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ANALYSE MATHEMATIQUE I

Crédits: 5 (125H)
Enseignants: Pr. Ir. Richard NGENDA
CT. Ir. Eddie BILITU

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Partie I: SUITES ET SERIES
I. SUITES ET SERIES NUMERIQUES

I.1 Introduction
Les suites sont un des outils les plus puissants et les plus fréquemment utilisés
en mathématiques. On en trouve déjà dans les mathématiques babyloniennes
ou en Egypte, puis chez Archimède et Héron d’Alexandrie,
avant un grand retour `a partir du 𝑋𝑉𝐼𝐼 𝑖è𝑚𝑒 siècle. Il s’agit d’une famille
d’éléments indexée par des nombres entiers naturels, qu’on note
classiquement (un) ou (un)n2N. Les suites les plus connues comprennent la suite
de Fibonacci, celle de Lucas ou celle de Syracuse.

Quelques siècles plus tard, des mathématiciens comme Bernoulli, Newton,


De Moivre, Stirling et Wallis, se sont intéresses aux suites pour approcher des
valeurs numériques.
C’est `a Lagrange que l’on doit, semble-t-il, la notation indicielle

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Le terme de série est quant à lui une extension de la notion de suite. On
s’intéresse non plus aux termes de la suite, mais à la somme de ces termes.

I.2 Importance des suites et séries

Un ordinateur ne sait faire que les quatre opérations élémentaires.

Comment calculer les valeurs des différentes fonctions avec seulement les
opérations ´élémentaires ? Quelles sont les erreurs, les précisions ?

Pour cela, on utilise des séries.

 On peut aussi les utiliser pour intégrer certaines fonctions.

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I.3 Suites numériques
I.3.1 Définitions

Une suite est une liste infinie de nombres une famille d’éléments appelés
ses « termes » notée :

ou ou (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ

Ou simplement (𝑢𝑛 )

Une suite finie est une famille indexée par les entiers strictement positifs
inferieurs ou ´égaux `a un certain entier, ce dernier étant appelé « longueur »
de la suite.

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Il existe 2 façons de définir une suite :

a) Par une relation de récurrence.

Ex:

b) A l’aide d’un terme général.

Ex:
1) Trouver les 5 premiers termes de la suite de terme général:

2) Trouver le terme général de la suite :

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I.3.2 Exemples de quelques suites classiques

a) Suite arithmétique.

C’est une suite définie par récurrence par :

où r est une constante appelée raison de la suite. Son terme général


est alors :

• Par exemple, si a = 0 et r = 1, la suite arithmétique a pour termes les


entiers naturels.

• Si a = 1 et r = 2, la suite a pour termes les entiers naturels impairs.

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b) Suite géométrique.

Par récurrence, c’est une suite définie par :

où r est une constante appelée raison de la suite. Son terme général est
alors:
𝑢𝑛 = 𝑎𝑟 𝑛

Par exemple, si a = 1 et q = 10, la suite a pour termes les puissances de 10. 7


I.3.3 Suites historiques célèbres

a) Suite de Fibonacci.

C’est une suite d’entiers dans laquelle chaque terme est la somme des deux
termes qui le précèdent.

Elle commence généralement par les termes 0 et 1 (parfois 1 et 1).

0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, etc.


ou

Son terme général est:

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Propriété :

La suite converge vers une valeur appelé « nombre d’or ».

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Le nombre d’or est très présent dans la nature.

Exemple sur le corps humain:

𝐿
≈ 1,618…
𝑙

Exemple en Botanique:
L

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Elle doit son nom à Leonardo Fibonacci qui, dans un problème récréatif posé dans
l’ouvrage Liber abaci publié en 1202, décrit la croissance d’une population de
lapins :
« Un homme met un couple de lapins dans un lieu isolé de tous les cotés par un
mur. Combien de couples obtient-on en un an si chaque couple engendre tous
les mois un nouveau couple à compter du troisième mois de son existence ? »

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b) Suite d’Héron d’Alexandrie
La méthode de Héron ou méthode babylonienne est une méthode efficace
d’extraction de racine carrée, c’est-`a-dire de résolution de l’´équation :

𝒙𝟐 = a, avec a positif.

