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3E ÉDITION
Michel Dufour
Patrick Colné
Stéphane Barsi
Table des matières
Couverture
Title page
Page de titre
Page de copyright
Abréviations
Introduction
La masso-kinésithérapie
Présentation de l'ouvrage
Place et rôle du MK
Conditions d'exercice
Bref historique
Personnel soignant
Comportements professionnels
Cadre de soins
Matériel d'examen
Matériel de traitement
Projet de soin
Placements opératoires
Bases générales
Techniques d'investigation
Examen morphostatique
Examen tégumentaire
Examen articulaire
Examen musculaire
Examen fonctionnel
Profil psychologique
Examens complémentaires
Bilan et dominantes
Diagnostic kinésithérapique
Problème et problématique
Dossier MK et communication
Organigramme examinatoire
Organigramme lésionnel
Chapitre 5: Massothérapie
Contexte
Manœuvres standards
Variations physiques
Manœuvres particulières
Manœuvres intégrées
Présentation
Principes
Réalisation
Définition
Présentation
Principes
Effets
Présentation
Conditions de réussite
Travail en chaîne
Exercices thérapeutiques
Travail de mime
Balnéothérapie
Biofeedback
Bobath (concept)
Étirements et postures
Fasciathérapie
Gymnastique médicale
Levées de tension
Renforcement musculaire
Réflexologies massothérapiques
Relaxation
Stretching
Avant l'examen
Au moment de l'examen
12.1: Tête
12.2: Cou
12.3: Thorax
12.4: Lombes et abdomen
12.5: Périnée
15.1: Tête
15.5: Abdomen
15.6: Bassin
15.7: Périnée
15.8: Région pubienne
17.3: Bassin
Annexes
Structures palpables
Glossaire
Index
Page de copyright
Ce logo a pour objet d'alerter le lecteur sur la menace que représente pour
l'avenir de l'écrit, tout particulièrement dans le domaine universitaire, le
développement massif du « photo-copillage ». Cette pratique qui s'est
généralisée, notamment dans les établissements d'enseignement, provoque
une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour
les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement
est aujourd'hui menacée. Nous rappelons donc que la reproduction et la
vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les
demandes d'autorisation de photocopier doivent être adressées à l'éditeur ou
au Centre français d'exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-
Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.
Table des compléments en ligne
Des vidéos illustrant la partie dynamique des gestes techniques du
kinésithérapeute, sont disponibles en ligne.
Pour y accéder, il vous suffit de vous connecter à l'adresse suivante :
www.em-consulte.com/e-complement/476256 puis de vous laisser guider.
Section I.II Examens, manœuvres et techniques
Chapitre 5 : Massothérapie
Vidéo 1. Ergonomie du praticien debout
Vidéo 2. Ergonomie du praticien avec un tabouret
Vidéo 3. Pressions glissées superficielles
Vidéo 4. Pressions glissées profondes
Vidéo 5. Pétrissage
Vidéo 6. Pressions staiques étagées
Vidéo 7. Frictions
Vidéo 8. Vibrations
Vidéo 9. Percussions
Vidéo 10. Variations de surface
Vidéo 11. Variations de vitesse
Vidéo 12. Massage transversal profond
Vidéo 13. Variations de rythme
Vidéo 14. Palper-rouler
Vidéo 15. Manoeuvre de Wetterwald
Vidéo 16. Décordage
Vidéo 17. Reptation
Vidéo 18. Ebranlements
Chapitre 9 : Techniques ou méthodes particulières
Vidéo 19. Tractions
Vidéo 20. Proprioception sans variation du polygone de sustentation
Vidéo 21. Proprioception avec variation du polygone de sustentation
Vidéo 22. Proprioception avec déstabilisations sur plan instable
Vidéo 23. Proprioception avec réception de ballon
Section II.II Massokinésithérapie régionale intégrée
Chapitre 15 : Abords régionaux de la tête et du tronc
15.1 Tête
Vidéo 24. Massothérapie du visage
Vidéo 25. Massothérapie du visage et intrabuccale
Vidéo 26. Massothérapie du cuir chevelu en DV
15.2 Colonne cervicale
Vidéo 27. Massothérapie cervicale en DD
Vidéo 28. Massothérapie cervicale en DD avec sollicitations
Vidéo 29. Massothérapie cervicale en DD, tête du patient sur la cuisse du
MK
Vidéo 30. Massothérapie cervicale en DV, tête du patient sur un ballon
Vidéo 31. Massothérapie cervicale en DV, tête du patient sur un ballon avec
sollicitations
Vidéo 32. Massothérapie cervicale en DL tête du patient sur la cuisse du
MK
Vidéo 33. Massothérapie cervicale avec enchaînement en position assise
15.3 Colonne thoracique et thorax
Vidéo 34. Massothérapie d'un hémithorax en DL
Vidéo 35. Massothérapie d'un hémithorax en DL sur sujet âgé, version1
Vidéo 36. Massothérapie d'un hémithorax en DL sur sujet âgé, version2
Vidéo 37. Massothérapie du thorax postérieur en DD
Vidéo 38. Massothérapie d'un hémithorax en DD
Vidéo 39. Massothérapie du thorax, assis et en appui sur la cuisse du MK
(1)
Vidéo 40. Massothérapie du thorax postérieur en appui sur un ballon
