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Université de Toulouse1 Capitole

Faculté d’Administration et Communication - 2ième année de licence AES

Enseignement de « Mathématiques »

« Introduction à l’Inférence Statistique »

Chapitre 1 - Ensembles, relations

Plusieurs éléments de contenu de ce chapitre relèvent du


programme de niveau 1 (programme des collèges) de
l’enseignement de progression par niveau proposé au semestre 1
( Progression par niveaux et enseignements facultatifs AREL) ;
quelques éléments de contenu sont plutôt associés à des
programmes de niveau 2 ou 3 (option et spécialité mathématiques,
Math expert en classe terminale). Les principales références pour ce
chapitre sont les manuels des classes du Collège, les manuels des
classes du Lycée, et pour les contenus et présentations plus avancés
les manuels de cours (MPSI) et le dictionnaire de Chambadal, les
cours de Bénédicte Alziary ( L1 Math et Eco, Ecole d’Economie de
Toulouse) notamment.

La théorie des ensembles a été créée par Cantor, pour accompagner


le développement de l’analyse classique en mathématiques, à partir
de 1872. Jusqu’à la fin du XIXème siècle., la notion d’ensemble
apparait intuitive. On peut citer la définition célèbre donnée par
Cantor lui-même : « Par ensemble, on entend un groupement, en
un tout, d’objets bien distincts de notre institution ou de notre
pensée » Mais l'utilisation des ensembles sans l'aide de règles
précises conduit rapidement à des paradoxes. Par exemple, il est
contradictoire de définir un entier comme « le plus petit entier qui
n'est pas définissable en moins de seize mots français », sachant
que cette définition ne comporte que quinze mots.
Le paradoxe « le barbier rase tous les hommes du village qui ne se
rasent pas eux-mêmes; mais le barbier se rase-t-il lui-même? »,
considéré au début comme un problème amusant, provoque une
crise des fondements. En effet, sous une forme mathématique, la
notion de l'ensemble des ensembles qui ne sont pas éléments
d'eux-mêmes est contradictoire. Le point de vue intuitif recèle le
danger de considérer comme ensembles des collections d'objets qui
ne sont pas définis par des propriétés mathématiques.
Une règle de jeu d'échecs définit non seulement les pièces, mais
encore les relations entre les pièces. De même, il s'agit, en
mathématiques, de définir non seulement les ensembles et les
relations, mais encore les axiomes et les règles de déduction. Ces
règles doivent permettre de conserver, dans la mesure du possible,
les résultats de la théorie de Cantor, tout en interdisant les
contradictions.
La première axiomatisation de la théorie des ensembles est due à
Zermelo, en 1908; elle est améliorée par Frankel et Skolem, en 1922
et 1923 . Une autre axiomatisation, due à Von Neumann (1925) et
reprise par Godel et Bernays* en 1937, fait appel à la notion de
classe qui apparait directement dans la théorie des sous-ensembles
flous
La plupart des notions ou éléments de connaissances qui vont être
présentées dans ce chapitre seront utilisées dans les chapitres
suivants pour l’étude des dénombrements, des probabilités, de la
théorie et de la pratique des sondages notamment.

1- Ensemble, éléments, appartenance

a- Définitions, identification et représentation


Un ensemble est une collection d'objets, appelés éléments,
possédant au moins une caractéristique commune.
Un ensemble est défini, lorsqu'il est possible, pour tout élément,
d’affirmer qu'il appartient ou n’appartient pas à cet ensemble.
Un ensemble est défini en extension lorsque ses éléments sont
énumérés, identifiés ou cités.
Un ensemble est défini en compréhension lorsqu'une propriété
caractéristique permet de déterminer l'appartenance d’un élément
à l'ensemble.
Remarque : ce mode binaire de définition d'un ensemble peut
cependant être remis en question. La théorie des sous-ensembles
flous1 (fuzy sets) module le degré d'appartenance des éléments.
Un ensemble est généralement identifié par une lettre majuscule.
Les ensembles peuvent être représentés par des diagrammes de
VENN. Nous utiliserons très souvent ces représentations, au
tableau, pour mettre en évidence les relations entre les ensembles.

