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L'appro che
par c o m p é te n ces
dans '' e n s e ;g n e m e n t
des 'a n g u e s
Enseigner à partir du Cadre européen
commun de référence pour Les Langues

Jean-Claude Beacco

s.c, . u.
'i>E P GNAN

~~Didier

Sommaire

P RÉSEN'lATJO N . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . 7

CI-CAP!TRE 1
Les méthodologies d'enseignement des tangues
1.1. Les méthodologies d'enseignement des langues: définition 16
1.2. Méthodologies, pédagogie, techniques.. . . . . . . . . . . . . . . 18
1.3. Les méthodologies et la méthodologie. . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4. La fonction des méthodologies dans l'organisation
des enseignemen es de langues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.5. Les choix méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
Graphisme intérieur et couverture: A-M-Rœderer
Mise en pages : IN D CHAPITRE 2
L'approc he globaliste dans l'enseignement
"Le photocopillage, c'est l'usage abusif et collectif de la photocopie sans autorisation du français et des langues
des auteurs et des éditeurs. 2.1. Lapproche globaliste : caractéristiques générales . . . . . . . . 39
Largement répandu dans les établissements d'enseignement, le photocopillage 2.2. Lapproche globaliste de l'enseignement des langues:
menace l'avenir du livre, car il met en danger son équilibre économique. li prive les caractéristiques socio-éducatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
auteurs d'une juste rémunération.
En dehors de l'usage privé du copiste, route reproduction totale ou partielle de cet 2.3. Lapprocl1e globaliste : caractéristiques techniques . . . . . . . 49
ouvrage est interdite."
CHAPITRE 3
" La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, au terme des alinéas 2 et 3 de l'article 41,
d'une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du
L'approche <ommuoicative et I' approc-he par compéteoces
copiste et non destinées à une utilisation collective "et, d'atttre part, que les analyses dans l'enseignement du français et des langues
et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, " toute représentation 3.1. La diffusion de l'approche communicative
ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou dans le domaine du français langue étrangère . . . . . . . . . . . . . . . 56
de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. "(alinéa l er de l'article 40) - "Cerre
3.2. Entre approche communicative et méthodologie ordinaire . 63
représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc
une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. "
CJiAPITRE 4
© Les Éditions Didier, Paris 2007 Les composantes de ta compétence
ISBN 978-2-278-058 J0-5
à communiquer laogagièrement
Imprimé en France
Achevé d'i1npri1ner en juin 2007 par l'imprimerie Hérissey à Évreux - N° d'imprimeur : 105226 4.1. Compétence et compétences dans l'approche
Dépôt légal : 58 l0/01 commu11icative derenseignement des langues . . . . . . . . . . . . . . 71
4.2. Sur quelques modèles didactiques de la compétence 8.2. Ressources descriptives pour une méthodologie
à communiquer langagièreme nt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 d'enseignement de la production textuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
8.3. Éléments de méthodologie pour l'enseignement
Cr~PLT'HE 5 de la production des textes : la production sur modèle . . . . . . . . 224
Composa ntes d'un e méthodologie d'enseignement 8.4. La production sur contraintes : les textes« créatifs » . . . . . 242
des langues par compéte o(es spé( if iques
5.1. Un autre modèle à quatre compétences CHAP ITRE 9
pour l'orga11isation d.'enseignements commun icatifs des langues. 91 Coh ésion méthodolog ique et articulation des (ompéteoces
5.2. La composante discursive : genres de discours 9.1. Exposition à la langue et enseignemen t de la langue . . . . . 250
et répertoires discursifs .... .... .... .... .... .... .... ... . 96
9.2. La co.hésion méthodologiq ue: séq uence méthodologique
5•3• La com posante straceg1que . .... .... .... .... .... .. . 103
f •

et unité didactique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252


5.4. Les compéte11ces formelles .... .... .... .... .... ... . 107 9.3. L'articulation des compétences de communication
5.5. Les compétences cLdturelles et interculturelles .... .... . . 113 langagières entre elles : séqt1ences méthodologiques
et cohésion des unités didactiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257
C L-IAPr rnE
I
6 9.4. Co1npétences co1n1nL1nicationn elles et compétencès
Eléments de méthodologie pour l'enseignement linguistiques/formelles : les cohésions locales
de l'interaction dans les séquences métl1odologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
6.1. Caractérisation de l'interaction orale 9.5. La compétence lexicale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280
et des interactions orales dans le Cadre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
6.2. Le choix des formes de discours interactifs à enseigner . . . 134 CONCLUSIOI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . 284
6.3. Eléments de méthodologie pour l'enseignement
,. .
de l 111 te1·act1on .. .. .... .... .... .... .... .... .... ... ... . 144 RfFÉ HENCES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287

CrIA PrrnE 7 ANNEXE : ALORS ? 1 - GlJIDE Pl~ DAGOG tQUE


I • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 299
Eléments de méthodolog ie pour l'enseignement
de la rée epti on/ compréneosion des textes écrits et oraux TAB LE DES MA1'CÈRES . • . . . • . . . . • • . . . . • . • . • • . . . • • . . . . . • . . . .
7 .1. Le modèle de la réception dans le Cadre .... .... .... . .
303
167
7 .2. Les caractéristiques de la réception des textes. . . . . . . . . . . 170
7 .3. Réception et caractéristiques des textes et des discours :
l'analyse du discours. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
7.4. Éléme11cs de méthodologie pour l'enseignement
de la réception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183

CI-IAPl1'RE
I
8
Eléments de méthodolog ie .r.our l'enseignement
de la produc tioo des textes (écrits et oraux) •
8.1. Le modèle de la production dans le Cadre. . . . . . . . . . . . . 210

ls
Au LEND (Movimento Lingua e Nuova Didattica) ENSEIGNER À PARTIR DU CADRE EUROPÉEN
COMMUN DE RÉFÉRENCE POUR LES LANGUES,
ÂPPRENDRE, ENSEIGNER, ÉVALUER :

L' APPROCJ-IE PAR COMPÉTENCES DANS


L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES.

Présentation
La finalité de cet ouvrage est de remettre en évidence des possi-
bilités, toujours disponibles, pour la conduite des enseignements
des langues dites étrangères, parce que celles-ci semblent avoir été
peu explorées, et comme pour redonner des couleurs à la métho-
dologie communicative, qui tend à se diluer en un ensemble de
pratiques disjointes dont les finalités premières s'estompent.
Le présent ouvrage propose donc de décrire, de manière opé-
rationnelle, des dém arches méthodologiques pour organiser les
enseignements des langues par compétences spécifiques, qui est
la perspective adoptée de facto par le Cadre européen commun de
référence pour les langues. Apprendre, enseigner, évaluer (désor-
mais le Cadre) 1, en partant du principe que, si l'on accepte de
concevoir la maîtrise des langues comme un ensemble structuré
de compétences diverses, acquises à des niveaux différents, alors
on peut estimer qu' il existe potentiellement au moins autant de
méthodologies d'enseignement distinctes qu'il existe de compé-
tences identifiées. Ce qui, paradoxalement, simplifie les choses,
puisqu'il devient possible d'avoir recours à des modes d' orga-
nisation des enseignements plus précis et plus adaptés à l'objet
d'enseignement et non plus à une méthodologie d'enseignement
unique et englobante.

1 2000, Didier, Paris.


Cette perspective, présente depuis les approches sur objectifs communes des formations en langues et des dispositifs compati-
spécifiques (vers les années 1975-80 pour le français enseigné bles de certification. Il a ainsi été complété par :
comme langue étrangère), retrouve une forte pertinence avec la • des Descriptions des niveaux de référence pour les langues natio-
réalisation du Cadre. On sait que la diffusion institutionn elle du nales et régionale~. Ces instrument s cherchent à identifier les
Cadre est désormais ample : il a, par exemple, été traduit dans moyens linguistiqu es (mots, structures ... ) qui permettent de réa-
une trentaine de langues (dont le japonais) et il a été adopté par liser les tâch es communica tives définies par le Cadre à un niveau
de nombreux systèmes éducatifs, y compris la France2 , pour de maîtrise donné ;
définir et structurer les programmes d' enseignement3 . Mais cette • un Manuel, intitulé Relier les examens de langue au Cadre 6
qui
adoption peut se réaliser de manière très variable : le fait de se propose Ltn processus explicite pour calibrer les examens de lan-
référer à cet instrument du Conseil de l'Europe ne signifie pas gues existants par rapport aux niveaux spécifiés par le Cadre. À
pour autant que le modèle par compétenc es qu' il propose et que des questions comme« Lépreuve de langue au baccalauréa t fran-
les descripteurs de ces compétences, spécifiant chacune d'entre çais est-elle de niveau B 1 ou B2 ? » ou« Cette épreuve est-elle de
elles, constituent la structLLre profonde de ces programmes. niveau identique ou supérieur à la même épreuve de langue de
C'est dans le domaine de l'évaluation que le Cadre est le plus l'examen de fin de cycle secondaire en Suède ou en Espagne ? »,
massivemen t sollicité. En effet, ce qui a grandemen t contribué à on peut répondre sur des bases intuitives raisonnable s, mais le
son influence a été l'échelle de maîtrise des compétence s, articu- Manuel donne des moyen.s pour objectiver et discuter la réponse
lée en six niveaux (de Al , A2 . . . à C2), qui sert de point de départ à de telles questions, qui 11e relèvent plus uniquemen t de l' opi-
à l'élaboratio n de tests de connaissance ou de certifications en nion ou d'une auto-évalua tion qui pourrait s'avérer complai-
langues. Lutilisation de cette échelle commune, indépendan te sante;
des langues considérées, permet l'élaboratio n d'épreuves de • le Manuel est lLti-m ême accompagn é d'échantillo ns (trans-
vérification des compétences langagières comparables, pour une crits et commentés) de production s d'apprenan ts (filmés ou
même langue et d' une langue à l'autre. S'est ainsi créé un dis- enregistrés) 7 correspond ant, en principe, à un niveau donné des
positif européen de certifications potentielle ment transparentes performances telles qu'elles sont spécifiées par le Cadre 8 •
(pour des langues comme l'anglais, I'allema11d, le français, l'ita- Cet ensemble de sp écifications croisées (commw1icatives, for-
lien ... ). melles . . .) permet de fixer des points de référence raisonnable -
1

Outre le Porifolio européen des languef qui est un ÎnstrL1ment ment fondés qui m ettent le Cadre en position de commander, en
pédagogiqu e permettant de faire prendre conscience aux appre- amont, les programmes de langue.
nants de leur répertoire de langues et de leurs acquis, le Cadre
a été accompagn é d'autres instru.m ents créa11t des « points d e 5 Disponibles pour l'ang lais (mais dans des versions non complètement reliées au
Cadre : Vantage Level, Threshold ... ). pour l'allemand [Profile deutschl. le français (Niveau
référence » partagés, balises qui autorise11t des structuratio ns 82, A1pour le français!. pour l'italien, le por.tugais~ l'espagnol... . ..
6 Avant-projet DG IV/EDU/ LANG 12003) 5 rev. 1, d1spon1ble sur le site de la 01v1s1on des
politiques linguistiques, Conseil de l'Europe : www.coe.int/lang/fr. .
2 Décret du 22 août 2005. 7 Par exemple, Exemples de productions orales illustrant, pour le français, les niveaux du
3 Par exemple : Quelle~ langues appren.dre en Suisse pen_dant la sco_ larité, o~ligatoire ? CECR (OVO). Eurocentres et (2} Exemples de productions orales. Formation et habilitation
Rapport d'un groupe d experts mandate par la Comm1ss1on Formation generale pour des correcteurs et examinateurs aux épreuves du DELF et du OALF, Centre international
élaborer un « Concept genéral pour l'enseignement des langues» à la Conférence d.études pédagogiques [CIEP).
8 Par exemple, Cambri~9.e ESOL Main Su~te and CELS Speaki~g s~mples to acco'!'pany the
suisse des Directeurs cantonaux de l' Instruction publique, Berne 15 juillet 1998.
G Plus de 40 versions nationales ou régionales ont été validées par le Conseil de preliminary draft of the Manual for relat1ng Language Exam1nat1ons to the CEF , Univer-
l'Europe. sity of Cambridge ESOL Examinations.


la ,.. s.co.u.
PERPIGNAN
Le Cadre a cependant une portée méthodolo gique dont on rapproche par compétences n'est pas propre aux enseigne-
cherchera à préciser ici la nature, m ême s' il est clairement spéci- ments de langues. Née dans le domaine professionn el, elle tend
.fié9 qu'il « n'a pas pour vocation de promouvoi r une méthodo- à se répandre dans l'enseignement général : on y postule que la
logie particulière mais bien de présenter des choix ». Cependant , finalité principale de l'éducation est de former les apprenants à
dans sa fort pertinente présentatio n du Cadre1°, F. Goullier relève mobiliser leurs savoirs à bon escient et à les relier aux situations
que« la distinction apportée [dans le Cadre] entre les compéten- dans lesquelles ceux-ci permettent d 'agir: « [actualisat ion de ce
ces, les activités langagières et les tâches communic atives devrait que l'on sait dans un con texte singulier (marqué par des relations
aider le professeur de langues à bien percevoir la relation entre de travail, une culture institutionn elle, des aléas, des contrain-
compétenc es et activités; seules les activités de compréhen sion, tes temporelles, des ressources ... ) est révélatrice du "passage" à
d'expression ou de médiation permettent l'activation et l'évalua- la compétenc e. Celle-ci se réalise dans l'action. Elle ne lui pré-
tion des compétences, à distinguer parmi les activités langagières existe pas [.. .] Il n'y a de compétence que de compétence en
d'expressio n . . . ». acte »12• Cette vision actionnelle de l'éducation , centrale dans le
Nous considérerons que le point de vue fondament al adopté Cadre, a été adoptée comme principe organisateu r de certains
dans le Cadre est que la connaissan ce d' une langue étrangère systèmes éducatifs 13 et elle sert de point de départ aux réflexions
n'est pas un tout indissociable («connaîtr e la langue »), mais européenne s (Commission européenne, Conseil de l'Europe) sur
que celle-ci peut être considérée comme un ensemble d 'éléments l'éducation, par exemple auto ur du concept de << compétence-
qlt'il est possible de distinguer et d'identifier en tant que tels et clé »ou de « compétenc e de base ».
qui constituent des composant es de la compétence de comn1u-
nication. C 'est cette approche par compétences et les définitions Le présent ouvrage s'inscrit dans cette mouvance éducative:
retenues pour caractériser celles-ci qui autorisent la conception il se borne à décrire une « philosophie pratique>> pour l' élabo-
et la mise en place de programme s de langues diversifiés et qui ration des programme s et des formes d'enseignem ent des lan-
fondent, indirectem ent, la pertinence de méthodolog ies d' ensei- gues étrangères. Ni norme, ni modèle, cette approche n'est pas
gnement conçues spécifiquem ent compétence par compétenc e. nécessairement partout la plus adaptée à la culture éducative
Cette situation nouvelle créée par l'adoption du Cadre se caracté- des enseignants et des apprenants. Il convient de la considérer
rise donc par le fait que les approches de l'enseignem ent des lan- comme une option méthodolo gique supplémen taire que l'on
gues par competences, qui a tou1ours constitue une composant e
' • • • I

souhaite mettre, à nouveau, à la disposition des décideurs (en ce


forte de l'approch e communica tive, reviennent sur le devant de qui concerne les programmes) et des enseignants, pour certains
la scène didactique, d'autant que les dispositifs d'évaluatio n (cer- aspects de la conduite de leur classe. Sur ce point encore, le Cadre
tifications en langues proposées par les membres de l'association est sans ambiguïté : « les méthodes à mettre en œuvre pour l' ap-
ALTE 11 ) ont adopté cette perspective . prentissage, l'enseignem ent et la recherche sont celles que l'on
considère comme les plus efficaces pour atteindre les objectifs

12
Le Botref G. [1994] : De la compétence. Essai sur un attracteur étrange, Les Éditions
9
Cadre, p. 11 O. d'Organisation. Paris, p. 14.
10 Goullier F. [2005] : Les
Outils du Conseil de l'Europe en classe de langue, Didier, Paris, 13
Comme au Québec et récemment en France [20061. pour l'école primaire, où elle
P·1 19.
Association of Language Testers in Europe .
est décrite dans le document « Socle commun de connaissances et de compétences »
!accessible sur : www.education.gouv.fr].

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.A '":) •ri, .#'11..l<n
convenus en fonction [des besoins] des apprenants, dans leur
p1;nnent a,}ipui sur lui mais n'en soru: pas un~ utilisation labelU;
contexte social »14 •
sée. Il con~ent de 1~s considèrer comme une interprétation pos-
Indépendamment de leur efficacité présu mée, les approches sible de celui-ci ou, du moins, de certains de ses aspects. Cela
fondées sur ces définitions de l'enseignement/apprentissage des est v:isible,.à:des différences tEtmino}ogiques ou à des clifférences
langues présenten t un intérêt stratégique, celui de permettre des d'accent : par exemple, ce texte utilise peu le concept de tfi.che,
convergences entre les enseignem ents de langues différentes (lan- ~e distingue pas systématiquement les activités de communica-
gues étrangères e11tre elles, mais aussi entre langues nationales/ "'ttbri des cr>mpétehCd$ qui les fonde11t parce qu'1r traite de métho-
officielles, régionales, minoritaires... ) et entre les systèmes édu- dologie d'enseignement, minimise les activités de médiation
catifs natio naux, ceci devant un certain éparpillement des pro- ~i sembl~nt spécifiées de manière trop étrQite, dévetpppe une
grammes et des contenus d'enseignemen t qui, pour l'heure, sem- typologie ae competences culturelles et interculturelles qui ne
blen t se constituer en dehors de toute norme partagée, com me se trouve pas dans le Cadre... Il s'agit bien d'une réflexion à
au hasard des documents « authentiqt1es » ou des préférences partir du ·Cadre et non selo.p le Cadr.e, illus,ration banale de la
perso nnelles des auteurs de man uels. Lapproche par compéten- liberté que celui-ci laisse à ses utilisateurs.
ces est, à ce titre, tout autant que le Cadre15 , un outil de politi-
que linguistique éducative, destiné à rend re possible la réalisation Ce petit traité de méthodologie d'enseignemen t des langues à
d'une éducation plurilingue 16• Cette finalité est réalisable dans l'usage des jeunes géné rations, dont on souhaite qu' il ouvre la voie
les systèmes éducatifs précisément par le fait que les compéten ces à des recherches plus consistan tes, est né d'une pratique de forma-
en langue à atteindre sont décrites de manière aussi précise que tion d'enseignants de français langue étrangère, au niveau initial et
possible, s'agissant de savoirs et de savoir-faire complexes, ceux continu, en France comme ailleurs, ce qui explique que l' essentiel
impliqués dans la connaissance des langues. Cette transparen ce des exemples proviend ra de cette langu e. Celle-ci, qui se trouve
des objectifs rend possibles l'équité et l'accès égali taire aux lan- être commune aux lecte urs potentiels, permettra de donner des
gues, puisque les compéten ces à acquérir sont définies explicite- exemples accessibles à cous les lecteurs, enseig11ants ou étud iants
men t; la modularité de ces mêmes objectifs fonde la possibilité (francophones), quelles que soient les langues enseignées.
d'enseignements et de programm es diversifiés qui perm etten t Ce texte a essentiellemen t poL1r origine la constatation que les
la mise en place d'une éducation plurilingue, dans les systèmes jeunes collègues, en particulier, utilisent assez spontanément l'ap-
éducatifs et pour les apprentissages tout au long de la vie. proche globaliste del' enseignement (qui sera décrite au chapitre 2)
et ont des difficultés à s'en départir, même provisoirement, pour
On prendrà garde à~ que ·aes réfle:tiohs, qul se rapporte- s'essayer à l'app roche par com pétences, qui pourtant ne présente
ront souvent au Cadre, n'en constituent pas pour auta nt une pas de difficulté d'accès ou de mise en œuvre particulières. Cette
sor~e de guide d'utilisation oq e coinwentair~ ciel. Elles rémanence de « manières d'enseigner » mérite donc un exposé,
aussi pratique que possible, d'autres manières de classe, pour en
14
Cadre, p. 110 illustrer les potentialités et étend re ainsi le réper toire méthodolo-
15
Cadre, chapitre 8, p. 129 et su iv.
16
Voir Beacco J.-C et Byram M. 12003] : Guide pour /'élaboration des politiques linguis- gique des pratiques profession11elles d'e11seignem ent des langues.
a
tiques éducatives en Europe. De la diversité linguistique l'éducation plurilingue (Projet 1
révisé, avril 2003, version française intégrale!. Division des politiques linguistiques,
Il est aussi le fruit d'une expé rience d'au teur de manuels de
Conseil de l'Europe, Strasbourg. Versio n définitive 2007. français langue étrangère, qui ont déjà mis à profit cette appro-
1

che dans la réalisation de matériels pédagogiqt1es, destinés tout


autant à des apprena nts débutan ts qu'à des apprena nts expéri- CHAPITRE 1
mentés et autonom es 17• Il s'est avéré que l'approc he par compé-
tences constitu e un instrum ent particul ièremen t adéqua t pour
la concep tion de l'archite cture des manuels et pour celle de la

structw ·ation des séquences d'enseig nement. Les méthodolo tes
Louvra ge s'organise de la manière suivant e: on définira ce
que l'on entend par méthod ologies d 'enseign ement des langues d' ense ignemen des langues
et ~'on identifiera, de manière systén1atique, les choix auxquels
doit procéde r toute méthod ologie (nature des support s d'en- Les méthod ologies d 'enseign ement des langues (couram ment
seignem ent, formes de la compré hension .. . ) (chapitr e 1). On dites méthodologies tout court, dans le métier) ne sont plus,
présent era ensuite une interpré tation de l'état des pratique s comme il y a quelques années, au centre de la réflexion en didac-
d'enseig nement , pour autant qu'on les connaisse (en oppo- tique des langues. Les publica tions qui leur sont consacrées sont
sant la méthod ologie ordinair e et la méthod ologie par compé- désormais peu nombreuses, pour ne pas dire rares. On ne se
tences), ainsi que la dilution de l'approc he commu nicative dans plaindr a pas nécessairement de cette évolutio11, si l'on veut bien
la méthod ologie ordinaire, qui produit les approch es pseudo- admettr e que le débat méthod ologiqu e, souvent trop centré sur
commu nicative s actuelles, au moins dans l'enseig nement du des questions brutales, du type pour ou contre (la traducti on, les
français comme langue étrangère (chapitres 2 et 3). examens, la grammaire, les docume nts authent iques, les exerci-
ces structur aux . . .), a empli le domain e des langues de bruit, et
Ce cadre étant tracé, on clarifiera la notion de compét ence,
parfois de fureur, mais n'a pas toujours contrib ué à clarifier la
en spécifiant celles sur lesquelles .porte cet exposé (chapitr e 4).
Seront ensuite abordées l'interac tion orale (chapitre 5), la nature des questio ns posées ou du type d'argum entation destinée
à fonder tel ou tel choix.
compré hension des textes (chapitre 6), la product ion des textes
(chapitre 7) et la compré hension orale (chap.itre 8), en analysant, Ce moindre intérêt pour les questio ns d'enseig nement n'est
pour chacune , les support s d 'enseign ement, la nature des activi- pas dû à une sorte de fin de l'histoire qui permett rait de consi-
tés d'enseig nement et leur organis ation possible. Comm e dans dérer ces problèmes comme résolus, comme c'est souvent le cas
18
bien des situatio ns éducatives, en particulier dans les contextes dans les théorisations avancées par C. Puren • Il tient plutôt à
scolaires impliqu ant des apprena nts débutan ts, les program mes des modific ations importa ntes du champ de la didactiq Lte des
d'enseig nement de langues ne privilégient pas certaines de ces langues et du français langue étrangère, en particulier. Des chan-
compét ences mais continu ent à les viser toutes: on montre ra gement s instituti onnels sont interven us : ils ont fait passer d'une
comme nt peut s'effectuer l'articul ation des enseign ements par centrati on de la réflexion didactiq ue sur la formati on initiale et
compétences et quelles formes d'unités didactiq ues peuven t ainsi continu e des enseignants, organisée par des centres de recherche
en résulter (chapitr e 9). non universitaires, à une structur ation universitaire du domain e,
où l'on se préoccu pe dayantage, avec des publics en formati on

18
Pu ren C. [19941 : La Didactique des langues à la croisée des méthodes. Essai sur l'éclec-
17
Récemment Di Giura M. et Beacco J.C. Alors ? Volume 1, Didier-Paris 2007. tisme, col. Essais, Didier, Paris.

chapitre 1 1
15
initiale le plus souvent, de prob lèm es de reche rche, fond emen t conn aissances élabo rés au sein d'au tres disci plines impl iquées
de la légit imité acad émiq ue. Il tient aussi à un élargissem ent de dans l'ens eign emen t des langu es) et/ou par la prati que (par son
la disci pline qui est sorti e de la classe et qui envisage les ense i- efficacité constatée , par exemple) et dont la finalité est d' acco m-
gnem ents des lang ues en relat ion avec la société dans laquelle ils pagn er les apprentissages.
sont organisés 19 • Mais si la dida ctique s'est ainsi recomposée, cela Que lques com men taires sur cette défi11ition. La cohé rence
ne peut signifier que la ques tion, quot idien ne pour qui enseigne, inter ne des m étho dolo gies est centr ale, puis qu'elle en définit les
du commentfoire ?soit deve nue cadu que. C'es t donc ce dom aine cont ours. Les éJé1nents cons tituti fs de chac une ne lui sont pas
qui sera revisité, main tena nt que ces prob lèmes sont relativisés et nécessairemen t prop res : on peut , par exem ple, utiliser des exer-
resitu és dans une réflexion dida ctique plus ampl e. cices struc turau x ailleurs que dans la méth odol ogie struc turo-
Dan s ce chap itre, on défin ira, souvent par cont raste, la natu re globale audio-visuelle, et la prior ité à l'oral est parta gée aussi bien
des méth odol ogies d'en seigneme nt et celle du dom aine dit par cette dern ière méth odol ogie que par les appr oches com mu-
méthodologi,e en didactique des langues, puis on lister a les choix nicat ives. C'es t l' inclusion de chaq ue élém ent dans un dispo sitif
obligés de toute méth odol ogie cons titué e, en insis tant sur ceux d'ensemble qt1i lui donne sa fonc tion et spécifie la stratégie éla-
qui conc erne nt l'exp ositi on à la lang ue cible et la systé mati satio n borée pour acco mpag ner les processus d'ap pren tissage. Cert ains
à laquelle le cont act avec la langue p eut don11er lieu. de ces élém ents peuvent entre r dans la com posit ion d'aut res
méth odol ogies ou être utilisés isolé men t (com me la classe de
1.1. Les méthodo,ogies d'en seignem ent conversat ion ou les jeux de rôle), en com plém ent du dispo sitif
d'enseignemen t princ ipal : ils ont alors statu t de techn iques loca-
des 'angues : définition
les (par oppo sitio n au caractère struc turé des méth odol ogies),
Les défin ition s de méthodologie d'enseignement des langues sont e11 ce qt1' ils concerne nt des secteurs limités de la langt1e cible, ce
légio n et not1s n e les reprendro ns pas ici pour les discu ter. Pour qui, bien entendt1, n'en affecte ni la renta bilité ni l'inté rêt péda-

une bonn e appr éhen sion de notre prop os, il impo rte surto ut de gog1que.
disti ngue r méthodologie d'enseignement de term es voisir1s com me On retient que l'enseign emen t accorripagne l'app rentissage,
pédagogi,e, techniques d'enseignement, méthodes... À la suite en ce qu'il vise à aider l'app rena nt à « mettre de l'ord re» dans
d'aut res auteu rs20 , on dira que les m éthod olog ies d'enseigne men t ses observati ons ou à conf orter sa perception intui tive des fonc -
sont à considérer com me des ense mbles solidaires de principes tionn emen ts réguliers de la langu e cible. Cett e appr éhen sion des
et d'activités d' ense igne ment, orga nisées en stratégies, fond ées régularités de toute natu re a fonc tion de dému ltiplicatio n, parce
en théo rie (c'est -à-di re qui s'app uien t sur des conc epts ou des qu'elle per1net de passe r de l'exp ositi on à des occurrences (de for-
mes lingu istiqL1es isolées, quelles qu'elles soien t) à des com péte n-
19
Porcher L. (1977] : Pour une socio/og1e des apprentissages, Le français dans le monde, ces de prod uctio n recon naiss ance .
n° 133, p. 73-77.
20 Besse H. (1984,
p. 14] définit ce que nous nommons méthodologie comme« [un] [orig ine des méth odol ogies d'enseigne men t des lang ues peut
ensemble raisonné de propositions et de procédés Id.ordre linguistique, psychologique, être le fait d'ind ividu s, des sortes de déco uvre urs ou inve nteu rs,
socio-pédagogique) destinés à organiser et à favoriser renseig nement et l'apprentis-
sage d"une langue», mais il la désigne par le terme de méthode [comm e dans sa thèse com me François Gou in (1831-1896) ou Geor gi Loza nov (père
pour le doctorat d'État, 1999-2000: Propositions pour une typologie des méthodes de lan-
gues, Université Paris VIII). qui est le terme historique traditionnel. de la suggestop édie) ... Elle peut être plus anon yme et collective,
com me dans le cas de l'app roch e gram mair e-tra duct ion de J'en-

chapitre 1 1 chapitre 1 1
16 17
seignement. Leur légitimité est sociale plus que technique, car
lée par le seul apprenarit. Daris cette acception, une méthodolo-
l'efficacité relative d'une méthodologie par rapport à une autre
gie d'enseignem ent se caractérise avarie tout par la construction
11' est guère démontrable objectiveme nt, ne serait-ce que parce
des échantillons de langue auxquels l'apprenant se trouve exposé,
que les méthodologies ne son t qu'u n élém ent parmi cous ceux
puisqu'en acquisition naturelle, les apprenants son t exposés de
qui concourent à l'apprentissage. Cet te légitimité leur vient
manière aléatoire à la langue cible ;
des dispositifs théoriques sollicités (théorie de description de la
• techniques d'enseignement, considérées com me des formes
langue cible, théorie de l'apprentissage .. . ) qui, eux, relèvent de
locales et isolées de la gestion de l'enseigneme11t ; elles poursui-
débats épistémologiques en mesure d'en fonder ou d'en mettre
vent des objectifs délimités ;
en cause la pertinence21 • Plus que l'origine, ce qui importe est
de connaître le mode de diffusio11 des méthodologies, qui assure • pédagogie. Le terme est à la fois entendt1 com me gestion
leur audience sociale. Celle-ci peut être le pro duit de la diffusion concrète du groupe d'apprenants (organisation de la séance de
de textes expositifs de type universitaire, de celle de référentiels travail, utili sation de l'espace, climat créé, affectivité, relat ions
ou de programmes (com me ce fut le cas d e l'approche com mu- interpersonnelles ... ) et comme projet surplomban t les méthodo-
nica tive et des niveaux seui~, de matériels d' enseignen1ent ot1 de logi es d'enseignement : pédagogie de l'ap prentissage autonom e,
mariuels (comme pour la méthodologie structuro-globale audio- pédagogie du proj et, pédagogie de résolution de problème, péd a-
visuelle), de dispositifs de formation initiale ou continue, tous gogie i11terctLlturelle... Ces dernières font intervenir des métho-
dolo gies d' enseigne me11t 1nais elles les mob ilisent et les intègrent
ces vecteurs pouvarit se combiner.
pou r des finalités éducatives de rang supérieu r ;
• méthode est ente ndu ici co1nme matériel conc ret d' e11se i-
t.2. Méthodo,ogies, pédagogie, tec hni ques... gnemen t (méthode de langue, manuel), produit éditorial ou
I
de diffusion limitée (propre à un enseignant, à une institution
Ainsi définie, méthodologie d'enseignement est à distingt1er de :
éducative). Les méthodes sont à distinguer elles-mêmes d'outils
• démarche d'enseignement empirique com me démarche large-
spécialisés (comme les dictionnaires, les grammaires d'enseigne-
ment expérientielle. Celle-ci s'acquiert par imitation et elle est
ment ou de référence, les recueils d'exercices, les ouvrages trai-
susceptible de descriptions exté rieure~, com me succession ~' act~s
tant de la « civilisation », les fascicules centrés sur la préparat ion
pédagogiques identifiés par les cons ignes, les s~p~orts d ense1-
aux examens ou aux certifications ... ). Ces méthodes de larigues
gnements, les résultats esco mptés ... Mais ses pr1nc1pes,_ ses fi~~­
procèden t, à des degrés et à des titres divers, des méthodologies
lités avec des cadres théoriques explicités n e son t pas mis en ev1-
d'enseignement: il convient d'analyser ce positionnement qui est
den ce, ce qui ne préj uge en rien de leur efficacité présumée ou de
souvent complexe. En effet, des mét hodologies peuvent avoir des
leur audience ;
positions dominantes, à un mom ent et dans une situation don-
• acquisition « naturelle» (dite aussi en milieu socia~ d'une lan-
nés, et produire des effets de modélisation forts sur les méthodes :
gue, en tant que l'enseignement est con sidé ré comme une form e
celles-ci tradttisent alors au plus près une méthodologie consti-
de guidage/pilotage de l'appropriation d ' une langue par un pro-
tuée de ce type en actes pédagogiques. Mais les relations entre
fessionnel (ou un matériel d'enseignement) qui n'est pas con trô-
une méthode de langue et une méthodologie d'enseignem ent des
21Germain c. (1993] : tvolution de /'enseignement des langues : 5 000 ans d'histoire. col. langues peuven t être plus lâches, relever d'ob édiences multiples,
OLE, CLE international, Paris.
non contrôlées et non intégrées.

chapitre 1 l1s chapitre 1 1


19
Le te rm e méthode a lu i-m êm e été utilisé an té rie ur em en t au la na tu re de lj activité effectuée et sa localisation au sein d' un e
sens do nn é ici à méthodologie (ainsi, on parle pl ut ôt de méthode
m ét ho do lo gi e d'e ns em bl e.,
gr am m ai re -tr ad uc tio n et de méthodologie co m m un ic at iv e) , sans
O n no m m er a méthodologi,e le do m ai ne disciplinaire de la
qu e ce tte différence de te rm in ol og ie n'i m pl iq ue de différences
di da ct iq ue des la ng ue·s qu i a po ur ob je t l'analyse des pr at iq ue s
fo nd am en ta le s dans la dé fin iti on de l'o bj et qu'elle circonscrit.
de classe et des matériels d'e ns ei gn em en t. Ce do m ai ne est sur-
to ut celui au sein du qu el s'élaborent, se co ns tit ue nt ou se légi-
O n n.'envisagera pas ici, lo in s'en faut, to ut es les m ét ho do -
tim en t les stratégies d'e ns ei gn em en t, à savoir les méthodologies
logies d'e ns ei gn em en t des langues identifiées. O n s'en tie nd ra
elles-mêmes. À cette fin, l'o n se fo nd e su r des savoirs savants de
aux m ét ho do lo gi es << or th od ox es >> à l'o pp os é des m ét ho do lo -
référence, qu i relèvent des disciplines impliquées en di da ct iq ue
gies << no n conventionnelles >> (c om m un au ta ire , naturelle, par le
des langues, co m m e la psychologie (quel est rôle de la m ém or isa -
m ou ve m en t, par le silence ... ), ce tte di sti nc tio n re po sa nt su r des
tio n da ns l'a pp ro pr ia tio n d' un e la ng ue ?) , la psychologie sociale
ju ge m en ts de valeur relatifs à la fiabilité supposée des unes et d,es
(po·u rq uo i un e la ng ue est-elle pe rç ue co m m e m ot iv an te po ur un
autres. O n se lim ite ra aussi aux m ·éthodologies d'e ns ei gn em en t
ap pr en an t ?) , les sciences du langage (qu'est-ce qu 'u ne phrase,
en co re actives au jo ur d' hu.i (par op po sit io n à des m ét ho do lo gi es
historiques, sans effets perceptibles actuellement), mais on ne s'en un m o·t, un /le discours ?) . . . O n y pr en d aussi en co m pt e des
tie nd ra pas aux seules m ét ho do lo gi es constituées et légitimes, ar gu m en ta tio ns internes, fondées su r des do nn ée s observables :
pu isq u' on analysera un e méthodologie à faible visibilité et pe u enregistrements et analyses de classes de langue, en tre tie ns avec
théorisée, co m m e la m ét ho do lo gi e globaliste or di na ire (chapi- des ap pr en an ts, des enseignants, récits de vie langagière, de vie
tre 3). professionnelle, analyse de manuels, de pr og ra m m es , en qu êt es
su r· les représentations sociales (de l'apprentissage, du bi lin -
guisme ... ). Ces do nn ée s so nt destinées à étayer les ch oi x qu i
co nf ig ur en t les m ét ho do lo gi es et do nc à en fo nd er la pe rti ne nc e
O n te rm in er a ce pa rc ou rs te rm in ol og iq ue lim in ai re en op po - au tre m en t qu' em pi riq ue m en t, po ur élaborer un corps de pr in ci -
sa nt les m ét ho do lo gi es d'e ns ei gn em en t des langues, do nt il a été pes qu i sera mis en œu vr e pa r des séquences cohérentes d'actes
qu es tio n jusqu'ici, à la m ét ho do lo gi e. Méthodologies d'enseigne- d'e ns ei gn em en t solidaires, destinés à m od el er l'e ns ei gn em en t et
ment a servi à désigner les stratégies d'e ns ei gn em en t constituées à gu id er l'apprentissage.
qu i fo nt l'o bj et de descriptions da ns les ouvrages de di,d ac tiq ue
et qu i so nt identifiées pa r un e dé no m in at io n stable, co m m e ,.4. La fonc-t;on des mé~hodologies daos
approche communicative de l'enseignement des langues. Ces stra-
l'o rg an is at io n de s en se ig ne m en ts de la ng ue s
tégies abstraites pe uv en t servir de référence ou de m od èl e aux
pr at iq ue s effectives utilisées en classe de la ng ue et elles so nt ainsi La m ét ho do lo gi e et les méthodologies, qu i so nt au co nf lu en t
susceptibles d' en re nd re co m pt e : si l'o n observe un cours de de no m br eu x ch am ps disciplinaires, co ns tit ue nt ou on t co ns tit ué
langue, celui-ci est articulé en séquences pa r l'e ns ei gn an t (Bon! le ce nt re instable de la di da ct iq ue des langues, en ce qu'elles so nt
Maintenant on va faire ... ), qui pe uv en t être no m m ée s (exercice, à la fois théorie, pr at iq ue et théorie de la pr at iq ue . Li m m éd ia te té ,
devoir, lecture ... ), le to ut ap pe la nt des analyses po ur dé te rm in er qu ot id ie nn e po ur les praticiens, des qu es tio ns qu'elles po se nt

chapitre 1
20 chapitre 1 1
21
peut tendre à faire considérer que ,d'elles dépendent toutes les ature, car ~ls co,n stitu,e nt l'infrast ructure de tout enseign ement
s,olutions aux problèmes d'enseig nement des l gues ou que de langue. C'est donc la nature de ces choix obligés ainsi que le .
d,elle en proviennen tou les maux. Il n'est pas rare, pa exem- possibil ités déjà identifié es et disponibles pour certains d'entre
ple, dent ndr .· soutenir qu'il suE raie de moderniser l' ensei- eux que nous décrirons ici. Cet inventaire fait écho à celu1 pro-
gnement de telle ou telle langue, pour que celu ·-ci retrouve son posé par le Cadre, dans la section 6.4 (Quelques options méthodo-
audienc e d autrefoi s ou acquièr e une audi nce accru . Certes, un logiques pour l'enseign,ement et /'apprentissage des langues) 23 • Mais
aggjornamento méthodologique n aurait nuire a ces fins, mais il sera re tr int, tout comme les propositions d'activités exposée
la pla · d .s langue étrangère dans 1 s système éducatifs et, plus à partir du chapitre 7, aux approches in titutionnelle de l' ensei-
largeme11t, dans les sociétés dépe·n d de bie11 d,autres fact urs que gnement . réalisées au moyen de cours d langues.
ces choix t chnique : ces facteur qui détermin nt la place de
angues étrangeres dans un socié é donn ' relève11t des repré-
1. •1. La natur - de choix méthodotogique
sentatio ns sociales attac é. s à c s langues 22 , de traditio ns géopo-
litiques, de be oins nationaux en langues, des équilibr -s socio- Ces cho ·x méthodologiqu s incontournable quelle que oit la
linguistiques internes du traitem nt réservé aux communauté olution adoptée, cor,c rnent :
minorit a'res des consé,q u ne ·s du colonialisme ... • les échantillon de langu , qui doivent erv1r de support aux
· n effet les méthodologies d enseignement ·inscrive t dans activi és d'ense.gnement. Toute méthodologi - d'en igneme t
de dispo itifs 'duc ·tif et dans des d' spositifs, plu, générau x des langues a pour fonctio n première de ménager un con act
.ne re, qui n ont qu peu en commu n ave l s ma ièr d'en- p ysiqu av c la langu cibl sou formes d'échantillon de lan-
igner. Ces ori ntations concer ent part.culier, la natur de gue (oral ou écr1 ) pui qu ce contact · t la condition sine qua
obj ctifs à atteindr e (par les apprena , ts ou la formati o,n) et c' e t non, de apprent i sage . C con act doit êtr créé ou recréé en
elles que devrait dép ndr 1 choix de t Ile ou tell · méthodolo- clas . au i bien n mili .u allophone qu en mili u homophone.
gie d nseign ment. • les démar.ches destin: s a assurer la corn éh n ion de ·
échantillons. Pour être utiles al' appr ntissag les échantillons d
1•. L . hoix méthodol gi u langu auxquel sont e pos _s le . appr nan doivent "tre i ter-
prétabl . S'ils n font pa ns ils r 'dui e t à une sui de
i les méthodologies d' ens ign men sont des ensembles soli- sons inintelligibles et n permettent a l) acquisition. Les techni-
daires d principe et d activités d nseignement, organisées en que d'accè au sen ont pour fonction der ndr c contact uti-
s ratégies, la configuratio · de chacune d'elle dépend de choix lisable. C es . dans le cadr de cette expo ition à la langue ( ai
à eff; ctuer a propo · de élémen ts qui l s c,onstitu _nt. Mais les aussi dan d'autres compartiments del' nseig11 ment) que peut
objet sur lesquels por ent c · choix ont toujours de même être abordée la question de la p rtinenc et de la forme d' acti-
vités de mémorisation. renseig nement peut se limiter a recréer
22
Castetlottr V. (dir.l (2001) : o·une langue ad'autres, pratiques et représentations, col. ces conditions indispensables aux apprentissages, comme c'est le
DYALANG . Presses universita ,ires de Rouen, Rouen.
Moore O. (dir.l {2001) : Les Représentations des langues et de leur apprentissage. Référen- ca pour les méthodologies d'inspiration « naturelle». Mais, le
ces, modèles,, données et méthodes, cot. Essais, Didier,, Paris.
Casteltotti V. &Moore D. (2002) : Représentations sociales des langues et enseignementsr
Politiques 'inguistiques, Conseil de l'Europe. S,ras bourg. 23 Cadre, p. 110 e suiv.

chapitre 1 1 cha pitre 1 1


22 23
'

plus souvent, elles vont au-dela et e donn ent des moyens potu destinées à suscit r l' expre ion peuvent être utilisé s co11join-
accompagner l appropriation, qui cepe ndan t pour rait effec- teme · t ·
tuer par elle-même. On n oubliera pas que a capacité à acqué ir
• des formes del' évaluation des acqui et de connaissances. Au
des langues naturelles st en effet, inscrite dans le patri moi ·e
terme d ces apprentis ages se pose en effet la question sociale de
gén 'tique de 1 homo sapiens sapiens et quel le p ut être activée,
l auto-évaluation et de l'évaluation des acqui ou des connais-
dura nt toute la vie, pour l'appropriation de plu · d une langue,
san·ces/co npét enc s qui ne s ra pas abordée ici. On signalera
sans nseignem nt in titut ion -.el orgar isé.
implement qua des fin 'évaluation xtern . calibrée et ayant
Si donc les méthodologies von au-delà de la créat ion de bonn es un statu t d'officialité (donc dan l ca d certifications institu-
conditions d, e position a la langu cible e pose alors la qu· stion
tionnelles), plus le objectifs propo sont définis finem nt, plus
du choi x:
l'évaluation e , potentiell ment fiable. tte fiabilité dépend
• des for1nes de la systé atisation à mettr en plac à partir donc du choix de mesu r set d standard , question particuli r -
des supports. Par ystématisation, on ente nd les informations m nt ' l ordre du jour dans l> espace européen depui · les année -
(ou description ) d- la langu et 1 s activités pécifiquement 1990.
conçu s pour permettre d organiser, de manière plu ou moi s
réfle iv l'acquisition d s régularités de la langu cible, quelles
es cho · précéd nt · conc rnen t plu ôt la éq u n d'en igne-
qu'elle oien t (mo,rphologiqu s, syntaxiques, discursive , ctiltu-
relle ... ). et ns mble d act.vités a pour fonction de démul- m nt. Il en st d utre à effectuer r la iv me t à l,organi ation
tiplie r ce qu l'
d nse bl d un en · 1g men t n pa ·ticuli r à pr pos:
p ut ap,p r _ndre / comprendre d une langue à
partir des con. acts, néce ·. airement limité , créés par l'exposition, • de la structuration des activités dans une séquence. Un séqu nce
d manièr a pa r de l'e positi n à d' occurr nce 'gulières t d' n eign _me11 . e t ab traite en c - qu' lien se réalise pas née s-
'
à la perception de leur ffonctionnement al' mploi d celle -ci sai eme t suivant la logiqu .· méthodologique décrit ju qu ici :
ju qu'à l ur auto mati ation. Le11 eignem nt à prop reme nt parler ell reçoit de form .es concrète (sou d s d 'nom inati ons com1n
réside .d an c t a · port d,infor1natio t dan la création d'ac- unité. leçon dossier, module... ) ré ulta11t aussi de considérations
tivités d' app opriation systé · . atiques. C est dan C·e ect ur de pédagogi ue et éditoriales (dan l cas de méth ode t de
méthodologies que les choix l plu complexe sont à fn ctuer man u ls de langue) q·ui supp·osent d _choix explicite ;
(quelles infor ation -, de quelle origine, ous quell form e ?) · • de la distribution linéaire dan la duré de ap re tissag d
• de forme d réinvestisseme t. Aprè la phas antérieure s cont nu den igne m nt ( Ion quel ordre ?) ,
auve nt consi tant on e t cond uit à mettre n place des activités • de la répartition quantitatived s élém nt prop o 's à l' appren-
v sant à per1ne tre le réi11vestis ement de élém nt acquis (ou en tis ge, qui d vrait perm ttre d contrôle l' xposition ( n term e
voie d acquisition) dans des conte te moins cont raint , desti- d nom bre d · < mots nouveaux à appr _ndr >> ?), de manière à
_né à constituer un espace d'expérimentation et d appropriatior1 év·t r que l'imm rsion ne d,evien e subm er ion de l'apprenant ·
personnelles pour 1' appr enan t qui teste le matériel lingui tique • des form ·es de la cohérence m /thodologiqu · puisque les
découvert, et qui en recherche un maîtrise majeure par une pra- m·éthodologies so11 des stratégies orga11isé·e . 11 s> agit alors de
tique individuelle~ Les choix a effectuer sont ici moins drastiques con truire la coh 'renc e interr1e des actes pédagogiques cons ti-
et donn ent lieu à moins de débats car de nombreuses techniques tuan t une séquence, la cohérenc enc e les équences la cohérence

chdpitre 1 1
24 chapitre 1 1
25
nt le supports d'enseignement et les activités de systématisa-
tion la cohérence entre la systématisation communicative et la
systémati ation formelle ... La méthodologie structuro-globale
audio-visuelle, telle qu'elle a été, par exemple, développée dans Exp ositi on
les ma ériels du Crédif2 4 pour le françai enseigné comme lan- Exposition à langue: choix des écha ntill on d langue
gue étrangere, constitue une ho ne illustration de la co,hér,ence ~position à la langue : choix des techniques de compréhension pour le échan-
tillons
méthodologique structurée en moments de la classe de langue,
ordonnés et caractérisés par des fonctions et des activités diffé- Syst éma tisat ion (formelle, com mun icati ve discursive, culturelle ... )
rentes. 1 ( hoix de y tématis r ou de ne pa systématiser)
i l' nseignement a pour fonction de permettre à l'apprenant · h ix des domaines sur lesquels appo rter · s éléments d inforn1ation ou de des-
. .
de mi ux organise · et de rentabiliser s ·s apprentissages, alors crtp non
Choix d s « sources de ces info-rmations . , des ription-s (par exemple théorie
une démarch·e d enseignement doit "tr lisible p our 1, apprenant.
1
>)
linguist·que)
Cet e lisibilité méthodologique lui permet de savoir quelle est Choix.cl~ la forme à donner à ces informations et de criptions (tableaux disc~urs
la finalité de cha que activité, comment elle e relie aux autres vulgarise ... )
t com me nt o · vise à at eindre le objectifs fixés. On fait l'hy- ~hoix d activi és de sy cén1atisation (en part i ulier forme d ex rci )
p·othèse, de bon sens (ce qui ne saurait certes suffire!), qu'une
li ibilité de ce type, qui p ·rmet à l'apprenant de savoir, a chaque Réin vest issem ent

m·o me nt, pou rqu oi il fait ce qu'il fait, e t de nat ure à favoriser les Cho ix d la orm des ctivirés de réinv r1ssc

m nt

proc s us d'appren issage, au style d apprentissage près.


Eva luat ion
[Voir le tableau ré ·umé des choix méthodologiques, page 27]
hoix des finalité d 1évaluation, des cont nus à é~aluer t d form:es de réva-
Iua ion
Dans l'idéal une éthodologie d enseign me nt donnée est
constitué par l ensemble des choix convergents effectués à pro-
pos des points décrits précédemmen pour lesquels ile · te de -
Cl1oix de la{de forme( ) ,d la équeoce didactiqu
possibilités différentes, mais en nombre variable (considérable
hoix de a mise n forme éditoriale
pour la systématisation, par e emple, moindre pour le réinves-
tissem nt). Dan s le faits, les méthodologies historiquement
,hoix. ~elati.6 à la « quantité» globale des conten~s d,en igne e~t et à 1 ur
attestées ne prése; ten t pas le mê me degré ,de struc uration : cer- repart1t1on par séquence et dans le temps
taines peuvent être plus explicite en ce qui concerne la na .ure hoi d~stiné à assurer la cohérence entre le acdvi . d~une séquence
des échantillons (documents authentiques, par exemple) ou les Choix destinés_à assurer la cohér nce entre les équences .
exercices de systématisatio (exe cice tructuraux, par exem-
ple) mais n·e donner que peu d indications sur la cohérence ou . Ch~ix d~sti~és à assurer la cohérence entre les différe~tes comp~santes de la ·
systemat1~t1~n (portant sur les compétences formelles et sur les compéce
la répartition linéaire des contenus d'enseignement. Ce qui est nce
commun1caaonnelles, par exemple)
, (... J
2 ~ Centre de recherche et d'études pour la diffusion du français, rattaché
à l'Ecole
normale supérieure de Saint-Cloud puis de Lyon.

chapitre 1 1 chapi r·e 1 t


26 27
rifi ble pour le méthodologies l) est à plus fort raison po_ur s ! - lo·ngs ou brefs;
manuels d, enseigne , nt qui en déri ent. Cet éta de fait 1nv1t
- uniq ues (c'est alors l'échantillon principal souvent un dialo-
à relativiser le rôle de méthodologies par rapport à celui de la
gue) ou multiples (de même statut ou ayan t un rôle de complé-
p 'dagogi celui des savoirs de nature savante par rap~or: à ceux
-ent par rapport à l écha ntillo n princi al) ;
d nature xpérientielle qui sont conjointement con t1tut1fs de la
didactique des langu , de manière intrinsèque. - consti ué de phrases, textes... ou de li te de mot i11clu
dans ,des exempl ou accompagnés d illustrations de leurs
-mpl o·s;
1.5.2. e ( hoix r latifs a r·,expo ;~1011 a la ' n ue
- filtré quan t a la norme social (lexique, n parti culie r ·
Cet ouvrage n'a pa pour ·ohj de trait r de m 'thodologies
t
clusion d · godasse, bagnole.,. ) ou faisant plac à certa in trait
d ens igne m nt, mais d'une approch particulière, cell rute_ p~r morpho yntaxiques de 1oralit ordinaire pare .mple (énoncé
1

compétences. Cepe ndan t, pour assurer un cadrage des.cr1P.t1f livés : Et ça, c'est quoi ?; n gation : C'est pas moi ! . . . énoncés
clai . aux ai aly es à v nir) on pré·cisera l s possibilité ord1na1r s on phra tiques inachevé , interjectio·n ... 25). Ü'n ne renc on-
de choix, entr le quels toute m 'thodologie a à se déterminer. r pratiquem .nt jamais de véritable tran criptions d) échang s
r exposition à la langue, c ile-ci s' effectLte au moy en ~ échan- oraux, qui s'avèrent tres délicates a utiliser dan un p -r pectiv
d' enseigr en1 nt ;
tillons, c'est-à-dire de fragm nts limité de la langue 1ble (ou
de di cour dans la lai1gue c"bl ) qui ont repré . nta ifs d cell - - cal"brés ou non calibrés (qua ntité d' 'léme nts nouv _aux·
ci. On con truit don un obj c-langue pour l' ·n eignement. omp ortan t uniq uem nt le él /m nt · de tin' s à la syst 'mati-
Dans 1 as de l' acqui ~tian en mili u natu r 1, l input li -guis i- 1arion com porta nt l 'lém ent nou eau et ceux considéré
q u n' s pas con trui . Il t au mi ux, régulé pa la récu re~ce omm acquis antér ieur m nt com porta nt ou non de élém nt
de rr1êmes situations de omm unic ation ou la fr' quentat1on non con 'US t qui ne eron pas syst 'matis ) ;
de m"n1 s genr di cur ifs ( ux de la pres e ou d. la télé _i- - extrait ou n n d _texte c - nsidérés comtn littéraires ·
ion). En milieu r1atur 1, 1expo ition p ut aussi être contrôlé - fabriqués authentique . ou vrai mblable . ..
par le contrat pédagog· qu _qui e m t ouv nt en place dan · les On consacrera quelqu s lignes à c dernier choix, parce que
échange exolin.gues {le d 'UX Io ut ur utilisent la mêm, lan- 1 mploi de supports au th ntique fait désorrnai parti de
gue qui e t maternelle pour l'un mai é,trangèr pour l)autre) = croyances ordinaire , relativement aux bonne pratiques den ei-
l natif sr autorisé a reprendr /corriger l allo phone·, lequel st gnem nt, dont ils con titueraient le garant. L'oppo ition fa.bri-
susceptible de d.emand r des informatio,ns métalinguistiques a qué/auth t1tiqu est polémique et visiblem.ent forg 'e par les
on interlocuteur at1 cours de l' 'change. C, est essentiellement nant du cond terme. E t-il bes,oin de rappeler que l authe11-
cette diffé ence dans la natur _ de l'exposition qui différencie les j ité st une catégorie méthodologique, t qt1e, par conséquent,
acquisition naturel! s des apprentissages organisés au sein d'un e !,authenticité d'un document ne garantit en rien la «vérité » d
institution d' -11seig ement.
- s échantillons retenus pour cré r le contact av c la langue
cible peuvent être:
,. . Pour l'analyse du français «parlé», voir par exemple : Gad et F. (1989] : Le FréJnçais
- oraux ou cr1ts ; ordinaire, A. Co~in, Paris et Blanche -Benveniste C. [1991 l : Le Français parlé. Etudes
gra·mmaticales, Editions du CNRS, Paris.

chapitre 1 l2a chap1Lre 1 1


29
nt nu ( . uelle est la vé ité d'u ne publicité ou d'u n article
d resse .?) comme on pe ut l'entendre dire parfois 26? utilisation méthod,ologique elle-même authentique (1 s chan
sons
so nt faites po ur êtr chantées et les émission de télév
Si l'on se limite à leur fonction méthodologique les choix ision po ur
dis- être regardées), faute de quoi ces ,documents red.evi nn en
ponibles po ur les échantillons de langue sont les suivants t des
: ces prétextes interchangeable a des activités d'enseignement
échantillons de langue peuve t être cr 'és ad hoc et ils on qui ne
t long- prennent pl u n compte leurs caractéristiques spécifiqu
temps été constitués ainsi, le plu souvent ·n fonctio,n de es (en
la sys- ta nt que genre de di sc ou r, pa r exemple).
tém ati sa tio n pr év ue , qu i les su it. Da ns ce cas, la cohé
rence en tre
exposition systémati ation st forte et le support-échan La pratiq·u dominante demeure celle d fabriquer le conv
tillon er-
es souv nt exploité de m an i' r _ quasi · austive, dans les sations-support qui on t c pendan · gagné en vraisem
activi- blance
tés de systématisation. Le danger est que le nombre d'élém (présence d tra it d' oralité). Pour 1 textes écrit , on uti
ents à li e
systémati er et leur diversité ne conduisent a la cr ' atio, très largem nt des ex •raits des médias, en p,a ticuli r de la
n e tex- pre se
te (dialogues ou extes écri ·) sans grand vraisemblance so quotidienn ou hebdo·madaire, ou de · documents r pérés
ciale. sur
Combien d'yeux avez--vous ?pouvai -o n lire dans le Mauger bleu, Internet, retouchés ou no n (suppressions réécri ures par
··elles
ma nu el classique po ur l'e ns e1 gn em en du français. Ce simplification , modifications de la mi n page o,u de la forme
t énoncé
ne semble po ur tan t avoir ch oq ué personn puisque la typo,graphiqu originale ... )
nature
artificielle du upport 'ta it pa rfa 'te m en t reconnue. Il s en.fi po · ibl de fabriqu r de exte « vra"semblables
»
Po ur évi t, r ces disto,rsions considérées co mm e ·nacc pt conform s à des m od le di cur ifs fabrication qui permet
able , de 1 s
on en e t ve nu à éla bo rer u e au tre po s ibi lit é : u ili in t 'grer à I progres io n retenue pa r calibrage du exiqu
ser co m m e e u des
échantill n d langue po ur 1, nseignement/ apprentissage temps verbaux, par e mple comme dan le ca d faits div
des er ,
échang s v rbaux ay an t effect~vement u li u (text s xtr ecettes de cuisine n ti s biographiques... créés po ur l'
aits d occa-
la circulation sociale des texte ... ) dits alor authentiques mai - ce sion, à pa rti r d'exemple réels. C . tte prod·uction de vr
ais-faux
,ue l'o n gag11e en au the nt1 cit lingui tiq ue discursive su pp os e un e co nn ais ance de ces texte ain i rep ro,d ui ...
et · ociale, qu e seul
on pe·u t le perdre en cohérenc puisqu _, par définition, pe ut donner l an lyse du dis ou r-. L · choix po sibles elati
la systé- s aux
matisa ion formell ·e n to ut cas, n'est pa · n égrée à ces su échantillon - de langue ont, on le voit relativement cr ciaux
pports , car
mais qu' ell doit être con trui e à partir d eux. Les docu il déterm1 ent largem nt les activités d enseignement propre-
ments
authentiques so nt mo in s calibré qu e les su pp or t fabriq ment dite . qu i s ap pu ien t su r eux.
ués et
ris qu en t de r nd re la répart~tion inéa· re t la gestion de
la sys-
tématisation en classe plus aléatoires. Utilisés en masse, ho t.5.3. Le ( hoix r tatif aux a
rs de tivi~é de mpréh n ;on
tout cadre général, ils peuvent conduire à une déprogrammati
on
des enseignements, sans cl ou e acceptable a des niveaux Les stratégies de c·ompréhension seront évoquées en ta nt
C l et que
C2 de compétence, ma ·s plus problématiqu ailleurs. De telles dans les chapitres consacrés aux compétences de co
plus mpré-
co m m e on l'a souvent souligné, leur authenticité impli hension de textes écrits ou sonores (chapitres 4 et 6). El
que une les ne
ser,o nt envisagées ici que dan leur fonction méthodolog
ique
26
Besse H. (1980) .: « La question fonctionnelle» dans _Gal standard, qui est celle de rendre les échantillons intelligible
Polémique en didactique. Du renouveau en question, col. OL iss~n R. &. Besse H_. : s pour
E, CLE 1nternat1onal. Paris, les apprenants. Le contact avec une langue étrangère ne de
p.81 -82. vient
p oductif d'acquisition que si ces échantillon de langue
sont
chap itre 1 ,j 3
0
chapitre 1 1
31
1 u (qu 11- e t la vérité d un publicité ou d'u n article
. ili ation méthodologique elle-même authentique (les chansons
d ·re · t), comme on peut l'entendre clir pa fois 26?
on t faites pour êtr · chantées et les émission de télévision po ur
·l' on se limite a leur fonction méthodologique les choix dis-
"tre regardées), fau te de qu oi ces .d oc um en ts redeviennent
ponibles po ur les échantillons de langue sont les suivants: ces des
rétextes interc angeables à des activités d) enseignement ui ne
échantillons de langue peuvent être créé ad hoc et ils on t long-
prennent plus en o pte leurs ca acté is iqu es spéc~fique ( n
temps été constitué ain i, le plus souvent n fonction de a sys-
ant que genre de discours, par exemple).
tématisation prévt1e, qu i les suit. Da ns ce cas, la co hé ren ce en tre
exposition et sy sté ma tis ati on est forte et le support-échantillon
La pratiqu dominante demeure celle de fabriqu r le conv r-
est souvent exploité de ma ni' re quasi exhausriv·e, dans les activi ation -support, qui on t cependant gagné en vraisemblanc
.. (présence de tra its d' oralité). Po,ur l s te · e écrits, .on
tés de systématisation. danger ·t que le nom br .· d, éléments à utilise
tres lar ge me nt des ex raits de médias en pa rti cu ·er d la
systématiser , leu r diversité n condui en ta la création de r x- pr sse
quotidienne ou hebdomadaire, ou d s documents repérés su
t _ (di alo gu e ou textes écrits) sans gr an d vrai ein bla nc
e sociale. r
Combien d'yeux avez-vous? p·ouvait-on lire da ns l . Mauger bleu, Internet, re ouchés ou no n ( uppres ion ., réécritures partielles
manuel clas ique po u · l'enseignement du fiançais. Ce t én on cé · implification , o·difications d la mj se en age ou de la forme
ne sem ble po ur tan t avoir choqué personne, puisqu la na tur,e typographique originale .. ) .
artificielle du support éta it parfai em en t reconnue. Il est enfin poss 'ble de fabriqu r de ·xt ·s « vrais mblables »
conformes a ·es modeles ·diseur ·fs fab ric ati on qu i p ·rm ·.· de 1
Po ur év ite r ce di tor sio ns considérées co mm e i •acceptab
les s
on en est ve u a élabor r un e au tr po s"bilité : ut1li er co intéger à la progression ret nu . par calibrag du l xi_ u ou des
mme temps verbaux, pa r exemple, co mm e dans le ca d faits divers
échanti lon de langue po ur l enseignement/appren i age de
échanges verbaux ay an t effi 'Ctivem nt eu li u (t .xtes extraits de recettes de cui ine, notices biographiqu . . ... créés pour l'occa-
la ci ·culation sociale des texte ... ) dit alor authentiques mais ce . ion , a pa rti d exemples réels. C · tte pr od uc tio n d vrais-
fa
qu el; o · gagne en authenti it' 1· gui tiqu di curs·ve et sociale, upp,ose une con aissance de ces texte a· ns1 rep rod uit s que eul
on pe ut le p · rdre en cohérence pu1squ par définition, la systé- peut donner l'analyse du d~ scour . Le choix possibles r -Iar1f aux
ma tis ati on , formelle en tou t cas n est pas intégr '.e à ces up échant1lons de langue ont, on le voit elativ me nt cruciaux, car
ports ils dé ter mi ne nt largement le activités de n eignement pr op r -
mais qu~ elle doit etr e con truite a partir d' ux. Les documents
au the nti qu es so nt mo ins calibrés qu les su pp o ts fabriq ment dites qu is ,ppuient ur etl X.
ué - et
risquent de rendre la. répartition linéaire t la ge ·tion de la sys
-
tématisation n classe plus aléatoires. Ut1isés en masse, ho r de 1.5.3.. e choix r latif aux tiv;té de com pr é·heo ion
tou t cadre général, ils pe uv en t co nd ui ·e à un e dé pr og ram ma
tio n
des enseignement , san doute acceptable à des niveaux Les stratégie de compréhension seront évoquées en tan t
Cl et que
2 de co mp éte nc e, mais plus problématique ailleurs. De plus, telles dans les chapitres consacrés aux c,ompétences de compré-
comme on la au ve nt souligné, leu r authenticité implique une he ns ion de textes ,écrits ou sonores (chapitres 4 et 6). Ell
es ne
sero,n t envisagées ici que ,dans leur fo11ction méthodologique
26
Besse H. {1980) : « La question fonctionnelle>> dans Galiss
·tandard, qui est celle de rendre les échantillon intelligibles pour
Polémique en didactique. Du renouveau en question, col. DLEI CLEon R. & Besse :H. :
international, Paris, les apprenants Le contact avec une langue étrangère ne devient
p. 81 -82 .
pro du ct" f d'acquisition que si ces éc ha nti llo ns de langue
so nt
chapitre 1 [ 30
chapitre 1 1,
31
int rprétables dans leur fonction sociale, globalement et/ ou litté- l'environnement dans lequel celu· -ci prend place). Celle-ci met
ralement. Plusi urs démarche dest· née a guider la compréhen- alors e11 évidence les expression faciales qui peuve11t traduire les
sion sont disponibl . Certatnes de ces démarche peuvent être sentiments ou les intentions de communica tio . Pour les te t
utilisées conct1rremment mais, 1 plus sot1vent, les chai effec- écr· t , on utilise comme indic s visuels, pouvant guider la om-
rués par l s différentes méthodologies constituées en privilégient pr 'h nsion, l,image dut xt lui-même: mis en page, typogra-
une seule. phie et variations d polices de styles (gras, italiques ... ) et de
Les démarche d. ponibl s pour permettre 1' acces au · n d s taill d caractere d coupage e pa agraphes titres et int rti-
échantillons de langue sont : tr s, chapeaux, citations, nom propr s, nombres et dat _s, signes
• la traduction ver 1 langu d apprenants effectu 'e par de pon tuation (point de usp nsion deux points, parenthè es,
l'enseignant ou sollicitée auprè de appr nants eux-mêmes. point d, xclamat· o d i11terrogation, etc.) ainsi q ie le matéri l
C'est an doute le plu rapide de ces moye.n ce qui ne srgni- iconographique : schémas cart , tableau d données chiffrée
fi pa qu'il e le p us efficac · n tout état de eau e elle est photographies et 1 ur légend . de si s, ncadrés ... ·
in1praticable dan 1 groupes d' appr nants de langues premiè- • le recours aux proc -su d'infér ne et de déduction .a par-
re différ tes. La traduction demeure une ressourc habituelle tir de cannai anc ·s acquise C 11 s-ci peuvent êtr d nature
Î

du profes eur d langue27, malgré un tabou ré1nanent, sa11 1 · ncyclopédiqu (connaissance du monde;. comme dans l ·cas de
doute hérité de n1éthod logi s audiovi uelle , quis sont f:6 c- compréh·en _ion d' inform tians médiatique inter ationale ) de
/
ti~ m nt donn comme stratégi d'éviter le recours a Ja langu natur di cur ive (p r xempl connais anc d la tructur et
matern· il · du c nte u d s co11v r ari n ordinaires t dard si ell s ont
• le r cour a. la d 'finition (de type diction airiqu ) ou à la co parabl s d'un lang •· à laure) u d nature lingui tiqu ,
paraphrase e ·plicar·v l'énoncé paraphras ique ayant alor · la (connaissance des · ots ·de leur combinatoir. · au niveau d la
même val ur de corn unication ou la même valeur i ,formativ phras e du g oup d mots). II peut s'agir de prévi ibilité globale,
que l énonc' d. d 'part. Le, principales paraphrases .Pet1vent être fond ur la co naissa11ce de las· tuation d communicatio11, par
de ub tituti (soucis =problèmes ou d'occasion ~ pas neuf) ou xempl , quand on cho1 · de mettr n cène le mêm s -er on-
d expan ·io,n (on corn pl t l> énonc' d - départ) 2 ; nage dan l s échantillon fabriqué (e ploi d'un intrigu ui-
• le recours a limage. Le ·mages (photographies dess'ns vie, comm dans la méthod De vive voix pour le françai ). C t
au r ait, fac-simile de document écrits ... ) p ·t1vent représen- « effet t uill ton» permet d mieux devi er l s relation ntre
ter la situatio11 de communica tion dans a n1atérialité ou uni- les perso·nnages ec il autoris des anticipations s·ur le cont nL1 .de
quemen certains d s s élément . Limage est utilisable pour leurs propo . s i11ti' rence p uvent ~tre locale et prendr appui
accompagner ]a compréhen sion d s interaction - o ales, sous ur des indices aléatoir s ou ur des indices sélectionnés par le
forme d,illustration globale de la situation (une seule ·mage, en profe seur, qui guide ainsi les stratégies de construction du sen .
géné al un dessin, pour représenter es participants à l'échange et Le i érences peuvent permettre des anticip·ations (antérieures a
t1ne lecture ou a Ll e écoute propremen t dite). Elle peuvent être
27 Castellotti V. (2001 l : La Langue maternelle en classe de langue étrangère, CLE., Paris.
organisées n cycles : indic s scripto-visuel et globaux, ind"ces
28
Sur les techniques de compréhension décrites à1partir d'analyses de classes de lan- mi-hauteur (paragraphes artjcuJateurs, connecteurs, conjonc-
gue! voir Cicu.rel f. {1985) : Parole.sur paro!e. Le métalangage en cl~sse de langue, CLE,
Pans, en part1cut1er 2.1 : «Les voies d acces au sens», p. 44 et su1v. _i ns de ubordination autorisant des hypothè es vers la droite)

ct1apii re 1 J Jz ch~ p i tre 1 1


33
et enfin, au. niveau littéral, indices de type morphosyntaxique ou. • la nature de savoirs sociologiques et anthropologique impli-
lexical. qués da s les enseignem nts culturel et interculturels 29 ;
1

Pour les choix relatifs aux activités de compréhension, on voit • la forme à donner à ces connaissances pour les mettre a la
qu'il s' ag ·· . autant de privilégier,. pour des raisons dans lesquel- po tée d'apprenants ,non sp·écialistes de ces disciplines et les
les nous n en rerons pas ici des options diverses mais complé- rendre utiles. Par ex mple, quelle forme donner aux régularités
, entaires que de dessiner des stratégies d'ensem ble adaptées aux «grammaticale » : série d'exemples, tableau ou schéma, descrip-
échantillons et aux apprena ·s (en fonction, pare emple, de leur tion de la régularité (sous formes de « règle »), emploi d termi-
culture de l' écri et de la lec ure). nologie grammaticale, regle « officielle » donnée à reconst ituer
aux apprena nts a partir d'un corpus d'observation, activité de
.1.5.4. Le hoix relatifs a la y témati · t;on concept ualisati on, au sens de H. Besse30 c est-à-dire création par
les apprenants d'une règle efficace, indépendamment des formu-
Certaines méthodologies privilégi nt le contact avec la langue lations de · ouvrages de référence (e . emple d'une regle d)appre-
et la production verbale qu il perm t de réaliser à lui seul (par nants . qui et que, c'est comm .il t le) ... ? ;
exemple, les méthodologie dites naturelles ou non conventio·n- • le mode de p é ence dune ·égulari t' dan 1échantillon qui
nelles). Mais les méthodo agies dominant s, en milieu scolaire justifie le déclencheme t e la sy tématisa1ion corresp ondante .
ou institutionnel, ne 'en tiennent pas a la création de c. contact, Par exemple, 1, apprenant doit-il avoi , été exposé toutes le
condition de l'appropriation : Iles cherchent à organiser 1ap- formes d'aller au présent po·u r que 'on soit auto ri ' a en sy -
p opriation lie-même au. moyen d'activités de systématisa- tématiser la conjugaison au présent d c ve be ? Qu -1 degré de
tion-démultiplicatio . Pour ces méthodolog· es d'enseignement prése ce doit-elle avo· . pour qu'il soit considéré comme po ibl
ce qui est central peut devenir la systématisation· le choix d de percevoir son fonctio nnemen t et donc de permettre une systé-
échantillon . s effectue à partir des élémen t à systématiser, au matisat ion explici . ·? ;
point que ceux-ci ne sont que des occasions pour des systémati- • la nature des régularités sélectionnées pour 1 appr . ntissage :
sations préétablies et qu'ils ne sont pas traités et utilisés pédagogi- variations morphologiques, combin atoires syntaxiqu s dans les
A
quem nt pour eux-memes. groupes et la phra e mai aussi combinatoire di tributionnelles
Les o tions possible pour structurer les activités de systémati- de mot (par xemple : un banc d~ poissons, un troupeau de mou-
sation sont nomb ·. euses et complexe et cette pluralité d.,options tons, un essaim d'abeilles ... ) et combin atoire préférentielles 31 ,
fait des stratégi s de systématisation le secteur des méthodologies régularités des textes, régularités culturelle . cohérences des
le plus différ ncié. Une·partie de ces choix concerne les savoirs de comportements ociaux et culturels ...
référence, par exempl e:
• es catégorie retenues pour regrouper des éléments de la
langue a systématiser (pronoms, superlatifs, actes de parole,
notions).. . Il ne s'agit de rien mo ·ns que des linguistiques de 29 Beacco J.-C . (2000) : Les Dimensions culturelles des enseignements de langue,
référence; col. F.. Hachette. Paris.
30 Besse H.
(1974) : « Les exercices de conceptualisation ou la réflexion grammaticale
• la nature de ces régularités, qui dépendent du choix des des- au niveau 2 », Voix et images du Crédit n° 2. p. 38-44.
31
Mel' ëuk 1. (1993) : « La p~raséologie et son rôle dans renseignement-apprentissage
crip ions de référence de la langue cible; d'une langue étrangère», Etudes de linguistique appliquée 92, p. 82-11 3.

chapitre 1 [ J d1apitr·e 1 1
4 35
/
), f, Ill ,f · 1 de systématisatio11 est en elle-même un
1 >1 1 '1 ' pécification des stratégie méthodologiques c PITRE 2
' 1 I~ t 1 1. v . uerons que certains choix incontournables,
1l .

