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TER de Psychobiologie

Les modifications apportées par la méditation sur la


structure du cerveau

NEZAN Nicolas

Sous la direction de Mr François Durantou

NECC -UMR CNRS- Unicaen 6552 Ethologie animale et humaine

Année 2020-2021 21801639


Résumé
Ces dernières décennies, la pratique de la méditation s'est largement développée, entraînant
un intérêt tout particulier pour la recherche. Une corrélation entre modifications structurelles
du cerveau et méditation ont été associés à cette pratique, en plus de nombreux bénéfices
cognitifs et émotionnels. A partir des études morphométriques nous avons donc regroupé les
régions cérébrales signalées de manière récurrente et impliquées de manière fiable dans les
processus cognitifs et émotionnels. Nos résultats ont permis de lister sept régions de matière
grise (insula, hippocampe, cortex somato-moteur, cortex cingulaire, cortex orbitofrontal,
gyrus fusiforme et gyri temporaux) et deux de matière blanche (corps calleux et fascicule
longitudinal supérieur) retrouvées dans des études indépendantes. Toutefois, ces résultats
sont à prendre en compte avec des biais et des limites méthodologiques non négligeables.
Une méthodologie plus rigoureuse sera nécessaire dans les recherches futures pour prouver
que la méditation joue un rôle décisif dans la morphométrie du cerveau.

Mots-clés : méditation, modifications cérébrales, substance blanche, substance grise, IRM


anatomique, plasticité cérébrale.

Abstract
In recent decades, the practice of meditation has grown widely, leading to a particular interest
in research. A correlation between structural changes in the brain and meditation have been
associated with this practice, in addition to numerous cognitive and emotional benefits.
Based on morphometric studies, we have grouped brain regions that have been recurrently
reported to be reliably involved in cognitive and emotional processes. Our results listed
seven gray matter regions (insula, hippocampus, somato-motor cortex, cingulate cortex,
orbitofrontal cortex, fusiform gyrus and temporal gyri) and two white matter regions (corpus
callosum and superior longitudinal fasciculus) found in independent studies. However, these
results have to be considered with non-negligible biases and methodological limitations.
More rigorous methodology will be needed in future research to prove that meditation plays a
decisive role in brain morphometry.

Key words : meditation, brain changes, white matter, gray matter, anatomical MRI, brain
plasticity.

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Sommaire
1. Introduction.............................................................................................................................3
1.1 Définition de la méditation...............................................................................................3
1.2 Effets positifs sur le cerveau.............................................................................................4
1.3 Techniques d'imagerie......................................................................................................5
1.4 Liens structure-fonction...................................................................................................6
2. Matériels et méthodes.............................................................................................................6
2.1 Sélection des études..........................................................................................................7
2.2 Etudes inclues...................................................................................................................7
2.3 Sélection des résultats......................................................................................................7
3. Résultats..................................................................................................................................8
3.1 Régions de matière grise..................................................................................................8
3.1.1 L'insula......................................................................................................................8
3.1.2 L'hippocampe............................................................................................................9
3.1.3 Le cortex somato-moteur..........................................................................................9
3.1.4 Le cortex cingulaire ...............................................................................................10
3.1.5 Cortex orbitofrontal................................................................................................11
3.1.6 Les gyri fusiforme et temporal inférieur ................................................................11
3.2 Régions de matière blanche............................................................................................12
3.2.1 Le corps calleux......................................................................................................12
3.2.2 Le fascicule longitudinal supérieur.........................................................................12
3.2.3 Connectivité dans les régions de matière blanche ajdacentes à celles de matière
grise.................................................................................................................................13
4. Discussion.............................................................................................................................14
4.1 La médiation comme facteur de la morphométrie du cerveau.......................................14
4.2 Une relation dose-dépendance........................................................................................15
4.3 Des résultats supérieurs chez les témoins.......................................................................15
4.4 Des corrélations avec le comportement .........................................................................16
4.5 Des biais de sélectivité...................................................................................................16
4.6 Un chevauchement de sujet dans certaines études.........................................................17
4.7 Différents styles de méditation.......................................................................................18
5. Conclusion ...........................................................................................................................18

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1. Introduction

1.1 Définition de la méditation


Ces dernières décennies, la pratique de la méditation s'est largement développée, entraînant
un intérêt tout particulier pour la recherche. En effet, les chercheurs travaillent de plus en
plus sur ce sujet pour tenter de comprendre ses mécanismes et ses bienfaits. Les
techniques de méditation varient énormément en termes d'objectifs, de portée et de
recrutement des régions du cerveau. Par exemple, la pratique de la méditation ''Vipassana''
se concentre sur les sensations corporelles de manière dirigée (Goenka, 2000). En
revanche, la pratique du zen, implique une une conscience ouverte et non dirigée du
moment présent (Austin, 1999). D'autres pratiques, plus simples, impliquent une prise de
conscience de la respiration ou la répétition d'une phrase particulière, appelée mantra
(Manocha, 2000). Les points communs trouvés entre ces différentes techniques peuvent se
diviser en deux catégories : la méditation ''d'attention focalisée'' ou de ''concentration'' et la
méditation de ''surveillance ouverte'' ou ''de pleine conscience'' (Cahn et Polish., 2006 ; Lutz
et al., 2006). L'attention focalisée regroupe les techniques de concentration de l'attention sur
un seul objet (surveiller sa respiration, répétition de mantra...) alors que la surveillance
ouverte implique au contraire une attitude réceptive et sans jugement pour toute expérience,
peu importe son origine (externe ou interne) et son ton affectif (positif, négatif ou neutre).
Malheureusement, pour ce qui est de la neuroimagerie morphométrique, il est très difficile de
comparer les effets propres aux différentes techniques de méditation. En effet, la plupart des
praticiens examinés ont une expérience multiple de la méditation et ont, au cours de leur vie,
expérimenté différentes méthodes. Ainsi, de nombreuses études mélangent dans leurs
analyses des praticiens de traditions multiples. Malgré tout, le style de méditation pourra être
un élément explicatif des différences morphométriques entre méditants selon les résultats.
Certains auteurs visent à englober ces principaux types méditatifs dans une définition plus
large, les présentant comme ''une procédure qui doit englober une technique spécifique,
clairement définie, impliquant une relaxation musculaire à un moment donné du processus et
une "relaxation logique", un état auto-induit, faisant appel à une compétence d'auto-
focalisation (appelée "ancrage")" (Cardoso et al., 2004).

