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SAINT-ETIENNE
Etude expérimentale
CHARMOT Camille
Sous la direction de :
Introduction : L’ostéopathie est connue pour soulager les troubles de l’appareil locomoteur
auxquels le syndrome du canal carpien appartient. Il se manifeste aux trois premiers doigts de la
main par des paresthésies, à prédominance nocturne. Il est intéressant de se demander si
l’ostéopathie pourrait en soulager les symptômes et faire partie des traitements recommandés.
Méthode : Des patients atteints du syndrome du canal carpien seront répartis en deux groupes
et vont participer à trois phases. Dans la première, ils seront questionnés sur leurs symptômes
puis testés au niveau du poignet et des normalisations seront effectuées pour le groupe
expérimental. Trois semaines puis six mois après, les deux groupes participeront à la deuxième
et troisième phase où ils répondront uniquement aux questionnaires.
Résultats : Les résultats montrent une diminution de l’intensité de la douleur ainsi qu’une
amélioration de la capacité fonctionnelle du membre supérieur et des symptômes dans le groupe
expérimental, à moyen et long terme (p<0,05). Il existe une diminution progressive des zones
symptomatiques au niveau de la main, certains patients du groupe expérimental n’en ressentant
plus aucun. Il n’existe aucune différence statistiquement significative pour le groupe contrôle
(p>0,05). On observe une diminution de l’intensité de la douleur immédiatement après le
traitement, dans les deux groupes avec une différence plus marquée et statistiquement
significative dans le groupe expérimental (p<0,05).
Discussion : Les résultats montrent une diminution significative des symptômes dans le groupe
expérimental. Cependant, le traitement de l'ensemble du membre supérieur ou la consolidation
du traitement lors de la seconde consultation pourrait conduire à de meilleurs résultats.
II
ABSTRACT
Method: Patients with carpal tunnel syndrome will be divided into two groups and will
participate in three phases. At first, they will be asked about their symptoms and then tested on
the wrist and normalizations will be performed for the experimental group. Three weeks and six
months later, both groups will participate in the second and third phase with only surveys.
Results : The results show a decrease in pain intensity as well as an improvement in the
functional capacity of the upper limb and symptoms in the experimental group, in the medium
and long term (p<0.05). There is a progressive decrease of symptomatic areas on the hand, some
patients in the experimental group no longer feel any. There is no statistically significant
difference for the control group (p>0,05). There is a decrease in pain intensity immediately after
treatment in both groups with a more marked and statistically significant difference in the
experimental group (p<0.05).
Discussion : The results shows a significant decrease of symptoms in the experimental group.
However, treating the entire upper limb or consolidating the treatment during the second
consultation could lead to better results.
III
REMERCIEMENTS
Un grand merci aux patients qui m’ont accordé leur temps et leur confiance pour ce mémoire. Je
remercie également mes camarades d’études qui ont participé et m’ont aidé à la réalisation de ce
mémoire, notamment Elodie, Antoine et Claire.
Merci également à ma directrice de mémoire Agnès HELBERT et à l’ensemble de l’équipe
pédagogique du CIDO qui m’ont suivie et soutenue pendant ces cinq années.
Pour finir, je tenais à remercier ma famille et mes proches de leur soutien apporté tout au long de
mes études ainsi que dans la réalisation de ce mémoire.
IV
SOMMAIRE
Résumé / Abstract II
Remerciements IV
Sommaire V
I.1.1 Définition 1
I.1 3 Epidémiologie 3
I.1.4 Symptômes 4
V
I.4.4 Représentation visuelle schématique des mains 12
II. Problématique 13
III. Méthodologie
III.1 Population 14
IV. Résultats
IV.1 Population 19
VI
V. Discussion 25
VI. Conclusion 30
VII. Bibliographie 31
VIII. Annexes 35
VI
I
I. ETAT DES CONNAISSANCES
L’ostéopathie est une thérapie manuelle de plus en plus plébiscitée par les patients : un
sondage réalisé en 2016 a montré que neuf français sur dix ont une bonne image de la profession
d’ostéopathe, ont confiance en celle-ci et ont même reconnu une efficacité des soins reçus lors de
la consultation [1]. L’ostéopathie est connue pour soulager les troubles de l’appareil locomoteur.
Le syndrome du canal carpien faisant parti de ces troubles, il est intéressant de se demander si
l’ostéopathie pourrait en soulager les symptômes et faire partie des traitements recommandés
pour ce syndrome.
I.1.1 Définition
Une classification de la sévérité du syndrome du canal carpien a été décrite en 1993 par
OCHOA et ROSENBAUM. Cette classification se base sur les symptômes présents et l’examen
clinique pour décrire quatre classes de syndrome allant de la classe 0 asymptomatique à la classe
3 qualifiée de sévère [4] (Figure 1).
1
I.1.2 Rappels anatomiques
Le canal carpien est un canal ostéo-fibreux limité en avant par le ligament annulaire
antérieur du carpe aussi appelé rétinaculum des fléchisseurs, en arrière par la deuxième rangée
des os du carpe (hamatum, capitatum, trapézoïde et trapèze) qui forme une gouttière à concavité
antérieure. Il contient le nerf médian, les tendons des muscles fléchisseurs superficiel et profond
des doigts II à V avec leurs gaines synoviales, le tendon du muscle fléchisseur radial du carpe et
le tendon du long fléchisseur du pouce dans sa gaine. [2]. Le canal carpien est divisé en deux
parties par un septum fixé sur les os scaphoïde et trapézoïde. La partie médiane contient le nerf
médian, le tendon du muscle long fléchisseur du pouce et les tendons des muscles fléchisseurs
profond et superficiel des doigts tandis que la partie latérale contient le tendon du muscle
fléchisseur radial du carpe [5].
Le nerf médian constitue une des branches terminales du plexus brachial. C’est un nerf
mixte composé des racines nerveuses C5 à T1. Il nait dans le creux axillaire puis descend
latéralement en traversant la partie inférieure du creux axillaire, la région antéro-médiale du bras,
le sillon bicipital médial, l’axe médian de l’avant-bras et le canal carpien pour se terminer au
niveau du bord inférieur du rétinaculum des fléchisseurs.
Tout au long de son trajet, le nerf médian a de nombreux rapports musculaires qui
peuvent constituer des sites de compression du nerf. Au niveau axillaire, il sera en rapport avec
les muscles grand pectoral, sous-scapulaire, dentelé antérieur ainsi que les tendons des muscles
grand rond et grand dorsal. Au niveau brachial, il sera en rapport avec les muscles coraco-
brachial et biceps brachial. Au niveau de l’avant-bras, le nerf médian passe entre les deux chefs
du muscle rond pronateur, entre les fléchisseurs superficiel et profond des doigts ainsi que dans
l’espace entre le muscle fléchisseur profond et le muscle long fléchisseur du pouce. Au niveau
du poignet, le nerf médian est en rapport avec le muscle long palmaire et le muscle fléchisseur
radial du carpe [6]. Au niveau du canal carpien, le nerf médian est en rapport avec en avant le
rétinaculum des fléchisseurs, en arrière et médialement les tendons des muscles fléchisseurs
superficiel et profond des doigts, latéralement il est en rapport avec le tendon du muscle long
fléchisseur du pouce.
