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Suites Numériques
M. Boushaba
D
Département de Mathématiques, UVSQ Suites Numériques M. Boushaba 1 / 31
Sommaire
FT
2 Généralités sur les suites
7
Développement des sommes
Théorèmes de convergence
Suites arithmétiques
RA
8 Suites géométriques
D
9 Suite arithmético-géométrique : un+1 = aun + b
FT
Proposition
Soient n un entier naturel et P(n) une propriété dépendant de n. Soit n0 ∈ N. Si les
deux énoncés suivants sont vérifiés, à savoir :
est vraie,
RA
❑ Hérédité: Pour chaque entier k ≥ n0 , si P(k ) est vraie alors P(k + 1)
FT
Exemple
Démontrons par récurrence que:
n
n(n + 1)(2n + 1)
X
∀n ∈ N∗ , Sn = m2 =
6
m =1
RA
Posons la propriété suivante: P(n) : Sn :=
❑ Initialisation: Pour n = 1, on a S1 := · · · · · · et ,
n
X
m =1
m2 =
n(n + 1)(2n + 1)
6
6
n(n + 1)(2n + 1)
= ······
❑ Hérédité: Soit k un entier naturel tel que P(k ) est vraie, c’est à dire Sk =
··················.
D
On calcule Sk +1 = · · · · · · · · · · · · · · · · · · .
❑ Conlusion: La propriété est Initialisée et Héréditaire donc · · · · · · · · · · · · · · · · · · .
FT
Définition
On appelle suite réelle une famille de réels indexée par des entiers naturels, c’est à dire
une application de N dans R. La suite
RA
u:
N −→ R
n 7−→ u (n) ou un
est souvent notée (un )n∈N . Le réel un est appelé terme d’indice n.
D
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Généralités sur les suites
FT
Les trois façons pour définir une suite sont:
❑ Explicitement: si f : R −→ R est une fonction telle que N ⊂ Df alors la restriction
de f à N est une suite u = f |N. Elle est définie par ∀n ∈ N, un = f (n)
❑ Par récurrence simple: si f : R −→ R est définie sur une partie D telle que f (D ) ⊂ D
et si x ∈ D fixé. On définit une suite u par
u0 = a
RA ∀n ∈ N, un+1 = f (un )
FT
Définitions
La suite (un ) est dite:
❑ constante si ∀n ∈ N, un+1 = un .
❑ croissante si ∀n ∈ N, un+1 ≥ un .
❑ décroissante si ∀n ∈ N, un+1 ≤ un .
❑ strictement croissante: si ∀n ∈ N, un+1 > un .
❑
❑
❑
❑
RA
strictement décroissante: si ∀n ∈ N, un+1 < un .
monotone si elle est croissante ou décroissante.
strictement monotone si elle est strictement croissante ou strictement décroissante.
majorée si ∃M ∈ R, ∀n ∈ N, un ≤ M .
❑ minorée si ∃m ∈ R, ∀n ∈ N, un ≥ m.
❑ bornée si elle est majorée et minorée.
D
❑ stationnaire si elle est constante à partir d’un certain rang ie :
Définition
On dit que la suite (un ) est convergente (ou converge) vers le réel ℓ quand n −→ +∞ si
FT
quel que soit ε > 0, il existe N ∈ N tel que n ≥ N entraîne |un − ℓ| ≤ ε
Il est bien évident que l’entier N dépend de la suite (un ) et de ε. Elle s’écrit en langage
formalisé:
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N (n ≥ N =⇒ |un − ℓ| ≤ ε)
−∞
RA Représentation axiale
+∞
u0 u3 ℓ −ε uN +1 ℓ uN u2 ℓ +ε u1
D
La propriété exprime en représentation axiale qu’il n’ y a qu’un nombre fini de termes
hors de l’intervalle ]ℓ − ε, ℓ + ε[ ou encore que tous les un pour n ≥ N appartiennent à
l’intervalle [ℓ − ε, ℓ + ε].
FT
Unicité de la limite
Une suite convergente a une limite unique. C’est à dire si (un ) converge vers un réel ℓ
et vers un réel ℓ ′ alors ℓ = ℓ ′ .
RA
D
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Limite d’une suite
FT
Limites infinies
Soit (un ) suite. On dit que
❑ lim un = +∞ ⇐⇒ ∀A ∈ R, ∃N ∈ N tel que ∀n > N , un > A
n−→∞
Suite divergente
cas suivants:
❑ lim
❑
n−→∞
lim
un n’existe pas
un = ±∞
RA
Une suite (un ) qui ne converge pas est dite divergente. Ainsi, (un ) diverge dans les deux
n−→+∞
D
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Limite d’une suite
Théorème
Toute suite convergente est bornée. La réciproque est fausse.
