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SOYEZ EFFICACE !

Préparer sereinement les concours de la


fonction publique territoriale

TECHNICIEN TERRITORIAL / TECHNICIEN PRINCIPAL


Concours externe – Concours interne – Examen
professionnel

Youenn FENARD
Pierre CREPEAUX
avec la collaboration d'Anaïs FENARD

1
Dépôt légal : novembre 2015

ISBN : en cours

2
L’ensemble de cet ouvrage est sous licence Creative Commons, assorti des
modalités suivantes :
- pas d’utilisation commerciale sans autorisation
- partage à l’identique
- citation obligatoire des auteurs

Pourquoi une licence Creative Commons ?


Nous souhaitons permettre au plus grand nombre de préparer sereinement les
concours de la fonction publique territoriale. C’est pour cela que nous avons choisi
une diffusion numérique, une mise à disposition à prix modique chapitre par
chapitre et un droit de partage de notre travail. Cependant, cet ouvrage nous a
demandé un important travail : achetez-le si vous en avez la possibilité, cela nous
encouragera à le mettre à jour régulièrement.

3
Les auteurs

Youenn FENARD, Ingénieur Principal, est diplômé de l’INSA de Lyon dans les
domaines du Génie civil et de l’Urbanisme., Il a évolué dans différents postes
techniques dans des villes et intercommunalités petites et moyennes, brossant une
large palette de métiers du génie urbain : assainissement et eau potable, , gestion
des déchets, espaces verts, voirie, éclairage public, urbanisme réglementaire et
prospectif, développement durable, etc.

Il intervient, notamment en tant que membre de jury, pour plusieurs concours et


examens de la filière technique de la fonction publique territoriale.

Il est aujourd’hui Directeur des espaces extérieurs et de la Proximité au sein de la


Ville de Bron (40 000 habitants)

Pierre CREPEAUX, Ingénieur Principal, est diplômé de l’INSA de Lyon dans les
domaines du Génie civil et de l’Urbanisme ainsi que de l’Institut d’Urbanisme de
Lyon. Il a un parcours complet à l’interface des techniques urbaines et du
développement durable, notamment en tant que chargé de mission air / bruit puis
responsable Plan Climat de la CU du Grand Lyon.

Il est en outre chargé de cours auprès de différentes écoles et universités (Université


Bretagne Sud, Université Lyon 1, INSA, Ecole des Hautes Etudes en Santé
Publique, EM Lyon, etc.) sur les domaines de la politique environnementale des
collectivités et de la planification urbaine au regard du développement durable.
Il intervient pour plusieurs concours et examens de la filière technique de la fonction
publique territoriale.

Il est aujourd’hui responsable du service Environnement de la ville de Lorient (60 000


habitants).

Avec la participation de Anaïs FENARD, Attachée, ancienne avocate du barreau


de Bordeaux et aujourd’hui juriste au sein de la Région Aquitaine

4
Avant-propos

Nous sommes, dans le cadre de notre activité professionnelle, très régulièrement


approchés par des collègues – ou des étudiants – qui se posent de nombreuses
questions sur l’accès au cadre d’emploi de Technicien territorial.

Nous avons profité d’une sollicitation pour écrire noir sur blanc l’ensemble des
conseils que nous formulions jusqu’à présent à l’oral ou sous forme de mails. Vous
avez entre les mains le résultat d’une année de travail.

Nous souhaitons mettre entre plus grand nombre de mains possibles des conseils
efficaces permettant de préparer l’accès au cadre d’emploi de technicien territorial.
Nous avons pour cela choisi une diffusion numérique de notre ouvrage.

Afin de faire vivre ce livre, nous avons également créé un modeste blog (accessible
ici : http://concoursfpt.wix.com/blog ), qui diffuse régulièrement des articles portant
sur l’actualité des concours ou encore propose des conseils pour bien s’y préparer.

Nous nous tenons également à disposition de nos lecteurs, qui peuvent nous poser
toutes les questions qu’ils souhaitent à l’adresse suivante : yf.et.pc@gmail.com

Nous vous souhaitons une agréable lecture et vous présentons


tous nos vœux de succès !

Youenn FENARD Pierre CREPEAUX

5
Sommaire
Anticiper : organiser son temps de rédaction .................................. 15

Soyez efficace ! ................................................................................... 16


1- Contenu de cet ouvrage ............................................................... 16
2- Des connaissances… et de la stratégie ....................................... 17
Fiche A1 : L’écrit- planning de révision ............................................. 19
1- Quelques recommandations de base ........................................... 19
2- D’octobre à décembre .................................................................. 19
3- De janvier à mars ......................................................................... 20
Fiche A2 : L’oral – planning de révision ............................................ 21
1- Une préparation dans la durée ..................................................... 21
2- Six mois avant l’épreuve : tirer partie des révisions pour l’écrit .... 21
3- Trois mois avant : se mettre à l’oral dès le passage de l’écrit ....... 22
4- Un mois avant : ne plus avoir à « réviser » mais uniquement à « se
préparer » .......................................................................................... 22
5- La veille et le jour J ...................................................................... 23

Baliser son parcours : se situer au sein de la FPT et des épreuves 25

Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale........................... 26


1- La Fonction Publique territoriale, des avantages... ....................... 26
1.1. La sécurité de l’emploi ............................................................................ 26
1.2. Une grande variété d’emplois ................................................................. 27
1.3. De nombreuses possibilités d’évolution au sein du cadre d’emploi ........ 27
1.4. Des opportunités d’évolution vers les postes d’ingénieur territorial ........ 28
1.5. Le service au public et l’intérêt général ................................................... 28
2- … et des devoirs! ......................................................................... 29
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial...................... 32
1- Le technicien territorial dans les collectivités ................................ 32
1.1. Les missions du technicien ..................................................................... 32
1.2. Le technicien dans les différentes strates des collectivités territoriales .. 32
1.3. La rémunération du technicien................................................................ 33
2- Evoluer dans le cadre d’emploi .................................................... 34

6
1.1. Y rentrer .................................................................................................. 34
2.1.1 Le concours ..................................................................................... 34
1.1.2. La promotion interne ........................................................................ 36
1.2. Evoluer dans le cadre d’emploi ............................................................... 37
2.2.1. Avancement d’échelon ......................................................................... 37
2.2.2. Avancement de grade à l’ancienneté ................................................... 37
2.2.3. Avancement de grade à l’examen professionnel ................................. 37
1.3. Sortir du cadre d’emploi .......................................................................... 38
1.4. Synthèse ................................................................................................. 39
Fiche B3 : les épreuves ...................................................................... 40
1- L’organisation territoriale des concours et examens..................... 40
2- Les épreuves d’accès au cadre d’emploi ..................................... 41
2.1. Epreuves écrites ......................................................................................... 41
2.2. Epreuves orales.......................................................................................... 42
3- Choisir sa spécialité ..................................................................... 43

Connaître et Construire : maîtriser les différentes épreuves ........... 47

Fiche C1 : Les bases ........................................................................... 48


1- L’écrit ........................................................................................... 48
1.1. La maîtrise du temps .............................................................................. 48
1.2. Le style de rédaction ............................................................................... 49
1.3. Le soin .................................................................................................... 50
1.4. La gestion du stress................................................................................ 50
1.4.1 Se projeter dans l’épreuve préalablement ....................................... 50
1.4.2 La préparation du matériel ............................................................... 51
2- L’oral ............................................................................................ 52
2.1 L’oral, avant tout un état d’esprit ............................................................. 52
2.2 La gestion du stress................................................................................ 52
2.3 Les préparations indispensables ............................................................ 53
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique ................... 54
1- Le cadrage ................................................................................... 54
2- Aborder l’épreuve ......................................................................... 54
2.1. L’exploitation d’un dossier .......................................................................... 55
2.1.1. Première lecture rapide des documents .............................................. 55
2.1.2. Exploitation des documents ................................................................. 56
2.2. La nécessité d’un plan construit. ................................................................ 57
2.3. Une rédaction obéissant à des critères de forme. ...................................... 58
2.3.1. L’en-tête et la question de la rupture de l’anonymat ............................ 58
2.3.2. L’introduction........................................................................................ 59

7
2.3.3. Le corps du rapport .............................................................................. 59
2.3.4. La conclusion ....................................................................................... 60
2.4. Le minimum minimorum ............................................................................. 60
3- Les pièges à éviter ....................................................................... 60
4- Une méthode spécifique pour s’y préparer ................................... 61
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec
propositions ........................................................................................ 63
1- Le cadrage ................................................................................... 63
2- Aborder l’épreuve ......................................................................... 64
2.1. L’exploitation d’un dossier .......................................................................... 64
2.1.1. Première lecture rapide des documents .............................................. 65
2.1.2. Exploitation des documents. ................................................................ 65
2.2. La nécessité d’un plan construit. ................................................................ 66
2.3. Une rédaction obéissant à des critères de forme. ...................................... 67
2.3.1. L’en-tête et la question de la rupture de l’anonymat ............................ 67
2.3.2. L’introduction........................................................................................ 68
2.3.3. Le corps du rapport .............................................................................. 68
2.3.4. La conclusion ....................................................................................... 69
3- Les pièges à éviter ....................................................................... 69
4- Une méthode spécifique pour s’y préparer ................................... 71
Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions techniques........... 72
1- Le cadrage ................................................................................... 72
2- Aborder l’épreuve ......................................................................... 73
2.1. Adapter la forme de ses réponses .............................................................. 73
2.2. Gérer l’exploitation du dossier technique .................................................... 74
2.3. Prendre en compte le barème .................................................................... 74
2.4. Le minimum minimorum ............................................................................. 75
3- Les pièges à éviter ....................................................................... 76
4- Une méthode spécifique pour s’y préparer ................................... 77
Fiche C5 : Les épreuves écrites – l’étude de cas ............................. 78
1- Le cadrage ................................................................................... 78
2- Aborder l’épreuve ......................................................................... 78
3- Des similitudes fortes avec l’épreuve de questions techniques. ... 79
Fiche C6 : L’épreuve orale .................................................................. 80
1- Le cadrage ................................................................................... 80
2- Aborder l’épreuve ......................................................................... 81
2.1. L’oral : un entretien d’embauche codifié ..................................................... 82
2.2. La présentation ........................................................................................... 83
2.3. Les questions ............................................................................................. 84
2.3.1. L'enchaînement des questions ............................................................ 85
2.3.2. Que faire en cas d’échec à une question ? .......................................... 85

8
2.3.3. Les questions non techniques.............................................................. 86
3- Les pièges à éviter ....................................................................... 87
4- Une méthode spécifique pour s’y préparer ................................... 89

Développer ses connaissances ......................................................... 91

Fiche D1 : Les programmes réglementaires ..................................... 92


1- Spécialités et domaines ............................................................... 92
2- La structure des programmes ...................................................... 93
3- La place des programmes dans les différentes épreuves............. 94
Fiche D2 : Comment travailler les connaissances techniques ........ 95
1- Identifier les niveaux d’exigence selon les épreuves .................... 95
2- Connaître le programme et identifier les points à travailler
spécifiquement ................................................................................... 96
3- Lire la presse ............................................................................... 97
4- Etre curieux .................................................................................. 98
4.1. Si vous êtes déjà fonctionnaire territorial .................................................... 98
4.2. Si vous n’êtes pas fonctionnaire territorial .................................................. 98

Les connaissances généralistes...................................................... 100


Fiche Dg1 : Le monde territorial ...................................................... 101
1- Où travaillent les techniciens territoriaux? .................................. 101
1.1. Qu’est-ce qu’une collectivité territoriale ? ................................................. 101
1.2. Quelques spécificités du paysage territorial français ................................ 102
1.3. Les lois de décentralisation ...................................................................... 102
1.3.1. Acte 1 de la décentralisation (1982) ................................................... 103
1.3.2. Acte 2 de la décentralisation (2003) ................................................... 103
1.3.3. Acte 3 de la décentralisation (2013) ................................................... 104
2- Les compétences des différentes collectivités ............................ 104
2.1. Les Régions ............................................................................................. 104
2.2. Les Départements .................................................................................... 104
2.3. Les Communes ........................................................................................ 105
2.4. Les collectivités à statut particulier et les collectivités d’outre-mer .......... 106
2.5. Les Métropoles ......................................................................................... 106
2.6. Les EPCI .................................................................................................. 106
3- Pour conclure ............................................................................. 109
Fiche Dg2 : La commande publique ................................................ 110

9
1- Les fondements des marchés publics ........................................ 110
1.1. Le Code des marchés publics .................................................................. 110
1.2. L’équilibre des grands principes de la commande publique ..................... 112
2- Seuils, publicité, procédures ........................................................ 113
Fiche Dg3 : Les finances publiques................................................. 116
1- Les Principes de base ................................................................ 116
1.1. Principes généraux ................................................................................... 116
1.2. Contrôle et sanctions ................................................................................ 116
1.3. L’exécution budgétaire : la séparation de l’ordonnateur et du comptable . 117
2- La structure du budget ............................................................... 117
2.1. Sections, chapitres et articles ................................................................... 117
2.2. Principales mécaniques de construction du budget.................................. 118
3- Les marges de manœuvre ......................................................... 119
3.1. Les marges de manœuvre en investissement .......................................... 120
3.2. Les marges de manœuvre en fonctionnement ......................................... 120
3.3. L’effet ciseau ............................................................................................ 121
4- L’année d’un budget................................................................... 121
Fiche Dg4 : Encadrer une équipe ..................................................... 123
1- Diriger ........................................................................................ 123
1.1. Les différents types d'autorité ................................................................... 123
1.1.1. L’autorité liée au statut ....................................................................... 124
1.1.2. L’autorité liée à la compétence professionnelle ................................. 124
1.1.3. L’autorité liée au charisme ................................................................. 124
1.2. Les différents types de management........................................................ 125
1.2.1 Le management directif ...................................................................... 125
1.2.2. Le management associatif ................................................................. 125
1.2.3. Le management participatif ................................................................ 126
2- Décider ...................................................................................... 126
3- Organiser ................................................................................... 127
4- Protéger ..................................................................................... 129
5- Pour conclure ............................................................................. 129
Fiche Dg5 : Le Développement Durable .......................................... 131
1- Le Développement Durable, ce qu’il faut retenir........................... 131
2- Le développement durable, pour approfondir : un bref historique 132
2.1. Avant la deuxième guerre mondiale : des sociétés en proie aux limites des
écosystèmes ................................................................................................... 132
2.2 Après la seconde guerre mondiale : « Les limites de la croissance », un
avertissement .................................................................................................. 133
2.3. La formalisation du concept de développement durable .......................... 133
3- L’introduction du développement durable dans le cadre législatif
français ............................................................................................ 134
3.1. En Europe ................................................................................................ 134

10
3.2. En France ................................................................................................. 135
4- En quoi le développement durable influe-t-il sur ma pratique
professionnelle? ............................................................................... 135
5- Les pièges à éviter ....................................................................... 136
6- Bibliographie .............................................................................. 137
Fiche Dg6 : Le mode projet .............................................................. 138
1- Le management de projet, à quoi ça sert? ................................... 138
1.1. Qu’est-ce qu'un projet?............................................................................. 138
1.2. Très bref historique du management de projet ......................................... 139
1.3. Comparaison du pilotage hiérarchique et du pilotage en mode projet ...... 139
2- Le management de projet, comment on fait? ............................... 141
2.1. Les phases d’un projet ............................................................................. 141
2.2. Les acteurs d’un projet ............................................................................. 141
2.3. Les instances d’un projet .......................................................................... 142
3- Pour conclure : et moi dans tout ça? ............................................ 142

Les connaissances techniques spécifiques ................................... 144


Fiche Ds0 : Des fiches transversales, pourquoi ? .......................... 145
1- Donner des sujets sur lesquels développer à l’oral ...................... 145
2- Donner des exemples de fiches rédigées .................................... 145
3- Inciter à aller plus loin .................................................................. 146
Fiche Ds1 : Spécialité 1 – génie civil et bâtiment ........................... 147
Focus sur un sujet : la gestion des consommations énergétiques
des bâtiments .................................................................................... 147
1- Les consommations énergétiques, des causes multiples ............. 147
2- Les moyens de diminuer les consommations ............................... 148
Fiche Ds2 : Spécialité 2 – Réseaux, voiries et infrastructures ...... 149
Focus sur un sujet : le balisage des chantiers sur voirie .............. 149
1- Les principes ................................................................................ 149
2- Éléments de mise en œuvre pratique .......................................... 150
Fiche Ds3 : Spécialité 3 – Prévention et gestion des risques,
hygiène, restauration ........................................................................ 152
Focus sur un sujet : l’alcool au travail ............................................ 152
1- Le cadre juridique ........................................................................ 153
2- La place de l’encadrant de proximité face aux risques alcool ....... 153

11
Fiche Ds4 : Spécialité 4 – Aménagement urbain et développement
durable ............................................................................................... 155
Focus sur un sujet : la gestion de l'eau dans un projet
d'aménagement ................................................................................. 155
1- Quels objectifs de gestion de l'eau ? ............................................ 155
2- Quelles pistes d'action ? .............................................................. 156
Fiche Ds5 : Spécialité 5 – Déplacements, transports et
développement durable .................................................................... 158
Focus sur un sujet : le plan de mise en accessibilité de la voirie
dans les communes .......................................................................... 158
1- Création d'un PAVE ..................................................................... 158
2- Enjeux de mise en œuvre d'un PAVE .......................................... 159
Fiche Ds6 : Spécialité 6 – Espaces verts et naturels ...................... 161
Focus sur un sujet : la gestion différenciée des espaces verts .... 161
1- Les conséquences du recul des produits phytosanitaires ............ 161
2- Formaliser l’entretien pour aller plus loin ...................................... 162
Fiche Ds7 : Spécialité 7 – Ingénierie, informatique et systèmes
d'information ..................................................................................... 163
Focus sur un sujet : la directive INSPIRE ....................................... 163
1- Objectifs de la directive INSPIRE ................................................. 163
2- Impacts pour les collectivités ....................................................... 164
Fiche Ds8 : Spécialité 8 – Services et interventions techniques ... 166
Focus sur un sujet : la sécurité dans les lieux de travail - acteurs et
outils de proximité ............................................................................ 166
1- Des référents de la sécurité ......................................................... 166
2- Différents outils au service de la sécurité ..................................... 167
Fiche Ds9 : Spécialité 9 – Métiers du spectacle.............................. 169
Focus sur un sujet : les risques de chute de hauteur .................... 169
1- Quels sont les métiers exposés ? ................................................ 169
2- Quels sont les facteurs de risques ? ............................................ 170
3- Quels sont les moyens de prévention ? ....................................... 170
Fiche Ds10 : Spécialité 10 – Artisanat et métiers d’art ................... 172
Focus sur un sujet: le transport d’œuvres d’art ............................. 172
1- Les étapes du transport d'une œuvre d'art ................................... 173
2- Comment objectiver la fragilité d'une œuvre ? ............................. 173

12
3- L'emballage, un outil pour transporter une œuvre fragile ............. 174

s’Exercer : s’entraîner avec des sujets corrigés ............................ 177

Sujet corrigé E1 : Rapport technique .............................................. 178


1- Enoncé du sujet ........................................................................... 178
2- Analyse du sujet et des documents .............................................. 179
3- Exemple d’une fiche résumé ........................................................ 180
4- Constitution du plan détaillé ......................................................... 181
Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec propositions
opérationnelles.................................................................................. 186
1- Enoncé du sujet ........................................................................... 186
2- Analyse du sujet et des documents .............................................. 187
3- Constitution du plan détaillé ......................................................... 188
Sujet corrigé E3 : Questions techniques ......................................... 192
Sujet corrigé E4 : Etude de cas ........................................................ 200
Sujet E5 : Entretien oral .................................................................... 211
Sujet E6 : Entretien oral .................................................................... 218
Sujet E7 : Entretien oral .................................................................... 224

13
14
Anticiper : organiser
son temps de rédaction

Préparer les concours et examens du cadre d’emploi


des techniciens territoriaux nécessite l’acquisition d’une
méthodologie précise et exigeante, ainsi que la maîtrise
technique de programmes réglementaires denses.

Le travail proposé dans cet ouvrage s’inscrit dans un


planning à long terme, qui vise à atteindre dans la durée
le niveau d’exigence des épreuves, tout en restant
compatible avec l’emploi du temps professionnel et
personnel du candidat.

15
Soyez efficace !
« La chance ne sourit qu'aux esprits bien préparés »
Louis Pasteur

La préparation des concours de la fonction publique territoriale peut être un moment


d'inquiétude, de stress, voire d'angoisse. Les contenus techniques à maîtriser
paraissent vastes, les épreuves écrites semblent difficiles à réaliser dans les temps
impartis.

Pourtant, chaque année, de nombreux candidats réussissent les concours.

1- Contenu de cet ouvrage

Ces candidats ne parviennent pas tous à obtenir 18 de moyenne aux épreuves, loin
de là. Pour les concours de la fonction publique territoriale, le but premier est de ne
pas commettre d'erreur rédhibitoire lors des épreuves écrites et orales. Ensuite, et
seulement ensuite, il pourra être question de réaliser des performances largement
au-delà de la moyenne ; gagner, c'est d'abord ne pas perdre.

Cet ouvrage propose une stratégie éprouvée permettant de mettre toutes les
chances de son côté. Il présente une organisation chronologique permettant de
progresser dans les révisions en étant sûr de ne rien oublier :

Partie A  Anticiper : organiser son temps de révision


- A1 L'écrit - planning de révision
- A2 L'oral - planning de révision

Partie B  Baliser son parcours : se situer au sein de la FPT et des épreuves


- B1 Choisir la fonction publique territoriale
- B2 Le cadre d'emploi de Technicien Territorial
- B3 Les épreuves

Partie C  Connaître et Construire : maîtriser les différentes épreuves


- C1 Les bases
- C2 Les épreuves écrites : le rapport technique
- C3 Les épreuves écrites : le rapport technique avec propositions
- C4 Les épreuves écrites : les questions techniques
- C5 Les épreuves écrites : l’étude de cas
- C6 L'épreuve orale

Partie D  Développer ses connaissances


- D1 Les programmes réglementaires
- D2 Comment travailler les connaissances techniques

16
Les connaissances « généralistes »
- Dg1 Le monde territorial
- Dg2 La commande publique
- Dg3 Les bases des finances publiques
- Dg4 Encadrer une équipe
- Dg5 Le développement durable
- Dg6 Le mode projet

Les connaissances techniques spécifiques


- Ds0 Des fiches transversales, pourquoi ?
- Ds1 Option Bâtiments, génie civil (focus sur: les contrats de rénovation
thermique des bâtiments publics)
- Ds2 Option Réseaux, voirie et infrastructures (focus sur : le balisage des
chantiers de voirie)
- Ds3 Option Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration (focus
sur : l’alcool au travail)
- Ds4 Option Aménagement urbain et développement durable ( focus sur : la
gestion de l’eau dans les opérations d’aménagement)
- Ds5 Option Déplacements, transports ( focus sur : les Plans de mise en
Accessibilité de la Voirie et des Aménagements des Espaces publics [PAVE] )
- Ds6 Option Espaces verts et naturels (focus sur : la gestion différenciée des
espaces verts)
- Ds7 Option Ingénierie, informatique et systèmes d'information (focus sur : la
directive INSPIRE )
- Ds8 Option Services et intervention techniques (focus sur : la sécurité dans
les lieux de travail : acteurs et outils de proximité) ;
- Ds9 Option Métiers du spectacle (focus sur : le travail en hauteur)
- Ds10 Option Artisanat et métiers d'art (focus sur : le transport des oeuvres
d’art)

Partie E  s’Exercer : s’entraîner avec des sujets corrigés


- E1 Note de synthèse
- E2 Note de synthèse avec propositions
- E3 Questions techniques
- E4 Étude de cas
- E5 Entretien oral
- E6 Entretien oral
- E7 Entretien oral

2- Des connaissances… et de la stratégie

Cet ouvrage distille tout au long des fiches de nombreux conseils qui vous
permettront d'optimiser vos révisions : il faut être stratégique, il faut savoir ce que les
correcteurs d'épreuves écrites ou les jurys d'épreuves orales attendent précisément
de vous. Ainsi, le travail de révision peut se concentrer sur l'acquisition de techniques
et connaissances vraiment utiles. Rien ne pourrait être pire que de foncer tête

17
baissée, réviser de manière forcenée et peu productive finalement, pour échouer au
concours en ayant l'amère impression d'avoir passé des semaines à travailler dans le
vide.

Etre un bon professionnel est, pour la réussite aux concours et examens une
condition nécessaire, mais pas suffisante, tant les épreuves ont leur fonctionnement,
leurs codes et leur préparation spécifique. Ainsi, cet ouvrage vous propose bien
évidemment des éléments de fond (c’est sa vocation première), mais sans négliger
des astuces ponctuelles qui peuvent sauver une situation, et vous permettre de
provoquer ou de saisir votre chance.

Bref, ce livre tout entier vous le demande, et vous le propose : soyez efficace !

Nous vous souhaitons une bonne lecture et vous présentons tous nos
encouragements pour les épreuves !

18
Fiche A1 : L’écrit- planning de révision

Fiche A1 : L’écrit- planning de révision


L’étalement sur une longue période de la préparation et des révisions pour les
concours et examens permet d’optimiser ses chances d’être prêt le jour des
épreuves.

Ce planning constitue un guide visant à organiser ce travail important. Par facilité de


lecture, il est construit sur la base d’épreuves écrites se tenant en avril.

1- Quelques recommandations de base

Les connaissances techniques à acquérir dépendent bien évidemment de la


spécialité choisie.

Ainsi, le planning proposé met l'accent sur la révision des connaissances et


l'acquisition de techniques de rédaction. Ceci ne pouvant se faire « à vide », il vous
est donc proposé de lier les deux par des exercices de rédaction permettant
l'acquisition de connaissances.

Un élément important de ce programme : la constitution de plans détaillés doit être la


norme, et la rédaction entière de note de synthèse l’exception.
En effet, l’enchaînement de rédactions in extenso d’épreuves complètes est contre-
productif. Comme dans tous les domaines (musique, sport, écrits administratifs!) il
faut maîtriser tous les « compartiments du jeu » avant de pouvoir rendre des copies
complètes. La base des épreuves demeure la capacité de lecture et de
compréhension/extraction de l’information pertinente : les candidats qui focalisent
leur programme de révision sur la rédaction d'épreuves complètes s'épuisent et se
démotivent.

2- D’octobre à décembre

Le travail de révision démarre souvent au moment du dépôt de l’inscription au


concours, qui scelle notamment le choix de la spécialité choisie, mais aussi du centre
organisateur.

Passée cette étape, il convient dans cette première phase :

- de s'approprier en détail le déroulé et les attentes du concours, et ce au


plus tôt. En effet, le programme de révision doit être construit autour des
épreuves spécifiques à passer. La lecture des fiches officielles de cadrage et
le travail sur les fiches C1 à C5 s’impose, et peut s'accompagner utilement de
la lecture de quelques épreuves des années précédentes.

- d’axer prioritairement ses révisions sur l’acquisition des compétences


du programme (fiche D1). L’ensemble de la partie D « Développer ses

19
Fiche A1 : L’écrit- planning de révision

connaissances » (fiches D1, D2, Dg1 à Dg6, Ds1 à Ds10) constitue le pivot
de ce programme, qui doit être nécessairement complété par les ouvrages,
documents, revues professionnelles, etc. spécifiques à la spécialité choisie.

- de poser les bases du travail d'entraînement à la rédaction. Il ne s’agit pas


de démarrer le travail sur la base des anciens sujets (ça sera l’objet de la
phase suivante), mais plutôt de profiter du travail sur les connaissances pour
effectuer un travail de fond dans l’efficacité de l’organisation des idées. La
rédaction systématique de fiches thématiques sous une forme rédigée plutôt
qu’en prise de notes, les exercices-minute développés dans cet ouvrage
(repérage du plan lors de la lecture d’un article, reformulation à partir d’un
micro-dossier, etc.) permettent développer son habileté dans une
compétence-clé commune à l’ensemble des épreuves écrites.

3- De janvier à mars

Si la première phase était dédiée en grande partie au travail sur les connaissances et
introduisait le travail méthodologique de manière secondaire ou incidente, la seconde
phase doit permettre d’inverser cet équilibre.

En effet, les écrits sont pour l’essentiel des épreuves académiques, qui nécessitent
la maîtrise d’une méthodologie spécifique.
Plutôt que des annales complètes, les fiches C1 à C6 présentent pour chaque
épreuve des exercices spécifiques permettant de s’y préparer. Ceux-ci doivent être
pratiqués régulièrement, et complétés ponctuellement par des séances de rédaction
plus complètes.

La lecture de la presse professionnelle est à maintenir durant l’ensemble du


processus de préparation, à la fois pour compléter au fil de l’eau ses connaissances,
mais également pour se tenir au courant de l’évolution de l’actualité technique de son
domaine.

Dans le mois précédant l’épreuve, il convient de consacrer deux créneaux pour des
annales « en situation » (en temps limité, sans interruption).

Ces préparations doivent permettre d’aborder l’épreuve avec un socle de


connaissances vivant, et une confiance dans ses capacités de rédaction permettant
d’aborder l’épreuve sereinement.

L’heure est alors, quelques jours avant l’épreuve, à la préparation logistique et


matérielle du déplacement (hébergement, repérage du centre d’examen, transports
permettant d’éviter tout retard, etc.), ainsi qu’à la mise en œuvre des techniques de
gestion du stress (fiche C1).

20
Fiche A2 : L’oral – planning de révision

Fiche A2 : L’oral – planning de révision


Même si l’effort à déployer pour les épreuves écrites est important, ça n’est que la
première phase du processus de réussite au concours ou à l’examen. Il convient par
conséquent d’avoir dès le départ de ses révisions l’oral en ligne de mire, et d’adapter
son programme de préparation rapidement après le passage des épreuves écrites.

1- Une préparation dans la durée

L’épreuve d’oral est une épreuve complète, visant à déterminer l’aptitude d’un
candidat à travailler dans une collectivité territoriale dans le cadre d’emploi de
technicien.
Les connaissances spécifiques du candidat sur les sujets techniques sont donc
jugées en même temps que son parcours et la manière de le mettre en valeur,
l’aptitude globale à la communication, les capacités d’adaptation et de réaction, la
connaissance d’un environnement territorial, etc.
Aucune préparation ne pourra donc se substituer à des années d’expérience
professionnelle, d’ouverture d’esprit et de curiosité intellectuelle dans son domaine.

Néanmoins, s’en tenir là dans ses révisions expose le candidat à l’échec : l’oral reste
une épreuve académique avec ses règles, son cadrage spécifique qu’il faut
connaître et maîtriser. En outre, les programmes réglementaires très lourds
nécessitent un travail potentiellement important de (re)mise à niveau sur de
nombreux sujets techniques ou réglementaires qui peuvent être très éloignés de
l’expérience quotidienne du candidat.

L’ensemble de ces points est traité en détail dans la suite de l’ouvrage, et en


particulier dans la fiche C6.

Il résulte de ces éléments qu’à l’instar des épreuves écrites, il est impératif
d’organiser sur le temps long la préparation à l’oral. Ceci peut s’échelonner comme
suit.

2- Six mois avant l’épreuve : tirer partie des révisions pour l’écrit

Réviser pour les épreuves écrites passe, on l’a vu, par une phase de révision des
connaissances du programme. Ce dernier étant commun pour l’écrit et l’oral, il est
facile de mener de front les révisions.

Concrètement, cela revient notamment à s’assurer que l’on est capable, pour chaque
sujet travaillé, d’en faire un exposé bref et structuré des points les plus importants, et
que l’on a les capacités pour développer l’un ou l’autre de ses aspects.

De la même façon, les exercices, exposés plus loin dans cet ouvrage et consistant à
développer sa capacité à construire rapidement des plans détaillés et les développer,

21
Fiche A2 : L’oral – planning de révision

avec introduction et conclusion, sont autant des préparations à l’écrit qu’à l’oral, tant
sont valorisées dans cette dernière épreuve les réponses argumentées et
structurées.

Enfin, il va sans dire que l’ensemble du travail relevant de la curiosité professionnelle


développé dans la fiche D2 (et notamment les entretiens avec des professionnels)
doit être anticipé autant que possible, et bénéficie autant, sinon plus, à l’oral que
pour les écrits.

3- Trois mois avant : se mettre à l’oral dès le passage de l’écrit

Le passage des épreuves écrites constitue un premier point culminant dans le


processus de préparation, et la tentation est grande de marquer le pas dans son
programme de révision. Cependant, il est particulièrement important de se remettre,
après une ou deux semaines pour souffler, dans un rythme de travail régulier.
Le programme doit s’adapter à la nouvelle donne d’une préparation au seul oral, ce
qui signifie notamment :
- l’absence de tout support durant l’épreuve, contrairement aux épreuves écrites
qui s’appuient en très grande partie sur les documents fournis
- le caractère dynamique de l’épreuve, alternant, au gré du jury, réponses
rapides ou fouillées, variété de sujets, etc.
- le grand nombre de questions qui seront traitées, bien au-delà des 10
questions maximum à l’écrit

Les révisions doivent permettre d’être capable, sur chacun des termes du
programme, de fournir immédiatement des premiers éléments de réponse, de
manière structurée.
Les exercices « express » de construction de plan sont donc plus que jamais
d’actualité, et le travail d’apprentissage des sujets techniques doit s’exercer sur
l’ensemble du programme, quitte à ne développer en détail ses connaissance que
sur quelques sujets.

4- Un mois avant : ne plus avoir à « réviser » mais uniquement à


« se préparer »

A l’approche de l’épreuve, le programme de révisions doit impérativement intégrer


l’actualité récente du secteur d’activité professionnelle (y compris l'actualité
institutionnelle des collectivités), tant la chance que ces sujets soient évoqués est
importante.

Les derniers « entretien réseau » sont l’occasion d’évoquer avec vos interlocuteurs
ce qui, pour eux, doit être retenu des évolutions récentes du métier.

Il est en outre particulièrement important de lire régulièrement la presse


professionnelle de votre secteur : en effet, c’est également ce qu’auront lu les jurés

22
Fiche A2 : L’oral – planning de révision

qui vous feront face dans les dernières semaines ; la chance que des points évoqués
dans ces pages soient discutés lors de l’épreuve est donc particulièrement forte.

Un mois avant l’épreuve, il faut également s’attacher à préparer la présentation de 5


minutes qui débutera l’épreuve. S’y prendre plus tôt est probablement inutile, mais il
faut bien consacrer un mois à cette étape cruciale, pour pratiquer son exposé seul
ainsi qu’auprès d’interlocuteurs variés et critiques, de manière à obtenir le nécessaire
équilibre d’une présentation parfaitement maîtrisée sans pour autant céder au par-
cœur.

5- La veille et le jour J

A la veille de l’épreuve, l’heure n’est plus aux révisions ; de toute façon, l’importance
du programme rend inopérante toute stratégie de bachotage. Certains seront
cependant rassurés de relire quelques fiches préparées préalablement sur des sujets
centraux.

La préparation de son voyage jusqu’au site, une bonne nuit de sommeil, une demi-
heure à lire un livre (non professionnel !) ou à écouter de la musique feront bien plus
pour la préparation que de tenter d’apprendre à la va-vite un sujet non maîtrisé.

23
Fiche A2 : L’oral – planning de révision

24
Baliser son parcours :
se situer au sein de la
FPT et des épreuves
Réussir les épreuves des examens et concours
nécessite de s’être positionné sur le bon niveau
d’exigence.

Il importe, par conséquent, de connaître précisément le


cadre d’emploi de technicien territorial, ainsi que le rôle
des techniciens dans le fonctionnement des collectivités.
En outre, cette partie propose une vision claire des voies
d’accès pour accéder au cadre d’emploi de technicien,
puis ensuite pour y évoluer, ainsi que des épreuves qui y
sont associées.

25
Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale

Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale


Vous préparez le concours de technicien territorial, c’est donc que vous souhaitez
intégrer la fonction publique territoriale, ou y évoluer. Il est cependant utile de bien
faire le point sur ce qu’implique le fait d’embrasser ce type de carrière. En effet, la
question « pourquoi souhaitez-vous intégrer la FPT? » est régulièrement posée lors
de l’oral du concours. Une réponse hésitante, voire désinvolte, peut entamer très
nettement votre capital sympathie auprès du jury!

1- La Fonction Publique territoriale, des avantages...

1.1. La sécurité de l’emploi

Il est impossible de commencer un chapitre portant sur les motivations à choisir la


fonction publique territoriale sans directement évoquer la fameuse sécurité de
l’emploi !

Cette sécurité se traduit concrètement par le fait qu’il n’est généralement possible de
révoquer ou licencier un fonctionnaire que dans le cas d’une faute professionnelle
grave.
Si les licenciements économiques n’existent donc pas, il est abusif de considérer
qu’un fonctionnaire sera employé à vie quelle que soit sa manière de servir. La
sécurité dont jouissent les fonctionnaires doit en outre être considérée comme une
contrepartie d’obligations fortes imposées à ces derniers. Elle permet aux agents de
la fonction publique de pouvoir exercer leurs fonctions de service public de manière
juste et impartiale, sans risque de devoir se soumettre à une quelconque pression
d’un pouvoir politique partisan par exemple.

Cette spécificité de la fonction publique française ne devrait jamais être annoncée


comme la motivation principale à rejoindre la FPT. Un jury d’oral sera
immanquablement hostile à un candidat énonçant « la sécurité de l’emploi » comme
raison majeure de rejoindre la fonction publique territoriale.

Il ne s’agit cependant pas de méconnaître cette spécificité du travail de


fonctionnaire ! Si l’annoncer comme seule motivation d’intégrer la FPT est
rédhibitoire, l’occulter totalement, voire la nier n’est pas non plus stratégiquement
pertinent lors d’un oral. Il convient en fait de donner à cet aspect particulier du travail
en collectivité la place qu’il mérite : un élément attractif du métier, certes, mais assorti
de contreparties et surtout largement éclipsé par d’autres aspects nettement plus
intéressants et motivants des métiers de la fonction publique territoriale.

En effet, il y a de bien meilleures raisons de choisir la Fonction publique territoriale


que la seule garantie de l’emploi.

26
Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale

1.2. Une grande variété d’emplois

On peut citer en premier lieu la variété des emplois au sein de la fonction publique
territoriale. Les 10 spécialités du concours de technicien territorial, (cf. fiche D1 et
fiches Ds0 à Ds10) sont un témoignage fort, s’il en était besoin, du très large champ
de compétences que couvre la fonction publique territoriale.

Il faut également considérer qu’une spécialité dans le cadre d’emploi des techniciens
territoriaux ouvrira de fait à des métiers très différents suivant :
- la localisation géographique : quelle différence entre un technicien chargé
de l’exploitation des remontées mécaniques d’une station de ski et le
responsable de l’imprimerie d’une commune moyenne, pourtant tous les deux
titulaires d’un concours passé dans la spécialité « Services et intervention
techniques » !
- le type de collectivité dans laquelle le métier sera exercé : entre une petite
commune où un technicien exercera quasiment obligatoirement des fonctions
de management, et un grand établissement public de coopération
intercommunale, par exemple une communauté urbaine, où il sera possible
d’exercer un métier fondé uniquement sur une haute technicité, les nuances
sont extrêmement nombreuses ;
- l’histoire de la collectivité dans laquelle on exerce : certaines collectivités
ont une tradition du travail en régie, avec des équipes importantes et des
connaissances techniques devant être mises en œuvre directement sur le
terrain, tandis que d’autres ont des cultures plus tournée vers la délégation à
des entreprises privées, ce qui demande de solides compétences de suivi et
de contrôle, mais également une culture administrative plus affirmée, avec
notamment une bonne compréhension des mécanismes de la commande
publique.

1.3. De nombreuses possibilités d’évolution au sein du cadre d’emploi

Les possibilités d’évolution au sein de la fonction publique territoriale sont


également un point très positif. Le concours de technicien, s’il doit être passé dans
une spécialité définie, ouvre l’ensemble du cadre d’emploi des techniciens
territoriaux. Les acquis professionnels, les formations réalisées au cours de la
carrière, les opportunités de la vie, permettent d’évoluer transversalement entre
différents métiers : un technicien spécialisé en génie civil pourra voir sa carrière
bifurquer vers les transports et les déplacements, un technicien réseaux aura des
passerelles pour évoluer vers l’aménagement urbain, etc. : les exemples peuvent se
décliner à l’envi.

Cette grande possibilité d’évolution est liée au mode de recrutement particulier à la


fonction publique territoriale, qui se distingue sur ce point de la fonction publique
d’Etat : les candidats à un poste ne demandent pas une mutation qui sera accordée
en fonction de critères « objectifs » (nombre d’année de carrière, nombre d’enfants,

27
Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale

séparation géographique avec un conjoint, etc.). Les postes disponibles dans les
collectivités territoriales doivent donner lieu à la publication d’un avis de vacance sur
lequel les candidats intéressés postulent. Une sélection est alors réalisée à partir des
curriculum vitae et des lettres de motivation de l’ensemble des candidats, et un
entretien professionnel départage les postulants jugés les plus intéressants sur le
papier. Bref, il s’agit d’un recrutement très analogue à ce que l’on peut trouver dans
le privé, à la différence que théoriquement il ne doit pas être possible de recruter un
agent sans procédure de mise en concurrence des candidats, égalité des chances
oblige.

Ce système de recrutement très égalitaire et très ouvert peut permettre l’émergence


de candidats atypiques sur un poste, qui feront la preuve lors d’un entretien de
l’adéquation de leur profil avec les compétences recherchées. Il permet une évolution
de carrière pour qui maîtrise son projet professionnel : connaissance de ses atouts et
faiblesses, objectifs professionnels, analyse des domaines et lieux dans lesquels une
évolution de carrière pourra se faire.

1.4. Des opportunités d’évolution vers les postes d’ingénieur territorial

Il y a enfin de nombreuses voies d’accès au cadre d’emploi supérieur, ce qui peut


parfaitement et très légitimement être l’une des motivations pour intégrer la fonction
publique territoriale.

L’évolution « verticale », vers le cadre d’emploi des ingénieurs, est possible selon
quatre modes d’accès :
- par promotion interne,
- après examen professionnel,
- via concours interne,
- via concours externe.

L’ensemble des voies d’accès et d’évolution dans le cadre d’emploi des


techniciens territoriaux fait l’objet de la fiche B2.

Il est à noter que des passerelles existent également vers les deux autres fonctions
publiques, Etat et hospitalière, via notamment la possibilité de détachement. Un
fonctionnaire en disponibilité peut, sous certaines conditions, travailler dans le
secteur privé : il existe donc également des passerelles public-privé !

1.5. Le service au public et l’intérêt général

Enfin, une des spécificités de la fonction publique territoriale est bien évidemment la
mise au service du public et le travail au service de l’intérêt général par les
fonctionnaires territoriaux.

Cette notion de service public structure véritablement le travail des fonctionnaires un


tant soit peu consciencieux. L’intérêt général, finalité supérieure à la somme des

28
Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale

intérêts particuliers, est une boussole qui devrait guider le fonctionnaire dans
l’exercice quotidien de ses missions. Cette capacité à travailler pour le plus grand
nombre, en fournissant équitablement à chacun un service, est source de grandes
satisfactions professionnelles.

Les biens communs, qui constituent des ressources dont on ne peut exclure
personne de l’usage et qui ne « s’usent » pas si une personne en fait usage (comme
par exemple la culture, la qualité de l’air ou même… l’éclairage public), sont de fait
bien souvent placés sous la responsabilité de fonctionnaires territoriaux. L’intérêt
général est un moteur puissant, qui donne une conscience professionnelle et la
satisfaction du travail bien fait. L’aspect non marchand du métier de fonctionnaire
territorial peut être l’un des objectifs recherchés par les personnes qui s’orientent
vers cette carrière.

2- … et des devoirs!

Tout grand pouvoir s’accompagne de grandes responsabilités, et le métier de


technicien territorial, qui permet donc, au sein d’un emploi sécurisé, de mener des
carrières variées et dynamiques au service d’un projet fort de sens, s’accompagne
d’un ensemble de devoirs bien compréhensibles.

Tout fonctionnaire est ainsi astreint à un certain nombre d’obligations, les articles 25
à 31 de la Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des
fonctionnaires énoncent clairement celles-ci :

- Les fonctionnaires et agents non titulaires de droit public consacrent


l'intégralité de leur activité professionnelle aux tâches qui leur sont
confiées. Ils ne peuvent exercer à titre professionnel une activité privée
lucrative que dans quelques cas très limités.

Il faut comprendre cet article dans une double acception : les fonctionnaires ont une
obligation de service, c’est à dire qu’ils doivent réaliser les tâches qui leurs sont
confiées, et ils ne peuvent réaliser d’autres tâches que celles qui leur ont été
confiées, en particulier des activités lucratives (sauf exceptions prévues par la loi).

Cet article renvoie notamment aux notions de corruption (le fonctionnaire reçoit un
bien, en général une somme d’argent, assortie d’une demande quelconque) et de
concussion (le fonctionnaire exige une somme indue en échange d’un service
quelconque).

- Les fonctionnaires sont tenus au secret professionnel dans le cadre des


règles instituées dans le code pénal. Les fonctionnaires doivent faire preuve
de discrétion professionnelle pour tous les faits, informations ou documents
dont ils ont connaissance dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs
fonctions.

29
Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale

Il est à noter que le fameux « devoir de réserve » qui impose aux fonctionnaires de
ne pas exprimer d’opinions personnelles qui pourraient dégrader le service rendu ou
jeter le discrédit sur l’institution, n’est pas explicitement exposé dans la loi, mais fait
plutôt l’objet d’une jurisprudence, c’est à dire d’un ensemble de décisions de
justice rendues qui définissent un périmètre, variable dans le temps, de ce que les
fonctionnaires peuvent et ne peuvent pas exprimer.

- Les fonctionnaires ont le devoir de satisfaire aux demandes


d'information du public dans le respect des règles du secret professionnel.

Cette obligation est très importante, et peut constituer une part importante du travail
d’un technicien affecté à un service en relation directe avec le public.

- Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est
responsable de l'exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se
conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où
l'ordre donné est « manifestement illégal et de nature à compromettre
gravement un intérêt public ». Il n'est dégagé d'aucune des responsabilités qui
lui incombent par la responsabilité propre de ses subordonnés.

Cette obligation d’obéissance hiérarchique, assortie du pare feu qui permet de ne


pas avoir à obéir à un ordre « manifestement illégal » structure l’organisation
hiérarchique des collectivités.

Il est à noter qu’au sein de la fonction publique territoriale existe très spécifiquement
ce qu’on pourrait appeler une « double hiérarchie ». En effet, les élus, maires,
présidents, adjoints, vice-présidents, etc. exercent au quotidien une réelle présence
auprès des fonctionnaires, dans le cadre de demandes directes exprimées hors
circuit hiérarchique précis. Ceci ne pose pas de problème spécifique et peut à
certains égards être très légitime, mais bien souvent le technicien territorial devra
arbitrer ou synthétiser des demandes non synchrones, divergentes, voire carrément
antagonistes.

- Toute faute commise par un fonctionnaire dans l'exercice ou à


l'occasion de l'exercice de ses fonctions l'expose à une sanction
disciplinaire sans préjudice, le cas échéant, des peines prévues par la loi
pénale.

Les techniciens territoriaux peuvent travailler dans des domaines où des erreurs
seront lourdes de conséquences : dimensionnement d’infrastructures, de bâtiments,
sécurité de réseaux informatiques, etc. Leur responsabilité est engagée dans le
cadre de leur activité professionnelle, c’est une lourde responsabilité, qui est
directement proportionnelle avec la satisfaction de se consacrer au service public.

Ainsi, choisir la fonction publique territoriale ne doit pas être choisir une option
uniquement guidée par la recherche de la sécurité de l’emploi, qui est une

30
Fiche B1 : Choisir la fonction publique territoriale

contrepartie à un ensemble de responsabilités dont trop souvent il n’est pris


conscience que trop tard, le jour où une erreur professionnelle a été commise
mettant en responsabilité le fonctionnaire territorial.

Bien connaître les profonds motifs de satisfaction professionnelle de l’exercice du


métier de technicien au sein fonction publique territoriale sans méconnaître les
responsabilités et obligations imposées à tout fonctionnaire permettra aux candidats
une présentation solide de leurs motivations à rejoindre la FPT lors d’un jury oral.

31
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien


territorial
Le cadre d’emploi de technicien territorial est l’unique cadre d’emploi de catégorie B
de la filière technique. Il comprend trois grades : Technicien territorial, Technicien
principal de 2ème classe et Technicien principal de 1ère classe.
Le décret n° 2010-1357 du 9 novembre 2010 portant statut particulier du cadre
d'emplois des techniciens territoriaux fixe notamment les missions qui sont dévolues
aux Techniciens territoriaux, et précise les modalités d’évolution statutaire associés.

1- Le technicien territorial dans les collectivités

1.1. Les missions du technicien

L’article 2 du décret précise les missions associées au cadre d’emploi de technicien


territorial :

- Dans les trois grades du cadre d’emploi, le technicien intervient sur les
questions techniques, mais également sur les missions d’encadrement ainsi
que sur les aspects administratifs associés au domaine technique.
- Par conséquent, un technicien qui se présente aux concours et examens du
cadre d’emploi doit se préparer à cette facette du métier.
- On constate qu’il y a, dans les textes, peu de différences entre le grade de
technicien territorial d’une part et ceux de technicien principal de 2ème et 1ère
classe par ailleurs. Le technicien principal est défini essentiellement par un
niveau d’expertise plus élevé, et les responsabilités associées sont plus
importantes, sans qu’il n’y ait cependant de rupture franche.
- Au-delà, il n’y a absolument aucune différence réglementaire dans les
missions et le positionnement respectif des techniciens principaux de 2ème et
de 1ère catégorie, qui sont traités en même temps dans le même alinéa.
- Il y a donc une continuité nette entre les trois grades, qui correspondent
dans les faits à trois stades d’évolution du même métier de technicien :
on attendra du technicien principal, a fortiori de 1ère classe une expertise
technique renforcée sur son sujet, mais surtout une capacité d’analyse et une
maîtrise des aspects du métier autres que techniques : encadrement, marchés
publics, prise en compte des enjeux réglementaires et administratifs de la
mission, etc.

1.2. Le technicien dans les différentes strates des collectivités territoriales

Le tableau du technicien type brossé par le décret donne une impression d’unité des
missions, qui est dans la réalité bien fausse.

Bien entendu, le domaine d’intervention technique induit des métiers très différents,
et on comprend bien qu’un technicien dans le domaine de la voirie aura des missions

32
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

fondamentalement différentes de celles dévolues sur un poste de communication


graphique.

Mais la taille de la collectivité et son organisation sont également des facteur


déterminants dans les responsabilités confiées au technicien : les collectivités de
taille importante auront ainsi tendance à proposer des postes proches de la définition
statutaire, avec une responsabilité sur un sujet déterminé (des opérations de voirie,
la responsabilité d’un service ou d’un matériel précis, etc.) ; en revanche, les petites
collectivités peuvent offrir des postes beaucoup plus variés et généralistes à des
techniciens qui souhaitent prendre des responsabilités. Ainsi, il n’est pas rare que le
responsable technique d’une petite commune évolue dans le cadre d’emploi de
technicien territorial, même si le niveau de responsabilité et la variété des domaines
d’intervention le rapprochent du niveau d’un ingénieur.

Ceci justifie que lors d’un oral, un candidat puisse être interrogé sur des questions
d’organisation de service ou de marchés publics, alors même que ce candidat peut
intervenir au quotidien sur des missions purement techniques de bureau d’étude, par
exemple. Il faut donc être préparé à ces questions, qui relèvent en outre du
programme réglementaire.

1.3. La rémunération du technicien

La rémunération de tout fonctionnaire territorial comprend deux blocs : le traitement


indiciaire et le régime indemnitaire.

Le traitement indiciaire est calculé en multipliant l’indice majoré (IM) correspondant


à l’échelon de l’agent par la valeur du point, fixée nationalement. Cette valeur est au
1er janvier 2015 de 4,63 € brut/mois par point ; l’indice évolue selon des échelles
nationales d’avancement selon l’ancienneté, ce qui conduit aux traitements
indiciaires suivant :
- entre 1509,38 € et 2250,18 € brut mensuel pour le technicien
- entre 1514,01 € et 2384,45 € brut mensuel pour le technicien principal 2ème
classe
- Entre 1689,95 € et 2602,06 € brut mensuel pour le technicien principal 1ère
classe

Le traitement indiciaire est complété par d’éventuelles primes obligatoires, dépendant


notamment du lieu de résidence (Indemnité de résidence) et du nombre d’enfants à
charge (supplément familial de traitement).

L’autre composante de la rémunération est constituée par un ensemble de primes


facultatives, regroupées sous l’appellation de régime indemnitaire. Ses
composantes sont largement propres à chaque collectivité, et il est difficile d’en faire
une présentation globale, mais le régime indemnitaire dans la filière technique
représente une partie non négligeable de la rémunération totale, et le dynamisme de
son évolution rend souvent intéressant le passage aux grades supérieurs.

33
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

2- Evoluer dans le cadre d’emploi

La fonction publique territoriale prévoit différents modes d’accès à ses grades, et des
parcours diversifiés pour une évolution en interne.

Les éléments qui sont présentés dans la suite de cette fiche sont nettement
condensés pour la simplicité de la lecture, et susceptibles d’évoluer rapidement. Il est
par conséquent vivement conseillé de se reporter au détail des textes
réglementaires, ou, plus efficacement, de se rapprocher des Centres de gestion de la
Fonction Publique Territoriale dont les sites Internet sont souvent très bien construits
et contiennent des informations précises et complètes.

1.1. Y rentrer

2.1.1 Le concours

La voie canonique pour l’entrée dans la fonction publique territoriale est celle du
concours, qui est organisé pour les grades de Technicien et Technicien principal de
2ème classe.

Pour chacun de ces grades, trois voies de concours coexistent :


- le concours externe, permettant l’accès à des personnes étrangères à la
fonction publique territoriale
- le concours interne, réservé aux agents travaillant dans la fonction publique
- le 3ème concours, qui concerne spécifiquement certains profils souhaitant
rejoindre la fonction publique.

Pour chacun des deux grades accessibles par concours, des bornes fixent la
répartition des postes ouverts entre ces trois voies de concours.
Chacune de ces voies possède des conditions spécifiques pour être autorisé à
accéder au concours.

34
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

Ces informations sont reprises dans le tableau suivant :

Technicien Technicien principal de 2ème


classe

Concours Au moins 30% des postes Au moins 50% des postes


externe
Ouvert aux titulaires d’un Ouvert aux titulaires d'un diplôme
baccalauréat technologique, sanctionnant deux années de
ou professionnel, ou d'un formation technico-professionnelle
diplôme de niveau IV homologué au niveau III (BTS,
sanctionnant une formation DUT, etc.), ou équivalent.
technico-professionnelle, ou
équivalent.

Concours interne Au plus 50% des postes Au plus 30% des postes

Ouvert aux fonctionnaires et agents publics (Etat, collectivités,


fonction publique hospitalière, militaires, etc.) comptant au moins
quatre ans de services publics.

3ème concours Au plus 20 % des postes Au plus 20 % des postes

Ouvert aux candidats justifiant d’au moins quatre ans d'exercice


d’activités professionnelles, de certaines missions associatives ou
de certains mandats électifs, dans des missions relevant du
concours

Ces éléments appellent les remarques suivantes :


- contrairement à ce que son intitulé peut faire croire, le concours externe de
Technicien correspond à un niveau d’études Bac, le niveau Bac+2 (et
donc le titre universitaire de technicien) permettant de son côté l’accès au
concours de Technicien Principal de 2ème classe.
Attention cependant : les exigences du concours de Technicien principal de
2ème classe sont plutôt élevées, notamment sur les questions administratives
et d’encadrement, qui peuvent nécessiter une certaine maturité
professionnelle ; nombreux sont les titulaires d’un bac+2 qui ont échoué à
un concours de Technicien principal, auxquels ils s’étaient inscrits parce
qu’ils le pouvaient, alors qu’ils auraient les qualités pour réussir le
concours de Technicien (et, potentiellement, évoluer rapidement en interne
vers les grades de Technicien Principal)
- Le troisième concours est une voie souvent méconnue, permettant à des
candidats ne remplissant pas les conditions de diplôme, mais disposant d’une
expérience (professionnelle, associative, élective) dans des fonctions relevant
du cadre d’emploi de se porter candidat aux concours. C’est cependant une

35
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

voie très spécifique, notamment pour la détermination de l’équivalence de


l’expérience.

Comme pour l’ensemble des concours de la fonction publique territoriale, les parents
de trois enfants et certains sportifs de haut niveau peuvent obtenir une dispense de
diplôme pour l’accès aux concours du cadre d’emploi de technicien.

