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MEÉDITEUR
6. Arthur ENGEL, Les certitudes du hasard - ada pté de l'allemand par D : Reisz.
ARITHMÉTIQUE POUR
AMATEURS
(par un autodidacte)
j LIVRE I 1
PYTHAGORE, EUCLIDE et
TOUTE LA CLIQUE
IREM
Aléas Éditeur
LYOI\
A Edouard
ISBN 2-908016-21-4
© ALÉAS EDITEUR, octobre 1992
Siège social
Aléas tdùeur, 15 Quai Lassagne- 69001 LYON
lII
A V ANT PROPOS
1 Voir les Œuvres scientifiques de Weil, volume III (cité [WEI 1] dans notre
bibliographie), p.454.
PLAN GÉNÉRAL
(sous réserve de modification)
LIVRE II - Fermat
A Fractions continues
B L'équation de Pell
C Résidus et non résidus quadratiques
LIVRE V - Gauss
e
LIVRE VII Et le- XX siècle ?
A Le principe de Hasse-Minkowski
B Le théorème de Mordell-Weil
VII
AVERTISSEMENT
Livre I
PYTHAGORE, EUCLIDE ET TOUTE LA CLIQUE
Sommaire
2. Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. .
10
3 . Nombres premiers entre eux . .. ... ...... ..... .. .. ... .... ... . .. . . . ... 29
.
2. Grandeurs incommensurables
.
. . . . . .. .. . . . .. . .. .. . . . .. . . . .. . . . .. .
.. . . . 98
3 . Autres exemples d e nombres irrationnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 06
4 . Développement décimal et nombres irrationnels . . . . . . . . . . . . . . . 1 07
D Équation de Pythagore et problèmes apparentés . . .
- .. . .. . . .. . .. . . . . . . . . 1 37
1 . Résolution de l'équation de Pythagore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
2. Points rationnels d'une courbe d u second degré . . . .
.
1 44
. . .
. . . . . ... . . .. .
4. Triangles de Pythagore . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.
. 1 63
Connaissa nce des nombres de 1 à 2000
- Table des nombres premiers et des nombres composés . . . . . . . . 1 64
- Table des décompositions en facteurs premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 72
Index des sujets abordés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 77
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 79
x2 + y2=z2.
dans le langage de l 'époque) et l'étude arithmétique de l'équation de Pythagore
l.A.I
3
I.A.!
Défin ition.
Théorème 1.
4
l .A . 1
b = ± a (ou a = ± b).
(iv) Si a 1 b et si a 1 c, on a ax = b et ay = c pour deux entiers x et y. On a
donc ub + vc = uax + vay = a(ux + vy). Comme ux + vy est un entier, a
divise ub + vc . En prenant u = 1 et v = 1 , on voit en particulier que a 1 b + c
et en prenant u = 1 et v - 1, que a 1 b - c .
=
(v) Si a 1 b e t s i a ' 1 b' , o n peut écrire a x = b e t a'x' = b' avec deux entiers x
et x'. On a donc aa'xx' = axa'x' = bb' , ce qui montre que aa' 1 bb'.
(vi) Le fait CJ, Ue l I a quel que soit l'entier a vient de ce que, comme dans
(i), la= a. S i al l, on a ax = 1 avec un certain entier x, ce qui n'est possible
(puisque a est lui-même un entier) que si a = x = 1 ou a = x = - 1.
(vii) C'est la relation a ü = 0 qui prouve que tout entier a divise le nombre
O. Si 0 1 a, on doit avoir Ox = a pour un certaine entier x. D'où a = O.
Corollaire 1.
5
I.A.!
Corollaire 2.
. • .
. bn .
Par contre, l'utilisation d'entiers rationnels est un avan tage dans le cas de
l'assertion (iv) : si a 1 b et si a 1 c, on n'a pas à se préoccuper du signe de
b - c pour dire que a 1 b - c.
De toute façon, la question des signes peut se régler facilement.
Théorème2.
6
I.A . !
Corollaire 1.
Corollaire 2.
On notera pour finir que la relation de divisibil ité entre les entiers naturels
est une relation réflexive, transitive et antisymétrique, autremen t dit, en
langage moderne, une relation d'ordre (cf. [DIXl], p. 15), l'ordre en question
n'étant que partiel.
Théorème 3.
7
I.A.!
Corollaire 1.
Si a est un entier non nul, tout diviseur d de a vérifie la condition ldl ::;; lai,
autrement dit l'encadrement lai ::;; d ::;; lai . Il n'y a donc pas plus de 2 lai + 1
-
diviseurs de a.
Corollaire 2.
Théorème 4.
Pour qu'un entier a soit divisible par un entier b non nul, il faut et
il suffit que le quotient � (qui est un nombre rationnel) soit un
entier .
8
1.A.1
Ce cri tère fournit un moyen très simple pour tester la divisibi l i té d'un entier
par un autre à l 'aide d'une calculatrice programmable : on calcule d'abord le
quotient � , puis la partie fractionnaire de ce quotient et on regarde si le
résultat final est nul ou non.
Pour la théorie (ou pour la pratique, dans le cas où l'on n'a pas de
calculatrice), on utilise plutôt la division avec reste, dite division euclidienne
pour des raisons qu'on expliquera plus loin , lorsqu'on verra l'algorithme
d'Euclide.
--
- -
b. D'où la solution unique pour q et r :
q== - q' et r == r'.
9
l.A.l
Théorème 6.
Pour qu'un entier a soit divisible par un entier b non nul il faut et
il suffit que dans la division euclidienne de a par b le reste soit
nul.
2. Nombres premiers
Définition 1.
10
l.A.2
Il revient au même de dire que p est > 1 et que les seuls diviseurs positifs de
p sont 1 et p lui-même.
Les diviseurs 1, -1, a et -a d'un nombre entier a sont parfois appelés les
diviseurs triviaux de a. Un nombre premier p est donc un entier > 1 dont les
seuls diviseurs sont triviaux. Certains auteurs (à ce qu'il paraît) et certains
enseignants (j'en connais) considèrent que le nombre 1 est premier sous
prétexte qu'il n'a pas d'autres diviseurs que 1 et lui-même . C'est un point de
vue qui n'est généralement pas adopté car si on admettait 1 parmi les
nombres premiers, le théorème énonçant l'unicité de la décomposition d'un
l2 X 22 X 3 etc .
entier en facteurs premiers (que l'on verra dans I.A.4) serait faux. on· a en
effet 12 = 22 X 3 = 1 X 2 2 X 3 = ,
D'ailleurs le théorème que l'on va voir dès maintenant serait faux aussi ,
alors . . .
Théorème 1.
Il
Le nombre 2 est premier. C'est le plus petit des nombres premiers
et le seul qui soit pair.
Définition 2.
11
l.A.2
Théorème 2.
théorème.
On notera qu'un nombre entier n non composé ne peut être déclaré prem ier
que si n > 1 . D 'après le théorème 2, les multiples d'un entier a > 1 ,
strictement supérieurs à a : 2a, 3a, 4a, . . . sont tous âes nombres composés .
12
l.A.2
Théorème 3.
:2:
Il
Pour qu'un nombre entier n 1 soit composé, il faut et i l suffit
qu'il admette au moins un diviseur d tel que 2 s; d s; {;;_ .
En effet, si n est composé, on peut écrire n = dd' où d et d' sont des entiers
> 1 . Quitte à échanger d et d' , on peut supposer d s; d'. Dans ce cas, on a
cf s; dd' = n ; d'où d s;{;;_.
Supposons inversement que n admette un diviseur d tel que 2 s; d s; {;;_ . On
ne peut avoir n = 1 . On a donc n > 1 et par suite -J-;; < n. D'où
l'encadrement 1 < d < n qui prouve que n est composé. ( f f\
Le théorème 3 est à la base de la méthode la plus simple pour déterminer le
caractère premier d'un nombre. Prenons le cas très élémentaire du nombre 1 9 .
S 'il n'était pas premier, il serait composé. Donc, d'après le théorème 3 , il
serait divisible par un entier d tel que 2 s; d s; ru. Comme d est entier
et que 4 < m < 5 (car 4 2 < 19 < 52 ), d serait nécessairement égal à 2, 3
ou 4 . Mais on ne peut avoir ni d= 2, ni d= 4 sinon 1 9 serait pair. Il ne reste
donc que le cas d = 3, ce qui est impossible car la relation 1 9 = (6 x 3) + 1
indique que le reste de 1 9 dans la division euclidienne par 3 est 1. Cette
contradiction établit la premièreté de 1 9 .
L e mot "premièreté " introduit ici pour l a première fo i s dans cet ouvrage est
un néologisme de fort bon aloi , construit sur "premier" comme "grossièreté"
est construi t sur " grossier" et qui remplace avantageusement l'inepte
"primalité" .
Des raisonnements tout aussi élémentaires, laissés au lecteur, permettent de
dresser la liste des nombres premiers j usqu'à 20, à savoir 2, 3 , 5, 7, 1 1 , 1 3 ,
1 7 et 1 9 .
B ien entendu, pour des nombres plus élevés, tels 1 993 o u 1 997, l e nombre
de vérifications à faire est plus grand. Il peut être réduit, cependant, en
observant que dans ces cas (et dans tous les cas analogues) , il ne peut y avoir
de diviseurs pairs. Il s'agit donc d'étudier la divisibilité du nombre N essayé
par 3, 5, 7, 9, et ainsi de suite j usqu'à m Dans le cas de 1 993 ou 1 997 , le
nombre de vérification est de 21 ( de 3 à 43). Il est très facile de programmer
ces opérations sur une calculatrice. S ur celle dont je dispose, j'ai obtenu le
résultat en quelques secondes. Et pour trouver le premier nombre premier
13
1./\.2
Théorème 4.
Il
Tout nombre entier autre que ±
.
1 est divisible par au moins un
nombre premier.
Théorème S.
Il
Tout nom bre entier � 2 est prem ier ou prod uit de plusieurs
.
nombres premiers.
14
I.A.2
Théorème 6.
:i i{ suffit que n
Il
Pour qu'un entier n � 1 soit composé, il faut
admette un diviseur premier p :::; {;;_ . /f
15
l.A. 2
Comme E n'est constitué que d'entiers > 1 , il revient a u même de di re que
Bi U . . . U En est l'ensemble des nombres composés appartenant à E .
Démontrons cette dernière assertion.
S upposons d'abord que x E E2 U . U E n . Alors x est de la forme ay où a
est un enlier compris entre 2 et n et où y est un entier > 1. Le nombre x est
. .
2 3 y 5 y 7
X � �
11 V 13 V V' ]If 17 µr 19 ??
� '7 23 2/ 'VI '?/! V � 29 ')$'
31 ')2' '9' y '}if 'YI 37 '% )fJ' �
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)Y }Z 53 )K )if � r � 59 rp
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71 77 73 1K ],il 71! 77 77 79 �
� � 83 � � � V � 89 9)r
� 9,7 97 9)Y 9,1! 9/f 97 9)! 97 l)Xl
16
I .A.2
de 0 à 1 00 000
l 1 229 1 1 03 3 1 983 958 930 924 878 9 02 876 879
de 1 00 000 à 200 000
17
l.A.2
TOT AL : 78 498
On peut ainsi constater que la proportion des nombres premiers par rapport à
la totalité des nombres va, globalement, en décroissant, ce qui n'exclut pas
des irrégularités dans le détail qui pourraient être plus marquées, peut-être, si
on avait opté pour d'autres m odalités de dénombrement.
18
Graphiquement, celle impression générale est plus visible.
�- � C.: ( '
9So
:j " ,
?s° O>
8 .:> c
t s .;)
·1 0 �
...
19
l.A.2
La première question qui se pose est alors de savoir s'il ex iste toujours des
nombres premiers. Elle a été résolue par l'affirmative dès !'Antiquité et figure
dans les Eléments d'Euclide , L ivre IX, proposition 20.
Théorème S.
Comme on peut s'en douter, Euclide ne s'est pas exprimé aussi brutalement.
Il s'est contenté d'affirmer que "pour toute quantité donnée de nombres
premiers, il y en a un plus grand" (cf. [BOU 1 ] , p. 40) , ce qui est une façon
un peu hypocrite de parler de l'infini . . .
20
I .A . 2
A == , B == C == , . . . , P ==
2
,
p
et à former la somme S == A + B + C + + P.
· ·
·
Elle utilise les nombres de Fermat F" , définis par la relation Fn 22" + 1
pour n 2 O. Nous aurons l'occasion de parler plus en détail de ces nombres
==
dans le Livre II. Pour l'instant, nous allons simplement voir que si m -:t. n, il
n'y a pas de diviseurs communs à Fm et à Fn , autres que ± 1 . Cela veut dire,
d'après la définition 2 donnée ci-dessus, que les nombres de Fermat sont deux
à deux premiers (c'est-à-dire premiers entre eux ! ) .
Pour l e voir, considérons un nombre d positif divisan t à la fo i s Fn (pour
Fn + k 2
n 2 0) et Fn +k (pour k 2 1 ) . Posons a == 2 el calculons
2" -
Fn
k
a2 - 1
== ==
a + 1
21
I .A . 2
Au vu des premiers résultats, Fermat pensait qu'ils étaient tous prem iers (cf.
Livre II), ce qui est faux, comme E uler le démon tra en 1 73 2 : F5 est
divisible par 64 1 . Quoi qu'il en soit, la méthode présente là aussi di verses
variantes, l'idée générale étant de définir une suite d'entiers a11 tous plus
grands que 1, deux à deux sans divi seurs communs. On peut définir une suite
semblable par récurrence, en posant a l = 2 ' a2 = a l + 1 , a3 = a l az+ 1 ' a4 =
a1 3233 + 1 , etc.
22
I.A.2
Quoi qu 'il soit , supposons qu'il n'exi ste qu'un nombre fini de nombres
premiers p ,
1 , Pr et considérons un entier naturel N non nul arbitraire.
•
• •
1
sont des entiers naturels éventuellement nuls. S i on écrit chaque exposant a i
r
p : { i, . . . , [ -vN ] } x {O, l } r � [ l , N ]
est surjective , ce dont le lecteur doit maintenant être convaincu. Dans ces
conditions , le nombre d'éléments de l'ensemble d'arrivée , ici N, est inférieur
ou égal au nombre d'éléments de l'ensemble de départ , ici [ W ] 2r. Bref, on
a l'inégali té
A fortiori a-t-on
cela est évidemment impossible car N étant arbitraire , on peut très bien avoir
N ::2'. 22r + 1 .
23
I .A . 2
Quatrième démonstration
Elle est proposée en exercice dans [WEI 4] et présente beaucoup d'analogie
avec la démonstration précédente sauf dans la chute finale.
S upposons qu'i l n'existe qu'un nombre fini de nombres premiers p 1 , . . . , p ,
et considérons un entier N non nul arbitraire. D'après le théorème 5 , tout
entier naturel n, compris entre 1 et N, peut s'écrire sous la forme d'un produit
a1 a,
p
1 r
.. p . où les exposan ts a 1 , , a, sont des en tiers naturels
• • .
une valeur maximum qui ne peut pas dépasser un nombre x tel que p $ N. ;
Comme cette inégalité s'écrit encore x i n Pi $ i n N (on adopte ici , la mort
dans l'âme, la nouvelle notation des logarithmes népériens, imposée par les
fabricants de machine à calculer et qui bafoue allègrement des siècles de
on voit que 1 e nom b re d e
. . , . in N
� n Pi
trad 1t1on math emat1que ) , ou x $ -0-- , .
( ;; ; ) ... (i �� ; ) .
nom bre de possibi l i tés pour n n e peut pas dépasser le prod uit
i + +
N ::; ( 1 +
;; ; } . . ( �� ; }
1 +
N ::; ( 1 +
i n
in
�r
2) =
24
I.A.2
Mais cela est absurde car il est bien connu que lorsque N augmente
Cinquième démonstration
Elle est due en substance à Euler en 1 737. S ous une forme plus élaborée
(cf. Livre III), elle constitue historiquement la première manifestation de
l'intervention de l'analyse dans le domaine de la théorie des nombres. Cette
première incursion se mua au XIXe siècle en une véritable invasion, qui finit
par porter le nom de "théorie analytique des nombres" .
Observons d'abord que s i p est u n nombre prem ier quelconque, la série
de terme général k . (k = 0, 1 , 2, 3, . . . ) est convergente car c'est une
1
p
série géométriq ue de raison < 1 . S a som m e peut donc s'écrire
1 + l + 2 + 3 + · · · et est d'ailleurs égale à
l l
, mais nous n'aurons
p p p 1
p
pas besoin d'écrire explicitement cc résultat ici.
)( )
Considérons maintenant deux nombres prem iers p et q et formons le produit
( i +
1
P +
1
p 2
1
+ 3 + ···
p
i +
1
q + Qî + � +
1 1
··· .
On sai t que si on dével oppe ce prod uit, on obtient une nouvel le série
) (.l
convergente qui s'écrit
1 + ( L L)
p
+
q
+ (.l
p2
+ _1 + l
p q
_
cf +
p3
+ _1_ +
p2 q
25
l.A . 2
L.- � .
1
par convenlion ""'
.
p p
r
L.-
a 1 a
on peut affirmer que, dans la série ""'
1 k1 kr
•
p .
p ,
, figure au
P1
•
r
p
r
moins une fois le nombre l pour tout entier n ::'.': 1. Il n'est pas exc lu que le
n
nombre l apparaisse en fait plusieurs fois (car on n'a pas encore démontré
n
le théorème qui exprime l 'unicité de la décomposition d'un nombre entier en
facteurs premiers) , mais cela n'a pas d'importance car si on supprime les
termes en l superfl us, il reste un e série con vergente qui contient c h aque
n
terme l une seule fois : cela vient de ce que le terme général de la série est
n
positif. Pour la même raison, on peut réarranger l es termes de la série
obtenue dans l'ordre décroissant : on obtient une série qui reste convergente
et de même somme ([DIX 2] , p. 94).