Le nerf médian a une fonction motrice et une fonction sensitive. Au niveau moteur, il a
pour rôle principal la flexion de la main et la pronation de l’avant-bras. C’est le nerf de la
préhension et de la pince pollici-digitale qui oppose le pouce aux autres doigts. Au niveau
sensitif, il innerve l’éminence thénar et la région palmaire moyenne, la face palmaire des doigts
I, II et III ainsi que la moitié latérale du IV. Au niveau de la face dorsale de la main, il innerve
les phalanges distales et moyennes des doigts I, II, III et IV [5] (Figure 2).
2
A : vue antérieure B : vue postérieure
I.1.3 Epidémiologie
3
I.1.4 Symptômes
Les symptômes moteurs peuvent commencer par des faiblesses motrices allant de la
diminution légère de force, d’un déficit des muscles court abducteur du pouce et opposant du
pouce jusqu’à l’amyotrophie de l’éminence thénar. Les faiblesses motrices peuvent se traduire
par une difficulté à tourner une clé dans la serrure, une difficulté à fermer les boutons d’une
chemise [10]. Il existe par ailleurs une fatigabilité des doigts et un déficit de flexion des doigts.
Ces troubles moteurs sont généralement de mauvais pronostic [2].
4
I.1.6 Examens complémentaires
Des examens d’imagerie tels que la radiographie, la scanographie ou l’IRM peuvent être
utilisés pour le diagnostic de syndrome du canal carpien secondaire à des pathologies
musculaires, osseuses ou tumorales [9].
Le traitement du syndrome du canal carpien idiopathique varie des formes non graves
aux formes sévères. Le syndrome est généralement résolutif spontanément dans les cas peu
sévères et à prédominance sensitive [10]. Cependant, les formes peu sévères (stade 1 et 2 de la
classification de Rosenbaum et Ochoa) sont habituellement traitées par immobilisation par
orthèses ou par injections de corticoïdes. Les formes sévères (stade 3 de la classification de
Rosenbaum et Ochoa) sont quant à elles traitées par chirurgie : section du ligament annulaire du
carpe, à ciel ouvert ou par voie endoscopique [9].
Une étude de la Haute Autorité de Santé (HAS) datant de septembre 2012 portait sur
l’évaluation des différents traitements possibles du syndrome du canal carpien. Cette étude était
une revue de littérature faisant la synthèse de cinq revues comparant les traitements chirurgicaux
et les traitements non chirurgicaux. Le résultat de cette étude montrait qu’il n’était pas permis de
conclure à une meilleure efficacité de la chirurgie par rapport aux traitements conservateurs dans
les formes peu sévères du syndrome du canal carpien. Il est en effet recommandé dans les formes
peu sévères de tenter une ou plusieurs interventions non chirurgicales avant de procéder à la
section du ligament annulaire en cas d’échec [9]. Une étude menée aux Pays-Bas de 1998 à 2000
a cherché à comparer l’efficacité à court et long terme de la chirurgie pour soulager les
symptômes du syndrome du canal carpien. Sur les 176 patients de l’étude, 89 ont été opérés
tandis que les 87 restants ont porté une attelle de nuit pendant six semaines. A dix-huit mois,
l’amélioration générale était de 90% pour la chirurgie contre 75% pour les attelles sachant que
41% du groupe ayant été traité par attelle avait à ce moment-là reçu aussi un traitement
5
chirurgical. On peut donc voir que la chirurgie est utilisée dans les formes non sévères lors de
l’échec des traitements conservateurs [14].
Les interventions non chirurgicales ont une efficacité reconnue avec de bons résultats
mais temporaires avec un risque d’échec ou de récidive possible. En effet, la récidive à moyen
ou long terme concernerait 75 à 90% des patients. Le traitement conservateur est un traitement
de première intention dans les formes ne présentant pas de signe de gravité (troubles objectifs de
la sensibilité, faiblesse ou amyotrophie de la loge thénar) mais également lorsque le syndrome du
canal carpien peut être spontanément réversible (sollicitation excessive inhabituelle de la main
ou grossesse) ou encore en solution d’attente avec le traitement chirurgical [9].
Les interventions chirurgicales ont une efficacité prouvée dans 95% des cas. La section
du ligament annulaire du carpe permet de libérer le nerf médian de la pression qui existait dans le
canal carpien [9]. La chirurgie par section du ligament annulaire du carpe constitue le traitement
de référence en cas d’échec d’infiltrations ou de nécessité de répéter les infiltrations [10]. Elle est
également recommandée lors d’atteintes motrices comme un déficit moteur et/ou une
amyotrophie signant un syndrome grave [9]. Des critères décisionnels concernant la chirurgie du
syndrome du canal carpien ont été émis par l’ANAES en 1997 et l’American Academy of
Orthopaedic Surgeons (AAOS) en 2011 et demeurent une référence encore aujourd’hui [18][19].
6
Il existe deux types de chirurgie du canal carpien : la chirurgie à ciel ouvert et la
chirurgie par voie endoscopique. Il n’y a pas de différence en termes d’efficacité clinique ou de
sécurité d’utilisation entre ces deux interventions [20]. Les complications post-chirurgicales sont
rares mais cela reste une opération chirurgicale avec section du ligament annulaire du carpe et
qui comprend tous les risques d’une anesthésie générale [21].
SUCHER B.M. a montré en 1994 que le diagnostic ostéopathique palpatoire chez vingt
patients atteints du syndrome du canal carpien révélait une restriction au minimum modérée des
mouvements du poignet, en comparaison avec vingt patients sains, sans symptôme qui ne
présentaient pas de restriction ou une restriction légère. Dans cette étude, seize des patients
atteints d’un syndrome du canal carpien qui présentaient au moins une restriction modérée des
mouvements du poignet ont bénéficié d’un traitement ostéopathique des dysfonctions somatiques
retrouvées. A la suite de ce traitement, ils ont remarqué une amélioration de l'amplitude des
mouvements et une diminution de leurs symptômes. Des études sur la conduction nerveuse ont
été réalisées et leurs résultats se sont améliorés en un à trois mois (diminution de la latence
motrice ou sensorielle distale, ou augmentation de l’amplitude motrice ou sensorielle) [22].
SUCHER B.M. a effectué une nouvelle étude en 1998 sur des cadavres afin de
comparer l’allongement du ligament annulaire du carpe lors d’une manipulation ostéopathique.
Deux distances ont été mesurées : entre le trapèze et l’hamatum et entre le scaphoïde et le
pisiforme. Cette étude a montré qu’un traitement ostéopathique élargit transversalement le canal
carpien et allonge le ligament annulaire du carpe. Cette étude ayant porté sur des cadavres, les
résultats ne sont probablement pas transposables aux vivants [23].