Il est important de rappeler que l’obtention d’un concours de la fonction publique


territoriale, quel qu’il soit, ne donne pas droit à un poste, mais inscrit le lauréat
sur une liste d’aptitude, pour une durée d’un an, renouvelable deux fois par
reconduction expresse.
Pendant cette période, il appartient au candidat de rechercher les postes vacants
proposés par les collectivités, d’y proposer sa candidature, et, à l’issue d’un
processus de sélection proche de celui rencontré dans le privé, d’être choisi par la
collectivité.
Le lauréat ainsi retenu sera nommé en qualité de stagiaire, pour une durée de six
mois à un an selon les cas, à l’issue de laquelle il pourra être titularisé si la
collectivité en fait le choix.

Les modalités réglementaires, pratiques, etc. de ces concours font l’objet du présent
ouvrage, et particulièrement ses parties B et C.

1.1.2. La promotion interne

Il est possible d’entrer dans le cadre d’emploi de technicien territorial par promotion
interne, c’est-à-dire en provenance d’un autre cadre d’emploi, ce qui concerne ici des
agents de catégorie C de la filière technique (cadres d’emploi d’Agent technique et
d’Agent de maîtrise).

Des possibilités existent pour des promotions à l’ancienneté au grade de Technicien,


c’est-à-dire sans condition d’examen, assorties de conditions de quota très strictes.

Deux autres possibilités permettent à des fonctionnaires de catégorie C dans la filière


technique d’accéder cette fois au grade de Technicien Principal de 2ème classe, les
conditions d’ancienneté étant cette fois complétées par l’obligation de réussite à un
examen professionnel :

- Les agents du cadre d’emploi d’Agent de maîtrise (Agents de maîtrise et


Agents de maîtrise principaux), justifiant de 8 ans de service effectif dans la
fonction publique territoriale ou d’Etat, dont 5 ans en qualité de fonctionnaire
territorial dans des fonctions techniques ET réussissant un examen
professionnel, peuvent être nommés au grade de Technicien principal de
2ème classe ; Les conditions de quota restent identiques aux promotions à
l’ancienneté.
- Les Adjoints techniques principaux de 1ère ou de 2ème classe, justifiant de 10
ans de service effectif dans la fonction publique territoriale ou d’Etat, dont 5

36
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

ans en qualité de fonctionnaire territorial dans des fonctions techniques ET


réussissant un examen professionnel peuvent être nommés au grade de
Technicien principal de 2ème classe, moyennant le respect des mêmes
conditions de quota.

Il est important de rappeler que c’est la collectivité qui choisit de nommer dans le
grade supérieur, et qui peut aussi décider de ne pas nommer, même quand les
conditions d’ancienneté, de quota et, le cas échéant, de réussite à l’examen
professionnel sont remplies.

Les modalités réglementaires, pratiques, etc. de ces examens professionnels font


l’objet du présent ouvrage, et particulièrement ses parties B et C.

1.2. Evoluer dans le cadre d’emploi

La carrière d’un technicien territorial évolue progressivement, selon un mécanisme


d’avancement d’échelon. Mais l’agent dispose de « raccourcis » lui permettant de
dynamiser sa carrière pour changer de grade à l’intérieur du cadre d’emploi.

2.2.1. Avancement d’échelon

L’avancement d’échelon correspond au rythme « naturel » d’évolution dans le grade,


au vu des durées réglementaires minimales et maximales fixées pour chacun des
échelons.

2.2.2. Avancement de grade à l’ancienneté

L’avancement de grade à l’ancienneté correspond à la possibilité de passer au grade


supérieur à l’intérieur du cadre d’emploi. Les Techniciens et les Techniciens
principaux de 2ème classe ayant au moins atteint le 7ème échelon de leur grade et
justifiant d'au moins cinq années de services en catégorie B peuvent avancer au
grade supérieur (respectivement, Technicien principal de 2ème classe et Technicien
principal de 1ère classe).
Comme pour la promotion interne, cet avancement « au choix » n’est pas un droit,
mais une faculté ouverte à l’employeur, et reste soumise à des taux de promotion
fixés par la collectivité ainsi qu’à des règles de quotas complexes.

2.2.3. Avancement de grade à l’examen professionnel

Il est possible de bénéficier d’un avancement avec une ancienneté réduite, à la


condition complémentaire de la réussite à un examen professionnel.

Cette possibilité est ouverte :


- pour les Techniciens justifiant d'au moins un an dans le 4e échelon de leur
grade et d'au moins trois années de services en catégorie B, permettant
l’accès au grade de Technicien principal de 2ème classe

37
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

- pour les Techniciens principaux de 2ème classe ayant au moins atteint le 6e


échelon de leur grade et justifiant d'au moins trois années de services en
catégorie B pour l'accès au grade de Technicien Principal 1ère classe.

Les règles de nomination sont en outre les mêmes que pour l’avancement à
l’ancienneté (choix du seul ressort de la collectivité, et règles de quota).

Passer – et réussir – un examen professionnel est donc un moyen de gagner un peu


de temps dans l’avancement, puisqu’elle réduit l’ancienneté requise pour avancer, de
4 ans au moins pour les Techniciens et, plus marginalement, de 1 ans et 8 mois pour
les Techniciens principaux.

Au-delà, on constate une pratique répandue dans les collectivités consistant à


privilégier l’avancement de candidats ayant choisi la voie de l’examen professionnel
face à d’autres ayant simplement l’ancienneté requise. L’examen professionnel peut
permettre ainsi un positionnement « en tête de liste ».

Les modalités réglementaires, pratiques, etc. de ces examens professionnels font


l’objet du présent ouvrage, et particulièrement ses parties B et C.

1.3. Sortir du cadre d’emploi

Des passerelles permettent à des agents du cadre d’emploi de Technicien territorial


d’accéder aux emplois de catégorie A, dans le cadre d’emploi des Ingénieurs
territoriaux, par la voie du concours interne (très difficile d’accès du fait des épreuves
de mathématiques et de physique au niveau Bac+2), de l’examen professionnel ainsi
que, très marginalement, par la voie d’ancienneté

Si elles sortent du cadre du présent ouvrage, elles sont intéressantes à connaître


pour tout agent qui aspire à construire sa carrière à long terme.

38
Fiche B2 : Le cadre d’emploi de technicien territorial

1.4. Synthèse

Le schéma suivant reprend, de manière simplifiée, l’ensemble des possibilités


exposées plus haut.

39
Fiche B3 : les épreuves

Fiche B3 : les épreuves


Le cadre d’emploi de Technicien Territorial présente une grande variété d’épreuves
pour l’accès à ses grades.

Le choix de l’option appropriée, dans certains cas le choix même du grade auquel
concourir ou du centre d’examen, peuvent relever d’une stratégie pour l’accès au
cadre d’emploi.

1- L’organisation territoriale des concours et examens

Tous les concours et examens du cadre d’emploi de Technicien Territorial ne sont


pas organisés chaque année dans chaque département. L’organisation de ces
épreuves tient compte des besoins formulés par les collectivités pour organiser des
concours et examens et déterminer le nombre de postes ouverts.

La pratique actuelle conduit à alterner, d’une année sur l’autre, l’organisation des
concours et celle des examens professionnels.

Dans les faits, le nombre de candidats dans chaque spécialité permet d’assurer la
présence de l’ensemble des spécialités chaque année, soit pour le concours, soit
pour l’examen professionnel. Ça n’est cependant pas une garantie réglementaire.

On constate également que plusieurs centres de gestions départementaux se


regroupent pour se répartir l’organisation des épreuves, constituant des grandes
régions où toutes les spécialités sont accessibles.

Cela signifie, pour les épreuves du cadre d’emploi de technicien, qu’un candidat
trouvera aujourd’hui tous les deux ans en alternance un concours (les années paires)
ou un examen (les années impaires) dans sa spécialité et dans sa région, mais pas
forcément dans son département.

Cependant, il faut rappeler que la validité du concours est nationale : ainsi,


l’endroit où le candidat aura réussi son concours ou son examen n’a aucune
importance future, et permet d’être nommé partout où une collectivité voudra du
candidat.

Il n’y a également aucune barrière à s’inscrire à un centre de concours et d’examen


différent de celui où un candidat réside et/ou travaille. Même si le cadrage et les
épreuves écrites sont nationaux, certains observent les statistiques, et préféreront se
déplacer dans des régions qui ont par exemple un taux de réussite plus élevé
(souvent parce que le vivier de de candidats est plus faible).
A chacun de se positionner sur l’opportunité d’une telle démarche ; rappelons
cependant qu’on est généralement plus performant pour des épreuves si on n’a pas
une journée de voyage derrière soi !

40
Fiche B3 : les épreuves

2- Les épreuves d’accès au cadre d’emploi

La fiche B2 a présenté les différents grades du cadre d’emploi de Technicien


Territorial et les voies d’accès correspondantes. A chacune de ces voies ou presque,
son jeu d’épreuves et ses spécificités.

2.1. Epreuves écrites

A l’écrit la situation est la suivante :

Concours Concours Interne et Examen à la Examen à


Externe 3ème concours promotion interne l’avancement de
grade

Technicien Réponses à des Rapport technique Néant Néant


questions (sans propositions)
techniques à (3h)
partir d’un Coeff. 1
dossier (3h)
Coeff. 1

TP2 Rapport Rapport technique Rapport technique Rapport technique


technique avec avec propositions avec propositions avec propositions
propositions (3h) (3h) (3h)
(3h) Coeff. 1 Coeff. 1 Coeff. 1
Coeff. 1 ET
Etude de cas (4h)
Coeff. 1

TP1 Néant Néant Néant Rapport technique


avec propositions
(3h)
Coeff. 1

On voit ainsi que l’épreuve centrale reste le rapport technique, assorti ou non de
propositions, à l’exception notable du concours externe de technicien, qui est associé
à une épreuve singulière.
Pour les différents concours et pour l’examen professionnel à l’avancement de grade,
ces écrits constitueront des épreuves d’admissibilité, avec une première sélection à
ce stade.

Il en va cependant différemment pour l’examen professionnel à la promotion


interne, où accèdent à l’oral tous les candidats ayant une note non
éliminatoire, donc supérieure à 5/20 à l’épreuve écrite.

41
Fiche B3 : les épreuves

2.2. Epreuves orales

Les épreuves orales correspondent, pour l’ensemble des concours et examens du


grade, en un entretien d’une durée de 20 minutes avec un jury, prévoyant 5 min
d’exposé par le candidat.

Pour autant, chaque voie d’accès ou presque comporte des subtilités ou des
différences, plus ou moins anecdotiques ou significatives. En tout état de cause, il est
très vivement conseillé au candidat de se référer à l’intitulé réglementaire de
l’épreuve, largement disponible sur les divers sites des Centres de Gestion.

On note en particulier des variations suivantes :


- Dans tous les cas, l’entretien démarre par un exposé du candidat, d’une durée
de 5 minutes au plus. Mais selon les épreuves, cet exposé peut concerner « la
formation et le projet professionnel » du candidat (concours externes TT et
TP2), les « acquis de [son] expérience » (Concours interne et 3ème concours)
ou son « expérience professionnelle » s’agissant des examens professionnels.
- De manière similaire, l’objectif officiel posé à l’ensemble de l’entretien varie
selon les modes d’accès et le grade visé. Ainsi, l’épreuve peut consister,
après l’entretien, en « des questions sur la spécialité sur laquelle le candidat
concourt » (concours interne, TP2), alors qu’a contrario beaucoup de
cadrages réglementaires ne prévoient pas de référence explicite au
programme ! Au milieu du gué, plusieurs cadrages prévoient que l’épreuve
concerne « notamment [...] la spécialité choisie par le candidat ».

Dans les faits cependant, les attentes des jurys restent sensiblement les mêmes, et
ce quel que soit le détail de la rédaction officielle, en variant bien entendu le niveau
attendu au fur et à mesure que l’on avance dans les grades (cf. encadré).

Un point fondamental cependant : il importe de porter une attention particulière aux


cas où les coefficients ont une importance :
- La situation la plus répandue reste celle où épreuve écrite et épreuve orale
ont le même coefficient 1 ; ainsi, écrit et oral pèsent le même poids dans la
note finale.
- Première exception, le concours interne et le 3ème concours de TP2 et ses
deux épreuves écrites, chacune coefficient 1, de même que l’épreuve orale.
Ainsi ces concours favorisent nettement ceux qui sont à l’aise à l’écrit, l’oral
ne pesant que pour ⅓ de la note finale.
- A l’exact inverse, l’oral de l’examen professionnel par la promotion interne de
TP2 et celui de l’examen professionnel à l’avancement de grade de TP1 ont a
chaque fois un coefficient de 2, ce qui signifie que l’oral pèse pour les ⅔ de
la note finale. Concrètement ici, un candidat qui frôlerait à l’écrit la note
éliminatoire de 5/20 peut se contenter d’une note à l’oral supérieure à 12.5
pour être assuré d’avoir la moyenne à l’examen. Cela signifie que ces

42
Fiche B3 : les épreuves

candidats ont intérêt à soigner spécifiquement leur préparation de cette


épreuve orale.

 Technicien et technicien principal : des attentes différentes.

Au-delà du détail des cadrages officiels, une vraie différence, à l’écrit comme à
l’oral, se situe dans l’attention des correcteurs et des jurys à bien différencier les
épreuves respectives de technicien, technicien principal 2ème classe et technicien
principal 1ère classe.
On attendra d’un technicien principal, beaucoup plus que d’un technicien territorial,
la maîtrise des aspects administratifs du métier (commande publique, finances,
sécurité au travail, etc.) et de l’encadrement d’équipe. C’est d’autant plus renforcé
pour l’accès à TP1, où « l’aptitude à encadrer une équipe » fait partie du cadrage
officiel de l’oral.
Ce point est particulièrement à méditer pour les jeunes titulaires d’un
diplôme de niveau III (BTS, DUT, etc.), souvent inexpérimentés, qui hésitent
entre les concours externes de TT et TP2. Certes, leur diplôme donne accès au
grade de TP2 et à la grille indiciaire correspondante, mais il est particulièrement
dommage de les voir souvent échouer à l’oral de ce concours par manque
« d’épaisseur » et de toute expérience en matière d’encadrement, alors qu’ils
auraient réussi haut la main le concours de TT, moins exigeant sur ces points !

3- Choisir sa spécialité

Les concours et examens du cadre d’emploi de Technicien Territorial font référence


à différentes spécialités, qui correspondent pour chacune à un programme officiel.
Ces spécialités, communes à l’ensemble des épreuves du cadre d’emploi, sont au
nombre de 10 :
1. Bâtiments, génie civil
2. Réseaux, voirie et infrastructures
3. Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration
4. Aménagement urbain et développement durable
5. Déplacements, transports
6. Espaces verts et naturels
7. Ingénierie, informatique et systèmes d'information
8. Services et intervention techniques
9. Métiers du spectacle
10. Artisanat et métiers d'art

Le détail du programme de chaque spécialité est facilement disponible, en particulier


sur les sites des Centres de Gestion ainsi que sur notre site. Le programme
comprend à chaque fois trois parties :
- connaissances de base
- ingénierie

43
Fiche B3 : les épreuves

- organisation et gestion de service

Dans la plupart des cas, il n’y a pas d'ambiguïté sur le choix de la spécialité : un
informaticien ne gagnera par exemple absolument rien à chercher ailleurs que dans
sa spécialité.
Dans ces cas, il n’y a qu’un seul conseil, impératif cependant : ne pas se rendre aux
épreuves sans avoir lu, compris et travaillé ce programme, et ce particulièrement
pour l’oral.

En effet, un jury ne se contentera pas des seules connaissances ciblées sur le poste
actuel du candidat, et cherchera aussi à en savoir plus (parfois en s’éloignant
progressivement du « centre de gravité » professionnel du candidat, mais aussi
directement) sur les autres items du programme.
A minima, ça signifie ne pas être surpris par une question qui serait dans le
programme. On rencontre parfois des candidats qui font des yeux ronds et une
réponse disant en substance « dans mon poste, je ne fais pas ça ! » ; c’est une
mauvaise base pour un candidat, quand bien même il serait à l’aise sur le reste.

A contrario, prévoir un programme de révisions visant à devenir un expert sur


l’ensemble du programme est contre-productif : au-delà du temps et de l’énergie à
consacrer à ces révisions, il faut bien se souvenir que les connaissances théoriques
ne sont qu’une partie de ce qui est attendu, à l’écrit comme à l’oral. Le jury sait bien
qu’un bon technicien n’est pas un expert sur tous les domaines, mais il apprécie de
constater qu’un candidat a les bases pour évoluer rapidement vers d’autres centres
d’intérêt professionnel.

Dans l’idéal donc, un candidat bien préparé à l’oral devrait avoir quelque chose à
dire sur chacun des points du programme, c’est-à-dire :
- connaître le périmètre de chaque point, savoir « de quoi ça parle »
- pour chacun des points, prévoir d’en approfondir une notion, en étant capable
d’en faire un petit exposé de 30 à 45 secondes
- enfin, maîtriser en profondeur un ou deux sujets.

L’objectif du candidat est de démontrer au jury, d’une part qu’il a préparé l’épreuve,
mais surtout qu’il est un professionnel compétent sur « son sujet », mais également
ouvert à l’ensemble de son domaine professionnel. L’enjeu de l’oral sera donc de
valoriser ces connaissances et d’amener le jury à ces questions. C’est notamment
l’objet de la fiche C6.

Il est cependant à noter que, que pour les spécialités comportant des domaines
correspondant à des métiers très différents (c’est le cas de la spécialité Artisanat et
Métiers d’Art, qui regroupe à la fois les métiers d’art et ceux du graphisme et de la
communication visuelle), le jury centrera souvent ses questions sur le domaine
correspondant à la sphère professionnelle du candidat.
Cependant, il faut garder à l’esprit que le programme réglementaire est bien celui
de l’ensemble de la spécialité, même si celle-ci présente plusieurs domaines.

44
Fiche B3 : les épreuves

En cas d’hésitation entre deux spécialités, notamment quand le domaine


professionnel du candidat est partagé entre deux programmes (par exemple, la
gestion des eaux usées, partagée entre les spécialités Réseaux, voiries et
infrastructures et Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration), c’est la
facilité à être capable d’assimiler les notions de base sur les sujet que l’on ne
maîtrise pas qui peut être déterminante dans le choix de la spécialité.

Rappelons que, comme le lieu de passage de l’épreuve, le choix de la spécialité


n’a de pertinence que pour le temps du concours ou de l’examen. Ainsi, la
spécialité choisie par le candidat ne limite en aucun cas la possibilité pour celui-ci à
postuler et être nommé sur un poste, et ce quelle que soit la spécialité de celui-ci.

Ainsi, rien ne fait théoriquement obstacle à ce qu’un lauréat de concours en


spécialité Métiers du spectacle soit nommé à un poste d’urbaniste, si une collectivité
estime que le candidat est le meilleur pour ce poste. La nomination sur un profil de
poste très différent de la spécialité choisie est rare, mais les évolutions
professionnelles tout au long de la carrière font que l’on peut parfaitement rencontrer
des informaticiens travaillant au final dans des domaines très techniques du
bâtiment !

45
Fiche B3 : les épreuves

46
Connaître et
Construire : maîtriser les
différentes épreuves
Chaque concours ou examen prévoit son jeu d’épreuves
spécifiques. A l’écrit comme à l’oral, les programmes et
cadrages réglementaires viennent poser les règles du
jeu, à connaître impérativement sous peine d’échec.
Ces contraintes sont également autant d’opportunités de
réussite pour autant que le candidat les maîtrise, et
construise sa stratégie de préparation autour des
attentes précises des épreuves.

Cela permet, en ciblant son travail et ses révisions sur


ce qui permet réellement de sortir du lot d’être vraiment
efficace et d’optimiser ses chances de sortir par le haut
de ces épreuves.

47
Fiche C1 : Les bases

Fiche C1 : Les bases


Vous vous apprêtez à passer un concours ou un examen du cadre d’emploi de
technicien territorial. Quelle que soit l’épreuve à laquelle vous allez être confronté
(note de synthèse, note de synthèse avec propositions, questions techniques, étude
de cas, jury oral), une bonne préparation méthodologique permet d’assurer un socle
de points qui sera très précieux.

1- L’écrit

1.1. La maîtrise du temps

Il s’agit d’un aspect absolument fondamental de ces épreuves. Les épreuves écrites
durent trois heures (4 heures pour l’étude de cas), ce qui est très court. Vous devrez
produire à l’issue de ce temps un volume d’écrit important, répondant entièrement à
une commande précise. Il y a donc nécessité de parfaitement baliser le déroulement
de votre écrit.

Le temps mal géré, ce n’est pas quelques points en moins, mais presque
certainement l’élimination d’office. Les épreuves (et surtout le rapport) sont
d’abord des épreuves de gestion du temps, ensuite de méthodologie, et enfin de
connaissance. Les notes de cadrage des épreuves1 stipulent par exemple
explicitement : « Un rapport technique ne devrait pas obtenir la moyenne
lorsqu’il est inachevé ».

Conseils généraux :
- proportionnez le temps au barème : passez plus de temps sur les
sujets/questions rapportant plus de points, sans toutefois vous enfermer dans
des questions auxquelles vous ne savez pas répondre.
- il existe une méthode pour rater son écrit à coup sûr : rédiger au brouillon.
Un brouillon ne devrait comporter que des plans détaillés, c’est à dire une
organisation des chapitres et sous chapitres, et, à l’intérieur de chaque sous
chapitre, quelques idées forces et les références aux documents mobilisés.

Construisez votre cadre de temps avant l’épreuve, intégrez-y impérativement les


phases préparatoires (pré-lecture des documents, relecture finale, travail au
brouillon).

Quel que soit le type d’écrit que vous passerez, il y a en effet 4 phases absolument
nécessaires :

1. la lecture attentive des questions


2. la lecture active des documents fournis

1
disponibles à l’adresse suivante : http ://www.cdg69.fr/public_3_46_147.html

48
Fiche C1 : Les bases

3. la rédaction des réponses (plan détaillé au brouillon + rédaction au propre)


4. la relecture

Les cadres de temps proposés ci-après, ainsi que dans les fiches C2 à C5, sont des
exemples éprouvés, libre à vous de les modifier pour trouver, dans le cadre de votre
préparation, un déroulé qui vous conviendra et sur lequel vous vous sentirez
efficace.

La méthode suivante s’applique très bien à la rédaction d’un rapport avec


propositions :

- lisez calmement et attentivement l’énoncé du sujet qui vous est présenté,


dans l’idéal relisez le afin de bien vous en imprégner : consacrez 5 minutes à
cette première tâche
- prenez 30 minutes maximum pour faire une lecture active des documents qui
vous sont proposés.
- rédigez sur votre brouillon un plan détaillé de la note de synthèse PUIS
rédigez votre introduction/conclusion, en 20 minutes
- rédigez votre note de synthèse, en 45 minutes
- rédigez sur votre brouillon un plan détaillé de la note de propositions PUIS
rédigez votre introduction/conclusion, en 20 minutes
- rédigez la note de proposition, en 45 minutes
- relisez l’ensemble : tâchez de libérer 15 minutes en fin de concours pour vous
consacrer à une relecture attentive

Concernant les questions techniques, on peut par exemple adopter la stratégie


suivante :
- Lisez attentivement les questions en 5 minutes,
- Réalisez une lecture diagonale des documents et une répartition des
documents par question en 20 minutes.
- La rédaction des réponses aux questions doit être réalisée en 140 minutes,
avec un temps de réponse proportionnel au barème de la question (7
minutes/point de barème).
- Prévoyez 15 minutes en fin d’épreuve pour relire l’ensemble de votre copie
et/ou pour faire face à un imprévu.

1.2. Le style de rédaction

Le style de rédaction à adopter doit être simple, direct, mais précis, et surtout rédigé.
Abusez des mots de liaison : les « en effet », « donc », « cependant », « ainsi », etc.
permettent de structurer votre pensée et de la rendre intelligible.
Limitez dans la mesure du possible les « listes à puce » (éventuellement vous
pouvez les utiliser en dernier recours si vous manquez de temps). En tout état de
cause, n’intégrez pas ces listes sans une introduction.

49
Fiche C1 : Les bases

1.3. Le soin

Les consignes de correction peuvent intégrer des pénalités pour copie négligée et
pour une copie comportant trop de fautes d’orthographe : cela peut grandement
obérer vos chances d’obtenir la possibilité d’obtenir le concours. A minima, si votre
orthographe est chancelante, rendez une copie impeccable du point de vue de sa
clarté et de sa propreté. Cela signifie évidemment avoir du temps pour rédiger
correctement votre document, et renvoie donc aux problématiques de gestion du
temps.

1.4. La gestion du stress

Votre acuité intellectuelle le jour du concours devra être à son meilleur niveau : on
voit régulièrement des candidats, très bons sur le papier, perdre leurs moyens et ne
pas réussir, par exemple, à terminer l’épreuve dans les délais impartis !

Quelques techniques simples permettent de réguler le niveau de stress.

1.4.1 Se projeter dans l’épreuve préalablement

Absolument essentiel pour préparer tout événement stressant : s’imaginer


préalablement le vivre. Il s’agit donc de prendre un peu de temps de vos révisions
pour vous représenter le jour de l’épreuve.

Dans l’idéal, une fois que vous connaissez le lieu de l’examen, allez physiquement
faire un repérage du centre d’examen, ou, si celui-ci est trop loin, essayez au moins
de visionner celui-ci par des outils internet du type google maps. Repérez les abords,
demandez-vous comment vous accéderez à ce centre le jour de l’examen : en
voiture? En transports en commun? A pieds? Repérez le trajet. Il faut que le jour de
l’examen vous puissiez être concentré sur le concours et non sur les moyens
d’accéder à la salle.

Bref, mettez tout en œuvre pour évacuer de votre esprit au maximum les
contingences matérielles et logistiques le jour même de l’examen.

Une fois que vous avez géré la question logistique, projetez-vous sur le déroulé lui-
même de l’épreuve. En général, une épreuve écrite se déroule de la sorte :
H-30 minutes : ouverture du centre
H-15 minutes : vous avez réussi à trouver votre place, vous vous installez
H-0 : distribution des sujets

Pour les épreuves orales, le décompte est le suivant :


H- 30 minutes : vous arrivez au centre d’examen
H - 20 minutes : vous prenez connaissance du lieu précis où aura lieu votre jury
H- 0 vous rejoignez la table où se trouve votre jury

50
Fiche C1 : Les bases

1.4.2 La préparation du matériel

Il vous faut un matériel en bon état de marche pour le jour J. Prenez un peu de
temps pour constituer une trousse qui devrait comporter a minima : des stylos,
éventuellement des stylos de couleur, des crayons à papier, une gomme, du matériel
permettant d’effacer le stylo (effaceur, correcteur, …), une règle. Pour les spécialités
concernées, une règle à échelle type Kutch fait également partie de la panoplie. Le
soin peut être nettement amélioré en utilisant des stylos de type « gommable »
aujourd’hui recommandés par les professeurs des écoles pour les élèves confrontés
à des enjeux de tenue du cahier.

 Des techniques simples de gestion du stress

Les quatre respirations


Une technique employée très régulièrement par les professionnels amenés à
intervenir dans des situations stressantes (pompiers, militaires, urgentistes, etc.)
est la technique des quatre respirations. Il s’agit :
- de prendre une inspiration, sur 4 temps
- de faire une courte apnée sur 2 temps
- d’expirer sur 4 temps
… et de réaliser ce cycle en tout 4 fois. Cet exercice, qui a en outre l’avantage de
pouvoir être effectué en toute discrétion, a un effet assez spectaculaire sur le
niveau de stress.

Le yoga des doigts


Sans rentrer dans un programme technique de gymnastique, vous pouvez mettre à
profit le temps d’attente de la distribution des copies pour relaxer vos mains en
serrant fort et relâchant alternativement vos poings. Cet exercice permet
d’augmenter la précision du geste d’écriture. Si la distribution des copies prend
vraiment du temps, vous pouvez faire cet exercice sur d’autres zones, comme par
exemple le dos, les jambes, etc.

51
Fiche C1 : Les bases

2- L’oral

L’oral donne l’impression de se jouer « à quitte ou double » : de nombreux candidats


se sentent à la merci du jury et indiquent, après coup, ne pas avoir eu l’impression de
maîtriser le déroulement de cette épreuve. Quelques bases méthodologiques
peuvent aider à être plus acteur de cette épreuve.

2.1 L’oral, avant tout un état d’esprit

Le jury d’oral est un entretien visant à évaluer vos compétences professionnelles,


techniques bien évidemment, mais également humaines. Dès lors, la meilleure façon
de s’y préparer est de le considérer comme un temps professionnel :
- habillez-vous comme vous vous habilleriez pour un rendez-vous professionnel
classique, sans laisser-aller ni ostentation.
- considérez les membres du jury comme de futurs pairs : vous parlez à des
professionnels exerçant des responsabilités politiques ou techniques dans des
collectivités, bref des interlocuteurs avec qui vous avez vocation à travailler !
- plutôt que de vous sentir « soumis à la Question », considérez l’oral comme
un temps d’échange avec des professionnels vous demandant votre avis, vos
solutions, sur divers questionnements liés aux collectivités territoriales.
- vous parlez à des humains : regardez-les dans les yeux, parlez à tous les
membres du jury et pas simplement à la personne qui vous a posé une
question. Ne traitez pas les membres du jury avec de la déférence, de la
flagornerie ou du mépris : il doit s’agir d’une relation franche, entre
interlocuteurs respectueux les uns des autres.
- attendez-vous à avoir des questions déstabilisantes : c’est normal, de même
qu’il sera normal de ne pas pouvoir répondre du tac au tac à l’ensemble des
questions posées. Vous pouvez ne pas savoir, mais vous ne pouvez pas
renoncer.
- aussi paradoxale que cette suggestion puisse paraître, essayez de faire de ce
temps un moment agréable : vous avez suffisamment réussi l’écrit pour être
admissible, plusieurs personnes consacrent du temps à jauger vos qualités
professionnelles et relationnelles, vous êtes dans un moment particulièrement
valorisant pour vous!

2.2 La gestion du stress

Quelques conseils peuvent vous permettre de présenter l’oral dans de meilleures


conditions de stress (ou plutôt, de non-stress !). Ces éléments peuvent vous éviter de
vous faire perdre vos moyens : l’oral n’est pas qu’une épreuve de connaissance,
mais également une appréciation de votre capacité à gérer un moment un peu
impressionnant.

- En cas de stress modéré ou important, pratiquez les quatre respirations.

52
Fiche C1 : Les bases

- Pendant les temps d’attente, ne gambergez pas. Réalisez une activité vous
permettant de concentrer votre esprit sur quelque chose de positif, l’idéal étant
d’avoir un bon livre, magazine ou une bonne musique pour meubler
agréablement l’attente… les révisions de dernière minute n’apportent en
général que du stress et ne préparent pas votre esprit à être réceptif aux
questions qui vous seront posées
- Ne vous laissez pas impressionner par les autres candidats présents. Il y a
très souvent des regards, des attitudes : les candidats se testent, se jaugent,
se jugent… et surtout tentent de se rassurer sur eux-mêmes ! Une attitude
amicale envers les autres candidats, quelques questions simples échangées
(comment vous appelez vous? d’où venez-vous?), quelques remarques sur
les circonstances du concours (le centre d’examen est agréable/désagréable,
facile/difficile d’accès) permettent de passer du temps sans ressasser
inutilement. Evitez par contre dans la mesure du possible les conversations
qui rajoutent du stress au stress, les révisions collectives de dernière minute,
etc.
- Concernant vos connaissances, les dés ont été jetés la veille au soir : vous
n’avez plus rien d’autre à faire qu’à être le meilleur candidat possible, ce n’est
surement pas le jour de l’oral que vous pourrez engranger des connaissances
supplémentaires ! A la rigueur emportez un journal spécialisé et entrainez-
vous mentalement à vous positionner en tant que candidat au concours sur
les thématiques traitées par les différents articles (« comment aurais-je
répondu si on m’avait posé des questions sur ce thème? » « Quelle
organisation des idées le journaliste a-t-il utilisé? », etc.).

2.3 Les préparations indispensables

Avant un oral, il est indispensable que vous ayez travaillé sur :


- le programme de votre spécialité (cf. fiche D1 et fiches Ds)
- l’actualité des collectivités et de la fonction publique territoriale (cf. fiches D2,
Dg1, Dg2, Dg3, Dg4, Dg5, Dg6)
- votre projet professionnel et votre présentation (cf. fiches E5, E6, E7)

La fiche C6, entièrement consacrée à l’épreuve orale et à sa préparation en détail,


peut être utilement mise à profit dans le travail préparatoire.

53
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport


technique
Le rapport technique est une épreuve académique, dont la réussite tient
essentiellement de la maîtrise d’une méthodologie spécifique, bien plus que des
connaissances techniques et opérationnelles du candidat. Il convient donc de ne pas
se tromper de cible dans sa préparation.

1- Le cadrage

L’épreuve est officiellement2 définie comme suit :


L’élaboration d'un rapport technique rédigé à l'aide des éléments
contenus dans un dossier portant sur la spécialité au titre de laquelle le
candidat concourt (durée : trois heures ; coefficient 1).

Il s’agit de l’unique épreuve d’admissibilité du concours interne et du 3ème concours


du grade de technicien territorial. Elle est affectée du même coefficient 1 que
l’épreuve d’admission, et de ce fait compte pour la moitié de la note finale du
concours pour les candidats admis à l’oral.

La note de cadrage nationale3 permet d’en connaître plus en détail les contours.

C’est une épreuve qui se rapproche fortement de la note de synthèse, grand


classique des concours et examens administratifs. Elle consiste à rédiger une note
d’information sur un sujet donné, pour un destinataire identifié, à partir des
informations contenues dans un dossier.
Ce dernier est classiquement composé de 8 à 10 documents de caractéristiques
variables (extraits de lois et règlements, articles de presse technique et/ou grand
public, schémas, etc.), pour un total de l’ordre d’une vingtaine de pages.

2- Aborder l’épreuve

L’épreuve de rapport technique est proche d’une situation professionnelle que peut
rencontrer un technicien à qui l’on demanderait un rapport sur un sujet précis, et qui
s’appuierait pour cela sur l’ensemble de la documentation qu’il a pu rassembler sur le
sujet.

2
Décret n° 2010-1361 du 9 novembre 2010 fixant les modalités d'organisation des concours pour le
recrutement des techniciens territoriaux
3
L’ensemble des notes de cadrages nationales, établies par les membres d’une cellule pédagogique
nationale associant des représentants des centres de gestion de la fonction publique territoriale, du
CNFPT, de la profession est disponible sur les sites des centres de gestion, et notamment ici :
http://www.cdg69.fr/public_3_46_147.html

54
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

Néanmoins, il convient de ne jamais perdre de vue qu’il s’agit avant tout d’une
épreuve académique, cadrant l’exercice dans des règles et des attendus spécifiques.
Les méconnaître ou décider de s’en affranchir, même dans le but d’apporter un
meilleur contenu informatif à sa note, c’est la garantie d’une copie mal notée.
Parmi ces règles à prendre en compte dans la préparation de l’épreuve, et, le jour J,
dans l’élaboration de sa copie, on peut citer les suivantes, qui relèvent autant du fond
que de la forme.

2.1. L’exploitation d’un dossier

Toute l’épreuve du rapport technique est basée sur l’exploitation d’un dossier
technique. La règle est en effet simple : il faut exploiter tous les documents, et
uniquement les documents.

Cela signifie que la réponse à la question posée doit être construite à partir des
seules idées contenues dans les documents, sans ajout extérieur.
En revanche, les documents ne sont pas tous d’une importance égale, certains
n’apportant qu’une idée alors que d’autres développent plusieurs aspects ; il n’y a en
revanche pas de document piège (qui serait à écarter), et les concepteurs évitent
également les documents « pivots », qui comprennent la majorité des idées à
développer.

Le corollaire de ceci est que le cœur de l’épreuve réside dans la maîtrise de deux
étapes successives :
- l’extraction des données pertinentes des documents,
- puis leur organisation au sein d’un plan cohérent.

Nous reviendrons plus loin sur le second point, pour développer les techniques de
recueil d’information.

Le premier réflexe est évidemment de lire en détail l’énoncé de l’épreuve, souvent


court et précis. Il n’est pas inutile à ce stade de prendre quelques dizaines de
secondes pour réfléchir à des premières pistes de réponses, à titre d’échauffement
intellectuel, mais cette phase doit être strictement limitée dans le temps, pour passer
à l’essentiel : l’exploitation des documents.

Nous proposons ici une approche en deux temps : une lecture rapide en diagonale
tout d’abord, suivie d’une phase systématique « d’extraction » des idées. L’idée
fondamentale est de consacrer suffisamment d’attention et de méthode à cette
seconde phase pour éviter toute troisième lecture des documents, qui
s’avèrerait désastreuse au plan de la gestion du temps.

2.1.1. Première lecture rapide des documents

Une fois le sujet lu et compris, il convient de prendre connaissance des documents,


par une lecture rapide de chacun.

55
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

C’est également l’occasion d’exploiter les feuilles de brouillon qui sont distribuées, en
créant pour chaque document une fiche associée, qui sera remplie par la suite. Il est
recommandé de consacrer à chacune de ces fiches une page, de manière à pouvoir
l’exploiter au maximum. Attention cependant à ne pas sur-rédiger ces fiches, la
gestion du temps doit être rigoureuse !

Dans cette première passe sur les documents, chacune des fiches sera identifiée en
reprenant le numéro de document et son titre, et décrite en une phrase ou quelques
mots : « Extraits de la Loi sur l’eau de 2006, fondements de la nouvelle gestion des
boues d’épuration », « Article de presse généraliste, enjeux de la sécurité routière en
ville »...

Le but est de prendre connaissance des documents, de leur diversité et de leurs


spécificités, et de se familiariser avec chacun. Cette première lecture peut également
permettre à un candidat qui aurait déjà une première réflexion sur le sujet d’identifier
les points particulièrement mis en valeur, ou a contrario ceux qui ne sont pas traités.
Idéalement, l’ensemble de cette phase ne devrait pas dépasser une minute par
document (création de la fiche par document comprise), ce qui interdit clairement la
lecture minutieuse du texte. Au vu du nombre raisonnable de documents proposés, il
sera plus efficace d’utiliser une feuille de brouillon par fiche, et de ne se servir que
des rectos, pour bien retrouver rapidement les éléments que vous aurez extraits de
chaque document.

2.1.2. Exploitation des documents

A l’issue de la première lecture, il est intéressant de relire en détail le sujet, et de


consacrer quelques minutes pour lancer au brouillon, quelques premiers éléments
directeurs à partir des grandes idées présentes dans les documents. Cette étape doit
être très courte (pas plus de 4 à 5 minutes), l’objectif étant bien plus de se « rafraîchir
la mémoire » avant la grande phase d’exploitation des documents que de construire
un plan opérationnel.

Vient ensuite la phase cruciale de l’épreuve, qui consiste à faire une lecture
attentive et méthodique de chacun des documents, et de reprendre sur la fiche de
chaque document, sous forme de phrases courtes et simples, chacune des idées
comprises dans les documents qui a un rapport avec le sujet.
Cependant, il faut bien garder à l’esprit qu’il n’est ni possible ni nécessaire de garder
toutes les idées de chacun des documents ; il y a donc à ce stade un tri
indispensable à faire entre ce qui ne relève pas du sujet (à écarter sans état d’âme)
et ce qui peut y répondre. A ce stade, en cas de doute il faut relever sur sa fiche
l’idée, le travail de tri fin s’effectuant plus tard. Il n’est cependant pas inutile de trier
dans sa fiche les idées incontestablement utiles de celles plus incertaines.
De la même façon, s’il n’y pas de document piège, c’est-à-dire inutile, tous les
documents n’ont pas la même importance. Ainsi certains peuvent être simplement
illustratifs, ou ne présenter qu’une ou deux idées intéressantes. Cette gymnastique
faisant partie de l’épreuve, il convient d’y être préparé.

56
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

L’exercice de réécriture peut paraître long et artificiel. Il est cependant fondamental


dans la méthode proposée ici, en ce sens que l’ensemble du travail de création du
plan, et l'essentiel de la rédaction qui suivra seront menés sur la base de ces
fiches, sans plus ouvrir les documents en eux-mêmes.

En effet, lire systématiquement chaque document et en noter au fil de la lecture les


composantes prend du temps, mais considérablement moins que de rechercher
ensuite constamment telle ou telle idée dans l’ensemble des documents.

A l’issue de cette phase qui peut prendre 45 minutes à 1h, le candidat doit disposer
d’une demi à une page de notes pour chacun des documents, sous forme d’idées
exprimées simplement, éventuellement hiérarchisées et reliées entre elles
(l’utilisation de couleurs pour identifier les idées importantes est recommandé), de
manière à souligner par exemple les similitudes, les complémentarités ou même ou
les contradiction entre différentes approches.

Ce sont des éléments qui sont ensuite précieux pour construire le plan de la note.

2.2. La nécessité d’un plan construit.

A ce stade, il est important d’avoir en tête que le cœur de l’épreuve consiste à


répondre à la question posée en présentant de manière structurée les idées
identifiées comme pertinentes dans les documents fournis.
Le travail de collecte de ces informations étant finalisé, il convient de les organiser
sous la forme d’un plan construit.

 A retenir
Un bon plan de rapport technique doit :
- permettre de répondre complètement au sujet,
- présenter une logique interne,
- mettre en valeur les idées à présenter,
- être lisible.

On voit souvent conseillé le plan classique en deux parties, chacune divisée en deux
sous-parties. Sauf cas très particulier, c’est un conseil à retenir et appliquer, tant
cette structuration est simple et efficace, a fortiori dans le cadre d’une épreuve de
trois heures.

Le choix du plan est ensuite une affaire subtile qui dépend autant de la question, des
données issues des documents que de la maîtrise du candidat. Un entraînement
spécifique (cf. plus loin) peut permettre d’améliorer sensiblement l’efficacité de cette
phase cruciale, mais il n’existe pas de méthode infaillible en la matière.

57
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

Tout au plus peut-on citer quelques plans-type à connaître :


- « Pourquoi/Comment »: ce plan organise d’une part les éléments de contexte,
les enjeux, (le « pourquoi ») et d’autre part les solutions (« comment »). C’est
un véritable plan « couteau suisse », tant il est applicable intelligemment
dans un grand nombre de situations (y compris à l’oral, où il permet de
lutter contre le réflexe de répondre directement en termes de solutions en
négligeant de montrer la maîtrise des enjeux). En outre, il se décline
facilement en sous-parties : enjeux réglementaires /de sécurité /financiers/…,
solutions techniques /organisationnelles /réglementaires/...
- Thèse/antithèse : ce plan ne trouve pas toujours sa place dans les sujets
techniques, mais l’approche consistant à trouver le « point de fracture » entre
deux grandes idées reste pertinente pour construire un plan. A la lecture des
documents, on peut remarquer si ceux ci s’articulent en deux grandes idées
antagonistes, rendant ce plan indiqué.
- Plan chronologique : on le retrouve souvent sous la forme « court terme/long
terme ». Ce plan est toutefois bien souvent plus adapté aux rapports avec
propositions.

Il est enfin fréquent que l’intitulé de l’épreuve contienne des éléments suggérant des
éléments de plan (« vous détaillerez les éléments, techniques et en termes
d’organisation de service... »). Il est dans ce cas vivement recommandé de se saisir
de ces éléments, pour composer son plan « ad-hoc » ou, souvent, les sous-parties
par exemple.

Une fois la structure du plan choisie, il est nécessaire de construire le squelette de


rédaction. Cela se fait simplement en consacrant une demi-page à chacune des
sous-parties du plan, dans lequel on vient répartir l’ensemble des idées provenant
des fiches-documents.
Dans l’idéal, l’ensemble des idées importantes identifiées dans la première phase se
répartit équitablement entre les sous-parties, et les idées secondaires servent de
variables d’ajustement pour équilibrer le volume des parties.

Il faut au maximum chercher à organiser et enchaîner logiquement les idées dans ce


squelette ; en effet, un squelette bien organisé constitue un prêt-à-rédiger qui permet
d’être extrêmement efficace dans la phase d’écriture en limitant au maximum la
réflexion structurelle et la fouille dans les documents, extrêmement chronophages.

2.3. Une rédaction obéissant à des critères de forme.

Une fois le plan et le squelette de rédaction obtenus, la rédaction proprement dite


peut débuter, et obéit à certains critères de forme à maîtriser.

2.3.1. L’en-tête et la question de la rupture de l’anonymat

Le fait de débuter la copie par un en-tête, le « timbre », est souvent présentée


comme un impératif, y compris dans les notes de cadrage officielles. Si on choisit de

58
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

se conformer à cet usage, il convient de faire particulièrement attention à n’y faire


figurer aucune indication susceptible d’être considérée comme rompant
l’anonymat de la copie : en particulier, aucun nom de personne ou de collectivité
(même fictifs), hormis ceux qui sont expressément cités dans le sujet.

Ce sujet sensible de rupture d’anonymat est d’ailleurs valable pour l’ensemble de la


copie, et le candidat gagnera à être extrêmement prudent sur le sujet : à titre
d’exemple, une mention « Le technicien » en guise de signature à la fin de copie est
susceptible d’être pénalisée par une non-correction !
Il est de même particulièrement recommandé de n’écrire qu’au stylo noir ou bleu, une
couleur d’encre inhabituelle pouvant exposer à la même sanction.

2.3.2. L’introduction

On doit considérer que la copie proprement dite débute par une introduction de
quelques lignes. Les dossiers comprennent souvent des documents génériques
exposant les enjeux du sujet ; si c’est le cas, partir d’un de ces éléments pour
souligner l’importance du sujet est souvent une bonne option. Attention cependant à
ne pas introduire d’élément extérieur au dossier, ce qui serait pénalisé.
Classiquement, l’introduction se termine par un exposé du plan qui sera développé. Il
est donc impératif de disposer du squelette de rédaction, ou au grand minimum du
plan détaillé, de manière à ne pas « inventer » le plan pendant la rédaction.

2.3.3. Le corps du rapport

Si le squelette de rédaction est bien construit, et a fait l’objet d’une réflexion (ordre
des idées, transitions, etc.), la rédaction du rapport n’est qu’un exercice d’écriture.
Dans l’optique d’une bonne gestion du temps, la rédaction gagne à se faire sur la
base du squelette, et non plus des documents eux-mêmes, qui ont déjà été exploités
complètement lors du travail préliminaire au brouillon ; l’ouverture de ceux-ci ne doit
donc servir qu’à vérifier un chiffre ou une donnée, ou recopier ponctuellement une
citation.

Le style de rédaction est écrit et soutenu, précis, technique et direct, à la manière de


celui qui serait utilisé en situation professionnelle pour une note d’information. Il
convient donc d’utiliser des phrases verbales construites, et d’user et abuser des
éléments de liaison, de manière à mettre en valeur les éléments pertinents identifiés
dans le travail préliminaire, leurs complémentarités, leurs oppositions parfois, etc.
Si c’est réellement pertinent, des éléments non rédigés (tableau, schéma) peuvent
être présents, à la condition qu’ils soient ponctuels et intégrés au texte (et donc a
minima amenés par une phrase explicative d'introduction).

Il est particulièrement recommandé de faire figurer explicitement le plan dans la


copie, en prévoyant titre des parties et sous-parties et numérotation de l’ensemble

59
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

A contrario, il n’est pas du tout recommandé de faire explicitement référence aux


numéros des documents qui vous sont fournis dans le dossier. Les phrases du type
« le document n°2 indique que la solution technique retenue par… » ou bien « il est
possible de réaliser une zone 30 (cf. document 3) » sont à bannir, l’objectif de
l’épreuve étant précisément de construire une note destinée à être lue
indépendamment des documents.

A titre de guide, une copie finalisée fait entre 5 et 6 pages ; on gagnera à


présenter une répartition équilibrée des différentes parties et sous-parties.

Une orthographe et une syntaxe correctes sont de rigueur et on cherchera au


maximum à présenter une copie lisible et agréable. Les barèmes de correction
peuvent prévoir un volant de points sanctionnant une mauvaise maîtrise de ces
éléments.

2.3.4. La conclusion

Un bon rapport se termine par une courte conclusion, sans que ça constitue
cependant une exigence absolue. Celle-ci ne doit pas consister en une reformulation
des éléments exposés, mais dans l’idéal en constituer une ouverture.
S’il reste quelques minutes, une bonne relecture de l’ensemble, permettant de
rattraper fautes d’orthographe et phrases laissées en suspens, est souvent
préférable à une conclusion peu inspirée.

Attention enfin à ne pas apporter dans cette conclusion d’éléments extérieurs au


dossier, ce qui pourrait être sanctionné.

2.4. Le minimum minimorum

Il peut arriver qu’un candidat aborde cette épreuve sans avoir eu suffisamment de
temps pour s’y préparer sérieusement ; la maîtrise de certains points fondamentaux
est alors nécessaire, non pas pour aboutir à une bonne copie, mais au moins pour
obtenir une copie passable, en laissant le maximum de chances ouvertes pour
l’épreuve orale.

Dans cette optique, la clé est de bien considérer le rapport technique comme une
épreuve académique de lecture de documents, d’organisation et de mise en valeur
des idées qui les composent. Toute tentative de proposer un exposé général sur le
sujet donné, s’appuyant sur les documents fournis est ainsi vouée à l’échec certain.

3- Les pièges à éviter

L’épreuve de rapport technique est une épreuve a priori simple, mais qui présente
des écueils réels. On peut notamment présenter les difficultés suivantes :

60
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

Ne pas réussir à finir dans les temps : la gestion du temps est une des clés de
l’épreuve, au vu notamment de la taille du dossier à exploiter. A titre indicatif, on peut
donner les repères de temps qui suivent :
- la prise de connaissance du sujet et des documents (lecture en diagonale)
nécessite environ 15 minutes ;
- la seconde lecture, en détail avec report des informations au brouillon prend
45 à 60 minutes
- suivent de 30 à 45 minutes de travail sur le plan et le squelette de rédaction
- cela doit permette de mobiliser 1h à 1h15 pour le travail de rédaction
proprement dit et l’éventuelle vérification finale.

Négliger la seconde phase (lecture approfondie et extraction des idées pertinente)


et/ou la troisième (travail sur le plan détaillé et le squelette) risque d'entraîner une
perte de temps et de qualité considérable en phase de rédaction, la fluidité de celle-
ci étant polluée par les aller/retours incessant au corpus documentaire et par la
réflexion de fond. C’est en particulier le cas du candidat qui maîtrise en détail le sujet
de l’épreuve. Sans une bonne méthodologie basée sur l’exploitation des documents,
le risque est de passer rapidement à la rédaction, et de ne pas différencier ce que
l’on sait par avance du contenu du dossier, ce qui peut aboutir à un hors sujet (traiter
le sujet avec des informations extérieures aux documents) ou à une épreuve
inachevée, faute de moyens pour trier les éléments pertinents.

Considérer que l’ensemble des informations des documents sont pertinentes :


le dossier fait une vingtaine de pages en caractère d’imprimerie, et la copie de l’ordre
de 5 à 6 pages manuscrites. Il y a par conséquent un choix à faire dans les
informations, en ne retenant que celles qui sont en lien avec le sujet de l’épreuve. S’il
n’y a pas de document piège, il arrive cependant que des pans entiers de certains
documents soient sans rapport avec l’intitulé ; il n’y a alors pas de difficulté à les
écarter. Il n’y a cependant pas d’obstacle à garder des informations « grises » lors de
l’exploitation détaillée des documents : c’est alors dans la construction du squelette
de rédaction qu’il conviendra d’arbitrer sur la pertinence ou non de chacune des
informations, en fonction de la teneur de chaque partie et d’équilibre entre celles-ci.

Démarrer la rédaction sans plan : c’est probablement la pire erreur qui soit dans ce
contexte. Démarrer la rédaction « à la volée » c’est prendre des risques importants
de rendre une copie qui ne satisfera pas aux impératifs de l’épreuve.

4- Une méthode spécifique pour s’y préparer

Le rapport technique est une épreuve de longue haleine, nécessitant une


concentration très soutenue pendant 3 heures. A l’instar du marathon, qu’on ne
prépare pas en enchaînant les courses de 42 km, il n’est probablement pas optimal
de s’entraîner à l’épreuve en alignant les rapports techniques.

61
Fiche C2 : Les épreuves écrites – le rapport technique

En effet, mobiliser 3 heures d’affilée sans sollicitation extérieure est particulièrement


difficile, a fortiori pour un candidat interne ou au 3ème concours, le plus souvent en
poste.
En outre, cela revient souvent à mettre l’accent sur la rédaction, alors que les points-
clés sont la lecture des documents et la construction du plan détaillé.

La préparation gagne par conséquent à s’intégrer dans le quotidien, en multipliant en


premier lieu la lecture de documents, de toutes sortes. En complément de cette
lecture simple et informative, plusieurs exercices-minute peuvent être menés à la
faveur d’un moment libre :

- En 4 à 5 minutes, construire une fiche-document sur un sujet : retirer les idées


principales du document sur une feuille de brouillon, en les hiérarchisant
selon leur pertinence.
- A partir d’un document dont le plan n’est pas apparent, en établir un plan
détaillé, en cherchant à l’organiser en parties et sous-parties.
- Autre exercice un peu plus consistant, mais particulièrement intéressant : à
partir d’un document un peu long, établir la fiche-document, puis reconstruire
un plan détaillé sur la base d’un plan différent de celui du document original ;
avec d’avantage de temps, on peut aller jusqu’à la re-rédaction de l‘article
selon le nouveau plan.
- On peut enfin profiter de plusieurs documents coordonnés, comme un dossier
thématique de presse technique, pour faire l’exercice ci-dessus à plus grande
échelle, sous forme d’un mini-rapport technique en 30 minutes, voire une
heure si on a du temps à consacrer à la rédaction.

De manière similaire, il est pertinent d’utiliser les nombreuses annales disponibles,


en se concentrant sur les premières phases : lecture systématique, construction du
plan et du squelette de rédaction. Les premières séances gagnent à se faire en
temps non contraint, mais cependant chronométré par étapes ; cela permet
d’identifier les phases où un travail spécifique de maîtrise du temps est
éventuellement nécessaire, et de consacrer les séances suivantes à ce point en
particulier.

Bien entendu, un candidat ayant entamé sa préparation en temps et en heure pourra


faire une ou deux annales “complètes”, incluant la rédaction. Elles devront alors se
faire « en situation », c’est-à-dire sans interruption et en temps limité.

62
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport


technique avec propositions
Le rapport technique avec propositions opérationnelles est une épreuve qui s’inscrit
dans la même logique que l’épreuve du rapport technique, avec une plus grande
complexité de gestion du temps. En effet, il vous faudra réaliser une note de
synthèse ET une note de propositions opérationnelles dans le même temps imparti
de 3h, avec un dossier de volume équivalent. Ainsi, outre une forte maîtrise
méthodologique, le traitement de cette épreuve nécessitera de faire appel aux
connaissances techniques et opérationnelles propres au candidat.

1- Le cadrage

L’épreuve est officiellement définie comme suit :


Rédaction d’un rapport technique portant sur la spécialité au titre de
laquelle le candidat concourt. Ce rapport est assorti de propositions
opérationnelles. (Durée : 3 heures; Coefficient 1).

Il s’agit de l’unique épreuve d’admissibilité du concours externe du grade de


technicien principal de 2ème classe. Il s’agit également de l’une des deux épreuves
d’admissibilité des concours interne et de 3ème voie du grade de technicien principal
de 2ème classe. Elle est affectée du même coefficient 1 que l’épreuve d’admission,
et de ce fait compte pour la moitié (concours externe) ou le tiers (concours interne et
3ème voie) de la note finale du concours pour les candidats admis à l’oral.

C’est l’unique épreuve écrite des différents examens professionnels de Technicien


Principal de 2ème et 1ère classe. Elle y est affectée d’un coefficient 1 et compte donc
pour la moitié (examen de Technicien Principal de 2 ème classe de 2ème classe à
l’avancement de grade) ou le tiers (examens de Technicien Principal de 2ème classe
à la promotion interne et de Technicien Principal de 1 ère classe à l’avancement de
grade) de la note finale.

La note de cadrage nationale4 permet d’en cerner plus en détail les contours.

Il s’agit d’une épreuve relativement semblable, dans sa forme, à l’épreuve


d’admissibilité du concours d’ingénieur territorial. Elle consiste à rédiger une note
comportant une première partie informative et une deuxième partie de propositions
(ou bien à rédiger deux notes, une informative, une opérationnelle, nous y
reviendrons), sur un sujet donné, pour un destinataire identifié, à partir des
informations contenues dans un dossier, composé d’un ensemble de documents

4
L’ensemble des notes de cadrages nationales, établies par les membres d’une cellule pédagogique
nationale associant des représentants des centres de gestion de la fonction publique territoriale, du
CNFPT, de la profession est disponible sur les sites des centres de gestion, et notamment ici :
http://www.cdg69.fr/public_3_46_147.html

63
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

techniques/réglementaires/presse, comme pour le rapport technique. Le temps est


la principale difficulté de l’épreuve.

