MERCREDI 14 janvier 2015 / Edition Bruxelles-Périphérie / Quotidien / No 11 / 1,50 € / 02 225 55 55

COMMENT LA NASA ET L’ESA SE DISPUTENT LES NOUVELLES PLANÈTES P.12

MAD
20 pages
MONS 2015 spéciales
La métamorphose
d’une ville pour ne rien rater
de Mons 2015

Charlie revit
Une semaine après l’attentat qui a décimé sa rédaction, l’hebdo satirique
est de retour. En solidarité avec « Charlie Hebdo », « Le Soir » publie
deux pages de ce numéro des survivants.
P. 6 & 7
/9
O N° 1178
LIE HEBD
2015 / CHAR
14 janvier

La réponse
du gouvernement
belge aux attentats
8 / CHAR
LIE HEBDO N°
1178 / 14
janvier 2015
français

P. 8 & 9
La double page
de caricatures
de « Charlie Hebdo »
de ce 14 janvier

P. 10 & 11
La couverture
ABONNEZ- 015
de l’hebdo
fait déjà polémique
A NVI E R 2 LA MESSE et l’interview
VOUS
Vous souhaitez soutenir « Charlie
P LU S D E M O N
DI MANC H
DE POU
E 11 J
R « CHARLIE »
QUE POUR du rédacteur en chef
Gérard Biard
Hebdo » et lui permettre de survivre
après l’attaque terroriste
P.32 & 33
du 7 janvier, mais d’abord « Djihad » une pièce
et surtout lire chaque semaine de théâtre reconnue
l’hebdo satirique ? Abonnez-vous. d’utilité publique
et l’hommage
Retrouvez le formulaire du festival
d’abonnement en page 10 d’Angoulême

La N-VA apprend le français L’Italie en crise va devoir gérer

et… découvre les francophones l’après-Napolitano
D L
e l’aveu même de la se- aussi, décidé de s’adresser désor- cophones ; ils doivent donc com- ’Italie reste un pays en Réélu en avril 2013 faute d’ac- l’État italien, qui peut nommer
crétaire d’Etat, Elke mais aux citoyens francophones. muniquer vers eux. Et dans un crise. Il est, avec le Japon, cord au Parlement sur un autre le président du Conseil, dis-
Sleurs, « les franco- Et en français. Tous suivent dé- même élan, s’ouvrir aux médias le seul pays du G7 tou- candidat, Giorgio Napolitano, soudre le Parlement et décider
phones, c’est un peu un monde sormais des cours et ont recruté francophones. « Peut-être font-ils jours en récession. Les événe- 89 ans, n’a jamais fait mystère de des élections anticipées, figure
inconnu ». Dans les pas du un porte-parole francophone. cela pour aider un peu le MR, ments tragiques qu’a connus la son intention de quitter sa fonc- l’ancien chef du gouvernement
gouvernement Michel qui a re- Comment expliquer ce virage avance le politologue Dave Sinar- France ont un temps occulté la tion bien avant la fin du septen- et ex-président de la Commis-
pris en main sa communication des nationalistes ? Des ordres det. Peut-être la N-VA réalise-t- chose mais, dans ce contexte, la nat en 2020, en raison de son sion européenne Romano Prodi,
– jusque-là chaotique –, la N-VA sont-ils venus d’en haut ? elle qu’il est important de ne pas Péninsule va devoir gérer un cap grand âge et de sa santé. qui était présent à la marche ré-
se met à soigner son image. Et pas D’abord les nouveaux ministres y mettre davantage le MR face à important. Le président italien La course pour lui trouver un publicaine de dimanche à Pa-
seulement son président, Bart De sont obligés par la fonction. Les l’opposition. » ■ Giorgio Napolitano va démis- successeur a été lancée dès la mi- ris. ■
Wever : les cinq ministres et se- mesures qu’ils prennent sionner ce mercredi matin. L’an- décembre. Parmi les successeurs
crétaires d’Etat N-VA ont, eux touchent aussi les citoyens fran- P.2 & 3 NOTRE DOSSIER nonce n’a rien de surprenant. possibles au poste de chef de P.13 NOS INFORMATIONS

L’ÉDITO
Béatrice Delvaux plus. Charb, Tignous, Cabu, c’est de là que partent les en- rues, le plus souvent sous la combattants et d’hommes libres. Nous insérons également dans
ÉDITORIALISTE EN CHEF Wolinski, Honoré, les « crayons » voyés spéciaux et les enquê- bannière « Je suis Charlie », mais C’est pourquoi Le Soir, en compa- notre journal une offre d’abonne-
stars du journal, mais aussi les teurs. surtout au nom de la défense de gnie d’une série d’autres jour- ment à Charlie Hebdo. C’est
chroniqueurs Bernard Maris et Depuis mercredi dernier, le la liberté. naux, publie aujourd’hui deux absolument exceptionnel, mais
Elsa Cayat ainsi que le correcteur monde s’est mobilisé pour dé- Aujourd’hui, le fameux Charlie pages des dessins de ce Charlie comment dire qu’on est solidaire,
Mustapha Ourrad, ont été assas- fendre la liberté d’expression est de retour à sa place : pas à la Hebdo. Histoire de marquer le sans proposer, à ceux qui le
sinés. Que la tuerie prenne place ensanglantée, et soudain mise en une de l’actu, mais dans les retour à la normalité pour un souhaitent, la possibilité
en pleine réunion de rédaction grand danger de mort. Même kiosques, chez les libraires, dans titre de presse, qui n’est réalisé concrète de soutenir le maga-
n’ajoute rien à l’horreur en tant les boîtes aux lettres de ses que pour être publié. zine ? Une manière, pour notre
que telle, mais cela transperce La non-parution aurait été abonnés. Hébergés (protégés) Pas question ici d’être d’accord rédaction, de joindre les actes
d’autant plus ceux qui savent comme une deuxième mort par le quotidien français Libéra- ou pas avec le contenu du maga- aux paroles.
CHARLIE HEBDO toute la symbolique d’un geste pour les victimes tion, les survivants du magazine zine satirique français – pour
posé au cœur du réacteur d’un se sont rassemblés pour sortir rappel, nous n’avions pas publié
ENFIN CHEZ LUI, journal. La réunion de rédaction, ceux qui ne pensaient pas leur « canard ». Parce que ce qui à l’époque les caricatures da-
EN LIBRAIRIE c’est la grand-messe quotidienne
des journalistes, là où on « s’en-
comme Charlie Hebdo, n’aimaient
pas le genre Charlie Hebdo,
ne nous tue pas nous rend plus
forts. Parce que la non-parution
noises. Il n’est pas question de
contenu mais de la défense d’un
lesoir.be
l y a une semaine jour pour gueule », on débat, on rit. C’est là s’étaient sentis insultés par du titre aurait été comme une principe, en étant un maillon de
Ituristes
jour, les journalistes et carica-
de Charlie Hebdo étaient
qu’on fait cette fameuse « ga-
zette », c’est là qu’on décide de
Charlie Hebdo, notamment pour
sa moquerie des cultes (de tous
deuxième mort pour les victimes,
qu’on imagine même plus dou-
cette chaîne qui proclame :
même pas mort, la vie reprend, Qui de Dennis Praet
massacrés, en deux minutes, pas sa une, de son chemin de fer, les cultes), ont marché dans les loureuse encore à leurs yeux de comme avant. ou Victor Vasquez
pour succéder
à Thorgan Hazard ?
03 MARCHÉS 15 RÉGION 29 MÉTÉO 35 Suivez la cérémonie
PETITES ANNONCES 17 TÉLÉVISION 30 & 31 MOTS CROISÉS 35 du Soulier d’or
en direct, dès 21 heures.
NÉCROLOGIE 28 LOTERIE 31 PETITE GAZETTE 36
5 413635 008306
1
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
2 L’ACTU
La N-VA s’adresse aux francophones et en français
Le gouvernement, et
singulièrement le Premier
ministre, reprennent la
communication en main.
Et la N-VA développe
une stratégie à destina-
tion des francophones.
L
a communication du gou-
vernement Michel, depuis
son installation le 11 oc-
tobre, a connu pas mal de ratés et
beaucoup de silences, laissant le
champ libre à l’opposition, on l’a
déjà écrit ici. Mais depuis la mi-dé-
cembre, on assiste à une reprise en
main de la com gouvernementale.
Singulièrement par le Premier mi-
nistre Charles Michel, omnipré-
sent désormais pour expliquer sa
politique ou réagir aux attentats de
Paris. Le 16 décembre, il était ainsi
l’invité du Grand Direct de RTL ;
le 17, il accordait une interview à la
RTBF ; le 31, il se livrait dans Le
Soir ; le 5 janvier, il faisait sa ren-
trée sur La Première. Sans parler
de sa présence dans les JT depuis
le massacre à Charlie Hebdo.
Mais depuis un mois, un autre
acteur est beaucoup plus présent
également du côté francophone.
Un acteur plus inattendu : la
N-VA. Et pas uniquement son pré-
sident Bart De Wever : les cinq mi-
nistres et secrétaires d’Etat N-VA
ont, eux aussi, décidé de s’adresser
désormais aux citoyens franco-
phones. Et en français.
Jusqu’ici, le moins que l’on
puisse écrire, est que la N-VA
n’était guère intéressée à commu-
niquer en direction du sud du pays.
Et que la plupart des médias fran-
cophones peinaient à obtenir des
entretiens avec les ministres natio-
nalistes (très présents dans la
presse flamande par contre). Mais
il y a manifestement un change-
ment de stratégie.
Le vice-Premier Jan Jambon est
celui qui accorde le plus d’inter-
views en français et se déplace le
plus dans le sud du pays (lire ci-
dessous). Mais le public franco-
phone commence aussi à décou-
vrir le ministre des Finances Johan
Van Overtveldt, celui de la Défense
Steven Vandeput ou le secrétaire
d’Etat à la Migration Theo Fran-
cken. Ainsi que leurs progrès dans
la langue de Molière. Un miracle
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fédéral ? Non. Tous les ministres
fédéraux N-VA prennent des cours
de français ! Et ils ont tous désor-
mais un porte-parole francophone
(ou bilingue). Une restriction tou-
tefois : ils ne participent pas en-
core aux débats politiques face à
des adversaires.
Comment expliquer ce virage de
la N-VA ? Des ordres sont-ils ve-
nus d’en haut ? S’agit-il d’amélio-
rer l’image du parti ? Après
contacts avec les cinq cabinets
N-VA et deux politologues fla-
mands, voici cinq éléments de ré-
ponse.
1 Normal pour des ministres fé-
déraux Les cinq cabinets le
disent d’emblée : les ministres et
secrétaires d’Etat N-VA sont dé-
sormais membres d’un gouverne-
ment fédéral ; les mesures qu’ils
prennent touchent aussi les ci-
toyens francophones ; ils doivent
donc communiquer vers eux éga-
lement. Voilà qui serait simple-
ment « naturel, logique, évident ».
Et qui leur permet par ailleurs, en
s’adressant directement aux fran-
cophones, de défendre eux-mêmes
leur politique, sans intermédiaire
– les nationalistes estimant être ré-
gulièrement injustement traités
par les médias francophones.
« Tous nos ministres le sont pour
toute la Belgique, de La Panne à
Virton, confirme la porte-parole
francophone de la N-VA et de Jan
Jambon, Anne-Laure Mouli-
gneaux. Cela implique une com-
munication dans les deux langues.
Cela fait partie de la fonction : un
ministre fédéral N-VA est ministre
de tous les citoyens. Dès l’installa-
tion du gouvernement, on savait
qu’il faudrait communiquer des
deux côtés. Et on y est très attentif.
C’est une démarche consciente,
mais que tous font naturellement.
Ainsi, Jan Jambon répartit ses vi-
sites de terrain des deux côtés et,
pour des événements comme ceux
de Paris, il est normal qu’il soit pré-
sent tant du côté francophone que
flamand. »
Et la porte-parole l’assure : ce
n’est pas le président De Wever qui
a imposé cela, « même s’il a rappelé
dans certaines interviews l’impor-
tance de le faire ». Comme
d’ailleurs de prendre des cours de
français, « pour mieux défendre les
points de vue et être davantage
dans la finesse et la nuance ».
Directeur général
et directeur de la rédaction
Annonces Didier Hamann
Tél. : 02-225.55.55 Rédacteur en chef
Fax : 02-225.59.08 Christophe Berti
ou 02-225.59.00 Rédacteurs en chef adjoints
Publicité nationale Philippe Laloux
Tél. : 02-542.10.10 François Mathieu
Fax : 02-542.10.11 Hubert Vanslembrouck
NOUVELLE STRATÉGIE DE COMMUNICATION
C’est aussi l’avis du politologue médias « F ». Et ce malgré la diffi-
gantois Carl Devos : « Ce n’est pas
une obligation imposée par Bart
culté pour certains (Theo Fran-
cken en particulier) d’en trouver
De Wever. Tout le monde au parti
est convaincu qu’il faut le faire. »
Force est d’ailleurs de constater
un : le vice-Premier Jambon et le
ministre Vandeput ont rapide-
ment eu leur porte-parole franco-
– et certains N-VA le recon-
naissent – que c’est surtout Bart
phone ; Theo Franken et Johan
Van Overtveldt viennent d’enga-
De Wever qui bloque les contacts
avec certains médias franco-
ger, en ce début janvier, le leur ; et
Elke Sleurs a un porte-parole bi-
phones, moins les ministres N-VA. lingue.
Améliorer la communication
vise aussi à améliorer l’image du
2 Améliorer le français et
l’image Avant de trop s’avan-
cer dans les médias francophones,
parti et les liens avec les franco-
phones. Pour Carl Devos, l’engage-
les ministres N-VA ont voulu amé- ment d’une porte-parole franco-
liorer leur français et se sentir plus phone par la N-VA en juin 2014
à l’aise dans leurs matières. Quatre constitue d’ailleurs « un moment
prennent des cours privés de fran-
çais et le 5e (Jan Jambon) le fera
clef : depuis, le parti investit dans
les contacts avec les médias franco-
prochainement (lire ci-dessous).
De même, ils ont tenu à engager un
phones car il a une très mauvaise
image dans la population et les
porte-parole francophone, spécifi- partis francophones. Et les rela-
quement pour les relations avec les tions avec les journalistes, les poli-
TOUS LES MINISTRES N-VA PRENNENT DES COURS DE FRANÇAIS
Steven Vandeput,
ministre
de la Défense
Cours de français Steven
Vandeput suit un cours de
français d’une heure par
semaine, avec un professeur
de l’Ecole royale militaire.
Objectif « La volonté est de
pouvoir communiquer des
deux côtés, francophone
comme néerlandophone. Et
donc de s’exprimer correcte-
ment en français aussi. »
Porte-parole Néerlando-
phone : Tony Langone et
Kurt Verwilligen, adjoint.
Francophone : Julie Van Den
Born (adjointe).
Interviews Il a déjà accordé
une interview au Soir (12
décembre) et a par exemple
visité le « Bastogne Bar-
rack », l’aile bastognarde du
Musée royal militaire de
Bastogne (le 16 décembre).
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tiques, les francophones en général
se passent de manière très stressée.
Il y a beaucoup de caricatures, de
réactions “anti”. Ce n’est pas sain
pour un parti de fonctionner
comme cela au fédéral. La N-VA
veut donc des relations plus nor-
males, avec les médias et les poli-
tiques. Et changer son image ».
Voilà qui n’est pas sans soulever
une certaine contradiction, note le
politologue Dave Sinardet (Uni-
versité d’Anvers et VUB) : « La
N-VA a toujours dit que la Bel-
gique, c’était deux démocraties,
aussi dans les médias. D’une cer-
taine façon, communiquer vers les
francophones va un peu à l’en-
contre de ses convictions. »
3 Enfin parler du fond Si elle juge
désormais « naturel » de com-
muniquer avec les francophones,
la N-VA ne le fait pourtant que de-
Jan Jambon,
vice-Premier et ministre
de la Sécurité et de l’Intérieur
Cours de français Jan Jambon a choisi
la formule de l’immersion totale plutôt
que des cours réguliers de français,
jugée plus compatible avec son agen-
da. Il aurait voulu suivre un séjour
linguistique durant les vacances de
Noël (apparemment au Ceran), mais
le centre était fermé. Il est toutefois
inscrit pour une prochaine session de
quelques jours, durant lesquels il tra-
vaillera aussi à distance.
Objectif « Il est essentiel pour le citoyen
d’entendre un ministre expliquer lui-
même sa politique. »
Porte-parole Francophone : Anne-
Laure Mouligneaux.
Interviews Jan Jambon a effectué
plusieurs visites au sud du pays, à la
caserne de pompiers de Braine-l’Al-
leud ou à la Centrale 100 de Mons. Il a
déjà été plusieurs fois en direct dans le
JT de RTL, été l’invité dominical de
RTL et l’invité matinal de La Première
et Bel-RTL.
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2 3
puis quelques semaines. Parce
que, dit-elle, en début de législa-
ture, la presse francophone s’est
focalisée non pas sur le fond, mais
sur certains aspects négatifs, liés à
d’anciens propos sur la collabora-
tion ou l’immigration ou au profil
de certains ministres. « Cela fait
quelques semaines seulement que
nous pouvons parler du fond, nous
déclare ainsi la porte-parole Anne-
Laure Mouligneaux ; au départ,
face à un interlocuteur N-VA, la
discussion ne concernait pas le
fond, mais des attaques person-
nelles. On est maintenant dans un
autre registre. Cela tient donc aus-
si au contexte. »
Aider le MR Le politologue
4 Dave Sinardet ajoute un autre
élément, que nous confirme
d’ailleurs une source nationaliste,
pour expliquer que la N-VA se
Elke Sleurs,
secrétaire d’Etat à la
Politique scientifique
Cours de français Elke
Sleurs a suivi des cours de
français durant les vacances
de Noël, à raison de 3h30
par jour, avec deux profes-
seurs françaises de l’Institut
Berlitz. « C’est eux qui ont
choisi les professeurs, ce n’est
pas moi qui n’ai pas voulu de
profs belges francophones »,
tient-elle à préciser. Dès
février, elle poursuivra ses
cours, à raison de 3h30 le
samedi.
Objectif Lire ci-contre.
Porte-parole Néerlando-
phone : Luc Demullier, bi-
lingue ; Jeroen Lemaitre.
Interviews Elle nous ac-
corde sa première interview
en français. Mais elle a déjà
répondu aux questions d’ac-
tualité de Belga, la RTBF, RTL
ou Télé-Bruxelles.
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tourne davantage vers le public
francophone : « Peut-être font-ils
cela pour aider un peu le MR. Car
ces derniers mois, ils n’ont pas aidé
le MR en ne communiquant pas en
direction des francophones et en
choisissant les controversés Jan
Jambon et Theo Francken comme
ministres – ce qui n’est pas un ca-
deau au MR, mais à l’opposition.
Peut-être la N-VA réalise-t-elle qu’il
est important de ne pas mettre da-
vantage le MR en difficulté en ne
réagissant pas à ce qu’elle consi-
dère comme des caricatures. »
Son collègue Carl Devos em-
braie : « Ils ont compris qu’il vaut
mieux expliquer eux-mêmes leur
politique et ne pas laisser seule-
ment le MR communiquer du côté
francophone ou le PS et le CDH
donner leurs interprétations. Sous
le gouvernement précédent, la
N-VA critiquait le fait qu’Elio Di
Les cinq ministres fédéraux N-VA
(Vandeput, Jambon, Sleurs, Fran-
cken, Van Overtveldt) prennent
des cours de français. © REPORTERS.
Theo Francken,
secrétaire d’Etat à
l’Asile et la Migration
Cours de français Theo
Francken a une mère fran-
çaise, mais il n’a pas été
élevé dans les deux langues.
Quasi depuis sa prise de
fonction, il suit un cours de
français au service « Cours
de langues » de la Chambre :
deux fois par semaine au
début ; une heure/semaine
désormais.
Objectif « Theo Francken veut
communiquer et défendre
lui-même sa politique auprès
de tous. Il est important que le
message passe de façon juste.
S’il peut bien s’expliquer, les
gens peuvent mieux com-
prendre sa politique, les objec-
tifs qu’il veut atteindre, et
ainsi cela peut avoir un effet
positif sur l’image. »
Porte-parole Néerlando-
phone (mais bilingue) : Ka-
trien Jansseune. Franco-
phone : Micheline Mambo,
qui vient d’être recrutée.
Interviews Il n’en a pas
encore accordé en tant que
telle à la presse franco-
phone, mais a répondu à des
questions liées à l’actualité.
Rupo ne puisse pas défendre sa po-
litique en Flandre ; il est donc lo-
gique qu’elle défende elle-même sa
politique du côté francophone. »
5 Avoir des partenaires franco-
phones Si elle réussit à amélio-
rer son image auprès des franco-
phones et à leur « vendre » sa poli-
tique, la N-VA sera plus à même de
trouver des partenaires pour faire
aboutir ses idées. C’est une autre
motivation, pointée par Carl De-
vos : « C’est une bonne chose pour
la N-VA d’investir dans les rela-
tions publiques. Car si toute l’élite
francophone dit ‘’jamais avec la
N-VA’’ et met une sorte de cordon
sanitaire autour d’elle, à terme, il
lui sera difficile de participer au
fédéral et de réaliser ses objectifs.
Le parti a compris qu’il a besoin
d’un partenaire francophone. » ■
MARTINE DUBUISSON
Johan Van Overtveldt,
ministre
des Finances
Cours de français Il prend des
cours privés avec un profes-
seur, Paul Verhaegen, qui lui a
été recommandé. Au départ :
deux fois par semaine ; désor-
mais : une fois toutes les deux
semaines. Au programme :
prononciation, utilisation du
vocabulaire,…
Objectif « Comme du côté
flamand, il veut informer les
francophones de la politique
menée. »
Porte-parole Néerlando-
phone : Ferry Comhair. Franco-
phone : Caroline Dujacquier,
depuis le 1er janvier.
Interviews Il a accordé sa
première interview en français
à Bel-RTL, le 7 janvier. D’autres
suivront, assure son porte-
parole. Et il a déjà répondu une
quinzaine de fois à des ques-
tions ponctuelles de médias
francophones.
MA.D.
Elke Sleurs « Les francophones,
c’est un peu un monde inconnu »
ENTRETIEN
édecin gynécologue à la
M VUB (jusqu’en 2012), séna-
trice N-VA depuis 2010, Elke
Sleurs est secrétaire d’Etat (Pau-
vreté, Egalité des chances, Per-
sonnes handicapées, Fraude fis-
cale, Politique scientifique) dans
le gouvernement Michel. Elle
nous accorde sa première inter-
view en français (sur la table : les
livres pour ses cours de français),
ayant préféré attendre de « s’ex-
primer mieux ».
Mais elle ne cache pas une
crainte : que ses propos soient
mal interprétés. Car dans le dos-
sier des institutions scientifiques,
« on a écrit que, comme Bart De
Wever, je voulais polariser. Mon
but n’est pas de polariser ou de
chercher la polémique, mais
d’agir, sur la base de la note gou-
vernementale ». C’est sans tabou
qu’elle répond à nos questions sur
sa communication à l’égard des
francophones.
Comment envisagez-vous cette
com’ vers les francophones ?
La communication est très impor-
tante. C’est pour cela que j’ai un
porte-parole pour la presse fran-
cophone aussi. Je suis secrétaire
d’Etat fédérale, j’occupe une fonc-
tion concernant tous les Belges, la
politique qu’on mène concerne
tout le monde, donc on doit com-
muniquer avec tout le monde. Et
informer la presse francophone.
C’est simplement logique ?
Avant, comme parlementaire
néerlandophone, je n’ai jamais
communiqué avec les franco-
phones. En fait, il n’y a jamais de
message destiné aux deux côtés :
les parlementaires francophones
choisissent de communiquer vis-
à-vis des Wallons et des Bruxel-
lois, et les parlementaires fla-
mands vis-à-vis des Flamands et
des Bruxellois. Mais en tant que
secrétaire d’Etat, il est normal que
« J’ai dit aux candi-
dats qui postulaient
ici : vous allez tra-
vailler pour un cabi-
net N-VA, cela peut
causer quelques fric-
tions avec vos amis »
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j’informe tous les Belges. Mais
soyons honnêtes : c’est un peu plus
difficile, car communiquer, ce n’est
pas que donner des informations,
c’est avoir une relation, des senti-
ments, sentir les choses, et je ne
connais pas bien les sentiments
des Belges francophones.
Cela vous fait plus peur de com-
muniquer vers les francophones ?
Je ressens un peu une gêne, car je
pourrais dire quelque chose qui
pourrait être mal interprété.
Aussi parce que vous être N-VA ?
Oui, aussi. On sait que certains
francophones ont une idée de la N-
VA qui ne correspond pas à la réa-
lité. Mais peut-être que je me
trompe en pensant cela.
En fait, vous ne savez pas très
bien comment la N-VA est perçue
du côté francophone ?
C’est ça. C’est ce qui rend l’exercice
plus difficile, car c’est un peu un
monde inconnu. On ne le connaît
pas très bien, on a plus de ques-
tions que de réponses.
Maintenant que vous êtes secré-
taire d’Etat fédérale, vous regret-
tez de ne pas connaître davantage
le monde francophone ?
Comme gynécologue spécialiste en
diagnostic prénatal, j’ai travaillé
en Ecosse et aux Etats-Unis, à Dé-
troit. Je connais donc mieux la
culture anglo-saxonne que la
culture francophone. Mais au-
jourd’hui, je suis dans une autre
situation professionnelle, et le mo-
ment est venu d’avoir des contacts
avec les francophones et de mieux
les connaître. Cela ne veut pas
dire que je n’avais aucun contact
avec les francophones aupara-
vant ou que la culture franco-
phone m’est totalement incon-
nue : comme présidente de la
commission des Affaires sociales
du Sénat, j’avais des contacts avec
les parlementaires francophones
de 15.500€ remboursable en 48 mensualités Taux Annuel Effectif Global de 1,89% (taux débiteur actuariel
et j’ai souvent été en vacances en
Wallonie. Mais ce que je veux dire,
c’est que je ressens un peu une gêne
dans ma nouvelle fonction.
Et dès lors, regrettez-vous de ne
pas avoir eu davantage de
contacts francophones ?
Ce n’est pas parce que je suis N-VA
que je ne voulais pas voir les fran-
cophones, pas du tout. Mais le
constat est là : les deux commu-
nautés ne se connaissent pas bien.
Vous parlez de cette situation
avec les autres ministres N-VA ?
De temps en temps.
Tous jugent qu’ils doivent commu-
niquer vers les francophones ?
Oui. Et le parti sait aussi que c’est
important. C’est pour ça qu’Anne-
Laure Mouligneaux a été engagée
comme porte-parole francophone.
Il a fallu trouver une francophone
qui accepte de travailler pour la
N-VA ; je ne sais pas combien de
temps il a fallu…
Lors des entretiens d’embauche
pour mon cabinet, j’ai clairement
dit aux candidats : vous allez tra-
vailler pour un cabinet N-VA et ce-
la peut causer quelques frictions
dans vos relations avec vos amis.
Un prêt voiture à
1,89% TAEG,
ça ouvre des portes.
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au
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
L’ACTU 3
Pourquoi ?
J’estimais que c’était de ma res-
ponsabilité de le dire, car cela peut
avoir des conséquences sur leur
vie personnelle. Ils doivent savoir
qu’ils sont dans un environne-
ment politique, dur. Et que nous
avons une étiquette, en l’occur-
rence une étiquette N-VA. Je ne dis
pas que ce n’est pas bien, au
contraire, mais j’explique qu’ils
doivent être conscients que cela
peut entraîner des frictions avec
leurs amis, leurs collègues, avec les
gens en général.
Vous avez connu cela quand vous
êtes entrée à la N-VA ?
En fait, je suis en politique depuis
mes études. J’étais déjà à la Volk-
sunie et je me présentais aux élec-
tions, sans faire campagne. A la
VUB, on savait que j’étais VU puis
N-VA. Mais oui, cela m’est arrivé.
Quand il se passait quelque chose
en politique, il est arrivé que cer-
tains me disent quelque chose de
désagréable, parfois des insultes.
C’est encore le cas aujourd’hui ?
Oui, mais c’est la politique…
Cela provient plus de franco-
phones que de Flamands ?
Non, je ne peux pas dire cela.
Ressentez-vous un a priori négatif
de la presse francophone ?
Non, pas parce qu’il s’agit de
la presse francophone,
mais parce que c’est la
presse, qui est très cri-
tique, du côté fla-
mand aussi.
Parce que vous êtes
N-VA ?
C’est difficile à dire.
Non, plutôt parce
que c’est la politi-
que. ■
Propos recueillis par
Ma.D.
Elke Sleurs reçoit
parfois « des propos
désagréables, voire
des insultes ».© PIERRE-
YVES THIENPONT.

Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
4 LABELGIQUE
Les parlementaires sont-ils trop payés ?
BRUXELLES Le PTB estime le salaire de 5.490 euros net « indécent »
Pour Youssef Handichi, le salaire des députés les éloigne de la réalité des Bruxellois. © PABLO GARRIGOS.
Le député Youssef
Handichi touche
un salaire équivalant à
celui qu’il avait à la Stib.
Il veut revoir
les indemnités
parlementaires
à la baisse.
Les autres partis
parlent de démagogie.
C
’est peu dire que l’inter-
vention de Youssef Han-
dichi a déplu aux parle-
mentaires bruxellois. C’était le
12 décembre dernier, à l’occasion
du vote du budget de fonction-
nement du parlement Bruxel-
lois. « La manière dont on vit est
plus révélatrice que n’importe
quel discours, a tonné le parle-
mentaire PTB, à l’entame du
sien. C’est indécent à quel point
cette enceinte est déconnectée de
la réalité des Bruxellois : 5.500
euros, c’est trois fois le salaire
moyen belge. » Selon lui, autant
que le salaire, ce sont les « avan-
tages de toute sorte » qui choque-
raient : « Un système de pension
complémentaire, des abonne-
ments en première classe, une as-
surance hospitalisation, des en-
trées gratuites pour des activités
culturelles, etc. »
Alors que les parlementaires
ont « la vie facile », « les Bruxel-
lois doivent parfois consacrer 50
à 60 % de leur salaire dans leur
loyer », rappelle-t-il : « Ce n’est
pas un simple décalage, c’est une
déconnexion totale. »
Aujourd’hui, quel que soit le
niveau de pouvoir (fédéral ou ré-
gional), le parlementaire belge
touche une indemnité de base
imposable de 7.172 euros, auquel
on ajoute des frais pour un mon-
tant de 2.800 euros. Cette in-
demnité forfaitaire n’est pas
taxable. Ce système a été mis en
place lors de la réforme de 1993-
1995. Seul Ecolo était favorable à
une imposition intégrale de l’in-
demnité parlementaire. Le sa-
laire net perçu est aujourd’hui
de 5.490 euros. Chaque parle-
mentaire rétrocède une partie de
son salaire à son parti. C’est au
PTB que la rétrocession peut
être la plus importante ; peut,
parce qu’elle est variable. Ainsi,
Youssef Handichi a conservé,
comme parlementaire, le salaire
net qu’il touchait comme chauf-
feur à la Stib, soit 2.008 euros.
Les parlementaires n’ont
pas droit au chômage,
mais bénéficient
d’indemnités de départ
Michaël Verbauwhede, PTB lui
aussi, ne conserve que 1.400 eu-
ros du montant total. L’autre for-
mation qui puise le plus dans la
« poche » de ses élus, c’est Ecolo.
Le montant n’est pas, lui, calculé
sur base de l’ex-job exercé par le
parlementaire mais s’élève à
1.800 euros. Le député Ecolo
touche donc 3.690 euros. Les
élus des autres partis doivent
également reverser une partie de
leurs indemnités. Elle est cepen-
dant moindre : 629 euros pour
les parlementaires PS, 600 euros
pour les élus FDF, 400 pour ceux
SUPPLÉMENT SPÉCIAL
DE 68 PAGES
CE JEUDI 15 JANVIER :
LE SOIR AUTO
du CDH et 275 euros (sur une
base volontaire) pour ceux du
MR à leur régionale.
Rétrocession ou pas, Youssef
Handichi estime qu’il n’est dès
lors pas « étonnant de voir les
parlements de ce pays voter
l’austérité, toucher au pouvoir
d’achat, couler les pensions et les
soins de santé », de n’entendre
personne dénoncer les tarifs de
la Stib – les députés bénéficient
d’un abonnement gratuit – et
« d’accepter de remettre au pla-
card l’objectif de 15 % de loge-
ments publics ».
Selon le député du PTB, « si
les élus vivaient dans les mêmes
conditions que les travailleurs,
ils seraient amenés à s’inquiéter
(de la problématique) des
salaires, du logement et des ser-
vices publics et ils prendraient
d’autres décisions. C’est pour cela
que nous avons fait le choix, au
PTB, de vivre avec le salaire
moyen d’un travailleur ».
Nombre de ses collègues
d’autres formations estiment le
PTB « démago » : « En allant au
bout de sa logique, il pourrait
rendre l’argent à l’Etat au lieu de
le garder pour le parti. »
Youssef Handichi annonce
vouloir présenter une proposi-
tion de texte au cours de cette lé-
gislature qui reverrait « tous ces
privilèges accordés aux mi-
nistres et parlementaires qui
vivent sur une autre planète ».
A noter que les parlementaires
n’ont pas droit au chômage, mais
bénéficient d’indemnités de dé-
part calculées en fonction de la
durée de leur mandat. ■
FABRICE VOOGT
RÉACTIONS
Philippe Close (PS) :
« Le plafond est une réponse »
Nous avons fait réagir des représentants de cinq autres partis franco-
phones représentés au Parlement bruxellois à la sortie du PTB. En leur
posant deux questions.
Estimez-vous que député, c’est un travail temps plein ?
« Il y a des gens moins présents qui sont très efficaces et d’autres qui sont là
plus souvent mais moins utiles au citoyen. On n’en est heureusement plus à
calculer le nombre de questions écrites ou orales pour juger de la qualité
d’un parlementaire. Je remarque qu’on n’a jamais évoqué la question de l’activité privée que certains
parlementaires mènent parallèlement à leur activité de parlementaire. En ce qui me concerne, je suis un
homme politique temps plein, comme échevin et parlementaire avec un salaire plafonné. »
Un salaire net de 5.490 euros est-il justifié ? « On gagne bien notre vie, c’est vrai. Mais le débat est
plus sur le plafond. Quel que soit le nombre de mandats, un moment, c’est fini. En Flandre, en Wallonie,
à Bruxelles, au fédéral ou à la Région. Baisser le salaire d’un parlementaire de 1.000 euros ? Il pourrait
le retoucher via sa fonction de bourgmestre ou échevin par exemple. Cela fait une vingtaine d’années
que c’est plafonné. La démocratie a un prix. On peut en débattre mais, encore une fois, le plafond est
une bonne chose et on est dans un mécanisme où on limite les salaires. »
Emmanuel De Bock (FDF) :
« La vraie question, c’est le décumul »
Estimez-vous que député, c’est un travail temps plein ? « Pour moi c’est
un temps plein. Je bosse 80 heures par semaine et je dirais que je bosse 60
heures pour ma charge de député. »
Un salaire net de 5.490 euros est-il justifié ? « Je serais démagogique
en disant que je gagne trop et pas honnête en disant que je ne gagne pas
assez. C’est un très beau salaire. C’est beaucoup d’argent pour celui qui ne travaille pas. Je gagnais
2.200 euros comme fonctionnaire, mais la charge de travail et mes horaires ne sont pas comparables.
Ce salaire doit aussi permettre une vraie indépendance des députés. Pour moi, la question n’est pas
tellement celle du salaire, mais du décumul des députés. On devrait empêcher qu’un député exerce
d’autres fonctions exécutives. D’autant que ça évite les conflits d’intérêts. Pour moi, député et échevin
ou bourgmestre, c’est un peu compliqué. On y gagnerait à diminuer le nombre d’élus à 50 ou 60
membres et diminuer de moitié le nombre d’échevins dans les communes et faire en sorte qu’ils aient
tous le même salaire. Il y a des échevins qui s’occupent du bien-être animal et qui sont à mi-temps et
gagnent 3.500 euros, comme d’autres qui ont des matières lourdes comme l’urbanisme et la mobilité. Il
existe des chefs de cabinet de ministre qui reviennent deux jours par semaine et qui cumulent deux
salaires. Le décumul permettrait aussi d’avoir une classe politique davantage renouvelée. »
Benoît Cerexhe (CDH) :
« Des mandats limités et aléatoires »
Estimez-vous que député, c’est un travail temps plein ? « Ma vie de
politique, c’est 7 jours sur 7 : la journée, mes soirées et mes week-ends. Pour
le parlement et la commune. Ce ne sont pas toujours ceux qui cumulent
avec un autre mandat communal qui en font le moins, en termes de pré-
sence, de connaissance des dossiers, de travail parlementaire, etc. Etre
parlementaire, c’est préparer les commissions, les dossiers, rencontrer les acteurs, être présent en com-
mission et en séance plénière,… c’est un temps plein, oui. Quelle que soit la formation politique, on
trouve des parlementaires qui font le boulot sérieusement et d’autres pas. Il n’empêche qu’on pourrait
réfléchir à un système où une présence plus systématique est exigée. Maintenant, cela ne veut pas dire
que présence signifie travail et qualité de travail. Si c’est pour s’asseoir comme un pot de fleur, ça n’a
pas de sens. »
Un salaire net de 5.490 euros est-il justifié ? « C’est facile de faire de la démagogie sur ce sujet et le
PTB en est malheureusement coutumier. Il est clair que nous sommes plus que correctement payés
comme parlementaire, mais il ne faut pas oublier que ce ne sont pas des carrières. Ce sont des mandats
limités et aléatoires. Il y a toute une série de frais, importants, comme les campagnes électorales, que
nous payons de notre poche. Je ne me plains donc pas de ce statut qui est confortable, mais on a aussi
besoin de gens qui soient prêts à consacrer énormément de temps à la chose publique. »
Vincent De Wolf (MR) :
« Je ne tiens pas à m’exprimer »
« Sur le fond, je n’ai pas envie de m’exprimer sur une simple déclaration
démagogique qui n’a pas de fondement. Ils n’ont pas déposé de proposi-
tions. C’est une simple question d’actualité. Je n’ai pas envie de réagir sur
des déclarations qui ne sont même pas suivies de démarches parlemen-
taires. Je ne souhaite donc pas répondre à ces questions. Elles rentrent dans
un cadre pour moi démagogique. Le jour où il y aura un débat au parlement sur ce sujet, j’intervien-
drai. »
 Céline Delforge
(Ecolo) : « Notre
contrat prévoit 50
heures par semaine »
Estimez-vous que député, c’est un
travail temps plein ? « En tout cas, à
juger du travail parlementaire des élus
PTB, c’est vrai qu’on pourrait se poser la question de savoir s’il
s’agit bien d’un temps plein. Pour moi, c’est un temps plein si on
s’investit. Les obligations sont maigres mais les possibilités sont
infinies. Notre contrat de réciprocité prévoit 50 heures semaine. Et
puis il y en a d’autres, qui font beaucoup de bruit et qui viennent
juste pour voter. Il y a un bon exemple : Alain Destexhe. »
Un salaire net de 5.490 euros est-il justifié ? « Est-ce que c’est
beaucoup 5.500 ? Déjà, chez Ecolo, on rétrocède une bonne partie,
soit environ 2.000 euros en ce qui me concerne. Tout est relatif. Si
on prend des hauts postes administratifs, il y en a toute une série
qui sont nettement mieux payés. Et je ne parle évidemment pas de
certaines fonctions dans le privé. Mais je sais que c’est plus que le
salaire moyen. Ce qui me choque, c’est plus que des gens vivent
avec un salaire inférieur à 1.400 euros. On paie aussi correctement
les députés parce qu’ils doivent parfois abandonner leur carrière.
Jadis, la fonction n’était pas rémunérée et les parlements étaient
J’y vois clair composés de rentiers ou de personnes exerçant des professions
libérales. Je ne pense pas qu’il soit intéressant d’avoir un parlement
peuplé d’avocats et de médecins. »
F.V.
4

Médecine : sélection en juin ?
UNIVERSITÉ Des étudiants préconisent cette « moins mauvaise solution »
Les étudiants
reviennent à la charge
dans le dossier
des numéros Inami.
Ils refusent l’examen
d’entrée et plaident pour
une sélection au cours
de la première année.
N
uméro Inami des étu-
diants en médecine, fin
de partie ? Alors que
l’accord politique de décembre
reste à appliquer (lire ci-contre),
deux organisations étudiantes
(le comité interuniversitaire des
étudiants en médecine, Cium) et
l’Unecof (Union des étudiants de
la Communauté française)
viennent de produire une étude
scientifique sur le mode de sélec-
tion à l’entrée des facultés de
médecine. Elle vient d’être trans-
mise au ministre compétent
dans le but d’alimenter la ré-
flexion sur le sujet. Le Soir a pu
en prendre connaissance.
1 Le contexte belge et euro-
péen. La plupart des pays eu-
ropéens ont mis en place un sys-
tème de planification et donc de
contingentement de l’offre médi-
cale. Après avoir testé « divers
systèmes qui tous ont échoué
dans leur mission qui consistait
à éviter la pléthore d’étudiants »,
la Belgique francophone figure
avec Chypre dans le petit groupe
des pays où les études de méde-
Farid : un arrêté
qui rebat les cartes
JUSTICE Le tribunal est-il incompétent ?
Aujourd’hui libre. Et demain ?
© BELGA.
e tribunal de Première ins-
L tance de Liège a examiné
une nouvelle fois, ce mardi, le
cas de Farid Bamouhammad, un
Français de 47 ans qui, s’il allait
à fond de peine, devrait rester
sous les verrous jusqu’en 2026
pour des faits de prise d’otages et
de tentative de meurtre notam-
ment. Mais celui que certains
ont surnommé « Farid le fou »
souffre d’un syndrome psychique
dit « de Ganser », lié aux psy-
choses de détention et se carac-
térisant par une dissolution de la
personnalité et des propos inco-
hérents.
Ses avocats ont expliqué ce
mardi le cas particulier de leur
client : « Les conditions de déten-
tion qui lui ont été imposées, et
qui ont entraîné la condamna-
tion de deux directeurs de prison
et de membres du personnel pé-
nitencier, l’ont amené à dévelop-
per ce syndrome que l’on a re-
trouvé chez des personnes après
un séjour en camp de concentra-
tion ou au goulag », a détaillé
Me Nève.
« Les experts sont formels :
pour aller vers une revalidation,
la seule solution est d’éviter l’en-
fermement », a ajouté Me Mo-
reau. En bref : selon la défense,
Les étudiants préféreraient une sélection en cours de première
année. © ALAIN DEWEZ.
cine sont en quasi libre accès.
L’étude démontre cependant que
les multiples systèmes de contin-
gentement sont responsables de
pénuries médicales, que ces pé-
nuries touchent prioritairement
la première ligne de soins (les
généralistes) et certaines spécia-
lités moins attractives.
2 Examen d’entrée. Le lien
entre examen d’entrée et
réussite professionnelle n’est pas
limpide selon une série d’études
internationales décortiquées par
le comité scientifique. « Un des
objectifs de l’examen d’entrée
reste une sélection des futurs
meilleurs médecins et un écarte-
ment des jeunes jugés comme in-
aptes à la réussite académique
la société serait mieux protégée
si Farid Bamouhammad était
« revalidé », et donc laissé en li-
berté. Ce n’est pas l’avis du mi-
nistère public, qui a argué que le
risque pris serait « trop impor-
tant », ni du ministre de la Jus-
tice Koen Geens (CD&V) qui est
à l’initiative de la procédure de
tierce opposition qui vient d’être
examinée.
Ordonnance mardi
Farid Bamouhammad avait
été libéré par le tribunal de Pre-
mière instance de Liège le 30 no-
vembre dernier pour raisons mé-
dicales, et ce après 55 jours de
grève de la faim et sur la base
d’une requête unilatérale. Il avait
été soigné quelques jours en mi-
lieu hospitalier pour rejoindre
ensuite une maison d’accueil
dont l’adresse reste secrète. Pour
Me Renson, conseil du ministre
de la Justice, il n’y avait ni abso-
lue nécessité ni extrême urgence,
ce qui poserait un problème de
recevabilité de la requête unila-
térale. Cette décision, a souligné
l’avocat, pourrait en outre passer
pour une « prime à la libéra-
tion » décernée lorsqu’un détenu
opte pour une grève de la faim.
Enfin, Me Renson a invoqué un
arrêté royal adopté fin décembre
dernier et publié au Moniteur
belge… ce lundi, veille de l’au-
dience. Cet arrêté royal ne donne
plus la main au tribunal de Pre-
mière instance, mais bien au
juge du tribunal d’application
des peines dans ce genre de déci-
sion. Il a donc été demandé que
le président du tribunal Philippe
Glaude se déclare incompétent.
La défense de Farid Bamouham-
mad estime quant à elle que l’ar-
rêté royal n’est pas applicable
aux procédures en cours. L’or-
donnance est attendue pour
mardi prochain au plus tard. ■
LAURENCE WAUTERS
secondaires préparant le mieux à
l’université viennent souvent
aussi de familles plus aisées.
« L’examen d’entrée constitue
pour nous une dangereuse vision
Darwinienne de l’accès aux
études considérant les étudiants
comme possédant des aptitudes
inégales non modifiables où l’ob-
jectif serait de départager les
aptes et les inaptes ». En fait, as-
surent les scientifiques, « la
réussite est une dynamique mul-
tifonctionnelle qui se travaille,
s’acquiert et s’améliore avec expé-
rience au cours du cursus ».
Une sélection en janvier. Ou-
3 vrir l’université à chacun
mais refermer les portes de la fac
de médecine dès janvier pour les
moins méritants… L’idée fait son
des études de médecine », dit Jé- chemin parmi ceux qui réflé-
rôme Lechien, ancien président chissent au prochain système de
du Cium et membre du comité sélection. Les données scienti-
scientifique. Or, ce système est fiques démontrent un lien entre
controversé car « il a été démon- le niveau de la réussite en janvier
tré à plusieurs reprises que les ré- et la probabilité de terminer le
sultats en sciences fondamen- bac de médecine (3 ans) sans en-
tales – la matière des examens combre. Par contre, un tel sys-
d’entrée – ne sont pas prédictifs tème « écarterait probablement
de la réussite des matières médi- des candidats lents à manifester
cales ». On constate ainsi que
75 % des étudiants ayant obtenu
leurs capacités », de plus il met-
trait à mal l’actuelle possibilité
les meilleurs grades ne se sont d’étalement.
pas distingués dans les matières
de base au début de leurs études.
Par ailleurs, les scientifiques
soulignent que l’examen d’entrée
4 La sélection en fin de pre-
mière. Dans tout ce
contexte, « le Cium préconise un
renforce la sélection sociale lors système de sélection différé, soit
de l’accès aux études de méde- en janvier ou en juin, on veut
cine. Pour faire bref, les étu- une vraie flexibilité », dit Eme-
diants qui viennent des écoles line Lezier, président du Cium.
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LABELGIQUE
Jérôme Lechien va plus loin
dans la réflexion : eu égard aux
résultats des enquêtes scienti-
fiques, « nous préconisons un
filtre en fin de première année
basé essentiellement sur les per-
formances des étudiants dans les
cours à vocation médicale du se-
cond quadrimestre et moins sur
les cours généraux ». Quitte, et
c’est un vrai risque, à se trouver
confronté à la problématique des
reçus-collés d’il y a huit ans. ■
ÉRIC BURGRAFF
LE CONTEXTE
Tout reste à faire
Pour mémoire, après l’ac-
cord de mi-décembre der-
nier, rien n’est définitive-
ment réglé dans ce dossier.
Jean-Claude Marcourt et
Maggie De Block sont
presque sur la même lon-
gueur (tous les étudiants
actuels auront leur accès à
la profession au détriment
de la prochaine génération)
mais tout l’accord reste à
mettre en œuvre : un ca-
dastre actif de la profession
pour la ministre De Block et
un filtre à l’entrée pour le
ministre Marcourt. Détail
d’importance pour ce der-
nier, on parle bien d’un filtre,
pas d’un examen d’entrée tel
qu’il est pratiqué dans les
facultés de médecine fla-
mandes.
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Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
5
LESBRÈVES
Humanitaire :
la Belgique
régularise peu
n 2014, selon des
E chiffres livrés par le
secrétaire d’Etat N-VA
Théo Francken à nos
confrères du Standaard, le
nombre d’étrangers régulari-
sés par notre pays pour des
raisons humanitaires n’étaient
que de 680 unités. « ON
n’atteint plus les pics atteints
depuis la fin des années no-
nante », commente-t-il. En
2011, ces régularisations
concernaient encore 6.058
personnes et 2.973 en 2013.
On peut parler depuis lors
d’une chute libre.
ENSEIGNEMENT
Milquet dit « non »
à la suppression des cours
de religion à l’école
La ministre en charge de l’Edu-
cation en Fédération Wallonie-
Bruxelles, Joëlle Milquet, a re-
jeté mardi les appels politiques
en faveur d’une suppression
des cours de religion à l’école,
après les attentats sanglants
de Paris.
« Le problème, ce sont les extré-
mismes. Pas les religions. Ne fai-
sons pas d’amalgame », a réagi
mardi Mme Milquet, interro-
gée par l’agence Belga.
Et la ministre centriste de
presser dans la foulée « ceux
qui défendent la méthode
laïque » d’éviter toute « exploi-
tation politique » des récents
événements. (b)

ES
ES
S
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

6 LES ATTENTATS DE PARIS LES FAITS LES ATTENTATS DE PARIS 7

Mesures de sécurité : majorité et opposition se cherchent

Ecoutes téléphoniques,
armée, lutte contre le radi-
calisme : un premier train
de mesures est annoncé.
Charles Michel appelle
à un « consensus large »
avec l’opposition,
qui a des doutes.
services viennent expliquer de- EN WALLONIE
vant les parlementaires si, selon
eux, ils sont à même de remplir Trois djihadistes en
leurs missions. On verra alors province de Namur
dans quel état réel se trouvent nos Le bourgmestre d’Andenne,
forces de sécurité par manque de Claude Eerdekens (PS), vient
moyens ! » d’envoyer un courrier au mi-
Charles Michel avait voulu ras- nistre de l’Intérieur, Jan Jam-
surer mardi matin à la Chambre : bon (N-VA). Il s’y inquiète des
« Il n’y aura pas de coupes budgé- « menaces posées par le retour
taires. Les moyens budgétaires en Belgique de djihadistes isla-
sont comptés, mais le gouverne- mistes revenus de Syrie et

L
e souffle de la mobilisation
politico-populaire après
les attentats de Paris n’est
pas retombé, le gouvernement fé-
déral se prépare à produire ses
premiers projets ministériels vi-
sant à ajuster notre politique de
sécurité : le conseil des ministres
tranchera vendredi. Il est ques-
tion du recours à l’armée, dans
certaines conditions, pour des
missions de surveillance ; de la
facilitation des écoutes télépho-
nique ; de la lutte contre le radi-
calisme (lire ci-contre), s’agissant
notamment de contrôler et péna-
liser celles et ceux (retrait de la
carte d’identité, déchéance de
nationalité : on en parle) qui
prennent part aux combats en
Syrie, en Irak… Egalement : le
gouvernement lancera le
« Conseil national de sécurité »,
voué à coordonner les politiques.
En attendant, le kern (comité
ministériel restreint), auquel se
joindra le ministre de la Justice,
reçoit aujourd’hui les représen-
tants des cultes reconnus en Bel-
gique (catholique, protestant,
musulman, anglican, israélite,
orthodoxe) et de la laïcité.
Enfin, surtout, au passage,
Charles Michel lance un « appel
à l’opposition », en vue, dit-il,
d’un « débat constructif » dans
les prochaines semaines sur
l’adoption des mesures de sécuri-
té : « C’est l’occasion d’un consen-
sus large... » Fait politique ma-
jeur ? Potentiellement, seule-
ment.
Recevant la presse pour les
vœux 2015 du FDF, Olivier
Maingain s’est montré extrême-
ment sévère. Appelant, quant à
lui, à « un grand débat sur la laï-
cité » dans notre pays (des « as-
sises de la laïcité » pour « se
réunir sur un socle de valeurs
communes »), il recale le gouver-
nement qui, juge le président du
FDF, a commis un budget pénali-
sant les services de police que l’on
appelle au front aujourd’hui. Oli-
vier Maingain : « Je souhaite que
les responsables des différents
ment fera en sorte d’organiser la d’ailleurs, et par d’autres pré-
protection des citoyens, et d’élever sents sur le territoire national
ce niveau de protection. » Le Pre- prêts à se rendre sur des lieux de
mier rappelle qu’une réserve de guerre ».
300 millions d’euros est dispo- Aux yeux du maïeur, le minis-
nible dans le budget 2014, ajou- tère ne mesure pas l’ampleur
tant que lors du contrôle de mars, du péril. Dans ce courrier, il
on pourra, s’il le faut, réaffecter évoque une réunion des bourg-
une série de moyens. Ce qui ne mestres de la province namu-
convainc pas Maingain : « Du roise organisée par le gouver-
reste, il n’y a pas que les moyens, neur Denis Mathen, à laquelle
mais l’organisation… Exemple : participaient également le
on a soumis aux communes des procureur du Roi et le Dirco
listes de personnes sous sur- (Direction de coordination et
veillance. Et après ? Pas de mé- d’appui, service fédéral). Les
thodologie. Ce n’est qu’un élus y ont appris qu’il y a en
exemple. » région namuroise « trois djiha-
Dans l’opposition toujours, distes revenus de Syrie, l’un à
alors que le CDH demande à voir Dinant, un autre à Namur et un
(« Si les mesures vont dans le bon troisième en Basse-Sambre, tous
sens, nous les soutiendrons et, trois en liberté ».
avec Georges Dallemagne, nous Claude Eerdekens : « Il me
avons formulé une série de propo- paraît invraisemblable que tous
sitions déjà pour la lutte contre le ceux qui sont allés combattre en
radicalisme, la cybersécurité »), Syrie pour commettre des mas-
tout comme Ecolo (« Les mesures sacres de masse ou de véritables
doivent être examinées sans dé- génocides puissent impunément
magogie, sans angélisme »), le PS revenir chez nous et y circuler
saisit la perche tendue par Si, à l’extérieur, 10 % des gens sont des pratiquants appliqués de leur culte, ils sont 95 % à fréquenter les conseillers religieux en prison. Le mi- librement. Ils sont de véritables
Charles Michel, pour relancer : nistre de la Justice, Koen Geens, propose d’ailleurs de mettre à l’écart les détenus qui font du prosélytisme religieux. © SYLVAIN PIRAUX. bombes à retardement. Nous
« D’accord pour discuter en- connaîtrons en fonction du
semble des mesures à prendre,
nous explique Laurette Onkelinx,
cheffe de groupe à la Chambre.
J’ai appelé, la semaine dernière, à
justice Une prison exemplaire pour conduire à la déradicalisation CONSEILLER ISLAMIQUE
« Déconstruire le discours extrémiste »
laxisme de la politique de notre
pays, tôt ou tard, une situation
comme celle vécue à Paris (…).
ous constatons que certaines lytisme religieux à vocation terro- préventive, en isolement. Mais en qués de leur culte, ils sont 95 % à de la cellule », affirme un directeur. time ainsi que l’imam doit conserver
un Pacte national rassemblant N personnes sortent de prison riste est déjà une réalité dans nos maison de peine, ils peuvent se re- fréquenter les conseillers religieux
les politiques à tous les niveaux radicalisées ou converties à la reli- prisons, souligne un directeur. trouver avec d’autres détenus. Le en prison. « Parce qu’en prison, on
Michel Jacobs, de la CGSP-prison,
estime que la règle doit valoir pour
« son indépendance » et ne pas ap-
paraître comme un agent de l’Etat
Mohamed Rharib est un des onze conseillers islamiques qui officient dans les prisons de Wal-
lonie et de Bruxelles. Il travaille à Jamioulx.
Comment se fait-il que la Bel-
gique n’ait pas instauré un délit
consistant à condamner à une
de pouvoir, et les associations, gion, alors qu’elles y étaient entrées Mais ce n’est pas simple. Car il faut virus du fanatisme qu’ils sont sus- est dans l’épreuve, on essaie de se Le milieu pénitentiaire est-il propice à la radicalisation ?
toutes les religions : « Pas question ou des policiers. Ce rapport préconi- peine incompressible d’emprison-
dans un élan commun. Je reste laïques ou non radicales. » Les dé- faire la différence entre ce que sont ceptibles de transmettre à de rapprocher de Dieu, de se repentir. Oui. La prison est une mini-société qui amplifie tous les phénomènes de société. Les détenus ne sont
d’établir une stigmatisation des mu- sait de favoriser son rôle de référent nement de longue durée toute
dans cet esprit. Mais je dis : ces clarations (à la VRT) du ministre la pratique religieuse et la fréquen- (jeunes) codétenus est de même Par la religion, beaucoup de déte- pas des enfants de chœur et en, même temps, ils sont très fragilisés et, donc, très perméables à des
sulmans. Le problème est de savoir du culte, « notamment par la personne belge ou étrangère
mesures, il faut en discuter en- Koen Geens (CD&V) à propos du tation paisible de coreligionnaires, nature, mais d’une autre catégorie, nus veulent se rapprocher de leur discours simplistes. Qui peuvent fleurir sur le terreau fertile de l’isolement.
comment désigner de manière cer- conduite de la prière du vendredi ». Quels sont les signes de la radicalisation ? vivant en Belgique et qui part se
semble et prendre des décisions risque de radicalisation en prison avec des opérations de recrutement que celui que transmettent les cri- famille », nous disait l’imam taine des prosélytes. » Et l’origine En Belgique, seuls 18 conseillers is- battre à l’étranger au nom d’un
partagées. Sans cela… A cet égard, versent confusément des ques- susceptibles de créer des troubles minels endurcis. La prison peut Bouhna. Pour les détenus, le culte On les détecte par l’expérience. Rien à voir avec le port de la barbe ou la tenue vestimentaire. Quand
« pénale » (42 détenus en Belgique lamiques travaillent en prison et ne un prisonnier me demande les horaires de prière sans se présenter à la cérémonie du culte, je l’invite islam terroriste nourri par la
le gouvernement doit revoir sa co- tions religieuses légitimes (la être l’école du djihadisme, comme est un refuge et un moyen, parfois, le sont pour terrorisme), à elle seule, peuvent donc assumer cette tâche pensée salafiste ? »
pie budgétaire, qui frappe la Jus- conversion) et un prosélytisme à Koen Geens voudrait mettre celle du crime. dans mon bureau. Mon travail consiste alors à déconstruire le discours extrémiste. Nous avons des
de se trouver un groupe protec- ne suffit pas à démontrer qu’un dé- partout. Elle est parfois confiée au clefs pour cela, pour renvoyer aux textes religieux originaux et leur démontrer que leur interprétation L’Intérieur souhaite ne pas faire
tice et la police. En fait, il faut vocation criminelle dans une à contribution les conseillers Depuis plusieurs années, les dé- teur. « Les détenus, nous expliquait tenu tente de radicaliser ses codéte- musulman le plus influent de la de commentaires. « Nous tra-
agir vite, mais pas dans la préci- même problématique. Sa proposi- islamiques des prisons. est erronée. Mais le problème est plus profond : ces gens sont souvent désœuvrés, en recherche
tenus ne doivent plus déclarer leur un ex-taulard, se regroupent par nus. « Il y a aussi des illuminés, des communauté carcérale, pas toujours d’identité, opposés à la société. Même si les phénomènes de radicalisation sont marginaux en prison, vaillons beaucoup à la question
pitation, et j’invite donc M. Mi- tion d’organiser une « répartition Au risque de les sortir appartenance religieuse à leur en- nationalités, par couleur de peau prosélytes qui sont enfermés pour animé de bonnes intentions. L’ICSR de la radicalisation, nous arrive-
chel à organiser cette réelle judicieuse » des détenus suscep- de leur rôle spirituel ils ont augmenté depuis les événements d’Irak et de Syrie. On rencontre des jeunes, sans diplôme ni
trée en prison. Le recours à un ou origine. Les musulmans, qui d’autres faits que ceux de terro- relève aussi que le défi de la déradi- formation qui, après avoir purgé leur peine, ont peu d’espoir d’avenir, de réinsertion, d’emploi. Parfois rons en temps opportun avec des
concertation avec l’opposition. tibles d’embrigader d’autres pri- conseiller religieux se fait par le sont souvent les plus nombreux, risme », souligne un directeur. calisation en prison ne peut se propositions, mais celles-ci
leurs parents sont retournés au bled et leurs frères sont partis combattre en Syrie. Certains sont très
Nous sommes preneurs. » Belle sonniers dans les voies du djiha- au sein de la prison. » Le risque ra- biais d’une simple inscription glis- usent de leur supériorité numé- Koen Geens voudrait aussi « re- concevoir que dans des prisons doivent d’abord être discutées en
tentés de les y rejoindre. Il faut alors dialoguer pour qu’ils ne tombent pas dans le piège des inté-
offre ? Ou retour à l’envoyeur ? ■ disme, avait déjà été évoquée, sous dical se ressent lorsque des « déte- sée dans la boîte du représentant rique pour imposer leurs vues. » courir au travail des conseillers isla- exemplaires : « Il faut combattre le conseil des ministres », déclare
gristes, leur dire que, là-bas, les musulmans s’entretuent.
DAVID COPPI le précédent gouvernement, au nus médiatisés », dégageant une du culte. En prison, l’appel à la prière est miques » pour contraindre les racisme éventuel qui peut s’exercer Vos moyens sont-ils suffisants ? la porte-parole de Jan Jambon.
lendemain de l’attentat contre le forte aura, sont incarcérés. Leur Le monde pénitentiaire est un toléré ou interdit, selon les établis- risques. C’est une approche délicate. contre ces détenus particuliers qui La plupart d’entre nous devons nous charger de près de 400 détenus. C’est insuffisant. Lorsque j’in-
P.32 & 33 UNE PIÈCE Musée juif de Bruxelles. dangerosité de terroriste avéré ou monde inversé par rapport à l’exté- sements. « Mais l’exercice du culte Un rapport du Centre international conforteraient ainsi leur radicalis- vite des artistes à la prison, ils viennent gratuitement. Un calligraphe arabe est venu récemment. La L. SC.
DE THÉÂTRE SUR LE DJIHAD « La mise à l’écart, voire à l’isole- soupçonné les cantonne le plus rieur. Si, à l’extérieur, 10 % des est cantonné dans les lieux prévus pour l’étude de la radicalisation et me. » ■ direction a avancé 50 euros pour le matériel. J’ai moi-même dû payer de ma poche pour les frais…
ET L’HOMMAGE D’ANGOULÊME ment, de détenus qui font du prosé- souvent, lors de leur détention gens sont des pratiquants appli- à cet effet ou dans l’espace “privé” de la violence politique (ICSR) es- MARC METDEPENNINGEN D.V.

vigipirate belge Les syndicats policiers et militaires sont contre
’accélération de la mise en œuvre de
L la mesure prévue dans l’accord gou-
vernemental de « déployer temporaire-
ment l’armée pour assister les services de
police et de sécurité pour des missions de
surveillance déterminées », copie du plan
français Vigipirate, suscite un rejet des
syndicats policiers et militaires.
Le principal syndicat de police, le
SLFP, a réitéré dans un communiqué pu-
blié mardi son opposition farouche à ce
projet, le qualifiant « d’idée relevant de la
démagogie la plus crasse ». Vincent
Gilles et Vincent Houssin, les dirigeants
du syndicat, rappellent qu’au printemps
et jusqu’à l’été 1985, alors que les CCC
frappaient, des paracommandos avaient
été déployés dans les rues, aux côtés de
gendarmes, « sans que cela soit du goût
de la population ». Le SLFP estime que
le projet gouvernemental, dont la mise en
œuvre est hâtée par les attentats commis
à Paris, va plus loin que ce précédent
« puisqu’il s’agirait carrément de donner
des compétences de police… à des mili-
taires formés à l’art de la guerre ». Pour le
syndicat, le terrorisme est d’évidence
« une matière policière ».
Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon
et son collègue de la Défense Vandeput
doivent s’atteler à un aménagement légis-
latif. Actuellement, un militaire ne peut
se substituer à un policier. Il peut tout au
plus offrir assistance aux agents de la po-
lice locale ou fédérale. Mais il ne peut être
en contact direct avec la population civile
et une éventuelle intervention se limitera
aux cas de légitime défense.
Le SLFP estime que le gouvernement,
pour rencontrer ses objectifs sécuritaires,
devrait « rendre à la police son finance-
ment », soulignant que le budget de la
police a été écorné de 10 % en six ans et
que, pour la seule année 2015, il sera en-
core réduit de 10 %. « Résumons l’idée,
suggère le syndicat : appauvrissons la
police de manière telle qu’elle ne soit plus
à même d’assumer sa mission essen-
tielle… puis injectons les membres du per-
sonnel militaire – dont on juge qu’ils sont
surnuméraires au SPF Défense – dans
une mission qu’ils n’ont pas choisie et
pour laquelle ils ne sont pas formés. »
Une « Garde nationale » ?
Pour la CGSP-Défense, « croire qu’un
militaire est formé pour des missions de
police dans les grandes villes, comme ils
savent le faire en terrain hostile à l’étran-
ger, c’est prouver qu’on (les deux mi-
nistres) n’a jamais mis les pieds à l’armée
ou à la police. La comparaison absurde
avec la France ne fait que le confirmer.
C’est oublier aussi que Pieter De Crem (le
précédent ministre de la Défense) a saboté
les moyens d’aide à la Nation, mettant
ainsi la composante Terre en danger ».
Patrick Descy, le secrétaire permanent de
la CGSP Défense, constate que « le mili-
taire n’est plus formé aux interventions
de crise sur le territoire national », dé-
laissées au profit des opérations interna-
tionales. Selon lui, l’idée du gouverne-
ment reviendrait aussi à « militariser la
police », à « un grand retour de la gen-
darmerie ». « Faut-il rappeler pourquoi
elle fut dissoute après l’affaire Dutroux »,
ajoute-t-il.
Selon le syndicaliste, une « solution
existe » : la restauration, « de capacités
d’intervention duales au profit de la so-
ciété belge ». Il compare cette hypothé-
tique structure à celle de la Garde natio-
nale américaine, capable d’exécuter des
missions à l’étranger et sur le territoire
national. « Si le national était mis au
même niveau d’importance que l’inter-
national, nous aurions une approche dif-
férente, estime-t-il. La Défense pourrait
intervenir dans des situations graves et
exceptionnelles pour assister les services
d’urgence de la police. » Au-delà donc des
militaires en rue, c’est à une réflexion sur
la philosophie des missions de l’armée
qu’invite le syndicaliste. ■
M.M.
Le plan Vigipirate disperse depuis des années des militaires dans les rues de France.
© REUTERS.
téléphonie Etendre la liste des écoutes autorisées
A u nombre des mesures que le qui vise « l’incitation indirecte »
ministre de la Justice Koen au terrorisme, à la liste des infrac-
Geens entend mettre en œuvre tions pour lesquelles les écoutes
pour lutter plus efficacement téléphoniques sont autorisées.
contre le terrorisme, figure une Aux termes de la loi, un juge
extension et un assouplissement d’instruction peut déjà, « à titre
du cadre légal dans lequel les en- exceptionnel », faire procéder aux
quêteurs peuvent recourir aux écoutes et aux enregistrements
écoutes téléphoniques. des (télé)communications privées
Les modalités précises de cette
évolution, dit-on à son cabinet, La définition trop restrictive
doivent encore être débattues du terrorisme interdit pour
mais l’idée générale serait d’adap- l’heure certaines écoutes
ter « la liste d’enregistrement »
qui fixe limitativement les infrac- s’il existe des indices sérieux que le
tions pour lesquelles le recours fait dont il est saisi constitue l’une
aux écoutes est autorisé par la loi – des infractions visées par les dis-
en l’occurrence, les lois du 30 juin positions légales (le terrorisme, le
1994 et du 6 janvier 2013. crime organisé, le grand bandi-
Le terrorisme en fait d’ores et tisme…) et si les autres moyens
déjà partie mais selon une défini- d’investigation ne suffisent pas à
tion trop restrictive – on ne parle la manifestation de la vérité.
ici que de la planification, du fi- Pour rendre ces écoutes pos-
nancement ou de l’exécution d’un sibles, il peut pareillement ordon-
attentat – qui interdit pour l’heure ner que le matériel nécessaire aux
la mise sous écoute de ceux qui, écoutes soit installé, à tout mo-
par d’autres biais (recrutement, ment, dans un domicile ou un lieu
formation, intendance…), sou- privé à l’insu de son occupant et/
tiennent des desseins terroristes. ou de son propriétaire.
Le but serait donc d’ajouter ces Sauf prolongement ou renou-
infractions-là, déjà sanctionnées vellement ultérieur, ces écoutes ne
par l’article 140bis du code pénal peuvent durer plus d’un mois.
La loi du 6 janvier 2003 fixe la liste des infractions pour lesquelles le
recours aux écoutes est autorisé. © D. RODENBACH.
Ce recours aux écoutes télépho-
niques, en principe « exception-
nel » est devenu l’une des « mé-
thodes particulières de re-
cherche » parmi les plus cou-
rantes : chaque mois, environ 600
personnes sont mises sur écoute à
la demande d’un magistrat.
L’opération mobilise, aussi, l’in-
tervention d’un personnel spécia-
lement affecté à cette tâche chez
les opérateurs téléphoniques.
Qui envoient ensuite la note à
l’Etat belge. Et elle est salée : la
RTBF annonçait récemment que
le ministère de la Justice doit ac-
tuellement plus de 26 millions
d’euros à Belgacom, Mobistar et
Base (qui ne peuvent légalement
refuser ces prestations). Une ex-
tension des situations dans les-
quelles le recours aux écoutes se-
rait autorisé aurait, aussi, des im-
plications budgétaires alors que le
gouvernement est occupé à serrer
la vis à tous les services de sécuri-
té. ■
St.D.
FRANCE
Valls annonce des mesures exceptionnelles
S’exprimant à l’Assemblée nationale, le Premier
ministre français Manuel Valls a appelé mardi
à prendre « des mesures exceptionnelles » face à
la menace terroriste. « Mais jamais des mesures
d’exception » qui mettraient en danger l’Etat de
droit, a souligné M. Valls. A noter que Le Ca-
nard enchaîné, plus grand journal satirique
français, a fait état de menaces reçues l’aver-
tissant que cela va être leur « tour », suscitant le renforcement
de la surveillance du journal et l’ouverture d’une enquête.
Prisons. Le Premier ministre a annoncé la création avant la fin
de l’année de « quartiers spécifiques dans les prisons du pays
pour isoler les détenus djihadistes considérés comme radicalisés ».
Renseignements. Le Premier ministre a affirmé la nécessité de
« régulièrement renforcer les services en charge du renseignement
intérieur ». Avant d’ajouter : « Sans renforcement très significatif
des moyens humains et matériels, les services de renseignement
intérieur pourraient se trouver débordés. On dépasse désormais
1.250 individus pour les seules filières irako-syriennes en France. »
« Ces nouveaux moyens doivent permettre de renforcer les compé-
tences et de diversifier les recrutements : informaticiens, analystes,
chercheurs ou interprètes », a encore précisé Manuel Valls.
Réseaux sociaux. Manuel Valls a demandé au ministre de
l’Intérieur Bernard Cazeneuve de lui adresser dans les huit
jours des propositions sur un renforcement du contrôle des
réseaux sociaux « plus que jamais utilisés pour l’embrigadement,
la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de
passer à l’acte ».
Déplacements aériens. « Nous lancerons également la sur-
veillance des déplacements aériens des personnes suspectes d’acti-
vités criminelles », a encore dit le Premier ministre. Le système
PNR est actuellement bloqué au Parlement européen. Manuel
Valls a appelé solennellement celui-ci « à voter ce dispositif qui
est indispensable ». (afp)

* 6 * 7
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

8 LES ATTENTATS DE PARIS LES CARICATURES LES ATTENTATS DE PARIS 9

SOLIDARITÉ AVEC CHARLIE
Ils l’ont fait ! Charlie Hebdo revit ! Une semaine après l’acte terroriste qui a coûté la vie à huit membres
de la rédaction de l’hebdo satirique (dont Charb, Wolinksi, Cabu, Tinous, Honoré et Bernard Maris), les
survivants voulaient être au rendez-vous ce mercredi pour leurs lecteurs. En partenariat avec « Charlie
Hebdo », « Le Soir » publie ci-dessous deux pages du numéro qui sera disponible à la vente en Belgique
ce jeudi. « Le Soir » montre de la sorte sa solidarité pleine et entière avec l’hebdomadaire.

8 / CHARLIE HEBDO N° 1178 / 14 janvier 2015 14 janvier 2015 / CHARLIE HEBDO N° 1178 / 9

DIMANCHE
E 11 JANVIER 2015
PLUS DE MONDE POUR « CHARLIE » QUE POUR LA MESSE

8 9
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
10 LES ATTENTATS DE PARIS LES FAITS
le rédac chef
« Ce dont on
est certains,
c’est qu’il y
aura un avenir
pour Charlie
Hebdo »
ENTRETIEN
epuis quelques heures, ce ne
D sont pas moins de trois mil-
lions d’exemplaires de Charlie
Hebdo qui sont en vente dans les
kiosques de France, mais aussi du
monde entier. En Belgique, il fau-
dra toutefois attendre jeudi pour
retrouver 20.000 exemplaires de
l’hebdomadaire, et vendredi
pour 10.000 numéros supplé-
mentaires. Un tirage hors norme,
à la hauteur de la tragédie qui a
frappé la rédaction de l’hebdo-
madaire satirique français. Por-
tés par le formidable élan de soli-
darité suscité par la tuerie, les
journalistes, chroniqueurs et
dessinateurs « survivants »,
comme ils se définissent eux-
mêmes, ont réussi leur pari de ne
pas interrompre la parution du
journal, comme un pied-de-nez
aux terroristes qui se vantaient
d’avoir « tué Charlie Hebdo ».
Hébergée dans les locaux du
journal Libération, l’équipe a
bouclé un « huit pages », dont est
extraite la double page que nous
vous proposons (lire en pages 8 et
9). Une bien amère victoire sur
les ennemis de la liberté d’expres-
sion. D’autant qu’au-delà du nu-
méro de cette semaine, l’avenir
du journal reste encore incertain,
en dépit du soutien financier im-
portant de près de 2 millions
d’euros apportés par les pouvoirs
publics, des entreprises privées et
les dons de particuliers (lire ci-
contre). Gérard Biard, rédacteur
en chef de Charlie Hebdo, refuse
ABONNEZ-VOUS À « CHARLIE HEBDO »
Europe
Reste du monde
Merci d’envoyer votre paiement par chèque à :
Editions Rotative à Charlie Hebdo
Merci d’indiquer sur papier libre vos noms,
prénoms et adresse d’expédition.
Nous contacter : + 33 1 76 21 53 00
E-mail : angelique.abo@charliehebdo.fr
E-mail : simon@charliehebdo.fr
Ou abonnez-vous en ligne : http://boutique.charliehebdo.fr
WWW.CHARLIEHEBDO.FR
Gérard Biard, rédcatuer en chef
de « Charlie Hebdo ». © EPA.
d’ailleurs de trop se projeter dans
le futur.
C’est encore trop tôt pour parler
de l’avenir de « Charlie » ?
Pour l’instant, on se contente de
terminer le présent. L’avenir, il
va falloir qu’on y réfléchisse en-
semble. Mais ce dont on est cer-
tains, c’est qu’il y en aura un.
Comment jugez-vous l’élan de
solidarité né de ce drame ?
« Charlie Hebdo » peut-il y
puiser de quoi assurer la péren-
nité du journal ?
On ne se fait pas d’illusions,
mais on espère. Je le répète, on
ne sait pas encore de quoi notre
avenir sera fait. On en discute.
Est-ce que l’attentat pourrait
servir de point de départ à une
1.823.000 euros
Depuis la terrible attaque, plusieurs institutions et groupes
privés se sont mobilisés pour dégager des fonds afin d’aider la
rédaction de « Charlie Hebdo » à se remettre au travail.
▶ 1 million d’euros débloqué par le Fonds public français de
soutien aux médias si les équipes de Charlie Hebdo en font la
demande.
▶ 250.000 euros annoncés par Google via son Fonds pour
l’innovation numérique de la presse, alimenté par le géant
américain en échange de l’utilisation des contenus des médias
français.
▶ 128.000 euros offerts par l’éditeur du Guardian.
▶ 200.000 euros mobilisés par l’association Presse et plura-
lisme, qui a également lancé le site de collecte jaidecharlie.fr.
▶ 100.000 euros versés progressivement par le Syndicat de la
presse quotidienne nationale française.
▶ 145.000 euros récoltés pour l’heure sur la plateforme Leetchi.
6 mois 1 an
65 € 116 €
77 € 140 €
Service abonnements
10, rue Nicolas-Appert
75011 Paris -France
Des musulmans dénoncent
une « provocation injustifiée »
D e nombreux médias ont
publié mardi, par solidari-
CHARLIE HEBDO
té, la une du numéro de Charlie
Hebdo représentant à nouveau
le prophète Mahomet. Cela n’a
pas été du goût de tous, dans cer-
tains pays musulmans. « Cette
édition entraînera une nouvelle
vague de haine dans les sociétés
française et occidentales et ce que
le magazine fait ne sert pas la co-
existence et le dialogue culturel
auxquels les musulmans as-
pirent », prévient ainsi l’ins-
tance représentant l’islam au-
près des autorités égyptiennes,
Dar al-Ifta, parlant de « provo-
cation injustifiée pour les senti-
ments d’1,5 milliard de musul-
mans à travers le monde ».
En Turquie, la presse décrit le
« réhabilitation » de la presse nouveau numéro mais sans le
reproduire ; en Iran, le site d’in-
satirique et d’opinion, qui ne se
porte pas forcément très bien ?
J’espère bien que cela va légiti-
formation Tabnak (conserva-
teur) estime que Charlie Hebdo
mer ce qu’on représente. Il faut « insulte de nouveau le pro-
faire comprendre que c’est la phète ». « La vague d’insultes
laïcité et la liberté d’expression, des entités sacrées de l’islam,
deux valeurs qui permettent dans laquelle ce magazine a joué
que s’exerce la démocratie, qui un rôle dominant dans le passé,
sont en jeu. J’espère que c’est de combinée à l’islamophobie, aug-
ça que les gens ont pris mente en Occident », peut-on
conscience. lire.
Avec un tirage de trois millions
En Grande-Bretagne, The In-
dependent est le seul des grands
d’exemplaires (contre 60.000 journaux à publier la une dans
habituellement), vous allez
toucher un public différent…
sa version papier. Aux Etats-
Unis en revanche, pays qui a ins-
Forcément, on va accéder à un crit la liberté d’expression dans
nouveau lectorat, puisque sa Constitution, la plupart des
même Arnold Schwarzenegger journaux à audience nationale
s’est abonné ! ■ ont reproduit le dessin du pro-
Propos recueillis par phète Mahomet, à l’exception
BERNARD PADOAN notable du New York Times qui,
dans son édition papier, publie
un article intitulé « Toujours en
deuil, mais avec une nouvelle
provocation : Mahomet à la
une », sans montrer la carica-
ture. Les médias qui ont décidé
de la publier justifient abon-
damment leur choix.
Le Mahomet de Charlie Heb-
do est « vachement plus sympa
que celui brandi par ceux qui
ont tiré » et « c’est un bonhomme
qui pleure avant toute chose »,
ont pour leur part souligné les
survivants du journal. Cette
couverture, une semaine après
l’attentat meurtrier qui a frappé
sa rédaction, est « un message de
Charlie, c’est dire : démerdez-
vous avec », a déclaré son au-
teur, Luz, dans une vidéo mise
en ligne sur le site de Libération.
Et de confier que « cette une a été
aussi dure à chier que la mort de
nos amis à avaler ». (afp) ■
2 ans
Dammartin Une soixantaine de personnes ont fait appel au soutien psychologique
225 €
273 €
OFFRE VALIDE JUSQU’AU 30 JUIN 2015
Devant l’école, un panneau rappelle à ceux qui l’auraient déjà
oublié que le plan Vigipirate est toujours d’application. © DR.
JOURNAL IRRESPONSABLE
14 JANVIER 2015 /
www.charliehebdo.fr
N° 1178 t FRANCE MÉTROPOLITAINE : 3 € - BEL/LUX : 3,30 € - ALLEMAGNE : 4 € - AND : 3 € - ESP/PORT. CONT. : 3,50 € - DOM/A : 4,30 € - MAY : 4,20 € - CH : 5,10 FS - CAN : 6,50 $C - NCAL/A : 700 F CFP - POL/S : 700 F CFP - TUNISIE : 5,9 TND
L 14057 - 1178 H - F: 3,00 € - RD
« C’est un dessin très doux »
tait-il bien indiqué de publier pers. Ce n’est ni une interdiction ab-
E un dessin de Mahomet en cou-
verture de la première livraison de
solue, ni encore moins une interdic-
tion légale. Faut-il braver les inter-
Charlie Hebdo après l’attentat, dits, au risque de provoquer le
connaissant le tabou que constitue scandale ? Charlie Hebdo a tou-
la représentation du prophète de jours fait ça et il n’y a pas de raison
l’islam pour un grand nombre de que ça s’arrête demain. Ou alors,
musulmans ? Pour poser le pro- s’ils se mettent à s’autocensurer, cela
blème autrement, quel message ce veut dire que ceux qui les ont atta-
choix rédactionnel renvoie-t-il à la qués ont gagné. »
face du monde – puisque la tragédie
a bien suscité un émoi planétaire ?
Ghaleb Bencheikh, auteur de La
Laïcité au regard du Coran (Presses
Comment Jean-Jacques Jespers, de la Renaissance, 2005) et anima-
par exemple, professeur de journa- teur de l’émission Islam sur France
lisme à l’ULB et vice-président du 2, le dimanche matin, est très clair
Conseil de Déontologie Journalis- sur le sujet : « Rien, dans les textes
tique, a-t-il interprété le dessin ? et a fortiori dans les versets cora-
« Comme ceci : même celui au nom niques qui sont la référence pre-
duquel les tueurs ont agi trouve que mière, ne dit explicitement qu’il faut
c’est inacceptable et est solidaire proscrire la représentation », ex-
avec Charlie », répond-il. plique-t-il. Et de préciser qu’« à tra-
Pour lui, il s’agit d’une condamna- vers l’histoire, les dynasties musul-
tion de l’extrémisme terroriste assez manes ont d’ailleurs pu avoir des
semblable à celles qu’on a enten- représentations figurées, y compris
dues partout. Sauf que, on l’a dit, celle du prophète, dans les minia-
toute une tradition de l’islam inter- tures. » Quant aux réactions hos-
dit que l’on représente le prophète… tiles à la couverture, il les assimile à
En ces temps de communion, n’au- l’extrémisme islamiste, « qui gan-
rait-il pas mieux valu s’abstenir de grène la communauté musulmane
réveiller de vieilles blessures ? « Ce et trahit la longue tradition de bon-
n’est un blasphème qu’au regard té et de miséricorde qui a prévalu en
d’une certaine grille de lecture, qui contexte islamique. »
n’est pas une grille de lecture uni- A titre personnel, Jean-François
verselle, répond Jean-Jacques Jes- Kahn, se dit « hostile à la provoca-
REPORTAGE
DAMMARTIN-EN-GOËLE
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Dammartin-en-Goële, les
A traces du passage des frères
Kouachi sont encore bien visibles
près d’une semaine après la jour-
née qu’ils ont passée retranchés
dans l’imprimerie CTD située dans
le petit zoning de la commune de
8.000 habitants. Aujourd’hui, les
vitres brisées de la petite entreprise
familiale laissent apparaître un vé-
ritable chaos à l’intérieur. Des
cadres qui pendaient aux murs sont
décrochés, des ordinateurs sont à
l’envers. Une vague idée du carnage
qui a dû s’y produire, mais impos-
sible de se faire une image plus
précise. Devant le parking, un
groupe de gendarmes armés jus-
qu’aux dents monte la garde. Au
curieux qui marque un arrêt pour
jeter un œil, ils répliquent par un
coup de sirène et bondissent de
leurs deux voitures d’intervention.
Un peu trop zélés peut-être…
Quelques dizaines de mètres plus
loin, au coin de la rue Henry Du-
10
A LA MOSQUÉE
« On ne peut pas toucher
à la religion »
N° 1178 / 3€
A la mosquée Al-Almal à Ander-
lecht (Bruxelles), les fidèles re-
gardent dubitatifs la couverture du
Charlie Hebdo qui sort aujourd’hui
« C’est de l’humour tout ça mais il y a
quand même des limites. La couver-
ture ? C’est un dessin, ça ne me
choque pas. », dit un homme d’une
cinquantaine d’années. Un autre,
barbu et plus jeune, réagit : « On
peut jouer et rire de tout mais pas
avec la religion. On ne peut pas tuer
les gens, mais on ne peut pas toucher
à la religion. » Un autre relativise :
« Ce n’est qu’un dessin, il est mort
depuis des siècles le prophète. Ça ne
veut rien dire ces caricatures. Les
gens qui commettent des crimes de la
sorte, ne réfléchissent pas ».« Le
politique s’en mêle trop », conclut un
autre. Le responsable de la mos-
quée estime pour sa part que cette
tuerie a fait plus de mal qu’autre
chose. « Mais au final, ça n’a rien
changé n’est-ce pas ? Ils ressortent
encore cette caricature… ».
B.DL (ST.)
tion pour la provocation » et « très rétif
par rapport au blasphème », qu’il
considère comme « un enfantillage ».
Mais de préciser dans la foulée que « le
droit au blasphème est tout à fait fon-
damental dans un système de liberté
d’opinions ». En l’espèce, notre chroni-
queur estime que les gens de Charlie
Hebdo ont très bien agi. « Car il y avait
deux dangers, étaye-t-il. S’interdire de
le faire, et donc les terroristes les au-
raient fait capituler, et relever le défi
mais de manière extrêmement agres-
sive ou grossière. Or, pour coup, c’est un
dessin très doux. C’est un dessin qui ap-
pelle à une certaine fraternité. »
Le journaliste et essayiste Jacques
Duquesne, spécialiste des religions, est
au fond le seul à se dire plus hésitant.
« Je souhaite que Mahomet pardonne et
la façon dont il est représenté à la une
de Charlie Hebdo, c’est cette face-là de
l’islam que j’aimerais que l’on mette en
valeur. Donc, je comprends bien la cou-
verture, glisse-t-il. En même temps,
dans cette période de deuil, c’était peut-
être un peu maladroit. Mais je ne fais
pas partie des donneurs de leçons, sur-
tout dans les périodes de deuil, où l’on
doit se recueillir ensemble et réfléchir
ensemble à ses propres responsabilités.
Les gens de Charlie Hebdo comme les
autres. » ■
WILLIAM BOURTON
nant, un peu avant 11 h 30, des parents
et grands-parents se garent sur le par-
king de l’école primaire et maternelle.
Nombre d’entre eux restent au chaud à
l’abri tant des cordes tombent des
nuages noirs qui semblent s’être arrêtés
au-dessus de la petite ville. La sonnette
retentit. Les enfants sortent et les portes
des voitures s’ouvrent. Sur la grille, une
pancarte rouge rappelle que le pays se
trouve sous le plan Vigipirate et que, dès
lors, « aucune personne étrangère à
l’école n’est autorisée à entrer dans l’en-
ceinte de l’établissement ».
Caché sous la capuche de sa dou-
doune, Stéphane est venu chercher son
petit Florian de 4 ans. De la folle jour-
née de vendredi, il n’a rien raté, rien ou-
blié. « J’habite tout au bout du lotisse-
ment, explique-t-il. L’imprimerie est
juste derrière chez moi. J’ai tout entendu.
Ça a commencé par plusieurs détona-
tions. Je suis monté pour regarder ce qui
se passait par la fenêtre d’une chambre à
l’étage. Je voyais les hommes du GIGN se
mettre en position mais très vite, ils sont
venus me dire de descendre et de ne pas
bouger. Je ne pouvais pas sortir. C’était
un peu comme si on était en guerre. Nor-
malement, j’aurais dû aller chercher Flo
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
LES ATTENTATS DE PARIS 11
« Les plaies du Musée
communauté juive
juif ne sont pas encore refermées »
n a parlé d’un attentat « Chaque fois qu’il y a un acte ter- Cette peur de la communauté toires pour être rassurés. » veut pas dire que je n’ai jamais
O contre la liberté d’expres-
sion. On craint un regain de l’isla-
roriste, les Juifs comptent pour
des doubles points ! Quand on es-
juive, Maurice Sosnowski, pré-
sident du CCOJB (Comité de co- « Ne pas vivre paralysé »
été blessé en tant que juif. Je res-
pecte les religions, mais ce n’est
mophobie. Sur les pancartes de la saie de séparer les choses, d’ap- ordination des organisations Philippe Markiewicz, pré- pas pour cela qu’on ne peut en
manifestation déjà, les « Je suis porter de l’analyse, on se trompe. juives de Belgique) en a constaté sident de la Communauté israé- rire. » Et demain ? Quel dia-
Charlie », côtoyaient des « Je suis La communauté est toujours vi- le pic suite aux attentats de Char- lite de Bruxelles, rappelle que, logue possible ? Maurice Sos-
Ahmed » mais aussi des « Je suis sée, les tueurs ont une vision très lie Hebdo : « J’ai reçu énormé- depuis de nombreuses années, nowski signale que le dialogue
juif ». Car à l’heure où les quatre binaire des bons contres les mau- ment d’appels, surtout de pa- des mesures de protection sont interreligieux existe depuis
victimes juives vont être enter- vais, eux contre les Juifs. » rents, qui sont très inquiets pour prises. Néanmoins, « dans des longtemps, mais qu’il n’est évi-
rées en Israël, la communauté La peur envahit toujours plus leurs enfants qui vont à l’école cas précis, l’État doit parfois demment pas suffisant. Il s’agit
juive de Belgique est sous le choc. les Belges juifs. D’autant plus, juive. Vous savez, il y a la loi des augmenter ces mesures, ajoute- avant tout de faire dialoguer les
« Les plaies du Musée juif ne se comme l’explique Daniel, que si, séries. Les gens ont très peur. » t-il. Mais la communauté ne communautés. Le président du
sont pas encore refermées, té- au départ, des ambassades israé- Maurice Sosnowski va donc de- doit pas vivre paralysée dans CCOJB ne peut que le regretter :
moigne Daniel (prénom d’em- liennes étaient prises pour cibles, mander lors d’un rendez-vous l’angoisse. Elle doit continuer à il a beaucoup de difficultés à
prunt), Belge d’origine juive, la elles sont aujourd’hui tellement très prochain avec le ministre de vivre, tout en restant vigi- trouver des partenaires musul-
trentaine, investi dans la commu- protégées que les terroristes se l’Intérieur des mesures de pro- lante ». mans pour de grands projets.
reportent sur des écoles, des ma- tection supplémentaires : « Je Pour Philippe Markiewicz, l’at-
nauté. Nous avons l’impression Charlie Hebdo a de nom-
qu’ils peuvent très bien prendre le gasins… La communauté elle- vais demander un soutien pour breuses fois été poursuivi en jus- tentat de Paris pourrait néan-
train et débarquer chez nous. Ils
ne s’arrêtent pas à une question
même, le « ventre mou », comme
dit Daniel. « C’est facile pour eux.
la sécurisation des bâtiments, de
façon à ce qu’il y ait moins de pré-
tice par des associations juives.
« Oui, ces gens blessaient, admet
moins susciter un sursaut dans
l’opinion : « Cette fois-ci, les at-
de territoire ou de frontières. » Donc oui, Monsieur et Madame sence policière. Je préfère des me- Maurice Sosnowski. La critique tentats ont touché l’ensemble de
Daniel dit avoir été surpris au dé- Tout-le-monde sont menacés. Le sures structurelles et discrètes. était là, même de la part de cer- la société européenne, pas juste
part qu’il n’y ait pas de Juifs dans Juif, c’est toujours un bonus ! Sans quoi on entretient vite un es- tains qui ont ensuite organisé la la communauté juive. Ils ont
les victimes. C’était avant la prise C’est symbolique, on en parle prit de ghetto. Mais beaucoup de manifestation ici à Bruxelles. provoqué une prise de
d’otages dans l’Hyper Cacher, qui plus. Et ils cherchent des actes qui parents, eux, veulent, au Personnellement, j’étais abonné conscience plus importante. » ■
a donc fait quatre victimes. seront fortement médiatisés. » contraire, des mesures ostenta- quand j’étais étudiant. Cela ne ÉLODIE BLOGIE
A PARIS A JERUSALEM
© REUTERS.
© REUTERS.
« Morts pour que nous puissions vivre libres » Une cérémonie poignante
Solennité et larmes : en présence des plus hautes autorités de l’Etat français, Environ deux mille citoyens français et franco-israéliens ont assisté ce mardi,
réunies dans la cour de la préfecture de police, sur l’île de la Cité, François au cimetière de Givat Shaoul de Jérusalem, à l’enterrement de Yoav Hattab,
Hollande a salué mardi matin la mémoire de Franck Brinsolaro, 49 ans, Ahmed Yvan Cohen, Philippe Braham et François Michel Saada, les quatre victimes
Merabet, 40 ans (morts à « Charlie Hebdo ») et Clarissa Jean-Philippe, 27 juives du terroriste Amedy Coulibaly. Une cérémonie poignante qui s’est dérou-
ans, (tombée à Montrouge) cités « à l’ordre de la Nation » et promus cheva- lée en présence du président israélien Ruby Rivlin, du Premier ministre Binya-
liers de la légion d’Honneur. Ils sont morts « pour que nous puissions vivre min Netanyahou, du chef de l’opposition travailliste Itzhak Herzog, des grands
libres », a dit le président pour qui « la menace est encore là, venue de l’intérieur rabbins de l’Etat hébreu, ainsi que de la ministre française de l’Environnement
et de l’extérieur ». « Nous devons être intraitables devant l’apologie du terrorisme » Segolène Royal. S’adressant aux familles des victimes, Netanyahou les a aussi
a encore martelé le chef de l’Etat. Plusieurs lourdes condamnations ont appelé à rejoindre « leur seul foyer où ils seront accueillis à bras ouverts », réédi-
d’ailleurs été prononcées ces derniers jours contre des personnes qui avaient tant ainsi son invitation à l’« alyah », la « montée » vers l’Etat hébreu.
salué les actes terroristes de la semaine dernière. S.D.
à l’école à 13h30 avant de partir tra- en général bien les choses. Si elle venait à les enfants, nous avons fait le tour des nier. »
vailler mais je n’ai pas pu. » nous poser des questions, on lui dirait la écoles pour leur parler et écouter ce qu’ils Des musulmans, Dammartin en
vérité en choisissant bien nos mots. C’est ont à dire. En général, ils ont bien sup- compte apparemment très peu. Com-
important. » porté le choc car les institutrices ont bien ment vivent-ils l’après-vendredi ? La ré-
« Il faut vivre avec »
Le petit Florian, lui, semble avoir déjà
digéré l’aventure. « C’est passé, assure le
De son côté, Martine n’est pas particu-
lièrement choquée non plus. « Quand
fait leur travail en animant parfaite-
ment la journée de vendredi pour que les
ponse ne viendra pas du patron du res-
taurant le Marrakech dans lequel une
papa. Il n’est pas choqué. Durant les évé- j’ai entendu la veille qu’ils circulaient du enfants ne soient pas focalisés sur les seule table est occupée par trois per-
nements, à l’école, on leur a dit que côté de Villers-Cotterêts, j’ai eu le pres- événements. » sonnes ce mardi midi. « Je suis en plein
c’était un jeu de la police. Mais mon fils sentiment qu’ils viendraient chez nous. travail, je n’ai pas le temps », avance-t-il
est intelligent. Comme il avait vu à la J’ai travaillé à Paris pendant 30 ans, « Ce n’est que le début » visiblement mal à l’aise. Même son de
télé la veille qu’on recherchait les frères j’ai déjà connu des attentats. Personne André, lui, n’a pas fait appel à la cel- cloche au snack Efendy Kebab.
Kouachi dans la région, il a vite fait le n’est à l’abri mais on vit avec. » lule de soutien. Les images de cette fu- La cohabitation ne se passerait-elle
rapprochement. Mais il n’en parle Certains ont pourtant plus de mal que neste journée sont pourtant bien ancrées pas bien entre communautés au sein de
plus. » Et le petit bonhomme de confir- d’autres à vivre avec l’état de siège que la dans sa mémoire. « Tout était bloqué, la petite ville qui arbore toujours ses dé-
mer son bon état de santé en courant ville a connu toute la journée de vendre- illustre le pensionné. Même le centre- corations de Noël ? « pas du tout, ré-
entre les voitures, entre les gouttes. di. Raison pour laquelle une cellule de ville. Personne n’a pu sortir de chez soi. torque Nicole en balade avec son mari
Durant toute la durée des opérations, soutien psychologique a été mise en Les hélicoptères survolaient la zone. Jacques. Il n’y a jamais de tensions et je
vendredi, Martine, retraitée, en suivait place par la mairie. « Au départ, il était J’avoue que la veille, quand j’ai entendu ne crois pas que les regards vont chan-
l’évolution visuellement à travers la télé- prévu qu’elle fonctionne durant tout le qu’ils avaient volé la voiture d’une ger. Je pense cependant que les gens ont
vision mais aussi à l’oreille. « J’habite week-end, commente Audrey Taupenas, femme à Montagné, le village voisin, j’ai un peu de mal avec les femmes voilées.
juste derrière, explique-t-elle. J’étais sur- responsable de la communication de la eu peur qu’ils viennent chez nous. Fina- Pour moi, même si je sais que ce je vais
tout inquiète pour ma petite-fille de 6 Ville. Durant les deux jours, une soixan- lement, quand j’ai su qu’ils étaient cer- dire peut déplaire, je pense que les rela-
ans, Axelle, qui était à l’école. J’ai appelé taine de personnes s’y sont présentées. nés par les forces de l’ordre dans l’impri- tions seraient vraiment facilitées si les
mon gendre qui se trouvait à ce mo- Nous avons donc prolongé le service ces merie, j’ai été rassuré. Je me suis dit musulmans vivaient comme nous. Il n’y
ment-là devant l’établissement, mais il mardi et mercredi. En général, les gens qu’ils n’en sortiraient pas. Mais qu’on ne a rien à faire, certaines personnes ne se-
ne pouvait pas récupérer notre bout de ont juste besoin de parler, de dire ce s’y trompe pas. Ce n’est que le début. Il y ront jamais prêtes à accepter la diffé-
chou qui a finalement été conduite avec
tous ses petits condisciples au gymnase
qu’ils ont sur le cœur. Ça ne va pas plus
loin. Mais ça leur fait du bien. D’après
en aura d’autres, des attentats comme
celui de Charlie. En France et ailleurs. Il
rence et ne pourront pas s’empêcher de
faire des amalgames entre islam et terro-
de la ville vers 14 h 30. Apparemment, les retours que j’ai des médecins, il s’agit faut s’y préparer et surtout pas mettre risme… » ■
elle n’est pas traumatisée. Elle comprend surtout d’adolescents et d’adultes. Pour tous les musulmans dans le même pa- FRÉDÉRIC DELEPIERRE
11
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
12 LABELGIQUE
La chasse aux exoplanètes
tourne à la guerre de com
ASTRONOMIE Les agences spatiales américaine, Nasa, et européenne, ESA, s’affrontent
Tous les astronomes
espèrent trouver « la » planète
jumelle de la Terre où d’autres
formes de vie seraient
présentes.
La Nasa et l’ESA œuvrent
en ce sens et se livrent
une petite guerre
de communication.
Décryptage.
C
e fut présenté comme « la » dé-
couverte de ce début d’année : les
Américains ont identifié huit
nouvelles exoplanètes (des planètes en
dehors de notre système solaire) ayant
un diamètre deux fois moins grand que
celui de la Terre. Parmi elles, deux ont
été jugées particulièrement intéres-
santes car elles se trouvent dans la
« zone habitable » par rapport à leur
étoile. Autrement dit, ni trop près ni
trop loin : de l’eau liquide pourrait donc
s’y trouver et permettre la vie. Ces deux
planètes se nomment « Kepler-438b »
et « Kepler-442b ».
« Nous n’avons jamais été aussi près
de trouver une jumelle de la Terre en or-
bite autour d’étoiles comme notre so-
leil », a déclaré Fergal Mullally, un as-
trobiologiste de la Nasa.
Malgré l’enthousiasme de l’expert, il
faut prendre cette nouvelle américaine
avec des pincettes.
Tout d’abord l’annonce intervient au
mois de janvier, au moment où se dé-
roulent les grands congrès d’astrono-
mie. Rien d’étonnant, donc.
Ensuite, découvrir des exoplanètes
était assez remarquable il y a quelques
années mais aujourd’hui, des télescopes
(dont Kepler) sont entièrement dédiés à
cette tâche. Les chercheurs trouvent
donc de nouvelles exoplanètes quasi-
ment tous les jours. Et si, au départ,
c’était surtout de grosses planètes (qui
sont gazeuses et non rocheuses) que les
Comment fabriquer une planète similaire à la Terre ?
Recette de l'astronome Courtney Dressing
Mélangez tous les ingrédients (sauf l’eau) dans un grand
plat, façonnez la pâte avec vos mains pour former
une boule et placez-la soigneusement dans une zone
habitable à proximité dd’une
une jeune étoile. Faites chauffer
jusqu’à ce qu’elle devienne une boule blanche lumineuse.
Laissez cuire plusieurs millions d’années. Puis laissez
refroidir jusqu’à ce qu’elle passe du blanc au jaune et
enfin au rouge et qu’une croûte brun doré se forme.
A présent, elle ne devrait plus émettre de lumière.
Assaisonnez avec un peu d’eau des astéroïdes et des
composés organiques. En laissant s’échapper de la
vapeur, la boule devrait alors se réduire un peu
et des nuages et des océans devraient se former.
Eloignez-vous et patientez quelque millions
d’années supplémentaires pour voir ce qu’il
se passe. Si vous avez de la chance, la vie
devrait apparaître à la surface de
votre nouveau monde.
V. JA.
LE SOIR - 14.01.15
scientifiques trouvaient, les techniques
permettent désormais d’affiner les re-
cherches et de se concentrer sur de plus
petites, et notamment sur celles qui se
trouvent dans cette fameuse « zone ha-
bitable ». Le fait n’est donc plus excep-
tionnel.
Et pourtant, la Nasa ne manque pas
d’user de superlatifs à chaque décou-
verte.
Une rancœur américaine
« Chacun fait régulièrement des an-
nonces. Les Américains n’ont pas digéré
que ce soient des Européens qui dé-
couvrent la première exoplanète (voir ci-
contre) et ils essayent de reprendre la su-
périorité », avance Rodrigo Alvarez, res-
ponsable du Planétarium de l’Observa-
toire royal de Belgique.
« La recherche d’exoplanètes est un
peu la quête du Graal. Le but étant de
trouver d’autres formes de vie, déclare
Théo Pirard, du Space information cen-
ter. C’est comme une chasse aux œufs :
tout le monde veut sa place et espère
trouver la perle rare. »
Une chasse qui compte plusieurs mil-
liards d’« œufs ».
Et il ne suffit pas de trouver une pla-
nète proche en taille de la Terre. « La
vraie révolution sera de mettre en évi-
dence l’atmosphère des exoplanètes et la
composition chimiques de celle-ci », ex-
plique Alain Jorissen, professeur d’as-
trophysique à l’ULB. Cela permettra de
voir si la vie est vraiment possible sur
cette planète.
D’ailleurs, l’un des découvreurs des
nouvelles exoplanètes, David Kipping,
avait nuancé l’enthousiasme de la Nasa
en disant qu’il ne savait pas « avec certi-
tude si certaines de ces exoplanètes sont
réellement habitables ».
On l’a dit, la Nasa exagère un peu sa
communication pour concurrencer les
Européens, voire étouffer les annonces
de ces derniers. Exemple ? La Nasa an-
nonce le 2 décembre 2010 qu’elle a dé-
couvert une forme de vie extraterrestre.
En réalité, il s’agit d’une bactérie déjà
Si
Silicium
Mg 128 g
Magnésium
128 g + +
+ +
connue. Le même 2 décembre sort dans
la prestigieuse revue Nature une étude
des Européens sur l’atmosphère d’une
exoplanète. Une première ! Mais tout le
monde a relayé l’information de la Nasa
aux dépens des Européens. Coïnci-
dence ?
« Le problème est sociologique : l’ESA
a accumulé des succès ces quinze der-
nières années, mais on en parle très peu
alors que les Américains, eux, ont da-
vantage une culture d’arrogance », es-
time le Pr Jorissen. Et la Nasa est tou-
jours associée aux premiers pas sur la
Lune. « C’était de la géopolitique et non
de la science, rétorque Jorissen.
D’ailleurs des collègues ont reçu des
roches lunaires parce que ça n’intéres-
sait pas les Américains. »
Concernant la communication, il y a
encore « le fait que l’ESA a opté pour une
planification de ses budgets sur dix ans.
Elle a donc la garantie de voir ses projets
se développer s’ils ont été budgétés. La
Nasa, elle, dépend du Congrès améri-
cain. Ainsi elle devait participer au pro-
gramme Rosetta et a dû finalement dé-
cliner », raconte le Pr Jorissen. Elle doit
donc faire des coups de communication
pour avoir le soutien du Congrès. ■
VIOLAINE JADOUL
DÉFINITION
Des découvreurs européens
Une exoplanète est une planète
située en dehors de notre système
solaire. Les découvreurs de la pre-
mière exoplanète sont Européens
(des Suisses) : Michel Mayor, astro-
physicien et Didier Queloz, astro-
nome. C’était en 1995. Depuis lors,
on a découvert près de 2.000 exo-
planètes. Et ces découvertes ne
devraient pas s’arrêter en si bon
chemin puisqu’on estime le nombre
d’exoplanètes à plusieurs mil-
liards…
V. JA.
Fe O La Nasa gagne haut la main ce « pre-
Fer Oxygène
256 g 256 g
Les Américains gagnent
le duel des réseaux sociaux
Une éruption solaire capturée
par la Nasa. © NASA
’un côté, il y a l’ESA (l’Agence spa-
D tiale européenne), gérée par une
vingtaine de pays européens. De l’autre, il
y a la Nasa, National Aeronautics and
Space Administration, aux mains des
Américains. Ce sont les deux plus
grandes agences spatiales, Nasa en tête.
Elles se livrent non seulement un combat
pour la conquête de l’Espace, mais égale-
ment sur la terre ferme. La communica-
tion est d’une importance capitale pour
ces deux agences, laquelle passe notam-
ment par une forte présence sur les ré-
seaux sociaux. La communication est
aussi une manière de justifier les fonds
reçus.
Sur Twitter d’abord, qui s’avère être un
redoutable moyen de communication.
En comparant les comptes des deux
agences, les chiffres sautent aux yeux :
206.000 tweets pour l’ESA contre
348.000 pour la Nasa. Mais c’est au ni-
veau du nombre d’abonnés que la diffé-
rence est marquante : l’agence améri-
caine en comptabilise 8,53 millions
contre 324.000 pour les Européens. La
tendance est la même sur Facebook, en
défaveur de l’ESA donc. Cette dernière
compte un peu plus de 251.000 « likes »
alors qu’outre-Atlantique, nous en
sommes à presque dix millions.
mier round » en touchant près de 27 fois
Al
Aluminium
+ 64 g Ni
Nickel
64 g
Ca
Calcium
+ 64 g
+ Soufre
La bande de Gaza vue par un astronaute
allemand. © ESA
plus de personnes.
Dans les deux cas, les fans répondent
présent. En témoignent les commen-
taires sur Facebook et Twitter : « Magni-
fiques photos des “piliers de la création”
publiées par la #Nasa #Hubble. » Ou en-
core, au sujet de l’ESA : « Une belle réus-
site pour le robot #Philae, félicitations !
#ESA. »
Les contenus mis en ligne par les deux
agences sur les réseaux sociaux sont assez
proches. Photos, capsules vidéo et ar-
ticles… Récemment, l’ESA a marqué des
points avec l’envoi du robot Philae sur
l’astéroïde Tchouri et la belle campagne
médiatique qui a suivi.
Les deux agences ont aussi profité des
fêtes de fin d’année pour communiquer :
la Nasa a diffusé ses plus belles photos de
l’année dont une éruption solaire (voir
photo). L’astronaute allemand Alexander
Gerst – particulièrement actif sur Twit-
ter – a également présenté ses clichés pris
depuis la station spatiale internationale
(ISS). Il a ainsi immortalisé les bombar-
dements dans la bande de Gaza vus de-
puis l’espace. Nous avons aussi eu droit à
des images des six astronautes qui ont pu
profiter d’un réveillon dans l’espace, avec
sapin de Noël, guirlandes et cadeaux.
Enfin, c’est la Nasa qui occupe, à
l’heure actuelle, le devant de la scène.
L’agence a intelligemment profité de la
découverte, par le télescope spatial Ke-
pler, de nouvelles exoplanètes potentiel-
lement viables et a trouvé un moyen ori-
ginal de nous les faire connaître : via des
affiches, en style vintage, transformant
ces exoplanètes en lieux de vacances. ■
BENJAMIN DI LAURO (st.)
S
32 g
H2O
+ Eau provenant
d’un astéroïde
12
 MONDE
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

13
Aleksandar Vucic, Premier ministre serbe,
se rend aujourd’hui au Kosovo pour le Nouvel an
orthodoxe, une visite hautement symbolique
à la communauté serbe de ce territoire
à majorité albanaise, qui a proclamé
son indépendance de la Serbie en 2008. © REUTERS.

Giorgio Napolitano,
un géant politique se retire
ITALIE Agé de 89 ans et d’une santé déclinante, le président démissionnera ce matin
Giorgio Napolitano
fut le chef d’Etat providentiel
d’un pays en crise.
Il avait dit qu’il s’en irait
dès que la situation politique
serait stabilisée.
Matteo Renzi et Silvio
Berlusconi se sont entendus
pour assurer une succession
« en douceur ».
ROME
DE NOTRE CORRESPONDANT
vainqueur, ce sont les partis politiques
qui le conjurent d’accepter un second
mandat. Giorgio Napolitano représente
l’ultime recours de la République ita-
lienne pour sortir de la crise.
S’il accepte de rempiler à la plus
haute fonction de l’Etat, il prévient la
classe politique : son mandat prendra
fin dès que la situation politique sera
normalisée et que certaines grandes ré-
formes seront engagées. Mission ac-
complie par le gouvernement de Matteo
Renzi. Alors qu’à 89 ans sa santé dé-
cline, Giorgio Napolitano tire donc sa
révérence vingt mois après son élection.
Contrairement au président de la
Quatrième République française, le

L
e jour des grands adieux de Gior- président de la République italienne ne
gio Napolitano est arrivé. Ce se limite pas à « inaugurer les chrysan-
mercredi matin, le président de thèmes ». Il est chef des armées et pré-
la République italienne signera sa lettre sident du Conseil supérieur de la magis-
démission. Vers midi, Il passera en re- trature. Il représente l’unité nationale,
vue un peloton de toutes les forces mili- nomme les ministres, signe les décrets
taires et l’hymne de Mameli, l’hymne
national italien, retentira dans la cour Son second mandat donne
d’honneur du palais du Quirinal. Der- la mesure de la place qu’il tient
nier acte d’un cérémonial imposant : il dans le panorama politique
recevra ensuite un drapeau tricolore
bordé d’azur avant de quitter le palais d’urgence, dissout les assemblées.
présidentiel pour redevenir un citoyen Selon la situation, son rôle peut s’ac-
ordinaire. croître encore. Ainsi, pour faire face à
La fin d’une carrière politique excep- différentes crises politiques, Giorgio
tionnelle de plus de 60 ans. Né en 1925 Napolitano a nommé trois présidents
à Naples, Giorgio Napolitano fut en ef- du Conseil – Mario Monti, Enrico Letta
fet élu député pour la première fois en et Matteo Renzi – sans qu’ils aient été
1953 dans les rangs du Parti commu- désignés par les urnes. On nomme alors
niste italien. Il fut le premier ministre ces exécutifs « gouvernements du pré-
de l’Intérieur puis le premier président sident », tant ils dépendent de l’hôte du Avec un premier mandat de député en 1953, il conclut une carrière politique exceptionnelle de plus de 60 ans. © REUTERS.
de la République, en mai 2006, issu du palais du Quirinal.
Parti communiste. Le président est élu en séance vote. Il n’est pas rare, lors des premiers au sein des partis politiques. Ainsi, en Sur le papier, les jeux sont faits. La
C’est toutefois son second mandat qui conjointe du Parlement par les 630 dé- scrutins, d’entendre durant le dé- 2013, il a manqué 101 voix de gauche majorité dispose de 610 voix et de 750
donne la mesure de la place qu’il tient putés, 315 sénateurs et des délégués des pouillement le nom d’un comique ou pour élire Romano Prodi. en comptant celles du Peuple de la li-
dans le panorama politique transalpin. Conseils régionaux, en tout 1.007 d’un footballeur. L’élection du successeur de Giorgio berté.
Au terme de son premier septennat, âgé « grands électeurs ». Il doit être italien Un rideau de fumée pour masquer les Napolitano aura lieu dans 15 jours. Mais l’Histoire enseigne que la fragile
de 88 ans, il n’aspire qu’à se retirer à Ca- et âgé de plus 50 ans. Durant les trois véritables stratégies. Les partis poli- Dans le cadre de l’accord qu’ils ont pas- alchimie qui conduit à l’élection du chef
pri. Mais après les élections politiques premiers tours de scrutin, il faut une tiques tendent en effet à ne pas déclarer sé pour les grandes réformes, Matteo de l’Etat peut se bloquer à tout moment.
de février 2013, le Parlement est divisé majorité des deux tiers. Après le troi- leur véritable candidat avant le qua- Renzi et Silvio Berlusconi ont signé un Et que, pour utiliser une métaphore pa-
en trois blocs – gauche, droite et Mou- sième tour, la majorité absolue, 504 trième tour afin de ne pas le « brûler ». pacte. Il reviendra au chef de l’exécutif pale, nombreux sont les politiciens qui
vement 5 étoiles de Grillo – antago- voix, suffit. Il n’y a pas d’acte de candi- Les tractations pour atteindre un ac- de présenter – secrètement – plusieurs sont entrés pape dans le conclave et
nistes et incapables de s’accorder sur un dature, les grands électeurs écrivent le cord sur un nom sont secrètes. Et ces noms à Silvio Berlusconi qui devra indi- l’ont quitté… cardinal. ■
nom. Après onze tours de scrutin sans nom de leur candidat sur le bulletin de accords ne sont pas toujours respectés quer celui qu’il approuve. DOMINIQUE DUNGLAS

SIX PERSONNALITÉS DONT ON PARLE POUR LA SUCCESSION

Romano Prodi
Deux fois pré-
sident du
Conseil, ex-
président de la
Commission
européenne, il
est à 74 ans le candidat le
plus cité par la presse trans-
alpine. Mais il a été échaudé
par le scrutin de 2013, quand
la gauche unie n’a pas voté
pour lui. Et il a contre lui la
rancœur de Berlusconi, qu’il
a battu à trois reprises.
Dario Franceschini Roberta Pinotti Pier Ferdinando Casini Pietro Grasso Raffaele Cantone
Ministre de la Pratiquement Ex-Président Actuel président Ce magistrat
Culture, issu inconnue du de la Chambre, du sénat, cet napolitain de
de la Démo- grand public, ce sénateur de ancien magistrat 51 ans a été
cratie chré- cette femme, 59 ans est antimafia de 70 nommé à la
tienne, il est actuelle mi- l’incarnation ans est entré tête de la
peu charisma- nistre de la de la Démo- récemment en Haute Autori-
tique. Mais cette faiblesse Défense est un outsider dont cratie chrétienne dont il est politique. C’est lui qui va té contre la corruption. Sans
pourrait être un atout si le la cote est en plein essor. l’héritier. Il connaît bien les assurer l’intérim entre la couleur politique, jeune, il
choix se porte sur un pré- Discrète et sérieuse, philo- rouages de l’Etat. Mais c’est démission de Napolitano et séduit ceux qui appellent à
sident de « transition ». Et, atlantique, elle peut séduire de la droite que ce « cen- l’élection de son successeur. un sursaut civique face aux
selon une règle non écrite, la gauche comme la droite. triste extrême » doit se Son profil de serviteur de scandales de corruption qui
c’est un président catholique Et si le choix devait se porter méfier. Berlusconi, avec qui il l’Etat plaît à droite comme à se multiplient. Des candidats
qui doit succéder à un laïque sur une femme, elle serait en était allié, ne lui a pas par- gauche et son élection serait « techniciens », il est le
comme Napolitano. pole position. donné de l’avoir lâché. un geste fort contre la mafia. favori de la presse.

« Boko Haram met le feu à la région et personne ne bouge »

CAMEROUN Un sentiment d’amertume prédomine après le raid dévastateur du groupe islamiste basé au Nigeria
oko Haram est en train de
B mettre le feu (au Cameroun)
et personne ne bouge le moindre
petit doigt », constate, amer, un
responsable militaire camerou-
nais après un nouveau raid
meurtrier des islamistes armés
nigérians contre une ville de la
province de l’extrême nord du
pays. Pose d’explosifs, attaques
de véhicules de transports en
commun et de bases militaires,
incendies dans les villages, vols
de bétail : la multiplication de-
puis des mois des actes de la né-
buleuse Boko Haram dans cette
région du Cameroun inquiète les
autorités militaires et civiles et
effraie la population locale.
Lundi, d’intenses combats ont
éclaté autour d’un camp mili-
taire à Kolofata, à une dizaine de
kilomètres de la frontière, oppo-
sant soldats camerounais à des
centaines d’islamistes venus du
Nigeria voisin – Le Soir du
13 janvier. Selon le gouverne-
ment camerounais, « 143 terro-
ristes » et un soldat ont été tués
tandis qu’un important arsenal
de guerre a été saisi.
Il s’agit de la première attaque
d’envergure menée dans l’ex-
trême nord du Cameroun depuis
que le chef du groupe islamiste,
Abubakar Shekau, a, dans une
vidéo postée début janvier sur
Youtube, mis en garde le pré-
sident camerounais Paul Biya.
« Paul Biya, si tu ne mets pas fin
à ton plan maléfique, tu vas
avoir droit au même sort que le
Nigeria (…). Tes soldats ne
peuvent rien contre nous », a-t-il
déclaré.
Boko Haram a lancé depuis
plusieurs mois une série d’at-
taques dans cette région qui par-
tage une longue frontière avec le
nord-est du Nigeria où la secte
progresse à un rythme fulgurant,
semant la terreur sur son pas-
sage. Au Cameroun, l’attitude du
Nigeria et de la communauté in-
ternationale face à cette progres-
sion de Boko Haram est très cri-
tiquée. « Les soldats nigérians
désertent leurs positions en
abandonnant leurs armes. Ce
sont avec leurs armes que nous
sommes attaqués, accuse le res-
ponsable militaire camerounais.
L’ONU a condamné la situation
dans l’extrême nord du Came-
roun, mais elle ne doit pas se
contenter d’une simple condam-
nation. Elle doit agir », conclut
cet officier.
Actuellement, plus de 2.000
hommes sont déployés dans le
nord du Cameroun pour com-
battre les islamistes nigérians,
mais des responsables militaires
estiment à environ 30.000 le
nombre de soldats qu’il faudrait
pour mieux contrôler cette ré-
gion où la frontière avec le Nige-
ria est très poreuse. (afp) ■
13
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
14 LEMONDE
LESBRÈVES
UE : un rien
de flexibilité
budgétaire
a Commission euro-
L péenne a entrouvert
timidement mardi la
porte de la flexibilité budgé-
taire, en adoptant une com-
munication qui doit donner un
peu de marge de manœuvre
aux Etats membres. Les
règles du pacte de stabilité ne
sont toutefois en rien modi-
fiées, insiste-t-elle, ména-
geant les partisans de la
rigueur. La communication sur
la flexibilité détaille un cer-
tain nombre de scénarios
dans lesquels les Etats pour-
ront dévier de leur objectif à
moyen terme (MTO) jusqu’à
hauteur de 0,5 point de PIB
sans s’exposer à des remon-
trances. Ce sera le cas notam-
ment si les gouvernements
entreprennent des réformes
structurelles importantes. Les
pays pourront également
dévier de leurs objectifs bud-
gétaires s’ils investissent
dans des projets favorables à
la croissance. Les versements
au nouveau Fonds européens
d’investissement stratégique
(FEIS), mais aussi les cofinan-
cements nationaux de pro-
grammes européens (le
même FEIS, fonds structurels,
garanties jeunesse, etc.)
seront exemptés. Cette sou-
plesse vaudra aussi, et c’est
l’une des nouveautés du jour,
pour les pays très endettés,
comme la Belgique. (b)
ETAT ISLAMIQUE
Le Parlement français vote
la poursuite des frappes
L’Assemblée nationale a voté
mardi à la quasi-unanimité la
poursuite des frappes fran-
çaises en Irak contre l’organi-
sation Etat islamique,
quelques jours après les at-
taques djihadistes au coeur de
Paris. Au total, 488 députés se
sont prononcés pour, un contre
et 13 se sont abstenus, du
Front de gauche (gauche radi-
cale) principalement. (afp)
Exécuteur âgé
d’une dizaine d’années...
Le groupe djihadiste de l’État
islamique (EI) a diffusé mardi
une vidéo affirmant montrer
un jeune garçon exécutant
avec un pistolet deux hommes
accusés de travailler pour les
services de renseignements
russes. La vidéo de sept mi-
nutes montre deux hommes
agenouillés qui sont abattus
par un enfant d’une dizaine
d’années après avoir été filmés
durant leur interrogatoire sur
leurs prétendues tentatives
d’infiltrer Daesh en Syrie. (afp)
ETATS-UNIS
Le journaliste James Risen
ne révélera pas ses sources
Un journaliste du New York
Times n’aura pas à révéler ses
sources dans une affaire impli-
quant la CIA et dont le procès
doit démarrer cette semaine, a
indiqué le quotidien américain.
James Risen, auréolé du presti-
gieux prix Pulitzer, a été cité à
comparaître pour témoigner
au procès d’un ancien respon-
sable de la CIA, Jeffrey Ster-
ling, accusé d’avoir rendu pu-
bliques des informations confi-
dentielles. (afp)
Le sommet sur l’Ukraine attendra
UNION EUROPÉENNE La pacification espérée ce jeudi n’aura pas lieu
Les efforts de Paris
et Berlin pour rapprocher
Kiev et Moscou
n’ont pas abouti.
Des combats ont re-
pris dans l’est ukrainien.
L
es grandes manœuvres di-
plomatiques ont échoué.
Une réunion à quatre, à
huis clos, pendant plus de quatre
heures tard lundi soir à Berlin, n’a
pas permis de dégager l’horizon :
le « sommet de la paix » des chefs
d’Etat, envisagé depuis fin dé-
cembre pour ce jeudi à Astana, la
capitale du Kazakhstan, n’aura
pas lieu.
A Berlin, les ministres des Af-
faires étrangères français, alle-
mand, ukrainien et russe n’ont pu
que constater les divergences
persistantes entre Kiev et Mos-
cou, et entre les autorités ukrai-
niennes et les séparatistes pro-
russes dans l’est ukrainien. Des Avant la guerre, pendant les combats et aujourd’hui : la tour de l’aéroport de Donetsk, cible des forces pro-russes, déjà réduite à l’état
contacts avaient pourtant été éta- de squelette déchiqueté, s’est finalement effondrée... © REUTERS ET D.R.
blis dimanche à Paris, en marge
de la marche « Charlie », entre le consolider leurs positions. Mos- sentants de Moscou et de Kiev, homologue letton Edgars Rinke- Juncker » d’investissements
président français Hollande, cou assure que Kiev fomente un sous l’égide de l’Organisation vics n’ont rien débloqué. pour relancer l’économie euro-
ukrainien Porochenko et la chan- nouvel assaut majeur contre les pour la sécurité et la coopération Rinkevics avait préalablement péenne amorphe (lire ci-contre).
celière allemande. Angela Mer- régions rebelles ; l’armée ukrai- en Europe) « à se réunir dans les effectué, ce week-end, un dépla- A Riga, la semaine dernière, le
kel s’est aussi entretenue au télé- nienne observe « un redéploie- prochains jours », notamment cement à Kiev, où il a lourdement chef de la diplomatie du pays
phone avec son homologue russe ment et une concentration des pour « la mise en place des condi- insisté auprès des autorités balte signalait que de nom-
Poutine. La « Bande des Quatre » forces ennemies dans toutes les tions propices à un cessez-le-feu ukrainiennes sur la nécessité breuses consultations engagées
ne se retrouvera donc pas à Asta- directions ». Kiev dénonce le sou- réel, un accord sur les modalités d’appliquer les réformes pro- avec la Russie laissaient entrevoir
na ce 15 janvier. tien militaire apporté par Mos- d’acheminement de l’aide huma- mises – décentralisation des pou- « une sorte d’ouverture » : sous le
Pas étonnant : sur le terrain, cou aux séparatistes, tandis que nitaire et la poursuite de la libé- voirs, lutte contre la corruption, poids des sanctions et de la dé-
c’est à nouveau l’escalade de la remise en ordre de l’économie. La gringolade des cours de l’or noir,
violence. Les tirs d’artillerie au- Moscou assure que Kiev fomente un nouvel assaut ; Lettonie a endossé ce mois-ci les Moscou aurait pu poser les gestes
tour de l’aéroport de Donetsk ont Kiev dénonce « un redéploiement des forces ennemies » habits de la présidence semes- d’apaisement nécessaires pour
repris de plus belle. Malgré l’hi- trielle tournante des travaux du enclencher un allégement des
ver. La tour de contrôle s’est ef- le Kremlin insiste pour qu’une ration des détenus ». Le contrôle Conseil des ministres de l’UE. La sanctions. En cas de « réels pro-
fondrée. Un musée est dévasté. autonomie totale soit offerte au de la frontière russo-ukrainienne Première ministre Laimdota grès » en Ukraine, a dit Rinkevics
Onze civils ont été tués. Les deux Donbass, la région des rebelles. est également crucial. Pour la te- Straujuma présentera ce mercre- à Lavrov. Manifestement, on n’y
camps s’accusent mutuellement C’est donc l’enlisement. Les nue d’un sommet au plus haut ni- di les priorités de sa présidence est pas encore. ■
d’avoir rompu la trêve, censée sanctions continueront à faire veau, concluent les ministres, semestrielle devant les élus du PHILIPPE REGNIER
être en vigueur depuis sep- souffrir l’économie russe et Kiev « les travaux doivent être pour- Parlement européen : la poli-
tembre, régulièrement violée de- continuera à voir le contrôle de suivis »… tique de voisinage de l’UE avec
puis, et ensuite réaffirmée le 9 dé- 20 % du territoire lui échapper. Dans ce contexte, les pourpar- ses voisins de l’Est et une tenta- sur lesoir.be
cembre. Dans l’urgence, les quatre chefs lers, lundi matin à Moscou, entre tive de « normalisation » des re- Retrouvez chaque jour toute l’actualité
Les belligérants fourbissent de la diplomatie ont appelé le le ministre russe des Affaires lations avec Moscou arrivent en européenne sur notre site :
leurs armes et semblent vouloir « groupe de contact » (des repré- étrangères Sergueï Lavrov et son haut de la liste, avec le « plan www.lesoir.be/union-europeenne
« Etendre les bénéfices de l’UE à nos voisins » CONTRE-PROPAGANDE
Une télé européenne
un pays deux fois plus grand que la Bel- ne voyons pas du tout notre présidence contre l’œil de Moscou ?
gique, assume cette tâche pour la première comme anti-russe ! » Riga prend déjà
fois de son Histoire – indépendance en date pour un nouveau sommet consacré Environ 10 % du budget des mé-
1990 avec la dislocation de l’Union sovié- à ce partenariat oriental. Ce sera en mai, dias de la radio-télé publiques en
tique, adhésion à l’Union européenne et à un an et demi après le clash du sommet Lettonie sont dédiés à des pro-
l’Otan en 2004, émigration endémique et de Vilnius, lorsque le président ukrai- grammes diffusés en russe. Soit
une goutte d’eau par rapport à la
adoption de la monnaie unique euro- nien d’alors, sous pression de Moscou,
puissance et la popularité de
péenne l’an dernier. Riga a placé en tête de avait brusquement renoncé à signer l’ac- programmes bien faits, hyper-
gondole de son programme les relations – cord d’association prévu avec l’Europe – financés et attrayants, des nom-
glaciales… – de l’UE avec la Russie et la ré- finalement conclu avec le nouveau pou- breux médias diffusés depuis la
vision du « partenariat » que l’Union tente voir à Kiev, issu de la « révolte de Maï- Russie et regardés par les russo-
de nouer avec six pays de l’Est. dan ». phones de Lettonie. Voilà qui
On comprend l’intérêt de l’affaire pour la La Lettonie entend développer une ap- inquiète Riga, qui débusque au
Lettonie. Pour son gaz, le pays est totale- proche plus « individualisée » avec cha- milieu des nombreux films et
ment dépendant de la Russie. Riga subit de cun des six pays concernés, en fonction divertissements de ces chaînes et
plein fouet les représailles russes aux sanc- de leur degré de rapprochement souhai- sites internet russes, tout le fiel
tions occidentales : les exportations de pro- té avec l’UE – Ukraine, Biélorussie, Ar- de la « propagande du Kremlin »
duits laitiers vers la Russie ont été virtuel- ménie, Azerbaïdjan, Géorgie et Molda- sur fond de crise ukrainienne…
lement stoppées (mais Riga se prend à rê- vie. Les deux derniers ont aussi noué un Ces médias sont aussi captés par
Edgars Rinkevics, ministre letton ver de nouveaux clients… chinois !) Et, glo- accord de rapprochement avec l’UE, tan- les russophones des pays du
des Affaires étrangères, a rencontré balement, le commerce de la Lettonie avec dis que la Biélorussie et l’Arménie, avec partenariat oriental de l’UE. Voire
son homologue russe, Serguei Lavrov, le voisin pâtit de la récession qui s’installe le Kazakhstan, intégraient l’Union éco- par des Européens dans l’Union :
ce lundi à Moscou. © EPA. en Russie. Par ailleurs, héritage de l’His- nomique eurasienne promue par le RT (ex-Russia Today) diffuse en
toire, un tiers de la population lettone est Kremlin. Mais Riga juge que l’isolement anglais, français, allemand, espa-
RIGA russophone – ces minorités que le pré- total imposé contre la Biélorussie, sou- gnol. Face à cette « stratégie assez
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL sident Poutine s’est juré de défendre urbi et vent qualifiée de « dernière dictature élaborée pour disséminer leur mes-
iga, par train, ne dessert que trois orbi. Les habitants de la capitale sont d’Europe », n’a porté aucun fruit – et sage », le chef de la diplomatie
R destinations à l’étranger : Moscou et
Saint-Pétersbourg en Russie, et Minsk en
même pour moitié lettons, pour l’autre,
« russes » – lesquels se répartissent, nous
préconise davantage de contacts, comme
avec les autres pays d’Asie centrale.
lettone promeut une contre-
offensive « pour lancer au mieux
Biélorussie. Soit les deux voisins de la dit-on, à parts égales, entre « pro-Poutine, « Il ne s’agit pas de s’asseoir sur nos notre message ». Parmi les pistes :
Lettonie à l’Est. Pour les autres destina- anti et ceux qui s’en fichent ». Le populaire valeurs, nos principes, mais d’engager le le développement d’une télé
tions, les Lettons prennent l’avion et, plus maire de Riga, Nils Usakovs, élu en 2013 dialogue avec les sociétés, les leaders, le paneuropéenne de qualité en
russe (Le Soir du 6 janvier). « Ce
encore, le bus. « C’est lié à l’écartement (avec 58 % des suffrages), est le leader du milieu des affaires, pour voir comment
serait une source d’information
des rails », expose Edvins Berzins, le vice- parti Harmonie, en cheville avec Russie ces pays peuvent se transformer, ex-
alternative mais pas une propa-
président de la société nationale lettonne Unie de Poutine – ce qui n’empêche pas le plique le secrétaire d’Etat Andrejs Pilde- gande alternative : plutôt la BBC
des chemins de fer. Le rail letton est en maïeur d’adopter au gré des besoins des govics. Nous ne sommes pas égoïstes. qu’Euronews », assure Edgars
effet aligné sur la norme russe : un écarte- positions pro-UE ou Otan. Aux législatives Nous voulons étendre les bénéfices de Rinkevics. « Mais cela nécessite
ment de 1.520 mm – soit la norme en vi- d’octobre, Harmonie est arrivé en tête du notre intégration dans l’UE à nos voi- énormément de ressources ». Le
gueur dans la plupart des pays de l’ex- scrutin, quoiqu’en recul significatif – et sins. Nous sommes la preuve que cette sujet devrait être mis sur la table
URSS, supérieure au standard « euro- maintenu dans l’opposition parlementaire. transformation est possible en une géné- d’un prochain Conseil des mi-
péen » de 1.435 mm. De grands projets ration ». Pildegovics conclut : un « nou- nistres de l’UE. Londres, Copen-
prévoient la conversion du rail letton. Ne pas tuer l’espoir vel élargissement de l’UE n’est pas en vue hague, Vilnius et Tallinn par-
Entre-temps, voilà tout un symbole du « Avec Moscou, nous allons essayer de dans les années à venir mais nous ne tagent le projet. Mais la Première
« tropisme oriental » de ce pays balte, qui trouver le moyen de renouer le dialogue sur pouvons pas tuer cet espoir pour la po- ministre lettonne en convient :
a pris le 1er janvier les rênes de la prési- le partenariat oriental de l’UE, a indiqué la pulation en Ukraine, en Géorgie ou en « Je ne crois pas qu’on arrivera à un
dence tournante de l’Union européenne ! semaine dernière Edgars Rinkevics, le mi- Moldavie ». ■ accord à 28 ».
La Lettonie, 2 millions d’habitants pour nistre letton des Affaires étrangères. Nous PHILIPPE REGNIER PH.R.
14
 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

LESMARCHÉS 15
LE POINT SUR LES BOURSES LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
Départ raté oublié LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100 845,30 +1,51 808,53
UFTSE 100: 6 542,20 0,63% UStockholm: 1 465,66 0,83% U Next 150 2072,85 +1,15 1991,73
Les Bourses européennes ont effacé leur mauvais début d’année, UFTSE Eurotop 100: 2 772,20 1,40% UCopenhague: 769,24 1,47%
D DJIA 17613,68 -0,15 16257,94
les investisseurs saluant notamment des chiffres meilleurs que UHelsinki: 3 002,43 0,99%
D Nasdaq 4661,50 -0,07 4113,30
prévu au niveau du commerce extérieur en Chine en décembre, D Nasdaq 100 4166,20 -0,09 3512,80
avec une hausse de 9,7 % des exportations et un recul des im- UFRANCFORT / DAX D S&P 500 2023,03 -0,26 1819,20
portations limité à 2,4 % contre -6,7 % en novembre. 9 941,00 D S&P/TSK index (Canada) 828,40 -0,64 787,47
Sur Euronext Bruxelles, le Bel20 a bondi de 1,6 % grâce à une 1,63% U Hang Seng (Hong Kong) 24215,97 +0,79 22888,76
bonne performance d’ensemble, seuls Umicore et Elia ayant D Bovespa (Brésil) 48139,00 -1,44 49426,00
légèrement baissé. Bpost (+3,5 %) a été dopé par un conseil D RTS (Russie) 737,88 -2,48 1400,19
d’achat des analystes de Bank of America Merrill Lynch. Gold- UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 18708,93 +1,96 19697,25
4 290,28 D Nikkei 225 (Japon) 17087,71 -0,64 15912,06
man Sachs reste confiant envers Telenet (+3 %). Hors indice, les 1,47%
sociétés biotechnologiques étaient en vue à l’image de Throm-
boGenics (+5,9 %) et de Cardio3 Biosciences (+4,8 %) qui
UBEL 20 UEuro Stoxx 50
3309,64 +51,66 (+1,59%) 3133,86 +49,68 (+1,61%)
s’étaient déjà illustrés les jours précédents. Nyrstar (+3,6 %) a UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
bondi à la suite d’un rapport extrêmement positif de BMO Capi- 9 285,63 UBel 20: 3 309,64 1,59%
1,45% UBel All-Share: 11 641,09 1,50%
tal Markets qui vise un cours de 5 euros, un potentiel d’apprécia- UBel Mid: 3 921,74 0,94%
tion de 60 %. Nouvelle séance faste pour Kinepolis (+4,3 %) qui UBel Small: 10 158,47 0,31%
UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 423,79 1,29%
a fini la séance avec une capitalisation boursière de 1,03 milliard. UAMX: 643,88 0,60%
9 966,00 4 826,39
Le groupe de lingerie Van de Velde (+4,3 %) a également été 1,72% 2,58% UAScX: 596,57 0,46%
plébiscité par les investisseurs.
C.BO.
PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 12/2014 11/2014 12/2013
santé 2013 100.40 100.28 100.41 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 99.98 100.09 100.36 BEL20 Emakina Group 8,00 8,00 +0,00 0,00 250 Sipef 49,28 48,80 +0,99 -14,13 3158 04.09.11 3,00+ 104,46 104,46 27000
santé 2004 121.25 121.11 121.27 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Eryplast 1,40 1,40 +0,00 -17,65 5000 smartphoto 0,27 0,27 +0,37 -49,81 500 04.03.15 4,00+ 100,49 100,49 0
normal 2004 122.38 122.51 122.84 AB InBev 97,44 96,21 +1,28 31,95 1978032 Euronav 11,12 10,96 +1,41 20,48 728877 Sofina 88,45 88,07 +0,43 4,82 8514 04.03.15 2,50+ 100,28 100,28 0
santé 1996 137.95 137.78 137.97 Ackermans & vH. 104,05 102,90 +1,12 23,37 31192 EVS Broadcast Equip. 26,54 26,87 -1,25 -39,70 56966 Softimat 2,10 2,10 +0,00 -31,37 11789 04.06.15 4,10+ 101,46 101,46 0
normal 1996 140.64 140.80 141.18 Ageas 29,03 28,88 +0,50 -7,26 613063 Exmar 9,39 9,48 -1,00 -9,65 83712 Solvac 120,00 120,00 +0,00 5,56 1562 04.06.15 2,20+ 100,68 100,68 0
santé 1988 166.32 166.12 166.35 Befimmo 63,29 62,37 +1,48 32,21 18840
normal 1988 172.62 172.81 173.27 Bekaert 25,40 24,97 +1,72 2,31 106158 Fagron 33,96 32,98 +2,96 34,37 62432 Spadel 73,80 73,80 +0,00 9,21 551 04.09.15 4,15+ 102,38 102,42 11400
Base 1981 233.51 233.77 234.40 Floridienne 75,01 75,01 +0,00 0,01 150 Sucraf A en B 1,95 1,95 +0,00 129,41 100 04.09.15 2,05+ 101,05 101,08 10000
Base 74-75 359.64 360.03 361.00 Belgacom 30,60 30,10 +1,68 57,79 934601 Fluxys 'D' 25,94 25,64 +1,21 -4,53 4267 Suez Environ.Co 15,24 14,58 +4,53 19,47 2581706 04.12.15 4,00+ 103,30 103,30 0
Base 1971 492.69 493.23 494.57 bpost 22,44 21,69 +3,46 67,33 560703 Fountain 1,71 1,80 -5,00 -39,32 116 Ter Beke 62,62 63,50 -1,39 15,82 135 04.12.15 2,35+ 101,79 101,79 0
Base 1966 585.76 586.41 587.99 Cofinimmo 103,50 102,85 +0,63 26,71 38282 Galapagos 16,79 16,45 +2,07 -3,89 105080 Tessenderlo 21,08 21,17 -0,43 31,16 54615 04.03.16 3,75+ 103,92 103,92 0
Delta Lloyd 17,87 17,43 +2,52 -0,01 1151497
D'Ieteren 27,88 27,84 +0,14 -20,52 45306 Gimv 38,38 38,14 +0,63 6,99 11338 Texaf 31,50 32,06 -1,73 -4,36 167 04.03.16 3,20+ 103,29 103,29 12400

