DISCOURS DE LA SOUTENANCE DE MEMOIRE

Monsieur le Président du jury,

Mesdames les membres du jury,
Chers parents,
Camarades étudiants,
A vos grades et titres respectifs.
Le travail de fin d’études que nous avons l’insigne honneur de présenter et de
défendre en jour pour thématique : « ETUDE SUR LA POLLUTION DES EAUX DE
LA RIVIERE FUNA PAR LES HYDROCARBURES : TRONCON PONT VICTOIRE-
PONT BOKASA »

L’eau est une ressource naturelle qui est une bénédiction que nous
devons la transformer en richesse, donc la protéger.

L’eau est la principale denrée alimentaire de l’homme et a des

applications diverses dans les industries : charge, diluant, solvant, fluide
caloporteur, etc.

Les rivières et cours d’eau de la ville province de Kinshasa sont l’objet d’une
véritable pollution environnementale occasionnée par les déversements
volontaires et accidentels des substances de diverses natures, souvent toxiques,
provenant des différentes activités humaines notamment les industries de
transformation, les foyers ménagés, les garage, les sites de nettoyage des
véhicules etc.

Pour bien atteindre notre objectif principal qui est celui d’évaluer le
degré de pollution, en hydrocarbures de la rivière FUNA, nous nous proposons
de faire des analyses au laboratoire, des échantillons d’eau prélevée sur ce
tronçon, en vue d’en déterminer les concentrations en hydrocarbures et autres
composant dangereux.

Le choix est porté sur la rivière FUNA, le tronçon allant des ponts
Victoire et Bokasa (parking des ventes des véhicules) parce qu’à cet endroit, les
habitants du quartier créent des dépotoirs des ordures de tout genre et surtout des
sites de nettoyage des véhicules plus des garages.

La méthodologie des recherches est basée sur deux méthodes : la méthode

analytique et la méthode descriptive. A ces deux méthodes, nous avons associé
la technique documentaire appuyée sur la webographie et aussi sur la technique
d’observation participative avec les descentes sur terrain.

A l’exception de l’introduction et la conclusion, le présent travail

comprend trois chapitres à savoir :

 Le premier chapitre aborde des généralités sur les hydrocarbures ;

 Le deuxième chapitre traite de l’aspect technique de la pollution ;
 Le troisième chapitre s’articule sur la présentation et discussion des
résultats obtenus.

Monsieur le Président du jury,

Mesdames et messieurs membres du jury,
Un hydrocarbure est un composé organique constitué exclusivement d'atomes de
carbone et d'hydrogène dont la formule brute est de la forme : CnHm où n et m
étant deux nombres entiers naturels non nuls.

Des millions d'années sont nécessaires à la formation des hydrocarbures, au

cœur des grands plissements géologiques. Quand un organisme vivant meurt, la
matière qui le compose est généralement recyclée de deux manières différentes

Une infime partie de cette masse organique, de l'ordre de 0,1 %, échappe à ce

destin. Transportée par les cours d'eau, cette matière se dépose parfois au fond
des mers ou au fond de grands lacs continentaux. Dans ces milieux peu
oxygénés, peu agités par les courants, elle est en partie préservée. Elle se mêle à
des matières minérales (particules d'argile ou sables très fins), mais aussi au
plancton marin mort (animaux et végétaux microscopiques). Sous l'action de
bactéries anaérobies, ce mélange se transforme en boues sombres et
malodorantes.
Dans les conditions physiques, les atomes d'azote, de soufre et de phosphore
finissent par disparaître et la matière organique se transforme en kérogène , un
matériau intermédiaire composé d'eau, de CO2, de carbone et d'hydrogène, qui
se changera ensuite en pétrole ou en gaz. À 2 000 mètres de profondeur, lorsque
la température du sous-sol atteint 100 °C, le kérogène commence à générer des
hydrocarbures.

Ainsi, nous avons : les hydrocarbures conventionnels et les hydrocarbures non

conventionnels.

Quant à la pollution vient de latin pollué (luo, « baigner », avec le

préfixe por-) qui signifie « souiller en mouillant », « salir » et surtout
« profaner »

La pollution est la profanation ou la souillure d’un objet ou d’une

demeure sacrée par des substances impures. Le dictionnaire de l’environnement.
Les termes normalisés de l’AFNOR définit le polluant comme un altéragène
biologique, physique ou chimique, qui au-delà d’un certain seuil, et parfois dans
certaines conditions (potentialisation), développe des impacts négatifs sur tout
ou partie d’un écosystème ou de l’environnement en général.

