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I Ensembles, applications 8
A) Notion d’ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1) Quelques ensembles usuels . . . . . . . . 8
2) appartenance, inclusion, égalité . . . . . 9
3) Opérations sur les ensembles, P(E) . . . 10
B) Notion d’Application . . . . . . . . . . . . . . . 13
1) Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2) Bijection, injection, surjection . . . . . . 15
3) Composition . . . . . . . . . . . . . . . 16
4) Ensemble image, restriction . . . . . . . 18
C) Quelques bijections réciproques classiques . . . . 19
1) Logarithme et Exponentielle Néperiens . 20
2) Fonctions puissance . . . . . . . . . . . 21
3) tangente . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4) Fonctions trigonométriques réciproques . 22
5) Cosinus et sinus hyperboliques . . . . . . 23
6) tangente et arctangente hyperboliques . . 24
7) argsh et argch . . . . . . . . . . . . . . 25
8) express. des fonct. hyperboliques réciproques 25
9) courbes de argcoth et de arccotan . . . . 26
D) Raisonnement et quantificateurs . . . . . . . . . 26
1) Un peu de logique . . . . . . . . . . . . 26
2) Quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . 31
E) Ensembles finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
1) Equipotence, cardinal . . . . . . . . . . 34
2) Analyse combinatoire . . . . . . . . . . 39
1
1) Limite d’une fonction numérique . . . . 42
2) Limite d’une suite numérique . . . . . . 45
C) Suites récurrentes . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1) Domaine de définition . . . . . . . . . . 49
2) Cas des suites arithmétiques ou géométriques 50
3) Recherche d’une éventuelle limite . . . . 51
D) Densité dans R de Q et R \ Q . . . . . . . . . 52
E) Bornes supérieure ou inférieure . . . . . . . . . 53
1) Vocabulaire lié à l’ordre . . . . . . . . . 53
2) Ordre sur R . . . . . . . . . . . . . . . 55
F) Limites inférieure ou supérieure (de suite) . . . . 57
G) Propriétés topologiques de R . . . . . . . . . . 59
IIIStructures algébriques 63
A) Groupes, anneaux, corps . . . . . . . . . . . . . 63
1) Opération sur un ensemble . . . . . . . . 63
2) Notion de groupe . . . . . . . . . . . . . 66
3) Anneau, corps . . . . . . . . . . . . . . 68
4) Quelques formules dans un anneau com-
mutatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
B) Signature d’une permutation . . . . . . . . . . 70
1) Groupe de permutations . . . . . . . . . 70
2) Notion de cycle . . . . . . . . . . . . . . 70
3) Décomposition en cycles . . . . . . . . . 71
4) Morphisme de groupes(∗) . . . . . . . . 74
5) Autre définition de la signature(∗) . . . . 76
C) Divisibilité dans un anneau commutatif non nul A 78
1) Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2) Anneaux de congruence . . . . . . . . . 79
D) Divisibilité dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . 81
1) PGCD, PPCM . . . . . . . . . . . . . . 81
2) Rôle de la division euclidienne . . . . . . 82
2
3) factorisation en nombres premiers . . . . 83
E) Anneaux de polynômes . . . . . . . . . . . . . 86
1) Notion de polynôme . . . . . . . . . . . 86
2) Factorisation de polynômes . . . . . . . 90
F) Corps des fractions rationnelles K(X) . . . . . . 95
1) Notion de fractions rationnelles . . . . . 95
2) Factorisation des fractions rationnelles . 97
3) Fonctions rationnelles . . . . . . . . . . 98
4) Décomposition en éléments simples sur C 100
5) Preuve et méthodes de calcul . . . . . . 102
3
UPJV 2023-2024, Licence Sciences Technologie Santé, L1-S1
Portails InforMath et MathPhysique, parcours PPPE
Structures Fondamentales
Volume horaire : Cours : 20h, TD : 28h.
ECTS : 6
Calcul de la note finale : (WIMS + 4max (E, (E+P)/2))/5
(Attention : Sans notes WIMS, vous seriez défaillant au module :
pas de note, obligation de passer l’examen de seconde session
pour valider le module.)
Objectifs : Introduire les notions de base de la logique mathé-
matique et de la théorie des ensembles. Introduire des structures
mathématiques (groupe, anneau) et leur propriétés, à travers des
cas classiques (groupe des permutations et des restes modulo n,
anneaux des entiers et des polynômes, corps des fractions ra-
tionnelles à coefficients réels ou complexes). Préciser les notions
de borne supérieure, et de limite de suite numérique. Le cours
traitera beaucoup d’exemples.
Programme : Langage du calcul propositionnel (négation,
connecteurs logiques, quantificateurs) et de la théorie naı̈ve des
ensembles (inclusion, intersection, réunion, complémentaire,
produit, applications, injectivité, surjectivité, bijectivité, re-
lations d’équivalence et d’ordre). Groupe des permutations (car-
dinalité, ordre d’un élément, transposition, cycle, parties géné-
ratrices, signature) et groupe des restes modulo n (structure,
congruence, ordre d’un élément, groupe, sous-groupe). Anneau
des entiers (division euclidienne, divisibilité, éléments irré-
ductibles, décomposition en facteurs premiers, ppcm, pgcd et
algorithme d’Euclide). Anneau des polynômes à coefficients
réels ou complexes (racines et multiplicité, division euclidienne,
divisibilité, décomposition en polynômes irréductibles, ppcm,
pgcd et algorithme d’Euclide, théorème de Bézout). Anneau des
restes modulo n (inversibilité, lemme chinois, exemples simples
4
d’équations diophantiennes). Corps des nombres réels. Partie
entière, densité des rationnels et irrationnels. Suites de nombres
réels et complexes (monotonie, arithmétique, géométrique, som-
me des premiers termes). Bornes supérieure et inférieure, limites
supérieure et inférieure. Caractérisation des limites de suites.
Critère de Cauchy, théorème de Bolzano-Weierstrass.
Programme de l’UE Calcul Matriciel. Nombres com-
plexes : représentations d’un nombre complexe : conjugué,
module, argument. Exponentielle complexe. Forme d’Euler, de
Moivre. Racines n-ièmes d’un nombre complexe. Applications à
la trigonométrie.
Systèmes d’équations linéaires, méthode du pivot de Gauss,
rang. On traitera divers exemples d’application aux sciences
(électricité, biologie,. . .) Calcul matriciel (somme produit, trans-
posée, inverse). Exemples d’utilisation issus de la géométrie :
Equations de droite ou de plan, intersection ; produit scalaire,
transformations géométriques, changement de repère (cas ortho-
normé), exemple des coordonnées polaires, cylindriques, sphé-
riques. Notions élémentaires sur le déterminant d’une matrice :
méthodes de calcul pour les déterminants 2x2 et 3x3, interpréta-
tion géométrique, applications. Formules de Cramer 2x2 et 3x3.
Produit mixte et produit vectoriel dans R3.
Espaces vectoriels sur le corps des nombres réels : Sous-espace,
espace engendré par une partie, somme d’espaces vectoriels, som-
me directe, sous-espace supplémentaire. Base, dimension.
Méthodes de travail
Elles s’apprennent d’abord en travaillant, par imitation ou par
habitude. Il n’est cependant pas inutile de réfléchir parfois aux
moyens de mieux faire, voire d’acheter un ouvrage sur le sujet.
Voici encore un conseil, pour ceux qui en recherchent :
— Numérotez les pages de vos cahiers (de cours ou de TD).
— Prévoyez une place pour une table des matières soignée
5
mais concise (il serait bien qu’elle ne dépasse pas une double-
page, pour être visualisée dans son ensemble), que vous consti-
tuerez vous-même, avec une colonne pour la date et une pour le
numéro de page.
— La simple mise à jour de la table des matières est déjà une
excellente façon de survoler ses notes.
— Vous pourrez alors facilement faire des renvois (effaçables)
lorsque vous travaillerez des points précis. Vous pourrez aussi
facilement repérer les points à propos desquels vous souhaitez
poser des questions (à vos enseignants ou à vos condisciples),
ou tout simplement ceux que vous devez revoir.
— Considérez votre table des matières comme la page la plus
importante de votre cahier, pour l’organisation de votre travail.
Avertissement
6
Introduction
Le programme assez hétéroclite de cette UE appelle quelques
explications.
Il comporte pas mal de nouveautés, notamment en théorie
des ensembles et en algèbre, et d’importants approfondissements
en Analyse. Enfin, une attention particulière est accordée à la
rédaction et à la logique, c’est à dire à l’art de raisonner et de
prouver des affirmations.
Précisons qu’on n’apprend pas à rédiger ou raisonner en un
jour, ni un semestre ou une année, mais tout au long de ses
études, et que chaque domaine de connaissance a ses spécificités.
Un juriste, même nul en math, est parfaitement capable de rai-
sonnements fins et d’argumentation solide.
La preuve joue un rôle particulier en mathématiques. Son uti-
lité n’est pas toujours évidente pour l’étudiant ou même pour les
collègues d’autres disciplines. En effet, on peut parfaitement uti-
liser un théorème, tel que l’existence des primitives de fonctions
continues, sans en avoir vu et compris la preuve. C’est souvent
le plus sage, et on le fait aussi en math. Ce n’est pas manquer de
rigueur que de faire confiance à la communauté mathématique
qui est unanime sur le fait que ces résultats ont été correctement
prouvés.
Pourtant cette utilité de la preuve est évidente pour tous
les mathématiciens, et aussi pour la plus part des étudiants
“forts en math”. Indiquons simplement qu’elle est essentielle à
la compréhension et à la mémorisation des concepts et connais-
sances mathématiques.