1.2 Effets positifs sur le cerveau


De nombreux effets positifs ont été associés à la pratique de la méditation. Par exemple,
l'amélioration des fonctions exécutives telles que l'attention (Grant et al., 2014), la mémoire
de travail (Jha et al., 2010) et l'introspection (Fox et al., 2012) ont été observées. Mais aussi
l'amélioration de la fonction immunitaire (Jacobs et al., 2011) ; une meilleure discrimination

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perceptuelle (MacLean et al., 2010) ; un comportement compassionnel accru (Condon et al.,
2013) ; une amélioration des symptômes des troubles cliniques, tels que l'anxiété et la
dépression (Vollestad et al., 2012) ou encore une réduction de la sensibilité à la douleur
(Grant et al., 2010). Pour conforter ces résultats, une récente méta-analyse a montré que la
pratique de la méditation est associée à un ensemble de bénéfices cognitifs et émotionnels
qui atteignent souvent des tailles d'effet moyennes à grandes (Sedlmeier et al., 2012). De
plus, il a été mis en avant que les comportements jouaient un rôle dans la structure du
cerveau. En effet, la neuroplasticité cérébrale est démontrée par des études montrant un lien
entre apprentissage et altérations dans le cerveau humain adulte. Des corrélats anatomiques
de la navigation (Maguire et al., 2000), de l'arithmétique (Aydin et al., 2007), de l'acquisition
de la musique (Hyde et al., 2009) ou encore de la mémoire de travail (Takeuchi et al., 2010)
ont été identifiés. En outre, un nombre important de preuves démontrent comment la
méditation affecte les propriétés physiologiques et biologiques du corps et du cerveau,
comme l'allongement des télomères (Hoge et al.,2013), l'hémodynamique (Solberg et al.,
2004) et le flux sanguin cérébral (Khalsa et al., 2009). Cet ensemble de résultats suggère
que la méditation est un facteur des modifications structurelles du cerveau. Compte-tenu de
ces aspects positifs, la méditation devient importante et permet aux professionnels de la
santé d'encourager sa pratique. Les recherches sur ses effets structurels deviennent donc
essentielles pour enrichir nos connaissances à ce sujet et adapter nos pratiques. La
première étude morphométrique a été initiée par Lazar et ses collègues en 2005 et
concernait l'association entre l'augmentation de l'épaisseur corticale et l'expérience de la
méditation. De nombreuses études portant sur les effets potentiels de la médiation sur la
morphologie du cerveau ont suivi. Cependant, les résultats apportés étaient d'une grande
variété du fait de la diversité des échantillons, des styles de méditation et des méthodes de
neuroimagerie morphométrique. Plusieurs questions se posent alors : Quelles régions
cérébrales sont activées de manière significative dans la pratique de la méditation ? Quelles
sont les modifications structurelles observées dans ces régions ? Quels sont les apports de
ces modifications dans le comportement du méditant ?

1.3 Techniques d'imagerie


La morphologie du cerveau est caractérisée par sa structure, sa forme et sa composition.
Diverses techniques sont utilisées pour obtenir des informations dessus et sont connues
sous le nom de ''morphométrie'' ou ''imagerie morphométrique''. Ces techniques de
neuroimagerie permettent d'observer les différences anatomiques selon leurs
caractéristiques. Il existe à ce jour sept méthodes utilisées pour obtenir des mesures
morphométriques du cerveau. On peut d'abord utiliser la volumétrie (mm3) qui va mesurer le
volume d'une région cérébrale spécifique et indiquer si cette région a pris en volume par

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exemple. On peut mesurer la concentration (en voxel) d'une région spécifique, sachant
qu'une meilleure concentration implique une plus grande densité de tissus cérébraux. Il y a
aussi l'épaisseur corticale (mm) qui va permettre de mesurer l'épaisseur du cortex ou du
corps calleux, sachant qu'une plus grande épaisseur est interprétée comme reflétant un plus
grand nombre de neurones ou de fibres dans une région donnée. L'anisotropie fractionnelle
(valeur scalaire entre 0 et 1), quant à elle, va permettre de mesurer l'anisotropie (ensemble
des directions dans lesquelles un signal peut aller) des fibres de substance blanche ; une
anisotropie plus élevée implique donc une meilleure densité ou cohérence des fibres de
substance blanche. De son côté la diffusivité permet d'estimer la cohérence de la diffusion de
l'eau dans les axones, soit sur un axe parallèle, soit sur une axe perpendiculaire aux
axones ; une diffusivité plus faible indique une meilleure intégrité axonale et une meilleure
myélinisation. Enfin la gyrification permet de mesurer le degré de ''pliage'' de la surface
corticale (mm2), indiquant que plus ce degré est élevé, plus la surface corticale est
importante.