La notion de pollution appelle donc celle de contamination d’un ou plusieurs

composants des écosystèmes (air, eau, sol), d’un organisme (qui peut étant les
régions les plus touchées.

Liant les eaux de la rivière Funa à la pollution qui constitue le chapitre, notre
apport scientifique, nous sommes partis de :

1. Localisation des sites de prélèvements

La cartographie ci-après reprend les traces de ladite rivière et les

différents sites de prélèvements.

Insérer carte

Legende

1. Site des prélèvements du pont Victoire ;

2. Site des prélèvements de l’entrée stade Tata Raphaël ;
3. Site des prélèvements du pont Bokasa.
 2. Prélèvement des échantillons

Nous avons étalé les matériels et équipements utilisés (voir tableau page …)

3. Procédures des prélèvements

Les échantillons sont étiquetés par les lettres A et B désignant respectivement

les échantillons avant et après la pluie.

Deux types des échantillons à savoir : Echantillons de surface et Echantillon de

profondeur dont la lettre porte exceptionnellement le signe prime.

4. Analyses effectuées

Les analyses sont reparties de deux manières : l’une pour les tests
organoleptiques et l’autre pour les analyses spéciales.

A. Tests organoleptiques qui ne demandent pas des techniques

rigoureuses : couleur, odeur, aspect

B. Analyses spécifiques

Les analyses spécifiques sont basées en vue de déterminer le titre

alcalimétrique complet, le potentiel d’hydrogène, le titre hydrométrique total
(dureté) et la teneur en hydrocarbures.

5. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

OBTENUS

A. Présentation des résultats obtenus

Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau ci-dessous.

 Tableau III.1 Présentation des résultats obtenus
Echantillon Couleur Aspect Odeur TAC pH TH Teneur en
(°F) (°F) hydro
carbure
mg/l
A1 Jaunâtre Clair et limpide Odeur 6,1 6,40 8 180
piquante
A’1 Jaunâtre Clair et limpide Odeur 5,7 6,37 10 165
piquante
A2 Jaunâtre Clair et limpide Odeur 8,1 6,07 7 149
piquante
A’2 Brunâtre Clair et limpide Odeur 9,5 6,39 9 143
piquante
A3 Brunâtre Clair et limpide Odeur 6,7 6,37 10 108
piquante
B1 brunâtre Matière en Odeur très 6,8 6,32 19 204
suspension piquante
B’1 brunâtre Matière en Odeur très 10,4 6,35 18 199
suspension piquante
B2 Noirâtre Matière en Odeur très 15,1 6,16 21 201
suspension piquante
B’2 Noirâtre Matière en Odeur très 17,1 6,24 24 193
suspension piquante
B3 Noirâtre Matière en Odeur très 9,1 6,32 11 214
suspension piquante

_ _ _ 9,46 6,39 13,7 175,6

Moyenne
arithmétique

Spécification Incolore Limpide Inodore 5(Max) 6,5 - 11(Max) 100(Max)

(normes 8,5
AFNOR)

B. INTERPRETATION DES RESULTATS OBTENUS

a.Tests organoleptiques

 Couleur

Il se dégage les colorations allant du jaunâtre au noirâtre en passant par le

brunâtre.
  La coloration jaunâtre se manifeste aux points des échantillons (A 1,
A’1 et A2) à cause de l’état du sol ( argilo-silicieux ) en amont et
exceptionnellement le point d’échantillonnage A 2 qui est influencé par
les eaux usées des sites environnants école de navigation, complexe
scolaire BAKANDJA, centre de formation UJANA et stade Tata
Raphaël.

 La coloration brunâtre est constaté aux points d’échantillonnage A’ 2,

A3 et B’1 due aux activités intenses : garages et lavage des véhicules
(déversements volontaires ou accidentels). En ce concerne les points
d’échantillonnage B1 et B’1, les eaux de ruissellement des pluies y sont
aussi l’une des principales causes.

 La coloration noirâtre est visible aux points d’échantillonnage B 2, B’3

et B3 à cause de l’écoulement turbulent des eaux de cette rivière suite à
la forte pluie qui draine les hydrocarbures et autres matières se
trouvant dans ce tronçon.

