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Lovecraft
et
le secret des adorateurs du serpent)
de Jean Robin
« Ce qui est nécessaire pour l’homme, c’est de se libérer de la
totalité du passé de l’espèce humaine et pas seulement de son
passé individuel. Autrement dit, vous avez à vous libérer de ce
que chaque homme avant vous a pensé, ressenti et expérimenté
: C’est, pour vous, la seule possibilité d’être vous-même. Tous
mes propos n’ont d’autre but que de mettre en lumière l’unicité
de chaque individu. La culture, la civilisation (quel que soit le
nom que vous lui donniez) a toujours essayé de nous enfermer
dans un certain cadre ; l’homme n’est pas du tout un homme : Il
est à mon sens un animal unique et il demeurera un animal
unique aussi longtemps qu’il subira le fardeau de la culture. »
Uppaluri Gopala « Krishnamurti
Nous devons néanmoins concéder que son œuvre est très clivante.
Il y a ceux qui le vénèrent : les happy few et tous les autres – ils
sont légion – qui le détestent ou le moquent, excipant soit une
imagination luxuriante et passablement dérangée, soit une
provocation aussi incongrue qu’incomprise.
De ce fait, l'approche intellectuelle de l’œuvre de Jean Robin
interpelle. Elle requiert pour être convenablement appréciée
une lecture d'ordre existentielle inséparable d'un cheminement
initiatique rigoureux d'où sont bannis tous les incapables et autres
disqualifiés. Son œuvre se veut résolument élitiste et aristocratique.
Et, assumée comme telle !
Ici, tout est nié et rejeté, la doctrine du Chaos a tous les droits.
Pour beaucoup, ce Chaos originel ressemblerait par trop à ce
Tohu-bohu-Bohu biblique. On traduit généralement cette
expression par « confusion » ou « grand Désordre ». Cependant,
pour le kabbaliste A.D.Grad, Les clefs secrètes d’Israël, p. 162,
Éd. Du Rocher – le Tohu-bohu-Bohu originel est totalement
bénéfique, puisqu’il ramène l’être vers sa condition originelle, celle
d’avant la chute.
Cette rupture eut lieu à Babylone (15) où les scribes aux ordres
d’Esdras falsifièrent les Écritures et permirent la diabolisation du «
Féminin Sacré ». Ceci est confirmé par le Maître René Guénon,
Études sur le Compagnonnage & sur la Franc-Maçonnerie, p.
31 – après la captivité de Babylone qui dura quelque soixante-dix
ans et s’achèvera en 536 av.J.C, une nouvelle écriture dut être
substituée à l'ancienne qui s’était perdue. En d’autre terme, la
prononciation du Nom Divin tétragrammatique disparu
complètement. Les scribes de l’époque babylonienne décidèrent de
substituer au nom sacré ~~ le nom d’Adonaï. (cf. Robert
Ambelain, Le secret d’Israël, p.203, Éd.R.Laffont).
(15) Le VIe siècle av J.C est la dernière partie du Kali Yuga (cf.
René Guénon, Autorité Spirituelle & Pouvoir Temporel, p. 20)
(16) Le judaïsme se caractérise par son exclusivisme, son
tribalisme et son rejet de l'universalisme. M. Smalwood,
met avant tout en cause « l’exclusivisme des Juifs qui les a rendus
impopulaires ».
Par le fait qu'il exalte la notion de « peuple élu », il attisera toutes
les oppositions à la fois religieuse et sociale. Toutes les nations qui
entreront en contact avec lui finiront par le maudire, voire l'expulser.
Même l'Islam qui sur le plan dogmatique marche avec lui sur la
notion de divinité le repoussera à cause de son particularisme
étroit. Dans son article, « René Guénon et le judaïsme », Paul
B.Fenton entend démontrer que Guénon aurait sous-estimé le
judaïsme, voire délaissé. Pour Guénon, le judaïsme apparaît
comme une forme religieuse dérivée de la Tradition
primordiale et donc incomplète. Fenton s’indigne que Guénon
n’ait pas perçu le retour des Juifs en Israël comme un immense
signe eschatologique.
Il est vrai que selon sa conception cyclique, la tradition hébraïque
ne représentait qu'une phase intermédiaire et partant, secondaire et
incomplète de la tradition, une sorte de parenthèse entre le début
du cycle dont l'hindouisme reste le reflet le plus authentique, et sa
fin, annoncée par l'islam. En effet, l'auteur d'Orient et Occident
considérait que la «Tradition primordiale» était par définition,
antérieure au développement spécifique des civilisations telles que
la juive, dont elle fut la Source principielle.
Le retour de la Shekinah dans le contexte eschatologique
actuel annule l'exclusivisme tribal des conceptions judaïques
comme nous rappelle le Maître dans Formes Traditionnelles &
cycles cosmiques , in " La Kabbale juive ", p. 102-103, Éd.
Gallimard, 1970.
Le Pacte d’Abraham
Par exemple, « Demande-moi, et je te donnerai les nations païenne
pourhéritage et les parties les plus reculées du monde pour ta
possession. Tu les briseras avec une verge de fer… » (Psaumes
2.8.9)
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