PRIX PÉTROLIERS
Global Graphics 1,90 1,90 +0,00 33,80 6000 Think-Media 0,29 0,29 +0,00 -44,23 500 04.06.16 4,10+ 105,31 105,31 0
Colruyt 40,32 39,53 +1,99 1,90 282265 Greenyard Foods 12,62 12,62 +0,04 9,74 2085 ThromboGenics 8,26 7,80 +5,91 -58,70 266918 04.06.16 3,25+ 104,10 104,11 6200
Elia 37,70 37,89 -0,50 14,95 59824 Hamon 10,06 10,06 +0,00 -34,76 795 Tigenix 0,55 0,55 +0,55 -21,00 187716 04.09.16 4,35+ 106,70 106,70 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 65,41 63,75 +2,60 49,17 554392 Home Invest Belg. 85,95 86,29 -0,39 22,12 165 Total 41,70 41,28 +1,02 2,05 8829947 04.12.16 4,00+ 107,01 107,01 324800
GBL 70,04 69,64 +0,57 7,71 107973
Super sans plomb 95 10ppm : 1,3390 (-0,0300) IBA 13,90 14,16 -1,84 78,66 15424 Tubize (Fin.de) 53,99 53,06 +1,75 15,99 6948 04.12.16 4,00+ 106,99 106,99 939600
GDF Suez 18,63 18,28 +1,91 18,37 5792619
Super sans plomb 98 10ppm : 1,4030 (-0,0300) Iep Invest 4,61 4,57 +0,88 63,59 8746 U&I Learning 1,50 1,50 +0,00 -3,85 1250 04.03.17 3,75+ 107,41 107,40 64000
Immo Moury 50,40 50,40 +0,00 1,60 2 Unitronics 1,02 1,02 +0,00 27,50 300 04.03.17 2,35+ 104,43 104,41 2000
Diesel(euro/l) KBC 45,92 44,80 +2,51 1,60 1129233
Immobel 45,05 45,74 -1,52 26,25 2634 Van de Velde 42,15 40,41 +4,31 27,36 7026 04.06.17 3,50+ 107,65 107,65 0
Solvay 108,70 106,90 +1,68 3,32 230119
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,1820 Telenet Group Holding 46,60 45,22 +3,04 7,62 97840 ING Groep 10,71 10,42 +2,73 1,09 22820078 VGP 24,20 24,40 -0,82 33,33 238 04.09.17 3,40+ 108,21 108,20 2400
Gaz(euro/l) UCB 65,64 64,84 +1,23 28,22 268557
Intervest Offices & 22,80 22,80 +0,00 33,20 8332 Vastned Retail Belgium 57,00 57,00 +0,00 14,92 637 04.12.17 3,35+ 108,82 108,82 0
Umicore 31,90 32,06 -0,48 0,75 408760
LPG : 0,3990 (-0,0140) Jensen-Group 16,50 16,19 +1,91 14,29 10698 Vranken-Pommery 23,22 23,48 -1,11 1,85 1161 04.03.18 3,25+ 109,26 109,26 0
Propane Vrac >2000l : 0,4029 (-0,0172) KBC Ancora 26,34 26,32 +0,08 -10,35 60364 Warehouses Estates 66,29 66,20 +0,14 25,61 700 04.06.18 3,00+ 109,13 109,10 12400
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Keyware Technologies
Kinepolis
0,58
37,55
0,57
36,00
+1,58
+4,31
-23,68
60,54
3827
23468
WDP 63,50
Wereldhave Belgium 110,80
63,72
109,15 +1,51
-0,35 25,38
38,99
16314
844
04.09.18
04.12.18
2,75+
3,00+
108,77
110,37
108,77
110,37
0
0
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,5462 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,5404 4Energy Invest 3,19 3,30 -3,19 -24,94 130 Leasinvest 92,60 92,90 -0,32 30,32 922 Zenitel 0,82 0,82 +0,00 25,41 100 04.03.19 3,75+ 114,14 113,99 25000
Ablynx 9,46 9,26 +2,16 31,21 77996 Lotus Bakeries 977,00 974,00 +0,31 33,04 434 Zetes Industries 24,12 24,13 -0,04 37,84 2531 04.06.19 3,75+ 114,75 114,75 0
ABO-Group 5,58 5,85 -4,62 -88,84 2292 MDxHealth 4,59 4,52 +1,55 52,49 75846 04.09.19 3,50+ 114,45 114,45 0
DPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,02
57,11
0,01
57,30
+2,74
-0,33
15,38
14,22
2485618
9348
MediVision
Melexis
0,01
39,23
0,01
39,14
+0,00
+0,24
—
71,11
1000
16615
04.12.19
04.03.20
4,20+
3,10+
118,54
113,73
118,65
113,73
172200
0
46,59 -0,84 (-1,77%) Agfa-Gevaert 2,17 2,17 +0,14 2,80 228620 Miko 71,90 71,58 +0,45 7,57 195 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
Alcatel-Lucent 2,86 2,86 +0,07 -12,53 13287360 Mobistar 20,44 20,16 +1,39 36,72 152112 28.09.19 0,78+ — — 0
ArcelorMittal 8,50 8,53 -0,32 -32,23 10849911 Montea 36,80 36,50 +0,81 33,21 5640 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Ascencio 60,03 60,60 -0,94 23,72 1189 Mopoli (gew.) 328,07 328,07 +0,00 — 4
Atenor Group 40,52 40,50 +0,04 21,35 3852 Moury Construct 123,96 123,94 +0,02 32,38 114

Banimmo 6,84 7,00 -2,29 -24,92 2114 Neufcour-Cie Fin. 8,60 8,60 +0,00 — 5
bpost 22,44 21,69 +3,46 67,33 560703 NewTree 2,50 2,50 +0,00 -12,89 361
Banque Nationale 3355,10 3350,10 +0,15 13,63 46 Nyrstar 3,12 3,01 +3,62 48,30 1859037
Barco 56,40 57,00 -1,05 -0,34 9521 Option 0,29 0,29 -0,34 -0,34 310320
Belreca 95,00 95,00 +0,00 — 10 Pairi Daiza 47,00 47,10 -0,21 4,59 95

Beluga 1,63 1,63 +0,00 -28,64 3167 PCB 5,39 5,39 +0,00 0,70 120
TAUX D'INTÉRÊT Brederode
Campine
29,35
10,05
29,08
10,70
+0,93
-6,07
6,70
-21,30
2973
2500
Peugeot
Picanol
10,85
27,78
10,60
27,89
+2,36
-0,39
-56,28
12,97
8696922
964
Care Property Invest 16,04 16,02 +0,12 24,42 1503 Quest For Growth 8,12 8,10 +0,25 12,38 11020
3 mois 1 an Catala 11,80 11,80 +0,00 — 16 RealDolmen 17,39 17,36 +0,14 -12,88 2428
Couronne danoise 0,100 0,400
Couronne norvégienne 1,375 2,150 CFE 84,17 84,70 -0,63 33,55 11139 Recticel 5,02 5,04 -0,48 -21,71 31311
CMB 14,92 15,25 -2,16 -24,74 21594 Resilux 109,20 108,90 +0,28 19,35 3655
En temps réel sur lesoir.be
Couronne suédoise 0,180 1,750
Couronne tchèque 0,040 0,510 Co.Br.Ha. 2178,00 2178,00 +0,00 26,27 2 Retail Estates 66,30 67,52 -1,81 22,23 2365
Connect Group 1,55 1,55 -0,13 -18,15 3504 RHJ International 4,59 4,59 +0,07 25,49 21914
Dollar aus. 3,045 3,205 Cie du Bois Sauvage 206,05 206,10 -0,02 -7,51 145 Rosier 195,00 195,00 +0,00 -4,65 20
Dollar can. 1,180 1,585 L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Dollar H.K. 0,376 0,867 De Rouck Geomatics 0,05 0,05 +0,00 -58,33 323 Roularta Media 11,50 11,50 +0,09 5,07 10868
Dollar Sing. 0,400 0,812 Deceuninck 1,75 1,75 +0,06 -18,59 42154 RTL Group 80,89 79,19 +2,15 -9,35 24695 les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Dollar U.S. 0,460 0,685 Dexia 0,03 0,03 +3,85 -32,50 585757 Sabca 35,30 35,11 +0,54 -10,72 50
Euribor (360j) 0,071 0,318 Eckert-Ziegler 1,37 1,47 -6,88 -35,77 6729 Sapec 30,30 30,31 -0,03 -36,24 539 Calculez aussi vos prêts, votre pension, etc.
Econocom Group 6,25 6,12 +2,12 -19,15 336243 Sioen Industries 11,06 11,00 +0,50 37,80 15064
Euro 0,175 0,675
Franc suisse 0,030 0,040
Livre U.K. 0,640 1,410
Yen 0,080 0,200
BOURSES ÉTRANGÈRES
DTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,54 5,51 15,74 Volvo A Stockholm SEK 91,90 89,55 2,64 Twitter Nyse USD 39,65 39,37 -30,93
0,699 -0,013 (-1,83%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 10,71 10,42 1,09 United Technologies Nyse USD 114,34 114,45 0,54
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % INTESA SANPAOLO Milan EUR 2,40 2,33 21,78 Verizon Commun. Nyse USD 47,18 47,08 -1,40
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 142,65 140,90 16,12 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 89,31 90,02 15,35
ABB Zurich CHF 20,23 20,25 -14,12 LVMH Moet Hen. Paris EUR 132,95 131,95 16,76 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 95,19 94,46 25,30
Aegon Amsterdam EUR 6,10 5,99 -10,43 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 15,45 15,04 17,49 MUENCH.RUECKVERS.VNFrancfort EUR 165,00 163,05 6,67 3M Co Nyse USD 160,62 160,74 18,04 Yahoo! Inc Nasdaq USD 48,30 48,80 18,36
Nestlé N Zurich CHF 74,40 73,25 11,49
Air Liquide
ALLIANZ SE VNA O.N.
Paris EUR
Francfort EUR
102,45
139,35
101,45 14,33
136,60 5,77 Nokia Oyj Helsinki EUR 6,46 6,41 6,83
ALCOA Inc
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
15,80
89,23
16,17 59,94
89,50 1,07 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 41,97 41,34 50,05 Amgen Inc. Nasdaq USD 154,96 156,22 32,40 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 27,34 26,98 4,37 Novartis N Zurich CHF 98,90 97,30 33,11 Apple Inc Nasdaq USD 110,16 109,25 43,50 cours précéd. 1 an
ANGLO AMERICAN Londres PNC 1145,50 1140,00 -8,76 Barrick Gold Corp Toronto CAD 12,76 13,58 -31,48
ArcelorMittal Amsterdam EUR 8,50 8,53 -33,07 Orange Paris EUR 14,63 14,39 53,58 AT&T Inc Nyse USD 33,49 33,49 -0,39 Bombardier Toronto CAD 4,06 3,96 -12,20
AstraZeneca Plc Londres PNC 4717,00 4672,50 27,94 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 23,54 23,78 -14,91 Bank of America Corp Nyse USD 16,45 16,68 -0,54 Canon Inc. Tokyo JPY 3752,50 3715,50 14,85
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 19,16 18,74 -4,89 Renault Paris EUR 61,54 59,38 -4,99 Boeing Co Nyse USD 131,17 130,87 -7,77 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 97,40 94,95 21,97
Repsol Madrid EUR 14,62 14,41 -23,88 Caterpillar Inc Nyse USD 86,37 86,89 -4,00 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Banco Santander SA Madrid EUR 6,15 6,05 -10,50 Roche Holding Zurich CHF 284,50 281,00 10,09 Chevron Corp Nyse USD 104,20 105,88 -12,50
13/01 12/01 Barclays Londres PNC 233,00 231,40 -18,41 Gold Fields Johannesbo ZAR 67,19 67,45 107,45
Dollar US 0,8488 0,8472 BASF SE NA O.N. Francfort EUR 71,03 68,81 -11,10 ROYAL BANK SCOT Londres PNC 373,70 368,50 3,25 Cisco Systems Nasdaq USD 28,10 28,05 26,24 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 31,71 31,41 14,51
Livre britannique 1,2875 1,2835 BAYER AG NA Francfort EUR 118,40 115,30 16,28 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 2077,00 2078,50 -5,09 Citigroup Inc Nyse USD 50,02 50,38 -7,93 Hitachi Tokyo JPY 884,70 883,70 4,46
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 4,03 4,03 85,05 RWE AG ST O.N. Francfort EUR 22,78 23,10 -8,95 Coca-Cola Nyse USD 42,63 42,64 6,25 Honda Motor Tokyo JPY 3530,50 3531,50 -17,20
Franc suisse 0,8326 0,8326 Saint-Gobain Paris EUR 34,51 33,99 -16,10 DuPont de Nemours Nyse USD 73,14 74,41 17,11 Hutchison Harbour Hong-Kong HKD 0,70 0,71 14,52
Couronne suédoise 0,1057 0,1048 BHP Billiton Plc Londres PNC 1357,00 1351,00 -24,12 Sanofi Paris EUR 76,83 75,93 4,96 eBay Inc Nasdaq USD 55,13 55,20 5,83
Couronne 0,1097 0,1096 BNP Paribas Paribas EUR 46,34 45,30 -20,03 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1344 0,1344 BP Londres PNC 396,30 396,55 -20,21 SAP SE O.N. Francfort EUR 57,48 57,05 -6,48 ExxonMobil Corp Nyse USD 90,00 90,33 -10,14 Marubeni Corp. Tokyo JPY 685,60 693,70 -7,75
Dollar canadien 0,7093 0,7121 BR.AMER.TOB. Londres PNC 3584,50 3522,00 14,18 Schneider Electric SE Paris EUR 61,46 59,56 -2,83 Facebook Nasdaq USD 76,45 76,72 32,41 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2088,50 2098,50 5,24
Yen japonais 0,0072 0,0071 Carrefour Paris EUR 25,38 24,44 -10,93 SIEMENS AG NA Francfort EUR 93,85 93,44 -4,59 General Electric Nyse USD 23,86 23,98 -11,05 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1524,50 1535,00 4,21
Société Générale Paris EUR 33,86 33,44 -24,65 General Motors Co Nyse USD 35,25 35,84 -10,47 NEC Corporation Tokyo JPY 347,00 343,00 27,04
Dollar australien 0,6925 0,6898 Statoil Oslo NOK 129,10 125,80 -17,24
Crédit Agricole Paris EUR 10,36 10,00 1,57 Google-Cl.C Nasdaq USD 496,04 492,55 -12,84
Dollar néo-zélandais 0,6572 0,6569 DAIMLER AG NA O.N. Francfort EUR 72,27 71,00 14,31 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 646,10 648,20 -20,85
Rand sud-africain 0,0738 0,0735 Danone Paris EUR 54,47 54,21 6,14 STMicroelectronics Paris EUR 6,53 6,45 13,26 Hewlett-Packard Nyse USD 39,81 39,92 44,12 NTT Tokyo JPY 6320,00 6367,00 12,49
DEUTSCHE BANK AG NAFrancfort EUR 24,67 23,91 -31,94 TELECOM ITALIA Mila,n EUR 0,90 0,87 6,91 Home Depot Nyse USD 103,73 104,42 27,33 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 1839,50 1872,00 7,03
Telefonica Madrid EUR 11,70 11,47 -5,52
DEuro en dollar
DEUTSCHE BOERSE NA Francfort EUR 62,70 62,00 -1,81 IBM Nyse USD 156,81 156,44 -16,46 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 8,79 8,77 9,51
Tesco Londres PNC 212,00 204,55 -36,44 Intel Corp Nasdaq USD 36,50 36,60 43,36 Sony Corporation Tokyo JPY 2520,00 2599,00 41,63
DT.TELEKOM AG NA Francfort EUR 13,86 13,60 11,33 Total Paris EUR 41,70 41,28 -3,15 Johnson & Johnson Nyse USD 104,76 104,58 10,39
1,1772 -0,0058 (-0,49%) Diageo Plc Londres PNC 1865,50 1843,50 -6,80
UBS AG Zurich CHF 17,05 16,60 -8,74
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1174,00 1183,00 -10,24
E.ON SE NA Francfort EUR 12,78 13,06 -0,57 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 58,84 58,83 0,58 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 484,00 489,00 -3,93
ENEL Milan EUR 3,54 3,45 5,38 UNICREDIT Milan EUR 5,08 4,97 -15,80 McDonald's Corp Nyse USD 92,83 93,01 -2,91
ENI Milan EUR 13,91 13,69 -21,32 Unilever Cert. Amsterdam EUR 33,62 33,16 18,09 Merck & Co Nyse USD 62,19 62,30 24,90
Vesuvius Londres PNC 454,20 435,50 -9,21 Microsoft Corp Nasdaq USD 46,36 46,60 29,30
Ericsson A Stockholm SEK 92,25 93,45 23,04 VINCI Paris EUR 48,27 47,64 0,15 Nyse USD 42,93 43,27 13,54
GDF Suez Paris EUR 18,63 18,28 11,09
GENERALI ASS Milan EUR 17,10 16,95 -2,36 Vivendi Paris EUR 20,58 20,36 8,20 Pfizer Inc Nyse USD 32,44 32,77 6,78
GlaxoSmithKline Londres PNC 1423,00 1412,50 -11,61 VODAFONE GRP. Londres PNC 229,00 226,80 -3,35 Procter & Gamble Nyse USD 90,30 89,92 11,98
HSBC HLDGS.UK Londres PNC 604,20 602,70 -10,79 VOLKSWAGEN AG ST Francfort EUR 182,65 178,15 -8,59 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 204,25 202,21 38,77

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 193,25 199,25 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 0801 EUR 115,09 115,00 8,44
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 248,75 255,75 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 0801 EUR 153,35 157,87 -0,12
Souv. Nouv. 248,75 257,00 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 0801 EUR 156,83 158,09 11,29
50 pesos mex. 1255,75 1281,50 Accent Pension Fund-c 0701 EUR 213,01 216,37 -0,15
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 1201 EUR 97,92 97,60 3,94
Maple leaf 1057,00 1086,50 Allianz Capital Bonds Euro-c 0901 EUR 172,12 171,64 8,18 Managed Funds Balanced-c 1301 EUR 2,26 2,27 9,18 AXA B Pension Fd Balanced-c 1201 EUR 164,70 164,05 8,87
Florin 203,50 207,75 Allianz Capital Invest-c 0901 EUR 532,07 533,20 11,81 Managed Funds Dynamic-c 1301 EUR 1,71 1,72 10,32 Belfius Pension Fd High Eq.-k 1201 EUR 112,45 111,98 6,25
Louis suisse 197,00 203,25 Allianz Capital Invest Euro-c 0901 EUR 106,10 106,33 3,15 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 0801 EUR 343,54 351,72 9,40 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 1201 EUR 103,76 103,55 5,45
Krugerrand 1/1 1057,00 1086,50 Allianz Capital Security-c 0901 EUR 220,25 219,64 2,59 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 0801 EUR 246,03 248,16 16,36 BNPP B Pension Balanced-c 1201 EUR 164,70 164,05 8,87
50 ECU 518,00 529,00 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix Blue-c 0801 EUR 343,25 339,48 10,32 BNPP B Pension Balanced F-c 1201 EUR 164,70 164,05 8,87
Belge 193,75 199,25 DVV Horizon 1-c 1201 EUR 11,65 11,65 3,01 ING Multicol.Mix Red-c 0801 EUR 333,04 333,98 14,22 BNPP B Pension Growth-c 1201 EUR 135,34 134,73 7,87
Lingot (kg.) 33420,00 33920,00 DVV Horizon 3-c 1201 EUR 15,10 15,04 3,00 ING Multicol.Mix White-c 0801 EUR 351,32 348,84 12,25 BNPP B Pension Stability C-c 1201 EUR 139,33 138,91 9,49
DVV Horizon 5-c 1201 EUR 14,23 14,13 5,33 Managed Funds Stability-c 1301 EUR 1,93 1,93 7,22 BNPP B Pension Stability F-c 1201 EUR 139,33 138,91 9,49
DOr USD/once DVV Horizon 7-c
DVV Horizon 9-c
1201
1201
EUR
EUR
12,60
11,52
12,47
11,36
5,70
9,19
DELTA LLOYD LIFE
DLL BelEquity Fund-c 1301 EUR 613,25 620,44 10,95
Hermes Fonds de Pension-c
Inter-Bourse-Hermes-c
0701
0701
EUR
EUR
151,73
159,78
152,65
160,40
6,70
6,53
Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C 1201 EUR 208,38 207,43 7,87
1230,39 -2,91 (-0,24%) AXA ASSURANCES DLL Empl.Benefit Strat.High-c
DLL Empl.Benefit Strat.Low-c
1301
1301
EUR
EUR
72,42
91,43
72,29
91,30
11,43
11,99 Pricos-c 1201 EUR 353,30 351,77 5,16
Piazza AIM Euro Equities-c 0901 EUR 43,75 44,54 -3,34
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 1301 EUR 82,63 82,48 12,77 Pricos Defensive-c 1201 EUR 83,11 82,85 7,06
Piazza Carm Invest-c 0901 EUR 171,03 172,30 11,48
DLL EuroEquity Fund-c 1301 EUR 71,05 72,09 0,81 Record Top Pension Fund-c 1201 EUR 106,45 105,93 4,93
Piazza Carm Patrim-c 0901 EUR 158,60 159,28 9,67
DLL World Equity Fund-c 1301 EUR 69,75 69,74 9,79 Star Fund-c 1201 EUR 157,57 156,76 5,60
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c 1201 EUR 42,83 42,82 6,86
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c 1201 EUR 61,85 61,47 27,92
Belfius Life Eq.Europe Index-c 0901 EUR 28,67 28,51 3,61
Belfius Life Eq.USA Index-c 0901 EUR 28,89 29,08 28,17
Source:

15
 
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
u v e a u 16 L'ÉCONOMIE
No
Soirmag+ votre magazine
sur tablette !
Chaque
« La nouvelle loi va doper
mercredi soir,
découvrez
Soirmag+ sur
le tax shelter »
tablette et MÉDIA Le distributeur Belga Films se lance sur le marché
ordinateur !
La réforme de cet
www.soirmagplus.be incitant fiscal attire
de nouveaux acteurs.
Belga films s’attend
à une croissance
du marché de 30 % en
2015.
L
e tax shelter, cet incitant
fiscal destiné à soutenir
l’industrie du cinéma, est
entré dans une nouvelle ère le
1er janvier. L’ancien système, criti-
qué pour ses nombreuses dérives
(course au rendement, décon-
nexion avec l’objectif initial de la
loi…), a été entièrement réformé.
Il fonctionne maintenant sur des
bases plus saines et transpa-
rentes. De quoi séduire un nouvel
acteur de taille : Belga films. Ce-
lui-ci n’attend plus que le feu vert
de la FSMA (l’autorité des mar-
chés financiers) et du SPF Econo-
mie pour se lancer comme inter-
médiaire. Il pourra alors lever de
l’argent auprès d’entreprises qui
souhaitent payer moins d’impôts,
en vue de financer des films.
Ce groupe est le plus gros dis-
Cette semaine: tributeur indépendant de films
en Belgique. Ses partenariats
avec le studio américain Lions
Où est passé l’héritage de la reine Gate/Summit (Hunger Games,
Twilight, Divergent…) et les stu-
Fabiola ? dios français Europacorp de Luc
QEn 2014, Besson (Taxi, Lucy, Taken…),
Gaumont et Studio Canal lui ont
l’épouse de permis d’être en 2014 numéro
Baudouin deux du marché belge et de tenir
a transféré la dragée haute aux majors holly-
woodiennes.
environ 2,6
millions Solution globale
Forte de ses succès, cette socié-
d’euros aux
té a entrepris de se diversifier à
« Œuvres travers toute la chaîne de valeur
de la Reine », ce qui porte à 6 millions le capital de l’industrie. Elle s’est lancée
dans la production et s’apprête à
global.
renouer avec son passé d’exploi-
QSon patrimoine, en cours d’évaluation par tant de salles en assurant la ges-
un notaire, comprend des biens immobiliers en tion de nouveaux complexes ci-
Espagne ainsi qu’un immeuble à Paris et des toiles némas à Bruxelles et à Liège. Son
arrivée sur le marché du tax shel-
de maîtres.
ter était une étape logique. « Le
financement d’un film est com-
plémentaire de sa distribution,
Miss Belgique, un parfum explique Jérôme de Béthune, di-
d’Europe de l’Est recteur opérationnel de Belga
QAnnelien films. En tant que distributeur,
on préfinance les films puisqu’on
Törös, qui vit les achète sur base du scénario. Le
à Anvers, est tax shelter est un service de plus
de mère belge que l’on pourra proposer aux pro-
ducteurs qui travaillent avec
et de père nous et qui sont demandeurs
hongrois. d’une solution globale ».
Belga Films fait valoir l’expé-
QCelle qui rience qu’il détient déjà dans le
depuis ses choix des films et dans la manière
14 ans cumule dont on les finance. Le savoir-
faire qu’il ne possède pas, il a été
OHVSHWLWVERXORWVSRXUDLGHU¿QDQFLqUHPHQWVD le chercher ailleurs. Le patron de
maman, vit un conte de fées ! sa filiale tax shelter n’est autre
que Fabrice Delville, ex-codiri-
Profitez de notre offre : geant de Scope invest, l’un des
Waterloo LESBRÈVES
Gros dégraissement à Air France ?
DANS elon Le Figaro, Air France s’apprête à supprimer 5.000 postes
L’INTIMITÉ S sur les 96.000 emplois que compte la compagnie aérienne,
alors que 8.000 postes ont déjà été supprimés en trois ans.
Le 18 décembre, le groupe avait annoncé que des réductions de
DE L’EMPEREUR coûts supplémentaires étaient à l’étude. « Il existe un écart de com-
pétitivité par rapport à nos concurrents », a reconnu pour le quotidien
un syndicaliste d’Air France, tout en estimant que les suppressions
4,90 € seulement (+ le prix du magazine) de postes n’étaient pas forcément le seul moyen d’y remédier. Le
PDG d’Air France, Frédéric Gagey, n’a pas voulu confirmer au Figaro
le calendrier, ni le nombre de postes concernés.
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Jérôme de Béthune, directeur opérationnel de Belga Films. © D.R.
Placement tax shelter de 100.000 euros
Rendement fiscal
Exonération = 310.000 €
( 100.000 € X 310 % )
+ de 4,82 % net sur 18 mois
Avantage fiscal = 105.369 €
( 310.000 € X 33,99 %,
le taux d’imposition des sociétés )
= tion de l’investisseur pouvait
Rendement fiscal de 5.369 €
( 105.369 € - 100.000 € )
5,37 %
Rendement
total maximum
de 10,19 % net
= 10.190 €
grands acteurs du secteur. Le po-
sitionnement de la nouvelle enti-
té ? « Les films bien financés qui
ont une réalité économique et une
visibilité internationale ».
Jérôme de Béthune ne cache
pas que l’entrée en vigueur de la
nouvelle loi a été déterminante
dans l’entrée de Belga sur ce mar-
ché. « On y pensait depuis long-
temps mais on ne souhaitait pas
mettre notre expertise au service
d’un système qui était sans arrêt
critiqué, qui manquait de trans-
parence et de contrôle ». Il estime
que celle-ci va donner un coup de
fouet au marché et s’attend à une
croissance de 30 % des montants
investis en 2015 (on devrait tour-
ner aux alentours de 180 millions
d’euros en 2014).
« D’un point de vue adminis-
tratif et comptable, le nouveau
système est plus simple que l’an-
cien, explique Fabrice Delville. Il
est aussi plus favorable en ma-
puis jeudi, le guichet permettra
aux clients de dialoguer avec leur
conseiller via écran, pendant une
phase de test de six mois. Le but :
étendre les horaires et évaluer la
disposition des clients à utiliser
MÉCANISME
Un rendement
très attractif
Le tax shelter est un disposi-
tif fiscal visant à soutenir
l’industrie du cinéma belge.
Dans sa nouvelle formule, il
garantit aux entreprises
souhaitant investir une par-
tie de leurs bénéfices dans
des films un rendement de
10,19 %. Et ce via un double
mécanisme.
Rendement fiscal. Les mon-
tants investis sont exonérés
d’impôts à hauteur de
310 %. Pour 100.000 euros
investis, il y a donc une
exonération de 310.000
euros, ce qui, multiplié par le
taux d’imposition des socié-
tés (33,99 %), donne un
avantage fiscal de 105.369
euros et donc un rendement
fiscal de 5.369 euros
(5,37 %). Via cet avantage,
l’entreprise touche donc plus
LE SOIR - 14.01.15
que ce qu’elle a dû débour-
ser.
Rendement financier. A ce
rendement fiscal, s’ajoute le
rendement financier, c’est-à-
dire la rémunération que
100.000 € Rendement financier
verse le producteur à l’inves-
Le producteur verse
tisseur. Le taux est fixé par
la loi. Il est actuellement de
à l’investisseur un maximum 4,82 % net pour 18 mois. Ce
taux fixe est une grande
différence avec le système
précédent où la rémunéra-
varier fortement d’un film à
l’autre à cause d’un système
d’intéressement aux béné-
4,82 % fices futurs aujourd’hui sup-
primé. Cela a été la source
de toutes les dérives. Pour
attirer les investisseurs,
certaines sociétés intermé-
diaires jouaient la suren-
chère dans les rendements
tière de trésorerie. Les montants offerts, et ce au détriment
du financement même des
décaissés par les entreprises sont
films. Désormais, plus au-
maintenant inférieurs à l’avan-
cune compétition ne peut
tage fiscal obtenu immédiate-
s’installer entre intermé-
ment. Tous ces éléments devraient diaires à ce niveau. Le taux
convaincre des entreprises qui pratiqué est le même par-
jusqu’ici estimaient le système
trop compliqué ou qui avaient
tout.
Rendement final. La combi-
une trésorerie tendue ». naison des deux rendements
Il ne suffit pas d’avoir de l’ar- donne un retour sur investis-
gent, encore faut-il avoir des sement garanti de 10,19 %.
films à financer. Le contexte est Qui ? Toutes les entreprises
peu favorable. Les investisse- qui font au moins 5.000
ments cinéma sont en baisse en euros de bénéfices.
France en 2014 ; or, bien des pro- Retour pour l’Etat. Cette
ducteurs de l’Hexagone viennent générosité de l’Etat belge
chercher du tax shelter en Bel- s’explique par l’effet retour
gique. Cela n’inquiète pas Jérôme attendu pour l’économie du
de Béthune. « Nous avons des re- pays. Pour chaque euro
lations historiques avec de investi via le tax shelter, le
grands studios étrangers. Nous producteur du film a l’obliga-
sommes persuadés de pouvoir at- tion de dépenser en Belgique
tirer en Belgique des projets inter- (en acteurs, techniciens,
nationaux qui ne seraient pas ve- studios…) 1,86 euro.
nus naturellement ». ■ J.-F. M.
JEAN-FRANÇOIS MUNSTER
ce type d’outil. (M. K.) autres les hypermarchés Auchan,
les magasins de sport Decathlon,
DISTRIBUTION
Electro Dépôt veut s’installer
la chaîne Norauto ou les maga-
sins d’aménagement intérieur
en Belgique
La chaîne « low cost » française
de vente de matériel électro-
Saint-Maclou. (B. P.)
DISTRIBUTION
nique et électroménager Electro
Dépôt a l’intention d’ouvrir des
magasins en Belgique dans le
H&M Home arrive en février
en Belgique
Selon nos confrères du magazine
courant de l’année 2015, indi-
quaient nos confrères de L’Echo
spécialisé Gondola, le groupe
d’habillement H&M va ouvrir des
dans leurs éditions de ce mardi. rayons de sa marque H&M Home
Une filiale belge aurait déjà été (décoration d’intérieur) dans
créée à Tournai. Les magasins trois de ses magasins belges
devraient ouvrir leurs portes à (Liège Espace Saint-Michel,
Courtrai, Awans et Quaregnon. Gand et Bruges). Le géant sué-
L’enseigne Electro Dépôt fait par- dois aurait renoncé dans un pre-
tie de l’empire de la famille fran- mier temps à ouvrir des maga-
çaise Mulliez, qui possède entre sins dédiés H&M Home. (B. P.)
16

L’A321 neo, un avion petit
mais qui volera loin
TRANSPORTS
Airbus a transformé
son moyen-courrier
pour lui permettre d’effectuer
des vols transatlantiques.
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d’ici 2019.
Nouveaux tarifs du catalogue
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Nouvelle étape dans la « guerre » contre Boeing
A
irbus veut lancer une nouvelle
arme dans l’éternelle guerre com-
merciale qui l’oppose à son grand
rival américain Boeing. Sous le délicat
nom commercial d’« A321 neo long
range », il s’agit d’un petit avion adapté
aux longues distances.
Il y a deux catégories d’avions commer-
ciaux : les fuselages étroits (narrow body)
et, qui l’eût cru, fuselages larges (wide bo-
dy). Il est aisé de les reconnaître de l’inté-
rieur : les premiers sont traversés par un
seul couloir, les seconds par deux. Les
premiers ont un nombre de sièges, donc
de passagers, limité (environ 200 maxi-
mum). Les autres peuvent atteindre le
double (environ 400 ou plus quand, sur
l’A380, il y a deux étages). Évidemment,
les seconds consomment plus de carbu-
rant et sont plus chers que les premiers.
Chaque type d’avion induit un modèle
économique de rentabilité différent sui-
vant le rapport passagers/distance.
La nouveauté d’Airbus a été de trans-
former un « petit appareil », l’A321 (qui
est elle-même la version allongée de
l’A320, meilleure vente d’Airbus et équi-
valent du B737 chez Boeing) pour lui
donner un rayon d’action permettant des
vols transatlantiques. « La version
229,0 97 tonnes de l’A321 tire parti des in-
novations continues introduites sur
les appareils de la famille A320. Grâce à
un réservoir de carburant supplémen-
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ments mineurs de la voilure et du fuse-
lage, l’A321neo de 97 tonnes pourra trans-
porter 206 passagers sur des vols long-
courriers pouvant atteindre 4.000 mille
marins (NDLR : 7.400 km) dans un amé-
nagement bi-classe confortable. Les pre-
mières livraisons auront lieu d’ici 2019. »
Stratégiquement, Boeing et Airbus ne
partagent pas les mêmes visions, même si
la réalité leur fait construire des gammes
d’appareils quasi similaires. Chacun s’ac-
corde pour dire que le transport aérien va
doubler dans les quinze ans à venir.
Boeing estime qu’il faut donc multiplier
les petits et moyens courriers pour multi-
plier les vols de chaque destination vers
les autres, relativement proches. Chez
Airbus, on compte aussi sur le renforce-
ment des grands centres urbains, des mé-
galopoles de plus de dix millions d’habi-
tants et l’obligation de les relier entre
elles avec de plus en plus de passagers
afin de rendre les vols plus rentables/éco-
logiques. D’où la création du géant A380.
Mardi, durant la présentation de ses ré-
sultats de l’année écoulée, Airbus dit avoir
dépassé les objectifs 2014 avec « un nou-
veau record avec la livraison de 629 ap-
pareils (dont 30 A380 ainsi que 490 ap-
pareils de la famille A320, 108 A330 et le
premier A350 XWB), à 89 clients (dont
huit nouveaux), le double d’il y a dix
ans. » L’avionneur a également enregistré
1.456 commandes nettes au cours de l’an-
née. Airbus estime ainsi rester le numéro
un mondial des ventes, même s’il a livré
moins d’avion que Boeing en 2014 (723 et
1.432 commandes). Le carnet de com-
mandes global d’Airbus s’élève aujour-
d’hui à 6.386 avions pour une valeur
théorique de 919 milliards de dollars. ■
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L'ÉCONOMIE 17
RÉSULTATS
Le bon millésime 2014
des aéroports
Brussels Airport, record battu. L’aé-
roport national a retrouvé, et dépas-
sé, en 2014 la fréquentation qu’il
connaissait juste avant la faillite de la
Sabena en 2001 : 21.933.190 passa-
gers (2,8 millions de plus qu’en 2013,
+14,6 %). Un résultat atteint grâce à
l’arrivée de Ryanair sur le tarmac
bruxellois (1,2 million de passagers)
mais aussi grâce à tous les autres
segments aériens, dans les compa-
gnies « classiques » (Brussels Air-
lines +13 %), les passagers en transit
(principalement du réseau Star Al-
liance, +20 %), l’arrivée de la compa-
gnie Emirates… Globalement, l’aéro-
port souligne également une aug-
mentation globale du nombre de vols
(+3,6 %), comprenant également le
transport de marchandises, augmen-
tant de 5,6 % (453.954 tonnes).
Liège Airport : +5,3 %. L’aéroport
liégeois spécialisé dans le transport
des marchandises reste premier de
sa catégorie (590.579 tonnes). « L’en-
semble des compagnies présentes à
Liège Airport ont soutenu cette crois-
sance », assure l’aéroport en évo-
quant TNT, Cal ou Ethiopian. Le trafic
passagers, lui, a diminué (302.847,
-3,95 %), malgré l’arrivée d’Air Corsi-
ca.
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2132909
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
Un milliard
pour sauver
Euro Disney
LOISIRS
ickey et ses nouveaux aco-
M lytes ne feraient donc plus
rêver ? En épluchant les comptes
du célèbre parc d’attractions Eu-
ro Disney, on pourrait le croire :
des bilans dans le rouge d’année
en année, un titre à maintes re-
prises dilué et dévalué depuis
son introduction en Bourse, une
dette abyssale et un plan de reca-
pitalisation approuvé mardi par
ses actionnaires à hauteur de 1
milliard d’euros (!)…
Pourtant, les personnages de
Disney ont un très bel avenir de-
vant eux : la maison mère améri-
caine de Disney, The Walt Dis-
ney Company, se porte à mer-
veille. Son titre devrait surper-
former, selon les analystes, le
Dow Jones, indice vedette de
Wall Street en 2015.
Celui d’Euro Disney, introduit
à environ 11 euros, monté à 25,
retombé à 10 centimes, a clôturé
aujourd’hui à Paris à 3,22 euros !
C’est que le parc souffre d’un
handicap structurel : c’est un en-
detté chronique. En 1994, deux
ans seulement après son inaugu-
ration, sa dette s’élève à 3 mil-
liards d’euros. Suivra une réor-
ganisation complète de l’entre-
prise. En 2005, après peu d’exer-
cices bouclés en positif, un
nouveau plan de sauvetage est
mis en place. Mais la mauvaise
santé financière perdure. Pour
ses 20 ans, fêtés en 2012, sa dette
est toujours asphyxiante, à
1,7 milliard.
Une spirale infernale qui n’em-
pêche pas le management de
suivre les caprices d’un secteur
en constant renouvellement :
nouvelles attractions, agrandis-
sements, déclinaisons… étaient
au programme de ces dix der-
nières années d’activités. Ultime
investissement ? L’attraction Ra-
tatouille. Coût de la mise en
place ? 200 millions d’euros.
Avec ce milliard levé, Euro
Disney réduira sa dette à
998 millions et aura 250 mil-
lions d’argent frais à investir.
Pour rendre l’opération possible,
The Walt Disney Company in-
jectera 422 millions d’euros, lan-
cera une augmentation en capi-
tal auprès des actionnaires et a
converti 600 millions de dettes
en nouveaux titres.
Vitrine en Europe
Quant au pourquoi sauver ce
parc si lourdement endetté, deux
réponses apparaissent évidentes.
D’un côté, Euro Disney est, mal-
gré ses difficultés, la principale
vitrine du groupe américain en
Europe, il brasse chaque année
quelque 14 millions de visiteurs
et est la première destination
touristique en France. De l’autre,
l’entreprise emploie environ
15.000 personnes de manière
durable (90 % des employés du
parc sont en CDI). Sa fermeture
serait une vraie catastrophe pour
la région. ■
A.C.
www.lesoirimmo.be
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avec
17
 ÉCONOMIE
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

18
Ségolène Royal, ministre fran-
çaise de l’Energie, juge nécessaire de
construire de nouveaux réacteurs
nucléaires en France pour remplacer
certaines vieilles centrales, fermant
la porte à une sortie de l’atome. © RTRS.

« Le marché belge de l’auto

va se stabiliser en 2015 »
AUTOMOBILE Joost Kaesemans, de la Febiac, nous parle du secteur avant le Salon
Le consommateur
peut-il espérer des remises
substantielles
lors du Salon de Bruxelles ?
L’essence va-t-elle
supplanter le diesel ?
Joost Kaesemans, de la
Febiac, apporte son éclairage.
ENTRETIEN

E
coutez vrombir les moteurs !
Vendredi, la 93e édition du salon
de l’auto de Bruxelles démarrera
pour une semaine. Mais alors que les
rutilantes carrosseries sommeillent en-
core loin de la capitale, les promotions
des constructeurs, elles, vrombissent
déjà. Et cela malgré le contexte écono-
mique morose. Que faut-il attendre dès
lors de cette édition 2015 ? Joost Kaese-
mans, porte-parole de la Febiac, se
montre sagement optimiste.
Le consommateur doit-il s’attendre à
d’importantes remises lors de ce sa-
lon ?
Le salon reste un moment important
au niveau du marketing. Pour les
constructeurs, cela représente entre un
tiers et un quart de leurs commandes
annuelles réalisées durant cette période
de janvier-février. Car les conditions
proposées ne se limitent pas à la se-
maine du salon, où se signent de moins
en moins de bons de commande. Avoir
de beaux produits, un beau stand et des
conditions attrayantes, c’est donc im-
portant. Je ne pense toutefois pas que
les conditions de cette année seront très
différentes de celles des années précé-
dentes. Les stocks constitués fin 2013
ont été importants mais ils ont été
écoulés. Et l’année 2014 a été sans sur-
prise. Fin 2013, le marché belge était
submergé par des voitures venant
d’autres marchés européens qui ne par-
venaient pas à les écouler. Mais avec la
reprise du marché européen, cette pres-
sion-là a disparu. Nous sommes donc
revenus à une situation normale pour
la Belgique. Et les prévisions pour 2015
sont à peu près identiques à celles de
2014.
N’est-ce pas salon toute l’année ?
Tout à fait. Il n’y a pas si longtemps, il
y avait trois moments importants
EN CHIFFRES
Immatriculations :
– 0,64 %
En 2014, 482.939 voitures
neuves ont été immatricu-
lées en Belgique, pour
486.065 en 2013. Soit un
recul de 0,64 %. Le pessi-
misme n’est pas de rigueur
pour autant car, sur le seul
mois de décembre écoulé,
26.990 particuliers ont ren-
seigné une nouvelle voiture à
la DIV, contre 25.081 au
dernier mois de 2013. Une
hausse, donc, de 7,61 %, qui
L’an dernier, le salon de l’auto de Bruxelles avait accueilli entre 380.000 et 385.000 visiteurs. Un record !© PIERRE-YVES THIENPONT. illustre le redressement du
marché.
dans l’année : le salon, les portes ou- décisions budgétaires importantes. Il consomme toujours un à deux litres de Côté, motorisation, l’essence
vertes de mai et les offres après les va- est donc primordial de s’y trouver. moins que l’essence aux 100 km. Ceci poursuit sa « reconquête ».
cances d’été. Désormais, cela continue dit, je suis convaincu que c’est une En 2013, les véhicules diesel
toute l’année. Dès avril, se tiennent les L’intention annoncée du gouvernement bonne chose d’être sorti de cette situa- représentaient 64,9 % des
premières portes ouvertes, il y a de relever les accises sur le tion où près de 80 % du marché était immatriculations en Bel-
des actions avant et après l’été et diesel pourrait-elle avoir un accaparé par le diesel. Le marché auto- gique. Un recul quasi ininter-
au début décembre, les premières impact sur le choix des consom- mobile est aujourd’hui de 63 ou 64 % rompu depuis le pic de
promos pour le salon arrivent. Il mateurs cette année ? de véhicules diesel vendus. 2008, quand 78,9 % des
y a donc tout le temps des actions Non. Je ne pense même pas que voitures neuves immatricu-
et de la communication pour les changements constatés de- Comment se profile l’année 2015 ? lées roulaient au diesel.
convaincre le client. Mais le salon puis deux ans, avec un peu L’année écoulée a été marquée par une P.LT
reste un moment spécifique et Joost Kaese- moins de véhicules diesel et un très grande stabilité dans les différents
beaucoup de gens l’attendent afin mans. © D.R. peu plus d’essence vendus, soient segments. Et on s’attend à une situa-
que l’année indiquée sur le for- liés à cette augmentation annon- tion comparable, autour des 485.000 la situation économique et d’une éven-
mulaire d’immatriculation soit 2015 cée du prix du diesel. Selon les estima- voitures neuves immatriculées. Ce sont tuelle relance. L’an dernier, 6.500 poids
et non 2014. Changer la date du salon tions, elle ne sera que de 5 ou 6 cents des chiffres normaux compte tenu de la lourds de plus de 16 tonnes avaient été
comme d’autres, à l’étranger, l’ont fait, par litre, c’est-à-dire insuffisante pour taille du parc belge, où le taux de re- mis en circulation, ainsi que 53.000
ne serait pas une bonne idée. Il faut mettre le prix du diesel au niveau de ce- nouvellement est de 8 %, ce qui est lo- véhicules utilitaires. Enfin, 22.000
garder précieusement ce créneau de lui de l’essence. Et pour beaucoup de gique compte tenu de l’âge moyen des motos avaient été immatriculées. ■
janvier. D’autant que c’est le moment gens, le diesel restera plus intéressant véhicules et de leur durée de vie. Pour Propos recueillis par
de l’année où les familles prennent des car, pour le même parcours, il les camions, cela dépend beaucoup de PASCAL LORENT

Chine Le premier marché mondial n’est plus l’eldorado automobile

elon l’Association chinoise
S des constructeurs automo-
biles (Acca), 23,5 millions de vé-
hicules ont été vendus en Chine
l’année dernière, en faisant de
loin le premier marché automo-
bile mondial devant les États-
Unis : 16,5 millions. La crois-
sance des ventes a toutefois net-
tement ralenti de 13,9 % en 2013
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familiale saine.
Épargner et payer
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à 6,9 % l’année dernière. Les
prévisions pour 2015 appa-
raissent compliquées en raison
du ralentissement économique
en cours. L’Acca se montre plu-
tôt confiante, tablant sur une
croissance de 7 % à plus de
25 millions, malgré notamment
les restrictions imposées dans les
grandes villes comme Pékin,

Investir
Assurer
Guangzhou, Shanghai ou plus
récemment Shenzhen. Cette der-
nière a décidé de limiter à
100.000 par an le nombre de
nouvelles voitures en raison de la
pollution et de la saturation des
routes, une limite stricte au vu
du parc automobile actuel évalué
à plus de 3 millions. D’autres
villes pourraient encore s’ajouter
à la liste alors que, selon le
consultant McKinsey, 20 villes
atteindront la limite de 250 vé-
hicules par km de route d’ici
2020, un niveau imposant des
restrictions.
Les concessionnaires étranglés
Les premières victimes de ce
ralentissement des ventes
risquent bien d’être les grands
groupes automobiles mondiaux,
le marché chinois étant dominé
par Volkswagen et General Mo-
tors, qui ont réalisé respective-
ment 59 % et 37 % de leur béné-
fice net 2013 en Chine, selon
IHS Automotive. Le secteur
combine croissance et forte ren-
tabilité en Chine, Peugeot ayant
ainsi enregistré une marge opé-
rationnelle de 7 % dans l’ex-Em-
pire du Milieu, alors qu’il était
déficitaire dans le reste du
monde en 2013. General Motors,
Volkswagen ou Nissan affichent
des niveaux de rentabilité encore
supérieurs pour leurs coentre-
prises locales, les constructeurs
occidentaux étant obligés de s’al-
lier à un partenaire local pour
construire des véhicules en
Chine.
La révolte gronde toutefois
parmi l’Association chinoise des
distributeurs automobiles (Ac-
da), qui réclame des objectifs de
vente plus bas et une plus grande
part des profits. « Nous devons
négocier avec eux et défendre nos
droits… Je ne leur achèterai plus
de voitures s’ils n’augmentent
pas leur soutien financier », dé-
clare ainsi Richard Li à l’agence
Bloomberg. Le concessionnaire
Toyota a essuyé une perte l’année
dernière en raison des impor-
tantes remises ayant dû être
consenties (jusqu’à 16 %).
BMW débloque 700 millions
La chambre de commerce chi-
noise des distributeurs automo-
bile épingle que tous les conces-
sionnaires affirment vendre cer-
tains modèles à perte en raison
de la nécessité d’atteindre les ob-
jectifs de vente édictés par la
marque qui leur permettent
d’obtenir les bonus de fin d’an-
née représentant jusqu’à la moi-
tié de leurs revenus liés à la vente
de voitures neuves.
Confronté à une chute des
commandes, BMW a déjà été
contraint de lâcher un peu de
lest en débloquant une enve-
loppe de 5,1 milliards de yuans
(700 millions d’euros) destinés à
éponger les pertes de son réseau
de distribution en Chine. Les ob-
jectifs de vente 2015 sont égale-
ment en cours de négociation. ■
CÉDRIC BOITTE
EN CHIFFRES
23,5 millions
Pas moins de 23,5 millions
de véhicules ont été vendus
en Chine en 2014, loin de-
vant les États-Unis,
deuxième marché automo-
bile mondial.
59 %
Selon IHS Automotive, le
groupe Volkswagen réalise
59 % de ses profits en Chine
en raison de l’importance
des coentreprises locales
pour ses marques VW ou
Audi et du poids des expor-
tations en Chine pour ses
marques de luxe, Porsche en
tête.
C.BO.

18

VIE QUOTIDIENNE
Comment
conduire
en mode éco
P.20 & 21
Les jeunes footballeurs
sont-ils des inconscients ?
Le décès de Junior Malanda dans un accident de voiture relance le débat sur l’inconscience
des jeunes au volant de grosses cylindrées. Les clubs doivent-ils mieux encadrer leurs joueurs ?
© DPA/REPORTERS.
oueur professionnel de 17 à 33 ans, Tho-
J mas Chatelle travaille aujourd’hui dans un
cabinet ministériel. D’après lui, rouler
dans une grosse cylindrée à cet âge-là pose
clairement question. « Quand on se re-
trouve à 18 ans au volant d’une grosse voiture,
sans aucune prévention, ce genre de drame peut
arriver, entame Thomas Chatelle. Comme pour
tout jeune qui roule trop vite d’ailleurs ; sauf
qu’avec ce genre de voiture, on se sent peut-être
plus en sécurité et qu’on ressent moins la vitesse ».
D’après lui, c’est surtout un problème de
conscientisation par rapport à la haute vitesse. Ce
qui, hormis en Allemagne sur certains tronçons
autoroutiers, est de toute façon interdit dans la
plupart des pays européens. « Les jeunes footbal-
leurs ne sont pas préparés à gérer des choses
comme celle-là. Des accidents mortels il y en a tous
les jours et pas besoin d’avoir une grosse voiture
pour faire un excès de vitesse. La particularité du
joueur de foot, c’est qu’il a accès très rapidement à
de grosses voitures très puissantes », dit-il.
L’ancien milieu de terrain estime qu’il y a claire-
D’AUTRES CAS DE VITESSE INADAPTÉE
François Sterchele
Le 8 mai 2008, l’attaquant du FC Bruges et
des Diables Rouges décède dans un accident
de la route entre Anvers et Knokke (N49).
Vers 3 heures du matin, sa voiture (une
Porsche Cayman) fait une embardée et per-
cute un arbre. D’après le parquet, la vitesse
du véhicule était inadaptée. François Ster-
chele (26 ans) est mort sur le coup. Aucune
autre voiture
n’était impli-
quée.
© PHOTO NEWS.
TÉLÉVISION
Jean-Claude
Defossé revient
sur RTL-TVI
P.31
ment du boulot à faire à ce niveau dans les clubs.
« Un joueur de 17/18 ans ne sait pas gérer tout ce
qui lui tombe dessus, » poursuit Thomas Chatelle
qui a lui-même collectionné les P.V. pour excès de
vitesse durant sa carrière.
« La particularité du joueur de foot,
c’est qu’il a accès très rapidement à
de grosses voitures très puissantes »
THOMAS CHATELLE, ANCIEN JOUEUR PROFESSIONNEL
Certains spécialistes suggèrent d’imposer des
sanctions sportives en plus des sanctions pénales
en cas d’accident ou de P.V. pour excès de vitesse.
Les clubs ont-ils peur de passer à l’acte ? « Je ne
pense pas, précise Thomas Chatelle. Il faut sur-
tout apprendre les bons comportements de la
conduite au volant dès le plus jeune âge. Quand on
va à l’unif on a plus de temps pour ça après 18 ans.
Il y a encore beaucoup de choses à faire autour du
suivi extrasportif dans les clubs d’élite. Cela passe
par la formation et l’éducation. Et donc par le fait
qu’on leur ouvre l’esprit. Pour beaucoup, il n’y a
Jonathan Legear
Le 7 octobre 2012, l’ex-ailier droit d’Anderlecht
rentre au volant de sa voiture (une Porsche
Panamera) dans la supérette d’une station-
service de Tongres. Il cause de gros dégâts
matériels (pour plus de 180.000 euros) et
blesse légèrement un client de 21 ans. Le
tribunal de police inflige quatre mois de retrait
de permis à Jonathan Legear en plus
d’une amende
de 2.400 eu-
ros. En état
d’ébriété après
une fête bien
arrosée, il avait
© PHOTO NEWS.
déjà été privé
de permis
auparavant.
ENSEIGNEMENT
Des écoles
testent
l’apprentissage
virtuel P.23
plus que le foot qui compte. Ils sont juste entourés
par leur agent. L’enjeu n’est plus que financier,
c’est ça le problème ».
De son côté, le sociologue Jean-Michel De
Waele (ULB) estime également que les jeunes qui
gagnent beaucoup d’argent avec le foot ne sont
pas encadrés comme il le faudrait, ni familiale-
ment ni par les clubs ou les fédérations (lire ci-
contre) : « Il y a aussi beaucoup d’émulation entre
eux. C’est à celui qui a la plus grosse voiture et
roule le plus vite. »
Précisons que des clubs comme le Standard et
Anderlecht ont mis sur pied des cellules sociales
qui s’occupent de l’encadrement extra-sportif des
jeunes joueurs. Mais ils n’ont pas tenu à s’expri-
mer sur le sujet. A Charleroi, par contre, l’admi-
nistrateur délégué du club Mehdi Bayat s’occupe
personnellement du suivi scolaire des joueurs
ainsi que des permis de conduire et des relations
avec les banques. « Cela me tient très à cœur, pré-
cise-t-il, on les conscientise notamment au fait de
mettre de l’argent de côté ». ■
PHILIPPE DE BOECK
Emile Mpenza
L’ancien Diable rouge est un multirécidiviste
des accidents de la route et des excès de
vitesse. Il s’est calmé depuis. En 2000, il
crashe sa Ferrari sur une autoroute près de
Liège après s’être assoupi au volant. L’année
suivante, il fait une perte totale avec une
Porsche pour éviter un... cerf,
d’après ses explications. En
2003, il est flashé à 202
km/h au volant d’une
BMW X5. Et en 2006,
il est contrôlé posi-
tif à l’alcool au
volant de
sa Lam-
bor-
ghini.
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
FOOTBALL
Soulier d’or :
Praet ou Vazquez ?
P. 25, 26 & 27
L’AVIS DE L’EXPERT
« On n’éduque pas assez à la
sécurité routière chez nous »
Jean-Michel De Waele est sociologue
du sport à l’ULB.
Les footballeurs ne sont pas les seuls
à se tuer sur les routes en allant trop vite…
Dans nos sociétés latines, la sécurité routière est
un vrai problème et pas qu’avec les jeunes. La
route tue et blesse tous les jours et on en parle re-
marquablement peu sauf quand il s’agit d’une
vedette. Au nord de l’Europe et en Flandre, il y a
des débats sur la sécurité routière à la télé. Les
partis politiques en discutent et prennent posi-
tion. Côté francophone, on imagine mal un dé-
bat Di Rupo-Reynders sur le sujet. C’est culturel.
La route tue beaucoup et il y a très peu d’éduca-
tion à la sécurité routière. Evidemment, le lobby
de l’automobile et les pubs qui font l’éloge de la
vitesse ne vont pas dans ce sens-là. Et puis il
faut peut-être y ajouter le mythe du mâle qui
roule vite.
Pourquoi cette tendance à faire le con en voi-
ture ? Pour impressionner ?
Je ne connais pas ce plaisir « viril » car je n’ai
pas de voiture ni de permis. Je pense qu’il y a
quand même un modèle dans la société qui com-
mence très tôt : celui de l’homme moderne qui
doit rouler dans une grosse voiture. Cela fait
partie des attributs de la masculinité. Quand
Sterchele est décédé, il n’était pas non plus très
âgé. Ce sont souvent des gens laissés à eux-
mêmes. On pourrait les aider à gérer leur for-
tune, à préparer l’après-foot, etc. Il leur faut un
encadrement hors de leur vie sportive. A ce ni-
veau, il peut aussi y avoir des accidents de par-
cours aux conséquences tragiques. Beaucoup sa-
crifient une partie de leur jeunesse et n’y ar-
rivent pas. La déchéance est parfois terrible. Les
clubs et les fédérations devraient avoir une res-
ponsabilité. C’est le cas en Grande-Bretagne.
PROPOS RECUEILLIS PAR W.B.
©
Anthony Vanden Borre
En mai 2010, le milieu de terrain, qui évoluait
alors à Genk (23 ans), est flashé à du 243
km/h sur l’autoroute E40 à hauteur de Ber-
tem au volant d’une Audi S3. « J’étais pressé,
mais ce n’est pas une excuse », expliquait alors
Anthony Vanden Borre. Ses remords n’ont
servi à rien puisqu’il a été privé de
permis de conduire pendant
trois mois par le tribunal de
© PHOTO NEWS.
police. Il a en outre dû
payer une amende de
2.200 euros. Son club,
par contre, ne l’a pas
sanctionné.
19
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
20 MONQUOTIDIEN
LE TEST
L’énergie est dans le sac
Pour qui les utilise de façon un tant soit peu
intensive, smartphone, tablette et ordinateur
portable souffrent du même mal : l’autonomie.
Pour le professionnel, le problème peut avoir de
lourdes conséquences. Des Hollandais ont
imaginé une solution : un sac. Mais pas n’im-
porte lequel : un sac… intelligent. Au premier
regard, le Phorce Pro est un sac plutôt élégant
et traditionnel. Disponible en rouge ou en noir,
il va permettre à l’utilisateur de transporter son
journal du jour, sa boîte à tartines et puis tout
ce dont il a besoin pour communiquer et tra-
vailler : des documents papier, un ou deux
smartphones, une tablette, un laptop… Clas-
sique. La vraie originalité du Phorce Pro se
niche à l’intérieur : une grosse, une très grosse
batterie d’une capacité de 26.000 mAh. Et puis
des prises et des connecteurs. De quoi rechar-
ger tous nos petits appareils électroniques
mobiles. Une fois ou deux ou trois. Voilà long-
temps qu’on trouve dans le commerce des
batteries portables pour réinsuffler de l’énergie
LA CONSO
Des repas en kit livrés à domicile
La livraison des courses à domicile ? Pas vraiment un concept très neuf, me direz-vous.
Pas plus que celle de repas. Mais combiner les deux, c’est déjà plus original. C’est l’idée
développée par la société allemande Hello Fresh, qui étend ses services à la Belgique
(uniquement en Flandre et à Bruxelles, pour l’heure), après l’Allemagne, l’Autriche, les
Pays-Bas, la Grande-Bretagne, l’Australie et les Etats-Unis. Le principe ? Avant le mercredi,
le consommateur passe commande d’un colis repas sur le site d’Hel-
lo Fresh. Il choisit le nombre de repas souhaités (3 ou 5) et le
nombre de convives (1 à 6). Le lundi suivant, le colis est livré à son
domicile après les heures de bureau (soit entre 16h30 et
22h30). Une boîte dans laquelle il trouvera les ingrédients
pour réaliser ces différents plats, accompagnés des
fiches recettes. Cette semaine, par exemple, l’inter-
naute trouvera dans son carton des échalotes, de
l’ail, des champignons, des jeunes oignons, du
L’INNOVATION
Le parapluie du futur
sera invisible
Le futur commence dès aujourd’hui. La
preuve, chaque semaine, avec une idée pour
expérimenter ici et maintenant notre quoti-
dien de demain.
Un parapluie ouvert est un beau ciel fermé… Si
l’une des premières représentations du para-
pluie date du IVe siècle en Chine, et s’il a ga-
gné notre quotidien en 1715, depuis, cet acces-
soire n’a jamais fait l’objet d’améliorations.
Ras-le-bol de trimballer votre parapluie tout
mouillé et des baleines retournées sous l’effet
du vent ? Des ingénieurs chinois ont dévelop-
pé un prototype de parapluie à air comprimé.
Avec l’Air Umbrella, plus besoin d’égoutter son
parapluie avant d’entrer dans un restaurant ou
une boutique, plus besoin de se contorsionner
afin d’éviter d’éborgner un passant… Le para-
pluie du futur sera léger, discret et ne vous
gênera plus au moment de croiser quelqu’un
sur un trottoir. Le secret du dispositif portable
réside dans un manche design doté d’une
batterie au lithium et d’un petit moteur à air
comprimé. Le courant généré en continu et
vers le haut fait dévier les gouttes de pluie
assez loin pour maintenir au sec jusqu’à deux
utilisateurs se trouvant sous le parapluie.
Expulsant de l’air, comme une sorte de bou-
clier invisible. L’engin serait doté d’un contrô-
leur situé à la base et permettant à son pro-
à nos smartphones et tablettes. Mais le Phorce
Pro a été spécialement conçu autour de cette
approche. Et il intègre l’ordinateur portable
(jusqu’à 15 pouces) dans le cercle avec deux
versions selon le connecteur proposé : PC ou
Mac. À l’usage, le système est vraiment à
Comment conduire son auto en mode éco
Le Salon de l’auto ouvre
même de tirer le travailleur mobile d’affaire…
pour autant qu’il soit musclé. Rien qu’avec la
batterie, le Phorce Pro pèse en effet dans les
sur ce constat : l’éco-conduite
2500 grammes. Poids auquel il faut rajouter apparaît comme le moyen le
celui de tout ce que l’on souhaite transporter. Et
là, c’est l’ordinateur qui va peser dans la ba- plus rapide et le moins coûteux
lance. L’autre handicap du système, c’est son
prix qui démarre à 550 euros. Une deuxième pour préserver la planète
version est donc prévue, le Phorce Freedom.
Réservé aux PC de 13 pouces maximum, doté et son porte-monnaie.
d’une batterie de moindre capacité (15.000
résenter des voitures
P
mAh), ce deuxième modèle – noir uniquement
– est disponible au prix de 200 euros. toujours plus propres.
PHILIPPE DESALLE Ce défi majeur pour la
planète, la Fédération
Belge de l’Industrie Au-
tomobile et du Cycle (Febiac) l’a
compris depuis bien longtemps,
L’actu des nouvelles technolo- elle qui ouvrira les portes du Salon
gies est sur geeko.lesoir.be
de l’Auto à Brussels Expo ce ven-
dredi au grand public. C’est pour
cela que, lors de cette édition
2015, l’accent sera mis sur les so-
lutions alternatives à nos bonnes
vielles bagnoles à essence ou die-
sels. Et pas que de manière sta-
tique, puisqu’une piste d’essais
spécialement dédiée à ces solu-
tions moins polluantes sera instal-
lée devant le Palais 2. De quoi
rendre tangibles les plaisirs des
voitures électriques, hybrides re-
chargeables ou encore au gaz na-
turel.
Ces initiatives ne peuvent que
réjouir… la terre entière, même si
elles ne connaissent encore qu’un
succès très limité, surtout en Bel-
gique. Notre pays fait en effet par-
tie des plus à la traîne d’Europe en
la matière, nos politiciens sem-
blant très peu se soucier de cette
problématique pourtant capitale.
test Les six enseignements de notre stage d’éco-conduite
’éco-conduite, qui vise à dimi-
L nuer sa consommation de car-
burant et ses émissions polluantes,
cela s’apprend, notamment à la
Peugeot Driving Academy à Ni-
velles. C’est là que nous avons suivi
citron, du basilic, des farfalle, du filet de saumon,
de la salade de blé, de la crème fraîche et de
un stage. Au programme, de la
théorie suivie d’un trajet en voi-
l’huile d’olive extravierge pour préparer un ture d’une demi-heure à parcourir
deux fois et constitué de routes ex-
« Filet de saumon d’Ecosse cuit sur peau
avec des farfalle ». Il ne vous reste plus
qu’à cuisiner… et à payer, bien sûr : il
tra-urbaines et d’autoroutes.
Notre première boucle est parcou-
rue sans les conseils éco de l’ins-
vous en coûtera de 36 euros (3 repas
pour 1 personne) à 133 euros (5 repas
pour 6 personnes).
tructeur et se solde par une
moyenne de 5,12 l/100 km. Un
score obtenu grâce à quelques
B. P.
bases dans l’éco-conduite et une
attention de tous les instants, mais
7 % supérieur à celui obtenu par
LA MARQUE
priétaire d’ajuster la puissance du souffle
de façon à étendre son rayon protecteur.
Une « révolution » dont l’utilité peut ce-
pendant être contestée. En effet, si le
concept est séduisant, l’Air Umbrella ne
fait rien de plus que ce qu’un parapluie
ordinaire fait déjà : protéger de la pluie.
Côté autonomie, la batterie, rechargeable,
tient entre quinze et trente minutes. Juste
de quoi éviter une petite drache. Pas un
typhon. Se pose également la question de
l’impact écologique d’une telle invention :
pourquoi recharger une batterie pour se
protéger de la pluie, alors qu’une simple
toile en fait tout autant sans dépense éner-
gétique ? Malgré ces contradictions, ce
prototype a rencontré un vif succès sur la
plateforme de financement participatif
Kickstarter, où ses créateurs ont déjà ré-
colté plus de 100.000 dollars pour pouvoir
le développer. Plusieurs modèles de Air
Umbrella sont déjà disponibles. Le plus
petit modèle mesure une trentaine de
centimètres et pèse 500 grammes. Son
prix ? 88 dollars (75 euros). Si tout va bien,
ce parapluie du futur devrait voir le jour en
septembre 2015 et être commercialisé en
décembre de l’année prochaine. Mais
avant d’être officiellement mis sur le mar-
ché, le produit devrait changer considéra-
blement d’aspect.
RAFAL NACZYK
Vu le peu de points de recharge
pour voitures électriques ou hy-
brides et l’absence de stations dis-
tribuant du gaz naturel en Wallo-
nie, il n’est en effet pas étonnant
que ces solutions encore très
chères – et bien trop peu subven-
tionnées – ne rencontrent pour le
moment qu’un simple succès d’es-
time.
Heureusement, les construc-
l’instructeur. À l’issue de cette
boucle, un ordinateur de bord très
sophistiqué permet à l’instructeur
de passer en revue toutes les don-
nées relevées et de les analyser
avec l’élève. Au terme de la
deuxième boucle, grâce aux
conseils de Marc, nous avons réus-
si à baisser la consommation
moyenne de 12 % pour atteindre
un très raisonnable 4,5 l/100 km.
Planifier ses trajets. « Avant
1 même de prendre la route, vous
pouvez déjà réduire votre consom-
mation », explique Marc, notre
instructeur du jour. Comment ?
En éliminant les trajets très
courts, mais également en organi-
Mer du Nord, sauvée
des eaux
On croyait l’enseigne belge abîmée dans
les eaux du marasme économique am-
biant. Mer du Nord était en réorganisa-
tion judiciaire (l’ex-concordat), anti-
chambre pour beaucoup du dépôt de
bilan. Il n’en est rien. La marque de
vêtements a trouvé son sauveur en la
personne du Français Pascal Yéfet. Les
sept magasins éponymes (situés à Has-
selt, Gand, Louvain, Alost, Courtrai,
Wavre et Waterloo) sont ainsi sauvés.
Et trois autres devraient venir re-
20
teurs automobiles, eux, bougent
nettement plus vite que nos repré-
sentants. Et ils ne se contentent
pas de développer de nouvelles
solutions plus ou moins révolu-
tionnaires : les consommations et
donc les émissions de CO2 de nos
voitures traditionnelles ne cessent
de baisser, parfois de 30 % d’une
génération à l’autre. Mais on ar-
rive au bout de ces possibilités
d’économies « faciles ». Il va dé-
sormais falloir passer à des tech-
nologies nettement plus oné-
reuses (électrification, hybrida-
tion, « hydrogénisation »…) pour
continuer à voir baisser ces
consommations et émissions
moyennes de manière aussi spec-
taculaire.
En attendant que ces solutions
se démocratisent, il existe deux
possibilités : rouler au gaz naturel
sant mieux les différents petits tra-
jets habituels afin de privilégier au
maximum l’utilisation de la voi-
ture une fois le moteur à tempéra-
ture. Privilégier les grands axes et
tenir compte de l’info trafic pour
éviter tout ralentissement inutile
s’avèrent également pertinents.
Alléger son véhicule. Afin de
2 diminuer la consommation
moyenne des véhicules, les
constructeurs automobiles ont
tendance à réduire la masse de la
voiture. En évitant au maximum
de surcharger le coffre de bagages
inutiles, vous pouvez également
faire quelques économies. De
même, des barres ou un coffre de
joindre la flotte (à Bruges, An-
vers et Knokke) en cours
d’année. Le repreneur pré-
pare la collection été, qu’il
souhaite, en gage de qualité,
faire produire dans les eaux
du textile européen (au
Portugal, en Italie et en
France).
PASCAL LORENT
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
MONQUOTIDIEN 21
(mais c’est compliqué en Wallo-
EN CHIFFRES
nie) ou revoir sa manière de 12 % de
conduire. Plusieurs écoles, dont
celle du RACB (lire ci-dessous), consommation
dispensent en effet des cours
d’éco-conduite. Elles permettent,
en moins
Pour un conducteur
selon le stagiaire, de gagner entre
10 et 20 % de carburant, en appli-
de véhicule à moteur
diesel parcourant
quant des principes finalement 18.000 kilomètres
assez simples. Diable, si chaque par an, une diminu-
belge suivait ces cours, la circula- tion de la consomma-
tion automobile émettrait environ tion moyenne de
15 % de CO2 et d’émissions pol-
12 %, comme celle
luantes en moins. De quoi faire obtenue entre nos
réfléchir et se dire que ce serait deux boucles lors de
évidemment, aussi, tout bénéfice notre stage à la Peu-
pour notre porte-monnaie. ■ geot Driving Acade-
STÉPHANE LÉMERET my (voir ci-dessous),
permet une économie
P.18 JOOST KASEMANS
annuelle de 121 euros.
(FEBIAC) : « LE MARCHÉ DE Ceci tient compte des
L’AUTO S’EST STABILISÉ » prix des carburants
assez bas pour l’ins-
tant. Mais en cas
d’augmentation des
tarifs à la pompe et
pour un conducteur
parcourant plus de
kilomètres annuelle-
ment, les économies
peuvent rapidement
atteindre près d’un
demi-millier d’euros.
De quoi rentabiliser
rapidement le prix du
stage qui s’élève à
325 euros.
N.JO.
Lors de notre stage d’éco-conduite à la Peugeot Driving Academy (Nivelles), Marc, notre moniteur, nous a livré des conseils théoriques
à l’aide d’un simulateur, avant de prendre la route, la vraie, avec l’objectif de consommer le moins de carburant possible. © THOMAS BLAIRON.
Tout sur le salon dans
« Le Soir » de jeudi
Notre édition de ce 15 jan-
toit, en plus de leur masse, altère traîner une surconsommation. vant soi permet, plus que l’on peut instructeur. Soyez doux avec la pé-
fortement l’aérodynamique de
tout véhicule. À 120 km/h, la sur-
Qui a déjà roulé en vélo avec un
pneu dégonflé peut aisément le
le penser, d’éviter tout freinage et
accélération inutile. Refaire le
dale de droite. Mais accélérer trop
faiblement peut aussi entraîner
vier sera accompagnée d’un
supplément de 64 pages
consacrées au Salon de
consommation entraînée par un comprendre. Augmenter la pres- parcours sous les conseils de l’ins- une surconsommation. l’auto de Bruxelles. Vous y
coffre de toit peut atteindre 20 %. sion en cas de chargement impor- tructeur permet ainsi de se rendre trouverez toutes les infos sur
tant n’est pas superflu non plus. compte de la quantité d’informa- Embrayer avec doigté. Chan-
3 Soigner ses pneus. L’entretien
du véhicule est également pri-
Les pneus « green » permettent
aussi de diminuer la consomma-
tions relatives à l’environnement
qu’il est nécessaire d’analyser afin
6 ger de rapport au bon mo-
ment constitue également une des
l’événement, ainsi que la
présentation des nouveaux
modèles et un passage en
mordial. Filtre à particules, bou- tion mais il faut garder à l’esprit de réduire sa consommation. Que clés d’une consommation maîtri- revue des grandes ten-
gies ou injecteurs constituent au- que meilleure résistance au roule- ce soit le feu de signalisation au sée. Inutile de monter trop haut
tant d’organes sur lesquels il faut
veiller afin de diminuer sa
ment rime parfois avec moins
bonne tenue de route.
loin, le panneau de sortie d’agglo-
mération ou la descente qui s’an-
dans les tours quand la puissance
et surtout le couple d’un diesel
dances technologiques, dont
les dernières innovations en
matière de voitures propres.
consommation. Les pneus néces- nonce, il faut tenir compte de sont disponibles assez tôt. Passer
sitent aussi un soin tout particu-
lier et un contrôle régulier. Non 4 Anticiper un maximum. Le
maître mot en matière d’éco-
nombreux éléments. au rapport supérieur rapidement
et parfois sauter deux rapports
seulement parce qu’ils constituent conduite, comme en matière de Bien doser l’accélérateur. Ac- peut surprendre les non-initiés.
un élément de sécurité souvent
négligé, mais aussi parce qu’une
sécurité, est sans aucun doute
« l’anticipation ». Porter son re-
5 célération doit rimer avec pré-
cision. « La voiture doit répondre
Pourtant, il s’agit là de recomman-
dations efficaces. ■ Contribuez au développement durable en vous informant
sous-pression de ceux-ci peut en- gard loin et analyser la route de- à votre demande », révèle notre NICOLAS JOANNÈS sur www.lesoir.be/demainlaterre
LA VIE DU NET LES VINS
De l’Histoire au vin de Bourgogne
Installé depuis peu dans le Passage Lemonnier, en plein
cœur de Liège, Quentin Maeyns offre avec son enseigne
« Au Clos du Bourgogne » une belle vitrine pour les vins de
cette région.
Pour clôturer ses études d’Histoire à l’Université de Liège,
Quentin Maeyns s’est penché sur la destinée de Jean de
Thoisy, chancelier de Bourgogne et évêque de Tournai au
XVe siècle, et prédécesseur de Nicolas Rolin qui créa notam-
ment l’Hôtel-Dieu de Beaune. « En travaillant les sources
historiques, explique Quentin Maeyns, je me suis rendu
compte de l’omniprésence du vin en Bourgogne déjà au XVe
Une faille de sécurité touche plus de 939 siècle. C’est à cette époque que vont se lancer les premières
opérations marketing des vins de Bourgogne et que ceux-ci
millions de smartphones acquièrent leurs premières lettres de noblesse. Lors d’un voyage
©
Selon Tod Beardsly, un analyste en sécurité informatique, la plupart à Beaune en 2012, je suis véritablement tombé amoureux tant
par une entrée de gamme à 9 euros et des grands vins de la
des smartphones sous Android, système d’exploitation mobile de de la région que de ses vins. En rentrant, j’ai décidé de mettre Côte-de-Nuits (Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, etc.)
Google sont aujourd’hui exposés à une très grave faille de sécurité, qui les vins bourguignons à l’honneur en créant un établissement autour de 40 euros, et, entre les deux, un large choix de 17 à 28
pourrait ne jamais être corrigée, de quoi exposer plus de 939 millions
uniquement dédié à ceux-ci. » euros. Mon souhait est de valoriser les vignerons indépen-
de smartphones à travers le monde aux pirates. Google n’empêchera Après un essai dans la rue Féronstrée où la visibilité était
pas les fabricants de smartphones de proposer des correctifs qui per- dants. » Et si une soirée entre copains autour du bourgogne
insuffisante, Quentin Maeyns déplace son échoppe le 1er vous tente, Quentin Maeyns accueille tout groupe de 4 à 10
mettront de protéger les smartphones de leurs clients. Néanmoins, décembre dernier dans le Passage Lemonnier. Même s’il
l’énorme fragmentation du marché, tant en termes de versions que de personnes.
regrette de ne pouvoir descendre en Bourgogne plus sou- MARC VANEL
terminaux, poussera sans doute de nombreux fabricants à ne pas
vent, notre caviste propose déjà quelque 65 références
prendre la peine de mettre à jour leurs smartphones. « La meilleure couvrant les grandes appellations bourguignonnes (Vosne-
Passage Lemonnier 8, 4000 Liège, www.auclosdubourgogne.be
manière de renforcer la sécurité de son smartphone, c’est de le mettre à Romanée, Côte châlonnaise, Santenay, Chablis, Rully, Pom-
jour en installant la dernière version d’Android » explique Tod Beardsly.
mard, pour ne citer que celles-ci.
L’ennui, c’est que si Android 4.4 est en effet la solution au problème, la
« Mon cheval de bataille, confie-t-il, est de présenter des bour- Pour la première fois depuis huit ans, la consommation de bière
mise à jour n’est disponible que pour un nombre très restreint de ter-
minaux Android. Reste l’ultime solution : l’achat d’un nouveau smart- gognes au meilleur rapport qualité/prix possible. Cela se traduit est repartie à la hausse en Allemagne l’an dernier. A lire sur le blog.
phone. Mais vu le prix de ceux-ci, nul doute que beaucoup d’utilisa-
teurs préféreront courir le risque de garder leur ancien terminal.
ETIENNE FROMENT
21
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

22 FORUM
sur lesoir.be
Entretiens, débats en ligne : l’actualité
vit sur le site du « Soir ». En voici des
moments forts. Et si vous avez le
temps, allez sur lesoir.be/debats.
« L’armée n’a pas sa place
dans la rue »
La Belgique est-elle parée pour lutter
contre les djihadistes ? On en parle
avec Marc Metdepenningen.
La Belgique a-t-elle les moyens de se
prémunir contre un attentat ?
Oui. On a 42.000 policiers, c’est largement suffisant. On a
certes des problèmes d’affectation de moyens. Le recrutement
des terroristes s’effectue essentiellement sur les réseaux so-
ciaux. Il faut certainement renforcer ces dispositifs-là. Notre
police doit s’adapter à ce que la criminalité a développé. Mais
aucune mesure de sécurité telle que celles envisagées par le
gouvernement Michel n’aurait permis de déjouer l’attentat du
Musée juif. Les mesures à venir, même les plus excessives, ne
permettront pas de contraindre d’autres candidats terroristes.
La précipitation est toujours mauvaise conseillère.
Faut-il mettre des militaires en rue ?
Jusqu’à présent, l’armée n’est pas incluse dans le dispositif de
sécurisation de l’espace public belge. On a connu cela au mo- aujourd'hui
ment des années de plomb, au milieu des années 80. Ce fut un
choc visuel extraordinaire qui n’a servi à rien. L’armée n’a pas Pourquoi la N-VA
sa place dans la rue. Elle n’a aucun pouvoir pour agir sur le veut-elle améliorer
citoyen, pas de pouvoir d’interpellation. Cela accroît plutôt le
sentiment d’insécurité. son image auprès
Le niveau d’alerte a été relevé de 2 à 3 en Belgique. des francophones ?
Qu’est-ce que cela signifie ?
C’est un niveau de contrôle renforcé. Le niveau ordinaire est 2. On en parle
On est toujours à 4 pour les lieux à risques, notamment ceux avec Martine Dubuisson.
de la communauté juive. Ces derniers jours, il y a eu renforce-
ment de la surveillance de la police, dans les gares par
exemple. Cela est-il justifié ? C’est peut-être politiquement in-
correct de le dire, mais si l’on regarde le nombre d’attentats
ces dix dernières années en Belgique, il y a évidemment eu ce-
lui du Musée juif, intolérable, mais qui reste isolé.

la carte blanche
Philippe Marion Professeur à l’Ecole de Communication de l’UCL

Avanti, cartoonistes !
La disparition tragique de
plusieurs grands caricaturistes
de « Charlie Hebdo » met para-
doxalement en lumière l’extra-
ordinaire vitalité du dessin de
presse et son double rôle :
railler et rallier.
es terroristes islamistes ont
L frappé au cœur du pays qui,
sur ses édifices publics, affiche :
« Liberté, égalité, fraternité ».
C’est là qu’ils ont visé un organe
de presse né de la liberté d’ex-
pression. Et dans cette incarna-
tion de la liberté, ils ont gommé
la page d’existence de plusieurs
cartoonistes. Ils ont tiré dans le
mille de Charlie. Mais ce choix
sonne comme une reconnais-
sance paradoxale. On sait que
dictature et fanatisme, ce qui re-
vient au même, vomissent les
écarts, particulièrement ceux de
la moquerie. L’attentat contre
Charlie Hebdo manifeste au
grand jour, n’en déplaise aux ma-
tins glauques d’hiver, l’indes-
tructible vitalité du dessin de
presse.
Il les célèbre d’abord par l’ab-
surde, en une sorte de miroir pa-
radoxal. Viser ce journal de com-
bat satirique, qui utilise le car-
toon comme vitriol humoris-
tique, relève d’un choix
terriblement stratégique. Anéan-
tir les artistes engagés de Charlie
équivaut à reconnaître la force
dérangeante et la singularité
subversive du cartoon. Le dessin
caricatural se caractérise par son
principe de traçabilité. C’est une
image signée qui porte en elle la
trace directe d’une subjectivité.
Le dessin porte en lui-même la
marque de l’interprétation et les
dessinateurs de presse pra-
tiquent le court-circuit : ils s’ap-
pliquent à dénuder les fils élec-
triques de l’actualité pour mieux
les mettre en contact et faire sur-
gir l’étincelle salutaire d’un re-
gard décalé. Ce court-circuit ré-
vèle et réveille le sujet traité sur
une nouvelle dimension, un nou-
veau point de vue. Il rend incon-
gru un trait de société en radica-
lisant une aberration. Sa voca-
tion : transgresser les consensus
fades et la mollesse morne du
normal par la raillerie. Force pa-
radoxale de la caricature : elle
exagère et simplifie en même
temps ce qu’elle désigne ou dé-
nonce. C’est à la fois une repré-
sentation augmentée – chargée
d’un point de vue – et diminuée
Par définition
et étymologie,
toute caricature constitue
une image à charge
par le fait même qu’un seul de
ces partis pris s’impose aux
autres. Wolinski et Cabu étaient
des maîtres légendaires de cette
diminution augmentée, experts
en coups de poing graphiques
sur la gueule. Dans le cas de
Charlie Hebdo, c’est tout le jour- Anéantir les artistes engagés de « Charlie » équivaut à reconnaître la force dérangeante et la singularité subversive du cartoon. © PHOTO NEWS.
nal qui se trouvait placé sous le
signe de cette gueulante gra- rision. Déresponsabilisation côté Une fois ce cadre déterminé et les protéger. Pour les terroristes caricature et donnent un coup de
phique, sans la contrepartie d’in- public : celui-ci se contente de partagé, la principale question « hors-cadre », le pouvoir et le loupe sur les caractéristiques
formations « sérieuses » dont sourire en toute impunité de la est celle du « caricaturalement contre-pouvoir se confondent mêmes du genre. On le sait, le
peuvent profiter les dessinateurs manière dont le dessinateur a correct » valable pour une dans le même rejet totalitaire. dessin de presse s’accommode
de la presse dite généraliste. croqué tel événement ou tel per- époque et un temps donnés. C’est Il est une seconde manière de bien de l’esquisse rapide, du
Partisan à souhait, le cartoon sonnage. Mais aussi, côté cartoo- ce cadre même que ne partagent reconnaître la force démocra- mouvement direct. Cet emporte-
pratique donc la mauvaise foi, niste : son statut d’amuseur pu- en rien les terroristes islamiques. tique singulière du cartoon : ment apparent et l’illusion de
l’exagération, le décalage. Par dé- blic lui donne la liberté de l’im- Ils sont étrangers à ce consensus dans l’immense mouvement de spontanéité qui les accompagne
finition et étymologie, toute cari- pertinence tolérée. Comme les virtuel dont ils ignorent, ne com- réaction. Dans le monde entier, sont propices à mobiliser l’adhé-
cature constitue une image à fous du roi de jadis, il a reçu une via la presse et les réseaux so- sion du public. Après l’attentat à
charge. Une image qui « charge » licence de moquerie qui lui per- Des millions de personnes ciaux, un nombre incalculable de Charlie, cette complicité vir-
son sujet. Mais elle libère aussi met de faire rire ou grincer des solidaires se mettent citoyens s’est mis à clamer son tuelle s’est concrétisée pour de
une « décharge » : un événe- dents mais aussi de cristalliser à exprimer leur émotion émoi en usant des moyens ex- vrai : des millions de personnes
ment, une situation, une part de du consensus, par la complicité en croquant à leur tour pressifs propres au cartoon, dans connectées et solidaires se
l’actualité sont ressaisies et cro- du décalage humoristique. Il ral- une sorte de gigantesque inter- mettent à exprimer leur émotion
quées avec humour, ce qui per- lie, sous le signe de la conni- prennent pas ou ne veulent pas nationale graphique. Ainsi, la re- en dessinant, en croquant à leur
met à tout un public de se les ap- vence, des lecteurs qui ne parta- (plus) comprendre les termes et présentation du crayon, outil par tour. Voyez le nombre de selfies
proprier tout en les maintenant à geraient pas l’équivalent argu- conditions. Dès lors, la question excellence du cartooniste, se dé- montrant un internaute en train
distance. Il y aurait donc à menté de cette prise de position du seuil de tolérance ne se pose multiplie : crayons brandis de tracer un visage en pleur ou
l’œuvre une forme de dérespon- iconique. En bref : il sert tout à la même plus. A ce titre, il est cyni- comme un doigt d’honneur, un crayon révolté. Comme si le
sabilisation dans la raillerie fois à railler et à rallier. quement cohérent que ces trans- crayons en larmes ou en armes, mimétisme « cartoonesque »
propre au cartoon. Lorsque Mais tout ceci ne fonctionne gresseurs de l’humour que sont crayons aux mille transforma- semblait la seule voie de solidari-
Charlie Hebdo se déclare « jour- qu’à une condition : accepter le les cartoonistes côtoient, sur la tions métaphoriques : des tours té vraie. C’est le sens actif du fa-
nal irresponsable », ce n’est pas système que constituent le pou- même liste mortuaire, les poli- jumelles aux torches de la liberté. meux hashtag : « #JeSuisChar-
qu’une simple formule d’autodé- voir et son contrepoids satirique. ciers délégués par la société pour Ces réactions épousent le mode lie ». Avanti, cartoonistes ! ■

la carte blanche
Eric De Beukelaer Curé-doyen de Liège rive-gauche

Respecter les sensibilités religieuses : pas au nom de la peur

Eric De Beukelaer, le curé-doyen
de Liège rive-gauche, explique
pourquoi, en tant que croyant,
il respecte la caricature de Dieu.
armi les églises du centre de Liège
P dont je suis curé, il y a la splendide
collégiale Saint-Jacques. Ses stalles go-
thiques du quatorzième siècle sont re-
présentatives de l’art décoratif du
Moyen Âge, avec des miséricordes et
des parcloses aux représentations sati-
riques. Ma préférée est celle d’un petit
singe portant la mitre. Preuve que les
aïeux de Charb et Cabu travaillaient au
cœur même des édifices religieux. Les
choses ont-elles changé ? Ce vendredi
matin, je me retrouve à la sacristie de
la cathédrale de Liège avant l’office du
matin. L’actualité parisienne plombe
l’ambiance. Pour dérider l’atmosphère,
je raconte la blague qu’Alex Vizorek
lança quelques minutes plus tôt sur les
ondes de la radio RTBF Première. Evo-
quant la visite d’Angela Jolie au Vati-
can, ce diablotin ponctua : « Au lende-
main de l’attentat, le pape reçoit une
bombe. » Franc éclat de rire de la part
de mes confrères chanoines à la
moyenne d’âge plus que canonique. Pas
mort, le sens de l’humour de ces véné-
rables ecclésiastiques.
Est-on pour autant obligé de rire de
tout ? Non, bien sûr. Pierre Kroll – avec
qui j’échange régulièrement et dont
j’apprécie l’humour – sait que j’ai du
mal à rire de ses caricatures du Christ
en croix. Sans doute que cela remue en
moi une fibre trop sensible. Y pense-t-
il en taillant ses crayons ? Je ne sais.
Mais jamais je n’inviterai à le censurer.
Alors que dire de la une de Charlie
Hebdo, en plein débat sur le mariage
homosexuel, avec un dessin des trois
Personnes de la Trinité en train de se
sodomiser l’une l’autre ? Cela ne me
fait pas rire, mais dois-je pour autant
me mettre en colère – voire devenir
violent ? Négatif. D’abord parce que je
suis démocrate et que la liberté d’ex-
pression est un des socles de notre Etat
de droit. Ensuite parce que je suis
croyant et que je ne puis concevoir que
Dieu soit affaibli ou offensé par pareille
grivoiserie potache.
Les assassins de Charb, Cabu et leurs
frères de plumes croyaient avoir vengé
le prophète de l’islam. En réalité, ils
avaient une image bien falote du Très-
Haut. Ahmed Merabet, le policier abat-
tu à bout portant devant le journal sa-
tirique, a quant à lui rendu un véritable
hommage de croyant musulman. Alors
oui, la satire de Charlie Hebdo est cor-
rosive et, à l’époque des caricatures du
prophète, j’étais de ceux qui invitaient
au respect des sensibilités religieuses.
Mais pas au nom de la peur.
S’il est parfois utile et civique de
mettre un frein à sa langue pour ména-
ger son voisin, il est grave de se forcer à
le faire par peur de représailles. Charlie
Hebdo, c’est l’esprit de Voltaire. Incisif
et parfois même injuste – mais vif. Et
comme le dit si bien la phrase attribuée
à Voltaire, mais qu’il n’a jamais dite :
« Je ne suis pas d’accord avec ce que
vous dites, mais je me battrai jusqu’au
bout pour que vous puissiez le dire. » Si
je ne me reconnais guère du style d’ex-
pression de Charlie Hebdo, je refuse
donc qu’il soit contraint au silence par
le bruit des kalachnikovs. Tel est mon
credo de démocrate et plus encore de
croyant. Voilà pourquoi, avec tant
d’autres croyants de toutes traditions et
autant d’agnostiques ou d’athées, j’ai
scandé depuis mercredi dernier et
scanderai encore : « Je suis Charlie ». ■
22

Il n’y a pas de communauté
musulmane, mais une
population musulmane.
Admettre ce simple constat
serait déjà un bon antidote
contre l’hystérie présente
et à venir »
OLIVIER ROY, CHERCHEUR SPÉCIALISTE
DE L’ISLAM DANS « LE MONDE »
l’enseignement en question(s)
Vers des écoles vraiment virtuelles ?
Un projet pilote est en cours dans quinze écoles secondaires francophones
pour tester une plateforme virtuelle d’apprentissage.
C
laroline Connect : c’est
ainsi qu’elle s’appelle, la
nouvelle plate-forme de
management virtuel des appren-
tissages testée actuellement dans
quinze écoles secondaires fran-
cophones.
En anglais, on appelle ça un
« learning management sys-
tem ».
Késako ? Ce type de plate-
forme est très utilisé dans l’ensei-
gnement supérieur : les étu-
diants peuvent y télécharger les
l’expert « En classe,
1.000 profs sur 77.000
font du numérique »
ENTRETIEN
ascal Balancier est expert en
P e-learning au sein de
l’Agence du numérique, ancien-
nement Agence wallonne des té-
lécommunications (AWT). Il
vient d’être nommé secrétaire
général de l’ASBL Claroline.
Il y a des obstacles à implémen-
ter une plateforme telle que
Claroline dans le secondaire…
La plus grande difficulté est liée
aux moyens humains nécessaires
à l’implémentation d’un tel sys-
tème. Quand on lance un projet
numérique dans une école, une
personne doit être détachée au
moins à temps partiel pour
adapter la plateforme et interve-
nir en cas de problème. Les obs-
tacles peuvent aussi venir des en-
seignants eux-mêmes : certains
se sont lancés dans l’aventure nu-
mérique et ont remarqué que les
collègues ne leur ont pas forcé-
ment facilité la tâche. On estime
que sur les 77.000 enseignants
du primaire et du secondaire en
Belgique, mille développent vrai-
ment des usages numériques en
classe. Cela peut sembler peu,
mais c’est déjà un vrai retour
d’expériences.
En quoi Claroline est-elle une
plateforme convaincante ?
La grande force de Claroline est
de s’inscrire dans l’évolution des
usages. Elle fonctionne comme les
réseaux sociaux, avec beaucoup
d’instantanéité et de transversa-
lité. Chaque utilisateur, prof ou
élève, peut s’approprier l’espace à
sa manière. Tout en y intégrant
des outils extérieurs comme Twit-
ter. L’élève peut décider d’afficher
ce qu’il souhaite, son agenda,
deux chapitres parlant de Kant
dans deux cours différents… Il
n’y a presque aucune limite à la
personnalisation. C’est basé sur
le principe d’écrans multiples, ce
qui correspond à ce que vivent les
documents postés par le prof,
consulter leur agenda, dialoguer
avec d’autres étudiants ou avec
l’enseignant, suivre leurs résul-
tats, recommencer autant de fois
qu’ils le souhaitent des exercices
en ligne. Le professeur peut y
poster des textes dans lesquels
des vidéos sont intégrées.
En fait, les fonctionnalités sont
multiples.
Demain, verra-t-on ce genre de
technologie dans l’enseignement
obligatoire ? C’est en tout cas le
jeunes aujourd’hui.
Est-ce une manière d’aller cher-
cher certains élèves désintéres-
sés de l’école ?
La technologie n’est pas la pana-
cée, la solution n’est jamais uni-
quement technique. Pour que ça
fonctionne, je pense que la straté-
gie doit être la plus ouverte pos-
sible. L’objectif est de développer
un usage numérique mature.
Au niveau de la numérisation, on
est sur la bonne voie ?
Selon la dernière enquête de
l’AWT, 86 % des enseignants du
secondaire utilisent quotidienne-
ment un ordinateur et internet
pour préparer leurs leçons. Pas
encore pour donner cours, mais
ça viendra. Ça doit se faire natu-
rellement, il ne faut pas venir
avec une casquette numérique
pour prétendre tout changer, c’est
plutôt un repoussoir. En fait,
moins on en parle, mieux c’est. Il
faut simplement partir des be-
soins des professeurs et, petit à
petit, on avance. ■
Propos recueillis par
A.-C.B.
Pascal Balancier,
expert en e-learning. © D.R.
sur lesoir.be
Retrouvez toute l’actualité liée
à l’enseignement sur notre site :
www.lesoir.be/enseignement
© D.R.
défi que se lance l’ASBL belge du
Consortium Claroline, en déve-
loppant une nouvelle plate-
forme et en l’implémentant dans
des écoles secondaires (1). L’outil
est, à l’origine, pensé pour l’uni-
versité (lire ci-contre). Des entre-
prises l’utilisent également pour
partager de l’information,
comme Médecins sans frontières
ou Ethias. « On a lancé le projet
pilote dans le secondaire car il y
avait une demande émanant du
terrain », explique Laurence
La plate-forme virtuelle d’apprentissage est très utilisée dans le supérieur. Bientôt dans l’enseignement obligatoire ? © D.R..
terrain « Ça permet de récupérer des élèves »
uinze écoles francophones
Q testent la plate-forme Cla-
roline Connect depuis sep-
tembre. Chacune à sa façon, avec
les profs intéressés. Laurent
Gruber est de ceux-là, lui qui co-
ordonne l’ensemble des établis-
sements participant au projet et
qui teste cette technologie dans
son école à Schaerbeek.
Selon lui, les avantages de la
plate-forme sont nombreux. Un,
elle permet de réunir toutes les
informations utiles sur les élèves
afin de mieux identifier – et plus
vite résoudre – un problème sco-
laire s’il y en a un. Deux, Claro-
line Connect permettrait de « ré-
cupérer les élèves “ascolaires” ».
Et ce de plusieurs manières.
D’une part, les élèvent peuvent
effectuer des exercices en ligne et
accéder immédiatement à leur
correction : « Ce feed-back im-
médiat aide certains élèves qui,
confrontés à un 3/20, s’em-
pressent de recommencer l’exer-
cice. Ça a plus d’effet que de
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
FORUM 23
Mia Farrow
Décourageant que certaines chaînes d'information aux États-Unis ne montrent
pas les nouvelles caricatures de #CharieHebdo. Lorsque nous reculons,
les terroristes auront gagné.
c'est vous qui le dites
Arne Quinze : une leçon ! L’œuvre d’Arne Quinze devait nous faire entrer dans la modernité et tenir cinq
ans. A l’image de beaucoup de promesses wallonnes, elle s’écroule après avoir eu son petit moment d’ef-
fet. La raison en est stupéfiante : on a choisi un bois de mauvaise qualité (chinois, peut-être)… Que cela
nous serve de leçon ! La fable est coûteuse, mais si on en tire bien la morale, elle sera finalement béné-
fique. Mais quelle claque ! ROBERT LABEAUX PAR COURRIEL
D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques
HISTORIQUE
Un outil universitaire
La première version de la
plateforme d’apprentissage
Kinderf, responsable communi- Pour autant, le projet pilote
cation du Consortium. Après un mérite qu’on s’y intéresse : les Claroline a vu le jour en
an, la plate-forme pourra être premiers retours du terrain sont 2001, en Belgique, à l’Uni-
adaptée aux besoins spécifiques positifs et la plate-forme, utili- versité catholique de Lou-
de ce niveau d’enseignement. sant les codes des réseaux sociaux vain. Elle a très vite rencon-
L’ASBL tente donc l’aventure, (instantanéité, transversalité), tré un succès mondial : tra-
dans une école qui – on le sait – permet d’aller chercher les ados duite en 35 langues, utilisée
est loin d’avoir franchi le virage où ils se trouvent. ■ dans plus de 5.000 institu-
du numérique. Faute de budget… ANN-CHARLOTTE BERSIPONT tions dans plus de 100 pays.
Si Claroline Connect est télé- La nouvelle version testée
chargeable gratuitement, il faut (1) Une campagne de crowdfunding est dans les écoles, Claroline
l’héberger et faire de la mainte- en cours pour rassembler des fonds pour Connect, est conçue pour
nance, ce qui engendre certains améliorer la plate-forme. Infos : être plus en phase avec les
frais… http://fr.ulule.com/claroline-connect/. besoins des utilisateurs.
rendre une interro deux se- trouvent très chouette ! », assure- tests à l’agenda… « Une de mes
maines plus tard », explique
Laurent Gruber. D’autre part,
t-il.
Alain Ertveldt vient de passer
collègues a inséré des notes d’un
cours de sciences en y insérant
cette école virtuelle utilise les un cap : sa première interroga- des vidéos de l’émission C’est pas
codes des réseaux sociaux qui tion sur le système. « Pour une sorcier. Les élèves peuvent les re-
parlent aux jeunes. « On se rend première, les élèves étaient un garder sans sortir de la plate-
compte que certains élèves se peu déphasés, raconte le profes- forme. »
connectent en plein milieu de la seur. On a fait le test dans un lo- Bref, un panel de fonctionnali-
nuit. Le timing pose des ques- cal avec des ordinateurs, un sur tés plutôt varié. « On recrée
tions, bien sûr, mais cela montre deux était occupé. Il s’avère que l’école physique en virtuel »,
qu’on réussit à les attirer. » les élèves ont eu des difficultés à conclut Alain Ertveld.
Alain Ertveldt, prof de math à utiliser un clavier, tant ils sont Laurent Gruber pointe pour sa
l’école Bracops-Lambert d’An- toujours sur des smartphones et part un développement futur, ce-
lui de créer un parcours d’ap-
« Le feed-back immédiat lors des exercices en ligne aide prentissage individuel selon le
vraiment certains élèves » LAURENT GRUBER, ENSEIGNANT ET COORDINATEUR profil de l’apprenant. « Bien sûr,
l’enseignant ne peut pas prépa-
derlecht, ne dit pas autre chose : tablettes. » Ça en dit long, dit-il, rer 200 exercices différents. Mais
« Quand je présente l’outil à mes sur la nécessité, pour l’école, de avec le numérique, il pourrait
élèves de première et de deuxième ne pas se laisser dépasser. devenir un chef d’orchestre et
secondaire, ils me disent “Wow, Concrètement, l’enseignant mettre à disposition des res-
ça ressemble à Facebook !” » utilise la plate-forme de plu- sources personnalisées. »
Les parents n’ont pas toujours sieurs manières : il y poste les fi- Le coordinateur de l’implé-
été aussi enthousiastes, inquiets chiers PDF du manuel de math mentation de la plate-forme
que leurs ados profitent de l’ac- complété, y insère des exercices dans les écoles en est convaincu :
cès internet pour faire autre en ligne que les élèves peuvent « L’école fondamentale doit en-
chose. « Mais quand ils dé- recommencer autant de fois trer dans le XXIe siècle. » ■
couvrent la plateforme, ils la qu’ils veulent, note les devoirs et A.-C.B.
23
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

SCIENCES&SANTÉ
24

Les vents solaires sont dévoilés Ebola : les tests

ASTRONOMIE
L’origine des vents solaires
lents, qui demeurait
un mystère, vient d’être
cartographiée.
La composition du plasma
est utilisée comme marqueur.
Ils peuvent causer
des dégâts techniques mais
aussi des aurores boréales.
se multiplieront
fin janvier
Une première cartographie vient d’être réalisée ÉPIDÉMIE
es tests cliniques, sur plusieurs di-
L zaines de milliers de personnes,
de deux vaccins potentiels contre la
fièvre hémorragique Ebola vont com-
mencer dès la fin janvier dans les
zones contaminées d’Afrique de
l’Ouest, a annoncé l’Organisation
mondiale de la santé. Marie-Paule
Kieny, responsable de la mobilisation
contre Ebola auprès de l’organisation,
a précisé que ces tests, dits de « phase
III », soit la dernière phase avant une
utilisation clinique « de routine », se-

U
n océan incandescent déchaîné,
c’est cela la surface du soleil. Les
éjections de plasma qui
jaillissent hors de l’étoile montent à plu-
sieurs centaines de kilomètres vers la
couronne solaire, avant de se répandre
dans l’espace. Certains de ces vents se-
ront captés par le champ magnétique de
la Terre, pouvant perturber nos techno-
logies. Une cartographie permet désor-
mais d’en déterminer l’origine.
Un flux de particules chargées émises
par le Soleil, la planète en reçoit conti-
nuellement, mais avec une intensité va-
riable. On parle communément du vent
solaire, comme s’il était unique. Et pour-
tant, une distinction doit être faite entre
le vent solaire rapide et le lent. Le pre-
mier atteint la surface de la planète à une
vitesse constante de 750 kilomètres par
seconde. Par contre, le second se caracté-
rise par une forte fluctuation dans sa cé-
lérité, comprise entre 300 et 500 km/s.
Mieux prédire l’activité des vents
Leurs différences ne s’arrêtent pas là.
Alors que les vents solaires rapides
trouvent leur origine dans les trous coro-
naux qui se forment principalement aux
pôles du soleil, qu’en est-il de la source
des vents solaires lents ? Elle est entou-
rée de mystère, dont un voile vient d’être
levé grâce à une cartographie de l’entiè-
reté du disque solaire, publiée dans Na-
ture communications. « C’est une pre-
mière. Elle est le fruit de la combinaison
de cartographies résultant de différentes
méthodes d’analyse. Ce qui est particu-
lièrement intéressant c’est que les au-
teurs utilisent les variations dans la
composition du plasma », commente le
Dr Andrei Joukov, spécialiste en phy-
sique solaire à l’Observatoire royal de
Belgique.
Le vent solaire lent se caractérise par une forte fluctuation dans sa célérité,
comprise entre 300 et 500 km/s. © PHOTO NEWS.
Pour comprendre, il faut se rappeler
qu’outre le prédominant hydrogène
(dont l’ionisation résulte en protons et
en électrons), d’autres éléments chi-
miques entrent dans la composition du
plasma. Bien que présents en très faibles
quantités, entraînant d’ailleurs peu d’ef-
fets énergétiques, ce sont eux qui vont
servir de marqueurs de l’activité du plas-
ma. « Il y a du silicium, du soufre, de
l’azote, du fer, de l’oxygène. A la tempéra-
ture régnant à la surface du soleil (plus
d’un million de degrés), tout est vaporisé.
Vu que les électrons ne sont plus liés au
noyau de l’atome, chaque élément a le loi-
sir de perdre plusieurs électrons. On peut
avoir du soufre qui a perdu un, deux,
trois ou plus encore d’électrons. C’est cette
perte d’électrons qui se passe différem-
ment au sein des vents solaires rapides
ou des vents solaires lents », explique-t-
il. C’est en cartographiant cette varia-
tion, et en la conjuguant à une simula-
tion des champs magnétiques solaires,
que les auteurs ont pu déterminer les
sources des vents lents.
L’utilité de cette découverte ? En l’im-
plémentant dans les modèles actuels, on
pourrait affiner les prévisions de météo-
rologie spatiale. « La précision actuelle
de la prévision est de 1 jour, alors qu’un
vent lent prend 4 jours pour arriver à
notre planète, contre 2,5 pour le vent ra-
pide », indique le Dr Joukov.
Un regain d’activité du Soleil est une
menace pour nos technologies ter-
LE PREMIER JANVIER
Une tempête solaire
Dix minutes après le passage à
l’an neuf, la sonde SDO de la
Nasa a photographié un im-
mense trou coronaire au pôle
Sud du soleil. Alors que nor-
malement les champs magné-
tiques intenses parcourant la
surface du soleil sont fermés,
c’est-à-dire qu’ils sortent de la
surface à un endroit et y
rentrent ensuite en un autre
point, ils sont par contre dits
« ouverts » au niveau des trous
coronaux. « De là des champs
magnétiques homogènes pé-
nètrent dans l’espace en entraî-
nant avec eux des particules
chargées à une vitesse
constante. » C’est ainsi qu’une
tempête solaire d’intensité
moyenne a frappé la Terre
pendant que certains s’exta-
siaient sur une aurore boréale
aux couleurs vives.
L.T.
restres. « Les particules ionisées peuvent
endommager les satellites et donc les télé-
communications », dit Pr Emmanuel De
Jaeger, ingénieur à l’UCL. En outre, les
tempêtes géomagnétiques peuvent créer
un courant électrique dans les gazoducs
et oléoducs, voire provoquer un incendie
dans les transformateurs. Ces effets sont
toutefois concentrés dans les régions
proches des pôles magnétiques, laissant
la Belgique hors d’atteinte. ■
LAETITIA THEUNIS
ront menés sur des personnes saines.
Il faudra ensuite attendre de deux à
quatre semaines pour avoir les don-
nées sur l’immunisation procurée par
ces vaccins, qui ont déjà été testés sur
des volontaires « avec des résultats ac-
ceptables en matière de sécurité ».
Les premiers tests commenceront
fin janvier au Liberia et seront réalisés
ensuite en février en Guinée et en
Sierra Leone. Les fabricants des deux
vaccins doivent déterminer d’ici là la
dose à administrer. En Guinée, les
tests concerneront dans un premier
temps 4.500 personnes puis, plus
tard, un second groupe de 4.500 per-
sonnes sera vacciné. 6.000 personnes
seront vaccinées en Sierra Leone et au
Liberia. Les deux vaccins actuelle-
ment testés sont le rVSV-ZEBOV ou
rVSV, produit par le laboratoire amé-
ricain Merck et développé par l’agence
de santé publique du Canada, et le
ChAd3 (ou cAd3-ZEBOV) développé
par la firme britannique GSK. Ces
produits doivent être conservés dans
un froid intense et des réfrigérateurs
spéciaux ont été déployés dans les
trois pays concernés.
Un troisième vaccin, développé par
Janssen Pharmaceutica, filiale belge
de la firme américaine Johnson and
Johnson, est également sur les rangs
mais sa production ayant pris du re-
tard, il est en période test de phase 1
en Grande-Bretagne.
Ces décisions ont été prises par
l’OMS après la réunion de 87 experts.
Il n’existe pas de vaccins homologués
contre Ebola. Ebola a affecté au moins
20.972 personnes, entraînant le décès
d’au moins 8.259 d’entre elles, selon le
dernier bilan de l’OMS. ■
Fr. So (avec afp)

« La teixobactine doit encore être testée » LESBRÈVES

BACTÉRIE Le nouvel antibiotique est prometteur, mais il ne résoudra pas tout

Hyperactivité due au bisphénol
e très faibles niveaux de bisphénol A (BPA), substance
ENTRETIEN

F in de la semaine dernière,
des chercheurs révélaient
avoir découvert la teixobactine,
un nouvel antibiotique apte à
lutter contre des bactéries telles
que le Clostridium difficile, res-
ponsable de diarrhées, le staphy-
locoque doré, à l’origine de septi-
cémies, ou encore la bactérie res-
ponsable de la tuberculose (Le
Soir de lundi). Est-ce une révo-
lution après des années de di-
sette ? Jean-François Collet, pro-
fesseur à l’Institut de Duve
(UCL) et spécialiste des antibio-
tiques, nous éclaire.
Cette découverte est née d’une
nouvelle technique de culture de
bactéries, puis d’un dépistage
des capacités curatives, bref, de
cueillir dans la nature ce qui
existe plutôt que par syn-
thèse. C’est l’avenir ?
Cette découverte est incon-
testablement une réussite
importante dans la re-
cherche d’antibiotiques.
Mais il faut modérer son
enthousiasme à l’aune de
ce que disent les cher-
cheurs eux-mêmes.
Aucun essai sur
l’humain n’a encore été accompli.
La molécule fonctionne sur les
souris et semble ne pas présenter
de toxicité pour elles, il est donc
possible qu’elle n’en présente pas
chez l’être humain, mais cela
reste à vérifier, cela prendra donc
encore des années. Il est aussi
possible que cette nouvelle tech-
nique de prospection apporte de
nouveaux antibiotiques dans
une période ultérieure, c’est un
concept séduisant, mais il faut
rester prudents.
Cette molécule ne fonctionne que
sur certaines bactéries.
Effectivement, elle ne fonctionne
que sur des bactéries dites « à
gram positif », qui ne disposent
que d’une seule membrane au-
tour de la cellule. Cet
antibiotique par-
vient à percer cette
membrane, ce qui
occasionne un tel
dégât à la cellule
© D.R.
qu’elle meurt. Par contre, il existe
de nombreuses bactéries « à
gram négatif », comme celles que
j’étudie dans mon laboratoire,
qui possèdent en fait une double
membrane, ce qui empêchera ce
nouvel antibiotique de pénétrer
dans la bactérie, notamment en
raison de sa taille importante.
Comme ses prédécesseurs, cet an-
tibiotique ne pourra donc pas
servir pour toutes les infections
bactériennes.
Paradoxalement, s’il arrive sur le
marché, on devra l’utiliser avec
parcimonie. Pourquoi ?
En ne l’utilisant que sur les bac-
téries chez qui des résistances
importantes envers les antibio-
tiques actuels ont été constatées,
on retarde au maximum le mo-
ment où les bactéries trouveront
le moyen de muter pour contour-
ner ce nouveau produit qui, sou-
vent, représentera une dernière
chance de faire reculer la mala-
die. Si on l’utilise trop largement
ou sans vérifier qu’il s’agit bien
d’une infection bactérienne, on
risque de perdre rapidement son
efficacité. Or, on le voit, il faut
des années et beaucoup de
moyens financiers pour dévelop-
per une nouvelle molécule. C’est
pour cela qu’il serait très intéres-
sant de disposer, à l’échelle du ca-
binet du généraliste, d’un test ra-
pide qui puisse non seulement
confirmer que l’on est face à une
infection bactérienne, mais en-
core à quel antibiotique elle sera
le plus sensible. Cela passe encore
pour de la science-fiction, mais
cela pourrait être le cas dans cinq
à quinze ans, je pense.
Un récent rapport promet dix
millions de morts dus au manque
d’antibiotiques d’ici 2050 si on
n’y consacre pas assez de
moyens. Cette découverte modi-
fie-t-elle cette prédiction ?
La lutte pour la découverte de
nouveaux antibiotiques restera
un combat permanent, parce que
les bactéries évoluent depuis des
millions d’années face à des
agressions. Ici, la nouvelle molé-
cule parvient à libérer des pro-
téines qui percent la carapace de
la bactérie. Mais il est certain que
celle-ci finira par développer des
mécanismes de défense face à ces
protéines. Le travail sera alors à
refaire… ■
Propos recueillis par
FRÉDÉRIC SOUMOIS
D chimique encore très utilisée dans les plastiques et les
conteneurs alimentaires, provoquent de l’hyperactivité
chez des poissons, selon une recherche publiée dans Pnas. Les
chercheurs ont exposé des embryons de poissons-zèbres, un mo-
dèle de recherche très utilisé car ils partagent 70 % de leurs gènes
avec les humains, aux concentrations de bisphénol A et S trouvés
dans des rivières canadiennes. Ces niveaux de bisphénol ont de
toute évidence modifié le moment de la formation et la quantité de
neurones dans le cerveau de ces poissons-zèbres, ce qui a entraîné
une hyperactivité chez ces poissons plus tard dans leur vie. Ils
estiment que ces résultats justifient que les femmes enceintes
devraient limiter leur exposition à ces produits. (Fr.So, avec afp)
VIRUS faible dans l’absolu et qu’il n’est
VIH : risques d’infection pas possible d’établir un « lien de
accrus avec un contraceptif ? causalité » entre cause et effet.
Les femmes utilisant le contra- (Fr.So)
ceptif injectable Depo-Provera
ont un risque modérément aug- ESPACE
menté d’être infectées par le vi- La capsule Dragon de SpaceX
rus du sida. Sur base d’un échan- est amarrée à l’ISS
tillon de 40.000 femmes, des La capsule Dragon, de la société
chercheurs qui publient dans The privée américaine SpaceX, s’est
Lancet Infectious Diseases ont amarrée lundi à la Station spa-
trouvé que les femmes utilisant tiale internationale, à laquelle
le contraceptif injectable tous les elle va livrer approvisionnements
trois mois avaient un risque ac- et matériel d’expérience scienti-
cru d’être infectées par le VIH fique. Lors du lancement, SpaceX
par comparaison aux femmes avait tenté pour la première fois,
utilisant un autre type de contra- mais sans succès, de récupérer le
ceptif hormonal ou pas de premier étage du lanceur en le
contraceptif hormonal du tout. faisant atterrir sur une barge
Mais ils notent que ce risque est dans l’Atlantique. (Fr.So)

24
 SPORTS
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

A 30 ans, Jonathan Blondel met un

terme à sa carrière. Victime d’ennuis récur- 25
rents au tendon d’Achille après deux opéra-
tions, le médian brugeois a décidé d’arrêter
les frais. « Il n’y a pas d’amélioration après
une longue rééducation. J’ai dois désormais
3
pages
me résigner et dire stop. » © BELGA. détachables

Praet et Vazquez
mettent le pied dans le duel
SOULIER D’OR
La 61e édition du Soulier d’or de AED Studio, basée à Lint.
devrait, sauf surprise,
couronner un meneur de jeu :
celui d’une des deux
meilleures équipes actuelles
du championnat.
Derrière le duo des favoris,
six outsiders pour les acces-
sits : Ryan, Proto, Refaelov,
Vanaken, Mbemba et Kouyaté. qui, quelque mois plus tôt avait entrevu dans les deux langues, le Soulier d’or est
Un hommage particulier
sera rendu à Junior Malanda,
tragiquement décédé samedi
dans un accident de voiture
en Allemagne.
L’Anderlechtois et le Brugeois en favoris absolus
demment, à Stamford Bridge ou jury de 171 votants parmi lesquels deux
Mais après tout, peu importe le fla- ailleurs, celui-ci risque d’en conquérir tiers de journalistes spécialisés, d’an-
con, pourvu qu’on ait l’ivresse. L’an der- de bien plus prestigieux encore. ciens lauréats, des arbitres et quelques
nier, au même endroit, la cérémonie Pas de polémique sur fond de trans- huiles de la Fédération.
n’avait pas valu par le nom de son vain- fert, cette fois-ci, à l’occasion de la 61 e
Le mode de scrutin, sur une année ci-
queur, le très attendu Thorgan Hazard. édition du Gouden Schoen, événement
A la régularité certes mais aussi un peu monté presque exclusivement à
vile (et donc sur deux tours) demeure
un inépuisable sujet de discussion. Et
faute de combattants, il faut bien l’adresse du Nord du pays et qui n’a plus ne manquera pas de devenir une vraie
l’avouer. A l’époque, il n’y en avait eu que de national que le nom de quelques pomme de discorde si d’aventure le Bru-
pour le frangin d’Eden, porté au pinacle francophones au cadre des prétendants geois Victor Vazquez venait, pratique-
individuel par les formidables perfor- à une ligne sur le palmarès. Devant l’im- ment sur le seul second tour, à devancer
mances collectives de Zulte Waregem possibilité d’alterner en direct un show l’Anderlechtois Dennis Praet, auteur de
playoffs particulièrement convaincants
le titre lors du dernier match des devenu une vitrine de la Flandre du lors du retour surprise du Sporting pour
Playoffs 1 à Anderlecht. On se rappellera football. Ainsi, dans la partie franco- le titre. Avant de monter un peu plus
aussi que l’ambiance de la cérémonie phone du pays, il ne sera visible sur le dans les arpèges pour parvenir à une
avait été singulièrement plombée par petit écran que pour ceux qui possèdent maturité footballistique faisant désor-
l’état de tension extrême ainsi que par la VTM dans leur bouquet télé, c’est-à-dire mais l’unanimité. Là où le talent de l’Es-
pagnol – et notamment son incompa-
La Ligue des champions confère sans doute une demi-pointure rable passe de l’extérieur du pied droit –
d’avance à Dennis Praet, lors de cette élection s’est exprimée en Belgique et au niveau
de l’Europa League, la fluidité du Lou-
COMMENTAIRE
FRÉDÉRIC LARSIMONT
DEUX PIEDS EN OR
QUI FONT JOUER
LES AUTRES
Excepté la marge d’erreur – a priori infini-
tésimale dans ce cas-ci – que l’on concède
toujours à un moment ou l’autre aux
instituts de sondages, une chose est
certaine : l’attribution du 61e Soulier d’or
préfigurera, quel que soit le verdict, la
lutte pour le titre que se livreront le
FC Bruges et Anderlecht au printemps.
A l’heure actuelle, la préséance dans les
pronostics entre Dennis Praet et Victor
Vazquez se décrypte dans l’ordre inverse
des positions de leur équipe respective au
classement. Mais, toujours, avec la ré-

F
ini le (bon) temps où le Soulier
d’or s’en allait prendre un bol
d’air à la Mer. Crise oblige, les
plages (et les casinos) de Middelkerke
puis d’Ostende ont été désertées depuis
quelques années maintenant par les co-
organisateurs du Het Laatste Nieuws et
de VTM. Pour trouver refuge dans des
structures sans âme et notamment les
immenses plateaux d’enregistre-
ment de la société anversoise
© BELGA.
guerre des communiqués entre Ander-
lecht et Zulte Waregem qui avaient pas-
sé la trêve hivernale à s’étriper comme
des garçons bouchers pour s’octroyer les
faveurs de Chelsea, unique décideur
dans un dossier de location dont chaque
clause avait été épluchée lettre par
lettre, virgule par virgule, par une co-
horte d’avocats spécialisés dans le droit
du sport et du travail. Pour, au final,
ôter une partie du plaisir au lauréat
lorsqu’il monta sur scène afin de rece-
voir un trophée que ne gagnera peut-
être jamais son frère aîné. Même si évi-
uniquement à Bruxelles ou presque.
Qu’importe que les flonflons donnent
exclusivement à cette soirée anversoise
des allures de kermesse breughelienne,
devant un parterre de Bekende Vlamin-
gen triés sur le volet, le Soulier d’or a
pour lui l’immense mérite de rester le
trophée le plus convoité du pays. Le cré-
dit derrière lequel court le Footballeur
Pro de l’année depuis 1984, au nom de
la légitimité d’une élection par les pairs,
fait en effet pâle figure devant l’aura et
le prestige de cette chaussure à cram-
pons dorée sur feuille, attribuée par un
vaniste a percuté en plein lors de matchs
de Ligue des champions. Ce qui est tout
de même autre chose.
Et lui confère, à nos yeux, une demi-
pointure d’avance lors de cette élection.
A moins que le panel des votants ne soit
resté sous le charme du formidable par-
cours actuel du Club de Bruges, lequel
n’a subi, toutes compétitions confon-
dues, qu’une seule défaite cette saison.
Or, on connaît toute l’importance de la
dernière impression, notamment lors
du vote de la fin d’année civile où la
proximité de l’événement engendre une
absention moins importante dans les
rangs du corps électoral.
Le duel, même à distance et par urne
interposée, vaudra son pesant d’or. ■
Fr.L.
P.26&27 PRAET-VAZQUEZ :
SI PROCHES ET SI DIFFÉRENTS
serve d’usage, assortie d’un propos extrê-
mement nuancé qui traduit une absence
totale de certitudes quant à l’ordre sur la
ligne d’arrivée.
Fait suffisamment rare pour être souligné,
le duel de ce soir par votes interposés
sera celui de deux joueurs aux caractéris-
tiques identiques. Ou pratiquement
identiques pour éviter le courroux des
puristes qui ne manqueront pas de faire
remarquer que le volume de course du
blondinet anderlechtois est supérieur à
celui du fier Ibère brugeois, là où la re-
cherche de la combinaison dans les petits
espaces est peut-être plus systématique
chez ce dernier.
S’il est fréquent que deux attaquants
recueillent les plébiscites pour se tirer la
bourre dans un final haletant, il est en
revanche nettement plus insolite de
retrouver en lice deux médians offensifs
occupant une position centrale sur le
terrain. Le cas ne s’était d’ailleurs présen-
té qu’à une seule reprise dans l’histoire
du trophée, en 2007 lorsque Steven
Defour (encore courroie de distribution
du Standard avant de reculer dans le jeu
par la suite) et Ahmed Hassan, déposi-
taire du jeu d’Anderlecht avaient cristalli-
sé les suffrages autour de leur personne.
Avec Praet et Vazquez, on est donc une
nouvelle fois en présence de deux no10
dans toute l’acception moderne du terme,
qui ne viennent pas systématiquement au
ballon en préférant décrocher ou au
contraire créer le décalage, avant d’y
mettre leur touche personnelle et servir
leurs équipiers. A l’arrêt ou en foulée, ils
redonnent au dernier geste les lettres de
noblesse que le Soulier d’or perd peut-
être trop souvent au profit des purs
finisseurs. Un coup d’œil au palmarès des
vingt dernières éditions suffit à s’en
convaincre même si le tenant du
titre Thorgan Hazard, démen-
tira le propos.
Que Praet assume son
rôle de (léger) favori ou
que Vazquez émerge,
il n’y aura qu’un seul
vainqueur : l’al-
truisme. Curieux, car
c’est précisément ce
manque d'impact direct
qui n’en faisaient pas des
vainqueurs potentiels avant l’automne.
Pour confondre les sceptiques et
convaincre l’électorat des spécialistes, ils
ont su, l’un comme l’autre, tirer un peu
plus la couverture à eux en pesant aussi
sur les événements par un capital but en
sus de la compilation d’assists habituelle.
Mais sans jamais oublier ceux qui
courrent autour d’eux. Et c'est précisé-
ment grâce à cette combinaison gagnante
qu’un des deux joueurs obtiendra la
reconnaissance absolue.

25
 SPORTS
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

26 Deux grandes stars de la NBA en sont venues aux mains

lundi soir à Brooklyn. Kevin Garnett (à droite) a été exclu
3 Romelu Lukaku a dédié mardi soir le but qu’il 27
pour un coup de tête à Dwight Howard, dont la gifle en- a inscrit face à West Ham, en FA Cup, à Junior Malanda,
voyée en retour ne lui a par contre valu qu’une faute tech- son ami décédé tragiquement samedi dans un accident
nique. Sans Garnett, les Nets ont perdu la rencontre, 99- La commission de review de la Fédération de football a infligé mardi à Anele Ngcongca (Genk) une suspension de de la route. Sur le plan sportif, les Toffees ont toutefois
113, face à des Houston Rockets toujours aussi fringants trois matchs. Elle a sanctionné le défenseur sud-africain de Genk pour un coup donné à l’occasion du match été éliminés en s’inclinant 9-8 après la séance de tirs au
cette saison. © AFP. contre le FC Bruges, coup qui avait échappé à l’arbitre. Le RC Genk a jusqu’à jeudi midi pour aller en appel. En but, le score étant de 2-2 à la fin de la prolongation. © AFP.
attendant, Anele ne participera pas aux rencontres face à Lokeren, Mouscron-Péruwelz et Charleroi.

L’or, alliage de l’élégance et de l’efficacité cette année

LESBRÈVES

Guy Luzon
se recase
Souvent snobés par la critique jusque-là, les deux favoris de cette 61e édition du Soulier d’or ont su faire taire tous leurs détracteurs au cours de l’année 2014. à Charlton
’ancien entraîneur du
Et pour ne rien gâter, l’un et l’autre l’ont fait avec style.
L Standard, l’Israélien Guy
Luzon est le nouvel

Vazquez L’ancien Barcelonais a acquis la taille patron
nfin. A force d’accumuler
E les contrecoups de tous
ordres après une série encoura-
geante mais souvent écourtée, Vic-
tor Vazquez Solsona paraissait ne
devoir jamais rattraper la réputa-
tion qui l’avait précédé dès son arri-
vée au Breydelstadion, au cours de
l’été 2011. Au sein d’une formation
brugeoise en perpétuel chantier, le
Catalan n’avait certes pas trouvé le
contexte idéal à l’expression de son
talent, même quand le maître de
l’échiquier fut son compatriote
Juan Carlos Garrido. Il lui aura fal-
lu 4 campagnes pour effacer cette
impression. Aujourd’hui, il semble
être devenu l’atout principal des
Blauw en Zwart dans la reconquête
du titre et vient de prolonger son
contrat jusqu’en 2018. Même s’il a
évoqué récemment la possibilité
d’un départ. « Mais pas avant
d’avoir remporté un prix avec
Bruges », assure-t-il.
Un talent désormais
arrivé à maturité
Quelques esprits chagrins finis-
saient pourtant encore par se de-
mander comment ce joueur avait
pu être considéré comme une des
plus belles promesses de la Masia
(centre de formation du Barça) au
côté de son ami Lionel Messi. Les 11
buts inscrits au cours des trois pre-
miers championnats disputés chez
nous constituaient un bien maigre
Victor Vazquez n’est certes pas le seul témoignage de ce supposé talent.
atout du FC Bruges, mais il en est Cette saison, même s’il sera tou-
la perle créative. jours davantage un stratège qui fait
© PHILIPPE CROCHET/PHOTONEWS.
jouer ses équipiers qu’un véri-
table buteur ou même don-
neur d’assists, Vazquez, à bientôt 28
ans (qu’il fêtera le 28 de ce mois),
est enfin arrivé à maturité. Notons
aussi qu’il est un joueur assez neuf.
Avant son transfert au FC Bruges, il
y a 3 ans et demi, il n’avait finale-
ment guère connu que l’équipe B du
Barça.
Preud’homme
en tire le maximum
Jusqu’ici, pas plus Koster, Daum,
Leekens (et accessoirement Clé-
ment) que Garrido n’étaient parve-
nus à lui tailler un rôle à sa mesure.
Placé le plus souvent trop bas sur le
terrain, Vazquez semblait se perdre
dans un rôle de relayeur, donnant
l’impression de se marcher sur les
pieds avec Vadis Odidja. Depuis
l’arrivée de Michel Preud’homme
(et le départ de l’ancien Anderlech-
tois), il évolue dans un rôle sur me-
sure de véritable meneur de jeu,
avec derrière lui des éléments
comme Simons et le plus souvent
Vormer pour assurer la transition.
A cette place, il peut dispenser
toute la science du jeu acquise au
Barça. Dans une équipe tournée
vers l’offensive (54 buts en 21
matchs depuis l’entame du cham-
pionnat), la vista et les coups de
patte du Catalan font merveille. Et
les 2 buts inscrits à Silvio Proto en
novembre dernier pourraient faire
pencher les indécis en sa faveur.
Un physique
un peu moins fragile
Adepte du beau jeu, Vazquez
n’aura jamais l’âme ni les jambes
d’un marathonien. En fin d’année
encore, le Brugeois a dû être opéré
au ménisque, après s’être une nou-
velle fois blessé contre Malines en
Coupe. De fait, au cours de l’année
écoulée, il a disputé dix rencontres
de moins que son rival Dennis
Praet (27 contre 37) en champion-
nat. Mais, depuis le début de saison,
la sorcière semblait devoir l’épar-
gner. Le travail physique imposé
par Michel Preud’homme n’y est
sans doute pas étranger.
Fini le temps où l’ancien Brugeois
et double Soulier d’Or Franky Van
der Elst le brocardait pour ne tenir
qu’une demi-heure, plaidant du
même coup pour l’arrivée de Hans
Vanaken au Breydelstadion.
Il s’affirme comme
un véritable leader
« Vazquez est devenu le véritable
animateur du jeu brugeois. C’est en
grande partie dû à lui-même, mais
aussi à toute l’équipe qui a atteint
un niveau supérieur », juge l’ancien
coach anderlechtois Ariël Jacobs.
Plus encore que Dennis Praet à An-
derlecht, et même s’il compose par-
fois avec la présence de Lior Refae-
lov à ses côtés, Vazquez est désor-
mais le véritable dépositaire du jeu
brugeois. Il est en tout cas reconnu
comme tel par ses propres équi-
piers. « Je suis bien dans mes
jambes et bien dans ma tête. Et cela
se voit sur le terrain, dit-il. Je m’af-
firme davantage comme leader.
Tout le monde me respecte. Ma
confiance n’en est que plus gran-
de. » ■
VINCENT LOTHAIRE
Praet Le guide de la jeune génération mauve
Q uel que soit le nom qui sortira
des urnes ce soir, 2014 aura
été pour Dennis Praet l’année
de l’éclosion définitive. Au fil des
mois, le jeune Louvaniste, auquel
certains, oublieux sans doute de son
jeune âge (20 ans), reprochent par-
fois encore une trop grande discré-
tion, a pris du galon. Au sein d’une
phalange anderlechtoise rajeunie
par la volonté de la direction et de
son coach mais aussi au gré des cir-
constances, Praet s’est affirmé
comme le leader de cette nouvelle
génération.
Remis en selle
par Besnik Hasi
Si l’ancien Genkois a surtout mar-
qué les esprits au cours du second
semestre, il avait déjà pris une part
prépondérante dans la conquête du
33e sacre national du Sporting au
printemps (son 3e déjà à titre per-
sonnel). Les Mauves, longtemps
largués, étaient revenus dans le par-
cours notamment grâce à un entre-
jeu redynamisé par le repositionne-
ment de Cheikhou Kouyaté un cran
plus haut. Comme Najar ou Tiele-
mans, Praet, alors décalé à gauche, a
sans doute profité de la présence du
généreux Sénégalais dans ses pa-
rages. Mais, à l’instar de ses deux
jeunes équipiers, il a surtout retrou-
vé la confiance, insufflée par le nou-
veau coach, Besnik Hasi.
Sous John van den Brom, guère
enclin à lui accorder finalement un
crédit plus important que son pré-
décesseur Ariel Jacobs, Praet sem-
blait se cantonner dans la peau d’un
éternel espoir. Sous le technicien
kosovar, il a pris une dimension
supplémentaire, à gauche et, depuis
quelques semaines, dans une posi-
tion plus axiale.
Une envergure
européenne
Cette saison, Anderlecht a retrou-
vé un rang plus digne sur la scène
européenne, en quittant la Ligue
des champions avec tous les hon-
neurs. Auteur d’un but et de deux
assists, Praet y a joué un rôle ma-
jeur. « Je ne trouverais pas logique
que Dennis n’obtienne pas ce Soulier
d’Or, juge son équipier, Silvio Proto.
Qui d’autre que lui a brillé en Ligue
des champions en Belgique ? »
Praet semble en tout cas y avoir
déjà gagné une stature internatio-
nale. Après s’être attiré les compli-
ments des coachs Arsène Wenger
(Arsenal) et Jürgen Klopp (Dort-
mund), le Belge susciterait l’intérêt
très concret de la Juventus. Même le
sélectionneur Marc Wilmots, pour-
tant peu illusionné par les talents de
la Pro League, lui a accordé les hon-
neurs d’une première cape, en no-
vembre dernier contre l’Islande. Si,
officiellement, le Louvaniste (sous
contrat jusqu’en 2017, il devrait ter-
miner la saison au parc Astrid), son
horizon devrait très prochainement
se détourner de Saint-Guidon.
Un artiste qui sait re-
trousser ses manches
Lorsqu’il arriva à Neerpede, au
terme d’une formation entamée à
Louvain et peaufinée à Genk, Praet
avait dans le dos, davantage qu’un
entraîneur de Charlton Athle-
tics, le club de D2 anglaise
appartenant à Roland Dûcha-
telet, le président du Stan-
numéro floqué, l’étiquette d’un véri-
table no10 dans la grande tradition
mauve. Aussi, la déception fut-elle
dard. Luzon remplace Bob
Peeters, limogé dimanche
suite aux mauvais résultats.
sans doute à la hauteur des attentes. Luzon a signé jusqu’en juin
et certains lui reprochent encore de 2016. David Martane, son
ne pas influencer assez le cours du adjoint et traducteur, reste
jeu, de ne pas exiger le ballon par contre à Sclessin, où il a
comme peut le faire un Defour dans encore un contrat d’un an à
son équipe ou un Vazquez à Bruges. honorer. (E.Px.)
Cependant, s’il crève moins
l’écran, c’est aussi parce que BASKET
son coach lui impose par- Ostende reçoit Rytas
fois des tâches plus Vainqueur en démonstration à
ingrates. Long- Séville de son premier match
temps, il a du Last 32 de l’Eurocoupe, Os-
dû ar- tende dispute la tête de sa
penter poule au club lituanien de Ry-
le flanc tas Vilnius qu’il reçoit ce mer-
gauche. Mais, même re- credi à 20h30. (S.Dr.)
positionné dans l’axe, on le voit ré- Mons échoue sur le fil
gulièrement chasser le cuir ou tacler Mons est passé à un cheveu de
son opposant. Au risque parfois d’y l’exploit pour son match d’ou-
laisser une trop grande énergie. verture du 2e tour de l’Euro-
challenge (Top 16). Opposés à
Des stats la grosse pointure du groupe L,
l’équipe russe de Krasnoyarsk,
qui s’améliorent les Hennuyers n’ont été battus
Longtemps, le principal grief for- que 71-74. Toujours dans le
mulé à son encontre concernait ses Dennis Praet a trouvé, groupe L, Anvers s’est incliné
statistiques, qui n’étaient pas vrai- en Besnik Hasi, 89-79 sur le parquet des Turcs
ment celles d’un no 10. En 37 matchs un entraîneur qui de Trabzon, tandis que dans le
de Pro League au cours de l’année utilise au mieux groupe I, Alost a été nettement
2014, Praet n’a d’ailleurs marqué ses capacités. battu 93-60 par les Roumains
qu’à 7 reprises, tout en distillant © NICO VEREECKEN/PHOTONEWS.
d’Energia Tg-Jiu. Les deux pre-
quand même 11 passes décisives. miers de chaque groupe seront
« Je devrais peut-être me montrer qualifiés pour les quarts de fi-
plus égoïste », déclara-t-il. Les nale.
choses se sont améliorées à la fin de
l’année 2014 puisque 5 de ces 7 buts CYCLISME
ont été inscrits dans le dernier mois Nibali disputera
de compétition domestique, dont le Dauphiné avant le Tour
un contre le FC Bruges fin novem- L’Italien Vincenzo Nibali, vain-
bre. ■ queur du Tour de France 2014,
V.Lo. courra le Dauphiné en juin
avant de tenter de gagner le
mois suivant une deuxième

« C’est métro-boulot-dodo ; enfin non, retire “dodo”… » Fin de la récréation pour Nuyens
fois la Grande Boucle. Le Sici-
lien a également inscrit à son
calendrier les classiques ar-
dennaises (Amstel Gold Race,
Flèche Wallonne, Liège-Bas-
DAKAR Pas facile tous les jours de se faire la malle chez les motards CYCLISME Sans contrat, le « Professeur » arrête sa carrière, à 34 ans togne-Liège) puis un long
stage d’entraînement en mai.
bichonner la machine pendant d’humilité. Vécue en solitaire, je ne pourrais plus l’envisager e 20 décembre dernier, sur nove, il remboursa en un éclair la broglio des responsabilités reje-
CALAMA
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ne chaleur suffocante, et
que le pilote se repose… « C’est
vrai qu’une certaine forme de
c’est vrai. D’ailleurs, je m’efforce
de ne pas regarder les autres qui
autrement, explique à son tour
Pierre Cherpin. Ce n’est pas plus
LA COURSE
L son compte twitter @Nick-
Nuyens, l’Anversois indiquait en
confiance que lui avait accordée le
manager de Saxo (aujourd’hui
tées sur les uns et les autres, il par-
vint à s’extraire, miraculeusement.
FICHE D’IDENTITÉ En conséquence, l’Italien
d’Astana fera l’impasse,

U une poussière bien collante

qui, soulevée par un vent soute-
nu, s’insinue insidieusement
partout, forçant la grande majo-
rité des suiveurs (prévoyants) à
enfiler « buff » et masque de
ski ! Bienvenue à Calama, der-
nière étape chilienne, avant que
les rescapés du Dakar ne re-
passent la Cordillère des Andes,
mercredi, en direction de Salta,
et ne retrouvent l’Argentine où
s’achèvera le rallye samedi.
Pour les concurrents de la ca-
tégorie « malle-motos », le rituel
est désormais bien en place. Ar-
rivée au compte-gouttes tard le
soir au bivouac, plateau-repas
ou le plus souvent une simple
ration avalée en vitesse, douche
(facultative), et puis mécanique
sur la machine. Dans un silence
inquiétant… « Ils sont crevés et
ne prennent pas vraiment le
temps de se raconter leur jour-
née », observe Mathieu Mar-
chand, qui dirige avec 5 autres
gars cette catégorie qui est sans
aucun doute la plus extrême de
l’épreuve : disputer la course à
moto (un quad était aussi au
départ, mais il a abandonné)
avec pour seule « assistance »
une malle transportée de bi-
vouac en bivouac par l’organisa-
tion ; mais pas de mécano pour
connivence s’installe entre nous
tous au gré du rallye, mais ce
n’est pas une famille qui se re-
trouve tous les soirs. Les gars
sont là pour aller au bout. Alors
ils se filent un coup de main ou
un outil bien sûr, mais ils ne
sont pas là pour faire la fête ou
entrer en communion tous les
soirs. Ce n’est pas une bande de
potes qui font le Dakar. Ce sont
des gars qui le font différem-
ment. »
Et de fait, alors que cette caté-
gorie a perdu pas mal de
« clients » par rapport à
En malle-motos, il n’y a pas de mécano pour bichonner
la machine pendant que le pilote se repose…
l’époque africaine – bon nombre
de pilotes amateurs préfèrent
désormais se regrouper et louer
les services d’un team –, ce sont
surtout quelques vieux briscards
qui s’y retrouvent : 17 cette an-
née. Chacun pour soi. « « The
older I get, the faster I am »
(NDLR : plus je vieillis, plus je
roule vite), se marre Albert Hin-
tenaus, un Sud-Africain de 47
ans. « Dans mon autre vie, j’ai
14 employés qui travaillent sous
mes ordres. Mais pendant deux
semaines au moins, tout est de
ma faute ! Une bonne leçon
sont autour de moi. Je l’ai fait
avec un gars, et il est à l’hôpital
aujourd’hui. Ca ne sert à rien,
on a déjà assez de trucs à faire
comme ça, et de soucis à gérer
pour ne pas commencer à s’occu-
per des autres… »
Des durs, ces « malles-mo-
tos »… Plus loin, Pierre Cherpin
(46 ans) bricole sa machine avec
la complicité d’un pote… un peu
là malgré lui. « J’ai été au bout
de mes forces dans la fameuse
étape dévastatrice du deuxième
jour, conte Frédéric Millet (49
ans). J’en suis sorti, mais deux
jours plus tard, j’ai payé l’addi-
tion. J’étais mort, incapable de
sortir des dunes de Copiapo.
Alors j’ai renoncé. C’était ma
deuxième tentative en “malles”,
et mon deuxième échec. Avant
de remonter en France, j’ai alors
préféré un peu aider Pierre, ça
me change les idées. »
Frédéric s’interrompt : son
pote nordiste ne s’en sort mani-
festement pas trop avec cette
foutue clef supposée lui per-
mettre de faire la vidange sur sa
KTM… « C’est mon troisième
Dakar, le deuxième en malle, et
dur, c’est simplement une ques-
tion d’état d’esprit. Ne me de-
mandez pas mon classement, je
ne l’ai même pas regardé depuis
le début de l’épreuve. Moi, je suis
ici pour arriver au bout, point
barre. Et rouler prudemment. Ce
sont deux semaines pendant les-
quelles je suis tourné vers moi.
J’apprends à me connaître. Si
c’est trop dur ? Attends, je ne
vais pas préparer ce truc pen-
dant 6 mois et y consacrer plu-
sieurs dizaines de milliers d’eu-
ros pour faire une promenade
de santé. Je ne suis pas venu ici
pour grimper un col, j’en veux
quatre par jour : je veux en ba-
ver ! Je sais qu’il faut aussi une
grosse part de bol pour arriver
au bout, mais je mets toutes les
chances de mon côté en étant
hyper-prudent. Et puis le soir,
j’ai mon petit cérémonial : je
mange d’abord, pour bien avoir
le temps de digérer, et puis je me
mets sur la bécane. La douche, je
vois si elle ne me coûte pas trop
de temps de sommeil, car après,
je jette encore un coup d’œil au
road-book du lendemain. Fina-
lement, le Dakar, quand on
l’aborde bien, c’est métro-boulot-
dodo ; enfin, retire dodo quand
même… » ■
THIERRY WILMOTTE
Toyota se perd
Alors qu’ils ne pointaient
qu’à 8 et 18 minutes de
Nasser Al Attiyah (Mini) au
moment d’aborder cette
deuxième semaine de
course, De Villiers et Alrajhi
semblaient en mesure de
bousculer le pilote Mini. Las,
ils ont plutôt perdu du ter-
rain suite à des erreurs de
navigation pendant cette
étape menant à Calama.
« Cette erreur nous coûte la
victoire !, disait, résigné, le
Sud-Africain De Villiers.
C’est fini pour nous. » Même
s’il a laissé la victoire
d’étape à son équipier Roma,
Nasser Al Attiyah compte 23
et 39 minutes d’avance sur
les pilotes Toyota.
Chez les motards, Helder
Rodrigues a gagné l’étape,
mais c’est Gonçalves qui a
fait la bonne opération en
reprenant près de 4 minutes
à Coma, et en se rappro-
chant ainsi à 5mn28 du
leader. « J’ai fait une erreur de
navigation au début, et j’ai dû
attaquer ensuite pour ne pas
perdre trop de temps », expli-
quait Coma. Vainqueur lundi,
le Chilien Quintanilla a per-
du le contact, suite à une
erreur de navigation. Il est à
26mn52 de Coma. (T. W.)
quelques signes, forcément : « Je
discute encore avec une équipe et,
si c’est non, j’arrête. » Mardi en fin
d’après-midi de ce 13 janvier
maussade, à Heist-op-den-Berg, le
« Professeur » a rendu les armes,
conscient que sa situation ne l’au-
torisait plus à poursuivre au sein
d’une équipe de haut rang. Issu de
la génération dorée, celle de 2003
avec Boonen, Gilbert, Vansumme-
ren et compagnie, Nuyens n’avait
plus eu droit aux faveurs d’un pal-
Nick Nuyens ne s’est jamais remis d’une fracture
de la hanche à Paris-Nice en 2012
marès depuis son succès au Tour
des Flandres en avril 2011. Un
gouffre d’apesanteur à l’heure où
le cycliste professionnel inscrit
dans une formation WorldTour est
appelé, sinon à gagner, à prester.
Or, séduit par son franc-parler, son
intelligence et son art de rebondir,
le peloton avait toujours accordé
sa confiance à Nuyens, a fortiori
depuis sa… dernière victoire, la
plus belle de sa carrière.
C’était donc le 3 avril 2011. Son
instant magique car derrière ses
bras levés sur la ligne de Meerbeke
où, on ne le savait pas encore, le
Tour des Flandres exposait ses ori-
Le bivouac des « malles-motos », là où chacun s’occupe seul de tout peaux pour la dernière fois de sa
ce qui le concerne...© FRÉDÉRIC LE FLOCH/DPPI. majestueuse histoire au sud de Ni-
Tinkoff ), Bjarne Riis. Quelques
mois plus tôt, le Danois avait dû
accepter le départ de trois de ses
poulains les plus emblématiques,
Cancellara, Fränk et Andy Schleck
partis ouvrir la messe grand-du-
cale chez Leopard. Privé d’un cou-
reur susceptible de se classer,
même pas de gagner (!) une clas-
sique flamande, Riis put déjà
mettre son flair en avant quand
Nuyens accrocha « A Travers la
Flandre », un petit « Ronde » qui
ouvre le bal des courses flamandes
à Waregem.
Mais Nuyens toucha le Graal
quelques semaines plus tard en
coiffant Cancellara en personne au
Tour des Flandres. Le bouquet le
plus jouissif pour Riis, la perspec-
tive d’une bénédiction à vie ou
presque pour son vainqueur. Car le
plus incroyable, ce jour-là, c’est
que Nuyens n’était jamais apparu
en leader pour s’imposer à Meer-
beke. Cancellara, Chavanel, Boo-
nen et surtout Gilbert, dont on
ignorait encore ce jour-là qu’il
était dans la forme de sa vie (2011,
pour rappel) firent escorte à
Nuyens en s’attaquant tour à tour.
Et à la fin, à la toute fin, dans l’im-
Cette victoire symbolisa la ruse
de l’individu, surnommé non sans
raison « suceur de roue » par sa fa-
çon de gicler au dernier moment
sans avoir eu l’impression de don-
ner un coup de pédales en amont.
Victime d’une fracture de la
hanche à Paris-Nice (2012), ce di-
plômé en communications ne s’est
jamais remis d’une blessure prati-
quement insurmontable en cy-
clisme. Nuyens n’a connu que de
grandes équipes (Quick Step, Cofi-
dis, Rabobank, Saxo, Garmin) au
gré d’une carrière flamboyante à
ses débuts au point d’extraire des
larmes à Philippe Gilbert lors
d’une mémorable arrivée du
Grand Prix de Wallonie que
Nuyens, surnommé aussi de
« Bom van Bevel » (sa ville d’ori-
gine en province d’Anvers) avait
remporté à trois reprises. Souvent
opposé au Remoucastrien (comme
au Volk, futur Nieuwsblad),
Nuyens s’effaça ensuite, content de
son sort d’équipier de luxe ou de
leader par défaut, mais chaque fois
avec beaucoup de jugeote. L’an
dernier, une anomalie cardiaque
sans conséquence et résorbée
après une opération dirigée par le
professeur Brugada l’avait une
nouvelle fois stoppé mais il se sen-
tait, depuis, en pleine forme. ■
STÉPHANE THIRION
Nick Nuyens
Né le 5 mai 80 à Bevel (An-
vers). Ses équipes : Quick Step
(2003-2006) ; Cofidis (2007-
2008) ; Rabobank (2009-
2010) ; Saxo Bank (2011-2012)
puis Garmin (2013-1014).
25 victoires dont le Tour des
Flandres, A Travers les
Flandres, le Grand Prix de
Wallonie (3), Paris-Bruxelles, le
circuit Het Volk, Kuurne-
Bruxelles-Kuurne, une étape du
Tour de Suisse, le Tour de
Grande-Bretagne, le Ster Elek-
tro Tour et, symbolique, Putte-
Kapellen, l’épreuve de clôture
en Belgique.
Nick Nuyens a définitivement
raccroché le vélo au clou. © BELGA.
comme l’année passée, sur le
Giro, une course qu’il a gagnée
en 2013.
FOOTBALL
Australie et Corée
en quarts
L’Australie du gardien brugeois
Mat Ryan a battu Oman 4-0
mardi à Sydney lors de la 2e
journée du groupe A de la
Coupe d’Asie des nations. La
Corée du Sud ayant battu le
Koweït 1-0 à Canberra dans
l’autre rencontre du groupe,
Australiens et Sud-Coréens
sont d’ores et déjà qualifiés
pour les quarts, avant de se
rencontrer lors de la dernière
journée pour fixer la hiérar-
chie, actuellement favorable à
l’Australie, qui dispose d’une
meilleure différence de buts.
Scholz pas encore
anderlechtois
Alexander Scholz, le défenseur
danois de Lokeren, finira-t-il
par débarquer à Anderlecht ?
Certaines sources parlent de
négociations sur le point
d’aboutir. « Mais, à l’heure ac-
tuelle, il n’y a aucune raison de
parler d’avancement dans ce
dossier », assure Willy Reyn-
ders, le manager lokerenois.
(X.Th.)