2- Aborder l’épreuve

L’épreuve place le futur technicien principal dans une situation où il doit présenter
une synthèse à l’attention d’un supérieur hiérarchique, et surtout, se positionner,
donner des conseils, rédiger un ensemble de propositions opérationnelles. Le
dossier servira à construire la colonne vertébrale de cette commande, en permettant
d’extraire et d’ordonner toutes les informations issues du dossier. Il vous faudra en
outre mobiliser des connaissances personnelles, hors dossier, pour rédiger les
propositions opérationnelles.

2.1. L’exploitation d’un dossier

La première partie l’épreuve du rapport technique avec propositions opérationnelles


est basée sur l’exploitation d’un dossier technique. Il faut exploiter tous les
documents, et uniquement les documents.

A l’instar de l’épreuve de rapport technique, vous vous apercevrez que tous les
documents ne sont pas d’une importance égale. Il n’y a pas de document piège dans
les dossiers: vous devez tous les exploiter ; il est cependant à noter que les « petits »
documents, représentant peu de texte et présentant une seule idée, sont
généralement tout désignés pour être utilisés dans une introduction, une conclusion,
ou comme élément de transition entre deux parties.

La deuxième partie de l’épreuve consiste à rédiger un ensemble de propositions


opérationnelles: il faudra utiliser des éléments du dossier ET faire appel à vos
connaissances propres sur des enjeux juridiques, administratifs, techniques,
organisationnels.

Il va donc falloir extraire intelligemment les informations du dossier en sériant :


- quelles sont les informations à utiliser dans la première partie
- quelles sont les informations à utiliser dans la deuxième partie
- comment articuler, toujours dans la deuxième partie, les informations du
dossier et les connaissances que l’on souhaitera mobiliser

Il faut donc impérativement mettre en œuvre un « radar à informations » : il faut


savoir en tout premier lieu ce que l’on attend de vous.
La première action importante pour vous consistera donc en une lecture active de
l’énoncé de l’épreuve. Par « active », on entend: 1- lire l’énoncé, 2-imaginer en
quelques dizaines de secondes une réponse possible, organisée en synthèse /
propositions, 3-relire l’énoncé.

Vous avez « construit » votre radar. Il convient rapidement de passer à l’exploitation


du dossier. A l’instar de l’épreuve de rapport technique (cf. fiche C2), il vous faudra

64
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

considérer que vous ne pourrez relire les documents trois fois: en deux passes,
il vous faut avoir extrait les informations dont vous vous servirez dans vos
deux parties, sous peine d’être en grande difficulté de gestion du temps.

2.1.1. Première lecture rapide des documents

Une fois le sujet lu et compris vient le temps de la prise de connaissance des


documents, par une lecture rapide de chacun.
C’est à ce moment que vous créerez, pour chaque document, une fiche associée, qui
sera remplie par la suite. Il est recommandé de consacrer une feuille recto à chacune
de ces fiches.
Dans cette première lecture rapide des documents, chacune des fiches sera
identifiée en reprenant le numéro du document et son titre, et décrite en une phrase
ou quelques mots.

Cette phase de lecture rapide vous permettra également de commencer à ébaucher


dans votre tête des bases de plan, en remarquant l’organisation des documents
(technique / juridique, ou bien encore problèmes / solutions, etc.)

Idéalement, l’ensemble de cette phase ne devrait pas dépasser une à deux minutes
par document (création de la fiche par document comprise).

2.1.2. Exploitation des documents.

A l’issue de la première lecture, relisez en détail le sujet et notez éventuellement sur


une feuille de brouillon les principales idées que vous avez repérées dans le dossier
que vous venez de lire.

Vous allez à présent créer vos fiches de synthèse, document par document. Cette
étape est très importante: l’ensemble de ces fiches constituera votre matériau de
base lors de la rédaction finale de la synthèse et des propositions. Ces fiches doivent
tenir entre une demi-page et une page (excepté pour les petits documents, bien sûr).
Penser à y ménager une marge vous permettra de rédiger plus tard des annotations
visant à définir si telle idée doit aller dans la partie synthèse ou dans la partie
propositions opérationnelles.

Certains excellents candidats réussissent à directement rédiger un plan détaillé, en


reprenant au fur et à mesure les idées force dans les différents documents. Cela
demande un important entraînement et est très risqué le jour de l’examen, dans des
conditions de stress qui obèrent une partie de l’agilité intellectuelle des candidats
stressés.

Ainsi, si l’exercice de réécriture peut paraître long, il est cependant fondamental dans
la méthode proposée ici: il permet un travail très efficace de constitution de plan
détaillé et d’écriture du rapport final.

65
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

Cette phase doit prendre environ 30 minutes et, en tout état de cause, ne surtout pas
dépasser 45 minutes. Lors de vos entraînements sur des annales, réaliser cet
exercice sur plusieurs sujets d’épreuves et tendre vers les 30 minutes vous donnera
une excellente base pour le jour de l’examen.

2.2. La nécessité d’un plan construit.

Le travail de collecte de ces informations étant finalisé, il convient de les organiser


sous la forme d’un plan construit.

Deux écoles cohabitent concernant cette épreuve : d’aucuns préfèrent réaliser deux
notes, une de synthèse et une de propositions tandis que d’autres préfèrent créer
une note ayant pour première partie une synthèse et pour deuxième partie
l’ensemble de propositions. La démarche visant à créer deux notes distinctes permet
une meilleure lisibilité par le correcteur et sera sans doute plus évidente à organiser;
elle a l’inconvénient de pousser les candidats à sur-rédiger et à créer deux notes
parfois trop longues (chacune doit fait 2,5-3 pages grand maximum !). La création
d’une seule note ayant une partie synthèse et une partie propositions présentera plus
probablement des difficultés de lecture au correcteur et est un peu plus dure à
organiser. Cependant, cette approche à l’immense avantage:
- de faire économiser une introduction et une conclusion,
- d'éviter des redites, souvent inévitables si l’on fait 2 notes
- de faciliter la construction du plan (qui peut être fait en 2 parties et 2 sous
parties, à comparer aux 8 parties à trouver pour les candidats qui partent sur 2
notes)
… et pousse les candidats à rédiger au plus juste.

Le choix du plan sera un peu différent de ce qui a été présenté pour le rapport
technique « simple ». Deux grandes options sont à considérer en priorité pour la note
de synthèse:
- organisation des deux parties de façon thématique: enjeux
réglementaires/techniques, ou bien enjeux techniques/organisationnels, etc.
- organisation chronologique: court terme/long terme.

Rappelez-vous que l’intitulé de l’épreuve peut contenir des éléments suggérant des
éléments de plan (« vous détaillerez les éléments, techniques et en termes
d’organisation de service... »). Ne pas utiliser ces indications explicites peut s’avérer
très dangereux, tant les correcteurs s’attendront à cette typologie de plan, étant bien
entendu que l’originalité paye rarement pour ce type d’épreuve.

En général, la partie note de synthèse présente une commande simple permettant


de balayer l’ensemble des thématiques liées au sujet proposé. Vous devez viser
l’exhaustivité des informations de base présentes dans le dossier. Les oublis dans
cette partie sont fortement pénalisés. Cependant, cette partie n’est pas le lieu de la
problématisation. Lorsque vous commencez à imaginer des sous partie ayant pour
titre « comment faire » ou « quelles sont les difficultés », etc., il faut avoir le réflexe

66
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

de sortir ces éléments de cette première note et de les garder en réserve pour la
note de propositions opérationnelles.

Concernant la partie propositions opérationnelles, il faudra dans cette partie de


l’épreuve panacher des éléments issus du dossier et des propositions issues
de vos connaissances personnelles et/ou de votre analyse de la situation. Un
plan très efficace et recommandé est le plan « définition de la problématique /
propositions opérationnelles ». On entend par « définition de la problématique » une
première partie dans laquelle vous pourrez traiter, au choix:
- la définition précise de la question posée (exemple: que définit-on par
« enjeux de sécurité pour les entreprises extérieures » lors de petites
interventions?)
- un récapitulatif des éléments de complexité liés à la question posée (par
exemple: « quelles sont les difficultés auxquelles il faut faire face pour
l’installation de systèmes de vélos en libre-service ? »)

Vous passerez ensuite aux propositions opérationnelles. Ces dernières doivent


répondre soit à la question posée et reformulée par vos soins, soit permettre à un
supérieur hiérarchique d’identifier une marche à suivre pour résoudre les difficultés
préalablement énoncées. Il peut être payant de viser à répondre en trois sous-
parties: enjeux techniques, enjeux administratifs/juridiques, enjeux organisationnels
et à convoquer plus fortement vos connaissances personnelles dans cette dernière
partie. Utilisez tous les indices mis à votre disposition: le nombre d’habitants de
« TECHNIVILLE » (la ville fictive souvent utilisée dans les sujets) peut avoir par
exemple une importance dans la partie « “propositions »: vous pourriez par exemple
être amené à proposer une maîtrise d’œuvre en régie pour une grosse collectivité,
alors que cette idée serait totalement saugrenue pour une très petite commune.

2.3. Une rédaction obéissant à des critères de forme.

Une fois le plan et le squelette de rédaction obtenus, la rédaction proprement dite


peut débuter, et obéit à certains critères de forme à maîtriser.

2.3.1. L’en-tête et la question de la rupture de l’anonymat

Le fait de débuter la copie par un en-tête, le « timbre », est souvent présentée


comme un impératif, y compris dans les notes de cadrage officielles.

67
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

Un timbre ressemble à cela:

Ville de Techniville
Le 8 avril 2016 (date de l’épreuve)
RAPPORT TECHNIQUE
à l’attention de Madame/Monsieur le Directeur des services techniques

Objet : La gestion des déchets de chantier VRD

Il ne faut faire aucun zèle et aucune fantaisie sur la présentation formelle. Le sujet de
l’anonymat est pris très au sérieux.

2.3.2. L’introduction

En fonction de la typologie de plan que vous aurez choisie, vous aurez une ou deux
introductions à rédiger. Une introduction expose les enjeux du sujet (et peut
régulièrement s’appuyer sur un petit document fourni dans le dossier), et se
termine par l’annonce du plan. Une introduction strictement dédiée à une note de
synthèse ne peut convoquer des connaissances personnelles. Une introduction
strictement dédiée à des propositions opérationnelles peut éventuellement s’appuyer
sur des connaissances personnelles, mais l’exercice demeure risqué et n’est pas
franchement recommandé.

L’introduction se rédige APRES avoir constitué le squelette du rapport.

2.3.3. Le corps du rapport

Si le squelette de rédaction est bien construit, et a fait l’objet d’une réflexion (ordre
des idées, transitions, etc.), la rédaction du rapport n’est qu’un exercice d’écriture.
Dans l’optique d’une bonne gestion du temps, la rédaction gagne à se faire sur la
base du squelette, et non plus des documents eux-mêmes, qui ont déjà été exploités
complètement lors du travail préliminaire au brouillon ; l’ouverture de ceux-ci ne doit
donc servir qu’à vérifier un chiffre ou une donnée, ou recopier ponctuellement une
citation.

Le style de rédaction est écrit et soutenu, précis, technique et direct, à la manière de


celui qui serait utilisé en situation professionnelle pour une note d’information. Il
convient donc d’utiliser des phrases verbales construites, et d’user et abuser des
éléments de liaison, de manière à mettre en valeur les éléments pertinents identifiés
dans le travail préliminaire, leurs complémentarités, leurs oppositions parfois, etc.

68
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

Si c’est réellement pertinent, des éléments non rédigés (tableau, schéma) peuvent
être présents, à la condition qu’ils soient ponctuels et intégrés au texte (et donc a
minima amenés par une phrase explicative d'introduction).
Il est particulièrement recommandé de faire figurer explicitement le plan dans la
copie, en prévoyant titre des parties et sous-parties et numérotation de l’ensemble

Enfin, il n’est pas du tout recommandé de faire explicitement référence aux numéros
des documents qui vous sont fournis dans le dossier. Les phrases du type « le
document n°2 indique que la solution technique retenue par… » ou bien « il est
possible de réaliser une zone 30 (cf. document 3) » sont à bannir.

A titre de guide, une copie finalisée fait entre 5 et 6 pages. La note de synthèse
et les propositions opérationnelles doivent donc faire chacune entre 2 et 3 pages.

Une orthographe et une syntaxe correctes sont de rigueur et on cherchera au


maximum à présenter une copie lisible et agréable. Les barèmes de correction
peuvent prévoir un volant de points sanctionnant une mauvaise maîtrise de ces
éléments.

2.3.4. La conclusion

Une bonne conclusion permet au correcteur de garder une bonne image de la


rédaction et peut amener une certaine magnanimité. On appelle bonne conclusion
quelques lignes résumant rapidement et élégamment les enjeux abordés dans le
rapport, puis ouvrant sur une généralisation, une problématique connexe, un horizon
temporel plus lointain, une anticipation de modification législative, etc. A l’inverse,
une mauvaise conclusion peut avoir des conséquences moins heureuses. La
conclusion n’est pas obligatoire, il vaut donc parfois mieux s’en dispenser que
d’écrire quelque chose de réellement désastreux: s’il reste quelques minutes, une
bonne relecture de l’ensemble, permettant de rattraper fautes d’orthographe et
phrases laissées en suspens, est donc souvent préférable à une conclusion peu
inspirée.

Au final, il peut être conseillé:


- de faire absolument une conclusion très simple de type “rappel du plan” pour
montrer que le devoir est terminé
- dans le cas de la conclusion d’un rapport avec propositions, si on se sent
inspiré par le thème, de proposer une ouverture. Attention à ne pas proposer
d’ouverture dans un simple rapport technique, qui pourrait être associée à la
mobilisation de connaissances personnelles, ce qui est interdit.

3- Les pièges à éviter

L’épreuve de rapport technique avec propositions opérationnelles est une épreuve


relativement compliquée du fait de la prise de recul demandée et surtout de la
gestion du temps. On peut notamment présenter les difficultés suivantes :

69
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

- Ne pas réussir à finir dans les temps : cette épreuve trouve toute sa
difficulté dans la gestion du temps. Chez soi, en 5h, il est tout à fait possible
de rendre de bonnes copies, ce qui devient plus compliqué en situation
d’examen, et, bien sûr, en 3h. Les copies non terminées ne permettent pour
ainsi dire jamais de prétendre à l’oral. Il s’agit donc dans cette épreuve de
gérer son temps avec une grande rigueur et de s’entraîner, pour la partie
propositions opérationnelles, à être capable de formuler des propositions en
deux points ( à choisir parmi, par exemple, enjeux technique/de sécurité,
administratif/juridique, organisationnel) rapidement, sur n’importe quel sujet.
On rappelle qu’un rapport inachevé n’obtiendra pas la moyenne.

- En outre, négliger la seconde phase (lecture approfondie et extraction des


idées pertinentes) et/ou la troisième (travail sur le plan détaillé et le squelette)
risque d'entraîner une perte de temps et de qualité considérable en phase de
rédaction, la fluidité de celle-ci étant polluée par les aller/retours incessant au
corpus documentaire et par la réflexion de fond.

- Considérer que l’ensemble des informations des documents sont


pertinentes : le dossier fait une vingtaine de pages en caractère d’imprimerie,
et la copie de l’ordre de 5 à 6 pages, avec 3 pages environ de synthèse,
puisque vos propositions opérationnelles doivent également trouver leur place.
Il arrive régulièrement que des pans entiers de certains documents soient
sans rapport avec l’intitulé ou que des documents soient un peu redondants. Il
n’y a cependant pas de difficulté à garder des informations « grises » lors de
l’exploitation détaillée des documents ; c’est alors dans la construction du
squelette de rédaction qu’il conviendra d’arbitrer sur la pertinence ou non de
chacune des informations, en fonction de la teneur de chaque partie et
d’équilibre entre celles-ci.

- Démarrer la rédaction sans plan : c’est probablement la pire erreur qui soit
dans ce contexte. Démarrer la rédaction « à la volée » c’est prendre des
risques importants d’une copie qui ne satisfera pas aux impératifs de
l’épreuve. Un excellent candidat rompu à l’exercice pourra se passer de la
phase de constitution de fiches en travaillant directement un plan, mais jamais
il ne se passera de la phase d’écriture du plan détaillé.

70
Fiche C3 : Les épreuves écrites – le rapport technique avec propositions

4- Une méthode spécifique pour s’y préparer

L’enchaînement de rédactions in extenso d’épreuves complètes est contre-productif.


Comme dans tous les domaines (musique, sport, écrits administratifs!) il faut
maîtriser tous les “compartiments du jeu” avant de pouvoir rendre des copies
complètes. La base de cette épreuve demeure la capacité de lecture et de
compréhension/extraction de l’information pertinente.

Les différents compartiments à maîtriser sont donc, DANS L’ORDRE


- l’extraction de données d’un document: en 4-5 minutes, construire une fiche
résumé sur un sujet
- l’extraction de données d’un dossier: construire en 45 minutes maximum 8-10
fiches sur un dossier (utiliser les annales)
- la création d’un plan détaillé de note de synthèse
- la création d’un plan détaillé de propositions opérationnelles
- la rédaction d’une introduction
- la rédaction d’une conclusion

Une fois acquise la maîtrise de chacun de ces éléments, il sera possible de terminer
par des sujets complets. Un bon entraînement, partant du fait que la situation
d’examen risque de vous rendre un peu moins efficace, est de réaliser un premier
sujet sans limite de temps pour bien travailler l’enchaînement des différentes tâches,
puis de s’entraîner à terminer un deuxième sujet en 2h45. Il est plutôt déconseillé de
multiplier les sujets, au risque de s’épuiser mentalement et de perdre surtout de la
confiance en soi, très précieuse pour le jour de l’examen. Chacun juge ensuite de la
pertinence de cette méthode en fonction de son rapport au stress, de sa fatigue
générale et du temps disponible de révision!

L’épreuve de rapport technique avec proposition se rapproche notablement de celle


de rapport technique simple. De ce fait, de nombreux conseils donnés dans la fiche
C2 sont valables dans le cadre de la préparation ; sa lecture, en complément de la
présente fiche est donc recommandée.

71
Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions techniques

Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions


techniques
L’épreuve de questions techniques est une épreuve généralement perçue comme
facile d’accès pour le candidat : des questions ciblées qui ne nécessitent pas de
rédaction longue, une variété de thèmes permettant d’éviter la « panne sèche » sur
un sujet inconnu, un dossier technique qui apporte des réponses… néanmoins, sa
double nature – des questions et un dossier à gérer – n’est pas exempte de pièges,
en particulier dans la gestion du temps.

1- Le cadrage

L’épreuve est officiellement5 définie comme suit :

L'épreuve [...] consiste en des réponses à des questions techniques à


partir d'un dossier portant sur la spécialité au titre de laquelle le candidat
concourt (durée : trois heures ; coefficient 1).

Il s’agit de l’unique épreuve d’admissibilité du concours externe de technicien.


Son coefficient étant le même que pour l’épreuve orale, il s’agit d’une épreuve pour
laquelle l’impasse n’est pas une option.

La note de cadrage nationale6 permet d’en connaître plus en détail les contours.
Cette épreuve consiste en un ensemble de questions posées au candidat,
accompagnées d’un dossier technique traitant des thèmes évoqués dans les
questions.

Les questions ne sont pas nécessairement liées entre elles. Il n’y a pas de limite,
basse ou haute, au nombre de questions, mais la pratique tend à en proposer au
maximum dix. De la même façon, sans précision réglementaire, il faut s’attendre à un
dossier de 18 à 20 pages.

L’épreuve a évolué récemment. Ainsi, lors de la session 2012, l’ensemble des


éléments de réponse aux questions étaient à trouver dans le dossier; le candidat ne
pouvant apporter d’informations extérieures, à la manière de ce qui est exigé pour
une note de synthèse.
Cette disposition a été remise en cause à partir de la session 2014, et depuis cette
date, le dossier est considéré comme un appui fourni au candidat, qui peut (et

5
Décret n° 2010-1361 du 9 novembre 2010 fixant les modalités d'organisation des concours pour le
recrutement des techniciens territoriaux
6
L’ensemble des notes de cadrages nationales, établies les membres d’une cellule pédagogique
nationale associant des représentants des centres de gestion de la fonction publique territoriale, du
CNFPT, de la profession est disponible sur les sites des centres de gestion, et notamment ici :
http://www.cdg69.fr/public_3_46_147.html

72
Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions techniques

doit !) mobiliser également ses connaissances propres dans sa réponse aux


questions.

Il se peut que ce cadrage de 2014 évolue à nouveau pour la session 2016, dans le
sens d’une plus grande facilité pour les candidats (les réponses « de base » étant
toutes fournies dans le dossier, les connaissances personnelles servant à dépasser
la moyenne). Cette évolution, qu’elle paraisse ou non avant les épreuves, n’en
bouleverse cependant pas les révisions et peut être ignorée dans l’immédiat en
attendant sa possible confirmation.

2- Aborder l’épreuve

Il n’est pas nécessaire que le candidat respecte l’ordre des questions dans sa
réponse, même s’il est alors absolument indispensable de repérer sans ambiguïté le
numéro de la question. Dans le cas des questions groupées cependant, le respect
de l’ordre des questions peut aider le candidat à structurer sa réponse.

L’épreuve est conçue pour que les questions brossent l’étendue du programme, sur
l’ensemble des aspects techniques, mais également sur les compétences
transversales attendues d’un technicien : organisation de service, hygiène et de
sécurité au travail.

2.1. Adapter la forme de ses réponses

La forme des réponses attendues peut être précisée dans l’intitulé de la question :
tableau, schéma, etc. ; il est alors impératif de s’y conformer, sous peine de hors
sujet.

Dans les autres cas, où rien n’est précisé quant à la forme, il convient de respecter
les règles suivantes :
- Rédiger : à l’exception des cas où c’est expressément demandé (réponse
sous forme de tableau par exemple), il est nécessaire de rédiger les réponses,
en employant des phrases verbales, organisées entre elles. Le niveau de
rédaction attendu est alors celui qu’un technicien devrait adopter pour une
note d’information interne, par exemple à destination de sa hiérarchie ou d’un
élu. Quand c’est pertinent, une phrase d’introduction et/ou de conclusion est
bienvenue, mais ne doit pas être systématique.
- Organiser : le correcteur cherchera à voir si le candidat maîtrise les
informations qu’il fournit dans sa copie, et par conséquent qu’il est capable de
les présenter de manière ordonnée et réfléchie. Dès que le propos de la
question le justifie, il ne faut pas hésiter à structurer sa réponse en plusieurs
parties (même si chacune ne fait que quelques lignes) pour aborder par
exemple différents aspects de la question. Donner des titres à ses chapitres,
user des mots de liaisons, réfléchir à son plan avant de se lancer directement
dans la réponse… tous ces conseils, universels, restent ici tout à fait valides.

73
Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions techniques

- Rester concis : il n’est pas attendu une dissertation générale sur un sujet,
mais bien la réponse à des questions précises et ciblées. Une fois que le
candidat estime avoir apporté les éléments attendus, toute tentative de
« broder » autour du thème ne contribuera qu’à desservir l’ensemble de la
réponse.

Les remarques générales concernant l’orthographe et la syntaxe des réponses,


évoquées dans la fiche C1, restent évidemment pleinement applicables.

2.2. Gérer l’exploitation du dossier technique

L’épreuve présente cette spécificité d’aider le candidat en lui fournissant un dossier


technique qui lui apportera une partie des réponses. Ceci ne doit pour autant pas
constituer un piège, notamment au regard du temps limité de l’épreuve.

Pour cela, il est utile de mettre en place une stratégie spécifique de lecture du
dossier, qui peut prendre la forme suivante :
- Première étape : lire complètement l’ensemble des questions. Cette
première phase va permettre de lister, sur une feuille de brouillon, les thèmes
de chacune des questions.
- Ensuite, une lecture en diagonale de l’ensemble des documents doit
permettre de prendre connaissance du thème de chacun des documents, à
renseigner sur la feuille de brouillon. Il est vivement déconseillé de lire en
détail chacun des documents à ce stade : leur variété de thèmes risque au
contraire de perdre le candidat.
- A ce stade, le candidat sait (et a noté sur une feuille de brouillon), en 15 à 20
minutes, de quoi parle chaque document et à quelle(s) question(s) il est
associé. Chaque question (ou groupe de questions associées) est dès lors à
relire avec attention, permettant d’aller chercher dans les documents associés
les réponses.

2.3. Prendre en compte le barème

Le barème de chacune des questions est indiqué. Il est bien évidemment


indispensable d’en tenir compte ! Réussir deux questions à 4 points apporte un
sérieux avantage dans la suite de l’épreuve, quitte à y consacrer une heure. A
contrario, consacrer 20 minutes à fignoler une question à un point est la garantie de
ne pas finir.

A titre de guide, on peut considérer que la phase préliminaire de l’épreuve (cf. ci-
dessus : première lecture attentive des questions, lecture diagonale des documents
et répartition des documents par question) doit mobiliser 20 à 25 minutes. Il en outre
bon de prévoir 15 minutes en fin d’épreuve pour relire l’ensemble de sa copie et/ou
pour faire face à un imprévu.

74
Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions techniques

Les 140 minutes restantes, partagées au prorata des 20 points de l’épreuve


conduisent à consacrer en moyenne 7 minutes par point, et pas d’avantage, ce
temps incluant la lecture de la question et des documents (2 à 3 minutes par point),
la réflexion sur les idées et leur organisation (un plan détaillé, même au brouillon en
quelques mots reste la garantie d’une bonne réponse), il ne reste guère plus de 3 à 4
minutes par point à consacrer à la rédaction en elle-même, faute de ne pas finir
l’épreuve !

En outre, le barème doit guider le candidat dans la forme de sa réponse : une


question à 1 ou 2 points peut être traitée en quelques lignes, et appelle souvent une
simple idée, qui ne justifie pas toujours d’organiser une réponse en plusieurs parties.
Dans le même esprit, une question à 5 ou 6 points, voire d’avantage, demande à
coup sûr une structuration interne, voire quelques mots d’introduction et de
conclusion.

2.4. Le minimum minimorum

Le programme du présent ouvrage vise à préparer les candidats à réussir les


épreuves du concours. Néanmoins, il peut arriver que des circonstances amènent
des candidats à se présenter à une épreuve pour laquelle ils sont insuffisamment
préparés.
Dans ce cas, plusieurs éléments sont à garder en tête pour ne pas échouer à
l’épreuve de questions techniques, et obtenir le minimum de points nécessaire pour
espérer être déclaré admissible.

Pour un candidat préparé, ces astuces, puisque c’est de ça dont il est question, sont
à considérer comme des éléments nécessaires, mais certainement pas suffisants
pour une bonne copie ; tout au plus ont-ils pour vocation d’éviter qu’elle soit
franchement mauvaise, voire éliminatoire !

Exploiter le dossier : l’épreuve de questions techniques présente cette spécificité


qu’une partie notable des réponses sont dans le dossier. Ainsi, il ne faut pas
renoncer à répondre à une question faute de connaissance spécifique sur le sujet ; la
réponse basée sur le dossier ne sera probablement pas suffisante, mais pourra
prétendre à quelques points.
C’est d’autant plus vrai que l’exploitation des données des documents est faite avec
discernement, de manière organisée et cohérente avec la question.

Cela doit également servir au candidat bien préparé qui aurait une faiblesse avec un
point particulier du programme : là encore, après avoir consacré le temps nécessaire
à répondre correctement aux questions sur lesquelles il est à l’aise, il ne faut surtout
pas hésiter à s’attaquer aux autres questions, quitte à ne viser pour celles-ci qu’une
fraction des points prévus au barème.

75
Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions techniques

Se préparer aux « sujets certains » : les questions portant sur des points
techniques, de « cœur de métier » peuvent très bien tomber sur des points où le
candidat sera moins à l’aise, moins préparé.
Cependant s’il y a une impasse à ne pas faire, c’est sur les sujets dont il est
quasiment certain qu’ils seront évoqués. C’est ainsi qu’il est indispensable d’arriver à
cette épreuve avec des éléments de connaissance sur l'hygiène et la sécurité au
travail ainsi que sur la gestion d’équipe. Bien maîtrisés, c’est la garantie de points
acquis.

Utiliser le barème : dans un concours administratif, l’objectif in fine reste de


“prendre des points”. Bien sûr, le candidat qui survole l’épreuve fera une excellente
copie qui sera très bien notée. Pour les autres, chaque demi-point gagné
rapproche de l’admissibilité, et pour cela, l’approche consistant à compter les
points facilement acquis est, certes peu élégante, mais valide.
Abandonner à 15 minutes de la fin de l’épreuve une question dans laquelle on
s’embourbe pour répondre rapidement à une question à 2 points conduira à produire
deux réponses médiocres, mais justifiera peut-être la moitié des points à chacune !

3- Les pièges à éviter

Si certaines astuces permettent d’optimiser la note d’une copie moyenne, a contrario


certaines erreurs peuvent rapidement condamner la production de candidats
potentiellement au rendez-vous.

Parmi ces erreurs, on peut citer :

Le hors-sujet : répondre à une autre question que celle qui est posée est une
stratégie sans espoir dans cette épreuve, même quand il s’agit de montrer que l’on a
des connaissances. Jamais un correcteur ne donnera de points pour une telle
démonstration, et, dans une épreuve où la gestion du temps est un enjeu fort, c’est
se pénaliser gravement pour le reste de l’épreuve.

Variante du point précédent, l’erreur de forme est tout aussi implacable : lorsque la
question demande une réponse sous forme d’un tableau, proposer autre chose qu’un
tableau (liste à puces, schéma, etc.) expose à une note nulle sur la question. C’est
frustrant (d’autant plus quand le contenu y est !), et plus répandu qu’on ne peut le
penser.

On ne reviendra pas en détail sur la mauvaise maîtrise du temps, traitée plus haut,
mais on rappellera fortement que l’épreuve de questions technique est autant
une épreuve de connaissances que de gestion du temps, en particulier dans la
gestion des documents. Réaliser qu’on a mis 20 minutes pour lire et comprendre un
document (sauf si c’est le pivot d’un ensemble de questions totalisant 8 points), c’est
la garantie de ne pas finir l’épreuve.

76
Fiche C4 : Les épreuves écrites – les questions techniques

4- Une méthode spécifique pour s’y préparer

Au-delà des conseils généraux évoqués dans le reste de cet ouvrage, se préparer
efficacement à cette épreuve implique d’en prendre en compte la double spécificité :
connaissances techniques et gestion d’un corpus de documents.

En complément de l'entraînement classique sous forme d’annales (nécessairement


en temps limité), un bon exercice consiste à choisir un document (article de la presse
professionnelle, texte de loi, etc.), et de consacrer un temps limité à le lire (fixé en
avance en fonction de sa densité apparente en information), puis un temps
équivalent à rédiger une réponse à une question portant sur celui-ci, que ce soit sur
un détail ou au contraire une question connexe.

Cet exercice, outre qu’il revient à faire une fiche de synthèse sur un sujet du
programme, qui peut être relue par la suite, présente l’avantage de pouvoir être fait
rapidement lors d’un moment de creux, par exemple sur une pause de midi où on
peut attraper une revue professionnelle.

77
Fiche C5 : les épreuves écrites – l’étude de cas

Fiche C5 : Les épreuves écrites – l’étude de cas


De toutes les épreuves du cadre d’emploi de technicien territorial, l’étude de cas est
certainement celle qui se rapproche le plus d’une situation professionnelle : un cas
concret, et des questions très opérationnelles. L’épreuve reste cependant précise
dans ses attendus, et nécessite une préparation appropriée.

1- Le cadrage

L’épreuve d’étude de cas est officiellement7 définie comme suit :

Une étude de cas portant sur la spécialité au titre de laquelle le candidat


concourt (durée : quatre heures ; coefficient 1)

Il s’agit d’une des deux épreuves d’admissibilité du concours interne et du 3ème


concours de technicien principal de 2ème classe.
L’autre épreuve écrite d’admissibilité est affectée du même coefficient 1, de même
que l’épreuve orale d’admission. La note obtenue pour cette étude de cas comptera
donc pour moitié dans la note d’admissibilité, et pour ⅓ de la note finale.

La note de cadrage nationale8 permet d’en connaître plus en détail les contours.
L’épreuve d’étude de cas, comme son nom l’indique, concerne l’étude d’un cas
technique, qu’un technicien principal de 2ème classe est susceptible de rencontrer
dans sa vie professionnelle.

Un ensemble de questions sont ainsi posées au candidat autour du contexte du cas


professionnel. Un dossier technique d’une quinzaine de pages accompagne les
questions, et permet au candidat de disposer d’un appui sur les thèmes développés
dans les questions. Il est cependant indispensable que le candidat apporte dans
ses réponses des connaissances extérieures au dossier.

2- Aborder l’épreuve

L’étude de cas constitue l’épreuve la plus proche d’une situation professionnelle


réelle, et vise à apporter une réponse précise, organisée et justifiée à un cas concret.
Le candidat n’est cependant pas laissé libre dans sa réponse au cas proposé, en ce
sens qu’il lui est nécessaire de répondre aux différentes questions posées dans
l’énoncé ; un candidat qui proposerait une réponse appropriée sur le fond, mais dans

7
Décret n° 2010-1361 du 9 novembre 2010 fixant les modalités d'organisation des concours pour le
recrutement des techniciens territoriaux
8
L’ensemble des notes de cadrages nationales, établies les membres d’une cellule pédagogique
nationale associant des représentants des centres de gestion de la fonction publique territoriale, du
CNFPT, de la profession est disponible sur les sites des centres de gestion, et notamment ici :
http://www.cdg69.fr/public_3_46_147.html

78
Fiche C5 : les épreuves écrites – l’étude de cas

une forme libre, poserait un cas complexe au correcteur, situation qui a peu de
chances de terminer en faveur de l’examiné !

Les questions suivent le plus souvent une progression logique, qu’il peut être
pertinent de respecter, en particulier pour ne pas avoir de redites dans ses réponses
pour anticiper une question non encore traitée.

Néanmoins, les questions restent indépendantes et peuvent être traitées dans un


ordre différent de celui proposé : l’impératif dans ce cas est de prendre soin de bien
préciser le numéro de la question à laquelle on répond. Cela rend donc très
périlleuse, en pratique, la réponse globale au sujet sous la forme d’une note unique
rédigée, qui viserait à traiter au fil de la rédaction à l’ensemble des questions posées.
Même s’il s’agit d’une épreuve quasiment professionnelle, il est donc recommandé
d’être un minimum scolaire dans le respect de la forme imposée.

3- Des similitudes fortes avec l’épreuve de questions techniques.

L’étude de cas a un sujet global unique ; néanmoins, il s’agit d’une série de


questions techniques sur un sujet, accompagnées d’un dossier technique.
Dans les faits, on reste donc très proche d’une épreuve de questions
techniques, qui fait l’objet de la fiche C4, à laquelle le lecteur est renvoyé,
l’ensemble des points qui y sont évoqués étant applicables à l’étude de cas.

On précise cependant que, le thème de l’épreuve étant le plus souvent organisé


autour d’un chantier ou d’une opération technique, les questions relevant de
l’organisation de service ainsi que de l’hygiène et de la sécurité au travail sont
souvent moins représentées que dans les questions techniques.
A contrario, le thème opérationnel du sujet s’accompagne quasi
systématiquement de questions traitant d’organisation de chantier (pour les
spécialités où c’est pertinent) et de gestion de projet.

L’ensemble des éléments méthodologiques présentés dans la fiche C4 est donc


valable pour la préparation de l’épreuve d’étude de cas. Sa lecture est donc vivement
recommandée.

79
Fiche C6 : l’épreuve orale

Fiche C6 : L’épreuve orale


L’épreuve orale est une épreuve des plus classiques et un passage obligé pour la
réussite au concours ou à l’examen. Son caractère attendu ne la rend cependant pas
plus aisée, et c’est une épreuve qui doit être préparée avec soin, tant sur la forme
que sur le fond.

1- Le cadrage

L’épreuve est officiellement9 définie comme suit :


Concours externe de Technicien et de Technicien Principal de 2ème
classe :
L’épreuve se compose d’un entretien ayant pour point de départ un exposé du
candidat sur sa formation et son projet professionnel permettant au jury
d’apprécier ses motivations et son aptitude à exercer les missions dévolues au
cadre d’emplois, notamment dans la spécialité choisie par le candidat.
Coefficient : 1

Troisième concours de Technicien et de Technicien Principal de 2ème


classe :
L’épreuve consiste en un entretien ayant pour point de départ un exposé du
candidat sur les acquis de son expérience permettant au jury d’apprécier ses
connaissances, son aptitude à exercer les missions dévolues au cadre
d’emplois ainsi que sa capacité à s’intégrer dans l’environnement
professionnel. Coefficient : 1

Concours interne de Technicien :


L’épreuve se compose d’un entretien ayant pour point de départ un exposé du
candidat sur les acquis de son expérience permettant au jury d’apprécier ses
motivations et son aptitude à exercer les missions dévolues au cadre
d’emplois, notamment dans la spécialité choisie par le candidat. Coefficient : 1

Concours interne de Technicien Principal de 2ème classe :


L'épreuve consiste en un entretien ayant pour point de départ un exposé du
candidat sur les acquis de son expérience et des questions sur la spécialité au
titre de laquelle le candidat concourt Coefficient 1.

Examen professionnel de Technicien Principal de 2ème classe


(avancement de grade) :
L'épreuve consiste en un entretien ayant pour point de départ un exposé du
candidat portant sur son expérience professionnelle ; elle se poursuit par des

9
Décrets 2010-1358, 2010-1359 et 2010-1360 du 9 novembre 2010

80
Fiche C6 : l’épreuve orale

questions techniques, notamment dans la spécialité au titre de laquelle le


candidat concourt. Coefficient : 1

Examen professionnel de Technicien Principal de 2ème classe


(promotion interne) :
L'épreuve consiste en un entretien ayant pour point de départ un exposé du
candidat portant sur son expérience professionnelle ; elle se poursuit par des
questions visant à permettre d'apprécier les facultés d'analyse et de réflexion
du candidat ainsi que son aptitude et sa motivation à exercer les missions
incombant au cadre d'emplois. Coefficient : 2

Examen professionnel de Technicien Principal de 1ère classe


(avancement de grade) :
L'épreuve consiste en un entretien ayant pour point de départ un exposé du
candidat portant sur son expérience professionnelle ; elle se poursuit par des
questions visant à permettre d'apprécier les facultés d'analyse et de réflexion
du candidat, ses connaissances techniques ainsi que sa motivation et son
aptitude à exercer les missions du cadre d'emplois et à encadrer une équipe.
Coefficient : 1

Pour l’ensemble des voies, il est précisé que la durée de l’épreuve est de 20
minutes, dont 5 minutes au plus d’exposé.

Elle constitue l’unique épreuve d’admission des concours du cadre d’emploi de


technicien.

Malgré les nombreuses subtilités des programmes officiels selon les grades et les
voies, les épreuves sont pour l’essentiel similaires : 20 minutes d’entretien avec un
jury, qui débute par un exposé du candidat d’une durée maximale de 5 minutes.
Elles seront par conséquent traitées de manière similaire dans le cadre de cette
fiche, en dehors de quelques points particuliers qui seront alors signalés.

Comme pour l’ensemble des autres épreuves, il est particulièrement recommandé de


se référer aux différentes notes de cadrages nationales10 consacrées aux épreuves
orales.

2- Aborder l’épreuve

Les épreuves écrites sont anonymes et conduisent à poser les mêmes questions à
l’ensemble des candidats de la spécialité. A contrario, l’épreuve orale conduit le
candidat à se dévoiler devant un jury qu’il doit convaincre.

10
L’ensemble des notes de cadrages nationales, établies les membres d’une cellule pédagogique
nationale associant des représentants des centres de gestion de la fonction publique territoriale, du
CNFPT, de la profession est disponible sur les sites des centres de gestion, et notamment ici :
http ://www.cdg69.fr/public_3_46_147.html

81
Fiche C6 : l’épreuve orale

Malgré ce caractère plus spontané, l’épreuve n’est cependant pas exempte d’un
formalisme et de règles à connaître et maîtriser.

2.1. L’oral : un entretien d’embauche codifié

A de nombreux points de vue, l’épreuve orale se rapproche de la situation d’un


entretien d’embauche : un candidat qui doit se présenter et répondre à une série de
questions, face à un jury composé de membres de parcours divers, qui cherchera à
juger de l’adéquation du candidat à une série d’attendus, en termes de savoirs,
savoir-faire et savoir-être.

Cela signifie qu’un candidat peut au cours de l’entretien rattraper d’éventuelles


faiblesses par des points forts ; cela peut être le cas d’un candidat fraîchement
diplômé, sans expérience de l’encadrement mais qui fait preuve de solides
compétences techniques et pour lequel le jury ressent un vrai potentiel d’évolution à
court terme, ou a contrario d’un candidat expérimenté, clairement positionné sur un
poste d’encadrement de proximité dont il justifie de la maîtrise, qui compensera des
connaissances du programme légèrement plus restreintes par une curiosité
professionnelle démontrée.

Le jury est composé d’au minimum trois membres, comprenant au moins un


professionnel dans le domaine de la spécialité, d’un élu territorial et d’une
« personnalité qualifiée », dont la provenance peut être diverse (professionnel issu
du monde privé, associatif, public, etc.). Le candidat s’adressera donc, comme en
situation d’entretien, à des jurés spécialistes du métier autant qu’à des personnes
ayant une approche plus étrangère au domaine, mais également plus transversale et
périphérique.
Le jour de l’épreuve, la composition du jury est affichée à l’extérieur des salles
d’examen. Sans attendre beaucoup de ces informations, il peut être intéressant de
s’y référer, au moins pour situer pendant l’épreuve la posture de chacun. Il arrive en
outre que le jury, juste avant le démarrage de l’épreuve, prenne quelques secondes
pour se présenter très brièvement, permettant d’ouvrir un climat d’échange
réciproque.

Quel que soit le jury présent le jour de l’épreuve, il ne faut pas perdre de vue qu’il est
souverain, et qu’il appartient au candidat de le convaincre, et non l’inverse. Certaines
questions peuvent déstabiliser, mais elles ne devraient pas conduire un candidat à
une posture défensive, et en aucun cas à faire preuve d’agressivité, qui serait
interprétée comme une faiblesse transposable au monde professionnel.

Comme pour un entretien d’embauche, l’épreuve orale d’admissibilité nécessite une


préparation spécifique, et ce d’autant plus que son cadre réglementaire implique des
passages obligés qui doivent être maîtrisés.

82
Fiche C6 : l’épreuve orale

2.2. La présentation

L’ensemble des épreuves orales du cadre d’emploi débutent par un exposé du


candidat, d’une durée maximale de 5 minutes. Leur contenu varie selon les grades et
épreuves (cf. plus haut), mais s’apparente à chaque fois à la phase « parcours et
motivation » d’un entretien professionnel classique, le contenu s’adaptant au profil de
chaque épreuve (axée sur la formation pour les concours externes et sur l’expérience
professionnelle pour les concours internes, les 3ème concours et examens).
L’aspect « projet professionnel » n’est explicitement demandé que pour les concours
externes de technicien et technicien principal de 2ème classe, mais on peut
conseiller à l’ensemble des candidats de l’évoquer, même rapidement, dans cette
première phase.

Comme l’ensemble de l’épreuve, cette première partie s’effectue sans document,


qu’il s’agisse de notes du candidat pour lui-même ou de supports quelconques à
l’appui de sa présentation (CV par exemple). Le candidat dispose de son temps sans
possibilité pour le jury de l’interrompre.

Il parait indispensable que le candidat ait préparé spécifiquement cette


présentation. Il en va en premier lieu du respect du cadrage, le candidat dépassant
les 5 minutes se voyant à la fois coupé dans la présentation et pénalisé ; de la même
façon, un exposé terminé en 2 minutes sera manifestement inadapté à l’enjeu.

En outre, elle doit donner au jury une indication sur les capacités du candidat à
maîtriser son expression orale dans un cadre contraint. Il importe donc que l’exposé
soit construit (un début, une progression logique, une fin), vivant et pertinent. En ce
sens, on peut considérer cette première phase comme une épreuve académique (un
exposé en 5 minutes sur un sujet donné), qui sera jugée autant sur l’exécution le jour
J que sur la préparation en amont.

Attention cependant à la tentation de réciter un texte écrit à l’avance, qui conduit –


sauf talents théâtraux spécifiques – à des présentations monocordes et difficiles à
suivre. Dans l’idéal, il faut donc à l’entrée de l’épreuve que le candidat sache
précisément de quoi il veut parler, dans quel ordre, et quelle importance (donc quel
temps) il consacre à chaque point.

Il va sans dire que la répétition chronométrée en amont est nécessaire, l’idéal étant
de pouvoir s'entraîner devant des auditoires différents qui pourront formuler des
remarques au moins sur la forme, et mettre le candidat « en condition ».

Mais au-delà, cette phase de présentation est également cruciale sur le fond,
tant elle va donner le ton de l’ensemble de l’entretien. En effet, le jury va disposer
de ce temps pour se forger une image professionnelle du candidat, qui va influer sur
la suite, selon que celui-ci est expérimenté ou débutant, issu d’un autre monde
professionnel, du secteur privé ou ayant toujours assuré le même poste, issu du
terrain avec une progression de carrière régulière ou jeune diplômé, etc.

83
Fiche C6 : l’épreuve orale

Le jury n’a bien entendu pas à juger de ce parcours ni de la formation des candidats;
en revanche, il sera particulièrement attentif à la mise en valeur de ces éléments, et
à la cohérence de l’ensemble.

Il faut donc identifier les singularités de son parcours et travailler à ne pas les
transformer en points faibles. Par exemple, un candidat diplômé dans un domaine
professionnel différent de celui dans lequel il évolue aujourd’hui ne doit pas cacher
ce diplôme, mais axer sa présentation sur son évolution et sur les compétences
issues de l’expérience acquise. De la même façon, un candidat ayant peu ou pas
changé de poste durant sa carrière pourra présenter sa démarche de formation
professionnelle, et montrer comment il a suivi l’évolution de son domaine d’activité au
travers des années.

En revanche, toute tentative de tricher sur son parcours doit être bannie ; il ne
faut pas oublier que l’exposé introductif va être suivi d’une séquence serrée de
questions-réponses, qui permet – entre autres – au jury de vérifier que les
connaissances du candidat sont en cohérence avec ce qu’il présente comme
parcours.

Il faut en outre être attentif à la pertinence des informations que l’on présente, et
faire un travail de coupe si cela s’avère nécessaire. Ainsi, et sauf cas très particulier,
le lieu du service militaire, le nombre d’enfants ou l’année du Brevet des collèges ne
concernent ni le parcours, ni les motivations du candidat, pas plus que le jury !

Enfin, il est tout à fait recommandable de laisser simplement évoqués quelques


points, destinés à aiguiller la curiosité des jurés et supports de questions ultérieures.
Par exemple, un candidat ayant assuré des postes variés peut mentionner un
domaine professionnel précis dans lequel il a évolué il y a plusieurs années, sans le
développer particulièrement, alors qu’il entre d’avantage dans les détails sur des
expériences plus récentes. Il y a dans ce contexte fort à parier que le jury rebondira
sur cette « lacune » au cours des questions qui suivront, et un candidat préparé à
cette éventualité s’offrira une bonne réponse sur ce point.

2.3. Les questions

A l’issue de l’exposé du candidat, s’ouvre la seconde et dernière phase de l’épreuve,


consacrée à un ensemble de questions/réponses.
Il est fréquent que le jury s’appuie sur l’exposé pour axer ses premières questions,
que ce soit pour solliciter une information qu’il a jugée manquante, approfondir un
point du parcours ou poser des questions techniques en lien avec le parcours.
On voit donc l’intérêt qu’a le candidat à « tendre des perches » au jury sur des
sujets sur lesquels il est à l’aise. De cette façon, un exposé bien mené doit
permettre au candidat de se mettre en valeur bien au-delà des 5 premières minutes.
Dans les cas plus difficiles, ces quelques minutes post-exposé peuvent servir de
rattrapage, il faut donc être très à l’écoute de ces premières questions.

84
Fiche C6 : l’épreuve orale

2.3.1. L'enchaînement des questions

Cependant, les questions ne resteront pas centrées sur la simple déclinaison des
points forts et expériences du candidat, et le jury a toute latitude pour choisir les
thèmes dans l’étendue du programme réglementaire.

On peut cependant être préparé à certains schémas d'enchaînement des questions :


par exemple, il est fréquent qu’une question très générale sur un sujet soit suivie
d’une autre plus spécifique, et ainsi de suite.
Cette technique, qui permet au jury de jauger de la « profondeur » de connaissance
sur un sujet peut être déstabilisante : souvent mise en œuvre pour les bons
candidats elle peut leur donner l’impression que les relances successives visent à
leur faire prendre conscience d’une erreur. En outre, l'enchaînement s’achève
souvent sur un échec du candidat, poussé dans ses retranchements, à la dernière
question, alors que le candidat a démontré au cours des précédentes toute la
maîtrise du sujet attendue d’un professionnel de ce niveau.

D’autres enchaînements permettent de juger du « périmètre » de connaissance du


candidat : à la faveur d’une question sur les réseaux souterrains par exemple, on
évoluera vers les techniques de compactage de tranchées, puis sur le balisage du
chantier de réfection, etc. Ceci avantage particulièrement les profils généralistes, qui
mettront en valeur leur maîtrise large d’un ensemble de sujets techniques dans un
domaine donné.

La connaissance de ces schémas peut permettre, en les repérant, de se rassurer en


situation d’entretien ou a contrario de se reprendre si nécessaire. Mais au-delà, un
candidat préparé doit pouvoir jouer plusieurs coups à l’avance, par exemple en
suggérant à la faveur d’une réponse sur un sujet général qu’il maîtrise d’autres
éclairages sur ce sujet, ou qu’il a une expérience professionnelle dans une sous-
catégorie.

Bien entendu il est illusoire de vouloir maîtriser l’entretien, mais un candidat qui
provoquera sa chance pendant 5 à 8 minutes de questions qu’il lui sait favorables
gagnera un avantage certain.

2.3.2. Que faire en cas d’échec à une question ?

A l’inverse, il est absolument nécessaire pour le candidat d’être préparé à gérer


des questions où il n’a pas la réponse. En effet, les programmes sont
suffisamment vastes pour qu’il soit illusoire à un candidat d’en maîtriser les recoins ;
en outre, même pour un bon candidat, le jury s’attachera à chercher ses limites, ne
serait-ce que pour voir comment il réagit dans une situation délicate.

Dans ces cas, plusieurs solutions sont à mettre en œuvre. Elles ont cependant toutes
un point commun, consistant à limiter au maximum le bluff, tant celui-ci peut être
désastreux une fois découvert.

85
Fiche C6 : l’épreuve orale

En premier lieu, il convient de demander simplement au juré de préciser ou


reformuler sa question ; si ça ne devient pas systématique c’est un procédé tout à
fait honorable.

Ensuite, la meilleure technique dans le cas où une réponse semble logique, même si
on n’a pas de connaissances spécifiques dans le domaine consiste à annoncer
qu’on est en difficulté sur ce point, mais que l’on propose au jury de raisonner
tout haut. Cela peut se faire par analogie avec un secteur connu dans lequel on
pense pouvoir transposer la question, ou par utilisation d’outils méthodologiques,
comme la méthode QQOQCCP développée dans la fiche Dg4, ou en déclinant les
plans-type (« pourquoi/comment », « cause/conséquence », etc.). Plusieurs
exemples en situation de ce type d’approche sont présentés dans les exemples
d’entretiens oraux en fin d’ouvrage.

Une autre technique consiste à dévier sur un sujet maîtrisé ; là encore ça ne doit
pas être systématique, et encore moins fait « en douce », mais au contraire proposé
ouvertement au jury comme une tentative de rebondir sur un échec. C’est d’autant
plus facile que l’on maîtrise un sujet plus général (« sur ce point je n’ai pas de
réponse immédiate, mais je vous propose une approche plus globale ») ou au
contraire plus précis (« Sur ce sujet, je propose de vous répondre en particulier sur
ce point plus précis »).

Enfin, en cas de panne sèche, il convient de reconnaître humblement son


impasse sur le sujet ; selon la manière dont se passe l’entretien, il peut être habile
de suggérer un autre sujet (« Sur cette question je ne peux pas vous répondre. C’est
dommage, parce que j’ai travaillé pendant 2 ans sur ce sujet qui n’est pas vraiment
éloigné… »). Il appartiendra ensuite au jury de juger s’il accorde cette chance.

2.3.3. Les questions non techniques

Une partie significative de l’épreuve après l’exposé initial est consacrée à des
questions techniques dans le domaine retenu. Cependant, le candidat doit
absolument être préparé aux questions posées sous forme de mise en situation,
ainsi que les questions portant sur les aspects non techniques du programme.

Les mises en situation peuvent déstabiliser un candidat qui n’y serait pas préparé.
Souvent centrées sur des sujets d’encadrement d’équipe ou de sécurité, ces
questions mettent principalement en valeur les candidats ayant un parcours déjà
développé, et qui pourront faire appel à leur expérience ; cependant, ceux-ci seront
jugés plus sévèrement en cas d’échec qu’un candidat tout juste sorti de formation.
Pour ces derniers, la méthode exposée plus haut de réflexion à haute voix est
particulièrement adaptée ; un jeune candidat qui énoncerait correctement les
principes applicables à une situation d’encadrement mais s’avérerait maladroit dans
leur mise en œuvre bénéficiera sans doute d’une certaine indulgence du jury. En

86
Fiche C6 : l’épreuve orale

outre, sauter directement à des conclusions erronées ou incomplètes peut


masquer un raisonnement en partie approprié.

Quelle qu’en soit la forme, il serait particulièrement imprudent de négliger les


questions relatives à l’encadrement d’équipe, l’hygiène et la sécurité au travail,
les marchés publics applicables, la culture territoriale, etc. tant ces thématiques
seront quasi certainement évoquées au cours de l’entretien.
Ceci est particulièrement vrai pour l’examen professionnel d’accès au grade de
Technicien Principal 1ère classe, la plus-value entre 2ème et 1ère classe se situant
particulièrement sur ces thématiques.

3- Les pièges à éviter

S’il est difficile de donner des « recettes gagnantes » dans toutes les situations,
plusieurs points garantissent quasiment l’échec à tout coup. Il est donc
important de les connaître pour éviter ces stratégies.

Improviser totalement son exposé introductif. On ne revient pas sur cette


question, abondamment évoquée plus haut.

Méconnaître le programme. Le jury conçoit aisément qu’un candidat ne puisse pas


maîtriser en détail l’ensemble du programme réglementaire. Il accueillera même avec
bienveillance un candidat qui, faute de réponse solide, tente de manière transparente
d’exploiter ses connaissances et son expérience pour approcher la réponse.
En revanche, trop de candidats se présentent forts de leur seule expérience dans
leur domaine professionnel, sans démarche de préparation de l’ensemble des autres
aspects du programme – voire, en ignorant à peu près complètement l’existence d’un
programme. C’est souvent le cas de candidats qui viennent dans l’esprit de faire
reconnaître par l’examen ou le concours leur ancienneté et/ou leur manière de servir.

Un tel manque de préparation revient malheureusement à gâcher à coup sûr le


bénéfice de l’admissibilité, qui représente souvent un travail important.

De manière plus générale, il faut bannir toute justification à une non-réponse


basée sur le fait que la question ne correspond pas au poste du candidat, ou
aux compétences de la collectivité dans laquelle il évolue ; un candidat doit bien être
prêt à répondre à des questions sur l’ensemble du programme.

Mal se positionner. Un candidat qui veut prétendre atteindre la moyenne à l’épreuve


orale devrait partir du principe qu’il pourra démonter lors de l’entretien qu’il a déjà
les capacités nécessaires pour être nommé sur le grade qu’il souhaite atteindre.
C’est par exemple particulièrement vrai pour des techniciens candidats au grade de
Technicien Principal qui justifieraient leur méconnaissance des questions
d’encadrement par le fait qu’elles ne concernent pas leur grade actuel, et qu’ils
s’intéresseront à la question une fois nommés.

87
Fiche C6 : l’épreuve orale

Se laisser dominer par ses émotions. L’épreuve d’oral permet de juger du fond
(les connaissances et savoir-faire du candidat), mais aussi de la capacité de celui-ci
à être maître de lui-même dans une situation stressante.
Le candidat doit donc apporter une grande attention à la maîtrise de lui-même, même
si le flux des questions devient pressant ou que le candidat se sent mis en difficulté.
En tout état de cause, si une voix qui lâche ou une main qui tremble peut être
rattrapé par une respiration profonde, l’énervement visible et a fortiori
l’agressivité n’ont pas lieu d’être.

D’autres erreurs, si elles ne sont pas rédhibitoires restent handicapantes

N’apporter que des réponses immédiates. Les emplois de catégorie B font appel à
des capacités d’analyse, de mise en contexte, de pondération, etc. Ces points sont
bien entendu évalués lors des épreuves orales.

