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DERONNE Bruno
Composition du jury :
Président du jury : Docteur Marie-Pierre FLAMENT
Directeur de mémoire : Monsieur Bruno LELEU
3ème membre du jury : Monsieur Jean-Philippe CARON
Date de soutenance : le 26 novembre 2020
3. RESULTATS 32
3.1. De la recherche documentaire 32
3.2. Des entretiens des cinq experts professionnels de santé 37
3.3. Des questionnaires 42
3.4. Des retours d’expérience des étudiants en Institut de Formation en Masso-
Kinésithérapie (IFMK) 48
3.4.1. Des étudiants en fin de dernière année (K4) 48
3.4.2. Des étudiants en première année (K1) 51
4. DISCUSSION 53
CONCLUSION 74
5. BIBLIOGRAPHIE 77
6. ANNEXES
Remerciements
Je remercie Monsieur Jean-Philippe Caron, expert reconnu dans bien des domaines que
nous partageons. Il a toujours su témoigner, courageusement, pour tous celles et ceux qui
sont vulnérables avec la métaphore du « colibri ».
Je tiens à remercier par ailleurs tous les participants à cette recherche, dans les entretiens,
les questionnaires et les retours d’expériences, professionnels et étudiants qui ont accepté
de participer et ont ainsi donné de leur temps.
Je souhaiterais également remercier toutes les personnes qui ont aidé à donner vie à ce
mémoire.
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Dans ce contexte, il parait tout à fait légitime de s’interroger sur les capacités
adaptatives des professionnels et notamment les MK, acteurs « premiers » et « principaux»
du mouvement ainsi que les étudiants en masso-kinésithérapie. L’apprentissage représente
la clef du changement et du développement. Ceci concerne les étudiants en fin de formation
naturellement mais aussi au tout début de leur formation, à l’origine tout au moins dans la
formation de leur « sensibilité de soin » dans la relation soigné-soignant (13).
Nous développerons les notions telles que la communication, la relation de soin,
l’empathie, la motivation, la confiance, l’alliance, la kinésiophobie. Nous ferons ensuite une
présentation de techniques d’états modifiés de conscience. Puis nous effectuerons des
entretiens de cinq experts professionnels de santé de la remise en mouvement. Concernant
les étudiants, nous exploiterons un questionnaire d’évaluation des pratiques en dernière
année d’étude et nous procéderons également à des retours d’expériences. Pour ceux en
première année, avec l’objectif de recueillir le langage utilisé pour motiver le mouvement
dans le cadre de leur premier stage en situation de soins et pour ceux en fin de formation,
nous rechercherons leurs témoignages de vécus d’initiation à la pratique de techniques
d’états modifiés de conscience.
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selon l’âge, le sexe, et la catégorie sociale (18, 19). Pour citer Kant : « Quelles seraient
l’ampleur et la justesse de notre pensée, si nous ne pensions pas en quelque sorte en
communauté avec d’autres à qui nous communiquerions nos pensées et qui nous
communiqueraient les leurs ». « L’autonomie chez Kant désigne l’autoréflexivité immanente
qui permet au sujet de toucher, de penser, d’agir et d’exister pleinement comme individu
dans le monde qui se répand autour de lui » (20).
1.1.1. L’écoute
1.1.2. Le langage
Tout langage est signifiant et tout langage est interpersonnel, sa raison étant la
communication et l’interaction entre les individus (24). Une certaine « idolâtrie » du langage
voudrait nous faire croire que « le mot est la chose », que la parole vraie doit,
nécessairement, correspondre à ce qu’elle énonce, sans écart. Cette parole, qui se
transmettrait comme un trésor, serait en possession de celui qui la donne. En fait, les mots,
le langage, la parole même sont toujours au service de réalités qui les dépassent. Pour les
MK qui l’utilisent, la parole n’est jamais qu’un outil fragile. Il nous faut donc être attentifs,
vigilants, interpréter, traduire, reformuler la parole pour découvrir et comprendre sa vérité
profonde : cela nous invite donc à une écoute active tant pour celle du soigné que celle du
soignant. La parole est une réalité extrêmement sensible et performante, capable d’appeler
au mouvement, à la vie ou au contraire de le laisser mourir ou de le laisser végéter.
Les mots : « au secours ». Ce cri de détresse, ce signal compris de tous les hommes
est un appel à la présence. Il existe des mots et des expressions qui font peur (24). En
masso-kinésithérapie, la communication verbale représente un outil que nous utilisons pour
garantir une prise en soin optimale avec le patient. Elle sert d’abord à l’établissement de la
relation de confiance avec le patient. Acquérir sa confiance, établir la « bonne » relation
5
soigné-soignant et pouvoir se faire comprendre pour obtenir le mouvement sont essentiels
(25). L’importance de la communication pour établir un climat de confiance avec le patient,
grâce à une « communication adaptée », ainsi qu’une « écoute attentive, neutre et
bienveillante » est retrouvée notamment en lisant les RBP de la HAS. Il représente aussi
l’essentiel de la démarche palliative (26).
La voix : l’importance se situe autant dans la manière de dire les choses qu’au
message que nous désirons faire « passer ». L’utilisation du ton de la voix est essentielle
dans l’interaction entre le patient et le MK. Les variations de la tonalité sont utilisées dans
différentes situations thérapeutiques. Nous transmettons ainsi soit l’empathie, le réconfort,
la motivation pour obtenir une réponse volontaire du patient, en parlant plus fort et plus
rapidement par exemple (27).
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1.1.4. Vers la relation de soin du « patient contemporain »
Nous constatons que la relation de soins a évolué dans l’histoire et dans son histoire
selon des paradigmes. D’abord un paradigme maternant aux valeurs associées de douceur
et d’affectivité et un rapport au patient de type « mère-enfant ». Dans ce cas nous savons
ce qui est bon pour le patient. Il y a intervention directe sans responsabilité pour lui. Par la
suite, un paradigme religieux, où les religieuses perpétuent le paradigme maternant et
introduisent aussi de nouvelles valeurs d’assistance, de charité et du respect de la vie.
L’obéissance à la prescription y est prépondérante car seul le prescripteur est capable de
discerner le bien, souvent à la place du sujet lui-même. Le paradigme scientifique se situe
vers le milieu du XIXe siècle où le « prendre de soin » prend un tournant décisif. Les valeurs
associées sont celles d’objectivité, de technicité, de normativité et d’expertise. La relation
de soins évolue vers le paternalisme où nous savons ce qui est bon pour l’autre au nom de
notre expertise scientifique. Le paradigme libéral, des années 1980 fait apparaître que si la
santé n’avait pas de prix, elle avait bien un coût, et qu’il convenait de le maîtriser. Les valeurs
associées sont celles de rentabilité, de productivité et de rationalisation. La relation au
patient est une relation de clientèle, tout en conservant les valeurs du prendre soin. Le
paradigme humaniste, lui, met l’accent sur le patient comme sujet. Il porte des valeurs
d’empathie, d’attention et d’autonomie. Cette dernière se traduit par l’idée que seul le
patient sait réellement ce qui est bon pour lui. La relation au patient se construit autour de
l’idée de consentement et d’autonomie. Dès ce moment et pour l’avenir, nous pouvons
tendre vers une extension de ces paradigmes. S’ils se succèdent sur le plan historique, ils
coexistent dans les milieux de soins de façon plus ou moins importante. Nous cheminons
vers la figure du patient contemporain. Ce paradigme patient-contemporain émerge dans
un contexte marqué par le développement d’une approche extensive de la maladie et
l’institutionnalisation d’une médecine centrée sur le patient. La santé n’est plus réductible à
sa logique médicale et ne vise plus l’absence de maladie mais un état complet de bien-être
physique, mental et social, en rapport avec la définition de l’OMS. L’autonomie, l’auto-
détermination sont centrales. Le patient est envisagé comme autonome, souverain et
acteur de sa prise en charge. L’autonomie contemporaine n’est pas qu’un état de fait, mais
un processus. Processus d’autonomisation plutôt que d’autonomie marquant ainsi son
caractère dynamique. De nouvelles notions émergent comme l’empowerment-
empouvoirement et la capacitation qui accentuent la dimension contextuelle et les
conditions à créer pour l’autonomisation des sujets. L’empouvoirement désigne la prise en
charge de l’individu, par lui-même. Elle se décline comme un processus visant à développer
ses capacités de participation, de maîtrise et de contrôle individuel, sur ses décisions et ses
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actions pour sa santé par exemple. C’est une démarche qui nécessite l’association de
l’individu aux décisions le concernant et, autant que possible, sa participation par la
mobilisation de son potentiel et de ses ressources dans l’action. Le patient est acteur de sa
santé : il n’est plus une cible, mais un partenaire. A ce titre, il convient de s’engager dans la
construction et l’animation d’une communauté de soins incluant le patient et de développer
ainsi une conscience collective de la vulnérabilité et de la fragilité d’autrui (33, 34, 35).
1.1.5. L’empathie
L'empathie, la compassion et la confiance sont des valeurs fondamentales d'un
modèle de soins de santé, centré sur les relations avec le patient. C’est une notion complexe
qui désigne un mécanisme par lequel un individu arrive à comprendre les sentiments et les
émotions d’autrui. Elle permet une rencontre entre deux personnes. D’une part, cela donne
au patient le sentiment d’être écouté, ses arguments étant pris en compte et d’autre part, le
MK va pouvoir adapter son traitement aux particularités du patient. Pour Rogers, l’empathie
est un processus d’entrée dans le monde perceptif d’autrui ; devenir sensible aux
mouvements d’affects qui se produisent chez ce dernier, tout en gardant la conscience
d’être une personne séparée de lui (36). Cela impliquerait d’appréhender ou plus
exactement de ressentir l’état subjectif du patient. Si la relation de soin n’est pas fondée
sur de bonnes bases, alors la méfiance, l’incompréhension ou la souffrance vont s’installer.
Le risque est de déshumaniser le soin (37). Ceci est particulièrement illustré dans la relation
de soin précieuse et si complexe des personnes présentant des troubles cognitifs. Des
méthodes de communication spécifiques pour entretenir la dynamique de la relation de soin
sont très exigeantes pour les professionnels de santé, dont les MK et les étudiants en
situation. Nous pouvons citer par exemple la méthode Validation de Naomi Feil qui est une
approche humaniste et globale. Elle maintient la communication avec les personnes âgées
désorientées et atteintes de troubles cognitifs (38). La méthode de soins Humanitude par
Gineste et Marescotti se base sur les concepts de bientraitance et de maintien de
l'autonomie en considérant le patient comme acteur de sa prise en soin (39). Dans le même
« esprit », citons la méthode Montessori adaptée aux personnes âgées atteintes de troubles
cognitifs. Le but est de rendre le patient acteur (40).
1.1.6. La confiance
Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, la confiance est une
« croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle d’une autre
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personne, qui fait que l’on est incapable d’imaginer de sa part tromperie, trahison ou
incompétence » (41). La confiance se prépare, se construit, s'entretient : elle ne se décrète
pas. La confiance se retrouve à différents niveaux : organisationnel, institutionnel voire
étatique, et bien sûr sur relationnel. Elle est un élément incontournable de toute relation
soigné-soignant, de façon implicite ou plus évidente, comme le souligne P. Sureau : « La
question de la confiance dans le soin se pose à chaque relation » (42). La confiance est un
sentiment qui va évoluer au fur et à mesure des rencontres dans la relation entre un patient
et son MK. Cette relation évoque un sentiment de confiance par le partage du savoir et le
respect réciproque qui en émane. La confiance se construit dans et par la relation qui unit
le patient et le soignant. Grâce au respect mutuel, à l'honnêteté, à l'authenticité, à la rigueur
du thérapeute, elle peut se met en place et évolue. Elle n'est jamais acquise, oscille parfois,
tel l'équilibre rééduqué fréquemment chez le patient, entre perte de confiance, grande
confiance ou trahison. Elle est toujours à entretenir (43).
Il pourrait y avoir une relation entre la confiance et le sentiment de pouvoir compter sur
quelqu’un de fiable, appelé la reliance (44). Souvent, entre ces deux termes, il y a une
continuité. La fiabilité d’une personne qu’on constate au fur et à mesure des jours nous
amène à accorder notre confiance progressivement. La bienveillance et l’attention du MK
vont être capitales dans la rééducation. Le patient attend, consciemment ou non, une
communication « attentionnée » de la part du thérapeute (45).
1.1.7. L’adhésion
Un autre élément majeur dans la relation thérapeutique est l’adhésion. Lorsque les
instructions sont claires et que le patient comprend bien la nécessité et les bienfaits attendus
du traitement, l’adhésion s’en trouve améliorée. Lors d’une rencontre avec un patient, le MK
doit se montrer ouvert, expliquer clairement, avec un niveau de langage adapté. Le but du
traitement, les bienfaits attendus et les conséquences négatives s’il n’est pas suivi
correctement. Il doit aussi prendre le temps de démontrer le traitement si nécessaire et
demander au patient s’il a des questions ou des inquiétudes par rapport à sa condition ou
son traitement. Le MK doit donc créer un milieu favorable dans lequel le patient est
encouragé à poser des questions et à exprimer ses inquiétudes ou ses difficultés face à sa
condition ou son traitement. Du temps doit être accordé à chaque patient pour répondre à
ses questions. Le MK doit aussi rechercher les difficultés que le patient rencontrerait par
rapport à l’adhésion et tenter de les résoudre en coopération avec lui. Celle-ci doit être
adaptée en fonction de la personne et de la condition (46, 47). Les prises en soins du MK
se maintiennent souvent dans la durée, d’où l’importance d’avoir une bonne relation
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soignant-soigné. Enfin, dans la spécificité de la relation en MK nous citerons le docteur
Michel Guirao : « l’intelligence sans volonté est stérile et l’apprentissage sans pratique est
inutile » (48). Une bonne relation patient-client est nécessaire à toutes les stratégies
mentionnées précédemment et elle doit donc être à la base de toutes les actions entreprises
afin d’augmenter l’adhésion (49). Cette relation peut être vue sous deux facettes. D’une
part, comment le MK doit agir avec son patient et d’autre part, se demander le langage
adéquat pour favoriser l’engagement. Lorsqu’il est question de relation thérapeutique et de
communication entre le patient et l’intervenant, l’approche centrée sur le patient est ce qui
ressort comme étant une façon de procéder (50). Ce modèle réfère à l’implication et à la
collaboration du patient dans son traitement. Concrètement, l'approche centrée sur le
patient a pour but de placer le patient et ses besoins au centre du plan de traitement. On lui
offre également l'opportunité de participer à l'élaboration des objectifs de ce plan (« shared
decision making »). Ses désirs, ses différentes opinions ainsi que ses expériences
personnelles seront prises en considération afin de créer le traitement le plus personnalisé
possible. Ainsi, le traitement n'est plus simplement l'œuvre du MK. Ce dernier doit agir de
façon à rendre la relation avec son patient plus authentique et l’aider à poursuivre le plan
de traitement (50).
1.1.8. L’alliance
Si la médecine moderne s’est édifiée sous l’impulsion du regard clinique, elle a
toujours réuni, en colloque singulier, une personne qui soigne et une personne soignée. Le
concept de regard clinique peut être compris comme un langage technique sur les corps
des malades, construisant de manière raisonnée un diagnostic en se fondant sur l’analyse
systématisée des signes et des symptômes que le « technicien du corps » aura perçus. Un
autre type de langage s’avère pourtant nécessaire face aux sentiments, craintes, attentes
et besoins des personnes malades ainsi que par les enjeux qui se posent dans des
situations parfois « limites ». Le soignant doit construire l’édifice sur lequel s’accroche le lien
thérapeutique. Aussi mystérieux soit-il, ce lien reste fragile. Il faut alors travailler sur
l’élasticité du lien, véritable posture soignante et sans cesse à réinventer. A chaque relation
sa singularité, sa spécificité. Il y a le soignant, le soigné et le lien. Lien de ligamen, ligare,
« lier » qui représente ce qui relie et unit ; au travers de la relation thérapeutique que nous
établissons avec le patient. Kinney et al. (51) ont montré qu’une forte alliance thérapeutique
améliorait les résultats du traitement de la douleur chronique. Ils signalent que les
thérapeutes doivent analyser les résultats et comprendre les facteurs qui influencent
positivement ou négativement leur relation avec les patients. Si le patient est compris,
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entendu et activement motivé, sans doute adhérera-t-il (51, 52). L’alliance ou alliance
thérapeutique est une composante principale, centrale de tout traitement et de son
efficience (53, 54). Elle peut être modélisée en trois éléments principaux avec l’accord sur
les objectifs, la transaction sur les exercices à réaliser et l’évolution positive et réciproque
de la relation entre le soignant et le soigné (55). Les études concernant l’alliance en
kinésithérapie sont nombreuses et englobent beaucoup de disciplines et encore plus
particulièrement le traitement des lombalgies chroniques (56, 57). Il apparait une relation
entre l’efficience de l’alliance thérapeutique et une augmentation de l’adhésion des patients ;
plus le praticien parvient à cultiver cette alliance, plus les résultats d’adhésion seront bons
(58). Plus l’Alliance est puissante, plus elle facilite le changement. Elle améliore la qualité
de la relation, elle facilite l’adhésion du patient ; les résultats bénéfiques du traitement
kinésithérapique et du mouvement en général sont bénéfiques notamment pour les
personnes âgées (59). De plus, elle facilite également l’adhésion aux exercices proposés
qui permettent eux-mêmes d’être dans « le mouvement du changement » (60, 61).
1.1.11. La kinésiophobie
La kinésiophobie est la peur du mouvement. C’est un syndrome de «peur-évitement».
Cette peur « excessive » va entraîner un évitement du mouvement et de l’activité physique.
Elle fait souvent suite à une blessure douloureuse ou une répétition d’une même blessure :
le sujet a alors une sensation de fragilité et de vulnérabilité. La peur d’aggraver la blessure
ou de recréer ou d’augmenter la douleur pousse à l’évitement du mouvement. Le patient va
alors rentrer dans un cercle vicieux. Le fait d’éviter certains mouvements entraîne un
déconditionnement et une incapacité qui vont à leur tour augmenter la blessure et/ou
empêcher la guérison. Le vécu du patient, sa personnalité, son pessimisme, l’anxiété, ses
croyances ont un impact négatif, entraînent une chronicisation de la douleur et renforcent la
kinésiophobie. Le seul moyen de briser ce cercle vicieux est de gérer la douleur, la crainte-
peur du mouvement par une confrontation progressive, de continuer à bouger et d’entretenir
le mouvement. La Tampa Scale of Kinésiophobia (TSK) permet de diagnostiquer et de
mesurer la kinésiophobie. Cette échelle est un outil de diagnostic clinique mais aussi de
pronostic et d’évaluation. Les items décrivent des situations de la vie quotidienne et des
ressentis du patient. Au plus le score est élevé, au plus la kinésiophobie est importante. Elle
est significative à partir de 40/68. Dans le cas de la lombalgie par exemple, il est conseillé
« de bouger progressivement, d’améliorer régulièrement son niveau d’activité » pour éviter
que le mal de dos devienne chronique. Il faut que l’activité physique soit régulière. Le sujet
ne doit pas forcément pratiquer un sport de haut niveau mais doit simplement bouger dans
la vie quotidienne. Les exercices quotidiens préviendraient l’apparition de la lombalgie afin
de lutter contre celle-ci lorsqu’elle est déjà présente ou bien d’éviter une rechute. Ce sont
des exercices qui sont retrouvés dans les techniques d’états modifiés de conscience (63,
64, 65, 66).
