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Journal d’Economie, de Management, d’Environnement et de Droit (JEMED)
ISSN 2605-6461 Vol 6. N° 1, 2023
Maroc dans le but d’avoir un aperçu sur la situation actuelle de l’utilisation des technologies
de l’IA. Les résultats montrent que cette utilisation reste encore timide dans le contexte
marocain et se limite à certaines activités relatives au front office, chose qui peut notamment
être expliquée par l’absence d’un cadre légal spécifique.
MOTS-CLEFS: Intelligence artificielle ; secteur bancaire ; enjeux juridiques ; enjeux
économiques ; Maroc.
Introduction
L'intelligence artificielle (IA) est l'un des changements les plus importants de notre époque.
Les possibilités de résolution de problèmes sont nombreuses, les applications changent et les
progrès technologiques suscitent de nombreuses inquiétudes. Au milieu des fantaisies, des
espoirs et des inquiétudes, l'IA offre surtout de nouvelles possibilités aux entreprises.
Comme partout ailleurs dans le monde, la compétition pour le Big Data et les algorithmes
ouvre de nouvelles perspectives au Maroc. En réalité, l'intelligence artificielle est déjà
omniprésente dans nos vies, notamment dans nos voitures et les nouvelles fonctionnalités des
smartphones, comme les assistants vocaux et les systèmes GPS mis à jour. Il en va de même
pour les entreprises, où une variété de technologies supplémentaires, comme les chatbots ou la
traduction automatique, sont fréquemment employées pour répondre aux clients en ligne.
En raison d'un marché de plus en plus turbulent et d'une législation qui évolue rapidement, les
banques se modifient de plus en plus chaque jour. Les banques se tournent vers l'IA pour
fournir de meilleures solutions bancaires à leurs clients, qu'ils soient nouveaux ou de retour,
afin de rester en tête et de conserver leur avantage concurrentiel. La banque a l'avantage
unique de profiter d'une avancée significative de l'intelligence artificielle grâce aux fintechs
de niche actuellement disponibles sur le marché.
Le secteur bancaire peut utiliser l'IA pour rationaliser la comptabilité, collecter et intégrer des
données, économiser des dépenses dans tous les secteurs d'activité, élaborer une stratégie
d'expérience client remarquable (Bhattacharya & Sinha, 2022), fournir un service 24 heures sur
24 et réduire considérablement la fraude. La productivité des opérations commerciales peut
être augmentée, l'engagement des clients peut être renforcé, une identification complète des
risques peut être établie, les besoins de conformité peuvent être satisfaits, et plus encore avec
l'utilisation de ces informations. Les services bancaires du futur peuvent être mis en œuvre dès
maintenant, et l'intelligence artificielle peut générer de meilleures solutions pour l'avenir.
L’initiation des technologies d'IA dans le secteur bancaire marocain offre un certain nombre
d'avantages financiers car elles constitueront un facteur important dans le calibre, la portée et
la rentabilité des services et des biens fournis. Ces technologies de pointe fourniront
également un avantage concurrentiel important dans le secteur bancaire national. De même,
elles amélioreront inévitablement la position des banques marocaines en Afrique et dans le
monde. Toutefois, l'absence d'un cadre juridique défini pour la technologie de l'IA et les
algorithmes associés peut constituer un obstacle important et un effet secondaire de la
généralisation de cette technologie. L'homo economicus, qu'il s'agisse d'un banquier ou non,
ne pourrait pas faire un investissement massif et coûteux en sachant qu'il n'existe pas de base
juridique solide et essentielle. Le droit positif peut, il est vrai, être suffisamment souple pour
englober la plupart des questions sociales, technologiques et économiques. Les effets de
l'absence d'un cadre juridique spécifiquement conçu sont toutefois aggravés par les
caractéristiques et les particularités de l'IA et des activités bancaires. De ce fait, les défis liés à
la protection des données à caractère personnel, telle qu’elle est définie par la loi (09-08,
2009), et les défis que posent des éventuels risques relatifs aux biais des algorithmes
employés par les banques, demeurent une préoccupation du législateur marocain et de tous les
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montre bel et bien que les employés interrogés occupent des postes de responsabilités et/ ou
de prise de décision, qu’elles soient stratégiques ou opérationnelles.
Figure 3 : Adoption de l’IA au sein des établissements bancaires au Maroc
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femme (10 octobre). Cela indique qu'environ 36 % des Marocains sont analphabètes (hebdo,
2021).
