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DIU SPECIALITE EN MASSO-KINESITHERAPIE DU SPORT

Etat des lieux des blessures au genou chez


le judoka en PACA avec proposition d’un
protocole de prévention des blessures.

ANNEE UNIVERSITAIRE 2022-2023 QUEROL-PAGGINI REMY


RESUME

Introduction : Les conséquences d'une blessure, notamment du LCA, sont lourdes pour un
judoka. Dans la plupart des cas, une intervention chirurgicale est nécessaire, suivie de longs
mois de rééducation, ce qui éloigne le sportif des compétitions et des tatamis en moyenne
pendant 5,8 mois. Il paraît donc important de déterminer les facteurs ayant un impact dans la
survenue des lésions du ligament croisé antérieur

Objectif : Le but de cette étude est de faire une synthèse de la recherche scientifique portant sur
la pertinence clinique, les différents facteurs de risques de blessures du ligament croisé
antérieur.

Méthodologie : La recherche bibliographique a été effectuée sur 4 bases de données : PubMed,


Cochrane Library, PEDro, la bibliothèque de l’INSEP, avec une équation de recherche élaborée
à l’aide du modèle PICOS. Une enquête sur les blessures en PACA ainsi qu’une étude
isocinétique ont été menées.

Résultats : L’analyse des articles a permis d’identifier les facteurs de risque de lésions du
ligament croisé antérieur tels que l’effondrement en valgus associé a de la rotation interne, la
catégorie de poids et subir une attaque avec la technique d’Osoto-Gari, Kosoto-Gari ou Harai-
Goshi. De plus, nous avons réalisé un questionnaire sur les blessures en PACA pour évaluer la
proportion de lésion du ligament croisé antérieur, ainsi qu’une évaluation isocinétique chez des
judokas.

Discussion : Avec un niveau de preuve faible certains biais ne permettent pas d’affirmer un lien
de causalité entre l’apparition des blessures et les facteurs identifiés dans les articles et le
questionnaire. L’incidence forte de rupture du ligament croisé antérieur, la longue perte de
temps en dehors des entrainements et de la compétition et la diminution du niveau de
performance font que des recherches plus approfondies doivent être menées pour valider un
protocole visant à réduire l'apparition de blessures au genou, tout comme il existe dans le monde
du football.

Mots clefs : Judo, Judoka, blessure, LCA, ligament croisé antérieur.


ABSTRACT

Introduction: The consequences of an injury, especially of the ACL, are heavy for a judoka. In
most cases, surgery is necessary, followed by long months of rehabilitation, which keeps the
athlete away from competitions and tatami mats for an average of 5.8 months. It therefore seems
important to determine the factors having an impact on the appearance of anterior cruciate
ligament lesions.

Purpose: The purpose of this review is to synthesize scientific research on the clinical relevance
of the various risk factors for anterior cruciate ligament injury.

Methodology: The bibliographic search was carried out on 4 databases: PubMed, Cochrane
Library, PEDro, the INSEP library, with a search equation developed using the PICOS model.
A survey of injuries in PACA and an isokinetic study were conducted.

Results: Analysis of the articles identified risk factors for anterior cruciate ligament injuries
such as valgus collapse associated with internal rotation, weight category and undergoing an
attack with the Osoto technique - Gari, Kosoto-Gari or Harai-Goshi. In addition, we conducted
a PACA injury questionnaire to assess the proportion of anterior cruciate ligament injury, as
well as an isokinetic assessment in judokas.

Discussion: With a low level of evidence, certain biases make it impossible to assert a causal
link between the appearance of injuries and the factors identified in the articles and the
questionnaire. The high incidence of rupture of the anterior cruciate ligament, the long loss of
time outside training and competition and the decrease in the level of performance mean that
more in-depth research must be carried out to validate a protocol aimed at reducing the
occurrence of of knee injuries, just as there are in the world of football.

Keywords: Judo, Judoka, injury, ACL, anterior cruciate ligament.


1. Introduction 7
1.1 Étiologie et facteurs de risque 8
1.2 Diagnostic clinique 8
1.2.1 Symptomatologie 8
1.2.2 Examen et test complémentaire 8
1.3 Traitement 8
1.4 Intérêt de la revue 9
2. Méthode 10
2.1 Critères d’éligibilités des études pour cette revue 10
2.1.1 Schéma d’étude 10
2.1.2 Population cible et pathologie 10
2.1.3 Intervention 10
2.1.4 Critère de jugement 11
2.2 Méthodologie de recherche des études 11
2.2.1 Sources documentaires investiguées 11
2.2.2 Équation de recherche 11
2.3 Extraction et analyse des données 13
2.3.1 Sélection des études 13
2.3.3 Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées 13
2.3.4 Méthode de synthèse des résultats 14
3. Résultats 15
3.1 Description des études 15
3.1.1 Résultats des recherches 15
3.1.2 Tableau Descriptif des études incluses 17
3.3 Résultats de l’étude réalisé chez les judokas en PACA 32
3.4 Résultats de l’étude isocinétique. 34
3.5 Risque de biais des études incluses 36
3.5.1 Grille d’analyse étudiée 36
3.2.2 Synthèse des biais retrouvés 39
4. Discussion 41
4.1 Analyse des principaux résultats 41
4.1.1 Incidence/Prévalence des lésions au niveaux du LCA 41
4.1.2 Mécanismes de lésion du LCA 42
4.1.3 Facteurs de risque de blessure envisagés dans les différentes études 42
4.1.4 Le niveau de compétition après une rupture du LCA 43
4.1.5 Perte de temps liée à une rupture du LCA 43
4.1.6 Intérêt de l’isocinétisme en pré-saison 43
4.1.7 Données issues du questionnaire d’auto-évaluation 44
4.1.8 Proposition d’un protocole de prévention 44
4.2. Applicabilité des résultats en pratique clinique 45
4.3 Qualité des preuves 46
4.4 Biais potentiel de la revue 46
5. Conclusions 47
Bibliographie 48
Annexes 50
1. Introduction
Le judo a été créé en 1882 par Jigoro Kano au Japon. Le terme "judo" signifie "voie de la
souplesse". En France, le judo est apparu dans les années 1930, mais son développement a
surtout eu lieu après la Seconde Guerre mondiale grâce à Maître Mikinosuke Kawaishi et Paul
Bonnet-Maury, président fondateur de la Fédération Française de Judo en 1946. À partir des
années 1960, l'aspect sportif est devenu prédominant, et le judo a été intégré au programme des
Jeux Olympiques de Tokyo en 1964. Il est devenu une discipline olympique en 1972 pour les
hommes et en 1992 pour les femmes.
Lors des compétitions européennes, les judokas français ont brillé, et leurs premiers succès
olympiques remontent à 1972, aux Jeux Olympiques de Munich, où Jean-Claude Brondani,
Jean-Paul Coche et Jean-Jacques Mounier sont devenus les premiers médaillés français. En
1975, aux Championnats du Monde de Vienne, Jean-Luc Rougé est devenu le premier
champion du monde français. Depuis lors, les résultats français n'ont cessé de s'améliorer, aussi
bien chez les hommes que chez les femmes.
En 2000, aux Jeux Olympiques de Sydney, David Douillet est devenu le judoka le plus titré de
tous les temps, avec 4 titres de champion du monde et 2 titres olympiques. En 2017, lors des
Championnats du Monde ouverts à Marrakech, Teddy Riner a établi un nouveau record en
remportant son 10e titre de champion du monde. La Fédération Française de Judo se classe au
4e rang en termes de licenciés parmi les fédérations olympiques, et au 2e rang pour les licenciés
de moins de 12 ans.
De nos jours, les blessures liées à la pratique du judo sont fréquentes en raison de ses
caractéristiques, et parmi elles, les blessures du genou, notamment les lésions du ligament
croisé antérieur (LCA), sont parmi les plus communes, voire selon certaines études, la blessure
la plus répandue. En 2019, alors que je pratiquais au "Pôle Espoir" de Marseille, j'ai moi-même
été témoin de plusieurs ruptures du ligament croisé antérieur chez mes partenaires et moi-
même.
Le mécanisme de blessure le plus souvent décrit dans la littérature survient lorsque le judoka
blessé subit une projection debout. Les ligaments, constitués de tissus fibreux, résistants et peu
extensibles, relient les os entre eux pour stabiliser les articulations. Effectivement, ils sont
composés principalement composés de fibres de collagène de types I (80%), III (9-12%) et V
(2-5%) et n'ont pas la capacité de contraction et ont une fonction passive. Ils limitent les
mouvements excessifs des articulations pour prévenir les blessures.
Les conséquences d'une blessure, notamment du LCA, sont lourdes pour un judoka. Dans la
plupart des cas, une intervention chirurgicale est nécessaire, suivie de longs mois de
rééducation, ce qui éloigne le sportif des compétitions et des tatamis en moyenne pendant 5,8
mois [16].
Pour traiter une rupture du ligament croisé antérieur, il existe deux options : le traitement
conservateur, visant à renforcer la stabilité du genou sans compenser les instabilités rotatoires,
ou le traitement chirurgical. Les traitements ont évolué au fil du temps.
L'articulation du genou est exposée aux traumatismes directs ou indirects, ainsi qu'aux
problèmes rhumatismaux. Les contraintes subies peuvent provoquer une dégénérescence
précoce des ménisques et conduire à l'arthrose.
Dans ce mémoire, nous nous pencherons sur les blessures liées à la pratique du judo au cours
des trois dernières années en région PACA, afin de proposer un protocole d'échauffement et de
prévention adapté aux blessures constatées lors des entraînements et des compétitions. Nous
nous concentrerons particulièrement sur les blessures au genou, fréquentes et pouvant avoir des
conséquences significatives sur le plan sportif et personnel.

1
1.1 Étiologie et facteurs de risque

Même si la littérature est fournie, il existe encore à ce jour des disparités en fonction des
disciplines observées.
Dans le football, une étude belge récente sur la rupture du LCA, montre qu’elle touche
0,084 pour 1000 joueurs sur une saison, soit 6 % des traumatismes du genou [9]. Dans l’étude
de Joseph et al.[10] sur une population de sportifs universitaires, la plus forte incidence de
rupture du LCA pour 100 000 expositions revient au football féminin (12,2 cas pour
100 000 expositions) [10].

1.2 Diagnostic clinique

Tout d'abord, le diagnostic commence par l'interrogatoire du sujet lors de l'anamnèse. Celui-ci
doit alors décrire le mécanisme exact de la blessure. La présence d'un épanchement devra être
vérifiée par la palpation à l'aide du test du glaçon ou du test de la vague, attestant ainsi d'un
épanchement intra-articulaire. Il sera également nécessaire de rechercher la présence éventuelle
d'un kyste poplité. Il est important de le rechercher, car un épanchement après un traumatisme
par déformation du genou peut indiquer une lésion interne du genou.
Lors de l'examen clinique de l'articulation du genou, une attention particulière doit être portée
aux pathologies du LCA. La rupture du LCA entraîne une augmentation de la translation
antérieure du tibia, qui est déterminée par plusieurs tests. Ce test est considéré comme positif
après vérification de l'intégrité du ligament croisé postérieur. Ces différents tests seront
présentés en annexe.

1.2.1 Symptomatologie

Lors d’un traumatisme du genou avec rupture du LCA il est possible pour le patient d’entendre
un craquement au niveau du genou. Le patient ressent généralement une douleur vive au niveau
du genou et un gonflement se produit et peut se distinguer par la suite.

1.2.2 Examen et test complémentaire

Une fois l’examen clinique passé le patient est redirigé pour passer des imageries et confirmer
notre diagnostic. Selon les recommandations il devra passer une radio et une IRM et passer
éventuellement un examen de laximétrie [8]. Ces différents tests seront présentés en annexe.

1.3 Traitement

Le traitement de la rupture du ligament croisé antérieur, une fois le diagnostic posé, peut être
envisagé de manière conservatrice ou chirurgicale. Le traitement conservateur consiste en une
rééducation. Le protocole de rééducation comprend le contrôle de la douleur et de l'œdème, la
reprogrammation neuromusculaire du genou, le renforcement musculaire, la restauration d'une
marche normale et enfin le retour à l'activité physique [11].
En ce qui concerne le traitement chirurgical, plusieurs techniques opératoires existent, avec
différents types d'autogreffes possibles, chacune présentant des avantages et des inconvénients.
De nos jours, les techniques les plus couramment utilisées consistent à prélever des autogreffes
à partir des ischions (DIDT ou DT4) ou à prélever un greffon au niveau du ligament patellaire
[12]. S'ensuit une longue période de rééducation avant de pouvoir reprendre le sport. Il n'existe
actuellement pas de protocole de rééducation standardisé pour le LCA. Par exemple, selon les
chirurgiens, la rééducation en chaîne cinétique ouverte débutera à 3 mois pour certains et à 4

2
mois pour d'autres. La force du quadriceps et les meilleurs résultats en termes de sauts
unipodaux sont obtenus à 3 mois pour le groupe ayant suivi une rééducation pré-opératoire [15].

1.4 Intérêt de la revue


De nos jours, la rupture du ligament croisé antérieur représente 9 % des blessures chez les
judokas, entraînant un traitement chirurgical et un retard de plusieurs mois dans la compétition
[13]. Le taux d'incidence des entorses au niveau du ligament antérieur croisé est plus élevé chez
les judokas féminines, avec un taux d'incidence de 0,09 % contre 0,05 % chez les judokas
masculins [14]. Le diagnostic de rupture est d'abord clinique, avec l'évaluation d'une laxité
antérieure à l'aide des tests de Lachman et du tiroir antérieur. Ce diagnostic clinique est toujours
confirmé par imagerie (radiographie + IRM) 3 à 4 semaines après l'entorse du genou.
Nous sommes actuellement confrontés à un dilemme, car la rupture du LCA représente une
grave entorse du genou pouvant entraîner une instabilité chronique. Cette blessure, dont le
traitement se fait souvent par chirurgie, éloigne les judokas de la compétition pendant plusieurs
mois, repoussant leurs échéances et pouvant mettre fin à leur saison. Des études rapportent que
les athlètes de compétition se blessent plus fréquemment que les athlètes amateurs, et il existe
une corrélation entre les blessures et l'intensité des entraînements. L'une des blessures les plus
fréquemment signalées et les plus graves est la rupture du LCA. Pour de nombreux sportifs,
cette blessure peut mettre un terme à leur carrière [16]. Grime et al. ont montré que seulement
53 % des footballeurs ayant subi une reconstruction du LCA ont retrouvé leur niveau de
compétition antérieur [17].
Compte tenu du nombre d'importantes blessures touchant le genou, en particulier le LCA, nous
allons essayer, à travers différentes recherches et études scientifiques menées à ce jour, ainsi
qu'un questionnaire sur les types de blessures et les mécanismes de blessures, de proposer un
programme d'échauffement similaire au FIFA 11+. Ce programme vise à réduire l'apparition
de blessures au genou, tout comme il existe dans le monde du football.