1.4 Liens structure-fonction


Il existe des liens bien établis entre la maturation structurelle et le développement cognitif du
cerveau, ainsi qu'entre l'atrophie due aux maladies neurodégénérative et le déclin cognitif.
Différentes études sur l'augmentation de la substance blanche et de la substance grise ont
été effectuées, comme pour les activités physiques tel l'exercice d'aérobie (Colcombe et al.,
2006) ; ou pour des activités mentales comme faire des exercices entraînant la mémoire de
travail (Takeuchi et al., 2011). Mais des détériorations de structure peuvent aussi être
observées grâce à la neuroimagerie morphométrique sur tout un ensemble de déclins
cognitifs comme la maladie d'Alzheimer (Frisoni et al., 2007). Dans certains cas malgré tout,
des augmentations structurelles peuvent entraîner des déficiences fonctionnelles comme
dans les troubles obsessionnels compulsifs, où des régions du cerveau liées à
l'apprentissage de réponse à des stimulus ou de formation d'habitudes sont modifiées (Pujol
et al., 2004). En toute logique, les analyses morphométriques sont peu pertinentes si elles
ne sont pas suivies d'interprétations sur le rôle de l'augmentation structurelle dans les
bénéfices d'apprentissage des compétences. Toute proportion gardée, une explication
neurale au moins partielle peut se lier aux bénéfices cognitifs et émotionnels observés lors
de l'exercice de la méditation.
Les études seront choisies pour apporter un maximum de réponses à nos interrogations,
néanmoins nous ne pouvons lister toutes les différences signalées. En effet, les multiples
données d'imagerie montrent tout un panel de zones d'activation parfois différentes du fait de
nombreuses variables, mais il est complexe de les comparer car de nombreux paramètres
changent d'une étude à l'autre. Notre intérêt sera donc porté sur des régions qui seront

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signalées de manière récurrente et impliquées de manière fiable dans les processus
cognitifs et émotionnels.

2. Matériels et méthodes

2.1 Sélection des études


Les ressources nécessaires au développement de ce travail de recherche ont été
principalement trouvées sur le site Cairn (https://www.cairn.info/) et sur Google Scholar
(https://scholar.google.com/). Les mots clés recherchés étaient en priorité le terme
« médiation » combiné à d'autres comme « modifications cérébrales », « substance
blanche », « substance grise », « IRM anatomique » ou encore « plasticité cérébrale ». Les
articles sélectionnés devaient avoir un rapport avec les mécanismes physiologiques de la
méditation et leurs influences structurelles pour pouvoir en tirer le meilleur bénéfice.
Dans les études sélectionnées, les praticiens de la méditation étaient soit des non-
pratiquants n'ayant jamais fait l'expérience de la méditation, qui étaient entraînés à cette
pratique sur une courte période (5 à 60 h de pratique); soit des méditants expérimentés avec
plusieurs années de pratique régulière derrière eux (plusieurs milliers d'heures).
Les groupes témoins étaient au moins appariés par genre, sexe, âge et latéralité; le tout
sans expérience de la méditation.

2.2 Etudes incluses


Les études servant à apporter des réponses aux problématiques formulées portaient
uniquement sur des formations à la méditation de courte durée ou sur de praticiens de
longue durée. Certaines études se servaient de mesures basées sur des questionnaire de
''pleine conscience'' mais du fait de leur fiabilité inconnue et en raison d'un manque de lien
concret avec la méditation elles n'ont pas été sélectionnées. Pour effectuer des
comparaisons entre méditants à court terme et témoins, des études longitudinales allant de
quelques jours à plusieurs mois ont été pratiquées. Des novices n'ayant jamais pratiqué la
méditation ont été formés sur une pratique variable allant de 5 à 60 h en moyenne. Les
différences de structure cérébrale ont été comparées par imagerie morphométrique avant et
après l'entraînement à la méditation ; certaines études ont même relevé des résultats en
cours d'apprentissage. Pour ce qui est des études portant sur les praticiens à long terme,
elles étaient transversales et comprenaient des témoins n'ayant aucune expérience de la
méditation jusqu'à des experts ayant des dizaines de milliers d'heures de pratique derrière
eux. Les praticiens de longue durée avait eu, dans l'ensemble, un nombre de pratiques très
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diverses au cours de leur vie ; mais tous avaient au moins plusieurs années ou milliers
d'heure d'expérience de la méditation.

2.3 Sélection des résultats


Les mesures morphométriques étaient variées tout comme les seuils statistiques significatifs.
Nous avons donc suivi les critères des auteurs et considéré qu'un résultat était significatif
s'ils l'affirmaient eux-mêmes (les taux d'erreur de type 1 étaient fixés en dessous de 0,05 ou
0,01). Nous avons aussi pris en compte des résultats qui tendent vers la significativité pour
donner matière aux spéculations. Evidemment lorsque ces résultats sont avancés, ils ne
sont pas présentés comme significatifs mais comme tendant vers la significativité. Pour
trouver des résultats fiables nous avons cherché les régions qui présentaient des différences
dans au moins deux études indépendantes. Toutefois, il a eu certains cas où des études
utilisaient des échantillons de méditants qui se chevauchent (notamment celles de Luders et
al. En 2011, 2012 et 2013). Nous avons tout de même pris ces études en considération car
elles étaient riches en informations et pouvaient confirmer des observations préalables faites
par d'autres études sur le sujet.

3. Résultats

Les résultats présentés ci-dessous ne sont pas représentatifs des uniques modifications
morphométriques présentes dans le cerveau. L'objectif de cette recherche n'est pas
d'effectuer une méta-analyse de toutes les études existant sur le sujet mais de présenter les
principaux effets de la méditation sur la structure cérébrale ou du moins les résultats les plus
cohérents. De plus, les données récoltées ci-dessous n'échappent pas au fait que les études
sur des méditants expérimentés ne sont que transversales car moins coûteuses à réaliser.
Toutefois les régions concernées par des modifications cérébrales sont observées par au
moins deux études indépendantes (groupes de sujets différents). L'ensemble des critiques
méthodologiques sera développé dans la partie discussion.