26
I .A.2
(L � J (L p�' J
N otons accessoirement que cette som me est inférieure ou égale au produit
' . h armomque 1 + 2 + 3 +
. 1 1
sene · · · do n t l a d ivergence
' e s t b 1en
' connue
(cf. [DIX 2) , p . 92 ou dans cet ouvrage III.C . 3 ) . D'où une éclatante
contradiction.
On notera que les trois dernières démonstrations n'utilisent en fait que très
peu de propriétés des nombres premiers. En fait, on pourrait partout
remplacer les suites (p1 , . , Pr) envisagées jusqu'ici par une suite (a 1 ,
. . , ar ) • . .
Théorème 9.
.
Considérons un entier n :::: 2. Alors n! + a est divisible par a pour tout entier
-
a = 1 , 2, . . , n. Comme a ::;; n ::;; n! < n! + a, on en déduit que n! + a est
composé si 2 ::;; a ::;; n. On obtient ainsi n- 1 nombres entiers conséc utifs
composés. S i on prend n > k, on a n 1 :::: k, ce qui veut dire que les k
nombres entiers qui suivent n ! + 1 sont composés. Comme on peut choisir
n d'une infinité de manières et que les nombres n! + 1 correspondants sont
deux à deux distincts, le théorème est démontré.
On s'est naturellement interrogé sur le caractère premier de n ! + 1 . Les
premiers exemples 2 ! + 1 = 3 , 3 ! + 1 = 7 , 4 ! + 1 = 25 , 5 ! + 1 = 1 2 1 ,
27
l.A.2
2250
+ 1 sont premiers . . .
Le problème de savoir s'il existe une infinité de paires de ce genre est un des
plus simples et des plus célèbres de la théorie des nombres. Malgré des
progrès récents en rapport avec ce problème, il n'est toujours pas résolu :
c'est la conjecture des nombres jumeaux.
On voit ainsi que la suite des nombres prem iers est très irrégul ière . A u
XVIII e siècle, Euler doutait qu'on puisse jamais y trouver quelque élément de
régularité. Pourtan t, Legendre, vers 1 78 5 , puis Gauss au début du XIX e
siècle, ont chacun formulé une conjecture qui permettait d'évaluer d'une
certaine façon le nombre de nombres premiers inférieurs à un nombre donné.
Cette conjecture, étayée par un premier résultat précis, dû à Tchebychef, que
l'on exposera dans le Livre VI, a fait l'objet d'une démonstration en 1 896 :
c'est le célèbre théorème des nombres premiers selon lequel si·on note n(x) le
nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à un réel x donné, alors la
28
l.A.3
Théorème 1.
La condition est suffisante car un diviseur premier commun est plus grand
que 1 par définition.
Inversement, si a el b ne sont pas premiers entre eux, ils admettent un
diviseur com m un d > 1. Si p est un diviseur premier de d (et il en ex iste
toujours au moins un), c'est un diviseur premier commun de a et de b. D'où
le théorème.
29
1 .A. 3
Théorème 2.
Il
To � t nombre premier est premier avec tout nombre entier qu'il ne
_
d1v1se pas.
On observera que cet énoncé mêle habilement les deux sens du mot
"premier" . . . Soit p un nombre premier ne divisant pas un entier a donné. Si
p et a n'étaient pas premiers l'un avec l'autre, ils auraient au moins un
diviseur commun d > 1 . En tant que diviseur du nombre premier p, d ne peut
être qu'égal à p. Comme d divise a, p divise a, ce qui est en contradiction
avec l'hypothèse.
Mais le résultat essentiel dans ce domaine est le théorème de Bezout que
voici.
Théorème 3.
30
l .A . 3
Théorème 4.
Il
Si un entier a divise un produit be de deux entiers b et c, et si a est
premier avec b, a divise c.
Théorème S.
Il
S i a e t b divisent u n entier c e t s i a e t b sont premiers entre eux,
alors le produit ab divise c.
Si a et b divisent c, il existe des entiers a' et b' tels que aa' c et bb' == c. On
a donc la relation aa ' bb' qui montre, entre autres, que a divise bb'. Comme
==
==
a est prèmier avec b, le lemme d'Euclide permet d'affirmer que a divise b',
31
I.A.3
autrement dit qu'il existe un entier x tel que ax = b'. De la relation c = bb',
on tire alors c = axb, qui montre que ab divise c.
L'application aux nombres premiers est la suivante :
Théorème 6.
Il
Si un nombre premier p divise un produit ab de deux entiers a et
b, alors il divise nécessairement l'un des facteurs a ou b.
En effet, si p divise ab sans diviser a, il est premier avec a (th. 2). Donc,
d'après le lemme d'Euclide, il divise b. CQFD.
Corollaire 1.
Corollaire 2.
32
I .A . 3
Corollaire 3.
1
• •
•
n
où les nombres p1 , . . . , Pn sont premiers et les exposants
m1 , , m n des entiers naturels, p est égal à l'un des nombres Pi .
. . •
Théorème 7.
33
I.A.3
Théorème S.
Il
S i u n nombre entier a est premier avec b e t avec c (b et c entiers
donnés), il est premier avec le produit be.
Corollaire 1.
Corollaire 2.
34
l . A .4
On a vu dans le paragraphe 2 que tout entier ::?.'. 2 est soit premier s oit
un produit de plusieurs nombres premiers. Selon les conventions en usage en
algèbre, un nombre premier peut être considéré comme un produit réduit à un
facteur et le nombre 1 comme un produit " vide" , sans facteur du tout.
Moyennant quoi , on peut énoncer le résultat général suivant :
Théorème l.
35
l . J\ . 4
= aj pour
deux indices i et j différents.
On dit qu'une famille (a} est finie si l'ensemble d'indices 1 est fi n i ; sinon
1 ie l
la fam ille est dite infinie .
Si (x . ) est une famille donnée, toute fam ille de la forme (x ) où J est une
partie de I s'appelle une sous-famille de la familles initiale.
1 ie l 1 ie J
36
l.A.4
E la somme a i + . . + a i . L a
1
définir dan s le " m onoïde add iti f " ·
n
comm utativité de l'addition permet d'affirmer que cette somme ne dépend pas
de la manière de ranger les éléments de I en une suite. C'est pourquoi on
l'appelle encore la somme de la famille (a). ou la somme des éléments ai
!E l
symbole L
pou v an t être o m i se (si le contexte le permet) ou remplacée par
toute autre mention censée avoir la même signification .
On retrouve ains i , dans un cadre un peu plus généra l , la notion de somme
finie : s i a 1 . . . , an sont n éléments d o nn é s de E , la som me classique
n
,
"Explicitation" : on a L ai = 0 si I = 0 , iL
iE l EI
a i = ai si 1 = (i} ,
37
I .A . 4
L a; = �
ÎE I
1
+ · · · + ai n si I est formé d'éléments i 1 , ,
• • • i0 deux à
deux distincts.
!E l jE J
"Changement du mode d'indexation" : si (a ) et (b} sont deux
�
1 J
I I
iE J
ai =
jE J
b.
J
On exprime souvent les hypothèses en disant que les familles (a) et (b) sont
constituées des mêmes termes, indexés de deux manières différentes.
I = I (I �)
ÎE I
ai
À.E L ÎE I À.
(I a;) + (I )
!E l !E l
bi
!E l
-
" Suppression des termes nuls" : si (a ) est une famille et s i J est
une partie de I telle que a; = 0 lorsque i E I
1
J , on a
tE I
S i (aJ est une famille constituée d'éléments tous égaux à un même
élément a, alors
38
l.A.4
L a1 = n a
iE l
J
Si la famille (a ) est infinie, on ne peut pas en général définir d'une
1 IE
Le lecteur vérifiera que les règles (R2 ) à (R 5 ) ci-dessus sont encore valables
dans ce nouveau contexte.
Tout ce qu'on vient de dire peut être repris mutatis mutandis dans le cas où
les éléments ai sont choisis dans un monoïde commutatif E dont la loi est
notée multiplicativement. Le produit de la famille (a} que l'on obtient
1 1E i
Nous laissons au lecteur le soin d'expliciter les règ les (R' 1 ) et (R' 6 ) qui
correspondent dans le contexte multiplicatif, aux règles (R 1 ) à (R 6 ci-dessus.
l
Notons s implement que dans le cas de (R 6 ) il convient de remplacer le
n
multiple entier na de a par la puissance n-ième a de a.
39
l.A.4
Théorème 2.
Tout entier naturel n non nul peut s'écrire d'une manière et d'une
seule sous la forme d'un produit
II Pap
p
où p parcourt l'ensemble (infi n i ) des nombres premiers et où les
exposants aP sont des entiers naturels, tous nuls, sauf dans un
nombre fini de cas.
La condition sur les exposants aP fait que le produit dont il est question ne
comporte en réalité qu'un nombre fini de facteurs différents de 1 - ce qui
permet l'écri ture du prod uit dans le monoïde multiplicatif des entiers naturels.
L'ex istence d'une décomposition II p P au moins , pour un entier naturel
a
, P r et P l'ensem ble de
== ==
d'où le résultat.
40
l.A.4
p p
exposants a (resp. b ) étant tous nuls sauf dans un nombre fini de cas. On a
P P
donc TI p aP = TI pbP et il s'agit d'en déduire que a = b pour tout nombre
P P
premier p.
Raisonnons par l ' absurde en supposant qu'il existe un nombre premier q tel
que a -F b . Quitte à échanger les familles (a ) et (b ) , on peut supposer que
q q P P
l 'on a a > b . S i on divise alors les deux m embres de l 'égalité
TI a P TI bP b
q q
p =
p par q q , on obtient une nouvelle égalité qui , compte
tenu des règles de calcul, implicites et explicites, gouvernant la notion de
produit, peut s'écrire :
TI
TI /r
a
p P =
p p
avec aP a et � P
=
b à chaque fois que p -F q et a P = aq - bq e t
=
0 si p q .
P P
� =
bq - b = =
P q
S i on suppri me dans le premier membre tous les facteurs égaux à 1
(autrement dit si on réduit l'ensemble des indices au "support" de la fam i l le
µ1 µr
( p ap ) ) , on o b tient
. , .
. un pro d mt qm. peut s ' ecnre
r
p ... p avec d es
1
�1 �
• • •
1 s
aussi le second, ce qui n'est possible que s'il existe un indice j tel que qi q =
41
l .A . 4
Théorème 3.
m1 m,
1
Si un entier naturel n s'écrit p p où p 1 , • • . , Pr sont des
r
, r, l 'exposant de p i dans la
. . .
mr
n=p
ml
1 r
... p II
et le théorème découle de là immédiatement.
Pour trouver, dans la pratique, la décomposition canonique d'un entier naturel
n =f. 0 en facteurs prem iers, on se limite au cas où n est composé, le nombre
1 et les nombres premiers p ayant chacun une décomposition en facteurs
premiers extrêmement simple et que nous ne chercherons pas à expliciter. Le
nombre n étant composé , on commence par l'écrire sous la forme d'un
produit dd' où d et d' sont des entiers > 1 . PhtS précisément, et quitte à
42
I .A.4
prendre pour d le plus petit entier > 1 divisant n (ce qui peut se faire par
essais successifs quand n n'est pas trop grand), on peut supposer que d est un
nombre premier. En d'autres termes , on décompose n sous la forme d'un
produit p 1 n 1 où p 1 est premier et 1 < n 1 < n. Si n 1 est lui-même premier, il
n'y a plus rien à faire. S inon , on fait pour n 1 ce qu'on a fait pour n et on
obtient n = p1 p2 n 2 où p2 est un second nombre premier et n 2 un entier > 1 .
S i cet entier est lui aussi premier, on arrête le processus. S inon on le reprend
en décomposant n2 comme on a décomposé n1 • Comme on a n > n 1 > n 2 et
ainsi de suite, le processus ne peut pas se poursuivre indéfiniment et, quand
il s'arrête, on a une décomposition de n en facteurs premiers. On en déduit la
décomposition canonique grâce au théorème 3 .
Ainsi, pour l e nombre 5040, la méthode précédente donne successivement :
5040 = 2 X 2520 = 2 X 2 X 1 260 = 2 X 2 X 2 X 630 = 2 X 2 X 2 X 2 X 3 1 5 =
2 X 2 X 2 X 2 X 3 X 105 = 2 X 2 X 2 X 2 X 3 X 3 X 3 5 =
2 x 2 x 2 x 2 x 3 x 3 x 5 x 7= 2 x 3 x 5 x 7 . Cela montre que dan s la
4 2
décomposition canonique de 5040 en facteurs premiers, l'exposant de 2 est 4,
l'exposant de 3 est 2, ceux de 5 et de 7 sont égaux à 1 et tous les autres sont
nuls.
Il est aisé de programmer cette méthode sur sa calculatrice de poche. On
obtient ainsi en quelques minutes
1 1 1 = 3.37
1 1 1 1 = 1 1 . 101
1 1 1 1 1 = 4 1 .27 1
1 1 1 1 1 1 = 3 . 7. 1 1 . 1 3 . 3 7
1 1 1 1 1 1 1 = 239.4 649
1 1 1 1 1 1 1 1 = 1 1 .73 . 1 0 1 . 1 3 7
2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 = 3 . 3 7 . 3 3 3 667
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 = 1 1 .4 1 .27 1 .9 09 1
ce qui fait douter de l'existence de nombres prem iers parm i les nombres
"polymonadiques " (i.e. de la forme ( I O - 1 ) /9 ) , à part 1 1 évidemment . . .
n
cf. cependant [LEL] , p. 69 .
On retrouve dans ces exemples la manière trad i tionnell e de voir l a
décomposition en facteurs premiers. Pour les adeptes d e cette conception
vénérable, mais dépassée, on peut reformuler le théorème 2 de la façon
suivante.
43
l .A . 4
Théorème 4.
Toul entier nalurel n non nul peut s'écrire d'une manière el d'une
seule sous la forme d'un produit
ml mr
p ... P
l r
où p1 , , Pr sont des entiers premiers deux à deux distincts,
• • .
ml m
1
Réciproquement, si p est un diviseur prem ier de n , p divise p p r
(p1 , . , Pr ) n'esl rien d'autre que la liste des diviseurs prem iers de n,
. .
44
l .A . 4
Com me les diviseurs premiers d'un en tier naturel n * 0 sont ceux qui
apparaissent dans l'unique décomposition en facteurs premiers donnée dans le
théorème 4 , les diviseurs premiers de n sont encore appelés les facteurs
premiers de n . Ce sont aussi (d'après le théorème 3) les nombres premi ers
dont l'exposant dans la décomposition canonique de n est un entier > O.
L'usage exclusif d'exposants > 0 dans le théorème 4 n'est pas sans
inconvénient. Il peut être commode, comme dans le théorème 2 d'ailleurs,
d'introduire des exposants � O.
Théorème S.
Comme les diviseurs premiers de n sont les facteurs prem iers de n, on peut
ai ai s
1
écrire n = p p avec ai 1 , . . . , ai entiers > O. Quitte à compléter par
il is
• • .
m1 m,
des exposants nuls, on peut alors écrire aussi n = p 1 ... p avec
r
m l � 0, . . . , m r � o.
L'unicité de l'écriture découle alors du théorème 3.
En définitive, quand on parlera de la décomposition d'un entier n > 0 e n
facteurs premiers, o n n e cherchera pas à s'arc-bouter à une définition trop
45
I.A.4
Théorème 6.
a
q
si q = p. Comme TI q q = p a TI q aq , on voit que pa divise n. Si n
q q;ép
était divisible par pa+ I , on pourrait écrire n = pa + 1 m avec m entier > O.
En décomposant alors m en facteurs prem iers, on pourrait écrire
ml mr . , . .
n=p p
b
1
... p avec p, p1 , • • • , pr premiers et deux a deux d1stmcts et
r
1 r
46
LA.4
ml mr
n=p p
a
r
... p qui en découle montre alors que l'exposant de p est a
1
quand on décompose n en facteurs premiers. CQFD.
Corollaire.
Théorème 7.
47
I .A.4
m = TI p P et n = TI p P
µ v
p p
où les exposants µP (resp. v P) sont des entiers naturels tous nuls sauf dans
un nombre fini de cas. On a alors
r =
µ -V
IT P p p
où µP - v P est un entier de signe quelconque, nul pour tous les nombres
premiers p sauf pour un nombre fini d'entre eux.
Pour démontrer l'unicité de l'écriture trouvée, supposons que l'on ait à la fois
J1 bP
r = J1 p P et r =
a
p
avec des conditions évidentes. A tout nombre premier p, associons un entier
m P tel que aP + mP et bP + m P soient tous deux positifs. Arrangeons-nous
aussi (ce qui est toujours possible) pour que m P soit nul sauf pour un
nombre fini de valeurs de p . Dans ce cas, le produit n = J1 p P représente
m
un entier naturel et on a
I1 aP + mP J1 bP+ mP
nr
= P = P
Comme a P + m P est toujours ?: 0, nr est un entier naturel "f:. 0 et comme
b P + m P est aussi ?: 0 , le théorème 2 permet d'affirmer que l'on est en
présence, dans les deux cas, de la décomposition de nr en facteurs premiers.
On a donc aP + mP = bP + m P , d'où 3p = bP , quel que soit p. CQFD.
48
l .A . 4
Théorème S.
et si on sait d'autre part que r est un entier, on peut écrire aussi, en vertu du
théorème 2
r == Ti pbP
b
avec b positif pour tout p. L'égalité TI p P == TI p P qui résulte de là
a
P
implique alors � b quel que soit p; d'où la condition voulue.
P
==
On appliquera cette règle dans le prochain paragraphe pour démontrer que les
1 1 1 1 1 1 . .
nom bres 1 + 2 , 1 + 2 + 3 , 1 + 2 + 3 + 4 , etc. ne sont Jamais
des entiers.
En fait, l'intérêt principal du théorème 7 (que l'on peut considérer comme une
nouvelle formulation du théorème fondamental de l'arithmétique) réside dans
les enseignements qu'on peut en tirer concernant la structure du groupe
multiplicatif <Q+ des nombres rationnels > O.
