Vous êtes sur la page 1sur 96

Apport d'un appui sous la tête du premier

métatarsien dans la conception d'une


orthoplastie tramée dans le cadre d'une
insuffisance du premier rayon pour des
patients atteints d’hallux valgus réductible
ou semi-réductible.

JAMET Vincent – Formation en Pédicurie-Podologie, année 2014-2017

Mémoire de fin d’étude 3ème année de Pédicurie-Podologie,


Sous la direction de M Gilles LE NORMAND,
Année universitaire 2014-2017
 

Note aux lecteurs

« Il s’agit d’un travail personnel de fin d’étude et il ne peut faire l’objet d’aucune
publication en tout ou en partie sans l’accord de l’auteur. »

« Ce travail, d’initiation à la recherche de données probantes ou actualisées, est réalisé


dans le cadre du programme de formation en pédicurie-podologie. Dans ce contexte, il
est conforme au cadre de référence fixé (finalité, limites) pour la réalisation de cette
démarche de formation. ». (Unité d’enseignement 5.4 S5)1

                                                                                                               
1
http://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2016/16-06/ste_20160006_0000_0065.pdf, page consultée le 08
janvier 2017.

   
 

REMERCIEMENTS

Un grand MERCI à Gilles LE NORMAND pour m’avoir accordé son temps et


accompagné sur ce travail d’initiation à la recherche,
Un grand MERCI à Rosane FOURAGE et Marianne EMERAUD pour leurs précieux
conseils.
Un grand MERCI à Stéphane BERTHELOT pour ses précieux conseils, ses corrections
et son intérêt.
Un grand MERCI à toute l’équipe de l’EFOM qui m’a permis de terminer mes études
dans un autre établissement.
Un grand MERCI à la famille CHEBAANE, BURKE, JAMET, Sylvain LEVY et
Karine WEBER et mes amis de m’avoir suivi et soutenu dans cette reconversion
professionnelle.
Un grand MERCI à Mathilde pour ses précieuses heures de correction, de lecture et de
m’avoir supporté sur cette dernière année.

 
4  
 

« Lorsqu’une chose évolue, tout ce qui est autour évolue de même »


Paulo Coelho – L’Alchimiste

« Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche.


Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser.
Et moi, comme un imbécile, je marche. »
Raymond Devos

 
5  
 

Table des matières


1 Choix du sujet 7
1.1 Situation de départ 7
1.2 Questionnement 7
1.3 Compétences du pédicure-podologue 8
1.4 Sujet & problématique 9
1.5 Mots clés 9
2 Cadre théorique de référence 10
2.1 Hallux valgus 10
2.1.1 Généralités et définition 10
2.1.2 Dysfonction musculaire 11
2.1.3 Examen clinique 12
2.1.4 Prise en charge et traitement 12
2.2 Insuffisance fonctionnelle du premier rayon 15
2.2.1 Définition 15
2.2.2 Anatomie et biomécanique de la première colonne 15
2.2.3 Insuffisance fonctionnelle du premier rayon 20
2.2.4 Mise en évidence : palpation et observation 22
2.2.5 Conséquences et traitements 23
3 L’orthoplastie tramée et l’orthèse plantaire thermoformée dans le cadre d’un
conflit dorsolatéral et une insuffisance fonctionnelle du premier rayon 25
3.1 Orthoplastie tramée 25
3.1.1 Définition 25
3.1.2 Conception 26
3.1.3 Tests : dynamique, biomécanique et postural 27
3.2 Orthèse plantaire 28
3.2.1 Définition 28
3.2.2 Conception 29
4 Méthodologie 31
4.1 Conception d’une orthoplastie tramée hybride (=OTH®) 31
4.1.1 Élément sous antéro-capital et sous-diaphysaire de M1 31
4.1.2 Les grandes étapes de fabrication de l’OTH® 32
4.2 Protocole 32
4.2.1 Profil de patients étudiés 32
4.2.2 Outils utilisés 33
4.3 Résultats 34
5 Discussion 36
6 Conclusion 36
7 Annexes 37
7.1 Tests : Dynamique, biomécanique et postural 37
7.1.1 Tests de mise en évidence d’une insuffisance fonctionnelle du premier
rayon 37
7.1.2 Tests dans le cadre de la confection d’une orthoplastie tramée 39
7.2 Résultats détaillés du protocole 42

 
6  
 

7.2.1 Cas clinique 1 : Orthèse plantaire – Tests : biomécanique et postural 48


7.2.2 Cas clinique 2 : Orthoplastie Tramée – Tests : biomécanique et postural 52
7.2.3 Cas clinique 3 : Orthèse + orthoplastie – Tests : biomécanique et postural 56
7.2.4 Cas clinique 4 : Orthoplastie Hybride – Tests : biomécanique et postural 60
7.3 Fiches de lecture 65
7.4 Annexes 2 80
8 Bibliographie et webographie 91

 
7  
 

1 Choix du sujet

Ce travail d’initiation à la recherche est effectué dans le cadre de ma formation en


pédicurie-podologie au sein de l’IFPEK.
L’objet de ce travail portera sur une orthoplastie tramée hybride dans le cadre d’une
insuffisance fonctionnelle du premier rayon (=IFR1) liée à un hallux valgus (=HV).
En effet, ces deux pathologies qui sont souvent rencontrées de façon autonome
par les pédicures-podologues peuvent aussi être associées dans le cadre d’une
pathologie commune. Elles nécessitent également des prises en charges différentes et la
mobilisation de connaissances dans le fonctionnement stato-dynamique du pied ainsi
que sur les douleurs liées aux déformations.

J’ai choisi de travailler sur cette thématique, car j’ai pu constater qu’il m’était
difficile de faire un choix quant à la démarche thérapeutique à adopter lors de la
présence d’un IFR1 et d’un HV.
Cela m’a donc permis d’avoir une réflexion sur la situation et de mettre des mots
sur une problématique que les pédicures-podologues peuvent à rencontrer au cours de
leur carrière.

1.1 Situation de départ


Étudiant depuis 3 années en pédicurie-podologie, j’ai eu l’opportunité de
pratiquer et d’assister à des examens cliniques sur des patients présentant des
problématiques pied / chaussant.
Très souvent le traitement pédicural doit être en lien avec une analyse
podologique du patient. En effet de nombreuses déformations ont une influence sur : le
choix du chaussage, la place du pied dans le chaussage, les contraintes multiples que le
pied peut subir. Mais aussi, sur les démarches thérapeutiques que peut suivre le
pédicure-podologue.

C’est donc à partir de cette première constatation, que j’ai décidé d’apporter une analyse
et une étude pédicurale et podologique à mon mémoire.

Ma deuxième constatation, ou plutôt observation, fut que certaines personnes sont


contraintes, par leur profession, de porter un chaussage non adapté à la mise en place
d’une orthèse plantaire et ce, malgré la présence de déformations et de troubles
trophiques.

1.2 Questionnement
C’est à partir de ces deux points que je me suis posé cette première question :
comment soulager le patient tout en apportant une correction aux déformations dans un
chaussage non-adapté ? C’est-à-dire qui ne permet pas d’y placer une paire d’orthèse
habituelle.
8  
 
Cette première question, m´a poussé à réfléchir à la mise en place d’un élément
répondant aux troubles pédicuraux (hyperkératoses, inflammations cutanées, cors,
bursites…) ainsi qu’aux conséquences d’un déséquilibre postural et biomécanique
ascendant. J’orienterai mon axe de recherche sur l’hallux valgus et la colonne interne2.
Mais qu’apporte le pédicure-podologue, pour soigner ce type de pathologie ? Le
praticien peut apporter principalement trois traitements : une orthèse plantaire pour
l’insuffisance fonctionnelle du premier rayon liée aux déformations, un soin de
pédicurie pour pallier aux troubles cutanés et unguéaux en rapport aux déformations et
également une orthoplastie tramée en cas d’exostose importante sur le bord médial de
l’avant-pied au niveau de la première tête métatarsienne. Cette exostose qui est soumise
aux contraintes de la chaussure, des frottements…

Ma réflexion fut la suivante : peut-on porter dans une paire de chaussures de ville
ou d’escarpins une orthèse plantaire et une orthoplastie tramée ? Avons-nous assez de
place dans le chaussant ?3

Aujourd’hui, certaines professions (hôtesse de l’air par exemple) sont soumises à


un dress-code de chaussant non adapté à un pied pathologique, entraînant des douleurs
et accentuant les contraintes biomécaniques de celui-ci. De plus, la mode a aujourd’hui
un effet pervers sur le pied : en effet, le port d’escarpins, de Richelieu, Charles IX et
même de ballerines à l’empeigne (ou claque) trop étroite peut entraîner des pressions
supplémentaires sur la zone de déformation.

Aussi, le port d’une orthèse plantaire thermoformée est t-elle efficace pour
corriger les insuffisances fonctionnelles du premier rayon et apporte t-elle une solution
au conflit dorsolatéral (nouvelle nomenclature) ? Nous pouvons également nous poser
la même question pour l’utilisation d’une orthoplastie.
Orthoplastie tramée ou/et orthèse plantaire ? Confort ou/et efficacité ? Solution
mécanique ou/et solution trophique ? Voilà les questions que les podologues doivent se
poser en rencontrant un patient dont la clinique présente les deux aspects de notre
profession : PEDICURE et PODOLOGUE.

1.3 Compétence du pédicure-podologue


Je veux avant tout rappeler le code de la santé publique4 qui légifère les fonctions
du pédicure-podologue : « Les pédicures-podologues, à partir d'un diagnostic de
pédicurie-podologie qu'ils ont préalablement établi, ont seuls qualité pour traiter
directement les affections épidermiques, limitées aux couches cornées et les affections
unguéales du pied […] pratiquer les soins d'hygiène, confectionner et appliquer les
semelles [...] analysent et évaluent les troubles morphostatique et dynamiques du pied
et élaborent un diagnostic de pédicurie-podologie en tenant compte de la statique et de
la dynamique du pied ainsi que de leurs interactions avec l'appareil locomoteur. »
                                                                                                               
2
BOURDIOL, R.J. Pied et statique, Maisonneuve, Paris, 2009.
3
SAVIN, J. Aspect techniques de la chaussure, EMC, Paris, 2007.
4
Code de la Santé Publique, art. L4322-1, modifié par la loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 124,
consultable à l’adresse en ligne :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=29D3E7380EF51E731D1D332A8AB80
9E8.tpdila10v_1?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LEGIARTI000031930040&dateTexte
=20170519&categorieLien=id#LEGIARTI000031930040 [consulté le 05 avril 2017].  
9  
 
Ce texte de loi met donc en avant les différentes flèches que nous possédons à
notre arc en tant que Pédicure-Podologue, pour pouvoir prendre en charge notre patient.
Cependant, l’élargissement de nos champs de compétences nous permet de faire : des
bilans, des diagnostics, des recommandations, des réorientations. Nous sommes des
rééducateurs, des soignants, des spécialistes du membre inférieur… Nous étudions le
corps dans sa globalité pour apporter une solution à travers le pied.

1.4 Sujet & problématique


Le sujet nous amène à nous interroger sur comment réussir à apporter un appui
sous la tête de M1, par la conception d'une orthoplastie tramée, dans le cadre d'une
insuffisance du premier rayon pour des patients atteints d’hallux valgus réductible ou
semi-réductible.
Ce qui nous pousse à réfléchir sur la création d’un appareillage qui puisse associer
correction de l’HV, redynamisation de la première colonne et l’adaptation au chaussant.

Ma problématique portera sur le questionnement suivant : comment créer un


hybride entre orthoplastie et orthèse plantaire afin d’apporter confort, soulagement et
soutien de la premier colonne ?

1.5 Mots clés


Avant-pied, Premier rayon, Hallux valgus, insuffisance fonctionnelle, Colonne interne,
Orthoplastie, Tramée.
10  
 

2 Cadre théorique de référence


2.1 Hallux Valgus
2.1.1 Généralités et définition
Selon la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique,
l’hallux valgus est une pathologie de l’avant-pied qui touche entre 5 à 10% de la
population française (Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologie,
2004)5, majoritairement les femmes et débutant, dans 90% des cas, entre 40 et 50 ans.
C’est une pathologie multi-étiologique aux conséquences directes sur l’avant-pied mais
aussi sur le reste des segments du corps, que ce soit en statique ou dynamique (O.
LAFFENETRE, F. C, 20116).

D’après la définition généralement enseignée dans les instituts de formation,


l’hallux valgus est une clinodactylie de l’hallux liée à la déviation latérale qui marque le
valgus de l’hallux (>15º) associée à un métatarsus varus (>10º) et à une saillie de la tête
en médial (exostose de M1). Ces déviations peuvent cohabiter avec une rotation, une
extension et une cross latérale de l’hallux (voir annexes 2-8 et 2-9)

Rappel anatomique de la métatarso-phalangienne 1 (=MTP1) :


→ Le 1er métatarsien est le plus médial, le plus volumineux et le plus court. Il
s’articule en arrière avec le premier cunéiforme (=C1), en avant et en bas avec les deux
sésamoïdes et en avant avec la première phalange de l’hallux.
→ La base postérieure du 1er métatarsien s’articule avec C1 par le biais d’une
surface articulaire encroûtée de cartilage hyalin (=SAECH) et autour s’insère la capsule
médiale tarso-métatarsienne.
→ Sur la face inférieure de la base s’insère le long fibulaire alors que la face
médiale reçoit le débordement du tibial antérieur.
→ La tête est en rapport avec la face postérieure de la 1ère phalange de l’hallux et
les 2 sésamoïdes et le ligament glénoïdien. C’est une SAECH avec une facette
articulaire en antéro-dorsale et deux facettes articulaires en plantaire en lien avec les
sésamoïdes, séparées par une crête mousse. Autour s’insère la capsule métatarso-
phalangienne de l’hallux.
→ La phalange proximale de l’hallux (=P1) est plus large et plus longue que toutes
les autres phalanges du pied. En dorsal s’insèrent les muscles courts et 2 expansions
latérales du long extenseur de l’hallux.
→ La phalange distale de l’hallux (=P2) est également plus large et plus longue que
les autres phalanges distales. En dorsal s’insère le long extenseur de l’hallux et en
plantaire le long fléchisseur de l’hallux.
→ Les sésamoïdes quant à eux sont enchâssés dans le fibro-cartillage glénoïdien.
Sur le sésamoïde médial s’insèrent l’ABD de l’hallux en dedans et le chef médial du
                                                                                                               
5
In, Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique n°6, « Hallux Valgus : tout savoir
sur ses causes et ses traitements » Paris, Avril 2004.
6
O, LAFFENETRE, C. SOLOFOMALALA, G., DE LA VIGNE, C et BAUER, T., in, EMC « Hallux
valgus : définition, physiopathologie, études cliniques et radiographique, principe du traitement », article
14-126-A-10, 2011.  

 
11  
 
court fléchisseur de l’hallux. Sur le sésamoïde latéral s’insèrent l’ADD de l’hallux en
dehors et le chef latéral du court fléchisseur de l’hallux.
→ De plus, en lien avec la MTP1 s’insèrent les IOD et les lombricaux ainsi que
tous les ligaments passifs (voir annexes 2-5 et 2-7)

Les étiologies sont diverses et multifactorielles mais dans 60% des cas c’est en lien
avec un facteur héréditaire (G CURVALE, P GROULIER, A ROCHWERGER, B
PICLET-LEGRE, 1999)7 (Fiche de lecture 9). Des facteurs mécaniques sont mis en
avant comme un excès de longueur de M1, une insuffisance fonctionnelle du premier
rayon ou encore le chaussage…

L’hallux valgus a une auto-évolution inévitable aggravante (O. LAFENETRE, G


SOLOFOMALALA, C DE LAVIGNE, T BAUER, 2009 8). En effet, 4 facteurs s’auto-
alimentent :
→ Au niveau articulaire : la rétractation fibromateuse fixera l’articulation, l’excès
de valgus métatarsien désaxera la tête métatarsienne qui entraînera la formation
d’une exostose médiale entraînant une perte de mobilité de la MTP1.
→ Au niveau de l’avant-pied : la déformation entraînera une désorganisation de la
parabole métatarsienne entraînant un report de charge, diminuant le temps
d’appui sous M1, favorisant un déficit de propulsion et une insuffisance
fonctionnelle du premier rayon.
→ Au niveau du médio-pied : la déformation entraînera un déséquilibre valgisant.
→ Une désorganisation musculaire qui auto-alimentera la déformation par perte de
fonction des muscles propres de la M1.
2.1.2 Dysfonction musculaire

Figure 1 : http://www.em-premium.com/showarticlefile/223636/14-51073-02

                                                                                                               
7
CURVALE, G., GROULIER, P., ROCHWERBER, A. et PICLET-LEGRE, B., in, Encyclopédie
médico-chirurgicale (EMC), « Hallux valgus », article 27-080-A-30, 1999.
8
O, LAFFENETRE, C. SOLOFOMALALA, G., DE LA VIGNE, C et BAUER, T., art.cit, 2011.  

 
12  
 
Les muscles propres de l’hallux vont changer de fonction (O. LAFENETRE, G
SOLOFOMALALA, C DE LAVIGNE, T BAUER, 2009)9 ou devenir insuffisants en
fonction de l’évolution de la déformation devenant un facteur accélérateur de celle-ci.
→ L’ABD de l’hallux, muscle anti valgisant de la P1 va progressivement suivre le
sésamoïde médial (qui ne suit pas l’angulation du 1er métatarsien) passant hors de l’axe
d’abduction / adduction. Ce qui aura pour effet de lui donner un rôle plus adducteur.
→ Le long fléchisseur de l’hallux suivra le bloc sésamoïdien, le long extenseur
suivra la déviation de P2. Ces deux muscles prendront la corde, deviendront adducteurs
(FJ BEJJANI, P SAILLARD, P DIEBOLD, 1999 10 et aggraveront la déformation.

2.1.3 Examen clinique


Le motif de consultation change en fonction du patient. Il peut être dû à des
douleurs, à la déformation inesthétique ou bien aux conséquences de la déformation :
hyperkératose au niveau de la palette médiane, bursite au niveau de l’exostose,
onychocryptose…
La douleur est variable (évaluée par l’EVA) par poussée et/ou lancinante.
Il nous faut absolument mesurer la déviation debout en mesurant les différents angles
afin de suivre l’évolution de la déformation.

Le bilan cutané sera important dans l’analyse des déformations mais aussi au
niveau des compensations sur le reste du pied : hyperkératose sous M2, M3, M4,
troubles unguéaux, bursite en regard de l’exostose de M1, inflammation …
Un bilan articulaire en charge et en décharge sera important afin de vérifier les
mobilités articulaires et la réductibilité de la déformation. Un test bi et monopodal sera
également effectué afin d’enquêter sur des potentiels troubles de stabilité de l’avant,
médio et arrière-pied.
Un bilan neurologique doit enfin être effectué dans le but de prévenir un
potentiel syndrome de Morton [18] ou une paresthésie de la branche du nerf fibulaire
superficiel.
Puis un examen de la chaussure sera également nécessaire car si l’on singe à ce
que Pierre ABADI disait : « un patient ne ment jamais à sa chaussure ».
Cependant, seul le bilan paraclinique pourra définir le degré de déviation (A.
GOLDCHER, 2011)11

2.1.4 Prise en charge et traitement


Il est important aujourd’hui de comprendre (à part le traitement chirurgical) que
tous les autres traitements n’auront pas pour but de redresser (définitivement)
l’angulation ni ne feront disparaître la saillie médiale de l’hallux. Ils auront pour
principal effet de soulager le patient et d’apporter une correction aux différents troubles
stato-dynamique que l’hallux valgus peut entraîner.

                                                                                                               
9
Ibid.
10
BEJJANI, F.J., SAILLARD, P., DIEBOLD, P., in, EMC, « Biomécanique du gros orteil », article 27-
010-A-50, 1999.  
11
GOLDCHER, A, in, EMC « Traitement médical de l'hallux valgus », article 27-065-B-10, 2011.

 
13  
 
C’est donc une prise en charge pluridisciplinaire regroupant des professions
médicales et paramédicales. En effet, comme nous l’avons déjà souligné, l’hallux
valgus a plusieurs étiologies (polyarthrite rhumatoïde, goutte, congénitale…)
nécessitant l’intervention de différents domaines de compétences.

