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GNOSIS

Pensées d’un Illuministe Scientifique

Par Frater Seth


A propos de l’auteur

Je souhaitais avant tout donner quelques


informations sur mon parcours qui m’amena
jusqu’ici et qui répondra déjà à certaines
questions.

Étant baptisé mais ayant toujours eu un


esprit critique, certaines histoires chrétiennes
m'ont bien fait rire lorsque j'ai compris comment
on fait les bébés... Non, sans déconner, la vierge
Marie a eu un bébé sans … ! « What the fuck! »

Continuant dans mon aversion pour un


certain ordre établi (adolescence oblige), je suis
devenu progressivement athée et anarchiste (ni
dieu, ni maitre...) et effectivement cela me
semblait être la (ma) vérité. Mais l'était-ce
vraiment?

Cette question, il m'a fallu attendre entre 18


et 25 ans pour me la poser, lorsque j'eus deux
personnes proches qui sont décédés à quelques
années d'intervalle. J'ai commencé à me poser
une question existentielle : Qu'y a-t-il après la
mort?
Bien que n'étant pas de formation littéraire
mais plutôt technique, je suis passé par
différentes lectures qui m'ont passionné dont "Le
livre des morts tibétains" (Padmasambhava) et
"Les portes de la perception" (Huxley). Deux
lectures totalement différentes mais qui m'ont
ouvert les yeux vers "autre chose", sans savoir
vraiment quoi...

C'est à cette époque où j'ai commencé à


pratiquer la méditation zen et le bouddhisme,
pas forcément quotidiennement mais plutôt
lorsque j'étais seul et que j'avais du temps pour
moi. Cela a duré quelques années.

Mon réel premier contact avec l'église


catholique fût lorsque nous décidâmes de nous
marier. Mon épouse souhaitait que nous fassions
une cérémonie à l'église, ce qui impliquait une
« préparation » religieuse pour ce faire. Par
chance, nous voulions tous deux une petite
chapelle assez intime et c'est comme cela que
nous avons rencontré le curé qui nous a mariés
et baptisés deux de nos enfants.

Cet homme de foi, assez âgé, était un réel


sage, il nous expliqua rapidement l'histoire de
Jésus, etc. mais n'était pas focalisé sur le roman
et pouvait concevoir qu'on ne puisse pas croire
en certaines choses. Mais il fût, pour ma part, un
révélateur de ce qu'était (ou plutôt devrait être)
l'église dans toute sa sainteté et toute sa
quiétude.

Malheureusement, ce saint homme


décéda et pour le baptême de notre troisième
enfant, nous dûmes nous résigner à aller dans
une église plus "traditionnelle" avec tous les
travers que cela engendre. Le curé qui nous
reçut et était de ses hommes de foi
« détestable », ce genre d'homme qui pratique
le prosélytisme forcé et ne se concentre pas sur
le réel message.

Cette dernière expérience me fit prendre


conscience que ce n'était pas l'homme
(d'église) qui devait être suivi mais le message.
Ayant mûri, je ne suis pas retourné dans mes
anciens travers athéistes mais ne suis pas
devenu catholique pour autant. Je me suis mis
en quête du message...

Pour cela, j'ai cherché, lu, étudié, pas


seulement les textes saints des trois religions mais
aussi d'autres lectures.

Je me suis beaucoup documenté sur les


différents courants religieux et petit à petit, me
suis rapproché de la face cachée des religions,
le cercle intérieur (dit ésotérique).
Ce voyage m'a permis de comprendre, en
partie, l'essence des religions.

Je fis un cours passage par la Wicca qui,


bien que très intéressante dans la conception
de la vie avec un dieu et une déesse (ouf... enfin
eux savent comment on fait des enfants) et
axée sur la nature et les cycles des astres, ce qui
me gênait quelque peu était ces rituels qui
n'avaient pas de signification réelle et auquel
personne ne savait me donner d'explication. Je
lus Le livre des ombres de Gardner et étudia Alex
Sanders mais mes recherches restant sans
réponse, je me remis à étudier d'autres courants.

A force de recherche, je passai par des


lectures de plus en plus spécialisées et je
découvris la kabbale. Quoi de plus intéressant
que la kabbale pour expliquer l'inexplicable et
relire les textes sacrés avec un autre niveau de
lecture.

Cette découverte me fit me plonger dans


une revue complète de mes anciennes lectures
en essayant d'en décoder le message. Ceci me
poussa aussi à lire le "Sefer-Ha-Zohar" qui me
donna des pistes sur ce qui me manquait pour
reconstruire le puzzle.
C'est comme cela que j'en suis arrivé à lire
Le livre d'Enoch (les trois éditions), ce livre qui fût
jadis retiré de la bible lors du nouveau testament
car il ne plaisait pas aux ecclésiastiques, des
hommes, qui ne le trouvaient pas assez
avantageux pour l'image de dieu. Et pourtant, si
j'avais lu ce livre lorsque j'étais enfant, je pense
que j'aurais pu croire à ce qui était écrit dans la
bible car les zones d'ombres se seraient levées...

En continuant ce parcours initiatique, je me


passionnai pour certains auteurs (maçons,
templiers, occultistes du début du XXème siècle)
qui semblaient avoir décodé une belle partie du
message. Je passai par différentes étapes de
conscience: Dois-je "postuler" pour une société
initiatique comme la franc-maçonnerie, les
ordres rosicruciens? N'est-ce pas là, un risque
que, d'après mon parcours occulte, je ne me
retrouve pas dans leur vision du monde?
Auraient-ils même la volonté d'intégrer, en leur
sein, une personne déjà très ancré dans
l'occultisme?

Je m’initiai donc, seul, en suivant les


enseignements d'Aleister Crowley, d'Eliphas Lévi,
de S.L. MacGregor Mathers, de Regardie, et j’en
passe, tout en continuant à étudier en parallèle
la kabbale, ce qui me donna quelques clés
importantes pour comprendre le système de la
haute magie dans son ensemble.

Ce dernier point me fit réaliser beaucoup


de choses dont les réponses aux questions que
je me posais lorsque je pratiquai la Wicca mais
aussi sur les rituels pratiqués dans les églises
catholiques. Par exemple, je compris enfin le
rituel du cercle de protection des wiccans qui
me semblait toujours très loin d'être abouti
lorsque je le faisais et qui, en pratiquant le rituel
mineur du pentagramme avait une réelle
signification kabbalistique (de même que le
signe de croix à l'église que je faisais sans le
comprendre vraiment...).

Ce voyage initiatique m'a aussi fait


relativiser la place de l'homme dans l'univers.
Ainsi, je place désormais toutes les religions sur
un même pied d'égalité (dans le bon comme le
mauvais sens) car à mon sens toutes les religions
de la terre partagent de forts liens qu'ils soient
affichés ou non. Bien que je ne sois pas très en
accord avec la théosophie cette phrase me
semble très correcte : « Il n'y a pas de religions
supérieures à la vérité. »

Désormais, après des années de voyage,


j’ai pris la décision de transmettre à mon tour
dans une fraternité proche de l’Illuminisme
Scientifique de Crowley mais j’encourage
vivement chaque étudiant à lui-même
construire son propre système et sa propre vision
du monde. Ne pas croire ce qui est écrit mais
chercher par lui-même, recouper avec d’autres
informations qu’elles soient scientifiques,
ésotériques ou religieuses. Comme disait
Crowley : « Ne me croyez pas », c’est
exactement le point, cherchez et vous
trouverez, ne suivez pas bêtement...
Préface
Cet essai n’a pas pour vocation à détenir
une vérité et encore moins LA vérité. Il est en soi
un recueil de mes divagations psychiques et du
résultat de mes années de quête spirituelle
m’ayant amené à me construire mon propre
système.

Dans toutes les religions, les textes et la


transmission orale furent les piliers du savoir.
Néanmoins, force est de constater, qu’au fil des
siècles, les traductions et leurs lots d’adaptations
eurent fin du texte d’origine, de ses secrets et de
la connaissance (la Gnose) qu’ils amenaient
aux peuples, je reviendrais là-dessus dans le
premier chapitre.

La politisation des religions afin d’assoir un


pouvoir sociétal sur les peuples passèrent par
une phase de démystification. Nous ne
reviendrons pas sur le bienfondé de cela, ce
n’est pas le but, nous dirons seulement que
c’était une nécessité à un instant précis de
l’histoire dans la mesure où les différentes
religions faisaient office d’organe de
moralisation des masses.
Dans cet essai, je poserais donc certaines
questions sur l’existence de Dieu, sur le lien entre
la science et la religion, sur l’occultisme en
général et bien d’autres sujets.

Afin de dissiper par avance tout


malentendu, ce traité ne parle pas de
gnosticisme que je laisse aux spécialistes de la
question. Le mot Gnose et le titre Gnosis ne font
référence qu’à la connaissance par-delà les
dogmes. Aussi, le terme Illuminisme Scientifique
ne veut aucunement dire que cette œuvre a
une quelconque valeur scientifique ou
illuministe mais plutôt un mode de réflexion, ce
terme fût d’ailleurs employé par Aleister Crowley
en sous-titre de la revue Equinox avec pour
slogan « La méthode de la science, le but de la
religion ».