- l di · érenciation des activit 'set des ex rcices 32 ;


- :es fo·r mes de exercice s; L' appro he, globaliste
et en particul ier :
- les formes de la consigne · dans l'enseignement
- le nombre des élé ei1ts constitu ant chaque exercic · du français et des laogues
~ le type d> activités a tendue ;
- la réali ation ou forme oral sponta n' · ou écrite réfl xive. dévelop p ra dan ce chapitre t dans le sui a11t, l'hypo-
011
tl1~s elon laquelle sont actuell ment actives dan l' - 11 ign -
Cet ensemble d' optio11s méthodologiques, don il n'a été donné m nt du français langu étrangere et probabl .ment dan celui
q u un aperçu, permet d caractéris r, au main partiellem .nt la de autres langu - é rangère n rance ( ous r' erv d vérifi-
plupart des méthodologie constituée qui ont été utili é s ou cation e piriqu ) deux approch s méthodologi .u d ·- . tatu
qui le sont encore dans l enseign ement d s langues étrangè e . inégal e· con trast ', mais in ompatibles ntre Ile n tant que
1 onstitue d fait une sort d grille d' analy e des 'th dolo- traté.gie cohérent pour tructurer 1 11s ignement .
gies t des manuels qui l ur corr spondent ou qui se réclament Lune dit ici approche globaliste e anté ieur m nt désig ée
d'ell s. Envisager les méthodologi s d ns ignement comm - de comm méthodologie circulante ou ordinaire (au n d répa11- ,
ensembles de cl1oix tratégique d vrait conduire à les con idé- due) , ne t pa pris en omp·t · dans 1-s inventa ir s historique
rer comme des réponse coordo·nnée à de question pécifique des méthod Jogie , probablement parce qu on 11 lui ·eco11naît
qui e posent dans de situation é.ducativ s données plutôt qu pas l stat11t de méthod ologie et qu' el e n a pas 'té théo i ' ,
comme d fo mule magique pertin ntes toujours et partout c' t-à-dir xpo ée de mani r argumenté dan I - d1 cours d
du fait de leur valeur intrinsèqu 11 ce qui concerne directe- la dida tique le langue . Elle puise se origine . dans 1 s s ratégie .
m nt le sujet de cet ouvra.g cet inventa ire d'options servira à d type« grammair · traduct ion».
ide tifier 1 s différences irréduc t "ble entr les deux approches 'autre dite ic" approche par compétences ou encore approche par
méthodologiques : l'approc he globaliste, la plus r îpandue mais objectifs, dérive de l' approch communicativ ou, plutôt, elle e11
la moins reconnu e, et 1,approche par compétences. constitu !,interp rétation la plus « forte » ou « haut », qui 'est
désagrégée, pour l françai et/ou en France dan un pratique
« faible »ou« ba s · ». · Ile est tout à fait r conn·ue, décrite et légi-
timé , mai elle n'a eu jusqu ici pour autant que J o puisse n
juger, qu'une influence limité sur les matériel e les pratiques
Bea~co J.-C . (19?5): «La ~étho9e circulant; et les r:'ethodolog le_s constituées»,
33

~ans Pecheur J. & V1g ner G. 1dtrJ : Methodes et methodolog1es, Le francats dans le monde
1

32
Vigner G. (1984] : L'Exercice dans la classe de français, col. F., Hachette, Paris. Recherches et applicaUon s, p. 42-49. , '

chapitre 1 !Jb chapitre 2 ] J?


n décrira ci-apres l' app och,e globaliste dans ses aspects géné-
d'enseignement, 1,horiwn étant obstrué par la form « basse »
raux, puis a partir de caractérisâques socio,éducatives et techni-
ordinaire de « 1approche communicative >> ou par la rassurante ques.
idéologie de l éclectisme qui_, parce qu, elle devrait être int rpré-
tée com me la réa pp rop ria tio n finale d · la méthodologie par les
enseignants signerait ainsi la fin de l'histoire d,es méthodotogies 2,.t. L'appro hegloba'' te:
d'en eignement des langues. aractéri t'iques géoérales
Le p .opos de l'exposé qui suit éside dans la démonstra-
L propos n'est pas d'évaluer ce deux approches t d,en m surer tion qu'il convient d'apporter, de l'existence mê me d'u ne telle
tifs. En p · em ier lie u parce qu un e évaluatio n de
les mé rites res pec méthodologie d enseignement de . langues,.
l'efficacité de méthodologie est une entreprise t ·es malai ée :
• !',efficacité peut être consta ée objectivement (par des te ts) 2.'l.I. Un méfhodologie '10 0 tdeotif•ée
ma i un iqu em en t au niveau individuel ou à celui d'u n petit
gro up e d'a pp ren ant s, et d ne ces me sures ne son t pa gén éralisa- n avancera que l identification de l' pproche globaliste
bles; ordinaire e t occultée par les conceptions courante mêmes de
• l'efficacité d'u n apprentissage fait intervenir bie n d, aut re 1 analyse des méthodologi s,. ce qui en explique l,ab ence dan la
description e l}histoire des méthodologies d'e n eignem n des
facteurs que la structure générale des enseignements : langues
langues.
acquise antérieurement par l'apprena t fonction de la langue
con tex te, mo tiv ati on , ob jec tifs per son nels_, etc . Un e lecture tres rép an du e et a priori, des rap po rt en tre 1 s
app rise da n le
méthodologies (d enseignement du français à des allophones)
•la notion d efficacité elle-même. est susceptible de plusieurs
consiste a les opposer co mm e autant d entités constituées « plei-
définitions · quantité d mot (de ructures ... ) acquise, stabilité ne s» t identifiée · pa r un e dé no mi na tio n qu i c· cule com me
d s acqu· -, rapidité d'acquisition, acquisition d'une efficacité pra- sign du caractère unique de chacune d'elles. - es méthodologies,
tio n (co mm e ap titu de à se faire com pre nd re ... )
tique, en situa un e foi r pérée par w1e dénominatio11 qui leu r tie nt largement
Ensuite, il s'avère que le méthodologies d'ens·eignement classi- lieu d'identité (méthodologies «grammaticale» méthodologies
ques sont peu comparables, p · ce que l, objet qu'elles visent n'est « structuraliste », « approche communicative »•.. ) ,, sont
alors
pas le mê me . Ce rta ine s se pro po sen t d'enseigner la compétence aisément cri tallisées en un corps de doctrin,e opposées le · un,es
formelle d'autres 1, oral, d'autres la communication orale. aux autres et finissent par être considérées comme des orthodo-
de tou te vérité mé tho do log iqu e. Ell es se
_ e projet de cet ouvrage n'est pas de militer pou une nouvelle xie s, source exc lusive
ortho do xie mé tho do log iqu e, com me no us 1' avo ns déjà pré ci é
, , succèdent harmonieusement dans le temps, la dern·,ere chassant
ite 34 •
la précéd.ente, dans une sorte d'histoire notionn ell e abs tra
mais d, élargir le répertoire des pratiques d, enseignement des
Ce po int de vue a été très lar gem ent rép an du par les enseigne-
enseignants et celui des formes des programmes de langues, car la
e des cho ix mé thodo log iques s' app réh end e pa r rap po rt ments de didactique et il constitue l'u ne des représentations les
per tin enc
aux situation s édu cat ive s dan s les que lles on les fai t int erv eni r et 34
Rizzardi M. C. & Barsi M. (2005) : Metodi in classe per insegnare la ling
ua; Edi,zlon1
Universitarie di Lettere Econornia 'Diri,tto [LED). Milan .
non dans 1) absolu.
chapitre 2 1
chap1lre 2 !38 39
plus communément admises de l histoire de la didactique des Lécleccisme con1me principe méthodologique ·est pro.posé
langues. comme la solL1tion à l'inadaptation des stratégies méthodologi-
Cette « histoir naturelle » des méthod,olo,gies d'enseigne- ques a.ux contextes de leur utilisation. Il consi terait en un choix
ment est comrne complétée par une perspective idéologique qui indivi,duel éclairé, effectué dans le . méthodologies existante , et
consiste à opposer la didactique d s didacticiens .à cell des ens i- produit d' u11 calcul pédagogique permettant à chactm d'en tirer
gnants. Celle-ci présenterait la ve ~ru cardinale d' "tre authen- le meilleur parti. La encore les données font défaut et rien ne
tique et de proc der, elle et elle seule de choix co11sci 11ts qui dit que 1 éclecti me date d' aujourd,hui. Le c oix pe on · els des
perm ttraient d'adapter l'organisation des nseignem nts a la ei1 eig11anrs peuvent concerner la pédagogie ,ce ,qui i1' a rien d
pluralité des ituations éducativ s. Les méthodologies consti- · urprenant et aussi les supports surtout à des niveaux intermé-
tué s routes universalistes viendraient brouiller cett méthodo- diaire o·u avancé , où ce qui importe est davantage le· co·ntenu
logie de la «< ba e », parfois dén·o,mmé - éclectisme3 5•. Cette vi io11 d'un document (pour la motivatio,n des apprenant ) que se
manichéenne (la théorie contre la prat"que) est développé , il est apport linguistiqu s par rapport à un programm - ot1 un référen-
vrai, par de didacriciens t non par des en eignants. Le triomphe tiel .. À ces niveaux, les supports peuvent être constitués d'une
final ,actuel de]' éclectisme signifi rait une sorte de libéra.tian de série de docltment authentique . choi is our leur actualité· par
la p atique des car,cans rnéthodologiq ues . laqu -Ile ei1traîn rait, exemple, ce qui tend à conduire à une e po ition aléata· re des
apres la mort du manuel préd" te en son temps par F. Debyser, apprenants aux fo,rm s d,e la lar1gt1 cible. Enfin l' 'clectisme sup-
celles d méthodologies d nseigneme11t. po e de choix transparents, guid' par la eule r cherche d effi-
C représentatior1s ont, bi _n · 11tendu, é émises en cause mais cacité. ' st ·,ous-e timer le fait ue les · nseignant e con trui-
leur réfutation na que peu ,d ' ffet sur l w audience . car elles ont sent de optio11 éthodologique préfére,ntielles et stabili ,ées,
la force d s « idé . simples ». On rapp llera qu il emble difficile qui a.n t r lié à leur conc prion du monde del éducation de
.d, appréh der l _s méthodologies d 11s ignem nt ·. n dehors de l'effor d - l'équité p·édagogique . qui commande ' ce c choi .
1

leurs mod s de constitution cl leurs mod de diffusion et des On voit mal d quel point de vu,e la légi imi ·é de eu -ci pour-
formes de leur inHu nce ur l en eign ments d langues de rait "tre rni . en cause mais il importe de ouligner qu'il ne
manièr à p·a er d'une histoir pass.ablement événe entiell à )efh ctu nt pa ,dan un sort d tran par ne origin Ile dans
une ocio-histoir culturelle des organisations et des comporte- laqu Ile n'interviendraien aucunement les représen ations socia-
ment éducatifs. La difficulté à élaborer des do,nné _s obje,ctives l s de 1, e11seignement, de l, apprentissage et du rôle de l éducation
quantitativ men1 représentatives (et la nature mêm - de celles-- dans la société .. Comm · si les idéologies ne traversaient pas aussi
ci) constitue un handicap séri -ux pour toute ana1y e des prati- les e11s ignants.
ques d'en eignemer t qu il faudrait observer directement s·ur de
échantillons importants de classes. De plus il semble réducteur
d isoler l'ens ignement de français de celui des langu s étrangè-
res de· celui de la langue nationale/officielle et de 1 nsemble des Ce sont ,ce facteurs qui ,empêchent de percevoir une démar-
mouvements sociétaux qui influencent les systèm .s éducatifs. che stabilisée qui organise les enseignements de langue mais
35 Puren c. [19941 : La Didactique des langues à la croisée des méthodes. Essai surf éclec-
qui n,a été ni théorisée ni nommée. C'est aussi le fair que cette
tisme, col. Essa is, 0 idier, Pa ris.
1

stratégie méthod,o logique a été conçue pour présenter une coh ' -

chapitre 2 !40 chapitre 2 1


41
rence interne faible, ce qui contribue à la rendre encore moins gie méthodologique partagée qui n'est certes pas l'approche
visible .. · mmun1cative « forte ».
Cette approche est structurée et elle ne constitue donc pas un
am.algame instable de choix. On rencont ·e·, dans les manuels Cette n1éthodologie de fo,nd ne se caractérise pas pa des choix
d'enseignement, des choix qui forcent à faire coexister des élé- chniques saillants, qui en constitueraient les marqueurs. Elle
ments issus de méthod,ologies différentes: échantillon commu- rocède d'un principe directeur non propre aux nseignements
nicatif exploité par des e ·ercices structuraux, texte donn.é a lire langues, ,qui est c lui de la globalité. Une telle stratégie d'en-
mais dont l'exploitation est centrée sur des régularités fo·rmelles emble se fonde sur le fait ·que « l'enfant vit globalement la réa-
situées dans le cadre de la phrase, document a forte prégnance lité» et que donc les dispositifs éducatif sont à orienter dans
culturelle mais sollicité· pour son lexique, perspectives éno·nciati- l sens de« l'intégration .des branches (domaines séparés du savoir)
ves sur la langue-cible prises en charge par des exercices à réponse ou (de) la concentration de la matière autour de thèmes centraia ».
fermée ... De tels assemblages sont multiples et ils sont revendi- Les activités d'en eignemer-t s'ordonnent alors autour de « cen-
qués comme tels par bon nombr·e de préfaces ou d)introductions tres d'intérêt[... ] La matière comme telle n'est pas le point central
à des manuels d, enseignement, ou il n'est question que de choix mais bien l élè11e que l'on veut former dans sa totalité par un large
équilibrés, d'harmonieuse coexistence d, absence de dogmatisme et éventail d'activités. »36 Rapporté a la seule didactique de langu s
autres justes mtÏieux rapportés à des méthod,ologies identifiées. vivantes étran.gè es ce principe conduit à ne pas différencier I.es
activités d enseign,e ment et 1 objet d'enseignement lui-mê1ne ;
Ces options centristes, don · on comprend bien la fonction la polyvalence en constitue la stratégie de ba .e · p·olyvale11c des
dans une politique de diffusion éditoriale, ·euvent certes résul- échantillons qui i]lustren t, par un même support, des asp cts très
ter de ch·oi ant ologiques dans le méthodologies con ·ci uée ·. différents de la langue cible (phonétique yntax culture .... )
Mais elles n en constituent pas pour autant de « mélanges » des p·olyval nce de la systémati ation, polyvalence· de exercices (qui
méthodolo·gie . Car on ne saurait ,confondre origir1e m11ltiple des
1
v1se·n t des savoirs très différents : orre tian, pro.priétés pr,o-
constituants méthodologiqu s et absenc d ·cohérence métho- nonciacion .... ), polyvalence des objectifs t de finali és qui se
dologique. Si l'on en juge par le matériel produit, force est de rap,portent a un obje i11différ ncié, la la gue, comme à un tout
constater que c'est une certaine homogénéité méthodolog"que qu'il s'agit de ,approprier quantitativement de maniere progres-
q·ui domine, au-delà de la diversité des mises en scènes édito- sive. L s choix méthodologiques résultants ont donc caracté-
riales (titre mise en page illustrations, farines des séqu·ences ... ) risés par l'absence de rech rche de co·hérence interne affirmée,
de chaque manuel et des rattachement e plicites à telle o,u telle qui pourrait faire obstacl à la souplesse m 'thodologique recher-
méthodologie. Plus de soixante manuels et matériels d'enseigne- chée. Le fair que cette méthodolo·gie soit fluide n en fait pas pour
ment pour le français langue étrangere (y compris les matériels autan un tas informe de techniques, ne méritant pas le n·o m de
«précoces») one été publiés en France de 1981 à 2001 ce qui méthodologie puisqu'on peut en définir to·us les éléments (voir
laisse à penser que leurs différences sont largement cosmétiqu:es, chapitre l). Mais il ne c.ontribue pas à sa v1sibiljté.
puisque dans cette période·, aucune méthodologie nouvelle 11e
s'est constituée. Mais le plus frap,pant est qu'ils présentent de , ~ De Corte E. et al. (1990, tra,9. française, 2e édition] : Les Fondements de l'action didac-
fortes affinités qui permettent de postuler l'existence d une stra.. tique, De Boeck Un iversité & Editions universitaires, Bruxelles, p. 128.
1

c:ha pitre Z 1
42
1. jl ' lt t - de '' eoseignement des du vocabulaire, dictée ... Celles-ci sont considérées comme com-
Ir• t1 ue socio-' du· at;ve préhensibles par des no·n-spécialistes et il se trouve que la plupart
correspondent à des composants possibles de la méthodologie
globaliste, ce qui illustre .ainsi son caract' re ordinaire, c est-a-dire
t 1 .f , - h globa'i fe et représentations so iale le fait quelle est diffusée sous l.a forme de représentations socia-
les partagées. Cette méthodologie courante est comme· déjà. .Jà,
oche globaliste n'est pas d O·rigine savante : elle ne s est pas
démarche « naturelle » d'enseignement ·q ui s impo av c un
· ,· itu 'e da11s le champ de la didactiqu·e de langues d'autant
sorte d'évidence.
qu' ile lui prée ·ste. Elle n'est pas enseignée n tant qu telle
dans les di positifs de formation initiale et continu des en ei-
gnants et, donc, ell - e reçoi p·a , de ju -rificatio11s - p.Jicite . (ce 2·.2·.2. L' ppro he 'oba~i te et 1imp évu
qui ne signifie pas que celles-ci n existent pas). Elle agit comm · dela la delan -u
un ensemble de représentations, fondamentale mai -non unifor-
St c .tte stratégie perdure et se tran met dan ce conditions, on
m s, -t ell constitu ainsi u cad e ·OÙ viennent e mod l r l
att nte éducative d;apprenants partageant c -s repr 's ntations peut attribu.·er cette réman ~ne au fait quelle remplit au mieLLX
d s fonctions particuliere · ent .ensible dan l' ns ign ment.
et le pratiques ordinaires de 1 n ig11ement.
Son conomie générale semble de . ~ ée pour p rmettre une
Elle est, en ce· s ·ns . uniqu m 11t reconductibl à la prat1q u
ordinair de l' nseignement quelle est en mesur de structur r
· stion oupl du cour de langue, qui e itue encre planification
t improvisation. On avanc en effe 1 hypothèse que l) audi n
aux moindres coûts, puisqu'elle n'implique pas d apprentissage et 1

qu elle est peu contraignante. Mais .lle se fonde plL1 largement,


de l approche globaliste vient de c qu' Ile st adapt ', à la pris r
38
11 charge de l' im • révu d la la s d langu •
ur des représen arions sociales d langues et de leur enseigne-
m·e nt qui s _ donn nt av c un ce "tain caractère d évidenc . D _· On considérera que l'imprévue t constitutif de lac .asse de lan . .
fait, celles-ci ne sont pa . prop,res aux ns -ign nts d langue - ue . le activités qui y pr nn nt plac p uvent être préparées
mais .elles sont largement partagée par 1 s 11on.-profes ion-nels program ée en termes d'objectif: immédiats au moins sou -
y compri par les apprenants. Dan une e11quête sur le choix des f rme de« sujets à traiter». Mai l'imprévu st omniprés _- nt non
langues dans les systèmes éducat.fs all man·d et français 37 on a Jar accident mai à cause de la plast.cité même d l obj t d n . .
mis ·en ·'vid n·c entr autres le degré de satisfaction d s appre- s i nem 11t, la langu · o·ujour polymorphe car toute la langue
nants par rapport à la méthodologie d ens 1gn rn nt. On leur a -s potenti il m 11t prés nt dans un -eul énoncé, dont tou les
proposé un question aire destiné a compr i1dr « c qui ma - -- ect (prononciation, into·n ation syntaxe, propriété .. ) peu-
q uait )> dans l'enseignement reçu. Pour cela,. à côté d'activités v n donner lieu à de interv ntions pédagogiques t ce ne sont
définie tr s larg ment comme: faire du théâtre,. contes et légen . . 1 s nécessairement on s'en clou e, ceu · qu'il a ait été prévu
des .. ., on a r t 11u des entrées dési,gnant des constituants métho- 1· rder. Dans l'interaction de classe, toute production d'ap-
dologiques comme : conversation libre lire des textes apprendre ant peut s . prêter a intervention : :à l'enseignant de décider
1 omment inrerven' . S'il décide d 'nrerv nir, cette activité de
1
3
: Can~elie~ & Herman~ - Brenneke G. l1993) : Entre le choix ~t l'abandon : ies langues
M,: Cicu rel F. [1989) : dossier « Échanges en classe : le rituel et l'imprévu ». Reflets,
etrangeres a l ecole, vues d'Allem·agne et de France, col. Essats, Didier, Pa ris. 0, p. 19-25.

chapitre 2 1. chapitre 2 l t.S


44
mise au point peut être légère: correction en passant par répéti- d'heures 41 n'impliquent pas une gestion serrée du temps à dispo-
tion del enseignant, correction par r 'p·é tition mais soulignée (ce sition. Les activités ten.dent à s'y succéder de manière distendue
nest pas tout à fait comme ça qu'on dit), mise au point avec com- et, ,de la sorte, on peut diminu.er les effets d.e la fragmentation due
mentaires explicatifs et autres ·exemples, a.ctivité collective (sous a la durée institutionnelle fixée pour les cours. Mais des rythmes
forme d'exercices).... Cette variété de réactions pédagogiques p·édagogiques de ce type, qui diluent un·e séquence da11s la du ée,
possibles en comprend certaine qui ont lourdes (les dernières risquent de faire perdre de vue son organisation d'en.semble et
de la liste) et qui peuve · c faire dévier le cours de la leçon. d'en affaiblir la lisibilité méthodologiq·ue pour les apprenants.
Il en va de même des explications lexicales ou culturelles qui
d'un mot. ou d' ·_un comport _m nt soc1.al a' l' autre peuvent
. "
entrai- Quoi qu il en soit, cet imprévu essentiel de la classe de lan-
n r fort loin du but assigné. À côté cl la srrucc·u-re hiéra chique gue est ainsi transformé en h·onnes occ,asions de mettre au point,
d, une leçon 39 , existent des formes d, organisation possibl s des- d'expliquer, de revenir en arrière, de préc"ser . . , toutes consti u-
tinées a gérer les réactions du groupe, qui p uvent se manifester tives de ces tactiques spontanées improvisées en interaction avec
soit sous forme de parenth·èses (Revenons a nos moutons.~ soit le groupe-classe et qui font le quotidi n de l, enseignant. Tirer
sou forme d enchaînement ucces i s de commentair·es et d'in- parti de ces circonstances de clas· e conduit à une « méthodolo-
teractions av·ec les apprenants 1ui éloignent progress~vement des gie de l ccasion », qui intègre la nav·gation à vue: on pose ici
objectifs fixés dérive que vient clore la fin du cours. que l'approche ,globaliste est, ntre autres, l'expression stabilisée
Cet imprévu c·onc rne aussi la durée effective de l' enseign·e- des pratiqties d'enseignement qui organisent les 'quilibres ntr -
ment, ·qlti, en mili u ·colaire e t généralement d'une ou de deux improvi ation et planification.
périod s (consécut'ves) d 40, à 55', suivan les cultures éduca-
tive . L expérienc montre que c _tte durée fixe n est pas en soi
.a daptée aux activités pr 'vues et que la fin d'un cours est rare-
ment sa conclusion, mais qu'elle survient mécaniquement par e rigines ·xacte -de cette stratégi sont diffi .iles à dater avec
épuisement du temps disp·onible. La durée du cours de lan,gu ., précision. Mais il semble b~e qu eJle soit installée dans l . prat:i-
telle q ·,·elle e t prévue par i institution, ne correspond pas auto- que efh tive . depuis la première rn·oitté du XXe siècle. Cette lon-
matiquement au 1temps nécessaire au développeme11t d'une suite gévité· co parée aux m·étho,dologies d'ens ign·eme· t récentes et 1

coh rente d~ activités pédagog1ques 40 es d 'calages ont conduit a a la multiplicité des manuels d'enseignement qui en fait des pr·o-
privilégier le séquences .d ns ignemenr longues, dans lesquelles duits de consommatio · quasi jetables, installe cette approche de
de nombreux aspects de la langue cible sont abordés. On crée !,enseignement dan la longue durée, celles des comporte ,ents
ainsi une certaine marge de manœuvre, puisque c séquences éducatifs et des cultures éducatives. C t effet _st accentué par le
qui sont souvent développées pendant un ou deux dizaines fait que l'approche globaliste,. qui privilégie nco,re volo11tiers les
activités centrées sur les acquisitions formelles se rattache à la
39
Voir les travaux de C. Germa[n dont (1990) : «La structure hiérarch~que d'une leçon grammaire-tradu·c tion qui,. ·elle, vient ,d'encore plus loin.
en classe de langue seconde >), Bulletin ACLA, voL 12, n °2.
40
,Beacco J.-C. t1992) : « LaP.proche corn mu nicative : quelles or~anisation~ long.itudi -
nates? », Actes du 12e Cong:res annuel [21-23 mars 1991, Montreall, Bulletin de l'Asso-
111
ciation Québécoise des enseignants et enseignantes de frança;s tangue seconde, vol. 13, Les m~nuels offrent couraimment ,de 6 à 1~/12 « unité~» voilu~e le·~st-à-dire par
n° 2, p. 12-18. Publié sous le titre« Approches com,municatives : quels rythmes métho- .a~l. ce qui c~rrespond pr~bablement a un ense1gnement d une duree de l ·ordre de plu-
1

dologiques ? »dans Le français dans le monde, n° 248, p. 42-45. sieurs semaines par unl1te.

chapitre 2 1 chapi re 2 1

46 47
Ce tatut contribu all fait qu'elle ne se transm et pas par un - « [il faut] un cours de langue qui fait une place égale à l oral,
enseig nemen t, mais qu'ell e semble héritée comme par tradit ion. à l' 'crit, à la pratique, à la compréhension. »
on mode de rep oduc tion opere avant toute formation profes- . On trouv dan ce qu lques ass rtions une tern inologie bien
sionnelle des enseignants : dans l .s classe de langue , ou les futu s installée, des échos d méthodologies constituées (place de la lan-
enseignants ont d'abo rd élèves, ils Y sont très proba bleme t gue mater nelle) t des énonc és tres préci (les deux derni rs en
xposé penda nt plusie ur années (une dizaine en oyen · e) en particuli r) qui envoi ent à un nsembl d pratiqu correspon-
·ant qu' appre nants de lan.gu .s. 'e t à travers une expérience de dant as z largem ent à la · éthodologi globali te. Co . on
cette nature que· ces maniè res d faire e transm ett nt ssenti 11 - l'a ~éjà souligné, celle-ci est déjà-la avant toute forma tion pro-
m nt par imitat ion, et qu' ile d _meur ent pré ent s t évent u I-
fe s1onnell ffi ctive et il faut compter av c ces représ ntations
l ment ac iv-s au cours d la vi profe ion11ell ultérieur . e
ociales qu il n' e t pa aisé d dépla er uniqu e1n nt à l' aid de
effets de forma tion profe ssion, elle tructurée (dan les dépar-
co c pts · t de ra· sor1nements.
temen t de langu r daos 1 s filières français langue étrangere en
France) produis . nt à n'en pa doute d'atitres conception d · la
nature t des modes d, organ i arion poss· bles de l' n ign m nt/ 2.3. L' app c_h g'ob '; te :
appr tissage des langu s. Mai il n es . pas ce tain que cela uffise c·ar · tér; t; .ue t <ho;que
à .odifi r ce représ 11tations hérité s ou rnêm·e à le rempl acer
par d au re , tout s ci nrifique qu elles oi nt La rnérhodologi répon dant au prin ip . du globali me tir
Là ncor , des analyse · · p~riqu·es seraient ind.spensables pour ·e enti il ment a cohére11c de la co,11cep tion d · la langue comm e
vérifi r ce point de vu .. :rvfai il apparaît que la méthodologie glo- un totalité et d une ·rat gi de la polyvaJenc c est-à-dire de
bali te ordinaire con tittie sauve :it l choix m 'thodologique par soupl e t d, adaptabilité. Dan le matéri l d ens ign · m nt
défaut, parce qu' Ile st plus familiere t moins techniqu que r cent ·. pour a pr n n début ant ou d ·v au in e média ir
d autres méthodologies d' · 11 ignement. lnt r ogé sur « com- (Al, A2 t B1) . cell -ci se manif e te c rtai hoix echni que
m 11t il faudra it en eigner l ·s langu . s »42 d 'tudia nt spéciali é coilllllele uivan ·
n langue 'trangere mai · qui trou.v nt au d 'but de leur forma- • tes équ nce didactique y ont longue ( Ile euven
tion n dida tique d · langue répon d .nt: occup r 6 à 10 pag et m'"'me davantage) ; n tous cas; Iles e
- « [il ne faL1t] jamai parl r dan sa langu e 1naternelle » ; développ nt sur p1t1sieu . quence horaires ··
- « [il faut] qu>il y ait de ·activités de traduction)) · • elle sont d une cohés ion d nsemb le faible. Leur « ttnité >>
- « (il faut] des explications importantes dans la langue des élè- st le plus souvent d na ure« thématiqu » (la fite, Paris luxe, les
Français et l argent... ), c c · à des fin d m tiva ion ;
ve » ;
- « [il faut] qu'il y ait autant de grammair ( xercices) q11e d • leurs constituants ont permutabl ·s et . ouv nt facultatif ;
textes dans lesquel on trouve le vocabulaire incon nu et d s règles • les objectifs annon e' s sont no1nb reux et de nature d" ffé-
d granu naire » ;
r nte ·
• elles sont ouvent fondées sur un support-échantillon pr· ncipal
42 Témoignages recueill is en 1992-93 auprès d'étud iants de licence français langue
de b~nne taille (w1e demi-page et au-dela) qui est un .dialogue
étrangere. (fabriqué), un texte (fabriqué ou authe ntique ) ou un docum ent

chapitre 2 1 çhgpitre 2
48 1
49

(affiche, publicité dépliant promotionnel, extrait d'un s· te tions discursives (formes de réali arion et indications sur leurs
Internet ... ), qui est situé en ouverture (mais il peut être précédé co d" rions d emploi) ;
d'activités préparatoires d mise en route, sensibili arion ... ) ; •el es sont présentées sous forme de tableaux ou reçoivent une
• cet échantillon sert de point de départ a la plupart des activi. . forme discur sive·
tés de systématisation qui suive nt; • l'accent y st mis sur l acqui "tion des co pét nces formelles
• il st plutôt exploité de manie re exhaustive, è est-à-dire que (morphologie et syntaxe de la phrase ·de bas ) ;
la majeure part des régularités qu'il p·résente fait l'objet de systé- • les ace· vités dominantes se prés ntent sou forme d'ex rcices,
matisation et que l'essentiel du lexique donn·e· lieu à explications souvent a réponse fermée;
• • I
et act1v1 tes ; • tes exercic s peuvent êt ·e d type communicatif, c'e t-a-dire
• les activités de compréh 11sion se prése · ten ou forme de conc ·rn r les foncti ons discursive (réalisation d celles-ci ur-
questions de compréhension (ouvertes, vrai/faux, QCM recher- tout à l'oral ou dan . les écrits personnel , familiers ... ) ;
che de mots clé ... ) · • on y fait un large u age de l'e ercic à rou manif estati on
• elles peuvent deja comp rendr e .de activité de sy tématisa- locale la plus claire de a polyvale c puisque ce t form de sy -
••
tlOil; témat isatio n s pr"'te à tout même si l'on ·gnore largem n la
• l . activités de systéma isati ·n « explo·itent > l support dans nature de proces us d, appre n i ag qu'elle d 'cl nche ·
d·e nomb reux secteu rs: le i _u morph ologie , fonctions, expres- • les onnaissance et comp étenc s de natur cultur il ont
sio·n de notion s sy tax ·, graphie, cor ection phonétique, dimen- abordé · n fin de séquence, le plu auven t da s une ection
sions culturell s. . . ; id ntifié comm e telle,
• l'o dre de activité d systématisation e t aléa o· re e modi- • ell s ont pour finalité l'apport 'ir1format·,ons . ur la vi ,,
fiable; on peut ne pa réaliser un act1vit' prévue ou en ajouter quot1di nne la oci 'té (l1istoir g.éographie plus rar me 'co-
une ou plus~ eur en foncti n des be oins ; nomie sociol gie anthr pologie ... ) comp onent du .·. t 'ri l
• la ohésion entre l activité de systématisation n'est pas iconographiqu pour lequel, le plu souvent, aucune e ploita-
recherchée : on pas e acilement du 1 xique à un · fonction, par tion n)est uggérée ·
de .a syntaxe ou de la prononciati ·n · • c Iles-ci serven .au si largem nt, à des activités d'acquisition
• la cohésion entr le support et les activité qu'il suscite est ·. exicale ·
faibl . Bien sauve ~ t, 11 st de l' ord e du prétexte : il suffit par • ce équ nces . ont souve nt clôturées par de activités réputées
exemple, de la prés ce d'une seule forme verbale pour justifier lt1diqu : mot croi ' , mors fléchés) devin ette , charades acti-
une systém atisati o portant sur tou le paradigme ; ce phéno- vités anuelle tests « p ychologiqu » (Es-tu du matin ou du
mène est particulièrement marqué dans le cas d'utilisation de soir?), d ssins humo ristiqu es chan o s, comp tines, poemes ...
supports auth ntique s ·
• l'apport d'informations, dans le cadre de la systématisation, Des réal"sations mult"ples de la méthodologie ordinair sont
est très fréquent · repérables dans l'histoire des pratiqu s d' enseig n ment. Elle
• celles-ci concernent essen ielle.m ent les catégories morpho- longtemps affleuré sous les formes de 1 enseignement des langues
syntax1ques la structure de la phrase, le connecteurs ou les fon·c- centré ur les activités de tradu ction : celle·-ci, qui est désignée en

chapitre. 2 lso chapitre 2 1


51
par les termes version t th.ème 43 , est ]'activité d, ens ign - 4) productio11 d, un texte, de fo.rn1e peu contrai11t , du type
·1 polyvalente par e cellence t n'est pas remplacée à ce jour r daction/ essayl temaltexte libr ., en r lation avec le thème central
11 1 un autr technique aussi englobante. Y sont mobilisées, n i dé dans le suppo t.
"'me temps, compétenc en langue étrangère t compétence en C s démarches ont si banales qu, elles etnblent naturelles.
langue maternelle, compréhen ion et production 'crites, langue ), pproch globalist conforte l idé . r çu · répandue qu>il n ·y a
et civili atio·n / culture camp 'tence lexicale, morphosyntaxique ~1· d nombreuse mariières d' ens igr1er l . langu s t que les
t textuelle et l'on y attend aussi des qualités de . tyle ... l.ifféren e entre les manuel ne ont que de surface. Au fond
Lapproch globaliste est probablem nt à l'œuvre dan les 1 nseignement e t tributaire d,un programme morpho yntaxi-
méthode et manuels d nseignement ou les séquenc _s den ei- 1u t lexical pen é comme immuable, car il convien d com-
gnement adoptent le mêm schéma d, organi ation : 11 . ne r par 1 plus simple ou le plus utile :. our le français, les

1) écha11tillon (dialogue fabriqu ',accompagné d'illustrations) ; ·1rticles défin ·s, le présent d · 1 indicatif d v rbe en -er... l
2) question d compréhension (à répons s fermées) · v rbe être... , alue , se présenter demander et donner de int r-
• •

3) apport d inforn1ations mé ali gui tiq u ou forme de at1on ur 01~ ..


règles séries d, exempl s tabl aux ... La peTmanence de 1approche globali te est donc le produi
4) activités de systématisation grammaticale, sous forn1e d ex r- 1inerti propre aux c, ,mport m ·nts culturel mai 11 st

c1ces ; tussi la . on équen e de a capacité constitutive a s ad pter a.u
5) produ tion (ouverte, mai an odèl ) ; volution . · l est, en effet plausible de con idérer qu un . telle
1n 'thodologi · d r 'b r r qui st d 'lib 'r /m n p u ·oh / iv ,
6) élém nts de « civili ation ».
n tr uv d'autant plu mail' abl t malai é a tran form· r
L acrivrt 's 4) t 5) étant l
plus dév. lopp •
puis ,u' ell .n o·ffre pa de · i tance fro11tal . · Il t toujour · n
Un·e variant classique de cette stratégie s manifeste sous la d' ab rb rd . con tituant méthodologi u t d t c -
forme voisine ouv nt pour des niveaux de co ·pétence plu
niqu _ , i ol ou . rov nant d' autr m 'thodologi _s on itu . . . . .
.J

'
avances:
. an qu s princip s t sa propr · organisation int rr1 n soi nt
1) lecture sil ncieu e etlou lectur à haut voix par 1en eig · a .r J ur au tant r mis 11 qu s ion. 11 a pu s' in orpor r, par x m-
et/ou les apprenat1ts d'un échantillon 'crit, qui est souvent un Jl les e r i es rructuraux l'approche 'mique du l xique la
xtrait littéraire, en p o e, ou un t .xte extrait des m.édias ; méthode verbo- anale, le activité de créati ité, la n tion de
2) qu stions (orales et écrit s) cl compréhension qui sont n onction (ou acte de langage) t de activité dites in ercltltur l-
mê . e temps des forme d évaluation des connais ance acquises i -. :La proche globali te n est pas une orthodoxie m 'thodologi-
et l occa ion d'apport d'i format~ons dans tous les secte·u r de la .Ll t lie st ouv rt à bi n d s métissages, qui la transforment
compétence langagièr . t ·c ulturelle; 1 's · e la modifie · t pas.
3) discussion collective sur 1 s text s (réaction aux informa-
tion discussion de opi ·ans exprimé s, analyse stylistique ... ) ·

'*3 La version est une activité de traduction de textes !te plus souvent littéra ires) en lan-
gue cible vers la langue maternelle/première. le thème une traduction vers la langu e
cible.

chapitre 2 1
chapitre 2 1
52 53
- ·ance par les termes version et thèm·e43 , est 1 activité d'enseigne- 4) production d'un texte, de forme peu contrainte, du type
ment polyvalente par excellence et n est pas remplacée à ce jo·ur r daction/ essayltemaltext libr , en r lat1on avec le thèm _C· ntral
par une autre technique aussi englobante. Y sont mobilis·ées en abordé da11s le support.
,
même temps compétence en langue errangere ' et comp é.tence en Ces démarche sont -i banales qu'elles semblent naturelle .
langue mat rnelle, compréhension et p oduction écrites, langue Lapproch globaliste conforte l'idée reçue répandue qu'il n'y a
et civilisation/ cultur _ compét nces le icale, morphosyntaxique pas de nombreuses manières d'enseigner 1 s langu s et que les
et textuelle et l'on y attend aussi des qualités de styl ... differe ces e tre les manuel ne ont que de surface. Au fon.d,
Lapproche globaliste est probabl m nt à l'œuvre dans les l enseignement est tributaire d,un programme mor . hosyntaxi-
m·étho·des t ma uel · d' n eignement où les séquences d'ensei- qu·e et lexical pensé c·o mme immuable, ·Car il convient de com-
,gnement adoptent le même sché1na d'orga , isatio·n : mencer par le plus imple ou le plu utile: pour 1 français les
1) échantillo·n (dialogue fabriqué, accompagné d'illustrations) ; articles définis, le prés nt de l'indicatif des verbe en -er... le
2) questions de compr 'hension (a réponses fermée ·) · verbe être... . aluer, se· présente , demander et donne des infor-
• •

3) apport d'information métali11guistiques, ous forme de mations ur soi ...


règles, séries d'exemples, cab1 -aux ... , La permane11ce· de l'approche gLo,baliste e t donc le produit
4) act"vités d systématisation grammaticale, sous forme d' _x r- d, l'inertie propr aux comport m nts cultur ls mai ell st
• auss · la co11séquen e de sa capacité constitutive à s'adapter a,u
c1ces ;
évolutions. Il e t en effet, plausibl · de con idére qu'une telle
5) production (ouv _r ·· mais sans modele) ·
m 'thodologi de référ nce qt1i ,est d·élibérém nt p u cohésiv
6) éléments d _« civili arion ».
s' 11 trouv _ d at1tant plus malléabl t malais' à transformer •
. e activités 4) et 5) étant les plus développé·es. puisqu, 11 .n' offr pa d ré .i tan frontal . Ell t toujour n
Une variante classique ·de cett - stratégie e manifeste sous a me .ure d absorber d constituant méthodologiques et de tech-
forrne voisine souvent pour de niveaux de compétence plus niq·ues, isolées ou provenant d'autres méthod·ologies co11stitué
avancés: 1

sans que s s pr1nc1pe et sa propre organ1sat1o·n 1nt rn


1
1
1

n soient
1) ·ecture sil ncieuse et/ ou lecture à haut voi par l'enseignant pour autant r mis _- n question. Eli a pu s incorpor r, par ·xem-
t/ ou les apprenants d'un échantillon écrit, qui est souvent un pl , l s x rcic s structuraux; 1 approch sémique du lexique, la
extrait littéraire en prose, ou un te te ·e xtrait des médias; éthode verbo-tonale, les activité de créativité la notion de
2) quesr· ons (or.al . et écrites) de compr·éhension, qui sont en fonction (ou acte de 1-ngage) et de activités dite interculturel-
même temps des formes d'évaluatio11 des connaissances acquises les. L approche globaliste n est pas une orthodoxie méthodologi-
et 1' occasion d'apports d'informations dans tous les sectet1rs d.e la que et elle est ouverte à bien des métissages qui la transform nt
compét nce langagièr et ctl.lturelle, mai ne la modifient pa .
3) di cussion colleccive sur les rexres (réactions aux inform.a-
tion . discussion d s opinions - primées, analyse stylistique ... ) ;

43 La vers·ion est une activité de traduction de textes (le plus souvent littéraires) en lan~
gue cible vers la langue maternelle/première, le thème une traduction vers la langue
cible.

e:hap1t f'(;; 2 i53


d'information particulière, s'il est vrai qu, elle constitue une
CHAPITRE 3 forme de méthodologie par défaut. rapproche par compéten-
ces, au contraire, nous semble largement minoritaire d,ans: les
pratiques d enseig·nement, si l on n croit l'image que donnent
de celles-ci les manuels de langue et tout spécialem.ent, ceux de
·ançai en eigné co·mme langue étrangère. Comme elle ·Consti-
tue une option potentiellement aussi utile que la première, il a
semblé opportun de lui C·onsacrer un exposé consistant qui en
montre le fonctionnement dans le seul but d'élargir le répertoire
dans ' ensetgnement méthodologique .des enseignants.
du ffan ais et des langues
C tte approche par compéte·nces n'est cependant pas une
Avec l'.approche globaliste en toile de fo.n d s) est dév loppée inconnu , ·Car .elle constitue l'une des forme possibles d concré-
une stratégie alternative que l~ o désignera sous le terme tisation d !,approche dire communicative d l'enseignem nt des
d' .approche par compétences d s nseignem nts de langues. Celle- langues. Mai · la diffusion de l'approche communicative dans le
ci .c on titue une o,ption incompatible avec celle de l' ap·pro.ch domaine du français langu.e étrangère en France (le seul pour
globali t , puisque son principe ·di e,ct ur réside dans le choix lequel les considérations qui suivent p uvent avoir quelque vali-
de la pécificité, c' es --a-dir qu' 011 y pose que la langue es u 1
dité) a co duit à :h ire passe cette ver ion pa compétence au
n embl différencié de comp·étences, · olidaires mais relative- second plan, par un phénomène d, amalgame qui 'est produit

1nent indép ndan e le unes des autres et do.nt cha ue élémen avec l'approche globaliste.
est u cep·t ible de r leve·r d'un trait ment méthodologique par- On montrera dans ce chapitre co·mment s est effectuée la diffu-
cicu11er. Et l ess ntiel de· c ~ tte définition n réside pas dans l' em- sion de 1 approche communicative en France. Sera e suite décrite
ploi du terme de compétence mais dans le pluriel. Cette conce - la ver ion dite basse de l'approche communicative, qui est
tion par objec ifs spécifiques et par démarche d'en eignement installée dans le domaine du français langue étrangè .e comme
différenciées s oppose donc à la polyvalenc de la métho,dologi conséq·uence de cette forme de diffusion : celle-ci est caractérisée
globa "sce ordinai e. par une faible structuration d objectifs et d s activités par des
On reviendra, comme au début du chapitre précédent, sur ,
competences sp é·c1•fi-, ques. 0 n peut etre
1 " amen ,_ à: cons1"d,
.· erer cette
le fair que notre propos n,est en aucune 1nanière celui de juger ·orme d'approche ,c ommunicative comme un forme cl 'a pproche
de l~ efficacité de l une et d l)autre de ces méthodologies d' e - globaljste ayant assimilé certains éléments isolés de l'approche
• •
seignement, car cette efficacité, si elle peut être estimée, ne commun1cat1ve·.
peut l,être que par rapport à des apprenants et à des conte tes
d,·enseignement précis . Dans cet exposé 1)accent est mis sur
1,approche par comp·étences uniquement parce que l'approche
globaliste des enseignements de langues est déjà bie11 connue . t
qu'elle se diffuse comme par elle-même: elle ne mérice donc pas

chapjtre 3 [ s4 chapitre 3 lss


3.1. La d;ffusio11 de '' approc-h · ·orr1mun•ca~ive pass r d'u11e con. ceptio ·de l'apprentissag des langue comme skill
(c'est-·à-dir comme intériorisation mécanique de la connaissanc
dans l:e d·oma;ne du franç a; langue é~rangère
d'un code) à une autre conception. de ces apprentissages comme
connais ance de conventions ·de leur emploi n contexte(s) · _n
3.1 . 1. L corr1p ' ~en(e de (Ommu11;; ta~; on d'autres t rme on pass de la compéte·nce (abiiity) à utili er d -s
ts compo -- ao~e connaissa11ces langagière à l'acquisition d'un comportement ver-
I.:approch communicative d l' n ignem -nt d s langu - s44 st al reconnu comme approprié dans une communauté d - ·c ommu-
nication donnée.
bien connue dans ses grandes lignes et l'on ne la présentera pas
à nouveau ici. e lecteur se reportera, le cas échéant,. aux t xtes Cette compétence r lative à une langue inc·onnue compo·r te ,,
fondateurs 45 ou à de présentation.s de sy11thèse, comme celle d touJour la capacité .à utiliser 1 s fo ·m s de la langue cible n
Claud _ G rmain46 . confo·rmité· avec ses contraintes internes : réalisation . phonéti-
ques, m·orphologie des pron·om , genr de noms ordre de mots
On sait que cette profond r ori ntation d nseignements
constructions verb·ales ... . Mais ,eJJe doit permettre de réaliser des
de angue se fonde sur une nouvelle conception des langu s, de
forme d communication app·ropriées aux c 11textes (à savoir glo-
la connaissanc des langue et qu,elle se présente comme une
bal ment, aux normes ou r 'gulations qui faço · ent les ituat1on
const llation d.e concepts comme : d1scursivité négociatio11 du
sociaJ s de communication) dont l s locut ur . natif co nais ·ent
se11s compét 11ce pragmatiqu appropriété, action verbale ...
le pararnetres constitutifs co·m me: l s rôles so iaux impliqué -,
Elle se fo11d entr · autr s -ur une nouvell conceptio11 d la
les attitudes attendues, l pré upp · ' partagés ... et auxquel ils
natur - même de la communication par le langage, qui e t interp é-
sont le plu souv nt en m = u e d' a·d apter l .ur production ~ t leur
té non comm 1)emploi d un code partagé mai , comme cons:s-
comportem nt verbaux. C .s finalités étendue d 1 appr .ntis age
tant n un camp 'tence plus large dit compétence à communiquer
.d langues prennent en charge d avoirs que des app och s gl -
langagjèr.ementdan le Cadre. Cette compét nce prend form~, tout
balistes formell s lai sai nt à l' auto-appr _nti ag de apprenai1ts
particulièrement, a partir de la distin tion, effectuée.~ans la htté~a­
en situation d communication ré Ile.
ture didactique de langtte anglaise, entre skill et abilzty. Cette dis-
Adapter la production verbal aux situations d communica-
tit1ction est malaisée à rendre en françai puisque les deux te mes,
tion, seJon des no ·mes partag ',e mai aussi selon les finalités et
qui renvoient à .des formes de s.avoir-faire différentes, pourraient
1 s circonstanc s pécifiques d'u11 échange, impliqu· la maîtrise
être traduits par compétence 47 • Néanmoins on p ut avancer qu le
d · avoirs différencié qu il revi nt à une .métho.dologi _d en · i-
j
projet .del, approche communicative e t, selon H. Widdowson48 . de
gnementj ado é- à de tels principes, d'identifier de sél ·Ctionner
comme obje.c tif . concrets d'en eig11ement et d' artict1l r e11tre e·ux.
41. En a ng la is : communica Nve.language t~aching. _ ___ . . . .. _ ... _
45 Voir, pa r exemple, le recueil de B~umf1t C. J . & ~ohn~on K. (eds) [1979) . The Commu Ces équilibres sont délicats à co11struire dans les programmes
n1cative Approach to Languag_e Teach1~g. Oxford Un1vers1~y P_ress. . . puis·que la spécification d éléments à· nseign r ·de manière explj-
46 Germain C. [1991 I : Le Point sur... lapproche communrcat1ve en drdact1que des langues,
Centre éducatif et eu lturel ICEC]. Anjou (·Qué~ec). . . . . _ .. , _. _ . _ c1te peut con·d uire à multipli r ceux-ci et a fragmenter l'objet
1.? Nous réserve rons ce te rme, comme nous t avons fait JU squ 1c1, a ab1t1ty et tradu irons

skill par savoir-faire. . . U· ·t p . t d' ens ignement de mani·ère exce s1ve pour les appr ntis ages.
.<.s Widdowson H.G. : Teaching Language as Comm~n~~at1on1 0 xford 1

n1vers1 Y res~ e
LAL et (1'998) "Skills, AbiUti.es and Conte~t of Real1ty. da~s G~a~e W. led) : Foundat!ons
of Second Language Teaching , Annual Rev1ew of Appl1ed L1ngu1st1cs, vol. 18, Cambr1d9e
University Press, p. 323-333.
- - -

chapitre 3 lsb chapitre 3 1


57
3.1.2. Une m '~hodolo .te c-ommun1<-·ative ? et leur gestion elles-mêmes sont de la responsabilité des appre-
nants : font p,artie de cette catégoriel s simul ations globale (par
Dans la littératur sur l approche commu11icat1ve, la mise n exemple, Limmeuble50 , Îles 51 , dan l domaine du français lan-
œuvre concrète de cette conception de 1 enseignement/appren- gue étrang' re) et, plus largement, les approches par tâches ou par
tissage des langues n'est pas dé~eloppée avec la même précision résolution d problème52•
que dans les méthodologies constituées antérieures, en termes de
choix techniques relatifs aux suppo ts, aux formes de la y té~a­
Cependa11t a·u-de à de c s indications opérationnelles, bien
tisation.. Si l'on se réfère à l'un des texte fondateurs celui de
des choix à opérer .restent peu préc.sés. Au point qu,on hésite, en
. A. Wilkins (1976) par exemple on con ·tatera que les propo -
français, à utiliser le terme de méthodologie communicative. Par
sition avancées ne conc rnent que marginalement la métho do-
49 ex mple, e ont esquissés qu'en terme gé ériques des pri · cipes
log· e d'ens ignement • • • •
pou ;
Les principes dir cteur d l' approch . ,commun1cat1ve fo·urt s-
• le ,ôl (éventuel), la nature et la locali ation des activité de
se.n t cependant des indication opérationnelles pour :
ystématisation formel e (dont la .· lupa t des analyses fo ·. datrrces
• les supports, dont l'auth entici t' di cursiv est considérée
de I' approcl1e communicative ne rej ttent pas absolument laper-
comme fondamen al . ;
tinence), ainsi que 1 urs relatio s avec les activités de systéma ,isa-
• les activités de systématisatîo , dont on comp rend qu' Iles • •
tton commun1cat1ve ·

doiv nt être réali tes et vraisemblabl . Elles sont co çues pour


• la grada tion des activité comm u ica ives ou, au moins, leur
perm ttr . aux appr nants de développ r leur compétence gén~­ répartition linéair ;
ral . de communication, dans d s condition contrôlée - mais
• la place e les form s de ·rairem ent de certains contenus,
comparables aux cond·· ions réelles;
comm !,intonation t plu génér aleme nt la phonétiqu , l . acti-
. , les activi és d systémati .ation, dont on ouligne qu'elles o t vités sp cifiqu s concernanc le lexique ...
d'une autr nature q e des exercices formels à réponse fe mé t
• la forme/le~ formes de la séquenc . d' enseign ment.
dan lesquelles l'initiative comm unica tionne lle de l'apprenant
Ces points e bien d'autr es sont d'un intérêt particulier pour
doit être sollicitée.
la réalisation de manu ls scolaires concernant de publics jeunes
Ces orientations ont donné lieu au développement de cer-
ou adolescents . demeurent d .s qu,es ions traditionnelles peut-
taines techniques permettant aux apprenant ~e construire Ades
être sans pertin nce scient~fique mais qui constituen des préoc-
activités interactives de communication. Certaines peuvent etre
cu.pations professionnelles répandues. Jusque dan les années 80,
relativement fermées, par exemple quand il s'agit de s'approprier
certaines métl1ode ou manuels de langu e ont pu paraître réaliser
des i11teracr·ons orale plutôt prévisibles qu· corr spondent à des
aussi fidèlement que possible une stratégie métho·dologique don-
rituels sociaux très stabilisés ; d'autres sont plus ouvertes, comme
née, mais c la ne semble pas être le cas pour les matériels produ it
les jeux de rôle, déja pratiqués dans les méthodologies d ins~~ra..
tion tructuraliste. Pour d autres activités encore, leur défini tion 50
Debyser F. (1980] : L'immeuble, roman simulation en 66 exercices. BELC, Paris, mul-
tigraphi é.. . " , . . . ,,
51
Caré J.-M . 11980]: Iles, col. Creaco,m, BElC, Pans, mult1graph1e.
Wilkins O..A. l 197 6J : National Sy~labuses, Ox!ord University Press. L.a s~ction 3 (Sof!1~ Voir. par exemple . Nunan D. {19891: Designing Tasks forthe Communicative Classro~m.
52
49
implications for the process _of teach1ngl du chapitre 3 let dernier! : Applrcat1ons of a Not10 Cambridge University Press ou Wiltis J. [1996) : A Framework for Task-Based Learn1ng,.
nal Syllabus. soit 6 pages [77-821 sur 91. Longman, London .

chapllre a lsa cha pitre 3 ls,9


"pertinence des obj.ectifs des méthode SGAV, qui sont prior1tai-
dans la mouvance ·communicativ,e. :Lapproche comm u icative a,
remen.t c nt ée sur une compétence de nature orale, en prenar t
sans cont ste rang de méthodologie c.onstituée mais Ile sem-
en consid é atio·n des ituations éducatives (la sienne : 1 Chil")
ble lacunaire dans c rtains s cteur techniques, ce qui en soi n'a
dan lesquell la maîtri se de c tte c·ompétence n'est pas .d>une
pas grande ·mportance mais cela peut rendr compte de c rtains
grande tttilité immédiate. Cette remise en cause ·de 1,universa-
aspects des fo mes de sa diffusio·n dan le domaine français.
lité de choix programmatiques co,n duit à un regain d'int rêt î

pour 1 s p ocessus de lectur , envisagés co1nme con ti uant un _


3. 1.3. L' ap fO( he <ommunic ative ou le fran:çat 'an u compétence spécifique, dans un perspectiv c gnit1v (opéra-
'traogèr : 'e< tu , pu '' - péc ·iîtq ues t fo,nct;on 1

tions d anticipation d mt rprétation) de vérification ... ) et int -


ractive. Ce no.uvel intérêt s manifestera surtou t par une larg
Lapproche communicativ n . 'e t do c pas rése11 tée ur 1 54
diffu ion des techniques d' approcl1e globale des te tes et par
march" de la didactique d lai1gues comtne u méthodologie
la mis n évid n·ce que la compét nce de lecture relev d'u e
d,en eignemer1t, mai comme un .éflexio géné ·ale, d nature
méthodologie particuliere.
linguist· qu t indir cteme nt politique, sur la détermination
des conte nu et des formes des enseign ments de langue. ela Latitre lieu de difft1sion des approches comm unica tiv a été
se vé ifie pour le français nseigné comm langu étrang re, ou constitué par les nseignement de langues à des publ·c pécifi-
cett · approch n'a pa té diffusée par 1 biai de méthodes modé - ques: publics francophon s de ha . niv au d qualification pro-
li ante comme, 1 l ur t p , 1 méthodol gies d' in piration fe ionnelle u publ" cs 11011 francophone spéciali te dans l ur
ques 55 •
di cipline ou en cours d format io11 dits publics_ spécifi
struc ur -global audio-vi u ·lle (S AV) t les métho des corr s-
ponda nte mi ~ au point par le Crédif. La publication d · mat" - Ces a proc e dénommée - alors fonctionnelles, donc lndustrial

iels d enseign ment u ceptibl s de d ssiner plus netteme t que English 5G a on ticué le prototyp procèdent d' analys s des
les textes did · tique d r 'fér nce, u11 écl odologi propr · aux be oin langagi rs d appr a t (autr one pt clé de 1 appro-
approches commurucative é é d · calé par ra port à la mi ch communicativ ·) t ell s nt conduit à la réali arion de rnaté-
circt1lation d c nouvel embl · d hoi m thodol · giqu ri 1 d'en ignement (dont la plupart n'ont pas été di té ) ou
s P' /cifique ,
l'o a · endanciellement privilégié de métho ologie
ouve t par la r 'flexion théoriqu sur la natur de la communica-
comme celle de la 1. ture.
tion verbal .
En fait, l'appr oche communicative a fait son entr 'e de manière •nfin l approche communicative ,est d1ffu ée à traver . le
ectorielle car lle a été ollicitée pour u .e campo ante parti- instruments élabor 's au Cons il de lEurop , n particulier Un
57 qui fait suite à Threshold Level (1975 ) 58 •
Niveau~seuil ( 976)
culière de la cotnp étence d communication : la rée prion de
écrits. En effet dans la dynamique d s développeme11ts d 54
Pa r exemple, Moi ra nd S. l1979) : Situations d'écrit, CLE internat io nal Paris.
0

méthodologi GAY, l>approch communicative apparaît vers s~ Voir Lehmann O. & Challe o,. [1992) : <~Le Français foncti1onnel entre· l' alternative poli-
tique et le renouvellement methodolog1que>), dans Beacco J.-C. et Lehmann O. (d ir.] :
1 débuc de années 70 autour d la question d la lecture : avec
1
, ~ubUcs spécifiques et.communication spéci~lisée, L.e français d~ns le m~nde, p. 74-80. ,
5 Jupp T.C. et Hodl1n S. 11975) : lndustr1al Engl1sh ; traduction partielle commentee
la notion de Français instrumental, G. e
Alvar, z remet en cause la publiée sous le titre (1978). : Apprentissage Unguis tique et communication. Méthodologie
pour un enseignement fonctionnel aux immigrés, CLE international, Paris.
. ~oste D: et al. l197 6] : Un Niveau~seuil, Conseil de l'Europe (Strasbourg) et Hatter-
57
53 Alva rez G. :( 19771 : « Francais fonctionnel. français instrumenta L. français scientifi- D1d1er, Paris.
que, langue de ;péciaUté traducti~~ »,dans AUPELF : L~ Renouve,au des études ~~ançai­ 58
Van Ek J. A. (1975) : The Threshold Level in a European Un;t/Credit System for Modern
ses à l'universjte. Actes de la Deux1eme rencontre mondtale des departements d etudes Language Learning by Adults, Conseil de l'Europe, Strasbourg.
françaises lStrasbourgl. AUPELF, Montréal, p 71 -83.

chapitre J 1
chapitre 3 ~ 61
60
Un Niveau-seuil n'a pas de visée méthodologique, dan la 3.2. o~re appfoche communi1 a~ive
mesure ou il constitue un référentiel de programmes, a savoir e~ méthod·olog;e ordinaire
un ensemble d re sources calibrées à partir de quelles il est pos-
sible de construire des p ogrammes d,enseignement, différents La diffusion des perspec ives communicatives de 1, ense ·gne-
mais comparables. Et il est,. en cela, desti é à ·contribuer à créer, ment des langues vivantes étrangères s es · effectuée, de la sorte,
avec les Niv,eaux-seuils relatifs à d'autres langues d' , urope, une dans ce .contexte marqué par la méthodologie globaliste. Il n'est
culture éducative des langues partagée. Mais la matiè e verbale donc pas surprenant q e celles . . ci aient pu être affectées par ce
ainsi 1d ntifiée comme correspondant à ce niveau de compétence contact avec le manières de faire ambiant s. D . fait, on a vu
(même si la Présentation générale souligne que : « la définition s élaborer des amalgames partiels e tre ces deux stratég·es : ils
,d un niveau-s uil ne saura·t relever que d un arbitrai e bien com- peuvent aussi hie · con erver 1, essentiel d une approche commu-
pris » 59) est présentée sous forme d'inv·entaires qui privilégient nicative adapté·e aux enseignements scolaires (que nous nom-
le catégo ie · descriptives issu s de l'approche communicative, ·à merons version basse de l'approche communicative). Mai , étant
savoir c .Ile de notion générale, qui présent .· des affinité · avec les donné la polyvale ce onstitutive de la méthodologie globaliste,
catégori .s des li ·guistique énonciatives t celle de fonction (fonc- on p·eut imaginer que e apports de l'approch communica-
tion .discursive ou acte de langage), essentielle dans la conception tive se sont désagrégés ou dilués, au moins partiellement, et ·On
du langag fo.ndant 1 approche communicative. De la sorte, ce abouti de facto a un nouvel avatar de l'app oche globaliste que
sont des traits fonda . entaux de l approche ·c ommunicativ . qui l'on pourrai désigner comme méthodologi,e globaliste à dimension
• •
sont m · en circulation, mais ils e si .uent au niveau es ca égo . . communicative.
ries de tin 'e a organiser les programme de formation en lan-
gues (ils définissent les objectifs et la for e des objectifs) et non à •
3.2.,. Appro 1 · (Ommunic.ative < ver ηon bas e >••• ?
celui des choix méthodologiques. La catégori fonction va rapide-
ment devenir 1 trait id titaire (ou identificateur) de l'approche [approche CO UilÎCatÎVe d · l enseignement d S langu S Se
communicative dans l domaine du français langue étrangere où trouve pourtant correspondre, en large partie, à une nouvelle
elle s ra mas ivement utilisée dans les matériels d' enseignemen . forme de demande ociale en langues, correspondance qui peut en
Si l'approche communicative présente, à 1, or··gine, un pro- favoriser la diffusion e !,implantation. a compétence en langue
fil technique moi a.ccu é qu l mé hodologies constituées étrangère étant passée, en certains lieux et pour certains g oupes
qui 1, ont précédée, son m.ode de diffusion dans le domaine du sociaux, du côté du capital professionnel, les utilisateur atten. .
•. . . - I I
• . . • .
français langue étrangère a accentué cette caracter1st1que, en dent d'un en eignement qu il leur permette d, acquérir un savoir-
focalisant l intérêt des utilisateurs sur certains de ses éléments faire immédiatement ou rapidement réinvest'ssable, ceci dans
constitutifs plutôt que sur la stratégie d'enseignement qu',elle une durée et a des rythmes compatibles avec la gestion de leur
dessine. propre capital-temps. Ce phénomène se vérifie clairement pour
les langues internationales, tout particulièrement pour l' anglo-
américain dont on attend profit p·rofess ·onnel et réussite sociale.
Ces attentes constituent autant d'arguments pour la mise· ·en
59 Coste O. et al (1976). ouv.cit., p. 2. p·ace d'une méthodologie réaliste . comme l'approche commu-

chapitre 3 1 chapitre 3 1
62 63
nicative précis '1 ent, qui raccourcisse la distance vécue entre Cet te demande sociale de langues accré·dite l,approche com-
app ren dre et utili er, rap pro cha t les form s scolaires de l,·et1sei- mu11icative com me stratégie d:e référence pou les enseignements
gne me nt des modalités d'acquisition et d'utilisation natt1relles langagiers, .d u fait des choix précédents. Et le aspects énumérés
de langu . Da n l'approche communicative, c réalisme est ci-dessu . ont été adopté plu tôt inas sive men t dan s le ma t' riau ·
ess ·ntiellemen t trad uit par : d ens ignement qui e réclament de celle-ci.
• !,emploi cl sup por ts aut hen tiqu es ou prés nta nt de la vrai-
semblance t de la pertin ne sociales ; Mais la diffu ion d 1 app oche communicative a but é sur
• une organi ation d la pro gra mm atio n lingui tiqu e au oy n de résistances qui en ont parfois dénaturé les o ientation .
de groupag d · fo rme dir tem nt urili abl s dans l s éc ang · Cer tain s son t de nature techniqu /p ofessionnelle .. Par ex m-
efti ctif . ploi de catégories d' ori nta tion sémancjco- pragma- ple, la grammaire de la com mu nic atio n n particuli r sous la
tique (no tion g 'nér al fonc i n ... ) t non plu d cat 'go ies forme de l analy e du discour n'est pas aus i rassurante qu la
s enti llern t for ell s, en igné s épa ém nt, qu' il est néces- grammaire formelle avec on cortèg d regles t d' e ceptions
aire de réorganiser et de ollicit .r onj oin tem nt ·en vue de leur attendues portées par la tradition d criptive de langue . ·I st
utilisation dans la om mu nic atio n · aus i délicat pou r un · ns ignant (no n natif, en particulier) d' éva-
• l'emploi de catégori s com pr 'hen ·ib]e par le . apprena t
lu la propr1ét d énoncés fo mellement corrects, produits par
pa ce que rel van t de leur xpéri nce communicative (se plain-
l s apprena11ts, en l abs nce d tou t ouvr ge de référ n e : c' e t c
qui ten d a r ndre la mi au poi11t improvi ée et l'évaluation d s
dre remercier, sexcuser, exprimer la tristesse ... ) et non plu d'u n
activités commuruca iv plu implicant et pa foi plu problé-
m t angage gr mm atical d spéciali t (adjectif, complément •
ma iqu e . ' .
d'objet indirect anaphore... ) · ,.
Ce facteur agis · ent dans l en d un r pli vers d int rpré -
• l'in tauration dun e relation cou t ·. ntre l form de l'en-
tation form Ile· de la co unication (par exemple comm ·
eign me nt . t c Ile de l'11tili atio n de la langue-cibl . facilité d
1

ens mble de formules à mémorise ) : insi, la norion « orien-


tran fert qui n garantit pou rtan t ri n qua nt a la rapidité de 1 ac-
tati on dan I' ·spac » ab rdé da telle séquence didactique se
. uisition elle-mêm o·u son caractèr automatisé. il don ne le
réduit à une bat t ri d' exercic ·s h r é ur 1) mpl i de où, et c Ile
s ntim r1t aux app r nan t qu il · euvent réinv stir, sans trop de
c ntré e ur 'IDEN IFI RIIDENTIFI R consist n activités fermé
délais ce qui e t n igné da les activité de la co mu n'ca tion
sur le pro nom s interrogatif: .
réel! : i l on s' approp ie n clas e de formes de PR PO ITI
DE AIRE60 com me · on pourrait. .. qu'est-ce que tu dirais de ...., et Lapproche communicati e achopp aus i sur la méthodolo -
si on allait... au cinéma! en plein·e connaissance de leurs condi- gie globaliste qui a stat ut de r prése11tation sociale, co.nnaissance
tions sociales d emploi (qui peu t-on inviter a quoi, dans quelles spo ntan ée socialement élaborée et partagée relativeme11t a un
circo11stanc s et sous quelle forme non contraignante pou r l objet Ces repré entations collectives n ont pas nécessairement
destinatair ?) il st possible de les recycler telle quelles dans la fo.ndées objectivement mais elles influencent les conceptio·ns de
conversatio·n avec quelque chance de produire un énoncé appro- l'apprenti sage qt1e s'en font les non-profe sionnels don t les appre-
prié et ... efficace. nants eux-mêmes. out locuteur peu t fair état de représentations
C·O cer nan t la maniere don t il convient d'ap pre ndr e et d'en
seigner
t.,0 Voir Beacco J.-C., Bouquet, S. & Porquier R. [20041 : Niveau 82 pour le français, les langues. Ces représentations . variables culturellem nt et socia-
Editions Didie r, Paris , sectio n 3.4.4, p. 96.

chapilre 3 1
çhaprt re 3 1 65
64
lement, concernent l'organisation des enseignements (par exem- langagières (interaction en temps réel, interaction différée, int -
ple, penser que les enseignants natifs sont préférables atix autres) raction ans production ... ) et en événements de communication
les techniques à utiliser (apprendr des listes de mots par cœur) ou et genres de discours (pour reprendre les concepts fondateurs d
encore les finalités à atteindre (bien parler). D. Hymes), comm nou le rappellerons ultérieur,ement.

La méthodologie globaliste trouve de échos dans des représen- 3.2.2. . .. ou mé~h dola 'e global,i ·~ a dime n ·ion
tations sociale anciennes et dont il ,est pas facil . d'apprécier la omm uo; at,ve .
diffusion actuelle qui don ent a voir l, en eign ment/ app entis-
Les perspectives ouvertes par l'approche communicative n'ont
sage d s langu s comme :
donc pas total emen t pris en terrain globali te. Les années passant
- une act"vité de longue h.al me;
et cett approch étant banali ée par 1 .formations d' nseignants
- une activité dont la finalité est un compét nce comparable ou les manuel d. nseignement du françai , on a le s ntimen
a celle du loct1tet1r natif ( arl r san · ace nt, san faute .. ) ; S· ule (qui appelle enquêtes quantitatives) que l'approch globaliste a
cette compétence de natif est socialement reconnue, toute maî- ab·sorbé l approche communicative. On a comme coulé dans le
tri e incomplète ou partielle éranr volontiers considérée comm moule de la séquence d'enseignement olyvalente c rtain trait
défectueus ; d l' approch communicat· ve n particuli r le · fonctions t l s
- une activité intellectuelle ; notio n général s. e qui a pour ffi t de margi11ali er l approcl1
- un activité à ba e de ercice. et de répétitions · par co pé ences, qui st un des traductions mé h dologi ue
- une activité larg ment fond e ur la grammair de lai1gu .Po sibles de 1 nseignement communicatif. t du moin l'im-

et sur la ·connai ce d « regle » · pre sion que donn nt bien d manuel ·de françai langu 'tran-
- une activit' centré sur l écrit, accordant peu de plac à l'oral gè e, les pratiques d clas e effi ccives demeurant hors d portée
ou, au c.ontraire, cons idéra nt la c,ompétence orale comme seul de 1obs .rv tîon.
« vrai. com pet r1ce » ;
'
En effet, le programme d n ignem nt .des langue ne m-
~ une activité conduisant, au si rapid _men t qu possible, à la blent pa tir r parti massivement d la div, rsification des compé-
le ture d _s grands t xte de la tradition littérai e ou intellectuel! tenc s à enseigner et de celle de degrés de maitrise à faire attein-
p oposés comme modèles de langue. dre de mani re à organi er des parcours d apprentissage des
langues as ez cliver ifiés pour permettre une éducation plur1in-
Ce ocle de repré entations condui , elon nous, à assurer le gue. Et l hétérog 'néité, pour ne pa dire davantage semble plus
maintien d tratégies de la polyvalen e ·dans le q·uelles la langu appa rente qu'il y a ving t ans da . les contenus d' nseignement
à app endre e t proposée comme un tou . e qui donc n adop-
• proposés particulièr men t en ce qui conce ne les manuel d'en-
tent pa de démarches spécifiques pour chacun de ses consti- seignement de niveau 1 qui sont plu facilement comparables
tuants, comm l'impliq·ue le principe mêm d apprentis age de la entre eux. Cette diversité ne serait pas gênante, au contraire si
communication en .contexte. Car, pour que la notion de contexte elle était le résultat de choi fondés. Mais elle semble plutô t être
,de communication soit opérationnelle et pédagogiquement uti- ~ e prod uit d'un e orte de laisser-faire méthodologique généralisé

lisable il est indispe11sable de la spéc.fier en catégories ·d'activités


1
·expression extrême de la méthodologie globaliste.

cha pi tre 3 1
chapitre 3 1 67
66
À travers l'analyse des contenus d'enseign,e ment de manu ls de Cette ab ence de standards et cette faible rigueur term ·nologi-
français récents, d tinés à des débutants 61 on peut constater une que conduis 11t à une méthodologie qui demeure fondame11tal.e-
sorte de dérégulation gé é alisée : 1nent globaliste mais qui est imprégnée par une interprétation
• les contenus morphosyntaxiques, po,ur t1ne même classe de lâche de ·a méthodolo,gie communicative, où sont privilégiés
mots sont peu comparables d'u manuel à !>autre; le documents authentiques, la priorité à l'oral (cornpétence à
• les for1ctions diseur ives retenues pour 1) enseignement ont laquelle la communica ion est abusivement réduite: communi-
elles aussi très variables : interagir à propos d',é1nocio1 set de sen- quer = parler), les fonctions comme princip organisateur des
timents est, par exemple, un ensemble de onction peu repré- séquences d, ·ns ignement, les activité a répons ~ Tmée ... Cette
senté ; méth·odologie très répa due qui s inble prévaloir au moins dans
• les formes à trav rs lesquelles se réalisent les fonctions sont les matériel d; enseig11em 11t du fra11ça1 comm langu /tran-
au si tre variables . qualitativement et quantitativement (p·ar g' r produit ·u ne méthodologie techniquement mixte mai ou
exemple : une c· nquantaine d adjectifs pour exprimer ses goût , l'on sembl avoir r noncé aux finalités même de I) appro ·he des
dans un manuel) ; et eigr1em 11t d langu . omm communication. · et état de
• les dénominations d s fo ction sont erratiques . dans un l'arc es sans doute imputabl , in fine au fait qu . la v rsio11 haute
m'"'me ouvrage et entre eu (identifier à côté d caractériser). d l' approcli:e co1nmunicative, c e t-a-dire l'approche par con1pé-
On constate donc que l'utilisation d Un Niveau seuil tot1jours tences n est pas encore à distance proximale des pratiques d'en-
possible n'est vraiment plus à l'ordre du JOUr : ignem nt actu ll s. C . ·q ui nous a, a·u bout du compte a e é
à n rapp l r la p rtin ne par 1 prés nt ouvrag .
• les fonctions ·ont confondue 'Vec 1 expr ssion des notion
g n ral s (montrer des objets est donné comm une fonction tout
1

autant qu dire quel sport on fait) ot1 l s scénarios de conversation


(demander son chemin, téléphoner) ·
• 1 s notion spécifiqu · ont ou ne sont pas pr,oposées en rela-
tion avec les fo11ctio 1s di cursive . ;
• 1 ur étendue est in1prévisible (vingt formulations le icales de
la quantité dans une unité : une rondelle de.. . un sachet de ... , une
pochette de ... ) ·
,. il ne semble pas y avoir de répartition linéaire partagée des
contenus ;
·• les formes des séquenc .s d enseignement sont extrêmeme11t •
diversifiées, mais leurs éléments co·n stitutifs sont toujours très
pe·u cohésifs.