C’est pourquoi il faut, par principe, prendre l’habitude d’éviter les réponses
« sèches » aux questions posées, et privilégier les approches construites, organisées
en plusieurs niveaux de réponse, en mentionnant les enjeux du sujet, en le replaçant
dans le contexte, etc. Au besoin, prendre quelques secondes de réflexion avant de
formuler la réponse ne sera pas reproché au candidat, au contraire.
Une bonne astuce pour y arriver est de s’entraîner à répondre en deux temps,
« pourquoi », puis « comment » à toute question où l’on serait tenté de répondre
par le seul « comment ». Ceci est particulièrement à systématiser pour toutes les
questions ouvertes, du type « que pouvez-vous me dire sur… », où l’on gagne
toujours à rappeler les enjeux avant de se précipiter sur les moyens techniques.
Le travail proposé pour les épreuves écrites, constituant à s’entraîner à construire
des plans des sujet variés se révèle également particulièrement utile pour enrichir et
organiser ses réponses.
Cela passe également par le fait qu’il est absolument normal de prendre
quelques secondes pour réfléchir à sa réponse avant de de se lancer.

Attention cependant, il se peut que le jury demande spécifiquement des réponses


rapides, notamment en fin d’entretien ou quand celui-ci souhaite tester la capacité de
réaction. Dans ce cas, il faut naturellement obtempérer et donner des réponses aussi
rapidement qu’attendu.

Délayer. Face à une épreuve de 20 minutes, il peut être tentant de développer plus
qu’il n’est nécessaire un sujet sur lequel on est à l’aise. C’est acceptable une fois,
surtout si le fond est pertinent mais il faut prendre garde à ne pas systématiser
l’exercice.
De manière générale, il faut tâcher d’être très attentif aux attitudes du jury, et de se
mettre en situation de réagir, notamment en cas de signes d’impatience d’un ou
plusieurs juré(s).

Mal interpréter l’attitude du jury. Être attentif au jury n’empêche cependant pas de
prendre une certaine distance vis-à-vis de ce que l’on perçoit.

88
Fiche C6 : l’épreuve orale

Il est facile de penser à tort le jury conquis : en effet, celui-ci adopte par principe une
forme de neutralité bienveillante visant à ne pas mettre le candidat en difficulté. En
outre, il arrive fréquemment que, suite à une mauvaise réponse, le jury change
simplement de sujet, sans pointer l’erreur faute de temps.

A contrario, de bons candidats se voient fréquemment poussés dans leurs


retranchements par des questions insistantes et/ou rapides ; leur capacité d’analyse
les fait se rendre compte plus facilement de leurs erreurs ou de réponses
incomplètes, et croire à tort l’entretien mal engagé.

Entre ces deux situations volontairement contrastées (mais tout à fait réelles et
fréquentes), il existe une infinité de nuances, qui rendent extrêmement ardu
l’exercice du pronostic en temps réel, et ce d’autant plus que les capacités d'attention
et d’analyse du candidat sont tout entières focalisées sur la mobilisation de ses
connaissances, le tout dans un temps compté.

Il faut donc veiller à ne pas tirer de conclusion définitive de l’attitude des jurés,
surtout si cela devait conclure à baisser les bras, et de conserver la concentration sur
l’épreuve pendant les 20 minutes de celle-ci.

4- Une méthode spécifique pour s’y préparer

L’épreuve orale n’est pas une épreuve qui se prêt au « bachotage », tant elle
accorde d’importance aux acquis de l’expérience et au savoir-être.
Cependant, l’importance des programmes nécessite une préparation très en amont
pour être réellement au rendez-vous le jour J.

On se reportera utilement à l’ensemble des conseils de préparation aux épreuves


écrites : entrainements-minute à la construction de plans, établissement de fiches
thématiques, etc.
Les fiches de la partie D du présent ouvrage peuvent être révisées, tant celles
concernant les grands enjeux transversaux que les fiches-minute par spécialité.

Mais plus encore qu’à l’écrit, c’est le caractère généraliste du candidat qui doit être
travaillé, celui-ci pouvant être amené à répondre, au moins en surface, sur tout sujet
du programme.

On ne saurait trop conseiller la lecture systématique et régulière de la presse


professionnelle, tant thématique que généraliste, ainsi que de garder au quotidien
l’esprit particulièrement ouvert et curieux à tous les sujets professionnels qui
passent à sa portée.

89
Fiche C6 : l’épreuve orale

90
Développer ses
connaissances
Les programmes réglementaires des dix spécialités des
concours et examens sont extrêmement denses, surtout
pour les spécialités comportant plusieurs domaines
apparemment disjoints, dont il faut pourtant maîtriser le
contenu.

Quelle que soit la spécialité choisie, certains sujets « de


fond » sont incontournables, et font l’objet d’une fiche
dédiée.

Au-delà, les fiches détaillées par spécialité permettent


de donner les clés du programme, de manière à donner
à chaque candidat les outils pour construire son
programme personnel, adapté à la spécialité dans
laquelle il concourt comme à ses forces et faiblesses.

91
Fiche D1 : Les programmes réglementaires

Fiche D1 : Les programmes réglementaires


Les programmes réglementaires qui sous-tendent les épreuves du cadre d’emploi de
technicien territorial sont des documents à ne pas négliger.
En effet, tant pour le choix de la spécialité que dans les phases de préparation des
concours et examens, une mauvaise connaissance de ces documents
réglementaires peut très sérieusement pénaliser un candidat. A contrario, leur
maîtrise permet de guider efficacement une démarche de préparation, en particulier
pour les épreuves orales.

1- Spécialités et domaines

L’ensemble des programmes réglementaires est notamment disponible sur notre site.
Ce document, réglementaire et de portée nationale définit dix spécialités, scindées
en domaines (à l’exception des spécialités 2 et 5), l’ensemble s’établissant comme
suit :

Spécialité 1 : Bâtiments, génie civil


1.1. Construction et bâtiment
1.2. Génie climatique

Spécialité 2 : Réseaux, voirie et infrastructures

Spécialité 3 : Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration


3.1. Sécurité et prévention des risques
3.2. Hygiène, laboratoires, qualité de l'eau
3.3. Déchets, assainissement
3.4. Sécurité du travail
3.5. Restauration

Spécialité 4 : Aménagement urbain et développement durable


4.1. Environnement architectural
4.2. Génie urbain

Spécialité 5 : Déplacements, transports

Spécialité 6 : Espaces verts et naturels


6.1. Paysages, espaces verts
6.2. Espaces naturels

Spécialité 7 : Ingénierie, informatique et systèmes d'information


7.1. Systèmes d'information et de communication
7.2. Réseaux et télécommunications

Spécialité 8 : Services et interventions techniques

92
Fiche D1 : Les programmes réglementaires

8.1. Ingénierie, gestion technique


8.2. Logistique et maintenance
8.3. Mécanique-électromécanique
8.4. Imprimerie

Spécialité 9 : Métiers du spectacle


9.1. Connaissances de base relatives aux métiers du spectacle
9.2. Audiovisuel

Spécialité 10 : Artisanat et métiers d'art


10.1. Artisanat et métiers d'art
10.2. Arts graphiques

Si plusieurs spécialités ont des domaines homogènes, on constate que d’autres


agrègent des options qui ont peu en commun, à l’image de la spécialité 3 qui
regroupe la restauration et l’assainissement, ou la spécialité 10, qui traite des métiers
d’art et de la communication graphique.
Cela ne doit pas dérouter le candidat qui aborde les épreuves, dans la mesure
notamment où les épreuves écrites évitent en général tout sujet qui favoriserait
franchement l’un ou l’autre des domaines.

 Attention !
Contrairement à ce qui est pratiqué dans d’autres cadres d’emploi (ingénieur par
exemple), les domaines ne sont pas des options parmi lesquelles choisir pour
l’oral. Pour l’ensemble des épreuves, y compris à l’oral, le programme de
l’épreuve est bien celui de l’ensemble de la spécialité choisie.

2- La structure des programmes

Pour chacun des domaines, les programmes réglementaires sont organisés selon
une logique similaire. On y retrouve en effet quasi-systématiquement :
- Les connaissances de base qui brossent le périmètre technique du domaine; y
figurent notamment les « connaissances réglementaires et institutionnelles »
- Les questions relatives à la sécurité et à l’hygiène des travailleurs
- La gestion de service et l’encadrement
- La conduite de projet.

Dans l’ensemble des spécialités, quelques-unes (3.5 : Restauration, 8.3 :


Mécanique- électromécanique et 8.4 : Imprimerie) ne respectent pas le schéma ci-
dessus, et font l’objet d’une rédaction a minima se limitant aux seuls aspects
techniques.
S’il semble possible réglementairement aux candidats de ces spécialités de s’en tenir
à ces aspects dans leur préparation et dans leur approche des épreuves, il nous
parait indispensable de considérer que les éléments relevant de la sécurité au

93
Fiche D1 : Les programmes réglementaires

travail, de l’encadrement et de la gestion de projet sont des invariants des


programmes, malgré cette bizarrerie de rédaction.

3- La place des programmes dans les différentes épreuves

Le caractère très hétérogène de certaines spécialités nécessite clairement une


préparation spécifique. C’est particulièrement vrai pour les épreuves de rapport ou
d’étude de cas, où le candidat inscrit en spécialité 3 (Prévention et gestion des
risques, hygiène, restauration) pourra avoir à composer sur des sujets très variés
d’une année sur l’autre (la gestion des déchets, la sécurité des laboratoires ou la
prévention des risques au travail…)

Sur ces spécialités le choix est parfois fait, quand il est possible, de proposer des
sujets transversaux, mais l’analyse des sujets des dernières années montre qu’il
n’est pas rare que le sujet se centre nettement sur l’une ou l’autre des options de la
spécialité.
L’épreuve de questions techniques, avec ses questions diversifiées échappe quelque
peu à ces écueils, un candidat qui maîtriserait vraiment un domaine pouvant choisir
de répondre aux questions s’y référant, en allant chercher pour le reste dans les
documents les points pour arriver à la moyenne ; il n’en demeure pas moins qu’une
bonne copie dans ces spécialités nécessite la maîtrise d’un panel d’options très
vaste.

A l’oral, c’est là encore le programme de la spécialité qui prévaut. Néanmoins, la


pratique peut conduire un jury à s’en tenir au domaine de celle-ci dans ses
questions ; un jury est cependant fondé à questionner le candidat sur l’ensemble de
la spécialité.

En termes de stratégie de préparation au concours, on conseille une préparation


détaillée sur l’ensemble du programme d’un des domaines qui doit être maîtrisé dans
le détail. Ceci doit être complété par une approche généraliste des principaux thèmes
directeurs des autres domaines de la spécialité.

94
Fiche D2 : Comment travailler les connaissances techniques

Fiche D2 : Comment travailler les connaissances


techniques
Les concours de technicien territorial sont destinés à vérifier que les candidats
disposent des connaissances nécessaires à l’exercice de responsabilité techniques,
d’encadrement et d’organisation au sein d’une collectivité territoriale. La maîtrise de
connaissances techniques est donc une des bases de la réussite à ce concours.

Il n’est pas demandé, ni envisageable, d’avoir une connaissance encyclopédique sur


les vastes domaines techniques couverts par les différentes spécialités. Il convient
cependant de maîtriser un certain nombre de notions de base qui sont présentées
dans cette fiche.

1- Identifier les niveaux d’exigence selon les épreuves

La question de la qualité de maîtrise technique peut être analysée stratégiquement


en ayant une bonne appréhension des niveaux de connaissance exigés par les
différents types d’épreuves. Le tableau ci après détaille ces niveaux d’exigence.

Épreuve Filière concernée Capacités

Rapport technique TT : concours Capacité technique à comprendre, exploiter


interne et 3ème et synthétiser les documents fournis
concours

Rapport technique avec Toutes épreuves Capacité à comprendre, exploiter et


propositions écrites de TP2 et synthétiser les documents fournis
opérationnelles TP1 Connaissances techniques, juridiques,
organisationelles, etc. complémentaires

Questions techniques TT, concours Capacité à exploiter un dossier technique


(idem) externe Connaissances techniques
complémentaires.

Etude de cas (idem) concours interne Capacité à exploiter un dossier technique.


et 3ème concours Connaissances techniques
complémentaires indispensables

Oral toutes filières Connaissances techniques, administratives,


juridiques et organisationnelles
indispensables
Savoir-faire, savoir être, gestion du stress

La nature des épreuves fait donc qu’il est souvent envisageable de passer le cap de
des épreuves écrites sans avoir de connaissances techniques approfondies
concernant le sujet sur lequel vous plancherez. Ceci est vrai en particulier pour

95
Fiche D2 : Comment travailler les connaissances techniques

l’épreuve de rapport technique, où ne seront testées que vos capacités de synthèse,


même si une maîtrise a priori du sujet peut vous faire gagner un temps précieux dans
l’élaboration de votre plan détaillé. En revanche, l’oral mettra très certainement à
rude épreuve votre capacité de mobilisation de connaissances techniques.

2- Connaître le programme et identifier les points à travailler


spécifiquement

La fiche D1 explique l’organisation des connaissances demandées pour les


différentes spécialités :
- Les connaissances de base qui brossent le périmètre technique de la
spécialité ; y figurent notamment les « connaissances réglementaires et
institutionnelles »
- Les questions relatives à la sécurité et à l’hygiène des travailleurs
- La gestion de service et l’encadrement
- La conduite de projet.

Il est par conséquent nécessaire de lire en détail le programme de la spécialité dans


laquelle vous vous êtes inscrit.

Il va donc falloir vous procurer des informations sur l’ensemble de ces


connaissances. Un premier temps de travail que vous pourriez envisager serait
l’établissement d’un plan détaillé des connaissances que vous souhaitez maîtriser.
Utilisez de préférence un support informatique et ébauchez une arborescence des
connaissances en utilisant comme premier squelette le programme de votre
spécialité. Vous compléterez petit à petit cet arbre, qui vous donnera in fine le plan
détaillé de l’ensemble des notions que vous avez travaillées.

Un deuxième temps de travail consistera en la lecture assidue des divers dossiers


techniques de l’ensemble des épreuves passées de votre spécialité, que vous
pourrez notamment vous procurer sur les différents sites des centres de gestions de
la FPT, par exemple http ://www.cdg69.fr/sujets_3_31_85.html (mis à part les
dossiers que vous réserverez à l’entraînement en situation, que vous ne lirez qu’au
moment où vous travaillerez spécifiquement les épreuves!).
En effet, les dossiers des annales de votre spécialité consistent en des textes
techniques, juridiques, administratifs, etc. sélectionnés par les auteurs et les
correcteurs des sujets, parfaitement ciblés, en général plus ou moins transversaux.
Bref, il s’agit d’une ressource de connaissances techniques très précieuse ! Ainsi,
n’hésitez surtout pas à compulser les annales d’études de cas et de questions
techniques, même si vous vous destinez à passer l’épreuve de rapport technique
avec propositions opérationnelles.

96
Fiche D2 : Comment travailler les connaissances techniques

3- Lire la presse

Tout au long de vos révisions, il est indispensable de se consacrer régulièrement à la


lecture de la presse technique généraliste (Techni-cité, la Gazette des communes,
etc.) et de la presse plus spécifiquement liée à la spécialité que vous avez choisie.
En général, les bibliothèques des grandes villes disposent de tout un panel de
presse pouvant vous intéresser. Cependant, rien ne vous empêche, et ce même si
vous n’êtes pas en poste dans une collectivité ou un EPCI, de demander à votre
mairie, ou à la mairie du chef-lieu le plus proche de chez vous, d’avoir accès aux
magazines que ces dernières reçoivent par abonnement. Bien souvent ces
documents sont stockés dans les secrétariats des services techniques. Un courrier
demandant l’accès à cette source de documentation, expliquant vos motivations, a
des chances raisonnables de trouver une issue favorable.

Voici un exemple de lettre que vous pourrez produire pour demander cette
autorisation.

ville de xxxx, le xx/xx/xxxx

Monsieur/Madame le Maire

Habitant à xxxx (élément utile si vous sollicitez la mairie de xxxx, vous êtes
l’un des administrés - et un potentiel électeur !), je souhaite intégrer la fonction
publique territoriale dans le grade de technicien territorial. Je me suis d’ailleurs
inscrit / Je compte d’ailleurs m’inscrire à la session de concours du yy/yy/yyyy.
Dans le cadre de ma préparation au concours, je souhaite approfondir mes
connaissances techniques, et, dans cet objectif, je souhaite avoir accès à des
archives de presse technique spécialisée.
La bibliothèque de xxxx ne dispose pas d’archives suffisamment importantes
pour mener à bien mon projet. Aussi, je vous sollicite afin de pouvoir
demander à vos services techniques l’autorisation d’accéder aux revues
techniques qui y seraient éventuellement archivées. Muni de votre accord, je
me permettrai de prendre contact avec les secrétariats afin de savoir dans
quelle mesure il est envisageable de me permettre d’accéder à ces
ressources documentaires. Je mènerai bien entendu ma démarche avec un
souci de discrétion et la volonté constante de ne pas perturber le travail de vos
services.

Vous remerciant de l’attention de que vous accorderez à ma demande, je


vous prie, M/Mme le Maire, d’agréer l’expression de mes salutations
respectueuses.

Lors de vos phases de lecture de presse, vous aurez tout intérêt à vous munir d’un
bloc-notes et à vous exercer à réaliser des fiches résumé des articles intéressants,
sur le mode de ce qui vous est proposé comme méthode de travail pour les épreuves
de notes de synthèse (fiches C2 et C3). Vous disposerez ainsi in fine d’un corpus

97
Fiche D2 : Comment travailler les connaissances techniques

technique étoffé et diversifié, et vous aurez travaillé votre capacité de synthèse.


Notez qu’il vous est proposé à dessein d’utiliser un bloc note plutôt qu’un outil
numérique, afin de vous donner l’occasion de travailler vos capacités de synthèse en
situation d’examen, c’est à dire muni d’un simple couple papier/stylo.

4- Etre curieux

Dans le cadre de votre travail d'acquisition de connaissances techniques, une fois


identifiés les éléments de connaissance à consolider et l’accès à une documentation
technique adéquate, il vous faudra également trouver le moyen de « faire du
terrain ». En effet, les connaissances techniques ne s’acquièrent pas uniquement
dans des documents écrits. L’épreuve de l’oral, en particulier, vous mettra face à des
questions de mise en situation dont les réponses demanderont autant du savoir être
que du savoir-faire. Il vous faudra en effet faire preuve bien évidemment d’un certain
niveau de maîtrise de connaissances, mais également être en capacité de réagir
rapidement face à une situation - théorique - imprévue.

Afin de préparer cet aspect de l’exercice de l’oral d’admission, votre curiosité sera
l’un de vos meilleurs alliés. Prendre le temps d’aller voir des techniciens en situation
est une excellente méthode pour vous permettre de répondre avec sincérité et
l’assurance d’une connaissance pratique autant que théorique à des questions
désarçonnantes.

4.1. Si vous êtes déjà fonctionnaire territorial

A l’occasion des entretiens annuels d’évaluation, ou par une communication ad hoc,


il est tout à fait recommandé de faire part à vos supérieurs hiérarchiques de votre
intention de passer le concours. Les collectivités mettent généralement des
formations spécifiques (CNFPT) à disposition de leurs agents qui souhaitent évoluer
professionnellement. En outre, cette annonce va également vous permettre de
demander à être associé à des réunions qui ne relèvent pas directement de votre
cadre d’emploi : il peut être très utile d’avoir, par exemple, assisté à des réunions de
chantier menées par un technicien ou un technicien principal, voire par un ingénieur.
Vous pourrez constituer des fiches « rapport d’étonnement » pour noter le
déroulement de la réunion, les enjeux techniques abordés, les modes de travailler
des divers interlocuteurs en présence, etc.

Relisez ensuite vos rapports d’étonnements, en vous demandant “qu’aurais-je fait à


la place du technicien dans cette situation?” Ce travail vous permettra de vous mettre
en situation, de vous renseigner sur des points techniques, afin de pouvoir répondre
à cette question, et vous préparera de façon efficace à l’oral d’admission.

4.2. Si vous n’êtes pas fonctionnaire territorial

Si vous n’avez pas la chance d’être déjà en poste dans une collectivité territoriale, il
vous sera plus compliqué de vous inviter dans des réunions. Cependant, il existe un

98
Fiche D2 : Comment travailler les connaissances techniques

autre moyen de travailler ses connaissances techniques au contact de


professionnels issus des collectivités territoriales. Il s’agira de solliciter des interviews
auprès de divers techniciens (voire ingénieurs) des collectivités de votre voisinage
qui travaillent dans le domaine de spécialité que vous visez. Cette technique peut
sembler cavalière, mais il faut savoir que la pratique est très courante. Des étudiants,
qui réalisent des mémoires, des personnes en recherche d’emploi, qui travaillent leur
réseau, parfois des journalistes,... beaucoup de monde sollicite les techniciens pour
que ces derniers expliquent leur métier.

Dans l’idéal, pour solliciter un rendez-vous, l’usage veut que l’on envoie tout d’abord
un mail et ensuite que l’on confirme le rendez-vous par en coup de téléphone, si le
mail de réponse tarde à arriver. En effet, si vos mails restent lettre morte, c’est bien
souvent parce que le technicien, pris dans son quotidien, met ce type de sollicitations
de côté et qu’elles finissent par lui sortir de l’esprit.

Une excellente période pour solliciter un entretien est la période estivale : l’activité
des collectivités ralentit, il y a moins d’échéances politiques, une partie des
entreprises sont en congés, c’est le moment idéal pour faire parler un technicien de
son métier.

Préparez votre entretien, c’est la moindre des politesses, face à quelqu’un qui va
vous accorder une heure de son temps. Vous pouvez utiliser la trame d’entretien
suivante :
- présentez-vous rapidement, expliquez pourquoi vous venez rencontrer cette
personne (cela vous permettra d’ailleurs de réviser l’oral du concours…)
- demandez à votre interlocuteur :
o d’expliquer où il travaille, son positionnement, ses activités
o son parcours professionnel antérieur au poste qu’il occupe
actuellement
o de raconter les circonstances dans lesquelles il a passé le concours de
technicien, comment s’est passé l’oral, quelles ont été les questions
déstabilisantes, etc.
o de décrire les dossiers d’actualité qui le concernent
o où il se voit dans 5-10 ans

Ces informations, multipliées par une demi-douzaine d’entretiens, vous permettront


de noter les grands enjeux techniques qui se posent à un temps « t », et vous
mettront en situation de mener une discussion technique fouillée avec des personnes
ayant le profil d’une partie du jury d’oral. Il s’agit d’un exercice particulièrement
formateur et efficace qui vous apprendra à mobiliser des connaissances techniques
dans une situation d’oral.

Bien évidemment, il est tout à fait possible (voire recommandé !) pour quelqu’un déjà
en poste de solliciter des entretiens sur ce modèle.

99
Les connaissances généralistes

100
Fiche Dg1 : Le monde territorial

Fiche Dg1 : Le monde territorial


Le monde territorial est relève d’une organisation relativement récente et en
constante évolution, tout en étant particulièrement vaste : 1,8 millions de
fonctionnaires territoriaux, soit 34% des effectifs globaux de la fonction publique, et
7% de l’emploi total du pays. Bien connaître ce monde est souvent décisif à l’oral et
surtout vous permettra de construire votre carrière de la manière la plus efficace
possible.

1- Où travaillent les techniciens territoriaux?

Les fonctionnaires territoriaux peuvent exercer dans les collectivités territoriales et


leurs groupements (Communes, Régions, Départements, communautés de
Communes ou d'agglomérations, etc.), ainsi que dans leurs établissements publics
(centres communaux d'action sociale (CCAS), offices publics de l’habitat,
Établissements publics de coopération intercommunale…).

Afin de bien comprendre les différentes manières d’exercer en fonction de ces


différentes entités, ce chapitre propose un bref aperçu de leurs spécificités
respectives.

 Territoriales ou locales?
On parle régulièrement de « collectivités locales ». Cette expression est l’équivalent
dans le langage courant de collectivités territoriales. Cependant, tous les textes
législatifs ne font bien référence qu’aux collectivités territoriales, il s’agit donc de
l’intitulé qui doit faire référence dans les écrits, voire à l’oral dans le cadre d’un
concours.

1.1. Qu’est-ce qu’une collectivité territoriale ?

L’article 72 de la constitution de la cinquième République française définit ainsi les


principes généraux de l’organisation des collectivités territoriales en France:

« Les collectivités territoriales de la République sont les Communes, les


Départements, les Régions, les collectivités à statut particulier et les
collectivités d'outre-mer régies par l'article 74. Toute autre collectivité
territoriale est créée par la loi, le cas échéant en lieu et place d'une ou de
plusieurs collectivités mentionnées au présent alinéa.
Les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour
l'ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur
échelon.
Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent
librement par des conseils élus et disposent d'un pouvoir réglementaire pour
l'exercice de leurs compétences.

101
Fiche Dg1 : Le monde territorial

Dans les conditions prévues par la loi organique, [...] les collectivités
territoriales ou leurs groupements peuvent, lorsque, selon le cas, la loi ou le
règlement l'a prévu, déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée
limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l'exercice
de leurs compétences.
Aucune collectivité territoriale ne peut exercer une tutelle sur une autre.
Cependant, lorsque l'exercice d'une compétence nécessite le concours de
plusieurs collectivités territoriales, la loi peut autoriser l'une d'entre elles ou un
de leurs groupements à organiser les modalités de leur action Commune.
Dans les collectivités territoriales de la République, le représentant de l'État,
représentant de chacun des membres du Gouvernement, a la charge des
intérêts nationaux, du contrôle administratif et du respect des lois. »

1.2. Quelques spécificités du paysage territorial français

La France offre un paysage territorial qui se démarque par quelques aspects de ce


qui peut être rencontré dans d’autres pays européens. En premier lieu, on peut noter
le grand nombre de Communes françaises (36 786, dont 27 396 -75%!- de moins de
1000 habitants), à comparer aux 89 752 Communes en Europe: la France concentre
donc 41 % des Communes de l’Union Européenne à 28, pour seulement 13 % de sa
population ! La France n’a pas connu de grandes vagues de fusions de Communes,
à l’instar de ce qu’ont vécu, par exemple, des pays comme la Suède et la Belgique
au début des années 1950 (passage respectivement de 2300 à 290 Communes et
de 2700 à 600 Communes).

Par ailleurs, la France est une nation relativement ancienne (même à l’échelle de
l’Europe), qui s’est construite dans le cadre d’une centralisation des pouvoirs.
Aujourd’hui la France est un Etat dit unitaire (par opposition aux Etats fédéraux, avec
pour exemple l’Allemagne ou encore hybrides, tel le Royaume Uni). Les différents
échelons territoriaux ont ainsi eu dans les derniers siècles d’histoire de la France des
compétences sommes toutes limitées ainsi que des capacités de décision fortement
encadrées par le pouvoir central. La décentralisation, impulsée à partir de 1982, se
traduit alors par un double mouvement d’affirmation de compétences aux différents
échelons territoriaux ainsi que par la mise en oeuvre de dispositifs de coopération
accentués entre les Communes, notamment afin de mettre en oeuvre des entités
territoriales disposant de moyens financiers et de territoires d’action en cohérence
avec les compétences exercées.

Ainsi, le paysage territorial français est marqué par l’affirmation de nouvelles entités,
l'intégration de compétences dans le cadre de dispositifs de coopération et la grande
multiplicité desdits dispositifs.

1.3. Les lois de décentralisation

A partir de 1982, les actes I, II puis III de la décentralisation modifient profondément


le fonctionnement des collectivités territoriales.

102
Fiche Dg1 : Le monde territorial

Il est à noter que la fonction publique territoriale s’est également structurée à partir
des années 1980, accompagnant ce mouvement de décentralisation: la loi du 26
janvier 1984 pose ainsi les principes généraux définissant le cadre d’action et
d’organisation de cette fonction publique.

1.3.1. Acte 1 de la décentralisation (1982)

La loi dite « Deferre » du 2 mars 1982 (puis les lois qui la complèteront dans les mois
et les années suivantes), relative « aux droits et libertés des Communes,
Départements et Régions », augmente significativement les pouvoirs détenus par les
élus locaux. Cette loi met notamment en œuvre trois évolutions majeures :

- la suppression de la tutelle financière et administrative exercées jusqu’alors a


priori par le préfet ;
- l’émergence d’un élu local à la tête des exécutifs Régionaux et
Départementaux, à la place du préfet jusqu’ici en charge de cette
responsabilité ;
- la transformation des Régions en collectivités territoriales de plein exercice
(effectif en 1986)

D’autres (nombreux) textes suivent, portant sur le statut de collectivités particulières


(Corse, Régions et territoires d’outre-mer, etc.), le mode de scrutin des Communes
de plus de 3 500 habitants, le transfert de compétences de l’Etat vers les collectivité
territoriales, la fonction publique territoriale, le statut des élus locaux, la démocratie
locale, la politique de coopération intercommunale, etc.

Cet « acte 1 » se prolonge ainsi jusque dans la fin des années 1990, avec
notamment la mise en place du nouveau mode de scrutin Régional en 1999.

1.3.2. Acte 2 de la décentralisation (2003)

L’acte 2 de la décentralisation est initié par la révision constitutionnelle du 28 mars


2003 qui comporte cinq évolutions significatives : le droit à l’expérimentation des
collectivités, la possibilité d’organiser des referendums locaux, l’autonomie
financière, un ensemble de nouveaux transferts de compétences et la simplification
du fonctionnement des intercommunalités afin de les étendre à l’ensemble du
territoire.

Les transferts de compétences de l’Etat (développement économique, formation


professionnelle, transports, action sociale, logement social, éducation et culture)
concernent plus particulièrement les Régions et surtout les Départements. On peut
par exemple noter, dans le volet « transports », le transfert d’une partie significative
des routes nationales aux Départements

103
Fiche Dg1 : Le monde territorial

1.3.3. Acte 3 de la décentralisation (2013)

A partir de 2013, une nouvelle série de réformes des collectivités territoriales est
engagée, et on évoque alors l’acte 3 de la décentralisation. Ces évolutions sont
organisées en 3 lois.

- Loi Modernisation de l’Action Publique Territoriale et Affirmation des


Métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014

Cette loi renforce notamment les compétences d’un nouvel Etablissement Public de
Coopération Intercommunale (EPCI), la Métropole, doté de compétences issues des
Communes, des Départements, des Régions voire de l’Etat.

- Délimitation des Régions et élections Régionales et Départementales

La loi du 16 janvier 2015 modifie substantiellement le découpage des Régions en en


réduisant le nombre.

- Nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRe)

Ce projet de loi renforce les compétences des Régions, réduit celles des
Départements, transfère certaines compétences de l’Etat et modifie le seuil minimal
permettant la création d’une intercommunalité.

2- Les compétences des différentes collectivités

2.1. Les Régions

Au 31 décembre 2011, Les Régions employaient environ 80 000 agents. Les


compétences de cette collectivité s'articulent globalement autour :
- des enjeux économiques (développement économique, développement des
ports maritimes et des aérodromes, aménagement numérique),
- des enjeux liés à l’éducation et à la formation (gestion et entretien des lycées,
formation professionnelle),
- de la protection de l’environnement (schéma Régional climat air énergie,
schéma Régional de cohérence écologique, classement des réserves
naturelles).

2.2. Les Départements

Les Départements représentent un effectif d’environ 292 000 agents. Les principales
compétences exercées sont classiquement structurées autour :
- de l’aide et de l’action sociale (enfance, avec par exemple la protection
maternelle infantile, l’aide aux personnes handicapées, aux personnes âgées,
et surtout la distribution des prestations légales d’aide sociale),

104
Fiche Dg1 : Le monde territorial

- de l’éducation (construction, entretien et équipement des collèges),


- de l’aménagement du territoire (avec en particulier la gestion des routes
Départementales) et les transports routiers de personnes hors zones urbaines
(services d’autocar) – cette dernière compétence est transférée aux Régions
dans le cadre de la loi NOTRe.
- de la culture (avec en particulier la gestion des archives Départementales)

2.3. Les Communes

Les Communes employaient fin 2011 environ 1 012 000 agents: elles représentent la
majorité des effectifs de la FPT. Les Communes exercent notamment les
compétences suivantes :

- urbanisme: planification urbaine (Plans Locaux d’Urbanisme) et urbanisme


opérationnel ( Zones d’Aménagement Concertées - ZAC). La délivrance par
les maires des autorisations d’urbanisme (permis de construire) est une
prérogative importante de ces derniers, c’est par cette compétence qu’ils
« font » la ville.
- entretien de la voirie communale et des espaces verts
- action sanitaire et sociale (par exemple dans le cadre des Centres
Communaux d’Action Sociale) : établissement de personnes âgées, crèches,
etc.
- enseignement : construction et entretien des écoles maternelles et
élémentaires
- culture : bibliothèques, salles de spectacles, écoles de musique, de danse,
d’arts plastiques, éventuellement musées, etc.
- sports et loisirs : gestion des équipements sportifs, subvention aux
associations, etc.
- protection de l’ordre public local : police municipale, services de médiation
- état civil, organisation des élections

Les réseaux (eau potable, eaux usées, eaux pluviales, électricité, gaz, réseaux de
chaleur), sont une prérogative communale qui est très souvent transférée à un
établissement public de coopération intercommunale (EPCI), de même que la
collecte des ordures ménagères. Il s’agit d’ailleurs d’une compétence obligatoire des
nouvelles Métropoles. Les Communes se dessaisissent également régulièrement de
la compétence de développement économique. L’acte 3 de la décentralisation a
apporté quelques clarifications sur cette dernière compétence.
Les transports en commun sont le troisième grand « bloc » qui est régulièrement
transféré à l’échelon intercommunal.
Le point commun de toutes ces compétences est leur caractère très consommateur
d’investissements, qui est souvent difficilement supportable pour une petite
Commune, voire une Commune moyenne.

Les EPCI font l’objet d’un développement ci après.

105
Fiche Dg1 : Le monde territorial

2.4. Les collectivités à statut particulier et les collectivités d’outre-mer

D’autres collectivités territoriales à statut particulier existent: la Corse, les collectivités


territoriales uniques (Mayotte, et, en 2015, Guyane et Martinique), collectivités
d’outre-mer, Nouvelle Calédonie.

2.5. Les Métropoles

A l’heure actuelle, une seule Métropole est mise en place sur un statut de collectivité
territoriale, il s’agit de la Métropole lyonnaise: les compétences de cette Métropole
seront, globalement, la fusion des compétences du Département et de la
communauté urbaine. Les autres Métropoles seront des Etablissement Publics de
Coopération Intercommunale. Il s’agira de communautés urbaines (cf. ci après) aux
compétences élargies, notamment sur les enjeux de distribution de l’énergie
(réseaux électricité et gaz, réseaux de chaleur).

2.6. Les EPCI

Les collectivités territoriales peuvent s'associer pour l'exercice de leurs compétences


en créant des organismes publics de coopération.
Les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) sont les
syndicats de Communes, les communautés de Communes, les communautés
d'agglomération, les communautés urbaines, les syndicats d'agglomération nouvelle
et les Métropoles.

Les EPCI sont classiquement des regroupements de Communes qui créent des
entités leur permettant de mettre en commun un certain nombre de compétences. On
peut relier cette nécessité à la spécificité du grand nombre de Communes française
et à l’absence de lois de diminution du nombre de Communes.
Il faut signaler également les syndicats mixtes qui impliquent la coopération de
collectivités territoriales différentes, par exemple les Communes et les Départements.

Très sommairement, on peut classer les EPCI en deux catégories: les EPCI sans
fiscalité propre (qui ne disposent pas de ressources budgétaires liées à des impôts
qu’ils lèvent, tels les syndicats de Communes) et les EPCI avec fiscalité propre qui
peuvent donc bénéficier de ressources assises sur un impôt local.

Les EPCI à fiscalité propre sont classiquement, outre les nouvelles Métropoles :
- les communautés urbaines
- les communautés d’agglomération
- les communautés de Communes

Ces trois EPCI, dont la constitution est en général conditionnée à la population des
territoires concernés, ont des compétences différentes, obligatoires ou optionnelles.
Les communautés urbaines ont des compétences obligatoires plus étendues que les
communautés d’agglomération, elles-mêmes disposant de plus de compétences que

106
Fiche Dg1 : Le monde territorial

les communautés de Communes. Généralement, ces établissements (qui ne sont


pas des collectivités territoriales !), exercent a minima des compétences dans les
domaines « classiques » évoqués au chapitre « les Communes »: gestion des
réseaux (eau potable, assainissement, eaux pluviales), gestion de la collecte et du
traitement des ordures ménagères, gestion des transports en commun.

Les EPCI sans fiscalité propre peuvent être:


- des syndicats intercommunaux (classiquement organisés dans les territoires
plus ruraux autour des compétences d’assainissement, d’eau potable, de
collecte des ordures ménagères, mais également de gestion des réseaux de
distribution de l’énergie avec les syndicats d’électrification)
- des syndicats mixtes, qui regroupent diverses collectivités et/ou EPCI
différents (Département et Communes par exemple): ces syndicats ont
généralement des compétences spécifiques en planification urbaine ou bien
encore en matière de transports en commun.

Les EPCI sont régis par deux principes fondamentaux : le principe de spécialité, qui
implique qu’un EPCI ne peut intervenir que dans un domaine de compétence qui lui
a été transféré, et le principe d’exclusivité, qui stipule que les EPCI sont les seuls à
pouvoir agir dans les domaines de compétence qui leur ont été transférés.

Le tableau ci-après résume les compétences dévolues à chacun des EPCI.

Intercommunalité Compétences obligatoires Compétences facultatives


Syndicat Une seule compétence
intercommunal à
vocation unique
Syndicat Plusieurs compétences
intercommunal à
vocations multiples
Syndicat - Programmation et investissement en
d'agglomération urbanisme
nouvelle - Logement
- Transports
- Réseaux divers
- Création de voies nouvelles
- Développement économique
Communauté de - Aménagement de l'espace Au moins 4 parmi :
communes - Actions de développement
économique - Environnement
- Politique du logement et du cadre de vie
- Voirie
- Équipements culturels, sportifs et
scolaires
- Tout ou partie de l'assainissement
- Action sociale d'intérêt communautaire

Tout ou partie de l'action sociale, après


une convention passée avec le
département

107
Fiche Dg1 : Le monde territorial

Communauté - Développement économique et Au moins 3 parmi :


d'agglomération aménagement de l'espace
communautaire, - Assainissement, eau
- Équilibre social de l'habitat - Protection et mise en valeur de
- Politique de la ville l'environnement et du cadre de vie
- Aménagement
- Entretien et gestion de voirie, de parcs
de stationnement
- Construction d'équipements culturels et
sportifs d'intérêt communautaire
- Action sociale d'intérêt communautaire
Communauté - Développement et aménagement Tout ou partie de l'action sociale, après
urbaine économique social et culturel de une convention passée avec le
l'espace communautaire département.
- Aménagement de l'espace
communautaire
- Équilibre social de l'habitat sur le
territoire communautaire
- Politique de la ville dans la
communauté.
- Gestion des services d'intérêt
collectif
- Protection et mise en valeur de
l'environnement et de la politique du
cadre de vie
Métropole Compétences précédemment Après une convention passée avec le
dévolues aux communes : département :

- Développement et aménagement - Action sociale


économique, social et culturel - Collèges
- Aménagement de l'espace - Développement économique
métropolitain - Schéma d'aménagement touristique
- Politique locale de l'habitat départemental et comité départemental
- Politique de la ville du tourisme
- Gestion de certains services - Musées départementaux
d'intérêt collectif - Équipements sportifs départementaux
- Protection et de mise en valeur de
l'environnement et de politique du Après une convention passée avec la
cadre de vie région :

Compétences précédemment - Lycées


dévolues au département : - Développement économique

- Transports scolaires Délégation de l'État, à la demande de la


- Gestion des routes départementales métropole :
- Zones d'activités et promotion à
l'étranger du territoire et de ses - Grands équipements et infrastructures
activités économiques

Compétences précédemment
dévolues à la région :

- Promotion à l'étranger du territoire et


de ses activités économiques
Source : Wikipedia

108
Fiche Dg1 : Le monde territorial

3- Pour conclure

Le monde des collectivités territoriales est particulièrement vaste, c’est l’un de ses
nombreux atouts. En fonction de sa spécialité, de ses aspirations, il peut être utile de
se demander quel type de collectivité pourra permettre meilleur épanouissement
professionnel.

Le jour de l’oral, avoir en tête ces éléments de connaissance générale et de choix


personnel permettra de donner des réponses précises au jury dans la de l’entretien
portant sur le parcours personnel du candidat. La connaissance du contexte des
collectivités territoriales en France et la démonstration de l'existence d’un
projet professionnel en lien avec ce contexte ne pourront que donner des
gages de qualité du candidat au jury.

109
Fiche Dg2 : La commande publique

Fiche Dg2 : La commande publique

Un technicien territorial doit maîtriser les fondements des marchés publics, savoir en
rédiger les pièces techniques dans son domaine, participer à l’analyse des offres et
au suivi de l’exécution du marché qui en découle.

Dans le cadre des concours, il est très probable que ce thème sera abordé dans les
épreuves, à l’écrit comme à l’oral, et ce quel que soit le concours ou l’examen
présenté.

Cette question apparaît par conséquent comme un point de passage obligé de toute
préparation aux concours et examens du cadre d’emploi de technicien territorial.

1- Les fondements des marchés publics

1.1. Le Code des marchés publics

Le droit de la commande publique, pour l’essentiel de ce que doit connaître le


technicien territorial, est sous-tendu par un texte unique : le Code des Marchés
publics.
Ce texte, adopté par un décret de 2006 est donc la base à connaître (cf. encadré). Il
est relativement facile d’accès et est resté assez stable.

Le 1er article de ce Code doit impérativement être lu, compris et retenu.

Son premier alinéa définit les termes de « marché public » et « accord cadre ». On
laissera ici de côté cette dernière notion, plus complexe et beaucoup moins utilisée
en pratique, pour se concentrer sur la première définition :

« Les marchés publics sont les contrats conclus à titre onéreux entre les
pouvoirs adjudicateurs définis à l'article 2 et des opérateurs économiques
publics ou privés, pour répondre à leurs besoins en matière de travaux, de
fournitures ou de services. » (art. 1)

Cette définition pose plusieurs points importants :

- Un marché public est tout d’abord un contrat, et donc un document bilatéral,


précisant les termes d’un accord réciproque. Cela s’oppose à de nombreux
actes de l’administration, qui sont souvent des actes unilatéraux (un arrêté de
nomination ou de voirie, une délibération, etc.)
- Il est conclu à titre onéreux, et comprend par conséquent une rémunération
de l’opérateur économique.
- Il est conclu entre un pouvoir adjudicateur (Collectivités territoriales, Etat, les
hôpitaux, etc.) et un opérateur, privé ou public.

110
Fiche Dg2 : La commande publique

- Il a pour objet de répondre à un besoin de l’administration ; la bonne


définition de ce besoin est une des tâches fondamentales pour la préparation
d’un marché public, l’ensemble des règles découlant, comme on le verra par
la suite, de la qualité de ce besoin (travaux, fourniture ou services) et du
montant estimé de l’achat.

 Que lire du Code des Marchés Publics ?

Le Code des marchés publics fait partie des textes réglementaires de lecture relativement aisée ; la
langue employée reste abordable, et l’existence d’un document unique permet un véritable
sommaire et l’absence de renvois permanents de texte en texte. Néanmoins, cela reste un
document juridique long, présentant de nombreux détails qui peuvent nuire à la compréhension
globale du fonctionnement des marchés publics.

L’ensemble du document est disponible librement, notamment sur le site officiel Legifrance.
En premier lieu, les 295 articles du Code sont organisées en cinq parties, mais la seule première
partie (jusqu’à l’article 133) traite de l’essentiel de l’activité des collectivités. On se limitera par
conséquent utilement à ces premiers articles pour une prise de contact.

Dans l’optique d’une préparation aux concours, on peut recommander plusieurs niveaux de lecture.

er
Pour les « très pressés » en situation d’urgence, la lecture de l’article 1 , qui détaille les principes
fondamentaux de la commande publique, ainsi que des éléments de la présente fiche peuvent
permettre de « limiter la casse », sans espoir cependant de faire longtemps illusion, surtout en
situation d’oral.

Pour les autres, les articles-clé peuvent être les suivants :


- Les deux premiers articles, fondamentaux;
- L’article 14, qui traite des clauses sociales et environnementales dans les marchés,
ce qui constitue une actualité fréquemment évoquée ;
- L’article 26, définissant les différents seuils de procédure ;
- L’article 35, qui traite des marchés à procédure adaptée ;
- L’article 40 qui définit les règles de publicité ;
- Les articles 57 à 64, relatifs aux procédures formalisées d’appel d’offre.

Au-delà de ces quelques extraits, un candidat qui choisirait d’accorder un temps sérieux à la
question des marchés publics gagnera à la lecture complète du Manuel d’application du code des
marchés publics, disponible là encore sur Legifrance. Ce texte, sans portée réglementaire mais
cependant officiel, vise par une série de questions-réponses à expliciter le Code auprès du plus
grand nombre, et se trouve de ce fait à la fois complet et facile d’accès ; profitez !

111
Fiche Dg2 : La commande publique

1.2. L’équilibre des grands principes de la commande publique

Le second alinéa de son article 1 énonce les principes qui sous-tendent ensuite le
reste du Code :

II.- Les marchés publics et les accords-cadres soumis au présent code


respectent les principes de liberté d'accès à la commande publique, d'égalité
de traitement des candidats et de transparence des procédures. Ces principes
permettent d'assurer l'efficacité de la commande publique et la bonne
utilisation des deniers publics. Ces obligations sont mises en oeuvre
conformément aux règles fixées par le présent code.

L’ensemble du Code est construit pour développer ces principes, qui se scindent en
deux blocs qu’on peut considérer comme complémentaires et en équilibre
permanent : le bloc des principes qui tendent à une formalisation et un contrôle des
procédures, et celui qui tend à la simplification et la souplesse de celles-ci.

Le premier bloc est donc celui qui regroupe les principes visant à garantir la plus
grande équité des procédures de marchés, via :
- la liberté d’accès à la commande publique, celle-ci ne devant poser
d’obstacle à l’accès à une procédure que pour des raisons objectives et
proportionnées (qualifications professionnelles minimales relatives aux
prestations à effectuer, respect des règles du Code du Travail par exemple) ;
ainsi, en aucun cas l’éloignement géographique ou la taille d’une entreprise ne
peuvent être à eux seuls des critères d’élimination ;
- l’égalité de traitement des candidats, notion fondamentale et transversale
de l’administration, qui a des conséquences pratiques qui peuvent tendre à un
formalisme important ;
- la transparence des procédures, qui impose au pouvoir adjudicateur de
décrire de manière complète son besoin, ainsi que le déroulement de la
consultation, mais également de devoir répondre a posteriori du bon
déroulement des procédures.

Une conséquence directe de ces trois principes réside dans l’obligation de publicité
qui en découle logiquement : ainsi, le Code impose de faire connaître au plus grand
nombre et de manière publique, en particulier par l'insertion dans des journaux
spécialisés dans les annonces de marchés, dans les journaux professionnels et/ou
sur internet.

Cette information préalable, facilement accessible et largement diffusée vise


notamment à interdire une forme de “présélection” des candidats par limitation de
l’information dans un cercle limité, ce qui briderait de fait la liberté d’accès à des
candidats non informés, l’égalité entre ceux qui ont connaissance de l’annonce et
ceux qui n’ont aucun moyen de connaître le besoin de l’administration,

112
Fiche Dg2 : La commande publique

Il n’est par conséquent pas abusif de considérer l’obligation de publicité comme


faisant partie des principes fondamentaux du Code.
Si ces principes ont des effets vertueux, leur application sans discernement
contribuerait nécessairement à un formalisme très important, et ce quel que soit
l’achat. Si cela est tout à fait concevable pour la construction d’une station
d’épuration coûtant plusieurs millions d’euros, le problème devient en revanche
évident quand il faut acheter une pièce de rechange à quelques euros.

C’est pourquoi l’article premier vient pondérer le premier bloc d’obligation par un
second, relatif à l’efficacité économique de l’achat.
En effet, les procédures ont un coût qui ne doit en aucun cas être mis de côté, tant
en termes de temps de travail des agents qu’en termes de fermeture de l’accès de la
commande publique aux opérateurs les moins outillés pour les questions
administratives.

C’est en vertu de cet équilibre permanent que le Code, dans la suite de ses articles,
construit un ensemble gradué de procédures et d’obligations qui s’échelonnent en
particulier en fonction du montant de l’achat, depuis les achats de faibles montants
qui sont exonérés de l’obligation de mise en concurrence et de publicité jusqu’aux
achats de montants importants, qui doivent suivre un formalisme complexe et
rigoureux permettant de garantir ici la pleine mesure des principes du premier bloc.

2- Seuils, publicité, procédures

Pour mettre en œuvre les principes énoncés dans son article 1, le Code des marchés
publics définit plusieurs seuils autour desquels sont organisées des procédures
différentes selon leur montant, permettant une grande souplesse pour les achats de
faibles montant, et une très grande rigueur pour les achats importants.

De manière schématique, on peut déterminer trois grands types d’obligation de


formalisation :

- Pour les achats les plus importants (au-delà de 207 000 € pour les fournitures
et services, et au-delà de 5 186 000 € pour les travaux), l’acheteur relève du
domaine des procédures formalisées: la procédure doit être choisie dans
une liste limitative, où tous les détails (délais, pièces, informations transmises
aux candidats, etc.) sont fixés
- A contrario, pour les achats de faibles montant (inférieurs à 25 000 €),
l’acheteur n’a pas d’obligation réglementaire de publicité et de mise en
concurrence, ce qui signifie qu’un achat direct est possible, même si le Code
dispose que « lorsqu'il fait usage de cette faculté, [l’acheteur] veille à choisir
une offre répondant de manière pertinente au besoin, à faire une bonne
utilisation des deniers publics et à ne pas contracter systématiquement avec
un même prestataire lorsqu'il existe une pluralité d'offres potentielles
susceptibles de répondre au besoin » (art. 28).

113
Fiche Dg2 : La commande publique

- Précisons par conséquent que si le Code n’impose pas pour ces faibles
montants de mise en concurrence ni de publicité, il ne l’interdit nullement;
beaucoup de collectivités choisissent d’ailleurs de se doter de règles internes
plus restrictives (cf. plus loin).
- Entre ces deux seuils, c’est le domaine des Marchés à procédure adaptée,
communément appelés MAPA : la mise en concurrence et la publicité sont
obligatoires, mais l’acheteur est libre d’en choisir les formes « en fonction de
la nature et des caractéristiques du besoin à satisfaire, du nombre ou de la
localisation des opérateurs économiques susceptibles d'y répondre ainsi que
des circonstances de l'achat » (art. 28).
Cela signifie concrètement que pour un achat de 18 000 €, on pourra se
contenter de formalités très allégées, comme une lettre de consultation
décrivant les principales caractéristiques de l’achat, adressée à plusieurs
professionnels de la région, alors que pour des prestations intellectuelles de
150 000 € il y aura lieu de prévoir un cadre de consultation proche des
procédures formalisées.

Les candidats comme les professionnels ignorent souvent la souplesse qui est
offerte aux acheteurs par les MAPA, ce qui conduit souvent à un formalisme
excessif, coûteux en temps pour la collectivité, mais qui peut également faire
fuir des entreprises peu habituées aux procédures administratives. C’est en se
posant systématiquement la question de l’équilibre entre les deux blocs
d’obligations fondamentales de l’art. 1 (cf. chapitre 1-c) qu’on peut s’assurer
d’être conforme, tant à la lettre qu’à l’esprit du Code.
Pour aller plus loin sur le sujet central, on recommande vivement la lecture
de ce document, qui émane de la Direction des Affaires Juridiques du
Ministère de l’Economie et des Finances.

Il existe enfin un seuil complémentaire relatif à la publicité, et fixé à 90 000 € pour


toutes les procédures ; au-delà de ce seuil, toute consultation doit faire l’objet d’une
publicité dans un Journal d’Annonces Légales (dont fait partie le Bulletin officiel des
annonces de marchés publics, ou BOAMP, très souvent utilisé), ainsi que sur le
« profil d’acheteur » (site dématérialisé de la collectivité pour ses achats). Cette
publicité obéit en outre à des formes réglementaires, fixant notamment le minimum
d’informations obligatoires à y faire figurer.

114
Fiche Dg2 : La commande publique

Plus que la valeur exacte des seuils, c’est leur architecture en trois types de
procédures qui doit être retenue, ne serait-ce parce que le montant de ces limites
varie régulièrement.

Une précision importante est à apporter quant aux seuils et aux procédures : ce qui a
été développé plus haut développe ce que prévoit le Code des Marchés Publics ; en
revanche, une collectivité peut se doter de ses propres règles, dès lors qu’elles ne
vont pas en-deçà de ce que prévoit le Code.

Il est par exemple fréquent que des règles internes prévoient des seuils
intermédiaires pour les MAPA, en décidant par exemple qu’au-delà de 50 000 € il
doit être prévu une publicité et un dossier de consultation complet, à l’image de ce
que l’on pratique en appel d’offres.

115
Fiche Dg3 : Les finances publiques

Fiche Dg3 : Les finances publiques

La maîtrise fine des questions liées aux finances publiques ne relève évidemment
pas des missions du technicien territorial ; néanmoins, il est indispensable à celui-ci
de connaître les principes fondamentaux qui sous-tendent les budgets des
collectivités.
Le but est à la fois de comprendre les cadrages budgétaires dans le quotidien de son
activité mais aussi de préparer les questions qui ne manqueront pas d’être posées
sur ce point au candidat, notamment dans le cadre des épreuves orales.

1- Les Principes de base

Les lois de décentralisation (cf. fiche Dg1) ont – entre autres – affirmé le principe
fondateur de l’autonomie financière des collectivités territoriales.
Ceci signifie que les collectivités sont libres de construire leur budget selon leurs
moyens et leurs projets, moyennant cependant le respect de contraintes, tant sur la
forme que sur le fond.

1.1. Principes généraux

Le budget d’une collectivité territoriale obéit ainsi à un certain nombre de principes


généraux, parmi lesquels :

- L’unité et l’annualité : l’ensemble des dépenses et recettes de la collectivité


entre le 1er janvier et le 31 décembre doivent être contenues dans un
document unique, le budget annuel, ce qui n’exclut cependant pas
d’adjoindre dans ce document des budgets dits « annexes » (budgets de
l’eau, de l’assainissement, des centres communaux d’action sociale, etc.). De
la même façon, des évolutions permettent d’assouplir la programmation
pluriannuelle, mais l’unité de base reste l’année.
- La sincérité : la collectivité doit chaque année évaluer sincèrement les
dépenses et les recettes qu’elle prévoit pour l’exercice à venir. Sous-estimer
volontairement les dépenses de personnel, pourtant largement prévisibles,
pour équilibrer fictivement un budget est par exemple susceptible d'entraîner
un rejet du budget par le Préfet.
- L’équilibre : un budget doit impérativement présenter des dépenses
inférieures ou égales aux recettes. C’est la règle, plutôt intuitive mais
fondamentale, qui sous-tend l’élaboration du budget, et qui se décline à
l’intérieur de chacune des sections d’investissement et de fonctionnement
(voir plus loin une vue plus en détail de la structure d’un budget).

1.2. Contrôle et sanctions

Le Préfet, représentant de l’Etat, a la charge du contrôle du budget, une fois celui-ci


voté par la collectivité.

116
Fiche Dg3 : Les finances publiques

Sont passés en revue le respect des principes généraux, mais également un grand
nombre de règles : inscription des dépenses obligatoires, évolution des différents
taux, etc.

En cas de non-conformité, la sanction finale est la mise sous tutelle du budget : le


Préfet a ainsi les pouvoirs nécessaires pour, par exemple, équilibrer un budget qui lui
serait présenté en déséquilibre : baisse de dépenses, hausse de taux, annulation de
projets, etc.

1.3. L’exécution budgétaire : la séparation de l’ordonnateur et du comptable

Une fois le budget voté, il est exécuté, c’est-à-dire que la collectivité réalise les
différentes dépenses et recettes qui y sont inscrites.
Une des spécificités fortes des budgets des collectivités territoriales françaises est la
séparation de l’ordonnateur et du comptable : c’est l’ordonnateur (la collectivité) qui
décide, dans le cadre de son budget, de l’affectation des dépenses et recettes, qui
traite avec les fournisseurs, prestataires, créanciers, etc., mais les mouvements
financiers sont réalisés par l’Etat, qui fait en quelque sorte fonction de banquier des
collectivités.

Ce principe a des répercussions quotidiennes, en particulier dans le contrôle de


l’exécution budgétaire qu’exercent les trésoreries sur chacune des dépenses,
amenant souvent les techniciens à fournir au service comptable des pièces et
justifications à destination du payeur.

2- La structure du budget

2.1. Sections, chapitres et articles

Tout budget de collectivité est scindé en deux sections : Fonctionnement et


Investissement, chacune des deux sections devant être équilibrée en dépenses et
recettes.