J’espère que ce traité amènera le lecteur


à se poser certaines questions sur les grands
mystères de ce monde.
Bonne lecture.
Frater Seth
Sommaire

Au sujet des dogmes ............................................................12


De la nécessité de réflexion...................................................18
Les niveaux de lecture ...........................................................23
La symbolique ........................................................................28
La perception et la mystique .................................................33
L’univers quantique et la haute magie .................................38
La magie sexuelle ...................................................................46
L’existence de Dieu ................................................................52
Séparer l’innée de l’acquis ....................................................56
Conclusion ..............................................................................66
Au sujet des dogmes

En tant qu'occultistes ou personnes aux


spiritualités marginales, combien de fois avons-
nous entendu ces phrases ou petits pics de la
part de proches, « Tu fréquentes des gens
étranges... Tu es sûr que ça va? » ou encore
« J'ai vu ta publication de l'autre jour, j'ai
franchement rien compris... Tu crois en de ces
trucs bizarres quand même! » Je tiens
aujourd'hui à remercier ces gens pour m'avoir
fait comprendre certaines choses.
Leurs propos m'ont fait quelque peu
prendre conscience de la nécessité de
discrétion de certaines sociétés initiatiques. En
effet, même si, de nos jours, la chasse aux
sorcières est belle et bien terminée (sauf en Syrie
où une femme belge fût exécutée pour
sorcellerie, il y a quelque temps), une sorte de
peur de l'occulte subsiste. Et bien plus encore,
cette crainte alimente toutes sortes de théories
qui prolifèrent sur le web, se basant même sur
des documents reconnus comme faux tel que
Les protocoles des sages de Sion ou bien des
ouvrages totalement loufoques comme Les
mystères de la franc-maçonnerie dévoilés de
Léo Taxil...
Dans notre société moderne, où les masses
se sont éloignées de plus en plus des églises (63%
des français étant non-croyants ou athée), la
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morale judéo-chrétienne continue de faire rage
comme ancrée dans le subconscient de
chacun. Les occultistes, bien qu'hommes de
"foi", subissent encore aujourd'hui les résultats de
la propagande qu'ont organisé pendant des
siècles les différentes organisations religieuses. Et
c'est sur ce point que s'est posée ma réflexion:
Pourquoi une telle aversion envers l'occultisme?
C'est tout naturellement que ma pensée
est allée vers le dogme religieux en règle
générale. Pour reprendre la définition de
dogme, j'en appelle à mon ami Wikipédia : « Un
dogme est une affirmation considérée comme
fondamentale, incontestable et intangible par
une autorité politique, philosophique ou
religieuse. » Une affirmation, oui, mais pas un fait.
Ce qui nous amène au fondement des religions.
Dans toutes religions, les textes et les
prophètes jouent un rôle déterminant, celui du
vecteur de la connaissance ainsi que celui du
sage ayant su décrypter le message que le Divin
a voulu laisser aux hommes. Mais ce message,
pour avoir une portée, doit être transmis par des
hommes au fil des siècles et c'est là que les
divergences apparaissent.
Comme l'être humain, les religions
abrahamiques issues du Verbe sont passées (ou
passeront pour les religions plus jeunes comme
l'Islam) par différentes phases:

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 La naissance. Dans cette phase, les
hommes apprennent en se basant sur la
gnose qui est transmise verbalement par
les sages afin de faire survivre le savoir.
Nous sommes dans cette phase de la
religion très proche des faits au niveau
temporel et où le message est le plus clair
possible. La religion naissante devient un
fil conducteur pour les générations futures
et les premiers écrits sont créés.
 L'enfance. Durant cette période, la
religion se forme. La croissance de celle-
ci doit passer par une phase de conquête
et de conversion de la masse pour
pouvoir grandir et amener tout le monde
vers ce qui est considéré comme le bien,
la morale. C'est à ce moment où les
hommes de foi commencent à prêcher la
bonne parole en étayant leur discours sur
les textes saints. Le temps ayant passé,
une transformation s'opère en incluant
aux écrits certaines règles concernant la
vie de tous les jours pour répondre à une
nécessité aussi bien sanitaire que sociale.
Mais, pour pouvoir convertir l'homme, il
faut aussi jouer avec la corde sensible, en
lui promettant le paradis après la mort, s'il
suit le troupeau, ou l'enfer, s'il reste cet
infâme non-croyant, ce païen sans foi ni
loi... L'enfer n'existant pas dans les textes

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en tant que tel, c'est là que nait le dogme,
une affirmation incontestable de l'autorité
religieuse mais non factuelle.
 La maturité. Une fois les masses converties,
les hommes vivent dans la foi et suivent le
dogme imposé sans remise en cause de
celui-ci. C'est l'âge adulte par excellence,
appliquant à la lettre ce qu'on lui a
enseigné. Mais cette période trouve aussi
son côté sombre, celui du rejet de l'autre.
Un modèle unique et formaté qui ne
supporte pas qu'on puisse croire en autre
chose que le dogme que l'on nous a
enseigné. Dans cette ère, naissent les
guerres de religions, les conflits
communautaires, la chasse aux sorcières,
portés par des hommes de foi qui, malgré
leur enseignement de paix et d'amour,
n'hésitent pas à faire couler le sang.
 Le déclin. L'homme a en son ADN spirituel
ce besoin de liberté, de libre arbitre qui le
pousse à suivre sa propre voie. La religion
devenant trop oppressante et ayant
montré une face obscure de par son
dogmatisme frustrant et égocentrique, les
adeptes s'éloigne de la foi car le dogme
ne correspond plus à leur mode de vie, de
fonctionnement. Peu à peu, la foi
s'estompe et l'on entre dans une ère où les
valeurs morales enseignées finissent par

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être rejetée même si celle-ci était basée
sur la bienséance.

« Quel rapport avec l'ésotérisme? » me


direz-vous.
Il est de ces êtres qui, depuis des siècles, ont
toujours voulus exercer leur libre arbitre et ne pas
suivre le troupeau. Ces hommes (et femmes)
qui, malgré leurs divers milieux culturels, leurs
différents vécus, et même leurs obédiences
parfois lointaine, n'ont jamais pu croire en une
nourriture spirituelle prémâchée que leur
apportait les hommes d'églises, les imams ou les
rabbins. Leur quête de vérité et de savoir les a
tous poussé sur des voies différentes certains
cherchant leur vérité dans des cercles
initiatiques, d'autres dans la lecture et la
kabbale ou d'autres encore dans la pratique de
la haute magie. Bref, que de parcours différents
et uniques chez les occultistes mais aussi
combien de points communs les rapprochant
sur le fond, sur le but ultime de tout être humain:
le libre arbitre, la connaissance du bien et du
mal.
Ces hommes et ces femmes ne tomberont
jamais sous le joug d'un diktat dogmatique qui,
à terme, les éloignerait du réel savoir (et de sa
quête) et pourrait les pousser dans le rejet total
des religions.

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Et c'est bien pour cela, que les autorités
religieuses ont toujours rejeté l'ésotérisme, car
ces hommes et femmes croient (avec un grand
C) mais ne suivent pas le troupeau. Et, malgré le
respect qu'ils ont pour les religions (et là, nous
parlons bien de toutes les religions sans
exception), ils restent des brebis galeuses qui
risqueraient de détourner le troupeau du
chemin que des hommes leur ont défini.
Les dogmes sont néanmoins nécessaires à
une mise en condition mystique mais ceux-ci
doivent être compris et analysés pour que la
magie opère.

Eliphas Lévi disaient ceci :

« Toute foi qui n'éclaire pas et n'agrandit pas la


raison, tout dogme qui nie la vie de l'intelligence
et la spontanéité du libre arbitre, constituent une
superstition; la vraie religion est celle qui se
prouve par l'intelligence et se justifie par la
raison, tout en les soumettant à une obéissance
nécessaire. Ceci est l'indication de l'absolu en
religion et en philosophie. »

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De la nécessité de réflexion

Dans la vie de tous les jours, nous nous


levons, nous nous préparons, nous partons faire
notre job puis, nous rentrons fatigués. L'esprit
déjà occupé par la journée du lendemain, nous
trouvons le moyen de nous occuper de notre
famille dans le peu de temps qui nous reste puis
nous tombons épuisés dans les bras de Morphée
pour recommencer le même rituel le jour suivant
et puis le jour d'après.
Dans ce perpétuel remue-méninges, pas
de place pour la spiritualité, pas de place non
plus pour réfléchir sur sa propre volonté, ni à son
but dans la vie...
Et même lorsque vous êtes déjà bien ancré
dans la spiritualité, ce train-train quotidien arrive
à vous éloigner de votre but et tout est fait pour
qu'il n'y ait aucune place pour prendre la
hauteur nécessaire à votre évolution spirituelle.
Distractions en tout genre, informations
omniprésentes, tout cela jusqu'au point de se
voir emprisonné dans de fausses vérités, attiré
par le dieu argent et lobotomisé par son apôtre
médiatique, la télé.
Pour l'occultiste, vivant dans ce monde et
participant à son système pour gagner sa vie, les
seuls réels moments de méditation se trouve
dans les rituels individuels, les visites au temple

