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CONGREGATION FRATERNELLE LUTHERIENNE AU CAMEROUN

CONSISTOIRE D’ADOUMRI
MOUVEMENT DES JEUNES

CAMP BIBLIQUE DES JEUNES DES GROUPES DE GABDE , DOBINGA ET OURO-DOUKOUDJE 2023
EXPOSE N°6 : Va avec cette force que tu as. Juges 6, 1 à 6 - 2 Timothée 1, 3 à 12
Matthieu 25, 14 à 30
INTRODUCTION

Le peuple d’Israël passe par des temps très durs. Ce peuple, une fois encore, a oublié l’Éternel et ses
commandements. « Et l’Éternel les livra entre les mains de Madian. La main de Madian fut puissante
contre Israël » (Juges 6.1-2). Israël est en pleine adversité, mais Gédéon a un bon état d’esprit. Il ne
faut pas baisser les bras dans l’épreuve; celle-ci doit, au contraire, nous faire réagir dans le bon sens.
Courber la tête face à l’adversaire, manifester de la crainte, c’est reconnaître que notre ennemi est
plus fort que nous. C’est oublier que nous sommes enfants de Dieu. Par la foi, je sais que « celui qui
est en moi est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4.4).
Voilà la situation, très courante dans le livre des Juges, cette période comprise entre
l'installation des Israélites en Canaan et la royauté.
Israël a oublié Dieu, et les peuples environnants prennent la place de Dieu. En quelque sorte,
ils deviennent les dieux d'Israël. Mais des dieux durs, qui viennent faire leurs courses en
Israël, notamment les Madianites qui pratiquent la razzia, comme des sauterelles.
Gédéon. Alors les Hébreux crient à Dieu pour être délivrés de Madian. Dieu va-t-il
répondre ? Oui ! Dieu répond. Il choisit Gédéon.
I. VAINCRE LA PEUR
Un jour, Gédéon battait du blé. Mais où battait-il son blé ? En principe on le fait sur l'aire, en
plein air, afin que le vent fasse envoler la paille. Mais ce n’est sur l’aire que Gédéon bat son
blé, c’est au pressoir, dans une cave à vin. Et pourquoi bat-il son blé dans un pressoir (ce qui,
entre nous, n’est pas du tout indiqué pour battre du blé) ? Pour mettre son blé à l'abri des
Madianites. Nos sentiments peuvent nous égarer. Les apparences aussi sont trompeuses. La vérité
sort de la bouche de Dieu. Elle est dans la Parole de Dieu. Jésus a bien affirmé: « Ta Parole est la
vérité. » Je suggère qu’au travers des déclarations de la Bible, comme Gédéon, toi aussi tu découvres
où se trouve la vraie force et que tu ailles avec la force que tu as! Nous trouvons ici les paroles
qu’a entendues, de la part de Dieu, ce jeune homme perdu dans l’anonymat d’un peuple
réduit en esclavage et en proie à de grandes difficultés. Il s’agit de celui qui va devenir un
valeureux chef en Israël ; l'ange de Dieu lui apparaît et lui dit : Dieu est avec toi, vaillant
héros !
Vous parlez d'un héros qui se cache pour battre son blé ! C’est que Dieu ne voit pas les
choses comme nous ; il ne juge pas les personnes comme nous ; il voit en vérité : c’est-à-dire
qu’il a, d’emblée, un préjugé favorable.
Mais Gédéon n’a pas le comportement d’un héros, il se plaint, il dit à l’ange : Si Dieu était
avec nous, ça n'arriverait pas ! Il me semble avoir entendu ça quelque part ; plus souvent
sous la forme : Si Dieu existait, ça n'arriverait pas ! Ce qui revient un peu au même.
Gédéon se plaint en apportant des arguments supplémentaires que l’on entend aussi
parfois. Il poursuit en disant : Où sont donc toutes les merveilles que nous racontaient nos
pères en concluant : “N’est-il pas vrai que le Seigneur nous a fait monter d’Egypte ?” Or
maintenant, le Seigneur nous a délaissés en nous livrant à Madian.
Il nous arrive de tenir ce langage, car notre histoire ne correspond pas à ce qu’on lit dans la
Bible. En tous cas, Dieu n’intervient pas dans notre histoire comme il intervenait dans
l’histoire biblique. Il est intéressant de noter ce détail, plutôt récent, du texte.
Il y a des moments, comme ça, où les choses vont mal ; et on se laisse parfois aller au
découragement. Alors Dieu nous dit ce qu'il dit à Gédéon : Va avec cette force que tu
as, et délivre Israël de la main de Madian ; n'est-ce pas moi qui t'envoie ?
Que fait alors Gédéon ? Se lance-t-il dans l'aventure tout de suite ? Non, il discute, il cherche
des excuses pour ne pas y aller : ma famille est la plus pauvre de la tribu, je suis le plus jeune
de la famille …
Des excuses qui font référence aux coutumes de l'époque, et selon lesquelles seuls les gens
reconnus importants prenaient des initiatives. Mais Dieu n'a que faire des privilèges que
certains se donnent pour brimer les autres. Dieu insiste. Alors Gédéon demande des signes :
- Il prépare un repas pour l'ange. Celui-ci fait brûler le repas en le touchant et disparaît.
Alors Gédéon est sûr que c'est Dieu qui lui a parlé. Mais il veut encore d'autres preuves.
- Il propose à Dieu l'épreuve de la toison. La première nuit il demande que la toison qu’il
pose sur le sol soit humide au matin et le terrain sec. Dieu réalise le miracle, mais Gédéon
n’est pas satisfait. Peut-être se dit-il que c’est un coup de chance, que l’on peut admettre
que la toison ait attiré la rosée, et que, par conséquent, le terrain reste sec. Aussi, la nuit
suivante, Gédéon propose-t-il à Dieu de faire l’inverse.
- La deuxième nuit Gédéon demande que la toison soit sèche au matin et le terrain humide.
Là encore, Dieu joue le jeu. Alors Gédéon prend confiance. Psaumes 56. 11 ; Esaie 41. 10 (ne
promène pas des regards inquiets, je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens)