Schématiquement, le budget de fonctionnement inclut ce qui a trait au récurrent


et au quotidien (salaires, dépenses générales de bureau, etc.) tandis qu’en
investissement se retrouvent les dépenses structurantes, destinées à durer sur
plusieurs années (bâtiments, travaux, gros matériels, terrains, etc.)

Chacune des sections est ensuite divisée en chapitres, eux-mêmes scindés en


articles. Ces chapitres et articles sont numérotés selon une nomenclature nationale,
le Plan comptable, permettant notamment l’homogénéité de la structure des budgets
à l’échelle nationale et leur suivi comparatif.

Les budgets principaux des communes, départements, régions, EPCI, etc., sont
construits selon la nomenclature M14. D’autres nomenclatures plus spécifiques

117
Fiche Dg3 : Les finances publiques

existent, comme par exemple la M49 qui doit être utilisée pour les budgets des
services d’eau et d’assainissement.

2.2. Principales mécaniques de construction du budget.

La construction d’un budget est un exercice complexe, qui relève de spécialistes de


la filière administrative. Néanmoins, les quelques principes qui suivent font partie
de la culture administrative d’un technicien, et permettent au quotidien de mieux
comprendre les arbitrages et contraintes budgétaires auxquels chacun est confronté
dans sa pratique professionnelle.

L’équilibre d’un budget doit, on l’a vu, être réalisé par l’équilibre respectif de chacune
des deux sections de fonctionnement et d’investissement.
Intéressons-nous tout d’abord au Fonctionnement. Les principaux postes de
dépenses et recettes sont les suivants, en prenant l’exemple d’un budget communal
très simplifié :

Structure du budget de fonctionnement

Les points à retenir sont ici :


- La nature des recettes de fonctionnement, composées en très grande partie
du produit des impôts et taxes que lève la collectivité (taxe foncière, taxe
d’habitation, droits de mutation, etc. pour une mairie) et de dotation étatiques.

118
Fiche Dg3 : Les finances publiques

- Le principe de la reprise dans le budget du résultat de clôture de l’année


précédente, c’est-à-dire de la différence entre l’ensemble des dépenses et
recettes réelles de l’année n-1.
- La place prépondérante des frais de personnel dans les budgets de
fonctionnement des collectivités, qui varient souvent autour du chiffre de 50 %
des dépenses.

Le point fondamental est celui de l’excédent de fonctionnement : s’il est impératif


que les recettes soient au moins égales aux dépenses, il est en pratique nécessaire
qu’elles soient significativement supérieures, de manière à générer l’excédent (dit
aussi « autofinancement »), qui va servir en tout ou partie à abonder les recettes du
budget d’investissement :

Structure du budget d’investissement

Le FCTVA, ou Fonds de compensation de la TVA correspond au remboursement par


l’Etat de la quasi-totalité de la TVA des dépenses d’investissement de l’année N-1 ;
ces recettes d’investissement sont donc d’autant plus importantes que l’année
précédente a connu des investissements élevés.

Les dépenses d’équipement correspondent aux « investissements » tels qu’on les


conçoit habituellement : travaux, acquisition de terrains, de bâtiments, de matériels,
etc.

3- Les marges de manœuvre

La présentation du chapitre précédent est statique, et décrit -de manière très


simplifiée- un budget tel qu’il est voté.
Pour bien comprendre les mécanismes de base du budget, il est intéressant de
s’interroger sur la question des marges de manœuvre, c’est à dire répondre à la

119
Fiche Dg3 : Les finances publiques

question suivante : « pour équilibrer un projet de budget déséquilibré, sur quels


leviers peut-on agir » ?

3.1. Les marges de manœuvre en investissement

Si le déséquilibre se situe au niveau de la section d’investissement, la situation est


relativement simple. FCTVA et remboursement de la dette sont immuables, car
calculés en fonctions de décisions prises les années précédentes (emprunts
souscrits, dépenses d’investissements). En revanche il est possible, dans la
préparation du budget de décider :
- de baisser les dépenses, en minimisant les dépenses d’équipement :
annulation de programmes, reports, etc.
- d’augmenter les recettes, en empruntant d’avantage, et/ou en travaillant sur
l’équilibre de la section de fonctionnement pour dégager un excédent plus
important.

Ces solutions restent facilement abordables, en ce sens qu’elles peuvent relever de


décisions, certes potentiellement difficiles, mais pouvant être prises en début
d’exercice budgétaire.

3.2. Les marges de manœuvre en fonctionnement

La situation est plus délicate en cas de problème sur la section de fonctionnement.

De la même façon qu’en investissement, certains postes sont hors de portée de la


collectivité : intérêts de la dette, résultat de l’exercice antérieur sont des données
dépendant en effet directement et mécaniquement des années précédentes. De la
même façon, le montant des dotations de l’Etat est fixé par des lois qui en fixent
modalités et montants.

La difficulté réside dans le fait que deux autres postes de dépenses, les charges de
personnel et celles d’administration générale, très importants en masse, sont des
« quasi-immuables ». En effet, le personnel des collectivités est en grande partie
constitué de fonctionnaires, qui ne peuvent être licenciés pour raison économique.
Quant aux non titulaires, ils assurent des missions qu’il n’est en général pas possible
d’annuler immédiatement. Enfin, à effectif égal, les dépenses de personnel
augmentent mécaniquement, notamment par le biais de décisions nationales
(augmentation de cotisations, du point d’indice, du montant du SMIC, etc.) et de
l’avancement de carrière des agents.

Il en va de manière similaire pour les dépenses dites d’administration générale, qui


correspondent à des dépenses souvent récurrentes, et difficiles à faire bouger
rapidement et significativement : dépenses énergétiques, maintenance des
équipements et bâtiments, etc.

120
Fiche Dg3 : Les finances publiques

Ces deux postes, qui constituent l’essentiel des dépenses de fonctionnement,


nécessitent par conséquent un travail précis et difficile, s’étalant sur plusieurs années
pour obtenir une variation notable

Il ne reste par conséquent plus que l’unique levier des taux d’imposition pour
équilibrer « rapidement » un budget de fonctionnement, ce qui ne va pas sans
difficultés politiques compréhensibles.

Rappelons que contrairement à l’Etat, il est absolument impossible pour une


collectivité de recourir à l’emprunt pour équilibrer son budget de fonctionnement, ce
qui ferait courir le risque d’une « fuite en avant » budgétaire.

3.3. L’effet ciseau

C’est pourquoi les collectivités redoutent particulièrement le fameux « effet ciseau » :


d’année en année les recettes de fonctionnement baissent (baisse des dotations,
perte de population entraînant des baisses de recettes d’impôts, etc.), et les
dépenses augmentent (personnel, nouvelles missions, inflation, etc.).
Dans un premier temps l’excédent de fonctionnement baisse, et donc
l’autofinancement du budget d’investissement. Pour assurer les engagements, il peut
être possible d’augmenter l’emprunt, ce qui génère des dépenses supplémentaires
les années suivantes, notamment en fonctionnement, ce qui accroît l’effet ciseau,
jusqu’au croisement des courbes des dépenses et des recettes, ce qui signifie que le
budget n’est plus équilibré.

Lutter contre cette mécanique implique une anticipation sur plusieurs exercices, et
des décisions complexes pour équilibrer structurellement le budget de
fonctionnement et éloigner le risque d’un vote en déséquilibre, qui ne pourrait être
corrigé par le Préfet qu’au prix de mesures drastiques (hausse massive d’impôts,
coupes dans les dépenses de fonctionnement, etc.).

4- L’année d’un budget

L’élaboration et la vie d’un budget annuel obéissent à plusieurs étapes :

- Le budget prévisionnel (BP) doit être voté par l’assemblée délibérante avant
le 15 avril de l’année concernée. Le vote est obligatoirement précédé d’un
Débat d’orientation budgétaire (DOB), où l’assemblée délibérante débat des
grandes orientations générales du budget.
- Si le budget est voté trop tôt (et a fortiori s’il est voté avant le 31 décembre de
l’année précédente), il n’est pas possible de connaître précisément l’état des
dépenses et des recettes réelles du budget précédent, et par conséquent d’en
déterminer le résultat de fin d’exercice, à reprendre dans l’exercice suivant.
Dans ce cas, le BP est voté sur la base d’un résultat estimé, et un second vote
est réalisé en cours d’année pour approuver le Budget supplémentaire (BS),

121
Fiche Dg3 : Les finances publiques

qui reprend les éléments du BP en intégrant le résultat exact de l’exercice


précédent.
- En cours d’année, des Décisions modificatives (DM) peuvent être votées
pour modifier le budget. Elles doivent pour chacune aboutir à un budget
équilibré, et par conséquent toute dépense nouvelle doit être compensée par
les recettes correspondantes, en investissement comme en fonctionnement.
- Enfin, à l’issue de la clôture de l’exercice au 31 décembre, l'ensemble des
dépenses et recettes réelles de l’année est compilé dans le Compte
administratif (CA). Ce document, présenté à l’approbation de l’assemblée
délibérante, permet de calculer le résultat de l’exercice et par conséquent
d’élaborer le budget de l’année suivante.

122
Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

Fiche Dg4 : Encadrer une équipe


En tant qu’agent de catégorie B, vous avez de grandes chances d’être amené, au
cours de votre carrière, à encadrer une équipe. Vous vous inscrirez dans une chaîne
hiérarchique : des objectifs vous seront fixés, que vous devrez faire réaliser par
l’équipe dont vous aurez la responsabilité.
L’encadrement d'équipes est une tâche délicate, faisant appel tout autant au savoir-
être qu’au savoir-faire du manager. C’est une tâche complexe et enrichissante. De
très nombreux ouvrages traitent des subtilités du management, exposent diverses
théories liées à la sociologie des organisations et la psychologie des individus, voire
proposent des recettes, évidemment « miracle ». Le propos de cette fiche n’est
absolument pas de viser une quelconque exhaustivité dans ce domaine, mais de
permettre de préparer des éléments concernant les principales questions qui
pourront être posées lors d’un oral, tout en fournissant des repères utiles à la vie
professionnelle d’un technicien.
Schématiquement, on peut présenter les tâches qui incombent à un encadrant en 4
grandes catégories : diriger, décider, organiser, protéger. La présente fiche suit ce
plan.

A noter enfin : le management dans les collectivités territoriales doit se concevoir


dans le cadre très précis des obligations du fonctionnaire. La lecture de la fiche B1,
qui fait référence à ces obligations est vivement recommandée en parallèle du travail
sur ce qui suit.

1- Diriger

Diriger, c’est acquérir l’autorité nécessaire à la mise en œuvre par autrui de


décisions, d’orientations. C’est également mettre en œuvre une méthode
d’élaboration de ces décisions ou orientations, individuelle ou collégiale, en fonction
des situations que vous rencontrerez. Ces deux faces d’une même pièce sont
présentées synthétiquement dans ce chapitre.

1.1. Les différents types d'autorité

L’organisation des collectivités territoriales est très souvent pyramidale : par


exemple, dans une collectivité importante, un ou une Directeur Général des Services,
quelques Directeurs Généraux Adjoints, une vingtaine de Directeur de services, etc.

L’obligation d’obéissance hiérarchique est inscrite dans Loi n° 83-634 du 13 juillet


1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. Un encadrant est ainsi par
définition amené à exercer une autorité sur l’équipe qu’il a en charge.

L’autorité est une notion beaucoup plus subtile qu’il n’y paraît. En effet, il est
primordial de comprendre qu’il y a plusieurs façons d’exercer une autorité sur des
collègues : la notion de légitimité de l’encadrant est primordiale. Très

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Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

schématiquement, on peut en première approche décrire trois types d’autorités qui


se complètent.

1.1.1. L’autorité liée au statut

L’intitulé de la fonction, le contenu de la fiche de poste, les directives descendantes


des échelons hiérarchiques supérieurs, tout cela contribue à créer une légitimité
accordée par l’organisation de la collectivité à assigner des tâches aux agents dont
on a la responsabilité. Cette forme première d’autorité peut être perçue par les
collaborateurs comme arbitraire si elle est envisagée isolément. Il s’agit d’un écueil
très sensible : ce n’est pas parce que l’organisation vous donne le droit de demander
l’exécution d’actions à votre équipe que cette dernière vous reconnaîtra ce droit
aveuglément et ad vitam aeternam ! Il faut mobiliser en parallèle d’autres formes
d’autorité et de légitimité.

1.1.2. L’autorité liée à la compétence professionnelle

C’est en particulier cette compétence qui vous permettra de ne pas voir votre autorité
« statutaire » s’éroder dans le temps. La notion de savoir-faire professionnel
regroupe divers éléments : savoir-faire technique, expérience, expertise, mais
également capacité d’analyse, de déduction, regard critique précis, capacité à
rapidement saisir la globalité d’une problématique sans forcément en appréhender
toutes les subtilités techniques, etc. Il est cependant très important de noter qu’un
excellent professionnel ne fait pas de facto un bon encadrant. L’un des écueils les
plus évidents est la tentation de se substituer à ses collaborateurs, à vouloir faire « à
la place de », au risque de démotiver des collègues, voire de créer des problèmes
relationnels forts dans le cas de deux visions techniques s’opposant entre encadrant
et encadré. L’objectif d’un manager ne doit pas être de faire un meilleur travail que
ses collaborateurs mais de permettre à ces derniers d’élever continuellement leur
niveau de performance.

1.1.3. L’autorité liée au charisme

Les anglo-saxons utilisent le terme « leadership » que l’on peut traduire par « la
capacité d'un individu à influencer, à motiver, et à rendre les autres capables de
contribuer à l'efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres ». On
peut, pour résumer à l’extrême, considérer que trois les points clef de cette capacité
sont :

1. la gestion de la communication « dans les deux sens », c’est à dire savoir


écouter autant que demander et surtout savoir susciter chez ses collègues la
confiance nécessaire pour que la communication ascendante et/ou
transversale puisse se faire ;

2. la capacité à s’affirmer, à affirmer ses positions dans un climat de confiance et


de respect (on utilise le terme « d’assertivité ») ;

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Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

3. la capacité à faire partager une vision à moyen et long terme - ce qui sous-
entend d’avoir cette vision !

1.2. Les différents types de management

Plusieurs types de managements peuvent être mis en œuvre. Ils devraient même,
dans l’idéal, coexister, avec des dosages adaptés en fonction des situations que
rencontrera l’encadrant. il s’agit de bien connaître et reconnaître les différents cas de
figure qui pourront se présenter à vous au cours de votre carrière. Il s’agit également
du principal « piège » que pourront vous tendre sur la question les examinateurs d’un
jury oral ! En effet, répondre à une question mettant en scène une situation
volontairement très contrastée - voire caricaturale, par une mauvaise approche
managériale pourra un peu entamer votre capital sympathie auprès dudit jury.

On rencontre classiquement les grands types de management suivants :

1.2.1 Le management directif

Dans une situation de crise nécessitant une très grande réactivité, ou face à des
agents particulièrement rétifs à exercer une tâche, pour des raisons objectivement
mauvaises, ce type de management est bien évidemment le plus approprié. Deux
conditions impératives à la réussite de ce type de management :

1. être techniquement au moins aussi compétent que les agents sur la tâche
exigée

2. être en capacité de décrire très précisément les attendus et les modes de faire
aux agents.

Est-il besoin de souligner que ce type de management ne contribue pas au


développement de l’implication et de la créativité ?

1.2.2. Le management associatif

Lorsque, par exemple, on encadre des agents avec une expérience reconnue, ce
type de management peut être particulièrement adapté. Il s’agit en effet d’associer
les agents aux décisions que le manager prend. La consultation d’un ou plusieurs
agents est ainsi préconisée avant la prise de décisions importantes. Attention,
consultation n’implique pas consensus, il s’agit essentiellement d’expliquer les
objectifs et les motifs qui sont à l’origine de la prise de décision. Il faut être en
capacité de clairement définir ce qui peut être négociable et ce qui doit rester non
négociable.

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Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

1.2.3. Le management participatif

Particulièrement adapté lorsque que l’on encadre une équipe composée d’une
majorité, relative ou absolue, de personnes créatives. Avec ces agents, souvent
force de proposition et d’initiatives, il s’agit de mettre en place un management qui
tende à optimiser la collaboration et implique l’ensemble du personnel dans la prise
de décision. Le rôle du manager est alors principalement d’animer plus que de
décider. Délégation de pouvoir et communication, avec des différences hiérarchiques
plutôt faibles sont les points saillants de ce type de management. Les décisions
peuvent cependant être plus longues à prendre, car il faut plus de temps d’écoute, et
il s’agit régulièrement de mettre en place des solutions de consensus.

2- Décider

La décision est l’une des tâches les plus évidente dans le métier d’encadrant, mais
aussi l’une des plus complexes. En effet, il s’agit de prendre de bonnes décisions, ce
qui peut être relativement ardu si les enjeux sont importants, le contexte de la prise
de décision flou ou encore si il faut prendre cette décision dans un temps très limité.

De nombreuses méthodes existent pour prendre des décisions efficaces dans des
contextes complexes. Ce sera à vous d’affiner ces méthodes en fonction de votre
personnalité, de votre intuition, etc.

De façon plus urgente, il s’agit surtout d’être efficace le jour de l’oral du concours de
technicien. Les questions liées au management sont en effet quasiment un passage
obligé lors des épreuves d’admission. L’exemple type de la question qui pourra vous
être posé est celui-ci : « L’un de vos agents a été victime d’un accident du travail
dans le contexte X, quelle est votre réaction? ».

Ces questions cachent toujours des enjeux d’organisation. Les réponses doivent
permettre au jury de remarquer que vous avez compris cette demande sous-jacente
et que vous pouvez proposer une réponse en deux ou trois temps du type :
1. mesures d’urgence
2. analyse et reprise de l’organisation
3. mise en application des modifications décidées.

Mais comment détecter l’enjeu organisationnel? Cette question, cruciale le jour de


l’oral, le sera tout autant lors des multiples situations de ce type que vous
rencontrerez dans votre vie professionnelle. Un excellent outil permettant d’analyser
des situations diverses est le « QQOQCCP ». Il s’agit d’une méthode d’analyse qui
permet de faire un état des lieux le plus exhaustif possible de la situation à laquelle
vous êtes confrontée. QQOQCCP est en effet l’acronyme des questions suivantes :

Qui? Il s’agit de définir l’ensemble des acteurs parties prenantes de la situation


observée. La question “qui?” peut (doit) aussi s’entendre au sens de “pour qui? avec
qui?”, etc.

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Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

Quoi? Quel(s) outil(s)? Quels objectifs? Quel résultat?


Où? Dans quel lieu, dans quel service?
Quand? On peut aussi analyser l’éventuelle périodicité de l’événement : “tous les
combien de temps?”
Comment? Il s’agit ici d’analyser les procédures mises en oeuvre ou bien faisant
défaut, les outils éventuellement utilisés, les actions réalisées et non réalisées, les
moyens matériels dont disposait ou ne disposait pas l’agent, etc.
Combien? On pose ici les question de quantité, de dose, suffisantes ou
insuffisantes.
Pourquoi? Pour quoi? Quelles sont les causes, les facteurs déclenchant, et quelle
était l’intention initiale?

A titre d’illustration, cette méthode est mise en œuvre par un candidat dans le la
fiche E7 (entretien oral).

Même si le jour de l’oral vous ne trouvez pas la réponse parfaitement satisfaisante à


la mise en situation qui vous est proposée, essayer de travailler avec cet outil en
transparence (en posant les questions et en y répondant succinctement à haute voix
par exemple, AVANT de proposer votre synthèse et vos préconisations). Dans le
cadre de votre vie professionnelle d’encadrant, usez et abusez de cet outil, ou de
tout autre, vous permettant de cadrer votre pensée et de viser une certaine
exhaustivité dans l’analyse méthodique des situations que vous rencontrez.

3- Organiser

En tant qu’encadrant, vous devrez donc décider mais également organiser le travail.
C’est en théorie à vous d’attribuer des tâches aux membres de votre équipe, en
fonction de leurs compétences et de leur charge de travail. Dans la pratique, vous
remarquerez que ces derniers ne vous ont pas attendu pour avoir des journées bien
remplies, il s’agira donc également de comprendre les tâches effectuées par chacun
des membres de votre équipe, et, le cas échéant, de les modifier, redistribuer, faire
évoluer, etc.

Un aspect fondamental de l'organisation du travail est pour vous l’action de déléguer


des responsabilités ou des missions. En effet, vous ne pouvez évidemment pas faire
à la place de tous les membres de votre équipe. La délégation repose sur quelques
principes simples : la personne qui se voit déléguer la tâche doit 1/être compétente
ou capable d’acquérir cette compétence 2/être légitime et 3/avoir envie de mener
cette tâche à bien. De votre côté, il s’agit :
- dans le cadre d’un management directif, d’expliquer extrêmement
précisément la tâche, dans ses aspects pratiques bien sûr mais également
dans son sens : pourquoi est-ce important que cette tâche soit menée à bien?
Vous devrez également préciser la méthode de délégation (points réguliers?
modalités particulières de suivi, de rendu compte?). Enfin, évaluer (même
rapidement!) en fin de tâche la façon dont la délégation s’est passée permet

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Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

de faire un point sur ce qui a marché, sur ce qui n’a pas marché et surtout de
réfléchir entre encadrant et agent aux modalités d’amélioration.
- dans le cadre d’un management plus souple, de proposer des objectifs
atteignables et évidemment de mettre à disposition les moyens de les
atteindre (financiers, humains, techniques), si vous souhaitez laisser des
marges de manœuvre à vos agents et/ou si vous estimez qu’ils seront plus à
même que vous de proposer des solutions techniques et organisationnelles
adéquates.

Il se peut enfin que vous ayez de fortes divergences sur la façon d’aborder une
situation avec un agent (situation d’entretien de recadrage) ou que vous ayez besoin
d’obtenir son plein accord dans le cadre d’une décision structurante. Dans ces
contextes, il peut être pertinent de créer un certain formalisme autour de la prise de
décision. L’entretien individuel est alors un outil utile, pour peu qu’il soit mené
efficacement. La conduite de l’entretien permettant la mise en œuvre de ces
décisions devrait en toute logique suivre la trame suivante :

1/préparation (prévenir le collaborateur à l’avance en particulier, préparer les points


que vous souhaitez aborder)
2/ accueil (expliquer clairement les motifs de l'entretien et ses objectifs)
3/ diagnostic (en donnant la parole à votre collaborateur ET en guidant cette parole
à l’aide de questions précises)
4/solutions (en reformulant ce qui vous a été dit, en le synthétisant et en le faisant
valider)
5/ décisions (c’est vous qui indiquez la ou les décisions que vous souhaitez mettre
en œuvre, en validant avec votre collaborateur son accord sur la décision proposée)
6/ actions (modalités précises de mise en oeuvre des décisions)
7/ conclusion (validation avec le collaborateur de la fin de l’entretien et de l’accord
sur les suites à donner)
8/ évaluation (suivi des actions découlant de l’entretien).
Bien sûr cette trame très détaillée est à adapter/simplifier en fonction de l’enjeu!

 L’entretien annuel d’évaluation, un moment fondamental

Dans l’organisation d’une équipe, l’entretien annuel d’évaluation est un moment


particulier. Le Décret n° 2014-1526 du 16 décembre 2014 relatif à l'appréciation
de la valeur professionnelle des fonctionnaires territoriaux encadre cette pratique.
On évalue à présent la valeur professionnelle, on ne note plus: il s’agit de faire le
point sur un ensemble de critères, sans les sanctionner par une note globale. Ce
temps est très important et vous permettra souvent de comprendre les
motivations des agents que vous encadrés, et vous permettra également bien
souvent d’avoir une photographie (plus ou moins floue !) à un temps t de l’état
des relations entre les agents de votre équipe.

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Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

4- Protéger

Enfin, vous avez un rôle extrêmement important : celui d’assurer la protection des
agents de votre équipe.

Les accidents du travail sont un élément clé de la mission de protection que vous
avez : vous devrez régulièrement vérifier et valider que toutes les procédures de
travail mises en œuvre par les agents sous votre responsabilité respectent les
législations en vigueur, voire vont plus loin en cas de fragilités particulières avérées.

Vous devez bien évidemment avoir une action vigilante permettant dans certains cas
que l’on vous souhaite rares de préserver les agents contre eux-mêmes (conduites
addictives : alcool, drogues par exemple).

Enfin, vous êtes un élément très important de l’organisation pour prévenir les risques
psychosociaux. Ce nouveau terme (qui rentre dans le vocabulaire des collectivités
depuis une petite dizaine d’années) désigne les risques encourus par les agents à
l’interface de leur personnalité, de leur psychologie, et de la « société » dans laquelle
ils évoluent, c’est à dire métier de fonctionnaire territorial et par conséquent
l’organisation territoriale. Ce terme peut désigner des risques encourus dans une
gradation assez vaste, depuis le mal être au travail jusqu’à la prévention de
situations de harcèlement.

En tant que manager vous êtes bien placés pour voir si vos agents vivent bien les
exigences du travail et de l’organisation imposés par la collectivité, mais également si
les relations interpersonnelles avec la hiérarchie et les collègues sont suffisamment
saines. Vous pouvez analyser si les valeurs de l’agent sont en accord avec les
tâches qui lui sont demandées et si les changements de travail (organisation, outils,
etc.) sont bien acceptés.

5- Pour conclure

Deux points très importants peuvent résumer très schématiquement les enjeux de
l’encadrement dans la fonction publique territoriale :
- encadrer une équipe, motiver des collègues, fixer des objectifs, cela ne
s’improvise pas. C’est une culture bien spécifique qu’il faut acquérir tout au
long de sa carrière. Il y a peu “d’encadrants nés” et beaucoup de “devenus
encadrants”.
- encadrer dans une collectivité, c’est souvent se retrouver à l’interface entre
hiérachie/administration et son équipe, mais également régulièrement être
confronté aux élus. Cette position particulière de l’encadrant dans une
collectivité, à l’interface entre trois mondes et trois logiques pas forcément
concordantes fait la richesse et la difficulté du métier.

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Fiche Dg4 : Encadrer une équipe

Enfin il faut absolument garder à l’esprit que l’acte d’encadrer ne doit pas se résumer
à appliquer des techniques d’encadrement : le manager doit être celui qui incarne
une certaine stabilité, celui qui sait tracer un cap (d'objectifs, mais aussi de valeurs
communes, etc.) et qui dispose des moyens de s'y tenir.

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Fiche Dg5 : le Développement durable

Fiche Dg5 : Le Développement Durable

Le développement durable est un concept tellement général et transversal qu’il peut


être mis de côté dans le cadre professionnel du fait d’une trop grande difficulté à en
tirer des applications concrètes. Pire, il peut être travesti et déformé pour finalement
être décliné dans des activités qui sont pourtant bien difficilement compatibles avec
cette idée. Une connaissance de l’histoire derrière ces mots est salutaire pour
présenter correctement cette idée lors d’un jury et bien évidemment mettre en oeuvre
des pratiques professionnelles responsables.

1- Le Développement Durable, ce qu’il faut retenir

Le Développement Durable est défini dans la charte d’Aalborg (cf. plus loin) comme
suit :
« Le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Deux
concepts sont inhérents à cette notion :
- le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels
des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité ;
- l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation
sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins
actuels et à venir. »

On évoque également pour définir le développement durable les actions permettant


de préserver l'environnement, les sociétés humaines et de développer
harmonieusement l’économie.

Il s’agit d’une notion qui s’est construite progressivement au cours de l’histoire


humaine. La définition actuelle a été formalisée dans le rapport « note avenir à tous »
présenté à la demande de l’Organisation des Nations Unies par Gro Harlem
Brundtland en 1987 : il s’agit d’un événement récent !

Le développement durable a été progressivement introduit dans les politiques


publiques à partir de 1992 (conférence de Rio) et 1994 (charte d’Aalborg des villes
européennes durables). En France, des agendas 21 (plans d’action pour le
développement durable) ont commencé à être mis en place au début des années
2000. L’obligation de présenter un rapport annuel sur la situation des collectivités de
plus de 50 000 habitants au regard des enjeux du développement durable date de
2010 dans le cadre de la loi dite « Grenelle 2 »

Le développement durable peut se décliner selon 5 grandes thématiques :


- lutte contre le changement climatique et protection de l’atmosphère
- préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources
- épanouissement de tous les êtres humains
- cohésion sociale et solidarité entre territoires et entre générations

131
Fiche Dg5 : le Développement durable

- dynamiques de développement suivant des modes de production et de


consommation responsables,

2- Le développement durable, pour approfondir : un bref historique

2.1. Avant la deuxième guerre mondiale : des sociétés en proie aux limites des
écosystèmes

Le développement durable a marqué de nombreuses sociétés humaines au cours de


l’histoire. En effet, même si la formalisation de ce concept est très récente, de
nombreuses sociétés humaines ont été confrontées aux limites de leur
environnement. Très sommairement, on peut donner quelques exemples : des
sociétés polynésiennes (île de Pâques, île de Mangaia) se sont effondrées suite aux
profondes modifications causées par les humains sur l’environnement, via la
déforestation, notamment. D’autres sociétés (la minuscule île de Tikopia, 16km², ou
le grand archipel des Tonga) continuent d’être habitées après 3000 ans de présence
humaine. Les capacités de compréhension par les humains des relations entre
sociétés et environnement ainsi que la qualité de la prise de décision pour protéger
ce dernier (par l’initiative individuelle ou bien par des mesures autoritaires) semblent
faire pencher ces sociétés soit vers l’effondrement soit vers la pérennité.

En Europe, Malthus, dans son Essai sur le principe de population, s’inquiète dès la
fin du XVIIIème siècle des rythmes de croissance différents entre la population
humaine (qui croît géométriquement, par exemple 1, 2, 4, 8, 16, 32, etc.) et les
moyens de subsistance (qui croissent arithmétiquement, par exemple 1, 2, 3, 4, 5, 6,
etc.). Il estime que cette différence fondamentale engendre guerres, famines et
surmortalité et propose des mesures radicales et décriées, comme la fin de l’aide aux
pauvres.

Ainsi, la notion de développement durable existe depuis des siècles, si ce n’est des
millénaires. Au cours de la deuxième moitié du XXème siècle, cependant, deux
facteurs se combinent et obligent l’humanité à mener une réflexion globale sur le
concept : la croissance exponentielle de la population humaine, qui va passer de
1,5 milliards en 1900 à 4 milliards en 1970, et l’évolution des technologies qui vont
permettre à l’humanité d’agir à grande échelle sur son environnement et notamment
d’augmenter ses capacités de destruction globale (première utilisation de l’arme
atomique en 1945 puis crise des missiles à Cuba en 1962, tragédies chimiques
comme Bhopal en 1984 où 20 000 personnes périrent, les marées noires telles que
celle occasionnée par l’Amoco Cadiz qui largua plus de 200 000 tonnes de pétrole
sur les côtes du Finistère en 1978, etc.).

132
Fiche Dg5 : le Développement durable

2.2 Après la seconde guerre mondiale : « Les limites de la croissance », un


avertissement

Le Club de Rome, organisme de réflexion fondé en 1968, commande en 1970 un


rapport qui sera rendu 2 ans plus tard et qui porte le titre de « Les limites de la
croissance ». Ce rapport est également appelé « rapport Meadows », du nom de
deux des quatre chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui l’ont
rédigé. Les conclusions de ce rapport sont sans appel et particulièrement
inquiétantes : à l’aide d’un grand nombre de simulations informatiques, les
chercheurs parviennent à démontrer qu’une croissance économique infinie n’est pas
possible dans un monde fini, et que, si la population humaine et la production
industrielle continuent à augmenter aux rythmes observés à l’époque,
l’environnement mondial ne pourra plus pourvoir aux besoins de l’humanité aux
alentours de 2100 et qu’une baisse très rapide de la population (un
« effondrement ») surviendra alors à cause de la pollution, de l'appauvrissement des
sols cultivables et de la raréfaction des ressources énergétiques.

2.3. La formalisation du concept de développement durable

En 1983 l’Organisation des Nations Unies met en place la Commission Mondiale sur
l’Environnement et le Développement présidée par Gro Harlem Brundtland, ancienne
ministre de l’environnement puis première ministre de Norvège, qui rendra le rapport
« Notre avenir à tous » en 1987. Le rapport, évoque ainsi le concept de
développement durable :

« Le genre humain a parfaitement les moyens d’assumer un développement


durable, de répondre aux besoins du présent sans compromettre la
possibilité pour les générations à venir de satisfaire les leurs. La notion
de développement durable implique certes des limites. Il ne s’agit pourtant
pas de limites absolues mais de celles qu’imposent l’état actuel de nos
techniques et de l’organisation sociale ainsi que de la capacité de la biosphère
de supporter les effets de l’activité humaine. Mais nous sommes capables
d’améliorer nos techniques et notre organisation sociale de manière à ouvrir la
voie à une nouvelle ère de croissance économique.
La Commission estime que la pauvreté généralisée n’est pas une fatalité. Or,
la misère est un mal en soi, et le développement durable signifie la
satisfaction des besoins élémentaires de tous et, pour chacun, la
possibilité d’aspirer à une vie meilleure. Un monde qui permet la pauvreté
endémique sera toujours sujet aux catastrophes écologiques et autres.
Pour satisfaire les besoins essentiels, il faut non seulement assurer la
croissance économique dans les pays où la majorité des habitants vivent
dans la misère, mais encore faire en sorte que les plus démunis puissent
bénéficier de leur juste part des ressources qui permettent cette
croissance. L’existence de systèmes politiques garantissant la
participation populaire à la prise de décisions et une démocratie plus

133
Fiche Dg5 : le Développement durable

efficace dans la prise de décisions internationales permettraient à cette justice


de naître.
Pour que le développement durable puisse advenir dans le monde entier, les
nantis doivent adopter un mode de vie qui respecte les limites écologiques
de la planète. Cela vaut pour la consommation d’énergie, par exemple. En
outre, une croissance démographique trop forte peut accroître les pressions
qui pèsent sur les ressources et freiner l’amélioration du niveau de vie; le
développement durable n’est donc possible que si la démographie et la
croissance évoluent en harmonie avec le potentiel productif de
l’écosystème.
Cela dit, le développement durable n’est pas un état d’équilibre, mais plutôt un
processus de changement dans lequel l’exploitation des ressources, le choix
des investissements, l’orientation du développement technique ainsi que le
changement institutionnel sont déterminés en fonction des besoins tant
actuels qu’à venir. Nous ne prétendons certainement pas qu’il s’agit là d’un
processus simple. Des choix douloureux s’imposent. En dernière analyse, le
développement durable est bien une affaire de volonté politique. »

Ce rapport servira de base pour le Sommet de la Terre qui a lieu à Rio en 1992. Ce
sommet est notamment à l’initiative de la Convention Cadre des Nations Unies sur le
Changement Climatique. Il a également conduit à l’adoption du programme
« Action 21 » traduit également par « Agenda 21 », programmes d’actions pour
le développement durable au XXIème siècle.

3- L’introduction du développement durable dans le cadre législatif


français

3.1. En Europe

La notion d’agenda 21 est déclinée pour les villes lors de la conférence européenne
des villes durable qui a eu lieu à Aalborg en 1994. La Charte d’Aalborg contient
notamment ce passage :

« Nous, villes, comprenons que le concept de développement durable nous


conduit à fonder notre niveau de vie sur le capital que constitue la nature.
Nous nous efforçons de construire une justice sociale, des économies
durables, et un environnement viable. La justice sociale s'appuie
nécessairement sur une économie durable et sur l'équité, qui reposent à leur
tour sur un environnement viable. »

Ainsi, les trois piliers du développement durable (environnement, société, économie)


apparaissent-ils dans cette charte.

134
Fiche Dg5 : le Développement durable

3.2. En France

Adopté en réunion interministérielle en juillet 2006, le cadre de référence national


des projets territoriaux de développement durable, élaboré en concertation avec les
autres ministères, les associations d’élus et les collectivités locales, a permis de
donner un cadre et une définition commune aux agendas 21 locaux.

Il rappelle que le développement durable poursuit cinq finalités essentielles :


- lutte contre le changement climatique et protection de l’atmosphère
- préservation de la biodiversité, protection des milieux et des ressources
- épanouissement de tous les êtres humains
- cohésion sociale et solidarité entre territoires et entre générations
- dynamiques de développement suivant des modes de production et de
consommation responsables,

…et identifie cinq éléments déterminants pour assurer le succès d’une démarche de
développement durable :
- une stratégie d’amélioration continue
- la participation des acteurs
- l’organisation du pilotage
- la transversalité des approches
- l’évaluation partagée

La loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour


l'environnement, dite « Grenelle 2 », instaure l’obligation pour certaines collectivités
territoriales (villes et intercommunalités de plus de 50 000 habitants, régions,
départements, corse) de produire et de présenter un rapport sur la situation en
matière de développement durable en amont du débat budgétaire. Ce rapport doit
respecter le cadre national.

4- En quoi le développement durable influe-t-il sur ma pratique


professionnelle?

Ce chapitre présente quelques pistes que vous pourrez valoriser s’il vous est
demandé de donner des enjeux concrets autour du développement durable. La liste
est loin d’être exhaustive! Certaines thématiques sont transversales et peuvent bien
évidemment être déclinées dans plusieurs spécialités.

- Bâtiments, génie civil :


Enjeux de consommations énergétiques des bâtiments. Impact sanitaire de la
construction et de l’entretien de bâtiments (santé au travail). Impact social des
chantiers : allotissement, accès équitable à la commande publique pour les plus
petites entreprises, responsabilité sociale des entreprises exécutantes.

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Fiche Dg5 : le Développement durable

- Réseaux, voirie et infrastructures :


Impacts environnementaux des déchets générés par les chantiers. Infrastructures
favorisant les modes doux et les transports en commun au détriment de la voiture
individuelle. Gestion des eaux pluviales.

- Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration :


Préservation de la biodiversité (travail de produits biologiques), préservation de
l’agriculture durable (travail de produits équitables). Santé au travail. Santé des
usagers des services publics.

- Aménagement urbain et développement durable :


Préservation des zones environnementales sensibles (zones humides, etc.). Egalité
des territoires, mixité sociale : vigilance quant aux phénomènes de ghettos (zones
sensibles ou zones très privilégiées). Cycle de l’eau.

- Déplacements, transports :
Limitation des déplacements motorisés, impacts en termes de pollution
atmosphérique, développement équilibré des territoires, limitation de l’étalement
urbain.

- Espaces verts et naturels :


Préservation de la biodiversité. Epanouissement des êtres humains par l’accès pour
tous à des espaces de qualité. Politiques de réduction des produits phytosanitaires

- Ingénierie, informatique et systèmes d'information :


Propriété de la donnée, enjeux de liberté et d’accès pour chacun aux informations
nominatives, mise à disposition des données environnementales (directive Inspire, cf.
fiche Ds7), logiciels libres.

- Services et intervention techniques :


Cycle de vie des investissements, arbitrages réparation/remplacement, achat et
maintenance durables, exploitation des installations industrielles dans un souci de
sobriété et d’efficacité, limitation des pollutions.

- Métiers du spectacle :
Epanouissement de tous les êtres humains via l’accès à la culture. Notion d’éco-
manifestations, bilan carbone d’un événement

- Artisanat et métiers d'art :


Modes de production et de développement limitant les impacts environnementaux.

5- Les pièges à éviter

Le Développement Durable est un sujet très vaste, dont la connaissance peut


parfaitement s’acquérir par la pratique professionnelle. Pour une présentation de ce

136
Fiche Dg5 : le Développement durable

thème lors du concours, il faut surtout bien retenir les quelques écueils dans lesquels
ne surtout pas tomber :

- Présenter le développement durable comme un enjeu purement


environnemental : il s’agit bien de l’intégration des sociétés humaines et de
leur développement économique dans un environnement fini ! Attention
cependant, vos interlocuteurs pourraient avoir en tête cette acception simple
du DD : sondez les pour savoir si ils vous questionnent uniquement sur
l’environnement ou sur une conception plus large.
- Ne proposer que quelques phrases « cliché » : la fameuse phrase attribuée
à Antoine de Saint Exupéry « on n’hérite pas de la Terre, on l’emprunte à nos
enfants », bien que très belle et résumant très bien le concept de
développement durable, peut fatiguer un jury qui l‘aura entendue de (trop)
nombreuses fois lors d’une session de concours. A minima montrez que vous
savez qu’il s’agit d’un cliché (« on cite trop souvent cette phrase, mais elle a le
mérite de la beauté et de la concision »), ou cherchez des phrases d’autres
auteurs, comme par exemple Albert Jacquard, Pierre Rhabi, Hubert Reeves,
etc. En tout état de cause, citez absolument le rapport « notre avenir à
tous » : cela vous permettra de faire montre d’éléments culturels qui
témoigneront de votre connaissance du sujet.
- Présenter le développement durable à partir de phrases apprises par
cœur. Appropriez-vous le concept, faites notamment un petit travail en vous
demandant, concrètement, dans votre spécialité et à partir des éléments de
cette fiche, ce qui peut être engagé au titre du développement durable.

6- Bibliographie

Pour aller plus loin, voici une bibliographie loin d’être exhaustive sur ce thème très
vaste :

Nouvelle édition du Rapport du club de Rome « Les limites de la croissance (dans un


monde fini) », éditions rue de l’échiquier

Rapport de Gro Harlem Brundtland, Notre Avenir à tous, (1987)


http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-
durable/files/5/rapport_brundtland.pdf

Plan « Action 21 » établi dans le cadre de la conférence de Rio (1992)


http://www.un.org/french/ga/special/sids/agenda21/

Charte d’Aalborg (1994)


http://www.adequations.org/IMG/article_PDF/article_393.pdf

Loi du 10 juillet 2010 portant engagement pour l’environnement


http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022470434&ca
tegorieLien=id

137
Fiche Dg6 : le mode projet

Fiche Dg6 : Le mode projet

Le « mode projet » désigne une organisation centrée sur l’objet à réaliser et non sur
les relations hiérarchiques entre les individus. Le « mode projet » fait partie de ces
termes qui ont été à la mode, et qui de fait se sont vite retrouvés galvaudés.
Pourtant, comprendre les différences et les complémentarités entre les modes
hiérarchiques et de projet permet de mieux appréhender l’organisation moderne du
travail, et particulièrement dans les collectivités territoriales.

Les collectivités territoriales connaissent en effet une évolution sensible de leurs


méthodes d’organisation, concomitante avec les évolutions du secteur privé. Comme
l’expliquent les sociologues Luc Boltanski et Eve Chiapello dans « Le nouvel esprit
du capitalisme », les entreprises sont passées d’un mode de gestion majoritairement
hiérarchique dans les années 1960 à un mode de gestion par projet dans les années
1990-2000: le mot « hiérarchie » qui était le mot le plus cité dans les manuels de
management a été détrôné par le mot « projet » !

Cette fiche a pour but de présenter synthétiquement la gestion de projet, outil qui
peut s’avérer très utile pour un nombre croissant de demandes formulées par les
élus et/ou la direction générale des collectivités territoriales.

1- Le management de projet, à quoi ça sert?

1.1. Qu’est-ce qu'un projet?

Une excellente définition du mot « projet », proposée par wikipédia, est celle-ci :
« Un projet est un ensemble finalisé d’activités et d’actions entreprises dans le but de
répondre à un besoin défini dans des délais fixés et dans la limite d'une enveloppe
budgétaire allouée. »

Cette définition permet de comprendre à quoi sert un projet… et ce à quoi il ne doit


pas servir !
- Ensemble finalisé d’activités et d’actions : un projet a un début et une fin. Il ne
s’agit pas de tâches indéfiniment récurrentes.
- Répondre à un besoin défini : on met en œuvre un projet pour répondre à un
besoin qui peut être technique (créer un nouveau logiciel) ou organisationnel
(mettre en œuvre la réforme des rythmes scolaires dans une ville). Le besoin
peut être exposé par un commanditaire extérieur mais il peut très bien s’agir
de traiter à l’intérieur de son service un problème spécifique.
- Dans des délais fixés : le projet répond à une échéance temporelle, qui n’est
en général pas définie ni décidée par les personnes mettant en œuvre le
projet, mais bien fixé par quelqu’un d’extérieur à l’équipe projet.
- Dans la limite d’une enveloppe budgétaire allouée : la fin de la définition parle
d’elle-même, outre la contrainte de temps il y a bien évidemment la contrainte
budgétaire.

138
Fiche Dg6 : le mode projet

On retrouve dans cette définition l’application de la méthode « QQOQCCP »,


présentée fiche Dg4 : un projet est un « quoi » réalisé par « qui », dans une
organisation (« où ») sur un temps donné (« quand »), avec des moyens techniques,
organisationnels (« comment ») et financiers (« combien »), avec une finalité précise
(« pour quoi »).

1.2. Très bref historique du management de projet

L’organisation en mode projet plutôt qu’en mode hiérarchique (ou « métier ») est
apparue dans les années 1980, lorsque les entreprises sont arrivées au bout de la
logique métier pour mener leurs activités de production. En effet, dans ce mode
d’organisation, l’entreprise est découpée en unités qui chacune savent parfaitement
s’acquitter d’un tâche et la production est organisée en mettant bout à bout toutes
ces compétences. Pour schématiser, pour produire une voiture, on aura l’équipe
carrosserie puis l’équipe moteur, etc. jusqu’à aboutir à un véhicule complet. Le
principal problème de cette méthode est que le temps de réalisation du produit fini
est égal à la somme des temps de réalisation de chacune des tâches, puisqu’on
travaille de façon séquentielle. Pour pouvoir augmenter leur rentabilité, des
entreprises ont eu l’idée de mettre en place une organisation qui permette de réaliser
plusieurs tâches, ou projets, en même temps, ce qui nécessitait une grosse capacité
d’organisation : la coordination des projets. Cette organisation a également eu un
impact important sur la capacité d’innovation de ces grandes entreprises qui s’est
retrouvée substantiellement augmentée.

Dans les collectivités territoriales, l’objectif est sensiblement différent, puisque les
logiques de profit sont absentes (ce qui ne dispense pas ces dernières, bien au
contraire, de mettre en œuvre une logique d’efficience !). Cependant, les collectivités
peuvent tirer des avantages dans la capacité de l’organisation en mode projet à
mettre en place des équipes plus petites, travaillant en transversalité, mélangeant
métiers et compétences et plus à même de faire émerger des innovations. Encore
une fois, l’objectif d’une collectivité ne peut évidemment pas être de traiter tous ses
enjeux organisationnels en mode projet : il s’agit d’un outil à utiliser à bon escient.

1.3. Comparaison du pilotage hiérarchique et du pilotage en mode projet

Le mode classique d’organisation des collectivités territoriales est le mode


hiérarchique : on rend des comptes à son supérieur qui lui-même rend des comptes
au sien, etc. Le devoir d’obéissance hiérarchique est inscrit dans la loi, les
fonctionnaires doivent s’y astreindre, sauf en cas d’ordre manifestement illégal.

Le mode projet sert à s’affranchir d’une organisation hiérarchique qui peut être trop
monolithique et surtout trop lente à traiter certains problèmes complexes : il faut que
les informations remontent par voie hiérarchique, redescendent dans la direction
concernée, puis que le retour remonte et redescende pour que deux services placés

139
Fiche Dg6 : le mode projet

sous deux autorités hiérarchiques différentes (dans deux direction par exemple)
puissent travailler ensemble !

Les avantages et inconvénients du mode hiérarchique classique sont les suivants :


- le mode hiérarchique est directif : il s’agit d'exécuter des directives venues de
plus haut. Cela a toute sa légitimité dans le cadre d’un univers connu ou
maîtrisé. Si une panne intervient dans un équipement, la chaine hiérarchique
doit être en capacité de pouvoir mettre en place une réparation en régie, de
faire appel à une société de maintenance, etc.
- ce mode de travail est très rapide si on est dans une certaine récurrence des
tâches : il y a peu d’inconnu, les tâches à exécuter sont connues à l’avance,
les moyens pour les exécuter (humains et matériels) existent
- dans ce mode, il est facile, voire indispensable de savoir exactement qui fait
quoi
- cependant, il faut constater que souvent une faible place est laissée à
l’innovation, ou alors il faut une volonté de faire évoluer un élément qui
dysfonctionne et de ce fait des innovations marginales peuvent émerger.
- ce système de gestion peut être très lourd : si une coordination doit se faire
entre deux services éloignés dans l’organigramme (par exemple mise en
lumière artistique de rues pour les fêtes de fin d’année mettant en œuvre les
compétences du service éclairage public et du personnel de la régie technique
du théâtre municipal de l’autre), la coordination peut être très complexe avec
de nombreux échelons de décision intermédiaires (les directeurs, DGA, etc.)
- de fait, il est quasiment impossible de mettre en place un management
hiérarchique sur des projets très complexes

Par opposition, ou en complément, le mode projet permettra donc :


- de travailler dans un univers inconnu (comme par exemple mettre en
œuvre une nouvelle organisation pour affronter un événement nouveau, à
l’instar de la mise en œuvre de nouveaux temps scolaires). Le mode projet
s’adapte parfaitement à des forts enjeux d’incertitude.
- de travailler sur un périmètre fini : un projet doit servir un but et
l’organisation créée à l’occasion de ce projet peut (doit) être démantelée une
fois que les objectifs ont été atteints
- de gérer des tâches difficiles : l’objectif n’est pas la rapidité d’intervention
propre, plutôt, au mode hiérarchique, mais la capacité d’innovation.
- pour les collectivités, de mettre en relation des services très éloignés dans
l’organigramme : c’est un des aspects très intéressants du mode projet dans
les collectivités, qui va permettre de fournir un outil de réponse aux demandes
complexes des élus et des habitants des collectivités sans être obligé de
chambouler l’intégralité des organigrammes.

140
Fiche Dg6 : le mode projet

2- Le management de projet, comment on fait?

2.1. Les phases d’un projet

Il existe une littérature plus qu’abondante au sujet des projets. Il y a énormément de


façon de phaser un projet, avec des noms plus ou moins évocateurs (démarche de
cycle en V, démarche de découpage de tâche, etc.). On peut sommairement
présenter ici différentes tâches de l'organisation d’un projet :

Avant le projet : il s’agit de la réflexion sur l’intérêt du projet en lui-même, en termes


d’opportunité stratégique. S’il est estimé qu’il y a un intérêt pour la collectivité, « on »
décide (au niveau politique ou au niveau de la direction générale) qu’il y a lieu de
lancer un projet spécifique, et on y consacre un chef de projet, une équipe, des
moyens techniques et financiers.

Au début du projet : il s’agit d’exprimer précisément le besoin : la définition de ce


que l’on attend précisément, ce qui est important, ce qui ne l’est pas. Tout cela va
être défini par l’équipe projet et sera soumis à validation technique et/ou politique.
C’est un élément particulièrement intéressant du mode projet : l’équipe projet se
passe quasiment commande toute seule, bien sûr avec l’aval technique et politique,
mais ce mode de faire permet une vraie compréhension des enjeux et difficultés à
venir. Le projet va être progressivement affiné, jusqu’à un choix abouti de solution
technique ou organisationnelle à mettre en œuvre, qui constituera le mode d’emploi
de réalisation du livrable attendu.
Cette phase peut être relativement longue ; en tout état de cause la littérature donne
un ordre de grandeur de 25% du temps total du projet consacré à précisément définir
ce que celui-ci doit être. Il s’agit vraiment d’une méthode pour traiter des sujets
complexes, avec de forts enjeux organisationnels!

Au cœur du projet : les travaux de réalisation sont lancés par l’équipe. Au cours de
l’avancement de la construction de l’objet souhaité, des vérifications régulières ont
lieu pour contrôler que l’on produit bien ce que l’on souhaitait réaliser. Dans cette
phase, la gestion des moyens humains, financiers, et, surtout, du temps, deviennent
des tâches très importantes. Le rôle du chef de projet est essentiel.

A la fin du projet : le produit est terminé : les réserves sont levées, on termine le
projet et on rentre dans une phase d’exploitation, qui pourra parfaitement avoir lieu
en mode hiérarchique. L’équipe projet est démantelée. Le chef de projet peut passer
à un autre projet!

2.2. Les acteurs d’un projet

- le chef de projet : il est responsable de la conduite et du bon déroulement du


projet. Il anime l’équipe projet et vérifie que les objectifs sont respectés, sans
dépasser le budget alloué ni le temps prévu au départ. En cas de dérive, il met
en place des corrections ou bien recalibre le projet.

141
Fiche Dg6 : le mode projet

- le réfèrent technique : il s’agit en quelque sorte du responsable hiérarchique


du projet. C’est lui qui est désigné par le comité de direction et/ou les élus
pour être responsable devant eux de l’avancement du projet. C’est un rôle
extrêmement important : il sait dans quelle mesure le projet avance ou
n’avance pas et peut demander de voir alloués des moyens supplémentaires
en cas de dérive constatée. Il ne s’agit très souvent pas du responsable
hiérarchique direct du chef de projet, mais plutôt de son N+2, N+3 ou alors
d’un membre de l’équipe de direction qui n’a pas de lien hiérarchique direct
avec le chef de projet.
- l’équipe projet : les membres de l’équipe projet, dans les collectivités
territoriales notamment, ne passent souvent pas tout leur temps de travail sur
ledit projet. Ils continuent de réaliser les tâches dont ils ont la charge dans un
fonctionnement classique, mais consacrent une partie de leur temps à la
réalisation du projet. Ces personnes doivent donc travailler dans une double
hiérarchie : la hiérarchie classique et la hiérarchie du projet.

2.3. Les instances d’un projet

- Le comité de projet (ou comité de pilotage) : réunit l’équipe projet, afin de


coordonner l’avancement, de voir si les différentes tâches sont réalisées, de
réfléchir aux meilleures solutions à apporter et in fine de régulièrement répartir
le travail entre les membres de l’équipe
- Le comité technique : fait un point sur l’avancement du projet entre les
représentants des commanditaires (direction générale, élus) et les référents
au sein de l’équipe projet, dont bien évidemment le chef de projet.

3- Pour conclure : et moi dans tout ça?

En tant que cadre B votre place dans le management de projet peut être la suivante :
- chef de projet : vous avez en charge la mise en œuvre d’un ou de plusieurs
projets. C’est un métier passionnant mais exigeant, et il faut remarquer que la
gestion de projet mal organisée, sous dotée en moyens humains et financiers
peut conduire à des situations d’épuisement professionnel.
- responsable de service, encadrant direct d’un chef de projet : vous avez
la tâche de permettre au chef de projet placé sous votre responsabilité
hiérarchique de réaliser son travail dans les meilleures conditions possibles.
Le rôle de responsable d’un chef de projet peut être très frustrant, car vous
n’avez pas accès à toute la capacité à décider (rôle du référent technique),
vous devez gérer la contrainte d’un emploi du temps de votre chef de projet
qui peut déborder sur d’autres tâches qu’il doit effectuer pour le service, et
vous devez être vigilant pour lui permettre de disposer des ressources
humaines (secrétariat, etc.) et financières (budgets annuel, programmation
pluriannuelle d’investissement, etc.) à même de permettre au projet de suivre
son cours. C’est un rôle particulier du management intermédiaire, pour lequel
bien souvent les encadrants sont peu formés.

142
Fiche Dg6 : le mode projet

Enfin il faut bien noter que le mode projet n’est pas une martingale qui peut
permettre de résoudre tous les problèmes d’organisation dans les collectivités. Il
s’agit d’un des multiples outils à disposition des organisations, à utiliser
judicieusement et avec parcimonie.

143
Les connaissances techniques spécifiques

144
Fiche Ds0 : Des fiches transversales, pourquoi ?

Fiche Ds0 : Des fiches transversales, pourquoi ?

Dix fiches transversales vous sont proposées, reprenant chacune un élément de


programme de chacune des dix spécialités des concours et examens de technicien
territorial. Bien évidemment, il ne s'agit pas de fournir des éléments portant sur
l'intégralité des programmes, mais plutôt à esquisser et suggérer un travail de fond
sur le programme à effectuer par le candidat.

Ces fiches sont des outils destinés à quatre usages importants.

1- Donner des sujets sur lesquels développer à l’oral

Les sujets retenus pour ces fiches sont pour certaines des sujets d'actualité (gestion
de l'eau, mise à disposition de données géographiques numérisées, accessibilité,
transport des œuvres d'art, coût de l'énergie pour les bâtiments, gestion différenciée)
sur lesquels il peut être utile de se pencher dans le cadre de la préparation de l'oral.
Les sujets présentés peuvent être suggérés à un jury d'oral, par exemple en
intégrant si c’est pertinent des références à ces thèmes dans le cadre de l’entretien
qui suit la présentation personnelle.

Les autres fiches (prévention des risques, chutes de hauteur, balisage des chantiers,
prévention de l'alcoolisme au travail) concernent des sujets transversaux qui
concernent de fait toutes les spécialités, et qui reviennent très souvent dans les
interrogations des jurys d'oral. Ces fiches, particulièrement pertinentes sur la
spécialité dans laquelle elles sont présentées, peuvent donc également faire l'objet
d'une lecture attentive, quelle que soit l'option préparée.

Il est d’ailleurs vivement conseiller de s’aventurer dans certaines fiches développées


sur les spécialités dans lesquelles vous ne concourrez pas. Certains thèmes
développés (les outils de la sécurité, la problématique alcool, etc.) sont tout à fait
transversaux et susceptibles d’intéresser l’ensemble des candidats.