* * 26 * * 27
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

28 LANÉCROLOGIE
  

Andrée DRIESMANS, Monsieur et Madame Guy et Michèle TROCMÉ-FRÉDÉRIC,

son épouse ; Madame Nany FRÉDÉRIC et Monsieur Jan LOTGERING,
Laurent et Axelle FLAGEY-VAN der KINDERE, ses enfants ;
son fils et sa belle-fille ; Catherine et Nikita, Sandrine et Denis, Béatrice,
Antoine et Quentin FLAGEY, David et Charlotte, Julien et Domizia, Mathias et Yoon-Hee, Madame Brigitte FEYS et Monsieur Alain BERGER,
Dorian FIMERI, ses petits-enfants ; sa Maman et son Papa ;
ses petits-fils ; Nicolas, Romain, Marie, Marin, Yseult, Blanche, Lucie, Madame Hafida SABIRI-BERGER
Sigrid et Laurence DELCARTE, Ludmilla, Diego, Aliocha, et Monsieur Nathan MUNTZ, ses parents de cœur ;
ses autres belles-filles ; ses arrière-petits-enfants ;
Madame et Monsieur FEYS-PINKOUS, sa Mamy et son Papy ;
Le Docteur Danielle FLAGEY-SOURIS, Et les familles apparentées
Monsieur Pierre BERGER
sa sœur ; ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de et Madame Francine BRUYERE (1), ses grands-parents ;
Isabelle et Marc HOTIMSKY-MARTIN, MADAME Les familles BERGER, FEYS, PINKOUS, DERIMIAN,
Charles et Pierre, SABIRI, MUNTZ et apparentées,
Paul MARTIN,
Nathalie MARTIN et Laurent GROSS,
Liliane FRÉDÉRIC Ses nombreux amis et amies,
Samuel et Sarah, née COECKELBERGH ont la profonde et indicible douleur de vous faire part du décès de
ses neveux et petits-neveux ; survenu à Uccle, le 8 janvier 2015, dans sa 93e année. leur enfant chérie
Richard et Lola FLAGEY,
Nina FLAGEY,
ses oncles et tantes ;
Les funérailles civiles, suivies de l’incinération au crématorium
intercommunal de Bruxelles, auront lieu le samedi 17 janvier 2015 Yaël BERGER
à 11 h 30. Maître en journalisme et communication de l’UCL
Yvette DRIESMANS, Réunion au crématorium à 11 h 15 ancienne madriha (monitrice) de la Jeunesse Juive Laïque
et sa famille, (61 avenue du Silence à Uccle) membre du Cercle des Enfants adoptés « émulation éveil »
sa belle-sœur ;
Le présent avis tient lieu de faire-part. née à Ixelles le 29 décembre 1987
Aude et Charlemagne, et décédée à Forest le 5 janvier 2015.
92310 Sèvres (France) - 4 rue Ernest Renan
ainsi que Danièle, Claire, Tali, Tania et Sophie, Christine et La cérémonie d’Adieu sera célébrée
1040 Bruxelles - 31 avenue Vandersmissen
Jean-Pierre, Zigi et Vania, Charlotte, Anne et Pipo, Fernand le vendredi 16 janvier 2015 à 10 heures.
et Pauline, Fabrice, Harold, Pierre, Colette, Gisèle et Marcel, P. F. Lefevre et Fils. 02/374.53.26 - 02/375.08.06.
Peter and Mary, Patrick, Brigitte, Stani et Gérard, Réunion au cimetière de Schaerbeek,
ses amis ;
 soyez à l’entrée du cimetière à 9 h 45,
début de la cérémonie à 10 heures
Pourra BARANCO Rue d’Evere, 4, 1140 Bruxelles.
qui lui fut dévouée durant plus de trente-cinq ans,
Après la cérémonie, nous vous accueillerons au Centre
ont la tristesse de faire part du décès de Communautaire Laïque Juif pour une communion fraternelle
(rue Hôtel des Monnaies, 52, 1060 Bruxelles).
Jean-Eugène FLAGEY Ses Amis, Le carré juif se trouve tout au fond du cimetière où un parking
Avocat au Barreau de Bruxelles ont la profonde tristesse de faire part du décès de est accessible.
Ancien membre du Conseil de l’Ordre Ni fleurs, ni couronnes.
Chevalier de l’Ordre de Léopold MONSIEUR
Ceux qui voudront manifester leur sympathie peuvent faire un
Titulaire de la Croix d’honneur autrichienne des Sciences et de l’Art
né à Etterbeek le 14 octobre 1932
Robert ELST don à un des organismes suivants :
et décédé à Uccle le 8 janvier 2015. Professeur honoraire de Pédagogie à l’Ecole Normale Charles BULS BE49 3100 0323 8371
Membre de la R 8 L8 Amitié Victor Bohet (En faveur des enfants défavorisés de la JJL-mention :
Les funérailles auront lieu au crématorium de Bruxelles, pour le souvenir de Yaël).
le vendredi 16 janvier 2015 à 10 heures. Veuf de Gisèle COLINET
BE37 0000 0000 2828 ( OXFAM solidarité-mention :
Réunion au crématorium né à Forest le 26 janvier 1924 pour le souvenir de Yaël BERGER).
(61 avenue du Silence à 1180 Uccle) et décédé à Jette le 12 janvier 2015,
fidèle à ses convictions philosophiques. BE53 0682 1685 5853 (MODUS-mention :
Le présent avis tient lieu de faire-part. pour le souvenir de Yaël).
« Le Château d’eau », rue du Château d’Eau, 28 à 1180 Bruxelles La crémation et la dispersion des cendres auront lieu
le vendredi 16 janvier 2015 à 9 h 30. Avenue Mutsaard, 72/6 1020 Bruxelles.
Boulevard Machtens, 55/3 1080 Bruxelles.
Réunion au crématorium à 9 h 15.
(avenue du Silence à Uccle-Calevoet)

Le présent avis tient lieu de faire-part .


« On ne voit bien qu’avec le cœur Condoléances :

l’essentiel est invisible pour les yeux » Marianne DUFOUR, 1860 Meise, Keizerinlaan, 42. In memoriam Marcel Xhaufflaire

Antoine de Saint-Exupéry agitateur de pensées sonores, poétiques, politiques,
cofondateur du Courrier 1030, Crayon libre,
Paul DOUTREPONT, son époux ; membre fondateur de Radio Panik,
de l’Atelier de Création Sonore et Radiophonique,
Philippe DOUTREPONT
Marc DOUTREPONT et sa compagne Agnès GUIGNARD, auteur, plasticien,
Anne-Françoise DOUTREPONT, compagnon de nos vies communautaires.
Dominique DOUTREPONT, ses enfants ;
Marie DOUTREPONT
et son compagnon Arnaud LEFEBVRE,
Virginie DOUTREPONT,
Marcel XHAUFFLAIRE
Thomas DOUTREPONT, a rejoint l’Ether ce vendredi 9 janvier 2015.
Matthew LUNT,
Alexandre LUNT, ses petits-enfants ;
Béatrice, Bernadette, Brigitte, Carmelo, Christine, Francine,
Ses belles-sœurs, ses neveux et nièces, ses fi lleuls, Lise, Madeleine, Marco, Matthieu, Micheline, Martine,
vous font part avec émotion du décès de Nathalie, Patrick, Pierre, Sylvain, Tamara, Véronique,
MADAME ses amis ;
Pierre et Jean, ses frères ;
Paul DOUTREPONT vous convient, en sa mémoire, à une cérémonie d’adieu
née Françoise FARCY le vendredi 16 janvier 2015 à 13 heures
à Bruxelles le 26 février 1931 à l’ancien Temple Antoiniste, 29 rue Jacques Rayé à 1030 Bruxelles.
et décédée à Woluwe-Saint-Lambert le 12 janvier 2015, Nous vous accueillerons dès 12 h 30.
entourée de l’amour des siens
et réconfortée par le sacrement des malades, au terme d’un long La Seutinoise, rue Seutin 27 - 1030 Bruxelles
combat contre la maladie vécu avec courage et foi dans la vie. Contact téléphonique Pierre Ribo 0497/574.496
Rue Jean Paquotstraat, 66 - 1050 Bruxelles Fun. Wyns, Bruxelles - Tél. 02/538.15.60
La messe d’action de grâce, suivie de l’inhumation au cimetière En face de l’Hopital d’Ixelles
de Woluwe-Saint-Pierre, sera célébrée le vendredi 16 janvier 2015 www.funerailles-bouvy.be
à 11 heures à l’église Sainte-Alix à Woluwe-Saint-Pierre.
info@funerailles-bouvy.be
Réunion à l’église. 

Si vous voulez manifester votre sympathie, nous vous
proposons de faire un don à l’asbl « Solidaritas-CREB » au compte « Vous me manquez déjà. »
Nous avons la grande tristesse d’annoncer le décès de
BE12 3101 8019 7592 avec la mention : « En souvenir de Françoise ». Joseph
Avenue Van Sever, 88/41, 1970 Wezembeek-Oppem. Roma CHWAT
veuve HERSCOVICI
Elisabeth, sa patiente fiancée bien-aimée ;
née le 16 décembre 1919 et décédée à Uccle le 11 janvier 2015.

Myriam et Dominique, ses enfants chéris ;
La crémation aura lieu ce jeudi 15 janvier au Crématorium
Ilan, Eva, ses petits-enfants adorés ;
d’Uccle, 61, rue du Silence à 9 h 30.
Madame Claire LEMAÎTRE, Salvator et Jo, leurs enfants et petits-enfants,
Elle rejoindra ce même jour à 14 h 30 son mari Simon
Didier et Christine NIBELLE - HAMMARQVIST ses frère, belle-sœur, neveux et nièces ;
HERSCOVICI dans le caveau familial, cimetière d’Uccle, avenue
et leurs enfants, vous font part avec tristesse du passage à l’Orient éternel de
de la Chênaie, pelouse 21.
Nathalie NIBELLE et ses enfants,
Frédéric NIBELLE, Le présent avis tient lieu de faire-part. MONSIEUR
ses enfants ;
Ses neveux et nièces,

Joseph NAY
Les familles NIBELLE et apparentées né à Jemappes le 19 octobre 1938
et décédé à Mons le 13 janvier 2015,
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de fidèle à ses convictions philosophiques.
MONSIEUR Les funérailles, suivies de l’incinération, auront lieu au
Ses frères et sœurs ont la tristesse de faire part du décès de crématorium de Mons ce vendredi 16 janvier 2015 à 16 heures.
Pierre NIBELLE MONSIEUR Réunion au crématorium, 7000 Mons, chemin de l’Oasis, 2.
né à Etterbeek le 5 juillet 1939
et décédé à Saint-Gilles le 10 janvier 2015. Bruno BOSMANS Les personnes qui désirent rendre un dernier hommage au
défunt pourront se recueillir au funérarium Borgno, 7000 Mons,
La liturgie des funérailles avec eucharistie, suivie de né à Anvers le 2 juillet 1955 rue des Arquebusiers, 2, entrée par l’avenue d’Hyon, ces mercredi
l’incinération au crématorium intercommunal de Bruxelles et de et y décédé le 9 janvier 2015. 14 et jeudi 15 janvier de 17 heures à 19 heures.
la dispersion des cendres au cimetière de Saint-Gilles à Uccle- Ni fleurs, ni couronnes, si vous le voulez, vous pouvez
La cérémonie d’adieu, suivie de l’inhumation au cimetière
Calevoet, sera célébrée en l’église Notre-Dame de l’Annonciation témoigner de votre sympathie par un don à la maison
d’Ekeren, aura lieu le samedi 17 janvier 2015 à 11 heures
(place Georges Brugmann à 1050 Ixelles), le vendredi maternelle « L’Espoir » à 7033 Cuesmes sur le compte IBAN
en l’église Onze-Lieve-Vrouw van Gedurige Bijstand
16 janvier 2015 à 11 heures. BE04 0011 8250 1031 BIC : GEBABEBB avec la mention
à Ekeren-Mariaburg.
Réunion à l’église à 10 h 45. « En souvenir de Joseph ».
Réunion à l’église, Van de Weyngaertplein à Ekeren-Mariaburg,
Cet avis tient lieu de faire-part. à partir de 10 h 40. Le présent avis tient lieu de faire-part.
Condoléances : www.enaos.net Condoléances : Uitvaartverzorging Geenen t. a. v. Fam. Bosmans Joseph tient à remercier la formidable équipe du service
Accès direct : 247-20150110 Kapelsesteenweg 563 - 2180 Ekeren oncologique de l’Hôpital Ambroise-Paré à Mons.
Funérailles P. J. CAMPENS. Sprl - Tél: 02/537.61.36. Pompes Funèbres Geenen - Tél. 03 664 27 04 Funérailles Borgno, Mons. 065/33.63.18.
Déposez vos condoléances sur www. funéraillesborgno. be.

28
 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

BRUXELLES 29

Woluwe va revendre
le centre de mer Joli-Bois
FINANCES « Nous avons déjà reçu des offres », affirme Olivier Maingain
La commune se séparer du Centre Joli-Bois, de se rendre à la montagne ». Les WATERMAEL-BOITSFORT
niché dans la station du Coq. classes vertes car la commune
souhaite se séparer « La décision est prise, nous ven- possède encore la ferme du Vieux

de sa propriété, au Coq.
Le fruit de la vente
doit notamment servir
à renforcer l’offre
de bâtiments scolaires.
© D.R.
dons le Centre Joli-Bois », in- Genappe. « Qui nous coûte beau-
dique le bourgmestre Olivier coup moins cher et dont nous ne
Maingain. Qui met en avant des voulons pas nous séparer ».
raisons budgétaires pour justifier Quant aux seniors… Le centre
ce choix. « Comme les autres de mer est vétuste, ne possède
communes, nous avons des pas d’ascenseurs et les sanitaires
contraintes budgétaires encore ne sont pas en bon état. « Nous
renforcées par l’exclusion des constatons d’ailleurs une baisse

D
u côté de l’opposition
ecolo, on sentait poindre
la nouvelle depuis plu-
sieurs semaines. En décembre
dernier, le conseiller Bernard Ide
avait d’ailleurs interpellé le col-
lège à ce sujet. « J’avais appris
que la commune souhaitait
mettre le centre de mer en vente,
ce que je trouvais scandaleux car
outre les jeunes qui s’y rendent,
on y accueille également les per-
sonnes âgées aux moyens limités,
seule occasion pour elles de béné-
ficier de vacances dans un cadre
agréable. Le collège a alors préci-
sé que la question serait débattue
lors de l’élaboration du budget
mais que rien n’était confirmé ».
C’est désormais chose faite : la
commune a bel et bien décidé de
chômeurs, ou la réduction des
moyens fédéraux alloués à la
zone de police ». Sans oublier une
spécificité plus locale. « Dans le
cadre de la 6e réforme de l’Etat,
nous avons dû céder le Centre de
revalidation gériatrique à l’hôpi-
tal Erasme ». A la clé, une perte
d’1,5 million d’euros pour la com-
mune. « Car ce centre nous per-
mettait de fiancer une partie des
activités proposées par notre
CPAS et remboursées par l’In-
ami ».
Autre constat : la nécessité
d’augmenter l’offre de bâtiments
scolaires. « Dès 2015, nous avons
d’ailleurs deux projets en ce sens
pour un montant de 15 millions
d’euros », précise encore Olivier
Maingain.
Le Centre Joli-Bois au Coq accueillait notamment les enfants
de 4e primaire des écoles communales et libres. © D.R.
Bref, il faut donc impérative-
ment trouver des sous . La com-
mune a ainsi décidé de faire l’in-
ventaire de son patrimoine. Bi-
lan ? Un mauvais bulletin pour
Joli-Bois. « Pour le remettre en
état, nous devrions investir entre
500 et 700.000 euros. On ne peut
pas tout faire, poursuit le
mayeur. Chaque année les classes
de mer nous coûtent 600.000 eu-
ros. Nous sommes d’ailleurs la
seule commune, tous réseaux
d’enseignement confondus, à
soutenir financièrement des
classes de mer, vertes mais aussi
à la neige ». Ces deux dernières
n’étant pas menacées. « La neige
car certains enfants n’auraient
sans doute pas d’autres occasions
de fréquentation d’année en an-
née et ce d’autant que les offres de
vacances ont tendance à se démo- Pas de client
cratiser ». La commune planche pour Nettinne
en outre sur une formule d’ac-
compagnement. « Comme la Depuis juin, le domaine de
possibilité de louer un espace Nettinne n’accueille plus les
dans un autre centre de va- enfants boitsfortois pour
leurs classes vertes. Le do-
cances ».
maine d’abord estimé à 1,8
Un sérieux écueil est toutefois million d’euros, n’a toujours
mis en avant par les écolos. « Il pas trouvé preneur. Après un
s’agit d’un très bel endroit dans appel d’offres, la commune a
un lieu où le m2 est très cher mais désigné l’agence immobilière
il sera très difficile à vendre d’au- Viviers Properties pour gérer
tant que la commune elle-même la vente. Le domaine de 13
estime qu’il n’est pas rentable », hectares est proposé à partir
pointe Bernard Ide. Pas de quoi de 990.000 euros. Depuis la
ébranler le bourgmestre. « Nous mi-décembre, aucune offre
avons déjà reçu des offres », n’est arrivée jusqu’à Boits-
conclut-il. ■ fort.
PATRICE LEPRINCE V.LH.

LESBRÈVES 

Le quartier de la Chasse évacué

question d’un recours aux forces
armées dans le cadre précis de
ce type de surveillance. (b)
e quartier de la Chasse, à Etterbeek a été bouclé par les

L forces de l’ordre, lundi peu avant 8 heures, après qu’un

inconnu a déposé une valise devant un abribus et crié :
« dégagez, ça va exploser ! ». « Nous n’avons pas voulu prendre de
AUDERGHEM
Pas d’école pour les élèves
du Pré des Agneaux
risques », indique le bourgmestre Vincent De Wolf (MR). Un péri- Depuis mercredi dernier, la cen-
mètre de sécurité a été établi et près de 200 personnes ont été taine de bambins de la section
évacuées vers le centre sportif de la rue des Champs. Peu après 9 maternelle de l’école Pré des
heures, le service de déminage a fait sauter la valise. Elle était Agneaux, place Pinoy à Auder-
vide. (P.Le.) ghem, était privée de chauffage.
Du coup, la direction avait de-
SÉCURITÉ drame survenu au Musée Juif de mandé aux parents de garder
La zone de police Midi Bruxelles. Selon eux, outre la leurs enfants chez eux jeudi et 
demande du renfort présence de plusieurs prisons vendredi derniers. Pendant près
Les bourgmestres de la zone de sur le territoire de la zone, les d’une semaine, les parents du3au31janvier

police de Bruxelles-Midi,
Charles Picqué, Eric Tomas et
Marc-Jean Ghyssels (Saint-
Gilles, Anderlecht, Forest) ont
adressé mardi un courrier aux
ministres de l’Intérieur et de la
Défense afin d’attirer une nou-
velle fois leur attention sur la
surcharge de travail importante
que représente, selon le niveau
transferts de détenus qui en dé-
coulent, la présence de la plus
grande gare du pays et de
quelques quartiers qui exigent
une présence et un suivi impor-
tants, la zone de police doit éga-
lement assurer la surveillance
de plusieurs institutions juives.
Ceci représente l’équivalent de
quelque 20 policiers à temps
SOLDES*
étaient prévenus chaque soir
pour le lendemain. Une garderie
avait tout de même été organi-
sée dans le réfectoire des pri-
maires. Une fuite a été détectée *www.universdusommeil.be
sous la chape de béton alors que
le système de chauffage a 10
ans. Les travaux urgents de-
vraient être réalisés rapidement
puisque la fuite se situe dans un $83,1*%(.$)</'6,11(5*(7,&/$772)/(;6&+5$0067</'(&256:,66)/(;7(038575(&$,17(5,2563$5,69,635,1*

d’alerte en vigueur, la sur-
veillance des établissements
juifs sur le territoire de la zone.
Ils l’avaient déjà fait suite au
plein par mois de la zone de po-
lice locale qui se relaient 7 jours
sur 7. Les trois bourgmestres
jugent opportun de poser la
local technique. Dès ce mercre-
di, les enfants auront de nou- BRUXELLESchausséed’Ixelles113Ǧ115Tel:02/5114658 Nosmagasinssontouverts
veau école même si une classe
restera inutilisée. (V.Lh.)
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bien-être où un nouveau “vous” vous attend. Nous vous le promettons.

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29
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
30 LATÉLÉVISIONMERCREDI
6.00 Matin Première 8.50 On
n’est pas des pigeons 9.40 En
voyage ! Express 9.50 Jardins
et loisirs 10.20 Retrouver Sara
Téléfilm de Claude d’Anna (Fr/
Belg, 2005). Avec Sophie de la
Rochefoucauld. 11.50 Télétou-
risme La momie de Mariemont
12.00 Les feux de l’amour
12.55 JT 13h 13.45 Détectives
Saccage. 14.35 Frères ennemis.
15.35 Mon père, ce rockeur
Téléfilm d’Ernie Barbarash (USA,
2010). Avec Jack Coleman, Cassi
Thomson. 17.05 En voyage !
Express St-Martin de Belleville
(2/2) 17.25 Alice Nevers, le
juge est une femme En plein
cœur. 18.30 On n’est pas des
pigeons 19.30 JT 19h30
20.25 Questions à la une
Magazine d’actualité. Présenté
par Bruno Clément.
Urgences : peut-on avoir confian-
ce ? Un diagnostic mal posé,
une attente interminable, des
médecins désagréables... un
passage aux urgences ne se
fait pas toujours dans les
meilleures conditions. Une
équipe de «Questions à la une»
s’est placée en immersion dans
treize hôpitaux pour essayer de
comprendre le fonctionnement
des services d’urgences.
Médicaments génériques : une
économie dangereuse ? En
Belgique, un médicament sur
trois délivré en pharmacie est
un médicament générique.
22.00 Pandémies, une menace
mondiale Documentaire de Fabri-
ce Papillon, Valérie Rossellini
(2014). Ebola, grippe aviaire,
sida : gros plan sur les nombreux
virus qui menacent le monde et
sur les moyens engagés pour les
soigner ou les éradiquer définiti-
vement 23.05 Nestlé, un empi-
re en Afrique 0.00 On n’est pas
des pigeons 1.05 JT 19h30 1.50
Boucle de la nuit
6.15 Au nom de la vérité 6.45
TFou 8.30 Téléshopping 9.25
Une histoire, une urgence
10.25 Au nom de la vérité
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.55 Clem Télé-
film de Joyce Buñuel (Fr, 2010).
Avec Lucie Lucas, Victoria Abril,
Jérôme Anger. 17.00 Quatre
mariages pour une lune de miel
18.00 Bienvenue au camping
19.00 Le juste prix 20.00 Jour-
nal 20.45 C’est Canteloup
20.55 Chicago Police
Department
Série. Avec Jason Beghe,
Jon Seda, Sophia Bush. La
méthode Voight (Saison 1,
épisode 1 et 2/15).
Hank Voight, un ancien de l’an-
ti-gang aux méthodes mus-
clées, est nommé à la tête de
l’unité du renseignement du 21e
District, dirigé par le coman-
dant Perry. Il est chargé de la
répression du grand banditis-
me. Le lieutenant-chef Belden,
un temps pressenti pour le
poste, rage d’avoir été écarté.
22.35 Un fils en liberté
(Saison 1, épisode 3/15).
Le groupe poursuit ses investi-
gations pour découvrir d’où
viennent les armes destinées à
tuer des policiers. Hank et ses
officiers repèrent le lieu fré-
quenté par des gangs. Pendant
ce temps, Halstead rencontre
d’anciennes connaissances.
23.20 New York Unité Spé-
ciale Série. Avec Patricia Arquet-
te, Mariska Hargitay, Danny
Pino. L’emprise de la nuit. Un
homme entame une macabre
et sanglante odyssée à travers
New York et ses environs. Le
FBI, dépassé par les événe-
ments, fait appel à l’unité spé-
ciale. 0.10 Péché de faiblesse.
1.00 Monogamie. 1.50 Nikita
Hongkong connection.
6.00 Bel RTL Info 8.45 Shop-
ping 10.20 La boutique 12.00
Top Models 12.35 Pour ou
contre 13.00 RTL info 13 heu-
res 13.40 Face à face Invités :
Zaho, Florent Mothe. 14.00
Maman par intérim Téléfilm de
Mark Jean (Can, 2011). Avec Anna
Chlumsky, Chelah Horsdal, Hazel
Atkins. 15.40 Raising Hope La
guerre des ex. 16.15 Les reines
du shopping Nouvel an 17.15 Un
dîner presque parfait Semaine
spéciale à Paris 18.30 Septante
et un 19.00 RTL info 19 heures
19.45 Coûte que coûte Le beurre
et l’argent du beurre
20.20 NCIS : Los Angeles
Série. Avec Chris O’Donnell, LL
Cool J, Linda Hunt. Un esprit
sain... (Saison 5, épisode 9/24).
Kensi est envoyée par Hetty
en mission d’infiltration dans
un centre de désintoxication
en tant que nutritionniste.
Deeks, lui aussi de la partie, se
fait passer pour un nouveau
patient du centre. Ils enquê-
tent de conserve sur le meur-
tre d’un marine, un officier de
renseignement de retour
d’Afghanistan.
21.10 Le lac gelé
(Saison 5, épisode 10/24).
Sam et Callen collaborent
avec un soldat d’élite indien
après le meurtre d’un consul-
tant du Pentagone. Leurs sen-
timents compliquent le travail
de Kensi et Deeks.
22.05 NCIS : enquêtes spécia-
les Série. Avec Mark Harmon,
Michael Weatherly, Cote de
Pablo. Le chant du cygne. Les
agents du NCIS, toujours à la
recherche du psychopathe de
Port-to-Port, découvrent un
nouveau cadavre : il semblerait
que le tueur ait infiltré leur QG.
22.55 Justified Les vieux de la
vieille. 23.50 Le journal 0.35
Jeux de nuit
6.35 Télématin 9.10 Des jours
et des vies 9.30 Amour, gloire
et beauté 9.55 C’est au pro-
gramme 10.55 Motus 11.30
Les Z’amours 12.00 Tout le
monde veut prendre sa place
13.00 Journal 14.00 Toute
une histoire 15.10 L’histoire
continue 15.40 Comment ça
va bien ! 16.50 Football
Monaco (L1)/Guingamp (L1).
Coupe de la Ligue. Quart de finale
- En direct. 18.55 N’oubliez pas
les paroles Spéciale Maestros
20.00 Journal
20.45 Accusé
Série. Avec Clémentine Célarié,
Michel Voïta. L’histoire d’Hélène
(Saison 1, épisode 1/6).
Anéantie par la mort brutale de
son fils, Hélène cherche à com-
prendre ce qu’il s’est réellement
passé cette nuit-là. Il n’a pas pu
conduire ivre, il lui avait promis,
il ne lui a jamais menti. Si la
police conclut à un banal acci-
dent de la circulation, Hélène,
est de son côté absolument
persuadée que son fils a croisé
la route d’un chauffard. Après
avoir mené discrètement l’en-
quête à l’insu de la police, elle
parvient à retrouver sa trace. Et
pour le faire avouer, elle décide
d’entrer dans sa vie pour lui
arracher des aveux. Elle est
prête à tout, même à le séduire,
pour endormir sa méfiance.
21.45 L’histoire de Laurent
(Saison 1, épisode 2/6).
Brisé par l’accident qui a laissé
sa femme handicapée, un
homme oublie sa peine dans
les bras de la kiné qu’ils ont
engagée. Cette dernière
tombe amoureuse.
22.45 Un soir à la Tour Eiffel
Talk show. Présenté par Alessan-
dra Sublet. 0.55 Bivouac 1.20
Dans la peau d’un chef Invité :
Stéphane Thoreton.
7.40 Fit Tonic 8.10 Bienvenue
chez nous 9.00 C’est vous qui
le dites 10.40 Tout le monde
veut prendre sa place 11.30
Plus belle la vie 12.00 Un gars,
un chef 12.50 Une saison au
zoo 13.25 Bienvenue chez
nous 14.10 Royal Pains En
hommage à Jack. 14.55 Un nou-
veau départ. 15.40 Heartland
Portes ouvertes. 16.25 Saisir sa
chance. 17.10 Un gars, un chef
18.10 Tout le monde veut
prendre sa place 19.00 Le 15’
19.20 Plus belle la vie 19.50
Lunettes noires et lunettes
blanches 20.00 Screen agen-
da 20.15 Typique Le test.
20.30 Les châtiments
Film d’horreur de Stephen
Hopkins (USA, 2007). Avec
Hilary Swank, David Morrissey,
Idris Elba. 1h35.
Après le meurtre de son mari
et de leur petite fille, Katherine
Winter, une professeur d’uni-
versité, consacre son énergie à
rationaliser toutes sortes de
phénomènes dits surnaturels.
Pourtant, elle se retrouve bien-
tôt confrontée à d’inexplicables
manifestations, lorsque Doug
Blackwell, instituteur dans un
petit village de Louisiane, lui
demande de lui venir en aide.
En effet, les événements étran-
ges se succèdent dans la bour-
gade où il habite. Une fois sur
place, Katherine, accompagnée
de Ben, son associé, ne peut
que constater qu’elle est
impuissante à expliquer de
manière rationnelle l’origine de
ces phénomènes. Les forces
obscures constituent même
une véritable menace pour la
sécurité de la jeune femme.
22.10 Matière grise express
Dépotoir du Pacifique 22.30 Le 12
minutes 22.50 Alors, on chan-
ge ! Magazine. 23.20 OpinionS :
FGTB 23.55 Boucle de la nuit
6.00 EuroNews 6.45 Les Dal-
ton 7.10 Nos voisins les Mar-
supilamis 8.05 Les lapins cré-
tins : invasion 8.25 Peanuts
8.35 Scooby-Doo 9.00 Quoi
de neuf, Scooby-Doo ? Le mys-
tère de la machine à mystère
9.20 Quoi de neuf docteur ?
Viva Las Vegas. 9.45 Oggy et
les cafards Le régime de Dee
Dee 10.50 Midi en France A
Chamonix 12.00 Le 12/13
12.55 Météo à la carte 13.50
Un cas pour deux Tuée au cen-
tre d’appel. 14.55 Questions au
gouvernement 16.10 Des chif-
fres et des lettres 16.50 Harry
17.30 Slam 18.10 Questions
pour un champion 19.00 Le
19/20 20.20 Plus belle la vie
20.50 Football
Lille (L1)/Nantes (L1). Présenté
par Fabien Lévêque, Jérôme
Alonzo, Daniel Lauclair. Coupe
de la Ligue. Quart de finale.
En direct.
En position délicate en cham-
pionnat, les Lillois de René
Girard comptent sur la Coupe
de la Ligue pour relancer la
machine et retrouver une
confiance qui s’est évaporée
au fil de ces dernières semai-
nes. Tombeurs de Bordeaux
au tour précédent (1-1, 6 tab
5), les Dogues, avec Rio
Mavuba et Nolan Roux,
n’auront toutefois pas la partie
facile face à des Canaris nan-
tais qui effectuent pour l’heu-
re une très belle saison et qui
ont sorti le FC Metz en 8e de
finale de la compétition (4-2
après prolongation).
22.55 Tous les buts Magazine.
Quarts de finale de la Coupe de la
Ligue. 23.30 Soir 3 0.00 Barbe-
neige et les sept petits cochons
au bois dormant 1.10 Concert
en hommage aux composi-
teurs du camp de Terezin
cl u b
7.10 Docteur La Peluche Le
jouet préféré de papa. 7.35 Les
chevaliers Tenkai Les quatre
Beag. 7.50 Pokémon 8.35 La
maison de Mickey 9.00 Le
shopping 15.30 Les Simpson
Chef de cœur. 16.00 Eolienne et
cétacé. 16.20 L’œil sur la ville.
16.45 Le mot de Moe. 17.10 Mon
voisin le Bob. 17.40 Les experts
La détenue. 18.10 Ma sorcière
bien-aimée Ne pleure plus, saule
pleureur. 18.40 Ghost Whispe-
rer, Melinda entre deux mon-
des Pour Stacy. 19.40 Les
Simpson Drôle d’héritage.
20.25 Australia
Film d’aventures de Baz Luhrmann
(Austr/USA, 2008). Avec
Nicole Kidman, Hugh Jackman,
Brandon Walters. 2h40.
En 1939, Sarah Ashley, élégante
aristocrate britannique, quitte
son pays pour rejoindre son
mari en Australie où il est deve-
nu éleveur. Elle est accueillie
par Drover, un cow-boy local,
qui se charge de la mener à la
propriété de son époux. Hélas,
sur place Sarah découvre qu’il a
été assassiné. Tout accuse King
George, un aborigène dont le
petit-fils métis, Nullah, vit sur la
propriété avec sa mère.
Cependant, Sarah découvre
que Fletcher, le contremaître,
vole le bétail, a tué son mari et
travaille en réalité pour un
puissant éleveur, Carney. Pour
éviter la faillite, Sarah et
Drover choisissent d’emmener
le troupeau à Darwin pour le
vendre à l’armée.
23.20 Profession profiler
Thriller de Renny Harlin (USA/P-
B/GB, 2005). Avec Val Kilmer,
Christian Slater. Des crimes sont
commis lors d’un entraînement
de formation d’étudiants de
l’Académie du FBI. Les jeunes
recrues doivent alors mener
l’enquête. 1.10 Casino
10.35 Il était une fois... l’Hom-
me 11.30 Chaplin & Co 11.35
Yakari 12.40 Peppa Pig 12.45
Drôles de petites bêtes 13.05
T’choupi et ses amis 13.30
Marsupilami 15.35 Mandarine
& Cow 15.40 La famille Dela-
jungle 16.55 Ninjago 17.40 La
chouette & Cie 17.45 Les lapins
crétins : invasion 18.40 Le
Dakar 19.40 Don pour «Char-
lie» 19.50 Une saison au zoo
20.45 Le point quotidien
21.05 Le premier cercle
Thriller de Laurent Tuel (Fr/Ita,
2008). Avec Jean Reno, Gaspard
Ulliel, Vahina Giocante. 1h35.
Un chef de clan d’origine armé-
nienne entend se retirer des
affaires et passer le relais à son
fils. Mais ce dernier souhaite
sortir de ce monde de violence.
22.30 Brothers Drame de
Jim Sheridan (USA, 2009). Avec
Jake Gyllenhaal, Natalie Portman.
0.10 Les amours imaginaires
Drame de et avec Xavier Dolan
(Can, 2010). Avec Niels Schneider.
15.15 Vues d’en haut 15.40
Loin du monde 16.40 Requins
non tueurs 17.35 C à dire ?!
17.50 C dans l’air 19.00 C à
vous 20.00 C à vous la suite
20.15 Entrée libre
20.35 La maison France 5
Magazine de l’art de vivre.
Présenté par Stéphane Thebaut.
Inspirer : La couleur jaune. Cette
couleur, très présente en déco-
ration, stimule la bonne
humeur et réveille les intéri-
eurs lorsqu’elle est utilisée par
petites touches. Rénover : Un
appartement dans le XVIIe arron-
dissement. Choisir : La couette de
lit. Rencontrer : Patrick Dangel.
21.40 Silence, ça pousse !
Magazine. Présenté par Noëlle
Bréham et Stéphane Marie.
22.30 C dans l’air 23.40
Entrée libre 0.00 Les routes
de l’impossible 0.50 Décolla-
ge pour l’Amérique 1.40 Notre
part animale
15.10 Baby Looney Tunes 15.20
Brico Club 15.35 Garfield & Cie
15.50 Robin des Bois 16.15 Les
supers nanas Zeta 16.40 Lou !
17.10 Les Niouzz 17.25 Mily
Miss Questions 17.35 Lassie
18.00 Grand galop 18.30
Chroniques d’en haut 18.55 En
quête de sens : Libres, ensem-
ble 19.30 JT 20.05 Les Niouzz
20.15 Matière grise express
20.30 JT 19h30
21.05 The Sunset Limited
Téléfilm de et avec Tommy Lee
Jones (USA, 2011). Avec Samuel
L Jackson. 1h30.
Un ancien prisonnier très reli-
gieux empêche un professeur
dépressif de se suicider. Les
deux hommes entament alors
une discussion métaphysique.
22.30 D6BELS Magazine. Pré-
senté par Quentin Mosimann.
Leonard Cohen - Live in Dublin.
0.25 JT 0.55 Ce jour-là Invités :
Wilfried Martens, Dominique
Roynet, Véronique De Keyser. Le
4 avril 1990, impossibilité de
régner de Baudouin
15.00 New York, section crimi-
nelle 15.40 Friends Celui qui ne
supportait pas les poupées. 16.05
Celui qui bricolait. 16.30 Celui qui
se souvient. 16.55 Gossip Girl La
princesse et la grenouille. 17.40
Mauvaise passe pour les Bass.
18.25 Urgences Réa néo nat.
19.15 Docteur Schweitzer.
20.05 S.O.S.
ma famille a besoin d’aide
Magazine de société. Présenté
par Pascal Soetens.
L’animateur Pascal Soetens
tente de venir en aide à des
familles, adultes, adolescents
ou couples en détresse.
21.15 Marie-Christine
et Pauline.
22.20 Baby Boom USA Docu-
mentaire. (3). Les premiers pas
de futurs ou jeunes parents
vers la vie de famille. 0.35 112
Unité d’urgence Premier vol.
1.00 Sixième sens.
8.30 Le journal 8.45 Le design
est partout 9.10 Echo-logis
9.30 Télétourisme 14-18, la fin
d’un monde (1/2) 10.05 Métro-
nome 11.00 Le journal 11.15
Tout le monde veut prendre sa
place 12.00 Pique-assiette
invite les chefs 12.25 C’est
dans ma nature 12.55 Ques-
tions pour un champion 13.30
Journal (RTBF) 14.00 Paul et
ses femmes Téléfilm d’Elisabeth
Rappeneau (Fr, 2007). Avec
Wladimir Yordanoff, Barbara
Schulz. 15.30 Peuples du
monde 16.00 Métronome
17.00 Le point 17.50 Post
scriptum Les «Heures de Petau»,
la magnificience d’un livre d’heu-
res 18.00 64’, le monde en
français Invités : Pascal Boniface,
Gilles Gauthier. Grand angle : le
monde arabe au centre du monde
18.50 L’invité 19.05 Acoustic
Invités : Louis Delort, The She-
perds. 19.35 Tout le monde
veut prendre sa place 20.20
Les aventuriers de l’extrême
20.30 Journal (France 2)
21.00 Tango negro
Documentaire de Dom Pedro
(2011).
Par la voix du pianiste argentin
Juan Carlos Caceres, le réali-
sateur Dom Pedro dévoile la
profondeur des empreintes
africaines du tango.
22.35 Le journal du Dakar
22.45 Journal (RTS) 23.20
Mémoires vives Série. Avec
Marie-Thérèse Fortin, Albert Mil-
laire, Gilles Renaud. Claire s’in-
quiète du comportement inha-
bituel d’Antoine, en se deman-
dant qui peut bien être la per-
sonne qu’il recherche avant tant
d’ardeur. 0.50 Le journal Afri-
que 1.05 Sud, côté court «21»,
de Marina Niava 1.35 Infrarouge,
le débat RTS Carnage à «Charlie
Hebdo» : quelles conséquences ?
15.35 Les Marseillais à Can-
cún 16.10 Hollywood Girls,
une nouvelle vie en Californie
Ce n’est pas l’envie qui manque.
16.40 Un dîner presque par-
fait A Bordeaux 17.50 Teen
Wolf La marque. 18.35 Les
Marseillais à Cancún 19.20
Touche pas à mon poste !
21.05 Girls and Sex
Comédie de Dennis Gansel (All,
2001). Avec Diana Amft, Karoline
Herfurth, Felicitas Woll. 1h30.
Trois adolescentes profitent
de l’été pour faire la fête sans
arrêt et tenter d’atteindre
enfin le grand orgasme dont
elles rêvent depuis longtemps.
22.40 Touche pas à mon poste !
Divertissement. Présenté par Cyril
Hanouna, avec la participation de
Gyselle Soares, Emmanuel
Maubert, Bruno Roger-Petit, Chan-
tal Ladesou, La Fouine, Isabelle
Morini-Bosc, Jean-Michel Maire,
Valérie Benaïm, Julien Courbet,
Thierry Moreau, Jean-Luc Lemoi-
ne, Enora Malagré, Camille Com-
bal… 0.25 Shopping
13.35 Alice Nevers, le juge est
une femme La loi du marché
Téléfilm de Joyce Buñuel (Fr,
2005). Avec Marine Delterme,
Michel Aumont. 15.15 Alice
Nevers, le juge est une femme
Deux épisodes.17.00 Section de
recherches Les chasseurs. 17.55
Randonnée mortelle. 18.50
Monk Monk et le livreur de jour-
naux. 19.50 Monk fait du cinéma.
20.50 Section de recherches
Série. Avec Delphine Serina, Xavier
Deluc, Virginie Caliari. Sortie de
piste (Saison 5, épisode 10/14).
Un jeune espoir de la course
automobile a été assassiné.
21.40 Cœur de pierre
(Saison 5, épisode 11/14).
22.35 Section de recherches
Série. Avec Féodor Atkine, Xavier
Deluc, Virginie Caliari. Pas de
deux. 23.30 Morsures secrètes.
0.25 Le haras. 1.25 Paris enquê-
tes criminelles Addiction.
7.00 Le grand journal 7.35 Les
Guignols de l’info 7.45 Le
grand journal 8.00 Le petit
journal 8.25 30 minutes par
jour Court métrage (Belg, 2013).
8.35 Mission : retour vers le
passé Téléfilm de Jack Bender
(USA, 2013). Avec Shane McRae,
Jennifer Ferrin. 9.50 La cin-
quième saison Drame de Peter
Brosens et Jessica Woodworth
(Fr/Belg/P-B, 2012). Avec Sam
Louwyck, Damien Marchal.
11.20 Philomena Drame de
Stephen Frears (GB/Fr/USA,
2013). Avec Judi Dench, Steve
Coogan. 12.55 La voleuse de
livres Drame de Brian Percival
(USA/All, 2013). Avec Sophie
Nélisse, Geoffrey Rush, Ben Sch-
netzer. 15.00 La boîte à car-
toons 16.00 Houdini 18.50
Made in Groland 19.15 Le
grand journal 19.55 Les Gui-
gnols de l’info 20.05 Le grand
journal 20.25 Le petit journal
20.55 Cloud Atlas
Science-fiction d’Andy et Lana
Wachowski et Tom Tykwer (USA/
All, 2012). Avec Tom Hanks, Halle
Berry, Jim Broadbent. 2h50.
Les destins croisés de plusieurs
personnages dont les actions se
répercutent dans le passé, le
présent et le futur, sur une
période de cinq siècles : un
voyageur en bateau, une jour-
naliste, un musicien désargenté,
une clone condamnée à mort,
un éditeur anglais vaniteux et
un habitant du Pacifique.
23.45 Agents of S.H.I.E.L.D
Série. Avec Clark Gregg, Ming-
Na Wen, Chloe Bennet. Pour elle.
Coulson veut partir à la recher-
che de Marcus mais Koenig
oblige tout le monde à passer
au détecteur de mensonges
pour essayer de démasquer le
traître. 0.25 Un ennemi si pro-
che. 1.05 Salut les Terriens !
30
6.00 Voyage aux Amériques
6.30 X:enius Les phoques sont-
ils toujours en danger ? 6.55
Personne ne bouge ! Spécial
Johnny Hallyday 7.45 Fleuves
du monde 8.30 X:enius 8.55
Méthane, rêve ou cauche-
mar ? 10.30 Escapade gour-
mande 11.20 Les aventures
culinaires de Sarah Wiener
12.05 360°-GEO 12.50
X:enius Comment se forme le
goût ? 13.20 Arte journal 13.35
Le Cid Film d’aventures
d’Anthony Mann (Ita/USA,
1961). Avec Charlton Heston,
Sophia Loren, Raf Vallone. 16.25
L’énigme de «La Belle Prin-
cesse» 17.20 X:enius Peut-on
décrypter le langage des ani-
maux ? 17.45 Voyage aux
Amériques 18.15 Les couleurs
du Maroc 19.00 Les trésors de
l’Asie du Sud-Est 19.45 Arte
journal 20.05 28 minutes
20.50 Bancs publics
(Versailles rive droite)
Comédie de et avec Bruno
Podalydès (Fr, 2009). Avec
Florence Muller, Chantal Lauby,
Pierre Arditi. 1h50.
Un homme, osant afficher sa
solitude sur les murs de son
immeuble, suscite la curiosité
de tout son quartier, et en
particulier de Lucie, une
secrétaire. La jeune femme
décide de le retrouver avec
l’aide de ses collègues.
22.40 Quai des Belges
Magazine. Présenté par Hadja Lah-
bib. Canal Molenbeek. Canal
Molenbeek. Pendant 18 mois,
Philippe Cornet a filmé la vie de
quartier à Molenbeek, particuliè-
rement riche en initiatives cultu-
relles et sociales. Sucre, venin et
fleur d’oranger. Our Generation.
Rencontre avec l’auteur, compo-
siteur et chanteur Mohamed
Mesbahi. 0.20 Les héritiers 1.15
L’Italie, aimez-la ou quittez-la
13.00 Het Journaal 13.30
één Iedereen beroemd 13.50
Thuis 14.15 Wild Britain With Ray
Mears 14.40 Villa politica 16.10 Hos-
tages 16.55 Clips 17.10 James
Martin’s Champagne 17.35 Buren
18.00 Het Journaal 18.15 Dagelijkse
kost 18.30 Blokken 19.00 Het Jour-
naal 19.40 Iedereen beroemd 20.10
Thuis 20.35 Luchthaven 24/7 21.05
Ook getest op mensen 21.50 Bart &
Siska 22.35 Het Journaal 22.50 Hos-
tages 23.40 Dagelijkse kost 23.55
Iedereen beroemd 0.15 Journaallus
12.50 En daarmee
Ketnet basta ! 13.20 De mooiste
sprookjes van Grimm 14.20 Masha
en de beer 14.40 Musti 14.50 Nellie
& Cezar 15.00 Pieter konijn 15.10
Mike de ridder 15.20 Kleine Eins-
teins 15.40 Tip de Muis 15.50 De
wereld rond met Kaatje 16.00 De
Smurfen 16.25 Prinsessia 16.40
Samson & Gert Winterpret 16.55
Mega Mindy 17.20 Andy’s Dino
Avonturen 17.35 Super 4 17.45
Ghost Rockers 18.00 Karrewiet
18.10 Ghost Rockers 18.25 Klaslo-
kaal Abnormaal 18.45 Oma en
Oma 18.55 Karrewiet 19.05 Loulou
de Montmartre 19.35 Robin Hood
19.50 Shaun het schaap
9.00 Terzake 9.35 Reyers
Canvas laat 10.20 Winterbeel-
den 12.30 Rolkrant 18.15 Memotv
19.15 Het voordeel van de twijfel
20.00 Terzake 20.40 De wilde keu-
ken 21.05 Land in de kering 21.30
Australia with Simon Reeve 22.30
Reyers laat 23.10 Scott & Bailey
23.55 Canvaslus
16.15 America’s Funniest
VTM Home Videos 16.40 David
17.10 Home and Away 17.45 VTM
Nieuws 18.00 De Keuken van Sofie
18.20 Valkuil 19.00 VTM Nieuws
19.55 Familie 20.35 Tegen de Ster-
ren Op 21.20 De Gouden Schoen
2014 22.45 Telefacts Laat 23.30
Valkuil 0.05 House, M.D.
18.05 How I Met Your
2BE Mother 18.30 The Simp-
sons 19.25 The Middle 19.50 Modern
Family 20.15 The Big Bang Theory
20.35 The Negotiator Policier
de F Gary Gray (All/USA, 1998).
VO. Avec Samuel L Jackson. 23.15
The Legend of Lucy Keyes Télé-
film de John Stimpson (USA,
2006). VO. Avec Julie Delpy.
17.05 Mike & Molly 17.30
Vier Two and a Half Men 17.55
Smakelijk ! 18.15 Cold Case 19.05
The Mentalist 20.00 Grenspolitie
20.30 Surrogates Science-fic-
tion de Jonathan Mostow (USA,
2009). VO. Avec Bruce Willis,
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veut affronter certaines
problématiques belges.
Premier sujet ?
L’intégration en Belgique
de communautés
étrangères.
« Elle est un échec »,
conclut Jean-Claude
Excellente comédie française de Defossé.
Bruno Podalydès réalisée en
2009 avec, au casting, Chantal
I
Lauby et Pierre Arditi. L’histoire l est de retour avec son
d’un homme qui suscite la cu- franc-parler légendaire, son
riosité de tout son quartier ton mi-sérieux, mi-rieur.
après avoir osé afficher sa soli- Avec de l’investigation, son ter-
tude sur les murs de son im- rain de prédilection. Et avec une
meuble. thématique, au cœur de l’actuali-
Arte, 20h50 té : l’intégration des Turcs et des
Marocains en Belgique. Dossiers
Cloud Atlas ★★★ tabous, le nouveau magazine
Adapté du roman « Cartogra- d’investigation de Jean-Claude
phie des nuages », ce film ger- Defossé débarque sur RTL-TVI,
mano-américain est sorti en le mardi 20 janvier, juste après le
2012. On y retrouve Tom Hanks JT. Et pour son grand retour sur
et Halle Berry. Avec les change- le petit écran, après avoir quitté
ments d’époques et de lieux la RTBF il y a cinq ans et effectué
successifs tout au long du film, un petit détour en politique,
gare au tournis ! Jean-Claude Defossé, 73 ans, a
enquêté pendant plusieurs mois
sur la problématique de l’inté-
gration des immigrés d’origine
turque et marocaine en Belgique.
« La thématique a été choisie
bien avant les attentats contre
Charlie Hebdo, recadre d’emblée
Stéphane Rosenblatt, directeur
de la télévision au sein de RTL
Belgium. Mais l’actualité montre
toute la pertinence de cette
problématique », poursuit-il.
Be 1, 20h55 « L’idée m’est venue lors des com-
mémorations célébrées en 2014 à
The Sunset Limited ★★ l’occasion des cinquante ans de
En 2011 Tomy Lee Jones a réali- l’immigration turque et maro-
sé ce drame en s’attribuant le caine en Belgique, appuie Jean-
rôle principal aux côtés de Sa- Claude Defossé. C’était peu
muel L. Jackson. L’histoire d’un avant les élections. Et à ce mo-
ancien détenu, profondément ment-là, tous les politiques ont
religieux qui sauve son voisin, présenté cette intégration comme
un professeur de collège dé- une réussite. Mais tout le monde
pressif, alors qu’il tente de se je-
ter sous un métro de Harlem, le
Sunset Limited.
La Trois, 21h05
Un jeu judiciaire en préparation
LES ÉMISSIONS
ÉMISSION Un concept 100 % belge qui se veut interactif
Quai des Belges ★★★
ans des Experts et de « Faites
Spécial Molenbeek avec un do-
cumentaire réalisé par Philippe
Cornet, « Canal Molenbeek ». Il
F entrer l’accusé » ? Ce qui suit
va vous intéresser. La boîte de
relate les événements qui se production belge Keynews pré-
sont déroulés tout au long de pare un concept totalement in-
l’année 2014 lorsque la com- édit appelé « Investigation vir-
mune bruxelloise de Molen- tuelle ». L’idée originale vient de
Sandra Chevtechenko, jeune
beek-St-Jean a joué les métro-
poles de la culture pour la com- mère de famille employée dans
munauté Wallonie-Bruxelles. une entreprise de services et ga-
Loin des clichés, l’émission se gnante de la première édition du
penche sur ce coin de Bruxelles « Pitch Dating ». Un concours or-
surprenant et pétillant, et ses ganisé par Keynews qui offrait
habitants à la fois graves, drôles une bourse de 20.000 euros au
et pleins d'espoir. téléspectateur qui aurait la
Arte, 22h40 meilleure idée d’émission de télé-
vision. Deux cents candidats (sur

LESBRÈVES
SÉRIES
Woody Allen pour Amazon
Woody Allen va créer sa
première série TV pour le
service de diffusion par Inter-
net d’Amazon. Le réalisateur
devrait écrire et diriger une
saison, composée d’épisodes
d’une demi-heure. « Untitled
Woody Allen Project » (« le
Everyday projet Woody Allen sans
oignons 2 kg titre »), devrait être diffusée
aux États-Unis, au Royaume-
Valable jusqu’au 17/1/2015 inclus.
Origine : Belgique/Pays-Bas.
Uni et en Allemagne. « Je ne
0,278 €/kg
0,556 €
sais pas comment je me suis
mis là-dedans. Je n’ai aucune
idée et je ne sais pas par où
commencer. À mon avis, Ama-
zon Studios va le regretter », a
commenté Woody Allen.
sait qu’en réalité tout ne se passe
pas aussi bien. »
Et le journaliste d’investiga-
tion est allé gratter. Gratter, prin-
cipalement en interrogeant des
Belges d’origine turque ou maro-
caine sur la manière dont ils
vivent au quotidien.
L’anonymat demandé
Le reportage d’une heure com-
mence par lister des exemples
d’intégration réussis, citant par-
mi d’autres la présentatrice du JT
de RTL, Hakima Darmouch, et
en donnant la parole à des ano-
nymes comme cette femme mé-
decin qui gère la maison médi-
cale de Saint-Gilles. Puis le sujet
devient moins réjouissant, avec
de nombreux témoignages expli-
quant en quoi l’intégration de ces
Dans « Dossiers tabous », Jean-Claude Defossé déterre les « cactus » de l’intégration en Belgique. © RTL
942 projets reçus) avaient eu l’oc-
casion de vendre leur concept de-
vant un jury composé des poin-
tures du milieu.
La trame exacte de l’émission
n’a pas encore été dévoilée mais
de nombreux éléments sont déjà
connus. Les téléspectateurs de-
vront aider cinq candidats à élu-
cider un crime commis dans une
ville imaginaire. Pour retrouver
l’assassin, ils seront aidés par des
criminologues, un médecin lé-
giste et pourront faire passer des
interrogatoires. En moins d’une
heure et demie, ils devront ainsi
avoir identifié le coupable. Parte-
Offres valables jusqu’au 31/01/2015,
ou jusqu’à épuisement des stocks.
communautés est aussi un échec.
Des témoins qui en grande majo-
rité ont demandé à garder l’ano-
nymat. « Parce qu’ils craignaient
des représailles. Preuve que la
réussite ou non de l’intégration
est vraiment un sujet tabou », ré-
agit Jean-Claude Defossé. Diffi-
cultés scolaires, chômage plus
important, délinquance plus
marquée sont autant de signaux
d’une intégration ratée que Jean-
Claude Defossé pointe à la suite
de ces rencontres et qu’il appuie
avec diverses études sur le sujet
et des analyses de spécialistes de
la question. « L’objectif de ce ma-
gazine n’est pas de faire le tour de
la question d’une problématique.
En l’occurrence ici, celle de l’inté-
gration. Le but c’est de montrer
une vérité, de ne pas la nier. Mais
naire du projet, RTL-TVI devrait
diffuser ce programme, mais rien
ne sera décidé tant que le pilote
n’aura pas été présenté au res-
ponsable de la chaîne. Un pilote
qui sera tourné dans les pro-
chains mois, au plus tard d’ici à la
fin du printemps.
Quatorze autres projets sont
« gardés bien au chaud » par les
équipes de Keynews. Boris Port-
noy, patron de la boîte de produc-
tion, s’est réjoui de l’inventivité
du public belge et aimerait orga-
niser une deuxième édition du
« Pitch Dating » en 2015. ■
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de dire simplement les choses
telles qu’elles sont vécues dans
notre société », insiste Jean-
Claude Defossé.
Conscient que le sujet pourra
soulever certaines interroga-
tions, il répondra en direct sur le
site internet de RTL, aux ques-
tions posées par les téléspecta-
teurs, juste après l’émission.
Et pour la suite ? Dossiers ta-
bous reviendra de manière ponc-
tuelle, environ quatre fois par an.
« On est en train de réfléchir à la
prochaine thématique. Ça sera
peut-être un sujet un peu moins
sérieux », glisse le journaliste. ■
« Dossiers tabous. L’intégration est un
échec », RTL-TVI, mardi 20 janvier
19h45.
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Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
LES MAGAZINES
Georges
Huercano :
« Des
nouveautés
sur RTL »
Georges Huercano, directeur
des magazines sur RTL,
détaille les nouveautés de
l’année.
Hormis « Dossiers tabous »,
d’autres nouveautés maga-
zine sont-elles annoncées ?
Oui il y aura le nouveau ma-
gazine judiciaire « Face au
NOËLLE JORIS juge » présenté par Julie De-
nayer qui sera dévoilé très
prochainement. « Reporters »
va aussi se renouveler en
proposant des numéros en
immersion. D’autres nouveau-
tés vont aussi arriver dans les
prochains mois, mais il est
encore un peu tôt pour en
parler.
Ces nouveaux magazines
vont-ils pousser à la dispari-
tion d’autres ?
Non, aucun de nos magazines
existants n’est menacé. Ce
serait une absurdité parce que
tous fonctionnent très bien.
Mais en même temps, nous
avons envie de mettre de
nouvelles choses à l’antenne.
Nous avons donc décidé de
tout garder mais de mettre en
place une programmation en
alternance. « Face au juge »
va par exemple être program-
mé pendant huit semaines, à
la place d’un de nos maga-
zines. Au bout de ces huit
semaines, le magazine tradi-
tionnel retrouvera sa place.
Et le projet de créer une
nouvelle case magazine en
seconde partie de soirée, ça
en est où ?
L’envie est toujours là. Les
idées sont là aussi. Mais on
est confronté à un double
problème : d’une part l’inci-
dence sur la programmation
et d’autre part le budget.
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31
 CULTURE
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

32
Charli XCX est la nouvelle
chanteuse britannique à chasser sur
les terres des pop-stars américaines.
Elle sera au Sportpaleis d’Anvers
le 4 mars à 19h, avant Katy Perry. © D.R.

« Djihad », une pièce

reconnue d’utilité publique
SCÈNES Qu’est-ce qui fait qu’un homme décide d’aller se faire tuer en Syrie ?
Ne vous fiez pas aux LE LABEL
apparences, « Djihad » Interdite de publicité dans le métro Lutter contre
d’Ismael Saidi est une en raison de son titre provocateur,
les extrémismes
comédie, sur les talons la pièce a finalement fait un tabac à
l’Espace Pôle Nord. © D.R. Alors ministre de la Culture,
de trois bras cassés, Fadila Laanan avait déjà décidé
radicalisés, que il y a quelques années de sou-
tenir la pièce Un homme de-
le désarroi identitaire bout, interprétée par Jean-
va conduire en Syrie. Marc Mahy, en reconnaissant
Suite aux attentats cette pièce d’utilité publique.
Monologue démystifiant l’uni-
de Paris, la pièce vient vers carcéral, Un homme de-
d’être reconnue d’utilité bout devait propager, auprès
publique par les des plus jeunes, la triste et
authentique réalité d’un ancien
politiques et devrait détenu, loin du glamour hé-
tourner dans les écoles. roïque des Prison Break et
autres Orange is the new black.

M
algré son titre provocateur, ja-
mais Ismael Saidi n’aurait
imaginé que la réalité rattra-
perait à ce point son Djihad, tragicomé-
die autour de trois jeunes Bruxellois,
trois paumés qui ne trouvent plus leur
place en Belgique et décident, au nom
de leur religion, l’islam, de partir en Sy-
rie pour combattre aux côtés d’autres
djihadistes. Avant même les tragiques
événements de Paris, la pièce a fait un
carton pendant les fêtes mais aujour-
d’hui, elle prend une dimension plus
brûlante encore, qui a poussé la mi-
nistre-président du collège de la Com-
mission communautaire française (Co-
cof ) en charge de la Culture et de l’En-
seignement à Bruxelles, Fadila Laanan
(PS), à la reconnaître « d’utilité pu-
blique » (lire ci-contre).
Cette pièce de tous les paradoxes, c’est
Marine Le Pen qui en a été la « muse » :
« L’idée de l’écriture m’est venue en re-
gardant une émission sur LCI où la pré-
sidente du Front national parlait des
djihadistes, en expliquant que son souci
n’était pas qu’ils partent en Syrie mais
qu’ils reviennent. Mon problème à moi,
c’est qu’ils partent et de comprendre
pourquoi », lance Ismael Saidi, auteur,
réalisateur (Morrocan Gigolo’s notam-
ment) et… ancien flic. Né à Saint-Josse,
le trentenaire d’origine marocaine a vécu
toute sa vie à Schaerbeek et s’est engagé
dans la police à 19 ans, tout en étudiant,
en parallèle, les sciences sociales. Il s’est
nourri de son vécu, de ses lectures, de
son entourage pour imaginer Djihad et
ne surtout épargner personne.
« On constate une hémorragie qui
touche tous les âges, qui touche des pans
entiers d’une société qui a l’impression
de pourrir sur place et qui ne voit que
cela comme échappatoire. Rien ne valo-
rise les jeunes ici, et ils se sentent valori-
sés par contre à travers la religion, cet is-
lam détourné. Quand vous ne vous sen-
tez plus appartenir à quelque chose, vous
êtes fragilisé et malléable. » Attention,
pas d’excès de victimisation non plus.
Interdite de publicité
La pièce se fait aussi critique de la
communauté musulmane elle-même, de
sa jeunesse écrasée par la pression
communautaire, parfois inconsciente.
« Pour pouvoir rire de tout, on doit pou-
voir rire de soi. Les musulmans, comme
les chrétiens, doivent pouvoir être criti-
qués. En 1h20, on rit de tout. On va très
loin dans la critique et dans les vingt
dernières minutes, on fait pleurer les
gens. »
Interdite de pub dans le métro en rai-
son de son titre provocateur et haute-
ment surveillée sur sa page Facebook
pour les mêmes raisons, la pièce a finale-
ment fait un tabac à l’Espace Pôle Nord,
il y a quelques semaines.
« On a été surpris par l’affluence, se
souvient Ben Hamidou, comédien.
C’était sold-out tous les jours, avec un
public très mélangé. On a même eu des
mères de djihadistes partis en Syrie. En
particulier une, dont le fils est parti de-
puis un an, est venue nous dire : “C’est la
première fois, depuis un an, que je ris”. »
Aujourd’hui, l’équipe, soutenue par son
label « d’utilité publique », veut aller à la
rencontre des jeunes. Mais attention,
pas question de ghettoïser le projet.
« Je ne veux pas aller dans les maisons
de jeunes des quartiers stigmatisés, aver-
tit l’auteur. Nous voudrions au contraire
faire venir les jeunes dans des théâtres,
au National ou ailleurs, parce que ce
sont des lieux rassembleurs, qui font
partie de l’éducation à la culture. Je veux
mélanger des élèves d’Uccle, de Molen-
beek, d’Auderghem, de Saint-Josse. Si on
vise de nouveau les mêmes, on est fou-
tu. »
Une démarche qui tombe à pic alors
que de récents reportages, dans les
écoles belges, ont soulevé un certain ma-
laise, et de nombreux malentendus, sur
la religion et la liberté d’expression, sou-
levés par les attentats contre Charlie
Hebdo.
« Djihad est juste une goutte d’eau, ré-
sume Ben Hamidou. Il y a le feu et on
nous appelle pour jouer les pompiers,
mais il y a un immense travail de ci-
toyenneté à faire auprès des jeunes. » ■
CATHERINE MAKEREEL
P. 6-11 NOS SIX PAGES SPÉCIALES
SUR « CHARLIE HEBDO »
Aujourd’hui, Fadila Laanan
prolonge la démarche en
créant un véritable label
« d’utilité publique », dont
Djihad est le tout nouveau
bénéficiaire.
Un soutien financier
Concrètement, le label ga-
rantit au projet un soutien
financier pour le diffuser large-
ment au sein d’un public sco-
laire pour provoquer le débat.
« J’ai vu Djihad dans une salle
bondée, avec un public très
diversifié, assez jeune, se sou-
vient Fadila Laanan. C’est grâce
à la légèreté et à l’humour que
la pièce peut entraîner le débat
et libérer la parole. »
Souhaitant réagir contre la
montée des extrémismes et du
radicalisme mais aussi contre
le racisme, l’antisémitisme,
l’islamophobie et tous les
discours de haine largement
diffusés, notamment grâce aux
réseaux sociaux, très popu-
laires auprès des jeunes, la
socialiste veut donner un coup
de pouce à Djihad, mais aussi
d’autres projets futurs passés
au crible d’un jury composé
d’enseignants et d’artistes,
qu’il reste encore à mettre sur
pied. « Il est de notre responsa-
bilité de mettre la lumière sur
ces pièces, ces œuvres qui sont
des outils pédagogiques. On me
répondra que toute la culture est
faite pour repenser le monde
mais certaines pièces ont parti-
culièrement vocation à susciter
le débat. » ■
C.MA.

L’Opéra de Damas, petite oasis de paix pour des Syriens

MUSIQUE Garder à tout prix en vie le patrimoine et transmettre le message artistique.
n nombre croissant de Sy-
U riens vient chercher un mo-
ment de sérénité à l’Opéra de
Damas, qui retrouve timidement
sa voix après avoir été réduit au
silence par la guerre.
« Quand le concert débute, dès
la première note, je m’envole vers
un autre monde, un monde pai-
sible où je peux oublier le va-
carme de la guerre », souligne
Darine. Cette jeune femme vient
de Mouadamiyat al-Cham, une
banlieue proche de Damas qui
était en proie aux violences avant
l’entrée en vigueur d’une trêve il
y a un an. Avant le conflit, l’insti-
tution accueillait des opéras, des
ballets et des concerts de troupes
arabes et étrangères, ainsi qu’un
festival international de cinéma.
Désormais, ce sont des groupes
locaux, parfois débutants, qui
font l’affiche.
« Nous avons soif d’art. Nous
avons besoin d’échapper à l’am-
biance négative et de venir
prendre un bol d’énergie positive,
pour pouvoir continuer à
vivre », ajoute Darine, déambu-
lant parmi les tableaux d’artistes
syriens accrochés sur les murs
du bâtiment. L’Opéra, qui n’a ja-
mais fermé ses portes, ne propo-
sait plus que des concerts occa-
sionnels. Mais ces dernières se-
maines, il a multiplié le nombre
de représentations dans une ten-
tative de relancer la vie culturelle
à Damas laminée par la guerre
brutale qui fait rage et qui a coû-
té la vie à plus de 200.000 per-
sonnes. Le prix des meilleures
places a été fixé à 1,5 dollar pour
attirer les spectateurs. En dé-
cembre, plus de 5.000 personnes
ont assisté à cinq jours de festival
de musique arabe, une fréquen-
tation digne de l’avant-guerre.
« Ceux qui sont morts ont don-
né leur vie pour que nous puis-
sions vivre, pour que les théâtres
puissent rester ouverts, pas pour
que nous fermions », affirme le
directeur de l’opéra, Juan Kara-
joli. Deux mois après son entrée
en fonction, M. Karajoli rappelle
que l’Opéra, qui continue à être
financé par le ministère de la
Culture, souhaitait organiser de
nombreux festivals musicaux et
séances de cinéma en 2015, ainsi
qu’un salon du livre et des expo-
sitions de peinture.
Garder en vie le patrimoine
Récemment étaient ainsi pro-
posés des concerts de musique
latino ou classique, ou encore à
des soirées de lecture de poésie
par des amateurs.
En dépit de cet enthousiasme
bouillonnant, l’Opéra connaît de
nombreuses difficultés. Depuis
le début des troubles, près de la
moitié de ses employés et une
majorité des musiciens ainsi que
la directrice ont quitté leur
poste. La plupart ont soit fui le
pays, soit été appelés à rejoindre
l’armée. Inauguré en 2004 par
Bachar al-Assad, l’Opéra est si-
tué sur la place des Omeyyades,
lieu emblématique au cœur de
Damas fréquemment visé par
des attaques au mortier, dont
certaines meurtrières. En avril,
deux personnes avaient été tuées
et huit autres blessées par des
obus de mortier, selon les médias
officiels.
Baraq Tanari, musicien d’Alep,
juge essentiel de sauvegarder ce
lieu clé alors que de nombreux
monuments historiques ont été
détruits par les combats. Il a
pour cela contribué à la création
du groupe Tarab Dahab, un nom
choisi en référence au tarab,
style de musique traditionnelle
maîtrisé par les plus grands in-
terprètes arabes, d’Oum Kal-
thoum à Abdel Halim Hafez.
« Nous avons créé notre groupe
pour garder en vie notre patri-
moine pendant cette crise et
transmettre le message de l’art »,
explique M. Tanari. (afp) ■
32
 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

LACULTURE 33

La Lettonie irrigue la Belgique musicale

MUSIQUE Une présidence européenne très sonore et ouverte au monde

Le « Latvijas Radio koris », le chœur de la radio lettonne, est tout simplement un des meilleurs du monde. © D.R.

La Lettonie assure Etats-Unis, Gunnar Birkerts. Il faut NOS COUPS DE CŒUR

une forte présence culturelle
pour sa présidence de l’UE.
Concert d’ouverture
ce vendredi avec la mezzo
Elina Garanca.
Bientôt suivi
d’une foule d’événements
qui illustrent la diversité de
son rayonnement musical.
RIGA
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
aussi sentir la ferveur du public venu as-
sister à un concert Euroradio dans un
des studios de la radio nationale, situé
dans les bureaux d’une ancienne
banque.
« Nous avons plusieurs bureaux, de
60 à 200 places, explique Maris Briez-
kalns, le chef des studios d’enregistre-
ments, où les gens viennent régulière-
ment participer à l’enregistrement en
direct d’émission. Chez nous, la radio
demeure un art vivant et le public nous
suit de très près. »
Il semble régner un climat d’empathie
profonde entre les habitants et ses mu- Le Chœur de la Radio Raimonds Pauls
Rigas Ritmi

R
iga sort à peine de son année
comme capitale culturelle euro-
péenne que la Lettonie prend
pour six mois la présidence de l’Union
européenne. A Bruxelles, cet événement
est souvent fêté par l’un ou l’autre
concert d’une grande institution cultu-
relle du pays. Avec la Lettonie, c’est tout
un portrait de la vie culturelle du pays
qui nous est proposé. C’est que, dans ce
pays sorti du joug communiste en 1991,
la culture constitue un très fort segment
d’identité nationale.
Le message est donc aussi fort que va-
rié. Mais il faut parcourir avec les Let-
tons leurs lieux de création et de repré-
sentation pour comprendre la force de
l’attachement des habitants à leurs ra-
cines culturelles : sans folklorisme ex-
cessif mais avec une franche ouverture
au monde. Tout le monde a encore à l’es-
prit la grande chaîne humaine qui, à
l’occasion de l’inauguration de la nou-
velle Bibliothèque, transporta, entre les
mains de 60.000 personnes, les livres
un à un depuis l’ancienne résidence jus-
qu’à la nouvelle conçue sur la rive
gauche de la rivière Daugava par le
grand architecte letton, résident aux
siciens. Il faut dire que, dans ce pays,
tout le monde chante et danse et ce n’est
donc pas un hasard si le Chœur de la Ra-
dio lettonne est tout simplement un des
meilleurs du monde. Cette diversité, la
Lettonie l’offre au public belge tout au
long des six premiers mois de l’année.
Elle culminera en février et avril à Bozar
dans six concerts de Gidon Kremer et de
sa Kremerata Baltica. Elle débute ce
vendredi avec la venue à Bruxelles d’une
des plus belles mezzos de l’heure, déjà
entendue à Liège en mai dernier et qui
se produit en compagnie du jeune chef
Karel Mark Chichon dont on n’a pas fini
de parler. Si la Lettonie est un pays de
grandes voix, elle est aussi un pays de
grands chefs. Tout le monde connaît
Mariss Jansons, mais son élève, Andris
Nelsons, récemment nommé à la tête du
prestigieux Symphonique de Boston, est
déjà des grands chefs de la jeune généra-
tion. Il sera à Bozar le 12 mars à la tête
du Royal Concertgebouw Amsterdam. ■
SERGE MARTIN
Bozar, 02 507 82 00 ou www.bozar.be.
Bruges, www.concertgebouwbrugge.be Flagey,
02 641 10 20 ou www.flagey.be
Retenons deux artistes vus à Rigas
Ritmi, le fameux festival de jazz de
la capitale lettonne.
Maris Briezkalns est aussi un per-
cussionniste fêté, notamment avec
son quintette de jazz qui a parcouru
le monde entier. Mêlant musiques
pop et latine au jazz, il a connu un
succès mondial avec son album
Latvian Evergreens.
Le Laima Jansone Trio rassemble,
autour de cette joueuse de kokle
(photo), un instrument à cordes
trapézoïdal de la famille des ci-
thares, une basse et une batterie :
sa musique, très variée, tisse de
très forts liens entre le jazz et les
traditions populaires. Il faut en-
tendre la ferveur que suscite son
concert à la radio pour saisir com-
bien cette musique, à la fois tradi-
tionnelle et très moderne dans sa
décontraction, parle chaleureuse-
ment à un public incroyablement
attentif.
À Flagey, le 17 janvier et à Bozar 15 mars.
lettonne
On gagne prudemment les combles
d’un des entrepôts du quartier de
Spikeri où se situe la salle de répé-
tition du Chœur quand, soudain,
s’élève une mélodie d’une douceur
ineffable où les voix sont fondues
dans une belle unicité comme si un
grand corps respirait d’un seul
tenant. Cet ensemble est le som-
met d’un iceberg choral qui couvre
le pays tout entier. Sa souplesse, sa
chaleur, sa ductilité sont prover-
biales. Tout comme sa capacité à
aborder des territoires très diffé-
rents. A Bruges, le 17 janvier, il
interprétera Brahms, Schumann et
des compositeurs contemporains
(Takemitsu, Hosokawa ou Fujita).
En avril à Flagey, il accompagnera
live la projection de Lacplésis, un
film muet d’Aleksandrs Rusteikis, et
donnera un concert avec Bl!ndman
où Harvey, Tüür et Nimanis cohabi-
teront avec Lassus et Bach.
Bruges, Concertgebouw, 17 janvier ; Flagey,
24 et 26 avril.
Peu connu chez nous, ce pianiste et
compositeur est une gloire vivante
en Russie et dans les pays baltes. Il
mélange allègrement musique
traditionnelle, jazz, blues, ro-
ck’n’roll, chanson française ou
schlager allemand pour créer une
cascade de chansons dont les
mélodies sont autant de tubes. Et
pourtant ce roi des estrades est un
homme très secret qui refuse toute
interview. Pour nous, il a accepté
de répondre à quelques questions à
partir de son piano. On a très vite
compris pourquoi. Vous lui deman-
dez quelque chose sur une des
influences de sa musique qu’il vous
répond : « Oui, peut-être » avant de
jouer la réponse en rapprochant
habilement trois mélodies et de
vous regarder malicieusement.
Voilà, tout est dit ! Débarrassez-
moi des paroles inutiles.
Et il se produit avec le Latvian
Radio Big Band : la Lettonie est en
effet un des derniers pays à entre-
tenir son propre big band à la radio.
À Flagey, le 16 juin.

Angoulême veut choisir son Grand Prix Polanski a confiance

BD Une pétition demandait que la distinction soit attribuée à « Charlie Hebdo »
e Festival de la BD d’Angou-
L lême a annoncé la création
d’un « Prix de la liberté d’expres-
sion » en hommage à Charlie
Hebdo, mais veut mener à son
terme le vote pour l’attribution
de son Grand Prix, ont indiqué
ses responsables.
Depuis quelques jours, après
l’annonce de la création d’un
Prix de la liberté d’expression,
centré autour du dessin de
presse, des auteurs de BD ont
lancé une pétition pour sus-
pendre les votes du Grand Prix
annuel de la ville d’Angoulême
afin de l’attribuer à Charlie Heb-
do.
Le Festival a fait un choix :
« Celui d’inscrire la disparition
des auteurs de Charlie Hebdo et
de ceux qui se trouvaient à leurs
côtés dans une action qui puisse
avoir une résonance dans l’ave-
nir », soulignent les respon-
sables du festival dans un com-
muniqué. Pour cette raison, et
parce que certains responsables
de Charlie Hebdo ont eux-
mêmes évoqué le fait qu’il est es-
sentiel de ne pas se laisser débor-
der par l’émotion, le choix a été
fait de créer un « Prix de la liber-
té d’expression », une récom-
pense à laquelle le festival espère
pouvoir associer le nom de Char-
lie.
Près de 2.000 auteurs
ont déjà voté
« Mais, cela ne sera fait que si
ceux qui en détiennent, seuls, la
légitimité en sont d’accord. C’est
pourquoi, même si attribuer le
Grand Prix du Festival d’Angou-
lême à Charlie Hebdo a été un
premier réflexe, il est apparu que
cette idée n’était pas forcément la
meilleure », soulignent les res-
ponsables du festival. Le choix
de maintenir le scrutin pour le
Grand Prix, c’est « refuser que
des auteurs de bande dessinée,
parmi les plus importants au
monde, ne soient pas primés cette
année, en raison du fait que des
assassins ont tenté de répandre
la terreur dans notre pays ».
Près de deux mille auteurs ont
déjà voté pour certains de leurs
confrères et consœurs. Le festi-
val considère ce vote comme un
geste démocratique. Il ne sou-
haite pas l’annuler mais, au
contraire, le mener à son terme.
Ce vote a une portée interna-
tionale et il est « le symbole du
respect des cultures et des
échanges culturels entre les créa-
teurs du 9e art et entre les peuples
qui sont les lecteurs de leurs
œuvres », relève le communiqué.
C’est pourquoi le festival invite
le collège des auteurs à pour-
suivre leur participation à cette
élection du Grand Prix 2015 en
considérant, pour sa part, que
leur geste aura valeur d’acte de
résistance.
Le festival met également tout
en œuvre « pour que son édition
prochaine soit un temps de mé-
moire, de réflexion partagée, de
résistance et de solidarité. Il tra-
vaille par conséquent sans re-
lâche afin que d’autres actions
portent l’esprit Charlie à partir
du 29 janvier et au-delà ».
La quarante-deuxième édition
du festival se tiendra à Angou-
lême du 29 janvier au 1er février.
(afp) ■
P. 6-11 NOS SIX PAGES
SPÉCIALES SUR « CHARLIE
HEBDO »
en la justice
CINÉMA Il va tourner en Pologne
e cinéaste franco-polonais
L Roman Polanski a affirmé
faire confiance à la justice polo-
naise, saisie d’une demande
américaine de son extradition
pour une affaire de mœurs aux
Etats-Unis, datant de 1977.
« Je sais que la demande d’ex-
tradition a été déposée et bien sûr
je vais me soumettre à la procé-
dure. On verra. Je fais confiance
à la justice polonaise. J’espère
que tout se passera bien », a-t-il
déclaré lundi tard dans la soirée Roman Polanski. © VALERY HACHE/AFP.
à une télévision polonaise privée.
M. Polanski, 81 ans, a par pour préparer mon film que je
ailleurs confirmé qu’il préparait veux tourner cette année », a-t-il
un film sur l’affaire Dreyfus, dit. Début janvier, les Etats-Unis
dont une partie pourrait être avaient adressé à la Pologne une
tournée en Pologne. demande formelle d’extradition
« Je suis ici principalement du cinéaste. (afp) ■
33
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
34 LACULTURE
« Babel » trouve refuge aux Halles
DANSE Écartée de la Monnaie, la compagnie de Sidi Larbi Cherkaoui produira elle-même les représentations
n décembre dernier, Peter de
E Caluwe, directeur de la
Monnaie, annonçait l’arrêt total
des activités danse de la maison
qu’il dirige, en raison des restric-
tions budgétaires. Une véritable
catastrophe pour le monde de la
danse à Bruxelles et plus particu-
lièrement pour les compagnies
Rosas d’Anne Teresa De Keers-
maeker et Eastman de Sidi Larbi
Cherkaoui ainsi que pour la cho-
régraphe allemande Sasha Waltz.
Tous trois étaient en effet associés
depuis plusieurs années à la pre-
mière scène d’opéra du pays.
La mesure était si énorme et ra-
dicale que beaucoup se refusaient
à y croire. Au lendemain de l’an-
nonce, un directeur d’institution
bruxelloise nous affirmait ainsi :
« C’est tellement énorme que ce ne
peut être qu’une stratégie pour
faire réagir les politiques. ».
Un mois plus tard, rien n’a
changé, aucune solution n’a été
avancée et aucun politique ne
s’est levé pour affirmer qu’il allait
se battre pour la présence de la
danse au cœur de la capitale de
l’Europe. À l’heure où tous les dé-
cideurs ne cessent d’affirmer qu’il
faut faire rayonner Bruxelles
dans le monde, un des secteurs
pour lesquels la ville est interna-
tionalement reconnue (à l’étran-
ger et jusque dans certains guides
touristiques, on parle de
Bruxelles comme de l’une des ca-
pitales de la danse) est purement
et simplement abandonné.
Les créateurs concernés, qui
tournent constamment dans le
monde entier à l’invitation des
plus grandes maisons, se voient
contraints pour se produire à
Une pièce forte sur le langage, concoctée par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet. © KOEN BROOS
Bruxelles de produire leurs spec-
tacles à leurs propres frais.
C’est en tout cas ce qu’a décidé
de faire la compagnie Eastman
de Sidi Larbi Cherkaoui dont Ba-
bel (words), qui devait être repris
par la Monnaie au National à la
fin mai sera finalement présenté
aux Halles de Schaerbeek.
En supprimant ces représenta-
tions, on ne privait pas seulement
le public bruxellois d’un des
meilleurs spectacles de Sidi Larbi
Cherkaoui et Damien Jalet.
« L’annulation de ces représenta-
tions ruine l’investissement hu-
main et financier consenti par la
compagnie pour préparer, grâce à
cette reprise, la tournée interna-
tionale qui devrait la suivre » ex-
plique la compagnie dans un
communiqué.
Les Halles, seule autre salle à
disposer à Bruxelles d’un grand
plateau convenant à la danse,
sont venues à la rescousse. Cinq
représentations y seront présen-
tées du 29 juin au 4 juillet, les
Halles fournissant le lieu et l’aide
technique tandis que la compa-
gnie assurera le reste (salaires,
déplacement, logement, etc.). Un
risque financier important pour
les deux nouveaux partenaires
qui espèrent pouvoir compter
dans cette aventure sur le soutien
sans faille du public. ■
JEAN-MARIE WYNANTS
Du 29 juin au 4 juillet aux Halles de
Schaerbeek. Infos et réservations :
www.halles.be, 02-218.21.07.
LESBRÈVES
DU CÔTÉ DE ROSAS
Bruxelles
ou Ruisbroek ?
Le 23 janvier, la compagnie
Rosas d’Anne Teresa De
Keersmaeker présentera sa
nouvelle création Golden
Hours sur la scène du Kaai-
theater. Un événement très
attendu puisqu’il s’agira de
la première collaboration
entre la chorégraphe belge
et le musicien Brian Eno.
Une autre raison, nettement
moins réjouissante, fera de
cette soirée un moment
fort : ce sera le début de la
dernière série de représenta-
tions de la compagnie dans
le cadre de sa collaboration
avec La Monnaie, débutée
en 1992 sous la direction de
Bernard Foccroulle. Et main-
tenant ?
Le Kaaitheater a immédiate-
ment confirmé son intention
de poursuivre une collabora-
tion avec la compagnie.
Mais l’institution flamande a
nettement moins de moyens
que la Monnaie. Et surtout,
personne ne sait combien de
temps elle continuera à
exister. Le Kaai est en effet
installé dans un bâtiment en
location. Et certains envi-
sagent déjà d’abandonner
les lieux d’ici quelques an-
nées. Le temps de construire
à Ruisbroek ce fameux
Centre culturel flamand dont
on parle depuis un moment
et qui deviendrait dès lors
incontournable.
J.-M.W.
34
MUSIQUE
Le jeudi, à Rock Werchter,
est déjà complet
© THOMAS BLAIRON.
Tous les tickets d’un jour,
pour le jeudi 25 juin, du festi-
val Rock Werchter, sont ven-
dus. Les Foo Fighters en se-
ront la tête d’affiche, avec les
Chemical Brothers et Flo-
rence + The Machine. Il est
toujours possible d’acheter
des billets combinés. Pharrell
Williams suivra le vendredi,
Lenny Kravitz le samedi et
Muse le dimanche.
www.rockwerchter.be
MUSÉES
90.000 visiteurs
pour la Cité Miroir
Un an après son inauguration,
la Cité Miroir à Liège (les an-
ciens bains de la Sauvenière)
a accueilli 90.000 visiteurs.
La fréquentation la plus im-
portante revient à l’exposition
L’art dégénéré selon Hitler, qui
a à ce jour attiré 25.000 per-
sonnes. Au total, 145 activités
différentes ont été program-
mées durant l’année qui vient
de s’écouler, par les trois asbl
qui occupent le lieu (Mnema,
Les territoires de la mémoire
et le Centre d’action laïque de
la province de Liège), mais
aussi par 60 programmateurs
extérieurs. Le plateau princi-
pal d’exposition, là où se trou-
vait l’ancienne piscine princi-
pale, est déjà loué jusqu’en
2017. (b.)

 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

LADÉTENTE 35
LA BÉDÉ EDWIN - LE VOYAGE AUX ORIGINES (38) PAR J. LAMBERT ET M. TEXTORIS © LE LOMBARD 2014 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4301 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. Jouant comme un pied. 2. Restée sur sa faim. 3. Mer fermée. Qui n’admet 2
pas les demi-mesures. 4. Demeurer. 5. Calcium. Ça encourage le toréador.
6. Sigle de l’enseignement supérieur. Dans le sang. 7. Vent froid du Sud. 8. 3
Appréciât le travail. Telle somme. 9. Supérieure, remarquable. 10. Toile non
blanchie. Évêché normand. 4
5
VERTICALEMENT.
1. Elle participe au maintien de l’ordre. 2. Choix de bons mots. Mobile en 6
ville. 3. Cartables. Prendre au pis. 4. Ne reculaient pas devant l’incendie
d’une église. Départ pour l’infini. Salut motorisé. 5. Petit-fils d’Isaac. Grâce ! 7
6. Se marie. 7. Éclatantes. 8. Rehausses. Alphonse Baudet ? 9. Contester. Re-
ligieuse cruelle. 10. Religieuse indienne d’origine albanaise. Fers spéciaux. 8
9
10
Grille de l’actualité n° 11 de Jacques Luc
HORIZONTALEMENT. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1. Rejoint Martens et Dehaene (nom, init. pr. - 27/12). 2. Téléphoniques,
doivent être motivées (6/12). Init. de Patricia Arquette (24/12). 3. Egon Musk 1
et ses … - satellites (12/12). Dans la mosquée. 4. Galaxy Note Edge, celle de
l’écran plus large que le 4 (17/12). 5. Lima, sa conférence sur le climat (4/12). 2
On y découvre un explosif datant de la guerre (28/11). 6. Responsable virolo-
gie IMT (27/10). Administrateur à NewB (13/12). 7. Lui et sa gonzesse (29/10). 3
Eric Garner était … et asthmatique (3/12). 8. Jérusalem : qualifie une forme
d’intifada (6/11). Scènes : « Six personnages … quête de belgitude » (24/12). 4
9. Note à Jodie Devos (27/12). … Ebola et violences, le monde célèbre Noël
(24/12). 10. Éviter qu’elle ne balaie le capital agricole (6/12). « Tribus », l’émis- 5
sion qui les marie (20/12).
6
VERTICALEMENT.
1. Foot, Defraigne : Mons l’a contrôlé, mais la dureté a parlé (14/12). Facebook 7
pas séduit par « J’… pas » (14/12). 2. Scènes : « Vu d’… » (24/12). Son monde
sur La Trois (8/12). 3. Plus de 20.000 visiteurs aux …(s) des musées (22/12). 8
4. Galant, … lex sed lex (25/10). Chabouté l’est du matin au soir sur l’île
d’Oléron (5/11). 5. De Bill Cosby, vandalisée (6/12). Supprimera 1.700 postes 9
aux Pays-Bas sur trois ans (25/11). 6. Init. de Manu Engelen (24/12). Avoir une
tête comme elle. 7. Comment vérifier que son demandeur est gay ? (2/12). 10
Chouchou des téléspectateurs (16/12). 8. De Caunes : « Téléréalité de … »
(8/11). Dans Geronimo, hystérie et bonheur (24/12). 9. Ses Heures Claires 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
en eaux troubles (22/12). Standard : tout ne l’est pas encore (9/12). 10.
Bruxelles : parmi tous, celui du « pousse-pousse » électrique (16/12). 1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 5 1

Solution n° 4300
6
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 6 2 9 8
chiffres de 1 à 9. 9
2 1 3 6 10
8 5 3 9 7 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
5 4 6 2 1 3 8 7 9
A C O S M O N A U T E
1 2 3 7 8 9 4 5 6 3 7 6 B O S I E R I R I S
9 8 7 6 5 4 3 2 1 R T L A P R E T E
6 3 5 1 2 8 9 4 7
9 8 C
D P E O T T E M A
2 1 4 5 9 7 6 3 8
3 4 E U
L
N
S D
P E C T
U T
I
E
N E
G
8 7 9 4 3 6 5 1 2

Solution n° 552
F
4 9 2 3 6 1 7 8 5 8 7 G E O T R O P M E
3 6 1 8 7 5 2 9 4 H N I V E R O B E E
7 5 8 9 4 2 1 6 3 8 5 2 6 9 I C R I S T A L L I N
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3° / 6°
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3° / 5° Berlin 5/8 • E
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Bordeaux 7/13 • E Soleil lever: 8h38 - coucher: 17h05
3° / 4°
3 Bratislava -1/4 • E Lune lever: 3h04 - coucher: 12h58
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3° / 4°
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Soleil lever: 8h39 - coucher: 17h03 Florence 5/11 • E
Lune lever: 1h58 - coucher: 12h26 Helsinki -3/2 • E
Ostende marées h. 7h04 et 19h45 - marées b. 1h11 et 13h56 Haraklion 11/15 • P 5 Le temps se stabilisera sur le pays. Malgré un ciel
Anvers marées h. 9h22 et 22h05 - marées b. 3h17 et 15h49 Istanbul 4/9 • E
t° eau de mer: 9°C très nuageux à couvert, les averses seront rares
Izmir 0/12 • E et se limiteront surtout au sud du sillon Sambre et
Aujourd’hui, une ligne d’averses, localement hivernales, glissera d’Ouest en Est le Kiev 0/8 • S
Meuse, où elles prendront localement un carac-
matin. Le vent de SO soufflera en rafales de 50 à 60 km/h. L’après-midi, alors que Lisbonne 10/14 • S
Londres 2/7 • E tère hivernal. Les maxima seront compris entre 4
des averses hivernales concerneront encore le Sud-Est, de larges éclaircies s’impo- et 7 degrés.
Lubiana -1/7 • E
seront à partir du littoral. Les maxima seront en nette baisse. Luxembourg 3/4 • N
La nuit prochaine, le ciel se couvrira en cours de soirée et, après minuit, les pre- Madrid 1/12 • E SAMEDI
mières mais encore faibles pluies glisseront du littoral vers la haute-Belgique. Malaga 8/20 • E

35° D D
14/01 - 12:00
Manchester
Milan
-1/5 • E
5/10 • E 5
D 98
0 Moscou 1/5 • P La hausse du champ de pressions se poursuivra et
0
99

30° Munich
Nice
3/8 • A
6/17 • S -1 on profitera dès lors d’un temps stable et sec. Côté
ciel, de larges éclaircies alterneront avec quelques
00 Oslo -3/-1 • E
25° 10
D70 Palerme 9/17 • S passages nuageux inoffensifs. Après une mati-
Palma 4/18 • S née fraiche, les maxima atteindront 2 à 5 degrés
20° 9 Paris 4/8 • E l’après-midi.
10
980 10
Porto 5/13 • E
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102

A=averse, C=couvert,
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B=brouillard, E=éclaircie, J’y vois clair
-25° O=orage, S=soleil

35
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

36 LACULTURE

Marilou Berry
n’a rien
à prouver
À 31 ans, la fille de Josiane Balasko multiplie les rôles
à succès. Elle est à l’affiche de « Valentin, Valentin ».

D
ans Valentin, Valentin de
Pascal Thomas, Marilou Ber-
ry incarne une amoureuse
transie un peu rêveuse…
« Ça ne me ressemble pas
trop, confie la comédienne. Je ne suis
pas aussi joueuse qu’elle. » Un rôle en
demi-teinte qu’elle joue pourtant avec
plaisir. « Le côté excitant de ce métier,
c’est de faire des choses qu’on ne ferait
pas dans la vie, d’être quelqu’un
d’autre. En fait, tous les six mois, on
change de métier : on peut aussi bien
faire du catch, que de la contrebasse, du
chant lyrique… »
Cette passion pour la comédie re-
monte à son plus jeune âge. Petite, elle
voulait être boulangère, « pour manger
les gâteaux ! ». Toutefois très vite, elle
se voit actrice : « Assez vite, j’ai su que
j’avais envie de jouer. Mais je ne voulais
pas faire ce métier enfant. Faire des cas-
tings à 15 ans, ça ne m’intéressait pas. »
En échec scolaire, elle abandonne
l’école à 16 ans et intègre un conserva-
toire de région. « J’ai eu la chance
d’avoir des parents compréhensifs et à
l’écoute, qui voulaient que je m’épa-
nouisse. » Ensuite, tout est allé très
vite : après trois ans de conservatoire,
elle est repérée par la directrice de cas-
ting de Comme une image d’Agnès
Jaoui, son premier grand rôle au ciné-
ma pour lequel elle sera nominée aux « Pour moi, jouer et réaliser vont de
Césars en tant que meilleur espoir fé- pair. Réaliser est devenu un besoin. Il y
minin. « C’est assez paradoxal parce a des acteurs qui n’ont pas du tout cette
que je n’ai jamais vraiment fait de dé- envie-là et qui sont très bien derrière la
marches. Je ne voulais pas prendre caméra mais pour moi,
d’agent, je ne voulais pas faire de cas- ça devenait frustrant. »
tings… je voulais juste jouer. » Son ca-
ractère fort la pousse à travailler car
Son prochain projet,
c’est l’adaptation de la Une vocation
« ça (la) rassure ». « J’avais vraiment suite de Joséphine, la sé- Marilou Berry naît le 1er fé-
besoin de me sentir à ma place, d’être rie de bandes dessinées vrier 1983 à Paris.
“justifiée”. » Par contre, elle garde de Pénélope Bagieu. À 16 ans, elle abandonne
« C’était comme une évi- l’école dite « classique »
« J’ai eu la chance d’avoir dence : je connais ce per- pour intégrer un conserva-
des parents compréhensifs sonnage, ses amis… je toire vers ses 16 ans et demi.
et à l’écoute, qui voulaient suis la mieux placée Ado, elle assistait sa mère,
que je m’épanouisse » pour réaliser ce film. » notamment sur le tournage
Elle aimerait beau- d’« Un grand cri d’amour ».
confiance en elle : « Quand on est “fille coup revenir au théâtre Le moment qu’elle définit
de”, effectivement, on peut faire un aussi. « Ça me manque. comme charnière, c’est la
film… mais sans doute pas deux ! J’es- Déjà parce que c’est un première fois qu’elle est
time qu’à partir du moment où ça fait rythme de vie que j’aime montée sur scène. Elle jouait
dix ans que je fais ce métier, et que mes beaucoup. J’aime ce côté « Madame Marguerite »
films marchent, je n’ai rien à prouver. bohème, cette vie de pour une audition.
Ce sont les tickets de cinéma qui nuit, l’excitation après
prouvent les choses pour moi. Dans avoir été sur scène… Au-
mon métier, être “la fille de Josiane Ba- delà du rapport au public, j’aime aussi
lasko” ne m’a jamais fait souffrir. Évi- la continuité du théâtre. On va au bout
demment, enfant, ce n’était pas toujours de l’histoire, on traverse tous les états
facile, notamment quand Gazon mau- du personnage alors que ce n’est pas le
dit est sorti… mais ce sont des pro- cas au cinéma. » Des déclinaisons qui,
blèmes de riches. » pour elle, se complètent, parce qu’au fi-
De sa mère, elle tient sa passion pour nal : « C’est le même métier ! » ■ « Dans mon métier, être la fille de Josiane Balasko ne m’a jamais fait souffrir. »
la comédie… et pour la réalisation. GAËLLE MOURY © D.R.

LAPETITEGAZETTE
Des éléphants turbulents
Stressés ou simplement à la re-
cherche d’un casse-croûte, des
éléphants mâles sauvages ont se-
mé le chaos dans un parc national
thaïlandais ces derniers jours.
Lundi, lors du dernier incident en
date un éléphant de 30 ans nom-
mé « Duan » – « amputé », en thaï
– apparemment incapable de ré-
sister à l’arôme de la cuisson des
aliments, a détruit un petit restau-
rant. Ce week-end, un autre élé-
Habillé en iPhones
Nabilla et Thomas Les autorités chinoises ont arrêté
se voient un homme qui tentait d’introduire
en contrebande 94 iPhones. Le
trafiquant, en provenance de
Hong Kong, a été interpellé à
Shenzhen. Soumis à un régime de
taxes différent, les produits
d’Apple sont nettement moins
chers à Hong Kong qu’en Chine
continentale. L’homme s’était at-
taché sur les jambes et le torse les
smartphones, grâce à du ruban
© D.R.
Moment de fatigue… ... pour le pape au Sri Lanka
Dixit Le pape François « a payé mardi le Le pape avait parcouru mardi ma-
« L'étonnement est le plus haut prix » de sa longue exposition au tin le trajet entre l’aéroport et le
sommet que l'homme peut soleil dans une papamobile dé- centre de Colombo debout dans
atteindre. » couverte au Sri Lanka et a eu un une voiture découverte, acclamé
ALDOUS HUXLEY « moment de fatigue », a reconnu par la foule. « Le pape a payé le prix
dans une conférence de presse le de son exposition sans protection au
Rose & Van Geluwe porte-parole du pape. Arrivé à la soleil, a expliqué le père Lombardi.
Démarque de -30% à -70% sur les nonciature, le pape a tenu à dire la La santé du pape est bonne », a-t-il
collections de vêtements hiver messe avant de se reposer. tenu à préciser. (afp)
hommes & dames.
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Facebook révèle votre personnalité

phant mâle est monté sur le capot adhésif. Quand il est passé sous le Fermé le lundi.
d’une voiture occupée. Il est resté portique de sécurité, il a déclen- Tél. 02-735.78.00 (34 Des sites comme Facebook et son bouton « J’aime » permettent de
un instant assis devant la voiture ché un long signal sonore. (afp) mieux sonder la personnalité d’une personne que ses amis et ses
avec les deux jambes posées sur Le 13 janvier 2013 sur le tournage proches, conclut une recherche britannique publiée aux Etats-Unis.
des « Anges de la téléréalité 5 »,
le véhicule. Les autorités du vaste Un président généreux Avec suffisamment de « J’aime » à analyser, certains programmes in-
parc, qui abrite environ 300 élé-Nabilla Benattia et Thomas Ver- Allô, la police ? Le président équato-guinéen Teo- formatiques spécialisés sont meilleurs que les amis d’une personne
phants sauvages, ont exhorté les gara ont eu le coup de foudre. Il n’y a pas de papier ! doro Obiang Nguema a affirmé pour déterminer ses véritables traits de caractère. Pour cette étude,
Leur histoire s’est soldée par un
visiteurs à prendre garde. Les visi- Un quart des appels d’urgence re- qu’il allait offrir sur ses deniers les auteurs ont utilisé un échantillon de 86.220 volontaires sur Face-
teurs apprécient. (afp) drame en novembre dernier : Na- çus par la police japonaise en personnels 40.000 places pen- book qui ont rempli un questionnaire portant sur les traits de leur per-
billa aurait poignardé son compa- 2014 relevaient du n’importe dant toute la Coupe d’Afrique des sonnalité et donné un accès à leur « J’aime ». (afp)
gnon. Nabilla, accusée de tenta- quoi, ont déploré dans un rapport nations de football 2015
tive d’homicide, a été libérée à la d’activité les forces de l’ordre. Sur (CAN-2015) aux supporters les
condition formelle de ne plus les plus de 8,5 millions de coups plus démunis, demandant aux
Forrest Décoration avoir de contact avec Thomas. de fil passés au 110 (numéro d’ur- plus riches d’en faire autant. Liquidation totale Une école secondaire ?
soldes jusqu’à -50% Mais ce 13 janvier 2015, Thomas a gence de la police nippone) re- « Nous devons donner un caractère avant travaux Présentation du 1er degré
Galerie Louise 11, 1050 Bxl. posté une photo sur Twitter pour censés en 2014, 2 millions étaient solennel à cet événement de la (depuis le 3/11/14) du Centre Scolaire Ma Campagne
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d’une ville pour ne rien rater
de Mons 2015

Charlie revit
Une semaine après l’attentat qui a décimé sa rédaction, l’hebdo satirique
est de retour. En solidarité avec « Charlie Hebdo », « Le Soir » publie
deux pages de ce numéro des survivants.
/9
O N° 1178
LIE HEBD
2015 / CHAR
14 janvier

P. 6 & 7
La réponse
du gouvernement
8 / CHAR
LIE HEBDO N°
1178 / 14
janvier 2015
belge aux attentats
français

P. 8 & 9
La double page
de caricatures
de « Charlie Hebdo »
de ce 14 janvier

ABONNEZ- 015
P. 10 & 11
La couverture
JA NVI E R 2
de l’hebdo
LA MESSE
VOUS
Vous souhaitez soutenir « Charlie
P LU S D E M O N
D
E 11
DI MANC H CHARLIE » QUE POUR
E POUR «
fait déjà polémique
et l’interview
du rédacteur en chef
Hebdo » et lui permettre de survivre Gérard Biard
après l’attaque terroriste
du 7 janvier, mais d’abord
et surtout lire chaque semaine
l’hebdo satirique ? Abonnez-vous.
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d’abonnement en page 10

La N-VA apprend le français L’Italie en crise va devoir gérer

et… découvre les francophones l’après-Napolitano
D L
e l’aveu même de la se- aussi, décidé de s’adresser désor- cophones ; ils doivent donc com- ’Italie reste un pays en Réélu en avril 2013 faute d’ac- l’État italien, qui peut nommer
crétaire d’Etat, Elke mais aux citoyens francophones. muniquer vers eux. Et dans un crise. Il est, avec le Japon, cord au Parlement sur un autre le président du Conseil, dis-
Sleurs, « les franco- Et en français. Tous suivent dé- même élan, s’ouvrir aux médias le seul pays du G7 tou- candidat, Giorgio Napolitano, soudre le Parlement et décider
phones, c’est un peu un monde sormais des cours et ont recruté francophones. « Peut-être font-ils jours en récession. Les événe- 89 ans, n’a jamais fait mystère de des élections anticipées, figure
inconnu ». Dans les pas du un porte-parole francophone. cela pour aider un peu le MR, ments tragiques qu’a connus la son intention de quitter sa fonc- l’ancien chef du gouvernement
gouvernement Michel qui a re- Comment expliquer ce virage avance le politologue Dave Sinar- France ont un temps occulté la tion bien avant la fin du septen- et ex-président de la Commis-
pris en main sa communication des nationalistes ? Des ordres det. Peut-être la N-VA réalise-t- chose mais, dans ce contexte, la nat en 2020, en raison de son sion européenne Romano Prodi,
– jusque-là chaotique –, la N-VA sont-ils venus d’en haut ? elle qu’il est important de ne pas Péninsule va devoir gérer un cap grand âge et de sa santé. qui était présent à la marche ré-
se met à soigner son image. Et pas D’abord les nouveaux ministres y mettre davantage le MR face à important. Le président italien La course pour lui trouver un publicaine de dimanche à Pa-
seulement son président, Bart De sont obligés par la fonction. Les l’opposition. » ■ Giorgio Napolitano va démis- successeur a été lancée dès la mi- ris. ■
Wever : les cinq ministres et se- mesures qu’ils prennent sionner ce mercredi matin. L’an- décembre. Parmi les successeurs
crétaires d’Etat N-VA ont, eux touchent aussi les citoyens fran- P.2 & 3 NOTRE DOSSIER nonce n’a rien de surprenant. possibles au poste de chef de P.13 NOS INFORMATIONS

L’ÉDITO
Béatrice Delvaux plus. Charb, Tignous, Cabu, c’est de là que partent les en- rues, le plus souvent sous la combattants et d’hommes libres. Nous insérons également dans
ÉDITORIALISTE EN CHEF Wolinski, Honoré, les « crayons » voyés spéciaux et les enquê- bannière « Je suis Charlie », mais C’est pourquoi Le Soir, en compa- notre journal une offre d’abonne-
stars du journal, mais aussi les teurs. surtout au nom de la défense de gnie d’une série d’autres jour- ment à Charlie Hebdo. C’est
chroniqueurs Bernard Maris et Depuis mercredi dernier, le la liberté. naux, publie aujourd’hui deux absolument exceptionnel, mais
Elsa Cayat ainsi que le correcteur monde s’est mobilisé pour dé- Aujourd’hui, le fameux Charlie pages des dessins de ce Charlie comment dire qu’on est solidaire,
Mustapha Ourrad, ont été assas- fendre la liberté d’expression est de retour à sa place : pas à la Hebdo. Histoire de marquer le sans proposer, à ceux qui le
sinés. Que la tuerie prenne place ensanglantée, et soudain mise en une de l’actu, mais dans les retour à la normalité pour un souhaitent, la possibilité
en pleine réunion de rédaction grand danger de mort. Même kiosques, chez les libraires, dans titre de presse, qui n’est réalisé concrète de soutenir le maga-
n’ajoute rien à l’horreur en tant les boîtes aux lettres de ses que pour être publié. zine ? Une manière, pour notre
que telle, mais cela transperce La non-parution aurait été abonnés. Hébergés (protégés) Pas question ici d’être d’accord rédaction, de joindre les actes
d’autant plus ceux qui savent comme une deuxième mort par le quotidien français Libéra- ou pas avec le contenu du maga- aux paroles.
CHARLIE HEBDO toute la symbolique d’un geste pour les victimes tion, les survivants du magazine zine satirique français – pour
posé au cœur du réacteur d’un se sont rassemblés pour sortir rappel, nous n’avions pas publié
ENFIN CHEZ LUI, journal. La réunion de rédaction, ceux qui ne pensaient pas leur « canard ». Parce que ce qui à l’époque les caricatures da-
EN LIBRAIRIE c’est la grand-messe quotidienne
des journalistes, là où on « s’en-
comme Charlie Hebdo, n’aimaient
pas le genre Charlie Hebdo,
ne nous tue pas nous rend plus
forts. Parce que la non-parution
noises. Il n’est pas question de
contenu mais de la défense d’un
lesoir.be
l y a une semaine jour pour gueule », on débat, on rit. C’est là s’étaient sentis insultés par du titre aurait été comme une principe, en étant un maillon de
Ituristes
jour, les journalistes et carica-
de Charlie Hebdo étaient
qu’on fait cette fameuse « ga-
zette », c’est là qu’on décide de
Charlie Hebdo, notamment pour
sa moquerie des cultes (de tous
deuxième mort pour les victimes,
qu’on imagine même plus dou-
cette chaîne qui proclame :
même pas mort, la vie reprend, Qui de Dennis Praet
massacrés, en deux minutes, pas sa une, de son chemin de fer, les cultes), ont marché dans les loureuse encore à leurs yeux de comme avant. ou Victor Vasquez
pour succéder
à Thorgan Hazard ?
03 MARCHÉS 15 RÉGION 29 MÉTÉO 35 Suivez la cérémonie
PETITES ANNONCES 17 TÉLÉVISION 30 & 31 MOTS CROISÉS 35 du Soulier d’or
en direct, dès 21 heures.
NÉCROLOGIE 28 LOTERIE 31 PETITE GAZETTE 36
5 413635 004308
1
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
2 L’ACTU
La N-VA s’adresse aux francophones et en français
Le gouvernement, et
singulièrement le Premier
ministre, reprennent la
communication en main.
Et la N-VA développe
une stratégie à destina-
tion des francophones.
L
a communication du gou-
vernement Michel, depuis
son installation le 11 oc-
tobre, a connu pas mal de ratés et
beaucoup de silences, laissant le
champ libre à l’opposition, on l’a
déjà écrit ici. Mais depuis la mi-dé-
cembre, on assiste à une reprise en
main de la com gouvernementale.
Singulièrement par le Premier mi-
nistre Charles Michel, omnipré-
sent désormais pour expliquer sa
politique ou réagir aux attentats de
Paris. Le 16 décembre, il était ainsi
l’invité du Grand Direct de RTL ;
le 17, il accordait une interview à la
RTBF ; le 31, il se livrait dans Le
Soir ; le 5 janvier, il faisait sa ren-
trée sur La Première. Sans parler
de sa présence dans les JT depuis
le massacre à Charlie Hebdo.
Mais depuis un mois, un autre
acteur est beaucoup plus présent
également du côté francophone.
Un acteur plus inattendu : la
N-VA. Et pas uniquement son pré-
sident Bart De Wever : les cinq mi-
nistres et secrétaires d’Etat N-VA
ont, eux aussi, décidé de s’adresser
désormais aux citoyens franco-
phones. Et en français.
Jusqu’ici, le moins que l’on
puisse écrire, est que la N-VA
n’était guère intéressée à commu-
niquer en direction du sud du pays.
Et que la plupart des médias fran-
cophones peinaient à obtenir des
entretiens avec les ministres natio-
nalistes (très présents dans la
presse flamande par contre). Mais
il y a manifestement un change-
ment de stratégie.
Le vice-Premier Jan Jambon est
celui qui accorde le plus d’inter-
views en français et se déplace le
plus dans le sud du pays (lire ci-
dessous). Mais le public franco-
phone commence aussi à décou-
vrir le ministre des Finances Johan
Van Overtveldt, celui de la Défense
Steven Vandeput ou le secrétaire
d’Etat à la Migration Theo Fran-
cken. Ainsi que leurs progrès dans
la langue de Molière. Un miracle
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fédéral ? Non. Tous les ministres
fédéraux N-VA prennent des cours
de français ! Et ils ont tous désor-
mais un porte-parole francophone
(ou bilingue). Une restriction tou-
tefois : ils ne participent pas en-
core aux débats politiques face à
des adversaires.
Comment expliquer ce virage de
la N-VA ? Des ordres sont-ils ve-
nus d’en haut ? S’agit-il d’amélio-
rer l’image du parti ? Après
contacts avec les cinq cabinets
N-VA et deux politologues fla-
mands, voici cinq éléments de ré-
ponse.
1 Normal pour des ministres fé-
déraux Les cinq cabinets le
disent d’emblée : les ministres et
secrétaires d’Etat N-VA sont dé-
sormais membres d’un gouverne-
ment fédéral ; les mesures qu’ils
prennent touchent aussi les ci-
toyens francophones ; ils doivent
donc communiquer vers eux éga-
lement. Voilà qui serait simple-
ment « naturel, logique, évident ».
Et qui leur permet par ailleurs, en
s’adressant directement aux fran-
cophones, de défendre eux-mêmes
leur politique, sans intermédiaire
– les nationalistes estimant être ré-
gulièrement injustement traités
par les médias francophones.
« Tous nos ministres le sont pour
toute la Belgique, de La Panne à
Virton, confirme la porte-parole
francophone de la N-VA et de Jan
Jambon, Anne-Laure Mouli-
gneaux. Cela implique une com-
munication dans les deux langues.
Cela fait partie de la fonction : un
ministre fédéral N-VA est ministre
de tous les citoyens. Dès l’installa-
tion du gouvernement, on savait
qu’il faudrait communiquer des
deux côtés. Et on y est très attentif.
C’est une démarche consciente,
mais que tous font naturellement.
Ainsi, Jan Jambon répartit ses vi-
sites de terrain des deux côtés et,
pour des événements comme ceux
de Paris, il est normal qu’il soit pré-
sent tant du côté francophone que
flamand. »
Et la porte-parole l’assure : ce
n’est pas le président De Wever qui
a imposé cela, « même s’il a rappelé
dans certaines interviews l’impor-
tance de le faire ». Comme
d’ailleurs de prendre des cours de
français, « pour mieux défendre les
points de vue et être davantage
dans la finesse et la nuance ».
Directeur général
et directeur de la rédaction
Annonces Didier Hamann
Tél. : 02-225.55.55 Rédacteur en chef
Fax : 02-225.59.08 Christophe Berti
ou 02-225.59.00 Rédacteurs en chef adjoints
Publicité nationale Philippe Laloux
Tél. : 02-542.10.10 François Mathieu
Fax : 02-542.10.11 Hubert Vanslembrouck
NOUVELLE STRATÉGIE DE COMMUNICATION
C’est aussi l’avis du politologue médias « F ». Et ce malgré la diffi-
gantois Carl Devos : « Ce n’est pas
une obligation imposée par Bart
culté pour certains (Theo Fran-
cken en particulier) d’en trouver
De Wever. Tout le monde au parti
est convaincu qu’il faut le faire. »
Force est d’ailleurs de constater
un : le vice-Premier Jambon et le
ministre Vandeput ont rapide-
ment eu leur porte-parole franco-
– et certains N-VA le recon-
naissent – que c’est surtout Bart
phone ; Theo Franken et Johan
Van Overtveldt viennent d’enga-
De Wever qui bloque les contacts
avec certains médias franco-
ger, en ce début janvier, le leur ; et
Elke Sleurs a un porte-parole bi-
phones, moins les ministres N-VA. lingue.
Améliorer la communication
vise aussi à améliorer l’image du
2 Améliorer le français et
l’image Avant de trop s’avan-
cer dans les médias francophones,
parti et les liens avec les franco-
phones. Pour Carl Devos, l’engage-
les ministres N-VA ont voulu amé- ment d’une porte-parole franco-
liorer leur français et se sentir plus phone par la N-VA en juin 2014
à l’aise dans leurs matières. Quatre constitue d’ailleurs « un moment
prennent des cours privés de fran-
çais et le 5e (Jan Jambon) le fera
clef : depuis, le parti investit dans
les contacts avec les médias franco-
prochainement (lire ci-dessous).
De même, ils ont tenu à engager un
phones car il a une très mauvaise
image dans la population et les
porte-parole francophone, spécifi- partis francophones. Et les rela-
quement pour les relations avec les tions avec les journalistes, les poli-
TOUS LES MINISTRES N-VA PRENNENT DES COURS DE FRANÇAIS
Steven Vandeput,
ministre
de la Défense
Cours de français Steven
Vandeput suit un cours de
français d’une heure par
semaine, avec un professeur
de l’Ecole royale militaire.
Objectif « La volonté est de
pouvoir communiquer des
deux côtés, francophone
comme néerlandophone. Et
donc de s’exprimer correcte-
ment en français aussi. »
Porte-parole Néerlando-
phone : Tony Langone et
Kurt Verwilligen, adjoint.
Francophone : Julie Van Den
Born (adjointe).
Interviews Il a déjà accordé
une interview au Soir (12
décembre) et a par exemple
visité le « Bastogne Bar-
rack », l’aile bastognarde du
Musée royal militaire de
Bastogne (le 16 décembre).
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tiques, les francophones en général
se passent de manière très stressée.
Il y a beaucoup de caricatures, de
réactions “anti”. Ce n’est pas sain
pour un parti de fonctionner
comme cela au fédéral. La N-VA
veut donc des relations plus nor-
males, avec les médias et les poli-
tiques. Et changer son image ».
Voilà qui n’est pas sans soulever
une certaine contradiction, note le
politologue Dave Sinardet (Uni-
versité d’Anvers et VUB) : « La
N-VA a toujours dit que la Bel-
gique, c’était deux démocraties,
aussi dans les médias. D’une cer-
taine façon, communiquer vers les
francophones va un peu à l’en-
contre de ses convictions. »
3 Enfin parler du fond Si elle juge
désormais « naturel » de com-
muniquer avec les francophones,
la N-VA ne le fait pourtant que de-
Jan Jambon,
vice-Premier et ministre
de la Sécurité et de l’Intérieur
Cours de français Jan Jambon a choisi
la formule de l’immersion totale plutôt
que des cours réguliers de français,
jugée plus compatible avec son agen-
da. Il aurait voulu suivre un séjour
linguistique durant les vacances de
Noël (apparemment au Ceran), mais
le centre était fermé. Il est toutefois
inscrit pour une prochaine session de
quelques jours, durant lesquels il tra-
vaillera aussi à distance.
Objectif « Il est essentiel pour le citoyen
d’entendre un ministre expliquer lui-
même sa politique. »
Porte-parole Francophone : Anne-
Laure Mouligneaux.
Interviews Jan Jambon a effectué
plusieurs visites au sud du pays, à la
caserne de pompiers de Braine-l’Al-
leud ou à la Centrale 100 de Mons. Il a
déjà été plusieurs fois en direct dans le
JT de RTL, été l’invité dominical de
RTL et l’invité matinal de La Première
et Bel-RTL.
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2 3
puis quelques semaines. Parce
que, dit-elle, en début de législa-
ture, la presse francophone s’est
focalisée non pas sur le fond, mais
sur certains aspects négatifs, liés à
d’anciens propos sur la collabora-
tion ou l’immigration ou au profil
de certains ministres. « Cela fait
quelques semaines seulement que
nous pouvons parler du fond, nous
déclare ainsi la porte-parole Anne-
Laure Mouligneaux ; au départ,
face à un interlocuteur N-VA, la
discussion ne concernait pas le
fond, mais des attaques person-
nelles. On est maintenant dans un
autre registre. Cela tient donc aus-
si au contexte. »
Aider le MR Le politologue
4 Dave Sinardet ajoute un autre
élément, que nous confirme
d’ailleurs une source nationaliste,
pour expliquer que la N-VA se
Elke Sleurs,
secrétaire d’Etat à la
Politique scientifique
Cours de français Elke
Sleurs a suivi des cours de
français durant les vacances
de Noël, à raison de 3h30
par jour, avec deux profes-
seurs françaises de l’Institut
Berlitz. « C’est eux qui ont
choisi les professeurs, ce n’est
pas moi qui n’ai pas voulu de
profs belges francophones »,
tient-elle à préciser. Dès
février, elle poursuivra ses
cours, à raison de 3h30 le
samedi.
Objectif Lire ci-contre.
Porte-parole Néerlando-
phone : Luc Demullier, bi-
lingue ; Jeroen Lemaitre.
Interviews Elle nous ac-
corde sa première interview
en français. Mais elle a déjà
répondu aux questions d’ac-
tualité de Belga, la RTBF, RTL
ou Télé-Bruxelles.
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tourne davantage vers le public
francophone : « Peut-être font-ils
cela pour aider un peu le MR. Car
ces derniers mois, ils n’ont pas aidé
le MR en ne communiquant pas en
direction des francophones et en
choisissant les controversés Jan
Jambon et Theo Francken comme
ministres – ce qui n’est pas un ca-
deau au MR, mais à l’opposition.
Peut-être la N-VA réalise-t-elle qu’il
est important de ne pas mettre da-
vantage le MR en difficulté en ne
réagissant pas à ce qu’elle consi-
dère comme des caricatures. »
Son collègue Carl Devos em-
braie : « Ils ont compris qu’il vaut
mieux expliquer eux-mêmes leur
politique et ne pas laisser seule-
ment le MR communiquer du côté
francophone ou le PS et le CDH
donner leurs interprétations. Sous
le gouvernement précédent, la
N-VA critiquait le fait qu’Elio Di
Les cinq ministres fédéraux N-VA
(Vandeput, Jambon, Sleurs, Fran-
cken, Van Overtveldt) prennent
des cours de français. © REPORTERS.
Theo Francken,
secrétaire d’Etat à
l’Asile et la Migration
Cours de français Theo
Francken a une mère fran-
çaise, mais il n’a pas été
élevé dans les deux langues.
Quasi depuis sa prise de
fonction, il suit un cours de
français au service « Cours
de langues » de la Chambre :
deux fois par semaine au
début ; une heure/semaine
désormais.
Objectif « Theo Francken veut
communiquer et défendre
lui-même sa politique auprès
de tous. Il est important que le
message passe de façon juste.
S’il peut bien s’expliquer, les
gens peuvent mieux com-
prendre sa politique, les objec-
tifs qu’il veut atteindre, et
ainsi cela peut avoir un effet
positif sur l’image. »
Porte-parole Néerlando-
phone (mais bilingue) : Ka-
trien Jansseune. Franco-
phone : Micheline Mambo,
qui vient d’être recrutée.
Interviews Il n’en a pas
encore accordé en tant que
telle à la presse franco-
phone, mais a répondu à des
questions liées à l’actualité.
Rupo ne puisse pas défendre sa po-
litique en Flandre ; il est donc lo-
gique qu’elle défende elle-même sa
politique du côté francophone. »
5 Avoir des partenaires franco-
phones Si elle réussit à amélio-
rer son image auprès des franco-
phones et à leur « vendre » sa poli-
tique, la N-VA sera plus à même de
trouver des partenaires pour faire
aboutir ses idées. C’est une autre
motivation, pointée par Carl De-
vos : « C’est une bonne chose pour
la N-VA d’investir dans les rela-
tions publiques. Car si toute l’élite
francophone dit ‘’jamais avec la
N-VA’’ et met une sorte de cordon
sanitaire autour d’elle, à terme, il
lui sera difficile de participer au
fédéral et de réaliser ses objectifs.
Le parti a compris qu’il a besoin
d’un partenaire francophone. » ■
MARTINE DUBUISSON
Johan Van Overtveldt,
ministre
des Finances
Cours de français Il prend des
cours privés avec un profes-
seur, Paul Verhaegen, qui lui a
été recommandé. Au départ :
deux fois par semaine ; désor-
mais : une fois toutes les deux
semaines. Au programme :
prononciation, utilisation du
vocabulaire,…
Objectif « Comme du côté
flamand, il veut informer les
francophones de la politique
menée. »
Porte-parole Néerlando-
phone : Ferry Comhair. Franco-
phone : Caroline Dujacquier,
depuis le 1er janvier.
Interviews Il a accordé sa
première interview en français
à Bel-RTL, le 7 janvier. D’autres
suivront, assure son porte-
parole. Et il a déjà répondu une
quinzaine de fois à des ques-
tions ponctuelles de médias
francophones.
MA.D.
Elke Sleurs « Les francophones,
c’est un peu un monde inconnu »
ENTRETIEN
édecin gynécologue à la
M VUB (jusqu’en 2012), séna-
trice N-VA depuis 2010, Elke
Sleurs est secrétaire d’Etat (Pau-
vreté, Egalité des chances, Per-
sonnes handicapées, Fraude fis-
cale, Politique scientifique) dans
le gouvernement Michel. Elle
nous accorde sa première inter-
view en français (sur la table : les
livres pour ses cours de français),
ayant préféré attendre de « s’ex-
primer mieux ».
Mais elle ne cache pas une
crainte : que ses propos soient
mal interprétés. Car dans le dos-
sier des institutions scientifiques,
« on a écrit que, comme Bart De
Wever, je voulais polariser. Mon
but n’est pas de polariser ou de
chercher la polémique, mais
d’agir, sur la base de la note gou-
vernementale ». C’est sans tabou
qu’elle répond à nos questions sur
sa communication à l’égard des
francophones.
Comment envisagez-vous cette
com’ vers les francophones ?
La communication est très impor-
tante. C’est pour cela que j’ai un
porte-parole pour la presse fran-
cophone aussi. Je suis secrétaire
d’Etat fédérale, j’occupe une fonc-
tion concernant tous les Belges, la
politique qu’on mène concerne
tout le monde, donc on doit com-
muniquer avec tout le monde. Et
informer la presse francophone.
C’est simplement logique ?
Avant, comme parlementaire
néerlandophone, je n’ai jamais
communiqué avec les franco-
phones. En fait, il n’y a jamais de
message destiné aux deux côtés :
les parlementaires francophones
choisissent de communiquer vis-
à-vis des Wallons et des Bruxel-
lois, et les parlementaires fla-
mands vis-à-vis des Flamands et
des Bruxellois. Mais en tant que
secrétaire d’Etat, il est normal que
« J’ai dit aux candi-
dats qui postulaient
ici : vous allez tra-
vailler pour un cabi-
net N-VA, cela peut
causer quelques fric-
tions avec vos amis »
Exemple: prêt à tempérament
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j’informe tous les Belges. Mais
soyons honnêtes : c’est un peu plus
difficile, car communiquer, ce n’est
pas que donner des informations,
c’est avoir une relation, des senti-
ments, sentir les choses, et je ne
connais pas bien les sentiments
des Belges francophones.
Cela vous fait plus peur de com-
muniquer vers les francophones ?
Je ressens un peu une gêne, car je
pourrais dire quelque chose qui
pourrait être mal interprété.
Aussi parce que vous être N-VA ?
Oui, aussi. On sait que certains
francophones ont une idée de la N-
VA qui ne correspond pas à la réa-
lité. Mais peut-être que je me
trompe en pensant cela.
En fait, vous ne savez pas très
bien comment la N-VA est perçue
du côté francophone ?
C’est ça. C’est ce qui rend l’exercice
plus difficile, car c’est un peu un
monde inconnu. On ne le connaît
pas très bien, on a plus de ques-
tions que de réponses.
Maintenant que vous êtes secré-
taire d’Etat fédérale, vous regret-
tez de ne pas connaître davantage
le monde francophone ?
Comme gynécologue spécialiste en
diagnostic prénatal, j’ai travaillé
en Ecosse et aux Etats-Unis, à Dé-
troit. Je connais donc mieux la
culture anglo-saxonne que la
culture francophone. Mais au-
jourd’hui, je suis dans une autre
situation professionnelle, et le mo-
ment est venu d’avoir des contacts
avec les francophones et de mieux
les connaître. Cela ne veut pas
dire que je n’avais aucun contact
avec les francophones aupara-
vant ou que la culture franco-
phone m’est totalement incon-
nue : comme présidente de la
commission des Affaires sociales
du Sénat, j’avais des contacts avec
les parlementaires francophones
de 15.500€ remboursable en 48 mensualités Taux Annuel Effectif Global de 1,89% (taux débiteur actuariel
et j’ai souvent été en vacances en
Wallonie. Mais ce que je veux dire,
c’est que je ressens un peu une gêne
dans ma nouvelle fonction.
Et dès lors, regrettez-vous de ne
pas avoir eu davantage de
contacts francophones ?
Ce n’est pas parce que je suis N-VA
que je ne voulais pas voir les fran-
cophones, pas du tout. Mais le
constat est là : les deux commu-
nautés ne se connaissent pas bien.
Vous parlez de cette situation
avec les autres ministres N-VA ?
De temps en temps.
Tous jugent qu’ils doivent commu-
niquer vers les francophones ?
Oui. Et le parti sait aussi que c’est
important. C’est pour ça qu’Anne-
Laure Mouligneaux a été engagée
comme porte-parole francophone.
Il a fallu trouver une francophone
qui accepte de travailler pour la
N-VA ; je ne sais pas combien de
temps il a fallu…
Lors des entretiens d’embauche
pour mon cabinet, j’ai clairement
dit aux candidats : vous allez tra-
vailler pour un cabinet N-VA et ce-
la peut causer quelques frictions
dans vos relations avec vos amis.
Un prêt voiture à
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ça ouvre des portes.
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Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
L’ACTU 3
Pourquoi ?
J’estimais que c’était de ma res-
ponsabilité de le dire, car cela peut
avoir des conséquences sur leur
vie personnelle. Ils doivent savoir
qu’ils sont dans un environne-
ment politique, dur. Et que nous
avons une étiquette, en l’occur-
rence une étiquette N-VA. Je ne dis
pas que ce n’est pas bien, au
contraire, mais j’explique qu’ils
doivent être conscients que cela
peut entraîner des frictions avec
leurs amis, leurs collègues, avec les
gens en général.
Vous avez connu cela quand vous
êtes entrée à la N-VA ?
En fait, je suis en politique depuis
mes études. J’étais déjà à la Volk-
sunie et je me présentais aux élec-
tions, sans faire campagne. A la
VUB, on savait que j’étais VU puis
N-VA. Mais oui, cela m’est arrivé.
Quand il se passait quelque chose
en politique, il est arrivé que cer-
tains me disent quelque chose de
désagréable, parfois des insultes.
C’est encore le cas aujourd’hui ?
Oui, mais c’est la politique…
Cela provient plus de franco-
phones que de Flamands ?
Non, je ne peux pas dire cela.
Ressentez-vous un a priori négatif
de la presse francophone ?
Non, pas parce qu’il s’agit de
la presse francophone,
mais parce que c’est la
presse, qui est très cri-
tique, du côté fla-
mand aussi.
Parce que vous êtes
N-VA ?
C’est difficile à dire.
Non, plutôt parce
que c’est la politi-
que. ■
Propos recueillis par
Ma.D.
Elke Sleurs reçoit
parfois « des propos
désagréables, voire
des insultes ».© PIERRE-
YVES THIENPONT.

Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
4 LABELGIQUE
« Nous avons revu la moitié du Code »
WALLONIE Le nouveau texte sur l’aménagement du territoire et l’urbanisme est prêt
Carlo Di Antonio
propose la réforme
de la réforme adoptée
avant les élections.
Un objectif
à moyen terme :
la dématérialisation des
demandes de permis.
ENTRETIEN
A
près le budget 2015 (lire
ci-dessous), voici le
deuxième mégadossier
qui s’offre au gouvernement wal-
lon. Ce jeudi, celui-ci adoptera
en première lecture une révision
de l’ensemble des règles qui or-
ganisent l’octroi des permis, la
répartition des espaces mais aus-
si les procédures en matière de
construction, notamment.
Ce texte est en fait une révision
de la révision : sous la législature
précédente, le ministre Philippe
Henry (Ecolo) avait réussi à faire
adopter le fameux CoDT (Code
wallon du développement terri-
torial) qui devait prendre la suc-
cession du Cwatupe devenu ob-
solète. Mais aussitôt en place, la
nouvelle majorité PS-CDH déci-
dait de s’asseoir sur ce nouveau
code dont les arrêtés d’applica-
tion n’avaient pas été adoptés.
Six mois plus tard, Carlo Di An-
tonio (CDH) dépose donc une
nouvelle version du décret. Il
s’explique sur sa démarche.
Pourquoi faut-il faire table
rase du code approuvé par
l’Olivier en avril dernier ?
Le constat a été fait qu’il y
avait une confusion entre
la vision de l’aménage-
ment du territoire et la
Le ministre Carlo Di Antonio
a mené la réforme de la réforme
de l’urbanisme wallon.
© SYLVAIN PIRAUX.
boîte à outils qui devait per-
mettre de la mettre en œuvre.
Le Code avait été adopté,
mais pas le schéma de déve-
loppement régional qui de-
vait donner le ton, jamais
approuvé par le gouverne-
ment de l’époque. Ce fossé ris-
quait d’accroître l’insécurité
juridique. Les spécialistes du
secteur et les hauts fonction-
naires nous ont fait part de
leurs difficultés sur le sujet.
D’accord, mais pourquoi le PS
et le CDH ont-ils alors ap-
prouvé le texte préparé par le
ministre Ecolo Henry ?
C’était le résultat d’un com-
promis pour préserver la
loyauté gouvernementale à
l’égard d’Ecolo, alors que les
élections étaient très proches.
Mais il est vite apparu que ce
texte n’était pas parfait. Le
décret avait été
adopté dans la
précipita-
tion. En
plus,
les
SUPPLÉMENT SPÉCIAL
DE 68 PAGES
CE JEUDI 15 JANVIER :
LE SOIR AUTO
arrêtés d’application
n’avaient pas été pris par le
gouvernement sortant. Un
décret approuvé par un exé-
cutif et ses arrêtés par un
autre, ce n’est pas gage d’équi-
libre. La nouvelle équipe PS-
CDH avait l’occasion d’amé-
liorer les choses, c’est ce qu’elle
fait.
Et la réforme est reportée…
Nous avions prévu sa mise en
œuvre en juillet. C’était trop
court : l’objectif est désormais
le mois d’octobre. Il y a eu pas
mal de travail : nous avons
respecté la structure générale
du CoDT, mais 50 % des ar-
ticles du code ont été modifiés
d’une manière ou d’une
autre. Pour en arriver là, une
trentaine de réunions ont été
nécessaires. Tous les acteurs
ont été impliqués : entre-
prises, communes, admi-
nistration régio-
nale… Le texte
que je dépose
ce jeudi en
première
lecture
est va-
lidé
par
leurs
soins.
Sur le fond, quelles sont les
nouveautés ?
Permettez que je garde la pri-
meur pour le gouvernement…
Mais je peux vous dire que
nous avons beaucoup tra-
vaillé par exemple sur la no-
tion de délai de rigueur qui
s’impose à l’administration
dans l’octroi ou le refus des
permis.
Quelle est la suite de la pro-
cédure ?
Entre la première et la
deuxième lecture par le gou-
vernement, une procédure de
consultation, officielle celle-
là, doit s’engager. Elle durera
deux mois. Ensuite, il y aura
le débat au parlement. Au
printemps dernier, les dépu-
tés ont traité le sujet durant
350 heures. Il y a eu des cen-
taines d’amendements. Cer-
tains d’entre eux n’ont pas été
adoptés alors qu’ils étaient
intéressants. Je veux éviter
ces écueils : j’ai demandé à
Edmund Stoffels (PS), le pré-
sident de la commission, de
mettre en place un groupe de
travail pluraliste qui dé-
blayerait le terrain avant le
débat public.
Quelle est la griffe Di Anto-
nio dans ce nouveau projet ?
Sans doute la prochaine dé-
matérialisation des procé-
dures. Aujourd’hui une de-
mande de permis, ce sont des
dossiers et des plans qui
passent d’une administra-
tion à l’autre. Cela provoque
des retards : dans les grandes
villes, il faut parfois attendre
six mois ou un an pour obte-
nir une réponse. J’espère que
dans deux ans, les demandes
les plus simples seront trai-
tées par informatique. Le
reste suivra. ■
Propos recueillis par
ÉRIC DEFFET

J’y vois clair
VOCABULAIRE
Après le Cwatupe, le CoDT. Et après le CoDT ?
Urbanisme, environnement ou aménagement… C’est le drame
de ces matières ardues qui génèrent des codes de l’épaisseur
d’une encyclopédie et des arrêtés d’application par dizaines :
pour faire passer une réforme dans l’opinion, il convient de
l’affubler d’un petit nom charmant qui marquera les esprits et
évitera de se prendre les pieds dans des appellations kilomé-
triques.
Les Wallons avaient fini par s’habituer au Cwatupe qui avait
pris un « e » quand le Code wallon de l’aménagement du terri-
toire, de l’urbanisme et du patrimoine s’était ouvert à l’énergie.
Ils avaient pratiquement adopté le CoDT, acronyme venu de
nulle part pour désigner le code (wallon) du développement
territorial.
Mais ce dernier est-il mort né ? Adopté mais jamais appliqué ?
Pour saugrenue qu’elle paraisse, la question d’un nouveau nom
mérite d’être posée et l’a été au cabinet du ministre Di Antonio.
Silence. Puis une réponse sèche : « Joker ! »
On attendra le gouvernement de jeudi pour en savoir plus. Sans
oublier l’essentiel : cette législation est capitale pour les entre-
prises (investissements, permis), pour la population (construc-
tion) ou pour les communes (affectation des sols). Un nom,
c’est bien. Du fond, c’est mieux.
E.D.
réaction « J’espère
que l’essentiel de
la réforme est sauf »
ésormais député wallon,
D l’Ecolo Philippe Henry
était le « père » du Code wallon
du développement territorial
approuvé (CoDT) in extremis
avant les élections. Il va suivre
de près le nouveau texte.
« J’ai évidemment été déçu du
report de la réforme, explique-t-
il. D’accord, le parlement l’a vo-
tée tardivement. Mais on ne
peut pas parler de précipita-
tion : ce texte était le résultat de
deux ans de travail, de nom-
breuses consultations. J’avais Philippe Henry, l’ancien ministre.
moi-même accepté des compro- © PIERRE-YVES THIENPONT.
mis. »
chaque jour ne savent plus où
« Une telle réforme ils en sont… »
plus menée depuis 50 ans » Sur les bancs de l’opposition
L’ancien ministre reconnaît désormais, Philippe Henry ne
que la tâche qu’il a affrontée pratiquera pas l’obstruction à
était colossale et donc criti- l’égard du texte PS-CDH : « Un
quable : « Une réforme de cette toilettage, pourquoi pas ? Il
ampleur n’avait plus été menée m’arrivera sans doute de dire
depuis cinquante ans. Elle ne qu’une mesure est bonne. »
pouvait pas être parfaite dès le Mais le Liégeois ne transigera
premier coup. A l’usage, des pas sur ce qu’il considérait
ajustements auraient sans comme essentiel dans son
doute été nécessaires, c’est bien propre texte : « Le CoDT avait
normal. Mais on pouvait avan- pour ambition de simplifier la
cer… Depuis qu’il est installé, le vie des citoyens et des entre-
nouveau gouvernement, lui, a prises et de mettre cette simpli-
perdu du temps et a même fait fication au service du territoire
marche arrière : le décret est re- avec l’objectif de lutter contre
porté, les arrêtés ne sont pas l’étalement urbain. J’espère
près d’être publiés. Pendant ce qu’on ne touchera pas à cela. » ■
temps-là, les fonctionnaires qui E.D.
doivent appliquer les règles
Le budget régional
dérape déjà
FINANCES Cent millions à trouver ?
T rois mois après la confection
du budget 2015, le gouverne-
millions d’euros en raison, no-
tamment, de la dégradation des
ment wallon de Paul Magnette va paramètres macroéconomiques
devoir trouver 100 millions d’eu- tant en termes de croissance que
ros. Des nouvelles mesures d’éco- d’inflation. A première vue, ce-
nomie ne sont pas à exclure, di- pendant, les ministres ne de-
sait mardi L’Echo. vraient pas compenser ce trou fi-
Les premières estimations du nancier par une hausse des re-
ministre du Budget Lacroix (PS) cettes. Dans l’immédiat, le gou-
pour le contrôle budgétaire de vernement va prendre une
mars viennent de tomber. Et si, circulaire annonçant le gel de
dans l’entourage gouvernemen- toutes les dépenses liées à l’infla-
tal, certains s’attendaient à un tion. Cette décision pourrait donc
ajustement budgétaire compli- à nouveau toucher les dépenses
qué, les difficultés financières facultatives, après une première
sont encore plus importantes. salve en 2014 qui s’est concrétisée
L’exécutif wallon se trouve de- par une diminution de 55,5 mil-
vant un trou budgétaire de cent lions d’euros de subsides. (b) ■
4

Médecine : sélection en juin ?
UNIVERSITÉ Des étudiants préconisent cette « moins mauvaise solution »
Les étudiants
reviennent à la charge
dans le dossier
des numéros Inami.
Ils refusent l’examen
d’entrée et plaident pour
une sélection au cours
de la première année.
N
uméro Inami des étu-
diants en médecine, fin
de partie ? Alors que
l’accord politique de décembre
reste à appliquer (lire ci-contre),
deux organisations étudiantes
(le comité interuniversitaire des
étudiants en médecine, Cium) et
l’Unecof (Union des étudiants de
la Communauté française)
viennent de produire une étude
scientifique sur le mode de sélec-
tion à l’entrée des facultés de
médecine. Elle vient d’être trans-
mise au ministre compétent
dans le but d’alimenter la ré-
flexion sur le sujet. Le Soir a pu
en prendre connaissance.
1 Le contexte belge et euro-
péen. La plupart des pays eu-
ropéens ont mis en place un sys-
tème de planification et donc de
contingentement de l’offre médi-
cale. Après avoir testé « divers
systèmes qui tous ont échoué
dans leur mission qui consistait
à éviter la pléthore d’étudiants »,
la Belgique francophone figure
avec Chypre dans le petit groupe
des pays où les études de méde-
Farid : un arrêté
qui rebat les cartes
JUSTICE Le tribunal est-il incompétent ?
Aujourd’hui libre. Et demain ?
© BELGA.
e tribunal de Première ins-
L tance de Liège a examiné
une nouvelle fois, ce mardi, le
cas de Farid Bamouhammad, un
Français de 47 ans qui, s’il allait
à fond de peine, devrait rester
sous les verrous jusqu’en 2026
pour des faits de prise d’otages et
de tentative de meurtre notam-
ment. Mais celui que certains
ont surnommé « Farid le fou »
souffre d’un syndrome psychique
dit « de Ganser », lié aux psy-
choses de détention et se carac-
térisant par une dissolution de la
personnalité et des propos inco-
hérents.
Ses avocats ont expliqué ce
mardi le cas particulier de leur
client : « Les conditions de déten-
tion qui lui ont été imposées, et
qui ont entraîné la condamna-
tion de deux directeurs de prison
et de membres du personnel pé-
nitencier, l’ont amené à dévelop-
per ce syndrome que l’on a re-
trouvé chez des personnes après
un séjour en camp de concentra-
tion ou au goulag », a détaillé
Me Nève.
« Les experts sont formels :
pour aller vers une revalidation,
la seule solution est d’éviter l’en-
fermement », a ajouté Me Mo-
reau. En bref : selon la défense,
Les étudiants préféreraient une sélection en cours de première
année. © ALAIN DEWEZ.
cine sont en quasi libre accès.
L’étude démontre cependant que
les multiples systèmes de contin-
gentement sont responsables de
pénuries médicales, que ces pé-
nuries touchent prioritairement
la première ligne de soins (les
généralistes) et certaines spécia-
lités moins attractives.
2 Examen d’entrée. Le lien
entre examen d’entrée et
réussite professionnelle n’est pas
limpide selon une série d’études
internationales décortiquées par
le comité scientifique. « Un des
objectifs de l’examen d’entrée
reste une sélection des futurs
meilleurs médecins et un écarte-
ment des jeunes jugés comme in-
aptes à la réussite académique
la société serait mieux protégée
si Farid Bamouhammad était
« revalidé », et donc laissé en li-
berté. Ce n’est pas l’avis du mi-
nistère public, qui a argué que le
risque pris serait « trop impor-
tant », ni du ministre de la Jus-
tice Koen Geens (CD&V) qui est
à l’initiative de la procédure de
tierce opposition qui vient d’être
examinée.
Ordonnance mardi
Farid Bamouhammad avait
été libéré par le tribunal de Pre-
mière instance de Liège le 30 no-
vembre dernier pour raisons mé-
dicales, et ce après 55 jours de
grève de la faim et sur la base
d’une requête unilatérale. Il avait
été soigné quelques jours en mi-
lieu hospitalier pour rejoindre
ensuite une maison d’accueil
dont l’adresse reste secrète. Pour
Me Renson, conseil du ministre
de la Justice, il n’y avait ni abso-
lue nécessité ni extrême urgence,
ce qui poserait un problème de
recevabilité de la requête unila-
térale. Cette décision, a souligné
l’avocat, pourrait en outre passer
pour une « prime à la libéra-
tion » décernée lorsqu’un détenu
opte pour une grève de la faim.
Enfin, Me Renson a invoqué un
arrêté royal adopté fin décembre
dernier et publié au Moniteur
belge… ce lundi, veille de l’au-
dience. Cet arrêté royal ne donne
plus la main au tribunal de Pre-
mière instance, mais bien au
juge du tribunal d’application
des peines dans ce genre de déci-
sion. Il a donc été demandé que
le président du tribunal Philippe
Glaude se déclare incompétent.
La défense de Farid Bamouham-
mad estime quant à elle que l’ar-
rêté royal n’est pas applicable
aux procédures en cours. L’or-
donnance est attendue pour
mardi prochain au plus tard. ■
LAURENCE WAUTERS
secondaires préparant le mieux à
l’université viennent souvent
aussi de familles plus aisées.
« L’examen d’entrée constitue
pour nous une dangereuse vision
Darwinienne de l’accès aux
études considérant les étudiants
comme possédant des aptitudes
inégales non modifiables où l’ob-
jectif serait de départager les
aptes et les inaptes ». En fait, as-
surent les scientifiques, « la
réussite est une dynamique mul-
tifonctionnelle qui se travaille,
s’acquiert et s’améliore avec expé-
rience au cours du cursus ».
Une sélection en janvier. Ou-
3 vrir l’université à chacun
mais refermer les portes de la fac
de médecine dès janvier pour les
moins méritants… L’idée fait son
des études de médecine », dit Jé- chemin parmi ceux qui réflé-
rôme Lechien, ancien président chissent au prochain système de
du Cium et membre du comité sélection. Les données scienti-
scientifique. Or, ce système est fiques démontrent un lien entre
controversé car « il a été démon- le niveau de la réussite en janvier
tré à plusieurs reprises que les ré- et la probabilité de terminer le
sultats en sciences fondamen- bac de médecine (3 ans) sans en-
tales – la matière des examens combre. Par contre, un tel sys-
d’entrée – ne sont pas prédictifs tème « écarterait probablement
de la réussite des matières médi- des candidats lents à manifester
cales ». On constate ainsi que
75 % des étudiants ayant obtenu
leurs capacités », de plus il met-
trait à mal l’actuelle possibilité
les meilleurs grades ne se sont d’étalement.
pas distingués dans les matières
de base au début de leurs études.
Par ailleurs, les scientifiques
soulignent que l’examen d’entrée
4 La sélection en fin de pre-
mière. Dans tout ce
contexte, « le Cium préconise un
renforce la sélection sociale lors système de sélection différé, soit
de l’accès aux études de méde- en janvier ou en juin, on veut
cine. Pour faire bref, les étu- une vraie flexibilité », dit Eme-
diants qui viennent des écoles line Lezier, président du Cium.
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LABELGIQUE
Jérôme Lechien va plus loin
dans la réflexion : eu égard aux
résultats des enquêtes scienti-
fiques, « nous préconisons un
filtre en fin de première année
basé essentiellement sur les per-
formances des étudiants dans les
cours à vocation médicale du se-
cond quadrimestre et moins sur
les cours généraux ». Quitte, et
c’est un vrai risque, à se trouver
confronté à la problématique des
reçus-collés d’il y a huit ans. ■
ÉRIC BURGRAFF
LE CONTEXTE
Tout reste à faire
Pour mémoire, après l’ac-
cord de mi-décembre der-
nier, rien n’est définitive-
ment réglé dans ce dossier.
Jean-Claude Marcourt et
Maggie De Block sont
presque sur la même lon-
gueur (tous les étudiants
actuels auront leur accès à
la profession au détriment
de la prochaine génération)
mais tout l’accord reste à
mettre en œuvre : un ca-
dastre actif de la profession
pour la ministre De Block et
un filtre à l’entrée pour le
ministre Marcourt. Détail
d’importance pour ce der-
nier, on parle bien d’un filtre,
pas d’un examen d’entrée tel
qu’il est pratiqué dans les
facultés de médecine fla-
mandes.
E.B.
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Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
5
LESBRÈVES
Humanitaire :
la Belgique
régularise peu
n 2014, selon des
E chiffres livrés par le
secrétaire d’Etat N-VA
Théo Francken à nos
confrères du Standaard, le
nombre d’étrangers régulari-
sés par notre pays pour des
raisons humanitaires n’étaient
que de 680 unités. « ON
n’atteint plus les pics atteints
depuis la fin des années no-
nante », commente-t-il. En
2011, ces régularisations
concernaient encore 6.058
personnes et 2.973 en 2013.
On peut parler depuis lors
d’une chute libre.
ENSEIGNEMENT
Milquet dit « non »
à la suppression des cours
de religion à l’école
La ministre en charge de l’Edu-
cation en Fédération Wallonie-
Bruxelles, Joëlle Milquet, a re-
jeté mardi les appels politiques
en faveur d’une suppression
des cours de religion à l’école,
après les attentats sanglants
de Paris.
« Le problème, ce sont les extré-
mismes. Pas les religions. Ne fai-
sons pas d’amalgame », a réagi
mardi Mme Milquet, interro-
gée par l’agence Belga.
Et la ministre centriste de
presser dans la foulée « ceux
qui défendent la méthode
laïque » d’éviter toute « exploi-
tation politique » des récents
événements. (b)

ES
ES
S
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

6 LES ATTENTATS DE PARIS LES FAITS LES ATTENTATS DE PARIS 7

Mesures de sécurité : majorité et opposition se cherchent

Ecoutes téléphoniques,
armée, lutte contre le radi-
calisme : un premier train
de mesures est annoncé.
Charles Michel appelle
à un « consensus large »
avec l’opposition,
qui a des doutes.
services viennent expliquer de- EN WALLONIE
vant les parlementaires si, selon
eux, ils sont à même de remplir Trois djihadistes en
leurs missions. On verra alors province de Namur
dans quel état réel se trouvent nos Le bourgmestre d’Andenne,
forces de sécurité par manque de Claude Eerdekens (PS), vient
moyens ! » d’envoyer un courrier au mi-
Charles Michel avait voulu ras- nistre de l’Intérieur, Jan Jam-
surer mardi matin à la Chambre : bon (N-VA). Il s’y inquiète des
« Il n’y aura pas de coupes budgé- « menaces posées par le retour
taires. Les moyens budgétaires en Belgique de djihadistes isla-
sont comptés, mais le gouverne- mistes revenus de Syrie et

L
e souffle de la mobilisation
politico-populaire après
les attentats de Paris n’est
pas retombé, le gouvernement fé-
déral se prépare à produire ses
premiers projets ministériels vi-
sant à ajuster notre politique de
sécurité : le conseil des ministres
tranchera vendredi. Il est ques-
tion du recours à l’armée, dans
certaines conditions, pour des
missions de surveillance ; de la
facilitation des écoutes télépho-
nique ; de la lutte contre le radi-
calisme (lire ci-contre), s’agissant
notamment de contrôler et péna-
liser celles et ceux (retrait de la
carte d’identité, déchéance de
nationalité : on en parle) qui
prennent part aux combats en
Syrie, en Irak… Egalement : le
gouvernement lancera le
« Conseil national de sécurité »,
voué à coordonner les politiques.
En attendant, le kern (comité
ministériel restreint), auquel se
joindra le ministre de la Justice,
reçoit aujourd’hui les représen-
tants des cultes reconnus en Bel-
gique (catholique, protestant,
musulman, anglican, israélite,
orthodoxe) et de la laïcité.
Enfin, surtout, au passage,
Charles Michel lance un « appel
à l’opposition », en vue, dit-il,
d’un « débat constructif » dans
les prochaines semaines sur
l’adoption des mesures de sécuri-
té : « C’est l’occasion d’un consen-
sus large... » Fait politique ma-
jeur ? Potentiellement, seule-
ment.
Recevant la presse pour les
vœux 2015 du FDF, Olivier
Maingain s’est montré extrême-
ment sévère. Appelant, quant à
lui, à « un grand débat sur la laï-
cité » dans notre pays (des « as-
sises de la laïcité » pour « se
réunir sur un socle de valeurs
communes »), il recale le gouver-
nement qui, juge le président du
FDF, a commis un budget pénali-
sant les services de police que l’on
appelle au front aujourd’hui. Oli-
vier Maingain : « Je souhaite que
les responsables des différents
ment fera en sorte d’organiser la d’ailleurs, et par d’autres pré-
protection des citoyens, et d’élever sents sur le territoire national
ce niveau de protection. » Le Pre- prêts à se rendre sur des lieux de
mier rappelle qu’une réserve de guerre ».
300 millions d’euros est dispo- Aux yeux du maïeur, le minis-
nible dans le budget 2014, ajou- tère ne mesure pas l’ampleur
tant que lors du contrôle de mars, du péril. Dans ce courrier, il
on pourra, s’il le faut, réaffecter évoque une réunion des bourg-
une série de moyens. Ce qui ne mestres de la province namu-
convainc pas Maingain : « Du roise organisée par le gouver-
reste, il n’y a pas que les moyens, neur Denis Mathen, à laquelle
mais l’organisation… Exemple : participaient également le
on a soumis aux communes des procureur du Roi et le Dirco
listes de personnes sous sur- (Direction de coordination et
veillance. Et après ? Pas de mé- d’appui, service fédéral). Les
thodologie. Ce n’est qu’un élus y ont appris qu’il y a en
exemple. » région namuroise « trois djiha-
Dans l’opposition toujours, distes revenus de Syrie, l’un à
alors que le CDH demande à voir Dinant, un autre à Namur et un
(« Si les mesures vont dans le bon troisième en Basse-Sambre, tous
sens, nous les soutiendrons et, trois en liberté ».
avec Georges Dallemagne, nous Claude Eerdekens : « Il me
avons formulé une série de propo- paraît invraisemblable que tous
sitions déjà pour la lutte contre le ceux qui sont allés combattre en
radicalisme, la cybersécurité »), Syrie pour commettre des mas-
tout comme Ecolo (« Les mesures sacres de masse ou de véritables
doivent être examinées sans dé- génocides puissent impunément
magogie, sans angélisme »), le PS revenir chez nous et y circuler
saisit la perche tendue par Si, à l’extérieur, 10 % des gens sont des pratiquants appliqués de leur culte, ils sont 95 % à fréquenter les conseillers religieux en prison. Le mi- librement. Ils sont de véritables
Charles Michel, pour relancer : nistre de la Justice, Koen Geens, propose d’ailleurs de mettre à l’écart les détenus qui font du prosélytisme religieux. © SYLVAIN PIRAUX. bombes à retardement. Nous
« D’accord pour discuter en- connaîtrons en fonction du
semble des mesures à prendre,
nous explique Laurette Onkelinx,
cheffe de groupe à la Chambre.
J’ai appelé, la semaine dernière, à
justice Une prison exemplaire pour conduire à la déradicalisation CONSEILLER ISLAMIQUE
« Déconstruire le discours extrémiste »
laxisme de la politique de notre
pays, tôt ou tard, une situation
comme celle vécue à Paris (…).
ous constatons que certaines lytisme religieux à vocation terro- préventive, en isolement. Mais en qués de leur culte, ils sont 95 % à de la cellule », affirme un directeur. time ainsi que l’imam doit conserver
un Pacte national rassemblant N personnes sortent de prison riste est déjà une réalité dans nos maison de peine, ils peuvent se re- fréquenter les conseillers religieux
les politiques à tous les niveaux radicalisées ou converties à la reli- prisons, souligne un directeur. trouver avec d’autres détenus. Le en prison. « Parce qu’en prison, on
Michel Jacobs, de la CGSP-prison,
estime que la règle doit valoir pour
« son indépendance » et ne pas ap-
paraître comme un agent de l’Etat
Mohamed Rharib est un des onze conseillers islamiques qui officient dans les prisons de Wal-
lonie et de Bruxelles. Il travaille à Jamioulx.
Comment se fait-il que la Bel-
gique n’ait pas instauré un délit
consistant à condamner à une
de pouvoir, et les associations, gion, alors qu’elles y étaient entrées Mais ce n’est pas simple. Car il faut virus du fanatisme qu’ils sont sus- est dans l’épreuve, on essaie de se Le milieu pénitentiaire est-il propice à la radicalisation ?
toutes les religions : « Pas question ou des policiers. Ce rapport préconi- peine incompressible d’emprison-
dans un élan commun. Je reste laïques ou non radicales. » Les dé- faire la différence entre ce que sont ceptibles de transmettre à de rapprocher de Dieu, de se repentir. Oui. La prison est une mini-société qui amplifie tous les phénomènes de société. Les détenus ne sont
d’établir une stigmatisation des mu- sait de favoriser son rôle de référent nement de longue durée toute
dans cet esprit. Mais je dis : ces clarations (à la VRT) du ministre la pratique religieuse et la fréquen- (jeunes) codétenus est de même Par la religion, beaucoup de déte- pas des enfants de chœur et en, même temps, ils sont très fragilisés et, donc, très perméables à des
sulmans. Le problème est de savoir du culte, « notamment par la personne belge ou étrangère
mesures, il faut en discuter en- Koen Geens (CD&V) à propos du tation paisible de coreligionnaires, nature, mais d’une autre catégorie, nus veulent se rapprocher de leur discours simplistes. Qui peuvent fleurir sur le terreau fertile de l’isolement.
comment désigner de manière cer- conduite de la prière du vendredi ». Quels sont les signes de la radicalisation ? vivant en Belgique et qui part se
semble et prendre des décisions risque de radicalisation en prison avec des opérations de recrutement que celui que transmettent les cri- famille », nous disait l’imam taine des prosélytes. » Et l’origine En Belgique, seuls 18 conseillers is- battre à l’étranger au nom d’un
partagées. Sans cela… A cet égard, versent confusément des ques- susceptibles de créer des troubles minels endurcis. La prison peut Bouhna. Pour les détenus, le culte On les détecte par l’expérience. Rien à voir avec le port de la barbe ou la tenue vestimentaire. Quand
« pénale » (42 détenus en Belgique lamiques travaillent en prison et ne un prisonnier me demande les horaires de prière sans se présenter à la cérémonie du culte, je l’invite islam terroriste nourri par la
le gouvernement doit revoir sa co- tions religieuses légitimes (la être l’école du djihadisme, comme est un refuge et un moyen, parfois, le sont pour terrorisme), à elle seule, peuvent donc assumer cette tâche pensée salafiste ? »
pie budgétaire, qui frappe la Jus- conversion) et un prosélytisme à Koen Geens voudrait mettre celle du crime. dans mon bureau. Mon travail consiste alors à déconstruire le discours extrémiste. Nous avons des
de se trouver un groupe protec- ne suffit pas à démontrer qu’un dé- partout. Elle est parfois confiée au clefs pour cela, pour renvoyer aux textes religieux originaux et leur démontrer que leur interprétation L’Intérieur souhaite ne pas faire
tice et la police. En fait, il faut vocation criminelle dans une à contribution les conseillers Depuis plusieurs années, les dé- teur. « Les détenus, nous expliquait tenu tente de radicaliser ses codéte- musulman le plus influent de la de commentaires. « Nous tra-
agir vite, mais pas dans la préci- même problématique. Sa proposi- islamiques des prisons. est erronée. Mais le problème est plus profond : ces gens sont souvent désœuvrés, en recherche
tenus ne doivent plus déclarer leur un ex-taulard, se regroupent par nus. « Il y a aussi des illuminés, des communauté carcérale, pas toujours d’identité, opposés à la société. Même si les phénomènes de radicalisation sont marginaux en prison, vaillons beaucoup à la question
pitation, et j’invite donc M. Mi- tion d’organiser une « répartition Au risque de les sortir appartenance religieuse à leur en- nationalités, par couleur de peau prosélytes qui sont enfermés pour animé de bonnes intentions. L’ICSR de la radicalisation, nous arrive-
chel à organiser cette réelle judicieuse » des détenus suscep- de leur rôle spirituel ils ont augmenté depuis les événements d’Irak et de Syrie. On rencontre des jeunes, sans diplôme ni
trée en prison. Le recours à un ou origine. Les musulmans, qui d’autres faits que ceux de terro- relève aussi que le défi de la déradi- formation qui, après avoir purgé leur peine, ont peu d’espoir d’avenir, de réinsertion, d’emploi. Parfois rons en temps opportun avec des
concertation avec l’opposition. tibles d’embrigader d’autres pri- conseiller religieux se fait par le sont souvent les plus nombreux, risme », souligne un directeur. calisation en prison ne peut se propositions, mais celles-ci
leurs parents sont retournés au bled et leurs frères sont partis combattre en Syrie. Certains sont très
Nous sommes preneurs. » Belle sonniers dans les voies du djiha- au sein de la prison. » Le risque ra- biais d’une simple inscription glis- usent de leur supériorité numé- Koen Geens voudrait aussi « re- concevoir que dans des prisons doivent d’abord être discutées en
tentés de les y rejoindre. Il faut alors dialoguer pour qu’ils ne tombent pas dans le piège des inté-
offre ? Ou retour à l’envoyeur ? ■ disme, avait déjà été évoquée, sous dical se ressent lorsque des « déte- sée dans la boîte du représentant rique pour imposer leurs vues. » courir au travail des conseillers isla- exemplaires : « Il faut combattre le conseil des ministres », déclare
gristes, leur dire que, là-bas, les musulmans s’entretuent.
DAVID COPPI le précédent gouvernement, au nus médiatisés », dégageant une du culte. En prison, l’appel à la prière est miques » pour contraindre les racisme éventuel qui peut s’exercer Vos moyens sont-ils suffisants ? la porte-parole de Jan Jambon.
lendemain de l’attentat contre le forte aura, sont incarcérés. Leur Le monde pénitentiaire est un toléré ou interdit, selon les établis- risques. C’est une approche délicate. contre ces détenus particuliers qui La plupart d’entre nous devons nous charger de près de 400 détenus. C’est insuffisant. Lorsque j’in-
P.32 & 33 UNE PIÈCE Musée juif de Bruxelles. dangerosité de terroriste avéré ou monde inversé par rapport à l’exté- sements. « Mais l’exercice du culte Un rapport du Centre international conforteraient ainsi leur radicalis- vite des artistes à la prison, ils viennent gratuitement. Un calligraphe arabe est venu récemment. La L. SC.
DE THÉÂTRE SUR LE DJIHAD « La mise à l’écart, voire à l’isole- soupçonné les cantonne le plus rieur. Si, à l’extérieur, 10 % des est cantonné dans les lieux prévus pour l’étude de la radicalisation et me. » ■ direction a avancé 50 euros pour le matériel. J’ai moi-même dû payer de ma poche pour les frais…
ET L’HOMMAGE D’ANGOULÊME ment, de détenus qui font du prosé- souvent, lors de leur détention gens sont des pratiquants appli- à cet effet ou dans l’espace “privé” de la violence politique (ICSR) es- MARC METDEPENNINGEN D.V.

vigipirate belge Les syndicats policiers et militaires sont contre
’accélération de la mise en œuvre de
L la mesure prévue dans l’accord gou-
vernemental de « déployer temporaire-
ment l’armée pour assister les services de
police et de sécurité pour des missions de
surveillance déterminées », copie du plan
français Vigipirate, suscite un rejet des
syndicats policiers et militaires.
Le principal syndicat de police, le
SLFP, a réitéré dans un communiqué pu-
blié mardi son opposition farouche à ce
projet, le qualifiant « d’idée relevant de la
démagogie la plus crasse ». Vincent
Gilles et Vincent Houssin, les dirigeants
du syndicat, rappellent qu’au printemps
et jusqu’à l’été 1985, alors que les CCC
frappaient, des paracommandos avaient
été déployés dans les rues, aux côtés de
gendarmes, « sans que cela soit du goût
de la population ». Le SLFP estime que
le projet gouvernemental, dont la mise en
œuvre est hâtée par les attentats commis
à Paris, va plus loin que ce précédent
« puisqu’il s’agirait carrément de donner
des compétences de police… à des mili-
taires formés à l’art de la guerre ». Pour le
syndicat, le terrorisme est d’évidence
« une matière policière ».
Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon
et son collègue de la Défense Vandeput
doivent s’atteler à un aménagement légis-
latif. Actuellement, un militaire ne peut
se substituer à un policier. Il peut tout au
plus offrir assistance aux agents de la po-
lice locale ou fédérale. Mais il ne peut être
en contact direct avec la population civile
et une éventuelle intervention se limitera
aux cas de légitime défense.
Le SLFP estime que le gouvernement,
pour rencontrer ses objectifs sécuritaires,
devrait « rendre à la police son finance-
ment », soulignant que le budget de la
police a été écorné de 10 % en six ans et
que, pour la seule année 2015, il sera en-
core réduit de 10 %. « Résumons l’idée,
suggère le syndicat : appauvrissons la
police de manière telle qu’elle ne soit plus
à même d’assumer sa mission essen-
tielle… puis injectons les membres du per-
sonnel militaire – dont on juge qu’ils sont
surnuméraires au SPF Défense – dans
une mission qu’ils n’ont pas choisie et
pour laquelle ils ne sont pas formés. »
Une « Garde nationale » ?
Pour la CGSP-Défense, « croire qu’un
militaire est formé pour des missions de
police dans les grandes villes, comme ils
savent le faire en terrain hostile à l’étran-
ger, c’est prouver qu’on (les deux mi-
nistres) n’a jamais mis les pieds à l’armée
ou à la police. La comparaison absurde
avec la France ne fait que le confirmer.
C’est oublier aussi que Pieter De Crem (le
précédent ministre de la Défense) a saboté
les moyens d’aide à la Nation, mettant
ainsi la composante Terre en danger ».
Patrick Descy, le secrétaire permanent de
la CGSP Défense, constate que « le mili-
taire n’est plus formé aux interventions
de crise sur le territoire national », dé-
laissées au profit des opérations interna-
tionales. Selon lui, l’idée du gouverne-
ment reviendrait aussi à « militariser la
police », à « un grand retour de la gen-
darmerie ». « Faut-il rappeler pourquoi
elle fut dissoute après l’affaire Dutroux »,
ajoute-t-il.
Selon le syndicaliste, une « solution
existe » : la restauration, « de capacités
d’intervention duales au profit de la so-
ciété belge ». Il compare cette hypothé-
tique structure à celle de la Garde natio-
nale américaine, capable d’exécuter des
missions à l’étranger et sur le territoire
national. « Si le national était mis au
même niveau d’importance que l’inter-
national, nous aurions une approche dif-
férente, estime-t-il. La Défense pourrait
intervenir dans des situations graves et
exceptionnelles pour assister les services
d’urgence de la police. » Au-delà donc des
militaires en rue, c’est à une réflexion sur
la philosophie des missions de l’armée
qu’invite le syndicaliste. ■
M.M.
Le plan Vigipirate disperse depuis des années des militaires dans les rues de France.
© REUTERS.
téléphonie Etendre la liste des écoutes autorisées
A u nombre des mesures que le qui vise « l’incitation indirecte »
ministre de la Justice Koen au terrorisme, à la liste des infrac-
Geens entend mettre en œuvre tions pour lesquelles les écoutes
pour lutter plus efficacement téléphoniques sont autorisées.
contre le terrorisme, figure une Aux termes de la loi, un juge
extension et un assouplissement d’instruction peut déjà, « à titre
du cadre légal dans lequel les en- exceptionnel », faire procéder aux
quêteurs peuvent recourir aux écoutes et aux enregistrements
écoutes téléphoniques. des (télé)communications privées
Les modalités précises de cette
évolution, dit-on à son cabinet, La définition trop restrictive
doivent encore être débattues du terrorisme interdit pour
mais l’idée générale serait d’adap- l’heure certaines écoutes
ter « la liste d’enregistrement »
qui fixe limitativement les infrac- s’il existe des indices sérieux que le
tions pour lesquelles le recours fait dont il est saisi constitue l’une
aux écoutes est autorisé par la loi – des infractions visées par les dis-
en l’occurrence, les lois du 30 juin positions légales (le terrorisme, le
1994 et du 6 janvier 2013. crime organisé, le grand bandi-
Le terrorisme en fait d’ores et tisme…) et si les autres moyens
déjà partie mais selon une défini- d’investigation ne suffisent pas à
tion trop restrictive – on ne parle la manifestation de la vérité.
ici que de la planification, du fi- Pour rendre ces écoutes pos-
nancement ou de l’exécution d’un sibles, il peut pareillement ordon-
attentat – qui interdit pour l’heure ner que le matériel nécessaire aux
la mise sous écoute de ceux qui, écoutes soit installé, à tout mo-
par d’autres biais (recrutement, ment, dans un domicile ou un lieu
formation, intendance…), sou- privé à l’insu de son occupant et/
tiennent des desseins terroristes. ou de son propriétaire.
Le but serait donc d’ajouter ces Sauf prolongement ou renou-
infractions-là, déjà sanctionnées vellement ultérieur, ces écoutes ne
par l’article 140bis du code pénal peuvent durer plus d’un mois.
La loi du 6 janvier 2003 fixe la liste des infractions pour lesquelles le
recours aux écoutes est autorisé. © D. RODENBACH.
Ce recours aux écoutes télépho-
niques, en principe « exception-
nel » est devenu l’une des « mé-
thodes particulières de re-
cherche » parmi les plus cou-
rantes : chaque mois, environ 600
personnes sont mises sur écoute à
la demande d’un magistrat.
L’opération mobilise, aussi, l’in-
tervention d’un personnel spécia-
lement affecté à cette tâche chez
les opérateurs téléphoniques.
Qui envoient ensuite la note à
l’Etat belge. Et elle est salée : la
RTBF annonçait récemment que
le ministère de la Justice doit ac-
tuellement plus de 26 millions
d’euros à Belgacom, Mobistar et
Base (qui ne peuvent légalement
refuser ces prestations). Une ex-
tension des situations dans les-
quelles le recours aux écoutes se-
rait autorisé aurait, aussi, des im-
plications budgétaires alors que le
gouvernement est occupé à serrer
la vis à tous les services de sécuri-
té. ■
St.D.
FRANCE
Valls annonce des mesures exceptionnelles
S’exprimant à l’Assemblée nationale, le Premier
ministre français Manuel Valls a appelé mardi
à prendre « des mesures exceptionnelles » face à
la menace terroriste. « Mais jamais des mesures
d’exception » qui mettraient en danger l’Etat de
droit, a souligné M. Valls. A noter que Le Ca-
nard enchaîné, plus grand journal satirique
français, a fait état de menaces reçues l’aver-
tissant que cela va être leur « tour », suscitant le renforcement
de la surveillance du journal et l’ouverture d’une enquête.
Prisons. Le Premier ministre a annoncé la création avant la fin
de l’année de « quartiers spécifiques dans les prisons du pays
pour isoler les détenus djihadistes considérés comme radicalisés ».
Renseignements. Le Premier ministre a affirmé la nécessité de
« régulièrement renforcer les services en charge du renseignement
intérieur ». Avant d’ajouter : « Sans renforcement très significatif
des moyens humains et matériels, les services de renseignement
intérieur pourraient se trouver débordés. On dépasse désormais
1.250 individus pour les seules filières irako-syriennes en France. »
« Ces nouveaux moyens doivent permettre de renforcer les compé-
tences et de diversifier les recrutements : informaticiens, analystes,
chercheurs ou interprètes », a encore précisé Manuel Valls.
Réseaux sociaux. Manuel Valls a demandé au ministre de
l’Intérieur Bernard Cazeneuve de lui adresser dans les huit
jours des propositions sur un renforcement du contrôle des
réseaux sociaux « plus que jamais utilisés pour l’embrigadement,
la mise en contact et l’acquisition de techniques permettant de
passer à l’acte ».
Déplacements aériens. « Nous lancerons également la sur-
veillance des déplacements aériens des personnes suspectes d’acti-
vités criminelles », a encore dit le Premier ministre. Le système
PNR est actuellement bloqué au Parlement européen. Manuel
Valls a appelé solennellement celui-ci « à voter ce dispositif qui
est indispensable ». (afp)

* 6 * 7
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

8 LES ATTENTATS DE PARIS LES CARICATURES LES ATTENTATS DE PARIS 9

SOLIDARITÉ AVEC CHARLIE
Ils l’ont fait ! Charlie Hebdo revit ! Une semaine après l’acte terroriste qui a coûté la vie à huit membres
de la rédaction de l’hebdo satirique (dont Charb, Wolinksi, Cabu, Tinous, Honoré et Bernard Maris), les
survivants voulaient être au rendez-vous ce mercredi pour leurs lecteurs. En partenariat avec « Charlie
Hebdo », « Le Soir » publie ci-dessous deux pages du numéro qui sera disponible à la vente en Belgique
ce jeudi. « Le Soir » montre de la sorte sa solidarité pleine et entière avec l’hebdomadaire.

8 / CHARLIE HEBDO N° 1178 / 14 janvier 2015 14 janvier 2015 / CHARLIE HEBDO N° 1178 / 9

DIMANCHE
E 11 JANVIER 2015
PLUS DE MONDE POUR « CHARLIE » QUE POUR LA MESSE

8 9
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
10 LES ATTENTATS DE PARIS LES FAITS
le rédac chef
« Ce dont on
est certains,
c’est qu’il y
aura un avenir
pour Charlie
Hebdo »
ENTRETIEN
epuis quelques heures, ce ne
D sont pas moins de trois mil-
lions d’exemplaires de Charlie
Hebdo qui sont en vente dans les
kiosques de France, mais aussi du
monde entier. En Belgique, il fau-
dra toutefois attendre jeudi pour
retrouver 20.000 exemplaires de
l’hebdomadaire, et vendredi
pour 10.000 numéros supplé-
mentaires. Un tirage hors norme,
à la hauteur de la tragédie qui a
frappé la rédaction de l’hebdo-
madaire satirique français. Por-
tés par le formidable élan de soli-
darité suscité par la tuerie, les
journalistes, chroniqueurs et
dessinateurs « survivants »,
comme ils se définissent eux-
mêmes, ont réussi leur pari de ne
pas interrompre la parution du
journal, comme un pied-de-nez
aux terroristes qui se vantaient
d’avoir « tué Charlie Hebdo ».
Hébergée dans les locaux du
journal Libération, l’équipe a
bouclé un « huit pages », dont est
extraite la double page que nous
vous proposons (lire en pages 8 et
9). Une bien amère victoire sur
les ennemis de la liberté d’expres-
sion. D’autant qu’au-delà du nu-
méro de cette semaine, l’avenir
du journal reste encore incertain,
en dépit du soutien financier im-
portant de près de 2 millions
d’euros apportés par les pouvoirs
publics, des entreprises privées et
les dons de particuliers (lire ci-
contre). Gérard Biard, rédacteur
en chef de Charlie Hebdo, refuse
ABONNEZ-VOUS À « CHARLIE HEBDO »
Europe
Reste du monde
Merci d’envoyer votre paiement par chèque à :
Editions Rotative à Charlie Hebdo
Merci d’indiquer sur papier libre vos noms,
prénoms et adresse d’expédition.
Nous contacter : + 33 1 76 21 53 00
E-mail : angelique.abo@charliehebdo.fr
E-mail : simon@charliehebdo.fr
Ou abonnez-vous en ligne : http://boutique.charliehebdo.fr
WWW.CHARLIEHEBDO.FR
Gérard Biard, rédcatuer en chef
de « Charlie Hebdo ». © EPA.
d’ailleurs de trop se projeter dans
le futur.
C’est encore trop tôt pour parler
de l’avenir de « Charlie » ?
Pour l’instant, on se contente de
terminer le présent. L’avenir, il
va falloir qu’on y réfléchisse en-
semble. Mais ce dont on est cer-
tains, c’est qu’il y en aura un.
Comment jugez-vous l’élan de
solidarité né de ce drame ?
« Charlie Hebdo » peut-il y
puiser de quoi assurer la péren-
nité du journal ?
On ne se fait pas d’illusions,
mais on espère. Je le répète, on
ne sait pas encore de quoi notre
avenir sera fait. On en discute.
Est-ce que l’attentat pourrait
servir de point de départ à une
1.823.000 euros
Depuis la terrible attaque, plusieurs institutions et groupes
privés se sont mobilisés pour dégager des fonds afin d’aider la
rédaction de « Charlie Hebdo » à se remettre au travail.
▶ 1 million d’euros débloqué par le Fonds public français de
soutien aux médias si les équipes de Charlie Hebdo en font la
demande.
▶ 250.000 euros annoncés par Google via son Fonds pour
l’innovation numérique de la presse, alimenté par le géant
américain en échange de l’utilisation des contenus des médias
français.
▶ 128.000 euros offerts par l’éditeur du Guardian.
▶ 200.000 euros mobilisés par l’association Presse et plura-
lisme, qui a également lancé le site de collecte jaidecharlie.fr.
▶ 100.000 euros versés progressivement par le Syndicat de la
presse quotidienne nationale française.
▶ 145.000 euros récoltés pour l’heure sur la plateforme Leetchi.
6 mois 1 an
65 € 116 €
77 € 140 €
Service abonnements
10, rue Nicolas-Appert
75011 Paris -France
Des musulmans dénoncent
une « provocation injustifiée »
D e nombreux médias ont
publié mardi, par solidari-
CHARLIE HEBDO
té, la une du numéro de Charlie
Hebdo représentant à nouveau
le prophète Mahomet. Cela n’a
pas été du goût de tous, dans cer-
tains pays musulmans. « Cette
édition entraînera une nouvelle
vague de haine dans les sociétés
française et occidentales et ce que
le magazine fait ne sert pas la co-
existence et le dialogue culturel
auxquels les musulmans as-
pirent », prévient ainsi l’ins-
tance représentant l’islam au-
près des autorités égyptiennes,
Dar al-Ifta, parlant de « provo-
cation injustifiée pour les senti-
ments d’1,5 milliard de musul-
mans à travers le monde ».
En Turquie, la presse décrit le
« réhabilitation » de la presse nouveau numéro mais sans le
reproduire ; en Iran, le site d’in-
satirique et d’opinion, qui ne se
porte pas forcément très bien ?
J’espère bien que cela va légiti-
formation Tabnak (conserva-
teur) estime que Charlie Hebdo
mer ce qu’on représente. Il faut « insulte de nouveau le pro-
faire comprendre que c’est la phète ». « La vague d’insultes
laïcité et la liberté d’expression, des entités sacrées de l’islam,
deux valeurs qui permettent dans laquelle ce magazine a joué
que s’exerce la démocratie, qui un rôle dominant dans le passé,
sont en jeu. J’espère que c’est de combinée à l’islamophobie, aug-
ça que les gens ont pris mente en Occident », peut-on
conscience. lire.
Avec un tirage de trois millions
En Grande-Bretagne, The In-
dependent est le seul des grands
d’exemplaires (contre 60.000 journaux à publier la une dans
habituellement), vous allez
toucher un public différent…
sa version papier. Aux Etats-
Unis en revanche, pays qui a ins-
Forcément, on va accéder à un crit la liberté d’expression dans
nouveau lectorat, puisque sa Constitution, la plupart des
même Arnold Schwarzenegger journaux à audience nationale
s’est abonné ! ■ ont reproduit le dessin du pro-
Propos recueillis par phète Mahomet, à l’exception
BERNARD PADOAN notable du New York Times qui,
dans son édition papier, publie
un article intitulé « Toujours en
deuil, mais avec une nouvelle
provocation : Mahomet à la
une », sans montrer la carica-
ture. Les médias qui ont décidé
de la publier justifient abon-
damment leur choix.
Le Mahomet de Charlie Heb-
do est « vachement plus sympa
que celui brandi par ceux qui
ont tiré » et « c’est un bonhomme
qui pleure avant toute chose »,
ont pour leur part souligné les
survivants du journal. Cette
couverture, une semaine après
l’attentat meurtrier qui a frappé
sa rédaction, est « un message de
Charlie, c’est dire : démerdez-
vous avec », a déclaré son au-
teur, Luz, dans une vidéo mise
en ligne sur le site de Libération.
Et de confier que « cette une a été
aussi dure à chier que la mort de
nos amis à avaler ». (afp) ■
2 ans
Dammartin Une soixantaine de personnes ont fait appel au soutien psychologique
225 €
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OFFRE VALIDE JUSQU’AU 30 JUIN 2015
Devant l’école, un panneau rappelle à ceux qui l’auraient déjà
oublié que le plan Vigipirate est toujours d’application. © DR.
JOURNAL IRRESPONSABLE
14 JANVIER 2015 /
www.charliehebdo.fr
N° 1178 t FRANCE MÉTROPOLITAINE : 3 € - BEL/LUX : 3,30 € - ALLEMAGNE : 4 € - AND : 3 € - ESP/PORT. CONT. : 3,50 € - DOM/A : 4,30 € - MAY : 4,20 € - CH : 5,10 FS - CAN : 6,50 $C - NCAL/A : 700 F CFP - POL/S : 700 F CFP - TUNISIE : 5,9 TND
L 14057 - 1178 H - F: 3,00 € - RD
« C’est un dessin très doux »
tait-il bien indiqué de publier pers. Ce n’est ni une interdiction ab-
E un dessin de Mahomet en cou-
verture de la première livraison de
solue, ni encore moins une interdic-
tion légale. Faut-il braver les inter-
Charlie Hebdo après l’attentat, dits, au risque de provoquer le
connaissant le tabou que constitue scandale ? Charlie Hebdo a tou-
la représentation du prophète de jours fait ça et il n’y a pas de raison
l’islam pour un grand nombre de que ça s’arrête demain. Ou alors,
musulmans ? Pour poser le pro- s’ils se mettent à s’autocensurer, cela
blème autrement, quel message ce veut dire que ceux qui les ont atta-
choix rédactionnel renvoie-t-il à la qués ont gagné. »
face du monde – puisque la tragédie
a bien suscité un émoi planétaire ?
Ghaleb Bencheikh, auteur de La
Laïcité au regard du Coran (Presses
Comment Jean-Jacques Jespers, de la Renaissance, 2005) et anima-
par exemple, professeur de journa- teur de l’émission Islam sur France
lisme à l’ULB et vice-président du 2, le dimanche matin, est très clair
Conseil de Déontologie Journalis- sur le sujet : « Rien, dans les textes
tique, a-t-il interprété le dessin ? et a fortiori dans les versets cora-
« Comme ceci : même celui au nom niques qui sont la référence pre-
duquel les tueurs ont agi trouve que mière, ne dit explicitement qu’il faut
c’est inacceptable et est solidaire proscrire la représentation », ex-
avec Charlie », répond-il. plique-t-il. Et de préciser qu’« à tra-
Pour lui, il s’agit d’une condamna- vers l’histoire, les dynasties musul-
tion de l’extrémisme terroriste assez manes ont d’ailleurs pu avoir des
semblable à celles qu’on a enten- représentations figurées, y compris
dues partout. Sauf que, on l’a dit, celle du prophète, dans les minia-
toute une tradition de l’islam inter- tures. » Quant aux réactions hos-
dit que l’on représente le prophète… tiles à la couverture, il les assimile à
En ces temps de communion, n’au- l’extrémisme islamiste, « qui gan-
rait-il pas mieux valu s’abstenir de grène la communauté musulmane
réveiller de vieilles blessures ? « Ce et trahit la longue tradition de bon-
n’est un blasphème qu’au regard té et de miséricorde qui a prévalu en
d’une certaine grille de lecture, qui contexte islamique. »
n’est pas une grille de lecture uni- A titre personnel, Jean-François
verselle, répond Jean-Jacques Jes- Kahn, se dit « hostile à la provoca-
REPORTAGE
DAMMARTIN-EN-GOËLE
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
Dammartin-en-Goële, les
A traces du passage des frères
Kouachi sont encore bien visibles
près d’une semaine après la jour-
née qu’ils ont passée retranchés
dans l’imprimerie CTD située dans
le petit zoning de la commune de
8.000 habitants. Aujourd’hui, les
vitres brisées de la petite entreprise
familiale laissent apparaître un vé-
ritable chaos à l’intérieur. Des
cadres qui pendaient aux murs sont
décrochés, des ordinateurs sont à
l’envers. Une vague idée du carnage
qui a dû s’y produire, mais impos-
sible de se faire une image plus
précise. Devant le parking, un
groupe de gendarmes armés jus-
qu’aux dents monte la garde. Au
curieux qui marque un arrêt pour
jeter un œil, ils répliquent par un
coup de sirène et bondissent de
leurs deux voitures d’intervention.
Un peu trop zélés peut-être…
Quelques dizaines de mètres plus
loin, au coin de la rue Henry Du-
10
A LA MOSQUÉE
« On ne peut pas toucher
à la religion »
N° 1178 / 3€
A la mosquée Al-Almal à Ander-
lecht (Bruxelles), les fidèles re-
gardent dubitatifs la couverture du
Charlie Hebdo qui sort aujourd’hui
« C’est de l’humour tout ça mais il y a
quand même des limites. La couver-
ture ? C’est un dessin, ça ne me
choque pas. », dit un homme d’une
cinquantaine d’années. Un autre,
barbu et plus jeune, réagit : « On
peut jouer et rire de tout mais pas
avec la religion. On ne peut pas tuer
les gens, mais on ne peut pas toucher
à la religion. » Un autre relativise :
« Ce n’est qu’un dessin, il est mort
depuis des siècles le prophète. Ça ne
veut rien dire ces caricatures. Les
gens qui commettent des crimes de la
sorte, ne réfléchissent pas ».« Le
politique s’en mêle trop », conclut un
autre. Le responsable de la mos-
quée estime pour sa part que cette
tuerie a fait plus de mal qu’autre
chose. « Mais au final, ça n’a rien
changé n’est-ce pas ? Ils ressortent
encore cette caricature… ».
B.DL (ST.)
tion pour la provocation » et « très rétif
par rapport au blasphème », qu’il
considère comme « un enfantillage ».
Mais de préciser dans la foulée que « le
droit au blasphème est tout à fait fon-
damental dans un système de liberté
d’opinions ». En l’espèce, notre chroni-
queur estime que les gens de Charlie
Hebdo ont très bien agi. « Car il y avait
deux dangers, étaye-t-il. S’interdire de
le faire, et donc les terroristes les au-
raient fait capituler, et relever le défi
mais de manière extrêmement agres-
sive ou grossière. Or, pour coup, c’est un
dessin très doux. C’est un dessin qui ap-
pelle à une certaine fraternité. »
Le journaliste et essayiste Jacques
Duquesne, spécialiste des religions, est
au fond le seul à se dire plus hésitant.
« Je souhaite que Mahomet pardonne et
la façon dont il est représenté à la une
de Charlie Hebdo, c’est cette face-là de
l’islam que j’aimerais que l’on mette en
valeur. Donc, je comprends bien la cou-
verture, glisse-t-il. En même temps,
dans cette période de deuil, c’était peut-
être un peu maladroit. Mais je ne fais
pas partie des donneurs de leçons, sur-
tout dans les périodes de deuil, où l’on
doit se recueillir ensemble et réfléchir
ensemble à ses propres responsabilités.
Les gens de Charlie Hebdo comme les
autres. » ■
WILLIAM BOURTON
nant, un peu avant 11 h 30, des parents
et grands-parents se garent sur le par-
king de l’école primaire et maternelle.
Nombre d’entre eux restent au chaud à
l’abri tant des cordes tombent des
nuages noirs qui semblent s’être arrêtés
au-dessus de la petite ville. La sonnette
retentit. Les enfants sortent et les portes
des voitures s’ouvrent. Sur la grille, une
pancarte rouge rappelle que le pays se
trouve sous le plan Vigipirate et que, dès
lors, « aucune personne étrangère à
l’école n’est autorisée à entrer dans l’en-
ceinte de l’établissement ».
Caché sous la capuche de sa dou-
doune, Stéphane est venu chercher son
petit Florian de 4 ans. De la folle jour-
née de vendredi, il n’a rien raté, rien ou-
blié. « J’habite tout au bout du lotisse-
ment, explique-t-il. L’imprimerie est
juste derrière chez moi. J’ai tout entendu.
Ça a commencé par plusieurs détona-
tions. Je suis monté pour regarder ce qui
se passait par la fenêtre d’une chambre à
l’étage. Je voyais les hommes du GIGN se
mettre en position mais très vite, ils sont
venus me dire de descendre et de ne pas
bouger. Je ne pouvais pas sortir. C’était
un peu comme si on était en guerre. Nor-
malement, j’aurais dû aller chercher Flo
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
LES ATTENTATS DE PARIS 11
« Les plaies du Musée
communauté juive
juif ne sont pas encore refermées »
n a parlé d’un attentat « Chaque fois qu’il y a un acte ter- Cette peur de la communauté toires pour être rassurés. » veut pas dire que je n’ai jamais
O contre la liberté d’expres-
sion. On craint un regain de l’isla-
roriste, les Juifs comptent pour
des doubles points ! Quand on es-
juive, Maurice Sosnowski, pré-
sident du CCOJB (Comité de co- « Ne pas vivre paralysé »
été blessé en tant que juif. Je res-
pecte les religions, mais ce n’est
mophobie. Sur les pancartes de la saie de séparer les choses, d’ap- ordination des organisations Philippe Markiewicz, pré- pas pour cela qu’on ne peut en
manifestation déjà, les « Je suis porter de l’analyse, on se trompe. juives de Belgique) en a constaté sident de la Communauté israé- rire. » Et demain ? Quel dia-
Charlie », côtoyaient des « Je suis La communauté est toujours vi- le pic suite aux attentats de Char- lite de Bruxelles, rappelle que, logue possible ? Maurice Sos-
Ahmed » mais aussi des « Je suis sée, les tueurs ont une vision très lie Hebdo : « J’ai reçu énormé- depuis de nombreuses années, nowski signale que le dialogue
juif ». Car à l’heure où les quatre binaire des bons contres les mau- ment d’appels, surtout de pa- des mesures de protection sont interreligieux existe depuis
victimes juives vont être enter- vais, eux contre les Juifs. » rents, qui sont très inquiets pour prises. Néanmoins, « dans des longtemps, mais qu’il n’est évi-
rées en Israël, la communauté La peur envahit toujours plus leurs enfants qui vont à l’école cas précis, l’État doit parfois demment pas suffisant. Il s’agit
juive de Belgique est sous le choc. les Belges juifs. D’autant plus, juive. Vous savez, il y a la loi des augmenter ces mesures, ajoute- avant tout de faire dialoguer les
« Les plaies du Musée juif ne se comme l’explique Daniel, que si, séries. Les gens ont très peur. » t-il. Mais la communauté ne communautés. Le président du
sont pas encore refermées, té- au départ, des ambassades israé- Maurice Sosnowski va donc de- doit pas vivre paralysée dans CCOJB ne peut que le regretter :
moigne Daniel (prénom d’em- liennes étaient prises pour cibles, mander lors d’un rendez-vous l’angoisse. Elle doit continuer à il a beaucoup de difficultés à
prunt), Belge d’origine juive, la elles sont aujourd’hui tellement très prochain avec le ministre de vivre, tout en restant vigi- trouver des partenaires musul-
trentaine, investi dans la commu- protégées que les terroristes se l’Intérieur des mesures de pro- lante ». mans pour de grands projets.
reportent sur des écoles, des ma- tection supplémentaires : « Je Pour Philippe Markiewicz, l’at-
nauté. Nous avons l’impression Charlie Hebdo a de nom-
qu’ils peuvent très bien prendre le gasins… La communauté elle- vais demander un soutien pour breuses fois été poursuivi en jus- tentat de Paris pourrait néan-
train et débarquer chez nous. Ils
ne s’arrêtent pas à une question
même, le « ventre mou », comme
dit Daniel. « C’est facile pour eux.
la sécurisation des bâtiments, de
façon à ce qu’il y ait moins de pré-
tice par des associations juives.
« Oui, ces gens blessaient, admet
moins susciter un sursaut dans
l’opinion : « Cette fois-ci, les at-
de territoire ou de frontières. » Donc oui, Monsieur et Madame sence policière. Je préfère des me- Maurice Sosnowski. La critique tentats ont touché l’ensemble de
Daniel dit avoir été surpris au dé- Tout-le-monde sont menacés. Le sures structurelles et discrètes. était là, même de la part de cer- la société européenne, pas juste
part qu’il n’y ait pas de Juifs dans Juif, c’est toujours un bonus ! Sans quoi on entretient vite un es- tains qui ont ensuite organisé la la communauté juive. Ils ont
les victimes. C’était avant la prise C’est symbolique, on en parle prit de ghetto. Mais beaucoup de manifestation ici à Bruxelles. provoqué une prise de
d’otages dans l’Hyper Cacher, qui plus. Et ils cherchent des actes qui parents, eux, veulent, au Personnellement, j’étais abonné conscience plus importante. » ■
a donc fait quatre victimes. seront fortement médiatisés. » contraire, des mesures ostenta- quand j’étais étudiant. Cela ne ÉLODIE BLOGIE
A PARIS A JERUSALEM
© REUTERS.
© REUTERS.
« Morts pour que nous puissions vivre libres » Une cérémonie poignante
Solennité et larmes : en présence des plus hautes autorités de l’Etat français, Environ deux mille citoyens français et franco-israéliens ont assisté ce mardi,
réunies dans la cour de la préfecture de police, sur l’île de la Cité, François au cimetière de Givat Shaoul de Jérusalem, à l’enterrement de Yoav Hattab,
Hollande a salué mardi matin la mémoire de Franck Brinsolaro, 49 ans, Ahmed Yvan Cohen, Philippe Braham et François Michel Saada, les quatre victimes
Merabet, 40 ans (morts à « Charlie Hebdo ») et Clarissa Jean-Philippe, 27 juives du terroriste Amedy Coulibaly. Une cérémonie poignante qui s’est dérou-
ans, (tombée à Montrouge) cités « à l’ordre de la Nation » et promus cheva- lée en présence du président israélien Ruby Rivlin, du Premier ministre Binya-
liers de la légion d’Honneur. Ils sont morts « pour que nous puissions vivre min Netanyahou, du chef de l’opposition travailliste Itzhak Herzog, des grands
libres », a dit le président pour qui « la menace est encore là, venue de l’intérieur rabbins de l’Etat hébreu, ainsi que de la ministre française de l’Environnement
et de l’extérieur ». « Nous devons être intraitables devant l’apologie du terrorisme » Segolène Royal. S’adressant aux familles des victimes, Netanyahou les a aussi
a encore martelé le chef de l’Etat. Plusieurs lourdes condamnations ont appelé à rejoindre « leur seul foyer où ils seront accueillis à bras ouverts », réédi-
d’ailleurs été prononcées ces derniers jours contre des personnes qui avaient tant ainsi son invitation à l’« alyah », la « montée » vers l’Etat hébreu.
salué les actes terroristes de la semaine dernière. S.D.
à l’école à 13h30 avant de partir tra- en général bien les choses. Si elle venait à les enfants, nous avons fait le tour des nier. »
vailler mais je n’ai pas pu. » nous poser des questions, on lui dirait la écoles pour leur parler et écouter ce qu’ils Des musulmans, Dammartin en
vérité en choisissant bien nos mots. C’est ont à dire. En général, ils ont bien sup- compte apparemment très peu. Com-
important. » porté le choc car les institutrices ont bien ment vivent-ils l’après-vendredi ? La ré-
« Il faut vivre avec »
Le petit Florian, lui, semble avoir déjà
digéré l’aventure. « C’est passé, assure le
De son côté, Martine n’est pas particu-
lièrement choquée non plus. « Quand
fait leur travail en animant parfaite-
ment la journée de vendredi pour que les
ponse ne viendra pas du patron du res-
taurant le Marrakech dans lequel une
papa. Il n’est pas choqué. Durant les évé- j’ai entendu la veille qu’ils circulaient du enfants ne soient pas focalisés sur les seule table est occupée par trois per-
nements, à l’école, on leur a dit que côté de Villers-Cotterêts, j’ai eu le pres- événements. » sonnes ce mardi midi. « Je suis en plein
c’était un jeu de la police. Mais mon fils sentiment qu’ils viendraient chez nous. travail, je n’ai pas le temps », avance-t-il
est intelligent. Comme il avait vu à la J’ai travaillé à Paris pendant 30 ans, « Ce n’est que le début » visiblement mal à l’aise. Même son de
télé la veille qu’on recherchait les frères j’ai déjà connu des attentats. Personne André, lui, n’a pas fait appel à la cel- cloche au snack Efendy Kebab.
Kouachi dans la région, il a vite fait le n’est à l’abri mais on vit avec. » lule de soutien. Les images de cette fu- La cohabitation ne se passerait-elle
rapprochement. Mais il n’en parle Certains ont pourtant plus de mal que neste journée sont pourtant bien ancrées pas bien entre communautés au sein de
plus. » Et le petit bonhomme de confir- d’autres à vivre avec l’état de siège que la dans sa mémoire. « Tout était bloqué, la petite ville qui arbore toujours ses dé-
mer son bon état de santé en courant ville a connu toute la journée de vendre- illustre le pensionné. Même le centre- corations de Noël ? « pas du tout, ré-
entre les voitures, entre les gouttes. di. Raison pour laquelle une cellule de ville. Personne n’a pu sortir de chez soi. torque Nicole en balade avec son mari
Durant toute la durée des opérations, soutien psychologique a été mise en Les hélicoptères survolaient la zone. Jacques. Il n’y a jamais de tensions et je
vendredi, Martine, retraitée, en suivait place par la mairie. « Au départ, il était J’avoue que la veille, quand j’ai entendu ne crois pas que les regards vont chan-
l’évolution visuellement à travers la télé- prévu qu’elle fonctionne durant tout le qu’ils avaient volé la voiture d’une ger. Je pense cependant que les gens ont
vision mais aussi à l’oreille. « J’habite week-end, commente Audrey Taupenas, femme à Montagné, le village voisin, j’ai un peu de mal avec les femmes voilées.
juste derrière, explique-t-elle. J’étais sur- responsable de la communication de la eu peur qu’ils viennent chez nous. Fina- Pour moi, même si je sais que ce je vais
tout inquiète pour ma petite-fille de 6 Ville. Durant les deux jours, une soixan- lement, quand j’ai su qu’ils étaient cer- dire peut déplaire, je pense que les rela-
ans, Axelle, qui était à l’école. J’ai appelé taine de personnes s’y sont présentées. nés par les forces de l’ordre dans l’impri- tions seraient vraiment facilitées si les
mon gendre qui se trouvait à ce mo- Nous avons donc prolongé le service ces merie, j’ai été rassuré. Je me suis dit musulmans vivaient comme nous. Il n’y
ment-là devant l’établissement, mais il mardi et mercredi. En général, les gens qu’ils n’en sortiraient pas. Mais qu’on ne a rien à faire, certaines personnes ne se-
ne pouvait pas récupérer notre bout de ont juste besoin de parler, de dire ce s’y trompe pas. Ce n’est que le début. Il y ront jamais prêtes à accepter la diffé-
chou qui a finalement été conduite avec
tous ses petits condisciples au gymnase
qu’ils ont sur le cœur. Ça ne va pas plus
loin. Mais ça leur fait du bien. D’après
en aura d’autres, des attentats comme
celui de Charlie. En France et ailleurs. Il
rence et ne pourront pas s’empêcher de
faire des amalgames entre islam et terro-
de la ville vers 14 h 30. Apparemment, les retours que j’ai des médecins, il s’agit faut s’y préparer et surtout pas mettre risme… » ■
elle n’est pas traumatisée. Elle comprend surtout d’adolescents et d’adultes. Pour tous les musulmans dans le même pa- FRÉDÉRIC DELEPIERRE
11
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
12 LABELGIQUE
La chasse aux exoplanètes
tourne à la guerre de com
ASTRONOMIE Les agences spatiales américaine, Nasa, et européenne, ESA, s’affrontent
Tous les astronomes
espèrent trouver « la » planète
jumelle de la Terre où d’autres
formes de vie seraient
présentes.
La Nasa et l’ESA œuvrent
en ce sens et se livrent
une petite guerre
de communication.
Décryptage.
C
e fut présenté comme « la » dé-
couverte de ce début d’année : les
Américains ont identifié huit
nouvelles exoplanètes (des planètes en
dehors de notre système solaire) ayant
un diamètre deux fois moins grand que
celui de la Terre. Parmi elles, deux ont
été jugées particulièrement intéres-
santes car elles se trouvent dans la
« zone habitable » par rapport à leur
étoile. Autrement dit, ni trop près ni
trop loin : de l’eau liquide pourrait donc
s’y trouver et permettre la vie. Ces deux
planètes se nomment « Kepler-438b »
et « Kepler-442b ».
« Nous n’avons jamais été aussi près
de trouver une jumelle de la Terre en or-
bite autour d’étoiles comme notre so-
leil », a déclaré Fergal Mullally, un as-
trobiologiste de la Nasa.
Malgré l’enthousiasme de l’expert, il
faut prendre cette nouvelle américaine
avec des pincettes.
Tout d’abord l’annonce intervient au
mois de janvier, au moment où se dé-
roulent les grands congrès d’astrono-
mie. Rien d’étonnant, donc.
Ensuite, découvrir des exoplanètes
était assez remarquable il y a quelques
années mais aujourd’hui, des télescopes
(dont Kepler) sont entièrement dédiés à
cette tâche. Les chercheurs trouvent
donc de nouvelles exoplanètes quasi-
ment tous les jours. Et si, au départ,
c’était surtout de grosses planètes (qui
sont gazeuses et non rocheuses) que les
Comment fabriquer une planète similaire à la Terre ?
Recette de l'astronome Courtney Dressing
Mélangez tous les ingrédients (sauf l’eau) dans un grand
plat, façonnez la pâte avec vos mains pour former
une boule et placez-la soigneusement dans une zone
habitable à proximité dd’une
une jeune étoile. Faites chauffer
jusqu’à ce qu’elle devienne une boule blanche lumineuse.
Laissez cuire plusieurs millions d’années. Puis laissez
refroidir jusqu’à ce qu’elle passe du blanc au jaune et
enfin au rouge et qu’une croûte brun doré se forme.
A présent, elle ne devrait plus émettre de lumière.
Assaisonnez avec un peu d’eau des astéroïdes et des
composés organiques. En laissant s’échapper de la
vapeur, la boule devrait alors se réduire un peu
et des nuages et des océans devraient se former.
Eloignez-vous et patientez quelque millions
d’années supplémentaires pour voir ce qu’il
se passe. Si vous avez de la chance, la vie
devrait apparaître à la surface de
votre nouveau monde.
V. JA.
LE SOIR - 14.01.15
scientifiques trouvaient, les techniques
permettent désormais d’affiner les re-
cherches et de se concentrer sur de plus
petites, et notamment sur celles qui se
trouvent dans cette fameuse « zone ha-
bitable ». Le fait n’est donc plus excep-
tionnel.
Et pourtant, la Nasa ne manque pas
d’user de superlatifs à chaque décou-
verte.
Une rancœur américaine
« Chacun fait régulièrement des an-
nonces. Les Américains n’ont pas digéré
que ce soient des Européens qui dé-
couvrent la première exoplanète (voir ci-
contre) et ils essayent de reprendre la su-
périorité », avance Rodrigo Alvarez, res-
ponsable du Planétarium de l’Observa-
toire royal de Belgique.
« La recherche d’exoplanètes est un
peu la quête du Graal. Le but étant de
trouver d’autres formes de vie, déclare
Théo Pirard, du Space information cen-
ter. C’est comme une chasse aux œufs :
tout le monde veut sa place et espère
trouver la perle rare. »
Une chasse qui compte plusieurs mil-
liards d’« œufs ».
Et il ne suffit pas de trouver une pla-
nète proche en taille de la Terre. « La
vraie révolution sera de mettre en évi-
dence l’atmosphère des exoplanètes et la
composition chimiques de celle-ci », ex-
plique Alain Jorissen, professeur d’as-
trophysique à l’ULB. Cela permettra de
voir si la vie est vraiment possible sur
cette planète.
D’ailleurs, l’un des découvreurs des
nouvelles exoplanètes, David Kipping,
avait nuancé l’enthousiasme de la Nasa
en disant qu’il ne savait pas « avec certi-
tude si certaines de ces exoplanètes sont
réellement habitables ».
On l’a dit, la Nasa exagère un peu sa
communication pour concurrencer les
Européens, voire étouffer les annonces
de ces derniers. Exemple ? La Nasa an-
nonce le 2 décembre 2010 qu’elle a dé-
couvert une forme de vie extraterrestre.
En réalité, il s’agit d’une bactérie déjà
Si
Silicium
Mg 128 g
Magnésium
128 g + +
+ +
connue. Le même 2 décembre sort dans
la prestigieuse revue Nature une étude
des Européens sur l’atmosphère d’une
exoplanète. Une première ! Mais tout le
monde a relayé l’information de la Nasa
aux dépens des Européens. Coïnci-
dence ?
« Le problème est sociologique : l’ESA
a accumulé des succès ces quinze der-
nières années, mais on en parle très peu
alors que les Américains, eux, ont da-
vantage une culture d’arrogance », es-
time le Pr Jorissen. Et la Nasa est tou-
jours associée aux premiers pas sur la
Lune. « C’était de la géopolitique et non
de la science, rétorque Jorissen.
D’ailleurs des collègues ont reçu des
roches lunaires parce que ça n’intéres-
sait pas les Américains. »
Concernant la communication, il y a
encore « le fait que l’ESA a opté pour une
planification de ses budgets sur dix ans.
Elle a donc la garantie de voir ses projets
se développer s’ils ont été budgétés. La
Nasa, elle, dépend du Congrès améri-
cain. Ainsi elle devait participer au pro-
gramme Rosetta et a dû finalement dé-
cliner », raconte le Pr Jorissen. Elle doit
donc faire des coups de communication
pour avoir le soutien du Congrès. ■
VIOLAINE JADOUL
DÉFINITION
Des découvreurs européens
Une exoplanète est une planète
située en dehors de notre système
solaire. Les découvreurs de la pre-
mière exoplanète sont Européens
(des Suisses) : Michel Mayor, astro-
physicien et Didier Queloz, astro-
nome. C’était en 1995. Depuis lors,
on a découvert près de 2.000 exo-
planètes. Et ces découvertes ne
devraient pas s’arrêter en si bon
chemin puisqu’on estime le nombre
d’exoplanètes à plusieurs mil-
liards…
V. JA.
Fe O La Nasa gagne haut la main ce « pre-
Fer Oxygène
256 g 256 g
Les Américains gagnent
le duel des réseaux sociaux
Une éruption solaire capturée
par la Nasa. © NASA
’un côté, il y a l’ESA (l’Agence spa-
D tiale européenne), gérée par une
vingtaine de pays européens. De l’autre, il
y a la Nasa, National Aeronautics and
Space Administration, aux mains des
Américains. Ce sont les deux plus
grandes agences spatiales, Nasa en tête.
Elles se livrent non seulement un combat
pour la conquête de l’Espace, mais égale-
ment sur la terre ferme. La communica-
tion est d’une importance capitale pour
ces deux agences, laquelle passe notam-
ment par une forte présence sur les ré-
seaux sociaux. La communication est
aussi une manière de justifier les fonds
reçus.
Sur Twitter d’abord, qui s’avère être un
redoutable moyen de communication.
En comparant les comptes des deux
agences, les chiffres sautent aux yeux :
206.000 tweets pour l’ESA contre
348.000 pour la Nasa. Mais c’est au ni-
veau du nombre d’abonnés que la diffé-
rence est marquante : l’agence améri-
caine en comptabilise 8,53 millions
contre 324.000 pour les Européens. La
tendance est la même sur Facebook, en
défaveur de l’ESA donc. Cette dernière
compte un peu plus de 251.000 « likes »
alors qu’outre-Atlantique, nous en
sommes à presque dix millions.
mier round » en touchant près de 27 fois
Al
Aluminium
+ 64 g Ni
Nickel
64 g
Ca
Calcium
+ 64 g
+ Soufre
La bande de Gaza vue par un astronaute
allemand. © ESA
plus de personnes.
Dans les deux cas, les fans répondent
présent. En témoignent les commen-
taires sur Facebook et Twitter : « Magni-
fiques photos des “piliers de la création”
publiées par la #Nasa #Hubble. » Ou en-
core, au sujet de l’ESA : « Une belle réus-
site pour le robot #Philae, félicitations !
#ESA. »
Les contenus mis en ligne par les deux
agences sur les réseaux sociaux sont assez
proches. Photos, capsules vidéo et ar-
ticles… Récemment, l’ESA a marqué des
points avec l’envoi du robot Philae sur
l’astéroïde Tchouri et la belle campagne
médiatique qui a suivi.
Les deux agences ont aussi profité des
fêtes de fin d’année pour communiquer :
la Nasa a diffusé ses plus belles photos de
l’année dont une éruption solaire (voir
photo). L’astronaute allemand Alexander
Gerst – particulièrement actif sur Twit-
ter – a également présenté ses clichés pris
depuis la station spatiale internationale
(ISS). Il a ainsi immortalisé les bombar-
dements dans la bande de Gaza vus de-
puis l’espace. Nous avons aussi eu droit à
des images des six astronautes qui ont pu
profiter d’un réveillon dans l’espace, avec
sapin de Noël, guirlandes et cadeaux.
Enfin, c’est la Nasa qui occupe, à
l’heure actuelle, le devant de la scène.
L’agence a intelligemment profité de la
découverte, par le télescope spatial Ke-
pler, de nouvelles exoplanètes potentiel-
lement viables et a trouvé un moyen ori-
ginal de nous les faire connaître : via des
affiches, en style vintage, transformant
ces exoplanètes en lieux de vacances. ■
BENJAMIN DI LAURO (st.)
S
32 g
H2O
+ Eau provenant
d’un astéroïde
12
 MONDE
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

13
Aleksandar Vucic, Premier ministre serbe,
se rend aujourd’hui au Kosovo pour le Nouvel an
orthodoxe, une visite hautement symbolique
à la communauté serbe de ce territoire
à majorité albanaise, qui a proclamé
son indépendance de la Serbie en 2008. © REUTERS.

Giorgio Napolitano,
un géant politique se retire
ITALIE Agé de 89 ans et d’une santé déclinante, le président démissionnera ce matin
Giorgio Napolitano
fut le chef d’Etat providentiel
d’un pays en crise.
Il avait dit qu’il s’en irait
dès que la situation politique
serait stabilisée.
Matteo Renzi et Silvio
Berlusconi se sont entendus
pour assurer une succession
« en douceur ».
ROME
DE NOTRE CORRESPONDANT
vainqueur, ce sont les partis politiques
qui le conjurent d’accepter un second
mandat. Giorgio Napolitano représente
l’ultime recours de la République ita-
lienne pour sortir de la crise.
S’il accepte de rempiler à la plus
haute fonction de l’Etat, il prévient la
classe politique : son mandat prendra
fin dès que la situation politique sera
normalisée et que certaines grandes ré-
formes seront engagées. Mission ac-
complie par le gouvernement de Matteo
Renzi. Alors qu’à 89 ans sa santé dé-
cline, Giorgio Napolitano tire donc sa
révérence vingt mois après son élection.
Contrairement au président de la
Quatrième République française, le

L
e jour des grands adieux de Gior- président de la République italienne ne
gio Napolitano est arrivé. Ce se limite pas à « inaugurer les chrysan-
mercredi matin, le président de thèmes ». Il est chef des armées et pré-
la République italienne signera sa lettre sident du Conseil supérieur de la magis-
démission. Vers midi, Il passera en re- trature. Il représente l’unité nationale,
vue un peloton de toutes les forces mili- nomme les ministres, signe les décrets
taires et l’hymne de Mameli, l’hymne
national italien, retentira dans la cour Son second mandat donne
d’honneur du palais du Quirinal. Der- la mesure de la place qu’il tient
nier acte d’un cérémonial imposant : il dans le panorama politique
recevra ensuite un drapeau tricolore
bordé d’azur avant de quitter le palais d’urgence, dissout les assemblées.
présidentiel pour redevenir un citoyen Selon la situation, son rôle peut s’ac-
ordinaire. croître encore. Ainsi, pour faire face à
La fin d’une carrière politique excep- différentes crises politiques, Giorgio
tionnelle de plus de 60 ans. Né en 1925 Napolitano a nommé trois présidents
à Naples, Giorgio Napolitano fut en ef- du Conseil – Mario Monti, Enrico Letta
fet élu député pour la première fois en et Matteo Renzi – sans qu’ils aient été
1953 dans les rangs du Parti commu- désignés par les urnes. On nomme alors
niste italien. Il fut le premier ministre ces exécutifs « gouvernements du pré-
de l’Intérieur puis le premier président sident », tant ils dépendent de l’hôte du Avec un premier mandat de député en 1953, il conclut une carrière politique exceptionnelle de plus de 60 ans. © REUTERS.
de la République, en mai 2006, issu du palais du Quirinal.
Parti communiste. Le président est élu en séance vote. Il n’est pas rare, lors des premiers au sein des partis politiques. Ainsi, en Sur le papier, les jeux sont faits. La
C’est toutefois son second mandat qui conjointe du Parlement par les 630 dé- scrutins, d’entendre durant le dé- 2013, il a manqué 101 voix de gauche majorité dispose de 610 voix et de 750
donne la mesure de la place qu’il tient putés, 315 sénateurs et des délégués des pouillement le nom d’un comique ou pour élire Romano Prodi. en comptant celles du Peuple de la li-
dans le panorama politique transalpin. Conseils régionaux, en tout 1.007 d’un footballeur. L’élection du successeur de Giorgio berté.
Au terme de son premier septennat, âgé « grands électeurs ». Il doit être italien Un rideau de fumée pour masquer les Napolitano aura lieu dans 15 jours. Mais l’Histoire enseigne que la fragile
de 88 ans, il n’aspire qu’à se retirer à Ca- et âgé de plus 50 ans. Durant les trois véritables stratégies. Les partis poli- Dans le cadre de l’accord qu’ils ont pas- alchimie qui conduit à l’élection du chef
pri. Mais après les élections politiques premiers tours de scrutin, il faut une tiques tendent en effet à ne pas déclarer sé pour les grandes réformes, Matteo de l’Etat peut se bloquer à tout moment.
de février 2013, le Parlement est divisé majorité des deux tiers. Après le troi- leur véritable candidat avant le qua- Renzi et Silvio Berlusconi ont signé un Et que, pour utiliser une métaphore pa-
en trois blocs – gauche, droite et Mou- sième tour, la majorité absolue, 504 trième tour afin de ne pas le « brûler ». pacte. Il reviendra au chef de l’exécutif pale, nombreux sont les politiciens qui
vement 5 étoiles de Grillo – antago- voix, suffit. Il n’y a pas d’acte de candi- Les tractations pour atteindre un ac- de présenter – secrètement – plusieurs sont entrés pape dans le conclave et
nistes et incapables de s’accorder sur un dature, les grands électeurs écrivent le cord sur un nom sont secrètes. Et ces noms à Silvio Berlusconi qui devra indi- l’ont quitté… cardinal. ■
nom. Après onze tours de scrutin sans nom de leur candidat sur le bulletin de accords ne sont pas toujours respectés quer celui qu’il approuve. DOMINIQUE DUNGLAS

SIX PERSONNALITÉS DONT ON PARLE POUR LA SUCCESSION

Romano Prodi
Deux fois pré-
sident du
Conseil, ex-
président de la
Commission
européenne, il
est à 74 ans le candidat le
plus cité par la presse trans-
alpine. Mais il a été échaudé
par le scrutin de 2013, quand
la gauche unie n’a pas voté
pour lui. Et il a contre lui la
rancœur de Berlusconi, qu’il
a battu à trois reprises.
Dario Franceschini Roberta Pinotti Pier Ferdinando Casini Pietro Grasso Raffaele Cantone
Ministre de la Pratiquement Ex-Président Actuel président Ce magistrat
Culture, issu inconnue du de la Chambre, du sénat, cet napolitain de
de la Démo- grand public, ce sénateur de ancien magistrat 51 ans a été
cratie chré- cette femme, 59 ans est antimafia de 70 nommé à la
tienne, il est actuelle mi- l’incarnation ans est entré tête de la
peu charisma- nistre de la de la Démo- récemment en Haute Autori-
tique. Mais cette faiblesse Défense est un outsider dont cratie chrétienne dont il est politique. C’est lui qui va té contre la corruption. Sans
pourrait être un atout si le la cote est en plein essor. l’héritier. Il connaît bien les assurer l’intérim entre la couleur politique, jeune, il
choix se porte sur un pré- Discrète et sérieuse, philo- rouages de l’Etat. Mais c’est démission de Napolitano et séduit ceux qui appellent à
sident de « transition ». Et, atlantique, elle peut séduire de la droite que ce « cen- l’élection de son successeur. un sursaut civique face aux
selon une règle non écrite, la gauche comme la droite. triste extrême » doit se Son profil de serviteur de scandales de corruption qui
c’est un président catholique Et si le choix devait se porter méfier. Berlusconi, avec qui il l’Etat plaît à droite comme à se multiplient. Des candidats
qui doit succéder à un laïque sur une femme, elle serait en était allié, ne lui a pas par- gauche et son élection serait « techniciens », il est le
comme Napolitano. pole position. donné de l’avoir lâché. un geste fort contre la mafia. favori de la presse.

« Boko Haram met le feu à la région et personne ne bouge »

CAMEROUN Un sentiment d’amertume prédomine après le raid dévastateur du groupe islamiste basé au Nigeria
oko Haram est en train de
B mettre le feu (au Cameroun)
et personne ne bouge le moindre
petit doigt », constate, amer, un
responsable militaire camerou-
nais après un nouveau raid
meurtrier des islamistes armés
nigérians contre une ville de la
province de l’extrême nord du
pays. Pose d’explosifs, attaques
de véhicules de transports en
commun et de bases militaires,
incendies dans les villages, vols
de bétail : la multiplication de-
puis des mois des actes de la né-
buleuse Boko Haram dans cette
région du Cameroun inquiète les
autorités militaires et civiles et
effraie la population locale.
Lundi, d’intenses combats ont
éclaté autour d’un camp mili-
taire à Kolofata, à une dizaine de
kilomètres de la frontière, oppo-
sant soldats camerounais à des
centaines d’islamistes venus du
Nigeria voisin – Le Soir du
13 janvier. Selon le gouverne-
ment camerounais, « 143 terro-
ristes » et un soldat ont été tués
tandis qu’un important arsenal
de guerre a été saisi.
Il s’agit de la première attaque
d’envergure menée dans l’ex-
trême nord du Cameroun depuis
que le chef du groupe islamiste,
Abubakar Shekau, a, dans une
vidéo postée début janvier sur
Youtube, mis en garde le pré-
sident camerounais Paul Biya.
« Paul Biya, si tu ne mets pas fin
à ton plan maléfique, tu vas
avoir droit au même sort que le
Nigeria (…). Tes soldats ne
peuvent rien contre nous », a-t-il
déclaré.
Boko Haram a lancé depuis
plusieurs mois une série d’at-
taques dans cette région qui par-
tage une longue frontière avec le
nord-est du Nigeria où la secte
progresse à un rythme fulgurant,
semant la terreur sur son pas-
sage. Au Cameroun, l’attitude du
Nigeria et de la communauté in-
ternationale face à cette progres-
sion de Boko Haram est très cri-
tiquée. « Les soldats nigérians
désertent leurs positions en
abandonnant leurs armes. Ce
sont avec leurs armes que nous
sommes attaqués, accuse le res-
ponsable militaire camerounais.
L’ONU a condamné la situation
dans l’extrême nord du Came-
roun, mais elle ne doit pas se
contenter d’une simple condam-
nation. Elle doit agir », conclut
cet officier.
Actuellement, plus de 2.000
hommes sont déployés dans le
nord du Cameroun pour com-
battre les islamistes nigérians,
mais des responsables militaires
estiment à environ 30.000 le
nombre de soldats qu’il faudrait
pour mieux contrôler cette ré-
gion où la frontière avec le Nige-
ria est très poreuse. (afp) ■
13
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
14 LEMONDE
LESBRÈVES
UE : un rien
de flexibilité
budgétaire
a Commission euro-
L péenne a entrouvert
timidement mardi la
porte de la flexibilité budgé-
taire, en adoptant une com-
munication qui doit donner un
peu de marge de manœuvre
aux Etats membres. Les
règles du pacte de stabilité ne
sont toutefois en rien modi-
fiées, insiste-t-elle, ména-
geant les partisans de la
rigueur. La communication sur
la flexibilité détaille un cer-
tain nombre de scénarios
dans lesquels les Etats pour-
ront dévier de leur objectif à
moyen terme (MTO) jusqu’à
hauteur de 0,5 point de PIB
sans s’exposer à des remon-
trances. Ce sera le cas notam-
ment si les gouvernements
entreprennent des réformes
structurelles importantes. Les
pays pourront également
dévier de leurs objectifs bud-
gétaires s’ils investissent
dans des projets favorables à
la croissance. Les versements
au nouveau Fonds européens
d’investissement stratégique
(FEIS), mais aussi les cofinan-
cements nationaux de pro-
grammes européens (le
même FEIS, fonds structurels,
garanties jeunesse, etc.)
seront exemptés. Cette sou-
plesse vaudra aussi, et c’est
l’une des nouveautés du jour,
pour les pays très endettés,
comme la Belgique. (b)
ETAT ISLAMIQUE
Le Parlement français vote
la poursuite des frappes
L’Assemblée nationale a voté
mardi à la quasi-unanimité la
poursuite des frappes fran-
çaises en Irak contre l’organi-
sation Etat islamique,
quelques jours après les at-
taques djihadistes au coeur de
Paris. Au total, 488 députés se
sont prononcés pour, un contre
et 13 se sont abstenus, du
Front de gauche (gauche radi-
cale) principalement. (afp)
Exécuteur âgé
d’une dizaine d’années...
Le groupe djihadiste de l’État
islamique (EI) a diffusé mardi
une vidéo affirmant montrer
un jeune garçon exécutant
avec un pistolet deux hommes
accusés de travailler pour les
services de renseignements
russes. La vidéo de sept mi-
nutes montre deux hommes
agenouillés qui sont abattus
par un enfant d’une dizaine
d’années après avoir été filmés
durant leur interrogatoire sur
leurs prétendues tentatives
d’infiltrer Daesh en Syrie. (afp)
ETATS-UNIS
Le journaliste James Risen
ne révélera pas ses sources
Un journaliste du New York
Times n’aura pas à révéler ses
sources dans une affaire impli-
quant la CIA et dont le procès
doit démarrer cette semaine, a
indiqué le quotidien américain.
James Risen, auréolé du presti-
gieux prix Pulitzer, a été cité à
comparaître pour témoigner
au procès d’un ancien respon-
sable de la CIA, Jeffrey Ster-
ling, accusé d’avoir rendu pu-
bliques des informations confi-
dentielles. (afp)
Le sommet sur l’Ukraine attendra
UNION EUROPÉENNE La pacification espérée ce jeudi n’aura pas lieu
Les efforts de Paris
et Berlin pour rapprocher
Kiev et Moscou
n’ont pas abouti.
Des combats ont re-
pris dans l’est ukrainien.
L
es grandes manœuvres di-
plomatiques ont échoué.
Une réunion à quatre, à
huis clos, pendant plus de quatre
heures tard lundi soir à Berlin, n’a
pas permis de dégager l’horizon :
le « sommet de la paix » des chefs
d’Etat, envisagé depuis fin dé-
cembre pour ce jeudi à Astana, la
capitale du Kazakhstan, n’aura
pas lieu.
A Berlin, les ministres des Af-
faires étrangères français, alle-
mand, ukrainien et russe n’ont pu
que constater les divergences
persistantes entre Kiev et Mos-
cou, et entre les autorités ukrai-
niennes et les séparatistes pro-
russes dans l’est ukrainien. Des Avant la guerre, pendant les combats et aujourd’hui : la tour de l’aéroport de Donetsk, cible des forces pro-russes, déjà réduite à l’état
contacts avaient pourtant été éta- de squelette déchiqueté, s’est finalement effondrée... © REUTERS ET D.R.
blis dimanche à Paris, en marge
de la marche « Charlie », entre le consolider leurs positions. Mos- sentants de Moscou et de Kiev, homologue letton Edgars Rinke- Juncker » d’investissements
président français Hollande, cou assure que Kiev fomente un sous l’égide de l’Organisation vics n’ont rien débloqué. pour relancer l’économie euro-
ukrainien Porochenko et la chan- nouvel assaut majeur contre les pour la sécurité et la coopération Rinkevics avait préalablement péenne amorphe (lire ci-contre).
celière allemande. Angela Mer- régions rebelles ; l’armée ukrai- en Europe) « à se réunir dans les effectué, ce week-end, un dépla- A Riga, la semaine dernière, le
kel s’est aussi entretenue au télé- nienne observe « un redéploie- prochains jours », notamment cement à Kiev, où il a lourdement chef de la diplomatie du pays
phone avec son homologue russe ment et une concentration des pour « la mise en place des condi- insisté auprès des autorités balte signalait que de nom-
Poutine. La « Bande des Quatre » forces ennemies dans toutes les tions propices à un cessez-le-feu ukrainiennes sur la nécessité breuses consultations engagées
ne se retrouvera donc pas à Asta- directions ». Kiev dénonce le sou- réel, un accord sur les modalités d’appliquer les réformes pro- avec la Russie laissaient entrevoir
na ce 15 janvier. tien militaire apporté par Mos- d’acheminement de l’aide huma- mises – décentralisation des pou- « une sorte d’ouverture » : sous le
Pas étonnant : sur le terrain, cou aux séparatistes, tandis que nitaire et la poursuite de la libé- voirs, lutte contre la corruption, poids des sanctions et de la dé-
c’est à nouveau l’escalade de la remise en ordre de l’économie. La gringolade des cours de l’or noir,
violence. Les tirs d’artillerie au- Moscou assure que Kiev fomente un nouvel assaut ; Lettonie a endossé ce mois-ci les Moscou aurait pu poser les gestes
tour de l’aéroport de Donetsk ont Kiev dénonce « un redéploiement des forces ennemies » habits de la présidence semes- d’apaisement nécessaires pour
repris de plus belle. Malgré l’hi- trielle tournante des travaux du enclencher un allégement des
ver. La tour de contrôle s’est ef- le Kremlin insiste pour qu’une ration des détenus ». Le contrôle Conseil des ministres de l’UE. La sanctions. En cas de « réels pro-
fondrée. Un musée est dévasté. autonomie totale soit offerte au de la frontière russo-ukrainienne Première ministre Laimdota grès » en Ukraine, a dit Rinkevics
Onze civils ont été tués. Les deux Donbass, la région des rebelles. est également crucial. Pour la te- Straujuma présentera ce mercre- à Lavrov. Manifestement, on n’y
camps s’accusent mutuellement C’est donc l’enlisement. Les nue d’un sommet au plus haut ni- di les priorités de sa présidence est pas encore. ■
d’avoir rompu la trêve, censée sanctions continueront à faire veau, concluent les ministres, semestrielle devant les élus du PHILIPPE REGNIER
être en vigueur depuis sep- souffrir l’économie russe et Kiev « les travaux doivent être pour- Parlement européen : la poli-
tembre, régulièrement violée de- continuera à voir le contrôle de suivis »… tique de voisinage de l’UE avec
puis, et ensuite réaffirmée le 9 dé- 20 % du territoire lui échapper. Dans ce contexte, les pourpar- ses voisins de l’Est et une tenta- sur lesoir.be
cembre. Dans l’urgence, les quatre chefs lers, lundi matin à Moscou, entre tive de « normalisation » des re- Retrouvez chaque jour toute l’actualité
Les belligérants fourbissent de la diplomatie ont appelé le le ministre russe des Affaires lations avec Moscou arrivent en européenne sur notre site :
leurs armes et semblent vouloir « groupe de contact » (des repré- étrangères Sergueï Lavrov et son haut de la liste, avec le « plan www.lesoir.be/union-europeenne
« Etendre les bénéfices de l’UE à nos voisins » CONTRE-PROPAGANDE
Une télé européenne
un pays deux fois plus grand que la Bel- ne voyons pas du tout notre présidence contre l’œil de Moscou ?
gique, assume cette tâche pour la première comme anti-russe ! » Riga prend déjà
fois de son Histoire – indépendance en date pour un nouveau sommet consacré Environ 10 % du budget des mé-
1990 avec la dislocation de l’Union sovié- à ce partenariat oriental. Ce sera en mai, dias de la radio-télé publiques en
tique, adhésion à l’Union européenne et à un an et demi après le clash du sommet Lettonie sont dédiés à des pro-
l’Otan en 2004, émigration endémique et de Vilnius, lorsque le président ukrai- grammes diffusés en russe. Soit
une goutte d’eau par rapport à la
adoption de la monnaie unique euro- nien d’alors, sous pression de Moscou,
puissance et la popularité de
péenne l’an dernier. Riga a placé en tête de avait brusquement renoncé à signer l’ac- programmes bien faits, hyper-
gondole de son programme les relations – cord d’association prévu avec l’Europe – financés et attrayants, des nom-
glaciales… – de l’UE avec la Russie et la ré- finalement conclu avec le nouveau pou- breux médias diffusés depuis la
vision du « partenariat » que l’Union tente voir à Kiev, issu de la « révolte de Maï- Russie et regardés par les russo-
de nouer avec six pays de l’Est. dan ». phones de Lettonie. Voilà qui
On comprend l’intérêt de l’affaire pour la La Lettonie entend développer une ap- inquiète Riga, qui débusque au
Lettonie. Pour son gaz, le pays est totale- proche plus « individualisée » avec cha- milieu des nombreux films et
ment dépendant de la Russie. Riga subit de cun des six pays concernés, en fonction divertissements de ces chaînes et
plein fouet les représailles russes aux sanc- de leur degré de rapprochement souhai- sites internet russes, tout le fiel
tions occidentales : les exportations de pro- té avec l’UE – Ukraine, Biélorussie, Ar- de la « propagande du Kremlin »
duits laitiers vers la Russie ont été virtuel- ménie, Azerbaïdjan, Géorgie et Molda- sur fond de crise ukrainienne…
lement stoppées (mais Riga se prend à rê- vie. Les deux derniers ont aussi noué un Ces médias sont aussi captés par
Edgars Rinkevics, ministre letton ver de nouveaux clients… chinois !) Et, glo- accord de rapprochement avec l’UE, tan- les russophones des pays du
des Affaires étrangères, a rencontré balement, le commerce de la Lettonie avec dis que la Biélorussie et l’Arménie, avec partenariat oriental de l’UE. Voire
son homologue russe, Serguei Lavrov, le voisin pâtit de la récession qui s’installe le Kazakhstan, intégraient l’Union éco- par des Européens dans l’Union :
ce lundi à Moscou. © EPA. en Russie. Par ailleurs, héritage de l’His- nomique eurasienne promue par le RT (ex-Russia Today) diffuse en
toire, un tiers de la population lettone est Kremlin. Mais Riga juge que l’isolement anglais, français, allemand, espa-
RIGA russophone – ces minorités que le pré- total imposé contre la Biélorussie, sou- gnol. Face à cette « stratégie assez
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL sident Poutine s’est juré de défendre urbi et vent qualifiée de « dernière dictature élaborée pour disséminer leur mes-
iga, par train, ne dessert que trois orbi. Les habitants de la capitale sont d’Europe », n’a porté aucun fruit – et sage », le chef de la diplomatie
R destinations à l’étranger : Moscou et
Saint-Pétersbourg en Russie, et Minsk en
même pour moitié lettons, pour l’autre,
« russes » – lesquels se répartissent, nous
préconise davantage de contacts, comme
avec les autres pays d’Asie centrale.
lettone promeut une contre-
offensive « pour lancer au mieux
Biélorussie. Soit les deux voisins de la dit-on, à parts égales, entre « pro-Poutine, « Il ne s’agit pas de s’asseoir sur nos notre message ». Parmi les pistes :
Lettonie à l’Est. Pour les autres destina- anti et ceux qui s’en fichent ». Le populaire valeurs, nos principes, mais d’engager le le développement d’une télé
tions, les Lettons prennent l’avion et, plus maire de Riga, Nils Usakovs, élu en 2013 dialogue avec les sociétés, les leaders, le paneuropéenne de qualité en
russe (Le Soir du 6 janvier). « Ce
encore, le bus. « C’est lié à l’écartement (avec 58 % des suffrages), est le leader du milieu des affaires, pour voir comment
serait une source d’information
des rails », expose Edvins Berzins, le vice- parti Harmonie, en cheville avec Russie ces pays peuvent se transformer, ex-
alternative mais pas une propa-
président de la société nationale lettonne Unie de Poutine – ce qui n’empêche pas le plique le secrétaire d’Etat Andrejs Pilde- gande alternative : plutôt la BBC
des chemins de fer. Le rail letton est en maïeur d’adopter au gré des besoins des govics. Nous ne sommes pas égoïstes. qu’Euronews », assure Edgars
effet aligné sur la norme russe : un écarte- positions pro-UE ou Otan. Aux législatives Nous voulons étendre les bénéfices de Rinkevics. « Mais cela nécessite
ment de 1.520 mm – soit la norme en vi- d’octobre, Harmonie est arrivé en tête du notre intégration dans l’UE à nos voi- énormément de ressources ». Le
gueur dans la plupart des pays de l’ex- scrutin, quoiqu’en recul significatif – et sins. Nous sommes la preuve que cette sujet devrait être mis sur la table
URSS, supérieure au standard « euro- maintenu dans l’opposition parlementaire. transformation est possible en une géné- d’un prochain Conseil des mi-
péen » de 1.435 mm. De grands projets ration ». Pildegovics conclut : un « nou- nistres de l’UE. Londres, Copen-
prévoient la conversion du rail letton. Ne pas tuer l’espoir vel élargissement de l’UE n’est pas en vue hague, Vilnius et Tallinn par-
Entre-temps, voilà tout un symbole du « Avec Moscou, nous allons essayer de dans les années à venir mais nous ne tagent le projet. Mais la Première
« tropisme oriental » de ce pays balte, qui trouver le moyen de renouer le dialogue sur pouvons pas tuer cet espoir pour la po- ministre lettonne en convient :
a pris le 1er janvier les rênes de la prési- le partenariat oriental de l’UE, a indiqué la pulation en Ukraine, en Géorgie ou en « Je ne crois pas qu’on arrivera à un
dence tournante de l’Union européenne ! semaine dernière Edgars Rinkevics, le mi- Moldavie ». ■ accord à 28 ».
La Lettonie, 2 millions d’habitants pour nistre letton des Affaires étrangères. Nous PHILIPPE REGNIER PH.R.
14
 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

LESMARCHÉS 15
LE POINT SUR LES BOURSES LES INDICES
dernier indice diff. en % il y a un an
Départ raté oublié LONDRES STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI U Euronext 100 845,30 +1,51 808,53
UFTSE 100: 6 542,20 0,63% UStockholm: 1 465,66 0,83% U Next 150 2072,85 +1,15 1991,73
Les Bourses européennes ont effacé leur mauvais début d’année, UFTSE Eurotop 100: 2 772,20 1,40% UCopenhague: 769,24 1,47%
D DJIA 17613,68 -0,15 16257,94
les investisseurs saluant notamment des chiffres meilleurs que UHelsinki: 3 002,43 0,99%
D Nasdaq 4661,50 -0,07 4113,30
prévu au niveau du commerce extérieur en Chine en décembre, D Nasdaq 100 4166,20 -0,09 3512,80
avec une hausse de 9,7 % des exportations et un recul des im- UFRANCFORT / DAX D S&P 500 2023,03 -0,26 1819,20
portations limité à 2,4 % contre -6,7 % en novembre. 9 941,00 D S&P/TSK index (Canada) 828,40 -0,64 787,47
Sur Euronext Bruxelles, le Bel20 a bondi de 1,6 % grâce à une 1,63% U Hang Seng (Hong Kong) 24215,97 +0,79 22888,76
bonne performance d’ensemble, seuls Umicore et Elia ayant D Bovespa (Brésil) 48139,00 -1,44 49426,00
légèrement baissé. Bpost (+3,5 %) a été dopé par un conseil D RTS (Russie) 737,88 -2,48 1400,19
d’achat des analystes de Bank of America Merrill Lynch. Gold- UPARIS / CAC 40 U Mibtel (Italie) 18708,93 +1,96 19697,25
4 290,28 D Nikkei 225 (Japon) 17087,71 -0,64 15912,06
man Sachs reste confiant envers Telenet (+3 %). Hors indice, les 1,47%
sociétés biotechnologiques étaient en vue à l’image de Throm-
boGenics (+5,9 %) et de Cardio3 Biosciences (+4,8 %) qui
UBEL 20 UEuro Stoxx 50
3309,64 +51,66 (+1,59%) 3133,86 +49,68 (+1,61%)
s’étaient déjà illustrés les jours précédents. Nyrstar (+3,6 %) a UZURICH / MARCHÉ SUISSE BRUXELLES / AMSTERDAM
bondi à la suite d’un rapport extrêmement positif de BMO Capi- 9 285,63 UBel 20: 3 309,64 1,59%
1,45% UBel All-Share: 11 641,09 1,50%
tal Markets qui vise un cours de 5 euros, un potentiel d’apprécia- UBel Mid: 3 921,74 0,94%
tion de 60 %. Nouvelle séance faste pour Kinepolis (+4,3 %) qui UBel Small: 10 158,47 0,31%
UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 UAEX: 423,79 1,29%
a fini la séance avec une capitalisation boursière de 1,03 milliard. UAMX: 643,88 0,60%
9 966,00 4 826,39
Le groupe de lingerie Van de Velde (+4,3 %) a également été 1,72% 2,58% UAScX: 596,57 0,46%
plébiscité par les investisseurs.
C.BO.
PRIX À LA CONSOMMATION EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC
Indices 12/2014 11/2014 12/2013
santé 2013 100.40 100.28 100.41 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Libellé int. facial cjour c.préc. Volume
normal 2013 99.98 100.09 100.36 BEL20 Emakina Group 8,00 8,00 +0,00 0,00 250 Sipef 49,28 48,80 +0,99 -14,13 3158 04.09.11 3,00+ 104,46 104,46 27000
santé 2004 121.25 121.11 121.27 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol. Eryplast 1,40 1,40 +0,00 -17,65 5000 smartphoto 0,27 0,27 +0,37 -49,81 500 04.03.15 4,00+ 100,49 100,49 0
normal 2004 122.38 122.51 122.84 AB InBev 97,44 96,21 +1,28 31,95 1978032 Euronav 11,12 10,96 +1,41 20,48 728877 Sofina 88,45 88,07 +0,43 4,82 8514 04.03.15 2,50+ 100,28 100,28 0
santé 1996 137.95 137.78 137.97 Ackermans & vH. 104,05 102,90 +1,12 23,37 31192 EVS Broadcast Equip. 26,54 26,87 -1,25 -39,70 56966 Softimat 2,10 2,10 +0,00 -31,37 11789 04.06.15 4,10+ 101,46 101,46 0
normal 1996 140.64 140.80 141.18 Ageas 29,03 28,88 +0,50 -7,26 613063 Exmar 9,39 9,48 -1,00 -9,65 83712 Solvac 120,00 120,00 +0,00 5,56 1562 04.06.15 2,20+ 100,68 100,68 0
santé 1988 166.32 166.12 166.35 Befimmo 63,29 62,37 +1,48 32,21 18840
normal 1988 172.62 172.81 173.27 Bekaert 25,40 24,97 +1,72 2,31 106158 Fagron 33,96 32,98 +2,96 34,37 62432 Spadel 73,80 73,80 +0,00 9,21 551 04.09.15 4,15+ 102,38 102,42 11400
Base 1981 233.51 233.77 234.40 Floridienne 75,01 75,01 +0,00 0,01 150 Sucraf A en B 1,95 1,95 +0,00 129,41 100 04.09.15 2,05+ 101,05 101,08 10000
Base 74-75 359.64 360.03 361.00 Belgacom 30,60 30,10 +1,68 57,79 934601 Fluxys 'D' 25,94 25,64 +1,21 -4,53 4267 Suez Environ.Co 15,24 14,58 +4,53 19,47 2581706 04.12.15 4,00+ 103,30 103,30 0
Base 1971 492.69 493.23 494.57 bpost 22,44 21,69 +3,46 67,33 560703 Fountain 1,71 1,80 -5,00 -39,32 116 Ter Beke 62,62 63,50 -1,39 15,82 135 04.12.15 2,35+ 101,79 101,79 0
Base 1966 585.76 586.41 587.99 Cofinimmo 103,50 102,85 +0,63 26,71 38282 Galapagos 16,79 16,45 +2,07 -3,89 105080 Tessenderlo 21,08 21,17 -0,43 31,16 54615 04.03.16 3,75+ 103,92 103,92 0
Delta Lloyd 17,87 17,43 +2,52 -0,01 1151497
D'Ieteren 27,88 27,84 +0,14 -20,52 45306 Gimv 38,38 38,14 +0,63 6,99 11338 Texaf 31,50 32,06 -1,73 -4,36 167 04.03.16 3,20+ 103,29 103,29 12400

PRIX PÉTROLIERS
Global Graphics 1,90 1,90 +0,00 33,80 6000 Think-Media 0,29 0,29 +0,00 -44,23 500 04.06.16 4,10+ 105,31 105,31 0
Colruyt 40,32 39,53 +1,99 1,90 282265 Greenyard Foods 12,62 12,62 +0,04 9,74 2085 ThromboGenics 8,26 7,80 +5,91 -58,70 266918 04.06.16 3,25+ 104,10 104,11 6200
Elia 37,70 37,89 -0,50 14,95 59824 Hamon 10,06 10,06 +0,00 -34,76 795 Tigenix 0,55 0,55 +0,55 -21,00 187716 04.09.16 4,35+ 106,70 106,70 0
Essence(euro/l) Delhaize Group 65,41 63,75 +2,60 49,17 554392 Home Invest Belg. 85,95 86,29 -0,39 22,12 165 Total 41,70 41,28 +1,02 2,05 8829947 04.12.16 4,00+ 107,01 107,01 324800
GBL 70,04 69,64 +0,57 7,71 107973
Super sans plomb 95 10ppm : 1,3390 (-0,0300) IBA 13,90 14,16 -1,84 78,66 15424 Tubize (Fin.de) 53,99 53,06 +1,75 15,99 6948 04.12.16 4,00+ 106,99 106,99 939600
GDF Suez 18,63 18,28 +1,91 18,37 5792619
Super sans plomb 98 10ppm : 1,4030 (-0,0300) Iep Invest 4,61 4,57 +0,88 63,59 8746 U&I Learning 1,50 1,50 +0,00 -3,85 1250 04.03.17 3,75+ 107,41 107,40 64000
Immo Moury 50,40 50,40 +0,00 1,60 2 Unitronics 1,02 1,02 +0,00 27,50 300 04.03.17 2,35+ 104,43 104,41 2000
Diesel(euro/l) KBC 45,92 44,80 +2,51 1,60 1129233
Immobel 45,05 45,74 -1,52 26,25 2634 Van de Velde 42,15 40,41 +4,31 27,36 7026 04.06.17 3,50+ 107,65 107,65 0
Solvay 108,70 106,90 +1,68 3,32 230119
Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,1820 Telenet Group Holding 46,60 45,22 +3,04 7,62 97840 ING Groep 10,71 10,42 +2,73 1,09 22820078 VGP 24,20 24,40 -0,82 33,33 238 04.09.17 3,40+ 108,21 108,20 2400
Gaz(euro/l) UCB 65,64 64,84 +1,23 28,22 268557
Intervest Offices & 22,80 22,80 +0,00 33,20 8332 Vastned Retail Belgium 57,00 57,00 +0,00 14,92 637 04.12.17 3,35+ 108,82 108,82 0
Umicore 31,90 32,06 -0,48 0,75 408760
LPG : 0,3990 (-0,0140) Jensen-Group 16,50 16,19 +1,91 14,29 10698 Vranken-Pommery 23,22 23,48 -1,11 1,85 1161 04.03.18 3,25+ 109,26 109,26 0
Propane Vrac >2000l : 0,4029 (-0,0172) KBC Ancora 26,34 26,32 +0,08 -10,35 60364 Warehouses Estates 66,29 66,20 +0,14 25,61 700 04.06.18 3,00+ 109,13 109,10 12400
Mazout(euro/l) AUTRES ACTIONS Keyware Technologies
Kinepolis
0,58
37,55
0,57
36,00
+1,58
+4,31
-23,68
60,54
3827
23468
WDP 63,50
Wereldhave Belgium 110,80
63,72
109,15 +1,51
-0,35 25,38
38,99
16314
844
04.09.18
04.12.18
2,75+
3,00+
108,77
110,37
108,77
110,37
0
0
Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,5462 Clôt. Cl. Veil. Diff % Return Vol.
Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,5404 4Energy Invest 3,19 3,30 -3,19 -24,94 130 Leasinvest 92,60 92,90 -0,32 30,32 922 Zenitel 0,82 0,82 +0,00 25,41 100 04.03.19 3,75+ 114,14 113,99 25000
Ablynx 9,46 9,26 +2,16 31,21 77996 Lotus Bakeries 977,00 974,00 +0,31 33,04 434 Zetes Industries 24,12 24,13 -0,04 37,84 2531 04.06.19 3,75+ 114,75 114,75 0
ABO-Group 5,58 5,85 -4,62 -88,84 2292 MDxHealth 4,59 4,52 +1,55 52,49 75846 04.09.19 3,50+ 114,45 114,45 0
DPétrole brent en dollar par baril Accentis
Aedifica
0,02
57,11
0,01
57,30
+2,74
-0,33
15,38
14,22
2485618
9348
MediVision
Melexis
0,01
39,23
0,01
39,14
+0,00
+0,24
—
71,11
1000
16615
04.12.19
04.03.20
4,20+
3,10+
118,54
113,73
118,65
113,73
172200
0
46,59 -0,84 (-1,77%) Agfa-Gevaert 2,17 2,17 +0,14 2,80 228620 Miko 71,90 71,58 +0,45 7,57 195 Rég. Wall. int. facial cjour c.préc. Volume
Alcatel-Lucent 2,86 2,86 +0,07 -12,53 13287360 Mobistar 20,44 20,16 +1,39 36,72 152112 28.09.19 0,78+ — — 0
ArcelorMittal 8,50 8,53 -0,32 -32,23 10849911 Montea 36,80 36,50 +0,81 33,21 5640 08.04.30 4,25+ — 100,00 0
Ascencio 60,03 60,60 -0,94 23,72 1189 Mopoli (gew.) 328,07 328,07 +0,00 — 4
Atenor Group 40,52 40,50 +0,04 21,35 3852 Moury Construct 123,96 123,94 +0,02 32,38 114

Banimmo 6,84 7,00 -2,29 -24,92 2114 Neufcour-Cie Fin. 8,60 8,60 +0,00 — 5
bpost 22,44 21,69 +3,46 67,33 560703 NewTree 2,50 2,50 +0,00 -12,89 361
Banque Nationale 3355,10 3350,10 +0,15 13,63 46 Nyrstar 3,12 3,01 +3,62 48,30 1859037
Barco 56,40 57,00 -1,05 -0,34 9521 Option 0,29 0,29 -0,34 -0,34 310320
Belreca 95,00 95,00 +0,00 — 10 Pairi Daiza 47,00 47,10 -0,21 4,59 95

Beluga 1,63 1,63 +0,00 -28,64 3167 PCB 5,39 5,39 +0,00 0,70 120
TAUX D'INTÉRÊT Brederode
Campine
29,35
10,05
29,08
10,70
+0,93
-6,07
6,70
-21,30
2973
2500
Peugeot
Picanol
10,85
27,78
10,60
27,89
+2,36
-0,39
-56,28
12,97
8696922
964
Care Property Invest 16,04 16,02 +0,12 24,42 1503 Quest For Growth 8,12 8,10 +0,25 12,38 11020
3 mois 1 an Catala 11,80 11,80 +0,00 — 16 RealDolmen 17,39 17,36 +0,14 -12,88 2428
Couronne danoise 0,100 0,400
Couronne norvégienne 1,375 2,150 CFE 84,17 84,70 -0,63 33,55 11139 Recticel 5,02 5,04 -0,48 -21,71 31311
CMB 14,92 15,25 -2,16 -24,74 21594 Resilux 109,20 108,90 +0,28 19,35 3655
En temps réel sur lesoir.be
Couronne suédoise 0,180 1,750
Couronne tchèque 0,040 0,510 Co.Br.Ha. 2178,00 2178,00 +0,00 26,27 2 Retail Estates 66,30 67,52 -1,81 22,23 2365
Connect Group 1,55 1,55 -0,13 -18,15 3504 RHJ International 4,59 4,59 +0,07 25,49 21914
Dollar aus. 3,045 3,205 Cie du Bois Sauvage 206,05 206,10 -0,02 -7,51 145 Rosier 195,00 195,00 +0,00 -4,65 20
Dollar can. 1,180 1,585 L’information financière complète sur www.lesoir.be/bourse
Dollar H.K. 0,376 0,867 De Rouck Geomatics 0,05 0,05 +0,00 -58,33 323 Roularta Media 11,50 11,50 +0,09 5,07 10868
Dollar Sing. 0,400 0,812 Deceuninck 1,75 1,75 +0,06 -18,59 42154 RTL Group 80,89 79,19 +2,15 -9,35 24695 les sicavs, les actions, les taux de change, ...
Dollar U.S. 0,460 0,685 Dexia 0,03 0,03 +3,85 -32,50 585757 Sabca 35,30 35,11 +0,54 -10,72 50
Euribor (360j) 0,071 0,318 Eckert-Ziegler 1,37 1,47 -6,88 -35,77 6729 Sapec 30,30 30,31 -0,03 -36,24 539 Calculez aussi vos prêts, votre pension, etc.
Econocom Group 6,25 6,12 +2,12 -19,15 336243 Sioen Industries 11,06 11,00 +0,50 37,80 15064
Euro 0,175 0,675
Franc suisse 0,030 0,040
Livre U.K. 0,640 1,410
Yen 0,080 0,200
BOURSES ÉTRANGÈRES
DTaux Belge 10 ans Iberdrola Madrid EUR 5,54 5,51 15,74 Volvo A Stockholm SEK 91,90 89,55 2,64 Twitter Nyse USD 39,65 39,37 -30,93
0,699 -0,013 (-1,83%) LES ACTIONS EUROPÉENNES ING Amsterdam EUR 10,71 10,42 1,09 United Technologies Nyse USD 114,34 114,45 0,54
Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % INTESA SANPAOLO Milan EUR 2,40 2,33 21,78 Verizon Commun. Nyse USD 47,18 47,08 -1,40
cours précéd. 1 an L'Oréal Paris EUR 142,65 140,90 16,12 LES ACTIONS AMÉRICAINES Wal-Mart Stores Nyse USD 89,31 90,02 15,35
ABB Zurich CHF 20,23 20,25 -14,12 LVMH Moet Hen. Paris EUR 132,95 131,95 16,76 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± % Walt Disney Co Nyse USD 95,19 94,46 25,30
Aegon Amsterdam EUR 6,10 5,99 -10,43 cours précéd. 1 an
Ahold Amsterdam EUR 15,45 15,04 17,49 MUENCH.RUECKVERS.VNFrancfort EUR 165,00 163,05 6,67 3M Co Nyse USD 160,62 160,74 18,04 Yahoo! Inc Nasdaq USD 48,30 48,80 18,36
Nestlé N Zurich CHF 74,40 73,25 11,49
Air Liquide
ALLIANZ SE VNA O.N.
Paris EUR
Francfort EUR
102,45
139,35
101,45 14,33
136,60 5,77 Nokia Oyj Helsinki EUR 6,46 6,41 6,83
ALCOA Inc
Amer.Express
Nyse
Nyse
USD
USD
15,80
89,23
16,17 59,94
89,50 1,07 AUTRES ACTIONS
Norsk Hydro Oslo NOK 41,97 41,34 50,05 Amgen Inc. Nasdaq USD 154,96 156,22 32,40 Titre Bourse Devise Dernier Cours ± %
Alstom Paris EUR 27,34 26,98 4,37 Novartis N Zurich CHF 98,90 97,30 33,11 Apple Inc Nasdaq USD 110,16 109,25 43,50 cours précéd. 1 an
ANGLO AMERICAN Londres PNC 1145,50 1140,00 -8,76 Barrick Gold Corp Toronto CAD 12,76 13,58 -31,48
ArcelorMittal Amsterdam EUR 8,50 8,53 -33,07 Orange Paris EUR 14,63 14,39 53,58 AT&T Inc Nyse USD 33,49 33,49 -0,39 Bombardier Toronto CAD 4,06 3,96 -12,20
AstraZeneca Plc Londres PNC 4717,00 4672,50 27,94 Philips Koninklijke Amsterdam EUR 23,54 23,78 -14,91 Bank of America Corp Nyse USD 16,45 16,68 -0,54 Canon Inc. Tokyo JPY 3752,50 3715,50 14,85
COURS INDICATIFS EN € Axa Paris EUR 19,16 18,74 -4,89 Renault Paris EUR 61,54 59,38 -4,99 Boeing Co Nyse USD 131,17 130,87 -7,77 China Mobile Ltd Hong-Kong HKD 97,40 94,95 21,97
Repsol Madrid EUR 14,62 14,41 -23,88 Caterpillar Inc Nyse USD 86,37 86,89 -4,00 Gazprom Moscou USD 4,30 4,30 10,54
Banco Santander SA Madrid EUR 6,15 6,05 -10,50 Roche Holding Zurich CHF 284,50 281,00 10,09 Chevron Corp Nyse USD 104,20 105,88 -12,50
13/01 12/01 Barclays Londres PNC 233,00 231,40 -18,41 Gold Fields Johannesbo ZAR 67,19 67,45 107,45
Dollar US 0,8488 0,8472 BASF SE NA O.N. Francfort EUR 71,03 68,81 -11,10 ROYAL BANK SCOT Londres PNC 373,70 368,50 3,25 Cisco Systems Nasdaq USD 28,10 28,05 26,24 Harmony Gold Mining Johannesbo ZAR 31,71 31,41 14,51
Livre britannique 1,2875 1,2835 BAYER AG NA Francfort EUR 118,40 115,30 16,28 Royal Dutch Shell-A Londres PNC 2077,00 2078,50 -5,09 Citigroup Inc Nyse USD 50,02 50,38 -7,93 Hitachi Tokyo JPY 884,70 883,70 4,46
BBVA Banco Frances S Madrid EUR 4,03 4,03 85,05 RWE AG ST O.N. Francfort EUR 22,78 23,10 -8,95 Coca-Cola Nyse USD 42,63 42,64 6,25 Honda Motor Tokyo JPY 3530,50 3531,50 -17,20
Franc suisse 0,8326 0,8326 Saint-Gobain Paris EUR 34,51 33,99 -16,10 DuPont de Nemours Nyse USD 73,14 74,41 17,11 Hutchison Harbour Hong-Kong HKD 0,70 0,71 14,52
Couronne suédoise 0,1057 0,1048 BHP Billiton Plc Londres PNC 1357,00 1351,00 -24,12 Sanofi Paris EUR 76,83 75,93 4,96 eBay Inc Nasdaq USD 55,13 55,20 5,83
Couronne 0,1097 0,1096 BNP Paribas Paribas EUR 46,34 45,30 -20,03 Lukoil Moscou USD 59,35 61,30 3,94
Courone danoise 0,1344 0,1344 BP Londres PNC 396,30 396,55 -20,21 SAP SE O.N. Francfort EUR 57,48 57,05 -6,48 ExxonMobil Corp Nyse USD 90,00 90,33 -10,14 Marubeni Corp. Tokyo JPY 685,60 693,70 -7,75
Dollar canadien 0,7093 0,7121 BR.AMER.TOB. Londres PNC 3584,50 3522,00 14,18 Schneider Electric SE Paris EUR 61,46 59,56 -2,83 Facebook Nasdaq USD 76,45 76,72 32,41 Mitsubishi Corp Tokyo JPY 2088,50 2098,50 5,24
Yen japonais 0,0072 0,0071 Carrefour Paris EUR 25,38 24,44 -10,93 SIEMENS AG NA Francfort EUR 93,85 93,44 -4,59 General Electric Nyse USD 23,86 23,98 -11,05 Mitsui & Co. Tokyo JPY 1524,50 1535,00 4,21
Société Générale Paris EUR 33,86 33,44 -24,65 General Motors Co Nyse USD 35,25 35,84 -10,47 NEC Corporation Tokyo JPY 347,00 343,00 27,04
Dollar australien 0,6925 0,6898 Statoil Oslo NOK 129,10 125,80 -17,24
Crédit Agricole Paris EUR 10,36 10,00 1,57 Google-Cl.C Nasdaq USD 496,04 492,55 -12,84
Dollar néo-zélandais 0,6572 0,6569 DAIMLER AG NA O.N. Francfort EUR 72,27 71,00 14,31 Nomura Holdings Inc. Tokyo JPY 646,10 648,20 -20,85
Rand sud-africain 0,0738 0,0735 Danone Paris EUR 54,47 54,21 6,14 STMicroelectronics Paris EUR 6,53 6,45 13,26 Hewlett-Packard Nyse USD 39,81 39,92 44,12 NTT Tokyo JPY 6320,00 6367,00 12,49
DEUTSCHE BANK AG NAFrancfort EUR 24,67 23,91 -31,94 TELECOM ITALIA Mila,n EUR 0,90 0,87 6,91 Home Depot Nyse USD 103,73 104,42 27,33 NTT DOCOMO Inc Tokyo JPY 1839,50 1872,00 7,03
Telefonica Madrid EUR 11,70 11,47 -5,52
DEuro en dollar
DEUTSCHE BOERSE NA Francfort EUR 62,70 62,00 -1,81 IBM Nyse USD 156,81 156,44 -16,46 PetroChina Co Ltd Hong-Kong HKD 8,79 8,77 9,51
Tesco Londres PNC 212,00 204,55 -36,44 Intel Corp Nasdaq USD 36,50 36,60 43,36 Sony Corporation Tokyo JPY 2520,00 2599,00 41,63
DT.TELEKOM AG NA Francfort EUR 13,86 13,60 11,33 Total Paris EUR 41,70 41,28 -3,15 Johnson & Johnson Nyse USD 104,76 104,58 10,39
1,1772 -0,0058 (-0,49%) Diageo Plc Londres PNC 1865,50 1843,50 -6,80
UBS AG Zurich CHF 17,05 16,60 -8,74
Sumitomo Corp Tokyo JPY 1174,00 1183,00 -10,24
E.ON SE NA Francfort EUR 12,78 13,06 -0,57 JPMorgan Chase & Co Nyse USD 58,84 58,83 0,58 Tokyo Elec. Power Tokyo JPY 484,00 489,00 -3,93
ENEL Milan EUR 3,54 3,45 5,38 UNICREDIT Milan EUR 5,08 4,97 -15,80 McDonald's Corp Nyse USD 92,83 93,01 -2,91
ENI Milan EUR 13,91 13,69 -21,32 Unilever Cert. Amsterdam EUR 33,62 33,16 18,09 Merck & Co Nyse USD 62,19 62,30 24,90
Vesuvius Londres PNC 454,20 435,50 -9,21 Microsoft Corp Nasdaq USD 46,36 46,60 29,30
Ericsson A Stockholm SEK 92,25 93,45 23,04 VINCI Paris EUR 48,27 47,64 0,15 Nyse USD 42,93 43,27 13,54
GDF Suez Paris EUR 18,63 18,28 11,09
GENERALI ASS Milan EUR 17,10 16,95 -2,36 Vivendi Paris EUR 20,58 20,36 8,20 Pfizer Inc Nyse USD 32,44 32,77 6,78
GlaxoSmithKline Londres PNC 1423,00 1412,50 -11,61 VODAFONE GRP. Londres PNC 229,00 226,80 -3,35 Procter & Gamble Nyse USD 90,30 89,92 11,98
HSBC HLDGS.UK Londres PNC 604,20 602,70 -10,79 VOLKSWAGEN AG ST Francfort EUR 182,65 178,15 -8,59 Tesla Motors Inc Nasdaq USD 204,25 202,21 38,77

OR : PIÈCES ET LINGOTS FONDS

cours du jour
acheter vendre
Napoleon 193,25 199,25 FONDS D'ASSURANCE ETHIAS ASSURANCES
BOOST Invest Dolce-c 0801 EUR 115,09 115,00 8,44
FONDS D’EPARGNE PENSION
Souv. Ancien 248,75 255,75 Titre Date Devise Dernier Cours Rendement Titre Date Devise Dernier Cours Rendement
BOOST Invest Europ-c 0801 EUR 153,35 157,87 -0,12
Souv. Nouv. 248,75 257,00 cours précédent 1 an cours précédent 1 an
BOOST Invest World-c 0801 EUR 156,83 158,09 11,29
50 pesos mex. 1255,75 1281,50 Accent Pension Fund-c 0701 EUR 213,01 216,37 -0,15
ALLIANZ ING ASSURANCES Arg.Fonds de Pension-c 1201 EUR 97,92 97,60 3,94
Maple leaf 1057,00 1086,50 Allianz Capital Bonds Euro-c 0901 EUR 172,12 171,64 8,18 Managed Funds Balanced-c 1301 EUR 2,26 2,27 9,18 AXA B Pension Fd Balanced-c 1201 EUR 164,70 164,05 8,87
Florin 203,50 207,75 Allianz Capital Invest-c 0901 EUR 532,07 533,20 11,81 Managed Funds Dynamic-c 1301 EUR 1,71 1,72 10,32 Belfius Pension Fd High Eq.-k 1201 EUR 112,45 111,98 6,25
Louis suisse 197,00 203,25 Allianz Capital Invest Euro-c 0901 EUR 106,10 106,33 3,15 ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c 0801 EUR 343,54 351,72 9,40 Belfius Pension Fd Low Eq.-c 1201 EUR 103,76 103,55 5,45
Krugerrand 1/1 1057,00 1086,50 Allianz Capital Security-c 0901 EUR 220,25 219,64 2,59 ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c 0801 EUR 246,03 248,16 16,36 BNPP B Pension Balanced-c 1201 EUR 164,70 164,05 8,87
50 ECU 518,00 529,00 LES AP ASSURANCES ING Multicol.Mix Blue-c 0801 EUR 343,25 339,48 10,32 BNPP B Pension Balanced F-c 1201 EUR 164,70 164,05 8,87
Belge 193,75 199,25 DVV Horizon 1-c 1201 EUR 11,65 11,65 3,01 ING Multicol.Mix Red-c 0801 EUR 333,04 333,98 14,22 BNPP B Pension Growth-c 1201 EUR 135,34 134,73 7,87
Lingot (kg.) 33420,00 33920,00 DVV Horizon 3-c 1201 EUR 15,10 15,04 3,00 ING Multicol.Mix White-c 0801 EUR 351,32 348,84 12,25 BNPP B Pension Stability C-c 1201 EUR 139,33 138,91 9,49
DVV Horizon 5-c 1201 EUR 14,23 14,13 5,33 Managed Funds Stability-c 1301 EUR 1,93 1,93 7,22 BNPP B Pension Stability F-c 1201 EUR 139,33 138,91 9,49
DOr USD/once DVV Horizon 7-c
DVV Horizon 9-c
1201
1201
EUR
EUR
12,60
11,52
12,47
11,36
5,70
9,19
DELTA LLOYD LIFE
DLL BelEquity Fund-c 1301 EUR 613,25 620,44 10,95
Hermes Fonds de Pension-c
Inter-Bourse-Hermes-c
0701
0701
EUR
EUR
151,73
159,78
152,65
160,40
6,70
6,53
Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C 1201 EUR 208,38 207,43 7,87
1230,39 -2,91 (-0,24%) AXA ASSURANCES DLL Empl.Benefit Strat.High-c
DLL Empl.Benefit Strat.Low-c
1301
1301
EUR
EUR
72,42
91,43
72,29
91,30
11,43
11,99 Pricos-c 1201 EUR 353,30 351,77 5,16
Piazza AIM Euro Equities-c 0901 EUR 43,75 44,54 -3,34
DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c 1301 EUR 82,63 82,48 12,77 Pricos Defensive-c 1201 EUR 83,11 82,85 7,06
Piazza Carm Invest-c 0901 EUR 171,03 172,30 11,48
DLL EuroEquity Fund-c 1301 EUR 71,05 72,09 0,81 Record Top Pension Fund-c 1201 EUR 106,45 105,93 4,93
Piazza Carm Patrim-c 0901 EUR 158,60 159,28 9,67
DLL World Equity Fund-c 1301 EUR 69,75 69,74 9,79 Star Fund-c 1201 EUR 157,57 156,76 5,60
BELFIUS ASSURANCES
Belfius Life Bds corp.Euro-c 1201 EUR 42,83 42,82 6,86
Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c 1201 EUR 61,85 61,47 27,92
Belfius Life Eq.Europe Index-c 0901 EUR 28,67 28,51 3,61
Belfius Life Eq.USA Index-c 0901 EUR 28,89 29,08 28,17
Source:

15
 
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
u v e a u 16 L'ÉCONOMIE
No
Soirmag+ votre magazine
sur tablette !
Chaque
« La nouvelle loi va doper
mercredi soir,
découvrez
Soirmag+ sur
le tax shelter »
tablette et MÉDIA Le distributeur Belga Films se lance sur le marché
ordinateur !
La réforme de cet
www.soirmagplus.be incitant fiscal attire
de nouveaux acteurs.
Belga films s’attend
à une croissance
du marché de 30 % en
2015.
L
e tax shelter, cet incitant
fiscal destiné à soutenir
l’industrie du cinéma, est
entré dans une nouvelle ère le
1er janvier. L’ancien système, criti-
qué pour ses nombreuses dérives
(course au rendement, décon-
nexion avec l’objectif initial de la
loi…), a été entièrement réformé.
Il fonctionne maintenant sur des
bases plus saines et transpa-
rentes. De quoi séduire un nouvel
acteur de taille : Belga films. Ce-
lui-ci n’attend plus que le feu vert
de la FSMA (l’autorité des mar-
chés financiers) et du SPF Econo-
mie pour se lancer comme inter-
médiaire. Il pourra alors lever de
l’argent auprès d’entreprises qui
souhaitent payer moins d’impôts,
en vue de financer des films.
Ce groupe est le plus gros dis-
Cette semaine: tributeur indépendant de films
en Belgique. Ses partenariats
avec le studio américain Lions
Où est passé l’héritage de la reine Gate/Summit (Hunger Games,
Twilight, Divergent…) et les stu-
Fabiola ? dios français Europacorp de Luc
QEn 2014, Besson (Taxi, Lucy, Taken…),
Gaumont et Studio Canal lui ont
l’épouse de permis d’être en 2014 numéro
Baudouin deux du marché belge et de tenir
a transféré la dragée haute aux majors holly-
woodiennes.
environ 2,6
millions Solution globale
Forte de ses succès, cette socié-
d’euros aux
té a entrepris de se diversifier à
« Œuvres travers toute la chaîne de valeur
de la Reine », ce qui porte à 6 millions le capital de l’industrie. Elle s’est lancée
dans la production et s’apprête à
global.
renouer avec son passé d’exploi-
QSon patrimoine, en cours d’évaluation par tant de salles en assurant la ges-
un notaire, comprend des biens immobiliers en tion de nouveaux complexes ci-
Espagne ainsi qu’un immeuble à Paris et des toiles némas à Bruxelles et à Liège. Son
arrivée sur le marché du tax shel-
de maîtres.
ter était une étape logique. « Le
financement d’un film est com-
plémentaire de sa distribution,
Miss Belgique, un parfum explique Jérôme de Béthune, di-
d’Europe de l’Est recteur opérationnel de Belga
QAnnelien films. En tant que distributeur,
on préfinance les films puisqu’on
Törös, qui vit les achète sur base du scénario. Le
à Anvers, est tax shelter est un service de plus
de mère belge que l’on pourra proposer aux pro-
ducteurs qui travaillent avec
et de père nous et qui sont demandeurs
hongrois. d’une solution globale ».
Belga Films fait valoir l’expé-
QCelle qui rience qu’il détient déjà dans le
depuis ses choix des films et dans la manière
14 ans cumule dont on les finance. Le savoir-
faire qu’il ne possède pas, il a été
OHVSHWLWVERXORWVSRXUDLGHU¿QDQFLqUHPHQWVD le chercher ailleurs. Le patron de
maman, vit un conte de fées ! sa filiale tax shelter n’est autre
que Fabrice Delville, ex-codiri-
Profitez de notre offre : geant de Scope invest, l’un des
Waterloo LESBRÈVES
Gros dégraissement à Air France ?
DANS elon Le Figaro, Air France s’apprête à supprimer 5.000 postes
L’INTIMITÉ S sur les 96.000 emplois que compte la compagnie aérienne,
alors que 8.000 postes ont déjà été supprimés en trois ans.
Le 18 décembre, le groupe avait annoncé que des réductions de
DE L’EMPEREUR coûts supplémentaires étaient à l’étude. « Il existe un écart de com-
pétitivité par rapport à nos concurrents », a reconnu pour le quotidien
un syndicaliste d’Air France, tout en estimant que les suppressions
4,90 € seulement (+ le prix du magazine) de postes n’étaient pas forcément le seul moyen d’y remédier. Le
PDG d’Air France, Frédéric Gagey, n’a pas voulu confirmer au Figaro
le calendrier, ni le nombre de postes concernés.
Abonnez-vous dès maintenant !
12 mois au prix de 99 €, BANQUES
au lieu de 130 € (prix de vente au numéro) KBC lance le guichet du futur
Par téléphone au 078-05.05.10 Dans une agence de Genk et
Par fax au 02-225.59.01 Winterslag, les clients de KBC
pourront désormais utiliser un vi-
Surfez sur http://soirmag.lesoir.be/services/abonnement/ déo-guichet. Opérationnel de-
Jérôme de Béthune, directeur opérationnel de Belga Films. © D.R.
Placement tax shelter de 100.000 euros
Rendement fiscal
Exonération = 310.000 €
( 100.000 € X 310 % )
+ de 4,82 % net sur 18 mois
Avantage fiscal = 105.369 €
( 310.000 € X 33,99 %,
le taux d’imposition des sociétés )
= tion de l’investisseur pouvait
Rendement fiscal de 5.369 €
( 105.369 € - 100.000 € )
5,37 %
Rendement
total maximum
de 10,19 % net
= 10.190 €
grands acteurs du secteur. Le po-
sitionnement de la nouvelle enti-
té ? « Les films bien financés qui
ont une réalité économique et une
visibilité internationale ».
Jérôme de Béthune ne cache
pas que l’entrée en vigueur de la
nouvelle loi a été déterminante
dans l’entrée de Belga sur ce mar-
ché. « On y pensait depuis long-
temps mais on ne souhaitait pas
mettre notre expertise au service
d’un système qui était sans arrêt
critiqué, qui manquait de trans-
parence et de contrôle ». Il estime
que celle-ci va donner un coup de
fouet au marché et s’attend à une
croissance de 30 % des montants
investis en 2015 (on devrait tour-
ner aux alentours de 180 millions
d’euros en 2014).
« D’un point de vue adminis-
tratif et comptable, le nouveau
système est plus simple que l’an-
cien, explique Fabrice Delville. Il
est aussi plus favorable en ma-
puis jeudi, le guichet permettra
aux clients de dialoguer avec leur
conseiller via écran, pendant une
phase de test de six mois. Le but :
étendre les horaires et évaluer la
disposition des clients à utiliser
MÉCANISME
Un rendement
très attractif
Le tax shelter est un disposi-
tif fiscal visant à soutenir
l’industrie du cinéma belge.
Dans sa nouvelle formule, il
garantit aux entreprises
souhaitant investir une par-
tie de leurs bénéfices dans
des films un rendement de
10,19 %. Et ce via un double
mécanisme.
Rendement fiscal. Les mon-
tants investis sont exonérés
d’impôts à hauteur de
310 %. Pour 100.000 euros
investis, il y a donc une
exonération de 310.000
euros, ce qui, multiplié par le
taux d’imposition des socié-
tés (33,99 %), donne un
avantage fiscal de 105.369
euros et donc un rendement
fiscal de 5.369 euros
(5,37 %). Via cet avantage,
l’entreprise touche donc plus
LE SOIR - 14.01.15
que ce qu’elle a dû débour-
ser.
Rendement financier. A ce
rendement fiscal, s’ajoute le
rendement financier, c’est-à-
dire la rémunération que
100.000 € Rendement financier
verse le producteur à l’inves-
Le producteur verse
tisseur. Le taux est fixé par
la loi. Il est actuellement de
à l’investisseur un maximum 4,82 % net pour 18 mois. Ce
taux fixe est une grande
différence avec le système
précédent où la rémunéra-
varier fortement d’un film à
l’autre à cause d’un système
d’intéressement aux béné-
4,82 % fices futurs aujourd’hui sup-
primé. Cela a été la source
de toutes les dérives. Pour
attirer les investisseurs,
certaines sociétés intermé-
diaires jouaient la suren-
chère dans les rendements
tière de trésorerie. Les montants offerts, et ce au détriment
du financement même des
décaissés par les entreprises sont
films. Désormais, plus au-
maintenant inférieurs à l’avan-
cune compétition ne peut
tage fiscal obtenu immédiate-
s’installer entre intermé-
ment. Tous ces éléments devraient diaires à ce niveau. Le taux
convaincre des entreprises qui pratiqué est le même par-
jusqu’ici estimaient le système
trop compliqué ou qui avaient
tout.
Rendement final. La combi-
une trésorerie tendue ». naison des deux rendements
Il ne suffit pas d’avoir de l’ar- donne un retour sur investis-
gent, encore faut-il avoir des sement garanti de 10,19 %.
films à financer. Le contexte est Qui ? Toutes les entreprises
peu favorable. Les investisse- qui font au moins 5.000
ments cinéma sont en baisse en euros de bénéfices.
France en 2014 ; or, bien des pro- Retour pour l’Etat. Cette
ducteurs de l’Hexagone viennent générosité de l’Etat belge
chercher du tax shelter en Bel- s’explique par l’effet retour
gique. Cela n’inquiète pas Jérôme attendu pour l’économie du
de Béthune. « Nous avons des re- pays. Pour chaque euro
lations historiques avec de investi via le tax shelter, le
grands studios étrangers. Nous producteur du film a l’obliga-
sommes persuadés de pouvoir at- tion de dépenser en Belgique
tirer en Belgique des projets inter- (en acteurs, techniciens,
nationaux qui ne seraient pas ve- studios…) 1,86 euro.
nus naturellement ». ■ J.-F. M.
JEAN-FRANÇOIS MUNSTER
ce type d’outil. (M. K.) autres les hypermarchés Auchan,
les magasins de sport Decathlon,
DISTRIBUTION
Electro Dépôt veut s’installer
la chaîne Norauto ou les maga-
sins d’aménagement intérieur
en Belgique
La chaîne « low cost » française
de vente de matériel électro-
Saint-Maclou. (B. P.)
DISTRIBUTION
nique et électroménager Electro
Dépôt a l’intention d’ouvrir des
magasins en Belgique dans le
H&M Home arrive en février
en Belgique
Selon nos confrères du magazine
courant de l’année 2015, indi-
quaient nos confrères de L’Echo
spécialisé Gondola, le groupe
d’habillement H&M va ouvrir des
dans leurs éditions de ce mardi. rayons de sa marque H&M Home
Une filiale belge aurait déjà été (décoration d’intérieur) dans
créée à Tournai. Les magasins trois de ses magasins belges
devraient ouvrir leurs portes à (Liège Espace Saint-Michel,
Courtrai, Awans et Quaregnon. Gand et Bruges). Le géant sué-
L’enseigne Electro Dépôt fait par- dois aurait renoncé dans un pre-
tie de l’empire de la famille fran- mier temps à ouvrir des maga-
çaise Mulliez, qui possède entre sins dédiés H&M Home. (B. P.)
16

L’A321 neo, un avion petit
mais qui volera loin
TRANSPORTS
Airbus a transformé
son moyen-courrier
pour lui permettre d’effectuer
des vols transatlantiques.
Premières livraisons
d’ici 2019.
Nouveaux tarifs du catalogue
des Airbus
En millions de dollars
A318
74,3
A320neo
106,2
A330-200
A350-800
EMPLOI
OFFRES
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Nouvelle étape dans la « guerre » contre Boeing
A
irbus veut lancer une nouvelle
arme dans l’éternelle guerre com-
merciale qui l’oppose à son grand
rival américain Boeing. Sous le délicat
nom commercial d’« A321 neo long
range », il s’agit d’un petit avion adapté
aux longues distances.
Il y a deux catégories d’avions commer-
ciaux : les fuselages étroits (narrow body)
et, qui l’eût cru, fuselages larges (wide bo-
dy). Il est aisé de les reconnaître de l’inté-
rieur : les premiers sont traversés par un
seul couloir, les seconds par deux. Les
premiers ont un nombre de sièges, donc
de passagers, limité (environ 200 maxi-
mum). Les autres peuvent atteindre le
double (environ 400 ou plus quand, sur
l’A380, il y a deux étages). Évidemment,
les seconds consomment plus de carbu-
rant et sont plus chers que les premiers.
Chaque type d’avion induit un modèle
économique de rentabilité différent sui-
vant le rapport passagers/distance.
La nouveauté d’Airbus a été de trans-
former un « petit appareil », l’A321 (qui
est elle-même la version allongée de
l’A320, meilleure vente d’Airbus et équi-
valent du B737 chez Boeing) pour lui
donner un rayon d’action permettant des
vols transatlantiques. « La version
229,0 97 tonnes de l’A321 tire parti des in-
novations continues introduites sur
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taire installé dans la partie avant de la
soute de l’appareil, ainsi que des ajuste-
ments mineurs de la voilure et du fuse-
lage, l’A321neo de 97 tonnes pourra trans-
porter 206 passagers sur des vols long-
courriers pouvant atteindre 4.000 mille
marins (NDLR : 7.400 km) dans un amé-
nagement bi-classe confortable. Les pre-
mières livraisons auront lieu d’ici 2019. »
Stratégiquement, Boeing et Airbus ne
partagent pas les mêmes visions, même si
la réalité leur fait construire des gammes
d’appareils quasi similaires. Chacun s’ac-
corde pour dire que le transport aérien va
doubler dans les quinze ans à venir.
Boeing estime qu’il faut donc multiplier
les petits et moyens courriers pour multi-
plier les vols de chaque destination vers
les autres, relativement proches. Chez
Airbus, on compte aussi sur le renforce-
ment des grands centres urbains, des mé-
galopoles de plus de dix millions d’habi-
tants et l’obligation de les relier entre
elles avec de plus en plus de passagers
afin de rendre les vols plus rentables/éco-
logiques. D’où la création du géant A380.
Mardi, durant la présentation de ses ré-
sultats de l’année écoulée, Airbus dit avoir
dépassé les objectifs 2014 avec « un nou-
veau record avec la livraison de 629 ap-
pareils (dont 30 A380 ainsi que 490 ap-
pareils de la famille A320, 108 A330 et le
premier A350 XWB), à 89 clients (dont
huit nouveaux), le double d’il y a dix
ans. » L’avionneur a également enregistré
1.456 commandes nettes au cours de l’an-
née. Airbus estime ainsi rester le numéro
un mondial des ventes, même s’il a livré
moins d’avion que Boeing en 2014 (723 et
1.432 commandes). Le carnet de com-
mandes global d’Airbus s’élève aujour-
d’hui à 6.386 avions pour une valeur
théorique de 919 milliards de dollars. ■
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L'ÉCONOMIE 17
RÉSULTATS
Le bon millésime 2014
des aéroports
Brussels Airport, record battu. L’aé-
roport national a retrouvé, et dépas-
sé, en 2014 la fréquentation qu’il
connaissait juste avant la faillite de la
Sabena en 2001 : 21.933.190 passa-
gers (2,8 millions de plus qu’en 2013,
+14,6 %). Un résultat atteint grâce à
l’arrivée de Ryanair sur le tarmac
bruxellois (1,2 million de passagers)
mais aussi grâce à tous les autres
segments aériens, dans les compa-
gnies « classiques » (Brussels Air-
lines +13 %), les passagers en transit
(principalement du réseau Star Al-
liance, +20 %), l’arrivée de la compa-
gnie Emirates… Globalement, l’aéro-
port souligne également une aug-
mentation globale du nombre de vols
(+3,6 %), comprenant également le
transport de marchandises, augmen-
tant de 5,6 % (453.954 tonnes).
Liège Airport : +5,3 %. L’aéroport
liégeois spécialisé dans le transport
des marchandises reste premier de
sa catégorie (590.579 tonnes). « L’en-
semble des compagnies présentes à
Liège Airport ont soutenu cette crois-
sance », assure l’aéroport en évo-
quant TNT, Cal ou Ethiopian. Le trafic
passagers, lui, a diminué (302.847,
-3,95 %), malgré l’arrivée d’Air Corsi-
ca.
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2132909
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
Un milliard
pour sauver
Euro Disney
LOISIRS
ickey et ses nouveaux aco-
M lytes ne feraient donc plus
rêver ? En épluchant les comptes
du célèbre parc d’attractions Eu-
ro Disney, on pourrait le croire :
des bilans dans le rouge d’année
en année, un titre à maintes re-
prises dilué et dévalué depuis
son introduction en Bourse, une
dette abyssale et un plan de reca-
pitalisation approuvé mardi par
ses actionnaires à hauteur de 1
milliard d’euros (!)…
Pourtant, les personnages de
Disney ont un très bel avenir de-
vant eux : la maison mère améri-
caine de Disney, The Walt Dis-
ney Company, se porte à mer-
veille. Son titre devrait surper-
former, selon les analystes, le
Dow Jones, indice vedette de
Wall Street en 2015.
Celui d’Euro Disney, introduit
à environ 11 euros, monté à 25,
retombé à 10 centimes, a clôturé
aujourd’hui à Paris à 3,22 euros !
C’est que le parc souffre d’un
handicap structurel : c’est un en-
detté chronique. En 1994, deux
ans seulement après son inaugu-
ration, sa dette s’élève à 3 mil-
liards d’euros. Suivra une réor-
ganisation complète de l’entre-
prise. En 2005, après peu d’exer-
cices bouclés en positif, un
nouveau plan de sauvetage est
mis en place. Mais la mauvaise
santé financière perdure. Pour
ses 20 ans, fêtés en 2012, sa dette
est toujours asphyxiante, à
1,7 milliard.
Une spirale infernale qui n’em-
pêche pas le management de
suivre les caprices d’un secteur
en constant renouvellement :
nouvelles attractions, agrandis-
sements, déclinaisons… étaient
au programme de ces dix der-
nières années d’activités. Ultime
investissement ? L’attraction Ra-
tatouille. Coût de la mise en
place ? 200 millions d’euros.
Avec ce milliard levé, Euro
Disney réduira sa dette à
998 millions et aura 250 mil-
lions d’argent frais à investir.
Pour rendre l’opération possible,
The Walt Disney Company in-
jectera 422 millions d’euros, lan-
cera une augmentation en capi-
tal auprès des actionnaires et a
converti 600 millions de dettes
en nouveaux titres.
Vitrine en Europe
Quant au pourquoi sauver ce
parc si lourdement endetté, deux
réponses apparaissent évidentes.
D’un côté, Euro Disney est, mal-
gré ses difficultés, la principale
vitrine du groupe américain en
Europe, il brasse chaque année
quelque 14 millions de visiteurs
et est la première destination
touristique en France. De l’autre,
l’entreprise emploie environ
15.000 personnes de manière
durable (90 % des employés du
parc sont en CDI). Sa fermeture
serait une vraie catastrophe pour
la région. ■
A.C.
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17
 ÉCONOMIE
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

18
Ségolène Royal, ministre fran-
çaise de l’Energie, juge nécessaire de
construire de nouveaux réacteurs
nucléaires en France pour remplacer
certaines vieilles centrales, fermant
la porte à une sortie de l’atome. © RTRS.

