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Université de Lille

Faculté Ingénierie et Management de la Santé (ILIS)

DERONNE Bruno

Langage et techniques d’états modifiés de conscience au service du mouvement :


application en Masso-Kinésithérapie et perspectives pour les étudiants
Sous la direction de Monsieur Bruno LELEU

Mémoire de fin d’études de la 2éme année de Master

Année Universitaire 2020

Master « Ingénierie des Métiers de la Rééducation Fonctionnelle » option Recherche


Scientifique

Composition du jury :
Président du jury : Docteur Marie-Pierre FLAMENT
Directeur de mémoire : Monsieur Bruno LELEU
3ème membre du jury : Monsieur Jean-Philippe CARON
Date de soutenance : le 26 novembre 2020

Faculté Ingénierie et Management de la Santé - ILIS


42 rue Ambroise Paré
59 20 LOOS
INTRODUCTION 1
Langage et techniques d’états modifiés de conscience au service du mouvement :
application en masso-kinésithérapie et perspectives pour les étudiants.
1. Situations idéales pour atteindre les états modifiés de conscience 4
Face à Face Soigné-Soignant 4
1.1. Communication et relation 4
1.1.1. L’écoute 5
1.1.2. Le langage 5
1.1.3. Relation de soin et relation de soins 6
1.1.4. Vers la relation de soin du « patient contemporain » 7
1.1.5. L’empathie 8
1.1.6. La confiance 8
1.1.7. L’adhésion 9
1.1.8. L’alliance 10
1.1.9. La relation de soin et l’éthique 11
1.1.10. La communication, relation de soin et étudiants en masso-kinésithérapie 11
1.1.11. La kinésiophobie 12
Le mouvement dans le soin 12
1.2. Les techniques d’états modifiés de conscience 12
1.2.1. Le Training Autogène de Schutz 13
1.2.2. La relaxation progressive de Jacobson 14
1.2.3. La méthode d’Eutonie et de la Relaxation de Gerda Alexander 14
1.2.4. La méthode Vittoz 15
1.2.5. La méthode de Moshe Feldenkrais 15
1.2.6. L’hypnose 16
1.2.6.1. La méthode Eye Movement Desensitization and Reprocessing (EMDR) 17
1.2.7. La Sophrologie 18
1.2.8. La méditation de pleine conscience 19
1.2.9. L’Imagerie Motrice 19
1.2.10. La cohérence cardiaque 20
1.2.11. Gymnastiques « en mouvements et « en états modifiés de conscience » : le Taï Chi
Chuan et le Qi Gong 21
2. MATERIEL ET METHODE 22
2.1. Différentes étapes de notre recherche 22
2.2. Recherche documentaire 23
2.3. Entretiens avec cinq experts professionnels de santé 27
2.4. Questionnaires d’étudiants en fin d’études en Institut de Formation en Masso-
Kinésithérapie (IFMK) 29
2.5. Retours d’expérience d’étudiants en Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie
(IFMK) 31
2.5.1. Etudiants en fin de dernière année (K4) 31
2.5.2. Etudiants en première année (K1) 32

3. RESULTATS 32
3.1. De la recherche documentaire 32
3.2. Des entretiens des cinq experts professionnels de santé 37
3.3. Des questionnaires 42
3.4. Des retours d’expérience des étudiants en Institut de Formation en Masso-
Kinésithérapie (IFMK) 48
3.4.1. Des étudiants en fin de dernière année (K4) 48
3.4.2. Des étudiants en première année (K1) 51

4. DISCUSSION 53

4.1. Réponses aux hypothèses et à la problématique 53


4.2. Points complémentaires aux hypothèses 65
4.2.1. « Management situationnel » 65
4.2.2. Vers une éthique pragmatique 67
4.3. Projection dans notre pratique professionnelle 69
4.4. Limites 72
4.5. Ouvertures et pistes pour de futures recherches 73

CONCLUSION 74

5. BIBLIOGRAPHIE 77

6. ANNEXES
Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier le directeur de mémoire, Bruno Leleu, directeur de


l’Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie du Nord de la France (IFMKNF). Nous
cheminons « ensemble » depuis 1984 avec l’esprit de la pratique masso-kinésithérapique
de Monsieur Daniel Meurin.

Je remercie le Docteur Marie-Pierre Flament de l’ILIS pour sa gentillesse, sa


bienveillance, sa disponibilité et l’aide constante.

Je remercie Monsieur Jean-Philippe Caron, expert reconnu dans bien des domaines que
nous partageons. Il a toujours su témoigner, courageusement, pour tous celles et ceux qui
sont vulnérables avec la métaphore du « colibri ».

Je tiens à remercier par ailleurs tous les participants à cette recherche, dans les entretiens,
les questionnaires et les retours d’expériences, professionnels et étudiants qui ont accepté
de participer et ont ainsi donné de leur temps.
Je souhaiterais également remercier toutes les personnes qui ont aidé à donner vie à ce
mémoire.

Naturellement, je remercie ma famille et j’adresse ma plus profonde gratitude à mon épouse


et mes enfants pour m’avoir soutenu et encouragé tout au long de cette période de
recherche.
INTRODUCTION
Le choix de ce sujet de mémoire, du langage et des techniques d’états modifiés de
conscience au service du mouvement, a été influencé par notre vie professionnelle. Cette
dernière est répartie en trois parties et trois métiers : quinze année exercées en tant que
Masseur-Kinésithérapeute (MK), autant en management dans des fonctions telles que chef
de service, directeur, manager de transition dans divers secteurs tels que la santé et
l’hôtellerie et sept années comme formateur-responsable pédagogique. C’est ainsi que les
mots clés de ce mémoire sont le reflet de notre vie professionnelle. Nous rassemblons les
compétences de MK, Sophrologue, formateur, manageur, et responsable pédagogique des
étudiants de première année à l’Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie du Nord de
la France (IFMKNF).
La vie est en mouvement, la vie est mouvement, le mouvement est la vie. La santé
c’est le mouvement et le mouvement est la santé. Les définitions de la santé retenues par
la Haute Autorité de Santé (HAS) (1) sont orientées vers la notion de santé globale, de bien-
être et du besoin de la promotion de la santé. Pas de santé sans mouvement. L’exercice
physique permet d’améliorer tous les paramètres de la santé physique et émotionnelle.
Toutes les formes d’activités physiques sont concernées : il ne faut pas entendre seulement
« activités sportives ». La sédentarité est un fléau pour l’homme et ne trouve d’ailleurs pas
encore à ce jour de solution. Le mouvement, l’activité physique restent trop faibles par
rapport aux recommandations des bonnes pratiques en France et dans le monde même si
tout est fait pour la prescrire (2, 3, 4, 5). L’association du mouvement, de leurs bienfaits et
de la kinésithérapie se retrouvent dans de très nombreux domaines d’intervention. Nous
pouvons le constater notamment dans ceux des MK experts interviewés. En 2016, la HAS
publie la version actualisée du guide du « Parcours de Soins de la maladie de Parkinson »
(6). Ce guide cite les différents professionnels de santé impliqués dans le suivi des patients,
le MK y est considéré comme un acteur majeur. Les recommandations Canadiennes de
2012 donnent un grade B à la rééducation dans la maladie de Parkinson (7). Le Tai Chi
Chuan permet d’améliorer l’équilibre, la marche, l’endurance, la coordination, la souplesse
pour cette même maladie (8). Lors d'un trouble de la marche et/ou de l'équilibre, la HAS
cite en Recommandation de Bonne Pratique (RBP) de prescrire des séances de
kinésithérapie incluant un travail de l'équilibre postural statique et dynamique, un
renforcement de la force et de la puissance musculaire des membres inférieurs la pratique
régulière de la marche et/ou toute autre activité physique (9). Concernant les maladies
neuro-dégénératives telle que la maladie de Huntington (maladie héréditaire, neuro-
dégénérative génétique, qui débute au niveau des noyaux gris centraux), la relaxation, le
1
Tai Chi Chuan (TCC), le Qi Gong (QG) sont proposés dans le protocole national de
diagnostic (10).
L’étymologie même du mot kinésithérapie vient du grec κίνησις (kinésis) signifiant le
mouvement et de θεραπεία (therapeia) signifiant traitement, soins médicaux. Il s’agit donc
d’un traitement par le mouvement et pour le mouvement, ou encore de la « thérapie de la
gestuelle humaine ». Son « ennemi désigné » est la Kinésiophobie, ou peur du mouvement.
La Loi de Modernisation de Notre Système de Santé (LMNSS) datant du 26 janvier 2016
(11) la définit ainsi : « la pratique de la masso-kinésithérapie comporte la promotion de la
santé, la prévention, le diagnostic kinésithérapique et le traitement : des troubles du
mouvement ou de la motricité de la personne ; des déficiences ou des altérations des
capacités fonctionnelles ». L’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes déclare que « tenant
compte de l’activité des autres professions de santé, la masso-kinésithérapie met au cœur
de sa pratique le patient et vise à le rendre co-auteur dans la gestion de ses capacités
fonctionnelles, de son autonomie et de santé et que le kinésithérapeute est le spécialiste du
bon mouvement » (12). L’annexe 1 de l'arrêté du 2 septembre 2015 relatif au diplôme d'Etat
et à la formation de masseur-kinésithérapeute stipule que « la masso-kinésithérapie
propose, en toute autonomie et en pleine responsabilité, en lien avec les autres professions
de santé, un ensemble d’actions auprès des personnes pour préserver, développer,
retrouver et suppléer les capacités fonctionnelles et le mouvement à tous les âges de la
vie, lorsqu’ils sont perturbés par les traumatismes, la maladie et le vieillissement, l’ignorance
ou la négligence»(13). Le MK est donc le spécialiste du mouvement et du bon mouvement.
Il semble donc légitime de chercher à en améliorer toujours plus l’efficience. L’amélioration
du mouvement et du bon mouvement doit être le plus vite possible transmise aux étudiants
qui sont les « professionnels de demain ». Il faut leur permettre d’acquérir cette compétence,
cette capacité mais aussi sa mise en pratique « la capacitation ». Le patient est un individu
fragilisé, à cause de sa maladie mais aussi parce qu'il est brusquement amené à évoluer
dans un milieu qui lui est étranger. Chaque personne vit sa maladie ou sa situation de
handicap de façon singulière. Le MK, en plus d’écouter ce qui est dit par le patient porte
attention aussi à qui parle à travers son corps, ses mouvements, ses blocages, ses
douleurs, ses expressions. Une des forces du MK est représentée par la confiance dans la
relation « à priori ». En effet, selon le barème de Santé Odoxa du 12 novembre 2018 (14),
les Professions Libérales de Santé (PLS) jouissent d’une exceptionnelle image en France
(comme partout en Europe) avec quatre-vingt-onze pour cent de bonnes opinions. Ces
professionnels sont jugés « compétents », « courageux », « sympathiques », « à l’écoute
de leurs patients ». Quatre-vingt-douze pour cent des Français pensent que les
2
kinésithérapeutes entretiennent de bonnes relations avec leurs patients. Le taux atteint
d’ailleurs quatre-vingt-quatorze pour cent quand on interroge des Français qui sont en
contact plusieurs fois par an avec un masseur kinésithérapeute (15). Les MK inspirent
confiance (16).
Le mouvement en lui-même, est donc par essence bénéfique. Le corps en
mouvement ne fait pas peur puisqu’il est naturel. Néanmoins retrouver le mouvement perdu
fait peur. C’est donc le changement de situation qui fait peur. La peur étant une émotion,
dans ce cas elle est un mauvais guide, ne jouant pas son premier rôle de sécurité. Pour
aller mieux, nous devons « aller d’un A à un B ». Ce chemin et ce cheminement font peur,
puisque cela ramène à la notion de l’inconnu. Le thérapeute doit accompagner ce
changement. Il aide à mettre de la distance vis-à-vis de l’émotion et rationalise la situation.
Il faut donc bouger, se mettre et/ou se remettre en mouvement et avec efficience.
Les techniques d’états modifiés de conscience semblent être dès l’abord en phase
avec cette recherche constante de mouvement. Néanmoins utilisées par nombre de
professionnels de santé, elles semblent encore très peu pratiquées par les MK, et de ce fait,
pas ou insuffisamment transmise aux étudiants. Pour le MK, l’enjeu et son intentionnalité
sont le « faire bouger » et de le faire avec efficience. Mais à « quel prix » et dans quelle
relation soigné-soignant ? Comment accompagner les patients à ce changement ? Pour
l’étudiant en masso-kinésithérapie, comment peut-il acquérir au mieux cette compétence de
la mise et/ou remise en mouvement, base, étymologie et nature de sa future profession ?
Comment ensuite peut-il la mettre en action et en pratique dans la relation singulière soigné-
soignant ?
Pour mettre et/ou remettre en mouvement un patient, il faut évaluer ses ressources.
Ces évaluations sont constamment réajustées puisque le besoin, la motivation et les
ressources varient. Le MK va donc recueillir les besoins et les réadapter en fonction de
chaque situation. Il va chercher constamment la clé qui pourrait être l’intentionnalité « à la
mise en mouvement ». Pour chaque relation singulière soigné-soignant, une large place
serait laissée aux attitudes de communication ainsi qu'aux différentes techniques d’états
modifiés de conscience. Ces dernières, mettant en premier plan, le lâcher prise, la levée
des résistances, iraient encore plus vite, afin d’aller au-delà de l’émotion et d’accepter plus
aisément le changement. Le langage adapté et les techniques d’états modifiés de
conscience seraient donc facilitants s’ils sont choisis avec discernement pour converger
ensemble, soigné et soignant, vers l’objectif partagé, dans la recherche constante du
mouvement et/ou de la remise en mouvement.

3
Dans ce contexte, il parait tout à fait légitime de s’interroger sur les capacités
adaptatives des professionnels et notamment les MK, acteurs « premiers » et « principaux»
du mouvement ainsi que les étudiants en masso-kinésithérapie. L’apprentissage représente
la clef du changement et du développement. Ceci concerne les étudiants en fin de formation
naturellement mais aussi au tout début de leur formation, à l’origine tout au moins dans la
formation de leur « sensibilité de soin » dans la relation soigné-soignant (13).
Nous développerons les notions telles que la communication, la relation de soin,
l’empathie, la motivation, la confiance, l’alliance, la kinésiophobie. Nous ferons ensuite une
présentation de techniques d’états modifiés de conscience. Puis nous effectuerons des
entretiens de cinq experts professionnels de santé de la remise en mouvement. Concernant
les étudiants, nous exploiterons un questionnaire d’évaluation des pratiques en dernière
année d’étude et nous procéderons également à des retours d’expériences. Pour ceux en
première année, avec l’objectif de recueillir le langage utilisé pour motiver le mouvement
dans le cadre de leur premier stage en situation de soins et pour ceux en fin de formation,
nous rechercherons leurs témoignages de vécus d’initiation à la pratique de techniques
d’états modifiés de conscience.

1. Situations idéales pour atteindre les états modifiés de conscience


Face à Face Soigné-Soignant

1.1. Communication et relation

La communication représente le processus de transmission de l'information dont le


but ultime serait la compréhension commune. C’est une conduite qui permet de mettre en
place une relation entre deux ou plusieurs personnes, en transmettant ou recevant un
message, qu’il soit verbal (langage) ou non verbal (geste, attitude, mimique) (17). Dans
notre travail, nous nous concentrerons sur le contexte le plus habituel et fréquent de la
relation en masso-kinésithérapie, c’est-à-dire la communication soigné-soignant entre deux
personnes et avec comme modalité la communication verbale. Nous recherchons un «
feedback ». L’émetteur deviendra récepteur à son tour en obtenant un nouveau message,
les rôles s’inversant. Le feedback traduit l’idée de la réaction du récepteur dans la
communication. Il permet d’adapter notre discours avec quelqu’un au fur et à mesure, en
fonction de sa réaction. Il faut admettre et comprendre donc l’écart possible entre le
message émis et le message reçu. La transmission d’information existe sous forme de
relation entre un émetteur et un récepteur. La relation est un rapport psychosocial différent

4
selon l’âge, le sexe, et la catégorie sociale (18, 19). Pour citer Kant : « Quelles seraient
l’ampleur et la justesse de notre pensée, si nous ne pensions pas en quelque sorte en
communauté avec d’autres à qui nous communiquerions nos pensées et qui nous
communiqueraient les leurs ». « L’autonomie chez Kant désigne l’autoréflexivité immanente
qui permet au sujet de toucher, de penser, d’agir et d’exister pleinement comme individu
dans le monde qui se répand autour de lui » (20).

1.1.1. L’écoute

Cette technique de l’écoute demande de l’entraînement. Son exigence fondamentale


est de demander avant toute chose une attention libre, une disponibilité à recevoir, à laisser
venir à soi (21). Une écoute active apporte une relation de meilleure qualité entre les deux
interlocuteurs. Tout patient se sentant écouté, va alors se sentir pris en considération douée
de conscience morale et non en tant que pathologie : ce qui favorisera la mise en place
d’une relation de confiance. L’écoute précieuse est le fait de garder à la personne sa
singularité (22). La qualité de la relation humaine et la qualité de l’écoute interviennent
comme données fondamentales dès lors que la relation se veut un soutien de la personne
(23).

1.1.2. Le langage

Tout langage est signifiant et tout langage est interpersonnel, sa raison étant la
communication et l’interaction entre les individus (24). Une certaine « idolâtrie » du langage
voudrait nous faire croire que « le mot est la chose », que la parole vraie doit,
nécessairement, correspondre à ce qu’elle énonce, sans écart. Cette parole, qui se
transmettrait comme un trésor, serait en possession de celui qui la donne. En fait, les mots,
le langage, la parole même sont toujours au service de réalités qui les dépassent. Pour les
MK qui l’utilisent, la parole n’est jamais qu’un outil fragile. Il nous faut donc être attentifs,
vigilants, interpréter, traduire, reformuler la parole pour découvrir et comprendre sa vérité
profonde : cela nous invite donc à une écoute active tant pour celle du soigné que celle du
soignant. La parole est une réalité extrêmement sensible et performante, capable d’appeler
au mouvement, à la vie ou au contraire de le laisser mourir ou de le laisser végéter.

Les mots : « au secours ». Ce cri de détresse, ce signal compris de tous les hommes
est un appel à la présence. Il existe des mots et des expressions qui font peur (24). En
masso-kinésithérapie, la communication verbale représente un outil que nous utilisons pour
garantir une prise en soin optimale avec le patient. Elle sert d’abord à l’établissement de la
relation de confiance avec le patient. Acquérir sa confiance, établir la « bonne » relation
5
soigné-soignant et pouvoir se faire comprendre pour obtenir le mouvement sont essentiels
(25). L’importance de la communication pour établir un climat de confiance avec le patient,
grâce à une « communication adaptée », ainsi qu’une « écoute attentive, neutre et
bienveillante » est retrouvée notamment en lisant les RBP de la HAS. Il représente aussi
l’essentiel de la démarche palliative (26).

La voix : l’importance se situe autant dans la manière de dire les choses qu’au
message que nous désirons faire « passer ». L’utilisation du ton de la voix est essentielle
dans l’interaction entre le patient et le MK. Les variations de la tonalité sont utilisées dans
différentes situations thérapeutiques. Nous transmettons ainsi soit l’empathie, le réconfort,
la motivation pour obtenir une réponse volontaire du patient, en parlant plus fort et plus
rapidement par exemple (27).

1.1.3. Relation de soin et relation de soins


Un des objectifs des soignants dans la relation de soins devrait être de restaurer une
« relation symétrique », de retrouver pour le patient une autonomie et d’être, avec les
soignants, dans des interactions et des relations égalitaires. Elle est mise en œuvre par le
soignant pendant les soins techniques ou de confort. Elle est centrée sur le présent, sur
l’acte technique, sur l’activité en cours et est essentiellement de type informatif (28). Cette
communication entre le soigné et le soignant est fondamentale dans la relation de soin car
elle est à la base du lien qui se crée entre un patient et le professionnel de santé. La
communication a elle-même une action thérapeutique. Elle soulage, rassure, réconforte et
fait évoluer le patient. Elle est primordiale pour atteindre l’objectif de soin (29, 30). La façon
de communiquer du soignant influence le patient sur sa représentation de la maladie et des
traitements en cours. L’efficacité thérapeutique, qu’elle soit réelle ou perçue, dépend de la
capacité de communication du soignant. Cela aurait un impact tout particulier sur l’anxiété,
l’adhésion thérapeutique et l’acceptation des actes de soins. Cette relation est permise
grâce au lien de confiance entre le patient et le thérapeute. Le soignant doit aider le patient
à exprimer ses besoins biologiques, psychologiques ou sociaux ou les suppléer s’il n’en
n’est pas capable (31). La relation de soin implique des aspects d’accompagnement,
d’attitude, d’empathie, en plus de la fonction technique et scientifique du thérapeute (32).
Nous distinguons différentes relations de soins et types de relations soignant-soigné. Nous
retrouvons dans les écrits professionnels sept types de relations de soins autour desquels
il y a plus ou moins consensus (28). Dans la suite de notre recherche nous parlerons de
relation de soin « globale ».

6
1.1.4. Vers la relation de soin du « patient contemporain »
Nous constatons que la relation de soins a évolué dans l’histoire et dans son histoire
selon des paradigmes. D’abord un paradigme maternant aux valeurs associées de douceur
et d’affectivité et un rapport au patient de type « mère-enfant ». Dans ce cas nous savons
ce qui est bon pour le patient. Il y a intervention directe sans responsabilité pour lui. Par la
suite, un paradigme religieux, où les religieuses perpétuent le paradigme maternant et
introduisent aussi de nouvelles valeurs d’assistance, de charité et du respect de la vie.
L’obéissance à la prescription y est prépondérante car seul le prescripteur est capable de
discerner le bien, souvent à la place du sujet lui-même. Le paradigme scientifique se situe
vers le milieu du XIXe siècle où le « prendre de soin » prend un tournant décisif. Les valeurs
associées sont celles d’objectivité, de technicité, de normativité et d’expertise. La relation
de soins évolue vers le paternalisme où nous savons ce qui est bon pour l’autre au nom de
notre expertise scientifique. Le paradigme libéral, des années 1980 fait apparaître que si la
santé n’avait pas de prix, elle avait bien un coût, et qu’il convenait de le maîtriser. Les valeurs
associées sont celles de rentabilité, de productivité et de rationalisation. La relation au
patient est une relation de clientèle, tout en conservant les valeurs du prendre soin. Le
paradigme humaniste, lui, met l’accent sur le patient comme sujet. Il porte des valeurs
d’empathie, d’attention et d’autonomie. Cette dernière se traduit par l’idée que seul le
patient sait réellement ce qui est bon pour lui. La relation au patient se construit autour de
l’idée de consentement et d’autonomie. Dès ce moment et pour l’avenir, nous pouvons
tendre vers une extension de ces paradigmes. S’ils se succèdent sur le plan historique, ils
coexistent dans les milieux de soins de façon plus ou moins importante. Nous cheminons
vers la figure du patient contemporain. Ce paradigme patient-contemporain émerge dans
un contexte marqué par le développement d’une approche extensive de la maladie et
l’institutionnalisation d’une médecine centrée sur le patient. La santé n’est plus réductible à
sa logique médicale et ne vise plus l’absence de maladie mais un état complet de bien-être
physique, mental et social, en rapport avec la définition de l’OMS. L’autonomie, l’auto-
détermination sont centrales. Le patient est envisagé comme autonome, souverain et
acteur de sa prise en charge. L’autonomie contemporaine n’est pas qu’un état de fait, mais
un processus. Processus d’autonomisation plutôt que d’autonomie marquant ainsi son
caractère dynamique. De nouvelles notions émergent comme l’empowerment-
empouvoirement et la capacitation qui accentuent la dimension contextuelle et les
conditions à créer pour l’autonomisation des sujets. L’empouvoirement désigne la prise en
charge de l’individu, par lui-même. Elle se décline comme un processus visant à développer
ses capacités de participation, de maîtrise et de contrôle individuel, sur ses décisions et ses
7
actions pour sa santé par exemple. C’est une démarche qui nécessite l’association de
l’individu aux décisions le concernant et, autant que possible, sa participation par la
mobilisation de son potentiel et de ses ressources dans l’action. Le patient est acteur de sa
santé : il n’est plus une cible, mais un partenaire. A ce titre, il convient de s’engager dans la
construction et l’animation d’une communauté de soins incluant le patient et de développer
ainsi une conscience collective de la vulnérabilité et de la fragilité d’autrui (33, 34, 35).

1.1.5. L’empathie
L'empathie, la compassion et la confiance sont des valeurs fondamentales d'un
modèle de soins de santé, centré sur les relations avec le patient. C’est une notion complexe
qui désigne un mécanisme par lequel un individu arrive à comprendre les sentiments et les
émotions d’autrui. Elle permet une rencontre entre deux personnes. D’une part, cela donne
au patient le sentiment d’être écouté, ses arguments étant pris en compte et d’autre part, le
MK va pouvoir adapter son traitement aux particularités du patient. Pour Rogers, l’empathie
est un processus d’entrée dans le monde perceptif d’autrui ; devenir sensible aux
mouvements d’affects qui se produisent chez ce dernier, tout en gardant la conscience
d’être une personne séparée de lui (36). Cela impliquerait d’appréhender ou plus
exactement de ressentir l’état subjectif du patient. Si la relation de soin n’est pas fondée
sur de bonnes bases, alors la méfiance, l’incompréhension ou la souffrance vont s’installer.
Le risque est de déshumaniser le soin (37). Ceci est particulièrement illustré dans la relation
de soin précieuse et si complexe des personnes présentant des troubles cognitifs. Des
méthodes de communication spécifiques pour entretenir la dynamique de la relation de soin
sont très exigeantes pour les professionnels de santé, dont les MK et les étudiants en
situation. Nous pouvons citer par exemple la méthode Validation de Naomi Feil qui est une
approche humaniste et globale. Elle maintient la communication avec les personnes âgées
désorientées et atteintes de troubles cognitifs (38). La méthode de soins Humanitude par
Gineste et Marescotti se base sur les concepts de bientraitance et de maintien de
l'autonomie en considérant le patient comme acteur de sa prise en soin (39). Dans le même
« esprit », citons la méthode Montessori adaptée aux personnes âgées atteintes de troubles
cognitifs. Le but est de rendre le patient acteur (40).

1.1.6. La confiance
Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, la confiance est une
« croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle d’une autre

8
personne, qui fait que l’on est incapable d’imaginer de sa part tromperie, trahison ou
incompétence » (41). La confiance se prépare, se construit, s'entretient : elle ne se décrète
pas. La confiance se retrouve à différents niveaux : organisationnel, institutionnel voire
étatique, et bien sûr sur relationnel. Elle est un élément incontournable de toute relation
soigné-soignant, de façon implicite ou plus évidente, comme le souligne P. Sureau : « La
question de la confiance dans le soin se pose à chaque relation » (42). La confiance est un
sentiment qui va évoluer au fur et à mesure des rencontres dans la relation entre un patient
et son MK. Cette relation évoque un sentiment de confiance par le partage du savoir et le
respect réciproque qui en émane. La confiance se construit dans et par la relation qui unit
le patient et le soignant. Grâce au respect mutuel, à l'honnêteté, à l'authenticité, à la rigueur
du thérapeute, elle peut se met en place et évolue. Elle n'est jamais acquise, oscille parfois,
tel l'équilibre rééduqué fréquemment chez le patient, entre perte de confiance, grande
confiance ou trahison. Elle est toujours à entretenir (43).
Il pourrait y avoir une relation entre la confiance et le sentiment de pouvoir compter sur
quelqu’un de fiable, appelé la reliance (44). Souvent, entre ces deux termes, il y a une
continuité. La fiabilité d’une personne qu’on constate au fur et à mesure des jours nous
amène à accorder notre confiance progressivement. La bienveillance et l’attention du MK
vont être capitales dans la rééducation. Le patient attend, consciemment ou non, une
communication « attentionnée » de la part du thérapeute (45).

1.1.7. L’adhésion
Un autre élément majeur dans la relation thérapeutique est l’adhésion. Lorsque les
instructions sont claires et que le patient comprend bien la nécessité et les bienfaits attendus
du traitement, l’adhésion s’en trouve améliorée. Lors d’une rencontre avec un patient, le MK
doit se montrer ouvert, expliquer clairement, avec un niveau de langage adapté. Le but du
traitement, les bienfaits attendus et les conséquences négatives s’il n’est pas suivi
correctement. Il doit aussi prendre le temps de démontrer le traitement si nécessaire et
demander au patient s’il a des questions ou des inquiétudes par rapport à sa condition ou
son traitement. Le MK doit donc créer un milieu favorable dans lequel le patient est
encouragé à poser des questions et à exprimer ses inquiétudes ou ses difficultés face à sa
condition ou son traitement. Du temps doit être accordé à chaque patient pour répondre à
ses questions. Le MK doit aussi rechercher les difficultés que le patient rencontrerait par
rapport à l’adhésion et tenter de les résoudre en coopération avec lui. Celle-ci doit être
adaptée en fonction de la personne et de la condition (46, 47). Les prises en soins du MK
se maintiennent souvent dans la durée, d’où l’importance d’avoir une bonne relation
9
soignant-soigné. Enfin, dans la spécificité de la relation en MK nous citerons le docteur
Michel Guirao : « l’intelligence sans volonté est stérile et l’apprentissage sans pratique est
inutile » (48). Une bonne relation patient-client est nécessaire à toutes les stratégies
mentionnées précédemment et elle doit donc être à la base de toutes les actions entreprises
afin d’augmenter l’adhésion (49). Cette relation peut être vue sous deux facettes. D’une
part, comment le MK doit agir avec son patient et d’autre part, se demander le langage
adéquat pour favoriser l’engagement. Lorsqu’il est question de relation thérapeutique et de
communication entre le patient et l’intervenant, l’approche centrée sur le patient est ce qui
ressort comme étant une façon de procéder (50). Ce modèle réfère à l’implication et à la
collaboration du patient dans son traitement. Concrètement, l'approche centrée sur le
patient a pour but de placer le patient et ses besoins au centre du plan de traitement. On lui
offre également l'opportunité de participer à l'élaboration des objectifs de ce plan (« shared
decision making »). Ses désirs, ses différentes opinions ainsi que ses expériences
personnelles seront prises en considération afin de créer le traitement le plus personnalisé
possible. Ainsi, le traitement n'est plus simplement l'œuvre du MK. Ce dernier doit agir de
façon à rendre la relation avec son patient plus authentique et l’aider à poursuivre le plan
de traitement (50).

1.1.8. L’alliance
Si la médecine moderne s’est édifiée sous l’impulsion du regard clinique, elle a
toujours réuni, en colloque singulier, une personne qui soigne et une personne soignée. Le
concept de regard clinique peut être compris comme un langage technique sur les corps
des malades, construisant de manière raisonnée un diagnostic en se fondant sur l’analyse
systématisée des signes et des symptômes que le « technicien du corps » aura perçus. Un
autre type de langage s’avère pourtant nécessaire face aux sentiments, craintes, attentes
et besoins des personnes malades ainsi que par les enjeux qui se posent dans des
situations parfois « limites ». Le soignant doit construire l’édifice sur lequel s’accroche le lien
thérapeutique. Aussi mystérieux soit-il, ce lien reste fragile. Il faut alors travailler sur
l’élasticité du lien, véritable posture soignante et sans cesse à réinventer. A chaque relation
sa singularité, sa spécificité. Il y a le soignant, le soigné et le lien. Lien de ligamen, ligare,
« lier » qui représente ce qui relie et unit ; au travers de la relation thérapeutique que nous
établissons avec le patient. Kinney et al. (51) ont montré qu’une forte alliance thérapeutique
améliorait les résultats du traitement de la douleur chronique. Ils signalent que les
thérapeutes doivent analyser les résultats et comprendre les facteurs qui influencent
positivement ou négativement leur relation avec les patients. Si le patient est compris,
10
entendu et activement motivé, sans doute adhérera-t-il (51, 52). L’alliance ou alliance
thérapeutique est une composante principale, centrale de tout traitement et de son
efficience (53, 54). Elle peut être modélisée en trois éléments principaux avec l’accord sur
les objectifs, la transaction sur les exercices à réaliser et l’évolution positive et réciproque
de la relation entre le soignant et le soigné (55). Les études concernant l’alliance en
kinésithérapie sont nombreuses et englobent beaucoup de disciplines et encore plus
particulièrement le traitement des lombalgies chroniques (56, 57). Il apparait une relation
entre l’efficience de l’alliance thérapeutique et une augmentation de l’adhésion des patients ;
plus le praticien parvient à cultiver cette alliance, plus les résultats d’adhésion seront bons
(58). Plus l’Alliance est puissante, plus elle facilite le changement. Elle améliore la qualité
de la relation, elle facilite l’adhésion du patient ; les résultats bénéfiques du traitement
kinésithérapique et du mouvement en général sont bénéfiques notamment pour les
personnes âgées (59). De plus, elle facilite également l’adhésion aux exercices proposés
qui permettent eux-mêmes d’être dans « le mouvement du changement » (60, 61).

1.1.9. La relation de soin et l’éthique


Le temps singulier de la rencontre, Paul Ricoeur nous propose sa « petite éthique »
qu’il définit ainsi : « visée de la vie bonne (je), avec et pour autrui (tu), dans des institutions
justes (il)». Dans la relation et devant une relation de réciprocité, Ricœur passe ainsi
successivement, mais sans rupture, du souci de soi au souci d’autrui (puis au souci du
lointain). Ainsi, comme il aimait à le répéter « le chemin le plus court de soi à soi passe par
autrui ». En conséquence, le proche ne doit pas être considéré comme celui qui se trouve
proche, mais comme celui dont on se rapproche. Ainsi, dans le soin, nous nous sentons
proche d’autrui ce n’est pas parce qu’il est mon semblable et qu’il souffre mais parce que
sa souffrance m’en fait mon semblable. Ce qui permet cette rencontre, ce n’est rien alors
d’autre que l’expérience singulière et pourtant commune du « souffrir ». Le soin se révèle
ainsi comme engagement actif et concret pour autrui qui atteste de l’humanité de celui qui
le prodigue tout autant que de celui qui le reçoit (62).

1.1.10. La communication, relation de soin et les étudiants en masso-


kinésithérapie
Le MK doit donc favoriser la relation thérapeutique, développer une communication
d’ajustement en lien avec l’approche centrée sur le patient et le motiver. Tout cela représente
des stratégies connues et gagnantes pour augmenter l’adhésion, la confiance et l’alliance.
Concernant les étudiants en masso-kinésithérapie, d’ores et déjà, soulignons que la
11
communication dans la relation de soin et toutes les composantes précédemment
nommées, représentent une compétence à acquérir pour l’étudiant en masso-kinésithérapie
depuis la réforme des études de septembre 2015. L’importance de la communication dans
la relation de soin est annoncée dans le décret et précisée dans l’arrêté du 2 septembre
2015, relatif au diplôme d’Etat de masso-kinésithérapie. Il s’agit d’une compétence à
acquérir et à développer qui est la compétence cinq « Établir et entretenir une relation et
une communication dans un contexte d’intervention en masso-kinésithérapie » (13).

1.1.11. La kinésiophobie
La kinésiophobie est la peur du mouvement. C’est un syndrome de «peur-évitement».
Cette peur « excessive » va entraîner un évitement du mouvement et de l’activité physique.
Elle fait souvent suite à une blessure douloureuse ou une répétition d’une même blessure :
le sujet a alors une sensation de fragilité et de vulnérabilité. La peur d’aggraver la blessure
ou de recréer ou d’augmenter la douleur pousse à l’évitement du mouvement. Le patient va
alors rentrer dans un cercle vicieux. Le fait d’éviter certains mouvements entraîne un
déconditionnement et une incapacité qui vont à leur tour augmenter la blessure et/ou
empêcher la guérison. Le vécu du patient, sa personnalité, son pessimisme, l’anxiété, ses
croyances ont un impact négatif, entraînent une chronicisation de la douleur et renforcent la
kinésiophobie. Le seul moyen de briser ce cercle vicieux est de gérer la douleur, la crainte-
peur du mouvement par une confrontation progressive, de continuer à bouger et d’entretenir
le mouvement. La Tampa Scale of Kinésiophobia (TSK) permet de diagnostiquer et de
mesurer la kinésiophobie. Cette échelle est un outil de diagnostic clinique mais aussi de
pronostic et d’évaluation. Les items décrivent des situations de la vie quotidienne et des
ressentis du patient. Au plus le score est élevé, au plus la kinésiophobie est importante. Elle
est significative à partir de 40/68. Dans le cas de la lombalgie par exemple, il est conseillé
« de bouger progressivement, d’améliorer régulièrement son niveau d’activité » pour éviter
que le mal de dos devienne chronique. Il faut que l’activité physique soit régulière. Le sujet
ne doit pas forcément pratiquer un sport de haut niveau mais doit simplement bouger dans
la vie quotidienne. Les exercices quotidiens préviendraient l’apparition de la lombalgie afin
de lutter contre celle-ci lorsqu’elle est déjà présente ou bien d’éviter une rechute. Ce sont
des exercices qui sont retrouvés dans les techniques d’états modifiés de conscience (63,
64, 65, 66).
Le mouvement dans le soin
1.2. Les Techniques d’états modifiés de conscience
Les termes utilisés sont « états modifiés de conscience », en anglais « altered state
12
of consciousness », et « peak experience » de Maslow » (67). Elles sont considérées
comme techniques de relaxation. Du latin relaxatio, relaxation est traduit par détente,
relâchement et repos. Au figuré, relaxare signifie détendre et épanouir, faire relâche,
s’affranchir. La valeur du mot provient d’un dénominateur commun évocateur de
relâchement et d’attente d’un événement (68).
Entre veille et sommeil : cette notion est très bien expliquée en Sophrologie. Le
niveau entre veille et sommeil est la « zone de travail privilégiée » dans l’utilisation des
techniques d’états modifiés de conscience. C’est une zone entre sommeil et niveaux vigiles
mais se trouvant dans le niveau de vigilance. Les dénominations retrouvées dans les
techniques sont Niveau Sophro Liminal (NSL), subliminal, relation, relaxation alpha, au bord
du sommeil, niveau d’hypovigilance. L’intentionnalité des séances cherche à atteindre cette
» zone » avec un niveau d’hypovigilance de léger à profond. C’est ainsi que les yeux peuvent
rester ouverts, semi-ouverts ou fermés.
La voix : au IXème siècle avant Jésus Christ, Homère parle de l’épode (paroles à
but thérapeutique). Elles se divisent en trois parties, les paroles magiques, les paroles
mythologiques et le Terpnos Logos, soit chanté, soit parlé. Platon dans son dialogue entre
Socrate et Charmidès explique que c’est l’âme qu’il faut avant tout soigner si nous voulons
que la tête et tout le corps soient en bon état de santé. Platon explique que c’est le Terpnos
Logos appelé également Terpnos Calos, parole douce, monotone, monocorde, qui
engendre « l’état de calme et de concentration suprême. Nous trouvons à Epidaure des
traces de ces pratiques. Dans le sanctuaire d’Asclépios (Esculape), pendant leur sommeil
les prêtres-médecins murmuraient aux patients des suggestions de guérison (69). Les
techniques sont très nombreuses. Pour en citer quelques-unes et pour partir de l’une
considérée comme base de départ d’une évolution riche : Le Training Autogène de Schutz
(TA), jusqu’à la relaxation progressive de Jacobson, la méthode d’eutonie et de la relaxation
de relaxation de Gerda Alexander, la méthode de Moshe Feldenkreis, la méthode Vittoz,
l’hypnose, la Sophrologie. Nous avons exclu du champ de notre recherche les « méthodes
reliées à des religions ou pratiques religieuses » même si cela s’avère difficile à définir tant
sur le mot religion que les méthodes elles-mêmes ont origine l’inspiration des religions. Ne
seront pas abordés par exemple le Yoga, le bouddhisme, le zen, les exercices spirituels de
saint Ignace de Loyola ou encore l’Hésychasme.