b- Ensembles de nombres à connaitre

b1- Ensemble des nombres entiers naturels : IN


C’est l’ensemble des nombres qui servent à compter, qui servent à
dénombrer les objets d’un ensemble.
L’ensemble des nombres naturels est noté N.
N = [0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, …}
La définition originelle de l'ensemble des nombres entiers naturels
donnée par Richard Dedekind, à la fin du XIXième siècle, ne
comprend pas « 0 ». Une autre définition a été proposée qui inclut
zéro. Dans ce dernier cas , l’ensemble des nombres entiers naturels
non nuls est noté : N*.
N* = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, …}

1 BOUCHON-MEUNIER B., La logique floue, Que sais-je ?, PUF, 1993.


La suite des nombres entiers naturels est une suite dont le nombre
de terme est très grand, si grand que l’on utilise l’expression « tend
vers l’infini » ou plus directement « suite infinie ».

Exercice : calculer la somme des n premiers termes de cette suite.

b2- Ensemble des nombres entiers relatifs : Z

Ces nombres sont des entiers, comme les éléments de N, mais


chacun de ces nombres est précédé du signe + ou du signe - . Les
nombres entiers positifs peuvent être identifiés aux nombres
entiers naturels c’est-à-dire que le signe + peut ne pas apparaitre.
Le nombre entier 0 est le seul nombre relatif sans signe.
Un nombre réel est un nombre entier si l’écriture décimale de ce
nombre ne comporte aucun chiffre, autre que 0 après la virgule. Il
revient au même de dire que ce nombre n’a pas de partie
fractionnaire.
L’écriture des premiers nombres négatifs apparait au cinquième
siècle de notre ère en Inde. Le produit d’un nombre négatif par un
nombre positif apparait au Xième siècle en Perse. C’est Nicolas
Bourbaki qui a popularisé l’utilisation de la lettre Z pour désigner
l’ensemble des nombres entiers relatifs, la lettre K ayant été utilisée
d’abord par Richard Didekind à la fin du XIXième siècle pour
identifier cet ensemble qu’il venait de formaliser.
Exemples d’utilisation des éléments de l’ensemble Z dans la vie
quotidienne ( niveaux dans un immeuble, mesure de la
température, déficit ou excédents de ressources, …)
b3- Ensemble des nombres décimaux :

Un nombre décimal est un nombre réel dont on peut donner une


écriture décimale avec un nombre fini de chiffres après la virgule.
Par exemple, - 3 /4 = -0,75 est un nombre décimal car il peut s'écrire
dans le système décimal avec deux chiffres après la virgule. Le
nombre 2/3 n'est pas un nombre décimal, son écriture en base 10
par 0,33333, étant infinie...

L'ensemble des nombres décimaux est le plus souvent noté

Pour définir un nombre décimal on peut aussi dire qu'il existe une
puissance de 10 dont le produit avec ce nombre est un entier, ainsi :

désignant l’ensemble des nombres réels et Z l’ensemble des


entiers relatifs.

On peut aussi écrire cet ensemble avec k , nombre entier naturel :

D = { x ∈ R / ∃ k ∈ N : 10k x ∈ Z }

D est donc un sous ensemble de l’ensemble Q des nombres


rationnels dont l'écriture, en notation décimale, comporte une suite
finie de chiffres à la droite de la virgule décimale. Un nombre
décimal comprends une partie entière et une partie décimale

b4- Ensemble des nombres rationnels : Q

L’identification, par la lettre Q, de cet ensemble vient de


« Quotient » (initialement du mot italien quoziente). Ainsi,
l’ensemble Q des nombres rationnels est, par définition :
Q = { m/n | (m,n) ∈ Z x (Z | ( {0})}
Un nombre rationnel est un nombre qui peut s'exprimer comme le
quotient de deux entiers relatifs, donc éléments de l’ensemble Z.
On peut ainsi écrire les nombres rationnels sous forme de fractions
notées m/n où m, le numérateur, est un entier relatif et n, le
dénominateur, est un entier relatif non nul. Ainsi un nombre entier,
n, est un nombre rationnel : il peut en effet s'exprimer sous la
forme n /1 .
Chaque nombre rationnel peut s'écrire d'une infinité de manières
différentes sous forme de fraction, par exemple 1/2 = 2/4 = 3/6 = ...
Mais il existe une forme privilégiée d'écriture : tout nombre
rationnel non nul s'exprime de manière unique comme une fraction
dont le numérateur et le dénominateur sont des nombres premiers
entre eux avec un dénominateur positif. Cette expression est une
fraction irréductible.

b5- Ensemble des nombres irrationnels

C’est le sous ensemble des nombres réels qui ne sont pas des
éléments de l’ensemble Q des nombres rationnels. Un nombre
irrationnel est un nombre qui ne peut pas s’écrire comme une
fraction de deux entiers relatifs.