Pour cette étude, je vais me concentrer sur le rôle du Pédicure-Podologue, de la


prise en charge et des traitements qui peuvent être mis en place.
De fait, il y a donc deux aspects qui s’ouvrent à nous : un aspect pédicural et un
aspect podologique :
→ L’aspect pédicural étudiera les troubles cutanés en lien avec les déformations et
les contraintes avec le chaussant. Un soin de pédicurie sera donc prodigué après une
anamnèse précise et une analyse des différentes zones pathogènes (A. GOLDCHER,
1989)12. Une exérèse des hyperkératoses, l’énucléation des cors plantaires ou dorsaux,
ou encore la confection d’une orthoplastie interdigitale ou tramée pourront donc être
prodiguées dans le but de soulager le patient (S. PERCEVAULT, M. EMERAUD,
2003)13.
Cependant, une analyse des déformations et des causes des troubles cutanés
engendrés devra être mise en place. En effet, soit un conseil de chaussage et/ou la mise
en place d’une orthèse plantaire devront être proposés au patient. Les différents troubles
cutanés ne pourront être résolus que grâce à une décharge efficace des zones en conflit
(A. GOLDCHER, 2011)14.

→ L’aspect podologique aura pour but de corriger, soulager le patient à travers la


confection d’une orthèse plantaire.
En effet, l’hallux valgus entraîne un déséquilibre sur l’avant, le médio et l’arrière-pied.
Ce déséquilibre peut entraîner diverses pathologies telles que :15,161718 (F GAILLARD.
Hallux Valgus)19
- Un syndrome inflammatoire ostéopathique du bord dorsal en regard de
l’exostose de la tête du 1er métatarsien. Ce syndrome inflammatoire est en lien avec un
frottement ou cisaillement avec la chaussure. Nous retrouvons régulièrement une zone
inflammatoire, une peau fine pouvant présenter une bursite ou un hygroma. Le rôle du
Pédicure-Podologue est de conseiller le patient sur le type de chaussures à porter par
rapport à la déformation. Dans le cas contraire, si le patient ne peut pas changer de
chaussures (par contrainte de travail par exemple), nous pouvons mettre en place une
orthoplastie tramée dans le but de protéger la peau. Nous pouvons également
confectionner une orthèse plantaire avec un rebord médial en regard de la déformation.

                                                                                                               
12
GOLDCHER, A., in, Actualités en médecine et chirurgie du pied : « Une orthèse plantaire antalgique
et fonctionnelle pour hallux valgus » Masson, Paris, 1989, pp. 84-88.
13
PERCEVAULT, S., EMERAUD, M., in, EMC « Soins de pédicurie », article 27-130-A-10, 2003.
14
GOLDCHER, art.cit. 2011.  
15  GOLDCHER, art.cit. 2011  
16  BEJJANI, F.J., SAILLARD, P., DIEBOLD, P., art.cit. 1999.  
17  O, LAFFENETRE, C. SOLOFOMALALA, G., DE LA VIGNE, C et BAUER, T., art.cit, 2011.  
18  GOLDCHER, A., art,cit. 1989  
19
GAILLARD, F. Hallux Valgus,
http://fms2.cerimes.fr/vod/media/canalu/documents/cutms/diu.de.podologie.2014.hallux.valgus_20205/13
.gaillard.hallux.valgus.pdf , [page consultée le 19 mars 2017].

 
14  
 
- Pendant le processus du métatarsus varus, (les sésamoïdes qui sont inclus dans le
ligament glénoïdien ne sont pas soumis à la déviation), une sésamoïdopathie peut
éventuellement apparaître. Au court de la déviation une luxation de la tête de M1 se fait
par rapport au sésamoïde latéral et à la crête mousse. Seul le sésamoïde médial supporte
la tête de M1. Il faut rappeler que lors du déroulement du pas, les sésamoïdes reçoivent
60% du poids du corps et sont soumis à de nombreuses contraintes de cisaillement. De
plus, l’augmentation de la pression sous la tête de M1 est proportionnelle à
l’augmentation de la vitesse du pas. Les sésamoïdes ont donc un rôle d’amortisseur
mais aussi de point relais propulsif à travers les nombreuses insertions musculaires
qu’ils possèdent. Lors du métatarsus varus et de la luxation de bloc M1 / sésamoïde
latéral, le sésamoïde médial se voit donc supporter le poids du corps.
L’examen clinique et la palpation nous permettront de définir précisément la zone
douloureuse. Il sera également nécessaire de procéder en plus à un examen paraclinique.
Le pédicure podologue pourra donc confectionner une orthèse plantaire dans le but de
décharger la zone douloureuse par la présence d’un ARC médial par exemple.
- Modification de la parabole métatarsienne. En effet, le métatarsus varus aura
pour conséquence de créer une brièveté du premier rayon en reculant la tête de M1.
Cette modification aura deux conséquences :
o Une surcharge médiane. Un report des pressions (en temps) sur la palette
médiane sera proportionnel à la déviation. Cette surcharge entraînera un
changement morphologique de l’avant-pied (présence d’un avant-pied rond),
avec présence d’hyperkératose et de cors.
o Des symptômes en lien avec le deuxième rayon et/ou orteil. En effet, une griffe
du deuxième orteil avec conflits dorsaux et la présence de cors dorsaux et
interdigitaux peuvent exister, tout comme un syndrome douloureux du deuxième
rayon et/ou des pathologies inter-métatarsiennes par surcharge et resserrement
de la palette médiane comme par exemple un syndrome de Morton.
Pour cela, le Pédicure-Podologue possède une palette d’éléments de semelle qu’il
utilisera après un examen clinique global en fonction des troubles associés et de la
posture du patient.
- L’insuffisance fonctionnelle du premier rayon qui aura des conséquences sur
l’avant-pied, le médio-pied, l’arrière-pied et la posture du patient. Cette insuffisance de
colonne interne aura bien évidemment une conséquence intrinsèque sur les pathologies
vues ci-dessus.

J’ai donc choisi de m’attarder quelque peu sur l’insuffisance fonctionnelle de ce


premier rayon (encore mal définie par nos pairs) qui est en lien direct avec mon sujet de
travail.
De plus, Denis CÔME écrit dans son article : « La colonne interne », paru dans la
Revue du Podologue nº29 : « L’hallux valgus est l’expression la plus fréquente d’un
déficit de la colonne interne […] plus la déformation s’installe, plus le long fléchisseur
de l’hallux est sollicité et plus il prend la corde de la métatarso-phalangienne de
l’hallux. […]Plus la déformation est grande plus le déficit de la colonne interne
s’accroit et accentue le processus. » (D. COME, 2009)20(fiche de lecture nº2).

                                                                                                               
20
COME, D. in, Revue du Podologue nº29, « La colonne interne », Elsevier, Paris, Septembre- Octobre
2009, pp.1-2.

 
15  
 
2.2 Insuffisance fonctionnelle du premier rayon

« Premier rayon », « colonne interne » ou encore « rayon médian » sont les trois
occurrences que l’on rencontre le plus souvent dans la littérature médicale pour définir
une seule et même réalité. « Insuffisance », « déficit », « ankylose », « hyper-laxité » …
sont autant de termes et de définitions qui, pour certaines se complètent, pour d’autres
s’opposent. Néanmoins, toutes ces définitions soulignent un point commun : une
dysfonction.
En m’appuyant sur différentes sources, je vais essayer de redéfinir les termes
« insuffisance » et « premier rayon ».

2.2.1 Définition
Insuffisance : D’après le TLFI21 (voir annexe 9), le terme « insuffisance » est
défini comme « caractère, état de ce qui ne suffit pas […] Manque de qualité ou
quantité de quelque chose. »
La définition médicale donne comme synonymes : carence, déficience.

Premier rayon22,23,24 : Tous les auteurs sont d’accord pour dire que le premier
rayon comprend M1, P1 et P2. Cependant, pour Michel PILLU25 (fiche de lecture 1) le
premier rayon forme l’arche médiale du pied partant du talus jusqu’à la dernière
phalange de l’hallux. Alors que pour MAESTRO et LAFFENETRE, le premier rayon
(=R1) correspond au premier métatarsien et aux deux phalanges de l’hallux.
Colonne interne 26: Le terme colonne interne est employé par Denis CÔME dans
la Revue du Podologue nº29 (voir fiche de lecture 2). Il la définie comme étant
l’ensemble fonctionnel de l’hallux au sommet de l’arche interne (talo-naviculaire), mais
il met en avant que C1 n’est pas dissociable de C2 et C3. Il exclut cependant le talus de
l’arche interne et le classe avec le pilier postérieur.

Afin de définir au mieux cette insuffisance fonctionnelle du premier rayon, je partirai de


la définition donnée par Denis CÔME. En effet, à mon sens, c’est la plus proche du
fonctionnement biomécanique en chaine fermée de la première colonne (voir annexe 2-
3).

2.2.2 Anatomie et biomécanique de la première colonne


La colonne interne du pied comprend d’après les différentes définitions ci-dessus
(de distal à proximal) :

                                                                                                               
21
http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=2841004215;?b=0; [article consulté le 20 avril
2017].
22
O, LAFFENETRE,C. et CHAUVEAUX, D. in, EMC « L'insuffisance du premier rayon », article,
2003.
23
BOURDIOL, R.J., op.cit. 2009.
24
COME, D., art.cit., 2009.
25
PILLU, M., in, Revue du podologue n°29, « Anatomie du premier rayon », Elsevier, Paris, Septembre-
Octobre 2009.
26
COME, D., art.cit., 2009.  

 
16  
 
P1 et P2 de l’hallux27, M1, C1, le naviculaire
-
-
Je rajouterai la coxa pedis et particulièrement l’articulation talo-naviculaire tout
comme Denis CÔME.
Les rappels anatomiques de M1, P1 et P2 ont été fait dans la partie de l’hallux valgus.

→ Le cunéiforme médial : C’est le plus gros des 3 cunéiformes, il appartient au


tarse antérieur. Il est articulé en avant avec M1, en arrière avec le naviculaire, en dehors
/ arrière avec le 2ème cunéiforme et en dehors / avant avec M2
Sur sa face inférieure, il reçoit les insertions de différents ligaments : ligament naviculo-
C1 plantaire, ligament médiocunéen 2ème et 3ème métatarsien plantaire, le ligament
intercunéen C1-C2 et le ligament médiocunéen plantaire – M1 plantaire. Il reçoit
également une expansion du tibial postérieur et du long fibulaire.
Sur sa face supérieure il reçoit également des insertions ligamentaires.
Sa face postérieure est une SAECH triangulaire à sommet supérieur en rapport avec la
face antérieure du naviculaire. Sur son pourtour il reçoit l’insertion d’une capsule
indépendante : capsule naviculo-cunéenne.
→ Le naviculaire : Os du tarse antérieur (le plus interne et postérieur). Il est articulé
en arrière avec la tête du talus, en avant avec les 3 cunéiformes et en dehors avec le
cuboïde.
Sur sa face supérieure s’insèrent des ligaments en relation avec les os voisins.
Sur sa face inférieure glisse l’expansion tendineuse du tibial postérieur dans un sillon
oblique. Elle reçoit également des insertions ligamentaires.
La face postérieure du naviculaire est une SAECH de forme ovalaire à grosse extrémité
supéro-latérale en rapport avec la face antérieure du talus. Sur le pourtour s’insère la
capsule de transverse du tarse.
La face antérieure est également une SAECH formée de 3 facettes en continuité,
séparées par 2 crêtes mousses en rapport avec les faces postérieures des cunéiformes.
La face médiale (formée par la tubérosité du naviculaire) reçoit à son sommet le tendon
principal du tibial postérieur, mais également des insertions ligamentaires.
La face latérale est une SAECH en rapport avec le cuboïde et reçoit des insertions
ligamentaires. Sur la partie postéro-supérieure il reçoit la branche médiale du ligament
bifurqué.
→ La tête du talus : le talus est un os du tarse postérieur. Il est articulé en haut /
dedans avec le tibia, en dehors avec la fibula, en bas avec le calcanéum et en avant avec
le naviculaire.
La tête du talus est une SAECH en rapport avec la face postérieure du naviculaire et du
champ ligamentaire (ligament glénoïdien). Elle est de forme convexe.
→ L’articulation talo-naviculaire est une énarthrose.

La coxa-pedis (G. PISANI, 1994)28 partie proximale de la colonne interne et la


colonne interne, partie la plus médiale du pied talien :
La colonne interne est la partie la plus médiale du pied talien.
                                                                                                               
27
ARNOUD, D., in, Revue du Podologue nº29, « Brièveté du premier rayon et perturbation des chaines
musculaires », Elsevier, Paris, Septembre-Octobre 2009.
28
PISANI,G. The coxa pedis, Foot and Ankle Surgery,Vol. 1, Issues 2-3, August-December 1994, pp.
67-74, consultable à l’adresse http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1268773105800608
[page consultée le 20 mars 2017].

 
17  
 
→ L’articulation talo-naviculaire : C’est une articulation qui est le point de départ
d’un ensemble d’articulation du pied tallien (= coxa-pedis). En effet, cette articulation
est une énarthrose mobile dans les 3 plans de l’espace tout comme l’articulation coxo-
fémorale. Cette coxa-pedis a un rôle majeur dans l’ouverture et la fermeture de la chaine
cinétique du pied.
→ Énarthrose29 : c’est une articulation caractérisée par une partie sphérique
convexe et l’autre partie concave. Cette articulation présente une grande mobilité à 3
degrés dans les plans de l’espace. Les énarthroses ont cependant des congruences
variables : congruence non naturelle (articulation gléno-humérale), congruence naturelle
et engainement (articulation coxo-fémorale ou coxa-pedis).
→ Le pied talien (A.A. LOPEZ A. GOLDCHER, 2010)30 (voir fiche de lecture 3) :
Cette expression définie dans les années 70 par deux italiens PISANI (même auteur
ayant défini la coxa-pedis) et MILANO, a pour but de mettre en avant une double
structure fonctionnelle du pied par la présence de 2 blocs31 :
1) Le pied calcanéen qui correspond au calcanéum, le cuboïde et les 2 rayons
latéraux. Ce bloc a pour action, selon les auteurs, d’assurer la réception et la stabilité du
pied pendant la phase dynamique (voir annexe 2-10).
2) Le pied talien qui correspond au talus, au naviculaire, aux 3 cunéiformes et aux
3 autres rayons. Ce bloc a pour fonction d’assurer la propulsion (voir annexe 2-3).

Biomécanique de ce pied tridimensionnel en chaine cinétique fermée32 (voir fiches


de lecture 4, 5, 6, 7, 8):
Grâce aux différentes définitions ci-dessus, nous pouvons constater que le pied ne peut
être analysé qu’à travers la globalité du corps et principalement du membre pelvien.
De nombreux auteurs : MAC CONNAIL, HICKS, INMAN, ARANDÈS et
VILADOT (P. KLEIN, P SOMMERFELD, 2008)33 mettent en avant une corrélation
entre la position du pied et le segment jambier (et inversement) que ce soit par le
mouvement de surface articulaire ou par les actions musculaires.
Ce pied est donc analysable dans les 3 plans de l’espace définis par des
mouvements seuls ou combinés : flexion / extension, pronation / supination, adduction /
abduction.
Cependant, le talus qui est la charnière de tous ces mouvements, est lui-même :
- considéré comme une rotule entre la jambe et pied : articulation talo-crurale de
type trochléenne participant à la flexion / extension, stabilisée par des haubans latéraux
(ligamentaires et musculaires).

                                                                                                               
29
VERSIER, G.,http://www.clubortho.fr/cariboost_files/biomecanique_20articulaire_20GV_20.pdf.
[page consultée le 20/04/2017].
30
In, LOPEZ, A.A., GOLDCHER, A., EMC, « Historique de la compréhension de la biomécanique du
pied nu », article 27-010-A-10, 2010.
31
SERINGE, R., WICART, Ph., in, Maîtrise Orthopédique (revue en ligne), « L'articulation sous-talienne
révisitée ou le concept de bloc calcanéo-pédieux », 2007, consultable à l’adresse http://www.maitrise-
orthopedique.com/articles/larticulation-sous-talienne-revisitee-ou-le-concept-de-bloc-calcaneo-pedieux-
558, [page consultée le 20 mars 2017].  
32
In, BEJJANI, F.J., SAILLARD, P., DIEBOLD, P., art.cit.,1999.
33
KLEIN, P., SOMMERFELD, P., Biomécanique des membres inférieurs – Bases et concepts, bassin,
membres inférieurs, Elsevier Masson, Paris, 2008. p 315 à 417.

 
18  
 
- Considéré comme le mât d’un bateau sur le calcanéus. Car le calcanéus
« tangue, vire et roule sous le talus » (FARABEUF) (R. SERINGE, 2007)34. De plus,
cette articulation sous-talienne a un lien indispensable avec l’articulation talo-
naviculaire (P. KLEIN, P SOMMERFELD, 2008)35 par la présence des ligaments :
deltoïdien, bifurqué et calcanéo-naviculaire plantaire. De plus, certaines de ces
fonctions principales décrites part Paul KLEIN et Peter SOMMERFELD36 dans
Biomécanique des membres inférieurs ont un rôle dans les mouvements de rotations
axiales de jambe et dans l’adaptation du pied en appui.
- Nous pouvons également considérer anatomiquement la tête du talus comme une
tête fémorale part sa configuration (articulation talo-naviculaire) caractérisée par une
articulation en énarthrose permettant 3 degrés de liberté et constituée par un corps, un
col et une tête.
En effet, nous savons que la position du talus conditionne le positionnement du reste
du pied et donc par projection le reste du segment jambier et du corps, voire
inversement.

Les mouvements combinés de ce pied adaptatif (voir annexes 2-1 et 2-2) :


Composantes spatiales Mouvements
Sagittal Flexion plantaire Flexion dorsal
Médial Adduction Abduction
Antérieur Supination Pronation
RESULTANTE SUPINATION EVERSION

MAC CONNAIL, lors de la définition de la lamina pedis, évoque que la


pronation de l’arrière-pied provoque une rotation interne du squelette jambier et
inversement37,38.
De plus, INMAN met en avant sa théorie de couple de torsion : « Toute rotation de
jambe génère une mobilisation du pied ; rotation interne entraîne une pronation et
rotation externe une supination du pied »39.
Nous voyons bien que la relation pied jambe est bien indissociable mais que la
clé de ces mouvements combinés est le talus. Cependant, ces mouvements sont
possibles grâce à la synergie des différentes couches du pied : le cutané, musculo-
tendineux et ostéo-articulaire.

Une première colonne en synergie constante avec les différentes topographies du


pied :
De nombreux auteurs et études ne font pas apparaître l’axe du premier rayon comme
majeur. DUFOUR et PILLU dans leur ouvrage Biomécanique fonctionnelle définissent
l’axe anatomique par M2 et l’axe mécanique par l’axe intermédiaire entre M2 et M3.
D’autres études considèrent C2 et M2 comme les gardiens de l’arche interne (voir fiche
                                                                                                               
34
SERINGE, R., in, Revue de Chirurgie et Traumatologie volume 93, nº S9071 « Le concept de bloc
calcanéo-pédieux », Elsevier, Paris, 2007, p.28.
35
KLEIN, P., SOMMERFELD, P., op.cit., 2008.
36
Ibid.    
37
SERINGE, R., op.cit. 2007.
38
LOPEZ, A.A., GOLDCHER, A., art. cit., 2010.
39
KLEIN, P., SOMMERFELD, P., op.cit., 2008.

 
19  
 
de lecture nº5). Cependant, nous pouvons penser à travers les données ci-dessus que ce
premier rayon (partie médiale du pied talien) a un rôle à jouer dans la position
dynamique de celui-ci.
- Nous avons défini ci-dessus l’étage ostéo-articulaire (P. KLEIN, P
SOMMERFELD, 2008)40 avec la congruence des différentes pièces osseuses et leurs
synergies.
- L’étage musculo-tendineux du premier rayon participe à l’adaptation générale
du pied au sol mais aussi à l’orientation du membre pelvien.

Muscles extrinsèques ayant une action sur le premier rayon41,42 (voir annexe 2-6):

Muscles intrinsèques ayant une action sur le premier rayon1,2 (voir annexe 2-5):

Figure 2 : Rouvière - TOME 3

                                                                                                               
40
Ibid.  
41
BERRYMAN REESE, N., Bilan musculaire et sensitif – Bases et techniques. Éditions Maloine, Paris,
2003, p296-337.
42
LACÔTE, M., CHEVALIER, A-M., MIRANDA, A., BLETON, J-P., Evaluation clinique de la
fonction musculaire – (6e éd.) Éditions Maloine, Paris, 2008, p 352-389.