 Aspect

 L’aspect clair et limpide aux points d’échantillonnage A 1, A’1 ; A2, A’2 et

A3 suite à l’écoulement laminaire des eaux de la dite rivière.

 La présence des matières en suspension se manifeste aux points

d’échantillonnage B à cause des eaux de ruissellement de la pluie
entrainant un régime turbulent des eaux sans oublier le rejet dans ces eaux
des ordures ménagères pendant la pluie.

 Odeur

L’odeur piquante se fait sentir aux points d’échantillonnage A et B

à cause des activités anthropiques et le rejet des ordures ménagères dans les
eaux de pluie qui drainent au passage plusieurs matières dans le lit de cette
rivière plus particulièrement les hydrocarbures provenant des garages et des
sites de lavages des véhicules.
b. Analyses spécifiques

 potentiel d’hydrogène : La moyenne arithmétique est de 6,29 qui est

inférieure aux normes AFNOR. Les valeurs obtenues de pH varient
entre 6,07 et 6,40 avec un pic au point d’échantillonnage A1 signifiant
les fortes activités anthropiques en amont surtout un point chaud de
nettoyage des véhicules et de lessive des badauds.

Les eaux de la rivière FUNA ont un caractère acide par l’excès des
ions hydrogénocarbonate attesté aussi par le dosage volumétrique par la
détermination du titre alcalimétrique total. La solution reste incolore par la
présence de la phénolphtaléine comme indicateur coloré.

 Titre alcalimétrique total La moyenne arithmétique est de 9,46°F

supérieur aux normes AFNOR (5°F) avec un pie au point B’ 2(17,1) à
cause des fortes activités entres les points 1( pont victoire) et 2(entrée
TATA Raphael).

 Titre hydrotimétrique : Les eaux de la rivière FUNA sont dures dont la

moyenne arithmétique de 13,7°F supérieur au titre hydrotimétrique de
11°F. Cette situation se fait suite à la qualité du sol (argilo-siliceux), aux
activités anthropiques (garage et lavage des véhicules). A cela s’ajoute le
rejet des ordures ménagères dans les eaux de cette rivière.

 Teneur en hydrocarbures : La prolifération des garages et lavages des

véhicules dans le tronçon (pont Victoire-pont Bokasa) engendre la
présence en excès des hydrocarbures dont la moyenne arithmétique est
175,6 ppm dépassant longuement des normes requises (inférieure à100
ppm). Sur ce tronçon, le nombre des garages et de sites de lavage des
véhicules ne cessent d’augmenter. Il est aussi à signaler la présence des
grands sites ci-après tels : le centre de formation UJANA, le parking du
boulevard Sendwe, école de navigation/SCPT et C.S BAKANDJA.
Certains de ces sites ont leurs garages et déversent les eaux usées
contaminées en hydrocarbures dans la rivière FUNA.
En guise de conclusion, le présent travail fait l’objet de l’étude du degré de la
pollution de la rivière FUNA par les hydrocarbures : tronçon compris entre les
ponts Victoire et Bokasa. L’objectif poursuivi est de vérifier l’état naturel des
eaux de ladite rivière en mettant plus d’accent sur la pollution due aux
hydrocarbures à cause des activités anthropiques. Ces activités sont
principalement liées garages et sites de nettoyage des véhicules.

La méthodologie appliquée s’avère que les eaux de cette rivière

sont fortement endommagées par les hydrocarbures qui sont déversés
accidentellement ou volontairement, plus le rejet des ordures ménagères par les
riverains sur son lit pendant la pluie.

Les tests organoleptiques (couleur, odeur et aspect) plus l’analyse

spécifique effectuée (pH, TAC, TH, Teneur en hydrocarbures) ne confirme que
les eaux de cette rivière sont polluées et ne méritent plus d’être à cet état parce
qu’elles présentent des dangers permanents pour les riverains et la vie aquatique.

Ils s’avèrent nécessaire de faire d’une pierre deux coups : la

conscience collective des riverains d’une part et d’autre part, une réglementation
stricte en ce qui concerne l’emplacement de certains sites.

Nous espérons que des mesures administratives et techniques

doivent être prises pour empêcher cette pollution volontaire par les
hydrocarbures et, en plus d’autres recherches doivent être menées en vue de
confirmer nos recherches pour qu’une solution durable soit prise, sans quoi cette
rivière deviendrait extrêmement périlleuse.