Vidéo 41. Massothérapie du thorax postérieur sur un ballon à partir du sol
15.4 Colonne lombale à 15.8 Région pubienne
Vidéo 42. Massothérapie de la région pelvienne
Vidéo 43. Massothérapie lombale en DL
Vidéo 44. Massothérapie lombale, assis sur un ballon
Vidéo 45. Massothérapie stimulante des muscles abdominaux en DL
Vidéo 46. Massothérapie stimulante des muscles abdominaux en position
assise
Vidéo 47. Massothérapie intestinale en DD puis DL
Section II.III Mobilisations passives régionales
Chapitre 16 : Mobilisations analytiques
16.1 Colonne cervicale
Vidéo 48. Mobilisation spécifique cervicale en DD
Vidéo 49. Mobilisation spécifique cervicale en DL, tête sur la cuisse du MK
Vidéo 50. Décompression cervicale en DD (1)
Vidéo 51. Mobilisation spécifique C7-T1 assis
Vidéo 52. Mobilisation spécifique en DL
16.3 Colonne thoracique
Vidéo 53. Mobilisation passive thoracique en extension avec appui ant
16.4 Colonne lombale
Vidéo 54. Mobilisation spécifique lombale en DL
Vidéo 55. Mobilisation sacro-iliaque en DL
Vidéo 56. Mobilisation sacro-iliaque en DV
Section II.IV Travail actif régional
Chapitre 20 : Chaînes musculaires
Vidéo 57. Travail pelvien sur ballon
Vidéo 58. Recrutement du plan antéro-latéral du tronc sur ballon
Vidéo 59. Autograndissement axial sur ballon et relâchement
Vidéo 60. Autograndissement axial sur ballon sous contrôle et sollicitations
Vidéo 61. Automobilisation du bassin avec relevé
Vidéo 62. Mouvement circulaire à partir du bassin
Vidéo 63. Marche bassin plan transversal
Vidéo 64. Marche bassin plan sagittal
Vidéo 65. Marche bassin plan frontal
Vidéo 66. Marche en frontal de dos
Vidéo 67. Marche en frontal de face
Vidéo 68. Marche en frontal habillé
Ont participé à l'édition précédente
Michel Dufour, Cadre de santé en kinésithérapie, titulaire d'un DU d'anatomie clinique et d'un
DU en biomécanique ; il enseigne l'anatomie, la biomécanique, la massothérapie, la technologie
kinésithérapique, ainsi que la relaxationdans les IFMK de l’EFOM, Berck, Casablanca, Paris XIII et à
l’IFMKEF. Il est également cofondateur de l’Institut d’anatomie clinique appliquée (www.applicanat.fr).
Patrick Colné, Cadre de santé en kinésithérapie, titulaire d'un DU d'anatomie clinique, d'un DIU
en rééducation des cérébro-lésés, docteur en biomécanique et physiologie du mouvement, lauréat du
grand prix de la SFP, responsable du service de kinésithérapie du CREPS de Chatenay-Malabry, co-
responsable de la revue de presse de Kinésithérapie la Revue ; il enseigne la technologie
kinésithérapique, l'anatomie, la traumatologie, dans les IFMK de l'EFOM, Guinot.
Avec la collaboration de
Gilles Barette
Jean-Pierre Bleton
Martial Delaire
Xavier Dufour
Michèle Esnault-Viel
Jean-Louis Estrade
Michel Gedda
Stéphane Kirscher
Claude Schang
François Zimmermann
Abréviations
abd. Abduction
add. Adduction
ant. Antérieur
AT Accident du travail
ATCD Antécédent
ATM Articulation temporomandibulaire
BFB Biofeedback
BGM Bindegewebsmassage
BPCO Bronchopneumopathie chronique obstructive
CKP Central Key Point
CP Contre-prise
CR Compte rendu
CTP Centre tendineux du périnée
CV Capacité vitale
CVF Capacité vitale forcée
D Droit
DD Décubitus dorsal
DEP Débit expiratoire de pointe
DIV Disque intervertébral
DKP Distal Key Point
DL Décubitus latéral
DLM Drainage lymphatique manuel
dors. Dorsal
DPI Dentelé postéro-inférieur
DPS Dentelé postéro-supérieur
DV Décubitus ventral
EBP Evidence-Based Practice
EFR Explorations fonctionnelles respiratoires
EIAS Épine iliaque antéro-supérieure
EIPI Épine iliaque postéro-inférieure
EIPS Épine iliaque postéro-supérieure
EMG Électromyogramme
EVA Échelle visuelle analogique
évers. Éversion
ext. Extension
flex. Flexion
G Gauche
gd Grand
HAS Haute autorité de santé
ht Haut
HTA Hypertension artérielle
IMC Indice de masse corporelle
inf. Inférieur
int. Interne
invers. Inversion
IPD Interphalangienne distale
IPP Interphalangienne proximale
l./ll. Ligament/s
lat. Latéral
LSE Ligament sacro-épineux
LST Ligament sacro-tubéral
m./mm. Muscle/s
méd. Médial
MI Membre inférieur
MIF Mesure d’indépendance fonctionnelle
MK Masso-kinésithérapeute
moy. Moyen
MS Membre supérieur
MSR Mobilité spécifique du rachis
MTP Massage transversal profond
n./nn. Nerf/s
OB Ouverture de bouche
OMS Organisation mondiale de la santé
P Prise
PA Pression artérielle
PAP Processus articulaire postérieur
PEC Prise en charge
PKP Proximal Key Point
PNF Proprioceptive Neuromuscular Facilitation
post. Postérieur
pron. Pronation
prox. Proximal
pt Petit
RCA Réflexe cutané abdominal
rect. Rectitude
RM Résistance maximale
ROMP Relaté, observé, mesuré, planifié
ROT Réflexe ostéotendineux
rot. Rotation
RV + Ratio de vraisemblance positif
RV - Ratio de vraisemblance négatif
SaO2 Saturation en oxygène de l’hémoglobine du sang artériel
SCM Sternocléidomastoïdien