IN ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ IR

On peut distinguer les nombres algébriques qui ne sont pas des


éléments de Q ( donc ne sont pas des nombres rationnels) tel √2 ou
51/3 et les nombres transcendants comme ᴨ et e.
b5- Ensemble des nombres réels : IR.

L’élaboration de l’ensemble des nombres réels à partir de


l’ensemble des nombres rationnels a été réalisée par Méray et
Cantor (suites de Cauchy) et par Weiestrass ( développement
décimaux illimités) à la fin du XIXième siècle. L’expression « nombre
réel » est un rétronyme, donné en réponse à la découverte des
nombres imaginaires ; le qualificatif réel semble avoir été utilisé
pour la première fois par René Descartes en 1637. Les nombres
irrationnels sont des nombres réels, éléments de l’ensemble IR – Q.

IN ⊂ Z ⊂ D ⊂ Q ⊂ IR

b6- Ensemble des nombres complexes : C

L’équation x2 + 1 = 0 n’admet pas de solution dans IR (dans le corps


des nombres réels plus exactement). Les mathématiques doivent
ainsi recourir à un ensemble plus vaste que IR, l’ensemble C des
nombres complexes qui contient IR associé à une structure ( un
corps commutatif) et un élément i qui vérifie : i2 + 1 = 0
Tout nombre complexe comprend ainsi une partie réelle (ici 1 ) et
une partie imaginaire (associée à i)

c- Autres ensembles de référence

c1- L’ensemble vide noté ∅ ou { }. Il existe un ensemble et un seul


n’ayant aucun élément ; on l’appelle l’ensemble vide noté ∅. Cette
notation a été introduite par André Weil et Claude Chevalley et
vulgarisé par Nicolas Bourbaki (qui désigne un groupe de
mathématiciens français ou francophones et non une personne )
c2- L’ensemble dont l’unique élément est x est appelé singleton et
est noté {x}.

c3- L’ensemble composé de deux éléments est une paire et


l’ensemble composé de trois élément est un triplet …un ensemble
composé de n éléments peut ainsi être identifié à un nuplet.

d- Identification d’un ensemble « en extension » ou « en


compréhension ».
Dans le premier cas, c’est la liste de tous les éléments qui permet
d’identifier l’ensemble de référence. Par exemple l’ensemble des
nombres impairs, entiers naturels, inférieurs à 10
Un nombre impair est un nombre entier naturel ou, plus
généralement, un nombre relatif non divisible par 2.
Appelons E l’ensemble des nombres impairs, entiers naturels,
inférieurs à 10
E = { 1, 3, 5, 7, 9}
Un ensemble peut aussi être identifié, ou donné, en compréhension
par une propriété des éléments de cet ensemble ou « par la donnée
d’une relation collectivisante » ( Chambadal). On peut considérer à
nouveau l’ensemble E précédent

E = { 2n + 1 / n ϵ IN et n < 5}

e- Elément(s) : notion relative à un ensemble. Cas d’un


ensemble de sous-ensembles ou ensemble de parties
Un élément appartient à un ensemble mais un sous ensemble est
inclus dans un ensemble. Un sous ensemble est un élément de
l’ensemble dans lequel ce sous ensemble est inclus.
Soit E un ensemble, l’élément « a » appartient à E mais le singleton
{a} est inclus dans E.
Si A et B sont des parties de l’ensemble E, c’est-à-dire des sous -
ensembles de E, A et B sont inclus dans E : A ⊂ E et B ⊂ E
Représentation par un diagramme de Venn.

f- Propriétés de l’inclusion : antisymétrique et transitive


Si A ⊂ B et B ⊂ A, alors A = B (antisymétrie)
Si A ⊂ B et B ⊂ C, alors A ⊂ C (transitivité)
L’ensemble vide est inclus dans tout ensemble E, il est donc une
partie de E. Cette relation peut s’écrire : ∅ ⊂ E
Représentation par un diagramme de Venn.

g- Ensemble des parties d’un ensemble E notée P (E).


