Mouser Electronics Whitepaper

Suivre l’évolution des protocoles

sans fil
Tout ce que vous devez savoir sur le Wi-Fi 6, le Wi-Fi HaLow et
le LPWAN

Mark Patrick, Mouser Electronics

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L’industrie électronique ne se repose jamais
sur ses lauriers : l’innovation et l’évolution
technologiques font vibrer le marché mondial
et pénètrent tous les secteurs. La
communication sans fil en est un exemple. Le
Wi-Fi, le Bluetooth et les communications
cellulaires sont des méthodes fiables et
auxquelles nous sommes habitués, mais qui
n’ont eu de cesse d’évoluer. Leurs
spécifications et performances actuelles se
sont considérablement améliorées depuis
leurs débuts.
Dans cet article, nous analyserons quelques
innovations sans fil récentes, dont le Wi-Fi 6 et
le Wi-Fi HaLow, avant de nous pencher sur les
développements LPWAN Sigfox et LoRa.
La communication sans
fil : un élément
indispensable de la société
connectée d’aujourd’hui
Il est difficile de croire que le Wi-Fi fête ses
30 printemps en 2021. Six ans ont été
nécessaires pour que l’IEEE ratifie la première
norme Wi-Fi, IEEE 802.11. La recherche et le
développement en matière de Bluetooth
datent de la même époque, même si le
Bluetooth est destiné à un autre usage que le
Wi-Fi.
La communication sans fil est désormais
omniprésente. Nous la retrouvons à la maison,
dans la voiture et dans les espaces publics.
Que ce soit chez nous ou même sur nous,
nous possédons pour la plupart des dizaines
de dispositifs qui utilisent la communication
sans fil. Montres connectées, capteurs
d’activité, ordinateurs portables, tablettes ou
sonnettes n’en sont que quelques exemples.
Au fil des ans, la majorité des protocoles sans
fil ont évolué afin de s’adapter aux nouveaux
cas d’utilisation. Les changements les plus
importants que nous avons expérimentés en
tant qu’utilisateurs sont la bande passante et
la portée. D’autres évolutions, destinées aux
plus férus de technologie, concernent les
réseaux maillés et l’utilisation de débits de
données inférieurs en fonction des cas.
Les cas d’utilisation particuliers augmentent en
fonction du nombre de types de dispositifs
différents qui font leur apparition sur le
marché. De leur côté, les organismes de
normalisation peuvent modifier les normes
concernant les réseaux sans fil ou en créer de
nouvelles afin de répondre aux besoins d’un
nouveau segment de marché ou d’une
nouvelle application.
Examinons d’abord l’évolution du Wi-Fi. Ce
réseau est devenu un service d’utilité publique
essentiel pour la plupart des foyers et des
entreprises. Il permet une communication de
données rapide et suffisante pour desservir la
majorité des foyers en multiples flux audio et
vidéo tout en évitant les erreurs de mise en
mémoire tampon que nous rencontrions au
début de son déploiement. À l’exception
notable des smartphones et de quelques
autres types d’appareils, la plupart des
dispositifs Wi-Fi sont alimentés par
secteur/câble. Dans la section suivante, nous
allons analyser comment le Wi-Fi évolue pour
répondre à deux cas d’utilisation distincts.
Wi-Fi 6 et Wi-Fi HaLow
Wi-Fi 6
À première vue, le terme Wi-Fi 6 peut sembler
étrange. Avec l’introduction de ce « 6 », c’est
la première fois qu’un numéro de version est
utilisé pour faire référence à une norme Wi-Fi
spécifique. Précédemment, les normes prises
en charge par le matériel étaient mentionnées
sur l’emballage : 802.11b/g/n, par exemple.
Avant la ratification de la norme Wi-Fi 6, la
dernière norme Wi-Fi, publiée en 2014, était
définie en tant que norme « 802.11ac ». On
l’appelle désormais « Wi-Fi 5 ». Elle
fonctionne à la fois sur le spectre de 5 GHz et
sur celui de 2,4 GHz. Ce dernier offre toujours
la meilleure portée en intérieur, mais compte
tenu du grand nombre d’appareils et d’autres
protocoles qui se partagent cette fréquence, le
5 GHz peut, dans la pratique, offrir une
meilleure liaison.
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Un autre exemple est le module front end