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ou dans sa loge, ces moments intemporels où la
pratique le soustrait pour quelques temps au
monde physique, à Malkuth, pour nous projeter
vers Kether, le monde des émanations. Mais
pour parvenir à cet état, il faut se détacher de
son quotidien, faire abstraction de son moi. Les
techniques varient selon les individus (et leurs
obédiences), allant de la méditation zen au
rituel de bannissement mineur du
pentagramme, ces exercices nous aident à
nous élever. Mais pourquoi faire?
C'est là, une question importante, la
recherche de la connaissance passe forcément
par une phase de questionnement, tout
d'abord sur soi: Qui suis-je? Qu'est-ce que je
veux réellement dans la vie? Suis-je un homme
bon? Séparer l’innée de l’acquis diront certains.
Puis, ce questionnement s'ouvre aux autres
et au Divin: Comment puis-je rendre le monde
meilleur? Quel est le rôle de Dieu dans cette
affaire? Ai-je la possibilité, moi, petit homme, de
changer ce monde? Quel est notre place dans
l'univers? Autant de questionnement hautement
philosophique et spirituel que le monde
physique ne nous permet pas de nous poser et
n'est pas en mesure de nous apporter des
réponses.
Toutes ces questions décortiquées sont
celles qui sont posés, au cours d'un rituel ou
d'une méditation, au Divin, par le biais de ses

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représentants tel les anges, ainsi qu'à soi-même,
la part de Dieu en nous ou notre subconscient,
en fonction des croyances. Et les réponses, elles
nous arrivent par divers canaux allant du rêve
qui dérange mais apporte des réponses à la voix
qui nous parle et nous montre la voie. Ces
réponses arrivent aussi par la force des choses,
ces évènements du quotidien qui nous rappelle
ce questionnement et nous imposent de
changer pour nous élever.
Après ça, reste à construire sa réflexion et
poser sur le papier son cheminement spirituel
pour que tout prenne un sens. Et là, sans cette
solitude hors du monde physique, ce
détachement du quotidien et, à cause de ce
temps qui manque à tout le monde, cette
connaissance reste vaine, sans valeur que celle
de l'avoir en soi et de ne pouvoir la transmettre...
Tout être humain a cette faculté de
prendre de la hauteur, de se détacher du
monde physique et matériel pour atteindre un
autre niveau de connaissance, ce n'est pas
l'apanage de l'occultiste que d'avoir cet accès.
Le problème est que le monde est organisé de
telle manière qu'on ne puisse surtout pas
s'approcher de la porte. C'est cela que je
considère être une prison spirituelle.
Nous sommes arrivés à une ère proche de
certains écrits (voir les Néphilims du livre
d’Enoch). Les « géants » ont pris le pouvoir, ils ont

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déshumanisé les masses en les individualisant,
en leur enlevant toute opportunité
d'émancipation et d'accès à une connaissance
spirituelle, les rendant esclave de leurs propres
envies matérielles.
La technologie, qui aurait pu être une aide
pour l'humain, afin de lui donner ce temps de
réflexion, ne sert que les « géants » qui
engendrent encore plus d'argent et asservissent
les masses tout en les appauvrissant aussi bien
matériellement que spirituellement.
Et les religions dans tout ça?
Elles ont suivi le pas, laissant leurs moutons
s'égarer vers des occupations plus futiles, la
remise en question n'étant pas le crédo des
organisations religieuses et leurs intérêts
financiers étant dans les mains de ces mêmes
« géants ».
Ne voyez pas là une critique des religions
mais plutôt de leurs organisations. Le fait est que
des écrits ont expliqués des comportements
humains et leurs modes d’évolution en les
cartographiant (comme dans l’arbre des
Séphiroths) ou encore en prophétisant des
évènements futurs. Ce manque de temps pour
la réflexion et, pour le coup, la lecture, reste une
arme du mal contre le bien.
En effet, en lisant certaines prophéties ou
textes hors de leur contexte temporel (c.f. les

21
récits antédiluviens), il est facile de faire un lien
avec la situation du monde actuel.
Des hommes, dans le passé, pouvaient-ils
voir dans le futur ? Ou encore l’humanité subit-
elle des cycles et recommence-t-elle les mêmes
erreurs ? J’y reviendrais dans un futur chapitre.

22
Les niveaux de lecture

Certains niveaux de lectures des textes


saints peuvent sembler parfois totalement
loufoques. Le premier niveau de l’ancien
testament, par exemple, nous emmène dans
des fables totalement impossible à croire ou
encore mêlant différentes lignes temporelles qui
noient le message.
Il faut savoir que tous les textes bibliques ont
été écrits à différentes époques (s’étalant sur
des décennies, voire des siècles pour certains).
Aussi, ce que nous ne pouvons pas comprendre
aujourd’hui, c’est que ce qui est maintenant
(re)connu scientifiquement était à l’époque
totalement abstrait donc les mots utilisés étaient
plutôt des images. On peut comprendre que
certaines années ou certains mois étaient
définies par des déplacements d’étoiles dans le
ciel et que leurs retranscriptions étaient
imagées, ce qui créera plus tard les signes de
l’horoscope.
Dans d’autres niveaux de lectures, on
rentre dans le concret mais les traductions et
subtilités des langues originelles éloignèrent les
hommes de l’enseignement. Je vais prendre un
exemple qui depuis des siècles place la femme
comme responsable de la chute de l’homme :

23
La genèse. Dans cet exemple, j’utiliserais la
kabbale pour aider la lecture.
On va commencer directement à la
Genèse 1:27, pour essayer d'analyser un peu
plus le texte, même si les chapitres d'avant
restent très intéressants.
« Dieu créa l'humanité à son image. il la
créa à l'image de Dieu, il les créa mâle et
femelle. »
Dans beaucoup de traduction, il n'est pas
utilisé humanité mais homme ce qui induit le
lecteur en erreur qui pense que l'homme originel
était masculin. Ce n'est pas le cas car, en
hébreu, l'homme s'écrit ‫ גבר‬et dans la bible, le
mot utilisé est bien humanité donc ֙‫האָ ָדם‬. ָֽ ָ Un
second point est que dieu les créa, donc
l'homme originel n'était pas seul comme
souvent pensé à tort. Si l'on regarde bien le mot
humanité en hébreu, il contient ֙‫אָ ָדם‬
littéralement Adam, Adam serait donc
l'humanité entière formée à l'image de dieu. Ce
point, nous amène aussi à une autre dimension
de l'image de Dieu qui contiendrait, en lui, les
attributs masculins et féminins. Par ailleurs, dans
ce chapitre, Dieu est écrit ‫ֹלהים‬ ִ ֱ‫א‬, Elohim, qui est
un pluriel ce qui suggère que dieu est une
pluralité unie car le verbe créer est lui au
singulier. Du coup, on commence à entrevoir le
rôle du ‫ה‬ ָֽ dans le mot ֙‫האָ ָדם‬.
ָֽ ָ

24
Pour la kabbale, dans le tétragramme
sacré ‫יהוה‬, chaque lettre a une signification bien
précise et cette dimension féminine vient
justement du ‫ ה‬que l'on retrouve deux fois dans
le nom de Dieu. Le tétragramme sacré
commence par un ‫ י‬celui-ci est appelé par les
kabbalistes Aba, le père, qui est le premier plan
masculin du nom de Dieu. Il est suivi par un ‫ ה‬qui
lui est appelé Imah, la mère, qui est le premier
plan féminin de celui-ci. Puis, se trouve le ‫ ו‬qui
est appelé Ben, le fils et le second ‫ה‬, Chékinah,
la fiancée. Il y a donc dans le tétragramme
sacré une égalité homme-femme où la notion
féminine est représentée par le ‫ ה‬et une notion
d'unité.
On va aller plus loin, au chapitre Genèse
2:22 pour mieux comprendre l'implication.
« L'Eternel Dieu forma une femme de la côte
qu'il avait prise de l'humanité, et il l'amena vers
l'humanité. »
Dans ce chapitre, Dieu est écrit en toute
lettres ‫יהוה‬, ce qu'il faut savoir, avant la suite,
c'est que le tétragramme sacré mit à la verticale
représente l'Adam Kadmon, l'être humain
originel. Dans ce paragraphe, on a encore un
problème de traduction ou d'interprétation car
‫ ַהצֵּ ָ ָ֛לע‬peut à la fois être traduit par côte mais
aussi coté. Ce qui nous emmène au niveau de
lecture recherché de ces deux chapitres car si
l'on enlève le coté du mot ֙‫האָ ָדם‬, ָֽ ָ on se retrouve