SCOM Sternocléido-occipito-mastoïdien
SIN Sévérité, irritabilité et nature du symptôme
SPO Suites postopératoires
sup. Supérieur
supin. Supination
TUG Timed Up and Go
ULNTT Upper Limb Neurotension Test
VEMS Volume expiratoire maximal par seconde
VMM Ventilation maximale par minute
VO2max Consommation d’oxygène maximale
VPN Valeur prédictive négative
VPP Valeur prédictive positive
Introduction
La masso-kinésithérapie
La profession de masseur kinésithérapeute est un carrefour entre pratiquants
manuels, soigneurs expérimentés, médecins ayant le goût de la mécanique
humaine. Leur point commun est l'usage des mains au contact du patient
pour agir mécaniquement sur les tissus vivants afin de provoquer des
réactions bénéfiques, directes ou indirectes. La prise en compte de
l'intégralité de l'individu et de son état momentané a suscité la mise en place
de techniques orientées vers le bien-être (pratique dite de confort) ou le
mieux-être (pratique thérapeutique). Parmi celles-ci : le massage, les
mobilisations passives et actives, les exercices de récupération et
d'entraînement, les éducations psychosensorielles et la relaxation,
l'ergonomie du geste, etc.
Ce carrefour est aussi celui de la rencontre des mondes empirique et
scientifique, de ceux de l'instinct avec ceux de la réflexion thérapeutique.
Autant dire qu'il y a là un défi qui nécessitera toujours du courage pour
affronter le face-à-face du bon sens et des dogmes, de l'altruisme et de la
rentabilité, en un mot : de la modestie de soigner face à la prétention de
guérir.
Le terme de masso-kinésithérapie est une dénomination française, sans
équivalent exact sur le plan international où l'on parle plutôt de
physiothérapie. Une tendance est, dans ce cadre, de parler de thérapie
manuelle. Ce vocable est reconnu par l'OMS et regroupe les différents pans
de la masso-kinésithérapie, dans des proportions variables selon les pays.
Présentation de l'ouvrage
Aucune recette, aucun dogme ne sont énoncés dans cet ouvrage. Il s'agit d'un
recueil des différents temps de la pratique masso-kinésithérapique : son
contexte, ses domaines d'action, ses bases examinatoires et leur logique
déductive, les différents composants de son action et les différents moyens
employés, avec leur mise en œuvre région par région.
Le plus souvent, l'étudiant et le professionnel sont confrontés à un dédale
de propositions d'analyse, de techniques désuètes, de classements obscurs,
souvent sur la base de données gestuelles codifiées de façon arbitraire et
retransmises sans aucune remise en cause ni recherche de rationalité.
Cet ouvrage propose non seulement un descriptif aussi documenté que
possible des différents gestes professionnels, mais aussi des données
actuelles en matière de diagnostic kinésithérapique et de réflexion
appropriée. Au-delà des techniques classiques, une part est faite à des actes
plus marginaux comme la pratique de la relaxation médicale.
Il s'agit donc bel et bien d'un traité de kinésithérapie praticienne
quotidienne.
Ce que c'est
Le kinésithérapeute, praticien aux connaissances médicales et, surtout,
anatomiques et biomécaniques très développées, prend en charge des
patients de tous âges, de toutes pathologies, de toute finalité (retour à la
normale ou fin de vie). C'est un omnipraticien. Il est l'articulation entre le
monde médicochirurgical, où le praticien fait et le patient subit, et celui des
bien-portants, où le sujet s'assume pleinement dans ses activités.
Cela veut dire qu'il doit apprendre au patient à (re)conquérir son
autonomie, tant sur le plan psychosensoriel que sur le plan de la motricité
(qu'elle soit locomotrice ou viscérale). Pour un tel projet, quelles sont ses
armes ? Ses mains et son bon sens1. À la disposition de ces deux éléments
s'offre un certain nombre d'adjuvants : petit matériel de rééducation (par
exemple, les plans instables), gros matériel de réentraînement (par exemple,
les pistes de marches), la balnéothérapie, la physiothérapie (l'usage de
l'électricité, des ondes magnétiques, du chaud et du froid, etc.).
Ces moyens, fort simples, donnent l'illusion d'une grande facilité d'emploi.
Cela alimente l'idée que n'importe qui peut y arriver, tout en reconnaissant à
certains la possession d'un « don ». La vérité est entre les deux : rien ne
s'invente, il faut acquérir une parfaite maîtrise de compétence non seulement
dans les savoirs, mais aussi dans la façon de les mettre en pratique : le savoir-
faire. À cela s'ajoute la qualité de tout artisanat : l'expertise de celui qui est
aussi un manuel et qui aime ce qu'il fait. On peut noter un certain nombre de
motivations à exercer ce métier plutôt qu'un autre. Il existe des motivations
propres à ce métier et d'autres, tout aussi respectables, communes à d'autres
professions.