Mentionnons encore l’existence d’une théorie formelle des
ensembles (ou de toutes les mathématiques en fait !) dont la
connaissance n’est pas au programme, mais qui a un rapport
particulier avec la rédaction mathématique.
7
Il s’agit d’un outil remarquable qui permet, entre autres choses,
de décrire avec une très grande précision les règles du jeux ma-
thématique : ce qu’on admet, et ce qu’il faut faire pour prouver
autre chose. Elle permet ainsi de codifier les règles de rédaction,
c’est pourquoi on parlera parfois de rédaction formelle pour
indiquer qu’on se rapproche de cette codification.
L’étudiant intéressé trouvera plus d’information dans les livres
de mathématiques ou d’informatique, ou sur internet ! Il peut
même consulter le premier tome des éléments de mathématiques
de Bourbaki (sans s’astreindre à tout lire !) s’il veut se faire une
idée de la façon dont on peut fonder les mathématiques. Il peut
aussi consulter des ouvrages de logique mathématique.
I Ensembles, applications
A) Notion d’ensemble
appartenance x ∈ E se lit
x appartient à E ou
x est un élément de E, ou moins formellement,
1. L’ordre de R est étendu à R par cette condition, on veut donc aussi −∞ ≤ +∞.
9
A “contient” x .
inclusion B ⊃ A ⇔ A ⊂ B ⇔ (∀x ∈ A, x ∈ B)
Elle signifie donc que tous les éléments de A sont aussi des
éléments de B. Elle se lit :
A est inclus dans B,
A est un sous-ensemble de B,
A est une partie de B, ou moins formellement
B “contient” A.
égalité A = B ⇔ (A ⊂ B et B ⊂ A).
Cela précise la notion d’ensemble : un ensemble A est ca-
ractérisé par ses éléments. Autrement dit, deux ensembles A
et B coı̈ncident lorsqu’ils ont exactement les mêmes éléments,
c’est à dire si on a : ∀x, x ∈ A ⇔ x ∈ B.
Attention à ne pas confondre les symboles ∈ et ⊂. On peut
ainsi écrire
N⊂Z⊂R⊂C
∀a, b ∈ A, {a, b} ⊂ A.
Remarque. l’inclusion est une relation d’ordre entre les
ensembles :
réflexivité A ⊂ A
transitivité (A ⊂ B et B ⊂ C) ⇒ A ⊂ C
antisymétrie (A ⊂ B et B ⊂ A) ⇒ A = B
Mais ce n’est PAS un ordre total, car par exemple {0, 1} et
{1, 2} sont incomparables : aucun des deux n’est inclus dans
l’autre.
intersection A ∩ B = {x | x ∈ A et x ∈ B}
\
Ai = {x | ∀i ∈ I, x ∈ Ai}
i∈I
10
Appartiennent donc à cette intersection ceux qui appar-
tiennent à tous les Ai.
union A ∪ B = {x | x ∈ A ou x ∈ B}
[
Ai = {x | ∃i ∈ I, x ∈ Ai}
i∈I
Appartiennent donc à cette réunion ceux qui appartiennent
à au moins un des Ai.
différence A \ B = {x ∈ A | x ̸∈ B}
Lorsque A ⊂ E, CE (A) = E \ A est le complémentaire
de A dans E. On le note parfois Ac ou A lorsque E est
supposé connu et fixé.
ensemble des parties P(E) = {A | A ⊂ E}
ensemble de fonctions F(E, F ) = {f : E → F } = en-
semble de toutes les applications de E dans F .
ensemble de familles E I = {(xi)i∈I dans E} ensemble de
toutes les familles d’éléments de E indexées par l’ensemble
I. (Se donner une telle famille revient à se donner une ap-
plication i 7→ xi de I vers E.)
produit cartésien A × B = {(x, y) | x ∈ A et y ∈ B}
A × B × C = {(x, y, z) | x ∈ A, y ∈ B et z ∈ C}
E1 × · · · × En = {(x1, . . . , xn) | x1 ∈ E1 et . . .et xn ∈ En}
En = E | × ·{z · · × E} = {(x1, . . . , xn) | x1, . . . , xn ∈ E}
n fois
égalité de couples : (a, b) = (a′, b′) ⇔ (a = a′ et b = b′)
ou de n-uplets :
(a1, . . . , an) =Y (a′1, . . . , a′n) ⇔ (a1 = a′1 et . . .et an = a′n)
Cas général : Ei = {(xi)i∈I | ∀i ∈ I, xi ∈ Xi}.
i∈I
Par exemple, on convient d’ordinaire que
Y
Ei = E1 × E2 × E3
i∈{1,2,3}
11
Remarques(∗). Ce produit d’une famille quelconque d’en-
sembles est surtout utilisé pour formuler des énoncés très généraux.
On l’utilise traditionnellement pour formuler l’axiome du choix :
Pour
Y toute famille (Ei)i∈I d’ensembles non vides, le produit
Ei est non vide.
i∈I
la terminologie s’explique en remarquant que choisir un élément
de ce produit (xi)i∈I revient à faire de manière groupée, pour
chaque i ∈ I, le choix d’un élément xi de Xi.
Cette possibilité, lorsque l’ensemble I est infini, peut paraı̂tre
irréaliste (surtout pour de “gros” ensembles tels que I = R) et
il existe des versions affaiblies de cet axiome.
On a cependant pu montrer que l’utilisation de cet axiome ne
rend pas la théorie usuelle des ensembles absurde.
On considère donc d’ordinaire qu’il s’agit la d’un énoncé in-
tuitivement évident d’un point de vue purement théorique, dès
lors qu’on le détache de toute obligation pratique.
Par exemple on peut montrer qu’il est impossible de caractéri-
ser (par une proposition de la théorie des ensembles) un (unique)
élément du produit Y
A
∅̸=A⊂R
autrement dire de caractériser sans ambiguité et pour toute par-
tie non vide A de R, un élément xA ∈ A de A. Mais l’axiome
du choix nous permet de “choisir” une telle famille (xA) et de
nous en servir pour fabriquer ce que bon nous semble.
Les éléments x = (xA)∅̸=A⊂R du produit précédent sont les
familles, indexées par l’ensemble des parties non vides de R,
telles que pour tout sous-ensemble non vide A de R, on ait
xA ∈ A.
Il y a bien d’autres axiomes en théorie des ensembles. L’un
d’entre eux affirme que la “classe” des parties d’un ensemble E
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est bien un ensemble, dénoté P ci-après :
∀E, ∃P, ∀A, A ∈ P ⇔ A ⊂ E
La connaissance de ces axiomes n’est pas au programme.
Remarques. On constate aisément que les opérations de réunion
et d’intersections obéissent à quelques règles pratiques impor-
tantes :
associativité A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C = A ∪ B ∪ C
et A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∩ C = A ∩ B ∩ C
commutativité A ∪ B = B ∪ A, A ∩ B = B ∩ A
distributivité de l’intersection sur la réunion :
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C).
Par contre la différence A \ B se comporte moins bien.
Il n’est pas raisonnable d’apprendre sans comprendre pour-
quoi elles sont vraies, ces règles et bien d’autres qu’on pourrait
ajouter. Mais dans la pratique, on utilise souvent de mémoire
ces propriétés, qu’on peut vérifier si un doute survient.
B) Notion d’Application
1) Définition
Une application
f :E→F
est définie par la donnée d’un ensemble de départ E (aussi
appelé domaine de définition E = Dom f ), d’un ensemble
d’arrivée F et d’une relation qui associe à tout élément x de
E un unique élément y de F , cet élément y est appelé l’image
de x par f et est noté f (x).
L’application f est donc caractérisée 2 par le triplet (E, F, G),
où G = Gr f est le graphe de f , c’est à dire l’ensemble de
2. En mathématiques formelle, on considère en fait que f = (E, F, G).
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tous les couples de la forme x, f (x) , avec x ∈ E.
Gr f = {(x, f (x) | x ∈ E} = {(x, y) ∈ E × F | y = f (x)}
Deux applications f et g coı̈ncident donc lorsqu’elles ont un
même ensemble de départ E, un même ensemble d’arrivée, et
lorsque : ∀x ∈ E, f (x) = g(x).
Lorsque E et F sont inclus dans R, la représentation
graphique est l’ensemble Γf des points du plan M (x, y) (rap-
porté à un repère orthonormé) avec y = f (x) c’est à dire (x, y) ∈
Gr f .
On considère d’ordinaire qu’une fonction f de E vers F
est une application (souvent définie par une formule), dont l’en-
semble d’arrivée est F et dont l’ensemble de départ Dom f , est
inclus dans E (c’est en général l’ensemble des x ∈ E pour
lesquels la formule est définie). On dit que f est une fonction
numérique si F = R ou C. On dit que f est une fonction
numérique réelle si F = R, et est une fonction numérique com-
plexe si F = C.
Lorsque Dom f est la réunion d’un nombre fini d’intervalles de
R (non réduits à un point), nous dirons que f est une fonction
de la variable réelle.
Une suite numérique (tn)n≥n0 est une famille indexée par
D = {n ∈ Z | n ≥ n0}, et elle peut être identifiée à une fonc-
tion numérique de domaine de définition D. On la note souvent
(tn) quand on ne juge pas utile de préciser le premier indice n0.
Exemples.
√
La fonction racine carrée x 7→ x est une fonction numérique
réelle de la variable réelle de domaine de définition R+.
x + iy
La formule f (x, y, z) = définit une fonction numérique
3
z
complexe sur R dont le domaine de définition est Dom f =
R × R × R∗ .
14
Remarques.