*
ce fait x = IT b mb .
bE B
On dit alors qu'un groupe commutatif est libre si ce groupe admet au moins
une base. Ainsi, d'après le théorème 7 , le groupe multiplicatif Cl2 + des
*
rationnels > 0 est un groupe commutatif libre dont l'ensemble des nombres
premiers est une base particulière.
Ce phénomène n'est pas si fréquent car il est facile de donner des exemples de
groupes commutatifs non libres, c'est-à-dire n'admettant aucune base.
L'exemple le plus intéressant est le groupe additif Cl2 des nombres rationnels
(de signe quelconque). S'il admettait une base B, celle-ci ne pourrait être vide
(sinon on aurait Cl2 = { O } ) ni réduite à un élément unique b (car les multiples
entiers du seul élément b ne peuvent constituer la totalité des nombres
rationnels). Par suite, B contiendrait nécessairement deux rationnels b et c
distincts qu'il est toujours possible d'écrire � et � avec m , n et d entiers et
d 1= O. En outre, on aurait m 1= 0 ou n 1= 0 puisque b 1= c . Dans ces
50
l.A.4
51
I.A.4
5. Applications
m= rr p ap et n = rr pbp
alors on a
52
l.A.5
Théorème 1.
En bref, on peut dire que quand on multiplie deux entiers connus par leurs
décompositions en facteurs premiers, les exposants s'ajoutent.
CoroUaire.
Il n'est peut-être pas inutile de remarquer que les résultat" précédents peuvent
s'étendre aux nombres rationnels > O. On a vu en effet (I.A.4. th. 7) que tout
nombre ràtionnel r > 0 admet une décomposition et une seule en facteurs
premiers, qui revient à celle que l'on connaît d'ordinaire lorsque r est entier,
ce qui permet de noter encore vP (r) l'exposant de p dans la décomposition
"première" de r.
Théorème 2.
53
l .A . 5
Corollaire.
Théorème 3.
54
l.A.5
a1 ar b1 b,
Si on suppose que l'on a m = p ... p et n = p ... p avec les mêmes
1 1
, Pr , supposés deux à deux distincts, le résu l tat
T T
nombres premiers p 1 ,
précédent revient à dire, compte tenu de I.A.4, théorème 3 , que a; :::; b; pour
. • •
tout i = 1 , . . , r.
.
Théorème 4.
m1
Soit n un entier naturel non nul dont la décomposition en facteurs
. , m, .
. p
}
premiers es t donnee sous la forme p ou p1 , . . . , p , son t
. .
55
I.A.5
:5 µ1 :5
µ! µ
1
Appelons m le nombre p p r . La condi tion 0 m i si elle est
r
vérifiée pour tout i montre, d'après le théorème 3, que m divise n (relire les
commentaires qui suivent l'énoncé du théorème en question).
Inversement, si m est un diviseur positif de n, on a nécessairement m "# 0, ce
qui permet de décomposer m en facteurs premiers. Comme tout diviseur
premier de m est un diviseur premier de n et que ceux-ci figurent parmi les
nombres p 1 , , Pr (I.A.3 , cor. 3 du th . 6), il résulte de I . A .4 , théorème 5 ,
. • •
1 r
hypothèse, on a vPi (m) :5 vPi (n) , c'est-à-dire µi :5 m i - quel que soit i . D'où
le résultat.
Théorème S.
m1 mr
Si un entier n s'écrit p
1
• • •
p
r
où p 1 , • • • , Pr sont des nombres
premiers deux à deux distincts, le nombre des diviseurs positifs de
n est égal au produit
(1 + m 1 ) (1 + m r) . • • •
56
I .A.5
Théorème 6.
Pour qu'un entier naturel a non nul soit une puissance n-ième
parfaite (n 2'. 2 donné) il faut et il suffit que dans la décomposition
en facteurs premiers de a tous les exposants soient des multiples
de n .
1
r où .. p
.
. .
Corollaire.
Pour que a soit un carré parfait, il faut et il suffit que tous les
exposants de la décomposition en facteurs premiers de a soient
pairs.
57
I.A.5
Théorème 7.
Le résultat est évident si l'un des entiers est nul car alors l'autre ne peut être
que 1 .
On peut donc supposer a > 0 et b > O. Considérons alors un nombre premier
p quelconque. Par hypothèse v (ab), c'est-à-dire v (a) + v (b) , est un
P P P
multiple de n . Il s'agit de démontrer que vP (a) et vP (b) sont eux aussi des
m ultiples de n . Cela est évident si vP (a) = 0 (car 0 est un multiple de n et
que vP (b) est alors égal à vP (ab)) ou si vP (b) = 0 (pour la même raison). Le
cas qui reste : v (a) > 0 et vP (b) > 0, ne peut avoir lieu car il impliq uerait
P
que p divise a et b, ce qui est impossible puisque par hypothèse a et b sont
premiers entre eux. CQFD.
Corollaire 1.
Corollaire 2.
58
J .t\. S
Théorème S.
59
l.A.5
2
nombre 8 (au sens "plénipotent" du terme), alors que 4 ne divise pas 8 : ce
qu'il fallait vérifier.
Le lecteur pourra s'amuser à rechercher lui-même quels sont, parmi les
nombres plénipotents, ceux qui sont premiers (au sens plénipotent du terme)
et à vérifier que si tout nombre du système admet une décomposition en
facteurs premiers, celle-ci n'est pas toujours unique. Il pourra aussi démontrer
par la même occasion que les nombres plénipotents ne sont rien d'autres que
2
les entiers naturels non nuls de la forme m n 3 .
Comme cela nous servira plus tard , nous allons, pour nous détendre,
déterminer la décomposition en facteurs premiers du nombre 1 00! qui, d'après
ma calculatrice, est un nombre qui n'existe pas . . .
Il n'y a bien sûr aucun inconvénient à traiter le cas général de n ! et même,
pour y voir clair au début, le cas d'un produit quelconque a1 • . .a n de n
facteurs tous > O.
Écrivons les nombres considérés a , . . . , a les uns après les autres, sur une
1 n
même ligne, choisissons un nombre premier p et imaginons un tableau
constitué d'un nombre indéterm iné de lignes et dont les cases sont situées
sous les différents nombres a 1 , . . . , an . Dans la i -ème case de la première
ligne, donc juste sous ai , inscrivons un 1 dans le cas où é\ est divisible par
p, un 0 dans le cas contraire. Inscrivons de même, sous ai , mais dans la
2
deuxième ligne, un 1 pour indiquer que ai est divisible par p ou un 0 pour
indiquer le cas contraire. Remplissons de la même manière la troisième ligne
avec des 1 et des 0 qui indiquent si oui ou non les nombres é\ sont divisibles
3
par p . Et ainsi de suite.
Il est clair qu'au bout d'un certain temps, i l n'y aura plus que des 0 à meure
dans les différentes l ignes et qu'on peut alors arrêter le processus. On obtient
ainsi, en fait, une matrice rectangulaire ou c arrée, à n colonnes, dont tous les
termes sont égaux à 0 ou à L
S i on examine la i-ème colonne, il est clair que le nombre de 1 qui y figurent
n'est autre que l'exposant de p dans la décomposition de ai en facteurs
prem iers (pour plus de sûreté , on se reportera à I.A.4, corollaire du
théorème 6). Dans ces conditions , d'après le théorème 1 du présent
paragraphe, ou plutôt d'après son corollaire, on voit que le nombre total de
" 1 " contenus dans le tableau est l'exposant de p dans la décomposition en
60
l.A.5
facteurs premiers du produit a1 a n . Mais on peut compter ces " 1 " ligne
• . .
a
l'on écrira, comme tous les professionnels, entre crochets : [ ;J . Ainsi
Théorème 9.
J
On mparera avec fruit la longue"' des explications précédentes avec celle de
la demonstration que donnent MM. Hardy et Wright du même résultat ( [HA-
61
l.A.5
n! = TI
p premier
P (rt1 [ !J ),
S i on applique cela à n = 1 00 , on trouve (en s'aidant au besoin de sa
calculatrice pour les cas les plus empoisonnants) :
1 00 ! = 297 X 3 4 X 5 4 X ? X 1 1 X 1 3 7 X 1 7 X 1 9 X 2 34 X 29 3 X 3 1 3 X
8 2 16 9 5 5
3? X 4 i X 43 X 47 X 53 X 59 X 6 1 X 67 X 7 1 X 73 X 79 X 83 X 89 X 97
2 2 2 2
On vérifiera aussi que dans son écriture décimale ordinaire le nombre 1 000 !
se termine par exactement 249 zéros.
C'est dans les saintes É critures que j'ai trouvé la dernière application que je
soumets au plais i r de mes lecteurs. Elle est proposée en exercice par
Bourbaki, notre maître à tous : [BOU 3] , chap. 7, ex . 2 1 , p. 52.
Nous allons voir que, ainsi qu'on peut le subodorer de la lecture attentive de
l'exercice en question, le nombre 1 + � + · · · + � n'est jamais un entier
sauf naturellement si n = 1 (ou si n = 0 . . . )
Appelons h (h comme harmonique : hi ! hi ! ) le nombre rationnel
1 + � �
.
+ · · · + pour n � 2. Pour qu'il soit entier, i l faut et il suffi t que
dans sa décomposition en facteurs prem iers (I .A.4, th 7) tous les exposants
soient positifs (I. A .4 , th. 8). Or, on va voir qu'il n'en est pas ain si, déjà,
pour l'exposant du nombre prem ier 2.
Pour chaque entier i compris entre 1 et n, désignons par qi l'exposant de 2
dans la décomposition de i en facteurs premiers, et appelons q le plus grand
des nombres qi .
On peut donc dire (I.A.4, cor. du th. 6) que 2q est la plus grande puissance de
2 qui divise l'un des nombres 1 , . . . , n. Cela signifie qu'aucun des nombres
1 , 2, . . . , n n'est divisible par 2q + l , mais qu'il existe au moins un nombre k ,
compris entre 1 et n, qui est, lui, divisible par 2q .
62
l .A . 5
n ! + i + 3 + . . . + ( n- 1 ) ! I
ni n! n !
i�l N
h=
n! n! D
n
Si i -t: k , q
que si i = k, s - qi = s - qk
n!
= s - q. Cela montre que tous les nombres
) nt divisibles par 2s--<J + l sauf :! qui n ' est divisible que par 2s·q . I l en
63
I.A.5
+
termes ont cette propriété) sans être divisible par 2s-q l (car si N l'était, il en
'
- "
n
. de meme de -
serrut
A
k
n!
= N L, -:-
n! .
, ce qui n est pas) .
i * k l
Théorème 10.
1 + 2 + 3 + . . . + 24
1 1 1
=
2-4 . 3 -l . 5 . 7 - 1 . 1 i - 1 . 1 3 -l . 1 7 - 1 . 1 9- l . 2 3 - l . 5 7 7 . 4 6 7 1 8 3
64
l.B . l
65
l .B . 1
Rappelons que l e mot d'algorithme, d'al lure faussement grecque, est e n fait
d'origine arabe : dérivé du nom d'un mathématicien du IX e siècle, Al
Khuwarizmi, originaire du Kharezm en Asie centrale, i l a commencé par
désigner, sous la forme "algorisme " , l'ensemble des règles de calcul
merveilleusement simples , héritées des Arabes, qui découlent du système de
numération décimale qui s'implanta en Occident à la fin du Moyen-Age. Pour
réhabil iter le mot anthyphérèse, il faudrait une sérieuse réforme de
l'orthographe, et faute d'une formation suffisante du personnel enseignant il
est à craindre que . . . etc. etc.
Théorème 1.
É tant donnés deux nombres entiers a et b, il existe un entier g
positif et un seul vérifiant les conditions suivantes :
(i) g est un diviseur commun de a et de b.
(ii) Tout diviseur commun de a et de b est un diviseur de g.
L' unicité de g est facile à démontrer car si g et g' sont deux entiers positifs
véri fiant les conditions (i) et (ii) alors g, en tant que diviseur com mun de a et
de b (condition (i) pour g), est un diviseur de g' (condition (ii) pour g') et de
même g' , en tant que diviseur commun de a et de b, est un diviseur de g. S'il
n'y avait pas de conditions de signe, on déduirait de tout cela que g' ± g. =
Première méthode
/
C 'est la m éthode la plus ancienne, connue maintenant sous le nom
d'algorithme d'Euclide et qui, présentée comme nous allons le faire, s'appelle
66
l.B.1
résultat cherché.
On voit alors par récurrence sur n que D (a, b) = D(an , bn ) pour 1 ::::: n ::::: N.
En particulier, les diviseurs communs de a et de b sont les éléments de
67
l.B . 1
D(a N , bN) = D(g, g) : ce sont donc les diviseurs de g . Les conditions (i) et
(ii) du théorème en découlent immédiatement.
Pour achever cette démonstration, il reste à étudier le cas où a et b ne son t
plus simultanément strictement positifs.
Si a et b ne sont pas nuls, on peut appliquer le processus décrit ci-dessus à lai
et à lbl . Comme a et lai ont les mêmes diviseurs , de même que b et lbl , le
nombre g obtenu satisfait encore aux conditions du théorème. Enfin, s i le
nombre a (resp. le nombre b) est nul, on pose g = lbl (resp. g = lai) et le
théorème est encore vérifié. CQFD.
Deuxième méthode
C'est, en substance, celle déjà utilisée pour démontrer le théorème de Bezout
(I.A.3 , th. 3) . On met d'abord à part le cas où a = b = 0 (car alors la réponse
est évidente : g = 0 rempl it les conditions du théorème) et on considère
l'ensemble E des nombres de la forme ax + by où x et y sont des entiers de
signes quelconques . Comme E contient évidemment ±a et ±b et que, par
hypothèse, l'un de ces nombres est différent de 0, E contient au moins un
élément > O. Désignons par m le plus peti t de ces éléments et montrons que
m est le nombre g cherché .
Observons d'abord que par définition m s'écrit au + bv où u et v sont des
entiers particul iers. Par suite, tout diviseur commun de a et de b est un
diviseur de au + bv, c'est-à-d ire de m. Il reste donc à voir que m est un
diviseur comm un de a et de b.
En effectuant la division euclidienne de a par m , on peut écrire a = mq + r
avec 0 � r < m . Comme r = a - mq = a - (au + bv) q = a (1 - uq) + b (- vq) ,
on voi t que r E E . Il en résulte que r = 0 car dans le cas contraire on
aurait 0 < r < m , en contradiction avec la définition de m . Ainsi m est un
di viseur de a.
En effectuant la division euclidienne de b par m , on montre de même que m
est un diviseur de b, ce qui achève la démonstration.
Troisième méthode
Cette méthode utilise le théorème fondamental de l'arithmétique. De ce fait,
on suppose d'abord a > 0 et b > 0, on écrit a et b sous la forme
68
l .B . l
TI Pbp
p premier p premier
a=
et on pose
TI inf(ap ,b p )
g= P
p p remier
(On rappelle que lorsque x et y sont deux réels quelconques, on note
inf (x, y) le plus petit de ces deux nombres).
On notera que le produit qui sert à définir g ne comporte, comme il se doit,
qu'un nombre fini de facteurs différents de 1 . Il résulte de tout cela que
v (g) � v (a) et vP (g) � v (b) pour tout nombre premier p. On a en effet
P P P
v (g) = inf (a , b ) avec 3r = vP (a) et bP = vP (b). Le théorème 3 donné en
I .A . 5 permet de dire que g est un diviseur commun de a et de b. C'est la
P P P
vP (d) � v P (b) = bP , donc vP (d) � inf (3p bP ) = v P (g) . Cela prouve que d (et
,
Quatrième méthode
C'est la plus délicate à mettre en œuvre du point de vue déontologique car
elle suppose connu un résullat qu'on ne verra que dans le prochain paragraphe
( I.B.2, th. 1) et qui affirme que, étant donnés deux entiers a et b, il existe un
entier h tel que :
1 °/ h est un multiple commun de a et de b;
2°/ tout multiple commun de a et de b est un multiple de h .
Nous allons voir que si on admet l 'existence de h , on peut alors définir
l'élément g qui nous préoccupe actuellement. Le lecteur choisira parmi les
démonstrations que nous donnerons plus tard de l'existence de h celles qui
excluent tout risque de cercle vicieux.
Comme l'existence de g est immédiate (ainsi qu'on l'a d'ailleurs vu plus haut)
lorsque a = 0 ou lorsque b = 0, on supposera dans la suite a * 0 et b * O.
69
I.I3 . 1
Dans ce cas, ab n'est pas nul non plus. Comme c'est évidemment un
multiple commun de a et de b, c'est un multiple de h (condition 1 ci-dessus).
:
Il en résulte que h n'est pas nul et que le nombre a est un entier. Nous
allons démontrer que cet entier satisfait aux conditions (i) et (ii) du
1 c1- d essus. p osons g = h .
ab
theoreme
, , .
Définition
Lorsque l'un des nombres a ou b n'est pas nul, g ne peut être nul (à cause de
la condition (i)), de sorte que l'on a d � ldl � g pour tout diviseur commun d
de a et de b, puisque d divise alors g. Par suite, le plus grand commun
diviseur de a et de b est aussi . . . le plus grand diviseur commun de ces deux
70
I .B . 1
Théorème 2.
Il
Pour que deux entiers a et b soient premiers entre eux, il faut et il
suffit que leur PGCD soit égal à 1 .
71
I.B. 1
Appelons g le PGCD de a et de b. Si a et b sont premiers entre eux, les
seuls diviseurs communs de a et de b sont ± 1 . Comme g est l'un d'eux et
qu'il est positif, on a g 1 . Inversement, si g = 1 , tout diviseur commun de
=
En premier lieu l'algorithme d'Euclide fournit une méthode pratique, qu'il est
facile de programmer sur sa calculatrice préférée, pour trouver le PGCD de
deux nombres. On notera cependant que si, à un moment donné, bn est
nettement plus grand que an , on a (avec les notations utilisées plus haut) :
an +! = an et bn +l = bn - an , an + 2 = an et bn +2 = bn - an - an = b n - 2 an ,
�+3 = an et bn+ 3 = bn - 3� , et ainsi de suite, tant que bn - qan reste ::'.'. O .
