Vendredi 8 septembre 2023 20minutes.

fr No 3864

PARIS-IDF
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Emballons-nous !
À l’occasion du début de la Coupe du monde de rugby,
ce vendredi, découvrez notre numéro spécial.
Les All Blacks, le rendez-vous d’une vie pour les Bleus. P.2
Les conseils d’Harinordoquy pour ne pas revivre 2007. P.14
Un œil sur le petit glossaire de l’Ovalie télévisée. P.22

Ian Walton / AP / Sipa

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2 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023
Le rugby français a rendez-vous avec l’Histoire
Après quatre ans
de préparation, tous
les regards sont tournés
vers le XV de France
Nicolas Camus
C’
est une immense équipe venue
d’un petit bout de terre à l’autre
bout du monde, et l’assurance
d’un très grand match de rugby. La
Nouvelle-Zélande, triple championne
du monde, est un adversaire de rêve
pour démarrer la vertigineuse quête
d’une Coupe du monde à la maison.
Le XV de France s’y prépare depuis
maintenant neuf cent vingt-quatre
jours, et, dans son sillage, tout un éco-
système. Ce vendredi matin marque
l’aube du rendez-vous d’une vie pour
le rugby français.
Il y a des risques à devoir grimper
d’emblée à si haute altitude, sans pa-
lier d’acclimatation. Mais l’opportu-
nité d’une telle affiche était trop belle,
à la suite du tirage au sort, pour que les
organisateurs ne sautent pas dessus.
« Très vite, il y a eu un consensus entre
toutes les parties prenantes, retrace le
patron de France 2023, Jacques Rivoal.
Ce match pourrait être une finale.
C’est fantastique de pouvoir lancer la
compétition comme ça. »
FRANCE 2023
Quelques visages connus sont égale-
ment venus passer une tête à l’entraî-
nement : Didier Deschamps, dont la
parole n’est pas la plus inutile quand
on ambitionne de gagner un Mondial
à domicile, et bien sûr Emmanuel Ma-
cron, cette semaine à Rueil-Malmai-
son (Hauts-de-Seine). « Vous serez des
frères d’armes qui se battront jusqu’à
la dernière seconde, a-t-il proclamé.
L’équipe est plus grande, la nation est
plus grande que chacun d’entre vous.
Rendez-nous fiers et heureux. »
Garder le feu sacré
Les Bleus « savent qu’ils ont la capacité
de donner le sourire à ce pays », assure
le président de la Fédération française,
Pour le match d’ouverture, 2 000 journalistes sont attendus au Stade de France. D. Winter / Sipa Florian Grill. Deuxième sport du pays
niveau médiatisation, mais seulement
Jamais match d’ouverture n’avait fait Pendant les deux mois de prépara- 10e par son nombre de licenciés (un peu
l’objet de tant de demandes d’accrédi- tion, les Bleus ont multiplié les bains plus de 300 000), le rugby joue gros
tations, 2 000 journalistes ré- de foule et même séjourné pour séduire de nouveaux adeptes.
clamant une des 600 places « On n’a pas dans un camping, à Sei- Au-delà de la Nouvelle-Zélande, c’est
disponibles pour les mé- attendu vendredi gnosse (Landes), pendant de toute façon du très lourd qui atten-
dias au Stade de France. La pour se rendre leur stage de préparation. dra les Bleus en quarts de finale. Mais
cérémonie de lancement compte de la « On a vu beaucoup d’en- il y a ce souffle qu’il convient de ché-
s’annonce grandiose, avec ferveur. » fants, de jeunes, de familles, rir en démarrant par un succès. On ter-
passage de la Patrouille de Grégory Alldritt qui nous demandaient des minera sur cette profession de foi de
France, Jean Dujardin en photos ou avaient un petit Fabien Galthié : « On ne porte pas de
maître des lieux, un hommage aux ter- mot gentil, rappelle Grégory Alldritt. poids, on est très légers, heureux de dis-
ritoires « qui font le rugby français » et On n’a pas attendu vendredi pour se puter ce match. On veut juste jouer, se
d’autres surprises. rendre compte de la ferveur. » faire plaisir et s’aimer très fort. »
4 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023
Les All Blacks
broient du noir
Les Néo-Zélandais
apparaissent bien moins
effrayants qu’auparavant.
Une chance pour les Bleus ?
Jérémy Laugier
H
istoriquement considérés comme
invincibles, les All Blacks ont vio-
lemment chuté de leur piédestal
au Mondial 2019 au Japon (élimina-
tion en demies contre l’Angleterre 7-19).
Le coup de grâce a eu lieu le 25 août, à
deux semaines du match d’ouverture,
lorsque les All Blacks ont subi leur pire
claque depuis 1928, contre l’Afrique
du Sud, à Twickenham (7-35). « Cette
Ian Foster, le chant du cygne
Il s’agira des dernières semaines du man-
dat pour le non moins contesté Ian Foster
à la tête des All Blacks. « L’annonce par
la Fédération de son successeur, Scott
Robertson en mars a été un choix très
controversé, indique Kimberlee Downs. On
va vite savoir si ça perturbe cette équipe
ou si ça la galvanise. »
Les adversaires
des Bleus
Nicolas Stival
I
l peut sembler paradoxal de qualifier
d’accessible un groupe comprenant la
Nouvelle-Zélande. Pourtant, la poule
du XV de France a tout du cadeau, rap-
pelant le tirage bien chanceux des cou-
sins du football au Mondial 2018. Après
le choc face aux All Blacks, ce vendredi,
les trois prochains matchs seront bien
plus à la portée des Bleus. Si l’Italie, af-
frontée chaque année durant le Tournoi
des VI Nations, est connue, l’Uruguay et
la Namibie sont de plus petites
nations du rugby. C’est même
la première fois que les Bleus
affrontent les Teros. Quant
aux Namibiens, les Fran-
çais les avaient affrontés
au Mondial 2007, à Tou-
louse (victoire 47-13).
3
G. Iroz
AFP /
La troisième place
de la poule est syno-
nyme de qualifica-
tion automatique à
la Coupe du monde
suivante.
FRANCE
défaite historique, a surpris beaucoup
de monde, explique Ollie Ritchie, jour-
naliste pour la chaîne néo-zélandaise
Newshub TV. C’était un choc de voir
comment toute la discipline de cette
équipe s’est écroulée ce jour-là [11 péna-
lités concédées en première période]. »
Mais comment les All Blacks ont-ils pu
en arriver là ?
« L’héritage du maillot compte »
À cause du Covid-19, les Blacks ne se
sont mesurés à l’Afrique du Sud qu’à
quatre reprises, trois fois contre l’Ar-
gentine, et une seule fois face à la
France et l’Angleterre. De même, les
finances de la New Zealand Rugby
Union (NZRU) ont ramassé avec la
pandémie. Un rapport indépendant,
rendu le 31 août, a pointé une fédéra-
tion« inapte à remplir les objectifs ».
Côté terrain, si ces All Blacks présentent
ce qu’il faut en expérience, on est face
à des joueurs ayant entamé leur déclin,
que ce soit Beauden Barrett (32 ans),
Aaron Smith (34 ans) ou Sam White-
lock (34 ans). « Mais l’héritage du mail-
lot compte énormément pour tous les
L’Uruguay
QUE PEUVENT-ILS ESPÉRER ? Le capitaine
Andrès Vilaseca a annoncé la couleur :
« Nous nous sommes fixé un objectif :
gagner les matchs contre l’Italie et la Na-
mibie. » Ambitieux, mais réaliste.
QUI EST LEUR STAR ? Le demi de mêlée
Santiago Arata, très bon symbole de la
« garra charrúa », cette hargne chère aux
sportifs du pays et au Castres Olym-
pique, son club.
LA PHRASE POUR BRILLER EN SOCIÉTÉ. « On
les surnomme les Teros, d’après un oi-
seau de chez eux qui pèse 300 g, mais
dont le mâle est capable de s’atta-
quer à un homme. »
33 000. En euros, les dégâts éva-
lués après le passage de plu-
sieurs joueurs uruguayens
dans une boîte de nuit japo-
naise, lors du Mondial 2019
LE SCÉNARIO DU MATCH FACE
AU XV DE FRANCE. Le 14 sep-
tembre à Lille, les Teros
sont remontés comme des
coucous. Ils résistent une
bonne demi-heure face à
des Bleus remaniés.
Avant de craquer : 60-19
et triplé de Bielle-Biarrey. A. Debiky / AFP
2023
La fessée administrée par les Sud-Africains a fait douter la sélection néo-zélandaise. S. King / Sipa
joueurs, ils veulent lui faire honneur »,
rappelle Scott McLeod, l’entraîneur de
la défense. Les talents peinent tout de
même à se renouveler. En cause, le règle-
ment figé de la NZRU, qui empêche cer-
tains internationaux d’être sélectionnés
s’ils évoluent à l’étranger, où ils peuvent
gagner plus d’argent qu’au pays.
Résultat, c’est bien la première fois de
l’histoire que la Nouvelle-Zélande est
citée après d’autres nations. « Ça, c’est
du bruit extérieur, estime à ce propos
le demi de mêlée Finlay Christie. Ça n’a
pas d’importance pour nous si les mé-
dias nous voient outsideurs sur cette
La Namibie
QUE PEUVENT-ILS ESPÉRER ? Gagner un
match, ce qui ne leur est encore jamais
arrivé en six participations. Les Welwi-
tschias (une plante endémique) sont
déjà heureux d’être là.
QUI EST LEUR STAR ? Richard Hardwick,
excellent 3e ligne gratteur des Mel-
bourne Rebels, en Super Rugby. Après
deux sélections pour l’Australie en 2017,
Hardwick a choisi de représenter son
pays natal.
LA PHRASE POUR BRILLER EN SOCIÉTÉ.
« Seule la Mongolie est moins densé-
ment peuplée que la Namibie. »
39 ANS. L’âge du 2e ligne Pieter-Jan