 
20  
 
*BUSQUET43 ARANDÈS et VILADOT (P. KLEIN, P SOMMERFELD, 2008)44 et
PERRIER45, mettent en avant que « le système musculaire postérieur dit de propulsion
se comporte comme une unité fonctionnelle en continuité avec le système plantaire d’où
la dénomination suro-calcanéo-plantaire ». (P. KLEIN, P SOMMERFELD, 2008, page
400)46: Modèle de Hicks « Fonction du modèle de Hicks lors de l’activité du muscle
triceps sural au moment de la poussée de la marche, juste avant la phase de
d’oscillation. »

Nous pouvons voir que le système musculaire de ce premier rayon intervient sur
les différentes étapes du déroulement du pas mais aussi sur le positionnement du pied en
contact avec le sol.
Il y a donc un travail synergique et dynamique entre les muscles extrinsèques et
intrinsèques pour garantir un équilibre fonctionnel du pied.

La topographie de la région plantaire du pied est très complexe et mérite de


comprendre les relations inter-couches afin de définir ce premier rayon (ou première
colonne) et d’expliquer l’élément de correction plantaire à mettre en place pour limiter
les insuffisances fonctionnelles de cette colonne interne.
Nous pouvons donc définir les quatre couches communément apprises dans tous les
ouvrages d’anatomie :
→ La peau : Au niveau plantaire, elle est épaisse, adhérente au plan profond par
l’intermédiaire de tractus fibreux.
→ Le tissu lamelleux sous-cutané : Constitué de 3 couches (panicule adipeux +
fascia superficialis + tissu cellulaire sous-cutané.). Des éléments nerveux superficiels
sont présents comme : les rameaux sensitifs issus des nerfs plantaires (médial et latéral)
mais également du nerf calcanéen médial. C’est une région riche en réseaux veineux
superficiels.
→ Le fascia plantaire du pied : Il est constitué de 3 parties (partie médiale, latérale
et intermédiaire) formant l’aponévrose plantaire.
→ Le plan sous-aponévrotique : Ce plan est constitué de différentes loges
comprenant des éléments musculaires, nerveux et vasculaires. Une loge
plantaire médiale, loge plantaire intermédiaire et loge plantaire latérale.

Nous avons par la suite le plan ostéo-articulaire en connexion avec tous ces plans.
2.2.3 Insuffisance fonctionnelle du premier rayon
Tout comme Denis CÔME47, je définis le premier rayon (ou colonne) comme
étant constitué de P2, P1 de l’hallux, M1, C1, le naviculaire mais également de la coxa-
pedis car comme vu ci-dessus cette énarthrose est le début d’un complexe cutanéo-
musculo-ostéo-articulaire dépendant de son bon fonctionnement.
                                                                                                               
43
BUSQUET, L., Trajet de la chaîne d’extension. Les chaînes musculaires Tome IV – Membres
inférieurs, Éditions Frison-Roche, Paris, 1997, p175.
44
KLEIN, P., SOMMERFELD, P., op.cit., 2008.
45
PERRIER, A. in, Revue du Podologue volume 9, nº54 « Biomécanique de l’aponévrose plantaire »,
Elsevier, Paris, Novembre 2013, p.10 à 13.
 
46
KLEIN, P., SOMMERFELD, P., op.cit., 2008.
47
COME, D., art.cit., 2009

 
21  
 
À travers les différents éléments ci-dessus, nous constatons que la modification
des angles de l’articulation talo-naviculaire a une influence sur le pied talien, que ce soit
sur les phénomènes de pronation d’avant-pied, de pied creux ou plat. Mais qu’une
désorganisation ostéo-musculaire comme hallux valgus par exemple a un impact sur la
coxa-pedis.
Cependant les mouvements de cette énarthrose sont également en synergie avec
le segment jambier et les muscles intrinsèques et extrinsèques de ce pied talien ainsi
qu’avec la combinaison de mouvements des articulations talo-crurales et sous-taliennes.

Ce premier rayon peut très bien être considéré comme « la perche


locomotrice 48» du pied. En effet, tout comme un perchiste avec sa perche49 , la premier
colonne influence le bon déroulement du pas. Elle doit être dirigée vers une direction
précise pour permettre une impulsion efficace du pas. Nous pouvons donc comparer la
coxa-pedis comme la partie proximale de la perche du sauteur, et la première tête
métatarsienne comme la partie distale qui elle-même sera reçue dans le butoir : le sol, et
tout doit se faire dans les bons axes de fonctionnement (si les mains du perchiste
dévient la perche avant le butoir, ou dans le butoir, alors il y a perturbation du processus
locomoteur). Les deux doivent fonctionner en synergie afin de permettre un axe
dynamique d’impulsion qui ne gaspille pas d’énergie. Tout comme la perche du sauteur,
la flexion de la première colonne est la somme d’une accumulation d’énergie cinétique
en lien avec la vitesse horizontale, l’impulsion (définie selon le TLFI comme « une
poussée qu’exerce un corps en mouvement pendant une durée de temps, généralement
très brève, sur un corps immobile, et qui (peut) provoque(r) la mise en mouvement de ce
dernier. ») et de son angle d’engagement.

Toutes déformations, laxités, rigidités entraînent in fine un déséquilibre cutano-


musculo-ostéo-articulaire de la première colonne.
Un hallux rigidus aura pour conséquence une perte de propulsion par l’absence
d’amplitude articulaire de la première MTP.
Une forte pronation de l’avant-pied aura pour conséquence un effondrement de l’arche
interne.
Une épine irritative d’appui plantaire consciente ou inconsciente en regard de
M1 entraînera une modification des appuis et donc par conséquent, une dysfonction de
cette première colonne.

L’insuffisance fonctionnelle de la première colonne peut donc être définie


comme une dysfonction du rayon médial du pied talien entraînant une dysharmonie
fonctionnelle de celle-ci.

                                                                                                               
48
Terme employé par Stéphane BERTHELOT, Podologue-Biomécanicien travaillant à Rennes, pour
décrire le mécanisme d’amortissement du membre pelvien.
49
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saut_à_la_perche#Impulsion_et_flexion_de_la_perche. Page
consultée le 21/04/2017.
 

 
22  
 
2.2.4 Mise en évidence : palpation et observation
Différents tests peuvent être mis en place pour mettre en évidence une
insuffisance fonctionnelle du premier rayon50, 51,52 :

→ Test d’agrippement du papier (test de force) : Ce test a pour but de mettre en


évidence un déficit de force musculaire des fléchisseurs des orteils. Il peut être mis en
place uniquement sur l’hallux.

→ Mesure de la hauteur de l’os naviculaire (évaluation de l’alignement osseux) : La


hauteur physiologique est de 3,5 cm et la hauteur sous tégumentaire est de 1,8 cm. En
cas d’effondrement de l’arche interne nous avons une diminution de ces mesures.

→ Mise en évidence du Varus / Valgus de l’avant-pied : La mesure se fera avec un


goniomètre ou par une estimation visuelle.

→ Test de limitation fonctionnelle de l’hallux (J. CLELAND et S. KOPPENHAVER,


2011)53: Ce test aura pour but de mettre en évidence les amplitudes articulaires de
l’hallux.

→ Test de Windlass54: Ce test est également utilisé en charge (= test de Jack) afin de
corriger un éventuel valgus d’arrière pied. Cependant, nous utilisons le test de Windlass
(= Test de Guindeau) pour mettre en évidence des douleurs ou une inflammation de
l’aponévrose plantaire.

→ Évaluation des mouvements du pied pendant la marche : c’est une des évaluations
les plus importantes de l’examen clinique, elle commence dès l’entrée du patient dans la
salle d’examen. Le pied et le corps seront étudiés segment par segment mais aussi dans
leur globalité synergique.
En effet, une forte pronation de l‘avant-pied peut entraîner une rotation interne
du segment jambier, puis une rotation interne de cuisse, une antéversion homolatérale
du bassin, le plateau sacré suivra le mouvement du bassin en effectuant une bascule sur
le plan frontal et une rotation sur le plan horizontal, par exemple.

                                                                                                               
50
LACÔTE, M., CHEVALIER, A-M., MIRANDA, A., BLETON, J-P., op.cit. 2008.
51
CLELAND, J., KOPPENHAVER, S., Examen clinique de l’appareil locomoteur – Tests, évaluation et
niveaux de preuve – (2ème éd.). Elsevier, Paris, 2011. pp.356 - 373.
52
BARRE, T., DESTAS, M., DUPLOUY, M., et GAULLET, J-C., in, EMC, « Examen clinique du pied
et du membre inférieur par le pédicure-podologue ». vol.9, janvier 2013.
53
CLELAND, J., KOPPENHAVER, S.,op.cit. 2011.
54
PERRIER, A., art.cit., novembre 2003.  

 
23  
 

Figure 3 : Chaine externe mécanique de J. NICOLAS, D. BENSUSSAN

Le détail des différents tests ci-dessus est disponible dans l’annexe 8.1.1 – Tests
de mise en évidences d’une insuffisance fonctionnelle du premier rayon.
2.2.5 Conséquences et traitements
Les conséquences de l’insuffisance fonctionnelle :
L’insuffisance fonctionnelle est souvent en lien avec d’autres pathologies du
pied, soit comme élément initial soit comme élément secondaire.

Il y a donc des conséquences sur le plan fonctionnel et structurel (amplification


de hallux valgus, hallux rigidus…) mais également sur un plan inflammatoire (entretien
des sésamoïdopathies, fasciite plantaire…).
Nous pouvons donc retrouver des douleurs mécaniques généralement calmées au
repos. La présence d’hyperkératoses médianes, de métatarsalgies médianes, de bursites,
syndrome de Morton, présence de factures de fatigue à la base de 2ème ou 3ème
métatarsien.
Sur un plan dynamique, nous pouvons retrouver des tendinopathies des muscles
de la patte d’oie, des syndromes rotuliens, un syndrome de l’essuie-glace, car un valgus
d’arrière-pied plus une pronation d’avant-pied par l’horizontalisation de la colonne
interne entraînera une rotation interne du membre pelvien (L. BUSQUET, 1997)55 (voir
fiche de lecture 2)

                                                                                                               
55
BUSQUET, L., Influences proprioceptives de la chaîne de fermeture. Les chaînes musculaires Tome
IV – Membres inférieurs. Édition Frison-Roche, Paris, 1997, p.204 à 206.

 
24  
 
Le traitement podologique d’une insuffisance fonctionnelle du premier rayon (=
IFR1) peut être abordé par un traitement pédicural et/ou podologique :
Comme vu ci-dessus, l’IFR1 est souvent en lien avec d’autres pathologies.
→ Point de vue pédicurale :
Les soins de pédicurie consisteront à :
- Exérèse des hyperkératoses,
- Enucléation des différents cors,
- Soin des conflits unguéaux ; les onychocryptose par exemple,
- Mise en place d’onychoplastie posturale ou protectrice en regard des
déformations.
→ Point de vue podologique :
Cet axe aura pour mission de traiter les étiologies et les différents troubles stato-
dynamiques.
Nous pourrons donc :
- En cas de bascule interne du pied et de report de charge sur les rayons voisins,
mettre en place une orthèse plantaire avec un sous-antéro capital (=SAC) de M1
(D.CÔME, 2009)56
- Mise en place d’un appui rétro-capital médian (=ARC) dans le but de diminuer
les contraintes en compression de la palette métatarsienne médiane pouvant être
l’étiologie d’un syndrome de Morton,
- Mise en place d’une hémicoupole intériorisée pour diminuer l’effondrement de
l’arche interne,
- Mise en place d’un appui rétro-capital médial dans le but de stimuler le long
fléchisseur de l’hallux qui participe à l’augmentation de l’arche médiale.
- Mise en place d’un élément stimulateur en regard de l’insertion du long
fibulaire.

                                                                                                               
56
COME, D., art.cit., 2009.

 
25  
 

3 L’orthoplastie tramée et l’orthèse plantaire thermoformée dans le


cadre d’un conflit dorsolatéral et une insuffisance fonctionnelle du
premier rayon

3.1 Orthoplastie tramée


3.1.1 Définition
Les premières orthoplasties font leur apparition au début des années 70, mais
c’est à la fin de la décennie que les orthoplasties à base d’élastomère de silicone
apparaissent.
C’est en 1993 qu’Alain POUSSOU réalise une des première orthoplasties
tramées en présence de Sylvie VILLENEUVE qui développera par la suite son propre
protocole de fabrication.

Une orthoplastie tramée est une orthèse amovible (MC. AUTRUSSON, A.


NABERES, 2001)57 destinée aux troubles cutanés de l’avant-pied. Elle a donc pour
objectif principal de limiter les douleurs en lien avec le chaussant, les autres orteils ou la
déformation elle-même. Elle permettra, si la déformation est réductible ou semi
réductible, de réduire une déviation ou une griffe d’orteil.
La différence avec une orthoplastie classique est la présence d’une trame de tissu fin
d’épaisseur de plus ou moins 1mm (S. VILLENEUVE, P. VILLEMEUVE, 2015)58,
extensible de quelques centimètres.
Afin de mettre en place une orthoplastie tramée (ou classique) il faut au préalable faire
un examen clinique complet dans le but de déterminer les causes du conflit, la survenue
et l’évaluation de la douleur et/ou l’inconfort. Un examen en décharge et en charge
permettra d’évaluer la mobilité et la réductibilité de la déformation59.
Le projet thérapeutique mis en place avec le patient est important, car il faut s’assurer
que le patient soit apte à mettre / enlever / nettoyer son appareillage (MC.
AUTRUSSON, A. NABERES, 2001)60. Il faut également l’accompagner afin de
l’informer sur l’action de l’orthoplastie.

Une orthoplastie tramée est donc composée de :


→ D’une trame de tissu fin extensible de quelques centimètres
→ D’élastomère de silicone. Cet élastomère est présent sur le marché en différents
shores. Il est en général de couleur rosé plus ou moins fluide. Il peut y avoir un
complexage de différents shores afin d’y apporter les caractéristique de chacun.
→ D’un catalyseur plus ou moins de couleur gris/blanc.

                                                                                                               
57
MC AUTRUSSON, NABERES, A., in, EMC, « Orthoplasties ou orthèses d'orteils », article 27-130-A-
36, 2001.
58
VILLENEUVE PARPAY, S. et VILLENEUVE, P., in, 41ème Entretiens de Podologie « Orthoplasties
Ultra Fines Tramées », 2016.
59
BOISSIER. J-M., in, EMC, « Orthoplasties chaussées en dynamique, injectées et tramées ». 2014,
10(1).
60
MC AUTRUSSON, NABERES, A., art.cit., 2001.  

 
26  
 
3.1.2 Conception
Pour cette partie conception, nous allons suivre le protocole de réalisation mis en
place par Sylvie VILLENEUVE (S. VILLENEUVE, P. VILLENEUVE, 2016)61 qui est, à
mon sens, le plus reproductible de tous, car elle à mis en place un protocole explicatif
étapes par étapes simple et compréhensif de tous. La technique de fabrication sera
détaillée dans la prochaine partie de ce travail avec la caractérisation d’une orthoplastie
ultra fine tramée hybride.

1) réalisation avec du strap une incitation de correction


En effet, nous voulons réduire au mieux la déformation. Sylvie VILLENEUVE
conseille le sparadrap satiné en extérieur pour éviter toute adhérence avec l’élastomère
de silicone.
Cette étape est importante pour la mise en place du patron tramé.

2) Création d’un patron à partir du tissu tramé


Cette étape a pour but de créer un patron autour de la zone concernée. Pour cela, il faut
adapter au mieux ce patron à la déformation pour qu’une fois que le complexage avec
l’élastomère de silicone est fait, l’adaptation au pied soit satisfaisante (afin d’éviter de
retravailler profondément l’orthoplastie).

3) Mélange de l’élastomère de silicone avec le catalyseur.


Nous avons vu plus haut qu’il existait plusieurs types d’élastomères aux duretés shores
différentes. Tout comme les matériaux utilisés pour la fabrication d’orthèse plantaire,
une dureté shore inférieure à 43 est plus utilisée pour le confort et une dureté supérieure
le sera davantage pour la correction. Les produits régulièrement vendus par les
distributeurs62, 63, 64 vont du shore 4 à 45.
Pour mélanger les deux composés, il faut préalablement malaxer séparément
l’élastomère de silicone et le catalyseur pour permettre une meilleure diffusion des
huiles présentes dans les produits. Puis mélanger les deux composés chimiques entre
eux. La proportion doit être égale entre l’élastomère de silicone et le catalyseur. De
plus, nous pouvons mélanger deux élastomères pour bénéficier des propriétés de chacun
(S. VILLENEUVE, P. VILLENEUVE, 2016)65.

4) Assemblage du complexage ci dessus et de la trame


L’assemblage se fait en deux étapes. Dans un premier temps, nous devons séparer le
complexage en deux. La première moitié sera étalée sur un plan de travail froid à l’aide

                                                                                                               
61
VILLENEUVE PARPAY, S. et VILLENEUVE, P., in, Revue du Podologue vol. 11 n°63,
« Neutralisation des épines irritatives de frottement dorsolatéral par orthoplasties ultrafines », Elsevier,
Paris, 2015, pp.23-27.
62
SALEMBIER, http://salembier.fr/73-orthoplastie, page consultée le 20 avril 2017.
63
ELOI PODOLOGIE, http://www.eloi-podologie.com/342-orthoplastie, page consultée le 20 avril
2017.
64
CINIER B LABORATOIRE,
http://pro.cinierb.com/index.php?page=shop.browse&category_id=1&vmcchk=1&option=com_virtuemar
t&Itemid=1, page consultée le 20 avril 2017
65
VILLENEUVE PARPAY, S. et VILLENEUVE, P., art.cit. 2015.  

 
27  
 
d’un petit rouleau, puis la trame y sera déposée délicatement. La seconde partie du
complexage viendra recouvrir la première partie et la trame.

5) Application de la l’orthoplastie au pied.


Pour cette étape, il vous faudra également être équipé de film alimentaire qui aura pour
fonction en fin d’étape d’assurer un meilleur lissage et une meilleure adhérence des
jonctions.
Lors de cette étape, il faut être attentif et s’assurer que l’orthoplastie soit bien placée et
que chaque jonction corresponde. Une fois l’orthoplastie en place sur le pied du patient,
recouvrez celle-ci du film alimentaire afin de pouvoir lisser l’orthoplastie plus
facilement. À environ 2/3 de la catalysation, mettre le patient en charge nu pied.

6) Séchage, fraisage, polissage


Afin de retravailler l’orthoplastie nous devons attendre un séchage d’environ 24h à l’air
libre ou moins dans de l’eau très chaude.
Le travail de finition consiste à découper le surplus de l’orthoplastie au ciseau et
d’amener à zéro les bords.
Le polissage sera effectué à l’aide d’une fraise à grain très fin et l’utilisation
d’un rasoir sera nécessaire pour éliminer les excédents de fils de la trame.

Après ces différentes étapes vous pouvez remettre l’orthoplastie tramée à votre
patient. Cependant, comme pour une remise d’orthèse plantaire nous devons vérifier si
l’orthoplastie n’est pas délétère et n’entrave pas la biomécanique et la posture du
patient.
3.1.3 Tests : dynamique, biomécanique et postural66,67,68,69,70,71,72,73

Différents tests pourront être mis en application pour valider le traitement. Ce seront
les mêmes tests que nous utiliserons pour les orthèses plantaires.
→ Posturo-dynamisme
→ Test de Jack
→ Test monopodal – appui unipodal
→ Schuss clinique
→ Chaîne stabilisatrice
→ Test de flexion debout (=TFD) et Bassani pouces montants
→ Plateforme podométrique
Le détail protocolaire de ces différents tests est présent dans l’annexe 7.1.2.
                                                                                                               
66
VILLENEUVE PARPAY, S. et VILLENEUVE, P., art.cit.,2016.
67
BARRE, T., DESTAS, M., DUPLOUY, M., et GAULLET, J-C., art.cit., janvier 2013.
68
VILLENEUVE, P., SCHUWER, F.,VILLENEUVE-PARPAY, S., in, Revue du Podologue n°17,
« Evaluation de l’action posturale des orthèses plantaires », Elsevier, Paris, Septembre-Octobre 2007.
69
VAUCHER, P., École Suisse d’Ostéopathie, 2005. Test de l’articulation sacro-iliaque.
70
CLELAND, J., KOPPENHAVER, S., op.cit., 2011.
71
FOURNIER, C., in, Annales de kinésithérapie n°6, « Le test des pouces postural » Masson, Paris,
1993, pp. 315-317.
72
Pr. A Yelnik. Evaluation clinique de l’équilibre. 2007-08.
73
BERRYMAN REESE, N., Bilan musculaire et sensitif – Bases et techniques, Edition Maloine, Paris,
2003, pp.296-337.  