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comme vu plus haut d'un côté avec ‫ ָֽאדם‬,
Adam, et de l'autre avec ‫ה‬, ָֽ֙ ָ la mère ou la
fiancée donc une femme et non la femme.
Encore plus intéressant, si l'on retire le coté
de l'Adam Kadmon représenté par le
tétragramme sacré ‫יהוה‬, on se retrouve avec
d'un côté le ‫י‬, le père, et de l'autre avec ‫הוה‬,
littéralement Eve.
Le premier et le second verset de la
Genèse, nous invite donc à lire le texte
totalement différemment plutôt que de survoler
la première couche qui se contredirait en lisant
la fable dans l'ordre sans la déchiffrer, du type, il
créa l'humanité homme et femme puis
seulement après créerait Eve qui était censée
être la première femme sur terre...
De plus, sans un minimum de
connaissance de l'hébreu, ces versets nous
mettent dans l'impossibilité totale d'accéder à
ce niveau de lecture des écrits.
Ces deux versets nous font aussi prendre
conscience de la dualité masculine et féminine
de l'être spirituel originel. La femme n'est donc
pas vue dans cette partie comme un sous-
produit de l'homme mais bien comme une part
entière de la création ainsi que du divin.
Mais, en prenant une autre lecture du
texte, on peut aussi voir, dans la Genèse, tout le
processus de procréation, l'homme et la femme,
en temps qu'êtres physiques pourraient être

26
assimilés à ‫ֹלהים‬
ִ ֱ‫א‬, le Dieu pluriel qui, en tant que
couple (unité ‫)יהוה‬, créée l'être humain à son
image, impliquant la multiplication des cellules
asexuées contenant l'information génétique
donc la mitose. La séparation de la côte de
l'humain pourrait-elle s'apparenter à la méiose
qui aboutit à la production de cellules sexuelles,
etc. jusqu'à l'expulsion du jardin d'Eden qui est
dû à la femme donnant naissance et qui donc
est la cause de l'incarnation de l'âme dans un
corps physique mortel.
Bref, la Genèse nous fait voyager et nous
donne certains codes qui permettent
d'accéder à de vaste possibilité de lecture qui
dépassent la simple assimilation femme =
tentation / pêché, si chère à nos grandes
religions reléguant la femme à la soumise de
l'homme.
Pour finir, en rapprochant les textes
bibliques de certaines réalités biologiques ou
physiques modernes, on peut se demander si,
en fin de compte, ces livres ne sont pas des
manuels scientifiques mais ne serait-ce que
décrypter deux versets de la genèse prend des
jours, alors la Bible en entier… C’est une œuvre
de plusieurs vies pour un seul homme.

27
La symbolique

Ce qui est intéressant, dans la symbolique


est qu’elle dépasse les textes et qu’elle est
universelle mais elle nécessite une initiation qui
demande à nouveau du temps pour décrypter.
C’est en me penchant sur ce sujet que je
me suis demandé si l’iconographie chrétienne
n’était pas trop complexe pour le non-initié.
De l'image de Jésus:
Il faut savoir que bien que la question de
son lieu de naissance « réel » est toujours en
discussion, Bethléem, Nazareth, Capharnaüm,
peu importe, on se retrouve dans une région
actuelle au nord d'Israël et au sud du Liban. De
ce fait, il y a quand même peu de chance que
ses traits représentés sur toutes les iconographies
que l'on trouve dans les églises soient justes. Il
n'aurait pas les traits européanisés et sa peau
serait plus matte.
On va me dire, on s'en fout de son
apparence, et bien non car dans l'Exode 20:4, il
est écrit : « Tu ne feras pour toi ni sculpture ni
image de ce qui est dans les ciels en haut, ou
sur la terre en bas, et dans les eaux sous terre ; tu
ne te prosterneras pas devant elles. ». Le point
est simple l'idolâtrie mène à l'ignorance et
détourne des symboles et messages. Les gens

28
regardent l'homme et son histoire sans chercher
plus loin dans la gnose.
Et si on regarde un peu plus les textes, dans
Jérémie 10:6, sur la souveraineté de dieu, il est
dit: « Nul n'est semblable à toi, ô Eternel! Tu es
grand, et ton nom est grand par ta puissance. »
Ce qui sous-entend que si personne n'est
semblable à lui, il ne peut être représenté de
quelque moyen que ce soit. Oui mais Jésus n'est
pas Dieu, il est son fils !
Parfait donc si on part de ce postulat
idolâtrer le fils de Dieu au lieu de son père n'est
pas permis, retour à l'Exode 20:4.
En parlant de ça, pendant qu'on est dans
l'Exode, regardons plus bas au verset 20:7 « Tu
n'invoqueras pas le Nom de ‫ יהוה‬ton Dieu, en
vain. » Il est interdit de prononcer le nom de dieu
donc mais pas de son fils.
Du nom de Jésus:
Il est des similitudes assez troublantes entre
la prononciation du nom de Jésus et le
pentagramme sacré, cette similitude
consisterait à ajouter l'élément feu (donc le ‫) ש‬
au milieu du tétragramme sacré ‫ יהוה‬donnant
par le fait ‫ יהשוה‬donc Yeshouah. Bon, cette
version est très controversée mais méritait d'être
soulignée ici car le monogramme IHS nous
rapproche lui-même du début du
pentagramme sacré ‫יהש‬.

29
Pure hypothèse, mais n'oublions pas que
dans la tradition hébraïque d'où est issu Jésus, le
monde a été créé à partir de lettres, en jouer
dans les saintes écritures est la base même de
l'enseignement caché des religions judéo-
chrétienne.
Aussi, la modification du nom de Dieu se
justifierait, permettant au croyant de prononcer
ce nom sans s'attirer les foudres divines.
De la symbolique:
On arrive là dans ce que préfère dans le
christianisme et dans sa mystique. Je ne parlerais
pas de la cabale chrétienne mais je passerais
par la kabbale juive que je connais mieux pour
parler de symbolique.
Pour en revenir à la kabbale, je vais vous
citer une partie du précédent chapitre: « Dans
le tétragramme sacré ‫יהוה‬, chaque lettre a une
signification bien précise [...]. Le tétragramme
sacré commence par un ‫ י‬celui-ci est appelé
par les kabbalistes Aba, le père, qui est le
premier plan masculin du nom de Dieu. Il est suivi
par un ‫ ה‬qui lui est appelé Imah, la mère, qui est
le premier plan féminin de celui-ci. Puis, se
trouve le ‫ ו‬qui est appelé Ben, le fils et le second
‫ה‬, Chékinah, la fiancée.»
Jésus, le fils de Dieu et de la sainte vierge
serait donc le fils, le ‫ ו‬du tétragramme sacré.
Cette lettre vav (‫ )ו‬signifie clou en hébreu et
dans la kabbale cette lettre correspond à la

30
main. Tiens, ça me dit quelque chose un clou et
une main, serait-on là dans de la symbolique ou
est-ce un pur hasard ou un méchant raccourci
de ma part ? Qui sait...
La symbolique de la croix aussi nous
rapproche d'une chose connue dans la
kabbale, l'arbre des séphiroths et sa carte de
l'être humain. Jésus est « ancré » par les pieds en
Malkuth, le monde physique, le royaume. Ses
bras entendu, en face de Geburah et Chesed,
respectivement la force et la bonté, ce qui lui
correspond totalement dans les écrits. Sa tête
est couronnée d'épine en Kether, la couronne,
lui donnant la symbolique de l'homme éclairé.
Tout ceci pour dire que, pour moi, le
christianisme est très symbolique et devrait se
sortir de ses icones pour parfaire son
enseignement.
Dans le Zohar, Rabbi Simeon disait :
« Je vous en supplie, ne faites jamais sortir
de vos bouches une parole de la Torah que vous
n'avez pas comprise ou que vous n'avez pas
entendu distinctement par une haute cime.
Ainsi vous n'amènerez pas cette faute à occire
des multitudes d'hommes pour rien. ».
Car oui, là est le fond du problème,
enseigner à l'église la partie superficielle de la
religion basée sur des icônes amène les fidèles à
l'idolâtrie plutôt qu'à la réflexion sur le fond du
texte qui ramènerait peut-être plus de

31
sceptiques à l'étude. J’y préfère, et de loin, la
symbolique d'un temple qui ouvre à la réflexion.