3
2. Méthode
2.1 Critères d’éligibilités des études pour cette revue
2.1.1 Schéma d’étude

Le but de cette étude est de déterminer quel est le mécanisme lésionnel le plus courant dans la
pratique du judo au niveau du genou et de proposer un protocole d’échauffement pour essayer
de diminuer l’incidence des lésions du LCA chez les judokas. Tout ceci a pour objectif de
limiter le temps d'indisponibilité des judokas en dehors des tatamis et de leur permettre de
participer aux différentes compétitions prévues pendant leur saison.
Dans un premier temps, nous proposerons une revue de type épidémiologique observationnelle
et descriptive. Les études descriptives visent à décrire l'état de santé d'une population, y compris
la prévalence et les taux d’incidence d’une pathologie. Par la suite, nous présenterons un
protocole d'échauffement élaboré à partir des réponses issues d'un questionnaire transmis aux
judokas appartenant à différents clubs du département 13 et du pôle espoir. La création de ce
protocole d'échauffement a été guidée par l'expertise de plusieurs spécialistes de la discipline.
Pour répondre à notre problématique, nous avons le choix entre plusieurs types d'études,
chacune ayant sa pertinence propre : cas cliniques, études transversales et études longitudinales.
Les cas cliniques sont des études observationnelles et rétrospectives portant sur un seul sujet.
Leur intérêt réside dans la description et l'analyse de pathologies rares qui ne pourraient être
étudiées autrement, ainsi que dans l'analyse de situations cliniques atypiques peu décrites dans
la littérature. Les cas cliniques permettent de générer de nouvelles hypothèses expliquant les
phénomènes observés, hypothèses qui seront ensuite vérifiées par d'autres types d'études.
Les études transversales sont également des études observationnelles. Elles visent à analyser
des groupes et à étudier la prévalence d'un problème au sein d'une population à un instant donné.
Ces mesures sont prises sans suivre les sujets dans le temps.
Les études longitudinales sont également des études observationnelles, mais elles se distinguent
par le fait qu'elles mesurent l'évolution d'un problème au sein d'une population dans le temps,
en examinant notamment le taux d'incidence (nombre de nouveaux cas en valeur absolue par
an).

2.1.2 Population cible et pathologie

Pour ce travail, les sujets sont intégrés selon des critères de sélection stricts. La population prise
en charge doit être composée de judokas ayant subi une blessure lors d'un combat, que ce soit
en compétition ou à l'entraînement. De plus, nous accorderons une plus grande importance aux
judokas ayant subi une rupture du ligament croisé antérieur, que ce soit dans les études
sélectionnées pour cette revue ou dans le cadre des réponses obtenues dans notre questionnaire.

2.1.3 Intervention

L'intervention vise à évaluer, à partir de l'ensemble des articles que nous avons sélectionnés,
les types de blessures survenant chez les judokas dans la littérature ainsi qu'en PACA, en
utilisant un questionnaire. L'objectif est de proposer un protocole d'échauffement efficace. Ce
protocole sera élaboré en se basant sur les taux d'incidence et de prévalence spécifiques à
chaque type de blessure.

4
2.1.4 Critère de jugement

L'objectif ultime de cette revue est de mettre en évidence les facteurs biomécaniques ainsi que
les mécanismes de blessures qui influencent le processus lésionnel du ligament croisé antérieur
(LCA).
Le critère de jugement principal est la détection d'une lésion du LCA lors de l'examen clinique.
Le critère de jugement secondaire englobera tous les types de blessures.

2.2 Méthodologie de recherche des études


2.2.1 Sources documentaires investiguées

Dans le cadre de mes recherches bibliographiques, j'ai utilisé plusieurs bases de données qui
m'ont permis de rassembler un ensemble de ressources bibliographiques. J'ai effectué des
recherches préliminaires sur ces différentes plateformes afin de clarifier certains points
essentiels de mon sujet. J'ai donc utilisé diverses sources telles que PEDro, Cochrane, Medline,
ResearchGate ainsi que la bibliothèque universitaire en ligne de l'INSEP.
PEDro : Cette ressource a informé la pratique de la physiothérapie depuis plus de 22 ans. Il
s'agit d'une base de données électronique gratuite comprenant plus de 53 000 essais, revues et
recommandations cliniques évaluant des interventions en physiothérapie.
Cochrane Library : Son objectif est de promouvoir la prise de décisions éclairées en matière de
santé en se basant sur des preuves issues de la littérature scientifique. Cela se fait à travers des
revues systématiques pertinentes, accessibles et de haute qualité ainsi que d'autres synthèses de
données de recherche. Ces publications s'adressent à tous les acteurs de la santé : professionnels,
chercheurs, patients et aidants.
Medline : Medline (Medical Literature Analysis and Retrieval System Online) est une base de
données bibliographiques gérée par la Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis
(United States National Library of Medicine) couvrant tous les domaines médicaux et
biomédicaux depuis 1966. Elle contient plus de 21 millions de références, principalement en
anglais, jusqu'à octobre 2014.
ResearchGate : Ce site offre un service aux chercheurs et scientifiques de toutes disciplines.
Disponible gratuitement, il permet une recherche sémantique dans la littérature scientifique
ainsi qu'un partage de fichiers.
Avant de commencer mes recherches documentaires sur les différentes sources précédemment
mentionnées pour trouver des études, j'ai d'abord vérifié que le sujet de mon mémoire n'avait
pas déjà été traité les années précédentes. Pour ce faire, j'ai consulté la liste fournie par l'Insep
concernant les sujets des années précédentes, puis j'ai utilisé la base documentaire Kinedoc, qui
répertorie les sujets de mémoire des étudiants en kinésithérapie de France. Ce n'est qu'après
cette étape que j'ai commencé à rechercher des études en utilisant mon PICO sur différentes
bases de données telles que PubMed, PEDro et la Cochrane Library.

2.2.2 Équation de recherche

Pour élaborer mon équation de recherche, j'ai préalablement utilisé les "Medical Subject
Headings" (MeSH), ce qui m'a permis de traduire les mots-clés pertinents de ma recherche en
anglais. Ce site permet de traduire, de vérifier et de hiérarchiser un vocabulaire médical adapté,
élaboré par la National Library of Medicine. Il est utilisé pour la recherche d'informations
biomédicales et liées à la santé.

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Pour définir mon équation de recherche, j'ai utilisé le modèle PICO (Population, Intervention,
Comparateur et Outcome). Ce modèle nous permet de définir les termes à utiliser dans notre
recherche bibliographique.

PICO Question Mot-clé Synonymes


Population Quelle est la population Judoka(te) High-speed runner
ciblée ?
Intervention Qu’est ce qui est évalué ? Incidence - Biomecanical risk factor
Prévalence - Etiology -injury prevention
Comparateur A quoi le compare-t-on ? LCA - Hamstring tendon
Outcome Quel est le résultat attendu ? LCA injury - Muscle injury

L'étape finale nécessaire pour créer l'équation de recherche consiste à utiliser les opérateurs
booléens, qui permettent de lier les différents termes.

Voici les différents opérateurs booléens :


- AND : Permet de rechercher une association de deux mots-clés ou plus.
- OR : Permet de rechercher un mot-clé avec un ou plusieurs synonymes.
- NOT : Permet d'exclure les résultats non souhaités.

Cela conduit à plusieurs équations de recherche :


- Judo AND Injury
- Judo AND Injury AND ACL

Il est évident que chaque base de données fonctionne de manière propre, ce qui signifie que
chaque équation de recherche ne sera pas nécessairement formulée de la même manière d'une
base à l'autre. Pour chaque base de données, j'ai pu affiner mes recherches en utilisant l'onglet
"recherche avancée" afin d'obtenir les équations de recherche les plus pertinentes et ainsi
extraire les articles correspondant à mes critères de sélection.
Pour PUBMED : Ce moteur de recherche est tout à fait adapté pour appliquer le modèle PICO.
En utilisant les différentes équations de recherche, j'ai obtenu 538 articles, dont 21 répondaient
à tous les critères d'exclusion/inclusion.
Pour PEDRO : PEDro informe la pratique de la physiothérapie depuis plus de 22 ans. Il s'agit
d'une base de données électronique gratuite comprenant plus de 53 000 essais, revues et
recommandations cliniques évaluant des interventions en physiothérapie. En utilisant les
différentes équations de recherche, j'ai obtenu 1 article, répondant à tous les critères
d'exclusion/inclusion.
Pour COCHRANE Library : La Cochrane Library est une ressource en ligne comprenant
plusieurs bases de données spécialisées en médecine et en santé, produites par Cochrane. Parmi
ces bases se trouvent les revues systématiques Cochrane évaluant les effets des interventions
en santé, ainsi que les axes d'amélioration de la méthodologie des études. Cette base est l'une
des meilleures sources de données probantes, grâce à sa méthodologie rigoureuse et à sa mise
à jour fréquente. En utilisant les différentes équations de recherche, j'ai obtenu 21 articles, dont
4 répondaient à tous les critères d'exclusion/inclusion.

6
2.3 Extraction et analyse des données

2.3.1 Sélection des études

La sélection des études a suivi une méthodologie précise en plusieurs étapes. Cette approche
vise à conserver uniquement les études de qualité avec des preuves scientifiques établies. Voici
les étapes qui ont été suivies :
- Sélection initiale par le titre : Les articles ont été sélectionnés en fonction de leur titre
dans les différentes bases de données mentionnées précédemment. Les titres devaient
être en lien avec la discipline sportive étudiée, à savoir le judo.
- Filtrage par date de publication : Les articles publiés il y a plus de 23 ans ont été
exclus des résultats, car les règles et les pratiques de la discipline ont pu évoluer au fil
du temps, ce qui pourrait introduire un biais dans l'analyse des blessures. La sélection
s'est donc concentrée sur les articles publiés entre 2000 et aujourd'hui, et ce critère
d'exclusion a été appliqué chaque fois que possible selon les bases de données.
- Suppression des doublons : Étant donné que les recherches ont été effectuées sur
plusieurs bases de données, le risque de doublons existe. Ainsi, une attention particulière
a été portée à la suppression des articles en double afin de garantir la qualité des
résultats.
- Analyse des résumés (abstracts) : La lecture des résumés a permis d'obtenir un aperçu
de chaque article, y compris sa problématique, sa méthodologie et ses conclusions. Cela
a été utile pour vérifier que le sujet traité était effectivement lié aux blessures chez les
judokas.
- Lecture complète des articles sélectionnés : Après avoir passé les étapes précédentes,
le nombre d'articles sélectionnés a considérablement diminué. Les articles restants ont
fait l'objet d'une lecture attentive pour vérifier leur admissibilité selon les critères
définis, évaluer leur qualité et identifier d'éventuels biais méthodologiques. Un
diagramme de flux résumant les différentes étapes de la sélection des articles inclus sera
présenté dans la section "Résultats".
- Extraction des données : L'extraction des données a été effectuée après la lecture
intégrale des articles. Les données extraites concernent spécifiquement la problématique
des lésions du ligament croisé antérieur chez les judokas. Si les études traitent d'autres
pathologies, celles-ci n'ont pas été prises en compte, seules les informations relatives
aux lésions du LCA ont été examinées.

2.3.3 Évaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées

L'évaluation de la qualité méthodologique des études est essentielle pour établir la fiabilité, la
validité et la pertinence de chaque publication en vue de répondre à la question de recherche
posée dans cette étude.
Pour cela, nous avons opté pour l'utilisation de l'échelle de Newcastle-Ottawa (NOS). Cette
échelle est conçue pour évaluer la qualité des études non randomisées, notamment les études
longitudinales, transversales et cas-témoins.

L'échelle NOS se divise en trois parties :


- Qualité de la sélection : Évaluation de la manière dont les cas et les témoins sont définis.
- Comparabilité entre les cas et les témoins : Évaluation de la comparabilité des groupes
étudiés.
- Qualité de l'exposition : Évaluation de la qualité de l'exposition à l'intérêt de recherche
(par exemple, une étude suffisamment longue pour observer la pathologie).

7
Le score maximal qu'une étude peut obtenir est de 9 points. Chaque élément numéroté dans les
parties "sélection" et "exposition" peut recevoir un maximum d'un point. Dans la partie
"comparabilité", un maximum de deux points peut être attribué. Cette méthode a été développée
en collaboration entre les universités de Newcastle en Australie et d'Ottawa au Canada. En
fonction du score obtenu, les études peuvent être catégorisées comme suit :
- Bonne qualité : 3 ou 4 étoiles dans la partie "sélection", 1 ou 2 dans la partie
"comparabilité" et 2 ou 3 étoiles dans la partie "résultats/exposition".
- Qualité moyenne : 2 étoiles dans la partie "sélection", 1 ou 2 dans la partie
"comparabilité" et 2 ou 3 étoiles dans la partie "résultats/exposition".
- Mauvaise qualité : 0 ou 1 étoile dans la partie "sélection" ou 0 dans la partie
"comparabilité" ou 0 ou 1 étoile dans la partie "résultats/exposition".
L'échelle NOS, accompagnée de ses critères de classification, sera incluse en annexe.

Avant d'être sélectionnés, les articles devaient répondre à des critères préalablement établis :
Critères d'inclusion :
- Les études devaient porter exclusivement sur des êtres humains.
- Les athlètes devaient avoir une expérience antérieure en compétition de judo.
- Les sportifs devaient avoir un niveau de condition physique minimum (non sédentaire).
- Les études devaient être de type cohorte, transversales ou cas-témoins.
Critères d'exclusion :
- Les études descriptives.
- Les études dont le texte intégral n'était pas disponible.
- Les revues systématiques.
- Les athlètes présentant des lésions associées à d'autres activités que le judo.
- Les études portant sur d'autres disciplines que le judo.

2.3.4 Méthode de synthèse des résultats

Les résultats obtenus seront présentés sous diverses formes. Tout d'abord, un diagramme de
flux sera inclus pour illustrer l'ensemble des étapes de votre recherche bibliographique.
Ensuite, une série de tableaux sera mise en place pour faciliter la compréhension et la lisibilité
des données extraites de chaque article, ainsi que des données provenant de votre enquête en
PACA. Chaque étude sélectionnée sera soumise à une évaluation de sa méthodologie à l'aide
de l'échelle NOS. Un tableau sera également élaboré pour expliquer l'exclusion de certaines
études en raison de biais méthodologiques identifiés. L'analyse des données sera qualitative
dans sa nature.
Cette approche structurée permettra aux lecteurs de suivre clairement vos méthodes, vos
résultats et vos conclusions, tout en garantissant une présentation cohérente et compréhensible
des informations recueillies.
Un tableau résumant les critères d’éligibilités des études incluses, en utilisant le modèle PICOS
sera présenté en annexe.