C’est l’ensemble des sous-ensembles que l’on peut élaborer à partir
des éléments de l’ensemble E. Si un ensemble A est inclus dans un
ensemble E (A ⊂ E), alors A est inclus dans P( E) car il doit être
considéré comme une partie – c’est-à-dire un sous ensemble – de E.
Si F = ∅, alors P(F) = {∅}
Si l’ensemble F est un singleton, F = {a} , alors P(F) = { ∅, {a} }
Si l’ensemble F est une paire, F = {a, b}, alors :
P(F) = { ∅, {a}, {b}, {a,b} }
L’ensemble des parties d’un ensemble E de cardinal k est un
ensemble de cardinal 2k
Ainsi, dans le cas où F est une paire, card F = 2 et card P(F) = 22

2- Opérations sur les ensembles


a- Réunion
La réunion de deux ou plus de deux ensembles est un ensemble
dont les éléments appartiennent à au moins un de ces ensembles.
Ainsi la réunion des sous -ensembles A et B de E notée
𝑨 ∪ 𝑩 = { x ∈ E / x ∈ 𝑨 𝒐𝒖 𝒙 ∈ 𝑩}
Si A = {a, b} et B = {b, c, d, e}, 𝑨 ∪ 𝑩 = {a, b, c, d, e}
Représentation par un diagramme de Venn.

b- Intersection
L’intersection de deux ou plus de deux ensembles est un ensemble
dont les éléments sont communs à chacun de ces ensembles.
Ainsi l’intersection des sous -ensembles A et B de E notée
A n B = { x ∈ E / x ∈ 𝑨 𝒆𝒕 𝒙 ∈ 𝑩}
Représentation avec un diagramme de Venn.

c- Complémentaire de A dans E
Le complémentaire d’une partie P d’un ensemble E est l’ensemble
noté CE P ou E – P, des éléments de E n’appartenant pas à P. Le
complémentaire du complémentaire de P dans E n’est autre que la
partie P elle-même : CE ( CE P) = P
Représentation avec un diagramme de Venn.

d- Différence symétrique

Soient A et B deux parties de E, on appelle différence symétrique de


A et B et on note, A Δ B l’ensemble des éléments qui sont soit
dans A soit dans B mais pas dans les deux à la fois.Tapez une équation ici.
A Δ B = { x ∈ E / x ∈ 𝑨 𝑼 𝑩 𝒆𝒕 𝒙 ∉ 𝑨 𝐧 𝑩}
Représentation avec un diagramme de Venn

e- Propriétés des opérations sur les ensembles

Soit E un ensemble et A, B et C des parties quelconques de E.


1- Complémentaire du complémentaire du sous ensemble A dans
l’ensemble E : CE (CEA) = A.

2 – Réunion et intersection du sous ensemble A avec ce même sous


ensemble : A ∪ A = A et A ∩ A = A.

3 -Les éléments neutres de la réunion et de l’intersection :


A ∪ ∅ = A et A ∩ E = A.

4 -Les éléments absorbants associés à la réunion et à l’intersection:


A ∪ E = E et A ∩ ∅ = ∅.

5- La commutativité des opérations intersection et réunion :


A ∩ B = B ∩ A et A ∪ B = B ∪ A.

6- L'associativité des opérations intersection et réunion :


A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C et A ∩ (B ∩ C) = (A∩B) ∩ C.

7- La distributivité de la réunion par rapport à l’intersection et de


l’intersection par rapport à la réunion :
A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C),
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C).

8- Les Lois de De Morgan :


CE (A ∪ B) = CEA ∩ CEB ,
CE (A ∩ B) = CEA ∪ CEB.
Tout résultat vrai relatif à des ensembles est également vrai si l'on
remplace les réunions par des intersections, les intersections par
des réunions, les ensembles par leurs complémentaires et si l'on
renverse les symboles d'inclusions.
f- Familles de parties d’un ensemble

Soit E un ensemble et soit I un autre ensemble. Si à chaque


élément i de I, on associe un élément Ai de P(E), on dit que
(Ai)i ∈ I est une famille de parties de E.
∪i∈IAi = { x ∈ E, ∃ i ∈ I, x ∈ Ai},
∩i∈IAi = { x ∈ E, ∀ i ∈ I, x ∈ Ai}.