32
La perception et la mystique

Conscience et folie ont de forts liens avec


la perception et la mystique dans la mesure où
toute expérience mystique est liée à la psyché
et à une perception différente du monde.
Il faut déjà définir ce qu'est la folie qui peut
comporter bien des définitions allant de la
psychose à la névrose en passant par des
maladies telles que la schizophrénie. Ici, je ne
parlerais pas de ces troubles, même si nous
ferons parfois un détour vers celle-ci, mais nous
nous concentrerons sur ce que l'on pourrait
appeler la folie quotidienne, celle qui fait de
nous des êtres différents.
Pour cela, passons un instant vers la
normalité et quel grand mot que la normalité!
Est-ce qu'adhérer à une certaine pensée unique
et se conformer au mode de vie de monsieur
tout-le-monde qualifierait cette normalité? Je
crains que cela soit le cas... Donc, pour être
normal, il faudrait accepter tout ce que la vie
nous impose sans jamais broncher, il faudrait
que nos paroles suivent exactement la même
ligne que celle de notre voisin. Donc, pas de
place pour l'imagination, la contradiction ou
une autre vision du monde, sinon je crie au fou!
Cette notion de normalité suit de près la
notion de réalité commune. Ce qu'il faut savoir,

33
c'est que chacun développe sa propre réalité,
celle qui, grâce à notre vécu, notre éducation,
notre appartenance socio-culturelle et nos
connaissances propres, font que la vie n'est pas
perçue comme le voisin la perçoit. Mais
l'égrégore fait qu'une réalité commune existe,
cette réalité est celle qui, depuis des siècles, est
prise comme LA réalité, celle qui nous dicte un
rythme de vie et une façon de penser. Cette
réalité, nous la connaissons tous, elle nous est
transmise dès le plus jeune âge sous la forme
d'affirmations ancrées dans notre subconscient:
« Papa et maman doivent aller au travail
gagner de l'argent », « Il faut bien travailler à
l'école pour avoir un bon travail plus tard »,
« "Laisses ça, c'est le travail des femmes ! » et
bien d'autres encore qui, en fonction des
régions du mondes, peuvent varier quelque peu
mais qui deviennent la norme à suivre. Toutes
autres pensées ou actes hors de la norme sont
perçus par l'autre comme une folie...
Tel est le cas du libre penseur, de
l'occultiste, du toxicomane, du schizophrène et
de toute personne dont la perception de la
réalité (commune) est modifiée. Nous rentrons là
dans le vif du sujet: cette inconscient collectif
(comme l’appelle Jung) est nécessaire
socialement et humainement, c'est un fait
indéniable. Comment pourrait-on vivre en
société si personne n'avait la même vision du

34
monde ? Mais la réalité commune n'est, ni LA
vérité, ni le but ultime de sa propre élévation,
elle en est même le garde-fou. En fait, elle n'est
qu'un savant mélange de croyances et de
conformité à des lois et des devoirs que des
hommes ont dictés, elle est cette prison
spirituelle dont je parlais précédemment.
Entrons dans le microcosme ne notre
réalité, là où nous sommes tous des êtres à part
entière, le plus profond de notre conscience.
Notre but dans la vie ? Se réjouir, prendre du
plaisir, aimer... Dans ce microcosme, nous avons
tous cette envie de lumière et pour cela, il
faudrait réparer ces vases récepteurs cassés
depuis le péché originel. Mais, le macrocosme
de notre réalité ne nous le permet pas, car lui,
inconscient collectif, va à l'encontre de cet
épanouissement.
Pour explorer ce microcosme, différentes
solutions existent, certains utilisent la méditation,
d'autres des produits stupéfiants, et certains ont
cette faculté innée de pouvoir y accéder. Mais
aucun ne ressort indemne de ce voyage car la
perception du monde qui nous entoure change
à jamais.
Méditons un peu puis sortons dans la rue.
Voyez-vous toutes ces personnes s'agiter dans
tous les sens? Ce taxi engueuler cette pauvre
dame qui peine à traverser la rue? Ce béton,
ces fils électriques, ces produits créés par la

35
main de l'homme mais qui n'ont rien d'humain?
Oui, voilà à quoi est confronté le voyageur
intérieur, cette vision acérée du monde
extérieur comme celle d'Huxley dans Les portes
de la perception où la mescaline lui montre le
monde sous un angle qu'il n'avait jamais
exploré. Cette vision totalement chamboulée
nous ouvre les portes d'une autre réalité plus
grande encore, réduisant le macrocosme de
notre ancienne réalité à néant. Est-elle la vérité?
Nul ne le sait mais ce qui est sûr c'est que la
lumière commence à trouver son chemin, elle
est débarrassée de cette barrière. A cet effet, je
vous conseille le livre Prometheus Rising de
Robert Anton Wilson où l’on apprend les 8
circuits sémantiques du cerveau théorisés par
Timothy Leary.
Mais alors, ce fou que j'ai vu parler seul,
l'autre jour, dans la rue, sourire aux lèvres, a-t-il
trouvé la lumière? N'est-il pas heureux ce brave
homme? Et, pourquoi devrais-je le considérer
comme un fou? Il est peut-être déjà plus proche
de la vérité et de l'épanouissement que moi...
C'est en se posant ce genre de question
que l'on apprend à accepter l'autre, qui a sa
propre réalité, et à éviter les: « Jean-Michel, il est
un peu fou non? Il dit des choses
complètements loufoques parfois... ». Peut-être
même, d'ailleurs, que le fou est celui qui ne voit

36
pas plus loin que la réalité commune. « C'est
celui qui le dit qui l'est ! » dit-on par chez nous.
Mais, je souhaite rassurer mes lecteurs, on
vit très bien avec une autre réalité, il faut juste
l'assumer et vivre sa propre volonté.
Je ferais par un petit parallèle vers la haute
magie, durant le rituel de bannissement du
pentagramme, nous visualisons la terre comme
étant toute petite sous nos pieds. Cette
visualisation représente exactement ce que je
viens d’écrire précédemment, nous montons
d'un niveau, anéantissant le microcosme qu'est
notre réalité de terrien.

37
L’univers quantique et la haute magie

On entre là dans la spéculation pour


essayer de donner une vision sur le contact
avec des entités, aborder quelques notions sur
les clés, les abysses et le microcosme et
macrocosme. Aussi, je vais aussi vous donner
des pistes de réflexion entre physique quantique
et magie.
Avant de lire ce chapitre, regardez l'image
d'un réseau de neurones et comparez à l'image
de l'univers calculé par ordinateur. Pour aller
plus loin, on va commencer par (re)parler de
kabbale, on ne se refait pas...
L'arbre des séphiroth peut-être à la fois vu
comme une carte du corps humain, comme
une carte du cosmos ou encore comme une
carte du chemin entre le monde matériel et le
monde divin en fonction du niveau où on
l’aborde. Bref, que de niveaux qu'une vie ne
suffirait pas à tout étudier. Néanmoins, dans cet
enchevêtrement de niveau, on aperçoit la
notion de microcosme et de macrocosme se
former.
« Ce qui est en bas est comme ce qui est
en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui
est en bas ».
Cette phrase issue de la table d'émeraude,
reprise maintes fois par différents courants

38
hermétistes et occultistes, résume parfaitement
ce que l'arbre des séphiroths nous fait
comprendre de par ses niveaux d'études.
Reprenons les séphiroths à échelle
humaine, nous avons au niveau de notre être ce
chemin qui laisse entrer la partie divine par
Kether (au sommet du crâne) pour atteindre la
partie matériel Malkuth (pour certains au niveau
des pieds, pour d'autres au niveau des organes
reproducteurs) en passant par tous les autres
séphiroths.
Il y a une séphira qui n'en est pas une,
nommée Daath. Daath est une porte (vu
comme un tunnel ou un vortex) entre le monde
d'en haut et le monde d'en bas. Il est
fréquent que les occultistes définissent Binah
comme la première séphira du monde divin et
ils ont raison car passé la porte de Daath, nous
sommes dans le monde immatériel (qu'il soit
considéré comme psychique pour certains
scientifiques ou divin pour les mystiques, peu
importe le terme...).
Donc, pour ouvrir cette porte, il faut des
clés en fonction d'où on veut aller. Pour les
mages issus des religions abrahamiques, les
clavicules de Salomon donnent certaines de
ces clés sous forme de sceaux (sigils). Mais, ces
clés existent aussi sous d'autres formes dans des
courants aussi divers et variés en passant par la

39
musique, les mantras, des vibrations ou encore
l'utilisation de substances enthéogènes.
Pour passer de l'autre côté, il faut donc en
passer par les abysses, que je qualifierai de trou
noir, où l'être matériel et sa
dimension humaine disparaissent pour laisser
place à l'homme dans sa dimension divine
connecté au monde des émanations (Aziluth).
Mais, cette dimension divine existe, tout
d'abord, à l'intérieur de l'homme et un rituel ne
fait que l'activer.
Il est une théorie en physique
quantique appelée théorie des multivers, cette
théorie suppose que notre univers ne serait pas
le seul. Cette théorie se base, assez
fréquemment, sur une notion de mondes dits
« parallèles » donc de tailles et proportionnalités
à peu près égales. Imaginons que nous fassions
cohabiter cette théorie des multivers avec la
kabbale et que, plutôt que de parler de mondes
« parallèles », nous parlions plutôt de poupées
russes de tailles totalement différentes. Je vais
m'expliquer...
Si l'on considère l'univers comme le réseau
neuronal d'un être gigantesque, ça ne me
semble pas dénué de sens, chez les musulmans,
on dit bien : « Dieu est grand! », du coup, il serait
très grand... Parti de cette hypothèse, nous
même, avons un univers dans notre cerveau
physiquement localisé de l'autre côté de Daath

40
et, dans ce cas, nous serions aussi les dieux d'un
monde encore plus petit agissant sur notre
intérieur et, ainsi de suite, que ce soit dans le
macrocosme mais aussi dans le
microcosme. On pourrait donc qualifier cet
infinité de mondes dans un sens comme un
autre de Ein Sof, le sans fin.
Lors d'un rituel, nous ouvririons donc la porte
vers un « trou de ver » reliant à la fois le monde
macrocosmique et microcosmique en pouvant
agir à la fois sur l'un et/ou sur l'autre. Ceci, donne
aussi une voie en ce qui concerne le contact
avec des entités celle-ci pouvant être à la fois
dans notre infiniment petit (bas astral?) ou dans
l'infiniment grand (hiérarchie angélique).
Tout ceci ne reste que supposition, bien
sûr, mais c'est une théorie qui me plait
bien, intellectuellement parlant, car elle donne
matière à voyager dans une autre dimension.
Pour continuer dans cette théorie, Daath se
trouve au niveau de la glande pinéale (le 3ème
œil de certaines traditions – comme le chakra
Ajna chez les hindous).
La glande pinéale sécrète de la
mélatonine mais, ce qui est moins connu, c’est
qu’elle sécrète aussi de la DMT (un
hallucinogène puissant) en petite quantité. La
DMT sécrétée par celle-ci serait la cause des
expériences de mort imminente dont les effets
sont la décorporation.

