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Satan (hébreu : ָׂש ָט ןśāṭān , « ennemi » ; grec ancien : Σατανᾶς Satanâs ; araméen : ܣܛܢܐsāṭānā’ ; arabe : ﺷﻴﻄﺎﻥšayṭān ) désigne
un êt re apparaissant dans le sat anisme t héist e, le judaïsme, le christ ianisme et l'islam.
Il incarne le mal et la t ent at ion. Créat ure célest e, il est à l'origine l'« accusat eur » ou l'« adversaire » avant de devenir le diable,
prince des démons.
Origine et développement du terme
« satan »
Étymologie
Le nom « sat an » apparaît d'abord dans la Bible hébraïque, en hébreu ( ָׂש ָט ןśāṭān).
La significat ion de la racine ŚṬN ne peut êt re dét erminée qu'à part ir de ses occurrences dans le t ext e biblique. Son sens semble
êt re « êt re un adversaire » ou « accuser », avec la nuance de « diffamer ». Des t ent at ives ont ét é fait es pour la rapprocher de
racines connues en supposant que la let t re finale noun ne faisait pas part ie de la racine. Ces t ent at ives proposent de relier
śāṭān à des racines sémit iques ayant une let t re faible t elle que ŚṬH (« dévier, t rahir ») ou SWṬ (« s'écart er »)[1].
Pour Daniel E. Gershenson, il exist e une « fort e possibilit é » pour que le nom « sat an » provienne du grec et son ét ymologie
serait « Tit an », c'est -à-dire « celui qui habit e dans les cieux » [2].
Occurrences
Dans la Bible, la racine śāṭan apparaît à la fois sous forme de nom et verbe. Sous la forme de verbe, śāṭan apparaît 6 fois dans
le t ext e massorét ique de la Bible hébraïque, principalement dans le livre des Psaumes (Psaumes 38, 71 et 109). En dehors des
Psaumes, le verbe n'est at t est é que dans le livre de Zacharie (3:1)[3]. Le t ext e grec de la Sept ant e rend le verbe par
endieballon [4].
Sous forme de nom, le t erme śāṭān n'exist e presque exclusivement qu'en t ant que nom commun, désignant une fonct ion qui
peut s'appliquer à des êt res humains, des créat ures célest es ou une allégorie. Le roi David est par exemple qualifié de śāṭān par
les Philist ins, c'est -à-dire d'adversaire milit aire [5]. Lui-même qualifie Abishaï, un membre de sa cour, de śāṭān pour avoir proposé
de condamner à mort un ancien opposant au roi[6]. Dans sa let t re à Hiram de Tyr, on voit le roi Salomon ut iliser le t erme śāṭān
pour signifier qu'il n'a plus d'ennemi qui menace son royaume [7]. Plus t ard, lorsque Hadad d'Édom et Rezin de Syrie s'at t aquent à
son royaume, ils sont qualifiés de śāṭān[4].
Dans quat re passages de la Bible, le nom śāṭan est ut ilisé pour désigner des créat ures célest es : livre des Nombres 22:22 et
22:32, Premier livre des Chroniques 21.1, livre de Zacharie 3.1 et livre de Job, chapit re 1 et 2. Dans les Nombres et les
Chroniques, śāṭān apparaît à la forme indéfinie (« un sat an »). Dans les Nombres, il désigne un ange de Yahweh placé sur le
chemin du prophèt e Balaam pour empêcher son ânesse d'avancer. Il est l'envoyé de Yahweh et n'a rien en commun avec Sat an
t el qu'on le concevra plus t ard. Dans les deux premiers chapit res du Livre de Job, où le t erme revient 14 fois, il apparaît t oujours
à la forme définie (haśśāṭān « le sat an »)[8]. Il ne s'agit donc pas d'un nom propre. Le sat an a une fonct ion judiciaire, celle
d'accusat eur. Il assist e Yahweh dans le jugement de Job mais il n'est pas aut onome. Même s'il s'en prend à Job, il est soumis à
Yahweh et n'agit qu'avec sa permission. Cert ains chercheurs ont proposé de voir dans cet t e fonct ion d'accusat eur le reflet d'une
prat ique du syst ème légal dans l'Israël ant ique ou à l'époque perse. Même dans ce cas, il ne s'agit pas nécessairement d'une
fonct ion officielle pour un accusat eur professionnel, il peut s'agir d'un st at ut légal donné t emporairement dans des
circonst ances appropriées[1]. La forme définie ut ilisée dans le livre de Job est généralement comprise comme un exemple de
dét erminat ion imparfait e où l'art icle n'insist e pas sur l'ident it é précise d'un personnage mais sur ce qui le caract érise dans les
circonst ances part iculières du récit [9].