Démonstration: On a
FT
lim un = ℓ ⇐⇒ ∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N (n ≥ N =⇒ |un − ℓ| ≤ ε)
n−→∞
Puisque cette assertion est vraie ∀ε > 0 elle est vraie en particulier pour ε = 1. Donc
FT
lim un ℓ ℓ ℓ +∞ −∞ −∞
n−→∞
′
lim vn ℓ +∞ −∞ +∞ −∞ +∞
n−→∞
lim (un + vn ) ℓ + ℓ ′ +∞ −∞ +∞ −∞ F.I.
n−→∞
lim un ℓ
RA ℓ >0
Limite d’un produit
Soient (un ) et (vn ) deux suites et soient ℓ et ℓ ′ deux réels
FT
lim un ℓ ℓ +∞ +∞ −∞ −∞ ±∞
n−→∞
lim vn ℓ ′ ̸= 0 ±∞ ℓ′ > 0 ℓ′ < 0 ℓ′ > 0 ℓ′ < 0 ±∞
n−→∞
un ℓ
0 −∞ −∞
ℓ′
lim +∞ +∞ F.I.
n−→∞ vn
❑
0 en restant > 0 par 0+
0 en restant < 0 par 0−
lim un
RA
Soient (un ) et (vn ) deux suites et soient ℓ et ℓ ′ deux réels. On note
❑
FT
Croissances comparées
Quand n → +∞, on a
ln n ≪ n ≪ n2 ≪ exp n
Cette écriture veut dire que quand n est grand alors
❑ ln n est très petit devant n ou n est très grand devant ln n
❑ n est très petit devant n2 ou n2 est très grand devant n
et donc on a
❑ lim
n→+∞
ln n
n
exp n
=0
RA
❑ n2 est très petit devant exp n ou exp n est très grand devant n2
❑ lim
n2
= +∞
n→+∞
D
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Opérations sur les limites
Croissances comparées
D’une façon générale, pour α, β ∈ ]0, +∞[ et q > 1, on a quand n → +∞
(ln n)α ≪ nβ ≪ q n ≪ n! ≪ nn
FT
Cette écriture veut dire que quand n est grand alors
❑ (ln n)α est très petit devant nβ ou nβ est très grand devant (ln n)α
❑ nβ est très petit devant q n ou q n est très grand devant nβ
❑ q n est très petit devant n! ou n! est très grand devant q n
❑ n! est très petit devant nn ou nn est très grand devant n!
❑ lim
n→+∞
(ln n)α
β n
=0
RA
En particulier cette propriété reste vraie pour q = e > 1.
nβ nβ
❑ lim = 0 en particulier =0
n→+∞ q n
lim
n→+∞ exp n
qn exp n
D
❑ lim = 0 en particulier lim =0
n→+∞ n! n→+∞ n!
n!
❑ lim =0
n→+∞ nn
X
Exemples: développer le symbole
FT
6
X
k 3 = 03 + 13 + 23 + 33 + 43 + 53 + 63 = 441
k =0
6
X
3j = 30 + 31 + 32 + 33 + 34 + 35 + 36 = 1093
j =0
10
X 4n + 1
n=6
√
n
X
n
RA
24 + 1 28 + 1
= √ + √ +···+ √
6
400 + 1
7
25 29 33
= √ +√ + √ +
37
+√
41
10 6 7 2 2 3
i =1
= 3 + 8 + · · · + (n − 1)(n + 1) + n(2 + n)
D
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Développement des sommes
FT
X
Exemples: Écrire à l’aide du symbole
11
1 1 1 1 1 1 1 1
X
1+ + +···+ = + + +···+ =
2 3 11 1 2 3 11 p
p =1
1+
6
5
+
9
10
RA
+···+
3i
2i + 1
=
i
X
k =1
3p
2p + 1
on remarque que
2×1+1
3×1
=1
D
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Développement des sommes
FT
X
Linéarité du symbole
On a la propriété suivante:
k k k
X X X
(α un + β vn ) = α un + β vn
n=0 n =0 n =0
Exemple
6
X
RA
k =0
3
k +
6
X
j =0
j
3 =
6
X
s=0
s + 3
6
X
s =0
s
3 =
6
X
s=0
(s3 + 3s )
D
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Théorèmes de convergence
FT
Passage à la limite dans une inégalité
Proposition: Soient (un ) et (vn ) deux suites qui convergent vers deux réels ℓ et ℓ ′
respectivement.
Si ℓ < ℓ ′ alors il existe un rang à partir duquel un < vn .
RA
Si un < vn à partir d’un certain rang alors ℓ ≤ ℓ ′
D
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Théorèmes de convergence
FT
Comparaison
Théorème des gendarmes: Soient (un ), (vn ) et (wn ) trois suites réelles telles que
∃N ∈ N tel que ∀n ≥ N un ≤ vn ≤ wn
Si de plus (un ) et (wn ) on même limite ℓ ∈ R ∪ {+∞} ∪ {−∞}, alors (un ) tend vers cette
limite ℓ.
Théorème: Toute suite croissante et non majorée tend vers +∞. Toute suite décroissante
et non minorée tend vers −∞.
D
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Théorèmes de convergence
Exemple
Montrer que la suite (Sn )n définie par
FT
1 1 1 1 1
Sn = + + + +···+
0! 1! 2! 3! n!
est croissante et majorée.
1
❑ Monotonie: Sn+1 − Sn = > 0. Ainsi la suite (Sn )n est strictement croissante.