Pour qu’un sous-ensemble G d’un produit cartésien E × F
soit le graphe d’une application f : E 7→ F , il faut et il
suffit qu’on ait
∀x ∈ E, ∃!y ∈ F | (x, y) ∈ G.
f est alors bien définie par
∀x ∈ E, ∀y ∈ F, y = f (x) ⇔ (x, y) ∈ G.
De même pour que G soit le graphe d’un fonction f de E
vers F , il faut et il suffit que, pour tout x ∈ E, il existe au
plus un y ∈ F tel que (x, y) ∈ G. On dit alors que G est
un graphe fonctionnel et on a alors :
Dom f = {x ∈ E | ∃y ∈ F | (x, y) ∈ G}.
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Dans le cas où f est bijective, l’unique antécédent de y est noté
f −1(y), cela permet de définir une bijection f −1 : F → E ap-
pelée bijection réciproque de f .
On a par définition
f bijective ⇔ (f injective et f surjective)
L’injectivité de f équivaut encore à chacune des propriétes
suivantes (qui se déduisent l’une de l’autre par contraposition) : 4
∀x, x′ ∈ E : f (x) = f (x′) ⇒ x = x′
∀x, x′ ∈ E : x ̸= x′ ⇒ f (x) ̸= f (x′).
On appelle bijection, respectivement surjection, injection toute
application bijective, respectivement surjective, injective.
→
− → − → −
Exemples Un repère (O, i , j , k ) permet de mettre en bi-
jection R3 avec l’ensemble des points de l’espace, et aussi avec
l’ensemble de ses vecteurs.
Idem pour R2 et le plan.
On a aussi une bijection R2 → C, (x, y) 7→ x + iy.
On a aussi une surjection Z × N∗ → Q, (p, q) 7→ p/q non
injective (donc non bijective) car (2, 3) et (4, 6) ont la même
image.
Une fonction strictement monotone :I → R est injective.
Pour tout ensemble E, on note d’ordinaire
IdE
l’application identique : E → E, x 7→ x. Elle est évidemment
bijective et égale à sa bijection réciproque.
3) Composition
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alors l’application : E → G définie par la formule 5
g ◦ f (x) := g f (x) .
Si h : G → H est une troisième application, alors on a la formule
d’associativité :
h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f =: h ◦ g ◦ f.
l’image de x ∈ E étant h(g(f (x))).
1 Propriétés
Soient f : E → F et g : F → G deux applications.
1) Si f et g sont surjectives, alors g ◦ f aussi.
2) Si f et g sont injectives, alors g ◦ f aussi.
▶ 3) Si f et g sont bijectives, alors g ◦ f aussi et on a
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1.
1 Il découle des définitions que si f : E → F est bijective, alors :
f −1 ◦ f = IdE et f ◦ (f −1) = IdF
Réciproquement, on a le 1) de :
2 Propriétés (réciproque et composition)
Soient f : E → F et g : F → E deux applications.
1) Si g ◦ f = IdE et si f ◦ g = IdF , alors f est bijective de
réciproque g.
2) Supposons f bijective. Si g ◦ f = IdE ou si f ◦ g = IdF ,
alors g = f −1.
Remarque. IdE joue le rôle d’un élément neutre pour la com-
position des applications de E vers E, et la réciproque corres-
pond à un symétrique, ou un inverse, pour cette opération.
5. On lit : g rond f , ou encore g de f .
17
4) Ensemble image, restriction
Le cours d’amphi sera rapide sur ces questions (qui font aussi
l’objet d’une révision en MTC). Il est cependant conseillé aux
étudiants du parcours 3PE de regarder assez attentivement cette
partie.
Les bijections concernées sont obtenues à l’aide d’un tableau
des variations, et plus précisément justifiées par le résultat d’Ana-
lyse suivant :
3 proposition Soient I un intervalle de R et f une fonction
numérique réelle définie, continue sur I.
1) Pour que f soit strictement croissante sur I, il suffit
qu’en tout t ∈ I (sauf peut-être un nombre fini d’excep-
tions) f soit dérivable avec f ′(t) > 0.
Idem pour strictement décroissante, avec f ′(t) < 0.
Dans la suite on suppose f strictement monotone.
2) Alors l’ensemble image J := f (I) est un intervalle de
R, f induit une bijection de I sur J dont la réciproque
f −1 : J → I est continue et de même monotonie que f .
3) Dans le cas où f est croissante, l’intervalle J est de même
nature que l’intervalle I.
4) Si f : I → J est dérivable en s0 ∈ I et si f ′(s0) ̸= 0,
alors f −1 : J → I est dérivable en t0 = f (s0) ∈ J et on
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a:
−1 ′ 1 1
f (t0) = ′ =
f (s0) f ′ f −1(t )
0
ex
lim = +∞ et
x→+∞ x
ln x
lim = 0.
x→+∞ x
Logarithme
Z x Néperien
dt
ln x := donc
1 t
ln′(x) = 1/x et ln 1 = 0
(primitive nulle en 1 de
x 7→ 1/x).
Exponentielle
et = exp t = unique solution de
ln x = t. e ≃ 2, 7 1828 1828.
l’exponentielle exp : R →
R∗+ est la bijection
réciproque de la bi-
jection R → R∗+,
x 7→ ln x. exp′(x) = exp(x) et
exp(0) = 1
(solution valant 1 en 0 de l’équation différentielle y ′ = y).
et = exp t, si a > 0 et x ∈ R : ax := ex ln a . √
2 3 −1 1 0 −2 1/2 −1/2 3/2
Exemples : a , a , a , a , a , a , a , a ,a ,a 2
logarithme de base a > 0 : loga(t) = ln t/ ln a = † unique
solution (réelle) de ax = t.
logarithme décimal Log x = log10 x
Log 10 000 = 4, 1 < Log 37 < 2.
exponentielles complexes
20
eit := cos t + i sin t, i2 = −1.
ex+iy := exeiy = ex(cos y + i sin y) = ex cos y + iex sin y.
az := ez ln a si a > 0 et z ∈ C.
Quelques formules :
′ ′ ′ ′
Pour a > 0, az+z = az az , (az )z = azz .
Pour x, y > 0 : ln(xy) = ln x + ln y .
2) Fonctions puissance
On fixe un exposant a ∈ C et
on pose f (t) = ta .
Donc pour t > 0,
f (t) = ea ln t = exp(a ln t).
D’où f ′(t) = ata−1 .
Graphique comparatif
pour a réel : a > 1, a = 1,
0 < a < 1, a = 0 et a < 0.
21
3) tangente
sin t cos t
tan t = = tan(t + π) (coefficient directeur) cot t =
′
cos t 2 2 ′
sin2 t
tan (t) = 1/ cos t = 1 + tan t, (tangente vérifie y = 1 + y ).
u ′ u′v − uv ′
=
v v2
arctangente
bijection réciproque et définition de arctan-
′ 1
gente. arctan (t) =
1 + t2
22
arcsinus
bijection réciproque,
déf. de arcsinus.
1
arcsin′(t) = √
1 − t2
(sinuspvérifie
y ′ = 1 − y 2).
arccosinus
bijection réciproque,
déf. de arccosinus.
′ −1
arccos (t) = √
1 − t2
(cosinuspvérifie
y ′ = − 1 − y 2).
t −∞ 0 +∞
ch t + 1 +
sh t −∞ ↗ 0 ↗ +∞
sh t − 0 +
ch t −∞ ↘ 1 ↗ +∞
ex
Courbes de sh, ch et y = 2.
sh t
th t = ch t
′ ch2 t−sh2 t
th t = ch2 t = 1 − th2 t
(th solution de y ′ = 1 − y 2).
Courbes de th, argth et y = x.
argth :] − 1, 1[→ R est la bi-
jection réciproque de th : R →
] − 1, 1[.
argth′ t = 1−t 1
2
24
7) argsh et argch
25
9) courbes de argcoth et de arccot
D) Raisonnement et quantificateurs
1) Un peu de logique
27
mieux compris).
▶ Notons par exemple que le signe ⇒ n’a PAS le même sens que
le mot donc. Ainsi l’assertion
1=2⇒6>7
est vraie (et peu utile), tandis que ce qui suit
1 = 2 donc 6 > 7
exprime deux contre vérités (une seule suffirait pour rejeter ce
texte), assorties d’une relation de causalité qui mériterait d’être
éclaircie.
De même l’assertion
f est dérivable ⇒ f est continue
n’affirme ni la dérivabilité, ni la continuité de f , tandis que la
phrase
f est dérivable donc f est continue
affirme que f est dérivable, continue, et en plus que la première
propriété a été prise en compte pour affirmer la seconde. N’écrivez
donc pas la première si vous pensez la seconde !
De même, la phrase “On a 1 = 2, c’est à dire 2 = 4” est fausse
alors que l’assertion 1 = 2 ⇔ 2 = 4 est vraie.
Losqu’on cherche à savoir si P est vraie, si on sait que P ⇔ Q
(est vraie), alors on peut si on préfère, étudier la véracité de Q
(c’est intéressant si cette dernière parait simple !) . On a ainsi en
▶ toute généralité :
NON (P ET Q) ⇔ [(NON P ) OU NON Q]
NON (P OU Q) ⇔ [(NON P ) ET NON Q]
P ⇔ NON (NON P )
(P ⇔ Q) ⇔ [(NON P ) ⇔ NON Q]
qu’on écrit d’ordinaire (compte tenu d’usages typographiques)
(P ⇔ Q) ⇔ (NON P ⇔ NON Q)
28
et aussi la règle de raisonnement par transposition
(P ⇒ Q) ⇔ ((NON Q) ⇒ NON P )
Raisonner par transposition consiste, pour prouver l’implication
de gauche, à prouver l’implication de droite, qui est appelée
transposée de celle de gauche.