Le sat an apparaît également comme une figure allégorique dans le t roisième chapit re du livre de Zacharie. Dans la quat rième
vision de Zacharie, le grand prêt re Josué se t ient devant l'ange de Yahweh avec le sat an pour l'accuser. L'ange réprimande le
sat an et donne de nouveaux vêt ement s au grand prêt re. Cet t e vision peut êt re comprise comme le symbole d'une communaut é
juive nouvellement rest aurée au ret our de l'exil à Babylone à la fin du vie siècle av. J.-C. et à qui Yahweh a pardonné ses péchés.
Elle peut aussi êt re comprise comme une allégorie polit ique qui symbolise la lut t e ent re Néhémie (l'ange) et Sanballat le
Horonit e (le sat an) pour l'influence sur le sacerdoce du pet it -fils de Josué, Eliashiv[10]. La communaut é juive est alors
profondément divisée sur les quest ions cult uelles et sur la grande prêt rise. L'int ervent ion du sat an cont re le grand prêt re peut
symboliser les divisions int ernes de la communaut é [1].
Dans le premier livre des Chroniques[11], le mot śāṭān apparaît à la forme indéfinie et c'est le seul endroit dans la Bible hébraïque
où cet t e forme désigne peut -êt re un nom propre (« Sat an ») et pas un nom commun (« un sat an »). Ce passage indique que c'est
Sat an qui a incit é David à recenser le peuple. Dans le passage parallèle du second livre de Samuel[12], c'est pourt ant Yahweh qui
est à l'origine de ce recensement . Différent es explicat ions ont ét é proposées pour expliquer ce t ransfert de responsabilit é de
Yahweh à Sat an. Lorsque l'aut eur des Chroniques ret ravaille le livre de Samuel, il a pu vouloir exonérer Yahweh d'un act e
manifest ement condamnable. Une aut re explicat ion y voit une réflexion sur l'origine du mal dans la lit t érat ure biblique t ardive. La
lit t érat ure ancienne, dont Samuel, ne connaît qu'une seule cause dans l'hist oire humaine : Yahweh. Le Chronist e semble proposer
un nouveau développement en int roduisant une cause secondaire, Sat an[4].
Judaïsme
Les Sages de la Mishna ment ionnent rarement Sat an. Il y apparaît comme une force du mal impersonnelle. Chez les Amoraïm,
Sat an occupe une place plus import ant e. Il développe une ident it é propre. Il est ident ifié au yetser hara qui désigne le mauvais
penchant , la t ent at ion. Il est responsable de t ous les péchés décrit s dans la Bible [15]. Les sources rabbiniques ident ifient Sat an
au serpent du Jardin d’Éden (Sanhédrin 29a). Elles le t iennent pour responsable de la faut e du Veau d'or (Shabbat 89a) et de
celle de David avec Bet hsabée (Sanhédrin 107a). Une des fonct ions du shofar pendant la célébrat ion du Roch Hachana est de
couvrir les accusat ions port ées par Sat an cont re les Enfant s d'Israël (Roch Hachana 16b). Sat an est d'ailleurs sans pouvoir
cont re eux le jour du Yom Kippour (Yoma 20a)[4].