61 Analyses de manuels de français pour débutants produits par des éditeurs alle-
mands, anglais et français ; à pa raî!re dans les Textes et références accompagnant le
niveau A1 pour le frança is lEditions Didier!.

chapitre J 1
68 r.hapitre 3 l69 •
Dans cette optique, un programme d'enseignement élaboré pour
CHAPITRE 4 une situation éducative donn,ée comporte des o,bjectifs différenciés
(et non plus un objectif global unique comme: connaître la lan-
gue à un certai11 degré), ceux-ci ne sont pas obligatoirement situés
au mêm niveau de maîtri e ,e t leur mise en œuv e pédagogique
s effectue selon des modalités propres, en ce qui concerne les hoix
Les composantes techniques relatifs aux formes de objectifs (par exemple, savoir se
de 'a ompéteoce

plaindre à un sup 'rieur d u11 gri f provoqué par· un tiers, à côté
de : savoir compenser un manque lexical) aux échantillons a
a ommu111quef leur élt1cidat1on a.ux formes de la systén1arisation, à la répartition
'a11gagièreme11t linéaire des objectifs (l'ancienne progression) ... Cette stratégie par
compétences conduit,. dans une logique méthodologiqu , à met--
tobjet de ! ,enseignement c ,· municacif d,es langues natl1rel-
tre en place autant de démarch,es d' ens . ignement distinctes, m.ais
qui peuvent prés nter des affinités qu'on a identifié de compéten-
les est de créer les condition · de l'acquisition d'une compéte ce
ces à enseigner. a nature de ces compétences conduira à mettre
à produire de énoncés grammaticaux appropriés aux contextes
au centre de cette approche communicative dite haute un cane pt
de communication. Cette ,compétence pourrait être enseignée
fondateur celui d genre d discours.
globalement, mais dans l'approche méthodologique communi-
cative version haut , on a choisi de sp,écifier celle-ci en cat,'gorie .
distinctes d, activités lang.agièr s et non langagi res, dont c.ha.cune 4.,. omp'~ o ~ omp't ne
relev a priori d une démarche qui lui est propre. ,C sont ces dans '' appro he ommuni ati,ve
catégories ou composantes de la compétence à co·mmuniquer lafl- de '' ein i n m nt · e 1 ngue .
gagièrement donc nou allons cherch r à clarifier la nature et les
relations dans ce chapitre.
4. t.1. Compétenc-e et , oonai anc·e
radéqu.ation de la production verbale aux c'ontextes sociaux
de es emplois implique la maîtrise de ·avoirs différents ou qui Dan le sy11tagme, compétence a communiquer langagierement
sont posés comme tels en thé,orie. Un des choix qui détermine les
1
(term adopté par le Cadre) on s est jusqu ici davantage inter-
formes des enseign . ments communicatifs est donc celui ·d 'iden- rogé sur communication/communiquer qu . sur co,mpétence. A la
tifier la nature de ces savoirs, de les sélectionner comme objectif suite de P. Charau,d au62 , on peut entendre par compétence :
d,en· eignement mais surtout de les articuler entre eux dans les 8 une faculté (o'U capacité), donnée comme non acquise, et/ou

programmes et les séquences d'ensei,gnement, de manière visi- un savoir acquis (dans le cas des langues, ce n' st pas la faculté
ble pour les apprenants. L' enseigi1ement de la compétence de de langage mais la co1npétence dar1s une langue do11née qui est
communication dans une langue non connue se présente concre- à acquérir)
tement sous la forme de celui de certaines de ses composantes,
"2Charaudeau P. (2000) : «De la compéte nce sociale de communica ,ion aux compéten-
co11sidérées comme autant de compétences spécifiques diverses ces de discours», Actes du Colloque : Compétence et didactique des Jangues, Université
mais interdépendantes. de Louvain-la -Neuve.

chapitre 4 chapitre là 1
1
70 71
·8 qui se manifeste ·de mat1ière obseIYable (comme savoir- On peu t s'en tenir ici au fait que la description des compé-
faire) tences des appr nants i tègre les savoirs relevant du déclaratif
8 da11 une activité décomposable en éléme ts (phases éta- ( avoir) et ceux relevant du pr cédural (savoir-faire).
pes . .. ), impliquant la manipulation dun e matière ou d'un maté- On pr nd donc acte de c que la notion compétence (en langue),
riel, au moye11 d'outils, et aboutissant a l'élaboration de prodt1its dan le cadre de 1 perspectiVï communicative d l en eigne e11t
0 rapportée à un jug men t sur l aptirud à manifester régu- est désormais com mun ém nt acceptée comme met tant en }eu
lieremen cette faculté e /ou ce savoir pou r produir des objet c s deux ense ble d compo a t s, il n'y a guere po é s comme
conformes (impliquant donc une évaluation d conformité à u / frontal . ment oppo é s, 1 s enjeux id'alogiques généraux d' ur1 tel
des modele( ) de référenc ·) débat s' tant déplac' .. D' ailleur , on oulignera qtie les analys s
0 et de las rte, transmissibl parc qu)analysabl . d.es c mposante de la compétence à co1nmuniquer langagièr -
Il est clair qu u11e telle d 'finition n · peu t fai e l'unanimité men font un plac , dè l o igin , à u11e con1posant centrée ur
qua nd on consider la complexité de mploi de compétence d s cannai ances davantage que sur du savoir-faire ; ell est loca-
dai1 la littérature d sciences d l) éducation t Ile qu'elle a été li é dans le li gui tiqu t nommée compétence grammaticale par
, pou r qui e1le consist . dans l capacité
67
décri te et analysée par J. . olz e J.-P. Bro nck art 6
• On peu t lui M. Can ale et M. wain
préférer 1 terme de capacit!4, 11tend·ue com me capacité d s a identifier l 'l '1nen s phonologique . morphologiq u . s sy -
app rena nt tell qu' · 11 manifes ·e da s la h rma tion ou, taxique · le i aux. . . · t a les . ombin r pour form r d s phra-
plus pr ci émenc, co me « c pacités lang gi re ou ptitudes
î
. Ce te campo an e impli ue 1 stockage et l'automatisation
r quis s pour la réali at'o n d'un r xte dan une ituation d in- e onnaissa11 e qtti n ont p d 'duc t'bl (par analogie par
teraction déterminée ». Cell s-ci p uvent Ile -m" m,e s' analys r exempl ) u lais é au hoix d 'n n iateur co1nme le genr
en capacit 's d' a tian (adapte a production au ont xt t au d s n m la form . e l' ordr d s prono,m p r 011n ls obj t le
réfi' ren ) capacité di cursive (mobili r le modèl s di cur if v rbe opérat · urs (on di prendre it1ie douche et non Jaire une
·
c· tés ling uist ico- dis ursive 65 Une tell ana- douche) l orthograph ...
p rtine 11t ) et capa
lys ·me t en 'vidence le fait qu ·le capacit' langagière s dév -

lopp ·nt dan le cadre de m 'ca ism s de reproduction ·:n crits 4.1.2. coo '" l·itu nt d · ta p 'ten e à o mun iqu
da11 un tructure d,action langagi' re. Malgré c tte div rgen 'a:r1 a ier~menf
terminologique c>est bien un _ per ct've comparabl qui a été
r tenu e dan le Cadre, con truî t lui aussi dan cett · perspectiv Ce préalable lev ' . il r ste que la ompét ·nce à ommuniquer
actionnelle. 66 par l langage pou r pouvoir fonder d s d1spo itifs d'en ign -
men t lesquels requièrent cer aines forme de syst 'matisatio11,
63
Dolz J. & Bronckart J.-P. [20001: «La notion de compétence», dans 'Dolz J. ,& Olla- suppose u1 analyse de ses él 'm nts constitut.fs 68 • La nature et
gnler E. (dir.l : L'Énigme de la compétence en éducation, col. Raisons éducatives, Editions
De Boeck. Bruxelles, p. 27-44. l .s rôle de ceux-ci doive11t pouvoir justifier les choix de supports
64
Ce term e n'est pas utilisé par le Cadre dans la typologie de s compétences et
Canale M. & Swain ~· f1980) : {< !heo ret ical bases for communica0tive approaches to
67
d'acti vités.
65
Bronckart J.-P., Dolz J. & Pasquier A. [1992) : « L'acqu~sition des discours: émer- ; econd ,la nguage teach1ng and test1ng)>, Applied Linguisitics. vol. 1, ~ 1, p. 1-47..
gence d ·une compétence ou apprentissage de capacités langagières diverses ? », dans Ce developpement reprend Beacco J. -C. [2002) : « Sur les fonctions de la notion de
8

Beacco J.-C, Perdue C. & Vivès R. (dir.] : Appropriations, descriptions et enseignements compé:tence en di~actique des langues. Synthèse» dans CasteUotti V. et Py B. (dir.) :
des Langues, Études de linguistique appliquée, n° 92, p. 23-37 . La No.t1on de competence en langue, col. Notions en q·uestions ' n° 6' ENS Éditions ' Lyon '
66
Cadre p. 15. p.105-113.

cnap!tl"e 4 l12 chapitr e 4 l'? J


l'en seig nem ent /ap pre ntis sag e (des facultés langagières à faire
et d'ac tivi tés d'e nse ign em ent , ce que la com pét enc e-à -co mm uni -
acquérir) peu ven t con dui re à sub ord onn er la pro blé ma tiqu e de
quer-par-le-langage, con sid éré e en bloc, n'est pas en me sur e de
la nat ure des com pos ant es de la com pét enc e à com mu niq uer lan -
per me ttre . Ces con stit uan ts ou com pos ant es son t d'ailleurs sou -
gag ière me nt à celle des niveaux d'analyse des langues naturelles.
ven t dits eux -mê me s compétences, ce qui n'es t certes pas fait pou r
Ainsi, si la ling uis tiqu e identifie, par exemple, des phé nom ène s
clarifier la term ino log ie.
de t,extualité, sous la for me des relations ana.p hor iqu es, on peu t
être am ené à pos tule r l'existence d'u ne com pét enc e ana pho riq ue
Nature des composantes
spécifique pre nan t ces phé nom ène s en charge. De la sor te serait
De nom bre ux inventaires des con stit uan ts ent ran t dan s la
réin tro dui te une for me d' app lica tion nis me ven ant con diti onn er
com pos itio n des activités langagières de com mu nic atio n son t
le mo dèl e did act iqu e d'o rga nis atio n des ens eig nem ent s selon les
dis pon ible s dan s la litt éra ture did act iqu e. Ils son t loin d'êt re
catégories déc riva nt les langues. Cet te rela tion n'es t pas en soi
con cor dan ts, ce qui n'est pas fait pou r sur pre ndr e, pui squ e les
dom ma gea ble , tan t que les déb ats de linguistes ne rem pla cen t
facultés en jeu ne son t pas observables : elles son t à (re) con stit uer
pas les pro blé ma tiqu es did act iqu es. Car, si les opt ion s thé 0ri-
sur le mo de hyp oth étic o-d édu ctif , à travers l' analys,e d' observa-
ques ma jeu res sur le langage s·o nt inc om pat ible s en ce qu'elles
bles. La dét erm ina tion des traces verbales ou com por tem ent a-
con stru ise nt des poi nts de vue épi stém olo giq ues con cur ren ts,
les qui son t supposées ma nife ster telle ou telle com pos ant e de la
il n'est pas dit que cet te inc om pat ibil ité soi t aussi irré duc tibl e
com pét enc e à com mu niq uer en lan gue et la nat ure des catégories
dan s le cha mp de la did act iqu e, qui peu t dev oir imp liqu er les
utilisées pou r les classifier con stru ise nt ainsi un espace de déb at
formes distinctes d'analyse des lan gue s : peu t-o n s'in terr oge r sur
scie ntif iqu e spécifique. Co mm e le sou lign e très per tine mm ent
la mé mo risa r· on en sol lici tan t le mê me mo dèl e de lan gue que si
C. Spr ing er69 : <<la que stio n de la validité [des composantes] est
l'on s'in terr oge sur la pla nifi cat ion de l'éc rit ou sur l'im pro vis a-
un poi nt délicat. Est-il possible de dis ting uer cla irem ent une
tion dan s l'in tera ctio n face à face ?
composante sociolinguistique/socioculturelle d'u ne com pos ant e
dis cur siv e? 'Ces com pos ant es interagissent-elles ent re elles et de
quelles ma niè res ? Y a-t-il une pro gre ssio n hom ogè ne, uni for me ,
Articulation des composantes
com me on le pen sait dan s le mo dèl e stru ctu rali ste, ou de la varia- Cet te ten dan ce con dui t le plu s sou ven t à des modèles de la
tion à l'in téri eur de la com pét enc e? Y a-t-il un ord re d'e nch aîn e- com pét enc e de com mu nic atio n dan s lesquels les com pos an-
me nt ent re ces com pos ant es? La rec her che ne per me t pas pou r tes cognitives jou ent un rôle mo ind re, en par ticu lier par ce que
l'in sta nt de rép ond re cla irem ent à ces que stio ns >>. les cor res pon dan ces ent re leurs ma nife stat ion s et les formes
Pou r déf inir ces com pos ant es, une ori ent atio n ten dan cie lle ling uis tiqu es qu'elles con cer nen t y son t mo ins étroites qu' en-
de 1) analyse con dui t à surévaluer le rôle de com pos ant es don t la • tre com pét enc es et pro dui ts langagiers. Ainsi, dan s la con cep -
déf init ion est pro dui te au sein des sciences du langage. "Lidentité tion de M. Can ale et M. Swain (citée plus hau t), reto uch ée par
ent re la faculté de langage que pos sèd ent déj à les app ren ant s, M. Can ale 70 , on expose un mo dèl e à qua tre com pét enc es, don t

le système ling uis tiqu e visé (la langue-cible) et les objectifs de trois son t de nat ure verbale : la com pét enc e gra mm atic ale (voir

Springer C. (2002): << R.echerches sur l'évaluation en L2 : de quelques avata,rs de ta


° Ca:nale .. M. (198~):
7 "From commu_nicative competence ta communicative language
69
pedagogy dans Richards J. & Schmidt R. (eds): Language and Communication, London
notion de compétence >> dans Castellotti V. et Py B. (dir.l : La Notion de compétence en and New -York, Longman.
langue, col. Not ions en, questions, n° 6, ENS Ed itions, Lyon , p. 63.
1

chapi lre 41
chapitre 4 l?S
74

l
ci-de sus 5.1. l .), la compétence sociolinguistique et la compé- Toute r cherch tend ue vers un inven taire typologiqu des com-
tence discursive. La qua rièm e e ·t déno mmé e stratégjque et elle posantes de la cornpétence a communiquer en langue(s) est une
désign·e les activités par lesquelles 1' appr enan t com pen e, au. entre pri e théo riqu biai ée par l fait quelle participe aussi de la
moyen de périp h ases par exemple les dysfonctionnements de c,onstruction so·ciale du curriculum.
la corn · unication dus à des réalisation · v hales insuffisantes
ou lacu11aire (par ex mple : ab ence d'un mot, d u11e forn1e ver- 4.2. Sur que'q · e modè'e dida tiqu
bale conjuguée ... ). · n fait, omm on l'a souligné en uite cette
de 1 c-ompéte11 à ommuo•quer
comp 'tenc · e t plutô t à considérer comme n'éta nt pas d .· même
natu t que le trois prem tèr s com p,o ant s mais comm un·e
lan a ,; fem nt
compéte ce cog i riv général , qui t mobilisée en perm anen e 'approch par com pét nces de J>enseign ·ent dans sa v rsion
dans la réalisat"o1 d autr .. de mani ère con ci nte ou a.utoma- haut e, cara téri e, omm e une stra égie d e11semble ax 'e ur l -
ti ée. On p ut évidemment po ul r l' exi ·t n e d compét nce rai emen t didactique différenci ',à de · degrés div r , d s compo-
cognitiv s d niveau inférieur com m · : déduire, discriminer cal- santes de c · tte compétenc de communicatio , . La prop·tiation
culer, comparer contrôler classifier évaluer, induire, inférer . mettre d' u · e langue /trangèr n y es plu conç u comm e la cons irution
en relation, planifier.. . qui . trouv en ar ail eur comme le d u avoir (« la langu ») appréh nd ' globalement mais com me
fonctio11 discursive correspo dre à de v rbe du françai . Il la ré ultan t d la m· s en place ,d comp 't nce . ctoriell s
n'en dem eur . pas moins qu · cette com pét nce, d natu r - no multipl . · a une v·s une c · nnai ance parti ula is ' d la
1

communicative/ nor1 langa~gière t cons idéré e con1m trans- commtLni ation en langL1e-cible qui peut pr ndre appui ur d s
v r al aux activité d acqui ition d s langue et lie est po ée c·o mpé tenc tratégiqu s tran ver al . (i provisation planifica-
com me orgarusan central m nt le . activités langagi r ·s dont lle tion ... ) t qui conduit à de, approp iation de forme atuq uell s
as ure la cohér nce. 1 · appr r1ant on e posé n,on dan la logiqu d'une d . cription
de la langu mai dan cell de be oin p ur la ommL1nication
Une modéli ation de c ·s composante de la comp 'tence à om- v · rbal . hacune implique par cons ' quen t de . hoix pécifi-
mun ique langag1èremen constitu . cepe ndan t un cadre d' o ga- qu s d upport d dé ar h de sy té atisatio · , de rodu c-
1

ni .· · ion dida ctiqu e ab olum e t née aire aux ens -igne m nts tion et d'évaluation ainsi qu · de form s d orga nisat ion linéaire
de langues et à leur 'valuation, pui quel le perm ettra de« r des- d l en eignement. ·On comprend que i ·d ntific tion d ·<lactique
cendre» ver des objectif d n eign men t des forme d acti i- d s constituants ntran dan - la c mpo ition de la com p tence
tés, des r lations entre e activités. En ces mati ère , il fau.d ra se de com mun icati on n lang.u · constitue un lieu méthodologique
résoudre à d choix même · n l'absence d certitude ci ntifi- particuli rement c nt al pour les décisions quan t au forme qu

ques, c qui n e t pas n soi un p énom ène totalem nt inéd it en recevront le ense1gnem nt .
didactique. Car l,identification de compétences à faire acqu 'rir,
dan l' enseignem nt scolaire, st peut-être davantage légitimée
par leur pertinence sociale ou éducative ou par leur adéq_uation
aux repré senta tion sociale dominantes que par la connaissance
qu'o n peut posséder d . leur natu re et de leur hiérarchisation.

c:hapitre 4 I?6 ct1apitr 4 I??


4.2.1. Un modè'e vivace mais n·on ommuni a.tif: • Parler est compris comme produire des paroles,. donc comme
les quatre corr1péfence une activité distinguée physiquement des autres · celle-ci ne
comport . pas de caractérisation t·elative à l'interaction de locu-
La notion de compétence ne date pas de 1' approche commu-
teurs qui parlen.t entre eux, pas davantage qu'elle n'identifie des
nicative de 1' enseignement. Elle lui préex.i te, sous une forme prises de parole devant ou pour un auditoire (conférence, exposé,
toujours répandue, désignée par la dénominatio·n traditionnelle cours, émissions de radio ....).
ordinaire: les quatre compétences, équivalent de four sk.ills anglais
• Lire est, d manièr semblable le plus sot1vent rapporté à.
(que ous rendrons donc par les quatre savoir-faire), ·c omprenant un activité de d.échiffrem·ent de .igne graphiques t à l'inter-
parler, lire. écrire et écouter. Ce modèle pouvant définir des objec- p étation de mots qui fait passer au secon,d plan des activi é ,de
tifs d'enseignement n est pas, malgré les apparences, te ign d'u.n compréhension de te tes. La tendance méthodologique est de
t aitem.e nt communicatif des enseignements de langues et il na rédtûre la lecture à la le.cture à haute vo·ix (qui est en fait, del' ora-
pas constitué la base d'une approche par compétences. Mais il est lisation) et de considérer qu'une le.cture orale convenable (c'est-
vivace dans le repré ·entations sociale ·. t mérite donc qu .lqu.es a-dire avec l'intonation adéquate) peut tenir lieu (ou du moins

co· mmenta1res~ con titue un élément important) d activité de compréhension et
.·n fait, dan ·. l 'ap·proche globaliste, à côté d un secteur indiffé- d' 'valuation de celle-ci.
.r ncié, ont existé d s ·compétence . spécifiques, trai ·ées ·comme • Écrire est tout autant i différencié du point de vue de la
telle . Pour le français co·mme langue· étrangère et pour d autr s communication que p·arLer. puisque ce savoir. .fair - en.globe indi .-
langues enseignées comme étrangères on mentionnera : tinctement toute activité de produ,c1io · d'énoncés graphique ·ce
• l'orthographe, enseignée .de maniere privilégiée par la dictée qui conduit à considérer que, par e emple des ép·onse · éc ires à
activité particulièrement polyvalente mals bien différenciée des d s exercice formels fermés co·nstituent d l'écri .
autres activités d'enseignement · • Écouter est sans doute la plus c ractérisée des quatre, mais
•la prononciation, relevant de méthodologies fondé s ·ur elle est peu présente dans !]enseignement (hors de 'écoute de
des théories phonétiques et sur des tratégies de correction n·o n
chansons, pa exemple) et .Ile est traitée selon des procédure
d'en eign ment très comparables qui ne font pas la di · r~: nction
transposables dans d'autres domaines de !'.apprentissage et néces-
entre 1, coute da11s l'interaction et 1'écoute d . di cours .· uiv s
sitant un matériel particulier (par exemple,. celui du laboratoir.e
( · ans interaction).
de langue). 1

es quatre savoir-faire traditionnels ne constituent pas un


Mais cette approche par compétences spécifiques concernant
modele de la communication verbale: ils font la distinction entr·e
l'aspect sonore du langage (et sa transposition graphique) est
production et réception (parler et écrire/ lire et écouter) mai ·. sur la
restée isolée cl.ans la stratégie globaliste : celle. . ci n'a pas adopt·é
base du medium de la communication (écritlorab qui C·Onstitue
la répartition en quatre savoir-faire comme principe pour la une caractérisation relativement extérieure de celle-ci en tant que
conception des activités d'enseignement et leur répartition dans forme de discours.
des filières identifiées distinctes mais articulées entre elles. Cec·
parce que la conceptio·n courante de ces quatre savoir. .faire est
plutôt globale ·et même ambiguë.

chapitre 4 l1a chapitre 4 1


79
4.2.2. e · < fnodèle commuo;c- t1t >> par les ense· gnements de langues. Il n'es t don c pas sur pre nan t
qu) elle con tinu e à figurer dan s un modèle didactiqu novateur ·
Nous ne passerons pas en revue les modèles des composantes
• une composante sociolingui tique, non plus fondamentale-
de la compét nce de communication langagi r (conc pt mis n
ment morphosy11tax'que qui délimite un don1aine d enseigne-
circulation en par ticu lier par R. Cam pb ll et R. Wal s71 et par
me nt centré sur la capacité à employ .r de manière appropriée une
D. Hymes, cit ~· plus hau t) élaborés pour fonder, directement ou
lang ue, en fonction des caractéristiques du cont ~ xte dit culturel
ind ir ctem ent , la mi e en œuv re d un enseignement tourné ver ·
ou socioculturel. La capacité à s, appropri r cette composante de la
l'im plic atio n des app ren ant s dan s des tâch .s spécifiques sou rc
com p 't nce à communiquer langagièr me nt se man ifes te par la
d' acq uisitio11. Cette ntr pris classique ayant déjà été r alis' à
con11a1ssanc de nom bre ux phénom · 11e de nat ur sociolinguis-
bi n de rep 1s s, nous nous .11 ti ndro11s à d s r tna rqu s sur l s
tique t 1ad' qua tion de production et comportem nt v rbaux
définitions q u ·, son t don11ée de con titu ant cen trau x de celle-ci
a c LIX-ci : variation dia tratiques diatopiqu s ,ôle ociaux,
à savoir c qu'il y . de plu pécifiquement co·m mu nic atif dan
rituels d . la communication ... Pour M. Canale et M. Swain,
la comp·étence de ommunication, i une telle formulation nou s

c tte composante comport deu x as e ts: 1 cannai san e de la
est perm1 e.
propriété des formes (par ex mple, celles de « r gle » d' adr sse :
"tu/vous rrtonsieur, Léon, éminence, monsieur le ministre... .) et d
Une structuration standard cell d significations (r spect de ôl com1nunicationr1el dans
a évoqué (§ 4..1.2.) 1 n1odèle de M. nale et M. Sw in le éch ang s en f ce à fac comme par e mple 1 rôle d l'en i-
que le m dèle ult 'rie urs ont souve11 pris comme poi nt d .g11ant le r'"' le d l' app r nan t .. ) . ette composant · st rar ment
dép ~ rt. ·On com me nte ra la d Îfiniti n t la disposirior1 d pri e n cha g par d activité d ens eignem nt xplicites, auf
élém nts con titutifi d la co p 't 1 c à co mu niq u r langag~ e- phé nom n . local· és (tu/vous n français mais cela était d 'j.à l
re · nt qui• sont .: cas a ant l approch par compét nces) ell a donc as z peu
•à un extr"me du model un composante grammatical ervi par la suite, a tructur r d n e·gnem -n s com mu nic a-
qui era aus i dite ultéri ·ur m nt composante linguistique. Ell tifs ·
désign l'appropriation de élém nts codés des langues, c s ·-à- • un composante diseur ive v nue p 'cifier 1 modèle à troi
d' r d ceux ur lesq u ls les é o ciateurs n ont pas pri e et qu· . ompo antes, .ui cane .rne la con.11aissanc form Ile des di cou rs
ne lai ent place a auc un choix (pa r exe mpl e, morphologie ver- approprié , dans leur caractéristiques linguistique , en particuli r
bal combinatoire d s mots s ns sci ntifiqu t t chniqu d cell de hor x énonciatifs tabili é qui don n . t leur olo rati on
terme com m : synapse, fermet:te dormance72 • •• ) • C tte compé- prop·re au différ nte forme discursive (formes de l actuali a-
t nce qui vi la ma îtri e du sy tèm e de la lai gue, a longtemp tion de 1-éno nci ateu r : je /nous Jort . .. · form e de l'appréciatif:
consr·:t ué la co .pét nce maj orit aire men t prise en con sidé rati on • remarquable, superbe, notable, intéressant... ) .·
• un composante stratégique de nature cognitive (§ 5.1 .2.)
qui sous-tend t organise les comportem nt discursifs : acquisi-
•11Ca mpbell R. &Wales R. [1970) : « Th e stud y of lan guag e acquisition)>, da ns Lyons J. tion, emploi ou (ré)élaboration de stratégies adaptée aux itua-
[ed.l : New Horizons in Linguistics . Pe ngui n, Harmonds wort h. . tions d interaction et aux finalités du loct1teur e11 particulier
72 Ter mes issus, respectivem ent , de La neurophysio lo gie, des tech niqu es de la char
-
pen terie et des sciences du végétal. pour des situations inc onn ues ou com por tat1 t de l'im pré vu.

c apî tre 4 lao chapit re 4 l a1


n'est pa s de na tu re fo nc ie re m en t linguis- Q~lle( s) co m po sante( s) m édiane(s) : pragmatique,
Cette compo sa nt e, qu i
tique mais cogn itive, co ns ti ue 1 ' au tre pô le d·u m od ele . socioculturelle, sociale. . . ?
analy se r la di m e
· ns io n ém in em m en t co m m un ic ative
Pour
èle de co m pé ten ce s d co m m u- e de co m m un ic at io n, ce m od èle , co m m e bi en
Les cara cté ris tiq ue s de ce m od d _ la co m pé te nc
es ap pa re nt ée s
nication éla bo ré da ns un e pe rsp ec tiv e di da ct iq ue et de to us ce ux d. ~utres propos en on . ce nt re de s co m po sa nt
en t m pl èt em en t ni du pô le lan ga ,g ier /fo rm el ni de
du m êm e type qui n dériveront so nt : qu1 ne relèv co
no m br e lim ité de co m po sa nt s (3 c·elui du cogniti f/s tra tég iq ue . D éjà da ns J. A. va n Ek (1 98 9) 73
• qu'il s co m po te nt un
Ca dr e, on ut ili se po u dé cr ire les ob jec tif s gl o-
ou 4). Ce la les r nd pe u ap tes à un e ut ili sa tio n op ér at io nn elle qui préfigure le
e nseig 11 m en t/ ap pr en tis sa ge de s lan gu es un m od èle de
ga ni sa tio n de s ns ig ne m e. n ts, ca r les ob jec tif : qu 'ils des- baux de l'.
dar1s l or at iv e co m po rta nt , ou tr .
ut ôt de s fin ali tés , co ns tit ua t d la co m pé te nc e co m m un ic
sinent sont trop large : n fai t,. :l
" ce rn en t pl
ex trê m es » (li ng ui sti qu et str atég· qu e) , de s
des compétences «
qui demandent de élaborations ultérieures ; so cio lingu .is tiq ue , so cio-cu Ltu rel le et
s de cr ip tio ns des compétence di tes dis cu rsi ve
• qu'ils p·r en ne nt trè s lar ge m en ap pu i ur de ns en su rface
sociale, do nt les tro is d rn ièr es se m bl en t au m oi
es pr od ui te s ess nt ie lle m en t da ns le ch ar np de s cie nces du
langu bie11 procl1es l un e de l, au tre
t r qu e ce s lin gu ist iq ue s itn pl iq ué es en di da c-
langage. Il fau no en t, on rel ev e la pr é nc e re la tiv em en t tab le de
n éq ue nt : so ci ol in gu ist iq ue , an aly se du Plu généralem
tique sont en om br e co
n pr ag m at iq u ... composante dénomm.ées :
discour . analyse de co nv rs at io n én on ci at io
e, qu i dé cr it la co m m un ic at ·o n ve rb ale da n Je
rip tif s d la. co m m un ic at io n t c d cr ip tio ns • sociolinguistiqu
Or , ces cadre de sc
r la co m m un ic at io n so nt us c·e pt ib l s d
· ' ur i- ca dr e de s ~é~ation et no rm e so cia l s les ac tiv ité s langagiere "
des forme _ prise s pa de co m po rte m · nt s oc iau x ·
la bo ra tio n étant co s1 dé re· e om m e
li ations didactiqu es re lat iv em en t im m éd ia te s po ur l'é
ult ure lle, , lin gu ist iq ue qu · fait
gi e d'e ns ei gn em en t co re sp on d t s, à la di ffé - . • socio~ te rm e p.J utô t in us i é n
de méthodolo co de s oc iau x (v oi r ci- de su s) de s co m pé -
r ex em pl e, do nc l d s- intervenir, ou tre les
r ne des d sc rip tio ns str at ég iq ue , pa dis e. o ur s
tence culture lle co m m la ca pa cit é a in te rp ré te r les
pl us pr ob lé m at iq ue s ou , du m oins , pl us ab st ait es .
criptions sont été el e- m êm e (le s di sc ou rs di ts so cia ux ), a
lin gu ist iq ue pe ut am en er , da ns 1 s co,ncernant la soc·
Ce tte pr é er1ce m ul tif o m e du pr o· p rié s c'e st- à- di re in fo r-
n partir des dispositiE in te rp ré ta tif s ap
ns ei gn em en t co m m un ic at if à un .e m in im isa tio
programm s d ais sa nc de id éo lo gi es po lit iq ue s et de va leu rs
n
. ts ns ac és ad . s co m pé nc es mé sur la conn
de la plac faite a de s en se ig ne m co
ud es , de s se ns ib ili té et de s va leu rs
sociales, de s m orale s et d s at tit
no n ling ·istiques · religieuses ... dans leu r dy na m iq ue s hi sto riq ue s et so cia le . : on
m po rte nt de s co ns tit ua nt s xt rê m es cl ai re m en t di f.. er te d' un so cié té
• qu'il co se trouve la da n le do m ai ne de Ja dé co uv
ng ui sti qu e vs str até gi qu e) et de s co r1 sti tu an t m éd ia n en t alo r se fa m iliar iser
férenciés (li • inconnue pa r de s ap pr na nt s qu i do iv
de s fo rm es d an cr ag e da n · le y
qui on t en co m m un de dé fin ir
avec les st ~u ct u~ es et les fo nc tio nn em en ts de ce lle -c i, co m pr is
tio n (ro uj ou rs ré vo ca bl e) des es ;
context e de fo rm e d; ad éq ua dans ses d1mens1ons communicationneJles et langagièr
ns ve rb ale s à la sit ua tio n de co m m un ic at io n do nn ée
productio
fo is co m m e un iq ue m ais pr és en ta nt de s pe rm an en ce s
à chaque
qu e la pa ro le n· es t pa un iq ue m en t un fa it in di vi du el et s vivantes Conseil de
qui font 7
• Van Ek J. A. (1989) : Ob jectifs de l'apprenti ssage des langue
'
l Europe,, Strasb ou rg, 2 vol.
imprévisible.

ch<Jritre 4 la2 chapitre , lsa


• discursive, c'est-à-di e la capaci é de pro dui r et d'interpréter institutionnelles diver es. Elle n est pas en soi dom ma g able,
des formes discursives conformes en ta t que types d text s, au d'a uta nt que ces déf ini tio n on t plus con ergentes ntr e elles
régulations par tag é ·s dans un co1 nm una uté de com mu nic atio n q u antithétiques. Po ur ces cam po antes com me pou r les aut re ,
don née , qui dét erm ine l con ten u social et la forme linguistique l s modèles tan dar d off ien t de spécifications tro p larges pou r
des énoncé· app rop rié s à des situatio11s sociales/ communicatives leur emploi dan la con tru ctio n des pro gra mm s t des curricu-
identifié en tar1t qu celles (1 événements de communication de lum , à l exception not abl e d la com po ant e pra gm atiq ue, qui
D. Hymes). Mais cett caracté isation ne s'inscrit pas syst 'tna - sert d ba e aux activités d' nseign me nt. D . l'ace nt mi sur la
tiq uem nt dan s 1 cadre des théories hym siennes : 1 s régula- forme d s constituants médians il en1ble résulte un · relativ
tio n di cttrsiv s n son t pa n 'cessairement conçues en relation mis · ent r par ent h se du con stit uan t dit discursif con dui san t à
av la situ a ion d · com mu nic atio n et son t sou ent renvoyé · au de ens ign.e me nts ax 's sL1r d obje tifs d acquisition d .él '1nen s
cha mp d . no rm ·ociales plu tôt que omn1u11icatÎv·e . Er par isolés (les for1c ion ), e et ti lleme11t dan l s interactions orales.
ailleurs,. u11e parti de cette cam po ant peu t " r parfois int égr '
aux comp 't nces form· Iles lles-mêm s, i on l nvisage hors d /
son caractere app rop rié mai uni uem nt du poj nt d vu de la 4.2.3. Un r f 'r o ,~iet p Uf t com o. ante
gra mm atic alit é (c'est-à-dir de la conformité at1 cod ) · d la l pét n d <ommun1 at;on :·
• pragmatique qui me t u c ntr de la com mu ni arion r1on ad uro p ' n corn mu n de r éf érFn e po ur
la fonction descriptive/r 'b rent1elle (de tinée à mettre à dispo i- l langue . Appr ndr·e, n._ i n ! \laluer.
tia n d utili ateur une repr 'sen atio n éco nom iqu e du mo t d )
'analys des com po ant s d la com pét enc e à com mu niq uer
mai une fon tion actionn·ell : la om mu ni at1on v ·.rbal e t
action ver 1.s int rlocuteur e vi e a ir flu ne r leurs action langagi rem nt e tro uv désormai largem nt trib ura ir des pro-
com por tem ent , attitudes, croyance , valeurs .._. Ce tt per pec- posi ion du 'adre, qui s pré sen t mm . un ins tru me nt cohé-
tive du langage com m action e-r trè présente, faut-il le rappel r, r .nt t tran ·p·arent d 1anal y de · app r nti . ag s de langu . Sa
n did act iqu e des langues pui qu préci ém ent Ile peu t fond r P rtin enc n est pa · d ord r scientifiqu stricto sensu (bien qu'elle
u e méthodologie active d'e n eig em ent par tâches. a théori ne l oi pa moins que le . proposition antérieur ·) mai . bien
de actes de langag , sollicitée en didactiqu des langues sen- ~ nat u social dan la mesur ou c doc um nt de nat ur poli-
tiellement à travers le con c pt fonction (communicative ou acte de t1qu t pratique, uit d>une longu ·élaboration c llecrive, a "té
langage), a eu une influence organisatric fort mais secto iell · : en me ur de construir un consen us dan 1' espace du Conseil
elle a per mis de tru ctu rer des en eignem nts n pro duc tio n ou de l'Europe.
réception mai lll1iqu me nt foncti n par fonction. On ten d ,

alors à décon truire une autre composa te de tat ut médian, Compétences et stratégies
celle de discours com me form · de com mu nic atio n prés nta nt sa
col1érence propre.
Le Cadre propose don c un modèle de composantes de la
compétence a com mu niq L1er langagièrement nou rri des réfle ions
Cette diversité de déf ini tio n des constituants centraux de la
compétence à com mu niq uer langagiere1nent e t le pro dui t d'u n antérieures mais quj ne tranche pas la question des composan es
médian s du modèle.
histoire de la réflexion didactique aux origines intel! ctu lles et

chapitra 4 la4 chapitré 4 las


Il com por te des arti cul atio n . hiér arch iqu es mai s il demeur dan s le cha pitr e 4 (p. 39 et suiv.), de sor te qu' une mét hod olo gie
• •
ouv er par cert ains trai ts : d'en seig nem ent par com pét enc e peu t vér itab lem ent êtr org ani-
• on y di ting ue classiquement les com pét enc es (ensemble des sé à par tir de cette dorsale.
con nais san ces , hab ilité s et disp o itio ns per me ttan t d, agir) des Cet te hiér arch isat ion et cett e typ olo gie am ène nt C. Springer77 à
stratégi s com m.e age nce men t org anis é, finali é et réglé d'op éra - esti mer que :« [da ns le Cadre] la com pos ant e stra tégi que occ upe
74 , soit
tion choisi s par un acte ur social pou r réaliser une tâch e [... ] une place centrale et générale, elle n'est pas [... ] incl use dans
un con cep tion intégrée des savoirs et d . s savoir-faire · une con1pé en de communicatio . Le mo del e du Conseil de
• la com pét enc e à com n1u niq uer langagièrement est située l' uro pe acc ord e à la com pos a te soc ioli ngu isti que un rôle clé,
dan l ens emb l eng lob ant des com pét enc es dites générales indi.. dan s la mes ure où on sou hai te privilégier la dimension culturelle
75
viduelles (savoir, savoir-faire, savoir-être et savoir-apprendre) ; situ atio nne lle. C'e st don c elle qui arti cule 1a com pos ant e lin-
• .c ette der nièr e e t analysé en trois com pos ant e dit s linguis- gui stiq ue et la cam po ant e pra gm atiq ue ». · t l on sou cr·r tou t à
tique, soc ioli ngu i tiqu e et p·ragm atiq ue 76
• fait a cette analyse.
Ces com pét enc e son t mise ei1 jeu dan · la réalisation d' acti-
vités langagière .d e éc ptio n pro duc tion , inte rac tion et média- La spécification des composantes médianes dans le Cadre

t1on. e mo dèl du Cadre reti ent deu x autr es com pos ant es dite plu
La com pos ant e linguistique de la com pét enc à com mu niq uer hau t médianes (qu i ne le son t plu s vra ime nt dans le Cadre .du fait
langagière· ··ent a trait, · an surp rise , a l'ét end ue e a la qua l ·té du raie me nt réservé à la com pos ant e stra tégi que ) : un 'lém ent
des connaissances en langue (di tinc tion s phonétiques établie , dit sociolinguistique et un aut r dit pragmatique
éten due et précision du l.exique, etc.) mai égal me nt à l' organi- Par com pos ant soc ioli ngu isti que , le Cadre dés ign la com pé-
ation cognitive au mo de d stoc kag e m 'mo ri l e à l' accessibi- t ne à pro dui re d k com mu nic atio n v rba l n ten ant com pte
lité de c s cannai ances. Sur ce poi nt le Cadre e con form e aux d s par amè tre de · nor mes ocia le de 1 u ilis atio n de la lan gue
analyses étab lie ,. es ntie llem ent 1 s règl d'ad r e et le con ven tion s de la pol i-
.ens, le c oix décisif du Cadre qu il convient de ou-
Amon tess verbale. Ma is il reg rou pe ·d ans cette c·o mp o ant e les habi-
lign r e t que la composante stratégique des modèles antérieurs letés relatives à 1a con nais san ce des registre de lan gue (no tion
n'est plus partie intégrante du modèle de la compéten.ce de com - fort controv rsée n sociolinguistiqu du 1noin ,dans le domaine
mu nic at'o n v rbale d·ans le Cadre mais que lle est pré sen te sous fran çai ) et cell s con c rna nt les var ia ion so iales et rég ion a-
la form e plu nett ment dév elop pée des stratégies :. cela con ti- les (dia lect s et acc ent ). Il inclut même dans ce constituant les
78, en tan t qu il agit d' expres-
tue une nette avancée pour l utilisation m 'thodologiq·ue de c t e expression s de la sag e se pop ula ire
catégorie, en tan t que ce - stratégies per met ten t aux app ren ant •
sions figées. Ce qui ne laisse pas de don ner a cett e com po ant e
de me n r à bien des tâch es (ou activités) elles-mêmes classifiées une éten due faible ou, en tout état d eau e non du n1êm ordre
er1 catégo ies (pro duc tion ,. réce ptio n, inte rac tion et médiatio ) et d grandeur.
spécifiées en dom ain es ainsi que par des descripteurs spécifiques
~pringer C. l?002J : « Recherches sur l'évaluation en
77
L2 : de quelques avatars de la
1
~ d'après le Cadre p. 15 .. et p. 82-86. notion de comp~tence » dans. Castellott1, V. et _Py, B. (dir.) : La notion de compétence en
75 d'après le Cadre p. 16-17. !angue, col. Notions en questions n° 6, ENS Ed1t1ons, Lyon, p. 64.
78
76 d'après le Cadre p. 17~18 et p. 86- 101 . Cadre p. 94.

chapitre 4 1
86 s7
chapit re 4 1
il i- e, qu e 1,on pe ut co ns id ér r co m m e
La co m po sa nt pragmatique re nv oi e gl ob al e1 ne nt .à la m ob C e montage typologiqu
te xt es o u in t de vu e, ne ri e pa s a co ns éq u nc e en soi,
at io n des ressources de la la ng ue po ur co ns tr ui r de s i satisfai an t de ce po
di ff ic ul té s in hé re nt es à to ur e classi-
én ar io s d' in te ra ct io ns en fa ce à face et /o u en d au ta nt qu e l'o n co nn aî t les
s'insérer da ns les sc re es t visible en bi en d' au tr s
en t à la « m aî tr i .e du di sc ou rs ». O n fication et qu e la co hé re nc e du C ad
temps réel et, pl u _gé né ra le m oir des effets ur les m ét ho do lo-
nt e di te di sc ur sive po rt an t su r la m aî tr i .e li ux. Mais ·ce flottemen t pe ut av
y ,di ting ue un composa s de la co m pé t nc e pr ag -
ns le ca
des formes de la phra se , de la co hé re nc e et de la co hé io n t - gies d' en se ig ne m en t su rt ou t da
le va nt ns tr ui t n m . t pa s uf fi sa m m en t en
at iq u .. . to ut s ca té o
g· ri s r matiqu·e pa r·c qu'il dé co ot 1
tu• iles, de la progression thém on po si bl e de en ei gn em en ts,
le do m ai ne fr an ça i ., ou s le t rme év id nc e un niveau de tr uc tu ra ti
de ce qu e 1' on désigne, da ns
ou r ). Elle e la ca té go ri d g nr e di sc ur si f (o u g ·n re
(o u de
t , · t. · li ng ui st iq ue d d1 sc à savoir c lu i q u au to ri
de grammaire d ti v in dé pe nd an c d la ca té -
compor e aussi u n co n ti tu an t di t fo nc tio nn el ce nt ré su r le fo nc - d discours). D an le Cadre, la r la
on c- ri es d' ac tivité s (r éc ep ti o /p ro -
n t (d i e cu ri us em en t m ic ro -f gorie texte pa r ra pp or t aux ca té go
ti on di se ur ives pris .s isolém e le s pr em 1 r so ie t considérés
sé qu en ce s (d it es al or s m ac ro -fo nc tio ns ) du ct io n or al -/écrite .. . ) bi en qu
tions) ou co n id ér 'es en r 1 ab s nc e d re li ef do nn ée
nt de · fo rm es de di sc ou r or al / texte comm l s produics de s ec on ds
et dan l quelles appa rais se di ff i' -
ai ns i tu at io ns d om m un ic at io n (à la
éc ri t comme : na ration, de crip tio 11 co m m en ta ir ex po sé à la catégori at io n des si
ri eu rs ) pe uv en co nd ui t · à or ga ni er
qu le chémas d' in t ra ct io n 79 . rence de Niveaux-seuils an té
de c iv i és d la co m m un ic at io n
m p 'te nc e oc io l.ing ui ti qu t ce ll de la de en eignem 11t po rt an t SU I
La nature d la co m en t po ss ib l pr od ui t pa r la m ul -
nt di ff ic ul t' ca r c 11 -c i s m bl n tr op fr ag m ntés. C e m o r el le
ca m po an te p r gmatiqu fo sa nt s d la co m pé t n · à co m m un iq ue
m po ire s : la co m pé t n e oc io li nguis- tiplic at io n de m po
co m po rt er d s 'lémer1t co
la si fica tio n , né e . ssai r m n t ro i-
n /a d pt at io ns de pr od uc ti on la ng agier s langagi' reme.n t et par 1 urs ·
tiqt1e isol d va ri at io pé ci fi at io n, no us in vi t , co m m e . 1

ci au x (s al ut at io n m o d d d
a· re s , sée à un cer ·ai n point d
d s pa ra m tr s t n u po ur so 82
to ta le m en t ad éq ua t à c ux du ad re .
ro le ex cl am at io ns ) 80
t qu i r nv oi nt ·.Pringer , à d s ch oi no
co nv en ti on de pris d pa d au tr · qu e l co m po an t . m diane,
li qu é da n la co m m un ic at io n, mais N ou s r· nd ro n , ap rè
au ta tu t de - lo cu t ur it np nn ai ss an ce d· u
ui ti qu e (c om m e co
re latifs au x va riat io ns v 'r it ab le m en t si tu ' à la charniere du ling
elle compo t au si d s tr ai t · u ) et du co gn it if (c om m e m aî tr is d ·
n oc ia les régi on ales .. . ) qu i ne so nt co d l ystème de la la ng
sociolinguistiques (variatio ti on ap pl iq ué e au la ng ag : pl nifica-
av ec le s us ag e de la la ng ue en si tu at ion stratégies général s d' ac
pa n relation direct et an alog i , vé ri fi ca ti on .. . ) es t à
p te nc pr ag m at iq u co m pr en d tion anticipation> inférence
mais a des locuteurs. La co m tive aux genres de discours, pa rc qu
la gr am m ai re de te xt e (c hé 1n at isat io n, spécifi r n compétence rela
des éléme11ts entrant dans d e c ~ s fo rm es de la co m m un ic at io n m t
. ) to ut qu e !> em ploi de s fo nc ti on la production/ éception
relations anaphor1qu s .. at 1t ai 1t
qu il im po rt e d ne pa di -
ol ém nt , ou qu e de s st ru ct ur es de fo rmes dis- n je u de . onnaissances m ul ti pl
discursive . pr i es is e si o n 1 s di st in gu e: réalisations
es et m ac ro -f on ctio n, elle -m ,... m e no n cier dans 1 nseignen1ent, mêm
cu siv s dite : plan des text né ra le s o u d s fo nc ti on . ré gu la ri té d
type s de te xt es 81
ces d -rni èr e ca tégo ries verbales des no ti on s gé
distinguées d ·s genres et
,

s un iq ue m en t dé fi ni es pa r de s e~ m pl s.
't an t d' aill ur

su ~ quelques avatars de la
~pri nger C. (~002) : « Rech Castellott1 V. et Py B. ld ir.J : La Notion de compétence en
112
e rches l'évaluation en L2 : de
notion de comp~tence » dan~
79
Cadre p. 98 -99.
8
° Cadre p. 93. estions, n° 6, ENS Editions, Lyon, p. 65.
langue, col. Notions en qu
81 Cadre p. 76.

chapit re , lsa
structures, propriété des énoncés définie par rapp ort à des régula-
tions collectives qui ne sont pas strictement sociales ... CHA PI RE 5
Cett e entrée dans l' enseign men t par cette cat ·'gorie unifica-
trice mais analysable à son tour nous parait de natu re à per-
mettre de struc tur r, avec celles de stratégies/activités, des forme
non gl.obali tes de l'en e·g emen,t des langues.
Composaotes
d' uo e mé tho do 'o · ie
d' eo se igo em en t es 'an gu es
pa r om pé ten es sp é if iques
On a vu qu le Cadre offre la possibilité de mettre en œuvre
l approcl1e communicative dans sa version haute dan la n1esure
où le modèle de composantes de la compétence de corn unica -
tion qu il pr pos perm t de struc urer ~ 'organisation de en ei-
gnements par tra égie et qu)il prend n charg · le niveau des
éalisatio s attendues so s lad '11om·nat1on de texte distinc e du
•••
conc pt de genre de discours mais non radicalement étrang re à
celui-ci.
Pour les beso»n . de l'exposé, nous itu. ron cette composante
diseur ive· par rapp ort aux tratégie . de réception/ production,
apr · avoir défini les ,g .nre diseur ib. Nous évoqueron 1 s rela-
tio s de la composante vi ant la ma1tri des genres de discours
avec d autres composantes = la compétence grammaticale/for-
melle et la compo ante culturelle et int rc·ulrur Ile.

5.1. Un autre mod ele à quatre omp,é f n e


pou r ' orgaot atioo d'en seig nem ent
c-ommun1 tif d 'aogue
e terme d'opérationnel a déja ét' utilisé à plusieurs repri es
pour qualifier les niv.eaux d'organisation rendus po sibles par
1 s modeles de la compétence de communication. Il a servi à

chapit e li 1 chapitre 5 1
90 91
app r /ci r l caractère tro p glo bal t tro p abstrait de cer tain s de Un mo dèl e à qua tre com pét enc·e s/c om pos ant es
ces niveaux, qui on t alors té situés au rai1g des finalité édu cat i-
compo ante trateg1que
/' ·•

v s ou le tat ut tro p par c llaire ou trop fra gm ent é d aut res don t c,ompétenc composante discursive (comme
l emploi e t considéré com me risquant de défaire les dém arc e de commu11ication la11gagière n-iaîrrise de genres de discours)
méthodologiques et de les réd uir · à un ensemble d'activités dis - ompo ai1te formell (voir 5.4.)
jointes parc que limitées. C ino d d' organisatio de activités • composant eth nol ing ui tiqu
d'e n eig11em i1t est alors susceptible d laiss . r d s spaces p .r- • composante actionnell ·
me tta nt à une approche g1obalis e d êtr réi11troduite. , compétence • composant relative à la
On a che rch jusqu'i i à ide nti fi r l ju te niv eau de sr·u ctu - d ommu11icatio11 communicatio·n interculturelle
.· int rct1lturell (voir§ 5.5.) • composar1t d int ·rprécation
rat ion q11i p rm, tte a la fois d' artic11l r l co ten us d'e n eigne-
me nts t leu r or,g ani sat ion u ri ulaire a1uc finali / . g 'n 'ral s • c mpo an e éducativ visant de
atti tud . s intercultt1relle ouv rt
d'u n · for ma tio n n lan gu ·et de tra dui re c ux-ci v rs I aval en
s quence d ens ign ln fit con trô lée s. ranalys d s mod les d la
I

om pét enc e d com mu n· c tia n du cha pit r pr · 'd nt a per mi , 'organisatio11 de mé tho dol ogi es d' nseig11ement cell de
d · rec onn aît .e la per tin nce de mo dèl es hi 'rar chi que s com m . la m 'tho dol ogi e ordinaire par e · mp l peu t avoir pou r e la
le Cadre. Les niveaux str uct ura nt les activités d' nseign m ·nt c_ mpo an e for lie o,it un cat 'gorisa io form 11 /gramma-
son t à ·dentifier av . c de co pos an es ret enu par t1 ale d élé1n nt à n eig ne con dui san t à un di pos iti om
modèl me
pui squ celles--ci n itu nt pas au n1v au de fi11alités vi é c lui-ci :
(au ono mi , app ·en i sag · réfl xif ·n e rio n ociale ou prot -
sio nn ile, tolé ran ce linguistiq11 , ·coy ,ne té dém ocr atiq u ... ) mposan form il
qu' ell ne ont pas non plu de bjectifs op ' rat ion n ls qu' Il s com ma nda nt la cat 'gori at· . n d obje tif d,a ppr ntissage
ser v nt c .p nda nt a identifier. par as de nature morphologiqu et syntaxique
.' c mp osa nt t gique ~
con istant en tâche et activités de 11ature essentiellement
No us retiendrons un organi ation, qui na rien d)original 1
métalingu· tiqu e
en qua tre ensernbl s d cam po antes, don t 1 s trois pr mi r s
pro dui :
con tttu nt la con1pétence de com mu nic atio pr,o pre me nt di e
phrases ou text p u co·ntextual1 és au moin au niveau initial
(ax é sur on co,n stit uan t m 'dia n : la com pét enc e relative aux
·pro dui t esc om pt '· :
gen r de di cours) et do nt la d rni ère peu t être dite com mu -
mise en place d'un ~ompétence à communiquer langagièr m nt
r i ative au ens spécifique de la om mu nic ati on inte rcu ltur elle
(vo ir 4.4.). '
,agencement des élém .nts d la ver ion communicative
de la méthodologie ord ina ire, dite version basse de l'ap pro -
cl1e commttnicative pou rra it a son tou r être schématisée de la
ma niè re sui van te :

chapitre
. 5 l92 chapitre 5 1
93
·compos ante formelle p oduit: produit :
commandant la catégorisation des objectifs cl' apprentis ag · par 1 maîtrise en production/ réception maîtrise en production/réceptio n
cla ses de nature morphos yntaxiqu e ec pragmatico-sémantiq·ue d.e certait1s genr s discursifs d certain genres discursifs
co.mposante stratégique produit escompt' : produit escompté :
con ·istant en tâches et activité _d, appropr iation de nature mise en place dune compétence mise en pla.ce d, une compétence ,
à corn~uni_guer lan__ gièrement à communiquer langagierem nt
1

métalinguistique mai aussi relatives à la gestion ,de la - - - -

communication verbal , mises en œuvr 1 plus ouvent dan des


interacti on oral s
· a structuration II st adaptée à des group s d apprena nt dont
produit :
les be oins langagiers ont identifiables et analysabl s n term s
phrase t énoncé , cont ·xtualisés ains· que compo·rr ments verbaux
de répertoir de genre de di cour a acqu 'rir en langu 'tran-
appropriés urtout dan 1'espace des fonctions diseur iv s (ou actes
de di cours) g' r . La structur ation I e sans clou e plus adéquate uand on
produit e compté : est am né à ,o r aniser de ens .ignem nt ar niveaux à attein-
mise n plac d,un compét n a communi _ r langagi r ment dr et non par obj c ifs :pécifique (comm dans le cas des ensei-
gnemen ts scolaires des langues).
e modèle d' a -proc · e par comp ten es qui st propo é a C torganisation peut être considérée comme étant de atur
nouvea u ici, peut r cevoi deux structuration -. méthodologiqu n c qu' 11 vis - à structur er les en eig . ernent
à un niv au i ué ntr les compos an es hiérarchiquement élevé s
Modèle de 'approc he de l'enseig nement commu nicatif (c m : compét nces communicati~ s langagières) et celles de
par compéte nce spécifiq ue niv au plus dir ·cremen - opérationnel en clas e (par empl ,
--- -----

-
' . campé· nce phonologiq11e).
compo ante r tégique comp ante di cursive an ' pos ' qui v·- wvr nou privilégierons l'entrée pa la
comman dant la catégorisati n comma dant la Ca égorisation
1

compo ante di cur ive qui con titu , co,rnme nous a.vons cher-
des objectin d'apprenti ag par de objecrifs d' appr -nti sage par
un catégorisation d'activité et g nres de iscours ch ~ à l _montre r un point d. départ app opr1é à la con truction
. d obje tifs d' enseign nt d'une approche méthodolog"qu par ompéte nces pécifié _s. L
, . . l;ees a\ c tt · compos ante
" art.Leu
composante strat 'giqu . / composante st ateg1que autr _s comp é. tence peuvent etre
discursive organisa nt de activités di cursive e elle entreti nn nt av c ·11 ~ d s rapport complexe .
,organisant des ac ivités d'approp riation portant sur des lle ne sero t évoqu 'e ici qu dans certains de l urs aspect ,
d'approp riation portant sur des av,oir-faire langagier et cognitif
et visant la maîtrise de genres de
faute de quoi cet ouvrage mbrasserait la totalité de questions
sav ir-faire langagier et cognitifs
et v· ant la maîtrise de genres d dis cour de didactiq ue des angues. On e limit ra n particulier, à un
discours simple définiti on des compét enc s formelle et cu!turelles/inter-
composante formelle ( 'ventuelle) compos ante formelle (év t1tuelle) culrurelles (voir tabl au supra), ces dernières relevant d'un di -
relative à l'acquisition par relat·v à 1acqwsition, p·ar positif théorique spécifiqu , puisqu'elles ne sont pas de nature
sy témat· arion, des régularit 's systémati arion, des régularités essentie llement langagiè re.
du système de la langue a 1) œuvre du ystème de la langue à l' œuvre
dans les genres discursifs dans le . genres discursifs

chapitre 5 chap itre 5 1


1

94 95
5.2. La omposante di cu rsive :1

1
discursifs 1 une des bases possibles pour les méthodologies d> en-
.enres de di cour et réperto;re.s dis<~ur ifs eignement d)inspiratio·n comm·unicauve .

Comme on 1 a déjà signalé, 1 modèle retenu ici diffère peu On a choisi d · rete . ir l concept d·e genre de dîscours pour spé-
de ·ce]ui du Cadre. II mettra cependant davantage en 'vidence cifier la composante situationnelle/s·ociale de la compétence de
un concept .assez peu usité dans celui-ci, à ·avoir c·elui de genre communication pour plu ieurs motifs.
discursif ou genre de di cours .. La spécification de compéten.ce à
communique~ langagièrement en compétence relative aux genres de
8 L s noms des genres relèvent du lexique ordinaire, plus ou
discours se·mble à même d réduire les différences signalées dans
moins é _offé s lon les lo·cuteurs,. qui peuvent s'en fair une r pré-
les divers modèles de compétence de communication et s'offre
sentation vague mais non dépourvue d intérêt pour les activités
·c·omme une catégorie plus à la portée des t1t1lisateurs pour orga-
d' enseignem nt83 • s genres discursifs constituent ainsi la forme
niser les programmes de langues et structurer 1 s séquences de
immédiate sot1s laqu·elle la langue donne pri eaux locuteurs: ils
leur enseignement comme ous l, avons déjà souligné.
sont capabl s de les identifier mais aus i den produire c rtains,
même sans enseignement, n fonctior1 de leur répertoire di -cur if
5.2. ~· . Le genr d. di our · (voir plus bas).
8 La notion de genre de di cotir e t moin abstr.aite et plus pré-
O · e tendra par genre de discours ou genre discursif, 1 s for-
cis · que cell de type de texte (type narrati~ descriptif, injonctif,
me pris pa la communication telle qu'elle 'effectue dans une
expo iti( argum ntatif....). C ·tte dernière n'a jamais véritablement
situation sociale et une co·m munauté de cornmtmication don-
,'té en m. sure de décrire des cla . es d textes pL11squ'on reconnais-
nées identifiées comm _ telles par des parametres (lieu, type de
sait facilement qu'un texte co11cret répond s·n1ultanément le plus
participants ... ) ·et ou prend place un forme discursive spécifiq~·e
souvent, a plu ieu · type . J.-M. Adam84 dont les travaux one
comme. un conférence un fait divers, une anecdote, ttne dis-
beaucou contribué en rance à la dif:fusion de ce concept dans
pute un mythe, une prièr .. . Cett _production verbale tend a ·e
les cultures didactiques . emble et1 avoir reconnu l'inadéquation
conformer aux régulations caractérisant ce situations (O·U plutôt,
r ·lative et s' e t tourné à on tour, v rs les genres discursifs.
ces événements d commun.cation, au sens de D Hymes) aussi
n1oyen de catégo-
8 On peut décr're les genres di ·c ur ifs au
bien dans ses co tenus que dan . a tructure et ses ré:ali arions
ies lingu· stiques puisqu,un genre di cursif est un objet verbal,
verbales, plus ou moins ritualisées et co·ntraintes.
- - I • distinct cependant de l'énoncé . du te te de l'acte de langage, du
Dans le Cadre, o·n a préféré le concept de competence pragmati-
type de textes... n considère ces formes discursives non pas
que . celui d. texte à celui d g nre de d' scour , pour cara~tériser
comme des phénomènes d 'nonciation singuliers ou individuels,.
la compétence proprement communicationnelle et langag1ere de
mais en tant qu' ell s ma . ifestent des régularités, indépendan-
1'utilisateur/ap·prenant. Co.mme on l'a noté plus haut, la ·Compé-
tes des énonciateurs. Ces régularités se sont construites au. sein
tence pragmatique se rapporte aussi aux régularités des discours.
83
·'est assez dire quel' on retrouve là une tradition de la didactique Beacco J. -C. & Petit G. (2004) : « :Lexique ordinaire des nomis du djre et les genres
discursifs», dans B.eacco J.-C. idir) : Représentations métalinguistiques ordinaires et dis-
du français langue étrangère qui, des le début des années 1·975 cours, Langages, n° _15·4, p. 87-1 OO.
84
. . .
Adam J.-M. f199'9] : l inguistique textuelle. Des genres de discours aux textes., Nathan
voyait dans la description des régularités linguistiques des genres Université, Paris.

chapitre 5 1
chapi tre 5 1
96 97
·des communautés de communication et elles sont partagées, à p,ar D. Hymes, qui semble avoir été relativement négligée dans
des degrés divers, par les membres de ces communautés. Elle les en eignements se don11an . comme communicatifs.
peuvent être appréhendées en termes de types d'énoncés relati-
....
veme t stables. Ceux-ci définissent la propriété des énoncés (et A ces itres, les ge res discursifs font partie de représentations
non leur correction ou leur grammaticalité) comme étant leu ordinaires de la communication qu peuvent tout à fait appré-
adéqttatio,n à des règles partagées de bonr e formation des genres hender des locuteur et des apprenants san compétence par-
diseurs· fs de cette communauté. On retrouve là une perspective ticulière en ci nces du la gage. Il ont à rete ir cornme une
hymesienne. · atégori ation linguistique et didactiqu centrale de modèles de
8 Par rapport aux modèles courant d'analyse de la compé- communication de tinés à truc urer l s nseignements. l . per-
tence co · municative le concept de gen e di cursif.ne prend pas • ttent ainsi de pas er de la communication appréhe·ndée indé-
véritableme11t en charge la dim·ension pragmatique, bien qu,il pendamment d,une langue donnée a · formes particulièr s qu
donne un interprétaaon concrète de rè.gles sociales de réu site p end la communica ion dans une langue donnée.
d s énoncés. Cep ndant, la force des énoncé est pris en compt
dan l'analyse linguistique de régularités génériques, . uisqu
chaque genre peut être partiellement caractérisé co,m me étant
constitué d'une noyau stable de fonctions qui y reçoivent de Si l'on retient do c après M. Bakhtine qu le locut ur fait
1
r alisations linguistique particuli res. l' expéri nce immédiat du langage à traver es ge re v r ·aux et
8 ·- nfin et urtout, le concept de genr d discours emble que «le forme de la langue et le forme d s typ . d éno cés,
indispensable en e qui concer 1ens ign ment/ apprenti ag c'e t-à-dire les g nr s du dise.ou s'i ·troduisent dans norr -
d s langu s. n effet, les genres ne ont pas des formes di cur ives expéri· nce t dans notre onsci nce conjointement t sans que .~ 1

uni er 11 s : ils sont le plus souvent, propr s à des communautés leu corrélation ·étroit it rompu [...] Le genr _ du ·discour
discursives qui peuve· t par ailleur utilis r un même 1 ngue. organisent notr parol d la même façon que l'organisent le
C rtains genres n'ont pas d' 'quival nt d'une langue a l' autr (par form s gram aticales (syntaxiques) »85 , alors ceux-ci peuvent
exemple, il n'existe pas d réelles palabres en françai · d Franc ) être con idérés comm des trai s lingui tiques identitaire . carac-
ou ils ne coïncident que partiellement ou superficiellement (le térisan de locuteurs et des groupe .
présentations en français et en anglais) . es en eignements d ~'"'u rép t o·res effe.ctifs de membres d,une même communauté
langue mettent en contact au moins deux cultur . discursive , de communicatio ne ont pas identique , mais ils présentent
celle de la communaut discursive des apprenant etc ile de la probablement un plus p tlt .ommun dénom·nateur com111e la
langue cible. Lacquisition d,une .compétence de communication maîtris de c rtains genres oraux interactifs ordinaires. ls sont
suppose de pouvoir reconnaître et s' app oprier ces variations de variabl s dans le temps (on peut acquérir ou perdre la maîtrise de
cultures di cursives qui ne se réduisent pas a la connaissance des ertains genres ou posséder celle-ci à .des ni eaux différent ) et il
variations sociales (statut, rôl ... ). La pécification de la compo- . euven être ur·lisé imultanément par un locuteur qu· e t capa-
sante diseur ive de la compétence de communication par les gen- l _ d'en jouer, comme il joue de l'alternance des langues qu'il
res discursifs permet ainsi de réintroduire, au niveau des activité
a:, Ba.khtine, M. {1984, t~ad. f~ançaise l : Les genres du discours, dans Esthétique de la
d enseignement, une perspective et ·· nolinguistiq ue, cell tracé création verbale. Le Seuil, Pans, p. 285.

chapitre 5 1
98
connaît. Ce tains de ces genres peuvent être réal.sés par des lan-
tence do11né, car la difficulté de réception ou d prod uctio n d un
gu spécifique du répe rtoir · plu ilingue d'un locu t ur ou l'être
t xte donn é ne dépe nd pas néce sa1rement de son appartenance
indifféremment dans June de quelconques variété linguistiques

à un genr de di cour . P.ar ex mple, un reportage abor dant un
acquise .
uj t co11nu de l'app rena nt s prob able men t d' accè plus facile
À tel poi t qu il mod le de locu teur retenu par le Cadre st qu un autre traitant de domaine ou d uj t peu ou mal connus
celui d'ur1 locu teur défini par une com péte nce de com mun ica- de lui. Mais cette caractérisation peut constituer un · form e de
tion effectivem 11t ou pote ntiel leme nt pluri lingu e, et si, d autre dé ern1ination opératio11nelle d s objectifs den eig m nt de la
part, com pét nce d communication · st hom olog ue à oompé- •
commun1cat1on•
.
tence plurilingue86 , répertoire générique discursif se up .rpos ·. à
C tt pécification n'est pas utilisé e tan ql1e t ile dan le
répertoire plurilingue~ dans la mesure ou la capacité à com mu-
Cadre pour définir des niveaux mais !le y est prés nte.
niqu er dans une lang ue e 1nanife t à la maî ri e de c r .ain
À titre d exempl on a réun i ci-apr' s le caractérisations du
·de s s get1r s discursif . La définitio11 désormais cla sique de la
r 'p rtoire génériqu d'un appr nant d niveatL B2 (utilisatet1r/
compéte ce plurilingue et pluricul tur Ile con1me « compétenc ·
appr enan t ind 'pend ant), tel qu'il apparaît transversal men .dans
pluri lie, corr1ple e, voire composite et hétérogène, qui inclu t de
les diŒ rent · ableaux de d ripteur du Cadre.
com pét nces s·ngulière voir parti Il s mais qu· st une n a11t
qu répertoire dispo nib · pour 1) acteur social conc erné »87 trouv
Niveau B2 : indic ation s du Cadre européen comm un de référence
out a ignification si t com pl xit' n' e t pa uniq u ment en te, mes de types de textes/genres discursifs 88
c 11 de langu s ais auss· et urtotit c il de g nre dis ur if. ompé ences de l'utilisateur/ 1ypes t genr de text
Rép rtoir e discursif n' t pa .eul m r1 · un c ne pt qui p r- appr nanr
m · t d id ntifier l p ibilit 's ariable uivant 1 s mom e·n t ornpr ndr discours as z longs y compris
de .a vi langagière qu un locute11r d utilis r de g nres de la argumentatifi
émissions de télévision sur l actu.alité et
1

co mt1nicatior1 verbale (chaque g nre étan réali é dans un · ou les informations


ompr ndre une interactlon ntr
plu ieurs langu s) e d' n joue r ,en fonction de se b soi11s. C' t locut . urs natif la plupart des films en langue tandard
au i une catégorie méthodologiqu . qui a pour rôle d définir · n1pt· ndre n tant qu audit ur • .
conversation animee • r

le profil com mun icati f visé par un ·nseign menc d la11gue, at1
Comprendre d annonces t conférence discours, rapport, exposés
moyen de l i11ventaire des genr s discursifs qu'u n appr enan t est instructions orales éducationnels/professionnels
supp os' être ei1 me ur d utiliser (ou auxquels il est en mesu r de omprendre de é1ni . ion de radio
participer) en réception et/ou n prod uctio n, dans la com n u- et des eruegi trem nts annonces et rnessages co uran rs
nication verbal . Il est ans dou ter' du t ur de c nsidérer qt1'un Réception audiovisuelle
g nre dis ursif relèv d'un s ul niveau de con1pét nce,, c' est-à-dir nregistren1ents que J' on peut
renco ntrer dans la vie ciaJe
d' id ·ntifier le discours qui correspond nt à un niveau de compé-
la plupart des journaux t magazines
86
Coste O. [2002] : «Compétence à communiquer et compétence plurilingue», dans télévi és
Py B.,& Castellotti V. (drr.) : La Notion de compétences en langue, Notions en questions,
ENS Editions, Lyon. p. 115-121.
87
Coste O., Moore D. & Zarate G. (19981 : Compétence plurilingue et pluricultureUe, 88
Conseil de L'Europe, Strasbourg, p. 12. Beacco J.-C. , Bouquet S. & Porqu ier R. (2004) : Niveau 82 pour le francais, Didier ,
Paris. '

chapitre 5 ll OO
1O1
chapitre 5 1
Lire Articles et rapports sur des questions
c ntemporaines (avec xpressi n
5.3. La rompo ante · tr tégtque
d attitude e· poinr de vue)
Texte littéraire contemporain en prose Comme dans les modèles sta11dard et dans le Cadre, or1 retien-
Comprendr
la correspondance Correspondance courante dans son dra que la compétenc e communica tive omporte une compo-
1 Lire pour s, orienter domaine sante de nature psycho-cognitive dit · stratégique qui command _
Lire des instructions Texte long
les comportem nts langagiers observables en particulier, les
' !nstructi.ons longue et complexes choix linguistiqu e à effectuer dan de situation inconnues ou
Prendre part à une conversation Interaction normale conver ation dans comportan t de l'imprévu ou cetix qui concernent la r pré enta-
0 t nir des bien et de services d situation familière tion des objets de discour (choix lex· eaux, par exemple, qui n
Interviewer ec être in rervi w Négociation (comn-ie co trav ntion d 'pendent pas nécessairem ent du genre di cursif).
immérité , responsabilité de dégâts).
'C onduir un errtretien.
'e prjmer ralement en continu ext lair , essais ou rapports, lettres 5.3.t. omp "t oc - strat "giqu
qui n1ettenc: en valeur le • n qu'il
t?t (Ü p't ( . di u 'f\t
ProdL1ccion ral . g /n rale attrib u à v 'nem n ts/ expériences
Monologue uivj Développer un présentation un
d scrjption C t compét 11c cogni ive générale de nature non commu-
'adresser à un auditoire
Argumentatio n nicativ /langagièr , st ollicitée de manière perma11 nt dans
Exposé la communic a ·ion : « 1 tratégi sont le moyen utilis' par
In teracrion écrite 1 u ag r d'une langt1e pour mobili er et équilibrer e r ource
.
Correspondance L ttre exprimant d mott n .

c mmenta1res ...
t pour mettre n uvr des aptitudes et des op' ration afin d
Notes message. et formulair-es
ai ·r d n t s transmettant d répondre aux xig nce d la commu . ication en situation et
informations d' x 'eut r la âch avec uccès et d la façon la plus compl' te
1 Producc· on écrite t la plu économiqu e possible en fonction de son but pr 'cis. »
Ecriture créativ _ Descriptiorzs, en respectant le règles du (Cadre, p. 48) .
. •
sat t rapport g nr en que uon
Prise de no tes Essai rapports Dan le Cadre (chapit e 4), on di tingue d s stratégie e r 'cep-
Résumé cion, en production en interaction et en médiation, qui cor-
· Ré umé d n uvelle , entretiens, filn re po d. nt aux activité langagière du sujet apprenant (Cadre
3.2.3) et sont artict1lée à l'inventaire typologique des activités
On constate, su - cet exempl , que les formes discursives rete- communica tives (,Cadre, Annexe Act'vités communica tive ) .
nues dans le Cadre · ont plutôt identifiées au moyen de catégo- Il s cornport nt des opérations métacognit ·v s (planificati on,
ries très large (correspondar1ce, films), proches de types de textes exécution, contrôle t remédiation) et mettent en jeu des opé-
(description, argumentation ... ) et qu'elles concernent, en fait rations locale de n·veau inférieur telles que déduire, discriminer
rar.e ment les genres discursifs préci (interview, rapport,. journal calculer. comparer contrôler, classifier, évaluer, induire, inférer,
télévisé... ). Cela ne semble rien retirer de la pertinence qu il y mettre en relation .. . Elles se prés ntent donc comme un ensem-
aurait à spécifier des formes et des niveaux de compétence de b e hiérarchisé à deux entrée :
communica tion par les répertoire génériques.

t.hapitre 5 \ 1
02 chapitre 5 \ ,
03
- suivant l, activité psychocognitive dominante (par exempl , 5.3.2. Str tégies d interaction, d ré pt ion
it1teragir) - elle-m.ême analysabl - en activités plus spécifique (par et de produc tian
e em ple , repérer des schémas d'interaction) ;
- suivant le opérations métacognitives (par exemple, planifier) On com me nte ra ici l'analys de la com pos ant e tratégiqu n
et leurs sous-composantes (par exen1pl compar r). élé me nts tels que inte rac tion , production réception, plu tôt que
d'aborder c poi nt dans trois chapitre distinct , ceci pour mieux
a pre miè r ent rée a 'té ret enu pou r org ani ser l'e posé de comparer ces c ns ituants et don c pou r commencer à délimiter
méth dologi s spécifiqu s à venir consacré à l'interaction (cha- les . éthodologies d'enseignement spécifiques qui leur corres-
pitre 6), à la rée ption (chapitre 7) t à la production (chapi- po,nd nt.
tre 8) es gen r discu ifs. On n'abord ra pas da11s cet e posé e compétences stratégiques son t de ensembles d pro ce us
le compét nces de mé dia tio n du Cadrè3 9 car ile on t partie liée psychocognitif · qui e différ .nci nt :
av la compo ant e int rcu ltu r Il -r elle réd ui nt pa de • par l activ' té dom ina nt qui peu t "'tre pro dui re et con1pren-
ce fair, a d s activité de tra duc tio n occasionnelle/ pro fe ionnelle dre alternativem nt, pro dui re uniquement ou recevoir/ compren-
ou de transposition. dr uni qu _me nt des disco rs. On con sid ère après bie n d autres
que la première (in tera ctio n) n'est pas une com bin ai on des deu x
emboît m nt suce sif de · om po an es de la campé en e uivantes mais une com pét enc e sui generis et qu la com pré hen -
à com mu niq u r langagi rem, nt pr 'senté dan s le t ble au .ci- ion dan l)int ractron direct avec un inte ·loc ute ur (dan un
d ssous (Modele d · l'appro he de l'en eign ment ,communicatif co ·v r a ion , par mpl ) n t pas identique aux a tivîté .~ d
par cotnpétence pécifique; sch.'ma 1) e t don c 1 · uiv ant : com pré h n ion ans interact.on ( u ·vre un én1issi n de rad io ou
~ élévision, par e empl ) u moins en ituation d' 'change exo-
Niv eau x de spé cifi cat ion de la com pét enc e 1ngue pou de locu·eurs appr nant un l ·gu eno n connu ;
à com mu n·q uer lan gag ière me nt • par la natur d l'int racti n soit n ternps ré 1-t en fac . a fac
camp tenc à c mmuniquer langagièr m r1t it e t mps réel mais non en face à face (échanges sur Internet)
spécifiée en oit encore r1 diffi'ré av un interlocut ur (cor espondanc ), ou
1
I
competences strateg1ques
I "
nfin n différé av c tm aut ur/ crip teu r · dans ce cas lin , eraction
spécifiées n relève dava tage du « comm rce d s esprits» q11e d la communi-
'nteraccion~ pro duc tion , r 'ception médiation orale ou 'crite ... cation verbale. On n la considérera pas com me une forme d'in-
sp 'cifiées selon genr s de di cours ou en embles de t raction, puisqu aucune forme d rétro-a ctio n (du lecteur vers 1
g nres de disc our (camp ante discursive) scripteur) verbale n y e t praticabl , parc que !,auditoire est un le -
sur le quelles elle p rte11t tor at mé dia tiqu e ou que l' auteur · st injoignable, sauf 11r la manière
per m ttan t à leu r tou r la pécification de régularité imaginair ou métaphorique (communiquer avec fauteur); (

forrn ile proposées à l'apprentissage • par le medium. Il peu t être exclusivement oral (conversatio·n
dan les activités d ysté1natisation téléphonique), oral mais a.vec les expressions fac.ale , la gestuelle
les attitudes physiques de l'in ter loc ut ur, exclusivement écrit oral
99 Cadre, p. 71-72 . e écrit (films sous-titrés dans la langL1e employée, par exempl ) .

chapitre 5 1
104 chapllre 5 1
1OS
[écrit permet de disposer d'images stables d,un texte (Scripta Production écrite
(comm interaction
manent !) et de prendre apptii su ces espaces scripturaux ; l'oral !

écrite sans échange


est une ligne mélodi que« invisible». verba1 effectif)
Avec contraintes
Ces cr.teres conduis ent a des formes de tension commu ni- de temp
cative distincte si l'on _ntend par là la nécessité d mobiliser Réception éc it ·
(par exemple:
conscie mment plus ou moins de ressource linguistiques, discur- te t ur
upport 11on
ives et stratégiques néces aire (réception vs production) selon
fix )
des modalité différentes (si elles ne sont pas automatisées), de le
San
faire dan - un délai et un durée p us ou moin longs (immédiat,
Réception .écrite contr.aintes de
po sibilité d .-s ais, répét' tio s, brouillons, ver ions provisoires temps
successives. . ) et avec plus ou moins de recour à des aide xté-
rieures (l'inte locuteur lui-même un grammaire un diction-
Cette échelle tout à fait a priori, pourrai t se révéler op 'ration-
naire, une r lecture extérieur ... )
nelle pour la con truction de séquences d ens ignement, en c
« Tension commun icative théorique », qui conc rne l'alternance d a tivités de « forte » ou « faible » ten-
par intensité décroissante ion commu i anv n. langue étrangère.