Une étude a été menée en 2000 afin de comparer l’efficacité d’une manipulation
osseuse et d’une mobilisation neuro-dynamique comme traitement du syndrome du canal
carpien. Cette étude portait sur vingt-et-un patients atteints d’un syndrome du canal carpien avec
indication chirurgicale. Les vingt-et-un patients ont été répartis aléatoirement en trois groupes de
sept patients. L’âge moyen était de 47,1 ans ce qui correspond à l’épidémiologie du syndrome.
Le groupe 1 n’était pas traité, le groupe 2 était traité uniquement par mobilisation neuro-
dynamique du nerf médian tandis que le groupe 3 était traité par manipulations des os du carpe.
7
Après trois semaines, il a été évalué qu’il n’existait pas de différence significative entre les deux
groupes traités, à l’aide de trois échelles différentes mesurant la perception de la douleur et de
l’« upper limb test ». Il existait cependant des bons résultats et statistiquement fiables par rapport
au groupe témoin (p < 0,01). Ce qui leur a permis d’affirmer qu’il existait une amélioration nette
montrant ainsi, à petite échelle cependant, que les mobilisations du carpe et du nerf médian
soulagent la douleur ressentie par le patient et améliorent la mobilité du carpe. Un traitement
manuel pourrait ainsi permettre d’éviter la chirurgie [24].
Une étude publiée en 2015 dans The Journal of Osteopathic Medicine a porté sur
l’efficacité d’un traitement ostéopathique dans le traitement d’un syndrome du canal carpien.
Cette étude comptait neuf patients répondant aux critères d’inclusion (symptômes compatibles
avec un syndrome, mise en évidence d’une dysfonction électro-physiologique du nerf médian
typique du syndrome, pas de pathologie neurologique, de chirurgie du canal carpien ou
d’injection de corticoïdes au cours des six derniers mois). Ces groupes de patients étaient
composés de six femmes et de trois hommes avec un âge moyen de 48,6 ans ce qui correspond à
l’épidémiologie. Ils ont bénéficié de six consultations d’ostéopathie espacées d’une semaine
chacune. Lors des traitements, il y a eu manipulations des os du carpe ainsi qu’un étirement du
ligament annulaire du carpe.
8
Les outils de mesure utilisés étaient le Boston Carpal Tunnel Syndrome Questionnaire,
qui évalue les symptômes et les limitations de fonctions, et le Sensory Symptom Diagram (SSD)
pour lequel ils devaient représenter les zones de leur corps qui étaient concernées par leurs
symptômes. Les mesures ont été prises avant le premier traitement ostéopathique,
immédiatement après le premier traitement il y a eu un testing électrophysiologique du nerf
médian et une imagerie ultrason puis toutes les mesures ont été reprises une semaine après le
dernier traitement ostéopathique. Il a été observé une amélioration significative des fonctions et
symptômes (p = 0,004), plus prononcée chez les patients traités. Une diminution significative du
score SSD a été retrouvée (p = 0,002). Les patients ont également estimé ressentir une
amélioration de leurs symptômes. Il n’y a cependant pas eu de changement de la fonction
électro-physiologique du nerf médian même si une augmentation de la longueur du ligament
annulaire du carpe a été retrouvée [25].
L’étude de 2015 citée ci-dessus tend à montrer qu’un étirement fascial du ligament
annulaire du carpe aurait pour effet une augmentation de la longueur de ce ligament. Lors de
cette étude, une amélioration significative des symptômes et fonctions (p = 0,004) a été mesurée,
notamment chez le groupe traité, ce qui pourrait suggérer que l’étirement du ligament annulaire
du carpe a joué un rôle dans cette amélioration. Cependant, les sujets traités l’ont été par
manipulations des os du carpe ainsi que par un étirement du ligament annulaire du carpe ce qui
ne permet pas de différencier les effets des deux techniques distinctement. [25].
9
I.3.4 Protocole défini de tests ostéopathiques
Une étude menée à Nice de décembre 2009 à avril 2010 a visé à démontrer l’efficacité
d’un traitement ostéopathique sur le syndrome du canal carpien. Cette étude portait sur vingt
patients : treize femmes et sept hommes, respectant donc la prédominance féminine du
syndrome. Ils présentaient tous un syndrome du canal carpien au moins au stade 3 de la
classification de ROSENBAUM et OCHOA. Ces patients ont été répartis aléatoirement en deux
groupes : un groupe traité et un groupe contrôle, avec des différences évaluées entre les deux
groupes comme non significatives. L’âge moyen était de 54,5 ans avec un écart type de 8,5 ans
ce qui respecte l’épidémiologie du syndrome. Quatre consultations ostéopathiques espacées
d’une semaine chacune ont été réalisées, suivant toujours le même protocole de tests pour chaque
patient et chaque séance, peu importe le groupe. Les patients ne devaient pas avoir d’autres
traitements en cours (autre traitement ostéopathique, anti-inflammatoires, infiltrations) et ne pas
avoir de maladie associée afin de limiter les biais de l’étude. Les techniques étaient ciblées sur
les articulations du membre supérieur, de la colonne cervicale, thoracique et lombaire. Il
s’agissait de techniques sur toutes les structures du membre supérieur pouvant provoquer une
compression ou une traction sur le nerf médian, sur l’ensemble de son trajet, des cervicales
jusqu’à la main. Les outils de mesure utilisés étaient l’Echelle Visuelle Analogique (EVA), le
Disabilities of Arm, Shoulder and Hand questionnaire (DASH) qui ont été remplis avant la
première séance et après la dernière. Une poire dynamométrique a été utilisée pour mesurer
l’intensité de la force musculaire entre chaque séance. Les résultats de ces mesures ont montré
une diminution des scores à l’EVA recueillis avant et après chaque séance, cette diminution étant
plus importante pour le groupe traité que pour le groupe témoin. Les évolutions ont été
comparables pour les hommes et les femmes et évaluées comme très significatives pour les deux
groupes (p < 0,001). Une amélioration du score DASH pour le groupe traité avec une valeur
statistiquement significative (p < 0,01) et une amélioration de la force musculaire avec une
valeur très significative (p < 0,001) ont été notées chez les femmes traitées mais les
améliorations étaient non significatives chez les hommes traités. Aucune évolution significative
du score DASH ou de la force musculaire n’a cependant été mise en évidence dans le groupe
témoin. Malgré tout, l’étude ne porte que sur un nombre restreint de patients (vingt) et il n’y a eu
que deux mesures ce qui ne permet pas de généraliser les résultats, notamment sur le long terme
[26].