Aussi, pour aller plus vite, il peut être commode de remplacer les différences
successives par des divisions euclidiennes.
De façon plus précise, supposons que l'on ait au départ deux entiers a et b
tous les deux positifs. Appelons a'1 et b'1 les mêmes nombres rangés dans
l'ordre croissant. Si a'1 = 0, on peut s'arrêter là. Sinon on effectue la division
euclidien de b\ par a' 1 , on conserve a\ (qu'on appelle b'2) et le reste (qu'on
appelle a'2). Si a'2 = 0, on arrête le processus. Sinon on recommence. Le
processus s'arrête nécessairement sur un couple (a'N , b'N) avec a'N � b'N et
a' N = O. Il est facile de voir en considérant les diviseurs communs successifs
de a'1 et de b'1 , de a'2 et b'2 , et ainsi de suite, que b'N est, à la fin, le PGCD
g de a et de b.
On peut appliquer cette méthode, mise sous forme d'un petit programme,
pour mettre par exemple les nombres 1 + + � · · · + � dont on a parlé en
I.A.5, sous forme de fractions irréductibles ii (c'est-à-dire avec N premier
N
avec D); on sait (mais on rappellera le théorème précis plus bas) que si D
n'est pas irréductible, il convient de diviser N et D par leur PGCD.
72
l . ll . 1
1
l + +
3 1 1 7 381
1
2
+ + 10 =
2 2 2 5 20
1 1 11 1 1 83 7 1 1
1 + 2 +
3 6
1 + 2 + +-
11
=
27 7 2 0
1 1 1 25 1 1 86 02 1
1 + 2 + - + 4- = -
12
1 + 2 + + 12
=
27 7 2 0
3
1 1 1 37 1 1 1 145 993
1 + 2 + + -5 = 60
1 + 2 + +-
13 = 360 360
1 49 1 1
1 + 21 + + -6 = -
20
1 + 2 + +-
14
= 1 171 733
360 360
1 1 363 1 1 1 195 757
1 + 2 + + -7 = 140
1 + 2 + +-
15 = 360 360
2 436 559
1 + 21 + + 81 = 76 1
1
1
+ 2 + +-1
280 16 = 720 720
l 7 1 29
1 + 2 + + 91 = etc.
2 5 20
Théorème 3.
73
I .B . l
Théorème 4.
i n f ( v P ( m ), v (n))
suivante :
P
(1) pgcd (m , n) TI p
=
p premier
74
I .B . 1
Théorème S.
Il
S i g est l e PGCD d e deux entiers a e t b et si m est u n entier
quelconque, alors gm est, au signe près, le PGCD de am et de bm.
Première méthode
On utilise l'iden tité de Bezout : si g est le PGCD de a et de b , i l existe des
entiers u et v tels que g = au + bv. On a donc gm = amu + bmv, ce qui
montre que tout diviseur com m un de am et de bm est un diviseur de gm.
Inversement, puisque g est un diviseur commun de a et de b, gm (et donc
tout diviseur de gm) est nécessairement un diviseur commun de am et de bm.
D'où Je résultat.
Deuxième méthode
On procède par divisibilité pure.
Le résultat étant évident lorsque m 0, on peut supposer m of. O. Appelons g'
le PGCD de am et de bm (qui existe à priori d'après le théorème 1). Comme
=
75
I .B . 1
Troisième méthode
Comme on l'a dit ci-dessus, on peut se limiter au cas m -:f: O.
S i a = 0 ou si b = 0 , le résultat cherché est très simple à démontrer car si
a = 0, pgcd (a, b) = pgcd (0, b) = b et pgcd (am , bm) = pgcd (0, bm) = bm
(avec l'ambiguïté habituelle des signes) ; de même si b = O.
On peut donc supposer a, b et m différents de O. Dans ce cas, on peut
décomposer lai , lbl et lml en facteurs premiers :
I1
f1 f1 pIl),
a b
lal = p p , lbl = p p , lml =
avec les hypothèses habituelles sur les exposants.
D ' après le théorème 4, on a
I1 inf(a ,b )
P P
pgcd (lal, lbl) = p
et
I1 inf(a +m._ , b +m )
P P P P
pgcd (lmal , lmbl) = p
, b
r + m P ) = i n f (aP , bP ) + m P , on voit que le
( )
Comme inf (a + m
P P
I1 inf(a ,b P )+m._
P P =
f1 inf( aP ,b P ) m r
dernier produit s'écrit p p p =
I1 inf(aP ,b P ) m
p f1 p P , soit lml pgcd (lal, lbl) .
Il n'y a plus qu'à observer que
pgcd (la l , lbl) = pgcd (a, b)
et
pgcd ( l m a l , l m b l) = pgcd (ma, mb)
pour achever la démonstration.
Le résultat précédent peut se traduire par la formu l e suivante :
(2) pgcd (ma, mb) = m pgcd (a, b) .
76
I.B.l
Théorème 6.
Théorème 7.
77
I .B . 1
écri tes avec d e s entiers a ' et b' arbitraires, donc, pourquoi pas ? avec des
entiers premiers entre eux.
g g
6) , pgcd (a, b)
PGCD est (d'après le théorème g = 1 . D'où le résultat en
g g
vertu du théorème 2.
S upposons maintenan t que l'on ait a = a'g et b = b'g avec a' et b' entiers
premiers entre eux. On a alors pgcd (a', b') = 1 , d'où par le théorème 5,
pgcd (a, b ) = pgcd (a'g, b'g) = g pgcd (a', b') = g. CQFD
Terminons ce paragraphe par quelques mots sur les fractions irréductibles. On
appelle ainsi , on le sait, une fraction a/b formée de deux entiers a et b
premiers entre eux. Cette appellation se j ustifie par le fait que l'absence d'un
diviseur comm un d :f:. ± 1 pour a et b empêche de simplifier d'une man ière
raisonnable la fraction en question. On exprime cette idée en disant aussi que
lorsque a/b est irréductible, la fraction est réduite à ses moindres termes.
Théorème S.
Pour être plus précis, il faudrait dire que si a et b sont deux entiers
quelconques tels que b :t. 0, i l existe deux entiers a' et b' prem iers entre eux
tel s que a/b = a'/b'. En outre, on peut prendre a' = a/g et b' = b/g avec
g = pgcd (a, b) et si on a aussi a/b = a"/b " avec a" et b" premiers entre eux ,
alors ou bien a' = a" et b' = b" ou bien a" = - a" et b' - b". =
Théorème 9.
Il
S i a/b = a'/b' avec a' e t b' premiers entre eux, alors i l existe un
entier m tel que a = ma' et b = mb'.
78
I.B.2
Théorème 1.
É tant donnés deux nombres entiers a et b, il existe un entier h
positif et un seul vérifiant les conditions suivantes :
(i) h est un multiple commun de a et de b.
(ii) Tout multiple commun de a et de b est un multiple de h.
Première méthode
Elle s'appuie sur l'existence du PGCD et sur les propriétés qui ont fait notre
bonheur jusqu'ici. Observons d'abord que l'existence de h ne pose pas de
problème quand a = 0 ou quand b = 0 : le nombre 0 satisfait en effet, dans
ces cas, aux conditions (i) et (ii) du théorème 1 . On peut donc supposer a :t- 0
et b :t- O. Posons a = a'g et b = b'g, g étant le PGCD de a et de b, et les
nombres a' et b' étant premiers entre eux (I.B . 1 , th. 7) . Alors le nombre a'b'g
79
1 . 13 . 2
Deuxième méthode
On considère à priori l'ensemble E de tous les m ultiples communs de a et
de b. Si a = 0 ou b = 0 , E est rédui t à 0 et cet unique élément vérifie
effectivement les conditions (i) et (ii) du théorème.
On peut donc supposer a -:f. 0 et b -:f. O. Comme E contient ab et - ab, E
contient un élément > O. Appelons h le plus petit élément > 0 de E et
montrons que h est l'élément cherché. C'est déjà un multiple commun de a et
de b par construction. Considérons un m ultiple commun m de a et de b
quelconque. Si on effectue la division euclidienne de m par h (qui n 'est pas
nul), on obtient m = hq + r avec 0 � r < h. Le fait que r = m - hq montre
que r est un multiple de a et de b à la fois. Dans ce cas, on ne peut avoir
r -:f. 0 car on aurait 0 < r < h, ce qui contredit la défin ition de h. On a donc
r 0, donc m = hq, ce qui démontre que m est un multiple de h. CQFD
=
Troisième méthode
On suppose d'abord a > 0 et b > 0 et on appl ique à a et b le théorème
fondamental de l'arithmétique en écrivant
b
TI paP TI p r
p p r e m i er
a= et b =
p premier
Notons s le plus grand des deux nombres a et b (nombre que l'on écrit, on
P P P
le sait, sup (aP , bP ) ) . Il est facile de voir que sP est toujours nul sauf pour un
nombre fini de valeurs de p. Par suite, il n'y a aucun inconvénient à poser
80
l.B.2
TI 5
p P
p premier
h= .
Nous allons voir que h (qui est un entier > 0) est le nombre cherché. Notons
en prem ier lieu que l'on a v (a) � v (h) et v (b) � v (h) pour tout
P P P P
nombre premier p. On a en effet v (a) = a � sup (a , b ) = v (h) et de
même pour le second cas. Il résulte alors de l.A.5. th. 3 que a et b divisent
P P P P P
Définition
É tant donnés deux nombres entiers a et b quelconques, on appelle
plus petit commun multiple de a et de b (ou en abrégé PPCM)
l 'unique entier positif h vérifiant les conditions (i) et (ii) du
théorème 1 .
S i l'un des nombres a ou b est nul, le PPCM est nul; c'est d'ailleurs le seul
m ultiple commun de a et de b.
Si les deux nombres a et b ne sont pas nuls, le PPCM n'est pas nul non
plus car s'il l'était tout multiple commun de a et de b serait nul, ce qui n'est
pas le cas du produit ab, multiple à la fois, justement, de a et de b. Dans ce
81
l . l l .2
Théorème 2.
Cette formule est valable, comme on le vérifie directement, même quand l'un
des nombres est nul.
Avec l'abus d'écriture maintenant bien ancrée dans nos mœurs, on écrira
(1) pgcd (a, b) ppcm (a, b) = ab
Lorsque les nombres ne sont pas nuls, on peut donc déduire le PGCD du
PPCM et inversement.
82
I.B.2
Théorème 3.
Théorème 4.
Théorème s.
Il
S i h est l e PPCM de deux entiers a et b quelconques, alors pour
tout entier m, hm est, au signe près, le PPCM de am et de bm.
83
I.B.2
= ppcm (a, b) . m
abm
ppcm (am , bm) =
pgc d ( a, b)
CQFD
On aurait pu, bien entendu, utiliser le théorème 3 .
Théorème 6.
-
a b ppcm -(a, b)
(4) ppcm = --
m ' m m ·
84
I.B.3
Théorème 1.
question.
L'unicité de g est immédiate car si g et g' sont deux entiers positifs vérifiant
les conditions du théorème, il résulte de ces conditions que glg' et g'lg. D'où
g = g' puisqu'on a affaire à des nombres positifs.
Pour démontrer l'existence de g, on raisonne par récurrence sur n . Cette
existence étant évidente si n = 1 (en prenant g = a 1 ), supposons qu'elle soit
assurée dans le cas où l'on dispose de n 1 nombres. Appelons en particulier
-
85
l.B. 3
Définition
(1) (
pgcd (al ' . . . , � ) = pgcd pgcd (ap . . . ' a n - 1 ) , a n )
(2) ppc m (a l ' . . . , an ) = ppcm ( ppc m(al ' . . . , a n - ! ) , an)
(5) pgcd
( a1
m
, . . . ,
m
)
a...!!...
- -
pgcd (a p . . . , a n )
--�--�
(6) ppcm
( al
m
'
· ·
·
' m
)
a...!!...
-
-
ppcm (a l ' . . . ' a n )
m
m ét.anl, dans les deux derniers cas, un diviseur commun non nul d e tous les
nombres a l ' . . . ' an .
On notera en revanche que si n i= 2, il n'y a pas de formules simples, tel les
que ( 1 ) dans I.B .2, reliant le PGCD et le PPCM : on peut le voir en prenan t
n = 3 et a 1 = 2, � = 3 , a3 = 6.
Nous laissons bien volontiers au lecteur le soin d'écrire et de démontrer les
deux fonnules donnant la décomposition en facteurs premiers d'un PGCD et
d'un PPCM quelconque. Nous ferons par contre un effort pour généraliser
l'identité de Bezout (I.B . l , th. 3).
86
l.B.3
Théorème 2.
al , . . . , an .
nombres jusqu'à an est égal à pgcd (g0 , an ). Cela permet d'écrire g sous la
forme ug0 + v3n . Comme g0 est lui-même, d'après l'hypothèse de récurrence
de la forme v1 a 1 + + vn l 3n- l , on voit qu'il existe effectivement des
+ Un 3i, .
· · · -
entiers U 1 , , U
n
tels que g = u1 a1 +
• • • · · ·
Généralisant la définition des nombres premiers entre eux, on dira que des
nombres a1 , , an sont premiers dans leur ensemble si leurs seuls diviseurs
. • •
communs sont 1 et - 1 .
Théorème 3.
(i) => (ii) S i a1 , an sont premiers dans leur ensemble, leurs seuls
, • • •
diviseurs communs sont 1 et - 1 . Comme le PGCD est l'un d'eux et qu'il est
positif, il est donc égal à 1 .
(ii) => (iii) Cela résulte immédiatement du théorème 2.
(iii) => (i) + un an = 1 , tout di viseur
S i on a la relation u 1 a1 + · · ·
87
l.B.3
donc de 1 . D'où (i). B ien entendu , l'équivalence entre (i) et (iii) constitue Je
théorème de Bezout généralisé.
Théorème 4.
condition plus forte que l'on exprime en disant que les nombres a 1 , . . . , an
sont premiers (entre eux) deux à deux et qui veut dire que à chaque fois que
l'on a i :t. j (pour 1 :;::; i, j :;::; n) alors a; et ai sont premiers entre eux.
Théorème S.
Il
S i a1 , , an sont prem iers deux à deux, leur PPCM vaut, au
• . •
signe près, a l . . . an .
( )
h = ppc m ppcm(a p . . . ' a n - 1 ) , a n = ppcm (a l . . . an- 1 ' an )
88
I.B.3
Corollaire
Si a 1
, an sont premiers deux à deux et s'ils divisent tous un
• • • ,
89
Grandeurs incommensurables
et nombres irrationnels
91
l.C.l
Définition.
Un nombre réel x est dit irratio nnel s'il n'est pas rationnel . . .
autrement dit, s'il est impossible de l'écrire sous la forme d'une
fraction � formée de deux entiers a et b quelconques - b étant bien
sûr supposé différent de O.
Théorème 1.
92
l.C. 1
93
l .C . 1
2
car ce n'est pas parce que un carré a est un m ultiple de 8 que le nombre a
correspondant est un multiple de 8 . C'est pourquoi pour généraliser sans trop
de peine le théorème 1 , il est préférable de faire appel aux propriétés
particulières des nombres premiers.
Théorème 2.
S upposons en effet que {;; soit un nombre rationnel. On peut donc écrire
{;; = � avec a et b entiers et b io O. Quitte à diviser a et b par leur PGCD
2
(ou prendre a et b le plus petit possible) on peut supposer a et b premiers
entre eux. 0n a d one a
2 2 . a2 .
nb , qm. montre que b di vise
=
Corollaire
94
I.C.l
Théorème 3.
m,-
Si n est un entier positif et m un entier ;::: 2 , le nombre 'I n est un
nombre irrationnel sauf si n est une puissance m-ième parfaite.
relation am = nbm ), et donc aussi de a (I.A.3 , cor. 1 du th . 6). Par suite, les
nombres a et b ne seraient pas premiers entre eux. CQFD
CoroUaire
Théorème 4.
a
S upposons en effet que x soit rationnel , donc qu'on puisse écrire x =
b
avec a et b premiers entre eux et b "1:- O. Alors on a, d'après l'hypothèse
95
n- ]
I.C.l
a
n
bn
+ a l n - 1 + . . . + an = 0
a
b
n
donc, en multipliant par b
n
a + al a b + . . . + an b = 0
n �l
n
a , donc aussi a, contrairement à l'hypothèse. On a ainsi x = �
avec
b = ± 1 . CQFD.
Grâce à ce résultat, on peut dire que .,,/2 + f3irrationnel car ce n'est pas un
entier et si on pose x = .,,/2 + f3 , alors x = 5 + 2 f6 , donc x - 5 2 f6
2 2
=
96
LC.l
des nombres -fj à m on peut laisser de côté, outre naturellement le cas des
carrés parfaits, le cas des nombres de la forme{4n (car on ramène aussitôt
Je problème à celui de -/n ) et celui des nombres de la forme --J 2(2n+ 1 ) car
la démonstration "par le pair et l'impair" du théorème 1 suffit largement. On
peut donc se limiter au cas où le radical porte sur un nombre impair N. S i on
suppose alors fN" = � avec A et B premiers entre eux (et B 7: 0, j 'allais
l'oublier !), A et B sont nécessairement impairs comme on le voit aussitôt à
partir de la relation A = N B
2 2
On peut donc écrire cette relation sous la
forme (2a+ 1 ) = N (2b+ 1 ) Comme le reste de N dans la di vision par 4 ne
•
2 2
peut être que 1 ou 3, on peut poser soit N = 4n+ l , soit N = 4n+3 .
•
97
I.C.2
ce qui est encore impossible car a(a+ 1 ) est toujours pair alors que le second
2
membre est impair à cause de la relation 5b + Sb = Sb (b+ l ) .
Reste donc le cas où N = 8m+ 1 . Mais d e 3 à 1 7 , o n n e peut avoir que
N = 17 (le nombre 9 étant un carré). Or pour N = 1 7 , les mêmes calculs que
précédemment donnent l'égalité a(a+ 1) = 1 7 b(b+ 1) + 4 dont les deux
membres sont de même parité, ce qui ne permet pas de conclure .