Van Lill, doyen de ce Mondial. L’ex-
Bayonnais joue à Capbreton, en
Régionale 2 (9e division).
LE SCÉNARIO DU MATCH
FACE AU XV DE FRANCE. En ce
21 septembre, les Namibiens
surprennent le Vélodrome par
Tiaan Swanepoel (joueur de
Valence-d’Agen). Mais les
coiffeurs bleus réagissent.
Le talonneur Pierre Bourga-
rit se distingue avec cinq es-
sais sur ballons portés. Score
final : 70-7.
Coupe du monde. » Ancien internatio-
nal tricolore, Olivier Magne est même
allé beaucoup plus loin dans les co-
lonnes du Midi Olympique : « Cette
équipe All Black n’est-elle pas la plus
faible de l’histoire ? Ce match d’ouver-
ture pourrait tourner à la correction
pour les All Blacks ».
La punchline a arraché un sourire forcé
à Scott McLeod. « Je n’avais pas vu pas-
ser ça, a glissé l’entraîneur. On a assez de
choses à même de nous motiver, on n’a
pas besoin de cette histoire. » Si on nous
avait dit, en 2017, que le XV de France se
retrouverait favori face aux All Blacks.
L’Italie
QUE PEUVENT-ILS ESPÉRER ? Les Azzurri
ont déjà fait mieux que leurs cousins du
foot. Prochaine étape : passer le premier
tour, du jamais vu. A priori, ce n’est pas
encore pour cette année.
QUI EST LEUR STAR ? L’électrique Ange Ca-
puozzo bien sûr. L’arrière ou ailier de
Toulouse vibre depuis tout petit pour le
pays d’origine de son père. La seule pré-
sence de ce poids plume justifie le vi-
sionnage d’un Italie–Namibie.
LA PHRASE POUR BRILLER EN SOCIÉTÉ.
«Dans quatre ans, les Italiens seront re-
doutables. J’ai vu les U20 battre
l’Afrique du Sud cet été, ils m’ont
impressionné. »
16. Le nombre de sélectionnés,
sur 23, qui évoluent à Trévise.
Qu’est-ce qu’il répond à ça, le
Stade Toulousain ?
LE SCÉNARIO DU MATCH FACE AU
XV DE FRANCE. Les Italiens sont
déjà éliminés avant le 6 oc-
tobre à Lyon. En face, les Bleus
pensent déjà à leur quart de finale
contre l’Irlande. Forcément, on
part sur une bonne purge. Le pied
de Thomas Ramos fait la diffé-
rence : 25-16. M. Insabato / Sipa
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6 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023
Quelque 7 500 policiers et gendarmes seront mobilisés pour le match d’ouverture, ce vendredi soir, au Stade de France. F. Fife / AFP
Un ballon d’essai pour la
sécurité, à un an des JO
Le dispositif déployé pour
la Coupe du Monde est
largement inspiré de celui
qui sera déployé pour les Jeux
Caroline Politi
«L
es Bleus ne seront pas unique-
ment sur le terrain pendant
cette Coupe du monde ! » C’est
par ces mots que le ministre de l’Inté-
rieur, Gérald Darmanin, a conclu, sou-
rire aux lèvres, la conférence de presse
organisée mercredi avec la ministre des
Sports, Amélie Oudéa-Castéra, sur la
sécurisation de l’événement. Pour le
match d’ouverture, ce vendredi soir
Le rugby prend le train de la mobilité plus écolo
Romain Cazaud
« On veut démontrer qu’un grand
événement sportif (…) peut aussi es-
sayer de limiter son impact carbone. »
C’est par ces paroles que Jacques Ri-
voal, le président de France 2023,
groupe chargé d’organiser la Coupe
du monde, a démarré la conférence de
presse consacrée à la mobilité pendant
la compétition. Plusieurs mesures ont
été mises en place, notamment avec la
SNCF, sponsor et partenaire.
La SNCF va assurer l’essentiel des trans-
ports, que ce soit pour les fans ou pour
les équipes. « Deux objectifs : le pre-
mier, c’est de faire 80 % des transports
FRANCE
au Stade de France, quelque 7 500 po-
liciers et gendarmes sont mobili-
sés aux abords de l’enceinte sportive,
mais également dans les transports en
commun, les fan zones ou
les lieux touristiques. Ob-
jectif : éviter le fiasco de la
finale de la Ligue des cham-
pions, mais aussi roder certains
dispositifs avant les Jeux olympiques.
Des menaces similaires
Bien sûr, les deux événements sont
difficilement comparables. Deux mil-
lions de fans de rugby, contre près de
dix millions de spectateurs l’été pro-
chain. De même, si l’immense majorité
des équipes avec la SNCF. Le deuxième,
c’est de monter à 88 % pour les spec-
tateurs », ambitionne Jacques Rivoal.
Pour cela, il a fallu bien sélectionner les
camps de base des équipes, pour que le
transport vers les stades soit optimisé.
« On a réduit notre impact de 50 % »
« Le meilleur exemple, c’est l’Irlande,
basée à Tours, qui ira faire deux matchs
à Saint-Denis, un à Nantes et un à Bor-
deaux. Tous assurés par la SNCF »,
conclut le président de France 2023.
Les spectateurs auront la filiale de la
SNCF, Keolis, pour parcourir en bus la
distance entre la gare et le stade.
« On a défini la règle que, si dans un
déplacement d’équipe porte à porte,
2023
des épreuves des JO se tiendront à
Paris, condensées sur deux semaines,
le Mondial doit durer près de deux
mois et se déroule aux quatre
coins de l’Hexagone. « La Coupe
du monde est une répétition avant
les JO pour certains points, confie
une source proche du dossier. En
matière de coordination, par exemple,
ou de sécurisation des équipes. Elles
sont toutes protégées par le Raid ou le
GIGN et disposent d’un agent de liai-
son. Ce sera la même chose
l’été prochain. »
En Île-de-France, les dispo-
sitifs sont très différents d’un
événement à l’autre, mais le Mon-
dial bénéficie des développements ap-
portés pour sécuriser les JO. 550 camé-
ras supplémentaires ont été installées
dans la région. Les drones de la police
survolent déjà régulièrement le ciel
francilien depuis le printemps. En
Seine-Saint-Denis, depuis maintenant
un an, 3 700 opérations « d’effacement
le trajet [dure] moins de cinq heures
trente, alors il [se fera] obligatoirement
en train et en bus. Grâce à ça, on a réussi
(…) à réduire notre impact de 50 % », dé-
taille Michel Poussau, directeur général
du Mondial pour World rugby. À la sor-
tie du train, un parcours doit permettre
aux équipes d’accéder à leur bus rapi-
dement, sans être assaillies par la foule.
« Que le rugby montre l’exemple, c’est
vraiment notre ambition, et que la mo-
bilité bas carbone soit un des nombreux
héritages de cette Coupe du monde »,
espère Michel Poussau. Ainsi, tard ce
vendredi, des trains supplémentaires
depuis la gare d’Austerlitz permettront
aux supporteurs du Loiret de rentrer à
la maison après le match.
de la délinquance » ont été menées, no-
tamment contre des points de deal ou
des stands de vente à la sauvette.
Car les risques identifiés sont les
mêmes, à différentes échelles. À com-
mencer par le terrorisme. « Aucune
menace n’a été détectée, mais ce n’est
pas une science
Les équipes exacte », a indi-
seraient toutes qué Gérald Dar-
protégées par le manin. De même,
Raid ou le GIGN. les autorités s’in-
quiètent de me-
naces en matière de cybersécurité,
technologique – notamment une at-
taque de drones – ou des effets de la dé-
linquance (agressions de supporteurs,
vol, racket). Sur les matchs classiques,
5 100 policiers et gendarmes seront mo-
bilisés, soit autant qu’un gros week-end
de Ligue 1. Les stades seront inspectés
avant chaque rencontre. Dans les airs,
un dispositif de sûreté est assuré par
l’armée.
À l’intérieur des enceintes sportives,
le dispositif relève de l’organisateur.
Auditionné en février par le Sénat,
le directeur général de la Coupe du
monde, Julien Collette, a indiqué
que 6 300 agents de sécurité privée
seraient présents, ce qui cor-
respond également à un week-
end de Ligue 1, cette fois avec
un public réputé moins diffi-
cile. À titre de comparaison, quelque
22 000 agents de sécurité sont néces-
saires pour les JO.
Les autorités assurent également avoir
tiré les leçons de la finale de la Ligue
des champions. Le 28 mai 2022, une
accumulation d’erreurs dans le dis-
positif avaient conduit à une situa-
tion chaotique. Pour éviter le fiasco,
tous les billets de la compétition sont
dématérialisés et nominatifs, les che-
minements aux abords du stade ont
été repensés et les effectifs autour du
Stade de France ont été quintuplés.
« Nous avons su tirer les leçons des
moments difficiles que nous avons
vécus », a insisté Amélie Oudéa-Cas-
téra. Réponse à partir de ce vendredi.
Les All Blacks sont arrivés en train. J. Accorsini / Sipa
«
8 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023
JOSH VAN DER
FLIER, L’AS DU TRÈFLE
À 30 ans, Van Der Flier
peut écrire l’histoire de
sa sélection. Le troisième
ligne a été élu meilleur
joueur du monde, en 2022.
L’Irlandais est une machine
à retourner l’adversaire,
réalisant 114 plaquages
lors de la dernière Coupe
d’Europe. P. Ellis / AFP
VAN DER MERWE,
CHAUD DUHAN !
Duhan Van der Merwe est
ce qu’on appelle un joueur
flashy, lorsqu’il est épargné
par les blessures. Il semble
s’être acheté un physique
depuis son arrivée en
Écosse et, à 28 ans, il pour-
rait enfin confirmer lors du
Mondial. Surtout que le XV
du Chardon affronte l’Afrique
du Sud dans le groupe B, son
pays d’origine où il a commencé
