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SESSION 2015

Left to myself I would have chosen to do a lazy English degree at a provincial university far to
the north or west of my home. I enjoyed reading novels. I went fast ‒ I could get through
two or three a week ‒ and doing that for three years would have suited me just fine. But at
the time I was considered something of a freak of nature ‒ a girl who happened to have a
talent for mathematics. I wasn’t interested in the subject, I took little pleasure in it, but I
enjoyed being top, and getting there without much work. I knew the answers to questions
before I even knew how I had got to them. While my friends struggled and calculated, I
reached a solution by a set of floating steps that were partly visual, partly just a feeling for
what was right. It was hard to explain how I knew what I knew. Obviously, an exam in maths
was far less effort than one in English literature. And in my final year I was captain of the
school chess team. You must exercise some historical imagination to understand what it
meant for a girl in those times to travel to a neighbouring school and knock from his perch
some condescending smirking squit of a boy. However, maths and chess, along with hockey,
pleated skirts and hymn-singing, I considered mere school stuff. I reckoned it was time to put
away these childish things when I began to think about applying to university. But I reckoned
without my mother.

Seule, j’aurais choisi un fainéant diplôme d’Anglais à une université provinciale loin au nord
ou à l’ouest de ma maison. J’amais lire des livres. J’allais vite – je pouvais en finir deux ou
trois par semaine – et de faire cela pour trois ans m’aurait très bien satisfaite. Mais à
l’époque j’étais considérée comme quelque étrange spécimen de la nature – une fille qui
avait un talent pour les mathématiques. Je n’étais pas intéressée par la matière, j’y prenais
peu de plaisir, mais j’aimais être une tête, et en être une sans trop de travail. Je connaissais
les réponses aux questions avant même de savoir comment j’y étais arrivée. Alors que mes
amis réfléchissaient et calculaient, je trouvais une solution par une série d’étapes flottantes
en partie visuelles, en partie simple sentiment de ce qui était juste. C’était difficile
d’expliquer comment je savais ce que je savais. Evidemment, un examen en maths était bien
moins d’effort qu’en littérature anglaise. Et pendant ma dernière année j’étais capitaine de
l’équipe d’échecs de l’école. Il faut exercer son imagination historique pour comprendre ce
que cela voulait dire qu’une fille de l’époque voyage à une école voisine et descende de ses
grands chevaux une espèce de garçon condescendant au petit sourire satisfait. Cependant,
les maths et les échecs, autant que le hockey, les jupes plissées et les chants d’hymnes, je ne
considérais que comme de simples affaires d’école. Je pensais qu’il était temps de délaisser
ces choses enfantines lorsque de commençai à penser à candidater à l’université. Mais je
pensais à le faire sans ma mère.

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