1.2.1. Le Training Autogène de Schultz


Johannes Heinrich Schultz était professeur de neuropsychiatrie et chargé de
l’enseignement de psychologie médicale à Dresde. Psychanalyste également, il fait la
13
connaissance de Freud en 1911 (68). Dans le TA, quatre phases peuvent être distinguées :
l’entraînement aux exercices standards, les modifications autogènes, l’entraînement à la
méditation autogène, les méthodes de neutralisation autogène (69). Concernant
l’entraînement autogène standard, il comprend une série de six exercices dont les deux
premiers sont les plus importants. Trois positions sont conseillées : assis chaise ou fauteuil
et allongé. Les yeux sont fermés. Le patient se concentre mentalement sur une partie de
son corps d’abord, sur tout le corps ensuite. Il y recherche la sensation de lourdeur. Une
fois éprouvée, il la formule mentalement comme « Mon bras-mon corps est lourd, tout à fait
lourd » et ainsi de suite. De même pour pesanteur, chaleur, rafraichissement du front.
Ensuite, des suggestions concernant soit le système respiratoire, digestif, le cœur, sont
apportées afin d’obtenir une relaxation maximale. L’exercice doit être réalisé deux ou trois
fois par jour le temps variant de 3 à 30 minutes en fin d’entrainement (70).

1.2.2. La relaxation progressive de Jacobson


La méthode coïncide dans le temps avec celle de Schultz mais elle veut s’en écarter
dans sa conception mais pas dans son but. En 1938, Jacobson publie un premier livre
intitulé « la relaxation progressive ». Il pense qu’il existe une relation entre le vécu
émotionnel et le degré de tension musculaire et qu’ainsi ces tensions continues et répétées
finissent par causer les troubles psychosomatiques. Le but de la méthode est donc la
réduction volontaire du tonus musculaire au repos. C’est la méthode de relaxation
progressive. La relaxation n’est pas apprendre à se reposer mais se conduire efficacement
et avec une meilleure efficience musculaire. Jacobson propose au patient d’atteindre un état
de relaxation par la double prise de conscience de la sensation provoquée par la contraction
musculaire et par la sensation provoquée par la détente musculaire. Il divise l’apprentissage
en plusieurs séquences et périodes faites de mouvements et de tensions différents avec à
chaque fois la prise de conscience : d’abord les membres supérieurs puis les membres
inférieurs, puis le tronc, nuque et tête. Il ajoute ensuite la relation différentielle qui consiste
à effectuer le minimum de contractions musculaires indispensables à l’exécution d’un acte
alors que tous les autres muscles ne servant pas à l’acte sont relâchés. Enfin, il propose
une application pratique des techniques dans les actes de la vie courante et étend les
exercices à toute la vie quotidienne par la personne elle-même (69).

1.2.3. La méthode d’Eutonie et de la Relaxation de Gerda Alexander


Le terme « eutonie » vient du grec « eu » signifiant bien, harmonie, juste et de
« tonos » signifiant tonus, tension. Cette méthode se détache des techniques habituelles de
14
relaxation en ce sens qu’elle est véritablement personnelle. Crée en 1957, Gerda Alexander
s’est inspirée de la méthode d’éducation rythmique de Delcroze. Dans un premier temps, le
sujet est amené à observer son corps, à observer « l’extérieur à soi » en prenant conscience
de la surface du sol, des matériaux, de l’espace, de l’environnement. Dans un deuxième
temps, le sujet est amené à l’individualisation en intégrant son schéma corporel (l’image
qu’il a de son corps), son vécu personnel et en prenant conscience de son hypotonie et/ou
de son hypertonie, tant dans la contraction que dans la décontraction et des modifications
que les tensions et détentes provoquent sur sa personnalité. L’entraînement est impératif,
les mouvements cherchant dans leur exécution d’éviter les tensions ainsi qu’un trop
important relâchement. Les exercices basés sur le ressenti du patient, font naître une
nouvelle conscience du corps et de son schéma corporel (69).

1.2.4. La Méthode Vittoz


La méthode est développée par le docteur Roger Vittoz, précurseur de la médecine
psychosomatique vers 1886. Cette méthode s’intéresse plus particulièrement au conscient.
Elle occupe une place très importante parmi les techniques de contrôle cérébral. Elle fait
appel aux forces positives négligées ou oubliées. Il s’agit d’une « restauration » réalisée par
le patient lui-même. Pour la réaliser, il doit effectuer des exercices mentaux pour redonner
du positif et du « bon fonctionnement cérébral » et poser tout au long de la journée des
actes conscients pour instaurer l’usage de ce « bon fonctionnement » au quotidien (69).

1.2.5. La méthode de Moshe Feldenkrais


Le principe de cette méthode est de faire prendre conscience à l’individu de son
propre corps et de ses fonctions afin qu’il prenne pleinement conscience de lui-même
mentalement et physiquement. Feldenkrais décrit cette pratique, dont il est à l’origine, par
une technique consistant en un « enseignement » sur les changements dans la perception
de l’image de soi ressentie au cours d’enchaînements de divers mouvements. L’animateur
guide la séance à travers une observation du corps que chaque élève effectue des pieds à
la tête, ou inversement. Le sujet est amené à porter son attention sur les points de contact
avec le sol, ressentis lors des différents mouvements effectués afin de détecter les
différences de pression en fonction de la zone corporelle. Cette méthode nécessite de
l’entraînement et de « l’auto-éducation ». Le principe essentiel qui ressort de la technique
de Feldenkrais est que l’apprentissage ne naît pas à travers l’exécution du mouvement,
mais à travers la conscience de son processus nécessaire à sa réalisation (69).

15
1.2.6. L’hypnose
Pour Bernheim (71) qui crée les bases scientifiques de l’hypnothérapie moderne, le
sommeil n’est absolument pas nécessaire pour obtenir les phénomènes dits hypnotiques.
Ils peuvent être provoqués par « simples » suggestions à l’état de veille et par conséquent
sans sommeil. Tout est dans la suggestion. Pour Bernheim qui appelle sa théorie, l’idéo-
dynamisme, toute idée suggérée tend à faire acte et certains états de conscience
augmentent la suggestibilité. Alors les facultés de contrôle sont « engourdies » et la force
idéo dynamique s’amplifie par la prédominance des facultés de l’imagination. Nous
rappellerons que la méthode Coué est basée également sur l’idéo-dynamisme. L’hypnose
est définie comme « un état de fonctionnement psychologique par lequel un sujet, en
relation avec un praticien, fait l’expérience d’un champ de conscience élargie » (72). Nous
distinguons plusieurs formes de pratique qui existent en fonction de l’objectif recherché
comme l’hypnothérapie, l’hypnoanalgésie (pour la modification et la réduction de la douleur),
l’hypnosédation (désignant l’usage de l’hypnose en anesthésie) et l’autohypnose (pratiquée
en autonomie par le patient). Les séances sont réalisées en individuel ou en groupe (73).
L’hypnothérapie peut revêt plusieurs formes, dont les principales sont présentées ci-après.
L’hypnose classique se caractérise par l’aspect directif de l’hypnotiseur. Il suggère un
changement de façon directe au patient. Cette forme d’hypnose a été très largement mise
de côté. D’autres courants sont venus renouveler la pratique, en particulier comme
l’hypnose Ericksonnienne (nommée d’après le psychiatre américain Milton Erickson (1901-
1980)). Dans son approche, c’est le patient qui est au centre et qui devient acteur de sa
guérison. Cette pratique hypnotique ne dirige pas le patient, elle l’accompagne. Elle repose
sur le postulat que l’inconscient est capable de mobiliser des ressources, susceptibles de
conduire aux changements désirés et a pour but d’amener conscient et inconscient à
travailler ensemble. Milton Erickson va développer de nombreuses techniques afin
d’accéder pour tous les patients à l’état d’hypnose. Elles sont aussi bien des techniques de
communication, que des techniques relationnelles et des suggestions indirectes. Ce courant
a par la suite donné naissance à de nombreux courants tels que la Programmation Neuro-
Linguistique (PNL). Notons que pour Erickson, il faut le principe de coopération. «Sans la
coopération complète du patient, les résultats thérapeutiques peuvent être retardés,
déformés, limités ou même empêchés» (74). L’hypnoanalyse : L’hypnoanalyse est un
processus dynamique qui fait le lien entre l’hypnose et la psychanalyse (75). En France,
François Roustang reprend les travaux des américains et démontre que l'hypnose permet
« un lâcher prise, une rencontre de soi à l'autre et de soi-même ». Celle-ci est placée au
centre de l’approche thérapeutique (76). L’hypnose se base sur cinq caractéristiques : une
16
modification de l’orientation temporo spatiale où le sujet ressent soit une sensation de
légèreté soit au contraire de la lourdeur. Le temps de la séance lui paraît ainsi plus long ou
plus court que la réalité. Une sensation de détente mentale et de relâchement. Une attention
« facilement concentrée et focalisée sur un élément donné » que le patient décrit avec
précision comme une sensation physique, un lieu, un objet. Une diminution du jugement et
de la censure. Une expérience de réponse quasi-automatique, le patient n’a plus
l’impression que c’est lui qui effectue l’action (77). Les techniques de base sont l’entretien
qui a pour but de sécuriser le patient, éliminer les idées préconçues, les a-priori, les peurs
et renforcer le positif. La suggestion se décline en différentes formes comme la suggestion
directe ; la proposition au patient est claire, positive et réaliste, la réponse est très rapide.
Dans le cas de la suggestion indirecte : la proposition passe à travers la métaphore et a
recours à l’imagination. La suggestion post-hypnotique consiste à demander au patient de
faire quelque chose lorsqu’il n’est plus en hypnose ; cela permet de créer de nouveaux
automatismes. La suggestion de conviction ou de réalisation est directe ou post-hypnotique.
Elle permet au patient de prendre conscience de l’effet de l’hypnose. La suggestion
d’approfondissement est représentée par le fait d’aller encore plus loin dans l’hypnose,
d’aller vers des niveaux plus profonds. Dans le cas de l’autosuggestion, le patient va lui-
même répéter les suggestions directes ou post-hypnotiques. Puis vient l’induction qui
permet d’accéder à un état de relaxation de plus en plus profond grâce à des suggestions
directes et d’approfondissement. C’est le passage de l’état d’éveil vers l’état hypnotique. La
visualisation consiste à imaginer une situation, un évènement, un lieu précis (75).

1.2.6.1. La méthode “Eye Movement Desensitization and Reprocessing”


(EMDR)
L’EMDR (technique de désensibilisation et de retraitement par mouvements
oculaires) intègre certains éléments issus de l’hypnose et d’autres approches
psychothérapeutiques. Cette thérapie brève, basée sur le modèle du traitement adaptatif de
l'Information, est notamment utilisée dans la prise en charge du syndrome de stress post-
traumatique. Elle a été développée par une psychologue américaine, Francine Shapiro, à la
fin des années 1980. C’est une approche intégrative faisant intervenir de nombreux
éléments issus de diverses approches psychothérapiques comme les Thérapies Cognitivo
Comportementales (TCC), l’hypnose Ericksonnienne, le courant psychodynamique, les
approches psychocorporelles. L’originalité de l'EMDR réside dans la combinaison de ces
éléments dans un protocole de base auquel sont associées les stimulations bilatérales
alternées (75). L’EMDR est développée à l'origine comme une approche de traitement des
17
troubles de stress post-traumatique. Elle peut être étendue à la kinésithérapie à visée de
remise en mouvement. Concernant le rachis, par exemple, une intervention EMDR
standardisée et à court terme réduit l'intensité de la douleur chez les patients atteints de
douleurs dorsales chroniques ayant un traumatisme psychologique par rapport au
traitement habituel seul (78).

1.2.7. La Sophrologie
La sophrologie est née à Madrid en 1960. C’est au Professeur Alfonso Caycedo,
psychiatre colombien que nous devons l’invention du mot Sophrologie et des techniques
qu’il recouvre. Le terme sophrologie vient du grec sos-phrenos-logos respectivement
équilibre, harmonie-esprit, conscience-étude, discours. La définition de la sophrologie est la
science qui étudie la conscience humaine, ses modifications et les moyens de la faire varier
dans un but thérapeutique, pédagogique, prophylactique, pour permettre à l’homme d’être
en harmonie avec lui-même et son environnement (68, 69). Les principes sont le schéma
corporel comme réalité vécue, l’action positive, le principe de réalité objective et l’alliance.
Le schéma corporel est considéré comme la base de la conscience. Il y a dynamisation du
positif. La réalité objective concernant le soigné et le soignant s’intéresse au phénomène
même et non à l’apparence du phénomène. L’alliance représente le lien privilégié, lien
« empathique » qui permet l’efficience des techniques. A proprement parlé, il n’y a pas de
contre-indications si ce n’est des phases délirantes. Nous pouvons plutôt entendre
restrictions et/ou adaptations. En pratique deux grandes catégories de techniques peuvent
être considérées. Les Sophronisations (S) et les Relaxations Dynamiques (RD). Les S sont
statiques sur le plan physique avec une intentionnalité dynamique et se pratiquent dans une
relation préférentiellement individuelle. Leur pratique peut se faire allongé, debout, assis. Il
en existe plusieurs sortes, choisies en fonction des patients, de leurs demandes, de leurs
attentes et des « nécessités thérapeutiques ». Afin d’éviter un catalogue des
sophronisations (plus de cinquante), celles-ci sont classées selon leur technique
« d’activation ». C’est ainsi qu’il y a des Sophronisations de « présentation », de
prétérisation », de « futurisation », de « totalisation ». Les RD se pratiquent plutôt en
groupe, même si chacun « fait sa relaxation individuellement ». Elles se divisent en douze
degrés répartis en trois cycles. Pour ne parler que du « cycle fondamental », donc du
premier cycle, il comporte quatre RD ou Relaxation Dynamique de Caycedo (RDC). Les
trois premières Relaxations Dynamiques sont les plus pratiquées La relaxation Dynamique
du premier degré (RD1) stimule le corps en mouvement, le mouvement en général et profite
des périodes de récupérations qui suit les stimulations pour intégrer les sensations
18
produites. Sa deuxième partie renforce la concentration. La RD2 comporte également deux
parties. Elle met l’accent sur la réflexion, la méditation, la concentration tant externe (le
patient se concentrant sur le corps de l’extérieur) que de l’intérieur. La RD3 est un
entraînement à la médiation assise et en « marche ». La respiration tient une place centrale
en Soprologie. Elle fait systématiquement partie du protocole et elle est également la base
et la modalité de techniques comme la Sophro-Respiration-Synchronique (SRS) (79, 80).

1.2.8. La méditation de pleine conscience


La méditation de pleine conscience a été définie par le professeur Jon Kabat-Zinn
comme étant « un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention,
intentionnellement, au moment présent, sans jugement, sur l’expérience qui se déploie
moment après moment » (81, 82). Trois points fondamentaux sont décrits. Premièrement
une ouverture du champ attentionnel qui porte sur l’ensemble de l’expérience personnelle
de l’instant présent (tout ce qui est présent à l’esprit, minute après minute (rythme
respiratoire, sensations corporelles, pensées). Puis une parenthèse avec les tendances à
juger, à contrôler ou à orienter l’expérience de l’instant présent. Enfin, une conscience « non
élaborative », dans laquelle il ne faut pas chercher à analyser ou à mettre en mots, mais
plutôt à observer et à sentir (82, 83). L’objectif de la méditation de pleine conscience est de
vivre le moment présent (84). Dans le monde occidental, la pratique a été initiée par le
docteur Jon Kabat-Zinn à la fin des années 1970, au sein du Massachussetts Institute of
Technology à Boston. Il créa ainsi, en 1979, la Mindfulness-Based Stress Reduction Clinic
marquant ainsi l’intégration de celle-ci dans le champ médicopsychologique. Jon Kabat-Zinn
a développé un programme d’entraînement nommé Meditation Based Stress Reduction »
(MBSR). La pleine conscience est un état dans lequel «le sujet est hautement conscient du
moment présent, le reconnaissant et l’acceptant ». Son esprit n’est pas parasité par des
pensées, sensations ou émotions ; il se concentre uniquement sur le moment présent (85).
Les séances se composent de pratiques « formelles » et « informelles ». Lors des pratiques
« formelles », le sujet effectue un temps de méditation statique (assis ou allongé) ou des
exercices en mouvement. Les pratiques « informelles » se déroulent au quotidien, lors
d’actions de la vie courante afin de casser le mode de fonctionnement automatique. Ces
exercices peuvent se focaliser soit sur le corps « body scan », et/ou sur la respiration, et/ou
sur les pensées. Les exercices en mouvement sont adaptés à chaque patient (86)

1.2.9. L’Imagerie Motrice


L’Imagerie Motrice (IM) est une technique d’imagerie mentale qui se définit comme
19
la représentation mentale d’une action sans production concomitante de mouvement. C’est
un processus conscient de visualisation durant lequel les sujets simulent intérieurement une
action sans mouvement apparent qui s’appuie sur des expériences sensorimotrices (87,88).
Elle se base sur des images mentales qui mettent en jeu différentes modalités sensorielles
comme l’audition, le toucher et principalement la vision et la kinesthésie. Cette technique
est décrite par la HAS comme consistant à « évoquer et répéter mentalement une
expérience motrice déjà vécue dans le passé ou à évoquer l’image anticipatrice d’une action
nouvelle, dans le but d’obtenir la réalisation ou la mémorisation d’un mouvement donné »
(89). Concernant les modalités, nous pouvons distinguer l’IM selon une perspective interne
de l’IM selon une perspective externe. Cette dernière met principalement en jeu des
processus visuo-spatiaux alors que l’IM interne s’appuie aussi sur la proprioception. De plus,
nous distinguons deux modalités d’imagerie qui sont celles principalement utilisées : l’IM
visuelle et l’IM kinesthésique. L’IM visuelle consiste à voir une action ou une scène dans
une perspective externe ou interne. L’imagerie motrice visuelle interne consiste à imaginer
la scène que nous devrions percevoir si nous étions réellement l’acteur du mouvement. L’IM
visuelle externe nécessite de se représenter le mouvement comme si nous l’observions de
l’extérieur : il est possible d’imaginer quelqu’un d’autre ou bien soi-même. Le protocole
PETTLEP (Physical Environmental Task Timing Learning Emotion Perspective) est un
protocole d'IM issu de la psychologie du sport et destiné à l’origine à améliorer les
performances sportives. PETTLEP est l’acronyme des sept facteurs qui doivent être pris en
compte afin de maximiser l’équivalence fonctionnelle (90, 91).

1.2.10. La cohérence cardiaque


Elle résulte de la synchronisation cardiorespiratoire. La cohérence physiologique
induit un état d’esprit positif, un sentiment de bien-être et un état de performance physique,
sociale et cognitive. La pratique de la cohérence cardiaque régulière induit un meilleur état
psychologique. En pratique, le degré de cohérence dépend du mécanisme respiratoire
régulier de l’individu. Les bénéfices de la cohérence cardiaque induite par une respiration
contrôlée atteignant 6 cycles respiratoires par minute sont obtenus lors d’une pratique
quotidienne de 5 minutes. Ces bénéfices concernent « une activité parasympathique
accrue, une coordination des systèmes physiologiques, une performance harmonieuse des
systèmes cardiaque, nerveux, hormonal et immunitaire (92, 93).

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1.2.11. Gymnastiques en mouvement et « en état modifiés de conscience » : le
Tai Chi Chuan (TCC) et le Qi Gong (QG)
Le TCC et le QG sont des « mind-body practice », pratiques du corps et de l’esprit.
Le « mind-body practice » est une « pratique de santé qui combine concentration mentale,
respiration contrôlée et mouvements du corps pour aider à détendre le corps et l’esprit. Ces
pratiques ont d’excellentes conséquences sur la santé en général et plus particulièrement
pour les effets sur la santé osseuse, la forme cardiopulmonaire, la qualité de vie et la
prévention des chutes (94).

Le Tai Chi Chuan


Le TCC est un art martial chinois qui lie cognition et action. Il se base sur l’équilibre,
le déplacement du poids du corps, la lenteur et la souplesse des mouvements, l’alignement
du tronc, le tout lié à la ventilation. Il est officiellement reconnu comme un exercice physique
d’intensité modérée. Au XIIème siècle, c’est Zhang San Feng qui évoqua pour la première
fois le TCC, s’inspirant d’un combat entre un oiseau et un serpent. Mais le TCC fut
réellement conçu par Chen Wang Ting quelques années plus tard. Au fil des années, de
nombreuses écoles de Tai Chi émergent. Le TCC s’effectue à une faible vitesse et un faible
impact ; les mouvements sont lents et gracieux. La respiration diaphragmatique est
coordonnée avec ces mouvements. Le TCC classique comprend cent huit postures. Une
séance dure en moyenne une heure : vingt minutes d’échauffement, vingt-quatre minutes
d’entraînement et dix minutes de récupération. Le TCC a de nombreux effets tels que le
maintien de l’équilibre, augmentation de la force musculaire et de la souplesse, amélioration
de la fonction cardio-respiratoire et de la circulation périphérique, réduction de la douleur,
de l’anxiété et des troubles émotionnels, une meilleure gestion du stress (95, 96, 97).

Le Qi Gong
Le Qi se traduit par « le souffle », « l’énergie ». Le Gong se traduit par « le travail »,
« la maîtrise », « la pratique ». Le terme Qi Gong signifie « maîtrise de l’énergie » ou «
travail sur le souffle ». Les Chinois pratiquent le QG en lui-même depuis plus de 3000 ans
et cette pratique est mentionnée pour la première fois dans un ouvrage, le Nei King (plus
ancien traité de médecine chinoise) datant du IIème siècle. L’arrivée du QG en occident
date du XVIIIème siècle. Nous pouvons distinguer les QG externes et les QG internes. Les
externes consistent à lever les blocages du Qi du patient grâce à l’aide du praticien. Les
internes se réalisent plutôt seul ; ils se pratiquent dans un état de méditation avec des
mouvements lents et simples. Les exercices s’effectuent les yeux mi-clos ou fermés. Les
21
gestes effectués se doivent de respecter certaines conditions. Les mouvements sont «
arrondis », légèrement courbes et souples. Ils sont souples et flexibles et s’effectuent sans
dureté et sans rupture mais avec fermeté. Ils sont lents, à vitesse constante. Ils respectent
le principe de « vide et plénitude » qui est une alternance entre des points d’appui sur la
jambe droite et gauche, sur les talons et la pointe des pieds et une alternance du geste dont
« le dynamisme passe de la main gauche à la main droite lorsque le mouvement n’est pas
symétrique ». Le QG permet une sensation de bien-être, une diminution du stress et de
l’anxiété, une meilleure coordination, une fortification des muscles, des tendons et des
articulations et une diminution des douleurs (98, 99).

2. MATERIEL ET METHODE
2.1. Différentes étapes de notre recherche
Méthode PICO : la problématique et les questions de recherches ont été élaborées
en répondant aux exigences de la méthode PICO (100) (Tab I). « Le Patient », à qui
s’adresse l’intervention. Dans notre cas aux patients adressés au masseur
kinésithérapeute. « L’Intervention », sur quoi cherchons-nous des informations. Il s’agit de
la mise en mouvement en général étant donné qu’il n’y a pas de consensus sur comment
la réaliser avec un maximum d’efficience. « La comparaison et l’alternative ». Cette dernière
est de pratiquer sans l’intentionnalité d’utiliser un langage pertinent ni de techniques d’états
modifiés de conscience. « L’issue clinique (Outcome) ». Notre recherche est de se
demander si d’utiliser un langage pertinent et des techniques d’états modifiés de conscience
a un intérêt et dans quels cas.
Tableau I : Récapitulatif : Problématique, mots clés et critères PIC(P)O réalisé par
nos soins

Critères PIC(P)O Problématique Mots-clés


Patients, soignés, sujets,
personnes, participants,
Population partenaires adressés au
Masseur-Kinésithérapeute

Mise, remise en
Langage
mouvement
Intervention
Etats modifiés de Conscience

22
Comparaison des pratiques Mouvement
notamment en terme de
langage, de techniques Etudiants
d’états de conscience
modifiée entre la littérature Masso-Kinésithérapie
scientifique, des experts
Comparaison
dans la mise en
mouvement en situation
« aigue » et les étudiants
en masso-kinésithérapie en
début de formation et en fin
de formation
Masseurs-
Kinésithérapeutes
Etudiants en Masso-
Population
Kinésithérapie de la 1ère
année d’étude à la dernière
année d’étude
Pouvoir établir les
différences, des
similitudes, des
Outcome compléments, de pratiques
et proposer d’améliorer
l’efficience de la mise en
mouvement

2.2. Recherche documentaire


La recherche d’articles a débuté en mars 2020. Nous avons utilisé les bases de
données PubMed, PEDro , Sciences Direct, Google Scholar, Kinédoc, Em Premium,
Cochrane Library, Eadoc, Santépsy, LiSSa, Catalogue Germain, Kinéscientifique. Les
mots-clés ont été saisis en anglais afin d’obtenir une recherche élargie et ainsi d’obtenir le
plus d’articles possibles à ce sujet. Les recherches initiales ont été effectuées avec les mots
clés suivants seuls et combinés ; physiotherapy, psychocorporal method, mental imagery,
relaxation, mindfulness, hypnosis, meditation, altered states of conciousness, techniques of

23
altered-modified states of consciousness, pain, chronic pain, motivation, language,, medical
language, verbal communication, non verbal communication, patient interaction, patient
centred care, therapeutic relationship, biopsychosocial concepts, care, cure, changement,
movement, efficiency, ethics, management, style. Les termes en français utilisés sont :
motivation, soin, soignant, patient, stimulus, changement, appropriation, interaction, relation
thérapeutique, physiothérapie, kinésithérapie, langage, logos, verbal, oral, parlé, non verbal,
corps, communication, relation interpersonnelle, rencontre clinique, changement,
thérapeutique, adhésion, conscience, hypnose, médiation, relaxation, sophrologie,
imagerie, mental, mouvement, efficience, éthique, management, styles. Avant de lire les
articles, les résumés ont été étudiés afin de voir si ceux-ci pouvaient être inclus dans notre
recherche. La sélection des articles s'est faite selon des critères d'inclusion et d'exclusion
exposés dans le tableau suivant (tab II).
Tableau II : Critères d'inclusion et d'exclusion réalisé par nos soins
Critères d’inclusion Critères d’exclusion
Population Patients victimes Enfants, adolescents, Maladie
d’immobilisation, d'Alzheimer, démences,
paralysie, déficits de troubles cognitifs, aphasies,
mouvement, de troubles de compréhension,
kinésiophobie patients non communicants
Intervention Communication, langage Toutes les autres interventions
verbal, techniques d’états de masso-kinésithérapie dont la
modifiés de conscience visée est différente de la mise et
entre deux personnes remise en mouvement
avec l’intentionnalité de Les communications de groupe
mise et remise en Les autres techniques
mouvement La douleur, la douleur chronique
(sauf si les freins à la remise en
mouvement en sont une
conséquence)
Comparaison Utilisation du langage
pertinent, de techniques
d’états modifiés de
conscience entre deux
personnes avec

24
l’intentionnalité de mise et
remise en mouvement
Outcome Intérêt de l’utilisation du
langage pertinent et des
techniques d’états
modifiés de conscience
entre deux personnes
avec l’intentionnalité de
mise et remise en
mouvement
Autres Articles en français, en
anglais, revues
systématiques, méta-
analyses, études
contrôlés randomisées,
Articles avec une date de
parution < 15 ans.
Le terme de « patient non-communicant » est difficile à définir car chacun ne perçoit pas de
la même manière la limite de la non-communication. On pourrait dire que le non
communicant est une personne qui, de par son état de santé, ne peut utiliser un mode de
communication qu’on qualifierait d’habituel comme la parole. Son état est temporairement
ou définitivement inadapté pour répondre à tous ses besoins de communication. Certains
patients ayant les fonctions motrices diminuées ou inexistantes utilisent d’autres moyens
que la parole pour communiquer, si cela est réalisable (la direction du regard, un hochement
de tête, les mimiques de visage) (101).

Diagramme de flux : concernant les techniques d’états modifiés de conscience,


nous avons effectué une sélection d’articles selon leurs niveaux de preuves scientifiques et
avec les plus hauts niveaux de preuves trouvés. En effet, pour toutes les techniques que
nous avons sélectionnées, nous avons choisi des articles d’Etudes Contrôlées
Randomisées-Randomised Controlled Trial (RCT) ou des grades de Recommandation de
Bonnes Pratiques (RBP) de grade B. Il n’y a que pour la Sophrologie où notre recherche
documentaire a dû recueillir un niveau 3 d’étude. Un diagramme de flux selon PRISMA (102)
(Fig.1) a été réalisé afin de rapporter les références identifiées et progressivement
sélectionnées concernant les techniques d’états modifiés de conscience. Ce diagramme a

25
été élaboré en partant de nos 104 références avec les mots-clés techniques d’états modifiés
de conscience, masso-kinésithérapie et mouvement. Parmi celles-ci, 93 provenaient de
recherches sur les bases de données et 11 provenaient d’autres sources. Les doublons,
c’est-à-dire les références qui reprenaient les mêmes idées, avaient été supprimés, ce qui
a amené notre nombre de référence à 104. Sur ces 104 références, seules ont été
sélectionnées les références provenant d’articles scientifiques, ce qui nous a donné un
nombre de 80 références. Sur celles-ci, 26 ont été exclues car elles ne concernaient pas
l’étude du mouvement et/ou de la remise en mouvement (exemple : la douleur sans
conséquence avec le mouvement) et n’apportaient donc pas de réponse à la problématique.
Sur les 54 références restantes et évaluées en texte intégral, 38 ont été exclues par «
manque de valeur scientifique selon le choix de nos critères ». Ce qui nous amène à un
total de 16 références qui ont servi ensuite à l’élaboration des résultats. Les seize articles
ont tous moins de quinze ans dont cinq moins de dix ans et huit moins de cinq ans.

Niveaux de preuves des articles, évaluation méthodologique et outils


d’évaluation : pour qualifier les niveaux de preuves, nous nous sommes basés sur
les grades de recommandations et les niveaux d’études scientifiques de la HAS (103).
L’échelle PEDro a été également utilisée pour l’évaluation des essais comparatifs
randomisés. Ceux possédant un score PEDro inférieur à 4/10 n’ont pas été sélectionnés
(104).

26
93 11

104

80 26

54 38

16

16

Figure 1 : Diagramme de flux selon PRISMA (102)

2.3. Entretiens avec cinq experts professionnels de santé

Un expert peut être considéré comme un professionnel ayant acquis de nombreuses


compétences et ayant développé une maitrise dans un domaine à l’aide de sa formation
initiale et des « spécialités » acquises tout le long de la formation continue en rapport avec
la prise en charge de la problématique étudiée. Nous avons choisi d'interroger cinq experts.
Un médecin généraliste qui possède quarante années d’expérience, une nutritionniste avec
30 ans d’expérience et trois masseurs-kinésithérapeutes avec vingt-cinq, dix et cinq années.
Trois ont une très longue expérience (médecine, nutrition-ETP et Masso-kinésithérapie,
respectivement quarante, trente et vingt-cinq années d’expérience). Pour les trois experts
MK, les expériences différentes choisies nous permettent d’inclure les différences des
programmes d’études initiales ainsi que leurs lieux, Association Valentin Huy à Paris,
Université Libre de Bruxelles, Belgique et l’IFMKNF. Les experts MK sont tous formateurs
et tous ont une valence dans la mise et remise en mouvement des personnes dans des
27
contextes difficiles où l’immobilité est majeure et ne tendant qu’à se renforcer. Trois sont
formateurs et tuteurs pour accompagner les étudiants en masso-kinésithérapie au cours de
leurs études. Ce choix est majeur pour nous car pour ne citer que l’instruction de la Direction
Générale de l’Organisation de la Santé (DGOS) du 4 novembre 2016 relative à la formation
des tuteurs de stages paramédicaux ; « Les formations initiales des professionnels
paramédicaux conduisant à l’obtention d’un diplôme d’Etat font l’objet depuis 2009 avec la
formation infirmière d’une réforme de leurs dispositifs pédagogiques impactant notamment
les modalités d’encadrement en stage. La réalisation de stages constituant pour les
étudiants un élément primordial dans l’acquisition de compétences et la bonne
appréhension de leur future posture de professionnel de santé, l’encadrement par des pairs
est considéré comme essentiel » (105). Ainsi, pour garantir aux étudiants un
accompagnement en stage de qualité, il faut professionnaliser la fonction de tuteur de stage
et assurer aux professionnels concernés une formation adaptée et harmonisée sur
l’ensemble du territoire. Trois experts sont spécialisés en Education Thérapeutique du
Patient (ETP). Trois sont spécialisés en « médecine ou kinésithérapie du sport ou Activités
Physiques Adaptées » Deux sont spécialisés dans les stratégies liées aux changements.
Tous connaissent les états modifiés de conscience et un expert est très spécialisé dans les
différentes techniques d’états modifiés de conscience.

Déroulement des entretiens : les entretiens se sont déroulés selon le mode


d’entretien semi-directif. L’enquêteur va poser ses questions et laisser l’enquêté répondre
en toute liberté. Ainsi la personne interviewée dispose d’un espace assez large pour donner
son point de vue. Les questions posées sont relativement ouvertes (106). Ces entretiens
sont à usage exploratoire et ne sont pas représentatifs de l’ensemble des pratiques
quelques soient les disciplines. Les entretiens se sont réalisés en face à face sur les lieux
de travail des différentes personnes. Celui du docteur Lejean-Guinhut s’est déroulé en visio-
conférence. La durée moyenne des entretiens a été de trente à quarante-cinq minutes. Les
questions de l’entretien ont été préalablement préparées à l’aide d’un guide d’entretien
(ANNEXE I). Un « pré-test » de l’entretien et de ses questions potentielles a été effectué et
certaines questions corrigées avec par exemple des mots supprimés car jugés trop
émotionnels ou reflétant trop « l’état d’esprit » de l’enquêteur ou encore pouvant amener à
un biais de confirmation. Les questions ont été envoyées à chaque expert avant les
rencontres et partages. Cela permet aux experts de pouvoir préparer et nous donner les
réponses les plus complètes et précises possibles. Nous avons demandé à chaque fois, au
préalable, l’autorisation d’enregistrer l’entretien au dictaphone. La retranscription

28
dactylographiée faite juste à la suite, se veut être la plus fidèle possible. L'entretien du
docteur Mariette Lejean-Guinhut (ANNEXE II) s’est déroulé le trois avril 2020. Elle est
docteur généraliste, spécialisée en addictologie, en hypnose Ericksonnienne, en
sophrologie, en relaxologie, en médecine du sport, et elle est formatrice en techniques
d’états modifiés de conscience. L'entretien de Madame Myriam Delorme (ANNEXE III) s’est
déroulé le onze mai 2020. Elle est nutritionniste en psychiatrie, certifiée en Education
Thérapeutique du Patient (ETP) (70 heures), et formatrice en milieu psychiatrique.
L'entretien de Monsieur Aymeric Leclercq (ANNEXE IV) s’est déroulé le vingt-six mai 2020.
Il est le MK du service de gériatrie aigue à l’Institut Cœur Poumon (ICP) du CHRU de Lille.
Il est spécialisé en masso-kinésithérapie des sportifs et en thérapie manuelle. Il est
formateur et tuteur de stage auprès d’étudiants en masso-kinésithérapie. L’entretien de
Monsieur Jean-Philippe Caron (ANNEXE V) s’est déroulé le deux juin 2020. Il est le MK du
Réseau « Parkinson » du CHRU de Lille. Il est spécialisé en ETP, en Activités Physiques
Adaptées (APA) et en éthique. Il est formateur et tuteur de stage auprès d’étudiants en
masso-kinésithérapie. L'entretien de Monsieur Romain Thomas (ANNEXE VI) s’est déroulé
le neuf juin 2020. Il est le MK du service de neurologie polyvalente au Centre Hospitalier
Roger Salengro du CHRU de Lille. Il a également travaillé dans le service de neurologie
vasculaire et à l’Unité de Soins Intensifs (USI) du même hôpital. Il est formateur et tuteur
de stage auprès d’étudiants en masso-kinésithérapie.
Les occurrences des mots clés, expressions et concepts de chaque entretien ont été
relevées à l’aide d’un compteur de mots en ligne (107). L’exploitation des entretiens a été
effectuée grâce à l’article « Le codage à visée théorique, recherche et applications en
marketing » (108) afin d’identifier les données pertinentes, les analyser, identifier les
thèmes, construire des interprétations émergentes de ces données et chercher à clarifier
leurs liens. Nous avons ensuite choisi une option de codage conceptuel et hiérarchique.

2.4. Questionnaires d’étudiants en fin d’études en Institut de Formation de


Masso-Kinésithérapie (IFMK)
Le questionnaire comprend une « introduction », quatre parties et vingt-neuf
questions (ANNEXE VII). Il commence par le recueil de la filière d’origine (Pacès, Staps,
dispensé de concours), le sexe et si les étudiants ont été « sensibilisés » aux états modifiés
de conscience dans leurs filières d’admission respective. La première partie (quatre
questions) a pour objectif l’évaluation de la « relation de soin », la deuxième (dix questions)
les rapports « mouvement et rééducation », la troisième (cinq questions) les relations «
langage et pratique en masso-kinésithérapie » et la dernière (sept questions), l’utilisation
29
par les étudiants des techniques d’états modifiés de conscience et leur connaissance des
RBP en terme de mouvement et des techniques d’états modifiés de conscience. Les
questions ont été élaborées sur deux mois, au cours du mois de février 2020 et du mois de
mars 2020. Le questionnaire comprend des questions fermées avec variables
dichotomiques (homme/femme, oui/non), et des variables ordinales par attribution d’un
chiffre entre 0 et 10. Pour tenter d’éviter un éventuel effet de halo, nous avons varié les
échelles. Nous citons quelques exemples tels que « non compétent » à « parfaitement
compétent », « pas de place » à « indispensable », « entièrement passif » et « entièrement
actif », « aucune » à « maximale ». Le questionnaire comprend des questions ouvertes que
nous n’avons pas limitées. Elles nous semblaient importantes pour la recherche malgré le
nombre de questions ouvertes et semi-ouvertes. Elles augmentent le temps requis pour
répondre au questionnaire et rendent le traitement des données plus difficile mais avons
limité les réponses à formaliser par trois idées ou mots ou valeurs ou méthodes principales
ou trois mots clés. Enfin, des questions fermées ont été posées afin d’obliger le MK à choisir
parmi les réponses proposées. Un Pré-test du questionnaire, avec un groupe de douze
étudiants de troisième année a été effectué, nous aidant à évaluer la durée, la pertinence
et la compréhension des questions et apporter les corrections nécessaires sur les
formulations, les termes, les structures des questions. Nous avons envoyé les
questionnaires à tous les étudiants de dernière année d’étude de l’IFMKNF ainsi qu’une «
ouverture » à un groupe de onze étudiants de l'institut de Kinésithérapie Podologie
Orthopédie (IKPO) de Lille. Les questionnaires ont été envoyés à partir du 1er avril par mail.
Le fichier des contacts mails des étudiants de l’IFMKNF a été utilisé pour les étudiants en
dernière année d’étude. Ce fichier des contacts mails est vérifié et exploité pour les
communications entre l’institut et les étudiants tout le long de l’année. Tout changement est
signalé au secrétariat pédagogique qui effectue le changement dès réception. C’est ainsi
que tous les étudiants ont reçu le questionnaire. Nous avons effectué quatre relances de
demande de participation à notre recherche et au remplissage du questionnaire. Le recueil
des données a débuté le 13 avril 2020 et s’est terminé le 11 mai 2020, soit une durée totale
de quatre semaines avec quatre relances (une par semaine) pour augmenter le taux de
retour des répondants. Nous comptons soixante-dix-sept répondants et 100% de réponses
ont été obtenues ; toutes les questions du « formulaire » ont été complétées. Les
occurrences de chaque réponse des questions ouvertes ont été relevées à l'aide d'un
compteur de mots en ligne (107). Ce questionnaire sera confronté aux entretiens effectués
avec les experts professionnels de santé ainsi qu’aux données de la littérature scientifique.
Ceci aura pour but de comparer ce que la littérature nous décrit, de le confronter avec la
30
réalité opérationnelle masso-kinésithérapique et de voir les points qui convergent ou
divergent. Ce questionnaire est également considéré comme la représentation exprimée de
la compétence des étudiants de l’IFMKNF en dernière année, notamment à propos du
mouvement, de leur profession, du langage, des techniques d’états modifiés de conscience.
Nous le comparerons donc également au retour d’expérience d’un groupe de ces mêmes
étudiants à propos de la relaxation et de leur « initiation » à la pratique de techniques d’état
modifiés de conscience que nous pouvons considérer comme le reflet de leur acquisition
pratique dans un premier temps vers « eux-mêmes ».