11 temp . ré 1
• exc usiv m nt oral non 5.4. Le ompét n form ''
face à face
an · pos ibili ' •oral, en fa e a face Ces c mpétences ont vraisembl blem t les plus connues
de répétition ' .
•oral t ecrtt dans le domain e de 1 · nseignement du français la11gue étrangèr
éception oral exclu iv me t oral, non t des langues en ranc . Ce t la raison pour laquelle on ne 1 ur
n temp réel fac à fac .
avec rép 'ti tio n consacr ra pas ici un d 'vela pement qui constituerait d'ailleurs
oral, e11 face à face
pos ible la matière d'un ouvrage autonome, mais uniquem ent quelques
oral c écrit
observations.
• exclu 1vement oral, 11on
fa·ce à face Elle conc rne t la maîtri e des formes linguistiques désignées
Interaction orale par le term vague de « grammaire » indépen damme nt de leur
•oral n ace à face
usag dan la communication. Elles portent su la connaissance
Production orale
d mo·yens grammaticaux des langues dans les term s définis par
improvisée
le Cadre90 : 'léments (morphemes, affixes ... ), catégories (genre,
Product ion orale
nombre ... ) classes (conjugaisons), structures (mo compo é
préparée
syntagmes, propositio· s), processus (no,minalisation, affixa-
Interact ion 'crite En temps r 'el
ffective n différé ° Cadre, p. 89-90.
9

chapitre 5 i107
chap1lre 5 1
1Ob
ti n .. ) , relations (acco d valenc ... ) . Cet te connais an ce est com p 'tences form .lles, relations qui con stit uen t tin des élé·ments
appréhendée en terme dët end ue, de corr ctio n grammaticale de de la cohésion fi·"thodologiq ue. Da n la perspective d' u.n model
contrôle ... Toujours dan · le Cadre le choix des formes à en i- de la compétence d communication en qua tr composantes,
gner est laissé à 1 appréciation des utilisateurs, puisque le conseil et pui que la composante discursive y est pécifi' en g· n ·e il
aux utilisateurs corr spo nda nt est 1. suivant : apparaît a ez clair me nt que l s formes du code a en ign er son t
celle qui ent ren t dans la dét rmi nat ion des traits pécifiqu s pro-
pre . à cha que genre disc urs if: 1' analyse du discours mo ntre que
le har o copes d la pre s quo tidi enn com por ten t des conseils
et des prévi ion qui ten d nt totls à utili er de phrases nomina-
les (Pas d'excès!, Ennuis en vue) ce qui fait de c tte structure d
phr a e une « can did ate» à l' enseign men t. Ceci impliqt1e que les
a pre nan t soie11t d abo rd expo é a de formes da s des activité
Cet te indétermin tion e t accru · par l fait que le d scripteurs diseur iv set , n uit eul me t . impliqué dans d s activités de
retenus ne son t a expl1ci és (manipuler, être outillé pour, avoir ys ématisati n dét ach ' s d s conte t i on le estime utile .
besoin de manipuler). s mo d lités de sélection d s c.aractéristi- Cet te olutio11 · 'té en par ti ad ptée po·ur l · référ ntiels de
·que morphologiques et ynt i u s con idérée com me d vai1 t form com m . Un Niveau-seuil t l· s Niveaux B2 pour Le français
"tre con nue re ten t don a élabor . où la com mu nic atio n est pécifié n g 11re puis n fonction et
No us appor ro11 don c q lqu préci i sur le mo de d not ion et · n ui en réali arions lingui tiques c r spondante .
élection d. s formes a en ign r 1 fo.rme d la con ai ance Lidéal, p u réali able matéri llem nt .ra· de di po er d d -
gramma ical . · 'op por turt it' d' a c mpagner 1 tir acqui ition criptions lin .ui tiq u d tous gen ·e de discours concerné par
par des activité p 'cifiques identifi 'e t non da11s de tâch l' nseignem nt et de écifier l forme d la communicatio11
com mu nica tive s (grammair or not gr mm air ?), ne sera pa
à n igner n genre l s gen r s en fon tions, not ion s et autre
abordée ici91 • catégorie de criptive t s der i re n fo ~m s lingui tique .
M" m dans ces ond itio n toti t 11 erait pas simpl puis-
.4.1.. Co péten( e di cur ive~ qu'il e ·st . des catégori ati n formel! s . ans rapports privilégiés
et c p 'tence · t rme ~' s av c un ge·nre di cur if particulier, dans la mesur · où Iles ont
a q Ll stion laissée en susp ns par le Cadre~ de modalité potentiellement prés nte dan tous le genr s · c'est le cas de
concretes de élection des forme à en eigner dans la perspectiv 1 opposition masculin/féminin des pro nom per onnel , de la
d une approche par compétences revient à ·clarifier l ·s relations morphologie verbale ... don t la sél ctio n et la localisation absolu
méthodologiques possible entre le compétences discursives et les (dans qt1 lle équence d enseig11ement ?) et relative (les pro nom s
p rsonnels par rap por t aux constructions v ·rbales ?) ne sauraient
91 On pourra se reporter aux ~y~othèses de Beacco J. -C. (1993) : « Cultu~e~ gramr:na- être réglées de cett manière. Force st de constater qu'il existe
ticales et demande métalingu1st1que », dans Beacco J. -C., ,Perdue C. _& V1.ve_s R. (d1r.l.: de que stio n qui ne peuvent recevoir de réponse qu mé tho do-
Appropriations , descriptions et enseignements de langues, Etudes de l1ngu1strque appli-
quée, n° 92, p. 51 -64. logique.

chapit re 5 1
1OB chapitre 5 1
109
Un second point à relever est que, dans la culture éducative 5.4.2. Les form es de la connais · an e ·< gramm.ati a:le
1

>>
française les activités de systématisation sont largement synony- v;. ees par la comp,o ·ante forme,le 92
mes d'activités formelles ~ il n'y est de règle ou d, exercice que de
grammaire. Lapproche d.e l> enseignement par compétences impli- Pour gérer au mi.eux les activités relatives aux compétences
que, au contraire, qu'on soit a même de formuler des régularités morphologiques et syntaxiques il importe aussi de préciser le
de toute nature (te ruelle, générique, sociale, culturelle .... ; par formes de la connaissan,ce recherchées par le activit,é · visant ce
exemple, des « règles » de polit,esse verbale) t qu'on acc:ompa:gne comp·é ten·ce , : par e · empl . , que sig 1fie concrètement qu'un
leur acquisition par des activités et des tâches, mais aussi par d s apprenant « connaît » la distinction mas·culin/fémi in en fran-
e ercices qui pourront être de réception écrite ou orale~ d' inte- çais ? On pourrait reformuler la définition des activirés d'ensei-
raction ou de nature culturelle (des exercices de <( civilisatio·n >.>). gn ment des compétence form·elles :
Cette possibilité sera illustrée par les chapitres uivan s. • comme portant sur des « con enus >> morpho1ogiqu s et syn-
Une telle o·uverture de la · ystém.atisation à des régulations taxiques, de tou · nivea·ux (syntagme nominal et verbal, phrase,
sociales) autr,es que celles, internes du cod,e de langues, est de texte) ;
natur à rétroagir sur les activités fo.rmelles ell s-même . Celles- • co me devant donner lieu à des activités pédagogiques d.e
ci se présentent volontiers sou la form d'exercices a répo11 e systématisation, quelle qu'en soit la forme pédagogique : impli-
fermée (unique) mais, même da s ce cadre on peur réintroduire cite, expositive, déductive, sous forme de tâches, d'exercices ...
de la stratégie de communication qui implique des choix. A titr • comme visant à co·nduire les apprenants à une utilisation :
d'exemple de démonstration soit la consign Compléter par tr_ès - efficace et corr cte d uite d'éléments constituant des énon-
ou trop; et soit l'élément d'exercice Demain il fera. . . beau au cé /phrase /te te actualisant de genres d . di cours d,onnés ·
.
Nord a réponse peut être bien _ntendu . aléatoire · s1 elle· ne - combinés de rnaniere autonome {c-est-à-dire non figés) par
l est pas, le (( bon » choix suppose d'identifier cet énoncé comme 1 s apprenants ;
ap·partenant au genre discursif« bulletin météorologique écrit » - sémantiquem nt appropriés à leur intentions social s de
en ayant ainsi reconst" tué les choix énonc'atifs de C·e genre, qui co· · · u , ica-io et en ,correspon.dance avec les valeurs énonciati-
tendent .à exclure le formes d quantification non object'ves ves ordinaires portée par c·es morphèmes grammaticaux.
(trop). En fait l'essentiel n'est pas la réponse donnée par les
Cett définition aurait pour première conséquence m·éthodo-
apprenants mais dans les justifications d.e celle--ci qu il explicite-
logique que tou' 1 s élém nts de la langue auxquels sont exposés
ront et compareront ce qui revient à décrire des stratégies corn-

les appre11ancs .t tous les éléments qu'ils utilisent, même avec
mun1cat1ves. succès, ne relèvent p,as automatiquement d'un systématisation
Au niveau des démarches d'enseignemet1t, la composante for . . constitutive d'un niveau de compétence donné et que l'on peut,
melle et la composante discursive p·euvent être articulées de la à 1' inv rse décider de systématiser (et donc d'inclure dans un
sorte, n conservant à chacune ses sp·écificités. programm ) des régularités a·uxquelles les apprenants ont été

92
Ce développement reprend Beacco J.-C . .[2005) : (<Le niveau A1.1 », dans Beacco
J.-C. et al. : Niveau A1.1pour le français. Publics adultes peu francophones, scolarisés, peu
ou non scolarisés. Référentiel et certification DILFJ pour les premiers acquis en français,
cha pitre 5, p. 101-105. ·

.
11 O
chapitre 5 1 chapitre 5 1
111
faiblement exposés mais qui peuvent être nécess:aires a la structu- Les premières se rapportent aux con ai · ·ances tenues pour éta-
ration de leur interlangue. blies, à cette heure, relativement au séquences d' acquis1tio11 des
éléments d une langue : une des éories de l'appropriation des
· lle invite à distinguer des forme (théoriques) d'appropriation
langues93 postule que les éléments linguistique sont acquis dans
des éléments dtt code linguistique qui constituent ensemble la,
un certain ordre, au mo ·ns relatif, ·Ceci par «< ect ur ». Une d s
connaissance formelle, à savoir:
questions qui se posent alors est précisément celle de la nature de
• utilisation non analytique mais efficace par les app·renants
ces «secteur » qui sont généralement a similés à des catégories
d éléments ou de séquences m ,o rpho y taxiques, comme des
des·criptiv.es issue des sciences du langage (pronoms personnels a
réalisations quasi fo mulaires de certaines fonctions (jesaispas
côté de expression .du terrips).
i(l)yena) ou de locution (yapasdequot), mai dont ils ne so,nt
Les secondes so11t relatives aux nécessités de la communica-
pas en mesure d'identifier les éléments constitutifs (morph' mes .
tion t identifient des 'léments forn1el . omniprésents (le genre
mots ... ) ou à partir desquell sils ne peuvent pas généraliser (fo ·-
des noms le accords oraux) ainsi que les moyens lingui t·ques
mules stockées) ,
n 'c .ssaires à la réalisatio11 des genres d discours : ainsi, on a très
• identification et utilisation plus ou moins efficace et correcte
rapidement be oin n français du conditionnel de minimi ation
d'éléments rno,r phosyntaxiques (catégo,ries, variatio·ns des for-
(je prendrais bien ... je voudrais... ) dans l s interaction de ser-
mes, des structur s ... ) ·
vice mode do,nt l'apprenti sage a longt mps été d·éplacé ver des
• identification, utilisation plus ou moins efficace, correcte et niv aux intermédiaires.
appropriée à. la situation et au genre discursif d'éléments mor-
Ces deu ensembl s de criteres de chai ne coïncident pas
phosyntaxiques dont les appr nants p rçoiv nt certa'nes val urs
d autant qu'il convient d · les co·m p · er av c la cohér ne, i cerne
(valeur s ~ xuelle ou n·o n du gnr , pluralité d s val urs dt1 pré-
d ch.aqu catégorie morphologiqt1e et syntaxique (pronoms per-
ent : actu 1, ét . ndu, p rman nt, passé, futur ... ) ;
-onn ls atones/toniques, sujet/objet de 1re/2 /3.e personne ... ).
• utilisation automatisée des éléments morphosyntaxique · que Il semble ators clair ue le choix méthodologiques à effectuer
les apprenant titilisent et ajustent à l . urs int .ntions d · commu- pour organiser la répartition linéaire de forme · donnant lieu a
• •
n1cat1on. ystématisation finit par relever davantage de critères didactiques
que des s uls criteres four11i par les scie11c s de référ nce de la
Cette spécificationde . compétences formelle qui ne · inscrit didacriq ue des langues.
pas en rupture avec celle proposées par le, Cadre, pourrait venir
différencier celles-ci sur le plan méthodologiqu . t fond r d s
activités tâches et exercices spécifiques centrés sur ce . différ i1tes 5.5. Le c-ompé~enic-e , · u'turel,es
form·es de con11aissance du code linguistique. e~ ;otercul,ture,l1e.
Il s rait n1alvenu de ne rien dire de la composante cu turelle et
Aus i, le choix des éléments morphologiqu s t syntaxiqu s inrerculrurelle de la comm·unicat1on qui figure dans le modèle
a retenir pour des activités systématisé s d nseignement se situe
à la croisée de de·ux ensembles de contraintes.
93Vo ir les travaux de M. Pienemann, dont Piene mann M. [19981: Language Processing
and Second Language Development. Processability Theory, Benjamins. Amsterdam.

chapitre 5 1
chaprtre 5 li 113
12
1l j,,, . ( f.. § 5.1.) d'a uta n que le
es finalités po ur l'enseignement peuvent appa aître comme
· J1 J 111 111

adre Y ' 1 r ~ 11 r: · nr limité. Le Cadre aborde cette


édago,giquement exclusives étant donné leur nature mais on
«m ati ère . ! Il > com me atte ndu , en termes d comp·éten- _ ut tou t aussi bie n adm ettr e ,qu'elles sont composables ent re
c~s de l uti lts t ur/ app ren ant . En effet, dan s les compétences lies. On avancera que ces choix on t à effe·c tue r en fon ctio n des
g nér~es, ~e figurent que le savoir ocioculturel et la prise de itua tio ns éducatives : les « finalités de conn.aissance » peu ven t
con.sc1enc in~erculturelle (Cadre part· e Savoir, page 82- 83) , les "tre retenties comme prio itaires par rapport aux« finalité d' édu -
1

aptn~des .pr atiq ues et les,savoir-fair in ercu1turels (Cadre, pa rie cat ion » là où, en ce qui con cer ne le français lan gu étrangere par
Savozr-fat .re, p. 84) le developpement d'une personnalité inc r- · emple, la connaissance fac uelle des mondes francophones est
culturelle ( Cad~e, p~rtie Savoir-être, p. 85) et, dan le com pé- considérée comme fa"ble ou peu articulée. es «finalités d'é du-
tences commun1cat1ves langagièr s (Cadre, p·. 86) est décr"ce une cation » sont san - doute à. privilégier quand il s'agit, par exem-
com pét enc e . ociolinguis: ique (Cadre, p .. 93-9 5), qui semble être ple d'amener les appr,e ants à se départir d) a ti udes relevant de
la seule a faire l'objet d'u n échelle d · descr·pr· on en iuveaux. l'acculturation, com me dans le cas de relations très inégalicair s
Par ail! eur !es en~eigneme?t ne. leu r acc ord ent pa ouv ent la entr la culture cible et celle des apprenants. L analyse en com pé-
place educar1v qui leur rev1endra1t. On se limitera, la ·encore à tences d cette composante culturelle/int culturelle n p éjuge
que lqu es considérations syn thé tiqu es. '
pas de ces orientations générales qui dépendent des caractéristi . .
Si 1'on ado·pte le poi nt d vue de d 'crire la culture/ ivilisation ques de chaque situation éducative ..
des cours de langue · en termes de compétences, il cotivient de A partir ,de la littérature sur ce suj et94 on a retenu, pou r organi-
,
noter au préalabl que cell s-ci on t pou r caractéri rj ue d ne ser le ·e nse ign em ent culturel , un modèle à c·nq com pos a tes
pas s réd uir e à des compétences commun· cativ s ou Jangagièr s, décrit s en termes d'attitude , de connai ances de situ atio ns ,~

car el~es comporte.nt. des dimensions cogni ives, psychosociales,


"

(in tera ctio n avec loc ut -ur natif, interactions en classe contact
\ affe.ct1ve et 1dent1ta1re . On a cep end ant cho i i de les décrir
ind ir et à faible enj eu ... ) et de formes discursive . Ce compé-
dan ce <l:u' e~les on t de p!u pro che d s com pét enc es n la · gu / tenc de nat ure culturelle et 1nterculturelle son t spécifiées
commun1cat1on de manière à faciliter leu r articulation avec le . et-après par ordre décroi -sant d' appartenan·ce au domaine du

trois autres com pos ant s.
verbal/langagier/com mu nic atif .

Le nse ign em ent de ces compétences dan le cou rs de langue


• La composante ethnolinguistique concerne la capacité à
épand gén éra lem e t à deux ensembles de finalité : ide nti fie r le «vivre ensemble ver bal », com me ens em ble de nor -
• des fi.nali~és a visée éduca ive générale, ind épe nda n· es de mes concernan les comportements communicatifs (r levant de
contextes n~t1onaux d'e m? ,o· de la langue enseignée/apprise et l'ethnographie de la communication) et qui on t des effets directs
de la connaissance des sociétés ou est employée la Iar1gue cible ; sur la réussite de la communication. Ces effets sont d'a uta nt
• des finalités liées à la connaissance· spécifique d) autres soc· é- plu s forts que la com pét enc e langagière est élevée : à des niveaux
tés: celles où est em plo yée la lan gue cible, recherchée pou r elles-
94En particulier :
memes. ve Competence. Mul -
~xram M. (1997) : Teaching and Assessing lnterculturai Communicati
t1l1ngual Matters, Clevedon
Hachette,
Bea.cco J.-C. (2000): Les dimensions culturelles des enseignements de langue,
Pans.

cha pitre 5 1
114 d1api tre 5 !115
c me l niveau B2, le productions verbales de appr na11ts/
Les compétence etl1nolingui tiques et actionnelles, proches
utilisateurs étant cot parable a celles d'un « natif» par c rtain
du linguistique sont elles-mêmes les d ux faces d mêmes
d leur aspects, leur di cours e t comm e naturali ' e on accepta-
cor11port ments verbaux et co·m munic atif nvisagés oit dans
bilité e t susceptible d êtr évaluée selon les norm e des locuteur
leurs variations internes (de type sociologiqu ) , oit dans Jeur
« nariE » et non plus comm e étant celtii d) un alloph on · . Cette
variations externes ( n tant que différence de cultur e à cultu r ·).
comp ét nce st particulièrem nt impliquée dan les ituatio s de
con1munication ntr de locuteurs n'ayant pa la inême langu
de comm uni arion et n'app artena nt pas à une meme ociét' o·u • La composant relationnelle est la dimension visible mai
a un m "me groupe. Ces norm e comm u icatives d . la sociét ' où restreinte de la compétence interculturell . Elle concern la capa-
s' emploi la langL1e cible doiv nt "tre identifié s ace ptée poLtr cité à développer et a mob 1i er 1 s attitudes et 1 s savoir-faire v r-
ce qu, elle ont et éventu llement adoptée , même de manière baux r1 'c ssaires a une gestion appropriée d'. · t raction porta nt
provi oire ·t réver ·ible. ette compétence .est large1nent sup r- explicite ent, même partiellement ur la matière cultur lle et
posabl à la compétenc di cursive, puisqu'elle peut être consi- oci 'tale el 'e-m"me. interactions n face-à-fac , r 'uniss ant
dérée indiffére1nm nt co,m un « natif» et un « étranger » ou des appr nants d' o igin · diver-
une din1ension linguistiqt1e de la
ct1lture ou comm un dimen ion ct1lturell du la gage t de la se et un enseigna t « 11atif » ou 11011, ne relèvent pas uniqu m nt

commun1cat1on.
• d'une comp tence interactionnelle où il ,agirait s1mplem nt de
savoir gérer une conversation portan t, par exempl , sur le pay d
hacu11 1 mœur co,u tume ui y ont cour ou la pol":tique
• La camp o ante acti nn Ile concerne la cap cit' à « avoir
étrang ' r qu il mè11en . El es onstit uenr en fait l form la plus
agir» au moi11 , dans un ensemble minimun1 de · itu tions ocia-
concrèt de la « con1mun· cation v rbale inter ulturelle » impli-
1

1 , au s in d'L1n · communauté p u connue ou inc,o nnu de ,,


q u nt d tnande d, xplications, j ug men s de valeur réaction
mani r a pouvoir y gér r a vie mat 'riel! .· t relationnell qu' i]
affec ive (commandées par « l orgueil national » ... ). Elle app 1-
.·a isse d'un séjour provisoire comm tourist , ou d un · éjour
lent donc la con titutio n ou l renforcem nt cl att~tud s positives
de plt1 longue durée ( .xpatriati ) . Mai l'implication dan ces
comm _ la curios it' la bienv illance et la tolérance culturelle et
échange de« matière culturel! » donn lieu pot nti lleme t, a
consti uen · un li u privilégié parce qu'im médi t d · 1 édt1cation
ob ervacions t à. interprétations d s ,cornmunau és aut s. Elle
int r ultur li , ù peuv nt "tre verbalis 'set mis à plat préjugés t
cons itue souvent la matière des pren1ie s mal nt ndu ou sur-
attitudes ethnocentrist s.
pri . s ultur Iles, et implique u ·rou lors des contacts initiau .
un pr· e de di tanc et une di position à la découvert . C tte
comp ét r1ce est pécifiée par les domaine (public, priv ') l s • La composante interp r 'tative concerne la capacité des appre-
contextes (tou ·istique, professionnel ... ) et les situations (faire des nants à donne r du sens et a rendre comp t (à eux-m "rne et a
achats s)i11 crire à l'univer it ' ... ) dan lesquel on stime que les d'aut re) de société qui ne leur sont pas amilières, do·n t ils ne
apprenants seront in1pliqués en situation réelle . Cette définition partagent pas les orm s e les réf;'r nts. La compétence cultu-
prend celle de la compétence diseur ive comm e compétence relle se donne alors ous des a pects de connaissance inform a-
ociale et comp 'tence pragmatique ; tion, desc iprion, explication, interprétation analyse... Elle
dépen d en grand partie des forme . discursives où sont exposée
ces connaissance concernant la société cible (genres discu ·sifs

chapr re 5 1
116 ch~p itre 5 1
117
relativisme radical. Les traits culturels peuvent être évalués par
comme: reportages ,de presse informations télévisées, manuels
rapport à des valeurs humaines, qui servent de fondement aux
de géographie, récits de voyage, section encyclopédique cl.es
traités et accords inter natio naux (comme la Décl arati o,n univer-
guides touristique -, infor ation s donn ées par un << natif »... ) .
selle des droits de l'homme des Nations Unies). Cette éducation
Elle suppose d'activer des :attitudes intellectuelles dynamique
pourrait fair sien le prog amm e éducatif élaboré par E. Morin 95 :
par rapport aux discours tenus sur la société cible, sur la sienne,
« Nous devons in crire e.n nous : la conscie·nce anthropologique,
.avec des membres de l'a·utre société ou de la sienne (discu sions,
qui reco nnaî t notre unité dans notre diversité la conscience éco-
co paraison , comm ntaires de voyages, explication a un exté-
logique, c' est-·à-dire la conscience d habiter, avec tous les êtres
rieur médiation culturelle). Cela revient a concevoir la matièr
.1 .. mortels une même sphère vivante (biosphère) [.. ] . la conscience
culturelle sur laquell portent ces competences 1nt 1nsequemen
.•

civique terrienne c'est-a-dire de la responsab1ité et de la soli-


diversifiée par les discours di sociaux (à savoir ceux relatifs à la
darité pour les enfants de la Terre, la ·Conscience dialogique qui
«description» dun e ociété) qui la con titue nt ou qui la trans-
vient de l'exercice complexe de la pensée et qui nous permet à
mettent suivan _les genres discursifs qui la matérialisent. Cette
a foi · .d nous entre-c itiquer, de nous autocr1riq·ue · et de nous
diversité fonde des stratégies différen .es elon les apprenant ·,
entre -com pren dre ».
destinées à leur perm ettre d, identifier les connaissances qui leur
sont nécessaires, de se les approprier de comprend : ~ e les interpré-
tations que les« natifs donn ent d'eux-m "m » ou de construire Cett rapide spécification n co . po antes des compétenc s
leurs interprétations de l' ·térieur, en n'abdiquant rien de la vigi- cul tu ell , ~ · r rculturelles conduit des conclusio non :· at- !

lanc idéologique et éthiq ue dont ils p uven t fa~re preu v . .en due en t rmes · ~ thodologiqu s. En effet, au moin - les troi
de nièr s font in ,erv nir des s voirs de a re no·n linguistique
et nvisagent la communication au sen large de compréhen-
• La composante inte cult relle est d'ord re déon alogique. Elle
sion/ acceptation des différenc s culturelles et non uniqu·ement
concerne la nécessité éducatJ. e de conduire le app enancs, n
com me création et transmission verbale de sig · ifications. ela
contact avec l'étrangeté et la différence que ma ifestent concrè-
in ite do c à en aborder la métho·dologie d'e s ignem .nt de
t ment une langue é rangère inconnu et ceux qui 1' mploient,
manière spécifiqu,e et à élab,orer,. i nécessaire, les · marche den-
à des attitudes positives d van ces valeurs e · com porte men ts
. eignement correspondantes qui ne sont pas "den iques à celles
qui peuvent susciter ou activer des réactions d'ethnocentrisme,
employ·ées pour nseigner le compétences d'un autr ordre.
d'intolérance et de racisme latent tout autant que des proces-
sus d acculturation et de dépendance culturel! , d enfermement
Pour conclure, on rappellera que ce dispositif méthodologique
identitaire ou d aliénation. On retie ndra que la matière cultu relle ,
fondé sur une organisa·rion de la compétence à communiquer
en classe de, tangue, c,onstitue un des lieux éducatifs ou déve-
langagièrement en quatre composante . s insère dans un proces-
lopper une approche réflexive de telles attitudes au c,ontact de
sus général (théorique) de construction des programmes d'ensei-
communautés culturelles ou groupes nationaux et ou s'employer
gnement des langues qui est sommairement le suivant ,:
à en faire percevoir la valeur et les raisons d'exi stenc e. Le fait
de mieux percevoir les cohérences culturelles, l'épaisseur histori-
que, la fon.ction sociale des comportements ne signifie cepe ndan t 9
s Morin E. [2e éd. 2000]' : Les Sept Savoirs nécessaires à l'éducation du futur, Le Seuil,
Paris, p. 82.
pas en accepter moralement l'existence, à mo ·,ns de prôner un

cha prlre 5 1
chapitre 5 1 119
118
Ce même cadre méthodologique qui décompose la compé-
dentification des valeurs sociales et éducativ s po11r l' ens ign ment :
te.nce a commu niquer langagierement n composantes ident ·fiées,
cohésion sociale, équité, d 'mocratie ...
conduit à une formule abstraite de séquence d enseig11ement qui
.Anticipation des besoins linguistiques nationaux, analyses
pourrait être grosso modo la suivante :
nationales régionales ou sectorielles des besoin langagiers
Détermination de la localisation et des formes de ens ignement de
langue dans le systeme 'ducatif et dan la formation tout au long de • Exposition des appr nants à la langu . cible ( elevant de la
1,existe . ce composante discursive)
Détermination .du (des) profil( ) de la compét ne plurilingue a Compr éhen ion de ces échantillons (relevant de la composante
faire acquérir en fonction de la situation sociolinguistiq·ue et des discursive/ ethnolinguistique pour 1' antici ation et de la compo-
paramètres précédent
ant st atégique pour le activités d enseign ment et d'appre n-
tissage) ;
Il cons'ste lui mêm en . pécifications emboîtées qui de sine 1t • Activité de sy tématisation por anr sur le composan es di -
une démarche d 'laboration de matériel d'en -eignemen utili a- cursives et tra ·égiques/ cognitives ;
ble pour l'ingénierie linguistique. • Acri ités d . ystématisation portant ur les compétence for-
melles;
• R 'alisations, ou form d tâches, résolution ,de problèmes
. pé ification des programm·_s, par langu ou in rlang~ · s .en term imula ions ... impliqu ant tout s l s compétence .
d contextes de domaines et d situation · de commun1cat1on 'e t en tout cas s ·Ion cette formul d équ -ne que ero·n t
', p 'cifi ation par compétenc s au moy ~ d'~n r 'fére:iti l. décrites les méthodologies par compétenc,es dans l s chapitres
d cornp 'tences cor11me le Cadre· en art1 ulter, spé tficat1on
suivan con acrés respectiv m nt à l'interacrio (chapitre 6) à
de compétenc s stratégiqu · à privilégi , d rép rtoire g 'nériqu
à constituer ain i que d contenus t finalité . pou 1 compétence la r 'ception (chapitre 7) et à la produc tion (chapitre 8).
culturel! set i11tercult ur Iles

Spécification de la a.attire et des cont nt1s de compét nce,s f?rmelle


par recours à de · référer1tiel par langt1e (com1n 1 de_ r.1pt1ons
des 11iv aux de · ét'rence par langue) et/ou par la de~ cr1pt1on
linguistique et ethnolingui tique des g~?r s de discou_rs
Répartition li · éaire des cont nu d'enseignement et détermination
des méthodologie d e11seignemenc comp~tenc par compétence
Détermination des mod s d'articulation méthodologiques
de compétences et de la (des) structure(s) de la (des) équence(s)
d enseignement

cht]pitre 5 1
120 chapitre 5 1
121
tence à communiquer langagièrement e·n tant que stratégie
et nous exami neron s les caractéristiques des genres discursifs
c ITRE 6 co·ncernés. Nous proposerons ensu.te une démarches andard de
base à adapter et à .compléter selon les contextes éducatifs, pour
l'orga nisati on de son enseignement.

6.t. Car tér;satton de l';nt ra tioo orale


e~ de.s in~era tians orale dao le C. dre
pou r ''en sei gne me nt
de ''intera lion 6.1.t. Natur d ''inter tian " rba1e
Le uggestions méthodologiques qui vont constituer la matiè e Pass r de «parl er» à « interagir oralement» ne constitue pa
de chapit res qui suivent sont à pre dre pour ce q u elles sont : des un simple chang emen t de terminologie mai bien une autre
indications po·ur structu r l' enseign ment et non une d 'marche conce ption de cette fo me de la comm unica tion sur laquel le se
d'e , seignement complète a appliquer telle quelle. · n effet, c s fond.ent le descripteurs du Cadre, orient ation clairem nt affi-
indication . m 'thodologiqu ne ont pa en esu e de prévoi chée dan la de cription d l,approche retenue (une .approche
tou le · faits et geste de l enseignant ou de répondre à toute actionnelle 96 ). Par interaction verba l , on ntend que les loc -
les déc· ions à prendre du ant le cours : qu I él v · int rrog r ? teurs i pliqué dans ce échange (face à face ou à d' tance, dans
comment réagir à une erreur ? quand arrêt ·r une explicat·on 1 a d écha ges téléphon·qu , v·sioc n érences4 .. ) xercent
le ical ? quand décider la fin de activités en sous-groupe ?... une influ nce mutu lie ou que elon la formule de C. Kerbrat-
Ell s se ituent au niveau de la planification/structuration d·e Or cchioni 97 : « parler, c'est ·échanger, et c'est changer en
l' ens ·. ignem enr, laqu lle doit évide mmen t comp ter . v c la « vie échangeant». Une 1nt raction donnée ntre deux ou plusieurs
d la clas e ». Elles sont intrins quem nt incomplet s, puisqu·e locut urs engagés dan l'échange est un ·événement de commu-
leur mis n œuvre fait née ssairement interv ni · un savoir-fair nication constitué parc jeu d influ.enc des paroles et de ac es
d'ense ignan t, qui ne relève pa u iqu ment d"un co·mpéte , c su · e parole s et le acte des locuteurs. So ·t, -elon la définition
métho dolog ique. fonda trice de E. Goffman98 : « par une intera ction, on enten d
l'ense mble del intera ction qui se produ it en une occasion quel-
conqu quand le m mbres d'un ensemble donné se trouvent
r ancienmodel en quatre compétences (parler, écout er lire
en pré ence contin ue les u11s des autres · l terme "renco tre'
écrire) deme ure vivace, bien qu il ne soit plus central dans les • •
pouva nt aussi conven1 · ».
recherches et le débats didactiques. Nous en prend rons acte en
quelque sorte, en comm·ençant cette descri ption des méthodo-
logie d enseig nemen t spécifiques à certaines stratégie et à cer- .
96
Cadre, p. 15.
tains genres discursifs par l'inter action , surtou t orale (mais aussi 97 Kerbrat-Orecch ion i C. [1990) : Les Interactions verbales, tome 1 ., Cotin, Paris.
1973 trad . 'f ra nçaise 1 : La Mise en scène de la vie quotidienne, tom·e 1.
9,6 Goff man E. (19 59, 1
écrite), qui recouvre partie lleme nt « parler ». Comm e annon cé, Edition s de Minuit, Paris.
nous rappellerons la nature de cette composante de la campé-
chapitre 6 1
123
çhapitre 6 i122.
Cette co nc ep tio n pragmatique d la rencontre
langagière de E. Roulettoo et à la ynthèse de V. Traverso 101
ancrée dans la théorie des actes de langage a été trè que le prése11t
s tô t acclimatée expo é r pr en d pa rti el le m nt .
en didactique des langues précisément par l'appro
che communi- C s écha11ges in te ra ct if' pettvent s eŒ ct ue r au tre m en
cative de l' enseigneme11 des langues do nt ile t t qu en
l un d s fonde- face-à-face, à travers un m éd ia audio s ul (télép,h
ments. Il n'est donc pa su rp re na nt qu el le ait ét é one) ou audio-
re enue dan le visuel (visioconférence). Dans le premier cas le co
Cadre sous la forme : « dans les activités int ractives nt ac t qui est
l'utilisateur en gén 'ral multicanal (ge tuell ., expres ions faciale
joue alternativem nt le rôle du locut ttr et de l'a ... ), s réduit
udit ·ur ou des- au seul ca na l verb·al ,: séqLtence de sons t prosod
tinataire avec un ou plu ieurs in te rlo cu te ur af i (i11tonation
in de co11struire in te11sité débit) c qui limite le indices sur lesque
conjointement un discour co nv er at io nn el do nt 1
ls la compré-
il négocient le he n io n pe ut prendre ap pu i. D an s le échang
sen uivant un principe de coopération »99 • 11 .s en fac face,
notera qt1e la ot1tre la matiere phonique, on di po e aLtssi d,info
dim .n io n propr ment interactionnell . figure dans ce r nat·ons dites
tte défini- statiques (parce qu ell s demeur nt inchangé dura
tio n sou un form faibl (négociation, princi nt l in t rac-
pe de coopération) et
qu'elle ne m t pas n re lie f le caractère co -c on st ru tio n) qui so11t :
it de l'échange .
dans la mesure ou ell ad op te le po in t de vue d' • l co nt ex t m at ér ie l de la itu at io n de co n ,municatio11
un utilisat ur qu i es t
conç11 c mme locut ur (auditeur/récepteur) partagé (li ux publics, privé , ca ra ct 'ris iq ues d ce lie
davantage qLte ux, di po-
comme in t ractant. Cette om po sa nt e t cepend i rion d - place a is s, bruits ... ) ;
ant considérée
co·mme spécifique puisqt1e l'interaction, n' e t pas • le action effectu·ée dt tra nt 1 interac i n ( lev
co n idérée « de er, pr nd r
la production + de la réc,eption », n c quelle st L111 objet ... ) ·
di tingL1é . ,d
la réception t d _ la production. C qu1 condui • les geste dit extra-communicatifi co 1m e
t a construire 1 s po tu I dt1
dan . la pe r pectiv d · l ancien modèl à qu at r c or p u l s m ou v m en t des m ai n , qu i acco
m pé t nces d s n1pag11 nt 1 dis-
dispo itifs d' enseign m en t di tinct mais apparent cours mai 11e font pas sens ' tlX euls ou dire
és po ur parler te m nt les ge..,-
(i11teraction) _non co nf nd u avec parler (d va11t te ommunicatifs qui, eux, so nt odés t p
un au di to ire ; uv en t paraphraser
éch ng no n interactif) et pour écouter (da11 .
l'i nt er ac tio n) non l canal v rbal (par xemple sig ifier non en tour
na11t la tê te n
ré du it à écouter (san in te ra ct io n ffi ctive avec
le locut ur). françai ou en levant le menton en grec).

6.f . 2. Le tra;ts ·tructur u om m uo Plus la cliver ité des i11dices non v rb LlX e t gran
de, plu on
dux iote ac tian orat di pose d . prises didacciqu s pour l ens ig ne m
en t: ain i, l ·s
on v rsations de mé hodes (papier) so nt le
plus ou v rit re n-
O n ne re tie nd ra ic' que l s traits partagé d s g nr ue disponibl sous forme orale· (av c tra ns cr ip tio
es d'inte- n) mais · ans
ra ct io n orale qui sembl nt avoir une certain m.ot1vements saufs c ux que p ut aisir une im
e p rtinence pour ag fixe (dessin
leur enseignement/apprentissage n langue étranger
e. Pour des
expo és plus complet , on se reportera aux text
es fondateurs 100 En particulier, Rou let~· !198,1) : « Écha.nges, i.nterv
structure de la conversation », Etudes de l!ngu1st1que entr.on ,et ac~e de langage dans la
E. (1985l : «Structures hiérarchiques et polypho appl1quee, n 44. p. 7-39 et Ro_ulet
niques du discours», dans Roulet E. et
al : L'ArtÎculation du discours en Francais contemp
orain, P. Lang, Berne, p. 9-84.
101 Traversa V. [2004): «Grille
d'analyse des discours interactifs oraux», dans
99
Cadre, p. 60. J.- C. ldir.) : Niveau 82 pour le français. Textes et réf Beacco
érences, Editions Didier, Paris, p. 119-
148 .

chapi tre 6 1
124
JI

photographie des locuteurs) accompagnant l · 11r gistr me·n t ou


le texte d.e l'. nte rac tio n. • les interactions à script fort, qui permettent ,d,en prévoir le
dér oul em ent ;
D'a utr es élé1n nts caractérisent surtout les échang • les ·ntera.ctions impliquant des int rlocuteurs a sta tut de
face a face:
• le finalités de l'échange qui peuvent être, par exemple, de parité ce qui implique moins de surveillance verbal ·
type fon ctio nne l (fair faire convaincre de faire ... ) ou relever de • les interactions do nt les finalités et le script présent nt des
la socialisation - bavarder pour échanger des impressions ou des équivalents connu de l'apprenant dan sa pro pre communauté
informations partager de expériences; de commt1nication.
• les participants. Ou tre leu r nom bre (du dialogue au polylo- Ces caractéristiques, propres aux interactio·ns orales, comman-
gue), ce qui importe toujou s pou r le déroulement ·et la fo·r m de den t on le voit, une ma niè re de progres ion théorique pécifique
!,interaction c so t les relations entre les participants, n par- sur laquelle peuvent prendre appui les activité d' enseign ment
e la construction des pro gra mm es.
iculier leu r tatu l1iérarchique (in stit uti onn el ou ymbolique :
.égal/ dissymétr1que/hiérarchique), leurs fonctio 1s ou ta.tut social
(par exemple, employé et usag -r), leurs relations (déjà établies ou 6.' .3. Le tr it, '' ui tiqu om mu o
échange n re loc ute ur qui ne s co11nalssent pas) ; au int r tian ora'
• les régulations structurant fortement ou localement l' échang.e
On adopt souven une analyse en con tituants hiérar·chiques
verbal . Ces . hémas d interac ion (ou script . sociaux) adm tte nt
pou r dé nir le raits linguistiques des int raction .orale en face
des arian es mais il son au si variables culturellement d'une
:à face.
oom mu nau é d communica ion à I' autre. Ainsj, les int ractions
visant a acheter un obj t ou à demander son ch mi n obéi sent a
Scripts et grappes dïnteractions
de so tes de canevas qu el s locuteurs connaissent et p rtagent
. lu ou moins (s lon leur e périenc ociale), accept nt plus ou Comme nous l avon mentionné plu haut une interaction
moins, mettent plus ot1 moins n uvre s Ion les circonstances p ut répondre à un script plus ou moins prévi ible. C ·tte prévi-
et leurs stratégies partagées ou non, qua nt au déroulem·en d sibilité e t souv nt en relation avec la finalité de 1inte ac ion el]e-
],échange et à ses variantes. Qu and c s régulations ne sont pas mêm : . i .elle e t de nature fonctionnelle (par e emple) obtenir
partagées ou ne son pas re p rées, li sue et le déroule ent de
une information), Ile pourra tendr · à se réaliser par un script
prévisible, y compr~s dans se var.ante . La prévis "bilité se pré-
l interaction peuvent en trouver affectés.
ente comme un ensemble de bifurcation possibles d la conver-
sation, comme dans l, exemple théorique suivant :
Ces ·raits fournissent des élément de dé.cision pou r des choix
didactiques, en particulier ceux qui concernent des g adations
dans l'acquisition d'u ne compétence d'interaction. Par exemple,
pou r les niveaux Al et A2, on pourra tendre a privilégier :
• les dialogues aux conversations a 3 ou 4, parce que la pri e de
parole y est moins complexe ;

chapitre 6 1
126
r~ 1i r 6 1
1 ?
Tableau : Grappes de convers ation Ces structur ations diversifiées instaure nt des familles (ou grap-
Deman der son chemin à un passant inconLnu pes) d conv rsations dont chaque variante conduit du pr visible
au moin prévi ible, a part'r d'une structur ation attendu e de base.
Salutations, d n1ande d'informatio11 Salutations, alutations , Même si une interact ion est globale ment peu prévisible (bavar-
demande demande
,interlocu teur comprend la demande et d,informa ion d information dag nt e amis ou l n parle « de tout et de rien »), elle compor te
sai répondre 'interlocu teur ,int rlocuteur des tructura tion prévi ibles en ouverture et en clôture (prise de
corn.prend la i nec mpr nd
conta.e t t salutations pris · de congé, r merci ments promes se
1

. demande mai ne pas la demande


sait pas répondr -. [ • •• ] 101 de se revoir ... ) .
Remerciements,
salutation s et n de a -t ·ucturat ion d'une interac ·on se manife t aussi dans la
1 échange négocia tion des sujets de convers ation abordés (ou objets de dis-
[xxx] io2
1

cours). L ouvertu r . ou la clôture de ces sujet .p eut être signalée


La répo11se _a réponse est
n'e t pas lair : clair et pr is ..
explicit emen . Ces entrée (ou orti s) d'un st1jet de convers ation
d 1DaJ1de de R rnerciemen ts . impliqu ent l' accepia rion de J'int rlocuteur (ra.tificatron versus
précision sal lttation et fin de
})échange
non ratifi arion, je u report). Une fois introdu it et ra ifié,
[xxx] 1 s·ujet de co11versation e t développé consen uelleme nt par les
La réponse à - réponse à particip ant , elon les modalit és . uivantes ~
la demand 1 la d n1ande d
d précision précision tl, est
es claire. claire pas clair·e :
Remerciernen.ts, fin d l'échange ou
Tableau : Forme de déploie ment des objets de discours 103
saluta ions et fin nouvelle demand
de l,é bang de précision Proposition explicit
[ ] ntrée
[ .... Proposition implicite
ntré . ortie
La répon e à La répon à
la demande de la de111ande
,d un th me lôture explicite
pr 'cision e · clair ! d préci ion Sortie ClôtLue implicite
mais l' int ri ocuteur e t claire n1ais Ruptlrre de theme
demande des 1)in t rlocuteur
informations à la propo er atification
1 personne qui l'a d, a compagne r Sél ction Rejet
abord' (sur on celui qui
..
or1gu1e1 on statut :
Repor .
cherche son
f . •
etranger, touriste .. . 102
i chemin Développement Reprises
[... ] thématiq ue Reformulations
,,.
[interloc ut ur do11ne labo ration Recompo irions
le informati ons
- division
1

[...] • •
- assocratlon

102
rxxx] indique la fin de l'échange,[. ..] indiqu e que ta conversat,ion se. pour~uit selon
une structure non prévisible ou qu'elle se structure selon les regulat1ons d un autre
genre discursif. 10
· D'apres Traversa V. (2004). ouv. cit., p. 136- 139.

chapitr 6 t
128 chapitre 6 1
129
L s interactions se déploient, com me les autres genres de di - ou encore:
cours dans une certaine tonalité (enjouée, sérieuse neu. re, aga- (Tl = I) : Je pars demain.
cée .. ) à travers laquelle filtrent des émotions. s ntiments ou atti- (T2 = R) : Ah bon /
tudes. De ce fait et malgré (ou à cause de) leur structurat·on, elles Mai · un locuteur peut pren dre !,initiative:
sont éventu llement 1 lieu de dé accords ou d male tendus (Tl I) : Je pars demain.
=
potentiels, d nature culturelle (par exemple quand les interac- (T2 = R + I): Ah bon l Et alors?
tants ne relèvent pas de la mêm communauté de communica- ~on peut voir e développer de alternance tell s que : [T 1 =
tion) ou sociale qui appellent des re adrage ou des négociations I, T2 = R t I, T3 = R et I . 4 = R, TS = I...
sur ce dont il convient de parler sur la manière de le faire ... Les développ men t les · lu économique et le . moins impli-
quan t sont eu dans lesquel · un locu eur e limite a : Tl - 1,
Tours de parole T2 = R, 3 = T4 = R T5 = I T6 = R...
Linteraction suppo e .aussi le partage alt rnati f de la parole.
On appelle tour de parole la contribution d un interactant a un Ces tours d parole d1r ctem ent int r li' s qui con trtuent de
moment donné. La succes ion des tour peut être autorégul 'e équ .nce de bas d'un e i teraction don11ée sont ou ent nom-
par les interlocuteurs ou par un animateur (président d séance mé échanges. On i cingue d'ordinaire deux typ s d échang ·
qui donne et retire la parole cont ôl 1 te · ps d pa ol ... ) . Ell ceux dits binaires (On sonne/Vas-y, Il pleut/je prends le parapluie,
'effi ctu de · anière cons . n uell par 'l ction par l locuteur Salut /À la prochaine) et ceux di ternaires, c .ractéri tiqu s des
du locuteur suivant qui lui pas e ou lai e 1 parole. On peut s 'changes p' agogique ,, par exem le:
disputer l tour d parol : 1 locuteur ch ·rch alors à con erv r [ nse1.gnan t] Que ve.ux dire « boat » ?
la parole n 'l vant la voix, en accéléran . le débi t... Le regles [Apprenant] Bateau !
de partage de la parole sont fixées par le genr d' interac ion (par [En eignant] Bien l
, x mple, intera tior1 entre en eignant et apprenants d:an u1 et qui ont du ty e: Tl = I T2 =R T3 = R (commentair ou
cours) ou 'tablies par le participants qui ont toujours la re - ap réciatio d T2).
sourc d'adopter de nouvelle r gles cornmune (par e emple
un ·n eignant peut autoris r les apprenants à !,interrompre).
Un échang peut constituer un préliminaire a un autre :
Le pas age de tour d parole s'effectue qua d le locuteur estime
- Est-ce que je p.eux vo.us poser une question ?
en avoir terminé et/ou quand l'interlocute11r cess de l'inviter a
- Bien sûr.
pour uivre en · e manifestant plus de feed-back (avec, par e em-
ple, oui, ah, hum hum, je vois.. .). - Quel âge avez-vous ?
Un tour de parole (n peut être initiatif (I) ou ,éactif (R) ou avoir
- · uh cinquante-huit ans ...
le .deux fonctions en même temps. Dan l premier cas, le tour 1 a De échanges . euvent être enchâssés:
une incidenc sur le tour 2, qui st une répon e à celui-ci : - Éric n'est pas là?
(Tl = I) : Tu viens? - Pourquoi il tïntéresse?
( 2 - R) : Tout de suite. - No1i non, mais il est déjà dix heures.

h pitre 6 l i 31
1JO
chapitre 6 1
- C'est vrai il n'est toujours pas là, c'est pas 1iormal d'une constatation sur 1 volume sonore (ce que signifie le ens
Cette structuration des interactions en tours d parole est a son littéral de deux ér one' s), mais bien d'une requ "te marquée.
tour utilisabl pour l'identification et la mise n place d, activités • Des réalisations implicit s indirectes totale ent dépendan-
d' nseignemen r/ apprentissage de la compétence d'interaction te du ·CO text par agé qL1 · peuvent rendre ce éno 1cés non
correspondante. interprétab les pour des tiers. Da s : (A) J ai mal à La tête/ (B)
Allons déjeuner, 1 locuteur B, qui connaît bi n A, sait qu celui-
Tours de parole et actes de langage ci souffre de migrain s quand il commence a avoir faim; il int r-
' b"1 n I' enonce
pret I I d· A comm une reque e sp c1'fi-.que _t donne
A '

Un tour de parol dans une séquence n' t pas nécessair ment


son accord. D'a n d'autre situations de communication, Allons
r 'ali é par une form yntaxique « complèt » sou form d
phrase verbale. En . ffet un échang comme : Tu viens ?/Non, je
déjeuner · ta interpréter autr ment t ne signifi pas systémati-
quement: d'accord ( Tu viens au ciné? /Allons déjeun·er).
ne viens pas a tuali e un refus tr s . arqué a côté d'une réali ation
sans phras verba e comm · Tu viens ?/Ben, non.
1

L'inventaire de ces réalisations conventionnel! s a. é ,é réalisé,


au ei11 du Con eil d l Europ par d instruments comme le
'unité minimale d l'interaction verbale que constitue le tour
d parol est c ntrée sur Ltn ou plu ieurs ignifiants pragmati- niveaux seuil : Threshlod Level English (1975), Un Niveau-seuil
que élém ntair s dé ignés par le t rrne de fonction ou acte de
(1976), Un nivel umbral (1980), Kontaktschwelle (1981) Livello
langage. Dans un mêm tour de parole, plu· i urs fonctions p u- Soglia (1982), Nive! limiar (1988) ... Ces inv ntaires ont ét
v nt "tre mises en j u et Ile e · rouv 11t al r dan d s r lati s renouvelés ave la réali ation d s d riptio,n d s niv aux du
d coordinati·on ou d subordinat ion. a t nction illo utoir - u
Cadre par langue, qt1i co p rt nt un cha i re con acr' au relevé
i11tention de communication e r alis linguistiqt1em nt., uivant de réali arions verbales con 1 tionr1 11 des foncti,ons : Profile
105
quat ·e modalit ~ 104

deutsch Niveaux pour Le français... Voici, par ex mpl , l s
r ali atian retenues au n1v a11 B2 pour e prim r 1 fait q u 1 on
• Une réalisatio11 explicite qui impos son i terprétation : je
î

sai ti 06 •
vous prie de passer à table, au moyen d un verbe qui exprim - la
natur de l acte. Dans d'autres cas prier n'est pas une invita-
tion aimabl mais une inj one io11 (je vous prie de ·vous taire) : l [3.2. 7.] Dire que l'on sait
sens du v rb ne renvoie pas toujour directem nt à la nature de J ai P. Je sais qu ilfait froid ici en hiver.
l'inte11tion de communic ation; Je sais où il vit.
• D s réalisations implicite directe comm : Un peu de J connai 'N. Je onnais Pierre /la route pour aller
silence s'il vous plaît· celles-ci peuve11t recevoir de formulations chez lui.
co ventionnell s codifiées ou fig' s :. Pourriez-vous 1;ous taire, on Je m y connais e11 GN Je m'y connais en informatique.
ne s'entend plus ou les destinataires devraient compre11dr qu il ne J suis a·u courant de GN Je suis au courant de ses habitudes.
s'agit pas d'une demande d informar·o n sur la capacité de faire ou
105
Glaborniat M., Müller M., Rausch P., Schmitz H., Wertenschlag L._2005, Langens -
cheidt, Berlin et Mü nchen.
106
104
Roulet E. (1981] , ouv. cil., p. 15-1 6. Beacco J. -C., Bouquet S. & Porquier, R. !2004). ouv. cit .. p. 77.

chapitre 6 1 chapitre 6 1
132 133
J'ai enten du dire que P. j'ai en.tendu dire que Max allait
partir en Chine. cative entre les interlocuteurs, exécution, évaluation de·mande
de clarifi·cation ... qui sont énumérées dans le Cadre (p. 68-69).
J'ai enten du parler de GN.
Elles se croisent aus i avec les activités spécifiques qu on peut
J·e uis inform · (que PI de GN) Ou~jènaiétéinfonnt
estimer atta:chées aux constituants de ces interactions : capacité
Ça me dit quelque chose. à traiter le lexique, la morphosyntaxe, intona tion, le tour der
parole, les marqueurs de structuration (alors, ben pis, quoi, bon
Du point de vue de l'ense ignem ent, à des niveaux initiaux bon ben, .. )
comm e A · et A2 . on sera amen,é à privilégier les réalisations A titr d exemple, on citera l'inventaire des stra ég· e d'interac--
conventionnelles indirectes, parce qu'elles sont plus ou moins tion rec nues pour le français au niveau B2 (utilisateur indépen-
formulaires pour me r ensuite les apprenants a la réalisation 108
dant) mais qui ont une pertinence pour les l iveaux inférieurs.
d'énoncés créés par e · qui leur permettront de sortir des échan- On considère qu·e, en ce qui concerne les stratégies d'interacti.on
ges sté éotypé , s ils le souhaitent Quoi qu'~ e? ~it- ce~ ~rai~s oral l utili at u / appr . nant est en m sure :
caractérisant l'interaction orale donne nt de 1ndicat1ons d1dact1- - d' adress r la parole en champ li br (par exemple, dans la
107
quem . n utili able pour le choix de fortne s à enseig ner •
ru ) ou e champ clo (par e empl . dan un s rvic . public un
magasin ur le li u de travail) à un . p r onne i connue ;
ur int ract;f - d marquer on ntrée dan une di cussion: demander/pr n..
dre la parole, interr ompr e;
- d - con erv· r la parole;
L c oix de for.mes d'interaction à enseigner - ut être, dan - d indiqt1er la clôture d un tour de parole ou d, une pris - de
une itltati on d n ée déte miné indirect ment par celui d s p rol ·
stra égie à dévelo pper ch z les ap·p renan ts, par celui du niveau
- éventuel! ment, de répét r la parole de I' au r · pour marquer
de maîtri à atteindre ou par des 'besoin lang giers identifi'
qu'on a compr· s ou pour ·.g ifier son ap robation, ou son dé ac-
des app enants, tous objec tif qui peuvent être p·récisé par les cord·
programmes d,·e.nseignement nationaux ou régionaux.
- de manife ter on attention à la parole de 1 autre (compré-
. f •
hen ·ion, feed-back) ;
trateg1 d 1nt ra tioo - de planifier s s interventions selon le degré d formalité de
l interaction, le contenu et la forme de son interv ention ·
Le stratégi s d'interaction corr spondent aux activités de
- d'ada pter et éventuellement, de modul r l registre le style
1 apprenant : elles O·nt do11c candidates à constituer des objecti~s
d'en eignem.ent. Elles recoupent, bien évidemment la typologie ·et la tonalité en foncrio de la sitt1ation d, échange et de son évo-
des act.vités de nature cognitive: planification (mise en œuvre dn lution ainsi que de ses propres finalité ;
schém a d interaction) . prise en compte de la distance C· mmuni- - de fai e répéter reformuler ou gloser ce que l,on n'a pas
(ou que l'on n' e t pas sûr d'avoir) compri , particulièrement au
101 Sur le rôle de l'analyse des interactions dans renseignement, voir Rou let E. J1??91 : niveau lexical ;
La Description de l'organisation du discours. Du dialogue au texte, coll. 'LAL, Ed1t1ons
'Dld ~er, Paris.
108
B.eacco J.-C., Bouquet S. & Porquier R. (20041, ouv. cit., p. 355.

chapitre 6 1
134 .h.:ipitrn & 1
135
- de de m an de r des précisions ou des ex cible) no n connus de lui et /o u sans éq
plications · ui va le nt im m éd ia t da ns la
- d'interpréter et d'utiliser certains culture communicative de la langu cibl
gestes ou m im iq ue s ·
accompagnateurs de la parole, y co1npr
is ceux à valeur métalin- • d'actes de langage utilisés da ns la

gu1st1qu ; culture con1municativ
de l'a pp re na nt ou avec lesquels il a pu
- d recourir à une m éd ia ti on [...] se familiariser au cour
de !,apprentissage de la langue 11ationale /o
La spécification de la stratégie d'inte ffici Il ·/d el ' écol ot1
raction en éléments cir- d 'u n - la ng ue ét ra ng èr à d s genres di
scursifs ( n langue cible)
con crits d ce type fournit d s co nt
en u d e n ignement et no n connus de lui ·
des activités po ur la clas e de langue (e
n eig er à in terro1npre, • d interactions à finalité fonctionnel!
à faire répéter .. . ) qu i pe rm et te nt direct pr 'cise et clair
em"en t de structurer un e (comportant de r6les définis) à des in te ra
séquence pédagogiqu ·o u un e pa rt i d ct io ns a visée de socia. .
'u n · telle séquence.
li ar io n: de dernander so n ch m in a un
passant à converser à
bâ to ns rompus ntre amis ;
6.2.2. e ca · féri ti u . de interactio
ns : • d' in te ra ct io ns prévi ibles à sc ri pt m
d 'a ptafl'iti atian à t ;mprovi ati n ar qu é et à ramification
pe u nombreuses à de in te ra ti ns pl u
ou v rtes do nn an t p o t -n -
Nous avon rapidement r levé plu ha tiellemen nais ance à de grappes d c·
ut (en 6.1.) l s carac- onver at io n no m b us
téristi q u p· opr ·s aux genre discursifs (d e« ac he t · r u n timbre poste » à « ache
interactifs. C et te foi t r un vê te m en t» ) ;
ncor . cl acune d'elles pe ut constituer u
n axe de la tructurat'on • d ·u n rôl d' in te ra ct an t limita11t à
des réaction a c luj d jn -
m é h dologique de l'e ns ei gn em en t
en pa rt ic ul ie r po ur ce qu i t ra ct an p rt ic ip an t pl ei ne m
n t a la gestion du d ve lo pp em n t
cane rne une définition opéra ionnell d
u parcours d appr _nti - d el in ra ct io n t p r na nt do nc l initia
age co nd ui an t de A : « P ut interagir d tiv d la on du ir ·
_ façon simple, mai • d in t ract· o · s ou rt s (6 à 8 to ur de
la communication dépend total ment de parole) à forte co nt ra in -
la ré pé ti ti on avec un t d' nchaîn m en t à d s intera ri n long
dé.bit plus lent, de la r formulation t de co ues et comple s110
rrection .. . » à C 1 :
« Peut s exprim.er avec · isance, pr ave enchâssement .. ·
que san ·effort .. . » o u B2 :
« Peut utiliser la langu avec aisanc
e, correction et fficacité dans • d dialogue à des polylogu s ·
un gamm étendue d sujet d'·ordre gé • d' in t raction. coopératives à des in
néral, éd uc at io nn l, pro- teractions no n consen-
fe sionnel et conc rn an t les loisirs, n suelles tl conflictu lle ;
in.cliquant clairem n t les
relation ntre les idé s.... »109
• de tours d parole axé ur u n ac t d langage à d tours de
Ce parcours pe ut être précisé à partir d parole en réalisant plusieur , co or do nn 's
choix d' éc ha nt il lo ns pu is subordo11nés ·
de conversations er va nt de support à
l'enseignement, qu i •d e tours de parole réalisant un acte de la
conduisent l'a pp re na nt : ngage par u n /des
fo rm ul at io n/ verbale/ conventionn
• de genres di sc ur si f utilisés dans la cu Il / s à des tours de parole
lture communicative réalisan u n acte de lar1gage par un /des fo
de l'a pp re na nt , connus de lui, à des ge
nres dis.cursifs (en langue rmulation/ s verbale/ s
créee/ s ad hoc par l' interactant au-delà
des formulations téréo-
typés figées ou prévisibles.
109
Cadre. p. 61. 110
Voir Roulet E. et al (1985} ouv. cit. p. 42-5
6.

chapitre 6 1
136 chapitre 6 1
137
Cette démarche de comp lexifi cat·an progressive se propose
de faire pa ser de la maîtri e d intera ctions p évi ibles dans leur comment u~ inventai~e d~ si~uati~n d interactions orales per-
struct ure e leu s réalisations lingu··stiques à d'autr es pour lesquel- met de spécifier des objectifs d enseignement/apprentissage.
les l) apprenant doit so liciter non seul ment des formules mémo-
risées mais tous les moy ns verbaux do·n t il dispose, de manière à Situa tions de comm unica tions d'ord re pratiq ue112
s' a·dapter à la iruar··on et a être lui-même da11s l'échange, autant • ent:er en _contact avec des autorités : imm·gration, douane,
que fai se peut et en fonc ion de ses ressources. Il 'agi bien écur1té, police ;
de mene r l appre nant d,interaccions plan ··fiées à des interactions ~ p~endre des di pos"tions pour e loger (hôtel, résidence univer-
improvisées, l'improvisation constituant un des traits e senti ls s1tair location ... ) ·
de cette forme de communicat"on langagière. • se. nourrir ; chez soi ou a l'ex érieur (restaurants ... ) ;
• faire des achat ;
6. .3. L s ;.t a~ion '
1
'C l an • utiliser le transports publi cs;
• utiliser son propre véhicul ;
Tout autan t que ces caractéristiques intern s des 'changes
• visiter/fréquenter des lieux p· ub1ics (mu ée' thé"a re, - . d·
int r.actifs, il est possible de tenir corn · . d s situat ions d com- . h' . ) . sta e dis-
cot qu . .. ,
munication et des genres de discour pour définir des obj ccif
d enseignement/apprenti ag , en particulier ·i les progr amme s • utih er le res ources de la poste, du téléphone public, de ban-
ques .·
ne pécifi nt que de niveaux à attein dre au term de la forma -

tton ans autre prec1sion.
I -. •
• utiliser les rvices de santé ;
Pou · ce fair on pourra utilis r des inv nraires d s ·tuatio n de •utili ser le r~sour s des institutions éducativ s, pour de ré i-
commu icatio · orale intera tives et dét r iner celle a privilé- dent empora res (comme étudi ant' comm . ap . renan t);
gier en fonction des b soins langagiers des app e ants ( 'il ont • chercher son chemin ·
identifiable , ce qui est souve nt le·cas pour des publics dit spécifi- • ~ommuniquer sur le lieu d travail (corn e résident tempo-
ques) ou, plus largem ent, n fonc io11 des con,ditions d'utilisation raire ou membre de la communauté d'accueil) .
de la langu cible prévues po·ur les apprenants (dans le ca d'en- • offrir ou recevoir l'hospitalité ;
seignements scolaires, par exemple) On citera, par exemple les . [...]
inventaires du Vtzntage 111
pour l' ens ignemenr/ apprentissage de
1 anglais, qui propose une spécification « étendue » où figurent · t eractt
Pour les .situat•ions de ·Communication relevant de I' in . ·
comme descripteurs de niveau des situations de commun~catio·n. _·al i 13 . on
s~~l e . o~ r~tten t que les app~enants/ utilisateurs sont en mesure
Celles-ci sont regroupées en plusieurs catégories ; le . plu impor-
d inte~agrr, a 1or~, avec de.s natifS et des non natifs au moyen :
tantes, au moins quantitativement, sont les transactions d'ordre
• d echang s d inform ations ;
pratique (practical transactions) et les interactions sociales (social
i.nteraction). On les menti onner a ici uniquement pour illustrer •de l'e~pressio~ ,et la .compréhension d'opinions, de points de
vue, d att1 tudes, d emot1ons, de souhaits .

111 Van Ek, J. A. & Trim J. [ 1990) : Vantage, Cambridge University :Press, p. 9 et suiv. n
2
Vantage, p. 9-16 {de 1.1 a 1.13).
118
Vantage , p. 16-17.

chapitre 6 [
138
chapitre 6 1
139
cume nt, organ iser qu elq ue chose J 15) ob ten ir
œuvre d,activité co mm un es voiture, discu ter un do
• de la détermination et la mise 11
interaction s de service)
des biens et des s rvice (dites aussi pa rfo is
[... ] le de ces classes est ord ina i-
ou éch an ge d'i nfo ma tio n. Un e seu
(ou
co nc ern en t, nt r _ au tre s, rem nt co n idérée comn1 un g ru di ct1rsif: l'i11terview
Les ujet ab ord és da ns c s éc ha ng e
entretien).
p rso nn ell e des in t -rl oc ute ur et de s cir co n tan ces pa rti -
la vie de typ olo gi s hié rar ch isé es de ge nr s
. 011 p. ut av oir rec ou rs a
ulieres de celle-ci leur identité (1 ur famille, leur hi taire per-
1~re.ract1fs raux, co mm c Ile de . ggins et D. lad 116 , qui
sot nelle, celle d leur famill , de 1 urs proches) de leurs amis ... ) r ari or1 s (m o iva tio n pe rso nn 11 ) et ren co ntr e
de vie leu rs act ivités ch ez u 1 ur vie pro fi s- di tlt1gu en t co1 1ve
1 urs cond iri on t
an t êtr e ell es- m "m fac tue l-
rto rié da ns (moti va tio n pr ati qu ) c 11 s-c i po uv
sio . n Ile. . es uje ts d'é ch an ge s so nt eu au si rép
(r ch erc he ou éc ha ng e d'i nfo rm ati on ) ·u tra nsa cti o1 1n ell es
les
le Cadre (p. 43) et classifiés en do ma in (personnel public, pro
-
(recherch ou 'cha11ge d bien e de .ervic s). L s conversar· 0115
fessionn l 'ducatif) et e11 lieux in titutions, personn _s, objet dit e for ma i (en tre in t rac tan ts iné ga u ) ou
aus si a mê me d de leu r cô té, so nt
événem en ts, act s e
· t tex t . De la ort e on est
r-
ca~ual (en tre p~ rs ) ces de rni ere éta nt di t po lie s ou bie n co nfi
co nfigu rer des pro gra mm e d' n ign me nt pa I le ge nr s di cu r-
mzng (c est-à-dire da n c tt typologie, entre l eu t urs proches
sif: qu 011 décide d'y abord r e par le de gr ' de maîtrise att en du ion aff i tiv e .) . On r tro uv e là l e sen tie! d s
t à forte · dim ns
de ce échanges.
traits du .~ ~r e ma is au cu n .no m de g nr a pr op rem en t pa rle r
n y e t ur1l1 e ( at1f conversation) co m si on ch .rchait à é iter
6.2.4. Le en f les d 'no mi na tio n . ord ina ire s d s g nre s e à 'en ten ir à de d 'fi-
tiv /e.
11i tions objec
for me di cu r iv s d int era ctio1 1s or e . so nt, glo ba l -
~ rbr at- rec ch ion i
ment, mo ins bie n car act éri sée s qu e les
no n interactif! (l di co ur publics de la rl éto r'q u antique
dis co urs ora ux e po iti f
et
/ an s an aly ses de s in t

ne propos pa cl typai gie organis 'e mais d. s commentai


rac tio n C. Ke
res '

117 • El! soulign le


nr j.ud 1 iai r - d 'lib éra tif... ) _t qu les ge nre s écr its . sur « quelques ~pe d'i nt rac tio ns ve rba le »
cla sique : g qu i ren vo ie à la fle xi-
rt de for - car act ère xte n if de ce tt dé r1o mi na tio n
Cela p ut . . tre fac il me n att rib ué au fai qu e la plu pa
dis eu r. iv s co nc ern ée éta nt le pr od uit d,u 11e n 'go cia tio n bilit' d c · interaction t al ur fa.ib.Je tructuracion. Vien11 nt
me r op po sit ion so uv en t d
, dia lo-
en uit de ca rac tér isa tio ns pa
perman nte nt r -les participants, leur forme et leurs con .e11us tte -
gue, dé b~ t e
· tr -tie n int erv iew ge n es do nt on ou lig ne ne
sont pe u fixés. un inv 11t ire ex ha us tif tan t
s me nt qu 11 ne co1 tit u nt en rie n
De ce fai t le Ca dre 11 4
dé cri t l'in ter ac tio n ora le et les str até gie
e cie nti fiq u su r le uje t e t ab on da nt Le s for me s
r la littératur
·correspondantes au moy 11 d cat 'go ries très larges (co mp r nd iné e on ce pe nd an t to ut s dé sig né e pa r des
ns no n tou 1o ur discur s1v ex am
un loc ut ur na tif ) et pa r d · ~ gro up es d'i nte rac tio
ari on dis cu ssi on inf orm ell e t~ m~ s ~rd ina ir s, c'e st- à-d ire 11e rele va1 1 t pa s d'u ne ter mi no log ie
claire me nt dis tin gu é .s (co nv r t
r
l1ngu1st1que ad hoc ni dans le cl1oi des signifiants ni dans leu
entre ami ) Les groupages les plus li ibles co11cernent des ens m- définition.
tio n ne tt n1 en t d 'fin ies pa r l ur fin ali té: co op 'ra -
bles d'int rac
tion à vis ée fon cti o1 1n ell e (le ex em ple do nn és so nt rép are r un e 11 5
Cadre p. 65.
;~~ Egg ins E. & Sla~ e ~- (19971: Ana lysing Casual Conver sation, Cassel , Londre s.
Ker
,a 121 bra t Ore cch1on 1C. (1990} : Les Interactions verbales ' tome 1, Par.is , Co'ti' ·.n ,p. 113
.
114
Cad re p. 61 -68 .
1

ch<;i ptlre 6 1
chapitre 6 1
140 141
C'est le parti pri retenu dan l _ _ ip io d~ ~iv~au phon 'tiques, abréviat· ons, syntaxe de 1oral, to na lit é
B2 pour no n offi . .
le français11s et des autres nivea où l' n privilégi cielle, expression de se nt im en ts au m oy en de susbstitu
e les dé.no- ts gr ap hi -
minations ordinaire qu i, to ut es floue u ·Ile _ so nt , po qu s (majuscules on om at op ée , smileys ... : g fin
ur ra te nt i c super !!!l').
être plus familieres a des apprenants (mêm~ p~u fra O n a relevé, à travers l'analyse ,de pages web, qu
nc_ophones eules 5 °/o
encore) et à des enseignants que des dénom1nat1ons .st d entre elles po uv ai en t être considér 'es comme, appa
r1cte°?ent rtenant à
- • 0- si le rép
d s g nres nouveaux: page pe rs on ne lle th ém at iq ue
sc1
-•
en t-ifi 'que. s 119 . Ai -ertoire discursif pour les 1nteract1ons hotlist (liste
orales est défini pour le niv,eau B2) par la maîtrise des d'adresses favorit s de ites) ou weblogs122 • Le se nt
: im en · global
_ conversation, et éc anges familier , amicaux, est que le . genres électroniques 'crits interactifs en
personnel · temps é l
ad op te nt im pl ic ite m en t l m od èl e de genre en
affectifs ;. face à fa e
allant jusqu'à chercher à rivaliser ave la rapidité de l' oral
récits, anecdotes ; par la
vélocité d aisie ur clavier. tte similitude, indépend
- bavardage conversation à bâtons rompus ; ante du
support matériel, est d' un e grande utilité pédagogiqu
_ dispute, discussion, *altercation 120 ; e, puisque
ce interactions électro11iqu s on tituent comme un
e version
- récits de conversation ( , artiellement) éc rit (mai no n transcri e) de co nv er _at io n , qu i as
sure la transi-
- jeux de mots, bons mots, «blagues» ; .. tio n entre d productions écrites et des productio
ns orales, pour
~ conversations de socialisation, de ' on vo1smag les apprenant qui se entent plus à l'aise avec des uppo
e; rt écrits
- conv rsations de « service » a finalité pratiqu , Y •
( n pa rti cu lie r pour d s niveaux A). Lo n pe ut alors jo
compris ue· sur le
co m po rta nt la. gestion de difficultés, d' im pr év u ; te m ps alloué a la cr éa tio n de ce essages 'le ct ro ni qu e , re tro u-
_ e tretiens (médical d évaluation, de re u ement) vant ainsi la dynamique planification/improvisatio de
; s genre
échanges d nature profe ionnelle (di cu io n à plus in reractif oraux.
'eu
séance d travail) ;
, . .
- negoc1at1on. Ce analyse pos ibles d l'interaction orale (en stratégi
es,
composantes . situation . de communication et genr
Ce tte spécification comporte des ge res. discursifs no
n r~p '- di ·cursifs)
rés dans les inventaires déjà cit / ·, qu'elle vi en t donc co sont mobilisables ép ar ém en t ou de m an iè re co m bi
mpleter. né e, po ur
O n y a:djoindra '. es forme récentes d' in te ra ct io n éc ~t déterminer des objectifs préci pour l enseign, ment/a
en temps pp,renti -
réel qu . permettent le technologies contemporain sage d'une langue, do nt on peut · ans doute adm ttre
es: MS, qu'ils sont
chat, forum ... 121 Q ua nd il ne s'agit pas de forum com or m ai n allusif: qu e« parler» et qu ils peuvent fonder de
tant s m·étho-
une étiquette (la Netiquette) de comporte en t verb dologi s d'enseignement, elles-mêmes aussi univoques
al et/o~ ~n que possi-
bles, falsifiables et do nc modifiables autrement qu e ur
modérateur mais de dialogue o·u polylogue ces échang de seules
es ecr~ts bases in tu i ives ou expérientielles.
tendent à e cale sur les échanges oraux: adoption de
graphies
na Beacco J -C Bouquet S. & Po rquier R. (2004). ouv. cit.
119 Sur les r~is~'ns de ce chai~, voir _ , p. ~2 . . . l' . f
,Beacco J .-C . {2~04] : «T roi s perspective
~~e; :i~~~~en~~~~~ÎtFi~~r~a~~~~tt~~ ~ ~'( ~:ing:i~à 'd é~;l~/p·e~ Jtïl~(~urement au niveau
s ingu1s 1-
1 0

s~ . Sur ces questions, voir en parti_culier Mourlhon -Dallies F. (à paraître


122
Marcoccia M. {20031 .: «La communicati on médiatisée
par ordinateur : problèmes. de
genres et de typologie», Journée d'étude: Les genres de l'or
) : « Commun i- al, UMR GRICM
cation électronique et genres du discours». Lyon 2.

chapitre 6 1
chapitre 6 1 143
142
'
6.3. E,,éments de méfl1odo,ogie pou,r Une séquence n',est pas n,on plus à assimiler à une structuration
I' eo eigoemen~ d l 'in~era fion éditoriale, celle de manuels d, nseignement des langues, sou-
vent nommée unité. Cette forme éditoriale de présentation et
En s fondant sur l en emble des desc iptions de la compé- découpage des activités (avec tels que module de b,a e la dot1ble
tence à communiquer langagièremeht par des interactions ora- page) comporte d s éléments tels que mi .e en route, illu tration
les, on peut proposer d s activités d enseignement organisé s n n,e donnan pas li u à ,activité contrat pédagogique, évaluation,
séquence. r s ource pour l apprenant guidage d,e l'auto-apprenti .sag ...
L s activit . s d er1seignemen. proprem nt dit p uven si pl . -
6.3.t. Un d 'finiiion pré 1 bl : m nt s t1ccéd r (c hére c méthod logi u - faibl ou partiel! )
s' u ne e f11éthodolo ,ique ou êtr con titué s d,une ou de plusieur équences qw consti-
tuent alors le noyau dur de l'unité. Ces unités p·euvent à leur
Par séquence méthodologique (ou d'activités d enseigneme1it); on tour être regroupées en modules parties chapitres... , souvent sur
ntend une succe sion méthodologiqu in nt cohérente d' activi- la base de rel io s de type thématique (contenu cornm . · e
t ·s constituant 1en eigne ent p enant appui n particulier . ur distraire, la vil 1 ... ) .
des éch.antiUons de langu /discours et visant à l'acquisition d 'lé-
ment · iden ifiés d'u e compo ant donné , de la compétence à I

6.3.2. I 'm nt pou un I


tJ ne d ·n eigoem nt
communiquer langagierement. Chaqu - s 'quence peut co por-
d t'int rac tion ~ le
te , e outr , d s activités la r liant à d'autres compét ne s, dans
de articulation t11aîtrisé s _ ju tifiée (entre les comp·o antes Le objectifs opérationnels de ce équenc s doiv n r .._tre clai-
communicationnelle ou av c l s compétences form Iles t 1 s /
r inent s écifi pour les apprenants d mani' re à ce qu,il pui -
compétence . ulturelle ./ int rcultur Il s. . . voir chapitre 9). 12 · nt r pérer le sen d ces activités à savo ·r 1 résultat vi é ou
U11e équ ne didactique e t don une un.té nî 'thod logique compté. an un manu l ceci p ut "tre réalisé implem nt
de st ucrurat"on d sen ign m nts : elle r e e co11fond pas av c a , ffiOJli n du titre de la s 'qu nce · parl r de soi raconter t1ne
l' organi ation d un cours/ d un 1 çon e déroulant dan 1 cadr - anecdote - ach ter un cad au... primé n te me ordinaire .
de l'unité horaire de base de l'ens ign ment (dite souvent heure Ce objectifs ont été préalable·m ent défini au niveau tratégique,
d cours). Mais elle leur sert de tra e abstrait pursqu' on p ·ut celui d la conception générale du matériel d' n eignem nt e ·
planifi r un r 'partition de e activités · n 1 çons 1 sqttelles relation avec la ituation éducative. · t les équence proposée en
co portent d autr s activités, comme n tts 1 avons déjà souligné: conscitu nt la réalisation.
gestion de la class , activités non précisées par la . équence, act'vi-
tés à improviser en fonction des réaction . d s apprenants ... Activation de la compétence communicationnelle
de l'apprenant
Des activités préalable à l'apprentissage de l'interaction
123
Dans ses travaux d'analyse portant sur La structure des « leçon s », C. Germain uti - peuv nt porter sur la pris de conscience du fonctionnement
lise la catégorie «thème » dont chacun est organisé par une su ite d'activités didac-
tiques. qui jouent des rôles différenciés : activité didactique directr i ce ~ subordonnée , de celle-,ci dans la langue-cible . à partir de l'expérience de la
préparatoire, rétroactive ... Dans notre terminolog ie. séquence correspond à thème .
communication qu'ont les .apprenants dans 1 ur langue pr ·mièr,

chapitr~ 6 1
144 chapitre 6 1
145
ou dans une langue maîtrisée à un niveau significatif (au moin lement, de manière à identifier le.matériel verbal ·utilisé. La mise
·1). Cette sensibilisation concerne leur compétence ethnolin- en place d, activi és de ce type impliqu,e que les apprenants sont
guistique, comme capacité à identifier les normes et régulation en me ure de faire partager cette expérience de la communication
concernant les comporteme ts communicatifs (voir § 5.5.) au (en particulier dans le cas de groupes d, apprenants d, origines lin-
sein de: leur première co·mmunauté de communication ou dans guis iques et culturelles diverses) et/ou que les enseignants ont
celle comportant l'utili ation d'une langu acquise. Les normes une certaine connaissance de ces régulations communicatives;
communicativ.es de la société où s emploie· la langlt ~ c"ble doi- • à la ,desc iption d s circonstanc s spécifique d' .mploi de ces
vent être identifiées t ce i pe·ut s'effectuer, cont astive . ent, par formes (circon tance ou événements particuliers), c st-a-dire a
un retour au savo·r-fair · ommunicationnel des apprena ts. Car, celle des événements de communication dan l squels ces genres
même si l on ajoute foi a la lamentation rituelle -elo1 laquelle di cursi s, ce actes de discours et ces forme de la langue sont
« 1 apprenants ne savent même pas leur langu tnatern Ile » . considérés comme ap. ropr ·és ;
il est au moin indé iable qu ils corn uniquent avec uccès ar • à la de cription des varia, ·on ad.mi es ou requises dans ce
son truchement. cadr , qui p uv n "tr , par exemple, de nature intensive (saluer
Cette activation de . compétences communicationnelle /eth- avec un re pect plu ou mo~n . marqué, d mander avec plus
nolinguistiqu,es des apprenants p·eut s' e· ·ectu r au moyen d, p,ar- ou moins d'in i tance). Elle p,euvent tenir à l'âge au exe, a.u
tag d'i formations relativ . : deg é de par nté ou d connaissance, à la po ition hiérarchique
• a l'iden ification du g nre d interacti n orale ucili é dan la mutuelle, a la fonction sociale, ·te. d in er c ants ; il est impo -
communauté d comm nication de l appr nan , qui orre po d tant d idencifi r au moin la nature de ces act ur . d variabilité
éventu ll ment a celui con tituant l'ohj tif d la -équenc en d i tera.ctions, qui : uvent être différents d une· communauté
langue cible ou qui présente des affini és av c lu~ ; la pris , de de corn unication à 1 autr ..
conscience d différ ·· ces/ r · -·. blance p ut pass r p r une Ces ac ivit d n ibili at · n · · c .stitue · t pas une 61 e11
analyse du no de ces genres; oi · c ont int ;êt à "tr brèv,es. ll · ont pour rôle de situ r les
• a 1 id .ntification de fonctions communica iv . corr · pon- interaction qu · vont faire l'objet d' ac ivité · d' enseign ·ment de
dant dans la communauté de communication de l'apprenant, construire des r la io,ns encre l' xpéri nce communicative acquise,
à cell s con 'tÎtuant l'objectif d la équ nce en langu cible. Là etc î n cours d'acquisi ion ( ouvan1 aller ju qu'a fonder des
e core, la prise de consc· enc d ·. différ nces/ ressembla ce peut anticipations de la pr mière vers la seconde) et de mettre en elief
passer par un analyse du nom de ces actes de discours· la nature ulturell d la communication.
• à la d scription sommaire pa.r des ap·prenants des compor-
tements verbaux et non verbaux attendus dans ces s·tuations de Les échantilki.ns d'interactions ,
communication, s'ils en ont une expérience consistante dans la Les activité d enseignement prennent appui, dan · les métho-
communauté de communication de référence ; dologies contemporaines, sur des exemples des productions
• en particulier, à l' inventair (indicatif) des formes ··nguisti- visées. En ce qui concerne les interactions orales, les exemples
ques utilisées d.ans ces circonstances, qui seront donc citées par ou échantillons utilisés sont rarement «au hentiques » au sens
les apprenants, paraphrasées, commencées ou traduites littéra- dida·ctique ordin.aire, d'une part parce que leur collecte en vue

chapitre 6 ~ c apitre 6 1
146 147
de la réali ation de manuels pour rait s'avé rer lon~u~ :t coût~u e R - Salut. Ça va ?
et d'aut re part parce que des enregi trem nts reahses en direct F - Oui, et toi ?
ne pré ente nt pas tous les caractér!. tique s a~équa.te,s: par exe~­ R - Dis donc tu pourrais pas me prêter ta voiture ce soir ?
ple pour le niveau Al du Cadre, ~ mt~rventton vis e en Al doit [... ]
êtr · « lente et oign euse men t art1culee » et lle « com pren d de
'" ,. . .s 'chan ge son imag inés pour être proposés 1 nseig neme nt
1ongu es pau e· » · me"m · . carac·t·e' -r1·sati on p· our A2
. .ou l on. expo -e tel . qu ls. Leur de tinat ion pédagogiq_ue comma.t1de un certain
les apprenants à des interventions avec.« un, ~tctto~ dane et ~n
tempo qui fai . pass r rapid emen t d s ri uels d' ouve rtur . à une
débi t lei1 t »t 24 _ Un extrait de conv ersat ion telep·hon1qt1 enr gts-
dema nde d rvic . La prése11c de ponctuac·on dans la« trans -
ué com m c lui-ci, dem ande prob able men t quel ques am' na-
cription » onsti .ue un 'lém er1t faci] ·tat ur de la corn éhen io11.
gem ent pour on l1tilisation dida ctiqu e : L · conversations unag inée 'avèrent plus é onom ique . · Ile
[Un . fill (F) et on pèr (P), au télép hone ] peuv ent d' ailleur . être tout à fait vraisembl hl s car si l'on peut
: -All o papa ... ça va? s' n pren dr aLt caractère factice des « dialo gu s de méthodes »,
P. : - Oui avec le soleil. il t1 faut pas perde, de vu que c ux-ci en parti culi r duran
F. : - I(l) fait beau ? la pério de audio -vi ttell , avaie nt à gérer un prog ramm e gram -
.
P. : - Il a fait beau toute la journée et y a eu un coucher de soleil mati al qu il fallait mett re · n cene d ma11i re conv ainca nt : il
splendide. fat1t de tréso r d'imagi11at1on pour imagi11 r un dialo gue vrai-
. : - Ah c'est bien et i(l) fait pas froid ? s mblable 6 répliq·ue ~ comportar1t 3 per 01111es du v rbe faire
11
125 au pr 's nt le pronoms obj t lei la t les un up rlatif abso lu
P. : -Ah euh non non il a fait très bon •
et 1 1 xiqu e d s cr n port . a plupart d s man u l 011t t u-
[ ... ]
jour r cour s à d s éch ntillo n .d'in erac io11 « fabriqL1é qui
Il e t n eft t t op « lent )> o·u rép . titif dan la mesu r o~, ~our }>