En outre, la quête de talents et de formations liés à l'IA devient une préoccupation essentielle
pour l'entreprise. Il faut prévoir les besoins futurs en compétences en IA et initier la formation
du personnel (Marouane, 2020). En fait, l'un des plus grands problèmes de l'intelligence des
données est la composition des futures équipes, qui doivent mélanger la dynamique de l'agilité
avec la capacité de combiner les capacités appropriées et la durée d'un projet. Malgré cela,
l'identification des talents mobilisés dans une économie automatisée et numérique devra être
continuellement mise à jour pour refléter la rapidité des progrès technologiques. Cela
implique que, dans un environnement où les progrès technologiques sont de plus en plus
nombreux, le besoin de compétences changera toujours. Un niveau plus élevé de compétences
numériques garantira davantage de possibilités d'emploi et d'avancement à l'avenir, quel que
soit le niveau de certification.
Malgré les perturbations qu'elle laisse sur son passage, la numérisation des opérations
bancaires est utile pour les professions financières dans leur ensemble. Certains dommages
collatéraux sont inévitables, principalement attribuables à la désintermédiation, à la
dématérialisation et finalement à la déshumanisation de certaines opérations bancaires. En
tant que valeur ajoutée significative pour le client, l'élément différenciateur sera la fourniture
d'une aide sous forme de conseils et de connaissances. À l'avenir, la compétitivité des banques
sera évaluée dans ce domaine (Halaissi, 2021).
La digitalisation financière s'appuie sur l'intelligence artificielle pour produire des outils de
service au client ; elle doit rester et demeurer une méthode de simplicité dans la satisfaction
des services bancaires et non un but en soi ; combien même elle aide à réduire les dépenses
opérationnelles ! Là aussi, la difficulté est dans l'apprentissage des bénéfices de l'intelligence
artificielle et de la précision de l'analyse coûts-bénéfices, et non dans une compétition
pavlovienne pour paraître plus digital que le voisin.
La numérisation de la banque est permanente ; certaines circonstances peuvent la retarder,
mais rien ne peut arrêter sa progression frénétique. Le problème est de concilier l'utilisation
raisonnable de l'intelligence artificielle tout en maintenant le lien avec le client au centre de
toutes les tactiques de développement et de fidélisation. Celui-ci est renforcé et entretenu par
des liens et des rencontres interpersonnels. En d'autres termes, le défi "existentiel" de la
digitalisation consiste à trouver un équilibre entre la "robotisation" des services financiers et
la "déshumanisation" de leurs effets. L'équilibre existe entre les deux méthodes à appliquer
concurremment et en fonction des désirs et des attentes du client. En tenant compte de son
irrationalité occasionnelle, le client doit continuer à être le seul à être servi, et
progressivement mieux, tant en termes de technologie que de connexions humaines (Halaissi,
2021).
En conclusion, la numérisation bancaire révèle des limites imprévues dans la diversité des
outils utilisés pour les différentes opérations bancaires, ce qui entraîne des modifications
spectaculaires des activités bancaires conventionnelles, facilitées par l'utilisation des services
des nouveaux entrants de type Fintech. Cette évolution nécessite l'adoption de nouvelles
stratégies dans le paysage financier par les banques afin de réguler leur croissance, et ainsi
éviter qu'elles ne souffrent à l'avenir.
Nous pouvons donc affirmer avec confiance qu'il existe de nombreuses utilisations de l'IA
dans le secteur bancaire, permettant aux institutions de passer d'approches historiques
réceptives à une manière plus proactive et personnalisée de répondre aux besoins des
consommateurs (Amahzoune & Bennis, 2022). Ces outils puissants ont, en quelque sorte,
permis aux sociétés financières de comprendre les avantages et les inconvénients des produits
financiers, ce qui leur a permis de mieux appréhender les désirs des clients et de fournir des
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biens et des services de haute qualité aux clients finaux. Le régulateur est assez préoccupé par
ces éléments, les banques doivent donc s'assurer qu'elles ne compromettent rien en termes de
sécurité bancaire et qu'elles conservent un équilibre et une stabilité financière globale. Il s'agit
donc d'une tâche importante qui offre de nombreuses opportunités, mais dont le risque doit
être pris en compte.
De ce qui précède, personne ne pourrait nier les bienfaits économiques et quelques défis
collatéraux de l’utilisation de la technologie de l’IA par les banques marocaines. Il n’en
demeure pas moins qu’une telle technologie questionne également des enjeux juridiques liés
au manque d’un cadre légal adéquat et à la protection des données personnelles des clients,
partie vulnérable à protéger.