le rugby. Photo : A. Buchanan / AFP
Marika Koroibete
ne s’embête pas
Cet ex-joueur de rugby
à XIII fidjien a le physique
de l’emploi : 1,80 m pour
93 kg, ses épaules ne
sont pas loin d’être trois
fois plus larges que ses
hanches. Cet ailier de
31 ans est un chasseur
d’essais, avec des sauts
en bout de ligne qui
peuvent se révéler aussi
impressionnants que
ses placages. M. Keep / AFP
FRANCE 2023
LES 10 STARS DU MONDIAL Capuozzo, l’arrière à la tête d’Ange
20 Minutes vous présente les stars étrangères Ange Capuozzo est né à Grenoble, où il
à suivre lors du Mondial, de la Nouvelle-Zélande s’est révélé en 2019. C’est aussi à cette
à l’Afrique du Sud en passant par la Géorgie. Adrien Max date que l’arrière a rejoint l’Italie pour la Coupe du monde
des moins de 20 ans. Sa gueule d’ange a depuis conquis
les Azzurri, où sa vitesse fait des ravages
comme lors de la victoire historique face
Ardie Savea, tout va au pays de Galles, en 2022. Il a même été
Il est considéré comme le ou l’un des meilleurs élu révélation du rugby mondial cette
troisièmes lignes de la planète. Ce n’était pas gagné année-là, en permettant à l’Italie
puisque Ardie Savea, 29 ans, n’a été que très peu de connaître ses premiers
utilisé avant 2018, avant de s’imposer comme succès. Mais attention,
le remplaçant naturel de Kieran Read. Ce n’est Ange Capuozzo revient
pas le Black le plus charismatique, mais ses d’une longue blessure
qualités défensives, grâce à un physique de à l’épaule gauche.
buffle (1,90 m pour 100 kg), parlent pour lui. Photo : G. Bouys / AFP
Au point d’avoir été élu meilleur international
néo-zélandais de la saison 2021. Photo : M. Bradley / AFP
Maro Itoje,
le nom de la Rose
Il est la star du XV de la
Rose où il évolue au poste de
troisième ou de deuxième
Sopoaga, ligne. À 28 ans, il a déjà
remporté trois tournois
méga Samoa des VI Nations et a permis
à l’Angleterre d’atteindre
la finale, perdue, lors la
La nouvelle règle de World Rugby permet dernière Coupe du
désormais à des joueurs de changer de monde, en 2019.
sélection s’il n’a pas été sélectionné Mais l’Angleterre
depuis trente-six mois et qu’il est né va moins bien ces
dans le pays, ou d’un de ses parents y est derniers temps
né. Ce qui permet à Lima Sopoaga, demi et son salut
d’ouverture de 32 ans, de pouvoir dispu- viendra, ou pas,
ter cette Coupe du monde 2023 avec les de Maro Itoje
îles Samoa, après avoir gagné deux Rugby où son image
Championship avec la Nouvelle-Zélande. dépasse le
Un changement à suivre. Photo : M. Bradley / AFP cadre du rugby.
Photo : G. Caddick / AFP
MANIE LIBBOK,
UN SPRINGBOK Davit, c’est
TOUJOURS À BLOC
20 Minutes aurait pu vous
parler de la star des
de la dymanite
Springboks, Siya Kolisi, ou L’ arrière de 21 ans du Lyon olym-
de Makazole Mapimpi et de pique universitaire rugby (LOU),
son histoire familiale, mais MALAKAI FEKITOA, Davit Niniashvili, a l’occasion
place à la jeunesse. C’est SUR LE TOIT TONGA de faire parler les plus petites
la raison pour laquelle À 33 ans, Malakai Fekitoa nations dans le Mondial, tant son
la rédaction a choisi est toujours considéré activité est forte au sein de la
le jeune Manie Libbok, comme l’un des meil- sélection géorgienne. Tout
l’ouvreur de 26 ans qui leurs centres du monde. électrique, il fait le
métamorphose le jeu Derrière son physique show, ce qui change
des Springboks depuis impressionnant (1,87 m, des golgoths
sa première sélection. pour 100 kg) se cache un auxquels nous a
Il faut dire qu’avec garçon au grand cœur, habitués son pays.
ses 74 kg tout mouillé, comme lorsqu’il s’est Comme avec le
mieux vaut privilégier investi après le tsunami LOU, avec qui il
le jeu virevoltant des qui avait ravagé ses îles, a marqué sept
arrières que la puissance en 2022. essais en onze
du paquet d’avants, L. Lord matchs la saison
élément central de la / AFP dernière, au point
tactique sud-africaine d’être élu meilleur
depuis la nuit des temps. joueur du Top 14.
Photo : I. Kington / AFP Photo : G. Arjevanidze / AFP
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10 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023
Des lits hors de prix
pour la fête de l’Ovalie
Avec l’afflux de supporteurs
étrangers, les prix des
chambres dans les villes
hôtes ont explosé
À Marseille, Adrien Max
J
ean-Philippe et ses quatre amis ori-
ginaires de Montpellier vont vivre
cette Coupe du monde de rugby de
l’intérieur, mais pas forcément comme
ils l’avaient prévu. Voilà maintenant
deux ans qu’ils ont acheté leurs billets
pour Angleterre–Argentine, samedi
soir, et pour Afrique du Sud–Écosse,
dimanche, les deux premiers matchs
de la compétition au stade Vélodrome
de Marseille. Mais, face au tarif exorbi-
tant des hôtels, ils vont passer la nuit
de samedi soir au camping.
« Vendredi soir, la nuit est à 450 € »
« C’est vrai qu’on s’y est un peu pris
à la dernière minute, il y a une quin-
zaine de jours environ. Un ami
m’avait donné l’adresse d’un hôtel
dont la chambre pour une nuit est
autour de 100 € normalement, sauf
que, pour vendredi soir, la nuit était
6-13
FRANCE
à 450 €, et l’hôtel est complet sa-
medi soir. On s’est renseignés pour
d’autres adresses, et c’est partout pa-
reil, les prix sont souvent multipliés
par trois », constate Jean-Philippe.
Paul, Natasha et leurs trois enfants s’y
sont pris beaucoup plus en avance que
Dans la cité phocéenne, le coût
d’une chambre d’hôtel a augmenté
de 38 % sur l’ensemble de la
compétition. X. Malafosse / Sipa
2023
2023
Jean-Philippe et ses amis. Mais, même
il y a un an, le constat était déjà le
même. « Au Holiday Inn [un hôtel plu-
tôt bon marché], c’était plus de 100 €
par personne et par nuit, pour un
total de 3 500 € la semaine. On a donc
laissé tomber et on s’est reportés sur
un Airbnb, que l’on paie 1 400 € pour
la semaine entière », expliquent-ils.
D’énormes augmentations dont a tout
à fait conscience l’office de tourisme
de Marseille, qui n’a cependant pas
la main sur les prix fixés par les hô-
teliers. « C’est vrai que certains font
Notre-Dame du rugby, une chapelle
qui voue un culte au jeu à XV
Dans les Landes, Elsa Provenzano
M
ercredi matin, un employé com-
munal de Larrivière-Saint-Savin,
dans les Landes, nettoie la cha-
pelle Notre-Dame du rugby. « On ra-
joute des cierges tous les deux jours »,
commente-t-il. Environ 15 000 visi-
teurs, selon l’of-
« On honore les fice de tourisme
disparus et les des Landes,
grands blessés viennent à la
du rugby. » chapelle chaque
Michel Réchède, des année. Les cu-
amis de la chapelle rieux devraient
être plus nom-
breux cette année, Coupe du monde
oblige, et des bus seront affrétés pour
venir visiter l’édifice.
Une chapelle bien atypique
Le président de l’association des amis
de Notre-Dame du rugby, Michel Ré-
chède, est incollable sur l’histoire de
l’édifice : « Ici, on honore les disparus
et les grands blessés du rugby ». L’an-
cienne église a été restaurée en 1963 en
mémoire de trois jeunes rugbymen de
la région, décédés dans un accident la
même année. « Il y a des baptêmes, des
un peu n’importe quoi, tranche Lau-
rent Lhardit, président délégué. Il y
a deux catégories, ceux qui ont rai-
sonnablement augmenté leur prix,
et les autres. Cela pose un problème,
parce que, généralement, à cette pé-
riode, les touristes viennent chercher
des prix raisonnables. Ce qui n’est pas
du tout le cas actuellement. » Le pré-
sident délégué de l’office de tourisme
se félicite toutefois, « une fois n’est pas
coutume », de voir qu’Airbnb a facilité
l’accueil des supporteurs étrangers.
Mais ces augmentations ne sont
pas propres à Marseille, même si
la ville figure parmi celles où les
prix des hôtels bondissent le plus.
À ce petit jeu-là, c’est même Saint-
Étienne qui remporte la palme de
la plus forte augmentation, avec en
moyenne +41 % sur toute la durée
de la compétition, selon Likibu.com.
Des prix presque doublés
Avec les près de 500 000 supporteurs
de rugby attendus à Marseille jusqu’au
15 octobre, date du dernier match de la
compétition dans la cité phocéenne, les
prix des hôtels se sont envolés. Ils sont
en augmentation de 38 % sur toute la
durée de la compétition, pour atteindre
de +95 % à +98 % les deux soirs des
quarts de finale, selon des données de
Likibu.com, comparateur de locations de
vacances.
Un vitrail montre une mêlée. E. Provenzano / 20 Minutes
mariages. Un pèlerinage annuel attire
de 300 à 400 personnes », précise Mi-
chel Réchède à Josée et Jean, un couple
de Bretons. Ils admirent les vitraux,
mêlant la Vierge Marie à des scènes de
rugby, et les maillots sous vitrine, ac-
crochés sur le pourtour de la chapelle.
Une réplique a été construite en Ar-
gentine, une « pâle copie » pour le
président. Prétendre qu’un tel édifice
puisse se délocaliser hors du Sud-Ouest
relèverait-il de l’hérésie rugbystique ?