2.5. Retours d’expérience d’étudiants en Institut de Formation en masso-


Kinésithérapie (IFMK)
2.5.1. Etudiants en fin de dernière année (K4)
Nous avons construit un dossier pour les K4 « Votre cahier d’exercices d’Initiation à
la pratique de techniques d’états modifiés de conscience» en complément du cours en visio-
conférence organisé pour les étudiants volontaires afin de s’initier à des techniques d’états
modifiés de conscience (ANNEXE VIII). Suite à une séance de « Travaux Dirigés (TD) » en
visio-conférence de trois heures, le partage-explications-discussions du cours et l’envoi par
mail aux étudiants de ce cours formalisé, il était demandé aux K4 de pratiquer les exercices
décrits en détail pour eux-mêmes et de faire une analyse réflexive ainsi qu’une auto-
évaluation et de l’envoyer au formateur. Les vingt et un étudiants participants ont tous
répondu et de façon exhaustive aux questions du cahier d’exercice. Sont diagnostiqués les
mots, idées et concepts « forts » qu’ils ont utilisés à l’aide des occurrences (répétitions) de
leurs « mots », expressions et concepts, pour chaque item du « cahier d’exercices » pour
les items suivants. Mais qu’est-ce que la relaxation ? La Pratique de La respiration
abdominale-ventrale-diaphragmatique-contrôlée. La Pratique du Training Autogène de
Schultz. La Pratique de l’Imagerie mentale, auto-induction d’image mentale. La Pratique de
l’Imagerie Mentale, image libre. La Pratique de l’Imagerie Mentale, technique d’apaisement.
La Pratique de la Sophronisation de base. La Pratique de la Sophro Présence Immédiate
du positif (SPI). La Pratique de la Sophro-Stimulation Projective (SSP). La Pratique
d’Exercices d’Inspiration-Rétention-Tension-Expulsion (Expiration)-Récupération
(Relâchement) (IRTER). Les occurrences de chaque réponse de questions ouvertes ont été
relevées à l'aide d'un compteur de mots en ligne (116). Enfin, une analyse chiffrée a été
faite concernant les deux questions d’auto-évaluation. Ces dernières sont : « de 0 (aucune)
à 10 (maximale), parmi les différents exercices proposés, pour vous et « sur vous », quelle
est l'efficience de l'exercice de relaxation que vous avez préféré ? » et « entre 0 (aucun
31
effort) et 10 (effort maximal), quel effort vous a demandé la réalisation pratique du « cahier
d’exercices » d’initiation à la pratique de techniques d’états de conscience modifiés ? ».

2.5.2. Etudiants en première année (K1)


En tant que responsable pédagogique et technique des étudiants en première année
d’étude, nous leur demandons de réaliser un dossier de fin de première année, lors de la
deuxième période de leur stage « hospitalier ». La fiche exhaustive de l’exercice demandé
est en annexe (ANNEXE IX). Concernant précisément notre recherche, il était demandé aux
K1 d’indiquer trois mots clés, qui, pour le patient, l’ont aidé à se mettre en mouvement en
lui demandant : «quels sont les mots qui vous aident pour bouger, pour vous aider au
mouvement, pour vous aider à vous remettre en mouvement, à vous lever, à vous asseoir».
Les consignes ont été envoyées par courriel à tous les étudiants de première année le
quinze mai (leur deuxième période de stage se déroulant du dix-huit mai au douze juin). Un
« Pré-test » a été effectué avec les deux délégués de la promotion pour permettre d’évaluer
la durée, la pertinence et la compréhension des consignes et apporter les corrections
nécessaires sur les formulations, les termes, les structures des questions. Le recueil des
données a débuté le 11 juin 2020, et s’est terminé le 20 juin 2020. Tous les étudiants ont
répondu, tous ont formalisé les trois mots « clés » demandés. Pour une dizaine d’étudiants,
nous avons organisé des entretiens téléphoniques pour les aider à clarifier leurs réponses.
En effet, ces derniers n’avaient pas indiqué des mots mais des phrases ou des expressions
qu’il a fallu aider à convertir en « mots-clés ». La liste exhaustive des mots est reprise « in
extenso » en annexe (ANNEXE X). Les occurrences de chaque réponse de questions
ouvertes ont été relevées à l'aide d'un compteur de mots en ligne (107). Nous avons, en
adaptant la technique SWOT, Strenghs (Forces), Weaknesses (Faiblesses, Opportunities
(Opportunités, Treats (Menaces) (SWOT), tenté un classement d’action de management
des étudiants de 1ère année d’étude envers les patients à partir de leurs mots-clés.

3. RESULTATS

3.1. De la recherche documentaire

Pour classer les études, nous utilisons des niveaux de preuves basés sur les grades
de recommandation qui sont fondés sur le niveau de preuve scientifique de la littérature
(103). La pertinence des différentes techniques d’états modifiés de conscience dans la
récupération du mouvement selon les auteurs de différents articles est représentée par les

32
tableaux III (tab III), IV (tab IV), V (tab V), VI (tab VI), VII (tab VII) et VIII (tab VIII), IX (tab
IX), X (tab X), XI (tab XI).
Le Training Autogène de Schultz (TA)
Tableau III : intérêt du Training Autogène de Schultz dans la mise et/ou remise en
mouvement dans les articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Résultat
Niveau
et/ou grade
Shinozaki, M., Randomized Le fonctionnement social, la douleur corporelle, le
Kanazawa, M., Controlled rôle émotionnel et la santé générale ont montré une
Kano, M. et al. Trial tendance à l'amélioration dans le groupe TA par
2010 (109) rapport au groupe Témoin. Le TA peut être utile en
améliorant la maîtrise de soi.
Ajimsha, M.S., Randomized L’étude fournit des preuves que le TA utilisé en
Majeed, N.A., Controlled complément du traitement de Masso-Kinésithérapie
Chinnavan, E., Trial conventionnel est plus efficace que la Masso-
Thulasyammal, Kinésithérapie seule pour améliorer les
R.P. 2014 (110) performances motrices des patients atteints de la
Maladie de parkinson

L’hypnose
Tableau IV : intérêt de l’hypnose dans la mise et/ou remise en mouvement dans les
articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Niveau Résultat
et/ou grade
L’hypnose peut améliorer l’apprentissage moteur.
Jalen S, Wulf G. Randomized
Durant la suggestion, les performances motrices sont
2014. (111) Controlled
améliorées par une focalisation externe sur le
Trial
mouvement.
L’hypnose associée à la Kinésithérapie semble être
Lebon, J, Retrospective
un moyen efficace pour la prise en charge du
Rongières, M, Controlled
Syndrome Douloureux régional Complexe (SDRC)
Apredoaei, C, Trial
de type 1 « main-poignet » quelque soit sa phase
Delclaux, S,
évolutive.

33
Mansat, P. 2017
(112)

La Sophrologie
Tableau V : intérêt de la sophrologie dans la mise et/ou remise en mouvement dans les
articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Résultat
Niveau
et/ou
grade
Suggère une certaine efficacité de la Sophrologie
Fiorletta P, Ganic Niveau 3
Caycédienne pour la réduction des risques de Troubles
A, Royer A,
Musculo-Squelettiques (TMS)
Grosjean V. 2013
(113)

La Méditation de pleine conscience


Tableau VI : intérêt de la méditation de pleine conscience dans la mise et/ou remise en
mouvement dans les articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type Résultat
Randomized La méthode Meditation Based Stress
Morone NE,
Controlled Trial Reduction (MBSR) a un effet bénéfique sur
Greco CM ,
l’acceptation de la douleur et sur la fonction
Weiner, DK. 2008
physique.
(114)
Cherkin Randomized La méthode MBSR comme les thérapies
et al. 2016 (115)
Controlled Trial comportementales a de meilleurs résultats
fonctionnels que le traitement conventionnel
concernant les lombalgies chroniques.
Ye J, Zheng Q, Randomized Baduanjin* est un traitement efficace et adjuvant
Zou L, Yu Q, Controlled Trial pour les personnes âgées souffrant d'arthrose du
Veronese N, Score PEDro : genou. Un entraînement régulier de Baduanjin
Grabovac I. 2020 8/10 peut améliorer le contrôle postural et la fonction
(116) WOMAC des personnes âgées souffrant
d'arthrose du genou. *Baduanjin est un exercice

34
corps-esprit d'intensité légère à modérée. Toute sa
forme chorégraphique se compose de huit
mouvements exécutés à un rythme lent en
coordination avec respiration rythmique et
concentration mentale

L’imagerie motrice
Tableau VII : intérêt de l’imagerie motrice dans la mise et/ou remise en mouvement dans
les articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Niveau Résultat
et/ou grade
L’imagerie mentale motrice est recommandée à la
HAS. 2012 Grade B
phase chronique d’un AVC. Nous distinguons
(87)
classiquement deux types d’imagerie mentale :
l’imagerie externe où le sujet s’observe virtuellement
pendant la réalisation de son
mouvement, l’imagerie interne où le sujet essaie de
percevoir les effets du mouvement virtuel

La relaxation
Tableau VIII : intérêt de la relaxation dans la mise et/ou remise en mouvement dans les
articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Résultat
Niveau
et/ou grade
Dans le cadre de l’asthme, la technique qui
Elizabeth A Holloway, Randomized
combine la relaxation et la respiration
Robert J West. 2007 (117) Controlled
(Papworth method) améliore la fonction
Trial
respiratoire et diminue la kinésiophobie
Les exercices combinés à la relaxation ont
Shariat A, Alizadeh R, Randomized
des résultats supérieurs pour diminuer
Moradi V, Afsharnia E, Controlled
l’anxiété et améliorer le mouvement,
Hakakzadeh A, Ansari N, et Trial
l’amplitude des mouvements et la qualité de
al. 2019 (118)
vie de travailleurs ayant des lombalgies

35
chroniques aux exercices et à la
psychothérapie sans relaxation
L’addition des techniques de relaxation aux
Ozer kaya D, Toprak Randomized
exercices de stabilisation musculaire
Celendy S. 2019 (119) Controlled
améliorent significativement le mouvement et
Trial. Score
diminuent la kinésiophobie
PEDro : 6/10

La méthode Feldenkrais
Tableau IX : intérêt de la méthode Feldenkrais dans la mise et/ou remise en mouvement
dans les articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Niveau Résultat
et/ou grade
L'intervention de la méthode Feldenkrais a donné des
Ahmadi H, Randomized
avantages accrus en améliorant la qualité de vie, en
Adib H, Selk- Controlled
améliorant la conscience intéroceptive et en réduisant
Ghaffari M, et Trial. Score
l'indice d'incapacité par rapport aux exercices de
al. 2020 (120) PEDro : 6/10
stabilité de base chez les patients souffrant de
lombalgies chroniques non spécifiques.

Tai Chi Chuan


Tableau X : intérêt du Tai Chi Chuan dans la mise et/ou remise en mouvement dans les
articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Résultat
Niveau
et/ou grade
L’étude met en évidence l’efficacité d’une intervention en
Dechamps A, Randomized
activité physique courte sur l’amélioration de l’état
Quintard B, Controlled
émotionnel des sujets qui ont un style de vie sédentaire.
Lafont L. Trial
Cet effet confirme ainsi les recommandations
2008. (121)
internationales relatives à la nécessité de pratiquer une
activité physique hebdomadaire d’intensité modérée.
Utilisé pour la rééducation des mouvements fonctionnels.
HAS. 2016 Grade B
La posologie : 2 séances par semaine de TCC de 60
(122)
minutes pendant au minimum 24 semaines. Le contenu de
36
l’entraînement combine respiration profonde et relaxation
avec des mouvements lents et rythmés, inclut appui
unipodal, transfert du poids, déplacement contrôlé du
centre de masse, marche dans des multi-directions et
séquences motrices complexes, amplitude large des
mouvements.

Qi Gong
Tableau XI : intérêt du Qi Gong dans la mise et/ou remise en mouvement dans les articles
scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type Résultat
La pratique quotidienne du Qi Gong a des
Sarmento CVM, Moon Randomized
conséquences positives sur tous les principaux
S, Pfeifer T, Smirnova Controlled
symptômes de la fibromyalgie et sur la qualité
IV, Colgrove Y, Lai SM, Trial. Score
de vie et le mouvement
Liu W. 2020 (123) PEDro : 7/10

3.2. Des entretiens des cinq experts professionnels de santé


Les mots clés de l’entretien du docteur Mariette Lejean-Guinhut, généraliste-
addictologue-relaxologue-médecine du sport-formatrice (ANNEXE II).
L’intentionnalité du docteur Lejean-Guinhut envers les patients est caractérisée par
les mots : faire, faut, plus, est, qui comptent plus de 13 occurrences. Puis en ordre
décroissant, les mots mouvement et bien (11 occurrences), hypnose, confiance, toujours (8
Occurrences), peur-patient, relaxation, profond, relaxation, souffle, mots, conscience,
alliance, respiration (6-7 occurrences). Les expressions de trois mots pour trois
occurrences sont remise en mouvement, à l’écoute, l’écoute des, relâchement actif-
relaxation dynamique, la voix qui, bien la voix, la confiance dans (les patients-le thérapeute),
l’écoute des (patients). Les expressions de quatre mots pour trois occurrences sont la
confiance dans le (patient), la confiance dans le (mouvement), la remise en mouvement,
avec la voix qui. En synthèse, pour le Docteur Lejean-Guinhut, la remise en mouvement se
fait par le mouvement en favorisant la relaxation profonde et le souffle pour que le patient
se sente bien et qu’il y ait confiance mutuelle. Le relaxologue apporte, notamment par les
mots, la voix et l’écoute, le bien être, relâchement et détente intérieure pour cette remise
en mouvement et la confiance dans le mouvement. L’apprentissage des techniques par le
patient est possible et favorable.
37
Les mots clés de l’entretien de Madame Myriam Delorme, nutritionniste,
formatrice en ETP (ANNEXE III).
L’intentionnalité de Madame Delorme envers les patients est caractérisée par les
mots faire, faut et être qui comptent plus de 14 occurrences. Puis en ordre décroissant, les
mots mouvement (13 occurrences), bien, besoin, savoir (9), techniques, relaxation,
changement (8) ,autonomie (6). Les expressions de trois mots pour quatre occurrences : il
faut savoir, remettre en mouvement, Technique de relaxation, L’acteur de, Le bien être. Les
Expressions de quatre mots pour trois occurrences sont la remise en mouvement-les mettre
en mouvement, les techniques de relaxation, le changement fait peur. En synthèse, pour
Madame Delorme la remise en mouvement passe d’abord par une autonomie retrouvée. Il
faut du mouvement et le patient doit en être acteur. Le changement fait peur. Il faut le savoir
afin de le faire en douceur et en minimisant les appréhensions. La relaxation peut apporter
du bien-être et donc être une solution au changement.
Les mots clés de l’entretien de Monsieur Aymeric Leclercq, MK en gériatrie
aigue, spécialités en kinésithérapie sportive et thérapie manuelle, formateur,
tuteur (ANNEXE IV).
L’intentionnalité de Monsieur Leclercq envers les patients est caractérisée par les
mots, est et faire qui comptent plus de 17 occurrences. Puis en ordre décroissant les mots,
mots (12 occurrences), peur, mouvement, patient, temps, autonomie (9 occurrences),
confiance, objectifs, craintes, chutes, imaginer (6-7 occurrences). Les expressions de trois
mots pour trois en occurrences sont ne pas forcer, des mots qui, l’imagerie mentale, peur
de la, qu’ils connaissent, à la maison. Les expressions de quatre mots pour trois
occurrences sont insister de façon bénéfique, ce qu’ils connaissent, des mots qui parlent,
qui ne parlent pas (des mots), arriver à nos fins. En synthèse, pour Monsieur Leclercq, la
remise en mouvement est synonyme d’autonomie. Cela passe par trouver ensemble des
objectifs, une certaine confiance et ne pas forcer, rassurer, prendre du temps, ce qui évitera
les peurs et les maladresses. Pour cela, il y a des mots qui leur « parlent », qui sont
significatifs. Grâce à « l’imagerie mentale », il faut aider les patients de façon bénéfique
dans la capacité à retrouver des endroits connus et tout ce qu’elles savaient faire avant la
chute.
Les mots clés de l’entretien de Monsieur Jean-Philippe CARON, MK du réseau
CHRU « Maladie de Parkinson », Master APA, Master d’éthique, formateur ETP,
formateur, tuteur (ANNEXE V).
L’intentionnalité de Monsieur Caron envers les patients est caractérisée par les mots
patients, est, être, faut qui comptent plus de 13 occurrences. Puis en ordre décroissant,
38
plaisir, patient (13 occurrences), maladie, vie, envie (10 occurrences), relation, action,
anticiper, vigilance environnement, sentir, sens, freins (7-6 occurrences). Les expressions
de trois mots pour trois occurrences sont maladie de Parkinson, mise en relation, notion de
plaisir, conscientiser le mouvement, anticiper l’environnement, en montrant comment. Les
expressions de quatre mots pour trois occurrences sont la maladie de Parkinson, la notion
de plaisir, la mise en relation, je peux vous aider. En synthèse, pour Monsieur Caron, cette
remise en mouvement doit passer par le plaisir, l’envie de l’action, tout en créant une alliance
thérapeutique. Il faut conscientiser le mouvement pour le faciliter, être en relation avec le
thérapeute qui aide, et l’environnement, le « sentir », en anticipant et en étant vigilant.
Les mots clés de l’entretien de Monsieur Romain Thomas, MK en neurologie
aigue et polyvalente, formateur, tuteur (ANNEXE VI).
L’intentionnalité de Monsieur Thomas envers les patients est caractérisée par les
mots, est-vais-faire qui comptent plus de 18 occurrences. Puis en ordre décroissant les mots
mouvement (18 occurrences), envie (14 occurrences), intérêt, consentement, exemple,
mots, capacités (9-7 occurrences). Les expressions de trois mots pour trois
occurrences sont prendre son temps, consentement je cherche, Il a envie, est d’accord. Les
expressions de quatre mots pour trois occurrences sont je vais lui expliquer, d’abord le
consentement, Il est d’accord. En synthèse, pour Monsieur Thomas, la remise en
mouvement passe par les mots utilisés, l’information, le consentement et l’envie du patient
à faire le mouvement, par la capacité à le réaliser et un intérêt trouvé. Le patient doit avoir
envie et y trouver un sens personnel

Les synthèses des entretiens des experts reprises ci-dessous :

Pour le docteur Lejean-Guinhut, la mise et/ou remise en mouvement se fait par le


mouvement en favorisant la relaxation profonde et le souffle pour que le patient se sente
bien et qu’il y ait confiance mutuelle. Le relaxologue apporte, notamment par les mots, la
voix et l’écoute, le bien être, relâchement et détente intérieure pour cette remise en
mouvement et la confiance dans le mouvement. L’apprentissage des techniques par le
patient est possible et à favoriser.

Pour Madame Delorme la mise et/ou remise en mouvement passe d’abord par
retrouver une autonomie. Il faut du mouvement et le patient doit en être acteur. Le
changement fait peur. Il faut le savoir afin de le faire en douceur et en minimisant les
appréhensions. La relaxation peut apporter du bien-être et donc être une solution au
changement.

39
Pour Monsieur Leclercq, la mise et/ou remise en mouvement est synonyme
d’autonomie. Cela passe par trouver ensemble des objectifs, une certaine confiance et ne
pas forcer, rassurer, prendre du temps, ce qui évitera les peurs et les maladresses. Pour
cela, il y a des mots qui leur « parlent », qui sont significatifs. Grâce à « l’imagerie mentale
», il faut aider les patients de façon bénéfique dans la capacité à retrouver des endroits
connus et tout ce qu’elles savaient faire avant la chute .

Pour Monsieur Caron, la mise et/ou remise en mouvement doit passer par le plaisir,
l’envie de l’action, tout en créant une alliance thérapeutique. Il faut conscientiser le
mouvement pour le faciliter, être en relation avec le thérapeute qui aide, et l’environnement,
le « sentir », en anticipant et en étant vigilant.

Pour Monsieur Thomas, la mise et/ou remise en mouvement passe par les mots
utilisés, l’information, le consentement et l’envie du patient à faire le mouvement, par la
capacité à le réaliser et un intérêt trouvé. Le patient doit avoir envie et y trouver un sens
personnel.

A partir de ces synthèses des entretiens, les occurrences les plus nombreuses et
supérieures à dix ainsi que les éléments de réponse retrouvés dans au moins deux
entretiens sont étudiés ci-dessous (tab XII, tab XIII). Les concepts clés des experts sont
repris dans le tableau XIV (tab XIV).

Tableau XII : Occurrence les plus nombreuses des entretiens et supérieures à 10


réalisé par nos soins
Mots/termes Occurrence
Mouvement 53
Mots 34
Patients 29
Envie 22
Bien 20
Confiance 15
Autonome 15
Relaxation 15
Plaisir 13

40
Tableau XIII : Eléments de réponse retrouvés dans au moins deux entretiens

réalisé par nos soins

Réponse Docteur Madame Monsieur Monsieur Monsieur


LeJean Delorme Leclercq Caron Thomas
Guinhut
Mouvement    
Mots    
Patient   
Envie  
Bien  
Autonomie  
Confiance  
Relaxation  

Tableau XIV : Les « concepts clés » des experts professionnels de santé réalisé par nos
soins
Expert Les concepts clés
Docteur Lejean- Le mouvement grâce à l’utilisation de l’hypnose, de la
Guinhut respiration profonde, de la voix du thérapeute dans la
confiance mutuelle
Madame Delorme Le mouvement grâce au patient acteur et conscient du
besoin de changement. Utilisation de mots et de
techniques de relaxation
Monsieur Leclercq Le mouvement grâce à des méthodes de visualisation
mentale de mouvements, de situations réussies pour
éloigner craintes et peurs. L’utilisation de mots
significatifs et d’endroits connus où les patients peuvent
s’imaginer réussir en toute autonomie
Monsieur Caron Le mouvement grâce à la mise en relation de la notion
de mouvement, en relation avec la notion de plaisir,
d’envie et de vie. Entrer en relation. Cela concerne le

41
soignant, le soigné et l’environnement. « Conscientiser
» en sentant, en anticipant et en étant vigilant
Monsieur Thomas Le mouvement grâce à l’obtention préalable et avant
tout à l’acceptation du patient. Qu’il ait envie et qu’il y
trouve son intérêt. Prendre le temps d’expliquer.
Réaliser après avoir visualisé le mouvement
Nous pouvons dire qu’avant la technicité, la remise en mouvement pour le patient,
passe par le plaisir, l’envie, la confiance, l’intérêt d’acquérir ou réacquérir son autonomie et
retrouver un sens personnel à ce mouvement ou remise en mouvement. Des techniques
d’états modifiés de conscience sont utilisées en ce sens en première intention et/ou en
complément.

3.3. Des questionnaires

Représentativité de l’échantillon des étudiants en fin d’étude à l’IFMKNF : la


comparaison entre l’échantillon des étudiants de fin d’étude ayant répondu au questionnaire
et la promotion entière a été réalisée (Tab XV).

Tableau XV : Caractéristiques de l’échantillon des répondants IFMKNF réalisé par


nos soins

Promotion des K4 2019-


Questionnaires Nbre % 2020 Nbre %
Femmes 35 45,45% Femmes 40 42,55%
Hommes 42 54,55% Hommes 54 57,45%
Total 77 100,00% Total 94 100,00%

Sensibilisation* Technique
états modifiés de
conscience : oui 40 51,95%
Sensibilisation* Techniques
états modifiés de
conscience : non 37 48,05%
Total 77 100,00%

Filière Concours Pacès 48 62,34% Filière Concours Pacès 55 58,51%


Filière Concours Staps 27 35,06% Filière Concours Staps 34 36,17%
Dispensés 2 2,60% Dispensés 5 5,32%
Total 77 100,00% Total 94 100,00%
*La sensibilisation à des techniques d’états modifiés de conscience correspond à la
connaissance et/ou l’’observation pendant le temps passé en filière d’admission

42
Le taux de retour du questionnaire est de 82%, 77 répondants au questionnaire par rapport
aux 94 étudiants de la promotion. Le taux de réponse aux questions est de 100%.
L’échantillon des étudiants ayant répondu peut être considéré comme significatif en nombre
(82%), en répartition hommes et femmes et pour la filière préparatoire au concours d’entrée.

Les Résultats aux questions binaires par oui ou par non (Tab XVI)

Tableau XVI : réponses des étudiants IFMKNF aux questions avec choix binaire
oui/non réalisé par nos soins
Intitulé de la question IFMKNF Nombre %
Masseur-Kinésithérapeute (MK) et mouvement ;
cela va-t-il de soi ? Oui 74 96,10%
Masseur-Kinésithérapeute (MK) et mouvement ;
cela va-t-il de soi ? Non 3 3,90%
Total 77 100,00%

Pendant vos stages et vos travaux dirigés avez-


vous constaté des freins au mouvement oui 77 100,00%
Pendant vos stages et vos travaux dirigés avez-
vous constaté des freins au mouvement non 0 0,00%
Total 77 100,00%
En rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une
place dans la mise (remise) en mouvement ? oui 50 64,94%
En rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une
place dans la mise (remise) en mouvement ? Non 27 35,06%
Total 77 100,00%
Y-a-t-il des mots motivants ? oui 70 90,91%
Y-a-t-il des mots motivants ? non 7 9,09%
Total 77 100,00%

Utilisez-vous des techniques motivationnelles oui 51 66,23%


Utilisez-vous des techniques motivationnelles non 26 33,77%
Total 77 100,00%
Avez-vous modifié votre façon de communiquer
avec un patient ? oui 58 75,32%
Avez-vous modifié votre façon de communiquer
avec un patient ? non 19 24,68%
43
Total 77 100,00%
Pour vous, des mots peuvent-ils faire peur au
patient ? oui 71 92,21%
Pour vous, des mots peuvent-ils faire peur au
patient ? non 6 7,79%
Total 77 100,00%

Y-a-t-il des mots rassurants ? oui 69 89,61%


Y-a-t-il des mots rassurants ? non 8 10,39%
Total 77 100,00%
Avez-vous pratiqué ou voir pratiquer des techniques
d’états modifiés de conscience dans le cadre de vos
stages ? oui 22 28,57%
Avez-vous pratiqué ou voir pratiquer des techniques
d’états modifiés de conscience dans le cadre de vos
stages ? non 55 71,43%
Total 77 100,00%
Avez-vous connaissance de recommandations de
bonnes pratiques (type HAS, ou autres) concernant
la mise et/ou remise en mouvement ? oui 33 42,86%
Avez-vous connaissance de recommandations de
bonnes pratiques (type HAS, ou autres) concernant
la mise et/ou remise en mouvement ? non 44 57,14%
Total 77 100,00%
Avez-vous connaissance de recommandations de
bonnes pratiques (type HAS, ou autres) concernant
les techniques d'états modifiés de conscience ? oui 2 2,60%
Avez-vous connaissance de recommandations de
bonnes pratiques (type HAS, ou autres) concernant
les techniques d'états modifiés de conscience ? non 75 97,40%
Total 77 100,00%
Les affirmations sont très fortes (oui supérieur ou égal à 89%) concernant les thèmes
suivants : pour les étudiants, le Masseur-Kinésithérapeute (MK) et le mouvement, cela va
de soi. Pendant les stages et les travaux dirigés ils ont constaté des freins au mouvement.

44
Ils pensent qu’il existe des mots motivants, des mots rassurants et des mots qui peuvent
faire peur au patient.
Les affirmations sont fortes (oui entre 65% et 75%) concernant les thèmes suivants :
les étudiants ont modifié leur façon de communiquer avec un patient au cours de leurs
études. Ils utilisent des techniques motivationnelles. Pour eux, en rééducation, le thérapeute
a toujours une place dans la mise (remise) en mouvement.
Il y a le constat important d’une méconnaissance des RBP de la HAS, ou autres,
concernant la mise et/ou remise en mouvement pour la majorité des étudiants (57%).
La «fragilité-manque» fort (entre 65% et 75%) décrit par les étudiants est qu’ils n’ont
pas pratiqué ou vu pratiquer des techniques d’états modifiés de conscience lors de leurs
stages.
La «fragilités-manque » très forte (le « non » supérieur à 89%) décrit par les
étudiants est qu’ils n’ont pas connaissance des RBP de la HAS, ou autres, concernant les
techniques d'états modifiés de conscience.
Les résultats des questions avec échelles numériques (Tab XVII)

Tableau XVII : synthèse des résultats des questions avec échelles numériques réalisé par
nos soins

Moyenne Médiane Ecart Max Min


Type

De 0 (aucune) à 10 (maximale), 9,17 10,00 1,03 10 7


quelle est la place de la confiance
dans le soin en Masso-
Kinésithérapie ?
De 0 (aucune) à 10 (maximale), 7,77 8,00 1,20 10 5
quelle est la place de l’aspect
technique dans le soin en Masso-
Kinésithérapie ?
De 0 (aucune) à 10 (maximale) 9,27 10,00 1,00 10 7
quelle est la place de la relation
humaine dans le soin en Masso-
Kinésithérapie ?

45
De 0 (aucune) à 10 (maximale), 8,91 9,00 1,11 10 6
quelle est la place de l’alliance avec
le patient dans le soin en Masso-
Kinésithérapie ?
De 0 (entièrement passif) à 10 4,17 5,00 2,37 10 0
(entièrement actif) de la part du
patient : Veuillez indiquer votre note
pour La Kinésithérapie Passive
De 0 (entièrement passif) à 10 3,05 3,00 2,57 10 0
(entièrement actif) de la part du
patient et pour le Massage
De 0 (non compétent) et 10 2,70 2,00 2,13 8 0
(parfaitement compétent), sauriez-
vous, à l’aide de votre formation
actuelle, utiliser des techniques
d’états modifiés de conscience ?
De 0 (pas de place) et 10 5,57 5,00 1,89 10 0
(indispensable), quelle place
pensez-vous que le Masseur
Kinésithérapeute occupe dans la
promotion de la pratique de la
relaxation en santé ?
En synthèse : des affirmations très fortes avec des moyennes et médianes
supérieures ou égales à neuf. Il s’agit de la place de la relation humaine dans le soin en
Masso-Kinésithérapie, celle de la confiance dans le soin en Masso-Kinésithérapie et celle
de l’alliance avec le patient dans le soin en Masso-Kinésithérapie. L’aspect technique reste
important mais en retrait avec moyenne et médiane environ à huit.
Des évaluations « moyennes » avec des moyennes et médianes environ égales à
cinq concernant la place que le Masseur Kinésithérapeute occupe dans la promotion de la
pratique de la relaxation en santé, et la part jugée active du patient dans les techniques de
Kinésithérapie Passive.
Les scores les plus bas inférieurs à cinq et environ à trois sont retrouvés pour la
participation active du patient dans les techniques de massage.
Enfin les étudiants estiment qu’ils sont très peu compétents pour utiliser des
techniques d’états modifiés de conscience à l’aide de leur formation.
46
Cette synthèse est également illustrée graphiquement à l’aide des figures (fig.2, fig.
3, fig.4, fig.5, fig.6, fig.7, fig.8, fig.9) (ANNEXE XI).

Evaluation comparative IFMKNF/IKPO : nous avons également commencé une


évaluation comparative pour préparer une « ouverture » éventuelle à de futures recherches.
Les mêmes questionnaires ont été adressés à un échantillon de onze étudiants de l’IKPO.
La comparaison a donc été effectuée entre les étudiants de dernière année d’étude de
l’IFMKNF et de l’IKPO (tab XVIII, tab XIX), (ANNEXE XII). Même si le faible nombre
d’étudiants de l’IKPO étudiés ne nous permet pas de consolider des différences, il permet
d’éclairer quelques pistes.
Nous constatons des similitudes entre les deux instituts qui sont en phase avec la
synthèse des constatations effectuées préalablement : les affirmations très fortes
concernant la relation du MK et du mouvement ainsi que l’association des deux va de soi.
Pendant les stages et les travaux dirigés, ils ont constaté des freins au mouvement. Ils
pensent qu’il existe des mots motivants, des mots rassurants et des mots qui peuvent faire
peur au patient. Les étudiants ont modifié leur façon de communiquer avec un patient au
cours de leurs études et peut être un peu plus pour ceux de l’IKPO. Il y a le constat important
d’une méconnaissance des RBP concernant la mise et/ou remise en mouvement, peut être
encore plus nettement pour l’IKPO. Les «fragilités et manques » forts décrits par les
étudiants sont souvent parce qu’ils n’ont pas pratiqué ou vu pratiquer des techniques d’états
modifiés de conscience dans le cadre de leurs stages et les carences très fortes proviennent
de leur méconnaissance de RBP concernant les techniques d'états modifiés de conscience.
Des divergences sont à souligner. Par exemple la réflexion sur la place du MK dans
la mise/remise en mouvement et l’utilisation de techniques motivationnelles. Les étudiants
de l’IKPO pensent que le MK n’a pas toujours une place dans la remise en mouvement,
estimant qu’il faille laisser encore plus ou/et plus rapidement de l’autonomie aux patients. Il
semble qu’ils utilisent moins de techniques motivationnelles dans leur relation
thérapeutique.
La comparaison IFMKNF-IKPO est illustrée également à l’aide du tableau concernant
les mots-clés décrits par les étudiants et leurs occurrences (Tab XIX), (ANNEXE XII).
En synthèse les « mots-clés » des étudiants des deux instituts convergent dans leur
très grande majorité. Ils sont très proches et même souvent identiques. Nous noterons
quelques pistes de « spécificités » à confirmer avec de plus grands échantillons. Pour
l’IKPO, la contrainte de la-non utilisation des techniques d’états modifiés de conscience est
l’absence de formation. Les mots « pouvoir » et « faire » sont utilisés pour motiver et

47
rassurer le patient. Il semble que dans la relation patient, le mot « être » et « être avec »
soient prépondérants.

3.4. Des retours d’expérience des étudiants en Institut de Formation en Masso-


Kinésithérapie (IFMK)
3.4.1. Des étudiants en fin de dernière année (K4)
Nous avons étudié les occurrences des mots clés, idées et concepts « forts » qu’ils
ont utilisés pour chaque item du « cahier d’exercices » (ANNEXE VIII).

Représentativité de l’échantillon (tab XX)

Tableau XX : Représentativité de l’échantillon des K4 participants à l’initiation à la


pratique d’états modifiés de conscience par rapport à la promotion entière réalisé par nos
soins

Cahier d’exercice
initiation techniques
états modifiés de Promotion des K4
conscience Nbre % 2019-2020 Nbre %
Femmes 9 42.86% Femmes 40 42,55%
Hommes 12 57.14% Hommes 54 57,45%
Total 21 100,00% Total 94 100,00%
Filière Concours Pacès 13 61.90% Filière Concours Pacès 55 58,51%
Filière Concours Staps 8 38.10% Filière Concours Staps 34 36,17%
Dispensés 0 0% Dispensés 5 5,32%
Total 21 100,00% Total 94 100,00%

Le taux de retour est de 22.34%, vingt et un répondants au « cahier d’exercices » par


rapport aux 94 étudiants de la promotion.100% de réponses aux questions, tous les
étudiants ont complétés l’ensemble des items. L’échantillon des étudiants ayant répondu
est insuffisant en nombre pour être représentatif. Néanmoins il est intéressant car nous
pouvons considérer qu’il l’est pour la répartition hommes et femmes et pour la filière
préparatoire au concours d’entrée en institut.

Les mots clés recueillis pour la question « Mais qu’est-ce que la relaxation » :
ce sont en ordre décroissant : les mots détente (10 occurrences), bien, être (8 occurrences),
pratique, calme (6 occurrences). Les expressions de deux mots en occurrences sont : bien
48
être (7 occurrences), pratique qui, qui permet, lâcher prise (5 occurrences). Les expressions
de trois mots pour quatre occurrences sont, qui permet de, un moyen de, pratique qui
permet, se recentre sur, recentrer sur soi.

Les mots clés recueillis pour la « pratique de La respiration abdominale-


ventrale-diaphragmatique-contrôlée » : ce sont en ordre décroissant : les mots, prise,
conscience, détente (9 occurrences), calme, rythme, respiration (6 occurrences),
relâchement, concentration (5 occurrences). Les expressions de deux mots sont : prise de,
de conscience (7 occurrences), bien-être (5 occurrences). L’expression de trois mots pour
quatre occurrences est prise de conscience.

Les mots clés recueillis pour la « Pratique du Training Autogène de Schultz » :


ce sont en ordre décroissant les mots : sensations, corps (8 occurrences), calme, bien, être,
conscience (4 occurrences). Les expressions de deux mots en occurrences sont :
sensations de (7 occurrences), puis son corps, bien être (4 occurrences). Les expressions
de trois mots pour trois occurrences sont : de bien-être, une redécouverte de.

Les mots clés recueillis pour la « Pratique d’Imagerie mentale par auto-
induction d’image mentale » : ce sont en ordre décroissant les mots : concentration, objet
(8 occurrences), difficile, détails (6 occurrences). Les expressions de deux mots : l’objet,
difficile de (9 occurrences). Les expressions de trois mots : de l’objet (7 occurrences).

Les mots clés recueillis pour la « Pratique d’Imagerie Mentale par image
libre » : ce sont en ordre décroissant : objet (22 occurrences), concentration, sensation,
difficile (7 occurrences), impression, agréable, calme (6 occurrences). Les expressions de
deux mots sont : l’objet (16 occurrences), difficile de, sensation de, impression de (3
occurrences). Les expressions de trois mots sont : de l’objet (10 occurrences), une
sensation de, une impression de (3 occurrences).

Les mots clés recueillis pour la « Pratique d’Imagerie Mentale par technique
d’apaisement » : ce sont les mots : sensation (9 occurrences), être, bien, détente,
apaisement (7 occurrences). Les expressions de deux mots sont : bien être (6 occurrences),
sensation de, de bien (5 occurrences). Les expressions de trois mots sont : de bien-être,
bien-être apaisant, de calme (3 occurrences).