8
3. Résultats
3.1 Description des études

3.1.1 Résultats des recherches

Après une recherche approfondie sur plusieurs bases de données, dont les principales étaient
PubMed, Cochrane et PEDro, nous avons identifié un certain nombre de résultats (559).
La première étape de la sélection a impliqué l'examen des titres pour s'assurer que le judo était
bien le sport étudié. À partir de là, 27 articles ont été présélectionnés.
Ensuite, nous avons effectué une sélection en fonction du schéma d'étude et de la lecture des
résumés (abstracts). Trois articles ont été éliminés car ils étaient soit publiés avant la période
d'intérêt, soit n'avaient aucun lien avec le sujet traité. Nous sommes alors arrivés à un total de
27 références après l'examen des titres et des résumés.
Nous avons ensuite réalisé une nouvelle sélection en fonction du schéma d'étude. Sur les 27
études retenues, 21 ont été conservées, car elles correspondaient aux critères de cohorte, d'étude
transversale ou de cas-témoins, ou parce qu'elles étaient des revues systématiques ou des méta-
analyses.
La dernière étape de la sélection a été la suppression des doublons, ce qui vous a laissé avec 16
références.
Ensuite, vous avez évalué l'éligibilité des articles, en excluant un article car il s'agissait d'un
essai clinique randomisé, et trois autres en raison de leur classification en tant que revues
systématiques.
Cela vous a finalement permis d'inclure 12 articles dans votre revue de littérature. Pour une
représentation visuelle plus claire et synthétique du processus de sélection des études incluses
dans la revue, un diagramme de flux a été créé.
Ce diagramme illustre les différentes étapes du processus de sélection de manière à offrir une
vue d'ensemble plus compréhensible de la manière dont vous êtes parvenus aux articles
finalement inclus dans votre revue de littérature.

9
10
3.1.2 Tableau Descriptif des études incluses

Un tableau a été réalisé pour synthétiser les informations les plus importantes de chaque article :

• Titre
• Auteur et année de l’étude
• Type d’étude (cohortes/ transversales/ études de cas)
• Population : Nombre/sexe/âge/durée des symptômes
• Objectif
• Méthode
• Résultats

11
Titre Epidemiology of Judo-Related Injuries in 21 Seasons of
Competitions in France: A Prospective Study of Relevant
Traumatic Injuries
Auteur et année de l’étude Alain Frey, MD, Christophe Lambert, MD, Benoit Vesselle, MD,
Romain Rousseau,MD, Frédéric Dor, PhD, Laurie Anne Marquet,
PhD, Jean François Toussaint, MD, PhD,
and Michel Daoud Crema. 2019
Type d’étude Etude de cohorte prospective
Population Dans l’étude ont été inclus 316 203 patients (homme : 237 632 et
femme : 78571)
Enfants (10-14 ans) —> 84321
Adolescents (15-17 ans) —> 62412
Jeunes adultes (18-20 ans) —> 50022
Adutes (21-35 ans) —> 117811
Adultes plus âgés (>35 ans) —> 1637
Méthode Pendant 21 saisons, de 1993 à 2014, l'équipe médicale de la
Fédération Française de Judo (FFJ) a mis en place un système de
surveillance en utilisant un formulaire de documentation médicale
standardisé. Après chaque compétition, les formulaires étaient
envoyés aux membres de l'équipe médicale de la FFJ pour analyse.
Ces formulaires comprenaient des informations telles que le sexe
et l'âge de l'athlète, le diagnostic médical incluant la gravité et la
région de la blessure après un examen clinique.
Résultats Sur un total de 421 670 combats, seuls 3 511 blessures ont été
répertoriées, ce qui représente un taux d'incidence de 1,1%. Peu
importe l'âge, le sexe et le niveau de performance, l'entorse est le
type de blessure le plus fréquent. Au total, 1 907 entorses ont été
signalées, ce qui représente 54,3% de toutes les blessures. Les six
articulations les plus fréquemment touchées constituaient plus de
75% de l'ensemble des entorses (voir figure 2).
Le taux d'incidence pour l'ensemble des entorses était
significativement plus élevé chez les femmes que chez les hommes
(0,82% contre 0,53%, respectivement ; p < 0,001). Les judokas
féminines étaient plus susceptibles de souffrir d'entorses du genou
(0,24%) par rapport aux judokas masculins (0,12%) (p < 0,001).
Parmi les entorses du genou, on notait une prévalence d'entorses
du ligament croisé antérieur (LCA) (femmes : 0,09%, hommes :
0,05% ; p < 0,001) ainsi que d'entorses du ligament collatéral
médial (MCL) (femmes : 0,15%, hommes : 0,07% ; p < 0,001).

12
Titre Epidemiology of Competition Injuries in Elite
European Judo Athletes: A Prospective
Cohort Study
Auteur et année de l’étude Čierna, Dušana Štefanovský, Miloš Matejová, Lenka Lystad,
Reidar P. 2017
Type d’étude Etude de cohorte
Population Dans cette étude, ce sont les judoka de moins de 23 ans participant
au championnat d’Europe U23 qui ont été représenté. Au total 295
judokas se sont présenté au tournoi dont 176 judokas et 119
judokates.
Méthode Les données proviennent des registres officiels du tournoi. Ces
données ont été collectées sur place par le personnel médical à
l'aide d'un questionnaire de déclaration des blessures. Ce
questionnaire comprenait des informations telles que l'identité de
l'athlète, son sexe, sa catégorie de poids et le diagnostic de la
blessure subie.
Résultats Au total, 24 blessures ont pu être mis en évidence, avec 13 chez
les hommes et 11 chez les femmes. Les proportions de blessures
pour 100 athlètes (IP), les taux d'incidence des blessures pour
1000 expositions d'athlètes (IIRAE) et les taux d'incidence des
blessures pour 1000 minutes d'exposition (IIRME) ont été calculés
en utilisant des formules standard, avec des intervalles de
confiance à 95%.
Les résultats montrent un IP total de 8,1 (IC : 5,2-12,1), un IIRAE
total de 35,6 (IC : 22,8-53,0) et un IIRME total de 10,9 (IC : 7,0-
16,2).
Bien que le taux d'incidence des blessures soit plus élevé chez les
femmes, cette différence n'est pas statistiquement significative. En
revanche, il a été observé que les judokas de poids moyen sont
plus exposés que les judokas de poids lourd, tandis que les judokas
de poids léger sont moins exposés que les judokas de poids lourd.
Il a également été constaté que le résultat du combat a un rôle dans
l'exposition aux blessures, où le perdant a quatre fois plus de
risques d'être exposé à une blessure que le gagnant.

13
Titre Injuries among judokas during competition
Auteur et année de l’étude Green, C. M. Petrou, M. J. Fogarty-Hover, M. L. S. Rolf, C. G.
2006
Type d’étude Etude de cohorte
Population 392 judokas ont participé aux différentes compétitions nationales
anglaises, dont 284 hommes et 108 femmes, avec un âge compris
entre 18 et 43 ans.
Méthode Les résultats ont été rassemblés à l'aide d'un questionnaire divisé
en deux parties distinctes. La première partie contenait des
informations sur le sexe, le grade, le poids, les habitudes
d'entraînement et les méthodes de perte de poids. La deuxième
partie demandait en détail des informations sur le site, le type et le
mécanisme de la blessure.
Résultats Parmi les 392 judokas ayant participé à l'étude, 53 d'entre eux ont
été blessés, représentant un taux de blessure de 13,5%. Aucune
différence significative n'a été observée dans le taux de blessure
entre les sexes, les catégories de poids et les grades.
La région anatomique la plus touchée était les doigts chez les
hommes, tandis que l'épaule était la région la plus touchée chez les
femmes. Dans la majorité des cas, les mécanismes de lésions
étaient liés aux projections ou au fait d'être projeté. Seulement 19
sur 52 (36,5%) des judokas blessés ont remporté leur combat, et 6
d'entre eux ont été contraints d'abandonner (11,5%).
La durée moyenne de l'arrêt a été de 29 jours chez les femmes et
de 21 jours chez les hommes.

14
Titre Judo injuries frequency in Europe’s top level competition in the
period 2005-2020
Auteur et année de l’étude Wiesław Błach, Peter Smolders, Łukasz Rydzik, Georgios
Bikos, Nicola Maffulli, Nikos Malliaropoulos, Władysław
Jagiełło, Krzysztof Maćkała, Tadeusz Ambroży. 2021
Type d’étude Etude de cohorte
Population Les données ont été collectées auprès d'un groupe de 26 862
judokas de haut niveau, comprenant 15 571 hommes et 11 291
femmes, âgés de 19 à 35 ans, couvrant toutes les catégories de
poids du judo. Ces judokas ont participé à 128 tournois
internationaux sous l'égide de l'Union Européenne de Judo (EJU),
dont les compétitions de judo européen.
Méthode Toutes les informations pertinentes ont été obtenues au moyen
d'un questionnaire contrôlé et supervisé par le Commissaire
Médical de l'Union Européenne de Judo, présent lors de chaque
compétition. Lorsque des judokas étaient blessés, ils étaient invités
à remplir ce questionnaire et à fournir des informations
pertinentes, avec l'aide du personnel médical local et du
Commissaire Médical de l'UEJ présent sur place. Les blessures
qualifiées de « légères », telles que les petits saignements de nez
ou les écorchures cutanées qui n'avaient aucune incidence sur la
performance de l'athlète, n'ont pas été prises en compte. Les
blessures jugées « graves » étaient celles nécessitant un transport
de l'athlète à l'hôpital en raison de leur gravité.
Résultats Parmi les 699 blessés recensés lors des différentes échéances, 384
(54,9%) étaient des hommes et 315 (45,1%) étaient des femmes.
De plus, parmi l'ensemble des judokas participants, 2,5% ont
nécessité une intervention médicale. Les blessures mineures telles
que les petits saignements de nez ou les écorchures cutanées n'ont
pas été prises en compte.
La localisation la plus touchée était le genou (17,4%), suivi de près
par l'épaule (15,7%) et le coude (14,2%). Aucune différence
significative n'a été observée entre les sexes pour ce qui concerne
les épaules et les genoux. Cependant, il a été constaté que les
femmes présentaient statistiquement plus de blessures aux coudes
que les hommes. Environ 42,2% de l'ensemble des blessures
étaient des entorses, dont 44 entorses sérieuses au niveau du
genou.

15
Titre Return to competition after anterior cruciate ligament injuries in
world class judoka
Auteur et année de l’étude Lambert Christophe, Ritzmann Ramona, Ellermann Andree,
Carvalho Marcos, Akoto Ralph, Wafaisade Arasch, Lambert
Maxime. 2020
Type d’étude Etude de cohorte retrospective
Population 50 membre de l’équipe médical ( 21 médecins et 29
physiothérapeute ) et 232 judokas lors des championnats du monde
Sénior à Budapest et championnats du monde Junior 2017 à
Zagreb.
Méthode L'enquête était composée de 30 questions destinées aux athlètes et
de 23 questions pour les médecins et les phytothérapeutes,
réparties en deux sections distinctes.
Pour les athlètes :
Première section : Questions relatives au sexe, au poids, à la
nationalité et à l'âge.
Pour les professionnels de la santé :
Première section : Questions concernant la nationalité, le domaine
médical et les activités de supervision.
La deuxième section comprenait des questions portant sur la
rupture du ligament croisé antérieur (LCA), notamment le moment
de la blessure, le type de mouvement effectué au moment de la
blessure et la méthode de traitement choisie.
Résultats En ce qui concerne les options de traitement après la blessure, il
existe un écart de résultats entre les sportifs et l'équipe médicale.
Environ 52% des athlètes ont déclaré avoir choisi une
reconstruction du ligament croisé antérieur (LCA). Cependant,
l'équipe médicale avait supposé que 82% des judokas avaient subi
une reconstruction du LCA. De plus, il a été constaté que 33% des
hommes ont opté pour une chirurgie, comparé à 73% des judokas
féminines.
Des différences sont également présentes en ce qui concerne les
périodes d'absence sur les tatamis. En ce qui concerne le retour au
randori (RTR), les sportifs ont signalé une moyenne de 4,2 mois
(+/- 3,3), tandis que les professionnels de la santé ont estimé une
moyenne de 6,6 mois (+/- 1,9) pour le RTR.
En ce qui concerne le retour à la compétition (RTC), on observe
une période moyenne d'absence de 8,8 mois (+/- 7,2) chez les
femmes et de 3,3 mois (+/- 4,4) chez les hommes.
Quant au retour au même niveau de performance, environ 65% ont
déclaré avoir retrouvé leur niveau après la rééducation. Aucune
différence statistiquement significative n'a été observée entre les
sexes.

16
Titre Epidemiological survey of anterior cruciate ligament injury in
Japanese junior high school and high school athletes: cross-
sectional study
Auteur et année de l’étude Saeko Takahashi & Toru Okuwaki. 2017
Type d’étude Une étude transversale.
Population La population sélectionnée était les jeunes athlètes (12 à 18 ans)
appartenant des clubs de sport du collège au lycée, ont fait l’objet
de cette recherche. Ils ont utilisé les données d’assurance comme
étude transversale.
Méthode Les données ont été recueillies à partir des demandes d'assurance.
Des informations telles que l'âge, le niveau scolaire, le sexe, le
sport pratiqué et le diagnostic de blessure ont été collectées chaque
année. En utilisant ces données, le nombre et le taux d'incidence
des lésions du ligament croisé antérieur (LCA) survenues lors de
l'activité sportive ont été calculés. Le taux d'incidence a été calculé
en tant que nombre d'incidents pour 1 000 athlètes-années, et des
intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été déterminés. Pour
comparer le nombre et le taux d'incidence des blessures entre les
deux sexes, les différents niveaux scolaires et les sports
spécifiques, le test du chi carré a été utilisé. Parmi les sports inclus
figuraient le football, le baseball, le ski, le softball, le tennis, le
basketball, le badminton, le volleyball, le handball, le rugby,
l'athlétisme, le judo, la gymnastique, le tennis de table, la natation,
le hockey, la lutte, le patinage et le karaté. Les sports pratiqués aux
Jeux olympiques ont également été pris en compte.