5 GhzQPF4551 de Qorvo. De plus, un module
Wi-Fi 6 complet a récemment été lancé par
Intel, à savoir le modèle Intel AX201.

Wi-Fi HaLow

En 2017, la Wi-Fi Alliance a introduit la

norme Wi-Fi HaLow afin de répondre à la
demande croissante d’un protocole sans fil
fiable et robuste pour l’Internet des objets
(IoT), une technologie en plein essor.
Figure 1 : numéros de version Wi-Fi Reposant sur la norme IEEE 802.11ah, le Wi-
(source : Wi-Fi Alliance) Fi HaLow fonctionne de façon radicalement
différente du Wi-Fi 6 (voir figure 2).
Le Wi-Fi 6, qui répond à la norme
IEEE 802.11ax, présente quelques avantages
de taille. Tout d’abord, le débit de liaison
maximum théorique passe de 6 933 Mbit/s
pour le Wi-Fi 5 à 9 608 Mbit/s, soit une
connexion environ 40 % plus rapide entre un
routeur et un appareil seul. Cependant, pour
atteindre de tels débits de données, plusieurs
antennes sont nécessaires tant sur le routeur
que sur l’appareil connecté afin d’établir des
connexions à plusieurs flux de données.

Le Wi-Fi 6 utilise une technique de modulation

différente des versions précédentes,
permettant une meilleure performance du Wi-
Fi dans les espaces publics fort fréquentés.
L’OFDMA et le MU-MIMO augmentent
considérablement le nombre de dispositifs
individuels qu’un seul point d’accès peut
desservir.
Le Wi-Fi 6 comporte également une fonction
« économiseur de batterie » pour les
dispositifs alimentés par batterie. Plutôt que de
rester en communication constante avec le
routeur, la fonctionnalité TWT, intégrée à la
norme Wi-Fi 6, permet de mettre l’émetteur-
récepteur sans fil en mode veille et de l’en
sortir afin de préserver l’autonomie de la
batterie. La norme Wi-Fi 6E, récemment
annoncée, introduit également l’utilisation du
spectre de 6 GHz.
Figure 2 : Wi-Fi HaLow dans le contexte de
versions Wi-Fi à bande passante élevée
(source : Wi-Fi Alliance)
Le Wi-Fi HaLow cible les défis techniques
spécifiques associés aux dispositifs IoT
embarqués alimentés par batterie, tels que les
détecteurs à distance. Ses avantages
principaux sont une très faible consommation
électrique, des débits de données plus faibles
et une portée de communication étendue. Le
Wi-Fi HaLow intègre également la
fonction TWT introduite dans le Wi-Fi 6, ce qui
en réduit encore la consommation d’énergie et
prolonge l’autonomie de la batterie.

