse.
277
Partie 6 Sciences de la vie
1.2 La mutagénèse
Tout au long du cycle cellulaire, l’ADN peut subir des modifications aléatoires de
sa séquence ; ce sont des mutations. Ces événements peuvent être d’origine en-
dogène, dus à des erreurs de l’ADN-polymérase, ou à un environnement cellulaire
particulier (hydrolyse, potentiel redox, acidité...), ou résulter de l’action de composés
extracellulaires (radiations ionisantes, agents alkylants, composés intercalants...)
qualifiés d’agents mutagènes. Trois types de mutations peuvent être différenciés
selon leur nature :
– les mutations ponctuelles correspondant à la modification d’un nucléotide ;
– les insertions correspondant à l’ajout d’un ou plusieurs nucléotides ;
– les délétions correspondant à la perte d’un ou plusieurs nucléotides.
Seules les mutations germinales (affectant les gamètes) contribuent à la diversité
génétique. Si la mutation affecte une séquence codante, elle peut donner un nouvel
allèle du gène affecté ; ce nouvel allèle sera transmis à la descendance et contribuera
à accroître la diversité génétique au sein de l’espèce.
En ce qui concerne les mutations ponctuelles, leur fréquence d’apparition est évaluée
entre 2 à 3 pour 108 pb (paires de base) par génération. Chaque gamète contenant
3,2 × 109 pb, le nombre de mutations peut être estimé entre 60 et 90 ; un individu
issu de la fécondation entre deux gamètes héberge donc de 120 à 180 mutations
génomiques par rapport à ses parents.
278
chapitre 22 • La diversité du vivant
Définition
Phénotype : ensemble des caractéristiques morphologiques, anatomiques et physiologiques
qui définissent un être vivant, tant qualitativement que quantitativement.
Parmi les gènes du développement, les gènes homéotiques, retrouvés dans toutes
les espèces animales avec des homologies de séquences importantes, contrôlent la
mise en place des organes et des appendices. Des modulations dans leur séquence
et leur expression peuvent perturber l’organisation spatiale de l’organisme et sa
morphologie.
Exemples
Chez les serpents, le gène Hox6, responsable de la formation de côtes, s’exprime tout le long
de l’axe antéro-postérieur, contrairement à ce qui se passe chez les autres vertébrés où la
limite antérieure est localisée au niveau de la transition cervical/thoracique ; ceci explique
la présence de côtes sur toutes les vertèbres des serpents.
Chez les pinsons de l’espèce Geospiza fortis, c’est l’intensité et la durée d’expression du gène
Bmp4 qui déterminent la croissance du bec, créant ainsi une multitude de formes différentes.
2.2 La polyploïdisation
La polyploïdisation est un mécanisme classique au sein des végétaux alors qu’il
est très rare chez les animaux. On estime que 70 % des espèces angiospermes
ont connu au moins un événement de polyploïdisation au cours de leur histoire
évolutive. La polyploïdie est le fait pour un organisme de posséder plus de deux
jeux de chomosomes homologues. Ainsi, si l’espèce humaine est diploïde avec
2n = 46 chromosomes, certains êtres vivants sont triploïdes avec 3n chromosomes,
tétraploïdes avec 4n chromosomes,... Par exemple, la banane possède 3 lots de 11
chromosomes (3n avec n = 11), le blé tendre possède 6 lots de 7 chromosomes (6n
avec n = 7) et le coton 4 lots de 13 chromosomes (4n avec n = 13) ; les cellules qui
en résultent ont une taille supérieure et la production végétale est accrue.
Lorsque cet événement concerne un même génome, il s’agit d’autopolyploïdie ;
lorsque des génomes différents sont impliqués, il s’agit d’allopolyploïdie.
L’autopolyploïdisation résulte d’une méiose anormale au cours de laquelle les chro-
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
mosomes homologues ne se séparent pas, soit par absence de cytokinèse, soit par la
non-formation des fuseaux mitotiques ; la mitose suivante génère des gamètes à 2n.
Les 48 chromosomes (4n) de la pomme de terre résultent d’une autopolyploïdisation.