17
Résultats Le nombre total de lésions du ligament croisé antérieur (LCA) sur
une période de 10 ans s'élevait à 30 458 cas, dont 11 313 chez les
garçons et 19 145 chez les filles. Le taux d'incidence global était
de 0,81 (IC à 95 % : 0,80 à 0,82). Le taux d'incidence était de 0,48
(IC à 95 % : 0,47 à 0,49) pour les garçons et de 1,36 (IC à 95 % :
1,34 à 1,38) pour les filles. Le risque de lésion du LCA était
significativement plus élevé chez les filles que chez les garçons (p
< 0,001). Le ratio filles/garçons était de 2,8. Le taux d'incidence
des blessures chez les athlètes du lycée était significativement plus
élevé que chez les athlètes du collège, tant pour les garçons que
pour les filles. Le ratio filles/garçons était de 3,4 au collège et de
3,3 au lycée. De plus, le taux d'incidence des blessures chez les
filles était significativement plus élevé que chez les garçons, que
ce soit au collège ou au lycée (p < 0,001 pour les deux). Plus
précisément, le taux d'incidence était de 1,24 pour 1000 athlètes-
années pour les garçons et de 4,19 pour 1000 athlètes-années pour
les filles. La fréquence des blessures était significativement plus
élevée chez les filles que chez les garçons à tous les niveaux
scolaires (p < 0,001). Au collège, le plus grand nombre de
blessures au LCA est survenu pendant le football pour les garçons,
et pendant le basketball pour les filles (respectivement 733 et 3119
cas). Les taux d'incidence les plus élevés de lésions du LCA se
sont produits pendant le rugby pour les garçons et pendant le ski
pour les filles (1,53 pour 1000 athlètes-années et 2,88 pour 1000
athlètes-années, respectivement). Les blessures étaient plus
fréquentes chez les filles que chez les garçons dans plusieurs
sports, dont le soccer, le ski, le tennis, le basketball, le badminton,
le volleyball, le handball, l'athlétisme et le judo (p < 0,001 pour
tous).Au lycée, le plus grand nombre de blessures au LCA est
survenu en soccer pour les garçons, et en basketball pour les filles
(respectivement 2574 et 6955 cas). Les taux d'incidence les plus
élevés de lésions du LCA se sont produits au rugby pour les
garçons et au basketball pour les filles (5,72 pour 1000 athlètes-
années et 11,10 pour 1000 athlètes-années, respectivement). Les
blessures étaient plus fréquentes chez les filles que chez les
garçons dans plusieurs sports, notamment le soccer, le ski, le
tennis, le basketball, le badminton, le volleyball, le handball,
l'athlétisme, le judo, le tennis de table (p < 0,001 pour tous), ainsi
que le hockey et le karaté (p < 0,01 pour les deux) et la
gymnastique (p < 0,05). Le judo présentait le deuxième taux
d'incidence le plus élevé chez les filles du lycée, avec un taux
d'incidence de 11,8 athlètes-années, et le deuxième taux le plus
élevé chez les garçons du lycée, avec un taux d'incidence de 4,74
athlètes-années.

18
Titre A retrospective study of mechanisms of anterior
cruciate ligament injuries in high school
basketball, handball, judo, soccer, and volleyball.
Auteur et année de l’étude Saeko Takahashi, MS, Yasuharu Nagano, PhD, Wataru Ito, PhD,
Yosuke Kido, MS, Toru Okuwaki, MD. 2019
Type d’étude Une étude rétrospective
Population Dans la présente étude, un total de 1000 cas impliquant des élèves
du lycée ayant subi des blessures du ligament croisé antérieur
(LCA) pendant des activités scolaires et ayant bénéficié d'une
assurance par le biais du système d'aide mutuelle pour les
blessures et les accidents, ont été utilisés afin de clarifier les
mécanismes de blessure au LCA liés à ces sports. Les 1000 cas
comprenaient les 100 premiers lycéens, garçons et filles
confondus, qui ont blessé leur LCA en pratiquant le soccer, le
basketball, le judo, le handball ou le volleyball. Toutes les données
concernant les lésions du LCA ont été recueillies
rétrospectivement à partir de janvier 2016.
Méthode Le mécanisme des lésions du ligament croisé antérieur (LCA) a
été catégorisé en lésions avec contact et sans contact. Les blessures
avec contact ont ensuite été subdivisées en blessures avec contact
direct et indirect. Le contact direct impliquait un contact physique
direct avec le genou. Le contact indirect désignait un contact avec
d'autres parties du corps avant la blessure. Les cas où il était
difficile de déterminer s'il s'agissait d'un contact direct ou indirect
ont été classés comme blessures inconnues et exclus de l'analyse.
Les blessures du LCA sans contact ont également été réparties en
trois catégories :
- Atterrissage, englobant les mouvements de saut et
d'atterrissage.
- Coup d'arrêt, impliquant un changement de direction
soudain et une décélération.
- Autres, incluant les blessures du LCA sans contact qui ne
rentraient pas dans les deux catégories précédentes.
Les cas où le mécanisme de la lésion du LCA n'était pas clair dans
la description du formulaire d'assurance ont été exclus de l'analyse.
Résultats Tout d'abord, 40 lésions dont la nature était indéterminée ont été
exclues de cette étude. Dans l'ensemble, 99% des blessures
survenues dans le contexte du judo ont été classées comme des
blessures avec contact. La majorité des blessures au ligament
croisé antérieur (LCA) tant chez les judokas masculins que
féminins étaient des blessures causées par le contact, et le ratio
entre les blessures directes et indirectes du LCA était similaire. La
plupart des blessures par contact du LCA se sont produites lorsque
l'athlète a été attaqué par un autre judoka en utilisant des
techniques spécifiques telles que "Osotogari" et "Kosotogari". Le
nombre de blessures indirectes du LCA était comparable à celui
des blessures directes du LCA au sein de ce groupe. Cependant,
des données plus approfondies seront nécessaires pour évaluer
plus précisément les lésions indirectes du LCA à l'avenir.

19
Titre Prevalence of sport injuries in olympic combat sports: a cross-
sectional study examining one olympic period
Auteur et année de l’étude Christophe Lambert, Ramona Ritzmann, Sheena Lambert, Daniel
Lachmann, Nikolaos G. Malliaropoulos, Markus Gesslein,
Nicholas Peters, Sven Shafizadeh. 2022
Type d’étude Etude transversale
Population L’étude portait sur 2292 sportif pratiquant un sport de combat.
Dans cette analyse seul 1821 ont été inclus car 471 sportifs n’ont
pas rempli complètement le questionnaire. Dans cette étude 1542
judokas y ont participé.
Méthode La prévalence des blessures a été calculée en tant que proportion
d'athlètes blessés par rapport à ceux non blessés. Les résultats de
prévalence sont présentés sous forme de fréquences relatives et de
pourcentages, ventilés par années et par sous-groupes de
disciplines. De même, les régions touchées sont présentées de la
même manière. Chez les judokas, les blessures au genou
représentent 22% de l'ensemble des blessures (508 sur 2259).
Résultats Parmi l'ensemble des disciplines de sport de combat, le membre
inférieur représente 26% des blessures, avec le genou comptant
pour 23%. Ces régions anatomiques sont les plus touchées.
Chez les judokas, les blessures au membre inférieur représentent
25% du total, tandis que les blessures au genou en constituent
22%. Les blessures les plus courantes chez les judokas sont
d'abord la rupture du LCA (N=131), suivie des blessures non
spécifiques de l'épaule (N=109) et des lésions méniscales
(N=100). Il est important de noter que, dans le judo, la prévalence
des trois blessures les plus fréquentes survient principalement lors
des entraînements, avec des taux de rupture du LCA à 64%, de
lésions méniscales à 78%, et de blessures non spécifiques de
l'épaule à 72%.
Par ailleurs, cette étude démontre qu'une rupture du LCA entraîne
une période de récupération d'environ 37 à 49 semaines. De plus,
il est mentionné que 14% des judokas ont mis fin à leur carrière
sportive à la suite de blessures.
Enfin, un facteur de risque majeur de lésion au niveau du LCA
semble être la rotation interne du genou associée à un
effondrement du genou en valgus.

20
Titre Injuries and time loss in elite judo athletes: a Korean prospective
cohort study.
Auteur et année de l’étude Kim J. park, Sangji university, 83 Sangji dae-gil, Wonjusi,
Gangwon-do, Wongu. 2021
Type d’étude Une étude de cohorte prospective
Population L'étude a été menée de janvier à décembre 2019 en Corée, auprès
de 232 judokas d'élite ayant participé à des compétitions de haut
niveau. La population étudiée était composée de 120 hommes (60
poids légers et 60 poids lourds) et 112 femmes (56 poids légers et
56 poids lourds) judokas.

Méthode La gravité des blessures a été évaluée en fonction des critères


suivants :
• Blessures légères, correspondant à une perte de temps de niveau
I (1 à 3 jours).
• Blessures modérées, nécessitant une perte de temps de niveau II
(4 à 7 jours).
• Blessures graves, entraînant une perte de temps de niveau III
(≥8 jours).
Un score de douleur, évalué sur une échelle de 0 à 10 points, a été
enregistré. De plus, la durée de la perte de temps a été enregistrée,
correspondant à la période entre le jour de la blessure sportive et le
jour où le judoka a pu reprendre son entraînement normal et sa
participation aux activités.
Les judokas ont été répartis dans les catégories de poids définies
par le Comité International Olympique (CIO) :
• Poids léger (de 60 kg à <73 kg pour les hommes, et de 48 kg à
<57 kg pour les femmes).
• Poids lourd (≥81 kg pour les hommes, ≥63 kg pour les femmes).
Résultats Au total, 606 blessures ont été enregistrées au cours de l'étude,
avec 264 cas chez les hommes et 342 chez les femmes. Le taux de
blessures pour les athlètes était de 2,64 +/- 0,42 par an.
Dans cette étude, on a constaté que 38,12% des blessures
concernaient les membres inférieurs. Les athlètes souffrant de
lésions ligamentaires ont eu les périodes de récupération les plus
longues.
Les parties du corps les plus touchées par les blessures étaient les
chevilles et les genoux.

21
Titre Does ipsilateral and bilateral knee strength status predict lower
extremity injuries of elite judokas; a prospective cohort study
Auteur et année de l’étude Shirzad Mian Darbandi, Mahdi Hosseinzadeh, Mostafa Zarei &
David G. Behm. 2022
Type d’étude Etude de cohorte
Population Dans cette étude 53 judokas de l’équipe national Iranienne ont été
inclus. Toutes blessures graves au genou (blessures qui ont
provoqué des symptômes tels que des douleurs chroniques ou qui
ont altéré les performances), environ six mois avant le test ont été
exclus. Les participants ne se sont pas livrés à une activité
physique intense pendant 24 heures avant le jour du test.
Méthode Pour cette étude, les participants ont subi un test isocinétique
effectué sur un appareil Biodex. Les participants se sont abstenus
d'activité physique intense pendant 24 heures avant le jour du test.
La dominance des membres inférieurs a été déclarée par les
judokas eux-mêmes dans un questionnaire. Ensuite, les données
physiques et anthropométriques des judokas ont été recueillies par
l'intermédiaire des médecins et des sélectionneurs des équipes
nationales.
Résultats La durée moyenne de suivi au cours de la saison 2020-21 était de
40 +/- 4 semaines. En ce qui concerne les membres inférieurs, 15
blessures ont été enregistrées, dont 11 concernaient la jambe
dominante et 4 la jambe non dominante. Cependant, les
comparaisons entre les judokas blessés et non blessés en termes de
rapport de force des membres inférieurs ont montré des différences
statistiques pour plusieurs variables bilatérales : H/H et le déficit
de force bilatéral HQ:HQ, ainsi que le H/Q dominant ipsilatéral,
particulièrement à une vitesse angulaire de 60°/s.
De plus, les études ont révélé que le rapport H/H, notamment pour
les vitesses angulaires de 60 et 300°/s, ainsi que le H/Q non
dominant, le rapport H/Q dominant pour des vitesses angulaires de
60 et 300°/s, et le rapport H/Q dominant uniquement à 60°/s
étaient associés à une probabilité plus élevée de subir une blessure
au membre inférieur lors de la saison de judo suivante.
En conclusion, les résultats de cette étude suggèrent que le rapport
H/Q dominant ipsilatéral à 60°/s et le rapport HQ:HQ bilatéral aux
vitesses de 60 et 300°/s étaient les indicateurs les plus significatifs
du risque de blessure parmi les judokas d'élite. Globalement, le
rapport H/Q dominant se révèle être le facteur prédictif le plus
important des blessures dans le contexte du judo.

22
Titre Epidemiology of injuries in judo: a cross-sectional
survey of severe injuries based on time loss and
reduction in sporting level
Auteur et année de l’étude Ralph Akoto, Christophe Lambert, Maurice Balke, Bertil Bouillon,
Karl-Heinz Frosch, Jürgen Höher. 2018
Type d’étude Etude transversale
Population Dans cette étude un total de 5427 participants ont répondu à
l’enquête. Certaines de ces réponses ont été exclues car
incomplètes pour finalement ne retenir que 4659 réponses
d’athlètes.
Méthode Lors de la préparation de cette étude sur les blessures graves chez
les judokas nationaux et internationaux de compétition et de loisir,
25 judokas ont contribué à la réalisation d'une enquête. Après
évaluation de cette enquête, un questionnaire final de 139
questions. L'enquête a été mise en ligne pendant 90 jours d'octobre
à décembre 2013. L'enquête a été publiée en anglais, en français et
en allemand sur la page d'accueil et sur la page Facebook de la
fédération allemande de judo et de l’union européenne.
Résultats Parmi les 4659 athlètes inclus, un total de 8778 blessures ont été
déclarées, réparties entre les sexes, avec 2962 blessures chez les
femmes et 5816 chez les hommes. Près de 79% des athlètes ont
signalé une ou plusieurs blessures entraînant une absence de plus
de 3 semaines. Quel que soit le niveau de performance, les régions
corporelles les plus touchées sont le membre supérieur (41%) et le
membre inférieur (39%), en particulier les genoux (23%) et les
épaules (23%).
Au cours de cette étude, un total de 500 ruptures du LCA ont été
enregistrées. À la suite de ces ruptures, 64% des judokas ont
signalé une période d'indisponibilité supérieure à 6 mois, 32% une
indisponibilité supérieure à 9 mois et 14% une indisponibilité d'au
moins 1 an.
En ce qui concerne la performance, les judokas ayant subi une
rupture du LCA sont les moins susceptibles de retrouver leur
niveau antérieur (32%). De plus, 5% d'entre eux ont mis un terme
à leur carrière sportive suite à cette blessure.

23
Titre The common mechanisms of anterior cruciate ligament injuries in
judo: a retrospective analysis
Auteur et année de l’étude S Koshida, T Deguchi, K Miyashita, K Iwai, Y Urabe. 2008
Type d’étude Etude de cohorte retrospective
Population Sur les 46 judokas qui ont subi une lésion du LCA lors d'une
compétition ou d'un entraînement, 6 participants ont été exclus de
l'étude car ils étaient incapables de se souvenir ou d'expliquer de
manière précise la situation de la blessure. De plus, 3 judokas
avaient des lésions bilatérales, ce qui a abouti à un total de 43
témoignages précis de lésions du LCA.
Méthode Les informations ont été recueillies au moyen d'un questionnaire
qui portait sur les caractéristiques des participants, les blessures
subies et leurs styles de préhension. En outre, un entraîneur
disposant de 20 ans d'expérience en judo a mené des entretiens
semi-standardisés afin d'obtenir des informations spécifiques sur
l'incidence des blessures du LCA. Ces entretiens ont porté sur les
mécanismes et les situations associées aux blessures. De plus, les
participants ont été invités à reproduire aussi précisément que
possible la situation dans laquelle la blessure s'était produite. Le
contenu de l'entretien était organisé en trois catégories : le
comportement du judoka, le mécanisme de la blessure et la
technique utilisée.
Résultats "L'âge moyen au moment de l'incident était de 17,3 (+/-1,3) ans,
avec 21 cas présentant des complications telles que des lésions
méniscales ou d'autres atteintes ligamentaires. Parmi les 43 cas, 33
ont nécessité une intervention chirurgicale.
Au total, 28 cas se sont produits en garde opposée (kenka-yotsu) et
15 en garde identique (ai-yotsu). La différence entre les styles de
garde était statistiquement significative. De plus, 29 blessures se
sont produites lorsque le judoka était attaqué, 8 cas lorsqu'il était
contre-attaqué et 6 cas lors de l'exécution d'une attaque.
Globalement, 36 cas de blessures étaient dus à un contact direct et
7 à un contact indirect.
Les situations à risque identifiées dans l'étude sont les suivantes :
- Le judoka est attaqué par osoto-gari (8 cas, 18,6%)
- Le judoka est attaqué par kosoto-gari (6 cas, 14%)
- Le judoka attaque avec tai-otoshi (5 cas, 11,6%)
- Le judoka est attaqué par arai-goshi (5 cas, 11,6%)
- Le judoka est attaqué par kouchi-gari (4 cas, 9,3%)
- Le judoka est contre-attaqué par ura-nage (4 cas, 9,3%)
- Le judoka est contre-attaqué par kosoto-gari (3 cas, 7,0%)
- Autres (7 cas, 16,3%)

Les résultats croisés entre le comportement et le style de


préhension des judokas indiquent :
- Être attaqué en garde opposée : 12 cas (27,9%)
- Être attaqué en garde identique : 17 cas (39,5%)
- Être contre-attaqué en garde opposée : 8 cas (18,6%)
- Tentative d'attaque en garde opposée ou identique : 3 cas
chacun (7%)."