(n + 1)!
❑ Majoration: on a pour tout n ≥ 2
n −1
1
1 1
X 1 1− 2n 1
< =⇒ Sn < 1 + = 1+ < 1+ =3
n! 2n−1 2k 1 − 21 1
2
D
k =0
FT
Suites adjacentes
Définition: Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. On dit qu’elles sont adjacentes si
l’une est croissante l’autre est décroissante et lim (un − vn ) = 0
n−→+∞
Théorème: deux suites adjacentes sont convergentes de même limite finie.
Théorème des segments emboîtés
RA
Soit [an , bn ] une suite décroissantes d’intervalles ( c’est
N, [an+1 , bn+1 ] ⊂ [an , bn ]) telle que
FT
Définition
Une suite (un ) est une suite arithmétique si et seulement si il existe r ∈ R tel que pour
tout n ∈ N on a
un + 1 = un + r .
RA
Dans ce cas, le nombre r s’appelle la raison de la suite arithmétique (un ).
D
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Suites arithmétiques
FT
❑ Pour montrer que (un ) est une suite arithmétique il suffit de montrer que
∀n ∈ N, un+1 − un = une constante
Dans ce cas, cette constante coïncide avec r , la raison de la suite arithmétique (un ).
❑ Si (un ) est une suite arithmétique, alors
∀n ∈ N, un = u0 + nr .
:
RA
❑ En particulier, on peut toujours écrire une suite arithmétique sous la forme suivante
un = a + bn où a ∈ R et b ∈ R∗ .
Toute suite de cette forme est une suite arithmétique.
n
n+1
X
❑ Sn = uk = (u0 + un )
2
D
k =0
FT
En effet,
Sn = u0 + u1 + · · · + un et aussi Sn = un + un−1 + · · · + u0
n n
X X
2Sn = (u0 + un )+(u1 + un−1 )+· · ·+(un + u0 ) = (uk + un−k ) = (u0 + kr + u0 + (n − k )r )
k =0 k =0
n
X
Ainsi
RA =
k =0
(u0 + un ) = (n + 1) (u0 + un )
Sn =
n+1
2
(u0 + un )
FT
Définition
Une suite (un ) est une suite géométrique si et seulement si il existe q ∈ R∗ tel que pour
tout n ∈ N on a
un+1 = q × un .
RA
Dans ce cas, le nombre q s’appelle la raison de la suite géométrique (un ).
D
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Suites géométriques
❑ Pour montrer que (un ) est une suite géométrique il suffit de montrer que
FT
un+1
∀n ∈ N, = une constante non nulle où u0 ̸= 0
un
Dans ce cas, cette constante coïncide avec q , la raison de la suite géométrique (un ).
❑ Si (un ) est une suite géométrique alors
∀n ∈ N, un = u0 × q n .
:
RA
❑ En particulier, on peut toujours écrire une suite géométrique sous la forme suivante
un = a × bn où a et a ∈ R∗ .
Toute suite de cette forme est une suite géométrique.
n
1 − q n +1
X
❑ Sn = uk = où q ̸= 1
D
1−q
k =0
FT
Quelques points importants
En effet,
Sn = u0 + u1 + · · · + un = 1 + q + q 2 + · · · + q n
qSn = qu0 + qu1 + · · · + qun = q + q 2 + · · · + q n+1
Sn − qSn = 1 − q n+1
Ainsi RA Sn =
1 − q n +1
1−q
❑ Pour |q | < 1, la suite géométrique. (un ) est convergente et tend vers 0
D
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Suite arithmético-géométrique : un+1 = aun + b
FT
Définition et origine de l’appellation
Soit (un ) une suite qui vérifie la relation un+1 = φ(un ) où Φ(x ) = ax + b avec a ∈ R∗ et
a ∈ R. Il est facile de voir que :
❑ une telle suite est arithmétique de raison b si a = 1
RA
❑ une telle suite est géométrique de raison a si b = 0.
d’où l’appellation de cette suite de suite arithmético-géométrique.
D
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Suite arithmético-géométrique : un+1 = aun + b
FT
Plan d’étude de la suite arithmético-géométrique
Soit un+1 = Φ (un ) On suppose que a ̸= 1 et b ̸= 0
b
❑ On résout l’équation φ(x ) = x qui a pour solution unique x = qu’on notera α
1−a
❑ On construit une nouvelle suite qu’on notera vn = un − α
❑ On montre que que (vn ) est une suite géométrique dont on déterminera la raison
qu’on notera β. RA
❑ On exprime (un ) en fonction de n
❑ On montre que pour −1 < a < 1, la suite un converge vers ℓ = · · · · · · · · ·
D
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Suite arithmético-géométrique : un+1 = aun + b
FT
Exemple
Soit (un )n une suite numérique définie par la relation de récurrence suivante
1
u0 =
3
un+1 = 1 un + 1
2 3
❑ Calculer u1 , u2 et u3 .
❑ Exprimer un en fonction de n.
RA
❑ (un ) est elle convergente? si ou calculer sa limite.
D
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