« Le marché belge de l’auto

va se stabiliser en 2015 »
AUTOMOBILE Joost Kaesemans, de la Febiac, nous parle du secteur avant le Salon
Le consommateur
peut-il espérer des remises
substantielles
lors du Salon de Bruxelles ?
L’essence va-t-elle
supplanter le diesel ?
Joost Kaesemans, de la
Febiac, apporte son éclairage.
ENTRETIEN

E
coutez vrombir les moteurs !
Vendredi, la 93e édition du salon
de l’auto de Bruxelles démarrera
pour une semaine. Mais alors que les
rutilantes carrosseries sommeillent en-
core loin de la capitale, les promotions
des constructeurs, elles, vrombissent
déjà. Et cela malgré le contexte écono-
mique morose. Que faut-il attendre dès
lors de cette édition 2015 ? Joost Kaese-
mans, porte-parole de la Febiac, se
montre sagement optimiste.
Le consommateur doit-il s’attendre à
d’importantes remises lors de ce sa-
lon ?
Le salon reste un moment important
au niveau du marketing. Pour les
constructeurs, cela représente entre un
tiers et un quart de leurs commandes
annuelles réalisées durant cette période
de janvier-février. Car les conditions
proposées ne se limitent pas à la se-
maine du salon, où se signent de moins
en moins de bons de commande. Avoir
de beaux produits, un beau stand et des
conditions attrayantes, c’est donc im-
portant. Je ne pense toutefois pas que
les conditions de cette année seront très
différentes de celles des années précé-
dentes. Les stocks constitués fin 2013
ont été importants mais ils ont été
écoulés. Et l’année 2014 a été sans sur-
prise. Fin 2013, le marché belge était
submergé par des voitures venant
d’autres marchés européens qui ne par-
venaient pas à les écouler. Mais avec la
reprise du marché européen, cette pres-
sion-là a disparu. Nous sommes donc
revenus à une situation normale pour
la Belgique. Et les prévisions pour 2015
sont à peu près identiques à celles de
2014.
N’est-ce pas salon toute l’année ?
Tout à fait. Il n’y a pas si longtemps, il
y avait trois moments importants
EN CHIFFRES
Immatriculations :
– 0,64 %
En 2014, 482.939 voitures
neuves ont été immatricu-
lées en Belgique, pour
486.065 en 2013. Soit un
recul de 0,64 %. Le pessi-
misme n’est pas de rigueur
pour autant car, sur le seul
mois de décembre écoulé,
26.990 particuliers ont ren-
seigné une nouvelle voiture à
la DIV, contre 25.081 au
dernier mois de 2013. Une
hausse, donc, de 7,61 %, qui
L’an dernier, le salon de l’auto de Bruxelles avait accueilli entre 380.000 et 385.000 visiteurs. Un record !© PIERRE-YVES THIENPONT. illustre le redressement du
marché.
dans l’année : le salon, les portes ou- décisions budgétaires importantes. Il consomme toujours un à deux litres de Côté, motorisation, l’essence
vertes de mai et les offres après les va- est donc primordial de s’y trouver. moins que l’essence aux 100 km. Ceci poursuit sa « reconquête ».
cances d’été. Désormais, cela continue dit, je suis convaincu que c’est une En 2013, les véhicules diesel
toute l’année. Dès avril, se tiennent les L’intention annoncée du gouvernement bonne chose d’être sorti de cette situa- représentaient 64,9 % des
premières portes ouvertes, il y a de relever les accises sur le tion où près de 80 % du marché était immatriculations en Bel-
des actions avant et après l’été et diesel pourrait-elle avoir un accaparé par le diesel. Le marché auto- gique. Un recul quasi ininter-
au début décembre, les premières impact sur le choix des consom- mobile est aujourd’hui de 63 ou 64 % rompu depuis le pic de
promos pour le salon arrivent. Il mateurs cette année ? de véhicules diesel vendus. 2008, quand 78,9 % des
y a donc tout le temps des actions Non. Je ne pense même pas que voitures neuves immatricu-
et de la communication pour les changements constatés de- Comment se profile l’année 2015 ? lées roulaient au diesel.
convaincre le client. Mais le salon puis deux ans, avec un peu L’année écoulée a été marquée par une P.LT
reste un moment spécifique et Joost Kaese- moins de véhicules diesel et un très grande stabilité dans les différents
beaucoup de gens l’attendent afin mans. © D.R. peu plus d’essence vendus, soient segments. Et on s’attend à une situa-
que l’année indiquée sur le for- liés à cette augmentation annon- tion comparable, autour des 485.000 la situation économique et d’une éven-
mulaire d’immatriculation soit 2015 cée du prix du diesel. Selon les estima- voitures neuves immatriculées. Ce sont tuelle relance. L’an dernier, 6.500 poids
et non 2014. Changer la date du salon tions, elle ne sera que de 5 ou 6 cents des chiffres normaux compte tenu de la lourds de plus de 16 tonnes avaient été
comme d’autres, à l’étranger, l’ont fait, par litre, c’est-à-dire insuffisante pour taille du parc belge, où le taux de re- mis en circulation, ainsi que 53.000
ne serait pas une bonne idée. Il faut mettre le prix du diesel au niveau de ce- nouvellement est de 8 %, ce qui est lo- véhicules utilitaires. Enfin, 22.000
garder précieusement ce créneau de lui de l’essence. Et pour beaucoup de gique compte tenu de l’âge moyen des motos avaient été immatriculées. ■
janvier. D’autant que c’est le moment gens, le diesel restera plus intéressant véhicules et de leur durée de vie. Pour Propos recueillis par
de l’année où les familles prennent des car, pour le même parcours, il les camions, cela dépend beaucoup de PASCAL LORENT

Chine Le premier marché mondial n’est plus l’eldorado automobile

elon l’Association chinoise
S des constructeurs automo-
biles (Acca), 23,5 millions de vé-
hicules ont été vendus en Chine
l’année dernière, en faisant de
loin le premier marché automo-
bile mondial devant les États-
Unis : 16,5 millions. La crois-
sance des ventes a toutefois net-
tement ralenti de 13,9 % en 2013
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à 6,9 % l’année dernière. Les
prévisions pour 2015 appa-
raissent compliquées en raison
du ralentissement économique
en cours. L’Acca se montre plu-
tôt confiante, tablant sur une
croissance de 7 % à plus de
25 millions, malgré notamment
les restrictions imposées dans les
grandes villes comme Pékin,

Investir
Assurer
Guangzhou, Shanghai ou plus
récemment Shenzhen. Cette der-
nière a décidé de limiter à
100.000 par an le nombre de
nouvelles voitures en raison de la
pollution et de la saturation des
routes, une limite stricte au vu
du parc automobile actuel évalué
à plus de 3 millions. D’autres
villes pourraient encore s’ajouter
à la liste alors que, selon le
consultant McKinsey, 20 villes
atteindront la limite de 250 vé-
hicules par km de route d’ici
2020, un niveau imposant des
restrictions.
Les concessionnaires étranglés
Les premières victimes de ce
ralentissement des ventes
risquent bien d’être les grands
groupes automobiles mondiaux,
le marché chinois étant dominé
par Volkswagen et General Mo-
tors, qui ont réalisé respective-
ment 59 % et 37 % de leur béné-
fice net 2013 en Chine, selon
IHS Automotive. Le secteur
combine croissance et forte ren-
tabilité en Chine, Peugeot ayant
ainsi enregistré une marge opé-
rationnelle de 7 % dans l’ex-Em-
pire du Milieu, alors qu’il était
déficitaire dans le reste du
monde en 2013. General Motors,
Volkswagen ou Nissan affichent
des niveaux de rentabilité encore
supérieurs pour leurs coentre-
prises locales, les constructeurs
occidentaux étant obligés de s’al-
lier à un partenaire local pour
construire des véhicules en
Chine.
La révolte gronde toutefois
parmi l’Association chinoise des
distributeurs automobiles (Ac-
da), qui réclame des objectifs de
vente plus bas et une plus grande
part des profits. « Nous devons
négocier avec eux et défendre nos
droits… Je ne leur achèterai plus
de voitures s’ils n’augmentent
pas leur soutien financier », dé-
clare ainsi Richard Li à l’agence
Bloomberg. Le concessionnaire
Toyota a essuyé une perte l’année
dernière en raison des impor-
tantes remises ayant dû être
consenties (jusqu’à 16 %).
BMW débloque 700 millions
La chambre de commerce chi-
noise des distributeurs automo-
bile épingle que tous les conces-
sionnaires affirment vendre cer-
tains modèles à perte en raison
de la nécessité d’atteindre les ob-
jectifs de vente édictés par la
marque qui leur permettent
d’obtenir les bonus de fin d’an-
née représentant jusqu’à la moi-
tié de leurs revenus liés à la vente
de voitures neuves.
Confronté à une chute des
commandes, BMW a déjà été
contraint de lâcher un peu de
lest en débloquant une enve-
loppe de 5,1 milliards de yuans
(700 millions d’euros) destinés à
éponger les pertes de son réseau
de distribution en Chine. Les ob-
jectifs de vente 2015 sont égale-
ment en cours de négociation. ■
CÉDRIC BOITTE
EN CHIFFRES
23,5 millions
Pas moins de 23,5 millions
de véhicules ont été vendus
en Chine en 2014, loin de-
vant les États-Unis,
deuxième marché automo-
bile mondial.
59 %
Selon IHS Automotive, le
groupe Volkswagen réalise
59 % de ses profits en Chine
en raison de l’importance
des coentreprises locales
pour ses marques VW ou
Audi et du poids des expor-
tations en Chine pour ses
marques de luxe, Porsche en
tête.
C.BO.

18

VIE QUOTIDIENNE
Comment
conduire
en mode éco
P.20 & 21
Les jeunes footballeurs
sont-ils des inconscients ?
Le décès de Junior Malanda dans un accident de voiture relance le débat sur l’inconscience
des jeunes au volant de grosses cylindrées. Les clubs doivent-ils mieux encadrer leurs joueurs ?
© DPA/REPORTERS.
J
oueur professionnel de 17 à 33 ans, Tho-
mas Chatelle travaille aujourd’hui dans un
cabinet ministériel. D’après lui, rouler
dans une grosse cylindrée à cet âge-là pose
clairement question. « Quand on se re-
trouve à 18 ans au volant d’une grosse voiture,
sans aucune prévention, ce genre de drame peut
arriver, entame Thomas Chatelle. Comme pour
tout jeune qui roule trop vite d’ailleurs ; sauf
qu’avec ce genre de voiture, on se sent peut-être
plus en sécurité et qu’on ressent moins la vitesse ».
D’après lui, c’est surtout un problème de
conscientisation par rapport à la haute vitesse. Ce
qui, hormis en Allemagne sur certains tronçons
autoroutiers, est de toute façon interdit dans la
plupart des pays européens. « Les jeunes footbal-
leurs ne sont pas préparés à gérer des choses
comme celle-là. Des accidents mortels il y en a tous
les jours et pas besoin d’avoir une grosse voiture
pour faire un excès de vitesse. La particularité du
joueur de foot, c’est qu’il a accès très rapidement à
de grosses voitures très puissantes », dit-il.
L’ancien milieu de terrain estime qu’il y a claire-
D’AUTRES CAS DE VITESSE INADAPTÉE
François Sterchele
Le 8 mai 2008, l’attaquant du FC Bruges et
des Diables Rouges décède dans un accident
de la route entre Anvers et Knokke (N49).
Vers 3 heures du matin, sa voiture (une
Porsche Cayman) fait une embardée et per-
cute un arbre. D’après le parquet, la vitesse
du véhicule était inadaptée. François Ster-
chele (26 ans) est mort sur le coup. Aucune
autre voiture
n’était impli-
quée.
© PHOTO NEWS.
TÉLÉVISION
Jean-Claude
Defossé revient
sur RTL-TVI
P.31
ment du boulot à faire à ce niveau dans les clubs.
« Un joueur de 17/18 ans ne sait pas gérer tout ce
qui lui tombe dessus, » poursuit Thomas Chatelle
qui a lui-même collectionné les P.V. pour excès de
vitesse durant sa carrière.
« La particularité du joueur de foot,
c’est qu’il a accès très rapidement à
de grosses voitures très puissantes »
THOMAS CHATELLE, ANCIEN JOUEUR PROFESSIONNEL
Certains spécialistes suggèrent d’imposer des
sanctions sportives en plus des sanctions pénales
en cas d’accident ou de P.V. pour excès de vitesse.
Les clubs ont-ils peur de passer à l’acte ? « Je ne
pense pas, précise Thomas Chatelle. Il faut sur-
tout apprendre les bons comportements de la
conduite au volant dès le plus jeune âge. Quand on
va à l’unif on a plus de temps pour ça après 18 ans.
Il y a encore beaucoup de choses à faire autour du
suivi extrasportif dans les clubs d’élite. Cela passe
par la formation et l’éducation. Et donc par le fait
qu’on leur ouvre l’esprit. Pour beaucoup, il n’y a
Jonathan Legear
Le 7 octobre 2012, l’ex-ailier droit d’Anderlecht
rentre au volant de sa voiture (une Porsche
Panamera) dans la supérette d’une station-
service de Tongres. Il cause de gros dégâts
matériels (pour plus de 180.000 euros) et
blesse légèrement un client de 21 ans. Le
tribunal de police inflige quatre mois de retrait
de permis à Jonathan Legear en plus
d’une amende
de 2.400 eu-
ros. En état
d’ébriété après
une fête bien
arrosée, il avait
© PHOTO NEWS.
déjà été privé
de permis
auparavant.
ENSEIGNEMENT
Des écoles
testent
l’apprentissage
virtuel P.23
plus que le foot qui compte. Ils sont juste entourés
par leur agent. L’enjeu n’est plus que financier,
c’est ça le problème ».
De son côté, le sociologue Jean-Michel De
Waele (ULB) estime également que les jeunes qui
gagnent beaucoup d’argent avec le foot ne sont
pas encadrés comme il le faudrait, ni familiale-
ment ni par les clubs ou les fédérations (lire ci-
contre) : « Il y a aussi beaucoup d’émulation entre
eux. C’est à celui qui a la plus grosse voiture et
roule le plus vite. »
Précisons que des clubs comme le Standard et
Anderlecht ont mis sur pied des cellules sociales
qui s’occupent de l’encadrement extra-sportif des
jeunes joueurs. Mais ils n’ont pas tenu à s’expri-
mer sur le sujet. A Charleroi, par contre, l’admi-
nistrateur délégué du club Mehdi Bayat s’occupe
personnellement du suivi scolaire des joueurs
ainsi que des permis de conduire et des relations
avec les banques. « Cela me tient très à cœur, pré-
cise-t-il, on les conscientise notamment au fait de
mettre de l’argent de côté ». ■
PHILIPPE DE BOECK
Emile Mpenza
L’ancien Diable rouge est un multirécidiviste
des accidents de la route et des excès de
vitesse. Il s’est calmé depuis. En 2000, il
crashe sa Ferrari sur une autoroute près de
Liège après s’être assoupi au volant. L’année
suivante, il fait une perte totale avec une
Porsche pour éviter un... cerf,
d’après ses explications. En
2003, il est flashé à 202
km/h au volant d’une
BMW X5. Et en 2006,
il est contrôlé posi-
tif à l’alcool au
volant de
sa Lam-
bor-
ghini.
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
FOOTBALL
Soulier d’or :
Praet ou Vazquez ?
P. 25, 26 & 27
L’AVIS DE L’EXPERT
« On n’éduque pas assez à la
sécurité routière chez nous »
Jean-Michel De Waele est sociologue
du sport à l’ULB.
Les footballeurs ne sont pas les seuls
à se tuer sur les routes en allant trop vite…
Dans nos sociétés latines, la sécurité routière est
un vrai problème et pas qu’avec les jeunes. La
route tue et blesse tous les jours et on en parle re-
marquablement peu sauf quand il s’agit d’une
vedette. Au nord de l’Europe et en Flandre, il y a
des débats sur la sécurité routière à la télé. Les
partis politiques en discutent et prennent posi-
tion. Côté francophone, on imagine mal un dé-
bat Di Rupo-Reynders sur le sujet. C’est culturel.
La route tue beaucoup et il y a très peu d’éduca-
tion à la sécurité routière. Evidemment, le lobby
de l’automobile et les pubs qui font l’éloge de la
vitesse ne vont pas dans ce sens-là. Et puis il
faut peut-être y ajouter le mythe du mâle qui
roule vite.
Pourquoi cette tendance à faire le con en voi-
ture ? Pour impressionner ?
Je ne connais pas ce plaisir « viril » car je n’ai
pas de voiture ni de permis. Je pense qu’il y a
quand même un modèle dans la société qui com-
mence très tôt : celui de l’homme moderne qui
doit rouler dans une grosse voiture. Cela fait
partie des attributs de la masculinité. Quand
Sterchele est décédé, il n’était pas non plus très
âgé. Ce sont souvent des gens laissés à eux-
mêmes. On pourrait les aider à gérer leur for-
tune, à préparer l’après-foot, etc. Il leur faut un
encadrement hors de leur vie sportive. A ce ni-
veau, il peut aussi y avoir des accidents de par-
cours aux conséquences tragiques. Beaucoup sa-
crifient une partie de leur jeunesse et n’y ar-
rivent pas. La déchéance est parfois terrible. Les
clubs et les fédérations devraient avoir une res-
ponsabilité. C’est le cas en Grande-Bretagne.
PROPOS RECUEILLIS PAR W.B.
©
Anthony Vanden Borre
En mai 2010, le milieu de terrain, qui évoluait
alors à Genk (23 ans), est flashé à du 243
km/h sur l’autoroute E40 à hauteur de Ber-
tem au volant d’une Audi S3. « J’étais pressé,
mais ce n’est pas une excuse », expliquait alors
Anthony Vanden Borre. Ses remords n’ont
servi à rien puisqu’il a été privé de
permis de conduire pendant
trois mois par le tribunal de
© PHOTO NEWS.
police. Il a en outre dû
payer une amende de
2.200 euros. Son club,
par contre, ne l’a pas
sanctionné.
19
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
20 MONQUOTIDIEN
LE TEST
L’énergie est dans le sac
Pour qui les utilise de façon un tant soit peu
intensive, smartphone, tablette et ordinateur
portable souffrent du même mal : l’autonomie.
Pour le professionnel, le problème peut avoir de
lourdes conséquences. Des Hollandais ont
imaginé une solution : un sac. Mais pas n’im-
porte lequel : un sac… intelligent. Au premier
regard, le Phorce Pro est un sac plutôt élégant
et traditionnel. Disponible en rouge ou en noir,
il va permettre à l’utilisateur de transporter son
journal du jour, sa boîte à tartines et puis tout
ce dont il a besoin pour communiquer et tra-
vailler : des documents papier, un ou deux
smartphones, une tablette, un laptop… Clas-
sique. La vraie originalité du Phorce Pro se
niche à l’intérieur : une grosse, une très grosse
batterie d’une capacité de 26.000 mAh. Et puis
des prises et des connecteurs. De quoi rechar-
ger tous nos petits appareils électroniques
mobiles. Une fois ou deux ou trois. Voilà long-
temps qu’on trouve dans le commerce des
batteries portables pour réinsuffler de l’énergie
LA CONSO
Des repas en kit livrés à domicile
La livraison des courses à domicile ? Pas vraiment un concept très neuf, me direz-vous.
Pas plus que celle de repas. Mais combiner les deux, c’est déjà plus original. C’est l’idée
développée par la société allemande Hello Fresh, qui étend ses services à la Belgique
(uniquement en Flandre et à Bruxelles, pour l’heure), après l’Allemagne, l’Autriche, les
Pays-Bas, la Grande-Bretagne, l’Australie et les Etats-Unis. Le principe ? Avant le mercredi,
le consommateur passe commande d’un colis repas sur le site d’Hel-
lo Fresh. Il choisit le nombre de repas souhaités (3 ou 5) et le
nombre de convives (1 à 6). Le lundi suivant, le colis est livré à son
domicile après les heures de bureau (soit entre 16h30 et
22h30). Une boîte dans laquelle il trouvera les ingrédients
pour réaliser ces différents plats, accompagnés des
fiches recettes. Cette semaine, par exemple, l’inter-
naute trouvera dans son carton des échalotes, de
l’ail, des champignons, des jeunes oignons, du
L’INNOVATION
Le parapluie du futur
sera invisible
Le futur commence dès aujourd’hui. La
preuve, chaque semaine, avec une idée pour
expérimenter ici et maintenant notre quoti-
dien de demain.
Un parapluie ouvert est un beau ciel fermé… Si
l’une des premières représentations du para-
pluie date du IVe siècle en Chine, et s’il a ga-
gné notre quotidien en 1715, depuis, cet acces-
soire n’a jamais fait l’objet d’améliorations.
Ras-le-bol de trimballer votre parapluie tout
mouillé et des baleines retournées sous l’effet
du vent ? Des ingénieurs chinois ont dévelop-
pé un prototype de parapluie à air comprimé.
Avec l’Air Umbrella, plus besoin d’égoutter son
parapluie avant d’entrer dans un restaurant ou
une boutique, plus besoin de se contorsionner
afin d’éviter d’éborgner un passant… Le para-
pluie du futur sera léger, discret et ne vous
gênera plus au moment de croiser quelqu’un
sur un trottoir. Le secret du dispositif portable
réside dans un manche design doté d’une
batterie au lithium et d’un petit moteur à air
comprimé. Le courant généré en continu et
vers le haut fait dévier les gouttes de pluie
assez loin pour maintenir au sec jusqu’à deux
utilisateurs se trouvant sous le parapluie.
Expulsant de l’air, comme une sorte de bou-
clier invisible. L’engin serait doté d’un contrô-
leur situé à la base et permettant à son pro-
à nos smartphones et tablettes. Mais le Phorce
Pro a été spécialement conçu autour de cette
approche. Et il intègre l’ordinateur portable
(jusqu’à 15 pouces) dans le cercle avec deux
versions selon le connecteur proposé : PC ou
Mac. À l’usage, le système est vraiment à
Comment conduire son auto en mode éco
Le Salon de l’auto ouvre
même de tirer le travailleur mobile d’affaire…
pour autant qu’il soit musclé. Rien qu’avec la
batterie, le Phorce Pro pèse en effet dans les
sur ce constat : l’éco-conduite
2500 grammes. Poids auquel il faut rajouter apparaît comme le moyen le
celui de tout ce que l’on souhaite transporter. Et
là, c’est l’ordinateur qui va peser dans la ba- plus rapide et le moins coûteux
lance. L’autre handicap du système, c’est son
prix qui démarre à 550 euros. Une deuxième pour préserver la planète
version est donc prévue, le Phorce Freedom.
Réservé aux PC de 13 pouces maximum, doté et son porte-monnaie.
P
d’une batterie de moindre capacité (15.000
mAh), ce deuxième modèle – noir uniquement résenter des voitures
– est disponible au prix de 200 euros. toujours plus propres.
PHILIPPE DESALLE Ce défi majeur pour la
planète, la Fédération
Belge de l’Industrie Au-
tomobile et du Cycle (Febiac) l’a
compris depuis bien longtemps,
L’actu des nouvelles technolo- elle qui ouvrira les portes du Salon
gies est sur geeko.lesoir.be
de l’Auto à Brussels Expo ce ven-
dredi au grand public. C’est pour
cela que, lors de cette édition
2015, l’accent sera mis sur les so-
lutions alternatives à nos bonnes
vielles bagnoles à essence ou die-
sels. Et pas que de manière sta-
tique, puisqu’une piste d’essais
spécialement dédiée à ces solu-
tions moins polluantes sera instal-
lée devant le Palais 2. De quoi
rendre tangibles les plaisirs des
voitures électriques, hybrides re-
chargeables ou encore au gaz na-
turel.
Ces initiatives ne peuvent que
réjouir… la terre entière, même si
elles ne connaissent encore qu’un
succès très limité, surtout en Bel-
gique. Notre pays fait en effet par-
tie des plus à la traîne d’Europe en
la matière, nos politiciens sem-
blant très peu se soucier de cette
problématique pourtant capitale.
test Les six enseignements de notre stage d’éco-conduite
’éco-conduite, qui vise à dimi-
L nuer sa consommation de car-
burant et ses émissions polluantes,
cela s’apprend, notamment à la
Peugeot Driving Academy à Ni-
velles. C’est là que nous avons suivi
citron, du basilic, des farfalle, du filet de saumon,
de la salade de blé, de la crème fraîche et de
un stage. Au programme, de la
théorie suivie d’un trajet en voi-
l’huile d’olive extravierge pour préparer un ture d’une demi-heure à parcourir
deux fois et constitué de routes ex-
« Filet de saumon d’Ecosse cuit sur peau
avec des farfalle ». Il ne vous reste plus
qu’à cuisiner… et à payer, bien sûr : il
tra-urbaines et d’autoroutes.
Notre première boucle est parcou-
rue sans les conseils éco de l’ins-
vous en coûtera de 36 euros (3 repas
pour 1 personne) à 133 euros (5 repas
pour 6 personnes).
tructeur et se solde par une
moyenne de 5,12 l/100 km. Un
score obtenu grâce à quelques
B. P.
bases dans l’éco-conduite et une
attention de tous les instants, mais
7 % supérieur à celui obtenu par
LA MARQUE
priétaire d’ajuster la puissance du souffle
de façon à étendre son rayon protecteur.
Une « révolution » dont l’utilité peut ce-
pendant être contestée. En effet, si le
concept est séduisant, l’Air Umbrella ne
fait rien de plus que ce qu’un parapluie
ordinaire fait déjà : protéger de la pluie.
Côté autonomie, la batterie, rechargeable,
tient entre quinze et trente minutes. Juste
de quoi éviter une petite drache. Pas un
typhon. Se pose également la question de
l’impact écologique d’une telle invention :
pourquoi recharger une batterie pour se
protéger de la pluie, alors qu’une simple
toile en fait tout autant sans dépense éner-
gétique ? Malgré ces contradictions, ce
prototype a rencontré un vif succès sur la
plateforme de financement participatif
Kickstarter, où ses créateurs ont déjà ré-
colté plus de 100.000 dollars pour pouvoir
le développer. Plusieurs modèles de Air
Umbrella sont déjà disponibles. Le plus
petit modèle mesure une trentaine de
centimètres et pèse 500 grammes. Son
prix ? 88 dollars (75 euros). Si tout va bien,
ce parapluie du futur devrait voir le jour en
septembre 2015 et être commercialisé en
décembre de l’année prochaine. Mais
avant d’être officiellement mis sur le mar-
ché, le produit devrait changer considéra-
blement d’aspect.
RAFAL NACZYK
Vu le peu de points de recharge
pour voitures électriques ou hy-
brides et l’absence de stations dis-
tribuant du gaz naturel en Wallo-
nie, il n’est en effet pas étonnant
que ces solutions encore très
chères – et bien trop peu subven-
tionnées – ne rencontrent pour le
moment qu’un simple succès d’es-
time.
Heureusement, les construc-
l’instructeur. À l’issue de cette
boucle, un ordinateur de bord très
sophistiqué permet à l’instructeur
de passer en revue toutes les don-
nées relevées et de les analyser
avec l’élève. Au terme de la
deuxième boucle, grâce aux
conseils de Marc, nous avons réus-
si à baisser la consommation
moyenne de 12 % pour atteindre
un très raisonnable 4,5 l/100 km.
Planifier ses trajets. « Avant
1 même de prendre la route, vous
pouvez déjà réduire votre consom-
mation », explique Marc, notre
instructeur du jour. Comment ?
En éliminant les trajets très
courts, mais également en organi-
Mer du Nord, sauvée
des eaux
On croyait l’enseigne belge abîmée dans
les eaux du marasme économique am-
biant. Mer du Nord était en réorganisa-
tion judiciaire (l’ex-concordat), anti-
chambre pour beaucoup du dépôt de
bilan. Il n’en est rien. La marque de
vêtements a trouvé son sauveur en la
personne du Français Pascal Yéfet. Les
sept magasins éponymes (situés à Has-
selt, Gand, Louvain, Alost, Courtrai,
Wavre et Waterloo) sont ainsi sauvés.
Et trois autres devraient venir re-
20
teurs automobiles, eux, bougent
nettement plus vite que nos repré-
sentants. Et ils ne se contentent
pas de développer de nouvelles
solutions plus ou moins révolu-
tionnaires : les consommations et
donc les émissions de CO2 de nos
voitures traditionnelles ne cessent
de baisser, parfois de 30 % d’une
génération à l’autre. Mais on ar-
rive au bout de ces possibilités
d’économies « faciles ». Il va dé-
sormais falloir passer à des tech-
nologies nettement plus oné-
reuses (électrification, hybrida-
tion, « hydrogénisation »…) pour
continuer à voir baisser ces
consommations et émissions
moyennes de manière aussi spec-
taculaire.
En attendant que ces solutions
se démocratisent, il existe deux
possibilités : rouler au gaz naturel
sant mieux les différents petits tra-
jets habituels afin de privilégier au
maximum l’utilisation de la voi-
ture une fois le moteur à tempéra-
ture. Privilégier les grands axes et
tenir compte de l’info trafic pour
éviter tout ralentissement inutile
s’avèrent également pertinents.
Alléger son véhicule. Afin de
2 diminuer la consommation
moyenne des véhicules, les
constructeurs automobiles ont
tendance à réduire la masse de la
voiture. En évitant au maximum
de surcharger le coffre de bagages
inutiles, vous pouvez également
faire quelques économies. De
même, des barres ou un coffre de
joindre la flotte (à Bruges, An-
vers et Knokke) en cours
d’année. Le repreneur pré-
pare la collection été, qu’il
souhaite, en gage de qualité,
faire produire dans les eaux
du textile européen (au
Portugal, en Italie et en
France).
PASCAL LORENT
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
MONQUOTIDIEN 21
(mais c’est compliqué en Wallo-
EN CHIFFRES
nie) ou revoir sa manière de 12 % de
conduire. Plusieurs écoles, dont
celle du RACB (lire ci-dessous), consommation
dispensent en effet des cours
d’éco-conduite. Elles permettent,
en moins
Pour un conducteur
selon le stagiaire, de gagner entre
10 et 20 % de carburant, en appli-
de véhicule à moteur
diesel parcourant
quant des principes finalement 18.000 kilomètres
assez simples. Diable, si chaque par an, une diminu-
belge suivait ces cours, la circula- tion de la consomma-
tion automobile émettrait environ tion moyenne de
15 % de CO2 et d’émissions pol- 12 %, comme celle
luantes en moins. De quoi faire obtenue entre nos
réfléchir et se dire que ce serait deux boucles lors de
évidemment, aussi, tout bénéfice notre stage à la Peu-
pour notre porte-monnaie. ■ geot Driving Acade-
STÉPHANE LÉMERET my (voir ci-dessous),
permet une économie
P.18 JOOST KASEMANS
annuelle de 121 euros.
(FEBIAC) : « LE MARCHÉ DE Ceci tient compte des
L’AUTO S’EST STABILISÉ » prix des carburants
assez bas pour l’ins-
tant. Mais en cas
d’augmentation des
tarifs à la pompe et
pour un conducteur
parcourant plus de
kilomètres annuelle-
ment, les économies
peuvent rapidement
atteindre près d’un
demi-millier d’euros.
De quoi rentabiliser
rapidement le prix du
stage qui s’élève à
325 euros.
N.JO.
Lors de notre stage d’éco-conduite à la Peugeot Driving Academy (Nivelles), Marc, notre moniteur, nous a livré des conseils théoriques
à l’aide d’un simulateur, avant de prendre la route, la vraie, avec l’objectif de consommer le moins de carburant possible. © THOMAS BLAIRON.
Tout sur le salon dans
« Le Soir » de jeudi
Notre édition de ce 15 jan-
toit, en plus de leur masse, altère traîner une surconsommation. vant soi permet, plus que l’on peut instructeur. Soyez doux avec la pé-
fortement l’aérodynamique de
tout véhicule. À 120 km/h, la sur-
Qui a déjà roulé en vélo avec un
pneu dégonflé peut aisément le
le penser, d’éviter tout freinage et
accélération inutile. Refaire le
dale de droite. Mais accélérer trop
faiblement peut aussi entraîner
vier sera accompagnée d’un
supplément de 64 pages
consacrées au Salon de
consommation entraînée par un comprendre. Augmenter la pres- parcours sous les conseils de l’ins- une surconsommation. l’auto de Bruxelles. Vous y
coffre de toit peut atteindre 20 %. sion en cas de chargement impor- tructeur permet ainsi de se rendre trouverez toutes les infos sur
tant n’est pas superflu non plus. compte de la quantité d’informa- Embrayer avec doigté. Chan-
3 Soigner ses pneus. L’entretien
du véhicule est également pri-
Les pneus « green » permettent
aussi de diminuer la consomma-
tions relatives à l’environnement
qu’il est nécessaire d’analyser afin
6 ger de rapport au bon mo-
ment constitue également une des
l’événement, ainsi que la
présentation des nouveaux
modèles et un passage en
mordial. Filtre à particules, bou- tion mais il faut garder à l’esprit de réduire sa consommation. Que clés d’une consommation maîtri- revue des grandes ten-
gies ou injecteurs constituent au- que meilleure résistance au roule- ce soit le feu de signalisation au sée. Inutile de monter trop haut
tant d’organes sur lesquels il faut
veiller afin de diminuer sa
ment rime parfois avec moins
bonne tenue de route.
loin, le panneau de sortie d’agglo-
mération ou la descente qui s’an-
dans les tours quand la puissance
et surtout le couple d’un diesel
dances technologiques, dont
les dernières innovations en
matière de voitures propres.
consommation. Les pneus néces- nonce, il faut tenir compte de sont disponibles assez tôt. Passer
sitent aussi un soin tout particu-
lier et un contrôle régulier. Non 4 Anticiper un maximum. Le
maître mot en matière d’éco-
nombreux éléments. au rapport supérieur rapidement
et parfois sauter deux rapports
seulement parce qu’ils constituent conduite, comme en matière de Bien doser l’accélérateur. Ac- peut surprendre les non-initiés.
un élément de sécurité souvent
négligé, mais aussi parce qu’une
sécurité, est sans aucun doute
« l’anticipation ». Porter son re-
5 célération doit rimer avec pré-
cision. « La voiture doit répondre
Pourtant, il s’agit là de recomman-
dations efficaces. ■ Contribuez au développement durable en vous informant
sous-pression de ceux-ci peut en- gard loin et analyser la route de- à votre demande », révèle notre NICOLAS JOANNÈS sur www.lesoir.be/demainlaterre
LA VIE DU NET LES VINS
De l’Histoire au vin de Bourgogne
Installé depuis peu dans le Passage Lemonnier, en plein
cœur de Liège, Quentin Maeyns offre avec son enseigne
« Au Clos du Bourgogne » une belle vitrine pour les vins de
cette région.
Pour clôturer ses études d’Histoire à l’Université de Liège,
Quentin Maeyns s’est penché sur la destinée de Jean de
Thoisy, chancelier de Bourgogne et évêque de Tournai au
XVe siècle, et prédécesseur de Nicolas Rolin qui créa notam-
ment l’Hôtel-Dieu de Beaune. « En travaillant les sources
historiques, explique Quentin Maeyns, je me suis rendu
compte de l’omniprésence du vin en Bourgogne déjà au XVe
Une faille de sécurité touche plus de 939 siècle. C’est à cette époque que vont se lancer les premières
opérations marketing des vins de Bourgogne et que ceux-ci
millions de smartphones acquièrent leurs premières lettres de noblesse. Lors d’un voyage
©
Selon Tod Beardsly, un analyste en sécurité informatique, la plupart à Beaune en 2012, je suis véritablement tombé amoureux tant
par une entrée de gamme à 9 euros et des grands vins de la
des smartphones sous Android, système d’exploitation mobile de de la région que de ses vins. En rentrant, j’ai décidé de mettre Côte-de-Nuits (Gevrey-Chambertin, Morey-Saint-Denis, etc.)
Google sont aujourd’hui exposés à une très grave faille de sécurité, qui les vins bourguignons à l’honneur en créant un établissement autour de 40 euros, et, entre les deux, un large choix de 17 à 28
pourrait ne jamais être corrigée, de quoi exposer plus de 939 millions
uniquement dédié à ceux-ci. » euros. Mon souhait est de valoriser les vignerons indépen-
de smartphones à travers le monde aux pirates. Google n’empêchera Après un essai dans la rue Féronstrée où la visibilité était
pas les fabricants de smartphones de proposer des correctifs qui per- dants. » Et si une soirée entre copains autour du bourgogne
insuffisante, Quentin Maeyns déplace son échoppe le 1er vous tente, Quentin Maeyns accueille tout groupe de 4 à 10
mettront de protéger les smartphones de leurs clients. Néanmoins, décembre dernier dans le Passage Lemonnier. Même s’il
l’énorme fragmentation du marché, tant en termes de versions que de personnes.
regrette de ne pouvoir descendre en Bourgogne plus sou- MARC VANEL
terminaux, poussera sans doute de nombreux fabricants à ne pas
vent, notre caviste propose déjà quelque 65 références
prendre la peine de mettre à jour leurs smartphones. « La meilleure couvrant les grandes appellations bourguignonnes (Vosne-
Passage Lemonnier 8, 4000 Liège, www.auclosdubourgogne.be
manière de renforcer la sécurité de son smartphone, c’est de le mettre à Romanée, Côte châlonnaise, Santenay, Chablis, Rully, Pom-
jour en installant la dernière version d’Android » explique Tod Beardsly.
mard, pour ne citer que celles-ci.
L’ennui, c’est que si Android 4.4 est en effet la solution au problème, la
« Mon cheval de bataille, confie-t-il, est de présenter des bour- Pour la première fois depuis huit ans, la consommation de bière
mise à jour n’est disponible que pour un nombre très restreint de ter-
minaux Android. Reste l’ultime solution : l’achat d’un nouveau smart- gognes au meilleur rapport qualité/prix possible. Cela se traduit est repartie à la hausse en Allemagne l’an dernier. A lire sur le blog.
phone. Mais vu le prix de ceux-ci, nul doute que beaucoup d’utilisa-
teurs préféreront courir le risque de garder leur ancien terminal.
ETIENNE FROMENT
21
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

22 FORUM
sur lesoir.be
Entretiens, débats en ligne : l’actualité
vit sur le site du « Soir ». En voici des
moments forts. Et si vous avez le
temps, allez sur lesoir.be/debats.
« L’armée n’a pas sa place
dans la rue »
La Belgique est-elle parée pour lutter
contre les djihadistes ? On en parle
avec Marc Metdepenningen.
La Belgique a-t-elle les moyens de se
prémunir contre un attentat ?
Oui. On a 42.000 policiers, c’est largement suffisant. On a
certes des problèmes d’affectation de moyens. Le recrutement
des terroristes s’effectue essentiellement sur les réseaux so-
ciaux. Il faut certainement renforcer ces dispositifs-là. Notre
police doit s’adapter à ce que la criminalité a développé. Mais
aucune mesure de sécurité telle que celles envisagées par le
gouvernement Michel n’aurait permis de déjouer l’attentat du
Musée juif. Les mesures à venir, même les plus excessives, ne
permettront pas de contraindre d’autres candidats terroristes.
La précipitation est toujours mauvaise conseillère.
Faut-il mettre des militaires en rue ?
Jusqu’à présent, l’armée n’est pas incluse dans le dispositif de
sécurisation de l’espace public belge. On a connu cela au mo- aujourd'hui
ment des années de plomb, au milieu des années 80. Ce fut un
choc visuel extraordinaire qui n’a servi à rien. L’armée n’a pas Pourquoi la N-VA
sa place dans la rue. Elle n’a aucun pouvoir pour agir sur le veut-elle améliorer
citoyen, pas de pouvoir d’interpellation. Cela accroît plutôt le
sentiment d’insécurité. son image auprès
Le niveau d’alerte a été relevé de 2 à 3 en Belgique. des francophones ?
Qu’est-ce que cela signifie ?
C’est un niveau de contrôle renforcé. Le niveau ordinaire est 2. On en parle
On est toujours à 4 pour les lieux à risques, notamment ceux avec Martine Dubuisson.
de la communauté juive. Ces derniers jours, il y a eu renforce-
ment de la surveillance de la police, dans les gares par
exemple. Cela est-il justifié ? C’est peut-être politiquement in-
correct de le dire, mais si l’on regarde le nombre d’attentats
ces dix dernières années en Belgique, il y a évidemment eu ce-
lui du Musée juif, intolérable, mais qui reste isolé.

la carte blanche
Philippe Marion Professeur à l’Ecole de Communication de l’UCL

Avanti, cartoonistes !
La disparition tragique de
plusieurs grands caricaturistes
de « Charlie Hebdo » met para-
doxalement en lumière l’extra-
ordinaire vitalité du dessin de
presse et son double rôle :
railler et rallier.
es terroristes islamistes ont
L frappé au cœur du pays qui,
sur ses édifices publics, affiche :
« Liberté, égalité, fraternité ».
C’est là qu’ils ont visé un organe
de presse né de la liberté d’ex-
pression. Et dans cette incarna-
tion de la liberté, ils ont gommé
la page d’existence de plusieurs
cartoonistes. Ils ont tiré dans le
mille de Charlie. Mais ce choix
sonne comme une reconnais-
sance paradoxale. On sait que
dictature et fanatisme, ce qui re-
vient au même, vomissent les
écarts, particulièrement ceux de
la moquerie. L’attentat contre
Charlie Hebdo manifeste au
grand jour, n’en déplaise aux ma-
tins glauques d’hiver, l’indes-
tructible vitalité du dessin de
presse.
Il les célèbre d’abord par l’ab-
surde, en une sorte de miroir pa-
radoxal. Viser ce journal de com-
bat satirique, qui utilise le car-
toon comme vitriol humoris-
tique, relève d’un choix
terriblement stratégique. Anéan-
tir les artistes engagés de Charlie
équivaut à reconnaître la force
dérangeante et la singularité
subversive du cartoon. Le dessin
caricatural se caractérise par son
principe de traçabilité. C’est une
image signée qui porte en elle la
trace directe d’une subjectivité.
Le dessin porte en lui-même la
marque de l’interprétation et les
dessinateurs de presse pra-
tiquent le court-circuit : ils s’ap-
pliquent à dénuder les fils élec-
triques de l’actualité pour mieux
les mettre en contact et faire sur-
gir l’étincelle salutaire d’un re-
gard décalé. Ce court-circuit ré-
vèle et réveille le sujet traité sur
une nouvelle dimension, un nou-
veau point de vue. Il rend incon-
gru un trait de société en radica-
lisant une aberration. Sa voca-
tion : transgresser les consensus
fades et la mollesse morne du
normal par la raillerie. Force pa-
radoxale de la caricature : elle
exagère et simplifie en même
temps ce qu’elle désigne ou dé-
nonce. C’est à la fois une repré-
sentation augmentée – chargée
d’un point de vue – et diminuée
Par définition
et étymologie,
toute caricature constitue
une image à charge
par le fait même qu’un seul de
ces partis pris s’impose aux
autres. Wolinski et Cabu étaient
des maîtres légendaires de cette
diminution augmentée, experts
en coups de poing graphiques
sur la gueule. Dans le cas de
Charlie Hebdo, c’est tout le jour- Anéantir les artistes engagés de « Charlie » équivaut à reconnaître la force dérangeante et la singularité subversive du cartoon. © PHOTO NEWS.
nal qui se trouvait placé sous le
signe de cette gueulante gra- rision. Déresponsabilisation côté Une fois ce cadre déterminé et les protéger. Pour les terroristes caricature et donnent un coup de
phique, sans la contrepartie d’in- public : celui-ci se contente de partagé, la principale question « hors-cadre », le pouvoir et le loupe sur les caractéristiques
formations « sérieuses » dont sourire en toute impunité de la est celle du « caricaturalement contre-pouvoir se confondent mêmes du genre. On le sait, le
peuvent profiter les dessinateurs manière dont le dessinateur a correct » valable pour une dans le même rejet totalitaire. dessin de presse s’accommode
de la presse dite généraliste. croqué tel événement ou tel per- époque et un temps donnés. C’est Il est une seconde manière de bien de l’esquisse rapide, du
Partisan à souhait, le cartoon sonnage. Mais aussi, côté cartoo- ce cadre même que ne partagent reconnaître la force démocra- mouvement direct. Cet emporte-
pratique donc la mauvaise foi, niste : son statut d’amuseur pu- en rien les terroristes islamiques. tique singulière du cartoon : ment apparent et l’illusion de
l’exagération, le décalage. Par dé- blic lui donne la liberté de l’im- Ils sont étrangers à ce consensus dans l’immense mouvement de spontanéité qui les accompagne
finition et étymologie, toute cari- pertinence tolérée. Comme les virtuel dont ils ignorent, ne com- réaction. Dans le monde entier, sont propices à mobiliser l’adhé-
cature constitue une image à fous du roi de jadis, il a reçu une via la presse et les réseaux so- sion du public. Après l’attentat à
charge. Une image qui « charge » licence de moquerie qui lui per- Des millions de personnes ciaux, un nombre incalculable de Charlie, cette complicité vir-
son sujet. Mais elle libère aussi met de faire rire ou grincer des solidaires se mettent citoyens s’est mis à clamer son tuelle s’est concrétisée pour de
une « décharge » : un événe- dents mais aussi de cristalliser à exprimer leur émotion émoi en usant des moyens ex- vrai : des millions de personnes
ment, une situation, une part de du consensus, par la complicité en croquant à leur tour pressifs propres au cartoon, dans connectées et solidaires se
l’actualité sont ressaisies et cro- du décalage humoristique. Il ral- une sorte de gigantesque inter- mettent à exprimer leur émotion
quées avec humour, ce qui per- lie, sous le signe de la conni- prennent pas ou ne veulent pas nationale graphique. Ainsi, la re- en dessinant, en croquant à leur
met à tout un public de se les ap- vence, des lecteurs qui ne parta- (plus) comprendre les termes et présentation du crayon, outil par tour. Voyez le nombre de selfies
proprier tout en les maintenant à geraient pas l’équivalent argu- conditions. Dès lors, la question excellence du cartooniste, se dé- montrant un internaute en train
distance. Il y aurait donc à menté de cette prise de position du seuil de tolérance ne se pose multiplie : crayons brandis de tracer un visage en pleur ou
l’œuvre une forme de dérespon- iconique. En bref : il sert tout à la même plus. A ce titre, il est cyni- comme un doigt d’honneur, un crayon révolté. Comme si le
sabilisation dans la raillerie fois à railler et à rallier. quement cohérent que ces trans- crayons en larmes ou en armes, mimétisme « cartoonesque »
propre au cartoon. Lorsque Mais tout ceci ne fonctionne gresseurs de l’humour que sont crayons aux mille transforma- semblait la seule voie de solidari-
Charlie Hebdo se déclare « jour- qu’à une condition : accepter le les cartoonistes côtoient, sur la tions métaphoriques : des tours té vraie. C’est le sens actif du fa-
nal irresponsable », ce n’est pas système que constituent le pou- même liste mortuaire, les poli- jumelles aux torches de la liberté. meux hashtag : « #JeSuisChar-
qu’une simple formule d’autodé- voir et son contrepoids satirique. ciers délégués par la société pour Ces réactions épousent le mode lie ». Avanti, cartoonistes ! ■

la carte blanche
Eric De Beukelaer Curé-doyen de Liège rive-gauche

Respecter les sensibilités religieuses : pas au nom de la peur

Eric De Beukelaer, le curé-doyen
de Liège rive-gauche, explique
pourquoi, en tant que croyant,
il respecte la caricature de Dieu.
armi les églises du centre de Liège
P dont je suis curé, il y a la splendide
collégiale Saint-Jacques. Ses stalles go-
thiques du quatorzième siècle sont re-
présentatives de l’art décoratif du
Moyen Âge, avec des miséricordes et
des parcloses aux représentations sati-
riques. Ma préférée est celle d’un petit
singe portant la mitre. Preuve que les
aïeux de Charb et Cabu travaillaient au
cœur même des édifices religieux. Les
choses ont-elles changé ? Ce vendredi
matin, je me retrouve à la sacristie de
la cathédrale de Liège avant l’office du
matin. L’actualité parisienne plombe
l’ambiance. Pour dérider l’atmosphère,
je raconte la blague qu’Alex Vizorek
lança quelques minutes plus tôt sur les
ondes de la radio RTBF Première. Evo-
quant la visite d’Angela Jolie au Vati-
can, ce diablotin ponctua : « Au lende-
main de l’attentat, le pape reçoit une
bombe. » Franc éclat de rire de la part
de mes confrères chanoines à la
moyenne d’âge plus que canonique. Pas
mort, le sens de l’humour de ces véné-
rables ecclésiastiques.
Est-on pour autant obligé de rire de
tout ? Non, bien sûr. Pierre Kroll – avec
qui j’échange régulièrement et dont
j’apprécie l’humour – sait que j’ai du
mal à rire de ses caricatures du Christ
en croix. Sans doute que cela remue en
moi une fibre trop sensible. Y pense-t-
il en taillant ses crayons ? Je ne sais.
Mais jamais je n’inviterai à le censurer.
Alors que dire de la une de Charlie
Hebdo, en plein débat sur le mariage
homosexuel, avec un dessin des trois
Personnes de la Trinité en train de se
sodomiser l’une l’autre ? Cela ne me
fait pas rire, mais dois-je pour autant
me mettre en colère – voire devenir
violent ? Négatif. D’abord parce que je
suis démocrate et que la liberté d’ex-
pression est un des socles de notre Etat
de droit. Ensuite parce que je suis
croyant et que je ne puis concevoir que
Dieu soit affaibli ou offensé par pareille
grivoiserie potache.
Les assassins de Charb, Cabu et leurs
frères de plumes croyaient avoir vengé
le prophète de l’islam. En réalité, ils
avaient une image bien falote du Très-
Haut. Ahmed Merabet, le policier abat-
tu à bout portant devant le journal sa-
tirique, a quant à lui rendu un véritable
hommage de croyant musulman. Alors
oui, la satire de Charlie Hebdo est cor-
rosive et, à l’époque des caricatures du
prophète, j’étais de ceux qui invitaient
au respect des sensibilités religieuses.
Mais pas au nom de la peur.
S’il est parfois utile et civique de
mettre un frein à sa langue pour ména-
ger son voisin, il est grave de se forcer à
le faire par peur de représailles. Charlie
Hebdo, c’est l’esprit de Voltaire. Incisif
et parfois même injuste – mais vif. Et
comme le dit si bien la phrase attribuée
à Voltaire, mais qu’il n’a jamais dite :
« Je ne suis pas d’accord avec ce que
vous dites, mais je me battrai jusqu’au
bout pour que vous puissiez le dire. » Si
je ne me reconnais guère du style d’ex-
pression de Charlie Hebdo, je refuse
donc qu’il soit contraint au silence par
le bruit des kalachnikovs. Tel est mon
credo de démocrate et plus encore de
croyant. Voilà pourquoi, avec tant
d’autres croyants de toutes traditions et
autant d’agnostiques ou d’athées, j’ai
scandé depuis mercredi dernier et
scanderai encore : « Je suis Charlie ». ■
22

Il n’y a pas de communauté
musulmane, mais une
population musulmane.
Admettre ce simple constat
serait déjà un bon antidote
contre l’hystérie présente
et à venir »
OLIVIER ROY, CHERCHEUR SPÉCIALISTE
DE L’ISLAM DANS « LE MONDE »
l’enseignement en question(s)
Vers des écoles vraiment virtuelles ?
Un projet pilote est en cours dans quinze écoles secondaires francophones
pour tester une plateforme virtuelle d’apprentissage.
C
laroline Connect : c’est
ainsi qu’elle s’appelle, la
nouvelle plate-forme de
management virtuel des appren-
tissages testée actuellement dans
quinze écoles secondaires fran-
cophones.
En anglais, on appelle ça un
« learning management sys-
tem ».
Késako ? Ce type de plate-
forme est très utilisé dans l’ensei-
gnement supérieur : les étu-
diants peuvent y télécharger les
l’expert « En classe,
1.000 profs sur 77.000
font du numérique »
ENTRETIEN
ascal Balancier est expert en
P e-learning au sein de
l’Agence du numérique, ancien-
nement Agence wallonne des té-
lécommunications (AWT). Il
vient d’être nommé secrétaire
général de l’ASBL Claroline.
Il y a des obstacles à implémen-
ter une plateforme telle que
Claroline dans le secondaire…
La plus grande difficulté est liée
aux moyens humains nécessaires
à l’implémentation d’un tel sys-
tème. Quand on lance un projet
numérique dans une école, une
personne doit être détachée au
moins à temps partiel pour
adapter la plateforme et interve-
nir en cas de problème. Les obs-
tacles peuvent aussi venir des en-
seignants eux-mêmes : certains
se sont lancés dans l’aventure nu-
mérique et ont remarqué que les
collègues ne leur ont pas forcé-
ment facilité la tâche. On estime
que sur les 77.000 enseignants
du primaire et du secondaire en
Belgique, mille développent vrai-
ment des usages numériques en
classe. Cela peut sembler peu,
mais c’est déjà un vrai retour
d’expériences.
En quoi Claroline est-elle une
plateforme convaincante ?
La grande force de Claroline est
de s’inscrire dans l’évolution des
usages. Elle fonctionne comme les
réseaux sociaux, avec beaucoup
d’instantanéité et de transversa-
lité. Chaque utilisateur, prof ou
élève, peut s’approprier l’espace à
sa manière. Tout en y intégrant
des outils extérieurs comme Twit-
ter. L’élève peut décider d’afficher
ce qu’il souhaite, son agenda,
deux chapitres parlant de Kant
dans deux cours différents… Il
n’y a presque aucune limite à la
personnalisation. C’est basé sur
le principe d’écrans multiples, ce
qui correspond à ce que vivent les
documents postés par le prof,
consulter leur agenda, dialoguer
avec d’autres étudiants ou avec
l’enseignant, suivre leurs résul-
tats, recommencer autant de fois
qu’ils le souhaitent des exercices
en ligne. Le professeur peut y
poster des textes dans lesquels
des vidéos sont intégrées.
En fait, les fonctionnalités sont
multiples.
Demain, verra-t-on ce genre de
technologie dans l’enseignement
obligatoire ? C’est en tout cas le
jeunes aujourd’hui.
Est-ce une manière d’aller cher-
cher certains élèves désintéres-
sés de l’école ?
La technologie n’est pas la pana-
cée, la solution n’est jamais uni-
quement technique. Pour que ça
fonctionne, je pense que la straté-
gie doit être la plus ouverte pos-
sible. L’objectif est de développer
un usage numérique mature.
Au niveau de la numérisation, on
est sur la bonne voie ?
Selon la dernière enquête de
l’AWT, 86 % des enseignants du
secondaire utilisent quotidienne-
ment un ordinateur et internet
pour préparer leurs leçons. Pas
encore pour donner cours, mais
ça viendra. Ça doit se faire natu-
rellement, il ne faut pas venir
avec une casquette numérique
pour prétendre tout changer, c’est
plutôt un repoussoir. En fait,
moins on en parle, mieux c’est. Il
faut simplement partir des be-
soins des professeurs et, petit à
petit, on avance. ■
Propos recueillis par
A.-C.B.
Pascal Balancier,
expert en e-learning. © D.R.
sur lesoir.be
Retrouvez toute l’actualité liée
à l’enseignement sur notre site :
www.lesoir.be/enseignement
© D.R.
défi que se lance l’ASBL belge du
Consortium Claroline, en déve-
loppant une nouvelle plate-
forme et en l’implémentant dans
des écoles secondaires (1). L’outil
est, à l’origine, pensé pour l’uni-
versité (lire ci-contre). Des entre-
prises l’utilisent également pour
partager de l’information,
comme Médecins sans frontières
ou Ethias. « On a lancé le projet
pilote dans le secondaire car il y
avait une demande émanant du
terrain », explique Laurence
La plate-forme virtuelle d’apprentissage est très utilisée dans le supérieur. Bientôt dans l’enseignement obligatoire ? © D.R..
terrain « Ça permet de récupérer des élèves »
uinze écoles francophones
Q testent la plate-forme Cla-
roline Connect depuis sep-
tembre. Chacune à sa façon, avec
les profs intéressés. Laurent
Gruber est de ceux-là, lui qui co-
ordonne l’ensemble des établis-
sements participant au projet et
qui teste cette technologie dans
son école à Schaerbeek.
Selon lui, les avantages de la
plate-forme sont nombreux. Un,
elle permet de réunir toutes les
informations utiles sur les élèves
afin de mieux identifier – et plus
vite résoudre – un problème sco-
laire s’il y en a un. Deux, Claro-
line Connect permettrait de « ré-
cupérer les élèves “ascolaires” ».
Et ce de plusieurs manières.
D’une part, les élèvent peuvent
effectuer des exercices en ligne et
accéder immédiatement à leur
correction : « Ce feed-back im-
médiat aide certains élèves qui,
confrontés à un 3/20, s’em-
pressent de recommencer l’exer-
cice. Ça a plus d’effet que de
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
FORUM 23
Mia Farrow
Décourageant que certaines chaînes d'information aux États-Unis ne montrent
pas les nouvelles caricatures de #CharieHebdo. Lorsque nous reculons,
les terroristes auront gagné.
c'est vous qui le dites
Arne Quinze : une leçon ! L’œuvre d’Arne Quinze devait nous faire entrer dans la modernité et tenir cinq
ans. A l’image de beaucoup de promesses wallonnes, elle s’écroule après avoir eu son petit moment d’ef-
fet. La raison en est stupéfiante : on a choisi un bois de mauvaise qualité (chinois, peut-être)… Que cela
nous serve de leçon ! La fable est coûteuse, mais si on en tire bien la morale, elle sera finalement béné-
fique. Mais quelle claque ! ROBERT LABEAUX PAR COURRIEL
D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques
HISTORIQUE
Un outil universitaire
La première version de la
plateforme d’apprentissage
Kinderf, responsable communi- Pour autant, le projet pilote
cation du Consortium. Après un mérite qu’on s’y intéresse : les Claroline a vu le jour en
an, la plate-forme pourra être premiers retours du terrain sont 2001, en Belgique, à l’Uni-
adaptée aux besoins spécifiques positifs et la plate-forme, utili- versité catholique de Lou-
de ce niveau d’enseignement. sant les codes des réseaux sociaux vain. Elle a très vite rencon-
L’ASBL tente donc l’aventure, (instantanéité, transversalité), tré un succès mondial : tra-
dans une école qui – on le sait – permet d’aller chercher les ados duite en 35 langues, utilisée
est loin d’avoir franchi le virage où ils se trouvent. ■ dans plus de 5.000 institu-
du numérique. Faute de budget… ANN-CHARLOTTE BERSIPONT tions dans plus de 100 pays.
Si Claroline Connect est télé- La nouvelle version testée
chargeable gratuitement, il faut (1) Une campagne de crowdfunding est dans les écoles, Claroline
l’héberger et faire de la mainte- en cours pour rassembler des fonds pour Connect, est conçue pour
nance, ce qui engendre certains améliorer la plate-forme. Infos : être plus en phase avec les
frais… http://fr.ulule.com/claroline-connect/. besoins des utilisateurs.
rendre une interro deux se- trouvent très chouette ! », assure- tests à l’agenda… « Une de mes
maines plus tard », explique
Laurent Gruber. D’autre part,
t-il.
Alain Ertveldt vient de passer
collègues a inséré des notes d’un
cours de sciences en y insérant
cette école virtuelle utilise les un cap : sa première interroga- des vidéos de l’émission C’est pas
codes des réseaux sociaux qui tion sur le système. « Pour une sorcier. Les élèves peuvent les re-
parlent aux jeunes. « On se rend première, les élèves étaient un garder sans sortir de la plate-
compte que certains élèves se peu déphasés, raconte le profes- forme. »
connectent en plein milieu de la seur. On a fait le test dans un lo- Bref, un panel de fonctionnali-
nuit. Le timing pose des ques- cal avec des ordinateurs, un sur tés plutôt varié. « On recrée
tions, bien sûr, mais cela montre deux était occupé. Il s’avère que l’école physique en virtuel »,
qu’on réussit à les attirer. » les élèves ont eu des difficultés à conclut Alain Ertveld.
Alain Ertveldt, prof de math à utiliser un clavier, tant ils sont Laurent Gruber pointe pour sa
l’école Bracops-Lambert d’An- toujours sur des smartphones et part un développement futur, ce-
lui de créer un parcours d’ap-
« Le feed-back immédiat lors des exercices en ligne aide prentissage individuel selon le
vraiment certains élèves » LAURENT GRUBER, ENSEIGNANT ET COORDINATEUR profil de l’apprenant. « Bien sûr,
l’enseignant ne peut pas prépa-
derlecht, ne dit pas autre chose : tablettes. » Ça en dit long, dit-il, rer 200 exercices différents. Mais
« Quand je présente l’outil à mes sur la nécessité, pour l’école, de avec le numérique, il pourrait
élèves de première et de deuxième ne pas se laisser dépasser. devenir un chef d’orchestre et
secondaire, ils me disent “Wow, Concrètement, l’enseignant mettre à disposition des res-
ça ressemble à Facebook !” » utilise la plate-forme de plu- sources personnalisées. »
Les parents n’ont pas toujours sieurs manières : il y poste les fi- Le coordinateur de l’implé-
été aussi enthousiastes, inquiets chiers PDF du manuel de math mentation de la plate-forme
que leurs ados profitent de l’ac- complété, y insère des exercices dans les écoles en est convaincu :
cès internet pour faire autre en ligne que les élèves peuvent « L’école fondamentale doit en-
chose. « Mais quand ils dé- recommencer autant de fois trer dans le XXIe siècle. » ■
couvrent la plateforme, ils la qu’ils veulent, note les devoirs et A.-C.B.
23
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

SCIENCES&SANTÉ
24

Les vents solaires sont dévoilés Ebola : les tests

ASTRONOMIE
L’origine des vents solaires
lents, qui demeurait
un mystère, vient d’être
cartographiée.
La composition du plasma
est utilisée comme marqueur.
Ils peuvent causer
des dégâts techniques mais
aussi des aurores boréales.
se multiplieront
fin janvier
Une première cartographie vient d’être réalisée ÉPIDÉMIE
es tests cliniques, sur plusieurs di-
L zaines de milliers de personnes,
de deux vaccins potentiels contre la
fièvre hémorragique Ebola vont com-
mencer dès la fin janvier dans les
zones contaminées d’Afrique de
l’Ouest, a annoncé l’Organisation
mondiale de la santé. Marie-Paule
Kieny, responsable de la mobilisation
contre Ebola auprès de l’organisation,
a précisé que ces tests, dits de « phase
III », soit la dernière phase avant une
utilisation clinique « de routine », se-

U
n océan incandescent déchaîné,
c’est cela la surface du soleil. Les
éjections de plasma qui
jaillissent hors de l’étoile montent à plu-
sieurs centaines de kilomètres vers la
couronne solaire, avant de se répandre
dans l’espace. Certains de ces vents se-
ront captés par le champ magnétique de
la Terre, pouvant perturber nos techno-
logies. Une cartographie permet désor-
mais d’en déterminer l’origine.
Un flux de particules chargées émises
par le Soleil, la planète en reçoit conti-
nuellement, mais avec une intensité va-
riable. On parle communément du vent
solaire, comme s’il était unique. Et pour-
tant, une distinction doit être faite entre
le vent solaire rapide et le lent. Le pre-
mier atteint la surface de la planète à une
vitesse constante de 750 kilomètres par
seconde. Par contre, le second se caracté-
rise par une forte fluctuation dans sa cé-
lérité, comprise entre 300 et 500 km/s.
Mieux prédire l’activité des vents
Leurs différences ne s’arrêtent pas là.
Alors que les vents solaires rapides
trouvent leur origine dans les trous coro-
naux qui se forment principalement aux
pôles du soleil, qu’en est-il de la source
des vents solaires lents ? Elle est entou-
rée de mystère, dont un voile vient d’être
levé grâce à une cartographie de l’entiè-
reté du disque solaire, publiée dans Na-
ture communications. « C’est une pre-
mière. Elle est le fruit de la combinaison
de cartographies résultant de différentes
méthodes d’analyse. Ce qui est particu-
lièrement intéressant c’est que les au-
teurs utilisent les variations dans la
composition du plasma », commente le
Dr Andrei Joukov, spécialiste en phy-
sique solaire à l’Observatoire royal de
Belgique.
Le vent solaire lent se caractérise par une forte fluctuation dans sa célérité,
comprise entre 300 et 500 km/s. © PHOTO NEWS.
Pour comprendre, il faut se rappeler
qu’outre le prédominant hydrogène
(dont l’ionisation résulte en protons et
en électrons), d’autres éléments chi-
miques entrent dans la composition du
plasma. Bien que présents en très faibles
quantités, entraînant d’ailleurs peu d’ef-
fets énergétiques, ce sont eux qui vont
servir de marqueurs de l’activité du plas-
ma. « Il y a du silicium, du soufre, de
l’azote, du fer, de l’oxygène. A la tempéra-
ture régnant à la surface du soleil (plus
d’un million de degrés), tout est vaporisé.
Vu que les électrons ne sont plus liés au
noyau de l’atome, chaque élément a le loi-
sir de perdre plusieurs électrons. On peut
avoir du soufre qui a perdu un, deux,
trois ou plus encore d’électrons. C’est cette
perte d’électrons qui se passe différem-
ment au sein des vents solaires rapides
ou des vents solaires lents », explique-t-
il. C’est en cartographiant cette varia-
tion, et en la conjuguant à une simula-
tion des champs magnétiques solaires,
que les auteurs ont pu déterminer les
sources des vents lents.
L’utilité de cette découverte ? En l’im-
plémentant dans les modèles actuels, on
pourrait affiner les prévisions de météo-
rologie spatiale. « La précision actuelle
de la prévision est de 1 jour, alors qu’un
vent lent prend 4 jours pour arriver à
notre planète, contre 2,5 pour le vent ra-
pide », indique le Dr Joukov.
Un regain d’activité du Soleil est une
menace pour nos technologies ter-
LE PREMIER JANVIER
Une tempête solaire
Dix minutes après le passage à
l’an neuf, la sonde SDO de la
Nasa a photographié un im-
mense trou coronaire au pôle
Sud du soleil. Alors que nor-
malement les champs magné-
tiques intenses parcourant la
surface du soleil sont fermés,
c’est-à-dire qu’ils sortent de la
surface à un endroit et y
rentrent ensuite en un autre
point, ils sont par contre dits
« ouverts » au niveau des trous
coronaux. « De là des champs
magnétiques homogènes pé-
nètrent dans l’espace en entraî-
nant avec eux des particules
chargées à une vitesse
constante. » C’est ainsi qu’une
tempête solaire d’intensité
moyenne a frappé la Terre
pendant que certains s’exta-
siaient sur une aurore boréale
aux couleurs vives.
L.T.
restres. « Les particules ionisées peuvent
endommager les satellites et donc les télé-
communications », dit Pr Emmanuel De
Jaeger, ingénieur à l’UCL. En outre, les
tempêtes géomagnétiques peuvent créer
un courant électrique dans les gazoducs
et oléoducs, voire provoquer un incendie
dans les transformateurs. Ces effets sont
toutefois concentrés dans les régions
proches des pôles magnétiques, laissant
la Belgique hors d’atteinte. ■
LAETITIA THEUNIS
ront menés sur des personnes saines.
Il faudra ensuite attendre de deux à
quatre semaines pour avoir les don-
nées sur l’immunisation procurée par
ces vaccins, qui ont déjà été testés sur
des volontaires « avec des résultats ac-
ceptables en matière de sécurité ».
Les premiers tests commenceront
fin janvier au Liberia et seront réalisés
ensuite en février en Guinée et en
Sierra Leone. Les fabricants des deux
vaccins doivent déterminer d’ici là la
dose à administrer. En Guinée, les
tests concerneront dans un premier
temps 4.500 personnes puis, plus
tard, un second groupe de 4.500 per-
sonnes sera vacciné. 6.000 personnes
seront vaccinées en Sierra Leone et au
Liberia. Les deux vaccins actuelle-
ment testés sont le rVSV-ZEBOV ou
rVSV, produit par le laboratoire amé-
ricain Merck et développé par l’agence
de santé publique du Canada, et le
ChAd3 (ou cAd3-ZEBOV) développé
par la firme britannique GSK. Ces
produits doivent être conservés dans
un froid intense et des réfrigérateurs
spéciaux ont été déployés dans les
trois pays concernés.
Un troisième vaccin, développé par
Janssen Pharmaceutica, filiale belge
de la firme américaine Johnson and
Johnson, est également sur les rangs
mais sa production ayant pris du re-
tard, il est en période test de phase 1
en Grande-Bretagne.
Ces décisions ont été prises par
l’OMS après la réunion de 87 experts.
Il n’existe pas de vaccins homologués
contre Ebola. Ebola a affecté au moins
20.972 personnes, entraînant le décès
d’au moins 8.259 d’entre elles, selon le
dernier bilan de l’OMS. ■
Fr. So (avec afp)

« La teixobactine doit encore être testée » LESBRÈVES

BACTÉRIE Le nouvel antibiotique est prometteur, mais il ne résoudra pas tout

Hyperactivité due au bisphénol
e très faibles niveaux de bisphénol A (BPA), substance
ENTRETIEN

F in de la semaine dernière,
des chercheurs révélaient
avoir découvert la teixobactine,
un nouvel antibiotique apte à
lutter contre des bactéries telles
que le Clostridium difficile, res-
ponsable de diarrhées, le staphy-
locoque doré, à l’origine de septi-
cémies, ou encore la bactérie res-
ponsable de la tuberculose (Le
Soir de lundi). Est-ce une révo-
lution après des années de di-
sette ? Jean-François Collet, pro-
fesseur à l’Institut de Duve
(UCL) et spécialiste des antibio-
tiques, nous éclaire.
Cette découverte est née d’une
nouvelle technique de culture de
bactéries, puis d’un dépistage
des capacités curatives, bref, de
cueillir dans la nature ce qui
existe plutôt que par syn-
thèse. C’est l’avenir ?
Cette découverte est incon-
testablement une réussite
importante dans la re-
cherche d’antibiotiques.
Mais il faut modérer son
enthousiasme à l’aune de
ce que disent les cher-
cheurs eux-mêmes.
Aucun essai sur
l’humain n’a encore été accompli.
La molécule fonctionne sur les
souris et semble ne pas présenter
de toxicité pour elles, il est donc
possible qu’elle n’en présente pas
chez l’être humain, mais cela
reste à vérifier, cela prendra donc
encore des années. Il est aussi
possible que cette nouvelle tech-
nique de prospection apporte de
nouveaux antibiotiques dans
une période ultérieure, c’est un
concept séduisant, mais il faut
rester prudents.
Cette molécule ne fonctionne que
sur certaines bactéries.
Effectivement, elle ne fonctionne
que sur des bactéries dites « à
gram positif », qui ne disposent
que d’une seule membrane au-
tour de la cellule. Cet
antibiotique par-
vient à percer cette
membrane, ce qui
occasionne un tel
dégât à la cellule
© D.R.
qu’elle meurt. Par contre, il existe
de nombreuses bactéries « à
gram négatif », comme celles que
j’étudie dans mon laboratoire,
qui possèdent en fait une double
membrane, ce qui empêchera ce
nouvel antibiotique de pénétrer
dans la bactérie, notamment en
raison de sa taille importante.
Comme ses prédécesseurs, cet an-
tibiotique ne pourra donc pas
servir pour toutes les infections
bactériennes.
Paradoxalement, s’il arrive sur le
marché, on devra l’utiliser avec
parcimonie. Pourquoi ?
En ne l’utilisant que sur les bac-
téries chez qui des résistances
importantes envers les antibio-
tiques actuels ont été constatées,
on retarde au maximum le mo-
ment où les bactéries trouveront
le moyen de muter pour contour-
ner ce nouveau produit qui, sou-
vent, représentera une dernière
chance de faire reculer la mala-
die. Si on l’utilise trop largement
ou sans vérifier qu’il s’agit bien
d’une infection bactérienne, on
risque de perdre rapidement son
efficacité. Or, on le voit, il faut
des années et beaucoup de
moyens financiers pour dévelop-
per une nouvelle molécule. C’est
pour cela qu’il serait très intéres-
sant de disposer, à l’échelle du ca-
binet du généraliste, d’un test ra-
pide qui puisse non seulement
confirmer que l’on est face à une
infection bactérienne, mais en-
core à quel antibiotique elle sera
le plus sensible. Cela passe encore
pour de la science-fiction, mais
cela pourrait être le cas dans cinq
à quinze ans, je pense.
Un récent rapport promet dix
millions de morts dus au manque
d’antibiotiques d’ici 2050 si on
n’y consacre pas assez de
moyens. Cette découverte modi-
fie-t-elle cette prédiction ?
La lutte pour la découverte de
nouveaux antibiotiques restera
un combat permanent, parce que
les bactéries évoluent depuis des
millions d’années face à des
agressions. Ici, la nouvelle molé-
cule parvient à libérer des pro-
téines qui percent la carapace de
la bactérie. Mais il est certain que
celle-ci finira par développer des
mécanismes de défense face à ces
protéines. Le travail sera alors à
refaire… ■
Propos recueillis par
FRÉDÉRIC SOUMOIS
D chimique encore très utilisée dans les plastiques et les
conteneurs alimentaires, provoquent de l’hyperactivité
chez des poissons, selon une recherche publiée dans Pnas. Les
chercheurs ont exposé des embryons de poissons-zèbres, un mo-
dèle de recherche très utilisé car ils partagent 70 % de leurs gènes
avec les humains, aux concentrations de bisphénol A et S trouvés
dans des rivières canadiennes. Ces niveaux de bisphénol ont de
toute évidence modifié le moment de la formation et la quantité de
neurones dans le cerveau de ces poissons-zèbres, ce qui a entraîné
une hyperactivité chez ces poissons plus tard dans leur vie. Ils
estiment que ces résultats justifient que les femmes enceintes
devraient limiter leur exposition à ces produits. (Fr.So, avec afp)
VIRUS faible dans l’absolu et qu’il n’est
VIH : risques d’infection pas possible d’établir un « lien de
accrus avec un contraceptif ? causalité » entre cause et effet.
Les femmes utilisant le contra- (Fr.So)
ceptif injectable Depo-Provera
ont un risque modérément aug- ESPACE
menté d’être infectées par le vi- La capsule Dragon de SpaceX
rus du sida. Sur base d’un échan- est amarrée à l’ISS
tillon de 40.000 femmes, des La capsule Dragon, de la société
chercheurs qui publient dans The privée américaine SpaceX, s’est
Lancet Infectious Diseases ont amarrée lundi à la Station spa-
trouvé que les femmes utilisant tiale internationale, à laquelle
le contraceptif injectable tous les elle va livrer approvisionnements
trois mois avaient un risque ac- et matériel d’expérience scienti-
cru d’être infectées par le VIH fique. Lors du lancement, SpaceX
par comparaison aux femmes avait tenté pour la première fois,
utilisant un autre type de contra- mais sans succès, de récupérer le
ceptif hormonal ou pas de premier étage du lanceur en le
contraceptif hormonal du tout. faisant atterrir sur une barge
Mais ils notent que ce risque est dans l’Atlantique. (Fr.So)

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 SPORTS
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

A 30 ans, Jonathan Blondel met un

terme à sa carrière. Victime d’ennuis récur- 25
rents au tendon d’Achille après deux opéra-
tions, le médian brugeois a décidé d’arrêter
les frais. « Il n’y a pas d’amélioration après
une longue rééducation. J’ai dois désormais
3
pages
me résigner et dire stop. » © BELGA. détachables

Praet et Vazquez
mettent le pied dans le duel
SOULIER D’OR
La 61e édition du Soulier d’or de AED Studio, basée à Lint.
devrait, sauf surprise,
couronner un meneur de jeu :
celui d’une des deux
meilleures équipes actuelles
du championnat.
Derrière le duo des favoris,
six outsiders pour les acces-
sits : Ryan, Proto, Refaelov,
Vanaken, Mbemba et Kouyaté. qui, quelque mois plus tôt avait entrevu dans les deux langues, le Soulier d’or est
Un hommage particulier
sera rendu à Junior Malanda,
tragiquement décédé samedi
dans un accident de voiture
en Allemagne.
L’Anderlechtois et le Brugeois en favoris absolus
demment, à Stamford Bridge ou jury de 171 votants parmi lesquels deux
Mais après tout, peu importe le fla- ailleurs, celui-ci risque d’en conquérir tiers de journalistes spécialisés, d’an-
con, pourvu qu’on ait l’ivresse. L’an der- de bien plus prestigieux encore. ciens lauréats, des arbitres et quelques
nier, au même endroit, la cérémonie Pas de polémique sur fond de trans- huiles de la Fédération.
n’avait pas valu par le nom de son vain- fert, cette fois-ci, à l’occasion de la 61 e
Le mode de scrutin, sur une année ci-
queur, le très attendu Thorgan Hazard. édition du Gouden Schoen, événement
A la régularité certes mais aussi un peu monté presque exclusivement à
vile (et donc sur deux tours) demeure
un inépuisable sujet de discussion. Et
faute de combattants, il faut bien l’adresse du Nord du pays et qui n’a plus ne manquera pas de devenir une vraie
l’avouer. A l’époque, il n’y en avait eu que de national que le nom de quelques pomme de discorde si d’aventure le Bru-
pour le frangin d’Eden, porté au pinacle francophones au cadre des prétendants geois Victor Vazquez venait, pratique-
individuel par les formidables perfor- à une ligne sur le palmarès. Devant l’im- ment sur le seul second tour, à devancer
mances collectives de Zulte Waregem possibilité d’alterner en direct un show l’Anderlechtois Dennis Praet, auteur de
playoffs particulièrement convaincants
le titre lors du dernier match des devenu une vitrine de la Flandre du lors du retour surprise du Sporting pour
Playoffs 1 à Anderlecht. On se rappellera football. Ainsi, dans la partie franco- le titre. Avant de monter un peu plus
aussi que l’ambiance de la cérémonie phone du pays, il ne sera visible sur le dans les arpèges pour parvenir à une
avait été singulièrement plombée par petit écran que pour ceux qui possèdent maturité footballistique faisant désor-
l’état de tension extrême ainsi que par la VTM dans leur bouquet télé, c’est-à-dire mais l’unanimité. Là où le talent de l’Es-
pagnol – et notamment son incompa-
La Ligue des champions confère sans doute une demi-pointure rable passe de l’extérieur du pied droit –
d’avance à Dennis Praet, lors de cette élection s’est exprimée en Belgique et au niveau
de l’Europa League, la fluidité du Lou-
COMMENTAIRE
FRÉDÉRIC LARSIMONT
DEUX PIEDS EN OR
QUI FONT JOUER
LES AUTRES
Excepté la marge d’erreur – a priori infini-
tésimale dans ce cas-ci – que l’on concède
toujours à un moment ou l’autre aux
instituts de sondages, une chose est
certaine : l’attribution du 61e Soulier d’or
préfigurera, quel que soit le verdict, la
lutte pour le titre que se livreront le
FC Bruges et Anderlecht au printemps.
A l’heure actuelle, la préséance dans les
pronostics entre Dennis Praet et Victor
Vazquez se décrypte dans l’ordre inverse
des positions de leur équipe respective au
classement. Mais, toujours, avec la ré-

F
ini le (bon) temps où le Soulier
d’or s’en allait prendre un bol
d’air à la Mer. Crise oblige, les
plages (et les casinos) de Middelkerke
puis d’Ostende ont été désertées depuis
quelques années maintenant par les co-
organisateurs du Het Laatste Nieuws et
de VTM. Pour trouver refuge dans des
structures sans âme et notamment les
immenses plateaux d’enregistre-
ment de la société anversoise
© BELGA.
guerre des communiqués entre Ander-
lecht et Zulte Waregem qui avaient pas-
sé la trêve hivernale à s’étriper comme
des garçons bouchers pour s’octroyer les
faveurs de Chelsea, unique décideur
dans un dossier de location dont chaque
clause avait été épluchée lettre par
lettre, virgule par virgule, par une co-
horte d’avocats spécialisés dans le droit
du sport et du travail. Pour, au final,
ôter une partie du plaisir au lauréat
lorsqu’il monta sur scène afin de rece-
voir un trophée que ne gagnera peut-
être jamais son frère aîné. Même si évi-
uniquement à Bruxelles ou presque.
Qu’importe que les flonflons donnent
exclusivement à cette soirée anversoise
des allures de kermesse breughelienne,
devant un parterre de Bekende Vlamin-
gen triés sur le volet, le Soulier d’or a
pour lui l’immense mérite de rester le
trophée le plus convoité du pays. Le cré-
dit derrière lequel court le Footballeur
Pro de l’année depuis 1984, au nom de
la légitimité d’une élection par les pairs,
fait en effet pâle figure devant l’aura et
le prestige de cette chaussure à cram-
pons dorée sur feuille, attribuée par un
vaniste a percuté en plein lors de matchs
de Ligue des champions. Ce qui est tout
de même autre chose.
Et lui confère, à nos yeux, une demi-
pointure d’avance lors de cette élection.
A moins que le panel des votants ne soit
resté sous le charme du formidable par-
cours actuel du Club de Bruges, lequel
n’a subi, toutes compétitions confon-
dues, qu’une seule défaite cette saison.
Or, on connaît toute l’importance de la
dernière impression, notamment lors
du vote de la fin d’année civile où la
proximité de l’événement engendre une
absention moins importante dans les
rangs du corps électoral.
Le duel, même à distance et par urne
interposée, vaudra son pesant d’or. ■
Fr.L.
P.26&27 PRAET-VAZQUEZ :
SI PROCHES ET SI DIFFÉRENTS
serve d’usage, assortie d’un propos extrê-
mement nuancé qui traduit une absence
totale de certitudes quant à l’ordre sur la
ligne d’arrivée.
Fait suffisamment rare pour être souligné,
le duel de ce soir par votes interposés
sera celui de deux joueurs aux caractéris-
tiques identiques. Ou pratiquement
identiques pour éviter le courroux des
puristes qui ne manqueront pas de faire
remarquer que le volume de course du
blondinet anderlechtois est supérieur à
celui du fier Ibère brugeois, là où la re-
cherche de la combinaison dans les petits
espaces est peut-être plus systématique
chez ce dernier.
S’il est fréquent que deux attaquants
recueillent les plébiscites pour se tirer la
bourre dans un final haletant, il est en
revanche nettement plus insolite de
retrouver en lice deux médians offensifs
occupant une position centrale sur le
terrain. Le cas ne s’était d’ailleurs présen-
té qu’à une seule reprise dans l’histoire
du trophée, en 2007 lorsque Steven
Defour (encore courroie de distribution
du Standard avant de reculer dans le jeu
par la suite) et Ahmed Hassan, déposi-
taire du jeu d’Anderlecht avaient cristalli-
sé les suffrages autour de leur personne.
Avec Praet et Vazquez, on est donc une
nouvelle fois en présence de deux no10
dans toute l’acception moderne du terme,
qui ne viennent pas systématiquement au
ballon en préférant décrocher ou au
contraire créer le décalage, avant d’y
mettre leur touche personnelle et servir
leurs équipiers. A l’arrêt ou en foulée, ils
redonnent au dernier geste les lettres de
noblesse que le Soulier d’or perd peut-
être trop souvent au profit des purs
finisseurs. Un coup d’œil au palmarès des
vingt dernières éditions suffit à s’en
convaincre même si le tenant du
titre Thorgan Hazard, démen-
tira le propos.
Que Praet assume son
rôle de (léger) favori ou
que Vazquez émerge,
il n’y aura qu’un seul
vainqueur : l’al-
truisme. Curieux, car
c’est précisément ce
manque d'impact direct
qui n’en faisaient pas des
vainqueurs potentiels avant l’automne.
Pour confondre les sceptiques et
convaincre l’électorat des spécialistes, ils
ont su, l’un comme l’autre, tirer un peu
plus la couverture à eux en pesant aussi
sur les événements par un capital but en
sus de la compilation d’assists habituelle.
Mais sans jamais oublier ceux qui
courrent autour d’eux. Et c'est précisé-
ment grâce à cette combinaison gagnante
qu’un des deux joueurs obtiendra la
reconnaissance absolue.

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 SPORTS
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

26 Deux grandes stars de la NBA en sont venues aux mains

lundi soir à Brooklyn. Kevin Garnett (à droite) a été exclu
3 Romelu Lukaku a dédié mardi soir le but qu’il 27
pour un coup de tête à Dwight Howard, dont la gifle en- a inscrit face à West Ham, en FA Cup, à Junior Malanda,
voyée en retour ne lui a par contre valu qu’une faute tech- son ami décédé tragiquement samedi dans un accident
nique. Sans Garnett, les Nets ont perdu la rencontre, 99- La commission de review de la Fédération de football a infligé mardi à Anele Ngcongca (Genk) une suspension de de la route. Sur le plan sportif, les Toffees ont toutefois
113, face à des Houston Rockets toujours aussi fringants trois matchs. Elle a sanctionné le défenseur sud-africain de Genk pour un coup donné à l’occasion du match été éliminés en s’inclinant 9-8 après la séance de tirs au
cette saison. © AFP. contre le FC Bruges, coup qui avait échappé à l’arbitre. Le RC Genk a jusqu’à jeudi midi pour aller en appel. En but, le score étant de 2-2 à la fin de la prolongation. © AFP.
attendant, Anele ne participera pas aux rencontres face à Lokeren, Mouscron-Péruwelz et Charleroi.

L’or, alliage de l’élégance et de l’efficacité cette année

LESBRÈVES

Guy Luzon
se recase
Souvent snobés par la critique jusque-là, les deux favoris de cette 61e édition du Soulier d’or ont su faire taire tous leurs détracteurs au cours de l’année 2014. à Charlton
’ancien entraîneur du
Et pour ne rien gâter, l’un et l’autre l’ont fait avec style.
L Standard, l’Israélien Guy
Luzon est le nouvel

Vazquez L’ancien Barcelonais a acquis la taille patron
nfin. A force d’accumuler
E les contrecoups de tous
ordres après une série encoura-
geante mais souvent écourtée, Vic-
tor Vazquez Solsona paraissait ne
devoir jamais rattraper la réputa-
tion qui l’avait précédé dès son arri-
vée au Breydelstadion, au cours de
l’été 2011. Au sein d’une formation
brugeoise en perpétuel chantier, le
Catalan n’avait certes pas trouvé le
contexte idéal à l’expression de son
talent, même quand le maître de
l’échiquier fut son compatriote
Juan Carlos Garrido. Il lui aura fal-
lu 4 campagnes pour effacer cette
impression. Aujourd’hui, il semble
être devenu l’atout principal des
Blauw en Zwart dans la reconquête
du titre et vient de prolonger son
contrat jusqu’en 2018. Même s’il a
évoqué récemment la possibilité
d’un départ. « Mais pas avant
d’avoir remporté un prix avec
Bruges », assure-t-il.
Un talent désormais
arrivé à maturité
Quelques esprits chagrins finis-
saient pourtant encore par se de-
mander comment ce joueur avait
pu être considéré comme une des
plus belles promesses de la Masia
(centre de formation du Barça) au
côté de son ami Lionel Messi. Les 11
buts inscrits au cours des trois pre-
miers championnats disputés chez
nous constituaient un bien maigre
Victor Vazquez n’est certes pas le seul témoignage de ce supposé talent.
atout du FC Bruges, mais il en est Cette saison, même s’il sera tou-
la perle créative. jours davantage un stratège qui fait
© PHILIPPE CROCHET/PHOTONEWS.
jouer ses équipiers qu’un véri-
table buteur ou même don-
neur d’assists, Vazquez, à bientôt 28
ans (qu’il fêtera le 28 de ce mois),
est enfin arrivé à maturité. Notons
aussi qu’il est un joueur assez neuf.
Avant son transfert au FC Bruges, il
y a 3 ans et demi, il n’avait finale-
ment guère connu que l’équipe B du
Barça.
Preud’homme
en tire le maximum
Jusqu’ici, pas plus Koster, Daum,
Leekens (et accessoirement Clé-
ment) que Garrido n’étaient parve-
nus à lui tailler un rôle à sa mesure.
Placé le plus souvent trop bas sur le
terrain, Vazquez semblait se perdre
dans un rôle de relayeur, donnant
l’impression de se marcher sur les
pieds avec Vadis Odidja. Depuis
l’arrivée de Michel Preud’homme
(et le départ de l’ancien Anderlech-
tois), il évolue dans un rôle sur me-
sure de véritable meneur de jeu,
avec derrière lui des éléments
comme Simons et le plus souvent
Vormer pour assurer la transition.
A cette place, il peut dispenser
toute la science du jeu acquise au
Barça. Dans une équipe tournée
vers l’offensive (54 buts en 21
matchs depuis l’entame du cham-
pionnat), la vista et les coups de
patte du Catalan font merveille. Et
les 2 buts inscrits à Silvio Proto en
novembre dernier pourraient faire
pencher les indécis en sa faveur.
Un physique
un peu moins fragile
Adepte du beau jeu, Vazquez
n’aura jamais l’âme ni les jambes
d’un marathonien. En fin d’année
encore, le Brugeois a dû être opéré
au ménisque, après s’être une nou-
velle fois blessé contre Malines en
Coupe. De fait, au cours de l’année
écoulée, il a disputé dix rencontres
de moins que son rival Dennis
Praet (27 contre 37) en champion-
nat. Mais, depuis le début de saison,
la sorcière semblait devoir l’épar-
gner. Le travail physique imposé
par Michel Preud’homme n’y est
sans doute pas étranger.
Fini le temps où l’ancien Brugeois
et double Soulier d’Or Franky Van
der Elst le brocardait pour ne tenir
qu’une demi-heure, plaidant du
même coup pour l’arrivée de Hans
Vanaken au Breydelstadion.
Il s’affirme comme
un véritable leader
« Vazquez est devenu le véritable
animateur du jeu brugeois. C’est en
grande partie dû à lui-même, mais
aussi à toute l’équipe qui a atteint
un niveau supérieur », juge l’ancien
coach anderlechtois Ariël Jacobs.
Plus encore que Dennis Praet à An-
derlecht, et même s’il compose par-
fois avec la présence de Lior Refae-
lov à ses côtés, Vazquez est désor-
mais le véritable dépositaire du jeu
brugeois. Il est en tout cas reconnu
comme tel par ses propres équi-
piers. « Je suis bien dans mes
jambes et bien dans ma tête. Et cela
se voit sur le terrain, dit-il. Je m’af-
firme davantage comme leader.
Tout le monde me respecte. Ma
confiance n’en est que plus gran-
de. » ■
VINCENT LOTHAIRE
Praet Le guide de la jeune génération mauve
Q uel que soit le nom qui sortira
des urnes ce soir, 2014 aura
été pour Dennis Praet l’année
de l’éclosion définitive. Au fil des
mois, le jeune Louvaniste, auquel
certains, oublieux sans doute de son
jeune âge (20 ans), reprochent par-
fois encore une trop grande discré-
tion, a pris du galon. Au sein d’une
phalange anderlechtoise rajeunie
par la volonté de la direction et de
son coach mais aussi au gré des cir-
constances, Praet s’est affirmé
comme le leader de cette nouvelle
génération.
Remis en selle
par Besnik Hasi
Si l’ancien Genkois a surtout mar-
qué les esprits au cours du second
semestre, il avait déjà pris une part
prépondérante dans la conquête du
33e sacre national du Sporting au
printemps (son 3e déjà à titre per-
sonnel). Les Mauves, longtemps
largués, étaient revenus dans le par-
cours notamment grâce à un entre-
jeu redynamisé par le repositionne-
ment de Cheikhou Kouyaté un cran
plus haut. Comme Najar ou Tiele-
mans, Praet, alors décalé à gauche, a
sans doute profité de la présence du
généreux Sénégalais dans ses pa-
rages. Mais, à l’instar de ses deux
jeunes équipiers, il a surtout retrou-
vé la confiance, insufflée par le nou-
veau coach, Besnik Hasi.
Sous John van den Brom, guère
enclin à lui accorder finalement un
crédit plus important que son pré-
décesseur Ariel Jacobs, Praet sem-
blait se cantonner dans la peau d’un
éternel espoir. Sous le technicien
kosovar, il a pris une dimension
supplémentaire, à gauche et, depuis
quelques semaines, dans une posi-
tion plus axiale.
Une envergure
européenne
Cette saison, Anderlecht a retrou-
vé un rang plus digne sur la scène
européenne, en quittant la Ligue
des champions avec tous les hon-
neurs. Auteur d’un but et de deux
assists, Praet y a joué un rôle ma-
jeur. « Je ne trouverais pas logique
que Dennis n’obtienne pas ce Soulier
d’Or, juge son équipier, Silvio Proto.
Qui d’autre que lui a brillé en Ligue
des champions en Belgique ? »
Praet semble en tout cas y avoir
déjà gagné une stature internatio-
nale. Après s’être attiré les compli-
ments des coachs Arsène Wenger
(Arsenal) et Jürgen Klopp (Dort-
mund), le Belge susciterait l’intérêt
très concret de la Juventus. Même le
sélectionneur Marc Wilmots, pour-
tant peu illusionné par les talents de
la Pro League, lui a accordé les hon-
neurs d’une première cape, en no-
vembre dernier contre l’Islande. Si,
officiellement, le Louvaniste (sous
contrat jusqu’en 2017, il devrait ter-
miner la saison au parc Astrid), son
horizon devrait très prochainement
se détourner de Saint-Guidon.
Un artiste qui sait re-
trousser ses manches
Lorsqu’il arriva à Neerpede, au
terme d’une formation entamée à
Louvain et peaufinée à Genk, Praet
avait dans le dos, davantage qu’un
entraîneur de Charlton Athle-
tics, le club de D2 anglaise
appartenant à Roland Dûcha-
telet, le président du Stan-
numéro floqué, l’étiquette d’un véri-
table no10 dans la grande tradition
mauve. Aussi, la déception fut-elle
dard. Luzon remplace Bob
Peeters, limogé dimanche
suite aux mauvais résultats.
sans doute à la hauteur des attentes. Luzon a signé jusqu’en juin
et certains lui reprochent encore de 2016. David Martane, son
ne pas influencer assez le cours du adjoint et traducteur, reste
jeu, de ne pas exiger le ballon par contre à Sclessin, où il a
comme peut le faire un Defour dans encore un contrat d’un an à
son équipe ou un Vazquez à Bruges. honorer. (E.Px.)
Cependant, s’il crève moins
l’écran, c’est aussi parce que BASKET
son coach lui impose par- Ostende reçoit Rytas
fois des tâches plus Vainqueur en démonstration à
ingrates. Long- Séville de son premier match
temps, il a du Last 32 de l’Eurocoupe, Os-
dû ar- tende dispute la tête de sa
penter poule au club lituanien de Ry-
le flanc tas Vilnius qu’il reçoit ce mer-
gauche. Mais, même re- credi à 20h30. (S.Dr.)
positionné dans l’axe, on le voit ré- Mons échoue sur le fil
gulièrement chasser le cuir ou tacler Mons est passé à un cheveu de
son opposant. Au risque parfois d’y l’exploit pour son match d’ou-
laisser une trop grande énergie. verture du 2e tour de l’Euro-
challenge (Top 16). Opposés à
Des stats la grosse pointure du groupe L,
l’équipe russe de Krasnoyarsk,
qui s’améliorent les Hennuyers n’ont été battus
Longtemps, le principal grief for- que 71-74. Toujours dans le
mulé à son encontre concernait ses Dennis Praet a trouvé, groupe L, Anvers s’est incliné
statistiques, qui n’étaient pas vrai- en Besnik Hasi, 89-79 sur le parquet des Turcs
ment celles d’un no 10. En 37 matchs un entraîneur qui de Trabzon, tandis que dans le
de Pro League au cours de l’année utilise au mieux groupe I, Alost a été nettement
2014, Praet n’a d’ailleurs marqué ses capacités. battu 93-60 par les Roumains
qu’à 7 reprises, tout en distillant © NICO VEREECKEN/PHOTONEWS.
d’Energia Tg-Jiu. Les deux pre-
quand même 11 passes décisives. miers de chaque groupe seront
« Je devrais peut-être me montrer qualifiés pour les quarts de fi-
plus égoïste », déclara-t-il. Les nale.
choses se sont améliorées à la fin de
l’année 2014 puisque 5 de ces 7 buts CYCLISME
ont été inscrits dans le dernier mois Nibali disputera
de compétition domestique, dont le Dauphiné avant le Tour
un contre le FC Bruges fin novem- L’Italien Vincenzo Nibali, vain-
bre. ■ queur du Tour de France 2014,
V.Lo. courra le Dauphiné en juin
avant de tenter de gagner le
mois suivant une deuxième

« C’est métro-boulot-dodo ; enfin non, retire “dodo”… » Fin de la récréation pour Nuyens
fois la Grande Boucle. Le Sici-
lien a également inscrit à son
calendrier les classiques ar-
dennaises (Amstel Gold Race,
Flèche Wallonne, Liège-Bas-
DAKAR Pas facile tous les jours de se faire la malle chez les motards CYCLISME Sans contrat, le « Professeur » arrête sa carrière, à 34 ans togne-Liège) puis un long
stage d’entraînement en mai.
bichonner la machine pendant d’humilité. Vécue en solitaire, je ne pourrais plus l’envisager e 20 décembre dernier, sur nove, il remboursa en un éclair la broglio des responsabilités reje-
CALAMA
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
ne chaleur suffocante, et
que le pilote se repose… « C’est
vrai qu’une certaine forme de
c’est vrai. D’ailleurs, je m’efforce
de ne pas regarder les autres qui
autrement, explique à son tour
Pierre Cherpin. Ce n’est pas plus
LA COURSE
L son compte twitter @Nick-
Nuyens, l’Anversois indiquait en
confiance que lui avait accordée le
manager de Saxo (aujourd’hui
tées sur les uns et les autres, il par-
vint à s’extraire, miraculeusement.
FICHE D’IDENTITÉ En conséquence, l’Italien
d’Astana fera l’impasse,

U une poussière bien collante

qui, soulevée par un vent soute-
nu, s’insinue insidieusement
partout, forçant la grande majo-
rité des suiveurs (prévoyants) à
enfiler « buff » et masque de
ski ! Bienvenue à Calama, der-
nière étape chilienne, avant que
les rescapés du Dakar ne re-
passent la Cordillère des Andes,
mercredi, en direction de Salta,
et ne retrouvent l’Argentine où
s’achèvera le rallye samedi.
Pour les concurrents de la ca-
tégorie « malle-motos », le rituel
est désormais bien en place. Ar-
rivée au compte-gouttes tard le
soir au bivouac, plateau-repas
ou le plus souvent une simple
ration avalée en vitesse, douche
(facultative), et puis mécanique
sur la machine. Dans un silence
inquiétant… « Ils sont crevés et
ne prennent pas vraiment le
temps de se raconter leur jour-
née », observe Mathieu Mar-
chand, qui dirige avec 5 autres
gars cette catégorie qui est sans
aucun doute la plus extrême de
l’épreuve : disputer la course à
moto (un quad était aussi au
départ, mais il a abandonné)
avec pour seule « assistance »
une malle transportée de bi-
vouac en bivouac par l’organisa-
tion ; mais pas de mécano pour
connivence s’installe entre nous
tous au gré du rallye, mais ce
n’est pas une famille qui se re-
trouve tous les soirs. Les gars
sont là pour aller au bout. Alors
ils se filent un coup de main ou
un outil bien sûr, mais ils ne
sont pas là pour faire la fête ou
entrer en communion tous les
soirs. Ce n’est pas une bande de
potes qui font le Dakar. Ce sont
des gars qui le font différem-
ment. »
Et de fait, alors que cette caté-
gorie a perdu pas mal de
« clients » par rapport à
En malle-motos, il n’y a pas de mécano pour bichonner
la machine pendant que le pilote se repose…
l’époque africaine – bon nombre
de pilotes amateurs préfèrent
désormais se regrouper et louer
les services d’un team –, ce sont
surtout quelques vieux briscards
qui s’y retrouvent : 17 cette an-
née. Chacun pour soi. « « The
older I get, the faster I am »
(NDLR : plus je vieillis, plus je
roule vite), se marre Albert Hin-
tenaus, un Sud-Africain de 47
ans. « Dans mon autre vie, j’ai
14 employés qui travaillent sous
mes ordres. Mais pendant deux
semaines au moins, tout est de
ma faute ! Une bonne leçon
sont autour de moi. Je l’ai fait
avec un gars, et il est à l’hôpital
aujourd’hui. Ca ne sert à rien,
on a déjà assez de trucs à faire
comme ça, et de soucis à gérer
pour ne pas commencer à s’occu-
per des autres… »
Des durs, ces « malles-mo-
tos »… Plus loin, Pierre Cherpin
(46 ans) bricole sa machine avec
la complicité d’un pote… un peu
là malgré lui. « J’ai été au bout
de mes forces dans la fameuse
étape dévastatrice du deuxième
jour, conte Frédéric Millet (49
ans). J’en suis sorti, mais deux
jours plus tard, j’ai payé l’addi-
tion. J’étais mort, incapable de
sortir des dunes de Copiapo.
Alors j’ai renoncé. C’était ma
deuxième tentative en “malles”,
et mon deuxième échec. Avant
de remonter en France, j’ai alors
préféré un peu aider Pierre, ça
me change les idées. »
Frédéric s’interrompt : son
pote nordiste ne s’en sort mani-
festement pas trop avec cette
foutue clef supposée lui per-
mettre de faire la vidange sur sa
KTM… « C’est mon troisième
Dakar, le deuxième en malle, et
dur, c’est simplement une ques-
tion d’état d’esprit. Ne me de-
mandez pas mon classement, je
ne l’ai même pas regardé depuis
le début de l’épreuve. Moi, je suis
ici pour arriver au bout, point
barre. Et rouler prudemment. Ce
sont deux semaines pendant les-
quelles je suis tourné vers moi.
J’apprends à me connaître. Si
c’est trop dur ? Attends, je ne
vais pas préparer ce truc pen-
dant 6 mois et y consacrer plu-
sieurs dizaines de milliers d’eu-
ros pour faire une promenade
de santé. Je ne suis pas venu ici
pour grimper un col, j’en veux
quatre par jour : je veux en ba-
ver ! Je sais qu’il faut aussi une
grosse part de bol pour arriver
au bout, mais je mets toutes les
chances de mon côté en étant
hyper-prudent. Et puis le soir,
j’ai mon petit cérémonial : je
mange d’abord, pour bien avoir
le temps de digérer, et puis je me
mets sur la bécane. La douche, je
vois si elle ne me coûte pas trop
de temps de sommeil, car après,
je jette encore un coup d’œil au
road-book du lendemain. Fina-
lement, le Dakar, quand on
l’aborde bien, c’est métro-boulot-
dodo ; enfin, retire dodo quand
même… » ■
THIERRY WILMOTTE
Toyota se perd
Alors qu’ils ne pointaient
qu’à 8 et 18 minutes de
Nasser Al Attiyah (Mini) au
moment d’aborder cette
deuxième semaine de
course, De Villiers et Alrajhi
semblaient en mesure de
bousculer le pilote Mini. Las,
ils ont plutôt perdu du ter-
rain suite à des erreurs de
navigation pendant cette
étape menant à Calama.
« Cette erreur nous coûte la
victoire !, disait, résigné, le
Sud-Africain De Villiers.
C’est fini pour nous. » Même
s’il a laissé la victoire
d’étape à son équipier Roma,
Nasser Al Attiyah compte 23
et 39 minutes d’avance sur
les pilotes Toyota.
Chez les motards, Helder
Rodrigues a gagné l’étape,
mais c’est Gonçalves qui a
fait la bonne opération en
reprenant près de 4 minutes
à Coma, et en se rappro-
chant ainsi à 5mn28 du
leader. « J’ai fait une erreur de
navigation au début, et j’ai dû
attaquer ensuite pour ne pas
perdre trop de temps », expli-
quait Coma. Vainqueur lundi,
le Chilien Quintanilla a per-
du le contact, suite à une
erreur de navigation. Il est à
26mn52 de Coma. (T. W.)
quelques signes, forcément : « Je
discute encore avec une équipe et,
si c’est non, j’arrête. » Mardi en fin
d’après-midi de ce 13 janvier
maussade, à Heist-op-den-Berg, le
« Professeur » a rendu les armes,
conscient que sa situation ne l’au-
torisait plus à poursuivre au sein
d’une équipe de haut rang. Issu de
la génération dorée, celle de 2003
avec Boonen, Gilbert, Vansumme-
ren et compagnie, Nuyens n’avait
plus eu droit aux faveurs d’un pal-
Nick Nuyens ne s’est jamais remis d’une fracture
de la hanche à Paris-Nice en 2012
marès depuis son succès au Tour
des Flandres en avril 2011. Un
gouffre d’apesanteur à l’heure où
le cycliste professionnel inscrit
dans une formation WorldTour est
appelé, sinon à gagner, à prester.
Or, séduit par son franc-parler, son
intelligence et son art de rebondir,
le peloton avait toujours accordé
sa confiance à Nuyens, a fortiori
depuis sa… dernière victoire, la
plus belle de sa carrière.
C’était donc le 3 avril 2011. Son
instant magique car derrière ses
bras levés sur la ligne de Meerbeke
où, on ne le savait pas encore, le
Tour des Flandres exposait ses ori-
Le bivouac des « malles-motos », là où chacun s’occupe seul de tout peaux pour la dernière fois de sa
ce qui le concerne...© FRÉDÉRIC LE FLOCH/DPPI. majestueuse histoire au sud de Ni-
Tinkoff ), Bjarne Riis. Quelques
mois plus tôt, le Danois avait dû
accepter le départ de trois de ses
poulains les plus emblématiques,
Cancellara, Fränk et Andy Schleck
partis ouvrir la messe grand-du-
cale chez Leopard. Privé d’un cou-
reur susceptible de se classer,
même pas de gagner (!) une clas-
sique flamande, Riis put déjà
mettre son flair en avant quand
Nuyens accrocha « A Travers la
Flandre », un petit « Ronde » qui
ouvre le bal des courses flamandes
à Waregem.
Mais Nuyens toucha le Graal
quelques semaines plus tard en
coiffant Cancellara en personne au
Tour des Flandres. Le bouquet le
plus jouissif pour Riis, la perspec-
tive d’une bénédiction à vie ou
presque pour son vainqueur. Car le
plus incroyable, ce jour-là, c’est
que Nuyens n’était jamais apparu
en leader pour s’imposer à Meer-
beke. Cancellara, Chavanel, Boo-
nen et surtout Gilbert, dont on
ignorait encore ce jour-là qu’il
était dans la forme de sa vie (2011,
pour rappel) firent escorte à
Nuyens en s’attaquant tour à tour.
Et à la fin, à la toute fin, dans l’im-
Cette victoire symbolisa la ruse
de l’individu, surnommé non sans
raison « suceur de roue » par sa fa-
çon de gicler au dernier moment
sans avoir eu l’impression de don-
ner un coup de pédales en amont.
Victime d’une fracture de la
hanche à Paris-Nice (2012), ce di-
plômé en communications ne s’est
jamais remis d’une blessure prati-
quement insurmontable en cy-
clisme. Nuyens n’a connu que de
grandes équipes (Quick Step, Cofi-
dis, Rabobank, Saxo, Garmin) au
gré d’une carrière flamboyante à
ses débuts au point d’extraire des
larmes à Philippe Gilbert lors
d’une mémorable arrivée du
Grand Prix de Wallonie que
Nuyens, surnommé aussi de
« Bom van Bevel » (sa ville d’ori-
gine en province d’Anvers) avait
remporté à trois reprises. Souvent
opposé au Remoucastrien (comme
au Volk, futur Nieuwsblad),
Nuyens s’effaça ensuite, content de
son sort d’équipier de luxe ou de
leader par défaut, mais chaque fois
avec beaucoup de jugeote. L’an
dernier, une anomalie cardiaque
sans conséquence et résorbée
après une opération dirigée par le
professeur Brugada l’avait une
nouvelle fois stoppé mais il se sen-
tait, depuis, en pleine forme. ■
STÉPHANE THIRION
Nick Nuyens
Né le 5 mai 80 à Bevel (An-
vers). Ses équipes : Quick Step
(2003-2006) ; Cofidis (2007-
2008) ; Rabobank (2009-
2010) ; Saxo Bank (2011-2012)
puis Garmin (2013-1014).
25 victoires dont le Tour des
Flandres, A Travers les
Flandres, le Grand Prix de
Wallonie (3), Paris-Bruxelles, le
circuit Het Volk, Kuurne-
Bruxelles-Kuurne, une étape du
Tour de Suisse, le Tour de
Grande-Bretagne, le Ster Elek-
tro Tour et, symbolique, Putte-
Kapellen, l’épreuve de clôture
en Belgique.
Nick Nuyens a définitivement
raccroché le vélo au clou. © BELGA.
comme l’année passée, sur le
Giro, une course qu’il a gagnée
en 2013.
FOOTBALL
Australie et Corée
en quarts
L’Australie du gardien brugeois
Mat Ryan a battu Oman 4-0
mardi à Sydney lors de la 2e
journée du groupe A de la
Coupe d’Asie des nations. La
Corée du Sud ayant battu le
Koweït 1-0 à Canberra dans
l’autre rencontre du groupe,
Australiens et Sud-Coréens
sont d’ores et déjà qualifiés
pour les quarts, avant de se
rencontrer lors de la dernière
journée pour fixer la hiérar-
chie, actuellement favorable à
l’Australie, qui dispose d’une
meilleure différence de buts.
Scholz pas encore
anderlechtois
Alexander Scholz, le défenseur
danois de Lokeren, finira-t-il
par débarquer à Anderlecht ?
Certaines sources parlent de
négociations sur le point
d’aboutir. « Mais, à l’heure ac-
tuelle, il n’y a aucune raison de
parler d’avancement dans ce
dossier », assure Willy Reyn-
ders, le manager lokerenois.
(X.Th.)

* * 26 * * 27
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

28 LANÉCROLOGIE
  

Andrée DRIESMANS, Monsieur et Madame Guy et Michèle TROCMÉ-FRÉDÉRIC,

son épouse ; Madame Nany FRÉDÉRIC et Monsieur Jan LOTGERING,
Laurent et Axelle FLAGEY-VAN der KINDERE, ses enfants ;
son fils et sa belle-fille ; Catherine et Nikita, Sandrine et Denis, Béatrice,
Antoine et Quentin FLAGEY, David et Charlotte, Julien et Domizia, Mathias et Yoon-Hee, Madame Brigitte FEYS et Monsieur Alain BERGER,
Dorian FIMERI, ses petits-enfants ; sa Maman et son Papa ;
ses petits-fils ; Nicolas, Romain, Marie, Marin, Yseult, Blanche, Lucie, Madame Hafida SABIRI-BERGER
Sigrid et Laurence DELCARTE, Ludmilla, Diego, Aliocha, et Monsieur Nathan MUNTZ, ses parents de cœur ;
ses autres belles-filles ; ses arrière-petits-enfants ;
Madame et Monsieur FEYS-PINKOUS, sa Mamy et son Papy ;
Le Docteur Danielle FLAGEY-SOURIS, Et les familles apparentées
Monsieur Pierre BERGER
sa sœur ; ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de et Madame Francine BRUYERE (1), ses grands-parents ;
Isabelle et Marc HOTIMSKY-MARTIN, MADAME Les familles BERGER, FEYS, PINKOUS, DERIMIAN,
Charles et Pierre, SABIRI, MUNTZ et apparentées,
Paul MARTIN,
Nathalie MARTIN et Laurent GROSS,
Liliane FRÉDÉRIC Ses nombreux amis et amies,
Samuel et Sarah, née COECKELBERGH ont la profonde et indicible douleur de vous faire part du décès de
ses neveux et petits-neveux ; survenu à Uccle, le 8 janvier 2015, dans sa 93e année. leur enfant chérie
Richard et Lola FLAGEY,
Nina FLAGEY,
ses oncles et tantes ;
Les funérailles civiles, suivies de l’incinération au crématorium
intercommunal de Bruxelles, auront lieu le samedi 17 janvier 2015 Yaël BERGER
à 11 h 30. Maître en journalisme et communication de l’UCL
Yvette DRIESMANS, Réunion au crématorium à 11 h 15 ancienne madriha (monitrice) de la Jeunesse Juive Laïque
et sa famille, (61 avenue du Silence à Uccle) membre du Cercle des Enfants adoptés « émulation éveil »
sa belle-sœur ;
Le présent avis tient lieu de faire-part. née à Ixelles le 29 décembre 1987
Aude et Charlemagne, et décédée à Forest le 5 janvier 2015.
92310 Sèvres (France) - 4 rue Ernest Renan
ainsi que Danièle, Claire, Tali, Tania et Sophie, Christine et La cérémonie d’Adieu sera célébrée
1040 Bruxelles - 31 avenue Vandersmissen
Jean-Pierre, Zigi et Vania, Charlotte, Anne et Pipo, Fernand le vendredi 16 janvier 2015 à 10 heures.
et Pauline, Fabrice, Harold, Pierre, Colette, Gisèle et Marcel, P. F. Lefevre et Fils. 02/374.53.26 - 02/375.08.06.
Peter and Mary, Patrick, Brigitte, Stani et Gérard, Réunion au cimetière de Schaerbeek,
ses amis ;
 soyez à l’entrée du cimetière à 9 h 45,
début de la cérémonie à 10 heures
Pourra BARANCO Rue d’Evere, 4, 1140 Bruxelles.
qui lui fut dévouée durant plus de trente-cinq ans,
Après la cérémonie, nous vous accueillerons au Centre
ont la tristesse de faire part du décès de Communautaire Laïque Juif pour une communion fraternelle
(rue Hôtel des Monnaies, 52, 1060 Bruxelles).
Jean-Eugène FLAGEY Ses Amis, Le carré juif se trouve tout au fond du cimetière où un parking
Avocat au Barreau de Bruxelles ont la profonde tristesse de faire part du décès de est accessible.
Ancien membre du Conseil de l’Ordre Ni fleurs, ni couronnes.
Chevalier de l’Ordre de Léopold MONSIEUR
Ceux qui voudront manifester leur sympathie peuvent faire un
Titulaire de la Croix d’honneur autrichienne des Sciences et de l’Art
né à Etterbeek le 14 octobre 1932
Robert ELST don à un des organismes suivants :
et décédé à Uccle le 8 janvier 2015. Professeur honoraire de Pédagogie à l’Ecole Normale Charles BULS BE49 3100 0323 8371
Membre de la R 8 L8 Amitié Victor Bohet (En faveur des enfants défavorisés de la JJL-mention :
Les funérailles auront lieu au crématorium de Bruxelles, pour le souvenir de Yaël).
le vendredi 16 janvier 2015 à 10 heures. Veuf de Gisèle COLINET
BE37 0000 0000 2828 ( OXFAM solidarité-mention :
Réunion au crématorium né à Forest le 26 janvier 1924 pour le souvenir de Yaël BERGER).
(61 avenue du Silence à 1180 Uccle) et décédé à Jette le 12 janvier 2015,
fidèle à ses convictions philosophiques. BE53 0682 1685 5853 (MODUS-mention :
Le présent avis tient lieu de faire-part. pour le souvenir de Yaël).
« Le Château d’eau », rue du Château d’Eau, 28 à 1180 Bruxelles La crémation et la dispersion des cendres auront lieu
le vendredi 16 janvier 2015 à 9 h 30. Avenue Mutsaard, 72/6 1020 Bruxelles.
Boulevard Machtens, 55/3 1080 Bruxelles.
Réunion au crématorium à 9 h 15.
(avenue du Silence à Uccle-Calevoet)

Le présent avis tient lieu de faire-part .


« On ne voit bien qu’avec le cœur Condoléances :

l’essentiel est invisible pour les yeux » Marianne DUFOUR, 1860 Meise, Keizerinlaan, 42. In memoriam Marcel Xhaufflaire

Antoine de Saint-Exupéry agitateur de pensées sonores, poétiques, politiques,
cofondateur du Courrier 1030, Crayon libre,
Paul DOUTREPONT, son époux ; membre fondateur de Radio Panik,
de l’Atelier de Création Sonore et Radiophonique,
Philippe DOUTREPONT
Marc DOUTREPONT et sa compagne Agnès GUIGNARD, auteur, plasticien,
Anne-Françoise DOUTREPONT, compagnon de nos vies communautaires.
Dominique DOUTREPONT, ses enfants ;
Marie DOUTREPONT
et son compagnon Arnaud LEFEBVRE,
Virginie DOUTREPONT,
Marcel XHAUFFLAIRE
Thomas DOUTREPONT, a rejoint l’Ether ce vendredi 9 janvier 2015.
Matthew LUNT,
Alexandre LUNT, ses petits-enfants ;
Béatrice, Bernadette, Brigitte, Carmelo, Christine, Francine,
Ses belles-sœurs, ses neveux et nièces, ses fi lleuls, Lise, Madeleine, Marco, Matthieu, Micheline, Martine,
vous font part avec émotion du décès de Nathalie, Patrick, Pierre, Sylvain, Tamara, Véronique,
MADAME ses amis ;
Pierre et Jean, ses frères ;
Paul DOUTREPONT vous convient, en sa mémoire, à une cérémonie d’adieu
née Françoise FARCY le vendredi 16 janvier 2015 à 13 heures
à Bruxelles le 26 février 1931 à l’ancien Temple Antoiniste, 29 rue Jacques Rayé à 1030 Bruxelles.
et décédée à Woluwe-Saint-Lambert le 12 janvier 2015, Nous vous accueillerons dès 12 h 30.
entourée de l’amour des siens
et réconfortée par le sacrement des malades, au terme d’un long La Seutinoise, rue Seutin 27 - 1030 Bruxelles
combat contre la maladie vécu avec courage et foi dans la vie. Contact téléphonique Pierre Ribo 0497/574.496
Rue Jean Paquotstraat, 66 - 1050 Bruxelles Fun. Wyns, Bruxelles - Tél. 02/538.15.60
La messe d’action de grâce, suivie de l’inhumation au cimetière En face de l’Hopital d’Ixelles
de Woluwe-Saint-Pierre, sera célébrée le vendredi 16 janvier 2015 www.funerailles-bouvy.be
à 11 heures à l’église Sainte-Alix à Woluwe-Saint-Pierre.
info@funerailles-bouvy.be
Réunion à l’église. 

Si vous voulez manifester votre sympathie, nous vous
proposons de faire un don à l’asbl « Solidaritas-CREB » au compte « Vous me manquez déjà. »
Nous avons la grande tristesse d’annoncer le décès de
BE12 3101 8019 7592 avec la mention : « En souvenir de Françoise ». Joseph
Avenue Van Sever, 88/41, 1970 Wezembeek-Oppem. Roma CHWAT
veuve HERSCOVICI
Elisabeth, sa patiente fiancée bien-aimée ;
née le 16 décembre 1919 et décédée à Uccle le 11 janvier 2015.

Myriam et Dominique, ses enfants chéris ;
La crémation aura lieu ce jeudi 15 janvier au Crématorium
Ilan, Eva, ses petits-enfants adorés ;
d’Uccle, 61, rue du Silence à 9 h 30.
Madame Claire LEMAÎTRE, Salvator et Jo, leurs enfants et petits-enfants,
Elle rejoindra ce même jour à 14 h 30 son mari Simon
Didier et Christine NIBELLE - HAMMARQVIST ses frère, belle-sœur, neveux et nièces ;
HERSCOVICI dans le caveau familial, cimetière d’Uccle, avenue
et leurs enfants, vous font part avec tristesse du passage à l’Orient éternel de
de la Chênaie, pelouse 21.
Nathalie NIBELLE et ses enfants,
Frédéric NIBELLE, Le présent avis tient lieu de faire-part. MONSIEUR
ses enfants ;
Ses neveux et nièces,

Joseph NAY
Les familles NIBELLE et apparentées né à Jemappes le 19 octobre 1938
et décédé à Mons le 13 janvier 2015,
ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de fidèle à ses convictions philosophiques.
MONSIEUR Les funérailles, suivies de l’incinération, auront lieu au
Ses frères et sœurs ont la tristesse de faire part du décès de crématorium de Mons ce vendredi 16 janvier 2015 à 16 heures.
Pierre NIBELLE MONSIEUR Réunion au crématorium, 7000 Mons, chemin de l’Oasis, 2.
né à Etterbeek le 5 juillet 1939
et décédé à Saint-Gilles le 10 janvier 2015. Bruno BOSMANS Les personnes qui désirent rendre un dernier hommage au
défunt pourront se recueillir au funérarium Borgno, 7000 Mons,
La liturgie des funérailles avec eucharistie, suivie de né à Anvers le 2 juillet 1955 rue des Arquebusiers, 2, entrée par l’avenue d’Hyon, ces mercredi
l’incinération au crématorium intercommunal de Bruxelles et de et y décédé le 9 janvier 2015. 14 et jeudi 15 janvier de 17 heures à 19 heures.
la dispersion des cendres au cimetière de Saint-Gilles à Uccle- Ni fleurs, ni couronnes, si vous le voulez, vous pouvez
La cérémonie d’adieu, suivie de l’inhumation au cimetière
Calevoet, sera célébrée en l’église Notre-Dame de l’Annonciation témoigner de votre sympathie par un don à la maison
d’Ekeren, aura lieu le samedi 17 janvier 2015 à 11 heures
(place Georges Brugmann à 1050 Ixelles), le vendredi maternelle « L’Espoir » à 7033 Cuesmes sur le compte IBAN
en l’église Onze-Lieve-Vrouw van Gedurige Bijstand
16 janvier 2015 à 11 heures. BE04 0011 8250 1031 BIC : GEBABEBB avec la mention
à Ekeren-Mariaburg.
Réunion à l’église à 10 h 45. « En souvenir de Joseph ».
Réunion à l’église, Van de Weyngaertplein à Ekeren-Mariaburg,
Cet avis tient lieu de faire-part. à partir de 10 h 40. Le présent avis tient lieu de faire-part.
Condoléances : www.enaos.net Condoléances : Uitvaartverzorging Geenen t. a. v. Fam. Bosmans Joseph tient à remercier la formidable équipe du service
Accès direct : 247-20150110 Kapelsesteenweg 563 - 2180 Ekeren oncologique de l’Hôpital Ambroise-Paré à Mons.
Funérailles P. J. CAMPENS. Sprl - Tél: 02/537.61.36. Pompes Funèbres Geenen - Tél. 03 664 27 04 Funérailles Borgno, Mons. 065/33.63.18.
Déposez vos condoléances sur www. funéraillesborgno. be.

28
 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

NAMUR LUXEMBOURG 29

Le nombre de créations d’entreprises

est trop bas dans la province
LUXEMBOURG L’UCM en fait un des points négatifs de son bilan socioéconomique 2014
L’UCM-Lux analyse le paysage socio-économique
de la province pour 2014.
La situation n’est pas catastrophique, mais il sub-
siste trop de points noirs, notamment en matière
d’esprit d’entreprise.