10
Lors de l’étude expérimentale d’un mémoire d’ostéopathie soutenu en 2017, trois
patients : deux hommes et une femme avec un âge moyen de 45 ans ont bénéficié de trois
consultations chacune espacée de trois semaines. On peut déjà noter le très faible nombre de
patients ainsi que le fait qu’il y ait plus d’hommes que de femmes ce qui ne respecte pas le sexe-
ratio du canal carpien. De plus, leur syndrome pouvait être unilatéral ou bilatéral, ils pouvaient
présenter des récidives après opération ou encore des séquelles. L’étudiant a utilisé l’Echelle
Visuelle Analogique (EVA), la représentation visuelle schématique des mains et le questionnaire
spécifique au canal carpien comme outils de mesure. Les mesures ont été prises avant la
première consultation et après le traitement de la dernière consultation. Lors des trois
consultations, il a toujours utilisé le même protocole de tests : première côte, charnière cervico-
dorsale, palpation des membres supérieurs, des membranes interosseuses et des tabatières
anatomiques, mobilisations passive et active des épaules, des coudes et des poignets, test de
l’orifice supérieur du thorax, palpation et mobilisations passive et active vertébrales. Il a obtenu
comme résultats à la suite de ces trois consultations une diminution importante du score EVA qui
est passé en moyenne de 6 à 1 ainsi qu’une diminution de la zone douloureuse schématisée au
niveau de la main. Ces résultats tendent à montrer que son protocole de tests propres au
syndrome du canal carpien, tout en prenant en compte la globalité du patient, a eu un impact sur
les douleurs et les symptômes ressentis par les patients. Cependant son étude comporte trop peu
de patients et ne respecte pas l’épidémiologie connue du syndrome du canal carpien ce qui ne
permet pas de généraliser les résultats. De même, les mesures sont prises immédiatement à la fin
du dernier traitement ce qui ne permet pas de connaitre l’effet à long terme [27].
11
I.4 OUTILS DE MESURES
12
II. PROBLEMATIQUE
Le syndrome du canal carpien est très fréquent et constitue environ 35% des maladies
professionnelles invalidantes. Son traitement varie entre les formes non graves et les formes
graves, pouvant aller jusqu’à la chirurgie. Les formes non graves étant traitées par injections de
corticoïdes ou immobilisation par orthèse tandis que les formes graves sont traitées par chirurgie
à ciel ouvert ou par voie endoscopique, par section du ligament annulaire du carpe. De
nombreuses études ont été réalisées dans le but d’évaluer l’impact d’un traitement ostéopathique
sur ce syndrome. Toutes les études analysées tendent à montrer qu’un traitement ostéopathique a
un effet positif sur les douleurs liées au syndrome du canal carpien mais les mesures sont à
chaque fois prises presque immédiatement après le dernier traitement, on ne connait donc pas la
pérennisation de cet effet. Il serait intéressant d’effectuer de nouvelles mesures quelques
semaines ou mois après afin d’évaluer si l’effet du traitement perdure dans le temps. Prendre des
mesures entre chaque traitement peut être intéressant afin de quantifier l’amélioration des
symptômes après chaque séance.
Ainsi, nous pouvons émettre l’hypothèse qu’un traitement ostéopathique pourrait
retarder voire prévenir l’intervention chirurgicale chez les patients atteints d’un syndrome du
canal carpien.
13
III. METHODOLOGIE
III.1 POPULATION
14
III.1.4 Critères d’exclusion
- Indisponibilité pour la seconde consultation ou le dernier rendez-vous pour les tests
- Abandon du patient
- Avoir subi un traumatisme au niveau du membre supérieur pendant la durée de
l’inclusion
- Aggravation du stade du syndrome du canal carpien selon la classification de Rosenbaum
et Ochoa vers un stade 3 (indication chirurgicale)
15
III.3 MATERIEL ET METHODES
Tests des os du carpe : Le patient est assis, le praticien est debout en face de lui. Une
main va venir prendre en pince antéro-postérieure un os du carpe tandis que l’autre main va venir
mobiliser l’os du carpe adjacent dans un axe antéro-postérieur. Le praticien va venir mobiliser
antéro-postérieurement chaque os du carpe par rapport à tous les os avec lesquels il s’articule.
Tests du ligament annulaire du carpe : Le patient est assis, le praticien est debout en face
de lui. Le praticien prend la main du patient entre ses deux mains avec ses pouces sur la face
palmaire de la main du patient et l’index et le majeur sur la face dorsale de sa main. Les
auriculaires du patient sont entre les index et les annulaires du praticien. Le praticien fait en sorte
d’écarter les index du patient de façon à écarter l’aponévrose palmaire également. Le praticien
étire ensuite l’aponévrose palmaire en emmenant la colonne de ses pouces latéralement.
Techniques utilisées :
⦁ Techniques ostéoarticulaires
⦁ Techniques musculo-aponévrotiques
Les techniques seront réalisées en fonction du confort du patient de façon directe ou
indirecte. Toutes les techniques de normalisation seront réalisées au niveau du poignet du
patient : sur les os du carpe ou sur le ligament annulaire du carpe.
16
III.4 DESIGN EXPERIMENTAL
III.4.1 Plan général de l’étude
17
III.4.2 Déroulement de l’étude pour le patient
Le patient devra se présenter à la clinique ostéopathique du Centre International
D’Ostéopathie (CIDO) puis il sera emmené dans une salle clinique ou jusqu’à la salle de
recherche au sein de l’établissement. Le mémoire lui sera présenté et expliqué pendant cinq
minutes environ, des réponses seront apportées à toutes les questions que le patient aura
concernant le mémoire. Il devra signer la fiche « Information et consentement du patient » avant
de passer à la suite [Annexe 2]. Il aura ensuite une dizaine de minutes pour répondre à plusieurs
questionnaires d’évaluation de la douleur. Puis il y aura une dizaine de minutes de tests
ostéopathiques et pour le groupe expérimental, il y aura une phase de cinq/dix minutes
supplémentaires de traitement. Les deux groupes devront enfin répondre à nouveau à certains
questionnaires sur la douleur afin de quantifier les variations après le traitement ou non. En tout,
la phase 1 durera environ trente minutes pour le groupe contrôle et quarante minutes pour le
groupe expérimental.
Trois semaines plus tard (à plus ou moins une semaine près), le patient devra revenir vingt
minutes au Centre International d’Ostéopathie pour la deuxième phase : dix minutes de
questions sur la douleur et dix minutes de tests ostéopathiques.
Six mois après la première consultation (à plus ou moins une semaine près), le patient devra
revenir au Centre International d’Ostéopathie pour la troisième phase qui sera similaire à la
deuxième phase. L’inclusion sera terminée après la troisième phase.
Les résultats seront présentés sous forme de moyennes (± écart-type) pour les variables
intensité de la douleur, score DASH et score du questionnaire de Boston. Après vérification de
la normalité des distributions par le test de normalité de Kolmogorov-Smirnov, les
comparaisons entre les groupes « expérimental » et « contrôle » seront effectuées avec un test t
de Student pour échantillons appariés. Les corrélations entre les variables seront analysées avec
le test de corrélation de Spearman et/ou une analyse de variance (ANOVA). Le seuil de
significativité statistique est établi pour P<0.05.
18
IV. RESULTATS
IV.1 POPULATION
La population est composée de 32 patients, répondant tous aux différents critères d’inclusion.