41
Je disais plus tôt que les substances
enthéogènes pouvaient être utilisées pour
provoquer des contacts avec d’autres entités,
je n’avais pas mentionné le fait qu’elles
pouvaient aussi provoquer des voyages astraux.
Pour expliquer cela, nous allons nous
rapprocher des religions hindouistes et de la
puissance des cristaux comme la forme du DMT.
Une croyance hindoue dit que la
perception extrasensorielle se fait par un filet ou
chaque nœud contient une perle de cristal
(rappelons-nous que la DMT est un cristal mais
aussi que les mages utilisent aussi des boules de
cristal pour faire apparaitre des entités) qui
reflète toutes les autres perles du filet où les fils
horizontaux seraient le temps et les verticaux
serait l’espace. Cela nous amène à plusieurs
théories physiques.
 La nature holographique de l'univers
Bien avant l'existence de l'hologramme, le
réseau de perles est une excellente description
de la caractéristique particulière des
hologrammes: que chaque point de
l'hologramme contient des informations
concernant tous les autres points. Cette nature
de la réflexion des perles serait une référence à
cela.
Ce genre d'analogie a été suggéré par la
science comme une théorie pour une
caractéristique essentielle du cosmos, ainsi que

42
comme le fonctionnement du cerveau humain,
décrit dans The Holograpic Universe par Michael
Talbot.
 L'interconnexion de toutes les choses
Lorsque toute perle du filet est touchée,
toutes les autres du filet sont affectés. Cela parle
de l'interconnexion cachée et de
l'interdépendance de tout et de tous ceux qui
se trouvent dans l'univers et a une référence
indirecte à la notion d'origine dépendante dans
le bouddhisme. De plus, le filet d’Indra semble
définir le théorème de Bell ou de la théorie des
causes non locales.
 Le manque d'un soi substantiel
Chaque nœud, représentant un individu,
reflète simplement les qualités de tous les autres
nœuds, en déduisant la notion de non-soi ou
d'absence d'un soi propre et solide, comme on
le voit dans l'école Advaita Vedanta de
l'Hindouisme et du Bouddhisme en général.
 La non-localité
La capacité d'une perle à refléter la
lumière d'une autre perle à l'autre bout de l'infini
est quelque chose qui est difficile pour l'esprit
linéaire et rationnel de comprendre. Le fait que
tous les nœuds ne soient que des réflexions
indique qu'il n'y a pas de point source unique
particulier d'où tout émane.
 La sagesse innée

43
La capacité à refléter l'intégralité de toute
la lumière dans l'univers atteste de la sagesse
transcendante inhérente qui est au cœur de
tous les nœuds, représentant tous les êtres et la
nature inhérente de Bouddha.
 L’illusion ou Maya
Le fait que tous les nœuds soient
simplement un reflet de tous les autres implique
la nature illusoire de toutes les apparences. Les
apparences ne sont donc pas réalité, mais
reflètent la réalité.
 La créativité universelle
Un concept familier dans divers dharmas
élevés est l'une d'une intelligence créative
impersonnelle qui surgit dans la réalité à travers
les instruments de tous les êtres vivants.
 La nature miroir de l'esprit
La capacité de refléter toutes les choses
témoigne que l'esprit est un miroir de la réalité et
non son fondement. C'est une thèse commune
parmi les différentes écoles et religions.

En analysant ceci, on en revient à la théorie


des multivers où une infinité de copie de notre
univers existerait avec des différences en
fonction des voies choisies par chacun.
Pour en revenir aux émanations d’entité ou
aux voyages spatio-temporels, il faut bien
comprendre que ce que l’on voit lors de ces
manifestations sont toujours d’ordre

44
holographique ce qui corroborerait la thèse que
notre glande pinéale (dans notre microcosme),
lors de rituel, nous mettrait en relation avec ce
filet d’Indra afin de nous faire voyager dans le
continuum espace-temps.

45
La magie sexuelle

Dans les religions d'Extrême-Orient, tel que


l'hindouisme, le sexe est sacré, il est considéré
comme une voie utile, voire nécessaire, à l'éveil.
On y retrouve une symbolique très portée sur la
sexualité comme les représentations des Yoni et
Lingam unifiés symbole de la création, ainsi que
d'innombrables sculptures tantriques
représentant toutes sortes de pratiques (dont
certaines pourraient en choquer plus d'un...). Le
tantrisme, dans sa forme initiatique, reprend la
dualité masculin-féminin qu'il transcende par
des pratiques yogiques visant équilibrer ces
forces énergétiques. Une certaine proportion de
ces exercices met directement en œuvre des
pratiques sexuelles (en couple) mais ce n'est pas
la majorité des pratiques comme on pourrait le
croire en occident où tantrisme a une
connotation de "yoga sexuel". Néanmoins, pour
schématiser, la partie sexuelle du tantrisme
passe par des petits rites pratiques comme rire,
chanter ou danser mais aussi par une
autodiscipline qui permet de contenir ses
pulsions pour les sublimer et cette seconde vient
de la pratique du yoga. Cette ascèse ouvre la
voie du premier au septième chakra lors de
l'acte. Ne dit-on pas atteindre le septième ciel
pour définir l'orgasme?

46
Nous allons faire un parallèle entre les
chakras et les sephirot. Malgré que les
croyances soient totalement différentes, l'arbre
des sephirot et les chakras sont très proches, on
peut faire correspondre Malkuth à Mūlādhāra
(1er chakra), Yesod à Svādhiṣṭhāna, le couple
Hod et Netzach à Maṇipūra, Tiphareth à
Anāhata, le couple Geburah et Chesed à
Vishuddha, le couple Binah et Chokmah à Ājñā
et enfin Kether à Sahasrāra (7ème chakra).
Comme on peut s'en douter, le tantrisme donc
est totalement compatible avec la mystique
juive et c'est le premier pas de compréhension
de ce qu'est la magie sexuelle, un système de
connexion au monde du divin par le biais des
énergies sexuelles.
Le second point nous vient du Lévitique où
le sacrifice est très présent, c'est la notion
d'ascèse dont je parlais plus haut. Le sacrifice
(korban - ‫ )קרבנ‬est une bataille intérieure (korb -
‫)קרב‬. Comme nous pouvons le comprendre par
voie initiatique, pour se rapprocher du divin, il est
plus important de changer en s'éloignant de ses
pulsions, que de prier Dieu. Faire un sacrifice
n'est pas renoncer à l'envie, elle est nécessaire,
mais plutôt déplacer le centre de ses désirs. Le
Tsimtsoum (‫)צמצום‬, la soif et le jeun, induit cette
notion de restriction et d'autodiscipline. Les
kabbalistes disent fréquemment que le
Tsimsoum a précédé le big-bang, il est le

47
principe même de l'accumulation d'énergie
pour une plus forte puissance créatrice. On
commence à comprendre pourquoi certains
mages utilisent les énergies sexuelles pour leurs
rituels car il permet dans un laps de temps plus
court qu'un jeune de plusieurs jours d'augmenter
la puissance d'un rituel.
Le troisième point vient du passage de
Daath, ou des abysses, pour cela, il faut plonger,
surmonter ses craintes, ses peurs les plus intimes,
flirter avec le bien et le mal et aussi se
débarrasser de son égo pour réussir. Et quoi de
plus facile que le sexe pour le faire?
Commençons par les craintes, elles sont dans
tout acte sexuel d'une force dévastatrice qui
empêche le passage de Daath et ne permet
pas d'atteindre le septième ciel ou niveau
(Kether). Peur d'avoir mal, peur de ne pas
satisfaire son (ou sa) partenaire, peur de
certaines pratiques, chacune de ces craintes
sont autant de barrière qui empêche de passer
à l'étape supérieure et l'atteinte de la force
créatrice. En ce qui concerne le bien et le mal,
facile, il se trouve partout dans la morale
occidentale au sujet du sexe. Pour l'égo, nous
voyons le même schéma se dessiner, propre
plaisir avant celui de l'autre, utilisation de l'acte
sans but autre que le plaisir, etc. Ce précepte
biblique : « Tu ne répandras pas ta semence en
vain » est la concrétisation de la notion de