E
n ce début d’année,
l’UCM-Lux a dressé le bi-
lan socio-économique en
province de Luxembourg. Les
faillites, même si leur nombre
reste trop élevé, sont en baisse
par rapport à 2013. Le chômage
a légèrement diminué, surtout
chez les jeunes.
Par contre, les créations d’en-
treprises atteignent un plancher
inquiétant alors que la situation
n’était déjà pas brillante chez
nous. Et le chômage des plus de
50 ans grimpe. Pour l’UCM Lux,
la situation reste donc tendue.
Faillites. Fin 2014, le nombre
1 de faillites se situait à 172 uni-
tés. C’est 14 % de moins qu’en
2013. Cette baisse est supérieure
à celle enregistrée au niveau na-
tional (-8,2 %), en Flandre
(-7,5 %), Wallonie (-2,4 %), un
peu mieux qu’à Bruxelles
(-16,8 %). En Wallonie, les
faillites diminuent dans les pro-
vinces de Brabant wallon (- 8 %),
du Hainaut (-1,8 %), de Liège
(-3,8 %). Elles augmentent à Na-
mur (+11,5 %). En province de
Luxembourg, elles ont provoqué
près de 330 licenciements, soit
une baisse de 18 % des emplois
perdus. Cela ne doit pas masquer
l’existence de plans sociaux dans
plusieurs entreprises. La moitié
des emplois perdus concernent
le commerce, ensuite la
construction, les services et l’in-
dustrie manufacturière.
Emploi. En Luxembourg, la
2 tendance est en légère baisse
avec 953 créations d’entreprises
commerciales fin 2014, contre
963 un an auparavant. En Wal-
lonie, on observe la même ten-
dance avec une baisse de – 2 %.
L’arrondissement de Neufchâ-
teau reste le plus dynamique
avec 253 immatriculations. Les
chiffres de création d’entreprises
ont atteint un plancher négatif.
Pour l’UCM Lux, un plan d’ur-
gence doit être envisagé pour in-
verser la tendance.
3 Chômage. Le nombre de de-
mandeurs d’emploi a dimi-
nué de 137 unités, passant de
14.358 à 14.221 unités. Sur la
même période, il a diminué de
1,9 % en Wallonie. Il est égale-
ment en baisse dans toutes les L’entreprise Magolux de Messancy a appris en 2014 qu’il y aurait dans les mois à venir une restructuration drastique. © S. P.
provinces wallonnes. La diminu-
tion est généralisée, sauf sur Plus de 50 ans. Le nombre Wallonie, en baisse de -0,3 Les perspectives de croissance cennie. Le soutien aux starters,
Neufchâteau (+1 %). 23 % des
demandeurs d’emploi sont issus
4 de ces demandeurs d’emploi
a augmenté de 171 unités par
points par rapport à fin dé-
cembre 2013. Par rapport aux
seront limitées. Le Grand-Duché
restera un employeur important
aux entreprises en développe-
ment et en transmission consti-
de l’arrondissement de Marche, rapport à fin 2013, soit + 5,8 % autres provinces, il s’agit du (près de 29.000 travailleurs, soit tuent un enjeu capital. »
idem pour Arlon, puis Neufchâ- (+3 % en Wallonie). Ils repré- meilleur taux devant le Brabant 1/3 de l’emploi salarié) et déter- Enfin, l’UCM Lux craint que
teau (21 %), Virton (18 %) et sentent 22 % des demandeurs wallon (11,4 %), Namur (14,4 %), minant. Il est essentiel d’envisa- les communes et CPAS ne de-
Bastogne (16 %). d’emploi de la province, contre Liège (17,9 %) et le Hainaut ger la mutation de nos activités viennent davantage exsangues
Comme pour la Wallonie, le 24,5 % en Wallonie. (18 %). traditionnelles (agriculture, suite aux différents plans dont
nombre de demandeurs de 25 Pour l’UCM Lux, le bilan 2014 construction, commerce…) et de certains visent l’exclusion des
ans et moins a diminué de 7 % est donc contrasté. « Quant aux construire de nouvelles perspec- chômeurs, ce qui aura un impact
dans la province, passant de
3.737 fin 2013 à 3.474 fin 2014.
5 Taux de demandeurs d’em-
ploi. Dans la province, il est
de 11,4 %, en baisse de -0,11
perspectives 2015, c’est l’incerti-
tude qui prévaut. Le moral des
tives en matière de développe-
ment de l’industrie, secteur au
sur leur capacité d’investisse-
ment et de dépenses vers le sec-
Ils pèsent 24,4 % du total des de- point par rapport à fin décembre patrons n’est pas nécessairement sein duquel l’emploi connaît une teur privé. ■
mandeurs d’emploi fin 2014. 2013. Ce taux est de 16,2 % en au beau fixe, relève l’UCM. diminution lente depuis une dé- JEAN-LUC BODEUX

« Nous ne voulons pas d’un Namur comme cela »

NAMUR Le PTB s’est à son tour prononcé sur la consultation populaire organisée autour du parc Léopold
e parc Léopold : les oiseaux qui
L chantent, les gens qui parlent,
partageant leur joie de vivre, etc. Bref,
un songe parfois rattrapé par la réalité
vu l’insécurité et la saleté qui règnent
par moments sur place.
Pour rappel, la Ville de Namur
compte le raser pour y placer un
énorme centre commercial. Seulement,
c’était sans compter la constitution
d’un collectif prêt à défendre ce parc.
Un collectif qui a même réussi l’exploit
d’obtenir assez de signatures pour
pouvoir organiser une consultation po-
pulaire.
Cependant, la Ville en a décidé au-
trement en organisant sa propre
consultation populaire, en posant ses
questions, annulant l’initiative du col-
lectif. Et ce sont bien ces questions qui
posent problèmes.
Selon le collectif, l’opposition PS et
maintenant, le PTB, il s’agit là de
questions orientées, auxquelles il est
difficile de répondre par la négative
sans passer pour un « anti-Namur ».
Ainsi, Thierry Warmoes et Pascal Dan-
drimont du PTB Namur-Luxembourg
sortent du bois pour décrier « des
questions grotesques ». « Ensuite, ce
centre commercial va détruire l’emploi,
va détruire le commerce. Si la Ville ré-
clame trois fois oui, nous demandons
de voter trois fois non ! », lance Thier-
ry Warmoes.
Et ce dernier laisse la parole à Pascal
Dandrimont, chargé de déballer la
principale arme contre le collège.
« Tout d’abord, nous aimons nos
arbres. C’est le dernier espace vert de la
Ville. C’est un patrimoine rare et les
gens y sont attachés. Il n’y a rien de
conservateur à préférer un espace
d’échange de vie à un espace d’échange
de marchandises. Nous aimons nos
commerçants. Et si on vient ajouter un
mastodonte commercial, il va mettre le
commerce namurois à genoux. » Et
pour illustrer ce deuxième argument, il
relate ce qu’il s’est passé à Courtrai sur
ces quatre dernières années. « Le
centre commercial là-bas a été
construit par le même promoteur que
celui qui veut venir sur Namur.
Quand on sort de ce bâtiment, tous les
cinq commerces, trois commerces sont
fermés. On lit “à louer” partout. J’ai
discuté avec une trentaine de commer-
çants autour du centre. »
Il en a retiré quelques phrases :
« Nous avons vu une cinquantaine de
faillites pendant les travaux. Ça
n’amène rien en ville. Les gens passent
comme des zombies, les bras remplis de
sacs. On nous avait promis de dyna-
miser la ville, mais on l’a dynamité ! »
Les membres du PTB le disent :
« Nous ne voulons pas d’un Namur
comme ça ! » ■
LIONEL GEORGES

Un rassemblement « Le campus ne doit plus être un ghetto »

pour la liberté
BASTOGNE/ARLON Concert pour Charlie
es actions en faveur de la li-
L berté d’expression et contre
le terrorisme continuent à se
multiplier en Luxembourg. Il y a
eu ces derniers jours un certain
nombre de manifestations pu-
bliques et scolaires. Ce mercredi,
une nouvelle action aura lieu sur
le très symbolique site du Mar-
dasson, à Bastogne. Une initia-
tive d’Emilie Maillen et d’Ingrid
Bastin en collaboration avec les
écoles de l’Icet et de l’INDSé, 1er
degré, avec le soutien de la com-
mune de Bastogne.
« Nous lançons un appel pour
rassembler les jeunes des écoles de
Bastogne et les citoyens, note la
chorégraphe Emilie Maillen.
Pour rendre hommage aux vic-
times et aux familles, car un des-
sin est dérisoire par rapport à la
vie d’une personne. Pour défendre
notre droit à la liberté et notre dé-
mocratie, pour lutter contre la
barbarie et le terrorisme, pour
être solidaire pour défendre notre
futur. Et aussi pour lutter contre
les amalgames. » RDV pour un
moment de recueillement ce
mercredi à 10h20 au Mardasson.
Par ailleurs, la salle arlonaise
de concert « L’Entrepôt » organi-
sera un mini-festival le 24 janvier
dès 17h avec Astapoulatchi, Sum-
merslam, Yves Gravar-Annie
Lambert-Mister.T, An Orange
Car Crashed, Sliver, Kool &Ste-
rols et Urchin Dukes. Entrée à 10
euros. Les bénéfices seront versés
à Charlie Hebdo. ■
J.-L. B.
NAMUR Le recteur Yves Poullet a présenté les grands projets de 2015.
n 2015, l’Université de Na-
E mur va voir la réalisation
de plusieurs grands projets. Le
nouvel auditoire Sambre de
l’Université de Namur (UNa-
mur), comprenant 750 places
pour un budget de 4 millions
d’euros, sera accessible boule-
vard frère Orban dès septembre.
Par ailleurs, les travaux de dé-
molition de l’ancienne faculté
des sciences rue Grafé et rue de
Bruxelles commenceront au
printemps avec un nouveau bâ-
timent accessible dès septembre
2017, a annoncé lundi matin le
recteur Yves Poullet lors d’une
conférence de presse à propos
des grands projets de 2015.
« Nous voulons que le campus
soit mieux ouvert par rapport à
la ville, plus agréable, un lieu
de culture, et non pas le ghetto
qu’il est aujourd’hui. C’est pour-
quoi des étudiants en architec-
ture de Saint-Luc viennent faire
des maquettes et des projets
d’aménagement du quadrilatère
(bâtiment principal, rue de
Bruxelles, NDLR) », a expliqué
Yves Poullet.
Une nouvelle Pédagogie, rési-
dence avec encadrement desti-
née à environ 80 étudiants, est
attendue Rempart de la Vierge.
Une nouvelle salle de sport sera
construite rue Henri Lemaître
alors que l’actuel centre sportif
avenue Reine Astrid accueillera
le projet TRAKK, espace pluri-
disciplinaire dédié à la créativité
et l’innovation, inauguré le 6 fé-
vrier prochain.
une levée de fonds
Par ailleurs, Yves Poullet a
marqué le souhait d’ancrer
l’Université de Namur « de ma-
nière complète dans la cité, que
ce soit la ville, la province ou la
région ». L’université participe
de manière effective à Namur
Innovative City Lab, notam-
ment avec le développement de
onze projets FEDER (Fonds eu-
ropéen de développement rural)
en collaboration avec le Bureau
économique de la Province de
Namur, le CPAS et la Ville de
Namur.« L’esprit d’innovation
et d’entreprise est un point im-
portant dans le redéveloppe-
ment économique de la région.
Il faut amener des idées nou-
velles grâce au dialogue entre
un certain nombre de per-
sonnes. La recherche, la ré-
flexion et l’enseignement sont
des points-clés », a précisé le
recteur.
Dans le cadre de la Cité des
Métiers, l’UNamur créera une
maison des savoirs et mettra sur
pied une réflexion quant à l’évo-
lution des métiers de services,
majoritaires à Namur, et la for-
mation à ceux-ci. L’Université
de Namur souhaite s’impliquer
également dans le Pôle Santé
via le pôle académique de Na-
mur.
L’Université lancera prochai-
nement de manière publique sa
campagne de levée de fonds dé-
marrée en 2013, notamment via
une dynamisation du réseau
d’anciens. L’objectif de cette
campagne, qui a déjà récolté un
million d’euros, est d’atteindre
quatre millions d’euros afin de
financer la recherche et de per-
mettre aux étudiants, dans le
cadre d’octroi de lieux de stage,
de bourses…, de « retracer des
liens avec le monde économique
et social ». (b) ■
29
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
30 LATÉLÉVISIONMERCREDI
6.00 Matin Première 8.50 On
n’est pas des pigeons 9.40 En
voyage ! Express 9.50 Jardins
et loisirs 10.20 Retrouver Sara
Téléfilm de Claude d’Anna (Fr/
Belg, 2005). Avec Sophie de la
Rochefoucauld. 11.50 Télétou-
risme La momie de Mariemont
12.00 Les feux de l’amour
12.55 JT 13h 13.45 Détectives
Saccage. 14.35 Frères ennemis.
15.35 Mon père, ce rockeur
Téléfilm d’Ernie Barbarash (USA,
2010). Avec Jack Coleman, Cassi
Thomson. 17.05 En voyage !
Express St-Martin de Belleville
(2/2) 17.25 Alice Nevers, le
juge est une femme En plein
cœur. 18.30 On n’est pas des
pigeons 19.30 JT 19h30
20.25 Questions à la une
Magazine d’actualité. Présenté
par Bruno Clément.
Urgences : peut-on avoir confian-
ce ? Un diagnostic mal posé,
une attente interminable, des
médecins désagréables... un
passage aux urgences ne se
fait pas toujours dans les
meilleures conditions. Une
équipe de «Questions à la une»
s’est placée en immersion dans
treize hôpitaux pour essayer de
comprendre le fonctionnement
des services d’urgences.
Médicaments génériques : une
économie dangereuse ? En
Belgique, un médicament sur
trois délivré en pharmacie est
un médicament générique.
22.00 Pandémies, une menace
mondiale Documentaire de Fabri-
ce Papillon, Valérie Rossellini
(2014). Ebola, grippe aviaire,
sida : gros plan sur les nombreux
virus qui menacent le monde et
sur les moyens engagés pour les
soigner ou les éradiquer définiti-
vement 23.05 Nestlé, un empi-
re en Afrique 0.00 On n’est pas
des pigeons 1.05 JT 19h30 1.50
Boucle de la nuit
6.15 Au nom de la vérité 6.45
TFou 8.30 Téléshopping 9.25
Une histoire, une urgence
10.25 Au nom de la vérité
12.00 Les douze coups de midi
13.00 Journal 13.55 Clem Télé-
film de Joyce Buñuel (Fr, 2010).
Avec Lucie Lucas, Victoria Abril,
Jérôme Anger. 17.00 Quatre
mariages pour une lune de miel
18.00 Bienvenue au camping
19.00 Le juste prix 20.00 Jour-
nal 20.45 C’est Canteloup
20.55 Chicago Police
Department
Série. Avec Jason Beghe,
Jon Seda, Sophia Bush. La
méthode Voight (Saison 1,
épisode 1 et 2/15).
Hank Voight, un ancien de l’an-
ti-gang aux méthodes mus-
clées, est nommé à la tête de
l’unité du renseignement du 21e
District, dirigé par le coman-
dant Perry. Il est chargé de la
répression du grand banditis-
me. Le lieutenant-chef Belden,
un temps pressenti pour le
poste, rage d’avoir été écarté.
22.35 Un fils en liberté
(Saison 1, épisode 3/15).
Le groupe poursuit ses investi-
gations pour découvrir d’où
viennent les armes destinées à
tuer des policiers. Hank et ses
officiers repèrent le lieu fré-
quenté par des gangs. Pendant
ce temps, Halstead rencontre
d’anciennes connaissances.
23.20 New York Unité Spé-
ciale Série. Avec Patricia Arquet-
te, Mariska Hargitay, Danny
Pino. L’emprise de la nuit. Un
homme entame une macabre
et sanglante odyssée à travers
New York et ses environs. Le
FBI, dépassé par les événe-
ments, fait appel à l’unité spé-
ciale. 0.10 Péché de faiblesse.
1.00 Monogamie. 1.50 Nikita
Hongkong connection.
6.00 Bel RTL Info 8.45 Shop-
ping 10.20 La boutique 12.00
Top Models 12.35 Pour ou
contre 13.00 RTL info 13 heu-
res 13.40 Face à face Invités :
Zaho, Florent Mothe. 14.00
Maman par intérim Téléfilm de
Mark Jean (Can, 2011). Avec Anna
Chlumsky, Chelah Horsdal, Hazel
Atkins. 15.40 Raising Hope La
guerre des ex. 16.15 Les reines
du shopping Nouvel an 17.15 Un
dîner presque parfait Semaine
spéciale à Paris 18.30 Septante
et un 19.00 RTL info 19 heures
19.45 Coûte que coûte Le beurre
et l’argent du beurre
20.20 NCIS : Los Angeles
Série. Avec Chris O’Donnell, LL
Cool J, Linda Hunt. Un esprit
sain... (Saison 5, épisode 9/24).
Kensi est envoyée par Hetty
en mission d’infiltration dans
un centre de désintoxication
en tant que nutritionniste.
Deeks, lui aussi de la partie, se
fait passer pour un nouveau
patient du centre. Ils enquê-
tent de conserve sur le meur-
tre d’un marine, un officier de
renseignement de retour
d’Afghanistan.
21.10 Le lac gelé
(Saison 5, épisode 10/24).
Sam et Callen collaborent
avec un soldat d’élite indien
après le meurtre d’un consul-
tant du Pentagone. Leurs sen-
timents compliquent le travail
de Kensi et Deeks.
22.05 NCIS : enquêtes spécia-
les Série. Avec Mark Harmon,
Michael Weatherly, Cote de
Pablo. Le chant du cygne. Les
agents du NCIS, toujours à la
recherche du psychopathe de
Port-to-Port, découvrent un
nouveau cadavre : il semblerait
que le tueur ait infiltré leur QG.
22.55 Justified Les vieux de la
vieille. 23.50 Le journal 0.35
Jeux de nuit
6.35 Télématin 9.10 Des jours
et des vies 9.30 Amour, gloire
et beauté 9.55 C’est au pro-
gramme 10.55 Motus 11.30
Les Z’amours 12.00 Tout le
monde veut prendre sa place
13.00 Journal 14.00 Toute
une histoire 15.10 L’histoire
continue 15.40 Comment ça
va bien ! 16.50 Football
Monaco (L1)/Guingamp (L1).
Coupe de la Ligue. Quart de finale
- En direct. 18.55 N’oubliez pas
les paroles Spéciale Maestros
20.00 Journal
20.45 Accusé
Série. Avec Clémentine Célarié,
Michel Voïta. L’histoire d’Hélène
(Saison 1, épisode 1/6).
Anéantie par la mort brutale de
son fils, Hélène cherche à com-
prendre ce qu’il s’est réellement
passé cette nuit-là. Il n’a pas pu
conduire ivre, il lui avait promis,
il ne lui a jamais menti. Si la
police conclut à un banal acci-
dent de la circulation, Hélène,
est de son côté absolument
persuadée que son fils a croisé
la route d’un chauffard. Après
avoir mené discrètement l’en-
quête à l’insu de la police, elle
parvient à retrouver sa trace. Et
pour le faire avouer, elle décide
d’entrer dans sa vie pour lui
arracher des aveux. Elle est
prête à tout, même à le séduire,
pour endormir sa méfiance.
21.45 L’histoire de Laurent
(Saison 1, épisode 2/6).
Brisé par l’accident qui a laissé
sa femme handicapée, un
homme oublie sa peine dans
les bras de la kiné qu’ils ont
engagée. Cette dernière
tombe amoureuse.
22.45 Un soir à la Tour Eiffel
Talk show. Présenté par Alessan-
dra Sublet. 0.55 Bivouac 1.20
Dans la peau d’un chef Invité :
Stéphane Thoreton.
7.40 Fit Tonic 8.10 Bienvenue
chez nous 9.00 C’est vous qui
le dites 10.40 Tout le monde
veut prendre sa place 11.30
Plus belle la vie 12.00 Un gars,
un chef 12.50 Une saison au
zoo 13.25 Bienvenue chez
nous 14.10 Royal Pains En
hommage à Jack. 14.55 Un nou-
veau départ. 15.40 Heartland
Portes ouvertes. 16.25 Saisir sa
chance. 17.10 Un gars, un chef
18.10 Tout le monde veut
prendre sa place 19.00 Le 15’
19.20 Plus belle la vie 19.50
Lunettes noires et lunettes
blanches 20.00 Screen agen-
da 20.15 Typique Le test.
20.30 Les châtiments
Film d’horreur de Stephen
Hopkins (USA, 2007). Avec
Hilary Swank, David Morrissey,
Idris Elba. 1h35.
Après le meurtre de son mari
et de leur petite fille, Katherine
Winter, une professeur d’uni-
versité, consacre son énergie à
rationaliser toutes sortes de
phénomènes dits surnaturels.
Pourtant, elle se retrouve bien-
tôt confrontée à d’inexplicables
manifestations, lorsque Doug
Blackwell, instituteur dans un
petit village de Louisiane, lui
demande de lui venir en aide.
En effet, les événements étran-
ges se succèdent dans la bour-
gade où il habite. Une fois sur
place, Katherine, accompagnée
de Ben, son associé, ne peut
que constater qu’elle est
impuissante à expliquer de
manière rationnelle l’origine de
ces phénomènes. Les forces
obscures constituent même
une véritable menace pour la
sécurité de la jeune femme.
22.10 Matière grise express
Dépotoir du Pacifique 22.30 Le 12
minutes 22.50 Alors, on chan-
ge ! Magazine. 23.20 OpinionS :
FGTB 23.55 Boucle de la nuit
6.00 EuroNews 6.45 Les Dal-
ton 7.10 Nos voisins les Mar-
supilamis 8.05 Les lapins cré-
tins : invasion 8.25 Peanuts
8.35 Scooby-Doo 9.00 Quoi
de neuf, Scooby-Doo ? Le mys-
tère de la machine à mystère
9.20 Quoi de neuf docteur ?
Viva Las Vegas. 9.45 Oggy et
les cafards Le régime de Dee
Dee 10.50 Midi en France A
Chamonix 12.00 Le 12/13
12.55 Météo à la carte 13.50
Un cas pour deux Tuée au cen-
tre d’appel. 14.55 Questions au
gouvernement 16.10 Des chif-
fres et des lettres 16.50 Harry
17.30 Slam 18.10 Questions
pour un champion 19.00 Le
19/20 20.20 Plus belle la vie
20.50 Football
Lille (L1)/Nantes (L1). Présenté
par Fabien Lévêque, Jérôme
Alonzo, Daniel Lauclair. Coupe
de la Ligue. Quart de finale.
En direct.
En position délicate en cham-
pionnat, les Lillois de René
Girard comptent sur la Coupe
de la Ligue pour relancer la
machine et retrouver une
confiance qui s’est évaporée
au fil de ces dernières semai-
nes. Tombeurs de Bordeaux
au tour précédent (1-1, 6 tab
5), les Dogues, avec Rio
Mavuba et Nolan Roux,
n’auront toutefois pas la partie
facile face à des Canaris nan-
tais qui effectuent pour l’heu-
re une très belle saison et qui
ont sorti le FC Metz en 8e de
finale de la compétition (4-2
après prolongation).
22.55 Tous les buts Magazine.
Quarts de finale de la Coupe de la
Ligue. 23.30 Soir 3 0.00 Barbe-
neige et les sept petits cochons
au bois dormant 1.10 Concert
en hommage aux composi-
teurs du camp de Terezin
cl u b
7.10 Docteur La Peluche Le
jouet préféré de papa. 7.35 Les
chevaliers Tenkai Les quatre
Beag. 7.50 Pokémon 8.35 La
maison de Mickey 9.00 Le
shopping 15.30 Les Simpson
Chef de cœur. 16.00 Eolienne et
cétacé. 16.20 L’œil sur la ville.
16.45 Le mot de Moe. 17.10 Mon
voisin le Bob. 17.40 Les experts
La détenue. 18.10 Ma sorcière
bien-aimée Ne pleure plus, saule
pleureur. 18.40 Ghost Whispe-
rer, Melinda entre deux mon-
des Pour Stacy. 19.40 Les
Simpson Drôle d’héritage.
20.25 Australia
Film d’aventures de Baz Luhrmann
(Austr/USA, 2008). Avec
Nicole Kidman, Hugh Jackman,
Brandon Walters. 2h40.
En 1939, Sarah Ashley, élégante
aristocrate britannique, quitte
son pays pour rejoindre son
mari en Australie où il est deve-
nu éleveur. Elle est accueillie
par Drover, un cow-boy local,
qui se charge de la mener à la
propriété de son époux. Hélas,
sur place Sarah découvre qu’il a
été assassiné. Tout accuse King
George, un aborigène dont le
petit-fils métis, Nullah, vit sur la
propriété avec sa mère.
Cependant, Sarah découvre
que Fletcher, le contremaître,
vole le bétail, a tué son mari et
travaille en réalité pour un
puissant éleveur, Carney. Pour
éviter la faillite, Sarah et
Drover choisissent d’emmener
le troupeau à Darwin pour le
vendre à l’armée.
23.20 Profession profiler
Thriller de Renny Harlin (USA/P-
B/GB, 2005). Avec Val Kilmer,
Christian Slater. Des crimes sont
commis lors d’un entraînement
de formation d’étudiants de
l’Académie du FBI. Les jeunes
recrues doivent alors mener
l’enquête. 1.10 Casino
10.35 Il était une fois... l’Hom-
me 11.30 Chaplin & Co 11.35
Yakari 12.40 Peppa Pig 12.45
Drôles de petites bêtes 13.05
T’choupi et ses amis 13.30
Marsupilami 15.35 Mandarine
& Cow 15.40 La famille Dela-
jungle 16.55 Ninjago 17.40 La
chouette & Cie 17.45 Les lapins
crétins : invasion 18.40 Le
Dakar 19.40 Don pour «Char-
lie» 19.50 Une saison au zoo
20.45 Le point quotidien
21.05 Le premier cercle
Thriller de Laurent Tuel (Fr/Ita,
2008). Avec Jean Reno, Gaspard
Ulliel, Vahina Giocante. 1h35.
Un chef de clan d’origine armé-
nienne entend se retirer des
affaires et passer le relais à son
fils. Mais ce dernier souhaite
sortir de ce monde de violence.
22.30 Brothers Drame de
Jim Sheridan (USA, 2009). Avec
Jake Gyllenhaal, Natalie Portman.
0.10 Les amours imaginaires
Drame de et avec Xavier Dolan
(Can, 2010). Avec Niels Schneider.
15.15 Vues d’en haut 15.40
Loin du monde 16.40 Requins
non tueurs 17.35 C à dire ?!
17.50 C dans l’air 19.00 C à
vous 20.00 C à vous la suite
20.15 Entrée libre
20.35 La maison France 5
Magazine de l’art de vivre.
Présenté par Stéphane Thebaut.
Inspirer : La couleur jaune. Cette
couleur, très présente en déco-
ration, stimule la bonne
humeur et réveille les intéri-
eurs lorsqu’elle est utilisée par
petites touches. Rénover : Un
appartement dans le XVIIe arron-
dissement. Choisir : La couette de
lit. Rencontrer : Patrick Dangel.
21.40 Silence, ça pousse !
Magazine. Présenté par Noëlle
Bréham et Stéphane Marie.
22.30 C dans l’air 23.40
Entrée libre 0.00 Les routes
de l’impossible 0.50 Décolla-
ge pour l’Amérique 1.40 Notre
part animale
15.10 Baby Looney Tunes 15.20
Brico Club 15.35 Garfield & Cie
15.50 Robin des Bois 16.15 Les
supers nanas Zeta 16.40 Lou !
17.10 Les Niouzz 17.25 Mily
Miss Questions 17.35 Lassie
18.00 Grand galop 18.30
Chroniques d’en haut 18.55 En
quête de sens : Libres, ensem-
ble 19.30 JT 20.05 Les Niouzz
20.15 Matière grise express
20.30 JT 19h30
21.05 The Sunset Limited
Téléfilm de et avec Tommy Lee
Jones (USA, 2011). Avec Samuel
L Jackson. 1h30.
Un ancien prisonnier très reli-
gieux empêche un professeur
dépressif de se suicider. Les
deux hommes entament alors
une discussion métaphysique.
22.30 D6BELS Magazine. Pré-
senté par Quentin Mosimann.
Leonard Cohen - Live in Dublin.
0.25 JT 0.55 Ce jour-là Invités :
Wilfried Martens, Dominique
Roynet, Véronique De Keyser. Le
4 avril 1990, impossibilité de
régner de Baudouin
15.00 New York, section crimi-
nelle 15.40 Friends Celui qui ne
supportait pas les poupées. 16.05
Celui qui bricolait. 16.30 Celui qui
se souvient. 16.55 Gossip Girl La
princesse et la grenouille. 17.40
Mauvaise passe pour les Bass.
18.25 Urgences Réa néo nat.
19.15 Docteur Schweitzer.
20.05 S.O.S.
ma famille a besoin d’aide
Magazine de société. Présenté
par Pascal Soetens.
L’animateur Pascal Soetens
tente de venir en aide à des
familles, adultes, adolescents
ou couples en détresse.
21.15 Marie-Christine
et Pauline.
22.20 Baby Boom USA Docu-
mentaire. (3). Les premiers pas
de futurs ou jeunes parents
vers la vie de famille. 0.35 112
Unité d’urgence Premier vol.
1.00 Sixième sens.
8.30 Le journal 8.45 Le design
est partout 9.10 Echo-logis
9.30 Télétourisme 14-18, la fin
d’un monde (1/2) 10.05 Métro-
nome 11.00 Le journal 11.15
Tout le monde veut prendre sa
place 12.00 Pique-assiette
invite les chefs 12.25 C’est
dans ma nature 12.55 Ques-
tions pour un champion 13.30
Journal (RTBF) 14.00 Paul et
ses femmes Téléfilm d’Elisabeth
Rappeneau (Fr, 2007). Avec
Wladimir Yordanoff, Barbara
Schulz. 15.30 Peuples du
monde 16.00 Métronome
17.00 Le point 17.50 Post
scriptum Les «Heures de Petau»,
la magnificience d’un livre d’heu-
res 18.00 64’, le monde en
français Invités : Pascal Boniface,
Gilles Gauthier. Grand angle : le
monde arabe au centre du monde
18.50 L’invité 19.05 Acoustic
Invités : Louis Delort, The She-
perds. 19.35 Tout le monde
veut prendre sa place 20.20
Les aventuriers de l’extrême
20.30 Journal (France 2)
21.00 Tango negro
Documentaire de Dom Pedro
(2011).
Par la voix du pianiste argentin
Juan Carlos Caceres, le réali-
sateur Dom Pedro dévoile la
profondeur des empreintes
africaines du tango.
22.35 Le journal du Dakar
22.45 Journal (RTS) 23.20
Mémoires vives Série. Avec
Marie-Thérèse Fortin, Albert Mil-
laire, Gilles Renaud. Claire s’in-
quiète du comportement inha-
bituel d’Antoine, en se deman-
dant qui peut bien être la per-
sonne qu’il recherche avant tant
d’ardeur. 0.50 Le journal Afri-
que 1.05 Sud, côté court «21»,
de Marina Niava 1.35 Infrarouge,
le débat RTS Carnage à «Charlie
Hebdo» : quelles conséquences ?
15.35 Les Marseillais à Can-
cún 16.10 Hollywood Girls,
une nouvelle vie en Californie
Ce n’est pas l’envie qui manque.
16.40 Un dîner presque par-
fait A Bordeaux 17.50 Teen
Wolf La marque. 18.35 Les
Marseillais à Cancún 19.20
Touche pas à mon poste !
21.05 Girls and Sex
Comédie de Dennis Gansel (All,
2001). Avec Diana Amft, Karoline
Herfurth, Felicitas Woll. 1h30.
Trois adolescentes profitent
de l’été pour faire la fête sans
arrêt et tenter d’atteindre
enfin le grand orgasme dont
elles rêvent depuis longtemps.
22.40 Touche pas à mon poste !
Divertissement. Présenté par Cyril
Hanouna, avec la participation de
Gyselle Soares, Emmanuel
Maubert, Bruno Roger-Petit, Chan-
tal Ladesou, La Fouine, Isabelle
Morini-Bosc, Jean-Michel Maire,
Valérie Benaïm, Julien Courbet,
Thierry Moreau, Jean-Luc Lemoi-
ne, Enora Malagré, Camille Com-
bal… 0.25 Shopping
13.35 Alice Nevers, le juge est
une femme La loi du marché
Téléfilm de Joyce Buñuel (Fr,
2005). Avec Marine Delterme,
Michel Aumont. 15.15 Alice
Nevers, le juge est une femme
Deux épisodes.17.00 Section de
recherches Les chasseurs. 17.55
Randonnée mortelle. 18.50
Monk Monk et le livreur de jour-
naux. 19.50 Monk fait du cinéma.
20.50 Section de recherches
Série. Avec Delphine Serina, Xavier
Deluc, Virginie Caliari. Sortie de
piste (Saison 5, épisode 10/14).
Un jeune espoir de la course
automobile a été assassiné.
21.40 Cœur de pierre
(Saison 5, épisode 11/14).
22.35 Section de recherches
Série. Avec Féodor Atkine, Xavier
Deluc, Virginie Caliari. Pas de
deux. 23.30 Morsures secrètes.
0.25 Le haras. 1.25 Paris enquê-
tes criminelles Addiction.
7.00 Le grand journal 7.35 Les
Guignols de l’info 7.45 Le
grand journal 8.00 Le petit
journal 8.25 30 minutes par
jour Court métrage (Belg, 2013).
8.35 Mission : retour vers le
passé Téléfilm de Jack Bender
(USA, 2013). Avec Shane McRae,
Jennifer Ferrin. 9.50 La cin-
quième saison Drame de Peter
Brosens et Jessica Woodworth
(Fr/Belg/P-B, 2012). Avec Sam
Louwyck, Damien Marchal.
11.20 Philomena Drame de
Stephen Frears (GB/Fr/USA,
2013). Avec Judi Dench, Steve
Coogan. 12.55 La voleuse de
livres Drame de Brian Percival
(USA/All, 2013). Avec Sophie
Nélisse, Geoffrey Rush, Ben Sch-
netzer. 15.00 La boîte à car-
toons 16.00 Houdini 18.50
Made in Groland 19.15 Le
grand journal 19.55 Les Gui-
gnols de l’info 20.05 Le grand
journal 20.25 Le petit journal
20.55 Cloud Atlas
Science-fiction d’Andy et Lana
Wachowski et Tom Tykwer (USA/
All, 2012). Avec Tom Hanks, Halle
Berry, Jim Broadbent. 2h50.
Les destins croisés de plusieurs
personnages dont les actions se
répercutent dans le passé, le
présent et le futur, sur une
période de cinq siècles : un
voyageur en bateau, une jour-
naliste, un musicien désargenté,
une clone condamnée à mort,
un éditeur anglais vaniteux et
un habitant du Pacifique.
23.45 Agents of S.H.I.E.L.D
Série. Avec Clark Gregg, Ming-
Na Wen, Chloe Bennet. Pour elle.
Coulson veut partir à la recher-
che de Marcus mais Koenig
oblige tout le monde à passer
au détecteur de mensonges
pour essayer de démasquer le
traître. 0.25 Un ennemi si pro-
che. 1.05 Salut les Terriens !
30
6.00 Voyage aux Amériques
6.30 X:enius Les phoques sont-
ils toujours en danger ? 6.55
Personne ne bouge ! Spécial
Johnny Hallyday 7.45 Fleuves
du monde 8.30 X:enius 8.55
Méthane, rêve ou cauche-
mar ? 10.30 Escapade gour-
mande 11.20 Les aventures
culinaires de Sarah Wiener
12.05 360°-GEO 12.50
X:enius Comment se forme le
goût ? 13.20 Arte journal 13.35
Le Cid Film d’aventures
d’Anthony Mann (Ita/USA,
1961). Avec Charlton Heston,
Sophia Loren, Raf Vallone. 16.25
L’énigme de «La Belle Prin-
cesse» 17.20 X:enius Peut-on
décrypter le langage des ani-
maux ? 17.45 Voyage aux
Amériques 18.15 Les couleurs
du Maroc 19.00 Les trésors de
l’Asie du Sud-Est 19.45 Arte
journal 20.05 28 minutes
20.50 Bancs publics
(Versailles rive droite)
Comédie de et avec Bruno
Podalydès (Fr, 2009). Avec
Florence Muller, Chantal Lauby,
Pierre Arditi. 1h50.
Un homme, osant afficher sa
solitude sur les murs de son
immeuble, suscite la curiosité
de tout son quartier, et en
particulier de Lucie, une
secrétaire. La jeune femme
décide de le retrouver avec
l’aide de ses collègues.
22.40 Quai des Belges
Magazine. Présenté par Hadja Lah-
bib. Canal Molenbeek. Canal
Molenbeek. Pendant 18 mois,
Philippe Cornet a filmé la vie de
quartier à Molenbeek, particuliè-
rement riche en initiatives cultu-
relles et sociales. Sucre, venin et
fleur d’oranger. Our Generation.
Rencontre avec l’auteur, compo-
siteur et chanteur Mohamed
Mesbahi. 0.20 Les héritiers 1.15
L’Italie, aimez-la ou quittez-la
13.00 Het Journaal 13.30
één Iedereen beroemd 13.50
Thuis 14.15 Wild Britain With Ray
Mears 14.40 Villa politica 16.10 Hos-
tages 16.55 Clips 17.10 James
Martin’s Champagne 17.35 Buren
18.00 Het Journaal 18.15 Dagelijkse
kost 18.30 Blokken 19.00 Het Jour-
naal 19.40 Iedereen beroemd 20.10
Thuis 20.35 Luchthaven 24/7 21.05
Ook getest op mensen 21.50 Bart &
Siska 22.35 Het Journaal 22.50 Hos-
tages 23.40 Dagelijkse kost 23.55
Iedereen beroemd 0.15 Journaallus
12.50 En daarmee
Ketnet basta ! 13.20 De mooiste
sprookjes van Grimm 14.20 Masha
en de beer 14.40 Musti 14.50 Nellie
& Cezar 15.00 Pieter konijn 15.10
Mike de ridder 15.20 Kleine Eins-
teins 15.40 Tip de Muis 15.50 De
wereld rond met Kaatje 16.00 De
Smurfen 16.25 Prinsessia 16.40
Samson & Gert Winterpret 16.55
Mega Mindy 17.20 Andy’s Dino
Avonturen 17.35 Super 4 17.45
Ghost Rockers 18.00 Karrewiet
18.10 Ghost Rockers 18.25 Klaslo-
kaal Abnormaal 18.45 Oma en
Oma 18.55 Karrewiet 19.05 Loulou
de Montmartre 19.35 Robin Hood
19.50 Shaun het schaap
9.00 Terzake 9.35 Reyers
Canvas laat 10.20 Winterbeel-
den 12.30 Rolkrant 18.15 Memotv
19.15 Het voordeel van de twijfel
20.00 Terzake 20.40 De wilde keu-
ken 21.05 Land in de kering 21.30
Australia with Simon Reeve 22.30
Reyers laat 23.10 Scott & Bailey
23.55 Canvaslus
16.15 America’s Funniest
VTM Home Videos 16.40 David
17.10 Home and Away 17.45 VTM
Nieuws 18.00 De Keuken van Sofie
18.20 Valkuil 19.00 VTM Nieuws
19.55 Familie 20.35 Tegen de Ster-
ren Op 21.20 De Gouden Schoen
2014 22.45 Telefacts Laat 23.30
Valkuil 0.05 House, M.D.
18.05 How I Met Your
2BE Mother 18.30 The Simp-
sons 19.25 The Middle 19.50 Modern
Family 20.15 The Big Bang Theory
20.35 The Negotiator Policier
de F Gary Gray (All/USA, 1998).
VO. Avec Samuel L Jackson. 23.15
The Legend of Lucy Keyes Télé-
film de John Stimpson (USA,
2006). VO. Avec Julie Delpy.
17.05 Mike & Molly 17.30
Vier Two and a Half Men 17.55
Smakelijk ! 18.15 Cold Case 19.05
The Mentalist 20.00 Grenspolitie
20.30 Surrogates Science-fic-
tion de Jonathan Mostow (USA,
2009). VO. Avec Bruce Willis,
Radha Mitchell. 22.10 NCIS : Los
Angeles 23.05 CSI : New York 0.00
Smakelijk ! 0.15 Geen uitzending

LA JOURNÉE TÉLÉ
Excellent ★★★
Bien ★★
Faible ★
« L’intégration est un échec »
Nul ❍
LES FICTIONS
MAGAZINE Jean-Claude Defossé revient sur RTL-TVI le mardi 20 janvier
« Dossiers tabous »,
Bancs publics (Versailles rive
droite) ★★★
le nouveau magazine
d’investigation de RTL
veut affronter certaines
problématiques belges.
Premier sujet ?
L’intégration en Belgique
de communautés
étrangères.
« Elle est un échec »,
conclut Jean-Claude
Excellente comédie française de Defossé.
Bruno Podalydès réalisée en
2009 avec, au casting, Chantal
I
Lauby et Pierre Arditi. L’histoire l est de retour avec son
d’un homme qui suscite la cu- franc-parler légendaire, son
riosité de tout son quartier ton mi-sérieux, mi-rieur.
après avoir osé afficher sa soli- Avec de l’investigation, son ter-
tude sur les murs de son im- rain de prédilection. Et avec une
meuble. thématique, au cœur de l’actuali-
Arte, 20h50 té : l’intégration des Turcs et des
Marocains en Belgique. Dossiers
Cloud Atlas ★★★ tabous, le nouveau magazine
Adapté du roman « Cartogra- d’investigation de Jean-Claude
phie des nuages », ce film ger- Defossé débarque sur RTL-TVI,
mano-américain est sorti en le mardi 20 janvier, juste après le
2012. On y retrouve Tom Hanks JT. Et pour son grand retour sur
et Halle Berry. Avec les change- le petit écran, après avoir quitté
ments d’époques et de lieux la RTBF il y a cinq ans et effectué
successifs tout au long du film, un petit détour en politique,
gare au tournis ! Jean-Claude Defossé, 73 ans, a
enquêté pendant plusieurs mois
sur la problématique de l’inté-
gration des immigrés d’origine
turque et marocaine en Belgique.
« La thématique a été choisie
bien avant les attentats contre
Charlie Hebdo, recadre d’emblée
Stéphane Rosenblatt, directeur
de la télévision au sein de RTL
Belgium. Mais l’actualité montre
toute la pertinence de cette
problématique », poursuit-il.
Be 1, 20h55 « L’idée m’est venue lors des com-
mémorations célébrées en 2014 à
The Sunset Limited ★★ l’occasion des cinquante ans de
En 2011 Tomy Lee Jones a réali- l’immigration turque et maro-
sé ce drame en s’attribuant le caine en Belgique, appuie Jean-
rôle principal aux côtés de Sa- Claude Defossé. C’était peu
muel L. Jackson. L’histoire d’un avant les élections. Et à ce mo-
ancien détenu, profondément ment-là, tous les politiques ont
religieux qui sauve son voisin, présenté cette intégration comme
un professeur de collège dé- une réussite. Mais tout le monde
pressif, alors qu’il tente de se je-
ter sous un métro de Harlem, le
Sunset Limited.
La Trois, 21h05
Un jeu judiciaire en préparation
LES ÉMISSIONS
ÉMISSION Un concept 100 % belge qui se veut interactif
Quai des Belges ★★★
ans des Experts et de « Faites
Spécial Molenbeek avec un do-
cumentaire réalisé par Philippe
Cornet, « Canal Molenbeek ». Il
F entrer l’accusé » ? Ce qui suit
va vous intéresser. La boîte de
relate les événements qui se production belge Keynews pré-
sont déroulés tout au long de pare un concept totalement in-
l’année 2014 lorsque la com- édit appelé « Investigation vir-
mune bruxelloise de Molen- tuelle ». L’idée originale vient de
Sandra Chevtechenko, jeune
beek-St-Jean a joué les métro-
poles de la culture pour la com- mère de famille employée dans
munauté Wallonie-Bruxelles. une entreprise de services et ga-
Loin des clichés, l’émission se gnante de la première édition du
penche sur ce coin de Bruxelles « Pitch Dating ». Un concours or-
surprenant et pétillant, et ses ganisé par Keynews qui offrait
habitants à la fois graves, drôles une bourse de 20.000 euros au
et pleins d'espoir. téléspectateur qui aurait la
Arte, 22h40 meilleure idée d’émission de télé-
vision. Deux cents candidats (sur

LESBRÈVES
SÉRIES
Woody Allen pour Amazon
Woody Allen va créer sa
première série TV pour le
service de diffusion par Inter-
net d’Amazon. Le réalisateur
devrait écrire et diriger une
saison, composée d’épisodes
d’une demi-heure. « Untitled
Woody Allen Project » (« le
Everyday projet Woody Allen sans
oignons 2 kg titre »), devrait être diffusée
aux États-Unis, au Royaume-
Valable jusqu’au 17/1/2015 inclus.
Origine : Belgique/Pays-Bas.
Uni et en Allemagne. « Je ne
0,278 €/kg
0,556 €
sais pas comment je me suis
mis là-dedans. Je n’ai aucune
idée et je ne sais pas par où
commencer. À mon avis, Ama-
zon Studios va le regretter », a
commenté Woody Allen.
sait qu’en réalité tout ne se passe
pas aussi bien. »
Et le journaliste d’investiga-
tion est allé gratter. Gratter, prin-
cipalement en interrogeant des
Belges d’origine turque ou maro-
caine sur la manière dont ils
vivent au quotidien.
L’anonymat demandé
Le reportage d’une heure com-
mence par lister des exemples
d’intégration réussis, citant par-
mi d’autres la présentatrice du JT
de RTL, Hakima Darmouch, et
en donnant la parole à des ano-
nymes comme cette femme mé-
decin qui gère la maison médi-
cale de Saint-Gilles. Puis le sujet
devient moins réjouissant, avec
de nombreux témoignages expli-
quant en quoi l’intégration de ces
Dans « Dossiers tabous », Jean-Claude Defossé déterre les « cactus » de l’intégration en Belgique. © RTL
942 projets reçus) avaient eu l’oc-
casion de vendre leur concept de-
vant un jury composé des poin-
tures du milieu.
La trame exacte de l’émission
n’a pas encore été dévoilée mais
de nombreux éléments sont déjà
connus. Les téléspectateurs de-
vront aider cinq candidats à élu-
cider un crime commis dans une
ville imaginaire. Pour retrouver
l’assassin, ils seront aidés par des
criminologues, un médecin lé-
giste et pourront faire passer des
interrogatoires. En moins d’une
heure et demie, ils devront ainsi
avoir identifié le coupable. Parte-
Offres valables jusqu’au 31/01/2015,
ou jusqu’à épuisement des stocks.
communautés est aussi un échec.
Des témoins qui en grande majo-
rité ont demandé à garder l’ano-
nymat. « Parce qu’ils craignaient
des représailles. Preuve que la
réussite ou non de l’intégration
est vraiment un sujet tabou », ré-
agit Jean-Claude Defossé. Diffi-
cultés scolaires, chômage plus
important, délinquance plus
marquée sont autant de signaux
d’une intégration ratée que Jean-
Claude Defossé pointe à la suite
de ces rencontres et qu’il appuie
avec diverses études sur le sujet
et des analyses de spécialistes de
la question. « L’objectif de ce ma-
gazine n’est pas de faire le tour de
la question d’une problématique.
En l’occurrence ici, celle de l’inté-
gration. Le but c’est de montrer
une vérité, de ne pas la nier. Mais
naire du projet, RTL-TVI devrait
diffuser ce programme, mais rien
ne sera décidé tant que le pilote
n’aura pas été présenté au res-
ponsable de la chaîne. Un pilote
qui sera tourné dans les pro-
chains mois, au plus tard d’ici à la
fin du printemps.
Quatorze autres projets sont
« gardés bien au chaud » par les
équipes de Keynews. Boris Port-
noy, patron de la boîte de produc-
tion, s’est réjoui de l’inventivité
du public belge et aimerait orga-
niser une deuxième édition du
« Pitch Dating » en 2015. ■
MAXIME BIERMÉ
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de dire simplement les choses
telles qu’elles sont vécues dans
notre société », insiste Jean-
Claude Defossé.
Conscient que le sujet pourra
soulever certaines interroga-
tions, il répondra en direct sur le
site internet de RTL, aux ques-
tions posées par les téléspecta-
teurs, juste après l’émission.
Et pour la suite ? Dossiers ta-
bous reviendra de manière ponc-
tuelle, environ quatre fois par an.
« On est en train de réfléchir à la
prochaine thématique. Ça sera
peut-être un sujet un peu moins
sérieux », glisse le journaliste. ■
« Dossiers tabous. L’intégration est un
échec », RTL-TVI, mardi 20 janvier
19h45.
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Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
LES MAGAZINES
Georges
Huercano :
« Des
nouveautés
sur RTL »
Georges Huercano, directeur
des magazines sur RTL,
détaille les nouveautés de
l’année.
Hormis « Dossiers tabous »,
d’autres nouveautés maga-
zine sont-elles annoncées ?
Oui il y aura le nouveau ma-
gazine judiciaire « Face au
NOËLLE JORIS juge » présenté par Julie De-
nayer qui sera dévoilé très
prochainement. « Reporters »
va aussi se renouveler en
proposant des numéros en
immersion. D’autres nouveau-
tés vont aussi arriver dans les
prochains mois, mais il est
encore un peu tôt pour en
parler.
Ces nouveaux magazines
vont-ils pousser à la dispari-
tion d’autres ?
Non, aucun de nos magazines
existants n’est menacé. Ce
serait une absurdité parce que
tous fonctionnent très bien.
Mais en même temps, nous
avons envie de mettre de
nouvelles choses à l’antenne.
Nous avons donc décidé de
tout garder mais de mettre en
place une programmation en
alternance. « Face au juge »
va par exemple être program-
mé pendant huit semaines, à
la place d’un de nos maga-
zines. Au bout de ces huit
semaines, le magazine tradi-
tionnel retrouvera sa place.
Et le projet de créer une
nouvelle case magazine en
seconde partie de soirée, ça
en est où ?
L’envie est toujours là. Les
idées sont là aussi. Mais on
est confronté à un double
problème : d’une part l’inci-
dence sur la programmation
et d’autre part le budget.
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31
 CULTURE
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

32
Charli XCX est la nouvelle
chanteuse britannique à chasser sur
les terres des pop-stars américaines.
Elle sera au Sportpaleis d’Anvers
le 4 mars à 19h, avant Katy Perry. © D.R.

« Djihad », une pièce

reconnue d’utilité publique
SCÈNES Qu’est-ce qui fait qu’un homme décide d’aller se faire tuer en Syrie ?
Ne vous fiez pas aux LE LABEL
apparences, « Djihad » Interdite de publicité dans le métro Lutter contre
d’Ismael Saidi est une en raison de son titre provocateur,
les extrémismes
comédie, sur les talons la pièce a finalement fait un tabac à
l’Espace Pôle Nord. © D.R. Alors ministre de la Culture,
de trois bras cassés, Fadila Laanan avait déjà décidé
radicalisés, que il y a quelques années de sou-
tenir la pièce Un homme de-
le désarroi identitaire bout, interprétée par Jean-
va conduire en Syrie. Marc Mahy, en reconnaissant
Suite aux attentats cette pièce d’utilité publique.
Monologue démystifiant l’uni-
de Paris, la pièce vient vers carcéral, Un homme de-
d’être reconnue d’utilité bout devait propager, auprès
publique par les des plus jeunes, la triste et
authentique réalité d’un ancien
politiques et devrait détenu, loin du glamour hé-
tourner dans les écoles. roïque des Prison Break et
autres Orange is the new black.

M
algré son titre provocateur, ja-
mais Ismael Saidi n’aurait
imaginé que la réalité rattra-
perait à ce point son Djihad, tragicomé-
die autour de trois jeunes Bruxellois,
trois paumés qui ne trouvent plus leur
place en Belgique et décident, au nom
de leur religion, l’islam, de partir en Sy-
rie pour combattre aux côtés d’autres
djihadistes. Avant même les tragiques
événements de Paris, la pièce a fait un
carton pendant les fêtes mais aujour-
d’hui, elle prend une dimension plus
brûlante encore, qui a poussé la mi-
nistre-président du collège de la Com-
mission communautaire française (Co-
cof ) en charge de la Culture et de l’En-
seignement à Bruxelles, Fadila Laanan
(PS), à la reconnaître « d’utilité pu-
blique » (lire ci-contre).
Cette pièce de tous les paradoxes, c’est
Marine Le Pen qui en a été la « muse » :
« L’idée de l’écriture m’est venue en re-
gardant une émission sur LCI où la pré-
sidente du Front national parlait des
djihadistes, en expliquant que son souci
n’était pas qu’ils partent en Syrie mais
qu’ils reviennent. Mon problème à moi,
c’est qu’ils partent et de comprendre
pourquoi », lance Ismael Saidi, auteur,
réalisateur (Morrocan Gigolo’s notam-
ment) et… ancien flic. Né à Saint-Josse,
le trentenaire d’origine marocaine a vécu
toute sa vie à Schaerbeek et s’est engagé
dans la police à 19 ans, tout en étudiant,
en parallèle, les sciences sociales. Il s’est
nourri de son vécu, de ses lectures, de
son entourage pour imaginer Djihad et
ne surtout épargner personne.
« On constate une hémorragie qui
touche tous les âges, qui touche des pans
entiers d’une société qui a l’impression
de pourrir sur place et qui ne voit que
cela comme échappatoire. Rien ne valo-
rise les jeunes ici, et ils se sentent valori-
sés par contre à travers la religion, cet is-
lam détourné. Quand vous ne vous sen-
tez plus appartenir à quelque chose, vous
êtes fragilisé et malléable. » Attention,
pas d’excès de victimisation non plus.
Interdite de publicité
La pièce se fait aussi critique de la
communauté musulmane elle-même, de
sa jeunesse écrasée par la pression
communautaire, parfois inconsciente.
« Pour pouvoir rire de tout, on doit pou-
voir rire de soi. Les musulmans, comme
les chrétiens, doivent pouvoir être criti-
qués. En 1h20, on rit de tout. On va très
loin dans la critique et dans les vingt
dernières minutes, on fait pleurer les
gens. »
Interdite de pub dans le métro en rai-
son de son titre provocateur et haute-
ment surveillée sur sa page Facebook
pour les mêmes raisons, la pièce a finale-
ment fait un tabac à l’Espace Pôle Nord,
il y a quelques semaines.
« On a été surpris par l’affluence, se
souvient Ben Hamidou, comédien.
C’était sold-out tous les jours, avec un
public très mélangé. On a même eu des
mères de djihadistes partis en Syrie. En
particulier une, dont le fils est parti de-
puis un an, est venue nous dire : “C’est la
première fois, depuis un an, que je ris”. »
Aujourd’hui, l’équipe, soutenue par son
label « d’utilité publique », veut aller à la
rencontre des jeunes. Mais attention,
pas question de ghettoïser le projet.
« Je ne veux pas aller dans les maisons
de jeunes des quartiers stigmatisés, aver-
tit l’auteur. Nous voudrions au contraire
faire venir les jeunes dans des théâtres,
au National ou ailleurs, parce que ce
sont des lieux rassembleurs, qui font
partie de l’éducation à la culture. Je veux
mélanger des élèves d’Uccle, de Molen-
beek, d’Auderghem, de Saint-Josse. Si on
vise de nouveau les mêmes, on est fou-
tu. »
Une démarche qui tombe à pic alors
que de récents reportages, dans les
écoles belges, ont soulevé un certain ma-
laise, et de nombreux malentendus, sur
la religion et la liberté d’expression, sou-
levés par les attentats contre Charlie
Hebdo.
« Djihad est juste une goutte d’eau, ré-
sume Ben Hamidou. Il y a le feu et on
nous appelle pour jouer les pompiers,
mais il y a un immense travail de ci-
toyenneté à faire auprès des jeunes. » ■
CATHERINE MAKEREEL
P. 6-11 NOS SIX PAGES SPÉCIALES
SUR « CHARLIE HEBDO »
Aujourd’hui, Fadila Laanan
prolonge la démarche en
créant un véritable label
« d’utilité publique », dont
Djihad est le tout nouveau
bénéficiaire.
Un soutien financier
Concrètement, le label ga-
rantit au projet un soutien
financier pour le diffuser large-
ment au sein d’un public sco-
laire pour provoquer le débat.
« J’ai vu Djihad dans une salle
bondée, avec un public très
diversifié, assez jeune, se sou-
vient Fadila Laanan. C’est grâce
à la légèreté et à l’humour que
la pièce peut entraîner le débat
et libérer la parole. »
Souhaitant réagir contre la
montée des extrémismes et du
radicalisme mais aussi contre
le racisme, l’antisémitisme,
l’islamophobie et tous les
discours de haine largement
diffusés, notamment grâce aux
réseaux sociaux, très popu-
laires auprès des jeunes, la
socialiste veut donner un coup
de pouce à Djihad, mais aussi
d’autres projets futurs passés
au crible d’un jury composé
d’enseignants et d’artistes,
qu’il reste encore à mettre sur
pied. « Il est de notre responsa-
bilité de mettre la lumière sur
ces pièces, ces œuvres qui sont
des outils pédagogiques. On me
répondra que toute la culture est
faite pour repenser le monde
mais certaines pièces ont parti-
culièrement vocation à susciter
le débat. » ■
C.MA.

L’Opéra de Damas, petite oasis de paix pour des Syriens

MUSIQUE Garder à tout prix en vie le patrimoine et transmettre le message artistique.
n nombre croissant de Sy-
U riens vient chercher un mo-
ment de sérénité à l’Opéra de
Damas, qui retrouve timidement
sa voix après avoir été réduit au
silence par la guerre.
« Quand le concert débute, dès
la première note, je m’envole vers
un autre monde, un monde pai-
sible où je peux oublier le va-
carme de la guerre », souligne
Darine. Cette jeune femme vient
de Mouadamiyat al-Cham, une
banlieue proche de Damas qui
était en proie aux violences avant
l’entrée en vigueur d’une trêve il
y a un an. Avant le conflit, l’insti-
tution accueillait des opéras, des
ballets et des concerts de troupes
arabes et étrangères, ainsi qu’un
festival international de cinéma.
Désormais, ce sont des groupes
locaux, parfois débutants, qui
font l’affiche.
« Nous avons soif d’art. Nous
avons besoin d’échapper à l’am-
biance négative et de venir
prendre un bol d’énergie positive,
pour pouvoir continuer à
vivre », ajoute Darine, déambu-
lant parmi les tableaux d’artistes
syriens accrochés sur les murs
du bâtiment. L’Opéra, qui n’a ja-
mais fermé ses portes, ne propo-
sait plus que des concerts occa-
sionnels. Mais ces dernières se-
maines, il a multiplié le nombre
de représentations dans une ten-
tative de relancer la vie culturelle
à Damas laminée par la guerre
brutale qui fait rage et qui a coû-
té la vie à plus de 200.000 per-
sonnes. Le prix des meilleures
places a été fixé à 1,5 dollar pour
attirer les spectateurs. En dé-
cembre, plus de 5.000 personnes
ont assisté à cinq jours de festival
de musique arabe, une fréquen-
tation digne de l’avant-guerre.
« Ceux qui sont morts ont don-
né leur vie pour que nous puis-
sions vivre, pour que les théâtres
puissent rester ouverts, pas pour
que nous fermions », affirme le
directeur de l’opéra, Juan Kara-
joli. Deux mois après son entrée
en fonction, M. Karajoli rappelle
que l’Opéra, qui continue à être
financé par le ministère de la
Culture, souhaitait organiser de
nombreux festivals musicaux et
séances de cinéma en 2015, ainsi
qu’un salon du livre et des expo-
sitions de peinture.
Garder en vie le patrimoine
Récemment étaient ainsi pro-
posés des concerts de musique
latino ou classique, ou encore à
des soirées de lecture de poésie
par des amateurs.
En dépit de cet enthousiasme
bouillonnant, l’Opéra connaît de
nombreuses difficultés. Depuis
le début des troubles, près de la
moitié de ses employés et une
majorité des musiciens ainsi que
la directrice ont quitté leur
poste. La plupart ont soit fui le
pays, soit été appelés à rejoindre
l’armée. Inauguré en 2004 par
Bachar al-Assad, l’Opéra est si-
tué sur la place des Omeyyades,
lieu emblématique au cœur de
Damas fréquemment visé par
des attaques au mortier, dont
certaines meurtrières. En avril,
deux personnes avaient été tuées
et huit autres blessées par des
obus de mortier, selon les médias
officiels.
Baraq Tanari, musicien d’Alep,
juge essentiel de sauvegarder ce
lieu clé alors que de nombreux
monuments historiques ont été
détruits par les combats. Il a
pour cela contribué à la création
du groupe Tarab Dahab, un nom
choisi en référence au tarab,
style de musique traditionnelle
maîtrisé par les plus grands in-
terprètes arabes, d’Oum Kal-
thoum à Abdel Halim Hafez.
« Nous avons créé notre groupe
pour garder en vie notre patri-
moine pendant cette crise et
transmettre le message de l’art »,
explique M. Tanari. (afp) ■
32
 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

LACULTURE 33

La Lettonie irrigue la Belgique musicale

MUSIQUE Une présidence européenne très sonore et ouverte au monde

Le « Latvijas Radio koris », le chœur de la radio lettonne, est tout simplement un des meilleurs du monde. © D.R.

La Lettonie assure Etats-Unis, Gunnar Birkerts. Il faut NOS COUPS DE CŒUR

une forte présence culturelle
pour sa présidence de l’UE.
Concert d’ouverture
ce vendredi avec la mezzo
Elina Garanca.
Bientôt suivi
d’une foule d’événements
qui illustrent la diversité de
son rayonnement musical.
RIGA
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
aussi sentir la ferveur du public venu as-
sister à un concert Euroradio dans un
des studios de la radio nationale, situé
dans les bureaux d’une ancienne
banque.
« Nous avons plusieurs bureaux, de
60 à 200 places, explique Maris Briez-
kalns, le chef des studios d’enregistre-
ments, où les gens viennent régulière-
ment participer à l’enregistrement en
direct d’émission. Chez nous, la radio
demeure un art vivant et le public nous
suit de très près. »
Il semble régner un climat d’empathie
profonde entre les habitants et ses mu- Le Chœur de la Radio Raimonds Pauls
Rigas Ritmi

R
iga sort à peine de son année
comme capitale culturelle euro-
péenne que la Lettonie prend
pour six mois la présidence de l’Union
européenne. A Bruxelles, cet événement
est souvent fêté par l’un ou l’autre
concert d’une grande institution cultu-
relle du pays. Avec la Lettonie, c’est tout
un portrait de la vie culturelle du pays
qui nous est proposé. C’est que, dans ce
pays sorti du joug communiste en 1991,
la culture constitue un très fort segment
d’identité nationale.
Le message est donc aussi fort que va-
rié. Mais il faut parcourir avec les Let-
tons leurs lieux de création et de repré-
sentation pour comprendre la force de
l’attachement des habitants à leurs ra-
cines culturelles : sans folklorisme ex-
cessif mais avec une franche ouverture
au monde. Tout le monde a encore à l’es-
prit la grande chaîne humaine qui, à
l’occasion de l’inauguration de la nou-
velle Bibliothèque, transporta, entre les
mains de 60.000 personnes, les livres
un à un depuis l’ancienne résidence jus-
qu’à la nouvelle conçue sur la rive
gauche de la rivière Daugava par le
grand architecte letton, résident aux
siciens. Il faut dire que, dans ce pays,
tout le monde chante et danse et ce n’est
donc pas un hasard si le Chœur de la Ra-
dio lettonne est tout simplement un des
meilleurs du monde. Cette diversité, la
Lettonie l’offre au public belge tout au
long des six premiers mois de l’année.
Elle culminera en février et avril à Bozar
dans six concerts de Gidon Kremer et de
sa Kremerata Baltica. Elle débute ce
vendredi avec la venue à Bruxelles d’une
des plus belles mezzos de l’heure, déjà
entendue à Liège en mai dernier et qui
se produit en compagnie du jeune chef
Karel Mark Chichon dont on n’a pas fini
de parler. Si la Lettonie est un pays de
grandes voix, elle est aussi un pays de
grands chefs. Tout le monde connaît
Mariss Jansons, mais son élève, Andris
Nelsons, récemment nommé à la tête du
prestigieux Symphonique de Boston, est
déjà des grands chefs de la jeune généra-
tion. Il sera à Bozar le 12 mars à la tête
du Royal Concertgebouw Amsterdam. ■
SERGE MARTIN
Bozar, 02 507 82 00 ou www.bozar.be.
Bruges, www.concertgebouwbrugge.be Flagey,
02 641 10 20 ou www.flagey.be
Retenons deux artistes vus à Rigas
Ritmi, le fameux festival de jazz de
la capitale lettonne.
Maris Briezkalns est aussi un per-
cussionniste fêté, notamment avec
son quintette de jazz qui a parcouru
le monde entier. Mêlant musiques
pop et latine au jazz, il a connu un
succès mondial avec son album
Latvian Evergreens.
Le Laima Jansone Trio rassemble,
autour de cette joueuse de kokle
(photo), un instrument à cordes
trapézoïdal de la famille des ci-
thares, une basse et une batterie :
sa musique, très variée, tisse de
très forts liens entre le jazz et les
traditions populaires. Il faut en-
tendre la ferveur que suscite son
concert à la radio pour saisir com-
bien cette musique, à la fois tradi-
tionnelle et très moderne dans sa
décontraction, parle chaleureuse-
ment à un public incroyablement
attentif.
À Flagey, le 17 janvier et à Bozar 15 mars.
lettonne
On gagne prudemment les combles
d’un des entrepôts du quartier de
Spikeri où se situe la salle de répé-
tition du Chœur quand, soudain,
s’élève une mélodie d’une douceur
ineffable où les voix sont fondues
dans une belle unicité comme si un
grand corps respirait d’un seul
tenant. Cet ensemble est le som-
met d’un iceberg choral qui couvre
le pays tout entier. Sa souplesse, sa
chaleur, sa ductilité sont prover-
biales. Tout comme sa capacité à
aborder des territoires très diffé-
rents. A Bruges, le 17 janvier, il
interprétera Brahms, Schumann et
des compositeurs contemporains
(Takemitsu, Hosokawa ou Fujita).
En avril à Flagey, il accompagnera
live la projection de Lacplésis, un
film muet d’Aleksandrs Rusteikis, et
donnera un concert avec Bl!ndman
où Harvey, Tüür et Nimanis cohabi-
teront avec Lassus et Bach.
Bruges, Concertgebouw, 17 janvier ; Flagey,
24 et 26 avril.
Peu connu chez nous, ce pianiste et
compositeur est une gloire vivante
en Russie et dans les pays baltes. Il
mélange allègrement musique
traditionnelle, jazz, blues, ro-
ck’n’roll, chanson française ou
schlager allemand pour créer une
cascade de chansons dont les
mélodies sont autant de tubes. Et
pourtant ce roi des estrades est un
homme très secret qui refuse toute
interview. Pour nous, il a accepté
de répondre à quelques questions à
partir de son piano. On a très vite
compris pourquoi. Vous lui deman-
dez quelque chose sur une des
influences de sa musique qu’il vous
répond : « Oui, peut-être » avant de
jouer la réponse en rapprochant
habilement trois mélodies et de
vous regarder malicieusement.
Voilà, tout est dit ! Débarrassez-
moi des paroles inutiles.
Et il se produit avec le Latvian
Radio Big Band : la Lettonie est en
effet un des derniers pays à entre-
tenir son propre big band à la radio.
À Flagey, le 16 juin.

Angoulême veut choisir son Grand Prix Polanski a confiance

BD Une pétition demandait que la distinction soit attribuée à « Charlie Hebdo »
e Festival de la BD d’Angou-
L lême a annoncé la création
d’un « Prix de la liberté d’expres-
sion » en hommage à Charlie
Hebdo, mais veut mener à son
terme le vote pour l’attribution
de son Grand Prix, ont indiqué
ses responsables.
Depuis quelques jours, après
l’annonce de la création d’un
Prix de la liberté d’expression,
centré autour du dessin de
presse, des auteurs de BD ont
lancé une pétition pour sus-
pendre les votes du Grand Prix
annuel de la ville d’Angoulême
afin de l’attribuer à Charlie Heb-
do.
Le Festival a fait un choix :
« Celui d’inscrire la disparition
des auteurs de Charlie Hebdo et
de ceux qui se trouvaient à leurs
côtés dans une action qui puisse
avoir une résonance dans l’ave-
nir », soulignent les respon-
sables du festival dans un com-
muniqué. Pour cette raison, et
parce que certains responsables
de Charlie Hebdo ont eux-
mêmes évoqué le fait qu’il est es-
sentiel de ne pas se laisser débor-
der par l’émotion, le choix a été
fait de créer un « Prix de la liber-
té d’expression », une récom-
pense à laquelle le festival espère
pouvoir associer le nom de Char-
lie.
Près de 2.000 auteurs
ont déjà voté
« Mais, cela ne sera fait que si
ceux qui en détiennent, seuls, la
légitimité en sont d’accord. C’est
pourquoi, même si attribuer le
Grand Prix du Festival d’Angou-
lême à Charlie Hebdo a été un
premier réflexe, il est apparu que
cette idée n’était pas forcément la
meilleure », soulignent les res-
ponsables du festival. Le choix
de maintenir le scrutin pour le
Grand Prix, c’est « refuser que
des auteurs de bande dessinée,
parmi les plus importants au
monde, ne soient pas primés cette
année, en raison du fait que des
assassins ont tenté de répandre
la terreur dans notre pays ».
Près de deux mille auteurs ont
déjà voté pour certains de leurs
confrères et consœurs. Le festi-
val considère ce vote comme un
geste démocratique. Il ne sou-
haite pas l’annuler mais, au
contraire, le mener à son terme.
Ce vote a une portée interna-
tionale et il est « le symbole du
respect des cultures et des
échanges culturels entre les créa-
teurs du 9e art et entre les peuples
qui sont les lecteurs de leurs
œuvres », relève le communiqué.
C’est pourquoi le festival invite
le collège des auteurs à pour-
suivre leur participation à cette
élection du Grand Prix 2015 en
considérant, pour sa part, que
leur geste aura valeur d’acte de
résistance.
Le festival met également tout
en œuvre « pour que son édition
prochaine soit un temps de mé-
moire, de réflexion partagée, de
résistance et de solidarité. Il tra-
vaille par conséquent sans re-
lâche afin que d’autres actions
portent l’esprit Charlie à partir
du 29 janvier et au-delà ».
La quarante-deuxième édition
du festival se tiendra à Angou-
lême du 29 janvier au 1er février.
(afp) ■
P. 6-11 NOS SIX PAGES
SPÉCIALES SUR « CHARLIE
HEBDO »
en la justice
CINÉMA Il va tourner en Pologne
e cinéaste franco-polonais
L Roman Polanski a affirmé
faire confiance à la justice polo-
naise, saisie d’une demande
américaine de son extradition
pour une affaire de mœurs aux
Etats-Unis, datant de 1977.
« Je sais que la demande d’ex-
tradition a été déposée et bien sûr
je vais me soumettre à la procé-
dure. On verra. Je fais confiance
à la justice polonaise. J’espère
que tout se passera bien », a-t-il
déclaré lundi tard dans la soirée Roman Polanski. © VALERY HACHE/AFP.
à une télévision polonaise privée.
M. Polanski, 81 ans, a par pour préparer mon film que je
ailleurs confirmé qu’il préparait veux tourner cette année », a-t-il
un film sur l’affaire Dreyfus, dit. Début janvier, les Etats-Unis
dont une partie pourrait être avaient adressé à la Pologne une
tournée en Pologne. demande formelle d’extradition
« Je suis ici principalement du cinéaste. (afp) ■
33
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015
34 LACULTURE
« Babel » trouve refuge aux Halles
DANSE Écartée de la Monnaie, la compagnie de Sidi Larbi Cherkaoui produira elle-même les représentations
n décembre dernier, Peter de
E Caluwe, directeur de la
Monnaie, annonçait l’arrêt total
des activités danse de la maison
qu’il dirige, en raison des restric-
tions budgétaires. Une véritable
catastrophe pour le monde de la
danse à Bruxelles et plus particu-
lièrement pour les compagnies
Rosas d’Anne Teresa De Keers-
maeker et Eastman de Sidi Larbi
Cherkaoui ainsi que pour la cho-
régraphe allemande Sasha Waltz.
Tous trois étaient en effet associés
depuis plusieurs années à la pre-
mière scène d’opéra du pays.
La mesure était si énorme et ra-
dicale que beaucoup se refusaient
à y croire. Au lendemain de l’an-
nonce, un directeur d’institution
bruxelloise nous affirmait ainsi :
« C’est tellement énorme que ce ne
peut être qu’une stratégie pour
faire réagir les politiques. ».
Un mois plus tard, rien n’a
changé, aucune solution n’a été
avancée et aucun politique ne
s’est levé pour affirmer qu’il allait
se battre pour la présence de la
danse au cœur de la capitale de
l’Europe. À l’heure où tous les dé-
cideurs ne cessent d’affirmer qu’il
faut faire rayonner Bruxelles
dans le monde, un des secteurs
pour lesquels la ville est interna-
tionalement reconnue (à l’étran-
ger et jusque dans certains guides
touristiques, on parle de
Bruxelles comme de l’une des ca-
pitales de la danse) est purement
et simplement abandonné.
Les créateurs concernés, qui
tournent constamment dans le
monde entier à l’invitation des
plus grandes maisons, se voient
contraints pour se produire à
Une pièce forte sur le langage, concoctée par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet. © KOEN BROOS
Bruxelles de produire leurs spec-
tacles à leurs propres frais.
C’est en tout cas ce qu’a décidé
de faire la compagnie Eastman
de Sidi Larbi Cherkaoui dont Ba-
bel (words), qui devait être repris
par la Monnaie au National à la
fin mai sera finalement présenté
aux Halles de Schaerbeek.
En supprimant ces représenta-
tions, on ne privait pas seulement
le public bruxellois d’un des
meilleurs spectacles de Sidi Larbi
Cherkaoui et Damien Jalet.
« L’annulation de ces représenta-
tions ruine l’investissement hu-
main et financier consenti par la
compagnie pour préparer, grâce à
cette reprise, la tournée interna-
tionale qui devrait la suivre » ex-
plique la compagnie dans un
communiqué.
Les Halles, seule autre salle à
disposer à Bruxelles d’un grand
plateau convenant à la danse,
sont venues à la rescousse. Cinq
représentations y seront présen-
tées du 29 juin au 4 juillet, les
Halles fournissant le lieu et l’aide
technique tandis que la compa-
gnie assurera le reste (salaires,
déplacement, logement, etc.). Un
risque financier important pour
les deux nouveaux partenaires
qui espèrent pouvoir compter
dans cette aventure sur le soutien
sans faille du public. ■
JEAN-MARIE WYNANTS
Du 29 juin au 4 juillet aux Halles de
Schaerbeek. Infos et réservations :
www.halles.be, 02-218.21.07.
LESBRÈVES
DU CÔTÉ DE ROSAS
Bruxelles
ou Ruisbroek ?
Le 23 janvier, la compagnie
Rosas d’Anne Teresa De
Keersmaeker présentera sa
nouvelle création Golden
Hours sur la scène du Kaai-
theater. Un événement très
attendu puisqu’il s’agira de
la première collaboration
entre la chorégraphe belge
et le musicien Brian Eno.
Une autre raison, nettement
moins réjouissante, fera de
cette soirée un moment
fort : ce sera le début de la
dernière série de représenta-
tions de la compagnie dans
le cadre de sa collaboration
avec La Monnaie, débutée
en 1992 sous la direction de
Bernard Foccroulle. Et main-
tenant ?
Le Kaaitheater a immédiate-
ment confirmé son intention
de poursuivre une collabora-
tion avec la compagnie.
Mais l’institution flamande a
nettement moins de moyens
que la Monnaie. Et surtout,
personne ne sait combien de
temps elle continuera à
exister. Le Kaai est en effet
installé dans un bâtiment en
location. Et certains envi-
sagent déjà d’abandonner
les lieux d’ici quelques an-
nées. Le temps de construire
à Ruisbroek ce fameux
Centre culturel flamand dont
on parle depuis un moment
et qui deviendrait dès lors
incontournable.
J.-M.W.
34
MUSIQUE
Le jeudi, à Rock Werchter,
est déjà complet
© THOMAS BLAIRON.
Tous les tickets d’un jour,
pour le jeudi 25 juin, du festi-
val Rock Werchter, sont ven-
dus. Les Foo Fighters en se-
ront la tête d’affiche, avec les
Chemical Brothers et Flo-
rence + The Machine. Il est
toujours possible d’acheter
des billets combinés. Pharrell
Williams suivra le vendredi,
Lenny Kravitz le samedi et
Muse le dimanche.
www.rockwerchter.be
MUSÉES
90.000 visiteurs
pour la Cité Miroir
Un an après son inauguration,
la Cité Miroir à Liège (les an-
ciens bains de la Sauvenière)
a accueilli 90.000 visiteurs.
La fréquentation la plus im-
portante revient à l’exposition
L’art dégénéré selon Hitler, qui
a à ce jour attiré 25.000 per-
sonnes. Au total, 145 activités
différentes ont été program-
mées durant l’année qui vient
de s’écouler, par les trois asbl
qui occupent le lieu (Mnema,
Les territoires de la mémoire
et le Centre d’action laïque de
la province de Liège), mais
aussi par 60 programmateurs
extérieurs. Le plateau princi-
pal d’exposition, là où se trou-
vait l’ancienne piscine princi-
pale, est déjà loué jusqu’en
2017. (b.)

 Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

LADÉTENTE 35
LA BÉDÉ EDWIN - LE VOYAGE AUX ORIGINES (38) PAR J. LAMBERT ET M. TEXTORIS © LE LOMBARD 2014 LES MOTS CROISÉS
Grille n° 4301 de Guy Hachette 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
FACILE
1
HORIZONTALEMENT.
1. Jouant comme un pied. 2. Restée sur sa faim. 3. Mer fermée. Qui n’admet 2
pas les demi-mesures. 4. Demeurer. 5. Calcium. Ça encourage le toréador.
6. Sigle de l’enseignement supérieur. Dans le sang. 7. Vent froid du Sud. 8. 3
Appréciât le travail. Telle somme. 9. Supérieure, remarquable. 10. Toile non
blanchie. Évêché normand. 4
5
VERTICALEMENT.
1. Elle participe au maintien de l’ordre. 2. Choix de bons mots. Mobile en 6
ville. 3. Cartables. Prendre au pis. 4. Ne reculaient pas devant l’incendie
d’une église. Départ pour l’infini. Salut motorisé. 5. Petit-fils d’Isaac. Grâce ! 7
6. Se marie. 7. Éclatantes. 8. Rehausses. Alphonse Baudet ? 9. Contester. Re-
ligieuse cruelle. 10. Religieuse indienne d’origine albanaise. Fers spéciaux. 8
9
10
Grille de l’actualité n° 11 de Jacques Luc
HORIZONTALEMENT. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1. Rejoint Martens et Dehaene (nom, init. pr. - 27/12). 2. Téléphoniques,
doivent être motivées (6/12). Init. de Patricia Arquette (24/12). 3. Egon Musk 1
et ses … - satellites (12/12). Dans la mosquée. 4. Galaxy Note Edge, celle de
l’écran plus large que le 4 (17/12). 5. Lima, sa conférence sur le climat (4/12). 2
On y découvre un explosif datant de la guerre (28/11). 6. Responsable virolo-
gie IMT (27/10). Administrateur à NewB (13/12). 7. Lui et sa gonzesse (29/10). 3
Eric Garner était … et asthmatique (3/12). 8. Jérusalem : qualifie une forme
d’intifada (6/11). Scènes : « Six personnages … quête de belgitude » (24/12). 4
9. Note à Jodie Devos (27/12). … Ebola et violences, le monde célèbre Noël
(24/12). 10. Éviter qu’elle ne balaie le capital agricole (6/12). « Tribus », l’émis- 5
sion qui les marie (20/12).
6
VERTICALEMENT.
1. Foot, Defraigne : Mons l’a contrôlé, mais la dureté a parlé (14/12). Facebook 7
pas séduit par « J’… pas » (14/12). 2. Scènes : « Vu d’… » (24/12). Son monde
sur La Trois (8/12). 3. Plus de 20.000 visiteurs aux …(s) des musées (22/12). 8
4. Galant, … lex sed lex (25/10). Chabouté l’est du matin au soir sur l’île
d’Oléron (5/11). 5. De Bill Cosby, vandalisée (6/12). Supprimera 1.700 postes 9
aux Pays-Bas sur trois ans (25/11). 6. Init. de Manu Engelen (24/12). Avoir une
tête comme elle. 7. Comment vérifier que son demandeur est gay ? (2/12). 10
Chouchou des téléspectateurs (16/12). 8. De Caunes : « Téléréalité de … »
(8/11). Dans Geronimo, hystérie et bonheur (24/12). 9. Ses Heures Claires 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
en eaux troubles (22/12). Standard : tout ne l’est pas encore (9/12). 10.
Bruxelles : parmi tous, celui du « pousse-pousse » électrique (16/12). 1
2
LE SUDOKU 3
4
5
Remplissez la grille de sorte que 5 1

Solution n° 4300
6
chaque ligne, chaque colonne 7
et chaque carré contiennent les 6 2 9 8
chiffres de 1 à 9. 9
2 1 3 6 10
8 5 3 9 7 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
5 4 6 2 1 3 8 7 9
A C O S M O N A U T E
1 2 3 7 8 9 4 5 6 3 7 6 B O S I E R I R I S
9 8 7 6 5 4 3 2 1 R T L A P R E T E
6 3 5 1 2 8 9 4 7
9 8 C
D P E O T T E M A
2 1 4 5 9 7 6 3 8
3 4 E U
L
N
S D
P E C T
U T
I
E
N E
G
8 7 9 4 3 6 5 1 2

Solution n° 552
F
4 9 2 3 6 1 7 8 5 8 7 G E O T R O P M E
3 6 1 8 7 5 2 9 4 H N I V E R O B E E
7 5 8 9 4 2 1 6 3 8 5 2 6 9 I C R I S T A L L I N
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Soleil lever: 8h39 - coucher: 17h03 Florence 5/11 • E
Lune lever: 1h58 - coucher: 12h26 Helsinki -3/2 • E
Ostende marées h. 7h04 et 19h45 - marées b. 1h11 et 13h56 Haraklion 11/15 • P 5 Le temps se stabilisera sur le pays. Malgré un ciel
Anvers marées h. 9h22 et 22h05 - marées b. 3h17 et 15h49 Istanbul 4/9 • E
t° eau de mer: 9°C très nuageux à couvert, les averses seront rares
Izmir 0/12 • E et se limiteront surtout au sud du sillon Sambre et
Aujourd’hui, une ligne d’averses, localement hivernales, glissera d’Ouest en Est le Kiev 0/8 • S
Meuse, où elles prendront localement un carac-
matin. Le vent de SO soufflera en rafales de 50 à 60 km/h. L’après-midi, alors que Lisbonne 10/14 • S
Londres 2/7 • E tère hivernal. Les maxima seront compris entre 4
des averses hivernales concerneront encore le Sud-Est, de larges éclaircies s’impo- et 7 degrés.
Lubiana -1/7 • E
seront à partir du littoral. Les maxima seront en nette baisse. Luxembourg 3/4 • N
La nuit prochaine, le ciel se couvrira en cours de soirée et, après minuit, les pre- Madrid 1/12 • E SAMEDI
mières mais encore faibles pluies glisseront du littoral vers la haute-Belgique. Malaga 8/20 • E

35° D D
14/01 - 12:00
Manchester
Milan
-1/5 • E
5/10 • E 5
D 98
0 Moscou 1/5 • P La hausse du champ de pressions se poursuivra et
0
99

30° Munich
Nice
3/8 • A
6/17 • S -1 on profitera dès lors d’un temps stable et sec. Côté
ciel, de larges éclaircies alterneront avec quelques
00 Oslo -3/-1 • E
25° 10
D70 Palerme 9/17 • S passages nuageux inoffensifs. Après une mati-
Palma 4/18 • S née fraiche, les maxima atteindront 2 à 5 degrés
20° 9 Paris 4/8 • E l’après-midi.
10
980 10
Porto 5/13 • E
15° Prague 5/9 • E
990
00 Rabat 13/18 • E info météo : 0900 35 997 www.meteoservices.be
10 Riga 3/4 • C
10°
1010
Rome 8/14 • E
Sofia -4/6 • S 

5° Stockholm -1/3 • E 
1020

1020
D
Tel-Aviv 7/16 • E
0° Tenerife
Tirana
Tunis
15/20 • E
-3/14 • S
8/20 • S
BON À DÉCOUPER
-5° Varsovie 4/8 • E
Venise 2/8 • E Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de séries différentes et non valable
-10° A Vienne
Zagreb
-2/5 • E
1/10 • E
pour l’achat de plusieurs numéros identiques d’une même série. Remettez-le à votre libraire ainsi que la
somme équivalant au prix du ou des produits souhaités. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est
Zurich 2/6 • A strictement personnel. Avis aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe
-15°
0

Rossel «retour bons».

102

A=averse, C=couvert,
-20° N=neige, P=pluie,
B=brouillard, E=éclaircie, J’y vois clair
-25° O=orage, S=soleil

35
Le Soir Mercredi 14 janvier 2015

36 LACULTURE

Marilou Berry
n’a rien
à prouver
À 31 ans, la fille de Josiane Balasko multiplie les rôles
à succès. Elle est à l’affiche de « Valentin, Valentin ».

D
ans Valentin, Valentin de
Pascal Thomas, Marilou Ber-
ry incarne une amoureuse
transie un peu rêveuse…
« Ça ne me ressemble pas
trop, confie la comédienne. Je ne suis
pas aussi joueuse qu’elle. » Un rôle en
demi-teinte qu’elle joue pourtant avec
plaisir. « Le côté excitant de ce métier,
c’est de faire des choses qu’on ne ferait
pas dans la vie, d’être quelqu’un
d’autre. En fait, tous les six mois, on
change de métier : on peut aussi bien
faire du catch, que de la contrebasse, du
chant lyrique… »
Cette passion pour la comédie re-
monte à son plus jeune âge. Petite, elle
voulait être boulangère, « pour manger
les gâteaux ! ». Toutefois très vite, elle
se voit actrice : « Assez vite, j’ai su que
j’avais envie de jouer. Mais je ne voulais
pas faire ce métier enfant. Faire des cas-
tings à 15 ans, ça ne m’intéressait pas. »
En échec scolaire, elle abandonne
l’école à 16 ans et intègre un conserva-
toire de région. « J’ai eu la chance
d’avoir des parents compréhensifs et à
l’écoute, qui voulaient que je m’épa-
nouisse. » Ensuite, tout est allé très
vite : après trois ans de conservatoire,
elle est repérée par la directrice de cas-
ting de Comme une image d’Agnès
Jaoui, son premier grand rôle au ciné-
ma pour lequel elle sera nominée aux « Pour moi, jouer et réaliser vont de
Césars en tant que meilleur espoir fé- pair. Réaliser est devenu un besoin. Il y
minin. « C’est assez paradoxal parce a des acteurs qui n’ont pas du tout cette
que je n’ai jamais vraiment fait de dé- envie-là et qui sont très bien derrière la
marches. Je ne voulais pas prendre caméra mais pour moi,
d’agent, je ne voulais pas faire de cas- ça devenait frustrant. »
tings… je voulais juste jouer. » Son ca-
ractère fort la pousse à travailler car
Son prochain projet,
c’est l’adaptation de la Une vocation
« ça (la) rassure ». « J’avais vraiment suite de Joséphine, la sé- Marilou Berry naît le 1er fé-
besoin de me sentir à ma place, d’être rie de bandes dessinées vrier 1983 à Paris.
“justifiée”. » Par contre, elle garde de Pénélope Bagieu. À 16 ans, elle abandonne
« C’était comme une évi- l’école dite « classique »
« J’ai eu la chance d’avoir dence : je connais ce per- pour intégrer un conserva-
des parents compréhensifs sonnage, ses amis… je toire vers ses 16 ans et demi.
et à l’écoute, qui voulaient suis la mieux placée Ado, elle assistait sa mère,
que je m’épanouisse » pour réaliser ce film. » notamment sur le tournage
Elle aimerait beau- d’« Un grand cri d’amour ».
confiance en elle : « Quand on est “fille coup revenir au théâtre Le moment qu’elle définit
de”, effectivement, on peut faire un aussi. « Ça me manque. comme charnière, c’est la
film… mais sans doute pas deux ! J’es- Déjà parce que c’est un première fois qu’elle est
time qu’à partir du moment où ça fait rythme de vie que j’aime montée sur scène. Elle jouait
dix ans que je fais ce métier, et que mes beaucoup. J’aime ce côté « Madame Marguerite »
films marchent, je n’ai rien à prouver. bohème, cette vie de pour une audition.
Ce sont les tickets de cinéma qui nuit, l’excitation après
prouvent les choses pour moi. Dans avoir été sur scène… Au-
mon métier, être “la fille de Josiane Ba- delà du rapport au public, j’aime aussi
lasko” ne m’a jamais fait souffrir. Évi- la continuité du théâtre. On va au bout
demment, enfant, ce n’était pas toujours de l’histoire, on traverse tous les états
facile, notamment quand Gazon mau- du personnage alors que ce n’est pas le
dit est sorti… mais ce sont des pro- cas au cinéma. » Des déclinaisons qui,
blèmes de riches. » pour elle, se complètent, parce qu’au fi-
De sa mère, elle tient sa passion pour nal : « C’est le même métier ! » ■ « Dans mon métier, être la fille de Josiane Balasko ne m’a jamais fait souffrir. »
la comédie… et pour la réalisation. GAËLLE MOURY © D.R.

LAPETITEGAZETTE
Des éléphants turbulents
Stressés ou simplement à la re-
cherche d’un casse-croûte, des
éléphants mâles sauvages ont se-
mé le chaos dans un parc national
thaïlandais ces derniers jours.
Lundi, lors du dernier incident en
date un éléphant de 30 ans nom-
mé « Duan » – « amputé », en thaï
– apparemment incapable de ré-
sister à l’arôme de la cuisson des
aliments, a détruit un petit restau-
rant. Ce week-end, un autre élé-
Habillé en iPhones
Nabilla et Thomas Les autorités chinoises ont arrêté
se voient un homme qui tentait d’introduire
en contrebande 94 iPhones. Le
trafiquant, en provenance de
Hong Kong, a été interpellé à
Shenzhen. Soumis à un régime de
taxes différent, les produits
d’Apple sont nettement moins
chers à Hong Kong qu’en Chine
continentale. L’homme s’était at-
taché sur les jambes et le torse les
smartphones, grâce à du ruban
© D.R.
Moment de fatigue… ... pour le pape au Sri Lanka
Dixit Le pape François « a payé mardi le Le pape avait parcouru mardi ma-
« L'étonnement est le plus haut prix » de sa longue exposition au tin le trajet entre l’aéroport et le
sommet que l'homme peut soleil dans une papamobile dé- centre de Colombo debout dans
atteindre. » couverte au Sri Lanka et a eu un une voiture découverte, acclamé
ALDOUS HUXLEY « moment de fatigue », a reconnu par la foule. « Le pape a payé le prix
dans une conférence de presse le de son exposition sans protection au
Rose & Van Geluwe porte-parole du pape. Arrivé à la soleil, a expliqué le père Lombardi.
Démarque de -30% à -70% sur les nonciature, le pape a tenu à dire la La santé du pape est bonne », a-t-il
collections de vêtements hiver messe avant de se reposer. tenu à préciser. (afp)
hommes & dames.
2 av. de Tervuren, 1040 Bxl.
Parking privé de 9h30 à 18h30.
Facebook révèle votre personnalité

phant mâle est monté sur le capot adhésif. Quand il est passé sous le Fermé le lundi.
d’une voiture occupée. Il est resté portique de sécurité, il a déclen- Tél. 02-735.78.00 (34 Des sites comme Facebook et son bouton « J’aime » permettent de
un instant assis devant la voiture ché un long signal sonore. (afp) mieux sonder la personnalité d’une personne que ses amis et ses
avec les deux jambes posées sur Le 13 janvier 2013 sur le tournage proches, conclut une recherche britannique publiée aux Etats-Unis.
des « Anges de la téléréalité 5 »,
le véhicule. Les autorités du vaste Un président généreux Avec suffisamment de « J’aime » à analyser, certains programmes in-
parc, qui abrite environ 300 élé-Nabilla Benattia et Thomas Ver- Allô, la police ? Le président équato-guinéen Teo- formatiques spécialisés sont meilleurs que les amis d’une personne
phants sauvages, ont exhorté les gara ont eu le coup de foudre. Il n’y a pas de papier ! doro Obiang Nguema a affirmé pour déterminer ses véritables traits de caractère. Pour cette étude,
Leur histoire s’est soldée par un
visiteurs à prendre garde. Les visi- Un quart des appels d’urgence re- qu’il allait offrir sur ses deniers les auteurs ont utilisé un échantillon de 86.220 volontaires sur Face-
teurs apprécient. (afp) drame en novembre dernier : Na- çus par la police japonaise en personnels 40.000 places pen- book qui ont rempli un questionnaire portant sur les traits de leur per-
billa aurait poignardé son compa- 2014 relevaient du n’importe dant toute la Coupe d’Afrique des sonnalité et donné un accès à leur « J’aime ». (afp)
gnon. Nabilla, accusée de tenta- quoi, ont déploré dans un rapport nations de football 2015
tive d’homicide, a été libérée à la d’activité les forces de l’ordre. Sur (CAN-2015) aux supporters les
condition formelle de ne plus les plus de 8,5 millions de coups plus démunis, demandant aux
Forrest Décoration avoir de contact avec Thomas. de fil passés au 110 (numéro d’ur- plus riches d’en faire autant. Liquidation totale Une école secondaire ?
soldes jusqu’à -50% Mais ce 13 janvier 2015, Thomas a gence de la police nippone) re- « Nous devons donner un caractère avant travaux Présentation du 1er degré
Galerie Louise 11, 1050 Bxl. posté une photo sur Twitter pour censés en 2014, 2 millions étaient solennel à cet événement de la (depuis le 3/11/14) du Centre Scolaire Ma Campagne
Galerie du Roi 12, 1000 Bxl. célébrer leur anniversaire de ren- ridicules : monnaie avalée par un CAN, il faut donc acheter les places chez Coraline Fashion. (Sacré-Coeur d’Ixelles) aux
Shopping Linthout, contre. Un post qu’il a supprimé distributeur de boisson, mot de pour remplir les stades », a déclaré Remises de - 30% à - 70%. parents - élèves 6è primaire
Rue des Tongres, 1200 Bxl. mais qui a été vu par beaucoup de passe de smartphone oublié, ab- le président Teodoro Obiang Avenue Georges Henri, 348 mardi 27 janvier à 19h15.
R. Vanderkindere 147, 1180 Bxl. fans. Les amants terribles jouent sence de papier dans des toilettes Nguema lundi soir à la télévision à 1200 Bruxelles. 02-733.39.26. Rue du Tabellion, 33 à 1050 Bxl.
Tél. 02-512.45.97 (02 avec le feu… (closer) publiques, etc. (afp) nationale. (afp) www.coralinefashion.be (93 www.csmacampagne.be (25



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36
marché de l’art VENTE DE LA COLLECTION VAN GELUWE P.68-69

MONS 2015
La métamorphose
d´une ville

LES
C IA
É
S SP
AGE
P
20
www.lesoir.be/mad
Mercredi 14 janvier 2015
 LES TOPS DE LA
CINÉMA P.24-25 GASTRONOMIE

Sotto il Ponte
The imitation game
en route vers les Oscars
★★
De Morten Tyldum, avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley,
Matthew Goode, Mark Strong, Charles Dance, 113 mn.
Alan Turing, brillant mathématicien et cryptologue ★★
à Cambridge, est invité par Winston Churchill et le 342 route de Philippeville, 6010 Charleroi
gouvernement britannique à joindre un groupe de (Couillet). 071-47.37.57.
décodeurs composé de linguistes, de champions A quelques minutes de là, le
d’échecs ou d’agents secrets. Leur mission : tenter Musée de la photographie pro-
de percer, dans la plus grande discrétion, le secret gramme trois expos jusqu’à la
de la célèbre machine de cryptage allemande Enig- mi-mai. A une maison de là, la
ma, réputée inviolable et pourtant susceptible de galerie Jacques Cerami vous fait
révéler des informations cruciales dans la guerre réfléchir devant des tableaux, des
stratégique que se livrent Alliés et nazis. nières années, le profil sérieux mais sans surprises dessins, des sculptures. Une fois
Alan Turing vit dans le secret, et en la matière, on des candidats aux Oscars. C’est un biopic, une votre esprit nourri, Sotto il Ponte
peut dire qu’il mène une double vie. Il y a ses se- histoire édifiante, une tragédie un tantinet acadé- se charge du reste. Pas de carte
crets d’Etat, qui lui vaudront une fugitive réputation mique, un hymne au progrès (l’esprit de résistance, d’Italie au mur, pas de drapeau
de héros de guerre. Et puis il y a ses secrets senti- le droit à choisir son orientation sexuelle, la lutte tricolore, pas de pizza Quatre
mentaux – et son inclination homosexuelle - qui en contre la discrimination), un éloge de la marge… Saisons. Mais un intérieur design,
feront un grand persécuté. sur fond de grands sentiments et avec un casting de une carte simple et parfaite, et un
C’est avec ce destin tragique que Morten Tyldum stars, qu’emmène un convaincant Benedict Cum- tout petit cycliste en plastique
fait ses premiers pas dans le cinéma hollywoodien. berbatch. The imitation game a en somme tout pour jaune qui, depuis les cuisines,
Et le cinéaste danois a tout compris. Son film est un plaire à l’Academy américaine. veille sur la salle.
de ces modèles de mélodrame qui font, ces der- NICOLAS CROUSSE JULIE HUON

DVD SCÈNES MUSIQUES ARTS

Maps Ils tentèrent Kavita Shah Marc Wendelski

to the stars
★★★
De David Cronenberg, 111
mn. DVD Cinéart – Twin
Pics
Pourquoi dit-on
qu’Hollywood est la
ville des vices et des
névroses, des in-
cestes et des jalousies ? Parce
qu’on y trouve un concentré de
gens ambitieux et cupides pleins
de névroses, donc un terrain idéal
pour révéler une monstruosité
humaine. Face à ce bûcher des
vanités, Cronenberg s’amuse sur
le fond et la forme dans une
grande farce névrotique, ludique
et tordue. Humour noir, fantômes
et bain de sang mis en scène
avec un savoir-faire brillant. Et le
casting est impeccable. Mention
spéciale pour Julianne Moore, qui
se lâche de façon impression-
nante, d’où son prix cannois. En
bonus, interview du cast.
F.B.
de fuir
★★★
Jusqu’au 17 janvier au Théâtre de la Vie,
Bruxelles.
S’inspirant des Choses de Georges
Perec, Soufian El Boubsi et Joa-
chim Olender signent une pièce
juste, un portrait fidèle de nous-
mêmes, consommateurs anesthé-
siés par une civilisation de l’abon-
dance, pris dans les filets de cette
formidable machine à désirs
qu’est le monde capitaliste. Ni
donneuse de leçons ni militante,
leur mise en scène mêle le jeu et
la vidéo pour tisser une photogra-
phie pleine d’humour des mirages
de la société de consommation.
CATHERINE MAKEREEL
Quintet
★★★
L’Archiduc, Bruxelles, vendredi 16
Cette Indienne qui vit à New York
est précédée d’une belle réputa-
tion. Le Downbeat Magazine l’a
nommée Best Graduate Jazz
Vocalist en 2012. Son premier
album, Visions, est produit par
Lionel Loueke et est publié par le
label Naïve. Et c’est la pianiste
Margaux Vranken qui l’introduit
chez nous. Tout se combine pour
attiser la curiosité envers cette
jeune femme qui chante en ma-
riant les tablas indiens, la kora
africaine et un quintet de jazz.
JEAN-CLAUDE VANTROYEN
chez Contretype
★★★
Jusqu’au 18 janvier
à l’Espace
photographique
Contretype, 44 Cité
Fontainas, 1060
Saint-Gilles.
Plus que
quelques jours pour découvrir le
travail de Marc Wendelski dans
les nouveaux locaux de l’Espace
photographique Contretype.
Pour inaugurer ceux-ci, on ne
pouvait rêver mieux que ce
photographe belge aussi talen-
tueux que discret qui a accom-
pagné un groupe de militants
allemands installés dans une
forêt qu’un groupe industriel
voulait détruire. Témoignage du
combat de ces activistes, ce
travail allie qualité photogra-
phique et engagement par le
biais de l’image.
JEAN-MARIE WYNANTS

Page 2 Mercredi 14 janvier 2015 Mad

SEMAINE
MUSIQUE
Archive passe de l’axiome
à la restriction
★★★
Archive, « Restriction » (Dangervisit-PiaS).
Concert à l’AB le 25 février.
Le collectif londonien mené par
Darius Keeler se sent pousser
des ailes ces derniers temps.
Moins d’un an après le très im-
pressionnant Axiom, une partition
accompagnant le film en noir et
blanc du même nom – dans une
ambiance à la 1984, voici déjà le
nouvel album paru ce lundi.
Axiom n’avait pas été suivi d’une
tournée mais de deux concerts
seulement, avec projection du
film sélectionné pour le Sundance
Film Festival d’avril 2014. C’était
à la Roundhouse de Londres et au
Montreux Jazz Festival.
Darius Keeler, très prolifique, a
préféré lancer la plus ambitieuse
des tournées d’Archive à ce jour
sur ce nouvel album, Restriction,
qui s’éloigne des influences prog-
MARCHÉ DE L’ART P.70
Van Geluwe
chez BA-Auctions
★★★
Après avoir assuré avec
brio la vente Van Buuren il
y a une grosse année, la
petite salle du Sablon
remet le couvert avec
78 œuvres d’une des col-
lections belges les plus
importantes du XXe siècle.
Une occasion unique d’ac-
quérir un Ensor, un Wou-
ters, un Schirren ou un
Ramah comme ce portrait
de Gustave Van Geluwe, le
mécène et père de ce très
bel ensemble mis sur le
marché plus de cinquante
ans après son décès. Un
tout grand moment de
l’histoire de l’art belge à ne
pas manquer le 20 janvier Lot 24 : Ramah. © D.R.
prochain.
LAURE EGGERICX
le
sommaire
l’édito
rock à la Alan Parsons Project
très présentes sur Axiom, pour se
concentrer ici sur douze chan-
sons très mélodiques, qui ont
pour but de devenir autant de
singles. Les ambiances restent
très planantes et mélancoliques,
avec de brusques montées de
fièvre qui, en concert surtout,
font tout le sel d’Archive. Qui
reste hors norme en 2015.
THIERRY COLJON
le
concours
A gagner cette semaine en répondant à cinq questions
sur le Mad, 10x2 places (catégorie 1) pour le concert
« Carmina Burana » + 9e symphonie de Beethoven le
lundi 26 janvier à Bozar. swar.be/lequizdumad
cinéma
Benedict Cumberbatch se livre
gastronomie
Pâtes et glaces chez Sotto il Ponte
musiques
Le coffret « Mississippi »
P.24-25
P.37
P.39
scènes
« Alpenstock » au Public P.49
marché de l'art
Un Ensor vendu 205.500 euros P.70
Daniel
Couvreur
RESPONSABLE
DU MAD
L’ENVOLÉE MAGIQUE
DE MONS
En 2013, les elfes d’Islande ont interrompu la
construction d’une autoroute avec l’approbation
de la Cour constitutionnelle. A Mons, les pou-
voirs de ces créatures invisibles n’ont pas suffi à
protéger le Passenger d’Arne Quinze. Le 24 jan-
vier 2015, les elfes de lumière et son géant de bois
devaient faire la Fête d’ouverture ensemble. Le
Passenger a craqué avant la date fatidique. Il est
retourné au néant pour raisons de sécurité. Avec
sa mise à mort, une part de la promesse de féerie
de Mons 2015 s’est évanouie. Heureusement les
elfes promettent d’autres éblouissements aux
visiteurs avec l’aide de robots danseurs. Le prédi-
cateur Vincent Van Gogh a juré d’en être lui aussi
pour mettre le Musée des beaux-arts aux couleurs
fauves. Dans la collégiale Sainte-Waudru, les
rescapés de l’épreuve du labyrinthe d’or auront le
privilège d’écouter Vox Luminis en direct du
paradis. Les frileux tenteront le hot spot des
jacuzzis finlandais dans la rue de Nimy. Mons
2015 a perdu son Passenger mais sa poésie est
intacte. Ce Mad vous invite à prendre part à son
envolée magique.
.lesoir.be
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 3
 « Une chance unique pour Mons »
Yves Vasseur est le patron artistique de Mons 2015
A dix jours du lance- entretien
D
ix ans après avoir lancé
ment des festivités, l’idée de faire de Mons une
capitale européenne de la
le MAD entreprend culture, Yves Vasseur verra bien-
tôt son rêve se réaliser. Le samedi
une plongée en pro- 24 janvier, Mons 2015 débutera
par une grande fête populaire qui
fondeur dans le pro- fera briller la ville de mille feux au
plus fort de l’hiver.
gramme de Mons Ce soir-là, le commissaire géné-
ral de l’événement aura sans
2015. Le chef-lieu du doute un pincement au cœur en
parcourant les quelques centaines
Hainaut travaille à ce de mètres qui séparent son bu-
reau de la rue de Nimy de la
projet depuis dix Grand-Place : The Passenger, la
structure en bois d’Arne Quinze,
ans, sous la houlette ne sera plus ce tunnel envoûtant
qui conduisait au centre de la
d’Yves Vasseur que ville.
L’échec est retentissant. Mais
nous avons longue- Yves Vasseur veut aller de l’avant :
« Nous avons prévu 300 projets
ment rencontré. au cours de l’année. Il en reste 299
à réussir. » A dix jours de l’événe-
Depuis février 2010 ment, il nous en explique les
contours et les coulisses.
et la désignation
Comment pourriez-vous
au titre de capitale résumer la philosophie générale
du projet ?
A l’origine, il y avait le slogan
européenne de
« Where technology meets
la culture, l’agenda culture ». Il en fallait un, c’était
notre signature. On l’entend
moins, c’est vrai, mais nos pro-
des rendez-vous
jets restent nourris par cette
idée. Progressivement, une autre
culturels et des fes-
tivités s’est copieu-
»Nos projets sont restés à la taille de
sement enrichi :
la ville. Ce sont des outils nécessaires
le public est convié
mais aussi suffisants pour Mons »
à 300 rendez-vous.
dimension a émergé : la méta-
morphose de la ville. Cela saute
Depuis une exposi-
aux yeux : les investissements
culturels ont radicalement
tion de prestige
transformé le visage de Mons.
Cette métamorphose des infra-
consacrée à Vincent
structures, elle est acquise, on ne
Van Gogh jusqu’à nous l’enlèvera pas. Ce n’est pas
uniquement l’héritage de Mons
des barbecues 2015, mais Mons 2015 a été l’ac-
célérateur. Grâce à ce projet, la
urbains au cœur ville est mieux équipée, plus
belle, plus énergique. Nous
de l’été n’avons pas envisagé de projets
pharaoniques. Nos projets sont
restés à la taille de la ville. Ce
Page 4 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
sont des outils nécessaires mais
aussi suffisants pour Mons.
Mais beaucoup de chantiers
restent inachevés…
Une métamorphose, ça ne se dé-
crète pas et ça ne se termine ja-
mais. Je n’ai jamais dit que tout
serait fini le 24 janvier, mais
bien que tout va se passer au
cours de 2015. Aucun projet ou
aucun événement n’est mis en
» C’est dans des moments pareils
qu’il faut donner le plus beau aux
gens. Gratuitement ou à petit prix »
péril parce qu’un chantier n’est
pas achevé. C’est bien ainsi : il y
aura des moments marquants
tout au long de l’année.
La métamorphose de la ville
peut-elle changer les
mentalités ?
C’est plus subjectif. Il faudra me-
surer cela, mais je pense en effet
qu’une métamorphose des es-
prits commence à se produire
dans cette région. Des gens qui
travaillent ensemble, qui ont le
même hobby, se parlent enfin.
D’autres veulent créer des struc-
tures qui pérennisent ce qu’ils
auront fait en 2015. Et je ne
m’épargne pas : à Mons, il n’y
avait jamais eu de projets com-
muns entre le Manège et le pôle
muséal. Aujourd’hui, les équipes
se mélangent, ont une autre vi-
sion de leur métier.
Et Mons 2015 a aussi fait bouger
les universités ou les
entreprises…
L’autre jour à l’université, j’étais
à la table du recteur et je l’ai en-
tendu dire à son voisin à quel
point Mons 2015 avait changé
les relations entre ses départe-
ments, entre les professeurs et les
étudiants. Cette effervescence in-
croyable ne disparaîtra pas. Et
que dire par exemple de la com-
munication des institutions
culturelles elles-mêmes ? Avant
Mons 2015, des directeurs qui
font le même métier à 15 km de
distance ne s’étaient jamais ren-
contrés. Nous avons réalisé un
document unique avec 45 expo-
sitions à visiter dans notre ré-
gion. Cela n’avait jamais été
fait !
Quel est le fil rouge de la
programmation de Mons 2015 ?
Un fil rouge ? L’exercice que
nous avons mené était différent
et pas si simple. J’enfonce des
portes ouvertes, mais une année
en tant que capitale européenne
de la culture, ce n’est pas un
simple festival qui dure dix ou
quinze jours. Sur une année, il
faut du souffle. Il faut en perma-
nence deux ou trois grandes ex-
pos, à Mons et dans les environs.
Il faut répartir les sujets d’inté-
rêt de mois en mois. Et puis il
faut occuper la ville ! Ce fut la
grande leçon de Lille 2004, on
n’a plus jamais vu cela depuis
lors. A Marseille en 2013, dans
la rue, il n’y avait rien. A Mons,
nous voulons que les gens soient
surpris par ce qui se passe dans
la ville. On veut créer des par-
cours urbains originaux. La
ville sera acteur du programme.
Dans cette région où la crise
économique reste profonde et la
remise en question de la vie en
société permanente, un projet
comme celui-là est-il une
réponse à la morosité
ambiante ?
Dans le dossier de candidature,
nous avions provoqué la ren-
contre de personnalités, dont
Jacques Attali et Franco Dra-
gone. Attali répondait que, plus
que jamais, en temps de crise, il
faut apporter une réponse fes-
tive aux gens. S’il y a une théma-
tique qui souligne cela dans
notre programme, c’est bien la
Renaissance, qui est née au plus
fort de la barbarie du Moyen-
Age et qui a proposé d’y répondre
par la beauté, la philosophie et
l’art. Ce courant est né dans de
petites villes italiennes où les
gens se rapprochaient, pour
échanger. Nous allons mettre en
valeur Lassus et Du Brœucq, ce
n’est pas un hasard. Ni un ha-
sard si cela se passe en fin d’an-
née : Mons 2015 aura été l’occa-
sion d’une vraie Renaissance,
qui durera, je l’espère.
Et face aux attentats terroristes,
quelle réponse apportez-vous ?
C’est dans des moments pareils
qu’il faut donner le plus beau
aux gens. J’ai fait passer un
message au personnel de Mons
2015, le voici : « Certains me
disent combien cette barbarie les
fragilise au cœur de leur patient
travail de reconstruction des
fractures de la société. C’est jus-
tement parce que cela nous
touche et nous écœure
que nous devons res-
ter debout. Non, cela
ne fragilise pas tout ce
que nous avons entre- L’apothéose
d’une carrière
pris depuis des an-
nées, mais cela lui
confère au contraire En 2016, quand tout sera fini,
une valeur d’exem- Yves Vasseur aura 65 ans.
Il aura consacré une bonne
plarité et de résis-
tance. Notre combat dizaine d’années de sa vie à
concevoir, à préparer puis à
continue. Mons 2015
est Charlie. » mener à bien Mons 2015. Il en
est le commissaire général,
donc le vrai patron artistique.
Mais le public semble
réticent… Son expérience est un atout :
Il faut parler aux ancien journaliste à la RTBF, il
gens, faire en sorte s’est occupé du Centre drama-
que la population tique hennuyer puis surtout
du Manège à Maubeuge avec
s’approprie le projet.
Ce n’est pas simple son ami Didier Fusillier. Ce
Montois s’est aussi signalé
parce que le premier
réflexe est de se poser comme talentueux scénariste
de BD pour le dessinateur
des questions réduc-
trices : à quoi ça sert ? Claude Renard.
Combien ça coûte ? Ne
vaudrait-il pas mieux refaire les
trottoirs ou les écoles ? Expli-
quer, expliquer… Ce projet et ses
budgets auraient été à une autre
ville si Mons n’avait pas été
choisie. Notre ville a une chance
incroyable.
Propos recueillis par
ÉRIC DEFFET
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 5

entretien
Dans quelles circonstances
l’aventure de Mons 2015 a-t-elle
commencé ?
C’est une longue histoire, un en-
chaînement de circonstances. Il
faut se remettre dans le contexte
de l’arrivée d’Elio Di Rupo
comme bourgmestre, début
2001. A cette époque, je suis di-
recteur administratif du Ma-
nège à Maubeuge. Il m’appelle
un jour et me demande si j’ac-
cepte de prendre la direction du
centre culturel de Mons qui était
en pleine déliquescence, à
l’époque.
La ville était en panne de projet
culturel, en fait…
Il n’y avait pas de salle, rien, pas
de projet. Je réponds que je ne
suis pas intéressé, mais que je
peux lui expliquer comment je
vois les choses : il faut faire table
rase des structures, remotiver les
gens de qualité au sein d’une en-
tité unique et construire un lieu
d’accueil pour les arts vivants,
on n’y échappera pas. J’explique
qu’il faut aussi articuler le pro-
jet sur celui de Maubeuge, à
quinze kilomètres de Mons. Je
La garde rapprochée du commissaire général
Philippe
Degeneffe
Venu de La Lou-
vière, il est le
commissaire
général adjoint
de Mons 2015. A
ce titre, il a été
au-devant de la
scène tout au
long des inci-
dents autour de
la structure
d’Arne Quinze. Il
fut longtemps un
proche collabora-
teur de Franco
Dragone.
Page 6 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
« Notre chance,
c’est l’adhésion
de tant de partenaires »
mets tout ça sur papier. Le de la Belgique venait en 2015… De telles sommes consolidaient
bourgmestre me répond : on Il m’a dit : « C’est une bonne la candidature aux yeux de
fonce ! En avril 2002, la nou- idée. » Et puis après cinq se- tous…
velle structure était en place, condes : « Tu t’en occupes ? » J’avais dit à Elio : en dessous de
adossée à Maubeuge, avec la J’avais lancé l’idée, c’était un 40 millions, je ne prends pas la
perspective de construire le futur peu compliqué de refuser. tête du projet… A Lille en 2004,
Manège de Mons. C’est vraiment c’était 65 millions. Mons est au-
ce qui a rendu possible, plus On a dit qu’il a suffi qu’Elio Di jourd’hui dans la moyenne
tard, la candidature au titre de Rupo se manifeste pour haute des budgets des villes occi-
capitale européenne de la emporter la désignation. Mais dentales qui ont été désignées.
culture. cela a-t-il été aussi facile que On parle bien de budgets opéra-
cela ? tionnels : les années de prépara-
Comment celle-ci a-t-elle fini par Bien sûr, il a introduit le dossier tion sont comprises, mais pas les
émerger ? dans les milieux politiques, il l’a infrastructures. Nous avons
Elio Di Rupo réunissait des gens
autour de lui pour parler de
l’avenir de sa ville. La culture »Tout le monde restait sur sa faim :
bien sûr, et le tourisme, mais
aussi les nouvelles technologies il fallait trouver quelque chose de ven-
au départ du potentiel universi-
taire de Mons. Cet aspect-là, c’est deur, qui puisse mobiliser les gens »
vraiment son intuition à lui.
Tout le monde restait toutefois plaidé. Dès 2004, la Ville a don- réussi un véritable exploit : les
sur sa faim : il fallait trouver né son feu vert. Une des forces intérêts générés par ces subsides © AVPRESS.
quelque chose de vendeur, qui principales de ce dossier fut qu’à nous ont permis de faire fonc-
puisse mobiliser les gens à dix ce stade encore embryonnaire, la tionner le projet jusqu’en 2012.
ou quinze ans… Et j’ai eu le mal- Wallonie et la Fédération Wallo- Notre train de vie a été très éco- importantes de Mons, de la pro- pris de l’avance. A Liège, il y a du jury, qui se demandaient ai promis qu’on ferait quelque
heur, si j’ose dire, de lui annon- nie-Bruxelles ont accepté de dé- nome. En septembre 2007, vince et même de la Commu- eu des atermoiements entre les dans quelle pièce on les faisait chose, il était enchanté.
cer que la Commission euro- bloquer 15 et 30 millions d’eu- l’équipe se composait de trois nauté française. Chacune mouvements culturels et la Ville, jouer. Ils ont failli annuler la
péenne venait de publier la liste ros, avec obligation de rembour- personnes seulement. d’entre elles s’engageait à pro- jusqu’à la consultation popu- séance. Elio Di Rupo voulait C’était dans la poche, cette
des pays qui ont droit à une ca- ser si la candidature de Mons Un autre élément a été très im- duire un projet spécifique en laire huit jours avant le dépôt rentrer à Mons. Le jury ne s’est fois…
pitale européenne de la culture n’est pas retenue, bien sûr. On portant : je me suis tout de suite 2014. Nous avons ainsi une des candidatures. J’ai mieux pas bien passé, mais nous Avant notre deuxième passage
jusqu’en 2019, une liste toujours pouvait vraiment commencer à assuré de l’adhésion au projet de vingtaine de projets d’envergure dormi après celle-ci, je l’avoue… n’avions pas été bons, il faut le devant le jury en 2010, nous
d’application d’ailleurs. Le tour rêver… toutes les institutions culturelles pour lesquels nous participons à reconnaître. avons d’abord dû gérer la visite
hauteur de 30 % seulement. A vaincre sans péril, à Mons d’une délégation de ses
C’est inédit pour les capitales pratiquement… Et pourtant tout s’est bien membres. On a évité les petits
européennes. Non. Nous devions convaincre terminé. Pourquoi ? cadeaux. A Bordeaux, Juppé en
un jury notamment composé de Robert Scott a été très critique, avait fait trop. Nous avions tout
Quelle fut la suite du parcours sept représentants de la Com- mais il nous a fait savoir qu’il prévu. La déléguée polonaise
du dossier ? mission. Ils n’étaient pas satis- était à notre disposition pour était attendue, elle ne nous était
Il y a eu ma note initiale, il y a faits parce que la Belgique ne nous expliquer les faiblesses de pas favorable. Je lui ai fait sa-
dix ans. On l’assume aujour- présentait qu’une seule ville notre dossier. Nous sommes allés voir que les pavés ne s’enten-
Marie Philippe Emmanuel Anne-Sophie d’hui à 90-95 %, idem pour le candidate. C’était inadmissible le voir à Londres. Il y avait une draient pas avec ses talons
Noble Kauffmann Vinchon Charle tableau budgétaire. Nous avons pour le président Robert Scott part d’incompréhension… Il hauts. Cela a fonctionné du dé-
Elle est aux côtés Personnage Homme de Cette proche travaillé dans la continuité. but à la fin. La chorale des Ro-
d’Yves Vasseur important : le l’ombre venu de d’Elio Di Rupo, Mais il fallait d’abord que l’Etat » On pleure d’abord. On fait la fête landins répétait quand nous
depuis le début, grand manitou de Lille, mais indis- dont elle a été belge lance l’appel à candida- sommes arrivés dans la collé-
lorsqu’une la fête d’ouver- pensable : il joue chef de cabinet, a tures. Le comité de concertation durant deux jours et puis on se met giale. Comme par hasard…
équipe de trois ture du 24 jan- les entremetteurs quitté l’hôtel de entre le fédéral et les entités
personnes prépa- vier, c’est lui. Ce entre Mons 2015 ville de Mons fédérées a tranché. Les deux au travail » Quand la décision définitive
rait la future Liégeois a une et les associa- pour la Fondation communautés ont décidé de lan- est-elle tombée ?
candidature de longue carrière tions, les quar- en 2013. Elle y cer ensemble cet appel. Nous qui avait mené le projet de Li- nous reprochait ainsi de ne pas Le 10 février 2010.
Mons. Elle est en marge d’évé- tiers, les com- est secrétaire sommes alors en septembre verpool quelques années aupa- parler des… blacks, comme il di-
commissaire nements cultu- munes. Le Grand générale. Em- 2008. Le pays doit donner le dé- ravant. J’ai fait valoir que Mons sait. On a dû lui expliquer qu’il Que fait-on dans ces cas-là ?
adjointe artis- rels importants. Huit et le Grand plois, finances, lai de remise des dossiers : six n’était pas responsable de la ca- n’y avait pas réellement de com- On pleure d’abord. On fait la
tique. Elle joue Pour Mons 2015, Ouest qui mobili- contrats : rien ne mois ! Les candidatures doivent rence des autres villes. Il y avait munauté black à Mons. Il nous fête durant deux jours et puis on
aussi les traduc- il est chargé des seront les publics lui échappe. La rentrer pour début 2009. presque du mépris à notre en voulait aussi de ne pas évo- se met au travail. Nous avons
trices pour le animations grand des communes patronne, c’est Branle-bas de combat ! Malines égard. quer la légende des Anges de pris conscience de nos responsa-
commissaire public dans l’es- voisines, c’est lui. elle. a été l’adversaire le plus sérieux, Une délégation de Liège se trou- Mons liée à la Première Guerre bilités. Nous n’étions alors que
général. pace urbain. un responsable avait été dési- vait sur le parvis du lieu où mondiale et que tous les petits cinq ou six doux rêveurs à y
gné. Mais ils ont renoncé. Notre nous étions attendus en distri- Anglais connaissent… J’avoue croire.
chance, c’est que nous avions buant des tracts aux membres mon ignorance, à l’époque. Je lui ÉRIC DEFFET
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 7
 La Grande Clameur Mons à petits pas
Nos immanquables Un des mo-
ments les plus
émouvants de
Les enfants aussi
ont le droit de
s’amuser à Mons

parmi 300 rendez-vous

l’année : le 4 2015. De nom-
octobre, 800 breuses anima-
chanteurs ont tions leur sont
rendez-vous réservées, dont
sur les impres- « Mons à petits
sionnants esca- pas ». A leur

L
e programme officiel de
Mons 2015 est riche de
quelque 300 événements. Il
y en aura forcément pour tous les
goûts, de janvier à décembre. Et
c’est sans compter avec les ren-
dez-vous qui rythment chaque
année le calendrier local, sans at-
tendre le coup de projecteur of-
fert par la capitale européenne de
la culture : la ducasse de Mes-
sines et ses géants, les feux de la
Saint-Jean, les journées du Patri-
moine et bien sûr les festivités du
Doudou qui se prolongent durant
une bonne semaine désormais
(28 mai au 7 juin), tout auréolées
de leur classement au patrimoine
immatériel de l’Unesco.
Impossible de tout voir, de par-
ticiper à toutes les rencontres,
d’applaudir tous les artistes. Im-
possible aussi d’en rendre compte
de manière exhaustive. C’est
pourquoi la rédaction du Soir
vous livre ici quelques-uns de ses
coups de cœur dans tous les do-
maines du programme. Une pre-
mière sélection qui en appellera
sans doute d’autres pour rafraî-
chir la mémoire des lecteurs.
VAN GOGH SUPERSTAR !
Un grand absent dans ce « best
of » : Vincent Van Gogh. Le
peintre sera la vedette incontes-
table de l’hiver à Mons : le BAM
(Musée des beaux-arts) abritera
une exposition totalement inédite
consacrée au séjour de l’artiste
dans le Borinage de 1878 à 1880.
Des œuvres originales seront pré-
sentées à la rue de Nimy qui illus- liers de la collé- rythme, les
trent cette époque charnière de la giale Sainte- classes de l’entité
vie de Van Gogh qui le vit se ré- Waudru, qui sont parties à la
soudre à se consacrer à son art. domine le découverte d’un
Cet événement de Mons 2015 square Roose- © SYLVIA GIAMBRONE.
terril, ont admiré
est de portée internationale. La velt. Des professionnels, des amateurs doués, des moins doués et les œuvres d’un
grande foule est attendue dans les des débutants interpréteront une pièce d’une vingtaine de minutes musée, goûté aux © D.R.
salles du musée montois entière- composée pour l’occasion par Jean-Paul Dessy. Prétexte : un hom- spécialités locales et mené l’enquête sur quelques-unes des
ment restauré (réservations sur mage vibrant à Roland de Lassus, considéré comme « le prince des personnalités locales. Au bout de la route, ils ont réalisé un
www.mons2015.eu). Cela méri- musiciens » à la Renaissance. Né à Mons, il a commencé à chanter à « carnet » qui sera mis à la disposition des touristes venant
tait bien que Le Soir consacre un l’église Saint-Nicolas avant de faire un tour d’Europe, de cour en découvrir leur ville. Une exposition retracera l’expérience et en
MAD spécial à cette exposition. cour. E.D. montrera les résultats. E.D.
Rendez-vous mercredi prochain.
E.D. ▶ Le 4 octobre devant Sainte-Waudru ▶ Du 26 janvier au 28 février à la bibliothèque de Jemappes.

Les sculptures monumentales chinoises La ville en jeu(x) La salle des pendus

Au cœur de
l’été, la fraî-
Une boule rouge
géante qui se
Christian Boltanski
En 1997, le Mac’s produisait et faisait l’acquisition
cheur des coince chaque d’une œuvre exceptionnelle de l’artiste français
Anciens jour entre des Christian Boltanski. Pour Les registres du Grand-
Abattoirs de bâtiments diffé- Hornu, il installait plus de 2.500 boîtes en fer-
Mons ac- rents. Des dieux blanc rouillées en un gigantesque mur. Chacune
cueillera les multicolores qui correspondait à un ancien mineur du site dont
œuvres déambulent nus l’artiste avait collé sur la boîte une étiquette à son
monumen- sur les trottoirs. nom ou une photographie de son carnet de tra-
tales d’une Les badauds vail. Ce travail bouleversant avait constitué un
vingtaine risquent de véritable choc pour la population locale, beau-
d’artistes drôles de ren- coup retrouvant des noms familiers dans cet
contempo- contres en ce émouvant mémorial. Le Mac’s présente sa pre-
© D.R.
rains chinois. mois de mai où mière rétrospective en Belgique, lui offrant la
Des installa- la ville deviendra le terrain de jeu idéal des artistes qui ne manque- totalité des salles du musée et l’ancien magasin
tions qui ront pas d’interpeller les spectateurs pour qu’ils entrent, eux aussi, aux foins où Les registres du Grand-Hornu seront
© D.R.
occuperont dans la danse. S.Dx. réinstallés dans une nouvelle configuration. J.-M. W.
tout l’espace disponible : la grande halle, le frigo et le jardin pour
former un ensemble grandiose. S. Dx. ▶ La ville en jeu(x) du 14 au 24 mai. Mons intra-muros.
▶ Du 15 mars au 15 août au Mac’s, Hornu. «Les registres du Grand-Hornu » (1997) dans la collection du Mac’s.© PHILIPPE DE GOBERT
▶ Anciens abattoirs de Mons, du 2 juillet au 4 octobre 2015.

Verlaine cellule 252 Amnesia Workshops Mode – Jean-Paul Lespagnard

A Bruxelles, un Mons 2015 Artiste complice
jour de beuverie, essaime dans de la manifesta-
Sun City, le labyrinthe de tournesols Verlaine blesse toute la Com- tion depuis la
La Grand- Rimbaud d’un munauté première heure,
place va se coup de pistolet française et Jean-Paul Lespa-
transformer au terme d’une notamment à gnard est l’un des
en un im- énième dispute. Charleroi, où créateurs belges
mense Mais c’est à Jean-Michel les plus originaux
champ de Mons que le Van den et les plus polyva-
tournesols poète purgera Eeynden lents du moment.
plantés sa peine, dans s’interroge Actif dans le
dans un cette prison qui sur ce qui Amnesia© LESLIE ARTAMONOW domaine de la
labyrinthe borde toujours reste de l’identité wallonne, sur les racines de celle-ci et peut-être mode, on le croise
de 2000m2 les grands bou- son devenir. Partant des textes de Jean Louvet (essentiellement aussi régulière- Jean-Paul Lespagnard© LAETITIA BICA
dans lequel levards. Occu- L’homme qui avait le soleil dans sa poche), il nous entraîne dans un ment du côté de la musique ou des arts de la scène. Pas éton-
© PHODOC@LESOIR.BE
les visiteurs pation princi- parcours varié jusqu’à la poésie urbaine de Simon Delecosse (Mo- nant donc de le retrouver au sein d’une manifestation aussi
© D.R.
pourront se pale entre quatre murs : l’écriture de chefs-d’œuvre, rien que cela. chélan) en passant par les images de Dirty Monitor. Une création polyvalente. Il y proposera avec son équipe des ateliers pour les
perdre à l’envie. Une multitude d’installations seront dissémi- L’exposition racontera cette histoire à l’aide de 200 documents collective rassemblant une dizaine d’artistes pour un voyage men- passionnés de mode (pour adultes uniquement et sur réserva-
nées dans ce dédale végétal qui comptera 8000 tournesols en originaux : lettres, photos, dessins, documents judiciaires et ma- tal en forme de kaléidoscope entre théâtre, poésie, documentaire, tion) invités à métamorphoser leurs vêtements en quelques
hommage du célèbre tableau de Van Gogh. S.Dx. nuscrits. En vedette : l’arme du crime, une des plus célèbres de univers musical et visuel… J.-M.W. coups de ciseaux. Histoire de se confectionner une tenue origi-
toute l’histoire de la Littérature. E.D. nale pour les multiples fêtes qui jalonneront l’année. J.-M.W.
▶ Le labyrinthe fleurira du 17 au 26 juillet sur la Grand-Place ▶ Du 16 au 18 mars à l’Ancre à Charleroi
▶ Musée des Beaux-Arts à partir du 17 octobre. ▶ Du 3 février au 12 mai, 106 rue de Nimy

Page 8 Mercredi 14 janvier 2015 Mad Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 9
 Une capitale de la culture et de la fête
L’éblouissement,
de janvier à mars
Malgré l’hiver, le froid et la
nuit qui plombe les fins de
journée, Mons 2015 est bien
décidé à vous en mettre plein
les yeux d’entrée de jeu. A
l’occasion de la fête d’ouver-
ture bien sûr, le samedi 24
janvier de 18 heures à 4
heures du matin : une ving-
taine d’interventions artis-
tiques et festives dans les
rues et sur les places. Des
lumières, des feux, des mu-
siques et de la danse.
Ce jour-là s’ouvrira aussi
l’exposition la plus attendue
de l’année : « Van Gogh au
Borinage ». Le peintre fait
courir les foules, mais ce
rendez-vous est aussi très
attendu par les spécialistes :
le séjour décisif de
« Vincent » dans la région de
Mons, entre 1878 et 1880,
n’avait jamais fait l’objet d’un
traitement aussi vaste et
aussi qualitatif. Une septan-
Les robots feront danser taine d’œuvres de l’artiste
Le grand déballage,
d’avril à juin
Comme la ménagère se lance
dans son grand nettoyage de
printemps, Mons 2015 profite
des premiers beaux jours
(espérés) pour sortir dans la
ville et s’installer un peu par-
tout où passent et vivent les
gens : l’heure du grand débal-
lage est venue. Ce sera no-
tamment le temps des
grandes installations urbaines
(Glowinski, Inject Love, Maar-
ten Vanden Eynde entre
autres) et de la ville en jeu(x)
pour une série de clins d’œil
ludiques et artistiques.
Mais le printemps permettra
aussi d’ouvrir des portes,
celles des cinq musées inau-
gurés dans le cadre de Mons
2015, sur la seule journée du
7 avril. L’occasion aussi de
découvrir un lieu musical
entièrement neuf lui aussi :
Arsonic, la cité des musiques
nouvelles installée au bas de
la rue de Nimy, sur le site de
l’ancienne caserne des pom-
L’été enflammé,
de juin à septembre
La ducasse, ça c’est fait
(31 mai, un peu avant, un peu
après) ! Le programme de
Mons 2015 peut dérouler les
serviettes de plage, sortir les
transats et battre le rappel
des journées ensoleillées et
des nuits étoilées. Un mo-
ment unique sans doute : le
tapis de tournesols qui cou-
vrira la Grand-Place, en hom-
mage à Vincent Van Gogh.
Pas moins de 8.000 fleurs
jaunes devant l’hôtel de ville
gothique.
Pas loin de là, le Carré des
Arts rénové abritera un Festi-
val au Carré passionnant et
les jardins des anciens abat-
toirs une exposition de
sculptures monumentales
signées par l’avant-garde
chinoise.
Le début septembre sera
inoubliable. Avec le di-
manche toqué, barbecue
géant qui mobilise les chefs
de la ville et avec le Festin
Renaissance,
d’octobre à décembre
Renaissance pour clôturer
l’année 2015 ? C’est l’idée en
effet : terminer en beauté et
puis repartir sur de nouvelles
bases vers 2016, 2017 et
plus si affinités.
Mons 2015 permettra de
partir à la découverte de
deux cadors de l’art de la
Renaissance qui eurent leur
port d’attache dans cette
ville : le musicien Roland de
Lassus et l’architecte et
sculpteur Jacques Du
Brœucq, dont les œuvres
magistrales peuvent être
admirées dans la collégiale
Sainte-Waudru.
A voir aussi l’automne pro-
chain, deux expositions
phares : à Mons, celle consa-
crée à Paul Verlaine qui
séjourna dans la prison de la
ville après avoir tiré sur Rim-
baud à Bruxelles et, un peu à
l’ouest, celle que le Grand-
Hornu consacrera à
l’homme, au dragon et à la

E
n 2004, Lille avait marqué
les esprits avec une fête d’ou-
verture colossale et éblouis-
sante. Le 24 janvier, à sa mesure
bien entendu, Mons essayera de
faire aussi bien au moment de de-
venir la capitale européenne de la
culture, en même temps que la
ville tchèque de Pilsen.
Dans un programme riche de
300 événements, il y en aura évi-
demment pour tous les goûts ar-
tistiques. De quoi attirer la grande
foule comme l’exposition Van
Gogh, mais aussi de quoi aiguiser
les appétits culturels les plus
pointus : littérature, théâtre,
danse, art contemporain…
L’inauguration de la semaine
Une ville transfigurée par les investissements culturels
prochaine donnera pourtant une
couleur particulière à l’année qui
s’ouvre : les organisateurs de
Mons 2015 ont également voulu
que les douze prochains mois
soient ceux d’une grande fête dans
les rues de la ville.
On attend déjà 100.000 per-
sonnes le 24 janvier pour un ren-
dez-vous entièrement gratuit.
Mais c’est l’ensemble du calen-
drier qui est jalonné d’animations
à ciel ouvert, de banquets, de fêtes
de quartier ou d’interventions
spectaculaires sur l’espace urbain.
Autant d’occasions de retrou-
vailles et de ripailles, qui trouve-
ront évidemment leur apogée lors
des festivités de la ducasse, à la fin
du mois de mai.
Pas question de s’ennuyer à
Mons 2015, et encore moins d’as-
sister aux festivités les bras croi-
sés. Un millier d’ambassadeurs de
la capitale européenne de la
culture sont chargés de mobiliser
le public. Les communes de l’enti-
té à travers le Grand Huit ou les
entités du Borinage voisin avec le
Grand Ouest vont aussi voir dé-
bouler Mons 2015 au même titre
qu’une foule d’institutions
(Grand-Hornu, Musée de la pho-
tographie de Charleroi, Musée du
Carnaval de Binche) et de villes
partenaires, jusqu’à Liège, Gand
et Bruges.
Bref, Mons 2015 sera beaucoup
le marché aux Herbes.
© RENÉ BRENY.
plus que… Mons 2015, ses exposi-
tions de prestige, ses artistes invi-
tés, ses festivals et ses concerts de
haut vol. Avec deux millions de
participants jusqu’à décembre
prochain et de nouvelles infra-
structures qui ont transformé le
tissu urbain pour longtemps, le
chef-lieu du Hainaut entre dans
une ère nouvelle sur un thème
d’avenir : la rencontre en l’art et la
technologie.
E.D.
▶ Le programme complet sur
mons2015.eu et sur lesoir.be/mons2015
(tableaux et dessins) seront
présentées à cette occasion.
Elles viennent du monde
entier et notamment des
grands musées hollandais.
Un budget de 70 millions sous haute surveillance
C
ommençons par briser les
ailes à un canard qui les a
plutôt solides : contraire-
ment à une idée répandue en ef-
fet, la Ville de Mons n’est pas
l’organisatrice de Mons 2015 et
encore moins son principal
bailleur de fonds. Au bout du
compte, les finances locales au-
ront contribué à l’événement à
concurrence de moins de 5 % (3
millions d’euros) du budget total
de 70 millions.
Une somme finalement déri-
piers. Une « chapelle du si-
lence », dit-on déjà, au profit
de tous les créateurs et de
leurs publics.
qui cache un grand festival mort.
de créations des artistes du L’année s’achèvera comme
cru, un peu partout dans la elle aura débuté par une
ville. grande fête populaire, le 12
décembre.
(250.000 euros), puisque Mons
2015 a la particularité de rayon-
ner bien au-delà des limites de la
cité, au sud comme au nord du
pays.
Le budget en question ne
concerne pas uniquement l’exer-
cice 2015. Le projet court sur
une petite dizaine d’années (sa-
laires, fonctionnement, commu-
nication) : 40 des 70 millions
sont toutefois réservés à l’année-
phare qui vient de débuter. Sur
l’ensemble également, 65 % des

S
eptante millions d’euros : le
budget de Mons 2015 est de
l’ordre de ceux qui ont per-
mis à Lille en 2004 puis à Mar-
seille en 2013 de devenir capi-
tales européennes de la culture.
Mais ces sommes ne tiennent pas
compte des investissements en
infrastructures.
L’événement qui débutera ce
24 janvier a en effet servi de pré-
texte/favorisé/accéléré/généré
(biffez les mentions inutiles) un
nombre impressionnant de chan-
tiers culturels qui seront la
grande richesse de la ville, une
fois l’année 2015 achevée. Il y en a
au total pour plusieurs dizaines
de millions d’euros.
La plupart du temps, ces pro-
jets importants sont financés par
l’Europe (fonds Feder), la Wallo-
nie et la Fédération Wallonie-
Bruxelles. La part communale
dans l’effort financier est souvent
à la marge (10 %).
Les infrastructures les plus at-
tendues ne sont pas encore ache-
vées. La Fondation Mons 2015 et
la Ville ont transformé ces re-
tards en atout : le 7 avril pro-
chain, cinq nouveaux musées se-
ront inaugurés coup sur coup.
Dans l’ordre : le Mons Memorial
Museum, l’Artothèque, le Centre
d’interprétation du beffroi, le
Musée du Doudou et Silex’s, qui
mettra en valeur les minières
néolithiques de Spiennes.
Comme si ce poker d’as ne suf-
fisait pas au bonheur des Montois
et de leurs visiteurs : l’année 2015
verra encore la fin de la rénova-
tion du Musée des beaux-arts à
l’occasion de l’exposition Van
Gogh, l’ouverture d’Arsonic, la ci-
té des musiques nouvelles ou le
bout du chantier de modernisa-
tion du Mundaneum. Sans ou-
blier le centre de congrès signé
Daniel Libeskind, qui vaut le dé-
tour à lui seul.
Par contre, pas de gare de San-
tiago Calatrava achevée avant
2017, sans doute.
E.D.
soire par rapport aux 300 mani- moyens sont consacrés au pro-
festations prévues, aux 300 ou gramme culturel : expos, spec-
400 millions de recettes pro- Au 106 de la rue de Nimy, la Fédération Wallonie-Bruxelles a aménagé le tacles, animations urbaines… A
bables pour les commerçants, siège de la Fondation Mons 2015. © AVPRESS. noter que 80 % des événements
l’Horeca et les entreprises de la de la programmation sont d’ac-
région. Sans oublier que Mons est à la manœuvre pour Mons (87 % du total). cès totalement gratuit.
2015 a en quelque sorte fourni le 2015. Elle est présidée par le La Fédération Wallonie- A peine 6 % du budget sont ré-
prétexte à de nombreux investis- Liégeois Guy Quaden, ancien Bruxelles déboursera 30 mil- servés aux rémunérations du
sements culturels (voir ci-contre) gouverneur de la Banque natio- lions, la Wallonie 14,6, la pro- personnel : 71 personnes en
qui ne disparaîtront pas du pay- nale. Ses ressources proviennent vince de Hainaut un peu plus de 2015, mais un staff qui se rédui-
sage le 31 décembre prochain. pour 10 millions d’euros du quatre et donc trois pour la ville. ra comme peau de chagrin dès la
Comme l’exige le règlement de « privé » (sponsoring, billetterie, Sans oublier les villes parte- fin de cette belle aventure artis-
la commission européenne, c’est produits financiers) et pour 60 naires (1,4 million) et même… la tique et humaine.
une Fondation indépendante qui millions de subsides publics Communauté flamande E.D.