3.1 Régions de matière grise

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3.1.1 L'insula
Il a été rapporté que l'insula augmentait en épaisseur au fur et à mesure de la pratique de la
méditation (Lazar et al., 2005 ; Luders et al., 2012). L'insula est lié à la prise de conscience
des états internes et viscéraux du corps comme la respiration ou encore le rythme
cardiaque. De plus, cette région est impliquée dans la perception de soi comme la
conscience émotionnelle de soi et la conscience métacognitive. Les différences significatives
observées dans l'insula impliquent des praticiens dont l'attention se concentrait plus
intensément sur la conscience du corps, sur la posture, la respiration, les sensations tactiles,
de température, etc. Dans le cas de l'insula on peut observer des résultats différents selon le
type de pratique méditative. En effet, Luders et ses collègues ont, en 2012, fait une
comparaison entre pratiquants venant de divers horizons méditatifs et entre pratiquants de la
méditation dite « Vipassana » qui implique une forte concentration sur le corps. Il a été
rapporté que cette pratique a apporté une amélioration supérieure de la conscience
corporelle par rapport aux autres méditants. Sachant que des troubles psychologiques
comme la dépression et l'anxiété impliquent des problèmes de perception du corps et des
émotions et peuvent résulter d'un déclin structurel dans l'insula (Soriano-Mas et al., 2011),
une méditation centrée sur la conscience auto-perceptive du corps peut apporter une
solution partielle dans les bénéfices émotionnels et cliniques apportés par la méditation.

3.1.2 L'hippocampe
Plusieurs études font état de modifications structurelles de l'hippocampe chez les méditants
comparés aux témoins (Hölzel et al,. 2008 ; Hölzel et al., 2011 ; Luders et al., 2013). Des
activations fréquentes de l'hippocampe avaient déjà été observées lors de la méditation
grâce à une étude de neuroimagerie fonctionnelle réalisée par Hölzel et al. en 2007. En
2000, Davidson et ses collègues ont montré une diminution notable du stress chez les
rongeurs induite par un environnement d'élevage favorable, le tout impliquant des
changements structurels de l'hippocampe (meilleure densité de récepteurs glucocorticoïdes
par exemple). Des modifications similaires peuvent être induites par la méditation pour avoir
une meilleure réponse au stress chez l'humain. De plus, il a été constaté que l'atrophie de
l'hippocampe s'associe à des troubles cliniques impliquant stress, anxiété et dépression
(Hölzel et al., 2011). Les résultats créent donc des liens d'interprétation non négligeables
entre méditation, amélioration structurelle de l'hippocampe et réduction du stress.

3.1.3 Le cortex somato-moteur


Cette région constituée par les cortex somato-moteurs primaires et secondaires sont les
régions corticales qui traitent des informations tactiles. En 2011, Lazar et ses collègues ont
montré que des différences de sensibilité tactile étaient cohérentes avec une activation du
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cortex somato-sensoriel lors de la pratique de la méditation. De plus, il a été démontré que
les méditants de longue durée avaient une plus faible sensibilité à la douleur que les non-
méditants (Grant et al., 2010). En effet, les travaux ci-dessus de Grant et ses collègues ont
montré une corrélation positive entre entre un cortex plus épais dans les régions cérébrales
affectives et liées à la douleur, comme le cortex cingulaire antérieur, le gyrus para-
hippocampique et l'insula antérieur. Par comparaison entre les groupes, il ont aussi observé
un cortex plus épais dans le cortex cingulaire antérieur dorsal et dans le cortex
somatosensoriel secondaire. Enfin, l'accumulation des heures de pratique leur ont permis
d'avancer que le cortex somato-sensoriel primaire était significativement plus épais pour les
zones correspondant aux jambes et aux mains. Les résultats ont donc démontré une
corrélation entre l'altération du cortex somato-sensoriel et la baisse de sensibilité à la douleur
chez les méditants. On peut alors envisager que les différences structurelles des cortex
somato-moteurs, permettent aux praticiens de la méditation de se concentrer sur la
sensorialité des stimuli douloureux plutôt que sur la connotation affective qu'ils entraînent.
Ces résultats peuvent être un argument supplémentaire en faveur de l'altération de l'insula
chez les méditants développée plus haut. Ces résultats montrent que l'attention portée au
corps peut modifier l'acuité tactile et l'introspection du corps tout en modifiant les structures
somatomotrices. L'attention seule peut suffire à moduler l'activité et la structure de ces
régions cérébrales. Comme pour les changements apportés dans l'insula, ceux observés
dans le cortex somato-sensoriel peuvent jouer dans la remédiation partielle de troubles
cliniques concernant les problèmes d'attention du corps et de sensations corporelles.

3.1.4 Le cortex cingulaire


Plusieurs études d'IRM fonctionnelle montrent une activité du cortex cingulaire antérieur et
du cortex cingulaire moyen dans le cas de la méditation (Lazar et al., 2000 ; Hölzel et al.,
2007). Cette région serait impliquée dans la maîtrise de soi, la résolution ciblée de
problèmes et les réponses comportementales adaptatives au changement (Allman et al.,
2001). Les différents rôles cités concordent avec la tradition méditative qui met l'accent sur la
capacité à être maître de son esprit, sur la régulation des émotions de façon à empêcher le
méditant de se laisser submerger par sa ses stimuli affectifs ; et enfin sur la flexibilité
comportementale. De plus les confirmations comportementales montrent que ces fonctions
s'améliorent chez les praticiens réguliers de la méditation comme pour la régulation de la
douleur (Grant et al., 2010), la régulation des émotions (Condon et al., 2013) ou encore la
résolution de problèmes (Ostafin et Kassman, 2012). Le cortex cingulaire est donc une
région impliquée dans des comportements de plus haut niveau et non automatique ; le
cortex cingulaire antérieur et le cortex cingulaire moyen sont activés lors de la
conscientisation de la douleur, la surveillance de conflits ou encore le traitement des

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récompenses (Shackman et al., 2011 ; Afonso et al., 2020). Il n'y a pas d'étude
morphométrique précise qui puisse apporter la preuve du rôle de la méditation dans le
changement des régions antérieures et médianes du cortex cingulaire. Néanmoins, nous
savons que la pratique de la méditation peut conduire à un ensemble d'actions plus
conscientes et donc moins automatiques, à une attention plus élaborée envers les pensées
et autres informations qui entrent dans le processus de décision mais également à une
attention accrue aux mouvements du corps pendant l'action. Au vue de ces résultats
apportés par l'imagerie fonctionnelle, on peut penser que l'activation de ces régions
appartenant au cortex cingulaire, recrutées fréquemment selon l'intensité de la pratique
méditative, pourraient se réorganiser ou s'amplifier structurellement ce qui expliquerait les
bons résultats chez les méditants.