24
3.3 Résultats de l’étude réalisé chez les judokas en PACA
Après avoir diffusé notre questionnaire auprès des différents clubs de la région PACA, nous
avons reçu un total de 50 réponses. Les résultats obtenus sont présentés ci-dessous sous forme
de tableaux et de graphiques en camembert pour une meilleure visualisation. En ce qui concerne
la taille de l'échantillon, j'ai opté pour une maximisation du nombre de réponses afin de se
rapprocher de la taille d'échantillon optimale de 379.
Les résultats obtenus ne sont pas statistiquement significatifs, ce qui nécessite des recherches
plus approfondies ainsi qu'une reproduction de l'étude sur un échantillon plus vaste.

Parmi les judokas interrogés, 45,8% pratiquent le judo en compétition et 27,1% ont un niveau
de pratique intermédiaire. Ces données nous permettent de conclure que 72,9% des judokas
interrogés participent à au moins une compétition par an. Ces résultats renforcent la crédibilité
de cette enquête.

Concernant la localisation des blessures au genou elle représente 44% des blessures, contre
seulement 32% de blessures pour le membre supérieur.

25
Concernant les structures atteintes on peut constater que 62,5% des blessures ont touché une
structure ligamentaire.

A propos, des blessures au genou de nombreuses blessures ont concerné le LCA et ont nécessité
une intervention chirurgicale ( 7 ligamentoplasties ), soit environ 32% des blessures au genou
ont été opérés.

Pour finir le temps moyen d’absence de blessure des judokas était de 13 semaines.

26
3.4 Résultats de l’étude isocinétique.

L'isocinétisme est une méthode d'évaluation et de renforcement des couples musculaires


agonistes/antagonistes réalisée à des vitesses constantes prédéterminées par l'opérateur. Cette
évaluation est effectuée à l'aide d'un dynamomètre contrôlé par ordinateur et de logiciels
spécifiques. Le mouvement isocinétique se décompose en trois phases :
- L'accélération
- La phase de vitesse constante asymptomatique
- Le ralentissement

Lors de la réalisation des tests, nous avons suivi un protocole strict appliqué à tous les sujets.
Nous avons utilisé un appareil BIODEX. Le processus implique tout d'abord un échauffement
de 15 minutes sur un vélo à une puissance de 1 kg/1 W. Ensuite, nous avons suivi une phase
d'apprentissage, en commençant par le côté sain puis en passant au côté lésé. Les instructions
verbales ont été données pour expliquer le test et encourager le sujet, car cela peut augmenter
le pic de couple de 3 à 10%. L'appareil a été réglé conformément aux paramètres appropriés,
notamment le réglage du "zéro anatomique" et du "zéro machine", ainsi que les amplitudes
(généralement 0-90°) et le calcul de la gravité. Le test a été effectué comme suit :
- Contraction concentrique des quadriceps et des ischio-jambiers :
o 3 répétitions à 60°/s
o 5 répétitions à 240°/s
- Test excentrique des ischio-jambiers :
o 3 répétitions à 30°/s.

Pour notre étude, nous allons utiliser le ratio mixte de Croisier [19], le plus discriminant, qui
correspond au rapport des ischio-jambiers excentriques à 30°/s sur les quadriceps concentriques
à 240°/s. Nous examinerons également le ratio des ischio-jambiers excentriques. Les données
recueillies seront résumées dans un tableau.
Le choix de mesures isocinétiques s'explique par les conclusions de Hewett et al. en 2013, qui
ont suggéré qu'un déficit excentrique au niveau des ischio-jambiers pourrait être un facteur de
risque de rupture du ligament croisé antérieur (LCA).
Par la suite, nous calculerons différents ratios ipsilatéraux et bilatéraux, à l'instar de l'étude de
Darbandi et al [21]. Nous examinerons notamment les ratios H/Q du côté dominant à 60°/s en
contraction concentrique, car ce ratio est fortement associé au risque de blessures chez les
judokas d'élite. Les résultats de nos tests isocinétiques seront présentés sous forme de tableau
pour une meilleure compréhension.

27
Tableau 1 : Résultat du coefficient de Croisier

Sujet Coefficient de Coefficient de Etat du sujet


Croisier côté sain Croisier côté lésé
Sujet 1 1,24 1,67 Non blessé
Sujet 2 1,48 1,46 Non blessé
Sujet 3 1,00 1,04 Non blessé
Sujet 4 1,19 1,21 Non blessé
Sujet 5 1,48 1,47 Blessé
Sujet 6 1,53 1,61 Non blessé
Sujet 7 1,88 1,57 Blessé

Tableau 2 : Résultats du rapport H/Q dominant ipsilatéral

Sujet Rapport H/Q a 60°/s Etat du sujet


Sujet 1 50,1 % Non blessé
Sujet 2 49,4 % Non blessé
Sujet 3 58,7 % Non blessé
Sujet 4 51,7 % Non blessé
Sujet 5 40,3 % Blessé
Sujet 6 50,7 % Non blessé
Sujet 7 38,1 % Blessé

Tableau 3 : Résultats isocinétique excentrique des ischios-jambiers.

Sujet Jambe Jambe non Deficit en % Etat du sujet


dominante dominante
Sujet 1 184,2 155,7 -18,3 Non Blessé
Sujet 2 183,4 185,4 1,1 Non Blessé
Sujet 3 119,8 138,1 13,2 Non Blessé
Sujet 4 134,1 144,3 7,1 Non Blessé
Sujet 5 117,9 129,2 8,8 Blessé
Sujet 6 126,4 136,8 7,6 Non Blessé
Sujet 7 257,4 296,5 13,2 Blessé

28
3.5 Risque de biais des études incluses
Comme mentionné précédemment, l'évaluation de la qualité méthodologique des études
incluses dans notre recherche a été réalisée à l'aide de l'échelle de Newcastle-Ottawa.
Lorsqu'elles sont présentées de cette manière, les cohortes longitudinales en population
semblent être l'outil idéal pour répondre à tous les besoins de recherche et de santé publique.
Cependant, il est important de noter que ces études ont également leurs limites et leur mise en
œuvre n'est pas exempte de diverses difficultés.

3.5.1 Grille d’analyse étudiée

Etudes de cohorte Frey et Čierna Green Wiesla


al. et al. et al. w et al.
2019 2017 2006 2021
SELECTION Représentation pertinente des 1 1 0 1
/4 exposés
Sélection des non-exposés 1 1 1 1
Exposition fiable 1 0 1 1
Issue antérieurement non 0 0 0 0
présente
COMPARABILI Critère de jugement principal 2 2 2 2
TE et/ou secondaire similaire
/2 entre les deux groupes
RESULTATS Vérification de l’exposition 1 1 1 1
/3 fiable
Suivi des groupes assez long 1 1 1 1
pour obtenir des résultats
significatifs
Comparabilité des perdus de 0 0 0 0
vue chez les exposés et les
non-exposés
TOTAL /9 7/9 6/9 6/9 7/9

29
Etudes de cohorte Lambe Takaha Kim et Darban
rt et al. -shi et al. di et al.
2020 al. 2017 2022
2019
SELECTION Représentation pertinente des 1 1 1 0
/4 exposés
Sélection des non-exposés 1 1 1 1
Exposition fiable 0 0 1 1
Issue antérieurement non 0 0 0 0
présente
COMPARABILI Critère de jugement principal 2 2 2 2
TE et/ou secondaire similaire
/2 entre les deux groupes
RESULTATS Vérification de l’exposition 1 0 1 1
/3 fiable
Suivi des groupes assez long 1 1 1 1
pour obtenir des résultats
significatifs
Comparabilité des perdus de 0 0 0 0
vue chez les exposés et les
non-exposés
TOTAL /9 6/9 5/9 7/9 6/9

Etudes de cohorte Koshida et al


2008
SELECTION Représentation pertinente des exposés 0
/4 Sélection des non-exposés 0
Exposition fiable 1
Issue antérieurement non présente 0
COMPARABILITE Critère de jugement principal et/ou secondaire 2
/2 similaire entre les deux groupes
RESULTATS Vérification de l’exposition fiable 1
/3 Suivi des groupes assez long pour obtenir des 0
résultats significatifs
Comparabilité des perdus de vue chez les exposés 0
et les non-exposés
TOTAL /9 4/9

30
Bonne qualité : 3 ou 4 points dans la partie « sélection » et 1 ou 2 points dans la partie «
comparabilité » et 2 ou 3 points dans la partie « résultats/exposition ».

Qualité moyenne : 2 points dans la partie « sélection » et 1 ou 2 points dans la partie «


comparabilité » et 2 ou 3 points dans la partie des « résultats/exposition ».

Mauvaise qualité : 0 ou 1 point dans la partie « sélection » ou 0 étoile dans la partie «


comparabilité » ou 0 ou 1 étoile dans la partie des « résultat/exposition ».

Les différentes études de cohortes et transversales sélectionnées semblent être de bonne qualité.
L'évaluation critique (EC) est utilisée pour examiner de manière systématique les articles de
recherche et pour évaluer la fiabilité de l'étude présentée dans l'article [22]. L'EC aide également
à évaluer la valeur et la pertinence de l'étude. L'EC englobe plusieurs domaines clés, notamment
l'évaluation de la pertinence de l'étude pour répondre à la question hypothétique et la possibilité
d'introduction de biais dans l'étude. Identifier ces domaines clés dans l'EC requiert un rapport
détaillé de l'étude. Si l'étude est mal rapportée, l'évaluation de la pertinence et des biais devient
complexe [22].

L'outil d'évaluation suivant a été conçu pour évaluer les études observationnelles transversales.
Son objectif est d'aborder les problèmes couramment présents dans les études transversales et
d'aider le lecteur à évaluer la qualité de l'étude en cours d'examen. Les questions des pages
suivantes sont présentées dans l'ordre habituel dans un document. L'objectif de cet outil est
d'aider à l'analyse systématique d'une étude transversale et de guider les décisions sur la qualité
de l'étude en cours d'évaluation [22].

L'outil d'évaluation est accompagné d'un texte explicatif qui fournit des informations de base et
des explications sur ce que chaque question demande. Ces explications sont conçues pour
mettre en évidence l'importance des questions. En cliquant sur une question, vous accédez
automatiquement à la section correspondante dans le texte explicatif. L'outil d'évaluation
propose des cases à cocher pour chaque question avec les options « oui », « non » ou « ne sait
pas », ainsi qu'un espace pour des commentaires brefs [22]. Les résultats seront présentés sous
forme de tableau.

Etudes transversale Akoto et al. 2018 Takahashi et al. Lambert et al. 2022
2017
TOTAL /20 16/20 12/20 14/20

31
3.5.2 Synthèse des biais retrouvés

Frey et al. 2019 Dans cette étude, tous les examens effectués étaient de nature clinique
uniquement, et aucune imagerie médicale n'a été utilisée pour obtenir
un diagnostic plus précis. De plus, les examens ont été effectués par
différents médecins référents, ce qui peut rendre le diagnostic clinique
sujet à variations. Par ailleurs, il n'y a pas eu de suivi à long terme des
judokas blessés pour déterminer la durée de leur arrêt ni d'informations
concernant les mécanismes spécifiques de blessure.
Čierna et al. 2017 Cette étude s'est basée exclusivement sur des données provenant d'un
unique tournoi, soulevant ainsi des doutes quant à la généralisation de
ses résultats à l'échelle mondiale. Même si du personnel médical était
présent, il est possible que certaines blessures aient été omises,
notamment celles pour lesquelles les judokas n'ont pas sollicité
d'assistance médicale. Le manque de suivi sur une période prolongée
pourrait sous-estimer le véritable risque de blessures. De plus, cette
étude n'a pas pu évaluer la gravité des blessures.
Green et al. 2006 Dans cette étude, seuls 392 judokas ont été inclus, et cela sur seulement
3 compétitions qui se sont déroulées entre février et mars 2005. Étant
donné que la période de suivi était relativement courte, il est possible
que le nombre réel de blessures ait été sous-estimé. De plus, avec
seulement 52 blessures recensées, il est difficile d'extrapoler ces
résultats à l'échelle mondiale.
Wieslaw et al. Dans cette étude, aucune donnée n'a été collectée concernant l'issue des
2021 blessures, à savoir le diagnostic précis, le traitement administré et la
période d'inactivité ainsi que le retour à la compétition.
Lambert et al. 2020 Dans cette étude, les données ont été recueillies rétrospectivement et
proviennent d'auto-déclarations faites par les athlètes, les médecins et
les kinésithérapeutes. Il est important de noter que les réponses fournies
par les athlètes n'ont pas été médicalement confirmées, ce qui pourrait
entraîner une sous-estimation ou une surestimation des blessures. De
plus, les déclarations des athlètes concernant les lésions du LCA
pourraient inclure des ruptures partielles, qui n'ont pas les mêmes
traitements ni les mêmes conséquences que les ruptures complètes.
Étant donné que le nombre de cas est limité, il convient d'interpréter les
résultats avec prudence.
Takahashi et al. Dans cette étude, les données rétrospectives provenaient de dossiers
2017 d'assurance, ce qui signifie que certaines blessures pourraient
potentiellement avoir été sous-estimées, notamment les ruptures
partielles du LCA qui ne nécessitent pas toujours une intervention
chirurgicale. Il est possible que ce type de blessure ait été sous-estimé.
Takahashi et al. Dans cette étude, les taux d'incidence ont été enregistrés par l'infirmière
2019 du lycée, ce qui suggère que les diagnostics pourraient parfois être
inexacts. De plus, les détails concernant les mécanismes de blessure
n'ont pas été fournis.
Lambert et al. 2022 Dans cette étude, les blessures ont été rapportées rétrospectivement par
les athlètes, ce qui les rend dépendantes de leur mémoire. De plus, le
questionnaire comportait un grand nombre de questions, ce qui aurait
pu dissuader certains athlètes (n=471) de le remplir intégralement. En
outre, étant donné que l'étude a été mise en ligne, il est possible que

32
certains participants ne l'aient pas vu, ce qui pourrait avoir conduit à
une sous-estimation du nombre de blessures.
Kim et al. 2021 Dans cette étude, le nombre de judokas inclus était limité et se
restreignait aux membres de l'équipe nationale de Corée, ce qui limite
sa généralisation à l'échelle mondiale. En outre, aucune donnée n'a été
recueillie concernant le mécanisme de la blessure ni le diagnostic précis
; seuls les détails sur la région anatomique touchée ont été fournis.
Darbandi et al. Dans cette étude, plusieurs biais doivent être pris en compte. Tout
2022 d’abord, elle inclut uniquement des judokas masculins d’élite. Par
conséquent, les résultats pourraient ne pas être généralisables aux
judokas amateurs, et la perspective féminine est absente. De plus, la
taille de l’échantillon était plutôt restreinte. De surcroît, cette étude n’a
pas précisé la nature spécifique des blessures dont souffraient les
judokas. Enfin, aucune information n’a été fournie quant à l’exposition
aux blessures au niveau des membres inférieurs, comme par exemple le
taux de blessures pour 1000 heures d’entraînement.
Akoto et al. 2017 Dans cette étude, les données concernant les blessures et leur gravité
ont été auto-déclarées. De plus, les fréquences des blessures n'ont pas
été définies en fonction d'une période d'exposition, telle que le nombre
de blessures pour 1000 heures d'entraînement, par exemple.
Koshida et al. 2008 Dans cette étude, plusieurs biais notables sont présents. Tout d’abord, la
population ne comptait que 40 judokas ayant subi une rupture du LCA,
mais le diagnostic précis n'a pas été détaillé (rupture partielle/totale,
diagnostic établi par qui ?). De plus, les mécanismes de blessure ont été
décrits uniquement à partir de réponses fournies par les judokas dans un
formulaire. Aucune précision n'a été apportée quant au pourcentage de
blessures survenues pendant les entraînements et en compétition, ni de
données concernant le niveau des judokas.