La santé des rugbymen et women en jeu
Les conséquences
des blessures sont de plus
en plus prises au sérieux par
les joueurs et les fédérations
Nicolas Stival
L
e rugby aime se définir comme
« l’école de la vie » et se parer de
valeurs. Mais derrière cette vi-
trine se cachent des drames humains,
comme celui vécu par Nicolas Chau-
vin. Ce jeune joueur du Stade Français
est décédé le 12 décembre 2018 à Bor-
deaux, trois jours après un double pla-
quage subi en championnat Espoirs.
Il avait 18 ans.
Après avoir prêché plusieurs années
dans le désert, son père, Philippe,
bénéficie enfin de l’oreille de la nou-
velle gouvernance de la Fédération
française (FFR) et du ministère des
Sports. « C’est un soulagement, avoue
le quinquagénaire, auteur d’un livre-
témoignage (Rugby, mourir fait partie
du jeu, éd. du Rocher). Cela fait long-
temps que je lutte pour que soit rap-
pelé un point de règlement, qui me
semble essentiel pour la sécurité des
participants, puisqu’il dit qu’on ne
doit rien intenter qui soit dangereux
ou imprudent pour autrui. »
Une coproduction Black Dynamite Production. Le Stade Toulousain et Infront © 2022.
FRANCE
Cette fameuse règle 9, alinéa 11 de
World Rugby (la fédération interna-
tionale) sera désormais inscrite en
France sur les licences, les feuilles
de match, les maillots des arbitres,
et des kits de sensibilisation seront
envoyés aux clubs amateurs. Ce dis-
positif a été présenté par Florian Grill
(président de la FFR), la ministre des
Sports Amélie Oudéa-Castéra et Phi-
lippe Chauvin lors de France-Austra-
lie, le 27 août. « Le message, délivré
avant la Coupe du monde, s’adresse à
Nicolas Chauvin, du Stade Français, est décédé après un double plaquage en 2018. O. Scarff / AFP (archives)
LA MEILLEURE VERSION DU STADE TOULOUSAIN
NOUVELLE SAISON EN EXCLUSIVITÉ
DISPONIBLE EN STREAMING
2023
tous les pratiquants, pas simplement
les amateurs, mais aussi les profes-
sionnels et les internationaux, ex-
plique-t-il. Le monde les regarde,
et c’est bien d’eux que doit venir un
comportement exemplaire. »
Risques multiples
Si les mauvais gestes passent moins
inaperçus qu’avant, certaines dé-
cisions surprennent. Expulsé pour
un deuxième carton jaune (qui au-
rait pu être un rouge direct), après
Abonnement requis. Voir conditions sur ParamountPlus.fr
VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023 11
un vilain déblayage face à l’Afrique
du Sud le 25 août, le 2e ligne néo-zé-
landais Scott Barrett jouera ce ven-
dredi contre la France comme si de
rien n’était. « Chaque fois qu’il y a des
percussions à la tête, vous avez un
risque immédiat pour la santé d’un
joueur, que ce soit la tétraplégie,
voire la mort comme mon fils en est
l’illustration, ou plus tard avec des
commotions cérébrales à répétition
et des cas de démence précoce », rap-
pelle Philippe Chauvin. De nom-
breux anciens joueurs, essentielle-
ment anglo-saxons, ont d’ailleurs
intenté des procès aux instances
du rugby.
L’engagement d’Alix Popham
D’anciens joueurs de rugby s’engagent
eux aussi contre les dangers du sport.
« Le rugby doit être plus sûr pour que les
mamans et les papas n’aient pas peur d’y
envoyer leurs enfants », nous expliquait
déjà l’an dernier Alix Popham, ancien
international gallois. Atteint d’une mala-
die cérébrale à la suite d’une succession
de commotions, il a récemment proposé
l’instauration d’un système de « permis
à points » pour mieux sanctionner
les fautes.
 LA MEILLEURE VERSION
PRODUCTION
POUR
DU STADE TOULOUSAIN
Le Stade Toulousain en cinq dates
Alors que le XV de France débute sa coupe du
monde, zoom sur les cinq moments forts qui ont
fait du Stade Toulousain un géant du rugby
Joris Garmand
DE SOLIDES
1 FONDATIONS
Le rugby apparaît à Tou-
louse et dans sa région à la
fin du XIXe siècle. Il est alors
essentiellement associé à la
pratique étudiante. L’ancêtre
du Stade Toulousain, le SOET
(Sport Olympien des Étudiants
de Toulouse) voit le jour en
1897 et six ans plus tard, atteint
la finale du championnat face
au Stade Français (défaite 16 à
8). C’est l’année 1907 qui acte
la naissance du Stade Toulou-
sain. La même année, des no-
tables locaux – dont un cer-
2
tain Ernest Wallon - regroupés
La transmission
Fidèle à son ADN d’institu-
tion tournée vers l’innovation,
le Stade Toulousain se dote
d’un Centre de Formation dès
1988. L’actuel directeur sportif
Michel Marfaing faisait d’ail-
leurs partie de cette première
promotion, lui qui aujourd’hui
chapeaute une trentaine de
jeunes de 17 à 23 ans. Pour ces
jeunes pousses, le rêve ultime
est bien évidemment de revêtir
la tunique rouge et noire, mais
la pépinière locale se veut
une école de la vie, à l’issue de
laquelle il est aussi important
de décrocher un diplôme qu’un
premier contrat pro. Antoine
Dupont (Master 2 Management
du sport) ou encore Guillaume
Gramont (Bachelor Développe-
ment Marketing et Commercial)
font ainsi partie des joueurs
diplômés parmi l’actuel effectif.
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5
DISPONIBLE EN STREAMING
Une coproduction Black Dynamite Production.
Le Stade Toulousain et Infront © 2022.
Stade Toulousain
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CE CONTENU A ÉTÉ RÉALISÉ POUR PARAMOUNT +, PAR 20 MINUTES PRODUCTION, L’AGENCE CONTENU DE 20 MINUTES.
dans l’association des “Amis
du Stade” achètent un terrain
dans le quartier des Ponts-Ju-
meaux pour y construire la
première enceinte du club.
Déjà, on perçoit cette volonté
de considérer la structuration
du Stade comme une marche
vers le succès. Très vite, l’antre
devient un temple impre-
nable. En 1912, sur sa pelouse
fétiche, le Stade Toulousain
s’adjuge son premier titre de
champion de France en ve-
nant à bout du Racing Club de
France. Invaincu durant toute
la saison, l’équipe glane son
surnom de “Vierge Rouge”. Premier titre de champion de France en 1912.
3
Un coup de fil historique
Un soir de 1993, le tout nouveau président Bouscatel (1992-
2017) rappelle Guy Novès pour lui confier les commandes de
l’équipe, qu’il avait déjà dirigée entre 1988 et 1990. C’est un coup
de maître. Débute alors une collaboration historique de 22 ans :
sous la coupe du “sorcier”, le Stade soulève 4 Coupes d’Europe
et neuf Boucliers de Brennus, qui viennent s’ajouter à celui déjà
remporté lors de son premier mandat, en 1989. Des chiffres et
une longévité qui rappellent le règne d’un autre manager de
renom ayant fait passer un cap à une institution rouge et noire
bien connue : Alex Ferguson à Manchester United. Une preuve
supplémentaire que le succès durable découle de la stabilité.
BONNE ANNÉE
4
C’était le sens de l’histoire. Quel autre club que le pionnier
du rugby français pouvait remporter la Coupe d’Europe l’année
de sa création ? Le 7 janvier 1996, la bande emmenée par Chris-
tian Califano, Émile Ntamack et Thomas Castaignède s’accapare
son premier titre européen, sur le terrain de son adversaire, le
Cardiff RFC. Après leur succès, les joueurs du Stade Toulousain
sont accueillis au Capitole par le maire Philippe Douste-Blazy,
et présentent le trophée sur le balcon, devant une marée de fans
rouges et noirs ayant bravé le froid de janvier pour acclamer leurs
héros. Quatre autres sacres continentaux suivront, un total qui
fera du Stade Toulousain l’actuel recordman de la compétition.
Et de 22 !
Entre le double champion d’Europe rochelais et le leader de la
saison, la finale du Top 14 2023 promettaitd’être indécise. Elle le
fut, jusqu’au rush historique de Romain Ntamack venant para-
chever un gros temps fort collectif. Le Stade Toulousain s’impose
sur le fil. C’est le 22ème Bouclier de Brennus ramené au Capitole et
le troisième sacre en quatre ans pour la génération Dupont-Ra-
mos-Ntamack. Cela conforte ainsi Toulouse comme place forte
du rugby français et comme pépinière, offrant l’environnement
idéal pour l’éclosion et le développementdes jeunes talents.