L’allopolyploïdisation résulte de la rencontre de gamètes provenant d’espèces diffé-
rentes (figure 22.1). Au cours de la première mitose, la réplication des chromatides
s’effectue mais la division cellulaire n’a pas lieu car il n’y a pas d’appariement de
chromosomes homologues (génomes différents). Par la suite, la mitose suivante
se déroule normalement. Les 42 chromosomes (6n) du blé tendre résultent d’une
double allopolyploïdisation : la première a eu lieu il y a 500 000 ans et a donné
naissance à une espèce à 28 chromosomes (4n), la seconde s’est déroulée il y a
9 000 ans et a donné l’espèce actuelle.
279
Partie 6 Sciences de la vie
Gamète A Gamète B
fécondation
Zygote stérile
(pas de division possible)
Mitose anormale
(pas de cytokinèse)
Hybride polyploïde
(fertile)
Mécanisme d’allopolyploïdisation.
plasmide
Figure 22.2
Pilus de
conjugaison
chromosome
280
chapitre 22 • La diversité du vivant
2.4 La symbiose
L’exemple le plus connu est le lichen qui résulte de la symbiose entre un cham-
pignon et soit une algue verte, soit une cyanobactérie ; le champignon est appelé
mycobionte et le partenaire photosynthétique est le phycobionte. Par sa capacité
de photosynthèse, le phycobionte synthétise la matière organique tandis que le
mycobionte prélève, dans l’environnement, l’eau et les éléments minéraux et assure
l’ancrage de la structure symbiotique. Cette symbiose génère une nouvelle espèce
de par sa morphologie et sa capacité à se développer dans de nouveaux écosystèmes
par rapport à chacun des partenaires.
La théorie endosymbiotique postule que des symbioses ancestrales ont conduit
à la genèse de la mitochondrie et du chloroplaste et ont permis l’émergence des
eucaryotes aérobies dans un premier temps et photosynthétiques par la suite
(figure 22.3). La double membrane des mitochondries et des chloroplastes témoigne
réticulum endoplasmique
noyau
3
cyanobactérie cellule eucaryote
chlorophyllienne
1 2 actuelle
Procaryote mitochondrie
L’eucaryote ancestral bactérie
ancestral 2
ingère une bactérie aérobie aérobie
qui évolue en mitochondrie
281
Partie 6 Sciences de la vie
Exemple
Les baleines à bosse fréquentant le golfe du Maine ont adopté une technique de chasse
différente des autres populations de l’espèce ; au lieu de produire un filet de bulles d’air,
elles donnent de grands coups de queue dans l’eau. Initialement observé chez une seule
baleine en 1980, ce comportement avait été acquis par 40 % des animaux en 2007. Les ob-
servations menées entre 1980 et 2007 ont montré que les baleines pratiquant la pêche avec
coups de queue l’avaient fait après avoir été en association avec un congénère pratiquant
cette technique dans 87 % des cas.
Exemple
Les moineaux à couronne blanche apprennent leur chant d’adulte entre l’âge de 10 à 50
jours. Les moineaux qui n’entendent aucun chant pendant cette période sont incapables
d’émettre un chant d’adulte clair ; ceux ayant entendu un chant différent reproduisent le
chant entendu, une fois adulte. L’origine de l’œuf n’a pas d’influence sur le chant, prouvant
le caractère non génétique de ce comportement.
Exemple
Lors de la dernière glaciation, des papillons d’une espèce ancestrale de Zerynthia ont trouvé
refuge dans le sud de l’Italie et le sud des Balkans ; chaque population a été soumise à une
dérive génétique différente. À l’issue du processus évolutif, les deux populations diffèrent
282
chapitre 22 • La diversité du vivant
par les organes reproducteurs, empêchant toute hybridation. Chacune de ces populations
constitue une espèce distincte, Zerynthia cassandra et Zerynthia polyxena. À l’heure ac-
tuelle, les deux espèces ont colonisé à nouveau l’ensemble du continent européen ; elles
cohabitent sans possibilité de reproduction entre elles.