/ n en ont pa née ·ssairem 11t factic ou invra isem blabl es pour


l'enseig em nt, on a be oin d'ex mpl~ offra nt des re~1 a ion
auta11t pui qu le cadr m,éthod ·logique n est plus l m"m : il
d'acte . d langag variés en peu de réph qu .' t ~n ~ 011 ttage »
ne 'agit plu d'en eig.n r la« gramma · » à traver de dialo gue
formel s impo prob able men t pour la d rn ère rephq~e (ah e~~
tnai d' n eig · r la communi ation int ractiv e 'appu yant sur
non non). On comp arera avec c t autre exemple, « fabr1q~·é >>. tir
des exem pl s de conv er tions . Pour donn er un caractère d' ra-
d'un de premiers matériels d'en eign eme n onun un1c attf du
lité à ces échantiJl011s, on d. spose d · moy en techn iques com me
franç ai 126 : le recours .
[Deu x amie s au tél 'pho ne]
- à des ér1oncés cliv 's (ma grand-mère, les confitures, elle les fait
~ Allô? bien; le sport, j'aime ça.)
F - Régine ? C'est Françoise. - à des mots -phra ses (merci, d'accord, super, pas possible... ) ;
- à quelques traits de la morphosyntaxe de l'oral (La soupe,
12"
- Cadre
· ~
p.T55. v [2 ·
-004) . · d' ' t t.f l· l j'aime pas ça !je te dis que je n'aime pas ça ! ; Nous, on va se prome-
12s D apres raverso . · . .· < Un exemple d analyse· un genre • T ·
1n erac 1 ora . . a
t ,, , -
· • b"t
conversation a · a ons r om· pus» , dans Niveau 82 pour le franca1
· s . 1extes e re1e rences, ner .) ;
Éditions Didier, Paris, p. 160. . · d' t " . t 'l
26 Weiss F. (l 9781 : En effeuillant la margu~r1te. Execc1ces .. en rarnemen . a a compre' - - à du 1 xique ordinaire ;
hension et à l'expression oraies, Langenschetdt-Hachette , Munchen et Paris, p. 8.

chapttre 6 1 rhapire 6 1
148 149
conversation .... ) don t la maîtrise est visée par la sé uence Ce ·te
127
- à des énoncés « incomplets » ; technique inaugurée pou r le français par la mé tho de Archipe/ ,

- à des interruptions encre locuteurs. permet d xposer l s appret ants à des réalisations différentes
- ...] mais tenues pour équivalente d'u n n1ême acte des réalisations
Ces effets de réalism oral peuvent être renforcés par le recours comparables d'u n mê m·e acte ot1 à des réalisations com por ta t
à des noms de lieux ou de personne peu stéréotypés, fréquents des variations d intensité (par exemple : don ner un autorisacio·n
/
ou convention11els dan les matériels d'enseignement (Paul vient sans r serves : Bien sûr ou de mauvais gré : Si tu y tiens.... ), des
de Paris vs Justin vient de Dragu.igrzan ou encore Arnold vient de variations de formalité (formel/informel) ...
Crévecœttr-sur-Escaut).
C tte multiplication (raiso nable) des sup por t autorise proba-
L'exposition aux échantillons d'interactions blement un rneill ure perception par les apprenants d s carac-
téri tiques des -ituations de communicatio concernée par la
La première activité e t de faire ente11dre et comp endre les
_. équence e elle cherche à évit r un apprentis age exclusivement
exemples de conversations retenus. Com me 1, objectif principal de
centré .· ur la mémori arion d 'no ncé · qui peuve t devenir d -
ces séquences n st pas la réception mais la prodt1ction, on aura
formules stéréotypé s saisies globalement t qui ne eraient donc
san douce inté · "t à faciliter la compréhension d ·s apprenants :
plus productives pou r d ~s app r nti age ultérieur .
• en leur fourni sant san doute dè la premi re écoute) la
transcription ou la ver -ion écrit . de la conv rsation qui com-
Le guidage de la compréhension
porte des information comme la s gm,entation en ots de la
L s conver arion et _nues comme sup por t d'en eig emen
chaîn sonore t la ponctuation ·
• en don nan t de i1 dications rap ,"des sur la ituation de don n nt li u a d s activité d cam p éh nsion. Celles-ci ro t
communication, sou form _. de didascalies (en particulier r la. . p ·. é ntées de manièr plus d 'taillée dans le chapitr 7, car elle
son t substanti llem _nt d mê m nature que ce les utilisé pou r
tians entre les interactants qui se can nai sent ou non . sont ,ou
la réception o,rale à ceci prè , cependant, que dans le cas des
non en situation hiérarchiqt-le ... ) ;
interactions, la compréh sion est au ervice d la production.
• n .accompagnant la transcription d'u ne repré ent atio n (de -
s activit s de compréhension, qui pourro t pr ndre des formes
1

in, photograph ~ e) des int ractants dans l'environnement maté-


de consignes (r cherche et élucidation d'indic s), son t destinées à
riel où pre d place la conversation (celle-ci eut s'y référer) si
a surer une compréhension globale des échanges verb,aux à partir
pos -ible en plan moyen, qui permet de repré enter le expr s-
d éléments, déJà identifiés, comme :
sions facial s ;
- la transcription de la conversation et les illustrations qui
• n utilisant une version enregistrée en rudio par des acteurs
l'accompagnent ;
professionnels, ce qui autor· se la reconstitution d'ambiance
- l'environnement sonore (bruits, musique ... ) ;
sonores (bruit d la rue, annonces dans les lieux publics ... ), très
importantes pou r l'approche globale de ces échantillons ; - le nombre des participants leur âge (perceptible a la voix),
leurs relations (didascalies) ;
• en proposant des exemples multiples (donc courts) pou r
laisser de la place à diverses actualisations d,u n même acte de 127 Courtillon J. et al. (1982) : Archipel 1, Éditions Didier, Paris.
langage (ou d'u ne même suite d actes ou d'u n même genre de
chapitre 6 1
151
chap1tre 6 1
150
conve •
rsation. .) dont ·
la /\
mait •se est •
v1see par 1a seque nc .Ic ette I

- à des énoncés «inco mplet s» · technique, inaugurée pour le frança is par la métho de Archipe/ 127

- à des interruptions entre locuteurs. perme t d'exposer les apprenants à des réalisations différentes
- [... ] mais tenu s pour équiv alente s d'un même acte des réalisations
Ces effets de réalism oral p·euvent être renforcés par le recours " acte ou a' des re'al.isat1on
comp arables d )t1n meme . s comp ortan t
à des noms d · lieux ou de perso nnes peu stéréotypé , fréquents des variations d intensité (par e emple : donner une autorisation
ou conventionn ls dan les matériels d'ense ignem ent (Pa·ul .vient sans ré erves : Bien sûr ou de mauv ai gré: Si tu y tiens ... ), des
de Paris vs Justin vient de Dragu,ignan ou encor · Arnold vient de variations de formalité (formel/infc rm 1) ...
Crévecœur-sur-Escaut).
Cette multiplication (rai onnable) des support autorise proba-
L'exposition aux échantillons d'interactions blement une meilleur perception par les app •enants des carac-
La premièr activité est de faire entendre tcomprendr les téristi q·ues des situations de communication conce rnées par la
exemples d conversations retenu . Comme l'objectif princ"pal de . équenc et elle cherch· à éviter un apprentis age xclusiveme11t
c s · équen c n es p·as la récept ion mais la production o aura centré sur la mémo risatio n d énoncés, qui peuv .nt devenir de
sans doute intérê t à facilit r a comp éhension de appre na t : formules téréotypées sai ie glob .·. en · t qui n . s raient donc
• en leur fourni ant, s · doute dè la prem ·ère écout , la plus productives pour d - apprentis ag s ulté ieurs.
transc riptio n ou la ver ·on écrite de la conversa ion qui ·c om-
porte de information comm la gmenra ion en mots d · la Le guidage de la compréhension
chaîn sonor ·r la ponctuation; s conv •sations r te ues comme suppo rt d n eign ment
• n donnant d indications rapid s sur la ituation de o n n li u à des activité d comp réhen ion. Celles-ci s ron.t
comm unica t1o·n , ou forme d didascalies (en particulier rel - présenté s de manière p ·us dé aillée dan le chapitre ·7, car elle
rions ei1tre l s intera ctants qui e connai sent ou non, ont ou sont ub tanti ll m ·nt d mêm nature qu celles ut1li é p·our
non n situ tion hiérarchiqu ... ) ; la ré eption orale, à cec· près c pendant, que dans le cas d
• en ·ccompag11ant la transc riptio n d'une r p é e tation (des- mteraction . la comp réhe sion .. st au ervic d la production.
-in, photographi ) des intera ctant · dans 1 enviro nnem ent maté- L s activi 's de compréhen ion, qui pourro t pr nd e de -formes
riel où pr d place la co11ver ation (cell -ci peut s'y référer) - i de consignes (recherche et élucidation d'indices)) ont destinées à
pos ibl en plan moy n qui per1net de représenter le . expres- assurer ·une compréhension globale de échanges verbaux a partir
d'éléments, déjà identifiés,. comm e :
sions facial s ;
• en utilisa nt une v· rsion enregistré en stu.dio par des acteurs - la transc riptio n de la conve rsatio n et le illustr ations qui
professionnels, ce qui autorise la reconstitution d'ambiance l'accompagnent ;
sonores (bruit . de la rue, annonces dans le lieux publics ... ), tres - l' environnerrienr sonore (bruits, musique ... ) ;
impor tantes pour l'approche globale de ces échantillons · - le nombre des participants, leur âge (perceptible à la votx),
• en propo sant des exemples multiples (donc courts ) pour leurs relations (didascalies) ;
laisser de la place à diverses actualisations d un même a.cte de 127
'
Courtillon J. et al. [19821 : Archipe .l 1, Editions Didier, Paris.
langage (ou dune même suite d'actes ou d'un même genre de
chapitre 6 1
151
chapitre 6 ~
150
- l'intonation des énoncés et leur valeur e pressive l'inten ité
a de cription à usage pédagogiqt1e des conversario11s repo -
onore qui constituent des indicateurs pot nti llem nt très révé-
sur u e tran po itior1 a l'usage de app rena nts des savoirs
late u s ; avants relatifs à celle -ci. Elle consiste en activités d' observa-
- l expérience communicativ d s app r nant s dans un langu tion des échantillons et de mi en .évidence des régularités ou
connue. en app ort d'informatï.o s métalingui tiques ( ous formes de
tableaux ésumé) sur ces r 'gular1t/ s. Ces inforn1ations perm et...
La compréhension plus fine, ése vée au élém nt linguisti- t nt d'ad jo·. dr des élém nts suppl 'mentaire (par exemple
ques pertinents pou r l'objectif d la qu ne s fo11d ra ur : autre réal1sat1o·n d un act de langage, non pré ente dans l échan-
- la reconnaissance d' 'l 'ments linguistique ide11tifiés · tillon) ou d autr s exempl qu ceu figurant dans les conversa-
~ d chaîne d,inférences réalisées a partir d. ceLix-ci. Par tions échantillon.
e empl , i l'on comprend terre, on peut chercher a deviner 1 Ain i, à t111 niveau A2, aux roi · ·conversations suivant s on
signification de tremblement de terre dan Tu as entendit? Il y a peut fair . correspo dr · des explicitations et de précision
comme c lle figurant dan l e11cad ' .
eu un tremblement de terre au Ch.ili, surtout ·i l'on sollicit d s
connai ances ncycl p diqu. s non linguisciqu · (1 . Chili st
Le bouch r - À qui le tour ?
une zone fort m nt ismiqu ) ;
1r cli nte · À moi! Alors je voudrais ...
- la tructure attendue d répliques
2 li nt - Excusez-moi, mais j'étais là avant v·ous. Je voudrais
- des c nn c _u ls qu d'ailleurs bon, bref . . ·
trois côtes d agn,eau.
- Je répliqu sou élément d répli u déj' · t · p 't' [ . . ]
C t ens m l d activité a pou r rôl d fair élucid r p r l
Le boula11ger - Et voilà une baguette bien cuite!
appre ant c r .ains aspect de( ) (!')échantillon( ) c qui con ti-
Le cli nt - Non. Euh... excusez-moi, mais elle est un peu trop
tue une con ditio n et un form . ·d - l ur ap -ro riation activ; .
cuite, celle-la.

Systématisation communicative : descriptions


Le fromager - Je suis désolé mais o.n ne peut pas fumer ici.
~ xpo ition à ces x mple d conversations petit ."tr consi- · e clie nt - Oh ! Excusez-moi.
dérée co· me r ndant possible leur appropriation, au moins
provisoire. Les m thodolog1 s cla iqu s prév oien t cep nda nt
d pr long er c contact et de ch rcher a a cr r t a tabilis r
cett appropriation par de activit 's d natL1r réfl xiv t par d~ s
formes systématiques d er1traînement à !,interaction Cette y -
témarisation communicativ (à di tinguer de la systémati ation
formelle) procèd par deux éries d, activité centrée respective-
men t sur la description des ph' nomèn -s conv rsationn ls t ur
la pratique systématisée de la conversation.

chapitre 6 1
152 chapil re ~ 1
1S, 3
On notera que dans le abl au figurent une précision sur le Systématisation communicative .~ exercices d'interaction
I • •
comportement verbal attendu (on explique) et des réa1isarion de ' a systemat1sat1on peut aussi recevoir une at1cre form e non
' • -

1, excuse non présente dan les échantillons (je m'excuse désolé exclusive de la précédente et évenruellem nt située avan t celle-ci
mais... ). c .Iles d) activités systématique d'entraînement à l 1nteraction, que
En complément à une conversat on téléphonique entre amis l'on nommera donc exercices d'interaction ou de conversation. Ces
port ant ur le p oblèmes de coup es et centrée ur conseiller, on activités so t apparues très tôt en français en eign ' comme lan-
pourrait donn r les informations desc ·ptives suivante (niveau gue étrangère, e . parti culie r à parti r d s exer ices d c tte nature
BI) : imaginés pour la méthode Archipel (d 'jà citée) élabo r 'e au sein
du Crédif. On peut les clas er · n activités de r con aissance et
activi é de prod uctio n sur scénario (o·u trame ou canevas).

0 L s .activi ré . d rec·on ai sance


es activités e caractérisent par une ab enc d production
verbale. Elle ont probabl men t à prop· er au début de ce cycle
de la s 'que nc d enseignen1 n puisqu' lle prolongent la de -
1
,

cription métali gui tique des régularités de conve sation . Elle


consi t n à:
fa· re ·d n ifi · r des réalisa ion d'un acte de langage dan une
d noncé /ré liq e
faire cla ·5 r/trier d s r'ali ation de plu ieur actes d lan-
gag dans un li te d, énoncé I répliques (lim it' ou non à ces
act ) ;
- faire a soci r de icuatron de communication/ des con ·e tes
(som mair emen t caractérisés) et de ré liques pouvant êtr appr o-
1

priées da11s l conv rsations .orr .spo11dantes ·


Les formes sont classées et a co pagn 'e de pr 'cisions mor- - faire recon titu r la dynamique d'un conv rsation, dont 011
pho yntaxiques qui n ont aucunement i disp nsable ~. La réa- donne tau es les répliques mai dan · le déso dre (plu ieurs dyna-
lisation de ce descr' prions sou forme d-inventaires peut consti- miques peuv ent être plausibles) ;
tuer une activité pour les apprenants. Ceux-ci peuvent au s' être - faire reconstituer deux conver arions dont le réplique ont
invités à les commenter et à y réagir, en foncr·.on de leur propre mêlé s et donn ées dans le désordre ·
expérience d · la communication dans une des langues connues - faire compléter une conversation dont certaines répliques
d'eux ais aussi par rapport à leurs acquis et connaissances de la sont laissée vid s par des répliques données mais à sélectionner
langue objet de l'enseignement. dans une liste.
- [...]

rhapitre 6 ~
chapilre 6 li ss
154
D tels exercices sont probablement plu adaptés à de appre- Par exempJe, dan une s 'quen ce centrée ur un conversat'on
nants possédant n ore peu de re sources v rbales ou relevant d service (acheter), voici u11 exercice (niveau Al+) com porta nt
d'un e culture éducative qui privilégie l> apprentissage par l écrit uniqu me t .de répliqu s réactives an indication et une ug-
gestion lexical (roses).
ou 1'ab ence d prise d risqu public (po·ur ne pas « perdre la
fac » n clas e).
(Fleuriste)
Vend use : - Bonjour !
8 Activités d production a parti r de sc 'narios de conver a-

tlOil
Vous : - ... [roses]
\'( ndeu e : ~ Combien ?
Les activités de productio11 des appr enan t s'effi ctt nt d .
mani r guid' , à 1aid · de scénarios d conversation ( nregis- Vou : - ...
tré t écrits) à compléte . C « conversation à trous » son d s Vend u : - De quelle couleur ?
artefacts pédagogiques qui n relev nt cert s pas d 1' appr opria- Vou . - ...
tion natt1rell . Mai elles pr' ente nt l avantage d' utori · tin Vend us : - C'est pour vous?
ntraînem nt p· ogr s if à l'interaction dans lequ l l effort d i1n- Vou : - ...
provisation p ut êtr dosé. Vendeu e : - Voilà .' Ça fait 14 euros.
es ex rcic ont à l' évid e d s· in ! à "tre r ali ' n pair .s.
ls uppos nt d définir la itu ion de com mun ica ion (id n- La derni r r 'pliqu à prod·uir · upp un ertai11 typ d .
tité/ rôle de participa t r l tian ntr les participant .. . ) tou- savoir o ial (· 'est pour vous?== je vous fait un bouquet?) et elle
jotirs d manière ttc inct e d' utili r c·o m . indication pour e t ·u c ptible de faire difficulté.
l s répliqu·e à produire d ·nforma ions div r . c mm p r '

e empl d s élém· nt 1 · ·eaux à utilis r ou 1 om d la fon - ett autr activité (1 iveau Al) prop o e des éléments l xicaux
tion O·rga11i ant la r 'pliqu . n pour ra au · i p ivilégi r l· pro- a in érer dat1s tin tram d répliqu à compléter
duct ion d répliqu · ~éactive ( n particulier pour 1 niveau
AI e A2) ou c lle d répli ue initiativ s (voir § 7.1.2 . Tours de (Conv rsati du lund i mati n li u d travail)
parole). Cet ensemble d param tres est modulable · t perm t d A - Qu'est-ce que tu as fait dimanche?
construire de scé11arios dan l quels l s ressource cognitiv B - .]'ai'.. . et; az. . . c etazt. . . Et toz. .p
•J • I •

communicat' onn 11 s e lingui tiques d appr ants son plu . ,. .tf • .? Oh ; .,az... .
A - 1v1ot
ou main ollici 'es. 0 i1 di pose de scénarios i -pliqu ant peu 1
B-A h bon!
apprenai1ts si les répliqu s à produire sont pet1 11 mbr use , réac-
tives et fléch .ées par une indic ation d act de langag à utili er t
(indications)
d'autres (c.eux où n figt1r que la derni re réplique pa · ex m-
Dormir jusqita midi
ple, sans aucu ne ind'c ation pour les précéd nte) qui suppo nt
en principe et à ressourc · égale ; un mobilisation majeure des Regarder le Grand Prix
,,,.

capacités langagières des apprenants. Ecouter des CD

cha pi Lre 6 1
d iapitre 6 1
156 157
Aller au supermarché de 10/12 répliques et avec u.n temps de préparation très réduit,
Ranger le garage on retrouve la technique des jeux de rôle,. improvisés à partir d s
Repasser échantillons et/ou comportant une préparation portant essen-
tiellement sur la morphosyntaxe.
, a seconde réplique ·de A et la réaction de B impliqu nt que A
.a u des activités peu agréables (Moi? Oh... ). D'autres activités c·onversationnelles y tématiques sont à envi-
sag r, sans dout dè que les apprenants dispos nt d'une capa-
Lexemple uivant (niveau A2) est encore plus «vidé» de sug- cité d créar· vité et de démultiplication par rapport au matéri .1

gestions. verbal réduit dont ils di -posent en d 'but d' app entissag . ·-n
effet- les exercices précédents relèvent- dan leur majorité, de la
[don .er des e plications, en 6 répliques : votre petite amie reproduction ou de la. refo mulation · cette derni re consi te .à
vous demand c que vou faisiez avec a copine sabell dans le produir un énoncé réalisant globalem nt la rn ~me intention
· arc, hier] d communication qu,un autre au moyen d'un matériel verbal
iffé e t. C'e t ce à quoi t nden le référentiel par langu qui
rec nsent et classifi nt dan de m~rne · catégori s (acte ,de langage,
A- [d mande d'explication]
notions général s... ) des formes donné s comme équi · alentes,
B - [réponse vague] _n _rm s pra .matiques ou éman iques. Ain i, proposer de faire à
A- [demand d' plication] quelqu'un/ inviter qqun peu r 'alis r . a d moyen ux effi ts
B - [explicatio ] compara,- tes, comm _ : je tïnvite à dîner... et si on allait dîner...
A-Ah oui? qu est-ce que tu dîrais d'aller diner.. . ? es ex rcic .s d _variation
B - ... «à s ns égal» n d vrai nt pa conduir · à minim1 er la percep-
tion d'au r - vari tion toujour possibl s- mê e à matéri I ver-
ette t ame corn orte un réplique réali ée à interpréter (5°), bal ·dentiqt1e. iles-ci ont d n ur diffi' nte :
une autre .ans aucun · ugg stion (6°) et les 4 premi' s conti -n- • variation e pressiv _s por é par l intonation On soulignera
nent des fléchages en actes d langage. à cet égard combi n le activité intonatives sys ématiques
Cette technique perm , d, e ·e ·cer empiriqu ment, un c rtai11 mblent peu présentes dan les matériau d'enseig ement d s
contrôle sur l degré d improvi ation auquel on ouhaite abi- an ées 1980-2000 (hor manuels spécialisés) 128 alors qu l'into-
tu r les apprenan s dan les interaction orales t de l'accroître à nation est forte - · nt porteus des n ·
mesure ·q ue l'apprentissage s,effectue. Cette forme de « progres- • variations d inten ité portées par l' inton,a·, ion et/ ou le macé-
sion» prend aussi appui sur la longueur de ces conversations· 2 à ri 1verbal ;
10 répliques sur 12 semblent constituer un format pédagogique
réaliste, bien qu' éminemmen variable selon les publics et leurs
128
Par exemple, Callamand M. (1973), : L'intonation expressive. Exercices systématiques
acquis. On peut aussi jouer sur le temps aissé à la préparation de perfectionnement. col. Le français dans le monde/BELC, Hachette-Larousse : Ca lb ris
de ces exercice de conversation ou sur le fait que les apprenants G. & Montred on J. (19 75J : Approche rythm;que in tonative et expressive du français langue
1

étrangère, CLE international. P'ar·s et l[ 1980) : Oh là ià ! Expression intonative et mimique,


notent par écrit ou mémorisent les productions créées. Au.-dela CLE inte rnat iona l, Pa ris.

chapitre 6 11 ss chapitre 6 1
159
•variati ons dites de registre dans le Cadre 129
, notion défi- l'"ntonation. D) autant qu'en français,, la prosodi (accent, débit,
nie comme renvoya nt «aux différ nces sy tématiq ues entre les rythme ... ) la pronon ciation (voyelles nasales, e mu t ... élisio ,
variétés de langt1e utili ées dans des contextes différen t >}. Dans faiblesse articulatoire ... ), les liaisons et la morphophonologie
1) e emple retenu, on distingu e plusieurs r gistres : officiel, formel onstitue nt des élément s importa nts dt1 matériel susceptibl de
1 1
neutre, informel familier - intime ; marquer de variatio · • Le fait qu les phénomènes i11tonatifs
ns
• variatio s sociales et/ou régio,nal s. On attend d'un utilisa- oient complexes à dé,crir dan des termes pédagogiques sim-
t ur/ app enant au niveau B2 qu « il s' e prirn avec assurance, clai- ple invi e à privilég ier de activités de r production intuitiv e,
reme11t et polim ·n t dans un regi tre form 1 ou info ·mel approp-rié « à l'oreille », sa s qu il soit besoin de solliciter une descrip-
à la situa ion et aux p,er onn s » • au niveau C 1, il doit « pouvoir tion expli ire. Ces activité sont pertine11tes à quelqu . niv au
suivre de films utilisan t larg .ment l'argot » et en C2, « il mani- de maîtrise d la langue que ce oit pui que l'intona tion a d s
ti st une bonn maitri e de expres io idiomatique e · dial c- fonction synraxi qu s (inte rogatives, paus obligatoire dans les
tal s avec la conscience des niveaux connota ifs d sens > 130 • r1oncés cliv 's : Les pommes, j'aime ça ... ) n1ais aussi implica tives l 2
(par e · mpl : approbation av c ré erve, impatience, lassitude
Ce réperto ,·re variatio nn 1 devrai pouvoir être sollicité dans
doute ... ). Ainsi, on peut xposer l s apprenants à différen t s for-
me de réaction (plus ou moins forte ) à des xplications comme
le relations que les locuteu rs ntretien nent av c le context d
dan les ex mple suivants :
comm.u nication sous forme d variatio ns dit s situationnelles,
stylistiques... , l quelles traduis · t le relations ouples (ou i11sta- A ~ Et le pain ?
bles) que le locuteu r s propo e d cré·e avec e · int rlocuteu r - Oh ! J'ai oublié.
en fonctio n de enj ux de l' · nteraction, de es circon tance . . . t A - Il y a des biscottes.
q u1 rétroagi sent sur s s manières d dire.
Ces variations, qui caractéris nt des comp 'te11c s d utilisat u s A - Et ton devoir d'anglais ? '
expérimentés, ne ont pas cepend ant aisées à t aduire en ac ivité B-]'ai eu 3.
d,enseignement systéma tiques comme les précédentes, qtti pré- A - Comment 3 ? C'est une plaisanterie .'
upposeraie t qu il est possible d'établir de équivalences terme à
rm ntre un énoncé « neutre » et d'autres tenus pour famili r ,
A - Tu es en retard.
intimes , ordinaires ... Or, l' 011 sait qu'un même terme peut être
B - Jëtais avec des amis.
investi d ·valeurs ambivalentes : le tutoiem ent est un marque ur
A - Ah oui /Et moi, j'attends.
de familiarité mais aussi de di tance/ mi oratio,n (Tes papiers !
peut dire le représe ntant de la loi au su pect qu'il contrôle). On procédera alor par écout de ces échantillon t demande
de reproduction.
Le domain e dans lequel le risque est moindre de donner une
vision figée de· la langue en niveaux cristallisés et contrastés est
pr,obablernent celui des activités de systé~atisation relatives a 131
D'après Gadet F. (20031 : La Variation sociale en francais, cot. L'essent iel, Ophrys,
Gap et Paris, p. 44. ·
Da~s la termrnologle de M. Léon (1964, Exerc;ces de prononciation française 2, col. Le
132

français dans le f1:10~de/BELC, Hachette-Larousse), au sens de« intonation [exprimant]


129
Cadre, p. 94. une nuance, une rdee, un aspect de la pensée qui n'est pas exprimé par le vocabulaire
1. o Cadre, p. 95.
3 ou la syntaxe >> .

chapitre 6 [ i bO chapitre 6 1
161
Au terme de cette description, il co vient de ne pas perdre tion. On attend aussi d'elles quelles permet ent de cibler le g·enre
de vue que les activité d'enseignement de la conversation que discursif, les actes d parole ou les formes de leur réalisation vi és
nous venons de d.écrir.e relèvent de la systémati arion et qu'elle ar la séquence.
interviennent · ntre l' exp·o itjon aux échantillons les descriptions • la durée de préparation. Celle-ci pourra elle auss!. tendre à
e pl.cites des régu arités conversat·onnelles et la production à décroître à mesure que l'.on souhaite se rapprocher de l'impro-
proprement parler. Il est tout à fait ·Concevable d,en faire l' éco- visation, qui constitue la condition de production normale des
nom,e e de passer directement des modèles, que constituent les conver arion , cett ·réduction p agressive dépendant de la fami-
éc · antillons a la production proprement dite, si les apprenants liarité d,es apprenant avec cette forme d ac, ivité, de leur expé-
ne sont pas conva· eu de la vertu d'activités sys ématisées dans ri nce de - situ tion de communication · etenues, d s ressou ces
ce domaine. acquises dan la langu cible.
• l mode de réalisation. l:idéal est san doute de fair réali-
Production des conversations ser ces productions par aire d' apprenan s, pour encourager les
activité collaboratives et pour faciliter la production orale qui
Lensemble de . activités précédent sa pour final1 é la produc-
résultera de c tt préparation . n peut accepter que le app -
tion de conversations par les apprenant . i la de c iption de cette
nants notent par écrit ·ommalrement ou partiellement, les
dernièr phase d'un dé arche méthodologique pour 1 i11terac-
1

ré ul ·as obt .nu , ceci ' de fin de mémori ·a io . Il doit demeL1-


tion o ale est relativ n ent brève c .la n ·gni e aucun ment qu
r r cl ir que ce note sont« privée », p opre aux ap rena ts et
la durée de c Ile-ci doit être limité . Bi n au contrai e, on aura
qu'elles ne devr ie t ervir d point de départ a aucun activit'
intér"t à y con crer le plus de temp d n eignement pos ible le
méthodologiqu puisqu - dan ce a , on trouvera·r d .· s l
r st n'en con ti uant que la pré aration.
champ de la méthodologie d la production é rite. C tre prise
a réalisation en clas e de c t e activité est a s z p u t chniqu ,
/ t non d'exercices co d ores eu , a o tour ê, r limit 'e v ir on admi -e i l'on
s' agi sant effecti ement d'un , tivi e
souhait rappro h r d s condition ordinaires d s échanges
précédemment. · a con igne comporte : conver a ionn l .
• le description de la -itu tio de co munication (identité
et fonction de interactants, finalité de la conversation objet de
L dérouleme nt de 1 activité elle-même est t ut à fa"t connu :
c 11 _-ci, e p · et li u). ette pécification pourra êtr plu ot1
consigne (donn' oral m nt ou p r éc it) ·
moin complèt ou être ent1èr ment laissée à la créativ.'té de _
- con titu .ion d s pair s (le cas éc' éant) ;
apprenan s.
- préparation par les appr · nant ;
• le nombre de r ~plique attendues. On aura toujours intér"t à
cadrer les productions attendues n donna une réplique devant - restitution au groupe-classe. Len ·eignant demande à plu-
figurer dans la conversation : ce sera une réplique central · ou s· eur groupes de faire part d l urs résultats, en « jouant » la
finale qui mieux qu'une réplique d'amorce, contraint davantage conversation produit ·
et perme .· donc de demeurer dans le cad e de l'objectif prédis- - réaction des autres appr nan . (app, éciation globale, ropo-
posé pour la séquence'. Il s agit bien d·e créativité avec contraintes sitions de remédiation ·OU suggestions) ;
mais ces dernière · n'ont pas uniquement un pouvoir de stimula- - éaction d l' enseign,ant (appréciation globale, propositions

chapitre 6 1 ch pitre 6 1

162 163
d médiation sans activités d sy tématisatio n form lle, c'est- Ce chéma précisons-le à nouv au, ne constitue pas, a nos
à-di e par simpl répétition de l'énoncé recti é, ou suggestion y ux, un plan de cours type mais un d .s armatures possible
portant · ur les cont nu la propriét' de formulation s, la vrai- d,une classe de langu c 11trée sur les con1pét nce d'interaction
semblance ... ) · mettant en œuvre les forme d'objectifs d enseignem.e nt identi-
- éventuellem nt choix par 1. group - lasse des production fiée par le Cadre.
ju,gée le.,, plu ignificatives mise au point finale tran cription
t mémorisation par le groLtp classe (pa · r pétition collec- Le activité con titutiv s d'une méthodolo gi del i11teraction
tive). recensées dans ce chapitre ont s1utout été décrites 11 vue de leur
Lttil isation po11r un enseigne n nt visant 1 int raction orale. · ous
Au terme de c tt a tivi é, on p·eut considérer la éque11ce avons souligné c pendant (en fin d 6.2.4.) que 1 . t chnologies
con ac ée a l 1nt ract"on oral comn1e clo e. Eli . p ut cepen- de la conununic rion ont largement popularis' des modes d'ir1-
ant être méthodologiquement articulée a d autres compo- teraction 'crite en temps r 1, a raver les é hanges par Intern t
ante . campo anr de sy témati ation formelle . cornposant ot1 par t 'lépl1one ( ms L ), t ,que ce interactions écrites n1-
culturelle (voir ch· pitr 9) selon de dynamiqu variables d nt blaie t pr s nt r de affi11it' av c les inreractio11 fac à face a
il convient d'a.pprécier la pertin nce en fonction d s objectifi savoir celui d l'imm diate é et donc d l'improv· at· on.
d orm tian d l'ins ·turion et d s n ignants ainsi qu la C rtaine de ce int raction écrite n s, apparenten t p s à d
cul ur éducativ d r 'férence de · appr nants. En particuli r inter · tion · qua11d ell con isten en 'c anges d m , o '1 l' n
i l' n con id r comm pertin nt d'i ,tégrer d . 'l lm nt d se trouve plutôt d vant de ~ rm compactée . de urri r. Leur
y -'macisation form lle dans un t 11 séquen e on ra n utilisation en dida tiqu , envi agé d mani re i nul e r .leve
doute a ené à ret nir une Sltcces ion d'activité didactiques du alors largement ,d la m 'thodologie de la production écrite. C ·
•"
type: é rit , l plus o·uv nt a t1 ag priv ', r l v it potentiel! ment d
- e o i ion à d s échantillon s d · co11v rsation ; norme sociolingui stiques plu soupl , en particuli r . n ce ui
compréh n io11 de es 'chantill ; one rne 1 yntax t sL1rtout la grapl1i _ , comm en t tn·oigne
l mploi répandu d la graphie intuitiv intégrée aux ap,par ils
sy tématisatio11 communicativ par apport d informatio,n
téléphoniqu es par l s opéra eur commercia ux. n ourrait rai-
de criptives ·
o ner d la m "me mani re poL1r le chats tant qu ils sont u ili '
- y tématisatio n ommunicat iv · au moyen d x rcic s de

de maniere simulée (par exempl n I11tranet ntre l s apprenant
conver at1on;
du groupe c ass ) . Leur e ploi n dimen ion ré lle, par ex.e m-
- production par paires (1) · ple avec des correspond ants di tants, apprenants eux-mêmes ou
- · ystémati .arion formell par apport d' inforn1ation s descrip- non ntr . certaineme nt dans le cadre dune pédagogie du projet,

t ve ; celui-ci fonctionnant comm contexte global pour le échanges;
- systématisa tion form,elle au moyen d'exercices morphosyn - déte1~miné pour la durée du proj t. Dans ce ca , C·es productio11s
taxiqu s et lexicaux ; verbales intera ives ont pour fonction ss ntielle la réus it d
- production (2) ;
- (auto-évalu ation ou évaluation, immédiate ou différée). 133
Abrévi ation de short message serv;ce.

ch<:i pitre 6 1 chapitre & 1


164 165
la communication et non sa form·e. Celle-ci era l'objet d mises
au point a posteriori, ·ndividuelles ou collectives, comme pour
les échanges oraux suscités en classe par les moyens méthodolo . .
c TRE 7
giques recensés et regroupés dans ce chapitre.

Eté me ots de mé tho do, ogi e


pou r '' eoseig oem eot
de 'a ré eP,tioo/ om pré heosioo
des textes e fi ts et ora ux
Ce chapir e, comme le précédents ou les suivant . vise à et-
tre en perspective l'existant produ it d la réff·exion d"dactique
t du savoir-faire collectif des e11s ignants avec le . propo it" ons
du Cadre. Ainsi à côt de l'int raction orale le Cadre choisit
de caractérise des act"vités dites de réception, di tinctes de celles
d'int raction de production et de médiation, lesquelle ont spé-
cifiée e 'coute ou corn réh nsion de l'oral, lectur ou compré-
h nsion de 1'écrit et réception audiovisuell 134.•
ous adopt ·ons cette termin ologie en utilisa nt aussi 1 terme
de compr hension, d usage plus comm un en didactique d s lan-
gues et en pré isant toujours à la suite du Cadre 5, que ce acti-
vi 's porter t sur des textes, d 'finis dans 1 Cadre· (ibid.) comm e
séquence discursive, dont 1 medium st oral ou écrit, c .ci pour
rappeler que le medium i1 constitue que l)une des caractéristi-
ques de ces formes di cursive .

7. ,. e m d' le d la r' epfioo dan le Cadre


Le Cadre, normalement tributaire de la recherche prend
appui, pour définir l interaction sur les descriptions di po i-

134 Cadre, p. 54-60.


135
Cadre, p. 75 et su iv.

chapitre 6 1
166 chapitre 7 1
167
bles du produit de l activité langagière (les formes, observabl s, Peuvent s'y référer des mé hodologies d' approch des t xte écrit ·
fo11dées:
des interaction ) alors que pour la compréhension, il sollicite
au si des théories psycholinguistique , plus étoffée . et diversifi 'e • sur la traduction i11tégral (comprenant des oralisations des
que pour l'interaction. C lles-c· fournissent un soubassement textes), phrase par phrase, s Ion 1 développement du texte (dit
à bien d descripteurs de compétence de compréhension de lecture linéaire, partant du début et allant à la fin du t xte ou d
textes écrit et oraux. Par e emple, pour la compréhension des 1extrait) ·
discoltrs écrits à côté du caract' re plus ou moin long des te -tes • ur la technique des questions-réponses, précé é s d'une l c-
à t aiter par l le t ur, les d scripteurs de cette compét ne met- ture orale uivie, à J aide desquell s l'e ignant demande aux
tent en jeu des éléments tels que localiser une info·rmation spéci- apprena ,1 ts de rendre con1pte de ce qu'il ,o nt compris (Je texte
fique dans une liste et isoler l'information recherch.ée ... ( · pour ayant éventu lle nt été 'tudié d maniè e autono m aupa. .
s'orienter, A2), trouver et comprendre l'information pertinente ravant par c ux-ci) avant de 1n ttre au point le s ns av c _ux
dans Les écrits quotidiens. . . (Lir pour s ori nter, B1), parcourir (voir 3.3.). Ces qL1e tians emblent s'en tenir à de la compréhen-
un texte assez long pour y localiser une information recherchée... ion quelle n'accom pagnen t pas mai pr' uppos nt. Mais il
(Lire pour s' ori nter B 1) sefaire une idée du contenu d'un texte p uvent aus i êtr con idér,é s comm des pr 'l vement d'indi s
informatif. .. (Lir pot1r s inform r t discuter, A ), identifier l'in- effe tu s par l' nseignan t et auraient alors pour fonction ré .Ile de
formation pertinente sur la plupart des écrits simples... ( ir. p ur p r ttr _ a apprena nts d on truire l ur hypoth es d s n
s'informer et diseur r, A2) reconnaître les points sign,ificatifi d'un plL1tôt qu de les r vi iter ;
article de journal... (Lir pour inform r et discuter 1) 136 ••• • sur des m 'thod·ologie m ttant ·n jeu des stratégies de le,c-
1 semble ez lair qu . ce ompét ne ech rché valorisent ture : activa ion des cannai anc de ppr na1 ts mi e n place
plutôt des savoir-fair du type « d haut en bas » que du type « d de proc s u hypoth·ético-déductifs ur d s élection. d indices
bas en haut» : dans l s premiers la co prél1 n io e t conçu ffe t é ar J s p r nant au ot.ir d 1 tur partielle · il _n-
comme un proces u d r connai sanc et d'as mblag u ce -
sif et mboîté de . ignificatio11s de signe (perçus er m 'mori .é )
de mo de groupes d mot de phras s . .. L s avoir-faire « de ett appr che, dont le élé1nent saillants r I venr plutôt
ba n haut» font int rveni la notion d'indices (info mation d'une dém rch «du haut en ba » s'in crit dan les approc es
visuelle ), d prélèvem.e nt d ce indices par les echniqu d communicative d s nseign ments de langu. s qui 11 e limi-
balayage ou d'écrémage (r .cherche sélective)... et de con truc- tent donc pa à l'int raction suivant une repr' entation répan-
r··on et vérification/ croisem ent d hypotl1èses de sens à part·, de due. Elle vi e a rnettr en place de · habiletés d bo11 l et ur et,
ces indice , en constante éélaboration n cours de 1 ctur et avec à ce titr il n est auctme ment surpren ant quelle erve de toile
des effets rétroactifs possibles sur les significatio·ns déjà élabo- d fond aux de cripteur de cett co·m pét 11ce dan le Cadre
• rées. Ce modele , auxquel on reproche d' "tre unidirectionn 1 , où se trouv ainsi uggéré que des démarches méthodologiques
ont, on le sait, assez métaphoriques mai ils sont disponible s appuya nt explicitem nt . ur de tel rnodele d · la cornpréhen-
pour légitimer des méthodologies d' enseign ment disti11ctes.

136
Cadrei p. 57-60.

chapitre 1
chapitre 1 J 1 1
169
68
sion des discours ·écries et oraux seraie11t, malgré la neutralité - l1re/écouter pour se faire une opinion, en discuter (actualité,
méthodologique affichée 137, a privilégier d;'une manière quelcon- essai,. ouvrages spéciali é ... ) ;
que. C'est cette compétence ainsi conçue que nous nous attache- - lire/écouter pour apprendre {cours, manuels ... ) ;
rons à décrire pour fo11der de démarches d'e11seignement ayant
. - lire/écouter à la recherche d'une information spécifique
pour objectif d'en favoriser l' a:cquisition par les apprenants.
(catalogue dictionnaire, encyclopédie ... ) ;
- lire/écouter comme distractio·n (roman ' chanson ' TV . ... ) '·
7.2. Le · ara· tér; ·tique de ta ré eption de text.---- ~ lire/ écou er pour s' or1ente·r (plan , annonces radio sur le tra . .
fic automobile ... ) ;
La réception des textes ainsi définie présente des caractéristi-
- lire/ écouter pour communiquer avec des proches (corres-
ques spé·cifiques dont il impo·rte de tenir compt . pow dessiner
des d'marches méthodologiques d'enseign ment ad hoc. pondance/ méls, téléphone ... ) ;
- lire/ écouter pour écrire des textes écrits/ produire des textes
oraux sui ·s (voir chapitre 9) ;
7.2.1. L;re/écouter c~o· mm proj t
- lire/écouter po·u r analyser les textes eux-mêmes (analyses
La réception des textes écrits et or.aux se caracté ise en premier linguistiques, sémiotiques .. )
lieu par le fait qu'elle constitue un acte · ocial délibéré, répondant
a une finalité retenue par le l cteur/ auditeur. On peut êcre impli- . Le Cdre a choisi de ret nir comm activités de réception spé-
qué dan · une conversation par le fait du hasard ou des circon - ·c1fiant la compréhen· ion générale de l'écrit et de l' oral138 :
tances (rencontr imprévue d'une p. rsonne co.nnue), on peut lire - comprendre une in eraction entre lo -uteurs natifs. Activité
ou plutôt voir :n passant des textes écrits comme ceux qui sont
d réception qui désigne de conv r ations auxquelle · les utilisa-
apposés sur les murs .de villes, des .édifice_. ou sur les panneaux
t urs appr nants assistent (débats publics; conversations d.ans les-
d,:affichage. Mais lire/ écout . r répond à une intention délibérée.
quelles ils ne sont pas impliqués). Les conversations font l'objet
Ce projet commande en amont le mode de lecture/écoute
d une échelle de degrés de maîtrise particulière (de A2 à C 1),
lui-m"me, à travers la finalité recherchée : recherche dans un
probablement parce qu; elles con tituent une form·e d' e position
texte d informations spécifiques, de connaissances d'analyses,
à la langue déterminan e pour l'apprentissage. De plus, ell s
de témoignages ... , reche ·che à finalité plus générale, de nature
constituent l'essentiel des films, feuilleton , entretiens et i11ter-
esthétique, philosophique et morale, politique, ludique ... Ces
views, pièces de théâtre, etc. ; ave·c l'essor de l'offre télévisuelle
projets ont souvent été listés sous des formes comme : 1acce~
' a' d. es programmes en la .· gue étrangère d.evient de plus en)
- lire/écouter pour faire (instructions, mode .d'emploi ... ) ;
plus aisé et ceux-ci en viennent a constituer le mode de co·ntact le
- lire/écouter pour s'informer (actualité) ; plus immédiat avec ·une langue étrangère ;
- comprendre la C·orrespondance ;
137 On lit dans le Cadre (p. 1441 : « S~ certains praticiens, après réfl exion, restent
1

convaincus que l'on atteindra mieux tes obj,ectits propres au public dont ils ont la res- . - co·mprendre en tan.t qu;auditeur des exposés, conférences,
ponsabilité par des ·méthodes autres que celles préconisées ailleurs par le Conseil de
l'Europe, nous souhaiterions qu'lls nous le fassent savoir et qu'ils nous disent, aiinsi discours, discussions et débats ... qui renvoient partiellement à
qu'aux autres partenaires, quelles méthodes ils utilisent et quels objectifs ils pour-
suivent ». 138
Cadre, p. 54 et suiv.

chapitre 1 \ , chapitre 7
170 1
171
des situations d, écoute vi ant 1'informa i .n. l c . n11aissances, la mises en jeu simultanément et intera.gis ant entre elles (d,ou le
formation de 1opinion, à m t r n par 11 .l v . c lire po11r s' in.- non1 d'interactif que l'on donne parfois à ces modèles combi-
former et discuter · nant « de haut en bas ~> et « de bas en haut »).
- comprendre pour s'orienter ;
- comprendre de annonces et in r ·uctions orales (éc,o uter 8 Laptitude à aisir l don11 'es mat riell s constituant les
pour faire) ; textes : maîtris · du code graphique t de es conventions, recon-
- comprendre des · ~missions d radio ou d s . nregistren1ents n~issance d~ grapl1ies (imprimé . s manuelle ... ) . ur des upports
.· t de émi sion. de télévision ainsi qu d s films . d1vers (papi . !"., affiche, écran) ... · décodage· aud ·tif: r connais-
~ance d.e ·ons groupes de ons, accents de m·o t ou de groupe,
Ce proj ts commandent de formes de comportements d I?t nat10? _val ur d s pauses con titu ive de la chaîne adapta-
réception variées : compréhe11sion partielle d, éléments du texte tion au deb1t cl locu eurs ...
(ou d'un seul) compréhe11sion de différent éléments du tex e 8 La mémori arion (es ntiell rn nt dan le cas d l o ·al) p r-
non néce sairement mis en évidence par celLti-ci (balayage et m.ettant de · tocker l don1 ée perti11ent dans la m 'moire à
écrémage), réception av c une atte11tion fort t constant ou court tern1e.
bien in ermittente et variabl , compréhension global ou rnot 9 are hercl1e d'indic , oit au fil du texte, oie en en xplo-
a 1not, lit éral et intégrale (pour s orie11t r ou faire ... ), qui sont rant :a · urfa e . patial (pour l t x . 'crits) Ces indic s p u-
en princip n accord avec le projet. On a coutume de c ns1dé- vent err ~ textuels (form s), cont xtu ls (ambiance sonor , espa e
re comm u11 « bon lecteu /auditeur» celui qui e en mesure dans l qu 1 un t xte st insér': doubl page, ar e empl )
d, adapt r on activité de récepti n u proje . poursuivi. ~1 revien co~t xtuel (titr : illus ration s héma ... ) paraverbattx (g ste , 1ir
....

à la méthodologie d ense·gnemen d créer, hor de la cla se ·O U att1tud s, expr s ion aciales .. . )


en classe (proje · de groupe, simulatior1 limité ou globale) . les 8 Lanticipation p éalabl à la ré·ceptjon ou du ant c lle- i
conditions pédagogiques qui donnent à c s form . s d . rée pt.ion Sllr l texr , dar1s sa globalité ou localement, à p,artir d hypoth se
une véritable fon·ctio.n ocial et qui ne les ram n nt pa a du et de cannai sances relatives à la langu au sen , a la situ.a ion
aL1 locuteur ...
« lire/écouter pour appr,endre à lire/ 'couter». Mettr · les appr -
nants · n m sure d xpl.or r, en lai1gue ét angère, ces dive ses for- 9 La construction d'hypothè es de ens de toute portée (mot,
mes d'activités de réception constitue probableme11t une co11di- ph:ase, éléments d paragraphe ... ) et d)i11fér nces sur les signifi-
tion déterminant · pour 1-ur faire prendre conscie11ce, si 'besoi11 cat1011s .· on explicitées à partir d s i1 dices pr,élevés, de connais-
était de leur nature même. sances de toute nature disponibles, des hypothèses antérie·ur s.
9 La modificati n des hypothèses de compréh n ion ou

7.2.2. C pac i~é , repré, n~at;· ons t connaL. sanc es d' int rp étation . n fonction de nouveaux indices.
de I" apprenant a I' œuvre dans la récepfion des ~exte fi La capacité à inte!·préter socialement et culturellement les
contenus et, éventuellement les formes discursives, de maniere
Les descripteurs du Cadre donnent à voir la réception- subjective ou pa · rapport à des savoirs objectivés.
compréhension co,nstituée d un certain nombre de c,apacités, e resprit critique.
c apiln:i 7 1
172 chapitre 7 1

173
disposer ait pas un ap pre na nt po ur co mp ren dre un text do nn é
Ce sont ces capaci és qu'il incombe à l'enseignement d,activer
et de développer sur des textes en langue étrang·ère. Certaines afin de construire un guidage de compré·hension.
d'entre elles sont indépendantes de la langue à laqu·elle elles
s'appliquent, comme l'exercice de l'esprit critique ou le recours à Parmi ces connai sances acquises pa r l'expérience directe ou
des stratégies« de ha ut en ba s» ; d au tr se n dépendent, comme par 1enseignement, il convien de disposer d'une image claire des
la capacité à élaborer des hypoth ses de sens qui e fondent au savoirs et savoir-faire communicationn,e s des ap pr na nts dans
moins partiellement, sur des connaissances intégrées et automa- leur communauté de communication de référence ou dans des
tisées de la morphosyntaxe et du lexique en langue cible. communautés autres do nt ils on t acquis la maîtrise d'au moins
une des langue de commun· cation : types d' interactio s orales
Ces savoir-faire prennent nécessairement appui sur les repré- auxquelle il participent régulière · ,ent, interactions orales aux-
sentation sociales et l s connaissances de le·cteur /au dit urs. Il quelles ils participent en tan t qu 'au dit eu r catégories ,de te te
importe n effet, po ur construire des méthodologi s d'enseigne- entendus ou lus, catégories de texte produit . . . 1pe ut embler un
ment de la réception, de tenir co mp t : P u vain d'a tendre qu el auteurs de manuels ou les nseignants
• de rep rés nta tio ns do mi na nte s de la l et re et de l' c
é, ou te
nt on ait qu el' 'tab liss me nt
dis po s nt d t lies inf orm at" on s, do
dan s le co.n.t te cu ltu r l des app ren ant s, dan s de do ma ine s
iale , le lui-m"me requiert de r ch rches complexes et qui font défaut
com me la co mm un ica tio n fam iliale, l . s relati ons soc la
po ur bie n des co mm un au és de co1 nm un ica t·o n. Ce pe nd an t,
milieu profe sionnel,, la religion, la vie politiqu ...
compétence de corn unication des apprena r pe ut au moins
• des cul cures éducativ · de ré ·ér ce, en l' occurre ce- le · ée a mi nim a pa r un rep éra g de gen r s d · tex tes •
être car actéri
pratique - d> ens ·ign me nt d . la lecture/écoute privilégiées dans
(voir 5.2.) do nt ils on t u,n expérience cons·stante, comme ,audi-
l' 'du cat ion co lau obligato ·re qui concernent l'appropria-
"

teu~s ~u lec teu rs, dan s un e d.es lan gu es co nn u


, es d'e ux (du typ e:
tio,n du système g aphiqu tou t au ant que l'app~ · tissage de
ém1ss on d . télévi ion, chan 01 s, textes de presse ... ). Ce tte
comportem·ents de rée .p ion, do nt · i11fluence se révele ·ouv nt
déterminante qu an d il s, agit d con ti uer d s compétences d · caractérisation, même partielle, est une indication importante au
c_o mm ,encem ent d'u ne séq uen c d'a cti vit és con sac rée à la réc ep-
mê me .atu re po ur des textes n langu _inconnue ·
• de l' expér1 n,ce sociale et de l ns mble des connaissances du tion d un texte do nt on d·evrait au ma in savoir i en tan t que
cou rs, il est fam ilie r ou no n aux app ren ant s (ac tiv a-
monde (ou connaissances encyclopédiques), t ucturées cognitive-- gen re de dis
ment en c·oncepts, catégories, schèmes, conduites de « routine », tion de la compétence thnolinguistique).
domaines, relations analogiques,. affectives ... qui sont sollicitées
par l'util"sat,eur/apprenant dans tout acte de réception., cen ain es Dans la tOUJours très pertinente synthèse sur l'écrit réalisée par
d',entre elles peuvent être indépendantes des langues maîtrisées par le Cr éd if (1979) 139
po ur le Co nse il de l'E uro pe, les com pét enc es
les apprenants ou de leur cadre social et culturel, parce qu'elles sont et connaissances évoquées ci-dessus relèvent des trois d,ernieres
internationalisées (par exemple, le domaine des sports) D'ailleurs, M.~A. (19791 : L'Écrit
Mar,ti n~-Baltar ~. , Bou :gain D., Coste O., Ferenczi V. & MochetCon
139

plus que de l'inventaire des connaissances stockées, il conviendrait et les ecr1ts : problemes d analyse et considérations didactiques 1
seit de l'Europe
, ,
Strasbourg . ·

de s'interroger sur les connaissances encyclopédiques do nt ne

chapitre 7 1
chapitre 7 l l ?S
174
composantes de la compétence de communication proposées par 7.3. Réc-ept;on et -ara térist;ques d·es te·x~es et des
D. Coste 140 : d; cour : I' ana'y e d1u ·di ouf
« - Maîtrise référ ntielle : savoirs et savoir-faire tenant à de
domaine d expérience et des connaissances ; Sauf le cas des interactions entendues ou lues, 1' objet des acti-
- Maîtrise relationnelle: savoirs et savoir-faire touchant aux vités .de réception est constitué par ·des textes actualisant de ·. dis-
routines, stratégies, ré·gulatio·ns des échang· s interp . rsonnels en cours mo ·Ologaux, c'est-à-dire gérés par un seul énonciateur.
fonction des positions d s rôles e . intentions de ceux qui y Autour des années 1975, ces formes discursives ont fait l;objet,
prennent part · pour les textes en français, d analyses linguistiques, précisément
- Maîtrise situation elle : savoirs et savoir-faire relatifs aux parce qu'il est apparu que la connaissance des caractéristiques .des
diffi' rents autres factettrs qui p uvent affect . , dans une commu- te tes était susc ptible d mi ux assurer de démarches d'ensei-
11auté et dans d . circonstances données les choix opéré par les gnement pour leur lectw·e : dans la gestion méth,odologique de
la réception, on s'attend, en effet, à ce q·u' entrent en jeu à la fois
usagers du la11gage )).
la nature même du processus les caractéristiq·ues des apprena11 ts
1

. t cell B d objets ur l squels po te le processus à savoir les


1

Ce • avoirs t savoir-fair qui relèvent ,d el expérienc du mond


textes.
et de c .lle de la commt1n ·cation langagiere n _ suffisent pas à la
compréhen "011 de textes en langu étrangèr puisqu il doiv n
aussi comporter d s compo ant s lingui tiqu · dite , dans le 7. .1.. Analy e du di c·ours t di ·act,qu d 1 r '< ptl ·n
modèle c· té plu haut : d t xt
« - Maîtrise lingui tique : av·oirs t . avoir-faire relatifs aux
Une conjoncture internatio ale spécifiqu (le p ·emier « ch c
co tituant ·et atix fon·c tio nements de la langu étrangèr n
pétrolier ») et les orientations de la po itique ét ·angère française 141 . .
tant que sy tèm lingui tiqu perm ttant de réali er des é on-
I
ont fait qu. l s pr mi r travaux d d .scription des t xt sont . ur-
ces; tout port' sur des .disc.ot1r . ci ntifi u .s et t ·chniq ues : g 'ologie;
- Maîtris · textuelle ·savoirs et sav·oir-fair r·elatifs aux disco,ur n1athémat ·ques, scienc sociales. . . ·Ces analyses linguistiques
et at1x messag en tant qu s 'quences ·organisées d'énoncé [... ] ; de di cou s dits spécialisés ont cependant m né, en dehors de
rhétorique et manifestation énonciative de l'argumentation. >) tout applicat1onnisme direct à la réali ation de manuels comme
Lire en français les scie.nees économiques et sociales (1979) 142 . Ell s
Les éléments de ces composante ont élaboré à partir de des- s ont in crites à la fois dans I - cadre thé,oriq ue construit par
cription sci - 1tifiques d la langue cible ainsi que de celles d s M. Pêcheux 143 autour des problématiques de l analyse du di -
text .s qui, pour 1 français enseigné comrne langue étrangere cour proprement dite et dans celui de la linguistique énonciative
ont précisément 'té produites dans le champ de cette didact'que
sous le nom d'analyse du discours. t; Challe O. & Lehmann O. {1990) : « ~e français fonctionne l entre l'a lte rnative poli-
1

tique et le renouvellement méthodologique», dans Beacco J.-C. & Lehmann O. (dir.I:


Publics spécifiques et communication spéciaUsée, Le français dans le monde, p. 74-80.
142
' Lehmann D.. Moirand S., Mari et F. & Catalan R. (1979) : Lire en lrancais les sciences
économiques et sociales1 Didier-C rédit Paris. ,
,,,o Martins-Baltar M. et al. (1979l, ouv. cî.t., p. 98; rep ris dans Coste D. (1978) : « Lec- Ma Pêcheux M. [ 19901,: L'inquiétude du discours. Textes de M. P,êcheux, choisis et présen-
ture et compétence de communication », Le français dans le· monde, n° 141. p. 25-34. tés par O. Maldidier. Editions des Cendres, Cahors.

chaprlrt> 7 li? b chapitre 7 li ??


d A. Culioli. Portant sur des te tes issus des communautés scien- sible d'en produire automatiquement d'autres, par substitution
tifiques, ell sont tendu à mettre en évidence I s régularités .de ces lexicale.
discours et à rendre compte de leur p ésence et d leurs formes
linguistiques, cherchant ainsi à articuler le linguistique à « l'ex-
D)autres ensemble de te tes présente · t des régularités moins
tralinguistique )>, projet cent al de l'analyse du di cour 144 • · iles
no breuses o,u moins marquées. Les formes alternatives « équi-
demeurent potentielle ment pertinentes pour l'enseignement de
va1entes » en un point du te ·te sont plus diversifiées et laissent
langue où elles sont utilisées à partir de concepts comme ceux de
davantage de latitt1de énonciative: 1 développem ent d,une
types de textes ou de genre d discours (5.2.1.).
phrase ou d'un paragraphe devient moins prévi ible mais la
Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans un exposé plus approfondi
forme possible qu'il pourrait recevoir constitue toujours une
des r lations entre l, analyse du discours t la didactique des lan-
hypothèse de sens capable de guider la compréhension puisque
gues145. ·On s n tiendra, à la manière de l'e po é sur les interac-
les indices prélevés viendront valider ou infir er ce te attente.
tion - (6.1.), à la prése tation succinct de quelques caractéristi-
On a ai i pu montrer que,, dans certains g nre de la p,r se écr'te
ques des discours n1onologaux, surtout écrit , car il se trouve que
(informatio s politiques nationales ou internationales, repor-
ce sont eux qui ont fait 1objet, toujours dan · le cas du françai,
tage e en u"'t s .. ) les témo·ns ou per o nalités sollicités par
du plus g and 11ombr d d scriptions linguistique .
le jour11aliste peuvent voir leurs propo, rapporté . au moyen de
citation (guille ets) et qu ce de nièr s sont introdwte par d
di . OUf v rbes de parole, souvent n in,cise plutôt var~és et r levant de
,catégories du type verb nommant un acte d · langage (promettre,
e but d ce analyse es d' identifi r 1 s poin . communs à jurer. raconter... ) à . ns émo ·if ou d scriptif (s'exclamer, marteler.
des textes produits dans les même condition et, de la orte, de
se lamenter... ) ou rel vant de la modalité assertiv (assurer, pré-
caractér' r 1 s form .· u discours dont procèd chaque te t ,
tendre affirmer. . . ) là où de t t comparables d la pres
toujours unique ce endan . Ce régularité par agé s par un
anglo-saxonne tendent à privilégier un verbe unique et gén 'rique
ensem'ble donn' de textes peuvent ainsi erv1r de point de départ
comrn to say 146 • D telles régulations discursives ont à mêm·e
à de hypoth .ses de compréhe sion local s, puisqu, elles perrn t-
de fond r des di po itifs d hyporh ses qu, on pourrait di e locales,
tent d'anticiper sur le déro·uleme t du text . . Ces anticipations
offra t des ressource pour structur r les activi rés d guidag de
sont rès efficaces quand on a affaire à des te es très contraints,
compréh.ension.
comme les bulletins météorologiques de la presse quotidienne,
les formules de ouha' t figurant sur les cartes d' a niversaire, le
D'autres éries de textes, enfin, sont largement ou totalement
comptes rendus de la journée boursi re ou les « brèves » sp·orti-
imprévisibles (on ne peut anticiper qu'à des niveaux généraux
ves . es te tes semblent provenir d'une matrice semblable et
décrochés de formes linguistiques) et donc bien peu rentables
ne présenter que des écarts limités, au point qu,il peut être pos-
• pour les activités de compréhension linéaire. Même si l'on est
·nruitiveme nt familier des régulations sémiotiqu,es des contes
144 Voir. par exemple : Maingueneau 0. [dir.l (1995) : Les Analyses du discours en France,
Langages, n° 117. . . . .
140 Voir.
par exemple, Peytard J. & Mor.rand S. l 1992,1 : Discours et enseignement du fran-
146
Beacco J. ~ C . (1992) : «Les genres textuels dans l'analyse du ~iscours : ~crit.ur~
cais. Les lieux d'une rencontre, col. F, Hachette, Pans. légitime et communautés translangagières », dans Beacco J.-C. [d 1r.I : Ethnoltngu1st1
,
que de l'écrit, Langages, n°105, p. 8-27.

chapitre 7 1
178 chapitre 7 1
179
populaires ou des romans d) amour de la collection Harlequin, ponibles ou reqt1is. P·our les articles de revu s scientifiques spé-
cela n aide qu assez peu à en interpréter un extrait donné. Et la cialisées, est attendu la stru·c tur uivante, explicitement définie
production poétique actuelle échappe à toute prévisibilité. par le comités d édactio11 des revues internationales : problé-
Ainsi, comme pour les int ractions orales,, la prévisibilité des matique, littérat11re xistant sur le sujet et bilan critique,. hypo-
textes a comprendre constitu un élément central pour le choi thè e dispositif expérimental, résultats, critique de · résultats,
des textes servant de support à l' enseignemen r/ apprentissage ·e t ·Con11aissances ac·quises. L s horoscopes des magazines adopte t
aux stratég"es de guidage de la réception. souv nt une disposition g 'nérale en élément distinct , id.entifiés
par de intertitres comme : sentiments/cœur vie sociale/profes . .
Pour bien des textes utilisés en classe d langue, ceux int oduits sionnelle, santé cons .ils ... dont la succession peut être variable
à des niveaux Al t A2 par ex -mple, la d script' on des égulari- d u11 inagazin.e à !,autre. Au sein de ces éléments dont les bor-
tés discursives observée sur un corpus des texte prodt1its dans nes peuv rit être balisées typographiquem nt ou non le discours
1
1 s même condir"ons peut effec uer à partir des cat gori s cla . . e t constitué d) un imbrication d éléments tel que donn r une
siques fournies par la linguistique de la phras .· da:Qs la mesure où information, citer, do11n rune "en1pl , ré.ft1ter, co·m ment r, in er-
ce ont des textes à prévisibilité forte .t où ces affinités d'un texte pr 'ter déduire, compar ·r .. ~ ·qu· sont la réalisatio11 verbale (ou
à 1-autre ont immédiatement pe ·ceptibles. actualisation) d'actes d langag et/ ou d; op ration . C·ognitive .
Pour d',autre cependant il convient de se report r atlX ana.- Ces élém nts é antiques minimaux de structuratio·n peuv nt
lys s existantes ou d'.effec uer celles-ci sur les textes c ne rné . se trouv r intégr 's dan des nse,m ble plLt larges. en fon tion
1

ans c cas o.n pourra utili rd · manuels spécialisés comme : du/ des r 'gime{ ) adopt '( ) par le di ours. Par e emple dan un
Analyses de discours. Lecture et expression (1984), Une grammaire genr discursif donn' und s régim s p ut ,êt e narratif et inclur
des textes et des dialogu,es (1990) ou Analyser les textes de communi- y t matiquem nt des x mples, d s citations des comparai-
"
cation ( '998) 147 ou encore de exposé d'initiation, comme celui .ons .. · . allures générales d . di cours sont souve11t Jamenées
d" ponible dans Niveau B2 pour le français. Textes et références a un typolo i comm,e : énumératif/ xpositif/descriptif, narratif
(2004) 148 • argume11tatif/dédu tif, procédural/facr··tif... fort utile pour d s
On rappellera. ici que les régularités de te te à texte, pro.d uit cara tiér1 arions global dLt n de text s.
et circulant dan le mêmes con,ditions, concernent la structure Le . régularités form ·ile concern nt la col ration linguisti-
linéaire des formes discursives et lelll·s réalisations linguistiques que d s texte , qui leur est d'abord donn 'e par un noyau lexical
à propr ment parler (dit s parfois, resp ctivement, constantes p arragé parce qu ils , ortent ur les m ·Ame obj ts de di cours : le
1

de cohérence et constantes de représentation). Les rég,ularités d'or- g nre fait div.e1"S aura certainem nt rec·ours à accident catastrop.he;)
dre structural 'analysent par rapport a des point fixes, comm incident. incendie, inondation, assassinat, meurtre, disparition,
1 ouverture et la clôture de textes, o·u à des schémas textuels dis- enlevement.. . Au-delà de ce lexique partagé, les text actualisant
un discours peuv nt avoir recours a certains moyens linguisti-
147
Be~c. co J.-C. & Darot M. [1984) : Analyses de discou~s. Lecture et expression. col. Le que privilégiés, dans la m·esure où il en eJ;Ccluent certains autres,
français dans le monde/BELC, Hachette/Larousse, Paris.
Moirand S. l 19901 : Une Grammaire des textes et des dialogues, col. F., Hachette, Paris. tout à fait possibles d.an · .d'autres fo.rmes de communication.
Maingueneau D. (1998), : Analyser les textes de communication, Dunod, P'arîs.
148
:Petiot G. [20041 : « Une proposition d'analyse des discours écrits » dans Beacco Ainsi, pour évaluer un élément (fait, indice·_, pr uve matérielle ... )
J.-C. (dir.J : Niveau 82 pour le français . Textes et références (2004). p. 165-.174. fondant la construction du savoir historique, les textes des revues

chapitra 7 l1ao r. hap 1tr~ 7 1 ·


181
spécialisées utilisent des adjectifs comme : significatif, frappant, rions médiatiques, cours magistraux pour des étudiants, publi-
troublant, mince in.téressant, révélateur et se b ent exclure des cités radiophoniques ... ). Celles-ci ne me tent pas toujours en
réalisations comme extraordinaire,. mystérieux ou fantastique. évidenc leur caractère· oral et ne p .rmettent pas de caractériser
Dans les horoscopes les prév1s1ons sont souvent réalisées par des le rapport de ces textes à l'écrit ~ oralisation (c' sr-à-dire lecture
phras·es nominales (ennuis en vue a.ucun problème désormais ... ) : de textes pré édigés), production orale à partir de notes rédigées
cette · tructure syntaxiqu na pas intrinsèquement vocation a o·u d, un.e trame impro·visation part· elle production à partir de
réaliser une telle signification, mais elle est particulièrement sol- séquence 1némo isées. . . . Ces discour ne sont ouv nt abor-
licité · dans ce rôle par les horoscope . en particulier parce que les da'b1es qu'à des niveaux .avancés de compétence en langue. Aux
prévisions a·:nsi réali .ée peuvent faire l économie de précisions niv aux Al et A2 ont d usage fréquen des genres oraux de la vie
quant aux ancrages temporels, qui p·ermettraient de les prendre quotidienne : eux reçoiv .nt des formulations assez stéréotypées
en défaut. (annonces publiques, messages enregistrés), mais ils ne peuvent
guère constituer des supports d ens -ig11ement répandus parce
Les analyses du discours montrent que les choix énonciatifs
que, vraisemblablement, leur capacité à motiver le apprenants
pos ible (cetix offer s par le ystème de langue) ont ainsi régulés
est limité· sauf situations d, e seignem nt de compétences lan-
par les formes discursives. ls conduisent à do11ner à l'en emble
gagieres professionnelles (par ex. centres d'appel). Du point de
des textes ,qui procèdent d'un genre discursif donné « un air de
vue de la didactique du. français enseigné C·o mme langue étran-
famille» linguistique. C . degré d conformité à un modèle abs--
gère, l'analyse des discour monologaux oraux de eure le par nt
trait est éminemment variable d'un texte à l'autre . mai on voir
pauvre de la mé hodolog1e de réception des t . xte .
b ·en quel parti peut en tirer une méthodologie d'enseignement
Il
consistant en activités de formulation et v 'rification d'hypothè-
ses de sens qu· 'appuient su de connaissance de toute na ure, 7.4.
I

I 'ment de m 'tho · i · pour 'o


y c·ompri sur des s.avoir relatifs .aux textes eux-mêmes. 1en: i .· n m ·e nt d la ré - p~ion1
l reste cependant à souligner que ces régularités discursives Le des·c iptions des processus de réception et .es caractéristi-
sont moins méthodologiquement rentables pour la compréh n- qu·e d.e text . a compren·dre · ·nt n m sure d _ fournir certains
sion d s textes o aux: ceux. . ci, quand ils sont interactifs, p ·ése - points d départ à la mi e en place d activité méth dologique
tent généralement des régularités formelles as -.ez larges, comme de guidage et d)apprentissage de t atégies efficaces de compré. .
on peut le constater à propos des réalisations indire·ctes conven- hension. Mais elles ne permettent pas de les dédu·re par si~ple
tionnellement admises des actes de langage ou des stratégie application : nous avons souligné à plusieurs reprises combien il
reconnues .d, ouverture et de clôture des conversations. Certaines était crucial ·de prendr en considération de facteurs relevant du
formes interactives orales peuvent faire l'objet d'anticipation uni- contexte culturel et éducatif dans lequel 1en eignement de lan-
quement au niveau structural global : ainsi en va-t-il des émis- gue est inséré. Les c·o11sidératio,ns méthodologiques qui suivent
sions de télévisions consacrées a des jeux, dont le déroulement est sont à interpréter dans cette p _rspective: elles con ·tituent des
récturent parce qu,il ré·pond a un cénario strict. Par ailleurs, les suggestions pour organiser les enseignements de la compréhen-
discours mono!ogaux on · fait l'objet d'u nombre limité de des- sion qu'il convient de considérer comme ab~traites p·uisqu, elles
criptions linguistiqu.es (discours politique, .discours d'informa- sont élaboré en dehors de tout contexte précis.

chapitre 7 1
chapitre 1 1
182
183
7.4.1. Une tratégie géoér· le d'importance, au déb·ut de leur apprentissage, à des formes de
c mpréhension fo dées de maniere un peu myope, da antage
out autant que des caractéristiques des texte et des contextes sur les mors que sur la rech rche de ens.
une méthodologie d'en eignem nt ·d la compréhension en lan- Pour leur donner ou redonner une ort - de confianc dans les
gu inconnue doit prendre e ompte les comportem ent de lec- ressources ognitive dont il . di po ent r qt1 ils min· mis 11t par
ture/ écoute ob ervés sur d,es apprenants débutants. On a en effi t r pport à leur connaissance d la langue-cible, on est conduit a
largem nt not' que même si l s apprenants/utili ateurs sont d s p'Iivïégi r d s ac iv· / par lesquell il seront an1 nés à ren-
lecteurs/au.diteurs performant ,dans les langues qu'ils maîtri- dre ·consci nce qu,il sont ·capable d «produire dus . 11s » même
I s nt, devant de textes en langue p u connue la compréhen i n ans ma"tri . de tous 1 s 'l 'm nts 1· nguistique ré ut' n 'c s-
'effectu de maniè e plu 1.nte ne d 'bouche pa . toujour . sur sair . pour cela.. Privilégier ignifi ra, cl un point de vue métl10-
le résultats qui en étaient att ndu ou mê e e ·t i terra pue dologique focali er u11 accè au ns de ut1i at urs/appre ant
avant sont rm . Cette frag'li ation st généralemen imputée à élé ntair s fo11d' ur d s conna·s anc non li gui _tique pour
un nsembl de facteurs psycholinguis iqu s · t culturels : n aborder qu' nst1it d s ac ivités hypothético -déductiv s fon-
- abandon d tratégie d compréh n ·on délinéari ée ( 'cr - dé s sur la on11ai sa11c de la langu . t équilibre relatif ·11tr
mage, par , xemple) · le activi ·. és reposa11t st1r la cor nai sance du mond . et celle d · la
- faible acceptation d t e nor compr1

a cent mis ur c r iln1unicati n 1. ac ·i i é fon .é s ur la connai ance d la
une con1préh n ion pr ci int 'gral , langue era pr gre iv m t1 t modifi' à partir du mon1 nt où l on
- re our fréqt1 nt au di tionna1r su pl n ant uven l tim ra u l appren nt ont acqui (ou sont réapp opri ' )
om ort m nt de l tur / ' ou e iv r ifiés t ap é ux
r cours a des ypoth 'se p rsonn Il sur l sen ·
finalit · p· ur uivi s t qu,il t alors m ins ri qu d. r tir· rd
- r cours à un tra 'gie de le tttr u11ique (li 1éair ·nt 'g al
rnani e 011si tan e a d l crures 1· n 'arr s in 'g al , t ujour
au fil du t xt ) t no à de c mportemen t différencié n o c-
indi pens,abJ s pour certain , fin .
tion du p ·oj t d l ·cture.