Le mouvement dans le soin
1.2. Les Techniques d’états modifiés de conscience
Les termes utilisés sont « états modifiés de conscience », en anglais « altered state
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of consciousness », et « peak experience » de Maslow » (67). Elles sont considérées
comme techniques de relaxation. Du latin relaxatio, relaxation est traduit par détente,
relâchement et repos. Au figuré, relaxare signifie détendre et épanouir, faire relâche,
s’affranchir. La valeur du mot provient d’un dénominateur commun évocateur de
relâchement et d’attente d’un événement (68).
Entre veille et sommeil : cette notion est très bien expliquée en Sophrologie. Le
niveau entre veille et sommeil est la « zone de travail privilégiée » dans l’utilisation des
techniques d’états modifiés de conscience. C’est une zone entre sommeil et niveaux vigiles
mais se trouvant dans le niveau de vigilance. Les dénominations retrouvées dans les
techniques sont Niveau Sophro Liminal (NSL), subliminal, relation, relaxation alpha, au bord
du sommeil, niveau d’hypovigilance. L’intentionnalité des séances cherche à atteindre cette
» zone » avec un niveau d’hypovigilance de léger à profond. C’est ainsi que les yeux peuvent
rester ouverts, semi-ouverts ou fermés.
La voix : au IXème siècle avant Jésus Christ, Homère parle de l’épode (paroles à
but thérapeutique). Elles se divisent en trois parties, les paroles magiques, les paroles
mythologiques et le Terpnos Logos, soit chanté, soit parlé. Platon dans son dialogue entre
Socrate et Charmidès explique que c’est l’âme qu’il faut avant tout soigner si nous voulons
que la tête et tout le corps soient en bon état de santé. Platon explique que c’est le Terpnos
Logos appelé également Terpnos Calos, parole douce, monotone, monocorde, qui
engendre « l’état de calme et de concentration suprême. Nous trouvons à Epidaure des
traces de ces pratiques. Dans le sanctuaire d’Asclépios (Esculape), pendant leur sommeil
les prêtres-médecins murmuraient aux patients des suggestions de guérison (69). Les
techniques sont très nombreuses. Pour en citer quelques-unes et pour partir de l’une
considérée comme base de départ d’une évolution riche : Le Training Autogène de Schutz
(TA), jusqu’à la relaxation progressive de Jacobson, la méthode d’eutonie et de la relaxation
de relaxation de Gerda Alexander, la méthode de Moshe Feldenkreis, la méthode Vittoz,
l’hypnose, la Sophrologie. Nous avons exclu du champ de notre recherche les « méthodes
reliées à des religions ou pratiques religieuses » même si cela s’avère difficile à définir tant
sur le mot religion que les méthodes elles-mêmes ont origine l’inspiration des religions. Ne
seront pas abordés par exemple le Yoga, le bouddhisme, le zen, les exercices spirituels de
saint Ignace de Loyola ou encore l’Hésychasme.
15
1.2.6. L’hypnose
Pour Bernheim (71) qui crée les bases scientifiques de l’hypnothérapie moderne, le
sommeil n’est absolument pas nécessaire pour obtenir les phénomènes dits hypnotiques.
Ils peuvent être provoqués par « simples » suggestions à l’état de veille et par conséquent
sans sommeil. Tout est dans la suggestion. Pour Bernheim qui appelle sa théorie, l’idéo-
dynamisme, toute idée suggérée tend à faire acte et certains états de conscience
augmentent la suggestibilité. Alors les facultés de contrôle sont « engourdies » et la force
idéo dynamique s’amplifie par la prédominance des facultés de l’imagination. Nous
rappellerons que la méthode Coué est basée également sur l’idéo-dynamisme. L’hypnose
est définie comme « un état de fonctionnement psychologique par lequel un sujet, en
relation avec un praticien, fait l’expérience d’un champ de conscience élargie » (72). Nous
distinguons plusieurs formes de pratique qui existent en fonction de l’objectif recherché
comme l’hypnothérapie, l’hypnoanalgésie (pour la modification et la réduction de la douleur),
l’hypnosédation (désignant l’usage de l’hypnose en anesthésie) et l’autohypnose (pratiquée
en autonomie par le patient). Les séances sont réalisées en individuel ou en groupe (73).
L’hypnothérapie peut revêt plusieurs formes, dont les principales sont présentées ci-après.
L’hypnose classique se caractérise par l’aspect directif de l’hypnotiseur. Il suggère un
changement de façon directe au patient. Cette forme d’hypnose a été très largement mise
de côté. D’autres courants sont venus renouveler la pratique, en particulier comme
l’hypnose Ericksonnienne (nommée d’après le psychiatre américain Milton Erickson (1901-
1980)). Dans son approche, c’est le patient qui est au centre et qui devient acteur de sa
guérison. Cette pratique hypnotique ne dirige pas le patient, elle l’accompagne. Elle repose
sur le postulat que l’inconscient est capable de mobiliser des ressources, susceptibles de
conduire aux changements désirés et a pour but d’amener conscient et inconscient à
travailler ensemble. Milton Erickson va développer de nombreuses techniques afin
d’accéder pour tous les patients à l’état d’hypnose. Elles sont aussi bien des techniques de
communication, que des techniques relationnelles et des suggestions indirectes. Ce courant
a par la suite donné naissance à de nombreux courants tels que la Programmation Neuro-
Linguistique (PNL). Notons que pour Erickson, il faut le principe de coopération. «Sans la
coopération complète du patient, les résultats thérapeutiques peuvent être retardés,
déformés, limités ou même empêchés» (74). L’hypnoanalyse : L’hypnoanalyse est un
processus dynamique qui fait le lien entre l’hypnose et la psychanalyse (75). En France,
François Roustang reprend les travaux des américains et démontre que l'hypnose permet
« un lâcher prise, une rencontre de soi à l'autre et de soi-même ». Celle-ci est placée au
centre de l’approche thérapeutique (76). L’hypnose se base sur cinq caractéristiques : une
16
modification de l’orientation temporo spatiale où le sujet ressent soit une sensation de
légèreté soit au contraire de la lourdeur. Le temps de la séance lui paraît ainsi plus long ou
plus court que la réalité. Une sensation de détente mentale et de relâchement. Une attention
« facilement concentrée et focalisée sur un élément donné » que le patient décrit avec
précision comme une sensation physique, un lieu, un objet. Une diminution du jugement et
de la censure. Une expérience de réponse quasi-automatique, le patient n’a plus
l’impression que c’est lui qui effectue l’action (77). Les techniques de base sont l’entretien
qui a pour but de sécuriser le patient, éliminer les idées préconçues, les a-priori, les peurs
et renforcer le positif. La suggestion se décline en différentes formes comme la suggestion
directe ; la proposition au patient est claire, positive et réaliste, la réponse est très rapide.
Dans le cas de la suggestion indirecte : la proposition passe à travers la métaphore et a
recours à l’imagination. La suggestion post-hypnotique consiste à demander au patient de
faire quelque chose lorsqu’il n’est plus en hypnose ; cela permet de créer de nouveaux
automatismes. La suggestion de conviction ou de réalisation est directe ou post-hypnotique.
Elle permet au patient de prendre conscience de l’effet de l’hypnose. La suggestion
d’approfondissement est représentée par le fait d’aller encore plus loin dans l’hypnose,
d’aller vers des niveaux plus profonds. Dans le cas de l’autosuggestion, le patient va lui-
même répéter les suggestions directes ou post-hypnotiques. Puis vient l’induction qui
permet d’accéder à un état de relaxation de plus en plus profond grâce à des suggestions
directes et d’approfondissement. C’est le passage de l’état d’éveil vers l’état hypnotique. La
visualisation consiste à imaginer une situation, un évènement, un lieu précis (75).
1.2.7. La Sophrologie
La sophrologie est née à Madrid en 1960. C’est au Professeur Alfonso Caycedo,
psychiatre colombien que nous devons l’invention du mot Sophrologie et des techniques
qu’il recouvre. Le terme sophrologie vient du grec sos-phrenos-logos respectivement
équilibre, harmonie-esprit, conscience-étude, discours. La définition de la sophrologie est la
science qui étudie la conscience humaine, ses modifications et les moyens de la faire varier
dans un but thérapeutique, pédagogique, prophylactique, pour permettre à l’homme d’être
en harmonie avec lui-même et son environnement (68, 69). Les principes sont le schéma
corporel comme réalité vécue, l’action positive, le principe de réalité objective et l’alliance.
Le schéma corporel est considéré comme la base de la conscience. Il y a dynamisation du
positif. La réalité objective concernant le soigné et le soignant s’intéresse au phénomène
même et non à l’apparence du phénomène. L’alliance représente le lien privilégié, lien
« empathique » qui permet l’efficience des techniques. A proprement parlé, il n’y a pas de
contre-indications si ce n’est des phases délirantes. Nous pouvons plutôt entendre
restrictions et/ou adaptations. En pratique deux grandes catégories de techniques peuvent
être considérées. Les Sophronisations (S) et les Relaxations Dynamiques (RD). Les S sont
statiques sur le plan physique avec une intentionnalité dynamique et se pratiquent dans une
relation préférentiellement individuelle. Leur pratique peut se faire allongé, debout, assis. Il
en existe plusieurs sortes, choisies en fonction des patients, de leurs demandes, de leurs
attentes et des « nécessités thérapeutiques ». Afin d’éviter un catalogue des
sophronisations (plus de cinquante), celles-ci sont classées selon leur technique
« d’activation ». C’est ainsi qu’il y a des Sophronisations de « présentation », de
prétérisation », de « futurisation », de « totalisation ». Les RD se pratiquent plutôt en
groupe, même si chacun « fait sa relaxation individuellement ». Elles se divisent en douze
degrés répartis en trois cycles. Pour ne parler que du « cycle fondamental », donc du
premier cycle, il comporte quatre RD ou Relaxation Dynamique de Caycedo (RDC). Les
trois premières Relaxations Dynamiques sont les plus pratiquées La relaxation Dynamique
du premier degré (RD1) stimule le corps en mouvement, le mouvement en général et profite
des périodes de récupérations qui suit les stimulations pour intégrer les sensations
18
produites. Sa deuxième partie renforce la concentration. La RD2 comporte également deux
parties. Elle met l’accent sur la réflexion, la méditation, la concentration tant externe (le
patient se concentrant sur le corps de l’extérieur) que de l’intérieur. La RD3 est un
entraînement à la médiation assise et en « marche ». La respiration tient une place centrale
en Soprologie. Elle fait systématiquement partie du protocole et elle est également la base
et la modalité de techniques comme la Sophro-Respiration-Synchronique (SRS) (79, 80).
20
1.2.11. Gymnastiques en mouvement et « en état modifiés de conscience » : le
Tai Chi Chuan (TCC) et le Qi Gong (QG)
Le TCC et le QG sont des « mind-body practice », pratiques du corps et de l’esprit.
Le « mind-body practice » est une « pratique de santé qui combine concentration mentale,
respiration contrôlée et mouvements du corps pour aider à détendre le corps et l’esprit. Ces
pratiques ont d’excellentes conséquences sur la santé en général et plus particulièrement
pour les effets sur la santé osseuse, la forme cardiopulmonaire, la qualité de vie et la
prévention des chutes (94).
Le Qi Gong
Le Qi se traduit par « le souffle », « l’énergie ». Le Gong se traduit par « le travail »,
« la maîtrise », « la pratique ». Le terme Qi Gong signifie « maîtrise de l’énergie » ou «
travail sur le souffle ». Les Chinois pratiquent le QG en lui-même depuis plus de 3000 ans
et cette pratique est mentionnée pour la première fois dans un ouvrage, le Nei King (plus
ancien traité de médecine chinoise) datant du IIème siècle. L’arrivée du QG en occident
date du XVIIIème siècle. Nous pouvons distinguer les QG externes et les QG internes. Les
externes consistent à lever les blocages du Qi du patient grâce à l’aide du praticien. Les
internes se réalisent plutôt seul ; ils se pratiquent dans un état de méditation avec des
mouvements lents et simples. Les exercices s’effectuent les yeux mi-clos ou fermés. Les
21
gestes effectués se doivent de respecter certaines conditions. Les mouvements sont «
arrondis », légèrement courbes et souples. Ils sont souples et flexibles et s’effectuent sans
dureté et sans rupture mais avec fermeté. Ils sont lents, à vitesse constante. Ils respectent
le principe de « vide et plénitude » qui est une alternance entre des points d’appui sur la
jambe droite et gauche, sur les talons et la pointe des pieds et une alternance du geste dont
« le dynamisme passe de la main gauche à la main droite lorsque le mouvement n’est pas
symétrique ». Le QG permet une sensation de bien-être, une diminution du stress et de
l’anxiété, une meilleure coordination, une fortification des muscles, des tendons et des
articulations et une diminution des douleurs (98, 99).
2. MATERIEL ET METHODE
2.1. Différentes étapes de notre recherche
Méthode PICO : la problématique et les questions de recherches ont été élaborées
en répondant aux exigences de la méthode PICO (100) (Tab I). « Le Patient », à qui
s’adresse l’intervention. Dans notre cas aux patients adressés au masseur
kinésithérapeute. « L’Intervention », sur quoi cherchons-nous des informations. Il s’agit de
la mise en mouvement en général étant donné qu’il n’y a pas de consensus sur comment
la réaliser avec un maximum d’efficience. « La comparaison et l’alternative ». Cette dernière
est de pratiquer sans l’intentionnalité d’utiliser un langage pertinent ni de techniques d’états
modifiés de conscience. « L’issue clinique (Outcome) ». Notre recherche est de se
demander si d’utiliser un langage pertinent et des techniques d’états modifiés de conscience
a un intérêt et dans quels cas.
Tableau I : Récapitulatif : Problématique, mots clés et critères PIC(P)O réalisé par
nos soins
Mise, remise en
Langage
mouvement
Intervention
Etats modifiés de Conscience
22
Comparaison des pratiques Mouvement
notamment en terme de
langage, de techniques Etudiants
d’états de conscience
modifiée entre la littérature Masso-Kinésithérapie
scientifique, des experts
Comparaison
dans la mise en
mouvement en situation
« aigue » et les étudiants
en masso-kinésithérapie en
début de formation et en fin
de formation
Masseurs-
Kinésithérapeutes
Etudiants en Masso-
Population
Kinésithérapie de la 1ère
année d’étude à la dernière
année d’étude
Pouvoir établir les
différences, des
similitudes, des
Outcome compléments, de pratiques
et proposer d’améliorer
l’efficience de la mise en
mouvement
23
altered-modified states of consciousness, pain, chronic pain, motivation, language,, medical
language, verbal communication, non verbal communication, patient interaction, patient
centred care, therapeutic relationship, biopsychosocial concepts, care, cure, changement,
movement, efficiency, ethics, management, style. Les termes en français utilisés sont :
motivation, soin, soignant, patient, stimulus, changement, appropriation, interaction, relation
thérapeutique, physiothérapie, kinésithérapie, langage, logos, verbal, oral, parlé, non verbal,
corps, communication, relation interpersonnelle, rencontre clinique, changement,
thérapeutique, adhésion, conscience, hypnose, médiation, relaxation, sophrologie,
imagerie, mental, mouvement, efficience, éthique, management, styles. Avant de lire les
articles, les résumés ont été étudiés afin de voir si ceux-ci pouvaient être inclus dans notre
recherche. La sélection des articles s'est faite selon des critères d'inclusion et d'exclusion
exposés dans le tableau suivant (tab II).
Tableau II : Critères d'inclusion et d'exclusion réalisé par nos soins
Critères d’inclusion Critères d’exclusion
Population Patients victimes Enfants, adolescents, Maladie
d’immobilisation, d'Alzheimer, démences,
paralysie, déficits de troubles cognitifs, aphasies,
mouvement, de troubles de compréhension,
kinésiophobie patients non communicants
Intervention Communication, langage Toutes les autres interventions
verbal, techniques d’états de masso-kinésithérapie dont la
modifiés de conscience visée est différente de la mise et
entre deux personnes remise en mouvement
avec l’intentionnalité de Les communications de groupe
mise et remise en Les autres techniques
mouvement La douleur, la douleur chronique
(sauf si les freins à la remise en
mouvement en sont une
conséquence)
Comparaison Utilisation du langage
pertinent, de techniques
d’états modifiés de
conscience entre deux
personnes avec
24
l’intentionnalité de mise et
remise en mouvement
Outcome Intérêt de l’utilisation du
langage pertinent et des
techniques d’états
modifiés de conscience
entre deux personnes
avec l’intentionnalité de
mise et remise en
mouvement
Autres Articles en français, en
anglais, revues
systématiques, méta-
analyses, études
contrôlés randomisées,
Articles avec une date de
parution < 15 ans.
Le terme de « patient non-communicant » est difficile à définir car chacun ne perçoit pas de
la même manière la limite de la non-communication. On pourrait dire que le non
communicant est une personne qui, de par son état de santé, ne peut utiliser un mode de
communication qu’on qualifierait d’habituel comme la parole. Son état est temporairement
ou définitivement inadapté pour répondre à tous ses besoins de communication. Certains
patients ayant les fonctions motrices diminuées ou inexistantes utilisent d’autres moyens
que la parole pour communiquer, si cela est réalisable (la direction du regard, un hochement
de tête, les mimiques de visage) (101).
25
été élaboré en partant de nos 104 références avec les mots-clés techniques d’états modifiés
de conscience, masso-kinésithérapie et mouvement. Parmi celles-ci, 93 provenaient de
recherches sur les bases de données et 11 provenaient d’autres sources. Les doublons,
c’est-à-dire les références qui reprenaient les mêmes idées, avaient été supprimés, ce qui
a amené notre nombre de référence à 104. Sur ces 104 références, seules ont été
sélectionnées les références provenant d’articles scientifiques, ce qui nous a donné un
nombre de 80 références. Sur celles-ci, 26 ont été exclues car elles ne concernaient pas
l’étude du mouvement et/ou de la remise en mouvement (exemple : la douleur sans
conséquence avec le mouvement) et n’apportaient donc pas de réponse à la problématique.
Sur les 54 références restantes et évaluées en texte intégral, 38 ont été exclues par «
manque de valeur scientifique selon le choix de nos critères ». Ce qui nous amène à un
total de 16 références qui ont servi ensuite à l’élaboration des résultats. Les seize articles
ont tous moins de quinze ans dont cinq moins de dix ans et huit moins de cinq ans.
26
93 11
104
80 26
54 38
16
16
28
dactylographiée faite juste à la suite, se veut être la plus fidèle possible. L'entretien du
docteur Mariette Lejean-Guinhut (ANNEXE II) s’est déroulé le trois avril 2020. Elle est
docteur généraliste, spécialisée en addictologie, en hypnose Ericksonnienne, en
sophrologie, en relaxologie, en médecine du sport, et elle est formatrice en techniques
d’états modifiés de conscience. L'entretien de Madame Myriam Delorme (ANNEXE III) s’est
déroulé le onze mai 2020. Elle est nutritionniste en psychiatrie, certifiée en Education
Thérapeutique du Patient (ETP) (70 heures), et formatrice en milieu psychiatrique.
L'entretien de Monsieur Aymeric Leclercq (ANNEXE IV) s’est déroulé le vingt-six mai 2020.
Il est le MK du service de gériatrie aigue à l’Institut Cœur Poumon (ICP) du CHRU de Lille.
Il est spécialisé en masso-kinésithérapie des sportifs et en thérapie manuelle. Il est
formateur et tuteur de stage auprès d’étudiants en masso-kinésithérapie. L’entretien de
Monsieur Jean-Philippe Caron (ANNEXE V) s’est déroulé le deux juin 2020. Il est le MK du
Réseau « Parkinson » du CHRU de Lille. Il est spécialisé en ETP, en Activités Physiques
Adaptées (APA) et en éthique. Il est formateur et tuteur de stage auprès d’étudiants en
masso-kinésithérapie. L'entretien de Monsieur Romain Thomas (ANNEXE VI) s’est déroulé
le neuf juin 2020. Il est le MK du service de neurologie polyvalente au Centre Hospitalier
Roger Salengro du CHRU de Lille. Il a également travaillé dans le service de neurologie
vasculaire et à l’Unité de Soins Intensifs (USI) du même hôpital. Il est formateur et tuteur
de stage auprès d’étudiants en masso-kinésithérapie.