L’ensemble des patients a été réparti de façon aléatoire en deux groupes :
- 10 patients appartiennent au groupe contrôle, d’âge moyen de 49,80 ans (± 4,99 ans). Le
groupe contrôle est composé de 8 femmes et 2 hommes.
- 22 patients appartiennent au groupe expérimental, d’âge moyen de 47,82 ans (± 6,61
ans). Le groupe expérimental est composé de 17 femmes et 5 hommes.
Le test t-student montre qu’il n’existe pas de différence significative entre les deux groupes (p ≃
0,43) concernant l’âge, les deux groupes sont donc homogènes concernant cette variable.
Le groupe contrôle est composé à 80,0% de femmes et à 20,0% d’hommes tandis que le groupe
expérimental est composé à 77,3% de femmes et à 22,7% d’hommes. Ils respectent donc tous les
deux la prédominance féminine correspondant à l’épidémiologie du syndrome du canal carpien.
Une patiente a été exclue du groupe contrôle après la première consultation car elle a eu une
infiltration pour rhizarthrose au niveau de la main traitée, ce qui constitue un biais pour cette
étude. Deux autres patients ont été exclus du groupe expérimental après la deuxième consultation
car ils ont eu respectivement une infiltration pour le syndrome carpien et des ondes de choc au
niveau du coude. Trois patients ont été exclus suite à la deuxième consultation, deux dans le
groupe expérimental et une dans le groupe contrôle, car le troisième rendez-vous n’a pas pu être
effectué six mois après le premier.
19
Le score moyen du groupe expérimental à l’EVA est de 4,13 (± 1,77) avant traitement.
Ce score moyen est de 2,08 (± 1,49) trois semaines après le traitement, pour le groupe
expérimental. La différence moyenne des scores est de 2,05 pour le groupe expérimental. Cette
valeur est statistiquement significative (p<0,0001).
Ce score moyen est de 1,29 (± 1,46) six mois après le traitement. La différence moyenne des
scores, avant traitement et six mois après, est de 2,63 pour le groupe expérimental. Cette valeur
est statistiquement significative (p<0,0001) (figure 4).
Le score moyen du groupe contrôle à l’EVA est de 2,66 (± 2,57) avant traitement. Ce
score moyen est de 1,95 (± 1,31) lors du second rendez-vous. La différence moyenne des scores
est de 0,12 pour le groupe contrôle. Cette valeur n’est statistiquement pas significative (p≃0,86).
Ce score moyen est de 1,89 (± 1,75) six mois après le traitement. La différence moyenne des
scores, avant traitement et six mois après, de 0,18 pour le groupe contrôle. Cette valeur n’est
statistiquement pas significative (p≃0,87) (figure 4).
20
Le score moyen du groupe contrôle de la capacité fonctionnelle du membre supérieur,
score DASH, est de 44,01% (± 11,78) avant traitement. Ce score moyen est de 40,98% (± 8,46)
lors du second rendez-vous. La différence moyenne des scores est de 4,13% pour le groupe
contrôle. Cette valeur n’est statistiquement pas significative (p≃0,24).
Ce score moyen est de 41,00% (± 12,17) six mois après le traitement. La différence moyenne des
scores, avant traitement et six mois après, est de 2,71% pour le groupe contrôle. Cette valeur
n’est statistiquement pas significative (p≃0,49) (figure 5).
Le score moyen du groupe contrôle au questionnaire BOSTON est de 2,00 (± 0,47) avant
traitement. Ce score moyen est de 2,00 (± 0,47) lors du second rendez vous. La différence
moyenne des scores est de 0,03 pour le groupe contrôle. Cette valeur n’est statistiquement pas
significative (p≃0,85).
Ce score moyen est de 1,84 (± 0,57) six mois après le traitement. La différence moyenne des
scores, avant traitement et six mois après, est de 0,06 pour le groupe contrôle. Cette valeur n’est
pas statistiquement significative (p≃0,74) (figure 6).
21
Figure 7 : Pourcentage de patients ayant des symptômes pour chaque zone représentée, avant
traitement ainsi que trois semaines et six mois après
Des pourcentages ont été réalisés afin d’établir les zones douloureuses chez les patients
avant traitement ainsi qu’à chaque phase du mémoire. La figure 7 sert de repère afin d’évaluer
quel pourcentage de patients a des symptômes pour chaque zone représentée au niveau de la
main. Un patient peut avoir plusieurs zones douloureuses, par exemple les trois premiers doigts
ainsi qu’un point au niveau du poignet. Les résultats de localisation de la douleur ne peuvent être
évalués que de façon qualitative.
22
Pour le groupe contrôle, il existe également une diminution du pourcentage de patients
ayant des symptômes au niveau des doigts. Par contre, on retrouve de nouvelles zones
symptomatiques chez de nombreux patients : pouce, trois premiers doigts ou deux derniers
doigts de la main.
Le score moyen du groupe expérimental à l’EVA est de 4,13 (± 1,77) avant traitement.
Ce score moyen est de 2,44 (± 2,60) juste après le traitement. La différence moyenne des scores
est de 1,69 pour le groupe expérimental. Cette valeur est statistiquement significative (p<0,05)
(figure 8).
Le score moyen du groupe contrôle à l’EVA est de 2,66 (± 2,57) avant traitement. Ce
score moyen est de 1,61 (± 1,61) juste après le traitement. La différence moyenne des scores est
de 1,05 pour le groupe contrôle. Cette valeur n’est statistiquement pas significative (p≃0,26)
(figure 8).
23
Figure 9 : Pourcentage de patients ayant des symptômes pour chaque zone représentée, avant et
après traitement
Des pourcentages ont été réalisés afin d’établir les zones douloureuses chez les patients.
La figure 9 sert de repère afin d’évaluer quel pourcentage de patients a des symptômes pour
chaque zone représentée au niveau de la main. Un patient peut avoir plusieurs zones
douloureuses, par exemple les trois premiers doigts ainsi qu’un point au niveau du poignet. Les
résultats de localisation de la douleur ne peuvent être évalués que de façon qualitative.
Pour le groupe contrôle, on constate une diminution du pourcentage de patients ayant des
symptômes au niveau des doigts et une augmentation du pourcentage de patients ayant des
symptômes dans d’autres zones : deux derniers doigts ou pouce principalement.
24
V. DISCUSSION
25
L'objectif secondaire est d'évaluer l'impact du traitement ostéopathique sur les symptômes
du syndrome du canal carpien à court terme. À cette fin, l'intensité de la douleur et la cartographie
des symptômes de la main ont été évaluées immédiatement après le traitement. Les résultats
montrent une diminution de l’intensité de la douleur avant et après traitement (ostéopathique ou
placebo) dans les deux groupes avec une diminution plus importante chez le groupe expérimental.
De plus, la diminution est statistiquement significative dans le groupe expérimental contrairement
au groupe contrôle. Concernant la représentation visuelle schématique des mains, les résultats
montrent une diminution du pourcentage de patients ayant des zones symptomatiques précises au
niveau de la main suite au traitement. Cependant, le traitement ostéopathique semble avoir
déclenché des symptômes chez certains patients tandis que certains n’ont ressenti aucun symptôme
suite à cela, autant dans le groupe expérimental que dans le groupe contrôle.