4.3. Les enjeux juridiques de l’utilisation de l’IA dans le secteur bancaire
Les établissements de crédit, ayant conscience de l’importance économique et des avantages
fonctionnels de l’exploitation de la technologie de l’IA dans les services et produits qu’ils
assurent à leurs clients, ne pourraient que se lancer, corps et âme, dans un tel projet (Fares,
Butt, & Lee, 2022). Ainsi, la liberté de création en matière technique et la liberté
d’entreprendre sont-elles garanties successivement par les articles 25 et 35 de la Constitution
du Maroc de 2011. Or, un tel investissement et de telles libertés ne devraient pas porter
atteinte à un autre droit fondamental, garanti par l’article 24 de ladite Constitution, à savoir le
droit à la vie privée et à la protection des données à caractère personnel. De ce fait, une
conciliation adéquate entre ces intérêts contradictoires nécessite une réflexion sur le cadre
juridique de l’IA dans le domaine bancaire avant de mettre l’accent sur les risques éventuels
de telle technologie sur les données à caractère personnel.
4.3.1. Le cadre juridique de l’IA dans le secteur bancaire : entre le droit dur et le droit souple
Le cadre juridique de la technologie de l’IA, étant un ensemble de règles législatives et
réglementaires qui régissent un phénomène social, économique ou technique, devrait être
considéré dans sa teneur générale avant de penser aux alternatives offertes par les pratiques de
la softLaw.
a. Le droit dur applicable à la technologie de l’IA
Le secteur bancaire marocain, par son importance économique et par la diversité des sociétés
bancaires qui s’y exercent, mise de plus en plus sur le numérique et ses applications pour
perfectionner son fonctionnement interne, augmenter sa rentabilité et améliorer la qualité des
services offerts aux clients (Cherkaoui, 2020). La plupart des banques offraient des services
dématérialisés et digitalisés depuis longtemps. Ces services et produits bancaires digitalisés
trouvent leur base juridique dans certains textes juridiques d’ordre législatif et réglementaire.
Or, qu’en est-il des technologies de l’IA utilisées par les banques ?
En fait, d’après le questionnaire, mentionné là-haut, sur lequel se base le présent article, plus
de 27% des banques marocaines concernées utilisaient déjà l’IA depuis plus de 5 ans [Cf. la
figure N.3] pour exécuter des multiples tâches (V.supra). Il s’agit, en premier lieu, des
fonctionnalités liées au machine learning (ML), Chatbots et la reconnaissance faciale utilisées
essentiellement lors de l’ouverture des comptes bancaires à distance et la mise en œuvre des
applications mobiles qui leur sont nécessaires. En deuxième lieu, les banques collectent des
données personnelles aux fins diverses. Elles les traitent et les exploitent dans le cadre de
l’analyse de risque (Slimani, 2021), de l’octroi du crédit instantané (OCDE, 2019), de
l’évaluation de la solvabilité des clients et la prévention et détection de cas de fraude. Donc,
dans quels textes juridiques ces différentes opérations peuvent trouver leur base légale?
Certains responsables bancaires questionnés ont exprimé leur inquiétude quant au manque
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d’un cadre légal spécifique aux technologies de l’IA. Exception faite de quelques prémices
sur un futur cadre réglementaire de l’IA en Europe (RGPD, 2022), dans l’état actuel du droit
positif, il n’existe aucun instrument juridique saisissant de manière spécifique et globale les
problématiques nouvellement posées par l’IA (Barraud, 2022b).
Certes,vu son caractère purement technique, complexe et son évolution rapide et volatile, la
technologie de l’IA, en tant que telle, ne pourrait pas être réglementée entièrement par un
texte législatif spécifique (Forest, 2020). Cela n’empêche pas qu’il existe des textes légaux
d’ordre général qui peuvent être applicables indirectement et partiellement aux applications de
l’IA. Il s’agit à titre d’exemple de:
• La loi 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés,
promulguée par le Dahir n°1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 décembre 2014) surtout
les articles 77, 78, 151 et 160;
La loi bancaire permet aux banques de mettre en place des mesures prudentielles (art. 77 et 78
de ladite loi), sous la surveillance de la banque centrale, leur permettant de contrôler leur
situation financière. De plus, l’article 160 de la même loi, prévoit une centralisation des
risques de crédit auprès de Bank Al-Maghrib suivant une procédure contrôlée par la même
institution de régulation. Ces règles juridiques pourraient régir le recours aux applications de
l’IA en matière du traitement automatisé, de la gestion des risques et le recoupement de
mesures prudentielles.
• La loi 53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques portée par le
Dahir n˚1-07-129 du 30 Nov.2007;
Ce texte juridique encadre les opérations d’ouverture de comptes bancaires à distance en ce
qui concerne les certificats, la signature électroniques et la nature des informations échangées
entre la banque et son client à ce propos.
• La loi 43-20 relative aux services de confiance pour les transactions électroniques,
portée par le Dahir n˚1-20-100 du 31 Dec.2020;
Cette loi régit les services bancaires ou non bancaires se chargeant de l’identification et de
l’authentification électroniques de signatures et de données des clients. Donc, ces deux
opérations, lorsqu’elles sont effectuées par le biais de l’IA, deviennent soumises à ladite loi.