Les occurrences des mots clés, expressions et concepts de chaque entretien ont été
relevées à l’aide d’un compteur de mots en ligne (107). L’exploitation des entretiens a été
effectuée grâce à l’article « Le codage à visée théorique, recherche et applications en
marketing » (108) afin d’identifier les données pertinentes, les analyser, identifier les
thèmes, construire des interprétations émergentes de ces données et chercher à clarifier
leurs liens. Nous avons ensuite choisi une option de codage conceptuel et hiérarchique.
3. RESULTATS
Pour classer les études, nous utilisons des niveaux de preuves basés sur les grades
de recommandation qui sont fondés sur le niveau de preuve scientifique de la littérature
(103). La pertinence des différentes techniques d’états modifiés de conscience dans la
récupération du mouvement selon les auteurs de différents articles est représentée par les
32
tableaux III (tab III), IV (tab IV), V (tab V), VI (tab VI), VII (tab VII) et VIII (tab VIII), IX (tab
IX), X (tab X), XI (tab XI).
Le Training Autogène de Schultz (TA)
Tableau III : intérêt du Training Autogène de Schultz dans la mise et/ou remise en
mouvement dans les articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Résultat
Niveau
et/ou grade
Shinozaki, M., Randomized Le fonctionnement social, la douleur corporelle, le
Kanazawa, M., Controlled rôle émotionnel et la santé générale ont montré une
Kano, M. et al. Trial tendance à l'amélioration dans le groupe TA par
2010 (109) rapport au groupe Témoin. Le TA peut être utile en
améliorant la maîtrise de soi.
Ajimsha, M.S., Randomized L’étude fournit des preuves que le TA utilisé en
Majeed, N.A., Controlled complément du traitement de Masso-Kinésithérapie
Chinnavan, E., Trial conventionnel est plus efficace que la Masso-
Thulasyammal, Kinésithérapie seule pour améliorer les
R.P. 2014 (110) performances motrices des patients atteints de la
Maladie de parkinson
L’hypnose
Tableau IV : intérêt de l’hypnose dans la mise et/ou remise en mouvement dans les
articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Niveau Résultat
et/ou grade
L’hypnose peut améliorer l’apprentissage moteur.
Jalen S, Wulf G. Randomized
Durant la suggestion, les performances motrices sont
2014. (111) Controlled
améliorées par une focalisation externe sur le
Trial
mouvement.
L’hypnose associée à la Kinésithérapie semble être
Lebon, J, Retrospective
un moyen efficace pour la prise en charge du
Rongières, M, Controlled
Syndrome Douloureux régional Complexe (SDRC)
Apredoaei, C, Trial
de type 1 « main-poignet » quelque soit sa phase
Delclaux, S,
évolutive.
33
Mansat, P. 2017
(112)
La Sophrologie
Tableau V : intérêt de la sophrologie dans la mise et/ou remise en mouvement dans les
articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Résultat
Niveau
et/ou
grade
Suggère une certaine efficacité de la Sophrologie
Fiorletta P, Ganic Niveau 3
Caycédienne pour la réduction des risques de Troubles
A, Royer A,
Musculo-Squelettiques (TMS)
Grosjean V. 2013
(113)
34
corps-esprit d'intensité légère à modérée. Toute sa
forme chorégraphique se compose de huit
mouvements exécutés à un rythme lent en
coordination avec respiration rythmique et
concentration mentale
L’imagerie motrice
Tableau VII : intérêt de l’imagerie motrice dans la mise et/ou remise en mouvement dans
les articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Niveau Résultat
et/ou grade
L’imagerie mentale motrice est recommandée à la
HAS. 2012 Grade B
phase chronique d’un AVC. Nous distinguons
(87)
classiquement deux types d’imagerie mentale :
l’imagerie externe où le sujet s’observe virtuellement
pendant la réalisation de son
mouvement, l’imagerie interne où le sujet essaie de
percevoir les effets du mouvement virtuel
La relaxation
Tableau VIII : intérêt de la relaxation dans la mise et/ou remise en mouvement dans les
articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Résultat
Niveau
et/ou grade
Dans le cadre de l’asthme, la technique qui
Elizabeth A Holloway, Randomized
combine la relaxation et la respiration
Robert J West. 2007 (117) Controlled
(Papworth method) améliore la fonction
Trial
respiratoire et diminue la kinésiophobie
Les exercices combinés à la relaxation ont
Shariat A, Alizadeh R, Randomized
des résultats supérieurs pour diminuer
Moradi V, Afsharnia E, Controlled
l’anxiété et améliorer le mouvement,
Hakakzadeh A, Ansari N, et Trial
l’amplitude des mouvements et la qualité de
al. 2019 (118)
vie de travailleurs ayant des lombalgies
35
chroniques aux exercices et à la
psychothérapie sans relaxation
L’addition des techniques de relaxation aux
Ozer kaya D, Toprak Randomized
exercices de stabilisation musculaire
Celendy S. 2019 (119) Controlled
améliorent significativement le mouvement et
Trial. Score
diminuent la kinésiophobie
PEDro : 6/10
La méthode Feldenkrais
Tableau IX : intérêt de la méthode Feldenkrais dans la mise et/ou remise en mouvement
dans les articles scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type, Niveau Résultat
et/ou grade
L'intervention de la méthode Feldenkrais a donné des
Ahmadi H, Randomized
avantages accrus en améliorant la qualité de vie, en
Adib H, Selk- Controlled
améliorant la conscience intéroceptive et en réduisant
Ghaffari M, et Trial. Score
l'indice d'incapacité par rapport aux exercices de
al. 2020 (120) PEDro : 6/10
stabilité de base chez les patients souffrant de
lombalgies chroniques non spécifiques.
Qi Gong
Tableau XI : intérêt du Qi Gong dans la mise et/ou remise en mouvement dans les articles
scientifiques réalisé par nos soins
Auteur Type Résultat
La pratique quotidienne du Qi Gong a des
Sarmento CVM, Moon Randomized
conséquences positives sur tous les principaux
S, Pfeifer T, Smirnova Controlled
symptômes de la fibromyalgie et sur la qualité
IV, Colgrove Y, Lai SM, Trial. Score
de vie et le mouvement
Liu W. 2020 (123) PEDro : 7/10
Pour Madame Delorme la mise et/ou remise en mouvement passe d’abord par
retrouver une autonomie. Il faut du mouvement et le patient doit en être acteur. Le
changement fait peur. Il faut le savoir afin de le faire en douceur et en minimisant les
appréhensions. La relaxation peut apporter du bien-être et donc être une solution au
changement.
39
Pour Monsieur Leclercq, la mise et/ou remise en mouvement est synonyme
d’autonomie. Cela passe par trouver ensemble des objectifs, une certaine confiance et ne
pas forcer, rassurer, prendre du temps, ce qui évitera les peurs et les maladresses. Pour
cela, il y a des mots qui leur « parlent », qui sont significatifs. Grâce à « l’imagerie mentale
», il faut aider les patients de façon bénéfique dans la capacité à retrouver des endroits
connus et tout ce qu’elles savaient faire avant la chute .
Pour Monsieur Caron, la mise et/ou remise en mouvement doit passer par le plaisir,
l’envie de l’action, tout en créant une alliance thérapeutique. Il faut conscientiser le
mouvement pour le faciliter, être en relation avec le thérapeute qui aide, et l’environnement,
le « sentir », en anticipant et en étant vigilant.
Pour Monsieur Thomas, la mise et/ou remise en mouvement passe par les mots
utilisés, l’information, le consentement et l’envie du patient à faire le mouvement, par la
capacité à le réaliser et un intérêt trouvé. Le patient doit avoir envie et y trouver un sens
personnel.
A partir de ces synthèses des entretiens, les occurrences les plus nombreuses et
supérieures à dix ainsi que les éléments de réponse retrouvés dans au moins deux
entretiens sont étudiés ci-dessous (tab XII, tab XIII). Les concepts clés des experts sont
repris dans le tableau XIV (tab XIV).
40
Tableau XIII : Eléments de réponse retrouvés dans au moins deux entretiens
Tableau XIV : Les « concepts clés » des experts professionnels de santé réalisé par nos
soins
Expert Les concepts clés
Docteur Lejean- Le mouvement grâce à l’utilisation de l’hypnose, de la
Guinhut respiration profonde, de la voix du thérapeute dans la
confiance mutuelle
Madame Delorme Le mouvement grâce au patient acteur et conscient du
besoin de changement. Utilisation de mots et de
techniques de relaxation
Monsieur Leclercq Le mouvement grâce à des méthodes de visualisation
mentale de mouvements, de situations réussies pour
éloigner craintes et peurs. L’utilisation de mots
significatifs et d’endroits connus où les patients peuvent
s’imaginer réussir en toute autonomie
Monsieur Caron Le mouvement grâce à la mise en relation de la notion
de mouvement, en relation avec la notion de plaisir,
d’envie et de vie. Entrer en relation. Cela concerne le
41
soignant, le soigné et l’environnement. « Conscientiser
» en sentant, en anticipant et en étant vigilant
Monsieur Thomas Le mouvement grâce à l’obtention préalable et avant
tout à l’acceptation du patient. Qu’il ait envie et qu’il y
trouve son intérêt. Prendre le temps d’expliquer.
Réaliser après avoir visualisé le mouvement
Nous pouvons dire qu’avant la technicité, la remise en mouvement pour le patient,
passe par le plaisir, l’envie, la confiance, l’intérêt d’acquérir ou réacquérir son autonomie et
retrouver un sens personnel à ce mouvement ou remise en mouvement. Des techniques
d’états modifiés de conscience sont utilisées en ce sens en première intention et/ou en
complément.
Sensibilisation* Technique
états modifiés de
conscience : oui 40 51,95%
Sensibilisation* Techniques
états modifiés de
conscience : non 37 48,05%
Total 77 100,00%
42
Le taux de retour du questionnaire est de 82%, 77 répondants au questionnaire par rapport
aux 94 étudiants de la promotion. Le taux de réponse aux questions est de 100%.
L’échantillon des étudiants ayant répondu peut être considéré comme significatif en nombre
(82%), en répartition hommes et femmes et pour la filière préparatoire au concours d’entrée.
Les Résultats aux questions binaires par oui ou par non (Tab XVI)
Tableau XVI : réponses des étudiants IFMKNF aux questions avec choix binaire
oui/non réalisé par nos soins
Intitulé de la question IFMKNF Nombre %
Masseur-Kinésithérapeute (MK) et mouvement ;
cela va-t-il de soi ? Oui 74 96,10%
Masseur-Kinésithérapeute (MK) et mouvement ;
cela va-t-il de soi ? Non 3 3,90%
Total 77 100,00%
44
Ils pensent qu’il existe des mots motivants, des mots rassurants et des mots qui peuvent
faire peur au patient.
Les affirmations sont fortes (oui entre 65% et 75%) concernant les thèmes suivants :
les étudiants ont modifié leur façon de communiquer avec un patient au cours de leurs
études. Ils utilisent des techniques motivationnelles. Pour eux, en rééducation, le thérapeute
a toujours une place dans la mise (remise) en mouvement.
Il y a le constat important d’une méconnaissance des RBP de la HAS, ou autres,
concernant la mise et/ou remise en mouvement pour la majorité des étudiants (57%).
La «fragilité-manque» fort (entre 65% et 75%) décrit par les étudiants est qu’ils n’ont
pas pratiqué ou vu pratiquer des techniques d’états modifiés de conscience lors de leurs
stages.
La «fragilités-manque » très forte (le « non » supérieur à 89%) décrit par les
étudiants est qu’ils n’ont pas connaissance des RBP de la HAS, ou autres, concernant les
techniques d'états modifiés de conscience.
Les résultats des questions avec échelles numériques (Tab XVII)
Tableau XVII : synthèse des résultats des questions avec échelles numériques réalisé par
nos soins
45
De 0 (aucune) à 10 (maximale), 8,91 9,00 1,11 10 6
quelle est la place de l’alliance avec
le patient dans le soin en Masso-
Kinésithérapie ?
De 0 (entièrement passif) à 10 4,17 5,00 2,37 10 0
(entièrement actif) de la part du
patient : Veuillez indiquer votre note
pour La Kinésithérapie Passive
De 0 (entièrement passif) à 10 3,05 3,00 2,57 10 0
(entièrement actif) de la part du
patient et pour le Massage
De 0 (non compétent) et 10 2,70 2,00 2,13 8 0
(parfaitement compétent), sauriez-
vous, à l’aide de votre formation
actuelle, utiliser des techniques
d’états modifiés de conscience ?
De 0 (pas de place) et 10 5,57 5,00 1,89 10 0
(indispensable), quelle place
pensez-vous que le Masseur
Kinésithérapeute occupe dans la
promotion de la pratique de la
relaxation en santé ?
En synthèse : des affirmations très fortes avec des moyennes et médianes
supérieures ou égales à neuf. Il s’agit de la place de la relation humaine dans le soin en
Masso-Kinésithérapie, celle de la confiance dans le soin en Masso-Kinésithérapie et celle
de l’alliance avec le patient dans le soin en Masso-Kinésithérapie. L’aspect technique reste
important mais en retrait avec moyenne et médiane environ à huit.
Des évaluations « moyennes » avec des moyennes et médianes environ égales à
cinq concernant la place que le Masseur Kinésithérapeute occupe dans la promotion de la
pratique de la relaxation en santé, et la part jugée active du patient dans les techniques de
Kinésithérapie Passive.
Les scores les plus bas inférieurs à cinq et environ à trois sont retrouvés pour la
participation active du patient dans les techniques de massage.
Enfin les étudiants estiment qu’ils sont très peu compétents pour utiliser des
techniques d’états modifiés de conscience à l’aide de leur formation.
46
Cette synthèse est également illustrée graphiquement à l’aide des figures (fig.2, fig.
3, fig.4, fig.5, fig.6, fig.7, fig.8, fig.9) (ANNEXE XI).
47
rassurer le patient. Il semble que dans la relation patient, le mot « être » et « être avec »
soient prépondérants.
Cahier d’exercice
initiation techniques
états modifiés de Promotion des K4
conscience Nbre % 2019-2020 Nbre %
Femmes 9 42.86% Femmes 40 42,55%
Hommes 12 57.14% Hommes 54 57,45%
Total 21 100,00% Total 94 100,00%
Filière Concours Pacès 13 61.90% Filière Concours Pacès 55 58,51%
Filière Concours Staps 8 38.10% Filière Concours Staps 34 36,17%
Dispensés 0 0% Dispensés 5 5,32%
Total 21 100,00% Total 94 100,00%
Les mots clés recueillis pour la question « Mais qu’est-ce que la relaxation » :
ce sont en ordre décroissant : les mots détente (10 occurrences), bien, être (8 occurrences),
pratique, calme (6 occurrences). Les expressions de deux mots en occurrences sont : bien
48
être (7 occurrences), pratique qui, qui permet, lâcher prise (5 occurrences). Les expressions
de trois mots pour quatre occurrences sont, qui permet de, un moyen de, pratique qui
permet, se recentre sur, recentrer sur soi.
Les mots clés recueillis pour la « Pratique d’Imagerie mentale par auto-
induction d’image mentale » : ce sont en ordre décroissant les mots : concentration, objet
(8 occurrences), difficile, détails (6 occurrences). Les expressions de deux mots : l’objet,
difficile de (9 occurrences). Les expressions de trois mots : de l’objet (7 occurrences).
Les mots clés recueillis pour la « Pratique d’Imagerie Mentale par image
libre » : ce sont en ordre décroissant : objet (22 occurrences), concentration, sensation,
difficile (7 occurrences), impression, agréable, calme (6 occurrences). Les expressions de
deux mots sont : l’objet (16 occurrences), difficile de, sensation de, impression de (3
occurrences). Les expressions de trois mots sont : de l’objet (10 occurrences), une
sensation de, une impression de (3 occurrences).
Les mots clés recueillis pour la « Pratique d’Imagerie Mentale par technique
d’apaisement » : ce sont les mots : sensation (9 occurrences), être, bien, détente,
apaisement (7 occurrences). Les expressions de deux mots sont : bien être (6 occurrences),
sensation de, de bien (5 occurrences). Les expressions de trois mots sont : de bien-être,
bien-être apaisant, de calme (3 occurrences).
49
occurrences). Les expressions de trois mots pour trois occurrences : sont sensation de
détente, impression de somnolence
Min 8
Médiane 9
Max 9
Moyenne 8,52
Écart-type 0.51
La question 2 est « de 0 (aucun effort) à 10 (effort maximal) : quel effort vous a demandé la
réalisation pratique du « cahier d’exercices » d’initiation à la pratique de techniques d’états
modifiés de conscience » ? (tab XXII).
50
Tableau XXII : Données statistiques question deux : De 0 (aucun effort) à 10 (effort
maximal) : quel effort vous a demandé la réalisation pratique du « cahier d’exercices »
d’initiation à la pratique de techniques d’états modifiés de conscience réalisé par nos soins
Min 3
Médiane 4
Max 5
Moyenne 4.14
Écart-type 0.79
Pour des raisons de durée de pratique du « cahier d’exercices » nous avons choisi un panel
de techniques « brèves », dites de « base ». Ce choix est conforme également à
l’intentionnalité d’utilisation de ces techniques par le professionnel, c’est-à-dire avec la
recherche d’une efficience optimale (résultats/temps de la relation).
En synthèse, les résultats des K4 montrent une convergence très forte entre ce qu’est
la relaxation d’après eux et ce qu’ils « en attendent » ainsi que la pratique qu’ils en ont faites
ainsi que les bénéfices qu’ils ont obtenus à titre personnel. Les restitutions en terme de
sensations, d’émotions témoignent d’une grande variabilité selon les techniques.
Néanmoins elles convergent vers de l’efficacité, parfois de façon très importante et donc
de l’efficience. Les résultats sont différents selon les techniques mais très complémentaires.
Il faut noter la facilité, l’aisance de l’apprentissage de ces techniques exprimée par les K4.
En effet la moyenne est de 4.14 avec un écart type de 0.79 (0 représentant aucun effort
d’apprentissage). Il faut également souligner l’efficience de ces techniques, tout au moins
celles qu’ils ont préférées avec une moyenne de 8.52 et écart type 0.51 (10 représentant
l’efficience maximale). Les K4 estiment donc que les résultats qu’ils attendent de ces
techniques sont présents, qu’au moins une technique est efficiente et facile à acquérir et à
pratiquer. Tout ceci concernant dans un premier temps une pratique personnelle tournée
vers eux-mêmes.
51
mots, idées et concepts « forts » qu’ils ont utilisés. L’intentionnalité des étudiants pour mettre
en mouvement et/ou remettre en mouvement les patients est caractérisée par les mots
allez et est, qui comptent plus de 35 occurrences. Puis en ordre décroissant, poussez (13
occurrences), continuez (11 occurrences), courage, bien (6 occurrences), mouvement,
tenez, super, levez, écartez, autonomie, aide (5 occurrences). Les expressions de trois mots
sont continuez comme ça (9 occurrences), puis super, continuez comme (ça), encore un
peu, (c’) est la dernière, un petit effort, (vous) y êtes presque, (vous) allez y arriver, allez, on
y (va), mieux en mieux, je vous aide (4 occurrences). Les expressions de quatre mots sont
pour quatre occurrences toucher ma mai, vous allez y arriver, vous y êtes presque, allez
encore un peu, c’est la dernière, courage vous y êtes, de mieux en mieux, c’est très bien,
c’est pour votre (bien), je suis fier de (vous).