Les mots clés recueillis pour la « Pratique de la Sophronisation de base » : ce


sont les mots : sensation (10 occurrences), corps, détente, relâchement (8 occurrences).
Les expressions de deux mots sont : sensation de (8 occurrences), son corps (3

49
occurrences). Les expressions de trois mots pour trois occurrences : sont sensation de
détente, impression de somnolence

Les mots clés recueillis pour la « Pratique de la Sophro Présence Immédiate du


positif (SPI) » : ce sont les mots : être, bien (11 occurrences), sensation (9 occurrences)
Les expressions de deux mots sont : bien être (10 occurrences), sensation de (6
occurrences). Les expressions de trois mots pour trois occurrences sont : le positif,
impression d’abandon

Les mots clés recueillis pour la « Pratique de la Sophro-Stimulation Projective


(SSP) » : ce sont les mots : difficile (8 occurrences), bien (6 occurrences). Les expressions
de deux mots sont : bien être, difficile à, se projeter (5 occurrences). Les expressions de
trois mots sont : difficile de se, de se projeter (3 occurrences)

Les mots clés recueillis pour la « Pratique d’Exercices d’Inspiration-Rétention-


Tension-Expulsion (Expiration)-Récupération (Relâchement) (IRTER » : ce sont les
mots : sensation (9 occurrences), bien, être, relâchement (6 occurrences). Les expressions
de deux mots sont : sensation de, impression de, bien être (3 occurrences). Les expressions
de trois mots sont : sensation de bien, de bien être (3 occurrences).

L’Autoévaluation des étudiants à l’aide de deux questions : la question une est


« de 0 (aucune) à 10 (maximale), parmi les différents exercices proposés, pour vous et «
sur vous », quelle est l'efficience de l'exercice de relaxation que vous avez préféré » (tab
XXI).

Tableau XXI : Données statistiques question une : De 0 (aucune) à 10 (maximale), parmi


les différents exercices proposés, pour vous et « sur vous », quelle est l'efficience de
l'exercice de relaxation que vous avez préféré réalisé par nos soins

Min 8
Médiane 9
Max 9
Moyenne 8,52
Écart-type 0.51

La question 2 est « de 0 (aucun effort) à 10 (effort maximal) : quel effort vous a demandé la
réalisation pratique du « cahier d’exercices » d’initiation à la pratique de techniques d’états
modifiés de conscience » ? (tab XXII).

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Tableau XXII : Données statistiques question deux : De 0 (aucun effort) à 10 (effort
maximal) : quel effort vous a demandé la réalisation pratique du « cahier d’exercices »
d’initiation à la pratique de techniques d’états modifiés de conscience réalisé par nos soins

Min 3
Médiane 4
Max 5
Moyenne 4.14
Écart-type 0.79

Pour des raisons de durée de pratique du « cahier d’exercices » nous avons choisi un panel
de techniques « brèves », dites de « base ». Ce choix est conforme également à
l’intentionnalité d’utilisation de ces techniques par le professionnel, c’est-à-dire avec la
recherche d’une efficience optimale (résultats/temps de la relation).
En synthèse, les résultats des K4 montrent une convergence très forte entre ce qu’est
la relaxation d’après eux et ce qu’ils « en attendent » ainsi que la pratique qu’ils en ont faites
ainsi que les bénéfices qu’ils ont obtenus à titre personnel. Les restitutions en terme de
sensations, d’émotions témoignent d’une grande variabilité selon les techniques.
Néanmoins elles convergent vers de l’efficacité, parfois de façon très importante et donc
de l’efficience. Les résultats sont différents selon les techniques mais très complémentaires.
Il faut noter la facilité, l’aisance de l’apprentissage de ces techniques exprimée par les K4.
En effet la moyenne est de 4.14 avec un écart type de 0.79 (0 représentant aucun effort
d’apprentissage). Il faut également souligner l’efficience de ces techniques, tout au moins
celles qu’ils ont préférées avec une moyenne de 8.52 et écart type 0.51 (10 représentant
l’efficience maximale). Les K4 estiment donc que les résultats qu’ils attendent de ces
techniques sont présents, qu’au moins une technique est efficiente et facile à acquérir et à
pratiquer. Tout ceci concernant dans un premier temps une pratique personnelle tournée
vers eux-mêmes.

3.4.2. Des étudiants en première année (K1)


C’est leur premier stage, la deuxième période est « plus opérationnelle », après une
première période d’observation dans le même service dont l’objectif est de « donner envie
à la personne hospitalisée de « retrouver le mouvement ». Le taux de retour est de 100%,
les quatre-vingt-dix étudiants de la promotion des étudiants de première année ont répondu.
Tous ont donné trois mots ou expressions. Sont diagnostiqués dans leurs entretiens les

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mots, idées et concepts « forts » qu’ils ont utilisés. L’intentionnalité des étudiants pour mettre
en mouvement et/ou remettre en mouvement les patients est caractérisée par les mots
allez et est, qui comptent plus de 35 occurrences. Puis en ordre décroissant, poussez (13
occurrences), continuez (11 occurrences), courage, bien (6 occurrences), mouvement,
tenez, super, levez, écartez, autonomie, aide (5 occurrences). Les expressions de trois mots
sont continuez comme ça (9 occurrences), puis super, continuez comme (ça), encore un
peu, (c’) est la dernière, un petit effort, (vous) y êtes presque, (vous) allez y arriver, allez, on
y (va), mieux en mieux, je vous aide (4 occurrences). Les expressions de quatre mots sont
pour quatre occurrences toucher ma mai, vous allez y arriver, vous y êtes presque, allez
encore un peu, c’est la dernière, courage vous y êtes, de mieux en mieux, c’est très bien,
c’est pour votre (bien), je suis fier de (vous).
Nous avons choisi d’exploiter et de présenter ces données en les reportant dans un
tableau de type Strenghs (Forces), Weaknesses (Faiblesses, Opportunities (Opportunités,
Treats (Menaces) (SWOT). Nous avons procédé à un classement des actions de
« management » des K1 envers les patients à partir de leurs mots clés (tab XXIII).

Tableau XXIII : Analyse de type SWOT : Strenghs (Forces), Weaknesses


(Faiblesses, Opportunities (Opportunités, Treats (Menaces) (SWOT)) réalisé par nos soins
Forces Les étudiants encouragent de façon effective.
Les encouragements sont une réelle perspective d’amélioration du soin.
Le mot autonomie, qui accompagne dans la progression pour tendre
vers cette autonomie.
Prise de conscience de cette autonomie.
Les étudiants encouragent grâce à la stimulation verbale et évoquent
les améliorations que l’action pourra apporter.
L’utilisation des termes positifs pour motiver, sorte de psychologie
positive.
La visualisation psychomotrice d’un but fixé, objectif motivationnel du
patient.
Faiblesses Les mots et conseils directifs.
La stimulation se fait beaucoup par l’intermédiaire d’ordres (cela peut
constituer une faiblesse mais reste guidant pour le mouvement du
patient).
Formules simples et claires mais sur un ton de commandement, et
autoritaire.

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« Encore un peu » : aucune valeur quantifiable pour le patient.
Opportunités Modérer les impératifs.
Poser des questions pour trouver l’action juste de rééducation.
S’assurer de l’accord du patient pour la mise en mouvement
Faire réaliser le mouvement de façon détournée, c’est-à-dire sans
donner d’ordres directs mais plutôt en faisant faire une action
« quotidienne » ou « ludique ».
Les patients doivent réaliser les exercices pour eux et non pas pour le
MK. « Je suis fier » mais plutôt « soyez fier de vous ».
Le patient est acteur de sa rééducation : le mettre en avant dans celle-
ci, sa progression lui est dûe.
Menaces Trop d’ordres, trop d’impératifs, l’étudiant est trop dans le savoir (son
savoir).
Les formules « c’est pour votre bien » ? « je suis fier de vous » ?,
« Aller, on se bouge, chef ». Cela serait à développer avec les étudiants
ayant livré ces formules.
Le risque peut être de trop stimuler et risquer de « fatiguer » le patient
et le thérapeute.
Les Formules à l’impératif et les ordres donnés au patient : attention à
la question de l’interprétation de celui-ci et du sentiment d’infériorité.
Le soin est alliance entre la volonté du patient à progresser et la maîtrise
du kiné à obtenir cette amélioration.

Dans la partie « discussion » qui suit, nous élaborons des propositions pour améliorer les
faiblesses en s’appuyant sur les forces décrites et en utilisant les opportunités en limitant et
même en tentant d’anticiper les menaces.

4. DISCUSSION
4.1. Réponse aux hypothèses et à la problématique
Toutes les techniques d’états modifiés de conscience ont des forces, des
opportunités et des « faiblesses », des « difficultés ou contraintes ». Concernant leurs forces
et leurs opportunités, les experts professionnels de santé les décrivent et donnent des
conseils d’utilisation et de pratique aux étudiants. Les K4 connaissent toutes les forces et
opportunités. Ils y ajoutent pour eux la « facilité » d’apprentissage sur eux-mêmes et
l’efficience d’une technique au moins qui a leur préférence. Les professionnels experts et
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les étudiants considèrent comme une évidence que le mouvement est à la fois la nature, le
but et la ressource de la profession de MK. Tous estiment que le soigné doit être
accompagné, tout au moins pendant le temps nécessaire à gagner en autonomie. Tous
conviennent de l’efficience de la relation avant celle de la technicité. Tous admettent et/ou
utilisent les mots motivants, rassurants et évitent ceux qui font peur. Les professionnels
utilisent les techniques d’états modifiés de conscience avec une intensité et/ou une
technicité de ses dernières plus ou moins importantes. Les spécialistes pensent que leur
potentiel est incomplètement exploité.
-De façon « générale » : les techniques d’états modifiés de conscience sont des
techniques non médicamenteuses, à coût minimal : elles sont utilisées pour atteindre
certains objectifs thérapeutiques Nous savons que la douleur n’est pas causée uniquement
par des mécanismes biomécaniques mais qu’elle s’inscrit dans un modèle plus complexe
bio psycho social.
Ces techniques utilisent comme dénominateur commun la respiration : elles
réorientent les patients vers la « première attention » qui est la respiration et la vie. En effet,
les exercices sont toujours couplés à la respiration et celle-ci constitue le cœur du travail du
patient. Ce dernier est amené à se concentrer sur sa respiration. Il respire de manière lente
et profonde sur le temps inspiratoire et expiratoire. La notion de « bien respirer » est souvent
associée à la relaxation. Quoi de plus « normal » que de respirer ? A y regarder de près, ce
qui est naturel, « normal » n’est pas forcément facile à mobiliser et encore moins facile à
pratiquer. Il est demandé au sujet de « s’aérer l’esprit ». Il faut savoir se débarrasser des
mauvaises pensées, qui parasitent le bien être comportemental et le bien-être physique car
les deux sont liés. Cette demande est effectivement extrêmement difficile. Arrêter ses
pensées est souvent synonyme de la formule utilisée « pensez à autre chose ». Ce sont la
respiration et l’attention sur cette dernière ainsi que sur le corps par les lectures du corps
ou « body scan », éléments retrouvés dans de nombreuses méthodes vont faciliter cet
exercice, traverser puis dépasser cette difficulté. Par exemple en relaxation, la respiration
est couplée avec les mouvements : la contraction est associée à l’inspiration et la
décontraction à l’expiration. En Qi Gong, la respiration abdominale permet une stabilité du
corps lors des exercices (99). D’autres « formes » de techniques respiratoires existent. Lors
d’une séance de Relaxation Dynamique de premier degré (RD1) en sophrologie, nous
bloquons la respiration puis réalisons une expiration puissante pour relâcher les muscles et
stimuler le mouvement (68). La respiration est donc un outil essentiel, utilisé dans plusieurs
techniques d’états modifiés de conscience, qui facilite le mouvement. Dans le « sens
Inverse, les états modifiés de conscience améliorent la respiration. Ils diminuent la
54
fréquence respiratoire, rétablissent un bon rapport inspiration/expiration et exercent la
respiration abdominale. Les deux s’entretiennent dans un cycle vertueux. Nous ajoutons
également que par l’écoute du corps, ces techniques recentrent sur ce qui est essentiel à la
vie.
Elles ont des effets physiologiques : la détente, le relâchement, l’apaisement :
les techniques vont toucher les différentes composantes de la physiologie humaine, le
système cardiaque, le système respiratoire, le système neurovégétatif et le système
musculaire (70). Il semble que « la détente » soit l’un des premiers objectifs partagés par
l’ensemble de ces méthodes. Celle-ci se caractérise d’une part par la libération des tensions
corporelles du patient et d’autre part avec la libération de l’esprit de celui-ci. L’ensemble de
ces techniques améliorent pour les patients la prise de conscience de leurs tensions
musculaires afin qu’ils puissent détendre leur corps et lâcher prise. Ce relâchement et cette
détente musculaire effacent les contractures présentes et permettent le mouvement (123).
Ces techniques vont conscientiser certaines fonctions comme la respiration, la fonction
cardiaque avec le ressenti des battements, les différents sens, la contraction de certaines
chaînes musculaires ou leur relâchement. Ces techniques sont calmes, bien souvent
silencieuses en elles-mêmes et en nous-mêmes permettant au soigné comme au soignant
de se concentrer. Cette concentration et attention au travers de divers moyens tels que la
respiration, l’imagination, l’intentionnalité du mouvement et le mouvement lui-même
permettent au patient de prendre conscience de son état intérieur au plus profond de lui-
même afin de faire ressortir des ressentis parfois « enfouis ».
Il y a la prise de conscience du corps : elles inscrivent la prise en charge masso-
kinésithérapique dans un modèle biopsychosocial : ne pas prendre en compte uniquement
la sphère biologique pour expliquer une pathologie. La sphère psychologique est au centre
de ces techniques et constitue un élément important dans une prise en charge masso-
kinésithérapique. Les techniques sont très nombreuses et donc plus faciles à adapter.
Synchroniser la respiration, privilégier les sensations différer la motricité, privilégier les
sensations et les combiner entre elles, utiliser les ressources du côté « sain » (s’il y en a un
) transférer ensuite côté lésé puis aller vers l’efficience, chercher les situations dans
lesquelles se produisent les mouvements très automatiques à moins automatiques du
patient en commençant par respiration, bâillement, déglutition, immobile puis en
mouvement. Toujours être progressif comme faire un pas, un seul, puis l’un après l’autre,
en étant dans son propre pas, en équilibre, car plus le mouvement sera précisément «
simulé », plus sa réalisation sera favorisée.

55
L’action sur le psychisme : les techniques d’états modifiés de conscience ont la
particularité d’agir sur le psychique sur l’esprit pour entraîner des réactions sur le corps. En
effet, la tension psychique et l’anxiété sont sources de tensions musculaires, et inversement.
En méditation, nous allons tenter de libérer le patient de ses « constructions défensives
habituelles » (124). Le patient est amené vers un état de perméabilité mentale, de
suggestibilité et cet état particulier entraîne une modification des sensations physiques (74).
Considérer les symptômes comme porteurs de sens permet déjà dans un premier temps
thérapeutique de faire alliance avec le langage du patient et d’avancer dans la même
direction. Les techniques d’états modifiés de conscience simplifient l’accès au mouvement
sans réactiver les résistances, le négatif, la douleur devient « mémoire » et d’anciennes
cicatrices s’effacent. Car une fois le mouvement enclenché, le corps animé, la progression
est également enclenchée et devient positive. Au langage « métaphores parfois négatives
» du patient répond la suggestion de métaphores positives du soignant à condition que ces
métaphores éclairent le soigné et le guide en mouvement vers le positif.
L’objectivation des perceptions et conscientisation : les techniques d’états
modifiés de conscience développent les sensations et une meilleure prise de conscience
des tensions musculaires dans le corps. En effet, la méditation permet un meilleur ressenti
du corps en mouvement. De plus, l’exercice de « body-scan » qui est pratiqué en méditation
consiste à porter l’attention sur toutes les parties du corps une à une ainsi que sur les
différentes sensations. L’hypnose permet de ressentir autrement les perceptions
corporelles. La pleine conscience se révèle intéressante dans la sphère de la somatisation.
Le balayage corporel réalisé au cours de la pratique apporte au patient une meilleure
conscientisation du corps et une meilleure perception de son schéma corporel. Cette
technique n’est pas propre à la méditation de pleine conscience. Elle est également
retrouvée en relaxation, en sophrologie et dans bien d’autres techniques. Celles-ci
concourent à un but commun qui est de porter attention aux sensations du corps, de plus
en plus finement, au fur et à mesure de la pratique. Il va s’y rajouter la conscientisation du
corps par le mouvement où l’idée sera de faire ressentir les tensions présentes dans les
différents mouvements réalisés par le patient. L’éveil des sensations et la modification des
perceptions du corps ont pour but d’agir sur la musculature afin de diminuer les tensions,
lever les blocages et faciliter le mouvement. La sophrologie permet aussi de contrôler ce
tonus ainsi qu’une reprise de celui-ci lors de la phase de « désophronisation » à la fin d’une
séance (113).

56
-Pour le patient, les techniques d’états modifiés de conscience élargissent les
possibilités. Elles positionnent le patient au cœur de sa rééducation : elles remettent
le patient au cœur de sa rééducation et le rend acteur de sa propre santé. Ces techniques
requièrent en effet une participation active du patient, participation qui le met déjà « en
mouvement ». Il n’est plus passif comme dans les techniques de MK telles que le massage
et la kinésithérapie passive considérés par les étudiants comme « passives ». Le
consentement, la participation active du patient permettent déjà d’être actif dans des
techniques considérées comme passive. Ces techniques nécessitent toutes une confiance
entre le praticien et le patient pour que le patient soit complétement réceptif. Là aussi c’est
une réceptivité « très active ». Ces méthodes mettent le « moi » au centre de l’attention. La
concentration se fait sur soi-même, son corps, son esprit et ses pensées. Elles visent à
développer l’autonomie de la personne : la personne est autonome et responsable dans son
propre cheminement.

Pour l’ouverture d’un espace-temps favorable au gain de liberté, de mouvement


et réussite potentielles, à la confiance en soi : la personne exécutera plus de choses car
le niveau de conscience étant diminué, le système analysant les possibilités de réaliser une
action et les conséquences qu’elles entraînent seront modifiées et la personne fera l’action
plus librement. Il y a la possibilité d’installer un futur possible par l’imagination et la
visualisation positive du mouvement dans le présent. La visualisation est une capacité
mentale qui est utilisée dans de nombreuses techniques d’états modifiés de conscience. La
méditation se base sur des exercices de visualisation (124). Se « plonger » dans des
visualisations une focalisation externe sur le mouvement facilite celui-ci et améliorer les
performances motrices (111).

Afin de devenir plus performant par l’entraînement, plus résistant, plus


résilient : l’entraînement et une pratique régulière sont indispensables pour acquérir de
l’expérience et voir apparaître des changements. Un débriefing à la fin de la séance met
des mots sur les ressentis, le vécu, le retour d’expérience et la prise de conscience et les
intègre. Le thérapeute enseigne au patient l’autohypnose ou le training autogène de Schultz
afin de favoriser l’« auto-remise en mouvement ». Le titre même de « Training Autogène »
met en évidence, dans la technique elle-même, la nécessaire finalité de cette dernière :
l’entraînement est indispensable. Il est effectué par la personne elle-même, ce qui permet
la performance. Par l’autorelaxation, l’autohypnose hypnose, le patient va mieux gérer ses
douleurs et « s’auto-administrer » la technique, contrôlant ainsi ses douleurs et facilitant le
mouvement de la main. La plupart des techniques ont l’opportunité de viser

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l’autoapprentissage : TA, l’hypnose active graduée de Kretschmer, la régulation active du
tonus de stokvis, la sophrologie.

-Pour la relation soigné-soignant, les techniques d’états modifiés de


conscience permettent :
La suspension des jugements dans la relation soigné-soignant : la relation
soigné-soignant semble plus intéressante dans la prise en charge, dans le sens où le retour
des sensations, après avoir amené cette pratique dans la réalisation des mouvements au
cours de la séance, apporte d’avantage d’informations pour le thérapeute afin d’ajuster sa
prise en charge. Le patient devient acteur au niveau perceptif. Dans ces méthodes, la
séance est guidée par la parole du thérapeute. Il utilise un ton de voix neutre et régulier,
propice au relâchement. A la fin de la séance, le patient est invité à parler de ce qu’il a
ressenti et des sensations qu’il a éprouvées. Les techniques citées nécessitent d’avoir une
relation de confiance entre le praticien et le patient. En effet, le praticien va travailler sur les
émotions, les sensations du patient. Le soignant va donc entrer dans l’intimité du patient
afin de libérer ses émotions négatives et ses peurs sans aucun préjugé, ni jugement.
La présence du soigné et du soignant dans la relation : Ces techniques
permettent au MK d’être plus à l’écoute des patients, plus présents dans les soins afin
d’améliorer son « feed-back » donc de mieux ressentir les mouvements, les douleurs, la
structure, les tensions. Le MK apprend davantage à se fier à son intuition et à son ressenti.
Par exemple, par la sophrologie, le MK prend conscience et de développe ses capacités de
préhension, du toucher et d’une meilleure gestion du stress (113).
L’écoute : Ces techniques font appel à l’écoute, que ce soit le soignant qui guide la
séance et le soigné qui reçoit activement la séance. Celui-ci se met de plus à sa propre
écoute, notamment dans toutes ses sensations. Explorer, écouter le «corps physique » pour
parvenir à une exploration de l’esprit et interroger des valeurs, des émotions. Ces
techniques comprennent une lecture du corps de manière analytique, qui seront ensuite à
intégrer au corps entier, de manière globale. Cette écoute va permettre de se recentrer sur
soi-même, en faisant abstraction pendant un instant, du monde qui nous entoure Ce
moment de ressourcement pour soi va permettre de tendre vers un bien être complet de la
personne afin d’être plus confiante et sereine sur ses capacités et donc acquérir de l’estime
et de la confiance en soi et dans le mouvement.
Des techniques différentes qui présentent des points communs et qui
convergent vers le mouvement et l’alliance au service du MK

L’intérêt de la diversité pour le MK est de choisir la plus adaptée et donc la plus

58
pertinente selon la définition proposée par la HAS (125). Elles invitent à créer le mouvement
et être déjà en mouvement dans sa tête », créer du mouvement « intérieur ». Les recherches
de Mathieu Ricard montrent que chaque étape de la méditation active des zones différentes
du cerveau. La méditation entraîne une réorganisation de l’activité neuronale ; elle
augmente la connectivité des circuits cérébraux. Le fait de « bouger dans sa tête » est donc
la première étape pour se remettre en mouvement (126).
D’être au service des « situations parfois complexes » : un patient
démuni», « un thérapeute démuni », « une relation démunie

Elles éduquent mieux le patient à la gestion de ses émotions et lui font prendre
conscience du lien qui existe entre le corps et l’esprit. Elles ont tout particulièrement leur
place dans la prise en charge de patients douloureux chroniques pour lesquelles le MK se
retrouve parfois démuni face à un patient présentant des syndromes tels que la fibromyalgie
ou les Syndromes Douloureux Régionaux Complexes (SDRC). Pour les patients, également
démunis, aux douleurs physiques s’ajoutent déception et découragement. Le choix des
techniques d’états modifiés de conscience établit, renoue, crée dialogue et confiance pour
le soigné et le soignant lui-même et dans la relation, base du traitement possible. Quête
efficace pour diminuer l’enfermement, captifs d’eux-mêmes et de la représentation
associée. Dès lors les accompagner dans un projet de se déployer dans l’espace (127,
128).
-Concernant le mouvement, les techniques d’états modifiés de conscience
aident :
A se libérer de l’anxiété et de la kinésiophobie : elles rendent possible une «
parenthèse », une prise de recul, un apaisement, un lâcher prise, une libération, un état de
concentration, d’intériorisation, une perception positive de l’environnement, une reprise de
confiance en soi, en évacuant les pressions et tensions vécues (121, 129, 130). Elles visent
à libérer les émotions négatives, à pouvoir se projeter vers le futur positivement au travers
de leurs pensées et commencer à « cheminer ». Elles utilisent la détente psychique et
corporelle afin d’amener vers des sensations positives de relâchement et de confiance. En
« auto-entretenant » la relation et le mouvement (et nous pouvons le dire) ce « mouvement
de la relation », elles encouragent le patient en initiant et en cultivant une « spirale positive
», les libérant des émotions négatives. Elles procèdent par des ressources naturelles,
simples et disponibles pour chacun, représentées par l’attention, la respiration, l’écoute, la
concentration, la prise de conscience, l’imagination et le rappel des ressources positives de
chacun.

59
A inviter à la confrontation, se libérer de la kinésiophobie : toutes ces méthodes
permettent de se recentrer sur soi, d’apprécier à la fois notre corps et nos pensées. Elles
transforment, diminuent, annulent un état désagréable, négatif en quelque chose de positif,
d’agréable. Ces méthodes ont l’avantage de percevoir la réussite ; par la mise en
mouvement de ce qu’il y a de meilleur en chacun, une clé de la réussite pour se libérer de
la « kinésiophobie ». Il y a mise en lumière pour viser la confrontation « armée » d’objectivité,
de possibilités, de ressources, de créativité, de positif, de confiance et de potentialités. Elles
prennent parfois des voies différentes en passant par le mouvement, la respiration,
l’inconscient, le comportement, la pensée, la détente. Mais leur objectif commun est d’aller
chercher en profondeur ce que le soigné essaie d’enfouir à l’intérieur. Ces techniques
invitent à aller rechercher au plus profond de lui ses ressentis, ses peurs, ses angoisses,
ses traumatismes afin de pouvoir les surmonter. Le but n’étant que d’atteindre un état de
plénitude et de bien-être et retrouver une pleine confiance en son corps. Ces techniques
d’états modifiés de conscience servent à diminuer la douleur qui va être source de limitation
de mouvement. En effet, si le sujet est douloureux, il va limiter ses mouvements, il va mettre
en place une stratégie d’évitement et rentrer dans un cercle vicieux. Il est donc important de
traiter la douleur pour briser ce cercle vicieux de kinésiophobie. La méthode Mindfulness
Based Stress Reduction (MBSR) favorise justement l’acceptation de la douleur (114). Il en
est de même pour la sophrologie qui est une pratique se basant sur l’écoute de soi et
l’écoute de sa douleur afin de mieux la gérer et de trouver le seuil infra-douloureux qui
permet une mobilisation. Le fait de dissocier son corps et son esprit lors de la transe
hypnotique entraîne une diminution de la douleur. Un patient est donc mobilisé sans
souffrance sous hypnose lors d’une séance de kinésithérapie. De plus, le corps a une bonne
mémoire de la séance de kinésithérapie, ce qui facilite alors les séances suivantes. Ainsi
possibilité est donnée au patient de contrôler sa douleur, son intensité et l’angoisse qui y
est liée et ainsi favoriser sa confiance en lui-même et la récupération du mouvement (131).
A être déjà en mouvement par des techniques elles-mêmes en mouvement :
Les techniques d’états modifiés de conscience peuvent entretenir ou récupérer le
mouvement car elles se pratiquent en mouvement pour la plupart. Elles se caractérisent le
plus souvent par des mouvements doux et lents, en respectant les limites corporelles du
sujet (comme les douleurs). Le mouvement étant nécessaire, se concentrer sur toutes les
sensations permet de mieux ressentir les sensations du mouvement. La technique MBSR «
Meditation Based Stress Reduction »(MBSR) consiste en des exercices en mouvement
(92). En sophrologie (68, 69), les méthodes de Relaxation Dynamique de Caycedo (RDC)
et notamment la RDC du premier degré (RDC1), la méthode IRTER, comportent des
60
exercices en mouvements. Le TCC, le QG sont des techniques en mouvement. Le TCC
est une pratique particulière de méditation en mouvement qui consiste en des mouvements
lents et gracieux. Il en est de même pour le Qi Gong, pratique qui regroupe des postures et
des mouvements lents et souples. Les exercices proposés sont statiques ou dynamiques,
debout, assis ou couché et dans les usages les plus quotidiens en ouvrant ou réouvrant au
pratiquant son autonomie (132, 133).

-Concernant les étudiants qui affirment que les techniques d’états modifiés de
conscience améliorent l’efficience en masso-kinésithérapie.

Les mots-clés recueillis confirment les avis lors des entretiens des experts et dans la
recherche documentaire. En effet, nous y retrouvons les mots détente, relâchement,
confiance, relâchement du patient, diminution du stress, adhésion du patient, diminution de
l'anxiété et de la douleur. De la même façon, l’utilisation de ces techniques a un intérêt pour
la promotion en santé et sont l’occasion d’acquérir de nouvelles connaissances et
d’améliorer la prise en charge. Les étudiants déplorent de ne pas avoir pratiqué et/ou voir
pratiquer pendant leurs stages. Ils regrettent ne pas avoir bénéficié ou insuffisamment de la
formation à la pratique de ces techniques. Les professionnels ne les utilisent donc pas ou
peu et ne les transmettent pas ou peu aux étudiants. Les étudiants eux-mêmes émettent
dans leurs réponses des freins, des contraintes et des difficultés vis-à-vis de l’utilisation des
techniques d’états modifiés de conscience.

Nous émettons l’hypothèse que ces obstacles à leur utilisation représentent en fait
des opportunités « différées », « potentiellement mobilisables » et qu’elles sont parfois
même déjà des forces et opportunités immédiatement mobilisables. Nous reprenons ci-
après les « contraintes-freins » exprimées par les étudiants.

« La faible utilisation des techniques ». Pour les étudiants, leur non-utilisation est
«expliquée» par les contraintes, les exigences des méthodes. Ce qui est d'emblée
surprenant pour des techniques non médicamenteuses sans effets secondaires et jugées
comme aisées d’apprentissage, voire même considérées comme « naturelles » et de facto
mobilisables. Objectivement, elles sont encore peu connues dans le domaine de la masso-
kinésithérapie et pratiquées par des praticiens en faible nombre. Pour les autres contraintes
citées, nous nous demandons légitimement si, en dépassant les a-priori et préjugés, ces
contraintes ne seraient pas en fait des opportunités. Le faible nombre de MK tuteurs qui
utiliseraient les techniques nous semble un a priori. Tous les experts tuteurs MK pratiquent
des techniques. Nous pensons que les étudiants s’attendent à rencontrer des praticiens
61
utilisant des « méthodes complètes » qui annonceraient aux étudiants connaitre, pratiquer
ces méthodes et les expliquer dans leur méthodologie. Il en est de même pour le faible
nombre de MK tuteurs que les étudiants reconnaissent « spécialistes » de méthodes
quelque soit la discipline comme par exemple dans le domaine neuro-musculaire les
méthodes Bobath, Perfetti, Kabat. De façon générale, quel praticien peut se présenter «
spécialiste de ces méthodes ? ». Par contre la plupart des tuteurs sont agiles, flexibles et
adaptent leurs techniques aux patients. La HAS fait d’ailleurs souvent des RBP en ce sens
en conseillant d’utiliser des techniques pertinentes, différentes et adaptées aux patients et
au « moment du soin ». Aucune technique n’ayant particulièrement fait ses preuves (103,
134). Nous pensons qu’il en est de même pour les techniques d’états modifiés de
conscience. Il faut dépasser cette fausse contrainte en l’expliquant aux étudiants dès le
début de leur formation.

« Elles ne peuvent être utilisées que dans un environnement « préservé ». Ces


techniques demanderaient à être réalisée dans le calme, dans un environnement « préservé
». C’est l’image du déroulé d’une séance qui doit se faire dans une atmosphère calme et
sereine, dans certaines conditions (lumière tamisée, lit ou une musique calme). Ce cadre
est idéal voire idyllique et cet environnement est souvent difficile à trouver dans les
pratiques. Il est certain que nous pouvons même suggérer que ce contexte « n’existe pas »
impliquant que toutes ces techniques sont d’emblée inexploitables. En pratique libérale ou
à domicile, ce n’est pourtant pas le cas. Pour les experts, cela ne représente pas une
contrainte et le fait n’est même pas souligné. De plus, pour la plupart des techniques, le
calme n’est pas requis comme une obligation et même au contraire. Pour la sophrologie par
exemple, il convient de se rapprocher de la réalité « objective », car cela est jugé comme
un vecteur d’efficience. L’occlusion des yeux, de même, serait impérative. Là encore sans
doute un autre a-priori puisque pour l’hypnose, la sophrologie, la relaxation en générale ce
n’est pas forcément le cas, et par nature dans la méthode EMDR. Les hypnotisations par
le regard, par la respiration, par le mouvement des yeux du patient amènent vers un sommeil
léger parfaitement exploitable et bien établi qui sera prolongé éventuellement par l’occlusion
des paupières mais pas obligatoirement. Les techniques, comme nous l’avons vu, peuvent
se pratiquer yeux ouverts, demi-fermés, fermés.
« Le patient doit être « bien disposé », « assez imaginatif » et doit être capable
de se projeter différentes images dans son esprit ; ce qui n’est pas donné à tout le
monde et peut poser pour certaines personnes et pour certaines techniques, des
difficultés à les réaliser ». Il est vrai que ces techniques requièrent un travail sur l’attention,

62
en se centrant sur soi et en faisant abstraction des stimulations extérieures. Néanmoins,
voilà sûrement encore un nouvel a-priori que le thérapeute s’inflige finalement à lui-même
en le projetant sur l’autre. Pour les étudiants qui ont accompli leur pratique d’états modifiés
de conscience, nous ne retrouvons jamais cette difficulté. De plus, l’entraînement permet
de progresser dans l’efficience, comme toutes les expériences. Ces techniques sont
naturelles et « n’utilisent » que des choses simples, des ressources naturelles, présentes
en tous et en chacun. Un pas est souvent franchi par erreur, en concluant d’emblée qu’elles
sont naturellement mobilisables pour chacun et praticables. Ce n’est pas le cas bien sûr.
Pour ne citer qu’un exemple, courir est naturel mais la pratique de la course à pied demande
de l’entraînement. Il nous faut donc convenir que nous (le soigné comme le soignant)
doivent s’entraîner. Le nom même de Training Autogène de Schultz est une parfaite image
de l’entraînement nécessaire à l’efficience et l’efficience qui augmente grâce à
l’entrainement. Ceci est valable pour le soigné comme pour le soignant. « Le patient doit
être « bien disposé » ». Ces techniques permettent de prendre conscience de notre façon
de fonctionner, tant sur le plan pratique, qu’émotionnel et affectif. En prendre conscience,
les utiliser dans la relation permet de diminuer les risques de réactions négatives qui
inévitablement diminuent la confiance et l’alliance et donc l’efficience. Elles suspendent le
jugement, la captation pluridimensionnelle de l’environnement. Elles libèrent l’intuition,
l’appréhension instinctive des choses sans passer par la réflexion. A ce titre, nous estimons
que le témoignage de Monsieur Caron reflète toute cette dimension.

« Il faut obtenir le consentement de la personne ». Le patient doit être d’accord et


motivé pour réaliser ces techniques. D’une part c’est obligatoire car c’est un droit du patient
quelque soit la technique qui sera utilisée. De plus, c’est justement une condition à obtenir
dans toutes les méthodes pour permettre une relaxation efficiente. Ainsi la séance aura plus
d’efficacité. De notre avis, c’est une réelle difficulté mais pas une contrainte, et là encore
une opportunité. Le témoignage de l’expert, Monsieur Thomas en est un reflet pragmatique.

« Le plus difficile est de « ressortir » de l’état que procurent ces techniques ».


En fin de séance, il est important de passer par une « étape de réveil » pour accompagner
le patient. La durée de la séance en est certes augmentée. Mais c’est un impératif de ces
techniques et nous ne pouvons pas nous passer de ce temps de partage. Pourtant cela
n’est-il pas commun à toute « fin de relation » dans nos séances de MK. Là encore, cela
représente une opportunité qui va mobiliser la participation active du patient. Un débriefing
à la fin de la séance met des mots sur les ressentis, le vécu, le retour d’expérience et la

63
prise de conscience et les intègre (soigné comme soignant). De plus, c’est une RBP de la
HAS (135).

« Ces techniques requièrent un travail sur l’attention ». Il convient de se centrer


sur soi et de faire abstraction des stimulations extérieures et des jugements. Effectivement
rien de naturel et de facile dans cette obligation. C’est une réelle difficulté dans la relation :
l’absence de jugement, faire une parenthèse, progresser vers l’alliance. Comme toutes les
techniques qui visent l’efficience, c’est la « dextérité » du praticien qui fait la différence. La
méthode de Kabat en masso-kinésithérapie peut être citée en exemple. En effet la HAS
dans ses RBP insiste sur le fait que pour être efficiente, elle demande une habileté certaine
de la part du rééducateur (134).

Une difficulté à l’utilisation de techniques qui n’est pas citée mais que nous pensons
apparaitre est celle du praticien. En effet il doit bien connaître ses propres limites et ne pas
aller au-delà. Nous retrouvons le principe de réalité objective de la sophrologie et la
nécessité de la pratique et de l’entraînement de l’étudiant et du professionnel.

Nous pensons donc que toutes « difficultés » : contraintes, freins, exprimées par les
étudiants, représentent des opportunités puisqu’elles amènent vers le contexte toujours plus
favorable de la relation et du mouvement de cette relation et dans la relation vers la remise
en mouvement du patient. Nous pensons qu’il faut aider et accompagner cette
compréhension afin de ne pas confondre difficultés et contraintes, difficultés et exigences.
Il est indéniable que la réalisation de l’alliance est une difficulté majeure dans la relation et
particulièrement dans la relation soigné- soignant. Il faut pourtant l’obtenir. L’apprentissage
progressif permettra l’entraînement à la « dextérité » de l’utilisation des techniques du
soigné et du soignant. Les professionnels experts interviewés ne décrivent pas de faiblesse
et de contraintes, contrairement aux étudiants. Ces derniers affirment avec force qu’il y a
défaut d’apprentissage et/ou d’acquisition des compétences ou peut-être, d’après nous, de
mise en œuvre ou de « capacitation ». Nous pensons que si les professionnels-experts
n’en « parlent » pas, c’est que l’expérience acquise dans leur profession les a « effacés »
ou les a transformés en facilitations qu’ils utilisent en première intention ou/ et dans des
accompagnements considérés comme plus complexes.

-Discussion spécifique concernant l’exercice demandé aux étudiants de


première année en IFMK. Le cadre est de se mettre au service d’une pédagogie réflexive
de la relation soigné-soignant pour les étudiants en début de formation. Les clés de la
réussite pour obtenir l’alliance dans les contextes des situations soigné-soignant sont de se
mettre à l’écoute pour répondre aussi justement que possible aux attentes des patients.
64
Ceci, sans a-priori, ni jugement. Les aider à aborder le soigné dans sa « situation
existentielle particulière et non la maladie en tant que telle, d’imaginer de laisser faire le
patient, risquer « le désordre ». Penser alors à donner doucement les ordres en les limitant
au maximum et suggérer. Pouvoir décider, trancher ; et en même temps savoir écouter,
consulter, réviser toute impressions, mettre entre parenthèses tout jugement hâtif. Laisser
ainsi le patient choisir la voie et la voix du mouvement. Savoir accepter de ne pas tout savoir
sans pour autant laisser la situation sans action. Prendre de « la hauteur », ne pas se laisser
déborder et être plus que jamais au contact de l’environnement pour ressentir et agir.
Apprécier l’imprécision, l’erreur (ne pas la qualifier de faute), être positivement «
opportuniste » en saisissant les opportunités et en renforçant le mieux et le meilleur du
soignant et du soigné. Percevoir une série de sens qui étaient cachés dans le phénomène
ou sous-jacents. Anticiper, écrire divers scénarios, suivre au plus près tous les indicateurs
de progrès. Être proactif, avoir un « coup d’avance » et ainsi éviter de subir et libérer
l’intuition. Il n’y a pas de kinésithérapie mais des situations de kinésithérapie.

