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INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
CHAPITRE 1 WAIS IV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
CHAPITRE 2 RORSCHACH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 491
BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 503
C
démarches engagées pour le traiter, l’examen psychologique
est aujourd’hui constitutif du processus psychothérapeutique
(Viglione, 1999). Développements théoriques et techniques ont
enrichi sa pratique et rendu son intérêt indiscutable dans différents
domaines du champ clinique.
Modalité d’exploration de l’état mental et du fonctionnement psychique
du sujet par l’intermédiaire d’outils spécifiques, les tests, l’examen psycho-
logique facilite le travail du praticien dans la mise en place d’interventions
ciblées (Hodges, 2004). De par sa dynamique propre et la nature des
instruments utilisés, l’examen psychologique éclaire les singularités du sujet
et objective les différences individuelles.
1. Capacité à prendre une décision quant aux choix des méthodes et des techniques qu’il conçoit et
met en œuvre.
Pratique de l’examen psychologique en clinique adulte 5
Des études diverses ont montré qu’au cours de ces 30 dernières années, les
psychologues utilisent préférentiellement les mêmes tests.
En effet, les outils les plus fréquemment utilisés dans le domaine clinique
étaient1 :
– En 1971, (Lubin et al.) le Rorschach, le TAT, le dessin d’une personne,
les échelles de Wechsler, le Bender Gestalt, le MMPI.
des données recueillies à partir de chacun des tests présentés. Une étude de
cas est largement détaillée à titre d’exemple.
La discussion est complétée par des questions professionnelles relatives à
la gestion du dossier d’examen psychologique et au statut du compte rendu
au regard de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades.
Pratique de l’examen psychologique en clinique adulte présente une manière
de rendre utile l’examen psychologique. Ce n’est, bien-sûr, qu’une manière
parmi d’autres, que l’auteur, souhaite, pour l’enrichir, partager avec ses
collègues cliniciens.
CHAPITRE
1
WAIS IV
Sommaire
Utilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 24
Administration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Page 28
« L’intelligence est la capacité d’un individu à initier des actions dirigées vers un but, à
penser de manière réaliste et à interagir efficacement avec son environnement »
(David Wechsler, 1944).
d’âge et sont les premiers à publier des normes établies en fonction de l’âge
de l’enfant.
Avec la parution de ces échelles, la recherche sur la mesure de l’intelligence
prend, mondialement un essor considérable. L’échelle de Binet-Simon est
traduite et adaptée dans de nombreux pays.
En 1916, Terman, à l’université de Stanford, révise et adapte l’échelle
pour étendre sa portée à l’évaluation de l’intelligence de l’adulte et calcule
un nouveau score total obtenu par la division de l’âge mental et de l’âge
chronologique qu’il appelle le quotient intellectuel, ou QI. C’est de cette
manière que la révision de l’échelle de Binet-Simon, dite Stanford-Binet,
devient la référence en matière d’évaluation de l’intelligence (Tulsky et al.,
2003).
Parallèlement à ce bouillonnant développement scientifique, et à la même
époque aux États-Unis, l’armée qui entre dans la Première Guerre mondiale
s’intéresse aux développements de mesures psychologiques destinées au
recrutement et à la sélection des militaires. Un comité d’experts psychologues,
dont Thorndike, présidé par Robert Yerkes, est réuni dans ce but. Ces
experts élaborent, pour une administration collective, certaines des tâches
de Binet et aboutissent à deux versions adaptées : une forme dite « Alpha »,
dépendante de la compréhension verbale des consignes et destinée à des
personnes « lettrées » et une forme dite « Bêta » destinée à des personnes peu
familières avec la langue anglaise et/ou ayant peu de formation académique.
Ce programme de testing se développe de manière prodigieuse, puisque,
entre 1917 et 1919, cent quinze psychologues et deux cent vingt-cinq
psychologues en formation, organisent les efforts d’évaluation au sein de
trente-cinq camps militaires et testent 1 726 996 hommes (Yerkes, 1919,
cité par Tulsky, 2003). Parmi les psychologues engagés dans ce programme
se trouvait un certain David Wechsler, dont la mission consistait à examiner
les recrues ayant échoué les évaluations de groupe.
David Wechsler, jeune psychologue clinicien, bien au fait des mesures du
fonctionnement intellectuel, entreprend d’établir des liens, d’une part entre
les différentes conceptions de l’intelligence conçues par ses prédécesseurs,
d’autre part entre ces conceptions et les observations issues de sa propre et
riche pratique de clinicien.
Il formule l’hypothèse selon laquelle, l’intelligence est une entité globale,
parce qu’elle caractérise le comportement dans son ensemble et une entité
spécifique parce qu’elle est composée d’aptitudes qui se distinguent les unes
des autres.
Pratique de l’examen psychologique en clinique adulte 15
1. Des tables normatives pour ces scores (Gf, Gc, Gv, Gsm et Gs) et leur correspondance WAIS IV
ont été calculées par Lecerf et al. (2015) et sont publiées dans la revue Pratiques Psychologiques.