Nous avons choisi d’exploiter et de présenter ces données en les reportant dans un
tableau de type Strenghs (Forces), Weaknesses (Faiblesses, Opportunities (Opportunités,
Treats (Menaces) (SWOT). Nous avons procédé à un classement des actions de
« management » des K1 envers les patients à partir de leurs mots clés (tab XXIII).
52
« Encore un peu » : aucune valeur quantifiable pour le patient.
Opportunités Modérer les impératifs.
Poser des questions pour trouver l’action juste de rééducation.
S’assurer de l’accord du patient pour la mise en mouvement
Faire réaliser le mouvement de façon détournée, c’est-à-dire sans
donner d’ordres directs mais plutôt en faisant faire une action
« quotidienne » ou « ludique ».
Les patients doivent réaliser les exercices pour eux et non pas pour le
MK. « Je suis fier » mais plutôt « soyez fier de vous ».
Le patient est acteur de sa rééducation : le mettre en avant dans celle-
ci, sa progression lui est dûe.
Menaces Trop d’ordres, trop d’impératifs, l’étudiant est trop dans le savoir (son
savoir).
Les formules « c’est pour votre bien » ? « je suis fier de vous » ?,
« Aller, on se bouge, chef ». Cela serait à développer avec les étudiants
ayant livré ces formules.
Le risque peut être de trop stimuler et risquer de « fatiguer » le patient
et le thérapeute.
Les Formules à l’impératif et les ordres donnés au patient : attention à
la question de l’interprétation de celui-ci et du sentiment d’infériorité.
Le soin est alliance entre la volonté du patient à progresser et la maîtrise
du kiné à obtenir cette amélioration.
Dans la partie « discussion » qui suit, nous élaborons des propositions pour améliorer les
faiblesses en s’appuyant sur les forces décrites et en utilisant les opportunités en limitant et
même en tentant d’anticiper les menaces.
4. DISCUSSION
4.1. Réponse aux hypothèses et à la problématique
Toutes les techniques d’états modifiés de conscience ont des forces, des
opportunités et des « faiblesses », des « difficultés ou contraintes ». Concernant leurs forces
et leurs opportunités, les experts professionnels de santé les décrivent et donnent des
conseils d’utilisation et de pratique aux étudiants. Les K4 connaissent toutes les forces et
opportunités. Ils y ajoutent pour eux la « facilité » d’apprentissage sur eux-mêmes et
l’efficience d’une technique au moins qui a leur préférence. Les professionnels experts et
53
les étudiants considèrent comme une évidence que le mouvement est à la fois la nature, le
but et la ressource de la profession de MK. Tous estiment que le soigné doit être
accompagné, tout au moins pendant le temps nécessaire à gagner en autonomie. Tous
conviennent de l’efficience de la relation avant celle de la technicité. Tous admettent et/ou
utilisent les mots motivants, rassurants et évitent ceux qui font peur. Les professionnels
utilisent les techniques d’états modifiés de conscience avec une intensité et/ou une
technicité de ses dernières plus ou moins importantes. Les spécialistes pensent que leur
potentiel est incomplètement exploité.
-De façon « générale » : les techniques d’états modifiés de conscience sont des
techniques non médicamenteuses, à coût minimal : elles sont utilisées pour atteindre
certains objectifs thérapeutiques Nous savons que la douleur n’est pas causée uniquement
par des mécanismes biomécaniques mais qu’elle s’inscrit dans un modèle plus complexe
bio psycho social.
Ces techniques utilisent comme dénominateur commun la respiration : elles
réorientent les patients vers la « première attention » qui est la respiration et la vie. En effet,
les exercices sont toujours couplés à la respiration et celle-ci constitue le cœur du travail du
patient. Ce dernier est amené à se concentrer sur sa respiration. Il respire de manière lente
et profonde sur le temps inspiratoire et expiratoire. La notion de « bien respirer » est souvent
associée à la relaxation. Quoi de plus « normal » que de respirer ? A y regarder de près, ce
qui est naturel, « normal » n’est pas forcément facile à mobiliser et encore moins facile à
pratiquer. Il est demandé au sujet de « s’aérer l’esprit ». Il faut savoir se débarrasser des
mauvaises pensées, qui parasitent le bien être comportemental et le bien-être physique car
les deux sont liés. Cette demande est effectivement extrêmement difficile. Arrêter ses
pensées est souvent synonyme de la formule utilisée « pensez à autre chose ». Ce sont la
respiration et l’attention sur cette dernière ainsi que sur le corps par les lectures du corps
ou « body scan », éléments retrouvés dans de nombreuses méthodes vont faciliter cet
exercice, traverser puis dépasser cette difficulté. Par exemple en relaxation, la respiration
est couplée avec les mouvements : la contraction est associée à l’inspiration et la
décontraction à l’expiration. En Qi Gong, la respiration abdominale permet une stabilité du
corps lors des exercices (99). D’autres « formes » de techniques respiratoires existent. Lors
d’une séance de Relaxation Dynamique de premier degré (RD1) en sophrologie, nous
bloquons la respiration puis réalisons une expiration puissante pour relâcher les muscles et
stimuler le mouvement (68). La respiration est donc un outil essentiel, utilisé dans plusieurs
techniques d’états modifiés de conscience, qui facilite le mouvement. Dans le « sens
Inverse, les états modifiés de conscience améliorent la respiration. Ils diminuent la
54
fréquence respiratoire, rétablissent un bon rapport inspiration/expiration et exercent la
respiration abdominale. Les deux s’entretiennent dans un cycle vertueux. Nous ajoutons
également que par l’écoute du corps, ces techniques recentrent sur ce qui est essentiel à la
vie.
Elles ont des effets physiologiques : la détente, le relâchement, l’apaisement :
les techniques vont toucher les différentes composantes de la physiologie humaine, le
système cardiaque, le système respiratoire, le système neurovégétatif et le système
musculaire (70). Il semble que « la détente » soit l’un des premiers objectifs partagés par
l’ensemble de ces méthodes. Celle-ci se caractérise d’une part par la libération des tensions
corporelles du patient et d’autre part avec la libération de l’esprit de celui-ci. L’ensemble de
ces techniques améliorent pour les patients la prise de conscience de leurs tensions
musculaires afin qu’ils puissent détendre leur corps et lâcher prise. Ce relâchement et cette
détente musculaire effacent les contractures présentes et permettent le mouvement (123).
Ces techniques vont conscientiser certaines fonctions comme la respiration, la fonction
cardiaque avec le ressenti des battements, les différents sens, la contraction de certaines
chaînes musculaires ou leur relâchement. Ces techniques sont calmes, bien souvent
silencieuses en elles-mêmes et en nous-mêmes permettant au soigné comme au soignant
de se concentrer. Cette concentration et attention au travers de divers moyens tels que la
respiration, l’imagination, l’intentionnalité du mouvement et le mouvement lui-même
permettent au patient de prendre conscience de son état intérieur au plus profond de lui-
même afin de faire ressortir des ressentis parfois « enfouis ».
Il y a la prise de conscience du corps : elles inscrivent la prise en charge masso-
kinésithérapique dans un modèle biopsychosocial : ne pas prendre en compte uniquement
la sphère biologique pour expliquer une pathologie. La sphère psychologique est au centre
de ces techniques et constitue un élément important dans une prise en charge masso-
kinésithérapique. Les techniques sont très nombreuses et donc plus faciles à adapter.
Synchroniser la respiration, privilégier les sensations différer la motricité, privilégier les
sensations et les combiner entre elles, utiliser les ressources du côté « sain » (s’il y en a un
) transférer ensuite côté lésé puis aller vers l’efficience, chercher les situations dans
lesquelles se produisent les mouvements très automatiques à moins automatiques du
patient en commençant par respiration, bâillement, déglutition, immobile puis en
mouvement. Toujours être progressif comme faire un pas, un seul, puis l’un après l’autre,
en étant dans son propre pas, en équilibre, car plus le mouvement sera précisément «
simulé », plus sa réalisation sera favorisée.
55
L’action sur le psychisme : les techniques d’états modifiés de conscience ont la
particularité d’agir sur le psychique sur l’esprit pour entraîner des réactions sur le corps. En
effet, la tension psychique et l’anxiété sont sources de tensions musculaires, et inversement.
En méditation, nous allons tenter de libérer le patient de ses « constructions défensives
habituelles » (124). Le patient est amené vers un état de perméabilité mentale, de
suggestibilité et cet état particulier entraîne une modification des sensations physiques (74).
Considérer les symptômes comme porteurs de sens permet déjà dans un premier temps
thérapeutique de faire alliance avec le langage du patient et d’avancer dans la même
direction. Les techniques d’états modifiés de conscience simplifient l’accès au mouvement
sans réactiver les résistances, le négatif, la douleur devient « mémoire » et d’anciennes
cicatrices s’effacent. Car une fois le mouvement enclenché, le corps animé, la progression
est également enclenchée et devient positive. Au langage « métaphores parfois négatives
» du patient répond la suggestion de métaphores positives du soignant à condition que ces
métaphores éclairent le soigné et le guide en mouvement vers le positif.
L’objectivation des perceptions et conscientisation : les techniques d’états
modifiés de conscience développent les sensations et une meilleure prise de conscience
des tensions musculaires dans le corps. En effet, la méditation permet un meilleur ressenti
du corps en mouvement. De plus, l’exercice de « body-scan » qui est pratiqué en méditation
consiste à porter l’attention sur toutes les parties du corps une à une ainsi que sur les
différentes sensations. L’hypnose permet de ressentir autrement les perceptions
corporelles. La pleine conscience se révèle intéressante dans la sphère de la somatisation.
Le balayage corporel réalisé au cours de la pratique apporte au patient une meilleure
conscientisation du corps et une meilleure perception de son schéma corporel. Cette
technique n’est pas propre à la méditation de pleine conscience. Elle est également
retrouvée en relaxation, en sophrologie et dans bien d’autres techniques. Celles-ci
concourent à un but commun qui est de porter attention aux sensations du corps, de plus
en plus finement, au fur et à mesure de la pratique. Il va s’y rajouter la conscientisation du
corps par le mouvement où l’idée sera de faire ressentir les tensions présentes dans les
différents mouvements réalisés par le patient. L’éveil des sensations et la modification des
perceptions du corps ont pour but d’agir sur la musculature afin de diminuer les tensions,
lever les blocages et faciliter le mouvement. La sophrologie permet aussi de contrôler ce
tonus ainsi qu’une reprise de celui-ci lors de la phase de « désophronisation » à la fin d’une
séance (113).
56
-Pour le patient, les techniques d’états modifiés de conscience élargissent les
possibilités. Elles positionnent le patient au cœur de sa rééducation : elles remettent
le patient au cœur de sa rééducation et le rend acteur de sa propre santé. Ces techniques
requièrent en effet une participation active du patient, participation qui le met déjà « en
mouvement ». Il n’est plus passif comme dans les techniques de MK telles que le massage
et la kinésithérapie passive considérés par les étudiants comme « passives ». Le
consentement, la participation active du patient permettent déjà d’être actif dans des
techniques considérées comme passive. Ces techniques nécessitent toutes une confiance
entre le praticien et le patient pour que le patient soit complétement réceptif. Là aussi c’est
une réceptivité « très active ». Ces méthodes mettent le « moi » au centre de l’attention. La
concentration se fait sur soi-même, son corps, son esprit et ses pensées. Elles visent à
développer l’autonomie de la personne : la personne est autonome et responsable dans son
propre cheminement.
57
l’autoapprentissage : TA, l’hypnose active graduée de Kretschmer, la régulation active du
tonus de stokvis, la sophrologie.
58
pertinente selon la définition proposée par la HAS (125). Elles invitent à créer le mouvement
et être déjà en mouvement dans sa tête », créer du mouvement « intérieur ». Les recherches
de Mathieu Ricard montrent que chaque étape de la méditation active des zones différentes
du cerveau. La méditation entraîne une réorganisation de l’activité neuronale ; elle
augmente la connectivité des circuits cérébraux. Le fait de « bouger dans sa tête » est donc
la première étape pour se remettre en mouvement (126).
D’être au service des « situations parfois complexes » : un patient
démuni», « un thérapeute démuni », « une relation démunie
Elles éduquent mieux le patient à la gestion de ses émotions et lui font prendre
conscience du lien qui existe entre le corps et l’esprit. Elles ont tout particulièrement leur
place dans la prise en charge de patients douloureux chroniques pour lesquelles le MK se
retrouve parfois démuni face à un patient présentant des syndromes tels que la fibromyalgie
ou les Syndromes Douloureux Régionaux Complexes (SDRC). Pour les patients, également
démunis, aux douleurs physiques s’ajoutent déception et découragement. Le choix des
techniques d’états modifiés de conscience établit, renoue, crée dialogue et confiance pour
le soigné et le soignant lui-même et dans la relation, base du traitement possible. Quête
efficace pour diminuer l’enfermement, captifs d’eux-mêmes et de la représentation
associée. Dès lors les accompagner dans un projet de se déployer dans l’espace (127,
128).
-Concernant le mouvement, les techniques d’états modifiés de conscience
aident :
A se libérer de l’anxiété et de la kinésiophobie : elles rendent possible une «
parenthèse », une prise de recul, un apaisement, un lâcher prise, une libération, un état de
concentration, d’intériorisation, une perception positive de l’environnement, une reprise de
confiance en soi, en évacuant les pressions et tensions vécues (121, 129, 130). Elles visent
à libérer les émotions négatives, à pouvoir se projeter vers le futur positivement au travers
de leurs pensées et commencer à « cheminer ». Elles utilisent la détente psychique et
corporelle afin d’amener vers des sensations positives de relâchement et de confiance. En
« auto-entretenant » la relation et le mouvement (et nous pouvons le dire) ce « mouvement
de la relation », elles encouragent le patient en initiant et en cultivant une « spirale positive
», les libérant des émotions négatives. Elles procèdent par des ressources naturelles,
simples et disponibles pour chacun, représentées par l’attention, la respiration, l’écoute, la
concentration, la prise de conscience, l’imagination et le rappel des ressources positives de
chacun.
59
A inviter à la confrontation, se libérer de la kinésiophobie : toutes ces méthodes
permettent de se recentrer sur soi, d’apprécier à la fois notre corps et nos pensées. Elles
transforment, diminuent, annulent un état désagréable, négatif en quelque chose de positif,
d’agréable. Ces méthodes ont l’avantage de percevoir la réussite ; par la mise en
mouvement de ce qu’il y a de meilleur en chacun, une clé de la réussite pour se libérer de
la « kinésiophobie ». Il y a mise en lumière pour viser la confrontation « armée » d’objectivité,
de possibilités, de ressources, de créativité, de positif, de confiance et de potentialités. Elles
prennent parfois des voies différentes en passant par le mouvement, la respiration,
l’inconscient, le comportement, la pensée, la détente. Mais leur objectif commun est d’aller
chercher en profondeur ce que le soigné essaie d’enfouir à l’intérieur. Ces techniques
invitent à aller rechercher au plus profond de lui ses ressentis, ses peurs, ses angoisses,
ses traumatismes afin de pouvoir les surmonter. Le but n’étant que d’atteindre un état de
plénitude et de bien-être et retrouver une pleine confiance en son corps. Ces techniques
d’états modifiés de conscience servent à diminuer la douleur qui va être source de limitation
de mouvement. En effet, si le sujet est douloureux, il va limiter ses mouvements, il va mettre
en place une stratégie d’évitement et rentrer dans un cercle vicieux. Il est donc important de
traiter la douleur pour briser ce cercle vicieux de kinésiophobie. La méthode Mindfulness
Based Stress Reduction (MBSR) favorise justement l’acceptation de la douleur (114). Il en
est de même pour la sophrologie qui est une pratique se basant sur l’écoute de soi et
l’écoute de sa douleur afin de mieux la gérer et de trouver le seuil infra-douloureux qui
permet une mobilisation. Le fait de dissocier son corps et son esprit lors de la transe
hypnotique entraîne une diminution de la douleur. Un patient est donc mobilisé sans
souffrance sous hypnose lors d’une séance de kinésithérapie. De plus, le corps a une bonne
mémoire de la séance de kinésithérapie, ce qui facilite alors les séances suivantes. Ainsi
possibilité est donnée au patient de contrôler sa douleur, son intensité et l’angoisse qui y
est liée et ainsi favoriser sa confiance en lui-même et la récupération du mouvement (131).
A être déjà en mouvement par des techniques elles-mêmes en mouvement :
Les techniques d’états modifiés de conscience peuvent entretenir ou récupérer le
mouvement car elles se pratiquent en mouvement pour la plupart. Elles se caractérisent le
plus souvent par des mouvements doux et lents, en respectant les limites corporelles du
sujet (comme les douleurs). Le mouvement étant nécessaire, se concentrer sur toutes les
sensations permet de mieux ressentir les sensations du mouvement. La technique MBSR «
Meditation Based Stress Reduction »(MBSR) consiste en des exercices en mouvement
(92). En sophrologie (68, 69), les méthodes de Relaxation Dynamique de Caycedo (RDC)
et notamment la RDC du premier degré (RDC1), la méthode IRTER, comportent des
60
exercices en mouvements. Le TCC, le QG sont des techniques en mouvement. Le TCC
est une pratique particulière de méditation en mouvement qui consiste en des mouvements
lents et gracieux. Il en est de même pour le Qi Gong, pratique qui regroupe des postures et
des mouvements lents et souples. Les exercices proposés sont statiques ou dynamiques,
debout, assis ou couché et dans les usages les plus quotidiens en ouvrant ou réouvrant au
pratiquant son autonomie (132, 133).
-Concernant les étudiants qui affirment que les techniques d’états modifiés de
conscience améliorent l’efficience en masso-kinésithérapie.
Les mots-clés recueillis confirment les avis lors des entretiens des experts et dans la
recherche documentaire. En effet, nous y retrouvons les mots détente, relâchement,
confiance, relâchement du patient, diminution du stress, adhésion du patient, diminution de
l'anxiété et de la douleur. De la même façon, l’utilisation de ces techniques a un intérêt pour
la promotion en santé et sont l’occasion d’acquérir de nouvelles connaissances et
d’améliorer la prise en charge. Les étudiants déplorent de ne pas avoir pratiqué et/ou voir
pratiquer pendant leurs stages. Ils regrettent ne pas avoir bénéficié ou insuffisamment de la
formation à la pratique de ces techniques. Les professionnels ne les utilisent donc pas ou
peu et ne les transmettent pas ou peu aux étudiants. Les étudiants eux-mêmes émettent
dans leurs réponses des freins, des contraintes et des difficultés vis-à-vis de l’utilisation des
techniques d’états modifiés de conscience.
Nous émettons l’hypothèse que ces obstacles à leur utilisation représentent en fait
des opportunités « différées », « potentiellement mobilisables » et qu’elles sont parfois
même déjà des forces et opportunités immédiatement mobilisables. Nous reprenons ci-
après les « contraintes-freins » exprimées par les étudiants.