Le fait qu’un traitement soit effectué, qu’il soit ostéopathique ou placebo, semble donc
diminuer l’intensité de la douleur chez les patients, même si cette diminution n’est pas
statistiquement significative chez le groupe contrôle. Au niveau de la cartographie des symptômes
au niveau de la main, le traitement ostéopathique permet de diminuer le pourcentage de patients
ayant des zones symptomatiques, certains patients ne ressentant plus aucun symptôme au niveau
de la main suite au traitement. Le traitement ostéopathique permet donc à court terme, de diminuer
l’intensité de la douleur et les zones symptomatiques au niveau de la main.
Des réflexions pourraient être faites sur la méthodologie de ce mémoire. Il a été choisi de
ne traiter que les os du carpe et le ligament annulaire du carpe. Les résultats ont montré une
diminution de l’intensité de la douleur des patients ainsi qu’une amélioration de leurs symptômes
qui s’est maintenue pendant au moins les six mois du mémoire. Deux études menées
précédemment, en 2000 [24] et 2015 [25], comportaient des manipulations du nerf médian et des
os du carpe et ont montré une amélioration des symptômes, ce qui tend à confirmer les résultats de
ce mémoire. Une autre étude publiée en 2018 confirme également les résultats de ce mémoire.
Dans cette étude, 103 patients ont été répartis en deux groupes : un groupe traité et un groupe sans
traitement. L’utilisation de techniques neuro-dynamiques, dans les formes légères à modérées
semblaient présenter des avantages thérapeutiques importants : améliorations de la conduction
nerveuse, de la douleur ainsi que de la gravité des symptômes et de l’état fonctionnel évalués par
le score de Boston [33]. Cependant, d’autres études, comme celle de 2011 [26] ou celle de 2017
[27] étaient composées de plusieurs consultations et comprenaient des techniques sur tout le
membre supérieur. Ces deux études avaient également comme résultats une diminution de la
douleur (score EVA) et une amélioration du score DASH quantifiant la capacité fonctionnelle du
membre supérieur. On pourrait donc se demander si faire un traitement de tout le membre
supérieur n’aurait pas donné de meilleurs résultats qu’un traitement local uniquement au niveau
26
des os du carpe et du ligament annulaire du carpe. Dans ce sens, un traitement également au niveau
de la membrane interosseuse et des sites de compression du nerf médian (aponévrose du biceps
brachial, septum intermusculaire interne du bras, muscle rond pronateur entre autres) pourrait être
intéressant, même si le syndrome du canal carpien se définit comme une compression du nerf au
niveau du canal carpien. De même, on peut s’interroger sur l’intérêt de faire également un
traitement lors de la deuxième consultation après les questionnaires et la phase de tests ainsi que
sur la potentielle « consolidation » de traitement que cela aurait pu apporter. En effet, dans ce
mémoire, on constate que l’intensité de la douleur et les symptômes sont toujours diminués au
bout de six mois mais qu’ils restent présents. Un second traitement pourrait permettre de voir si la
douleur et les symptômes peuvent diminuer de façon encore plus importante. De plus, le fait que le
traitement ostéopathique soit effectué uniquement en fonction des dysfonctions ostéopathiques
retrouvées par les deux praticiens peut constituer un biais car le traitement est différent pour
chaque patient. Dans une suite de ce mémoire, on pourrait essayer d’établir s’il existe un lien entre
les dysfonctions ostéopathiques retrouvées et les symptômes ou la douleur ressentis par le patient.
Il pourrait être intéressant de noter si les dysfonctions ostéopathiques retrouvées au début
reviennent ou non et si cela coïncide avec un changement au niveau des symptômes des patients.
Un autre biais possible de cette étude est le traitement placebo effectué. En effet, lors du traitement
placebo, le praticien avait quand même les mains posées sur le patient même s’il n’avait aucune
intention thérapeutique. On peut se demander si cette action sur le patient n’entraine pas un effet
tout de même.
Dans cette étude, il n’a pas été défini de durée minimale de diagnostic de syndrome du
canal carpien, seulement un stade de 1 ou 2 dans la classification de Rosenbaum et Ochoa. Cela
avait été expliqué par le fait que les traitements conservateurs, comme les orthèses, l’infiltration de
corticoïdes ou tels que peut l’être l’ostéopathie, sont recommandés dans les formes peu sévères
(stades 1 et 2) [9]. Une étude publiée en 2018 portant sur 1787 poignets montre qu’il faut préférer
un traitement conservateur quand le syndrome est léger et de courte durée tandis que la chirurgie
est plus efficace à 6 mois dans le cas de symptômes persistants [34]. On peut donc se demander si
les patients présentant un syndrome du canal carpien depuis des années seront aussi réceptifs à un
traitement conservateur que les patients ayant un syndrome du canal carpien plus récent.
Une population plus importante permettrait de généraliser les résultats de ce mémoire encore plus.
De même, il serait bien d’avoir un groupe contrôle plus important voir du même nombre que le
groupe expérimental. Pour cela, il faudrait essayer de recruter des patients dans plus de structures
comme par exemple des centres orthopédiques, chez des rhumatologues, etc. Avoir un groupe
contrôle plus important apporterait peut-être des résultats plus généralisables que dans ce mémoire
où le groupe contrôle n’est composé que de dix personnes. Cela n’a pas été fait dans ce mémoire
27
car il a été choisi de diviser la population en 80% expérimental et 20% contrôle afin d’avoir la plus
grande population possible dans le groupe traité par ostéopathie afin de pouvoir généraliser les
résultats retrouvés.
Des améliorations pourraient être apportées concernant les outils de mesures. En effet,
après expérimentation, le questionnaire de Boston semble plus spécifique que le questionnaire
DASH. Les questions portent sur les symptômes spécifiques du syndrome, la fréquence la nuit
tandis que le questionnaire DASH est plus général avec des questions concernant le membre
supérieur dans sa totalité et des activités en général. Utiliser uniquement un questionnaire
spécifique au syndrome du canal carpien et à ses symptômes pourrait permettre d’avoir des
résultats plus précis et réellement représentatifs de l’évolution des symptômes de ce syndrome. En
effet, le questionnaire de Boston semble plus sensible aux variations que celui de DASH. Malgré
tout, l’utilisation de ces deux questionnaires lors du mémoire a été positive et a permis de constater
une amélioration de la capacité fonctionnelle du membre supérieur ainsi que la gravité des
symptômes du syndrome du canal carpien, dans le groupe traité en ostéopathie. De même, la
représentation visuelle schématique des mains, est un outil quantifiable mais très subjectif car il
dépend du ressenti algique du patient. Il est également apparu lors du mémoire qu’il était parfois
difficile pour les patients de se souvenir précisément des zones douloureuses si elles n’étaient pas
présentes lors du remplissage du questionnaire. Afin d’avoir des résultats précis, il est peut être
préférable de ne prendre que des outils de mesure objectifs afin d’éviter tout biais de ressenti.