7.4. . r i ~e re po ur 1 · hoix d · upporf·


I
e n mbl d att~ ' ud · fac aux tex e e pr bablem t 1
I produit à la foi dune cer ain · étic nce devant la pri e der· que - e Cadre indépendam men de c s con idéra ion · ur l tra-
comme si le appr nant e entaient fragilisé , t de 1néthodolo- égies d'enseignem ent identifie certains critères pour la élecrjo 1
gi s d' enseigne1nent av c lesquell _ il ont trouv s antérieu- d s texte à propos r a la récepti 11 aux di' 'r nt niveaux : il
rement n contact et qui ont privilé.gié la lecture intensive mot s'agit d la longu ur des .e tes du débit de 1,artict1latio, · et de
à mot fondé ssen iellement ur la ·connai sance de la langue l accent (tex e oraux) du caract' r familier ou non du ujer tra·t'
(1 xique et morphosyntaxe de la phrase). Quoiqu il n oit, our pour l'apprenant, d la tructuratio n (marqueurs xplicite dtt
chercher à int rvenir sur ce qui petit être considéré omme une plan lettre standard) , .de la présence d' , n support visu 1... 149 •
régression pour les lecteurs expérimentés, il semble prioritaire d ·
faire découvrir ou redécouvrir aux apprenants toute la soupl se
de la compré en ion de manière a c qu'ils accordent moins 149
Cadre, p. 54-60.

chap1tr c 7 l1s4 ch11p1tr 7 l i.SS


En fonction de la démarche générale ,esquissé· plus haut, on - leurs caractéri tiques matérielles, par exemple un accompa-
pourra préciser et compléter ces criteres de choix. On privilégie ·a gnem ·nt iconographique, une production par des locuteur pro-
le textes authentiques ( oir 2.2) dès e niveaux A, de rna11ière fessionnels (journalistes, acteur ... ) , un DVD avec sous-titres
à recréer en classe des ·ituarions de réception au si socialement dans une langue connue des apprenants (puis utilisation de sous-
vraisemblables que possible. En efh t, dans l'absolu, tout text . ticres dans la langue cible. et ensujte sans sous-titres dans une
peut être lt1/écouté pour qu lque rojet que ce soit: on peut lire phase ultérieure de l'entraînement à la réceptio orale) ...
un annuaire du téléphone a haute voix comm un te te poétiqu,
ou chercher des rec ttes de cuisin. dans l ro1nan du xr:xe siè- Re t · l cr· tère d'intérê t des textes pour 1 apprenants : il
cle. Mais l s textes co.m manden t le plus ouvent, par la fo c- devrai intervenir conjointement aux critères précédents t non
tion sociale a laquelle ils répondent, leurs mod,es de consulta- constitu er le critère de hoix pria itaire de manière à éviter d
tion : hoi ·ir des supports t xtuel auth ntique contribue alors décon mire la démarche méthodologique, pui que les supports
à reconstitu r ou a simuler de situatio11s de co,mmunication d,enseignement jugés « i téressants » po,ur les apprenants à un
dans laquelle l' authent icit' ne t pas uniquement lingui tique ou niveau de compétence donné n pré ent nt pas nécessairement
diseur ive mai aussi sociolingwstiqu - ce qui donne un a pect le caractéristique ad'quat e à celui-ci en termes de longueur,
réali te à la lectur /écoute en classe. Cette utilisation suppo e p ·évisibilit' iconographie ... Pour le re te, la motivation qu'un
d conserver aux texte leur aspect original e invi e .· ar · em- texte e r u c ·ptible d u cit ·r t a ce point difficile a p ·évoir
pl à 1 s e roduire n fac-similé (din1ension couleur mise qu toute con idération générale est vain hors d'un co ext
en pag ... ) t, si po ible, dan, 1air criprurale dan · laquell ils donné. N 'anmoins,. il r te oujour ,à 1 enseignan la r spo a-
ont i scrit · (page ou double pag de qu·otidi n t de magazi- bilité éducative d v ïler a l' équilib e entr l'i ,cér" avér · d un
nes, totalit d },écran pour Interne ... ). text pou es appr n . ts et a valeur dans leu éducation in er- • f

1
f

Un autre critèr à ret .nir est celui de Ja familiari é de cu turelle.


appr nants ave c te es, qui t alor inscrit dan le o nais-
I
nc s encyclopédique et dans l' expérienc co unicatio nelle 7.4.3. lément de métho otogie pour
des apprenants c ci e terme de suj t traité (connu ou no ,des ' se1.. o ment de ' ré pt;on é rite
apprena nts) ou de genr . discursif (pour lequel il existe ou non n '
el ora'e
équivalent plus ou moin p oche dan la ultur communica ive
des apprenants). Si, à la suite de Cadre qui prend lui-même appui sur la réflexion
Pour 1 reste, les crit re ont : didactique antérieure, on définit les activités de réception et les
- l caractèr prévisible ou non d s texte ; textes sur lesquelles elles portent comme nous venons de le rap-
- leur longueur · peler, les tratégies d enseignement à mettre en place auront de
- le fait qt1 ils son ou non strt1cturés en éléments indépen- fortes affinités avec les s ratégies effectives des lecteurs/auditeurs
dants (par e empl . sujet . ou informatio,ns d s journaux télévi- expérim ntés et avec certaines des stratégies· utilisées par les
sés) ce qui peut permettre de disposer d,extrait pré entant une apprenant · pour s'approprier une compétence de réc,eption en
forte cohérence interne · langue-cible. ·n tout état de cause, les considérations antérieures

chapitre 7 1
chapitre 7 1 187
186
incitent a passer d'une métho.dologie de la question-réponse à de sens a partir du texte à la fois pour faire des apprenants des
une méthodologie de la consigne agents actif_ de celle-c· mais auss· pour rendre visibles, par ce
biai , les stratégies de corn réhension elle -111ê1n s. Elles struc-
Le mode· opératoire de cette démarche réside ess nciellement tur ·nt la séquence méthod,ologique (voir 6.3.1.) e . ont à répar-
ti . e différents cy les (ou sous-s qu nce d'activités), e 011 l ur
J l cj f

• dans la produc tion d'hypot hè es d sens 'appuya nt sur des indi-


ce issu du texte à comprendre à partir d squels les appre ant / obJectif et 1 s 'léments du texte sur le quelles elle porten
utilisateurs élabo,re nt des extrapolations fondée ur des connais- Pour la commo dité d · l'exposé on r tiendra troi · cycle : c lui
ances disponibles (connaissance du monde, connaissances lin- portan ur la compréhen io11 globale, déjà bien identifi' dans
guistiqu s... ). Ac propos il importe de oul1gner que : la littérature dida tique elui concern ant la compréh nsion
- le résultat a .a ttendr de c t . recherche de apprenants n est m /diane t celui de la co préhens ion locale. Il p uvent êtr
pas la « olution » corr et mai la fo mulation d hypothe e d cara tér· s 's ainsi :
s ns corn atible a ec le indic s, le proces u étant plu forma-
teur qu son produit · Portée Re sources Indices fondant les
principaleme11 t hypothèses de sens
- ce roce · u doit être toppé d s qu il a paraî qu 1 s appre- . . ,
soll c1tees
nant n dispose11t , as des connaissances i1éce ·aires à l élabora- Compréh ension ontext
..

onnais an ce d I on graphie, mis n


tion d hypoth de ns vrai em.blabl ·s. s fair chercher au g,lobal · Cotex e m nd t d la p g , typograp.hi ...
hasard ne pré e te pa d r ntabili é éducativ · dé id r quand ~- xt con1mun1• at1on

M Il11US

donn la r 'pans r ·ch rché relèv du avoir-fair pédagogi .. Compréh ension P ragraphe(s) n Jaissan·ce deArriculat urs de toute 1 1

médian ou au e unité g nr discour na ure ntr phr


que; 1
1

éléni.en taire d 1 t ,des ext ' et à 1in téri ur des


- on p . ut ncadrer le stratég· d compré hension de appr - la structurat ion phra e
du t t M ts reconnus
nant de maniere plus ou moins dir ctive l es po ibl n effe ,
Compréh nsion Phr e( ) n11ai san e d Morpho yntaxe de
de JOU · r sur 1 fait que les indic s à traiter son identifié . choisis
locale la langue i bl · groupes (nominaJ
et proposés cotnm poin de dép t à l'activité d r 'cep io par 1 1 v-rbal) et d la phrase
1' nseignant ou pa"' les lect ursi auditeu r eux-m "1n s. On peut Mots reconnus
imag· er qu la pr miere ,tfatégie s ra plus adapt 'e à de ·v aux
élémen ai e t n début d séquence 1ét odologique et que la es y l s sont :
· econd dans laquelle les apprenants gerent leur propr démar- - en relation d interdépendance. hacun pré uppose que le
che d · compr 'hension de manièr autonomisée, convient dava · - cycle ai1térieur ait é é au main en parti réalisé ;
tag à des apprenants e · pert (niv aux B2, C 1 et C2) t qu'elle - ind 'pendan ts : on peut construire une quence limit' · au
est plus p rtinente en fin de . équenc puisque le apprenants premier cycle, d'activités engtobant l s detix p ·emiers cycles ou
peuve t tirer profit d s éléments de . en établis antérieu emen t. mettant en jeu 1 trois ensemble ;
- à ne a distinguer de mani' re éta ch . Ils sont définis ici en
Les consig es élaborées dans cette perspecciv · ont pour but termes assez préci uniquem ent pour pouvoir servir de rep re a
de structurer des activ· tés de class · consistant en la construction lad 'marc , méthodologiqu . Cela signifie que r·:en n'interdit de

c:hap:tre? l i ss chapit re 1 1
189
faire appel à des raison nemen ts fondés sur la syntaxe ·dès le cycle repas de famille, description de la vie scolaire, inform ation radio-
global ou de faire appel à l'image dan · les cycles locaux... phonique sur un événement de politiqt1e interna ionale ... ) ou
- de « poid }) variable a texte iden ique, suivant les niveaux dont le text lui-m ême est un éléme nt (lettre de dema nde de
visé . La part du cycle global peut constituer 1,essentiel d'une rectification à l'administration des impôt s fiche d'insc riptio n à
séquence de niveau A · celle dite locale l'essentiel de activités de un cou s de langue pri e de notes en cours, écout e d'inst ruc-
cornpréhen ion en B2. Ile ont en tout cas modulable en fonc- tions eru gistrées ... ) . Ces activités sont centrées sur la mi e en
tion des objectifs de lec ure/ écoute, de la nature des te·xtes eux- c mmu n de cette expé ience Par exemple
mêmes et des cultures éducatives des appre ant (plus ou moins • pour la réce tion d une cart postale de vacances . on recher-
attachées a des stratégies linéaires ou fo.ndée sur la connais ance chera quelles information figure nt génér aleme nt dans celles
des form·e ). qu il lisent ou écriv nt : fonctions générale (donner des nouvel-
C ·s activité s'appuient ur des indices qui devien ent major i- les, décrire son emploi du temps, exprimer des sentiments, évaluer/
tair ment linguistique à me ure que déroule le proce u de apprécier... ), leurs élé1 ents (temps qu'il fait, moral, activités :
r 'cept' on, répondant de la ort au princip tratégique éno cé plage, promenades, visites de 1nusée, bronzage. .. ), leur écr· ture
plu l1aut, à avoir qu ont sollicité s en priorité les connai san- /
(formule utilisée en ouv rture, en clôture, da le ext : qui-
ce non lingui tiqu s de apprenants de mani e à c qu'il . abor- val nt françai - éventu 1 - de tout va bien ... bons baisers, mille
dent le niveau plus st ictement linguistiq e de la lectur linéair baisers, mille pensées, on vous embrasse... )
mot à mot déja pourv us d un horiz·on séman.tique ,d'attente. Le
• pour la rée pt"' o d,un fait div rs. on r cl1 rchera qu lles
hypothès s de s n ne ont ·-as a consti tuer niqu m _nt ' par-
in ormation figur nt généralement dans ceux qu ils entendent
tir des connaissanc acquis s da . s la langu cibl ce qui priv
à la radio ou a la télévi ion: natur de l'événement (accident
le apprenant de bien des r ources; o ar énage leur contact
d avion,. inondation, cyclone,. assassinat, enlèvement, vol.... ), le li u,
avec les formes du exte en dessinant des cadr s sémantiques à
l'h ure t le circon tances, 1 s victim s, les auteur , les témoins
l'in érieur de ·quels prend ront place 1 s hypothèse fondées sur la
les auvet urs 1 action de la police ou des ervices d·e sécurité, le
connai sance du lexique, de la morpholog·e ·O U de la syntax ..
hypotheses sur les origines ou le mobile , les conséquences ... , 'a
uit attend u de l'enqu ête ...
Compréhension globale
Le cycle global peut être constitué de deux types d'act.vités de
fo·rmulation d>hypothèse ·celles fondée ur les connaissances de Cette activation sollicit connaissance du monde (scripts
la communication et du m nde des appre nants, qui peuvent être sociaux, organisatio · de la société habitude coll ctive ) et
activées avant même tour contact avec le texte et celles qui pren- connaissance de la commun1catio·n (fonctions et forme des gen-
nent appu · sur certains traits du texte, t qui fondent la réception r s discursifs disponibles). Elle peut aussi recevoir une di1nension
globale à proprement parler. inguistique, si on la conçoit comme une occasion d'évoqu.er, de
Les activités d'anticipation sol ,iciten t l'expérience de commu- manière non exhaustive et en fonction des objectifs propres à
nication des apprenants (voir 6.3.2.) et . à travers elle, celle des cette phase de la séquence, le lexique disponible pour de telles
scripts s.ociaux qui constituent le conte u d'un texte (récit d'un formes discursives en langue cible.

chapitre 7 1 chapitre ï 1
190 191
Ces activités peuvent précéder le contact avec le texte une gravure ne renvoient souvent qu 'à un fragm
mais elles nt de faible
ne on t pas à r1visager cotnme un e pré-lecture qu dimension du texte ou ne s'accrochent à aucun en dr
i do nn rait oi t particu-
in di re ct em en t l · m oy ns de su rm on t r le difficu lier de celui-ci ·
ltés de rée p- •
tio n d · c lui-ci : ce faisant, on rendrait sans ob je
t les activité • 1 s v.ariations dans les police de caractère : emploi de
hypoth'tico-déductives qu i so nt au cœ ur de la ca m s gras,
p 'tence de des italiques, des soulign m en t , ch an ge m en t de
réception, 11visagée, dans u e op tiq ue co m m un ic at corps, de la
iv à la suite couleur de la police . d la police Ile-même (passag
. d Ti m e a
du Cadre. Arial ... ). Les italiques on t du ne particulière renta.b
"lité dan les
Les activités d'app·roche globale du sens d' un t xt t ·xres d presse (voir ci-d ssous) ;
on t po ur
obj ct if d irer pa rti de s s caractéristiques m at 'ri
Iles no n li~­ -
• l données nu m ér iq ue figurant dans le te te
et faciles à
guistiqu s, po ur m et tre sur la voi de a ignifi atio rep·ér r (date; qu an tit é di tance, po ur ce nt ag e ... ) ·
n. C tte a1-
sie du en ·efti cttl . à des niveaux de précision tre
.différent • le no·ms pr op r figurant da n 1. texte -+ no m s d
qu i vo nt de l,identification du ge11 e di cursif (reconn personne
aître qu 'u n de li u,. rep 'rable aux maju c~tl s ;
t xte chi11ois e t l'énoncé d' un problème
d mathématiques) à • la ponctuatio·n --+ 1 s pa re nt h.' ses (qui .c on ti -n ne nt
l'a pp ré hension iblé du uj t traité (re onnaîrr exempl s,
qu 'o n écoL1 d.'finition ... ) , l s d ux po in ts (qui m ar qu en t le dé bu
une parc· e d' 'mission d radio dan .. laqu lle on pré t du
nt t on nu m 'racion d' un e xpl1cation ... ) l guillem t
évalue le ouv aux disque de echt10). Il n'es (co1nbinés
pa pos ibl ve les italiqu s) qui ignal nt d s emplois au to ny tn iq ue
d,identifier a priori des catégorie d ·ndi qu is .raient y té1na- ou des
modali arion (par x. mot utilisé mais no n pri n ch
ci u en t plus révélat ·ices qu d autre indép 11damm arge par
1

nt de l'énonci t ur 150) 1 · points d'interrogacio11 et d'exclam


t te . on id 'ré : certain · in di c dot-ir1e
n lieu ' de hypoth' se ation . .. 151
co ns tit ue nt d indic s po ur de hypothè déjà emi-globale .
limité (val ur d .s de·ux po in t [:] dans un te te) d ut
r s fon- Les vi guJes 'ave nt '"'tr des bali es très productive
de nt de dé du tions à plL1 larg pe tr t imprévi pour 1 le -
i le (pl1 to- ture lin 'air (bali · d str uc tu ra tio n syi1taxiqt1e).
graphi avec légend a om pa gn an t un te t d · pr
tio n du joUinali e da n l journal rélévi é).
ss in to na- .[... ]
es indic s qui s . rêtent à des xploitations méthodo P·o·ur les texte oraux le re ources so nt n1oin ab on
logique da nt e .
de type globalist so nt bi en on nu s. Po ur les tex S·elon q L1' il s agit d xtes exclu iv rnent oraux ou audio
tes cri · s on v1 u ls,
011 po ur ra éla ore des hypothè es
p ut ap uyer ur :
)


globales d ignification à
pa rti r:
• la mise en page -+ organisation de l'aire criptura
le pré en- • du no1nbr d . voix et d locuteurs ·
tation en colonnes encadrés, mploi des couleurs ...
• les illustrations · donnée chiffrées (chronol giqu • de caract 'ri tjq u s d ces locuteurs -. enfants, adul
es, quan- tes, hom-
me ou ,· mmes, Io i1teur professionnels (journalist
titatives ... ), tableaux t figures statistiques, plan et s acteur ... )
carte · ch '- ou ordinaires ...
n1as, dessin vues d, artiste photographies . . . ; leur
rei1tabilité
dép nd de let1r caractère r do nd an t avec le texte :
des données
statistiques so nt g 'néralement co m m ntées dans le
te ·te où 11 s 150
Voir l'entrée guillemets dans Charaudeau P. & Maing
figurent (renvois aux tableaux et figures dans le texte) ueneau O. (d ir.l [2002) : Diction -
naire d'analyse du discours, Seuil, pp. 289-291.
et ell s n 151
Sur cette question, voir Dahlet V. !20031 : Ponctuation
co ns tit ue nt une version no n discursive; une ph ot ses universitaires créoles. et énonciation Ibis rouge/Pres-
og aphie ou '

rha pitre 7 1
192 chapitre 7 1
193
·• des images dispo11ibles. Voir les lo.c ute·urs qui .P arlent est
Durant ce cycle d 'activités, comme durant les uivant on s'ap-
généralement un indice faible pour approcher la teneur d le~r
puiera aussi sur des mots ·solé ou non que le apprenants sont
propo : expressions faciales et gestuelle ne sont pa en relation
en mesure de reco naître et d'interpréter, oit pa ce qu'ils se les
directe ave·Cdes ignifications. , lus favorables sont les textes dans
sont approprié , soit parc·e qu'il peuvent ace' der à leur sens :
lesquels le canal son double au ·o"ns partiellement, le_ c~nal
noms de lieux et de personnes;
image (comme c' st le ca . des documentaires e des ém1ss1ons
1

- nom de marqu et de produits ·


sportives) et ou est ainsi créé une relar· on de edo dan e ·
- igles ;
• de éléments de textes écrits visibl . · inse ·t, sou -titre (tra- • •
duction), text .'crit r pre a t le te te dit (opéra sous-titrage - mots internationaux
dans la m "me langue), traduction donnée en parallèle au text - term s d origine ou d emploi sci ntifique et technique ;
original (mai . entendu tous deux). C textes sont con idéré - termes emprunté par la langue-cibl . à des langues connues
comme trè rentables pour l' appro·priation de la la ·gue-cible ; de apprenant ou inv rsement ·
• de l atmosph . r sonor géné ale bruits, musique ... - mots tran pare t d u11e Iangu à l'autre ·
·• d l'intonation. générale -+ neutre . affectiv .... et de attitu- - plu généralement tous l textes ou éléments de t xtes bilin-
de et ·entim nts des locuteurs qu'on peut y deviner· gu s e plurilingue ~ étiquette, notic · de ·ontage, annonces et
• des répétitions ; information (dan l s lieux publics le u é , le grands maga-
. ...]
( sins, l aér port ... ) entr tien radio ph nique avec alte nance
d langues, intervi ws tél 'visée avec traduction imultané ...
Les activit 's d approche globale du ens d un texte rrouv nt
aussi d points d'appu· sur des indices linguistiqu s : Len _mbl - de c s h.ypothese ondu ·t à délimit r, d manière • •
• nom du genre de xt ( ditorial journal télévi é... ) · plu ou oin fin , l sens possible d un te te n d 'gageant
• titr d exte, utili abl uniquem nt s'il e t e plicite e non l,ori ntaiion gén 'rale de celui-ci ou en y locali ant des significa-
allusif ou indir et · r· or1s, accroché s à des mots ou de indices maréri ls id ntifié en
des lieux précis du texte.
• intertitres autre que ceux de textes d pr ss . qui n' o t pas
généralement de fonction d résumé ;
• mot clés (pour les t xtes de la production scientifique) ;
Compréhension médiane
• nom ou qualité de 1' autet1r .· Le hyporhè es d sen .construites à partir d'indices de cette
. [...] nature peuvent être considérée . comme suffisantes po·ur certains
projets de compréhension. Il est auss· envisageable d'aller plus
loin, même sil ,agit de .extes courts : avoir cadré globalement
Avec cette dernièr érie d'i dice , o pa se ainsi, comme natu-
un texte comme étant u message personnel donnant un rendez-
rellement, d indices permettant d'approcher un texte dans sa
vous ou une recette de cuisine ne suffit sans doute p·as à la réali-
totalité à des indices fondant la compréhension de certains de
ation des actions qui s,y trouvent décrites. On est alors amené à
ses éléments.
passer a un cycle de compréhensio11 à mi-hauteur, qui e t destiné

chapi'r 7 1
194 chaplt.r 7 1
19 S
.a affin r la ca rt og ra ph i S·émantique d 'u
n texte et à en diversifier tion ·entre les nasales .an ou on, les hom
d es significations perçues de man· ère in ophone hétérographes
di st in ct e. tels que ces t ses a et a.. . , se gm en ta ti
C et te approch dite ici médiane semi- on en mots, accords gr am -
globale ou semi-locale maticaux, graphie de noms propre , ponc
e développe à partir de points d' ancrag r pé tuation). O n aura pro-
ré dans le déploie- bablement ir1térêt à utiliser une ponctuat
m en t spatial (textes écrits) ou tempor ion minimal (au moins
l (texte oraux) du texte. les poi11ts) pour ces transcriptions à vi é
Il n ,agit plus ur1iquement de sondages al d enseig11ement qui en
éatoires, comm . ceux to ut état de eau sera graphique t no
re n d u · possibles par les indic .· typo n phonétique/pho·nolo-
graphiqu , mais d'un gui- giqu laquelle constitue d'ailleurs la pr
d ag ayant po ur obj ct if 1élue· dation d atique do 1n in an te da11s
élém n t du texte :. les m at ' ri 1 d' nseign m ·n t des langues.
- contigu et élucidés d manière suivi D e t ll tran riptions
(le tur /é co ut e inté- r n d n t partiellement possibl s des acti
vit ' de compréhension
gr al e au fil d u texte) ; médiane.
- contigus mai no n abordé dan leur or In v r ement on 11e négligera pas l
dr d' ap aritio,n (lec- re sources offertes · ar
u r ./é c,o ut in té gr al délinéarisée) ; l' orali ation des t xte é rit . A la qu stio
n : « Faut-il enseigner
- n o n contigus : ce rt ai n · 'lé m en ts dt t la prononciation ?» (dans Ltn cours d'
_exte ne o n t pas pris in r om pr 'h .nsio d s
n charge et on t ab or dé (o u no11) da la ng u r manes), les u t · ur du gu
ns l'ordre d ap ropriation id . Les Sept Tamis .· lire les
(l ct u I 'c ou t parti lle ]inéair ou délinéa langues romanes dès le départ 152 répondent pa
risée). r l affirmati · : « la
1c tir d'ut1 rn t pr ov qu l recodag ·d el image a ou s ique qui
do it corre pondre a u
/J
L em loi d . ces .diffi' re nt s formes, th ' or hé m a a oustiqu de la la1 gue- ibl » ·
iqu s d guidage de
l élaboration du s ·11s est fon tion de c r codag , onjugué aux a r- · e d · ap
objectif a att indr , de prenant « peu mo ivé
ca pa ité d ré ac ti on d . ap pr nar1ts qu an d il n o n t u' un idé vague d l im
et d 1 ur ctiltur éducative, ag acou tique de la lan-
q u i leur b ra adm ttre plt1s o u moin gu c"ble )> conduit a n pa e pr 'v r de ress
f: cil m n t t Ile u telle ource . ofb rt par
fo rm d méthodologie d la éc ption. la fo rm e onore d s ign qui autori ent d ra pp ro ch em en ,
L s t tes oraux enr gistrés ne sont di r la ti ve m n t masqu 's par l s graphi co
ponibles que li11éair - mm . par ex mple po ur
m en t et n o n sp at ia le m en t, ce qu i ré du it le m o t clé, llave ( pagnol), chave (portu
as z fo·rteme11 la r nta-
gais) clau (catalan), claf
(frioulan) do nt le graphi br ou il le nt
bilité d u n e compréhensio 1 m 'diane. O le pr ox im it é . . . C et t
n pe ut co m pe n r cette po ition su · la place à d n n r aux form
limitation, due à la nature m "m· de su pp s orale t a l' oralisation
or ts , n ayant r cours d textes comm m od d' accè au
à la transcription d u t xt . Son utilisatio en a ét é depui les origi-
n e t .a u · i n d u n ces- n s v rs l anné s 197 5, c ·lie ad op té e
air par l fait qu il es . difficile d' expo ·er les po,ur les m ét ho do lo gi es
apprenants al' écotite d' enseign . ment de la lecto-compréhension ,d
rapprochée t rép 'rée plus de trois ou
qu at r foi d,un mêine
e te te péciali é
(français) mises en place da ns c rt ai
e tr ai t de tex e, sans prendre des risque ne s un iv e sités argentines
s d - saturation . · à ncore, br é iliennes m xicaines .. .
l'appréciation du nombre de répétition
./v ·sionn m en t « sup-
po rt ab le s » relève d el ' expérienc péda
.gogiqu . a tra.nscription, Les activités de compréhension de ce cy
rendue di ponible uniquement à partir cle médian s appuient
d c cycle, fo tu ni t par sur les formes, celles qui o n t une foncti
11 ~même de nouveau indice . : graphi on de structuration des
e permettant 1, élucida~
t ·on d suites de sons, la 1 vé d'am 152
~eis~ner F.-J., Meissner C., K~e.in H.
biguïtés de rée prion (distinc- Tamis : ilre les langues romanes des
,& Stegmann T. !2004 1: EuroComRom - Le
s Sept
le depart, Shaker Verlag, Aa chen, p. 55.

chapit re 7 1
196 chapitre 7 1
197
- résumé (figurant à part ; comme, par exemple, résumé
extes {voir plus bas) mai aussi les « mots de toute nature que
>) •
bibliographique/ abstract pour les text s scientifiques présenta-
les apprenants sont capables de comprendre, parce qu'il les ont
tion pour le service de presse ... ) ;
déja rencontrés, pare emple. Cette entrée dans le sens du texte
par des mots isolé ou par grou es de mots se produit dans que~­ - résumés in te ne en début ou fin de texte ou d'ouvrage, en
/ que phase que c soit des activités d'enseignement et elle consti- attaque de texte sous for e d'informations sur l'organisa ion du
te · te (Dans ce texte,. nous aborderons d'abord... Ensuite, nous nous
tue une ressource à valoriser. Cet a,p port est déter inant dans le
cadre de activités d'un groupe classe le acquis des u s profi- attacherons à décrire ... Enfin, la dernière partie sera consacrée à ... ),
\ tant aux autre et aidant à 1 élaboration d'hypothèses collectives. e11 début ou fin de· partie d'un texte (transitior1s · Apres avoir. .. ,
ependant il e t largement imprévi ible: cela impliq_ue ~one nous allons désormais ... ), n attaque de paragraph ; dan certain
que la stratégie méthodologique retenue (séquence d . indic ·à genres de discour . l artic lation avec le paragraph antérieur
sollic' ter) pui être adap·cé ·en permanenc pour t n1r compte pouvant être assurée ar tin sy11tagme nominal de r /sumé (Apres
de ce conna' sance des apprenants. · e déductions autonomes ces premières tentatives que fit échouer l'incompréhension générale,
des apprenants inv"tent donc à privilégier un pilotage métho~o­ Christophe ,Colomb entreprit de. .) in égré à la premiere phrase ...
log" que à vue, ou 1 impo ·tant n'est pas tant le parcour à s IVre
que le résultat à atteindre forme de gu"dage qui releve davantage Ces indicat~ons so·n t présente . dans c rtaines forme diseur i-·
de la pédagogie que de la méthodologie. L carac ère intrins' - ve s ,. tout écrite tau i orales (e po é cours, conférences ... ),
quement fluctuant et imp obable d'un démarch d compré- inais l'improvisation caractéri tique de la production orale - ono--
h nsion est surtout celui d cours de compréhension orale où le logale ou d ,sa construc i · i teractive limite fortement 1 emploi
ca actèr aléatoire de l' appo du groupe al' 'lu idation du .en , à de ces i dicat · rs qui suppo e · tune planification des textes.
partir d s conn · sanc · acquises ou de déductions immédiate D ce point d.e·vue il en va de mêm pour la tructur:atio11 des
c

et amplifié par la nature aléatoire d la saisie elle-même: vana- paragraphe ~ : le paragraph oral peut être identifié en fra çais . ,
~

tion du degré d'attention d.e ap·prenants) variation de la per- a d .- s traits suprasegmentaux (in ·ices de cohésion ou de fin de
ception acoustique, variation dans la segmen atio de la chaîne parag aphe, en particul1 r la décl·naison du fondamental d la
sonore .. ., indépendamment d la div si é de cannai sanc s d voix d'un segm nt à l' autre 15 ) ainsi qu'à un séque , c préam-
référ nce. bule + rhè ·. e + ,éventuellement po trhème ; c'est du moins la
Pour la compréhension a mi-hauteur, pr 'lude à un compré- thèse défendue dan · les rech rches ci ées. Mai la portée effec-
hension linéaire, on est ame é a privilégier 1élucidation ,d' indi- tive de ces phénomène demeure limitée a ce qu) on pourrait tout
ces verbaux qui ont pou fonct· on de marquer la structura ion aussi bien nommer un énoncé étendu ; ce qui am·ène a considérer
textuelle. Ceux-ci reçoivent une forme di cursive explicite: qu aux fins méthodolo,giques retenue ·ci, ces paragraph oraux
- titre (groupe ominal, phrase) ne se situent pas à mi-hauteur mais sont à solliciter dan le cycle
local. Les exemple de paragraphes oraux présentés militent e
- sommaire, table des matières ...
c·e sens 154 :
- présentation du texte : chapeau (presse) quatrième de cou-
verture (livre) ... 153
Mo.rel M.-A. & Da nof} - B oile~u L. (1 99'8 ] : Grammaire de l'intonation. L'exemple du
français, Ophrys, Ga p, p. 23 et suiv.
154
Morel M. -A. & Danon-Boi lea u L. {1 998). ouv cit. , p. 22.

1
chapitre 7 1
198
chaprtre 7 j
99 r
Préambule Rhème Postrhème être donnée par le recours à des schémas récurrents, tels que arti-
.
mais. cest
' hon elle est décapotable 14 bagnole culation avec. le paragrap he précédent + thème/assertion/thèse/
1

lui il était petit


1

!grand-père hein
1

information.,.. + justification + exemples ... Ainsi, ce paragraphe


.
1

'
. . .' .
tu vois moi J crois qucest. pas comme ça qu'ça la sociétq
} .
d'un tex·te de divulgation pour grand public155 entre dans un
.
doit marcher
. .
schéma prévi~ible, malgré son écritur,e déceptive qui ne laiss·e pas
apparaître sa structuration très ,canonique.
Les marqueurs de fin/début de développement des interactions
orales sont actualisés par des actes de langage, tels que faire une Ce paragraph,e, extrait d un texte relevant du même genre dis-·
transition (j'en viens à... le point suivant, c'est... ) ou proposer un curs
. ll- 56, es
·. i" 1 - - .· n;.ase
·. · t orga -' se
. · ·Io-n l·e- m
_·· êm
. ---
.e s.chéma _ _ mais il
. ___ p-, révisible
no,uveau thème (pour passer· à autre chose... et puis à part ça?), n'efface pas ses articulations
ou encore par des marqueurs (bon alors... ). Mais la nature des
séquences orales ainsi découpées n'est pas de nature à fo·nder des
hypothèses semi-globales.

- 1

.,, .
1
11 li !lli '

155 Ory :P. l19831 : « Les États-Unis, 'futur obligatoire ? » dans Lequin Y. fdir.) : Histoire
Les paragraphes des textes écrits se prêtent :à l'élaboration des Français X/Xe-xxe siècles, Colin Pans. . .
156
Claudian J. (1972) : « lalimentation >>,dans François M. ldi1r.J : La France et les Fran-
d'hypothèses non locales,. ·Car une structure prévisible· peut leur çais. Encyclopédie de la Pléiade., Gallimard. Paris. .

chapitre 7 1
200
Toutes les fo,rmes discursives /crites ne présentent pas de tel- viennent pas a ce stade comm·e out1 d'analyse mais bien comme
les régularités structurelles .. Mais les te tes utilisant ces form,es grammaire de reconnaissance, les régularités fo·rmeltes de l.a. lan-
d'organisation de l, exposition, la narrationj la description ... gue ,étant au service de l'élaboration du sens.,
se prêtent comme. idéalem·e nt à une lecture à mi-hauteur. On Il e t sans do·ute hasardeux de proposer une démarche standard
comprend qu on puisse les .Privilégier comm _supports a des acti- pour définir la succession des activités intervenant dans la prise
vités de compréhen ion de niveau A et m me B 1. A
en charge massive de la matérialité des p rases/énoncés. es stra-
tégies de guidage de la comp·r·éhension dépendent en effet très
La compréhension locale largem,e nt des hypothèses élaborée , des connaissances des a.ppre-
Cette forme de compréhension dans le cadre d la phrase est la n.ants et de la nature de l',é, oncé. On s'en tiendra aux indices
plus connue, car c est probablement la plus pratiqu,é jusqu'ici. lingui tique sur lesquels elles portent généralement.
Ell fonde les hypothèses de sens sur le matériel lingu:stique mis Les activités peuvent viser l'interprétation des éléments lexi-
en jeu dans le cadre de la p·hrase. Dans la d 'marche g,énérale caux (lexique inconnu), laque le peut prend e ~ppui :
décrite ici, cette nouv Ile série d'hypothès s pr n.d place apres ~ sur des mots con.n u figurant dans le contexte proch,e ·
les deux cycles d'hypothèses globales et semi-globales ·qui ont - ur des mots internationaux ou partagés par des familles de
pu apporter des éléments de sens aux lecteurs/a·uditeurs. Il ne lang11es (mots pan-romans, pan-slaves, pan-germaniques ... ),
se t ·ouveraient plus alors dans un face-a-fa e direct avec les for- qui sont très s·ollicités ·dans le cas de 1 enseignement/apprentis-
mes, n ayant comme recours que leurs connaissances linguisti- sage de langues pr,oches, organi é dan la perspective de 'inter-
ques, nr g1strées mnémo·n iquement et correctemen , sollicitées, comprél1ension ;
p·,ui ·qu'ils peuvent p·rendr appu· sur les résultats d,e déduct· ons
- s11r les correspondance - ou resse·mblances g·aphiques ou
antérieures. i elles prés _ntenr un degré d app,roximation suffi-·
phoniques entre les mo·ts, en particulier pour les ots abstaits
sant . ce déductions délim.tent un, cadrage sémantique à l inté-
dans les langues indo-europ,éennes ·
..
ri ·ur duquel de no·uvelles hypothèses, reposant ur le - «mots»,
- sur les suffixes et préfixe , surtout savants ; en effet, les hypo-
sont s·uscep:tibl· s de condui·. e à certains élément - de sen dune
theses fondées sur des uffixes comme -ment ou -age en français
phrase/cl un énoncé. Cette .délimitation préalable devra-Ît "tre
sont pe·u rentables du fait de la multiplicité des valeurs qu'ils peu-
de nature à affine C·es hypothèses. Ain i, quand o,n ,a borde la
. di'
vent 1n . quer..
phr.ase: « •.. L'accident qui a impliqué deux poids lourds transpo·r-
tant desfruits s'est produit à 22 he.ures environ, .sur l autoroute A6 - [... ]
a hauteur de Nemours .au sud de Paris», si 1on a déjà établi qu'il
s'agit d'un fait divers concernant un accident de la route, qu'on D 'autres indices renvoient à la structure et à la linéarité des
y a identifié des éléments .descriptifs (heure, lieu ;· A,6, Nemours, éno,ncés comme ·
Sud, Paris.. .) et qu'on y a reconnu fruits, le champ des possibles - les signes de ponctuation, en particulier internes-+ virgules,
pour cerner poids lourds n'est pas infirn. Il revient aux .a pprenants deux points ...
et aux enseignants de remobiliser à ce stade, les acquis pertinents - les arriculateurs --+ relatifs, conjonctions de coordination et
pour continuer à .alimenter les processus hypothético-déductifs. subordination, adverbes . ..
Car les connaissances morphosyntaxiques et lexicales n'inter- - le repérage des verbes conju.gués ·

ch1.1pîlre 7 1 i;;h.apitre 7·
202 ·1 -
.203
. .
- -- - - - - -- -- - - - -- -- - --...

- les structures possibl s157 des const uctions nominales -+ N rent dans EuRom4 Méthode d enseignement simultané des langues
(Fin), N N (passage piétons), N de N (besoin d'argent) N à N romanes, qui est exclusivement consacrée à]' enseignement de la
(moutarde à l'ancienne) N de infinitif (envie d'arrêter) ... ré eptio11 écrite d'articles de pre se 159 • Dans cette méthode, on
- les tructur s possibles des co11struction verbales -+ groupe présente liminair ment des ob ervation · relatives aux compor-
nominal ( N) + v be (V) (le bus arrive), GN +V+ GN GN + tements des app enants, qui ont eu pour tâche de « traduire»,
V (i'ltre, ... ) +Adjectif, GN +V+ V infinitif... 158 sans reche che de précisio ou d'élégance des textes en langue
roman s, ayant eux-me/\ mes l a ma1tr1se
". . .d' . l' une d' entr
• au moins
Cet e armature d significa ion est à affiner p·ar la pri e e elles (et . éventuellement, du latin). Les en eignants qui ont enca-
compte d un troisièm · nsemble d'indic s marq·u a ·. it l s pécifi- dré ces cours a ·. t pu ob erv r des comportements différenciés des
cation én nciativ s qui sont po tées par la morphologi ou les apprenants subdivis 's en trois phases 160 •
élé . nts l xicaux :
- pr" e en charge de 1'énoncé par 1' énonciateur (a r ion non « Premiere étape
assertion questi n) · an la pr mi re é ape, qui p ut dur r pendan t 5 a 8 emaines,
- dét rmination et quantifi ation ; le partici t sont principa em nt occupé par la découv rte
- ancrag · dar1 1e pa·ce e dan l t mps ; du lexiqu et d s graphies. Ils ch rchen · à comprendre le tex-
- évaluario1 appréciat1v . · t en autant d un bloc 1 xical a l' autr se montra nt total . me t

- forme d pr n · linguistique de é nciateu r . in in té és ar c qu il timen · "tr des < détail » d gram-


mair : pe ·i t . inot final _ de v rbes et d noms, etc. Ils o t crès
J
Ce cat 'g ri d, indice ervent d r s ourc s pour la fo ula-
oulag's qu'o n 1 ur ns igne pas ce angue en comme çant
tion d hypoth' s relative à u rext . pr 'cis . Il p rmettent au i,
par le conj ugai on t qu'.on ne 1 ur de and pa · ,d savoir 1 s
on - n dou . d · m ttr n place un ntraîneme11t y t 'n1aci ue
forme d singuli r et de pluriel [... ) . ans cette étape, il tradui-
à la ompréhen ion ous fortn d _xerci
, • 1 ,,

d lecture/écout
ent m ~me d s cho ·- diffi ile . parce qt1'ils ne voient m · m pas
de tin à faire pre dre consci r1ce de s ratégi s mises e uvr ·
les difficulté (... ].
et a l . v lop er. .
Deuxième étape
a deuxième étape (leço s 8-16 environ) est celle de compa-
On attir.era l,atte1 tion sur lad scrip io de comportem nts d
raisons et de l'intérêt pour le con truction de phrases. Ils met-
lecteurs qui écl ire11c leur tratégi · de sélectio11 d indices t de
tent n relation le formes de mots. Il · intéres · nt au pluriel
for ulations d'hypotheses dan la mesure où ils peuvent contri-
de noms et observent certaines finales des verbes. Ils reconnais-
bu r à do 11e · d s fondement obje tifs aux stratégies métho-
sent et compare t certain s constructions de phrases, sans pour
dologiques de r 'c ption. Ces observations effectuée dans de
autant les analy er [...].
conditio ns no . expérimentales trop rares en didactique, figt1-

1 7
~ •. Pour une an~lyse distri.butionnelle du fra_nçals dest[née à r.analyse d__e textes scie~­
t1f1ques par ord inateur, voir : Salkoff M. !1973) : Une Grammaire en chaine du français,
Dunod, 1 Paris. 159
Blanche-Benveniste C. (19971! : EuRom4. Méthode d'enseignement simultané des lan~
158
Voir les structures retenues dans Beacco J.-C., Bouquet S. & Porquier R. [20041 : ~ues romanes, La Nuova ltalia; Firenze.
Niveau 82 pour le français, Chapitre 5 : Grammaire, Editions Didier Paris. 60
Blanche-Benveniste C. [ 19971. ouv. cit. p. 85 et suiv.

chapitre 7 1
204 chapitre 7 1
205
Troisieme étape en terme de critères d sélection des supports, « progression »,
Dans la troisième étape, qui commenc généralement à partir formes des activités exercice ... Si les stratégie de communi-
de la 15c séance ils cherchent à analy er des différences. C'e st à cation, comme la réception, « sont le moyen utilisé par !,usager
partir de cette étape qu'il p·arviennent .à comprendre des textes d'une langue pour mobiliser et équ libr er ses ressource et pour
assez longs dans lesquels ils savent discerner 1 s mots q·u· leur m tt ·e en œuvre des aptitude _et des opératio11s afin de répondre
ma nqu ent . C est dans cette phase qu'1 po ent des qu.estions aux exigences de la co.m mu n ·cation en situation et d'exécuter la
sur des tou rnu r,es qu ils ont préa ablement appris à reconnaître : tâche av c suce' s et de la façon la plus complète et la plus éco-
« C'est un in nitif? C est l sujet ? C, est un féminin ? » [ ..] C est
no·miq ue possible - en fonction de son but p écis »162 , on peut
donc dans la d rnière ·étape qu'ils 011t reç · le bases de la gram- consta er, sur le cas de la réception, qu'elles n sont pas ·ntrinse-
maire morphologique que l'on don ne souv nt dans les débuts de qu m nt distincte - des tratégie d, apprentissage effectivement
l' nseignemenr. » utilisées par les appren nts pour s' approp ier une langue étran-
Il est probablement hasardeux de généraliser ces caractéri a- gere. es di positifs méthodologiques d) enseignement se trou-
tion de comportements d a.ppre ants sans d née corn. lémen- vent donc toujours à la croisée de . carac éristiques de l'objet a
taires, issues d.,autres publics, d aut re lan.gues, d autres textes enseigner (stratégies de communication) et de celle des proces-
ou d'autres cultur s éducatives. Celles-ci tendent cependant à su d, appr ntissage (stratégies d'apprenti age) quelle pre nne nt
donner d la légi imi é a de stratégie d'en ignement du typ .n compte mais ne peuvent calquer. C' e t ce qui en fait d s dis-
de celle . déc it s ci-d s us, n ce qu' ell s met· -nt en évidence pos itif ém in mm ent culturels ni linguistiques ni psycholingu ·s-
1,exi tence d di positifi hy othéti a-déductifs par l'e -ploitation tique mais dépendant du con e te.
d éries d'indices de même nat ure · t qu .ell illustre t l fonc-
tion .- m nt d'u ne grammair ·dite de reconnaissance. Pa· ailleur ,
ce matérr _Id enseignement invite à - appuye -. pour identifier le
trait rentable pou r la formulatio· d hypothèse des ns d'u n •

langu à l'autre, sur des perspectives comparatives, comme celle


développée par H. Adamcz wski 161 ou I -s mini-portraits de lan-
.gues romanes proposé dans EurocomRo·m-Les Sept Tamis (déjà
. ') .
Cite

Le activités d . réception, si l'on prend au érieux 1 ur défi-


niti on communicationnelle stricte, impliquent de démarches
d'enseignem.e nt particulières, qui n'o nt que peu à voir avec c I-
les relatives à l'interaction (chapitre 7), par exemple. C'·est leur
spéc· ficité, décrite dans ce chapitre, qui co·n dui t à élaborer des
démarches d'enseignement elles-même irréductibles à d'autres,
161
~damczewski H. (1991) : Le Français déchiffré, clé du langage et des langues,
Colin ,
Paris. 162
Cadre, p. 48.

chapitre 7 1
206 chapitre 7 1
207

langue étrangère que dans ·un cadre professionnel (s'il est employé
par une sociét é étrangèr , pare . e·mple). Dans le contexte de type
to·uris tique ou d voyage, le recours à l écrit e·n langue étrangère
n'est pas écarté mais, là encor ., il n'inte rvient san doute qu' oc-
casionnell ment. En fait ces productions ne prenn ent place d.e
' manièr consistante que dans d s conte te d'expatriation provi-
soire de natu e profe sionn ·Ile (s age, forma ·on à l'étranger, mi -
pour ' ens etg oem eot ion · p ~cifique ... ). La place des écrit en langue étrangère .dans la
de la produ t;oo des textes vie ociale tend donc à fair de l acquisition de cett - comp étence
ttne activité relativ ment détachée d finalités communicatives
(é rit et oraux) facil ment id nt1fiabl . Il faut cep nd · t aussi tenir camp ·e de
la place accru q Lte donne à la pr duct1on d texte l'utilisation
Le troisièm ensemble de comp ét ne s abordé est celui de la pro- omniprése te des raitem nts de texte . e de la communication
ductio n, conçue com111e forme de la co1nrnunication verbale dont écrite en t mp réel ou différée via 11 tern . (courr ier électr oni-
le ca actère i11teractif n'·est pas un des conditions de réal'sation qu ·, s· formation à distan·c ... )
(comme la conversation). C' e t ce ·qui la distingue d échang · a production écrit ( t à un moindre titre orale) peu alor
verbaux face-à-face ou à d. tanc (Int:ern t téléph on .. . ) quis ef- êtr pédagogiqu ·me t ori ntée v · ·s deux nalités disti et s .:
b ctu nt n temps réel: dan ces formes d communication l'in e- . • l,app·ro_pr1a ·o de norme ocioli gui tique de l'écrit et de
raction ri st pas ine ·stant mais 11 d In · ure pot ntielle comm e l oral e situati n ouv ·nt plutô t formell . pui que la production
1 ' entuelle questions t demai1de de précision qui pr nnent oral 'ent nd c mm product"on devant et pour un auditoire: .
place à l.a fin d un conférence ou la réaction à un articl à trav rs le cell s-ci c ne rnent tout aut ne la compéte ·ce à communi- •

courri r de lecteur , ou bien elle · st a con idérer comm virtu ile : quer langagierement (adaptation à })auditoire, connaissance des
«communication>}avec 1auteur d un .uvr · classi ue. « règles» gouv rnant le text s à produire .. . ) que les compéten-

La produ ction de texte uivis quelque soit leur longueur ainsi ce fo m lie ( yntaxe, fie ibilit lexicale ... ) ;
définie occup e dans hi n d s situation · d enseignement de lan- • 1expression pe sonn Il , où l'accent sera alors m · davantage
gues une place secondaire e tend a etre déve oppée à d s niv aux u · 1' .x re sion que ur la correct' 011 formelle. ette dimension
avancés de compétence et pour d group s d'appr nant · spé- est explici,ement décrite dans le Cadre ou les aspects de 1 utili-
cifique . dans 1 cadr d.' un formation professionnelle ou uni- sation ludique, thétique ou poétique de la langu 16 •
ersitaire par exemple. [emp loi d'écrits pour des apprenants On prendra en considération ces deu .· ori ·ntatio ns dans l'e -
non ·ns·érés dans la société dont ils apprennent la langue est peu pos' qui suit,. cent é comme les précé dents, sur quelques princi -
justifiable par des objectifs fonctionnel et elle ne peut alors êtr pes t démar ches pour 1organisation de l'en ignement de cette
,
comp tence.
proposée qu, en simul ation.
Dans son propre contexte d'emploi l'utilisateur/apprenant na
p·robablement besoin d'avoir recours à la production de texte en 163
Cadre, p. 47.

chapitre S 1iOS
chapilr·e 8 1
209
8.1. Le mod ete d:e la produc~ioo daos le Cadre ou d'exemples de textes a produire. Si ces ressources sont insuffi ..
sante , l'appr nant/util"sateur doit apprendre à adapter sa tache
Comm e pour les autre compétence une métho dolog ie d'en- verbale atix moyens effectivement disponibles.
seignement ca able de prendre en charg de manièr spécifique tautr caractéri tique majeure rete · ·ue dans le Cadre, et ailleurs
la produ ction se fonde à la fois sur des données psycholinguisti- dans la litt 'ratur e didactique, pour caracrér1s r la produ ction est
ques, pour autan t qu'elles sont accessibles et réutilisable prati- la possibilité de contrô le et de correction, ous sa forme p inci-
quement, ains1 que sur les caractéristiques de 1obje à produire, pal · d'autocorrection .. Le fait qu'un texte reçoive de . formes suc-
l texte. cessives et soit mis au point dans un proce ·su parfois de longue
durée de r .pri e et de r lecture , avant d être proposé à la lecture
Une c·o po ante <o ni~tve de ~a · roduct;on : (br u1llon ver ion de t avail, pro jet de c xt ... ) es considéré
'a 'Pt niîi tian et ' ontrôte comme devant r lev _r d une compétence pécifiq ue dite d' éva-
luation (cont ô] d ré ultats) ou d remédîation. Ce te d rnière
Pour la produ ction . l Cadre s mble moin solliciter les est prise en charge par une série de de cripteurs a cornpt .r de B1
con aisances psycholinguisciq1.1es di ponibles que pour la récep- et au-delà. Planification, co,mpensatio11 t co·n trôle/ o ·rection
164
tio . Dans le stratégies d,e produ ct"on ·Corn un à l'écrit t à sont donc 1 s compétence cognitives ollicitées . ot1r déc, ire la
l oral le Cadre renvoi a la mobili ation d . re sotuce de l'appre- produ ction. n voit bien que du fait de leur caractère géné-
ant, dont d r . ou c dite intérieures, gl é s ulté ·ieurem .nt ral (ell s on pertin ent pour toute tâche) et parc qu' Ile se
par construction sur un savoir antérieur. termes sou l squ ls il faut itu t à d · niveaux de comp ortem ents strat 'gique (appr ndre J
probabl ment mettr · les acqui formels (d . nature morphosyn- à identifier et à utili e es res ource , à co struire un chém a ou
taxique ... ) de l'appr enant et sa familiarité plus ou m.oins grande un plan à relire pour identifi r d s dy fonctionnements ... ),
:avec 1 g n e de t xte a prodt11re. e r cours aux acqui uppo- cette caractérisation d la comp tence e produ ction e t insuffi-
s nt, d,apr 's le Cadre une préparati n consciente, qui semble a·t Ile s ule pot1r fond r un méthodologie d enseig ement.
exclure 1improvisation, ce qui p . uc e comp r ndre puisque les ffi · . on souligne souvent que la production concerne aussi
situations d'écrit relèvent de la comm unica tion différé et non des avoirs pur ment linguistiques. est d'aïle ur ce ui condu it
n face à face, au moins si l'on ne tient pas comp te d s fo·r m s parfois à di . · guer tin · comp o ante stratégiqu t cogni ive d
de comm unica tion écrite interactive en temps réel, ou cepen- l écrit d'une, co posan te dite pa foi . sémantique-li guistique 165,
dant un temps de préparation est toujours possible. a produc- qui r nvoi aux comp,étences dit,es linguistiques dans le Cadre 166 •
tion orale devant un audito ·re peut ne concerner que des appre-
nants experts, séjournant de manière prolongée dans un de pays
dont ils appre nnent la langue, contexte dans lequel des occasions
sociales ou profession elles de discours improvisé peuve nt pren-
dre place. a produ ction repose aussi sur le recours ,à des ressour-
ces extérieures, dont on imagine qu'il peut s'agir d ouvrages de
référence (dictionnaires, grammaires, manuels de rédaction ... . ) 165
Whalen K. et Ménard N. (1995]1: « L1 and L2 writers' strateg ic and linguisitic
knowledge », Language Learning, 45, 3, p. 381 -418.J
166
164
Cadre, p. 53. Cadre, p. 86 et suiv.

chapitre B i21 O ch;;ipitre 8 1


211
8. t.2.. Uoe c-ompo alite ,i,ogui ti·que de 'a
p odu tion . logique .. . est posée comm fon .dement
,a, t ~uatité de activités de produc-
tion. Elle est déclinée en éries d descri
pteurs relatifs au déve -
E n fait la notion c ntral utilisée par le loppem n t th ém at iq ue : l'ste de points su
Cadre, er1 confo ité 4
ccessif (A2) racon ·er/
avec des po in ts de vu e largement repr décrire de manière linéaire (B 1), racont
é ntés n didactiqu,e d · s r/ décrire avec t1ne argu-
langu 5 167, est cell de t xte et de t xtua mentation fon·dée ur des détails o u d s
lité. e te t occ~pe d exemples (B2) ...
fait un e pl a e im po rt an te da n - la de sc ri ·i 1' on. peu facilement admettr que ce tt
pt io n de la réce~t1on ~u spécification est . r-
,Cadre qui s,y trouve défini comme « une tinen te pour la textualité, il ne faut pas
oublier qu'elle ne cou-
s 'quence diseur ive
oral ou 'cri e que les appr na nt /ut.il~ at vr pas l'en ·emble des compéter1ce né
eurs reçoivent, produi- e _ aire . à la production,
sent o u é hangent »168 • L es t xtes r lèvent puisque celle-ci ollicite au ·i la maîtri e
de catégorie classifica- elle-même progre iv .
toires com11 e types t genres 169 di tincti de comp 'tences de na tu r morpho ynta
on qui n' t pas élucidée xique g aphique e de
plus .vant dans le Cadre, (tr' probable m i e en page, ii1tonativ . . D u po in t
m n t pai:ce qu'ell .t d vu. · d ré ·u lt at at te n-
problématique dan 1 do m ai n · de l an dus, cela implique une longue périod
aly du drscou~ ) mai d'appropriation avant
d n t l'emp loi suggèr q u le t xte pa d' ob t nir de · texte qui oi n t corr et (o
rtag n t de traits a un u ace ptable ) et appro-
niveau plu o u moin · él vé. Mais o n ne pri 's, n n seul , men . du s rict oin de
r viendra pas i i sur la vue t xtuel mai aus · ·
ature d imilirud.es des e t s rel vant orthograph'que, inorphologiqu syntax
d"u mêm genr d ique (dan l cadr - du
di cour (voi 8.3.). gr · upe nominal ou v rbal d la phrase
comple · , po ur l'emploi
O n soulign ra cep nd an t la place donn d d 'te rn ùn an ts .. . ). , camp 't nc e
ée dan l Cadre aux le ic -sémant"qu s o n
r gularité d' ordr stru tural, qui pr 'dom u i indis n abl po ur ado r 1 to n ou
ine t larg ·me t da la posture én.oncia iv ·
l de cripteurs ur cell s de na ur · (par empl · ous la forme d interv n ·io l 1

li gui · u qui do nn n t n appréciativ ot 1 par


un « oloration » commune aux xtes l'emploi d nous et d on d · s l t _ te '

r le an t d u n m . . me u11iv r itaire ) adapté à
genre. La co '. p t ne di w iv 170 es un ge nr d dis ou rs .d on né ,o u a des .'. ...
t pré entée om m . c pa- circon tanc de production ,.
et d
1

cité à or do nn er des ph r .· e de mani' ception · articulièr s.


à p oduir des nsem-
ble cohérents. ur la ba d un capacité tt confiu ce d savoir et d
avoir--fair . r n d tt total, cet
à orgar1i e ·d e phra s
données comme él 'm en t minimal l enseign m en t d . la compétence te tu li
ap pr nant/utilisa eur d o 't u isolabl de toute 1
acquérir, .n langue cible un savoir-fair utre qu'elle onvoqu inévi abl m nt.
con i. tant à m aî tr i ,r un ci exp1iqu lai em n t
nsemble d relation . nt r phras s : le pourquoi la production 11e figure pas da
relation thèm l rhem ns 1. niveaux A l et A2
information d·onnée/· nformation nouvel ott ou · un forme en fait no n te tu lle
le, call e/ con équenc : « p ut écrir d . expr -
successi• on .. . sions et phrase imples i ol~ s »17 1. e
con équence méthodo-
Ce te capacit' à concevoir un · séri d) én logique en 01 t que le ac ivités d' en
oncé articulés entre s i.gneme11t co n acré à
eux n termes de co.hérence coh 'sio,n, la production con tituent un ce11tr d'at
organisation rh 'torique, traction fort, auquel il
est possible d articuler d nombreuse au
tres compétences. O n
i ~1 V.igner G. (1982) : Écrire, CLE internationa
voit alor que le risque est d'en reve11ir a
l, ~aris et Péry-Woodley M.-P. (1993} : Le une mé hodologie glo-
Ecrits dans l'apprentissage , col. F, Hachette,
Pa
s balist fondé ur la polyvalenc de su
168
Cadre, p. 75.
ns. pports d'enseignement
169
Cadre, p. 76.
17
° Cadre, p. 96. 171
Cadre , p. 51. c· est nous qui soulignons.

c.hapi re 8 \
212 chapitre 6 1
213
qui pourrait conduire à djluer les objectifs proprem ent textuels. C Iles-ci peuvent être considérées comn1e des traits linguistiques
De garde-fous à cette dérive pote tielle sont à mettr en place ide t · raires, caractérisant de groupes et ne e li itent pas aux
au sein d'w1e économi globale des articulations entre les co· ·- genres écrits 175 • Elles constitu ent I ess ntiel de la matière t ai-
176 177
pétences communicationnelles e les compét nces linguistiques tée dans les approch es dites ethnolin guistiques , contrastives
(voir chap. 10), en fonctio · d·e chaque ·tuation éducative et des ou comparatives des cliscour et de · textes. Cette caractéristique
caractéristiques de la formation linguistique concernée. d s textes est particulièrement pertinente pour l,appre tissage
d.e la production e langue étrang' re puisque les appr nants
tendent à s fonde· sur la connais ance de genres de textes de
8.1.3. U ompo nt cultur lte d la produ tioo :
leur communauté· de comm·unication d origine pour chercher à
' variabi,:ité thnoling i l;que
n produire d'autres dans un langue en cours d app opriation.
Le Cadre rappelle, même si c' e t de ma11ière di crète que « [la Co s ·ruire un compétence ethnolinguistique· (voir 6.5.) po r la
capacité à structurer est] la connaissance des conv ntion orga- production (tnais ce ph,énom·ène conce ne tout autant 1int rac-
ni ationnel es des te t~~ dan . une_ commu nauté donnée 172
, par tion) revient à créer :
exe ple : [...] comme nt sont racont' s les histoir , les a cdo- • u conscience qu'il x1ste des normes, variabl s d'tine·
te les plaisanteries · etc. ». Cette d ·mension de la production, communaut,é d communication à une autre, concernant les
17
qti il m'a été donné, pour ma p . t, d caractériser dè 1984 comportem nts co muni atifs, qui ont de effet · directs ur la
re·nvoie tout autant au statu de 1écrit, de 1écr1tur et des scrip- réu site d la communication. Elles ne se confond ·nt pa av c le
teurs dans une cultur do 'e qu, aux carac éristique des g nre différence phonétiqu s, morphologique syntaxiques ... entr
de exte ·. qui y son produit · t qui y circul t. La variabi ité les l , gue ;
cul urelle de productio·n · v . rbale (qui ne e confond bien évi- • une capacité d 1, pprenant à identifier l · norme . et régula- .,.
.
demment pas av c ' s différenc · entr langues) r po e ur l tion conc rnant le co ·portement co· municatifs au sein d
'"

co cept d «comm unauté de commun·cation », di ·tinct des sa première commu naut' de communication et/ou une de celle
·co1nmunautés nationales ou s élaborent le représentation de utili ant une langue acquise par lui.
la propriéc' de énoncé qui y sont produits. Ce · th . e ort On p ·ut e timer qu les effet de la méconnai ance des
connues de D .. Hymes, dé:finiss 11t la communauté d commu- conventions textu lle ont d'autan t plu fort que la co pé-
nication comme « une commttnauté possédant en commu n des tence langagie e est élevée :. à des n·veau . comme 2, les pro-
r gles régissant le déroulement et l'inte p étation de la parole, e ductions verbales des apprenants/ utili ateur étant comparables à
des règle régissant l'interprétation d,au moins une variété lin- celles d'un« natif», par certains de leurs asp·ects, leur discour est
guistique »174 • comm·e naturalisé et son acceptabilité est susceptible d être éva-
Ces règle ·e manifestent ou la for e d'événements de luée selon les norme des locuteurs« natifs» et non plus comme
communication (speech events), centrés sur un genre discursif. étant celui d'un aJlopho·ne. Il importe donc d'imaginer des acti-
rn Cadre, p. 96. C'est nous qui soulignons .
vités d'enseignement en mesure de créer ou de développer une
173 Beacco J. ~ C . [ 984) : « Pour une analyse transculturelle du discours », dans den
Haese J. et Nivette J. (dir.] : Actes du Congrès de ['Association de linguistique appliquée
175
Béal C. (1993) : «Les stratégies conversationnelles en français et en anglais», Lan-
/AILA.J !août 1984, Bruxelles), t. 3, résumé, p. 1431 -143.2. gue française n° 98, p. 79- Î 06.
17
~ Hymes O. [1972, trad. française 1980) : « Modèles pour l'interaction du langage et de
76
Beacco J.-C. (dir.] [1992) : Ethnolinguistique de l'écrit, Langages n° 105.
la v1ie sociale », Études de linguistique appliq.uée n° 37. p 133.
177
Connor U. (1996}: Contrastive Rhetoric, Cambridge University Press.

chapitre 8 chapitre 8 1
1
214 215
elle conscience de la variabilité culturelle des textes, ,qui est coex·- Évalu er si un e seignement/apprent1ssage de la produ ction
tens ·ve a la comp étence de production. fondé sur des modèles de te·xtes inhib les potentialités ulté-
Ces régulations de la comm unica tion, propr es à la société où rieure en langue, qui ne pourraie11 plus déboucher ur des for-
s emploie la langue cible, doivent "tre identifi /es et acceptée mes d'expression per ormelle, dem ure un point débattu. Cett
pour c qu'elles sont, des conventions cttlturell s qui permettent crair1te consti tue la critiq ue majetue que l'on peut apporter à un
d'accompagner la production de te ·tes. Elles peuv -11t éventuelle- méthodologi . du · adèle. On p ut aussi estimer que le passage
m nt être adopt ée même de mani · re provi aire et év rsible, par par les modè les constitt1e une étape obligée, comme l'illus trent
les appre nants hor des activités d _n eigne m . nt ais on p ut bien d s ~ tinéraires d écrivains ver de _forme te ruelles produi-
aus .i avancer qu'elle onstitue · t d contrainte qui r lèvent te ·. dan .une langu 2 acqui e- qui n' n d meure nt pas moins
d'une forme d'impérialisme lingui tiqL1e. A. ur · h · anagarajah irréd~ctibles à d'autres. n pourr a d'ailleurs con idér r que les
(1999) 178 , dans un ouvrage qui a u 'té d fru tu ux débats, de~cnpteur. du Cadre ont, ur ce point un peu n r trai pui -
d montr e qu le chéma s des t xte académiqu s anglai (au qu un descr1pt ur comm « p u écrir de hi toir sou des récits
sen o·u il ont tenus pour légit tn da le mond sci -ntifiqu _
0

d, expérience captivant d manière limpide · t fluide dans un


a11glophone) on d,e limites à l) xpres ion individuelle. Dans tyl approprié au genr adopt é » ( C2) 80 n emb e pas fair la
on chapitre 6 ( Contrasting literacies: appropriating academic part bell à la créativité.
texts), il mon re omme nt c mode l · pour la production n
langue ét ang.ère (et par con 'qu nt pour la co struct"o · t u On ite a our co·nclur t à titre d'illustration c mpl 'men-
le po ition de la conn · ance) font l obj d'un appropria io - t~ire, l,inventair de tratégj - d ommunication .- pécifian - l
per · nn Ile . ar 1 s trois docto ra ts tudié , qui év· d mmen t 111veau Al t l · 11iveau B2 p ur le fran. ça~s : on verra o m t 1

produ i nt des te t non on -orm ux conv ntion acad 'mi- trois co po· ante qu n u v n n d décrir · et de comm ent r ,, ,,
'

qu s anglai s.. Il conclut, d manière tr · équilibré , en ouli- con r· tuen les fond. m nt d la comp 'tence de prodt tction a un
1

gnant qt1e l'e p 'rien d différ nt s form - di cur iv _ « oti r tad B2, alor qu e 1 e t embryonnaire ou inexistai1te en A .
de possibilités d.~ négociation pour une e pr _ion réative . ..LJ'-LI

di cours n comp 'tition auxquel l s apprena11ts ont onfron-


tés ne condui enr pas nécessairement à r ndre la comm u ication Au niveau Al, l'utili sateur /appre nant est en mesur e:
plus difficile. Il convient, au contraire de les con id' rer comme
de éléments en mesure d assurer un comm unica r·on efficace. - d utilis r d s moyen . non verbaux et paralinguistiques (voir
i les étudiants ont le 11éc -saire e prit critique, l'indép nda11c Cadre 4.4.5.) ;
~ l'auda ce d. rendr par les corne s ces discours n confli t t de - d r ormu1 r, à l oral un énon é jugé mal c mpris ;
- d autocorrig r en fo·nction de Ja ituatio n ·
11égocier leur mode d, xpre ion, alor ils peu . ent les car1al1 ·er
- d utili. er a l oral) un (d s) marqueur(s) élém ntaire(s) de refor-
v rs de obj ccifs constructifs. »179 rnulat1on ou d' autocorrection ;
- de ralentir l débit ;
- de syllaber ·
178
Canagarajah S. A. (19991 : Resisting Linguistic Jmperialism ;n English Teaching, Oxford •

Univers ity Press.


179
Notre traducbon Canagarajah S. A. [1999]. ouv. cit., p. 168. ° Cadre, p. 52.
18

chapi\re 8 1 . chapttre 8 r
21 6 217
- d'allonger les yllabes · 8.2. Re ou r e de c-ript;ves
- d'éviter les zones de difficulté ; po ur une méfhodologie d'e n eigoemeo~
- de simplifier délibéréme11t la forme de énoncés («m oi rentre 1

de fa produc-fioo text,uefle
Dan ·mark >>) •
- si l contexte le permet ( . lon la situation 1,interlocuteur),
Si la production prend appt1i sur des exemples faisant fonc-
t
d'élaborer ou d'essayer une production bilingue.
tion de modele, on conçoit qu' une description de ceux-ci puisse
constituer une ressource pour une métho,dologie d> enseigne-
Au niv eau B2 , l'ut ilis ate ur/ app ren ant est en m,esure : me nt, même 'i doit demeurer clair qu, une telle méthodolog·e
ne saurait s réduir à un décalque d'analyses linguistiques es
- de planifier de façon plus ou mo.ins précise elon les situ~tions données devraient être fournies par l'analyse du di cours, genre
et le(s) d stinataire(s) le contenu t la form de la production à par g ·nre et nous r nvoyons ·ci à nos remarques pro po ée dans
1, oral ou à l'écrit ; le chapitre con acré à la réception (7.,3.) mais qui ont aut ant
- d'adapter et, éventuellement,. de varier la fo. me. orale (r,egis- sin on davantage, de pertinence po ur la production.
tr débit, rythme, a centuatton) elon la s1ruat1on et l (le )
inte locureur(s) · On peu t aussi s'appuyer st1r des descriptions linguistiques
- d r formuler, à l oral un énoncé jugé n1al compr1 ; ituées à des niv aux d analyse décrochés des genres dis.cursifs
- d'utiliser à l oral, des ma rqu eur d reformulation ou d' aut?cor- . mais ayant po ur obj t les phénomènes constitutifs de la cohés ·an.
rection (enfin . ou plutôt je veux dire) des ma rqu urs phatiques , e Cadre fait e pliciternent référenc à ce type de travaux dans la
1

(vous voyez? d'accord?)· . .


grille Cohére nce et coh ésio n 181
ou les descript ur sont formés à
- de s,autocorriger (par contrôle · t ':valua ion s ;le ttve), n fonc-
par tir de con stit uan t tel que :· connecteurs (élémentaires/simples),
tion de la 1tuation · l t' ,~

- d'utili er de moyen de d.éfinition/reformu.la ion/glo . = d fi- articulateurs, mots de liaison, moyens lingu,istiques de structuration ' ,,
1 '··

et d'articulation. C s d scriptions ent ren t dans le cad r de ce qui



nition, hyperonymes co·mmentaire , périphrase, c1rconlo-
cucion (une sorte de ... ), · mple; traduction bilingue geste est gé éral me nt no ' linguistique texmelle dan le champ
mimique, te. français. 1- Iles pre nne nt en charge I étu de de superstructures d s
- de ten er et d'oser de ssai lexicaux (par gén 'rali arion, préfixa- , textes, de leu r séquences, des anaphores, des connecteurs ... 182 •
tion. suffixation composi ion transfert d'une aut r langu dan !
le cas d unités 1 xicales non conn.ues, mal connues ou oubliées; Il n'es don pa éto nna nt que les descriptions des niveaux
de surv iller et d control .r s n di cours dans des situations plu du Cadre, langue par langue, fassent une place aux éléments
ou moins formelles · de cette nature, susceptibl s de permettr la pro·duction tex-
~ d'éviter (pa . des moyen ci-dess~ ) ou d' a~apter le zones la11ga- tuelle. Le descripteur de cohérence/cohésion de B2 ind iqu e que
gières perçues par lui ,comn1.e. à r1squ (registre, ~ormes gramma- « l'apprenant/util"sateur peu t utiliser avec efficacité une gra nde
ticales peu fréquemment ut1l1sées etc.) n f~nct10' ? d~ degré. de
formalité de la situatio11 et d l' éve11ruelle st1gmat1 at1on sociale variété de mots de liaison pou r marquer clairement les rela-
.• Dans le cas par ticu lier du fran ,çais ce
183
. ou profes ionnelle ; . . tions entre les idé es »
- d exploiter (par transposition ou non) certai~s t~a1t. de se ·
. habitudes langagières «natives» p~rsonnelle , ce t-a-~r~ d~ sa 181
Cadre. p. 98.
per .onn alit ' langagière : ironie, dicto·n , proverbes im1tat1on 182
D'après Charaudeau P. & Maingueneau O. [dir.J [2002) : Dictionnaire d'analyse du
dis-
vocales, etc. cour s. Le Seuil, Paris ; entrée : Linguistique textuelle, p. 345.
183
Cadre, p. 96.

chapitre B 1 chapitre 8 1
218 219
.
• p rogr,ess1on
descri pteur est interp rété de la maniè re suiva nte: «Au nivea u
B2 l apprenai1t est un urilisatet1r indép endan t qui peut organiser, d plu
struct u er et adapt er son message en resp ctant les règles d ' orga- en outre
ni ation phras tique et textuelle séman tiques t syntax iques, pour .n plu
for er des phrase compl ex s et/ ou un text cohér ent. [.. .] Il est encor e
capab le d utili er des élérne nt de liaison que o·us appelons glo- ...

balern nt ici conne cteurs , qui conr ·ibu nt à la tructu ration du • Enum ératio n
text t du discours en marqu ant de r lations sémant1co-logiques Dotés ,d ,une foncti on d structuratior1 de l'énum ératio n les
184
entre le . propo sition s qui le co pos nt » • L Niveau B2 pour conne ct urs ,é numé ratifs assign ent à la équ nce coiice rnée une
le français distin gue entre l conne ct u t · mpore ls t patiau x, p1ac dans la série.
· u tout mobilisés dan le récit (narra tio et d .cripti on) qui
ordon nent la réalité référenti 11 , le conne ct ur · énum é ·atifs Marquer l'ouverture
qui p ésente nt une s·uite d'éléments t perm ttent d indiquer d'abo rd
un progression les conne cteurs d eformt1lario n qui mette nt tout d'abo rd
en relatio · des expr ssions présen 'es comm e équiv alent dans
le discou rs d·u locute ur, afin d mieux n réci r le ns e les
conn cteur argumenta if, qui marqu ·nt le articu lation du rai- Marquer des relais intermédiaires entre des éléments
alors
O·n em nt t qui son employé dar1 l'expo sé de idées. »
apr
A titr
d' e mpl , on tr uvera i-a r s 1inv ·ntaire (pour le
n Ult

·
français) de conn ct -urs énum 'ratif corre ponda nt a un.e 1naî- •

B2 185 pu
tris d la col1 'r n e I cohé ion d iv _au • •

Les connecteurs enum eraurs I I •J:.


Marquer la clôture de la série
br f
• Sui. e d'éléments
• enfin
aussi
voilà
d même
'gaiem ent
• Introd uire un argum ent
.t
ou Les C·onnecteur st1ivants s rvent a introduire un argum nt
additif, d'imp ortanc e variable.