« La faible utilisation des techniques ». Pour les étudiants, leur non-utilisation est
«expliquée» par les contraintes, les exigences des méthodes. Ce qui est d'emblée
surprenant pour des techniques non médicamenteuses sans effets secondaires et jugées
comme aisées d’apprentissage, voire même considérées comme « naturelles » et de facto
mobilisables. Objectivement, elles sont encore peu connues dans le domaine de la masso-
kinésithérapie et pratiquées par des praticiens en faible nombre. Pour les autres contraintes
citées, nous nous demandons légitimement si, en dépassant les a-priori et préjugés, ces
contraintes ne seraient pas en fait des opportunités. Le faible nombre de MK tuteurs qui
utiliseraient les techniques nous semble un a priori. Tous les experts tuteurs MK pratiquent
des techniques. Nous pensons que les étudiants s’attendent à rencontrer des praticiens
61
utilisant des « méthodes complètes » qui annonceraient aux étudiants connaitre, pratiquer
ces méthodes et les expliquer dans leur méthodologie. Il en est de même pour le faible
nombre de MK tuteurs que les étudiants reconnaissent « spécialistes » de méthodes
quelque soit la discipline comme par exemple dans le domaine neuro-musculaire les
méthodes Bobath, Perfetti, Kabat. De façon générale, quel praticien peut se présenter «
spécialiste de ces méthodes ? ». Par contre la plupart des tuteurs sont agiles, flexibles et
adaptent leurs techniques aux patients. La HAS fait d’ailleurs souvent des RBP en ce sens
en conseillant d’utiliser des techniques pertinentes, différentes et adaptées aux patients et
au « moment du soin ». Aucune technique n’ayant particulièrement fait ses preuves (103,
134). Nous pensons qu’il en est de même pour les techniques d’états modifiés de
conscience. Il faut dépasser cette fausse contrainte en l’expliquant aux étudiants dès le
début de leur formation.
62
en se centrant sur soi et en faisant abstraction des stimulations extérieures. Néanmoins,
voilà sûrement encore un nouvel a-priori que le thérapeute s’inflige finalement à lui-même
en le projetant sur l’autre. Pour les étudiants qui ont accompli leur pratique d’états modifiés
de conscience, nous ne retrouvons jamais cette difficulté. De plus, l’entraînement permet
de progresser dans l’efficience, comme toutes les expériences. Ces techniques sont
naturelles et « n’utilisent » que des choses simples, des ressources naturelles, présentes
en tous et en chacun. Un pas est souvent franchi par erreur, en concluant d’emblée qu’elles
sont naturellement mobilisables pour chacun et praticables. Ce n’est pas le cas bien sûr.
Pour ne citer qu’un exemple, courir est naturel mais la pratique de la course à pied demande
de l’entraînement. Il nous faut donc convenir que nous (le soigné comme le soignant)
doivent s’entraîner. Le nom même de Training Autogène de Schultz est une parfaite image
de l’entraînement nécessaire à l’efficience et l’efficience qui augmente grâce à
l’entrainement. Ceci est valable pour le soigné comme pour le soignant. « Le patient doit
être « bien disposé » ». Ces techniques permettent de prendre conscience de notre façon
de fonctionner, tant sur le plan pratique, qu’émotionnel et affectif. En prendre conscience,
les utiliser dans la relation permet de diminuer les risques de réactions négatives qui
inévitablement diminuent la confiance et l’alliance et donc l’efficience. Elles suspendent le
jugement, la captation pluridimensionnelle de l’environnement. Elles libèrent l’intuition,
l’appréhension instinctive des choses sans passer par la réflexion. A ce titre, nous estimons
que le témoignage de Monsieur Caron reflète toute cette dimension.
63
prise de conscience et les intègre (soigné comme soignant). De plus, c’est une RBP de la
HAS (135).
Une difficulté à l’utilisation de techniques qui n’est pas citée mais que nous pensons
apparaitre est celle du praticien. En effet il doit bien connaître ses propres limites et ne pas
aller au-delà. Nous retrouvons le principe de réalité objective de la sophrologie et la
nécessité de la pratique et de l’entraînement de l’étudiant et du professionnel.
Nous pensons donc que toutes « difficultés » : contraintes, freins, exprimées par les
étudiants, représentent des opportunités puisqu’elles amènent vers le contexte toujours plus
favorable de la relation et du mouvement de cette relation et dans la relation vers la remise
en mouvement du patient. Nous pensons qu’il faut aider et accompagner cette
compréhension afin de ne pas confondre difficultés et contraintes, difficultés et exigences.
Il est indéniable que la réalisation de l’alliance est une difficulté majeure dans la relation et
particulièrement dans la relation soigné- soignant. Il faut pourtant l’obtenir. L’apprentissage
progressif permettra l’entraînement à la « dextérité » de l’utilisation des techniques du
soigné et du soignant. Les professionnels experts interviewés ne décrivent pas de faiblesse
et de contraintes, contrairement aux étudiants. Ces derniers affirment avec force qu’il y a
défaut d’apprentissage et/ou d’acquisition des compétences ou peut-être, d’après nous, de
mise en œuvre ou de « capacitation ». Nous pensons que si les professionnels-experts
n’en « parlent » pas, c’est que l’expérience acquise dans leur profession les a « effacés »
ou les a transformés en facilitations qu’ils utilisent en première intention ou/ et dans des
accompagnements considérés comme plus complexes.
L’utilisation des techniques d’états modifiés de conscience est une solution et nous
proposons dans la partie « points complémentaires aux hypothèses, d’y associer
l’apprentissage de la juste relation avec des techniques de « gestion de situations de relation
» en kinésithérapie à l’aide du management situationnel et l’éthique pragmatique.
Dans les années 70, Paul Hersey et Kenneth Blanchard développent le travail de
Blake et Mouton. Pour eux un « bon manager » porte un intérêt égal à la production et à la
relation dans l’équipe. Il peut avoir à adopter des comportements différents en fonction des
situations auxquelles il aura à faire face. Hersey et Blanchard constatent qu’aucun type de
comportement n’est efficace en permanence. Ces auteurs s’appuient, pour déterminer
l’efficacité d’un style de management, sur une variable représentée par la situation. Il
n’existe pas de bonne réponse, il n’y a pas de démarches idéales mais les styles de
management doivent varier en fonction du contexte, de l’environnement, des événements
et des soucis rencontrés en action. Sont définis des « niveaux de maturité » définis à partir
de deux critères qui sont la compétence (par rapport à la tâche, par rapport à la situation)
et la motivation (représentée par la volonté, l’engagement). La première tâche du
« responsable » est d’évaluer le niveau de maturité et de faire le diagnostic le plus juste. Le
concept de maturité représente un repère fiable pour choisir le style de management à
adopter à un moment donné. La Maturité 1 (M1) se rapporte aux très faibles niveaux de
65
maturité (incompétents, résistants, insécurisés). La Maturité 2 (M2) représente les niveaux
de maturité faibles à modérés (motivés mais incompétents). La Maturité 3 (M3) représente
les niveaux de maturité modérés à hauts (compétents mais peu motivés ou résistants). La
Maturité 4 (M4) correspond aux niveaux de maturité élevés (motivés et compétents). Selon
la théorie du management situationnel, au fur et à mesure que croît le niveau de maturité
par rapport à la « tâche », les managers devraient commencer à baisser leur niveau de
comportement centré sur la tâche et augmenter leur niveau centré sur la relation jusqu’à
l’atteinte d’un niveau de maturité modéré. Quand une personne évolue vers un niveau de
maturité supérieur, le manager devrait diminuer non seulement son comportement directif
mais aussi son comportement relationnel. En effet la personne est désormais mûr en terme
d’efficacité par rapport à la tâche et également psychologiquement. Un grand soutien
« relationnel-affectif » n’est plus nécessaire. La personne pourvoit à ses propres
encouragements, le manager doit alors diminuer la surveillance et accroître la délégation.
Le style directif est relié au rôle de celui qui structure, les décisions sont alors prises par le
responsable. Le style persuasif est celui qui mobilise, les décisions sont prises par le
responsable. Le style participatif est celui qui associe. Le collaborateur et le responsable
partagent les décisions. Le style délégatif est celui qui responsabilise. Les décisions sont
prises par le collaborateur. Potentiellement Il existe un cycle de progression et un cycle de
régression. Dans le cycle de progression où le responsable va réduire le comportement
centré sur la tâche et augmente le comportement centré sur la relation pour féliciter et
encourager. Dès que le collaborateur-patient est totalement confiant et motivé, il faut
déléguer toutes les tâches-exercices. Il existe un cycle de progression qui correspond dans
l’ordre aux verbes « structurer »-« mobiliser »-« associer »- « responsabiliser ». Dans le
cycle de régression, il y a diagnostic de désinvestissement significatif. Le responsable va
adapter son style en fonction du niveau de maturité et aura un comportement plus haut en
relation si nécessaire, pour être moins délégatif et plus concertatif, autant que nécessaire
jusqu’à une éventuelle reprise du cycle de progression. Le cycle de régression correspond
dans l’ordre aux verbes « responsabiliser »-« associer »-« mobiliser »-« structurer » (136,
137, 138). Nous proposons de changer le mot responsable par thérapeute et plus
particulièrement par MK, et le mot collaborateur par patient. En reprenant les différents
styles, nous avons le style directif, relié au rôle de structurer, les décisions sont alors prises
par le MK. Le style persuasif correspond à celui de mobiliser, les décisions sont prises par
le MK. Le style participatif est associé à celui d’associer pour lequel le patient et le MK
partagent les décisions. Le style délégatif responsabilise et les décisions sont prises par le
patient accompagné par le MK. La même chose, peut être bien entendu, effectuée pour les
66
cycles de progression et de régression. De plus, les attitudes et les attributs des individus
font une différence dans l’expérience d’un patient et de bons leaders centrés sur le patient
peuvent être des modèles, influencer et former d’autres à faire de même. Développer alors
des leaders centrés sur le patient ne peut qu’encourager et soutenir les MK vers
l'amélioration continue de la qualité de leurs soins (139). Nous prolongeons ainsi pour les
MK, l’hypothèse d’une étude sur les Implications pour la gestion des soins infirmiers avec le
modèle utilisé dans une étude sur le rôle des leaders dans le milieu de pratique des soins
de longue durée (140). Nous proposons pour les étudiants MK le « programme
d’apprentissage qui ne visera pas l’autonomie forcée mais l’autonomie adaptée en donnant
ainsi de la valeur ajoutée au mouvement, pour leurs parcours de formation en Institut. Ce
modèle s’articule autour des figures (fig.10, fig.11, fig.12) (ANNEXE XIII). Ce programme
commencerait par connaître les différents styles et leurs caractéristiques, puis de Connaître
son propre style « dominant-préféré ». Ensuite de savoir changer de style pour pouvoir se
mettre entre « parenthèse » et être efficient dans le Diagnostic des maturités. De leur
donner la possibilité de changer de style selon les maturités et de s’y ajuster. Enfin, de
connaître les cycles de progression et de régression, de s’y intégrer avec le patient et de le
faire évoluer positivement.
69
compétence dans les situations de soin » correspond aux semestres 5 à 8 (S5 à S8). La
troisième année (K3) est composée des S5 et S6 et la quatrième année (K4) S7 et S8. La
formation articule le contenu des Unités d’Enseignements (UE) délivrés en IFMK avec les
apprentissages cliniques effectués en stage. Les stages permettent la mise en œuvre des
compétences dans les situations. Il existe en plus des UE, des Unités d’Intégration (UI) qui
visent la mobilisation active et dynamique des savoirs acquis en lien avec une situation, et
la mise en œuvre des compétences ciblées par l’unité dans une ou plusieurs situations.
71
compétences, la fiche d’évaluation et de validation du stage. L’analyse réflexive doit
permettre à l’étudiant accompagné du tuteur et du cadre pédagogique (nommé pour
superviser les étudiants de l’IFMK pour certains terrains de stage), de se situer par rapport
à un objectif fixé par avance et à des compétences mobilisées en situation. L’étudiant doit
s’engager et répondre aux exigences des situations rencontrées. Il évalue ses acquis et ses
manques avec la critique constructive des accompagnateurs (tuteur et cadre pédagogique).
Concernant l’auto-évaluation sur les 11 items que l’étudiant et le tuteur vont remplir, nous
attirons l’attention sur « l’étudiant analyse une relation professionnelle avec un patient vécue
en stage clinique ». Concernant la fiche de validation du stage, les items « Respect du code
de déontologie et de l’éthique de la profession » et « Comportement et communication
adaptés à la situation professionnelle » viennent éclairer encore un peu plus les propos et
recommandations de notre recherche.
4.4. Limites
Ce mémoire est constitué d’une recherche documentaire qui s’avère être non
exhaustive du fait qu’il fut impossible d’étudier tous les articles concernant ce sujet, ceux-ci
étant trop nombreux. Le choix effectué pour étudier le mouvement, la mise et remise en
mouvement, a été fondamentalement attaché à la définition de la profession de MK. Nous
n’avons donc pas choisi une discipline en particulier. Nous avons aussi fait le choix d’inclure
le maximum d’articles avec le meilleur niveau de preuve ou de RBP. Toutes les techniques
d’états modifiés de conscience n’ont pas été abordées, leur nombre étant trop important et
nous avons donc effectué une sélection.
Le choix des experts interviewés présente un « biais » de sélection car ils ont été
sélectionnés par nos soins. Malgré leur choix expliqué dans la partie Matériel et Méthode,
les trois experts MK exercent au CHRU de Lille. Il aurait été intéressant d’interviewer des
MK d’autres régions et même d’autres pays afin de connaitre la place des techniques d’états
modifiés de conscience. Il aurait été profitable de réaliser plus d’interviews auprès des MK
proposant d’autres techniques d’états modifiés de conscience dans leur pratique afin d’avoir
un retour sur chaque technique et ainsi les comparer. Nous aurions également pu
interviewer plus de professionnels de santé pour montrer l’importance des états modifiés
de conscience dans leur propre profession.
Pour la plupart des études, les techniques d’états modifiés de conscience ne sont
pas évaluées seules par rapport à un groupe contrôle. Le plus souvent, elles ont une
« valeur ajoutée » à la kinésithérapie traditionnelle en première ou deuxième intention. C’est
72
une limite mais c’est également la volonté de notre travail qui est d’utiliser cette
complémentarité dans la relation qui augmente l’efficience des résultats.
Concernant le dossier demandé aux étudiants de première année en IFMK, nous
sommes également leur responsable pédagogique. Ce dossier faisait partie d’une
évaluation. Il est possible que les étudiants aient voulu en priorité montrer leur « bonne
volonté » et les résultats acquis sur le mouvement dès leur deuxième période de stage. Ceci
expliquerait notamment le style directif, les impératifs. De même concernant le dossier
d’apprentissage de techniques d’états modifiés de conscience par les étudiants en dernière
année d’étude en IFMK, le fait qu’ils nous connaissent comme responsable pédagogique,
en tant que directeur de mémoire, et qu’ils ont à l’esprit nos principales préférences en
techniques, peut expliquer les résultats qu’ils ont indiqués en terme d’efficience des
techniques. Le contexte est également à prendre en compte. Le travail produit par ces
étudiants a été réalisé pendant la période de confinement en rapport avec la crise sanitaire.
Nous présumons que la pratique de la relaxation soit intervenue au « bon moment » pour
procurer un relâchement bienvenu. D’un autre côté, nous argumentons aussi la difficulté de
l’exercice demandé dans une période haute en stress.
La comparaison avec l’IKPO ne peut réellement se faire à cause du très faible
échantillon des étudiants de cet Institut de Formation. Néanmoins, nous avons expliqué qu’il
s’agissait d’une ouverture de recherche. Que ce soit les étudiants de l’IFMKNF et de l’IKPO,
les étudiants proviennent des mêmes filières préparatoires au concours de la même
université de Lille. Peut-être s’agit-il de ce fait d’un possible biais de confusion ?
CONCLUSION
Dans notre travail, nous avons voulu porter l’attention sur le mouvement, nature, étymologie
et finalité de la profession de MK. Il s’agit pour nous (et nous le pensons pour la profession)
du mouvement de ses origines jusqu’à son exécution correcte. C’est ainsi que le
mouvement n’est pas seulement « le faire », c’est aussi « le vouloir », le « savoir » et « le
pouvoir faire ». L’acte moteur est une dialectique entre le corps et son environnement. Le
mouvement n’acquiert toute sa valeur que si nous le considérons comme une action
intentionnelle (150). Afin de retrouver le mouvement, le professionnel comme l’étudiant en
masso-kinésithérapie doit, avec le patient constamment trouver les chemins potentiels de
la « mise en mouvement ». Pour assurer une prise en charge la plus efficiente, le MK doit
adapter son attitude, allier savoir, savoir-faire et savoir être.
Ils doivent faire face aux changements de comportements du patient et si ce dernier peut
également s’adapter aux thérapeutes, l’alliance de la relation augmente. Le MK, de par la
spécificité de son métier de mouvement, de contact, et de relation également, a une place
privilégiée. Sa prise en charge de soins se faisant sur du « temps long » et dans la durée,
elle nourrit en profondeur la relation. Tout se déroule au sein de cette relation singulière
soigné-soignant. L’efficience sera augmentée grâce aux attitudes de communication
pertinentes ainsi qu'à l’utilisation de différentes techniques d’états modifiés de conscience.
Ces techniques combinent le corps et l’esprit. Elles favorisent la récupération du
mouvement, le lâcher prise, en ayant une action sur la respiration et les perceptions
corporelles. Le patient prend conscience de ses tensions musculaires qui limitent la mobilité.
Il les diminue, lève les résistances, augmente la mobilité articulaire et facilite le mouvement.
Ces techniques ont une action sur le mental, augmentant sa perméabilité ; les filtres
74
s’effacent et le corps est ainsi plus réceptif. Le thérapeute lui-même est plus à l’écoute de
son patient et de son corps et peut ainsi proposer une rééducation plus efficace. La relation
soignant-soigné ainsi améliorée, les soins sont facilités. En quelque sorte le soigné et le
soignant sont plus « efficients eux même » grâce à leur relation qui elle-même,
intrinsèquement, augmente son « alliance thérapeutique » et l’accès au changement.
Les états modifiés de conscience sont de plus en plus utilisés dans de nombreux
domaines médicaux mais ils le sont encore peu en Masso-Kinésithérapie. Chaque personne
déploie une sensibilité différente vis-à-vis de ces techniques. En effet, certaines y sont peu
sensibles car elles sont réticentes ; d’autres n’y sont pas nécessairement réticentes mais
ne parviennent pas à atteindre le lâcher prise indispensable. Ce mémoire se veut être une
ouverture d’esprit sur les capacités que possède chaque soignant pour communiquer,
malgré les éventuelles difficultés rencontrées. Elles seraient dûes notamment à un manque
de formation initiale, non seulement dans l’acquisition des compétences mais également
dans la mise en pratique de ces dernières « en action de soin ».
Cette démarche « pragmatique de capacitation » doit, à notre avis être appliquée
pour augmenter l’efficience des étudiants, futurs professionnels. Les techniques qui se
pratiquent déjà en mouvement comme le Tai Chi Chuan ou le Qi Gong ont une utilité
majeure en Masso-Kinésithérapie, notamment sur le mouvement et la récupération de celui-
ci. En effet, la plupart d’entre elles se pratiquent en mouvement et engagent déjà le patient
à bouger, venant limiter puis éliminer la kinésiophobie. Il conviendrait donc de les
transmettre également dans la même démarche aux étudiants dans leur parcours de
formation initiale et dès le début de cette dernière. Pour les professionnels, l’utilisation des
techniques d’états modifiés de conscience en masso-kinésithérapie démontre des résultats
concluants alors même que le traitement conventionnel ne suffit pas à lui seul. Le MK est
un acteur majeur de ce parcours thérapeutique mais il peut se trouver parfois démuni face
au côté psychologique de l’immobilité. Il semble ainsi important de détenir un outil
supplémentaire et approprié pour y faire face. L’intérêt du MK est de répondre efficacement
à cette dimension psychologique et de prendre toujours d’avantage en compte la relation
entre le corps et l’esprit pour rétablir une connexion du patient avec les sensations réelles
et globales de son corps et d’intégrer le mouvement vers le mouvement. Les états de
conscience modifiés ont aussi une action de prévention. Ils permettent d’éviter des
altérations de la santé comme des chutes, des troubles de l’équilibre, des enraidissements
articulaires, tout ce qui pourrait entraîner une limitation du mouvement. Leur promotion est
donc également de grande importance.