18 WAIS IV
• L’intelligence cristallisée (Gc) est une disposition globale qui couvre les
connaissances acquises par l’expérience, la culture générale, la compré-
hension verbale et le raisonnement verbal, la maîtrise du vocabulaire,
l’aptitude à la communication et à la production langagière.
• L’intelligence fluide (Gf) réfère aux processus mentaux complexes, aux
aptitudes de base dans le domaine du raisonnement logique. Il s’agit
d’opérations mentales auxquelles un individu a principalement recourt
quand il doit accomplir des tâches face à des situations nouvelles.
• La mémoire, à court et long terme (Gsm et Glr) recouvre la capacité à
retenir consciemment l’information pour la manipuler mentalement et
produire des comportements en conséquence.
• La vitesse de traitement (Gs) correspond à la capacité d’accomplir
rapidement des opérations cognitives routinières et automatiques en
maintenant sa concentration et en pouvant travailler sous pression.
• Les processus visuels (Gv) font référence à la capacité d’analyser et de
synthétiser des stimuli visuels. Il s’agit ici de perception visuelle.
• Les processus auditifs (Ga) font référence à la capacité d’analyser et
de synthétiser des stimuli auditifs. Ils mettent en jeu les mécanismes
nécessaires à la perception des sons qui forment le langage.
Ce modèle permet d’envisager l’organisation des aptitudes constitutives
de l’intelligence mais n’avance pas des hypothèses explicatives quant au
fonctionnement des processus à l’œuvre.
C’est pourquoi, la pensée contemporaine sur la notion d’intelligence
s’est vue enrichie par les apports neuropsychologiques de Luria (1970).
Ce chercheur postule l’existence de deux grands types de processus décrits
comme simultanés ou séquentiels.
– Les processus simultanés sous-tendent la synthèse d’éléments disparates
dans un ensemble.
– Les séquentiels, le traitement de l’information selon un ordre temporel.
Ces deux modalités sont disponibles chez tous les sujets et n’obéissent
à aucune hiérarchisation. Ils se mettent en place à tous les niveaux du
fonctionnement cognitif.(Lichtenberger & Kaufman, 2009)
En essayant de synthétiser, d’un point de vue clinique, les conceptions
actuelles sur l’intelligence, nous pourrions l’envisager comme résultant d’une
série de capacités qui, tout en s’articulant les unes aux autres, permettent :
Pratique de l’examen psychologique en clinique adulte 19
1. Pour plus d’informations, voir à ce sujet Grégoire, L’Évaluation de l’intelligence de l’adulte, 2004.
20 WAIS IV
Tableau 1.1
Regroupement des subtests WAIS IV par indice factoriel.
ICV IRP IMT IVT
Vocabulaire Puzzles Visuels Arithmétique Code
Subtests Mémoire des
Similitudes Cubes Symboles
obligatoires chiffres
Information Matrices
Subtests Séquence Lettres
Compréhension Balances Barrages
optionnels et chiffres
Complètement
d’images
Tableau 1.2
Correspondances du modèle CHC et Luria avec les subtests de la WAIS IV
Construits Intelligence Subtests WAIS IV Processus cognitifs à l’œuvre
Intelligence cristallisée (utilisation Similitudes Simultanés
de savoirs acquis et des capacités Vocabulaire
expressives) Information
Compréhension
Intelligence fluide (utilisation de stra- Arithmétique Séquentiels
tégies cognitives et de résolution de Matrices Simultanés
problème par induction et déduction) Balances Simultanés
Vitesse de traitement (réalisation Code Séquentiels
fluide des tâches cognitives par Symboles ou
concentration et attention) Barrages Simultanés
Mémoire de travail (utilisation de Mémoire des chiffres Séquentiels
la conceptualisation, la catégorisation Séquence Lettres-Chiffres ou
Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
1. Toutefois, une étude récente montre qu’en France, entre 1999 et 2009, le QIT a perdu 3,8 points
(Edwards & Richard, 2015).
Pratique de l’examen psychologique en clinique adulte 23
Attention, dans le calcul des notes composites qui s’en suit, il est important
de se rappeler qu’il n’est possible d’effectuer :
– qu’une seule substitution par indice factoriel et
– maximum deux substitutions tous indices factoriels confondus si
l’estimation du QIT est nécessaire.
Équivalences WAIS-III/WAIS IV
Utilisation
Apports cliniques
Dans ces contextes, les échelles de Wechsler sont utilisées par une très
grande majorité de psychologues (Camara et al., 2000) essentiellement parce
qu’elles permettent :
• d’explorer et de décrire différents domaines des habilités intellec-
tuelles ainsi que leurs influences réciproques sur les processus cognitifs ;
• de créer des situations, dans lesquelles certains aspects de la personnalité
peuvent être observés dans leur action sur les processus cognitifs ;
• de situer un sujet par rapport à son groupe de référence et d’élargir ainsi
la réflexion le concernant ;
• de développer des stratégies d’action dans des contextes variés d’interven-
tion ;
• d’apporter à la personne évaluée une information utilisable sur elle-même.