Pour extraire la racine carrée de A, choisir une expression arbitraire x et prendre


𝑥
la moyenne entre x et 𝐴 et recommencer aussi loin que l’on veut le processus
précèdent.

De ceci, on définit la suite d’Héron d’Alexandrie comme suit :

et, pour tout entier n :

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Exemple : calcul de 2

Soit 𝑢0 = 1, il vient successivement :

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I.3.4 Suites et fonctions
L’´étude d’une suite (an) peut se faire `a l’aide de la notion de fonctions. Pour
cela, reportons sur un graphique quelques ´éléments de la suite et considérons
une fonction f qui passe par les points de coordonnées (1, a1), (2, a2), (3, a3), . . .

Il est donc possible de définir une suite à l’aide de la notion de fonction.

Une suite est une fonction f telle que :

f(n) = an.
Le domaine de la fonction ´étant l’ensemble des entiers naturels.

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I.3.5 Représentation graphique

Deux façons de représenter la suite

Ces graphes semblent indiquer que les termes tendent vers 1lorsque n devient
grand. On parle de convergence.

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I.3.6 Convergence et divergence d’une suite

Une suite {an} admet une limite L, et l’on écrit :

Cela signifie que les termes de la suite peuvent être rendus aussi proches que l’on
veut de L en prenant n suffisamment grand

Si limn→∞ an existe, on dit que la suite est convergente.


Sinon elle est divergente.
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Illustration graphique

17
Exemples de suites réelles convergentes

18
TD

Démontrer que:

19
I.3.7 Liens avec la limite d’une fonction

20
I.3.8 Propriétés des limites

Considérons les deux suites convergentes {an} et {bn} et telles que

Avec :

21
Théorème du sandwich ou des gendarmes

Alors :

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I.3.9 Monotonocité

Une suite {an} est :

• Croissante si an+1 ≥ an pour tout n

• Décroissante si an+1 ≤ an pour tout n

• Strictement croissante si an+1 > an pour tout n

• Strictement décroissante si an+1 < an pour tout n

Strictement) monotone si elle est (strictement) croissante ou (strictement)


décroissante

Exemple :

Montrer que la suite an = n/(5n + 3) pour n ≥ 1 est strictement


croissante

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Majoration

Une suite {an} est :

• Bornée supérieurement s’il existe M tel que an ≤ M pour tout n

• Bornée inférieurement s’il existe m tel que an ≥ M pour tout n

• Bornée si elle est bornée supérieurement et inférieurement

Théorème des suites monotones :

• Toute suite monotone et bornée est convergente.

• De même, toute suite croissante et bornée supérieurement converge, et toute


suite décroissante et bornée inférieurement convergente

Exemple :

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TP N°1

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I.4 Séries numériques
I.4.1 Introduction

Tout nombre peut s’écrire sous la forme d’une somme infinie, comme par
exemple :

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I.4.2 Définitions

 Soit une suite numérique infinie (𝑎𝑛 )𝑛∈ℕ . = 𝑎1 , 𝑎2 , … 𝑎𝑛 , … .

On appelle série numérique la somme des termes de la suite

Et on note:

Les nombres a1; a2; · · · ; an; · · · sont les termes de la série. On peut appeler
an le terme général de la série.

Exemples :
1)

2)
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 Suite des sommes partielles

On appelle suite des sommes partielles la suite {S1, S2, S3, . . .} avec:

 Somme d’une série

Notée S, la somme d’une série est définie par:

Si cette limite existe alors la série est dite convergente.


Dans le cas contraire, elle est dite divergente.

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I.4.3 Convergence et divergence d’une série

Si la suite des sommes partielles admet une limite finie, c’est-à-dire si


existe et est finie, alors S s’appelle la somme de la série et on dit que la série
converge vers S.