75
Des formations continues sont proposées par les représentations d’étudiants
notamment. En plus de la formation initiale, cela ne peut que tendre vers une amélioration
et une modification de l’attitude des thérapeutes pour l’utilisation de ces techniques.
A titre personnel, la découverte de la technique EMDR nous incite à envisager une
formation spécialisée. De la même façon, l’apprentissage du Tai Chi Chuan et du Qi Gong
permettrait d’approfondir nos connaissances dans ce domaine mais aussi de nous sentir
plus à même d’effectuer leur enseignement et l’accompagnement des étudiants dès le début
de leur formation. Avant même cette action, les cours et les Travaux Dirigés animés par des
spécialistes EMDR, Qi-Gong, Taï Chi Chuan sont à favoriser.
De futures recherches seraient intéressantes avec un abord polycentrique en
comparant plusieurs IFMK en France. En effet, l’ouverture amorcée avec l’IKPO de Lille
montre des différences avec l’IFMKNF en sachant que les effectifs sont insuffisants pour
conclure. Selon l’application des programmes et la formation relative à la relation, la
communication, le langage et les techniques d’états modifiés de conscience pourraient être
ainsi comparés. En complément ce qui augmenterait la pertinence serait d’envisager des
recherches de suivi « longitudinal » dans des instituts pour constater l’évolution des
compétences et leur mise en pratique durant les quatre années.
Soyons conscients que nous avons surtout les mots pour l’expression. Agissons pour
qu’ils ne se « dissolvent » pas dans la relation mais au contraire qu’ils se cristallisent. Pour
terminer, nous citerons Jacques Brel : « un homme c'est fait pour bouger. Ce n'est pas fait
pour s'arrêter. Tout le malheur vient de l'immobilité. On use les choses en étant immobile »
(151), et Victor Hugo dans les proses philosophiques « la forme, c’est le fond qui remonte
à la surface » (152).
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152. Victor Hugo. Proses Philosophiques 1860-1865.
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6. ANNEXES
ANNEXE I : guide des entretiens des experts
ANNEXE II : entretien du docteur Lejean-Guinhut
ANNEXE III : entretien de Madame Myriam Delorme
ANNEXE IV : entretien de Monsieur Aymeric Leclercq
ANNEXE V : entretien de Monsieur Jean-Philippe Caron
ANNEXE VI : entretien de Monsieur Romain Thomas
ANNEXE VII : Questionnaire pour les étudiants de dernière année en IFMK (IFMKNF
et IKPO)
ANNEXE VIII : Les items du cahier d’exercices à l’initiation de la pratique de
techniques d’états modifiés de conscience d’étudiants de dernière année IFMKNF
ANNEXE IX : Consignes du dossier à réaliser par les étudiants de première année à
l’IFMKNF lors de leur deuxième période de stage
ANNEXE X : Recueil exhaustif des mots clés des étudiants de première année
d’étude à l’IFMKNF
ANNEXE XI : Figures qui illustrent les réponses aux questions avec des échelles
numériques
ANNEXE XII : Comparaison des répondants de l’IFMKNF et de l’IKPO
ANNEXE XIII: Figures qui illustrent un programme d’apprentissage pour les
étudiants du management situationnel
ANNEXE XIV : Référentiel des compétences
ANNEXE XV : La compétence 5 du référentiel des compétences
ANNEXE XVI : les critères d’évaluation de la compétence 5 du référentiel des
compétences
ANNEXE XVII : l’Unité d’Evaluation numéro 2 (UE2)
ANNEXE XVIII : l’Unité d’Evaluation numéro 6 (UE6)
ANNEXE XIX : l’Unité d’Evaluation numéro 7 (UE7)
ANNEXE XX : l’Unité d’Intégration numéro 10 (UI10)
ANNEXE XXI : l’Unité d’Intégration numéro 25 (UI25)
ANNEXE XXII : l’Unité d’Intégration numéro 29 (UI29)
ANNEXE XXIII : Fiche des objectifs du stage du PortFolio de l’étudiant
ANNEXE XXIV : Fiche d’auto-évaluation et d’évaluation des compétences du
PortFolio de l’étudiant
ANNEXE XXV : Fiche de validation du stage du PortFolio de l’étudiant
ANNEXE I : Guide des entretiens des experts professionnels de santé
Ce que je veux savoir La/Les questions que je peux poser :
Présentation générale, parcours -Pouvez-vous commencer par vous
professionnelle, pratiques présenter : nom, profession, diplômes, autres
professionnelles formations, dans quels domaines exercez-
vous, quel est votre (vos) lieux d’exercice,
spécialités, pratiques…
LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
DLG : Me concernant, c’est essentiellement la remise en mouvement psychologique,
notamment de patients dépressifs, adynamiques. C’est avant tout un travail
motivationnel…oui bien sûr, souvent ils présentent « des freins », ils sont dépressifs…
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ? Qu’est-ce qui
motive vos patients à se mettre (remettre) en mouvement ?
DLG : Des freins, oui bien sûr, ils sont dépressifs. Pour parvenir à dépasser leurs freins,
c’est encore et avant tout un travail motivationnel surtout de la valorisation, de la remise
en mouvement physique. Mettre en route physiquement fait partie de la remise en
mouvement psychique : les activités physiques et le sport sont complémentaires au
mouvement psychique.
BD : Pourquoi douleur et peur limitent-elles le mouvement ? Dans ce cas quel est le rôle
du thérapeute ?
DLG : Oui, ils ont mal, mal physiquement et mal psychiquement. Par exemple en
addictologie les polynévrites douloureuses et invalidantes des patients alcooliques
BD : A travers vos pratiques, que pensez-vous de ce qu’écrit Massion : « il existerait une
image interne du mouvement à réaliser qui suffit en l’absence d’afférence à réaliser l’acte
moteur et qui nécessiterait une réactualisation intermittente par le contrôle visuel » ?
DLG : Oui, le travail avec les visualisations en hypnose et en Sophrologie, en visualisant le
mouvement, en étant acteur virtuel ou et spectateur virtuel, en sophrologie par exemple la
relaxation dynamique 1er degré pour acteur virtuel et la relaxation dynamique 2éme degré
comme spectateur virtuel… c’est complémentaire ; les deux sont complémentaires, ce qui
rejoint les thérapies brèves isolationnistes avec l’imaginaire, en faisant imaginer lorsqu’ils
seront guéris avec les activités qu’ils feront quand ils auront récupérés comme les
thérapies solutionnistes nord-américaines par exemple les thérapies solutionnistes et
expérientielles
LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
DLG : Le langage en général est essentiel dans le travail motivationnel et en médecine du
sport comme par exemple ce que je faisais avec les escrimeurs, le langage plus
motivationnel, c’est une méthode Coué, très subtile, très élaborée. Il nous faut surfer sur
les résistances, reconnaitre la peur à quoi elle sert en kiné aussi bien sur…quelles sont les
références à la peur, à la peur du mouvement, à quoi elle sert, à quoi elle a servi et
pourquoi elle ne sert plus…
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ? DLG : Des choses interdites… non jamais car on
peut se rattraper. Il faut néanmoins utiliser des questions ouvertes pas fermées. Ne pas
dire essayer, car ce n’est pas productif…il faut mettre du mieux, du toujours mieux, du
encore mieux, et du confort, du Très Bien avec la voix qui va avec, la voix qui se pose. Le
mot, le souffle, oui le mot et le souffle. Faire souffler sur un étirement, souffler en même
temps, c’est du passing, faire avec le patient, baisser la voix à la fin de la phrase, faire du
langage de relaxation…souffler…
Bien sûr j’ai pris l’habitude de mes mots ; Bien, Très Bien, avec la respiration, baisser la
respiration, mettre plus profondément en relaxation, à des niveaux plus profond, plus vous
expirez, plus vous soufflez profondément, plus vous vous relaxez… Très Bien, prêt,
quand vous vous sentez prêt, quand vous allez le faire, comme vous avez déjà commencé
à le faire, l’amener vers du profond, du plus profond, vers un état modifié de conscience,
plus profond, un peu comme au bord du sommeil. L’attirer avec l’expiration, vous expirez
plus profondément, plus à l’écoute de votre corps et de vous-même, plus de conscience,
remonter à l’inspiration et remettre de l’énergie dans votre corps. C’est très abordable le
souffle. Apprendre au patient qui ont peur, qui sont douloureux, apprendre à utiliser la
respiration, le souffle, souffler pour se détendre, s’endormir.
BD : Que pensez-vous de la citation suivante : « Nous sommes le jouet des mots que
nous utilisons et dont nous connaissons inconsciemment le sens profond » (Philippe
Brenot)
DLG : oui, oui, oui, OUI bien sûr, c’est notre inconscient qui intègre le symbolisme des
mots. Il ne connait pas le négatif. C’est vrai, il faut y faire très attention quand on parle,
éviter les négations, le négatif, les formules négatives. L’inconscient ne va pas entendre
les négations, encore pire les double négations car cela crée en plus de la confusion. Ce
n’est pas intéressant la confusion. Parler toujours positivement, ne formuler jamais de
négatif pas de négation. Il y a quand même des grandes règles mais sans protocoliser.
Avant un apprentissage utiliser l’utilisable. C’est une respiration abdominale que j’utilise, je
fais mettre la main sur le ventre et si ils acceptent que je les touche, je mets la main sur
leur ventre, je touche au niveau du ventre. L’épaule également en hypnose, je touche
beaucoup. En EMDR je fais avec le bras. Médecin, quand je touche, c’est interprété
comme un acte médical. Peut toucher partout…je fais avec les mouvements alternatifs
d’EMDR. Je fais le mouvement devant le patient il regarde mon doigt, il doit suivre avec
les yeux mon doigt, la façon dont ses jeux bougent me donnent toutes les indications
nécessaires, doucement c’est profond, rapide ils remontent, c’est très pratique pour
travailler les émotions
LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ? Masseur-Kinésithérapeute et
mouvement ; cela va-t-il de soi ?
DLG : non il peut travailler autre chose que le mouvement mais cela reste encore et
toujours du mouvement
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
DLG : Accompagnateur, guide. D’abord il faut la confiance, l’alliance d’abord. C’est
impossible de changer « tous les jours » de Kiné, c’est plus motivant de faire avec
quelqu’un qui corrige car le patient a toujours tendance à compenser, et le kiné corrige et il
est le professionnel pour cela.
BD : Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas faire ?
DLG : Ne pas faire forcer et surtout ne pas le forcer…alors il crée le mal et augmente le
mal. Il faut aller avec, faire avec, parfois se faire l’avocat du diable, il faut vivre une
alliance, il faut créer l’alliance, première et dernière des choses, la confiance dans le
thérapeute, la mobilisation passive dans le relâchement actif, le relâchement actif de la
confiance…la confiance en soi et avant cela la confiance dans le thérapeute. Donner
confiance à quelqu’un… on est des soignants pas seulement des techniciens. Le Kiné
n’est pas une machine, il ne fait pas le même boulot. Il faut toujours demander quels sont
les intérêts du patients quels sont les soucis dans sa vie courante. Qu’est ce qui est
essentiel pour lui, qu’est ce qui le limite, écouter sa limitation, l’écouter avec des questions
ouvertes, c’est cela l’alliance
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique ?
DLG : Les étudiants doivent créer de la confiance !!! Première et dernière des choses, ils
ne sont pas des machines pas comme une machine qui chaque jour fléchit un peu plus
par exemple.
Ecouter les peurs, être à l’écoute des réactions corporelles des patients, à l’écoute des
mots des patients… C’est la base, l’humain ! Même si c’est souvent oublié…
Des mots en conseils comme : Accompagner, rectifier, Chercher, Comprendre, rectifier,
Utiliser les Métaphore, notamment le chemin, le cheminement.
ANNEXE III : entretien avec Madame Myriam DELORME
BD : Bruno Deronne ; MD : Myriam Delorme
LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
MD : On cherche d’abord la problématique avant de les mettre en mouvement et de les
remettre en mouvement. Il faut savoir ce qui les freine, ce qui les gène dans leurs
comportements. C’est eux qui expriment à leur manière des besoins et à nous avant de
les mettre en mouvement de savoir s’ils sont motivés à se remettre en mouvement. Car
avant de répondre à leur problématique, il n’y a qu’eux qui pourront y répondre mais c’est
à nous de nous servir de leur motivation.
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ? Qu’est-ce qui
motive vos patients à se mettre (remettre) en mouvement ?
MD : La motivation de la remise en mouvement, c’est quand le patient souffre ou est
bloqué ou ne supporte plus sa situation actuelle. Soit car il a connu mieux ou soit car il est
freiné dans son autonomie, dans son quotidien. Il veut essayer de retrouver cette liberté,
par exemple de faire ses courses, par exemple retirer de l’argent pour aller faire ses
courses avant même de se faire à manger.
BD : Est-ce que la remise en mouvement de vos patients vous renvoie à une valorisation
de vos pratiques ? Pourquoi ? (Qu’est ce qui compte pour vous, Qu’est ce qui a de la
valeur, quelle valeur attribuez-vous au mouvement)
MD : C’est toujours flatteur de voir qu’un patient arrive à aller mieux, à être mieux et c’est
flatteur pour nous et encore plus pour lui. Cela nous renvoie à notre capacité d’apporter un
bien être mais c’est surtout je dis souvent : c’est vous l’acteur de votre vie, l’acteur de vos
choix. Donc nous on est là, nous on est les béquilles a un moment donné et comme les
béquilles ça s’enlève quand on a plus besoin de nous. Oui c’est flatteur d’être les
béquilles de quelqu’un parfois.
BD : Pourquoi la Douleur et la peur limitent-elles le mouvement ? Dans ce cas quel est le
rôle du thérapeute ? Comment éviter de faire souffrir le patient ?
MD : En psychiatrie c’est plutôt des souffrances psychiques difficiles à évaluer. Si un
surpoids il y a de possibles souffrances physiques avec des rebonds psychiques. Par
exemple un patient en obésité qui a du mal à se chausser à mettre ses chaussettes à
s’habiller, le fait de se pencher crée des douleurs et le renvoie à une souffrance
psychologiques et aussi le renvoie à une souffrance psychique en rapport à un mal être, à
sa perte d’autonomie et sa prise de poids…ce qui l’a mis dans un mal être et en perte
d’autonomie.
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?
MD : Pour nous thérapeutes, c’est de mener une enquête : c’est la connaissance du
patient, car ses ressources il n’en a lui-même pas conscience. Comme nous tous, nous
faisons les choses machinalement et on se doute pas que nous avons des ressources
disponibles à un moment donné. Donc c’est connaitre le patient, c’est l’apprivoiser. Créer
une alliance est indispensable et cela ne se fait pas à la première consultation. La
personne ne se dévoile pas tout de suite. Au début il ne s’exprime pas. On sait pas ce qui
le gène, si c’est esthétique ou physique, si c’est le regard de l’autre…on ne connait pas
l’histoire, son histoire. Il faut savoir d’où ça vient et il faut savoir reconnaitre aussi ses
ressources.
La ressource peut être de savoir si il sait lire écrire. Car s’il veut retirer de l’argent il ne
peut pas s’il ne sait pas lire ou comprendre ce que l’automate dit. Apprendre à faire la
cuisine, s’il n’en a pas, par exemple ou s’il vit en foyer, cela n’a aucun intérêt. Savoir si il
vit en famille, en institution, en foyer ce n’est pas la même chose, et les conseils ne seront
pas les mêmes et donc la remise en mouvement ne sera pas la même.
BD : A travers vos pratiques, que pensez-vous de ce qu’écrit Massion : « il existerait une
image interne du mouvement à réaliser qui suffit en l’absence d’afférence à réaliser l’acte
moteur et qui nécessiterait une réactualisation intermittente par le contrôle visuel » ?
LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
MD : Il peut amener la confiance. Il faut donner confiance. Ce qu’on va lui apporter en
réponse à ses attentes. Créer l’alliance et attention aux rejets et à la non adhésion du
patient et à la non adhésion aux techniques et aux approches thérapeutiques. Pour éviter
les rejets, il faut apprendre à connaitre le patient. D’abord lui faire formaliser son
consentement, s’il est d’accord dans la remise en mouvement et dans le changement
qu’on lui apporte. Un oui, une attitude du visage, ce n’est pas forcément verbalisé.
L’alliance est le plus important. Pour moi c’est être au même niveau soignant et soigné,
c’est à dire comprendre ce qu’il a besoin et nous adapter notre savoir à ce besoin quel
que soit ce besoin s’il est thérapeutique et accessible. Attention parfois il le formule et ne
va pas vouloir mettre en place le changement nécessaire pour y arriver. A nous de trouver
le chemin ou un autre chemin pour arriver au résultat car le changement fait peur. Si il a
dit non, chercher pourquoi. On est allé trop vite ou nous n’avons pas compris à quel
niveau cette peur est située. Nous l’emmenons toujours avec la visée du bien-être, et de la
santé. Ne jamais être contraire avec son capital santé. Lui il le sait toujours mais ne veut
pas toujours le mettre en place Il faut trouver le chemin ensemble.
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ?
MD : Avec certains patients, surtout pas d’humour, certains sont dans la dérision d’autres
non. Il faut comprendre à qui on a affaire. Pareil Attention aux mots. Surpoids, pourquoi
pas mais pas gros ou jamais du vocabulaire très péjoratif et singulier. Des mots
rassurants : plutôt dire ça va aller, c’est de l’ordre du possible… le changement fait peur à
tout le monde, c’est normal, la période de changement est toujours transitoire… On sait ce
qu’on quitte, on sait où on veut aller, mais on ne connait pas le chemin pour y aller. Il ne
faut pas être dans l’affect. On n’est pas dans l’affection. On est thérapeute et il est soigné
et on n’est pas copain, c’est professionnel, il est en besoin. Nous sommes professionnels
de santé, et l’autre est en besoin. Ce n’est pas un ami et ne pas utiliser l’amitié comme
arme thérapeutique. En psychiatrie il faut y faire très attention. Quand le patient se sent
bien, cela pourrait très vite déborder et à nous soignant d’être vigilant, de recadrer.
BD : Que pensez-vous de la citation suivante : « Nous sommes le jouet des mots que
nous utilisons et dont nous connaissons inconsciemment le sens profond » (Philippe
Brenot)
MD : Grâce aux mots qu’il utilise, oui on va voir le niveau social pour savoir s’il y a un côté
analphabète, d’où il vient, la culture, la religion, toute sa façon d’utiliser les mots,
d’exprimer les choses. Tout cela renvoie à son éducation et on doit en tenir compte pour
appliquer le soin.
LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
MD : oui
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
MD : aussi, oui
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
MD : Le Masseur Kinésithérapeute c’est le moteur dans le mouvement. Le MK c’est lui le
moteur du mouvement. Il va aller dans le changement, c’est la profession « moteur du
mouvement ». Par exemple nous sommes obligés d’avoir affaire à lui si jambe cassée. Le
MK va nous remettre en mouvement. On ne peut pas tout seul. On a besoin de lui. Mais
pour se remettre en mouvement, il ne faut pas faire d’autres erreurs. Le MK qui va nous
dire que faire. Le chirurgien répare, l’infirmière fait les soins et après c’est le MK et après
c’est le patient tout seul. Voilà c’est une série de béquille et le MK une Aide Technique se
servant d’AT…
BD : Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas faire ?