2- Donner des exemples de fiches rédigées

Certaines de ces fiches ont été rédigées à partir d'annales de concours (métiers du
spectacle et artisanat et métiers d'art). D'autres ont été rédigées à partir d'une
synthèse de documents (ingénierie, informatique et systèmes d'information). Utilisez
ces fiches comme exemples pour rédiger vos propres fiches de synthèses (cf. fiche
D2 « comment travailler les connaissances techniques »).

Le format, proche de deux pages, permet de synthétiser sans trop appauvrir : il est
recommandé de poursuivre la rédaction de fiches personnelles de révision sur ce
modèle, ce qui permet à la fois de construire de bons supports de révision et qui
constitue d’excellents exercices d’entraînement à la synthèse et à la rédaction.

145
Fiche Ds0 : Des fiches transversales, pourquoi ?

Illustrer des exemples de plans, de modes de rédaction (introductions, transitions,


conclusions...)

Observez les différents modèles de plans (pourquoi / comment, plan thématique,


plan chronologique) : les fiches transversales ont été rédigées pour proposer
différentes typologies d'organisation du texte. Les introductions et conclusions des
fiches transversales respectent également les exigences des écrits de concours de
technicien territorial. Il est recommandé de s'en inspirer pour des exercices de
rédaction autour de ces éléments importants.

3- Inciter à aller plus loin

Les fiches présentées brossent rapidement le sujet évoqué, sans pouvoir rentrer
dans les détails. Certains thèmes, à peine esquissés dans la fiche en marge du sujet
principal méritent d’être développés dans une fiche dédiée, à créer.

Les fiches transversales, courtes et reprenant des informations structurées, sont


donc autant des outils de révision de technique d'écriture pour préparer l'écrit que
des documents vous apportant des informations qui vous seront utiles le jour de
l'oral.

146
Fiche Ds1 : Spécialité 1 – génie civil et bâtiment

Fiche Ds1 : Spécialité 1 – génie civil et bâtiment

La spécialité Génie Civil et bâtiment comprend deux domaines : « Construction et


Bâtiment » et « Génie Climatique ».

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Ces deux domaines sont relativement proches dans leurs contenus : les notions de
gros œuvre, de second œuvre, de confort thermique, de courants forts et de courants
faibles sont par exemples présents dans les deux options. Le domaine « Génie
Climatique » se distingue logiquement par un plus grand approfondissement de tout
ce qui concerne la gestion thermique d’un bâtiment, tandis que le domaine
« Construction et Bâtiment » est très largement centré sur l’acte de construire.

Focus sur un sujet : la gestion des consommations énergétiques


des bâtiments

Une enquête commanditée par l’ADEME en 2012 a montré que les consommations
d’énergie représentent en moyenne 4,2% du budget de fonctionnement des
collectivités territoriales françaises, et 10% hors masse salariale. Les bâtiments
représentent les trois quarts des dépenses énergétiques. Il s’agit ainsi d’un poste
non négligeable qu’il est cependant possible de voir diminuer avec une gestion
dynamique.

1- Les consommations énergétiques, des causes multiples

Les consommations énergétiques des bâtiments peuvent être regroupées en trois


postes : les consommations liées au chauffage, à l’éclairage, et aux usages dits
spécifiques de l’électricité, c’est à dire tous les usages restants.

Les consommations énergétiques élevées sont liées à plusieurs facteurs :


- les surdimensionnements : des bâtiments trop grands, des surfaces à
chauffer trop importantes, des éclairages inutiles dans des zones non
essentielles, des installations de chauffage trop puissantes sont la cause de
fortes surconsommations structurelles.
- une mauvaise qualité thermique des bâtiments et des installations : les
combles, le renouvellement de l’air, les parois opaques et les fenêtres sont,
dans l’ordre, les principales zones de déperdition des bâtiments mal isolés.
- l’efficacité des installations : les échangeurs thermiques non isolés, les
boucles d’eau chaude, les luminaires de mauvaise qualité, les postes
informatiques disposant de mauvaises alimentations, tous ces éléments
techniques - et bien d’autres ! - sont à l’origine de consommations
énergétiques non négligeables

147
Fiche Ds1 : Spécialité 1 – génie civil et bâtiment

- les usages : les négligences des usagers (ordinateurs, luminaires, petit


électroménager, etc., laissés en marche) consomment également des
kilowattheures qui pourraient être économisés sans perte de confort.

2- Les moyens de diminuer les consommations

Les collectivités disposent de nombreux outils pour diminuer leurs consommations


énergétiques. Un grand nombre d’actions ont des temps de retour sur investissement
inférieurs à l’année, tandis que les actions les moins rentables peuvent être
rentabilisées sur des durées de l’ordre de 10 ans.

- La connaissance fine du patrimoine et des consommations permet de


rapidement voir émerger les bâtiments « à enjeux » et donc en creux les
bâtiments sur lesquels il vaut mieux ne pas se concentrer dans un premier
temps. L’analyse simple des consommations permet souvent de repérer des
anomalies aisément corrigeables qui rentabilisent le temps agent mobilisé sur
ce suivi du patrimoine.

- Une réflexion amont sur les surdimensionnements est absolument


primordiale dans l’organisation de la construction de bâtiments, ou pour les
réhabilitations, avec des temps de retour sur investissement souvent
impressionnants. En tout état de cause, une analyse du juste
dimensionnement nécessaire à chaque remplacement d’équipement
technique (par exemple en cas de changement de chaudière) permet de
réaliser en continu une amélioration de l’efficacité énergétique globale du
patrimoine bâti. Un autre enjeu est de mettre en place une gestion dynamique
du patrimoine visant à sa rationalisation par la cession et/ou la démolition des
éléments non essentiels.

- Les actions d’isolation, en privilégiant éventuellement les parties les plus


déperditives des bâtiments sont également très efficaces.

- Le travail avec les usagers peut être chronophage, mais permet de finaliser
des réductions de consommations, là encore sans perte de confort. Cette
action peut cependant utilement être menée de concert avec des
améliorations techniques telles que vues ci dessus.

En conclusion, il est possible de voir les consommations énergétiques


substantiellement diminuer dans les collectivités en travaillant sur la sobriété
(consommations pouvant être supprimées sans aucune perte de confort) et
l’efficacité énergétique (utilisation d’équipements proposant de meilleurs
rendements). Ces diminutions de consommations énergétiques rendent l’usage
d’énergies renouvelables sur les bâtiments plus intéressant financièrement.

148
Fiche Ds2 : Spécialité 2 – Réseaux, voiries et infrastructures

Fiche Ds2 : Spécialité 2 – Réseaux, voiries et


infrastructures

La spécialité Réseaux, voiries et infrastructures (RVI) est une des deux spécialités à
n’être pas scindée en domaines.

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Le titre de la spécialité est explicite quant à son programme, à ceci près qu’en sont
étonnamment exclues les questions relatives aux réseaux de collecte des eaux
usées (traités dans l’option 3.3 : Déchets, assainissement) ainsi que ce qui relève
des réseaux d’eau potable, évoqué au détour de l’option 4.2 : Génie urbain.
Les réseaux de collecte des eaux pluviales font cependant partie du programme, ce
qui permet pour les jurys d’aborder, notamment à l’oral, la question des réseaux
humides sans risque d’être hors programme.

Focus sur un sujet : le balisage des chantiers sur voirie

Les chantiers de voirie et réseaux exposent souvent les agents aux risques liés au
travail à proximité immédiate de la circulation automobile, pouvant entraîner des
accidents graves voire mortels.
La connaissance de quelques « recettes » ou balisages-type n’est pas une réponse
suffisante à cet enjeu, tant les situations réelles des chantiers sont variées. Une
maîtrise des principes d’organisation de toute signalisation temporaire est nécessaire
avant d’en aborder les modalités pratiques de mise en œuvre.

1- Les principes

Les situations de chantiers exposant des travailleurs aux risques de la circulation


automobile prennent des formes potentiellement infinies, selon que l’on se trouve sur
la chaussée ou en bordure, proche d’un carrefour ou en milieu d’un rond-point, etc.
Cette variété interdit les solutions toutes faites, et le balisage des chantiers est un
des domaines où l’analyse préalable des risques prend tout son sens. C’est en
effet en fonction du site particulier des travaux que le responsable du chantier doit
établir les risques particuliers, et proposer des solutions adaptées in concreto.
Des organisations et solutions techniques permettent à des équipes préparées de
répondre sur le moment à un besoin urgent de balisage ; néanmoins, sur un chantier
classique, il est indispensable d’anticiper au maximum ces questions. En tout état de
cause, hors des cas d’urgence un plan de balisage doit être établi préalablement à
l’ouverture du chantier, discuté et visé par l’encadrement intermédiaire

Parmi les principes de base de la signalisation temporaire de chantier figure


également en bonne place l’impératif de lisibilité du dispositif mis en place. En effet,
on s’adresse à un automobiliste qui n’est a priori pas préparé à la perturbation qui est

149
Fiche Ds2 : Spécialité 2 – Réseaux, voiries et infrastructures

apportée, et qui doit en quelques secondes comprendre les consignes spécifiques


qu’on lui donne. Il est pour cela notamment indispensable que l’affichage soit visible
(matériels propres en bon état, rétro réfléchissants, judicieusement implantés)
cohérent (pas de contradiction entre les panneaux, y compris les panneaux
existants qu’il faut masquer si besoin) et juste suffisant (la surabondance
d’indications nuisant à la compréhension du message).
Il s’agit donc de communiquer un message simple et clair (« il y a un chantier, vous
devez ralentir et emprunter ce chemin ») de la façon la plus efficace possible.

Le but premier de ce dispositif est bien évidemment d’assurer la sécurité physique


des agents, des conducteurs et des riverains (piétons à proximité du chantier
notamment). Néanmoins, la survenance d’un accident peut également engager la
responsabilité juridique et financière de la collectivité organisatrice du chantier. Dans
ce contexte, le balisage doit, en complément des points précédemment cités, obéir à
des contraintes réglementaires, un défaut sur ce point pouvant théoriquement
permettre, en cas de survenance d’un accident, à un tiers d’engager la responsabilité
de la collectivité.

2- Éléments de mise en œuvre pratique

Quelle que soit la situation, trois séquences sont à envisager dans le balisage.

- En premier lieu, la signalisation d’approche est probablement la plus


cruciale. Elle consiste à donner à l’usager (essentiellement l’automobiliste)
l’information de l’imminence du chantier, et ce suffisamment en avance pour
qu’un changement de comportement (ralentissement, adaptation de la
trajectoire) soit possible en toute sécurité.
La distance d’implantation du dernier panneau de cette signalisation
d’approche par rapport au début du chantier est variable en fonction de la
vitesse pratiquée, mais ne peut être inférieure à 10 m en situation urbaine (on
recommande au minimum 30 m) pour atteindre 200 m en contexte routier. On
retrouve dans le « vocabulaire » de cette signalisation d‘approche le classique
« panneau travaux » AK5 complété autant que de besoin de prescriptions et
d’indications quand à la vitesse à adopter, la trajectoire, le régime de priorité
au droit du chantier, etc.
Pour assurer la bonne lisibilité de l’ensemble, il n’est pas possible de grouper
les panneaux, ceux-ci devant a minimum être espacés de 10 m en ville et 100
à 200 m en situation routière.
Cela signifie par conséquent qu’une signalisation d’approche classique en ville
(AK5, vitesse limitée, indication du régime de priorité) devra commencer au
grand minimum à 40 m du chantier pour être à la fois efficace et
réglementaire.

- Au droit des travaux, l’objectif du balisage est de protéger physiquement les


travailleurs de la circulation autant que les usagers des risques du chantier
(chutes, etc.). Ceci s’effectue essentiellement à l’aide de barrières K2 et K8

150
Fiche Ds2 : Spécialité 2 – Réseaux, voiries et infrastructures

(rayées rouge et blanc) et de cônes de travaux, l’ensemble devant garantir


une bonne visibilité par tous les temps, notamment par l’usage de matériels
rétro réfléchissants.
Naturellement, un chantier de nuit doit s’accompagner d’un complément de
mesures lumineuses approprié.

- Souvent omise, la signalisation de fin de chantier reste nécessaire, pour


signifier le retour à la normale.

Il faut en outre bien penser à protéger les piétons, qui doivent eux aussi bénéficier de
cheminements lisibles, continus et accessibles. Il n’est ainsi pas admissible pour un
chantier planifié de bloquer un trottoir sans se préoccuper du sort de ses usagers.

On l’a vu, le balisage des chantiers est un exercice subtil où le technicien a toute sa
place, qu’il soit opérateur, contrôleur ou responsable d’un chantier. Les outils et
profils type existent et sont à maîtriser, mais ils ne constituent que des guides qui ne
doivent jamais se substituer à une solution réellement pensée pour chaque chantier
particulier.

151
Fiche Ds3 : Spécialité 3 – Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration

Fiche Ds3 : Spécialité 3 – Prévention et gestion


des risques, hygiène, restauration

La spécialité Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration comprend cinq


domaines:
3.1. Sécurité et prévention des risques
3.2. Hygiène, laboratoires, qualité de l'eau
3.3. Déchets, assainissement
3.4. Sécurité du travail
3.5. Restauration

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Il s’agit probablement de la spécialité regroupant les domaines les plus hétéroclites ;


à l’écrit, trouver un dénominateur commun s’avère difficile, et le candidat s’inscrivant
dans cette spécialité doit s’attendre à composer sur un rapport ou des questions
techniques potentiellement très éloignées de son cœur de métier.

Les cinq domaines ont des titres suffisamment explicites pour décrire le contenu de
leurs programmes. On peut préciser que le domaine 3.1 traite de la sécurité liée aux
risques dans la société (risques majeurs, risques industriels et naturels, les questions
de sécurité au travail relevant du domaine 3.4.)

Le programme de du domaine 3.5 ne présente pas le découpage habituel des autres


domaines sur le modèle « Connaissances de base, Ingénierie et Encadrement et
gestion de service ». Seules les questions de « cœur de métier » sont traitées dans
le programme, de manière succincte. Malgré cela et comme développé dans la fiche
D1, il est cependant vivement recommandé pour le candidat inscrit dans cette
spécialité de travailler les points transversaux présents dans quasi tous les autres
programmes (connaissances réglementaires sur le domaine, encadrement et gestion
de service, sécurité au travail, etc.)

Focus sur un sujet : l’alcool au travail

L’alcool au travail est un sujet particulièrement difficile à traiter ; de l’élément de


convivialité à la maladie alcoolique, les situations sont diversement vécues selon le
contexte et les personnes. Pourtant les enjeux sont importants, tant en termes de
santé et sécurité des agents et des usagers du service public, qu’en termes de
responsabilité pour la collectivité. Face à cette problématique, il convient de maîtriser
le contexte réglementaire précis qui encadre ces questions, avant d’ évoquer des
pistes à destination des encadrants de proximité.

152
Fiche Ds3 : Spécialité 3 – Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration

1- Le cadre juridique

Le Code du travail – dans sa partie applicable également aux agents publics –


énonce clairement deux principes :
- il est interdit de faire pénétrer sur un lieu de travail d’autres boissons
alcoolisées que le vin, la bière, le cidre et le poiré ;
- l’accès aux locaux de travail est interdit aux personnes en état d’ivresse.

En creux se posent cependant au moins autant de questions : comment gérer les


boissons alcoolisées autorisées ? Qu’est-ce que l’état d’ivresse, et comment
l’objectiver ? Que faire d’un agent reconnu ivre et donc interdit de travail ?

Il n’est pas possible à l’employeur d’interdire indistinctement la consommation


d’alcool, de même qu’il ne peut soumettre un agent à un alcootest sur le seul
soupçon de son état d’ébriété. En effet, ces mesures ont été jugées attentatoires aux
libertés individuelles, le Conseil d’Etat imposant en la matière que la privation de
liberté soit proportionnée au but recherché.

C’est donc uniquement pour les agents sur des postes dangereux (conduite de
véhicules, de machines, etc.) qu’il est possible à l’employeur ou son représentant
d’interdire toute prise d’alcool et d’imposer un alcootest (ou, en cas de refus, de le
présumer positif) ; cet alcootest doit cependant avoir pour fonction de faire cesser
une situation potentiellement dangereuse, et non de sanctionner l’agent. Il est
d’ailleurs préférable que cette possibilité soit codifiée dans un règlement intérieur
« alcool », en prévoyant par exemple que le test soit fait par un médecin (médecin du
travail ou autre) qui garantira le secret médical et facilitera la prise en charge
éventuelle d’un agent malade alcoolique.

Rappelons pour finir cette rapide esquisse que pour tout conducteur la limite légale
d’alcoolémie se situe à 0.5 g d’alcool par litre de sang, ce qui s’applique évidemment
aux situations de travail.

2- La place de l’encadrant de proximité face aux risques alcool

On voit donc que les possibilités de constat et de réaction existent mais sont limitées
et fortement contraintes. Dans ce contexte, l’encadrant de proximité (chef d’équipe,
responsable de service) se retrouvera très souvent en première ligne.

Dans le cas où un agent présente un comportement et/ou des indices d’une


imprégnation alcoolique importante, le premier réflexe de l’encadrant doit être de
faire cesser toute situation potentiellement dangereuse, pour l’agent ou pour un tiers.
Il convient a minima de demander à l’agent de cesser le travail.
Si un règlement intérieur le permet, un alcootest peut être réalisé pour les seuls
agents exerçant sur un poste dangereux. Dans les autres cas le chef de service ne

153
Fiche Ds3 : Spécialité 3 – Prévention et gestion des risques, hygiène, restauration

peut que donner des consignes hiérarchiques, notamment de cessation


momentanée de l’activité, de manière à passer la crise aiguë.
Un agent inapte au travail pour cause d’ivresse ne peut être raccompagné chez lui
que par un tiers, et à la condition qu’une personne puisse le prenne en charge à son
domicile.

Toute situation de cet ordre doit faire l’objet d’un rapport d’incident écrit du
responsable hiérarchique, pouvant déboucher sur des sanctions disciplinaires. En
parallèle, l’agent doit également être aiguillé vers le médecin du travail, qui pourra
prendre en compte l’aspect médical de la situation.

A plus long terme, les agents en situations d’encadrement doivent participer à la


prise de conscience de l’absence de caractère banal de l’alcool au travail. Ne pas
cautionner un pot de service où la quantité d’alcool excède manifestement 2 à 3
verres par personne, intervenir avec tact auprès d’un collègue qui abuse lors d’un
repas, etc. font partie de la responsabilité du technicien.

154
Fiche Ds4 : Spécialité 4 – Aménagement urbain et développement durable

Fiche Ds4 : Spécialité 4 – Aménagement urbain et


développement durable

La spécialité Aménagement urbain et développement durable comporte deux


domaines :
4.1. Environnement architectural
4.2. Génie urbain

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Le domaine « environnement architectural » demandera au candidat de maîtriser des


connaissances en matière d’histoire de la ville, le contexte juridique de
l’aménagement (droit des sols, organisation des différents documents de planification
urbaine), ainsi que des enjeux techniques, parmi lesquels on peut en particulier citer
la connaissance des qualités architecturale et urbaine, environnementale et
paysagère, de la sociologie urbaine (mixité sociale, enjeux démographiques), ainsi
que de l’élaboration de programmes d’aménagement.

Le domaine « génie urbain » repose sur le même socle de connaissances


administratives et juridiques, avec un accent un peu plus poussé sur la connaissance
en matière de maîtrise d’ouvrage publique. Les connaissances techniques se
déclinent autour des thèmes du projet urbain (qualité urbaine, projet d’aménagement,
notions de base d'écologie urbaine, etc.)

Focus sur un sujet : la gestion de l'eau dans un projet


d'aménagement

L'eau est une ressource globalement rare et précieuse. La consommation


domestique, les activités industrielles et l'agriculture prélèvent et dégradent une eau
qui se retrouve de fait indisponible pour les écosystèmes. Les diminutions de
précipitations envisageables dans l'avenir, liées à l'évolution du climat, accentueront
encore cette pression. La gestion de l'eau dans le cadre de projets d'aménagement
est ainsi un enjeu au moins aussi important que la gestion énergétique.

Différents objectifs peuvent être posés a priori pour assurer une gestion optimale de
l'eau dans les projets d'aménagement, ce qui nécessite de connaître la sensibilité du
territoire à cette question. Plusieurs pistes d'action, plusieurs typologies de réponses
techniques, permettent d'atteindre ces objectifs et de limiter les consommations à
l'échelle du projet d'aménagement ainsi qu'à l'échelle de l'îlot.

1- Quels objectifs de gestion de l'eau ?

Les enjeux de la gestion de l'eau ne doivent pas être déterminés a priori, tant ils
différent en fonction du territoire : l’abondance ou la rareté de la ressource, sa qualité

155
Fiche Ds4 : Spécialité 4 – Aménagement urbain et développement durable

et le coût des traitements de potabilisation, la sensibilité aux questions d’inondation,


etc. sont autant de paramètres qui peuvent faire passer les questions liées à l’eau de
critiques à quasi inexistantes. La connaissance de ces enjeux est donc, dans tout
projet, un préliminaire indispensable.

Dans les projets d'aménagement les objectifs peuvent être quantitatifs (limitation des
consommations, écrêtement des quantités rejetées lors d'épisodes orageux) ou
qualitatifs (qualité des rejets, c'est à dire limitation des pollutions, ou optimisation des
usages). Ces deux typologies d'objectifs se déclinent temporellement, sur du court
terme ou du long terme, et géographiquement, depuis la logique d'îlot jusqu'à la
logique de quartier, dans le cadre d'un aménagement de ZAC par exemple.

Enfin, ces objectifs peuvent être partagés (entre usagers, entre exploitants,…) ou
ciblés (par usage, par exploitant, par promoteur…).

A titre d'exemple voici quelques objectifs types de bonne gestion de l'eau :


- la performance de consommation (logement, hôtel, bureaux)
- la limite de débit à la parcelle, qui peut aller jusqu’au « Zéro Rejet » (eaux
pluviales)
- le « zéro rejet pollué » (si il est par exemple prévu l'implantation d'activités de
type location de voiture, cuisines, …)
- 100% des eaux pluviales récupérées et valorisées
- 100% des eaux grises récupérées et valorisées

Ces objectifs doivent être définis en amont des projets d'aménagement car il est bien
souvent impossible, au vu des surfaces à mobiliser et des ouvrages à réaliser,
d'intégrer une gestion de l'eau ambitieuse une fois le projet d'aménagement engagé.
Bien souvent, ces questions se posent au moment des dépôts de permis de
construire, ce qui est malheureusement une étape trop avancée pour pouvoir
disposer de marges de manœuvre significatives.

2- Quelles pistes d'action ?

Les pistes d'action permettant une bonne gestion de l'eau peuvent être mises en
œuvre autour de quatre grands enjeux : la bonne gestion des réseaux, le stockage
des eaux pluviales, la réalisation d'économies d’eau, la valorisation des eaux non
potables.

Une bonne gestion des réseaux passe notamment par un dimensionnement adéquat
de ceux ci. Que le territoire ait adopté un système unitaire ou séparatif, l'enjeu
principal consiste à limiter l'utilisation de ces infrastructures, ainsi que de ne pas
surcharger les stations d'épuration. Pour ce faire, l'infiltration des eaux à la parcelle
est l'une des solutions les plus adaptées. En tout état de cause, il convient de
respecter les débits de fuites prescrits par les documents d'urbanisme, mais des
objectifs plus ambitieux peuvent tout à fait être envisagés. Les systèmes d'infiltration
sont classiquement les bassins, les noues et les puits. L'utilisation préalable de

156
Fiche Ds4 : Spécialité 4 – Aménagement urbain et développement durable

techniques de décantation (pour les particules en suspension) ou de filtres syphoïdes


(hydrocarbures) peut être envisageable, en étant conscient des risques liés à ces
équipements, qui concentrent les polluants et peuvent être source de pollution en
cas de forte pluie.

Dans le cas d'impossibilité d'infiltration (sol argileux, problématiques de confinement


d'eaux polluées, etc.) ou de volonté de réutilisation, les eaux doivent être stockées.
Le stockage peut être réalisé en toiture, en plusieurs ouvrages successifs connectés
ou individualisés (par bâtiment, par entité programmatique,…), par ouvrage
centralisé en sous-sol ou en infrastructure, et, bien évidemment, à ciel ouvert. Dans
le cas d'un stockage à ciel ouvert, on peut mettre en œuvre une utilisation des eaux
pluviales pour l'aménagement des espaces verts (bassins, noues, mares). Cette
solution permet une réduction voire la suppression des besoins de stockage en cuve
tout en apportant un intérêt paysager majeur.

La réalisation d'économies d'eau peut être réalisée par une gestion des eaux
pluviales permettant d'éviter le recours à l'eau potable, comme on l'a vu pour le
stockage, mais également par des dispositifs d'optimisation des consommations
d'eau dans les bâtiments. On peut citer, dans une liste non exhaustive :
- le suivi des consommations : via des télérelevés on peut parvenir à un suivi en
temps réel, ce qui permet une économie de temps administratif, ainsi qu'un
suivi des comportements des réseaux
- mise en place de robinetterie hydroéconome : robinet à bouton poussoir et
limiteur de débit, mitigeur à butée de pression ajustable avec limiteur de débit,
mitigeur à butée de pression ajustable et déclenchement infrarouge,
douchettes hydroéconomes, pulvérisateur de prérinçage, lave-linge et lave-
vaisselle performants.
- toilettes à double commande à réservoir 5 litres (écolabel européen)

Enfin, la valorisation des eaux non potables, si l'on dispose de systèmes de stockage
par exemple, peut être mise en œuvre. Il est possible si bien anticipé, de recourir à
l'utilisation des eaux pluviales dans les sanitaires et les buanderies, pour le
nettoyage et les besoins singuliers, pour l'arrosage des espaces verts et le nettoyage
des rues. Une autre piste de valorisation de l'eau est l'utilisation des calories des
eaux usées, notamment des eaux sanitaires qui dépassent souvent les 30°C. La
réflexion amont sur l’utilisation de pompes à chaleur peut révéler une rentabilité de la
mise en œuvre de ces systèmes.

En conclusion, il convient d’insister sur un dernier élément d'analyse : la réflexion sur


le prix de l'eau au mètre cube ne doit pas prendre le pas sur une utilisation de
quantités justes nécessaires : les factures sont le produit du prix par la
consommation, et bien souvent une petite hausse du prix unitaire peut payer une
importante baisse de consommations, rendant l'équation économique et
environnementale tout à fait favorable.

157
Fiche Ds5 : Spécialité 5 – Déplacements, transports et développement durable

Fiche Ds5 : Spécialité 5 – Déplacements,


transports et développement durable

La spécialité Déplacements, Transports ne comporte pas de sous-domaine, à l’instar


de la spécialité Réseaux, Voirie et Infrastructures.

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Les connaissances nécessaires à la présentation du concours de technicien


territorial dans cette spécialité concernent la connaissance des enjeux
réglementaires (Plans de Déplacements Urbains notamment), et, côté ingénierie, les
connaissances relatives notamment à l’organisation des déplacements, la conception
et l’évaluation des aménagements (carrefours,…), l'accessibilité urbaine, la sécurité
des déplacements, la signalisation routière, la gestion des contraintes liées aux
travaux.

Focus sur un sujet : le plan de mise en accessibilité de la voirie


dans les communes

L'accessibilité est la capacité à réaliser un itinéraire au moment venu, en un temps


donné, et par un mode de déplacement choisi. Cette notion d'itinéraire implique que
l'accessibilité concerne l'ensemble de la chaîne de déplacements, qui doit être
continue, sûre et sans obstacle. Quatre « lieux » doivent être pris en compte :
transports, bâtiments, voirie et espaces publics.
Le Plan de Mise en Accessibilité de la Voirie et des Aménagements des Espaces
Publics (PAVE) est l’outil principal traitant des deux derniers.

1- Création d'un PAVE

Les maires des communes de plus de 500 habitants, ou, le cas échéant, les
présidents des EPCI, sont tenus depuis 2005 (Loi n° 2005-102 du 11 février 2005
pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées) d'élaborer un PAVE. De nombreux usagers de l'espace
public sont en effet exclus de certaines zones faute d'une accessibilité suffisante :
personnes âgées, handicapés, parents d'enfants en bas âge, etc.

Un PAVE est un document qui doit comporter trois éléments : un diagnostic (état des
lieux de l'accessibilité), des propositions de travaux d'amélioration de l'accessibilité
et, bien évidemment, leur chiffrage et leur programmation. Notons que l’on retrouve
cette typologie de plan dans la quasi totalité des documents publics visant à corriger
une situation problématique.

La loi du 11 février 2005 rendait obligatoire ce document pour fin 2009, mais
l'absence de sanction en cas de non réalisation et/ou le caractère évolutif des enjeux

158
Fiche Ds5 : Spécialité 5 – Déplacements, transports et développement durable

d'accessibilité font que la révision ou la création (tardive) de ces documents doivent


bien souvent être réalisées.

Le conseil Municipal doit acter la mise en chantier de ce document par délibération,


tout comme il doit voter le PAVE achevé. En cas de compétence transférée à un
EPCI, c'est évidemment ce dernier qui est en charge de l'élaboration du PAVE.

Les autorités organisatrices des transports doivent quant à elles réaliser un Schéma
Directeur d'Accessibilité des Transport (SDA) : il va de soit que ces deux démarches
ont tout intérêt à être compatibles, sinon coordonnées. Le PAVE a également tout
intérêt à intégrer les enjeux d'accessibilité inhérents aux établissements recevant du
public

Le PAVE doit être élaboré dans un environnement de concertation : la loi du 11


février 2005 a notamment mis en place les commissions communales pour
l'accessibilité aux personnes handicapées (CCAPH) pour les communes de plus de
5000 habitants, composées de représentants de la commune (élus et services),
d'associations d'usagers et d'associations de personnes handicapées.

Si la consultation de la CCAPH est obligatoire, d'autres usagers, comme les


commerçants, les parents d'élèves, les associations cyclistes, etc. peuvent
augmenter la richesse du document et lui faire bénéficier d'un portage plus large.

Ce document doit être réalisé dans une optique stratégique. Il importe d'analyser au
préalable la démographie de la commune : proportion d'enfants, de personnes
âgées, population totale, population touristique éventuelle. Il faut également identifier
tous les équipements qui accueillent des populations plus particulièrement
concernées par les problématiques d'accessibilité : maisons de retraite, écoles,
établissements recevant des publics handicapés, etc. La géographie de la commune
est également à prendre en compte : topographie, typologies d'urbanisation, enjeux
patrimoniaux, etc. Enfin, l'analyse préalable des dessertes en transports collectifs de
la commune est évidemment nécessaire.

2- Enjeux de mise en œuvre d'un PAVE

A la différence de la mise aux normes d'accessibilité des établissements recevant du


public, il n'y a pas de date butoir pour la réalisation des aménagements prévus par
un PAVE. Seule la réalisation du Plan, dans l'organisation précédemment exposée,
est obligatoire.

Un PAVE doit permettre de résoudre les problèmes d'accessibilité les plus cruciaux.
Parmi ceux-ci, on peut citer :
- les problèmes pouvant générer des situations de danger (trottoirs obligeant les
usagers à marcher sur la route pour cause d'étroitesse ou d'encombrement,
traversées non aménagées, lieux accueillant régulièrement du public
vulnérable comme les sortes d'écoles, etc.)

159
Fiche Ds5 : Spécialité 5 – Déplacements, transports et développement durable

- les problèmes liés aux itinéraires piétons les plus fréquentés, desservant par
exemple les équipements communaux ou les commerces
- les ruptures de cheminements ponctuelles
- d'autres problèmes récurrents : poteaux réduisant les passages sur les
trottoirs, grilles aux fentes trop larges, etc.

Différentes actions peuvent être envisagées pour résoudre les problèmes


d’accessibilité, on peut notamment citer : la création d’un référentiel définissant des
solutions techniques pour chaque type de difficulté rencontrée ; un règlement de
voirie intégrant la dimension accessibilité pour l’octroi des permis de stationnement
des commerçants ; une politique de lutte contre le stationnement illicite, que ce soit
sur les trottoirs ou bien sur les places de stationnement réservées aux personnes
handicapées ; un travail avec les concessionnaires de réseaux (eau, électricité, etc.)
qui réalisent régulièrement des travaux sur la voirie.

La mise à plat de l'ensemble des projets d'urbanisme, de voirie, ainsi que des projets
liés à l'accessibilité des ERP dans les années à venir afin de pouvoir intégrer ces
projets au programme d'action du PAVE est une mesure efficace au niveau de
l'organisation communal et également au niveau de la bonne gestion des finances
publiques !

Dans l'idéal, un bon PAVE devrait disposer de photographies des zones à enjeux,
éventuellement des zones exemplaires en matière d'accessibilité. La définition
d'indicateurs qualitatifs et quantitatifs est recommandée, ainsi que l'affichage d'une
ambition quant à ces indicateurs (0 % de ruptures de cheminement piéton, 90 % des
écoliers sortant sur des trottoirs agrandis, etc.).

Le diagnostic d'accessibilité peut être réalisé en régie, ou confié à un prestataire.

La réalisation du PAVE peut être un excellent moment de travail collectif entre élus,
services et usagers. La réalisation ou la révision de ce document est ainsi une
opportunité pour faire vivre localement la démocratie Il s’agit d’un document
particulier par son caractère non obligatoire, qui , paradoxalement, en fait sa
richesse : en effet, autant il est envisageable de rendre un ERP conforme (quitte à
demander des dérogations pour les points techniquement infaisables), autant
s'agissant de la voirie et des espaces publics, le législateur a intégré le fait qu’une
accessibilité totale n'est pas réalisable (en caricaturant un peu, cela reviendrait à
rendre accessibles jusqu'aux chemins vicinaux).
De ce fait, le PAVE intègre une spécificité du choix du programme, de primarisation
selon une logique de chaîne de déplacement qui est centrale.

160
Fiche Ds6 : Spécialité 6 – Espaces verts et naturels

Fiche Ds6 : Spécialité 6 – Espaces verts et


naturels

La spécialité Espaces verts et naturels comprend deux domaines : Paysages,


espaces verts d’une part et Espaces Naturels de l’autre.

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Ils ne présentent pas de spécificité particulière, et brossent largement l’intitulé de


chacun des deux domaines.

Focus sur un sujet : la gestion différenciée des espaces verts

Les méthodes d'entretien des espaces verts, tant naturels qu'urbains ont connu ces
20 dernières années une révolution, constatant l'échec de l'utopie de maîtrise totale
de la nature issue de l'après-guerre. Au sein de ce mouvement, le concept de
gestion différenciée a émergé comme une méthode adaptée pour l’entretien des
espaces verts, y compris en milieu urbain

1- Les conséquences du recul des produits phytosanitaires

L'entretien des espaces verts urbains jusque dans les années 1990 reposait sur des
habitudes établies : trois à quatre fleurissements par an, à base d’annuelles et de
bisannuelles, généralisation des surfaces gazonnées finement entretenues, etc.
Or ce modèle repose intégralement sur le recours systématique aux produits
phytosanitaires, que ce soit pour assurer la lutte contre les maladies et « mauvaises
herbes » indésirables qui prolifèrent dans des milieux artificialisés et mono-
spécifiques ou pour fertiliser des sols surexploités, retournés quatre fois par an et
privés des moyens naturels de son enrichissement.

En retirant de l’équation le recours massif à la chimie de synthèse (par prise de


conscience ou par les mesures d’interdiction progressive de ces produits d’ici 2018,
puis leur interdiction en 2020), c’est donc tout le système qui s’écroule : le
désherbage des terres nues des massifs devient intenable, les gazons privés de
désherbants systématiques perdent leur finesse, les sols s’épuisent… Le seul
recours est la multiplication de la main-d’œuvre, ce qui n’est plus possible pour les
collectivités.

C’est ce contexte qui a vu émerger ce qu’on peut qualifier de gestion « raisonnée »


ou « écologique » des espaces verts : recours accru aux vivaces, graminées et
arbustes dans les massifs, généralisation du paillage des sols, etc. De nouveaux
modèles d’espaces verts urbains sont apparus, plus intégrés aux cycles naturels et
moins consommateurs de main-d’œuvre

161
Fiche Ds6 : Spécialité 6 – Espaces verts et naturels

2- Formaliser l’entretien pour aller plus loin

La ville est un milieu artificiel, associé à des usages précis ; il n’est donc ni possible
ni même souhaitable de viser une gestion totalement naturelle de ses espaces verts.
La gestion différenciée repose par conséquent sur une analyse fine de ces usages,
en proposant d’adapter le vocabulaire des espaces verts et leur entretien à cette
différence d’usage.
Un massif peut se trouver au cœur d’un parc urbain, ou en bordure d’une voirie
parcourue uniquement par des voitures à 70 km/h. Ces deux situations doivent
conduire à des choix radicalement différents en termes de conception et d’entretien.

Mettre en place la gestion différenciée dans une ville, c’est pour le gestionnaire
généraliser cet exemple –caricatural mais réel– à l’ensemble des espaces verts.
Concrètement, les communes qui se sont lancées dans ce travail ont défini des
niveaux de conception et d’entretien, souvent hiérarchisés sur un axe allant de
naturel (rives sauvages des rivières, parcs à caractère naturel) à anthropique et
soigné (les parcs horticoles historiques, le parvis de la Mairie, etc.), avec 1, 2 voire 5
niveaux intermédiaires. Il convient ensuite de répartir les espaces entretenus entre
ces catégories selon les usages et attentes, partant du principe que les catégories
les plus fines, donc consommatrices de temps de travail et d’énergie, doivent être
limitées au strict nécessaire.

En conclusion, la gestion différenciée n’est qu’un des outils permettant d’assurer la


transition entre les espaces verts « quatre fleurs » à l’ancienne vers l’objectif
réglementaire « zéro phyto » de 2020, sans perdre de vue la fonction d’agrément des
espaces verts. Ce travail permet une meilleure organisation des équipes en interne,
et constitue également, en abordant de nombreux thèmes (nature en ville,
biodiversité, etc.), un support de communication riche envers le grand public, souvent
peu associé à ce mouvement.

162
Fiche Ds7 : Spécialité 7 – Ingénierie, informatique et systèmes d'information

Fiche Ds7 : Spécialité 7 – Ingénierie, informatique


et systèmes d'information

La spécialité Ingénierie, informatique et systèmes d’information comprend 2


domaines :

7.1. Systèmes d'information et de communication


7.2. Réseaux et télécommunications

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Ces deux domaines sont clairement délimités et font référence à des métiers
complémentaires. Le domaine 7.1 est orienté vers la programmation, la conception et
l’intégration d’applications, l’intégration d’Internet dans le travail des agents, tandis
que le domaine 7.2 est dédié aux enjeux de communication : réseaux,
radiocommunications, conception, maintenance, administration. A noter : les enjeux
de systèmes d’information au service du citoyen et de gestion de fichiers contenant
des informations nominatives (à déclarer à la CNIL) figurent aussi au programme de
cette spécialité.

Focus sur un sujet : la directive INSPIRE11

INSPIRE signifie Infrastructure for SPatial InfoRmation in Europe. Il s’agit d’une


directive européenne de 2007 transposée dans le droit français par l’ordonnance du
21 octobre 2010 qui impose aux autorités publiques de publier leurs données
environnementales géographiques sur Internet et de les partager entre elles. Cette
directive a été imaginée dans une optique de protection de l’environnement.

1- Objectifs de la directive INSPIRE

L’idée générale de cette directive est de faciliter la réalisation d’études


environnementales, par la publication de données, dans un cadre démocratique, par
le caractère ouvert des données publiées. Il est à noter que beaucoup de directives
européennes environnementales s’inscrivent dans cette volonté de permettre aux
citoyens européens d’accéder à une information fiable et transparente. Il s’agit d’une
« marque de fabrique » de textes européens.

La directive Inspire s’applique aux données « détenues par une autorité publique, ou
en son nom, sous format électronique, relatives à une zone sur laquelle la France
détient ou exerce sa compétence, et concernant un ou plusieurs thèmes figurant aux
annexes I, II et III de la directive. Les 34 thèmes qui figurent dans les trois annexes

11
Cette fiche a été créée à l’aide de l’ouvrage sous licence ouverte La Directive INSPIRE pour les
néophytes, 3ème édition décembre 2011, par Francis MERRIEN et Marc LEOBET

163
Fiche Ds7 : Spécialité 7 – Ingénierie, informatique et systèmes d'information

traduisent une conception assez extensive du domaine de l’environnement : on peut


citer par exemple les adresses, les parcelles cadastrales, les sites protégées, les
reliefs, les types de couverture des sols, les orthophotographies, les bâtiments, les
données relatives à la santé et la sécurité, la démographie, les risques naturels, les
distributions d’espèces, les ressources énergétiques, etc.

La directive Inspire impose de diffuser les données existantes concernant les 34


thèmes précédemment évoqués, elle impose également de diffuser les données qui
seront collectées dans le futur. Cependant, elle n’oblige pas à collecter de nouvelles
données pour viser l’exhaustivité sur les 34 thèmes.

Les données n’ont pas non plus à être parfaites, elles doivent simplement être
qualifiées via des métadonnées12.

La directive poursuit des objectifs que l’on peut classer en quatre grandes
catégories :
- au niveau de la préservation de l’environnement : faciliter la réalisation
d’études et donc plus globalement la conception, le suivi et l’évaluation des
politiques environnementales ;
- favoriser la prise de décision dans un cadre démocratique, avec un bon
niveau d’information des autorités publiques, de tous les acteurs et du grand
public ;
- décloisonner l’information entre les autorités publiques, ainsi que de faciliter le
travail des agents de ces autorités publiques et améliorer leur efficacité ;
- permettre la mise en place de meilleurs services aux citoyens et aux
entreprises, favoriser la croissance économique et la création d’emplois, à
travers le développement du secteur spécifique de l’information géographique,
mais également d’activités qui ont besoin d’utiliser des données
géographiques pour créer de nouveaux services.

2- Impacts pour les collectivités

La directive Inspire demande aux autorités publiques, et donc aux collectivités


territoriales, de
- recenser les données qu’elles détiennent et qui entrent dans le champ de la
directive
- créer et maintenir à jour les métadonnées
- mettre les métadonnées et les données sous une forme interopérable13, les
publier sur Internet et faire référencer les métadonnées dans le Géocatalogue
national
- partager les données géographiques avec les autres autorités publiques

12
donnée servant à définir ou décrire une autre donnée quel que soit son support (papier ou
électronique)
13
capacité que possède un produit ou un système à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes
existants ou futurs (sans restriction d’accès ni de mise en œuvre)

164
Fiche Ds7 : Spécialité 7 – Ingénierie, informatique et systèmes d'information

Ces tâches demandent du temps et des compétences techniques et peuvent se


traduire par des créations ou des réaffectations de postes. Les enjeux financiers ont
été estimés à presque 40 millions d’euros sur 5 ans pour les communes, 10 millions
d’euros pour les régions et 5 millions d’euros pour les départements. Les impacts
financiers sont donc conséquents, mais proportionnés à l’enjeu.

Plus globalement, il s’agit cependant d’un changement profond dans le rapport


qu’entretiennent les collectivités avec la diffusion de l‘information. De nombreuses
données, régulièrement considérées comme sensibles et de ce fait, comme non
diffusables (on peut penser notamment aux données sur les risques industriels, sur
les pollutions de sols et de cours d’eau, etc.), doivent être mises à disposition du
grand public : la principale difficulté d’application de cette directive consiste en la
capacité pour les collectivités de quitter dans le domaine de l’environnement une
certaine culture du secret, souvent inscrite depuis de nombreuses années.

165
Fiche Ds8 : Spécialité 8 – Services et interventions techniques

Fiche Ds8 : Spécialité 8 – Services et interventions


techniques

La spécialité Services et intervention techniques comprend quatre domaines :


8.1. Ingénierie, gestion technique Centre techniques
8.2. Logistique et maintenance
8.3. Mécanique-électromécanique
8.4. Imprimerie
Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Les domaines 8.3 et 8.4 sont centrées sur des domaines techniques précis, et
conviendront aux agents en poste dans ces thématiques. Le domaine 8.1 est très
généraliste sur les métiers des centres techniques, alors que le domaine 8.2 mêle un
cœur de métier technique centré sur l’électricité et l’automatisme avec une forte
dominante « maintenance ».

Focus sur un sujet : la sécurité dans les lieux de travail - acteurs et


outils de proximité

Comme pour tout employeur, il appartient aux collectivités territoriales et à leurs


EPCI d’assurer la sécurité de ses agents dans leur activité professionnelle. Au-delà
de cette évidente obligation légale il en va de la responsabilité sociale de la
collectivité, mais l’enjeu est également économique, tant les accidents du travail et
les maladies professionnelles pèsent sur les organisations et les budgets.
La prise en charge de ces questions de sécurité au travail implique de mobiliser
l’ensemble de la collectivité à tous ces niveaux ; dans ce contexte il sera donc ici
question de quelques acteurs-clé indispensables à la mise en œuvre d’une politique
de sécurité, et de plusieurs outils dont disposent les collectivités dans ce domaine.

1- Des référents de la sécurité

Depuis une réforme de février 2012, les Assistants de prévention sont venus
remplacer les anciens ACMO (Agents chargés de la mise en œuvre des politiques de
sécurité) dans les questions de sécurité au plus près du terrain.
Le fond de leur mission reste identique : avoir un rôle d’alerte, de conseil et de
proposition pour toute question en matière de sécurité au travail, et ce au plus près
du terrain puisque, dans la grande majorité des cas, il s’agit d’agents issus de
différents services – au minimum un agent par collectivité, et souvent un agent par
service ou par site – qui endossent cette responsabilité complémentaire à leurs
missions.
L’employeur est tenu de préciser le cadre de leur intervention : volume horaire,
service d’intervention, moyens alloués, etc.

166
Fiche Ds8 : Spécialité 8 – Services et interventions techniques

La réforme de 2012 a de surcroit créé la fonction de Conseiller de prévention,


également désigné par l’autorité territoriale au sein des services mais investi de
missions relevant d’avantage de la coordination en matière de sécurité. Dans des
collectivités de taille moyenne à plus importante il s’agit souvent d’un agent
préventeur professionnel, qui coordonne les missions des Assistants de prévention.

L’ACFI (Agent chargé de la fonction d’inspection) a, comme son nom le suggère,


une mission d’un autre ordre puisqu’il est chargé du contrôle et du conseil « vu de
l’extérieur », souvent lors de visites axées sur un thème ou dans un service précis.
Dans l’immense majorité des cas il s’agit d’un agent extérieur à la collectivité, le plus
souvent employé par les différences Centres de gestion de la FPT.

Ce ne sont évidemment pas les seuls acteurs de la sécurité au travail ; outre le fait
que cette thématique doit, pour être efficace, mobiliser l’ensemble de l’institution
(agents, hiérarchie, direction et élus), les rôles des différents comités représentatifs -
Comité technique (CT) et Comité d’hygiène, sécurité et conditions de travail
(CHSCT) notamment - sont fondamentaux, tout comme celui du médecin du travail.

2- Différents outils au service de la sécurité

Les outils qui concourent à l’amélioration de la sécurité au travail sont nombreux et


doivent s’adapter aux contraintes et situations professionnelles.

Le Document Unique d’évaluation des risques tient une place spécifique, par son
caractère obligatoire d’une part, mais également par son caractère central dans la
question de la sécurité. En effet, ce document doit comprendre une évaluation
structurée des risques, en recherchant l’exhaustivité. Dans la pratique c’est donc,
pour chaque poste de travail de la collectivité, un travail d’identification des risques
qui doit être mené, le plus souvent en caractérisant chaque situation par une
probabilité de survenance et une gravité potentielle.
De ce travail systématique doit découler un plan d’action hiérarchisé visant à la
réduction des risques professionnels, qui s’impose à l’organisation.
Ce double travail de caractérisation des risques et de plan d’action de réduction peut
être réalisé en interne ou par des prestataires extérieurs ; ils n’ont cependant de sens
que s’ils sont régulièrement remis à jour.

Appliqué à la situation des ateliers, ceci peut se décliner dans un certain nombre
d’actions concrètes réellement efficaces.

En particulier, la mise en place systématique d’un affichage des principaux risques et


des mesures de prévention associées à proximité des machines et équipements
permet d’exploiter efficacement le travail d’analyse des risques ; la mise en place de
cet affichage est d’autant plus pertinente qu’elle est accompagnée d’une
sensibilisation particulière et/ou d’actions de formations complémentaires des agents
soumis aux risques ainsi que d’un point sur les éventuels Equipements de protection
individuelle (EPI) à disposition des agents pour l’exercice de leurs mission.

167
Fiche Ds8 : Spécialité 8 – Services et interventions techniques

La formalisation de l’ensemble de ces éléments – risques, mesures de protection,


etc. – au sein d’un livret d’accueil adapté au poste de travail permet une information
efficace des nouveaux agents, et contribue à une politique de sécurité globale.

Une politique de sécurité ne peut se résumer à ces quelques lignes, mais il est
important à un technicien territorial de connaître les acteurs et outils centraux en la
manière, tant dans sa pratique personnelle que dans celle des équipes qu’il est
amené à encadrer.

168
Fiche Ds9 : Spécialité 9 – Métiers du spectacle

Fiche Ds9 : Spécialité 9 – Métiers du spectacle

La spécialité Métiers du spectacle comporte deux domaines :


9.1 Connaissances de base relatives aux métiers du spectacle
9.2 Audiovisuel

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Le domaine 9.1 est un domaine généraliste, et demande aux candidats de maîtriser


une palette assez large de connaissances techniques concernant les différents
métiers du spectacle.
Le domaine 9.2 est plus classique : il est centré sur les techniques audiovisuelles,
avec une demande de connaissances scientifiques de base (signaux, colorimétrie,
etc.) et une connaissance des technologies et du matériel de prise de vue ainsi que
des étapes aval, le montage et la postproduction notamment.

Focus sur un sujet : les risques de chute de hauteur

Cette fiche a été rédigée à partir des annales 2014 de concours interne et troisième
voie de technicien territorial, spécialité métiers du spectacle

Les chutes de hauteur sont les accidents liés au contact brutal d'une personne avec
le sol ou bien avec un objet (par exemple un meuble, une machine, etc.). Le risque
est d'autant plus important que le dénivelé est élevé. Il est à noter que la
réglementation du travail ne donne pas de définition du travail en hauteur, mais
demande à l'employeur de rechercher « l'existence d'un risque de chute de hauteur
dans le cadre d'une évaluation des risques ». Ce risque de chute de hauteur est visé
par les dispositions générales du Code du Travail.

1- Quels sont les métiers exposés ?

Certains métiers du spectacle ont un niveau d'exposition élevé au risque de chute de


hauteur : on peut citer notamment les constructeurs de décor, les techniciens
structure, les rigger, les machinistes du spectacle vivant, les techniciens lumière, les
machinistes prise de vue, les électriciens, les cadreurs. Ce niveau élevé est lié à la
fréquence de travail en hauteur, et bien évidemment, aux hauteurs élevées (en
moyenne) que nécessitent les activités liés à ces postes. D'autres professions sont
soumises à un niveau d'exposition moyen : artificiers, techniciens son,
perchistes/perchmen, régisseurs de spectacle vivant, techniciens de maintenance,
chauffeurs, backliners.

169
Fiche Ds9 : Spécialité 9 – Métiers du spectacle

2- Quels sont les facteurs de risques ?

Divers facteurs de risque ont été identifiés. On peut scinder des facteurs en trois
grandes familles : l’organisation du travail, les conditions de travail et la capacité des
agents à assurer leur sécurité.

En matière d’organisation du travail, la co-activité, en en particulier l'absence de


coordination entre différentes entreprises présentes est un facteur de risque. Le
travail isolé en est un autre : un travailleur seul pourrait se voir secourir dans un délai
important, augmentant de fait la gravité de son accident. Il faut donc veiller à garantir
une bonne organisation du travail : tous les éléments augmentant le stress des
travailleurs ou dégradant leurs perceptions sensorielles (travail de nuit) concourent à
augmenter le risque de chute de hauteur.

Il faut également citer les conditions matérielles de travail : sont à proscrire ou à


particulièrement craindre un éclairage insuffisant, ou, au contraire, éblouissant, ou de
mauvaises conditions environnementales : climat, bruit, température, vent, etc. Plus
prosaïquement, il convient de limiter ou supprimer les zones de travail présentant
des parties en contrebas ou en hauteur, les moyens d'accès non stables aux zones
en hauteur, une circulation rendue complexe par l'encombrement ou l'étroitesse de
passages et être très strict vis à vis de l’état des sols.

Enfin il faut être vigilant quant à une formation insuffisante des agents, l’absence
d'équipements de protection individuels ou collectifs, ou alors l’utilisation
d'équipements inadaptés ainsi que les conditions d'utilisation du matériel, et le défaut
d'entretien notamment

3- Quels sont les moyens de prévention ?

La réglementation du travail impose plusieurs obligations concernant le travail


temporaire en hauteur :
- il doit être réalisé sur des plans de travail qui prennent en compte la sécurité
des salariés
- les échelles, escabeaux et marchepieds doivent être utilisés uniquement de
manière ponctuelle et uniquement en cas d'impossibilité de recourir à un
équipement de protection collective
- les tâches effectuées ne doivent pas conduire à retirer temporairement les
dispositifs de protection collective mis en place pour éviter les chutes
- les échafaudages doivent être manipulés par des personnes compétentes et
formées.

Plus généralement, pour le travail en hauteur récurrent, plusieurs typologies d'actions


doivent être mises en œuvre:
bien évidemment, dans la mesure du possible, supprimer ou réduire la hauteur !
- anticiper les risques, prévoir les enjeux de coordination des agents

170
Fiche Ds9 : Spécialité 9 – Métiers du spectacle

- organiser les lieux de travail, laisser les zones de circulation libres


- ne pas utiliser les échelles, escabeaux, marchepieds, cordes, sauf en cas
d'impossibilité technique
- limiter l'isolement des travailleurs
- mettre en place des conditions de travail optimales : éclairage, conditions
climatiques, etc. ou, le cas échéant, soustraire rapidement les travailleurs à
des conditions préalablement définies comme porteuses d'un niveau de risque
trop important
- former les travailleurs, recourir à des entreprises compétentes
- privilégier les équipements de prévention collective (rambardes par exemple)
aux équipements de protection individuels (ligne de vie et harnais) ; en tout
état de cause, veiller à l'entretien régulier de ce matériel
- prévoir des procédures de secours

La sécurité des agents doit être la priorité de tous, de l’agent de terrain à la


hiérarchie et les élus. Dans ce contexte il ne faut pas négliger le rôle des préventeurs
(cf. fiche Ds8), dont le travail est essentiel pour garantir des conditions de travail
minimisant les risques de chute de hauteur.

171
Fiche Ds10 : Spécialité 10 – Artisanat et métiers d’art

Fiche Ds10 : Spécialité 10 – Artisanat et métiers


d’art

La spécialité Artisanat et Métiers de l’Art comporte deux domaines :


10.1. Artisanat et métiers d'art
10.2. Arts graphiques

Son programme réglementaire est notamment présenté sur notre site.

Le domaine 10.1 est focalisé sur la mise en scène de matériaux, objets, œuvres ou
biens culturels : conception et mise en oeuvre de conditions matérielles de
présentation, contrôle des conditions climatiques, accompagnement
muséographique de la démarche artistique. Le transport des oeuvre d’art est
également au programme de cette option. Les connaissances en matière d’inventaire
complètent le volet technique.
Le domaine 10.2 comporte deux grandes branches techniques: la connaissance des
techniques de production (composition, photocomposition, façonnage, logiciels
d’infographie, etc.) et la gestion de la production (contrôle de la qualité, organisation
de l’ordonnancement).

Focus sur un sujet: le transport d’œuvres d’art

Cette fiche a été rédigée à partir des annales 2014 de concours interne et troisième
voie de technicien territorial, spécialité artisanat et métiers de l'art

Le voyage des œuvres d'art est un élément important de leur vie. Cela permet à
beaucoup d’œuvres d'aller à la rencontre de nouveaux publics. C'est également un
élément indispensable de toute exposition dans laquelle on veut explorer
l'exhaustivité des œuvres d'un artiste ou bien montrer les divers aspects d'une
thématique transversale. Le transport des œuvres d'art est bien entendu également
nécessaire hors parcours d'exposition, par exemple dans le cadre d'opérations
d'entretien, voire de restauration.

Cette partie importante de la vie d'une œuvre est cependant potentiellement très
traumatisante. Il convient de prendre les mesures nécessaires pour minimiser, voire
supprimer les dégradations pouvant potentiellement intervenir dans les opérations de
transport. Il convient dans un premier temps de comprendre ce que recouvre la
notion de transport d’œuvres d’art, puis d’objectiver les divers éléments concourant à
la vulnérabilité desdites œuvres. L’emballage, qui permet de protéger celles-ci, devra
être finalement être dimensionné en connaissance de cause.