Exemple
L’évolution des variétés de la phalène du bouleau (Biston betularia) au cours du temps, en
Angleterre, illustre ce processus de sélection naturelle. Originellement de couleur claire,
tachetées de noir, les ailes de ce papillon se confondaient avec l’écorce des bouleaux
(figure 22.4). Des mutations de l’allèle codant la couleur sont à l’origine d’individus
noirs (variété carbonaria) qui étaient rapidement éliminés car facilement repérables par
les prédateurs (oiseaux). Avec l’industrialisation de l’Angleterre, les formes noires ont
supplanté les formes claires (variété typica) dans les régions industrialisées car les arbres
étaient recouverts de suie ; jusqu’à 98 % des phalènes étaient noires. À l’heure actuelle, la
pollution a disparu dans les régions considérées et la proportion de la variété carbonaria
est retombée à moins de 1 %.
Figure 22.4
3.3 La spéciation
La sélection naturelle et la dérive génétique peuvent conduire à l’apparition de
nouvelles espèces, cette émergence est qualifiée de spéciation.
La spéciation peut résulter d’une séparation physique des différentes populations ;
il n’y a plus d’échanges génétiques et les dérives génétiques conduisent à l’émer-
gence de nouvelles espèces comme dans le cas de Zerynthia (cf. section 3.1). Une
telle spéciation est qualifiée d’allopatrique.
La spéciation peut se réaliser dans un même écosystème, à l’occasion de l’apparition
d’un allèle qui permet à certains individus d’exploiter différemment les ressources ;
les deux populations qui en résultent ne partagent plus les mêmes niches écologiques
et, la dérive génétique aidant, ne peuvent plus se reproduire entre elles. Cette spé-
ciation est qualifiée de sympatrique.
283
Partie 6 Sciences de la vie
Exemple
Dans le lac Apoyo (Nicaragua), l’espèce Amphilophus citrinellus s’est diversifiée pour donner
la nouvelle espèce A. zaliosus en rencontrant de nouvelles conditions environnementales.
Issus de cours d’eau de faible profondeur, l’arrivée de ces poissons dans le lac dont la co-
lonne d’eau a une profondeur de 200 mètres a permis l’émergence d’individus capables de
se développer dans les profondeurs et d’en exploiter les ressources. A. zaliosus vit au large
et possède une mâchoire qui ne contient que des petites dents pointues ; A. citrinellus vit
au bord du lac et a une mâchoire avec des molaires.
La spéciation peut se réaliser sur une durée variable, selon la population de départ,
l’espèce considérée, le milieu et les possibilités d’échanges génétiques entre les
individus ; il est donc possible d’en observer le déroulement.
Exemple
À l’heure actuelle, en Amérique du Nord, la mouche Rhagoletis pomonella est soumise à une
spéciation sympatrique. À l’origine, les larves de la mouche se développent sur l’aubépine,
mais depuis la fin du XIXe siècle sont apparues des larves se développant sur le pommier.
Bien qu’appartenant à la même espèce, le taux d’hybridation entre les mouches se repro-
duisant dans la pomme et celles se nourrissant de cenelles (fruit de l’aubépine) n’est que
de 4 % à 6 % ; en laboratoire, toutefois, les mouches du pommier et celles de l’aubépine se
croisent facilement en donnant une descendance fertile !
284
CHAPITRE Grandeurs et
23 conversions
utilisées en biologie
1 Focus sur le dalton
Outre le nombre d’Avogadro, la notion de mole, le nombre de moles, la masse
molaire, la concentration molaire, la masse volumique et la densité qui sont des
notions déjà vues au chapitre 14, ainsi que le pourcentage massique vu au cha-
pitre 11, nous aimerions revoir l’unité de masse moléculaire qu’est le dalton, défini
comme le douzième de la masse d’un atome de carbone, et dont le symbole est Da.
Exemples
1. Masse moléculaire de l’eau (H2O) : 2 × 1 + 16 = 18 Da, ce qui nous dit que la masse
molaire de l’eau est de 18 g · mol-1.
2. Masse moléculaire du glucose (C6 H12O6) : 6 × 12 + 12 × 1 + 6 × 16 = 180 Da, ce qui
nous dit que la masse molaire du glucose est de 180 g · mol-1.