Et enfin la justification du raisonnement par l’absurde
((NON P ) ⇒ (Q et NON Q)) ⇒ P
qui se déduit de
(Q et NON Q) ⇒ P
2) Quantificateurs
E) Ensembles finis
1) Equipotence, cardinal
38
dans ces questions, a trouvé une utilisation naturelle en informa-
tique théorique (et aussi à quelques théories mathématiques).
2) Analyse combinatoire
40
II Suites numériques et limites
A) Nombres complexes
l’équation.
Théorème de D’Alembert Gauss (voir Th50 page 60).
B) Notion de limite
1) Limite d’une fonction numérique
On peut distinguer quatre types de questions sur les limites (de plus en
plus difficiles) :
• Utilisation des opérations et des limites usuelles (données par le cours).
• Utilisation de majoration, minoration, encadrement.
• utilisation de suites auxiliaires.
• utilisation de la définition (avec les epsilon).
Evidemment ce dernier type est utilisé quand on n’a pas plus simple. L’utilisa-
tion de suite auxiliaire est une technique équivalente, souvent mieux comprise,
mais reste difficile.
Dans cette longue section 15, nous décrivons principalement les définitions
15. le cours d’amphi sera plus bref.
42
rigoureuses se rapportant aux différents types de limite que l’étudiant doit
connaı̂tre à ce niveau, avec une attention particulière sur le cas ds suites.
L’une des difficultés est liée au grand nombre de cas à considérer, aussi
l’un des premiers objectifs que l’étudiant pourra se donner est la capacité
de restituer ces définitions, non pas par coeur et à la virgule près, mais au
contraire comme la traduction dans un cas particulier de l’idée générale
suivante :
▶ ℓ = lim f (t) signifie qu’on peut garantir que f (t) est aussi proche
t→a
qu’on le désire 16 de ℓ, simplement en imposant à t d’être suffisam-
ment proche de a.
A vrai dire pour qu’on puisse considérer une telle limite il faut que f soit
définie arbitrairement près de a. Cela revient à dire qu’il existe au moins
une suite (tn) dans Dom f de limite a.
Par exemple l’assertion f (t0) = lim f (t), qui exprime la continuité de
t→t0
f en t0, s’écrit :
Pour tout réel ε > 0, il existe un réel η > 0 tel que tout t ∈ Dom f
vérifie l’implication : |t − t0| < η ⇒ |f (t) − f (t0)| < ε.
On utilise souvent une écriture condensée des critères de convergence,
ainsi l’assertion précédente s’écrit encore :
∀ε > 0 ∃η > 0 tq ∀t ∈ Dom f : |t − t0| < η ⇒ |f (t) − f (t0)| < ε.
Malgré sa brièveté, il s’agit d’un énoncé assez compliqué ; pour aider à
comprendre sa signification, on le compare parfois au boniment suivant :
Donnez moi n’importe quel réel ε > 0, aussi petit soit-il, ε = 10−5
par exemple, et bien moi, après que vous m’ayez présenté ce ε, je vous
trouverai un réel η > 0 tel que pour tout t ∈ dom f , on ait :
|t − t0| < η ⇒ |f (t) − f (t0)| < ε
Limites finies : (f numérique, ℓ ∈ R ou C)
• ℓ = lim f (t) ⇔ ∀ε > 0, ∃η > 0, ∀t ∈ Dom f :
t→t0
|t − t0| < η ⇒ |f (t) − ℓ| < ε
• ℓ = lim f (t) ⇔ ∀ε > 0, ∃A > 0, ∀t ∈ Dom f :
t→+∞
t > A ⇒ |f (t) − ℓ| < ε
Limites infinies (lorsque f est réelle) :
16. Sans aller qauand même jusqu’à légalité !
43
• +∞ = lim f (t) ⇔ ∀R > 0, ∃η > 0, ∀t ∈ Dom f :
t→t0
|t − t0| < η ⇒ f (t) > R
• +∞ = lim (t) ⇔ ∀R > 0, ∃A > 0, ∀t ∈ Dom f :
t→+∞
t > A ⇒ f (t) > R
• −∞ = lim f (t) ⇔ +∞ = lim −f (t) (si a ∈ R)
t→a t→a
Limites en −∞ : (b finie ou infinie)
b = lim f (t) ⇔ b = lim f (−t)
t→−∞ t→+∞
tb ln t
0 = lim t = lim b = lim tb ln t = lim tnat
t→+∞ a t→+∞ t t→0+ t→−∞
48
Voici encore deux nouvelles indéterminations levées par le cours :
29 Propriété Pour tout a > 0 on a
n! an
0 = lim n = lim
n→+∞ n n→+∞ n!
C) Suites récurrentes
1) Domaine de définition
On s’intéresse ici aux suites (un)n≥0 définies par des conditions du type :
u0 = a donné et ∀n ∈ N, un+1 = f (un) .
Le premier problème, purement “ensembliste”, est de savoir si la suite sera
bien définie pour tout entier n ≥ 0 ; c’est le cas dans les trois situations
suivantes :
49
• f est une application : A → A et a ∈ A. On a dans ce cas :
un = f n(a) = f| ◦ ·{z
· · ◦ f}(a)
n fois
• a ∈ A, où A est une partie stable par f , c’est à dire que A ⊂ Dom f
et f (A) ⊂ A. On peut se ramener au cas précédent en considérant la
restriction fA de f à A → A.
• Supposons que pour deux entiers N ≥ 0 et P ≥ 1, la suite soit définie
jusqu’au rang N + P , avec uN +P = uN . Alors elle est partout définie et
ses termes se calculent par division euclidienne : uN +P q+r = uN +r .
On a aussi pour tous entiers n ≥ N et m ≥ 0,
un = un+P = un+mP .
On dit dans ce dernier cas que (un)n≥N est P -cyclique, ou P -périodique ;
ou encore que la suite (un)n≥0 est ultimement P -périodique.
Si N + P est le premier indice pour laquelle la suite ne prend pas une
nouvelle valeur, alors P est LA période ultime de la suite. Si en plus f est
injective, alors N = 0 et la suite est périodique de période P .
Ici la partie stable est A = {uN , uN +1, . . . , uN +P −1}, dès qu’on y arrive
on sait qu’on pourra poursuivre indéfiniment.
Soit r ∈ C.
31 Exemple Si f (z) = z + r, on a donc un+1 = un + r .
On dit que (un) est une suite arithmétique de raison r, on a alors
un = u0 + nr
et pour 0 ≤ m < n on a égalité des moyennes : :
n
1 X um + un
uk = .
n−m+1 2
k=m
50
32 Exemple Si f (z) = rz, on a donc un+1 = run .
On dit que (un) est une suite géométrique de raison r, on a alors
un = rnu0
et pour 0 ≤ m < n :
n
X rm − rn+1
uk = u0 .
1−r
k=m
De plus
• |r| < 1 ⇒ lim rn = 0,
n→+∞
• r = 1 ⇒ un = u0, la suite est constante,
• si |r| = 1, et r ̸= 1, alors, la suite (rn) est divergeante et bornée,
• |r| > 1 ⇒ lim |rn| = +∞, donc (rn) est divergente
n→+∞
• r ∈]1, +∞[⇒ lim rn = +∞,
n→+∞
On peut encore observer que si rp = 1, alors la suite (rn) est périodique
de période p, c’est à dire que :
∀n ∈ N, un+p = un.
Remarque.
Dans chacun des deux cas précédents, si u0 et r sont réels, alors (un) aussi.
D) Densité dans R de Q et R \ Q
Rappelons que N est bien ordonné, c’est à dire que toute partie non
vide de N admet un plus petit élément. C’est cette propriété qui fonde le
raisonnement par récurrence.
On appelle encore propriété d’Archimède le fait que tout nombre réel
x est majoré par au moins un entier naturel n.
Cela revient à dire que :
∀ε > 0, ∀y ∈ R, ∃n ∈ N | y ≤ nε
et cela nous rappelle qu’à force d’additionner de petits nombres, on peut en
obtenir de gros...
Si x ∈ R, on appelle partie entière de x l’unique n ∈ Z vérifiant
n ≤ x < n + 1,
on la notera souvent E(x). Ainsi
E(π) = 3 et E(−π) = −4.
Rappelons encore qu’en vertu d’un raisonnement arithmétique (par l’ab-
surde) √
2 ̸∈ Q,
autrement dit ce nombre est
√ irrationnel. On en déduit facilement pour tout
rationnel non nul r que r 2 ̸∈ Q. Cela permet alors de prouver :
34 Propriété (densité de Q et R \ Q)
1. Pour tous réels a < b, on peut trouver r ∈ Q et y ∈ R \ Q tels que
a < r < b et a < y < b.
2. ∀x ∈ R, ∃(rn) dans Q et (yn) dans R \ Q tels que
lim rn = x = lim yn.
n→+∞ n→+∞
52
On retient encore que tout intervalle ouvert non vide de R contient un 18
rationnel et un irrationnel.
Cela implique en particulier qu’il n’est pas possible de représenter correcte-
ment le sous ensemble Q de la droite réelle, puisqu’il y est présent “partout”
ainsi que son complémentaire.
Preuve de la propriété. On peut prendre
E(nx)
rn =
n
car E(nx) ≤ nx < E(nx) + 1 donc rn ≤ x < rn + n1 d’où 0 ≤ x − rn < 1/n. √
Ensuite si (r′n) est une suite de rationnels de limite √x2 , alors yn = r′n 2
convient. Pour 1) on peut prendre x = a+b 2 , ε = (b − a)/2 > 0 et alors, dès
que n est assez grand on a |x − rn| < ε et |x − yn| < ε. Alors r = rn et
y = yn conviennent.