Introduire un argument décisifpour la conclusion


Or
, - - -

18
~ Beacco J.-C., Bouquet S. & Porquier R. i2004l : Niveau 82 pour le français. Editions Ex. : Socrate est un homme. Or, les hommes sont mortels. Donc
Didier, Paris, p. 171 .
185 Beacco J.-C., Bouquet S. & Porqu~er R. (2004)., ouv. c~t, p. 17 1 ~ 172. Socrate est mortel

chapilre 8 1
220 chap;tre 8 1 ,
22 1
Introduire une réserve incidente de la société urbaine après avoir été dénommée cérémonial
puis
liturgie .de la ftte du ro il 86 .
,d' a· lieurs
Ex. : Ces deux employés font le même travail, sans toucher d ailleurs Censeignement de la gestion de ces chaînes anaphoriq
ues
peut utiliser ces résultats, comm _y invitent les descrip
le même salaire. tions des
niveaux du. Cadre, qui dressent l inventaire de ces moy
ens de réa-
liser les relations anaphoriques en particulie avec les
moyen
Annoncer un argument supplémentaire d'une série lexicaux. Le Niveau B2 pour le français propose un e sé
lection des
et même re sources ve hales comme celles des an ap ho re s di te
conceptuelles
de plu qui sont des noms désignant des fa i des actes des
concepts,
no n seulement .... mais encore des no tio ns ... pouvant reprendre (ou anticiper)
,des éléments
d;un t xte. Ainsi trouve-t-on po ur la référ ne . a ce po
ur quoi on
fa·c quelque chos 187 ~ bttt, considération, intention motif,
D e manière tout a fan comparable une méthodologie mobile;
d l en- occasion, prétexte raison, ambition, dessein, objectif, visée ...
traîn ment à la product on pe ut tirer profit de analy
s s dispo- Bi n nt ndu, d,autres de criptio11s, qu'on dirai vo
nibles su les relations dites anaphoriques, c est-à-dire lontiers
des forme gramm·aticales, on t ut11isab1 s pour m et tr en place des
'léments
de repri e d' u élément d' un texte à un autr. au fil de
ce~ui-~, la de méthod - ogie d'enseignement de la production, m
1

ai ell s s
forme la plus sim le 'ta · t la répétition · Pierre est pa situent à un niveau infér1 ur a celui de la textuali é :
rtt ? Pierre elles décri-
n'a pas attendu Paul alors? I 11 na pas atten~u Pa~l alors? vent alors a syntaxe d la phrase complexe, qui fait
!Lne i11terven1r
l'a pas attendu, tu te rends compte?/ Cet animal na pas at
tend~ le· co nn ec te ur do n eul c rta in on t d s emploi
un iq ue m en t
son met'l''ieur ami,· tu·· t e ren
· ds co·m1nte- e ·p-h én om n . on t éte
-r - · · ·
intraphrastique (le relatib, par exemple). utre la m
ise en jeu
-
rapidem nt identifiés comme un lieu d .va iabilité de connec eurs identiqu s à ceux ollicité par la tex ..."
ossible ~es tualité, les
activité autour d la ph ase complexe const· tu
nr ~e d1 -
t te . bien qu'il ne oi pas possible d assigner à un ge ent un espace
cours donné u e forme de réali ation des relations an ap propice à un . roduction textuelle minimale puisqu
ho nq u s. une phrase
S· l on s'en tie nt a de - fo r es do m in an te on pe complexe peut le plus souvent, être conver ,ie en un
ut avancer par e séri de
p rases a tructure plu lé m en ta ire et inversement. Po
exempl ue les te tes de vulgarisation tend~n à priv ur le reste,
ilégier les on peut solliciter la morpho yn ta xe de la ph ra se dite
pronom personnels ou les hyperonymes (Laigle est un simple et
rapace. 11 celle des construction verbales, pour lesquelles le an
vit dans les montagn.es. Cet oiseau, comme tous les rapaces. est aly es, en
ac':'5é articulier d'orientation distributionnelle n manqu
ent pas 188
de bien des méfaits.) Les textes exposant la recherche au pour le français, mais do nt les implications possibles
raient en métho-
tendance à employer de manière plus conséquente de
s mo~ens dologie d'enseignement débordent largem nt du ca
dre de la
lexicaux (mais fort peu hyperonymes) pour réaliser les textuali té.
relauons
anaphoriques: cela permet de transfor er le ~bjets de
disco~r
à mesure que l'argumentation ou la construction de
la conna1.s- s- ~e?cco ~.-C . 1[~ 992) : « L:explicati~n d'orienta
1 0
tion
un reg1me d1scurs1f », Carnets du Ced1scor 1. p. 33-54. encyclopédique : remarques sur
sanc-.e pr;ogre
· ··sse p· ar exemple dans un te te d'h~ storien l'entrée
-· . · ' 187
Beacco J.-C., Bouquet S. & Porquier R. (20041. ouv. cit.
, . . Le Goffic P. (1993} : Grammaire de la phrase française, , p. 182.
du roi dans une ville devient, en fin de paragraphe, le déplo 188
Hache
Jement tte, Paris .

chapitre 8 1 chap[tre 8 1
222 223
t 'm ot de méthodo,ogie
décision linéaire as·cendante ou plus complexe co
po ur I' eo se ig oe m eo t ?e la produ tioo mme c'est le cas
de bien des textes qui circulent dans l'entreprise ou
de . texte : la produ hoo u modele dan les admi-
nistrations. Ce processus collaboratif de produc
tion des textes
devrait trouver sa place dans l'en ignement de la
I I 1
texrualiré.
oera1:e

C om m e no us l'avons souligné po ur les méthodol Malgré tout, puisque les textes ne sont pas toujours ph
.ogi~s pr~nant ysique-
en charge d autres co m pé t nces, un e méth~dol 1nent écrits à deux ou à trois (en fait, il y a de
og1e d ~nse1gne ­ s allers et retours
m en t de la pr od uc tio n ne saurait . e constru~re en tre les au te ur s su r d''fférentes versions d' un te
sans te ni r c~ pte xte), cela suppose
d . s co m po rt . m en ts sc rip tu ra ux /de pr od uc no un e phase de production individuelle. Cepen
orale effi cnfs, n dant même cette
langue étrangèr co m m en langue m at rnelle. activité nest pas a con.cevoir comme· un fa.ce-à-fa
ce so
litaire entre
le scripteur et la page blanche. Car le· scripteur d.
pose de nom-
O r, la pr od uc tio n éc ri te s caractéri e pa r 1 fa br · uses r s ources ·
it qu 'u texte e
con tru1t. d . le temps. Il t rarement improvi é corn • les notes, indications éléments de contenus ... qu
an ne dans i lui sont
le fo rm s d'écriture au to m at iq u . du dé bu t
. · u donnés ou qu'il s, est construit po ur élabor r ce texte
du XX . iecl . n ·
. d d s fo m s ucce -siv s dans une m at ur at io • son xpérienc t xtuelle pas ée : un texte à prod
e te pr n . . · · . n plu ou uire n'est pas
moin lent : note do nt on ignore m "me souven · 11 d · · toujours le pr mier de c type et 1 cr~pteur pe ut
t si . e on n - do nc s'appuyer

ro nt na.Is sanc '· u t. .xt·e ébauche d plan, formules ou e pr 5...
.
st1r se productions an té ieures avec l'aide, désorm
ais, du copier-
s1. on- no t .' _ en d hor d toute . tructur t ouv nt é ar e coll r des traitements de text in fo rm at iq u ·
. b· c .
e quis , ro u ill n ssai et v r io n pr .
ovisoir parro1s no m -
. • le texte décl ncheur. U n te te pe ut const· tuer un ,,,,,

. reb . . ._ e réaction a
b r uses, r man1 m t nt s cl r1fica ion ' co1 r ct1ons t ''
un autre, auquel il con trtue une réponse, mais de
s élémen s de
mi s au point de détail .. · ce texte premier peuvent être récup 'rés ou recyclé
s po ur fabri-
quer le texte-réaction. · n ce sens, même les text
Un t xte est au· si un entrepri e qu i n'est pas néce ai s monogérés
r ment sont ·nterac if ·
. m ,alg re' l' .
im ag . . do · ·i ne. · er ·qu . les
olitaire . . er1 m in an te , qu co nc e . • les manuels de rédaction professionnels ou géné
écrivains et no n les innombrables cripteur . · 1'" raux : si un
qui an1m ~t in . . scripteur n'a aucune idée de la form ou du conten
. n
oc1.al.e d.· es- te t es. Certain . genr· es d di cours
tense circulatio u d' un texte à
produire, il a toujours la possibilité d avoir recour
. . ~. . . s à des manuels
présuppo·sent un cr1p teur t1n~que co m m. la co.rr..sp on da.nc.e de rédaction (administrative, juridique, commer
·il
·
p rsonne (m.ais on p· eut s'écr. ire en coup.l en famille ... ) ou le
ciale, ·universi-
taire, personnelle ... ) qui sont fort nombreux sur le
jo ur na l in tim e m êm e si s?u~ la forme d . blog, .. . hl. rayons des
de~enu pu ic e~ librairies ;
in t ractif, il st m oi ns solitatre ... Po ur n~mbr:
~ en tr eu ,' qui • l'intertexte: to ut texte convoque des textes an
on t d s ut1·1·isat1 .·.ons ou des· ef t ts sociaux im m·ed1ats, leur elabo-
· ·· térieurs qu'il
. . redistribue et s'incorpore sous des formes multip
ration es t. si'no coll· ctive du · · moi·ns p· lurielle. U n texte est relu , les (allusion,
révisé et am en dé ou mis au po in t pu i validé da A d reprise littérale no n sign.alée, citations, paraphra
ns un e ch at n e se,. détourne-
m en t).

chapitre e l224
chapitre 8 1
225
Ces relations ne son t pas tou jou rs signalées ou perceptibles et matiquement de pair, le premier ayant tendance à. être plus lent
elles fonctio·nnent souvent dans la connivence. Ces ph.énomè- que le sec ond ;
nes peu ent aussi advenir de manière inconsciente, bien qu'ils • à l'écrit, la production d'u n texte inguJ ·er est elle. .même le
soient aussi délibérés. On a montré ·89 comment, dans le cas d'ap- p oduit d'u n processus qui passe par la réalisation de versions
pre nan ts en langue française (pour la r·éalisation de« dossiers de successives, chacune donnant lieu .à révisions;
civilisation» ·présentés devant le jury de la mat:u.ra190 roumaine), • la production (surtout écrite) n'est pas à considérer systéma-
le réemploi de textes publiés en français (manuels, encyclopédies, tiquement comme une activité strictement individuelle, même si
textes divers ... ) constitue une stratégie courante pour structurer, elle n, est pas ir1teractive ;
asseoir ou étoffer le texte à produire. On peu t stigmatiser ces • la production écrite n'est pas à considérer exclusivement
emprunts clandestins, forme prim ·tive et nâive de la citation pro- comme une compétence donnant lieu à évaluation. Le modèle
prement dite. Mai.s leur manipulation n'est pas sans apporter des de sa production dans le cadre d un d'e am en n, est don c pas le
connaissances textuelles: les fragments empruntés doivent être modèle méthodologique a privilégier systématiquement: réali-
adaptés à leur contexte d,insertion, au moins pour ne pas être sation en temps limité et sans mises au point success ves, sans
trop visibles. Cette insertion dans le texte d, accueil suppose des ressources externes et sans collaboration admise;
reformulations, des ajustements mo ·phologiques, syntaxiques ou
• comme pour les autre compétences, les objectifs pour la
lexicaux que 'on peut considérer comme des lieux de constitu-
produc ion peuv nt être éta.blis en termes de genres de disco·urs,
tio d.' une compétence textu·elle, même si ces pratiques peu ven t
don t la descrip ion savante peut alors être impliquée en métho-
être sanctionnées (copiage: I recopiage) au nom de l'honnêteté
dologie (voir 7..3.1.).
intellectuelle.
Ce ensemble de con idérations conduit à élaborer des élé-
men ts de méthodologie de la production sur les principes fon- Pour donner c.onfiance aux apprenants dans leurs ressources ..."
dateurs suivants : cognitives et textuelles, on privilégiera des démarches par lesquel- "

les ils seront amenés à prendre conscience de la nature même de


• la compétence textuelle en lan gue étrangère se me t en place
progressivement dans un processus de longue durée. Les textes à la prod·uction et de ses formes sociales et culturelles de réalisation
produire, selon le Cadre, de·v ien nen t de plus ·e n plus complexes dans les langues connues d'eux et dans la langue cible.
et longs mais, en m,ême temps, d,une correction morphosyntaxi-
que et d'une propriété et richesse lexicales accrues. Ceci signifie 8.3.2. Criter pour.'e hoix de text·e a produire •
donc, du point de vue des résultats, qu'on ne peut s'attendre à
des textes articulés et corrects qu'à des niveaux avancés de maî- On reprendra brièvement ici, pour mémoire, les remarques
trise d'u n,e langue. De plus, le développement de la compétence présentées en 7 .4.2. relativement aux critères de sélection des
i ·nguistique et celui de la compétence textuelle ne vont pas auto- textes à proposer à l' appre11tissage, car elles s appliquent aussi
bien à la compétence de réception qu'à celle de production.
189
Omer O. (1999) : Les Activités d'emprunt. Opérations de reprise et de reformuiation Les descripteurs du Cadre retiennent essentiellement des carac-
dans la production d'un genre textuel en français langue 2 de compétence avancée, domaine
roumain 1[1999). ~hè~; pour le docto~at de sci~e~ces du t.an9age, Université ~e Roue~ .. téristiques de textes formulées en termes de simplicité/complexité
190
Examen de fin d etudes secondaires superieures, situe donc dans ta meme pos1t1on
que le baccalauréat français. (associées à la brièveté/longueur), de caractère connu/non connu

chapitre 8 1
chapitre 8 1 227
226
d.es « sujets » des textes,. de types de discours, essentiellement dans les éditoriaux, les comptes rendus de ren cont es sportives
1

191
décrire, raconter, expliquer/argumenter. Ces premiers ·c ritères ·O U les essais. D. Maingueneau propose une classificatio·n des
rendent possibles d'autres spécifications, à ,définir en fonction de genres discursifs précisément à partir ·du niveau d,intensité des
chaque co texte é.ducatif. Celles-ci peuvent faire intervenir: contraintes qui informent leurs réalisations verbales : il distingue,
• les besoins langagiers des apprenants,. si ceux-ci sont identi- dans l'ordre décroissant de conditionnement du modèle géné-
fiab.Jes ; rique sur les textes,. les genres formulaires ou .à faible variation
• les genres de discours à retenir, qui constituent une catégori- (construits à partir de formules et de schémas), ceux comman-
sation des textes à un niveau moins abstrait que celle des types de dés par des scripts, ceux qui mettent en jeu des scénographies
textes (comme décrire, raconter ... ) ; dont le choix revient à 1) énonciareur . ceux qui impliquent de la
• le caractère con11u/non connu des genres discursifs concer- créativité (comme la publicité) et ceux pour lesquels il n existe
nés. Par connu, il convient d'entendre appartenant déjà.au réper- pas d.e formats préétablis, mais uniq·uement des zones génériques
toire des genres de discours des apprenants et ayant un équiva-
déterminées. Les ge·nre . sont des entités discursives à, .gé:omé-
lent identifiable et plus ou moins proche dan . la langue cible ;. trie variable : ceux r 1 vant d . la sphère sociale (rituels sociaux),
professionnelle, scientifique ou technique semblent plus prévi-
• le caractère prévisible des fo·rmes discu ,sives, l'impact des
sible et structurés : ils peuvent faire 1objet d,un enseig ement
« règles de genre» sur les textes qui en relev·ent.
explicite et leurs réalisations linguistiques présentent une .aire de
dispersion descriptible. A l'autre extrême se situ.ent des g·enres
Ce critère est d importance car il autorise une évaluation de qui ne cirent sans doute leur ide. tité que de leur dénomination
l,invesrissement texmel et linguistiqu .· de · apprenants dans leur (c.omme l'ane.cdote) et qui ne présentent que peu de traits struc-
élaboration et des ressources nécessaires. En effet la variabilité, turaux et linguistiques caractéri an ts. I'

"
'1
plus ou moins fa . te, peut être interne ou externe. Nous ne reviendrons pas · n détails sur te· critère de l'intérêt
"!

Par variabilité, on désignera à la fois : des textes à produire pour les app,renants. Il est à combiner avec
• le d.egré de conformité, plus ou moins perceptible, des tex- l'identification des besoins des ap·prenants, lesquels ne sont pas
tes entre .eux par rapport au «modèle» .d ont ils procèdent; ce à appréhender exclusiveme·n t en termes d'utilité fonctionnelle
modèle (ou matrice) de textes est constitué d s rè.gles de sélection pour la communication mais aussi par rapport a·ux e·. pectatives
et d'organisation qui définissent l'identité d un genre discursif des apprenants. Cette situation de production décentrée et dis-
donné· tanciée puisqu'ils s,y s)expr~me11t sur eux. . mêmes dans une langue
·• le degré de structuration des genres de discours les uns par nouvelle de leur répertoire linguistique. peut les porrer à des for-
rapport aux autres. mes d'expression p·ers,o nnelle inédite, favorisée par la nouveauté
du genre di , cursi~ par 1 caractère restreint de ce qu'ils produi-
Ainsi, certains genres sonr formulaires et permettent de pro- sent,. qui assure une forme de confidentialité à leurs propos, et par
duire de nouvea.ux textes par substitution lexicale (petites annon~ une forme de non responsabilité, découlant de ce qu ils peuvent
ces, faire-part, vœux .. ) , d'autres ne sont ni codifiés, ni répétitifs to,ujours arguer avoir été rahis par les moyens linguistique dont
mais pourtant app·arentés (écrits techniq·ues horoscopes, diction-· 191
Maingueneau D. (20021 : ''Analysis of an academic genre ", Discourse Studies,
naires), alors que peu ·de régularités de cette nature sont visibles vol. 4-3, p. 319-3411.

cha.pitre 8 1 chapitre a l 229


228

li
ils disposent. Une telle« liberté de parole» émergeant de manière la seconde, d'entraînement systématisé à la production de tels
quasi ludique devient, dans ces conditions, un espace discursif où textes, e'l ement
' par élement, a partir d•e cette expos1t1on.
I \ • . . Dans
l'identité culturelle et perso nelle entre en trava·l. le cadre de chaque élément, seront sollicitées ou découvertes les
ressources linguistiques appropriées : celles-ci relevent de faits
8.3.3. ' I'meot de méthodo,ogie· pour 1en eignemen~ ' 1
de langue généraux, c est-a-dire indépendants des genres (par
de 'a produ tion (é _rite et orale) exemple, les propositions co.mplétives en que), ou sont des traits
lingui tiques propres au genre rete.nu (par exemple, l'emploi spé-
-es observation précédentes relatives aux caractéristiques de
cifique des hyperonymes et la quantification indéterminée dans
la production textuelle sont de ti ées à établir quelques princi-
es horoscopes). Ce guidage de la production peut, comme à!,or-
pes pour fonder la caractérisatio·n de méthodologies spécifiques à
dinaire, être mis en œuvre de manière plus· ou moins articulée
cette compétence. Soulignons, une dernièr·e fois, qu'elles ne per-
par 1,enseignement, latitude qui permet de ménager des espaces
mettent en aucune man· ère de définir des activités de guidage
plus ou moins importants pour l'acquisition au mo·yen d'activi-
uniques et que, -i elles procèdent de mêmes principes, ell s sa.n t
tés d auto-apprentissage.
à décliner en méthodologies et pédagog e multiple . en fonction
du contexte culturel et éducatif, dans lequel les enseignements
Activer la compétence communicationnelle de l'apprenant :
d.e langue sont organisés. es proposit" ons méthodologique sui . .
vantes ne sont que des ind' cations abstraites (parce qu' élaborées
repérage du genre discursifa produire
. or · de contextes précis) pour o ganiser des enseigneme ts d Les activit 's préalables à la production textuelle sont de même
production textuelle, dont il est indi -pensabl de vallid r la per-- nature que celles mises en place po'u r l'interaction orale ou la
li
11
I•
tinence selon les cultures éducatives, d' dactique et linguistique r 'ception (voir chapitres 6 et 7). Elles ont des finalités identi- .,

qui modèlent 1enseignement des langues. ques: solliciter les connaissances acquises par les apprenants à
h
,, "
'

Globalement, les considérations antérieures invitent à met re partir ·des genres discursifs qu'ils utilisent ou auxquels ils sont
en place une« st atégie du modèle» qui se fonde sur la compré.. exposés, dans leur langue première ou da · s une langue maîtrisée
he sion éflexive d,un. (ou de plusieurs) texte(s) appart nant à à un niveau significatif (au moins Bl). Cet e compétence ethno ..
un gen e de discours déterminé, pour conduire à la production linguistique, quand elle est disponible, permet à l'apprenant,. sur
progressive d'u texte qu · s'approprie, en phases successives de la base d'une connaissance e plus souv.en - intuitive :
m~ses au point, un nombre de plus en plus important de caracté- - de faire des hypothèses à partir du nom du genre (en langue
ristiques structurelles e linguistiques définissant le genre. Cette cible) sur ceux de so·n répertoire auquel il pourrait s'apparenter,
, . .
adéquation du produit au modèle n'est à considérer que comme exter1eurement tout au moins ;
u ,e étape d'un apprentissa,ge de la textualité, même si elle est de - de décrire sous forme de structure générale, de traits spéci-
longue durée, puisque la maîtrise des modeles autorise ultérieu- fiques et de contenus attendus les genres textuels apparentés à
rement leur dépassement ou même leur subvers~on. celui à produire.
Le mode opératoire de cette démarche se scinde en deux
phases. l>une de compréhension de nature réflexive/analytique Cette explicitation, formulée dans des termes ordinaires, porte
de textes à produire qui constitue !,exposition ~u modèle de texte, le plus souvent sur la finalité globale du genre, les actes de langage

chapi re 8 1
230 çhapitre 8 1
231
qui le construisent (on peut procéder à l'aide d'une liste de tels Les autres ressources sont relatives à ce que 1 on nomme géné-
actes, par exemple) des circonstances communicar·ves et sociales ralement les « contenus ». S'il ne s'agit pas de textes d'imagina-
de son utilisation> tout particu lièreme nt: a nature du public/de tion il faut alors identifier des ources d'inform ation relatives
1, auditoire, le type de lieu ou il prend place, le temps disponible, à l éventail des contenus concernés. L'Internet est un,e source
la gesrualité requise... . n ce qui conc rne un text oral. Ces acti- irremplaçable, pour peu que l'on soit en mesure d'évaluer le sta-
vité de sensib1li arion ont pour rôle de situer les text s qui vont tut des informations disponibles. Une autre forme de recherche
fair l'objet d, activités d'enseign,e ment par rapport al' expérience de contenu est la mise en commu n dans le groupe d, appre-
communicative acquise. Elle ont vocation à encadrer ces der- nants, qu~ peut s réal"ser sous forme de brainstorming.
nières, rôle quelle peuvent parfaiten1ent jouer s'il est possible
de redescendre jusqu'aux formes linguistique utilisées. En cas Lire pour p.rodu.ire : identifier des ressources textuelles
de ressemblances fortes entre le g nre cible et des genre connu ,
on a intérêt a faire p roduire des textes dans un langue concernée
1
Un mome·n t essentiel de ce guidage repose su un contact
direct avec des textes relevant du genre visé : ils ont proposés aux
(langue 1 ou langue 'trangère) de manière à constituer un maté-
riau ou pu· ssent 'ob erver les régularités génériques. appr nants en tant que· modèles. Par modèles on entend en fait,
un en emble de ressources plus spécifiques que l s précédentes,
Ce repérage mutuel entre 1 s gerires de discour connus ou
d,e nature structurelle et li guistique que les apprenant so t
reco,n nus par les apprenant ·et celui qui servira d. point de d 'part
mi en con·dit1on d s'approprier, au moins partiellem nt, pour
à la production textu lle a donc à la fois pou fonction de mobi-
liser les acquis disct1rsif , d l'appren ant et d.e faire ém rg r pour con truir à leur tourd s textes comparables mais inédit .. Cette
les textes vi és, leurs condi ·ons commu icativ s d' e, ploi. collecte préparatoire des textes correspondan·rs à ceux qui ont à
produire peut constituer une activité collective/individu Ile des

Repérer les ressources disponibles app enants.

On peut imagin r que tout activité de product io textuelle


Pour tirer profit des ressou ·c.es te ruelles proposées par !'.en-
comportera, en a1nont ou en av.al, un e traîn ment systémati-
seignant ou ra sembl 'es par les apprenants, ces derniers dojvent
que au repérage et a 1 mploi des ressources p rmettan t d aid r
non seulement in erpréter le textes auxquel ils sont expo és mais
les apprenants dans la fabJication des textes. Ces res ources peu-
vent être documentaires · dictionnaire monolingues t bilin- surtout identifier les moyens linguistiques utilisés conform ément
gues . référentiels de langue, grammaires traités d'orthographe aux régulations discu sives constitutives du genre, pour créer du
et utilisation des correcteurs orthogr aph ·q u s des logici ls de sens. C'est dire que. dans la démarche de compréhension, l'at-
traitement de texte, etn.ploi de la ponctuation, normes d,e mise tention sera attiré sur l'interprétation médiane et surtout locale
en page, feuilles de style ... Ces catégo ies d'instru ments de réfé- (voir 7.4.3.). Il n'es évidemment pas question de doter les appre-
rence doivent devenir familières à leurs utilisateurs 192 • nants de l'appareil descriptif utilisé par l'analyse du discours. Il
convient de s en t nir à l'identification :

192 Plane S. (19971 : «Le traitement de texte : instrumert qu i fige la réécr~tu~e ou. qu:i • d'unité de textes dont les plus perceptibles par des apprenants
la rend plus simple?» dans M~rqulllô-Larruy M. (d ir.) : Ecritures et textes d au1ourd hut,
Cahiers du français contemporain, n° 4, p. 181-202. sont vraisemblablement de nature pragma tique/sé mantiqu e;

chapitre 8 1 chapitre 8 1
23 2 233
pour les désigner dans un métalangage ordinaire (qui contourne • expriment la protestation sous forme interrogative;
la terminologie technique: séquence, paragraphe, régime discur- Ex. : Quand aura-t-on des présentateurs bien élevés ? Pourquoi
sif.... ), on les nommera ici, de manièr·e volon airement vague,
1
toujours ces fautes d'orthographe grossières dans les textes défila.nts?
,, , t. Pourquoi ne pas prononcer les noms é'trangers correctement à la télé ?
eiemen -s;
• de leur disposition (pour reprendre le terme de· la rhétoriqu:e (ou Quand prononcera-t-on les n·oms étrangers... ?)
antique), c'est-à-dire de leur position relative (E' se trouve tau .. • font appel à un ton humoristique
jours devant E,,) ou absolue (par rapport à des epères comme le Ex. : Mérens est en An'ege .?Je le sais.· j'y suis apiculteur; ... les
début QU la fin des textes) ; noms étrangers correctement à la télé. Je peux vous donner des cours
• de leurs réalisar· ons linguistiques, c' est-à-dir d s corre pon- si vous voulez.
dances tables qu l'on peut ob erver entre des éléments/ unités
de sens ré.currents .dans les te te et le jeu de formes qui les a.ctua- 'Ce te obs·ervation des textes par les apprenants sera guidée
lisent. par l'enseignant qui, lui aura . ecours à l'analyse .du discours,
pour mettre en évidence de telles régularité textuel es, si leur
Cette analyse, sans métalangage linguistique, es dest~née a complexité le requiert.
conduire a.l'identification du. matériel morphosyntaxique et lexi-
cal pertinent à la fois pour les tructures des groupes syntaxiques Exercer à produire par élément de texte
et pour les choix énonciatifs. Pou accompagner l'appropriation, 1 n y a pas d'intérêt d. dac-
Ainsi si l'on choisit comme modele d ·s lettre de pro ·estation tique à aborde les éléments te ruels identifiés isolément ou uc-
dans le courrier des lecteurs (hebdomadaires de télévis1on), il est cessivemenr, selon les catégo ·es descriptives dont el es relèvent
assez facile de faire constater que ces lettre · (nom, v·er'bes, quantité ... ). Au co·ntraire, on a probablement
• ·commencent parfois par des formes d protestations, sous intérêt à ne pas dissocier le relations qu·e les formes discu sives
forme de mot -phrases, par exemple, comme Non, non et non introduisent entre ces éléments de la langue (par exemple, supra :
(mais on peut les rencontr . r ailleurs) ; pourquoi, inversion du suj t, verbe à l'infi itif ou au futur).
• contiennent le ré.cir ou la descript" on de l'objet de la plainte, Pour les faire jouer ensemble, les activités d appropriation ,en
qui comporte des localisations temporelles et spatiales, des noms tiendront ·utilement, dans un premier temps, a des produ·c ions
propres ... partielles, élément par élément. Ces exercices d'écriture limités
Ex. : Dimanche 22 octobre, dans l'émission « Tous avec moi», le prendront pour cadre des entrées identifiées comme opérations
présentateur Michel Ringuard a été insupportable... discursives dans Un Niveau..-seuil (section N de Actes de p·arole) I93
telles que : citer, préciser, illustr,er/exe·mplifier, nommer, compa-
Ex. : Dans le débat « Qui a raison » du 17 septembre, on a situé
rer, juger/évaluer, définir, classifier, énLLmérer, décrire, raconter. .
Mérens en Ardeche. Eh bien non ! Mérens est en Ariège.. .
Cette catégorie d'actes de langage qui entrent dans la composi-
• emp!oient des adjectifs appréciatifs (négatifs, le plus souvent)
tion des textes est matière à exercices sur modèle : à parti de
dans la qualification de l'objet de la plainte ; I' observatio,n de leurs formes de réalisation dans ]'échantillon de
Ex. : prononciation infâ,me, retransmissions frustrantes,
'
193
concerts décevants ... Coste D. et al. (1976) : Un Niveau-seuil, Hatier/Didier, Paris, p. 197 et suiv.

c:hapltre 8 1 chapitre 8 1.
234 235
te tes donnés à lire en vue de la production,
on fait manipu- Ent;raîner à la production écrite
ler les formes dans leurs variétés. Pour donner
une compétenc
de citation, par exemple· dans le genre reporta Ces activités peuvent être complétées ou renf
ge journalistique orcées par un
écrit (propos rapportés) on est amené à propos entraînement à la production non directemen
er des réécritures t axé sur la réali-
po rt an t: sation d' un t xte. D an s c · cas, l'entraînement
pr en d place hors
• sur l'origine des propos {source) qui est actu de la séquence méthodologique spécifiquemen
alisée linguisti- t consacrée à la
qu em en t d m an iè re plus ou moins précise 194 réalisation d' un texte et elle peut entrer dans tin
: Monsieur le député atelier d écriture
Lambersart déclare que... , le ministre de l1ntérie organisé a cette fin, ou sero11t aussi ex p' rimenté
ur précise que.. . , es les techniques
Charles de Gaulle soutient que ... , Chirac s'exclam de production dite créative (voir infra). Cette
e alors que ... ; le organisation est
directeur de l'établissement rappelle que... , un repr souvent rendue nécessaire pour les texte do nt
ésentant .du mou- les form s généri-
vement explique que... certains pensent que ... , l'o ques so nt pe u marqué se t où les moyens lin
pinion générale guistiques nécessai-
est que. .., on estime que. . . ;
• res et les formes de structure sont tres nombreu
x: la production
• sur 1 verbe introducteur s'écrier et autres ve sur modèle st alors trop restrictive, puisqu·e
rbes décrivant le modèle retenu
physiquement les propos> se plaindre, précise .ne représente qu'une seule des multiples form
r et autres ve -bes es de récit ou de
désignant l'acte de langage ou l opération disc description pos ibles et ne possède qu'une va
ursive auquel ·Cor- leur modél"sante
respondent les propos cités, affirmer, prétendre limi ée.
ou er1cor d autres
verbes qui qualifient les propos du point d Un exemp1 probant d,une démarche ouverte
vue de l ur véra- de cette natu
.'
ci te . -. ; est décrit par Y. R ut r 196 a propos de la desc
ription t d.e son
• sur la qualification de la source 195 : d.tt cla. enseignement en contexte de langue «materne
zrement que... lle» (ou de fran-
affirme solennellement que. . . · çais langue d'e11seignement). Le chapitre final dé
crit des élém nts
• sur la syntaxe des propositions par que... ; pour la co nd ui te méthodologique de cette com
pétence textuell
particulière en 'd en tif ia nt des situations de
• sur la place du verbe introducteur et sur la co lecture et d analyse
nstruction ve·- qui peuvent do nn r lieu à des activités de re,con
bale retenue : X dit que... ; « ... » dit X; X di stitution de texte,
t .que... et il ajoute de ~ise e , texte descriptif d éléments de de
« ..• »... scription donnés,
d'appariement (on donne plusieurs descriptio
ns d'une chambre
et la consigne t d, .dentifier celle qui appartient
Cet: ntraînem·ent a la production d éléments te à un personnage
xtuels constitue donné). . . O n p·ropose aussi (dans la section
l'occasion de mettre en place les autres compé intitulé · Situation
tence impliquées d'exercices avec support) des activités d' aj ou t ou
(de nature formelle: orthog.raphe, morpholog d, amplification
ie ... ou lexicales) (insertion d' un élément descriptif dans un te
dans des situations de communication définies. xte existant), les

196
Par enregistrement des échanges entre
en train d'élaborer le texte. Voir : Bouchard les apprenants d'un tandem/groupe
R. l19881 : « Interactions et production
é~rîte; a~alyse dïn~eracti~n;; e.n9o/exoli
g1ere ecn.te. collec!1ve. spe·c1alisee >>.. co~ng ues .tina~lisées visant une production Langa~
rryun1ca_t~on au colloque . . GRAL de Mo
(27 novembre-1 er decembre 1988), Unjvers1 ntreux
.

Reuter Y. (2000) : La Description. Des théories


tes de Sale et de Neuchatel.
194
à l'enseignement-apprentissage, ESF, Bouchard R. (1996) : «L'interaction comme ou
til d'analyse : l'etude du processus rédac-
Paris. tionnel » dans Interaction et cognition 2/3.
195
Cadre, p. 52 . D,e Gaulmyn M.-M. Bouchard R. & Rabatel A.
1
Ecrire à plusieurs voix, L'Harmattan , Paris !dir.} 2001 : Le Proc essus rédactionnel.

chapitr e 8 1
236 chapi tre .e 1
237
textes à tro·us, les parodies et pastiches de textes. Pour
des appre- comptes rendus critiques dans les revues pécialisées, ar
nants de langue étrangere, on peut faire produire à ticles et
partir de communications à des colloques de nature scien ifiquelu
la recette des crêpes, par « vidage » le ·cal et remplac niversi-
ement de taire, conférences p·ubliques d,e divulgation, thèses de do
celui-ci par un autre lexique, on celle d'une bonne so ctorat ...
i ée entre Il serait opportun de vérifier empiriquement si la maît
am is : ingrédients (de la bonne musique, l'appartemen rise des
t des parents textes complexes ·et argumentés, désignés par les termes
(sans les parents), des .copains et des copines... ), texte: Prenez essais et
... et .. . ~appo~ts dans le Cadre 197 • ne tirerait pas avantag
ajoutez... Ensuite ... Attention, il faut aussi ... Et n'oubliez pa e à être enseignée
s de.. . a partir de ces genres socialement attestés et disponibles
.
Quoi qu'il en soit, comme nous l'avons déjà souligné, 11 im
Réaliser des textes porte
méthodologiquement qu e:
U ne fois que l'on considère que ces activ"tés préparato . • 1' élaboration des textes ne soir pas systématiquem
ires so nt ent indivi-
suffisantes, on · eut passer à la production d un « exte in duelle mais qu,elle se réalise aussi en groupes ou en tand
tégral», ems; on
qu· est alors de dimensions et de complexité variables peut aller jusqu'à ·considérer que la production individu
en fonc- ,elle na sa
tion du niveau de maîtrise visé. Il est superflu de précise véritable place qu'en fin de ce parcours méthodologiqu
r que la e. ;
tâche textuelle devrait porter sur ·un texte dont 1, existen • le temps disponible soit non imité ou, en tout état de
ce sociale .

cause,
est avérée et devra entrer dans une situation de comm ample pour laisser du temps au texte; cela conduit à
unication alterner
réaliste, clairement déte minée quan au statut du texte, de· phases de travail collectif en classe et d'autres autonomisé
à celui es
des scripteurs/locuteur et des destinataires/de 1audi (individuelle ou en tandems);
toire, au
finalités immédiates et aux enjeux plus loin ta ns du tex • cette activité de production textuelle soit réflexive ;
te .. on uti-
Par exemp e, l résumé et a dissertation sont des activ lisera au besoin des questionnair s (ou encore la verb
ités alisation
d écriture argement pratiquées, a l étranger, dans les consécutive 198 ou pos ·érieure à la production) pour
départe- que les
ments d'université spécialisés dans les études françaises apprenants prenn -n t conscience de leurs tratégi s (te
et/ ou la xtes uti-
formation init ale des enseignants de français. Ces ge res lisés, textes recopiés, préparation, plan révision e co
textu ls, rrection,
importés du système scolaire français, n'ont pas d' e pl type d.e correction). Si les étudiants produisent leur tex
oi effectif te sur des
en dehors de situations d'apprentissage, ce qui rend la fichiers informatiques, il serait utile de leur demander d,
recherche activer la
de ressources textuelles difficile. t si leurs finalités éduc fonction « suivi des modifications )) de Windows pour
atives conserver
sont, à l'évidence de .nature intellectuelle (esprit de synthe la trace de leur travail de mise au point et examiner avec
se, esprit eux tÙté-
critique, rigueur, clarté, cu ltw e ... ),. ,ce qui en assure l'a ieurement leurs stratégies d'élaboration du ·exte ;
udience,
,ces genr s discursifs sont peu déterminés explici
tement en termes
linguistiques, même sil, on dispose de nombreux guides
de prépa-
ration à la rédaction de dissertations littéraires, philoso
phiques, 197
Burea u ROU ~ l'e~ se i g~emen t de ta langue et de ta civilisati

historiques ... O r il existe des genres textuels proches Voir en partic ulier . Car~ J.- M. & Oebyser F. (1978) : on fran çai ses à l'étrange r.
de ceux à Jeu x, langage et créativité BELC -
la .production desquels ces genres scolaires/universitaire Hachette/Larousse. Paris .
s enten- 19
~ ~ a ury B..ldi r.l (sa ns date) : ~a r~ets ,d~ voy~ge de Ven •
a~ce_ Fortunat/Quaderni di viag -
dent préparer les apprenants : présentation d'ouvrages g10 d1 Venanzi o F_ortunat9 . _Une creat1on telemat1que fra
nco-Jtai1enne , Bu reau linguistique
dans les Ambassade de Fran ce a Ro me.
pages littéraires ou dans les magazines consacrés à la lit ~egl.on i .L. (199 1I : Le Jeu de saint N;colas. Une ·
térature, z1o n1An1 c1a, Roma . connexion télématiqu e ;nternatîona.le 1 Edi-
· ·

chapitre 8 1
238 chapitre 8 1
239
• le texte à prod uire fasse l'ob jet de plus ieur s versions succes- <luisant dura nt le cour s de l'exposé : inte rrup tion de la part d'un
sives, com men tées par l'en seig nan t et ame ndée s en con séqu ence audi teur , pert e du «fil du disc ours », signes (silencieux) de feed-
par leurs aute urs ; hack nég atif del' audi toire , pata quès , erre ur de pron onc iatio n ...
• la prod ucti on (écrite) ne soit pas seul eme nt une des form es
• I . • . • \

de l'éva luat ion (et don c r·ou1ours syst ema tiqu eme nt soum ise a
-

A ceci près don c, la prod ucti on des textes orau x peu t suivre
nota tion ) mai s qu'e lle pren ne place dan s le curr icul um en tant
le sché ma de celui des textes écrits, mais la finalité de 1'ensei-
que com péte nce à part enti ère et don t l'acq uisi tion se dist ingu e
gne men t sera, com me pou r l'int erac tion orale, de con stru ire des
de la prép arat ion à l'exa men .
com péte nces d'im prov isat ion en faisant une part maj eure à celle-
ci de nive au en niveau. Cela imp liqu e que les ense igne men ts de
Len sem ble de cett e dém arch e d'en seig nem ent doit être arti-
la prod ucti on écrite e·t ceux de la prod ucti on orale soie nt artic u-
culée aux activités de<< gram mai r·e >> : on veillera à ce que celles-
lés entr e eux, les objectifs de la seco nde étan t décalés par rapp ort
ci port ent esse ntie llem ent sur les traits de la lang ue cible part i-
à ceux de la prem ière . On peu t estim er que 1' accr oiss eme nt de
culi èrem ent imp li,qués dans le genr e de disc ours don t relè vent les
l'espace laissé à l'im prov isati on suiv rait une série théo riqu e d'ét a-
textes à prod uire .
pes. Ainsi, la prod ucti on d'un texte oral peu t s'effectuer :
• à part ir d'un text e com plèt eme nt rédi gé et don c lu (imp rovi -
Pou r la prod ucti on orale, on tien dra bien ente ndu com pte
satio n nulle) ;
des caractéristiques des genres, à faire prod uire . Pou r le reste,
une dém arch e d'en seig nem ent peu t être calée sur la préc éden te,
• à part ir d'un texte com plèt eme nt rédigé et lu, mais com por- '1

tant des adjo ncti ons ou des révisions min ime s et inci dent es, en
d'au tant que les exposés orau x ont tend ance de plus _en pl~s f~é­
réac tion à des circ onst ance s de la prés enta tion ;
que mm ent, dans les prat ique s sociales contem~oraines, a faire
inte rven ir du texte écri t (pré sent atio ns Power point). On éval uera • à part ir d'un texte part ielle men t rédigé, les élém ents non
cepe nda nt les mod ulat ions mét hod olog ique s à faire interven~r rédigés étan t à 1'état de note s (mo ts, expressions, phra ses isolées,
par rapp ort aux prop osit ions de guidage anté rieu res, du fait schémas, listes, don nées chiffrées ... ) ;
que : • à part ir d'un texte don t ne son t rédigés que l'int rodu ctio n et
• les textes orau x proc èden t souv ent d'un e prép arat ion moi ns la conc lusi on, les élém ents non rédigés étan t à l'éta t de note s ;
collective que les textes écrits ; • à part ir de note s (pla n et mot s, expressions, phrases isolées,
• les mises au poin t ont un term e qui est la prés enta tion du schémas, listes, don nées chiffrées .... ) ;
text e dev ant 1, aud itoir e ; • à part ir d'un plan (sous form e de liste de poin ts) et de quel-
• cett e pr,é sent atio n se déro ule en un temp~ bref ou limi té ; ques mot s clés ;
• des com péte nces pho niqu es (ma îtris e de déb it, nett eté arti- • à part ir d'un plan (liste de mot s) ou bien de mot s clés (non
cula toire , timb re et puis sanc e de la voix, gest ion de l'int ona tion ) listés) ;
son t sollicitées fort em.e nt; • à part ir d'un e prép arat ion qui n'a pas reçu de form e écrite
• la capacité d'im prov isat ion est touj ours suscep~ible d'êt re . (appel éven tuel à la mém oire ) ;
.sollicitée, par exem ple suit e à un évén eme nt (matériel) se pro- • sans prép arat i,o n aucu ne (imp rovi satio n totale).

chapitre a 1240 chapitre 8


241
199
Cette démarche méthodologique en reste à de grandes lignes, BELC , dans les années 70. Depuis, elles' est installée dans les
précisément pour qu'il soit nécessaire de les spécifier en fonctio·n pratiques pédagogiques s·ous des formes multiples : création de
mots-valises, simul ations globales, création collective sur canev.as
des caractéristiques des situations éducatives et des traditions
narrat if en temps réel et à distance (par le minitel) 200 , créati on de
d'enseignement.
textes cohérents utilisant des mots imposés, des rimes imposées,
textes alphabétiques, acronymes, production de hai-ku ... don-
8.4.. La produ . t;o·n ur onfraintes : nant naissance à des ateliers d'écriture ... Ces techniques ont été
le textes << réat;ts >» parfois combinées dans des manuels de langue spécifique201 ou
rassemblées dans des ouvrages ad hoc.
Malgré la possib.lité toujours ouverte de parodier et de subver- L'ensemble de ces consignes supposées déclencher une réaction
tir les modèles textuels, on peut donc reprocher à la production active et des text .s au moins partiellement inédits, par ce dérè-
sur modèle d'être susceptible de brider l'expression personnelle gleme nt partiel imposé, constitu , d'un certai n point de vue, une
des apprenants. Pour ouvrir le champ de leurs produ ctions et alternative à la méthodologie du modèle Mais, si elles consti-
aiguiser leur liberté énonciative et discursive dès les débuts de tuent des stimuli efficaces pour la production, il n'est pas avéré
l' app·rentissage, la didactique des langues - celle du français en qu'elles servent de support à l'expression personnelle, puisque les
particulier - s'est tou née vers le . techniques de créativité. Cel es- conditions de production du tex e lui-même et sa fo ·me n'ont
ci ont pour caractéristique commune de susciter la créati on ver- pas été négociée par les appre ants.
bale e imposant au locuteur/scripteu des contra intes fortes Elles pe vent être d'un grand secours pour les apprenant de
mais arbit aires, de maniere à le contraindre à mobiliser toutes niveau A, en particulier Al En effet, les compétences Al sont
ses r ssources et à faire preuve d'inventivité pour résoudre un spécifiées dans le Cadre par de descripteurs co.mm . :
problème textuel inédit, auqu 1, par ailleurs, il n'existe pas de • [S'exprimer oralement en continu] <<peut utiliser des expres-
solution standa rd. sion · et des phrases simples pour décrire son lieu d'habitation et
Cette «technique de liberté verba le» ·engendrée par la les gens qu' ·1con na"t » ,
contrainte a des origines occidentales et n, est pas de plain-pied • [Écrire] «peu écrire une courte carte postale simple, par
av,ec bien des culture textuelle . Elle ne peut donc prétendre à exemple, de vacances. Il peut ·porte r des détails personnels dans
être légitime et acceptée dans toutes les cultures édu.catives. Mais un que tionnaire, inscrire, par exemple, on nom, sa nationalité
ses dimensions ludiques en font une forme de déclencheur de et son adresse sur une fiche d'hôte ; » ;
textua lité assez facilement utilisée, apres le choc de la décou.verte • [Production écrite générale] «peu t écrire des e pressions et
Pour le français, ses origines littéraires n·e font pas de doute : phrases simples isolées. » ;
écriture automatique, entreprises de !'OULIPO (les œuv es de
G. Perec ont été très sollicitées en ce sens par le français ensei-
gné comm e langue étrangere). On y retrouve aussi des influe nces
italiennes anciennes (·mprovisation sur canevas de la commedia 199
Beacco J.-C. et Caré J. -M. (1988) : Parlez-lui d'amour. Le Francais des relations amou-
'
reuses_ CLE, Paris.
dell'arte) ou récentes (G. Rodari, I. Calvino ... ). La créativité a 200
Duchesne A. & Leguay T. (1984} : Petite fabrique de littérature, Magnard, Paris.
201
Cadre, p. 27. ·
été acclimatée en didac tique par F. Debyser alors directeu du

chapitre 8 1
chapitre 8 1 243
242
• [Écriture créative] « peut écrire des phrases et des expressions Tout bien considéré, les textes-phrases ne sont pas si rares.
simples sur lui/ elle-même et de personnages imaginaires, où ils
• proverbes : Qui dort .dîne, Qui vole ·un œufvole un bœu f ..
vivent et ce qu'ils font. »202
• titres de films, de romans, de journaux et de magazines (nom
Les genres discursifs écrits mentionnés pour le niveau Al sont
propre, nom commun, phrase ... ) : Cléopâtre,. Taxi, L'assassin
les cartes postales simples les annonces (du type petite annonce), frappe à minuit...
les affiches ou les catalogues, les questionnaires et formulaires
• légendes de photographies de presse
(dont la fiche de débarquement et le formulaire administratif).
La compétence décrite peut satisfaire des exigences pratiques • instructions de 1, écrit de la rue : sens unique, entrée interdite
(m ssages, sms, courri 1, billets, notes) de nature fonctionnelle, • dédicaces : À cew: qui, nourris de grec et de latin, sont morts
mais celles-ci risquent de ne pas signifier grand-chose pour des de faim (Le Bachelier, Jules Vallès, 1832-1885) À la France (La
apprenants lointains, pour lesquels une venue dan un pays fran- Légende des Siècles, Victor Hugo, 1802-1875)
cophone demeure souv nt a l'état de rêve. • devises nationales : Un pour tous, tous pour un (Confédération
Cet ensemble d'écrits ne uffira probable . ent pas à alimen- suisse), La vérité l'emportera (Union in.dienne)
ter un c·ours de langues dans d s contextes éducatifs ou l 'crit • slogans publicitaires, politique ...
et 1,apprentissage par l'écrit est valorisé comme dans les espaces • p ires annonces (vente, achat elations)
culturels d'Asie sauf à réduire la communicarion écrite à de for- • me sages, sms: Tou ?
' .
mes ecr1t s.
-

• plaqu s commémoratives
Or, les textes écrits a portée en Al sont dits simples c'est-à-dire • formules d vœux · bon(ne) flte /ann ée/ anniversaire...
probablement no · syntaxiquement complex s ( ans ubordi- Par ex mple, on part d'un échantillon de devises national
nation, verbes a u . s ul complément à droite . .. ) ou locution- com me:
n ls (saisi/util1 é de maniere non analytique par e emple il n'y
a pas de quoi /pas de quoi). Le profil ainsi des iné est celu· d'une 1. -· ranc e: Liberté- Égalité, Fraternité
compét nce p oducrive par répétition davantage qu par combi- 2, Suisse : Un pour tous, tous pour un
natoire t fondée sur d·es relation para act1ques davantage que 3. Inde : La Vérité l'emportera
sur des énoncés structurés syntaxiquement. En ce qui conce ne la 4. Zimbabwe: Unité Libe té, Travail
p .oduction orale et surtout écrite les compétences de niv au AI 5. Cub a: La Patrie ou la mort nous vaincrons
semblen _restreintes à l'espace du groupe nominal ou a celui de la
6. Viêt-Nam : Indépendance, iberté, Bonheur
phrase simple. Il convient donc de chercher à fair,e produire de
7. Panam,a: Pour le plus grand bien du monde entier
textes-phrases de ce type. Ce faisant, !,apprenant est mis à la fois
·en situation de s'inspirer de modèles textuels, mais il est aussi en 8. Tunisie : Liberté, Ordre, Justice
situation de contrainte créative, puisque sa ma ·ge énonciative est 9. Nép al: La Vérité prévaudra toujours
limit é· par l'exiguïté du modèle. 1O. Liechtenstein : Dieu, Prince, Patrie
11. Norvège: Tout pour la Norvège

202
Cadre, p. 51-52.

chapitre 8 1
244 chapitrcy 8 r 245
O n peut guider vers la production:
.
• en accompag.nant la compréhension par
des cons gnes. 4. Ensemble pour .....
Choisissez la bonne réponse. 5... ·•.
1. Le principe le plus représenté dans ce 6. . .
s devises :s r ·
la vérité 0 la justice 0 la liberté D
2. La devise qui demande le sacrifice 3. Suivant le modèle phrase avec verbe au
,extrême po ur défi ndre son futur, inventez 3 devises.
pays es t: (suggestions:. vaincre choisir, triompher,
être .. . )
la devise de Panama 0 Exemple : I.:Amour de la Justice sera n.otr
e arme.
la devise de . uba 1. La Liberté .. .
0
la devise de la Suisse o: 2. •il., 1

3. Deux devises sont très proches par le . 3......


ur sens et par leur forme.
Écrivez les noms des pays correspondants.

• en passant des activités de complétion à


textes phrases plus créatives. des productions de
• en faisant observer la fo .rm · d s devi ·
ses.
_ Repérez les devises constituée d'une ph Inventez:
rase avec verbe. Écrivez-
les. - un ·devise généreuse et une nationalis
- . ~ es verbes so nt au fu tu r? Pourquoi. ;)
. . te ·
- une devise orgueilleuse et une devise m
_ Cherchez des devises avec pour et d s de ode t ;.
vises avec trois noms. - une autre devise pour la Franc . ;
.
- ·une au .re devise pour votre pays ;
• en proposant des écritures partielles ur - une devise pour l pays imaginaire de
modèle. vos rêves ;
- un · d ·vise pour les Nations-Unies;
1. Complétez ces devises. - une devise pour le monde.
(Suggestions : . Force H on ne ur , D ro it
, Vertu, Charité, Sincérité,
- [ ... ]
Pai .·, Amitié, Progrès Raison. . )
1. Dieu,. Roi ...
2. Bonheur, Respect .. . U ne séquence méthodologique dessin
ée de la sorte et d'autres
3. Justice .. . de cette allure ay an t la production de textes
-phrases pour objectif
4. Dignité .. . conduisent a la p oduction de véritables te
xtes qui o n t une fina-
s.... lité et une fonction, certes fictive mais pl
ausible, dès le niveau
6.. .. Al.
2. Inventez des devis·es suivant le modèl
e : .. pour· · · Les ac ,· ivités de production textuelle, entend
. Pour le Progrès de .. . ues c.omm.e dans le
2 Tout pour la Paix .. . Cadre sans interaction immédiate, mobilisen
t donc des ressour-
3. Pour la Gloire .. . ces et des co.mpétences déja rencontrées m
ais dans des conditions
de réalisation spécifique. C'est cette spécif
icité qui a été prise en
c,ompte pour fonder le propositions métho
dologiques, larges et
chapitre 8 1
246

24 ,7
ch pl re a, 1
indicatives, évoquées dans ce chapitre. O n en retiend
ra que l'es·-
sentiel réside probablement dans un changement de
perspective
ur les productions, surtout écrites de la part des appren
ants. Les
écrits sont l' obJet de représentations sociales valorisan
tes dans de
nombreuses cultur s, ou la maîtrise de leur p·roductio
n est asso-
cié à des positions de pouvo· r social à la religion o·u à
la création
1·ttéraire, surtout depuis que celle-ci inclut la notion
d aut ur Cohésion méthodologique
et d'écriture individuelle. [é m in en ce des écrits ne
em pê ch er leur enseignement en la ng ue étrangère
devrait pas e t arti ulatioo des c o m p é te o es
de les consi-
dérer comme les produit d, élaborations successive ,
de création La que tia n d - l'articulation cl.es compéte11ces dans un
collaborativ·e et entrant dans des genres de discours proces-
qui répon- sus d' enseignem nt est aus i ancienne que l approche
d nt à d s régulations socialem nt é ablies mais qui lai communi-
ssent une cative elle-même. Dans la conclusion de Une appr
latitude individuelle de créativité variable. D e la mA m
e manière
oche comm .u-
nicative de l'enseignement des langues, intitulée Vers une
qu e le lo cu te ur na tif n, est plus à tenir pour la finali
té universel! approche
ultime de la maîtrise d'une langue en voie d, a:cquisir· z·n.,"eg
I . ree
. I
203 H. G
·.- . w·d
1 -d.ow on re l' ve qu
. 1. l'· o b'Jec i'"f d 1·ens i.-
on, 1 texte gnemen t _st de doter l apprenant d.'u11e compétenc
pa rfa it et o·riginal devrait ces er d'htre 1au ne à laq
uelle on rap - _ de com-
n1unicat1on c'. t-a-dire d)un capac'té à in t pr 'te
porte sans c ss travail d) écriture des appr na ts/utilisateur r 1 discours,
« il d vrai · s' ns tiv re que lo gi qu em nt to ut
de langue. e approch vi an t à
arr -indre celle-ci d vrait év ie r de considérer l s diffé
rent s apti-
tudes et capacités indépendamm nt 1 unes de autr
, 01nme
des fins n oi (...] (Mais dans la pratique traditio
nnelle) les
n1éthodes d' apprentissag des langu s s composent
d'ordinaire
d uni és dan le quelles la « compréhension», la «gra
mmaire»,
la
... « composition » figurent dan es sections différe11tes ... »204.
A c ri qu d éparpillement carre po nd inv -rs m en t
celui d' in-
tégration exces iv comme c il _ pratiqu 'e dan l'app
roche glo -
baliste (chapitre 3) qui conduit à effacer la différenc
iation de
traitem _nt méthodo ogique entre les compétences de
communi-
cation langagière identifiées par l Cadre.
Nous proposerons dans ce chapitre final quelques obs
rvarions
relatives à la cohérence m 'thodologique des enseign m
en t, dési-
gnée aussi par l terme articulation n1éthodologique,
puisque
celle-ci est to uj ou rs d actualité : ell ~ pose d' au tat 1t
plus que
203
Widdowson H. G. (1981 , tra? ..franç?ise} : ~ne Approche
ment _
d es langue
c~mmunicative de l'en seigne-
204
s,. col. LAL, Credtf/Ha t1er Pans, p. 163 et su1v.
1
W1ddowson H. G. [1981, trad. fra nçaise), ouv. cit ., p.
163 .

chapitre 8 1
248 cha pilre 9 1
249
les enseignements centrés sur une seule compétence (réception .guistiques, quelles qu'en soient la nature et la form,e de transmis-
écrite, par exemp e) sont rares, réservés à des publics spécifiques sion qui ~euvent être mises à disposition pour accompagner la
et peu adaptés aux enseignements scolaires généraux, ou tQutes structuration de 1' appropriation. Dans ce cadre, l exposition est
les compétences sont prises en charge par les p ogrammes. De aussi constituée de documents écrits ou oraux saisis uniquem ent
plus, de nombre uses formations i itiales d'enseignants de lan- en ré~e~tio . Celle-ci peut être prolongée par la fréque .tation
gue comprenne·n t des enseignements relatifs a ce qui est souvent d·e med1as en langue hors de la cl~sse, qui sont désormais beau-
nommé unité didactique, d·o nt le commentaire ou la réalisation coup plus massivement présen s qu'il y a une dizaine d'années
peuvent constituer des sujets d' épr uves d'examen. (chaines de télévision en langue étrangèr , DVD Internet ... ).
Les ressources langagières traditionnelles sont, par a"lleur , tou-
jours disponibles . presse ouvrages dont littérature (traduite ou
·9.t. xpos•tio,o à 'a ' ogue ~ nse;gn emeot en version bilingue : texte original/tradu,ction). La présence des
de 'a 'angu langues étrangeres peut être consistante dans certains contextes
II est établi que l'appropriation d une langue non connue s' ef- ociolinguistiques, comme la Norvège par exemple, dont il n'est
fectue au con act de cell -ci. C'est l' expositio,n à d s énoncés pas facile de comprendre si les compétences en anglai . acquises
de cette langue, produit s en situation d'interaction essentielle- par ~es apprenants sont à porter au crédit de l'enseignement o·u à
ment, qui est le lieu de constitution dune maîtrise de cette lan- celui de la fr' quentation des médias anglophones (DVD, chan-
gue. Ce co · ac impliqu . que l' appr -nan prélève du matér· el ons, films télévi ion ... ).
lingui tique et c,o mmuni catif dans ces échanges lequel, traité es appre11ants sont donc exposés :
a moyen d un complexe d> opéra ions cognitives (saisie, iden- • a des ·'chantillon calibrés, en princip · ceux du manuel de
tification, mé ·-- o i ·ation), est en mesure d s rvir de base à la Ia~gue qui sont principa ement ceux destiné _ à suscite des
production dénonc és originaux en langue autre, attestan t ainsi int ractions orales ntre appr nants ou avec l' nseignant. Ceux
d'une compét enc . autre que de nature répétitive. Ce phé omè- destin s à la rée prion sont général ment moins filtrés linguisti-
nes ont été larg ment étudiés dans le cadre de concepts comme quement puisqu'ils n'ont pas pour objet de erv1r de modèle à la
celui de séquence potentiellement acquisitionnelle, qui e carac- produc tion;
térisent par un re our de 1apprenant sur une partie de l'énoncé •. a des. échantillons plutôt calibrés ceux de 1,enseignant qui
qu'il vient de p ·oduire, pour le réorganiser en vue d'u.ne nouvelle doit savoir adapter ses é·noncés aux acqu·s des apprenants;
formula tion plus co forme à la représentation qu'il se fait de la
• à des échantillons non calibrés, ceux de 1'environnement lin-
correction-propriété dans cette· .angue205 •
?uistique, qui ne sont pas destinés a l' nseignement ou qu · sont
S1 cette dynamique est effectivement à l'œuvre dans le cas d'un,e importés en classe à cette fin (documents dits authentiques).
exposition n.aturelle à la langue cible en milieu exolingue e le est
Voici donc les conséquences métho,dologiq·ues de cette carac-
auss· active dans l'espace de la classe de langue ou les inputs sont
térisation banale, de situation de la classe de langue (en milieu
fournis à la fois par le manuel, l'enseignant, les interactions avec alloglotte) : -
l'enseignant e · les autres apprenants et les descriptions métalin-
., le rôle de l'enseignement ,est primordialement de reconsti-
205 Sur l'acquisition , vo ir la synthèse de Matthey M. (2003, 211 éd. revuel : Apprentissage tuer un environnement langagier assez riche mais utilisable, qui
d'une langue et interaction verbale, P. Lang, Berne.

chapitre 9 i250 chapitre 9 1


251
per me tte avant tou t à l'ap pro pri atio n de se déployer, car celle- La utr e est de nature soci.ale, dir ons -no us: il est commandé par
ci coe iste avec 1acquisition par l'enseignement. Il est presque des impératifs pédagogiques généraux comme, par exemple celui
proverbial de souligner que, si les app ren ant s n'apprennent pas de varie · les activités pou r de jeunes apprenants) en fonction de
nécessairement ce qui est ense ·gné,, cela ne les empêche pas leu r capacité d'a tten tio n, de créer une dynamique dans le groupe
d'a p.prendre ce qu· ne l est pas ; class · d'adapter les activités à l éta t de disponibilité des appre-
• dans le cadre d'activités autonomes des apprenants ou dans nan ts (cour de fin de journée ... ) et aux circonstances extérieures
celui de projets l'enseignement aur ait avantage à com por t r une ,de tou te nature.
réflexion sur les formes d'e position à la la gt1e en deho ·S de la Cette succession est aussi rythmée par la durée du cours, scan-
classe d manière à les valoriser les accroître et à tirer parti de dé en unités de 35 à 55 minutes ou leurs multiples, dans les sys-
celles-ci dans l'enseignement ; tèmes é.ducatifs européens ou n pér iod e plus larges (90 minutes
• l' expo ition précède la systématisation t la déborde. et au-delà) pou r les formations inten ive ou qua nd il s,agit de
« Lexploitatio.n »des échantillons produits ad hoc ou sélectionnés formations délivrées par des institutions d .· sta tut privé ou asso-
da s le discours circulants c'est-a-dire l ur utilisation comme ciatif C rythme social de l'enseignement découpe matérielle-
poi nt de dép art à des acttvité d systé atisation, en par ticu li r me nt le ac iv"tés en tronçons distincts qui n correspondent pas
grammaticales ne au ait êtr xhaustive. nécessairement à des césures méthodologiques : celle -ci peuvent
don c être découp 'es de rnanièr large ent aléatoire. Mai on
C'est cette articulation entre 1 xpo ition à la langue et l s peu t facilem · nt imaginer qu 1 s enseignants c rchen a d nne r
act'vi és de n ig e ent qui y son t rattachées qu'il co11venait une cohér nce aux activité . de classe dan ce cadre horair . uoi
de rapp 1er en priorité. Ce tte can e p ·io con dui t à co cevoir qu il en soit, l rythme méthodologique et le rythme social ne
la séquence méthodologique comme co·n tituée d'u ne phase de coï nci den t pas nécessairement.
con ta t avec !,échantillon auq u 1 ont ace ochée , elon des pri - es ma nue l d langue doi ven t ten ir compte de cet n em-
cip s qui ser nt décrits plu avant, le activités d y tématisa- ble d contrai t . pou r o .ganiser une divi ion en éléments de ·
tion, qui constituent le mode d' in te vention sp 'cifique de 1 en- activité d'enseignement propos 'e . Celles-ci on t dén om mé _s,

se1g ,em e t. de man· èr variable suivant le matériels, unité, leçon ... c·omme
nous l'avons déjà ignalé. Ce tte structuration peu t comporter
9.2. La ,c oh ' iofl métho·do,ogiqu : . ' uence plusieur niv aux :
m 'lhodologique et unité dida ~tiqu • un niveau global, selon un découpage en dossiers, modules...
a.s ez con équ ent s en termes de dur ée (un ma nue l destiné à u e
Lapproche par compétences implique d, ouvrir à nouveau la année d,enseignement en comporte autour de 5 à 8), incluant
qu stion de la nature de la cohésion des différentes activités don t des activités propre à ce type d'u nit é comme évaluation, e'ntraî-
la succession ou l'enchaînement forment l, enseignement. À cet nem ent à l'examen, résumé de régt1larités étu.diées ;
égard il convient de distinguer deux modes de su.ccession. Lu n • un niveau moyen, celui de. l> unité, de la leçon qui s'étend
est de nature méthodologique : il s'appuie sur une conception alors sur plusieurs heures de cours et qui est 1) espace opérationnel
de la nature de l'appropriation et de 1) ens eig nem ent des langues. de programmation et d organisation de l enseignement ;

chapi tre 9 1
252 chapi tre 9 1
253
• un niveau local constitué d'activités didactiques distincte
s,
identifiées de manière générale par un nom générique ou sp
écia- -

lisé comme : a~tivité, grammaire . . Présentation


Explication
Répéticion Exploitation
Cette structuration · iérarchique de la succession des activ
i. .
tés est triburaire de considérations éditoriales : format et Mémorisation
mise
en page, lisibilité, attrait po ur l'utilisateur, choix effectués
par
la concurrence .. qui ne relèvent pas de critères méthod a été finalement privilégié dans les méthodes comme voix et im
olo- ages

giques. de France du Crédif dans les années 70. Mais comme le constate
De ux logiques so nt potentiellement à l' œuvre, celle que
ous
8.·.
Bess·e : « . ~ s~ccès de l'ordre présentation - explication - rép
é. .
nommeron logique de la séquence méthodologi.qu·e (voir 6.3 ~tion - exploitation est probablement lié au fait qu
. l ), 'il ne contre-
fo nd ' e sur ,des principes qui renvoient à la nature de l'appro vient que très peu a celui que les enseignants sont accoutumé
pria- sà
tion et aux processus qui la rendent opérationnelle et pour pratiquer quelle que soit la méthode: ne faut-il pas compren
les - dre
quels il revient à la didactique d' ident.fier les stratégies à ret avant de s'exprimer, apprendre avant de ré-utiliser ?»206
enir
et les contenus à sélectionner pour que l'enseignement so't
véri- La ~ues~ion ~e la coïncidence entre séquence méthodologiq
ue
tablement au service d l'apprentissage et celle définie ci-de et un ité dt d: cn qu e est san ré l objet qu an d l'e n eign m
ssus, en t ne
dite désormais logique de l' unité didactique, qui fai une p c?nc rne qu une seule comp·étence ou une compétence lan
ace à. ga-
d'autres considérations que cognitiv s ou psycholin,guistiqu gière ten~e ,pour unique, comme dans les approches globalis
s. tes.
La ,co ésion de la séquen,ce méthodologique correspond La question de la cohésion de l'unité didactique se po .e des
au lors
schéma théorique d' app ·opriation d'une compétence (voir que 1on admet que chaque compétence relève d'une séqu
cha- ence
pitre 1) : propre, caractérisée en particulier par la nature des échanti
llons
• e position à un / des échantillons de ,discours, guidage de ou par la démarche d> exploitation de celui--ci. Rien n' ·nt
la erdit
compréhension de ces échantillons po , qu' 1s soient utilis de concevoir des unités didactiques qui soie·n t iden iques à
ables une
séquence, c'est-à-dire en fait des unités où une seule compé
par l'app en an t; ence
de c? m m un ica tio n langagière est objet d'enseignement
• phase de systématisation (ou enseign ment proprement dit . Ce tte
) architecture de méthode de langue a 1avantage de racco
ou les régularités utiles de l'échantillonnage et compatibles urcir
avec les .unités et de rendre compatibles rythme méthodologique
le niveau de maîtrise visé sont identifiées et pratiquées et
(sous rythme socia1207 • Une elle solution est cependant enco~e rel
forme d'exercices, par exemple) ; ati-
vement étrangère aux manuels inspirés par l'approche globa
• phase plus ouverte de restitution, production, réemploi liste
... dont, rappelons-le, l'audience est forte pour le français ense
centrée autour d'activités complexes et proches de la réa igné
lité comme langue étrangère.
sociale de la communication verbale.

206
Ce dé ro ul em en t est largement superposable à.celui retenu ~ ·. (1985} .: Méthodes et pratiques des manuels de lan
, B.esse
dans Cred1f & Drdier, Pans, p. 64. gues ENS Saint -Cloud~
207 Ell , ~ doptee , d~ns, l~ ~~nuel ' -
les méthodes audio..;visuelles et avant elles. L ordre : ., - e a ~te I

pour débutants : Beacco


(1990) : Po1nt-v1rgule, Soc1eta Editrice Jnternazionale (SEll, Torino J. C. & Di Giura M'.
.

chapitre 9 1
254 ch pi re 9 1
255
Le cadre même dessin,é par 1' unité didactiqu n'est pas un. fac- En tout état de cause le problème d'ingénierie de formation à
teur secondaire de cette situation puisque héritée de méthodes résoudre es celui de la cons truc ion d'uni tés didactiques pluri-
audio-visuell s centrées sur les compétences orales, celle-ci n'a cornpétences, néces airement v.ariables compte tenu des condi-
pas été repensée pour les approches communicatives de l'en- tion concrète d'ens eign emen t et de leurs finalités et objec ifs, a
eignement. On peut aller ju qu,à dire que cette structure est parti r de séquences méthodologiqu s dont la cohésion a été défi-
demeurée centrée ur l'oral (devenu entre temps en princip , nie plus haut , pren ant en charge les/des compétences d tout
interactio11 oral ) : combien d' u11ités de méthodes com men cent nature telle que spécifiées par le Cadre. Cett e tâche se r for-
encore par un « dialogue » ? L autres compétences n'y trouvent mul alors dans Je _termes suiv ants: comn1ent articuler dans ·une
souvent qu'une place secondaire comme a l'om br des · upport unité didactique de séquences méthodologiques relatives a d·es
• •
pr1nc1paux. com pé ences diverses?
La consta,tation (qui comporte bien ente ndu de exc ptions)
que l'on est am né à avancer est celle d une déstructuration de 9.3. L arti ulatioo de ompét o -e
l'unité didactique dont le noyau dur st formé d'un e séquenc
d ommuoicatioo 1 n gièr otr. ell ••
méthodologique ancrée sur une com p 'te ce d oralité et qui, po11r
équen e méthodologiqu · et ohé ion
1 reste tend à adopter l'allure imp obable mai t nue pour ludi-
d ·. · unité dida -tiques
qu / otivanre, d un ucc s ion d'activité · lar~em.ent déconnec-
tées entre elles par rapp ort aux supports pr1 ·c1paux. C que Cons ti u ·cl s unité dida ctiqu impl ique un nom bre impo r-
l on est susceptible de gagner ·en motivation se p rd- a coup û , tant de décisions dont certain sont commandées, en amont,
en terme - d lisibilit - méthodologiqu·e pour les appr . nant , qui par le programm d' nseignement par xemple. D autres choix
doiv -11t com pr ndre à tout mom ent n quoi 1 s activités dans sont ouverts com me ceux :
lesquell s ils sont unpliqué contrib11ent à leur appropriation de • d,unité mon ocom pé _ence ou il n y a plus de différences fon-
la 1 . gue cible. Il est donc indisp nsable qu'on les aide à id _- n- dam ntales d'arc hit cture entr l'uni té didactique e la séquenc
ifier les phas s successives d _ l ur appr ntis age en class (dan mé hodologique. Dans cett hypothese, on peut être condu~t à
1 s manuel , au oyen de sous-titres d la mise n page ... ), à élaborer auta nt de sch 'mas di tinct d'uni tés didactiques qu'il y
percevoir leurs finalités et à omp r _ndre leur enchaînement. La a de compétences à enseigner, mai certaines peuv ent avoir des
perception par le apprenants de ces « moments de la lasse de allures co parables tout particulièrement celles consacrées aux
langue » quelle qu'en oit la nature, con titue sans doute un compétences d réception ;
condition sine .qua non de l efficacité de 1 ens ignem nt en pré- • d''unités pluri -compétences adoptant le même schéma ;
sentiel, puisque sa fonc tion majeure est de les aider à« m ttre de • d'un ité pluri-compétences adoptant des schémas différents
l'ord re» dans les savoirs qu'ils tirent de l'expo ition a la langue d'organisation des activités.
cible. Pour être en mesure de « mettre de 1ordre », en·core faut-il
que l'enseignement lui-même soit organisé de manière non aléa- On peut aussi pren dr le parti de tracer des parcours d,ensei-
toire. , aute de quoi, il ne se distinguerait plus d·e l'appropriation gnement, réguliers (succession identique d'unités de différents
naturelle que par le filtrage de l' expositio·n. types, par cycle) ou non, ou de laisser ceux-ci indéterminés, cette

chapitre 9 1
256 chapitre 9 1

257
re nt iss ag e, de s co m pé te nc es en tre elle . D eu x
gt tU (Ü na le rl ét an t fa ci lem en t pr at ic ab le qu e l'enseignement/app
organisation }o,n en t êt re re te nu s po ur as su re r ce tte co hé sio n :
es d' un ité s m on o- co m pé te nc e. La co ns tru ct io n principes peuv
pour des ensem bl ré ce pt io n de ce l-
an t ou au x ap pr en an ts , • la comp ém en ta rit é gl ob al e de s ac tiv ité s de
des itinéraires est alor s laiss ée à l'e ns ei gn
s un e su cc es sio n ré ce pt io n/ pr od uc tio n) ;
le seul chemin à su ivre ét an t ce lu i de ss in ée pa r les un ité s su cc es - les de production (dan
tif , d' un ta rit é de s ac tiv ité s i ell es ar tic ul en t de s
sives consacré es à la m êm e co m pé te nc e. D an s le ca s, fic • la non-complémen
ce pt io n éc rite éc rit a de s ge nr es or au x (e t in ve rs em en t), et
matériel consacré à l'int er ac tio n or al e (I O ) à la ré genres de discours
te ract ifs (e t
(RE) et a la récept io n or al e (R O ), cela do nn er ai t d·e s itiné ra ire s ~es genres oraux in te ra ct ifs à de ge nr es or au x no n in
inversement).
de formation comme :
-

6 7 8 1 9 10
1

11 Réception écrite ~production écrite


1 23 4 5 1

U5
1

us clai rem en t ét ab lie et elle a se rv i de ba se à


Ul U2 U l Ul U3 U4 U2
U2 U3 La relation est la pl
••• gi qu ··d u ch a-
RE RE RO IO RE RO RE IO RO ' RE 1~ description de s élém en ts de gu id ag e m ét ho do lo
éc rir e» ) qui
p1~re 9. ~Ue co ns tru it un e dy na m iq ue (« lir e po ur
pr op os és au x ac tiv ité s de co m pr éh en si on un
at ég ie acco rd an t la rg em en t la pr io rité fa.It aussi des textes
correspondan t à un e str ite ou no n pr is en ch arge
ctive, ou « 1?oment ».de famili arisa tio n (exp lic
pp or t à la pr od uc tio n or al inte ra
sur la réception par ra em en t) av ec des m od el e , de s in an t un ca dr e·
methodolog1qu
comme: pour la production écrite ultér · ure.