 PRODUCTION
POUR
La série qui sort de la mêlée
Avec la série Le Stade, partagez les moments forts de ce club mythique, sur le terrain et dans les vestiaires. Stade Toulousain
Envie de rugby ? Voici
quatre bonnes raisons
qui font de la saison 2 de
la série Le Stade un
immanquable
Joris Garmand
Vivre de l’intérieur des
matchs d’anthologie. C’est sou-
vent lorsque le Stade Toulousain
est au pied du mur que la magie
opère. Cette saison 2 nous offre le
privilège de vivre aux premières
loges quelques matchs épiques.
En premier lieu la finale du der-
nier Top 14 qui s’est décidée dans
les derniers instants, mais aussi
le scénario improbable du quart
de finale de Champions Cup 2022
sur la pelouse de l’Ulster, qui
verra les Rouges et Noirs s’im-
poser aux tirs au but. Du jamais
vu à ce niveau.
Un modèle de résilience.
Au début de cette saison 2, nous
retrouvons nos champions au
cœur de l’hiver 2022, au lende-
main d’une défaite à Pau. Le
club est englué dans une inhabi-
tuelle et terrible spirale. Dépour-
vus de onze internationaux mo-
nopolisés pour le tournoi des Six
Nations, les Rouges et Noirs en-
chaînent les revers frustrants. Le
ton monte en interne. Un stage
de crise est organisé pour sortir
de cette impasse. L’occasion pour
les caméras de Black Dynamite
en immersion de capter les reca-
drages, les explications parfois
brutes de décoffrage, les clashs
CE CONTENU A ÉTÉ RÉALISÉ POUR PARAMOUNT +, PAR 20 MINUTES PRODUCTION, L’AGENCE CONTENU DE 20 MINUTES.
entre les joueurs et le staff tech-
nique, mais surtout l’occasion de
constater que même les géants
du sport peuvent traverser de
fortes zones de turbulences. Les
Toulousains s’en sortiront grâce
aux valeurs de solidarité prônées
par le club et le coach Ugo Mola.
Preuve que
Le Stade la résilience
Toulousain est et la capacité
avant tout un de rebond
groupe soudé sont des no-
tions t o u t
aussi importantes que le talent
dans le sport de haut niveau.
Les adieux à deux monu-
ments. Alors que pointe le prin-
temps, deux “mascottes” de l’ef-
fectif en arrivent à la conclusion
qu’il est temps pour eux de raccro-
cher les crampons. C’est d’abord
le deuxième ligne samoan Iosefa
Tekori, 38 ans et véritable leader
spirituel du groupe, qui annonce
à ses partenaires de vestiaire son
intention de prendre sa retraite.
Il sera imité quelques semaines
plus tard par l’arrière Maxime
Médard, en équipe première de-
puis 2004. Pendant que le staff
technique, Ugo Mola en tête, a du
mal à retenir ses larmes, les ca-
méras s’intéressent à la manière
dont les proches de ces deux
géants les accompagnent dans
la dernière étape de leur long
parcours. Émouvant. Le Stade
Toulousain doit apprendre à se
reconstruire, dans le sillage de
ses nouveaux visages, Antoine
Dupont et Romain Ntamack en
LA MEILLEURE VERSION
DU STADE TOULOUSAIN
tête. Charge à eux de devenir les
patrons.
Découvrir des visages
moins familiers. Le tournoi des
Six Nations qui prive la maison
rouge et noire de ses meilleurs
éléments pendant huit semaines
nous donne l’occasion de faire
connaissance avec des joueurs
habituellement moins dans la
lumière. On s’attache à des pro-
fils comme Alban Placines et
Sofiane Guitoune, émotionnel-
lement touchés par la crise de
résultats qui frappe l’équipe au
début de cette saison 2. Se subs-
tituant temporairement aux ha-
bituels titulaires, ils mettront les
bouchées doubles pour sortir
l’institution de l’impasse. Nou-
velle illustration qu’avant d’être
l’équipe d’Antoine Dupont, sacré
meilleur joueur du tournoi des
Six Nations, le Stade Toulousain
est avant tout un groupe soudé.
Le Stade, la série
Disponible sur Paramount+ NOUVELLE SAISON EN EXCLUSIVITÉ
(et le 27 octobre à l’internatio- DISPONIBLE EN STREAMING
nal), la 2ème saison de la série
Le Stade narre en quatre épi-
Une coproduction Black Dynamite Production.
sodes de 45 minutes la vie de Le Stade Toulousain et Infront © 2022.
l’équipe du Stade Toulousain
de l’intérieur. Cette saison 2
s’étire du début d’année 2022
jusqu’au 22ème sacre de cham-
pion de France, obtenu en
juin 2023 face à La Rochelle.
La 1ère saison est également
disponible sur la plateforme.
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14 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023
« On était blancs comme
des cachets d’aspirine »
La pression d’un match
d’ouverture à la maison,
Imanol Harinordoquy l’a
vécue avec les Bleus, en 2007
Propos recueillis par
Aymeric Le Gall
S
i les Bleus n’ont jamais paru aussi
forts, il leur faudra aussi ne pas se
laisser bouffer par la pression du
public français. Pour cela, ils pourront
s’appuyer sur l’expérience des Bleus lors
du Mondial en France 2007, passés à
côté de leur match d’ouverture face aux
Argentins à cause d’une très mauvaise
gestion du contexte environnant. De
quoi laisser d’immenses regrets à Ima-
nol Harinordoquy, le troisième ligne des
Bleus cette année-là.
Qu’est-ce que cela fait d’aborder
une telle compétition à domicile ?
Paradoxalement, on n’a pas su se ser-
vir de l’engouement autour de nous
pour nous porter sur le match d’ouver-
ture, notamment parce qu’on s’est tota-
lement coupés de ce qui se passait au-
tour de nous pendant la préparation.
Une coproduction Black Dynamite Production. Le Stade Toulousain et Infront © 2022.
FRANCE
Ce n’est que le jour J, en faisant le trajet
en bus jusqu’au Stade de France, qu’on
s’est rendu compte de l’attente énorme
que suscitait l’équipe de France. Fina-
lement, cette pression nous a écrasés.
Pendant les hymnes, on était blancs
comme des cachets d’aspirine.
Vous protéger de cette ferveur
populaire a été une erreur ?
On se rend compte avec le recul que c’est
Harinordoquy réconforte Poitrenaud après la défaite face à l’Argentine, en 2007. W. West / AFP
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NOUVELLE SAISON EN EXCLUSIVITÉ
DISPONIBLE EN STREAMING
2023
vraiment à partir du moment où on vit
la chose pleinement, où on en profite,
qu’on peut donner la pleine mesure de
ses moyens. Ce n’est pas en se coupant
de tout, en se disant qu’on va se mettre
dans une bulle qu’on va être performant.
Ils ont bien compris ça, ils ont pleine-
ment vécu leur préparation dans un
camping à Capbreton, ouvert au public.
Que faut-il dire à quelques minutes
du match d’ouverture, face aux
All Blacks, qui plus est ?
Le discours, c’est de dire : “Les mecs,
vous avez fait tout ce qu’il fallait, main-
tenant soyez un peu égoïstes et profi-
tez-en, c’est votre moment.” Une Coupe
du monde dans son pays on ne le vit
qu’une fois dans une carrière. Pour le
Abonnement requis. Voir conditions sur ParamountPlus.fr
reste, quand on arrive au stade, il n’y a
plus grand-chose à faire. Si c’est un dis-
cours cinq minutes avant le match qui
doit tout changer, c’est qu’il y a un truc
qui cloche.
Est-ce que
«On les voit très l’engouement
sereins est décuplé
collectivement, par rapport à ce
c’est la preuve que vous avez
qu’on est face vécu en 2007 ?
à de grands Oui, clairement,
joueurs. » le rugby est au-
jourd’hui plus po-
pulaire qu’à l’époque. L’arrivée de Fa-
bien Galthié a impulsé quelque chose
de nouveau et qui plaît. On a retrouvé
de la fraîcheur, du dynamisme, une très
belle mentalité, des gars qui mouillent le
maillot et qui font plaisir à voir.
Ce groupe, cette génération,
semble imperméable à la pression.
Vous partagez aussi ce constat ?
Ouais, on sent une vrvaie dynamique.
Ils parviennent à switcher quelques mi-
nutes avant le match, à se mettre dans
leur bulle et à être étanche à la pression.
Même en cours de match, on les voit très
sereins collectivement, ils ne s’affolent
pas, c’est la preuve qu’on est face à de
grands joueurs.
Quel conseil leur donneriez-vous ?
D’être acteurs de leur Coupe du monde,
qu’ils n’aient aucun regret. Si les choses
ne vont pas, il ne faut pas qu’ils aient
peur de prendre la parole. Mais je n’ai
pas de doute là-dessus.
 �


��

DES PETITS PRIX POUR FAIRE DES ÉCONOMIES

Une sélection de produits frais à prix coûtant chaque semaine, tout le mois de septembre, aux rayons fruits et légumes, boulangerie, marée, et boucherie. Rayons concernés pouvant varier selon les semaines. Valable dans tous les
magasins disposant des rayons concernés. Voir détail des offres en magasin. MONOPRIX HOLDING – RCS Nanterre : 775 705 601 – Capital : 75 288 300 € – Pré-presse :
16 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023 FRANCE
TROMBINO
En tête à tête avec le XV tricolore
FABIEN GALTHIÉ, SÉLECTIONNEUR
Derrière ses lunettes de soudeur,
le Lotois a redressé la barre
du navire tricolore. L’ancien
demi de mêlée a imposé depuis
quatre ans son lent débit de
parole, au service d’une novlangue
qui puise autant dans le mysti-
cisme de Paulo Coelho que dans le
jargon de LinkedIn.
DORIAN ALDEGHERI, 30 ANS, 11 SÉL.
Longtemps catalogué « bon pilier
à l’ancienne », une étiquette pas
démentie par son placide surnom
(Doudou), il a pris son temps
pour devenir titulaire en club. Son
excellent match à Twickenham pen-
dant le dernier Tournoi a convaincu ses
entraîneurs de retenir le grand pote de Baille et Marchand,
pour compléter l’armada Rouge et Noire en Bleu.
SIPILI FALATEA, PILIER, 26 ANS, 13 SÉL.
Le terme « finisseur » popularisé par
Galthié semble avoir été inventé pour
le natif de Futuna, habitué à enfiler
le survêt’ en début de match et à
ne pas le tomber avant la deuxième
période. La cote de l’explosif
Bordelo-Béglais a toutefois baissé
ces dernières semaines. Appelez-le
« Tonton » (voir plus loin pour comprendre la vanne).
JEAN-BAPTISTE GROS, PILIER, 24 ANS, 25 SÉL.
Comme son grand pote Louis Carbonel,
le taiseux Toulonnais a remporté
deux fois le Mondial des moins de
20 ans. Mais à la différence de
l’ouvreur montpelliérain, il aura
aussi l’occasion d’être sacré
chez les grands, après être revenu
à temps d’une fracture du radius qui
lui a fait rater le dernier Tournoi des VI Nations.
BASTIEN CHALUREAU, 2E LIGNE, 31 ANS, 6 SÉL.
Le Montpelliérain est sorti de l’anonymat
ces derniers jours à la vitesse d’un coup
de poing au visage un soir de beuverie. Le
remplaçant de Paul Willemse (blessé) a dû
tenir une conférence de presse pour tenter
d’éteindre l’incendie allumé par le rappel
de sa condamnation en 2020 pour des
violences à caractère raciste. Un jugement
dont il a fait appel.
2023
UINI ATONIO, PILIER, 33 ANS, 53 SÉL.
Recalé par les Baby Blacks à cause de
son poids, le colosse (1,96 m, 145 kg hors
taxes) s’apprête à retrouver son pays
de naissance avec les Bleus. « La belle
histoire », comme aurait dit Christian
Jeanpierre. Pas forcément pour son
vis-à-vis néo-zélandais, tant le Rochelais
a l’habitude de tout détruire en mêlée, à défaut de se
mouvoir rapidement.
CYRIL BAILLE, PILIER, 29 ANS, 44 SÉL.
Le meilleur pilier gauche du monde,
indiscutablement. Tellement fort que
Fabien Galthié a décidé de le sélec-
tionner malgré une sérieuse blessure
au mollet mi-août qui ne le verra
revenir que pour les derniers matchs
de poule. Mais l’objectif du staff est
clair : récupérer le Toulousain au top
pour le quart de finale face à l’Irlande
ou l’Afrique du Sud.
REDA WARDI, PILIER, 28 ANS, 8 SÉL.
En l’absence de Baille, le Rochelais va
démarrer la Coupe du monde à gauche
de la première ligne tricolore. Pas
mal pour un joueur qui a découvert
le Top 14 il y a seulement quatre ans,
pendant que les Bleus disputaient le
Mondial japonais, et le XV de France,
il n’y a même pas un an. Aujourd’hui, sa
présence dans le groupe des 33 ne se conteste pas.
THIBAUD FLAMENT, 2E LIGNE,
26 ANS, 19 SÉL.
Belgique, Angleterre, Argentine
puis de nouveau Angleterre. Quand
il a débarqué en 2020 au Stade
Toulousain, Flament avait davantage
le profil d’un routard que d’un rugby-
man international. Aujourd’hui, après
avoir pris de l’expérience et des kilos,
il est un titulaire indiscutable.
CAMERON WOKI, 2E LIGNE, 24 ANS, 22 SÉL.
Le 3e ligne aile de formation est
désormais considéré comme un 2e
ligne en Bleu. Le copain de Jalibert
ne sort pas de la meilleure saison
de sa carrière, après son passage
mouvementé de l’UBB au Racing 92,
sur fond de brouille avec le volcanique
Christophe Urios. Heureusement pour lui, Galthié
pense davantage en termes de groupe que de forme du
moment.
GRÉGORY ALLDRITT, 3E LIGNE, 26 ANS, 42 SÉLECTIONS
Côté pile, l’un des nombreux représentants de la
mafia gersoise est un gars tranquille, capable de
poser avec son chat dans une baignoire pour Midi
Olympique.
Côté face, le n°8 de La Rochelle transperce les lignes
adverses et affiche en moyenne un coquard par
match. Si vous sortez d’une grotte ou d’un long coma,
sachez aussi qu’il est d’origine écossaise.
JULIEN MARCHAND, TALONNEUR, 28 ANS, 31 SÉL.
Des bras épais comme des troncs de séquoias, bien
pratiques pour arracher les ballons au sol, l’une de ses
spécialités. Le Toulousain se montre beaucoup plus
tranchant sur un terrain que devant les micros, mais
mieux vaut ça que l’inverse. Le numéro 1 des numéros
2, c’est lui, et ce n’est pas un mince exploit au vu de la
concurrence à ce poste.
PIERRE BOURGARIT, TALONNEUR,
25 ANS, 10 SÉL.
S’il était plus vieux de quelques
années, le Rochelais afficherait
sûrement 30 sélections avant
d’attaquer ce Mondial. Seulement,
nous ne sommes plus dans les
mortifères années 2010, et Bourga
occupe la troisième place de la hiérarchie à son poste.
Aussi rugueux que tonique, il semble avoir dompté sa
fâcheuse tendance à l’indiscipline.
PEATO MAUVAKA, TALONNEUR,
26 ANS, 24 SÉL.
Il y a eu Laurel et Hardy, puis
Chevallier et Laspalès. Au Stade Tou-
lousain, il y a aussi depuis quelques
années Marchand et Mauvaka. Sauf
que les deux artistes, si complémen-
taires, n’évoluent jamais ensemble. Le deuxième supplée
le premier en cours de match pour achever l’adversaire
avec son incroyable dynamisme.
ROMAIN TAOFIFENUA, 2E LIGNE, 32 ANS, 44 SÉL.
Grand Tao – par opposition à son frère Petit Tao, le pilier
Sébastien Taofifenua – a vu sa prépa-
ration aoûtienne écourtée par une
lésion à la cuisse. Mais le Lyonnais a
eu la bonne idée de se blesser assez
tôt pour ne pas rater le Mondial. L’un
des rares trentenaires du groupe fait
partie de la grande et précieuse famille
des « finisseurs ».
PAUL BOUDEHENT, 3E LIGNE, 23 ANS, 3 SÉL.
Paul qui ? Le Rochelais est l’une des petites
surprises de la liste. Même les connaisseurs
commencent tout juste à le distinguer
de Pierre, son frère ailier, parti cet été
au Stade Français. À 23 ans, il a su
s’immiscer dans les 33 grâce à son impact
physique qui lui a permis de pallier les
blessures de Jelonch puis de Cros en cours
de préparation.
FRANÇOIS CROS, 3E LIGNE, 29 ANS, 22 SÉL.
Hors du terrain, ce rare
exemple de podologue-
rugbyman ne fait pas
beaucoup de bruit. Pas
du genre à faire la une de GQ
en costume jaune poussin… Sur la
pelouse, il n’est pas non plus le plus
spectaculaire, mais il se distingue
par son inlassable activité, qui le rend
indispensable. Toutes photos : SIPA
 FRANCE
ANTHONY JELONCH, 3E LIGNE, 27 ANS, 25 SÉL.
Depuis sa grave blessure au genou en février, le grand
blond est lancé dans une course contre la montre
sponsorisée par Galthié et son staff. Le Gersois espère
rejouer avant la fin de la phase de poule et devenir enfin
le natif de Vic-Fezensac le plus connu, devant l’ancien
Premier ministre Jean Castex. Un énorme défi, à sa
portée toutefois.
MATTHIEU JALIBERT, DEMI D’OUVER-
TURE, 24 ANS, 26 SÉL.
Avec sa moue moqueuse et sa
langue bien pendue, l’ouvreur
de Bordeaux-Bègles s’est taillé
une réputation d’Owen Farrell à
la française, qui ne laisse personne
indifférent. L’habituelle doublure de Romain Ntamack en
Bleu a le talent pour faire oublier l’absence du taulier,
si ses copains lui donnent un coup de main en défense,
son talon d’Achille.
GAËL FICKOU, CENTRE, 29 ANS, 81 SÉL.
Lorsque l’actuel Racingman a connu sa
première sélection en mars 2013, Jean-
Marc Ayrault vivait à Matignon. Le capi-
taine de la défense tricolore attaque sa
troisième Coupe du monde alors qu’il
n’est pas encore trentenaire. Une
merveilleuse occasion de garnir un
palmarès seulement riche du Grand
Chelem 2022. C’est aussi ça, de
quitter Toulouse trop tôt.
ARTHUR VINCENT, CENTRE, 23 ANS, 16 SÉL.
Le rugby est sans pitié. Mais entre deux ruptures des
ligaments croisés du genou gauche depuis octobre
2021, le jeune Montpelliérain a tout de même trouvé
le temps d’être sacré champion de
France 2022. Le staff tricolore
a veillé sur l’un de ses favo-
ris comme une poule sur ses
poussins, afin que le centre-ailier
soit réparé à temps. Mission
accomplie.
MELVYN JAMINET, ARRIÈRE, 24 ANS, 15 SÉL.
Cet été, on a bien cru que le revenant Brice Dulin
allait accompagner Ramos à la Coupe du monde.
Raté, c’est finalement son suppléant à Toulouse
qui a attrapé le pompon. Galthié
aime beaucoup le jeu au pied de
son ancien arrière titulaire, «
le plus long et le plus haut du
circuit international » d’après le
sélectionneur. Ça peut toujours
servir.
2023
SEKOU MACALOU, 3E LIGNE, 28 ANS, 18 SÉL.
Il a longtemps été la seule raison valable de regarder un
match du Stade Français. Malgré son inconstance, le
très véloce natif de Sarcelles fait partie
des rares 3es lignes capables de
jouer ailier, comme il l’avait prouvé
avec éclat face aux Springboks à
l’automne 2022. Un double statut
avant-arrière bien pratique au
moment de composer un banc.
CHARLES OLLIVON, 3E LIGNE, 30 ANS, 35 SÉL.
Vic- time à deux reprises d’une fracture à
l’omoplate, puis des « croisés, tu
connais », le premier capitaine de
l’ère Galthié est devenu synonyme
de résilience dans le diction-
naire du rugby français. Même
s’il n’a pas récupéré les galons
désormais portés par l’inamovible
Antoine Dupont, le Grand Charles reste
un cadre incontournable.
ANTOINE HASTOY, DEMI
D’OUVERTURE, 26 ANS, 4 SÉL.
Tout d’abord, merci de prononcer
« Hastoï », sous peine de déclen-
cher l’hilarité de vos potes fans de
rugby. Le Béarnais a vraiment bien
fait de quitter Pau pour La Rochelle
l’an dernier, puisqu’il a gagné une Champions Cup et un
strapontin en Bleu. Ne manquez surtout pas le match
contre l’Uruguay pour voir briller ce joueur d’instinct et
bon buteur.
JONATHAN DANTY, CENTRE, 30 ANS,
23 SÉL.
Le pare-buffle des trois-quarts
tricolores a pris la meilleure décision
de sa carrière lorsqu’il a quitté Paris
pour La Rochelle, en 2021. L’ancien
intermittent est devenu un titulaire
à part entière et, en contrepartie,
une cible pour les bouchers d’en face
lorsqu’il gratte des ballons. Forfait en
début de compétition à cause d’une
blessure à la cuisse.
LOUIS BIELLE-BIARREY, AILIER, 20 ANS, 3 SÉL.
Le casque rouge du benjamin des Bleus pourrait être
l’un des objets fétiches de la compétition. « C’est
potentiellement un joueur qui
couvre deux postes », a justifié
Fabien Galthié au moment de
retenir l’ailier-arrière de l’UBB.
Ce qui est beaucoup moins le
cas du Lyonnais Ethan Dumor-
tier, victime de l’émergence de
l’insaisissable Girondin.
DAMIAN PENAUD, AILIER, 26 ANS, 44 SÉL.
Il ne défend pas toujours très bien ? Et alors ? Quand
on est aussi dangereux pour l’adversaire, les « petits »
défauts sont vite oubliés. Avec 29
essais en Bleu à 26 ans, il fait
déjà trembler le légendaire
détenteur du record, Serge
Blanco (38). On verrait bien le
pur-sang clermontois, futur
Bordelo-Béglais, terminer meil-
leur marqueur du Mondial.
VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023 17
BAPTISTE COUILLOUD, DEMI DE
MÊLÉE, 26 ANS, 13 SÉL.
Le Lyonnais a remporté la bataille
des Baptiste face au Toulonnais
Serin, avec comme enjeu un
strapontin pour le Mondial. Dans
son club, ce joueur qui allie qualités
de gestionnaire et fulgurances fait la pluie et le beau
temps. En Bleu, il est déjà heureux de boulotter les
restes laissés par Dupont et Lucu.
MAXIME LUCU, DEMI DE MÊLÉE, 30 ANS, 15 SÉL.
Pas évident d’être le remplaçant officiel
d’Antoine Dupont. On rentre seulement
lorsque les Bleus mènent d’au moins 20
points, et que les entraîneurs jugent que
le meilleur joueur du monde a besoin de
repos. Autant choisir pour ce boulot ingrat
un gars content d’être là, qui ne fera
pas d’esclandre : ça tombe bien, c’est le
portrait-robot du n° 9 de l’UBB.
ANTOINE DUPONT, DEMI DE MÊLÉE, 26 ANS, 49 SÉL.
Derrière un patronyme on ne peut plus banal se trouve
l’Élu qu’attendait le rugby français, le prophète qui doit
conduire son peuple vers une contrée ruisselant de
lait et de miel : le pays des champions du monde. Si les
Bleus soulèvent le trophée le 28 octobre, son village de
Castelnau-Magnoac deviendra un lieu de pèlerinage,
comme sa voisine Lourdes.
YORAM MOEFANA, CENTRE, 23 ANS, 18 SÉL.
Voir des frères jouer ensemble, ce n’est
pas rare (cf les trois Barrett chez les All
Blacks). Un oncle et son neveu, beau-
coup plus. Or Moefana est le neveu de
Sipili Falatea. Le puissant Futunien de
l’UBB, capable de jouer ailier, sort d’une
saison (trop) discrète, mais il reste le
premier remplaçant de Danty.
GABIN VILLIÈRE, AILIER, 27 ANS, 14 SÉL.
Quand on est né en Normandie, devenir international
de rugby ne ressemble pas à un destin tout tracé. Et
pourtant, l’actuel Toulonnais s’est taillé
un chemin à travers le bocage vers le
plus haut niveau, grâce à sa hargne
et son sens du sacrifice. Encore un
grand blessé du rugby qui a réussi
son défi en revenant à temps pour
disputer la Coupe du monde.
THOMAS RAMOS, ARRIÈRE, 28 ANS, 27 SÉL.
Longtemps, la carrière internationale du Toulousain
a ressemblé à un énorme malentendu. Éternelle
doublure (quand il figurait sur la feuille de match), ce
gros caractère a fini par régler la
concurrence en club comme en
Bleu. Excellent relanceur, le récent
candidat de Fort Boyard affiche
aussi un sang-froid digne du père
Fouras face aux poteaux.
Toutes photos : SIPA
18 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023 FRANCE 2023