MD : Le MK devrait obliger à faire des exercices qui montrent du bien être car le patient
est dans l’inertie au début. Il faut l’obliger à faire des exercices pour prouver le bien être
des exercices et le bien être procuré par ces exercices eux-mêmes, pour prouver, pour
ressentir le bien être mais ne pas faire de l’assistanat. Le MK fait que par le mouvement le
patient constate du bien-être et il faut l‘obliger au début : d’où le mot moteur. Pour obliger il
faut que le MK ait le langage. Il est obligé sinon autrement ce sera un patient assisté qu’il
aura à vie. Ce n’est pas le but car le patient doit aller vers l’autonomie, il doit se débrouiller
par lui même
BD : En Rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement sans thérapeute
MD : Dès que le patient commence à maitriser, dès qu’il fait moins d’erreurs, il faut
diminuer les séances, le renvoyer chez lui, c’est à lui faire faire les exercices entre les
séances par exemple
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique ?
Croire en leur pratique, adhérer à leurs outils, se les approprier, les faire évoluer, ils ne
sont pas toujours adaptés car la société change, la science change, la façon d’aborder un
problème de santé change, les patient changent. Il faut savoir s’adapter.
Quelques mots à utiliser pour un étudiant, des mots « magiques » que j’utilise…
Le patient est l’acteur de sa vie.
L’étudiant en tant que thérapeute doit se faire confiance et faire confiance au patient.
Innover, ne pas avoir peur d’innover même si ce n’est pas écrit.
Et enfin l’Intuition, la bonne intuition est thérapeutique
ANNEXE IV : entretien de Monsieur Aymeric Leclercq
BD : Bruno Deronne ; AL : Aymeric Leclercq
LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
AL : Le patient est souvent d’abord au lit. Je fais d’abord un bilan de leurs capacités
articulaires et musculaires. Les retournements, les bords de lit, les mises au fauteuil, la
verticalisation, la remise à la marche. Enfin je fais l’évaluation des capacités à se mettre
au sol et à se relever du sol avant de retourner chez eux ou en SSR et il y a toujours des
difficultés…
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ?
AL : Ce sont déficits musculaires et articulaires, des douleurs à quantifier et à qualifier. La
douleur est à ajuster avec des traitements kiné ou avec les médecins avec adaptation du
traitement. J’évalue les peurs, peur de la verticalisation, peur de la remise à la marche,
peur des chutes et même peur de voir des soignants.
Pour la peur j’essaie de les faire prendre conscience de leur capacités, de se focaliser sur
ce qu’ils savent faire plutôt que pas faire, pour les mettre dans une attitude positive.
Rester sur des choses qui ne les mettent pas en danger. Si ils font un bord de lit, ne pas
tout de suite verticaliser ou marcher. Les rassurer d’abord. Par des attitudes rassurantes,
des gestes, des mots rassurants, surtout des attitudes rassurantes.
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?
AL : Je m’adapte à eux et je les remets dans les conditions qu’ils connaissent et leurs
habitudes Je les rassure par des mots, gestes, attitudes, comme déjà d’essayer de les
remettre dans les conditions de ce qu’ils connaissent. Si ils se lèvent du lit à droite ou à
gauche comme à la maison, si ils utilisent des aides techniques à la maison, utiliser de
nouveau des aides techniques. Je leur rappelle ce qu’ils connaissent et ensuite on ajuste,
on adapte, on les mets en position connue. Dans un 1 er temps, les mettre dans des
conditions connues. Puis selon le patient si dynamique le stimuler, si craintif, échanger sur
ses craintes, ne pas insister, connaitre que lui ferait plaisir. Quels sont leurs buts et leurs
objectifs pour les atteindre et ne pas imposer. Echanger, collaborer. En court séjour, en
aigu, redonner une autonomie. Etre partenaire même. En court séjour gériatrique,
redonner le mouvement et l’autonomie car souvent ils ne peuvent plus aller au toilette, à la
salle de bain, et même manger car ils sont alités. Manger en étant alité, c’est pas naturel.
Je leur demande ; qu’est-ce que vous voulez, comment voyez-vous les possibilités pour
atteindre ce que vous voulez, et alors ce sont leurs objectifs plutôt que mes objectifs.
BD : A travers vos pratiques, que pensez-vous de ce qu’écrit Massion : « il existerait une
image interne du mouvement à réaliser qui suffit en l’absence d’afférence à réaliser l’acte
moteur et qui nécessiterait une réactualisation intermittente par le contrôle visuel » ?
AL : je pense oui, que c’est intéressant, on le voit en gériatrie. Quand on leur demande et
explique les étapes on a de meilleurs résultats que si ils effectuent le mouvement
directement. Les faire imaginer, les faire imaginer au préalable, imaginer avant facilite
ensuite le travail moteur, d’autant plus que si ils sont déments on a moins d’échanges et
on a plus de difficultés de façon raisonné et rationnel pour faire imaginer le mouvement…
Imaginer, soit fermer les yeux, soit directement, prendre conscience qu’à la maison je me
mettais debout en utilisant l’accoudoir à droite ou à gauche, se rappeler qu’ils étaient
capables de faire dans le passé et pourquoi il n’y arriverait pas maintenant et ensuite faire
la mise en place dans la situation d’aujourd’hui.
LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
AL : l’expression verbale et l’expression corporelle. Cela joue beaucoup surtout avec les
étudiants. C’est différent si c’est un homme ou une femme, cela joue aussi sur les
résultats sur le côté rassurant malgré les mêmes mots et attitudes. Certains patients sont
plus rassurés alors que ce sont les mêmes mots et attitudes. L’assurance joue et celle que
n’ont pas les étudiants car ils donnent l’impression d’hésiter. Du coup le patient est moins
coopérant, ce qui complique les choses. A l’inverse une grande assurance aide avec
l’attitude corporelle puis verbale.
Le Kiné apporte des connaissances sur l’évolution des différents schémas, les stades d’un
syndrome post chute. Le patient ne sait pas, c’est peut être sa première chute, cela lui
arrive pour la première fois. Il faut le réassurer, c’est normal. Je leur dit faites-moi
confiance en faisant ça et ça… on arrivera et avec de grandes chances d’arriver à ce que
nous voulons. Je rassure, je mets en confiance le patient, en nous thérapeute et en lui, en
tant que personne pour le mettre dans quelque chose de positif. Confiance et positif.
L’encourager, le projeter sur des potentialités futures qui augmenteront les chances. Les
mobilisations au fauteuil ou renforcement au fauteuil ne leur parlent pas, alors pas grand
intérêt. Alors que nous faisons ceci et cela car vous avez plus de chances dans vos
objectifs d’aller aux toilette, ça marche beaucoup mieux. C’est intéressant d’avoir un but
et c’est plus rapide que d’errer sans but. Le mouvement permet d’aller vers les objectifs.
Créer du mouvement, de la chance.
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ?
AL : la plupart du temps pas de phrases ni de formules négatives. Si vous sortez du lit, si
vous vous levez, si vous faites ceci nous pourrons alors faire cela… Des formules toujours
positives. J’utilise le mot peur car il faut aborder le sujet, le minimum possible avec un
soyez rassurer. Doser à quel moment parler de peur, de la chute, avec parcimonie selon
son état. Echanger avec lui en restant positif et dynamique, ne pas occulter la peur mais
sans qu’elle prenne toute la place. Nous faisons des parenthèses par rapport à la peur et
de temps en temps nous ouvrons la parenthèse selon l’état ou comment je sens le patient.
Rester positif et dynamique sans occulter peurs et douleurs ; surtout ne pas les laisser
s’immobiliser et s’enfermer.
BD : Que pensez-vous de la citation suivante : « Nous sommes le jouet des mots que
nous utilisons et dont nous connaissons inconsciemment le sens profond » (Philippe
Brenot)
AL : Dans le sens où j’essaie un maximum de ne pas parler de négatif mais aborder les
choses négatives avec parcimonie. Nos mots ont un sens mais attention à la réception, à
l’interprétation. C’est cela le partenariat. Echanger, faire parler, vérifier que l’idée a été
bien reçue et bien interprétée. Il faut échanger, le faire parler. L’idée a-t-elle été intégrée
ou est-on à côté de l’objectif…et affiner sans cesse. Je vérifie que les mots sont bien
thérapeutiques et je vérifie car parfois on n’a pas la bonne clé ; parfois les mots qui ne
parlent pas ou qu’il ne va pas comprendre. Il y des mots qui parlent, des mots qui ne
parlent pas, des mots qui parlent mal et des mots plus ou moins thérapeutiques.
LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
AL : Oui
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
AL : C’est le mot même Kinésithérapeute, ça veut dire ce que ça veut dire, c’est notre
métier : thérapie par le mouvement
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
AL : La place prépondérante. Ne pas l’oublier Attention parfois certains secteurs ici à
l’hôpital sont dépourvus en kinés alors qu’essentiel dans la remise en mouvement parfois
pas de kinés et pas de kinés masseurs, hélas
BD : Que devrait-il faire ? ou surtout ne pas faire ?
Al : Je reçois beaucoup d’étudiants. Ils ne doivent pas être hésitants. En face des craintes,
des douleurs, des freins. Cela ne met pas en confiance. Ne pas forcer non plus. Si ils
s’opposent fermement ne pas forcer au-delà. Ne pas se décourager non plus à la
première opposition. Il a des craintes et des peurs donc il veut éviter de le faire. Si il dit
non au début il ne faut pas s’en aller. Il faut insister de façon bénéfique sans forcer. C’est
un équilibre. Insister de façon bénéfique et ne pas forcer de façon négative J’utilise
beaucoup de moyens de contournement en lui disant c’est possible. Ne pas forcer ni
abdiquer. Sinon c’est entretenir la peur et l’immobilité. Pendant le Covid parfois pas de
kiné. J’y retourne en EHPAD et les patients sont dégradés et il y a des peurs qui sont
apparues, qu’ils n’avaient pas avant. Avant ils avaient des peurs mais ils s’amélioraient. Le
fait d’arrêter fait que certains se sont enfoncés dans leurs craintes. Ne rien faire augmente
les craintes et de nouvelles craintes sont même apparues. Grace aux équipes et à se
lever, se mobiliser, les patients ont Attendu les soignants pour se lever et personne n’est
venu. Donc ils sont au fauteuil maintenant et donc ils ont peur de se verticaliser. Il faut
retrouver l’autonomie préalable, c’est très compliqué.
BD : En Rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement sans thérapeute
AL : Certains bougent sans thérapeutes. On le voit sans être à côté d’eux dans le service
Soit on les a vu au préalable et on entretien la mobilité ou soit, ils sont au bout et sont déjà
autonomes. Tous les patients n’ont pas de syndrome post chute. Intuitivement le kiné,
selon son expérience doit connaitre quand le patient n’a plus besoin de thérapeute. Ici au
CHRU on a des critères. Si il retrouve l’autonomie d’avant l’hospitalisation, et quand les
tests ne montrent plus de risque de chute on oriente vers le domicile ou si nécessaire vers
les SSR. A l’EHPAD c’est différent sauf Covid, sinon on entretien l’autonomie avec des
échanges. On y va très souvent au début pour atteindre les objectifs qu’ils désirent et ce
que nous voulons corriger. Dès que leur objectif est atteint on peut discuter pour alléger un
peu comme une prescription. Le laisser au maximum en autonomie et si il a des difficultés,
revenir plus souvent, et réajuster
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique.
AL : Avoir confiance en eux, connaitre les Recommandations de Bonnes Pratiques, HAS
par exemple, écouter le patient et trouver le juste milieu. S’adapter et toujours viser
l’autonomie du patient.
Pratiquer, beaucoup pour augmenter la confiance en soi : pratiquer.
Quelques mots en face du patient que j’utilise ? Je parle beaucoup moi. Si j’en avais
quelques-uns ; les principaux : je dis souvent « si on fait ça », « c’est important »,
« réussir » « permettre » « permet de faire quelque chose », « autonomie »
ANNEXE V : entretien de Monsieur Jean-Philippe Caron
BD : Bruno Deronne ; JPC : Jean-Philippe Carron
LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ?
JPC : Pour lever les freins ils sont d’abord physiques. C’est le corps qui ne répond pas, les
freins cognitifs et pas de ressources suffisamment fortes pour de lui-même retirer les
freins et enfin des freins + psychologique à la fin de la maladie avec des démences suite
prise des médicaments surtout. Ces freins peuvent être levés. Mécaniquement en
montrant comment avec des exercices volontaires vont permettre de lever ces freins en
montrant comment se lever et comment avec des gestes volontaires pour dynamiser le
mouvement. Demander de penser très fort au mouvement et aller chercher dans la zone
émotionnelle du plaisir. J’utilise la voie de l’émotion et des sensations de plaisir très
important dans la maladie de Parkinson
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mettre en pratique ?
Comment évaluez-vous ces processus ?
JPC : La ressource est intrinsèquement le patient avec sa personnalité, son être aura des
ressources plus ou moins importantes parce qu’il y aura confrontations à des difficultés.
Cette expérience de vie sensorielle va l’aider à surmonter ses freins qu’il pourra
rencontrer. Il faut confronter. Les besoins peuvent être impératifs ; aller aux toilettes et
d’autres un peu moins nécessaires qui restent nécessaires ; se lever, s’habiller. Tous ces
besoins devront être intégrés au mouvement et à intégrer dans la rééducation comme des
objectifs à atteindre. Préserver l’autonomie est le besoin prioritaire. Il faut préserver
l’autonomie pour que le patient puisse être autonome, effectuer tous les gestes de vie tous
les jours et aura cet impact sur sa vie relationnelle, comme être propre et la notion de
plaisir. Aller à point A et B ne peut se faire que par le mouvement et cela altérer par la
maladie
J’insiste sur le plaisir qui crée le mouvement et le mouvement qui entretien le plaisir. Dès
qu’on se lève le besoin de manger est primaire mais le repas est un plaisir. Gouter, sentir
le café, faire griller la tartine…Avant d’initier le mouvement, on le pense. Avant d’aller de A
vers B, le cerveau va imprimer sur des gestes automatiques ou trajectoires automatiques.
Déjà avant le mouvement, le cerveau a donné la direction au corps comme un GPS qui
montre la direction de la route. Le cerveau réalise déjà le mouvement. Dans notre PEC
c’est donc important de donner un objectif. Marcher oui, mais pour aller où ? à la porte par
exemple. Le faire imaginer puis le faire analyser la réalisation et ensuite la constater. Vous
voyez, on y va, on y est arrivé. Plus de plaisir et l’hormone du plaisir c’est la dopamine. On
ne peut rien demander si il n’y a pas le plaisir à réaliser le mouvement. Initier le
mouvement en passant par la zone émotionnelle, on sait que ces zones dans la maladie
de Parkinson ces zones vont être touchées. I faut garder ce circuit de plaisir pour que le
patient trouve toujours la force et les ressources pour bouger
LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
JPC : Il faut faire attention aux mots. Rester dans des mots positifs. Je suis sportif alors
pour dépasser leurs propres limites en respectant les principes de sécurité, il faut déjà les
rassurer, puis les encourager ; respirez, allez, vous y êtes presque. Ils ont des moments
« off » alors qu’ils ont encore des capacités. Je ne peux pas me lever…je réponds :
commencez par vous assoir, vous voyez que vous êtes assis maintenant. Encourager,
étape par étape, en prenant conscience à chaque fois de ses capacités. J’appellerai cela
la capabilité par rapport à la vulnérabilité. La capabilité est la notion pour moi de cette
capacité à trouver en soi la capacité d’aller toujours plus loin. Il faut cultiver la résilience et
la capabilité. Des mots à éviter ? Je ne les emploie pas …exemple : c’est difficile, c’est
pas facile, tout ce qui est négatif en fait. Toujours être positif, encourager, ne jamais dire
vous n’êtes pas capable ou c’est trop difficile. Ne pas aller tout de suite vers les difficultés.
Ne pas mettre en défaut car nous sommes avant tout des rééducateurs. Trouver jusqu’où
on peut aller jusqu’où il peut aller et même si c’est difficile. Je félicite et même si un peu
fatigué, ce n’est pas grave. Rassurer, ne pas être négatif.
J’utilise avec les Patients ce que j’utilise pour moi. Forcément en tant que mal-voyant, j’ai
développé les sens de la vigilance. Je suis en situation de handicap. Cela signifie une
situation qui pourrait être limitante mais le soit moins en faisant de la compensation.
Utiliser d’autres voies d’accès pour aller plus loin dans une fonction. Ressentir
l’environnement, être positif. En situation de handicap, quel que soit la pathologie ; on peut
limiter le temps, la force du handicap, en améliorant par des compensations sensitives,
cognitives, techniques. C’est presque un 6éme sens. C’est ce sens, c’est le sens du
mouvement : ce mouvement que l’on crée, qui nous est donné et qui fait partie d’un
environnement, d’un contexte, d’un tout qui peut lui-même nous aider dans le
mouvement…l’écho, la lumière plus ou moins forte et il faut toujours utiliser notre
environnement.
Je me sers de l’intentionnalité reliée au plaisir et avec le contexte. L’environnement, le tout
avec lequel il nous faut réagir.
LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
JPC : L’action, c’est agir et agir dans un sens de bénéfice. Action et réaction. Agir pour
une cause et se mettre en action. On agit, et la rééducation, en plus des portes d’entrée
mécaniques a une action plus indirecte avec l’approche du patient par la première action,
le regard, la parole, le contact. Déjà on agit, on ouvre la porte, on agit dès qu’on se
présente. Donc dans la rééducation il y a tout cela. Notre titre est rééducateur mais il ne
faut pas penser que mécanique, articulaire mais pensez plus toutes les actions avec celles
éthiques et holistiques. On s’adresse à une personne dans son être, ses peurs, ses
expériences, son vécu et son vécu de son moment-là, du ici et maintenant. Il faut d’abord
être dans la relation. Il faut entrer d’abord en relation sinon on ne peut pas agir. Prendre
contact est déjà agir, entrer en relation, faire du lien.
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
JPC : Kinésithérapie veut dire mouvement, vie, oui ça va de soi. Le mouvement c’est la
vie. Bouger est une priorité. Les mettre en mouvement, c’est les mettre en vie. Nous
avons des batteries de tests de mouvement. Mouvement et kinésithérapie, c’est peut-être
dans les professions paramédicales listées officiellement la première. Nous sommes les
seuls à pouvoir avoir ces capacités, ces compétences de réaliser du mouvement avec le
patient.
BD : Quelle place spécifique le Masseur-Kinésithérapeute occuperait-il dans cette
démarche de remise en mouvement ?
BD : Que devrait-il faire ? Ou surtout ne pas faire ? J’encadre…ce qu’il doit faire avant
toute chose
JPC : Je suis aussi formateur, directeur de mémoires et j’encadre beaucoup d’étudiants.
Observer le patient et comment il marche, observer, observer et avec cette observation
corriger les déformations, les boiteries et tous les défauts ; Ensuite, accompagner en
donnant les astuces, les corrections lui permettant de toujours s’améliorer ; Ne surtout pas
être trop directif et penser trop prioritairement à la marche. La marche c’est la finalité de
tout ce qu’on aura fait avant de tous les mouvements faits avant. On peut déjà marcher ou
bouger dans sa tête.
BD : En Rééducation : Le thérapeute a-t-il toujours une place dans la mise (remise) en
mouvement ?
Si non : Quand Voyez-vous le Mouvement sans thérapeute
JPC : Il faut du mouvement même sans thérapeute même si il n’y en a pas du
mouvement. Il faut quelque chose qui va susciter le mouvement. Le mouvement, si on
bouge, c’est pour faire quelque chose. Le mouvement sans thérapeute c’est donner les
exercices, c’est rendre autonome le patient.
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique.