3.1.5 Cortex orbitofrontal


Plusieurs études font état d'une augmentation de l'épaisseur corticale dans le cortex
orbitofrontal, une zone parfois appelée cortex préfrontal ventromédian (Vestergaard-Poulsen
et al., 2009 ; Kang et al., 2013). Le cortex orbitofrontal a également été activé dans plusieurs
études d'IRM fonctionnelle sur la méditation (Klimecki et al., 2012). Il est relié aux régions
sensorielles primaires ainsi qu'aux voies limbiques avec l'amygdale, le striatum ou encore
l'hypothalamus. Le cortex cingulaire orbitofrontal est donc essentiel pour lier stimuli et
réactions motivationnelles. Contrairement à l'amygdale par exemple, ce cortex peut générer
des associations supérieures à celles de « stimulus-récompense » et générer une évaluation
plus flexible des stimuli de l'expérience. En 2009, Luders et ses collègues ont avancé que la
pratique de la méditation peut amplifier le rôle du cortex orbitofrontal pour guider les
comportements de manière plus pertinente face aux stimuli. Cette implication et ces
changements structurels semblent cohérents avec le but de la méditation qui promeut un
comportement plus conscient et plus souple. Cette région est aussi impliquée dans la
régulation à la baisse et la réévaluation des émotions négatives (Goldin et al., 2008). Ces
résultats sont compatibles avec les effets bénéfiques observés et ressentis par les
méditants, qui semblent plus à même d'avoir des capacités d'autosurveillance et une
meilleure régulation de leurs émotions négatives. Ces observations nous apportent donc des
preuves supplémentaires sur les effets bénéfiques de la méditation envers des troubles
comme la dépression, l'anxiété et le stress (Sedlmeier et al., 2012).

3.1.6 Les gyri fusiforme et temporal inférieur


Des modifications de structure du gyrus temporal inférieur et du gyrus fusiforme ont été
observées dans diverses études morphométriques (Hölzel et al., 2008 ; Vestergaard-Poulsen

10
et al., 2009 ; Luders et al., 2012 ; Kang et al., 2013). En 2008, Hölzel et ses collègues ont
avancé le possible rôle du gyrus temporal inférieur dans les états dits ''mystique'' de la
méditation, ou encore une expérience de bien-être et de ''félicité'' qui ont été à plusieurs
reprises signalés par les pratiquants avancés. On sait aussi qu'au niveau inférieur des lobes
temporaux, des structures seraient impliquées dans le traitement visuel de haut niveau
(Joseph., 2001). Sachant qu'un nombre important de recherches a montré que les
pratiquants de la méditation présentaient en fonction de leur expérience un meilleur
traitement visuel (Jha et al., 2007 ; MacLean et al., 2010) ; on peut supposer que dans les
groupes où ont été constatés des différences structurelles significatives les gyri présentés
sont liés à des améliorations de l'attention et de la perception visuelles. On peut remarquer
que les études qui présentent de meilleures capacités visuelles sont pratiquées sur des
méditants utilisant le Zen ou le Vipassana avec les yeux ouverts.

3.2 Régions de matière blanche

3.2.1 Le corps calleux


Plusieurs études ont fait état de différences structurelles dans le corps calleux des praticiens
de la méditation (Luders et al., 2012 ; Yi-Yuan et al., 2010). Le corps calleux a été montré
comme suivant un schéma de connectivité antéro-postérieur, le corps calleux antérieur
reliant les régions frontales du cerveau et le corps calleux postérieur reliant les premiers
cortex visuels à l'arrière du cerveau.
Les principales différences structurelles dans le corps calleux observées chez les méditants
se produisent dans ses régions antérieures comme comme le genou ou le forceps mineur.
Ces zones d'activation connectent de préférence les régions cérébrales préfrontales (Zarei et
al., 2006). Ces résultats peuvent donc être mis en relation avec des constatations de
différences structurelles dans les régions corticales préfrontales dont il est question plus haut
(l'insula et le cortex orbitofrontal à titre d'exemple). Des liens de cause à effet peuvent être
évoqués avec les augmentations structurelles préfrontales qui peuvent entraîner ou suivre
des altérations de certaines zones du corps calleux, qui relient à leur tour les structures de la
matière grise préfrontale.
Luders et ses collègues en 2012 ont fait l'hypothèse selon laquelle l'augmentation de la
matière grise préfrontale pourrait nécessiter à son tour des fibres plus nombreuses et faciliter
la connectivité entre régions aux hémisphères opposés. Cette spéculation est cohérente
avec l'absence d'asymétrie observée entre les hémisphères cérébraux. Une intégration
accrue des deux hémisphères qui est reflétée sur le plan anatomique pourrait aider à
atteindre certains états mentaux associés à la méditation, tels qu'une conscience accrue ou

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une conscience du moment présent. L'implication plus forte des deux hémisphères pourrait
également être liée à des aptitudes mentales spécifiques, telles que la capacité à contrôler
les fluctuations de l'esprit (Baerentsen et al., 2010).