Motivations spécifiques
Place et rôle du MK
« Le médecin ne sait rien et ne fait rien, le chirurgien ne sait rien et fait tout,
le psychiatre sait tout et ne fait rien, le médecin légiste sait tout et fait tout,
mais un jour trop tard. »
Maxime humoristique
Conditions d'exercice
Historiquement, le MK est un généraliste exerçant en milieu libéral. Le choix
est aujourd'hui plus ouvert et laisse la place tant aux aspirations
professionnelles (par rapport à des orientations thérapeutiques données),
que par rapport à des exigences d'ordre privé (disponibilité horaire variable,
choix géographique du lieu d'exercice).
Pratique libérale
Elle demeure la plus prisée, tant est fort l'individualisme lié à ce type de
profession. C'est une image qui mérite correction. L'âge d'or, sur le plan de la
rentabilité financière, est révolu. Il faut donc fortement tenir compte de
l'aspect économique qui oblige à ne pas s'installer dans des secteurs de
concurrence avérée. Il vaut mieux choisir une zone géographique
d'implantation kinésithérapique moins dense, encore que la distance ne soit
pas l'élément dominant (les conditions d'accès, moyens de transport ou de
parking sont autant d'éléments à prendre en considération). On peut, en
revanche, choisir un secteur où exercent de mêmes professionnels de
spécialités différentes, ce qui peut ainsi majorer la fréquentation locale sans
risque de concurrence.
On peut noter l'évolution actuelle, qui tend à officialiser une pratique
manuelle où kinésithérapie et ostéopathie sont étroitement mêlées, ce qui se
comprend lorsque l'on considère que, au-delà des mots, les gestes cohérents
et justifiables sont théoriquement issus des mêmes capacités
professionnelles.
Le choix d'installation en exercice libéral peut se faire dans le cadre d'un
cabinet personnel, mais aussi dans celui d'un cabinet de groupe, en
association, avec ou non l'acquisition de parts d'une société (société civile de
moyen, société professionnelle). Quoi qu'il en soit, la situation libérale a des
caractéristiques :
Pratique salariée
Primitivement considérée comme une voie de garage pour praticiens n'osant
pas s'installer à leur compte, cette orientation est devenue un choix réel. Le
salariat est rarement du domaine de l'exercice en ville, il est plutôt réservé à
l'emploi en milieu hospitalier, en clinique ou en centre de rééducation. Deux
options président à ce choix :
■ d'une part, en raison de l'aspect technique de l'hôpital, avec ses
services spécialisés, ses soins allant du postopératoire immédiat et
réanimation jusqu'au suivi en période dite aiguë, c'est-à-dire des
soins effectués sur un patient en phase fortement médicalisée, voire
ensuite en service de long séjour. Selon le service, la technicité du MK
varie, mais nécessite toujours un savoir pointu et un savoir-faire
expert. La possibilité de formation continue rémunérée est aussi un
atout ;
■ d'autre part, pour des raisons d'ordre privé, souvent familiales. C'est
le cas de femmes MK qui veulent allier leur vie de mère de famille
avec des horaires stables, laissant une large part aux fins de journées,
voire la possibilité de congés, de travail à temps partiel (80 %…) ou
d'aménagements du fait des 35 heures hebdomadaires.
Pratique mixte
Il y a deux façons d'envisager cette mixité :
Orientations complémentaires
Elles sortent des sentiers battus et sont le fait de démarches individuelles,
motivées par un intérêt particulier. Elles peuvent coexister ou non avec une
pratique salariée ou libérale. Parmi ces orientations, citons : l'enseignement
en kinésithérapie, les travaux de recherche en kinésithérapie, l'engagement
dans le domaine humanitaire, voire des domaines plus marginaux (actions en
milieux de jeunes délinquants, kinésithérapie vétérinaire, etc.). Cela dit, on
peut mentionner trois tendances actuellement très présentes sur le marché
professionnel.
Tendance commerciale
Le besoin de gagner sa vie est légitime et il n'épargne pas le domaine de la
santé. Dès que le risque vital est éloigné, il reste ce qu'il convient de nommer
la médecine de confort, voire les soins du corps et leurs dérives mercantiles.
Mais on peut imaginer une pratique commerciale saine et respectant une
certaine éthique.
Cette attitude peut concerner valablement le kinésithérapeute qui oriente
tout ou partie de son activité vers la pratique de massage de confort,
d'hygiène physique, de prophylaxie de l'obésité, de lutte contre
l'enraidissement dû à l'âge, de relaxation contrôlée, etc. Tout le problème est
de maintenir la limite entre la légitime recherche de bien-être fondée sur des
pratiques nécessitant un professionnel expérimenté et l'exploitation éhontée
de la crédulité humaine, particulièrement forte chez les gens qui souffrent et
se croient plus ou moins abandonnés par la médecine officielle.
Tendance ostéopathique
L'ostéopathie est née aux États-Unis au xixe siècle sur l'intuition de Still
(épicier et pasteur converti à une forme de médecine naturelle et manuelle).
Elle a longtemps été à la médecine ce que le western était aux lois fédérales
américaines. Cela se traduisait par une coexistence fondée sur des réalités de
terrain différentes, l'une officieuse et l'autre officielle. La situation officieuse
a facilité toutes les orientations, de quelques raisonnables aux plus farfelues.