JPC : D’abord, la mise en relation. Notre seul job c’est de le mettre en relation avec lui-
même et son environnement. Nous devons susciter la mise en relation. Je crois que la
mort, le vieillissement, le passage de la fragilité à la dépendance, c’est principalement
quand il n’y a plus assez de stimuli, d’envie et d’envie d’être en relation. La vie c’est l’envie
de partager. Quand il n’y a plus d’envie, ils ne bougent pas. Il faut susciter et ressusciter
l’envie
Mon conseil principal aux étudiants, c’est donner l’envie et l’envie d’avoir envie.
Apprendre l’historique du patient, ce qu’il aime, n’aime pas, son métier, son histoire.
Chercher et trouver la porte qui va lui faire envie. J’ai rencontré des patients sans envie.
Par exemple un qui aimait le cheval et qui souffrait des lombalgies. Nous nous sommes
mis sur un ballon de Klein et imaginant que nous faisions de l’équitation…
Des mots pour les étudiants ? Qu’il doit dire au patient ?
Lui dire en quoi je peux vous aider, comment moi, avec mes moyens, mes capacités, je
peux vous aider, laissez-moi, vous aidez-moi à vous aider. Nous sommes des
compagnons de marche comme des compagnons du devoir. Je vais vous accompagner.
L’écoute, on doit écouter et même entendre. Enfin être comme des guides, des jardiniers,
donner des directions, avoir de la patience, sans cesse être à l’écoute du patient et sans
cesse réajuster et corriger.
ANNEXE VI : entretien de Monsieur Romain Thomas
BD : Bruno Deronne ; RT : Romain Thomas
LE MOUVEMENT
BD : Comment mettez-vous (ou remettez-vous) vos patients en mouvement ? Avez-vous
constaté des freins de leur part ? Lesquels ?
RT : J’ai une approche très progressive, je ne vais pas directement toucher le patient.
C’est anxiogène s’il a perdu ses capacités. Je vais d’abord parler pour apprendre à se
connaitre. Je vais voir ce qu’il connait de son état et de sa pathologie, car un des grands
freins en neurologie, ce sont les troubles cognitifs. Je tâte le terrain, pour savoir quelles
sont ses connaissances, ses intérêt pour la rééducation, l’intérêt que je vienne le voir. Je
demande très souvent s’il est d’accord. Je lui laisse le choix, je regarde s’il a mal, s’il a
envie, s’il n’a pas envie, s’il a peur. Je vais discuter avec lui pour connaitre son intérêt au
mouvement, son intérêt pour son bien-être. Je commence d’abord en activo-passif. Je
commence doucement, progressivement pour savoir de quoi est-il capable. Si il est
complètement paralysé, d’abord le rassurer en lui disant que c’est une phase aigüe avec
des possibilités de récupération. Mais pas de faux espoirs, et malgré cela quel est son
intérêt, son envie à bouger et à rester actif.
BD : Comment levez-vous ces freins ? Comment mobilisez-vous le patient ?
RT : Grâce à la progressivité, le consentement. Je cherche systématiquement le
consentement, s’il est d’accord. Le soin, le patient est libre de le refuser. Il peut dire non.
Cela arrive très rarement. C’est arrivé des fois en disant je n’ai pas envie. Il est souvent
déprimé car il a perdu toutes ses capacités motrices. Je me mets à sa place, je n’ai pas
envie car je ne sais pas si je vais récupérer. Je discute avec lui de l’intérêt du mouvement.
Toujours d’abord le consentement et c’est un bon moyen, car avec ce consentement et la
question de ce consentement, déjà il est acteur et si un jour il n’a pas envie, il me le dit,
car il a le choix, toujours le choix, et ils sont réceptifs. Je peux compter sur les doigts d’une
main ceux avec qui on n’a jamais réussi à rien faire. Certains collègues me disent : je les
vois plus ces patients car ils ne veulent pas bouger…moi j’y vais et si ils bougent, c’est dû
en partie à mon approche. Toujours le consentement, discuter avant d’agir, prendre son
temps. D’abord s’il est d’accord puis passer à la pratique…
BD : Comment adaptez-vous les ressources de votre patient à ses besoins ? Comment
faites-vous pour qu’il les mette en évidence, les exploite, les mette en pratique ? Comment
évaluez-vous ces processus ?
RT : Toujours être progressif et d’abord le consentement. Je cherche en fait ses
ressources. Pendant la phase de discussion, en fonction de ce qu’il faisait avant, connaitre
ses capacités antérieures. Je le demande et j’ai une idée grâce au dossier, médecin
traitant, la famille, je compare et s’il y a quelqu’un à ce moment-là, j’en profite. Comme
pour la famille, même si son avis est moins important car parfois très protecteur…Qu’est-
ce que le patient est capable de faire en pratique et psychologiquement. Par exemple s’il a
peur de la foule, je reste en chambre, j’évite les endroits de passage. Ce qu’il était capable
avant me donne des objectifs pour le après. Par exemple s’il courrait 10 km je vais être
pro- actif, plus rapide. Si seulement il marchait pour aller chercher le journal, je vais
prendre plus mon temps. Par rapport aux capacités antérieures et ressources
psychologiques, je vais adapter par rapport à ce qu’il est capable et ce qu’il a envie de
faire. Si pas il n’a pas envie, vraiment pas envie mais qu’il a les capacités, je vais lui
expliquer l’intérêt de retrouver le mouvement. Je vais lui expliquer l’activité physique et ses
intérêts. Je vais même l’amener à me le dire. Vous êtes au lit et je vais lui faire dire que si
il pouvait marcher il pourrait faire beaucoup plus de choses. Je donne l’envie en lui
demandant ce qui lui manque. J’ai appris cela en ETP. Au début j’étais moralisateur en
disant par exemple que boire, fumer, augmentent les risques. Il faudrait changer, arrêter
de fumer, et attention à la prochaine fois, cela pourrait être plus grave. Mais faire peur ne
marche pas au final. Peut-être venaient-ils d’un milieu défavorisé ? Cela ne sert pas à
grand-chose d’être moralisateur. Je les informe que s’ils ne bougent pas, cela peut causer
des AVC…
Je demande plutôt qu’est-ce qui vous manque ? Puis si vous faisiez des exercices, vous
pourriez peut être le faire…
LE LANGAGE
BD : « Tout langage est signifiant et tout langage est personnel, dans la mesure où sa
raison est la communication… » (Michel Habib) ; Qu’est-ce que le thérapeute peut amener
au patient par son langage ?
RT : Par le langage le kinésithérapeute donne confiance au patient et pour tous les kinés
d’ailleurs. On perçoit l’attitude avant de parler, c’est un langage corporel avant même
d’avoir ouvert la bouche, c’est l’attitude, le regard, le sourire. Si j’arrive fatigué, en baillant,
en soufflant, ça va être mal perçu. Je me détends moi-même d’ailleurs pour ne rien
transférer au patient de négatif. Je me présente, mon nom, je suis le Kiné, commençons
par faire connaissance et voyons ce qui va améliorer votre quotidien, votre bien être.
Même si c’est irréversible comme une SLA, voyons ce qui peut s’améliorer. Je n’utilise
pas le mot paralysie mais déficit, c’est moins brutal. Il y a des patients déjà forts au
courant de leur pathologie. Je vois toujours d’abord ce qu’ils savent justement. S’il ne sait
pas encore ce qu’il a, je vais rester vague par rapport au diagnostic.
La bonne technique pour ne pas faire d’erreur, c’est écouter et réutiliser les mots des
patients. Je n’utilise pas mes mots au début. J’écoute les siens et je vérifie qu’ils sont
justes, justes comme il et moi les entendons. Par exemple le mot hémiplégie, il ne devrait
pas bouger en se limitant au mot, et si il bouge je lui dis que justement il bouge donc le
mot paralysie n’est pas le bon. J’écoute, j’entends leurs mots et je tente d’utiliser leurs
mots pour en faire des ressources, des ressources de mouvements. Pas trop de termes
médicaux qui font peur. Je réutilise leurs mots dans le sens dans un premier temps
d’expliquer les suites favorables possibles. Ils se demandent souvent ce qu’ils vont être
capables de faire…je leur demande d’abord ce qu’ils sont en capacité de faire,
maintenant. Je vais répondre à leurs questions. Je vais dire par exemple, vous risquez
d’avoir des soucis mais cela ne va pas empêcher votre autonomie, grâce à des aides, des
aides techniques ou autres. Je refuse le non mouvement, comme je l’ai dit si des
collègues n’y vont plus j’y vais car on est kinésithérapeutes.
BD : De l’expression « ne plus pouvoir sortir » à « dépasser sa peur »ou de « être au bout
du rouleau » à « plus de peur que de mal » ; pour vous Y-a-t-il des mots peuvent-ils faire
peur au patient ? Y-a-t-il des mots rassurants ? Si oui lesquels utilisez-vous dans votre
pratique et lesquels n’utilisez-vous pas ?
LA REEDUCATION
BD : Action et Rééducation ; cela va-t-il de soi ?
RT : Pour moi une action, c’est quelque chose qui a une influence. L’écouter, le regarder
c’est déjà une action. Je vous aide pour faire un mouvement c’est une action. Le fait de
l’écouter, de le laisser faire c’est aussi une action en elle-même. Donc oui à la question
BD : Masseur-Kinésithérapeute et mouvement ; cela va-t-il de soi ?
RT : Je préfère juste kinésithérapeute. Souvent les patients veulent être massés. Je
préfèrerais kinésithérapeute masseur. Mon master s’intitule Kinésithérapie et réadaptation,
je préfère. Je touche néanmoins les patients par un geste, des gestes mobilisateurs, des
gestes d’aide au mouvement, des gestes facilitateurs du mouvement, mais ce n’est pas du
massage. Je masse peu par rapport à d’autres. Je l’utilise en second plan. Se coucher et
attendre le massage ça sert à rien. Et donc encore plus ici en aigu. Je garde le massage si
le mouvement n’est pas suffisant, pour détendre et initier le mouvement ensuite. Le
toucher en première approche, je vais faire. Notamment pour le détresser, mettre ma main
sur lui. Mes mains sont très très chaudes, été comme hiver et les patients me le disent. Je
mets ma main souvent sur l’épaule. Vraiment c’est pour aider, si mes techniques ne
fonctionnent pas. J’appellerais cela des gestes de relance du mouvement. Pour réactiver,
redonner le schéma du mouvement oui je le fais. Comme un cycliste qui s’est arrêté et
que je repousserais pour les 2-3 premiers mètres seulement car je ne serai pas là tous les
jours. Je dois leur faire se rendre compte des améliorations de leur qualité de vie par le
mouvement et le mouvement qu’ils font eux.
BD : Quels conseils de réussite donneriez-vous aux étudiants, futurs professionnels ? Les
mots à utiliser pour leur future pratique.
RT : Déjà de prendre son temps, on va toujours trop vite. Je travaille à l’hôpital car je
prends plus mon temps, je crois et ce qui me permet d’observer et ainsi je sais ce qui va
probablement marcher. Par des protocoles tout fait, on se plante. On doit remettre les
patients en mouvement et paradoxalement d’abord prendre son temps. Je dis aux
étudiants, on va rentrer dans la chambre, tu vas voir le patient, je te laisse faire. Passe
d’abord 5 minutes de discussion avec lui, vas-y en douceur. D’abord ne pas parler et
surtout pas de kiné. Fais le parler de lui, glane des informations et surtout des infos sur le
mouvement.
Quelques mots à utiliser pour eux, les étudiants ? Je dirai utilisez les termes qualité de vie,
confort de vie, envie, car plus d’envie et il n’y a plus de vie, plus de mouvement.
Ne pas utiliser paralysie, dépendant, dépendance.
ANNEXE VII : Questionnaire pour les étudiants de dernière année en IFMK (IFMKNF
et IKPO) Introduction (3 questions)
Votre dossier : A partir d’une rencontre avec un patient lors de votre deuxième période de
stage, effectuer un Bilan Diagnostic masso-Kinésithérapique (BDK)
Ce dossier est présenté sous forme de Diaporama qui fera l’objet d’une réflexion
individuelle formalisée par écrit. Une attention particulière sera mise sur la syntaxe et
l’orthographe.
-2éme Diapo : Présentation du Thème choisi (le thème représente le motif d’admission, de
consultation, de chirurgie, de prise en charge etc. Motif qui peut être unique comme il peut
y avoir un motif principal et un ou des motifs secondaires)
-3éme Diapo : Justification du Thème choisi (pourquoi l’avoir choisi, pourquoi celui-là
justement, qu’est-ce qui vous interpelle ? Quel est le « Problème » que vous observez)
Bon courage
Bruno DERONNE
Responsable Pédagogique et Technique 1ère année.
ANNEXE X : Recueil exhaustif des mots clés des étudiants de première année
d’étude à l’IFMKNF
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle
est la place de la confiance dans le soin 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 6 7,79 17 22,0 12 15,5 42 54,5
en Masso-Kinésithérapie ?
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (aucune) à 10 (maximale) quelle
est la place de la relation humaine dans 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 6 7,79 12 15,5 14 18,1 45 58,4
le soin en Masso-Kinésithérapie ?
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (aucune) à 10 (maximale), quelle
est la place de l’alliance avec le patient 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 1 1,30 9 11,6 18 23,3 17 22,0 32 41,5
dans le soin en Masso-Kinésithérapie
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
0 5 10 15 20 25
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (entièrement passif) à 10
(entièrement actif) de la part du 20 25,9 4 5,19 12 15,5 10 12,9 7 9,09 9 11,6 7 9,09 4 5,19 3 3,90 0 0,00 1 1,30
patient, note pour le Massage
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 9 % 10 %
De 0 (non compétent) et 10
(parfaitement compétent), sauriez-
vous, à l’aide de votre formation 18 23,3 3 3,90 19 24,6 12 15,5 8 10,3 8 10,3 6 7,79 1 1,30 2 2,60 0 0,00 0 0,00
actuelle, utiliser des techniques d’états
de conscience modifiés ?
Tableau XVIII : Comparaison des répondants IFMKNF et IKPO pour les questions
oui/non
Questionnaires Nbre % Nbre % IKPO
IFMKNF IFMKNF IKPO
Femmes 35 45,45% 6 54,55%
Hommes 42 54,55% 5 45,45%
Total 77 100,00% 11 100,00%
Tableau XIX : Comparaison des mots clés simples et des expressions de deux et/ou trois
mots des étudiants de l’IFMKNF et de l’IKPO
Le patient est-il
compétent?
Savoir et Savoir
Faire
Quelle
OUI ?
est sa
NON ?
maturité
Est-il
OUI ? motivé ?
NON ? Savoir
Etre
Du ............................. au ……………………...20….
Lieu de stage :…………………………….
Nom de l’étudiant(e) :
• ………………………………………………………………………………………………………………….
• ………………..………………………………………………………………………………………………..
• …………………………………..………………………………………………………………..……………
• …………………………………………………..…………………………………………..…………………
• …………………………………………………………………………………………………..……………..
• ………………………………………………………………………………………………………………….
• ………………..………………………………………………………………………………………………..
• …………………………………..………………………………………………………………..……………
• …………………………………………………..…………………………………………..…………………
• …………………………………………………………………………………………………..……………..
Partiellement acquis
Non évaluable
Non acquis
Niveau visé au 1er cycle pour le développement des
Acquis
compétences Préconisations ou commentaires
[NIVEAU 1 : IDENTIFIER LE PROCESS]
étudiant
L’étudiant connaît la démarche de projet thérapeutique et les
C2
outils simples pour son suivi [OBJECTIFS ET PRINCIPES]
tuteur
étudiant
L’étudiant analyse une séance de kinésithérapie au regard des
C4
objectifs visés [TRAITEMENT]
tuteur
étudiant
L’étudiant analyse une relation professionnelle avec un patient
C5
vécue en stage clinique [RELATION PATIENT/KINE]
tuteur
étudiant
L’étudiant repère les situations de prestations d’expertise et de
C6
conseil [PREVENTION PRIMAIRE]
tuteur
étudiant
L’étudiant observe et analyse la réalisation de prestations en
C7
kinésithérapie [EPP]
tuteur
étudiant
L’étudiant recherche et utilise les différents types de données
C8
utiles à la compréhension d’une situation clinique [RECHERCHE]
tuteur
étudiant
L’étudiant observe et questionne le fonctionnement d’un service
C9
et d’une structure [ORGANISATION/GESTION]
tuteur
étudiant
L’étudiant coopère dans des activités de formation et dans
C10
l’apprentissage [INTERDISCIPLINARITE]
tuteur
étudiant
L’étudiant repère les méthodes pédagogiques pour faciliter les
C11
apprentissages (dont gestuels) [TRANSMETTRE]
tuteur
ANNEXE XXV : Fiche de validation du stage du PortFolio de l’étudiant
RESUME
Bruno DERONNE
Contexte : Le mouvement c’est la vie et l’homme est fait pour être en mouvement. Le mouvement soigne et
maintient en bonne santé. Si ce dernier s’appauvrit ou disparait, la masso-kinésithérapie de par sa définition
même est incontournable. L’ordre des masseurs-kinésithérapeutes affirme que ces derniers sont les
professionnels du « bon » mouvement. Les techniques d’états modifiés de conscience sont des plus
pertinentes dans le contexte de la relation de soin. L’objet de ce mémoire est d’évaluer leur efficience et leur
apprentissage par les étudiants, futurs professionnels, dans le cadre de la relation singulière de soigné-
soignant.
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une recherche documentaire à l’aide de nos mots clés et des
entretiens de cinq experts professionnels de santé de la remise en mouvement. Tout cela a été comparé à un
questionnaire d’évaluation des pratiques d’un groupe d’étudiants en dernière année d’étude. Nous avons
également procédé à un retour d’expériences d’étudiants de première année pour connaitre le langage utilisé
pour motiver le mouvement dans le cadre de leur premier stage ; et à des étudiants en fin d’étude, volontaires
à une initiation à la pratique de techniques d’états modifiés de conscience.
Résultats et discussion : L’efficience des techniques sur le contexte de la relation de soin et de la remise en
mouvement a été mise en évidence. Elles présentent très peu de contraintes et concourent même à
l’établissement de la relation. De plus, leur apprentissage fut considéré aisé par le groupe de volontaires.
Pourtant elles restent encore très peu enseignées, et encore moins en situation de pratiques de soins.
Conclusion : La variété des techniques, leur coût minimal, leur absence d’effets secondaires, leur peu de
contre-indications et l’apprentissage préalable représentent une solution efficace de la continuité des soins
pour rendre le patient, l’étudiant et le professionnel, co-acteurs dans une démarche commune de remise en
mouvement, en ayant créé une alliance de soins.
Context : Movement is life and man is made to be in movement. Movement heals and maintains good health.
If it becomes impoverished or disappears, masso-physiotherapy by its very definition is unavoidable. The
order of masseur-physiotherapists affirms that they are the professionals of the "good" movement. The
techniques of modified states of consciousness seem to be most relevant in the context of the care relationship.
The purpose of this dissertation is to evaluate their efficiency and their learning by the students, future
professionals, in the context of the singular relation of carer-caregiver.
Material and method : We conducted a literature search using our keywords and interviews with five expert
health care professionals in the field of reactivation. This was compared to a questionnaire evaluating the
practices of a group of students in their final year of study. We also provided feedback to first-year students to
learn the language used to motivate movement in their first internship; and to final-year students who
volunteered for an introduction to the practice of modified states of consciousness techniques.
Results and Discussion : The effectiveness of the techniques on the context of the healing relationship and
the reactivation of movement was highlighted. They present very few constraints and even contribute to the
establishment of the relationship. Moreover, their learning was considered easy by the group of volunteers.
However, they are still taught very little, and even less so in care practice situations.
Conclusion : The variety of techniques, their minimal cost, their absence of side effects, their few
contraindications and prior learning represent an effective solution for continuity of care to make the patient,
the student and the professional, co-actors in a common process of reactivation, having created an alliance of
care.