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Conception Robot Minisumo
Conception Robot Minisumo
10/09/2012 - Par
Frédéric Giamarchi, Enseignant en électronique
Les tournois de robots minisumo sont des moments très attendus au Japon et aux États-Unis pour leur caractère
futuriste. Depuis 2005, il est possible d'assister ou de participer à ces rencontres, en France.
La conception d'un robot minisumo passe par l'électrique de l'intérieur par exemple. © Frédéric
Giamarchi
Voici quelques éléments permettant de détailler la démarche du projet : approche pédagogique, choix technologiques
et stratégies possibles pour espérer sortir vainqueur lors de ces rendez-vous.
À vos outils...
Des enseignants, avec leurs élèves, exposent les différentes coupes remportées lors de
la réalisation de minirobots. © Frédéric Giamarchi
Au lycée, par exemple, on va traiter l'aspect programmation des fonctions de base avec une découverte des notations
binaires et hexadécimales en classe de seconde. Ces élèves pourront réaliser un robot suiveur de ligne. Puis, en
première, on abordera des notions de physique sur l'infrarouge pour faire de la détection d'obstacle. Dans ce cas, les
élèves pourront concevoir un robot minisumo. En terminale, on travaillera la partie algorithmique pour proposer des
stratégies d'attaque et de défense.
Pour les étudiants de licence 1, on devra optimiser l'aspect mécanique et électronique et leur demander d'effectuer une
structure 3D. Ensuite, en licence 2, il est intéressant de programmer des structures de type intelligence artificielle avec
dégradations des performances.
Tous ces projets, outre le fait d'apprendre et de créer, apportent la possibilité de prolonger ses acquis par des
améliorations des différentes parties pour les étudiants qui se succèdent sur l'étude.
Sans moteur, point de robot. Dans la conception d'un robot minisumo, ou d'une tout autre catégorie, il
est primordial de définir son mode de fonctionnement par un choix de moteur adéquat. Il en va de
même pour les pneus et l'électronique de commande.
Le dessin de la figure ci-dessus montre le principe de base, commun à la plupart des robots mobiles.
Il s’agit d’un châssis à transmission différentielle par deux moteurs. © Frédéric Giamarchi
Les pneus
Le choix des pneus est de première importance pour assurer une adhérence optimale. La position du centre de gravité
peut être un autre élément favorisant les performances globales du robot.
Ici est présenté le modèle d'un minirobot mobile, composé d'un châssis à transmission différentielle
par deux moteurs. © Frédéric Giamarchi
Sur les minirobots à l'image, les capteurs de détection installés à l'avant sont utilisés pour
déterminer l'emplacement des obstacles afin de les éviter. © Frédéric Giamarchi
L'interrupteur est un capteur très simple et facile à mettre en place pour détecter un choc. Mais cette simplicité a un
coût, le programme de traitement de cette information peut devenir très lourd. Si on couple ce capteur avec un
détecteur d'obstacle sans contact, l'information associée à l'interrupteur va devenir plus simple à traiter, car le capteur
d'obstacle sans contact aura, normalement, été sollicité avant.
C'est un peu l'esprit des capteurs que l'on découvre au fur et à mesure qu'on les installe sur les robots pour améliorer
leur comportement. Cette évolution dans la complexité liée aux nombres et aux types de capteurs doit être associée
aux compétences grandissantes par l'expérience des concepteurs. Ainsi, le robot évolue naturellement en même
temps que les connaissances de son « maître ».
La carte électronique doit regrouper le maximum d'éléments afin de garantir une grande fiabilité,
même si les chocs ne sont pas destructeurs. Le cœur de la carte est un microcontrôleur à bas coût
associé aux composants pour piloter les deux moteurs de propulsion et plusieurs connecteurs pour
accueillir les capteurs. © Frédéric Giamarchi
Il est possible d'ajouter de nombreux systèmes matériels ou logiciels pour permettre d'étudier le comportement du
robot dans les situations de tests et de combats, comme des indicateurs lumineux de type Del, des sons, une liaison
sans fil Bluetooth vers smartphone ou encore une mémoire des événements.