Depuis, médecine et kinésithérapie ont progressé, l'ostéopathie s'installant
souvent dans un ensemble de groupes parallèles ou opposés, plus ou moins
reconnus, à prétention généraliste (médecine holistique complète, fondée sur
des concepts propres et des diagnostics propres). Quelques aspects
ostéopathiques intéressants ont permis d'améliorer des formes de la
médecine manuelle et de la kinésithérapie. Cette dernière a, de son côté, trop
souvent perdu l'aspect de thérapie manuelle de ses débuts, au profit d'une
standardisation de soins adaptés, mais enfermés dans des protocoles plus ou
moins mécanisés, souvent orientés vers la « physiothérapie ».
À l'heure actuelle, où la législation libérale ouvre les portes des pratiques
de soins tout en resserrant celles de la couverture sociale, le point s'impose.
Des écoles d'ostéopathie fleurissent, ex nihilo, et certaines se sont ouvertes
en cherchant une place à côté de la kinésithérapie. Les praticiens formés
dans ce dernier type d'écoles sont généralement des kinésithérapeutes qui
cherchent soit à revoir leur option manuelle, soit des prétentions financières
plus valorisantes. L'idée de développer une certaine ostéopathie participant
au fonds commun de la kinésithérapie et ses grands axes est un choix qui se
défend. C'est peut-être une des opportunités de ressourcement
kinésithérapique à saisir. Cela dit, le suffixe « -thérapeute » du terme
kinésithérapeute ajoute la dimension humaine et pédagogique de la
reprogrammation sensitivomotrice, du réentraînement, du renforcement ou
autres, absent dans les autres vocables.
Tendance protocolaire
Le besoin de rechercher, sinon des preuves, tout au moins des validations, de
même que la nécessité d'encadrer les dépenses de santé poussent à enfermer
l'attitude thérapeutique dans des limites propres à satisfaire une majorité de
patients dans un contexte déterminé. Le protocole est au soin ce que le
bachotage est à la culture, mais il offre des aspects rassurants et d'efficacité
rapide.
De ce fait, l'étape la plus importante est celle du classement du malade
dans une catégorie connue ou supposée telle, afin de lui appliquer une série
d'actes plus ou moins standardisés l'amenant à franchir des étapes vers la
guérison. L'attitude de certaines personnes consistant à traiter leur mal par le
mépris peut être considérée comme un extrême de protocole, qui a
également ses chances de réussite. Monsieur Coué le disait, il y a longtemps.
Orientation physiothérapique
La mondialisation, phénomène global, montre que la profession
kinésithérapique ne connaît ce label qu'en France. Le terme usuel, dans le
reste du monde, est physiothérapie, ce qui chez nous n'est que la partie de la
kinésithérapie qui est vouée à l'usage des agents physiques (électricité, eau,
chaud, froid, ondes magnétiques). Il est vraisemblable que l'unité
internationale imposera un vocable unique : physiothérapeute. Restera au
praticien de conserver l'apanage manuel de la kinésithérapie, dont l'exercice
use d'un corps à corps mal connu ailleurs.
Bref historique
Si l'on veut observer le rôle bénéfique du contact corporel, on peut remonter
loin dans la race animale. À des degrés divers, selon l'évolution et les
catégories, les mammifères connaissent tous des rites de léchage,
d'épouillage, de poussées et de sollicitations diverses, en même temps que
des actions à caractère d'entraide d'individus d'un même groupe. Dans
l'espèce humaine, ces contacts existent depuis la nuit des temps. Selon les
étapes de la connaissance, ils ont mêlé des gestes à caractère magique et
d'autres à caractère de soin. De ce fait, ont éclos des techniques
instrumentalisées (chirurgicales), une pharmacopée (drogues, plantes,
onctions, emplâtres), des gestes manuels (pressions, tractions, frictions, etc.)
et des gestes orthopédiques (réductions, immobilisations, pansements).
Les bases des connaissances ont progressé dès les premières études
anatomiques et les constats pathologiques jusqu'à nos jours. Les guerres ont
souvent fait progresser les techniques chirurgicales, témoins les grands noms
de la chirurgie napoléonienne, puis l'ère pastorienne a fait avancer la
biologie. Le xxe siècle a inauguré un bond technologique sans précédent avec
les grandes découvertes et la pression industrielle des deux guerres
mondiales. Les conséquences ont été le perfectionnement des outils du soin,
l'organisation de celui-ci au niveau des populations, de la répartition des
tâches et des spécialisations de plus en plus poussées.
Tout comme l'infirmière a succédé, peu à peu, à la religieuse dans
l'assistance du médecin, la kinésithérapie moderne, rééducative, alliée de la
médecine, a vu son officialisation, en France, avec la création d'un diplôme
d'État en 1946. Depuis, les études, les analyses cliniques et les avancées
technologiques ont permis à la profession de masseur-kinésithérapeute (MK)
de bénéficier d'une aura méritée dans tous les milieux : rhumatologie,
traumatologie, orthopédie, pédiatrie, gériatrie, urogynécologie,
cardiopneumologie, médecine du sport, etc. En marge des officiels, quelques
marginaux ont conservé la jouissance d'une reconnaissance secrète de la part
du public : rebouteux, guérisseurs, magnétiseurs, remetteurs d'os en place.
Le MK est, en quelque sorte, l'héritier légal de ces marginaux.
Sur le continent américain où, au xixe siècle, le western faisait le pendant
aux lois fédérales, la médecine officielle a symétriquement connu l'apparition
d'une pratique parallèle sous l'inspiration d'un pasteur méthodiste, Andrew
Still, en 1855, qui a créé le début d'un concept : l'ostéopathie, concept restant
largement discuté de nos jours, car éclaté en de multiples chapelles.