3.2.2 Le fascicule longitudinal supérieur


Plusieurs études ont démontré des différences morphologiques significatives dans le
fascicule longitudinal supérieur (Tang et al., 2010 ; Yi-Yuan et al., 2010). Cette région
apparaît sous la forme d'un tractus fibreux présent dans les deux hémisphères cérébraux.
Les zones de projection postérieures du fascicule longitudinal supérieur sont impliquées
dans le traitement spatial d'ordre supérieur comme la représentation du corps dans l'espace
ainsi que la direction de l'attention dans l'espace. On remarque donc que les différences de
structure observées sont en accord avec les résultats trouvés dans le cortex cingulaire
antérieur par exemple. Ces résultats soutiennent le fait que les différences observées dans
le fascicule longitudinal supérieur sont liées à une connectivité accrue entre les zones de
conscience et d'attention du corps en plus des régions exécutives préfrontales.

3.2.3 Connectivité dans les régions de matière blanche


adjacentes à celles de matière grise
En 2016 Laneri et ses collègues ont montré que la médiation modifiait la structure de la
matière blanche adjacente à cinq régions de matière grise, en mesurant les valeurs
d'anisotropie fractionnelle autour du thalamus, de l'amygdale, de l'insula, de l'hippocampe et
du cortex cingulaire antérieur. Ils ont fait leurs comparaisons morphologiques sur des
échantillons de méditants et de non-méditants pour évaluer l'impact du vieillissement sur les
différentes régions d'étude. Dans les cinq régions d'intérêt, à l'exception de l'insula droite et
du cortex cingulaire antérieur gauche, les chercheurs ont remarqué un déclin naturel de
l'anisotropie fonctionnelle chez les adultes vieillissants qui n'a pas été détecté chez les
méditants. Les trois régions ont montré qu'elles possédaient des clusters dans lesquels
l'interaction groupe-âge révélait des pentes à la fois plus faibles et plus fortes pour chacun
des groupes. Pour les deux régions restantes (insula et hippocampe), les valeurs de
d'anisotropie fractionnelle n'étaient pas significativement élevées dans l'ensemble de chaque
région mais tendent vers des résultats positifs. Ces données montrent dans l'ensemble que
les méditants ont une plus faible pente pour les valeurs d'anisotropie fractionnelle par rapport
aux non-méditants, ce qui pourrait être une indication que la pratique régulière de la
méditation peut contribuer à la préservation de l'intégrité des fibres de matière blanche
autours des cinq régions d'intérêt sélectionnées. Les résultats chez les méditants contrastent
donc avec ceux observés dans le groupe contrôle. Les données actuelles sont cohérentes
avec les résultats ci-dessus, les valeurs d'anisotropie fractionnelle plus élevées observées

12
chez les méditants peuvent être associées à la pratique de la méditation et pourraient être
un signe d'intégrité des fibres de substance blanche.

L'ensemble des résultats morphométrie cérébrale semble confirmer que les régions étudiées
présentent des écarts visibles entre méditants et non-méditants. Ils permettent de spéculer
sur un lien structure-fonction entre les principales régions recrutées dans l'expérience
méditative.

4. Discussion

4.1 La médiation comme facteur de la morphométrie du


cerveau
Les résultats présentés ci-dessus indiquent avec pertinence que la méditation n'est pas
étrangère aux évolutions structurelles observées dans le cerveau. Néanmoins, dire avec
certitude que la méditation est le facteur causal des changements morphologiques du
cerveau serait trop s'avancer sur la question. Un approfondissement du travail de recherche
doit être effectué pour en arriver à de telles conclusions. Plusieurs régions abordées
précédemment présentent des différences de structure entre les praticiens avancés et les
témoins n'ayant jamais connu l'expérience de la méditation, mais on ne peut ignorer que de
possibles hétérogénéités préexistantes existent entre les groupes et puissent expliquer les
différences observées. Néanmoins la question de la causalité a été abordée par des
examens sur des sujets n'ayant jamais pratiqué la méditation et suivant un entraînement bref
à celle-ci en comparaison à des groupes témoin. Hölzel et ses collègues en 2011 ainsi que
Tang et ses collègues en 2010 puis en 2012 ont avancé qu'un nombre d'heures nécessaires
pour induire des changements neuroplastiques était relativement faible (de l'ordre de la
dizaine). A noter qu'un chevauchement a été observé dans les résultats anatomiques entre
praticiens de longue durée et ceux ayant reçu un bref entraînement de la méditation. Ce
chevauchement montre que la formation de courte durée a pu engager et modifier un
nombre important de régions similaires présentant des hétérogénéités chez les praticiens de
longue durée. Au travers de ces résultats on peut naturellement se demander si l'ampleur
des modifications structurelles s'accroît au fur et à mesure de la pratique. Il faut cependant
relever qu'une corrélation négative a été observée entre l'expérience de la méditation et
l'ampleur des changements de structure. Le facteur expliquant la diminution des valeurs
morphométriques malgré la poursuite de l'expérience méditative semble être que les
praticiens de longue durée sont très souvent plus âgés que les praticiens de courte durée.

13
On peut donc expliquer ce phénomène de diminution de substances grise et blanche par le
vieillissement des sujets, interagissant avec tout gain potentiel apporté par l'expérience
(Lazar et al., 2005). Il existe une autre possibilité selon laquelle les différences structurelles
devraient être plus importantes pour acquérir et exécuter des compétences méditatives
comme la régulation des émotions et de l'attention. Ainsi ces différents paramètres apportent
une complexité encore plus importante aux possibles hypothèses découlant des résultats.
Toute conclusion univoque sur la relation entre expérience de la méditation et ampleur des
modifications structurelles est donc prématurée. Par exemple, Draganski et ses collègues en
2004 ont présenté des résultats similaires à un entraînement bref à la méditation alors que
leur expérience portait sur un apprentissage relativement bref des compétences motrices. En
2012, Sagi et ses collègues ont par ailleurs montré que deux heures d'apprentissage spatial
étaient suffisantes pour induire des changements détectables dans la substance blanche
chez l'être humain. Les preuves selon lesquelles la méditation est le facteur causal de la
modification de la structure du cerveau restent donc à relativiser.