9 10 11
7 Réception orale ~production orale
1 2 .3 4 5 6 8
us
'

u U2 U l U3 U l U4 U2 U3 ' U2 .. " atio n po ur la re la tio n


O n pourrait avan ce r la m êm e ob se rv
RE IO RO RO RE IO
IO IO RO IO réception or al /p ro du ct io n o ale , to uj ou rs a co nd i( on qu e les
de di sc ou rs se rv en t à co ns tit ue r les éc ha nt ill ons
nt e- mêmes genres
et, en pa rc · cu lier, celle de l'i la ce pt ion
favori ant l'app ro ch e de 1' or al
fa cile m en t réal isa ble ~~s les deux sé. ue nc es . l co nv ie nt d' aj ou te r qu e ré
raction. Cet te flexibi lité de s itiné ra ire s n es t ue r un e éq ue nc e pr éa la bl e à la pr ép ar at io n et
or ée s ecr1te· pe ut constit
s di da ct iq ue s éla _b
à la pr~~uction ~e
que si l'on dispose d' en se m bl es d' un ité di sc ou rs or au x (n on in tera ct 'fs ), il s g nr es
et co m bi na bl e · à pa rti r de fic he s ou de fic hi ·rs nt de s af fin ité s uf fisan tes et
par compétences « expos1afs » ·écrits et or au x pr és en te
informatiqu s208 • ov is at io n fa it 1 ob je t d' ac tiv ités d'en se i-
si la compétence d'impr
e de s un ités di da ct iq ue s
Reste à examine la co hé sio n in te rn gn em en t spécifiques (voir chapitre 8).
. Ce lle-c i dé pe nd de la co m pl ém en ta rit é, po ur
pluri-compétences
Réception orale ~production écrite
a, été r~t enu e da ns Di Giu ra .M. (20 9?1 : Cr~isiè~
208
c·est cette dernière. str uc ture qu i et d un e
le Ce ntr e na tio na l d ed ucatron a ion d' un e séqu en ce de ré ce pt io n orale
res méthode de franca1s sur Intern et ela bo ree
gu
po
e
ur
étr an .gè re et dis po nible en liQne su: La consécut
distance (CNED]. Dépa rte me nt de franç ais lan
a~ . 1209,01 : « ~nse1gner a od uc tio n éc rite sem bl e po ssible (aux re s-
support informati qu e. Vo ir Di Giu ra M., T~u z.e r· Sab ate ~~1 'F . et
en vir onnement
autre cenrrée sur la pr
re ; pn nc1 pe s po ur l ela bo rat 1o n d un tio n ne se m ble pas pré-
distance le frança is langu e étr an gè
Crois ièr e.s ÇN ED 2000 », da~s Actes trictions ci-dessus pr ès), mai s so n ut ilisa
me rique et int era cti f int ég ré; ,
d'apprentissage nu 11 er et 2 decembre un en ch aî ne m en t
des Deuxièmes Entretiens intern ati on au x sur l'en se ign em en t a dis tan ce
senter de béné fices pa rticulie rs pa r ra pp o .t à
1999). CNED, Poitiers, t. 2, p. 209-216.

chapitre 9 1
chapitre ~ 1
259
258
réception écrite / production écrite où la matière graphique, par
s mble guère pouvoir être alimentée que p·.ar la réception orale
exemple, est toujou rs disponible.
mai aus i écrite d'interactions (au moins pour les niveaux de
compétenc s générale Al et A2 des apprenants).
Production écrite/orale~ récep·tion écrite/orale
Les relations entre ·. équences production écrite/ orale et récep- Production/réception orale/écrite de discours interactifi---?/f-
tion écrite/ orale ne emblen t pa faire sens méthodologique : Productionlréception orale/écrite de discours non interactifi
·lie so11t d, ailleurs très peu prés ntes dans les matériaux d en-
• L s articulations entre des équences consacrée à l' interac-
s ·1gnem 11 t.
tion orale avec des s 'quences centrées sur des genres n·on ··nte-
ractifs (réceptio11 et production orale et écrite) semblent contre-
Réception orale 4 réception écrite
indiquées puisqu, elle ne co tribuerai nt pas à une meilleure
Les articulatio s entr récep ion orale et réception écrite ont pris · en charge d'une composante fondamen ale de cette compé-
socialement atte tées (journal tél 'vi é ou adio puis presse quo- t nce, à avoir l înteracriv ·té précrsém nt.
tidi nne papier ou ur Internet) et lie peuv nt être particu-
lièrem nt ·fficac dan le cadre .de la réalisatio d proje s là
On isolerait donc comme élém nts potenti !lem nt constitu-
encore uniquement si l s discours concernés présentent des rela- tifs des unités didactiqu . les séqu nce méthodologique auto-
ion ocial établies (appar ena c à 1espac média iqu , dans nom sou fortement articulé·es entr elles .
l'ex mple retenu).
• séqu ne d,interacrion orale ;
• séquenc d réception orale t cell : . de rée ptio11 écrite ·
Reception écrite~ réception orale
\ . • équenc d réc _ption écrire à laquelle 'accroche une séquenc
Mais les équ nces ré eption écrit I réceptio11 orale nt proba- d production é rit , qui en constitue alors l seco11d volet.
bl ·men à éviter sauf pour des public qu'il convient .de prépar r
soigneusem n a 'écou t . puisq ue dans ce ·conditio.ns (emploi
Il e t pos ible d' organi r de séquences de production oral
comm e support . de textes écrits t ora voi i11s ou relatifs aux
d manière auto nom . Mais -Il s ont alors susc ptibl d' êtr
mêm s co te11us) la spécificité de la réception. orale e t proba-
articulée aus i bien à une séquence de récep ion orale qu à un
bl ment gomm ée : i l écoute a été ai si pilotée, on me alors
s quence de réception écrit ·, qui précéderait alors la séquence d
en place un dispo itif méthod·ologique qui active davantage d s
production orale. Cependant, le spécific,at· ans retenues dans le
stratégies de reconnaissat1ce que des stratégies d'inféren.ce. 209
Cadre inv"tent à di tingu.er deux en embles dans la production
orale=
Production orale ~ interaction orale
• le monologue suivi qui est visiblement à considérer comm
L s séquences centrées sur l, apprentissage des interactions ora- un développ ment oral ans tour d parole plutô t que véritable-
les ont certes a voir avec celles relatives à la production orale (qtti ment non interactif, puisque qu'il est inséré dans des conver-
est non interactive), en ce qu'y intervient la gestion de l impro- sation dans lesquelles le participants peuvent toujours réagir,
visation. Mais le caractère essentiellement interactionnel de ces
formes discursives en fait une comp étence très spécifique, qui ne 209
Cadre, p. 49.

chapitre 9 1
260 chap1 \ e 9 1
261
au moins sous forme de feed-.back et qui ne sont s1encieux que tians données comme i.nput à la production, bien qu . n étant
p ovisoirement. C'est ce que laissent entendr e des descripteurs pas la compé ence visée fondamentalement, intervient dans la
comme : expliquer en quoi une chose plaît ou déplaît (A2) ou séqu·ence d,intera·ction orale; 2 types d'un.tés si 1on art"cule
raconter l'intrigue d'un livre et décri e ses propres réactions (B 1), aussi systématiquement RE et PE. Ce dernier choix, dont nous
qu· renvoient à de situations d communication en face-à-fac . avons souligné la conformité au schéma général d'appropriation
• Les autres éries de descr'pteurs de la production orale n·e réception/produ·ction ne présente pa que des avantages car il
sont pas spécifiées pour Al, mêm si pour« 'adress r à un audi- pourrait conduire à limiter l, ~périence de réception écrite des
. un texte tres bre f· et. repete
toire », on a retenu : « peut 1ir ' ·' ... »210
t
apprenant aux genres de discours qui sont aussi à produire. Cette
qui ne .peut pas être tenu pour une production. Et ils renvoient art ~culation pourrait ne plus être sy tématiq ue dès le niveau A2
à de situation sociales d'une aut e na ure que les conv . rsat1on e · laisser la place à de unités RE et à des unités RE/P . Dans
ordinai es : argume nter dans un débat faire des annonces publi- to·us le cas, les type d)unité a l'a chitecture distincte peuvent
ques, présenter un e posé à un auditoire. etre en ap ulés dans un même module, leur cohésion étant alors
1 paraît raisonnable de con idérer qu le premier ensem- pureme nt éditoriale/thématique.
ble peut être légitimement articulé ou même intégré à c lui • soit de maintenir u e seule for e d'unité didactique consti-
d .,interactio·n orale, puisque ces productions semblen n, être tuée des trois types d séquence identifié auparav. nt ceci pour
auvent que des tours de paroi développés, c rtes su·vant de
aller dans le sens des trad"tions pédagogiqu s dominantes dans les
structur ations sémiotiqu s t lingui tique propre (récit, d.es-
culture . éducatives, au moins pour les enseignem . nts scolaires.
cription). Le second relèverai de séquence méthodologiques
pa .allele ou consécutives à celles d production é rite, puisque
Dans ce te dernière hypothès il importe que:
ces interventions peuvent être produite à partir de texte (notes
phrase rédigées ... ), comport r d.e textes (Power Point, transpa- - le en eignants oien clairement au fait de a relative indé-
rents notes écrites au tableau ... ) ou mettre en jeu des t xtes (cita- pendance de ce segments en ermes mé hodologiques (qui per-
tions d'ouvrages, discussion sur un texte). et, par exe ·pl d s cho· dans une unité) ;
Si o· 'en tient au .équences imple ot1 articulées identifiées - les apprenants en aient la même con cience pour ce qui les
plus haut (séquence d'intera ction orale, équence de réception concerne (lisibilité méthodologique) ;
orale, séquence de réception écrite et de pro·duction écrite), les - chacun soit o,rganisé suivant l s démarches méthodologiques
solutions disponibl s pour construire de unités didactiques qui lui so t propre , san conram· nation de 1u à 1autre qui
·cohésives à ce niveau so t : signerait la réapparition larvée d un méthodologie globalist ;
• soit de prévoir de 2 à 4 types d'unité distinctes. 4 types i - chacun so ·t autonome en termes de supp·orts et dans ses
l'on opte pour un clair affichage méthodologiqu,e de la.spécificité relations avec les compétences formelles (voir ci dessous).
des compétences (unité mono compétence, par compétence:
IO, RO, RE, PE) ; 3 types d unités en inco poran interaction Pour le reste, on peut imag111er qu'un certain habillage édito-
orale et réception orale puisque la compréhensio des 1nterac- rial et thématique puisse contribuer au c·onfort des utilisateurs,
étant entendu que ce gommage des distinctions entre les séquen-
° Cadre, p. 50.
21
ces méthodologiques donne un effet de lissage de surface, qui r1e

chapitre 9 1
262 chapître 9 1
263
\
'

peut en aucune manière etre considéré comme de natu d'articuler les écha tillons d·e discours (et les activités de
re métho- commu-
dologique. Si unité il y a, elle est alors largeme ·t de façad nication auxquell - ils do nn en t lieu) aux objets ur l
e. squel por-
teront les compéte11ces linguistique à con truire. Ce
lles-ci sont
9. 4. om pé te nc e m m un i at io nn el le s classiquement distingué s par le Cadre en compétenc
e lexicale,
et om pé te n e . lin ui ti qu e /f or m el le : grammaticale sémantique, phonologique et orthogra
phique ce
qu i r nvoie globalement au do m ai n om m un ém
'es ohé ion · t,o a' dan te équeo e en t identifié
ous le terme d grammaire.
m ~ thodo' g,que
ette question de l'art· c1tlation des activités communica
tives
L s équences m 'thodologiql1es, quelles qu oient leurs mod avec les activit ~ lingui tiqu s est au cer1tr d·e la r 'flex
ion sur les
a-
lité de reg oupemen.t en un.ités didactiques on t pour approches ·Communicatives mais il n'est pas dans
notre propos
objet dan
la perspecr·ve du Cadre, de recons ituer en class de d'en rai ter ici to u 1 s .aspects. Prét 'rit1on oblige nous
la11gue le n abord --
condition d'activité langagieres com.municatives dan ron donc p de points, · ar ailleurs déte minants po
lesquelle t1r 1ensei-
les appr nant sont pleinement impliqués. Ce activité gn em en t/a pp re nt i sage tels qu e:
(produc-
tion réception ... ) mobilisen de · compétences pragm • la nature d d . criptions i sue de ci nce .u langage
atiques t qt1i
sociolingui tiqu . 211 qui son l' o'bj t d un ntraînem n sont à im pl iq ue r da n l'organi arion de . enseign m
progre if en t et en
t sy t matiqu dan l'espace méthodologique particulier, c lie des catégories de criptive ret nues po
constitué· par les ur définir
activités d en eign m en t que nous avon dé no m ée 1 s pr og ra m m e da n ce do m ai n ·
s de systé-
matisation (voir 1. · t 1.4) . .l import ici d di tinguer
des sys- • la na tu re t la forme d s in fo rm at io n métalinguistiqu
témati at1on communicatives ayant pour obj t de ap à
titude de mettre à la dispo iti on des appr na ts ;
c ·tt e nature (er1 pa rti uli r tratégique ) de y tém
atisations for- • l'utilité u po é ou ré 11 de ce activités métalingu
melles u mi ux, linguistiques pour r pecter la rminol ist'qu s
ogi du po ur l appropriation d la langue cible ·
Cadri 12• Cell .s-ci peuvent êtr créée pour prendre n
charg la • l s form · données à celles-ci . .xercices oraux
composante linguistiqu constitutive d la ompéten xercices
e co m m u- '
écrit fi rmés, a r 'p on e co nt xtuelle . d conceptualisatio
nicativ langagi' re et qui se combine aux d ux précéden
te . . [... ]
11.

Nous nous limiteron donc à qu .lqu considération


9.4. t. : art; u'ation .· ntr 'e s plutôt
tiv;té élémentair s à dire le vrai sur les articulation entr éc
de om m un i at io n et 'e·s a tiv it' hantillons
de discours/compét ne communicationnell et compé
t ne . lin-
d y ·t 'm a,t; tion torme,le/tingui tique guistique, car il .emble qu,une désorganisation plutôt
chroniqu·e
se soit installée à c t égard dan le manuels de franç
es fo·rmes de cette combinaison constituent à leur to ur ais langue
un
1

étrangère (et sans doute dans d,autres). D 'au ta nt qu


question d'ingénierie, à.l intérieur cette fois des séquen e l Cadre
ces métho- n outrepasse vraiment pas son rôle dan ce domaine
dologiques, pui qu,il s'agit d'identifier les principes en se limi-
permettant ta nt a des indications po ur le moins très ouvertes : il y
est dit, en
Cadre, p. 93 -1 01 . ce qui concerne la syntaxe (organisation des mo·ts en ph
211 ras s), que
2 12 Cadre , p. 86 et suiv. « les utilisateurs du Cadre de référence envisagero
nt et préciseront

ch pitre 9 1
264 chapi tre 9 1
265
selon le cas les éléments, catégories, classes, tructures, opérations
et relations grammaticaux que les apprenants auront besoin de
manipuler ou devront manipuler ou dont ils devront être outillés
pour le faire »213 •
e point de vue que nous adopterons en premier i·eu pour
examiner des relations méthodologiquement fondées sera celui
de la spécificité des supports, c'est-à-dire des carac érisnques lin-
guistiques qui leur sont propres, comme base pour la . élection
des élé.ments formels éligible . pour des activités de systémat1 a-
tion. Cette so·rte d'évidence de bon sens doit être rappelée, car
les relations souvent établies so t aléatoires, du fait de la. éma-
nence de la méthodologie globaliste au sein d'une approche par
compétences a minima (voir 3.2.2). Celle-ci conduit à écraser la
spécificité des échantillon pour ne les appréhender que comme
exemples interchangeables du system - de langue.

Le tableau p. 267, dans sa simplicité, devrait suffir à indiquer


les relatio -·S méthodologiques a pr"vilégier

Les articulations à privilégier en fonction d caractéristiques


générales des support tombent sous le ens, dè lors que l'on ne
e place plus dans une perspective méthodolog' que globaliste.
• Les compétences graphique, phonétique intonative et d' ora-
lisation sont à 1évidence impliquées respect.vement dan · la ges-
tion de · disco ·u s écrits er oraux ; ce sont celles qui donnent lieu
à la répartition la plus opérationnelle entre les formes de compé-
tences et leur supports (colonnes 1 à 3).
• Les autres compé·cences lingui tiques peuvent être articulées
indifféremment à toutes les compétences d communication
(colonnes 4 à 7). Nous reviendrons plus loin sur la compétence
lexicale. Le tra· tement méthodologique différencié de la réception
et de la production invite, du côté grammatical, à différenc"er les ·-b4o
objectifs et les act ·vités d'enseignement de la morphosyntaxe, par

213 Cadre, p. 91 .

chapilre 9 i266 chapitre 9 1


26 7
des activités de systématisation spécifiques, centrées sur la recon- groupe-classe que co·nstiruent les apprenants. Elle est, sans aucun
naissance et diverses de celles d'appropriatio.n proprement dite. doute, à mettre en relation avec les besoins langagiers de nature
• La différence oral/écrit invite à des distinctions entre mor- pratique/fonctionnelle ressentis par les apprenants pour parvenir
phologie oral.e et morphologie écrite et, plus largement, à la prise à agir langagièrement d manière efficace dans les co,ntextes de
en compte de traits de !'oralité, comme certaines formes d'énon- ·Communication, dans lesquels ils se trouvent ou se trouveront
cés employées à l'oral et oins représentées dans certains genres impliq11és au terme de leur fo mation.
de discours écrits, ,ceci en ayant recours aux descriptions de la
langue parlée/spo~tanée, comme celles qui se sont élab,orées dans La saillance
le champ de la linguistique du français depuis les années 1975. D'un point de vue m,éthodologiq ue, on peut définir la cohé-
rence entre compétence communicationnelle/supports et régu-
larités linguistiques candidates ,à la systématisation comm·e une
relation « forte » entre ~a présence de ces régula ·ités dans les up-
Mais ces quelques orientations générales ne suffise t pas à c 'a- ports ·d enseignemen et leur choix comme· élément à systémati-
rifier les r latio·ns ,entre le supp rt d',enseigne1nent et les activi- se . Cette définition implique qu le trait fortnel retenu ne figure
tés d systématisation formelle auxquelles ils peu~e· nt servir de pas de m.anière accidentell dans !,échantillon de discours utilisé
point de départ comme support d'enseignement, c est-à-dire· qu'il y soit présent
de manière ignificative n termes quantitatif (plusieur occur-
La sélectio,n pédagogique rences) et surtout en terme d lisibilité pour l'apprena t laquelle
'un poi t de vue pé,dagogiqu.e, il revi nt à 1enseignant de en fait un ,« apprenable » pour eu ·. Par lisibilité, on veut dire que
prendre des déci ions en c·e qui cane rn _nt l'opportunité de n1 t- les éléments sél ctionnés s,onr présent dans des cont xtes où leur
tre en place, de façon improvisée, une activité de systématisation fonctionn ·ment et leurs v,al ur · sont particulièrernenr saillants,
fo.rmelle en réaction à. d·es productions ou à d s err urs, h' ita- par exemple, dans des contextes critiques où leurs emplois ·ont
tions, que tians ... des appr nants. La part de ce activi és st for . . contrastés entre eux ou avec d autres éléments : la négation .de
tement variable mais elle est incompressibl~. Celles-ci . nées dans l'infinitif (françai ou at glai) dans être ou nepas être le formes
ces circonstances impromptues, ne se substituent aucunement du po sessif Ue suis ta femme, pas ton .chauffeur, non?), cel es de
au activités de systématisation formell ~ programmées .n fonc . . temps · rb,aux (Ah, oui/ j'ai fumé, beaucoup. Mais je ne fume
tion de supports des objectifs de la séquence ou de l'unité, des plus depuis 1999).. .. Des rech rches plus systématiques ur le
niveaux de compétence à atteindre au terme du cycle d'enseigne- formes d,e ces saillances éclairantes constiruant en p~tie et pour
ment et des connaissances acquises. Elles portent (no11 exclusive- certains apprenants l' appre abilité seraient précieuses pour les
ment) sur des éléments lir1guistique qui sont présents soit dans ens.eignants ,et les aute·urs de matériel d'enseignement.
les supp,orts, soit dans les productions des apprenants. La séle·c-
tion de ces éléments de la langue do,nnar1t lieu à précision défini. . La sélection discursive
tio , traductio·n, explication métalinguistique ou même exercice 'on admet ainsi le principe que la mise en place d une activité
/
au pied levé demeure largement al atoire, pu1squ' elle dépend du de systématisation formelle a avantage à n,e· pas s'appuyer sur la

chapitre 9 1 chapltre 9 1
268 269
présence for tui te du phéno.mène, car cela a pour effet de réduire E Roul~t a souligné le même phénomène dans so.n analyse des
le support au rôle de document-prétexte interchangeable, ce qui forme s pris es par une fonctio n
· illocutoi ,e dan s la conversation 21 5,,

con titue une caractéristique fo.n dam ent ale de la méthodologie Celle-ci pe ut:
globaliste . Cette représentativité doit donc être évalué en fonc- 8 être com~un·quée explic~tement généralement par un
tion d s analyses du discours, qui ont pour finalité d'identifier, verbe per for ma ttf qui dén om me lac tio n : je vous prie de fermer la
entre autres, les ttalts formel · caractérisant les ge re discursifs. porte (requête) ;
Or les genres d ·S·CU ,sifs ne présen e11t pas la même consistance
. ê re communiquée implicitement de mani re convention.-
linguistique : «les formes des régularités génériques sont [...]
nelle mais on ne peut ignorer sa valeur (elle est « non annulable »
div rses, non dans leurs contenus ma i dans les modes do nt elles
dans les termes de E. Roulet) · Fermez la porte s'il vous plaît;
info ment chaque genre. Ainsi, certains sont trè marqués par
9 être ·C om mu niq uée ind 'rec tem ent par une for me rec onn ue
les obj ets de dis cou rs qu ils con stru ise nt (pa r e ·emple, l s faits
divers) , mais d,autres présentent une gamme ouverte d'objets ?énéralement comme signifia t une requête ma is pou van t être
ignorée : Pouvez-vous fermer la porte ?peu toujours être compris
de di cours (conversation entre amis) Les constantes d. linéa-
com me : Êtes-vous capable de fermer la porte ? et non com me :
rité (sl1ccession réguliere et prévisible d' élémen s discursifs) sont
Fermez donc la porte;
très évidente pour c rtains (constats, rapports de police, articles
scientifiques des sciences exactes), mais quasi nulles pour d' a.utres 8 être corn uniquée par u énoncé do nt la valeur illocutoire
(articles de divulgation sci ntifiqt1e da · la pr sse quotidi nne ). est calculée par app ort au con te te et don c par de mu ltip les
énoncés:
Les uns son t formulaires, don nen t prise à l'analyse aut om atiq ue
et permettent de produire de nouveaux texte par sub titu tio n Il y a un coura.n t d'air
lexicale (petite ann onc es, faire-part, vœ ux ... ) , d'a utr es ne on Tu nas
p·asfroid ?
ni codifiés ni répétitifs ma is pou rta nt app are nté s. Les structu - Quel bruit!
res syntaxiques des phrase peu ven t caractér1 er cer tain s (écrits Dis donc, c'est aéré chez toi.
techniques, horo copes,. die ionnaire ), alors qu peu de régu- Tu attends quelqu'un?
larités de cette nature sont décelables dans les homéli s ou les [...,]
journaux intimes [...] A un e trême· se trouvent des genres qui Po ur le pro blè me qui nou s reti ent , cela signifie qu'il n existe
ne tirent sans dou te leu r ide nti té [....] que de leur dé.nomination
pas de correspondances biunivoques stable . et oujours prévisi-
(co mm e l'anecdote) et qui ne présentent que peu des traits lin-
~les _entre ~e valeu_r illocutoire et les formes possibles de sa réa-
gui stiq ues caractérisants; à l'autre, se tro uve nt des genres à ce
l~sat1on. C est ce qu1 conduit à p·rivilégier les réal"sations conven-
poi nt sta nda rdi sés qu' il peu ven t faire J.' objet de pro céd ure s de
t1o~nelles (de ~pe 2 et 3) dan s l'enseignement d,es langues, au
tra duc tio n automatique (bulletins mé téo rol ogi que s). Ce mode
moins à des niveaux comme Al ou A2, car les réalisations (1)
d'être linguistique des genres discursifs traduit la nature variable sont souvent trop brutales, par rapport aux normes de la poli-
des "regles de discours" qui les structurent ainsi que la lati tud e
214 t~~se ver~ale: et les réalisations (4) supposent une forte capacité
laissée .à l' énonciateur sin gulier » •
d 1mprov1sac1on e de bon nes ressources linguistiques.
dis-
Beacco J.-C. (2004) : « Trois pe rspective s linguistiques sur la notion de genre
.Rou let E._ 11981 J, « Échang~s i~t~ rventions et actes de langage dan s la structur
214 215 e de
cursif », Langages n° 153, p. 109-1 19. l
a conversation », Etudes de lingu1st1que appliqué e n° 44, p. ·15-16 .

chapi tre 9 !270 chapitre 9 1


271
La sélection discursive con titu donc une re source capi- Nous nous limiterons à évoquer cette question, qui n'est pas
tale, dont nous n'avions jusqu'ici montré que les potentialités. encore venue a maturation. Mais, si l',on retient comme peni-
Il convena· t aussi d'en ouligner la rentabilité variable comm nent le concep t d, apprena bilité les éléments à systéma tiser dans
critère de élection des formes à ystématiser à partir d un échan- un processus d' ense1gnemen t organisé dépendent alors moins des
tillon de discour puisqu , outre le ph' nomènes soulign·é · ci- supports choisis t des éléments de Ja langue qu'ils mettent en jeu
de us} il fat1t hi n con tater que l, on ne di po e pa d .s analyses que des capacités acquisitionnelle et des acquis des apprenants.
Cela revi llt à s,appuyer ur ce que 1 o sait des dynamiques d
de tous les discours impliqué dan l' 11seignement de langues.
l urs interlangues 216 et à tir r parti de séqu nces d acquisition
On peut certes compte r cette capacité d'analyse parmi l compé--
(c' est-à-d.re d l'ordre relatif d'appropriation des form,es) obser-
t . nces attendu s d'un ens ignant de langu s, mais on n aurait
vables et généralisables pour sél ctionner des éléments de langue
faire 1économie d analyses larges r 'alisées sur de corpus r pré-
cible qui soient à distanc proximale.
s ntatifi . Par ailleur , certain trait de la langue sont pré nts
, r, dans des recherch s menées sur des corpus importa nts
d ma ·ere toujour significativ da · to le discours t tous
d apprenants suédophone apprenant le français en milieu guidé
le supports : genr des noms, quantifi cation, singulier/pluriel ...
t non guid ', I. Bartnin g t S. Schlyter217 , ur la base d'indica -
eu p ·se en charge par 1 s activité de systémati a ion emble
teurs comme le d 'velopp ment du · ystème temps-aspect-m,ode,
alors pouvoir s' . ffi ctuer n r lati n a n impor e q uell · forme
le ôl d _ c'est, la forme et la place de la négation le t u rures ,d u
discursive, ' la saillance près. La sélection di cur ive garantit le
syntagme nominal ... p·ropo en . ·un itinéraire de développ 1nent
traitem nt pécifiqu des upports d' e seignem _nt, en ce qu' .li
en 6 pl1a es dit s respecti vement : stade initial, .tad po t-ini-
blo,que de ·élections fo dées unique ent sur l gr mmair d tial. stade inter édiair stade avancé bas, stade avancé moyen,
référ ne 'est-a-dir su de d scription de la langue e non sur stad avancé · upérieur. Celles-ci présentent des fonctionnem nt
elles des dise urs. Mai lien st pas en me t1r · d apporter tou. . mo phosyntaxiques as z différencié pour qu'il soit fondé de
te 1 s r 'po e .rnétl1odologiqu s n ce qui conc rne la cohérence distingue· d stades différe t . Ces constatations semblent, pa
entr . le supports d nseig ement et la ystémati ation formel] . ailleur convergentes avec d'autres caractérisations du dévelop-
p ment des i terlar1gu - établies à partir de corpus de locuteurs
La séle,ction ac·quisitionnelle? migrant s appre1,ant 1 françai · en mili u non guidé218 •
Le critères de élection analysés j us·qu' ici (al' e ception du pre- es conclusions et ces convergences demandent confirmations
mier que le présent dévelo -p ment esitu dan la perspective ul érieures comme le . oulignen t les chercheurs ux. - me"mes, mais ·
des acqu"sition · de 1apprenant) ont comme point commun d ·
216
mettre en relation des supports d' enseignem nt et leur · descrip- Voir en particuUer iles réflexions de D. Véronique :
~éronÉJque O. (di_r.) [1.9~71 : Dida~tiq!le des langues étrangères et recherches sur l'acquisi-
tions lingu"stiques po sibles (grammaticales ou discursives) pour tion, .tudes de Ltngu1st1que appliquee n° 120.
identifier les formes linguistiques à r tenir comme objet d' ensei- Vé.ronique D; {200,5) : « Les _inter.retat ions entre la recherche sur racquisition du fran -
çais l~ngue etangere et la d1dact1que du français langue étrangère : quelques pistes de
gnement. Une alternativ st de se fond,er non sur les supports travail». AILE n° 23, p. 9-41.
Bartning 1. & ~chlyter S. (2004) : « Itinéraires acquisitionnels et stades de dévelop-
217

d enseignement mais sur ,a capacité des apprenants à t ·ai ter les p,~rnen! en ~rança 1 s L2 », Journa{ of French Stu~ies n° 14, p. 281-299.
fo ·mes linguistiques auxquelles ils s trouvent exposés pour déve- P.r~J~t ~1t ESF (Eur?p~an Sc1en~e Foundat1onl ; Perdue C. (~, 993] : ~duit language
acqu1s1t1on : cross lingu1st1c perspectives vol li The results, Cambridge University Press
en part1cul1er : Part 111, p. 237 et suiv. · '
lopper leurs acqui .

chapi tre 9 i272 chapit re 'I 1

273
elles laissent entrevoir l'existence de stades de dévelo
ppement qui Il s agirait là, a mon sens, d' une sorte d' applicatio
donne du crédit à une description des acquis en n du « prin-
niveaux, telle cipe de précaution ». Cette vigilance, si l'on en croi
que la retient le Cadre, qui cependant ne se fonde t les caracté-
aucunement ristiques des stades de développement cités ci -dessu
sur des données acquisicionnelles. s, ne semble
pas devoir conduire à des bouleversements radica
Il semble évident que l'enseignement ne peut ni ch ux des «pro-
ercher a gressions grammaticales» courantes utilisées dans
reproduire ar ificiellement cet itinéraire qui est « m les manuels
oyen » et non d'enseignement.
standard (en ce qu'il est fortement variable selo
n les apprenants Q ua nt à la ressemblance de ces stades de développ
et les conditions/contextes d'enseignement et d'app emen (6)
rentissage) ni retenus par I. Bartning et S. Schlyter avec les nive
nécessairement chercher à l'influencer directement. aux proposés
Le voudrai - par le Cadre, elle peut n'être que superficielle, puis
que celui-ci a
on qu'on ne pourrait, au m'eux, que contrôler l'exp opté po ur une répartition régulière (deux n"veaux
osition, puis- élémentaires,
que l'acquisition rlest pas en relation directe avec l'a deux n·veaux indépendants, deux niveaux expérim
pprenabilité. entés), alors
Mais les curriculums morphosyntaxiques pour qu e I. Bartning et S. Schlyter re tie nn en t une
raient tenir structuration : 2
compte de ce résultats en termes : stades initiaux+ 1 stade in te rm éd ia ire + 3 stade
s avancés. C et te
• de répartition «quantitative» de l'acquisitio structuration semble mieu re·ndre compte du saut
n morpho- quantitarif/
syntaxique dans la durée. Le contact avec le matér qualitatif que le Cadre ins aure entre B1 et B2 et
iel morpho- il co11vient de
syntaxique aurait avantage à être distribué sur relever qu'elle ne fait pas entrer dans son champ d, ob
la totalité du servation les
cu rr ic ul um et no n conce tré dans les premiers niveaux C du Cadre dans lesqu ls la m or ph o·
stades. syntaxe est con ·-
• d'ampleur des systématisations formelles qu déré . co m m e totalement acquise. ·Ce qui conduira
i devraient it à un e très
concerner on la totalité des phénomenes morph hypothétique« correspondance» du ty pe :
ologiques et
syntaxiques relatifs à une catégorie descriptive (les
pronoms per-
sonnel ) mais qui devrai nt être segmentées et cum
ulativ·es. N ou
avons déjà souligné que les catégories de description
à étaient pas
à _onsidérer a priori comme des catégories de sy Post-initial
. -

stéma _isation.
• de répartition << q . al.tative » en respectant l'o A2 ou B I? In te rm éd ia ire
rdre relatif
présumé des différents aspects du fonctionnement B le t B2
d'une même Avancé bas
catégorie morphosyntaxique (moi/moi, je et prépos
ition +moi/je/ Avancé moyen
me complément d'objet direct pui indirect ... ), quels qu Avancé supér1.eur
e soient
la na tu re et le no m br e de séquence de systém CI
atisation retenues
(du moment qu'il y en a plus d' une), sans viser à re
' -

constituer des C2
« stades globaux » semblables à ceux carac
érisés par la recherche,
en corrélant les différents stades correspondant chac
un à l, acqui- Quoi qu)il en soit (et la discussion ne fait que co
sition de l,u n des éléments de la morphosyntaxe (par mmencer),
exemple, en cette perspective conduit à privilégier des suppor
articulant les stades d acquisition des déterminant ts d'enseigne-
.avec ceux de ment extraits de discours dans lesquels les form
·a morphologie verbale) . es éligibles à
des activités de systématisation formelle ne jouent
pas un rôle
(hapi re 9 1
274 chapitre 9 1
275
accidentel dans la caractérisatio,n du genres discursifs et qui gue, car pour les opérateurs comme les auteurs de manuels ou les
correspondent aux descripteurs communicationnels du Cadre enseigna ts, les spécifications du Cadre ont pu paraître trop larges.
et il conviendrait d'accorder u e aus i grande ·mportance a
activités didactiques de ystématisation formelles nées dans les Pour répondre à cette demande institutionnelle (assurer la
interactions en classe qu'à celles prévues par les programmes, si convergences des enseignements de langues au niveau régional,
fondés soient-ils sur 1 s résultats des r cherches en acquisition nationa ou au-delà) qui relève de la gestion des polit ique s lin-
des langues : il revient, comme à l'ordinaire à l'enseignant de guistiques éducatives, on a donc entrepris la réalisation de spéci-
gérer les équilibres entre pédagogie et méthodologie, en ve1lant a fications du Cadre par langue. Cette nouvelle génération de réfé-
ce que la réactivité pédagogique ne défasse pas la programmation rentie s p·art des descripteurs des niveaux du Cadre: on cherche à
méthodologique. y identifier les formes d'un e lang ue donnée (mots, ,grammaire ~ .. )
dont la maîtrise correspondrait aux compétences communication-
Le rôle .des descriptions de référence (DNR) et la cohérence nelles, sociolinguistiques formelles ... ,définies par le Cadre. Ces
longitudînale des enseignements transpositions du Cadre dans u e langue donnée, réalisées dans
le cadre du Conseil de !,Europe sont nom mées : Descriptions par
Car les choix de formes linguistiqu s, présentes dans les écha n-
tillons à sys ématiser sont aussi à effectuer en fonction d un
langues des niveaux de référence du Cadre ... (DNR). Ces descrip-
tions d référence concernent les langues nationales et régionales.
programme général préétabli. Les sélectionn r n fonc tion des
. iles s'inscrivent da s la logique qui a présidé a 1éla orati on du
supp orts uniq uem ent dans le cadre de la séqu ence mét od lo~
concept de « Ni eau » seuil dont la première spécification a été
giqu e reviendrait à abandonner toute forme d'organisation lon-
élaborée pour l'anglais ( Threshold Leve4 1975), suivie d peu pa
gitudinale : gérer 1, effort d' approp 1ation morphosyntaxique de ·
celle pour le français (Un Niveau euil, 1976).
appr enan ts de maniere intégrée consiste à effectue, une répart~­
Cette nouvelle phase de réalisat'on de descriptions de référence
tion d:ans le temps (c'est-à-dire au fil des .· équences méthodo]og1-
a d abord été développée pour la langue allemande : sous l'i -
·ques) des formes de la langue à systématiser.
pulsion du Gœthe Ins itut un Profile deutscli2 19 a été élaboré par
Pour les compétences commu icationnelles, cette entr prise a
une équipe d'auteurs de trois natio alités. Il identifie les éléments
déja été menée à bien pa le Cadre précisément, qui spécifie des linguistiques de 1, allemand correspondant aux descripteurs de
points d, ancrage ou des reperes de niveau. On sait que le Cadre a compétences des 6 niveaux du Cadre. Disponible sur Cd--rom
développé une description de la maîtrise des langues par types de ce instr ume nt comporte un man uel de référence, une banque de
compétenc et sous-compétence et par descripteurs pour chaque ressources et un·e base de données, donnant une vue d'ensemble
compétence ou sous-compétences. Ces descripteurs sont décrits du sujet traité à chaque niveau, ainsi que les éléments nécessaires
hors de to,ute référence à une langue donnée, ce qui assure leur per- et pertinents pour les examens. Une équipe, française et interna-
tinence. Ils spécifient une maîtrise progressive de chaque compé- tionale, a pris en charge la réalisation des niveaux de référence
tence, qui esc repérée sur une échelle à 6 niveaux (de Al à C2). pour le français 220 • Chaque ouvrage comporte un rappel de la

Le même besoin d'ins trum,ents de référence se fait sentir pour 219


Langenscheidt, http://www.langen~cheidt.de/profile/index . html {
. ~ 2 ° Ces ouvrages son publiés par les Editions ,Didier : Niveau 82 pour le français (2004).
cadrer les objectifs morphosyntaxiques et le 'eaux, langue par lan- Niveau A1.1 (200.5]. Niveau A1 (2006). Les autres niveaux sont en préparation .

chapitre- 9 1 chapitre 9 1
276 277
définition de ce niveau dans le Cadre, une transposition de ces a formulation même de formes discursives devant êffe acquises est
compétences de communication générales en inventaire des gen- problématique car l'appropriation d'un genre de discours n'est
res discursifs correspondants, un inventaire des traits spécifiqu.es pas ~localisée dans un niveau mais ,affaire d'appropriations suc-
à ces genres, essentiellement en termes de notions générales, cessives qui, surtout dan s les interactions orales, von t faire idéa. .
fonctions, «grammaire» (entendue au sens de morphosyntaxe) lement passer de comportements verbaux efficaces mais reçus
d'inspiration distributionnelle, de notions spécifiques. Y figurent comme non corrects à des comportements langagiers réputés
aussi des inventaires relatifs à la matière sonore, l'orthographe, corrects et considérés comme appropriés
les dimensions cul urelles, les compétences transversales (dans 8 la déterminat"on des objectifs morphosyntaxiques. effectuée
une perspective d'auto-apprentissage). De réalisations du même essentiellement à partir des descriptions lin,guistiques/grammati-
type sont produites ou· envisagée pour 'italien ( Centro per la cales de la langue cible (exemplifiés par des échantillons de dis-
valutazione e la certificazione linguistica, Università per stranieri cou.rs, même si ces régularités n'en sont p·as caractéristiques) et
di Perugia), le portugais ( Centro de avaliaçiio de portuguës lingua celle effectuée en fonction des échantillons de discours retenus
estrangeira, Universidade de Lisboa,), l'espagnol (Plan curricular pour actualiser les compétences de communication verbale choi-
del Instituto Cervantes : descripciones de n.iveles de referencia para sies, médiatisée p.ar les descriptions de référence. Le balancier
el espafio4, l'anglais (Research and validation, Cambridge ESOL, penche plutôt du côté des grammaires que de 1analyse linguisti-
projet English Profile) et pour d'autres langues d'Europe, moins q·ue des discours retenus com me support d'enseignement dans la
ou non enseignées dans le système scolaire français. m·éthodologie globaliste.
Ces descriptions élaborées au Royaume-Uni, en Espagne ...
pour l'anglais, l'espagnol langue étrangère ont vocation à être
Ces contradictions doi ven t être gérées par les auteur des DN R
utilisés dans les systèmes éducatifs étrangers eux-mêmes (dont la
France, bien entendu) pou r l élaboration des programmes d'en·-
qui recherchent des _équilibres entre les exigences de transparenc,e
demandées par le marché des langues et les institutions éducati. .
seignement.
ves, les convergence entre les systèmes éducatifs créatrices d'une
Leur fonction est de filtrer les choix des éléments morphosyntaxi-
culture éducative européenne partagée et les acquis de la recher-
ques (retenus à parnr des supports d' enseignemen en fonction d'un
ou de plusieurs des critères décrits plus haut) afin d'en assurer une che en li guistique discursive et e.n acquisition des langues.
Co mm e à l'ordinaire, l'intervention didactique est à la cro"sée de
répartition longitudinale adéquate aux potentialités d'acquisition
des apprenants. Ils se fundent, en principe, à la fois sur les résultats bien des chemins.
des analyses de discours permettant de caractériser les régularités
linguistiques de certains genres et sur ceux des recherches acquisi- On ne peut que souhaiter que la mise en place ,d'une méthodo-
tionnelles, ceci de manière très variable suivant les DN~ logie par compétences de l enseignement des langues conduise à
1

En fait,. il existe une tension non réductible entre : une coh~rence majeure entre supports et éléments 1·n,guistiques
e la dét erm ina tio n d, objectifs morphosyntaxiques fondée sur systématisés, laquelle a pour fonction primordiale d assurer une
les caractéristiques des formes discursives devant être acquises a meilleure lisibilité méthodologique pour les apprenants. Il .n'en
un niveau donné et les acquis des recherches sur l) acquisition des demeure pas moins que l'efficacité communicationnelle (décrite ·
langues, en particulier pour la production et la réception écrites. pat les can do's du Cadre) n'est pas dans des re. ations simples avec

cha pitre 9 1
278
les acquis morphosyntaxiques, puisque l, apprenant peut avoir informatiques des collocations et des combinatoires au sein du
recours à toutes sortes de moyens« non-syntaxiques » (essentiel- yntagme nominal, que l'on nom me parfois syntaxe infra-phras-
lement lexicaux, à l'oral) pou r réussir es actions verbales. On se tique. On trouve un équivalent exact de ces recherches pour le
223
français dans les travaux longtemps conduit s par M. Gross ,
trouve donc devant deu x « progressions » (efficacité vs gram mat i-
calisation) qui ne sont pas de même nature sans être pou r autant dans le cadre du Laboratoire d,automatique documentaire et lin-
hétérogènes l'une à l'autre. Les DN R tentent d'articuler ces deux gui tiques (LA.DL) ou dans ceux sur les combinatoires préféren -
formes du développement langagier dans une entreprise à la fois tielles de I. Mel'cuk224 •
socialement nécessaire mais probablement impossible en théorie, Cette approche met en évide ce la part importante du langage
au moins dans l'état actuel de nos connaissances. qui est co.mme préfabr· ·quée en particulier en ce qui con.cerne
1 s réalisations conventionnelles des actes des langage. C'est de
la mattrise de ces éléments utilisés globalem nt et non analysés
9.5. · ompé~en e 'exi ale (par exemple:. merci/il ny a pas de quoi· tu aimes ?l[ch}ais pas) qu
On ne manquera pas de relever que le lexiqu -fer de lance habi~ naîtraient les variations morphologiques ·t l'extension a la syn-
tuel de l'enseignement des langues, et ce tral dans le représenta- taxe phrastique. Ces hypothèses ont donné naissance au Collins
tions de leurs apprentissages (apprendre une langue, c'est appren- COBUILD English Course (1988) ui s fonde su une méthodo-
dre des mots), n'a pas la part belle dans cette exposé, relégu.é qu'il logie réflexive et qui ne se di t1ngue pas radicalement le activités
est in fin.e. Mai on aura noté que la compétence lexical figure didactiques de la systématisation grammaticale explicite. Dan s le
en bonne place dans le Cadre (en rê e des compét _nces linguisti- domai11e .françai , cette lingui tiqu - a · pliquée d'un nouveau type
ques)221 et quelle présente une pertinence pour toutes le compé- n, a pas donné lieu à 1)élaboration d une méthodologie indépen-
tences communicationnelles. Cette transversalité signifie en fait dante. Mais le reche ches 1 xicale distributionnelle ont souvent
qu'elle leur est étroitement intégrée, comme omposante cruciale é é propo ée comme une ressour·ce ··o· sible pour l'en eignement,
de leur mise en œuvre. Le Cadre spécifie les niveaux de maîtrise de en particulier par R Vives, chercheur au LADL et didacticien du
25
français enseig é comme lang ue étrangère 2 •
cette composante par rapport à l'étendue du vocabulaire disponi-
ble, sous les termes de répertoire ou gamme de plus en plus ample ;
quant à sa maîtrise, il se limite a des spécifications relativement one moi ns que d problèmes d' aniculation globale entre
génériqu.es comme~ erreur, confusion, exactitude propriété. la compétenc lexicale et les autres compétences, il s, agit pour
Cette dimension lexicale ne s'est jamais vraiment constituée en
méthodologie d'enseignement à 1' exception de l'approche lexi- 223 Voir les trois vo lumes de sa Grammaire transformationnelle du français ; (1968)
Syntaxe du verbe vol. 1 (1977) Syntaxe du nom vol. 2, I1986) Syntaxe de l'adverbe vol. 3,
cale (lexical approach) promue au rang de stratégie par M. Levis ASSTRIL, Paris .
224 Mel'cuk 1. et al (1984, 1988. 1992) : Dictionnaire explicatif et combinatoire du français
et O. Willis 222 qw se ·fondent sur une description de la langue contemporain: recherches lexico-sémantiques, Presses de l'université de Montréat.
conçue comme « grammaire lexicalisée », a partir de descriptions 225
Voir, par exemple :
'Debyser F. (1976) : « lexique et grammaire des senti,ments >>, Études de linguistique
appliquée n°22, p. 7-23.
221 Cadre, p. 87 ·88. . . Vivès R [1985) : « Lex~q ue-grammaire et didact~qu.e du français lang,ue étrangère»,
22z Lewis M. (1993): The Lexjcal Approach ; the State of ELT and a
Way Forward, Hove, Langue française n° 68, p. 48-67.
Language Teaching Publications. Leclère C. (1989) : « Les mots ont-ils une grammaire?», Le français dans le monde,
Willls O. (1990) : The Lexical Syllabus, Collins, London. Recherches et applications n° février-mars, p. 40-49.

chapitre 9 l2ao chapitre 9 1


281
l'enseignant, le réalisateur de matériel pédagogique ou 1 appre- Le fair que la compétence le·xicale soit transversale ne doit
nant a.utonome, de choisir les formes méthodologiques concretes pas conduire à la minimiser ou à la diluer dans les activités
d'enseignement du vocabulaire p.armi celles disponibles. Le déve- communicationnelles, a compter du moment ou elle est recon-
lop pem ent de la com pét enc e lexicale sup · ose de concevoir des nue dans sa spécificité méthodologique et qu'elle ne se substitue
activités d'enseignement articulées aux compétences communi- pas aux activités communicationnelles prop ement dites. Mais les
cationnelles, don t elles son t une composante, et don c d'articuler considérations inverses sont tout aussi fondées d'un poi nt de vue
les méthodologies du vocabulaire aux compétences communica- méthodologique.
tionnelles en fonction de facteurs comme : réception et p oduc-
tion, discours relevant de 1' ordre de 1' oral ou de celui scriptural, Avec ces questions relatives à l'articulation des compéten·ces,
recherche ·de mots ou choix dans ·es mots connus, identification on est entré dans le domaine de l'ingénierie de formations en
d.es con stit uan ts formels ( uffixe, préfixe, composition ... ) des langue, puisque ce qui est en eau e concerne la structure des
mots, valeurs sémantiques et leur interactions ... Les stratégies unités concrètes d'enseignement à partir des séquences métho--
d'enseignement/apprent.ssage énumérées par Oxford226 sont dolog1ques qui ne leur correspondent pas nécessairement. Mais
alors à privilégier (ou à adapter) suivant les compétences t les cette démarche de construction e re, en ce lieu et en d,autres
discours dan le quelles elles son t impliquées. Il en va ainsi · (~truc~ure générale d'u n cou · de langue, choix des supports
• pour les stratégies mnémoniques selon que le support est ,d enseignement en fonction de leurs contenus e · non de leurs
écrit o - · onore, pou r le rais onn eme n déd uct if ou contrastif par- form .es ... ), en contact avec le détermi arion d e seigne . .
ticulièrement adapté a la réception écrite (puisqu'on dispose de ments de langues que constituent les finalités générales assignées
emps pour lir ) ; al éducation etc ile que do.vent rech rcher les enseignement
• pou r la traduction qui aurait un rôle privilégié dans la récep- de langues. Or, si le Cadre a u ·e fonct· ·o n politiqu , c,est bien
tion orale, afin d, obvier rapidement au blocag . par incompré- celle de rendre possible et acceptable une éducation plurilingue,
hension de mots trop nombreux ; comme fondement de la ci oyenneté démocratique en Europe.
• pour 1, asso·ciation très possible entre des actes de langage et On aura p·u constater que, dans les pages qui précèden , une telle
l s objets sur lesquelles elles portent dans un contexte donné : préoccupation ne semble pas avoir été prise en charge explicite-
inviter quelqu'un et dîner,. soirée, cinéma, .restaurant, week-end; m.ent. C'est que préc"sément l'approche par compétences dans
• pour l'as ociation selon des scripts sociaux: [utiliser les rans- l'enseignement de langues peu . demeurer un mode purement
port en commun. urbains] = acheter un ticket, monter dans le bus, technique de leur gestion si l'e prit de diversité ne vient l'habiter.
composter, demander l'a"êt, changer... actualisés par des interac- :Lapproche par compétences fonde une didactique du plurilin-
tion.s orales, ou des « modes d'emploi » (téléphoner, déboucher guisme mais elle n saurait en tenir lieu.
une bouteille et servir, .demander son chemin ... )
.
[...]

226
• Oxford R: L. (1990) :. La~~uage L~arning Strategies. What Every Teacher Should Know,
Hein.le & He1nle, Boston, cite par Treville M. -C. & Duquette L. (1996): Enseigner le voca-
bulaire en classe de langue, Hachettet Paris, p. 74 et suiv.

cha pitre 9 1 chapitre 9 1


282 283
constituées par des philosophies de l'éducation, des institutions
Co CLUSION d'enseignement et des pratiques de transmission des connais-
sances et elles comportent des dimensions institutionnelles ,et
politiques, anthropologiques et pédago,giques qui sont celles de
leurs mises en œuvre sociétales. On retrouve là certains domaines
Au terme de ·Cet exposé, nous souhaito,ns souligner à nouveau entrant dans le champ de l'é·ducation comparée;
que notre objectif n'est pas de .Proposer une « bonne maniere » • les ,cultures du langage, constituées par les savoirs sur les
d) enseigner pertinente partout et partout efficace mais d} élargir langues et les discours,, sur les textes, et tes littératures : savoirs
le répertoire méthodologique des ense~gnancs de langue. Il st savants, savoirs scolaires, savoirs o dinaires représentations socia-
fondamental d analyser la compatibilité ,des processus métho- les, qui se manifestent p,ar des traditions descriptives de langues
dolog'ques décrits ici avec les cultures éducatives «locales » du territoire et du français. par la variabilité ethnolinguistique
toujours pré entes, où que l'on ens -igne, les gains attendus de d·es genres de discours et des «règles» de comp,ortement lan-
l'adoption d'autres pratiqu s méthodologi ues,. les conditions gagier (modes d',adresse,. excuses, politesse verbale ... ), par les
d'insertion de celles-ci dans un tissu culturel éducatif autre que notions épilinguistiques véhiculées dans le lexique ordinaire (par
celui qui les a vu naîtr (l'Europe et l'Amérique du nord essen- exemple, les noms des actes de lan,gage, des sentiments .. .,) ;
tiellement). • les cultures didactiques ,dont r . lèvent les activités de classe
Il ma déjà été donné d' id ntifier cette dimension culturell _ privilégiées, les processus d'appropriation mis en jeu par les
présente dans tous les apprentissages227 et de retrace - la lente :a pprenants (la mémorisation, pa e e ple), les progressions des
structuration de la n,otion d·e «contexte» en didactique228 Ces enseignements en fonctio,n de la langue l, les attentes des appre'-
réflexion et bien d'autres,. se sont cristallisées dans le concept nants ... Elles constituent l''humus su · l·equel viennent se greffer
de culture linguistique et éducative tel qu'il ,a été cerné, en décem- les m,éthodologies d'enseignement « odern,es » ou « scientifi-
bre, 2002 dans un colloque de l',équipe DILTEC de l'université qu,es » , qui ne manquent pas de se modifier en s'acclimatant à ces
P.aris 111229 • On ne peut que se réjouir de voir cette dimension biotopes didactiques déjà là.
désormais pr sque banalisée et incorporée à notre terminologie C'est cette triple définition qui a servi de cadre au c,olloque
profe sionnelle. ·évoqué plus haut et dans la présentation duquel on peut lire:
On rappellera que, par ,ce te me de culture éducative, on dési- « Ce qui prévaut ces vingt dernières années,, c'est le souci de la
gne plusieurs réalités culturelles ,, situation .d'enseignement/ apprentissage dans sa particularité, ses
•! les cultures éducatives proprement dites, relatives au cadre fonctionnements culturels et lingu.istiqu.es. En s'intéressant aux
éducatif, où se déploie la didactique des langues : elles sont contextes,. on fait entrer dans le cham.p de la. didactique la plu-
ralité des conditions ,de transmission des savoirs, on considère
221 ~B eacco J.-C. [1990]1: « !..'. intervention di1dactiq ue et les variables culturelles» dans
'Beacco J.-C. & Le hmann O. (d ir.l : Publics spécifiques et communicatÎon spécialisée, Le comme déterminant pour la connaissance didactique le poids
fra nçais dans le monde, p. 8-1 6. , . . des facteurs nationaux, linguistiques,, ethniques, sociologiques ,et
z2a Beacco J.-C. (20051 : « Métam orphoses de l' ailleurs. Eléments pour une h1sto1re de
la noti on de situ ati on en didactique du français langu e étrangère », d ~ ns Mochet M.-A. éducatifs [.. .] Il faut donc apprendre a décrire les contextes, à
et al. : Pi urilinguisme et apprentissa ges. Méia nges Daniel Çoste, ENS LS H, Lyon. ,
229 Beacco J.-C., Ch iss J.- L., Ci curet F. & Véron ique. D. [d1 r.) [2005.l : Le_s Çultures educa - savoir en dégager les traits constitutifs, à mieux connaître l' évolu-
tive5 et linguistiques dans l'enseignement des langues, Presses un1vers1ta1 res de Fra nce ,
Pa ris. tion des pratiques pédagogiques à travers les époques, ,a les relier

conclusion 1 c:onctusion 1
284 285
à une culture nationale dont on doit étudier la re.ncontre ,avec
d autres usages culturels. »230 IQUE
Il devient ainsi de plus en plus clair que ces dimensions cultu-
relles et éd,ucatives des pays où s' enseignent le français et d'autres
langues mérit ent d'être analysées et caractérisées. Leur caractéri-
sation conduit et conduira p obablement encore à l'élaboration A
de· solutions différen·ciées et spécifiques, dont certaines o · t déjà ADAM ].-M. (1999) : Linguistique textuelle. Des genres de discours aux
cours, mais dans une S·Orte de semi-clandestinité didactique, due textes, Nathan Université, Paris.
a une soi disant arginalité « non scientifique >). Les « orthodi-· ADAMC ZEWSKI H. (1991) . Le Français déchiffré, clé du langage et des
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(certainement en langue première) que feront les apprenants (comparai-
p. 42 et 43)
gt1e étrangère » . Langu.e française, n° 68, p. 48-67. son, étonnement, jugements appréciatifs, interactions entre les appre-
nants selon les informations données (si classe multiculturelle), les points
de vue exp imés ...
w t
. Informations sur la semaine (texte en haut de page et tableau en pied
de page), à lire pour s' informer
.
l

WEI (1978) : En effeuillant la marguerite. Exercices d'entraînement


. Réactions déclenchées par : Et chez vous ? et (a et 1)
à la compréhension et à l'expression orales, Langensch idt- achette, Même chose avec recherche de fêtes (a.ct. 2) signalées typographique·
Münche11 t Paris. m.ent dans les calendri.ers.
Réactions déclenchées par: ft chez vous~ comment est l'année ?
WHALEN K. & M.Ë (1995) : "Ll .and L2 writer strategic and
Réactions possibles sur le nombre des fêtes,.leur nature (civile, religieuse ... ).
linguisitic knowl dge,', Language Learning, 45, 3 p. 38 :-418. L'information principale est ici la place fmportante des vacances dans la
Wmo w ON . .. (1978, 1981 trad. française) · Une Approche structuration de la vie collective.
communicative de lenseign,ement des langues, col. LAL, Crédif/Hatier,
• ! [séquence] Activités ·centrées sur l'interadion orale
1; · arrs . i
! DES
Sujet/objectif : conversation ayant pour objectif une tâche, faisant inter-
Wmoow (1998) . ' Skills, Abilitie .and Context of Reality'
ON · . _. i CONVERSATIONS
.: L. colocataires venir la fonction s'informer (Niveau A1, 3.1.5 p. 56).
dans RABE W (ed): Foundations of Second Langu,age eaching, s';nformer CECR : 4.4.3. 1. niveau A1, interaction orale générale et coopération à
i
Annual Review of Applied Linguistics, vo1. n° 18, Cambridg (séquence
visée fonctronneHe, p. 60-68.
University ress p. 323-333. . communicationnelle: Activation de la compétence de communication dans la langue pre-
! interaction orale
mière ou une langue (onnue des apprenants (déclencheur : bul le, avec
W11KIN D. A. ( 1976) : Notional Syllabuses, Oxford University Press. 1 p. 44 à 48)
r exemple de réalisation équivalente dans une autre langue)
WILLID. ( 1990) : The Lexical ~//,abus Collin , London. :
:
:
Exposit1
ion à l'échantillon de langue : exemple de conversation (3)
WILU J. (1996) : A Framework for Task-Based Learning, Longman
avec illustration (locuteurs, lieu)
London. ~, Guidage de la compréhension globale (4), puis « !ocale » (sens de
certains mots 5 à 7), par déductions successives (5 et 7)
Synthèse, pour mémoire (rubrique : Alors ?) : éléments r·etenus en A1qui
permettent de demander une information (identifie aussi l'objectif princi-
pal de la tâche conversationneHe, ceci pour la lisrbilité méthodologiql!e}

[sous-séquence: Systématisation lexicale


D s mots] tdentification, élucidation et utilisat~on de mots d'un domaine lexical
(Niveau A1 6.11· et 6.12, p. 117-119) en relation avec l'échantillon et à
partir d'aut:re·s supports (8 et 9).

éditions Didier, Paris 2007

bibliograpn1e 1

298 annexe 1
299
[
. I
sous-sequence : (Retour à l'interaction orale, en production assez fermée; l'élargissement [sous·.s.équence : Retour à .,·interaction orale (après l'es systématisations formelles)
~ Des réplique ] : Et maintenant .à vo us I]
1

du lexique par rapport à l'échantillon (5), réalisé plus haut est nécessaire l Production de conversations de même type que celles qui ont servi
aux exercices d'entraînement à la conversation.) d'échantillons, activftés de productton à, deux plus ouverte
l Ex,ercices de conversation (10 et li) : productions à partir de Productlon par paires d'apprenants à partir de canevas de conversation
'
3 canevas de conversations (2:5) et de photographies (du même type que 5 )
. " Synthèse, pour mémoire (tableau : COMMUNICATION): éléments retenus
1
(',est l activité ,la pl'us importante de la séquence qui devrait occuper de
en A1 qui permettent de demander une information relative à un lieu 1/3 à 1/2 du temps consacré à l'rnteraction orale.
i. Répartition possible du temps en séances de travaH :
[sous-sequence : Systématisation morphosynta~ique (= « activités >~ de grammaire) ;
l
- 1re séance : exposition, corn préhension, lexique, production fermée/guidée ;
De - form, s] ~
portant sur des éléments présents dans l'échantillon et, éventuellement, - ze séance : production fermée/guidée (suite), systématisation gram.ma-
dans les autres supports (10 et · 1, ici) de manière significative. ticale et phonétique ;
i
ê Morphologie et syntaxe : contact avec les articles définis - 3cséance : production de conversat1ons et mise au point.
Observation à partir d'un échantlllon d'exemples {12) et apport d'ln-
:
l .. formations sur le fonctionnement (tableaux : GRAM MAtRE), :manipula ~
Î [séquence]
(Articulation éditorialelthérnatique avec fa séquence interaction orale)
. t
~ DE L'ÉCOUTE
!
tiens (13 ,à 15) (Niveau A1, 5.1.1.2 p. 98) j Rayon gourmand Activités de réc.ept11on orale
Morphologie et. syntaxe . contact avec le paradigme complet du ~ Comprendre ane annonce Objectif : entraînemen pour dévejopper des stratégies d'écoute
~

verbe êtr@ : 3 personne du singulier ·et du pluriel (vient compléter les c CECR : 4.4.2 .1. réception orale nfveau A1 général. comprendre des
.. JJ (Séquence .
acquis dans les. unités 1 et 2 où ces personnes n'ont pas été proposées) j cornmunicationnei'le : annonces et instruction orales, p. S4-56 (transcription de l'enregistre-
(prépare 17 et 18) (Nfveau Aî, 5.1.1 p. 97) ! récepHon orale, p. 49) ment p. 173).
... G·enre de discours ; annonces publiques informatives et publicitaires
. .~' Observation (16) à partir d'échantiUons.
. Morphologi,e, syntaxe, lexique : éléments pour exprimer le temps (tfiveau A.1, 2.3.2, p. 46) .
' Guidage de compréhension globale (24) et locale (25}
(notion générale : Niveau A·, 4.4. l . p. 84)
Observation à partir d'un échantillon d'exemples {17) et apport d'in- PossibHités de réaction orale (Quels produits ... 7)
formatJons sur le fonct1ionnement (tableaux : GRAMMAIRE), manipu.la-
:
: ~
1 [
sous-sequence
'
: Systématisation, orthographique
. .~ Des lettres]
!
t üons (18).
~
t
Compétence form.ene : écoute et observation des graphies (des sons
Cet élément n',est pas présent dans la conversation. Les échantillons de •
l
aux lettres} et informations (tableau : ORTHOGRAPHE}. A trafter rapide-
conversation étant très brefs en A1, il est introduit hors échantillon pour
ment. puisque l'essentiel est l'entraînement à la réception orale
.:
i permettre de grouper l'expression du lieu et du temps.
Graphie des nombres (26 et 27) et marques graphiqu€s du plurlel
.~
>! Morp·holog1 ie et syntaxe : contact avec il faut suivi d'un nom ou
.! (28) (une séance ou une demi séance de travail pour cette séquence}
d'un infinitif ((Niveau A1, 5.2. 1. p. 98), observation sans production .
(19)} l [séquence] (Articulation éditorialeithén1atique avec la séquence interaction orale)
~ DE LA LECTURE
~ Consomm.ation bio .Activités de réception écrite
~ [sous~séquence : 'Systématisation phonétique (ce type de systématisation pourrait
Objectif : entraîn.ement pour ·développer des stratég.ies de lectur,e. ici
.~ Des :sons] aussi s'appuyer sur les échantillons oraux de J.aséquence De l'écoute mais, ~ Comprendre un article
! (titres et illustrations)
;
approche globale des textes, anticipations sur le sens d'un document ~
comme on yrat1ache déjà lia systématisation graphique, on a choisi d'en- j .
: {Séquence partir des images et du titre.
traîner à la prononciation du français dans cette activité de production). communicationnelle : CEC.R ~ 4.4.2.2. compréhension écrite niveau A1 général, p. 57.
"' identification et production à,partir des échantillons de conversation réception écrite
p.so-51) Genr·e de dise.ours : texte informatif réduit illustré de schémas et pubH-
précéde11ts) {Niveau A1, 7.3.6.1. p.13 7) (20 et 21)
dtaiH~s (Niveau A1, 2.3.2, p. 47).

annexe
1
lao1

Table des matièfes

Guidage de la compréhension globale (2 9) du premier document


CHAPITRE 1
. dans sa totalité: hypothèses de sens à partir d'indices comme mots Le méthodologies d' enseig11emenf de 1 ngue
l
: {biologique), chiffres (sur+ chiffre}, sous-titres (soulignés) 1.1 . Les métho,dologies d'enseignement des langu~es: définiti .'n
.
!
t
! œ Guidage de la compréhension globale et locale (30 et 31} de chacune
]
:
1
:
des deux parties du document à partir d'indices verbaux et non verbaux
1.2 . Méthodologies pédagogie, techniques... . . . . . . . . . . . . . . 18
!•
:
.•
1

. !

Nouvelle activité (complémentaire) sur un document (indices : titres) .3. Les méthodologies et la méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . 20
!
:
! Pas d'activités de systématisation forme ne prévues dans cette section 1.4. La fonction des méthodologies dans l'organisation
1 i
! (une séance ou une demi séance de travail pour cette séquence ; on peut
1
:
! des os ·ignements de langues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
!
:
compléter par d'autres documents, recherchés aussi par les apprenants).
j 1.5 . Les choix méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
!
\ [séquence] (Articulation éditoriale/thématique avec la séquence réception orale et 1.5. 1.. a nature des choix méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
l DES TEXTES interaction orale : Blandine, f\t1arina) 1.5 .. 2. · es choix relatif à !'exposition à la langue. . . . . . . . . . . . . . .
~ La nature vite I 28
Activités de production écrite 1.5.3. Les choix relatifs aux activité de compréhension . . . . . . . . . .
l Écrir;e des sJogBns 1

Objectif; entraînement pour développer des stratég.ies de production de 31


~
~
4
f
1.5 ·4. Les choix relatifs à la systématisation , . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
l (Séq uenc e textes écrits, constitués d'une seule phrase
! comm uriica tionn el\e : · CECR : production écrite générale niveau A1, p. 51
~ prod uctio n écrit e, :
. !
j p. 52-53) l
Genre de discours : slogans. CHAPITRE 2
:
.: l
+
Exemples de textes à produire (lire pour écrire) : dessin
L' appro h glob li te d o 1en eig·nement
! i! Compréhension des slogans du dessin ; approche globale (53, situa-
!
!
!
.:
tion), compréhension des textes -phrases (hypothèses sur le sens des
du fran i et d · s lao ue
t
.. . !

mots à partir du contexte ( 4), caractérisation du g,enrH de discours 2.1 . Lapproche globalisr . : caractéristiques générales. . . . . . . . .
i
!
.. = 39
t
:
:
:.• a contrario (35) 2.1 . 1 .. Un méthodologi non id ntifiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
l l 2 .t .. 2 .. Une méthodologie à cohér nce faible . . . . . . . . . . . . . . . . . .
!
, ence : '
Systémati,sation formelle : sur des éléments du françai.s préparant la 41
!' [sous ·sequ 1

j Des formes] i production écrite à venir


2.2 . L approch globaliste de 1enseignement des langues .
i caractéristiques socio-éducatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. 'tchantil!on : observatîon (mots Isolés) 44
td1antillon et observation : forme syntaxique fréquente dans l·es énon- 2.2. , • Approche globaliste et représentations sociales . . . . . . . . . . . 44
cés oraux ou oralisés (détachement du complément d'objet à gauche 2 .. 2.2. Lapproche globaliste t l'imprévu de la classe d langue . . . .
..
:
i'
45
. du verbe; comme Niveau Al 5.2.10, p. 100) 2.2.3. Mod.es de rransmi sion .... ... , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. 47
i ~ 2.3 . ,approche globaliste : caractéristiques ~echniques. . . . . . . .
~ [sous -séqu ence : l Production écrite et mise au point 49
. Et m•in tenan t à vous!] .~
1
• •:
c· est l'activité \a plus importante de la séquence qui devrait occuper 1/2
i
!
~
1 du temps.consacré à la production écrite
:t
. Répartition possible du temps en séances de travail :
CHAPIT RE 3
!

!
i: t
- 1° séance : exposi1ion aux textes servant de modèle, systématlsation fonnelle ; !'
L' app~och~ ommun, ative et a,ppro he pa·r compé!en es

!
~
t
=
!
- 2° séance : production de textes et mise au point dans 1ensetgoement du fran a1 et de 'angues
.l Total : 7 ou 8 séances dans l'unité 3.1. La diffusion de 1approche communicative
' i Tableau résumé des.acquis visés, sous forme d'auto~évaluation, portant de dans le domaine du français langue ét angère . . . . . . . . . . . . . . . . 56
~ [sous -sequ ence : \
l Alor11, votre français ?1 j manière analytique sur les compétences commuoicationnelles et formelles 3.1.1. La compétence de communication ,et ses compo antes. . . . . . 5,6
~ Bilan et auto~évaluation ~ {syntaxiques et lexicales). 3.1. 2. Une méthodologie communicative ? • • . • • • . • • • . • • • • • • • •
:
.~ ...~ . ·"·. ·······~· ~· ·· ···--··--· ....~ .......... .
: 58
,,..... ~··· · ·"· 3 ..1.3. rapproche communicative pour le français langue étrangère:
lecture, publics spécifiques et fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

ann e l302
table des ma u~res l303
1

1
3.2 . ntre approche coinmunicative et méthodologie or inaire 63 5.4. Le compétences formelles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
63 , 5.4 .1. ompéter1ce discursives e compétences for .melles. . . . .
3 •2 .1 . Approche communi a ive ~< ve~si~n bas~e »· · · ? • • · ·. · · : · •?. • .... 108
3.2 .2..... ou n1éthod logie globaliste a di1nenslon commun1cative . ... 67 5.4 .2. Les formes de la connaissance « grammaticale »
visées par la composan e formeUe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. 111
5.5. s compétences culturelles et interculturelles . . . . . . . . . . 113
HAPITR 4
e o·mpo nte de 'a ~ompéten e
à communiquer ~angag1eremen~
CHAPITRE
Î
6
. 'émen:t de m. é~hodotogie pour t'en eignemeo~
4.1 . Compétence et compétenc dans l'approche
71
de '' int ra ~ion
con1municative de 1en eign me nt de langue · · · · · · · · · · · ·
··· 6.1 . Cara térisation de t>înteraction orale
4.1 . . ompétenc et connaissan .e ... . · · · · · · · · · · · · · · · · 71
···· et des interactions orales dans l Cadre . .. ... ... ... .. ... ... .. .
4.1 .2. Les con titu ant s de la compé ence 123
73 6.1 .1. Nature de l'interaction verbal ... ... .... ... ... ... ...
à com mu niq uer langagièrement · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
·
.. 123
74 6.1 . 2. Les traits structuraux communs aux interactions orales ...
Nature des composantes . . . . . . · . . · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · .. . 124
75 6.1.3. Les traits linguistiques communs aux interactions orales ... . .
Articulation des composantes. ... · · . · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
·
127
Scripts et grappes d'interactions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. , .
4.2 . ur qu lque modèles didactiques de la compétence . 127
Tours de parole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
à communiquer langagièrement . · . · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 77 Tours de parole et actes de langage . ... ... ... ... ... ... ... ..
···· . 132
4.2 .1. Un modèle vivace mai no11 comn1unicatif ~ les quatre
6.2 . · e choix des formes de discours interactifi à enseigner ... .
' nce
- s . . . . . . . . . . . · . · · · · ·_· · · · 78 134
compete · · · ·-·· ··· • • •1t ••· ···t l 6. 2. . Les tra.tégies d interaction . . . . . . . . . . . . . ... ... ... .
4. 2.2. Des « modèles co1nmunicatifs )) . · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 80 134
· 6.2 .2. Les caractéristiqu s des interactions:
[ T.
v ne StrUC" u. ru
""'1;
'" a,
· rd.
•nt "on st.·nn Ja 80·
'l ·· · · · i . ... ... i •• ' • " • ,, I! ... '! li! ,, , i 41 ••
de la planifica ion à !,improvisation ... ... ... ... ... ... ... ...
Quelle(s) composante(s) médiane(s) :
. 136
6. 2.3. Les situations d éch ang e. . . . . ... ... ... ... ... ...
pragmati.que, socioculmrelle, sociale.. . ?.•• · • · • · · · · · • · · · · · • · · 83 ... . 138
6.2 .4. L genres d in teractio11 ... ... ... ... , ... ... .. ... ... .
4.2 .3 Un référenti 1pour le.s composantes de la con1péte11ce . 140
de communication: Le Cadre européen commun de référence 6.3. Élément de méthodologie pour l'enseignement
pour les langues. Apprendre, enseigner, évaluer. . · · · · · · · · · · · · · 85 de l'interaction ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . 144
···
Compétences et stratégies · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · 85 6. 3.1 Une définition préalable; équence méthodolo·gique ... ... . 144
· 6.3 .2. · léments pour une séquence d> enseignemen
La spécification des composantes médianes dans le Cadre · · · · · · · ·
· 87
de l'interaction orale ... . . ... ... ... ... ... ... ... ... ...
.. . 145
Activation de la compétence communicationnelle de L'apprenant ...
. 145
5
C:t"LAl)ITRE Le. échantillons d'interactions. . . . . . . . . . . . . . . . , . • . . . . . . .
.
147
ompo ante d'une mfthodolog!e.~ eo eigo · ment
.
.

L exposition aux échantillons d'interactions ... ... ... ... ... ... .
150
des langue par ompetence pee1{1que Le guidage de la compréhension . ... ... ... ... ... ... ... ... . .
151
Systématisation communicative : descriptions ... ... ... ... ... .
5.1. Un autre modèle à quatre compétences . . . 152
Systématisation communicative : exercices d'interaction . . . . . . . .
po ur I organisation d.' enseignements commu~catifs des langue 91 . 155
s· Production des conversations . ... ... . ... ... ... . :-. . ... ...
5.2 . a composante discursi e: genres de discours . 162
et répertoires discursifs ... .. · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
········
96
5. 2.1. Les genres de discours . • · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·· · ' · · · · 96 C lAPlTRE 7
'
5.2.2. es répertoires di cursifs .. · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
·
99 Etémen~s de méthodo,·ogie p·our '' enseignemeof
· de 'a fé eption/ omprénension de ~extes écrits et oraux
5.3. La composante stratégique· · · · · · · · · · · ·. · · · · .· · · · · · · · · · 103
5.3.1. Compétences stratégiques et compétence d1scurs1v: .. , ... . . 103 7 .1. Le modèle de la réception dans le Cadre ... ... ... ...
.. . 167
5.3 . 2. Stratégies d'interaction, de réception et de production ... .. 105 7.2 . Les caractéristiques de la réception des textes ... .. ... ...

. . 170

a b\e es matières 1 table des matières 1


304 305
m e pr oj et .. .. .. .. .. .. .. .. .. . · .. · · · . 170 9
CH AP IT RE
7. 2. 1. Lire/écout r com
7. 2. 2. Capacités, re prés en ta tio ns et co nn ais sa nc es de ra pp re na nt
éthodologique et arH ulation de omp 't .
ptio n de s tex tes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172 Cohé ioo m 0
250
à f œ uv re dans la réce et en se ig ne m en t de la la ng u . . . . . .
ér is tiq ue s de s te xt es et de s di sc ou rs : 9.1. Exposition à la lang ue
7 .3. Réception et cara ct
on
9. 2 .. ~ ~ohés~
177 m ét ho do lo gi qu e · sé qu en ce m ét ho do logique
. . . . . . . . . . . · . . . . . . . · · · · · · ·
l'analyse du discour . . . . . . . . . .. 177 ue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 25 2
et di da ct iq ue de la ré ce pt io n ae s tex tes et un1ce d1dact1q
7 .3 .1 . Analyse du discours te nc es de co m m un ic at ion
ité s de s di sc ou rs .. .. .. .. .. .. .. . · · . 178 9. 3. · artic ulatio n de s co m pé
7 .3 .2 . Les formes de régular ce s m ét ho do logiques
ns ei gn em en t lang ag ières en tre elle s : sé qu en
7.4. ' léments de méthodologie po ur re 257
· · · 183 ité s di da ct iq ue s. . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......
.. .. .. .. .. .. . . .. .. .. . . .. .. · · · · et cohésion de un
de la réception .. .. .. .. 184 n écrite .. .. . . , .. .. .. . , . . .. . . ...259
gé né ra le . . . . . . . . . . . . . .. ···
. . . . . . . . .·.· Récep.tion écrt'te--. productio 9
7 ..4. 1. U ne stratégie
185 n or ale. . . . . . . . . . . . .. . . . . . • . . . . . 25
ur le ch oi x de s su pp or ts .
. .. .. .. . .
. .. . .. .. .. · .. Réception orale productio 9
7 .4 .2 . Critèr s po n écrite. . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . 25
m étho do lo gi e po ur l'e nseignement Réception or al e; . productio
7. 4 . 3. Élém ents de
187 pti on éc rite/o ra le . .. .. , . . . . • . . . . 260
et orale . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . ······· Production écrite/orale- .. ré ce
de la réception écr ·te . . . . . 260
Réception orale~ ré cepti on éc rite. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ce pti on or ale . .. , . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . 260
Réception écrite-+ ré
8 ter ac tio n or ale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
CI-TAPITRE Production orak-+ in
Élément . de ~é th od ol og ie .r ,o ~r l'ense ignement
Produ~tionlrécepti ~n or ale /éc rite de dis co ur s in te ra ct ifi--. ;.- . Pr oduction/
et orau x) . . . . . . . . . . . . . . 261
de ta produ tton de texte \é ft t réception orale!écrtte de disco .urs no n in te ra ct ifi . .

8. 1. Le modèl d la productio n da ns le Ca dre . .. .. .. .. .. .. . 210


~ .4.. ~m pé te nc es co mm un ic at io nn el le s et compétences
les
8. 1. 1. Une com po sante cogn itive de la pr od uction:
0 lingu1strqu slformelles : les cohésions loca
. . .. .. .. .. .. .. .. .. · · · · · · 21 . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
la planification t le contrôle.. .. .. dans le séquence m érho do logiques . . .
ist iqt1e de l prod uc tion ;
: la text ua lité .. 21 2 ité s de nco mmunicatio
8. 1. 2. Une composante lin gu 9.4. I . I:arc icul atio n en tre Jes ac tiv
oductio11: le /ling ui stiqu e. ...... .., 26 4
8. 1. 3. Une composante culturelle de la pr 214 et les a tivités de · ysté m atisa tio n fo rm el
hnolinguistique .. .. . .. .. .. .. .
. .. .. . .. .. · . · · · · lin gu istiq ue s. . . . . . ............ 268
la variabilité et 9.4.2. a sélec tio n de s élé m en ts
ur un e m étho dologie . • . . . .. . . . . . . . . . . . . 268
...... • • • • • • •
8. 2. R esso urce s de sc rip tiv es po La sélec tio n péda go gz q
' ue
.. .. .. .. .. . .. . 219 269
pr od uc tion textue lle .. .. La saillance . . . . . . . . . . . . ~
d' en se ig ne m en t de la
• ... • • • •
• • • !Io • •
" .. .;j • • ..
• .. • • .. ..
..

ns ig nem ent La sélection discursive 269


8.3. Élém en ts d m étho do logi e po ur l • ·• • ,., • .. • ,, • ... • '1 • .. • ,., il .. • ... ÏI • • .. .. • !Il •

. . . . 272
• • .., • ...

la pr od uc tio n su r m odèle . .
. .. .. . . . 224 La sélectz'on acquisitionneile ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
de la production des textes :
ie gé né ra le .. . .
. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. · · · · 224 Le rôle des descriptions de référence (DNR)
8. 3.. 1. Une strat ég
enseignements . . . . . . . . . . . . . ... 276
ch oi x de s tex te à pr od ui re .. .. .. .. .. .. . . 227 et fa cohérence longitudi nale des
8. 3. 2. Critère s po ur le . . . . 280
cale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
s.3.3. Élém en ts de m ét ho do lo gi e po ur l'e ns ei gn em ent 9. 5. La compétence lexi
ale ) .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. · · . · · · · 230
de la prod.uctio n (é cr ite et or
la co mp éte nc e co m m un ica tio nn ell e de l'a pp renant: repérage
Activer 231 CoN LUSION Ill••!!!••········· · · ·· ·· ·· .. . .. .. .. .. .. .. ! , , , ... ... ... . 284
sif à pr od ui re . . . . . . . .. .. · .. .. . · . · ········
du genre discur · 232
po nib les .. .. . .. .. .. .. .. •. . · · .. · · ·
Repérer les ressources dis 233
: ide rrt ifier de s res so ur ce s tex tue lle s . .. .. .. .. .. . .. .. ,. , •, . , . . •. . •. 287
Lire pour produire RtFÉRENCES BIB GRAPHIQ....,J.JV •• •. .
. . •. , .•. ..
r élé m en t de tex te . .. .. .. .. .. .. .. .. .. · . · 235
Exercer à produire pa
rit e . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. · •· . · · 237
Entrainer à la prod uc tio n éc 299·
. . . . • • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . · · · · · · ·· 238 ••• t .. !Il .. • -
.......
. . . . .. ........
... .. . . . . . . ,.......
·.

. . .
Ill

.
•• ... 11

Réaliser des textes


--

ntrainte : les textes « créatifs »•. . ,.. 242


8.4. La production sur co

table des matières 1


306
tab le des matières j
307
.. ,

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