Fabien Galthié et la flèche du temps

Nicolas Camus 2 FÉVRIER 2020 : FRANCE 24-17 ANGLETERRE
Difficile d’espérer mieux pour son premier match que cette

L
a fameuse « flèche du temps » de Fabien Gal-
thié sortie des cartons à sa prise de fonction
fin 2019, entre dans sa phase décisive. Sorte de
balise pour guider le staff et les joueurs jusqu’à la
Coupe du monde, elle devait représenter la pro-
gression du collectif tout au long des 39 matchs qui
les séparaient de leur entrée en lice face aux Blacks.
Cette flèche comporte aujourd’hui des repères bien
identifiés. Sélection maison.
victoire pleine de maîtrise contre le rival de toujours, tout
frais vice-champion du monde. L’intensité défensive et les
éclairs des jeunes talents, qui deviendront de vraies marques
de fabrique, affleurent déjà. Ce succès enthousiasmant et
plein de promesses rompt de manière spectaculaire avec la
déprime qui s’était installée peu à peu depuis dix ans.
La phrase de Galthié : « Ces dernières semaines, on n’a pas
laissé grand-chose au hasard et fait ce qu’on pouvait faire de
mieux par rapport à nos convictions. Tous ces petits détails,
à la sortie, ça fait une très grande victoire et une grande
satisfaction. »

Mercredi 13/11/2019
Galthié lance son mandat dans son fief familial de
Montgesty (Lot). Les grands principes sont déjà clairs : il
parle de « cadre collectif », de « pacte » à nouer avec
les joueurs et les clubs. Il rencontrera ensuite 90 joueurs,
afin de « définir un cadre très rigoureux sur la manière
de vivre ensemble ». En sortira une liste de 42 (dont 19
novices) pour préparer le premier Tournoi des VI Nations.
La phrase de Galthié : « Nous avons voulu d’abord
découvrir les joueurs sur le plan humain. Cela a donné lieu
à des moments vraiment émouvants. »
13/07/2021 : Australie 26-28 France
Pour cette tournée en Australie, on promet l’enfer aux Bleus, privés de
tous leurs cadres. Mais après une courte défaite d’entrée (23-21), les
sans-grade, portés par une comète venue de Pro D2 (Melvyn Jaminet),
obtiennent lors du deuxième match une victoire mémorable. Pas un
mince exploit.
La phrase de Galthié : « L’objectif était aussi de découvrir des joueurs,
pour que ce groupe se nourrisse de l’émulation. Les joueurs ont
répondu présent. Ce maillot, ils sont venus le chercher. »

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 FRANCE 2023 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023 19

20/11/2021 : France 40-25 12/11/2022, France 30-26

Nouvelle-Zélande
Battus, parfois humiliés lors des
14 dernières confrontations, les
Français concassent l’éternelle
dream team avec quatre essais,
dont trois en une première
demi-heure prodigieuse. En fin
de compte, le plus large succès
de l’histoire face aux Blacks et un
match référence à moins de deux
ans du lancement de la Coupe du
monde.
La phrase de Galthié : « On avait
coché ce rendez-vous comme un
rendez-vous vérité. On avait dit
qu’on ne s’interdisait pas le mer-
veilleux… On l’a touché du doigt. »
Afrique du Sud 11 MARS 2023, ANGLE-
Les champions du monde étaient TERRE 10-53 FRANCE
la dernière nation majeure que Une démonstration, une vraie.
les Bleus n’avaient pas encore Les Bleus sont en état de grâce
battue sous Galthié. C’est chose dans ce qu’on appelle
faite au terme d’un vrai combat de pompeusement « le temple de
rue, ponctué de cinq protocoles l’Ovalie ». L’orgie de jeu se
commotion, trois joueurs sortis termine sur sept essais
sur blessure, un vilain coup de tête inscrits et une victoire
de Thomas du Toit sur Danty et un historique, de loin la plus large
carton rouge pour Dupont. en cent dix-sept ans de rivalité
La phrase de Galthié : « On avait et la première à Twickenham
prévenu les joueurs que ça allait depuis dix-huit ans. De quoi
être intense. Mais tu as beau le tirer les larmes à Fabien
dire, tant que tu ne l’as pas vécu, Galthié au coup de sifflet final.
tu ne sais pas vraiment de quoi tu
parles. »