Page 10 Mercredi 14 janvier 2015 Mad Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 11

Q
ue restera-t-il de Mons
2015 au-delà de 2015 ?
Un jour peut-être, à des
années lumière de l’événe-
ment, dans l’infini de la Toile, un
site internet continuera à faire le
tour de la planète internet. Sorte
d’ovni décalé venu de nulle part,
témoignage quasi préhistorique
des balbutiements des nouvelles
technologies de l’information.
Les hommes et les femmes
d’alors, nos lointains descen-
dants, admireront le caractère
précurseur de Mons Street Re-
view, comme les cinéphiles le fai-
saient à cette époque révolue à
propos d’un vieux Méliès ou d’un
Charlot tremblotant.
En 2015 donc, la capitale euro-
péenne de la culture avait donné
leur chance à de drôles d’oiseaux
venus de France : le collectif
TNT de Ludovic Nobileau, Anto-
nia Taddei et leurs complices.
Quelques années auparavant, le
géant Google, qui régnait alors
sur la galaxie des moteurs de re-
cherche, avait mis au point
Google Street, ce qui n’avait pas
été du goût de tout le monde
dans cette société soucieuse du
respect de la vie privée.
Imaginez : des caméras saisis-
sant les images à 360 degrés fil-
maient villes et villages dans
leurs moindres détails. Deux ou
trois clics et la maison du voisin
d’en face ou du rival amoureux
n’avait pratiquement plus de se-
cret pour l’internaute habile de
sa souris. Façades, nains de jar-
dins, entreprises, immeubles ou
vaches en pâture : tout faisait fa-
rine au moulin de la curiosité
des humains du vingt-et-unième
siècle débutant.
BICHE ET ÂNE À CORNES
A l’occasion de Mons 2015 qui
avait choisi de marier la culture
et les nouvelles technologies, la
ville voulait changer son image,
casser les codes. Le portrait livré
par Google Street était décidé-
ment bien sage. La carte blanche
accordée à des artistes de pas-
sage promettait de bousculer les
convenances : tout serait permis
pour faire de Mons Street Re-
view la vision drôle et poétique
d’une cité en mutation.
Dans le décor sobre et sombre
d’un bureau bruxellois, le sup-
plément culturel d’un grand
Page 12 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
Un tour de ville déjanté avec Mons Street Review
quotidien national avait eu le
bonheur de découvrir les images
étonnantes de ce circuit urbain
qui ringardisait cartes postales et
cartes routières à la fois. Une ex-
clusivité pour une première
mondiale : personne n’avait en-
core songé à utiliser Google
Street à des fins artistiques.
Sur Mons Street Review, c’est
bien simple, tout était permis.
On y voyait des kayaks des-
cendre la rue des Marcottes, les
filles du rugby pousser une voi-
ture, d’inquiétantes jumelles à la
rue des Miroirs, un marché-aux-
Herbes transformé en bain à
bulles, des passants désemparés
à la rue de la Peine perdue.
Mais aussi une biche à la rue
de la Biche, puis un âne à cornes
au même endroit, un aéroport
réservé aux anges au pied du
Le nom de cette artère ? La rue Verte, ça ne s’invente pas. © BRAM GOOTS.
beffroi, des hallebardiers à tous
les coins de rue, un arbre garni
de ballons de basket au square
Saint-Germain.
DIX KILOMÈTRES
On apprendrait plus tard que
le tournage avait duré 34 jours et
mobilisé des centaines de figu-
rants improvisés. Dix kilomètres
de rue avaient été couverts par la
caméra, à raison de 300 mètres
par jour. A l’époque, personne
n’avait jamais vu ça.
Les gazettes de l’époque racon-
teraient des anecdotes savou-
reuses et touchantes. A la rue de
la Réunion, les aveugles de Ghlin
avaient été invités à taguer les
murs et les vieux pavés : un pin-
ceau de couleur blanche était ac-
croché à leur canne. Gloria sou-
rit encore d’avoir dessiné une
fleur sur la chaussée et d’y avoir
joint sa signature à l’aide de
grosses lettres majuscules.
Dans le parc du château, la
pluie était si serrée qu’il avait
fallu reporter le tournage du ma-
tin. Les Montois sont rentrés
chez eux déçus, puis ils sont re-
venus à la première éclaircie
pour jouer le rôle qui leur était
confié.
Non décidément, plus que
l’image d’une ville, Mons Street
Review avait surtout révélé l’es-
prit de ses habitants.
ERIC DEFFET
▶ Mons Street Review sera accessible
dès le 24 janvier sur le site de Mons
2015. Au cours des mois suivants, des
vidéos et des passages inédits viendront
enrichir le projet et en relancer du Durant 34 jours, les
même coup l’intérêt. créateurs de Mons
Street Review ont
tout osé pour trans-
former la ville. Des
surprises à chaque
coin de rue. © D.R.
« Les Montois ont été les acteurs de leur ville »
entretien Il y en a des dizaines, mais je retiendrai Vous répétez que Mons Street Review n’est
L
udovic Nobileau et Antonia Taddéi, du l’histoire de cette dame qui habite rue d’Ha- pas une parodie de Google Street.
collectif français TNT, mettent la der- vré. Pendant les préparatifs du tournage, Pourquoi ?
nière touche à Mons Street Review dans elle était assise à sa fenêtre, elle nous obser- Avec Google Street, Google a inventé une
le bureau bruxellois qui leur sert de repaire. vait sans dire un mot. Nous lui avons ex- technique de géolocalisation par photos in-
Le temps d’un premier bilan. pliqué ce que nous faisions là. Elle nous a terposées, à 360 degrés en prime. Une inno-
confessé être agoraphobe : impossible pour vation importante. Mais nous ne sommes
Les tournages à Mons ont-ils été difficiles ? elle de sortir pour participer au projet. pas dans ce schéma. Nous sommes des ar-
Des incidents ? Des problèmes ? Nous lui avons proposé de ne pas bouger de tistes, pas des techniciens. Nous utilisons la
Aucun ! Les habitants de Mons sont formi- chez elle. A sa fenêtre, elle porte un masque, technologie pour réaliser une œuvre. La
dables ! On nous avait alertés pourtant : on ne peut pas la manquer. C’est une comparaison avec le cinéma est évidente. Il
jamais ils n’accepteront de faire cela, se grande victoire pour elle. y a ceux qui ont inventé la technologie, puis
laisser filmer à visage découvert, jouer un ceux qui ont imaginé que cela pouvait don-
rôle, accepter de se déguiser. Mais dans cette Mons Street Review, cela reste une ner de belles images et qu’il était possible de
ville, il y a une tradition de la représenta- première… raconter des histoires et de faire rêver ou
tion artistique, presque politique dans le Bien sûr ! Un tel projet à l’échelle d’une rire le public. Mons Street Review, c’est
sens noble du terme, avec les festivités de la ville, cela ne s’était jamais fait. Surtout exactement cela : une nouvelle dimension.
ducasse, les acteurs du Lumeçon. avec un tel degré d’implication des habi-
Les Montois ont l’habitude d’être les acteurs tants. Nous avons travaillé sur une forme C’est aussi un formidable outil de
de leur folklore et de leur ville. Mons 2015 d’art populaire et accessible à tous. Imagi- promotion de Mons…
est aussi pour eux une belle occasion de se nez que nous allons sonner chez les gens En effet, Mons Street Review est aussi un
réapproprier l’espace urbain. Nous avons pour leur demander de participer à un pro- portrait filmé de cette ville. Une sorte de
bénéficié de cet élan. jet culturel dont ils ne savent pratiquement carte postale décalée. C’est l’album illustré
rien et qui leur demande de se montrer dis- de Mons.
Des anecdotes que vous conserverez en ponibles rapidement. Nous démontrons ici Propos recueillis par
mémoire ? que c’est possible. E.D.
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 13

E
tre capitale culturelle si-
gnifie un tas de choses.
Pendant un an, l’offre en
culture et en réjouissances di-
verses sera sérieusement étof-
fée à Mons, petite ville de pro-
vince qui gagne à être connue.
Etre capitale culturelle, c’est
aussi une manière pour les
habitants de la ville (et de la
région) d’être fiers de Mons et
de son patrimoine. Parce que
Mons est une ville pleine de
richesses qui ne demandent
qu’à être dévoilées.
Au-delà de l’aspect « capi-
tale culturelle », que repré-
sente la ville aujourd’hui ?
Quelles sont ses coutumes,
ses traditions ?
Ayant grandi dans la région
de Mons, j’ai ici modestement
tenté de mettre l’accent sur
des choses qui, selon moi,
sont absolument à découvrir.
Ce n’est évidemment pas ex-
haustif, et c’est très personnel,
mais ça permettra sans doute
à certains de se faire une idée
de la diversité des choses pos-
sibles dans cette petite ville
du Hainaut.
Je suis montois. Elle est
montoise. Il est montois. Tout
le monde est montois. Et
vous ?
GAËLLE MOURY
Page 14 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
Mons et ses mille et une richesses
Mons a mille et une richesses à faire
découvrir. © ICARUS PROJECTS
Le Doudou
S’il y a un élément du folklore
dont les Montois sont fiers,
c’est bien celui-là ! Chaque
année, lors du dimanche de la
Trinité (cette année, ça
tombe le 31 mai), un cortège
déambule dans les rues de
Mons jusqu’à midi, heure de
la symbolique montée du Car
d’Or. Elle est censée éloigner
les malheurs de la ville pen-
dant un an. S’ensuit le combat
dit Lumeçon, opposant saint
Georges et le Dragon. Si les
temps forts de la Ducasse ont
lieu le dimanche, les festivités
commencent déjà le jeudi
précédent et s’achèvent le
mercredi suivant. Au pro-
gramme : concerts, braderie,
retraite aux flambeaux…
Cette année, cela fera 10 ans
tout pile que la Ducasse a été
reconnue par l’Unesco. L’oc-
casion rêvée de finaliser le
projet de musée du Doudou,
promis depuis des années. Un
musée, ou « centre d’inter-
prétation » du folklore local,
qui ouvrira ses portes en avril.
L’Alhambra
A Mons, la fête a lieu toute
l’année… Notamment à l’Al-
hambra, le dancing si cher à
nos parents ! Situé rue du
Miroir, à deux pas de la
Grand-Place, l’Alhambra est
un lieu légendaire de la vie
nocturne montoise. La salle,
construite en 1920, a été
successivement un cinéma,
une discothèque, un bowling,
puis une discothèque à nou-
veau, avant de se transformer,
en 2010, en salle de concerts
et spectacles. Fermée en
2012, l’Alhambra est devenue
en 2014 une scène dédiée aux
musiques actuelles pop, rock,
jazz et électroniques dont le
but est d’« élargir l’offre cultu-
relle musicale dans Mons et sa
région ». Au programme : au
moins un concert et une soi-
rée par semaine. S’y sont déjà
produits les Girls in Hawaï,
Veence Hanao, La Smala… Le
lieu, labellisé Mons 2015, est
décoré par le street-artiste
belge BONOM (Vincent Glo-
winski).
Dour et son festival
Depuis plus de 25 ans mainte-
nant, le Festival de Dour rythme
les étés de la région. Véritable
trésor local, il a contribué à la
renommée de la Belgique à
l’échelle mondiale, établissant
chaque année de nouveaux re-
cords (195.000 festivaliers se
sont pressés sur la plaine de la
machine à feu en 2014). Les Hen-
nuyers ont l’habitude de s’y
rendre, même sans avoir l’âme
rock’n’roll.
Cette année, Mons et Dour uni-
ront leurs forces. Pour sa 27e
édition, le festival s’étendra ex-
ceptionnellement sur 5 jours au
lieu de 4, du 15 au 19 juillet. Le
mercredi 15 étant programmé par
Mons 2015. L’affiche n’a pas en-
core été dévoilée mais on sait
déjà que cette soirée supplémen-
taire contiendra à la fois des
concerts et des performances, des
arts de la rue… sur le site du festi-
val mais aussi dans des endroits
plus inattendus comme le cam-
ping, par exemple. Une program-
mation établie par Mons 2015 et
le Dour festival en bonne entente.
Le Manège
Tout Montois qui aime les arts
de la scène s’est sans doute
déjà rendu au Manège, véritable
axe transfrontalier culturel entre
Mons et Maubeuge, dans le
nord de la France.
Mons 2015, « c’est notre coupe
du monde et nos jeux olym-
piques », déclarait fièrement
l’institution en préambule de
cette saison. Une saison où l’on
retrouvera comme à l’habitude
danse, concerts, one-man-show,
slam, théâtre… Mais également
des propositions particulières.
Ainsi, le Festival au Carré cris-
tallisera la volonté de faire de
Mons l’épicentre de la création
belge et européenne. L’innova-
tion musicale et sonore trouvera
sa place grâce à Ars Musica et à
CitySonic. Et cette saison ne
s’arrêtera pas là : le Manège
invite également le public à
participer. Marco Martinelli
travaille par exemple dans l’es-
pace public avec 150 comédiens
amateurs et Frédéric Flamand,
avec 150 apprentis danseurs de
la région.
La découverte de la ville
Ça paraît bête, mais la pre-
mière chose à faire pour
profiter de Mons 2015, c’est
sans doute d’aller à la dé-
couverte de la ville et de ses
rues pavées d’un autre âge.
Si vous venez de la gare, une
fois passée l’épreuve de la
rampe Sainte-Waudru (vous
savez, cette énorme montée
qui semble ne jamais se
terminer…), la ville s’offre à
vous dans toute sa grandeur
et dans toute sa splendeur.
Profitez-en pour faire le vrai
touriste. Admirez le Beffroi,
récemment illuminé. En
remontant jusqu’à la Grand-
Place, passez par les petites
rues typiques. Allez toucher
la tête du petit singe, le
symbole de la ville qui porte
bonheur !
Pour faciliter votre visite,
vous pouvez notamment
compter sur un Guide du
routard spécialement édité
pour l’occasion, sur l’applica-
tion visitMons ou encore sur
Mons Street Review, un
guide interactif d’un genre
nouveau (voir pages 12 et
13).
Un Festin montois !
Mons 2015, c’est aussi l’oc-
casion de mettre en valeur
les artistes locaux. C’est ce
que fera le Festin montois
(Festival de créations Mons-
Borinage). Fruit d’une étroite
collaboration entre 6 struc-
tures culturelles de Mons-
Borinage, ce festival mettra à
l’honneur des créations d’ar-
tistes de la région durant la
première semaine de sep-
tembre. Au programme :
musique, théâtre et gastro-
nomie notamment.
Un Montois bien connu du
grand public, Baptiste Lalieu
alias Saule, fera partie de
l’aventure. Il sera notamment
accompagné des étudiants
d’Arts au Carré placés sous
la direction de Guy Theunis-
sen et de Muriel Legrand.
Dès 2016, les 6 structures à
la base du festival continue-
ront à en diffuser les projets
au sein de leur structure
respective. Une manière de
faire perdurer la capitale
européenne de la culture.
La gastronomie
Quand on visite une ville,
une des choses qui
comptent, c’est la gastrono-
mie ! Alors que mange-t-on
de bon à Mons ? Rien de très
léger au menu… Les recettes
typiquement montoises sont
composées de produits du
terroir. La soupe montoise
traditionnelle mélange par
exemple pommes de terre,
oignons, verts de poireaux et
céleris. Les Montois sont
également friands de hâte
levée, de lapin à la Gueuze,
de côtelettes à l’berdouille
(entendez une béchamel à
laquelle on ajoute de la mou-
tarde, des échalotes, des
cornichons et du vin blanc)
mais aussi d’escavèche dite
de Mons, de l’anguille ou du
brochet frit et recouvert
d’une sauce vinaigrée.
Les douceurs ne sont pas en
reste. En 2004, Elio Di Rupo
lance le défi aux pâtissiers de
la région de créer une frian-
dise qui symboliserait la ville.
C’est ainsi qu’est né « El
Cayau Montois », sorte de
Mélo-cake mêlant chocolat,
noisettes et meringue.
Les blogueurs s’y mettent
Depuis plusieurs mois, toute
une série de blogueurs et de
citoyens ont décidé de mettre
leur ville en valeur, la célébrant
comme il se doit.
C’est notamment le cas de
Mons 2015 Before During
After, une page Facebook
collectant des images de la
ville, prises par tout un chacun.
Le concept ? Poster chaque
jour une photo prise à Mons le
jour même, ce pendant les 100
jours qui précèdent l’ouverture
de Mons 2015, 100 jours en
2015 et 100 jours suivant la
clôture.
Autre initiative sympathique :
celle de Mons Good News
Paper, sur Facebook égale-
ment, qui regroupe photos,
infos et événements actuels ou
à venir à Mons. Sa devise ?
« POSITIVONS : notre ville le
vaut bien ! »
Dans le même esprit,
Move@Mons regroupe bons
plans, idées sorties, infos sur
des concerts, sur des événe-
ments…
… et la tradition bibitive !
Pour accompagner tous ces
mets, la région ne manque pas
de boissons délicieuses et
inattendues. Certaines ont
même été créées pour Mons
2015 ! C’est le cas de la « Car
d’Or », une bière blonde de
haute fermentation produite
par la brasserie Saint-Feuillien,
située au Rœulx, à une quin-
zaine de kilomètres de la ville.
« Accessible et facile à boire,
c’est une bière consensuelle au
meilleur sens du terme », selon
le brasseur Alexis Briol qui
décrit encore le breuvage
comme « très houblonné mais
sans agressivité ». Son nom
renvoie au folklore montois, le
Car d’Or étant un des élé-
ments phares du Doudou.
Autre incontournable de la
région : les vins de Roisin. Ces
vins de fruits uniques sont
produits dans les Hauts-Pays,
une campagne située à une
vingtaine de kilomètres de
Mons. Qu’ils soient de coing,
de cerise, de fraise, de fram-
boise, de rhubarbe ou de
groseille, ces vins délicats se
savourent de l’apéritif au
dessert.
Vous fermerez
les yeux sur…
Evidemment, Mons n’est
pas parfaite. Regardez par
exemple cette majestueuse
gare Calatrava qui n’a
malheureusement pas été
terminée dans les temps
(on regrette d’ailleurs notre
bonne vieille gare…).
Evidemment, on est triste
que The Passenger ait été
démonté (on entend
d’ailleurs les râleurs crier
au scandale… « 400.000
euros ?! »).
Mais au fond, le plus im-
portant cette année, c’est
de se concentrer sur le
positif. Parce qu’être capi-
tale culturelle, ça n’arrive
pas tous les jours et ça se
célèbre !
De nombreuses personnes
s’investissent pour faire de
cette année une année
inoubliable. Et la réussite
d’un tel événement, ça
commence par la présence
et le soutien du public !
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 15

D
ans le cadre des festivités
de Mons 2015, un vaste
projet piloté par Carine Fol
et Yolande De Bontridder portera
sur la création non académique à
travers une série d’ateliers parti-
cipatifs animés par des artistes
professionnels, ainsi qu’une ex-
position rétrospective consacrée
à l’art brut. Cette double manifes-
tation prendra place au BAM à
l’été 2015.
En prévision de « Mons, capi-
tale européenne de la culture »,
près de 500 propositions ont été
soumises dans le cadre d’une
bourse à projets lancée par la
Fondation Mons 2015. Ambi-
tieux projet participatif, MON-
Sens est l’un des 22 à avoir été sé-
lectionnés par le comité et finan-
cés par la Fondation. Un choix
que Xavier Roland, directeur du
pôle muséal de la Ville de Mons,
explique par l’ancrage très fort
dans le territoire régional :
« MONSens nous a d’emblée sé-
duits car il proposait un réel tra-
vail sur le terrain, dans la réalité
quotidienne et la durée. Ce projet
est indissociable de la région, il
porte un regard sur notre réalité
et permet de confronter celle-ci au
contexte européen, internatio-
nal. »
DIX-HUIT MOIS
D’INTERACTIONS CRÉATIVES
Projet à la fois local et interna-
tional, MONSens est né de la vo-
lonté du Carrosse, centre qui re-
groupe 14 foyers de résidence
pour adultes souffrant de défi-
cience ou maladie mentale (13 en
Wallonie et un en France), de
participer à Mons 2015 en déstig-
matisant la problématique de la
santé mentale : « Nous voulions
que nos résidents soient fiers et
heureux de pouvoir créer en com-
pagnie d’artistes professionnels et
de bénéficier ensuite d’une réelle
visibilité muséale à travers une
exposition », explique Benoît Du-
plat, directeur du Carrosse. « Le
but était aussi de renforcer la
culture d’entreprise au sein d’une
équipe de 450 employés en encou-
rageant les interactions et le par-
tage. Sur le long terme, nous pen-
Page 16 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
Art brut et création contemporaine : dans tous les sens
« L’art est un
mensonge », une
maquette sculp-
ture de Mireille
Liénard. © D.R.
sons que cela peut également pé-
renniser le travail que nous effec-
tuons en art-thérapie. »
Les commissaires du projet,
Yolande De Bontridder et Carine
Fol, travaillent ainsi en concerta-
tion avec les équipes du Carrosse
depuis fin 2013 : « Nous avons
choisi sept artistes contempo-
rains aux compétences très di-
verses, comme Caroline Rottier,
Emilio Lopez Menchero, Yves Le-
comte ou Mireille Léonard », ex-
plique Yolande De Bontridder,
responsable du volet contempo-
rain « Interaction ». « Nous vou-
lions mettre l’accent sur le proces-
sus de création, sur la durée, et
pas juste proposer une exposi-
tion. C’est ainsi que les ateliers
créatifs avec les résidents ont dé-
buté fin 2013 et se poursuivent
jusqu’à l’été 2015. Une centaine
de résidents, issus de 25 foyers de
la région, collaborent au projet. »
Certaines réalisations sont déjà
accessibles au public, comme
L’observatoire des simples et des
fous de Lise Duclaux. Cette éten-
due d’herbes sauvages et médici-
nales, réalisée avec les résidents
d’un foyer de Saint-Symphorien,
interroge la poésie du végétal et
du vivant dans le même esprit
que ses précédents projets. Sa
proposition artistique consiste ici
en un observatoire, lieu de ren-
contre et d’échange, qui modifie-
ra l’environnement direct du
foyer : « Je n’avais jamais tra-
vaillé avec des personnes défi-
cientes, explique l’artiste, mais je
suis beaucoup plus à l’aise avec
les fous que les personnes nor-
males ! Depuis une année que
nous travaillons ensemble, j’ai
observé de nombreux change-
ments chez eux, mais ma présence
demeure une goutte d’eau dans
l’océan de leur quotidien et de
leurs préoccupations. »
L’ART BRUT
AU PASSÉ ET AU PRÉSENT
L’autre volet du projet MON-
Sens, chapeauté par Carine Fol,
directrice de la Centrale for
Contemporary Art à Bruxelles et
spécialiste de l’art brut, consiste-
ra en une exposition sur L’art
brut d’hier et d’aujourd’hui avec
comme double objectif de faire
découvrir des œuvres issues des
structures membres et de poser
un regard neuf sur les personnes
souffrant de maladie mentale. A
la fois didactique et ludique, cette
exposition placera les œuvres de
créateurs locaux au cœur d’un
projet d’envergure internatio-
nale, retraçant l’évolution des
créations issues des marges – de
l’art asilaire vu par les psychiatres
(1921-1980) à l’art brut de Jean
Dubuffet (à partir de 1945) et aux
créations actuelles.
Prévue dans les lumineux es-
paces récemment rénovés du
BAM (Beaux-Arts Mons) à partir
du 20 juin prochain, l’exposition
comportera des documents d’ar-
chives et des œuvres muséales
provenant de collections euro-
péennes prestigieuses (LAM, Vil-
leneuve-d’Ascq ; Prinzhorn
Sammlung, Heidelberg ; Hôpital
Sainte-Anne, Paris ; Collection
de l’art brut, Lausanne ; MAD-
Musée, Liège, etc.), ainsi que des
créations découvertes récem-
ment par le biais des plates-
formes de concertation pour la
santé mentale partenaires du
projet – une recherche de longue
haleine menée notamment par
Bruno Gérard, artiste et anima-
teur d’ateliers plastiques pour
adultes souffrant de handicap ou
de maladie mentale, au Centre
La Pommeraie de-
puis 25 ans.
Préférant le terme
d’art non académique à celui
d’art brut, Bruno Gérard sou-
ligne le contexte particulier dans
lequel celui-ci s’est développé
chez nous : « Nous vivons un mo-
ment tout particulier en Belgique
– un moment de grâce – depuis
environ trente ans. L’intérêt pour
cette forme d’art remonte au dé-
but des années 1980, quand une
série d’artistes qui ne connais-
saient pas du tout le secteur du
handicap se sont mis à travailler
avec ce public dit déficient. C’est
ainsi que des lieux comme le
Créahm ou le Centre reine Fabio-
la ont pu voir le jour. Nous ne
pensions pas que cette création
extraordinaire soit possible. A
l’époque, aucun des musées que
sont le LAM à Lille, Art &
Marges à Bruxelles ou le Musée
du docteur Guislain à Gand
n’existait. Avec les années, des ou-
vertures se sont créées pour mon-
trer ces œuvres, même si le com-
merce de l’art est un réel danger
pour ce type de création. L’exposi-
tion organisée au BAM montre
que la France, l’Allemagne et la
Suisse possédaient une grande ri-
chesse au début du XXe siècle
A côté d’œuvres d’artistes contemporains
comme Caroline Rottier ou Emilio Lopez
Menchero, des ateliers participatifs ont été
animés par des artistes professionnels dans
des foyers de résidence pour adultes souf-
frant de déficience ou maladie mentale.
© D.R.
mais qu’aujourd’hui, la tendance parler avec eux, puis de partager
s’est inversée et que les ateliers les ces découvertes avec le public.
plus florissants se trouvent chez Une galerie n’a pas le temps de
nous. » Face à ce constat, l’asso- faire cette démarche, qui nous a
ciation PsycArt a décidé d’orga- pris environ une année et qui, je
niser une autre manifestation, l’espère, aura des répercussions
placée sous le commissariat de après Mons 2015 », explique
Bruno Gérard : intitulée Bruno Gérard.
Chamb’art au château, elle
réunira 45 artistes et 200 QUEL(S) SENS DONNER
œuvres, toutes créées loin des À LA CRÉATION ?
circuits traditionnels de l’art, Tous les artistes œuvrant au
pour mettre en valeur cette éton- sein du projet MONSens se sont
nante richesse et cette si grande interrogés sur le sens de la créa-
diversité. « Il faut prendre le tion artistique pour les per-
temps d’aller chercher ces œuvres, sonnes participant à leurs ate-
de rencontrer leurs créateurs, de liers. Une question que se posent
toutes les personnes travaillant
avec ce type de public. S’appuyant
sur sa propre pratique d’anima-
teur, Bruno Gérard déclare ainsi :
« L’objectif est que la personne se
sente bien et, quand c’est possible,
qu’elle essaie de développer de
nouveaux acquis pour faire émer-
ger une création personnelle.
Mais cette seconde étape n’est pas
toujours possible, et montrer les
travaux réalisés en atelier de-
meure secondaire. Ce n’est jamais
le but premier, surtout que cela
peut déstabiliser et fragiliser les
participants. Le temps de l’atelier,
de la création, est un temps diffé-
rent de celui de notre société : il
arrive qu’une personne mette des
années avant de se décider à
prendre un crayon et à dessiner. Il
y a autant d’attitudes possibles
face au travail de création que
d’individus. Nous travaillons
avec d’autres modes de communi-
cation que la parole et l’écrit : le
jeu du corps est essentiel, ainsi
que l’expression par le dessin. Ils
se moquent des codes : la perspec-
tive, les volumes, les couleurs… Ce
qui importe, c’est l’émotion qui
passe. Nous sommes là pour les
aider à aller dans ce sens, le plus
sincèrement possible, en devenant
le révélateur de chaque indivi-
du. »
L’autre question récurrente
concerne le droit de montrer ou
non les créations réalisées en ate-
lier : « Toutes les personnes qui
fréquentent mes ateliers s’inves-
tissent totalement dans leur créa-
tion. Certaines ont soif d’être
connues, d’autres non : il n’y a
pas de règle à ce sujet et nous res-
pectons toujours leur désir de ne
pas montrer ou vendre leur tra-
vail, explique Bruno Gérard. Il
arrive qu’elles changent d’avis au
bout de plusieurs années, sans
que nous sachions pourquoi.
Avons-nous le droit de montrer
ces œuvres ? De ne pas les mon-
trer ? Au fil de nos recherches pour
MONSens, nous sentions que ce
que nous trouvions était tellement
fort qu’il fallait partager cette dé-
couverte, tout en respectant l’avis
des artistes et leur propre rapport
au temps. »
ALIÉNOR DEBROCQ
▶ MONSens, coproduction de la Fondation
Mons 2015, de L’ASBL PsycArt, des
plates-formes hennuyères de concertation
pour la santé mentale et du Carrosse ;
double exposition au BAM du 20 juin au
6 septembre 2015 ; agenda des activités
prévues sur www.monsens.be.
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 17

Q
uand le futur fait renaître
le passé. La tablette poin-
tée sur le porche d’entrée
de la collégiale Sainte-
Waudru et en un instant, c’est le
décor du XVe siècle qui apparaît
à l’écran. Les deux immenses
portes de bois se superposent
entre l’œil et l’écran. Et voilà
comment le visiteur se voit offrir
un voyage dans l’histoire. Une
histoire modélisée, reconstituée
à travers un jeu vidéo dans le-
quel le public est invité à se
plonger dès son arrivée au sein
de cet édifice érigé au XVe siècle.
« Pour Mons 2015, nous vou-
lions offrir une visite originale
de la collégiale qui cadre aussi
avec le thème des nouvelles tech-
nologies », raconte Pierre Du-
four, président de l’association
Sainte-Waudru. Et c’est naturel-
Mons hypergothique Mon(s) idéal : La révolution des jeunes
La collégiale dans la troisième dimension
lement qu’il s’est tourné vers les sa tablette sur des parties bien
chercheurs de l’UMons qui ont précises, il les voit telles qu’elles
déjà fait entrer le pendule de étaient initialement grâce à la
Foucault au sein de la collégiale. réalité augmentée. « Il peut
« Le défi était de faire découvrir même voir à travers les voûtes, la
un maximum de choses en une magnifique charpente qui est au-
heure ou moins et cela, de ma- jourd’hui inaccessible. » Dans
nière ludique, explique Maxime chaque zone, le visiteur joue à un
Dumenil de l’UMons. Nous jeu, récolte des indices qui lui
avons opté pour le serious game permettront de dénicher le trésor
qui proposera une sorte de quête caché dans la collégiale.
au trésor au sein de la collé- Pour l’heure, les visites vir-
giale. » Google a accepté de tuelles sont programmées durant
fournir les tablettes qui seront trois mois, du 24 janvier au 26
distribuées aux visiteurs. Après avril. Mais des prolongations
avoir choisi un compagnon vir- sont envisagées si le succès est au
tuel – le maître d’art, le chroni- rendez-vous. A terme, le serious
queur ou le chevalier – petit ou game pourrait devenir un outil
grand, le visiteur est invité à se touristique récurrent au sein de
rendre dans les huit zones défi- la collégiale qui pourrait ainsi
nies dans l’édifice. Là, il reçoit voir augmenter sa manne de
des informations sur l’histoire, Munis d’une tablette, les visiteurs sont invités à récolter des indices qui 100.000 visiteurs annuels.
sur l’architecture… En pointant leur permettront de dénicher le trésor caché dans la collégiale. © AVPRESS. SANDRA DURIEUX
Cinq jeunes du MonStudent Club, dont Alfonso au centre et Julie, à sa gauche. © D.R.

Femmes-femmes-femmes, la musique de chambre des gentes dames A

lfonso Caci, 23 ans, est im-
pliqué depuis deux ans
tion, ils sont devenus amis. Alfon-
so a accepté de devenir le pré-
s’exclame fièrement Alfonso. J’ai
envie d’un Mons de demain enri-

L
e cadre si particulier du salon gothique dans le MonStudent Club, sident d’un kot-à-projet spécial chissant. Cette énergie créative

3
facilement au sein d’un
de l’hôtel de ville de Mons, érigé au XVe orchestre ? un projet de la Fondation Mons dédié à Mons 2015 et subsidié par fait plaisir et m’a permis de faire
siècle mais rhabillé au goût du XIXe C’est vrai que c’est un milieu 2015 pour intégrer les étudiants l’Université de Mons. « Nous vi- des rencontres intéressantes avec
siècle, se prête idéalement à l’harmonie de la masculin, même si la profession et les jeunes des alentours dans vons à 15 dans le même kot et nous des artistes, des personnalités,
musique de chambre. C’est là que l’Orchestre se féminise de plus en plus. Mais les activités culturelles de la ville. avons une association dont le but etc. »
royal de chambre de Wallonie (ORCW) a QUESTIONS si on voit de plus en plus de « Je participais déjà à quelques est de mettre en avant les manifes- Bien sûr, Alfonso et Julie se
choisi d’organiser, ces dernières années, les à Anne Pingen, altiste femmes dans les instruments à animations du Théâtre Le Ma- tations susceptibles de toucher les sentent concernés car ils bai-
Mons et Merveilles, un cycle de concerts de Homme et femme cordes, les cuivres restent nège quand j’ai été contacté pour étudiants. Nous avons program- gnaient déjà dans le milieu cultu-
musique de chambre commentés. Des sont-ils des presque exclusivement entre les Mons 2015. On s’est retrouvés à mé un spectacle de théâtre en col- rel. « En tant que président de
concerts intimes où l’orchestre se réduit à un musiciens mains des hommes. former un groupe d’une quin- laboration avec le MonStudent kot-à-projet, je suis tous les jours
duo, un quatuor ou un sextuor tout au plus différents ? zaine de jeunes et on a disposé du Club, E-MOnsTIONs, sur les pe- au contact d’étudiants, ajoute Al-
dans une salle qui peut accueillir un maxi- Non, je n’ai pas cette Pourquoi les œuvres de soutien des professionnels pour tites et grandes histoires de Mons, fonso. On fait la promotion des
mum de 150 personnes. impression. Il y a au- compositrices sont-elles moins développer nos propres idées. » avec deux chorégraphes profes- manifestations dans la ville. On
L’édition 2015 aura une saveur particulière, tant de musiciens connues ? Le MonStudent Club a organi- sionnelles. » Le spectacle sera est confronté à deux types de réac-
en marge des festivités de la capitale euro- différents qu’il y a de Je l’ignore. Mais certaines, sé trois soirées et concerts enga- présenté les 6 et 7 mars dans l’au- tions : il y a les enthousiastes et
péenne de la culture, puisqu’elle se placera gens différents. On comme Elizabeth Maconchy, bé- gés en 2014 dans la salle l’Alham- ditorium Abel Dubois. ceux qui s’imaginent que la
sous le signe de la féminité. « Le thème nous a joue en fonction de sa sensibilité, de néficient d’une certaine notorié- bra, sur la Grand-Place de la ville, culture est réservée aux bourges.
été suggéré par le service club des Soroptimist son vécu, pas en fonction de son genre. té. En Angleterre, elle a été élevée et en prévoit trois autres en 2015. « J’AI ENVIE D’UN MONS On essaye qu’à notre échelle les
qui organise le concert, en hommage à Lola au rang de « dame ». Julie Lemba, étudiante en ani- DE DEMAIN ENRICHISSANT » événements soient accessibles à
Bobesco, la violoniste belge, confie Anne Pin- Une femme fait-elle sa place S.Dx mation socioculturelle à l’Ihecs, En plus de l’organisation d’évé- tous. On veut que ce soit ni bar-
gen, altiste du quatuor qui se produira à d’origine montoise, fait partie de nements, Alfonso écrit pour le site bant, ni trop cher. »
Mons. Dès lors, j’ai trouvé intéressant de pro- l’équipe qui prépare un vide- « Le Mag », créé par le Théâtre Le Pour Julie et Alfonso, Mon(s)
poser des œuvres de compositrices qui ne sont dressing le 15 février prochain au Manège pour 2015, qui rassemble Idéal, c’est un investissement sur
que trop rarement jouées. » facilement la filiation naturelle entre Fanny Je trouvais donc approprié pour café L’Entracte, à Mons. « Je des critiques. « Un regard jeune le long terme. Après cette riche
Et la recherche fut intéressante pour la mu- Mendelssohn et son frère », ajoute Anne Pin- ce concert particulier de proposer trouve ça normal de prendre part sur les spectacles du Manège », année, l’association de jeunes ai-
sicienne, qui découvrit ainsi les œuvres gen. des textes érotiques écrits par des à Mons 2015. C’est l’occasion annonce le site, qui met déjà en merait continuer ses projets. La
d’Henriette Bosmans, de Theresia Von Para- L’autre particularité de ces concerts est femmes et lus par l’une d’entre pour moi d’appliquer ce que j’ap- ligne les textes d’un groupe de construction d’un Mons dyna-
dis, d’Elizabeth Maconchy et de Fanny Men- qu’ils sont systématiquement associés à des nous. Mais que l’on ne s’y trompe prends durant mon bachelier quinze jeunes depuis plus d’un mique pour les jeunes généra-
delssohn, la sœur du célèbre compositeur al- textes. C’est Cécile Van Snick, comédienne, pas, érotique ne veut pas dire por- dans l’organisation et la gestion an. « Des ateliers et workshops tions.
lemand. « Toutes les œuvres qui seront propo- metteure en scène et directrice de l’Atelier nographique. » d’événements. Je ne vois pas com- sont prévus avec des profession- FLAVIE GAUTHIER
sées méritent réellement d’être jouées, estime Théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve qui SANDRA DURIEUX ment j’aurais pu louper ça. J’ai nels des médias pour apprendre le
Anne Pingen. Le choix de ces compositrices prêtera sa voix aux textes érotiques et sen- parcouru le site de Mons 2015 à la métier de la radio, la vidéo et ▶ Concert « Généra(c)tion », le 13 février à

permet de balayer les époques (du XVIIe au
XXe siècle) mais aussi les styles. L’œuvre
d’Henriëtte Bosmans peut être rattachée à
l’ambiance de Claude Debussy. Si Elizabeth
Maconchy a un style plus ardu, on perçoit très
Page 18 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
La bassiste Edith Baugnies (en haut), la violo-
niste Isabelle Scoubeau et la comédienne
Cécile Van Snick (ci-dessus). © GUY VIVIERS ;
VÉRONIQUE VERCHEVAL.
suels écrits par les auteures Marie Nizet, Ma-
rie-Joseph, Marguerite Burnat-Provins, Ni-
cole Gerhardt et Marguerite Duras. « Le désir
des femmes est un domaine qui échappe com-
plètement aux hommes, estime Anne Pingen.
▶ Le concert se déroulera le 6 février à
19 h 30 au salon gothique de l’Hôtel de
ville. Réservations : Billetterie du manège,
+32(0)65 39 59 39 – tickets@lemanege-
mons.be
recherche de projets dans lesquels
je pourrais m’engager. »
La plupart de tous ces jeunes ne
se connaissaient pas auparavant.
Au fur à mesure de leur implica-
l’écriture. »
Toutes ces initiatives prouvent
que la jeunesse ne veut pas rester
derrière. « Je suis Montois et je
trouve ça très important d’en être,
21 h 30 à l’Alhambra. Entrée gratuite.
Le vide-dressing Idéal, le 15 février de 14 h
à 18 h à L’Entracte.
Spectacle E-MOnsTIONs, le 7 mars à
l’auditorium Abel Dubois.
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 19
 Atoutattoo,
expo
Un tramway nommé oubli
L
es plus grands auteurs d’amener de la distance. Il y a

à fleur de peau creusent inlassablement les

mêmes sillons. Chez Philippe
Blasband, c’est la perte du langage
une certaine beauté à ce que ces
acteurs reprennent en charge des
émotions d’enfants, des émotions
qui semble dérouler toute son qui sont plus entières, plus

N
e cherchez pas midi à qua-
torze heures : il n’y a aucun
rapport entre la cité du
Doudou et l’art ancestral du ta-
touage. Du moins, aucun rapport
tellement évident qu’il rendrait
ce thème incontournable dans le
programme des présentes festivi-
tés. Reste que les organisateurs
de Mons 2015 se sont bel et bien
penchés sur le sujet, le temps
d’un week-end intitulé Atoutat-
too.
Drôle d’idée, cela dit, que de
s’intéresser à une pratique vieille
comme le monde (le Néoli-
thique, c’est dire si ça remonte
loin…), une pratique certes pas
toujours bien perçue mais au-
jourd’hui quasiment entrée dans
les mœurs. Et qu’on affiche
presque ouvertement, de nos
jours. Non ? Eh bien, pas forcé-
ment. « Nous travaillons depuis
quelques années avec plusieurs
artistes dont certains s’inté-
ressent beaucoup au tatouage,
explique Anne André, directrice
du projet Maison Folie. C’est en
les rencontrant, eux, et en évo-
quant leur intérêt commun qu’on
s’est dit qu’il y avait quelque
chose à faire là autour. »
Les artistes en question sont au
nombre de quatre : Martine Des-
sy, Julie Moulin, Alisson Lepage,
Francis Delanativité. Soit trois
photographes et une dessinatrice
qui, nous dit le communiqué offi-
ciel, « portent un regard sur cet
engouement planétaire. Depuis
l’intime chez le tatoueur jusqu’à
l’explicite lors de conventions,
croisant l’imaginaire ou le fan-
tasmé au passage. Tous ra-
content la dualité entre douleur
et bonheur, gravée à l’encre indé-
© D.R.
lébile sous l’épiderme… pour la
vie. »
Julie Moulin exposera ses des-
sins mais réalisera également
une performance : « Elle tatoue-
ra en quelque sorte une colonne
située dans l’un des espaces de la
Margin’Halle. Elle sera équipée
d’une caméra GoPro. » Une se-
conde caméra sera confiée à la ta-
toueuse qui travaillera en
« live », toutes proportions gar-
dées, comme dans un salon ou
une convention, tatoueuse dont
le nom doit encore être confirmé
à l’heure où nous écrivons ces
lignes.
Et que ceux qui considèrent
que tatouage et musique sont in-
dissociables se rassurent : cinq
concerts pop, rock et rockabilly
animeront le début du week-end.
Sur scène : des groupes du cru,
qui ont pour noms Fly & Drive et
Lick My Sunglasses (vendredi),
Fortune Tellers, Bubble Trap et
Martins Prêcheurs (samedi).
DIDIER STIERS
▶ « Atoutattoo », du 27 février au 1er mars,
Margin’Halle (Maison Folie), rue des
Arbalestriers 8, 7000 Mons.
œuvre. Que ce soit dans l’inou-
bliable Invisible au théâtre ou La
couleur des mots au cinéma, le lan-
gage est question d’absence, de dé-
racinement, de dérèglement. Lo-
gique dès lors que sa nouvelle
pièce, Le tramway des enfants,
porte une fois encore ce phéno-
mène comme moelle épinière.
Philippe Blasband imagine des
tramways invisibles qui, toute la
nuit, sillonnent nos villes, conduits
par des anges. Les passagers sont
des fantômes, les fantômes d’en-
fants disparus trop tôt, qu’on ou-
blie peu à peu. Plus le souvenir
d’eux s’étiole, plus eux-mêmes
s’oblitèrent et plus leur langage se
simplifie. Jusqu’à ce qu’ils ne pro-
noncent plus que des mots. Jusqu’à
ce que, une nuit, plus aucun vivant
ne se les rappelle, ni leur nom, ni
leur vie, ni leur visage, ni leurs
voix. C’est alors qu’ils descendent
du tramway.
« La pièce se passe dans ce tram-
way, parmi quatre enfants. L’un
d’entre eux est sur le point de par-
tir et un autre sur le point d’arri-
ver, précise Pierre Sartenaer qui
joue et cosigne la mise en scène,
avec Philippe Blasband, de cette
Philippe Blasband et Pierre Sartenaer sont à la mise en scène du « Tramway des enfants », fable fantastique
sur les rails de notre rapport à la mémoire et de l’éphémère de la vie. © D.R.
pièce d’un genre forcément fan-
tastique. Ce tramway, c’est un
sas. Les enfants sont là tant que
les gens pensent encore à eux,
avant de connaître une deuxième
mort, en quelque sorte, quand les
gens les oublient. Définitivement.
A mesure qu’ils s’effacent dans la
mémoire des gens, leur langage
se désagrège. L’enfant qui va par-
tir ne parle plus que par bouts de
mots alors que le nouvel arrivant
a encore un langage précis. » Et
pour densifier encore un peu le
mystère de ce voyage onirique, ce
sont des grands enfants, de plus
de 60 ans, qui incarnent les per-
sonnages : Jean-Pierre Baudson,
Jean-Claude Derudder, Janine
Godinas, Nicole Valberg, Pierre
Sartenaer. « C’est une manière
brutes, que les émotions
d’adultes, forcément plus poli-
cées, plus prudentes. Il s’agit de
jouer de manière pleine des senti-
ments pleins : la peur de la mort,
la peur de voir disparaître
l’autre. Ce ne sont que des en-
fants, avec des attitudes d’en-
fants, ce qui exacerbe le senti-
ment amoureux, la colère, etc. At-
tention : ce n’est pas une cour de
récré ! L’idée n’est pas que des
adultes jouent des enfants mais
qu’ils jouent des sentiments d’en-
fants. » On pourrait craindre
une pièce sombre avec un tel
point de départ mais Pierre Sar-
tenaer nous rassure : « Le thème
est grave mais Philippe ne fait
jamais dans le noir absolu, ja-
mais dans le plombant. Il y a
par exemple un côté amusant
dans les quiproquos générés par
cet endroit où le temps n’existe
plus. »
CATHERINE MAKEREEL
▶ Du 10 au 13 février au Manège à Mons.
www.mons2015.be. Mais aussi du 26
février au 7 mars au Théâtre Varia, du
10 au 13 mars au Théâtre de Namur, du
31 mars au 4 avril au Théâtre de Liège.

Ailleurs en folie : Le tour du monde partira de Lille
H E
uit dates pour huit escales. Tout au
long de l’année, la Maison Folie servira
de décor aux « Ailleurs en folie », une
carte blanche offerte aux artistes provenant
de huit villes : Lille, Londres, Tokyo, Mont-
réal, Pilsen, Milan, Casablanca et même Mel-
bourne. Pendant une semaine, les visiteurs
seront plongés dès leur entrée dans l’am-
biance de la ville hôte grâce à une scénogra-
phie visuelle et sonore minutieusement pré-
parée. Au programme, de la culture évidem-
ment mais aussi des jeux, du sport, de la gas-
tronomie… des projets typiques mais
élaborés en étroite collaboration avec les ar-
tistes régionaux sous l’égide d’un commis-
saire soigneusement choisi par la Fondation
Mons 2015.
Symboliquement, c’est Lille, ville voisine et
amie, qui lancera les festivités. L’embléma-
tique capitale européenne de la culture en
2004, source d’inspiration pour Mons 2015,
prendra ses quartiers à la Maison folie du 28
janvier au 1er février.
Les clés seront remises à Fanny Bouyagui,
une artiste roubaisienne qui s’illustre dans
les défilés de mode, les installations multi-
médias et qui est notamment à l’origine du
L’artiste inspiration lors des obsèques de Nelson
pluridis- Mandela où les anonymes « devaient effec-
ciplinaire tuer plus de 20 heures d’un parcours sinueux
roubai- pour saluer le corps du grand homme ».
sienne Dans cet univers unique et décalé, on re-
Fanny trouvera à des moments différents, de la
Bouyagui, danse, un opéra culinaire (29 et 30 janvier)
commis- où les goûts se mêleront à la musique et aux
saire de installations vidéos grand format. Il y aura
l’exposi- également une performance alliant art et
tion. © D.R. mode qui reflète le travail de l’artiste pour
qui le vêtement est un outil d’expression
comme un autre. Elle y met en scène actuali-
tés et matières – joue sur l’interactivité des
corps, des images et des sons. Une artiste de
rue réalisera également une fresque monu-
mentale compilant les œuvres de Fanny
Bouyagui et notamment Mandala, une ins-
festival de musique électronique Name. « La tallation composée de 4.000 figurines en ré-
Maison Folie a été conçue comme un bazar sine.
foisonnant. Dans cet univers transversal où Berceau des Maisons Folie, Lille saluera à
se mêlent installations vidéo, musique, art sa façon l’année culturelle à Mons. Comme
culinaire et performances, des milliers de mi- un passage de témoin.
roirs habillent l’espace et les performeurs. SANDRA DURIEUX
C’est un parcours immersif qui est proposé
au public qui sera d’emblée organisé en file ▶ « Ailleurs
en Folie – Lille », du 28 janvier au 1er février à
indienne », explique l’artiste qui a trouvé son la Maison Folie de Mons
La phrase court dans Mons
lle s’affiche déjà sur les murs
à la sortie de la gare.
« Layez-vous chambourler
dins no pt’tit trô d’ville ! Nos
sommes binéeses de vos vîre ! èyè
vos z’in rîrrez avé des bellés
imâges plein vos tiètes. » Une in-
vitation à suivre et à chercher la
poésie dans la ville. D’ici la fin
d’année, la phrase s’étalera sur un
parcours de dix kilomètres dans
la ville. « On a commencé le 11 dé-
cembre et on essaye de coller 30 à
40 mètres de phrases par jour, ex-
plique l’auteure et responsable du
projet, Karelle Ménine. Cela re-
présente au total 250.000
signes. »
Les Montois vont petit à petit
découvrir dans leurs rues un mé-
lange de textes littéraires. « Des
poèmes de Paul Verlaine car il a
fait de la prison à Mons, d’Emile
Verhaeren qui avait une résidence
secondaire pas loin où il invitait
les grands intellectuels européens,
les proses du surréaliste montois
Dix kilomètres de littérature locale sur 452 façades et murs de la ville.
© D.R.
Fernand Dumont et de la résis-
tante et poétesse Marguerite Ber-
voets, exécutée par les Allemands
en 1944. »
Karelle Ménine a assemblé ces
extraits à des bribes de paroles
des habitants de Mons, des ar-
chives de la ville, etc. La création
se construit semaine par semaine.
Parfois, l’actualité peut venir se
greffer. Ainsi, en hommage aux
attentats de Charlie Hebdo, une
phrase de Verlaine sur une façade
montoise : « Changer au mieux le
pire, A la méchanceté Déployant
son empire Opposer la bonté…
Bonheur, 1885-93, Verlaine. En ce
jour de massacre à Charlie Heb-
do, 07.01.15 : Liberté d’expres-
sion, je crie ton nom. »
L’écrivain travaille en collabo-
ration avec le designer franco-
suisse Ruedi Baur, l’auteur de
l’identité visuelle et de la signalé-
tique du Centre d’art contempo-
rain Georges Pompidou et une
équipe de graphistes. La phrase a
pour but d’intégrer le patrimoine
littéraire dans l’espace urbain
pour que les habitants se le réap-
proprient. Même si la plupart des
textes écrits sur un film adhésif
blanc seront enlevés fin 2015,
quelques segments resteront
comme ceux installés sur la pri-
son de Mons.
FLAVIE GAUTHIER

Page 20 Mercredi 14 janvier 2015 Mad Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 21

D
e tous les événements qui
composent le programme
de Mons 2015, celui-ci est
peut-être le plus nombriliste.
Avec les 2015 photos de Mons
exposées sur la place Léopold
pour la fête d’ouverture, ne chi-
potons pas…
Nombriliste ? En l’espèce et
dans notre esprit, il s’agirait plu-
tôt d’un compliment. « Mons
Superstar ! » a pour ambition de
parler des Montois aux Montois
(et aux autres), ce qui est bien la
moindre des choses alors que la
ville vantera ses charmes et ses
talents pendant un an et fourni-
ra des efforts considérables pour
en découvrir d’autres à l’occasion
de cette année culturelle.
Isabelle Delvaux et Charlotte
Benedetti, qui ont travaillé sur ce
projet, ont imaginé une exposi-
tion qui rend hommage à ces
gens du cru qui ont marqué leur
époque ou fait progresser la
science, voire l’humanité. Cher-
cheurs, juristes, humanistes, col-
Page 22 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
Expo
Le plein d’étoiles
à Mons Superstar !
lectionneurs avisés : c’est à Mons
qu’ils ont vécu ou travaillé, c’est
depuis Mons parfois qu’ils ont
marqué leur temps.
Vous voulez des noms ? Alfred
Defuisseaux, Charles Malapert,
le chanoine Puissant, Houzeau
de Lehaie (plusieurs généra-
tions), Roland de Lassus, Isa-
belle Blume… Autant d’incon-
nus célèbres ou d’inconnus tout
court (ils sont dix-huit au total)
qui méritent qu’on s’y intéresse.
Le visiteur de passage a ici l’oc-
casion unique de découvrir leurs
petits secrets sur fond de grande
histoire.
On vous met au défi : à qui
Mons doit-elle de disposer sur
son territoire d’une des 49 bibles
connues pour avoir été impri-
mées par Gutenberg ? Ré-
ponse… à « Mons Superstar » !
Le rendez-vous fixé dans les
anciens abattoirs n’est pas une
exposition classique. Il y aura à
voir et à admirer, c’est certain,
dont la fameuse bible de Guten-
Houzeau
de Lahaie,
superstar
incontestée
de cette
exposition.
© D.R.
berg acquise par qui vous (ne)
savez (pas) et qui vaudrait
presque le déplacement à elle
seule.
Mais « Mons Superstar ! »
promet d’être beaucoup plus que
cela : une découverte instructive
et ludique qui fait largement ap-
pel à l’interactivité et aux nou-
velles technologies. Une tablette
personnelle permettra aux visi-
teurs d’exploiter les informa-
tions et de découvrir les mondes
de ces Montois célèbres.
HISTOIRES D’HOMMES
Pour tisser le lien avec le pré-
sent, Mons 2015 a demandé au
photographe Olivier Cornil de
pister les « Superstars » d’au-
jourd’hui qui, par leurs écrits ou
dans leurs labos, cherchent et
trouvent parfois des pistes pour
l’avenir.
« L’idée générale de notre pro-
jet, disent en chœur Isabelle Del-
vaux et Charlotte Benedetti, c’est
d’abord le lien de tous ces gens
avec Mons, bien entendu. Mais
nous voulons surtout montrer
que le progrès passe toujours par
un individu, par des caractères
humains qui se dépassent en fai-
sant preuve d’audace ou en affir-
mant leurs convictions. Si nos
héros n’ont pas tous mis leur vie
en danger, ils ont témoigné d’un
esprit fort, au-dessus de la
moyenne. »
E.D.
▶ « Mons Superstar ! », exposi-
tion du 24 janvier au 12 avril
aux anciens abattoirs.
Un masque tiré de l’exposition « Le
monde à l’envers » au Musée inter-
national du Carnaval et du masque,
à Binche. © D.R.
Cubiculum musicae : Lassus à l’honneur
A
l’entrée de l’exposition
« Mons Superstar ! », aux
Abattoirs, une drôle d’instal-
lation sous forme d’une cabane en
bois sera gratuite et ouverte au pu-
blic à partir du 24 janvier. Son
nom ? Un Cubiculum Musicae
(Chambre de musique) en l’hon-
neur du musicien montois Roland
de Lassus (vers 1532-1594). « L’idée
est de créer un endroit particulier
pour l’écoute de la musique de la Re-
naissance, » explique Camilla Ca-
vicchi, musicologue à l’ULB et por-
teuse de l’exposition avec Philippe
Vendrix, directeur du Centre
d’études supérieures de la Renais-
sance de Tours. « Notre but est que
chaque personne, même ceux qui
n’ont jamais écouté ce type de mu-
sique, puisse être touchée de ma-
nière émotionnelle. »
Une immersion visuelle et sonore
pour reconstituer une pièce de Las-
sus dans un lieu fermé et isolé. Le
même type d’expérience avait eu
lieu pour la première fois à Tours en
2013, avec une structure sur le com-
positeur franco-flamand de la Re-
naissance Josquin des Près.
Ici, l’équipe a choisi le morceau
Musica Dei donum optimi écrit par
Lassus en 1594. « Il fallait une pièce
neutre, écrite en latin et dont le mes-
sage était positif. Le poème célèbre le
pouvoir de la musique et ses effets
positifs sur les esprits, sa capacité à
guérir, à réveiller la nature et les
Mons 2015 s’exporte en Belgique
L
es villes du pays participent au
rayonnement de la capitale euro-
péenne de la culture. « Nous
LIÈGE FESTIVAL DE THÉÂTRE
CONTEMPORAIN
Mons 2015 va accueillir deux spec-
GAND FESTIVAL DES LUMIÈRES,
LICHTFEEST
Les artistes internationaux
avons voulu que Mons 2015 soit un
événement qui ne reste pas centré sur
une Région, souligne Marie Godart,
tacles du Festival de Liège qui a lieu
chaque année. Le Théâtre Le Manège
présente Coupé-Décalé de la choré-
viennent faire briller la ville flamande
et ses canaux du 29 janvier au 1er fé-
vrier. Durant quatre jours, les pas-
chef de projet pour les villes parte-
naires. Ainsi, 22 musées et institu-
tions culturelles non montoises parti-
cipent. » Quelques exemples de mani-
graphe sud-africaine Robyn Orlin
avec le danseur camerounais James
Carlès, le 27 janvier à 20 h. Une his-
toire autour de l’univers de la Sape
sants marcheront sur un parcours
parsemé de sculptures lumineuses, de
projections et d’installations.
festations exportées dans les pro- (Société des ambianceurs et des per- ▶ Un bus sera organisé au départ de Mons le 1er
chains mois. sonnes élégantes) et de la danse cou- février à 18h retour à 0h pour 8 euros.
pé-décalé apparue dans la commu-
OSTENDE LA MER EN PEINTURE nauté ivoirienne au début des années BINCHE MASQUES DU MONDE
L’exposition « De Zee », ouverte au 2000. Découverte des masques et tradi-
public depuis octobre 2014, rassemble Le deuxième spectacle, La imagi- tions des carnavals européens et mé-
les œuvres de 150 artistes du XIXe au nacion del futuro, coproduction italo- diterranéens. Le Musée international
XXIe siècle autour du thème de la chilienne, refait l’histoire à partir du du Carnaval et du masque de Binche a
mer. De Gustave Courbet à Jan Fabre, coup d’Etat de Pinochet le 11 sep- monté l’exposition « Le monde à l’en-
de James Ensor à Patrick Corillon, le tembre 1973. Le 30 janvier à 20h au vers » avec le Musée des civilisations
visiteur découvre comment à chaque Théâtre Le Manège à Mons. de l’Europe et de la Méditerranée
époque et dans leur propre style, les (MuCEM) de Marseille au moment
artistes se sont inspirés de l’air marin. où la cité phocéenne était capitale eu-
ropéenne de la culture en 2013.
▶ Jusqu’au 19 avril 2015 au Mu.ZEE à Ostende.
Un bus est organisé au départ de Mons pour ▶ Jusqu’au28 juin 2015 au Musée international
une visite VIP de cette expo le 7 février à 9 h, du Carnaval et du masque de Binche.
retour 18 h pour 8 euros.
animaux. La composition est in-
terprétée par l’ensemble Odheca-
ton qui a enregistré un CD de Mu-
sique en Wallonie en avril der-
nier. »
Le spectateur ne rentre pas à
l’intérieur uniquement pour
écouter Lassus. Camilla Cavicchi
et Philippe Vendrix ont réfléchi à
une mise en image particulière
sur grand écran. « Je cherchais un
artiste belge. J’ai pensé au tableau
de Brueghel et Rubens, L’Ouïe.
Ainsi, les mots sont associés à
l’écran. L’œuvre représente de dif- Un morceau du com-
férentes façons la séduction de la positeur Roland de
musique sur les hommes, les ani- Lassus né à Mons mis
maux, ses origines, le mythe d’Or- en relation avec le
phée, etc. » Il sera aussi possible tableau « L’Ouïe » de
de suivre de manière interactive Brueghel et Rubens.
les différents éléments du tableau © D.R.
et l’évolution de la musique.
UNE APPLICATION
INFORMATIVE
Pour aller plus loin, un QR
code présenté dans le Cubiculum
Musicae Lassus permet de télé- Les plus curieux pourront
charger une application portant même décortiquer l’œuvre musi-
le même nom sur Android. Celle- cale et jouer avec la polyphonie
ci donne des informations sup- grâce à un système de voix inter-
plémentaires sur la biographie du actives et mieux appréhender ce
musicien, sur la composition du style de musique.
tableau et sur le morceau. « Ce FLAVIE GAUTHIER
développement numérique donne
un cadre complet historique et en- ▶ Cubiculum Musicae Lassus dans la cour
richit l’expérience du visiteur », des Anciens Abattoirs à Mons du 24
poursuit Camilla Cavicchi. janvier 2015 au 12 avril 2015.
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 23
 Cumberbatch dans
cinémas

cinémas
la peau d’Alan Turing le film
DE LA
SEMAINE

Avec « The imitation game », l’acteur britannique cherche à rendre

justice au génial mathématicien : un discret héros de guerre persé-
cuté dans les années 50 pour son homosexualité
entretien traits d’Alan Turing, comme hier un défi de ceux que j’aime. Je me

I
l y a dans la silhouette racée
de Benedict Cumberbatch
quelque chose qui tient d’une
tradition anglaise bien connue :
ce maintien aristocratique, ce
sens de l’excellence, ce goût de la
courtoisie, fut-elle un rien gla-
ciale. Il y a aussi cette touche de
fauve maigre, cet air de beau
gosse sauvage qui ont fait beau-
coup pour la réputation de tom-
beur de celui que vénèrent, par-
fois depuis l’âge tendre, celles
qu’on appelle outre-Manche les
« Cumberbitches ».
Des yeux de lynx. Une sil-
houette de panthère rousse. L’al-
lure d’un sexy boy. Une élégance
qu’il semble avoir héritée de Lau-
rence Olivier. Benedict Cumber-
batch n’en finit pas de monter, à
Hollywood. Méchant dans un ré-
cent Star Trek, propriétaire d’une
plantation dans Twelve years a
de Julian Assange : deux cer-
veaux brillants. Deux précurseurs
controversés, aussi, au cœur de
leurs époques respectives.
Nous avons rencontré à
Londres l’acteur britannique de
38 ans, à qui une carrière excep-
tionnelle semble promise. Et
dont l’avenir pourrait passer, dès
le mois prochain, par les Oscars.
Après Julian Assange, voici
avec Alan Turing un autre rôle
tiré d’un personnage réel. Cela
change-t-il quelque chose à
votre travail d’acteur ?
Ressentez-vous une
responsabilité plus grande ?
On la ressent toujours, cette res-
ponsabilité. Même si un scéna-
rio va vous inviter à prendre
des distances avec le réel, et
quelques compromis avec l’ori-
ginal. Mais les personnages du
suis senti, tout au long de ce tra-
vail pour entrer dans la peau
d’Alan Turing, comme en état
d’excitation permanente. Car
les questions touchant à Turing
sont très stimulantes. Comme il
n’existe pas de trace de film ni
d’enregistrement audio sur Tu-
ring, je me suis naturellement
reporté sur des lectures, des té-
moignages écrits, résultant sou-
vent de mémoires de contempo-
rains de Turing. Des témoi-
gnages qui pouvaient donner de
lui une description physique
assez précise : la tête sur le côté,
le regard de biais. Un homme
poli, rapide, efficace, honnête.
Du début à la fin du film, on se
demande qui est au bout du
compte cet homme…
Je comprends. Etait-il un héros
de guerre, un criminel, un acti-

slave, Stephen Hawking et Sher-
lock sur (grand et petit) écran,
Hamlet et Frankenstein sur les
planches… et voilà maintenant
l’acteur londonien qui se glisse
dans le costume historique d’Alan
Turing, génial mathématicien,
dont les recherches sur la crypto-
graphie permirent durant la Se-
conde Guerre mondiale de dé-
chiffrer plusieurs messages nazis,
en contribuant même à la victoire
des Alliés.
Dans The imitation game, ins-
piré par le livre biographique
d’Andrew Hodges, Alan Turing
tient à la fois d’un héros de guerre
discret, d’un précurseur de l’ordi-
nateur (les « machines de Tu-
ring ») mais aussi d’une figure
tragique de la persécution homo-
sexuelle. En somme, « un poisson
étrange », selon l’expression de sa
mère.
La morphologie de Benedict
Cumberbatch, sa beauté céré-
brale, son masque d’intelligence,
ses airs de loup solitaire, tout cela
invite assez naturellement le
spectateur à le suivre sous les
réel sont des défis tout à fait
particuliers, oui. Car vous avez
malgré tout, et comment le nier,
une exigence d’authenticité. Il
faut viser l’idéal de vérité. Et
quand il s’agit d’un personnage
comme Turing, avec ce qu’il
charrie comme controverse, c’est
comme s’il vous fallait tenter de
lui rendre justice.
Pourrait-on dire que la
métaphore du puzzle et de la
cryptographie, chère à Alan
Turing, vaut également pour le
comédien, soucieux d’épouser
les mille complexités d’un rôle ?
On peut le dire, oui. Et ce puzzle
n’est pas que mental, notez bien.
C’est un puzzle qui passe par les
affects et par le corps. Cela vaut
pour Alan Turing. Cela vaut
pour un acteur. Mais cela vaut
peut-être tout simplement pour
tout être humain.
Comment définiriez-vous
l’aventure que vous avez vécue,
avec ce rôle.
Ce fut un défi, ça, c’est sûr. Mais
viste gay ? Ou alors juste un être
humain doté d’une sensibilité
extrême ? Je ne suis pas certain
qu’on puisse affirmer qu’il était
pro-britannique ou pro-nazi.
Non : ce qui le motivait, c’était
ce puzzle qu’il fallait chercher à
résoudre, et là il sentait qu’il
pouvait se montrer utile.
J’avoue que le personnage me
fascine. Il était en avance sur
son temps. Rendez-vous
compte : c’est lui qui a initié le
code binaire des ordinateurs.
Lui aussi qui a écrit quelques-
uns des plus fantastiques algo-
rithmes, qui ont permis de ré-
soudre le code Enigma, et qui
sont encore utilisés de nos jours,
jusque dans Google.
Par où êtes-vous entré, dans le
rôle ?
Tout d’abord, par ses mouve-
ments. Très difficile, parce que
vous avez affaire ici à un per-
sonnage aussi passionnant que
complexe. Avec une vie pleine de
rebondissements, depuis ses
hauts faits héroïques, effectués
Benedict Cumber-
batch, aux côtés de
Keira Knightley. © DR
dans une certaine clandestinité,
jusqu’à sa persécution dans sa
vie privée, sans oublier ses an-
nées de jeunesse et d’enseigne-
ment public, qui ont décidé de
pas mal de choses. Je me suis
préparé en lisant beaucoup sur
lui. Puis en répétant, là aussi
beaucoup.
Le film semble timoré à l’idée
d’aborder la discrimination dont
était victime Turing, pour son
homosexualité…
Parce qu’il avait choisi de vivre
sa vie sexuelle de façon secrète.
Il ne pouvait pas être gay, en
cette époque hétérosexuelle,
c’était là son secret. L’homo-
sexualité était illégale. Et le film
évoque davantage l’amour que
la sexualité. Mais c’est intéres-
sant, parce que le sujet du film
c’est précisément le secret.
Alan Turing est-il ce qu’on
appelle un martyr ?
Ça me terrifie en tout cas de me
dire qu’il y a soixante ans à
peine, dans mon pays, on pou-
vait contraindre un homme à
des injections régulières afin de
lui ôter toute sexualité. Tout ça
parce qu’il était homosexuel.
C’est terrifiant de constater
combien nous avons traité cer-
tains héros de guerre. Et Turing
n’était pas le moindre. Pour
moi, son travail vaut celui de
Charles Darwin.
Vous êtes pratiquement de tous
les plans, dans le film. Cela
suppose un investissement
particulier ?
En fait, c’est plus simple d’être
présent du début à la fin du
tournage que l’inverse. Ça per-
met d’avoir un maximum de re-
pères.
Propos recueillis par
NICOLAS CROUSSE
!
Keira Knightley, une femme parmi les hommes
A pratiquement trente ans, Keira Knightley
cherche aujourd’hui un second souffle à une
carrière qu’elle avait entamée de façon extrê-
mement précoce. The imitation game lui offre
un joli rôle, un peu dans l’ombre de Benedict
Cumberbatch, qu’elle retrouve huit ans après
Atonement. « C’est un bosseur, Benedict ! Parmi
les acteurs avec qui j’ai tourné, il est probable-
ment celui qui bosse le plus. »
A l’époque d’Atonement, c’est vers elle qu’al-
laient les premiers rôles. Mais le temps passe,
et la longue beauté du Middlesex se fait plus
rare. Elle sait aussi que le monde du cinéma est
un monde d’hommes. « Très souvent, il n’y a
qu’un rôle intéressant de femme par film. Ce fut
souvent ce qui m’arriva, avec les films où j’ai
tourné. Des films d’hommes… avec moi dedans.
Ça me désole un peu, mais que voulez-vous : ce
déséquilibre n’est pas propre au seul cinéma, qui
est une industrie financée majoritairement par
des hommes. Dans le monde des affaires ou de la
politique, c’est aussi comme ça que ça se passe. »
Dans The imitation game, dominé par une
bande d’hommes, Keira Knightley est de fait la
seule femme. Elle y incarne Joan Clarke, qui fait
partie du groupe tentant de décrypter le code
Enigma, et qu’Alan Turing épousera, plus par
convention sociale que par amour. Pour entrer
dans la peau de son personnage, Keira Knight-
ley s’est documentée… sur youtube. « J’ai dé-
couvert une interview de Joan Clarke sur inter-
net. Je crois que c’était des archives de la BBC,
datant de la fin des années 70, et on peut l’y
entendre parler d’Alan Turing. Quand vous écou-
tez ça, vous vous dites que ces gens-là, aujour-
d’hui méconnus de tous, méritent bien plus d’at-
tention qu’ils n’en ont eue jusqu’ici. »
Le film devrait contribuer à réparer cette petite
injustice. « Ce qui m’a touché dans cette inter-
view, c’est de la voir incroyablement protectrice
vis-à-vis d’Alan, ce qui témoigne de l’amitié pro-
fonde qui les unissait tous deux. Joan me donne
l’impression d’être une femme de sa classe so-
ciale. Haute bourgeoisie, très féminine, réservée.
Femme de son temps, en fait. »
N.Ce.

Page 24 Mercredi 14 janvier 2015 Mad Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 25
 « Si c’était un monstre, on n’aurait pas besoin de le juger »
cinémas
Vingt-deux ans après
« Indochine », Régis
Wargnier revient
en Asie, au temps
SORTIES DE LA SEMAINE
des Khmers rouges
et de Douch
entretien
O
scar du meilleur film étran-
ger avec Indochine, filmeur
de l’utopie révolutionnaire,
Régis Wargnier retrouve l’Asie
pour Le temps des aveux, d’après
l’histoire de François Bizot, eth-
nologue français, détenu par les
Khmers rouges pendant trois
mois en 1971. Nous avons rencon-
tré le réalisateur de Est-Ouest le
lendemain du massacre de la ré-
daction de Charlie Hebdo. L’ac-
tualité s’est fatalement imposée
dans la discussion car, avec son
film, Régis Wargnier tente de
comprendre comment un homme
peut décider de tuer froidement
un autre homme et que cette bar-
barie n’est le fait d’un monstre
mais provient d’un homme qui
ressemble aux autres.
Qu’est-ce que « Le temps des
aveux » vous a appris sur
l’humanité et l’inhumanité de
l’être humain ?
L’humanité est là, on ne peut pas
la nier. J’ai du mal avec les gens
qui, en parlant de Douch ou
d’autres extrémistes, disent que
ce sont des monstres. Rithy
Panh, cinéaste cambodgien qui
est notre producteur, dit très jus-
tement : « Si c’était un monstre,
on n’aurait pas besoin de le ju-
ger. » Car un monstre, c’est au-
delà des critères du bien et du
mal. Donc, quoi qu’il arrive, un
être humain garde une part
d’humanité. Ce qui m’intéresse,
c’est de voir comment un être hu-
main peut en arriver à des ex-
trêmes, comment il doit se blin-
der pour commettre des actes in-
nommables. Car les comporte-
ments humains restent un
mystère. Si on avait la clé des
comportements, on pourrait dé-
monter, prévoir et il ne se passe-
rait pas les horreurs qu’on voit
dans le monde.
Comme les événements
dramatiques qui secouent la
France…
Page 26 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
© D.R.
Dans le train, je n’ai pensé qu’à
ça. J’ai beaucoup travaillé sur
l’Asie, l’Indochine, la notion
d’ennemis qui permet tout. Je
pense que personne ne peut tuer
de sang-froid un autre homme
s’il ne l’a pas déclaré ennemi. La
seule manière d’aller au combat,
c’est quand on vous dit : « si
vous n’avez pas sa peau, il aura
la vôtre ». Aujourd’hui, on est
devant une idéologie très fracas-
sante car elle dit : « Si tu n’es pas
avec moi, tu es contre moi. » Elle
ne permet pas la neutralité.
Je peux comprendre les paysans
cambodgiens embrigadables
par les Khmers rouges. Car pen-
dant la guerre du Vietman, le
Cambodge (qui n’était pas en
guerre) a reçu en un an plus de
bombes que toute l’Europe entre
1940 et 1945. Donc ces gens-là,
pauvres, peu cultivés, étaient
endoctrinables. Ce que je com-
prends moins, ce sont les chefs
khmers qui sont éduqués, admi-
ratifs de la France, nourris de
Jean-Jacques Rousseau… Je ne
comprends pas comment une
tête pensante peut se faire piéger
par une idéologie et devenir jus-
qu’au boutiste en se disant : « s’il
faut tuer, je tuerai ».
Je ne comprends pas à quel mo-
ment quelqu’un qui connaît le
Coran par cœur, a été éduqué,
connaît les valeurs humaines et
croit en Dieu, passe d’un huma-
nisme musulman à la guerre.
Ces extrémistes visent une socié-
té selon leurs croyances en Dieu
et ils désignent beaucoup
d’autres hommes qui ne pensent
pas comme eux comme un obs-
tacle, donc comme un ennemi. Et
on revient à cette notion d’enne-
mi. Face à ça, rien ne peut arrê-
ter l’avancée. Pour les jeunes dji-
hadistes dont on a vu les por-
traits depuis mercredi dernier,
j’ai l’impression que ce sont des
gens dont on vient remplir le
vide. Personne pour les aimer,
les faire grandir, donc êtres vul-
nérables. Comme les chefs
«Placés dans des
circonstances
particulières, n’est-
on pas tous ca-
pables un jour de
passer du côté des
bourreaux ? » ©
khmers, les islamistes radicaux
d’aujourd’hui cherchent ces
gens-là, ils les font venir à eux,
ne leur montrent du monde que
les inégalités, les injustices et les
remplissent d’une idéologie
meurtrière. Ils les positionnent
en victimes face à un autre
monde qui a tout et les incitent à
se battre non démocratique-
ment.
Pourquoi avoir eu envie
d’adapter l’ouvrage de Bizot ?
J’ai aimé le livre quand il est pa-
ru il y a 14 ans. J’avais voulu
travailler dessus mais François
Bizot ne se sentait pas prêt.
D’autres cinéastes (Tavernier,
Raoul Peck, Corneau, Giroud…)
ont voulu l’adapter. Rithy Panh
aussi y a pensé mais plus il ap-
prochait du livre, plus il avait le
sentiment que c’était à un Occi-
dental de le faire. Il est d’ailleurs
devenu notre coproducteur.
C’était évident car il fait vivre
un cinéma différent au Cam-
bodge.
Ce qui m’intéressait, c’était le
lien invisible qui arrive à circu-
ler entre deux hommes qui n’au-
raient pas dû se trouver, l’his-
toire devant se terminer rapide-
ment par la mort de l’un des
deux. Comment chacun a recon-
nu un homme chez l’autre, au-
delà de l’image de la victime et
du bourreau. D’ailleurs, Bizot
est hanté par cette question :
« Placés dans des circonstances
particulières, n’est-on pas tous
capables un jour de passer du cô-
té des bourreaux ? ». Cette ques-
tion a créé en lui une mélancolie
qui l’habite en permanence. Moi
aussi, je pose la question. Je n’ai
pas la réponse. Je ne pouvais pas
filmer de manière traditionnelle
en pensant que le mouvement de
caméra allait être lyrique avec
de beaux effets de son. Car on va
chercher la vérité de ces deux
types. C’est un autre regard.
Que pensez-vous de la rencontre
entre Douch et son « ami
français » ?
Douch veut retrouver ce moment
où il a sauvé un innocent. Mais
quand Bizot est face à lui, ce n’est
pas un homme mais une
conscience. Le Français se force à
être au niveau de l’Histoire. Bi-
zot a été transformé à jamais
par ce qu’il a vécu au Cambodge.
Ce n’était pas un soixante-hui-
tard. Il avait envie d’ailleurs.
Quand il arrive au Cambodge, il
est heureux de trouver un pays
qui a gardé ses traditions. Il
trouve là-bas son paradis ter-
restre mais très vite, ce paradis
devient son enfer.
Parlez-nous de Kompheak
Phoeung qui joue le Douch ?
Kompheak est professeur de lit-
térature française à l’université.
Il n’avait jamais joué au cinéma
mais il est metteur en scène de
théâtre traditionnel. Il avait été
le traducteur de Douch lors de
son procès. Il a accepté le rôle
pour l’expérience mais aussi par
justesse de l’image de Douch.
L’avoir a été une chance extraor-
dinaire.
Et Raphaël Personnaz ?
Pour sa jeunesse, son physique,
son charme. Il est Bizot à 30 ans.
Il ne faut pas être un acteur avec
une image trop forte pour être
crédible accroché à un poteau en
pleine jungle. Je voulais que les
gens, ici, oublient l’acteur au
profit du personnage.
Avez-vous un héritage familial
qui vous lie à cette notion de
bourreau/victime ?
Mon père était militaire mais
mystère. Il a fait trois guerres, a
été emprisonné en Allemagne, a
été vaincu en Indochine, est re-
venu d’Algérie défait. Il était de
ces militaires qui ne voulaient
pas dire ce qu’ils avaient vécu et
n’ont jamais dit ce qu’ils avaient
fait. Il est mort, donc je ne saurai
jamais… Il était fâché avec moi
depuis Une femme française qui
était l’histoire de mes parents. Je
suis devenu le paria de la fa-
mille…
Propos recueillis par
FABIENNE BRADFER
cinémas
Le temps
des aveux
★★
De Régis
Wargnier, avec
Raphaël
Personnaz,
SORTIES DE LA SEMAINE
Kompheak
Phoeung, Olivier
Gourmet, 95 mn.
« Un bourreau m’a sauvé la
vie ». C’est par ces mots que
commence le film de Régis
Wargnier, adapté du livre de
François Bizot, Portail. Pas de
lyrisme dans la bande-son
mais les bruits des insectes
dans la jungle, pas de roma-
nesque dans les images mais
une façon sèche de filmer pour
être au plus près de deux
hommes en pleine jungle
cambodgienne. Un jeune cher-
cheur français et ses deux
assistants se font arrêter par
les Khmers rouges. Miraculeu-
sement épargnés, ils se re-
trouvent dans un camp de
prisonniers gérés par un jeune
chef autoritaire, le Douch. Les
conditions de vie sont épou-
vantables. Mais entre le jeune
Français et le chef khmer
s’établit une étrange relation.
Des années plus tard, lors de
son procès, le Douch deman-
dera à parler à son « ami fran-
çais »…
Sujet passionnant qui dépasse
d’évidence la seule probléma-
tique cambodgienne : l’homme
qui commet des barbaries n’a
pas le visage d’un monstre
mais celui d’un homme. Dans
son exigence de réalisme,
Régis Wargnier a cependant
du mal à dépasser le factuel.
Est-ce plutôt un problème de
casting ? Raphaël Personnaz
donne une incarnation fade de
la victime, ce qui enlève
quelque chose de viscéral à la
tension dramatique qu’induit
le duel Bizot/Douch. Indépen-
damment de ça, le fond garde
toute sa puissance si bien
résumée dans cette déclara-
tion de Bizot il y a quelques
années au correspondant du
Monde en Asie du Sud-est :
« Vu de l’intérieur, mon geôlier,
Douch, n’est pas si différent de
mes copains ou de moi-même.
C’est un homme qui a décidé de
décider, il est passé à l’acte. »
F.B.
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 27
 « Derrière la façade, on ne sait jamais ce que l’on cache… »
cinémas
Après sa trilogie inspirée d’Agatha Christie, Pascal Thomas adapte
« La Maison du lys tigré », un polar de Ruth Rendell, et renoue ainsi
avec l’intrigue policière.
entretien
A
SORTIES DE LA SEMAINE
ncien journaliste, Pascal
Thomas débarque dans le
cinéma en 1972 en filmant
une bande de lycéens boutonneux
sur un ton libre et énergique.
Franc succès pour Les zozos. Il
devient le réalisateur de comédies
mettant en scène la province
française avec des acteurs comme
Daniel Ceccaldi ou Bernard Me-
nez (Pleure pas la bouche pleine,
Chaud lapin, Les maris, les
femmes, les amants). Vrai dilet-
tante, il s’écarte un temps du ci-
néma pour voyager, collectionner
et réaliser des pubs, activité beau-
coup plus lucrative, avant de re-
venir avec un succès-surprise, La
Dilettante, avec Catherine Frot,
en 1999. Fidèle à sa légèreté, il
adapte ensuite joyeusement
quatre Agatha Christie. Cette fois,
c’est un polar de Ruth Rendell
qu’il met en scène.
Comment vous est venue l’idée
d’adapter « La Maison du lys
tigré » de Ruth Rendell ?
J’ai adapté plusieurs Agatha
Christie et j’avais un peu épuisé
cet univers qui n’est pas le mien.
Dans toutes les adaptations que
mes lectures me proposaient, celle
de Ruth Rendell me plaisait par-
ticulièrement car c’est la chro-
nique d’un immeuble. On aurait
pu appeler ça « derrière la façade,
il y a des choses noires qui
peuvent surgir ». Les caractères
aimables peuvent se révéler ter-
ribles. Le genre policier permet
d’aller chercher l’âme des person-
nages. Moi, je ne suis pas capable
d’imaginer un meurtre ou des
choses noires. Je suis comme un
des personnages, celui interprété
par Isabelle Candelier, qui dit « Je
déteste avoir une mauvaise idée
des gens ». Donc, j’ai trouvé dans
ce livre tout ce qu’il fallait pour
avoir des caractères singuliers et
une petite communauté de per-
sonnes, comme dans une ville de
western. Par le prétexte du crime,
j’ai pu aller au fond des âmes.
L’enquête sur le meurtre de Valen-
tin est secondaire. On suggère
quelques fausses pistes mais on ne
suit pas une enquête. L’enquête se
fait d’elle-même. Ce qui m’intéres-
Page 28 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
sait, c’était de renouveler le genre,
comme on avait renouvelé les
Agatha Christie.
Vous avez donc pris des libertés
par rapport au livre…
Oui. On conserve le prétexte, la
structure, quelques personnages,
mais dans le livre, il y a quand
même une enquête qui se fait.
Pour moi, un coupable va arriver
à surgir donc il ne faut pas en-
combrer un film d’uniformes, ça
serait convenu et un peu rasoir.
Ce qui m’intéressait, c’était de re-
nouveler le genre et de créer des
personnages. Parce qu’un film, ce
sont des acteurs. Ça me plaisait
beaucoup de réunir un groupe
d’acteurs au centre du film et pas
seulement une ou deux personnes.
Des gens très différents, avec des
palettes d’acteurs très larges. C’est
le cas de Marilou Berry dont la ri-
chesse d’interprétation lui permet
d’être à la fois comique et très
émouvante. Il y a des plans dou-
loureux d’elle que je ressens encore
très fort…
Ce film, c’est un peu une galerie
de portraits, avec des
personnages très typés. Le choix
des acteurs est donc crucial…
Bien sûr. Les acteurs doivent être
choisis tout en contrastes pour
que le spectateur ne s’y perde pas.
D’autant plus parce que je mène
toujours mes histoires de front, je
poursuis la progression drama-
tique de tous les personnages, pas
seulement d’un ou deux. C’est
quelque chose d’assez complexe à
faire. Même les voix doivent être
différentes car l’acteur n’est pas
toujours à l’écran, il est aussi
hors-champ.
Comment avez-vous choisi les
acteurs ?
Je les ai choisis proches des per-
sonnages et en contraste les uns
des autres. Il fallait aussi faire
une réunion inattendue. Vincent
Rottier (l’interprète de Valentin),
joue en général des rôles de petits
durs. Ici, on l’a transformé en
jeune homme élégant de bonne fa-
mille, avec le langage et les vête-
ments qui vont avec. C’est
d’ailleurs lui qui a voulu jouer ce
rôle. C’était inattendu mais c’était
une bonne proposition.
Laissez-vous une grande place à
l’improvisation ?
Il n’y a jamais d’improvisation.
J’ai une ligne mais on trouve des
choses au dernier moment, sur le
tas. Exemple : la scène où on voit
le personnage de François Morel
être taquiné par les jeunes filles
qu’il aime observer secrètement
m’est venue parce que les filles le
taquinaient sur le tournage. On
nourrit les personnages de tout ce
qui se passe sur le tournage. On
enrichit constamment. Même au
montage, on continue à enrichir.
Le film regroupe un ensemble de
© JOHN THYS/BELGA.
personnages sans vraiment en
mettre un en avant. C’est
important pour vous ?
Ce film, c’était aussi l’occasion de
faire de beaux portraits de
femmes. Je voulais montrer diffé-
rentes nuances des situations
amoureuses : il y a l’amour rêvé,
l’amour impossible, des amours
condamnables, l’épithalame, le
dernier amour… A partir de là, on
pouvait faire des portraits de
femmes et d’hommes intéressants.
D’ailleurs, les femmes sont par-
tout : je n’ai par exemple choisi
que des tableaux et dessins de
femmes (NDLR : dont ceux de sa
fille, Victoria Lafaurie, l’inter-
prète de Noor, qui a réalisé les
dessins présents dans l’apparte-
ment des filles).
C’est une manière de rendre
hommage aux femmes ?
Non, de les aimer, tout court ! On
n’a pas besoin de leur rendre hom-
mage, on les aime. Comme elles
sont, sans artifice aucun.
Vous avez justement une manière
particulière d’aimer les femmes
en les montrant « naturelles »,
avec leurs poils et leurs
rondeurs… Pourquoi ?
Parce que je pense que c’est une
aliénation tout ce qui se fait. C’est
la peur qui fait que lorsque la
jeune fille devient femme, on la
rase, on la masque, on lui cache
les seins… Le commerce, la mode,
les fausses idées s’y sont mis. Je
n’en fais pas un combat mais je
trouve que c’est insupportable.
C’est un film sur les rapports
entre les gens, avec des voisins
qui se connaissent, qui se parlent.
C’est cette image sur la société
que vous voulez montrer ?
J’ai plusieurs films comme ça :
Confidences pour confidences,
Mercredi, folle journée !… les gens
se parlent dans mes films. C’est
une petite communauté qui est
sans doute en train de disparaître
mais elle survit encore dans ces
films. Je ne comprends pas que les
gens ne se parlent pas. C’est dû
peut-être à l’architecture… et aux
nouvelles technologies. L’isole-
ment devant l’ordinateur fait que
les gens ne se parlent plus.
Et pourtant ils ont l’impression
d’être très entourés…
Oui. D’ailleurs qu’on ait appelé
« amis » cette histoire idiote de
Facebook… Les amis de Facebook,
ce ne sont pas des amis. Je ne sais
pas ce que c’est… des images peut-
être. Les amis, ce sont des rela-
tions de voisinage… Comme Sime-
non disait : « Si chacun s’occupait
de son voisin, il y aurait la paix
dans le monde ».
L’immeuble est d’ailleurs un
personnage du film et a une place
centrale…
Complètement. Il est là où s’orga-
nisent tous les mouvements des
passions. On peut aussi se voir
sans savoir ce qu’il se passe. Il y a
des choses qu’on ignore. C’est aussi
le lieu des secrets, des confidences,
des zones d’ombre. Et comme le
film est un révélateur de ces zones
d’ombre… Ça commence joyeuse-
ment et puis, chacun a son secret.
Derrière la façade, on ne sait ja-
mais ce que l’on vous cache…
Propos recueillis par
GAËLLE MOURY
« Ce film, c’était
aussi l’occasion
de faire de beaux
portraits de
femmes », dit
Pascal Thomas.
© D.R.
cinémas
Valentin
Valentin
★★
De Pascal
Thomas, avec
Marilou Berry,
Vincent Rottiers,
SORTIES DE LA SEMAINE
Marie Gillain,
106 mn.
L’action se déroule dans un
petit immeuble parisien d’ap-
parence tranquille. Un endroit
un peu hors du temps où les
destins semblent liés : tout le
monde se connaît, s’aime,
s’observe et s’immisce dans la
vie de l’autre. Valentin
(Vincent Rottiers), un jeune
homme de bonne famille, vient
d’y emménager et s’y est
parfaitement intégré. Tout le
monde l’aime. Les femmes,
surtout, mais aussi les
hommes. Pourtant, cette petite
vie tranquille sera perturbée
par un drame : le meurtre de
Valentin.
Dans cette adaptation de La
Maison du lys tigré de Ruth
Rendell, Pascal Thomas ex-
plore le genre humain et tous
ses côtés pervers. Peu à peu, il
nous fait découvrir tout une
palette de personnages : la
nymphomane (Marie Gillain, la
maîtresse de Valentin),
l’amoureuse transie (Marilou
Berry), la coach mystique
(Isabelle Candelier), la
concierge en mal d’amour
(Christine Citti), l’alcoolique
(Geraldine Chaplin)… Une
société colorée dans tous ses
excès, parfois même poussée à
l’extrême, et des personnages
tout en contrastes dont les
histoires sont chorales. Les
femmes, au centre du film,
portent les histoires. A partir
de ces caractères forts
rayonnent des hommes.
Et c’est cette fresque qui tient
le film. A la fois thriller et
vaudeville, Valentin Valentin
regroupe une brochette d’ac-
teurs au jeu assez incroyable,
sans doute le principal intérêt
du film. La palme va à Arielle
Dombasle qui est à mourir de
rire dans le rôle de la mère de
Valentin, une bourgeoise
kitsch et autocentrée au pos-
sible.
G.My
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 29
 Bouboule : l’obésité, mal du siècle
cinémas

★★
De Bruno Deville, avec David Thielemans,
Julie Ferrier, Swann Arlaud, 84 mn.
101kg350 : c’est le poids de Kevin
(David Thielemans), alias Bou-
boule. Du haut de ses 12 ans, le
petit garçon semble déjà avoir
perdu goût à la vie. Alors, pour se
réconforter, il s’empiffre de frites,
de petits pots de crème au cara-
mel, de viennoiseries… Une nour-
SORTIES DE LA SEMAINE

riture qui lui permet de s’évader.

Face à cela, sa mère (Julie Fer-
rier) reste impuissante. Malgré
les mises en garde du médecin
qui prédit une crise cardiaque,
Kevin ne semble pas décidé à se
reprendre en mains… Jusqu’au
jour où il rencontre Patrick, dit
Pat (Swann Arlaud), un agent de
sécurité qu’il idolâtre et qu’il voit
comme une sorte de commando
super-puissant. Une rencontre
déterminante qui n’aura pas que
des effets positifs…
Dans son premier long-métrage,
Bruno Deville aborde ce mal du papa. Je voyais tous les jours dans ses petits camarades. Les mots, sympathie pour Kevin et sa petite
siècle qu’est l’obésité. Un film né la presse des articles sur l’obésité parfois innocents, raisonnant bouille mignonne. David Thiele-
d’une volonté de mettre en avant infantile. Je me suis donc dit que je comme des coups de couteau. Un mans, dont c’est la première
un problème de société qu’il devais aborder ce problème. Tout problème qui trouve encore trop expérience au cinéma, le rendant
connaît bien : « Bouboule, c’était est parti de là. » peu d’échos, au cinéma notam- très humain.
moi quand j’étais petit », explique Pourtant, le ton du film est loin ment. Matthieu Chedid, alias -M –,
le réalisateur. Une caractéristique d’être moralisateur. Intelligem- En résulte une histoire touchante, signe, lui, une bande originale
physique qui l’a longtemps fait ment, Deville rend compte de même si elle manque parfois un entêtante créée spécialement
souffrir et qui le pousse à la cette souffrance qui peut être peu d’aboutissement et de pour l’occasion.
réflexion : « Aujourd’hui, je suis celle d’un enfant persécuté par rythme. On se prend vite de GAËLLE MOURY

La dame en noir 2 : l’ange de la mort Gardenia. Before

the last curtain
★
De Tom Harper, avec Jeremy Irvine, Helen
McCrory, Leilah de Meza, Phoebe Fox,
falls
98 mn.
Il y a trois ans de cela, la Ham-
mer renaissait quelque peu de
ses cendres avec La dame en noir
réalisé par James Watkins, sur
base d’un scénario de Jane Gold-
man (X-Men : first class), elle-
même vaguement inspirée par un
roman de Susan Hill. Sans ou-
blier, dans le premier rôle, Daniel
Radcliffe : exit Harry Potter, l’ac-
teur incarnait alors un jeune
notaire envoyé dans un bled bombardent les Allemands. Enfin, une suite que dans son titre.
perdu pour mettre en ordre la « refuge », pas pour très long- Mêmes décors, mêmes trucs et Documentaire de Thomas Wallner,
succession d’une cliente. Et, film temps… Quand certains des astuces, mêmes enchaînements 88 mn.
horrifique oblige, il s’y retrouvait enfants disparaissent, il devient de séquences creepy comme L’histoire : Une plongée au cœur
vite saisi par les inquiétantes évident que la Dame en Noir du dans toute horreur « gothique » des histoires intimes, souvent
apparitions dont le manoir de la premier chapitre n’avait pas dit qui se respecte : difficile, dans choquantes mais aussi attendris-
défunte était le théâtre. son dernier mot. L’intervention ces conditions, de trouver un santes, de ces homosexuels et
Pompeusement sous-titrée L’ange d‘un beau et courageux pilote intérêt à cette tentative de fran- transsexuels de plus de soixante
de la mort, cette « suite » se dé- pourra-t-elle y changer quelque chise qui ne semble pas trop se ans qui sont tantôt hommes,
roule quatre décennies plus tard, chose ? Pas sûr… préoccuper d’enchaîner sur l’his- tantôt femmes. Thomas Wallner
dans le même manoir depuis lors Pas sûr non plus que les princi- toire précédente ou de mieux suit cette troupe d’artistes ama-
resté abandonné. Nous sommes paux artisans de ce projet se faire usage du contexte de teurs qui termine une tournée.
donc dans les années 40, et il soient beaucoup cassé la né- l’époque dans laquelle elle se Un film sur leurs amours, leurs
sert de refuge à un groupe d’or- nette. C’est en tout cas l’impres- déroule. déceptions et leurs doutes mais
phelins évacués de Londres que sion que laisse ce film qui n’est DIDIER STIERS surtout sur leur courage.
Page 30 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
ÀNEPASMANQUER
20.000 days of earth où il a choisi de faire Le Hobbit : La bataille les îles Galápagos. Le Mr. Turner
★★★ danser ensemble enfants des cinq armées formidable documentaire ★★★

De Iain Forsyth et Jane Pollard,
97 mn.
A partir des archives
personnelles du chanteur,
parolier, scénariste et
écrivain australien, ce
véritable film retrace la
20.000e journée sur terre
de Nick Cave, 57 ans
depuis quelques se-
maines. Bien que fiction-
nalisé (la séance chez le
musulmans et enfants
juifs dans le but d’instau-
rer la confiance entre les
jeunes des deux commu-
nautés.(D.S.)
Gone girl
★★★
De David Fincher, avec Rosamund
Pike, Ben Affleck, Neil Patrick
Harris, Tyler Perry, Kim Dickens,
Carrie Coon, 149 mn.
★★★
De Peter Jackson, avec Martin
Freeman, Ian McKellen, Richard
Armitage, Evangeline Lilly, 144
mn.
Alors que Smaug, arraché
d’Erebor par Bilbo et les
nains, s’en prend à Lac-
Ville, les richesses de la
Montagne Solitaire ex-
citent bien des convoi-
tises. La guerre est sur le
de Wim Wenders et de
Juliano Salgado (le fils de
Sebastião) va bien au-delà
du portrait d’artiste, et
ressemble en sa lumière
comme en ses ombres à
une lettre d’amour à la
planète bleue. (N.Ce.)
Maps to the stars
★★★
De David Cronenberg, avec
cinémas
De Mike Leigh, avec Timothy
Spall, Dorothy Atkinson, 150 mn.
Mike Leigh, qui a récolté
avec ce film le Prix d’inter-
prétation au dernier Festi-
val de Cannes, aborde le
sujet de la solitude du
génie en racontant 25 ans
de la vie du célèbre et
excentrique peintre bri-
tannique J.M.W. Turner.
Timothy Spall transcende

psy, par exemple), on y
découvre le leader des
Bad Seeds dans l’intimité
à Brighton ou en studio ou
avec une volée de témoi-
gnages dont ceux de Kylie
Minogue et de Blixa Bar-
geld. C’est drôle, touchant
et diablement passion-
nant. (Ph.Mn.)
Astérix :
Le domaine des dieux
★★★
De Louis Clichy et Alexandre
Astier, avec les voix de Roger
Carel, Guillaume Bria, Florence
Foresti, 85 mn.
Jules César lance un plan
marketing redoutable qui
consiste à construire un
domaine 5 étoiles juste à
côté du village des irré-
ductibles Gaulois. Neu-
vième adaptation en
dessin animé d’Astérix, Le
domaine des dieux est la
première en 3D. Elle com-
blera les fans de la saga
par sa fidélité absolue à
l’univers de ses créateurs,
mais tout autant les afi-
cionados du genre à tra-
vers une animation
contemporaine et cré-
dible. (Ph.Mn.)
Boyhood
★★★★
De Richard Linklater, avec Patricia
Arquette, Ethan Hawke, Ellar
Coltrane, Tamara Jolaine, 143 mn.
Tous les ans pendant
douze ans, Richard Linkla-
ter (Before sunset) a filmé
le passage du temps sur
la vie du jeune Mason et
de sa famille. Une photo-
graphie en temps réel de
la jeunesse d’un garçon,
entre 6 et 18 ans. (N.Ce.)
Dancing in Jaffa
★★★
De Hilla Medalia, avec Pierre
Dulaine, Yvonne Marceau, 90 mn.
Un documentaire qui
invite le spectateur aux
côtés de Pierre Dulaine
dans des écoles de Jaffa,
Une femme disparaît. Les
soupçons de la police
pèsent rapidement sur
Nick, son mari, à cause de
son attitude et de sa
« coolitude » qui le dési-
gnent comme coupable.
Un Fincher plein de sur-
prises, monté comme une
mécanique de précision.
(D.S.)
Interstellar
★★★
De Christopher Nolan, avec
Matthew McConaughey, Anne
Hathaway, Jessica Chastain,
Michael Caine, Mackenzie Foy,
Casey Affleck, 189 mn.
La Terre, dans un futur
proche. Les prédictions les
plus alarmistes des clima-
tologues se vérifient : la
désertification progresse,
des tempêtes de pous-
sière dévastatrices dé-
truisent les récoltes. La
Nasa travaille sur un
projet de colonisation
rendue possible par l’ap-
parition et l’utilisation
d’un trou de ver, ce « rac-
courci » dans l’espace-
temps. A la tête d’un
équipage trié sur le volet,
Cooper est chargé de
retrouver les explorateurs
envoyés précédemment
dans d’autres galaxies…
(D.S.)
Le chant de la mer
★★★
De Tomm Moore, avec les voix
(en VO) de Brendan Gleeson,
Fionnula Flanagan, David Rawle,
Lisa Hannigan, Pat Shortt, 83 mn.
Ben découvre que sa
petite sœur est une selkie,
une fée de la mer dont le
chant peut délivrer les
êtres magiques du sort
jeté par la Sorcière aux
Hiboux. Moore donne
constamment à entendre,
à voir, à s’émerveiller et
ses héros sont craquants.
Un chef-d’œuvre de grâce,
d’humour et de subtilité,
pour petits et grands. (D.S.)
point d’éclater… Ce Hob-
bit gagne en intensité
dramatique, en profon-
deur psychologique et en
subtilité. (D.S.)
Le sel de la terre
★★★★
De Juliano Ribeiro Salgado, Wim
Wenders, 109 mn.
Depuis quarante ans, le
photographe Sebastião
Salgado a promené sa
caméra et son regard aux
quatre coins du monde,
du Koweït au Brésil, en
passant par l’Indonésie,
TOUJOURS À L’AFFICHE
12 Years a Slave
22 Jump Street
A Most Violent Year
Adieu au langage
Annie
Babysitting
Benoît Brisefer : les taxis rouges
Bevor der letzte Vorhang fällt
Black Coal
Bowling Balls
Brabançonne
Caricaturistes, fantassins de la
démocratie
Coming home
Dallas Buyers Club
Deux Jours, Une Nuit
Diplomatie
Divergent
Dumb & Dumber 2
Exodus: Gods And Kings
Frozen
Futatsume no mado
Geronimo
Girl with a pearl earring
Horrible Bosses 2
How To Train your Dragon 2
Ida
Il Capitale Umano
Image
Into the Woods
Io sono Li
Iranien
Jessabelle
Jimmy's Hall
John Wick
La Famille Bélier
La French
La prochaine fois je viserai le cœur
La Rançon de la gloire
Le bonhomme de neige
Le Grimoire d'Arkandias
Le Père Noël
Les Héritiers
Les Souvenirs
À L’AFFICHE
Julianne Moore, Mia Wasikowska, le scénario en habitant
John Cusack, Robert Pattinson, son personnage de façon
111 mn. organique.(F.B.)
Hollywood, ville des vices
et des névroses, des Mommy
incestes et des jalousies ? ★★★★
Cronenberg nous plonge De Xavier Dolan, avec Anne
dans les névroses de gens Dorval, Suzanne Clément, Antoine
ambitieux et cupide. Une Olivier Pilon, 134 mn.
grande farce névrotique, Si vous ne devez voir
ludique et tordue mise en qu’un film cette année,
scène avec un savoir-faire c’est celui-ci ! Mommy
brillant et une maîtrise raconte les retrouvailles
irréprochable. (F.B.) explosives et la relation
fusionnelle entre une
veuve excentrique ten-
dance hystérique et un
Leviathan
Loin des hommes
Love is Strange
Ma maman est en Amérique, elle a
rencontré Buffalo Bill
Marie Heurtin
Maya the Bee Movie
Miss Julie
Monsieur Etrimo
My Old Lady
National Gallery
Night at the Museum: Secret of the
Tomb
Nightcrawler
Pas son Genre
Pasolini
Penguins of Madgascar
Play
Queen and country
Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu?
Relatos Salvajes
Rio 2
Samba
Solan og Ludvig. Jul i Flåklypa
St. Vincent
Taken 3
The Best of Me
The Grand Budapest Hotel
The Hunger Games: Mockingjay -
Part 1
The Maze Runner
The Wolf of Wall Street
The woman in black
Theory of Everything
Timbuktu
Turist
Unbroken
White God
Yves Saint Laurent
Zwei Leben
TOUTES LES SÉANCES, VILLE PAR
VILLE,
RÉGION PAR RÉGION, SUR CINE-
NEWS.BE
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 31
 ÀNEPASMANQUER
ado impulsif et violent. Une
claque qui ravigote sans
cinémas
doute parce que le film est
plein d’amour et de vie, de
toupet et de générosité, un
incroyable cri d’amour
tonique et bouleversant.
(F.B.)
Paddington
★★★
De Paul King, avec Ben Whishaw,
Hugh Bonneville, Sally Hawkins,
Nicole Kidman, 95 mn.
À L’AFFICHE
Ourson péruvien qui dé-
barque à Londres en quête
d’une famille, Paddington
s’avère vite un ourson
catastrophe. Cette comé-
die familiale pleine d’hu-
mour est une belle réussite
tant au niveau narratif que
pour ses effets spéciaux
jusqu’au bout des pattes
poilues de Paddington,
ourson sorti de l’imaginaire
du Britannique Michael
Bond en 1958. Rire, émo-
tion, tendresse, on ne peut
que craquer. (F.B.)
Pasolini
★★★
D’Abel Ferrara, avec Willem Dafoe,
Ninetto Davoli, Riccardo Scamarcio,
84 mn.
Rome, novembre 1975. Le
dernier jour de la vie de
Pier Paolo Pasolini. Il part
en quête d’une aventure
dans la Cité éternelle et
sera retrouvé mort sur la
plage d’Ostie. Un mélange
de scènes intimes et d’en-
volées baroques, entre la
chair et l’esprit. Ferrara
renoue avec ses bonnes
années. (D.S.)
Pride
★★★
De Matthew Warchus, avec Bill
Nighy, Dominic West, Imelda
Staunton, 117 mn.
1984. L’affrontement entre
la Dame de fer et les syndi-
cats de mineurs, en grève
depuis de longs mois, ne
faiblit pas. Un mouvement
de solidarité avec les mi-
neurs est lancé par une
poignée de gays et de
lesbiennes londoniens. La
rencontre entre les jeunes
gays de la capitale et le
milieu souvent machiste
des mineurs gallois va
déboucher sur un cocktail
explosif. (N.Ce.)
.lesoir.be
Toutes nos critiques dans leur intégralité, les bandes-annonces et les séances.
swar.be/sortiescinema
Page 32 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
The disappearance
of Eleanor Rigby
★★★
De Ned Benson, avec Jessica
Chastain, James MacAvoy, Nina
Arianda, Viola Davis. Her : 100 mn ;
Him : 89 mn.
Que se passe-t-il lorsqu’un
couple vivant en parfaite
harmonie se retrouve
soudain confronté à un
événement tragique ? Les
deux films composant The
Disappearance of Eleanor
Rigby racontent la même
histoire d’amour, adoptant
le point de vue de Conor
dans Him et celui d’Eleanor
dans Her, se renvoyant l’un
à l’autre et s’emboitant
comme les pièces d’un
puzzle. (F.B.)
Tokyo Fiancée
★★★
De Stefan Liberski, avec Pauline
Etienne, Tachi Inoue, 100 mn
Stefan Liberski s’est empa-
ré du roman d’Amélie
Nothomb, Ni d’Eve ni
d’Adam, avec l’enthou-
siasme de sa fascination
pour l’auteur comme pour
le Japon et narre l’histoire
d’une douce rencontre
entre une jeune Belge qui
se rêve Japonaise depuis
qu’elle a quitté le pays à
l’âge de 5 ans, et un Japo-
nais d’une riche famille.
Bonheurs et déboires d’un
choc culturel à la fois
amusant et poétique,
escapade fantaisiste et
sensuelle qui sert un pro-
pos essentiel, celui de la
liberté. (F.B.)
Une heure de tranquillité
★★★
De Patrice Leconte, avec Christian
Clavier, Carole Bouquet, Valérie
Bonneton, 79 mn.
Est-il encore possible,
aujourd’hui, de disposer
d’une petite heure de
tranquillité ? Patrice Le-
conte pose la question
avec humour en adaptant
la pièce à succès de Florian
Zeller, lui donnant assez de
respiration et de rythme
pour effacer le ton théâtral.
Christian Clavier joue sur
le fil sans jamais en faire
trop et est secondé par
quelques belles pointu-
res.(F.B.)
LES SALLES
BRUXELLES
CENTRE
ACTOR'S STUDIO
Petite rue des Bouchers, 16, 1000 Bruxelles ; 02-
512.16.96, www.facebook.com/ActorsStudioBxl
Bouboule Bruno Deville (84 mn, EA). VF : tous les
jours 14.25, 19.55. Brabançonne Vincent Bal (120 mn, EA).
VO s.-t. bil. : tous les jours 21.25. Futatsume no mado (Still
the Water) Naomi Kawase (118 mn, EA). VO s.-t. bil. : tous
les jours 15.00. Geronimo Tony Gatlif (107 mn, EA). VO
s.-t. bil. : S. D. 13.00. Les Héritiers Marie-Castille Mention-
Schaar (105 mn, EA). VO s.-t. néerl. : tous les jours 19.25,
21.35. Love is Strange Ira Sachs (98 mn, EA). VO s.-t. bil. :
S. D. 12.30. Marie Heurtin Jean-Pierre Améris (95 mn,
EA). VO s.-t. bil. : tous les jours 15.05. My Old Lady Israel
Horovitz (107 mn, EA). VO s.-t. bil. : tous les jours 17.50.
Queen and country John Boorman (105 mn, EA). VO s.-t.
fr. : tous les jours 16.55, 19.05. Samba Olivier Nakache,
Eric Toledano (118 mn, EA). VO s.-t. néerl. : S. D. 12.50. The
Salt of the Earth (Le Sel de la Terre) Juliano Ribeiro Sal-
gado, Wim Wenders (110 mn, EA). VO s.-t. bil. : tous les
jours 17.15, 21.15. Tokyo Fiancée Stefan Liberski (94 mn,
EA). VO s.-t. bil. : tous les jours 15.50.
AVENTURE BRUXELLES
Galerie du Centre, 57, 1000 Bruxelles ; 02-
219.92.02, www.cinema-aventure.be
20,000 Days on Earth (20 000 jours sur Terre) Iain
Forsyth, Jane Pollard (97 mn, EA). VO s.-t. bil. : S. 21.25.
Adieu au langage Jean-Luc Godard (70 mn, EA). VO s.-t.
néerl. : J. 14.00 ; D. 18.00. Asterix : Le Domaine des Dieux
Alexandre Astier (EA). VF : Me. S. 13.20 ; D. 14.00. Bevor
der letzte Vorhang fällt (Gardenia, Before the Last Cur-
tain Falls) Thomas Wallner (92 mn, EA). VO s.-t. bil. : Me.
Ma. 21.25. Boyhood Richard Linklater (166 mn, EA). VO
s.-t. bil. : V. Ma. 14.00 ; S. 21.00 ; D. 17.30. Caricaturistes,
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de la démocratie) Stéphanie Valloatto (106 mn, EA). VO
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(90 mn, EA). VO s.-t. bil. : J. 18.00 ; V. Ma. 14.00. Gone Girl
David Fincher (145 mn, EA). VO s.-t. bil. : Me. V. S. L.
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21.30 ; V. D. Ma. 17.00, 21.00 ; S. 19.00 ; L. 19.30. The Di-
sappearance of Eleanor Rigby : Her Ned Benson
(105 mn, EA). VO s.-t. bil. : Me. 13.30, 21.30 ; J. 11.30, 15.30,
19.30 ; V. 13.30, 17.30 ; S. 15.30, 19.30 ; D. Ma. 13.30, 17.30,
21.30 ; L. 11.00, 15.00. The Disappearance of Eleanor
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Me. 11.30, 17.30 ; J. 13.30, 17.30 ; V. Ma. 11.30, 15.30, 19.30 ;
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17.00, 20.00, 21.40. Gone Girl David Fincher (145 mn,
EA). VO s.-t. bil. : L. 14.00, 17.00, 20.00. Horrible Bosses 2
(Comment tuer son boss 2) Sean Anders (108 mn, EA).
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Christopher Nolan (169 mn, EA). VO s.-t. bil. : Me. S.
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Five Armies (Le Hobbit 3 : La bataille des cinq armées)
Peter Jackson (EA). VF : Me. S. D. 11.15, 14.15, 17.15, 20.15 ; J.
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Games: Mockingjay - Part 1 (Hunger Games : La Révolte
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bil. : Me. 19.45. The Hobbit 3 : The Battle of the Five Ar-
mies (Le Hobbit 3 : La bataille des cinq armées) Peter
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(Le Hobbit 3 : La bataille des cinq armées) Peter Jackson
(EA). VF : Me. 14.15, 17.00, 19.45, 22.30. The Imitation
Game Morten Tyldum (EA). VF : Me. 14.30, 17.00, 20.00,
22.30. The Woman in Black 2 Angel of Death (La Dame
en Noir 2 : L'Ange de la Mort) Tom Harper (98 mn, EA).
VF : Me. 17.15, 20.00, 22.45. Unbroken (Invincible) Ange-
lina Jolie (162 mn, EA). VF : Me. 14.15, 17.00, 20.00, 22.30.
Une Heure de tranquilité Patrice Leconte (80 mn, EA).
VF : Me. 14.30, 17.00, 20.00. Valentin Valentin Pascal
Thomas (106 mn, EA). VF : Me. 17.15, 20.15, 22.45.
VERVIERS
CINÉPOINTCOM VERVIERS
Boulevard des Gérardchamps ; 087-53.93.63,
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Bouboule Bruno Deville (84 mn, EA). VF : Me. 13.30, Brillant, touchant et Une émotion sincère
16.00. Exodus: Gods And Kings Ridley Scott (142 mn,
EA). VF : Me. 21.00. Horrible Bosses 2 (Comment tuer superbement joué. et profonde.
son boss 2) Sean Anders (108 mn, EA). VF : Me. 18.30, DH FOCUS VIF
21.00. La Famille Bélier Eric Lartigau (100 mn, EA). VF :
Me. 13.30, 16.00, 18.30, 21.00. La Rançon de la gloire Xa-
vier Beauvois (110 mn, EA). VF : Me. 18.30. Paddington ACTUELLEMENT AU CINÉMA
Paul King (EA). VF : Me. 13.30, 16.00, 18.30. Penguins of
Madgascar (Les Pingouins de Madagascar) Simon J.
Smith (92 mn, EA). VF : Me. 13.30, 16.00. The Hobbit 3 :
The Battle of the Five Armies (Le Hobbit 3 : La bataille

Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 35

 Into the storm
cinémas

FILM★★BONUS★
De Steven Quale, avec Richard Armitage, Sarah Wayne Callies, Matt Walsh, Alycia
Debnam-Carey, 89 mn. Blu-ray Warner Bros
L’ACTU Si vous voulez un divertissement avec grands effets visuels et scéna-
dvd rio minus, ce film est pour vous. Le mieux est donc d’avoir un beau
grand écran pour se sentir au cœur du cyclone comme certains habi-
tants de la petite ville de Silverton. Si l’histoire est pleine de clichés,
on doit reconnaître un épatant savoir-faire pour nous propulser au
pays des tornades jusqu’à la panique et nous faire croire aux décors
post-apocalyptiques. En bonus : petit module sur les fausses tem-
pêtes.
FABIENNE BRADFER

Les combattants
FILM★★BONUS★★
De Thomas Cailley, avec Adèle Haenel, Kévin Azaïs, 98mn. DVD
O’Brother
Drôle de coup de poing avec deux acteurs surpre-
nants, l’un pleinement physique, l’autre en creux.
Ce premier film, qui s’est fait remarquer à Cannes
et qu’on devrait retrouver aux Césars, apporte un
coup de fouet à la comédie française de manière
inattendue et singulière. Le pitch tient en quelques
lignes. Entre ses potes et son boulot, Arnaud passe
un été tranquille jusqu’à ce qu’il croise Madeleine,
belle mais cassante, bloc de muscles tendus et de
prophéties catastrophiques. Lui, il n’attend rien. Elle
se prépare au pire. Jusqu’où la suivre alors qu’elle
n’a rien demandé ?!
Comment vivre dans le monde d’aujourd’hui ? Pour
répondre à cette question, Thomas Cailley percute
deux êtres au profil opposé et les regarde repousser
ensemble l’horizon. Histoire d’amour combinée à
une histoire de survie en milieu hostile. Trois décors
pour amener les personnages à s’abandonner l’un à
l’autre : une ville balnéaire, l’armée, la nature. En
bonus de ce film à la fois joyeux et apocalyptique, le
court-métrage Paris Shanghai, portrait tendre d’un
loser.
F.B.

Blended
FILM★★ BONUS★★
De Frank Coraci, avec Adam Sandler et Drew Barrymore, 117 mn.
Blu-ray Warner Bros
Après Demain, on se marie et Amour & amnésie, le
duo Drew Barrymore et Adam Sandler récidive
joyeusement dans la veine de la comédie roman-
tique un peu lourdingue qui veut dérider au forceps
les esprits chagrins. Ça ne vole pas souvent très
haut et la plupart des situations sont too much,
mais le duo ne se fait jamais prier pour y aller à
fond. Pas de réelle surprise pour le pitch mais un
jeu de situations loufoques, invraisemblables et
rocambolesques : suite à leur premier rendez-vous,
Lauren et Jim ne veulent plus jamais se revoir mais
le hasard s’en mêle et ils se retrouvent en famille
avec leurs enfants. Tous coincés et obligés de par-
tager une suite dans un hôtel de luxe pour un safari
en Afrique durant une semaine. Entre une course à
dos d’autruche et un survol de la savane en para-
chute ascensionnel, les mômes s’en mêlent évidem-
ment.
En bonus, on prolonge la complicité avec les stars
du film, Adam Sandler et Drew Barrymore, mais
aussi les animaux de la savane.
F.B.

Colt 45
FILM★★ BONUS★
De Fabrice Du Welz, avec Gérard Lanvin, JoeStarr, Ymanol Perset, Philippe Nahon, 85 mn.
Blu-ray O’Brother
Fabrice du Welz (qui va démarrer le tournage de son premier film « amé-
ricain ») a sans doute acquis son bon d’entrée pour le cinéma US avec ce
polar. Il s’y révèle particulièrement bon faiseur en marchant sur le terrain
d’Olivier Marchal tout en valorisant l’action et le spectacle. Il impose sa
signature dans cette série B qui met en scène la police nationale, flic
.lesoir.be trouble, spirale de la violence et guerre des polices. Ce n’est pas très
approfondi mais c’est efficace. Avec Gérard Lanvin et JoeyStarr, habitués
Toutes nos critiques de DVD du genre.
et les bandes annonces. En bonus, le making of du film.
swar.be/dvdcinema F.B.

Page 36 Mercredi 14 janvier 2015 Mad

Tout est bon sous le pont
Tout est chaleur ici : de la déco au maître des lieux, entouré de ses deux filles. © P.-Y. THIENPONT.
Sotto il Ponte, c’est des pâtes et des glaces artisanales.
Quoi de mieux pour faire tourner le monde ?
C
e grand mur rouge avec les lettres qui
brillent, c’est comme un feu ouvert, un
âtre, un sentiment de chaud. Dehors, pa-
reil. La grisaille, le viaduc de Couillet, structure
de béton vertigineuse sous laquelle fleurissent
canettes et vieux paquets de chips, un Quick,
un Roi du matelas… Et puis cette façade terra-
cotta, « Pasta Gelateria », coup de soleil.
Le 8 janvier, Sotto il Ponte a fêté ses quatre
ans. Mais l’histoire débute bien plus tôt.
Quand Jacques Cerami dit « Je viens de l’anti-
quité », ça ne veut pas dire qu’il est super vieux
mais qu’il était antiquaire. Un jour, marre. Il
revend l’ancien et se lance dans l’art contempo-
rain. « Je gagnais mieux ma vie, mais je vou-
lais vivre avec mon temps. Et je ne regrette pas,
ça m’ouvre l’esprit d’une façon incroyable, ça
me fait avancer. »
Il est plutôt direct, Jacques. Aux gens qui
entrent dans sa galerie, il dit : « Je ne suis pas
là pour décorer votre salon mais pour poser des
questions. » Ses expos ont toujours un petit
quelque chose de social, lié à l’immigration, la
guerre, la maladie, la folie… « C’est pas facile à
vendre, mais ça m’interpelle. » Fin de ce mois,
c’est le Gantois Ronny Delrue – peintre, dessi-
nateur, sculpteur, céramiste, graveur – qui s’y
colle.
Mais voilà qu’un jour, la maison d’à côté est à
vendre. Jacques a un ami boulanger sans bou-
lot. Il avait touché à la pâte, ils décident d’ou-
vrir une pizzeria. « Il n’a pas tenu. Alors après
un an, on a arrêté et je suis reparti à 100 %
dans la trattoria. » Avec femme et enfants, en
salle et aux fourneaux. « On a perdu la majori-
té de notre clientèle. Normal, avec la pizza, c’est
la bouteille de Coca sur la table, alors qu’au-
jourd’hui, on est plus dans les recettes de fa-
mille, simples, éternelles. Avec un bon verre de
vin. La cuisine, c’est comme l’art contempo-
rain : il ne faut pas se sentir obligé de mélanger
le verre, l’acier, le bois. Parfois, juste un mor-
ceau de bois, c’est suffisant. »
Cette simplicité, ils la trouvent dans la cui-
sine napolitaine et du sud de l’Italie. L’inspira-
tion, c’est ce qu’il appelle « la nourriture du
pauvre, la boule de riz ou la pizza à la ricotta
qu’on mange dans la rue, à Naples ». En plus
raffiné, quand même. Sur le grand tableau noir
(« Le monde change, pas nos pâtes »), on hésite
entre les mezzelune ricotta e porcini, les taglia-
telle piselli e prosciutto, les trofie ricotta e zuc-
chine, le culatello di zibello, le Valpolicella et le
Negroamaro…
En sortant, impossible de snober l’énorme
comptoir à glaces et ses 24 compartiments :
fondente nero, gianduja, cocco, nocciola ou…
pomme et parmesan ! Sotto il Ponte, c’est un
remède à l’hiver. Et tout le monde s’y fait
prendre. « Un jour, un gros monsieur avec une
grosse moustache m’appelle en salle. Je pense :
“Allons bon, qu’est-ce qui se passe ?” Mais il me
dit : “Je suis allé aux toilettes faire le signe de
croix parce que d’un coup, vous m’avez fait
penser à ma mère et ma grand-mère”… »
JULIE HUON
gastronomie
▶
Sotto il ponte, 342 route de Philippe-
ville, 6010 Charleroi (Couillet). 071-
47.37.57. Tous les jours de 11 h 45 à
14 h 30 et de 18 h 30 à 22 h, sauf le
samedi midi. Fermé le mardi.
▶
Galerie Jacques Cerami, 346 route
de Philippeville, 6010 Charleroi
(Couillet). 071-36.00.65. Du mercre-
di au vendredi de 14 à 19 h, le samedi
de 11 à 18 h. Expo Ronny Delrue du 31
janvier au 28 février. www.galeriece-
rami.be/
▶
Musée de la photographie, 11 avenue
Paul Pastur, 6032 Charleroi (Mont-
sur-Marchienne). Jusqu’au 17 mai,
Les amazones du PKK, de Colin Del-
fosse, expo de 2010 élargie. 071-
43.58.10. Du mardi au dimanche, de
10 h à 18 h. www.museephoto.be/
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 37
 Ghost Culture
musiques

★★
Phantasy – NEWS.
Sous ce pseudo se cache James Greenwood, un producteur londonien
L’ACTU de même pas 25 ans. Il est comme la petite bête, celle qui monte, qui
cd monte, nous assurent certains connaisseurs. Wait and see. Mais pour
l’heure, le garçon est signé sur le label d’Erol Alkan qui a en outre officié
aux manettes de ce premier album. Un album de 10 titres, dont une
petite proportion seulement est plus directement orientée boîtes
(« Answer »). C’est qu’il se dégage de la majorité de ces compos
quelque chose d’assez soft (« A headphone thing », dixit Greenwood). Même si, ici et là, on y perçoit un
je-ne-sais-quoi de dark qui rappelle d’anciens Depeche Mode, l’influence la plus fréquemment évoquée
mais aussi la plus évidente (« Giudecca »). Autre attrait de ce disque : le jeune homme a beau avoir com-
.lesoir.be mencé comme technicien de studio (aux côtés de Daniel Avery notamment), avec son Korg vintage sous le
bras, il se voit comme un auteur d’abord et puis comme un compositeur. Il n’y a donc pas que de la house
Toutes nos critiques de CD, les clips et une pointe de Kraftwerk dans ses mélodies…
et les écoutes intégrales sur Deezer. DIDIER STIERS
swar.be/cdpoprock En dj set, le 16 janvier à Bruxelles, Libertine Supersport.

Jacques Duvall Je ne me
prends plus pour Dieu
★★★
Freaksville Records.
Le lonesome cow-boy de la chan-
son francophone amoureusement
concoctée en Belgique ne se prend
non seulement plus pour Dieu, mais il ne se prend toujours pas plus
au sérieux qu’avant. Suffit de le voir, là, sur la pochette de son nouvel
album, monté sur une licorne à bascule en guise de fier destrier ! Un
mec à qui on a prêté des gènes de Gainsbourg, non mais vous vous
rendez compte ? Comme s’il ne pouvait pas se mettre la tête dans un
chou, comme tout le monde ! En même temps, voilà qui n’aurait pas
été très pratique pour lorgner vers l’Ouest. Ce Far West de (quasi)
cinéma et bande dessinée où sonnent le banjo et la pedal steel (les
musiques sont de Benjamin Schoos). Où l’on raconte des histoires
d’amour qui foirent (« Tout seul ») et de « Vieille Locomotive » (l’en-
gin n’étant bien sûr qu’une métaphore), où l’on vous fait des confes-
sions à vous tirer quelques larmes (« Je ne me prends plus pour
Dieu »), bref, le théâtre, encore et toujours, de la condition humaine
sur laquelle Duvall se plaît à disserter en rimes. Convaincu, en plus,
que la chanson est un art mineur. D’un autre côté, on ne m’enlèvera
pas de l’idée que savoir écrire des horreurs avec élégance, genre « A
cause de toi, tous nos enfants sont laids » (« A cause de toi ») ou
« Est-c’que j’rest’rai ton mâle dominant quand je s’rai incontinent »
(« Quand je serai incontinent »), ce n’est pas donné au premier grat-
touilleur de fond venu. Pas plus que pondre des ritournelles qui
rentrent tellement bien dans l’oreille qu’on finit par les fredonner.
Voire y aller à gorge déployée (ça dépend du niveau de timidité) une
fois qu’on met les pieds hors de chez soi. Parce que vous savez quoi ?
Avec les petites chansons de Jacques Duvall, expert en désespoir, le
monde est tout de suite un peu moins moche. Paradoxal ? Non peut-
être !
D.S.

Bed Rugs Cycle

★★★
Waste My Records.
Tout d’abord, (re)faisons les présentations, si vous
le voulez bien… Bed Rugs a vu le jour en 2008,
formé autour de Noah Melis (batterie), Yannick
Aerts (guitare, voix), Stijn Boels (guitare, voix) et
Arne Omloop (basse). La même année, le groupe
anversois, qui s’appelait encore The Porn Bloopers,
participait au sacro-saint Rock Rally organisé par le
magazine Humo. Cycle est son deuxième album,
après 8th Cloud sorti en 2012 et un ep, Rapids, paru
en 2013. Bed Rugs entame une nouvelle année
prometteuse à cinq : Yorgos Tsakiridis, issu de
Hickey Underworld, a rejoint le quatuor d’origine.
Avec Cycle, les compositions marquées par la pop
des sixties que la formation semble affectionner se
parent de couleurs toujours plus psychédéliques.
Dans cet univers léger, coloré (comme il se doit,
diront certains), plein d’harmonies vocales et
d’échos (allergiques à la réverbe, passez votre
chemin !), Melis & co s’offrent quelques grandioses
escapades vers l’Orient : avec « Shine », la plage de
clôture, et avant celle-ci, avec « Clear Obscure »,
sur un ton un peu plus rock. Il n’y avait donc pas
que Moaning Cities pour nous surprendre avec ce
genre d’envie d’aller voir ailleurs… Cela dit, les
Anversois ne prêtent manifestement pas l’oreille
qu’aux sonorités et influences susmentionnées. Ici
et là, la machine à remonter dans le temps renvoie
moins loin dans les décennies. « Love », par
exemple, c’est aussi quelques réminiscences de la
scène anglaise du début des années 90, celle du
crossover dance/rock/psyché en vogue, notam-
ment, du côté de Manchester. Quoi qu’il en soit, il y
a gros à parier que nous tenons déjà là l’un des
disques qui compteront parmi les plus intéressants
de l’année.
D.S.

Page 38 Mercredi 14 janvier 2015 Mad

Il vient de là, il vient du blues
Au Blue Front Café, ouvert à Bentonia, Mississippi, en 1948 au bord d’une voie ferrée, on peut toujours assister à de
foutus bons concerts de blues. © T.C.
Un double coffret rappelle ce que la musique doit au Mississippi.
Plongée dans le blues sudiste
L
e Mississippi est un fleuve
et un Etat. L’un est aussi
riche que l’autre est pauvre.
En plongeant – pourquoi pas à
moto via la route 55 – de Mem-
phis, Tennessee vers la Loui-
siane et New Orleans, en pas-
sant par Jackson, on entre dans
le Mississippi à peine quittée la
ville du King, Graceland et le
Sun Studio. Il suffit d’emprunter
un des ponts surplombant le
fleuve Mississippi qui borde la
ville et de passer la frontière.
Bienvenue dans le Mississippi,
un des Etats les plus pauvres des
Etats-Unis, dont le PIB avoisine
celui de certains Etats africains.
Une pauvreté qui touche priori-
tairement la communauté noire.
Cet Etat-phare de la Bible Belt,
bastion républicain de la droite
chrétienne, coincé entre le Ten-
nessee au nord, l’Arkansas et la
Louisiane à l’ouest et l’Alabama
à l’est, n’a ratifié qu’en 1995
(pour ne le notifier aux archives
qu’en 2013 !) le treizième amen-
dement de la Constitution, abo-
lissant l’esclavage.
Voilà pour la triste réalité.
Heureusement que la musique
donne une autre image du Mis-
sissippi. Si la Nouvelle-Orléans
peut se vanter d’être le berceau
du jazz, le Mississippi – avec la
ville de Clarksdale à sa tête –
tient à son titre de berceau du
blues. Tous les grands bluesmen,
de la fin du dix-neuvième siècle
à aujourd’hui, sont originaires
du Mississippi, même si les
conditions économiques ont
poussé plus d’un à faire carrière
ailleurs : à New Orleans, Mem-
phis ou Chicago. Si B.B. King a
son club à Memphis (et à New
York), le musée qui porte son
nom (fait rare pour un artiste vi-
vant : il a aujourd’hui 89 ans) se
trouve à Indianola, dans le Mis-
sissippi, à un jet de pierre du vil-
lage où il est né, Itta Bena.
Clarksdale, Mississippi, est
aujourd’hui une ville à l’agonie.
S’il n’y avait pas l’acteur Morgan
Freeman pour y investir avec un
club de blues ou l’hôtel Shack
Up Inn attirant les touristes en
quête d’authenticité, la ville au-
rait déjà disparu, vu le peu d’in-
térêt des jeunes Blacks pour le
blues. Ce sont essentiellement
les Blancs qui préservent le pa-
trimoine d’une ville qui a vu
naître John Lee Hooker, Son
House, Sam Cooke, Ike Turner,
Willie Brown, Eddie Boyd et
tant d’autres. Sans parler de
tous ceux qui y ont vécu, comme
Robert Johnson, Muddy Waters
ou W.C. Handy. Tennesse
Williams y résida aussi, tandis
que Bessie Smith y est morte,
suite à un accident de voiture
sur la Highway 61 (rendue cé-
lèbre par Bob Dylan).
CLARKSDALE ET BENTONIA
Clarksdale, c’est là, à un carre-
four (crossroads, comme l’a im-
mortalisé Eric Clapton), que
Robert Johnson, selon la lé-
gende bien sûr, a vendu son âme
au diable en échange de la vir-
tuosité, avant de mourir dans
des circonstances mystérieuses
en 1938. Avec leur album Wal-
king Into Clarksdale, Jimmy
Page et Robert Plant, de Led
Zeppelin, ont rendu en 1998 un
hommage vibrant à tous ces
pionniers du blues à qui ils
doivent tant.
C’est là aussi qu’on trouve le
très documenté Delta Blues Mu-
seum. Mais c’est un peu plus
loin, au bord d’une voie ferrée,
en pleine brousse, qu’on trouve
musiques
le coffret
DE LA
SEMAINE
le fameux Blue Front Café, de
Bentonia. Celui-là même qui
orne la pochette du coffret Le
Mississippi (The song of the ri-
vers) que publie aujourd’hui le
label Accords Croisés (distr.
Harmonia Mundi). Un endroit
pas très grand mais qui en a
tant vu et entendu depuis son
ouverture en 1948. Quand on
entre dans cette petite maison
peinte en bleu, au milieu de
nulle part, on se retrouve 50 ans
en arrière. N’oublions pas que le
Mississippi fut le dernier Etat à
mettre fin à la prohibition en
1966. En deux CD, le coffret Le
Mississippi fait le tour de la
question musicale, d’hier et
d’aujourd’hui, sans se limiter au
blues. Zacharie Richard, les Ma-
gnolia Sisters, maints brass
bands et révérends nous
plongent dans les méandres
moites des bayous du sud. L’eth-
nomusicologue belge Etienne
Bours a participé aux recherches
et à la rédaction du livret illus-
tré qui, à l’histoire et la sociolo-
gie, ajoute la biographie de tous
les musiciens présents. Missis-
sippi Burning !
THIERRY COLJON
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 39
 InAlto, Ich will schweigen
musiques

★★★
Ramée
Leipzig fut une ville d’échanges, commerciaux et culturels. La musique
L’ACTU y joue un rôle important dominé par le cantor de Saint-Thomas. La
cd pratique instrumentale était, elle, confiée à des Stadtpfeifer (fifres
municipaux) qui jouaient une foule d’instruments différents. Le pro-
gramme de ce CD nous emmène dans la ville un siècle avant J-S Bach
au moment où Johann Hermann officie comme cantor à Saint-Thomas
un siècle avant Bach. Le climat austère s’inspire de l’introspection
luthérienne en y mêlant toutefois un sens des affects italien. La mu-
sique poignante de Schein est complétée par des pièces de Reiche, le
trompettiste de Bach, Schelle, un adepte du piétisme plus tardif et des
pièces d’orgue de Scheidemann et Krieger. Le tout est interprété dans
un beau mélange de distance et d’émotion contenue par l’ensemble
.lesoir.be InAlto du corniste Lambert Colson et un très pur trio vocal qui re-
groupe Alice Foccroulle, Béatrice Mayo-Felip et Reinoud Van Meche-
Toutes nos critiques de CD, les clips len. Une musique qui a la pureté de l’épure.
et les écoutes intégrales sur Deezer. SERGE MARTIN
swar.be/cdclassiques + swar.be/cdjazz

Alessandrini, Monteverdi
Händel, Messiah
★★★ tantes, dans une ambiance réservée et réfléchie, avec
Naïve, Erato des solistes sortis du chœur dans une atmosphère
Deux beaux exemples de très conviviale comme le montre le très beau DVD
festivités religieuses en réalisé durant l’enregistrement à… Mantoue.
musique en total Avec Emmanuelle Haïm et son Concert d’Astrée, le
contraste. A Venise, Messie de Händel explose d’une vie débordante.
Rinaldo Alessandrini et Certes, on n’est pas à l’opéra et les chanteurs sont des
son merveilleux Concerto solistes anglais (Crowe, Staples, Mead et Purves),
Italiano reconstituent des mais l’enthousiasme est communicatif et l’imagination
Vêpres solennelles pour la festive. Comme quoi l’understatement n’est pas tou-
fête de San Marco en jours là où on le croit ! Le résultat n’en reste pas
puisant dans les richesses du Selva morale e spirituale moins, les deux fois, admirable, bien ancré dans la
publié par un Monteverdi au sommet de sa gloire richesse des deux traditions.
(1640). Un faste réel, servi par des couleurs envoû- S.M.

Ensemble Correspondances Moulinié

The Spirit of Gambo Tye
★★★
Armonia mundi, Musica ficta
Quand la musique nous
parle d’intimité. Dans l’An-
gleterre du XVIe siècle, les
In Nomine, ces pièces pour
consort de violes, ancêtres
du quatuor à cordes, ex-
priment la saine revendica-
tion d’autonomie de la
musique instrumentale. Avec leur promoteur,
Christopher Tye, elles y parviennent avec une
belle retenue tout en réutilisant les subtilités du
jeu polyphonique de la Renaissance. Le tout avec
un savoureux appétit de couleur instrumentale
que sert fort bien l’ensemble de Freek Borstlap,
renforcé par la soprano Claron McFadden.
Avec les Meslanges de pièces sacrées pour la
chapelle du duc d’Orléans, Etienne Moulinié sert
la piété d’un libertin reconverti sous l’égide de sa
femme, Marguerite de Lorraine. Maître incontesté
de l’air de cour, il entend « purifier la musique et la
rendre toute chaste » tout en la nourrissant d’im-
pulsions engagées qui lui rendent une saine vitali-
té. Un équilibre subtil que Sébastien Daucé et
son ensemble lyonnais servent avec une saveur
éclairée.
S.M.

Page 40 Mercredi 14 janvier 2015 Mad

« Je fais de mon mieux

musiques
pour qu’on ne s’ennuie pas » le concert
Philippe Aerts a reçu carte blanche au River Jazz Festival. Le DE LA
SEMAINE
contrebassiste belge a choisi John Ruocco et Antoine Pierre pour
l’accompagner. Ils joueront le jeudi 15 à la Jazz Station
entretien sais tout par cœur. Ray Brown autres musiciens. Ce n’est pas qu’on marche d’un point A à

P
hilippe Aerts est un remar- était mon héros. La liste s’est pour ça que j’ai choisi cet ins- un point B, d’un accord à un
quable contrebassiste de aujourd’hui élargie à Marc trument, mais j’aime bien. autre, via le chemin le plus ex-
jazz. Pour s’en convaincre, Johnson, Dave Holland, Char- plicite. Quand on écoute les
suffit d’écouter l’intro de « Din- lie Haden. Quel est le vrai boulot du bassistes qui utilisent ce procé-
ner with Ornette et Thelonious » contrebassiste ? dé, on sait déjà à la moitié de la
sur le dernier album du trio Lo- Malgré sa taille, la contrebasse Garder à la fois la trame ryth- mesure quel accord va venir à
riers – Postma – Aerts, Le peuple est un instrument discret et le mique et la trame harmonique la suivante.
des silencieux : Aerts y brille par contrebassiste n’est quasi du morceau. On est à la fonda-
la sonorité, l’intelligence, l’ai- jamais sur l’avant-scène. Vous tion de tout ça, surtout en jazz. On dit de vous que vous êtes
sance et une pointe d’humour. êtes discret aussi ? Il y a ce procédé qui s’appelle le un contrebassiste précis et
L’accordéoniste français Richard Je ne crois pas, mais ça me va walking bass qui fait qu’on inventif.
Galliano renchérit : « C’est un bien. Je suis très content d’être joue tous les temps et une note Précis, parce que j’essaie
excellent musicien : il a le son, le un peu en retrait, de pouvoir différente sur chaque temps en d’avoir un fond clair, qu’on en-
drive et le tempo. Il y a bien 20 observer, écouter, aider les principe, et c’est comme ça tende bien les notes. Certains
ans qu’on joue ensemble. On contrebassistes ont un fond
vient d’enregistrer avec lui. Et on plus flou, plus boueux, moins
jouera au festival Jazz à Vienne, défini. Ça demande beaucoup
en France, cet été. Et en plus, c’est de travail de trouver un fond à
une personnalité d’une grande la fois rond, chaud et malgré
qualité humaine. » tout, précis. C’est très impor-
tant pour moi : la sonorité pré-
Comment décide-t-on de jouer cise, avec la note la plus juste
de la contrebasse ? possible. Et si on me trouve in-
Mon père était contrebassiste ventif, tant mieux, ça me fait
amateur. Il jouait plaisir. Je fais de mon mieux
du dixieland, du pour qu’on ne s’ennuie pas.
New Orleans. A
12 ans, j’ai joué « On va Vous avez joué avec Richard
de la guitare élec- s’amuser » Galliano et Joe Lovano, Chet
trique, du rock, Philippe Aerts est Baker et Tom Harrell, Lee
comme tout le content de retrouver Konitz et Steve Grossman. Des
monde, et puis un John Ruocco, le saxopho- tas de gens très différents.
peu de basse élec- niste avec lequel il a Vous êtes un caméléon pour
trique : avec deux beaucoup joué. « Cette trouver votre voie dans toutes
copains, on imi- carte blanche m’a donné ces musiques ?
tait Police. l’occasion de faire appel à Pour moi, ces musiques ne sont
Quand j’ai eu 14 lui et à Antoine Pierre, un pas très différentes. Ces musi-
ans, il m’a donné batteur que j’aime beau- ciens le sont, oui, mais les mu-
sa contrebasse. Et coup. Ça va être très siques pas : c’est du jazz relati-
quelques tuyaux, chouette. Il y a plusieurs vement traditionnel, avec une
qui m’ont beau- années que je n’ai pas grille d’accord, un tempo. C’est
coup aidé. joué avec Ruocco mais je ce que j’aime faire et ce que je
sais qu’on va tout de suite crois savoir faire. Jouer avec
Vous avez alors s’amuser. » Philip Catherine et le lende-
étudié main avec Ivan Paduart,
l’instrument ? ▶ Carte blanche à Philippe
chaque musicien a son univers,
J’ai appris via les Aerts, jeudi 15 à 20 h 30, Jazz mais ça part du même prin-
disques, en écou- Station, chaussée de Louvain, cipe : une mélodie, des harmo-
tant les gens 195, St-Josse. Riverjazz.be nies, un rythme et tout ça. Si je
jouer. Des cen- jouais un soir avec Philip puis
taines d’heures de le lendemain avec John Zorn,
Ray Brown et de Paul Cham- ça, ce serait vraiment différent.
bers. Je me suis acheté un
disque, un trio d’Oscar Peter- Et ça, vous ne faites pas ?
son, We get requests, avec le fa- On ne me l’a pas encore propo-
meux Ray Brown, qu’on entend sé !
très bien. J’ai écouté ce disque « Un trio sans guitare ni piano, ça laisse beaucoup de place à la contre- Propos recueillis par
des milliers de fois. Je connais- basse, point de vue timbre et son. » © JACKY LEPAGE. JEAN-CLAUDE VANTROYEN

Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 41

 ÀNEPASMANQUER
Hooverphonic
★★★
musiques
Espace 23 à Bastogne, samedi 17.
Le groupe flamand pour-
suit sa tournée internatio-
nale en commençant
l’année dans de nom-
breuses salles wallonnes
et bruxelloises, à com-
mencer par Bastogne. T.C.
Soldout
★★★
Alhambra à Mons, mercredi 14.
À L’AFFICHE
Il y avait urgence. Ce
mercredi soir donc, Char-
lotte et David vont tout
faire, en mode électro,
pour que Mons 2015
tremble sur ses fondations
et que tombent définitive-
ment (snif !) les derniers
malheureux bouts de bois
de The Passenger d’Arne
Quinze. T.C.
Booker T. Jones
★★★
Het Depot de Louvain, mercredi
21.
C’est une légende du
blues et de la soul qui
nous revient sans ses
MG’s. Fans du film Blues
Brothers, vous voici préve-
nus ! T.C.
Alpha Blondy
★★
Bozar, samedi 17.
Le grand reggaeman ivoi-
rien est de retour en salle,
dans le cadre du festival
Afropean+ du Palais des
beaux-arts de Bruxelles.
T.C.
Ensembles Masques,
Battaglias
★★★
Eglise des Minimes, mercredi 14
En peu de temps et un
formidable disque
Schmelzer, l’ensemble du
claveciniste Olivier Fortin
s’est forgé une solide
réputation. Son concert
bruxellois est consacré
aux batailles en musique
de l’ère baroque. S.M.
Brussels Philharmonic,
Denève
★★★
Flagey, vendredi 16
Premier concert du nou-
veau directeur musical de
l’orchestre avec deux
créations belges de Hig-
don et Connesson
(concerto pour violoncelle
par Jérôme Pernoo) et des
extraits du Romeo et Ju-
liette de Prokofiev. S.M.
Page 42 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
Garanca, ONB,
Ouverture de la présidence
lettone de l’UE
★★★
PBA, vendredi 16
C’est la grande mezzo
lettone qui ouvre le feu de
la présence culturelle
lettone lors de sa prési-
dence de l’UE. Berlioz,
Tchaikovski, Stravinski
voisinent deux composi-
teurs lettons (Eriks Esen-
valds et Andris Dzenitis).
S.M.
Quatuor Debussy,
Silence, on tourne !
★★★
Liège, Salle philharmonique,
samedi 17
Le Quatuor Debussy
monte une soirée cinéma
autour de publicités d’au-
trefois et de trois courts-
métrages (La maison dé-
montable et La maison
hantée de Buster Keaton et
un film d’animation, Le
musicien). Avec des pages
de Jam, Hadjadj, Guerre et
Reich. S.M.
OPRL Arming, Brahms
★★★
Liège, Salle philharmonique,
dimanche 18 à 16 h
On ne vous dira de qui est
la surprise du chef mais
Christian Arming dirigera
un des monuments du
romantisme musical :
la 4e symphonie de
Brahms. S.M.
Alpha Blondy, le Bob Marley africain, emplira la salle Henry Le Boeuf du Palais des Beaux-Arts de son reggae, le
17 janvier. © DOMINIQUE DUCHESNES.
Musiques Nouvelles,
Fafchamps
★★★★
Flagey, dimanche 18
Un programme complet
consacré aux Lettres sou-
fies, le projet phare de
Jean-Luc Fafchamps,
assurément une des dé-
marches les plus auda-
cieuses de la musique
d’aujourd’hui en Belgique.
S.M.
River Jazz Festival
★★★
Jazz Station, St-Josse, Senghor,
Etterbeek, Marni, Ixelles, jusqu’au
24
Une belle semaine de
concerts, tous styles
confondus. Ce mercredi
(Marni), LG Jazz Collec-
tive, emmené par le guita-
riste Guillaume Vierset,
avec aussi Igor Gehenot,
Antoine Pierre, Jean-Paul
Estivénart, etc. Pour fêter
la sortie de leur premier
album, New Feel, excellent.
Le lendemain, la belle
réussite de métissage
orient-jazz avec Al Mana-
ra (Senghor ; le groupe
joue encore au Théâtre de
Namur le mardi 20) et la
carte blanche à Philippe
Aerts (Jazz Station, on en
parle à la page précé-
dente). Vendredi, L’Hi-
jaz’Car promène son
regard énergique et, lui
aussi, métissé (Senghor).
Samedi, Peter Hertmans
Quartet (Jazz Station).
Pas mal, tout ça. J.-C. V.
Brussels Jazz Festival
★★★
Flagey, jusqu’au 23
Une belle semaine de
concerts, là aussi. Vous
n’aurez que l’embarras
(complexe) du choix,
chers fans de la note
bleue. Inventaire fla-
geyien. Le flamboyant
Bruno Vansina Orchestra
le mercredi ; le quartet
explorateur Verbruggen /
Henriksen/ Westerhus/
Dumoulin jeudi ; du jazz
letton samedi, avec Rigas
Ritmi All Stars, Maris
Briezkalns Quintet et
Laima Jansone Trio ; la
jolie, enjouée et formi-
dable Cecile McLorint
Salvant le lundi ; et tou-
jours Joachim Caffonnette
dans le hall du paquebot
jaune de la place Flagey.
J.-C. V.
Djangofolllies
★★
Divers lieux, jusqu’au 31 janvier
Pour tous les amoureux de
Django Reinhardt et du
gipsy jazz, voilà les Djan-
gofolllies. Une folie de
musiques au swing ma-
nouche. Avec, entre
autres, Alexandre Cava-
liere Manouche Quintet
(La Tentation, Bruxelles,
jeudi), le Belgian Gipsy
Swing Five (Le Mont-
martre, Ixelles, diman-
che) et Lollo Meier Quar-
tet & Giacomo Smith
(Marni, mardi 20). J.-C. V.
Kim in the Middle
★★
Music Village, Bruxelles, vendredi
16
La chanteuse flamande, sa
jolie voix, ses arrange-
ments sophistiqués, son
quartet. J.-C. V.
Jean-Paul Estiévenart Trio
★★★
Auditorium Jean Rosoux, Hannut,
vendredi 16 ; Jazz9, Mazy, samedi
17 ; CC St-Georges-sur-Meuse,
mardi 20
On ne se lasse pas d’écou-
ter ce remarquable trom-
pettiste, accompagné de
Samuel Gertsmans et
Antoine Pierre. J.-C. V.
Billy Hart
★★★
L’Archiduc, Bruxelles, dimanche 18
Le formidable batteur
américain a joué avec
Miles Davis, McCoy Tyner,
Joe Zawinul, Herbie Han-
cock, Jimmy Smith, Pha-
roah Sanders, Richie Bei-
rach, Mark Turner… Il est à
Bruxelles ce dimanche
avec le Jesse Davis Quin-
tet, un saxophoniste répu-
té et respecté. Il faut
profiter de l’occasion,
non ? J.-C. V.