D’autres biais existent potentiellement dans cette étude. En effet, nous ne savons pas avec
certitude si les patients n’ont pas bénéficié d’un autre traitement (kinésithérapie ou ostéopathie
entre autres) entre temps. Des patients ont justement été exclus de l’étude pour ces raisons car ils
avaient bénéficié d’infiltration ou d’ondes de choc notamment. De même, les patients de ce
mémoire ont tous des professions différentes qui ne sollicitent pas de la même façon le membre
supérieur et peuvent impacter les résultats. Le fait qu’il puisse y avoir des métiers très manuels,
des métiers de bureau ou autre n’a pas été pris en compte ce qui constitue un biais.
La durée de l’étude peut également être remise en cause. Les études trouvées
précédemment duraient entre 4 et 6 semaines [25] [26] et au maximum 9 semaines [27]. Notre
étude dure plus longtemps car elle s’étend sur un peu plus de 6 mois. La durée de cette étude est
donc beaucoup plus longue que les études citées dans l’état des connaissances, cela nous permet
d’évaluer les effets du traitement sur les symptômes à plus long terme que ce qui avait été fait
précédemment. Cependant, on peut se demander si cela suffit pour investiguer les effets du
traitement à long terme. Il faudrait revoir les patients plus longtemps après (1 an) pour évaluer la
28
pérennité du traitement. A l’avenir, cette étude pourrait être poursuivie sur une durée plus longue
afin d’évaluer sur un laps de temps encore plus important l’impact du traitement ostéopathique sur
l’évolution du syndrome du canal carpien. Malgré tout, une étude publiée en 2019 tend à confirmer
les résultats de ce mémoire. En effet, 107 patients atteints de syndrome du canal carpien ont été
observé 6 mois après un traitement basé sur des techniques neuro-dynamiques. Les résultats
retrouvés dans cette étude montrent une réduction de la douleur ainsi qu’une amélioration des
symptômes (p<0,05) [35].
29
VI. CONCLUSION
En définitive, cette étude qui porte sur l’impact d’un traitement ostéopathique sur l’évolution
d’un syndrome du canal carpien, nous permet d’apporter certaines réponses statistiquement
significatives aux problématiques de ce mémoire. En réponse à l’objectif principal, nous constatons
une diminution de l’intensité de la douleur ainsi qu’une amélioration de la capacité fonctionnelle du
membre supérieur et des symptômes dans le groupe expérimental, à moyen mais également à plus
long terme (six mois après le traitement). Il semble également exister une diminution progressive des
zones symptomatiques au niveau de la main, certains patients du groupe expérimental ne ressentent
même plus aucun symptôme à ce niveau. Nous pouvons noter qu’il existe une légère diminution de
l’intensité de la douleur et amélioration de la capacité fonctionnelle du membre supérieur chez le
groupe contrôle même si ces différences ne sont pas statistiquement significatives. Pour répondre à
l’objectif secondaire, nous retrouvons une diminution de l’intensité de la douleur immédiatement
après le traitement, dans les deux groupes avec une différence plus marquée et statistiquement
significative dans le groupe expérimental. Cependant, on remarque que le traitement ostéopathique
semble déclencher des symptômes au niveau de la main chez certains patients tandis que d’autres
n’en ressentent aucun suite à la manipulation. Les résultats obtenus semblent correspondre à ceux
imaginés au début de cette étude et permettent de répondre de façon statistiquement significative aux
problématiques de ce mémoire. Cependant, la discussion soulève de nouvelles questions qui
permettraient d’améliorer l’étude et de confirmer ou non les résultats trouvés aux problématiques. La
prochaine étude devrait s’intéresser à une population si possible plus importante avec deux groupes
égaux ou du moins plus similaires en nombre. Il faudrait que le traitement soit effectué sur tout le
bras jusqu’aux cervicales et non uniquement sur le poignet afin d’évaluer l’effet d’un traitement tout
le long du trajet du nerf médian. De même, un second traitement effectué lors de la deuxième
consultation pourrait permettre de consolider les effets du premier traitement à plus long terme.
Cette étude nous permet de nous questionner sur la place de l’ostéopathie dans la prise en charge
pluridisciplinaire du syndrome du canal carpien et sur son intégration au sein des traitements
conservateurs de cette pathologie.
30
VII. BIBLIOGRAPHIE
3. LERAT J.-L., cours d’orthopédie membre supérieur. Faculté Lyon Sud. 2004-2005,
mis à jour le 11 février 2005. pp 91-92.
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sur : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/syndrome-canal-carpien/comprendre-
syndrome-canal-carpien (consulté le 12/04/2018).
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31
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diagnosis and treatment of six hundred fifty four hands. The Journal of Bone and Joint
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13. HAASE S., RINNE S., SEWON E. Treating carpal tunnel syndrome with
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scientifique. Helsinki University of Applied Sciences, 2009. [En ligne]. Disponible sur :
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16. ALBERT J.-D., DREANO T., MARIN F., SAULEAU P. Syndrome du canal
carpien. 2010 [En ligne] Disponible sur : www.em-
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conservative treatment of carpal tunnel syndrome. Clinical rehabilitation, 2007, n°21,
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tunnel syndrome. 2011 report for the "re-issue" of the original guideline. 2011. [En
ligne]. Disponible sur :
http://www.aaos.org/research/guidelines/CTS_Treatment_REIssue.pdf (consulté le
17/04/2018).
22. SUCHER B.M. Palpatory diagnosis and manipulative management of carpal tunnel
syndrome. The Journal of the American Osteopathic Association. 1994, vol. 94, n°8, pp.
647-663.
25. BURNHAM R.S., BURNHAM T., HEATH D.M., HIGGINS D.C., Effectiveness of
Osteopathic Manipulative Treatment for Carpal Tunnel Syndrome : A Pilot Project. The
Journal of Osteopathic Medicine. 2015, vol. 115, n°3, pp. 138-148.
33
28. Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé. Evaluation et suivi de
la douleur chronique chez l’adulte en médecine ambulatoire. Février 1999 [En ligne].
Disponible sur : https://www.cnrd.fr/IMG/pdf/PEC_dl_ad_ambul.pdf (consulté le
27/03/2018).
29. DINH A., DUBERT T., DUMONTIER C., VOCHE P. Le questionnaire DASH.
Adaptation française d’un outil d’évaluation international. Chirurgie de la main. 2001,
vol. 20, n°4, pp 294-302.
31. CHU de Montpellier. Echelle visuelle analogique EVA. [En ligne]. Disponible sur :
http://www.chu-montpellier.fr/fileadmin/user_upload/CLUD/Echelles/echelle-EVA.pdf
(consulté le 10/12/2018)
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Disponible sur : https://www.has-
sante.fr//portail/upload/docs/application/pdf/reeducation_epaule_-
_questionnaire_dash.pdf (consulté le 04/12/2018)
35. LINEK P., WOLNY T. Long-term patient observation after conservative treatment
of carpal tunnel syndrome: a summary of two randomised controlled trials. Peer J.