 
28  
 
3.2 Orthèse plantaire
3.2.1 Définition
D’après le dictionnaire médical de l’Académie de Médecine le mot « orthèse »
est défini comme74 : « Au sens propre, appareil destiné à corriger, maintenir, ou
suppléer l’altération morphologique ou la déficience fonctionnelle d’un membre, du
tronc ou d’un organe.
L’appareil amovible, d’usage parfois intermittent, permet des adaptations et des
modifications faciles, des soins locaux et la rééducation. »
Pour tous ces auteurs75, 76, 77, 78, 79,80, l’orthèse plantaire ou semelle orthopédique
est un appareillage amovible sur mesure, que l’on place dans une chaussure dans le but
de compenser et/ou corriger les troubles stato-dynamiques.

Les semelles peuvent avoir plusieurs formes :


- Orthèse plate,
- Orthèse monobloc,
- Orthèse thermosoudée
- Orthèse thermoformée
- Orthèse proprioceptive
- Orthèse posturale…

En effet, toutes ces orthèses peuvent avoir des objectifs thérapeutiques différents ou
associés selon les auteurs :
- Objectif de compensation
- Objectif de correction
- Objectif de stabilisation
- Objectif de détente et incitation musculaire
- Objectif de reprogrammation posturale.

L’action thérapeutique d’une orthèse plantaire passe donc par la combinaison de


tous les composants ci-dessous :
- Le choix de la semelle première : résine thermoformante, thermocollante, base
en mousse…
- Le choix du recouvrement fait à travers ses propriétés mécaniques : dureté,
amortissement, viscosité, élasticité, antibactérien, absorption de l’humidité…

                                                                                                               
74
http://dictionnaire.academie-medecine.fr/?q=orthèse, page consultée le 21/04/2017.
75
GOLDCHER, A., in, Revue du Rhumatisme monographies Vol.81, n°3, « Indications, principes
d’action et de prescription des orthèses plantaires », Elsevier, Paris, 2014, pp. 203-208.
76
MC AUTRUSSON, NABERES, A., in, EMC, « Orthoplasties ou orthèses d'orteils ». article 27-130-A-
36, 2001.
77
BERGER, L., in, Revue du Podologue Vol 6, N° 31, « Effets des orthèses plantaires thermoformées sur
la marche », Elsevierr, Paris, 2010, pp. 20-21.
78
LE NORMAND, G., in, Kinésithérapie, la revue Volume 12, numéro 128-129, « L’orthèse plantaire de
stimulation », Elsevier, Paris, 2012, pp. 77-79.
79
LE NORMAND, G., PERCEVAULT, S., in, EMC, « Semelle orthopédique proprioceptive », article
27-130-A-25-26-161-A-14.
80
VILLENEUVE, P., SCHUWER, F.,VILLENEUVE-PARPAY, S., art.cit., septembre-octobre 2007.  

 
29  
 
- Le choix des éléments et matériaux seront fait en fonction du besoin que nous
aurons de : compenser, corriger, stimuler, reprogrammer.

L’orthèse plantaire intervient sur les différentes strates du pied et stimule donc
différents capteurs qui renseignent sur l’état interne du corps, sur l’environnement ainsi
que sur leurs interactions. Nous retrouvons donc une stimulation des capteurs81, 82 :
- Proprioceptifs : récepteurs musculaires, récepteurs ligamentaires, récepteurs
articulaires, organe de Golgi.
- Extéroceptifs : récepteurs cutanés
Une orthèse plantaire doit être conçue par une approche générale du corps et donc
une analyse segmentaire et globale de celui-ci. La conception d’une orthèse passe donc
à travers un cadre qui dépasse le pied, car chaque modification a une influence sur la
posture du patient et chaque élément, quelque soit sa nature, engage une stimulation des
récepteurs.

3.2.2 Conception
Il existe différentes techniques de conception d’orthèse plantaire et chaque
pédicure-podologue suit son protocole.
Afin de suivre la problématique de ce mémoire, nous allons détailler la
conception d’une orthèse thermoformée.

Conception d’une orthèse thermoformée :


Avant toute conception d’une orthèse plantaire, un examen clinique en décharge,
en charge et en dynamique sera effectué.

Étape 1 : Prise d’empreinte avec le podographe


On place le pied sur la toile du podographe qui contient de l'encre (en face
inférieure) et dans lequel on a inséré une feuille de papier. On pourra éventuellement
marquer les repères osseux préalablement repérés lors de la palpation. Le patent retire
son pied en déroulant le pied.
On obtient un podogramme qui représente les zones d’appuis. Les zones d’hyper-appuis
sont visibles par la présence de couleur plus foncée.

Étape 2 : Choix de la base ou semelle première


Dans le cadre d’une orthèse plantaire thermoformée nous utiliserons une résine
en polyester de type Podiaflex®, Colorflex® d’épaisseur pouvant aller de 0,8 mm à 1,9
mm. Ce type de résine se forme à partir de 70º Celsius de chauffe.

Étape 3 : Moulage au pied


Pour cette étape, différentes techniques et appareils peuvent être utilisés.
- L’utilisation d’un pistolet thermique ou d’un empreinteur sous vide de type
Mobilab® pour chauffer la résine

                                                                                                               
81
Ibid.
82
LE NORMAND, G., art.cit. 2012.  

 
30  
 
- L’utilisation d’orthofeuilles ou d’empreinteurs sous vide à billes de verres de
type Feet Print® pour mouler la résine au pied du patient en apportant ou non
déjà une correction.
- Nous positionnons le pied du patient sur la résine chauffée et une paire
d’orthofeuille ou Feet Print®

Etape 4 : Le choix des éléments


Le choix des éléments prend en compte différents paramètres comme :
- Objectif de compensation
- Objectif de correction
- Objectif de stabilisation
- Objectif de détente et incitation musculaire
- Objectif de reprogrammation posturale.

Mais aussi, la matière, la dureté shore…


Nous pouvons donc utiliser des élastomères de type Primtech®, PR20®, des EVA de
type Podieva® qui existent sous différents shores, des PE de type Podialene®, PE1000®,
mais également des résines.

Etape 5 : Façonnage des éléments :


Le façonnage des éléments se fera à partir de la prise d’empreinte ou directement sur la
résine par le biais du touret. Le but est de donner à l’élément sa forme finale et
d’accroître son efficience en fonction du projet thérapeutique.

Etape 6 : Assemblage des éléments, de la résine et du recouvrement.


Le choix du recouvrement se fera en fonction de ses caractéristiques (cuir,
microfibre, tissé…), mais aussi du patient (couleur / matière).

L’assemblage se fera par le biais de colle néoprène ou de colle en rouleau de type Nitto.
Afin d’assurer un collage efficace, il nous faudra encoller les deux parties en contact.

Etape 7 : Remise de l’orthèse plantaire


Cette étape est importante dans la prise en charge, le suivi du patient et la
validation du traitement. Car un traitement orthétique peut être efficace sur le papier
mais l’orthèse plantaire iatrogène par sa conception.
Il nous faudra :
- Vérifier que l’orthèse s’adapte au chaussant,
- Étudier la marche du patient avec ses orthèses,
- Écouter le patient : inquiétudes, gênes occasionnées…
- Donner des informations sur la bonne utilisation de l’orthèse et sur son entretien.

 
31  
 

4 Méthodologie
4.1 Conception d’une orthoplastie tramée hybride (=OTH®)
Pour pouvoir répondre à la problématique de mon mémoire, nous allons concevoir
une orthoplastie tramée hybride.
Cette orthoplastie tramée aura pour particularité l’intégration en face plantaire d’un
élément combiné : un sous-antéro capital de M1 et un sous-diaphysaire de M1.
4.1.1 Élément sous antéro-capital et sous-diaphysaire de M1
(En référence au cours de P. CAPELLE – Pédicure-Podologue et enseignant au sein de
l’institut de formation EFOM).

Élément sous antéro-capital Eléments rétro capitaux


Localisation Sous la tête métatarsienne de En arrière des têtes
l’hallux métatarsiennes

Limites Antérieure ACTIVE : Premier Antérieure ACTIVE: ligne des


espace sous digital. cols des métatarsiens
Postérieure : ligne des cols ou Médiale: parois de la chaussure
quelques millimètres en arrière des Médiane: ligne courbe joignant
sésamoïdes. limite antérieure et limite
Médiale : parois de la chaussure postérieure
Médiane ACTIVE : lecture de
l’empreinte parallèle à l’axe du
pied

Actions - Soulève le métatarsien - Augmente la surface


- Anticipe la mise en charge d’appui de la tête métatarsienne
de la tête métatarsienne au sol
- Donc permet une décharge - Augmente la zone de
relative des têtes non appareillées réaction du sol de l’avant-pied
- Le temps d’appui de la tête vers la diaphyse (en avant)
métatarsienne est plus long - Diminue la pression
- Anticipe la formation de la plantaire. Ne soulève pas le
métatarso-phalangienne métatarsien !
- Positionne en flexion - Agit de 15 à 40% du pas
passive la métatarso-phalangienne en plantigrade et au début de la
- Intériorise et en phase phase digitigrade.
dynamique, met en tension les
fléchisseurs de l’hallux
- Agit de 15% à 50% du pas
en plantigrade et digitigrade
- Capitonne la première tête
métatarsienne

 
32  
 
Les éléments RC peuvent avoir leur action complétée par des éléments SAC qui
agissent, en plus, en digitigrade.

La fabrication même de l’orthoplastie tramée suivra la procédure de Mme S.


VILLENEUVE (fiche de lecture 12).

4.1.2 Les grandes étapes de fabrication de l’OTH®


1- Incitation de correction à l’aide de strappal®,
2- Mise en place du patron tramé,
3- Mise en place du SAC et du sous-diaphysaire (élément combiné) en face
inférieure de la tramée. Collé à l’aide de néoprène sans toluène.
4- Mélange des élastomère de silicone : 100% de pâte A correspondant au
catalyseur (couleur gris clair), 2/3 de pâte B de shore 20 et 1/3 de pâte B de shore 45. Le
mélange de la pate A et B se fera à 50/50,
5- Addition par étage du complexage et de la trame,
6- Application au pied,
7- Mise du film alimentaire pour lisser l’orthoplastie,
8- Mise en charge,
9- Séchage,
10- Travail de façonnage en laboratoire.

4.2 Protocole

Le protocole comportera plusieurs étapes d’analyse :


- Une analyse du pied, du membre inférieur et la posture du patient sans
traitement.
- La conception d’une orthèse plantaire thermoformée avec la combinaison d’un
élément sous la tête de M1 et sa diaphyse. De plus, une analyse du patient en statique
avec l’orthèse au pied sur plateforme podométrique MediCapteurs® plus les autres tests
du protocole.
- La conception d’un orthoplastie tramée ultra fine pour hallux valgus. De plus,
une analyse du patient en statique avec l’orthoplastie tramée ultra fine au pied sur
plateforme podométrique MediCapteurs® plus les autres tests du protocole.
- Une analyse du patient en statique avec l’orthèse plantaire et la OUF® sur
plateforme podométrique MediCapteurs® plus les autres tests du protocole.
- Puis la conception de l’orthoplastie tramée hybride et d’une analyse du patient
en statique avec l’orthoplastie tramée hybride au pied sur plateforme podométrique
MediCapteurs® plus les autres tests du protocole.
-
4.2.1 Profil de patients étudiés
Pour cette étude, j’ai donc décidé de cibler mes recherches sur des patientes entre
20 et 35 ans, avec des contraintes de chaussant ayant une activité professionnelle
différente, mais présentant toutes les deux un hallux valgus réductible ou semi
réductible et un déficit fonctionnel du premier rayon.

 
33  
 
Ce travail portera sur deux femmes actives de 22 et 23 ans présentant les critères
ci-dessus.

Patiente 1 :
Mme MG, née le 26/05/1993, présente un hallux valgus de 25º et une insuffisance
fonctionnelle du premier rayon avec une forte pronation de l’avant-pied. La patiente est
suivie par un podologue pour des troubles stato-dynamiques depuis 1 an. Elle travaille
dans un magasin de sport et doit porter des baskets. Elle présente des douleurs au niveau
de l’aponévrose plantaire bord médial. En fin de journée et/ou marche, elle présente des
douleurs sur le bord latéral du pied. Après une anamnèse complète et m’être assuré que
Mme MG comprenait le protocole, j’ai mis en place un examen clinique protocolaire
(voir annexe 7.2).

Patiente 2 :
Mme MC, née le 05/05/1994, présente un hallux valgus de 22º et une insuffisance
fonctionnelle du premier rayon avec une pronation de médio-pied. La patiente est suivie
par un podologue pour des troubles stato-dynamiques depuis 3 ans. Elle travaille dans le
domaine paramédical et porte des sabots hospitaliers. Elle présente des douleurs au
niveau de l’aponévrose plantaire bord médial. En fin de journée, elle présente des
douleurs sur le bord médial du genou et sous l’hallux. Après une anamnèse complète et
m’être assuré que Mme MC comprenait le protocole, j’ai mis en place un examen
clinique protocolaire (voir annexe 7.2).

4.2.2 Outils utilisés


Différents outils seront utilisés pour cette étude, que ce soit pour la confection de
l’orthèse plantaire thermoformée, de l’orthoplastie tramée et l’orthoplastie hybride. Des
outils d’analyse seront également utilisés.

Semelle thermoformée :
Les matériaux utilisés pour la fabrication de l’orthèse plantaire seront :
- Base : Podiaflex® bleu de 1,2mm
- Élément : Fabrication d’un SAC et sous-diaphysaire en Podiamic® 160
- Recouvrement : Sportcover® 0,8 mm noir.

Orthoplastie tramée :
Les matériaux utilisés pour la fabrication de l’orthoplastie tramée seront :
- Trame : Tout Prêt® bande à fissure fine. Largeur de 8 cm
- Podorsil® 3P partie A base, couleur gris claire
- Podorsil® 3P partie B45 ferme. Quantité : 1/3 du mélange
- Podorsil® 3P partie B20 souple. Quantité : 2/3 du mélange
- Film étirable alimentaire
- Strappal® 2,5 cm x 10cm

Orthoplastie Tramée Hybride (=OTH) :


Les matériaux utilisés pour la fabrication de l’orthoplastie tramée hybride seront :

 
34  
 
- Trame : Tout Prêt® bande à fissure fine. Largeur de 8 cm
- Podorsil® 3P partie A base, couleur gris claire
- Podorsil® 3P partie B45 ferme. Quantité : 1/3 du mélange
- Podorsil® 3P partie B20 souple. Quantité : 2/3 du mélange
- Film étirable alimentaire
- Élément : Fabrication d’un SAC et sous-diaphysaire en Podiamic® 160

Outils d’analyse :
Nous effectuerons une analyse comparée. En effet, nous analyserons les
patientes sans traitement, avec l’orthèse plantaire, l’orthoplastie tramée et enfin
l’orthoplastie tramée hybride, dans le but de comparer les adaptations corporelles du
patient et de pouvoir étudier l’action de ses différents traitements.

Nous mettrons donc en place ces premiers tests sans traitement :


- la plateforme podométrique statique et dynamique – MediCapteurs® Win-Pod83
- Test posturo-dynamique,
- Test de flexion debout / Bassani,
- Test d’agrippement de l’Hallux,
- Mesure de la hauteur de la tubérosité du naviculaire en charge,
- Test de la limitation fonctionnelle de l’hallux,
- Mesure de la déviation de l’hallux valgus,
- Test unipodal,
- Schuss clinique,
- Chaine stabilisatrice,
- Analyse des phases de la marche – étude dynamique du pied sur plateforme.

Puis ces tests avec traitements :


- Plateforme podométrique en statique traitement au pied (MediCapteurs® Win-
Pod)
- Test posturo-dynamique,
- Test de flexion debout / Bassani,
- Test unipodal et chaîne stabilisatrice.

4.3 Résultats

Vous trouverez en annexe 7.2 les résultats détaillés du protocole pour les patientes
Mme MG et Mme MC.
Á travers cette étude comparative posturologique de MediCapteurs® et les
différents tests (validés par Mme R. FOURAGE, Podologue, Posturologue,
Responsable de la clinique de l’IFPP de Rennes), nous pouvons faire ressortir les points
suivants :

- Chacun des traitements apportent une modification positive, aux systèmes


d’équilibration postural et biomécanique et ceci, chez nos deux patientes

                                                                                                               
83  http://www.medicapteurs.fr/fr/produits/1/win-­‐pod,  page  consulté  le  28/04/2017  

 
35  
 
- Le port de l’orthèse seule a pour conséquence principale une meilleure
stabilisation du pied en unipodal mais entraine des appuis non uniformes.

- Le port de la OUF® a pour conséquence de réduire la sensation de gène. Les


tests posturo-dynamique et Bassani sont améliorés. Ce traitement est adéquat en cas
d’épine irritative d’appui plantaire consciente ou inconsciente. Cependant, elle n’a
aucun effet sur les tests biomécaniques.

- La combinaison des différents traitements (orthèse plantaire + OUF®) apportent


une amélioration, aux systèmes d’équilibration postural et biomécanique, mais n’est pas
tolérées par les patientes. En effet, elles trouvent l’ensemble désagréable sous le pied,
prenant trop de place malgré une sensation de meilleure stabilisation en unipodal.

- Le port de l’Orthoplastie Tramée Hybride met en avant à travers les différents


tests une véritable amélioration des tests posturaux et biomécaniques ainsi qu’une
meilleure répartition globale des appuis plantaire. Les patientes expriment ne pas sentir
de gène par le port de ce produit.

2500  
2000  
1500  
1000   Pied  G  MG  
500   Pied  D  MG  
0   Pied  G  MC  
Pied  D  MC  

Figure 4 : Évolution de la pression maximale en g/cm3 au cours des différents traitements

100  
90  
80  
70  
60  
50  
40   Pied  G  MG  
30  
20   Pied  D  MG  
10  
0   Pied  G  MC  
Pied  D  MC  

Figure 5 : Évolution de la surface d'appui en cm2 au cours des traitements

 
36  
 
5 Discussion

A travers ce protocole d’initiation à la recherche, nous constatons que la


combinaison entre un élément d’orthèse plantaire et d’une orthoplastie tramée peut
apporter une solution dans le cadre d’un hallux valgus et d’une insuffisance
fonctionnelle du premier rayon.

Cependant, cette étude doit d’être mise en place sur un panel plus important dans le
but de valider la pérennité de ce type de fabrication et/ou de produit. De plus, une
analyse dynamique doit également être mise en place car l’action des traitements peut
être différents.

6 Conclusion

Ce travail avait pour but de répondre à la question : comment réussir à apporter un


appui sous la tête de M1, dans la conception d'une orthoplastie tramée, dans le cadre
d'une insuffisance du premier rayon pour des patients atteints d’hallux valgus réductible
ou semi-réductible ?

La lecture de différents articles m’a permis de faire un rappel sur une pathologie
fréquemment rencontrée en Pédicurie-Podologie : hallux valgus. De plus, cela m’a
permis de faire un état des lieux et de donner une définition sur l’insuffisance
fonctionnelle du premier rayon. Cette étape fut pour moi un véritable travail de
recherche bibliographique qui ont enrichi ma vision globale sur ce type de pathologie
tout en me permettant de pouvoir imaginer et créer un traitement.

La partie protocolaire m’a initiée au plaisir de la recherche, de l’analyse de


données et à la conceptualisation d’un produit hybride : une orthèse nouvelle qui
combine tous les savoir-faire d’un Pédicure-podologue.
Le but pour moi, sera maintenant de mettre en place une étude plus large afin
d’améliorer la technique de fabrication, valider la pérennité de ce type de produit et
d’apporter une solution globale et minimaliste à mes patients.

Ce travail d’initiation à la recherche et ses 3 années de formation vont me


permettre d’aborder le métier de Pédicure-Podologue sous un autre œil plus acéré. En
effet, je considère que cette formation a permis de me construire une nouvelle identité
personnelle et professionnelle et que ce travail d’initiation à la recherche m’a permis de
modifier mon positionnement par rapport à ma 1ère année d’étude en pédicurie
podologie et dans le monde biomécanique, proprioceptif et postural.
Je suis en effet, plus ouvert aux problématiques rencontrées auprès de mon patient et
cela devrait me permettre d’apporter avec plus de d’aisance un traitement à travers nos
connaissances communes, car à mon sens tous est biomécanique, proprioceptif et
postural.