Remarque. Si n = 10q , le rn choisi dans la preuve est l’approximation
décimale par défaut et d’ordre q, du nombre x.
On appelle nombre décimaux ceux qui sont de la forme 10pq avec p ∈ Z et
q ∈ N. Ce sont donc des nombres rationnels, et leur ensemble est déjà dense
dans R.
2) Ordre sur R
Dans tous les cas, sup A est donc le plus petit M ∈ [−∞, +∞] majorant A,
on dit aussi que c’est le “meilleur” majorant.
Le premier point peut se déduire de la convergence des suites croissantes
majorées en considérant
tn = un/2n où un = max{k ∈ Z | k/2n ne majore pas A}.
Réciproquement il entraine facilement la convergence des suites monotones
voir th. 43. On a de même :
38 Propriété et définition (borne inférieure)
Soient A une partie non vide de R.
Si A est minorée, alors l’ensemble de tous les minorants de A admet
un plus grand élément, appelé borne inférieure de A et noté inf(A). Si A
n’est pas minorée, inf A := −∞
Supposons que inf(A) ̸∈ A, alors il existe une suite strictement décrois-
sante (an)n∈N dans A et convergeant vers inf(A).
On peut se ramener à la proposition précédente et vérifier la formule
inf A = − sup −A.
Application :
55
39 Théorème (des valeurs intermédiaires)
Soient a < b des réels, f une fonction numérique réelle définie et conti-
nue sur [a, b] et v ∈]f (a), f (b)[. Alors il existe t ∈]a, b[ tel que f (t) = v.
La preuve de ce théorème important utilise principalement l’existence de la
borne supérieure. Pour mettre en évidence la première solution τ de f (t) = v,
on definit, lorsque f (a) < f (b) :
τ = inf{t ∈ {a, b] | f (t) ≥ v}
et on prouve qu’on a bien f (τ ) = v.
40 Exemple Si I est un intervalle non vide de R délimité par a et b, avec
−∞ ≤ a ≤ b ≤ +∞, alors inf I = a et sup I = b.
Ainsi inf(]0, 1]) = 0 et sup(] − ∞, 3[) = 3.
41 Définitions Soit f une fonction numérique réelle définie sur un en-
semble E, on dit que f est respectivement majorée, minorée, bornée sur
E si l’ensemble image f (E) est respectivement majoré, minoré, borné ;
Si E est non vide, on pose
sup f (x) := sup f (E) et inf f (x) := inf f (E).
x∈E x∈E
56
Soit f une fonction numérique réelle définie sur I ⊂ R. On dit que f est
respectivement croissante, strictement croissante, décroissante, stricte-
ment décroissante, sur I si pour tous s, t ∈ I tels que s < t on a respective-
ment f (s) ≤ f (t), f (s) < f (t), f (s) ≥ f (t), f (s) > f (t). On dit que f est
respectivement monotone, strictement montone, sur I, si elle y est crois-
sante ou décroissante, respectivement strictement croissante ou strictement
décroissante. On ne précise pas toujours I lorsque I = Dom f .
Ce vocabulaire s’applique aussi aux suites numériques réelles (tn)n≥n0 .
Pour qu’une telle suite soit respectivement croissante, strictement croisante,
décroisante, strictement décroissante il (faut et il) suffit que pour tout entier
n ≥ n0, on ait respectivement tn ≤ tn+1, tn < tn+1, tn ≥ tn+1, tn >)tn+1,
Pour examiner ce critère, on étudie souvent le signe de tn+1 − tn.
43 Théorème (suites monotones)
Soit (tn) une suite numérique réelle.
1. Si (tn) est croissante, alors lim tn = sup tn.
n→+∞ n∈N
2. Si (tn) est décroissante, alors lim tn = inf tn.
n→+∞ n∈N
On a plus généralement :
44 Théorème (fonctions monotones)
Soient ∅ =
̸ I ⊂]a, b[⊂ R avec a = inf I et b = sup I, et soit f : I → R.
1. Si f est croissante (sur I), alors
lim f (t) = sup f (t) et lim f (t) = inf f (t).
t→b t∈I t→a t∈I
61
• On dit que t0 est un minimum de f sur I si f (t0) = minI (f ) ; on dit
alors que f (t0) est la valeur minimale de f sur I.
On dit encore que t0 est un extrémum de f sur I si c’est un maximum ou
un minimum de f sur I ; on dit que t0 est un maximum strict de f sur I si
t0 est l’unique maximum de f sur I.
Si I ⊂ R, on dit que t0 est un maximum local de la fonction numérique
réelle f s’il existe un réel r > 0 tel que t0 soit un maximum de f sur ]t0 −
r, t0 + r[∩ Dom f ; on parle parfois de maximum global par opposition à
“local” ; on dit que t0 est un maximum local strict de f s’il existe un réel
r > 0 tel que t0 soit un maximum strict de f sur ]t0 − r, t0 + r[∩ Dom f ,
. . .etc.
62
III Structures algébriques
Les principaux savoir faire visés par ce chapitre concernent la divisibilité
dans les entiers ou entre les polynômes, ainsi que la notion de décomposition
en éléments simples (pour laquelle on ne vise pas une maitrise de toutes
les techniques utilisables), et quelques résultats assez marginaux (dans le
programme de mathématiques de licence) concernant les permutations.
On n’attend pas que l’étudiant assimile dès ce semestre les très nombreuses
et souvent abstraites définitions de ce chapitre, mais qu’il commence à s’habi-
tuer au langage des structures mathématiques, et si possible se rende compte
de son efficacité.
Il sera sans doute un peu perturbé par les questions de “construction”
d’objet mathématiques : Le cas facile des polynômes, et celui, plus compliqué,
des anneaux quotients, des corps de fractions et des fractions rationnelles,
qui mettent en oeuvre les relation d’équivalence, selon une procédure assez
courante en mathématiques.
On espère aussi consolider l’acquisition des principales notions de théorie
des ensembles exposées au premier chapitre, et abondamment utilisées dans
ce troisième et dernier chapitre (notamment dans l’étude des permutations).
Finalement, les résultats les plus importants concernent les polynômes (et
les fractions rationnelles), qui interviennent aussi bien en algèbre qu’en ana-
lyse.
Cela permet de considérer le produit des termes d’une famille finie (ai)i∈I
(c’est à dire que l’ensemble I des indices est fini) ; on aura ainsi pour toute
bijection σ : N∗n → I et pour toute bijection τ : J → I les égalités de
“changements de variable” i = σk et i = τj := τ (j) :
n
Y Y Y
aσk = ai = aτ j
k=1 i∈I j∈J
65
• x−n := (x−1)n = (xn)−1 si en plus x admet un inverse dans (E,.) (c’est
alors aussi le cas de xn).
On vérifie alors pour tous m, n ∈ Z la règle xm+n = xmxn.
Pour une loi associative et commutative notée additivement, les formules
correspondantes sont :
n
X
• nx := |x + x +
{z· · · + x} = x.
n fois k=1
• 0x := 0E si (E, +) admet un élément neutre 0E .
• (−n)x := n(−x) = −(nx) si en plus x admet un opposé dans (E,+)
(c’est alors aussi le cas de nx), et on a alors pour tous m, n ∈ Z la règle
(m + n)x = mx + nx.
2) Notion de groupe
68
On dit que B est un sous anneau de A si il contient l’élément nul et
l’unité de A et si
∀a, b ∈ B, a − b ∈ B et ab ∈ B.
B est alors un anneau pour les lois induites. On dit B est un sous-
corps si c’est un sous-anneau qui est un corps. Lorsque A est lui-même
un corps, il faut donc ajouter la condition
∀b ∈ B \ {0}, b−1 ∈ B.
• Si A est un anneau et I un ensemble non vide, alors F(I, A) est aussi
un anneau pour les lois usuelles :
(f + g)(t) = f (t) + g(t) et (f g)(t) = f (t)g(t)
son élément nul et son unité sont les fonctions constantes de valeur 0A
et 1A. Il est commutatif si A l’est, mais n’est pas un corps si card I ̸= 1.
• Mn(R) et Mn(C) sont des anneaux (non commutatifs si n ≥ 2). C’est
encore vrai pour Mn(A) si A est un corps commutatif, ou même un
anneau non nécessairement commutatif.
69
B) Signature d’une permutation
1) Groupe de permutations
Supp σ ∩ Supp τ = ∅ ⇒ σ ◦ τ = τ ◦ σ.
Cette bijection coı̈ncide avec σ sur Supp σ, avec τ sur Supp τ et avec IdE
ailleurs.
2) Notion de cycle
3) Décomposition en cycles
⋆
Nous énonçons ci-après ce qu’il faut essayer de retenir, en plus de la méthode
pratique de décomposition suggérée précédemment :
59 Théorème Soit E un ensemble fini de cardinal ≥ 2, et σ ∈ Perm E.
1. σ peut se factoriser comme composée de plusieurs transpositions :
σ = τ1 ◦ · · · ◦ τn .
2. Le nombre ε(σ) = (−1)n ne dépend que de σ, c’est la signature
de σ.
Autrement dit, la parité du nombre n de transpositions utilisable
pour décomposer σ ne dépend que de σ.