3- Partition d’un ensemble E

Une partition d’un ensemble E est une famille de parties de E,


disjointes deux à deux, dont la réunion est l’ensemble E. Tout
élément de E appartient donc à une et une seule de ces parties ou
sous - ensembles. Ainsi une partie de E et son complémentaire dans
E constituent une partition de E.
Soit (Ai) une famille de parties de E
- ∀ i ∈ I, Ai ≠ ∅
- ∀ i ≠ j, Ai ∩ Aj = ∅
- ∪i∈I Ai

4- Produit cartésien

Soient E et F deux ensembles. Les couples (x, y) constitués d’un


élément x de E et d’un élément y de F forment un nouvel ensemble
appelé produit cartésien ou encore produit cartésien de E et de F et
noté E X F. Le produit E X E est noté E2

E X F = { (x, y), x ∈ E et y ∈ F }.

Si x et y sont distincts, le couple (x, y) est distinct du couple (y, x) ;


en cela, la notion de couple se distingue de la notion de paire qui
n’implique aucun ordre des éléments ( les éléments d’un ensemble
peuvent être présentés dans n’importe quel ordre sans modifier
l’identification de l’ensemble. Ainsi {x, y} = { y, x} . Pour désigner un
couple, la langue anglaise utilise « ordered pair », c’est-à-dire paire
ordonnée.

5- Quelques résultats sur l’identification des ensembles

a. ∅ ou { } est un ensemble.
b. Si E est un ensemble et A ⊂ E, alors A est un ensemble.
c. Si E et F sont deux ensembles, E ∪ F est un ensemble.
d. Si E et F sont deux ensembles, E ∩ F est un ensemble.
e. Si E et F sont deux ensembles, E X F est un ensemble
f. Si E est un ensemble, alors P(E) est un ensemble.
g. IN est un ensemble.

6- Les relations

Définition
Soit E un ensemble. On appelle relation binaire sur E, la donnée de E
et d'une partie quelconque Γ de E X E.
Soit R = (E, Γ) une relation binaire sur E, on note x R y si (x, y) ∈ Γ.

Exemples.
• La relation vide R = (E, ∅).
• La relation grossière R = (E, E X E).
• La relation égalité R = (E, ∆), avec ∆ = {(x, x), x ∈ E}.

7- Les fonctions et les applications

a -Le nom de fonction est le plus souvent associée à une application


définie sur une partie non précisé d’un ensemble de référence ;
c’est une application dont l’ensemble de définition n’est pas
nécessairement égal à l’ensemble de départ , noté E , tandis que
l’ensemble d’arrivée, noté F, est l’ensemble IR ( le corps des
nombres réels) ou C, l’ensemble des nombres complexes ( qui a
aussi une structure de corps)
Une fonction f est la donnée d'un triplet (G, E, F), où E et F
sont deux ensembles et G un graphe fonctionnel de E X F,
(x, y) ∈ G ⇔ y = f (x).
La notion de graphe doit être distinguée de celle de représentation
graphique
Lorsqu’une fonction est l’inconnue d’une équation, cette dernière
porte le nom d’équation fonctionnelle. Les fonctions « logarithme »
qui sont des fonctions continues sur l’ensemble des nombres réels
strictement positifs, vérifient l’équation :
f(x,y) = f(x) + f(y) car lnxy = lnx + lny

b -Soient E et F des ensembles, et G une partie du produit cartésien


E X F telle que, pour tout élément de x de E (ensemble de départ), il
existe un élément y et un seul de F ( ensemble d’arrivée) tel que le
couple (x, y) appartienne à G. Le triplet f = (G ,E, F) s’appelle
fonction définie sur E à valeurs dans F, ou encore application de E
dans F( on peut dire application de E vers F).
On peut aussi définir une application comme une correspondance
dont le graphe est fonctionnel.
L’unique élément y de F correspondant à l’élément x par f s’appelle
transformé de x par l’application f , ou encore image de x par f et
noté f(x). Soit y un élément de F, on appelle antécédent de y, tout
élément x de E tel que f(x) = y. La notation f = (G, E, F) n’est pas
utilisée en pratique, on lui préfère les notations suivantes :
f : E ---> F et E--f-->F
f(x) est l’élément de F associé à x ; on utilise la notation x --->f(x)
Les applications de E dans F constituent un ensemble noté (E, F) ou
encore FE. Lorsque les ensembles E et F sont égaux, l’ensemble (E,F)
est noté plus simplement (E).