S’il n’existe pas de nombre S tel que on dit que la série diverge

Exemples
1)

( La démonstration se fera dans la suite)


2)
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I.4.4 Propriétés immédiates des séries

Par conséquent, si une série converge, son terme général tend


nécessairement vers zéro.

Cette propriété n’est pas forcément réciproque car:

• Si la condition nécessaire précédente, n’est pas remplie, on dit que


la série est grossièrement divergente ;

Exemple: La série est grossièrement divergente.

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• La multiplication de chaque terme d’une série par une constante non nulle
n’affecte pas la convergence ou la divergence de la série.

• Enlever (ou rajouter) un nombre fini de termes `a une série n’affecte pas la
convergence ou la divergence de la série.

I.4.5 Séries particulières

a) Séries géométriques

avec a et r constantes

• Si convergent vers:

• Si et elles divergent.

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(1)

Multiplions (1) par r:


(2)

(1)-(2):

32
Exemples :

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b) Séries de Riemann (Les p-séries)

On appelle p-séries les séries du type :

où p est une constante.

Ces séries convergent pour p > 1 et divergent pour p ≤1.

c) Série harmonique
Dans les séries de Riemann, si p =1 on obtient la série harmonie.

𝟏
𝑺=෍
𝒏
𝒏=𝟏

Cette série est divergente.


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Vérifions le directement en calculant et en majorant les sommes partielles
d’ordre 𝟐𝒌 de cette série. On a :

En continuant de la même manière, on montre que:

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Notons que pourtant, on a bien

I.4.6 Quelques propriétés calculatoires

De plus, dans le cas de la convergence, on a :

Les constantes non nulles peuvent donc « sortir » du signe de sommation.

La somme de la série dont le terme général est une somme de termes est égale à
la somme des sommes de séries si ces séries convergent.
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La somme de la série dont le terme général est une différence de termes est
égale à la différence des sommes de séries si ces séries convergent.

Exemple:

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I.4.7 Séries à termes positifs, tests de convergence
Le plus souvent, la valeur exacte d’une série ne peut être obtenue. On se
tourne alors vers la question de sa convergence ou de sa divergence. Les
tests suivants aident à trancher cette question.

I.4.7.1 Le test de comparaison (pour les séries positives)


a) Test de comparaison

38
Exemples:

39
b) Test du quotient (séries à termes positifs)

Exemples:

40
:

a)

b)

Exemples:

c) Test de l’intégrale

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Exemples:

42
TD

A l’aide du test d’intégrale, montrer que les p-séries ( ):

𝑎)𝑐𝑜𝑛𝑣𝑒𝑟𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑖 𝑝 > 1.
b)𝑑𝑖𝑣𝑒𝑟𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑖 𝑝 ≤ 1.
Solution

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𝑎)

b)

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I.4.8 Séries alternées
Une série alternée est une série dont les termes sont tour `a tour positifs et
négatifs, c’est-`a-dire une série de la forme :

où les an sont tous positifs.

Théorème:
Soit une série alternée.

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(c’est-`a-dire que l’erreur est plus petite en valeur absolue que le premier terme omis).

Remarque :

La somme d’une série alternée est donc positive et comprise entre a1 - a2 et a1.

Exemple:

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I.4.9 Convergence absolue et convergence conditionnelle d’une série
I.4.9.1 Définition

On dit qu’elle est conditionnellement convergente

Exemple:

Théorème :

Si une série est absolument convergente, alors elle est convergente.


47
TP

I.4.9.2 Test du quotient ( ou critère de d’Alembert

48
I.4.9.3 Test de la racine ( ou critère de Cauchy)

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Exercices
I.

a)
b)
c)
d)

II.

a)
b)
c)

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I. Utiliser le test du rapport pour étudier la convergence des séries suivantes :

a)

b)

c)

d)

e)

II. Etudier la convergence de la série suivante par le critère de d’Alembert et par le


critère de comparaison.

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III. Déterminer les limites suivantes :

a)

b)

c)

d)

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