33
4. Discussion
4.1 Analyse des principaux résultats

Après lecture et analyse des études sélectionnées et des différentes recherches menées les
résultats vont être présentés et décrits ci-dessous.

4.1.1 Incidence/Prévalence des lésions au niveaux du LCA

Dans l’étude de Frey et al.[14], l'incidence des blessures chez les judokates féminines était de
0,09%, tandis que chez les judokas masculins, elle était de 0,05%. De plus, sur une période
couvrant 21 saisons de judo, les taux d'incidence des blessures au ligament croisé antérieur
étaient plus élevés chez les judokates féminines que chez les judokas masculins. En outre, les
judokas faisant partie du groupe national présentaient un taux d'incidence des entorses globales
du genou deux fois plus élevé que celui des judokas du groupe régional.
Selon l’étude de Wieslaw et al.[22], la région corporelle la plus touchée par les blessures est le
genou, représentant 17,4% de l'ensemble des blessures. Cela équivaut à un total de 121 lésions
du genou, parmi lesquelles 17 étaient considérées comme graves et ont nécessité un transport à
l'hôpital.
Dans l’étude de Lambert et al.[16], la prévalence des judokas ayant subi une rupture du
ligament croisé antérieur était de 9,9%, ce qui correspond à 23 judokas sur les 232 participants
à l'étude.
Selon l’étude de Takahashi et al.[23], le taux d'incidence des blessures chez les judokas en
collège au Japon était de 0,54 pour 1000 athlètes par an pour les hommes et de 4,74 pour 1000
athlètes par an pour les femmes. Pour les judokas en lycée au Japon, les taux d'incidence
augmentaient de manière significative, atteignant 1,99 pour 1000 athlètes par an pour les
hommes et 11,08 pour 1000 athlètes par an pour les femmes. Cette augmentation est
probablement due à l'intensification des entraînements et à l'impact accru lors des combats.
De plus, cette étude comparait les taux d'incidence des blessures du ligament croisé antérieur
dans différents sports. Chez les sportifs collégiens, les ruptures du LCA représentaient le
troisième taux d'incidence le plus élevé pour les hommes et les femmes. Chez les lycéens,
masculins et féminins confondus, les lésions du LCA représentaient le deuxième taux
d'incidence le plus élevé.
D’après l’étude de Lambert et al. [24], la prévalence des blessures au genou était de 23%,
tandis que les blessures de l'ensemble du membre inférieur (à l'exception du genou)
représentaient 26%. Ces chiffres soulignent que le genou est une région anatomique
particulièrement sujette aux blessures. De plus, cette étude a révélé une prévalence de ruptures
du ligament croisé antérieur de 8%. Dans le contexte du judo, les ruptures du LCA se sont
principalement produites lors des séances d'entraînement, avec un taux d'incidence pendant les
entraînements atteignant 64%. Enfin, cette étude a également montré que la prévalence des
ruptures du LCA était plus élevée chez les sportifs de haut niveau que chez les judokas
pratiquant le sport de manière récréative..
Dans l’étude de Kim et al.[25], aucune information n'est fournie sur les lésions du ligament
croisé antérieur dans cette étude. Cependant, l'étude nous informe que la région anatomique la
plus fréquemment touchée par les blessures est le genou, avec un total de 89 blessures au niveau
du genou, ce qui équivaut à une prévalence de 14,6% dans cette étude.
Selon l’étude d’Akoto et al.[26], la prévalence des blessures au genou est de 23%, tandis que
la prévalence des lésions du ligament croisé antérieur est de 5,6% dans cette étude. De plus,
l'étude indique que le taux de blessures était significativement plus élevé chez les judokas
compétitifs que chez les judokas pratiquant le sport de manière récréative. De plus, elle met en

34
évidence que les athlètes féminines engagées en compétition étaient plus exposées aux
blessures que leurs homologues masculins.

4.1.2 Mécanismes de lésion du LCA

Dans l’étude de Lambert et al.[16], parmi les 23 lésions du ligament croisé antérieur (LCA)
recensées, il a été observé que 39% (9 cas) des ruptures du LCA sont survenues lors de la
réalisation d'une technique de projection vers l'arrière, tandis que 44% (10 cas) sont survenues
lors d'une technique de projection vers l'avant. Par ailleurs, 17% (4 cas) des lésions n'ont pas
pu fournir de descriptions précises du mécanisme de la blessure. De plus, l'article révèle que
60% des blessures se sont produites pendant les séances d'entraînement, tandis que seulement
40% se sont produites en compétition.
Dans l’étude de Takahashi et al.[28], les blessures des judokas ont été déclarées à 99% comme
des blessures de contact. De plus, un mécanisme spécifique ressort, impliquant principalement
les techniques de projection Osoto gari ou Kosoto gari, où le judoka est attaqué par une des
deux techniques.
Dans l’étude de Lambert et al.[24], ces incidents surviennent principalement lors d'attaques
directes visant les jambes de l'adversaire. Cela suggère la nécessité de se focaliser sur des
programmes de prévention qui renforcent les muscles entourant les articulations. De plus, il est
recommandé de mettre l'accent sur les réactions défensives pour éviter les secteurs articulaires
présentant des risques biomécaniques.
Dans l’étude de Koshida et et al.[3], Un total de 28 blessures (65,1%) ont été observées dans
le style kenka-yotsu (garde opposée), tandis que 15 blessures (34,9%) ont été enregistrées dans
le style ai-yotsu (même garde). Ainsi, être en style kenka-yotsu augmente de manière
statistiquement significative le risque de blessure du ligament croisé antérieur (LCA) selon les
conclusions de cette étude. De plus, parmi les blessures recensées, un total de 29 cas (67,4%)
se sont produits lorsque le judoka a été attaqué directement, tandis que 8 cas (18,6%) sont
survenus lors de contre-attaques et 6 cas (14%) lors de tentatives d'attaque. De plus, 36 cas de
blessures (79,1%) sont le résultat de contacts directs, tandis que 7 cas (20,9%) ont été provoqués
par des contacts indirects. Enfin, l'analyse croisée entre le style de préhension et le
comportement du judoka a révélé que dans cette étude, être attaqué en style ai-yotsu (même
garde) a entraîné 17 cas de blessures (39,5%), être attaqué en style kenka-yotsu (garde opposée)
a entraîné 12 cas (27,9%), être contre-attaqué en style kenka-yotsu a provoqué 8 cas (18,6%),
et les tentatives d'attaque en style kenka-yotsu ou ai-yotsu ont été liées à 3 cas (6,9%).
Cependant, aucune blessure n'a été causée par une contre-attaque dans le style ai-yotsu.

4.1.3 Facteurs de risque de blessure envisagés dans les différentes études

L’étude de Cierna et al.[27], identifie que l'issue du combat et la catégorie de poids étaient des
facteurs de risque significatifs de blessure au judo. Cependant, dans cette étude, il n'y a pas de
différence significative entre les hommes et les femmes en termes de risque de blessure. Les
résultats ont révélé que les catégories de poids moyen présentaient un risque plus élevé que les
catégories de poids léger et lourd. De plus, l'issue du combat a été identifiée comme un facteur
potentiel de risque de blessure, avec un risque quatre fois plus élevé pour les combattants
perdants.
Selon l’étude de Lambert et al.[24], la rotation interne et l’effondrement en valgus seraient de
facteurs de risque de blessure mis en évidence.
Dans l’étude de Koshida et et al.[3], les résultats indiquent qu'un mécanisme de contact direct
était le principal facteur contribuant aux lésions du ligament croisé antérieur (LCA) chez les

35
judokas. De plus, le style de prise, qu'il soit en opposition avec celui de l'adversaire ou non,
peut également être associé à la survenue de blessures au LCA en judo. Enfin, il a été constaté
que le fait d'être attaqué avec des techniques qui utilisent un seul membre inférieur comme
point d'appui (telles que osoto-gari, kosoto-gari et harai-goshi) peut être la situation la plus à
risque de lésions du LCA dans le contexte du judo.

4.1.4 Le niveau de compétition après une rupture du LCA

Dans l’étude de Lambert et al.[16], 65% des judokas ont déclaré avoir retrouvé leur niveau
antérieur après la blessure. De plus, il a été observé une différence entre le groupe ayant choisi
un traitement opératoire et le groupe ayant choisi un traitement conservateur. Dans le groupe
de traitement conservateur, 55% des judokas ont déclaré un retour à un niveau inférieur à celui
qu'ils avaient avant la blessure.
Selon l’étude de Lambert et al.[24], dans le judo, comme dans d'autres sports de combat, la
rupture du ligament croisé antérieur est la blessure qui présente le plus fort taux de baisse du
niveau de compétition ou de mise fin à la carrière sportive.
Dans l’étude d’Akoto et al.[26], les judokas, quel que soit leur niveau de performance,
présentaient une probabilité moindre (32%) de retrouver leur niveau sportif antérieur après une
rupture du ligament croisé antérieur.

4.1.5 Perte de temps liée à une rupture du LCA

Dans l’étude de Lambert et al.[24], les judokas ayant subi une rupture du ligament croisé
antérieur (LCA) ont connu une période de récupération allant de 37 à 49 semaines, et
malheureusement, 14% d'entre eux ont été contraints de mettre fin à leur carrière sportive.
Selon l’étude d’Akoto et al. [26], les judokas ont signalé une perte de temps dépassant 6 mois
dans 64% des cas, une perte de temps dépassant 9 mois dans 32% des cas et une perte de temps
dépassant 12 mois dans 14% des cas. Il est également noté qu'il n'y a pas de différence
significative dans la perte de temps entre les judokas masculins et féminins. De plus, cette étude
rapporte que 5% des judokas ont dû mettre un terme à leur carrière sportive en raison de la
blessure au ligament croisé antérieur (LCA).
Dans l’étude de Lambert et al. [16], les athlètes ont indiqué avoir repris la compétition après
une période moyenne de récupération de 5,8 mois (+/- 4,7).

4.1.6 Intérêt de l’isocinétisme en pré-saison

Lors de cette étude, parmi les 7 judokas ayant réalisé un bilan isocinétique, 2 d'entre eux ont
subi une lésion ligamentaire au niveau du genou. Les résultats ont montré que le ratio de
Croisier n'a pas fourni d'informations pertinentes dans la lésion du genou chez les judokas, car
tous avaient des ratios supérieurs à 1. En revanche, le ratio H/Q proposé dans l'étude de
Darbandi et al. [20] a révélé que tout résultat inférieur à 43,2 % pourrait être un facteur de risque
de blessure. Dans notre étude, les deux judokas avec des ratios inférieurs (38,1 % et 40,3 %)
ont effectivement subi une blessure pendant la saison 2022-2023. Ainsi, ce ratio pourrait avoir
une pertinence en tant qu'indicateur pré-saison en judo.
En ce qui concerne le déficit excentrique des ischio-jambiers, il a été observé chez tous les
judokas, mais les deux judokas blessés avaient des déficits parmi les plus importants. Cela
suggère que ce déficit pourrait être un bon indicateur, mais il devrait être corrélé avec le ratio
H/Q en concentrique à 60°/s pour une meilleure évaluation.

36
4.1.7 Données issues du questionnaire d’auto-évaluation

Dans notre étude, la prévalence des blessures au genou est plus élevée (44 %) que les
prévalences ou incidences décrites dans les études précédentes. De même, nous avons observé
7 ruptures du LCA, ce qui correspond à une prévalence de 14 %. Ces taux sont légèrement
supérieurs aux données de la littérature, qui décrivent une prévalence allant de 5,6 % dans
l'étude d'Akoto et al. [26] à 9,9 % dans l'étude de Wieslaw et al. [22].
En ce qui concerne le temps d'absence dû aux blessures, la moyenne était de 13 semaines, mais
il convient de noter que cette moyenne englobe l'ensemble des blessures, ce qui peut introduire
un biais pour les judokas ayant subi une rupture du LCA. Ces judokas ont répondu en moyenne
avec une durée d'absence d'environ 1 an, ce qui est cohérent avec la littérature actuelle.
Pour conclure, nous avons recueilli les mécanismes de blessures décrits par différents judokas
ayant subi une rupture du LCA. Voici quelques exemples de ces mécanismes :
- Lors d'une esquive sur ippon seoi nage, j'ai pris un appui fort sur ma jambe droite et à
la réception, mon genou est parti vers l'intérieur et j'ai entendu un craquement.
- Tani-Otoshi mal exécuté (blocage trop haut) + tirage vers l'arrière. Mon pied est resté
collé au tapis et mon genou a tourné.
- En garde opposée, en action-réaction, attaque par osoto gari de l'adversaire sur la jambe
d'appui. Mon pied est resté dans le tapis mais le déséquilibre de la chute a entraîné une
rotation du genou. Résultat : rupture du LCA, fissure du ménisque et arrachements
osseux.
- Rupture partielle d'un des deux croisés sur une technique d'osoto gari, entraînant une
certaine laxité du genou et une petite entorse du ligament latéral interne de temps en
temps.
- Sur uchimata à droite, ma jambe est restée coincée entre les siennes et mon genou est
parti dans le mauvais sens, entraînant une rupture complète du ligament croisé antérieur.
- Rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche lors d'une reprise d'appui.