172
Fiche Ds10 : Spécialité 10 – Artisanat et métiers d’art

1- Les étapes du transport d'une œuvre d'art

Le transport d'une œuvre est segmenté en plusieurs étapes :


- l'emballage de l’œuvre
- le déplacement jusqu'à un véhicule motorisé et le chargement
- éventuellement une opération d'intermodalité : transfert depuis le véhicule
motorisé vers un train, un avion, etc. ce qui correspond à autant d'opérations
de chargement / déchargement.
- le déchargement final de l’œuvre
- le déballage.

Toutes ces étapes sont potentiellement traumatisantes pour les œuvres d'art. Le
transport doit donc être anticipé, et une analyse préalable des enjeux liés à la
typologie des œuvres déplacées doit être réalisée.
Il est à noter que l'opération de déballage est bien souvent l'une des plus difficiles
pour les œuvres, en raison des différences de température de d'hygrométrie entre
l'intérieur et l'extérieur de la caisse de transport : une acclimatation de 48h sans
déballage est préconisée.

2- Comment objectiver la fragilité d'une œuvre ?

Dix questions peuvent permettre d'analyser la fragilité de l'œuvre :


- type d'objet ou de technique : sculptures, manuscrits, tableaux, vitraux : une
réflexion sur la fragilité intrinsèque du type d’œuvre est nécessaire
- matières : pour un même type d’œuvre, les différents matériaux employés ont
des niveaux de résistance différents
- âge de l'œuvre : les objets les plus anciens sont souvent les plus fragiles
- environnement physique et climatique : un objet conservé dans de mauvaises
conditions développera des pathologies, et, paradoxalement, un objet
conservé dans des conditions optimales sera très sensible aux modifications
d'environnement liées au transport
- environnement politique et culturel : l'opinion sur la fragilité d'une œuvre peut
sensiblement différer de sa fragilité objective ; certaines œuvres, affectée
d'une forte valeur sentimentale, devront être déplacées avec des précautions
bien plus importantes que ce qu'une analyse objective aurait envisagée de
prime abord
- historique du transport : certaines œuvres semblent plus souffrir que d'autres
lors de transports. C'est bien souvent hélas l'expérience passée de transport
d'une œuvre en particulier qui peut aider à déterminer sa sensibilité.
- état de conservation : ce paramètre est souvent le principal élément pris en
compte, bien que l'appréciation de l'état de conservation d'une œuvre soit
souvent subjective
- valeur financière : une œuvre devient souvent d'autant plus fragile que sa
valeur estimée est importante, et les mesures de protection répondent à des

173
Fiche Ds10 : Spécialité 10 – Artisanat et métiers d’art

attentes (ou anticipations) de la part des assurances, plus que de


considérations objectives sur la réelle solidité
- valeur patrimoniale : il s'agit d'une valeur supplémentaire attachée à l’œuvre
- valeur affective : ce dernier point n'est pas à négliger.

3- L'emballage, un outil pour transporter une œuvre fragile

L'emballage aura un impact déterminant sur la pérennité de l’œuvre déplacée.


Cependant, le coût d'un emballage à haut pouvoir de protection est très élevé, et
dans le cadre de budgets culturels contraints il faut aussi dimensionner au plus juste
la qualité de l'emballage employé.

- Là aussi, neuf critères pourront être analysés pour déterminer la qualité de


l'emballage à mettre en œuvre. Ces critères sont à croiser avec l'objectivation
de la fragilité de l'œuvre en question.
- Manutention : manuelle ou mécanique ?
- Transport : direct ou avec rupture de charge ?
- Durée du transport ?
- Transport terrestre ou aérien : œuvre seule ou transport regroupé ?
- Transport maritime : quel impact de l'absence de contrôle direct afférent à ce
mode ?
- Quelle réglementation du transport de marchandises à l'étranger ?
- Présence ou non d'un convoyeur (sérieux) ?
- Exposition itinérante ou aller-retour simple ?

Pour déterminer le niveau de qualité d'emballage requis, il est donc possible et


nécessaire d'objectiver la fragilité de l’œuvre transportée puis de faire une expertise
des impacts potentiels des modes de déplacement retenus.

174
Fiche Ds10 : Spécialité 10 – Artisanat et métiers d’art

176
s ’Exercer : s’entraîner
avec des sujets corrigés
Les sujets corrigés sont un incontournable de toute
préparation sérieuse à un concours ou à un examen.

Les sujets proposés ici brossent les différentes épreuves


du cadre d’emploi, et mêlent corrections et
commentaires, permettant de juger « in situ » des
questionnements qui peuvent surgir lors des épreuves,
en apportant un maximum de conseils pratiques.

Pour les épreuves orales, les simulations d’entretiens


balaient plusieurs situations contrastées dans lesquels
des candidats peuvent se retrouver. Il ne s’agit pas ici de
« bonne réponse » à chacune des questions posées par
les jurés fictifs, mais plutôt d’outils permettant aux
candidats de repérer les erreurs à ne pas commettre
autant que les opportunités à saisir en situation
d’entretien.

177
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

Sujet corrigé E1 : Rapport technique


Ce sujet d’entraînement est à lire en parallèle de la fiche C2. Il n’est pas ici présenté
de corrigé-type rédigé, mais les éléments suivants :
- une analyse du sujet et des options pour l’aborder
- un exemple de « fiche document » tel qu’il est recommandé de procéder au
brouillon pour chacun des documents du corpus
- une proposition de plan détaillé répondant au sujet.

1- Enoncé du sujet

Concours technicien territorial - Concours interne et de troisième voie -


Session 2014
Spécialité Bâtiments, Génie Civil14

Vous êtes technicien territorial au sein de la commune de Techniville (90 000


habitants). Le parc bâti communal est particulièrement vétuste, bien que
correctement entretenu. La plupart des équipements ont été construits dans les
années 60. La municipalité a décidé de se lancer dans un vaste programme de
remise à niveau de ses équipements publics. En effet, dans un souci d’optimisation,
le Maire souhaite que la facture énergétique liée à la consommation des bâtiments
communaux baisse rapidement. Le Directeur Général des Services Techniques vous
demande de rédiger à son attention, exclusivement à l’aide des documents ci-joints,
un rapport technique présentant les enjeux de la rénovation thermique
d’équipements existants.

Liste des documents joints :


Document 1 : Performance énergétique - Les pièges de la rénovation – Jean
Charles Guézel – Le Moniteur – 5 octobre 2012 – 4 pages
Document 2 : Performance énergétique (extrait) – Le Moniteur – 5 octobre 2012 – 1
page
Document 3 : RT 2012 : elle coûtera 200 M€ par an aux collectivités – Techni.Cités
n° 234 – 8 septembre 2012 – 1 page
Document 4 : Les nouveaux contrats de performance énergétique – Olivier Ortega –
La Gazette – 9 mai 2011 – 3 pages
Document 5 : Performance énergétique : les points clés pour réussir un contrat
global – Emmanuelle Maupin – Techni.Cités n° 234 – 8 septembre 2012 – 2 pages
Document 6 : CPE des écoles de Paris : un exemple de transfert de risques
acceptable – Sandrine Dyckmans – Techni.Cités n° 231 – 8 juin 2012 – 2 pages
Document 7 : Performance énergétique : en recherche de garantie –
JeanChristophe Poirot – Techni.Cités n° 232 – 23 juin 2012 – 2 pages

14
Les documents sont disponibles à cette adresse: http://www.technicien-
territorial.fr/Documents/concours_TT_2014/Rapport_Batiment.pdf

178
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

Document 8 : Equipements sportifs performants énergétiquement : un leurre ? –


Patrick Bayeux – Techni.Cités n° 259 – 23 novembre 2013 – 6 pages

2- Analyse du sujet et des documents

La lecture du sujet est sans équivoque: il s’agit de réaliser une note de synthèse
portant sur les enjeux de rénovation énergétique des bâtiments d’une commune.

Deux éléments importants sont à extraire de la lecture de ce sujet:


- le maire souhaite que la facture énergétique des bâtiments communaux
baisse rapidement: il faut répondre à cette demande.
- la plupart du patrimoine date des années 1960, ce qui peut être entendu
comme une indication d’un patrimoine homogène caractérisé par une
isolation très faible

L’analyse rapide des 8 documents proposés permet de les classer en deux grandes
catégories:

- Les documents permettant de comprendre les intérêts de la rénovation


thermique : quel est le contexte législatif, quelles sont les normes, quelles sont
les typologies de solutions permettant de diminuer les consommations
énergétiques. Il s’agit essentiellement des documents 2, 3 et 8, qui
représentent 8 pages.

- Les documents évoquant les modalités concrètes de mise en oeuvre de


travaux de rénovation: modalités techniques, modalités financières et
administratives. Il s’agit des documents 1, 4, 5, 6 et 7. Ces documents
représentent 13 pages.

Le terme « enjeux » sur lequel le sujet repose peut porter une forme d’ambiguïté. Un
enjeu, c’est ce qu’il y a à gagner et à perdre à faire, ou à ne pas faire. Très
pragmatiquement viennent les deux questions : Pourquoi faire? Comment faire? Il est
ainsi proposé d’utiliser un plan de type “pourquoi/comment”, qui s’applique très bien
à ce type de sujet. Les bases techniques de la rénovation énergétique seront
abordées dans la première partie, les moyens de réaliser celle-ci seront quant à eux
présentés dans la deuxième partie. Il faudra veiller à bien maintenir tout au long du
rapport à mettre en exergue la notion d’enjeux : pourquoi est-ce intéressant,
comment réussir les opérations.

On remarque également que le document 8 est un document « pivot » pour la partie


n°1 : il est long, détaillé, présente plusieurs idées ; son exploitation devra être
optimale. De même, le document 4 est un document « pivot » pour la partie n°2. Le
document 3 est à l’inverse extrêmement court: il peut être envisagé a priori d'utiliser
son contenu pour une introduction ou une transition entre les deux parties.

179
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

Cette première analyse en lecture rapide a permis de réaliser une classification


grossière des documents, et, surtout, a très nettement dégagé une piste de
plan efficace.

3- Exemple d’une fiche résumé

Il convient à présent de constituer des fiches de synthèse de l’ensemble des


documents présentés. Cette étape est présentée dans cet exemple, et nous vous
enjoignons de la réaliser par vous-même pour les autres documents.

Document 4: les nouveaux contrats de performance énergétique

Thème général
Des solutions existent, permettant de réaliser des rénovations efficaces sur des pans
importants d’un patrimoine municipal.
[Cette idée générale peut être utilisée en introduction. Il est d’ailleurs méthodologiquement
très intéressant, si on a repéré un ou deux documents “pivot”, de construire l’introduction
autour des idées qu’ils développent.]

Eléments à reprendre du document [bien évidemment, il ne faut pas rédiger aussi


précisément les fiches résumé que ce qui est proposé ici, mais noter les idées force et
abuser des symboles logiques =, ≠, ⇨, ainsi que des abréviations !]

- Les CPE sont des contrats par lesquels un acheteur public convient avec le titulaire
du contrat d’une réduction garantie, vérifiée et mesurée dans la durée des
consommations d’énergie d’un bâtiment ou d’un parc de bâtiments au moyen de
travaux, de fournitures, ou de services. Ces contrats permettent d’absorber tout
ou partie des coûts de réhabilitation par les économies d’énergie générés. Ces
contrats impliquent un investissement, des garanties et un suivi de la performance
énergétique. Deux voies de passation existent:
- les Partenariats Public Privé (PPP), avec un montant minimum admis de 10
millions d’€, et un volume de travaux portant plutôt sur un parc que su un seul
bâtiment, impliquant une pluralité d’actions (travaux, fournitures et services).
La voie du dialogue compétitif est adaptée à ce type de contrat.
- les marchés publics de performance énergétique, par appel d’offre ou
dialogue compétitif. La collectivité doit être dotée de capacités rédactionnelles
pour la rédaction des pièces de marché, et doit absolument avoir au préalable
une connaissance fine de ses bâtiments, ainsi qu’un objectif de réduction des
consommations. La collectivité devra en outre disposer de l’expertise
technique pour déterminer les solutions à mettre en oeuvre et apprécier leurs
coûts.
 à utiliser en Partie 2

- Il faut absolument sélectionner des entreprises dont le savoir faire est


éprouvé et faire attention à la sous-traitance notamment.
 à utiliser en Partie 2

180
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

4- Constitution du plan détaillé

Nous allons à présent proposer un plan détaillé reprenant les informations notées
dans les fiches de synthèse des documents.

Pour des raisons de lisibilité, le plan est présenté dans son état achevé. Il faut
rédiger en dernier introduction et conclusion. En outre, travailler à partir d’un
brouillon « à trous » avec par exemple la partie 1 sur une page vierge et la partie 2
sur une autre page vierge permet de compléter le plan petit à petit et d’obtenir un
tout cohérent.

Ville de Techniville
Le 8 avril 2016 (date de l’épreuve)

RAPPORT TECHNIQUE
à l’attention de Monsieur le Directeur des services techniques

Objet : Les enjeux de la rénovation thermique d’équipements existants

Introduction

Aujourd’hui, l’application du Grenelle 1 puis du Grenelle 2 de l’environnement


placent au premier rang des priorités la réduction de la consommation
d’énergie, la prévention des émissions de gaz à effet de serre et la promotion
des énergies renouvelables.
L’objectif assigné est de réaliser 38% d’économies sur le parc bâti français
d’ici à 2020!
La performance énergétique, bonne pour l’environnement, est également
bonne pour les finances d’une collectivité : les consommations énergétiques
d’un patrimoine représentent des montants importants, bien souvent la
principale charge de fonctionnement hors personnel.
Les techniques de limitation de ces consommations, si elles sont aujourd’hui
bien connues, se heurtent cependant aux murs d’investissement nécessaires
à leur déploiement. Des solutions existent, permettant de réaliser des
rénovations efficaces sur des pans importants d’un patrimoine municipal.

Partie 1 Les objectifs de réduction des consommations énergétiques


d’un patrimoine municipal

1.1 Quels sont les enjeux réglementaires


- Brève présentation du contexte international
- document 8: Bien avant les Grenelle 1 et 2, premières préconisations
officielles dans les années 1980 (Conseil de l’Europe), premiers
engagements formels de la France dans la suite du sommet de Rio
(1992), Stratégies nationale du Développement durable en 1997 et

181
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

2003, charte de l’Environnement en 2005 et entrée en vigueur du


protocole de Kyoto pour l’Union Européenne la même année.
- Sur quoi porte la réglementation de la performance énergétique?
- document 2: la performance énergétique
o 5 usages énergétiques: chauffage, climatisation, production
d’eau chaude sanitaire, éclairage, auxiliaires de type ventilation
ou pompes
o maîtriser les différents compartiments réglementaires: RT
existant globale, RT existant éléments par éléments, RT 2012.
o il y a une différence entre performance conventionnelle et
performance réelle
- document 8: différentes cibles peuvent être visées: HPE, BBC, Bepas,
Bepos, HQE

1.2 Quels sont les enjeux techniques et financiers d’optimisation des


consommations
- Les différents postes sur lesquels il est possible d’améliorer les
performances énergétiques d’un bâtiment
o document 8: équipements sportifs performant énergétiquement
 Moins consommer: optimiser les surfaces et les volumes.
 Moins consommer: optimiser la gestion des consignes de
température
 Optimiser l’approvisionnement énergétique: électricité et gaz
ont fortement augmenté ces dernières années, réfléchir à un
approvisionnement alternatif (énergies renouvelables:
biomasse, énergie solaire, réseaux de chaleur à
proximité, etc.)
 diminuer les consommations: exploitation, pilotage de la
gestion technique. Il est possible par exemple de dégager un
potentiel de 35% à 40% sur les piscines existantes grâce à
une bonne exploitation.
 produire de l’énergie, y compris en excédent, permettant
d’alimenter d’autres bâtiments du site et/ou une vente à EDF,
dans le cas de l’énergie photovoltaïque, par exemple.
o Document 4 : La connaissance des consommations du parc de la
collectivité est un enjeu fondamental.
 La réglementation thermique 2012 est un gros enjeu financier
pour les collectivités
o document 3: la RT 2012 coûtera 200 millions d’euros par an aux
collectivités

- transition vers la partie 2: « comment »: Au vu de ces éléments, comment


mettre en oeuvre une rénovation thermique globale d’un patrimoine
municipal?

182
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

Partie 2 Les moyens de réduire les consommations énergétiques d’un


patrimoine

2.1 Quels outils?


- Il existe des outils financiers : les contrats de performance énergétique.
o document 4: Les CPE sont des contrats par lesquels un acheteur
public convient avec le titulaire du contrat d’une réduction garantie,
vérifiée et mesurée dans la durée des consommations d’énergie
d’un bâtiment ou d’un parc de bâtiments au moyen de travaux, de
fournitures, ou de services. Ces contrats permettent d’absorber tout
ou partie des coûts de réhabilitation par les économies d’énergie
générés. Ces contrats impliquent un investissement, des garanties
et un suivi de la performance énergétique. Deux voies de passation
existent:
 les Partenariats Public Privé (PPP), avec un montant
minimum admis de 10 millions d’€, et un volume de travaux
portant plutôt sur un parc que su un seul bâtiment, impliquant
une pluralité d’actions (travaux, fournitures et services). La
voie du dialogue compétitif est adaptée à ce type de contrat.
 les marchés publics de performance énergétique, par appel
d’offre ou dialogue compétitif. La collectivité doit être dotée
de capacités rédactionnelles pour la rédaction des pièces de
marché, et doit absolument avoir au préalable une
connaissance fine de ses bâtiments, ainsi qu’un objectif de
réduction des consommations. La collectivité devra en outre
disposer de l’expertise technique pour déterminer les
solutions à mettre en oeuvre et apprécier leurs coûts.
o Document 5: dans le cadre du code des marchés publics, on peut
également monter des contrats globaux de Réalisation -
Exploitation - Maintenance (REM) ou de Conception - Réalisation -
Exploitation - Maintenance (CREM).

- Il faut cependant utiliser ces outils à bon escient


o document 1: bien utiliser le CPE. Maîtrise d’oeuvre engagée dans
un objectif contractuel. Maintenance incluse dans le CPE.

2.2 Quelle gestion des risques ?

- Il ne faut pas négliger les risques


o document 1: les pièges de la rénovation. Une rénovation peut être
risquée, notamment pour bâtiments patrimoniaux. Ne pas être
obligé de réaliser des solutions absurdes (diminuer l’étanchéité à
l’air pour permettre le bon usage de chaudières bois par exemple).
Avoir une vision d’ensemble cohérente, c’est à dire ne pas rénover
poste par poste sur la totalité du patrimoine mais bien travailler
bâtiment par bâtiment.

183
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

- Le document 1 fournit 4 exemples qui devront être proposés dans la note


de synthèse :
o éviter la mise en œuvre contre-performante: on connaît souvent les
bouquets de travaux mais encore faut-il que ceux-ci soient réalisés
dans les règles de l’art
 qualité architecturale: rénover sans dénaturer
 ne pas négliger le confort: compenser les éventuelles pertes
d’inertie par exemple
 ne pas négliger d’autres fonctions des bâtiments, telle la
sécurité incendie

- document 7 : Différentes garanties existent :


o Garantie de Performance Energétique Intrinsèque, garantie
théorique basé sur un comportement normalisé du bâtiment
o Garantie de Résulta Energétique sur l’usage : le prestataire
s’engage sur un niveau maximal de consommations énergétiques
réelles et mesurables.
o Il faut cependant des outils précis de qualification ou de suivi de la
performance énergétique des bâtiments.

- Document 6: l’effet portefeuille (mettre un nombre conséquent de


bâtiments dans un programme de contrat de performance énergétique)
permet d’atteindre une amélioration énergétique globale en compensant
certaines rénovations sous performantes par d’autres rénovations plus
efficaces que les objectifs globaux attribués. Paris a ainsi travaillé sur un
portefeuille de 100 écoles dans le cadre d’un CPE. Mais attention, il faut,
malgré l’attrait du caractère “tout en un” de ces outils, absolument prendre
garde à bien anticiper les éventuelles difficultés techniques

- document 4: il faut absolument sélectionner des entreprises dont le


savoir-faire est éprouvé et faire attention à la sous-traitance notamment.

Conclusion

Les collectivités ont ainsi devant elles un enjeu environnemental et financier


important avec la rénovation thermique de leur parc de bâtiments. Les
économies de fonctionnement sur un parc rénové sont substantielles, la
principale difficulté consistant à réaliser les travaux qui permettront
véritablement d’atteindre les résultats escomptés. Cependant, les outils
techniques et juridiques existent pour réaliser des rénovations globales de
parc. Les cibles techniques sont aujourd’hui bien identifiées, les outils
administratifs permettant d’affecter les futures baisses de charges à la
mobilisation d’investissements pour les travaux sont opérationnels. La
collectivité ne devra cependant pas signer de blanc sein aux tiers qui
interviendront pour rénover le parc : bonne connaissance des bâtiments,

184
Sujet corrigé E1 : Rapport technique

vigilance technique tout au long des chantiers, exigence de résultats, et suivi


des consommations dans le temps sont les points clef permettant de réussir
ces opérations qui demeurent complexes.

185
Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec propositions opérationnelles

Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec


propositions opérationnelles
Ce sujet d’entraînement est à lire en parallèle de la fiche C3. Dans la même
philosophie que pour le sujet E1, il ne s’agit pas de rédiger intégralement un rapport
technique avec propositions mais de présenter une méthodologie d’élaboration d’un
plan détaillé. Dans le corrigé proposé, le plan détaillé de la partie “propositions”
comprend quelques passages rédigés, afin de montrer ce que peuvent concrètement
être des propositions opérationnelles.

1- Enoncé du sujet

Technicien Territorial Principal de 2e classe


Examen Professionnel de promotion interne et d’avancement de grade
Session 2015 - Spécialité Réseaux, Voirie et Infrastructures.15

Vous êtes technicien territorial principal de 2e classe au sein du service Réseaux


Voirie Infrastructures de la commune de TECHNIVILLE (25 000 habitants).

Dans un premier temps, le directeur des services techniques vous demande de


rédiger à son attention, exclusivement à l’aide des documents ci joints, un rapport
technique sur la gestion des différents types de déchets produits sur les chantiers de
VRD.
10 points

Dans un deuxième temps, il vous est indiqué qu’un nouveau quartier d’habitation va
être créé sur une friche industrielle, sur laquelle il n’y a pas de pollution des sols.
Cette opération va nécessiter d’importants travaux de voirie et de réseaux (secs et
humides), étalés sur plusieurs années, ce qui va générer une quantité significative de
déchets.
Le Directeur des services techniques vous demande de rédiger un ensemble de
propositions opérationnelles visant à minimiser les impacts de la gestion des déchets
de ces chantiers.
10 points
Pour traiter cette seconde partie, vous mobiliserez également vos connaissances.

Liste des documents :

Document 1 : « Articles L541-1 et L541-2 du code de l’environnement » –


Legifrance.fr – 17 décembre 2010 – 2 pages

15
Sujet complet : http://www.cdg69.fr/documents/sujets/TP2%20RVI.pdf

186
Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec propositions opérationnelles

Document 2 : « 254 millions de tonnes de déchets produits par l’activité de


construction en France en 2008 » (extrait) - Commissariat Général au
Développement Durable – Octobre 2010 – 2 pages
Document 3 : « Prévention et gestion des déchets issus de chantiers du
bâtiment et des travaux publics. Guide méthodologique à l’attention des Conseils
Généraux et de la région Île-de-France » (extrait) – Ministère de l'Écologie, du
Développement durable et de l’Énergie – Décembre 2012 – 1 page
Document 4 : « Recyclage : les matériaux alternatifs prennent la route » – le
Moniteur – 13 septembre 2013 – 3 pages
Document 5 : « Schéma d’organisation et de suivi de l’élimination des déchets
de chantier (SOSED) » (extraits) – Fédération Nationale des Travaux Publics – Mars
2005 – 2 pages
Document 6 : « Organigramme d’élimination des déchets » – EA
Ecoentreprises www.chantiervert.fr – 2005 – 2 pages
Document 7 : « Global Services : le projet en devenir qui mobilise les énergies
» – Blog Plan Climat du Grand Lyon – 15 janvier 2013 – 1 page
Document 8 : « Prescrivez le tri des déchets de chantier sur vos opérations »
(extrait) –Centre National d'Innovation pour le Développement durable et
l'Environnement dans les Petites entreprises (CNIDEP) – Octobre 2005 – 1 page
Document 9 : « Article 14 du code des marchés publics » – Code en vigueur en
2014 – 1 page
Document 10 : « Exemples de techniques de limitation de production de déchets
sur les chantiers » (extraits) - ADEME / OPTIGEDE – 2011 – 5 pages
Document 11 : « Déchets de chantier : les réponses aux questions que vous
vous posez » (extraits) – Fédération Française du Bâtiment (FFB) – 2014 – 1 page
Document 12 « Dossier déchets de chantier » (extrait) – Environnement
Magazine – n° 1731 – Octobre 2014 – 1 page

2- Analyse du sujet et des documents

Le sujet traite d'un domaine extrêmement transversal à l'ensemble de travaux liés


aux VRD, la production de déchets et leur gestion. Ce sujet demande un travail très
transversal sur les aspects techniques, juridiques et organisationnels. Il peut être
assez déroutant car la gestion des déchets ne constitue pas pour certains la «
noblesse » de l'activité de VRD, mais, de ce fait, il permet de mettre en avant celui
ou celle qui saura mener un travail de synthèse et un travail de propositions à partir
d'une page blanche, tout en pouvant bien entendu formaliser des apports
méthodologiques généraux (capacité à envisager des organisations de travail
notamment).

Les documents présentés permettent d'appréhender le sujet dans toutes ses


dimensions juridiques, techniques et organisationnelles. Il y a une grande variété
d’angles différents (documents professionnels, textes de loi, code des marchés
publics, articles mettant en avant des innovations, presse technique), ce qui donne in
fine une idée générale de tous les aspects de la problématique.

187
Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec propositions opérationnelles

Le document 1, bien lu par un candidat, propose l'ensemble des informations qu'il


faut connaître lorsque l'on évoque le sujet des déchets. Le document 3 est un
document qui permettra aux candidats de réaliser une armature de plan. Le
document 11 vient compléter le document 3 sur l'aspect maîtrise d'ouvrage. Les
documents 4 à 10 ainsi que le document 12 traitent chacun d’un aspect particulier
de la question et sont autant de points d'appui pour fournir des copies complètes et
détaillées.
Le dossier aborde peu, cependant, la question de l'organisation de la gestion des
déchets de chantier, au sens de la mise en place en mode projet d'une action
efficace. En repérant ce manque, un candidat peut organiser la partie
« propositions » du rapport et traiter cet aspect à l’aide de connaissances extérieures
au dossier.

Une copie démontrant une prise de recul par rapport à un seul chantier, une réflexion
à l'échelle territoriale en imaginant des coopérations inter maîtres d'ouvrages par
exemple (le document 7 donne un indice), pourrait être très bien notée.

On remarque enfin que la question de l’amiante est explicitement exclue du cadre de


ce sujet: il ne faut donc pas en parler !

3- Constitution du plan détaillé

La proposition de plan qui est faite ci-après correspond à une excellente copie: ce
type de plan et son niveau de détail ne peuvent être produits que par des candidats
bien rompus à l’exercice.

Le plan proposé consiste à rédiger une note unique, en deux parties, synthèse
d’abord, propositions ensuite.

La première partie du rapport est donc une note de synthèse qui doit utiliser TOUS
les documents ; La deuxième partie du rapport technique sera organisée autour de
propositions opérationnelles

Ville de Techniville
Le 8 avril 2015 (date de l’épreuve)

RAPPORT TECHNIQUE
à l’attention de Monsieur le Directeur des services techniques

Objet : La gestion des déchets de chantier VRD

Introduction :

En France, en 2008, 254 millions de tonnes de déchets ont été produits par
les filières Bâtiment et Travaux Publics. Les travaux publics « se taillent la part
du lion » avec une production de 216 millions de tonnes. La gestion des

188
Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec propositions opérationnelles

déchets de chantier est un enjeu particulièrement important du bon


déroulement d’un projet d’aménagement du territoire. Le code de
l’Environnement impose à ce titre à tout producteur ou détenteur de déchet
d’en assurer la gestion.
Après avoir défini précisément la notion de déchet et les responsabilités des
différents acteurs de la filière Travaux Publics dans leur gestion, cette note
précisera les différentes filières existantes de gestion de ces déchets et
l’organisation administrative qui doit être mise en place entre les différents
acteurs pour parvenir à une gestion optimale des déchets de chantier VRD.

I. LES DIFFERENTS TYPES DE DECHETS ET LEUR GESTION

A. Enjeux généraux : définition des déchets, contexte réglementaire,


responsabilités

1. Le contexte réglementaire:
Présentation de la loi 2010: à quoi sert-elle ? (document 1)
Principales données chiffrées (document 2)
La définition de « déchet » (document 1)
Les différentes catégories de déchets (document 6)

2. La responsabilité du maître d’ouvrage, du maître d’œuvre, des


entreprises
(document 11), (document 3)

B. La gestion des différents types de déchets

1. La gestion « physique » :
Les filières en fonction des différentes catégories de déchets. (document 6)
Filières innovantes (documents 7, 10)
Spécificité des déchets VRD (énormément d’inertes, gestion de fait simplifiée,
mais très gros volumes). (documents 2, 4 et 12)

2. La gestion “administrative / juridique”


Le code des marchés publics autorise l’intégration de clauses
environnementales. (document 9)
Le SOSED (document 5)
Organisation du chantier. (document 3)
La bonne gestion des déchets représente un enjeu financier intéressant.
(document 8)

II. UNE ORGANISATION MINIMISANT LES IMPACTS DE LA GESTION


DES DECHETS DE CHANTIER

A.Quels sont les impacts des déchets de chantier

189
Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec propositions opérationnelles

1. Environnementaux : destruction de ressources non renouvelables


(accentuée si production abondante et non réemploi des matériaux), pollutions
possibles si filières de retraitement mal suivies, nuisances pour les riverains
(document 1) (connaissances extérieures)

2. Économiques : coût d’une gestion des déchets (coût à la tonne plus bas si
déchets bien triés et valorisés) et économies potentielles réalisables si mise
en place d’une filière déblais/remblais (document 8) (document 12)

3. Sociaux : impacts en termes d’accidents du travail d’une mauvaise gestion


du chantier (connaissances extérieures)

B. Comment minimiser ces impacts

1. En amont du projet, mettre en place une organisation visant à :


- Limiter la production : organisation du chantier. (document 1)
(document 3) (document 10)
- Réemployer les matériaux : plate-forme de mutualisation par exemple.
(document 1) (document 7)
- Recycler les matériaux : gestion précise des filières de retraitement,
référent chantier, capacité/encouragement à utiliser de nombreux
matériaux issus du recyclage de déchets de chantier pour les travaux
neufs (mises en place de clauses dans les CCTP). Lien à faire entre
mise en place d’une plateforme de mutualisation et des critères de
réemploi/recyclage de déchets dans les CCTP. (document 1)
(document 4) (document 9) (document 12)

2. En phase chantier, pointer le rôle des différents acteurs : Maître d’ouvrage,


Maître d’œuvre, entreprises. (document 3) (document 11)

Proposition opérationnelle : il est proposé, en phase de consultation des


entreprises, voire en amont de cette phase si le calendrier de réalisation du
quartier le permet, de recruter, après consultation des entreprises, un
assistant à maîtrise d’ouvrage spécialisé dans la gestion des déchets tout au
long de la vie du chantier. Cet AMO aura pour mission d’imaginer en amont
les principaux enjeux de gestion des déchets propres à ce chantier particulier,
de travailler, en lien avec le maître d’œuvre, à la bonne gestion au quotidien
des déchets par les entreprises travaillant sur le chantier, et d’organiser des
modes de gestion innovants (plate-forme mutualisée de gestion des déchets
par exemple) si des occasions se présentent, en prenant bien soin de justifier
leur mise en oeuvre par des analyses technico-économiques. Cet AMO sera
directement sous la responsabilité du maître d’ouvrage et permettra une
gestion efficace des déchets en n’étant pas juge et partie. Les éléments
présentés dans cette note montrent que l’investissement dans cette prestation
devrait être largement amorti par les retombées financières positives d’une
gestion optimisée des déchets de chantier.

190
Sujet corrigé E2 : Rapport technique avec propositions opérationnelles

3. Évaluation : intégrer dès le projet des objectifs quant aux déchets, et les
modalités de leur évaluation (connaissances extérieures)

Conclusion

Ainsi, au travers de ces éléments synthétiques d’information puis des


propositions appliquées à un cas concret, il a été démontré que la collectivité
a tout intérêt à se saisir le plus en amont possible de la question de la gestion
des déchets de chantier.

Le contexte législatif, en évolution rapide, va en effet constamment dans la


direction d’une attention accrue quant à la bonne gestion de ces déchets.
Les déchets deviennent une ressource de matériaux et un enjeu économique
de bonne gestion des chantiers. De nombreuses solutions se développent,
permettant d’appréhender techniquement et organisationnellement cet enjeu.
Enfin, le bonus environnemental visant à valoriser une fraction très
conséquente des déchets produits est réellement significatif, ce qui donne un
signal très fort et une forte valorisation professionnelle aux équipes qui savent
mettre en place cette nouvelle technicité vertueuse.

191
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

Sujet corrigé E3 : Questions techniques


Concours externe de technicien territorial, spécialité Espaces verts et naturels,
session 201416.

Question 1 : (5 points)
Selon vous, et en vous aidant de l’article s’y référant, quelles sont les
différentes méthodes de désherbage, quels en sont les avantages et les
inconvénients, et pour quels types de surfaces les préconiseriez-vous ?
Vous présenterez votre réponse sous forme de tableau.

L’intitulé de la question est très précis : la forme de la réponse (tableau) est imposée,
et doit être respectée sous peine de hors-sujet. Les sous-questions sont autant de
colonnes à faire figurer dans le tableau.
Sur le fond, l’article présente, outre des méthodes de désherbage, d’autres
méthodes permettant d’éviter de désherber ; doivent-elles être traitées dans la
réponse, ou faut-il s’en tenir à une lecture littérale de l’énoncé ? Difficile de connaitre
précisément l’intention du concepteur, et en situation de concours il faudra faire un
choix.
La proposition de réponse ci-dessous tente de concilier les deux approches : détailler
les méthodes permettant de s’affranchir du désherbage, mais séparées du reste
(avec un astérisque renvoyant à une “note de bas de question”) pour bien montrer
qu’il s’agit d’un choix, et non d’une lecture trop rapide de l’énoncé, ce qui serait alors
sanctionnable.
Le barème de la question (5 points, soit un quart de la note totale) donne à penser
qu’il faut « creuser » un peu cette question, et incite donc à aller plus loin que le seul
« copier-coller » d’éléments de l’article.

Méthode Avantages Inconvénients Surfaces préconisées

Désherbage Coût, efficacité brute, Risque de toxicité Zones très horticoles,


chimique rapidité de mise en place ; humaine, de pollution (eau arbres ou massifs
peuvent permettre une et atmosphère), émission présentant un intérêt
action préventive (anti- de gaz à effet de serre historique ou
germinatifs) associé à leur production ; patrimonial fort, en tout
les mesures de protection état de cause surfaces
associées (applicateurs et éloignées d’un milieu
population) rendent de plus aquatique ou d’un
en plus contraignantes leur ouvrage de collecte des
usage ; eaux de ruissellement
nécessité d’ouvrages
associés lourds et chers
(traitement des eaux de
rinçage, stockage dans les
règles, etc.

16
Le sujet complet est disponible sur le lien suivant
http://www.cdg69.fr/documents/sujets/QT%20EspVerts.pdf

192
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

Respect des temps de


retrait interdisant les
abords de la zone traitée
pendant plusieurs heures
voir jour
Acceptabilité sociale de
plus en plus difficile

Désherbage Innocuité pour les Risque de brûlure, Matériels à lance :


thermique applicateurs comme pour rendement de désherbage Pieds de murs et
les population faible, matériels souvent caniveaux des zones
lourds, rejets de CO2 sensibles sur des
associés au brûlage à l’air linéaires faibles (centre-
libre (nécessité d’expliquer ville)
qu’un produit chimique Matériels à rampe :
produit nettement plus de sols stabilisés, enrobés
GES lors de sa fabrication) fissurés, dans les zones
; centrales
Sans effet sur le stock de
graines

Désherbage Nuisances 0 pour la Extrêmement Zones minérales


manuel : racles, population (bruit, rejets, consommateur de temps entretenues par du
binettes etc.), efficacité du de main-d’œuvre personnel à demeure
désherbage après (cantonniers)
passage

Désherbage Rendements de Nécessite l’accès avec des Espaces linéaires des


mécanisé : désherbage importants machines souvent lourdes zones minérales dures
brosses, dans les zones et/ou bruyantes et solides (enrobés,
balayeuses accessibles Endommagement pavés, etc.)
progressif des revêtements
Désherbage Risque de projection Surfaces minérales
mécanisé : grenues (stabilisés,
herses, grilles, graviers, etc.)
rouleaux

Paillages Méthode efficace sans Nécessite un suivi régulier Massifs, pieds de haies,
risque ni nuisance, au en re-paillage, ainsi que angles de murs
plus proche du cycle des épaisseurs
naturel importantes

Enherbement* Gain important de temps, Nécessite une Surfaces stabilisées


agrément (quand on communication spécifique,
remplace un sablé temps de tonte avec un
dégradé par une pelouse matériel choisi pour éviter
entretenue) les projections

Acceptation de la Coût marginal Acceptation encore difficile Potentiellement toutes


flore spontanée* (communication, par une certaine partie de surfaces, le recours à
éducation), zéro pollution la population, formation ces solutions sur les
spécifique des agents de espaces les plus
propreté et d’espaces verts centraux dépendant de
la pénétration des

193
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

actions de
communication

Végétalisation des Coût zéro, baisse des Rendu différent selon les Pieds d’arbre
pieds d’arbre* surfaces à desherber arbres, nécessite des
végétaux ayant une bonne
densité et une repousse
importante. En cas de
végétalisation du pied par
une autre espèce
buissonnante, demande
d’être mis en place à la
plantation de l’arbre (risque
++ d'endommagement des
racines sinon)

Les méthodes repérées par un * ne sont pas à proprement parler des méthodes de
désherbage, en ce sens qu’elles visent précisément à s’en affranchir. Néanmoins,
elles constituent des piliers des politiques modernes de gestion des adventices, et
méritent par conséquent toute leur place dans ces tableaux.

Question 2 : (3 points)
a) Durant sa première année de plantation, l’eau est un élément capital pour la
bonne reprise d’un arbre caduc. Enoncez, de manière chronologique, les
différents types d’arrosages qui doivent lui être apportés, et détaillez le
procédé et l’utilité de chacun.

Dans la première année de plantation d’un jeune arbre caduc, trois types d’arrosages
sont à réaliser successivement :
- Immédiatement à la plantation, il est nécessaire de réaliser un plombage,
consistant à détremper l’ensemble de la motte. Ceci permet la mise en contact
très fine des particules de terre avec les radicelles, garantissant le bon accès
du jeune arbre aux nutriments ; en outre, la suppression d’éventuelles cavités
au contact des racines évite le développement de moisissures nuisibles à la
santé du plant.
- Lors de l’apparition des premiers bourgeons, un arrosage modéré est à
garantir régulièrement (toutes les semaines), de manière à garder la motte
humide
- A partir de l’apparition des premières feuilles, l’arrosage est à intensifier
nettement pour compenser les besoins accrus de l’arbre dans cette période.
Ces second et troisième arrosages nécessitent une surveillance particulière, de
l’arbre et de son environnement (aspect des tiges, bourgeons, feuilles, etc., humidité
de la terre), ainsi qu’une attention aux conditions et prévisions météorologiques de
manière à estimer l’ETP passé et dans le futur proche. La formalisation de ces
éléments (volumes, dates, paramètre de l’arbre et météo, etc.) permet d’optimiser le
processus d’arrosage et de limiter les erreurs.

194
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

b) La préservation de la ressource en eau fait partie des préoccupations


permanentes des services espaces verts des collectivités locales. Comment
économiser l’eau tout en ayant en charge la préservation de jeunes sujets ?
En vous aidant de l’article s’y référant, listez et expliquez les différents
procédés qui permettent d’y parvenir.

La maîtrise de la consommation en eau pour l’arrosage des jeunes arbres passe par
la combinaison de plusieurs méthodes :
- En premier lieu, il convient de bien choisir les arbres à planter, en adéquation
avec le site et ses conditions météorologiques ; un arbre exogène demandera
toujours bien plus de soins, et donc d’arrosage qu’un arbre poussant à l’état
naturel dans la région.
- Le choix de l’âge de l’arbre est également déterminant pour la maîtrise des
consommations d’eau d’arrosage. Un arbre plus âgé nécessitera des temps
d’arrosage beaucoup plus longs, sur 2 à 3 saisons là où un jeune sujet ne
demandera d’attention que lors de la première année, hors été
particulièrement caniculaire.
- Une attention particulière est à porter à l’arrosage dans les premiers temps de
la plantation. Un arbre mal arrosé, c’est un arbre qui dépérit, et qui aura donc
des besoins accrus plus tard, quand il n’est pas nécessaire de le remplacer (et
donc de recommencer un cycle d’arrosage)
- il convient de maîtriser les volumes apportés : la formalisation de l’arrosage,
évoquée plus haut, permet de connaître, et donc de maîtriser les volumes
d’eau fournis. Le calcul en amont des quantités nécessaires, sur la base des
paramètres déjà cités (au besoin en ayant recours à une instrumentation pour
connaitre l’humidité résiduelle des sols par exemple) permet d’éviter la
tentation du sur-arrosage, qui gaspille l’eau en ruissellement et favorise le
lessivage.
- Il faut en outre s’assurer que l’eau apportée soit ciblée : en lieu et place des
drains, plutôt à réserver aux sujets plus âgés, la création d’une cuvette d’une
taille appropriée, dans l’idéal en paillage permettant de limiter l'assèchement
au pied, permet de s’assurer que l’ensemble de l’eau apportée va profiter au
jeune plant
- La limitation de l’évaporation au niveau des troncs voire des principales
branches est enfin un complément qui permet de limiter à la marge les
besoins d’apport en eau.

Question 3 : (2 points)
Comment mettre en valeur la ruralité d’une petite ville au travers de la gestion de
ses espaces verts ? Identifiez et définissez les différentes pratiques possibles

Cette question est particulièrement ouverte, et c’est probablement celle qui mobilise
le plus grand volume de documents (doc 7, mais aussi 1 et 6). Il convient cependant
de bien garder à l’esprit que seuls deux points lui sont affectés. Sous peine de se
placer en grande difficulté de maîtrise du temps, il est indispensable de limiter la
réponse à cette question.

195
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

Les petites villes peuvent choisir de marquer leur différence en mettant en valeur leur
caractère rural. Dans ce but, les espaces verts sont un outil de choix, et ce de
plusieurs manières :
- Donner une bonne place aux espaces verts d’inspiration naturelle : les villes
rurales présentent cette spécificité de présenter des fortes accroches avec la
nature environnante. Il peut être intéressant d’y apporter un écho dans les
espaces verts urbains, en privilégiant arbres et arbustes par rapport aux
floraisons très horticoles, en recherchant les aménagements favorisant la
biodiversité, etc.
- Valoriser le patrimoine existant : la ville présente des traces de son histoire
que le végétal peut mettre en valeur ; une attention particulière peut
également être portée au patrimoine naturel (arbre remarquable, haies
bocagères, etc.)
- Retrouver des formes anciennes : l’illusion d’une nature urbaine totalement
maîtrisée a fait long feu, et on retrouve l’intérêt de pratiques anciennes du
paysage, dont certaines ont leur pertinence en ville. Ainsi, adopter la haie
libre, les jachères, etc., contribue à l’ancrage des villes dans leur
environnement.
- Entretenir les espaces naturels, en maintenant des espaces boisés, abords de
cours d’eaux, etc. dans un mode d’entretien naturel.

La mise en place d’une gestion différenciée des espaces verts, en identifiant les
espaces et leurs usages, permet de mettre en cohérence tous les éléments cités plus
haut, et apporte une lisibilité dans la gestion qui met en valeur les choix réalisés sur
les espaces verts, et leur lien avec la nature environnante.

Question 4 : (7 points)

On a ici une question-pivot de l’épreuve : avec 7 points, la réussite à cette question


met à elle seule sur la bonne voie pour une note correcte. Ce barème incite à
développer particulièrement ses réponses, et il peut être intéressant de commencer
sa copie par cette question, pour optimiser ses chances.

a) Quelles différences peut-on faire entre un jardin de pluie « public » et un


jardin de pluie « domestique » ?

S’agissant de jardins de pluie, de nombreux éléments sont invariants selon qu’il


s’agisse d’un aménagement public ou d’une zone privée.
Cependant, des différences existent :
- Le jardin public a une fonction pédagogique, démonstratrice de la place de
l’eau dans la ville. En domaine privé, ces questions sont plus discrètes voire
inexistantes, le propriétaire de ces jardins, probablement sensibilisé n’ayant
pas besoin d’être ostensible sur cette question.
- Le jardin privé intégrera le plus souvent aux eaux de ruissellement celles
issues des toitures des bâtiments, là où les équipements publics se limitent le

196
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

plus souvent au domaine collectif, renvoyant à la parcelle la gestion des eaux


privées. Ceci implique dans ce dernier cas de prendre en compte le risque de
pollution spécifique.
- Le jardin privé peut en outre prendre des formes différentes, notamment par
des toitures et terrasses végétalisées.
- Les jardins publics sont des espaces par nature ouverts au plus grand
nombre, ce qui retentit sur sa conception, qui doit intégrer les impératifs
d’accessibilité et de sécurité, de manière bien plus intégrée qu’en domaine
privé.

b) Quels sont les objectifs poursuivis par un jardin de pluie ? Vous en citerez
quatre.

Parmi les nombreux objectifs qui sont ceux d’un jardin de pluie, on peut citer :

- La gestion des volumes d’eaux pluviales dans le temps, par le stockage


permettant de faire tampon face aux pluies les plus vives, par les techniques
de ralentissement des eaux de ruissellement ainsi que par l’infiltration de ces
eaux, la végétation garantissant une bonne perméabilité du sol.
- La gestion des pollutions des eaux de pluie, les végétaux et leur substrat
permettant la mise en oeuvre de techniques de phyto-épuration
- La réintégration en ville de zones humides, qui sont des milieux fragiles et
vecteurs d’une biodiversité importante, tant pour la faune que pour la flore.
- Une fonction d’agrément, recourant à des végétaux spécialisés, adaptés aux
cycles de sols secs et détrempés, et parfois moins utilisés en milieu urbain.

c) Que faire lorsque les eaux de pluie sont chargées de polluants ?

Bien conçu, un jardin de pluie est en lui-même une des solutions pour gérer la
pollution des eaux pluviales en milieu urbain. En effet, l’implantation de plantes
résistantes aux polluants les plus souvent rencontrés permet la rétention ou
l’élimination de certains produits. En complément, un sol végétalisé est un substrat
pour toute une vie (des bactéries aux insectes) qui contribue à la dégradation et au
traitement biologique des polluants.

Dans les cas les plus difficiles, disposer en amont un élément concentrateur (bassin
de décantation, décanteur à galets) peut permettre une élimination efficace des
polluants, à condition d’en assurer un entretien très régulier.

d) Quel est l’intérêt des jardins de pluie pour les citoyens ?

Les objectifs des jardins de pluie développés dans la question b) sont autant de
bénéfices pour les citoyens habitant des villes.
Ainsi, un jardin de pluie qui remplacerait un ouvrage de gestion des eaux « en dur »
permet à la collectivité de bénéficier d’un espace vert en milieu urbain, auquel on
peut souvent accéder, ce qui présente un agrément paysager et l’intérêt de toutes

197
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

les fonctions associées (détente, espace de socialisation, espace de jeux, mais aussi
réduction du phénomène d’ilôts de chaleur urbain, vecteur de biodiversité, etc.)

Au-delà, l’ensemble des fonctions de régulation et de traitement des eaux sont des
gains pour l’ensemble des citoyens, en ce sens qu’ils offrent des prestations
efficientes et écologiques, pour un coût nettement plus faible que celui de l’entretien
d’un réseau de canalisation et des ouvrages de traitement associés.

A une échelle plus large, ces espaces sont également des piliers importants des
trames verte et bleue. L’intérêt est là encore collectif plus d'individuel, mais bien réel,
en ce sens que ces trames sont le garant d’un fonctionnement durable du territoire.

Question 5 : (3 points)

3 sous-questions, 3 points ; il est tout à fait possible d’y apporter des réponses
directes, et le candidat qui serait pressé par le temps peut se permettre un style de
rédaction moins développé.

a) Pourquoi le bocage a-t-il été détruit entre 1950 et 1970 ?

Le bocage, et ses multiples parcelles de petite taille en talus-fossé, étaient un frein


au développement d’une agriculture de plus en plus mécanisée et productiviste à
partir de l’après-guerre. Le mouvement de remembrement, en regroupant les
parcelles, a conduit à la disparition des haies bocagères dans de nombreux
territoires.

b) Présentez les enjeux de la protection et de la réhabilitation des haies


bocagères.

Les haies bocagères présentent des fonctions multiples qu’il convient de maintenir
ou retrouver. En particulier, ces haies ont des fonctions :
- de protection contre le vent, ce qui limite l’assèchement et l’érosion des sols et
participe au confort des zones de pâturages mais aussi des jardins
- de maintien des terres dans les zones pentues
- d’abri pour de nombreuses espèces, d’oiseaux et de petit gibier notamment
- de corridors écologiques, permettant la vie dynamique de la faune
- de marqueur du paysage
- de piège à CO2, 1 km de haie stockant de l’ordre de 1t de CO2 par an
- de source de bois d’œuvre, susceptible d’être valorisée en paillage ou en bois-
énergie.
L’ensemble de ces fonctions, s’établissant pour un coût faible, justifient que l’on
protège ou réhabilite le bocage et ses haies.

c) Quels outils peuvent être mobilisés pour préserver le bocage ?

La préservation du bocage passe par des outils qui peuvent être :

198
Sujet corrigé E3 : Questions techniques

- techniques : entretien des haies existantes, replantations


- financiers : primes au maintien des haies, dispositifs de subvention à la
plantation
- réglementaires : classement en Espaces boisés classés ou au titre de l’art.
123-1-7 du code de l’urbanisme
- politiques, par la mise en place d’une dynamique de territoire basée en partie
sur cet outil.

199
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Sujet corrigé E4 : Etude de cas


Concours externe de technicien territorial, spécialité Espaces verts et naturels,
session 201417.

Vous êtes technicien principal territorial de 2ème classe, responsable de la cuisine


collective (liaison chaude) en régie de la commune de Techniville, 80 000 habitants.
Suite à plusieurs arrêts de travail consécutifs à des accidents du travail, le CHSCT
souhaite que les procédures de prévention et de conditions de travail soient remises
à plat.
La direction des ressources humaines et la direction de la prévention et des
conditions de travail vous demandent de réfléchir avec elles sur les moyens de mieux
prévenir les accidents du travail.
Dans la perspective d’une réunion avec le CHSCT, votre directeur vous demande, à
l’aide des documents ci-joints et de vos connaissances personnelles et
professionnelles, de répondre aux questions suivantes :

L’énoncé commence par une mise en situation : le candidat est responsable de


l’établissement, et prépare une réunion du CHSCT suite à des accidents du travail.
Les réponses aux questions qui suivront devront par conséquent prendre en compte
ce cadrage, à ne pas négliger.

Question 1 (3 points) : Vous devez rédiger une fiche synthétique sur les
principaux risques auxquels sont confrontés les agents de la cuisine collective

L’intitulé de la question demande une “fiche synthétique”. Le style rédigé, de rigueur


habituellement, est donc à mettre temporairement de côté.

En outre, le sujet peut présenter une ambiguïté : les risques vis-à-vis du


consommateur (contamination des aliments) sont-ils considérés comme des risques
auxquels les agents sont « confrontés », ou bien doit-on considérer qu’on est
confronté à un risque seulement si on en est victime ?
En situation d’examen, il faut trancher ces questions rapidement ; la meilleure
solution est le plus souvent de montrer dans sa réponse que l’on a perçu l'ambiguïté.
Ici, on traitera des risques de contamination, mais à part, en rappelant les termes de
l'énoncé, de manière à éviter tout risque de hors-sujet. Il peut également être payant
de ne pas parler de ces risques dans un premier temps mais de laisser quelques
lignes à chaque fin de réponse pour pouvoir, le cas échéant, compléter les réponses
en fin d’épreuve si le temps le permet.

Enfin, l’intitulé est très imprécis quant au niveau de détail attendu dans la réponse :
faut-il simplement lister les risques, ou bien donner des éléments d’accompagnement

17
Le sujet complet est disponible à l’adresse suivante:
http://www.cdg69.fr/documents/sujets/EdC%20Pr%C3%A9vGRHR.pdf

200
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

(gravité potentielle, probabilité de survenance, principales mesures de prévention…).


C’est l’analyse du barème qui peut donner quelques informations : avec 3 points, une
simple liste semble insuffisante, et quelques éléments d’accompagnement sont
requis pour chaque item.

Les risques auxquels sont confrontés les agents de cuisines collectives sont pour
l'essentiel de deux ordres :

Risques pour le personnel


- Chutes (fréquent, risque potentiellement vital). Essentiellement de plain-pied,
mais fréquent du fait des sols glissants ou humides. Principales mesures de
prévention : aménagement, rangement, qualité des sols, nettoyage, limitation
stricte des charges à porter.
- Brûlures (liquides bouillants : rare et potentiellement vital ; contact de parois
chaudes : fréquent et bénin à sévère). Prévention : adaptation du matériel,
gestes et postures
- Coupures (fréquent, potentiellement sérieux), avec couteaux ou machines
(robots, mixeurs). Prévention : formation des agents aux gestes
professionnels, machines sécurisées
- Nuisances dues aux produits d’entretien (fréquent, risque à long terme).
Prévention : EPI, formation au bon usage des produits, adaptation des
matériels (fours autonettoyants, etc)
- Troubles musculo-squelettiques (fréquent, risque à long terme). Prévention :
analyse des situations de travail pour bannir les gestes pénibles et/ou
répétitifs, limitation des charges, adaptation des locaux
- Risques liés au dysfonctionnement du matériel électrifié à proximité de
sources d’eau (Rare, risque aigu). Prévention : matériel

Risques pour les convives :


Les agents sont confrontés aux risques pour les convives de toxi-infection
alimentaires par contamination(TIAC) des repas préparés ; ce risque doit être pris en
compte à tout moment du travail. Prévention : mise en place de la méthode HACCP,
formation continue, adaptation des locaux et matériels (marche en avant, gestion
fiable des températures)

Question 2 (6 points) : Dans la perspective de l’accueil de nouveaux agents


de restauration collective au sein de l’équipement (pour des remplacements
d’agents en maladie), vous devez réaliser un guide d’accueil qui vous servira
à présenter les missions et le lieu de travail lors de la prise de fonction des
agents.

À l’aide des documents et en particulier du schéma d’organisation de la


cantine (document 2), présentez les différents postes de travail, les risques
encourus pour chacun et les moyens mis à disposition pour les prévenir.
Quels sont les besoins en formation pour ces agents ?

201
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Là encore, l’intitulé manque de clarté : on peut penser à la lecture du premier


paragraphe qu’il faut rédiger un livret d’accueil, mais la fin de la question resserre ce
qui est attendu. Il faut être préparé à ces situations, qui peuvent être particulièrement
stressantes lors de l’épreuve ; la solution adoptée ici est de répondre précisément à
ce qui est explicitement demandé (une présentation des postes de travail et des
risques associés) tout en remettant la réponse dans le contexte plus global d’un
document préparatoire au futur livret d’accueil. La lecture à tête reposée de l’énoncé
est d’autant plus importante que des questions peuvent, à l’instar de celle-ci,
“bifurquer”: Partir bille en tête sur les éléments de la première partie de la question
risquerait de vous amener à répondre à côté, et à gaspiller des points et du temps.

En préparation du futur livret d’accueil des agents remplaçants, on peut lister les
différents postes de la cuisine centrale ainsi que, pour chacun, les risques et moyens
de prévention associés.

Pour plus de clarté, les postes seront présentés sur le mode de la marche en avant.

Réserve (ou épicerie)

Ce local est destiné au stockage à température ambiante des denrées le permettant.