L'évolution actuelle, marquée par la réduction des hospitalisations (en
durée et en personnel), les exigences de confort et les problèmes de
rentabilité économique, pose le grave problème des choix individuels, du
libéralisme en matière médicale et aussi du retour des vieilles croyances
sectaires (apparition de multiples concepts écolo-bio-énergético-mystico-
médicaux et financiers). La formation en masso-kinésithérapie doit fournir
les bases fondamentales et les arguments nécessaires au cheminement
ultérieur du praticien dans son futur parcours professionnel.
Personnel soignant
Le MK n'est jamais seul en jeu, même en pratique libérale. La notion
d'équipe fait référence à la pratique hospitalière mais, si la distance physique
sépare les praticiens de ville, la relation institutionnelle entre les différents
acteurs du soin est, sinon semblable, tout au moins équivalente. Elle requiert
même un meilleur suivi, compte tenu de la difficulté matérielle à l'assurer
spontanément, comme à l'hôpital.
En milieu hospitalier, les autres membres de l'équipe sont le corps médical
(médecin, chirurgien et autres spécialistes), les assistants du médecin
(infirmières), les membres d'autres aspects rééducatifs (ergothérapeute,
psychomotricien, éducateur, etc.) ainsi que certains administratifs (assistante
sociale, etc.). La tenue du dossier du malade impose des transmissions, des
consignes, des contacts à l'occasion des visites ou consultations externes,
voire des staffs et réunions diverses.
En milieu libéral, cette pratique est récente et encore insuffisamment
développée. Cependant, un praticien ne peut plus travailler isolément. D'une
part, dans son propre cabinet, il est appelé à travailler avec des collègues
(associé, assistant, remplaçants) afin de mieux gérer le temps et la
disposition des locaux, en même temps que le personnel (secrétaire) et le
matériel coûteux. D'autre part, il est le premier bénéficiaire des relations avec
les prescripteurs (médecins) et autres professionnels au service du patient
(comme à l'hôpital : ergothérapeute, psychothérapeute, podologue, etc.). Le
patient se sent mieux pris en charge et le MK peut s'ouvrir de ses difficultés à
des tiers compétents, en même temps que faire part de ses avancées et
remarques pertinentes.
Comportements professionnels
Qualités liées à la pratique professionnelle
Pédagogie
La kinésithérapie offre un large champ d'exercices à la prophylaxie, à
l'éducation du patient et à la prévention des rechutes ou aggravations. Cela
veut dire que le soignant MK doit se doubler d'un pédagogue averti, afin de
faire passer les messages d'hygiène de vie et de vécu nécessaires à l'auto-
prise en charge du patient. Cette pédagogie évite de considérer le patient
comme un numéro ou un robot qu'il faudrait programmer. Il doit devenir
l'acteur même de sa rééducation.
Sens du concret
La pédagogie ne consiste pas à asséner des règles (obligations et
interdictions), mais à permettre au patient de réaliser concrètement le bien-
fondé des principes qui lui sont proposés. C'est ce qu'a énoncé l'écrivain
Bernard Shaw en disant : « Si vous voulez apprendre quelque chose à
quelqu'un, il ne le saura jamais. » En d'autres termes : seule l'expérience
personnelle compte. On pourrait ajouter que, si la réussite est nécessaire et
stimulante, les échecs, à condition de rester dans une certaine limite, sont
souvent générateurs de leçons efficaces, voire de défis à relever.
Au lieu d'inculquer l'intérêt de fléchir les genoux plutôt que le dos, il vaut
mieux mettre le patient en situation de ressentir par lui-même l'effort le
moins coûteux, ce qui entraîne parfois une tactique autre que de plier les
genoux.
I have seen young men going about, dallying with this or that
pleasure, physically lazy, mentally indolent, morally indifferent,
burdened with ennui, aimless, making no struggle. Will power must
be awakened, life given to the mechanism, or it will go to rust and
decay. While there is hope there is life. When interest is gone, the
mind and spirit are dead, and the body is dying. What a hopeless
lump of clay is he who, standing in this infinitely glorious world of
ours and having eyes sees not, having ears hears not, and having a
heart understands not.
What shall men do who have not come to a consciousness of their
better impulses, to whom the number and worth of human
possibilities are unknown, who have hidden, silent chords, awaiting
the touch that will set them vibrating? Plainly by studying the highest
types of men, the completeness of whose inner life is revealed in
their deeds and thoughts. By contact with a better than himself one
comes to know his better self. Under the influence of great
companionship, whether in life or literature, new conceptions may
appear in the vacant soul.
A popular work of fiction lately published shows incidentally how
great conceptions may grow in a foreign and incongenial soil. It
treats of the times of Nero and the early struggles of the Christians in
Rome. Amidst that folly, profligacy, debauchery, strife, and cruelty,
the Christian purity, humility, brotherly love, and faith in God are
made to stand forth in world-wide contrast. Through a series of
dramatic events, possessing for him a powerful interest, a Roman
patrician comes to receive the Christian ideas, and, under the
nurture of interest, they gradually wax strong and become the
dominant impulses of his being. A fellow patrician, maintaining a
persistent attitude of indifference to the new truths, lives and dies, to
the last a degenerate Roman and a Stoic.