D'où l'affirmation du sieur McCabe : en disant que Théodore de Cyrène avait
été jusqu'à -fU (en grec µEXPt), Platon voulait dire "j usqu ' à -fU exclu " .
CQFD.
Je caricature, mais il n'y a pas de doute que la méthode précédente est bien
dans le style pythagoricien .
Reste un autre problème, personnel celui-là. Comment se fait-il que la
méthode de McCabe ait été publiée en 1 976 ([HAR-WR] , p. 47) alors que
M. Godfrey Harold Hardy, co-auteur du livre qui rapporte cette hypothèse de
McCabe, est mort en 1 947 ? C'est sans doute le grand m ystère des rééditions
successives du livre en question.
2. Grandeurs incommensurables
98
l.C.2
Théorème 1.
99
l.C.2
segments san s m e sure commune ou, d'un seul mot, des segments
incommensurables : tout segment, si petit soit-il, qui entre un nombre exact
de fois dans le côté d'un carré ne saurait entrer un nombre exact de fois dans
la di agonale et inversement .
Nous avons déc rit , dans la section B de cet ouvrage, la méthode connue sous
le nombre d'algorithme d'Euclide qui permet de déterminer le PGCD de deu x
nombres entiers s tri c tement positifs . Com m e cette méthode procède
essentiellement par comparaisons et différences successives, rien n'empêche
théoriquement de l'appliquer à d'autres nombres > 0, par exemple à des
longueurs, à des aires ou à des volumes. S upposons pour fixer les idées que
l'on ait affaire à des longueurs s et t. Appliqué à s et à t, l'algorithme
d'Euclide consistera à ranger ces nombres dans l'ordre croissant, ce qui donne
des nombres s 1 et t1 , puis à retrancher le plus petit nombre du plus grand
(s'ils sont différents) et enfin à ne conserver des nombres initiaux que le plus
petit d'entre eux. Ce qu'on a fait avec s et t pourra alors être refait avec les
nouveaux nombres obtenus t1 - s 1 e t s 1 , e t ainsi d e suite - tant qu'on n e
rencon tre pas de nombres égaux . Pour être plus concret, o n peut aussi
i mag i ner qu'on applique le processus préc é d en t à des segments S et T, de
longueurs respec tives s et t, les opér ati o ns en je u , sous traction et
comparaison, ayant une signification g éométriq ue évidente. Si les se gm ents
S et T ont une partie aliquote commune, on a (avec des notalions évidentes)
s = mu et t = nu, et appliquer l ' alg o rith me d'Eucl ide à S et à T re vien t
évidemment à l ' a ppl i q u er à m et à n. Par suite, dans ce cas, l'algorithme
s'arrête nécessairement au bout d'un nombre fini d'étapes.
1 00
l.C.2
Résumons :
Théorème 2.
Corollaire
fig. 1
101
I.C.2
Observons d'abord que le pentagone étoilé (que nous appellerons dans la suite
pentagramme pour simplifier) détermine un autre pentagone régulier convexe
A'B'C'D'E' situé à l'intérieur du premier. Il est en effet facile de vérifier que
les côtés et les angles de A'B'C'D'E' sont tous égaux : il suffit d' utiliser dans
la figure divers triangles égaux et isocèles (on observera en particulier que
l'angle A par exemple, qui vaut 1 08°, est divisé en trois angles égaux par AD
et AC) .
Comme le triangle EAB' est isocèle (ses angles à la base sont égaux et
valent 72°) , on voit que la différence b - a est égale à B'D. Mais elle est
aussi égale à B 'E' car le triangle D B 'E ' est isocèle pour des raisons
angulaires : l'angle D de ce triangle représente un tiers de l'angle D d u
pentagone ABCDE e t l'angle E' d e c e même triangle u n tiers d e l'angle E' du
pentagone A'B'C'D'E', dans les deux cas 36°. Si on appelle a' et b' les côtés
respectifs du pentagone A'B'C'D'E' et du pentagramme A'C'E'B'D', on a donc
b - a = b'.
Ainsi, la première étape de l'algorithme d'Euclide nous conduit à remplacer le
couple (a, b) initial par le couple (b', a), étant entendu que l'on a évidemment
b' < a.
L'étape suivante consiste alors à soustraire b' de a . Comme a = AB' et que
b' = B 'E' = DB' = AC', on voit que a - b' = B 'C' = a', de sorte qu'au couple
(b', a) doit être substitué maintenant le couple (a', b').
On est donc ainsi ramené exactement
à la situation initiale, avec une figure
semblab l e , mais p l u s petite,
constituée p ar l e pentagone A'B'C'D'E'
et le pen tagramme correspondant
A'C'E'B 'D'.
fig . 2
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les deux étapes suivantes
conduiront de même aux côtés a" et b" d'un nouveau pentagone A"B"C" D"E"
et d'un nouveau pentagramme A"C"E"B "D", et ainsi de suite indéfin i ment.
Cela conduit au théorème suivant, que les Grecs ont peut-être découvert sans
que l'on n'en sache rien.
1 02
I.C.2
Théorème 3.
Il
Le côté d'un pentagone régulier convexe est incommensurable au
côté du pentagone étoilé correspondant.
' .
cette equat1on d u secon d d egre' d onne (pmsque
. r > 0) r = I + -fS
. 0n
2
reconnaît là la valeur de la "divine proportion " (ou nombre d 'or) , ainsi
appelée à la Renaissance pour des raisons esthétiques qui m 'échappent.
On notera que tout cela prouve, indépendamment des théorème de la section
B, l'irrational ité de {5 .
Profitons de l'occasion pour calculer la valeur exacte de cos � . D'après les
relations métriques dans un triangle quelconque, en l'occurrence ABE, on a
AB2 + BE = AE + 2AB .BE cos Ê , soit a2 + b = a + 2ab cos , d'où
2 2 2 2
�
1t = 2a
1t , ce qm. d onne cos 5 1 + -15
1,on de'd mt b 2a cos 5 =
. b
=
4
Il peut être intéressant de présenter l'algorithme d'Euclide, appliquée à des
longueurs , d'une manière plus frappante en considérant que les longueurs
1 03
l.C.2
t i + -v-s
s 2
et oublions provisoirement tout ce qu'on a dit sur le pentagone régulier.
Alors les côtés du deuxième rectangle (après "ablation" d'un carré) sont s
et t - s dont le rapport est
s s 2 --
2 -
2(-15+ 1 ) -!5+ 1
t-s l + -/5 s - s 1 + -!5-2 -15- 1 -
5- 1 2
2
1 04
l.C.2
Le lecteur intéressé pourra effectuer les mêmes calculs à partir d'un rectangle
dont les côtés sont dans le rapport f2 Mais dans ce cas là, il y a encore une
.
D c
fig. 5
La seconde différence à calculer est donc DC BE = BC FC = BF, et on
- -
1 05
LC.3
D c
fig. 6
1 06
l.C.3
pouvait bien évidem ment pas connaître e t dont Euler établit l' i rrati o n al i té en
1 73 7 .
Théorème 1 .
�e
Il � om b r e e, base des logarithmes népériens, est un nombre
mationnel.
1 1
La démonstration est fondée sur le fait que e = 1 +
l!
+
21
+
31 + ·
·
·
( [DIX 2] , p. 1 1 8) .
S upposons que e soit rationnel : alors i l existerait des entiers a > 0 e t b > 0
a = b! [� l)!
+
�2) !
+ ...
]
1
b+ l
+
1
(b+ l )(b+2)
+ ...
<
1 1 ...
+ 2 +
b+ l (b+ l )
1
Comme la somme de la série
b+ 1
+ 2 + 3 + · · · est égale à
(b+ 1 ) (b+ 1 )
� a i n s i qu'il est facile de le véri fier (somme d'une s ér ie géom é tr i q u e de
·
prem i er terme
l
.
et de raison
l
) , on en d e'd u1t q ue . a < l . D' ou'
l 'encadrement 0
b+ 1
< a<
b+ 1
1 , cc qui est absurde pour un en ti er .
Pour démontrer le résultat analogue pour rc, nous introduirons une fonction
auxiliaire f, dépendant de trois entiers p , q , n tous > 0, définie par
" "
x (p-qx)
f(x) =
n!
C'est une fonction polynôme de degré 2n , dont les dérivées successives f' ( x ) ,
.
f" (x) , . . , (ml (x), . . . sont, de ce fait, des polynômes de degrés 2n- 1 ,
2n-2 , . . . , 2n-m, etc .
1 07
l.C.3
Lemme 1 .
)
Le résultat est évident si m > 2n car on a vu que dans ce cas fm (x) est égal à
0 pour tout réel x.
n
Le résultat est facile à démontrer si m < n car f(x) étant divisible par x , f' (x)
n- l n- z n l)
est divisible par x , f " (x) divisible par x et ainsi de suite jusqu'à [ - (x)
)
qui est divisible par x . Ainsi, si m < n, fm (O) est-il encore nul.
Rappelons que si m = 0 , on a par convention r0) (x) = f(x).
Reste le cas où n :::; m :::; 2n . Comme rm) (O) est le terme constant du
)
polynôme fm (x), il provient, dans le calcul des dérivées successives, du
terme de degré m du polynôme f(x). Or il est bien évident que si on
2
n c. x
i
développe f(x), on oblient une expression du type l: -'-, - où c i est
i= O
n.
un entier. Par suite rm) (0) est égal au coefficient de la dérivée m - ième
m l cm
donc a' -- 1 - , ce qui est un entier car m 2 n. D'où le lemme .
n.
Lemme 2.
1 08
I.C.3
[� ]
n
n
(p - qx) (qx)
=
n !
n
d'où le résultat, p uisque l'on peut simplifier par q .
(� - ) (� - )
f' (x) = f ' x x
'
= - f' (� - ) x ,
Lemme 3.
p
S i p et q sont fixés, l'intégrale I = (o /q f(x) sin x dx (qui dépend
J
de n) tend vers 0 quand n croît indéfiniment.
1 09
J.C.3
n
x (p - qxt � (�) n n
p = } pour tout x E [ , �]
0
et par conséquent
p
1 r/q f(x ) S i n
n
X dx 1 � ( /q
Jo
f(x) J sin x 1 dx � � p
n
2n
q n!
�
p
2 n+ l
n!
2
(p )
= p
n!
c ar 1 sin x 1 < 1 .
Le résultat cherché découlera alors du lemme général suivant :
Lemme 4.
n
S i a est un réel positif fixé, on a lim 1!_' = 0.
n -too n.
Alors
a" a
n°
a
--
a
<
- -
a -
n
a
llo
() k
n! n0 ! n0 + 1 n0 +k n0 ! 0
no
�
a"
conditions, si n � n 0 + k0 , on a ! � , ce qui démontre le lemme
n !
E
n.
0
�
no
puisque ne dépend pas de n et que e est arbitraire.
n o·
Calculons alors l'intégrale I en utilisant une intégration par parties : on
obtient
1 10
I.C. 3
= - [ f(x) cos x ]
p/q f p/q
0
+
0
f' (x) cos x dx
Comme l'intégrale restante est du même type que l'intégrale initiale, on peut
encore intégrer par parties
p /q
f ' (x) cos x dx = rop
J{o
/q f ' (x) (sin x)' dx
J
[ f ' (x) sin x ] p
/q f p/q
0
= f " (x) sin x dx
0
-
où les différentes fonctions 'Yo (x) , . . . , 'Ym (x), 'Ym + I (x) sont égales à
± sin x ou à ± cos x .
Si o n prend m = 2 n dans cette relation (autrement d i t s i o n procède à partir
de I à 2n+ 1 intégrations par parties), l'intégrale finale est nulle car on a vu
que r <ml (x) = 0 pour tout x si m > 2n. D'où le dernier lemme :
Lemme S.
Si I =
f p/q
O
f(x) sin x dx , alors I =
111
I.C.3
Théorème 2.
f0p/q
Conservons en effet les lemmes 1 et 2 tels quels, et remplaçons l'intégrale
pour le lemme 3 :
I.C.3
Lemme 6.
f p/
On a ici, en effet, de façon évidente :
J ::;
o q f(x) e' dx ::; g
p
2n
q cf n !
ep/q ::; g ep/q
q
2
(p t
n!
et la conclusion résulte du lemme 4.
Si on calcule alors J par intégrations successives, on obtient, plus
j�0� rp�
simplement que dans le cas de I :
J =
rp�
la f(x) e' dx = [ f(x) e' -
la f ' (x) e' dx
et ainsi de suite, ce qui donne, puisque (ml (x) est identiquement nul quand
m > 2n, l'équivalent suivant du lemme 5 :
Lemme 7.
Si J =
1 13
I.C.3
dénominateur de la fraction � r
qui représente e ) . Comme on a e' > 0 quel
q
nombre > 0 , on a aussi J > O. Cela donne l'encadrement 0 < QJ < 1 . Or
si on examine maintenant la formule figurant dans le lemme 7 , on s'aperçoit
que chaque terme de la somme qui y figure est un nombre de la forme �
(cela résulte des lemmes 1 et 2 et du fait que e
0
==
/
1 et ep q == � ) . Il en
résulte que QJ est un entier, ce qui est incompatible avec l 'encadrement
0 < QJ < 1. CQFD
Théorème 3.
Il
r
Si r est un rationnel non nul, e est un nombre irrationnel .
2 3
Cela s'applique en particulier à e , e , e4 et ainsi de suite.
I l est à noter que Lambert était parvenu, en 1 76 1 , à cette conclusion en
utilisant sa technique des fractions continues (cf. [E. U. 2] , article
LAMBERT, Thésaurus , nouvelle édition) .
n
Il est par con tre plus di fficile d'étudier l'irrationalité de 7t (ou de rr r ) .
-
Legendre a démontré vers 1 794 , que la méthode de Lambert s'applique aussi à
2
rr (voir aussi [ H A W R ] , p. 47 pour une démonstration par le calcul
intégral) . J'ai dans mes cartons une démonstration de l'irrationalité de 7t4 (que
j'ai prise dans un numéro de l 'American Mathematical Monthly) , mais le cas
général ne semble pas pouvoir ê tre réglé autrement que par l'usage du
théorème de Lindemann, dont nous parlerons dans le Livre VI, et qui montre
que la définition du nombre rr "transcende" les ressources de l'algèbre . . .
Notons aussi qu'on connaît depuis longtemps des nombres dont on n'a
jamais pu, j usqu'à présent déterminer la nature, rationnelle ou non . Le cas le
plus célèbre est celui de la constante d'Euler
'Y == }�m � ( � 1 + + · · · + �- � n n )
1 14
I.C.3
dont nous parlerons au Livre III. Mais i l y a aussi e + 1t et ne qui sont dans
rc
le même cas, alors que, curieusement, l'irrationali té de e a été établie par le
mathématicien russe Gelfond, en 1 929 .
Théorème 4.
Il suffit en fait de démontrer que quels que soient les réels a et b vérifiant la
condition a < b, il existe au moins un rationnel x (resp. un irrationnel y) tel
que a < x < b (resp . a < y < b) car on pourra alors appliquer le même
raisonnement à a et à x (resp. à a et à y) et trouver un second rationnel x'
(resp . un second irrationnel y') tel que a < x' < x (resp. a < y' < y). On en
aura un troisième, de même , à partir de a et de x' (resp. de y') , et ainsi de
suite :
a x' b a y' b
x" X y" y
0
Considérons un réel x > 0 à priori quelconque et choisi ssons un entier
ot. _Q
X
naturel n 0 "suffisamment grand" pour que l'on ait < b - a . Cela est
n
X0
possible puisque cette condition équivaut à n > -(notons que l'on a
b - a
b - a > 0 par h ypothèse). Parmi les entiers m de s igne quelconque qui
n
prendre m entier et inférieur ou égal à an Comme l'ensemble de ces entiers
Xo
.
1 15
l.C.3
an
Xo
est majoré (par exemple par . . . ) , on peut considérer le plus grand d'entre
(m+ l )x 0
eux. De par cette définition de m , on a > a. Montrons que l'on a de
n
(m+ l )x 0 (m+ l ) x0
plus < b . Si cela n'était pas, on aurait :::: b et les
n n
(m+ l )x 0 m x0 (m+ l )x 0
:<; :<;
m x0 . .
.
relations -- a<b - - serait
montrerait que
n n n n
X
supérieur ou égal à b - a, ce qui est absurde car cela donnerai _Q :::: b - a ,
n
contrairement au choix que l'on a fait de n . On a donc l 'encadrement
(m+ l )x 0
a< < b .
n
Avec x 0 = 1 , cet encadrement fournit un rationnel strictement compris entre
a et b; avec x 0 � , il fournit - sauf exception - un irrationnel ayant la
=
1 16
I.C.4
Théorème 1.
"
, al a, [ 10l ü"x ]
, . al est eg
Ce nom bre dec1m
1 17
I . C .4
pose a = [ l ün x] et u =
a
, il est immédiat que u véri fie les cond itions
10n
du théorème.
Le nombre décimal d'ordre n ainsi défini sera appelé, dans la suite, la valeur
décimale d ordre n de x. Pour être correct, il faudrait dire en fait " valeur
'
décimale approchée par défaut d'ordre n " , mais ce serait beaucoup trop long.
Dans ce qui suit, nous noterons vn (x) la valeur décimale d'ordre n de x.
On observera que l'on a en particulier v0 (x) = [x].
Théorème 2.
<\, (x) = [ lün x] - 1 0 [ l ün-l x] . Cela prouve que dn (x) est un entier.
Pour achever la démonstration, nous introduirons le lemme suivant :
Lemme.
1 18
l . C.4
Définition 1.
Théorème 3.
10"
· · ·
10
étant entendu que cette somme se réduit à [x] quand n = O .
1 19
I . C .4
Théorème 4.
;::.: 1 arbitraire, i l
Il
S i x est u n nombre réel e t s i n est u n entier
existe u n entier n' ;::.: n tel que d0 . (x) ":f. 9 .
Ce résultat signifie qu'il est impossible de ne trouver que des 9 à partir d'un
certain rang, dans le développement décimal de x.