 
37  
 

7 Annexes
7.1 Tests : Dynamique, biomécanique et postural84,85,86,87,88,89,90

7.1.1 Tests de mise en évidence d’une insuffisance fonctionnelle du premier rayon


→ Test d’agrippement du papier (test de force) : Ce test a pour but de mettre en
évidence un déficit de force musculaire des fléchisseurs des orteils. Il peut être mis en
place uniquement sur l’hallux. Pour cela, le podologue devra positionner la cheville du
patient à 90º, genou non fléchi et placer une feuille cartonnée sous les deux phalanges
de l’hallux. Le podologue devra tirer la feuille pendant que le patient essayera de
maintenir celle-ci. Si le patient est incapable de tenir la feuille, le test est positif.

→ Mesure de la hauteur de l’os naviculaire (évaluation de l’alignement osseux) : Pour


cela, nous marquons la partie inférieure de la tubérosité du naviculaire en appui sur le
sol. Par la suite, nous mesurons la distance entre le sol et la tubérosité du naviculaire. La
hauteur peut être importante en cas de pied creux. La hauteur physiologique est de 3,5
cm et la hauteur sous tégumentaire est de 1,8 cm. En cas d’effondrement de l’arche
interne nous avons une diminution de ces mesures.

→ Mise en évidence du Varus / Valgus de l’avant-pied : Pour cela, le patient sera en


décubitus ventral les pieds en dehors de la table d’examen. Le praticien positionnera la
sub-talaire en position neutre tout en mettant une force de flexion dorsale sur la 4ème et
5ème tête métatarsienne. La mesure se fera avec un goniomètre ou par une estimation
visuelle.

→ Test de limitation fonctionnelle de l’hallux : L’amplitude articulaire en flexion de


l’hallux est de 40º et en extension de 90º. Le test de limitation fonctionnelle de l’hallux
mis en avant dans l’ouvrage Examen clinique de l’appareil locomoteur (J. CLELAND et
S. KOPPENHAVER, 2011)91 consiste à positionner le pied du patient en décharge sur le
rebord de table. Le praticien immobilisera l’articulation sub-talaire dans une position
neutre tout en positionnant le premier rayon en flexion dorsale. Puis de l’autre main, il
                                                                                                               
84
COME, D. in, Revue du Podologue nº29, « La colonne interne », Elsevier, Paris, Septembre- Octobre
2009, pp.1-2.
85
LACÔTE, M., CHEVALIER, A-M., MIRANDA, A., BLETON, J-P., Evaluation clinique de la
fonction musculaire – (6e éd.) Éditions Maloine, Paris, 2008, p 352-389.
86
CLELAND, J., KOPPENHAVER, S., Examen clinique de l’appareil locomoteur – Tests, évaluation et
niveaux de preuve – (2ème éd.). Elsevier, Paris, 2011. pp.356 - 373.
87
PERRIER, A. in, Revue du Podologue volume 9, nº54 « Biomécanique de l’aponévrose plantaire »,
Elsevier, Paris, Novembre 2013, p.10 à 13.
88
BARRE, T., DESTAS, M., DUPLOUY, M., et GAULLET, J-C., in, EMC, « Examen clinique du pied
et du membre inférieur par le pédicure-podologue ». vol.9, janvier 2013.
89
BUSQUET, L., Influences proprioceptives de la chaîne de fermeture. Les chaînes musculaires Tome IV
– Membres inférieurs. Édition Frison-Roche, Paris, 1997, p.204 à 206.
90
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saut_à_la_perche#Impulsion_et_flexion_de_la_perche, page
consultée le 21 avril 2017.
91
CLELAND, J., KOPPENHAVER, S., op.cit.2011.  

 
38  
 
effectuera une flexion dorsale de la phalange proximale de l’hallux. Le test est positif
quand le praticien ressentira immédiatement une flexion plantaire du premier
métatarsien quand P1 de l’hallux s’étend.

→ Test de Windlass92: Ce test est également utilisé en charge (= test de Jack) afin de
corriger un éventuel valgus d’arrière-pied. Cependant, nous utilisons le test de Windlass
(= Test de Guindeau) pour mettre en évidence des douleurs ou une inflammation de
l’aponévrose plantaire. Pour cela, le patient est positionné en décubitus dorsal sur la
table d’examen. Le praticien positionnera le genou du patient à 90º, stabilisera la
cheville en position neutre, puis effectuera une flexion dorsale simultanée des deux
phalanges de l’hallux. Le test est positif si une douleur se produit en fin d’extension de
la métatarso-phalangienne de l’hallux.

→ Évaluation des mouvements du pied pendant la marche : c’est une des évaluations
les plus importantes de l’examen clinique, elle commence dès l’entrée du patient dans la
salle d’examen. Le pied et le corps sont étudiés segment par segment mais aussi dans
leur globalité synergique. En effet, une forte pronation de l’avant-pied peut entraîner
une rotation interne du segment jambier, puis une rotation interne de cuisse, une
antéversion homolatérale du bassin, le plateau sacré suivra le mouvement du bassin en
effectuant une bascule sur le plan frontal et une rotation sur le plan horizontal, par
exemple.

                                                                                                               
92
PERRIER, A, art.cit. 2013.

 
39  
 

7.1.2 Tests dans le cadre de la confection d’une orthoplastie tramée


1) Posturo dynamique93,94,95:
L’épreuve posturo dynamique est un test permettant d’évaluer des troubles ostéo-
articulaires, la physiologie du tonus musculaire, de repérer d’éventuelles épines
irritatives d’appui plantaire (=EIAP).
Protocole : Ce test sera réalisé sur sol dur et sur mousse (style Experten® de 2mm de
shore 20/25). Le patient sera debout dos à l’examinateur, pieds écartés correspondant à
la largeur de son bassin, les bras le long du corps, mâchoire desserrée et les yeux à
hauteur d’horizon. Dans un premier temps, le praticien provoquera des mouvements de
translation en positionnant ses mains au niveau des ailes iliaques, le patient reste passif
pour cette étape.
Le praticien placera dans un second temps ses pouces sur la pente inférieure des épines
iliaques postéro-supérieures (=EIPS) et demandera au patient : d’incliner la tête dans un
sens, puis le tronc. L’examinateur devra faire attention que le patient ne compense pas
par une élévation controlatérale du bassin.
Puis le praticien renouvellera le test au niveau scapulaire. Pour finir, il demandera au
patient d’incliner la tête en plaçant les pouces au niveau cervical ou des oreilles.
Physiologiquement : la flexion latérale droite ou gauche doit induire des mouvements
combinés controlatéraux. En effet, nous devrions avoir une rotation controlatérale à
l’inclinaison lombaire et scapulaire. Cependant, au niveau cervical, nous devons
retrouver seulement une inclinaison.
Le test est positif : si nous ne retrouvons pas la physiologie des mouvements. De plus,
nous notons le scoring sur dur et mousse et évaluons la différence entre les deux afin de
connaître l’état postural du patient.
Ce test est également utilisé pour valider un traitement orthopédique.
Nous réalisons bien évidemment ce test des deux cotés.

2) Test de Jack 96:


Mise en tension du LFH et de l’aponévrose plantaire par une flexion dorsale de la
MTP1.
Le test est positif : dans le cadre où nous ne réduisons pas le valgus calcanéen et que
nous ne retrouvons pas la présence de l’isthme. Dans le cas contraire, nous tendons vers
un pied plat postural.
Nous réalisons bien évidemment ce test des deux cotés.

                                                                                                               
93
VILLENEUVE PARPAY, S. et VILLENEUVE, P., in, 41ème Entretiens de Podologie « Orthoplasties
Ultra Fines Tramées », 2016.
94
BARRE, T., DESTAS, M., DUPLOUY, M., et GAULLET, J-C., art.cit., janvier 2013.
95
VILLENEUVE, P., SCHUWER, F.,VILLENEUVE-PARPAY, S., in, Revue du Podologue n°17,
« Evaluation de l’action posturale des orthèses plantaires », Elsevier, Paris, Septembre-Octobre 2007.
96
BERRYMAN REESE, N., Bilan musculaire et sensitif – Bases et techniques. Éditions Maloine, Paris,
2003, p296-337.  

 
40  
 
3) Test monopodal – appui unipodal9798
Ce test est initialement tiré du Timed Up & Go Test mis en place pour prévenir les
éventuelles chutes d’un patient âgé. En podologie, nous l’utilisons afin de vérifier deux
éléments :
- Une éventuelle instabilité de cheville. En effet, nous demandons au patient de se
tenir sur un pied, mains le long du corps les yeux ouverts. Le patient doit tenir
au minimum 5 secondes sur une jambe sinon c’est significatif d’un patient à fort
risque de chute (Timed Up & Go Test), dans le cas d’un examen en podologie,
nous demandons au patient de tenir environ 12 secondes afin de pouvoir évaluer
les éventuels mouvements de latéralité de la cheville.
- Ce test est également une représentation de la réaction dynamique. Nous passons
plus de temps en monopodal pendant la marche qu’en bi-podal.
Physiologiquement, il y a une instabilité première en valgus, puis le patient doit
se stabiliser.
Nous réalisons bien évidemment ce test des deux cotés.

Figure 6 : Représentation du cycle de marche - Movement & Sport Sciences nº93, 2016

4) Schuss clinique
Le test de Schuss clinique permet pendant un examen clinique podologique d’évaluer
une instabilité de genou, un genu valgum ou varum dynamique et un syndrome rotulien.
Pour cela, nous demandons au patient de se mettre en position unipodale sur la jambe de
son choix, puis de faire une flexion de genou d’environ 30º.
Le test est positif : si le genou se déjette en dedans ou dehors signe d’instabilité et/ou de
genu valgum / varum dynamique. En cas de craquements, douleurs, dérobements du
genou, il est important d’investiguer le genou dans le cadre d’un potentiel syndrome
rotulien.
Nous réalisons bien évidemment ce test des deux cotés.

                                                                                                               
97
Pr. A Yelnik. Evaluation clinique de l’équilibre. 2007-08.
98
BERRYMAN REESE, N., op.cit. 2003.  

 
41  
 
5) Chaîne stabilisatrice :
Ce test nous permet d’évaluer une éventuelle déficience du moyen fessier.
Pour cela, le patient sera dos à l’examinateur. Le praticien place ses pouces sur la pente
inférieure des épines iliaques postéro-supérieures (=EIPS). Il demandera au patient de
se mettre en appui unipodal genou au même niveau.
Physiologiquement : En appui unipodal droit, c’est l’hémi-bassin gauche qui s’élève.
Le test est positif : quand l’hémi-bassin non portant ne s’élève pas ou chute, c’est signe
d’une déficience de la chaine stabilisatrice du coté homolatéral à l’hémi-bassin non
portant.
Nous réalisons bien évidemment ce test des deux cotés.

6) Test de Flexion debout (=TFD) et Bassani pouces montants99, 100, 101


Ce test a pour fonction d’étudier trois choses : la présence d’une dysfonction sacro-
iliaque, d’une hypertonie du côté du pouce montant et de tester la hauteur de nos
éléments de semelle.
Protocole : Le patient est debout dos au praticien. L’examinateur place ses pouces sur la
pente inférieure des épines iliaques postéro-supérieures (=EIPS). En gardant les genoux
en extension, le patient effectuera une antéflexion de la tête dans un premier temps, puis
de la ceinture scapulaire puis de la ceinture lombaire. Le praticien évaluera la symétrie
des mouvements des EIPS. Lors du Bassani pouces montants nous effectuerons ce test
également au niveau des apex scapulaires et au niveau cervical.
Le test est positif : du coté ou EIPS monte plus que l’autre. Le Bassani sera
essentiellement utilisé pour valider la hauteur de nos éléments.
Nous pouvons également coupler le test de TFD avec le test de la flexion assis (= TFA),
qui permettra de différencier une dysfonction sacro-iliaque d’une dysfonction ilio-
sacrée.

7) Plateforme podométrique :
C’est un outil complémentaire à l’examen clinique du podologue. Elle peut s’utiliser en
statique et en dynamique. Le principe repose sur une plateforme recouverte de capteurs
de pression. Le concept repose sur la 3ème loi de Newton : « L'action est toujours égale
à la réaction ; c'est-à-dire que les actions de deux corps l'un sur l'autre sont toujours
égales et de sens contraires. » C’est donc grâce à ces capteurs que nous pouvons
déterminer le centre de pression plantaire, la projection du centre de gravité ainsi que la
gate line en dynamique.

                                                                                                               
99  VAUCHER, P., École Suisse d’Ostéopathie, 2005. Test de l’articulation sacro-iliaque.  
100  CLELAND, J., KOPPENHAVER, S., op.cit. 2011.  
101  FOURNIER, C., in, Annales de kinésithérapie n°6, « Le test des pouces postural » Masson, Paris,

1993, pp. 315-317.  

 
42  
 

7.2 Résultats détaillés du protocole

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MG, née le 26/05/1993, 170 cm, 52kg, droitière, pointure 40

Analyse sans traitement :

Posturo-dynamique :

Gauche Droite Gauche Droite


C x x C x x
D / x D x
L x / L x
PP x x PP x x
Dur Mousse

BASSANI :

Gauche Droite
C ↑
D ↑
L ↑
IJ ↑

Test Agrippement : Positif

Hauteur de la tubérosité du naviculaire : 3,5 cm bilatéralement

Mesure déviation de l’hallux valgus : Angle entre M1 et P2 de l’hallux = 25º

Test unipodal : À 5 secondes, Mme MG perd l’équilibre avec effondrement de l’arche


médiale. À 12 secondes, même résultats et recherche de stabilité sur la bande externe du
pied.

Schuss clinique : Instabilité de genou et genu valgum dynamique

Chaine stabilisatrice : Chaine instable bilatéralement

Plateforme podométrique (voir figure 5 MediCapteurs) : Nous retrouvons une surface


d’appui et une pression plus important sur le pied gauche (78 cm2 contre 74 cm2 et une
pression de 1312 g/cm3 à gauche contre 1204 g/cm3 à droite). L’analyse posturologique
fait apparaître une diminution des isthmes bilatéralement plus prononcée sur la droite.
Nous retrouvons une surface d’appui plus sur l’avant-pied droit à l’inverse du pied
gauche.
En statique, sans traitement nous avons une empreinte proche d’un pied plat valgus.

 
43  
 

Analyse de la marche (voir figure 7 MediCapteurs) : Forte phase talonnière dans un


premier temps, puis pronation du médio-pied entraînant une rotation interne de genou,
puis brève propulsion de l’avant-pied. Absence de propulsion par la pulpe de l’hallux.

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MC, née le 05/05/1994, 158 cm, 58kg, droitière, pointure 38

Analyse sans traitement :

Posturo-dynamique :

Gauche Droite Gauche Droite


C x x C / /
D x x D x
L x / L x
PP / PP
Dur Mousse

BASSANI :

Gauche Droite
C ↑
D ↑
L ↑
IJ ↑

Test Agrippement : négatif

Hauteur de la tubérosité du naviculaire : 2,5 cm bilatéralement

Mesure déviation de l’hallux valgus : Angle entre M1 et P2 de l’hallux = 22º

Test unipodal : À 5 secondes, Mme MC à des mouvements latéraux. À 12 secondes,


effondrement de l’arche médiale puis équilibration en supination

Schuss clinique : Instabilité de genou + genu valgum dynamique

Chaine stabilisatrice : RAS

Plateforme podométrique (voir figure 6 MediCapteurs) : Nous retrouvons une surface


d’appui et une pression plus important sur le pied gauche (76 cm2 contre 74 cm2 et une
pression de 1373 g/cm3 à gauche contre 1109 g/cm3 à droite). L’analyse posturologique
fait apparaître une diminution d’isthme à droite et une absence à gauche. Nous
retrouvons une surface d’appui plus importante bilatéralement sur l’arrière pied (66% à

 
44  
 
gauche et 62% à droite). Une absence d’appuis pulpaires bilatéralement avec un faible
appui sous M1 à droite avec un report de charge sur les rayons médians.
En statique, sans traitement, nous avons une empreinte proche d’un pied plat valgus.

Analyse de la marche (voir figure 8 MediCapteurs) : Nous avons une attaque talonnière,
un disparition de l’isthme à droite et une forte pronation de l’avant-pied bilatéralement
avec une empreinte pulpaire bien marquée pendant la marche. Nous retrouvons aussi
une rotation interne de genou et une faible bascule scapulaire opposée au genu valgum
dynamique.

Analyse générale :
Chez les deux patientes nous retrouvons des points communs sur l’enregistrement
posturologique de MediCapteurs comme :
- Une répartition anarchique des appuis sous la palette métatarsienne.
- Une diminution ou disparition de l’isthme.
- Un faible appui de l’hallux en statique.
- Une surface d’appui postérieur importante. Nous retrouvons une moyenne de
60% d’appui sur la zone talonnière pour 40% sur l’avant pied.

De plus, nous retrouvons des patientes généralisées sur le posturo-dynamique et un


Bassani positif.
Nous retrouvons en moyenne, un hallux valgus droit supérieur à 20º mesuré en charge.
De plus, les deux patientes montent une perte d’équilibre avec effondrement de l’arche
interne en test unipodal au bout de 5 secondes.

L’analyse de la marche, fait apparaître des points communs mais aussi des différences.
En effet, les deux patientes présentent une forte pronation du médio-pied mais une
propulsion d’avant-pied différent. Mme MG déporte sa propulsion sur les rayons
médians alors que, Mme MC à une propulsion sur la pulpe de l’hallux.

À travers cette première analyse podométrique et les différents test, nous décidons de
proposer un traitement uniquement sur le pied droit (angulation du l’hallux valgus plus
important et pied présentant le moins de surface en cm2 au sol).

 
45  
 

Figure 7 : MediCapteurs - Mme MG sans traitement

 
46  
 

Figure 8 : MediCapteurs - Mme MC sans traitement

 
47  
 

Figure 9 : MediCapteurs - Mme MG étude dynamique

Figure 10 : MediCapteurs - Mme MC étude dynamique

 
48  
 
7.2.1 Cas clinique 1 : Orthèse plantaire – Tests : biomécanique et postural

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MG, née le 26/05/1993, 170 cm, 52kg, droitière, pointure 40

Analyse avec traitement orthèse plantaire thermoformée :

Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x x C ↑
D / x D ↑
L x x L
Traitement

Test unipodal et chaine stabilisatrice :


Test unipodal : identique aux tests sans traitement
Chaine stabilisatrice : Chaine stable du côté du traitement.

Plateforme podométrique statique (voir figure 9 MediCapteurs) : à travers le port d’une


orthèse thermoformé et de l’élément combiné, nous retrouvons toujours une disparité
entre la gauche et la droite sur les surfaces d’appui et les pressions. Cependant, la
pression moyenne est maintenant plus importante à droite. L’analyse posturologique fait
apparaître des pressions plantaires anarchiques, avec un pic de pression sous la
tubérosité du naviculaire en regard du débord de l’orthèse.
Nous retrouvons du coté du traitement (droit) une meilleure répartition des appuis sous
les têtes métatarsiennes.

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MC, née le 05/05/1994, 158 cm, 58kg, droitière, pointure 38

Analyse avec traitement orthèse plantaire thermoformée :

Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x x C ↑
D / / D ↑
L x x L ↑
Traitement

Test unipodal et chaine stabilisatrice : Test unipodal : absence de mouvement latéraux,


puis mise en supination à 15 secondes.

 
49  
 
Plateforme podométrique statique (voir figure 10 MediCapteurs) : Juste par le port
d’une orthèse thermoformée et de l’élément combiné, nous retrouvons une symétrie
entre la gauche et la droite sur les surfaces d’appui et les pressions et une augmentation
de la postériorisation de la patiente (79% en arrière gauche et 73% en arrière droite).
L’analyse posturologique fait apparaître une augmentation de la pression sous le 5ème
rayon à droite et une augmentation sous la tête de M1 droite.