La disponibilité des dispositifs compatibles

avec le Wi-Fi 6 augmente petit à petit : par
exemple, la série de modules front end
2,4 GhzWLAN8101H de NXP, comprenant un
commutateur d’antennes Tx/Rx, des
amplificateurs d’émission et de réception ainsi
que des coupleurs directionnels.
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Figure 3 : avantages du Wi-Fi HaLow
(source : Wi-Fi Alliance)
Fonctionnant dans le spectre sub-1 GHz qui
se trouve dans la bande ISM libre de licence,
le Wi-Fi HaLow bénéficie d’une portée
étendue allant jusqu’à 1 km et souffre moins
de l’atténuation des signaux causée par les
murs intérieurs, les arbres et les bâtiments. Le
débit de données minimal de 150 kbit/s peut
atteindre des dizaines de Mbit/s grâce à
l’utilisation de canaux MIMO et de canaux à
multiples sous-porteuses fournis par la
modulation OFDM avec codes FEC.
Les tendances IIoT/IoT
favorisent l’évolution
constante des innovations
sans fil
Le Wi-Fi HaLow n’est pas le seul protocole
sans fil conçu spécifiquement pour l’Internet
industriel des objets (IIoT). Avant le
développement du Wi-Fi HaLow, deux autres
protocoles concurrents, Sigfox et LoRa, ont
été mis sur le marché. Tous deux utilisent le
spectre sub-1 GHz qui fonctionne dans la
bande ISM libre de licence. Les réseaux
LPWAN tels que LoRa et Sigfox sont très
demandés pour les applications IIoT/IoT, que
ce soit pour des compteurs intelligents ou des
applications dans les secteurs de la
domotique, de la sécurité ou de l’horticulture.
Sigfox et LoRa diffèrent du Wi-Fi HaLow en ce
sens que même si le Wi-Fi HaLow convient à
une utilisation IoT, il ne fournit pas
l’infrastructure complète d’un réseau LPWAN.
Sigfox
Le LPWAN Sigfox occupe une bande
passante ultra-étroite de 192 kHz dans la
bande ISM. En Europe, le spectre utilisé par
Sigfox est compris entre 868 MHz et
868,2 MHz. Dans le reste du monde, une
partie de la bande comprise entre 902 MHz et
928 MHz est attribuée par région. Le débit de
données est exceptionnellement faible : soit
100 bits/s, soit 600 bits/s. La charge utile de la
liaison montante peut atteindre 12 octets, alors
que la taille des paquets de liaison
descendante est fixée à 8 octets. Des débits
de données aussi faibles nécessitent un
spectre radioélectrique très réduit, occupant
généralement 100 Hz. Une charge utile de
12 octets peut sembler trop petite, mais elle
est suffisante pour envoyer des mesures
issues de capteurs environnementaux, des
coordonnées de géolocalisation GPS et des
messages sur l’état de dispositifs. Le
réseau Sigfox ne permet pas d’envoyer plus
de six messages de 12 octets par heure ou
140 messages par jour. Les messages de
téléchargement sont limités à 4 par jour.
Contrairement aux appareils cellulaires qui
communiquent avec une station de base
unique, le signal d’un dispositif Sigfox est
disponible pour toutes les stations de base à
leur portée. Les dispositifs Sigfox envoient
d’abord un message sur une fréquence
aléatoire dans le spectre donné, avant de le
répéter deux fois sur des fréquences
différentes et dans des créneaux distincts.
Cette approche de la réception et de
l’émission de messages permet d’obtenir une
diversité en termes de temps et de fréquence
qui, associée à la diversité spatiale offerte par
les diverses stations de base, crée des
niveaux de qualité de service exceptionnels.
Sigfox fournit l’infrastructure réseau complète,
des stations de base aux systèmes OSS et
BSS (voir figure 4).
Figure 4 : architecture haut de gamme du
réseau Sigfox (source : Sigfox)
Des cycles de service aussi faibles permettent
aux dispositifs Sigfox de rester en mode veille
la majorité du temps et d’optimiser l’autonomie
des batteries sur plusieurs années. En utilisant
le spectre sub-GHz, Sigfox offre une portée
d’un kilomètre, pour autant que la topographie
et le bilan de liaison le permettent.
Un exemple de module émetteur-
récepteur Sigfox est le modèleeRIC-
SIGFOXde LPRS.
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La puissance de sortie de l’émetteur du