Exemple
Une solution de sérum physiologique contient 0,9 % de NaCl. Quelle masse de NaCl est
nécessaire pour préparer 1 L de solution ?
Solution : 0,9 % de NaCl signifie que la solution contient 0,9 g de NaCl pour 100 g de
solution. Donc, il faut 9 g de NaCl pour 1 000 g (1 kg) de solution. Or, la masse volumique
de l’eau étant de 1 kg ⋅ L–1, 1 kg d’eau correspond à 1 L. Donc, pour préparer 1 L de solution
à 0,9 % on doit peser 9 g de NaCl à resuspendre dans 1 L d’eau. Notez bien qu’il s’agit
là d’une approximation, couramment utilisée dans la pratique. En effet, 9 g de NaCl dans
1000 g d’eau, cela fait un pourcentage massique de (9/1009) × 100, ce qui est très proche
des (9/1000) × 100 (la variation due à l’approximation est négligeable dans la pratique).
285
Partie 6 Sciences de la vie
7,35 et 7,45 ; en deçà d’un pH de 7,35, les personnes sont en état d’acidose et
peuvent présenter des troubles divers allant jusqu’à la mort pour un pH de 7.
En ce qui concerne l’estomac, le pH peut varier dans une large gamme comprise
entre 1,5 et 5.
Les pH de divers compartiments de l’organisme sont indiqués dans la figure 23.1.
coeur (7 - 7,4)
urine (4,5 - 7,5)
foie (7,2) estomac (1 - 5)
Figure 23.1
côlon (7,9 - 8,5) intestin grêle (7,5 - 8)
286
chapitre 23 • Grandeurs et conversions utilisées en biologie
Exemples
1. V
ous devez préparer 50 mL d’une culture bactérienne en présence de kanamycine
(antibiotique). La concentration de kanamycine est à 25 mg ⋅ mL−1. Quel volume d’an-
tibiotique devez-vous ajouter pour avoir au final 20 mg ⋅ mL−1 de kanamycine dans la
culture bactérienne ?
Le processus de dilution a été détaillé dans la partie 4, notamment à la figure 14.2.
Méthodologie :
• Avant de se lancer dans les calculs, il est nécessaire de convertir la concentration de ka-
namycine finale en mg ⋅ mL−1. Sachant que 1 mg = 10−3 mg, 20 mg ⋅ mL−1 correspondent à
20 × 10 −3 mg ⋅ mL−1. Dans la solution, à tout moment, la quantité de matière ne varie pas,
ce qui correspond à « nombre de moles de l’état initial (n1) est égal au nombre de moles
de l’état final (n2) ». Or, le nombre de moles de kanamycine est égal à la concentration
de kanamycine multipliée par le volume de kanamycine. On a donc
C2V2 (20 × 10 −3 ) × 50
V1 = = = 4 × 10 −2 mL,
C1 25
soit 40 µ L.
2. Le volume recommandé d’une solution aqueuse administrable par voie orale chez la
souris et le rat est de 10 mL ⋅ kg−1. Quel sera le volume de solution aqueuse administré
à une souris de 30 g ? un rat de 250 g ?
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
30 g ↔ x mL (23.2)
on trouve
( 1 000
30
=
10
x)
⇔ x =
30 × 10
1 000
= 0,3
(23.3)
ce qui nous donne comme volume administrable 0,3 mL, soit 300 mL.
Pour un rat de 250 g, le raisonnement est identique, et on obtient comme réponse 2,5 mL.
Remarquez que la masse du rat est 4 fois inférieure à 1 kg, ce qui confirme le résultat du
volume obtenu : 4 fois inférieur à 10 mL.
287
CHAPITRE Résoudre une
24 problématique
en biologie
1 Tracé d’un graphe
Le dosage de protéines dans certains liquides biologiques repose sur la technique
de Bradford. Il s’agit d’un dosage colorimétrique basé sur l’utilisation du bleu de
Coomassie. Ce colorant se fixe sur les protéines et absorbe alors à une longueur
d’onde de 595 nm. Cette technique nécessite la réalisation d’une gamme étalon à
partir de concentrations connues d’une protéine de référence, le plus souvent la
BSA (albumine bovine sérique).