Autre formalisation de la définition d’une application


Une application f est un triplet (E, F, G) où E et F sont deux
ensembles et G un graphe fonctionnel de E X F qui vérifie :
∀x ∈ E, ∃! y ∈ F tel que (x,y) ∈ G.
G = { (x, f (x)), x ∈ E}.

c -Application identique
L'application identique de E ou l'identité de E est l'application de E
dans E qui, à tout élément x de E associe lui-même. On la note IdE.
∀x ∈ E , IdE(x) = x.

d -Egalité de deux applications

Si deux applications f = (E, F, G) et g = (H, I, Γ) sont égales, alors ces


deux applications ont le même graphe, l’ensemble E est égal à
l’ensemble H, l’ensemble F est égal à l’ensemble I et on peut donc
écrire :
E = H, F = I et, quel que soit x élément de E, f(x)= g(x)
Soit :
G=Γ ⇔ ∀x ∈ E, f (x) = g(x).

e- Restriction et prolongement d’une application


Soit f une application d'une partie A de E dans F et g une
application d'une partie B de E dans F.
On dit que f est la restriction de g à A, si
A ⊂ B et ∀x ∈ A, f (x) = g(x).
On dit aussi que g est un prolongement de f sur B.
8- Les lois de composition

Soit E et F deux ensembles, on appelle loi de composition, parfois


loi de composition interne, sur l’ensemble E, une application de
E X E dans E. Lorsque la loi de composition n’est pas qualifiée,
l’image d’un couple (x, y) d’éléments de E se note x ⊥ y ou x T y
Ainsi la réunion et l’intersection sont des lois de composition sur
l’ensemble des parties d’un ensemble.
L’addition et la multiplication sont des lois de composition sur les
ensembles IN, Z, Q, IR et C.
Si l’on considère la restriction sur IR ou sous ensemble des nombres
réels R- , la loi + est une loi de composition interne mais la loi x ne
l’est pas.

II- Contrôle des connaissances

1- Savoir identifier et définir :

Ensemble, élément, appartenir, définition d’un ensemble, en


extension ou en compréhension, parties d’un ensemble, sous-
ensembles, ensemble des parties d’un ensemble, cardinal d’un
ensemble, , ensemble vide, singleton, paire, triplet, relations entre
les ensembles, relation entre éléments et ensembles , réflexivité,
symétrie, antisymétrie, transitivité , équivalence, inclusion,
propriétés de l’inclusion, nombres entiers naturels, nombres entiers
relatifs, nombres décimaux, fractions rationnelles, nombres
rationnels, nombres réels, nombres complexes, opérations sur les
ensembles, réunion de deux ou plus de deux ensembles,
intersection de deux ou plus de deux ensembles, ensembles
disjoints, différence symétrique, complémentaire de A dans E,
éléments neutres des opérations réunion et intersection, éléments
absorbants des opérations réunion et intersection, commutativité
et associativité des opérations de réunion et d’intersection,
distributivité, Lois de Morgan, familles de parties, partition d’un
ensemble E, produit cartésien, relation binaire sur un ensemble E,
relation réflexive, symétrique, transitive, relation d’ordre, relation
d’équivalence, fonction, application, ensemble de départ,
ensemble d’arrivée, graphe, représentation graphique, image,
antécédent, application identique, identité, loi de composition
interne, loi de composition externe.

2- Exercices corrigés pendant le cours

Thème 1 Ensembles, relations

1-1- Identification

a- Citer en extension l’ensemble E des cinq doigts de la main ?


b- Citer en compréhension l’ensemble E = { 0, 1 } ?
c- L’élément 5 appartient-il à l’ensemble des nombres pairs ?
d- L’élément 132 appartient-il à l’ensemble des multiples de 3 ?