Lemme 1 .
C'est un résultat bien connu, qui exprime que la su ite (a" ) tend vers +oo et
qu'on démontre en vérifiant par récurrence sur n que ( 1 + b)" ;::.: 1 + nb pour
tout nombre b positif.
Lemme 2.
n+n n+n - 1
= [10 ° x] - 10 [10 ° x]
et cette dernière expression représente �+no (x) . D'où le lemme
1 20
l .C.4
Lemme 3 .
Raisonnons par l'absurde en supposant que dn (x) = 9 pour tout entier n ?:: 1 .
Alors, d'après le théorème 3 , on a
vn (x) = [x] + io + .. +
. l�n = [x] + io [ 1 + ... + l�n- 1 ]
1
1 - __
9
=
lif 1
[x] +
10
- [x] + 1 -
lO"
Il existe une théorie u n peu plus générale que celle que nous développons ici
et pour laquelle il y a des développements décimaux (dits alors " impropres")
qui ne satisfont pas à la propriété exprimée dans le théorème 4 . Mais nous
n'aurons pas à en faire usage.
La notion de développement décimal telle que nous l'avons présentée ici
permet de représenter tout nombre x par une série apparentée à une série
géométrique :
121
I .C . 4
Théorème S.
esl = [x] + �
L, n
(x)
1 0" 1 0
convergente e l l'on a x
n= l
= l ü" , de sone
d 1 (x) d n (x)
En effet, on a déjà vu que v n (x) [x] + IO + · · · +
que tout revient à démontrer que x = lim v n (x) . Or on a, d'après la
fl � OO
Théorème 6.
(ii) Pour tout entier n :2: 1 , il existe un entier n' :2: n tel que
�·"* .
9
-
OO
= a+ �
L,
c\,n
. ' .
122
I . C .4
OO
L
d
Pour ce qui reste à démontrer, observons d'abord que la série est ----%
n= l 1 0
' ' 1 'f .' 10 . 1
convergente car son terme genera est pos1tI et maJore par n = n-1
10 10
qui est le terme général d'une séri e géométrique convergente [ DIX 2] ,
chap. XXXIX, p. 88 et 90 ) .
OO
mais l'existence d'au moins un entier n 0 tel que � ::F 9 mon tre que la
= a+ 1 -
1
no
lü
D'où l'encadrement plus précis que ci-dessus a $ x < a + 1 qui prouve
que [ xj = a.
Considérons maintenan t un entier m ::'.". 1 et montrons que dm (x) = dm .
OO
L.J L.J
1
l om X = l üm a + l om- d 1 + . . . + dm +
n = l 10 n= l 10
123
..
I.C.4
l
où b = l üm a + l üm - d 1 + . + dm est un nombre entier. Comme les
nombres dm +n sont des entiers vérifiant la condition 0 ::; dm +n ::; 9 , on voit
aussitôt, selon un raisonnement déjà fait ci-dessus que
..
S i on remplace m par m- 1 , cela donne aussi (pour m � 2) la rel ation
l
1 0m- l vm- 1 (x) = 1 0m- a + l üm-2 d l + . + d - 1
m
relation qui est encore valable pour m = 1 à condition de voir que le second
membre se réduit à a.
Si on multiplie alors par 1 0 les deux membres de la seconde relation et que
: -
l'on retranche le résultat mem bre à membre de la première relation, on
obtient l'expression de dm d = l üm v m (x) l üm vm - 1 (x )
m ce qui est ,
s
aussi dm (x) par définition . CQFD.
r
Si on suppose a = 0 pour simpl ifier, on peut pré enter le nombre x défini par
le théorème 6 sous la fo me abrégée, familière et fautive
0, dl di d3 d4 . . .
1 24
I . C .4
Corollaire.
Défin ition 2.
1 25
l . C .4
Enfin, tout ensemble E est équipotent à lui-même car l'appl ication identique
de E dans E est une bijection.
Ainsi la relation d'équipotence est une relation d'équivalence qui permet, par
conséquent, une classification des ensembles quelconques.
Limitée aux ensembles finis, cette relation se réduit à un e notion famil ière :
dire que deux ensemble finis sont équipotents revient à dire qu'ils ont le
même nombre d'éléments ou, pour être moins précis, qu'ils en ont autant. Il
peut être commode d'étendre cette dernière façon de s'exprimer aux ensembles
infinis et le but de ce qui va suivre est de faire voir j ustement que deux
ensemble infinis n'ont pas nécessairement autant d'éléments l'un que l'autre.
Pour ce faire, nous allons traduire dans le vocabulaire de la définition 2 ce
que Dixmier appelle les ensembles dénombrables ([DIX l ] , chap. I, p. 2 1).
Définition 3.
I l revient a u même, com me l e dit Dix m ier, de dire qu'on pe ut ranger les
éléments de E en une su ite, finie ou infinie, ne comportant ni répétition ni
omission. Ainsi, l'ensemble � des entiers rationnels est- il dénom brable car
on peut énumérer tous ses éléments sans répétition ni omission en écrivant
0 , 1 , - 1 , 2 , - 2 , 3 , -3 , 4 , -4 ,
et ainsi de suite. De même, l'ensemble Fil x Fil des couples d'entiers naturels
est dénombrable car la liste illimitée
(0, 0) , ( 1 , 0) , (0, 1 ) , (2 , 0) , ( 1 , 1 ) , (0, 2) , (3, 0) , (2 , 1 ) (1 , 2) '
(0 ' 3) , (4 , l ) .
'
, . .
1 26
I.C.4
équipotent à R En fin , si on peut ranger les éléments de E en une sui te, finie
o u non , ne comportant pas d'om issions (mais où les répétitions sont
admises), cet ensemble est dénombrable.
On va utiliser ce résultat pour régler le cas de l'ensemble CQ des rationnels.
Théorème 7.
En effet, la suite
0 1 0 2 1 0 4 3 2 1 0 6 5 4 3
, , , , , 2 , 3 , , ,
1 1 2 , 1 2 3 , 4 5 1 2 3 4
'
2 1 0 7 6 5
, , ,
5 6 , 7 , 1 2 , 3
contient (avec beaucoup de répétitions, mais on s'en fiche) tous les nombres
rationnels positifs sans exception. S i on y interc ale tous les nombres
rationnels opposés
Q ,. _ Q ,. 1 ,
0 0 2 2 1
, 2 ,
1
etc .
1 1 1 , 2 , 2 , 1 , 2
on obtient tous les rationnels possibles. D'où le théorème.
On peut se demander au vu de ces résultats si tous les ensembles ne seraient
pas dénombrables. La notion de développement décimal et le théorème 6 ci
dessus vont nous montrer qu'il n'en est heureusement rien .
Théorème S.
1 27
I.C. 4
1<\,on
OO
Xi = 0, d 1 2 d 22 d3 2 d42 . . .
Bien que cette liste illimitée soit censée épuiser tous les réels x de l'intervalle
[0, 1 [ , nous allons donner un exemple de nombre x qui n'y fig ure pas .
Considérons en effet la suite d1 1 , d 22 , d33 , . . . et pour chaque indice n
dnn
chois issons un entier on qui ne soit jamais égal à 9 et qui soit toujours
différent de d nn : on peut par exemple choisir de prendre on = 0 si
1
est
différent de 0 et on = si d nn = 0 .
D'après le théorème 6, il existe un réel et un seul, appartenant à l'intervalle
: on
2'. l
[0, l [ , admettant pour développement déc imal la suite (o n )
n
écrira cela
X = Û , 01 02 03 04 05 . . .
(x n )
n2: 1
Le nombre x ainsi déterminé ne figure nulle part dan s la liste ci-
dessus car s'il existait un entier n tel que x = x n , les deux nombres x et x n
auraient le même développement décimal , ce qui entraînerait en particulier
que on = dnn , ce qui n'est pas. D'où la contradiction et le théorème.
Corollaire.
1 28
LC.4
Définition 4.
Théorème 9.
1 29
l . C .4
"-
,, ' �
\
I
1
X
IR IR
Le fait que l'on a affaire à une bijection est facile à vérifier. D'où le
théorème.
Rassurons nos lecteurs qui ont payé pour avoir de la théorie des nombres et
non de la théorie des ensembles, nous ne nous attarderons pas davantage sur
ces questions. Tout au pl u s y reviendrons-nous brièvement à propos des
nombres algébriques et transcendants, sans doute dans le Livre VI .
n �l
Rappelons qu'on dit, en général, qu'une suite i l l imitée ( x n ) d'éléments
quelconques est périodique s'il existe u n entier p � 1 tel que x n+p = x n po ur
tout entier n . Si cette égalité n 'est vraie que pour tous les entiers n supérieurs
ou égaux à un certain entier n 0 donné, on dira que (x n ) est périodique à partir
du rang n0 .
Ce phénomène de périodicité caractérise les développements décimaux des
nombres rationnels.
1 30
I . C .4
Théorème 10.
Il
Pour qu'un nombre réel soit rationnel , il faut et il suffit que son
développement décimal soit périodique à partir d'un certain rang.
entière du nombre, on a x = m +
n= l l u
L �
. Appelons p un entier � 1 tel
X m+ L _3,_n
n= l l ü
m+ � + + �f + �
Op+ l + +�
1 0 2P + �0 p+ l +
10 l 1 2
· · · · · · · · ·
li
m+ �
10
+ . .
. + �f
li
+
dl
l üp+
l + . . + . _1_
102p +
d l
p + ...
1 02 +l
m +
1 0p- l dl + ... + d
lif
+
p l
1 0 - dl + . . . + d
1 02p
+ .. .
= m+ ( 1 op- ! d 1 + . . . + dp )( l
� + �
1 2p + . .
.
)
Comme l OP- 1 d 1 + + dp et m sont des entiers , il suffit alors de montrer
.
· · .
. 1.
1 1 1
que le nombre y = + 02P + + est en fait un rationne
lif 1 1 03P
· · ·
lif y = lif +
l if lif
1 02
lif
p + 03p + . . . = 1 +
1
1
lif
+
1
1 02
p +. .. = 1 +y
1
_
1
et on a donc y = , ce qui est bien un rationnel.
l OP
131
I . C .4
1 32
;::: 0
I . C .4
l O rn- 1 = � + rn
On en déduit successivement que
bd! r1
=
bd 1 Mi ..5_
a = bm + r = bm + lo + 10
bm +
10 + 100 + 100
et finalement que
On a donc
X=
a
b
= m + �
10 +
... + 10" <\. + l
b l û"
Comme 0 :o; rn < b , on voit que la différence
a
b -( m +
d1
10 + · · ·
+
<\,
1 0"
)
peut-être rendue aussi petite que l'on veut, autrement dit que l'on peut écrire
,
OO
� = m + L �
b n= l 10"
la série du second membre étant convergente. Pour
133
I . C .4
L 9n 1-
-- -no -1
car on vérifie faci lement que
n=no 10
10
Comme � est égal d'autre part à m +
� �- 1 rn 0 - l
+ --;:;-::i +
10 +
10
n -1
10
· · ·
b
° b °
Tout rev ien t à prouver maintenant que la suite (dn) es t péri od i q ue à partir
n� l
d'un certain rang.
Comme les nombres rn appartiennent tous à l'ensemble fini { O, . . . , b- )1, 1
par hypothèse, i l est impossible qu'il s soient deux à deux di fféren ts. I l existe
1
donc un entier n � et un entier p � 1 tel que rn = rn + p . Dan s ces
conditions , quand on fait la division euclidienne par b, les nombres rn et 10
1 34
l.C.4
1 35
l.D.1
Équation de Pythagore
et problèmes apparentés
2
4n2 + 4 n + 1 = 2y + 1 , d'où y = 2n2 + 2n et par suite z = 2 n 2 + 2n + 1 .
On trouve paraît-il dans l 'œuvre de Platon (cf. [DIC] , vol. 2 , p . 1 6 5) une
règle analogue pour les cas où z = y + 2.
Certains des cas particuliers obtenus par application des règles précédentes
étaient connus des Hindous dès le V e siècle avant J.-C.
Mais le plus étonnant est qu'on ait découvert dan s le désert irakien une
tablette babylonienne qui pourrait dater de l'époque d'Hammourabi (X V I e
siècle avant J.-C. ! ) , et qui donne en gracieux c aractères c unéiformes
d'époque une liste de 1 5 triplets "pythagoriques" parm i lesquels 1 3 5 00,
12 709, 1 8 54 1 (cf. [COL] , p. 22). Cette tablette est devenue célèbre sous
l'invraisemblable nom de code de PLIMPTON 3 22.
1 37
l .D . l
138
l.D. J
Pyt hagore : on peut en effet les représenter par des triangles véritables, à
côtés entiers.
S i (x, y, z) est une solution de ce genre, désignons par d le PGCD des trois
nombres x, y, z. C'est évidemment un entier � 1 et si on désigne par a, b, c
respectivement les trois nombres � , � et � , on voit que a, b, c sont des
entiers � 1 , premiers dans leur ensemble (l. B . 3 , théorème 4), qui vérifient la
2 2 2
relation a + b = � + y_ = � = c ; ils constituent donc une nouvelle
2 2 2
cf cf cf
solution de l'équation de Pythagore.
Montrons alors que a et b ne peuvent pas être de même parité. En effet, si a
et b étaient pairs tous les deux , il en serait de même de c = a + b , et donc
2 2 2
aussi de c , de sorte que 2 serait un diviseur com mun de a, b et c
contrairement au fait que a, b, c sont premiers dans leur ensemble. S i a et b
étaient impairs tous les deux, on pourrait les écrire respectivement 2m+ 1 et
2n+ 1 avec m et n entiérs:"On aur�l alors ·· �-
c =· (2în + 1 ) + (2n + 1 ) = 4m + 4m + 4n + 4n + 2 ,
2 2 2 2 2
2
ce qui montrerait que dans la division euclidienne de c par 4 le reste serait
.égal à 2. Or un carré ne peut pas avoir un reste pareil car celui-ci ne peut être
que 0 (si le nombre est pair) ou 1 (si le nombre est impair : on a effet
(2a + 1 ) = 4a + 4a + 1 ). Dans le l angage des congruences que nous
..·
2 2
introduirons dans le Livre suivant, on exprime cela en disant qu'un carré ne
peut pas être congru à 2 modulo 4.
Il nous faut donc admettre que l'un des nombres a ou b �1 pair et l'autre
impair. Dans les deux cas, c est alors impair pu isque 7 = a + b est
2. 2
nécessairement impai r . Supposons a pair et b impair et écrivon s a sous la
forme 2a où a est un entier. On a alors les relations
= c - b = (c - b) (c + b) et donc a =
2 2 .
2 2 2 2 c-b c+b
4a
1 39
l .D . 1
c+b c-b · 1 .
, 1 d 1v1sera1t a : I . A . 3 , th eorcme
. 2
( car d 1v1sant a = 2 ·
· · · ·
2
, · 6) - ce qui
est absurde, puisque a, b, c sont premiers dans leur ensemble.
Comme on l'a v u dans I . A . 5 , corollaire 1 du théorème 7 , l'égal ité
a = 2 1mp1 1que
. a 1ors que 2 et 2 sont tous d eux d es carres
2 c+b c-b . c+b c-b ,
2
·
entiers. Comme ils ne sont pas nuls, on peut les supposer > 0 , ce qui
(2 )
entraîne que u > v.
c+b c-b 2 2
2
On a alors en définitive z = de = d + = d (u + v ) ,
y = db = d
2
(2
c+b
-
c-b )= d (u 2 - v 2) et x = da = 2 da = 2duv car
u v = 2· 2 = a
2 2 c+b c-b 2
Théorème 1.
1 40
I .D . l
S i o n néglige le fait que l'on peut toujours échanger x e t y, on peut dire que
la première série d'égalités fournit tous les triangles de Pythagore possibles.
S i on choisit d = 1 , u = 2 et v = 3 , on retrouve la solution classique x = 4,
y = 3 et z = 5 . Si on prend d = 1 , u = 3 et v = 2, on obtient la solution
connue de Pythagore x = 12, y �� 5 et z = 1 3 . Avec d = 1 , u = 3 et v = 1 , on
obtient x = 6 , y = 8 et z = 10 qui ne diffère de la solution (3 , 4, 5) que d'un
facteur 2.
D'une manière générale, on voit immédiatement que si (x, y, z) est une
solution de l'équation de Pythagore, il en est de même de (dx, dy, dz) pour
tout entier d, ainsi que de (�, �' �) pour tout diviseur commun d non nul
dessus montre que le triplet correspondant n'est pas toujours prim itif. D'une
manière générale , pour avoir dans le théorème 1 une solution primitive, il
2 2 2 .
est nécessaire de supposer que u et v n'aient pas la même parité car sinon
u + v et u - v seraient tous Ies d eux pairs, tout comme 2 uv et 1 es trois .
z .
nombres x, y, z c orrespondants seraient tous divisibles par 2. Il est
2 2 2 2
nécessaire aussi, bien entendu, de supposer u et v premiers entre eux car tout
diviseur commun de u et de v divise à la fois u + v , u - v et 2uv. Ces
diverses conditions nécessaires : d = 1 , u et v de parité distincte, u et v
premiers entre eux, sont suffisantes pour avoir un triangle de Pythagore
141
I .D . l
Théorème 2.
Si u et v sont premiers entre eux, dire que u et v ne sont pas de même parité
revient à dire qu'ils ne sont pas simultanément impairs.