3. On a pour tous σ1, . . . , σp ∈ Perm E, ε(σ1 ◦· · ·◦σp) = ε(σ1)◦· · ·◦ε(σp).
4. σ se décompose comme la composée σ = γ1 ◦ · · · ◦ γq d’un nombre
fini de cycles à supports deux à deux disjoints, donc commutant
entre eux. Cette décomposition est unique à l’ordre près et l’ordre
▶ de σ est le PPCM des longueurs pk de ces cycles et on a
ε(σ) = (−1)p1−1 · · · (−1)pq −1
5. (∗) La signature σ 7→ ε(σ) définit l’unique morphisme de groupes
non constant Perm E → (C∗, ·), c’est à dire l’unique application non
constante et telle que
∀σ, τ ∈ Perm E, ε(σ ◦ τ ) = ε(σ)ε(τ ).
23. qui peuvent être des singletons.
73
2) 4) et 5) sont trois caractérisations de la signature, qui pourraient donc
servir de définition (suivant le choix d’exposition).
Lorsqu’on effectue de manière pratique la décomposition en cycle de σ, il
peut être utile d’utiliser la notation ⟨x⟩ = IdE , pour repérer qu’on a bien
“traité” l’élément x, mais ensuite on omet ce pseudocycle d’ordre 1 (pour
lequel x n’a rien de particulier), dans la décomposition de σ.
60 Définitions (∗) Avec les notations précédentes, on dit que la permu-
tation σ est paire (ou directe) si n est pair, et impaire (ou indirecte) si
n est impair. On note A(E) l’ensemble des permutations paires de E.
C’est un sous-groupe de Perm E, appelé groupe alterné de E.
Principe de la preuve. Le premier point de 4) a été expliqué précédemment,
sauf la dernière égalité, qui résulte de la définition de la signature, ou encore
de 2 (ou 3) et du la décomposition d’un cycle en produit de transpositions,
donnée en section 2).
1) en résulte d’après le cas particulier des cycles déjà vu (mais il se prouve
aussi directement par récurrence sur card Supp σ).
2) découle du lemme fondamental, par une récurrence immédiate.
3) qui peut se réduire au cas p = 2, découle alors de 1) et 2).
5) Soit ε′ : Perm E → (C∗, ·) un morphisme de groupes non constants.
Pour toute transposition τ on a 1 = ε′(IdE ) = ε′(τ 2) = ε′(τ )2 = 1, donc
ε′(τ ) = ±1. On utilise alors la conjugaison, voir propriété 64. Si ⟨a, b⟩ et ⟨c, d⟩
sont deux transpositions de E, on peut choisir σ ∈ Perm E qui envoie a sur c
et b sur d, alors on a ⟨c, d⟩ = σ◦⟨a, b⟩◦σ −1 d’où on tire ε′(⟨c, d⟩) = ε′(⟨a, b⟩).
Le morphisme ε′ est donc constant sur les transpositions. D’après 1 il ne peut
y valoir 1 car il serait constant sur Perm E, donc il y vaut −1 et coı̈ncide
donc avec ε d’après 1 et 2.
Les deux sections suivantes complètent cette preuve, en décrivant aussi
des notions très utiles, mais de maitrise non exigible dans cette UE (d’une
part elle contient des définitions un peu abstraites à ce niveau, d’autre part,
certaines preuves sont difficiles).
4) Morphisme de groupes(∗)
74
de groupes si on a
∀x, y ∈ G, φ(x ⋆ y) = φ(x) · φ(y)
on appelle alors noyau de f l’ensemble ker f = f −1(e′).
On dit que f est un isomorphisme de groupes si en plus f est bijective.
Un morphisme de G dans G s’appelle un endomorphisme (de groupes),
et un isomorphisme de G dans G s’appelle un automorphisme (de groupes).
62 Propriétés On suppose avec les notations précédentes que φ : G → G′
est un morphisme de groupes, alors :
1. φ(e) = e′
2. ∀g ∈ G, φ(g −1) = (φ(g))−1
3. ∀g1, . . . , gn ∈ G, φ(g1 ⋆ · · · ⋆ gn) = φ(g1) · · · φ(gn)
4. Im φ est un sous-groupe de G′.
5. ker φ est un sous-groupe de G.
Exemples
• La composée g ◦ f de deux morphisme de groupe est encore un mor-
phisme de groupes. Idem pour les isomorphismes.
• La bijection réciproque d’un isomorphisme de groupe est encore un iso-
morphisme de groupes.
• (R, +) → (R+∗, ·), t 7→ et est un isomorphisme de groupes de réciproque
t 7→ ln t.
• (R, +) → (C∗, ·), t 7→ eit est un morphisme de groupes dont l’image est
le cercle unité U.
• Soient g un élément d’un groupe (G, ·) d’élément neutre e. Alors on
définit un morphisme de groupes
Φ : (Z, +) → (G, ·), n 7→ g n
par g n = |g ◦ ·{z
· · ◦ g} et g −n = (g −1)n = (g n)−1 si n ≥ 1
n fois
0
et g = e. Son noyau est pZ, où p est l’ordre de x dans G.
• Soient g un élément d’un groupe (G, ·). Alors on définit un automor-
phisme Φg : G → G, appelé automorphisme intérieur, par
Φg (h) = ghg −1
75
Remarque.
Si G est un groupe, alors l’ensemble Aut(G) des isomorphismes G → G
(on parle d’automorphisme de groupe) est un sous-groupe de (Perm G, ◦).
Ainsi dans l’exemple précédent (accrochez vous !) :
Φ : G → Aut(G), g 7→ Φg
est un morphisme de groupe. (Parfois, l’algèbre c’est un peu abstrait.)
1) Définitions
2) Anneaux de congruence
On fixe ici a ∈ A.
Soient b, c ∈ A, nous dirons que b et c sont équivalents (ou congrus)
modulo a (dans A) si c − b ∈ aA, on le note
b ≡ c [a] (dans A)
C’est une relation d’équivalence.
66 Théorème il existe un anneau, noté A/aA et appelé anneau quotient
(ou de congruence) modulo a, et une surjection
φ : A → A/aA, b 7→ eb
satisfaisant pour tous b, c ∈ A aux règles suivantes :
c ⇔ b ≡ c [a]
1. eb = e
c = b]
2. eb + e +c
3. ebe
c = bc
e
0 et e
e 1 sont donc l’élément nul et l’unité de A/aA.
On a donc aussi
c⇔0≡c⇔a|c
0=e
e
→
−
Remarques. eb se note plus souvent b, ou encore b .
Les termes “congru, congruence” s’emploient plus particulièrement lorsque
A = Z.
Les anneaux quotients peuvent servir pour établir des propriétés de divisi-
bilité, et aussi pour fournir des exemples d’anneau. On peut en fait, quotienter
(utilement !) A par des ensembles I plus généraux que les aA, appelés idéaux
de A, mais ceci ne sera pas considéré dans cette UE. En effet, l’anneau Z et
79
les anneaux de polynômes qui nous intéressent n’ont pas d’autres idéaux. On
dit qu’ils sont principaux.
Nous n’avons pas donné la définition de l’anneau A/aA mais ce qu’il suffit
de savoir pour l’utiliser.
Nous donnerons la définition usuelle dans la preuve du théorème, mais
elle est un peu abstraite et ce qui compte, c’est ce qui est dans le théorème.
La preuve du théorème est un exemple de construction mathématique : on
exhibe un exemple de ce qui nous intéresse.
2 signifie que φ est un morphisme de groupes (additifs).
Par définition, 2, 3 et le fait que e
1 soit l’unité de A/aA signifient que φ
est un morphisme d’anneaux.
67 Définitions (rel. d’équivalence dans un ensemble)
On dit que R est une relation d’équivalence sur un ensemble E si
c’est une relation sur E qui est réflexive, symétrique et transitive.
On appelle alors classe d’équivalence de x ∈ E pour R l’ensemble
e = {y ∈ E | xRy}
x
et on appelle ensemble quotient de E par R l’ensemble
E/R = {e
x | x ∈ E} ⊂ P(E).
On appelle encore surjection canonique associée à R la surjection
φ : E → E/R, x 7→ x
e.
68 Propriété
Avec les notations précédentes, E/R est une partition propre 26 de E,
autrement dit c’est un recouvrement de E en sous-ensembles non vides
et deux à deux disjoints. On a de plus
∀x, y ∈ E, xRy ⇔ x
e = ye
Preuve.
Preuve du théorème. On vérifie d’abord que ≡ est une relation d’équi-
valence sur A (après coup, cela découle du théorème !).
On pose A/aA = A/ ≡, et on prend pour φ la surjection canonique. On
doit alors juste vérifier que 2 et 3 définissent bien des opérations sur A/aA,
la structure d’anneau commutatif (éventuellement nul) sera évidente.
26. Certains auteurs disent simplement partition, n’autorisant jamais les parties vides.
80
Pour la somme : Soient b, b′, c, c′ ∈ A tels que eb = be′ et e
c = ce′, on doit
vérifier que b] ′ + c′ . Or b′ + c′ − (b + c) = (b′ − b) + (c′ − c) ∈
+ b = b^
aA + aA ⊂ aA donc on a bien b + c ≡ b′ + c′.
même méthode pour le produit, on a cette fois
b′c′ − bc = b′(c′ − c) + (b′ − b)c ∈ aA
D) Divisibilité dans Z
Dans cette section, la divisibilité est relative à l’anneau Z.
On prendra garde au fait qu’une partie des résultats paraissent évidents
quand on utilise l’unicité d’une factorisation en facteurs premiers, qui est
familière et semble évidente. Mais sa preuve ne l’est pas, et fait partie de
l’exposé.