Le tableau 24.1 indique l’absorbance à 595 nm de différentes concentrations de BSA.
Concentration en BSA (mg ¥ mL-1) 0,05 0,10 0,20 0,30 0,40 0,50 0,60 0,75
Absorbance à 595 nm 0,06 0,12 0,23 0,38 0,45 0,55 0,69 0,80
Énoncé
1. À partir des valeurs du tableau 24.1, tracez la droite étalon représentant l’absorbance
à 595 nm en fonction de la concentration de BSA.
2. Quelle est la concentration en protéines d’une solution diluée au 1/2, présentant
une absorbance de 0,5 ?
3. À quelle absorbance théorique doit correspondre une solution de 10 mL contenant
2,5 mg de BSA ?
Corrections
1. Tracé de la courbe : voir figure 24.1. Quelques conseils :
•• dans un premier temps, il est nécessaire de déterminer quelles sont les grandeurs
à placer sur l’axe des abscisses et sur l’axe des ordonnées. C’est-à-dire,
qu’on doit placer l’absorbance (A à 595 nm) sur l’axe des abscisses et la
concentration en BSA (mg ⋅ mL-1) sur l’axe des ordonnées. Il faut ensuite
déterminer les échelles (abscisse et ordonnée) afin que la courbe occupe un
volume optimal sur le document : les différents points de la courbe doivent
apparaître suffisamment distants les uns des autres ;
•• pensez à donner un titre à la figure et à préciser les grandeurs et unités des
différents axes ;
288
chapitre 24 • Résoudre une problématique en biologie
•• l’alignement des points suggère une relation linéaire donc représentée par une
droite. Celle-ci ne passe pas par tous les points ; il s’agit de la droite moyenne
qui passe le plus près possible du plus grand nombre de points. Cette droite
moyenne prend en compte les incertitudes liées aux mesures.
0,9
0,9
0,8
0,8
0,7
Absorbance à 595 nm
0,7
Absorbance à 595 nm
0,6
0,6
0,5
0,5
Figure 24.1 0,4
0,4
0,3
0,3
0,2
0,2
0,1
0,1
0
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
Concentration en BSA (mg.mL–1) Concentration en BSA (mg.mL–1)
2. On voit par ailleurs sur la partie gauche de la figure 24.1 que pour une absorbance de
0,5 la courbe donne une concentration voisine de 0,45 mg ⋅ mL−1. La solution étant
diluée au 1/2, la concentration réelle est deux fois plus importante, soit 0,90 mg ⋅ mL−1.
3. Absorbance théorique : la solution contient 2,5 mg pour un volume total de
10 mL, ce qui signifie que pour 1 mL de solution, il y a 0,25 mg de protéine ; la
concentration de la solution est donc de 0,25 mg ⋅ mL−1. La valeur théorique de
l’absorbance de la solution est donc 0,28 ou 0,29 ; l’échelle des ordonnées ne
permet pas de discriminer entre ces deux valeurs.
En toute rigueur, vous ne devez pas donner la valeur de 0,285. En effet, les valeurs
d’absorbance indiquées ne sont précises qu’au dixième ; vous ne pouvez donc
pas être précis au centième !
en biologie
Méthode
1. Dans un premier temps, il est nécessaire de définir/identifier la problématique ;
2. ensuite, il faut tenir compte des documents fournis pour résoudre la problématique ;
3. puis, il faut décrire le graphe en insistant sur ce qui est présenté en abscisses et
en ordonnées ;
4. enfin, on peut interpréter les graphes en utilisant ses connaissances, et conclure
le propos par quelques phrases, résumant les interprétations.
289
Partie 6 Sciences de la vie
Énoncé
Au cours de leur croissance, de nombreuses bactéries sont capables de libérer des
vésicules membranaires pouvant renfermer diverses molécules de la cellule. Un
schéma simplifié de ce processus est illustré figure 24.2.