L’utilisation des techniques d’états modifiés de conscience est une solution et nous
proposons dans la partie « points complémentaires aux hypothèses, d’y associer
l’apprentissage de la juste relation avec des techniques de « gestion de situations de relation
» en kinésithérapie à l’aide du management situationnel et l’éthique pragmatique.

4.2. Points complémentaires aux hypothèses

4.2.1. « Management situationnel »

Dans les années 70, Paul Hersey et Kenneth Blanchard développent le travail de
Blake et Mouton. Pour eux un « bon manager » porte un intérêt égal à la production et à la
relation dans l’équipe. Il peut avoir à adopter des comportements différents en fonction des
situations auxquelles il aura à faire face. Hersey et Blanchard constatent qu’aucun type de
comportement n’est efficace en permanence. Ces auteurs s’appuient, pour déterminer
l’efficacité d’un style de management, sur une variable représentée par la situation. Il
n’existe pas de bonne réponse, il n’y a pas de démarches idéales mais les styles de
management doivent varier en fonction du contexte, de l’environnement, des événements
et des soucis rencontrés en action. Sont définis des « niveaux de maturité » définis à partir
de deux critères qui sont la compétence (par rapport à la tâche, par rapport à la situation)
et la motivation (représentée par la volonté, l’engagement). La première tâche du
« responsable » est d’évaluer le niveau de maturité et de faire le diagnostic le plus juste. Le
concept de maturité représente un repère fiable pour choisir le style de management à
adopter à un moment donné. La Maturité 1 (M1) se rapporte aux très faibles niveaux de
65
maturité (incompétents, résistants, insécurisés). La Maturité 2 (M2) représente les niveaux
de maturité faibles à modérés (motivés mais incompétents). La Maturité 3 (M3) représente
les niveaux de maturité modérés à hauts (compétents mais peu motivés ou résistants). La
Maturité 4 (M4) correspond aux niveaux de maturité élevés (motivés et compétents). Selon
la théorie du management situationnel, au fur et à mesure que croît le niveau de maturité
par rapport à la « tâche », les managers devraient commencer à baisser leur niveau de
comportement centré sur la tâche et augmenter leur niveau centré sur la relation jusqu’à
l’atteinte d’un niveau de maturité modéré. Quand une personne évolue vers un niveau de
maturité supérieur, le manager devrait diminuer non seulement son comportement directif
mais aussi son comportement relationnel. En effet la personne est désormais mûr en terme
d’efficacité par rapport à la tâche et également psychologiquement. Un grand soutien
« relationnel-affectif » n’est plus nécessaire. La personne pourvoit à ses propres
encouragements, le manager doit alors diminuer la surveillance et accroître la délégation.
Le style directif est relié au rôle de celui qui structure, les décisions sont alors prises par le
responsable. Le style persuasif est celui qui mobilise, les décisions sont prises par le
responsable. Le style participatif est celui qui associe. Le collaborateur et le responsable
partagent les décisions. Le style délégatif est celui qui responsabilise. Les décisions sont
prises par le collaborateur. Potentiellement Il existe un cycle de progression et un cycle de
régression. Dans le cycle de progression où le responsable va réduire le comportement
centré sur la tâche et augmente le comportement centré sur la relation pour féliciter et
encourager. Dès que le collaborateur-patient est totalement confiant et motivé, il faut
déléguer toutes les tâches-exercices. Il existe un cycle de progression qui correspond dans
l’ordre aux verbes « structurer »-« mobiliser »-« associer »- « responsabiliser ». Dans le
cycle de régression, il y a diagnostic de désinvestissement significatif. Le responsable va
adapter son style en fonction du niveau de maturité et aura un comportement plus haut en
relation si nécessaire, pour être moins délégatif et plus concertatif, autant que nécessaire
jusqu’à une éventuelle reprise du cycle de progression. Le cycle de régression correspond
dans l’ordre aux verbes « responsabiliser »-« associer »-« mobiliser »-« structurer » (136,
137, 138). Nous proposons de changer le mot responsable par thérapeute et plus
particulièrement par MK, et le mot collaborateur par patient. En reprenant les différents
styles, nous avons le style directif, relié au rôle de structurer, les décisions sont alors prises
par le MK. Le style persuasif correspond à celui de mobiliser, les décisions sont prises par
le MK. Le style participatif est associé à celui d’associer pour lequel le patient et le MK
partagent les décisions. Le style délégatif responsabilise et les décisions sont prises par le
patient accompagné par le MK. La même chose, peut être bien entendu, effectuée pour les
66
cycles de progression et de régression. De plus, les attitudes et les attributs des individus
font une différence dans l’expérience d’un patient et de bons leaders centrés sur le patient
peuvent être des modèles, influencer et former d’autres à faire de même. Développer alors
des leaders centrés sur le patient ne peut qu’encourager et soutenir les MK vers
l'amélioration continue de la qualité de leurs soins (139). Nous prolongeons ainsi pour les
MK, l’hypothèse d’une étude sur les Implications pour la gestion des soins infirmiers avec le
modèle utilisé dans une étude sur le rôle des leaders dans le milieu de pratique des soins
de longue durée (140). Nous proposons pour les étudiants MK le « programme
d’apprentissage qui ne visera pas l’autonomie forcée mais l’autonomie adaptée en donnant
ainsi de la valeur ajoutée au mouvement, pour leurs parcours de formation en Institut. Ce
modèle s’articule autour des figures (fig.10, fig.11, fig.12) (ANNEXE XIII). Ce programme
commencerait par connaître les différents styles et leurs caractéristiques, puis de Connaître
son propre style « dominant-préféré ». Ensuite de savoir changer de style pour pouvoir se
mettre entre « parenthèse » et être efficient dans le Diagnostic des maturités. De leur
donner la possibilité de changer de style selon les maturités et de s’y ajuster. Enfin, de
connaître les cycles de progression et de régression, de s’y intégrer avec le patient et de le
faire évoluer positivement.

4.2.2. Vers une éthique pragmatique

Le niveau d’intervention du MK est le plus souvent le niveau fonctionnel, donc du


mouvement, de la mise et remise en mouvement, ayant comme visée l’autonomie motrice.
C’est ainsi que le MK doit appréhender « en profondeur » les attentes, les désirs, les peurs
des patients. Cette connaissance intime de l’autre est permise par la possibilité d’une des
caractéristiques de la relation en masso-kinésithérapie, celle de la relation de « temps
long » et la durée de la relation à chaque séance (141).

Capacités et capabilités : la mise en œuvre d’une capacité ne dépend pas


seulement de sa disponibilité, mais aussi d’un ensemble de conditions qui lui permettent de
s’actualiser, de se transformer et de devenir capabilité. La paternité de l’approche par les
capacités va à l’économiste Amartya Sen, qui l’a élaborée et diffusée au cours des années
1990 dans le domaine de la justice sociale. Nous pensons que cette approche trouve sa
place en formation professionnelle. De manière très synthétique, le cœur de l’approche
d’Amartya Sen repose sur l’idée de capabilités (capabilities) et relie la question des libertés
à la capacité d’agir. Les capacités diffèrent des capabilités en ceci que les premières
relèvent d’un savoir-faire quelque chose, et les secondes du fait d’être en mesure de faire
quelque chose, elles sont donc un « pouvoir faire ». Les capabilités sont donc le résultat
67
d’une interaction milieu-individu. Sur le plan de l’ingénierie de formation ou pédagogique,
l’approche par les capacités incite à concevoir autrement les situations de formation comme
les situations de travail, les trajectoires et les parcours professionnels (142). En 2003 le
rapport de la commission Cordier (143) recommande notamment de créer un lien plus fort
entre l’enseignement théorique et la pratique des soins dans la formation des étudiants. Il
met l’accent sur le fait que l’éthique doit être en prise directe avec le concret et la clinique
et donc s’intégrer à l’enseignement pratique. Le risque existerait de ramener les pratiques
à un livre de recettes. Il s’agit là au contraire d’une mise en jeu de l’expérience du praticien
pour soupeser les avantages et les inconvénients des différents traitements possibles, à la
lumière des circonstances cliniques propres à chaque patient (144). C’est ainsi que l’idée
de s’orienter vers une éthique pragmatique nous semble intéressante. Dans ce cadre,
l’éthique relève d’une ressource intrinsèque de l’action que les professionnels doivent
développer pour agir avec compétence en situation. La formation à l’éthique est alors
appelée à s’inscrire dans une veine plus pragmatique visant le développement d’une
compétence éthique centrée sur le faire et l’agir. La démarche éthique comme activité
apprenante. Elle vise le développement d’agir libre, autonome, critique et responsable des
acteurs. L’objectif est de vérifier la bonne mémorisation, par les étudiants, des savoirs
transmis, en confrontant et en transposant petit à petit sur le terrain professionnel, l’enjeu
de la formation. Il s’assure de la capacité des acteurs à entreprendre ces démarches en
contexte authentique. L’agir est davantage orienté et évalué par la responsabilité que nous
attribuons à l’action et à l’acteur. Et pour apprécier cette responsabilité, nous nous posons
pragmatiquement des questions du type : « est-ce cela que je dois faire ? Est-ce vraiment
cela que je veux ? Suis-je certain d’avoir les données pour agir ? Puis-je faire autrement »
? C’est à travers l’analyse réflexive de nos pratiques que nous pouvons développer un agir
éthique. L’apprentissage expérientiel et réflexif constitue de ce fait un cadre théorique
majeur pour fonder une pédagogie de l’éthique en régime pragmatiste.
Pour résumer, nous apprenons en faisant certes, mais l’expérience ne devient
réellement apprentissage que si elle est accompagnée d’une analyse réflexive ; Celle-ci
remet en question non seulement les finalités et les modalités de l’action, mais aussi ses
fondements. Elle traduit en effet la visée d’un savoir-agir en situation qui passe par la
mobilisation adéquate des ressources internes et externes nécessaires à l’élaboration d’une
solution à un problème pratico-moral. La complexification des situations déstabilise les
pratiques. Nous pouvons parler pour les étudiants de visée de « capacitation éthique »
comportant les articulations suivantes : les interpellations par rapport à des situations qui
exigent la volonté d’agir et le devoir d’agir (la motivation), le Savoir Agir (Compétences) et
68
le Pouvoir Agir (les ressources de l’environnement) (145, 146, 147). Il est important de
s’interroger au sein de sa propre structure-entreprise de cette intervention « pragmatique »
d’éthique en santé (148).
Dans le chapitre suivant de notre discussion, « projection dans notre activité
professionnelle », nous proposons une mise en place dans les IFMK et notamment à
l’IFMKNF.

4.3. Projection dans notre pratique professionnelle

Dans cette partie, nous proposons donc l’intégration de la connaissance, de la


compréhension, de l’acquisition des capacités afin de permettre leurs « capabilités » pour
les techniques d’états modifiés de conscience, celles de « management situationnel », et
de l’éthique pragmatique tout au long du parcours des études et dès la première année en
Institut de Formation et plus particulièrement à l’IFMKNF. Nous nous servons du programme
et de toutes les fiches d’Unités d’Enseignement (UE) de l’annexe IV figurant dans l’arrêté
du 2 septembre 2015 relatif au diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute (13). Le
référentiel des compétences (ANNEXE XIV) décrit les compétences à acquérir pour les
étudiants MK, notamment en rapport avec notre travail, la compétence 5. Cette dernière
est « d’établir et d’entretenir une relation et une communication dans un contexte
d’intervention en masso-kinésithérapie ». Cette compétence 5 est développée par la suite
(ANNEXE XV) et insiste sur les points suivants en rapport exact avec notre recherche. Il
s’agit en effet « d’accueillir, écouter et instaurer une relation de confiance avec le patient.
Développer une relation de partenariat avec la personne soignée. Adapter sa
communication et son comportement en fonction des caractéristiques du patient, de son
état psychologique et de sa motivation. Expliquer au patient les effets attendus, en prenant
en compte sa pathologie, son niveau de connaissances, ses représentations, son
environnement social, professionnel et culturel, son niveau de langage, ses attentes
pronostiquées et son état psychologique. Rechercher et/ou maintenir les alliances
thérapeutiques avec le patient tout au long de l’intervention et établir une relation d’aide vis-
à-vis du patient. Un tableau avec les critères d’évaluation et les indicateurs (ANNEXE XVI)
de bonnes pratiques d’apprentissage est également disponible et présenté pour cette
compétence. Ils précisent notamment quels signes cliniques à observer et quels sont les
signes apportent de bonnes indications. La formation en IFMK est organisée en deux cycles
de deux ans. Le premier cycle « comprendre les situations de soin » correspond aux
Semestres 1 à 4 (S1 à S4). La première année (K1) est composée des semestres S1 et
S2, la deuxième année (K2) des semestres S3 et S4. Le deuxième cycle « Agir en

69
compétence dans les situations de soin » correspond aux semestres 5 à 8 (S5 à S8). La
troisième année (K3) est composée des S5 et S6 et la quatrième année (K4) S7 et S8. La
formation articule le contenu des Unités d’Enseignements (UE) délivrés en IFMK avec les
apprentissages cliniques effectués en stage. Les stages permettent la mise en œuvre des
compétences dans les situations. Il existe en plus des UE, des Unités d’Intégration (UI) qui
visent la mobilisation active et dynamique des savoirs acquis en lien avec une situation, et
la mise en œuvre des compétences ciblées par l’unité dans une ou plusieurs situations.

L’apprentissage de l’éthique et de ses différentes formes, notamment de l’éthique


pragmatique ainsi que de la relation de soin, de l’alliance, trouve sa place dans l’UE 2,
« Sciences humaines et sciences sociales », qui se situe en S1 et S2 (K1) (ANNEXE XVII).
Un des éléments de contenu de cette UE est en effet représenté par les concepts, thèmes,
modèles et méthodes en philosophie et éthique. Les recommandations retenues pour cette
UE sont notamment des présentations et des démarches de réflexions éthiques dans des
situations de soins, de prévention, d’éducation et de rééducation. Parmi les
recommandations pédagogiques, nous trouvons l’étude de témoignages et/ou de situations
favorisant la confrontation et la réflexion personnelle. Dans cette UE2, l’apprentissage de la
relation et des techniques d’états modifiés de conscience peut être réalisé. En effet, un des
éléments de contenu est « la relation de soin, la distance professionnelle, la relation
empathique, la communication professionnelle, l’expérience de santé vécue par une
personne et la singularité des situations, le schéma corporel, l’image de soi, la souffrance
psychique, l’adaptation et les mécanismes de défense de l’individu, facteurs de stress et de
fatigue et les capacités de résilience.

L’UE6 « Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie », qui se déroule


tout le long du premier cycle S1, 2, 3 4 (K1 et K2) (ANNEXE XVIII) permet de réaliser
l’apprentissage des techniques de « Management situationnel ». En effet, un des objectifs
y est de connaître la démarche du raisonnement clinique en kinésithérapie et d’adapter sa
relation professionnelle à la personne traitée, à sa situation, à son entourage, au contexte…
Dans les éléments de contenu, nous retrouvons les sciences du mouvement et le cadre
d’analyse de référence de l’intervention et de la relation en kinésithérapie.

L’UE7 « Evaluations techniques et outils d’intervention dans les principaux champs


d’activité » S1, 2, 3 4 (K1 et K2) (ANNEXE XIX), de nouveau pendant tout le cycle 1 oriente
les acquisitions de l’UE6 et le mouvement de plus en plus vers l’intervention elle-même de
masso kinésithérapie. En effet un des éléments du contenu est l’analyse de l’organisation
d’une séance de massage et de kinésithérapie. Une des recommandations pédagogiques
70
est d’utiliser l’analyse du mouvement pour comprendre, maîtriser ses pratiques et établir les
liens avec les situations rencontrées en stage.

En K2, à la fin du Cycle 1 précisément, l’UI10, « Démarche et pratique clinique »


(ANNEXE XX), représente l’élaboration du raisonnement professionnel et analyse
réflexive » a pour objectif de repérer la singularité des personnes et des situations et
d’intégrer les acquis du premier cycle, théoriques, pratiques et expérientiels. Elle permet
l’initiation à l’analyse réflexive à partir des situations et les relations réelles et vécues. La
recommandation pédagogique principale est le travail sur les situations professionnelles
rencontrées et vécues lors des stages. Cette UE est particulièrement « stratégique »
puisqu’il y a le lien à cultiver avec l’UE11, pour les stages de S3 et S4. Durant le cycle 2
(K3 et K4), ce sont les Unités d’Intégration (UI) 25 (ANNEXE XXI) au S6 (K3) et l’UI29
(ANNEXE XXII) au S8 qui vont permettre l’acquisition et le perfectionnement des
compétences, donc celles que nous proposons et plus spécifiquement la mise en action de
l’éthique, de la communication dans la relation et l’utilisation des techniques d’états modifiés
de conscience. Au cours des deux années du cycle 2, l’UI 25 est orientée notamment sur
« le savoir établir et entretenir une relation thérapeutique dans un contexte d’intervention en
masso-kinésithérapie » et l’UI 29 « savoir analyser et faire évoluer sa pratique
professionnelle ». Les deux UI ont comme « éléments de contenu » des travaux à partir de
situations réelles rencontrées et vécues dans le cursus de formation visant le
développement des capacités réflexives pour l’optimisation et l’ajustement des interventions
en fonction des ressources disponibles et toujours avec le souci de renforcer la pertinence
et l’efficacité de la prise en charge globale. Concernant les stages, c’est-à-dire l’UE11 pour
le cycle 1 (Formation à la pratique masso-kinésithérapique, stage 1, 2 (K1) et Stage 3 et 4
(K2)), et l’UE30 ((Formation à la pratique masso-kinésithérapique, stage 5, 6 (K3) et le stage
7 (Clinicat K4)), réalisés pendant les quatre années, mettent en œuvre des compétences.
Nous pouvons la qualifier à visée « pragmatique » et de façon « longitudinale » pendant
tout le cursus des études en IFMK. Les recommandations pédagogiques des stages
insistent sur le fait de rendre les situations de travail formatrices, d’analyser la pratique, et
d’animer des séances de réflexion sur la prise en charge des personnes. En effet,
l’évaluation de l’étudiant quelque soit le stage, est formalisée au moyen de son Portfolio,
dont le suivi est assuré par l’étudiant qui le met à jour au cours de chaque stage et le
présente au tuteur pour appréciations et commentaires en vue de son évaluation.
L’évaluation de chaque stage est réalisée à l’aide trois documents (ANNEXE XXIII,
ANNEXE XIV, ANNEXE XXV) qui sont la fiche d’objectifs, la fiche d’auto-évaluation des

71
compétences, la fiche d’évaluation et de validation du stage. L’analyse réflexive doit
permettre à l’étudiant accompagné du tuteur et du cadre pédagogique (nommé pour
superviser les étudiants de l’IFMK pour certains terrains de stage), de se situer par rapport
à un objectif fixé par avance et à des compétences mobilisées en situation. L’étudiant doit
s’engager et répondre aux exigences des situations rencontrées. Il évalue ses acquis et ses
manques avec la critique constructive des accompagnateurs (tuteur et cadre pédagogique).
Concernant l’auto-évaluation sur les 11 items que l’étudiant et le tuteur vont remplir, nous
attirons l’attention sur « l’étudiant analyse une relation professionnelle avec un patient vécue
en stage clinique ». Concernant la fiche de validation du stage, les items « Respect du code
de déontologie et de l’éthique de la profession » et « Comportement et communication
adaptés à la situation professionnelle » viennent éclairer encore un peu plus les propos et
recommandations de notre recherche.

4.4. Limites
Ce mémoire est constitué d’une recherche documentaire qui s’avère être non
exhaustive du fait qu’il fut impossible d’étudier tous les articles concernant ce sujet, ceux-ci
étant trop nombreux. Le choix effectué pour étudier le mouvement, la mise et remise en
mouvement, a été fondamentalement attaché à la définition de la profession de MK. Nous
n’avons donc pas choisi une discipline en particulier. Nous avons aussi fait le choix d’inclure
le maximum d’articles avec le meilleur niveau de preuve ou de RBP. Toutes les techniques
d’états modifiés de conscience n’ont pas été abordées, leur nombre étant trop important et
nous avons donc effectué une sélection.
Le choix des experts interviewés présente un « biais » de sélection car ils ont été
sélectionnés par nos soins. Malgré leur choix expliqué dans la partie Matériel et Méthode,
les trois experts MK exercent au CHRU de Lille. Il aurait été intéressant d’interviewer des
MK d’autres régions et même d’autres pays afin de connaitre la place des techniques d’états
modifiés de conscience. Il aurait été profitable de réaliser plus d’interviews auprès des MK
proposant d’autres techniques d’états modifiés de conscience dans leur pratique afin d’avoir
un retour sur chaque technique et ainsi les comparer. Nous aurions également pu
interviewer plus de professionnels de santé pour montrer l’importance des états modifiés
de conscience dans leur propre profession.
Pour la plupart des études, les techniques d’états modifiés de conscience ne sont
pas évaluées seules par rapport à un groupe contrôle. Le plus souvent, elles ont une
« valeur ajoutée » à la kinésithérapie traditionnelle en première ou deuxième intention. C’est

72
une limite mais c’est également la volonté de notre travail qui est d’utiliser cette
complémentarité dans la relation qui augmente l’efficience des résultats.
Concernant le dossier demandé aux étudiants de première année en IFMK, nous
sommes également leur responsable pédagogique. Ce dossier faisait partie d’une
évaluation. Il est possible que les étudiants aient voulu en priorité montrer leur « bonne
volonté » et les résultats acquis sur le mouvement dès leur deuxième période de stage. Ceci
expliquerait notamment le style directif, les impératifs. De même concernant le dossier
d’apprentissage de techniques d’états modifiés de conscience par les étudiants en dernière
année d’étude en IFMK, le fait qu’ils nous connaissent comme responsable pédagogique,
en tant que directeur de mémoire, et qu’ils ont à l’esprit nos principales préférences en
techniques, peut expliquer les résultats qu’ils ont indiqués en terme d’efficience des
techniques. Le contexte est également à prendre en compte. Le travail produit par ces
étudiants a été réalisé pendant la période de confinement en rapport avec la crise sanitaire.
Nous présumons que la pratique de la relaxation soit intervenue au « bon moment » pour
procurer un relâchement bienvenu. D’un autre côté, nous argumentons aussi la difficulté de
l’exercice demandé dans une période haute en stress.
La comparaison avec l’IKPO ne peut réellement se faire à cause du très faible
échantillon des étudiants de cet Institut de Formation. Néanmoins, nous avons expliqué qu’il
s’agissait d’une ouverture de recherche. Que ce soit les étudiants de l’IFMKNF et de l’IKPO,
les étudiants proviennent des mêmes filières préparatoires au concours de la même
université de Lille. Peut-être s’agit-il de ce fait d’un possible biais de confusion ?

4.5. Ouverture et pistes pour de futures recherches


A l’issue de ce travail, différentes pistes de recherches peuvent se révèlent
passionnantes. Il serait intéressant de réaliser un questionnaire à grande échelle auprès
des professionnels MK pratiquant des techniques d’états modifiés de conscience. L’objectif
de ce questionnaire serait de savoir quelles techniques ils utilisent, lesquelles sont les plus
efficientes selon eux et lesquelles seraient les plus efficientes pour le mouvement et la
récupération de ce dernier. Un recensement pourrait être réalisé afin de savoir combien de
MK connaissent les états modifiés de conscience et si beaucoup d’entre eux les intègrent
dans leur prise en charge. Un autre questionnaire pourrait également être exploité par
rapport à l’utilisation du management situationnel, des perceptions et perspectives de ce
dernier par les professionnels tout comme leur rapport à l’éthique pragmatique. Notre
questionnaire pourrait également être envoyé aux autres IFMK en France. De nouvelles
pistes pourraient être aussi exploitées en envoyant le même questionnaire à des IFMK en
73
Europe pour savoir s’il existe des formations initiales aux états modifiés de conscience. Le
questionnaire pourrait s’adresser aux étudiants de deuxième, troisième année en plus de
ceux de quatrième année pour évaluer leur connaissance sur ces techniques. Celui-ci
évaluerait de façon longitudinale, leur apprentissage de la relation soigné-soignant, et celui
des techniques d’états modifiés de conscience et de l’éthique. Une comparaison également
avec les séances de groupe pourrait être envisagée. En effet, il a été prouvé que l’exercice
en groupe avait un effet positif sur la santé avec une amélioration de la santé mentale,
physique, émotionnelle et une réduction du stress (149). Ces séances collectives
donneraient l’occasion d’une approche différente des états modifiés de conscience. Nous
imaginons des séances collectives de relaxation, de méditation ou de sophrologie ou encore
des séances de TCC ou QG pour les personnes plus motivées par la dynamique du groupe.

CONCLUSION
Dans notre travail, nous avons voulu porter l’attention sur le mouvement, nature, étymologie
et finalité de la profession de MK. Il s’agit pour nous (et nous le pensons pour la profession)
du mouvement de ses origines jusqu’à son exécution correcte. C’est ainsi que le
mouvement n’est pas seulement « le faire », c’est aussi « le vouloir », le « savoir » et « le
pouvoir faire ». L’acte moteur est une dialectique entre le corps et son environnement. Le
mouvement n’acquiert toute sa valeur que si nous le considérons comme une action
intentionnelle (150). Afin de retrouver le mouvement, le professionnel comme l’étudiant en
masso-kinésithérapie doit, avec le patient constamment trouver les chemins potentiels de
la « mise en mouvement ». Pour assurer une prise en charge la plus efficiente, le MK doit
adapter son attitude, allier savoir, savoir-faire et savoir être.
Ils doivent faire face aux changements de comportements du patient et si ce dernier peut
également s’adapter aux thérapeutes, l’alliance de la relation augmente. Le MK, de par la
spécificité de son métier de mouvement, de contact, et de relation également, a une place
privilégiée. Sa prise en charge de soins se faisant sur du « temps long » et dans la durée,
elle nourrit en profondeur la relation. Tout se déroule au sein de cette relation singulière
soigné-soignant. L’efficience sera augmentée grâce aux attitudes de communication
pertinentes ainsi qu'à l’utilisation de différentes techniques d’états modifiés de conscience.
Ces techniques combinent le corps et l’esprit. Elles favorisent la récupération du
mouvement, le lâcher prise, en ayant une action sur la respiration et les perceptions
corporelles. Le patient prend conscience de ses tensions musculaires qui limitent la mobilité.
Il les diminue, lève les résistances, augmente la mobilité articulaire et facilite le mouvement.
Ces techniques ont une action sur le mental, augmentant sa perméabilité ; les filtres
74
s’effacent et le corps est ainsi plus réceptif. Le thérapeute lui-même est plus à l’écoute de
son patient et de son corps et peut ainsi proposer une rééducation plus efficace. La relation
soignant-soigné ainsi améliorée, les soins sont facilités. En quelque sorte le soigné et le
soignant sont plus « efficients eux même » grâce à leur relation qui elle-même,
intrinsèquement, augmente son « alliance thérapeutique » et l’accès au changement.
Les états modifiés de conscience sont de plus en plus utilisés dans de nombreux
domaines médicaux mais ils le sont encore peu en Masso-Kinésithérapie. Chaque personne
déploie une sensibilité différente vis-à-vis de ces techniques. En effet, certaines y sont peu
sensibles car elles sont réticentes ; d’autres n’y sont pas nécessairement réticentes mais
ne parviennent pas à atteindre le lâcher prise indispensable. Ce mémoire se veut être une
ouverture d’esprit sur les capacités que possède chaque soignant pour communiquer,
malgré les éventuelles difficultés rencontrées. Elles seraient dûes notamment à un manque
de formation initiale, non seulement dans l’acquisition des compétences mais également
dans la mise en pratique de ces dernières « en action de soin ».
Cette démarche « pragmatique de capacitation » doit, à notre avis être appliquée
pour augmenter l’efficience des étudiants, futurs professionnels. Les techniques qui se
pratiquent déjà en mouvement comme le Tai Chi Chuan ou le Qi Gong ont une utilité
majeure en Masso-Kinésithérapie, notamment sur le mouvement et la récupération de celui-
ci. En effet, la plupart d’entre elles se pratiquent en mouvement et engagent déjà le patient
à bouger, venant limiter puis éliminer la kinésiophobie. Il conviendrait donc de les
transmettre également dans la même démarche aux étudiants dans leur parcours de
formation initiale et dès le début de cette dernière. Pour les professionnels, l’utilisation des
techniques d’états modifiés de conscience en masso-kinésithérapie démontre des résultats
concluants alors même que le traitement conventionnel ne suffit pas à lui seul. Le MK est
un acteur majeur de ce parcours thérapeutique mais il peut se trouver parfois démuni face
au côté psychologique de l’immobilité. Il semble ainsi important de détenir un outil
supplémentaire et approprié pour y faire face. L’intérêt du MK est de répondre efficacement
à cette dimension psychologique et de prendre toujours d’avantage en compte la relation
entre le corps et l’esprit pour rétablir une connexion du patient avec les sensations réelles
et globales de son corps et d’intégrer le mouvement vers le mouvement. Les états de
conscience modifiés ont aussi une action de prévention. Ils permettent d’éviter des
altérations de la santé comme des chutes, des troubles de l’équilibre, des enraidissements
articulaires, tout ce qui pourrait entraîner une limitation du mouvement. Leur promotion est
donc également de grande importance.

75
Des formations continues sont proposées par les représentations d’étudiants
notamment. En plus de la formation initiale, cela ne peut que tendre vers une amélioration
et une modification de l’attitude des thérapeutes pour l’utilisation de ces techniques.
A titre personnel, la découverte de la technique EMDR nous incite à envisager une
formation spécialisée. De la même façon, l’apprentissage du Tai Chi Chuan et du Qi Gong
permettrait d’approfondir nos connaissances dans ce domaine mais aussi de nous sentir
plus à même d’effectuer leur enseignement et l’accompagnement des étudiants dès le début
de leur formation. Avant même cette action, les cours et les Travaux Dirigés animés par des
spécialistes EMDR, Qi-Gong, Taï Chi Chuan sont à favoriser.
De futures recherches seraient intéressantes avec un abord polycentrique en
comparant plusieurs IFMK en France. En effet, l’ouverture amorcée avec l’IKPO de Lille
montre des différences avec l’IFMKNF en sachant que les effectifs sont insuffisants pour
conclure. Selon l’application des programmes et la formation relative à la relation, la
communication, le langage et les techniques d’états modifiés de conscience pourraient être
ainsi comparés. En complément ce qui augmenterait la pertinence serait d’envisager des
recherches de suivi « longitudinal » dans des instituts pour constater l’évolution des
compétences et leur mise en pratique durant les quatre années.
Soyons conscients que nous avons surtout les mots pour l’expression. Agissons pour
qu’ils ne se « dissolvent » pas dans la relation mais au contraire qu’ils se cristallisent. Pour
terminer, nous citerons Jacques Brel : « un homme c'est fait pour bouger. Ce n'est pas fait
pour s'arrêter. Tout le malheur vient de l'immobilité. On use les choses en étant immobile »
(151), et Victor Hugo dans les proses philosophiques « la forme, c’est le fond qui remonte
à la surface » (152).

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Jacques Brel; 2018.
152. Victor Hugo. Proses Philosophiques 1860-1865.

87
6. ANNEXES
ANNEXE I : guide des entretiens des experts
ANNEXE II : entretien du docteur Lejean-Guinhut
ANNEXE III : entretien de Madame Myriam Delorme
ANNEXE IV : entretien de Monsieur Aymeric Leclercq
ANNEXE V : entretien de Monsieur Jean-Philippe Caron
ANNEXE VI : entretien de Monsieur Romain Thomas
ANNEXE VII : Questionnaire pour les étudiants de dernière année en IFMK (IFMKNF
et IKPO)
ANNEXE VIII : Les items du cahier d’exercices à l’initiation de la pratique de
techniques d’états modifiés de conscience d’étudiants de dernière année IFMKNF
ANNEXE IX : Consignes du dossier à réaliser par les étudiants de première année à
l’IFMKNF lors de leur deuxième période de stage
ANNEXE X : Recueil exhaustif des mots clés des étudiants de première année
d’étude à l’IFMKNF
ANNEXE XI : Figures qui illustrent les réponses aux questions avec des échelles
numériques
ANNEXE XII : Comparaison des répondants de l’IFMKNF et de l’IKPO
ANNEXE XIII: Figures qui illustrent un programme d’apprentissage pour les
étudiants du management situationnel
ANNEXE XIV : Référentiel des compétences
ANNEXE XV : La compétence 5 du référentiel des compétences
ANNEXE XVI : les critères d’évaluation de la compétence 5 du référentiel des
compétences
ANNEXE XVII : l’Unité d’Evaluation numéro 2 (UE2)
ANNEXE XVIII : l’Unité d’Evaluation numéro 6 (UE6)
ANNEXE XIX : l’Unité d’Evaluation numéro 7 (UE7)
ANNEXE XX : l’Unité d’Intégration numéro 10 (UI10)
ANNEXE XXI : l’Unité d’Intégration numéro 25 (UI25)
ANNEXE XXII : l’Unité d’Intégration numéro 29 (UI29)
ANNEXE XXIII : Fiche des objectifs du stage du PortFolio de l’étudiant
ANNEXE XXIV : Fiche d’auto-évaluation et d’évaluation des compétences du
PortFolio de l’étudiant
ANNEXE XXV : Fiche de validation du stage du PortFolio de l’étudiant
ANNEXE I : Guide des entretiens des experts professionnels de santé
Ce que je veux savoir La/Les questions que je peux poser :
Présentation générale, parcours -Pouvez-vous commencer par vous
professionnelle, pratiques présenter : nom, profession, diplômes, autres
professionnelles formations, dans quels domaines exercez-
vous, quel est votre (vos) lieux d’exercice,
spécialités, pratiques…

-Quelles techniques d’états modifiés de


conscience connaissez-vous ? et lesquelles
pratiquez-vous ?

-Pratiquez-vous des techniques d’états


modifiés de conscience dans le cadre de vos
séances ? Si oui, laquelle ou lesquelles, sous
quelle forme, quelle fréquence, dans quel(s)
objectif(s) ?
La formation initiale et la formation -Avez-vous appris cette (ces) technique(s)
continue lors de votre formation initiale et/ou en
formation continue ? Quels sont les
enseignements « spécifiques » que vous y
avez trouvés ?
La Réflexivité des pratiques -Comment mettez-vous (ou remettez-vous)
vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?

-Comment levez-vous ces freins ? Comment


mobilisez-vous le patient ?

-Qu’est-ce qui motive vos patients à se mettre


(remettre) en mouvement ?

-Si vos patients ne vous ont pas montré de


freins, qu’est-ce qui les a motivé à se mettre
(remettre) en mouvement ?

-A travers vos pratiques, que pensez-vous de


ce qu’écrit Massion : « il existerait une image
interne du mouvement à réaliser qui suffit en
l’absence d’afférence à réaliser l’acte moteur
et qui nécessiterait une réactualisation
intermittente par le contrôle visuel » ?

-« Tout langage est signifiant et tout langage


est personnel, dans la mesure où sa raison
est la communication… » (Michel Habib) ;
Qu’est-ce que le thérapeute peut amener au
patient par son langage ?
-Pratiquez-vous des techniques d’états
modifiés de conscience dans le cadre de vos
séances ?
Si oui, laquelle ou lesquelles, sous quelle
forme, quelle fréquence, dans quel(s)
objectif(s) ?
La Démarche Qualité et l’efficience du -Qu’est-ce que pour vous ces techniques
praticien et du patient apportent dans l’aide à la récupération du
mouvement ?

-Qu’est-ce que ces techniques apportent


dans l’aide à la récupération du mouvement
par le patient ?

-Pouvez-vous les classer par ordre


d’efficience ?

-Avez-vous un schéma ou un protocole


rapide « d’application » avec les patients

-De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à


« dépasser sa peur »ou de « être au bout du
rouleau » à « plus de peur que de mal » ;
pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots
rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous
dans votre pratique et lesquels n’utilisez-vous
pas ?

-Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas


faire ?
La Démarche qualité et la profession de -Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
Masseur-Kinésithérapeute
-Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ;
cela va-t-il de soi ?

-Quelle place spécifique le Masseur-


Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?

-Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas


faire ?

-De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à


« dépasser sa peur »ou de « être au bout du
rouleau » à « plus de peur que de mal » ;
pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots
rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous
dans votre pratique et lesquels n’utilisez-vous
pas ?

-En Rééducation : Le thérapeute a-t-il


toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement
sans thérapeute

Le Patient partenaire en santé et en -En Rééducation : Le thérapeute a-t-il


rééducation toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement
sans thérapeute
L’Education Thérapeutique du Patient -Comment adaptez-vous les ressources de
votre patient à ses besoins ? Comment faites-
vous pour qu’il les mette en évidence, les
exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?

-Comment levez-vous ces freins ? Comment


mobilisez-vous le patient ?

-Qu’est-ce qui motive vos patients à se mettre


(remettre) en mouvement ?
Transmission des compétences aux -Quels conseils de réussite donneriez-vous
étudiants, aide à la mise en pratique par aux étudiants, futurs professionnels ? Les
les étudiants, évolution de la profession mots à utiliser pour leur future pratique ?

-« Tout langage est signifiant et tout langage


est personnel, dans la mesure où sa raison
est la communication… » (Michel Habib) ;
Qu’est-ce que le thérapeute peut amener au
patient par son langage ?
Ethicité des pratiques -Est-ce que la remise en mouvement de vos
patients vous renvoie à une valorisation de
vos pratiques ? Pourquoi ? (Qu’est ce qui
compte pour vous, Qu’est ce qui a de la
valeur, quelle valeur attribuez-vous au
mouvement)

-Pourquoi douleur et peur limitent-elles le


mouvement ? Dans ce cas quel est le rôle du
thérapeute ?

-Comment adaptez-vous les ressources de


votre patient à ses besoins ? Comment faites-
vous pour qu’il les mette en évidence, les
exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?

-De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à


« dépasser sa peur »ou de « être au bout du
rouleau » à « plus de peur que de mal » ;
pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots
rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous
dans votre pratique et lesquels n’utilisez-vous
pas ?