Analyse générale :
L’analyse posturologique MediCapteurs® du port de l’orthèse thermoformée avec
l’élément combiné (sous antéro-capital + sous-diaphysaire) met en avant des similitudes
quant à l’empreintes mais aussi au travers les différents tests.
En effet, nous retrouvons :
- une diminution générale de la surface d’appui sous le pied d’environs 15 cm2
(+/- 5cm2),
- Une empreinte talonnière moins marquée malgré une répartition postérieure
augmentée. Augmentation de 14% sur le pied droit et 22% pour le pied gauche
pour Mme MG et de 17% à droite et 19% à gauche pour Mme MC.
- Une diminution de l’isthme controlatérale au traitement et la présence de points
d’appui plus importants du coté du traitement, en regard de l’élargissement du
rebord de l’orthèse thermoformée,
- Une répartition moins uniforme des appuis sur l’avant-pied

Cependant, nous retrouvons une amélioration des tests posturo-dynamique, et du


Bassani. Le test unipodal met en avant un pied plus stable sur les 10 premières secondes
pour Mme MC. Chez Mme MG, nous retrouvons un maintien de la chaine stabilisatrice
homolatéral au traitement.

Le port de l’orthèse avec l’élément combiné n’est pas suffisant en statique pour apporter
une bonne répartition des appuis et apporter une stabilité en unipodal après 10 secondes,
malgré un maintien du médio-pied par la résine.

 
50  
 

Figure 11 : MediCapteurs - Mme MG analyse orthèse thermoformée + élément SAC et sous diaphysaire

 
51  
 

Figure 12 : MediCapteurs - Mme MC analyse orthèse thermoformée + SAC et sous diaphysaire

 
52  
 

7.2.2 Cas clinique 2 : Orthoplastie Tramée – Tests : biomécanique et postural

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MG, née le 26/05/1993, 170 cm, 52kg, droitière, pointure 40

Analyse avec traitement orthoplastie ultra fine:

Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x x C ↑
D D ↑
L x x L ↑
Traitement

Test unipodal et chaine stabilisatrice : identique aux tests sans traitement

Plateforme podométrique statique (voir figure 11 MediCapteurs) : L’écart de pression


maximale et de pression moyenne diminue entre le pied gauche et droit (1253 g/cm3 à
gauche contre 1224 g/cm3 à droite et une pression moyenne de 335 g/cm3 à gauche
contre 343 g/cm3 à droite). L’analyse posturologique fait apparaître une diminution de
l’isthme à gauche et une réapparition franche à droite. Nous retrouvons une répartition
avant-pied et arrière-pied équivalente, avec une pression postérieure plus importante
bilatéralement.
Nous retrouvons une répartition uniforme (même avec la présence d’hypo-appuis) des
appuis sous les têtes métatarsiennes bilatéralement. Cependant, il y a une absence de
pression pulpaire à droite et partielle à gauche.

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MC, née le 05/05/1994, 158 cm, 58kg, droitière, pointure 38

Analyse avec traitement orthoplastie ultra fine:

Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x / C
D D ↑
L x x L
Traitement

 
53  
 
Test unipodal et chaîne stabilisatrice : À 5 secondes, Mme MC à des mouvements
latéraux. À 12 secondes, effondrement de l’arche médiale puis équilibration en
supination

Plateforme podométrique statique (voir figure 12 MediCapteurs) : L’écart de pression


maximale et de pression moyenne est quasi identique entre le pied gauche et droit (1133
g/cm3 à gauche contre 1189 g/cm3 à droite et une pression moyenne de 410 g/cm3 à
gauche contre 409 g/cm3 à droite). L’analyse posturologique fait apparaître une
réapparition de l’isthme à droite. Nous retrouvons une patiente très postériorisée avec
80% d’appui en postérieur.
L’empreinte fait apparaître un appui sous la tête de M1 et de la pulpe de hallux du côté
du traitement.

Analyse générale :
L’analyse posturologique MediCapteurs du port de l’orthoplastie tramée ultrafine
(OUF®) met en avant :
- Une augmentation de la répartition postérieure,
- La présence d’appui pulpaire de l’hallux du côté homolatéral au traitement,
- Un élargissement de l’isthme homolatéral au traitement,
- Une diminution de la pression maximale en g/cm3

Nous avons un test posturo-dynamique amélioré en dorsal chez les deux patientes, un
Bassani amélioré chez Mme MC et non chez Mme MG.
Le test unipodal et de chaîne stabilisatrice est identique au tests sans traitement.

Cette analyse met en avant des points d’amélioration sur la posture des patientes, mais
nous retrouvons malgré tout des données très proche de l’analyse sans traitement au
niveau biomécanique.

 
54  
 

Figure 13 : MediCapteurs - Mme MG analyse OUF®

 
55  
 

Figure 14 : MediCapteurs - Mme MC analyse OUF®

 
56  
 
7.2.3 Cas clinique 3 : Orthèse + orthoplastie – Tests : biomécanique et postural

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MG, née le 26/05/1993, 170 cm, 52kg, droitière, pointure 40

Analyse avec traitement orthèse plantaire thermoformée et orthoplastie ultra fine :

Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x x C ↑
D D
L / / L
Traitement

Test unipodal et chaine stabilisatrice : Bon maintien à 5 secondes, nous retrouvons des
mouvements latéraux à 10 secondes, puis une position de compensation en supination
après 15 secondes. Légère chute du coté droit après quelques secondes en appui
unipodal.

Plateforme podométrique statique (voir figure 13 MediCapteurs) : Pratiquement le


même constat qu’avec le port de l’orthèse thermoformée mais changement de pied
d’appui. Il y a une postériorisation droite de la patiente.

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MC, née le 05/05/1994, 158 cm, 58kg, droitière, pointure 38

Analyse avec traitement orthèse plantaire thermoformée et orthoplastie ultra fine :

Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x x C ↑
D / / D ↑
L x x L
Traitement

Test unipodal et chaine stabilisatrice : Test unipodal : absence de mouvement latéraux,


puis mise en supination à 15 secondes.

Plateforme podométrique statique (voir figure 14 MediCapteurs) : L’écart de pression


maximale et de pression moyenne diminue entre le pied gauche et droit (1829 g/cm3 à
gauche contre 1750 g/cm3 à droite et une pression moyenne de 513 g/cm3 à gauche

 
57  
 
contre 561 g/cm3 à droite). Nous retrouvons une répartition avant-pied et arrière-pied
équivalente, avec une pression postérieure plus importante bilatéralement.
L’empreinte fait apparaître une diminution de l’isthme à droite et à gauche. Les
pressions avant-pied restent anarchiques et inégales entre la droite et la gauche.

Analyse générale :
L’analyse posturologique MediCapteurs du port de l’orthèse thermoformée, de
l’élément combiné et de la OUF® met en avant une vraie modification de la posture des
patientes du côté homolatéral.
En effet, nous retrouvons :
- Une diminution des isthmes et d’un appui sous le 5ème rayon.
- Une empreinte talonnière moins marquée pour les deux patientes.
- Nous perdons les appuis pulpaires du côté du traitement et à l’inverse
l’apparition d’appuis du côté controlatéral.
- Nous retrouvons un appui sous la tête de M1.

Les deux patientes font part du côté désagréable du port de ce type de dispositif.

Au niveau des tests, nous retrouvons des différences sur le Posturo-dynamisme et le


Bassani et des points communs sur le test unipodal comme une stabilisation du pied les
10 premières secondes, puis une mise en supination du pied pour un équilibrage.

La combinaison des deux traitements met en avant des actions différentes sur le système
d’équilibration postural et biomécanique chez les patientes. Cependant, elles sont toutes
les deux parfaitement d’accord pour confirmer l’aspect désagréable du port de ce type
de combinaison même si elles ont la sensation d’être plus stables.

 
58  
 

Figure 15 : MediCapteurs - Mme MG analyse orthèse thermoformée + élément combiné + OUF®

 
59  
 

Figure 16 : MediCapteurs - Mme MC analyse orthèse thermoformée + élément combiné + OUF®

 
60  
 
7.2.4 Cas clinique 4 : Orthoplastie Hybride – Tests : biomécanique et postural

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MG, née le 26/05/1993, 170 cm, 52kg, droitière, pointure 40

Analyse avec traitement Orthoplastie Tramée hybride:

Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x / C
D D
L / / L
Traitement

Test unipodal et chaine stabilisatrice :


- Test unipodal : Bon maintien à 10 secondes, puis mouvements latéraux à 15
secondes au niveau malléolaire. La patiente n’est pas gêné par le produit et le
trouve « plutôt agréable ».
- Chaine stabilisatrice : Maintien du coté droit.

Plateforme podométrique statique (voir figure 15 MediCapteurs) : L’analyse met en


avant une répartition avant et arrière-pied plus ou moins identique entre la gauche et la
droite (même si la pression avant est plus importante du coté du traitement), mais
également au niveau de la répartition totale des surfaces (80 cm2 à gauche pour 79 cm2
à droite) L’analyse posturologique fait apparaître une réapparition des isthmes, une
diminution des appuis talonniers.
Nous retrouvons une répartition uniforme (même avec la présence d’hypo-appuis) des
appuis sous les têtes métatarsiennes bilatéralement. Nous retrouvons également un
appui pulpaire de l’hallux droit et quelques appuis sous la pulpe de O3 et O4.
De plus, nous améliorons considérablement le Bassani et modifions le test posturo-
dynamique en levant certaines dysfonctions.

PROTOCOLE DE L’ORTHOPLASTIE TRAMEE HYBRIDE


Analyse comparative
Mme MC, née le 05/05/1994, 158 cm, 58kg, droitière, pointure 38

Analyse avec traitement Orthoplastie Tramée hybride:


Posturo-dynamique : BASSANI :

Gauche Droite Gauche Droite


C x / C
D D ↑
L x / L
Traitement

 
61  
 
Test unipodal et chaine stabilisatrice :
- Test unipodal : Bon maintien à 10 secondes, puis mouvements latéraux à 15
secondes au niveau malléolaire. La patiente ne trouve pas le produit gênant
- Chaine stabilisatrice : RAS.

Plateforme podométrique statique (voir figure 16 MediCapteurs) : L’analyse met en


avant une répartition avant et arrière-pied plus ou moins identique entre la gauche et la
droite mais également au niveau de la répartition totale des surfaces (70 cm2 à gauche
pour 82 cm2 à droite) L’analyse posturologique fait apparaître une réapparition des
isthmes.
Nous retrouvons une répartition quasi uniforme des appuis sous les têtes métatarsiennes
du coté du traitement. Nous retrouvons également un appui pulpaire de P2 de l’hallux
droit et sous la pulpe de O2, O3 et O4.

Analyse générale :
L’analyse posturologique MediCapteurs du port de l’Orthoplastie Tramée Hybride fait
apparaître :
- Une réapparition des isthmes bilatéralement,
- L’apparition d’un appui sous la tête de M1 et la pulpe de l’hallux bilatéralement,
- Une augmentation de la surface d’appui du pied en cm2 et une diminution de la
pression maximale en g/cm3

Nous avons une amélioration des tests posturo-dynamique et Bassani chez les deux
patientes.
Sur le test unipodal, nos deux patientes sont stables pendant 5 secondes, puis à 10
secondes présentent des petits mouvements latéraux au niveau des deux malléoles.
Le traitement ne modifie pas la chaine stabilisatrice chez Mme MC et l’améliore du côté
homolatéral au traitement chez Mme MG.

Les premiers tests montrent une amélioration du système d’équilibration postural et


biomécanique des patientes et une amélioration des appuis plantaire.

 
62  
 

Figure 17 : MediCapteurs - Mme MG analyse Orthoplastie Tramée Hybride

 
63  
 

 
64  
 
Figure 18 : MediCapteurs - Mme MC analyse Orthoplastie Tramée Hybride

 
Figure  19  :  Orthoplastie  tramée  hybride  

 
Figure  20  :  Orthoplastie  tramée  hybride  2  

 
65  
 
7.3 Fiches de lecture
FICHE DE LECTURE 1

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue Communication lors de la Journée scientifique de la Sofpod

Titre de la revue Anatomie du premier rayon


Auteur Michel PILLU
Date Mars 2009

Type de doc Article


Site/localisation www.sofpod.com
Mots-clés - Premier rayon,
- Arche médiale du pied,
- Articulations ellipsoïdes.
But de l’article Décrire la physiologie anatomique du premier rayon par Michel PILLU.
Méthodologie Article de référence
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - Le premier rayon forme l’arche médiale du pied et comprend les os du Talus à la
dernière phalange de l’hallux,
- Le fonctionnement de ce premier rayon est à mettre en lien avec les travaux
synergiques des muscles intrinsèques et extrinsèques, ainsi que par la présence de 2
articulations ellipsoïdes.
- La stabilité de ce premier rayon est assurée par des ligaments actifs et passifs.
Citation - Le premier rayon est composé des six os se succédant du talon à l’hallux. Il forme
l’arche médiale du pied.
- L’accent est à mettre sur les deux articulations ellipsoïdes qui sont toutes les deux
presque aux extrémités du premier rayon […] Ce parallélisme exprime le même
mode de fonctionnement de ces deux articulations pendant les phases d’appui et
durant la phase de propulsion de la marche.
- Chacune de ces articulations est stabilisée par un appareil musculaire adéquat.
Points Forts Points critiques
- Rappel anatomique du premier rayon - Absence d’explication sur la cinétique et cinématique
- Définition du premier rayon par un Docteur en de ce premier rayon.
biomecanique

 
66  
 
FICHE DE LECTURE 2

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue Revue du podologue nº29

Titre de la revue La colonne interne


Auteur Denis CÔME
Date Septembre Octobre 2009

Type de doc Article


Mots-clés - Colonne interne,
- Dysfonction de la colonne interne,
- Pathologies sus-jacentes,
- Métatarsalgies,
- Tendinopathies,
- Troubles posturaux.
But de l’article Donner une définition de la colonne interne et mettre en avant les conséquences
directes ou indirectes d’une première colonne dysfonctionnelle.
Méthodologie Article de référence
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - La colonne interne d’après Denis Côme est l’ensemble fonctionnel de l’hallux au
sommet de l’arche interne (talo-naviculaire), mais il met en avant que C1 n’est pas
dissociable de C2 et C3. Il exclut cependant le talus de l’arche interne et le classe avec
le pilier postérieur.
- Il y a une répartition de la charge sur l’avant pied majorée sur M2/M3 en règle
générale caractérisée par la typologie morpho-dynamique de M2. Cependant en cas de
déficience de la colonne interne ce n’est pas la quantité de charge qui est réellement
augmentée mais le temps d’appui sur les têtes médianes,
- Denis Côme dissocie dysfonction de mobilité (hypermobilité) de la colonne interne,
et pathologies créant de l’hypomobilité (hallux valgus, hallux rigidus...) qui ont toutes
les deux une conséquence sur la déficience de la conne interne.
- Corrélation entre déficience de la colonne interne et des pathologies comme :
métatarsalgies médianes, aponévrosite plantaire, tendinopathie du tractus illiotibial,
onychocryptose, instabilité de cheville, tendinopathie des muscles de la patte d’oie et
troubles posturaux.
Citation - La colonne interne […] élément propulseur indispensable ou encore colonne
dynamique décrite par Bourdiol.
- La colonne interne est donc un ensemble fonctionnel allant de l’hallux au sommet de
l’arche interne (articulation talo-naviculaire), la chaîne articulaire comprise entre la
talo-naviculaire et la phalange 2 (P2) de l’hallux étant indissociables.
- La colonne interne concentre à elle seule la quasi-totalité des insertions distales des
muscles podojambiers : tibial postérieur, tibial antérieur, long fibulaire, long
fléchisseur de l’hallux.
- L’hallux valgus est l’expression la plus fréquente d’un déficit de la colonne interne
[…] plus la déformation s’installe, plus le long fléchisseur de l’hallux est sollicité et
plus il prend la corde de la métatarso-phalangienne de l’hallux.
- Plus la déformation est grande plus le déficit de la colonne interne s’accroit et
accentue le processus.
- L’instabilité de cheville […] Une déficience de la colonne interne va obligatoirement
entrainer une pronation du médio-arrière-pied. […] Le couple tibial postérieur / long

 
67  
 
fibulaire va être perturbé dans sa fonction de stabilisation. […] C’est la correction du
trouble morphostatique et notamment, le déficit de la colonne interne qui permettra au
pied de retrouver une fonction correcte et donc une meilleure stabilité.
- Métatarsalgies mécaniques médianes. La quantité de charge n’est pas réellement
augmentée, mais c’est le temps de charge qui s’accroit alors considérablement.
- Tendinopathie du tractus iliotibial […] « l’insuffisance fonctionnelle, statique, mais
surtout dynamique, du premier rayon entraine un valgus du médio-arrière-pied, lui-
même responsable de la frontalisation de la pinse bi-malléolaire. » Ainsi le segment
jambier effectue une légère rotation interne qui va avoir pour effet de plaquer la
bandelette de Maissiat sur le compartiment externe du genou […] Lutter contre
l’insuffisance du premier rayon […] La mise en place d’une orthèse plantaire
comprenant un sous-antéro capital de M1.
- Un déficit de la colonne interne responsable d’un valgus unilatéral va entrainer une
rotation interne du segment jambier et de la cuisse, une antéversion de l’hémibassin
homolatéral avec un plateau sacré qui va suivre le mouvement en réalisant à la fois
une petite bascule dans le plan frontal, une légère rotation dans le plan horizontal et
une bascule antérieure.
Points Forts Points critiques
- Article de presse spécialisée - Absence d’étude
- Rappel anatomique de la colonne interne. clinique.
- Liens de cause à effet avec une insuffisance fonctionnelle de la colonne interne.

 
68  
 
FICHE DE LECTURE 3

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue EMC, Podologie, 27-010-A-10

Titre de la revue Historique de la compréhension de la biomécanique du pied nu


Auteur Lopez A.A, Goldcher A
Date 2010

Type de doc Article


Mots-clés - Biomécanique du pied
- Pied talien,
- Transmission de forces,
But de l’article Comprendre la segmentation du pied en fonction de sa biomécanique
Méthodologie Article de référence
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - Relation entre les mouvements de prono-supination de la lamina pedis de Mac
Connail sur le segment jambier.
En effet, une pronation de l’arrière-pied provoque une rotation interne du segment
jambier. Il y a une concordance entre les loges musculaires du segment jambier et les
muscles plantaires.
- La barre de torsion d’Hendrix est le concept de référence le mieux adapté à l’axe
dynamique du pied.
Citation - Les actions musculaires sont variables, tantôt assimilées à un levier du deuxième
genre ou à un levier du troisième genre selon la partie du pied en appui au sol et le
travail en chaîne fermée ou ouverte.
- Rappelons que chaque pied fait un angle de 15° à 20° par rapport à cette ligne. La
barre de torsion d'Hendrix semble le concept de référence, le mieux apparenté à l'axe
dynamique du pied : inclinée de 45° vers le sol, et représentée par le versant latéral du
cintre transversal médiotarsien avec un bras de baïonnette dirigé vers le calcanéus et
l'autre passant par le deuxième métatarsien.
- La mise en mouvement du pied commence par ce dispositif à deux axes de rotation
orthogonaux : l'axe bimalléolaire de la talocrurale dans le plan frontal et l'axe de
Henke dans un plan sagittal.
- Depuis 1974, les Italiens Pisani et Milano qui publient régulièrement des arguments
en faveur d'un pied « talien » (talus, naviculaire, trois cunéiformes et trois premiers
rayons) et d'un pied « calcanéen » (calcanéus, cuboïde, quatrième et cinquième
rayons)
- Dans le même esprit, Goldcher conçoit que le pied fonctionne en tridimensionnel
selon trois unités morphofonctionnelles ayant un point commun, le talus. Quelle que
soit la phase du pas, le poids du corps passe par le talus, d'où une unité
talocalcanéenne qui assure la réception (phase taligrade), une unité talocuboïdienne
de stabilisation (phase plantigrade) et une unité talonaviculaire de propulsion (phase
digitigrade).
Points Forts Points critiques
Rappel biomécanique du pied et des auteurs clés.