1 42
l .D . l
2 2 ,2 ,2
U - V = U - V
52 =32 + 42 5 02 1 4 2 + 4 8 2 = 3 02 + 4 0 2
=
2
10 = 62 + 3 2 5 1 2 = 24 2 + 45 2
2 2
1 3 = 5 + 1 22 si = 20 + 4 8
2 2
2 2
1 5 = 9 + 1 22 53 2 = 28 2 + 45 2
l i = 82 + 1 52 55 2 = 33 2 + 44 2
202 = 12 2 + 1 6 2 5 8 2 = 402 + 4 2 2
25 2 = 7 2 + 24 2 = 1 5 2 + 20 2 602 = 3 22 + 48 2
262 = 10 2 + 24 2 6 i 2 = 1 1 2 + 602
292 = 20 2 + 2 1 2 652 = 1 62 + 63 2 = 25 2 + 6 02
3 0 2 = 1 8 2 + 24 2 = 33 2 + 56 2 = 39 2 + 52 2
3 4 2 = 1 6 2 + 30 2 682 = 322 + 60 2
3 5 2 = 2 1 2 + 28 2 2
7 0 = 422 + 5 6 2
3 ?2 = 1 2 2 + 3 5 2 2
7 3 = 482 + 5 5 2
3 9 2 = 1 5 2 + 3 62 74 2 = 242 + 7 0 2
402 24 2 + 3 2 2
= 2
7 5 = 2 1 2 + 72 2 = 45 2 + 602
4 1 2 = 92 + 4 02 2
78 = 302 + 72 2
45 2 = 27 2 + 36 2 802 = 4 8 2 + 64 2
1 43
I .D . 1
8 22 = 1 82 + 8 02 902 = 54 2 + 72 2
852 = 1 32 + 842 =
362 + 77 2 912 = 35 2 +
84 2
=
4 02 + 7 52 = 5 1
2 + 68 2 95 2 = si + 7 62
87 2 = 602 + 63 2 972 = 65 2 +
72 2
= +
2
892 = 392 +
8 02 100 =
28 2 +
962 602 8 02
1 44
I.D. 2
(�)2 (;)
2
nombre z ne peut être nul, de sorte que, en divisant par z , on a l'égalité
2
+ = 1 . Cela montre que le point rationnel (x/z, y/z) est sur le
1 45
d t----+--T-----ft
y
0 a r X b
fig. 1
Malgré cela, il y a "beaucoup moins" de points rationnels que de points qui
2
ne le sont pas car il résulte aisément de tout ce qu'on a dit en I.C.4 que CQ
2 2
est un ensemble dénombrable alors que IR - CQ ne l'est pas. On peut à partir
de là deviner ce qu'il se passerait si on entreprenait de peindre en rouge les
points ralionnels et en bleu les autres . . .
Avant de démontrer le théorème principal qui nous permettra de retrouver les
résultats du paragraphe précédent, il serait bon de préciser la correspondance
entre solutions de l'équation de Pythagore et points du cercle un ité que l'on a
entrev ue ci -dessus. Celle-ci est loin d'être parfaite car outre le fait que le
triplet (0, 0, 0) échappe à cette correspondance, en général i l y a plusieurs
solutions qui correspondent à un même point. Il ne suffit pas de se limiter
aux seules sol utions primitives (comme je l'ai cru un moment . . . ) pour
améliorer les choses de façon déc isive c ar si (x, y, z) est une sol ution
prim itive, (-x , -y, -z ) en est une autre qui fournit le même point. On
pourrait bien sûr se borner à ne considérer que des triangles de Pythagore
véri tables (avec des entiers > 0) mais on devrait en contrepartie ne garder
qu'un quart de cercle unité. On évite ces difficultés en ne considérant que les
solutions prim itives (x, y, z) pour lesquels on a z > 0 : nous dirons que ce
sont les sol utions pri m i lives de type positif (de l'équation de Pythagore) .
Cette limitation est amplement j ustifiée par le théorème suivant :
Théorème 1.
1 46
I.D.2
La méthode que nous allons décrire était déjà utilisée par Diophante pour
*
résoudre certains de ses deux cents problèmes . Elle s'appuie sur le fait que
toute droite du plan qui passe par un point A donné du cercle recoupe celui-ci
en un point dont les coordonnées s'expriment rationnellement en fonction des
Et en core, je ne t iens com pte que des six livres conservés en Occident à travers
*
le Moyen-Age ; une p artie des livres p erdus (la préface des Arithmétiques annonce
qu'il y en a treize) a été retrouvée, traduite en arabe, à Meched en Iran.
1 47
l .D . 2
fig. 2
Comme nous excluons implicitement de nos droites la tangente en A au
cercle (qui n'a pas à proprement parler de coefficient directeur), chacune d'elles
recoupe le cercle en un point M -:/. A et nous allons voir par le calcul que M
est un point rationnel .
En effet, si r désigne le coefficient directeur de la droite considérée, son
équation peut s'écrire y = r (x+ l ). Les points d'intersection avec le cercle
unité s'obtiennent en résolvant le système :
{ y
2
=rx + r
2
x + y 1=
( 1 + r2 ) x 2 + 2 r2 x + r 2 - 1 0 .=
Bien entendu, -1 est une des solutions de cette équation du second deg ré.
�
2
L'autre (qui est l'abscisse du poi n t M cherché) est donnée par x = .
1 + r
1 -r
2 3 3
D'ou 1 ordonnee du pomt M : y r --- =
, , , . r - r + r + r
= 2 + r =
2
1 + r 1 + r
1 48
I .D . 2
Théorème 2.
Théorème 3.
1 49
I .D . 2
1 - c; Y n
2
-m 2 2 ( ;) 2mn
n2 + m 2 n2 + m2
X = et y=
l + c ;Y l+ c ;Y
. .
alors le pomt rat10nnel
n
2
( m
2
- 2mn )
Inversement, si on considère deux entiers m et n , non simultanément nuls,
.
est un pomt du cercle
n + m
2 2 , 2 2
n + m
unité : on se ramène aux expressions précédentes si n et 0 et si n = 0 on
trouve en prime le point (-1 ; 0) qui n'a plus rien d'exceptionnel .
En échangeant m et n, on obtient le résultat suivant :
Théorème 4.
Les points rationnels du cercle unité sont tous donnés par les
relations
2 2
m - n 2mn
X=
m +n
et y = 2
m + n
2 2 2
1 50
l.D. 2
de x, y, z, on peut écrire x = dx', y = dy' et z = dz' où x', y' , z' sont premiers
dans leur ensemble. Le triplet (x', y', z ') est alors une solution primitive de
l'équation de Pythagore (car d "# 0) et par suite les nombres x', y'., z' sont
2
non seulement premiers dans leur ensemble, mais aussi premiers deux à
deux.
et 2 + 2
z' m n z' m n
fane
• sur m et n entra.me
A que 1 es nom bres m - n et m + n
'
L'h ypot h ese 2 2 2 2
2 2
(resp. 2mn et m + n ) n'ont pas de diviseurs premiers impairs communs. En
effet si p était un nombre premier impair divisant à la fois m - n
2 2
et
m + n , � diviserait la somme de ces nombres qui est 2m , et leur
2 2
2 2
différence 2n . Comme p est impair, p diviserait nécessairement m et n ,
donc aussi m et n, ce qui est absurde car m et n sont premiers entre eux .
On aboutirait à la même contradiction mais par des voies légèrement
différentes si on supposait que p divise à la fois 2mn et m + n2 .
2
et ' 2 + 2
z' m n z
m n
il n'y a que des fractions irréductibles. On en déduit 'hu'au signe près, on peut
2 2 2
identifier x' à m - n , y' à 2mn et z ' à m + n (cf. I .B . l , th . 8). S i
151
I .D.2
'
z = m 2 + n 2 , on a nécessairem ent x ' = m 2 - n 2 et
'
y = 2mn et si
z ' = - m - n , on a x ' = - ( m - n ) et y ' = - 2 mn.
2 2 2 2
, - +
_
(
où toutes les fractions sont irréductibles . On en conclut, com me dans le
2
m - n
2
, mn ,
2
m + n
2 p
. our
)
2 2
voir que, malgré les apparences, cela rentre dans les solutions déjà connues,
posons a = m+n el b = m-n. Cela nous donne deux entiers pairs pour
lesquels on a
a + b = 2m + 2n , a - b = 4mn et ab m - n .
2 2 2 2 2 2 2 2
() ()
=
2 2 2 2
a 2 b 2
= 2 2 2 , mn = - 2
m -n a b m + n
(�) ( �) 2
On a donc et
2 2
2
+
2
, ce qui prouve que (x', y' , z') est bien du type voulu.
CQFD .
La méthode géométrique précédente s'applique évidemment à d'autres cercles
que le cercl e unité. S i on consi dère par exemple le cercl e d ' équation
x 2 + y 2 = 2 (dont le rayon est curieusement un irrationnel) , on voit
i mmédiatement que les points (± 1 ; ±1) sont sur ce cercle. Si on fait passer
1 52
l.D . 2
par un de ces points arbitrairement choisis toutes les droi tes "rationnelles" du
plan, on en déduit la détermination complète des points rationnels du cercle.
( )
le lecteur montrera que ce sont les points de la fonne :
2 2 2 2
m + 2mn - n n + 2nm - m
2 2 , 2 2
m + n n + m
Théorème S.
2 2
Le cercle d'équation x + y 3 n'a pas de points rationnels et
=
2 2 2
l'équation x + y 3z n'a pas de solutions en nombres entiers
mis à part le cas trivial x y = z O.
=
= =
Il est bien clair que les deux assertions du théorème sont équivalentes. On
peut donc se contenter de démontrer la deuxième. S upposons l'espace d'un
instant qu'il existe trois entiers x, y, z non simultanément nuls tel s que
2 2 2
x +y = 3z . Quitte à diviser par le PGCD de ces trois nombres (qui n'est
pas nul) on peut supposer que x, y, z sont premiers dans leur ensemble. Il
est alors impossible que les deux nombres x et y soient pairs car dans le cas
contraire z serait pair également et 2 serait un diviseur commun de x, y, z.
S upposons que x soit pair; alors y et z sont impairs et selon un
2 2
raisonnement déjà fait plusieurs fois, y est de la forme 4k+ 1 et z de la
2
forme 4,e + 1 , tandis que x peut s'écrire 4h. On a donc 4h+4k+ 1 3 (4 ..e + 1 ),
soit 4h+4k- 1 2 ..e = 2, ce qui est absurde : 2 ne peut être m ultiple de 4 .
=
1 53
I .D . 2
coefficients rationnels.
Par courbes du second degré, on entend exclusivemen t les ellipses, les
paraboles et les hyperboles du plan, toutes courbes que l'on peut caractériser
(à quelques cas pathologiques près - que nous nous refusons d'envisager) par
des équations du type :
2 2
ax + bxy + cy + dx + ey + f 0 =
où l'un au moins des nombres a, b, c n'est pas nul (cf. [DIX2] , p. 3 45) .
Théorème 6.
Il
S i une courbe du second degré e t à cœfficients rationnels admet un
point rationnel, elle en admet une infinité.
S oit A G:) un point rationnel d'une courbe de ce genre. Que cette courbe
soi t une ellipse, une parabole ou une hyperbole, il est bien connu que toutes
droite qui passe par A recoupe la courbe en un point B (point que l'on
considère comme confondu avec A lorsque la dro ite est par exception
tangente à la courbe) .
S i on suppose que la droite n'est pas parallèle à l 'axe des ordonnées , on peut
écrire son équation sous la forme réduite y = r(x - x 0 ) + y 0 . Si on remplace
y par cette expression dans l'équation ax + bxy + c l + dx + ey + f = 0 de la
2
courbe, on obtient l'équation caractérisant les abscisses des points comm uns
à la courbe et à la droite , équation qui ne peut être que d u second degré et qui
admet par hypothèse la solution x 0 L'«autre» solution x 1 (qui est l 'abscisse
de B) est donnée par une expression que nous renonçons à écrire mais qui
•
1 54
l.D.2
2 2
4 1 , 49 ) dans le Livre III, problème 7 de ses A rithmétiques) , on le trouve
mentionné dans divers écrits du Moyen-Age.
Au tout début du XII e siècle, Fibonacci, alias Léonard de Pise, est sollicité
pour trouver trois carrés en progression arithmétique dont la raison est de la
2
forme 5n • Les raisonnements qu'i l tient à cette occasion lui permettent
d'écrire un petit livre intitulé le Liber Quadratorum dont une copie a été tirée
de l'oubli au XIX e siècle. Une traduction anglaise récente vient d'ailleurs de
paraître sous le titre fort judicieux de The Book of Squares.
1 55
1.0.3
2
U + V
2 = l ( ) ( l)
z+x
2
+ z-x
2
1
= l (X2 + Z2 ) = y2
w = 2
2 1 [ (u-v) 2 + (u+v)2 ] ,
2 2
ce qui prouve que les carrés x2 , y , z sont bien en progres s i on
arithmétique.
Théorème 1.
156
l.D.3
2 2 2
En sens inverse, l'exemple de 3 1 , 4 1 , 49 donné par Diophante
correspond au triangle (4 0 , 9, 4 1).
1 57
I.D.3
Théorème 2.
On peut aussi exprimer (i) en disant qu'il existe un rationnel r tel que r2 - c
et r2 + c soient tous deux des carrés rationnels .
On peut de m ê m e exprimer (i ii) en disant qu'il ex iste des entiers x et y tels
que x2 - cy 2 et x 2 + cy 2 s01ent
. d eux carres
, enllers
. d.1stmcts.
.
Il est facile de voir que (i) est équivalen t à (iii) : on passe de (i) à (iii) en
réduisant tous les carrés rationnels au m ême dénominateur et en m ultipliant
tout par ce dénom inateur commun; on passe de (iii) à (i) en divisant par n 2 .
1 58
l.D.3
2
S i c est u n nombre congruent, il e n est d e même d e cn si n e st un entier non
c 2
nul quelconque; il en est de même de si n est un carré (entier) non nul
n2
divi san t c. C'est pourquoi , dans la pratique, on ne recherche les nombres
congruents que parmi les nombres qui ne sont divisibles par aucun carré autre
que 1 - ce qu'on appelle, avec un léger abus de langage, les nombres sans
facteurs carrés.
D'après le théorème 2 (iv) , on obtient théoriquement tous les nombres
congruents sans facteurs carrés en calculant systématiquement l'aire de tous
les triangles de Pythagore et en divisant chaque résultat par le plus grand
carré possible. Il est facile de voir qu'on peut se contenter d'appliquer cette
méthode aux triangles primitifs, de sorte que l ' aire en question est de la forme
2 2
uv (u - v ) où u et v sont des entiers de parité di fférente, premiers entre eux ,
tels que u > v. Avec ma calc ulatrice, en classant les couples (u, v) selon les
valeurs de u+ v, j 'ai trouvé j u squ'à u+v = 25 , les nombres congruen ts
s u i vants :
6 15 30 210 210 21 14 70 5
I IO 1 54 330 23 1 330 429 286 2730 65
3 90 546 27 30 4 290 1 155 210 255 6630 7 854
22 1 1 785 56 1 0 3 5 70 34 646 9690 74 1 3 1 35
1 330 1 03 74 1995 1254 1 90 1 995 1 3566 1 155 4 64 1
273 0 23 1 0 1 0 1 26 1 8 3 54 5 8 65 6555 2990 25 8 06 161
48 30 1610 8970 7 59 1 38 966 1 25 4 35 7 15
1 48 2 1 54 34 7 30 4 62 39
1 59
l .D . 3
egaux a' 5 , et 60
24 35 337
12
En fait, d'après une table de nombres congruents publiée par la revue "Pour
la S cience" en juillet 1 987, le nombre congruent suivant est 1 3 : il aurait
fallu pousser plus loin des calculs pour le trouver . . . Cette revue cite aussi
comme exemple le nombre 1 57 mais, selon elle, le triangl e rec tangle
" rationnel" le plus simple qui donne une aire égale à ce nombre possède des
côtés monstrueux :
6 803 298 487 826 4 3 5 05 1 2 1 7 540
4 1 1 3 4 0 5 1 9 2 2 7 7 1 6 1 4 9 3 8 3 203
4 1 1 3 4 0 5 1 9 227 7 1 6 149 3 8 3 2 0 3
2 1 666 5 5 5 69 3 7 1 4 76 1 3 09 6 1 0
et comme hypoténuse :
2 24 4 03 5 1 7 7 04 3 3 6 9 6 9 9 24 5 5 7 5 1 3 0 9 0 674 8 6 3 1 60 94 8 4 7 2 04 1
8 9 1 2 3 3 2 268 928 8 5 9 5 8 8 025 5 3 5 1 7 8 967 1 63 570 0 1 6 480 830
S ignalons pour terminer que l'on verra dans le prochain Livre, consacré à
Fermat, que n i le nombre 1 , ni le nombre 2 ne sont congruen ts : c'est une
application de la c élèbre méthode de descente infinie don t Fermat est
l'inventeur. Amen.
(->· ......
C. (
,•'
,_ --�-
r •I •
1 60
Programmes pour calculatrice de poche
Le langage utilisé, très proche du "basic " devrait être facile à transcrire dans
d'autres systèmes analogues.
M=N
P= l
LBLO
P=PX 2 recherche de la plus grande
Frac (N/P) 0 => GOTO 0 � puissance de 2 divisant N.
P = P/2 : P = 1 => GOTO 1 �
=
P : FACTE UR Â N = N/P
" "
LBLl
161
c :::: 1
R = -fr:i
LBL 2
C = C+2
C>R => GOTO 3 D. recherche des
Frac (N/C) -t:- 0 => GOTO 2 D. facteurs premiers
C : "FACTEUR" .à impairs .