-Que pensez-vous de la citation suivante :


« Nous sommes le jouet des mots que nous
utilisons et dont nous connaissons
inconsciemment le sens profond » (Philippe
Brenot)
ANNEXE II : entretien du docteur Lejean-Guinhut
BD : Bruno Deronne ; DLG : Docteur Lejean-Guinhut

BD : Pouvez-vous commencer par vous présenter : nom, profession, diplômes, autres


formations, dans quels domaines exercez-vous, quel est votre (vos) lieux d’exercice,
spécialités, pratiques…
DLG : Docteur Lejean-Guinhut, Médecin généraliste, médecine du sport, thermalisme,
spécialiste en addictologie, en thérapie brèves, en hypnose Eriksonnienne et sophrologie

LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
DLG : Me concernant, c’est essentiellement la remise en mouvement psychologique,
notamment de patients dépressifs, adynamiques. C’est avant tout un travail
motivationnel…oui bien sûr, souvent ils présentent « des freins », ils sont dépressifs…
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ? Qu’est-ce qui
motive vos patients à se mettre (remettre) en mouvement ?
DLG : Des freins, oui bien sûr, ils sont dépressifs. Pour parvenir à dépasser leurs freins,
c’est encore et avant tout un travail motivationnel surtout de la valorisation, de la remise
en mouvement physique. Mettre en route physiquement fait partie de la remise en
mouvement psychique : les activités physiques et le sport sont complémentaires au
mouvement psychique.
BD : Pourquoi douleur et peur limitent-elles le mouvement ? Dans ce cas quel est le rôle
du thérapeute ?
DLG : Oui, ils ont mal, mal physiquement et mal psychiquement. Par exemple en
addictologie les polynévrites douloureuses et invalidantes des patients alcooliques
BD : A travers vos pratiques, que pensez-vous de ce qu’écrit Massion : « il existerait une
image interne du mouvement à réaliser qui suffit en l’absence d’afférence à réaliser l’acte
moteur et qui nécessiterait une réactualisation intermittente par le contrôle visuel » ?
DLG : Oui, le travail avec les visualisations en hypnose et en Sophrologie, en visualisant le
mouvement, en étant acteur virtuel ou et spectateur virtuel, en sophrologie par exemple la
relaxation dynamique 1er degré pour acteur virtuel et la relaxation dynamique 2éme degré
comme spectateur virtuel… c’est complémentaire ; les deux sont complémentaires, ce qui
rejoint les thérapies brèves isolationnistes avec l’imaginaire, en faisant imaginer lorsqu’ils
seront guéris avec les activités qu’ils feront quand ils auront récupérés comme les
thérapies solutionnistes nord-américaines par exemple les thérapies solutionnistes et
expérientielles

LES ETATS MODIFIES DE CONSCIENCE


BD : Quelles techniques d’états modifiés de conscience connaissez-vous ? Et lesquelles
pratiquez-vous ? DLG : J’utilise l’hypnose, l’hypnose Eriksonnienne, l’utilisation des
mouvements alternatifs dérivés des thérapies EMDR, avec les yeux, en tapotant avec les
doigts, ce sont des techniques intéressantes pour travailler sur les émotions liées aux
traumatismes, ce sont les mêmes phénomènes que les bercements. Cela permet de créer
un état modifié de conscience. En Relaxation et en antalgie pour les douleurs aigues et
chronique
BD : Avez-vous appris cette (ces) technique(s) lors de votre formation initiale et/ou en
formation continue : En formation complémentaire, pas en formation initiale,
complémentaire et à mes frais?...Quels sont les enseignements « spécifiques » que vous
y avez trouvés ? Pratiquez-vous des techniques d’état de conscience modifiées dans le
cadre de vos séances ? Si oui, laquelle ou lesquelles, sous quelle forme, quelle fréquence,
dans quel(s) objectif(s) ?
DLG : Les objectifs dans le contexte du mouvement… la relaxation, l’antalgie, la
préparation au mouvement, la confiance dans le mouvement expérimenté
personnellement. Pour mon cas par exemple : à partir du « step » pour parvenir à sauter
sur jambe à rééduquer, il fallait me mettre en conscience modifiée ou expérimenter une
métaphore très rapide pour sauter une vague…c’est de l’auto-pratique, il faut faire seul. La
kiné me demandait de sauter mais je bloquais toujours. J’utilisais alors l’hypnose pour
sauter en imaginant petit saut de quelque centimètres ou le sautais autre chose, un objet
ou autre. On peut faire cela d’une séance à l’autre pour que le patient s’entraîne. Ou
même tout de suite, immédiatement. Il ne sait pas faire, il a peur de le faire. Sauter une
vague c’est personnel, il faut s’entrainer mais attention si il a peur de l’eau cela ne
marchera pas. En antalgie, cela marche très bien avec les enfants pour les pansements
de brûlure sous hypnose. Un protocole rapide ? non. L’hypnose n’est pas protocolisable, il
faut agir avec chaque patient. J’aime l’eau mais pour d’autres patients, il faudra trouver
d’autres choses ; J’aime le ski et même si c’est l’origine de mon traumatisme, créer des
métaphores positives était très efficace. Il faut partir de l’intérêt des patients. Demander
avant comme un anesthésiste quelques minute avant ou la séance d’avant. Qu’est-ce qu’il
aime bien qu’est-ce qu’il n’aime pas, c’est très simple.

LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
DLG : Le langage en général est essentiel dans le travail motivationnel et en médecine du
sport comme par exemple ce que je faisais avec les escrimeurs, le langage plus
motivationnel, c’est une méthode Coué, très subtile, très élaborée. Il nous faut surfer sur
les résistances, reconnaitre la peur à quoi elle sert en kiné aussi bien sur…quelles sont les
références à la peur, à la peur du mouvement, à quoi elle sert, à quoi elle a servi et
pourquoi elle ne sert plus…
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ? DLG : Des choses interdites… non jamais car on
peut se rattraper. Il faut néanmoins utiliser des questions ouvertes pas fermées. Ne pas
dire essayer, car ce n’est pas productif…il faut mettre du mieux, du toujours mieux, du
encore mieux, et du confort, du Très Bien avec la voix qui va avec, la voix qui se pose. Le
mot, le souffle, oui le mot et le souffle. Faire souffler sur un étirement, souffler en même
temps, c’est du passing, faire avec le patient, baisser la voix à la fin de la phrase, faire du
langage de relaxation…souffler…
Bien sûr j’ai pris l’habitude de mes mots ; Bien, Très Bien, avec la respiration, baisser la
respiration, mettre plus profondément en relaxation, à des niveaux plus profond, plus vous
expirez, plus vous soufflez profondément, plus vous vous relaxez… Très Bien, prêt,
quand vous vous sentez prêt, quand vous allez le faire, comme vous avez déjà commencé
à le faire, l’amener vers du profond, du plus profond, vers un état modifié de conscience,
plus profond, un peu comme au bord du sommeil. L’attirer avec l’expiration, vous expirez
plus profondément, plus à l’écoute de votre corps et de vous-même, plus de conscience,
remonter à l’inspiration et remettre de l’énergie dans votre corps. C’est très abordable le
souffle. Apprendre au patient qui ont peur, qui sont douloureux, apprendre à utiliser la
respiration, le souffle, souffler pour se détendre, s’endormir.
BD : Que pensez-vous de la citation suivante : « Nous sommes le jouet des mots que
nous utilisons et dont nous connaissons inconsciemment le sens profond » (Philippe
Brenot)
DLG : oui, oui, oui, OUI bien sûr, c’est notre inconscient qui intègre le symbolisme des
mots. Il ne connait pas le négatif. C’est vrai, il faut y faire très attention quand on parle,
éviter les négations, le négatif, les formules négatives. L’inconscient ne va pas entendre
les négations, encore pire les double négations car cela crée en plus de la confusion. Ce
n’est pas intéressant la confusion. Parler toujours positivement, ne formuler jamais de
négatif pas de négation. Il y a quand même des grandes règles mais sans protocoliser.
Avant un apprentissage utiliser l’utilisable. C’est une respiration abdominale que j’utilise, je
fais mettre la main sur le ventre et si ils acceptent que je les touche, je mets la main sur
leur ventre, je touche au niveau du ventre. L’épaule également en hypnose, je touche
beaucoup. En EMDR je fais avec le bras. Médecin, quand je touche, c’est interprété
comme un acte médical. Peut toucher partout…je fais avec les mouvements alternatifs
d’EMDR. Je fais le mouvement devant le patient il regarde mon doigt, il doit suivre avec
les yeux mon doigt, la façon dont ses jeux bougent me donnent toutes les indications
nécessaires, doucement c’est profond, rapide ils remontent, c’est très pratique pour
travailler les émotions

LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ? Masseur-Kinésithérapeute et
mouvement ; cela va-t-il de soi ?
DLG : non il peut travailler autre chose que le mouvement mais cela reste encore et
toujours du mouvement
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
DLG : Accompagnateur, guide. D’abord il faut la confiance, l’alliance d’abord. C’est
impossible de changer « tous les jours » de Kiné, c’est plus motivant de faire avec
quelqu’un qui corrige car le patient a toujours tendance à compenser, et le kiné corrige et il
est le professionnel pour cela.
BD : Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas faire ?
DLG : Ne pas faire forcer et surtout ne pas le forcer…alors il crée le mal et augmente le
mal. Il faut aller avec, faire avec, parfois se faire l’avocat du diable, il faut vivre une
alliance, il faut créer l’alliance, première et dernière des choses, la confiance dans le
thérapeute, la mobilisation passive dans le relâchement actif, le relâchement actif de la
confiance…la confiance en soi et avant cela la confiance dans le thérapeute. Donner
confiance à quelqu’un… on est des soignants pas seulement des techniciens. Le Kiné
n’est pas une machine, il ne fait pas le même boulot. Il faut toujours demander quels sont
les intérêts du patients quels sont les soucis dans sa vie courante. Qu’est ce qui est
essentiel pour lui, qu’est ce qui le limite, écouter sa limitation, l’écouter avec des questions
ouvertes, c’est cela l’alliance
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique ?
DLG : Les étudiants doivent créer de la confiance !!! Première et dernière des choses, ils
ne sont pas des machines pas comme une machine qui chaque jour fléchit un peu plus
par exemple.
Ecouter les peurs, être à l’écoute des réactions corporelles des patients, à l’écoute des
mots des patients… C’est la base, l’humain ! Même si c’est souvent oublié…
Des mots en conseils comme : Accompagner, rectifier, Chercher, Comprendre, rectifier,
Utiliser les Métaphore, notamment le chemin, le cheminement.
ANNEXE III : entretien avec Madame Myriam DELORME
BD : Bruno Deronne ; MD : Myriam Delorme

BD : Pouvez-vous commencer par vous présenter : nom, profession, diplômes, autres


formations, dans quels domaines exercez-vous, quel est votre (vos) lieux d’exercice,
spécialités, pratiques…
MD : Myriam Delorme, je suis Nutritionniste diplômée d’état et mes Formations se sont
faites au fil de ma carrière comme l’ETP, les troubles du comportement alimentaire
appelés les TCA et autres et j’exerce en hôpital psychiatrique. Ma spécialité est l’ETP,
c’est-à-dire l’Education Thérapeutique du Patient pour l’EPSM d’Armentières et la
formation des salariés dans l’établissement

LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
MD : On cherche d’abord la problématique avant de les mettre en mouvement et de les
remettre en mouvement. Il faut savoir ce qui les freine, ce qui les gène dans leurs
comportements. C’est eux qui expriment à leur manière des besoins et à nous avant de
les mettre en mouvement de savoir s’ils sont motivés à se remettre en mouvement. Car
avant de répondre à leur problématique, il n’y a qu’eux qui pourront y répondre mais c’est
à nous de nous servir de leur motivation.
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ? Qu’est-ce qui
motive vos patients à se mettre (remettre) en mouvement ?
MD : La motivation de la remise en mouvement, c’est quand le patient souffre ou est
bloqué ou ne supporte plus sa situation actuelle. Soit car il a connu mieux ou soit car il est
freiné dans son autonomie, dans son quotidien. Il veut essayer de retrouver cette liberté,
par exemple de faire ses courses, par exemple retirer de l’argent pour aller faire ses
courses avant même de se faire à manger.
BD : Est-ce que la remise en mouvement de vos patients vous renvoie à une valorisation
de vos pratiques ? Pourquoi ? (Qu’est ce qui compte pour vous, Qu’est ce qui a de la
valeur, quelle valeur attribuez-vous au mouvement)
MD : C’est toujours flatteur de voir qu’un patient arrive à aller mieux, à être mieux et c’est
flatteur pour nous et encore plus pour lui. Cela nous renvoie à notre capacité d’apporter un
bien être mais c’est surtout je dis souvent : c’est vous l’acteur de votre vie, l’acteur de vos
choix. Donc nous on est là, nous on est les béquilles a un moment donné et comme les
béquilles ça s’enlève quand on a plus besoin de nous. Oui c’est flatteur d’être les
béquilles de quelqu’un parfois.
BD : Pourquoi la Douleur et la peur limitent-elles le mouvement ? Dans ce cas quel est le
rôle du thérapeute ? Comment éviter de faire souffrir le patient ?
MD : En psychiatrie c’est plutôt des souffrances psychiques difficiles à évaluer. Si un
surpoids il y a de possibles souffrances physiques avec des rebonds psychiques. Par
exemple un patient en obésité qui a du mal à se chausser à mettre ses chaussettes à
s’habiller, le fait de se pencher crée des douleurs et le renvoie à une souffrance
psychologiques et aussi le renvoie à une souffrance psychique en rapport à un mal être, à
sa perte d’autonomie et sa prise de poids…ce qui l’a mis dans un mal être et en perte
d’autonomie.
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?
MD : Pour nous thérapeutes, c’est de mener une enquête : c’est la connaissance du
patient, car ses ressources il n’en a lui-même pas conscience. Comme nous tous, nous
faisons les choses machinalement et on se doute pas que nous avons des ressources
disponibles à un moment donné. Donc c’est connaitre le patient, c’est l’apprivoiser. Créer
une alliance est indispensable et cela ne se fait pas à la première consultation. La
personne ne se dévoile pas tout de suite. Au début il ne s’exprime pas. On sait pas ce qui
le gène, si c’est esthétique ou physique, si c’est le regard de l’autre…on ne connait pas
l’histoire, son histoire. Il faut savoir d’où ça vient et il faut savoir reconnaitre aussi ses
ressources.
La ressource peut être de savoir si il sait lire écrire. Car s’il veut retirer de l’argent il ne
peut pas s’il ne sait pas lire ou comprendre ce que l’automate dit. Apprendre à faire la
cuisine, s’il n’en a pas, par exemple ou s’il vit en foyer, cela n’a aucun intérêt. Savoir si il
vit en famille, en institution, en foyer ce n’est pas la même chose, et les conseils ne seront
pas les mêmes et donc la remise en mouvement ne sera pas la même.
BD : A travers vos pratiques, que pensez-vous de ce qu’écrit Massion : « il existerait une
image interne du mouvement à réaliser qui suffit en l’absence d’afférence à réaliser l’acte
moteur et qui nécessiterait une réactualisation intermittente par le contrôle visuel » ?

LES ETATS MODIFIES DE CONSCIENCE


BD : Quelles techniques d’états modifiés de conscience connaissez-vous ? Et lesquelles
pratiquez-vous ?
MD : J’ai des connaissances et j’ai des collaboratrices qui ont des formations soit sur
l’hypnose, soit la relaxation et cela se pratique parfois plutôt en groupe comme la
relaxation ou le yoga ou en individuel comme l’hypnose. En pratique c’est de déterminer
selon la personne. Certaines préfèrent en groupe d’autres en individuel et vice versa.
C’est une richesse de travailler en équipe, Il faut s’adapter au patient et la richesse est
l’équipe et les outils utilisés. Plus le patient sera lui-même riche en outils, plus il sera
autonome. On peut orienter vers le yoga et si elle ne s’y retrouve pas trouver une
alternative. Certains « High technologie » par exemple des applications sur leur téléphone
ils font ensuite d’eux même de la relaxation chez eux. C’est une prise de conscience de
techniques de relaxation et d’états de conscience modifiée et après à renouveler chez soi
BD : Qu’est-ce que pour vous ces techniques apportent dans l’aide à la récupération du
mouvement ?
Qu’est-ce que ces techniques apportent dans l’aide à la récupération du mouvement par le
patient ? Pouvez-vous les classer par ordre d’efficience ?
MD : On ne va pas leur tenir la main tout le temps, toute notre vie. C’est encore une fois
une béquille et il faut continuer. La psychiatrie en France a décidé que le patient doit
retourner le plus et le plus vite possible à domicile. Donc il faut trouver des techniques
pour l’en rendre capable. C’est une autonomie de gestion de soi au quotidien.
On utilise régulièrement les techniques de relaxation mais pas si nous sommes confrontés
à des pathologies non stabilisées. Pour un schizophrène ce n’est pas ces techniques mais
pour les personnes anxieuses, dépressives, bipolaires, en état limite nous les faisons.
BD : Avez-vous un schéma ou un protocole rapide « d’application » avec les patients
MD : Quand le patient est agressif ou énervé ils ne sont pas dans un état stable donc on
ne peut pas travailler. Il faut que le psychiatre ait stabilisé à l’aide du traitement. Une fois
stabilisé, ensuite nous agissons et on agit jamais en crise.
On peut également les calmer car on n’utilise plus les contentions. On utilise plutôt des
pièces d’apaisement, la lumière, de la musique pour les calmer et donc les techniques de
relaxation si le domaine médical approuve.

LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
MD : Il peut amener la confiance. Il faut donner confiance. Ce qu’on va lui apporter en
réponse à ses attentes. Créer l’alliance et attention aux rejets et à la non adhésion du
patient et à la non adhésion aux techniques et aux approches thérapeutiques. Pour éviter
les rejets, il faut apprendre à connaitre le patient. D’abord lui faire formaliser son
consentement, s’il est d’accord dans la remise en mouvement et dans le changement
qu’on lui apporte. Un oui, une attitude du visage, ce n’est pas forcément verbalisé.
L’alliance est le plus important. Pour moi c’est être au même niveau soignant et soigné,
c’est à dire comprendre ce qu’il a besoin et nous adapter notre savoir à ce besoin quel
que soit ce besoin s’il est thérapeutique et accessible. Attention parfois il le formule et ne
va pas vouloir mettre en place le changement nécessaire pour y arriver. A nous de trouver
le chemin ou un autre chemin pour arriver au résultat car le changement fait peur. Si il a
dit non, chercher pourquoi. On est allé trop vite ou nous n’avons pas compris à quel
niveau cette peur est située. Nous l’emmenons toujours avec la visée du bien-être, et de la
santé. Ne jamais être contraire avec son capital santé. Lui il le sait toujours mais ne veut
pas toujours le mettre en place Il faut trouver le chemin ensemble.
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ?
MD : Avec certains patients, surtout pas d’humour, certains sont dans la dérision d’autres
non. Il faut comprendre à qui on a affaire. Pareil Attention aux mots. Surpoids, pourquoi
pas mais pas gros ou jamais du vocabulaire très péjoratif et singulier. Des mots
rassurants : plutôt dire ça va aller, c’est de l’ordre du possible… le changement fait peur à
tout le monde, c’est normal, la période de changement est toujours transitoire… On sait ce
qu’on quitte, on sait où on veut aller, mais on ne connait pas le chemin pour y aller. Il ne
faut pas être dans l’affect. On n’est pas dans l’affection. On est thérapeute et il est soigné
et on n’est pas copain, c’est professionnel, il est en besoin. Nous sommes professionnels
de santé, et l’autre est en besoin. Ce n’est pas un ami et ne pas utiliser l’amitié comme
arme thérapeutique. En psychiatrie il faut y faire très attention. Quand le patient se sent
bien, cela pourrait très vite déborder et à nous soignant d’être vigilant, de recadrer.
BD : Que pensez-vous de la citation suivante : « Nous sommes le jouet des mots que
nous utilisons et dont nous connaissons inconsciemment le sens profond » (Philippe
Brenot)
MD : Grâce aux mots qu’il utilise, oui on va voir le niveau social pour savoir s’il y a un côté
analphabète, d’où il vient, la culture, la religion, toute sa façon d’utiliser les mots,
d’exprimer les choses. Tout cela renvoie à son éducation et on doit en tenir compte pour
appliquer le soin.

LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
MD : oui
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
MD : aussi, oui
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
MD : Le Masseur Kinésithérapeute c’est le moteur dans le mouvement. Le MK c’est lui le
moteur du mouvement. Il va aller dans le changement, c’est la profession « moteur du
mouvement ». Par exemple nous sommes obligés d’avoir affaire à lui si jambe cassée. Le
MK va nous remettre en mouvement. On ne peut pas tout seul. On a besoin de lui. Mais
pour se remettre en mouvement, il ne faut pas faire d’autres erreurs. Le MK qui va nous
dire que faire. Le chirurgien répare, l’infirmière fait les soins et après c’est le MK et après
c’est le patient tout seul. Voilà c’est une série de béquille et le MK une Aide Technique se
servant d’AT…
BD : Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas faire ?
MD : Le MK devrait obliger à faire des exercices qui montrent du bien être car le patient
est dans l’inertie au début. Il faut l’obliger à faire des exercices pour prouver le bien être
des exercices et le bien être procuré par ces exercices eux-mêmes, pour prouver, pour
ressentir le bien être mais ne pas faire de l’assistanat. Le MK fait que par le mouvement le
patient constate du bien-être et il faut l‘obliger au début : d’où le mot moteur. Pour obliger il
faut que le MK ait le langage. Il est obligé sinon autrement ce sera un patient assisté qu’il
aura à vie. Ce n’est pas le but car le patient doit aller vers l’autonomie, il doit se débrouiller
par lui même
BD : En Rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement sans thérapeute
MD : Dès que le patient commence à maitriser, dès qu’il fait moins d’erreurs, il faut
diminuer les séances, le renvoyer chez lui, c’est à lui faire faire les exercices entre les
séances par exemple
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique ?
Croire en leur pratique, adhérer à leurs outils, se les approprier, les faire évoluer, ils ne
sont pas toujours adaptés car la société change, la science change, la façon d’aborder un
problème de santé change, les patient changent. Il faut savoir s’adapter.
Quelques mots à utiliser pour un étudiant, des mots « magiques » que j’utilise…
Le patient est l’acteur de sa vie.
L’étudiant en tant que thérapeute doit se faire confiance et faire confiance au patient.
Innover, ne pas avoir peur d’innover même si ce n’est pas écrit.
Et enfin l’Intuition, la bonne intuition est thérapeutique
ANNEXE IV : entretien de Monsieur Aymeric Leclercq
BD : Bruno Deronne ; AL : Aymeric Leclercq

BD : Pouvez-vous commencer par vous présenter : nom, profession, diplômes, autres


formations, dans quels domaines exercez-vous, quel est votre (vos) lieux d’exercice,
spécialités, pratiques…
AL : Je travaille à mi-temps au CHRU de Lille, dans le service Gériatrique « aigu » « Post
Chute » où je suis le seul kiné et à mi-temps en libéral en cabinet et en EHPAD en
intervention libérale également. J’encadre des étudiants en libéral et au CHRU et je suis
formateur vacataire.

LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
AL : Le patient est souvent d’abord au lit. Je fais d’abord un bilan de leurs capacités
articulaires et musculaires. Les retournements, les bords de lit, les mises au fauteuil, la
verticalisation, la remise à la marche. Enfin je fais l’évaluation des capacités à se mettre
au sol et à se relever du sol avant de retourner chez eux ou en SSR et il y a toujours des
difficultés…
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ?
AL : Ce sont déficits musculaires et articulaires, des douleurs à quantifier et à qualifier. La
douleur est à ajuster avec des traitements kiné ou avec les médecins avec adaptation du
traitement. J’évalue les peurs, peur de la verticalisation, peur de la remise à la marche,
peur des chutes et même peur de voir des soignants.
Pour la peur j’essaie de les faire prendre conscience de leur capacités, de se focaliser sur
ce qu’ils savent faire plutôt que pas faire, pour les mettre dans une attitude positive.
Rester sur des choses qui ne les mettent pas en danger. Si ils font un bord de lit, ne pas
tout de suite verticaliser ou marcher. Les rassurer d’abord. Par des attitudes rassurantes,
des gestes, des mots rassurants, surtout des attitudes rassurantes.
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?
AL : Je m’adapte à eux et je les remets dans les conditions qu’ils connaissent et leurs
habitudes Je les rassure par des mots, gestes, attitudes, comme déjà d’essayer de les
remettre dans les conditions de ce qu’ils connaissent. Si ils se lèvent du lit à droite ou à
gauche comme à la maison, si ils utilisent des aides techniques à la maison, utiliser de
nouveau des aides techniques. Je leur rappelle ce qu’ils connaissent et ensuite on ajuste,
on adapte, on les mets en position connue. Dans un 1 er temps, les mettre dans des
conditions connues. Puis selon le patient si dynamique le stimuler, si craintif, échanger sur
ses craintes, ne pas insister, connaitre que lui ferait plaisir. Quels sont leurs buts et leurs
objectifs pour les atteindre et ne pas imposer. Echanger, collaborer. En court séjour, en
aigu, redonner une autonomie. Etre partenaire même. En court séjour gériatrique,
redonner le mouvement et l’autonomie car souvent ils ne peuvent plus aller au toilette, à la
salle de bain, et même manger car ils sont alités. Manger en étant alité, c’est pas naturel.
Je leur demande ; qu’est-ce que vous voulez, comment voyez-vous les possibilités pour
atteindre ce que vous voulez, et alors ce sont leurs objectifs plutôt que mes objectifs.
BD : A travers vos pratiques, que pensez-vous de ce qu’écrit Massion : « il existerait une
image interne du mouvement à réaliser qui suffit en l’absence d’afférence à réaliser l’acte
moteur et qui nécessiterait une réactualisation intermittente par le contrôle visuel » ?
AL : je pense oui, que c’est intéressant, on le voit en gériatrie. Quand on leur demande et
explique les étapes on a de meilleurs résultats que si ils effectuent le mouvement
directement. Les faire imaginer, les faire imaginer au préalable, imaginer avant facilite
ensuite le travail moteur, d’autant plus que si ils sont déments on a moins d’échanges et
on a plus de difficultés de façon raisonné et rationnel pour faire imaginer le mouvement…
Imaginer, soit fermer les yeux, soit directement, prendre conscience qu’à la maison je me
mettais debout en utilisant l’accoudoir à droite ou à gauche, se rappeler qu’ils étaient
capables de faire dans le passé et pourquoi il n’y arriverait pas maintenant et ensuite faire
la mise en place dans la situation d’aujourd’hui.

LES ETATS MODIFIES DE CONSCIENCE


BD : Quelles techniques d’états modifiés de conscience connaissez-vous ? Et lesquelles
pratiquez-vous ?
AL : Je connais l’hypnose, la sophrologie aussi, l’imagerie mentale. Je pratique l’imagerie
mentale par le souvenir et je transpose dans le présent ; cela fonctionne plutôt bien.
BD : Avez-vous appris cette (ces) technique(s) lors de votre formation initiale et/ou en
formation continue ? Quels sont les enseignements « spécifiques » que vous y avez
trouvés ?
AL : Je n’ai eu à mon souvenir aucune formation dans ma formation initiale sur le sujet,
sauf en stages avec les échanges et les expériences des tuteurs. Les tuteurs rencontrés
d’une façon ou d’une autre faisaient au moins de l’imagerie mentale et j’ai reproduis ce qui
fonctionnait. Se souvenir et transposer dans le présent et le futur, ça marche et j’ai donc
appliqué et ça marche souvent, pas toujours. Parfois je me heurte à des patients très
opposants pour lesquels je ne trouve pas de clés. Il faut être rassurant et non imposer.
S’ils s’opposent on demande à quelqu’un d’autre, une autre vision, une autre attitude
peuvent fonctionner ou on laisse passer du temps, 1 ou 2 jours et souvent ça marche
alors. Donc faire appel un autre thérapeute et le temps. Mais je suis seul, donc j’essaie
différentes façons de faire avec un timing. Le lundi puis le mardi ou le mercredi ou
maximum en fin de semaine.
Le temps adoucit les mœurs…ici en court séjour soit il y a une distance du traumatisme,
alors ça va mieux et ils se sont fait à l’idée d’être hospitalisé, d’être alité. Je m’arrête pas
le mouvement, je n’arrête jamais le mouvement, en fait je fais des mobilisations
différentes, du massage, des mobilisations, des discussions, je partage, je bouge et on
va arriver à nos fins. Il y a aussi le médical, si le traitement est mieux adapté, si les
constantes sont meilleures, évoluer avec les paramètres positifs on va arriver à nos fins.
Je ne quitte jamais le mouvement sous toutes ses modalités
BD : Pratiquez-vous des techniques d’état de conscience modifiées dans le cadre de vos
séances ? Si oui, laquelle ou lesquelles, sous quelle forme, quelle fréquence, dans quel(s)
objectif(s) ?
AL : Oui pour toujours les mettre en mouvement c’est notre métier !!!

LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
AL : l’expression verbale et l’expression corporelle. Cela joue beaucoup surtout avec les
étudiants. C’est différent si c’est un homme ou une femme, cela joue aussi sur les
résultats sur le côté rassurant malgré les mêmes mots et attitudes. Certains patients sont
plus rassurés alors que ce sont les mêmes mots et attitudes. L’assurance joue et celle que
n’ont pas les étudiants car ils donnent l’impression d’hésiter. Du coup le patient est moins
coopérant, ce qui complique les choses. A l’inverse une grande assurance aide avec
l’attitude corporelle puis verbale.
Le Kiné apporte des connaissances sur l’évolution des différents schémas, les stades d’un
syndrome post chute. Le patient ne sait pas, c’est peut être sa première chute, cela lui
arrive pour la première fois. Il faut le réassurer, c’est normal. Je leur dit faites-moi
confiance en faisant ça et ça… on arrivera et avec de grandes chances d’arriver à ce que
nous voulons. Je rassure, je mets en confiance le patient, en nous thérapeute et en lui, en
tant que personne pour le mettre dans quelque chose de positif. Confiance et positif.
L’encourager, le projeter sur des potentialités futures qui augmenteront les chances. Les
mobilisations au fauteuil ou renforcement au fauteuil ne leur parlent pas, alors pas grand
intérêt. Alors que nous faisons ceci et cela car vous avez plus de chances dans vos
objectifs d’aller aux toilette, ça marche beaucoup mieux. C’est intéressant d’avoir un but
et c’est plus rapide que d’errer sans but. Le mouvement permet d’aller vers les objectifs.
Créer du mouvement, de la chance.
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ?
AL : la plupart du temps pas de phrases ni de formules négatives. Si vous sortez du lit, si
vous vous levez, si vous faites ceci nous pourrons alors faire cela… Des formules toujours
positives. J’utilise le mot peur car il faut aborder le sujet, le minimum possible avec un
soyez rassurer. Doser à quel moment parler de peur, de la chute, avec parcimonie selon
son état. Echanger avec lui en restant positif et dynamique, ne pas occulter la peur mais
sans qu’elle prenne toute la place. Nous faisons des parenthèses par rapport à la peur et
de temps en temps nous ouvrons la parenthèse selon l’état ou comment je sens le patient.
Rester positif et dynamique sans occulter peurs et douleurs ; surtout ne pas les laisser
s’immobiliser et s’enfermer.
BD : Que pensez-vous de la citation suivante : « Nous sommes le jouet des mots que
nous utilisons et dont nous connaissons inconsciemment le sens profond » (Philippe
Brenot)
AL : Dans le sens où j’essaie un maximum de ne pas parler de négatif mais aborder les
choses négatives avec parcimonie. Nos mots ont un sens mais attention à la réception, à
l’interprétation. C’est cela le partenariat. Echanger, faire parler, vérifier que l’idée a été
bien reçue et bien interprétée. Il faut échanger, le faire parler. L’idée a-t-elle été intégrée
ou est-on à côté de l’objectif…et affiner sans cesse. Je vérifie que les mots sont bien
thérapeutiques et je vérifie car parfois on n’a pas la bonne clé ; parfois les mots qui ne
parlent pas ou qu’il ne va pas comprendre. Il y des mots qui parlent, des mots qui ne
parlent pas, des mots qui parlent mal et des mots plus ou moins thérapeutiques.

LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
AL : Oui
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
AL : C’est le mot même Kinésithérapeute, ça veut dire ce que ça veut dire, c’est notre
métier : thérapie par le mouvement
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
AL : La place prépondérante. Ne pas l’oublier Attention parfois certains secteurs ici à
l’hôpital sont dépourvus en kinés alors qu’essentiel dans la remise en mouvement parfois
pas de kinés et pas de kinés masseurs, hélas
BD : Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas faire ?
Al : Je reçois beaucoup d’étudiants. Ils ne doivent pas être hésitants. En face des craintes,
des douleurs, des freins. Cela ne met pas en confiance. Ne pas forcer non plus. Si ils
s’opposent fermement ne pas forcer au-delà. Ne pas se décourager non plus à la
première opposition. Il a des craintes et des peurs donc il veut éviter de le faire. Si il dit
non au début il ne faut pas s’en aller. Il faut insister de façon bénéfique sans forcer. C’est
un équilibre. Insister de façon bénéfique et ne pas forcer de façon négative J’utilise
beaucoup de moyens de contournement en lui disant c’est possible. Ne pas forcer ni
abdiquer. Sinon c’est entretenir la peur et l’immobilité. Pendant le Covid parfois pas de
kiné. J’y retourne en EHPAD et les patients sont dégradés et il y a des peurs qui sont
apparues, qu’ils n’avaient pas avant. Avant ils avaient des peurs mais ils s’amélioraient. Le
fait d’arrêter fait que certains se sont enfoncés dans leurs craintes. Ne rien faire augmente
les craintes et de nouvelles craintes sont même apparues. Grace aux équipes et à se
lever, se mobiliser, les patients ont Attendu les soignants pour se lever et personne n’est
venu. Donc ils sont au fauteuil maintenant et donc ils ont peur de se verticaliser. Il faut
retrouver l’autonomie préalable, c’est très compliqué.
BD : En Rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement sans thérapeute
AL : Certains bougent sans thérapeutes. On le voit sans être à côté d’eux dans le service
Soit on les a vu au préalable et on entretien la mobilité ou soit, ils sont au bout et sont déjà
autonomes. Tous les patients n’ont pas de syndrome post chute. Intuitivement le kiné,
selon son expérience doit connaitre quand le patient n’a plus besoin de thérapeute. Ici au
CHRU on a des critères. Si il retrouve l’autonomie d’avant l’hospitalisation, et quand les
tests ne montrent plus de risque de chute on oriente vers le domicile ou si nécessaire vers
les SSR. A l’EHPAD c’est différent sauf Covid, sinon on entretien l’autonomie avec des
échanges. On y va très souvent au début pour atteindre les objectifs qu’ils désirent et ce
que nous voulons corriger. Dès que leur objectif est atteint on peut discuter pour alléger un
peu comme une prescription. Le laisser au maximum en autonomie et si il a des difficultés,
revenir plus souvent, et réajuster
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique.
AL : Avoir confiance en eux, connaitre les Recommandations de Bonnes Pratiques, HAS
par exemple, écouter le patient et trouver le juste milieu. S’adapter et toujours viser
l’autonomie du patient.
Pratiquer, beaucoup pour augmenter la confiance en soi : pratiquer.
Quelques mots en face du patient que j’utilise ? Je parle beaucoup moi. Si j’en avais
quelques-uns ; les principaux : je dis souvent « si on fait ça », « c’est important »,
« réussir » « permettre » « permet de faire quelque chose », « autonomie »
ANNEXE V : entretien de Monsieur Jean-Philippe Caron
BD : Bruno Deronne ; JPC : Jean-Philippe Carron

BD : Pouvez-vous commencer par vous présenter : nom, profession, diplômes, autres


formations, dans quels domaines exercez-vous, quel est votre (vos) lieux d’exercice,
spécialités, pratiques…
JPC : Jean Philippe Caron kinésithérapeute au centre Expert Parkinson. Je m’occupe des
patients atteints de la maladie de Parkinson au début et en cours de maladie, c’est-à-dire
entre 1 an à 25 ans de pathologie Dans le service j’ai plusieurs missions ; réadaptation,
information suite aux corrections de traitement médicamenteux, traitement qui peut être
chirurgical ou médical. Il faut informer le patient et lui apprendre comment appréhender la
maladie avec le nouveau traitement et avec les exercices. Une autre mission est l’ETP
spécifiquement, en prenant les Patients en ateliers. Pour les récemment diagnostiqués ou
plus loin dans la maladie. La maladie de parkinson, c’est la maladie de l’immobilité, de la
perte de l’automatisme. C’est comme le starter d’une voiture qui a du mal à démarrer. Ils
doivent passer par le volontaire pour démarrer le mouvement. L’automatique va prendre le
dessus et devenir prégnant dans vie tous les jours et la PEC et la qualité de vie seront très
difficiles.

LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ?
JPC : Pour lever les freins ils sont d’abord physiques. C’est le corps qui ne répond pas, les
freins cognitifs et pas de ressources suffisamment fortes pour de lui-même retirer les
freins et enfin des freins + psychologique à la fin de la maladie avec des démences suite
prise des médicaments surtout. Ces freins peuvent être levés. Mécaniquement en
montrant comment avec des exercices volontaires vont permettre de lever ces freins en
montrant comment se lever et comment avec des gestes volontaires pour dynamiser le
mouvement. Demander de penser très fort au mouvement et aller chercher dans la zone
émotionnelle du plaisir. J’utilise la voie de l’émotion et des sensations de plaisir très
important dans la maladie de Parkinson
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mettre en pratique ?
Comment évaluez-vous ces processus ?
JPC : La ressource est intrinsèquement le patient avec sa personnalité, son être aura des
ressources plus ou moins importantes parce qu’il y aura confrontations à des difficultés.
Cette expérience de vie sensorielle va l’aider à surmonter ses freins qu’il pourra
rencontrer. Il faut confronter. Les besoins peuvent être impératifs ; aller aux toilettes et
d’autres un peu moins nécessaires qui restent nécessaires ; se lever, s’habiller. Tous ces
besoins devront être intégrés au mouvement et à intégrer dans la rééducation comme des
objectifs à atteindre. Préserver l’autonomie est le besoin prioritaire. Il faut préserver
l’autonomie pour que le patient puisse être autonome, effectuer tous les gestes de vie tous
les jours et aura cet impact sur sa vie relationnelle, comme être propre et la notion de
plaisir. Aller à point A et B ne peut se faire que par le mouvement et cela altérer par la
maladie
J’insiste sur le plaisir qui crée le mouvement et le mouvement qui entretien le plaisir. Dès
qu’on se lève le besoin de manger est primaire mais le repas est un plaisir. Gouter, sentir
le café, faire griller la tartine…Avant d’initier le mouvement, on le pense. Avant d’aller de A
vers B, le cerveau va imprimer sur des gestes automatiques ou trajectoires automatiques.
Déjà avant le mouvement, le cerveau a donné la direction au corps comme un GPS qui
montre la direction de la route. Le cerveau réalise déjà le mouvement. Dans notre PEC
c’est donc important de donner un objectif. Marcher oui, mais pour aller où ? à la porte par
exemple. Le faire imaginer puis le faire analyser la réalisation et ensuite la constater. Vous
voyez, on y va, on y est arrivé. Plus de plaisir et l’hormone du plaisir c’est la dopamine. On
ne peut rien demander si il n’y a pas le plaisir à réaliser le mouvement. Initier le
mouvement en passant par la zone émotionnelle, on sait que ces zones dans la maladie
de Parkinson ces zones vont être touchées. I faut garder ce circuit de plaisir pour que le
patient trouve toujours la force et les ressources pour bouger

LES ETATS MODIFIES DE CONSCIENCE


BD : Quelles techniques d’états modifiés de conscience connaissez-vous ? Et lesquelles
pratiquez-vous ?
JPC : Je connais la relaxation et la respiration et une forme de méditation qui est cette
forme de conscientisation. Conscientiser le mouvement. Sentir consciemment le
mouvement du corps car souvent on bouge automatiquement. Ici je demande au patient
de sentir, de ressentir, de conscientiser le mouvement ; c’est une forme de méditation
Ressentir à chaque instant ce qu’il y a autour de soi, se mettre dans l’action, dans le
mouvement, y être et anticiper et être toujours en alerte. Si j’entends un chariot ou une
lumière qui décroit, cela permet d’anticiper des situations de stress. Car anticiper leur
permet d’éviter les défauts de marche comme le freezing et les festination. Anticiper
l’environnement en étant en vigilance. Etre en alerte et vigilant : c'est cela la méditation.
Une vigilance au danger et une vigilance de prévention. C’est une vigilance
paradoxalement de détente. En plus, la mémoire et l’attention sont altérées et il faut les
préserver. Anticiper l’environnement permet l’attention. L’exemple de la balade en forêt est
un exemple de plaisir. Sentir et sentir les dangers, comme le terrain glissant mais avec la
notion de plaisir où la nature nous parle et il faut y faire attention

LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
JPC : Il faut faire attention aux mots. Rester dans des mots positifs. Je suis sportif alors
pour dépasser leurs propres limites en respectant les principes de sécurité, il faut déjà les
rassurer, puis les encourager ; respirez, allez, vous y êtes presque. Ils ont des moments
« off » alors qu’ils ont encore des capacités. Je ne peux pas me lever…je réponds :
commencez par vous assoir, vous voyez que vous êtes assis maintenant. Encourager,
étape par étape, en prenant conscience à chaque fois de ses capacités. J’appellerai cela
la capabilité par rapport à la vulnérabilité. La capabilité est la notion pour moi de cette
capacité à trouver en soi la capacité d’aller toujours plus loin. Il faut cultiver la résilience et
la capabilité. Des mots à éviter ? Je ne les emploie pas …exemple : c’est difficile, c’est
pas facile, tout ce qui est négatif en fait. Toujours être positif, encourager, ne jamais dire
vous n’êtes pas capable ou c’est trop difficile. Ne pas aller tout de suite vers les difficultés.
Ne pas mettre en défaut car nous sommes avant tout des rééducateurs. Trouver jusqu’où
on peut aller jusqu’où il peut aller et même si c’est difficile. Je félicite et même si un peu
fatigué, ce n’est pas grave. Rassurer, ne pas être négatif.
J’utilise avec les Patients ce que j’utilise pour moi. Forcément en tant que mal-voyant, j’ai
développé les sens de la vigilance. Je suis en situation de handicap. Cela signifie une
situation qui pourrait être limitante mais le soit moins en faisant de la compensation.
Utiliser d’autres voies d’accès pour aller plus loin dans une fonction. Ressentir
l’environnement, être positif. En situation de handicap, quel que soit la pathologie ; on peut
limiter le temps, la force du handicap, en améliorant par des compensations sensitives,
cognitives, techniques. C’est presque un 6éme sens. C’est ce sens, c’est le sens du
mouvement : ce mouvement que l’on crée, qui nous est donné et qui fait partie d’un
environnement, d’un contexte, d’un tout qui peut lui-même nous aider dans le
mouvement…l’écho, la lumière plus ou moins forte et il faut toujours utiliser notre
environnement.
Je me sers de l’intentionnalité reliée au plaisir et avec le contexte. L’environnement, le tout
avec lequel il nous faut réagir.

LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
JPC : L’action, c’est agir et agir dans un sens de bénéfice. Action et réaction. Agir pour
une cause et se mettre en action. On agit, et la rééducation, en plus des portes d’entrée
mécaniques a une action plus indirecte avec l’approche du patient par la première action,
le regard, la parole, le contact. Déjà on agit, on ouvre la porte, on agit dès qu’on se
présente. Donc dans la rééducation il y a tout cela. Notre titre est rééducateur mais il ne
faut pas penser que mécanique, articulaire mais pensez plus toutes les actions avec celles
éthiques et holistiques. On s’adresse à une personne dans son être, ses peurs, ses
expériences, son vécu et son vécu de son moment-là, du ici et maintenant. Il faut d’abord
être dans la relation. Il faut entrer d’abord en relation sinon on ne peut pas agir. Prendre
contact est déjà agir, entrer en relation, faire du lien.
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
JPC : Kinésithérapie veut dire mouvement, vie, oui ça va de soi. Le mouvement c’est la
vie. Bouger est une priorité. Les mettre en mouvement, c’est les mettre en vie. Nous
avons des batteries de tests de mouvement. Mouvement et kinésithérapie, c’est peut-être
dans les professions paramédicales listées officiellement la première. Nous sommes les
seuls à pouvoir avoir ces capacités, ces compétences de réaliser du mouvement avec le
patient.
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
BD : Que devrait-il faire ? Ou surtout ne pas faire ? J’encadre…ce qu’il doit faire avant
toute chose
JPC : Je suis aussi formateur, directeur de mémoires et j’encadre beaucoup d’étudiants.
Observer le patient et comment il marche, observer, observer et avec cette observation
corriger les déformations, les boiteries et tous les défauts ; Ensuite, accompagner en
donnant les astuces, les corrections lui permettant de toujours s’améliorer ; Ne surtout pas
être trop directif et penser trop prioritairement à la marche. La marche c’est la finalité de
tout ce qu’on aura fait avant de tous les mouvements faits avant. On peut déjà marcher ou
bouger dans sa tête.
BD : En Rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement sans thérapeute
JPC : Il faut du mouvement même sans thérapeute même si il n’y en a pas du
mouvement. Il faut quelque chose qui va susciter le mouvement. Le mouvement, si on
bouge, c’est pour faire quelque chose. Le mouvement sans thérapeute c’est donner les
exercices, c’est rendre autonome le patient.
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique.
JPC : D’abord, la mise en relation. Notre seul job c’est de le mettre en relation avec lui-
même et son environnement. Nous devons susciter la mise en relation. Je crois que la
mort, le vieillissement, le passage de la fragilité à la dépendance, c’est principalement
quand il n’y a plus assez de stimuli, d’envie et d’envie d’être en relation. La vie c’est l’envie
de partager. Quand il n’y a plus d’envie, ils ne bougent pas. Il faut susciter et ressusciter
l’envie
Mon conseil principal aux étudiants, c’est donner l’envie et l’envie d’avoir envie.
Apprendre l’historique du patient, ce qu’il aime, n’aime pas, son métier, son histoire.
Chercher et trouver la porte qui va lui faire envie. J’ai rencontré des patients sans envie.
Par exemple un qui aimait le cheval et qui souffrait des lombalgies. Nous nous sommes
mis sur un ballon de Klein et imaginant que nous faisions de l’équitation…
Des mots pour les étudiants ? Qu’il doit dire au patient ?
Lui dire en quoi je peux vous aider, comment moi, avec mes moyens, mes capacités, je
peux vous aider, laissez-moi, vous aidez-moi à vous aider. Nous sommes des
compagnons de marche comme des compagnons du devoir. Je vais vous accompagner.
L’écoute, on doit écouter et même entendre. Enfin être comme des guides, des jardiniers,
donner des directions, avoir de la patience, sans cesse être à l’écoute du patient et sans
cesse réajuster et corriger.
ANNEXE VI : entretien de Monsieur Romain Thomas
BD : Bruno Deronne ; RT : Romain Thomas

BD : Pouvez-vous commencer par vous présenter : nom, profession, diplômes, autres


formations, dans quels domaines exercez-vous, quel est votre (vos) lieux d’exercice,
spécialités, pratiques…
RT : Romain, kinésithérapeute diplômé en 2011, je travaille au CHRU depuis 2015,
d’abord en Unité des Soins Intensifs Neurologie vasculaire de phase aigüe pour les AVC,
et en neurologie polyvalente depuis 2017. De ce fait, J’ai remis en mouvement des
patients alités, étant au plus mal. Je suis également tuteur pour les étudiants en stage en
neurologie et suis formateur.

LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
RT : J’ai une approche très progressive, je ne vais pas directement toucher le patient.
C’est anxiogène s’il a perdu ses capacités. Je vais d’abord parler pour apprendre à se
connaitre. Je vais voir ce qu’il connait de son état et de sa pathologie, car un des grands
freins en neurologie, ce sont les troubles cognitifs. Je tâte le terrain, pour savoir quelles
sont ses connaissances, ses intérêt pour la rééducation, l’intérêt que je vienne le voir. Je
demande très souvent s’il est d’accord. Je lui laisse le choix, je regarde s’il a mal, s’il a
envie, s’il n’a pas envie, s’il a peur. Je vais discuter avec lui pour connaitre son intérêt au
mouvement, son intérêt pour son bien-être. Je commence d’abord en activo-passif. Je
commence doucement, progressivement pour savoir de quoi est-il capable. Si il est
complètement paralysé, d’abord le rassurer en lui disant que c’est une phase aigüe avec
des possibilités de récupération. Mais pas de faux espoirs, et malgré cela quel est son
intérêt, son envie à bouger et à rester actif.
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ?
RT : Grâce à la progressivité, le consentement. Je cherche systématiquement le
consentement, s’il est d’accord. Le soin, le patient est libre de le refuser. Il peut dire non.
Cela arrive très rarement. C’est arrivé des fois en disant je n’ai pas envie. Il est souvent
déprimé car il a perdu toutes ses capacités motrices. Je me mets à sa place, je n’ai pas
envie car je ne sais pas si je vais récupérer. Je discute avec lui de l’intérêt du mouvement.
Toujours d’abord le consentement et c’est un bon moyen, car avec ce consentement et la
question de ce consentement, déjà il est acteur et si un jour il n’a pas envie, il me le dit,
car il a le choix, toujours le choix, et ils sont réceptifs. Je peux compter sur les doigts d’une
main ceux avec qui on n’a jamais réussi à rien faire. Certains collègues me disent : je les
vois plus ces patients car ils ne veulent pas bouger…moi j’y vais et si ils bougent, c’est dû
en partie à mon approche. Toujours le consentement, discuter avant d’agir, prendre son
temps. D’abord s’il est d’accord puis passer à la pratique…
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?
RT : Toujours être progressif et d’abord le consentement. Je cherche en fait ses
ressources. Pendant la phase de discussion, en fonction de ce qu’il faisait avant, connaitre
ses capacités antérieures. Je le demande et j’ai une idée grâce au dossier, médecin
traitant, la famille, je compare et s’il y a quelqu’un à ce moment-là, j’en profite. Comme
pour la famille, même si son avis est moins important car parfois très protecteur…Qu’est-
ce que le patient est capable de faire en pratique et psychologiquement. Par exemple s’il a
peur de la foule, je reste en chambre, j’évite les endroits de passage. Ce qu’il était capable
avant me donne des objectifs pour le après. Par exemple s’il courrait 10 km je vais être
pro- actif, plus rapide. Si seulement il marchait pour aller chercher le journal, je vais
prendre plus mon temps. Par rapport aux capacités antérieures et ressources
psychologiques, je vais adapter par rapport à ce qu’il est capable et ce qu’il a envie de
faire. Si pas il n’a pas envie, vraiment pas envie mais qu’il a les capacités, je vais lui
expliquer l’intérêt de retrouver le mouvement. Je vais lui expliquer l’activité physique et ses
intérêts. Je vais même l’amener à me le dire. Vous êtes au lit et je vais lui faire dire que si
il pouvait marcher il pourrait faire beaucoup plus de choses. Je donne l’envie en lui
demandant ce qui lui manque. J’ai appris cela en ETP. Au début j’étais moralisateur en
disant par exemple que boire, fumer, augmentent les risques. Il faudrait changer, arrêter
de fumer, et attention à la prochaine fois, cela pourrait être plus grave. Mais faire peur ne
marche pas au final. Peut-être venaient-ils d’un milieu défavorisé ? Cela ne sert pas à
grand-chose d’être moralisateur. Je les informe que s’ils ne bougent pas, cela peut causer
des AVC…
Je demande plutôt qu’est-ce qui vous manque ? Puis si vous faisiez des exercices, vous
pourriez peut être le faire…

LES ETATS MODIFIES DE CONSCIENCE


BD : Quelles techniques d’états modifiés de conscience connaissez-vous ? Lesquelles
pratiquez-vous ?
RT : Je connais l’hypnose ; le terme conscience modifiée, peut-être l’imagerie mentale et
le fait de conscientiser, de se recentrer sur soi, la pleine conscience, la relaxation. J’utilise
la relaxation en restant calme avec le ton de ma voix et je fais de la relaxation avec mon
ton de voix, un débit lent, une atmosphère accueillante. Je crée une atmosphère
favorable. Je le fais avec les patients avec qui la thérapie classique ne fonctionne pas. En
cas de phobie du mouvement par exemple, je lui demande de rester couché, de se
détendre et nous allons dialoguer puis je vais le bouger passivement, d’abord ce qui ne
fait pas mal puis petit à petit vers ce qui fait plus mal. Par exemple avec les patients qui
ont une Sclérose En Plaque et en poussée. Ils sont souvent au lit, ils se retrouvent
complètement immobilisés. Je le fais également toujours quand ma rééducation classique
est freinée, mais pas au premier abord. Je le fais si mon protocole habituel ne fonctionne
pas ou moins bien, quand ça ne va pas. Au lieu de dire je repasserai plus tard, je vais dire
on peut essayer autre chose plutôt. Il m’aura vu et il sera certain de mon écoute. Pendant
quelques jours souvent ils sont trop mal. Il faut le faire ; La kinésithérapie ce n’est pas que
mettre quelqu’un debout et lui faire soulever de la fonte…

LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
RT : Par le langage le kinésithérapeute donne confiance au patient et pour tous les kinés
d’ailleurs. On perçoit l’attitude avant de parler, c’est un langage corporel avant même
d’avoir ouvert la bouche, c’est l’attitude, le regard, le sourire. Si j’arrive fatigué, en baillant,
en soufflant, ça va être mal perçu. Je me détends moi-même d’ailleurs pour ne rien
transférer au patient de négatif. Je me présente, mon nom, je suis le Kiné, commençons
par faire connaissance et voyons ce qui va améliorer votre quotidien, votre bien être.
Même si c’est irréversible comme une SLA, voyons ce qui peut s’améliorer. Je n’utilise
pas le mot paralysie mais déficit, c’est moins brutal. Il y a des patients déjà forts au
courant de leur pathologie. Je vois toujours d’abord ce qu’ils savent justement. S’il ne sait
pas encore ce qu’il a, je vais rester vague par rapport au diagnostic.
La bonne technique pour ne pas faire d’erreur, c’est écouter et réutiliser les mots des
patients. Je n’utilise pas mes mots au début. J’écoute les siens et je vérifie qu’ils sont
justes, justes comme il et moi les entendons. Par exemple le mot hémiplégie, il ne devrait
pas bouger en se limitant au mot, et si il bouge je lui dis que justement il bouge donc le
mot paralysie n’est pas le bon. J’écoute, j’entends leurs mots et je tente d’utiliser leurs
mots pour en faire des ressources, des ressources de mouvements. Pas trop de termes
médicaux qui font peur. Je réutilise leurs mots dans le sens dans un premier temps
d’expliquer les suites favorables possibles. Ils se demandent souvent ce qu’ils vont être
capables de faire…je leur demande d’abord ce qu’ils sont en capacité de faire,
maintenant. Je vais répondre à leurs questions. Je vais dire par exemple, vous risquez
d’avoir des soucis mais cela ne va pas empêcher votre autonomie, grâce à des aides, des
aides techniques ou autres. Je refuse le non mouvement, comme je l’ai dit si des
collègues n’y vont plus j’y vais car on est kinésithérapeutes.
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ?

LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
RT : Pour moi une action, c’est quelque chose qui a une influence. L’écouter, le regarder
c’est déjà une action. Je vous aide pour faire un mouvement c’est une action. Le fait de
l’écouter, de le laisser faire c’est aussi une action en elle-même. Donc oui à la question
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
RT : Je préfère juste kinésithérapeute. Souvent les patients veulent être massés. Je
préfèrerais kinésithérapeute masseur. Mon master s’intitule Kinésithérapie et réadaptation,
je préfère. Je touche néanmoins les patients par un geste, des gestes mobilisateurs, des
gestes d’aide au mouvement, des gestes facilitateurs du mouvement, mais ce n’est pas du
massage. Je masse peu par rapport à d’autres. Je l’utilise en second plan. Se coucher et
attendre le massage ça sert à rien. Et donc encore plus ici en aigu. Je garde le massage si
le mouvement n’est pas suffisant, pour détendre et initier le mouvement ensuite. Le
toucher en première approche, je vais faire. Notamment pour le détresser, mettre ma main
sur lui. Mes mains sont très très chaudes, été comme hiver et les patients me le disent. Je
mets ma main souvent sur l’épaule. Vraiment c’est pour aider, si mes techniques ne
fonctionnent pas. J’appellerais cela des gestes de relance du mouvement. Pour réactiver,
redonner le schéma du mouvement oui je le fais. Comme un cycliste qui s’est arrêté et
que je repousserais pour les 2-3 premiers mètres seulement car je ne serai pas là tous les
jours. Je dois leur faire se rendre compte des améliorations de leur qualité de vie par le
mouvement et le mouvement qu’ils font eux.
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique.
RT : Déjà de prendre son temps, on va toujours trop vite. Je travaille à l’hôpital car je
prends plus mon temps, je crois et ce qui me permet d’observer et ainsi je sais ce qui va
probablement marcher. Par des protocoles tout fait, on se plante. On doit remettre les
patients en mouvement et paradoxalement d’abord prendre son temps. Je dis aux
étudiants, on va rentrer dans la chambre, tu vas voir le patient, je te laisse faire. Passe
d’abord 5 minutes de discussion avec lui, vas-y en douceur. D’abord ne pas parler et
surtout pas de kiné. Fais le parler de lui, glane des informations et surtout des infos sur le
mouvement.
Quelques mots à utiliser pour eux, les étudiants ? Je dirai utilisez les termes qualité de vie,
confort de vie, envie, car plus d’envie et il n’y a plus de vie, plus de mouvement.
Ne pas utiliser paralysie, dépendant, dépendance.
ANNEXE VII : Questionnaire pour les étudiants de dernière année en IFMK (IFMKNF
et IKPO) Introduction (3 questions)

1) Vous êtes ? -Un Homme


-Une Femme
2) Avez-vous été sensibilisé aux -oui
techniques d’états modifiés de -non
conscience dans votre filière d’admission

3) De quelle filière êtes-vous issu : -ILIS


-STAPS
-PACES
-Autres
LA RELATION DE SOIN (4 questions)

4) De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle est Indiquez votre note


la place de la confiance dans le soin en
Masso-Kinésithérapie ?

5) De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle est Indiquez votre note


la place de l’aspect technique dans le soin en
Masso-Kinésithérapie ?

6) De 0 (aucune) à 10 (maximale) quelle est Indiquez votre note


la place de la relation humaine dans le soin
en Masso-Kinésithérapie ?

7) De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle est Indiquez votre note


la place de l’alliance avec le patient dans le
soin en Masso-Kinésithérapie

REEDUCATION-MASSO-KINESITHERAPIE-MOUVEMENT (10 questions)

8) Quelles sont les qualités essentielles pour -


être un bon Masseur-Kinésithérapeute (MK) -
? Indiquer les 3 principales pour vous -
9) Que représente la mise (remise) en -
mouvement pour vous ? Quelles valeurs -
attribuez-vous au mouvement ? Indiquer 3 -
principales valeurs
10) Masseur-Kinésithérapeute (MK) et -oui
mouvement ; cela va-t-il de soi ? -non
Veuillez expliquer :
11) Pendant vos stages et vos travaux -oui
dirigés vous avez mis (ou remis) les -non
personnes en mouvement ? Avez-vous Si oui lesquels :
-
constaté des freins de leur part ? Lesquels
-
(les 3 principaux pour vous) ? -
12) Comment levez-vous ces freins (3 -
méthodes principales) ? -
-
13) Qu’est-ce qui motive les personnes à se -
mettre (remettre) en mouvement ? (3 points -
principaux) -
14) Douleur et peur peuvent limiter le -
mouvement. Dans ce cas quel est le rôle du -
MK ? Veuillez citer 3 mots clés -
15) Comment éviter douleur et peur ? -
Veuillez citer 3 mots clés -
-
16) En Rééducation : Le thérapeute a-t-il -Oui
toujours une place dans la mise (remise) en -Non
mouvement ? oui/non
Si non : quand envisagez-vous le
Si non Quand envisagez-vous le mouvement mouvement par le patient seul, sans
par le patient seul, sans thérapeute ? thérapeute ?

17) De 0 (entièrement passif) à 10 Kiné passive :


(entièrement actif) de la part du patient
Veuillez indiquer votre note Massage :
Pour La Kinésithérapie Passive
Pour le Massage
LE LANGAGE (5 questions)

18) Qu’est-ce que le thérapeute peut amener -


au patient par son langage ? (3 points clés) -
-
19) Y-a-t-il des mots motivants ? oui/non ; si -Oui
oui lesquels (3 maximum) -Non
Si oui
-
-
-
20) Utilisez-vous des techniques -Oui
motivationnelles oui/non ; si oui lesquelles (3 -Non
maximum) Si oui
-
-
-
21) Avez-vous modifié votre façon de -Oui
communiquer avec un patient ? oui/non si oui -Non
comment ? (3 « méthodes » maximum)
22) De l’expression « ne plus pouvoir sortir » Mots qui font peur/mouvement
à « dépasser sa peur »ou de « être au bout Oui
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; Non
Si Oui
Par rapport au mouvement : -
-
Pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire -
peur au patient ? oui/non : Si oui lesquels : 3 Mots rassurants/mouvement
maximum Oui
Non
Y-a-t-il des mots rassurants ? oui/non ; Si Si Oui
oui lesquels utilisez-vous dans votre -
-
pratique : 3 maximum
-
LES ETATS MODIFIES DE CONSCIENCE (7 questions)

23) Avez-vous pu pratiquer ou voir pratiquer Oui


des techniques d’états modifiés de Non
conscience dans le cadre de vos stages ? Si oui
oui/non
-
Si oui, laquelle ou lesquelles (3 méthodes)
-
-
24) Quelles sont les contraintes rencontrées -
dans votre expérience (d’étudiant-praticien -
ou observé) à l’utilisation de techniques -
d’états modifiés de conscience ? 3
principales
25) Pensez- vous que ces techniques d’états -
modifiés de conscience améliorent -
l’efficience en Masso-Kinésithérapie ? En -
trois mots « clés » pourriez-vous dire
pourquoi ?
26) Quel est l’intérêt pour vous de La -
Promotion en santé de la pratique des états -
modifiés de conscience ? -
27) De 0 (non compétent) à 10 (parfaitement Indiquez votre note
compétent), sauriez-vous, à l’aide de votre
formation actuelle, utiliser des techniques
d’états modifiés de conscience ?
28) De 0 (pas de place) à 10 (indispensable), Indiquez votre note
quelle place pensez-vous que le Masseur
Kinésithérapeute occupe dans la promotion
de la pratique de la relaxation en santé ?
29) Avez-vous la connaissance de Remise en mouvement :
Recommandations de Bonnes Pratiques Oui
(RBP type HAS, ou autres) ? non
concernant la mise et/ou remise en
Utilisation de techniques d’états de
mouvement : oui/non
conscience modifiés :
l’utilisation de technique d’états modifiés de
oui
conscience : oui/non
non
ANNEXE VIII : Les items du cahier d’exercices à l’initiation de la pratique de
techniques d’états modifiés de conscience d’étudiants de dernière année IFMKNF
« Votre cahier d’Exercices d’Initiation à la pratique de techniques d’états modifiés
de conscience»

*Mais…qu’est-ce que la relaxation


Répondez pour vous : Qu’est-ce que la relaxation ? 3 points principaux
-
-
-
*Pratique : La respiration abdominale-ventrale-diaphragmatique-contrôlée
Faites-le en Pratique, durée : c’est vous qui décidez
**Pratique : La respiration abdominale-ventrale-diaphragmatique-contrôlée
Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*Pratique Training Autogène de Schultz
Faites-le en Pratique ; objectif : les ressentis de la 1ère « phase » « du calme », à la
dernière, « front frais » en ayant toutes les « phases » simultanément en conscience et en
vécu, durée : c’est vous qui décidez
**Pratique Training Autogène de Schultz
Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*Imagerie Mentale : Faites-le en Pratique, durée ; vous êtes toujours libre de choisir la
votre
**Exemple 1 : Exercice d’auto-induction d’image mental : consignes avant la pratique :
A l’issue Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*Imagerie Mentale : Faites-le en Pratique
Durée ; vous êtes toujours libre de choisir la votre
**Autre exemple 2 : Imagerie libre : consignes avant la pratique
• A l’issue : Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*Imagerie Mentale : Faites-le en Pratique, durée ; vous êtes toujours libre de choisir la
votre
**Autres exemple 3 : Techniques d’apaisement par imagerie mentale : consignes avant la
pratique
A l’issue Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
*Sophronisation « de base » ou « simple »
Faites-le en Pratique, durée ; vous êtes toujours libre de choisir la votre
« L’objet de votre concentration au NSL est votre corps et tous les ressentis positifs-
schéma corporel comme « réalité vécue »
A l’issue Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*La Pratique Sophro Présence Immédiate du positif (SPI)
Faites-le en Pratique, durée ; vous êtes toujours libre de choisir la votre
A l’issue Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*La Pratique de la Sophro-Stimulation Projective (SSP)
Faites-le en Pratique, durée ; vous êtes toujours libre de choisir la votre
A l’issue Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*La Pratique d’Exercices IRTER : Inspiration-Rétention-Tension-Expulsion (Expiration)-
Récupération (Relâchement) : Faites-le en pratique 1 exercice de mouvements et en
mouvements, durée ; vous êtes toujours libre de choisir la votre
A l’issue Vos ressentis : 3 points principaux
-
-
-
*Auto-évaluation, deux questions
-Question 1 : De 0 (aucune) à 10 (maximale), parmi les différents exercices proposés,
pour vous et "sur vous", quelle est l'efficience de l'exercice de relaxation que vous avez
préféré
-Question 2 : De 0 (aucun effort) à 10 (effort maximal) : quel effort vous a demandé la
réalisation pratique du « cahier d’exercices » d’initiation à la pratique de techniques d’états
modifiés de conscience
ANNEXE IX : Consignes du dossier à réaliser par les étudiants de première année à
l’IFMKNF lors de leur deuxième période de stage
Dossier de Fin de Première Année d’étude de masso-Kinésithérapie
Dossier à envoyer à M Deronne
Mail : b.deronne@ifmknf-lille.fr
Date limite d’envoi le jeudi 11 juin 2020
Objectifs :

-Réaliser un exercice de Fin de Première Année de masso-Kinésithérapie, à l’aide


du vécu « stage, ou expérience »
-Etablir le lien entre le stage et l’enseignement à l’Institut
-Formaliser une analyse réflexive et éthique
-Effectuer des Recherches sur un Thème : le thème représente le motif
d’admission, de consultation, de chirurgie, de prise en charge etc. Motif qui peut
être unique comme il peut y avoir un motif principal et un ou des motifs secondaires
-Justifier ce Thème : pourquoi l’avoir choisi, pourquoi celui-là justement, qu’est-ce
qui vous interpelle ? Quel est la « Problématique » que vous observez
-Formaliser un Bilan Diagnostic Kinésithérapique (BDK)
-Utiliser des supports de présentation

Votre dossier : A partir d’une rencontre avec un patient lors de votre deuxième période de
stage, effectuer un Bilan Diagnostic masso-Kinésithérapique (BDK)

Ce dossier est présenté sous forme de Diaporama qui fera l’objet d’une réflexion
individuelle formalisée par écrit. Une attention particulière sera mise sur la syntaxe et
l’orthographe.

Cette présentation comportera 7 (sept) Diapositives comprenant obligatoirement les


éléments ci-dessous :
-1ère Diapositive à l’identique de la page 1 de l’Evaluation de l’UE8 S2 (méthodologie de
recherche)
Vous y indiquerez vos « mots clés » :
Concernant les mots clés : vous indiquez 3 mots qui, pour le patient, l’ont aidé à se mettre
en mouvement.
Vous lui demanderez: « quels sont les mots qui vous aident pour bouger, pour vous aider
au mouvement, pour vous aider à vous remettre en mouvement, à vous lever, à vous
assoir ».

-2éme Diapo : Présentation du Thème choisi (le thème représente le motif d’admission, de
consultation, de chirurgie, de prise en charge etc. Motif qui peut être unique comme il peut
y avoir un motif principal et un ou des motifs secondaires)

-3éme Diapo : Justification du Thème choisi (pourquoi l’avoir choisi, pourquoi celui-là
justement, qu’est-ce qui vous interpelle ? Quel est le « Problème » que vous observez)

-4éme, 5éme, 6éme Diapos : le BDK :


4éme et 5éme Diapos : Les Déficiences-Incapacités-Handicaps
6éme Diapo : A l’aide d’un Tableau : Les Objectifs de rééducation -Les Moyens mis
en œuvre (Techniques)-Les principes de l’évaluation et de la Prise en Charge

-7éme Diapo : La bibliographie utilisée pour la réalisation du « Power-Point »


Il s'agit de la Bibliographie que vous utilisez pour faire votre diaporama et donc reprenant
toutes les références [entre crochets] ou entre () qui sont dans le texte du diaporama. Pour
les rappels de références [] ou () reportez-vous aux cours d’UE8. Attention il s'agit d'un
format Vancouver.
NB : un cours n’est pas une référence, et ne figure donc pas en bibliographie

Titre de votre fichier : Votre Nom-Prénom BDKStage M DERONNE


Votre Nom et Prénom dans le document : se reporter aux consignes d’évaluation page 1
UE8S2
NB : Respecter la date limite du jeudi 11 Juin
NB : c’est un travail personnel, ce n’est pas aux tuteurs de faire à votre place ce travail.

Bon courage

Bruno DERONNE
Responsable Pédagogique et Technique 1ère année.
ANNEXE X : Recueil exhaustif des mots clés des étudiants de première année
d’étude à l’IFMKNF

Super, continuez comme ça, vous y êtes presque, de mieux en mieux


Ralentis dans la descente, Souffle, relâche, plus fort
Marchez plus normalement, pour rentrer chez moi, Retrouve tes habitudes de vie
Marchez, ça va diminuer la lourdeur et la raideur
Recherchez la position de détente absolue, maitrisez votre respiration, relâchez vos
muscles
Courage, vous y êtes presque, super continuez comme ça
Imitez-moi, regardez ce que je fais, à vous
Marchez, Avancez, Tenez, poussez, tirez
Il y a du progrès, Ne lâchez rien, Commencez le mouvement et je vous aide
Poussez contre ma main, fléchissez la jambe, résistez
Allez-y, ayez confiance, vous allez y arriver
Redressez-vous, sentez vos appuis, je vous stimule
C’est beaucoup mieux, On voit l’amélioration, C’est super, continuez comme ça
Allez encore un peu, Je le fais avec vous, Courage vous y êtes presque
C’est très bien ma grande, continue comme ça et après on écoute la reine des neiges
Courage, Continuez, c’est bien, Encore un petit effort, c’est la dernière
Poussez sur la jambe, tenez et soufflez, levez-vous
Ne restez pas immobilisé, patience
Très bien, continuez comme ça, super, encore un peu, allez, c’est la dernière
Vous allez marcher sans béquilles, sortir faire la fête, ne plus boiter
Vous allez y arriver, c’est mieux, encore un petit effort.
Allez, poussez sur ma main, on essaie de bouger
Poussez contre ma main, retenez l’élastique, gardez l’équilibre
Je vais vous renforcez les muscles et les étirer
C’est de mieux en mieux, Continuez comme ça, Détendez-vous
C’est un retour à la normal, la rééducation va faire disparaître des douleurs
Courage, restez motivé, allez encore un peu
Courage, confiance, vous allez pouvoir danser à nouveau, ne lâchez pas, venez touchez
ma main
Allez, tendez, pliez, à fond, dans toute l’amplitude, encore
Réalisez le mouvement avec moi, Venez toucher ma main, Allez, on y va
Allez, j’y vais, Pousse, Encore plus haut
Encore un effort, Courage, Ne baissez pas les bras
Allez, poussez, encore, Sentez, Récupérez
C’est une gymnastique douce, permet le travail musculaire, la rééducation à la marche
Je veux faire mieux, progresser, c’est en progressant qu’on avance »
Inspire, saute, cours
Vous allez y arriver, Courage, Vous progressez
Poussez sur les jambes, on fait ensemble le mouvement, je vous aide
C’est pour un bien être futur, une progression, une amélioration
Il faut marcher, faire de l’exercice, retourner au fauteuil
Visez l’autonomie, la reprise de la marche, une qualité de vie
Allez, Tenez, Venez chercher en haut
Marchez tout seul, vous n’êtes pas fainéant, allez, allez, allez Monsieur
Grâce aux béquilles, à la balnéo, la convalescence est finie
Ecartez le bras, venez toucher ma main tout en haut, essayez de mettre votre main
derrière votre dos
Aller on se bouge chef, attrapez ma main, c’est facile pour vous ça
Regardez, faites avec moi, e, si vous perdez l’équilibre je suis là
Vous pouvez le faire, Rassurez-vous, je suis là pour vous sécuriser, Félicitations pour
vos progrès
Allez, c’est bien continuez comme ça, vous pouvez le faire
Excellent, Très bien, je suis fier de vous
Levez le bras, écartez les bras, encore plus loin, touchez ma main, Allez
Levez, écartez, montez, maintenez, tenez, relâchez
Pour le retour à la maison, pour marcher, jardiner
Vous progressez, tenez-vous droit, levez le pied
Touchez, Eloignez, Ecartez
On va faire le nécessaire pour diminuer les douleurs, vous permettre de reprendre le sport
à votre meilleur niveau, courage, c’est une prise en charge longue mais cela vous
permettra de reprendre le sport dans de bonnes conditions
Jouez, prenez du plaisir, félicitations
Vous vous sentirez mieux, c’est pour votre bien-être
Respirez, adaptez-vous à l’effort, Levez, écartez, montez
C’est très bien, continuez, C’est de mieux en mieux, C’est la dernière
Récupérer, ne plus souffrir, c’est nécessaire
Poussez, continuez, encore, progressivement
Super continuez comme ça, on inspire bien, Allez, vous y êtes
Pour votre autonomie, vous dynamiser, Concentrez vous
Allez, allez, allez, Allez encore une répétition, Bravo continuez comme ça
Allez, Poussez, Tirez, Soufflez, bien
Vous aurez plus de force, d’autonomie
Allez-allez, tu peux le faire encore, regarde ta jambe
Ça soulage, C’est du passé, pensez au futur
Poussez, tirez, freinez
Appréciez chaque moment, projetez-vous, progressivement
C’est pour un gain d’amplitude, une diminution de la douleur, votre autonomie
Pédalez, résistez, faites mieux qu’hier
C’est pour vous, votre rétablissement, votre famille
Maintenez, contrôlez le mouvement, concentrez-vous sur le mouvement
Pour aller mieux, Venez toucher ma main, c’est très bien, encore une fois
Compter le nombre de répétitions, allez, on y est presque
Allez-y, Parfait, continuez comme ça, Plus haut
Aller, aller, Encore une fois, N’oubliez pas de souffler, Aller encore un peu
Courage, persévérez, poussez, contractez, concentrez vous
Sentez la détente, le relâchement, il faut savoir écouter son corps, et ses limites
Super, vous vous êtes amélioré, c’est la récompense des efforts, vous ferez de mieux en
mieux
Allez, allez, on y va, Allez-y, poussez, encore, allez jusqu’au bout
C’est un mal nécessaire, un mauvais moment à passer pour aller mieux, Courage, on
progresse, préservez
Je vous aide, je vous aide moins, de moins en moins
Oui, c’est ça, je suis fier de vous
Pensez à vos petits-enfants, relâchez-vous, tenez, agrandissez
Pensez à tout ce que vous pourrez faire une fois rétabli, battez vous
C’est pour retrouver votre autonomie, améliorer vos amplitudes, diminuer la douleur
Fermez les yeux, imaginez-vous tel un funambule, en équilibre
ANNEXE XI : Figures qui illustrent les réponses aux questions avec des échelles
numériques
Les résultats des questions avec échelles numériques illustrée graphiquement à l’aide des
figures (fig.2, fig.3, fig.4, fig.5, fig.6, fig.7, fig.8, fig.9)

De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle est la place de la confiance


dans le soin en Masso-Kinésithérapie ?
10
8
6
4
2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle
est la place de la confiance dans le soin 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 6 7,79 17 22,0 12 15,5 42 54,5
en Masso-Kinésithérapie ?

Figure 2 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende

De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle est la place de l’aspect


technique dans le soin en Masso-Kinésithérapie ?
10
8
6
4
2
0
0 5 10 15 20 25 30 35
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle
est la place de l’aspect technique dans le 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 3 3,90 2 2,60 32 41,5 23 29,8 7 9,09 10 12,9
soin en Masso-Kinésithérapie ?

Figure 3 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende
De 0 (aucune) à 10 (maximale) quelle est la place de la relation
humaine dans le soin en Masso-Kinésithérapie ?
10
8
6
4
2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (aucune) à 10 (maximale) quelle
est la place de la relation humaine dans 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 6 7,79 12 15,5 14 18,1 45 58,4
le soin en Masso-Kinésithérapie ?

Figure 4 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende

De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle est la place de l’alliance


avec le patient dans le soin en Masso-Kinésithérapie
10
%
5
%
0
0 5 10 15 20 25 30 35

0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle
est la place de l’alliance avec le patient 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 1 1,30 9 11,6 18 23,3 17 22,0 32 41,5
dans le soin en Masso-Kinésithérapie

Figure 5 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende
De 0 (entièrement passif) à 10 (entièrement actif) de la part du
patient, note pour La Kinésithérapie Passive
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
0 5 10 15 20 25 30 35
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (entièrement passif) à 10
(entièrement actif) de la part du
11 14,2 3 3,90 2 2,60 8 10,3 9 11,6 29 37,6 3 3,90 9 11,6 1 1,30 0 0,00 2 2,60
patient, note pour La Kinésithérapie
Passive

Figure 6 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende

De 0 (entièrement passif) à 10 (entièrement actif) de la part du


patient, note pour le Massage

10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
0 5 10 15 20 25

0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (entièrement passif) à 10
(entièrement actif) de la part du 20 25,9 4 5,19 12 15,5 10 12,9 7 9,09 9 11,6 7 9,09 4 5,19 3 3,90 0 0,00 1 1,30
patient, note pour le Massage

Figure 7 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende
De 0 (non compétent) et 10 (parfaitement compétent), sauriez-
vous, à l’aide de votre formation actuelle, utiliser des techniques
d’états de conscience modifiés ?

10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (non compétent) et 10
(parfaitement compétent), sauriez-
vous, à l’aide de votre formation 18 23,3 3 3,90 19 24,6 12 15,5 8 10,3 8 10,3 6 7,79 1 1,30 2 2,60 0 0,00 0 0,00
actuelle, utiliser des techniques d’états
de conscience modifiés ?