 
69  
 
FICHE DE LECTURE 4

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue Revue de chirurgie orthopédique et traumatologie

Titre de la revue Biométrie des composants osseux de l’articulation talo-naviculaire : étude cadavérique
Auteur F. BONNEL, P. TEISSIER, M. MAESTRO, B. FERRE, E. TOULLEC, AFCP
Date 14 juin 2011

Type de doc Article


Mots-clés - Talus,
- Naviculaire,
- Coxa pedis,
But de l’article Le but est de mettre en évidence le fonctionnement de la coxa-pedis à travers une étude
biométrique.
Méthodologie Observation avec mensuration de 40 talus et 35 naviculaires issus de sujets adultes
sains. L’étude présente s’accompagne d’une dissection de l’arrière pied afin d’évaluer
les positions anatomiques des articulations.
Résultats Mise en avant des variations individuelles avec des écarts important.
Idées Clés - La morphologie du naviculaire (surface articulaire postérieure) est interdépendant de
la morphologie du talus.
- L’os naviculaire est la clé de voûte de l’arche du pied, cependant le talus est « la pièce
maitresse de la transmission de l’arche médiale ».
Citation - Le débattement de la mobilité prédominait dans le plan horizontal. Les différences
notées entre la bande de roulement et le rayon de courbure du naviculaire par rapport
au talus permettaient une adaptation fonctionnelle de l’arche médiale. Les
mensurations des surfaces articulaires du naviculaire confirmaient le type condylaire
(ellipsoïde). L’axe principal oblique du naviculaire en médial et en plantaire avec un
grand rayon de courbure était sous-tendu par le tubercule osseux d’insertion du
tendon tibial postérieur qui se situait dans le quadrant plantaire médial avec une
fonction dynamique de supination.
- Le rayon de courbure identique de la tête du talus et de la surface articulaire
postérolatérale plantaire du même talus était un facteur fondamental et logique dans la
transmission des contraintes de rotation. Cette similitude des rayons de courbure était
dans la continuité fonctionnelle rotatoire de la double trochoïde inversée de la
subtalienne. Un rayon de courbure différent entraînerait des contraintes excessives au
niveau du col avec risque de fracture de contrainte. L’angle de torsion était un facteur
adaptatif indispensable pour la même structure osseuse.
- Le talus reste la pièce maîtresse de transmission de l’arche médiale.
Points Forts Points critiques
- Analyse biométrique - Etude cadavérique et non dynamique.

 
70  
 
FICHE DE LECTURE 5

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue Revue du rhumatisme monographies 81 (2014) 61-70

Titre de la revue Anatomie fonctionnelle du pied et de la cheville de l’adulte


Auteur Michel MAESTRO, Bruno FERRE
Date 3 mars 2014

Type de doc Article


Mots-clés - Biomécanique du pied,
- Biomécanique de la cheville,
- Anatomie fonctionnelle,
- Premier rayon,
- Coxa-pedis.
- Pied Talien
But de l’article Comprendre le fonctionnement biomécanique du pied et de la cheville.
Méthodologie Article de presse
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - Couple de torsion : synergie dynamique entre les articulations de la cheville, sub-
talaire et mediotarsienne.
- Notion de rayon « autonomes et interdépendant » souligné par G. Gauthier il y a 40
ans. Chaque incidence sur un rayon aura des répercussions sur les rayons adjacents.
- Définition de R2 comme « levier de vitesse » car plus long, moins mobile, au sommet
de l’angle de Meschan, toujours en charge dynamique, permet de passer de la marche
lente à la marche rapide.
- Définition de R1 comme propulseur et 4ème pivot de la marche.
- Première apparition de la notion : coxa-pedis
Citation - Le processus de vieillissement se traduit normalement par un enraidissement avec
diminution de la capacité de mouvements dans tous les plans mais en préservant ceux
du plan sagittal nécessaires aux fonctions des pivots de locomotion qui sont :talon-
sol ;cheville ;parabole des articulations métatarso-phalangiennes, interphalangienne
de l’hallux-sol […]On comprend très bien que les pieds pathologiques qui perdent des
volants de mobilité ou amplitudes ne puissent pas avoir une fonction normale
- C’est l’appui de l’avant-pied qui est prédominant et conditionne l’adaptation
articulaire sus-jacente, on pourra alors parler d’alignement articulaire dynamique ce
qui met en exergue les relations avant-arrière pied.
- La parabole des articulations métatarso-phalangiennes est caractérisée par une
structure extrêmement complexe dont le fonctionnement est nécessaire à la puissance
de propulsion générée par la cheville.
- Le fonctionnement des orteils est à la fois puissant, rapide, fragile et subtil et permet
normalement un appui pulpaire efficace lors de la propulsion (50 % à 62 % du cycle
de marche à la fin de la phase portante). Toute atteinte de cet équilibre en particulier
l’atrophie des muscles intrinsèques par un chaussage inadapté conduira aux
déformations avec leur cortège de troubles.
- Les longueurs métatarsiennes s’expriment surtout dans les métatarsalgies
dynamiques dites du 3e pivot, au moment ou l’avant pied se verticalise sous l’effet de
la levée du talon (30 à 60 % du cycle de marche).

- La talo-naviculaire qui appartient au pied talien dévolu à la propulsion, est agrandie

   
71  
 
et reliée au sustentaculum tali par le puissant ligament calcanéo-naviculaire ou spring
ligament qui ainsi délimite un cavité appelée coxa-pedis (par analogie à la cavité
cotyloïde de la hanche). Cette cavité est capable de se déformer grâce à l’élasticité de
la partie médiale du spring, véritable ressort, qui amortit la tête talienne quand elle
descend lors de l’éversion, entraînée par la rotation médiale de la jambe lors de la
phase plantigrade du pas et que le spring va ensuite repousser vers le haut quand
survient l’inversion et la rotation latérale de jambe lors de la levée du talon jusqu’au
décollage des orteils (toe-off des anglo saxons).
Points Forts Points critiques
- Article de presse spécialisée - Absence d’une explication du fonctionnement précis
- Auteurs reconnus dans le domaine de la coxa-pedis en lien avec le premier et le deuxième
biomecanique rayon.
- Mise en exergue de la synergie cheville, médio
et avant-pied.

   
72  
 
FICHE DE LECTURE 6

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue EMC (Elsevier SAS, Paris), Podologie 27-010-A-40

Titre de la revue Biomécanique de l’avant-pied


Auteur M.MAESTRO
Date 2010

Type de doc Article


Mots-clés - Biomécanique,
- Avant-pied,
- Pied calcanéen,
- Pied Talien.
But de l’article Mise en avant d’un fonctionnement interdépendant entre les différents rayons mais
aussi l’interdépendance fonctionnelle de l’avant-pied et l’arrière-pied.
Méthodologie Article EMC
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - Il y a un fonctionnement interdépendant des rayons, mais elle ne peut fonctionner
qu’avec le fonctionnement des articulations du medio et arrière-pied.
- Absence de lien anatomique entre M1 et M2 se qui favorise les pathologies de
déviation telle que l’hallux valgus.
- Il est important de prendre en compte les relations entre l’avant et l’arrière pied afin
de comprendre les pathologies et certains troubles stato-dynamique.
- L’avant pied selon l’auteur à également des interactions avec le membre inférieur.
- L’architecture ostéo-articulaire du pied présente 3 porte-à-faux à construction
asymétrique garant de l’équilibrage du pied en statique et en dynamique : Porte-à-faux
postérieur (obliquité du col du talus en dedans), la barre de torsion de Hendrix
(gradient de mobilité distale des métatarsien), porte-à-faux distale (en rapport avec la
parabole des têtes métatarsiennes).

- La pression sur l’avant du pied est plus important sous M2/M3 en statique ou marche
lente, cependant la tendance s’inverse en marche rapide et course à pied reportant la
charge sous M1. Cependant, c’est le 2ème métatarsien qui représente le levier de vitesse,
mais avec l’augmentation de la vitesse c’est le premier rayon qui entre en jeu pour
stabiliser et propulser avant d’arriver sur le 4ème pivot (l’extrémité de l’hallux).
- Il y a donc une synergie entre le 2ème et le 1er rayon pour un déroulement du pas
efficace et la symétrie avec les autres métatarsiens est indispensable.
Citation - En 1975 Pisani décrit le syndrome de pronation de l'avant-pied avec perte de la
séquence éversion/inversion. Cela se traduit par un blocage en éversion du pied talien
qui perd ainsi son caractère mobile et propulsif. Il va alors subir un hyperappui
permanent source de souffrance. Cette situation se voit par exemple dans certaines
synostoses du tarse avec soit un tableau de pied contracturé, soit une souffrance
secondaire du gros orteil par hypercontrainte (hallux valgus ou rigidus).
- Les rayons R1, R2, R3, R4, R5 de médial en latéral, sont tous semblables formés par
une chaîne ostéoarticulaire comprenant un métatarsien (M1, M2, M3, M4, M5 de
médial en latéral) et trois phalanges (P1, P2, P3 de proximal en distal) sauf pour R1
qui ne possède pas de P3.
- Le Lisfranc médial (C1M1) conditionne la mobilité tridimensionnelle de M1 qui
prolonge l'arche médiale.

 
73  
 
Le Lisfranc médian (C2M2, C3M3) est remarquable par la fixité de M2, la fixité
relative de M3, et par un véritable système d'emboîtement réciproque, il est le bras de
levier distal de la barre de torsion de Hendrix.
- En charge, la dorsiflexion de l'hallux creuse la voûte en tirant sur l'aponévrose
plantaire grâce au mécanisme du treuil. Il y a un couplage automatique avec la
dorsiflexion de la cheville et autolimitation des mouvements entre les deux
articulations. Cela permet de contrôler instantanément le degré d'inversion, de le
verrouiller et de le relâcher, ainsi que de répartir la charge avec l'aide du système
neuro-tendino-musculaire. Si la charge augmente, en statique celle-ci est répartie vers
les zones centrale et médiale de l'avant-pied
- L'avant-pied rééquilibre et compense l'arrière-pied en « statique » et en dynamique
mais le couplage des mouvements semble plus important pour les plans sagittal et
horizontal.
- L'harmonie de la courbure est une nécessité pour le fonctionnement équilibré de
l'avant-pied et la répartition harmonieuse des pressions. […]Il est admis que la perte
de la fonction et de la force de l'hallux tend à surcharger les métatarsiens latéraux. Il
est admis aussi qu'un métatarsien trop long est surchargé et qu'un métatarsien trop
court a tendance à transférer la charge sur ses voisins.
- Les pics de pression augmentent de façon linéaire avec la vitesse de marche (0,7 à 2
m/s) au niveau du talon et de l'hallux, tandis que les pics de pression au niveau des
métatarsiens médians diminuent alors qu'ils augmentent dans la marche lente […]Tout
se passe comme si le pied, avec la vitesse, passait de plus en plus rapidement du talon
vers l'hallux, jusqu'à ce qu'il soit obligé de courir lorsque la vitesse passe la valeur
critique de 2,06 ± 0,12 m/s.
Points Forts Points critiques
- Article de presse spécialisée - Absence de définition réelle du premier rayon
- Une véritable analyse sur les conséquences sur - Aucune explication biomécanique et cinématique de
l’avant pied. cette IFR1.

 
74  
 
FICHE DE LECTURE 7

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue EMC (Elsevier SAS, Paris), Podologie 27-060-A-40

Titre de la revue Insuffisance du premier rayon


Auteur O. LAFFENETRE, D. CHAUVEAUX
Date 2005

Type de doc Article


Mots-clés - Métatarsalgies,
- Syndrome de M2,
- Insuffisance fonctionnelle,
But de l’article Définir l’insuffisance de premier rayon
Méthodologie Article EMC
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - L’idée principale de l’IFR1 est que M1 ne remplit plus sa fonction d’appui au sol.
- Pour ces auteurs l’IFR1 est principalement dûe à une désorganisation de longueur de
la MTP1 et qu’elle apparaît un comme un véritable symptôme multi-étiologique.
- De nombreuses pathologies sont associées à l’insuffisance du premier rayon :
pathologies du premier rayon, pathologies du 2ème rayon, pathologies du 2ème espace,
tarsalgies diffuses.
- Un traitement podologique est possible d’après les auteurs quand le métatarsus varus
n’est pas trop important.
Citation - On peut le définir comme une incompétence du premier rayon, le plus souvent par un
défaut de longueur du premier métatarsien (M1).
- Un appui équilibré de l’avant pied n’est possible que s’il existe un alignement
harmonieux des têtes métatarsiennes dans un plan frontal mais aussi horizontal.
- C’est de loin l’hallux valgus qui domine ce chapitre ; sa symptomatologie reste en
principe prédominante par rapport à celle de l’insuffisance d’appui.
- Un traitement par orthèses plantaire est possible […] l’orthèse comporte un appui
rétrocapital qui aura un bon effet antalgique sur les têtes moyennes douloureuses.
Points Forts Points critiques
- Article de presse spécialisée - Absence de définition réelle du premier rayon
- Une véritable analyse sur les conséquences sur - Aucune explication biomécanique et cinématique de
l’avant pied. cette IFR1.

 
75  
 
FICHE DE LECTURE 8

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue Encyclopédie médico-Chirurgical 27-010-A-50

Titre de la revue Biomécanique du gros orteil


Auteur FJ BEJJANI, P SAILLARD, P DIEBOLD
Date 1999

Type de doc Article


Mots-clés - Hallux Valgus,
- Hallux rigidus,
- LFH
But de l’article Décrire la biomécanique du gros orteil ainsi que les contraintes d’un chaussant non
adapté.
Méthodologie Article de référence
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - Une bonne fonctionnalité du gros orteil garantit une répartition homogène des charges
sur l’avant,
- le fonctionnement du gros orteil n’est possible que par le biais de muscles
intrinsèques et extrinsèques,
- Hallux valgus, hallux rigidus, hallux flexus entraînent un gros orteil dysfonctionnelle.
Ils entrainent également des dysfonctions montantes par le biais d’une désorganisation
musculaire.
- Le port de chaussures non adaptées favorise le dysfonctionnement du gros orteil.
Citation - Les muscles intrinsèques du gros orteil aident en gardant le premier rayon en ligne
avec son métatarsien, ce qui est important pour la poussée.
- La contraction du long fléchisseur propre du gros orteil et des muscles fléchisseurs
adjacents appuie le gros orteil sur le sol, causant une force verticale qui est exercée
sur lui.
- Dans les parties du pied qui ont un contact avec le sol durant le pas normal,
approximativement 50% du poids est supporté par le talon et 50% est transmis sur les
têtes métatarsiennes. Le poids sur la tête métatarsienne du gros orteil est deux fois
celui sur chacune des têtes des quatre métatarsiens latéraux […] Un mince
changement dans la structure du pied altère la distribution du poids.
- Le bout serré de la chaussure limite le mouvement du gros orteil dans deux plans.
Points Forts Points critiques
- Mise en relation entre déformation et chaussant - Aucune corrélation avec C1 ou l’articulation talo-
- Définition biomécanique du gros orteil naviculaire.

 
76  
 
FICHE DE LECTURE 9

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue Encyclopédie Médico-Chirurgicale 27-080-A-30

Titre de la revue Hallux valgus


Auteur G CURVALE, P GROULIER, A ROCHWERGER, B PICLET-LEGRE
Date 1999

Type de doc Article


Mots-clés - Premier rayon,
- Hallux valgus,
- Désordre anatomique,
But de l’article Donner la définition de l’hallux valgus, comprendre ses étiologies et son mécanisme.
Méthodologie Article de référence
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - L’Hallux valgus est multi-étiologique, même si la prédisposition héréditaire est mise
en avant dans 60% des cas,
- L’hallux valgus entraîne un désordre anatomique tant au niveau de l’avant-pied,
médio-pied mais également segment jambier.
Citation - L’articulation doit sa fragilité à sa grande mobilité et à l’importance des contraintes
mécaniques qui lui sont appliquées.
- La pronation du pied entraine une rotation axiale du premier métatarsien ;
l’affaissement de l’arche médiale provoque un relatif allongement du premier rayon et
surtout une élévation passive du premier métatarsien.
- Les muscles moteurs du gros orteil, du fait de la déformation, ajoutent à leur rôle
naturel une composante de valgus car ils exercent leur contraction dans la corde de
l’arc formé par la déformation.
- Le recul relatif de la tête du premier métatarsien dû au métatarsus varus et à la perte
de son appui sur les sésamoïdes du fait de la subluxation, compromettent la fonction
d’appui du premier rayon. Une surcharge mécanique apparaît donc au niveau des
métatarsiens voisins.
- Les orthèses comportent habituellement […] une remise en charge du premier rayon.
- Le traitement chirurgical ne se justifie, quel que soit l’âge, que lorsqu’apparaît
l’intolérance fonctionnelle.
Points Forts Points critiques
- Définition complète et scientifique

 
77  
 
FICHE DE LECTURE 10

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue 41ème Entretiens de Podologie

Titre de la revue Etude et comparaison de l’orthoplastie classique et de l’orthoplastie tramée pour hallux
Auteur valgus
Date Justine BRUNET, Sylvie VILLENEUVE, Véronique VERLAINE
14/15 octobre 2016
Type de doc
Article
Mots-clés - Orthoplasties,
- Hallux valgus,
- Douleur,
But de l’article Étude comparative entre deux orthoplasties différentes dans le cadre d’un traitement
pour un hallux valgus.
Méthodologie Etude comparative et qualitative faite sur 30 patients de sexe féminin ayant un hallux
valgus semi-réductible sur 42 jours pour le port d’une orthoplastie tramée ou classique.
Résultats - Evaluation de la déviation : au 42ème jour on constate une correction plus importante
de la déviation chez les sujet ayant porté l’orthoplastie classique.
- Evaluation de la douleur : le jour de la remise et après 10 min de marche, on constate
une baisse de la douleur de 75% pour les sujets ayant porté l’orthoplastie tramée.
Cependant, au 42ème jour la douleur à diminuée jusqu’à 95% avec les 2 orthoplasties.
- Evaluation confort et inconfort : que ce soit a J0 ou J42, il y a un meilleur confort
avec l’orthoplastie tramée même si la classique procure du confort également.
Idées Clés - Les deux orthoplasties ont une incidence sur la déviation d’un hallux valgus.
- L’orthoplastie tramée présente une finesse permettant de s’adapter plus facilement à
la chaussure et procure un confort plus important.
Citation - L’hallux valgus est la pathologie la plus fréquente de l’avant-pied, elle est considérée
comme un problème de santé publique.
- L’orthoplastie classique et l’orthoplastie tramée sont un traitement très efficace lors
d’un hallux valgus semi-réductible douloureux que l’on pourra choisir en fonction du
type d’hallux valgus, du chaussage et de l’activité du patient.
Points Forts Points critiques
- Auteurs podologue - Absence podométrique, stabilométrique…
- Explication comparative entre les 2
orthoplasties

 
78  
 
FICHE DE LECTURE 11

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue Revue du podologue nº63

Titre de la revue Neutralisation des épines irritatives de frottement dorsolatérale par orthoplasties
Auteur ultrafines
Date Sylvie VILLENEUVE PARPAY et Philippe VILLENEUVE
Mai-juin 2015

Type de doc Article


Mots-clés - Epines irritatives,
- Dorsolatéral,
- Hallux Valgus,
- Orthoplathies ultrafines,
- OUF®
But de l’article Décrire les épines irritatives de frottement dorsolatéral et la conception d’une
orthoplastie ultra fine
Méthodologie Article de presse et protocole de réalisation d’une OUF®
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - Une douleur consciente ou inconsciente sur le bord dorsolatéral du pied, peut
entrainer une modification de la posture du patient.
- La neutralisation des frottements en lien avec les déformations et le chaussage,
peut être faite par la mise en place d’une orthoplastie tramée.
- L’efficience de cette technique passe par la mise en place dynamique et en charge.
Citation - Nous pouvons penser que les épines irritatives dorsolatérales inconscientes et
conscientes génèrent des adaptations automatiques de protection du pied afin de
diminuer le contact de la chaussure à leur niveau, ce qui pourra entrainer une
adaptation postural sus-jacente.
- Le but de la OUF® est de neutraliser l’effet délétère du frottement de la chaussure
sur les épines irritatives dorsolatérales inconscientes et conscientes, sans perturber
la posture et la stabilité, voir en les améliorant.
Points Forts Points critiques
- Article de presse spécialisée - Absence de protocole de test patient significatif.
- Etapes protocolaires de réalisation d’un doigtier - Absence d’étude comparative avec les autres
- Fabrication reproductible par des tiers orthoplasties
- Auteurs connus dans l’univers de la podologie

 
79  
 
FICHE DE LECTURE 12

Référence Biblio
complète :
Nom de la revue 41ème Entretiens de Podologie

Titre de la revue Orthoplasties Ultra Fines Tramées


Auteur Sylvie VILLENEUVE PARPAY et Philippe VILLENEUVE
Date 14/15 octobre 2016

Type de doc Article


Mots-clés - Epines irritatives,
- Tests posturals,
- Elastomère de silicone,
- Orthoplathies ultra fines tramées,
But de l’article Comprendre les procédures de fabrication d’une orthoplastie ultra fine tramée et
les tests posturaux en lien.
Méthodologie Article de presse et protocole de réalisation d’une orthoplastie ultra fine tramée
Résultats Ne s’applique pas à ce document
Idées Clés - Dans le cadre de la confection d’une orthoplastie tramée, il est préférable de
soumettre le patient aux tests du posturo-dynamique afin de confirmer la présence
d’une épine irritative d’appui plantaire et d’un disfonctionnement postural.
- L’ajout d’éléments sur l’orthoplastie se fera en charge, en dynamique et dans la
chaussure.
- l’orthoplastie ultra fine tramée sera environ de 1mm.
- La fabrication se déroulera en 6 étapes.
Citation - Le patron est réalisé à l’aide d’une trame de tissus très fin légèrement extensible
de 5 ou 8 cm de largeur.
- Nous mélangeons avec le catalyseur A, 2 élastomères de silicone B, l’un
présentant une dureté de 20 shores et l’autre de 45 shores, afin de bénéficier de la
complémentarité de leurs caractéristique. Le B20 a un temps de travail et de
catalyse plus long que le B45, nous permettant de gagner du temps lors de
réalisation du complexage de la trame avec l’élastomère.
- En général nous utilisons 1/3 de B45 pour 2/3 de B20.
Points Forts Points critiques
- Etapes protocolaires de réalisation - Absence d’étude comparative avec d’autres
- Processus reproductible techniques de fabrication.