II. DIEU DEMANDE NOTRE ENGAGEMENT, NOTRE DETERMINATION ET NON


NOTRE FORCE.
Il sonne le rassemblement des hommes d'Israël, pour faire la guerre à Madian. Combien en
vient-il ? 32 000 hommes. C'est bien, mais les Madianites sont innombrables.
Est-ce que ces 32 000 suffiront ? Oui, dit le Seigneur, ils sont même trop nombreux. S'ils
gagnaient la guerre, ils penseraient que c'est grâce à eux, alors que c'est Dieu qui donne la
victoire. Alors tous ceux qui ont peur sont priés de retourner chez eux. Combien sont-ils à
repartir ? 22 000. Il en reste 10 000. C'est très ennuyeux pour un chef de voir ses effectifs
fondre comme ça. Mais enfin, avec 10 000 hommes on peut encore faire quelque chose.
Ils sont trop nombreux, dit le Seigneur. Et il propose à Gédéon le tri du cours d'eau. Gédéon
conduit ses hommes à la rivière pour qu’ils puissent boire. Seuls 300 ne s'arrêtent pas et
lapent l'eau en passant. Les autres se mettent à genoux pour boire. C'est avec les 300 que
Gédéon va livrer bataille, c'est-à-dire avec ceux qui ont vraiment envie d'y aller. Dieu ne
force pas.
Pour la bataille, chaque soldat reçoit 1 cor (trompette), 1 cruche et 1 torche, mais pas
d’arme. C’est curieux de partir à la guerre sans arme.
En pleine nuit, les soldats de Gédéon entourent le camp de Madian. Ils attendent la relève
de la garde, c’est-à-dire le moment où les gardes sont les plus réveillés. Car il ne s’agit pas de
passer inaperçu, mais au contraire de faire le maximum de bruit.
Après la relève de la garde, les hommes de Gédéon cassent leurs cruches, dans lesquelles
étaient cachées les torches, illuminent donc la nuit et sonnent du cor. Les Madianites,
réveillés en sursaut, se battent entre eux et s’éliminent réciproquement. Israël a vaincu sans
combattre.
C'est Dieu qui les a délivrés.
III. AVOIR LA FOI EN DIEU
Face à toutes les agressions du diable, souviens-toi que tu es enfant de Dieu et que Jésus habite en
toi. Dans le cœur de Gédéon, il y avait le souvenir des miracles de l’Éternel: « Et où sont tous ces
prodiges que nos pères nous racontent? L’Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors
d’Égypte? » (Juges 6.13). Non, ce n’était pas la nostalgie des temps passés, mais Gédéon avait
envie de vivre la gloire de Dieu au présent, lui aussi. Ne veux-tu pas voir la gloire de Dieu dans ta vie?
En notre Seigneur, il n’y a pas ombre de variation. Les miracles des temps passés sont encore pour
aujourd’hui. Mais voulons-nous vraiment voir la gloire de Dieu se manifester encore dans nos vies?
Gédéon souffrait et avait soif de voir Dieu agir. Le Seigneur veut voir en nous ce désir brûlant de
contempler encore aujourd’hui des miracles afin que son nom seul soit glorifié. Quand quelqu’un a
soif, il se lève, il cherche où trouver à boire, il réclame, il se déplace, il est prêt à tout faire pour
satisfaire cet impérieux besoin. Avons-nous soif de voir la gloire de Dieu à l’œuvre? Comment
montres-tu ta soif? « L’Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien » Psaumes 23
« Je suis le plus petit! » a dit Gédéon. Dieu apprécie l’humilité. Si tu te crois fort et capable, si tu
t’appuies sur ton savoir, ton intelligence ou tes expériences passées, si tu proclames: « Je m’en
sortirai bien tout seul! », tu passes à côté de la force de Dieu, et en réalité tu es faible, vulnérable et
misérable. Dans ce cas, tu risques de courir à l’échec! Écoute ce que Gédéon, avec sincérité,
proclame devant Dieu: « Voici, ma famille est la plus pauvre en Manassé, et je suis le plus petit dans
la maison de mon père! » (Juges 6.15). Que peut-on attendre du jeune homme le plus petit de la
famille la plus pauvre du pays? L’humilité sincère est vraiment une force devant Dieu, car il fait grâce
aux humbles et il résiste aux orgueilleux! Le sentiment sincère de faiblesse débouche sur la force de
Dieu: c’est ce qu’expérimente l’apôtre Paul dans ses combats incessants: « Quand je suis faible, c’est
alors que je suis fort! » (2 Corinthiens 12.10). L’Éternel accorde sa force au croyant qui est humble
et qui se sent petit à ses yeux, sinon ce dernier se glorifierait de ses actions, alors que toute gloire
appartient à Dieu!