1-2- Cardinal d’un ensemble

a- Quel est le cardinal de E = {Euler, Venn, Descartes, Bayes,


Kolmogorov}
b- Comment peut-on qualifier, du point de vue de son cardinal,
l’ensemble des couleurs primaires ?
c- Comment peut-on qualifier, du point de vue de leur cardinal,
les ensembles  1   2  3  4  5  6?
d- Comment appelle-t-on l’ensemble { } ?
1-3- Inclusion

a- L’ensemble F des entiers naturels est-il strictement inclus dans


l'ensemble E des nombres réels ?
b- L’ensemble F des nombres à virgule est-il strictement inclus
dans l'ensemble E des nombres décimaux ?

1-4- Sous-ensembles

a- De quelle population un échantillon constitue-t-il un sous-


ensemble ?
b- Un échantillon est le résultat de quoi ?
c- Qu’appelle-t-on échantillon représentatif ?
d- Quelle différence entre un échantillon aléatoire et un
échantillon empirique ?

1-5- Egalité d’ensembles

a- L’ensemble F = {j, k, l, m, n} est-il égal à l’ensemble E = {a, e, i,


o, u}?
b- L’ensemble F = {1, 2, 3 } est-il égal à l’ensemble E = {un, deux,
trois} ?
c- Que conclure si E  F et si F  E ?

1-6- Complémentaire
Soit E = {violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge} l’ensemble
référent des couleurs de l’arc en ciel, quel est le complémentaire
dans E du sous-ensemble A =  r, v, b ?

1-7- Réunion de deux ou plus de deux ensembles

a-Soient les ensembles A =  CP, CE1, CE2, CM1, CM2  et B = 6, 5,


4, 3, 2, 1, T . Quel est le résultat de l’opération A  B ?
c- Soient les ensembles A =  Chiffres entiers naturels, chacun
différent et inférieur ou égal à 6  et B = 1, 3, 5, 7, 9.
Ecrire l’ensemble réunion de A et B. Les ensembles A  B et B
A sont-ils égaux ?
d- Soient A = a, b, c, B = X , Y et C = 1 , 2 , 3 , 4 trois
ensembles. Calculer A  B  C ?

2-8- Intersection de deux ou plus de deux ensembles

a-Déterminer l'intersection des ensembles A =  Chiffres entiers


naturels, chacun différent et inférieur ou égal à 6  et B = 1, 3, 5,
7, 9
b-Comment peut-on développer A  (B  C) ?
c-Soit A =  le, la  et B = un, une, calculer A  B ?

2-9- Différence de deux ensembles

Soit A = les lettres de l’alphabet  et B = les consonnes  . Calculer


A–B

2-10 – Ensemble des parties d’un ensemble

a-Soit l’ensemble E = a, b, c, d. Quel est l’ensemble des parties de


l’ensemble E ?

b-Si card E = 5, quel est le cardinal de l’ensemble des parties de E ?

c-Tracer l’arbre dichotomique de l’ensemble E = a, b , c

2-11- Lois de Morgan


Tout résultat vrai relatif à des ensembles est également vrai si l'on
remplace les réunions par des intersections, les intersections par des
réunions, les ensembles par leurs complémentaires et si l'on
renverse les symboles d'inclusions.
a-Traduire en langage littéral les lois de DE MORGAN ?

b-Vérifier par une table de vérité la loi de DE MORGAN

A B nonA nonB AB Non nonA


AB nonB

V V

V F

F V

F F

2-12 – Partition d’un ensemble

L’ensemble constitué des nombres entiers naturels, des nombres


entiers relatifs, des nombres décimaux et des nombres rationnels
constitue-t-elle une partition des nombres réels ?

2-13- Produit cartésien

a- Soit A = Masculin , Féminin  et B = Célibataire, Marié ou


Pacsé, Divorcé, Veuf . Calculer A X B

b- Pour card A = 3 et card B = 6, calculer card (A X B) ?

c- On souhaite réaliser une analyse bi-variée d’une population


d’étudiants selon le sexe et les séries de bacs généraux. De combien
de cases est constituée la distribution conjointe ? Ecrire le titre du
tableau qui décrit cette distribution. Représenter ce tableau.
d-A X B est-il égal à B X A ?

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