 
80  
 

7.4 Annexes 2
Annexe 2-1

Figure 21 : KAPANDJI (cinésiologie tome 2)


Annexe 2-2

Figure 22 : KAPANDJI (cinésiologie tome 2)

 
81  
 
Annexe 2-3

Figure 23 : ROUVIERE – Membre inférieur - TOME 3

Annexe 2-4

Figure 24 : ROUVIERE - Membre inférieur - TOME 3

 
82  
 
Annexe 2-5

Figure 25 : ROUVIERE - Membre inférieur - TOME 3

 
83  
 
Annexe 2-6

Figure 26 : NETTER - Muscles de la jambe

 
84  
 
Annexe 2-7

Figure 27 : NETTER - Membre inférieur

 
85  
 
Annexe 2-8

Figure 28 : Déviation Hallux Valgus. http://www.em-


premium.com/module/displayarticle/article/223636/iconosup/fig2

Annexe 2-9

Figure 29 : Représentation radiologique des déviations lors d'un hallux valgus


(http://www.hmcisrael.com/orthopedics/hallux-valgus-treatment. Consulté le
20/04/2017)

 
86  
 
Annexe 2-10

Figure 30 : EMC - Pied calcanéen et talien de Pisani et Milano. En rouge, le pied


calcanéen de réception et de stabilisation, le pied talien de propulsion et pivot.

 
87  
 
Annexe 2-11

Figure 31 : Définition d'insuffisance par le TLFI

 
88  
 
Annexe 2-12

Muscles extrinsèques ayant une action sur le premier rayon :


Insertions Innervations Rôles
Gastrocnémien * Origine : - Flexion
- Chef médial : condyle médial plantaire de la talo-
et surface poplitée du fémur. crurale,
- Chef latéral : condyle latéral - Flexion du
du fémur. genou
Terminaison : S1, S2 et nerf - Accompagne la
Face postérieure du calcanéus tibial contraction des
(tendon calcanéen) muscles courts et longs
fléchisseurs des orteils.
Solaire * Origine :
- Lèvre inférieure de la ligne
du soléaire, face post de la diaphyse
tibiale et 1/3 moyen du bord med Idem
- Face post de la tête de la gastrocnémien - Flexion plantaire de
fibula, 1/3 sup face post de la talo-crurale
diaphyse de la fibula.
Terminaison :
Face postérieure du calcanéus via
le tendon calcanéen.
Tibial postérieur Origine : - Réalise une
- 2/3 sup de la face postérieure inversion du pied
du tibia - Adducteur
- 2/3 sup de la face postérieure supinateur
de la fibula - Gardien de la
- 2/3 sup de la face postérieure Nerf tibial voûte plantaire
de la membrane interosseuse. S1, L5 - Maintien
Terminaison : l’équilibre
- Tubérosité de l’os médial du pied.
naviculaire
- Expansion à tous les os du
tarse SAUF talus, M1 et M5
Long fibulaire Origine : - Éversion du
- Partie antéro-latérale du pied en synergie
pourtour de la tête de la fibula. avec le long extenseur
- Condyle latéral du tibia Nerf fibulaire des orteils.
- Septum intermusculaire et superficiel - Abduction
fascia crural. S1, L4, L5 - Pronation
Terminaison : - Abaisse le
- Tubérosité latéral de la premier métatarsien
base de M1 permettant de
- Expansion sur C1, M2 solidariser toute la
palette métatarsienne.

Long fléchisseur Origine : - Flexion


de l’hallux - 2/3 inf de la face postéro- plantaire de P2 sur
latérale de la fibula. M1
- Septum intermusculaire et Nerf tibial - Participe à

 
89  
 
membrane inter-osseuse. S1, S2, L5 l’inversion du pied
Terminaison : - Gardien de
- Base plantaire de P2 de l’arche médiale et
l’hallux passant au milieu des os stabilisateur de talus
sésamoïdes. et calcanéus.

Tibial antérieur Origine :


- 2/3 sup de la face - Flexion dorsale
antérolatérale de la diaphyse tibiale du pied
+ condyle lat + bord de la TTA - Supination du
- Face profonde (moitié inf) du pied
fascia crural. Nerf fibulaire - Inversion du
- Partie adjacente du ligament profond pied aux articulations
inter-osseux S1, L4, L5 sous-taliennes et
Terminaison : médiotarsiennes
- Face médiale de C1 - Adduction du
- Tubérosité médiale de la pied
base de M1
- La capsule articulaire de
C1-M1
Long extenseur Origine : - Extension de
de l’hallux - 1/3 moyen de la face médiale l’hallux,
de la fibula Nerf fibulaire - Participe à la
- Membrane inter-osseuse. profond flexion dorsale du
Terminaison : S1, L4, L5 pied,
- Base dorsale de P2 de - Participe à
l’hallux l’adduction,
- Expansion sur les faces - Participe à la
latérale et médiale. supination.
Figure 32 : Muscles extrinsèques du pied

 
90  
 
Annexe 2-13

Muscles intrinsèques ayant une action sur le premier rayon :


Insertions Innervations Rôles
Abducteur de Origine :
l’hallux - Face plantaire de la - Adduction de
tubérosité médiale du calcanéus. P1 sur M1
- Aponévrose plantaire Nerf plantaire - Participe à la
- Partie médiale des médial flexion de P1 sur M1
rétinaculum des fléchisseurs S1, L5 - Participe à
d’orteils. l’augmentation de la
Terminaison : concavité de l’arche
- Os sésamoïde médial médiale.
- Bord médial de la base de
P1 → en cas de déficit il
participe au valgus de
l’AV-pied
Cour Origine :
fléchisseur de - Face plantaire de C2 - Flexion de P1
l’hallux - Ligament calcanéo- sur M1
cuboidien plantaire Nerf plantaire - Participe au
- Expansion du TP médial mouvement
Terminaison : S1, L5 impulsion du pied en
- Chef médial et chef latéral synergie avec le
des Os sésamoïdes triceps sural et les
muscles de l’ hallux.
- Participe à
l’augmentation de la
concavité de l’arche
médiale.
Adducteur de Origine :
l’hallux - Chef oblique : Tubérosité - Adduction de
médiale de cuboïde + face plantaire P1 sur M1
de C3 + Base plantaire de M4 et M5 Nerf plantaire - Gardien de
+ expansion sur le TP médial l’arche antérieure
- Chef Transverse : Capsule S1, L5 du pied.
des articulations métatarso-
phalangiennes de M5, M4, M3
Terminaison :
- Os sésamoïde latéral
- Base plantaire latérale de
P1 de l’hallux
Figure 33 : Muscles intrinséques du pied

 
91  
 

8 Bibliographie et webographie

ARNOUD, D., in, Revue du Podologue nº29, « Brièveté du premier rayon et


perturbation des chaines musculaires », Elsevier, Paris, Septembre-Octobre 2009.

BARRE, T., DESTAS, M., DUPLOUY, M., et GAULLET, J-C., in, EMC, « Examen
clinique du pied et du membre inférieur par le pédicure-podologue ». vol.9, janvier
2013.

BEJJANI, F.J., SAILLARD, P., DIEBOLD, P., in, EMC, « Biomécanique du gros
orteil », article 27-010-A-50, 1999.

BERGER, L., in, Revue du Podologue Vol 6, N° 31, « Effets des orthèses plantaires
thermoformées sur la marche », Elsevierr, Paris, 2010, pp. 20-21.

BERRYMAN REESE, N., Bilan musculaire et sensitif – Bases et techniques, Edition


Maloine, Paris, 2003, pp.296-337.

BERTHELOT, S. Terme employé par Stéphane BERTHELOT, Podologue-


Biomécanicien travaillant à Rennes, pour décrire le mécanisme d’amortissement du
membre pelvien.

BOISSIER. J-M., in, EMC, « Orthoplasties chaussées en dynamique, injectées et


tramées ». 2014, 10(1).

BUSQUET, L., Influences proprioceptives de la chaîne de fermeture. Les chaînes


musculaires Tome IV – Membres inférieurs. Édition Frison-Roche, Paris, 1997, p.204 à
206

CLELAND, J., KOPPENHAVER, S., Examen clinique de l’appareil locomoteur –


Tests, évaluation et niveaux de preuve – (2ème éd.). Elsevier, Paris, 2011. pp.356 - 373.

COME, D. in, Revue du Podologue nº29, « La colonne interne », Elsevier, Paris,


Septembre- Octobre 2009, pp.1-2.
CURVALE, G., GROULIER, P., ROCHWERBER, A. et PICLET-LEGRE, B., in,
Encyclopédie médico-chirurgicale (EMC), « Hallux valgus », article 27-080-A-30,
1999.

FOURNIER, C., in, Annales de kinésithérapie n°6, « Le test des pouces postural »
Masson, Paris, 1993, pp. 315-317.

GOLDCHER, A, in, EMC « Traitement médical de l'hallux valgus », article 27-065-B-


10, 2011.

 
92  
 
GOLDCHER, A., in, Actualités en médecine et chirurgie du pied : « Une orthèse
plantaire antalgique et fonctionnelle pour hallux valgus » Masson, Paris, 1989, pp. 84-
88.

GOLDCHER, A., in, Revue du Rhumatisme monographies Vol.81, n°3, « Indications,


principes d’action et de prescription des orthèses plantaires », Elsevier, Paris, 2014, pp.
203-208.

KLEIN, P., SOMMERFELD, P., Biomécanique des membres inférieurs – Bases et


concepts, bassin, membres inférieurs, Elsevier Masson, Paris, 2008. p 315 à 417.

LACÔTE, M., CHEVALIER, A-M., MIRANDA, A., BLETON, J-P., Evaluation


clinique de la fonction musculaire – (6e éd.) Éditions Maloine, Paris, 2008, p 352-389.

LE NORMAND, G., in, Kinésithérapie, la revue Volume 12, numéro 128-129,


« L’orthèse plantaire de stimulation », Elsevier, Paris, 2012, pp. 77-79.

LE NORMAND, G., PERCEVAULT, S., in, EMC, « Semelle orthopédique


proprioceptive », article 27-130-A-25-26-161-A-14.

LOPEZ, A.A., GOLDCHER, A., EMC, « Historique de la compréhension de la


biomécanique du pied nu », article 27-010-A-10, 2010.

MC AUTRUSSON, NABERES, A., in, EMC, « Orthoplasties ou orthèses d'orteils »,


article 27-130-A-36, 2001.

MC AUTRUSSON, NABERES, A., in, EMC, « Orthoplasties ou orthèses d'orteils ».


article 27-130-A-36, 2001.

O, LAFFENETRE, C. SOLOFOMALALA, G., DE LA VIGNE, C et BAUER, T., in,


EMC « Hallux valgus : définition, physiopathologie, études cliniques et
radiographique, principe du traitement », article 14-126-A-10, 2011.

PERCEVAULT, S., EMERAUD, M., in, EMC « Soins de pédicurie », article 27-130-A-
10, 2003.

PERRIER, A. in, Revue du Podologue volume 9, nº54 « Biomécanique de l’aponévrose


plantaire », Elsevier, Paris, Novembre 2013, p.10 à 13.

PILLU, M., in, Revue du podologue n°29, « Anatomie du premier rayon », Elsevier,
Paris, Septembre-Octobre 2009.

Pr. A YELNIK. Evaluation clinique de l’équilibre. 2007-08.

SAVIN, J. Aspect techniques de la chaussure, EMC, Paris, 2007.

 
93  
 
SERINGE, R., in, Revue de Chirurgie et Traumatologie volume 93, nº S9071 « Le
concept de bloc calcanéo-pédieux », Elsevier, Paris, 2007, p.28.

Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique n°6, « Hallux Valgus


: tout savoir sur ses causes et ses traitements » Paris, Avril 2004.

VAUCHER, P., École Suisse d’Ostéopathie, 2005. Test de l’articulation sacro-iliaque.

VILLENEUVE PARPAY, S. et VILLENEUVE, P., in, 41ème Entretiens de Podologie


« Orthoplasties Ultra Fines Tramées », 2016.

VILLENEUVE PARPAY, S. et VILLENEUVE, P., in, Revue du Podologue vol. 11


n°63, « Neutralisation des épines irritatives de frottement dorsolatéral par orthoplasties
ultrafines », Elsevier, Paris, 2015, pp.23-27.

VILLENEUVE, P., SCHUWER, F.,VILLENEUVE-PARPAY, S., in, Revue du


Podologue n°17, « Evaluation de l’action posturale des orthèses plantaires », Elsevier,
Paris, Septembre-Octobre 2007.

VILLENEUVE, P., SCHUWER, F.,VILLENEUVE-PARPAY, S., in, Revue du


Podologue n°17, « Evaluation de l’action posturale des orthèses plantaires », Elsevier,
Paris, Septembre-Octobre 2007.

Webographie :

CINIER B LABORATOIRE,
http://pro.cinierb.com/index.php?page=shop.browse&category_id=1&vmcchk=1&optio
n=com_virtuemart&Itemid=1, page consultée le 20 avril 2017

C. FLECHEUX. Thèse : le rôle du pharmacien dans les soins apportés aux douleurs de
l’hallux valgus, 2012 http://docnum.univ-
lorraine.fr/public/BUPHA_T_2012_FLECHEUX_CAROLE.pdf, page consultée le
18/04/2017

Code de la Santé Publique, art. L4322-1, modifié par la loi n°2016-41 du 26 janvier
2016 - art. 124, consultable à l’adresse en ligne :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=29D3E7380EF51E731
D1D332A8AB809E8.tpdila10v_1?cidTexte=LEGITEXT000006072665&idArticle=LE
GIARTI000031930040&dateTexte=20170519&categorieLien=id#LEGIARTI00003193
0040 [consulté le 05 avril 2017].

ELOI PODOLOGIE, http://www.eloi-podologie.com/342-orthoplastie, page consultée


le 20 avril 2017.

 
94  
 
GAILLARD, F. Hallux Valgus,
http://fms2.cerimes.fr/vod/media/canalu/documents/cutms/diu.de.podologie.2014.hallux
.valgus_20205/13.gaillard.hallux.valgus.pdf, [page consultée le 19 mars 2017]
http://dictionnaire.academie-medecine.fr/?q=orthèse, page consultée le 21/04/2017.

http://www.capronpodologie.com/single.php?numprod=7997-2B, page consultée le


23/04/2017

https://www.e-podiatech.com/131-quipements-thermoformage, page consultée le


23/04/2017

http://www.hmcisrael.com/orthopedics/hallux-valgus-treatment, page consultée le


20/04/2017

http://www.medicapteurs.fr/fr/produits/1/win-pod, page consulté le 28/04/2017

http://social-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2016/16-06/ste_20160006_0000_0065.pdf, page
consultée le 08 janvier 2017.

http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=2841004215;?b=0, [article
consulté le 20 avril 2017].

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saut_à_la_perche#Impulsion_et_flexion_de_la_perche,
page consultée le 21 avril 2017.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saut_à_la_perche#Impulsion_et_flexion_de_la_perche,
Page consultée le 21/04/2017.

PISANI,G. The coxa pedis, Foot and Ankle Surgery,Vol. 1, Issues 2-3, August-
December 1994, pp. 67-74, consultable à l’adresse
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1268773105800608 [page consultée
le 20 mars 2017].

SALEMBIER, http://salembier.fr/73-orthoplastie, page consultée le 20 avril 2017.

SERINGE, R., WICART, Ph., in, Maîtrise Orthopédique (revue en ligne),


« L'articulation sous-talienne révisitée ou le concept de bloc calcanéo-pédieux », 2007,
consultable à l’adresse http://www.maitrise-orthopedique.com/articles/larticulation-
sous-talienne-revisitee-ou-le-concept-de-bloc-calcaneo-pedieux-558, [page consultée le
20 mars 2017].

VERSIER, G.,
http://www.clubortho.fr/cariboost_files/biomecanique_20articulaire_20GV_20.pdf,
[page consultée le 20/04/2017].

 
95  
 

 
96  
 

NOM : JAMET
PRÉNOM : Vincent
Apport d'un appui sous la tête du premier métatarsien dans la conception d'une
Orthoplastie tramée dans le cadre d'une insuffisance du premier rayon pour des
patients atteints d’Hallux Valgus réductible ou semi-réductible.
Introduction : The hallux valgus and the functional failure of internal column, which are 2
pathologies often encountered separately by a podiatrist, but which may also be associated.
They also require different treatment and mobilization of knowledge in stato-dynamic
functioning of the foot as well as the pain related to deformations.
Material and method : This work focused on the design of an hybrid orthoplasty with an
weft of tissue inside in the Framework of functional failure of internal column related to an
hallux valgus in order to refill this internal column while limiting ans suppressing the
plantar spines irritative, conscious or unconscious.
For this purpose, a comparative study between different treatments was carried out on two
patients throught different podological tests ans the use of a podometric Platform.
Results : The results put the emphasis on acceptance of hybrid orthoplasty (=OTH®) treatment
by patients with improvements of the scores for the different postural and biomechanical tests,
as well as improved load sharing of support on the podometric Platform.
Discussions and conclusion : This day, this work of research initiation desserves to be set
up on a significatve panel to draw the best results and validate the durability of this hybrid
product.
Introduction : l’hallux valgus et l’insuffisance fonctionnelle du premier rayon qui sont deux
pathologies souvent rencontrées de façon séparée par les pédicures-podologues peuvent
aussi être associées. Elles nécessitent également des prises en charges différentes et la
mobilisation de connaissances dans le fonctionnement stato-dynamique du pied ainsi que
sur les douleurs liées aux déformations.
Matériel et méthode : Ce travail a porté sur la conception d’une orthoplastie tramée hybride
(=OTH®) dans le cadre d’une insuffisance fonctionnelle du premier rayon liée à un hallux
valgus dans le but de recharger cette colonne interne tout en limitant, et supprimant les
épines irritatives d’appui plantaire consciente ou inconscient.
Pour cela, une étude comparative entre orthèse plantaire thermoformé, OUF® et OTH® à été
effectuée sur deux patientes à travers différents tests podologique et l’utilisation d’une
plateforme podométrique.
Résultats : Les résultats mettent l’accent sur une acceptation du traitement OTH® par les
patients avec une améliorations des scores pour les différents tests posturaux et
biomécaniques, mais également par une meilleure répartitions des appuis sur la plateforme
podométrique.
Discussions et conclusion : À ce jour, ce travail d’initiation à la recherche mérite d’être mis
en place sur un panel significatif pour en tirer les meilleurs résultats et valider la pérennité
de ce produit hybride.
Keywords : Forefoot, hallux valgus, functional failure, internal column, orthoplasty, weft.
Mots clés : avant-pied, premier rayon, hallux valgus, insuffisance fonctionnelle, colonne
interne, orthoplastie, trame.
INSTITUT DE FORMATION EN PÉDICURIE-PODOLOGIE : IFPEK RENNES
12 Rue Jean-Louis Bertrand
35000 Rennes
TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDES : ANNÉE 2014-2017

Vous aimerez peut-être aussi