À partir de ces données et des informations de la littérature, il est possible de déduire que les
lésions du LCA chez les judokas surviennent majoritairement suite à un contact, en particulier
en subissant des techniques telles qu'osoto-gari.

4.1.8 Proposition d’un protocole de prévention

Le protocole d'échauffement que vous allez découvrir ci-dessous est conçu pour être inclus dans
les séances d'entraînement hebdomadaires des judokas de différents niveaux, afin de prévenir
les blessures au genou. Ce protocole vise à préparer les judokas physiquement et mentalement
pour la séance à venir tout en mettant l'accent sur le renforcement musculaire et la pratique des
techniques spécifiques. Les photos des différents exercices seront fournies en annexe.
Protocole d'échauffement pour la prévention des blessures au genou chez les judokas :
- Course Cardiovasculaire (5 minutes) :
o Trois minutes de trottinage léger.
o Une minute de pas chassé (marche en avançant les jambes en diagonale).
o Une minute de sprint sur la longueur du tapis, suivi d'un retour en marchant sur
les bords du tapis.

- Travail d'Appuis :
o Réaliser la technique d'Osoto-Gari dans le vide à gauche et à droite sur toute la
longueur du tapis.

37
o Réaliser la technique d'Uchi-Mata dans le vide à gauche et à droite sur toute la
longueur du tapis.
o Les judokas se heurteront latéralement épaule contre épaule, en position de cloche
pied.
- Travail de Renforcement Musculaire :
o Par paires, en position chaise dos à dos, les judokas poussent pour essayer de faire
sortir leur partenaire du tatamis.
o Par paires, un judoka debout tiendra les chevilles de l'autre judoka allongé sur le
dos. Celui qui est allongé devra plier les jambes vers l’avant à l'aide de ses
ischios-jambiers.
o Travail individuel : En pont fessier sur les talons, tendre progressivement les
jambes pour remonter tout en gardant la position de pont fessier et le haut du
corps au sol.
o Les judokas effectueront des exercices de "Nordic Hamstring" pour renforcer les
ischios-jambiers.
Cet échauffement devrait être réalisé en 10 à 15 minutes et suivi de la partie technique de la
séance d'entraînement.
L'objectif de ce protocole est de préparer spécifiquement les judokas en renforçant les muscles
autour des articulations, en travaillant les appuis et en pratiquant des techniques spécifiques
pour réduire les risques de blessures au genou. Les exercices sont variés et ciblés, ce qui permet
aux judokas de se préparer de manière complète et efficace avant de passer à la partie technique
de l'entraînement. Les photos des exercices en annexe aideront à visualiser la mise en œuvre de
ce protocole.

4.2. Applicabilité des résultats en pratique clinique

Lors de la prise en charge par le kinésithérapeute, celui-ci devra en pré-saison établir des tests
pour estimer si chaque judoka ne serait pas prédisposé a subir une blessure au niveau du genou.
Voici une synthèse des possibles futures actions a mettre en place :
Stratégies de prévention et actions futures :
- Tests de Pré-Saison : Les tests de pré-saison incluant l'analyse de la force avec le ratio
H/Q à 60°/s et la force excentrique des ischios-jambiers, comme suggéré par l'étude de
Darbandi et al. [21], peuvent aider à identifier les judokas potentiellement prédisposés
aux blessures du genou.
- Analyse des Stratégies en Défense : Une analyse des stratégies de défense sur des
techniques spécifiques telles que « osoto-gari, kosoto-gari et harai-goshi » peut être
envisagée pour détecter les judokas présentant un risque d'effondrement du genou en
valgus avec rotation interne, conformément à l'étude de Lambert et al. [24].
- Protocole de Prévention en PACA : Le protocole d'échauffement élaboré dans le cadre
de cette étude peut être appliqué en PACA pour aider à réduire les risques de blessures
au genou chez les judokas de différents niveaux.
- Utilisation en Pratique : Les données recueillies sur les mécanismes de blessure et les
descriptions des actions lésionnelles peuvent être utilisées comme indicateurs pour
identifier rapidement les lésions potentielles du LCA lors des compétitions ou des
séances d'entraînement.
- Protocole Isocinétique : Il pourrait être envisagé de développer des protocoles
isocinétiques pour évaluer la capacité des judokas à combattre en fonction de leur état
musculaire et de leur stabilité articulaire.

38
Perspectives et Limitations :
à Études Futures : Pour valider les résultats obtenus, des études plus poussées seront
nécessaires pour confirmer l'efficacité du protocole de prévention, des tests de pré-saison et des
stratégies d'analyse des mécanismes de blessure.

Votre étude offre des perspectives prometteuses pour la prévention des blessures au genou chez
les judokas, en combinant des données isocinétiques, des analyses des mécanismes de blessure
et des stratégies de prévention spécifiques. Cela pourrait non seulement aider à réduire les
risques de blessures, mais aussi à améliorer la prise en charge des judokas en compétition.

4.3 Qualité des preuves

La qualité de ce travail est jugeable à partir de plusieurs caractéristiques :


- Sa capacité à répondre à la problématique posée.
- La qualité des études incluses.
- La présence de biais
- La puissance de l’étude, l’analyse statistique
- La taille de la population, les critères de jugements…

Pour évaluer la qualité d’une revue de littérature la HAS a mis en place certains critères. Selon
la HAS, ce travail a une classification de grade C.
En effet, ce travail comporte des études cas-témoins et transversales, ceci implique que la revue
à un faible niveau de preuve scientifique.
De plus, comme nous l’avons vu précédemment l’échelle Newcastle ottawa a évalué le niveau
de preuves des études.
D’après les recommandations de la HAS [29], l’évaluation NOS, le faible nombre de réponse
sur notre questionnaire et le manque d’application de notre protocole de prévention, il faudra
émettre des réserves pour les résultats de cette étude en vue de son faible niveau de preuve.
En annexe sera présenté un tableau sur le niveau de preuves et gradation recommandation de
bonne pratique HAS [29].

4.4 Biais potentiel de la revue


L’échelle AMSTAR permet de faire un bilan de l’ensemble des biais méthodologiques de la
revue.
Le score obtenu est de 8/11.
à L’échelle est disponible en annexe.

39
5. Conclusions

Les objectifs de cette étude étaient d'établir, à travers une recherche dans la littérature
scientifique, un questionnaire destiné aux judokas de la région PACA, ainsi qu'une évaluation
isocinétique. L'objectif était d'évaluer la pertinence clinique d'un protocole de prévention des
lésions du genou, en particulier celles du ligament croisé antérieur, et de déterminer les
modalités optimales de ce protocole pour l'adapter au mieux aux judokas.

Cependant, il est important de souligner que les recherches effectuées ne sont pas exhaustives,
elles ont été menées uniquement par un seul investigateur et qu'il existe probablement d'autres
études abordant des protocoles de prévention. Ces études pourraient permettre une meilleure
compréhension des mécanismes des lésions musculaires ainsi que d'autres facteurs de risque de
blessures au genou. De plus, le niveau de preuve limité exige que le lecteur interprète les
résultats avec prudence.

La prévention semble être une approche idéale pour réduire les blessures. En effet, il est difficile
d'agir sur les facteurs anthropologiques. Il serait donc plus intéressant d'intervenir en amont sur
les facteurs de risque biomécaniques. Étant donné la diversité des techniques de judo en
fonction des catégories de poids, de la morphologie et de l'historique sportif, il est nécessaire
d'adopter une approche globale pour la prévention et le traitement des athlètes.

Dans de futures recherches, il serait intéressant d'étudier si les judokas qui intègrent
régulièrement un échauffement, que ce soit pendant les entraînements ou les compétitions,
présentent une incidence plus faible de blessures. La prise en charge de ces patients ne requiert
pas seulement une bonne compréhension de la biomécanique de la blessure, mais aussi une
vision holistique du sujet.

Par conséquent, il est essentiel de poursuivre les recherches pour améliorer la prise en charge
en masso-kinésithérapie sportive.

Grâce à ce travail de recherche, j'ai pu approfondir mes connaissances sur un sujet qui
m'intéressait et qui sera utile dans ma pratique. Cependant, nous observons que des études
supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les résultats obtenus dans cette étude.

40
Bibliographie
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[3] S Koshida, T Deguchi, K Miyashita, K Iwai, Y Urabe. Les mécanismes communs de lésions
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[29] HAS. Niveau de preuves et gradation recommandation de bonne pratique HAS 2013.

42
Annexes
Anatomie
Ostéologie et myologie

L'articulation du genou est une articulation porteuse mobile et très complexe composée de
l'articulation fémoro-patellaire et de l'articulation fémoro-tibiale[4]. Elle se compose de 3 os :
le fémur, le tibia et la patella.

• Articulation fémoro-patellaire:

Cette articulation est constituée de la patella, qui est le plus gros os sésamoïde du corps, et du
fémur. La patella est encastrée dans le magma musculaire du quadriceps, d'où son rôle
excentrique lors des mécanismes de marche, de course et de saut[4]. La patella s'articule avec
la trochlée fémorale, située à l'avant de l'extrémité inférieure du fémur, par sa face postérieure.
Cette configuration confère une certaine stabilité articulaire lorsque la patella s'engage dans la
trochlée, avec un angle de flexion du genou d'environ 45°[4].
Cette articulation possède plusieurs moyens de stabilisation. Tout d'abord, il y a le tendon
quadricipital, qui s'insère sur la face supérieure de la patella, ainsi que le ligament patellaire,
qui s'attache à la pointe de la patella. Ensuite, la capsule articulaire, avec ses ligaments dits
capsulaires, comprenant les ligaments rétinaculaires médial et latéral. Enfin, les ligaments
fémoro-patellaires et patello-tibiaux médial et latéral participent à la stabilisation de
l'articulation en limitant le risque de luxation de la patella[4].

• Articulation fémoro-tibiale :

Elle est composée du fémur au niveau de son extrémité distale, constituée des deux condyles
fémoraux et du plateau tibial. La partie médiale du plateau tibial est de forme concave, tandis
que la partie latérale est composée d'une convexité antéro-postérieure. Posés sur les plateaux
tibiaux se trouvent les ménisques, qui, grâce à leur anatomie complexe, remplissent diverses
fonctions telles que le soutien de charge, la création d'une zone de contact, le guidage de la
rotation (de par leur forme en C du côté médial et en O du côté latéral) et la stabilisation de la
translation[4].
Cette articulation possède plusieurs moyens de stabilisation. Tout d'abord, les ligaments
collatéraux tibiaux et fibulaires participent au verrouillage du genou en extension et renforcent
la stabilité du de l'articulation. Du côté latéral, il s'insère sur l'épicondyle latéral avec un trajet
orienté vers le bas et l'arrière, et se termine sur le versant postéro-latéral de la tête de la fibula.
Du côté médial, il prend son origine sur l'épicondyle médial avec une orientation vers le bas,
l'avant et l'extérieur. Il se termine sur la partie supérieure de la face médiale du tibia en arrière
des muscles de la patte d'oie. Il est constitué de 4 faisceaux (faisceau femoro-meniscal /
menisco-tibial / tibio-tibial / femoro-tibial), dont les faisceaux femoro-meniscal et menisco-
tibial permettent une fixation du LLI sur le ménisque interne[4].
Ensuite, parlons du pivot central composé des ligaments croisés antérieur (LCA) et postérieur
(LCP) :
• Le LCA prend naissance au niveau du plateau tibial entre les cornes méniscales antérieures,
avec un trajet oblique vers le haut, l'arrière et l'extérieur, pour se terminer sur la face
médiale du condyle latéral du fémur[4].
Le LCP prend naissance sur la partie rétro-spinale à l'arrière du plateau tibial, suivant
un trajet vers le haut, l'avant et l'intérieur, pour finalement aboutir sur la face latérale du condyle
médial du fémur[4].

43
Un cinquième ligament vient contribuer à la stabilité du genou, il s'agit du ligament collatéral
latéral. Sa structure fibreuse est plus ou moins bien développée en fonction des individus. Il
agit de renfort pour le LCA (ligament croisé antérieur). Ces deux ligaments interviennent
simultanément. En l'absence de cette renfort latéral, le genou devient instable. Ce ligament
s'insère à l'épicondyle latéral en association avec le collatéral fibulaire, puis se dirige vers le
bas, l'avant et l'intérieur pour se terminer au niveau du tubercule de Gerdy[4].

C. Myologie du Membre inférieur :

C.1 Les muscles de la cuisse

La cuisse se divise en 4 loges : la loge antérieure, médiale, latérale et postérieure. Chacune de


ces loges est composée d'un ensemble de muscles s'insérant sur le fémur ou le genou et
participant à sa stabilisation active.
La loge antérieure de la cuisse est constituée des muscles quadriceps et du sartorius. Le
quadriceps possède 4 chefs :
• Le droit fémoral, s'insère sur l'épine iliaque antéro-inférieure.
• Le vaste médial, s'insère sur la ligne âpre.
• Le vaste latéral, s'insère également sur la ligne âpre.
• Le vaste intermédiaire, s'insère sur les 2/3 supérieurs de la diaphyse antérieure et latérale du
fémur.
• Ces quatre chefs se rejoignent en un tendon commun : le tendon quadricipital, qui s'insère
sur la face supérieure de la patella. Depuis son insertion rotulienne, le tendon quadricipital
transmet un ensemble de fibres directes et croisées pour former le ligament rotulien. Ce
ligament s'insère sur la pointe de la fibula et se termine au niveau de la tubérosité tibiale
antérieure.
Le sartorius s'insère sur l'épine iliaque antéro-supérieure et se termine au niveau de la patte
d'oie, située sur la partie supérieure de la face médiale du tibia.
La loge latérale de la cuisse est constituée par le Tractus Ilio-tibial.

C.2 Les muscles de la jambes

Ils se divisent en quatre loges : antérieure, latérale, postérieure superficielle et postérieure


profonde.
La loge antérieure est composée de 4 muscles :
• Le muscle tibial antérieur
• Le muscle long extenseur de l’hallux
• Le muscle long extenseur des orteils
• Le muscle troisième fibulaire

La loge latérale se compose de 2 muscles répartis en 2 plans :


• Plan profond avec le muscle court fibulaire
• Plan superficiel avec le muscle long fibulaire

La loge postérieure se compose de 6 muscles répartis en 2 plans :


A/ Plan profond avec quatre muscles :

44
• Le muscle poplité
• Le muscle long fléchisseur des orteils
• Le muscle tibial postérieur
• Le muscle long fléchisseur de l’hallux

B/ Plan superficiel avec deux muscles :


• Le muscle triceps sural avec ses trois chefs musculaires (deux gastrocnémiens et le soléaire)
• Le muscle plantaire

C.3 Les muscles du pied

Ils se divisent en 2 groupes:

- GROUPE MUSULAIRE DORSAL:

Le groupe dorsal est constitué de deux principaux chefs musculaires : le court extenseur de
l'hallux et le court extenseur des orteils. Ce sont des muscles intrinsèques du pied, minces et en
forme d’éventail.