Tel que l'enseigne la Torah d'Israël, l'aut orit é divine ne se part age pas et en ce sens le « diable » n'exist e pas : il exist e une
inst ance appelée « le sat an », avec l'art icle défini parce que ce n'est pas un nom propre mais une fonct ion, dont l'objet est
d'éprouver t out e réussit e afin de l'aut hent ifier comme dans le livre de Job où le sat an part icipe à l'assemblée des anges. Après
la dest ruct ion du Second Temple en 70, et la révolt e de Bar-Kokhba en 132, le judaïsme rabbinique a rejoint le point de vue
st rict ement monot héist e de la Bible hébraïque. Par exemple, Tryphon le juif crit iquait les idées de Just in le Mart yr concernant
les Nephilim du Genèse ch.6 comme blasphématoire[16], mais, en fait , les croyances de Just in t rouvent leur source dans les
myt hes juifs, comme le Livre d'Hénoch[17].
Christianisme
Islam
Christadelphes
Les christ adelphes sont un groupe parmi les chrét iens qui énonce comme art icle de foi que Sat an n'exist e pas en t ant qu'ent it é
surnat urelle et spirit uelle à part ent ière [37] ; le mouvement religieux rejet t e l'idée d'anges déchus[38],[39].
La croyance en un ange déchu t ent at eur et responsable du mal qui est répandu sur la t erre est , selon eux, le produit d'une
influence païenne, perse not amment [40], et si cet t e croyance est t ellement répandue, c'est du fait d'une t endance nat urelle de
la nat ure humaine à rejet er sa culpabilit é sur aut rui, t endance à l'œuvre dès le moment où le péché originel est perpét ré (Genèse
3:12-13)[41]. Les christ adelphes est iment que la t ent at ion du Christ dans le désert est t out simplement l'allégorie d'une période
de préparat ion, de même que les t rois t ent at ions qui se t rouvent dans l'Évangile de Jean[42].
Anthroposophie
Selon l'ant hroposophie il exist e t rois principes démoniaques qui s'opposent à l'évolut ion de l'humanit é, mais qui la rendent aussi
possible, Lucifer, Ahriman[43] et Drakamire. Rudolf St einer ident ifie Ahriman à Sat an, lequel est bien dist inct de Lucifer. Il est
l'êt re qui fait de l'homme un êt re t errest re assujet t i à la mat ière, alors que Lucifer et les forces lucifériennes t endent à l'en
dét acher. Drakamire serait une incarnat ion moderne de la fille de Sat an. C'est aussi un êt re démoniaque capable de prendre
forme humaine et de se fondre parmi les Hommes. [réf. nécessaire]
Satanisme
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Ahriman Lucifer
Bible satanique Samaël
Démon Satanisme théiste
Diable Satanisme LaVeyen
Enfer Shatans (en)
Iblis
Notes et références
3. Zacharie 3,1
4. Hamilton 1992
5. 1 Samuel 29,4
6. 2 Samuel 19,23
7. 1 Rois 5,18
8. Job 1,6
9. Paul Joüon, Grammaire de l'hébreu biblique,
« 137n », p. 425
KJV) (http://www.kjvonly.org/doug/kutilek_notes_on
_lucifer.htm) [archive]
phia.org/pamphlet/p_sinned.htm) [archive]
« Les deux premiers pécheurs adoptèrent la même excuse : “Je ne suis pas complètement
coupable, car quelqu'un d'autre m'a tenté !” (...) Il est réconfortant de se défendre ainsi.
(...) Mais c'est une consolation fausse. La Bible montre qu'aucun être surnaturel ne nous
tente.
Selon la Bible, chaque pécheur est seul responsable de ses propres péchés. Voilà le vrai
diable : le cœur humain. »
es/Livres/La-verite-sur-Satan-_NG_-2010-04-28-57461