A remote interest whose attainment is doubtful may come to
wholly possess the mind. A young man, misunderstood and
underestimated by friends, suffering years of unrequited effort,
persevering in silent determination, standing for the right, making
friends with all classes, seizing strongly the given opportunity,
defying popularity, and thereby winning it, may gradually rise to
prominence through long years of focusing of effort.
Man’s free will makes him responsible for his interests. Aristotle’s
dictum comes down to us in an unbroken line of royal descent: Learn
to find interest in right things. Repugnance to the sternest demands
of duty may be converted into liking, and, in the process, character is
made. If you have a need for mathematics, science, history, poetry,
or philanthropy, cultivate it, and interest will come as a benediction
upon the effort. I sometimes think the gods love those who in youth
are compelled to walk in hard paths. Rudyard Kipling has a trace of
imperialism which is not the least valuable feature of his unique
writings. In a late story he describes the transformation of a son of
wealth who is already far on the road to folly—one of those nervous,
high-strung lads who in the face of hardship hides behind his mother,
and is a particular nuisance to all sensitive people. Crossing the
ocean in a palatial steamer, he chances to roll off into the Atlantic
and is conveniently hauled aboard a fishing schooner, out for a three
months’ trip. He has literally tumbled into a new life, where he is duly
whipped into a proper frame of mind and made to earn his passage
and a small wage, by sharing the hardships of the fishermen. In time
he is returned to his parents, together with a bonus of newly
acquired common sense and love for useful work. Hardship did for
him what all his father’s wealth could not buy.
It is in the time of need that men seek ultimate reality. A scientific
writer, after speaking of our interest in the friendship and
appreciation of men, refers to our need of friendship and
appreciation in our time of stern trial, when we stand alone in the
performance of duty. Then we have an intuitive consciousness of a
Being supremely just and appreciative, who recognizes worth at its
exact value, and will duly reward. We feel that in Him we live and
move and have our being. The finite conditions of life drive us to the
thought of an infinite One, who possesses in their fullness the ideals
imperfectly realized in us. When the world swings from under our
feet we need a hold on heaven. In these modern days we need the
spirit of the hero who places honor above life, the spirit that places
character above material advantage. Without it we are like Falstaff,
going about asking “What is honor?” and complaining because it
“hath no skill in surgery.” Balzac, describing one of his human types,
paints a striking picture. A miser is on his death bed. As the supreme
moment approaches, and a golden crucifix is held before his face, he
fixes his glazing eyes upon it with a look of miserly greed, and, with a
final effort of his palsied hand, attempts to grasp it. He takes with him
to the other world in his soul the gold, not the Christ crucified.
Sydney Smith, indulging one of his quaint conceits, says: “If you
choose to represent the various parts in life by holes upon a table, of
different shapes—some circular, some triangular, some square,
some oblong—and the persons acting these parts by bits of wood of
similar shapes, we shall generally find that the triangular person has
got into the square hole, the oblong into the triangular, and a square
person has squeezed himself into the round hole.” This fancy has
some truth, but more of nonsense. “Men at some time are masters of
their fates.” Create your place in life and fill it, or adapt yourself to the
best place you can find. The choice of occupation is important, but
filling well the profession chosen is more important. Turn your
knowledge and power to the performance of to-day’s duty.
Lowell in his “Vision of Sir Launfal” imparts one of the sweetest
lessons man may learn. Sir Launfal is to set forth on the morrow in
search of the Holy Grail, the cup used by our Saviour at the last
supper, and in his sleep there comes to him a true vision. As in his
dream he rides forth with pride of heart, at his castle gate a leper
begs alms, and in scorn he tosses him a piece of gold. Years of
fruitless search pass, and as he returns old, broken, poor, and
homeless, he again meets the leper at the castle gate, and in
Christ’s name he offers a cup of water. And lo! the leper stands forth
as the Son of God, and proclaims the Holy Grail is found in the
wooden cup shared with communion of heart. The morn came and
Sir Launfal hung up his idle armor. He had found the object of his
quest in the humble duty at hand.
A poet of our day quaintly but not irreverently writes of the future
life, “When the Master of all Good Workmen shall set us to work
anew.” There we shall work for the joy of it; there we shall know
things in their reality; there we shall enjoy the perfect appreciation of
the Master, and know the blessedness of labor performed in His
service. Thus the lesson is good for this world as well as the next.
“And only the Master shall praise us, and only the Master shall blame;
And no one shall work for money, and no one shall work for fame;
But each for the joy of the working, and each, in his separate star,
Shall draw the Thing as he sees It for the God of Things as They Are.”
THE ETHICAL AND ÆSTHETIC ELEMENTS IN
EDUCATION.
A historic sentiment is associated with the laurel tree, sacred to
Apollo; with the laurel wreath which crowned the victor in the Pythian
games, was the emblem of the poet, rested upon the heads of
victorious generals, later indicated academic honors, and has
become a figure of speech and a gem in poetic literature. The
Baccalaureate Day—the day when victors in the endeavor to reach
the graduate’s goal figuratively are crowned with the fruited laurel—
we would preserve. We would preserve it for its history, its
significance, its associations, its sentiments, its memories, its
promise, and its religious suggestion. We would preserve it, not only
to celebrate scholastic honors already won, but as a fitting occasion
to consider some of those deeper lessons whose meaning will
appear through experience in the School of Life.