module est programmable par incréments de
1 dBm jusqu’à la puissance maximale
autorisée par Sigfox de + 14 dBm. Le courant
du mode veille prolongée est de 100 nA, celui
du mode veille est de 0,5 mA, et le mode de
transmission est de + 14 dBm, soit 49 mA.
Pour le développement initial et le
prototypage, le modèleEU-Sigfox de ON
Semiconductorfournit une carte d’évaluation
pratique, dans un format shield Arduino Uno.
LoRa
L’approche de LoRa est légèrement différente
de celle de Sigfox. Tout d’abord, LoRa est
l’abréviation du concept anglais « long
range », ce qui signifie littéralement « longue
portée ». Développé par le fournisseur de
semi-conducteurs Semtech, qui en détient la
propriété intellectuelle et la cède sous licence,
LoRa définit le protocole propriétaire et la
technique de modulation utilisés pour
communiquer. L’infrastructure LPWAN LoRa
est gérée par la LoRa Alliance. L’infrastructure
réseau et les opérateurs communautaires,
dont « The Things Network » est un exemple
populaire, sont agréés par pays, et sont
généralement plusieurs.
LoRa estime que la portée entre un dispositif
et un portail d’accès peut atteindre 15 km dans
les zones rurales en visibilité directe et 5 km
dans les zones urbaines à forte densité. La
modulation utilisée par LoRa est une
technique CSS modifiée propriétaire. Deux
largeurs de bande de liaison montante sont
disponibles, 125 kHz ou 500 kHz, et pour la
liaison descendante, c’est une largeur fixe de
500 kHz qui est de mise. L’approche de
modulation intègre une technique d’étalement
par codes, au nombre de six, qui définit la
diffusion de l’étalement du signal à partir du
signal nominal. Plus le signal est étalé, plus le
débit binaire augmente, mais plus la portée
estimée diminue. Il faut faire des compromis
concernant la largeur du canal, le débit des
données, le bilan de la liaison et le temps
d’antenne. Tous ces facteurs ont une influence
sur l’autonomie de la batterie et la portée. La
figure 5 met en évidence les quatorze débits
de données différents disponibles en liaison
montante et descendante.
Figure 5 : débits de données LoRa en
fonction du facteur d’étalement, de la
largeur de la bande du canal et de la taille
maximale de la charge utile
(source : Semtech)
Le nombre de canaux de 125 kHz et de
500 kHz disponibles varie selon les régions.
Parallèlement, l’opérateur LPWAN du pays ou
de la région déterminera le nombre de
dispositifs connectés et de messages
envoyés/reçus. Un exemple d’émetteur-
récepteur LoRa est le modèleLR1110 de
Semtech,qui inclut un émetteur-
récepteur LoRa, un récepteur GNSS, un
système front end numérique et un moteur
cryptographique. L’émetteur offre deux options
d’étage de sortie, un + 22 dBm et un + 15 dBm
à haut rendement.
Les normes de
communication sans fil
continuent d’évoluer
Dans cet article, nous avons mis en évidence
les progrès réalisés concernant le Wi-Fi et
deux méthodes de communication LPWAN.
Plus les cas d’utilisation vont se multiplier, plus
les autorités de normalisation et les
architectes RF concevront de nouveaux
protocoles sans fil innovants et hautement
optimisés qui répondront aux exigences
spécifiques des cas d’utilisation. Certaines de
ces innovations pourraient être fondées sur
des méthodes existantes, comme le Wi-Fi,
tandis que d’autres pourraient introduire des
concepts entièrement nouveaux. Inventée
dans les années 1950, la communication
UWB, par exemple, prend actuellement de
l’ampleur. Considérée à l’origine seulement
comme une option à considérer pour la
technologie nécessaire aux porte-clés de
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véhicules et aux tâches de télémétrie, elle

possède des caractéristiques de très faible
latence, de faible consommation électrique et
de résilience des liaisons qui la rendent
finalement adaptée à un large éventail
d’applications grand public et automobiles.

L’évolution des normes de communication

sans fil est au centre de l’industrie
électronique.

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