Figure 24.2
Le rôle des vésicules dans le pouvoir pathogène d’E. coli est étudié dans les expé-
riences présentées ci-après : dans une première expérience, 5 µg de vésicules d’E.
coli sont injectés, par voie intra-péritonéale, à des souris. Le fluide broncho-al-
véolaire (BAL) est récupéré et la nature et la quantité des cytokines présentes sont
déterminées. Les résultats obtenus sont indiqués dans la figure 24.3 partie gauche.
Figure 24.3
290
chapitre 24 • Résoudre une problématique en biologie
effet à distance et donc diffusion des vésicules. Il faut également noter que les
prélèvements s’effectuent sur trois temps différents : il y a donc au moins trois
lots de souris (en plus du lot de contrôle) et chacun des lots sera sacrifié aux
temps indiqués après l’injection.
•• Savoir lire un graphe : malgré la grandeur des intervalles d’erreur, il est précisé
que les différences sont significatives. L’échelle des ordonnées est interrompue ;
il s’agit donc d’une technique qui permet de loger des valeurs qui sortiraient de la
représentation si l’échelle de départ était conservée. Il faut également remarquer
que la réponse maximale est obtenue au bout de 6 h, puis décroît à 12 h.
•• Mobiliser les connaissances : connaître les cytokines pro-inflammatoires ainsi
que la chronologie du déclenchement de la réponse inflammatoire (maximum
entre 6 h et 12 h chez l’Homme).
291
Index
A
absolu (âge) 214
axe optique 145
axiome 20
absorbant 29
absorption 134
accélération 98
B
bactérie 261
accommodation 150 barrière de reproduction 284
accroissement infinitésimal 71 base 267
acide aminé 270 bilan de masse 228
acidose 286 bissectrice 42
action et réaction 103 Bradford (méthode de) 288
ADN 266 brassage génétique 277
ADN bactérien 262
ADN extrachromosomique 265
âge de la Terre 233
aire algébrique 79
C
calcul différentiel 71
allèle 268 canonique (forme) 85
allopatrique 283 carré 45
allopolyploïdie 279 catastrophisme 210
anaphase 274, 276 causalité 18
anatomie 254 cellule 260
angle eucaryote 262
anti-supplémentaire 55 mémoire 259
associé 54 procaryote 261
au centre 41 somatique 273
complémentaire 55 centre de gravité 43
droit 41 centre optique 145
géométrique 40 centromère 266
limite 137 cercle 41
opposé 55 cercle circonscrit 43
orienté 52 cercle inscrit 43
plat 41 cercle trigonométrique 52
supplémentaire 54 chiasma 275
antécédent 62 chiffre significatif 20
antigène 257 chromatide 266
application 62 chromosome 262
ARN de transfert 269 chromosome bichromatidien 266
ARN messager 268 code génétique 270
ARNm monocistronique 271 codon 270
ARNm polycistronique 271 coefficient directeur 72
ARN non codant 269 collision 246, 249
ARN polymérase 269 combinaison linéaire 86
ARN pré-messager 269 commutative 29
ARN ribosomal 269 composante 49
assertion 19 concavité 75
asthénosphère 239 concentration 193, 285
asymptote horizontale 69 conditions de Gauss 146
asymptote verticale 68 conjecture 90
atome 155 conjonction 25
autopolyploïdie 279 conservation de la masse 154
avancement d’une réaction chimique 195 conservation de l’énergie mécanique 119
293
constante d’Avogadro 192
constante de réaction 199
continue 69
E
écriture scientifique 20
convexité 45 électron 158
coordonnées 47 électronégativité 167
coordonnées cartésiennes 48, 99 élément chimique 154
corollaire 20 émergence rasante 137
corps pur 156 énergie cinétique 115
corrélation 18 énergie potentielle 116
cosinus 44 enjambement 275
couche de valence 162 ensemble de définition 76
couples acido-basiques 187 ensemble de nombres 24
craton 249 ensemble d’étude 76
cristallographie 223 entier naturel 24