4.2 Une relation dose-dépendance


Avec ces résultats nous pouvons nous demander si les différences apportées de manière
relativement rapide suite à un entraînement bref pourraient disparaître aussi rapidement en
l'absence de pratique continue. Pour reprendre l'exemple de Draganski sur le jonglage, il a
observé que les changements de matière grise se sont vus diminuer sans pratique continue.
Peu d'études suivant les sujets sur le long terme ont été entreprises en raison de leur
difficulté et de leur coût engendrés, mais elles pourraient constituer un intérêt pour démontrer
les effets persistants de la pratique continue de la méditation. Même en faisant l'hypothèse
que la méditation soit le facteur principal des modifications structurelles on peut se
demander si elles persistent en l'absence de formation continue, s'il y a un plafond au-delà
duquel aucun progression supplémentaire n'est possible ou encore s'il existe une relation
dose-dépendante selon laquelle plus on engrange de l'expérience, plus il y a de résultats. En
2008, Driemeyer et ses collègues ont remarqué que les changements en début
d'apprentissage étaient plus marqués pour la matière grise que lors du maintien de ce même
apprentissage sur le long terme. L'acquisition de compétences mentales telles que la
méditation reste donc à approfondir pour établir avec conviction les effets de la méditation
sur la structure du cerveau. Pour avancer dans ce domaine, des études longitudinales avec
suivi peuvent commencer à apporter des réponses.

4.3 Des résultats supérieurs chez les témoins


Concernant les différences structurelles montrant des augmentations chez les témoins par
rapport aux méditants notamment au travers de l'étude de Kang et de ses collègues en

14
2013, nous pouvons expliquer ce contrepoint. Ils ont remarqué que beaucoup de ces
résultats se situaient dans des régions du mode par défaut comme par exemple le cortex
cingulaire postérieur, le gyrus angulaire, le précuneus ou encore la jonction temporo-
pariétale. Sachant que l'activité du réseau en mode par défaut est liée à l'errance mentale et
à la pensée spontanée, les auteurs ont pensé que ces résultats pourraient indiquer un
affaiblissement de la fonction de ce même réseau et donc refléter une réduction de l'errance
mentale et de la pensée spontanée chez les méditants à long terme. Leur hypothèse est
confirmée par des résultats d'IRM fonctionnelle apportés par Brewer et ses collègues en
2011, montrant une réduction de l'activation de la connectivité fonctionnelle dans ce réseau
du mode par défaut chez les méditants expérimentés. Ce déclin structurel peut donc être
considéré comme un avantage fonctionnel pour les méditants mais cette interprétation reste
très spéculative.

4.4 Des corrélations avec le comportement


Il faut noter que quelques études ont associé des mesures de différences structurelles du
cerveau chez les méditants avec des mesures comportementales. C'est par exemple le cas
de Grant et de ses collègues en 2010 qui ont déterminé une corrélation entre l'épaisseur
corticale des méditants zen à long terme avec la sensibilité à la douleur. De leur côté, Hölzel
et collaborateurs en 2010 ont montré une corrélation entre des niveaux de stress auto-
déclarés via un questionnaire avec la concentration de matière grise dans l'amygdale. Ces
résultats ouvrent les portes des bénéfices possibles que la méditation peut entraîner dans le
comportement humain, cependant il est nécessaire d'effectuer des travaux supplémentaires
pour appuyer la pertinence comportementale et les bénéfices au niveau clinique de ces
résultats. En effet les hétérogénéités structurelles doivent être liées aux questionnaires
d'auto-évaluation et doivent être retrouvées dans les mesures comportementales comme la
conscience du corps ou la régulation de l'attention et des émotions par exemple. Les
relations entre morphologie du cerveau et modification du comportement doivent donc être
poussées au-delà des limites connues du fait de leur importance dans le bien-être personnel.

4.5 Des biais de sélectivité


On peut s'interroger sur des biais de sélectivité pas forcément évidents au premier regard.
En effet, un entraînement à la méditation même sur une courte durée peut être exigeant et
demander un certain investissement du sujet ; sans parler de l'investissement encore plus
important requis pour une pratique de longue durée qui implique une expérience de plusieurs
milliers d'heures. Ainsi l'adhésion de participants prédisposés à de telles attentes ou
possédant des niveaux déjà élevés de conscience corporelle, de conscience métacognitive
ou encore d'attention soutenue ne peut être ignorée. Ces différences potentielles peuvent

15
donc se refléter dans la morphologie et la fonctionnalité cérébrale. Des recherches sont donc
nécessaires pour évaluer de possibles différences initiales qui seraient interprétées à tort
comme relevant de la pratique méditative.
N'ont été présentés ici que des résultats convergents montrant des changements de
structures similaires et récurrents selon les régions cérébrales. Mais un grand nombre de
résultats isolés existent dans la littérature scientifique sur la méditation. Cette abondance de
données diverses peut d'abord être expliquée par une grande variété de pratiques de la
méditation dont les techniques peuvent différer sensiblement ; par exemple nous avons la
méditation de l'amour bienveillant qui est axée sur l'entraînement émotionnel face aux autres
alors que la méditation Vipassana est axée sur des sensations tactiles. Selon la diversité des
pratiques, les méditants se concentrent sur des techniques très disparates et devraient donc
présenter des différences structurelles hétérogènes ou peu similaires. De plus, il faut
souligner que les différentes pratiques peuvent être liées à des variables de style de vie
différentes qui de leur côté peuvent affecter la structure du cerveau. Il existe par exemple
des styles de méditation stricts comme le Zen, alors que d'autres ont une approche plus
détendue de l'expérience méditative. Ces différentes approches peuvent influencer de
nombreuses variables du mode de vie qui sont difficiles à identifier ; la pratique de la
méditation peut s'accompagner d'habitudes périphériques non prises en compte comme les
restrictions alimentaires, la privation de sommeil, l'humeur générale ou encore le niveau de
stress. Ces nombreux facteurs liés au mode de vie peuvent donc influencer les résultats de
façon positive ou négative en plus de l'influence de l'exercice mental qu'implique la
méditation. La majorité des études ont appariés leurs groupes témoins en fonction de l'âge,
du sexe et de la latéralité, mais des travaux ultérieurs pourraient se concentrer sur d'autres
paramètres pertinents sur les différences individuelles des sujets. Enfin, un certain nombre
de résultats peuvent être le fruit du hasard. Compte tenu de certains seuils statistiques
indulgents (p<0.05) utilisés dans un bon nombre d'études et de la quantité importante de
données à traiter, le taux d'erreur de type I peut donc se révéler non négligeable. De plus,
''l'effet tiroir'' (Rosenthal, 1979) consistant à ne publier que des études aux résultats positifs
doit être pris en compte, alors qu'il serait intéressant de connaître tous les résultats possibles
quels qu'ils soient pour étendre nos connaissances sur ce sujet.