1) PGCD, PPCM
82
Le dernier point s’appelle le théorème de Bezout. Le second point signifie
que a ∧ b est bien le plus grand pour l’ordre de la division, au moins si on se
limite aux diviseurs ≥ 0.
u et v sont appelés coefficients de Bezout de a et b. Ils ne sont pas uniques.
Preuve par l’algorithme d’Euclide. On peut supposer a ≥ b ≥ 1.
Dès que d ≥ 0 vérifie Div(a, b) = Div(d) il est clair que d = a ∧ b.
On obtient un tel d par l’algorithme d’Euclide qui consiste a remplacer
successivement (a, b) = (a0, a1) en une suite par les divisions euclidiennes
an−1 = qnan + an+1, ce qui donne une suite strictement décroissante qu’on
arrête en aN = d lorsque aN +1 = 0.
En effet les relations Div(an−1, an) = Div(an, an+1) et Div(aN −1, aN ) =
Div(aN ) aboutissent à Div(a, b) = Div(aN ) d’où d = aN .
On a aussi par une récurrence facile, que tous les ak sont de la forme
ua + vb, avec u, v ∈ Z d’où le ⇒ du dernier point, la partie ⇐ étant très
facile, cela termine la preuve.
▶ Dans la pratique, on obtient les coefficients de Bezout en exprimant d = aN
à l’aide des divisions euclidiennes, en partant de la dernière.
72 Corollaire (lemme de Gauss)
∀n ≥ 2, ∀a, b1, b2, . . . , bn ∈ Z, si a est premier avec chacun des bi alors il
l’est aussi avec leur produit b1b2 · · · bn :
(∀i ∈ N∗n, a ∧ bi = 1) ⇒ a ∧ (b1 · · · bn) = 1.
Preuve. Récurrence sur n. Bezout pour n = 2.
Notons 28
P = {2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, . . .}
l’ensemble des nombres premiers. Ce sont donc les entiers p ≥ 2 tels que
7 Div(p) = {±p, ±1}. .
73 Théorème (Factorialité)
Soit a ∈ Q∗+ \ {1}. Alors il se factorise de manière unique en
a = pα1 1 · · · pαnn
où n ∈ N∗ et où les αi ∈ Z∗, les pi sont premiers, et où p1 < p2 < · · · < pn.
De plus a ∈ N∗ ⇔ ∀i ∈ N∗, αi > 0
28. Ce n’est pas une notation générale, car la lettre P sert aussi à désigner des ‘èspaces projectifs” en géométrie.
83
Preuve. Avec une récurence facile, on vérifie d’abord l’existence d’une telle
factorisation avec des αk ≥ 1, lorsque a ∈ N∗. On en déduit l’existence dans
le cas général.
Si l’unicité tombait en défaut, on en déduirait une égalité de la forme
β
pq = q1β1 · · · qMM
avec p, q1, . . . , gM ∈ P deux à deux distincts, q, β1, . . . , βM ∈ N∗. Cela
contredirait le lemme de Gauss puisque p est premier avec chaque qk .
L’équivalence finale découle alors du premier point de la preuve.
Remarques. On peut bien sur changer l’ordre des pi et même en ajouter
d’autres si on autorise les αi nuls. On dit alors que la factorisation est unique
à l’ordre près et aux termes d’exposant nuls près. Ainsi si b est un autre
rationnel, on peut utiliser la même liste (pi) pour a et b.
Soit p ∈ P, l’exposant de p dans la factorisation de a s’appelle valuation
de a relative à p :
valpi (a) = αi et p ̸∈ {p1, . . . , pn} ⇒ valp(a) = 0
on convient encore que
valp(−a) = valp(a), valp(±1) = 0 et valp(0) = +∞.
Enfin, si on regroupe les termes d’exposant > 0 au numérateur et ceux d’ex-
posant < 0 au dénominateur, on obtient pour a l’existence d’une unique
écriture comme fraction irréductible (ou non simplifiable)
p
a=
q
avec p, q ∈ N∗. et p ∧ q = 1.
74 Propriété P est infini.
Preuve. Soient p1 < p2 < · · · < pn les n plus petits éléments de P, soit p
un facteur premier de
a := p1p2 · · · pn + 1
Si 1 ≤ i ≤ n, a ≡ 1 [pi] donc pi ̸ |a, donc pi ̸= p. Donc la liste n’est jamais
complète, P est bien infini.
Les propriétés suivantes sont alors immédiates :
75 Propriétés ∀a, b ∈ Q∗, ∀p ∈ P, valp(ab) = valp(a) + valp(b) et
valp(a/b) = valp(a) − valp(b).
84
√
76 Corollaire Soit a ∈ Q∗+ alors a ∈ Q ⇔ ∀p ∈ P, valp(a) ∈ 2Z.
√ √ √ p
▶ En particulier 2 ̸∈ Q. ( 12 = 2 3 et 3/20 non plus)
77 Propriétés ∀a, b ∈ Z∗, a | b ⇔ ∀p ∈ P, valp(a) ≤ valp(b).
78 Propriétés ∀a1, . . . , an ∈ Z, ∀p ∈ P :
85
Preuve. Comme les ensembles de départ et d’arrivée sont finis de même
cardinal a, il suffit de prouver que f est injective.
Supposons cela faux, on peut trouver deux entiers 0 ≤ m < n < a tels
que φ(m) = φ(n) d’où φk (m) = φk (n) autrement dit, m ≡ n[ak ], c’est à
dire ak | n − m. Comme les ak sont deux à deux premiers entre eux, il en
résulte que a | n − m, ce qui est absurde car 0 < n − m < a.
Remarque. Il en découle qu’on a une bijection
Z/aZ → Z/a1Z × · · · × Z/anZ, n
e 7→ φ(n)
qui est en fait un isomorphisme d’anneaux, c’est presque immédiat (dès qu’on
connait la définition), mais améliore grandement la conclusion.
E) Anneaux de polynômes
Il y a une grande analogie entre l’arithmétique (= divisibilité) de Z et celle
des polynômes, qui explique qu’on détaillera moins certains points.
Une différence notable est que pour les polynômes, l’unicité de la factori-
sation sera relativement évidente. (Dans Z, elle parait évidente, car on y est
habitué.). C’est le contraire pour l’existence de la factorisation.
L’arithmétique intéresse l’informatique dans la mesure où elle est le lieu
de nombreux algorithmes qui peuvent faire l’objet de programmation. S’agi-
sant des polynômes et des fractions rationnelles, ces algorithmes permettent
notamment de faire mener par l’ordinateur des calculs exacts (souvent
ils utilisent alors des polynômes ou des fractions à plusieurs indéterminées).
L’arithmétique sur les entiers est aussi corrélée avec avec la cryptographie
(codage de l’information).
K désignera un sous-corps de C (par exemple C, R ou Q).
A désignera un sous-anneau de C (par exemple C, R, Q ou Z).
1) Notion de polynôme
9 Rappelons. qu’on peut pour décrire les polynôme A, B, ajouter des termes
88
de coefficients nuls en convenant que :
k > n ⇒ ak = 0 et k > m ⇒ bk = 0
Cela permet d’écrire
max(m,n)
X
A+B = (ak + bk )X k
k=0
89
2) Factorisation de polynômes
90
90 Propriété Soient P ∈ R[X], a ∈ C \ R et
Q = (X − a)(X − a), alors
1. Q ∈ R[X]
2. P (a) = 0 ⇔ P (a) = 0 ⇔ Q | P dans R[X].
Preuve. 1 résulte de Q = X 2 − 2ℜ(a)X + |a|2. . .
91 Théorème (D’Alembert-Gauss)
Soit P ∈ C[X] de degré n ≥ 1.
1. P admet au moins une racine a ∈ C.
Yn
2. P admet une factorisation P = λ (X − ak )
k=1
∗
où λ ∈ C et {a1, . . . , an} est l’ensemble des racines de P .
N
Y
3. P admet une factorisation P = λ (X − ak )Mk
k=1
∗
où λ ∈ C et {a1, . . . , aN } est l’ensemble des N racines (deux à
deux distinctes) de P et où Mk = valak P ∈ N∗.
4. Si P ∈ R[X], il admet une factorisation unique (à l’ordre près) :
YM Yp
N
P = λ (X − ak )Mk Qk k
k=1 k=1
∗
où λ ∈ R et {a1, . . . , aN } est l’ensemble des N racines réelles de P
et Mk = valak P ; et où les Qk sont deux à deux distincts, unitaires,
de degrés 2 et à discriminants < 0.
λ est le coefficiant (non nul) de plus haut degré de P .
La dernière factorisation s’obtient en regroupant par paires de racines con-
juguées les racines non réelles. Il y a donc p paires de racines complexes
conjuguées soit en tout
N = M + 2p ≤ n
racines.
Ces factorisations 2, 3 et 4 sont uniques à l’ordre près et la vérification de
cette unicité est évidente, contrairement à l’arithmétique de Z.
C’est pour avoir cette importante unicité qu’on s’astreint ici a utiliser des
polynômes irréductibles unitaires qui jouent ici un rêle analogue à celui des
nombres premiers dans Z. Mais dans la pratique, on ne s’impose pas toujours
91
des facteurs unitaires. Ce sera la même chose avec les fractions rationnelles
(factoriqtion ou décomposition en éléments simples).
Preuve. 1) se prouve en Analyse (chapitre II).
2 et 3 s’en déduisent faciilement, 4 aussi, en utilisant bien le sous corps
K = R dans la propriété décrivant la division euclidienne.
92 Corollaire (polynômes irréductibles)
1. Les éléments irréductibles de l’anneau C[X] sont les polynômes de
degré 1.