De plus, le projet d’une IA digne de confiance serait guidé par les principes et dispositions
prévus par la même loi.
• La loi 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement
des données à caractère personnel promulguée par le Dahir n°1-09-15 du 22 Safar 1430
(18 février 2009).
Tout traitement automatisé de données à caractère personnel fait par une banque, dont le siège
social se trouve au Maroc ou qu’elle traite des données personnelles des citoyens marocains
doit respecter les droits et obligations prévus par la présente loi. Sur ce, toute opération de
traitement, par le biais de l’IA, des données personnelles des clients pour quelque raison que
ce soit soumis aux dispositions de la loi 09-08 et des textes pris pour son application et au
contrôle de la Commission Nationale de la Protection des Données Personnelles (CNDP)
(Slimani, 2021).
Ces textes juridiques, même s’ils ne constituent pas un vrai cadre légal de l’utilisation de l’IA
dans le domaine bancaire, peuvent trouver leur application dans certains cas et peuvent régir
quelques aspects de cette technologie à multiples fonctions. Pour remédier à ce vide juridique,
les professionnels bancaires pourraient faire appel aux pratiques vastement recommandées du
droit souple.
b. La soft law : cadre alternatif de l’utilisation de l’IA par les banques
L’IA, en tant qu’une technique qui associe des technologies qui combinent données,
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V. Les délibérations de la CNDP suivantes :
• Délibération n° 479-AU-2013 du 01/11/2013 portant modèle de demande d’autorisation relative au
traitement de données à caractère personnel mis en œuvre par des établissements de crédit et
organismes assimilés en vue de la tenue des comptes de la clientèle et la gestion des opérations s'y
rapportant ;
• Délibération n° 480-AU-2013 du 01/11/2013 portant modèle de demande d’autorisation relative au
traitement de données à caractère personnel mis en œuvre par des établissements de crédit et
organismes assimilés en vue de la gestion des crédits et des garanties ;
• Délibération n° 481-AU-2013 du 01/11/2013 portant modèle de demande d’autorisation relative au
traitement de données à caractère personnel mis en œuvre par des établissements de crédit et
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traitées sont limitées à ce qui est strictement nécessaire au regard de la finalité du traitement,
que la durée de conservation a été déterminée et qu'il existe des règles d'effacement
automatique des données collectées.
Alors que la nécessité de réaliser une analyse d'impact (PIA) s'impose aux responsables de
traitement qui exercent ces activités en utilisant les NTIC et dont le traitement est considéré
comme présentant un risque élevé pour les droits et libertés des personnes concernées. Cette
enquête précède toute procédure thérapeutique afin d'en définir tous les contours.
Conclusion
En conclusion, l'utilisation des technologies de l'IA dans le secteur bancaire marocain apporte
des avantages indiscutables dans les domaines de la technologie, de l'économie et du droit. De
la simplification des formalités, à effectuer par les clients, au développement de la banque, en
passant par l'amélioration des services et produits offerts ainsi que la maîtrise des risques qui
y sont attachés, les algorithmes d'IA sont capables d'accomplir des tâches si complexes que
les cadres supérieurs sont incapables de les réaliser. Cependant, l'utilisation de cette
technologie, en l'absence d'un cadre juridique spécifique, soulève des questions sur les enjeux
de protection des données personnelles des clients et sur la banalisation des biais
algorithmiques. Ces questions sont soulevées alors que l'utilisation de cette technologie est
actuellement en cours. Ainsi, afin d'atténuer les impacts négatifs des algorithmes, les banques
marocaines sont tenues de se conformer aux termes de la loi 09-08 et des textes qui ont été
publiés pour sa mise en œuvre dans l'intervalle jusqu'à ce qu'un cadre législatif spécial puisse
être créé. Elles devraient également être motivées par les discussions qui ont eu lieu à la
CNDP et par les meilleures pratiques reconnues dans le monde.
La première limite de cette étude est son caractère théorique et descriptif, ainsi que la non-
spécification des variables impactant l'appropriation de l'IA au sein du secteur bancaire au
Maroc, c'est-à-dire l'absence de ces éléments dans l'étude et, par conséquent, au niveau du
questionnaire. Une autre limite de cette étude est la petite taille de son échantillon, ce qui
limite sa capacité à généraliser les résultats. L'approche méthodologique, qui consistait en une
analyse narrative des recherches précédentes, comportait ses propres limites, comme le fait
que les informations n'étaient que partiellement disponibles. D'un autre côté, ces restrictions
pourraient être transformées en sujets potentiels pour des recherches futures afin de tenter de
compenser les nombreuses lacunes de l'étude.
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