croissance d’une fonction 67 entier relatif 24
crossing-over 275 enzyme 268
croûte 239 épissage 269
croûte/manteau 240 équation 35
cytokine 259 équation chimique 181
cytokinèse 274 équation trigonométrique 56
cytoplasme 260, 262 équilatéral 43
cytosol 260, 263 équilibre de phases 225, 227
cytosquelette 264 équivalence 25
équivalence d’un titrage 202
D
dalton 285
érosion 217, 229, 250
espèce 284
esprit critique 17
décimaux 24 état fondamental 160
décrochement 247 exon 268
définition 20 exposant 34
degré 86 extremum 75
délétions 278
dénominateur 30
densité 191, 285
dérivation 71
F
facteur 28
dérive génétique 282 facteur nécrosant les
diffraction 130 tumeurs 259
diffusion 134 factorisation 34
dilution 193 faisceau lumineux 131
dimension 4 famille chimique 162
dioptre 134 fonction 69
diploïde 275 affine 82
discontinuité 69 circulaire 82
disjonction 25 dérivée 71
dissipation de l’énergie mécanique 119 linéaire 82
dissolution 184, 193 numérique 62
distance focale 145 paire 65
distance focale image 145 polynomiale 86
distance focale objet 145 puissance 86
distribution 37 racine carrée 87
diversité 282 force 103
diversité génétique 277 de Debye 172
dorsale 242 de Keesom 172
dosage colorimétrique 288 de London 172
dynamique 100 de van der Waals 172
294
électrostatique 105 inertie 101
(non) conservative 116 infra-rouge 129
forme de la Terre 235 insertion 278
formule insuline 269
brute 173 intégrale 78
de conjugaison 146 définie 79
de Lewis 174 indéfinie 79
développée 173 inter-chromobrassage 277
semi-développée 176 interférence 130
topologique 176 interféron 259
foyer principal image 143 interleukine 259
foyer principal objet 143 interphase 273
fréquence 125 intervalle 27
fréquence temporelle 130 intra/inter-chromosomique (brassage) 277
fuseau mitotique 274 intron 268
inverse 29
G
gamète 256, 273
ion 159
isocèle 43
isomère 174
gamète haploïde 275 isotope 159
gène 268
gène homéotique 279
génotype 268, 277
géochronologie 216
K
kinétochore 274
géoïde 238
gradient 71
grandissement transversal 144
graphe 63
L
lemme 20
graphique 63 lentille 145
liaison
H
hexagone 46
covalente 168
hydrogène 173
intermoléculaire 172
histone 265, 268 ionique 168
homogénéité 8 métallique 168
homozygote 277 peptidique 271
hormone 256 polarisée 170
hypothénuse 43 limite 60
lithosphère 239
I
image 62
locus 268
logarithme décimal 91
logarithme naturel 91
droite 144 logarithme népérien 88
inversée 144 loi 20
point image 141 de Beer-Lambert 194
réciproque 63 de Kohlrausch 194
réelle 141 de Snell-Descartes 221, 222
viruelle 142 des proportions définies 155
immunité 257 périodique 156
implication 25 longueur de la projection 48
incidence normale 136 longueur d’onde 125, 130
indétermination 62 losange 45
indice de réfraction 133 lumière blanche 132
indice optique 133 lymphocyte B 259
inéquation 38 lymphocyte T 259
295
M
macrophage 259
nucléole 265
nucléotides 267
numérateur 30
manteau 239, 240 numéro atomique 158
masse atomique relative 156
masse de la Terre 220
masse molaire 192, 285
masse volumique 190, 285
O
objet réel 141
médiane 42 objet virtuel 142
médiatrice 42 octaèdre 47
méiose 273, 276 oeil 149
membrane nucléaire 265 onde 121
mesure algébrique 140 onde électromagnétique 122
mesure d’un angle 40 onde longitudinale 124
mesure principale 57 onde mécanique 122
métal 166 onde P 221, 222, 240
métalloïde 166 onde progressive 123
métaphase 274 onde progressive sinusoïdale 124
méthode scientifique 15 onde S 240
microbiote 261 onde transversale 124
milieu opération sur les limites 62
dispersif 139 opposé 29
homogène 133 optique géométrique 129