La phrase de Galthié :
« C’est très émouvant.
On a joué juste, comme
19/03/2022, France 25-13 Angleterre on voulait jouer. Ce lieu,
Depuis le début de son mandat, le sélectionneur insiste sur la nécessité de le contexte, ce n’est pas le
gagner : des matchs, mais surtout des trophées. Passée pas loin les deux hasard. C’est une journée
années précédentes, la France s’offre enfin le Tournoi des VI Nations, avec parfaite à Twickenham
un grand chelem à la clé. Un petit goût de perfection oublié depuis 2010. et c’est rare. On sent cette
La phrase de Galthié : « On n’avait pas vécu ce type de match encore, confiance qui nous habite. »
fermé, avec beaucoup d’enjeux sur chaque action. C’était une première
expérience inconnue pour nous, qui va nous faire grandir. »
21/08/2023 : La liste des 33
Après 38 matchs passés à observer, tester, confirmer, peaufiner,
Galthié livre sa liste des 33 joueurs chargés de gagner la Coupe à la mai-
son. Lui qui voulait atteindre cette compétition avec une ossature à près
de 30 sélections de moyenne, nombre qu’il considère comme un cap au
niveau international, est dans les clous, malgré le vrai coup dur constitué
par le forfait de Romain Ntamack.
La phrase de Galthié : « On est dans la continuité de nos travaux, de notre
vision. Entre 2019 et 2023, des joueurs ont éclos, il y a des absents sur
blessure, mais dans l’ensemble, on est très satisfait. »

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et le rythme ne seront pas faciles, mais grâce à QUOREUX ALLIÉS EN MAIN
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tête baissée dans la mêlée pour venir en aide PEINTRE
à vos coéquipiers. Quel esprit d’équipe ! AU TOU-
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Vous êtes un leadeur-né, un capitaine d’équipe
qui n’hésite pas à mouiller le maillot. On vous
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suivra jusqu’au bout de la deuxième mi-temps. PRÉCISE PICASSO
IL EN
IMPOSAIT UNE POS- OU
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le gain n’est donc pas garanti.
22 VENDREDI 8 SEPTEMBRE 2023
Le style « rugbywear »
la joue bourrin et féminin
Les joueurs de rugby
entretiennent un look
débonnaire, qui influence
aussi bien le vestiaire
masculin que féminin
Claire Frayssinet
L
es liens entre la mode et le sport sont
à l’honneur, aussi bien au palais Gal-
liera, le musée de la mode de la Ville
de Paris, où vient de se terminer l’ex-
position « La mode en mouvement »,
qu’au musée des Arts décoratifs, tou-
jours à Paris, qui va présenter son expo
« Mode et sport, d’un podium à l’autre »,
dès le 29 septembre. Et, en matière de
look, le rugby, dont la Coupe du monde
est lancée ce vendredi en France, ne fait
pas dans la dentelle.
« Avec le rugby, il y a l’idée de proxi-
mité, de bienveillance, de simplicité
et d’humour, explique Vincent Gré-
goire, directeur Consumer Trends & In-
sights pour l’agence de conseil Nelly-
Rodi. Quand on voit les rugbymen, on
se dit que ce sont des gros bébés qui ont
grandi trop vite. » Si ces physiques mus-
clés qui s’entrechoquent sur le terrain
Petit glossaire de l’Ovalie télévisée
Fabien Randanne
F
idèles du petit écran, vos habi-
tudes risquent d’être bousculées
avec le coup d’envoi, ce vendredi,
de la Coupe du monde de rugby. Les
enfants de la télé risquent de se re-
trouver largués avec le vocabulaire
de l’ovalie, pour peu qu’ils ne soient
pas très familiers du rugby. 20 Minutes
leur propose donc un cours de rattra-
page express.
« ON ASSISTE À UNE PARTIE DE PING-PONG
RUGBY » La dénomination est rigolote
mais elle désigne tout le contraire :
un moment d’exaspération intense.
Les joueurs des deux camps se « ré-
pondent » en donnant des grands
coups de pied dans le ballon (à ce
compte-là, autant regarder du foot-
ball), en espérant progresser mal-
gré tout vers le camp adverse sur une
frappe foirée d’un opposant.
TEMPO
vous évoquent des clichés de la viri-
lité, c’est en réalité tout l’inverse. « Les
codes du rugby penchent davantage du
côté dit féminin, assure Vincent Gré-
goire. C’est un sport très inclusif, dans
lequel l’homosexualité n’est pas ta-
boue, où on ne cache pas ses larmes et
où les corps ne sont pas normés. »
Un polo unisexe
Des valeurs qu’on peut retrouver dans
les vêtements inspirés de la tenue des
sportifs. Le polo en est certainement
la pièce la plus emblématique. Il peut Le pantalon en velours est l’un des habits phares du « rugbywear ». Rodd & Gunn x Gilbert
aussi bien être porté par l’homme que
par la femme, dans des tons naturels & Gunn et le fabricant de ballons Gil- le rugby pêche sur le terrain du luxe.
comme le vert gazon ou le bleu ma- bert qui propose une collection capsule « Les joueurs sont associés au terroir,
rine, avec des motifs très « United by Rugby », compo- à la frugalité et à la rigolade, analyse
graphiques. « Ce qui fait la « Les codes du sée de polos, vestes Teddy et Vincent Grégoire. Voit-on des rondeurs
force d’Eden Park, c’est le maillot de rugby de pantalons en velours. et des sourires dans les campagnes
maillot de rugby, témoigne sont repris de pub pour le luxe ? » Même si Louis
Franck Mesnel, ex-joueur et partout. » À la conquête du luxe Vuitton signe la mallette du trophée
créateur de la marque. C’est Des marques veulent miser de la Coupe du monde, c’est « anecdo-
à partir des codes de ce maillot que sur les codes du vestiaire féminin. tique », note-t-il. On ne devrait donc
nous développons nos créations. Les Comme Eden Park, qui a pour em- pas apercevoir beaucoup de joueurs à
plaquettes, les cols, les boutons ovales blème un nœud papillon… rose. Une la Fashion week parisienne, qui com-
sont repris partout. » Un style revendi- couleur désormais largement associée mence en pleine Coupe du monde. Ça
qué également dans la collaboration à l’ovalie, avec la tunique iconique du tombe bien, on espère que les Bleus vi-
entre la marque néo-zélandaise Rodd Stade Français, lancée en 2005. Mais seront un autre podium, le 28 octobre.
une pop star en mode mi-temps du
Super Bowl. La chandelle en question
est une image poétique pour dire que
de drag-queen, Chisterabiche, il ex-
plique que la « chistera » est « un geste
technique ». Il s’agit d’une passe effec-
« OH LE JOLI 50-22 ! » Ne pensez pas que l’un des joueurs essaie de sauver la tuée à une main, dans le dos, qui n’est
le match vient de s’achever sur une peau de son équipe en donnant un pas sans rappeler la pelote basque.
large victoire, vous trahirez votre sta- grand coup de pied dans le ballon
tut de néophyte. Ça a tout l’air d’un pour le faire s’élever à la verticale « AU RUGBY, TOUT COMMENCE AVEC LES
score de rugby, mais le 50-22 est un en espérant qu’il retombera le plus GROS » Hélas, ce n’est pas un moyen
point de règlement. Si un joueur loin possible de son camp. Et que d’insuffler un soupçon de « body posi-
tape indirectement en touche, de- son équipe récupèrera la balle un tivity » pour contrebalancer l’injonc-
puis son camp, dans les 22 mètres peu par hasard. tion aux corps athlétiques entrete-
adverses, alors son équipe bé- nue par l’imagerie (homo)érotique
néficiera du lancer en touche. « MAGNIFIQUE CHISTERA DE DU- du calendrier du Stade Français.
PONT POUR JALIBERT » Pour cette Les « gros », ici, sont une allusion au
« SUBLIME CAD DEB DE RAMOS expression, la saison 2 de « Drag pack – non, pas de bière : aux avants.
SUR LE CENTRE URUGUAYEN » L’apocope Race France » nous a mâché le bou- Soit des joueurs aux physiques suf-
« cad deb » semble tout droit sortie de lot. Lorsque Rayhanne, rugbyman fisamment massifs pour dynamiser
la bouche du cadre dynamique orga- des Coqs festifs, parle de son nom le jeu de leur équipe.
nisant des conf call en espérant que
sa team lui livre de bons pitchs. Le
« cad deb », c’est le « cadrage déborde-
ment ». En gros la feinte que réalise un
attaquant en « fonçant » sur un adver-
saire avant de changer brusquement
de direction.
« TRÈS VILAINE CRAVATE DU SAMOAN SUR
LE JOUEUR ANGLAIS ! » N’allez pas croire
que les joueurs se prêtent des vête-
ments entre deux mêlées. La cravate
en question est en réalité un bras tendu
pour frapper la gorge d’un autre joueur.
« UNE ÉNORME CHANDELLE QUI ÉCLAIRE
LE CIEL DU STADE DE FRANCE » Ne vous
attendez pas à voir débarquer un gi-
gantesque bougeoir chevauché par Les commentaires sportifs n’auront plus de secret pour vous. G. van der Hasselt / AFP
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