Novembre 2019, Collection 2019 [En ligne]. Disponible sur :
https://peerj.com/articles/8012/
34
VIII. ANNEXES
VIII.1 Annexe 1 : Lettre de recrutement
Ce travail a pour but d’évaluer les effets de l’ostéopathie sur l’évolution des symptômes d’un
syndrome du canal carpien.
Marie HARIVEAU
Directrice
VIII.2 Annexe 2 : Lettre d’information et de consentement
LETTRE D’INFORMATION
Lisez attentivement cette lettre et posez toutes les questions qui vous sembleront utiles. Vous
pourrez alors décider si vous voulez participer à ce projet ou non.
« Impact d’un traitement ostéopathique sur l’évolution d’un syndrome du canal carpien »
Madame, Monsieur,
Dans le cadre d’un mémoire de fin d’études en ostéopathie mené au sein du CIDO à Saint-
Etienne, je vous propose de participer à un projet qui a pour but d’évaluer l’impact d’un
traitement ostéopathique sur l’évolution des symptômes chez un patient souffrant d’un syndrome
du canal carpien de stade 1 ou 2 de la classification de Rosenbaum et Ochoa.
Les inconforts : avec une faible probabilité, de possibles douleurs musculaires, type
courbatures ainsi qu’une légère fatigue qui ne dureront que pendant un temps limité.
Votre participation à cette étude est entièrement volontaire. Vous pouvez toutefois à
tout moment quitter cette étude sans conséquence.
Seules les données nécessaires à la recherche seront recueillies. Vous aurez à tout
moment le droit d’accéder aux données vous concernant. Vous avez néanmoins le droit de vous
opposer à ce que les données vous concernant fassent l’objet d’un traitement informatisé. Vous
aurez également le droit de demander à ce que les données inexactes ou devenues inexactes
soient rectifiées. Vous pourrez à tout moment exercer ces droits auprès de l’étudiant et du
CIDO.
Je déclare avoir été informé(e), oralement et par écrit, par l’étudiant signataire des objectifs et du
déroulement de l’étude, des effets présumés, des avantages et des inconvénients possibles ainsi
que des risques et inconforts éventuels.
Je certifie avoir lu et compris l’information écrite aux patients qui m’a été remise sur
l’étude précitée. J’ai eu l’opportunité de poser des questions et toutes mes questions ont
reçu des réponses satisfaisantes. Je conserve l’information écrite aux patients et reçois
une copie de ma déclaration écrite de consentement.
J’ai noté que les données seront traitées dans la plus stricte confidentialité et j’accepte que
mes données personnelles soient traitées de façon anonyme par le CIDO conformément à
la Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978.
Je prends part de façon volontaire à ce projet. J’ai bien noté que je pouvais retirer mon
consentement à tout moment, sans avoir à fournir de justification.
J’accepte de suivre les instructions de l’équipe de l’étude et de coopérer avec l’étudiant et son
tuteur, et de l’informer de tout effet secondaire et de toute altération de mon état de santé.
Patient numéro …
Tableau récapitulatif des dysfonctions retrouvées chez le patient avant traitement lors de la phase
1.
Résultat EVA : …………. UA Résultat DASH : …………. %
Résultat Boston : …………. /5
Tableau récapitulatif des dysfonctions retrouvées chez le patient après traitement lors de la phase
1.
Résultat EVA : …………. UA Résultat DASH : …………. %
Résultat Boston : …………. /5
Tableau récapitulatif des dysfonctions retrouvées chez le patient, 3 semaines après la phase 1.
Résultat EVA : …………. UA Résultat DASH : …………. %
Résultat Boston : …………. /5
Tableau récapitulatif des dysfonctions retrouvées chez le patient, 6 mois après la phase 1.
Résultat EVA : …………. UA Résultat DASH : …………. %
Résultat Boston : …………. /5
Les dysfonctions seront représentées dans ces quatre tableaux par des croix (X). S’il n’y a pas de
dysfonction, la case comportera un rond barré (Ø).
Le patient ne pourra pas voir la représentation visuelle schématique des mains précédente, afin de
ne pas être influencé.
Phase 1 (le ……/……/…………) :
Avant traitement
Après traitement
But : Evaluer l’intensité de la douleur à l’aide d’une réglette comportant deux faces : une face
patient et une face soignant.
Score : De 0 à 10
Cotation : Sur la face à présenter au patient, se trouve un trait horizontal de 10 cm, avec à chaque
extrémité un qualificatif « pas de douleur » à gauche et « douleur maximale imaginable » à droite.
Sur la face soignant, se trouve une graduation de 0 à 10. Il est demandé au patient de déplacer le
curseur figurant sur la réglette et le soignant relève le chiffre correspondant à l’endroit où le patient
a placé ce curseur.
Seuil de prescription antalgique : Une cotation supérieure à 3/10 nécessite une thérapeutique
antalgique adaptée. La correspondance entre niveau d’EVA et intensité de douleur étant la
suivante :
De 0 à 3 : douleur faible
De 3 à 5 : douleur modérée
De 5 à 7 : douleur intense
> 7 : douleur extrêmement intense
Inconvénients : Cette échelle mesure seulement l’intensité de la douleur et fait abstraction des
autres dimensions de la douleur. Près de 20% des patients ne comprennent pas cette échelle
(enfants, personnes âgées, patients ayant des capacités d’attention ou d’abstraction restreintes).
L’outil n’est pas adapté pour les patients mal-voyants ou ne pouvant saisir le curseur.
VIII.5 Annexe 5 : Questionnaire DASH (Disabilities of Arm, Shoulder and Hand
questionnaire) [32]
VIII.6 Annexe 6 : Boston Carpal Tunnel Syndrom Questionnaire
Impact of osteopathic treatment on the progression of carpal tunnel syndrome
(Author : Camille CHARMOT ; study director : Agnès HELBERT D.O. ; research director : Martin GARET ; with the
participation of : Centre International d’Ostéopathie (CIDO))
Discussion and conclusion : The results shows a significant decrease of symptoms in the experimental group.
However, treating the entire upper limb or consolidating the treatment by performing a second treatment during
the second consultation [4] could lead to better results.
e
1. Collège des Enseignants de Neurologie. DEFEBVRE L., ZUBER M. Réussir les Epreuves Classantes Nationales. 4 édition. Elsevier
Masson. 2016, pagination multiple.
2. Haute Autorité de Santé. Analyse et amélioration des pratiques. Syndrome du canal carpien : optimiser la pertinence du parcours
patient
3. Haute Autorité de Santé. Rapport d’évaluation technologique : Chirurgie du syndrome du canal carpien : approche
multidimensionnelle pour une décision pertinente. 2012
4. BENSAID G., PAYROUSSE J.-L., SEBAN J. Efficacité d’un traitement ostéopathique sur le syndrome du canal carpien. Médecine
scientifique. La revue de l’Ostéopathie. 2011, vol 1-1, pp. 19-24.