Tous les candidats participant à un tournoi de robots minisumos doivent posséder plusieurs jeux de
batteries bien chargées pour les phases finales du concours, sans oublier le chargeur de batteries
adapté. © Frédéric Giamarchi
Cependant, le choix est souvent fait par défaut en fonction de la place restante dans le robot, lorsque les dimensions
sont imposées, comme c'est le cas pour les tournois de robots minisumo. C'est certainement le point le moins
bien étudié de la part des concepteurs débutants. Pour éviter cela, on s'impose souvent de dessiner en 3D la structure.
Cette étape va consacrer une place non négligeable au placement de la batterie. Et il arrive, très fréquemment, que
cela implique une réorganisation complète du châssis. En effet, si on tient compte du bilan énergétique du robot, la
batterie choisie est sans compromis. C'est donc à la structure de lui consacrer la place nécessaire.
Il faut organiser tous les éléments pour optimiser le robot minisumo : centre de gravité, position des
capteurs, moteurs, pneus, batteries, cartes électroniques et châssis. Il y a une infinité de solutions
possibles ayant chacune ses avantages et inconvénients. © Frédéric Giamarchi
L’ensemble peut être réalisé en plexiglas, aluminium ou encore en bois. Les dimensions sont de 10 cm x 10 cm de
côté, sans limitation de hauteur, pour un poids total maximal de 500 g.
Cette technique, développée au MIT par le Pr Rodney Brook, est adaptée aux faibles ressources des microcontrôleurs.
Mais elle a aussi permis de développer une nouvelle branche de la robotique qui essaie de copier les comportements
élémentaires des insectes.
L’un des objectifs de cette réalisation est de proposer aux amateurs la possibilité de tester
leur robot face à d'autres réalisations. Ces rencontres leur permettent de se retrouver tous les ans
pour échanger sur un thème qui leur est cher et vérifier s'ils ont réussi à trouver l'élément qui les fera
progresser et gagner le tournoi. © Frédéric Giamarchi
Une compétition de robots minisumos est très différente des autres compétitions en robotique. Dans ces rencontres,
puisqu'il s'agit de combats entre deux robots, le spectaculaire est au rendez-vous. Les choses sont pourtant simples,
pour être vainqueur, il faut pousser son adversaire en dehors du cercle de jeu. Malgré cela, les évidences sont mises à
mal et la logique est incertaine. Il n'est pas rare d'assister à un combat inégal où le petit gagne contre le gros ou encore
lorsque le plus mal conçu élimine un robot très sophistiqué dont la programmation est en défaut. Il n'y a pas de
rencontres gagnées d'avance, il faut toutes les jouer, pour les remporter.
Ces combats sont en général très rapides, en moins de 10 secondes, donnant ainsi l'occasion au public d'assister à de
nombreux matchs en peu de temps. Le tournoi se fait en deux temps sur une même journée. Le matin est consacré
aux poules qualificatives afin que tous les participants réalisent suffisamment de rencontres. Ensuite, les phases finales
ont lieu l'après-midi avec le principe de la double élimination permettant à chacun d'avoir une chance de se rattraper.
Il n'est pas rare de voir le public prendre parti pour le plus faible des deux robots, encourager le minisumo comme s'il
s'agissait d'une créature pouvant être motivée et applaudir le vainqueur, et le vaincu, avec le même enthousiasme.
Créateurs de robots, participant ou non aux concours de robotique mobile, ou simples amateurs intéressés, cet
ouvrage vous aide à élaborer le robot de vos rêves, robot minisumo et plus encore. Les enseignants, eux, y trouveront
un support pratique pour aborder les multiples technologies de la robotique de manière ludique.