N = NIC : R = -f"N°: C = C-2 : GOTO 2
LBL 3
N : "FACTEUR" .à M : "TERMINE " .à
3. Calcul d ' un PG CD
1 62
4. Triangles de Pythagore
1 63
Nombres premiers et nombres composés de 1 à 2 000
1 26 51 76 101 X 1 26
2 X 27 52 77 1 02 1 27 X
3 X 28 53 X 78 1 03 X 1 28
4 29 X 54 79 X 1 04 1 29
5 X 30 55 80 105 130
6 31 X 56 81 1 06 131 X
7 X 32 57 82 1 07 X 1 32
8 33 58 83 X 1 08 133
9 34 59 X 84 1 09 X 1 34
10 35 60 85 1 10 135
11 X 36 61 X 86 111 1 36
12 37 X 62 87 1 12 137 X
13 X 38 63 88 1 13 X 1 38
14 39 64 89 X 1 14 1 39 X
15 40 65 90 1 15 140
16 41 X 66 91 1 16 14 1
17 X 42 67 X 92 1 17 142
18 43 X 68 93 1 18 143
19 X 44 69 94 1 19 144
20 45 70 95 1 20 145
21 46 71 X 96 121 146
22 47 X 72 97 X 122 147
23 X 48 73 X 98 1 23 148
24 49 74 99 1 24 149 X
25 50 75 100 125 1 50
1 64
X 1 76 20 1 226 25 1 X 276
X
151
1 52 1 77 202 227 X 252 277
1 65
301 326 351 376 40 1 X 426
3 02 327 352 377 402 427
3 03 328 353 X 378 403 428
304 329 3 54 379 X 404 429
305 330 355 380 405 430
306 331 X 356 38 1 406 43 1 X
3 07 X 332 357 382 407 432
308 333 358 383 X 408 433 X
3 09 3 34 359 X 384 409 X 434
3 10 335 360 385 410 435
311 X 336 361 386 411 436
3 12 337 X 3 62 387 412 437
313 X 338 363 388 413 438
3 14 339 364 389 X 414 439 X
315 340 365 390 415 440
3 16 34 1 366 391 416 44 1
317 X 342 367 X 392 417 442
3 18 343 368 393 418 443 X
3 19 344 369 394 419 X 444
320 345 370 395 420 445
321 346 371 396 42 1 X 446
322 347 X 372 397 X 422 447
323 348 373 X 398 423 448
324 349 X 374 399 424 449 X
325 3 50 375 400 425 450
1 66
451 476 501 526 551 576
452 477 502 527 552 577 X
453 478 503 X 528 553 578
454 479 X 504 529 554 579
455 480 505 530 555 580
456 481 506 53 1 556 58 1
457 X 482 507 532 557 X 582
458 483 508 533 558 583
459 484 509 X 534 559 584
460 485 510 535 560 585
46 1 X 486 511 536 561 586
462 487 X 5 12 537 562 587 X
463 X 488 513 538 563 X 588
464 489 5 14 539 564 589
465 490 515 540 565 590
466 49 1 X 516 54 1 X 566 59 1
467 X 492 517 542 567 592
468 493 518 543 568 593 X
469 494 519 544 569 X 594
470 495 520 545 570 595
471 496 52 1 X 546 57 1 X 596
472 497 522 547 X 572 597
473 498 523 X 548 573 598
474 499 X 524 549 574 599 X
475 500 525 550 575 600
1 67
Il fallait s'y attendre : mon éditeur a jugé trop coûteux d'aller ainsi jusqu'à
2000 . J'ai obtenu que l'on imprime quand même la dernière centaine. Le
lecteur complètera . . .
1 68
premiers dont nous donnons ci-après la liste complète, en exclusivité :
1 69
877 1 05 1 1 237 1 447 1 609 1 80 1
88 1 1 06 1 1 249 1 45 1 1613 181 1
883 1063 1 259 1 45 3 1619 1 823
887 1 069 1 277 1459 1 62 1 1831
907 1 087 1 279 147 1 1 627 1847
911 109 1 1 283 1 48 1 1 637 1 861
919 1 093 1 289 1483 1 657 1 867
929 1097 1 29 1 1 487 1 663 1871
937 1 1 03 1 297 1 489 1 667 1 873
94 1 1 1 09 1 30 1 1493 1 669 1 8 77
947 1 1 17 1 303 1 499 1 693 1 879
953 1 1 23 1 307 151 1 1 697 1889
967 1 1 29 13 1 9 1 523 1 699 1 901
97 1 1 151 1 32 1 1 53 1 1 709 1 9 07
977 1 1 53 1 327 1 543 1 72 1 1913
983 1 1 63 1 36 1 1 549 1 723 1 93 1
99 1 1 171 1 367 1 55 3 1 73 3 1 933
997 1 181 1 373 1 559 1 74 1 1 949
1 009 1 1 87 1 38 1 1 567 1 747 1951
1013 1 1 93 1 399 1 57 1 1 753 1 973
1019 1 20 1 1409 1 579 1 759 1 979
1 02 1 12 1 3 1423 1 583 1 777 1 987
1 03 1 1217 1427 1 597 1 783 1 993
1 03 3 1 223 1 429 1 60 1 1 787 1 9.1P
1 039 1229 1433 1 607 1 7 89 1 999
1 049 123 1 1439
On notera que le plus grand écart entre deux nombres premiers consécutifs est
1 70
(dan s cette l iste) de 34 (entre 1 327 et 1 36 1 ) et qu'il y a 6 1 pai res de nombre:
premiers j umeaux :
.)
1 26 = 2. 1 3 51 = 3.17 2
76 = 2 .19
2=2 27 = 3 3 2
52 = 2 . 1 3 77 = 7 . 1 1
3=3 2 5 3 = 53 78 = 2.3 . 1 3
28 = 2 . 7
4 = 22 29 = 29 54 = 2.3
3 79 = 79
5=5 30 = 2 . 3 .5 55 = 5. 1 1 80 = 24 . 5
6 = 2.3 31 = 31 56 = 23 . 7 8 1 = 34
7=7 5 57 = 3 . 1 9 8 2 = 2.4 1
32 = 2
8 = 23 33 = 3. 1 1 5 8 = 2.29 83 = 83
2 34 = 2. 1 7 5 9 = 59 2
9=3 84 = 2 . 3 . 7
1 0 = 2.5 3 5 = 5.7 60 = 22 . 3 . 5 85 = 5 . 1 7
11 = 11 2 2 61 = 61 86 = 2.43
36 = 2 . 3
12 = 22 .3 37 = 37 62 = 2.3 1 87 = 3 .29
13 = 1 3 3 8 = 2. 1 9 2 3
63 = 3 .7 88 = 2 . 1 1
14 = 2.7 39 = 3 . 1 3 26 89 = 89
3 6645 = 5 . 1 3 2
=
15 = 3 . 5 40 = 2 . 5 90 = 2 . 3 . 5
1 6 = 24 41 = 41 66 = 2.3 . 1 1 91 = 7. 1 3
17 17 4 2 = 2 . 3 .7 67 = 67 2
= 92 = 2 .23
1 8 = 2.3 2 43 = 43 68 = 22 . 1 7 93 = 3 . 3 1
44 = 2 . 1 1
19 = 19 2 69 = 3 .23 94 = 2.47
20 = 2 2 . 5 45 = 3 2 . 5 7 0 = 2.5.7 95 = 5 . 1 9
21 = 3.7 46 = 2.23 71 = 71 5
96 = 2 . 3
2 2 = 2. 1 1 47 = 47 3 2 97 = 97
72 = 2 .3
2
23 = 23 48 = 24 . 3 7 3 = 73 98 = 2.7
3 2
24 = 2 . 3 49 = 7 74 = 2.37 99 = 3 2 . 1 1
2 2 2 2 2
25 = 5 50 = 2.5 75 = 3 . 5 1 00 = 2 . 5
1 72
101 = 101 2 151 = 151 4
1 26 = 2 . 3 . 7 1 76 = 2 . 1 1
102 = 2.3 . 1 7 1 27 = 127 1 52 = 23 . 1 9 1 77 = 3 . 59
2
1 03 = 1 03 1 28 = 27 1 53 = 3 . 1 7 1 7 8 = 2.89
3 1 29 = 3 .43 1 54 = 2.7. 1 1 1 79 = 1 79
104 = 2 . 1 3
1 05 = 3.5.7 1 30 = 2.5 . 1 3 1 5 5 = 5.3 1 2 2
1 80 = 2 .3 . 5
1 06 = 2.53 131 = 131 2 181 = 181
1 56 = 2 . 3 . 1 3
1 07 = 1 07 2 1 57 = 157 1 82 = 2.7. 1 3
1 32 2 . 3 . 1 1
=
2
1 08 = 2 .3 3 133 = 7.19 1 5 8 = 2.79 183 = 3 . 6 1
1 09 = 1 09 1 34 = 2.67 159 = 3.53 3
1 84 = 2 . 2 3
1 10 = 2.5. 1 1 3 5 1 85 = 5 . 3 7
1 35 = 3 . 5 1 60 = 2 . 5
1 1 1 = 3 .3 7 3 1 6 1 = 7.23 1 86 = 2.3 . 3 1
1 36 = 2 . 1 7
1 12 = 24 . 7 1 37 = 1 3 7 1 62 = 2.3 4 1 87 = 1 1 . 1 7
1 13 = 1 13 138 2.3 .23 1 63 = 163 2
= 1 88 = 2 .47
2
1 14 = 2 .3 . 1 9 1 39 139
= 164 = 2 .4 1 1 89 = 3 3 . 7
1 1 5 = 5 .23 2 1 65 = 3 . 5 . 1 1 1 90 = 2.5 . 1 9
140 = i . 5 . 7
2 1 4 1 = 3 .47 1 66 = 2.83 191 = 191
1 16 = 2 .29
2
1 17 = 3 . 1 3 142 = 2.7 1 1 67 = 167 1 92 = 26 . 3
1 18 2.59 143 = 1 1 . 1 3 3 1 9 3 = 1 93
= 1 68 = 2 . 3 . 7
144 = i4 . 3
1 19 = 7.17 2 2 1 94 = 2.97
1 69 = 1 3
1 20 = 2 3 . 3 . 5 145 = 5 .29 1 70 =2.5. 1 7 1 9 5 = 3 .5 . 1 3
1 96 = 2 .7
2 2
121 = 1 12 146 = 2.73 1 7 1 = 32 . 1 9
1 72 = i .43
1 22 = 2.6 1 2 197 = 1 97
147 = 3 . 7
1 23 = 3 .4 1 2 1 73 = 173 2
148 = 2 . 3 7 1 9 8 = 2.3 . 1 1
2 149 = 149 1 74 = 2.3 .29 199 = 1 99
1 24 = 2 .3 1
2 2
1 25 = 5 3 1 50 = 2.3 . 5 175 = 5 . 7 200 = 23 .5 2
1 73
20 1 = 3 .67 226 = 2 . 1 1 3 25 1 = 25 1 276 = 2 . 3 . 2 3
2
1 74
3
3 0 1 = 7 .43 326 = 2. 1 63 35 1 = 3 3 . 1 3 376 = 2 . 47
302 = 2. 1 5 1 327 = 3 . 1 09 5 377 = 1 3 .29
352 = 2 . 1 1
303 = 3 . 1 0 1 3 353 = 353 3
328 = 2 .4 1 378 = 2.3 . 7
3 04 = 24 . 1 9 329 = 7 .47 354 = 2.3 .59 379 = 379
305 = 5.61 330 = 2.3 . 5 . 1 1 355 = 5.7 1 2
3 80 = 2 . 5 . 1 9
356 = i . 89
2 3 3 1 = 33 1 3 8 1 = 3 . 1 27
306 = 2.3 . 1 7
332 = 2 . 8 3
307 = 307 2 357 = 3.7.17 382 = 2. 1 9 1
333 = 3 . 37
2 2 358 2 . 1 79 383 = 383
308 = 2 . 7. 1 1 =
1 75
Et, pour les mêmes raisons que précemment, la dernière centaine :
)01 = 1 90 1 2 1 9 5 1 = 1 95 1 3
1 926 = 2.3 . 107 1 976 = 2 . 1 3 . 1 9
)02 = 2 . 3 .3 1 7 1 927 = 4 1 .47 5 1 977 = 3 .659
1 952 = 2 . 6 1
)03 = 1 1 . 1 73 3 2 1 978 =2.23 .43
1928 = 2 .24 1 1 953 = 3 . 7 . 3 1
)04 = 24 . 7 . 1 7 1 929 = 3 . 643 1 954 = 2.977 1 979 = 1 979
)05 = 3 . 5 . 1 27 1 93 0 = 2. 5 . 1 93 1 955 = 5 . 1 7 .23 2 2
1 980 = 2 .3 .5 . 1 1
106 = 2.953 1 93 1 = 1 93 1 2 1 98 1 = 7 .283
1 956 = 2 . 3 . 1 6 3
)07 = 1 907 2 1 957 = 1 9 . 1 03 1 982 = 2.99 1
1932 = 2 . 3 .7 .23
2 2 1 93 3 = 1 93 3 1 95 8 = 2. 1 1 .89 1 983 = 3 .66 1
108 = 2 .3 . 5 3
109 = 23.83 1 934 = 2.967 1 959 = 3 .653 6
1 9 84 = 2 .3 1
2 2
H O = 2. 5 . 1 9 1 1935 = 3 . 5 .43 1 960 = 23 .5 .7 1 985 = 5.397
2 2
H l = 3 .7 . 1 3 1936 = 24 . 1 1 1961 = 3 7. 53 1 986 = 2.3.3 3 1
2
H 2 = 23 .239 1937 = 1 3 . 149 1 962 = 2.3 . 1 09 1987 = 1 987
H3 = 1 9 1 3 1 93 8 = 2.3 . 1 7 . 1 9 1 963 = 1 3 . 1 5 1 2
1 988 = 2 .7.7 1
' 1 4 = 2 . 3 . 1 1 .29 1 939 = 7.277 2 2
1 964 = 2 .49 1 1 989 = 3 . 1 3 . 1 7
) 1 5 = 5.383 2 1 965 = 3 . 5 . 1 3 1 1 990 = 2.5 . 199
1 940 = 2 . 5 .97
2 1 94 1 = 3 . 647 1 966 = 2.983 1 99 1 = 1 1 . 1 8 1
H6 = 2 .479
3 1 942 = 2.97 1 1 967 = 7.28 1 3
' 1 7 = 3 .7 1 1 992 = 2 . 3 . 8 3
H 8 = 2.7. 1 37 1 943 = 29.67 1 968 = 24 . 3 .4 1 1 993 = 1 993
) 1 9 = 19. 1 0 1 3 5 1 969 = 1 1 . 1 79 1 994 = 2.997
1944 = 2 . 3
)20 = 27 .3 .5 1 945 = 5 .389 1 970 = 2.5. 1 97 1 995 = 3 . 5 .7. 1 9
)2 1 = 1 7 . 1 1 3 1 946 = 2.7 . 1 39 3 2
1 97 1 = 3 .73 1 996 = 2 .499
2 1 947 = 3 . 1 1 .59 2 1 997 = 1 997
)22 = 2.3 1 1 972 = 2 . 1 7 .29
)23 = 3 .64 1 2 1 973 = 1 973 3
1948 = 2 .487 1 998 = 2.3 . 3 7
2 1 949 = 1 949 1 974 = 2.3.7.47 1 999 = 1 999
)24 = 2 . 1 3 .3 7
2 2 2 3
)25 = 5 . 7 . 1 1 1 950 = 2 . 3 .5 . 1 3 1 975 = 5 .79 2000 = 24 .5
Le lecteur dressera à partir de là la liste des nombres plé nipotents et celle des
nombres sans facteurs carrés.
1 76
Index des sujets abordés
] 77
incom men surables (grandeurs) I.C.2
infinité (!') des nombres premiers I.A.2
irrationnels (nombres) I . C . 1 - I . C .2 - I . C . 3 - I . C .4
j u m e a u x ( no m bres premiers) I.A.2
libre (gro u pe) I . A.4
logari th me I . A .4
monoïdes I . A.4
" monotétraïques" (nombres) I.A.4
nombre d'or I . C .2
nombre e I.C.3
nombre 7t I.C.3
pentagone régulier I.C.2
P.G.C.D. I.B . l - l . B .3
"plénipotents" ( no mbres) l.A.5
"polymonadiques" (nombres) I . A .4
P.P.C.M. I.B.2 - l.B.3
pre m i e rs (nombres) l.A.2
p re m ier s entre eux (n om bres) l.A.2 - I.A.3 - I .B . 1 - l.B.3
p u i ss an c es n- ièmes (parfaites) I.A.5
Py thagore (équati o n de) l.D . I - I.D.2 - I.D.3
Py thagore ( triangle de) I .D . I - l.D.2 - I . D.3
rac ines carrées I . C . 1 - I.C.2
radicaux I.C. 1
r a t i onn e ls ( poi nts) sur une c ou rbe l.D.2
sommes et prod u i t<> d'une famille I.A.4
théorème des nombres premiers I.A.2
1 78
Bibliographie
Villars, 1 9 7 7 .
[E U C ] EUCLIDE , Les É léments, texte grec e t trad uction française l ibre
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volumes), American Mathematical S ociety , 1 984 .
[ITAJ J ean ITARD, Essai s d ' h i s toire des mathémati q ues, L i brairie
scientifique et technique Albert B lanchard, 1 9 84 .
printing, 1 9 8 5 .
1 80
Ce livre s'adressant avant tout à de s amateurs éclairés
( c ' e s t - à- dire ayan t fai t une o u deux a n n é e s d' études
mathématiques après le b accalauréat) . Il ne s'agit que d'une
initiation à la théorie des nombres au cours de laquelle nous
abordons (mais avec tou s les détails souhaitables et sans rien
admettre qui ne soit assuré) quelques-unes des grandes questions
qui ont agité et qui agitent encore les arithméticiens : les nombres
premiers et leur diversité , les divers aspects de la notion de
divisibilité, les sommes de carrés, le problème de Fermat et celui
de Waring et jusqu'au théorème plus récent de Mordell-Weil.
Pour examiner ces questions d'une manière progres sive et
san s douleur, nous avons choisi de suivre grosso modo une
chronologie historique. Cette manière de faire ne constitue en fait
qu'un fil conducteur commode (des esprits chagrins parleront
même d'un prétexte) , mai s c'est cette idée qui nous a permis de
diviser cet exposé en sept grandes p arties , s'échelonnant de
!'Antiquité au xx e siècle, parties que nous avons appelées des
Livre s sur le modèle d'Euclide et de B ourbaki . . . ) et qui
constitueront autant de fascicules séparé s. Malgré cela, il ne
faudrait pas croire qu'il s' agit d'un ouvrage consacré à l ' histoire
de la théorie des nombres (ce qui dépasserait largement nos
c apacités l imitées d'au todidacte) et nous n'hésiterons pas, par
exemple, à décrire des résultats remontant à !'Antiquité, dans uri ·