Man may deceive others, but is shamed at the tribunal of his own
better judgment. A celebrated lecturer describes what he calls the
“Laughter of the Soul at Itself,” “a laughter that it rarely hears more
than once without hearing it forever.” He says: “You would call me a
partisan if I were to describe an internal burst of laughter of
conscience at the soul. Therefore let Shakespeare, let Richter, let
Victor Hugo, let cool secular history put before us the facts of human
nature.” We may refer to one illustration: Jean Valjean, one of Hugo’s
characters, an escaped and reformed convict, was about to see an
innocent man condemned for his own act, through mistaken identity.
He tried to make himself believe self-preservation was justifiable,
and as the mental struggle between Self and Duty went on he
seemed to hear a voice: “Make yourself a mask if you please; but,
although man sees your mask, God will see your face; although your
neighbors see your life, God will see your conscience.” And again
came the internal burst of laughter. The author proceeds: “Valjean
finally confessed his identity; and the court and audience, when he
uttered the words, ‘I am Jean Valjean,’ ‘felt dazzled in their hearts,
and that a great light was shining before them.’”
I have often wished to hear a sermon arguing from this thought the
existence of God and the immortality of the soul. The peculiar nature
of the soul, that transmutes sensation into divine emotion—a
sweetness, longing, and reverence that are not of earth—is it not
suggestive of all that is claimed by religious faith? Wordsworth rightly
ascribed a dwarfed nature to him who sees only meaningless form
and dull color in the flower:
“Yet I doubt not through the ages one increasing purpose runs,
And the thoughts of men are widened with the process of the suns.”
The educated young man of to-day is the heir of the ages. All that
science, art, literature, philosophy, civilization have achieved is his.
All that thought has realized through ages of slow progress, all that
has been learned through the mistakes made in the dim light of the
dawn of human history, all that has been wrought out through
devotion, struggle, and suffering, he may realize by the process of
individual education. The law of progress still holds for the race and
for him. He is a free factor, with a duty to help realize still more of the
promise of human existence.
“Know thyself” was a wonderful maxim of the ancient philosopher,
and it leads to knowledge. “Know thy powers” is a better maxim for
practice, and it is a fault that men regard their limitations and not
their capabilities. We look with contempt upon a lower stage of our
own growth. Not for the world would we lose a little from our highest
attainment. The view is relative, and we have but to advance our
position and life is subject to new interpretation.
This is a period of the fading out of old ideals as they merge into
higher ones not yet clearly defined. The reverence for nature, for its
symbolism, the sanctions of religion, the transcendental belief, the
poetic insight have somewhat fallen away, and the world is partly
barren because not yet rehabilitated. Ideals are regarded as fit for
schoolgirl essays, for weakly sentimentality, for dreamers, for those
who do not understand the meaning of the new science and the new
civilization. Ideals! The transcendent importance of ideals is just
appearing. Not an invention could be made, not a temple could be
built, not a scheme for the improvement of government and society
could be constructed, not a poem or a painting could be executed,
not an instance of progress could occur without ideals. The world
may be conceived as an ideal, the development of all things is
toward ideals. We are at a stage of that development; the
progression is infinite, ever toward perfection, toward God, the
Supreme Good. Lamartine said wisely: “The ideal is only truth at a
distance.”
Do circumstances forbid the possibility of higher development?
Then let the individual, in a chosen vocation, however humble, lose
himself in obedience and devotion to it, and thus, as a hero, live to
his own well-being and the welfare of others. Thereby he will find
blessedness. Carlyle’s “Everlasting Yea” shows this passage: “The
Situation that has not its Duty, its Ideal, was never yet occupied by
man. Yes, here, in this poor, miserable, hampered, despicable
actual, wherein thou even now standest, here or nowhere is thy
Ideal; work it out therefrom; and working, believe, live, be free. Fool!
the Ideal is in thyself, the impediment, too, is in thyself; thy Condition
is but the stuff thou art to shape that same Ideal out of; what matters
whether such stuff be of this sort or that, so the Form thou give it be
heroic, be poetic? O thou that pinest in the imprisonment of the
Actual and criest bitterly to the gods for a kingdom wherein to rule
and create, know this of a truth: the thing thou seekest is already
with thee, here or nowhere, couldst thou only see!”
Here is a striking story, related as true: A young man had met with
misfortune, accident, and disease, and was suffering from a third
paralytic stroke. He had lost the use of his voice, of his limbs, and of
one arm. A friend visited him one day and asked how he was. He
reached for his tablet and wrote: “All right, and bigger than anything
that can happen to me.” By energy of will, by slowly increasing
physical and mental exercise, he reconquered the use of his body
and mind—gradually compelled the dormant nerve centres to awake
and resume their functions. Later he wrote: “The great lesson it
taught me is that man is meant to be, and ought to be, stronger and
more than anything that can happen to him. Circumstances, fate,
luck are all outside, and, if we cannot always change them, we can
always beat them. If I couldn’t have what I wanted, I decided to want
what I had, and that simple philosophy saved me.”
A healthy philosophy, speculative or common sense, a healthy
ethics, theoretical or practical, are indispensable to youth. Away with
unfree will, and pessimism, and pleasure philosophy, and the notion
of a perfected world and a goal attained. Substitute therefor vigorous
freedom, cheerful faith and hope, right and duty, and belief in
development. Most of the great poets and artists, most of the
successful business men have struggled with difficulties, and have
wrought out of their conditions their success. Burns did not permit
poverty, obscurity, lack of funds, lack of patronage, lack of time to
destroy or weaken the impulse of his genius. Shakespeare (if this
poet-king be not indeed dethroned by logic) with but imperfect
implements of his craft wrought heroically, and realized the highest