- GROUPE MUSCULAIRE PLANTAIRE:

Il est disposé lui-même en trois sous-groupes qui sont:

• Groupe médiale: ce sont les muscles destinés à l’hallux, constitué de trois muscles disposés
en deux plans : Un plan superficiel avec le muscle abducteur de l’hallux. Un plan profond
avec le muscle adducteur de l’hallux et court fléchisseur de l’hallux.

• Groupe latéral: ce sont les muscles destinés au 5ème rayon, constitué de 3 muscles avec
l’abducteur du 5, le court fléchisseur du 5, l’opposant du 5,

• Groupe central ou intermédiaire dont les muscles sont disposé en un plan profond et
superficiel, il est constitué de cinq muscles avec le court fléchisseur des orteils, le carré
plantaire, les muscles lombricaux, les muscles interosseux dorsaux, les muscles interosseux
plantaires.

Cinésiologie

La flexion extension du genou a pour amplitude dans le plan sagittal 150° en passif et entre
120°-140° en actif. On peut retrouver un recurvatum qui varie selon la laxité du sujet, celle-ci
se trouve entre 0 et 10°.

La rotation médiale et latéral du genou, dans le plan horizontal rotation interne ou externe. Il
n’existe pas de rotation genou en extension (genou verrouillé). Les amplitudes sont : rotation
médiale : 0 à 40°, rotation latérale : 0 à 30°.

45
Test clinique

Pour réaliser le test de Lachman, placer votre patient en position couchée sur le dos et amenez
la jambe à tester à 30° de flexion. Fixer le fémur avec votre autre main et mettez le tibia en
légère rotation externe, puis effectuez une translation du tibia vers l'avant. La translation du
tibia de la jambe blessée doit être supérieure d'au moins trois millimètres par rapport à la jambe
non blessée pour que le test soit considéré comme positif.
Pour le test du tiroir antérieur, amener la hanche de votre patient à 45° et le genou à 90° de
flexion. Vous pouvez fixer cette position en vous asseyant doucement sur le cou du pied de
votre patient. Palpez ensuite la ligne articulaire avec vos pouces et essayez de déplacer le tibia
vers l'avant dans un mouvement explosif. Ce test est considéré comme positif si le tibia se
déplace de plus de six millimètres vers l'avant ou si vous ressentez une sensation d'extrémité
douce et pâteuse.
N'oubliez pas que les résultats de vos tests dans une situation chronique seront toujours plus
fiables que dans une situation aiguë. La raison en est que les gonflements et les spasmes
musculaires dans une situation aiguë auront une influence négative sur les résultats de vos tests.
Le test de pivot shift démontre une subluxation antérolatérale du tibia par rapport au fémur. Le
sujet est en décubitus dorsal. Placer une main sur la face latérale du genou et une autre au niveau
du pied du patient. Cette dernière amène le genou en rotation interne tandis que l'autre induit
un valgus du genou. Tout en maintenant cette torsion, fléchir le genou du patient à partir d'une
position d'extension. Le test est considéré comme positif si un ressaut est ressenti entre 20 et
40° de flexion lors de la mise en extension de l'articulation du genou.
Pour le test de Lelli, placer votre patient en position allongée sur le dos, la jambe entièrement
tendue. Placer un poing sous le tiers proximal du mollet du patient, puis appliquez une force
modérée vers le bas sur le tiers distal du quadriceps du patient. Avec un LCA intact, la force
descendante appliquée au quadriceps entraînera une extension du genou et vous verrez le talon
se soulever de la table, ce qui indique un test négatif.
En cas de rupture partielle ou totale du LCA, le levier créé par le ligament pour compenser la
gravité est altéré, ce qui entraînerait une translation antérieure du plateau tibial par rapport aux
condyles fémoraux. Dans ce cas, le talon restera sur la table, indiquant un test positif[7].

Examen complémentaire :

A la radio plusieurs signes indirects sont a rechercher:

• Fracture avulsion du massif spinal. Cela correspond à l’avulsion de l’insertion tibiale du


LCA qui entretient aussi des rapports étroits avec la corne antérieure du ménisque externe.
Cette lésion est le plus souvent rencontrée chez les enfants et les adolescents, chez qui les
résistances ligamentaires dépassent encore sur les structures osseuses. Il s’agit de la véritable
seule urgence diagnostique et thérapeutique dans les traumatismes du LCA car elle nécessite
une réimplantation chirurgicale rapide. Il faudra donc réaliser pour le bilan préopératoire
orthopédique un scanner et/ou une IRM en urgence[8].

• Fracture de Segond, c’est une fracture d’avulsion de l’insertion tibiale du ligament antéro-
latéral (LAL). Le LAL est redevenu un grand sujet d’intérêt dans la communauté
orthopédique ces dernières années, mais Paul Segond en 1879 avait décrit une fracture
avulsion de la partie antérolatérale du tibia, pathognomonique d’une rupture du LCA, sur
attache d’une bande fibreuse qui se mettait en tension lors de la rotation médiale forcée et
qui correspondait en réalité à ce LAL. La prévalence de ce ligament varie de 45 à 100% selon
les études cadavériques. Présentant une variabilité anatomique, sa distinction comme

46
structure anatomique propre ou épaississement de la capsule reste encore un débat et est
probablement variable en fonction des patients. Son individualisation peut être délicate en
IRM, notamment s’il est sain. Il faudra tout de même s’efforcer systématiquement de
rechercher pour l’évaluer. Le mécanisme le plus fréquent à l’origine de la fracture de Segond
est un traumatisme en varus et rotation médiale du genou. Sa présence lors d’un traumatisme
du genou est peu sensible (1.25%) mais très spécifique d’une rupture du LCA. Les études
IRM ont rapporté jusqu’à 95 à 100% de lésion du LCA lorsqu’une fracture de Segond est
présent. L’imagerie notamment les clichés radiographiques permettent de la visualiser sous
la forme d’un fragment cortical, fin, oblong et vertical en regard du bord latéral du tibia[8].

La recherche et la description radiologique d’une atteinte du LAL est primordiale pour la prise
en charge car l’atteinte de ce ligament est un facteur de risque d’instabilité rotatoire plus
important[9].
L’IRM est l’examen de référence en cas de suspicion d’atteinte du LCA. L’intérêt de l’IRM est
principalement la recherche des lésions associées au traumatisme, le diagnostic de rupture
complète du LCA étant souvent posé cliniquement par le chirurgien orthopédique ou le
personnel médical présent lors du traumatisme.
Le moment idéal pour réaliser l’IRM doit tenir compte de différents paramètres, la première
étant la différenciation parfois complexe au stade aigu précoce entre une atteinte partielle ou
complète à cause de l’important épanchement hématique entourant le LCA ; la seconde, à
contrario, la distinction plus difficile au stade très tardif entre une structure ligamentaire intacte
ou fibro-cicatricielle.
Le compromis idéal est de réaliser l’IRM à environ 3-4 semaines, en sachant que si le patient
fait le choix du traitement chirurgical, celle-ci se déroulera à environ 6-8 semaines du
traumatisme initial.
Rarement une chirurgie est réalisée de manière plus précoce chez les sportifs de haut niveau,
les patients atteints d’une lésion méniscale à type d’anse de seau ou associée à une lésion du
point d’angle postérolatéral. Rappelons qu’une chirurgie est réalisée en urgence en cas
d’avulsion du massif spinal (plus fréquent chez l’enfant)[8].

Désorganisation de l’architecture du LCA:

L’IRM permet de visualiser une interruption totale des fibres avec un possible diastasis intra-
ligamentaire et un comblement de la solution de continuité par du liquide articulaire ou un
épanchement hématique. Le LCA apparaitra en hypersignal T2 avec la perte de son hyposignal
T1 physiologique[8].
La rupture se situe le plus souvent en plein corps ligamentaire. Plus rarement elle se localise à
l’insertion fémorale ou tibiale. En cas de désinsertion fémorale, on visualisera le signe dit de «
l’échancrure vide » correspondant à l’absence de visualisation des fibres à l’enthèse proximale
sur les coupes axiales ou axiales obliques.
L’orientation du LCA est importante à considérer, car elle peut aider à s’orienter vers une
rupture. Il existe en effet une horizontalisation de la partie distale du LCA. On observe
également parfois une verticalisation de sa partie proximale du ligament lorsque la rupture est
en plein corps, bien visible sur les coupes sagittales[8].

On peut aussi observer une bascule antérieure en « battant de cloche » de la partie distale du
LCA. Celle-ci prédomine dans les atteintes partielles avec atteinte du FAM basculant « en
battant de cloche » en avant dans l’échancrure. Elle réalise ainsi parfois un aspect de « pseudo-
cyclope préopératoire » de par le comblement tissulaire de la portion antérieure de l’échancrure.
Il peut en résulter cliniquement des blocages articulaires ou un flessum du genou[8].

47
On peut également observer une absence de visualisation du LCA. L’échancrure
intercondylienne est vide et remplacée par un tissu hyper vasculaire. Il faut évoquer une rupture
ancienne du LCA dans le cadre d’un traumatisme ancien plutôt qu’une agénésie qui est très
rare. Les contusions osseuses en miroir potentiellement présentes sur l’IRM seront le témoin
d’un épisode récent d’instabilité importante. Il faudra rechercher les lésions méniscales et
chondrales, notamment au niveau du compartiment médial, reflets de micro et macro
instabilités chroniques induites[8].

Laximetrie:

Afin de gérer une blessure du LCA, une évaluation précise de la laxité du genou est essentielle
pour agir efficacement. Bien que les manœuvres physiques cliniques soient cruciales, elles
dépendent souvent de facteurs subjectifs tels que l’expérience du clinicien, la relaxation du
muscle et la variabilité inhérente du genou. De ce fait, pour analyser l’état et la performance du
LCA, des techniques d’imagerie avancées comme l’IRM peuvent également être utilisées. En
revanche, elles ne peuvent pas évaluer directement la stabilité du genou. Par conséquent, c’est
pour cela qu’est apparu la laximétrie, afin de compléter les résultats de l’examen physique et
l’imagerie.
Tout d’abord, les techniques de laximétrie ont été introduites il y a environ 40 ans par le biais
de l’évaluation du déplacement du tibia résultant d’une force exercée. Sur le plan clinique, la
laximétrie est généralement décrite comme un outil binaire utilisé en complément des
manœuvres d’examen physique pour établir un diagnostic.
Dans le passé, la laximétrie était uniquement utilisée dans le cadre de recherches en raison de
ses résultats objectifs. En effet, ces derniers permettaient de comparer différents facteurs
comme les techniques chirurgicales employées ou encore les programmes de rééducation.
Néanmoins, aujourd’hui il est de plus en plus commun d’utiliser la laximétrie pour surveiller la
laxité post-opératoire du genou [8].

Les deux principaux types de laximétrie sont :

• L’imagerie de tension : il s’agit d’une méthode d’observation visuelle et de quantification de


la laxité de l’articulation du genou en réponse à une tension appliquée. Le TELOS est un
dispositif médical répandu qui applique ce type de laximétrie.

• L’arthrométrie : les arthromètres (ou laximètres) sont des dispositifs médicaux conçus pour
appliquer une force reproductible sur le genou et mesurer mécaniquement son
déplacement. Le GNRB est un arthromètre répandu qui applique ce type de laximétrie.

De nombreux outils ont été conçus au cours de ces dernières décennies dans ces deux catégories
tels que le TELOS concernant l’imagerie de tension et le KT1000 pour l’arthrométrie.
Cependant, le problème lié à la plupart de ces dispositifs est le fait qu’ils ne réalisent que des
tests statiques (résultat donné en exerçant une force unique sur le genou).
Par conséquent, c’est dans cette optique que Genourob a créé le GNRB ou encore le
DYNEELAX. En effet, grâce à leur fonction de laximètres dynamiques automatisés, ces
appareils médicaux permettent de réaliser des analyses dynamiques sur le genou.
Cette caractéristique rend l’appareil unique en son genre, étant bien plus efficace que tout autre
laximètre. En effet, ce dernier permet à l’utilisateur d’évaluer objectivement la stabilité du
genou ainsi que son différentiel de déplacement. A l'inverse, les autres laximètres se concentrent
uniquement sur le différentiel de déplacement [8].

48
Tableau 4 : Résumé des critères d’éligibilités des études incluses, en utilisant le modèle PICOS.

Population : Judoka

P Pathologie : LCA ou tout autre blessure pendant la pratique


du judo

Intervention : Questionnaire d’évaluation sur

I l’incidence/prévalence des blessures en PACA sur les 3


dernières saisons et dans la littérature.
Comparateur : Incidence/prevalence lésion du LCA

C pendant la pratique du judo.

Outcome:
• Critère de jugement principal : Les lésions du LCA chez

O
les judokas
• Critère de jugement secondaire :
Description des mécanismes de blessures.
Description du niveau de compétition post blessure.
Perte de temps liée à une rupture du LCA.
Schéma d’études : études de cohortes, transversales et cas

S témoins.

49
Niveau de preuves et gradation recommandation de bonne pratique HAS [29]

50
L’échelle AMSTAR

Item Oui Non Impossible de Sans objet


répondre
1. Plan de recherche établi X
a priori est-il fourni ?

La question clinique, les objectifs et les critères d’inclusion/exclusion ont été définis.

2. La sélection des études


et l’extraction des données X
ont-elles été confiées à au
moins deux personnes ?

L’étude a été réalisé par une seule personne.

3. La recherche X
documentaire est-elle
exhaustive ?

Plusieurs bases de recherches ont été utilisées

4. La nature de la X
publication est-elle un
critère d’inclusion ?

5. Une liste d’études X


(inclues et exclues) est-elle
fournie ?

Traité dans la partie résultat

6.Les caractéristiques des X


études incluses sont-elles
indiquées ?

Traité dans la partie résultat

7. La qualité scientifique X
des études incluses a-t-elle
été évaluée et consignée ?

Les biais potentiels ainsi que la qualité de l’étude ont été traités dans la partie résultat

8.La qualité scientifique


des études incluses dans la
revue a-t-elle été utilisée X
adéquatement dans la

51
formulation des
conclusions ?

L’interprétation des résultats a été effectué avec réserve

9.Les méthodes utilisées


pour combiner les résultats X
des études sont-elles
appropriées ?

Les tests d’homogénéité n’ont pas été réalisés

10. la probabilité d’un


biais de publication a-t-elle X
été évaluée ?

Aucun outil statistique n’a été utilisé

11. Les conflits d’intérêt X


ont-ils été déclarés ?

Il n’y a eu aucun conflit d’intérêt ou de financement dans la rédaction de la revue.

52
Exercice numéro 1 : d'Osoto-Gari dans le vide.

Exercice numéro 2 : d'Uchi-Mata dans le vide.

53
Exercice numéro 3 : Les judokas se heurteront latéralement épaule contre épaule, en position
de cloche pied.

Exercice numéro 4 : dos à dos, les judokas poussent pour essayer de faire sortir leur partenaire
du tatamis.

54
Exercice numéro 5 : renforcement des ischios en binôme.

Exercice numéro 6 : renforcement des ischios seul.

55
Exercice numéro 7 : Nordic Hamstring.

56

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