Vous êtes sur la page 1sur 2

Comment les mathématiques ont-elles réussi à dompter l’infini 

Il y a plusieurs moyens d’envisager l’infini, selon quel point de vue on prend : qu’il soit
mathématique, philosophique ou physique. On va s’intéresser au point de vue mathématiques en
abordant les concepts d’ensemble et le paradoxe de Hilbert, et le calcul infinitésimal.

I. Les ensembles

En mathématiques il y a plusieurs manières d’approcher le concept d’infini et une des manières


les plus élémentaires est celle de la théorie des ensembles ( N ; Z ; Q; R ; C ¿ . En mathématiques on
manipule souvent des ensembles, c’est-à-dire des collections de trucs et les trucs, on appelle ça des
éléments. On peut faire des ensembles un peu de ce qu’on veut, des ensembles de nombres, de
figures géométriques, de fonctions, etc... Une des choses les plus simples dont on puisse parler à
propos d’un ensemble c’est sa taille, c’est-à-dire le nombre d’éléments qu’il contient et on appelle ça
son cardinal. Un des tout premiers ensembles qu’on considère quand on fait des maths c’est celui
des nombres entiers positifs, noté N , Card ( N )= {0 ; 1 ; 2; …; ∞ }=∞ . Nous pouvons donc se dire
que le cardinal de l’ensemble N est l’infini.

Nous supposons, donc que l’infini est le cardinal de l’ensemble des entiers naturels. On va
considérer N , l’ensemble des entiers naturels et on va considérer à côté un autre ensemble, que l’on
va appeler E , Card ( E )= {−1 ; 0 ; 1 ; 2; … ; ∞ } =∞ . E est l’ensemble des entiers plus grand que -1.
Donc Card ( E )=Card ( N )+ 1
Donc Card ( E ) est aussi l’infini

Pour essayer d’y voir un peu plus clair on peut avoir recours au paradoxe de l’hôtel de Hilbert.

II. L’hôtel de Hilbert

L’hôtel de Hilbert est une petite énigme qui a été proposée pour la première fois par le
mathématicien allemand David Hilbert. Imaginez qu’on ait un hôtel qui ait une infinité de chambres
qui soient numérotées par les nombres entiers naturels, donc il y a la chambre 0, la chambre 1, la
chambre 2, etc...  

Supposons que toutes les chambres sans exception soient occupées chacune par une personne.
Nous pouvons nous demander comment peut-on ajouté une nouvelle personne dans cet hôtel ? Il
suffit au standardiste de dire à chaque personne présente dans l’hôtel d’aller dans la chambre
suivante. Celui qui est actuellement dans la chambre 0 va dans la chambre 1, celui dans la chambre 1
va dans la 2, etc… De cette manière, en demandant un déplacement fini à chacun (+1, c'est fini), les
clients déjà logés le restent, et la chambre 0 est libre et peut accueillir le nouveau client. De même si
un plus grand nombre de personnes finis arrivent à l’hôtel, par exemple 40 personnes, il suffira de
décaler tout le monde de 40 chambres et nous pouvons les loger.  

On a établi une correspondance parfaite entre les


personnes présentes et les chambres, on appelle ça une
bijection. A partir du moment où l’on peut faire une bijection entre deux ensembles, les deux
ensembles ont le même cardinal.

Que nous montre ce paradoxe ? que le cardinal d’un ensemble infini, n’est pas fini : on peut
rajouter autant de client que l’on souhaite dans l’hôtel, et il apparaitra toujours complet. Comme on
a pu le voir avec les cardinaux des ensembles E et N . Malgré le fait que, le cardinal de N soit l’infini,
il reste plus petit que le cardinal de l’ensemble E .

III. Calcul infinitésimal

Maintenant que, conceptuellement, on ait montré comment comprendre le fonctionnement de


l’infini, les mathématiques ont eu recours au calcul infinitésimal pour pouvoir calculé avec l’infini.

Le calcul infinitésimal s’intéresse au variations des fonctions, avec la dérivée, l’intégrale et la


limite. Ce qui nous intéresse c’est la limite, elle nous permet de calculer la tendance d’une courbe là
où elle n’est pas définie. Par exemple, prenons la fonction ln ( x ) qui n’est définie que sur ¿ 0 ;+ ∞¿
nous aimerions bien savoir vers où tend la fonction quand x tend vers 0. C’est grâce au calcul de la
limite que l’on sait qu’elle tend vers −∞ . x→ 0 lim+¿
ln ( x ) =−∞ ¿
¿.

C’est en séparant l’aspect conceptuel et l’aspect algébrique de l’infini, les mathématiques ont pu
comprendre comment fonctionnait l’infini.

Vous aimerez peut-être aussi