2. Les éléments irréductibles de l’anneau R[X] sont les polynômes (à
coefficients réels) de degré 1, et ceux de degré 2 à discriminant < 0.
On définit valuation vala P de P relativement à a par
• valai P = Mi si 1 ≤ p ≤ N
• vala P = 0 si P (a) ̸= 0
• On convient aussi que vala(0) = +∞.
C’est donc l’exposant de X − a dans la factorisation de P , et aussi le plus
grand entier k tel que (X − a)k | P . On a aussi
val0 P = val P.
Dans la pratique on retient aussi que vala P = α ∈ N si et seulement si on
peut écrire
P = (X − a)α Q avec Q(a) ̸= 0.
et bien sur Q ∈ C[X].
Si P (a) = 0, vala P s’appelle aussi la multiplicité de P en a. On dit que
a est une racine multiple de P si vala P ≥ 2.
A cause de la relation deg P = α1 + · · · + αN , on dit que le degré d’un
polynôme est égal au nombre de ses racines, comptées avec leurs multi-
plicités.
On définit alors le PGCD et le PPCM de P1, . . . , Pn comme les polynômes
unitaires tels que
∀a ∈ C, vala(P1 ∧ · · · ∧ Pn) = min(vala P1, . . . , vala Pn)
∀a ∈ C, vala(P1 ∨ · · · ∨ Pn) = max vala P1, . . . , vala Pn)
On a encore les formules suivantes, dont les deux premières qui expriment la
vocation des PGCD et PPCM :
92
93 Propriétés Soient K un sous corps de C et P1, . . . , Pn ∈ K[X], alors
▶ dans l’anneau K[X] :
3) Fonctions rationnelles
L’ensemble
1 ∗
P = {X n, n ∈ N} ∪ { , où a ∈ C et n ∈ N }
(X − a)n
est une base du C-espace vectoriel C(X). Plus précisément :
100
101 Propriétés et définitions (décomposition sur C)
n
P Y
Soit F = , avec P, Q ∈ K[X], avec Q = (X − ak )αk , pour n ≥ 1,
Q
k=1
αk ≥ 1, les ak ∈ C étant deux à deux distincts.
Alors F s’écrit sous la forme suivante :
k −1
n αX
X X µk,l
F = λk X k +
(X − ak )αk −l
0≤k≤deg F k=1 l=0
| {z } | {z }
partie polynomiale pôle ak
| {z }
partie polaire
les coefficiants λk , µk,l ∈ K étant uniques (ils ne dépendent que de F ).
L’unicité est assez facile à établir, en utilisant à nouveau des limites conve-
nables.
L’sxistence est plus compliquée. La division euclidienne permet de se ra-
mener au cas où deg F < 0. Ensuite le théorème de Bezout permet de se
ramener au cas ou il y a un unique pôle a, ou bien deux pôles complexes
conjugués a et a si K = R.
Si le pôle est unique et nul c’est évident, s’il n’est pas nul, on se ramène
au cas précédent en considérant F (X + a).
Enfin l’existence dans le cas de deux pôles non réels conjugués peut s’ob-
tenir par récurence sur l’ordre des pôles en additionnant les parties pôlaires
relatives à chacun des deux pôles. Elle peut aussi s’établir par une division
en puisances croissantes, comme explique en fin de section (qui repose aussi
sur une récurrence assez simple).
Tous ces arguments interviennent aussi dans la recherche pratique de la
décomposition.
La connaissance de toutes les règles ci-après n’est pas attendue dès ce
semestre, mais elle reste la bienvenue !
Calcul pratique de la décomposition en éléments simples de F sur R ou
sur C :
• La premier objectif est de savoir écrire la forme de la décomposition (1)
(avec des coefficiants inconnus), sur C comme sur R.
• Une méthode générale de calcul des coefficiants est de réduire au même
dénominateur le membre de droite de (1) et d’identifier les coefficiants
102
des numérateurs des deux membres.
• On utilise souvent l’évaluation de (1) en des nombres simples tels que
0, 1, −1, i,. . .etc pour obtenir des relations entre les coefficiants.
• On utilise souvent de même la limite en +∞ de tk F (t), avec k =
−deg F .
• Dans le cas où F ∈ R(X), la partie polylomiale F∞ de F est la même
dans les décompositions sur R et sur C ; de même pour la partie
Fa relative aux pôle a si a est réel ; par contre si a ∈ C \ R et si
P = (X − a)(X − a), alors la partie FP relative au pôle P est la somme
1
des parties Fa et Fa, de plus le coefficient de est le conjugué de
X −a
1
celui de .
X −a
A
• Si F = avec A, B ∈ C[X], alors la partie polynômiale F∞ est
B
le quotient de la division euclidienne de A par B, il est donc nul si
degF < 0 et de même degré que F , sinon. Il peut être utile d’observer
que pour pouvoir calculer ce quotient F∞, lorsque deg(F ) = d ≥ 0, il
suffit de connaı̂tre les d + 1 coefficiants de plus haut degré de A et de
B.
On peut aussi observer que le coefficiant de plus haut degré de F∞
s’obtient directement par une limite en +∞.
• Supposons que a ∈ C, n ∈ N∗, A, B ∈ C[X] avec B(a) ̸= 0,
A
F = ; on a donc ici vala(F ) ≥ −n. Alors :
(X − a)nB
▶ Si a = 0, alors la partie polaire de F relative au pôle 0 est donnée
par F0(X) = QXn−1 n , où Qn−1 désigne le quotient de la division en
puissance croissante, à l’ordre n − 1, de A par B.
▶ Dans le cas général la partie polaire de F relative au pôle a est donnée
par :
n−1
λ0 λn−1 X λk
Fa = + · · · + =
(X − a)n X −a (X − a)n−k
k=0
n−1
X
Où λ0, . . . , λn−1 ∈ C sont les composantes du quotient λk X k de
k=0
la division en puissances croissantes, à l’ordre n − 1, du polynôme
A(a + X) par le polynôme B(a + X).
103
▶ le premier coefficiant λ0 s’obtient directement par une évaluation en
a de (X − a)nF (X)
A
• Cas où F = avec A, B ∈ R[X], P = λ(X − a)(X − a) pour un
BP n
λ ∈ R et un a ∈ C \ R vérifiant B(a) ̸= 0 :
Les deux premiers coefficiants b0 et c0 de FP (correspondant au terme
b0 X + c 0
n
) peuvent être obtenus par évalution en a de P nF , et en
P
considérant les parties réelle et imaginaire de l’équation obtenue).
A
Enfin si F = n , on peut obtenir la dćomposition en éléments simples
P
de F en efectuant des divisions euclidiennes successives, par P (de A,
puis du quotient, puis du quotient suivant,. . .etc).
Complément. (hors programme, donné à titre indicatif)
La formule de Taylor donne un “développement limité” d’ordre n de la
fraction rationnelle F en a. On peut l’écrire ici, dés que a n’est pas un pôle
de F : n
X
(k) (X − a)k
F = A (a) + (X − a)n+1G
k!
k=0
avec G ∈ C(X) défine en a.
La formule à l’ordre n − 1 est suffisante pour trouver la partie polaire
relative à a d’une fraction admettant a pour pôle d’ordre n, c’est à dire une
fraction de la forme
1
F
(X − a)n
avec F définie en a.
Si F (a + X) = BA (avec B(0) ̸= 0), on peut aussi obtenir ce développement
à l’aide du 1) du théorème suivant, qui est un analogue de la division eucli-
dienne, et qui est comme cette dernière l’objet d’un algorithme de calcul
simple :
103 Théorème (division en puissance croissante)
Soient A, B ∈ K[X] avec B(0) ̸= 0 et n ∈ N.
1) Alors il existe un unique couple (Qn, Rn) de polynômes à coefficiants
dans K, vérifiant les conditions :
A = BQn + Rn, deg(Qn) ≤ n et val(Rn) > n
On dit que Qn et Rn sont respectivement le quotient et le reste de la
division en puissance croissance et à l’ordre n de A par B.
104
2) Plus généralement, si P ∈ K[X], deg P ≥ 1 et 1 = P ∧ B, alors
il existe une unique suite finie (Q0, Q1, . . . , Qn, Rn) dans K[X], avec
deg Qk < deg P et
A = B(Q0 + Q1P + Q2P 2 + · · · + QnP n) + P n+1Rn.
Remarques.
Pour 1) la condition sur le premier reste signifie qu’il est de la forme Rn =
X n+1Q, avec Q ∈ K[X].
On observera encore que l’égalité s’écrit A ≡ QnB [X n+1], ce qui entraı̂ne
que dans le calcul pratique de Qn, seules comptent les classes A et B
de A et B, modulo X n+1 ; autrement dit, avant de faire le calcul, on peut
simplifier A et B, et à chaque étape du calcul, on peut “négliger” les termes
de valluation > n.
Pour 2) on a remplacé X par P . L’égalité exprime alors une factorisation
de A par B modulo P n+1, plausible d’après le théorème de Bezout, puisque
1 = B ∧ P n+1, ce qui d’ailleurs permet de prouver l’énoncé 31 si n = 0. Le
cas général s’en déduit par récurrence (en divisant Rn à l’ordre 0).
Cette décomposition ressemble un peu à l’écriture décimale d’une fraction
rationnelle r ∈ Q en base 10, lorsqu’on remplace 10 par P , mais ici les
puissances sont croissantes ! Si B = 1, on obtient une expression de A très
semblable à l’écriture en base 10 d’un entier (avec dans les deux cas des
coefficients nuls à partir d’un certain rang).
31. Q0 est le coefficient de Bezout de B, unique à cause de la condition sur son degré.
105