Figure 8 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende

De 0 (pas de place) et 10 (indispensable), quelle place pensez-


vous que le Masseur Kinésithérapeute occupe dans la promotion
de la pratique de la relaxation en santé
10
8
6
4
2
0
0 5 10 15 20 25 30
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (pas de place) et 10
(indispensable), quelle place pensez-
vous que le Masseur Kinésithérapeute 2 2,60 0 0,00 5 6,49 1 1,30 6 7,79 25 32,4 13 16,8 15 19,4 7 9,09 2 2,60 1 1,30
occupe dans la promotion de la
pratique de la relaxation en santé

Figure 9 : Représentation graphique et en tableau des notes attribuées à la question en


légende
ANNEXE XII : Comparaison des répondants de l’IFMKNF et de l’IKPO

Tableau XVIII : Comparaison des répondants IFMKNF et IKPO pour les questions
oui/non
Questionnaires Nbre % Nbre % IKPO
IFMKNF IFMKNF IKPO
Femmes 35 45,45% 6 54,55%
Hommes 42 54,55% 5 45,45%
Total 77 100,00% 11 100,00%

Sensibilisation Technique états 40 51,95% 0 0%


modifiés de conscience oui
Sensibilisation Techniques états 37 48,05% 11 100,00%
modifiés de conscience non
Total 77 100,00% 11 100,00%

Filière Concours Pacès 48 62,34% 6 54,55%


Filière Concours Staps 27 35,06% 5 45,45%
Dispensés 2 2,60% 0 0,00%
Total 77 100,00% 11 100,00%

Intitulé de la question Nombre % Nbre % IKPO


IFMKNF IFMKNF IKPO
Masseur-Kinésithérapeute (MK) et 74 96,10% 11 100,00%
mouvement ; cela va-t-il de soi ? Oui
Masseur-Kinésithérapeute (MK) et 3 3,90% 0 0,00%
mouvement ; cela va-t-il de soi ? Non
Total 77 100,00% 11 100,00%
Pendant vos stages et vos travaux dirigés 77 100,00% 11 100,00%
avez-vous constaté des freins au
mouvement oui
Pendant vos stages et vos travaux dirigés 0 0,00% 0 0,00%
avez-vous constaté des freins au
mouvement non
Total 77 100,00% 11 100,00%
En rééducation : Le thérapeute a-t-il 50 64,94% 6 54,55%
toujours une place dans la mise (remise)
en mouvement ? oui
En rééducation : Le thérapeute a-t-il 27 35,06% 5 45,45%
toujours une place dans la mise (remise)
en mouvement ? Non
Total 77 100,00% 11 100,00%
Y-a-t-il des mots motivants oui 70 90,91% 10 90,91%
Y-a-t-il des mots motivants non 7 9,09% 1 9,09%
Total 77 100,00% 11 100,00%
Utilisez-vous des techniques 51 66,23% 6 54,55%
motivationnelles oui
Utilisez-vous des techniques 26 33,77% 5 45.45%
motivationnelles non
Total 77 100,00% 11 100,00%
Avez-vous modifié votre façon de 58 75,32% 9 81,82%
communiquer avec un patient oui
Avez-vous modifié votre façon de 19 24,68% 2 18,18%
communiquer avec un patient non
Total 77 100,00% 11 100,00%
Pour vous, y-a-t-il des mots peuvent-ils faire 71 92,21% 11 100,00%
peur au patient oui
Pour vous, y-a-t-il des mots peuvent-ils faire 6 7,79% 0 0,00%
peur au patient non
Total 77 100,00% 11 100,00%
Y-a-t-il des mots rassurants oui 69 89,61% 10 90,91%
Y-a-t-il des mots rassurants non 8 10,39% 1 9,09%
Total 77 100,00% 11 100,00%
Avez-vous pu pratiquer ou voir pratiquer des 22 28,57% 4 36,36%
techniques d’état de conscience modifiées
dans le cadre de vos stages oui
Avez-vous pu pratiquer ou voir pratiquer des 55 71,43% 7 63,64%
techniques d’état de conscience modifiées
dans le cadre de vos stages non
Total 77 100,00% 11 100,00%
Avez-vous connaissance de 33 42,86% 4 36,36%
recommandations de bonnes pratiques
(type HAS, ou autres) concernant la mise
et/ou remise en mouvement oui
Avez-vous connaissance de 44 57,14% 7 63,64%
recommandations de bonnes pratiques
(type HAS, ou autres) concernant la mise
et/ou remise en mouvement non
Total 77 100,00% 11 100,00%
Avez-vous connaissance de 2 2,60% 0 0,00%
recommandations de bonnes pratiques
(type HAS, ou autres) concernant les
techniques d'états modifiés de conscience
oui
Avez-vous connaissance de 75 97,40% 11 100,00%
recommandations de bonnes pratiques
(type HAS, ou autres) concernant les
techniques d'états modifiés de conscience
non
Total 77 100,00% 11 100,00%

Tableau XIX : Comparaison des mots clés simples et des expressions de deux et/ou trois
mots des étudiants de l’IFMKNF et de l’IKPO

Questions Mots clés Expressions de deux


simples (nombre et/ou trois mots
d’occurrences) (nombre d’occurrences)
IFMKNF/IKPO IFMKNF/IKPO
Quelles sont les qualités écoute 43/écoute 5 l'écoute 17
essentielles pour être un bon empathie 31/ en question 13
Masseur-Kinésithérapeute (MK) ? empathie 6 l'empathie 11
Indiquer les 3 principales pour vous question (en) 13 à l'écoute 17/à l’écoute 3
remet en question 15
Que représente la mise (remise) en vie 20/ vie 5 de vie 13
mouvement pour vous ? Quelle liberté 15 autonomie-liberté 9
valeur attribuez-vous au mouvement santé 12 bien être 9/la vie et bien
? Indiquer 3 principales valeurs indépendance 12 être 3
qualité de vie 4
estime de soi 3

Pendant vos stages et vos travaux douleur 50/ douleur-peur-


dirigés Comment avez-vous mis (ou douleur 7 appréhension 43/de la
remis) les personnes en mouvement peur 49/peur 7 douleur 2
? Avez-vous constaté des freins de motivation 18 manque de confiance
leur part ? Lesquels (les 3 confiance 25/manque de confiance
principaux pour vous) ? 15/confiance 5 3
envie 10 manque de motivation 22

Comment levez-vous ces freins (3 rassurer 19 en mouvement 20


méthodes principales) ? mouvement 17 en expliquant 17
confiance 11 en rassurant 16
écoute 10 mettre en mouvement 13
patient 9/patient 9 rassurer le patient 9
-/être 5 détendre le patient 6
compréhension des
réticences 6
-avec le patient 3
Qu’est-ce qui motive les personnes autonomie 33 état antérieur 27
à se mettre (remettre) en retrouver l'autonomie 11
mouvement ? (3 points principaux) 19/retrouver 4 envie d'autonomie 11
vie, envie, -/vie d’avant 3
antérieur 11/vie 3
-/activité 3
Douleur, peur limitent le rassurer rassurer-diminuer 30
mouvement. Dans ce cas quel est le 39/rassurer 5 rassurer-expliquer 28
rôle du MK ? Veuillez citer 3 mots douleur 22/douleur rassurer-écoute 6
clés 5 rassurer le patient 22
confiance 15 diminuer la douleur 16
diminuer, soulager, -/prise en charge 4
écouter, expliquer
12/expliquer 5
-/patient 6
Comment éviter la douleur ? Ecouter-écoute écouter le patient 15
Veuillez citer 3 mots clés 25/écoute 4 être à l'écoute 9/être à
progressif l’écoute 2
10/progressif 4
-/Être 6
Qu’est-ce que le thérapeute peut confiance motivation (motivation-
amener au patient par son langage ? 45/confiance 6 expliquer, motivation-
(3 points clés) motivation 21 compréhension) 18
rassurer, confiance en soi 10
explications 10 -/mettre en confiance 3
Y-a-t-il des mots motivants ? bien 22 est bien-très bien 20
oui/non ; si oui lesquels (3 allez, continuez 16 c'est bien, est très bien
maximum)
-/pouvez 3 -/vous pouvez 2
Avez-vous modifié votre façon de pas de faux espoirs 6
communiquer avec un patient ? à l'écoute 6
oui/non si oui comment ? (3 adaptation au patient
« méthodes » maximum) 4/adaptation à chaque 3
les mots justes 4
Pour vous Y-a-t-il des mots peuvent- mal 10 mal-douleur 10
ils faire peur au patient ? oui/non : échec 10 ne plus pouvoir 8/ne plus
Si oui lesquels : 3 maximum peur 10 pouvoir 3
ne plus douleur 7
-/être au bout 3
Y-a-t-il des mots rassurants ? est 18 va allez 10
oui/non ; Si oui lesquels utilisez- amélioration, est bien 10
vous dans votre pratique : 3 progression, c'est bien 14
maximum évolution 13 -/vous pouvez le 5
bien 9
-/pouvez 5
-/allez 5
-/faire 5
Avez-vous pu pratiquer ou voir relaxation 9
pratiquer des techniques d’état de sophrologie
conscience modifiées dans le cadre 8/sophrologie 3
de vos stages ? hypnose
8/hypnose 3
Quelles sont les contraintes manque 19 manque de temps 6
rencontrées dans votre expérience temps 10 manque de formation 4
(de praticiens ou observées) à manque de réceptivité
l’utilisation des techniques de -/formation 3 (du patient) 4
conscience modifiée ? 3 principales -/pas de formation 3
Pensez- vous que ces techniques détente 14/détente relâchement du patient 3
d’états de conscience modifiée 3 diminution du stress 3
améliorent l’efficience en Masso- relâchement 13 adhésion du patient 3
Kinésithérapie ? En trois mots « diminution 11 diminution de l'anxiété 3
clés » pourriez-vous dire pourquoi ? confiance diminution de la douleur 3
10/confiance 3
douleur 10
Quel est l’intérêt pour vous de La -/patient 5 prise en charge/prise en
Promotion en santé de la pratique -/plus charge 3
des états de conscience modifiés ? acquérir nouvelles
connaissances 3
ANNEXE XIII : Figures qui illustrent un programme d’apprentissage pour les
étudiants du management situationnel

Le patient est-il
compétent?
Savoir et Savoir
Faire

Quelle
OUI ?
est sa
NON ?
maturité

Est-il
OUI ? motivé ?
NON ? Savoir
Etre

Figure 10 : Management situationnel, les principes adaptés au patient


Figure 11 : Management situationnel, proposition d’ajustement soigné et soignant

Figure 12 : Management situationnel, les principes adaptés à la relation soigné-soignant


ANNEXE XIV : Référentiel des compétences
DIPLÔME D’ÉTAT DE MASSEUR-KINÉSITHÉRAPEUTE ANNEXE II
Référentiel de compétences
1. Analyser et évaluer sur le plan kinésithérapique une personne, sa situation et élaborer
un diagnostic kinésithérapique
2. Concevoir et conduire un projet thérapeutique en masso-kinésithérapie, adapté au
patient et à sa situation
3. Concevoir et conduire une démarche de promotion de la santé, d’éducation
thérapeutique, de prévention et de dépistage
4. Concevoir, mettre en œuvre et évaluer une séance de masso-kinésithérapie
5. Établir et entretenir une relation et une communication dans un contexte d’intervention
en masso-kinésithérapie
6. Concevoir et mettre en œuvre une prestation de conseil et d’expertise dans le champ
de la masso-kinésithérapie
7. Analyser, évaluer et faire évoluer sa pratique professionnelle
8. Rechercher, traiter et analyser des données professionnelles et scientifiques
9. Gérer ou organiser une structure individuelle ou collective en optimisant les ressources
10. Organiser les activités et coopérer avec les différents acteurs
11. Informer et former les professionnels et les personnes en formation
ANNEXE XV : La compétence 5 du référentiel des compétences
Établir et entretenir une relation et une communication dans un contexte
d’intervention en masso-kinésithérapie
1. Accueillir, écouter et instaurer une relation de confiance avec le patient, son entourage
ou le groupe.
2. Développer une relation de partenariat avec la personne soignée.
3. Adapter sa communication, la nature des informations communiquées au patient et son
comportement en fonction des caractéristiques du patient, de son état psychologique et de
sa motivation.
4. Expliquer au patient les effets attendus, les risques et les limites de l’intervention en
masso-kinésithérapie, en prenant en compte sa pathologie, son niveau de connaissances,
ses représentations, son environnement social, professionnel et culturel, son niveau de
langage, ses attentes pronostiques et son état psychologique.
5. Expliquer le déroulement de la prise en charge masso-kinésithérapique et s’assurer de
sa compréhension par le patient et son entourage.
6. Négocier et construire les modalités de l’intervention avec le patient et/ou son
entourage en fonction des objectifs du projet thérapeutique.
7. Faciliter, développer et analyser les interactions entre les participants d’une séance de
groupe.
8. Rechercher et/ou maintenir les alliances thérapeutiques avec le patient tout au long de
l’intervention.
9. Responsabiliser la personne, la famille, l’entourage quant à l’importance de leur
participation à la prise en charge thérapeutique et établir une relation de partenariat.
10. Soutenir la personne, la famille et/ou l’entourage tout au long de la prise en charge
thérapeutique.
11. Établir une relation d’aide vis-à-vis du patient
ANNEXE XVI : les critères d’évaluation de la compétence 5 du référentiel des
compétences
Compétence 5 : Critères d’évaluation précisés:
Qu’est-ce qui permet de dire que la compétence est maîtrisée? Que veut-on vérifier?
Indicateurs: Quels signes visibles peut-on observer? Quels signes apportent de bonnes
indications?
1) Mise en place d’une relation de confiance et de partenariat avec le patient
Les compétences relationnelles du masseur-kinésithérapeute sont identifiées au travers
de:
– la prise en compte de la spécificité du patient;
– la mise en place d’une communication adaptée;
– la qualité d’écoute: attentive, neutre et bienveillante;
– la recherche d’expression du patient.
La communication est ajustée à l’interlocuteur et au contexte.
Le contexte, les réactions et les besoins de la personne soignée sont prises en compte.
Les valeurs de la personne sont respectées.
Les droits du patient sont respectés.
Les questionnements éthiques sont repérés et explicités.
Le cadre déontologique de l’intervention est respecté.
Les informations délivrées au patient sur sa pathologie, les objectifs et la mise en œuvre
du traitement, l’organisation de la structure et sur l’environnement sont de nature à
permettre au patient de prendre une part active à son traitement et à la gestion de sa
pathologie de façon adaptée.
2) Pertinence de l’analyse de la dimension relationnelle au cours de la situation de soin en
masso-kinésithérapie
Les conditions permettant de mettre en confiance le patient et d’instaurer un respect
réciproque sont recherchées et explicitées tout au long de la relation de soin.
Les attentes exprimées et les réactions du patient et/ou de son entourage sont prises en
compte.
Les conditions de déroulement et les objectifs des activités prévues lors de la séance sont
explicités clairement.
Un consensus est recherché avec le patient sur les modalités de l’intervention.
Les droits et devoirs du patient sont expliqués.
Les modalités de réalisation du bilan, ses résultats, le diagnostic masso-kinésithérapique
sont expliqués.
Une terminologie adéquate et spécifique au contexte est utilisée.
Les propos sont argumentés dans un respect mutuel.
Les niveaux de réceptivité, de compréhension et d’adhésion, les réactions et
comportements du patient ou du groupe de personnes sont repérés, analysés et pris en
compte.
Les besoins du patient sont repérés, pris en compte et réévalués régulièrement.
Les informations dont la diffusion nécessite une attention ou des conditions particulières
sont identifiées.
L’importance des attentes pronostiques du patient et de l’entourage est analysée et prise
en compte.
L’impact des paroles, écrits, gestes, attitudes et comportements est mesuré et assumé.
L’écart entre le ressenti du patient et la perception du trouble par le masseur-
kinésithérapeute est pris en compte.
La disponibilité du thérapeute est maintenue tout au long de la séance.
Une distance thérapeutique est instaurée et respectée.
3) Cohérence et adaptation du mode de communication utilisé à la situation de soin
Les modes de communication verbale et non verbale utilisés sont adaptés à la personne
ou au groupe de personnes.
Une reformulation est proposée selon les besoins du patient et de son entourage.
Les éléments de la communication sont décomposés le cas échéant pour clarifier le
propos.
Les échanges sont ciblés et exhaustifs.
L’anamnèse est menée.
Une terminologie adéquate et spécifique au contexte est utilisée.
Les explications sont réitérées au cours de l’intervention masso-kinésithérapique.
Une attitude bienveillante pour soutenir et encourager le patient est adoptée.
Les éléments clefs à prendre en compte et les comportements à adopter lors des
situations relationnelles difficiles sont identifiés
ANNEXE XVII : l’Unité d’Evaluation numéro 2 (UE2)
UE 2 : Sciences humaines et sciences sociales
Semestres : 1 et 2 Compétences 5, 10 et 11. CM : 40 h TD : 20 h TP : 90 h. ECTS : 6
Objectifs
- Appréhender les dimensions humaines et sociales de l’intervention thérapeutique grâce
aux connaissances scientifiques et références abordées
- Connaître et maîtriser les principaux concepts mis à disposition par les sciences
humaines et sociales
- Connaître, maîtriser et utiliser les théories et les modèles permettant d’éclairer et de
comprendre les relations et les pratiques de soins
- Connaître les références scientifiques support de l’UE Philosophie, éthique
- Conceptions philosophiques de l’être humain, courants de pensée et valeurs associés,
sources de la morale et de l’éthique, principes de la déontologie professionnelle
- Le malade en tant que sujet : notions de dignité, de droits de l’homme, de liberté,
d’autonomie et de responsabilité
- Mise en perspective au regard des problématiques sanitaires, sociales et interculturelles
- Présentations de démarches de réflexion éthique et/ou philosophique dans des situations
de soin, de prévention, d’éducation ou de rééducation.
Recommandations pédagogiques :
L’ensemble des connaissances abordées et des réflexions suscitées se fondent sur une
approche complexe des situations et des personnes soignées.
Elles proposent un socle interdisciplinaire utile pour le développement des compétences
cliniciennes, relationnelles et sociales du futur kinésithérapeute.
L’étude en sous-groupes de témoignages ou de situations, favorisera la confrontation des
systèmes de valeurs et incitera à une réflexion personnelle en matière de soin et
d’éducation.
Modalités d’évaluation
Evaluation écrite et/ou orale et/ou dossiers
Critères d’évaluation
Maîtrise des connaissances, Utilisation des connaissances en sociologie, anthropologie,
psychologie, sciences de l’éducation, philosophie et éthique pour comprendre, analyser
les pratiques professionnelles et singulariser l’approche thérapeutique
ANNEXE XVIII : l’Unité d’Evaluation numéro 6 (UE6)
UE 6. Théories, modèles, méthodes et outils en kinésithérapie.
Semestres 1, 2, 3 et 4 Compétence 2. CM : 40 h TD : 40 h TP : 120 h. ECTS : 8
Objectifs
- Comprendre les principaux modèles et concepts des sciences biomédicales, des
sciences humaines et sociales et des sciences du mouvement utilisés en masso-
kinésithérapie
- Connaitre les concepts de physique et de sciences des activités physiques permettant de
comprendre la réalisation et l’adaptation des mouvements humains ainsi que leurs
modélisations.
- Connaître les cadres théoriques et les technologies utilisés pour l’analyse du mouvement
perturbé et pathologique ainsi que pour la restauration du mouvement humain
- Connaitre les concepts, les principes et les modalités d’utilisation des méthodes
d’évaluation et d’intervention en kinésithérapie
- Connaitre la démarche du raisonnement clinique en kinésithérapie et adapter sa relation
professionnelle à la personne traitée, à sa situation et à son entourage en collaboration
avec les autres professionnels intervenants
Eléments de contenu
- Théories, concepts et modèles utilisés en kinésithérapie
- Kinésithérapie et sciences du mouvement
- Concepts, principes et modalités d’utilisation des différentes techniques d’examen et
d’évaluation utilisées en kinésithérapie
- Cadre d’analyse et de référence pour le raisonnement clinique, de l’intervention et de la
relation en kinésithérapie
ANNEXE XIX : l’Unité d’Evaluation numéro 7 (UE7)
UE 7 Evaluation, techniques et outils d’intervention dans les principaux champs d’activité
Semestre : 1, 2 et 3 et 4 Compétence 4 CM : 30 h TD : 250 h TP : 420 h ECTS : 28
Objectifs
- Acquérir la maitrise des principes, des indications et des pratiques technologiques
d’évaluation et d’intervention dans les champs d’activité de la masso-kinésithérapie.
- Utiliser en les combinant les ressources technologiques pour répondre aux différentes
déficiences existantes ou potentielles caractérisant le champ d’activité de la masso-
kinésithérapie.
- Développer une pratique témoignant d’une relation thérapeutique adaptée : écoute
active, qualité de la prise d’informations nécessaire à l’évaluation, qualité de la perception
manuelle et habileté gestuelle…
- Intervenir de façon pertinente en situation d’urgence
Eléments de contenu
Pour le 1er objectif :
- Présentation des principes, indications et contre-indications des différentes techniques
ou moyens physiques utilisés en massage et en kinésithérapie
- Technologie d’évaluation et d’intervention dans le champ musculo-squelettique.
- Technologie d’évaluation et d’intervention dans le champ neuromusculaire.
- Technologie d’évaluation et d’intervention dans le champ tégumentaire.
- Technologie d’évaluation et d’intervention dans les champs respiratoire, cardio-
vasculaire et interne.
Pour le 2e objectif :
- Déficiences emblématiques de mobilité (des structures et fonctions) et technologie
adaptée appliquée aux membres, au tronc et à la tête.
- Déficiences emblématiques de motricité et d’extensibilité musculaire (des structures et
fonctions) et technologie adaptée appliqués aux membres, au tronc et à la tête.
- Déficiences emblématiques relatifs à la posture et à la locomotion et technologie
adaptée.
- Déficiences, limitation d’activité et restriction de participation sociale dues à la douleur.
- Analyse de l’organisation d’une séance de massage et de kinésithérapie orientée sur le
traitement d’une déficience
Pour le 3e objectif : - Connaissances, méthodes et pratiques éducatives permettant le
développement des qualités requises.
ANNEXE XX : l’Unité d’Intégration numéro 10 (UI10)
UI 10 Démarche et pratique clinique : Elaboration du raisonnement professionnel et
analyse réflexive
Semestres : 3 - 4 Compétences 1 et 11. CM : 10 h TD : 40 h TP : 75 h. ECTS : 5
Objectifs
- Utiliser les bases méthodologiques nécessaires à l’élaboration du raisonnement
professionnel et à l’analyse réflexive des situations rencontrées en kinésithérapie.
- Repérer la singularité des personnes et des situations
- Utiliser ses acquis de l’expérience et les transposer dans des situations nouvelles
Eléments de contenu
Cette UI vise l’intégration des acquis du 1er cycle, qu’ils soient théoriques, pratiques ou
expérientiels. Elle permet l’initiation à l’analyse réflexive en kinésithérapie à partir de
situations réelles et vécues.
Les activités proposées visent à mobiliser les acquis méthodologiques nécessaires au
développement des 11 compétences du référentiel professionnel : l’élaboration du
raisonnement professionnel en est le fil conducteur
Pour l’analyse des situations vécues en stage (S3-S4) ou dans la formation, il est
recommandé de travailler sur les méthodes et le raisonnement qui concourent à la
réalisation de : la conduite d’un entretien, l’observation, la prise de mesure, l’évaluation, la
recherche d’information, l’analyse d’une situation de soin, la résolution d’un problème, la
prise de décision, la construction d’une intervention, l’élaboration et la conduite d’un projet,
le travail en coproduction, la traçabilité, la communication orale et écrite.
Les niveaux visés pour le développement de chacune des 11 compétences sont :
- Observer une situation de soin et initier un questionnement professionnel au regard de
données de la littérature (compétence 1)
- Connaître la démarche de projet et les outils simples pour son suivi (compétence 2)
- Analyser une séance de kinésithérapie au regard des objectifs visés (compétence 3)
- Analyser une relation professionnelle avec un patient vécue en stage clinique
(compétence 4)
- Connaître les principes de la démarche de suivi, de prévention et de dépistage dans le
domaine de la kinésithérapie en santé publique (compétence 5)
- Repérer les situations de prestation d’expertise et de conseil (compétence 6)
- Observer et analyser la réalisation de prestation en kinésithérapie (compétence 7)
- Rechercher et utiliser les différents types de données utiles à la compréhension d’une
situation, clinique (compétence 8)
- Observer et questionner le fonctionnement d’un service et d’une structure (compétence
9)
- Savoir coopérer dans des activités de formation et dans l’apprentissage (compétence 10)
- Repérer les méthodes pédagogiques pour faciliter les apprentissages (dont gestuels)
(compétence 11)
ANNEXE XXI : l’Unité d’Intégration numéro 25 (UI25)
UI 25 Démarche et pratique clinique : conception du traitement et conduite de
l’intervention
Semestre : 6 Compétences 1 à 5. CM : 10 h TD : 30 h TP : 60. ECTS : 4
Objectifs
L’UI 25 a pour finalité l’acquisition et le perfectionnement des compétences cœur de
métier. Par l’intégration de savoirs théoriques, pratiques ou expérientiels au cours du
second cycle, et par le perfectionnement de ceux acquis au premier cycle, cette UE
permet à l’étudiant d’acquérir et de perfectionner les compétences qui concourent à
l’élaboration du traitement et à la conduite d’intervention dans l’ensemble des champs de
la kinésithérapie.
Les activités proposées visent à mobiliser les acquis de sémiologie, de physiopathologie,
de pathologie et de thérapeutique nécessaires à l’élaboration du traitement et à la
conduite d’intervention en kinésithérapie : l’élaboration du diagnostic kinésithérapique et la
conduite du projet d’intervention sont les axes de travail principaux.
Ce travail s’appuie sur les situations professionnelles réelles rencontrées au cours des
stages en S5 et S6.
Les compétences visées sont les suivantes :
- Analyser, évaluer une situation et élaborer un diagnostic kinésithérapique (compétence
1)
- Elaborer et mettre en œuvre un projet d’intervention en kinésithérapie adapté à la
situation du patient (compétence 2)
- Concevoir, conduire e évaluer une séance de masso-kinésithérapie (compétence 3)
- Etablir et entretenir une relation thérapeutique dans un contexte d’intervention en
kinésithérapie (compétence 4)
- Concevoir et conduire une démarche d’éducation thérapeutique, de suivi des maladies
chroniques, de prévention et de dépistage, dans le domaine de la kinésithérapie en santé
publique (compétence 5)
Eléments de contenu
Travaux à partir de situations réelles rencontrées en stage fondés d’une part sur
l’élaboration d’un diagnostic kinésithérapique et d’un projet d’intervention et d’autre part
sur l’argumentation et l’évaluation des traitements mis en œuvre.
Préparation et présentation de quatre analyses de situations professionnelles vécues en
stage (S5 S6), orientées par des objectifs d’apprentissage du raisonnement professionnel,
fondées sur les savoirs développés dans les différentes UE du premier cycle et de la 1ère
année du 2e cycle, les données de la littérature et l’argumentation des choix et des
pratiques de santé mis en œuvre au regard des besoins des personnes.
Recommandations pédagogiques : Le travail sur les situations professionnelles se fera à
partir des situations cliniques rencontrées lors du stage semestriel et/ou de thématiques
proposées par le formateur.
Les objectifs des travaux à réaliser seront présentés aux étudiants en amont du stage afin
qu’ils puissent concevoir et préparer leur recueil d’information.
Les activités pédagogiques sont organisées en sous-groupes pour permettre les échanges
entre les apprenants et avec les animateurs-évaluateurs des TD ou des séances de
présentation.
Modalités d’évaluation
Etudes de cas, rapports de stage et exposés oraux
Evaluation des 5 compétences visées
Critères d’évaluation
Pertinence et qualité des analyses de situations vécues en stage ou en formation et
qualité de leurs présentations écrite et/ou orale
Qualité du recueil des données de terrain et des examens cliniques relatés
Pertinence et justesse du diagnostic kinésithérapique
La présentation orale des travaux se fonde sur la réalisation d’un travail écrit, individuel ou
collectif.
L’objectif des présentations de travaux est d’une part d’évaluer l’élaboration du diagnostic
kinésithérapique et du projet d’intervention en kinésithérapie, d’autre part d’analyser et
d’évaluer la conduite et l’adéquation du traitement aux besoins de la personne traitée.
L’UI 25 a pour objectif l’analyse de pratique thérapeutique, c’est-à-dire la conception d’un
traitement et la conduite de l’intervention. Elle est complémentaire de l’UI 29, qui vise à
l’analyse et l’amélioration de la pratique au sens large, c’est-à-dire au-delà de l’interaction
individuelle kinésithérapeute/patient.
ANNEXE XXII : l’Unité d’Intégration numéro 29 (UI29)
UI 29 Analyse et amélioration de la pratique professionnelle
Semestre : 8 Compétence : 6 à 11. CM : 5 h TD : 35 h TP : 60 h. ECTS : 4
Objectifs
L’UI 29 a pour finalité l’acquisition, la mobilisation et l’évaluation des capacités
d’autoévaluation et d’amélioration de la pratique professionnelle. A partir de l’intégration
des acquis des deux cycles de l la formation, qu’ils soient théoriques, pratiques ou
expérientiels, cette UE permet l’acquisition d’un recul réflexif sur la pratique
professionnelle de la kinésithérapie, favorisant l’ajustement de son exercice à la singularité
des situations des personnes et des structures de soins, à la complexité des situations,
des relations entre les différents acteurs du système de santé et à l’évaluation des effets
des traitements.
Les activités proposées sont centrées sur le développement de la qualité de l’exercice
professionnel : capacités d’autoévaluation, de recherche, d’intégration et de confrontation
aux données de la littérature pour évoluer vers un modèle de soin intégrant les données
actualisées et probantes ; capacités de gestion des ressources, de coopération avec les
acteurs et d’information ou formation des personnes, des aidants ou des professionnels
qui concourent à la prise en charge des patients. Le développement de ces compétences
centrées sur l’exercice renforce les compétences cœur de métier validées dans l’UE 24 et
s’appuie sur l’analyse réflexive de situations vécues dans l’ensemble du cursus de
formation. Ces situations peuvent être support de travail en interprofessionnalité.
Les 6 compétences visées sont les suivantes :
- Concevoir et mettre en œuvre une prestation de conseil dans le domaine de la
kinésithérapie (compétence 6)
- Analyser et faire évoluer sa pratique professionnelle (compétence 7)
- Rechercher, traiter et analyser des données professionnelles et scientifiques
(compétence 8)
- Gérer ou organiser une structure individuelle ou collective en optimisant les ressources
(compétence 9)
- Organiser les activités et coopérer avec les différents acteurs (compétence 10)
- Informer et former les professionnels et les personnes en formation (compétence 11)
Eléments de contenu
Travaux à partir de situations réelles vécues dans le cursus de formation visant le
développement de capacités réflexives pour l’optimisation et l’ajustement des interventions
en fonction des ressources disponibles et des coopérations souhaitables, pour assurer la
qualité et la sécurité des soins, de la rééducation, de la réadaptation, de la promotion de la
santé, avec le souci de renforcer la pertinence et l’efficacité de la prise en charge globale,
tout au long du parcours de soins par le développement des coopérations professionnelles
et interprofessionnelles.
Préparation et présentation de deux analyses de situations professionnelles vécues lors
du cursus de formation orientées sur le développement de capacités réflexives au service
de la qualité et de la sécurité des interventions, fondées sur les savoirs développés dans
les deux cycles de la formation, les données de la littérature et l’analyse critique des choix
et des pratiques de santé mis en œuvre au regard des besoins des personnes.
Recommandations pédagogiques :
Le travail sur les situations professionnelles se fera à partir des situations cliniques
rencontrées lors du stage semestriel et/ou de thématiques proposées par le formateur.
Les objectifs des travaux à réaliser seront présentés aux étudiants en amont du stage afin
qu’ils puissent concevoir et préparer leur recueil d’information.
Modalités d’évaluation
Etudes de cas, rapports de stage et exposés oraux
Evaluation des 6 compétences visées
Critères d’évaluation
Qualité et intérêt professionnel du recueil des données de terrain et des éléments
cliniques et hors cliniques relatés
Les activités pédagogiques sont organisées en sous-groupes pour permettre les échanges
entre les apprenants et avec les animateurs-évaluateurs des TD ou des séances de
présentation.
La présentation orale des travaux se fonde sur la réalisation d’un travail écrit, individuel ou
collectif.
L’objectif des présentations de travaux est le développement des capacités d’analyse
critique et d’autoévaluation des interventions réalisées afin de favoriser une pratique
professionnelle réflexive et promouvoir l’amélioration de la pratique professionnelle au
regard des besoins de santé des personnes.
L’UI 29 a pour objectif l’analyse et l’amélioration de la pratique au sens large, c’est-à-dire
au-delà de l’interaction individuelle kinésithérapeute/patient. Elle est complémentaire de
l’UI 25, qui vise l’analyse de pratique thérapeutique, c’est-à-dire la conception d’un
traitement et la conduite de l’intervention de l’étudiant pour un patient.
ANNEXE XXIII : Fiche des objectifs du stage du PortFolio de l’étudiant
Feuillet de stage

Page à préparer par l’étudiant avant l’arrivée en stage

Du ............................. au ……………………...20….
Lieu de stage :…………………………….

Service ou spécificité :……………………………………………………………………….

Nom de l’étudiant(e) :

Nom du tuteur et tampon du stage :

➢ Objectifs généraux ou institutionnels


- Découvrir le système de santé, l’environnement professionnel et la structure de soin en établissement de
santé ou en soins ambulatoires.
- Construire ses représentations du métier de MK selon les différents modes d’exercice.
- Observer les relations interprofessionnelles dans l’équipe de soins, avec les médecins ou tout autre
professionnel de santé, comprendre les rôles des différents professionnels .
- Respecter les règles d’hygiène et le secret professionnel.
- Mettre en application d’une ou plusieurs techniques de masso-kinésithérapie vues en cours et évaluation
de celles-ci.

➢ Objectifs spécifiques de l’étudiant

• ………………………………………………………………………………………………………………….
• ………………..………………………………………………………………………………………………..
• …………………………………..………………………………………………………………..……………
• …………………………………………………..…………………………………………..…………………
• …………………………………………………………………………………………………..……………..

➢ Objectifs définis en début de stage (ou réactualisation éventuelle)

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Signature Étudiant(e) Signature Tuteur


ANNEXE XXIV : Fiche d’auto-évaluation et d’évaluation des compétences du
PortFolio de l’étudiant
Fiche d’auto-évaluation et d’évaluation des compétences

Évaluation des compétences de stage cycle 1

Partiellement acquis

Non évaluable
Non acquis
Niveau visé au 1er cycle pour le développement des

Acquis
compétences Préconisations ou commentaires
[NIVEAU 1 : IDENTIFIER LE PROCESS]

L’étudiant sait observer une situation de soin et initier un étudiant


C1 questionnement professionnel au regard des données du patient
et de la littérature [BILAN] tuteur

étudiant
L’étudiant connaît la démarche de projet thérapeutique et les
C2
outils simples pour son suivi [OBJECTIFS ET PRINCIPES]
tuteur

L’étudiant connaît les principes de démarche de promotion de la


étudiant
santé, d’éducation thérapeutique, de prévention et de dépistage
C3
dans le domaine de la kinésithérapie en santé publique
[EDUCATION DU PATIENT] tuteur

étudiant
L’étudiant analyse une séance de kinésithérapie au regard des
C4
objectifs visés [TRAITEMENT]
tuteur

étudiant
L’étudiant analyse une relation professionnelle avec un patient
C5
vécue en stage clinique [RELATION PATIENT/KINE]
tuteur

étudiant
L’étudiant repère les situations de prestations d’expertise et de
C6
conseil [PREVENTION PRIMAIRE]
tuteur

étudiant
L’étudiant observe et analyse la réalisation de prestations en
C7
kinésithérapie [EPP]
tuteur

étudiant
L’étudiant recherche et utilise les différents types de données
C8
utiles à la compréhension d’une situation clinique [RECHERCHE]
tuteur

étudiant
L’étudiant observe et questionne le fonctionnement d’un service
C9
et d’une structure [ORGANISATION/GESTION]
tuteur

étudiant
L’étudiant coopère dans des activités de formation et dans
C10
l’apprentissage [INTERDISCIPLINARITE]
tuteur

étudiant
L’étudiant repère les méthodes pédagogiques pour faciliter les
C11
apprentissages (dont gestuels) [TRANSMETTRE]
tuteur
ANNEXE XXV : Fiche de validation du stage du PortFolio de l’étudiant
RESUME

Bruno DERONNE

LANGAGE ET TECHNIQUES D’ETATS MODIFIES DE CONSCIENCE AU SERVICE DU MOUVEMENT :


APPLICATION EN MASSO-KINESITHERAPIE ET PERSPECTIVES POUR LES ETUDIANTS

Contexte : Le mouvement c’est la vie et l’homme est fait pour être en mouvement. Le mouvement soigne et
maintient en bonne santé. Si ce dernier s’appauvrit ou disparait, la masso-kinésithérapie de par sa définition
même est incontournable. L’ordre des masseurs-kinésithérapeutes affirme que ces derniers sont les
professionnels du « bon » mouvement. Les techniques d’états modifiés de conscience sont des plus
pertinentes dans le contexte de la relation de soin. L’objet de ce mémoire est d’évaluer leur efficience et leur
apprentissage par les étudiants, futurs professionnels, dans le cadre de la relation singulière de soigné-
soignant.
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une recherche documentaire à l’aide de nos mots clés et des
entretiens de cinq experts professionnels de santé de la remise en mouvement. Tout cela a été comparé à un
questionnaire d’évaluation des pratiques d’un groupe d’étudiants en dernière année d’étude. Nous avons
également procédé à un retour d’expériences d’étudiants de première année pour connaitre le langage utilisé
pour motiver le mouvement dans le cadre de leur premier stage ; et à des étudiants en fin d’étude, volontaires
à une initiation à la pratique de techniques d’états modifiés de conscience.
Résultats et discussion : L’efficience des techniques sur le contexte de la relation de soin et de la remise en
mouvement a été mise en évidence. Elles présentent très peu de contraintes et concourent même à
l’établissement de la relation. De plus, leur apprentissage fut considéré aisé par le groupe de volontaires.
Pourtant elles restent encore très peu enseignées, et encore moins en situation de pratiques de soins.
Conclusion : La variété des techniques, leur coût minimal, leur absence d’effets secondaires, leur peu de
contre-indications et l’apprentissage préalable représentent une solution efficace de la continuité des soins
pour rendre le patient, l’étudiant et le professionnel, co-acteurs dans une démarche commune de remise en
mouvement, en ayant créé une alliance de soins.

Mots clés : Langage, Techniques d’états modifiés de conscience, Mouvement, Masso-Kinésithérapie,


Etudiants

LANGUAGE AND ALTERED STATES OF CONSCIOUSNESS TECHNIQUES AT THE SERVICE OF


MOVEMENT: APPLICATION IN MASSO-KINESITHERAPY AND PERSPECTIVES FOR STUDENTS

Context : Movement is life and man is made to be in movement. Movement heals and maintains good health.
If it becomes impoverished or disappears, masso-physiotherapy by its very definition is unavoidable. The
order of masseur-physiotherapists affirms that they are the professionals of the "good" movement. The
techniques of modified states of consciousness seem to be most relevant in the context of the care relationship.
The purpose of this dissertation is to evaluate their efficiency and their learning by the students, future
professionals, in the context of the singular relation of carer-caregiver.
Material and method : We conducted a literature search using our keywords and interviews with five expert
health care professionals in the field of reactivation. This was compared to a questionnaire evaluating the
practices of a group of students in their final year of study. We also provided feedback to first-year students to
learn the language used to motivate movement in their first internship; and to final-year students who
volunteered for an introduction to the practice of modified states of consciousness techniques.
Results and Discussion : The effectiveness of the techniques on the context of the healing relationship and
the reactivation of movement was highlighted. They present very few constraints and even contribute to the
establishment of the relationship. Moreover, their learning was considered easy by the group of volunteers.
However, they are still taught very little, and even less so in care practice situations.
Conclusion : The variety of techniques, their minimal cost, their absence of side effects, their few
contraindications and prior learning represent an effective solution for continuity of care to make the patient,
the student and the professional, co-actors in a common process of reactivation, having created an alliance of
care.

Key words : Language - Modified states of consciousness techniques - Movement - Masso-


Kinesitherapy - Students

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