Principaux risques Mesures de prévention associées

Accidents liés à la manipulation Maîtrise du poids des chargements


d’objets lourds Matériels de levage appropriés

Chutes de plain-pied ou en Aucun stockage au sol


hauteur Matériel de travail en hauteur approprié
(escabeaux et marchepieds)

Contamination des aliments Bon étiquetage des denrées nécessitant un


stockés stockage au froid pour éviter leur maintien en
épicerie
Nettoyage régulier

Chambre froide

Ce local permet le stockage à différentes températures maîtrisées (froid positif ou


négatif) des denrées périssables

Principaux risques Mesures de prévention associées

Accidents liés à la manipulation Maîtrise du poids des chargements


d’objets lourds Matériels de levage appropriés

202
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Chutes de plain-pied ou en Aucun stockage au sol


hauteur Matériel de travail en hauteur approprié
(escabeaux et marchepieds)

Refroidissement consécutif à un Local déverrouillable à tout moment de


enfermement des agents dans les l’intérieur
locaux

Contamination des aliments Maîtrise et respect des principes de la marche


stockés en avant
Bon étiquetage des températures de stockage
des denrées (froid positif ou négatif)
Matériels dotés d’indicateurs ou d’enregistreur
de température (selon capacité)
Protocoles formalisés de nettoyage et
désinfection des surfaces

Légumerie

Ce local est destiné au nettoyage et à l’épluchage des fruits et légumes.

Principaux risques Mesures de prévention associées

Troubles musculo-squelettiques Installation de lavabos et plans de travail


liés à une mauvaise posture ergonomiques (hauteur, profondeur)
Formation gestes et postures

Coupures Bon affûtage des couteaux


Personnel formé à leur usage

Blessures liées aux machines Matériels professionnels, équipés des


(pèle-pommes de terre, robots de sécurités nécessaires (arrêt d’urgence
découpage, etc.) notamment)
Usage par des agents formés à l’utilisation des
matériels

Glissade sur sol mouillé Revêtements antidérapant et/ou usage


systématique de surchaussures adaptées.

Contamination des aliments Agents formés à la marche en avant


(nettoyage puis épluchage)
Protocoles formalisés de nettoyage et
désinfection des surfaces

203
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Local à produits d’entretien

Ce local permet le stockage sécurisé des produits chimiques destinés au nettoyage


et à la désinfection des éléments de la cuisine

Principaux risques Mesures de prévention associées

Affections respiratoires liées aux Stockage séparé des produits


mélange de produits Etiquetage des étagères pour garantir le bon
rangement des produits
Formation du personnel aux principales
interactions à éviter (Eau de javel/Soude par
ex.)

Brûlures chimiques et irritations Concentration des produits adaptée


Pompes doseuses pour éviter les mélanges de
produits concentrés

Affections liées au port de Limitation du volume des bidons


charges lourdes

Cuisine

C’est le lieu des préparations culinaires proprement dites, chaudes ou froides.

Principaux risques Mesures de prévention associées

Troubles musculo-squelettiques Installation plans de travail ergonomiques


liés à une mauvaise posture (hauteur)
et/ou au port de charges lourdes Adaptation du matériel (marmites basculantes,
agitateurs mécanisés, chariots porte-assiettes
à hauteur constante, etc.)
Formation gestes et postures

Coupures Bon affûtage des couteaux


Personnel formé à leur usage

Brûlures

Blessures liées aux machines Matériels professionnels, équipés des


(pèle-pommes de terre, robots de sécurités nécessaires (arrêt d’urgence
découpage, etc.) notamment)
Usage par des agents formés à l’utilisation des
matériels

Contamination des aliments Agents formés à la marche en avant

204
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Respect des règles santé et hygiène


Protocoles formalisés de nettoyage et
désinfection des surfaces

Glissade sur sol mouillé ou gras Revêtements antidérapant et/ou usage


systématique de surchaussures adaptées.

Chutes de plain-pied Aucun stockage au sol


Aménagement garantissant la facilité des
circulations

Intoxications Préférence donnée aux fours autonettoyants


respiratoire/blessures chimiques
lors du nettoyage des fours

Plonge

Locaux dédiés au lavage des ustensiles : vaisselle (en machine à laver) et ustensiles
de cuisine (machines et bacs de lavage)

Principaux risques Mesures de prévention associées

Troubles musculo-squelettiques Installation de lavabos et plans de travail


liés à une mauvaise posture ergonomiques (hauteur, profondeur)
Formation gestes et postures

Chutes de plain-pied Aucun stockage au sol


Aménagement garantissant la facilité des
circulations

Glissade sur sol mouillé Revêtements antidérapant et/ou usage


systématique de surchaussures adaptées.

Poubelles

Principaux risques Mesures de prévention associées

Contaminations Pas d’entrée directe sur les locaux “propres”, ni


traversée
Protocole de nettoyage

Troubles musculo-squelettiques Aménagement des locaux pour garantir la


liés à la manutention de charges bonne manoeuvre et la bonne roulabilité des
lourdes bacs
limitation du volume des bacs

205
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

S’agissant de la formation des agents employés pour des missions de


remplacement, il conviendra impérativement de ne retenir que du personnel formé
aux normes et méthodes HACCP.

En début de mission, une formation spécifique au poste devra être effectuée par le
chef d’équipe :
- fonctionnement des différentes machines
- disposition des locaux et mise en oeuvre de la marche en avant
- protocoles de nettoyages

Si la mission de remplacement doit dépasser les quelques semaines, une formation


gestes et postures est à recommander.

NB : même si le document 2 présente un réfectoire, l’intitulé du sujet (cf. question 1)


précise explicitement que la cuisine est en liaison chaude, donc sans réfectoire ; ce
poste de travail est donc à exclure de la réponse.

Question 3 (3 points) Au regard des risques liés au nettoyage et à la


désinfection, quel protocole de sécurité proposez vous de mettre en place ?

Les opérations de nettoyage et de désinfection exposent les agents à plusieurs


risques, parmi lesquels :
- Troubles respiratoires
- Réactions dermatologiques, brûlures chimiques
- Troubles musculo-squelettiques aigus ou chroniques liés à la manipulation de
bidons lourds.

En outre, la mauvaise conduite du nettoyage et de la désinfection des locaux et


matériels fait porter sur les convives un risque de contamination des aliments
pouvant conduire à des toxi-infections.

Face à ces enjeux, il y a lieu de mettre en oeuvre un plan de nettoyage et de


désinfection, articulé en trois volets : formation du personnel, formalisation des
consignes et évaluation régulière.

Celui-ci peut se décliner de la manière suivante :

Formation du personnel

Le recrutement devra s’attacher à s’orienter en préférence vers des agents formés


spécifiquement à l’entretien des cuisines collectives, et ce tout particulièrement
s’agissant des agents recrutés pour des contrats courts.
Les agents ne présentant pas les qualifications suffisantes devront bénéficier d’une
formation initiale complète dans les premiers jours suivant leur arrivée.

206
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Pour tout nouvel arrivant, cette formation initiale est complétée par un temps,
systématique et formalisé, de présentation des équipements et spécificités du site,
assuré par le chef d’équipe, l’agent préventeur et/ou l’assistant de prévention.

En outre, un plan de formation pluriannuel est prévu pour chaque agent, qui prévoit
une remise à niveau sur les questions du nettoyage et de la désinfection avec une
périodicité adaptée (2 à 3 ans).

Formalisation des consignes

Pour chacun des postes, il est établi un protocole, écrit et valant consigne
hiérarchique, définissant la fréquence et le mode de nettoyage et de désinfection.

Ces protocoles sont affichés sur chaque poste et visibles par tous.

Une fiche de nettoyage est remplie par les agents chargés du nettoyage et du
contrôle après chaque journée de travail, voire chaque opération pour les points
critiques.

Les fiches de poste sont compilées dans le document d’accueil et de sécurité, remis
à chaque agent à son arrivée. Ce document est à cette occasion visé par l’agent, qui
bénéficie si nécessaire de toute aide nécessaire à sa lecture et sa compréhension.

Dispositif d’évaluation.

Il est impératif de mettre en place un dispositif de contrôle et d’évaluation qui soit la


base d’un processus d’amélioration continue.

Le plan d’action prévoit donc la réalisation de contrôles, tant sur l’application des
consignes (logique de moyens) que sur les résultats (prélèvement pour analyses des
micro-organismes). Ces contrôles sont réalisés en partie en interne (contrôles au fil
de l’eau, audits internes) que par des prestataires extérieurs (audits externes).

Ils font l’objet d’un rapport, d’une restitution et débouchent si nécessaire sur des
mesures correctives.

Question 4 (4 points) Vous devez revoir intégralement la gestion des déchets


de la cuisine. Quelle démarche adoptez-vous ? Quels sont les principaux
points de vigilance à observer ?

Cette question se rapproche de ce qui est demandé pour un rapport technique.


L’utilisation du plan “couteau suisse” Pourquoi/Comment est une réponse adéquate.

Un travail en profondeur sur la reprise de la gestion des déchets de la cuisine passe


par les étapes suivantes.

207
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Définition des enjeux

Le travail à mener est coûteux, tant financièrement qu’en termes d’implication des
différents acteurs. Il convient par conséquent de bien connaître les raisons qui
justifient cette réorganisation, mais également de lister l’ensemble des enjeux liés à
l’amélioration de la prise en compte des déchets, parmi lesquels on peut citer :
- Les conditions de travail et la sécurité des agents, notamment en cherchant à
minimiser le nombre de gestes pénibles et/ou impliquant des charges lourdes
ainsi que le contact direct avec des éléments souillés
- La sécurité alimentaire, par la prise en compte des flux dans un principe de
marche en avant
- Les enjeux financiers de la prise en charge et du traitement des déchets
- Les questions environnementales, visant à minimiser au maximum l’impact
des déchets produits, et ce sur l’ensemble de leur chaîne de traitement.

Diagnostic

On mettra en place un diagnostic de la situation actuelle. Cette étape peut être


réalisée par un prestataire extérieur ou en interne, par exemple au sein d’un groupe
de travail dédié.

Cette phase passe par l’établissement d’un état détaillé de la situation actuelle et des
points de blocage du fonctionnement.

Seront notamment pris en compte :


- les protocoles actuels de gestion des déchets
- les coûts mis en oeuvre
- les problèmes recensés
- les potentialités du bâtiment
- un point sur le personnel (niveau de formation sur les questions de la prise en
charge des déchets, adéquation du nombre de personnels à la situation.

Le diagnostic sera partagé, et pourra notamment efficacement faire l’objet d’une


présentation aux agents, ainsi qu’en CHSCT et/ou en CT.

Il fera l’objet d’une validation par l’instance de pilotage désignée pour ce projet.

Plan d’action

Le croisement des enjeux et du diagnostic doit permettre de définir et justifier un plan


d’action, sous forme de plusieurs actions articulées entre elles.

Ces propositions feront l’objet d’une concertation sur le mode mis en oeuvre pour le
diagnostic partagé, pouvant conduire à une reprise du plan d’action

Evaluation

208
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Le plan d’action présenté doit prévoir les moyens de son évaluation, qui doit se
dérouler pendant la mise en œuvre, puis après réalisation.
Parmi les indicateurs à retenir, doivent figurer une analyse périodique des accidents
de travail et épisodes de contamination pouvant être liés avec la gestion des
déchets, ainsi qu’un suivi financier et qualitatif des marchés de gestion des déchets.

Question 5 (4 points) Au-delà des accidents du travail, quelles propositions


concrètes pourriez-vous faire afin de prévenir les Troubles Musculo
Squelettiques au sein de la cuisine collective ? Vous les déclinerez dans un
plan pluriannuel.

Des propositions concrètes sont demandées: l’accent mis sur ce terme est une
indication de volonté de présenter des éléments très opérationnels.

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont essentiellement de deux ordres,


selon que le trouble est aigu ou chronique.
Au-delà du premier cas qui relève des accidents du travail, il convient de ne pas
négliger les nuisances physiques générées par la répétition de gestes pénibles et/ou
impliquant des charges lourdes, susceptibles d’évoluer vers des pathologies souvent
incapacitantes.

La lutte contre les causes des TMS passe par plusieurs actions, qui s’inscrivent dans
des temporalités différentes ; il est donc nécessaire pour être efficace de combiner
des mesures à court terme, à réactiver fréquemment, avec d’autres actions visant à
modifier en plusieurs années l’outil de travail.

Il est proposé de décliner ces réponses selon le plan pluriannuel suivant :

- Année N
Réalisation d’un diagnostic (en interne ou externe si besoin) visant à :
- analyser les historiques des arrêts de travail et maladies professionnelles sur
3 à 5 ans relevant des TMS : arbre des causes, fréquence, comparaison avec
d’autres collectivités et ratios habituels (CdG, CARSAT, etc.)
- Entretien avec l’ensemble des agents sur la question des gestes pénibles,
séances d’observation en poste sur les cas identifiés.
- Inscription du sujet en CHSCT pour implication des représentants du
personnel

Mise en place d’une démarche de formation/recyclage systématique pour l’ensemble


des agents concernés par des tâches pénibles. L’ensemble des agents doit être
formé “Gestes et postures” tous les 3 à 4 ans. La priorisation (notamment liste des
agents concernés la première année) découle des éléments du diagnostic.

209
Sujet corrigé E4 : Etude de cas

Reprise des postes de travail pour corriger les actions “sans regret” (actions
immédiates à coût marginal, apportant une amélioration de la situation) ainsi que
d’éventuels points critiques, sur lesquels sont identifiés un fort risque.

Affichage sur les postes à risques des consignes en termes de gestes et postures.

Définition et inscription budgétaire d’un programme de travaux pluriannuel. Les


points suivants peuvent notamment être suggérés, par ordre décroissant
d’opportunité :
- Mise en place de chariot de vaisselle à niveau automatique
- Adaptation des hauteurs des plans de travail et des profondeur des bacs de
plonge
- Remplacement des marmites standard par des marmites basculantes,
équipées d’agitateurs automatiques
- Suppression des bidons de produits d’entretien à diluer au profit de pompes
doseuses automatiques
- Automatisation de postes de travail répétitif (mise en barquette par ex)
- Réorganisation fonctionnelle de l’ensemble des locaux pour favoriser les
circulations et limiter les gestes parasites.
- Aménagement de postes de travail assis-debout

- Année N+1
Présentation et vote du budget pluriannuel d’investissement.

Mise en oeuvre de la première tranche de travaux.

Poursuite du plan de formation Gestes et postures.

- Année N+2
Poursuite du plan de formation et de mise en oeuvre des travaux.

Analyse des données d’accidents de travail et de congés maladies, évaluation avec


les agents.

Présentation en CHSCT des résultats et propositions de réorientation des actions.

210
Sujet E5 : Entretien oral

Sujet E5 : Entretien oral

L’épreuve d’entretien oral fait l’objet de la fiche C6, qui en détaille notamment les
modalités pratiques et le cadre réglementaire.
Ce qui suit est le relevé d’un entretien fictif dans le cadre de l’examen professionnel à
la promotion interne de Technicien territorial 2ème classe, dans la spécialité Espaces
verts et naturels. Il ne s’agit en aucun cas de « bonnes » réponses aux questions
posées, mais plutôt d’un document proche de situations réelles de questions et de
réponses, assorties de commentaires.

Jury : Bonjour. Nous sommes le jury de cet oral, et je vais vous en présenter le
déroulement. Au déclenchement de ce chronomètre, vous aurez jusqu’à 5 minutes
pour vous présenter, ainsi que votre expérience professionnelle. Je vous précise
d’ores et déjà qu’au-delà de ces 5 minutes nous serons contraints de vous stopper si
vous n’avez pas fini. Ensuite, nous enchainerons sur une série de questions sur le
programme, votre positionnement, etc.
Nous vous écoutons.

Candidate : Merci. Je me présente, Mme X, 38 ans. J’ai un parcours un peu


atypique, parce que j’ai un diplôme de BTS en économie de la construction, que j’ai
obtenu en 1997. J’ai fait un stage à la communauté urbaine de Bourges dans le
bureau d’études de la Voirie, et ça s’est bien passé. Un poste s’ouvrait, et j’ai pu
rester presque 10 ans dans ce service, en tant que chargée de travaux, d’abord en
tant que contractuelle, puis technicienne après mon concours obtenu en 2000.
J’avais la charge d’opérations de voirie : définition des programmes avec les
communes, établissement des plans, on écrivait les pièces techniques des marchés,
etc.

En 2005, pour des raisons familiales (j’ai suivi mon mari qui a été muté), j’ai dû me
mettre en disponibilité, et j’ai fini par trouver dans une petite commune d’environ
10 000 habitants un poste d’adjointe au Directeur des services techniques, où je suis
toujours. C’est une petite commune et le DST est surtout sur le bâtiment, donc je fais
beaucoup de choses différentes mais surtout sur les espaces extérieurs : j’ai la
responsabilité des projets de voiries et d’espaces publics, mais aussi de la régie
d’espaces verts. C’est un fonctionnement assez atypique mais ça me plaît, et ça m’a
permis de me spécialiser dans les questions d’espaces verts.
J’ai fait beaucoup de formations au CNFPT, et aussi à Chaumont, notamment parce
que dans ma commune c’est moi qui conçois les massifs, et on a mis en place
l’arrosage intégré, donc c’est des compétences techniques assez spécifiques.
Donc aujourd’hui je passe l’examen parce que je pense être sur des missions d’un
Technicien principal, je trouve normal que les responsabilités que j’ai soient
cohérentes avec… mon salaire enfin… voilà !

211
Sujet E5 : Entretien oral

Il s’agit d’une présentation qui commence de manière globalement


intéressante, structurée et qui va à l’essentiel, et qui permet au jury de juger
de la cohérence du parcours, et, bien que ça soit traité un peu rapidement, de
l’adaptation du poste au grade présenté. Dommage que la présentation se
termine en queue de poisson : la candidate, qui a choisi - ce qui est une
bonne chose- de parler ici de sa motivation à passer le concours, aurait
gagné à assumer pleinement le fait de mettre en cohérence son grade et ses
missions.
En outre la candidate avait le temps de développer un point oublié ici : ses
perspectives professionnelles. Même si ça ne fait pas partie du cadrage
réglementaire -très succinct- de l’épreuve, c’est dans les faits un passage qui
intéressera le jury.

J. : Merci. Je vais commencer les questions. Vous avez une formation et une
expérience en VRD, aujourd’hui encore… Pourquoi passez-vous le concours dans
cette spécialité ? Ça correspond à une volonté de changer de voie ? D’ailleurs, vous
ne nous avez pas parlé de votre projet professionnel…

Le jury n’hésite pas à poser des questions un peu désarçonnantes: il n’a pas
explicitement demandé à cette candidate de présenter ses motivations à
passer ce concours, mais cette question est sous-entendue quand il demande
à un candidat de « présenter son parcours ».

C. : Oui, c’est vrai… Eh bien déjà, pour être honnête… je ne sais pas si j’ai le droit de
le dire, mais il y a plus de place sur cette option qu’en VRD, et comme je pense être
positionnée sur les deux… en plus je n’ai jamais fait tout ce qui est réseaux secs et
ça me faisait un peu peur.. enfin.. je…

Optimiser ses chances de réussite n’est en rien pénalisant, à condition que le


fond suive. Ici ça semble être le cas, mais donner comme ici l’impression de
ne pas assumer ses choix ne peut que desservir la candidate !

J. : Très bien. Et du coup, votre projet professionnel ?

C. : Oui, je sais que je n’en ai pas parlé, parce que je suis bien sur mon poste
actuel… en fait, aujourd’hui j’ai bien évolué, et mon poste me convient, très varié et
intéressant. Mon chef DST est encore jeune et je ne pense pas qu’il veuille partir,
donc je ne vise pas son poste. Mais j’ai bien accroché sur les espaces verts, quand
j’ai pris ces questions au départ de l’ancien responsable avec la réorganisation, et
c’est un domaine dont je n’ai pas encore fait le tour. Par exemple, il y a deux ans, j’ai
proposé qu’on mette en place l’arrosage intégré sur certains espaces, ça évite qu’on
tire des tuyaux, pour la sécurité c’est mieux.
Donc mon projet aujourd’hui c’est dans ma commune, avec le service espaces verts
et les projets de voirie, mais en continuant à me professionnaliser. A plus long terme
je ne sais pas encore, dans 10 ans, est-ce que je pourrai (et est-ce que je voudrai)
prendre la place de mon DST ? Je ne peux pas vous le dire, c’est encore loin.

212
Sujet E5 : Entretien oral

Cette réponse est tout à fait acceptable, il n’est nullement attendu que tous les
candidats rêvent d’être DGST dans les 10 ans. La candidate a, de manière
très pertinente, pointé sa prise d’initiative dans un domaine technique
(l’arrosage intégré), ce qui montre qu’elle est à sa place dans un concours de
technicien principal, et qui peut « attirer » des questions à venir…

J. : Je rebondis avec une question technique, pouvez-vous me développer la


question de l’arrosage intégré ?

C. : Eh bien, on a constaté que dans plusieurs espaces on devait tirer des tuyaux
pour arroser, ça consommait du temps et c’était des fois dangereux. Donc on a
préféré mettre des arroseurs.

Les jurys rebondissent fréquemment sur des propos du candidat pour lui
demander de développer. Sur un sujet techniquement maîtrisé, et/ou sur
lequel le candidat peut faire état d’une expérience professionnelle
intéressante, c’est une excellente occasion de se mettre en avant, et de
« consommer » du temps d’entretien sur un sujet confortable.
A l’inverse, attention au bluff, s’il est dévoilé l’effet est désastreux !

J. : D’accord, mais plus généralement, aujourd’hui sur l’arrosage des espaces verts
en ville, est-ce que l’arrosage intégré est la seule solution ?

C. : Non bien sûr ! Déjà, on se pose la question de savoir s’il faut arroser partout. On
peut faire un travail sur toute la ville pour voir si des espaces peuvent être moins
arrosés. Et l’arrosage intégré permet aussi d’arroser la nuit, en fractionné, ça permet
de faire des économies d’eau.

J. : Justement, je vous mets en situation. Votre DST, ou l’adjoint aux espaces verts
vous demande de réduire la consommation d’au de l’arrosage ; est-ce que vous
pouvez me citer 2 ou 3 leviers sur lesquels vous pouvez jouer, assez rapidement,
sans entrer dans les détails ?

Quand un sujet parait maîtrisé par le candidat, il est fréquent que les
questions continuent de tourner autour de ce point, pour détecter les impasses
et connaître la profondeur de la réflexion du candidat sur ce sujet.
Ici, on demande des réponses rapides. Il faut être attentif à ces indications des
jurés : une réponse très argumentée sur un point pourrait être perçue comme
un moyen de gagner du temps. Le jury va donc s’assurer de maintenir le
rythme des réponses de manière à garder du temps pour les autres sujets.

C. : Hmm… Bon déjà, il y a le fait de planter des plantes qui demandent moins d’eau.

J. : C’est un levier, en effet. D’autres choses ?

213
Sujet E5 : Entretien oral

C. : Oui, on peut travailler sur la façon d’arroser. Souvent on travaille « à


l’ancienne », les agents arrosent jusqu’à ce que la terre soit détrempée, on peut leur
dire d’arroser en fractionné, et limiter les volumes. L’arrosage intégré facilite ça, on
peut fractionner facilement.
Et puis bien sur j’oubliais, il y a aussi le paillage, qui limite beaucoup l’évaporation.

J. : OK. On va changer de sujet, est-ce que vous pouvez me parler de la taille des
arbres d’alignement en milieu urbain ?

C. : C’est-à-dire ? Pouvez-vous reformuler ?

Il ne faut bien sûr pas en abuser, mais quand une question n’est pas claire, ou
trop floue et vaste comme ici, il vaut mieux demander -poliment- une
clarification que de risquer de répondre à côté.

J. : Eh bien… est-ce qu’il y a, par exemple, plusieurs types de tailles ?

C. : Nous, on a surtout des arbres d’alignement, on les taille tous les ans pour que ça
ne gêne pas, après…

Attention aux expressions du type « dans ma commune, on ne fait pas… » !


L’épreuve n’est pas une validation des techniques éprouvées dans le poste,
mais elle a un programme, qui débordera sans doute de l’expérience
quotidienne.
« Sécher » sur une question n’est pas rédhibitoire sur un oral, et un jury
cherchera souvent à cerner les limites des candidats en changeant de sujet ou
en augmentant progressivement le niveau d’expertise dans les questions ;
l’idéal est bien sûr que ces limites soient découvertes le plus tard possible,
après plusieurs questions réussies !

J. : « Taille de formation », « Réduction, « Taille douce » ? Ca n’évoque rien ?

C. : Là non… c’est surtout les gars qui s’en chargent directement.

J. : D’accord, tant pis. On va parler de sécurité maintenant. Sur un chantier de taille


d’arbre, quelles sont les mesures de sécurité principales à respecter ?

C. : Oui alors… le port des EPI déjà : gants, lunettes, casque à visière, casque ou
bouchons pour les oreilles. Ensuite si c’est à la tronçonneuse, le pantalon et les
chaussures spéciales. Si on travaille à la nacelle, il faut 2 personnes avec un
CACES, dont 1 au sol… oui voilà, je ne vois que ça.

J. : Et pour les autres, ceux qui sont autour, on ne les protège pas ?

C. : Ah si bien sur, désolée ! Donc on met en place un balisage au sol, avec des
barrières ou de la rubalise. Si on empiète sur la voirie, on met un balisage routier.

214
Sujet E5 : Entretien oral

La candidate a fait un oubli sérieux, mais dans le flot des questions le jury peut
donner sa chance, surtout si il détecte un potentiel. Par contre, pour se rattraper il
faut que la réponse derrière soit très bonne.

J. : Décrivez-nous en les principales caractéristiques.

C. : Déjà, il y a la présignalisation, au moins 30 m avant on annonce le chantier avec


un panneau « Travaux », et si besoin on réduit la vitesse. Nous en élagage on ne
bloque jamais une voie, mais si besoin on peut mettre des feux, ou une priorité
alternée…
Ensuite sur le chantier proprement dit, on met des cônes ou des barrières de
manière à bien diriger les voitures. Sur le trottoir on fait pareil avec les piétons, et si
besoin on les fait passer en face.

J. : Bien. Maintenant, on imagine que vous arrivez sur le chantier d’une de vos
équipes, un chantier de taille d’arbres d’alignement, en bord de voie, et vous
constatez que le balisage est très sommaire, et que c’est dangereux. Quelle est votre
réaction en tant qu’encadrant ?

C. : Déjà, j’arrête tout de suite le chantier, et je fais sécuriser au plus vite le site s’il y
a des branches par terre par exemple. Ensuite, je m’assure que le balisage
réglementaire a bien été mis en place avant d’autoriser le redémarrage du chantier.
Rapidement, je convoque le chef d’équipe pour un entretien de recadrage et
repréciser la priorité absolue à donner à la sécurité. Je vois avec lui quels sont les
obstacles qu’il peut y avoir : même si ça ne justifie rien, ça peut permettre de
travailler sur les questions : achat de panneaux pratiques à utiliser, formations, etc.
Enfin, je fais part de l’incident au DST.

Ici, une réponse « carrée » et pertinente n’appelle pas de relance, surtout que
le temps tourne. Mais il faut se garder d’en définir des règles absolues : une
absence de relance peut signifier aussi que le jury prend acte de la réponse,
même mauvaise. Il en va de même pour des séries de questions sur un même
thème, qui peuvent intervenir pour un candidat à l’aise (pour voir quelles sont
sa profondeur et ses limites sur le sujet) ou a contrario en difficulté (pour lui
« tendre des perches » lui permettant de se raccrocher au sujet)

J. : Merci. Je change de sujet : pouvez-vous me préciser les différents seuils de


publicité en marchés publics ? J’attends une réponse synthétique.

En fin d’entretien, les candidats peuvent voir arriver une série de questions qui
appellent des réponses courtes, le jury ayant encore des thèmes à explorer
mais se trouvant pris par le temps. Là encore, ne pas respecter la consigne de
temps pénaliserait un candidat, et on n’attend moins de réponses tirées de
l’expérience, et d’avantage des réponses type « question de cours ».

215
Sujet E5 : Entretien oral

C. : Oui : jusqu’à 25 000 €, il n’y a pas d’obligation formelle de publicité ; ensuite, de


25 à 90 000 €, on est en MAPA, la publicité est libre et doit être adaptée au contexte
de l’achat. A partir de 90 000 € on est toujours en MAPA, mais on doit publier a
minima dans un journal d'annonces légales, le BOAMP par exemple. Ensuite, au-
dessus des seuils de procédures formalisées, on doit aussi publier à l’échelon
européen et le contenu de la publicité est très cadré.

J. : Ces seuils, vous les connaissez ?

C. : Jamais en détail, ils changent tout le temps ! Mais c’est de l’ordre de 200 000 €
en fournitures et services, et au-dessus de 5M€ en travaux.

J. : Merci. Qu’est-ce qu’un EPCI ?

C. : Un établissement public de coopération intercommunale. Ce sont des


groupements de communes ou de collectivités, comme les communautés de
communes, les communautés d’agglomération…

J. : Je vous coupe, désolé : quelle est la différence entre une communauté de


communes et d’agglomération ?

C. : Ils n’ont pas le même nombre d’habitants, les communautés d’agglo c’est à partir
de 50 000 habitants. Mais au-delà, les CA ont des compétences obligatoires que les
CC n’ont pas

J. : Par exemple ?

C. : Les transports, par exemple

J. : OK, on arrive au temps imparti. Merci et bon retour

C. : Je vous remercie, bonne journée.

On a ici une candidate qui a plutôt fait un bon oral. En effet, malgré une
impasse sur un sujet technique (l’élagage) et un « faux-départ »
potentiellement sérieux sur les questions de sécurité, l’impression qui se
dégage est celle d’une candidate dont les réponses sont liées à son
expérience quotidienne, complétée par un travail de révision des questions
académiques attendues.
La candidate a bien su « attirer » les questions sur l’arrosage, sujet technique
qu’elle maîtrisait, et a rattrapé son erreur concernant la sécurité par une série
de réponses solides et appropriées.
La réponse à la question portant sur l’encadrement d’équipe laisse deviner
que la candidate a une expérience quotidienne de ces situations hiérarchiques
et de sa position.

216
Sujet E5 : Entretien oral

La séquence de questions rapides à la fin a été elle aussi particulièrement


bien gérée.
On peut considérer qu’un tel entretien s’il s’était réellement déroulé (et sous
réserve de l’appréciation, souveraine, du jury) pourrait valoir à la candidate
une note de l’ordre de 12 à 13.5 points.

217
Sujet E6 : Entretien oral

Sujet E6 : Entretien oral

L’épreuve d’entretien oral fait l’objet de la fiche C6, qui en détaille notamment les
modalités pratiques et le cadre réglementaire.
Ce qui suit est le relevé d’un entretien fictif dans le cadre de l’examen professionnel à
la promotion interne de Technicien territorial 1ère classe, dans la spécialité Voiries et
réseaux divers. Il ne s’agit en aucun cas de « bonnes » réponses aux questions
posées, mais plutôt d’un document proche de situations réelles de questions et de
réponses, assorties de commentaires.

Jury : Bonjour, je me présente, Mme X, présidente du jury. Je suis accompagnée de


MM. Y et Z, et on sera ensemble pour 20 minutes à partir du déclenchement du
chronomètre.
Dans un premier temps, on vous écoutera, sans vous interrompre, vous nous
présenterez votre parcours, vos motivations pour ce concours, pendant 5 minutes
maximum. La suite des 20 minutes sera consacrée à un échange de
questions/réponses sur l’ensemble du programme.
Voilà, le chronomètre est déclenché, c’est à vous.

Candidat :, Bonjour, je m’appelle M. T., j’ai 53 ans, et je suis technicien principal de


2ème classe dans une subdivision de voirie d’un département de la région Rhône-
Alpes, je ne sais pas si j’ai le droit de dire le nom.

L’anonymat est une règle absolue à l’écrit, de celles dont la rupture est
passible de l’élimination. La logique de l’oral est différente, dès lors que le
nom du candidat est connu, et qu’il détaille son parcours. De ce fait, rien ne
s’oppose formellement à ce que le candidat indique la collectivité dans
laquelle il travaille ou a travaillé, sous réserve de respecter le devoir de
réserve et le secret professionnel qui s'impose à tout fonctionnaire (ne pas
révéler de noms, informations à caractère confidentiel ou de nature à porter
préjudice à la collectivité).

Donc, j’ai eu un CAP de mécanique industrielle en 1978, et après mes études j’ai fait
le service militaire, normal, c’était en Allemagne.

Les candidats ont un créneau de 5 minutes pour se présenter et se mettre en


valeur, sans pouvoir être interrompus. Cette présentation, que le candidat a
toute possibilité de préparer en amont (et tout intérêt à le faire !) doit donc
contenir des informations qui visent à convaincre le jury que le candidat est
légitime sur le poste, au vu de ses compétences, son expérience
professionnelle, son savoir-être, etc. Sauf cas très particuliers, les notes
obtenues au brevet des collèges, le nombre d’enfants, la ville dans laquelle le
candidat et né et les détails sur le service militaire ne concourent qu’à faire

218
Sujet E6 : Entretien oral

perdre du temps au candidat, et à montrer au jury que celui-ci ne sait pas


différencier l’essentiel de l’accessoire.

A la sortie j’ai cherché du travail, et à l’époque la DDE embauchait, donc j’ai fait ça
pendant pas mal de temps. Je suis passé Agent de maîtrise au bout de 10 ans ça
allait pas trop mal et puis contrôleur de travaux en 2000. Au passage au
Département, j’ai été recalé sur le grade de technicien, et depuis plus rien, donc
aujourd’hui je peux passer l’examen donc je viens pour pouvoir être nommé.

J. : Vous en avez fini ? Bon, du coup on a un peu de temps pour développer ; vous
ne nous avez rien dit sur votre poste actuel, et on aimerait vous entendre sur votre
projet professionnel. Donc actuellement, vous faites quoi ?

C. : Je suis chef de subdivision dans un secteur de montagne, j’ai la charge des


voiries d’une partie de mon canton : entretien, réparation, déneigement, tout ça.
J’encadre une équipe de 12 agents organisés en 2 équipes, avec un chef d’équipe
pour chacune.

J. : Merci. Et quelle est votre motivation pour passer cet examen ? Vos projets ?

C. : Eh bien, la motivation pour passer le concours, je ne sais pas si je peux le dire,


mais bon, c’est surtout pour améliorer le traitement, depuis 2 ans j’y ai droit, la
dernière fois j’ai manqué l’écrit à 1 point près, donc là je l’ai eu. Pour mon projet,
c’est surtout être nommé, moi j’aime bien ce que je fais, mais voilà.

Si l’évolution statutaire est une motivation légitime et acceptable pour un jury,


on peut considérer ici que c’est un peu court. Cela peut pousser un jury à
attendre du candidat d’être rigoureusement au rendez-vous lors de l’entretien,
de manière à démontrer clairement qu’il est aujourd’hui pleinement légitime
sur le grade visé, dès lors qu’il ne revendique aucun souhait d’évolution dans
son poste.

J. : Du coup, on va entrer dans le domaine technique. Est-ce que vous pouvez me


citer les différentes couches constitutives d’un corps de chaussée ? De préférence
dans l’ordre, de bas en haut ou de haut en bas, peu importe.

C. : Oui bien sûr, il y a… le fond de forme, la couche d’usure et… voilà, surtout ces
deux couches.

J. : Il y a de ça, mais ça ne me va pas comme ça. Déjà, il m’en manque, et des


fondamentales. Au fond, on a quoi ?

C. : La partie supérieure du terrassement, la PST, et au-dessus la couche de forme,


oui.

219
Sujet E6 : Entretien oral

J. : Rien entre les deux ? Ça veut dire que pour une voie piétonne et une
départementale avec 500 camions par jour c’est la même chose ?

C. : Vous savez moi je ne travaille que sur les départementales, donc après… non je
ne vois pas.

L’examen, comme le concours, est une épreuve à programme. Il ne s’agit pas


d’une commission destinée à évaluer si le poste actuel du candidat relève du
grade visé, mais bien à juger des capacités du candidat sur un domaine
global, avec des règles - le programme réglementaire - égales pour tous.
Par conséquent, il n’est absolument pas possible de justifier l’absence de
connaissances sur un point par le fait que ça ne rentre pas dans le cadre
actuel d’évolution du candidat.

J. : OK, on va passer à autre chose. Vous nous avez dit que vous vous occupez de
déneigement. Est-ce que vous pouvez nous parler des méthodes préventives en
termes de viabilité hivernale ?

C. : Préventives… c’est à dire ?

J. : Eh bien, lors d’un événement neigeux proprement dit, j’imagine qu’on se


préoccupe quand même de viabilité, par quelles méthodes ? Allez, je vous donne un
exemple, pour « amorcer la pompe » : si je vous parle de pontage de fissures, quel
lien faites vous avec la période hivernale ?

C. : Ah oui, pour éviter que le froid n’aggrave les fissures en cas de gel, on peut
refermer la fissure si ça n’est pas trop grave, mais on ne fait pas trop ça là où je suis.

J. : Bon, autre question alors : en cas d’épisode neigeux, on peut chercher à limiter
les quantités de sel ; pouvez-vous nous expliquer pourquoi, dans un premier temps,
et ensuite par quelle méthodes ?

C. : Alors on a la saumure, qui est une bouillie de sel et d’eau, ça permet de réduire
le sel. Ensuite aujourd’hui, les machines peuvent être réglées, avant c’était plus
sommaire. Et puis on essaie de saler plus tôt quand on peut, parce que quand c’est
pris trop tard, on peut mettre du sel c’est beaucoup moins efficace.

J. : D’accord, on a quelques éléments pertinents sur la technique, et la question du


« pourquoi »?

C. : Sans doute parce que c’est cher le sel, après il y a sans doute d’autres raisons,
ça ne doit pas être bon en ville, mais nous dans les fossés ça va. Donc chez nous
c’est surtout pour économiser.

220
Sujet E6 : Entretien oral

Quand une question est organisée en deux parties, a fortiori ordonnées, il est
vivement conseillé de suivre la consigne, faute d’être relancé (c’est l’option la
plus préférable), ou même directement pénalisé.

J. : Bon, on va en rester là sur ce sujet, et se préoccuper de sécurité. Pouvez nous


me dire quel est le rôle d’un coordinateur SPS ?

C. : C’est l’agent qui est chargé de la sécurité.

J. : Non, ça c’est plutôt le chargé de prévention, qu’on appelait encore récemment


ACMO. Mais pourquoi pas alors, qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur le rôle du
chargé de prévention ?

C. : Il supervise les questions de sécurité au travail, et peut donner son avis en cas
de problème…

J. : Mettons. Alors on va se mettre en situation, un de vos agents refuse de mettre


ses EPI, en tant que responsable hiérarchique, quelle est votre réaction ?

C. : Alors déjà, moi je leur dis « c’est pour vous ». Donc s’ils ne les mettent pas, c’est
compliqué, mais ils en sont les premiers touchés. Donc on rappelle, on rappelle, mais
on ne peut pas bien faire mieux.. mais à force, ça change doucement.

J. : Nouvelle question sur l’encadrement. Deux agents ont posé leurs congés la
même semaine, et ça pose problème dans l’équipe parce que la continuité du service
n’est pas assurée. Quelle est votre approche de ce problème ?

C. : Déjà normalement, ça ne devrait pas se produire, il y a des règles. Donc on va


voir la règle, il y a sûrement un livret du temps de travail qui précise les priorités, par
exemple, une priorité aux agents chargés de famille pendant les congés scolaires - si
c’est pendant les congés scolaires-. Donc on va commencer à rappeler la règle, en
essayant de dire que l’année suivante c’est l’autre qui sera prioritaire. Dans les faits
si on est attentifs, on a peu de problèmes, on arrive à les régler avec les chefs
d’équipe avant qu’ils n’arrivent.

J. : Rapidement, parce que le temps avance, est-ce que vous pouvez me donner les
caractéristiques d’un bon manager

C. : Ecouter ses gars, c’est, je dirais, ce qui est fondamental. Bien les connaître,
parce que c’est eux qui sont sur le terrain.

J. : Merci. On va parler marchés publics maintenant.

C. : Ouh-là…

J. : Ça fait partie du programme.

221
Sujet E6 : Entretien oral

C. : Oui, mais moi je n’en fais pas en fait, déjà les travaux neufs c’est pas moi qui les
gère.

J. : Donc, si je vous demande les pièces type d’un marché de travaux ?

C. : Non, je… il y a les plans, sans doute les prix, mais au-delà… non.

J. : OK. Est-ce que vous pouvez me dire combien il y a de conseillers généraux


dans votre département ?

C. : Il y en avait un par canton, donc ça doit faire 37. Avec la réforme des élections,
je ne sais pas combien exactement il y en a maintenant, sûrement un nombre pair...

J. : Et le président du Conseil Général, il est élu pour combien de temps ?

C. : 6 ans.

J. : Vous en êtes sur ?

C. : Oui… ah non, comme le conseil est renouvelé par moitié tous les 3 ans son
mandat est de 3 ans.

J. : Je crois que je préférais votre première réponse...

C. : En effet, maintenant c’est 6 ans d’un bloc, je suis encore très habitué à l’ancien
fonctionnement!

J. : Quels sont les grands principes que doit respecter le budget d’une collectivité
territoriale ?

C. : Il doit être équilibré, et ça doit correspondre à des dépenses vraiment prévues,


et…

J. : … et on en restera là, on atteint le temps limite. Merci à vous.

A l’issue de cet entretien, il faut rappeler avec force que l’examen


professionnel n’a pas pour but de valider que le candidat est un agent méritant
sur son poste, mais bien de chercher à savoir si celui-ci peut accéder à un
nouveau grade.
L’oral de l’épreuve n’est dont pas un entretien de validation de la manière de
servir, mais bien une épreuve, académique et dotée de son programme,
réglementaire et commun à tous les candidats.
Le jury peut percevoir dans ses réponses que l’agent est sur le terrain
probablement « au rendez-vous » en termes d’encadrement, mais les bonnes

222
Sujet E6 : Entretien oral

impressions s’arrêtent là ; même sur le plan technique, le domaine immédiat


dans lequel le candidat évolue n’est pas maîtrisé.
Considérant qu’il s’agit ici d’un candidat revendiquant le grade de technicien
principal 1ère classe, Il semble difficile qu’un tel oral obtienne une note
supérieure à 7 ou 8/20.

223
Sujet E7 : Entretien oral

Sujet E7 : Entretien oral

L’épreuve d’entretien oral fait l’objet de la fiche C6, qui en détaille notamment les
modalités pratiques et le cadre réglementaire.
Ce qui suit est le relevé d’un entretien fictif dans le cadre du concours externe de
Technicien Territorial, dans la spécialité Aménagement urbain et développement
durable. Il ne s’agit en aucun cas de « bonnes » réponses aux questions posées,
mais plutôt d’un document proche de situations réelles de questions et de réponses,
assorties de commentaires.

Jury : Bonjour, je me présente, M. X, président du jury. Je suis accompagnée de


Mme Y et de M. Z, et cet entretien oral va durer exactement 20 minutes.
Dans un premier temps, nous allons vous écouter, vous avez jusqu’à 5 minutes pour
nous présenter votre parcours et vos motivations pour ce concours. Nous
poursuivrons par un échange de questions/réponses sur l’ensemble du programme.
Vous êtes prête ? Je déclenche le chronomètre, vous pouvez commencer.

Candidate : Bonjour, je m’appelle Mme D., j’ai 30 ans. Je cherche à intégrer la


fonction publique territoriale et le métier de technicien en particulier. C’est la première
fois que je passe ce concours et je suis assez émue. J’ai obtenu dans un premier
temps, après mon bac, un DUT en maintenance industrielle et logistique.
Par la suite, j’ai travaillé pendant 7 ans dans différentes entreprises, sur des
fonctions dans un premier temps de contrôle qualité, et puis ensuite j’ai évolué vers
de la logistique et de l'approvisionnement. Le métier était techniquement intéressant
mais je n’avais pas le sentiment de travailler pour le bien commun… c’est un peu
compliqué à expliquer… j’ai travaillé pour un fabricant de poids lourds, et puis ensuite
dans l’agro-alimentaire, pour finir dans un grand groupe de mécanique.

J’ai voulu me réorienter et j’ai négocié avec mon employeur une rupture
conventionnelle, j’ai intégré une première année licence professionnelle de sciences,
d’environnement et de géographie. C’était une nouvelle formation qui s’ouvrait à
l’université de la ville où j’habite. J’ai eu une formation assez diversifiée sur la
construction de bâtiments (j’ai d’ailleurs suivi la spécialité éco habitat dans cette
formation), sur les politiques environnementales urbaines, sur les matériaux, sur
l’économie, sur la géographie… c’est très diversifié !
J’ai notamment réalisé un stage dans une collectivité territoriale, sur les enjeux
énergétiques du patrimoine, et j’ai énormément apprécié le contexte de travail, les
finalités en matière de développement durable surtout. J’ai vraiment découvert qu’on
pouvait avoir une activité professionnelle au service du développement durable et ça
a été une sorte de révélation pour moi! Alors je me suis inscrite au concours de
technicien, et… me voilà!

Cette candidate présente bien son parcours : elle va à l’essentiel tout en


rendant son récit suffisamment vivant avec quelques détails. C’est heureux
car il s’agit cependant d’un parcours très atypique, et très foisonnant. C’est un

224
Sujet E7 : Entretien oral

peu un « quitte ou double » vis à vis d’un jury : soit il va être séduit par ce
profil différent, soit il va aborder l’entretien avec la vision d’une candidate qui
ne sait pas ce qu’elle veut. En tout état de cause, il va chercher à pousser
dans ses retranchements une candidate qui présente un parcours très
généraliste et qui pourrait être en difficulté face à des questions techniques
pointues. La candidate a cependant très intelligemment tendu deux perches
en fin de présentation, sur son stage en collectivité et sur une appréciation
positive de l’intégration du développement durable par les collectivités
territoriales. Deux sujets qu’elle doit vraisemblablement maîtriser et qui
pourraient la mettre en position favorable pendant une partie de l’entretien.

J : Vous avez terminé ? Merci. Nous allons à présent passer aux questions, dans un
premier temps sur votre parcours. J’ai tout de suite envie de vous demander:
pourquoi présenter la spécialité Aménagement Urbain et Développement Durable?
Vous auriez été bien plus à votre aise dans la spécialité Services et Interventions
techniques, non ?

C : Dans ma première vie professionnelle j’ai acquis des compétences techniques,


c’est vrai, mais j’ai choisi la spécialité « Aménagement urbain et développement
durable » pour deux raisons : premièrement, c’est vrai que j’ai acquis une bonne
technicité sur les questions de logistique, mais le travail que j’effectuais dans le privé
était très limité… j’avais peu de marges de manœuvre, j’exécutais beaucoup et au
final je n’ai pas pris le recul nécessaire sur ma pratique professionnelle pour me
sentir suffisamment à l’aise à passer le concours en spécialité S&IT. La deuxième
raison est plus importante à mon sens: je suis dans une reconversion professionnelle
liée à une volonté de trouver une finalité « développement durable et
environnement » à mon métier, donc, avec ma formation en plus, la spécialité
AU&DD s’imposait très logiquement pour moi.

La candidate avait vraisemblablement préparé cette question à l’avance. Il est


extrêmement important de préparer solidement sa présentation et surtout d’y
repérer les principales « failles » et d’avoir des réponses argumentées à
proposer au jury. La relance habile sur les enjeux de développement durable
permet d’appeler une question du jury sur un sujet là aussi préparé.

J : Cela fait deux fois coup sur coup que vous nous parlez du développement
durable. Vous pouvez nous le définir?

C : Oui bien sûr ! Le concept a été formellement défini par le rapport Brundtland en
1987. Il s’agit du « développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres
besoins ». C’est un peu théorique comme définition, si on considère l’aménagement
urbain, il va s’agir de maîtriser les nuisances de projets d’aménagement, et surtout,
de réfléchir à pourquoi on fait tel ou tel type de projet, si il y a des problèmes de
milieux naturels sensibles, etc.

225
Sujet E7 : Entretien oral

La candidate avait préparé sa réponse sur le développement durable. Lorsque


cela fonctionne, le fait d’orienter les questions du jury sur un sujet maîtrisé
permet de marquer des points très positifs en entretien.

J : Nous allons passer à quelques questions plus techniques. Pouvez-vous nous


parler des différentes échelles de planification urbaine?

C : Oui, il y a différents documents d’urbanisme. On a d’abord le SCOT…

J : De quoi est composé un SCOT?

Le jury sent une candidate assez à son aise sur la question et demande très
rapidement, presque abruptement, des approfondissements sur la première
partie de la réponse. C’est un procédé déstabilisant mais qui peut signifier à
un candidat que l’entretien se passe bien !

C : Alors, il y a d’abord le rapport de présentation, avec le diagnostic et l’évaluation


environnementale, ensuite il y a le PADD (le Projet d’Aménagement et de
Développement Durable), c’est la vision politique sur le projet d’aménagement du
territoire, et puis le Document d’Orientations et d’Objectifs qui va être opposable aux
autres documents d’urbanisme: le PLU, le PLH, le PDU et puis les principales
opérations d’aménagement.

J : Vous pouvez nous parler du règlement du PLU?

Face à une candidate à l’aise, le jury va augmenter le rythme des questions

C : Euh, oui, il définit pour les différentes zones définies dans le document graphique
les différentes dispositions réglementaires. Il y a 16 articles, je ne me rappelle pas de
tous, mais je sais qu’il y en a deux obligatoires, un qui concerne les implantations
des constructions par rapport aux voies et emprises publiques, ça doit être l’article 6,
et puis un autre qui concerne les implantations des constructions par rapport aux
limites séparatives, le 7 du coup.

J : Si je vous parle de la loi MOP, ça vous évoque quoi?

C : Bon, je suis pas très à l’aise là-dessus… C’est une loi qui dit qui doit faire quoi
dans la construction ?

J : Mais encore? C‘est un peu flou comme explication!

C : Et bien, MOP, ça veut dire maîtrise d’ouvrage publique, c’est ça ? Donc c’est une
loi qui dit comment doivent s’organiser des travaux.

J : Si je vous demande si une même entreprise peut assurer la maîtrise d’œuvre et


être entrepreneur sur un projet, vous êtes d’accord?

226
Sujet E7 : Entretien oral

C : Il me semble que non… Je sens un piège dans votre question ! Il me semble que,
justement, le principe c’est que ces deux fonctions doivent être séparées, sinon on…
, je veux dire le maître d’ouvrage peut avoir des soucis, je veux dire, on peut tomber
sur des entreprises qui vont artificiellement gonfler des prix par exemple… Donc ça
me paraît très logique si on sépare bien maîtrise d’œuvre et entreprises.

La candidate ne maîtrise pas très bien cette question, mais ne s’est pas laissé
impressionner par son manque de connaissance. Elle a analysé la façon dont
le jury a posé des questions, « déduisant » la bonne réponse, et surtout elle a
réfléchit à haute voix et construit un raisonnement logique, ce qui est à son
avantage, même si elle est un peu en défaut à cette série de questions.
Cette manière de faire est probablement la meilleure à mettre en oeuvre sur
un sujet qui n’est pas maîtrisé.

J : Pouvez-vous me donner les grandes étapes d’un projet urbain ?

C : Oui, il y a d’abord la réflexion par la collectivité sur le choix du site, ensuite en


rentre dans l’aménagement à proprement parler, il y a la programmation, la définition
du projet, et puis ensuite la conception urbaine et des espaces publics, et puis
l’aménagement, la commercialisation et la réalisation.

J : Et les réseaux dans tout ça ?

C : C’est pendant la phase de conception urbaine qu’on va analyser quels sont les
réseaux présents, si il faut augmenter des capacités, en déplacer certains, etc.

J : Si je vous dis matériaux et développement durable, qu’est-ce que cela vous


évoque?

C : Et bien, deux choses. D’abord la limitation des impacts environnementaux avec


l’utilisation de matériaux les moins nocifs possibles. On peut parler des enrobés
recyclés, mais également de tout ce qui est matériaux biosourcés, l’utilisation du bois
bien sûr, ou alors de bétons basse énergie, comme le béton de chanvre par
exemple. Pour la voirie, tout ce qui est granit, même si c’est cher, ça a une très
bonne durée de vie, c’est bien recyclable. Je peux parler longtemps de ce sujet, j’ai
travaillé là-dessus pendant mes études.

J : Et la deuxième chose ?

C : Ah oui: C’est la mise en œuvre de matériaux qui vont apporter un confort urbain.
Il y a tout ce qui va concourir à l’infiltration de l’eau, ça permet de limiter les besoins
en réseaux d’eau pluviale : les stabilisés notamment c’est intéressant. Il y a aussi les
matériaux à fort albédo, pour renvoyer les rayons du soleil et éviter les îlots de
chaleur urbains.

227
Sujet E7 : Entretien oral

La candidate semble avoir des bases techniques solides, le jury ne s’attarde


pas sur les questions.

J : Vous avez un projet urbain à réaliser. Un élu vous donne des directives un peu
vagues, par exemple on va dire qu’il vous demande de travailler sur un éco quartier.
En termes de méthode, comment vous travaillez ? Vous partez comment, vous avez
une méthode pour définir un peu précisément par où vous allez partir ?

C. : Ben quand, j’entends « projet », à l’école on m’a appris à utiliser l’outil


« QQOQCCP »: il s’agit de savoir “quoi, qui, où, quand, comment, combien, pour
quoi”: donc je vais d’abord travailler à formaliser toutes ces questions, et puis je vais
apporter à l’aide de l’élu les réponses les plus précises. Ensuite on pourra monter
une équipe projet et puis se lancer dans le projet à proprement parler.

Les outils méthodologiques de gestion de projet permettent de répondre aux


questions plutôt imprécises. Ce sont d’excellents outils qui ont l’avantage de
permettre au candidat de réfléchir à haute voix face à un jury, tout en
progressant rapidement dans la réflexion.

J : Rapidement, pouvez vous me parler de la place de l’élu?

C : Oui, c’est vraiment quelque chose que j’ai découvert en stage. On avait des
demandes du directeur des services techniques, et puis régulièrement on avait
d’autres questions de l’élu en charge de l’énergie, un peu déconnectées, il voulait
des chiffres, il voulait également qu’on présente des projets un peu, comment dire,
emblématiques. L’impression que ça m’a donné c’est qu’on avait deux chefs qui
n’avaient pas forcément des demandes concordantes! Après, ce que j’ai compris en
stage, c’est que l’élu c’est très important, il représente le citoyen. En même temps il
met en place un programme politique, et souvent il peut y avoir des télescopages
entre les contraintes de l’administration en terme de budget et le fait qu’on doive
répondre “non” à une demande… et c’est jamais très évident… Bon, je ne suis pas
très claire j’ai l’impression! Pour résumer, le rôle de l’élu c’est de donner les
orientations politiques et les risques c’est d’avoir finalement des demandes
techniques.

La candidate a été un peu prise au dépourvu. Elle a proposé une réponse


basée sur son expérience propre, et elle s’est aperçu que son argumentation
n‘était pas suffisamment cadrée. Elle a donc pris un temps pour reformuler et
synthétiser la pensée qu’elle avait construite « en direct ».

J : Bien, merci. Une dernière question: pourquoi n’avez vous pas présenté le
concours de technicienne principale ?

C : Merci pour cette question ! Je n’ai pas l’impression d’être suffisamment mûre
pour directement passer TP. Peut être est-ce un manque de confiance en moi, mais

228
Sujet E7 : Entretien oral

je pense qu’il vaut mieux débuter en tant que technicienne, ce qui me donnera en
plus sans doute plus d’opportunités professionnelles… il faut que je travaille
rapidement!

Cette candidate a fait un excellent oral. Elle a su présenter habilement un


parcours atypique, a été à la manœuvre pour suggérer au jury des questions
qu’elle avait bien préparées, avait une connaissances globalement
satisfaisante des éléments du programme de sa spécialité et surtout a réussi à
proposer des réponses montrant ses capacités de réflexions sur les quelques
questions où elle a été mise en difficulté. Le jury ne s’y est pas trompé et a
terminé l’oral en posant une question qui vaut compliment. La candidate n’a
d’ailleurs pas fait de fausse modestie mais a continué à répondre
sérieusement.

229
Soyez Efficace !

Préparer sereinement les concours de la Fonction


Publique Territoriale

TECHNICIEN TERRITORIAL / TECHNICIEN PRINCIPAL


Concours externe – Concours interne – Examen
professionnel

La préparation des concours de la fonction publique territoriale peut être un moment


d'inquiétude, de stress, voire d'angoisse. Les contenus techniques à maîtriser
paraissent vastes, les épreuves écrites semblent difficiles à réaliser dans les temps
impartis.

Pourtant, chaque année, de nombreux candidats réussissent les concours.

Ces candidats ne parviennent pas tous à obtenir 18 de moyenne aux épreuves, loin
de là. Pour les concours de la fonction publique territoriale, le but premier est de ne
pas commettre d'erreur rédhibitoire lors des épreuves écrites et orales. Ensuite,
et seulement ensuite, il pourra être question de réaliser des performances largement
au-delà de la moyenne ; gagner, c'est d'abord ne pas perdre.

Cet ouvrage propose une stratégie éprouvée permettant de mettre toutes les
chances de son côté. Il présente une organisation chronologique permettant
de progresser dans les révisions en étant sûr de ne rien oublier.

Editeur : yf.et.pc – yf.et.pc@gmail.com


http://concoursfpt.wix.com/blog

ISBN : en cours
Prix : 4,90€

Novembre 2015

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