4.6 Un chevauchement de sujet dans certaines études


Une part non négligeable des études menées sur ce sujet ont été réalisées par un groupe
restreint de personnes et certaines études ont utilisé des échantillons de praticiens qui se
chevauchent (par exemple pour Luders et al. en 2011, 2012 et 2013). En effet, il est souvent
difficile de recruter des sujets experts en méditation qui ont maintenu la pratique tout au long
de leur vie. Cette précision ne suffit pas à invalider les résultats obtenus et les études
recrutant les mêmes sujets ne sont pas majoritaires. Néanmoins il est important de le

16
souligner quand certains échantillons utilisés à plusieurs reprises peuvent être atypiques et
avoir des caractéristiques communes et inconnues des chercheurs (enseignement
particulier, différences structurelles déjà présentes avant qu'ils n'aient commencé la pratique,
etc). Il faut donc tenir compte des échantillons qui se chevauchent et qui sont utilisés dans
plusieurs études car ils peuvent donner l'impression d'avoir des résultats entièrement
indépendants alors qu'ils sont dépendants, à un degré inconnu. C'est pourquoi il est délicat
d'effectuer des conclusions hâtives sur les résultats obtenus ; il est nécessaire que des
échantillons plus importants et plus indépendants de praticiens émergent et soient évalués
par un plus grand nombre de chercheurs pour confirmer les données obtenues à ce jour.

4.7 Différents styles de méditation


Les styles de méditation et leurs routines varient grandement. Nombreux sont les méditants
expérimentés qui combinent plusieurs techniques de méditation dans leur pratique tout au
long de leur vie. Il est donc difficile de tester les hétérogénéités structurelles selon l'exercice
méditatif. Cette expérience mentale est un facteur supplémentaire important qui est très
difficile à contrôler. En effet, même si les participants déclarent que leur expérience est de
plusieurs années, cet indicateur manque de précision pour déterminer la réelle étendue de
leur expérience, la durée et l'intensité de la pratique régulière qui sont des mesures
subjectives aux importantes variations dans le temps. De plus, étant donné que les études
sont de nature transversale, il n'est pas possible de déterminer la relation de cause à effet
entre la pratique de la médiation et les changements structurels du cerveau. Il existe une
possibilité qu'on ne peut pas exclure selon laquelle le cerveau des méditants serait différent
avant qu'ils commencent l'expérience méditative. Il est donc nécessaire de réaliser des
études longitudinales pour obtenir des résultats appuyant ceux préalablement observés et
élargir le champ de la recherche.

5. Conclusion
Sachant que des études longitudinales et méthodologiquement idéales (donc coûteuses) ne
pourront être largement répandues dans un avenir proche ; que pouvons-nous dire pour le
moment ? Nous pouvons énumérer des régions trouvées à plusieurs reprises : pour la
matière grise nous avons l'insula, l'hippocampe, le cortex somato-moteur, le cortex
cingulaire, le cortex orbitofrontal, le gyrus fusiforme et les gyri temporaux ; pour la matière
blanche nos résultats sélectionnés ont montré des changements structurels positifs dans le
corps calleux, le fascicule longitudinal supérieur et dans des zones adjacentes à cinq régions
de matière grise (thalamus, amygdale, insula, hippocampe et cortex cingulaire antérieur).
L'utilisation de différentes méthodes d'analyses structurelles comme l'épaisseur corticale, la
morphométrie mesurée par le nombre de voxels, le volume de matière grise et l'anisotropie
17
fractionnelle dans les études peut entraver la comparaison entres elles, mais peut aussi
élargir les possibilités d'analyse de morphométrie structurelle dans le cerveau. Les futures
études doivent tenir compte des différentes approches abordées auparavant pour obtenir
des résultats comparables. Différents plans d'étude diffèrent par la taille de l'échantillon,
l'expérience des sujets et leurs méthodes de méditation ; il est donc difficile d'en tirer des
conclusions rigoureuses. D'autres variables corrélées aux changements structurels rendent
la tâche encore plus difficile. Il est donc important de mener des études de réplication pour
renforcer les résultats détectés. Mieux comprendre comment et dans quelle mesure la
méditation est associée aux différences de morphologie du cerveau, et si leur ampleur
indique une signification pratique est un défi majeur. D'un point de vue fonctionnel, Sedlmeier
et ses collègues en 2012 ont conclu dans leur méta-analyse que la méditation avait des
effets positifs sur les processus cognitifs et émotionnels. De notre côté, nos résultats
rassemblés ne peuvent constituer une source suffisante de preuves sur le rôle de la
méditation dans les structures cérébrales citées plus haut. Nous pouvons seulement
conclure que la méditation semblerait s'associer à des modifications de structure anatomique
dans certaines régions du cerveau (développées dans la partie 3) et pourrait entraîner des
avantages pratiques. Nous pouvons ainsi orienter nos recherches pour répondre à cette
question : Quels liens rigoureux peuvent être établis entre les différences morphologiques
observées dans le cerveau et les changements psychologiques et comportementaux
apparents chez les praticiens de la méditation ?

18
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