48
Tsimsoum ainsi que d'utilisation à seul but de
création (au sens large du terme au niveau
magie).
Pour résumer, les sphères externes des
religions ont tendance à interdire le sexe dans
un autre but que la création pour de bonnes
raisons, l'utilisation fréquente de celui-ci à des
fins de satisfaction personnel éloigne de son but
principal et développe l'égocentrisme. Dans la
magie, son utilisation a un but précis de
création, il est donc rapproché symboliquement
mais aussi pratiquement de son but principal.
Je ne parlerais pas ici des différentes
pratiques comme la masturbation cérémonielle
ou bien les actes hétérosexuels ou homosexuels.
La seule chose que je puis dire est que, dans
chacun de ces rituels, le sexe est sacralisé. Il est
donc important pour les personnes qui
pratiquent de bien se concentrer sur le but final
du rituel et de créer le Tsimsoum. Pour cela, le
pratiquant repoussera le plus longtemps
possible le moment de sa jouissance, jusqu'au
coma érotique (moment où la conscience est
modifiée par la surexcitation et la descente
prolongée du sang dans les parties génitales).
J’en profite pour faire un aparté sur
Crowley, vu que c’est un symbole de la magie
sexuelle. Crowley avait exploré la magie
sexuelle dans tout ce qu'elle peut avoir de
puissante. Décryptant les textes saints et la

49
symbolique sexuelle de ceux-ci, appuyant une
part de son dogme sur la création, il définit les
bases d'un système de magie ritualisant l'acte
sacré. Cette angle d'attaque, bien qu'efficace,
a ses revers qui ne sont aucunement dû à la
pratique mais qui comporte un côté très
perversif venant de l'extérieur. D'un côté, il induit
le risque d'utilisation par des personnes
seulement attirées par l'aspect sexuel, ce qui
put être le cas de certains de ses disciples,
profitant de sa notoriété pour batifoler sans réel
intérêt pour le but du rituel. D'un autre côté, la
pratique sexuelle lors des rituels donnait à la
Thelema, une réputation de religion de la
dépravation pour la bienséance judéo-
chrétienne. Un autre point important était l'acte
anal et la masturbation rejetés par les grandes
religions mais qui étaient des pratiques
fréquentes dans le système de magie de
Crowley et cela a grandement participé à lui
forger cette réputation de sataniste. Mais soyons
francs, qui ne s'est jamais masturbé et combien
de gens, de nos jours, pratiquent la sodomie
sans pour autant être satanistes? Alors oui,
Crowley était bisexuel et il l'affichait, il disait
avec ironie que lorsqu'il se masturbait, il tuait des
milliers de petits enfants (ce qui est souvent repris
hors de son contexte en disant qu'il fit des
sacrifices d'enfants), il faisait des "gâteaux de
lumière" mêlant sang menstruel et sperme... Bref,

50
il faisait et disait des choses qui allait totalement
à l'encontre de l'ordre établi de son époque et
semblerait, parfois, dégueulasse pour la nôtre,
mais cet excès faisait aussi parti de l'homme et
aussi de son mode d'apprentissage.

51
L’existence de Dieu

C’est un point complexe à aborder tant il


n’y a de concept plus immatériel que
l’existence de Dieu.
Après avoir lu le début de cet essai, vous
pouvez vous rendre compte que Dieu peut
revêtir différentes formes en fonction d’où l’on
se place, le Divin peut aussi bien être un être
supérieur dont nous serions une infime particule,
une matrice informatique, un ensemble
d’univers, et j’en passe…
Nous sommes peut-être nous même les
Dieu de notre propre microcosme.
Et, certains écrits sont là, aussi pour nous
donner d’autres pistes de réflexion, dans le livre
d’Enoch, par exemple, Enoch rend visite à Dieu,
c‘est d’ailleurs le seul à avoir eu cette occasion
de son vivant. Il nous dit ceci : « Et je pénétrai
dans une vaste habitation dont le pavé était en
pierres de cristal. Les murs comme le pavé,
étaient également en cristal, aussi bien que les
fondements. » Intéressant, nous retrouvons ici le
cristal et on peut se demander si ça n’a pas un
lien avec le filet d’Indra car au chapitre 3, Enoch
dit : « Tous ceux qui habitent dans les cieux
savent ce qui se passe là-bas. »
Puis il décrit le trône avec le Seigneur :

52
« De ce trône puissant, s’échappaient des
torrents de flammes, Qu’il était impossible
d’envisager. Et il avait quelqu’un assis sur ce
trône de gloire, Dont le vêtement était plus
brillant que le soleil et plus blanc que la neige.
Et aucun ange n’était capable de regarder en
face le Glorieux et le Magnifique, ni de
s’approcher de lui ; aucun œil mortel ne pouvait
le contempler. Un feu brillant brûlait autour de
lui. »
Donc, nous n‘en savons pas plus, sauf
qu’en lisant le livre d’Enoch, on explore différent
cieux dans ce qui ressemble à un vaisseau
spatial. Voilà une autre piste à explorer
concernant Dieu.
Dans la genèse, si l’on reprend ma théorie
sur la création, nous voyons que ce texte parle
aussi de biologie à un certain niveau de lecture
et que ce n’est pas Dieu mais les Dieux (d’où le
pluriel Elohim) qui créèrent l’homme à leur
image. Certaines théories scientifiques réfutent
totalement le Darwinisme (qui n’est aussi qu’une
théorie) en introduisant l’idée que l’humanité
aurait été créée par une race supérieure
extraterrestre qui aurait pratiqué des
croisements génétiques avec leur race et que
cela s’est fait en plusieurs étapes ce qui
expliquerait les différences physiologiques entre
les peuples des différents continents.

53
Les Dieux d’antan des religions polythéistes
pourraient donc être ces extraterrestres.
Le Dieu unique pourrait, à son niveau, être
le maillage spirituel qui lie tout l’univers (tous les
univers ?).
Comme je le disais dans la préface, tout
cela n’est que pure spéculation mais elle ouvre
la voie à une réflexion plus poussée sur ce que
pourrait être Dieu.
Pour un mystique ou un occultiste, Dieu
existe mais n’est en aucun cas personnifié, ce
n’est pas le vieux barbu qu’on nous présente sur
les iconographies, c’est plus que cela, c’est à la
fois une parabole et une force supérieure qui
unit et rassemble ce qui est éparse.
Pour un individu lambda, au sujet de Dieu,
cela pourrait se résumer à « Dieu n’existe pas » -
la pensée, « personne ne l’a jamais vu » - la
preuve, et pour un autre « Dieu existe » - la
pensée, « toutes les civilisations de tous les
continents ont cru à Dieu sous différentes
formes » - la preuve.
Il en est de même pour la perception
globale de notre univers dont la perception est
un mélange du véritable univers et de notre
propre vision de l’esprit de ce qu’il est, le tout est
reconstruit par rapport à ce que notre
connaissance du monde est pour notre
probateur.

54
« Ce que notre pensée imagine, notre
probateur prouve ». Robert Anton Wilson

55
Séparer l’innée de l’acquis

C’est la bonne transition pour parler de


Robert Anton Wilson et de son livre « Prometheus
Rising » où il expose les travaux de Timothy Leary.

Tout d’abord, il faut remercier l’homme,


Wilson, qui de son vivant a toujours su explorer
les méandres de la conscience et de
l’inconscience et qu’il a exposé avec brio et
humour dans nombre de ses ouvrages. Il fût aussi
un thélémiste de la première heure, jonglant
entre les sciences occultes, la psychologie et la
science au sens large du terme et plus
particulièrement quantique.

Son œuvre permet le décryptage pour tout


un chacun de ce que l’on appelle
communément la matrice, l’inconscient
collectif de Jung et aussi comment analyser le
monde qui nous entoure non pas comme LA
réalité mais une réalité. Il explique ce biais
comment séparer l’innée de l’acquis

Nous allons rentrer dans le vif du sujet de


part cette phrase : « Ce que notre pensée
imagine, notre probateur prouve ».

56
De ce fait, notre probateur interne est une
sorte de matrice informatique (un algorithme)
dont le programme est créé à partir de notre
connaissance, nos croyances, notre milieu
socio-culturel, l’information en règle générale.

Et toute la perception analysée par notre


probateur se trouve transformée en fonction de
ce programme limitant par la même occasion
la réalité perçue.

D’après Leary, il existe 8 algorithmes


différents gérant notre perception de la réalité,
je ne citerais que les 4 premiers qui sont ceux de
tout être sur terre :

 Le circuit de bio-survie orale : Lié au


besoin primaire de nourriture, de
sécurité et au besoin d’affection
imprimé par la mère dès la
naissance.
 Le circuit anal émotionnel-territorial :
Lié à l’ordre hiérarchique, la mise en
place de la domination ou la
soumission et le besoin d’affirmer son
pouvoir. Il est imprimé par la structure
familiale dès les débuts de la marche
de l’enfant.
 Le circuit sémantique temporel : Lié à
la symbolique, aux artefacts et aux
57
dogmes, qui créée les tunnels de
réalité locaux. Il est imprimé par le
milieu socio-culturel et les croyances.
 Le circuit socio-sexuel moral : Lié aux
définitions de bien et de mal, de
reproduction et plaisir sexuel et
conditionné par les tabous tribaux
(ou règles sexuelles locales). Il est
imprimé lors de la puberté par les
premières expériences sexuelles et
les premiers orgasmes.