CONCLUSION
On pourrait en conclure que Dieu fait tout et n'a pas besoin de nous. Mais ce n'est pas le
message de l'histoire. Si c'était le cas, Dieu n'aurait appelé ni Gédéon, ni les 300 hommes.
Certes il faut rester conscient que Dieu est le Maître et le véritable créateur du salut. C'est
pourquoi l'armée de Gédéon est limitée à 300 hommes. Mais il veut nous faire participer à
son œuvre. Comme Gédéon, nous avons une foule d'excuses :
Je suis incompétent, je ne sais pas faire ! Qui est compétent pour participer à l'œuvre de
Dieu ? On peut répliquer qu’il est toujours possible de se former et d'apprendre, même
quand on a un certain âge. Dieu n'attend pas que nous soyons spécialistes pour nous
embaucher. Il n’est pas dit que les 300 étaient de bons joueurs de cor. Ils n’ont pas passé un
concours de musique pour êtres pris comme soldats. Il faut dire qu’on ne leur demandait pas
de jouer une symphonie, mais de faire du bruit ! Gédéon n'était d’ailleurs pas un soldat
professionnel, mais cultivateur ; et Dieu lui dit : Va avec cette force que tu as ! N’est-ce pas
moi qui t’envoie ! Pour s'engager, il faut plus avoir confiance en Dieu qu'en soi-même.
Comme Gédéon, il faut oser se lancer. Même si toute formation peut être utile.
Parmi nos excuses, nous disons parfois : « j'ai encore beaucoup à apprendre, il vaut mieux
que je me contente d'écouter. » Cette excuse est peut-être le signe d'une grande sagesse ;
surtout si l'on sait qu’écouter c'est être actif. Même si je me contente de lire les journaux,
d'écouter la radio ou de regarder la télévision, je suis acteur, car mes choix influencent ceux
qui écrivent des articles et réalisent des programmes, parce qu'ils veulent être écoutés.
Les sociologues nous disent maintenant que les consommateurs sont déterminants en ce qui
concerne la qualité des programmes. Pourquoi y a-t-il une littérature à scandales ? Parce que
les gens aiment les scandales. Pourquoi y a-t-il tant de programmes nuls à la télévision ?
Parce que le public aime les programmes nuls.
Dans l'Eglise aussi, être seulement spectateur et consommateur n'est pas neutre. D'abord
parce que si personne n'écoute, plus personne ne parlera. Il vaut donc mieux être
consommateur qu'absent. Etre présent aux cultes et à d'autres réunions est donc important.
Il est vrai que se limiter au rôle de consommateur peut contribuer au déclin de la
communauté, par l'essoufflement des actifs, qui seront toujours les mêmes ; et aussi, par
l'état d'esprit qui se dégage d'un groupe qui n'entreprend plus, et qui fait tâche d'huile pour
conduire à un laisser-aller général. L'inactivité crée des inactifs, alors que l'action crée
l'enthousiasme. C'est pourquoi Dieu nous propose de participer.
Dieu dit à Gédéon : Va avec cette force que tu as !

Certes, Gédéon n'a pas fait confiance tout de suite, car il ne savait pas qu’il avait cette force
en lui. Une force qui lui venait de Dieu ! Une force que Dieu place en nous aussi, comme une
grâce. Josué 1:5-9 Nul ne tiendra devant toi, tant que tu vivras. Je serai avec toi, comme j'ai
été avec Moïse; je ne te délaisserai point, je ne t'abandonnerai point.…

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