isotrope 133 organe 254
transparent 133 organisme 254
mise au même dénominateur 36 orientation du plan 52
mitose 273 orthocentre 43
modèle de l’oeil réduit 150 orthonormé 48
modélisation 11
mole 192
molécule 155, 254
molécule organique 175
P
parallélogrammes 45
moment dipolaire 171 parité d’une fonction 65
mutagénèse 277 pentagone 46
mutation 278 période 124, 157
mutation germinale 278 période sidérale 219
mutation ponctuelle 278 périodicité 54
mycobionte 281 périodicité d’une fonction 66
pH 285
N
négation 25
phagocytose 259
phase 126
phénotype 278
neutre 29 photon 129
neutron 158 phycobionte 281
nombre d’Avogadro 285 physiologie 254
nombre dérivé 71 plan d’incidence 135
nombre trigonométrique 44 plan focal image 143
nomenclature systématique 176 plan focal objet 143
non exclusif 30 plaque équatoriale 274
norme 49 plasmide 262
noyau 239, 240 poids 104
externe 240 point d’incidence 135
interne 240 point matériel 96
nuage électronique 171 polynôme 86
nucléoïde 261 polypeptide 270
296
polyploïdie 279 référentiel 96
polyribosome 271 référentiel galiléen 101
position 97 réflexion 65, 134
postulat 20 réflexion totale 137
poussée d’Archimède 105 réfraction 134
primitivation 78 règle de l’octet 169
principe d’inertie 101 règle de trois 12
priorité des opérations 31 relatif (âge) 214
prisme 139 relation fondamentale de la dynamique 102
produit en croix 37 relation trigonométrique 55
produit scalaire 57 rendement d’une réaction 197
profil spectral 132 repère 97
prométaphase 274 repère du plan 47
proposition 19 représentation d’une fonction 63
protéine 268 ribosome 271
proton 158 rift 244
protoplasme 262
puissance 33
puissance d’une force 111
pulsation 125
S
scholie 20
punctum proximum 150 sécante 71
punctum remotum 150 secteur angulaire 40
sélection naturelle 282
Q
quantificateur existentiel 26
sens trigonométrique 52
séquence codante 268
sinus 44
quantificateur universel 25 Snell-Descartes
quantité de matière 191 (réflexion) 135, 136
quantité de mouvement 102 solubilité 185
source
R
racine 87
monochromatique 132
polychromatique 132
primaire 131
racine carrée 31, 33 secondaire 131
radian 41 spéciation 283
radiochronomètre 216 spectre 132
raideur 106 sphère 41
raison 59 stœchiométrie 155, 182
rationnels 24 subduction 230, 244
rayon suite
incident 135 adjacente 61
lumineux 131 arithmétique 59
réfléchi 135 croissante 60
réfracté 135 décroissante 60
réactif limitant 184 géométrique 60
réaction majorée 61
acido-basique 185 monotone 60
d’auto-protolyse 186 numérique 59
d’oxydoréduction 187 symbiose 281
équilibrée 198 symétrie centrale 65
inflammatoire 259 sympatrique 283
normale 107 système 254
totale 198 circulatoire 256
rectangle 45 digestif 256
réels 24 endocrinien 256
297
immunitaire 256, 257 théorie endosymbiotique 281
international d’unités 4 tissu 260
lymphatique 256 titrage 201
musculaire 256 transfert horizontal 280
nerveux 256 transitivité 38
reproducteur 256 trapèzes 45
respiratoire 256 travail d’une force 112
squelettique 256 triangle 42
tégumentaire 257 triangle rectangle 43
urinaire 256
T U
ultra-violet 129
tableau de variations 77 uniformitarisme 210
tableau périodique 157 unité 4
tangente 44 unité dérivée 5
taux d’accroissement 71
V
tectonique des plaques 206
télophase 274
tension du ressort 106 variable 35
termes 28 variable réelle 62
tétraèdre 47 vergence 145
théorème 20 vitesse 97
théorème de l’énergie cinétique 116 vitesse de l’onde 127
théorème de l’énergie mécanique 118 vitesse de variation 74
298
Crédits iconographiques
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