L’acquis commence lorsque l’on joue sur


l’un de ces quatre algorithmes en y intégrant de
fausses informations (ou vérités) tel un virus
informatique. Ce virus peut être « individuel »
donc subit par une personne, « local » dans une
société, famille ou tribu, de par la culture et les
croyances ou « général » touchant des peuples
entiers issu de l’inconscient collectif.

Nous allons entrer en détail dans chaque


algorithme.
Le circuit de bio-survie orale

La bio-survie orale étant ce besoin de se


nourrir, d’avoir un toit au-dessus de la tête,
d’avoir de la sécurité, cet algorithme est, de nos
jours, lié fortement au besoin d’argent. J’ai bien

58
dis le besoin, pas l’envie d’amasser du fric pour
le fric mais avoir seulement de quoi vivre.

Introduire un « virus » dans cet algorithme


est le plus simple possible et il peut prendre
différentes formes. Un exemple concret est la
mise en place de la peur du chômage par les
médias et l’état dans l’inconscient collectif
(global) pour avoir une possibilité aux sociétés
(local) d’exploiter l’individu en le menaçant de
fermeture d’usine et pour le responsable
hiérarchique peu scrupuleux, il est un moyen de
pression sur son collaborateur (individuel). Ce
n’est qu’un exemple au niveau du monde du
travail mais il prend différente forme comme
celle de l’emprunt ou même du système
bancaire dans son ensemble, c’est là que le
virus se propage le plus vite.
Le circuit anal émotionnel-territorial

Déjà, je vais expliquer le pourquoi du


« anal ».

Cela vient de la relation du primate avec


les excréments. Ceux-ci marquent leur territoire
grâce aux excréments, se battant même en
envoyant leurs crottes sur les ennemis.
Freud a nommé la phase où le bébé passe
de la phase orale celle décrite plus haut (la
59
période où sa seule préoccupation est de
dormir et manger en tétant sa mère) à celle où
il commence à marquer son territoire car il peut
se mouvoir.

C’est la période où il découvre l’autorité


parentale (incarné dans les peuples à fort
ancrage paternaliste par le père – le mâle-
alpha) et aussi celle où il s’essaye à la
domination par le NON et finalement comprend
la soumission par l’autorité.

Cette période, jusqu’à l’adolescence,


imprime toute la partie territoriale du futur
adulte, le milieu socio-culturel va favoriser le
développement de l’appartenance à un
groupe et à ses règles mais aussi développer
dans l’inconscient la notion de soumission et de
classes.

Le virus dans ce circuit induit une


domination du sujet ainsi qu’un principe
hiérarchique dans la société. Ce virus impose
donc qu’en naissant dans telle catégorie, vous
ne puissiez jamais en atteindre une autre car
votre inconscient est programmé pour cela.

On se rapproche de la vision d’Huxley dans


« le meilleur des mondes » sur les différentes
castes Alpha / Beta / Gamma.

60
Le circuit sémantique temporel

Le circuit sémantique temporel, un bien


grand mot qui peut être expliqué très
simplement, ce circuit est celui des croyances
qui se passent de génération en génération
mais aussi par l’inconscient collectif au sein
d’une même génération et qui imprime un
tunnel de réalité propre à ne communauté.

Il induit une question d’appartenance


religieuse, ethnique et sociale qui imprime une
vérité dans l’inconscient et régit ce qui semble
bien ou mal pour l’individu. Il est géré par des
symboles, des informations et des artefacts,
Korzybski disait à ce propos, celui qui gouverne
les symboles nous gouverne.

Un exemple très simple pourrait être la


Svastika qui dans l’inconscient collectif est la
croix gammée des nazis alors qu’il symbolise
Ganesh chez les hindous.

Ce virus est celui qui me semble le plus


sournois et compliqué car il intervient
directement dans l’émotionnel et le temporel, il
est celui qui est le plus complexe à mettre en
œuvre car il implique l’adhésion d’un groupe
d’individu à une même réalité. Ce virus donne
une notion d’appartenance totalement

61
erronée, prenons un exemple, vous êtes né dans
un pays démocratique où l’appartenance à la
patrie est un droit constitutionnel et où vous
pensez être libre de choisir votre destin par le
biais démocratique. Néanmoins, depuis votre
enfance, vous entendez dire par vos parents
que la politique du gouvernement est pourrie
mais en même temps, à chaque élection, ils
partent voter, en disant que c’est un devoir de
citoyen, que des gens se sont battu pour obtenir
ça, et j’en passe, et en fin de compte, peu
importe celui ou celle que l’ensemble du
peuple a choisi, à chaque fois, ils seront déçu de
la politique appliquée. Ce virus fonctionne
parfaitement dans ce cas précis, car ils croient
agir sur quelque chose mais n’obtiennent jamais
le résultat escompté, et pourtant, ils continuent
à le faire…
Le circuit socio-sexuel moral

Celui-ci est le plus complexe des quatre car


il joue sur la notion de culpabilité de l’individu en
y ajoutant une forte dose de dogme religieux et
d’appartenance ethnique. Ce circuit se forme
à la puberté lors des premières expériences
sexuelles où le tunnel de réalité « sexuel » se
créée.

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Ce circuit est d’autant plus complexe que
chaque individu a son empreinte propre qui ne
correspond pas forcément à la norme du
groupe dans la mesure où cette empreinte est
créée par l’idéalisation, pour ne pas dire
sacralisation, de l’acte sexuel et que par
essence, il est émancipateur.

Le virus dans ce circuit se forme


généralement autour de tabous et d’interdits
qui ont pour but de ne jamais utiliser le sexe pour
son propre plaisir mais seulement à but de
procréation pour la survie de la tribu. Il est de ce
fait fortement ancré au sein même de l’ADN de
chacun de par les rites de leurs ancêtres.

Les tribus primitives, par exemple, interdisait


la copulation avec des membres d’autres tribus,
et l’on peut encore trouver ces pratiques (ou du
moins des restes) dans certaines religions où il est
interdit de s’accoupler avec une personne
d’une autre religion.

Ceci créée un effet encore plus pervers à


base de frustration de l’individu qui cache son
profil sexuel réel et mime le rôle sexuel
«accepté» pour leur sexe dans sa tribu.
Car là est un point important à souligner, le
virus atteignant le circuit socio-sexuel moral est

63
aussi celui qui comporte le plus de type
d’interdit au niveau de l’inconscient collectif.
Pour cela, prenons plusieurs exemples, la
sodomie est une pratique d’homosexuel refoulé,
la masturbation rend sourd, le sexe entre
personnes du même sexe est « satanique », etc.

Sans être un défenseur de la libération


sexuelle qui a aussi des limites, il faut
comprendre que les interdits sexuels sont un outil
d’asservissement à la matrice dans son
ensemble car il agit sur les trois précédents
circuits :

Le circuit sémantique temporel pour le


respect des codes et l’adhésion au groupe

Le circuit anal émotionnel-territorial pour la


survie de la tribu et la mise en place du mâle-
alpha comme dominant intra et extra familial

Le circuit de bio-survie orale pour la peur


de se faire rejeter du groupe et ne plus pouvoir
satisfaire ses besoins primordiaux

Je parlais des limites de la libération


sexuelle car il y a un tabou général qui existe
dans chaque tribu. Ce tabou stipule que la
sexualité ne sera pas non-réglementée par la
tribu. C'est-à-dire, même si aucun autre tabou
n'est universel, le tabou contre la vie sans tabous
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reste constant. Chaque tribu a son propre
ensemble d'interdits et de « tu ne dois pas », mais
aucune tribu ne permet à l'individu de choisir
son propre ensemble.

La manipulation mentale est très simple


lorsque l’on maitrise ces quatre circuits primaires,
il est donc indispensable de les connaitre
parfaitement pour décoder la matrice et
déjouer les manipulateurs de tout ordre. Cela
permet à la fois de développer un esprit critique
mais aussi l’intuition lorsque l’on travaille au
quotidien tous ces petits exercices, vous pouvez
aussi développer les votre ou adapter ceux-ci.

C’est d’ailleurs une des premières étapes


de la Magick au sens Crowleysien celui-ci de se
connaitre et comprendre le lien des différents
circuits (même si dit différemment) avant d’agir
dessus pour obtenir des changements sur soi ou
les autres, et ça se sera la prochaine étape des
4 circuits de méta-programmation.

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Conclusion

J’espère que cet essai vous a plu et qu’il


vous donnera matière à réflexion.

Ce voyage hors des dogmes vous donne


les clés de bases de l’occultisme sans entrer
dans les détails techniques des différentes
traditions qui n’était pas le but ici.

Comme répété plusieurs fois dans ce livre, il


n’a pas pour optique de donner LA vérité mais
une théorie parmi tant d’autres.

J’espère que vous aurez pris plaisir à


voyager avec moi.
Fraternellement,
Frater Seth

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