▶AGENDA
ROCK ET VARIÉTÉS
GRAND BRUXELLES
Blue Lemon Tea
V. 16/1 (de 21 h 30 à 1 h). Rens. : 02-511.26.47 ;
www.facebook.com/events/583469601754634
Grain d'Orge (Chaussée de Wavre 142, Bruxelles)
Ciclope Collective : The Cultural Studies + Frozen
Nation
V. 16/1 (de 20 h 30 à 22 h). Avec The Cultural
Studies,Frozen Nation Rens. : 0494-82.44.79
Pianofabriek (Fortstraat 35, Bruxelles ; 02-
541.01.70 ; www.pianofabriek.be)
Georgio 'the Dove' Valentino
Me. 14/1 (21 h). Songwritting. Rens. : 0486-72.26.24
Potemkine bar (Avenue de la Porte de Hal, 2,
Bruxelles)
James Bay
Me. 21/1 (de 19 h 30 à 22 h). Rens. : 02-218.37.32 ;
botanique.be/fr/activite/james-bay-210115
Le Botanique (Rue Royale, 236, Bruxelles ;
www.botanique.be)
Orenda Fink
Me. 21/1 (20 h).
Le Botanique (Rue Royale, 236, Bruxelles ;
02-218.37.32 ; www.botanique.be)
Two Tone Club + Buster Shuffle
V. 16/1 (19 h). Rens. : www.ne.be/1304448
Magasin 4 (Avenue du Port, 51b, Bruxelles ;
02-223.34.74 ; www.magasin4.be)
david sIRE bidulosophie
S. 17/1 (de 20 à 23 h). Avec david Sire. Œuvre de
l'artiste lui-même (auteur, compositeur, interprète).
Rens. : 0498-51.35.63 ; www.lepetitchapeaurondrouge.be
Le Petit Chapeau Rond Rouge (Rue Père Eudore
Devroye, 12, Bruxelles ; www.lepetitchapeauron-
drouge.be)
VILVORDE
Pigeon on Piano
D. 18/1 (de 11 à 12 h 30). Rens. : 02-255.46.90 ;
www.hetbolwerk.be
CC Het Bolwerk (Bolwerkstraat 17, Vilvorde ;
www.hetbolwerk.be)
WALLONIE
BASTOGNE
Hooverphonic
S. 17/1 (20 h). Rens. : www.centreculturelbastogne.be
Espace 23 (Rue Gustave Delperdange, 1 ; www-
.centreculturelbastogne.be)
COMINES
Tremplin musical : J'veux de la neige 10#
S. 17/1 (19 h 30). Rens. : 056-55.43.33
Maison de Jeunes Carpe Diem (Rue de Wervicq,
133, ; 065-55.43.33 ; www.mjcarpediem.be)
DISON
Synthé Folie's
S. 17/1 (20 h). Rens. : 087-33.41.81 ; www.ccdison.be
Comedis Le Tremplin (Rue du Moulin, 30 ;
087-31.69.64)
GOÉ
Spectacle au profit de l'ASBL Petits Pas
S. 17/1 (de 18 h 30 à 23 h 30). Rens. : 0498-06.68.93 ;
www.awevenementiel.com
Salle La Rochette (Rue Vesdray, ; 087-76.22.90 ;
sallelarochette.be)
HUISSIGNIES
Bal Folk avec Cave Canem !
S. 17/1 (19 h 30). Rens. : 068-26.99.99 ; www.maison-
culturelledath.be
Centre culturel La Marcotte (Rue de l'Eglise, 12 ;
069-68.92.87)
LIÈGE
Jam-session de blues
Les Me. 14/1 et Me. 21/1 Rens. : 0486-95.04.27 ;
www.blues-sphere.com
Blues-sphere Bar (Rue Surlet, 37 ; www.blues-
sphere.com)
Renaud Lesire à la Maison du Père Noël
J. 15/1 (de 20 à 22 h). Rens. : 0476-29.73.75
Le Labo 4 (Quai Van Beneden, 21, ; 04-
344.24.04 ; www.lelabo4.be)
Undo 3 - Grande Vacance
S. 17/1 (de 20 h 30 à 23 h). Rens. : 04-342.12.00 ;
www.lanvert.be
L'An Vert (Rue Mathieu Polain, 4, ; 0494-
42.04.95, 0474-80.26.54 ; www.lanvert.be)
LODELINSART
Concert gratuit
V. 16/1 (de 20 à 23 h 30). Avec Sinshaper et 2day
coverband. Rens. : 071-31.87.43
Secteur 42 (Rue Francesco Ferrer, 34 ; www.sec-
teur42.be)
LOUVAIN-LA-NEUVE
Les petits chanteurs à la gueule de bois
S. 17/1 (20 h 30).
Ferme du Biéreau (Avenue du Jardin Botanique, ;
070-22.15.00 ; www.fermedubiereau.be)
CONCERTS - SOIRÉES - SPECTACLES - FESTIVALS - THÉÂTRES
MARCHE-EN-FAMENNE
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S. 17/1 (14 h 30 et 20 h 15). Rendez-vous avec les Stars.
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MONS Michel Leeb reprend pour la seconde
Soldout
Me. 14/1 (de 20 à 0 h). Rés. : 065-39.59.39 ;
fois ce rôle écrit et interprété en 1958
www.ne.be/1307703 par Robert Lamoureux. Dans cette co-
L'Alhambra (Rue du Miroir, 4 ; www.alhambra- médie culte, hilarante et croustillante, fine-
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MOUSCRON
dans une série de quiproquos explosifs!
Les Petits Chanteurs à la Gueule de Bois
Ma. 20/1 (de 20 h 30 à 23 h). Rens. : 056-86.01.60
Centre Marius Staquet - Centre culturel (Place
Charles de Gaulle ; www.centrecultureldemous-
cron.be) MARIANNE JAMES
REMICOURT EN TOURNÉE
J'aime la variété... autour du monde Miss Carpenter est prête à tout pour revenir
S. 17/1 (de 20 h 30 à 23 h). Dir. Luigi Franco. J'aime la sur le devant de la scène. Entourée de ses
variété avec Luigi Franco, Véronique Denivelle, Vanessa
Fiorentino et Dominique Franco Rens. : 04-250.51.41 ; trois boys qu’elle tyrannise à loisir, elle chante,
www.centreculturelremicourt.be danse, joue la comédie, elle ne connaît aucune
Centre culturel (Rue Haute, 25, ; 019-54.45.10 ; limite et nous emporte dans un tourbillon de
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rires et d’émotions fortes!!!
VERVIERS
The Nimmo Brothers
V. 16/1 (21 h).
The Spirit of 66 (Place du Martyr, 16, ; 087-
35.24.24, 087-76.32.71 ; www.spiritof66.com) THE NITS
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D. 18/1 (15 h). Avec Bart Van Loo,Eddy et les Vedettes
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OSTENDE Club New Wave party
Elvis Fever S. 17/1 Avec Lescop, Chacha aka Public Relation,
S. 17/1 (20 h). Hatecraft, Richard 23. Rens. : www.club-new-wave.be
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S. 17/1 (20 h).
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V. 16/1 (23 h 45).
Wood (Chemin de la Meute, 1, Bruxelles ;
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Britsomstraat 21 ; 03-766.39.39) 02-640.19.68 ; www.thewood.be)
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31.01 JEAN-LOUIS MURAT fr • coprod. Progress • sold out 511.26.00 ; www.bazaarbrussels.com)
GRAND BRUXELLES La croisiere s'amuse
31.01 WAXAHATCHEE us V. 16/1 (de 22 à 4 h).
Afropean+ : Alpha Blondy
S. 17/1 (20 h). Madame Moustache (Quai du Bois à Brûler, 5-7,
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CARGO CULTE be - ALASKA ALASKA be - KONOBA be Afropean+ : Sekouba Bambino Libertine Supersport
S. 17/1 (23 h 30). V. 16/1 (23 h). Avec Erol Alkan, Ghost Culture, Mickey
05.02 ProPulse 2015 : EMPTY TAXI be - BEATIFULL BADNESS be - Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Rue Raven- Bloody Louis (Galerie Louise, niveau -1, Bruxelles ;
477-08.22.22 ; www.bloodylouis.be)
stein, 23, Bruxelles ; 02-507.82.00 ; www.bozar.be)
LITTLE X MONKEYS be - L’OR DU COMMUN & ROMÉO ELVIS be - Congolisation : Nzimbu + Pegguy Tabu WALLONIE
S. 17/1 (22 h et 23 h 59).
GLÜ be Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Rue Raven- BRAINE-L'ALLEUD
stein, 23, Bruxelles ; 02-507.82.00 ; www.bozar.be) Génération +30
06.02 ProPulse 2015 : ALASKA GOLD RUSH be - DARIO MARS AND THE JD McPherson S. 17/1 (19 h 30). Avec Steve
L. 19/1 (20 h). COMPLET Acte 3 (Clos Lamartine, 1a, ; 02-389.49.09 ;
GUILLOTINES be - THYSELF be - DAGGERS be - MY DILIGENCE be Ancienne Belgique (Boulevard Anspach, 110, www.acte3.be)
coprod. Fédération Wallonie-Bruxelles, en collaboration avec Court-Circuit et AssProPro Bruxelles ; 02-548.24.24 ; www.abconcerts.be) Génération +30 : Un Certain Peterman
Lieder de Richard Strauss et Johannes Brahms V. 16/1 (19 h 30). Avec Steve
V. 16/1 (20 h). Avec Lisa Houben (soprano), Matthew Acte 3 (Clos Lamartine, 1a, ; 02-389.49.09 ;
07.02 RECORDERS be release party Zadow (baryton) et Marie Claude Roy ( piano). www.acte3.be)
Atelier Marcel Hastir (Rue du Commerce, 51, La Mezza
10.02 SPAIN us Bruxelles) J. 15/1 (23 h).
Modal Trio Acte 3 (Clos Lamartine, 1a, ; 02-389.49.09 ;
10.02 SUPERFOOD gb Me. 14/1 (20 h). Avec Chryssa Karaiskou (voice), www.acte3.be)
Dimos Vougioukas (accordéon), Benjamin Clement
LA GLANERIE
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Art Base (Rue des Sables, 29, Bruxelles ; www.art- Astro Capricorne
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Cap'Tain Complexe (Chaussée De Montgomery,
Nueva Canción & Political Songs from Greece
118, ; 069-64.85.80 ; www.cap-tain.com)
14.02 JAMIE T gb + PALACE gb S. 17/1 (20 h). Avec Elina Skarpathioti (chant) et
Nicolas Miquea (guitare et chant). Rens. : 02-217.29.20 ; LIÈGE
17.02 RY X us + ROSIE LOWE gb www.art-base.be
Art Base (Rue des Sables, 29, Bruxelles ; www.art-
Cari Lekebusch
V. 16/1 (de 22 à 6 h). Rens. : 04-375.47.09 ; www.leca-
base.be)
17.02 GAZ COOMBES gb Ramel Aleppo : Sufi Music
dran.beRés. : bit.ly/1uUm2Rz
Le Cadran (Rue de Bruxelles, 3 ; www.lecadran.be)
S. 17/1 (20 h). Avec Khaled al Hafez (duff, chant), Tarek
18.02 VIET CONG ca + ABSOLUTELY FREE ca al Sayed (oud), Tamam Ramadan (ney) et Fawaz Baker
Just soul disco funk
V. 16/1 (de 23 à 5 h). Avec dj Solo Karim.
(basse). Rens. : 02-217.26.00 Live Club (Rue Roture, 13 ; www.liveclubliege.be)
19.02 BED RUGS be Muziekpublique@Théâtre Molière (Square du
Bastion, 3, Bruxelles ; www.muziekpublique.be)
20.02 TEAM ME no Roby Lakatos Ensemble
V. 16/1 (20 h). Rens. : 02-209.07.50 ; www.brusszel.ba-
21.02 BEAR’S DEN gb lassiintezet.hu/en MUSIQUES CLASSIQUES
Balassi Institut (Treurenberg, 10 - Treurenberg, 10,
Bruxelles)
22.02 LES VEDETTES be Vinylio Rebetiko
GRAND BRUXELLES
23.02 THE PREATURES au Me. 21/1 (20 h). Avec Giannis Sarris (bouzouki, chant),
Chryssa Karaiskou (qanun, chant). Renaud Dardenne
Art Base
J. 15/1 (20 h). Lorem Trio Rens. : 02-217.29.20
(guitare). Rens. : 02-217.29.20 ; www.art-base.be
25.02 MEATBODIES us Art Base (Rue des Sables, 29, Bruxelles ; www.art-
Rue des Sables, 29, Bruxelles ; www.art-base.be
Centre culturel Jacques Franck
base.be)
27.02 CHAPELIER FOU fr WALLONIE
S. 17/1 (20 h). Anakrouze
Chaussée de Waterloo, 94, Bruxelles ; 02-
538.90.20 ; www.lejacquesfranck.be
28.02 CAMÉLIA JORDANA fr MOUSCRON Centre d'art Chapelle de Boondael
28.02 CARL BARÂT AND THE JACKALS gb Beverly Jo Scott & band
V. 16/1 (de 20 h 30 à 23 h). Avec Beverly Jo Scott.
D. 18/1 (de 11 à 12 h 30). L'Ensemble Quartz et
Roberte Mamou Par L'Ensemble Quartz, dir. Gérard
02.03 TWO GALLANTS us Rens. : 056-86.01.60
Centre Marius Staquet - Centre culturel (Place
Noack, avec Robert Mamou (piano) et Thierry
Cammaert (hautbois). Rens. : 0470-34.14.69
Charles de Gaulle ; www.centrecultureldemous- Square du Vieux-Tilleul, 10, Bruxelles ; 02-
03.03 PEACE gb cron.be) 662.07.89

04.03 FATHER JOHN MISTY us+ KIERAN LEONARD gb FLANDRE Eglise des Minimes
Me. 14/1 (20 h 30). Ensemble Masques : Battaglias
BORGERHOUT Avec Sophie Gent (violon), Tuomo Suni (violon),
04.03 SHOWSTAR be Congo Party met Bambou Negro Kathleen Kajioka (alto), Mélisande Corriveau (violon-
J. 15/1 (20 h 30). Rens. : www.facebook.com/ celle), Benoît Vanden Bemden (violon et contrebasse) et
05.03 PANDA BEAR us + JIB KIDDER us events/1581369758743510 Olivier Fortin (clavecin).
De Roma (Turnhoutsebaan 286, ; 03-292.97.40 ; Rue des Minimes, 57, Bruxelles ; www.midis-
05.03 WE ARE THE CITY ca www.deroma.be) minimes.be
Espace Toots
GAND
V. 16/1 (de 20 h 15 à 21 h 20). De Mozart à Lutos-
…ET TOUTE LA SUITE DE L’AGENDA @ WWW.BOTANIQUE.BE | 02 218 37 32 Nathan Daems' Karsilama Quintet laswky Avec Teresa Kaban (piano) et Henryk Blazej
Ma. 20/1 (19 h). (flûte). Œuvre de Mozart, Chopin, Pall, Enescu,
De Centrale (Kraankindersstraat 2, ; 09- Ginastera, Lutoslawsky, Dvorak. Rens. : www.lentrela.be
265.98.28 ; www.decentrale.be) Rue E. Stuckens, 125, Bruxelles ; 02-241.15.83

Page 44 Mercredi 14 janvier 2015 Mad

 VOS PROCHAINS CONCERTS
INTERPOL 24.01 - forest national ( club ) - bxl
Flagey J. 15/1 (12 h 30). Middagconcert: Das ist die SUPPORT ACT : HEALTH
V. 16/1 (12 h 30). Beatrice Berrut Œuvre de Bach, Berliner Luft! Avec Els Van Daele (mezzosoprano),
Busoni, Kempff, Siloti et Escaich. Stephan Adriaens (ténor), Jef Smits (piano).
DIE ANTWOORD 24.01 - lotto arena - anvers
V. 16/1 (20 h 15). Brussels Philharmonic Par le Frankrijklei 3 ; 03-233.66.85 ; www.operaballet.be ABOVE & BEYOND 29.01 - trix - anvers
Brussels Philharmonic, dir. Stéphane Denève, avec Stadsschouwburg SUPPORT ACT : GRUM
Jérôme Pernoo (violoncelle). S. 17/1 (20 h). The Ten Tenors on Broadway Rens. : EPICA 01.02 - ancienne belgique - bxl
D. 18/1 (20 h 15). Da’wah Par Musiques Nouvelles, dir. www.ne.be/1297005 SUPPORT ACT : DRAGONFORCE - OPENING ACT : DIABLO BLVD
Jean-Paul Dessy. Œuvres de Jean-Luc Fafchamps.
Place Flagey, Bruxelles ; 02-641.10.20, 02-
Theaterplein 1 ; 03-400.69.69 ; www.stad- KIESZA 05.02 - ancienne belgique - bxl
sschouwburgantwerpen.be
641.10.10 ; www.flagey.be PIERRE LAPOINTE 07.02 - théâtre 140 - bxl
Théâtre Klokhuis
La Samaritaine D. 18/1 (14 h 30). Benefietconcert: Yves Storms
‘PARIS TRISTESSE’
Me. 21/1 (de 19 à 22 h). Anouk et Frouch Trio steunt Vlaams Fruit Œuvre de John Dowland, William JESSIE WARE 12.02 - ancienne belgique - bxl
Rue de la Samaritaine,16, Bruxelles ; 02-511.33.95 ;
www.lasamaritaine.be
Lawes, Johan Sebastian Bach, Franz Schubert, Jorge THE KOOKS 14.02 - cirque royal - bxl complet
Cardoso. SUPPORT ACT : BLEACHERS
Palais des Beaux-Arts de Bruxelles Parochiaanstraat, 4a ; 03-231.71.81 ; www.vlaam-
V. 16/1 (20 h). Official opening concert of the KITTY, DAISY & LEWIS 21.02 - ancienne belgique - bxl
sfruit.be SUPPORT ACT : THE DASH
Latvian Presidency of the Council of the European
Union Par l'Orchestre National de Belgique, dir. Karel deSingel THE BLACK KEYS 24.02 - sportpaleis - anvers
Mark Chichon, avec Elina Garanca (mezzo). S. 17/1 (20 h). Masques & Damien Guillon ‘TURN BLUE WORLD TOUR’ SUPPORT ACT : THE DOUGH ROLLERS
D. 18/1 (de 11 à 18 h). Dans un nuage de fumée : Desguinlei 25 ; 03-248.28.28, 03-244.19.20 ;
www.desingel.be THE DECEMBERISTS 24.02 - ancienne belgique - bxl
Mélodies et cabaret songs du siècle passé Avec SUPPORT ACT :SERAFINA STEER
Pauline Claes (mezzo) et Lionel Bams (piano). DEINZE
L. 19/1 (20 h). Much ado about nothing Par le ARCHIVE 26.02 - ancienne belgique - bxl concert supplémentaire
Brielpoort
Symfonieorkest Vlaanderen, dir. Jan Latham-Koenig, S. 17/1 (20 h). 23° Nieuwjaarsconcert Pasar Rens. : FINK 28.02 - ancienne belgique - bxl
avec Liebrecht Vanbeckevoort (piano).
Rue Ravenstein, 23, Bruxelles ; 02-507.82.00 ;
09-387.01.51 FKA TWIGS 02.03 - ancienne belgique - bxl
Lucien Mathyslaan 9 ; 09-381.96.82, 09- USHER
www.bozar.be 03.03 - sportpaleis - anvers
381.96.82 ; www.deinze.be “THE UR EXPERIENCE” WITH SPECIAL GUESTS : NICO & VINZ
WALLONIE HASSELT KATY PERRY 04.03 - sportpaleis - anvers
LIÈGE Ethias Arena / Ethias Theater ‘PRISMATIC WORLD TOUR’ SUPPORT ACT : CHARLI XCX
D. 18/1 (19 h 30). The Ten Tenors on Broadway DOTAN 05.03 - trix - anvers
Salle philharmonique Gouverneur Verwilghensingel 70 ; +32-11.29.9499 ;
D. 18/1 (16 h). Les concerts du chef: Brahms 4 Par www.ethiasarena.be ANOUK 07.03 - sportpaleis - anvers
l'Orchestre Philharmonique Royal de Liège, dir. Christian ‘PARADISE AND BACK AGAIN’
Arming. Œuvre de Brahms. Symphonique. TOMORROWLAND PRESENTS
Me. 21/1 (de 12 h 30 à 13 h 30). Musique à midi: YVES V 07.03 - lotto arena - anvers
Classic Academy Avec Illia Vasiachkin (saxophone), ‘LET’S UNITE’
Maxime Van Heghe (trompette), Laure Streit (piano),
Geoffrey Baptiste (piano), François Ruelle (trompette), LA MUERTE 07.03 - ancienne belgique - bxl
David Lefèvre (cor), Gérald Evrard (trombone) et Carl SUPPORT ACT : FIFTY FOOT COMBO
Delbart (tuba). Œuvres de Escaich, Glazounov, Höhne, OPÉRA ET OPÉRETTES WARPAINT 15.03 - cirque royal - bxl
Neruda, Bach, Kompanek. SUPPORT ACT : THE GARDEN
Boulevard Piercot, 25-27 ; 04-220.00.00, 04- LIONEL RICHIE 19.03 - sportpaleis - anvers
220.00.10 ; www.oprl.be GRAND BRUXELLES ‘ALL THE HITS ALL NIGHT LONG’

FLANDRE Palais des Beaux-Arts de Bruxelles SHAKA PONK 21.03 - palais 12 - bxl
Les Me. 21/1 et S. 24/1 (20 h) Fierrabras De Franz PAUL SIMON & STING 23.03 - sportpaleis - anvers
ANVERS Schubert, par l'Orchestre symphonique et chœurs de la ‘ON STAGE TOGETHER’
Opera Antwerpen Monnaie, le Vlaams Radio Koor. Direction musicale :
JUNGLE 31.03 - trix - anvers
CALI 17.04 - ancienne belgique - bxl

SELAH SUE 18.04 - lotto arena - anvers
CHARLIE WINSTON 07.05 - ancienne belgique - bxl
SUPPORT ACT : TOM BAXTER

TEEN HOOT 09.05 - trix club - anvers

“WORLD TOUR” AVEC E.A. : MACY KATE, GRANT LANDIS, ALABAMA CAPITAL, ROUND2CREW, JAKE BOYS

BALTHAZAR 14.05 - cirque royal - bxl

LOUIS MATTHIEU JOSEPH &
ANNA CHEDID EN CONCERT 16.05 - cirque royal - bxl
THE AUSTRALIAN PINK FLOYD SHOW 18.05 - stadsschouwburg - anvers
‘WELCOME TO THE MACHINE 2015’

5 SECONDS OF SUMMER 21.05 - palais 12 - bxl

‘ROCK OUT WITH YOUR SOCKS OUT TOUR 2015’

ROXETTE 29.05 - lotto arena - anvers

‘THE XXX ANNIVERSARY TOUR’
AN EVENING WITH
MARK KNOPFLER AND BAND 05.06 - sportpaleis - anvers
FLEETWOOD MAC 06.06 - sportpaleis - anvers
“ON WITH THE SHOW TOUR”

ONE DIRECTION 13.06 - stade roi baudouin - bxl

‘ON THE ROAD AGAIN TOUR 2015’

NEIL DIAMOND 21.06 - sportpaleis - anvers

“NEIL DIAMOND TOUR 2015”

ROCK WERCHTER 25-28.06 - parc du festival - werchter

INFOS & TICKETS : WWW.ROCKWERCHTER.BE AVEC E.A. : ALT-J, DAMIEN RICE, FLORENCE+THE MACHINE, FOO FIGHTERS,
LENNY KRAVITZ, MUSE, PHARRELL WILLIAMS, RISE AGAINST, THE CHEMICAL BROTHERS,
THE WAR ON DRUGS !

SANTANA 01.07 - palais 12 - bxl

‘THE CORAZÓN TOUR’

TW CLASSIC 04.07 - parc du festival - werchter

RESTRICTION 2015 TOUR 1-64

SCREENING INFOS : WWW.TWCLASSIC.BE

CHRISTOPHE WILLEM 06.11 - forum - liège

AVEC E.A. : ROBBIE WILLIAMS, ANOUK

25+26.02.2015
07.11 - cirque royal - bxl
NICKELBACK 11.11 - lotto arena - anvers
“NO FIXED ADDRESS TOUR 2015”

ANCIENNE BELGIQUE
SIMPLE MINDS 13.11 - forest national - bxl
“BIG MUSIC TOUR 2015” 15.11 - lotto arena - anvers
SIMPLY RED 18.11 - sportpaleis - anvers
INFO & TICKETS : 02 548 24 24 “BIG LOVE TOUR 2015”

MAITRE GIMS 18.11 - palais 12 - bxl

"#$0/$&354#&
Ű
1309*.64(0'03.64*$#& ‘WARANO TOUR’

Ũ3&453*$5*0/ũ


Ũ"9*0.ũ
065
/08
"3$)*7&0''*$*"-$0. PLUS D’INFOS SUR
"
-*7&
/"5*0/
13&4&/5"5*0/
#:
"33"/(&.&/5
8*5)
13*."3:
5"-&/5
*/5&3/"5*0/"-
TICKETS : PROXIMUSGOFORMUSIC.BE
0900 2 60 60 * ( 0,5 EURO / MIN TVA COMPRISE )
* EXCEPTÉ POUR LES CONCERTS À L’ANCIENNE BELGIQUE

Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 45

 Ádám Fischer. Direction des chœurs : Martino Faggiani. Chaussee de Wavre, 366, Bruxelles ; 02-
BIENTOT À BIENTOT À Rens. : www.lamonnaie.be/fr/421/423
Rue Ravenstein, 23, Bruxelles ; 02-507.82.00 ;
230.31.40 ; www.senghor.be
www.bozar.be Flagey
Me. 14/1 (20 h 15). Bruno Vansina Orchestra Rens. :
FLANDRE www.ne.be/1306411
J. 15/1 (20 h 15). Warped dreamer Avec Teun
GAND Verbruggen (batterie), Arve Henriksen (trompette), Stian
Opera Gent Westerhus (guitare) et Jozef Dumoulin (claviers).
J. 15/1, S. 17/1 et Ma. 20/1 (19 h 30) Così Fan Tutte S. 17/1 (20 h 15). Rigas Ritmi Allstars Avec le Maris
MON 19.01 SOLD OUT WED 11.02 SOLD OUT
De Wolfgang Amadeus Mozart, par le Chœur et Briezkailns Quintet et le Laima Jansone Trio.
JD McPherson + The Cactus Blossoms Milky Chance l'Orchestre Symphonique de l'Opera Vlaanderen, dir.
Umberto Benedetti Michelangeli. Mise en scène : Guy
L. 19/1 (20 h 15). Cécile McLorin Salvant Avec Cécile
McLorin Salvant (chant), Aaron Diehl (piano), Paul
Joosten. Rens. : 070-22.02.02 Sikivie (basse) et Lawrence Leathers (batterie).
TUE 20.01 WED 11.02 Schouwburgstraat 9 ; 09-268.10.11 ; www.opera-
L. 19/1 (22 h). Free Jam Sessions Avec Joachim
Ignatz - Jean DL & Sandrine
Double Bill: Coca-Cola Sessions ballet.be
Caffonnette (piano), Federico Stocchi (contrebasse), Pit
Verstraete Douglas Firs Dahm (batterie) et special guest Thomas Mayade.
Rens. : www.joachimcaffonnette.com
THU 13.02 Me. 21/1 (22 h). Free Jam Sessions Avec Joachim
SUN 25.01 SOLD OUT
Caffonnette (piano), Federico Stocchi (contrebasse), Pit
ABClubcircuit - De Zwerver @ AB:
Hozier JAZZ Dahm (batterie) et special guest Martin Méreau.
Hiss Golden Messenger + Phil Cook Me. 21/1 (20 h 15). The music of Enrico Pieranunzi
Par le Brussels Jazz Orchestra, dir. Frank Vaganée, avec
TUE 27.01
SAT 14.02 SOLD OUT GRAND BRUXELLES Bert Joris (trompette) et Enrico Pieranunzi (composi-
Tricky tions, piano).
Intergalactic Lovers 6.6.6 Place Flagey, Bruxelles ; 02-641.10.20, 02-
641.10.10 ; www.flagey.be
WED 28.01 Me. 21/1 (19 h). ODIL Avec Camille-Alban Spreng
ABClubcircuit - AB @ Democrazy: SAT 14.02 (piano), Tom Bourgeois (saxophone alto), Geoffrey Jazz Station
ABClubcircuit - AB @ De Zwerver: Fiorese (clavier) et Paul Berne (batterie). Rens. : J. 15/1 (20 h 30). River Jazz Festival : Carte
Criolo 0476-66.18.83 blanche à Philippe Aerts Avec Philippe Aerts
Bed Rugs + BRNS Chaussée de Saint Job, 666, Bruxelles ; 02-
372.93.25 ; www.limprimerie.be
(contrebasse) et invités.
THU 29.01 V. 16/1 (20 h 30). Singers Nights Avec Yannick
SUN 15.02 SOLD OUT Auditorium du Conservatoire royal de Bruxelles Schyns (piano), Giuseppe Millacci (contrebasse) et
Lambchop plays ‘Nixon’ in full Me. 21/1 (19 h 21). Share the Music Avec Yoko Matthias De Waele (batterie). Rens. : www.singersnight-
+ Little Dots Kensington Kikuchi, Vincent Bruyninckx et Michel Paré. Rens. : .com
02-500.87.22 S. 17/1 (18 h). River Jazz Festival: Peter Hertmans
THU 29.01 SUN 15.02 Rue du Chêne, 17, Bruxelles ; 02-511.04.27 ; Quartet Avec Peter Hertmans (guitare), Daniel Stockart
www.conservatoire.be (saxophone soprano), Théo de Jong (basse électrique)
Artist Talk:
Taraf De Haidouks Brass et Lionel Beuvens (batterie).
Kurt Wagner / Lambchop J. 15/1 (de 20 h 30 à 23 h 30). Scène Ouverte Leuvensteenweg 193 a, Bruxelles ; 02-733.13.78 ;
www.jazzstation.be
Jazz/Blues Avec Uqbar et Yadayn.
FRI 30.01 SOLD OUT Avenue Van Volxem 364, Bruxelles ; 02- La Tentation
332.40.24 ; www.forestcentreculturel.be J. 15/1 (20 h 30). ACQMM Avec Alexandre Cavaliere
Mark Lanegan Band Espace Senghor (violon), Walter Gonella (guitare), Manu Bonetti
J. 15/1 (20 h 30). River Jazz Festival // Al Manara (guitare), Vincent Buryninckx (piano) et Jean-Louis
SAT 31.01 SOLD OUT
Rens. : senghor.be Rassinfosse (contrebasse). Dans le cadre de Djangofoll-
V. 16/1 (20 h 30). River Jazz festival // L'Hijâz'Car
Brigitte + Chat lies. Rens. : www.ne.be/1304820

SAT 31.01
ABClubcircuit - Democrazy @ AB: WED 18.02 

White Fence Paloma Faith

SUN 01.02 FRI 20.02 EN ANGLAIS
Epica The European Enigma + very special DJ Shadow & Cut Chemist Play Afrika
guest Dragonforce + Diablo Blvd Bambaataa: Renegades Of Rhythm
SUN 01.02 FRI 20.02
Orlando Julius With The Heliocentrix James McMurtry W H AT I H E A RD
a 100 % afrobeat-funk-soul explosion
WED 04.02 SOLD OUT
FRI 20.02 A BOU T T H E WO RL D
Willow —
Hooverphonic ‘Reflection’ Tour THIRD ANGEL (SHEFFIELD, ANGLETERRE)
SAT 21.02
WED 04.02 & MALA VOADORA (LISBONNE, PORTUGAL)
Artist Talk: Ryan Hemsworth —
Hooverphonic SUN 22.02 21/01 & 22/01 À 20H30
THU 05.02 Amparo Sanchez 22/01 À 14H30
Adrian Crowley + Katie Kim SUN 22.02
THU 05.02 Black Label Society
+ Black Tusk + Crobot
Kiesza
MON 23.02
SAT 07.02
Curtis Harding
Philip Selway (Radiohead)
TUE 24.02
SUN 08.02
All Connected #7: The Decemberists + Serafina Steer
Peter Beyls - Jenny Gräf Sherppard
Screening Lilian Schwartz films
MON 09.02
Karavan: Arnoquins
Album Presentation
www.theatre140.be
TUE 10.02 tickets : 02 733 97 08
TV On The Radio —
Av. Eugène Plasky 140
1030 Bruxelles

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Page 46 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
 Rue de Laeken, 28, Bruxelles ; 02-223.22.75 ; Rue des Pierres, 50, Bruxelles ; 02-513.13.45 ; Philippe Garcia. Rens. : www.aquilone.be planvzw.be
www.centrogalego.be www.themusicvillage.com Place du 20-Aout, 16 ; 04-342.00.00, 04- COURTRAI

Le Montmartre
D. 18/1 (20 h). The Belgian Gypsy Swing Five Avec
Mario Cavaliere (guitare et chant), Frédéric Guédon
(guitare), René De Smaele (trompette, bugle et chant),
André Ronsse (clarinette et saxophone) et Bart De Nolf
(contrebasse). Dans le cadre de Djangofolllies. Rens. :
www.ne.be/1304867
Chaussée de Boondael, 344 - Place de la Petite
Suisse, Bruxelles ; 02-640.23.49, 0479-59.91.29 ;
www.lemontmartre.be
Le cercle des voyageurs
Me. 14/1 (20 h 30). How Town Avec Lennart Heyndels
(contrebasse), Sarah Klenes (chant), Elena Silova (chant)
et Laura Polence (chant).
Rue des Grands Carmes, 18, Bruxelles ; 02-
514.39.49, 02-514.39.48 ; www.lecercledesvoya-
geurs.com
Théâtre Marni
Ma. 20/1 (20 h). Lollo Meier Quartet & Giacomo
Smith Avec Lollo Meier (guitare), Giacomo Smith
Jazz9 - la Zy'coop
(clarinette et saxophone), Bram Van Es (guitare
rythmique), Henry Schuler (contrebasse) et Bart Keltjes
(batterie). Dans le cadre de Djangofolllies. Rens. :
www.ne.be/1304854
Rue de Vergnies, 25, Bruxelles ; 02-639.09.80 ;
www.theatremarni.com
VILVORDE
CC Het Bolwerk
Centre culturel
Ma. 20/1 (de 14 h 30 à 17 h). VRT Big Band met
Marijn De Valck
Me. 21/1 (de 20 h 30 à 22 h 30). Djangofolllies/Hot
club d'Europe
Bolwerkstraat 17, Vilvorde ; 02-255.46.90 ;
www.hetbolwerk.be
musiques
341.35.44 ; www.theatredeliege.be
Schouwburg Kortrijk
MAZY J. 15/1 (20 h). Melanie De Biasio
Schouwburgplein 14 ; 056-23.98.50 ; www-
S. 17/1 (21 h). Jean-Paul Estiévenart Trio Avec .schouwburgkortrijk.be
Jean-Paul Estiévenart (trompette), Samuel Gerstmans DIEPENBEEK
(contrebasse) etAntoine Pierre (batterie). Rens. :
De Ploeg
leslundisdhortense.be
Jusqu'au 25/6 (de 20 à 23 h). Jazz in De Ploeg Avec
Rue de l'Usine, 9A ; 081-75.11.18, 0499-14.70.14 ;
Arne Van Coillie, Flor Van Leugenhaeghe, Luc Vanden
www.jazz9-mazy.org
Bosch.
SAINT-GEORGES-SUR-MEUSE Steenweg 184 ; 011-96.92.69 ; www.deploegdie-
penbeek.be
Ma. 20/1 (21 h). Jean-Paul Estiévenart Trio Avec GAND
Jean-Paul Estiévenart (trompette), Samuel Gerstmans
De Centrale
(contrebasse) etAntoine Pierre (batterie). Rens. :
V. 16/1 (20 h). The Belgian Gypsy Swing Five Avec
leslundisdhortense.be
Rue Albert Ier, 18 ; 04-259.75.05 ; www.saintgeor- Mario Cavaliere (guitare et chant), Frédéric Guédon

Sounds Jazz Club
Me. 14/1 (22 h). Casimir Liberski Trio Avec Louis de
Mieulle (basse), Xavier Roger (batterie) et Casimir
Liberski (piano).
J. 15/1 (21 h). Filippo Bianchini Quartet
V. 16/1 (20 h). Zigomatik Avec Piet Verbist (basse),
Bram Weijters (piano)et Herman Pardon (batterie) feat.
Cezarius Gadzina (saxophones).
L. 19/1 (22 h). Master Session Avec Erik Vermeulen
(piano), Sal La Rocca (contrebasse) et Jan De Haas
(batterie).
Ma. 20/1 (21 h). Filippo Bianchini : Tribute to the
jazz's stars
Me. 21/1 (22 h). Julien Tassin invite
Rue de la Tulipe, 28, Bruxelles ; 02-512.92.50 ;
www.soundsjazzclub.be
Sweet and Hot
V. 16/1 (de 20 h 15 à 21 h 15 et de 21 h 30 à 22 h 30).
Auditions de disques commentés Par Robert Albert
et Jean-Claude Muller.
Rue Wauwermans, 14, Bruxelles
The Music Village
Me. 14/1 Emmanuelle Duvillard 5tet Avec
Emmanuelle Duvillard (chant), Martin Méreau (vibra-
phone), Margaux Vranken (piano), Fil Caporali (basse),
Gaspard Sicx (batterie).
J. 15/1 Vein Trio Avec Michael Arbenz (piano),
Thomas Lähns (basse), Florian Arbenz (batterie).
V. 16/1 Kim in the Middle Avec Kim Versteynen
(vocals), Arne Van Coillie (piano), Flor Van Leugenhae-
ghe (basse), Luc Vanden Bosch (batterie).
S. 17/1 The Roof of New Orleans Jazz Band Avec
Pierre Claessens (leader, clarinette), Vincent Van Elferen
L’AGENDA
gesculture.be (guitare), René De Smaele (trompette, bugle et chant),
WALLONIE THY-LE-CHÂTEAU
André Ronsse (clarinette et saxophone) et Bart De Nolf
(contrebasse). Dans le cadre de Djangofolllies. Rens. :
BERTRÉE Taverne Le Relais www.ne.be/1304865
S. 17/1 (de 20 h 30 à 23 h). J-F Foliez's playground S. 17/1 (20 h). Gipsynight Limberger Family & Giani
Salle Henrifontaine Quartet Avec Jean-François Foliez (clarinette, Lincan Avec Jan Limberger (guitare et violon), Giani
V. 16/1 (21 h). Jean-Paul Estiévenart Trio Avec
compositions), Casimir Liberski (piano), Vilmos Csikos Lincan (cimbalom), Martin Limberger (guitare), Joost
Jean-Paul Estiévenart (trompette), Samuel Gerstmans Zoeteman (guitare), Biske Limberger (contrebasse) et
(contrebasse, basse électrique) et Xavier Rogé
(contrebasse) etAntoine Pierre (batterie). Rens. : Storo Limberger (trompette). Dans le cadre de
(batterie). Rens. : 0496-10.96.79
leslundisdhortense.be
Place du Vieux Château 4 ; www.thy-lerelais.be Djangofolllies. Rens. : www.ne.be/1304839
Rue du Henrifontaine, 2 ; 019-51.02.90 ; www.c- Kraankindersstraat 2 ; 09-265.98.28 ; www.decen-
channut.be FLANDRE trale.be
ITTRE Kunstplatform Zebrastraat
BORGERHOUT
Heptone J. 15/1 (22 h 23). Zebrapoint Live: Filip Verneert
D. 18/1 (de 17 à 19 h). New trio Avec Jeroen Van Rataplan Jazz Trio Avec Filip Verneert, Jean Van Lint, Mattias
Herzeele (saxophone), Salvatore La Rocca (contrebasse) S. 17/1 (20 h). The Belgian Gypsy Swing Five Avec Dewaele et Marie-Anne Standaert.
et Lieven Venken (batterie). Mario Cavaliere (guitare et chant), Frédéric Guédon Zebrastraat 32/001 ; www.zebrastraat.be
(guitare), René De Smaele (trompette, bugle et chant),
Rue Haute, 7 ; www.heptone.wordpress.com
André Ronsse (clarinette et saxophone) et Bart De Nolf SAINT-NICOLAS
LIÈGE (contrebasse). Dans le cadre de Djangofolllies. Rens. : De Casino
Jacques Pelzer Jazz Club www.ne.be/1304866 V. 16/1 (20 h). Djangofollies: Alexandre Cavaliere
Me. 14/1 (21 h). Claudio Filippini Trio Avec Claudio D. 18/1 (15 h). ACQMM Avec Alexandre Cavaliere Manouche Quintet Avec Alexandre Cavaliere (violon),
Filippini (piano), Daniele Cappucci (basse) et Armando (violon), Walter Gonella (guitare), Manu Bonetti Walter Gonella (guitare), Manu Bonetti (guitare),
Luongo (batterie). (guitare), Vincent Buryninckx (piano) et Jean-Louis Vincent Bruyninckx (piano) et Jean Louis Rassinfosse
V. 16/1 (21 h). Jazz & More : Fabian Fiorini solo Rassinfosse (contrebasse). Dans le cadre de Djangofol- (contrebasse).
Rens. : 04-221.10.11 lies. Rens. : www.ne.be/1304821 Stationsstraat 104 ; 03-776.11.98 ; www.decasi-
Boulevard Ernest Solvay, 493 ; 04-227.12.55 ; Wijnegemstraat 27 ; 03-235.04.90 ; www.rata- no.be
www.jacquespelzerjazzclub.com
L'An Vert
J. 15/1 (de 20 h 30 à 23 h). How Town Rens. :
04-342.12.00 ; https://howtownmusic.wordpress.com 
Rue Mathieu Polain, 4 ; 0494-42.04.95, 0474-
80.26.54 ; www.lanvert.be
L'Aquilone

BO
(trombone), Bruno Van Acoleyen (trompette), Filip
Hermans (banjo), Paul Brandes (basse), Philippe Desmet V. 16/1 (20 h 30). Tab
Boulevard Saucy, 25 ; 0496-21.50.46 ; www.aqui-

ZAR
(batterie).
Me. 21/1 Quintessence Avec Pauline Oreins (accor- lone.be
déon), Silvia Bazantova (violon), Jimmy Bonesso Théâtre
(piano), Thomas Engelen (violoncelle), Maxime Charue
(percussions).
D. 18/1 (20 h 30). ANNULÉ A Léo Avec Gianmaria
Testa, Paolo Fresu, Roberto Cipelli, Attilio Zanchi et MU

SIC
CONCERT

EMILY
LOIZ E AU 03.02.2015 - 20:00
PIANO CELLO SESSIONS
—
12 FÉVRIER
Ricercar Consort
20H30 Philippe Pierlot, direction

www.theatre140.be
tickets : 02 733 97 08 Philippe Pierlot © Lou Herion
—
Av. Eugène Plasky 140
1030 Bruxelles

Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 47

« Alpenstock », où la montée
des nationalismes atteint
des pics ubuesques
Une caricature fleurie de l’auteur d’« Occident ». © LOU HÉRION.
Rémi De Vos signe une farce domestico-politique où le repli identi-
taire tourne à la comédie la plus délirante. A mettre entre toutes
les mains à l’heure où la « terreur » gagne des points
C
urieux comme un théâtre
écrit il y a une dizaine d’an-
nées peut resurgir avec une
brûlante actualité. Alors que les
polémiques autour des livres de
Houellebecq ou Zemmour pro-
voquent de dangereux raccour-
cis, au moment précis où l’atten-
tat contre Charlie Hebdo fait
craindre toutes sortes d’amal-
games et de polarisations com-
munautaires, il est une pièce qui
donne soudain un peu d’air et de
hauteur : Alpenstock de Rémi de
Vos. Acclamée à sa création et
aujourd’hui reprise au Public à
Bruxelles, cette farce grotesque
questionne les dérives identi-
taires de l’Europe avec un hu-
mour décapant.
Fritz et Grete mènent une vie
paisible dans leur chalet au mi-
lieu des alpages. Grete jugule ses
aspirations romantiques en s’in-
vestissant dans le nettoyage
compulsif en attendant le retour
de Fritz, fonctionnaire, qui se
rassure en tamponnant ses piles
de documents, aussi prévisibles
que la blancheur immaculée de
ses belles montagnes. Pourtant,
un jour, dans ce temple de la
propreté débarque l’Etranger,
exilé balkano-carpato-transylva-
nien, qui va bousculer leur petit
univers plus blanc que blanc.
Avec Occident déjà, mis en scène
par Frédéric Dussenne, Rémi De
Vos décochait une sacré (ex-
trême) droite au racisme ordi-
naire. On en ressortait déjà tout
sonné. Là où Occident déployait
une comédie noire, une misère
conjugale d’un réalisme cin-
glant, Alpenstock tient de la cari-
cature fleurie, de la farce hé-
naurme, mais le cousinage est
évident entre les deux. « Je me
souviens d’avoir fait une lecture
d’Alpenstock, en 2002, au mo-
ment où Jean-Marie Le Pen accé-
dait au deuxième tour, raconte
l’auteur français Rémi De Vos.
Tout ce que dit Fritz sur la « ma-
jorité silencieuse » résonnait
étrangement. L’évolution du
Front national depuis quelques
scènes
le spectacle
DE LA
SEMAINE
années accentue incontestable-
ment le propos de la pièce. En dix
ans, en France, on est passé de la
nature improbable de la situa-
tion à une inquiétude réelle. »
Si ses pièces sont incontesta-
blement baignées des thèmes
qui traversent la société, elles
tirent aussi leur source d’un phé-
nomène plus inconscient. « Le
schéma conjugal est sans doute
lié à mon enfance. Mon père
fonctionnait comme ça, avec un
côté hâbleur, dominateur, par-
lant pour ne rien dire, et ma
mère était plutôt soumise, es-
sayant de se débrouiller avec ce-
la. Ça a bercé ma jeunesse et je
cherche sans doute à évacuer tout
ça par le rire. »
DES STÉRÉOTYPES
À LA CARICATURE
Au départ d’Alpenstock, il y a
la commande d’un texte autour
du succès du leader populiste
Jörg Haider en Autriche. « Je ne
connaissais pas l’Autriche et je
sentais le danger de tomber dans
une parole moralisatrice. Alors je
suis parti de tous les stéréotypes
que je pouvais avoir dans la tête
sur une pseudo-germanité. Le
nationalisme, c’est un peu le
point Godwin quand on parle de
l’Autriche. Forcément, tout est
faux. Je suis parti de tout ce qui
peut être caricatural, à commen-
cer par les prénoms de Fritz et
Grete. Au plus c’est atroce, au
plus ça peut être drôle. Après,
pour que la farce ne soit pas ridi-
cule, c’est un long travail de pré-
cision, sur la langue, le vocabu-
laire. Au départ, il y a des situa-
tions absurdes. Par exemple,
l’étranger que je fais mourir au
bout de dix minutes. Il fallait in-
venter une manière de ne pas
faire jouer un comédien pour
seulement dix minutes, alors je le
fais revenir, il se fait tuer à
chaque fois, puis ce sont ses cou-
sins, et finalement tout ça dit
beaucoup du fantasme de l’inva-
sion en Europe. »
CATHERINE MAKEREEL
▶ Jusqu’au 14 février au Théâtre Le
Public, Bruxelles. Tél. 0800 944 44.
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 49
 SORTIESDELASEMAINE
Abigail’s party Christophe Alévêque
Koninklijke Vlaamse Schouwburg
La troupe bruxelloise
scènes
néerlandophone Tristero a
choisi cette comédie déjà
culte en Grande-Bretagne,
dans laquelle Mike Leigh,
le réalisateur de films
comme Naked ou Secrets
and lies, raconte comment
un cocktail entre voisins,
dans un quartier comme il
faut, tourne au vinaigre.
(W.M.)
À L’AFFICHE
Affabulazione
Théâtre Les Tanneurs
Lucas Bonnifait s’empare
du texte de Pasolini, qui
traite du rapport conflic-
tuel entre un père et son
fils, et place les mots du
père dans la bouche de
plusieurs personnages.
Par le Théâtre de Vanves.
(W.M.)
Bob’Art
★★★
Centre culturel, Bertrix
Jeune compagnie basée
en Belgique, Opinion
Public est composée de
cinq danseurs venant
d’horizons divers, tous
excellents techniciens.
Avec Bob’Art, ils posent un
regard drôle et rafraîchis-
sant sur le monde de l’art
aujourd’hui. En se mo-
quant des clichés et de
cette « masturbation
intellectuelle » qu’ils
dénoncent, ils critiquent
intelligemment le monde
qui nous entoure grâce à
une danse imagée et à
des textes piquants. Une
pièce pleine d’(auto)déri-
sion qui fait du bien à
voir ! (G.My)
Borgia, comédie
contemporaine
Théâtre Jean Vilar,
Louvain-la-Neuve
Le texte de Thomas Gun-
zig dépeint des Borgia
contemporains. La petite
dernière, Lucrèce, est
sotte mais, suite à un
coup sur la tête, devient
très intelligente et dé-
couvre sa famille sous un
jour nouveau. Jean-Michel
d’Hoop mêle acteurs et
marionnettes pour racon-
ter l’histoire de cette
famille et de ses dysfonc-
tionnements dissimulés
sous un masque de nor-
malité. (W.M.)
Page 50 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
déchaîné
Théâtre 140
Sans tabou, sans interdit,
l’humoriste râleur, cynique
et joyeusement méchant
décortique l’actu dans une
grande revue de presse
loufoque actualisée
chaque soir. (W.M.)
Doffice
★★★
De Kroon
Michel Carcan et Othman
Moumen créent un spec-
tacle muet et visuel, drôle
d’objet cartoonesque où
leur corps semble repous-
ser plus loin encore les
limites de l’élasticité. En
une heure ultra-sportive,
le duo transforme un
contexte a priori morne,
voire rébarbatif – la vie de
bureau entre deux fonc-
tionnaires – en un tour-
billon corporel, un voyage
burlesque où les Marx
Brothers côtoient Tex
Avery, ou le mime flirte
avec le kabuki. (C.Ma.)
Dom Juan
Théâtre royal du Parc
Molière règle ses comptes
avec les puritains et les
hypocrites de son temps à
travers l’histoire de ce
libertin impie qui n’obéit à
aucune loi, ni même à
Dieu. Mise en scène :
Thierry Debroux. ()
Hawa Elhorreya
(Whims of freedom)
Kaaistudio’s
La créatrice égyptienne de
théâtre Laila Soliman
(Lessons in Revolting) met
en parallèle la révolution
de 1919 et celle d’aujour-
d’hui dans son pays. En
arabe et en anglais avec
surtitrage anglais. (W.M.)
La nouvelle pensée noire
Koninklijke Vlaamse Schouwburg
Poursuivant son analyse
de la réalité africaine, la
metteure en scène alle-
mande Monika Ginters-
dorfer s’intéresse au
concept de panafrica-
nisme et met en scène
des performers rwandais,
congolais et ivoiriens. En
français et en anglais.
(W.M.)
Le malade imaginaire
Théâtre de l’Etuve, Liège
Argan est aveuglé par la
médecine pour laquelle il
s’invente mille et une
maladies. Cela ne l’em-
pêche pas de vouloir
diriger son monde et le
mariage de sa fille, bien
entendu. John Grégoire
met en scène la pièce de
Molière. (W.M.)
Le secret des cigales
Centre culturel, Auderghem
Jeanne rend visite à son
frère pour tenter de com-
prendre pourquoi il n’était
pas présent à l’enterre-
ment de celle qui fut son
grand amour. Une pièce
provençale de et avec
Patrick Sébastien. (W.M.)
Mensonges d’Etats
Forum, Liège
Afin de vaincre Hitler, les
Alliés créent l’opération
Fortitude, destinée à lui
faire croire que le véri-
table débarquement aura
lieu en juillet 1944 dans le
Pas-de-Calais. Une pièce
de Xavier Daugreilh mise
en scène par Nicolas
Briançon. (W.M.)
Quand je pense
qu’on va vieillir ensemble
Théâtre Les Tanneurs
Les Chiens de Navarre
tournent en dérision les
réunions de toutes sortes
destinées à nous per-
mettre de nous armer
pour affronter un monde
cruel, comme le coaching,
personnel ou profession-
nel, ou les formations de
prise de parole en public.
(W.M.)
What I heard
about the world
Théâtre 140
La cie britannique Third
Angel et la cie portugaise
Mala Voadora créent une
pièce à partir d’anecdotes
glanées aux quatre coins
de la terre. Entre humour
et provocation. En anglais.
(W.M.)
ÀNEPASMANQUER
Albert,
douze heures de grâce
Comédie Volter
La pièce de Jean-Pierre
Gallet et Léonil Mc Cormick
s’intéresse aux douze heures
qui ont précédé le discours
du roi Albert à la Chambre, le
3 août 1914, qui a fait de lui
un chef de guerre. (W.M.)
Alpenstock
★★★★
Théâtre Le Public
En montant Alpenstock de
Rémi De Vos, Axel de Boose-
ré et Maggy Jacot s’at-
taquent une nouvelle fois à
un texte qui parle de nos
sociétés et évoque avec un
humour féroce la montée
des nationalismes et du repli
sur soi. Mireille Bailly et
Didier Colfs y campent un
petit couple germanique très
droit dans ses bottes jusqu’à
l’arrivée du séduisant Yosip
(Thierry Hellin), l’exilé bal-
kano-carpato-transylvanien.
Oscillant entre film muet et
délire à la Tex Avery, cet
Alpenstock devient ainsi est
une formidable machine à
rire. Et à réfléchir. (J.-M.W.)
Bibot debout
★★★
Centre culturel, Huy
L’humoriste se lève pour le
stand-up avec ce nouveau
seule-en-scène. Pendant un
peu plus d’une heure, Lau-
rence Bibot passe en revue
les différences entre les
Belges et les Français, ses
aventures sexuelles et
amoureuses parfois désas-
treuses, son aversion pour
l’école. Elle n’hésite pas à
manier le second degré en se
moquant d’elle-même. Les
amateurs du « Café serré »
de Matin Première l’appré-
cieront dans cet exercice.
(V.Lh.)
David & Edward
Théâtre de la Valette, Ittre
David se recueille sur la
tombe de Florence, la femme
avec qui il a vécu pendant 50
ans, quand surgit un inconnu
qui prétend connaître Flo.
Une comédie de Lionel
Goldstein mise en scène par
Léonil Mc Cormick. (W.M.)
Démons me turlupinant
★★★
Rideau de Bruxelles
Dans une scénographie
géniale, Antoine Laubin met
en scène le roman de Patrick
Declerck, anthropologue et
psychanalyste. Tout en
remplissant une monumen-
tale bibliothèque-puzzle,
deux comédiens ordonnent
les pensées de l’auteur. Ils
agencent ses souvenirs
d’enfant, ses névroses, ses
blessures d’homme et celles
de certains de ses patients.
On laisse vagabonder son
esprit au fil de récits drôles
et tendres, philosophiques
ou malicieusement pro-
saïques. Comme on se faufi-
lerait, incognito, dans la
psychanalyse d’un écrivain
de génie. (C.Ma.)
Fin de race
Koek’s Théâtre
Les deux affreux et stupides
survivants d’un tsunami
dévastateur sont les derniers
mâles en âge de se repro-
duire. La belle et pure Ariane
a pour mission de perpétuer
la race humaine. Une comé-
die de Gilles Graveleau.
(W.M.)
Hors-Champ
★★★
Théâtre National
Danse et cinéma se mêlent
étroitement dans cette
création de Michèle Noiret
pour cinq danseurs et un
cameraman. Dans une vaste
maison, cinq personnages se
rencontrent. Le malaise est
palpable, nourri des relents
d’un trouble passé. Nourri
aussi d’une scénographie
très réaliste qui nous en-
traîne entre réel et fiction,
direct et différé. Si les sé-
quences filmées prennent un
peu trop de place dans la
première partie, la danse
retrouve toute sa place par la
suite jusqu’au (non-)dé-
nouement final. (J.-M.W.)
Hunter
deSingel, Anvers
La chorégraphe Meg Stuart
explore son propre corps,
habité de souvenirs person-
nels et culturels, comme s’il
s’agissait d’archives vivantes
et fait ricocher les échos de
ses humeurs sur différents
médias. (W.M.)
Ils tentèrent de fuir
★★★
Théâtre de la Vie
S’inspirant des Choses de
Georges Perec, Soufian El
Boubsi et Joachim Olender
signent une pièce juste, un
portrait fidèle de nous-
mêmes, consommateurs
anesthésiés par une civilisa-
tion de l’abondance, pris
dans les filets de cette
formidable machine à
désirs qu’est le monde
capitaliste. Ni donneuse de
leçons, ni militante, leur
mise en scène mêle le jeu et
la vidéo pour tisser des
tableaux éloquents, une
photographie pleine d’hu-
mour des confortables
mirages de la société de
consommation. (C.Ma.)
Johan Padan
à la découverte
des Amériques
Poème 2
L’histoire de la découverte
des Amériques vue d’en
bas, c’est-à-dire par un
marin, gibier de potence.
Johan, personnage venu de
la commedia dell’arte, a
inspiré un texte à Dario Fo,
aujourd’hui porté à la scène
par Toni Cecchinato et joué
en solo par Jean-Claude
Frison. (W.M.)
Karl Marx, le retour
★★★
Théâtre Blocry, Louvain-la-Neuve
Marx recto-verso, homme
et philosophe, qui revient
sur terre, le temps d’une
brève permission de l’au-
delà, pour pourfendre les
erreurs de la postérité sur
son œuvre et sur sa per-
sonne. Pas austère du tout,
souvent drôle, et surtout,
en franche résonance avec
notre société… Un mono-
logue efficace de Howard
Zinn au travers d’une solide
performance du comédien
Michel Poncelet. (M.F.)
Katzelmacher (Le Bouc)
Théâtre Océan Nord
L’arrivée d’un travailleur
immigré bouleverse les
mœurs d’une petite ville.
Mal accueilli, accusé de
mille maux, battu, il est
finalement intégré à la
communauté. Jusqu’à la
venue d’un autre étranger.
Une pièce de Rainer Wer-
ner Fassbinder mise en
scène par Ledicia Garcia.
(W.M.)
La femme
comme champ de bataille
Atelier 210
Enceinte suite à un viol
pendant la guerre de Bos-
nie, Dora refuse l’aide de la
psychologue qui tente de
percer ses défenses. Une
pièce de Matei Visniec qui
dénonce les dérives du
nationalisme. Mise en
scène : Marie Hossenlopp.
(W.M.)
L’amant
Théâtre Le Public
Sous la plume d’Harold
Pinter naît un couple au jeu
étrange. En journée, Mon-
sieur se transforme en
amant et vit avec Madame
des amours illicites. En
soirée, il redevient un
innocent époux, face à
Madame qui lui tait tout.
Cette bizarre alchimie est
mise en scène par Aurore
Fattier. (W.M.)
L’ami des Belges
★★★
L’Eden, Charleroi
Un milliardaire français qui
s’invente une passion pour
notre pays afin de justifier
son exil fiscal, ça vous dit
quelque chose ? Le comé-
dien campe ce personnage
cynique avec une belle
énergie. Arrogant, mépri-
sant vis-à-vis de ses subal-
ternes, il voudrait aussi
qu’on croie à sa sincérité.
La Belgique, il l’aime depuis
toujours. Loin de coller à
une réalité documentaire,
le texte de Piemme et la
mise en jeu de Jean Lam-
bert partent dans un joyeux
délire au vitriol porté par
Fabrice Schillaci avec une
formidable puissance.
(J.-M.W.)
La religieuse
Théâtre des Martyrs
Le chef-d’œuvre de Diderot
raconte l’histoire malheu-
reuse de Suzanne, forcée
d’entrer au couvent parce
qu’illégitime et confrontée
à une mère supérieure qui
la harcèle moralement et
physiquement. Mise en
scène : Daniel Scahaise.
(W.M.)
La Revue 2015
Théâtre royal de Galeries
Caricatures, parodies,
chansons à succès revisi-
tées au rythme des temps
forts de l’actualité de l’an-
née écoulée, voici la recette
que nous propose cette
Revue. (W.M.)
La Turnàta
★★★★
Centre culturel, Flémalle ; Théâtre
Blocry, Louvain-la-Neuve ; centre
culturel, Rochefort ; centre culturel,
Wanze
Hervé Guerrisi a l’art de
tisser des spectacles gor-
gés d’Italie dans ce qu’elle a
de plus ensoleillé, mais
aussi de plus aride par
certains pans de son his-
toire. Il raconte ici les Ita-
liens émigrés en Suisse ou
comment une famille fait le
voyage du retour vers les
Pouilles avec le cadavre du
« nonno » à l’arrière de la
voiture. Seul en scène
malicieux, bouleversant,
qui jongle avec les person-
nages et dévoile une dure
réalité pas si lointaine.
(C.Ma.)
La valse des hyènes
Théâtre 140
Seul en scène, Manuel Pratt
(Le couloir de la mort) a
choisi de transcender son
passé par un rire doux,
parfois douloureux. Il nous
livre des bribes de son
enfance, auprès de parents
juifs traditionnels qu’il
égratigne au passage.
(W.M.)
Les dessous chics
Comédie centrale, Charleroi
Le soir de son quarantième
anniversaire qu’il fête avec
son ami d’enfance, Serge
voit débarquer chez lui une
actrice de films X qui tente
de fuir à son mari et pro-
ducteur. Une comédie de
Stefan Cuvelier. (W.M.)
Les lois fondamentales
de la stupidité humaine
Centre culturel des Riches-Claires
Dans cet essai pseudo-
scientifique qui joue sur le
fil du paradoxe et de l’ab-
surde, Carlo Maria Cipolla
tente d’évaluer l’impact de
la stupidité humaine sur
nos destins personnels et
sur la société. Un délire
clownesque d’Eric De
Staercke et Emmanuel
Dekoninck, mis en scène
par Marc Weiss. (W.M.)
Les misérables
★★★
Théâtre, Liège
Jouer les 2.000 pages du
roman-fleuve de Victor
Hugo avec une table, des
objets, quelques aimants et
deux actrices, c’est le pari
fou de Karine Birgé et de
Marie Delhaye. Défi large-
ment relevé dans un spec-
tacle de 70 minutes, roma-
nesque à souhait, qui vous
embarque sur les talons de
Jean Valjean avec une boîte
de biscuits transformée en
maisonnée des Thénardier
ou des figures de porce-
laine faisant naître des
histoires d’amour sur fond
de barricades. Envoûtant !
(C.Ma.)
Le tombeur
Théâtre royal, Namur
Célibataire séduisant,
Michel Vignon collectionne
les aventures jusqu’au jour
où il se retrouve avec
quatre maîtresses sur les
bras. Une comédie de
Robert Lamoureux avec
Michel Leeb. (W.M.)
Ligue d’impro
Théâtre Marni
Une patinoire, deux
équipes de jouteurs, un
arbitre, des thèmes choisis
au hasard au fil de la soirée
et des comédiens qui riva-
lisent d’humour, de poésie,
d’idées pour improviser en
direct face à un public
invité à voter. La saison des
matches d’impro est de
retour. (W.M.)
L’œuvre au noir
Théâtre des Martyrs
Christine Delmotte adapte
l’histoire de Zénon, huma-
niste, alchimiste et méde-
cin dont l’esprit critique et
les recherches scienti-
fiques amenèrent l’Eglise à
l’enfermer dans une prison
de l’Inquisition. Le rôle de
Zénon, créé par Marguerite
Yourcenar, est joué par
plusieurs acteurs et ac-
trices. (W.M.)
M’appel Mohamed Ali
Théâtre Le Public
Au-delà de la ressem-
blance physique entre le
boxeur Mohammed Ali et
le comédien burkinabé
Etienne Minoungou, leur
manière d’aborder les
combats de la vie les rap-
proche. Alors que l’Afro-
Américain se battait sur un
ring, l’Africain se démène
sur le terrain et évoque sa
réalité de combattant,
d’homme de culture dans
un pays où il reste tant à
construire. (W.M.)
Punk Rock
★★★
Théâtre de Poche
Entre intense suspense
dramatique et subtile étude
de cas, la pièce de Simon
Stephens scrute une bande
d’ados en apparence nor-
maux sauf qu’une simple
petite griffe dans leur
quotidien incertain, une
petite goutte en trop dans
scènes
la cocotte mise sous pres-
sion par les exigences de
réussite d’une société
ultra-compétitive, va les
mener au drame. Haletant !
(C.Ma.)
Sois Belge et tais-toi !
Aula Magna, Louvain-la-Neuve ;
Théâtre royal, Mons
Pour leur 17e opus, André et
À L’AFFICHE
Baudouin Remy nous en-
traînent dans le tourbillon
post-électoral, entre la
formation des gouverne-
ments, le survol de
Bruxelles, les promesses
électorales, Marc Wilmots,
nos souverains retraités ou
pas, sans oublier l’ami Bart.
(W.M.)
Sous la robe
Ferme de Martinrou, Fleurus
Mise en scène par Nathalie
Uffner, Nathalie Penning
raconte les dessous de son
métier d’avocate et donne
une vision assez particu-
lière de ceux qui ne parlent
qu’en sa présence. (W.M.)
Un été à Osage County
★★★
Théâtre, Liège
Suite à la mort de son
patriarche, une famille se
retrouve pour des funé-
railles qui se transforment
en un véritable règlement
de comptes. Dominique
Pitoiset met en scène cette
pièce de Tracy Letts dans
une scénographie impec-
cable et très cinématogra-
phique. Le texte féroce-
ment drôle et secouant est
magistralement porté par
une belle équipe de comé-
diens français et belges.
(J.-M.W.)
Vania !
★★★
Théâtre royal, Namur ; Waux-Hall,
Nivelles
La mise en scène de Chris-
tophe Sermet donne un bon
coup d’éperon à cet Oncle
Vania de Tchekhov, en le
portant du côté d’un wes-
tern où les duels ne se font
pas au colt mais à coups de
comique dépressif, chacun
se balançant regrets et
remords à la figure. Une
pièce anti-mélancolie où le
climat étouffant accouche
d’une tragédie charnue
plutôt qu’abattue. On en
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 51
 JEUNESPUBLICS
Au pied du mur Miss Ouifi et Koubrev pas une miette ! Dès
★ font des expériences 14 ans. (C.Ma.) ▶AGENDA
Centre culturel, ★★★★
scènes

Woluwe-Saint-Pierre Théâtre La montagne magique ; Ressacs THÉÂTRES ET DANSE

Plein de bonnes idées dans
cette pièce du Théâtre Oz,
voyage en Absurdie pour
jouer avec le concept de
mort. Pas moins de huit
comédiens sur scène dans
des saynètes souvent
comiques mais dont l’en-
semble est très décousu.
La troupe ne se ménage
À L’AFFICHE
Maison de la culture, Tournai
Si on vous dit qu’on y a
contemplé, de près, un
champignon atomique, le
croirez-vous ? C’est pour-
tant l’un des miracles
qu’accomplit la Cie des
Mutants dont les princi-
pales retombées radioac-
tives sont l’humour et
Théâtre national ; Théâtre royal,
Namur
Perdu en pleine mer, un
couple aisé se lamente sur
ses possessions perdues
et fait appel, en dernier
ressort, à Jésus. Ils fi-
nissent par échouer sur un
bras de terre. Une pièce de
la Cie Gare centrale. Pour
GRAND BRUXELLES
Atelier 210
Jusqu'au 24/1 (de 20 h 30 à 22 h ; relâche L. et D.).
La femme comme champ de bataille De Matei
Visniec, avec Marie Denys, Sophie Jaskulski, Florian
Jubin. Mise en scène : Marie Hossenlopp. Rens. :
atelier210.be
Chaussée Saint-Pierre, 210, Bruxelles ; 02-
732.25.98 ; www.atelier210.be
Centre culturel d'Uccle
J. 15/1 (de 20 h 15 à 22 h 15). Kaiser D'Alexis
Ragougneau, par la compagnie Universités populaires

pas mais n’atteint pas la
force d’autres comme
Jean-Michel Ribes ou le
Panach’Club qui ont porté
le genre bien plus loin. Dès
11 ans. (C.Ma.)
Bite the hand that feeds
you
Théâtre La montagne magique
Un spectacle de Kloppend
Hert qui s’en prend à tous
les clichés relatifs aux
Tsiganes, Gitans et autres
Manouches. En néerlan-
dais surtitré en français.
Dès 12 ans. (W.M.)
La petite évasion
★★★
Centre culturel, Chênée
Trois enfants fuient un
quotidien difficile : parents
l’inventivité. Une pièce
explosive, au sens littéral
du terme (la présence de
l’extincteur sur scène, ce
n’est pas pour rire !) Dans
un laboratoire foutraque,
Miss Ouifi et Koubrev
alignent les expériences
pour tester les conditions
de vie sur la Lune. Sans
aucun trucage, les deux
formidables comédiens
manient allumeurs à gaz et
chalumeau avec la même
dextérité qu’ils ma-
nœuvrent la farce. Dès 4
ans. (C.Ma.)
Petit penchant
★★★
Centre culturel, Seraing
Dans cette pièce des Pieds
dans le Vent, il suffit d’un
tous dès 13 ans. (W.M.)
Toute seule
★★★
L’Eden, Charleroi ; Waux-Hall,
Centre culturel d'Auderghem
Nivelles
Adaptée de l’album de
Grégoire Solotareff, la
pièce nous entraîne sur les
talons d’une petite fille
lapin aux interrogations
métaphysiques. Sommes-
nous seuls dans la vie ?
Centre culturel des Riches-Claires
Grande question à laquelle
notre héroïne tente de
répondre au fil de ses
rencontres dans les bois.
Faussement naïf, le spec-
tacle enchante surtout par
sa distanciation humoris-
tique. De 5 à 9 ans. (C.Ma.)
du théâtre, avec Jean-Philippe Altenloh, Yves
Claessens, Bernard d'Oultremont, Bruno Georis, Rosalia
Cuevas et Michel Wright. Mise en scène : Jean-Claude
Idee.
Rue Rouge, 47, Bruxelles ; 02-374.64.84 ;
www.ccu.be
J. 15/1 (de 20 à 22 h 30). Le bal des pompiers De
Laurent Savard, avec Laurent Savard et Anaïs Blin.
Mise en scène : Bruno Delahaye Rens. : 0471-
30.40.64 ; gamp.be
Du 20/1 au 24/1 (20 h 30). Le secret des cigales
De Patrick Sébastien, avec Patrick Sébastien, Yves
Pujol, Corinne Delpech, Hélène Neveu Le-Bail. Mise en
scène : Patrick Sébastien et Olivier Lejeune. Rés. :
070-66.04.12 ; www.lesoir.be/tickets T
Boulevard du Souverain, 183, Bruxelles ; 02-
660.03.03 ; www.cc-auderghem.be
Me. 14/1 (19 h) Antoine Miel De Laurence Van
Ruymbeke, avec Thiebault Vanden Steen. Mise en
scène : Mouss Zouheyri et Thiebault Vanden Steen.
Dans le cadre du festival Une voix Trois fois.
Les V. 16/1 et J. 22/1 Notre Dame de Perpétuels
Donuts De Jordan Beswick, par la compagnie Sokol,
M Productions & Fantastique Collectif, avec Natasha
Mashkevich. Mise en scène : Jordan Beswick.
Ma. 20/1 (20 h 30) La maladie de la mort De


divorcés, abandon d’une étroit plan incliné pour

mère, maltraitance à
l’école. Mais le spectacle
s’avère d’une légèreté
folle, d’une tendresse
infinie et d’une énergie
espiègle pour parler d’ami-
tié et de liberté. Un spec-
tacle ludique, entre danse
et mime, du Théâtre de la
Guimbarde et de l’Atelier
de l’Ephémère. De 8 à
12 ans. (C.Ma.)
Le courrier des enfants
★★★
Théâtre royal, Namur
Le Théâtre du Tilleul met
en scène les centaines de
lettres et dessins d’enfants
qu’ils ont reçus à la suite
de leur dernier spectacle.
Des lettres lapidaires ou
émouvantes, des mots
d’amour comme les cour-
riers de réclamations : les
missives sont animées
avec humour et tendresse,
avec moult digressions et
improvisations musicales
insolites. Un bel hommage
aux coups de crayons des
enfants. De 6 à 9 ans.
(C.Ma.)
Page 52 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
faire pouffer de rire les
petits. Eric Drabs, avec ses
airs de Mr Bean, et Julie
Antoine, avec ses allures
de Gavroche, rivalisent
d’astuce pour défendre
leur pré carré (littérale-
ment).Tout est dans les
mimiques, le jeu d’ombres
chinoises avec les mains
ou la poétique manipula-
tion d’une corde. Dès 3
ans. (C.Ma.)
Pourquoi j’ai tué Pierre
★★★★
Espace Duesberg, Verviers
Olivier, 12 ans, vit une
enfance heureuse, dans
une famille baba-cool,
mais tout va basculer, en
une nuit, entraîné par le
curé dans des attouche-
ments sexuels. L’exercice
était périlleux mais la
pièce de la Cie Transhu-
mance est captivante. Le
monologue est éclaté en
trois voix, trois formi-
dables comédiens, et du
coup, l’histoire rebondit
sans relâche. Si la pièce
envoûte à ce point, c’est
qu’elle est portée par une
mise en scène diablement
construite. On n’en perd
 Marguerite Duras, avec Lætitia Chambon. Mise en Adaptation : Thomas Depryck et Antoine Laubin. Mise Galerie des Princes, 6, Bruxelles ; 02-512.04.07 ; Christine Delmotte.
scène : Barbara Borguet. en scène : Antoine Laubin. Rens. : www.ne.be/1291582 www.trg.be Jusqu'au 14/2 (relâche du D. 25/1 au L. 26/1 ; Ma.
Me. 21/1 (19 h) Un homme marche D'après Robert Rue Goffart, 7a, Bruxelles ; 02-737.16.00, 02- 19 h ; Me. à S. 20 h 15 ; D. 16 h). La Religieuse De

McLiam Wilson. Mise en scène : Lionel Thibout. Dans
le cadre du festival Une voix Trois fois.
Jusqu'au 2/2 (Ma. et J. à S. 20 h 30, relâche Me.
14/1, J. 15/1, V. 16/1, S. 17/1, J. 22/1, V. 23/1 et S. 24/1 ;
Me. 19 h). Les Lois fondamentales de la Stupidité
humaine De Carlo Maria Cipolla, avec Eric De
Staercke et Emmanuel Dekoninck. Mise en scène :
Marc Weiss.
J. 15/1 (20 h 30) Baudelaire D'après Baudelaire, avec
Fabian Finkels. Mise en scène : Eric De Staercke. Dans
le cadre du festival Une voix Trois fois.
S. 17/1 (20 h 30) Le sanglot de l'homme blanc De
et avec Hamadi.
Rue des Riches-Claires, 24, Bruxelles ; 02-
548.25.70, 02-548.25.80 ; www.lesrichesclai-
res.be
737.16.03 ; www.rideaudebruxelles.be
Théâtre 140
Jusqu'au 15/1 (20 h 30). La valse des hyènes De
et avec Manuel Pratt.
Me. 21/1 et J. 22/1 (de 20 h 30 à 21 h 45). What I
heard about the world Par la compagnie Third
Angel et Mala Voadora.
Avenue Eugène Plasky, 140, Bruxelles ; 02-
733.97.08 ; www.theatre140.be
Théâtre La Flûte enchantée
Jusqu'au 18/1 (Me. à S. de 20 h 30 à 22 h 30 ; D. de
16 à 18 h). Sucre Candide De Norge, avec Jean-Pierre
Denuit. Mise en scène : Jean-Pierre Denuit. Rens. :
0474-28.82.69
Rue du Printemps, 18, Bruxelles ; 02-660.79.50 ;
www.lafluteenchantee.be
Théâtre Royal du Parc
Du 15/1 au 14/2 (Ma. à S. 20 h 15 ; D. 15 h). Dom
Juan De Molière, avec Benoît Van Dorslaer, Lætitia
Reva, Maroine Amimi, Luc Van Grunderbeeck,
Anouchka Vingtier, Bernard Yerlès, Gabriel Almaer.
Mise en scène : Thierry Debroux.
Rue de la Loi, 3, Bruxelles ; 02-505.30.30 ;
www.theatreduparc.be
Théâtre Saint-Michel
Jusqu'au 17/1 (de 20 h 30 à 22 h). Lost in Transi-
tion De et avec Martin Ophoven. Mise en scène :
Cédric Juliens.
Rue Père Eudore Devroye, 2, Bruxelles ; 02-
737.04.40 ; www.theatresaintmichel.be
Théâtre Wolubilis
Ma. 13/1 et Me. 14/1 (20 h). Sois Belge et
tais-toi D'André et Baudouin Rémy.
scènes
Denis Diderot, par la compagnie Théâtre en Liberté,
avec Dolorès Delahaut, Stéphane Ledune, Julie Lenain
et Hélène Theunissen. Mise en scène : Daniel Scahaise.
Place des Martyrs, 22, Bruxelles ; 02-223.32.08 ;
www.theatredesmartyrs.be
Théâtre de la Vie
Jusqu'au 17/1 Ils tentèrent de fuir De Soufian El
Boubsi et Joachim Olender, avec Nathalie Mellinger et
Pierre Verplancken.
Rue Traversière, 45, Bruxelles ; 02-219.11.86,
02-219.60.06 ; www.theatredelavie.be
ULB Solbosch - Salle Delvaux
Jusqu'au 31/1 Eva Perón Avec Jérôme Dubois, Gilles
Pétein, Andrés Cifuentes, Gérard Thomas et Cyril
Moïses. Rens. : 0474-34.52.99 ; www.centraldogma.be
Avenue P. Héger, Bruxelles ; 02-650.37.65 ;

Comédie Claude Volter
Du 14/1 au 1/2 Albert, Douze Heures de Grâce
De Jean-Pierre Gallet & Léonil Mc Cormick.
Avenue des Frères Legrain, 98, Bruxelles ;
02-762.09.63 ; www.comedievolter.be
Forest National
J. 15/1 (20 h). Danse avec les Stars : La Tournée
Organisé par C-Live. Rés. : 09-000.04.56 ; www.c-
live.be
Avenue Victor Rousseau, 208, Bruxelles ;
03-400.69.70 ; www.forestnational.be
KVS - Koninklijke Vlaamse Schouwburg
Du 15/1 au 17/1 (20 h 30). Abigail's Party De et
avec Kristien De Proost, Youri Dirkx, Lorenza Goos, Iris
Van Cauwenbergh & Peter Vandenbempt. Rens. :
www.kvs.be/fr/productions/abigail's-party
Quai au Pierres de Taille, 7, Bruxelles ; 02-
210.11.12, 02-210.11.00 ; www.kvs.be
Kaaistudio's
V. 16/1 et S. 17/1 (20 h 30). Sounds like War:
Kriegserklärung De et avec Alexander Karschnia,
Nicola Nord, Sascha Sulimma, Vincent van der
Valk&Co. Rens. : www.ne.be/1293571
V. 16/1 et S. 17/1 (19 h). Hawa Elhorreya (Whims
of freedom) De et avec Ruud Gielens, Laila Soliman,
Nanda Mohamed, Alia Mossallam, Mustafa Said, Julia
Schulz. Rens. : www.ne.be/1293568
Rue Notre-Dame du Sommeil, 81, Bruxelles ;
02-201.58.59, 02-201.59.59 ; www.kaaitheater.be
Théâtre Le Public
Du 14/1 au 14/2 (20 h 30 ; relâche L. et D.).
M'appel Mohamed Ali De Dieudonné Niangouna,
avec Etienne Minoungou. Mise en scène : Jean Théâtre de Poche
Hamado Tiemtore.
Jusqu'au 14/2 (20 h 30 ; relâche L. et D.). L'amant
De Harold Pinter, avec François Sikivie, Delphine Bibet
et Pitcho Womba Konga. Mise en scène : Aurore
Fattier.
Jusqu'au 14/2 (20 h 30). Alpenstock De Remi de
Vos, avec Mireille Bailly, Didier Colfs et Thierry Hellin
en alternance avec Axel de Booseré. Mise en scène : Théâtre de la Balsamine
Axel de Booseré et Maggy Jacot.
Rue Braemt, 64-70, Bruxelles ; 0800-94.444 ;
www.theatrelepublic.be
Théâtre Les Tanneurs
V. 16/1 et S. 17/1 (20 h 30). Focus Vanves: Quand Théâtre de la Place des Martyrs
je pense qu'on va vieillir ensemble Par la
compagnie Les Chiens de Navarre, avec Caroline
Binder, Céline Fuhrer, Robert Hatisi, Manu Laskar,
Thomas Simeca, Anne-Elodie Sorlin, Maxence Tual et
Jean-Luc Vincent. Mise en scène : Jean-Christophe
Meurisse.
Ma. 20/1 et Me. 21/1 (Ma. à 20 h 30 ; Me. 19 h).
Focus Vanves: Affabulazione De Pier Paolo Pasolini,
avec Jean-Claude Bonnifait, Pauline Cheviller, Ava
Hervier, Antoine Louvard, Thomas Matalou et Raouf
Raïs. Mise en scène : Lucas Bonnifait.
Rue des Tanneurs, 75, Bruxelles ; 02-512.17.84 ;
L’AGENDA
www.ulb.ac.be/culture
Cours Paul Henri-Spaak, 1, Bruxelles ; 02-
761.60.30 ; www.wolubilis.be WALLONIE
Jusqu'au 7/2 (20 h 30). Punk Rock De Simon ATH
Stephens, avec Grigory Collomb, Fanny Donckels, Château Burbant
Timothy Fildes, Olivia Harkay, Arthur Oudar, Violette D. 18/1 (16 h). Les Petits Chanteurs à la Gueule
Pallaro, Flavia Papadaniel, Jérémie Petrus. Mise en de Bois
scène : Olivier Coyette. Rés. : 02-649.17.27 Rue du Gouvernement ; mcath.be
Chemin du Gymnase, 1a - Bois de la Cambre,
Bruxelles ; 02-649.17.27 ; www.poche.be BERTRIX
Centre culturel
V. 16/1 (de 20 à 21 h 30). Bob'Art Par la Compagnie
Du 14/1 au 24/1 (relâche L., Ma. et D.). Cerebrum
De et avec Yvain Juillard. Opinion Public.
Place des 3 Fers, 9 ; 061-41.23.00 ; www.ccber-
Avenue Félix Marchal, 1, Bruxelles ; 02-
735.64.68 ; www.balsamine.be trix.be
CHARLEROI
Du 14/1 au 14/2 (Ma. et D. 16 h ; Me. à S. 20 h 15). Comédie centrale
L'Œuvre au noir De Marguerite Yourcenar, par la Du 15/1 au 18/1 (de 21 h à 22 h 30 et de 17 h à
compagnie Biloxi 48, avec Serge Demoulin, Dominique 18 h 30). Les Dessous Chics 1 De Stefan Cuvelier,
Rongvaux, Stéphanie Van Vyve. Mise en scène : avec Stefan Cuvelier, Alfred Dumont, Harmonie

Théâtre en Liberté présente
Denis Diderot

Kaaitheater
Me. 14/1 et J. 15/1 (20 h 30). De Grote Oorlog De
Herman Helle, Arthur Sauer, avec Pauline Kalker,
Arlène Hoornweg, Herman Helle.
Square Sainctelette, 20, Bruxelles ; 02-201.59.59 ;
www.kaaitheater.be
LA RELIGIEUSE
www.lestanneurs.be
Théâtre Marni
D. 18/1 (de 20 à 22 h 30). Le Match d'Impro:
Match jaune vs vert Avec la Ligue d'Impro. Rens. :
0471-68.11.11 ; www.ligueimpro.be
L. 19/1 (de 20 à 22 h 30). Le Match d'Impro:

Koek's Théâtre
Du 14/1 au 25/1 (Me. à S. à 20 h 30 ; D. 15 h). Fin
de race Avec Jacques Chambon, Alexandra Bialy et
Gilles Graveleau.
Avenue de Jette, 18, Bruxelles ; 02-428.66.79 ;
www.koeks.be
Le jardin de ma Sœur
J. 15/1, V. 16/1 et S. 17/1 Cabaret au Chat Noir
Avec Laurent Laigneaux, Alexis Van Stratum, Maya
Boelpaepe et Laurence Briand. Mise en scène : Rosalie
Vandepoortaele.
Rue du Grand Hospice, 54, Bruxelles ; 02-
217.65.82 ; www.lejardindemasoeur.be
Poème 2
Jusqu'au 18/1 (J. à S. 20 h ; D. 16 h ; relâche L. à
Me.). Johan Padan à la découverte des Amé-
riques De Dario Fo, avec Jean-Claude Frison. Mise en
scène : Toni Cecchinato.
Jusqu'au 3/5 (J. à S. à 20 h ; D. 16 h ; relâche L. à
Me.). Festival Dario Fo et Franca Rame Comédies,
monologues, lectures et conférences.
Rue d'Ecosse, 30, Bruxelles ; 02-538.63.58 ;
www.theatrepoeme.be
Rideau de Bruxelles
Jusqu'au 24/1 (Ma. et J. à S. 20 h 30 ; Me. 19 h 30 ;
D. 18/1 15 h). Démons me turlupinant D'après
Patrick Declerck, avec Hervé Piron et Brice Mariaule.
Du 13.01 au 14.02.2015
Match hommes vs femmes Avec la Ligue d'Impro.
Rue de Vergnies, 25, Bruxelles ; 02-639.09.80 ;
www.theatremarni.com
Théâtre National
Du 14/1 au 17/1 (J. à S. 20 h 15 ; Me. 19 h 30).
Hors-Champ Scénario, mise en scène et chorégra-
phie : Michèle Noiret. Rens. : www.ne.be/1291710
Jusqu'au 18/1 (Ma. et J. à V. 20 h 30 ; Me. 19 h 30 ;
S. 15 h et 20 h 30 ; D. 15 h). Rassacs De et par :
Agnès Limbos et Gregory Houben.
Boulevard Emile Jacqmain, 111-115, Bruxelles ;
02-203.41.55 ; www.theatrenational.be
Théâtre Océan Nord
Jusqu'au 24/1 (Ma. et J. à S. 20 h 30 et 20 h 30 ;
Me. 19 h 30 ; Ma. 20/1 13 h 30 ; relâche L. et D.).
Katzelmacher (Le Bouc) Avec Elsa Guénot, Virginie
Kaiser, Clément Longueville, Nicolas Mouzet Tagawa,
Nicolas Patouraux, Éline Schumacher, Simon Vialle.
Mise en scène : Ledicia Garcia. Rens. : 02-216.75.55
Rue Vandeweyer, 63/65, Bruxelles ; 02-
242.96.89 ; www.oceannord.org
Théâtre Royal des Galeries
Jusqu'au 25/1 (20 h 15 ; relâche L.). La revue 2015
Avec Maria del Rio, Bernard Lefrancq, Marc De Roy,
Angélique Leleux, Pierre Pigeolet, Amandine Bauwin,
Anne Chantraine, Maïté Van Deursen, Frédéric Celini,
Kylian Campbell et Olivier Laurent. Mise en scène :
Bernard Lefrancq et David Michels.

Réservation: 02 223 32 08
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CABARET
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Du 21/1 au 15/2 (J. à S. de 21 à 22 h 30 ; D. de 17 à
18 h 30). La bande de liégeois au ski Avec Pierre
Theunis, Alain Soreil, Renaud Rutten et Didier Boclin-
scènes
Pierre Coran, avec Carla Notz, Zaqia Drissi, Géraldine LA LOUVIÈRE Rue du Château, 3 ; 071-86.22.60
Merveille (accordéon et orgue de barbarie) et Lætitia Le Palace NAMUR
Blognino (chant). Rens. : 065-76.18.47 ; Me. 14/1 et J. 15/1 (de 20 à 22 h). On vous raconte
www.ne.be/1302607 des histoires Par la compagnie Barbiana. Mise en Grand Manège - Théâtre

ville.
Rue Grand Central, 33 ; 071-30.50.30 ; www.co-
mediecentrale.com
Eden | Centre culturel Régional
V. 16/1 et S. 17/1 (20 h). L'ami des belges De
Jean-Marie Piemme, avec Fabrice Schillaci.
Boulevard Jacques Bertrand, 1-3 ; 071-20.29.95 ;
www.eden-charleroi.be
Palais des Beaux-Arts de Charleroi - PBA
Me. 14/1 (20 h). Escorial De Michel de Ghelderode,
avec Josse De Pauw, Dirk Roofthooft, Louis van der
Waal et Nordine Benchorf et Le Collegium Vocale Gent.
Mise en scène : Josse De Pauw. Rens. : 071-31.12.12
Place du Manège ; 071-31.44.20 ; www.pba.be
CINEY
Centre culturel
L’AGENDA
Rue de la paix, 18
FLEURUS
Ferme de Martinrou
Jusqu'au 16/1 (Ma. et J. à V. de 20 h 30 à 23 h 30 ;
Me. de 19 h 30 à 22 h 30). Sous la robe Avec Nathalie
Penning. Mise en scène : Nathalie Uffner.
Chaussée de Charleroi, 615 ; 071-81.63.32 ;
www.martinrou.be
FLÉMALLE-HAUTE
Centre culturel de Flémalle
S. 17/1 (20 h 15). La Turnàta De Nicola Bonazzi et
Mario Perrotta, par la compagnie DéZir, avec Hervé
Guerrisi. Mise en scène : Mario Perrotta.
Rue du Beau Site, 25 ; 04-275.52.15, 0498-
15.25.91 ; www.ccflemalle.be
scène : Gianfranco Covino. Du 21/1 au 23/1 (19 h 45). Ressacs De et par Agnès
Place Jules Mansart, 17/18 ; 064-21.51.21 ; Limbos et Gregory Houben.
Rue Rogier, 82 ; 081-22.60.26 ; www.theatredena-
www.ccrc.be
mur.be
LIÈGE
Théâtre Royal
La Cité Miroir Du 14/1 au 16/1 (20 h 30). Vania ! D'Anton Tchekov,
S. 17/1 et D. 18/1 Pourquoi j'ai tué Pierre Mise en avec Anny Czupper, Philippe Jeusette, Sarah Lefèvre,
scène : Jean Vangeebergen. Sarah Messens, Pietro Pizzuti, Yannick Renier, Philippe
Place Xavier Neujean, 22 ; 04-230.70.50 ; Vauchel... Mise en scène : Christophe Sermet.
www.citemiroir.be Place du Théâtre, 2 ; 081-22.60.26 ; www.theatre-
Le Trocadéro denamur.be
Jusqu'au 22/2 (S. et D. de 14 h 30 à 18 h et de 19 h 30 NIVELLES
à 23 h). C'est ça la revue Strass, paillettes, musique... Waux-Hall Centre culturel
avec la troupe et le ballet du Trocadéro. Rés. : Ma. 20/1 (20 h). Vania ! Avec Anny Czupper, Philippe
0422-23.34.44 Jeusette, Sarah Lefèvre,Sarah Messens, Pietro Pizzuti,
Rue Lulay des Fèbvres , 6a ; 04-223.34.44 ;
Yannick Renier,Philippe Vauchel. Mise en scène
www.trocadero-liege.net

Me. 21/1 (20 h). Pourquoi j'ai tué Pierre Mise en ITTRE Théâtre Arlequin
scène : Jean Vangeebergen. Théâtre de la Valette V. 16/1, S. 17/1 et V. 23/1 L'emmerdeur De Francis
Place Roi Baudouin Ier ; 083-21.65.65 ; www.centre- Jusqu'au 15/2 (J. à S. 20 h 30 ; D. 18 h). David & Veber, par le Théâtre Arlequin, avec Marie-Josée
culturel.ciney.be
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Luc Jaminet. Dans le cadre d'Odyssée Théâtre.

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Théâtre Blocry
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D. 18/1 au L. 19/1 ; J. 19 h 30). Karl Marx, le retour De
Howard Zinn, par la compagnie PEG Logos, avec Michel
Poncelet. Mise en scène : Fabrice Gardin. Dans le cadre
de Scène au masculin.
Du 21/1 au 24/1 (Me. et V. à S. à 20 h 30 ; J. 19 h 30).
La Turnàta De Nicola Bonazzi et Mario Perrotta, par la
compagnie DéZir, avec Hervé Guerrisi. Mise en scène :
Mario Perrotta. Dans le cadre de Scène au masculin.
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25.325 ; www.atjv.be
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Centre culturel des Roches
V. 16/1 (20 h). La Turnàta De Nicolas Bonazzi et
Mario Perotta, par la compagnie DéZir, avec Hervé
Guerrisi. Mise en scène : Mario Perotta. Rés. : 084-
22.37.57
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rochefort.be
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Espace Duesberg
V. 16/1 (20 h). Pourquoi j'ai tué Pierre D'après
Olivier Ka et Alfred, par la compagnie Transhumance,
avec Julie Duroisin, François Michel van der Rest et
Sylvain Daï. Adaptation et mise en scène : Jean
Vangeebergen. Rens. : 087-39.30.30
Boulevard des Gérardchamps, 7c ; 087-39.30.39 ;
www.ccrv.be
WANZE
Salle Jean-Pierre Catoul
Me. 14/1 (20 h 30). La Turnàta De Nicola Bonazzi et
Mario Perrotta, par la compagnie DéZir, avec Hervé
Guerrisi. Mise en scène : Mario Perrotta. Rens. :
www.ne.be/1302845
Place Faniel ; 085-21.39.02 ; www.centreculturel-
wanze.be
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Het Toneelhuis / Bourlaschouwburg
Ma. 13/1 et Me. 14/1 The Marx Sisters
Komedieplaats 18 ; 03-224.88.44 ; www.toneel-
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V. 16/1 et S. 17/1 (20 h 30). Rob Fordeyn | Tragic by
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Montignystraat, 3-5 ; 03-238.64.97 ; www.mon-
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Focus Vanves Théâtre Jean Vilar

Du 15/1 au 28/1 (Ma., Me. et V. à S. à 20 h 30,
relâche du S. 17/1 au L. 19/1 ; J. 19 h 30 ; D. 16 h).
Stadsschouwburg
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Quand je pense qu’on va vieillir ensemble Emmanuel Mathieu, Héloïse Meire, Fabrice Rodriguez, Du 15/1 au 17/1 (20 h). Mag Stuart - Damaged
Les Chiens de Navarre / Jean-Christophe Meurisse Anne Romain, Coralie Vanderlinden et Isabelle Wéry. Goods Scènographie : Barbara Ehnes
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14 h 30 ; D. 15 h). Toute seule D'après Grégoire S. 17/1 (16 h). Miss Ouifi et Kóubrev font des festival Une voix Trois fois. J. 29/1
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Céline Taubennest. Adaptation et mise en scène :
L’AGENDA

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220.88.88 ; www.chiroux.be
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Stéphanie Coerten, Joël Riguelle, Baudouin Remy et
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Théâtre Royal
S. 17/1 et D. 18/1 Sois Belge et Tais-Toi Avec Elsa
Erroyaux, Dimitri Oosterlynck, Philippe Peters, Stéphanie
Coerten, Joël Riguelle, Baudouin Remy et André Remy.
Grand Place ; 065-39.59.39 ; www.lemanege.com
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Boulevard Jacques Bertrand, 1-3 ; 071-20.29.95 ;
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Palais des Beaux-Arts de Charleroi - PBA
Me. 14/1 (14 h 30). Ma mère l'Oye Par Naïra Badal et
Adélaïde Panaget. Dès 7 ans. Dans le cadre de la
Chasse aux Etoiles. Rens. : 071-31.12.12
Place du Manège ; 071-31.44.20 ; www.pba.be
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D. 18/1 (de 11 h à 12 h et de 15 h à 16 h). Contes
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D. 18/1 (de 10 h à 11 h et de 11 h 30 à 12 h 30 et de
15 h à 16 h). Le piano voyageur Pour enfants de 0 à 5
ans. Rens. : ccrixensart.be Rés. : 02-652.53.76
Place communale, 38 ; 02-653.61.23 ; www.c-
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Théâtre
Jusqu'au 16/1 (Ma. et J. à V. à 20 h ; Me. 19 h ; D.
14 h). Les Misérables D'après Victor Hugo, de et par
Karine Birgé et Marie Delhaye. Mise en scène : Agnès
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341.35.44 ; www.theatredeliege.be
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Fauconnier.
Les D. 18/1 et Me. 21/1 , D. 25/1 (10 h 30) Le
meunier des fonds de Quarreux De Denis Faucon-
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zizi) De Patrick Bartholomé, Hughes Hausman et
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Pop Corn De Pietro Pizzuti, avec Anne Beaupain et
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Un homme marche D'après Robert McLiam Wilson.
Mise en scène : Lionel Thibout. Dans le cadre du festival
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Charlotte Villalonga. Mise en scène : Céline Delbecq. Rue Jacques Rayé (en face du 66), Bruxelles ;
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Pekmezian, Nicolas Postillon, et la participation de Chloé
André. Mise en scène : Pierre Foviau. Du 2/2 au 7/2
Vous n'avez pas tout dit De Jessica Gazon et Thibaut
Nève, avec Valérie Bauchau, Madeleine Guévart, Thierry
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Villalonga. Mise en scène : Céline Delbecq. Du 24/3 au
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Page 56 Mercredi 14 janvier 2015 Mad

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Ce tant curieux
musée du monde
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Mac’s, rue Sainte-Louise 82, 7301
Hornu, jusqu’au 18 janvier. Infos :
www.mac-s.be
A l’invitation du directeur
du Musée de l’Afrique
centrale, actuellement
fermé pour travaux,
Laurent Busine, directeur
du Mac’s, propose une
vision singulière des col-
lections de la prestigieuse
institution bruxelloise.
Plutôt que de sélectionner
quelques pièces phares
habituellement montrées
au public, il est parti en
exploration dans les ré-
serves du musée et en a
ressorti de petits bijoux
qu’il dispose au fil d’un
parcours qui ne cesse de
surprendre. Ici, pas de
parcours didactique. Tout
se mêle dans une proposi-
tion poétique et généra-
trice d’interrogations.
Ossements de rhinocéros,
tambours zoomorphes,
pièges tressés, termi-
tières, crânes d’animaux,
alignement de bocaux à
alcool contenant divers
poissons et autres verté-
brés, boîtes de coléo-
ptères, haches en pierre
polie, énorme bloc de
malachite ou peau d’élé-
phant roulée comme un
tapis sont confrontés à
des photographies ano-
nymes et à de très beaux
portraits de Rineke Dijks-
tra. Une manière subtile
de nous inviter à regarder
autrement et à nous inter-
roger sur ce que nous
avons sous les yeux.
(J.-M.W.)
David Lynch : Small Stories
★★
Cinéma Galeries, Galeries de la
Reine, 1000 Bruxelles, jusqu’au 1er
mars. Infos : www.galeries.be
A l’occasion d’une rétros-
pective de ses films, le
cinéaste David Lynch
présente dans les sous-
sols voûtés du cinéma
Galeries son travail photo-
graphique le plus récent :
quatre séries, toutes
réalisées en 2014 et por-
tant sur les têtes, les
intérieurs, les natures
mortes et les fenêtres. Un
univers étrange, sombre,
tantôt glauque, tantôt
drôle. Les amateurs de
photographie pure et dure
seront sans doute déçus
par ces images pixelisées
qui ne respectent aucun
des codes en vigueur. Les
fans de Lynch, eux, y
plongeront avec délice,
s’inventant à leur tour une
multitude de « small
stories ». (J.-M.W.)
Emilio Lopez
Menchero/Esther Ferrer
★★★
Jusqu’au 29 mars, du mercredi au
dimanche de 10 h 30 à 18 h, à la
Centrale for Contemporary Art,
place Sainte-Catherine, 44, 1000
Bruxelles. Infos :
www.centrale-art.be.
Reconnu internationale-
ment, Emilio Lopez-Men-
chero reste méconnu du
grand public belge. La très
belle rétrospective que lui
consacre actuellement la
Centrale, au cœur de
Bruxelles, devrait changer
les choses. Performance,
installation, peinture,
installation sonore…
toutes les facettes de son
travail sont ici rassem-
blées, depuis les « Trying
to be… » où il se trans-
forme physiquement en
Picasso, Frida Kahlo ou
Balzac jusqu’à ses toiles
et dessins partant de
détails simples pour tou-
cher à des sujets univer-
sels.
Architecte de formation,
Emilio Lopez Menchero a
su magistralement utiliser
toutes les ressources de la
Centrale au fil d’un très
riche parcours, tant dans
la forme que dans le fond.
(J.-M.W.)
Garry Winogrand,
Les Arméniens,
Colin Delfosse
Musée de la photographie, 11
avenue Paul Pastur, 6032
Charleroi (Mont-sur-Marchienne),
jusqu’au 17 mai. Infos :
www.museephoto.be
Toute une exposition
consacrée à l’image de la
femme vue par Garry
Winogrand dans les an-
nées 60-70. Tel est le
programme de l’exposi-
tion centrale du Musée de
la photographie à Charle-
roi. Si, au départ, on peut
craindre un thème un peu
anecdotique, l’accumula-
tion d’images a tôt fait
d’amener le visiteur à
réviser son jugement.
Opérant dans la rue et les
espaces publics, Wino-
grand saisit sur le vif une
multitude de moments,
d’attitudes. Loin de se
focaliser sur les images
« obligées » de la féminité,
il immortalise les femmes
les plus diverses dans
toutes leurs activités. Bien
sûr, l’époque est propice à
un tel travail. Dans les
années 60-70, l’Amérique
vibre au rythme de mul-
tiples mouvements de
libération. Les femmes
prennent la parole mais
d’autres travaillent sim-
plement tandis que les
plus fortunées font la fête.
Un kaléidoscope passion-
nant servi par une scéno-
graphie aussi simple
qu’efficace. En prime, le
travail de Colin Delfosse
sur les Amazones du
P.K.K. et une vision du
peuple arménien par les
pères jésuites envoyés sur
place au début du siècle
dernier. (J.-M.W.)
Kader Attia
★★★
Bozar, rue Ravenstein, 23, 1000
Bruxelles, jusqu’au 22 février,
entrée libre. Middelheim Museum,
Middelheimlaan, 62, 2020
Anvers, jusqu’au 29 mars, entrée
L’univers étrange
de David Lynch
est à découvrir au
cinéma Galeries à
l’occasion de
l’exposition « Da-
vid Lynch : small
stories ». Jusqu’au
1er mars. © DAVID
LYNCH.
libre de 10 à 17 h
Artiste singulier, Kader
Attia regarde et propose
sa lecture du monde dans
lequel nous vivons. Il
expose pour la première
fois en Belgique en solo
dans deux lieux très diffé-
rents : deux installations à
Anvers dans le vaste parc
du Middelheim Museum
et une autre au Palais des
beaux-arts de Bruxelles.
Trois manières d’interro-
ger le monde à travers
l’art et la force de l’image.
(J.-M.W.)
L’art dégénéré selon Hitler
★★
Cité Miroir, place Xavier Neujean
22 à Liège, jusqu’au 29 mars.
Infos : www.citemiroir.be.
En 1939, l’Allemagne nazie
se débarrasse de ce
qu’elle qualifie d’« art
dégénéré ». 75 ans plus
tard, la Cité-Miroir expose
26 de ces œuvres, ac-
quises par les musées
liégeois et d’autres insti-
tutions belges et étran-
gères. Des œuvres de
Picasso, Gauguin, Chagall,
Ensor, Kokoschka, Marie
Laurencin, Max Lieber-
mann et bien d’autres. Le
parcours n’est pas très
long mais une scénogra-
phie isolant chaque toile
ou sculpture dans un halo
de lumière favorise une
vraie rencontre entre
celle-ci et le visiteur.
(J.-M.W.)
Lascaux
★★★★
Aux Musées royaux d’art et
d’histoire au Cinquantenaire,
jusqu’au 15 mars 2015. Infos :
www.mrah.be,
www.lascaux-expo.fr.
Répliques de parois
peintes de la nef de Las-
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 57
caux, film 3D, nombreuses
propositions interactives :
le parcours de l’exposition
Lascaux multiplie les
arts
angles d’approche sur ce
témoignage des artistes
de la préhistoire. La
grande réussite du par-
cours tient à la combinai-
son des meilleures tech-
nologies actuelles et
d’une grande rigueur
scientifique permettant
de présenter Lascaux sous
À L’AFFICHE
une multitude d’angles
divers. Tout cela amène à
reconsidérer complète-
ment notre vision de
l’homme de Cro-Magnon.
En fait Cro-Magnon, c’est
nous : même physique,
même cerveau et mêmes
capacités intellectuelles.
« Coiffé et vêtu comme
vous, vous ne le remarque-
riez pas dans la rue », ex-
plique un panneau. Tout le
parcours le démontre
mettant en évidence la
sophistication de ces
hommes et femmes qui
ne vivaient nullement
dans des grottes mais
utilisaient celles-ci
comme sanctuaire. Des
lieux magiques qui restent
toujours aussi fascinants
20.000 ans plus tard.
(J.-M.W.)
Putain de guerre
★★★
Jusqu’au 1er mars au Musée des
beaux-arts de Charleroi (Palais
des beaux-arts). Infos :
www.charleroi-museum.be.
Les commémorations de
la guerre 14-18 ont engen-
dré une multitude d’évé-
nements et d’expositions.
Celle-ci, montée par
Jacques Cerami, part de la
grande guerre pour dé-
boucher sur les conflits
actuels et leurs terribles
conséquences. La photo y
est très présente, mon-
trant crûment la réalité de
la mort, des destructions,
de l’exil… Mais on y
trouve aussi des interpré-
tations d’artistes comme
Michaël Matthys ou Ron-
ny Delrue. Le plus boule-
versant reste cependant le
documentaire vidéo d’Oli-
vier Morel dans lequel des
anciens de la guerre d’Irak
témoignent de manière
bouleversante de ce qu’ils
ont vécu et de leur inca-
pacité à se réadapter au
monde normal. (J.-M.W.)

▶AGENDA
arts
EXPOSITIONS
GRAND BRUXELLES
Abbaye de Forest
Jusqu'au 13/2 (de 9 à 15 h 30). Waterl'eau Pour les
6 à 12 ans. Entrée libre uniquement sur rendez-vous.
Rens. : 02-332.40.24 Rés. : 02-627.43.95
Place Saint-Denis, 9, Bruxelles ; 02-335.11.19
Archives de la ville de Bruxelles
Jusqu'au 28/2 Les originaux précieux de la
Société royale Linnéenne et de Flore Archives
d'exception liées à l'horticulture bruxelloise. Rens. :
www.ne.be/1291603
L’AGENDA
Rue des Tanneurs, 65, Bruxelles ; 02-279.53.20 ;
www.bruxelles.be
Art & marges Musée
Jusqu'au 8/2 (de 11 à 18 h ; fermé L.). Transfert vers
l'invisible Œuvres de Jackson Auzou, Michel Goyon,
Valentin Malartre, Heinrich Anton Müller, Jean Perdrizet,
Gilbert Peyre, Lucas Taevernier et François Winants.
Rue Haute, 312-314, Bruxelles ; 02-533.94.90 ;
www.artetmarges.be
Atelier 34zero Muzeum
Jusqu'au 25/1 (de 14 à 19 h ; fermé L.). Marek Kus
Dessins au graphite.
Jusqu'au 25/1 (de 14 à 19 h ; fermé L.). Wisla Stories
Photographies de Peter de Bruyne et Marc Peirs. Rens. :
02-428.33.06 ; www.atelier34zero.be
Drève de Rivieren, 334, Bruxelles ; 02-424.24.12 ;
www.atelier340muzeum.be
Autoworld
Jusqu'au 1/2 (L. à V. de 10 à 17 h ; S. et D. de 10 à
18 h). 35 Ans Audi Quattro
Parc du Cinquantenaire, 11, Bruxelles ; 02-
736.41.65 ; www.autoworld.be
Bibliotheca Wittockiana
Jusqu'au 1/3 (de 10 à 17 h ; fermé L.). De la Grand
Guerre aux Années Folles Œuvres de Frans Masereel.
Rue du Bemel, 23, Bruxelles ; 02-770.53.33 ;
www.wittockiana.org
Bibliothèque Royale de Belgique - Musée de
l'imprimerie et de littérature
Jusqu'au 28/2 (de 9 à 17 h ; fermé D.). Shock! 1914
Communiqués officiels, des journaux et des témoi-
gnages personnels. Rens. : www.shock1914.be
Boulevard de l'Empereur, 4, Bruxelles ; 02-
519.53.11 ; www.kbr.be
Bibliothèque interactive Sésame
Jusqu'au 31/1 1914-1918 : la Grande Guerre vue
depuis Schaerbeek Cartes postales, photos, médailles,
lettres et documents d'époque. Rens. : 02-240.43.70 ;
www.ne.be/1295526
Boulevard Lambermont, 200, Bruxelles ; 02-
242.68.68 ; www.mabiblio.be
Centrale for Contemporary Art
Jusqu'au 29/3 (de 10 h 30 à 18 h ; fermé L. et Ma.).
Emilio Lòpez-Menchero - Esther Ferrer Peinture,
vidéo, photographie et performances. Rens. : 02-
279.64.44
Place Sainte-Catherine, 44, Bruxelles ; 02-
279.64.09 ; www.centrale-art.be
Centre culturel Coréen
Jusqu'au 17/1 (de 9 à 17 h ; fermé D.). View Reflec-
tion Crossing Dessins, bandes dessinées et films
d'animation d'Olivier Grenson, Kunwoong Park, Jung,
Taehoo Yoon, Yeonsik Chung, Pieter De Poortere,
Youngsoon Yang, Pororo et Peyo.
Rue de la Régence, 4, Bruxelles ; 02-274.29.80 ;
brussels.korean-culture.org
Centre culturel de Schaerbeek
Du 16/1 au 31/1 (L. à V. de 9 à 17 h ; S. de 14 à 18 h ;
fermé D.). Quatrième édition du prix Dirk Bos
Rens. : www.1030culture.be
Rue de Locht, 91-93, Bruxelles ; 02-245.27.25 ;
www.culture1030.be
Centre belge de la bande dessinée
Jusqu'au 18/1 (Ma. à D. de 10 à 18 h). Heureuse Vie!
Heureux Combats! Bande dessinée de Marianne
Duvivier et Denis Lapière.
Jusqu'au 31/5 (de 10 à 18 h). Rosinski de Pologne
Planches de bande dessinée de Grzegorz Rosinski.
Rue des Sables, 20, Bruxelles ; 02-219.19.80 ;
www.cbbd.be
Centre d'Art de Rouge-Cloître
Jusqu'au 25/1 (de 14 à 17 h ; fermé L. et Ma.).
Jacques Zimmermann Peintures, dessins et sculptures.
Rue du Rouge-Cloître, 4, Bruxelles ; 02-660.55.97 ;
www.rouge-cloitre.be
Chaussée de Wavre, 132
Jusqu'au 23/1 (L. à V. de 9 à 17 h). Yunaika
Photographies de Laurence Gondon. Rens. : 02-
512.49.69 ; www.llasbl.be/fr/expo_7_Laurence_Gondon
Civa - Hors les murs - Espace Architecture La
Cambre Horta, ULB
Du 14/1 au 1/3 (Ma. à V. de 12 h à 18 h ; S. et D. de
10 h 30 à 18 h). Africa : big change big chance
L'Afrique du point de vue de l'architecture. Exposition
collective.
Place Flagey, 19bis, Bruxelles ; 02-642.24.50 ;
www.civa.be
Délégation du Gouvernement de la Catalogne
Page 58 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
auprès de l'Union Européenne
Jusqu'au 23/1 (L. à J. de 10 à 17 h ; V. de 10 à 16 h).
1714. Gravures de la Guerre de Succession
d'Espagne en Catalogne Patrimoine historique. Rens. :
02-231.03.30 ; www.gencat.cat/eu
Rue de la Loi, 227, Bruxelles
Galeries Cinéma
Jusqu'au 1/3 (de 14 à 18 h ; fermé L.). David Lynch
Photographies. Rens. : 02-514.74.98
Galerie de la Reine, 26, Bruxelles ; www.galeries.be
Halles Saint-Géry
Jusqu'au 28/2 Bruxelles, Capitale de Flore
L'exposition brosse un large tableau de l'horticulture et
de la floriculture dans notre capitale, du 17e siècle à nos
jours.
Jusqu'au 28/2 [IN]SOUTENABLE Dessins et recueil
de textes de Véronique Goossens.
Place Saint-Gery, 1, Bruxelles ; 02-502.44.24 ;
www.hallessaintgery.be
Hors Format
Jusqu'au 31/1 (de 11 à 18 h ; fermé L., Ma. et D.).
Résonance Photographies de Patrick Sciascia.
chaussée d'Alsemberg, 142, Bruxelles ; 02-
534.33.54 ; www.horsformat.com
L'iselp
Jusqu'au 18/6 No to Contemporary Art Installations
de Patrick Guns.
Boulevard de Waterloo, 31, Bruxelles ; 02-
504.80.70, 02-502.45.26 ; www.iselp.be
La Fonderie - Musée bruxellois de l'industrie et du
travail
Jusqu'au 1/2 (Ma. à V. de 10 à 17 h ; S. et D. de 14 à
17 h). Attention, précieux ! Molenbeek s'expose
Objets hétéroclites et témoignages vidéo et audio.
Rue Ransfort, 27, Bruxelles ; 02-410.99.50 ;
www.lafonderie.be
La Loge
Jusqu'au 17/1 (J. à S. de 12 à 19 h). Haus Beutler
Installations et sculptures de Michael Beutler. Rens. :
02-644.42.48
Rue de l'Ermitage, 86, Bruxelles ; 02-642.24.62 ;
www.la-loge.be
La Venerie - Ecuries de la Maison Haute
Du 14/1 au 1/3 Oh! pluriel Photographies. Rens. :
02-663.13.50
Place Gilson 3, Bruxelles ; 02-660.49.60 ; www.la-
venerie.be
Maison Autrique
Jusqu'au 15/2 (de 12 à 18 h ; fermé L. et Ma.). Edgar
P. Jacobs & l'Espadon Œuvres de Gilles Ziller et
André Juillard. Rens. : 0472-31.55.37
Chaussée de Haecht, 266, Bruxelles ; 02-
215.66.00 ; www.autrique.be
Maison Maurice Béjart
Jusqu'au 31/12/24 (de 14 à 18 h). Béjart, Parcours
libre
Rue de la Fourche, 49, Bruxelles ; 02-511.31.55 ;
maisonbejarthuis.be
Maison d'Art Actuel des Chartreux
Jusqu'au 31/1 (J. à S. de 14 à 18 h). Brussels
Background / Younes Baba-Ali Multidisciplinaire,
photographie, vidéo et son.
Rue des Chartreux, 26-28, Bruxelles ; 02-
513.14.69 ; www.maac.be
Maison de la Marionnette
Jusqu'au 31/12/15 (J. à S. de 14 à 18 h). Toone 7,
José Géal Marionnettes, projets de costumes et de
décors et outils de fabrication des marionnettes. Rens. :
02-511.71.37 Rés. : 02-513.54.86
Rue Marché aux Herbes, 64, Bruxelles ; www.too-
ne.be
Maison des artistes d'Anderlecht
Du 17/1 au 4/2 (Ma. à S. de 14 à 18 h ; fermé L. et D.).
Moving Cities Photographies de Gaël Turine, Loïc
Delvaulx et Cédric Gerbehaye.
Rue du Bronze, 14 - 14, Bronsstraat, Bruxelles ;
02-521.91.48
MuntPunt
Du 16/1 au 6/2 (L. à V. de 10 à 20 h ; S. de 10 à 18 h ;
fermé D.). Artisans de paix - Les 50 ans de
l'objection de conscience Photographies, affiches et
vidéos. Rens. : 02-648.52.20
Munt, 6, Bruxelles ; 02-278.11.11 ; www.munt-
punt.be
Museum des sciences naturelles
Jusqu'au 30/8 (Ma. à V. de 9 h 30 à 17 h ; S. et D. de
10 à 18 h ; fermé L.). Hersenkronkels Découvrez ce qui
se passe dans un cerveau.
Rue Vautier, 29, Bruxelles ; 02-627.42.38, 02-
627.42.52 ; www.sciencesnaturelles.be
Musée BELvue
Jusqu'au 16/1 (Ma. à V. de 9 h 30 à 17 h ; S. et D. de
10 à 18 h). Belgian Street Photography Rens. :
02-500.45.54
Place des Palais, 7, Bruxelles ; 070-22.04.92 ;
www.belvue.be
Musée Charlier
Jusqu'au 16/1 (L. à J. de 12 h à 17 h ; V. de 10 h à
13 h). La famille d'artistes Cluysenaar Peintures,
sculptures, documents et objets de cinq générations
d'artistes.
Avenue des Arts, 16, Bruxelles ; 02-220.26.91 ;
www.charliermuseum.be
Musée Juif de Belgique
Jusqu'au 8/3 (de 10 à 17 h ; fermé L.). Les Mondes
de Gotlib Planches originales et archives photogra-
phiques, écrites et audiovisuelles. Rens. : 02-512.19.63 ;
www.mjb-jmb.org
Rue des Minimes, 21, Bruxelles ; 02-500.88.20,
02-500.88.35 ; www.new.mjb-jmb.org
Musée René Magritte
Jusqu'au 22/2 (Me. à D. de 10 à 18 h). Les Magritte
disparus
Rue Esseghem, 135, Bruxelles ; 02-428.26.26 ;
www.magrittemuseum.be
Musée bruxellois du Moulin et de l'Alimentation
Jusqu'au 15/3 (Me. à V. de 10 à 17 h ; S. et D. de 13 à
17 h 30). Marmites, cocottes et cie. Histoire des
cuisines d'autrefois
Rue du Moulin à Vent, 21, Bruxelles ; 02-245.37.79,
02-245.34.94 ; www.moulindevere.be
Musée de la Médecine
Jusqu'au 31/1 (de 13 à 16 h ; fermé S. et D.). Les
médecins de l'ULB en 14-18 Tableaux, gravures,
dessins, photos, appareils et instruments médicaux,
reconstitution d'une salle d'opération, maquettes et
témoignages. Rens. : museemedecine.be
Route de Lennik, 808, Bruxelles ; 02-555.34.31 ;
www.museemedecine.be
Musée de la Ville de Bruxelles
Jusqu'au 3/5 14-18: Bruxelles à l'heure allemande
Rens. : www.14-18.bruxelles.be
Maison du Roi, Grand-Place, Bruxelles ; 02-
279.43.50 ; www.ne.be/1277973
Musée des Beaux-Arts d'Ixelles
Jusqu'au 18/1 (de 9 h 30 à 17 h ; fermé L.). Paul
Delvaux dévoilé Rens. : 025-15.64.2122
Rue Jean Van Volsem, 71, Bruxelles ; 02-515.64.21 ;
www.museedixelles.irisnet.be
Musée des Lettres et Manuscrits de Bruxelles
Jusqu'au 29/3 (Ma. à V. de 10 à 18 h ; S. et D. de 11 à
18 h). Victor Hugo en exil Documents, manuscrits,
dessins, objets, poèmes et publications. Rens. : mlmb.be
Galerie du Roi, 3, Bruxelles ; 02-514.71.87 ;
www.mlmb.be
Musée des enfants
Jusqu'au 30/6/18 (Me. et S. à D. de 14 h 30 à 17 h).
S'émerveiller
Rue du Bourgmestre, 15, Bruxelles ; 02-640.01.07 ;
www.museedesenfants.be
Musée du Cinquantenaire - MRAH
Jusqu'au 15/3 Lascaux Reconstitution de la grotte.
Parc du Cinquantenaire, 10, Bruxelles ; 02-
741.72.11 ; www.mrah.be
Musée du costume et de la dentelle
Jusqu'au 1/2 (Ma. à D. de 10 à 17 h ; fermé jours
fériés). Glamour 30's Fashion Expo La mode des
années 30 sous toutes ses coutures.
Rue de la Violette, 12, Bruxelles ; 02-213.44.50 ;
www.museeducostumeetdeladentelle.be
Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire
Jusqu'au 25/4 (Ma. à V. de 9 à 17 h ; S. et D. de 10 à
18 h). Sur les traces de 14-18 Pour enfants de 7 à 12
ans. Rens. : 02-737.78.07 ; www.museedelarmee.be
Jusqu'au 26/4 (Ma. à V. de 9 à 17 h ; S. et D. de 10 à
18 h). 14-18, c'est notre histoire! Objets authentiques,
décors, témoignages, installations multimédias, films et
espaces immersifs. Rens. : 02-549.60.49 ; www.expo14-
18.be
Parc du Cinquantenaire , 3, Bruxelles ; 02-737.78.11,
02-737.78.33 ; www.klm-mra.be
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
Jusqu'au 25/1 (de 10 à 17 h ; fermé L.). Kokoschka &
Gauguin décryptés Rens. : 0025-08.32.11 ; www.fin-
arts-museum.be
Jusqu'au 25/1 (de 10 à 17 h ; fermé L.). Jean
Dypréau
Rue de la Régence, 3, Bruxelles ; 02-508.32.11,
02-513.88.26 ; www.fine-arts-museum.be
NH Brussels City Centre
Jusqu'au 3/2 Christina Jekey Sculptures. Rens. :
02-539.01.60
Chaussée De Charleroi, 17, Bruxelles
Palais des Beaux-Arts de Bruxelles
Du 16/1 au 18/1 (V. de 19 h à 2 h ; S. de 14 h à 21 h ;
D. de 10 h à 18 h). Art Truc Troc and Design Rens. :
www.tructroc.be
Jusqu'au 18/1 Peinture de Sienne: Ars narrandi
dans l'Europe gothique
Jusqu'au 18/1 The Yellow side of sociality: Italian
Artists in Europe Exposition collective d'art contem-
porain italien.
Jusqu'au 22/2 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Timbuktu
Manuscrits anciens.
Jusqu'au 22/2 Continuum of Repair: the Light of
Jacob's Ladder Cabinet de curiosité de Kader Attia.
Rue Ravenstein, 23, Bruxelles ; 02-507.82.00 ;
www.bozar.be
Recyclart Congrès - Gare de Bruxelles-Congrès
Jusqu'au 16/1 (de 9 à 19 h ; fermé S. et D.). Marais-
Meyboom Rens. : 02-502.57.34 ; www.recyclart.be
Boulevard Pacheco, Bruxelles
Tropismes.2
Jusqu'au 17/1 Carmen Hoyos Peintures et photogra-
phies.
Rue Alphonse De Witte, 44, Bruxelles ; 02-
437.66.45
Villa Empain
Jusqu'au 8/2 (de 10 à 18 h 30 ; fermé L.). Music
Palace. Art actuel et musique
Avenue Franklin Roosevelt, 67, Bruxelles ; 02-
627.52.30 ; www.villaempain.com
WALLONIE
ALLEUR
Château de Waroux
Jusqu'au 17/5 (de 14 à 18 h). La couleur, de Gauguin
à Calder Œuvres de Marc Chagall, Henri Matisse, Joan
Miro, Alexander Calder, Pol Bury ...
Rue de Waroux, 301 ; 04-247.72.72 ; www.cha-
teau-waroux.be
ARLON
Musée Archéologique
Jusqu'au 22/3 (Ma. à S. de 9 h à 12 h et de 13 h à
17 h 30 ; D. de 13 h à 17 h 30). Du bûcher à la tombe.
Les nécropoles à incinération en Wallonie Matériel
archéologique.
Rue des Martyrs, 13 ; 063-21.28.49 ; www.ial.be
ATH
Palace
Jusqu'au 28/2 (Me. à S. de 10 h à 13 h et de 14 h à
18 h ; Ma. de 14 h à 18 h). Teresa Sdralevich Sérigra-
phies, affiches et illustrations. Rens. : www.maisoncultu-
relledath.be
Grand-Place ; 068-26.99.99 ; mcath.be
BEAUFAYS
Centre S.-A. Steeman - Bibliothèque des Littéra-
tures d'Aventures
Jusqu'au 14/1 (L. et Me. de 12 h à 19 h ; S. de 9 h à
13 h). Terres englouties, mondes oubliés Rens. :
04-361.56.78 ; www.ne.be/1301070
Voie de l'Air Pur, 106 ; 04-351.72.26, 0472-
33.69.80 ; www.bila.chaudfontaine.be
BOUFFIOULX
Maison de la Poterie
Jusqu'au 22/2 (Me. et S. à D. de 10 à 17 h). Poterie
Biron - 4 générations au service de la création
Grès et peintures. Rens. : www.poteriebiron.be
Rue Général Jacques, 4 ; 071-39.51.77
CHARLEROI
Musée des Beaux-Arts
Jusqu'au 1/3 Putain de Guerre Dans le cadre des
commémorations du 100e anniversaire de la Guerre
14-18.
Place du Manège, 1 - Salles d'exposition 1er et 2e
étages ; 071-86.11.34 ; www.charleroi-museum.be
CHIMAY
Maison du tourisme de la Botte du Hainaut
Jusqu'au 31/1 (de 8 h 30 à 17 h ; S. et D. de 10 à 17 h ;
fermé L. à V.). Exposition de peintures de Mmes
Goossens, Nicaise et Mrs Nicolas et Jordan
Peintures. Rens. : 060-51.00.73
Rue des Noailles, 6 ; 0474-83.73.09 ; www.botte-
duhainaut.com
COUILLET
Centre de culture scientifique de l'ULB
Jusqu'au 5/4 Vers la Lune avec Tania Exposition à
propos de la Lune. Rens. : www.expolune.be
Campus de Parentville - Rue de Villers, 227 ;
071-60.03.00 ; www.ulb.ac.be/ccs
DOUR
Centre culturel
Jusqu'au 4/11 (de 9 h à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h).
L'Ame en tête de Tati et Joel Gaillard Peintures et
sculptures. Rens. : www.ne.be/1300927
Rue du Marché, 1 ; 065-76.18.47 ; www.centrecul-
tureldour.be
ESNEUX
L'Arlecchino
Jusqu'au 2/2 (de 12 h à 14 h 30 et de 18 h à 22 h ;
fermé L.). Jean-Marie Boland Peintures, dessins et
photographies.
Avenue de la Station, 45 ; 04-380.23.38
L'Escale
Jusqu'au 28/1 (L. à V. de 9 h à 17 h ; S. et D. de 14 h à
17 h). Le relief design Rens. : 04-380.94.14
Avenue de la Station, 80 ; 04-380.93.14 ; www.es-
cale-esneux.be
EUPEN
Ikob - Musée d'Art Contemporain
Jusqu'au 15/2 (de 13 à 17 h ; fermé L.). Isa Melshei-
mer - Synapsen Photographies.
Rotenberg, 12b ; 087-56.01.10 ; www.ikob.be
FLÉMALLE
La Châtaigneraie - Centre wallon d'Art contempo-
rain
Jusqu'au 31/1 (Me. et V. à D. de 14 h à 18 h ; Ma. de
14 h à 17 h). Prix Raymond Flagothier
Chaussée de Ramioul, 19 ; 04-275.33.30 ;
www.cwac.be
GENVAL
Le Musée de l'Eau et de la Fontaine
Jusqu'au 2/3 (L. à V. de 9 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à
16 h 30 ; S. et D. de 10 h à 18 h). Exposition du
concours Phot'Eau
Avenue Hoover, 63 ; 02-654.19.23 ; www.lemusee-
deleauetdelafontaine.be
HORNU
MAC's
Jusqu'au 18/1 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Ce tant
curieux musée du monde Exposition des collections
du Musée royal de l'Afrique centrale augmentées de
photographies diverses.
Rue Sainte-Louise, 82 ; 065-65.21.21 ; www.mac-
s.be
HUY
Galerie Juvénal
Jusqu'au 8/2 (S. et D. de 14 à 18 h). Tangerinn...
quelques secrets de famille
 Place Verte ; 0485-75.62.03
ITTRE
Musée Marthe Donas - MIMDo
Jusqu'au 1/2 (S. et D. de 14 à 17 h). Marthe Donas,
parcours d'une œuvre. Peintures, gravures et dessins
de Marthe Donas. Rens. : 0471-21.63.88 ; www.musee-
marthedonas.be
Rue de la Montagne, 36
JALHAY
Office du tourisme de Jalhay-Sart
Jusqu'au 23/1 Envolées lumineuses
Place du Marché, 242 ; 087-47.47.37 ; www.touris-
mejalhaysart.be
LE RŒULX
Centre culturel du Rœulx
Jusqu'au 30/1 (L. à V. de 9 à 16 h 30 ; Les D. 18/1 et
D. 25/1 de 13 à 16 h ; fermé S. et D.). Entre branches
et racines Peintures et photographies de Vincent Le
Borgne et Marjorie Buzin. Rens. : 0485-12.80.50
Rue d'Houdeng, 21 ; 064-66.52.39 ; www.leroeulx-
culture.be
LIÈGE
Aquarium-Muséum
Jusqu'au 15/3 (L. à V. de 9 à 17 h ; S. et D. de 10 à
18 h). Muséographics 2 Mine de plomb, gravure,
sculpture, animation, infographie, monotype, aquarelle,
collage des étudiants de l'École supérieure des Arts
Saint-Luc de Liège.
Quai Van Beneden, 22 ; 04-366.50.21 ;
www.aquarium-museum.be
Archéoforum
Jusqu'au 17/1 (de 10 h à 17 h ; fermé L.). Saint
Nicolas, patron des enfants sages
Sous la place Saint-Lambert ; 04-250.93.70 ;
www.archeoforumdeliege.be
BAL - Musée des Beaux-Arts
Jusqu'au 1/2 (de 10 à 17 h). Impressions et
Parallèles Peintures d'Isidore Opsomer, Louis Buisseret,
Albert Servaes, Philibert Cockx et Armand Rassenfosse.
Jusqu'au 29/3 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Les achats
de Paris Œuvres d'Ensor, Friesz, Gromaire, Guillaumin,
Picart le Doux, Signac, Utrillon, Van Dongen, de
Vlaminck.
En Feronstrée, 86 ; 04-221.92.31, 04-221.89.11 ;
www.beauxartsliege.be
Centre culturel Les Chiroux
Jusqu'au 17/1 (Me. à S. de 13 h à 18 h). Faire chaise
de tout Bois Peintures d'Anne Herbauts.
Place des Carmes, 8 ; 04-223.19.60, 04-
220.88.88 ; www.chiroux.be
Espace 251 Nord
Jusqu'au 14/2 (de 14 à 18 h ; fermé L., Ma. et D.).
Pierre Gérard Peintures. Rens. : 04-227.10.95 ;
www.e2n.be
Jusqu'au 28/2 Positions
Rue de Vivegnis, 251
Espace Tendances
Jusqu'au 17/1 (de 11 à 18 h). Claude Ehles
Rue de l'Université, 35 ; 04-222.30.09, 0473-
43.86.98
Espace Wallonie
Jusqu'au 27/2 (de 8 h 30 à 16 h 30 ; fermé S. et D.).
Femmes...
Place Saint-Michel, 86 ; 04-250.93.30, 0800-
11.901 ; www.wallonie.be
Gare de Liège-Guillemins
Jusqu'au 30/4 (de 9 h 30 à 18 h 30). J'avais 20 ans
en 14 La guerre dans son ensemble, en Belgique et
dans le monde, articulée autour de 7 thèmes : objets
exceptionnels et décors. Rens. : 04-224.49.38 ;
www.liegeexpo14-18.be
Grand Curtius
Jusqu'au 25/1 (de 10 à 18 h ; fermé Ma.). Hubert
Grooteclaes - Rétrospective Rens. : www.lesmusees-
deliege.be
Jusqu'au 31/3 (de 10 h à 18 h ; fermé Ma.). Waterloo
1815
Quai de Maestricht, 13 ; 04-221.68.17 ; www-
.grandcurtiusliege.be
L'An Vert
Du 16/1 au 31/1 La Forêt Vivante Exposition
collective. Rens. : 04-342.12.00
Rue Mathieu Polain, 4 ; 0494-42.04.95, 0474-
80.26.54 ; www.lanvert.be
L'Aquilone
Premier grand magazine culturel francophone au monde qui revient sur l’actualité culturelle
à travers les regards croisés de journalistes Belges, Suisses, Canadiens, Québécois et Français.
Jusqu'au 31/1 Avec le temps
Boulevard Saucy, 25 ; 0496-21.50.46 ; www.aqui-
lone.be
La Cité Miroir
Jusqu'au 29/3 (L. à V. de 9 h à 18 h ; S. et D. de 10 h
à 18 h). L'art dégénéré selon Hitler Œuvres d'art
considérées comme dégénérées et vendues par les
Allemands à l'aube de la Seconde Guerre mondiale :
Gauguin, Chagall, Matisse, Kokoschka ou encore
Picasso...
Jusqu'au 29/3 Notre Combat Rens. : 04-250.99.48,
0490-42.53.69 ; www.territoires-memoire.be
Place Xavier Neujean, 22 ; 04-230.70.50 ;
www.citemiroir.be
Le Bocholtz
Jusqu'au 1/2 (de 14 à 18 h ; fermé L.). Edgar Degas -
L'Expérience du mouvement Pastels, lithographies,
gravures, dessins, estampes, illustrations, lettres, photos
et objets personnels. Rens. : 0474-62.48.63
Place Saint-Michel, 80 ; www.bocholtz.be
M.A.D. Musée d'art différencié
Jusqu'au 15/2 (L. à V. de 10 h à 18 h ; S. de 14 h à
18 h). Franco Bellucci Sculptures.
Parc d'Avroy ; 04-222.32.95 ; www.madmusee.be
Musée de la Vie wallonne
Jusqu'au 31/5 (de 9 h 30 à 19 h 30). Liège dans la
tourmente 14-18 Rens. : www.liegeexpo14-18.be
Jusqu'au 31/5 (de 9 h 30 à 18 h ; fermé L.). Home -
Portraits d'intérieurs Œuvres d'Andrzej Kramarz et
Weronika Lodzinska. Rés. : 04-237.90.60
Espace Saint-Antoine - Cour des Mineurs ;
04-237.90.50 ; www.viewallonne.be
Pavillon de Flore
Jusqu'au 19/1 (Me. à V. de 13 h à 18 h). Tony
Bergmans
Rue Surlet, 20 ; 04-342.40.00 ; www.theatretria-
non.be
PointCulture
Jusqu'au 29/1 (de 12 à 18 h ; S. de 10 à 18 h ; fermé L.
et D.). Héroïnes 2.0 Rens. : 02-737.19.62 ;
www.ne.be/1307109
Espace SainMichel - rue de l'Official, 1-5 ; 04-
223.36.67 ; www.pointculture.be
Salle Saint-Georges
Jusqu'au 25/1 (de 10 h à 18 h ; fermé L.). Benjamin
Seel
En Féronstrée, 86 ; 04-221.92.31 ; www.beauxarts-
liege.be
LOUVAIN-LA-NEUVE
PointCulture
Jusqu'au 30/1 (de 12 à 18 h ; fermé L. et D.). Lucie -
une exposition du collectif de photographes La
Grotte Photographies. Rens. : 02-737.19.63 ; lln.pointcul-
ture.be
Place Galilée, 9a
MAREDRET
Abbaye
Jusqu'au 1/2 (de 10 h à 11 h et de 14 h 15 à 18 h).
Exposition de crèches en céramique Crèches de
Michèle Lecomte. Rens. : maredret.be
Rue des Laidmonts, 9 ; 082-21.31.80, 082-
21.31.89 ; abbaye-maredret.be
MONS
Mons Memorial Museum
Jusqu'au 3/4 La mémoire de la Grande Guerre à
Mons : paysages, patrimoine et souvenirs
Photographies.
Boulevard Dolez ; 065-33.55.80 ; www.monsme-
morialmuseum.mons.be
Palais provincial
Jusqu'au 29/3 (L. à J. de 10 à 17 h ; V. de 10 à 19 h ; S.
et D. de 10 à 18 h). Marguerite Yourcenar, du
Hainaut au Labyrinthe du Monde Peintures, livres,
documents originaux signés de la main de l'auteur,
antiquités, arbres généalogiques, stèles, caricatures et
photographies. Rens. : 065-35.37.43 ; www.hainautcultu-
redemocratie.be
Rue Verte, 13
MONT-SUR-MARCHIENNE
Musée de la photographie
Jusqu'au 17/5 Women are beautiful Photographies
de Garry Winogrand.
Jusqu'au 17/5 Les Arméninens : Images d'un
destin 1906-1939 Collection de la Photothèque de la
Bibliothèque orientale de l'Université Saint-Joseph de
Le samedi à midi sur TV5MONDE
Beyrouth.
Jusqu'au 17/5 Les amazones du PKK Photographies
de Colin Delfosse.
Avenue Paul Pastur, 11 ; 071-43.58.10 ; www.mu-
seephoto.be
MOUSCRON
Centre Marius Staquet - Centre culturel
Du 17/1 au 15/2 (L. à V. de 14 à 17 h ; fermé S. et D.).
Dominique Péry Peintures.
Place Charles de Gaulle ; 056-86.01.60 ; www.cen-
trecultureldemouscron.be
NAMUR
Lieux-Communs
Jusqu'au 15/1 (de 0 h 12 à 23 h 12). Roller coaster
Œuvres de Krystyna Poltowicz.
Place de la Station, 1 - Namur ; 0476-95.83.76 ;
www.lieuxcommunsnamur.com
TreM.a
Jusqu'au 12/4 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Rouges &
Noirs Rubis, grenat, onyx, obsidienne, et autres
minéraux rouges et noirs dans l'art et l'archéologie.
Rens. : www.lasan.be/flash/expositions
Hôtel de Gaiffier d'Hestroy - Rue de Fer, 24 ;
081-77.67.54 ; www.museedesartsanciens.be
ROCHEFORT
Centre culturel des Roches
Du 17/1 au 1/2 (de 14 à 18 h). Page blanche à une
jeune artiste Créations textiles de Dorothée Van
Biesen.
Rue de Behogne, 5 ; 084-22.13.76 ; www.ccr-
rochefort.be
SAMRÉE
Sillon d'art
Jusqu'au 1/3 Les Muses Tableaux de Jacques Koulic.
Maboge, 8 ; 084-41.21.92 ; users.swing.be/
sillondart
SENEFFE
Domaine du château de Seneffe
Jusqu'au 29/3 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Une
photographie, un objet, une histoire Photographies
et objets de Patrice Niset.
Rue Lucien Plasman, 7-9 ; 064-55.69.13 ; www-
.chateaudeseneffe.be
SERAING
Centre culturel
Jusqu'au 29/1 (Ma. à V. de 10 à 18 h ; fermé L. et S. à
D.). Le petit monde de Mario Illustrations de Mario
Ramos.
Rue Renaud Strivay, 44 ; 04-337.54.54, 02-
337.38.80 ; www.centrecultureldeseraing.be
SOIGNIES
Espace culturel Victor Jara
Jusqu'au 23/1 (L. à V. de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à
16 h 30 ; S. et D. de 15 à 18 h). Corps, espace,
mouvement Par la Fédération des Centres d’Expression
et de Créativité.
Place Van Zeeland, 31 ; 067-34.74.26 ;
www.centre-culturel-soignies.be
STAVELOT
Abbaye
Jusqu'au 17/3 Rex et l'Ordre Nouveau dans
l'arrondissement de Verviers. 1935-1945 Docu-
ments et photos inédits, uniformes, matériel de
propagande, affiches, objets et bien d'autres.
Rue du Châtelet ; 080-88.08.78 ; www.abbaye-
destavelot.be
TOURNAI
Maison de la laïcité
Du 17/1 au 30/1 (L. à V. de 9 à 12 h et de 13 à 16 h ; S.
et D. de 14 à 18 h). Tournai... les Acteurs du
Quartier Cathédral Photographies. Rens. : 069-
84.72.03
Rue des Clairisses, 13
Musée d'Histoire naturelle de Tournai et Vivarium
Jusqu'au 4/11 (de 10 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30 ;
fermé L. et D.). Les animaux et la guerre Rens. :
069-33.24.17
Cour d'honneur de l'hôtel de ville ; 069-33.23.43 ;
www.facebook.com/vivarium.tournai
TREIGNES
Ecomusée du Viroin
Jusqu'au 22/3 (L. à V. de 9 h à 12 h et de 13 h à 17 h ;
S. et D. de 13 h 30 à 17 h). De Joseph Gillain à Jijé :
Sur les traces namuroises d'un artiste wallon
Rens. : 060-39.06.05
Rue Eugène Defraire, 63 ; 060-39.96.24 ; www.e-
comuseeduviroin.be
arts
Musée du Malgré-Tout
Jusqu'au 19/4 (L., Ma., J. à V. et les jours fériés de
9 h 30 à 17 h 30 ; S. et D. de 10 h 30 à 18 h). Bronziers
au bord du lac. Trésors cachés du Laténium Objets
archéologiques. Rens. : 060-39.02.42 ; www.museedu-
malgretout.be
Rue de la Gare, 28-51 ; 060-39.02.43, 060-
39.04.70 ; www.museedumalgretout.net
VERVIERS
CTLM
Jusqu'au 18/1 (Ma. à D. de 10 h à 17 h). La Belle
Epoque en 100 coups d'œil Rens. : 087-30.79.21
Rue de la Chapelle 30
Grand-Théâtre
Du 16/1 au 28/2 Paul Moïses Rens. : 087-39.30.30
Du 16/1 au 28/2 Jean-Pierre Guerrier
L’AGENDA
Rue des Artistes, 2 ; www.ccrv.be
La Villa Sauvage
Jusqu'au 25/1 (L. et Me. à D. de 16 à 18 h, fermé Me.
21/1 ; ; fermé Ma.). Raphaël Demarteau Peintures.
Rens. : 0478-23.35.22 ; raphaeldemarteau.com
Rue Francomont, 2 ; 087-63.22.57 ; www.lavilla-
sauvage.be
Médiathèque
Jusqu'au 17/1 Christine Renard - Dessins et
aquarelles Rens. : 087-39.30.30 ; www.ccrv.be
Place du marché 7 ; 087-33.00.88 ; www.lamedia-
theque.be
WALCOURT
Parc communal de Walcourt
Jusqu'au 31/5 Action Sculpture Sculptures de
Philippe Gourier. Rens. : 071-61.46.86
Parc communal
WAREMME
Bibliothèque communale
Jusqu'au 31/1 Sur le chemin de l'école
Rue du Rewe, 13 ; 019-32.29.29
Centre culturel
Jusqu'au 1/2 (de 9 à 17 h). Les rencontres photo-
graphiques de Waremme 2015 Photographies.
Place de l'Ecole Moyenne, 9 ; 019-58.75.23 ;
www.waremmeculture.be
FLANDRE
ALOST
Netwerk / centrum voor hedendaagse kunst
Jusqu'au 6/3 (Ma. à V. de 11 à 18 h ; S. et D. de 14 à
18 h). Orkest! Œuvres de Oliver Beer, Rubén D'hers,
Nicolas Field, Julian Sartorius, Michael Schmid, Konrad
Smolenski et Rutger Zuydervelt. Rens. : 053-70.97.73 ;
www.netwerk-art.be
Houtkaai z/n ; 053-70.97.70, 053-78.89.81 ;
www.kunstencentrumnetwerk.be
ANVERS
Erfgoedbibliotheek Hendrik Conscience
Jusqu'au 18/1 Rome, Mekka en Jeruzalem in
Antwerpen - Heilige Plaatsen, Heilige Boeken
Hendrik Conscienceplein 4 ; 03-338.87.10 ;
www.consciencebibliotheek.be
FotoMuseum - FoMu
Jusqu'au 1/2 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Shooting
Range: Fotografie in de vuurlinie? Autour de la
photographie et vidéo de guerre.
Jusqu'au 1/2 Mediterranean. The Continuity of
Man Photographies de Nick Hannes.
Jusqu'au 1/2 Dzogchen Photographies de Vincent
Delbrouck.
Waalse Kaai 47 ; 03-242.93.00 ; www.fotomu-
seum.be
Gare d'Anvers-Central
Jusqu'au 25/1 (de 10 à 17 h ; fermé L. et Ma.). Du Big
Bang à l'Homme et au Mammouth : L'aventure de
l'évolution Rens. : www.oertijd-expo.be
MAS - Museum aan de Stroom
Jusqu'au 18/1 Heilige Plaatsen, Heilige Boeken
Jusqu'au 8/2 (Ma. à D. de 10 à 17 h). Antwerpen
telecomstad
Jusqu'au 31/3 Exodus
Hanzestedenplaats 1 ; 03-338.44.00 ; www-
#200MDC
www.tv5monde.com/200mdc
 .mas.be
Middelheimmuseum
Jusqu'au 29/3 (de 10 à 17 h ; fermé L. et les jours
fériés). Kader Attia. Cultuur, een natuurlijk herstel
Middelheimlaan 61 ; 03-288.33.60 ; www.middel-
arts
heimmuseum.be
Museum Mayer Van Den Bergh
Jusqu'au 25/1 (de 10 à 17 h). Renaissancetekenin-
gen
Lange Gasthuisstraat ; 02-232.42.37 ;
www.dma.be/cultuur/museum_mvdb/index.html
Museum Rockoxhuis
Jusqu'au 22/2 (de 10 à 17 h ; fermé L.). Papegaai. 't
Cierlijk schoon van haare veeren Rens. : 03-
224.95.50 ; www.kmska.be
Keizerstraat 10-12 ; 03-201.92.50 ; www.rockox-
huis.be
Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen -
MUHKA
Jusqu'au 18/1 Dialoog #4 Avec David Claerbout &
John Gerrard
L’AGENDA
Jusqu'au 18/1 Olga Chernysheva
Jusqu'au 15/3 Wout Vercammen: A well-conside-
red idea of an exhibition in 3 parts
Leuvenstraat 32 ; 03-260.99.99 ; www.muhka.be
Umicore Zilverpaviljoen
Jusqu'au 29/3 (Ma. à D. de 10 à 17 h). Etnische
Juwelen
Hanzestedenplaats 15 ; 03-707.26.13 ; www.zilver-
museum.be
BRUGES
Het Entrepot
Jusqu'au 16/1 The Wall Œuvres de Mathilde
Vangheluwe, Valentine Gallardo et Jana Vasiljevic.
Binnenweg 4 ; 050-61.02.48 ; www.hetentrepot.be
COURTRAI
BUDAfabriek
Jusqu'au 8/2 The Green Light District Rens. :
gld-kortrijk.tumblr.com
Dam, 2a ; 056-27.74.90 ; www.buda-eiland.be
GAND
Design Museum Gent
Jusqu'au 15/3 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Lightopia
Jan Breydelstraat 5 ; 09-267.99.99 ; www.design-
museumgent.be
Het Huis van Alijn
Jusqu'au 22/2 (Ma. à S. de 11 à 17 h 30 ; D. de 10 à
17 h 30). Piep!
Kraanlei 65 ; 09-269.23.50, 09-269.23.58 ;
www.huisvanalijn.be
Kunstplatform Zebrastraat
Jusqu'au 15/2 (de 14 à 18 h ; fermé L. et Ma.). De
hoge vlucht van Peggy Wauters Peintures, dessins,
collages et sculptures.
Zebrastraat 32/001 ; www.zebrastraat.be
MSK Museum voor Schone Kunsten Gent
Jusqu'au 22/2 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Love Letters
in War and Peace Peintures, impressions, sculptures et
photographies.
Chaussée De Kerchovelaan 187 ; 09-240.07.00 ;
www.mskgent.be
SMAK - Stedelijk Museum voor Actuele Kunst
Jusqu'au 15/2 Berlinde De Bruyckere: Sculptures
& Drawings 2000-2014
Jusqu'au 15/3 Collectieonderzoek III: Kunst in
Europa na '68
Citadelpark 1 ; 09-221.17.03 ; www.smak.be
STAM
Jusqu'au 26/4 (de 10 à 18 h ; fermé L.). Maquettes:
architectuur op schaal
Bijlokesite - Godshuizenlaan 2 ; 09-267.14.00 ;
www.stamgent.be
HASSELT
Kunstencentrum Belgie
Jusqu'au 28/2 (de 19 h à 2 h et de 19 h à 2 h).
Paintings Peintures de Luba Vassilevsky et Katrien
Claes. Rens. : www.ne.be/1303842
Burg. Bollenstraat, 54-56 ; 011-22.41.61 ; www-
.kunstencentrumbelgie.com
LIERRE
Stedelijk Museum Wuyts-Van Campen en Baron
Caroly
Jusqu'au 19/3 (de 10 h à 12 h et de 13 h à 17 h ; fermé
L.). Hoge Horizon, Breugelland, vroeg 21ste eeuw
Rens. : 03-224.95.50 ; www.kmska.be
Florent Van Cauwenberghstraat 14
LOUVAIN
M van Museum Leuven
Jusqu'au 18/1 Vesalius Rens. : www.vesaliusleuven.be
Jusqu'au 18/1 Observaties
Jusqu'au 8/2 Markus Schinwald
Leopold Vanderkelenstraat 28 ; 016-27.29.29 ;
www.mleuven.be
MACHELEN (FLANDRE ORIENTALE)
Roger Raveelmuseum
Jusqu'au 15/2 (Me. à D. de 11 h à 17 h). Zeitraum
Œuvres de Thomas Bogaert, Raoul De Keyser, Peter
Morrens, Roger Raveel, JCJ Vanderheyden, Daan van
Golden, Marijn van Kreij et Dan Van Severen.
Gildestraat, 2-8 ; 09-381.60.00 ; www.rogerraveel-
museum.be
MALINES
Stedelijk Museum Schepenhuis
Jusqu'au 31/12/17 Rik Wouters Peintures.
Page 60 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
Steenweg 1 ; 015-29.40.30 ; www.stedelijkemusea-
mechelen.be
OSTENDE
Mu.ZEE
Jusqu'au 19/4 (de 10 à 18 h ; fermé L.). De Zee -
Salut d'honneur Jan Hoet Rens. : www.dezee-
oostende.be/nl
Rue de Rome 11 ; 059-50.81.18 ; www.muzee.be
OUDENBURG
De 11 Lijnen
Jusqu'au 25/1 (V. et S. de 14 h à 18 h ou srv).
Liberated Subjects: Pioneers Œuvres de Ernest
Mancoba, Etel Adnan, Monir Farmanfarmaian, Carmen
Herrera, Ernest Mancoba.
Groenedijkstraat, 1B ; 059-27.07.57 ; www.de11lij-
nen.com
SAINT-NICOLAS
De Casino
Jusqu'au 31/5 (de 11 h 30 à 23 h ; fermé L.). Expo
Casino Photographie, peintures et techniques mixtes de
Guy Kokken, Chris Horions, Natacha Pirnay, Stefaan
Biesiada, Bernhard Badie et Ronny Broeckx. Rens. :
0486-23.64.86 ; www.decasino.be/expo
Stationsstraat 104 ; 03-776.11.98 ; www.decasi-
no.be
TONGRES
Musée Gallo-Romains
Jusqu'au 15/3 Vikingen!
Kielenstraat 15 ; 012-23.39.14 ; www.gallo-
romeinsmuseum.be
TURNHOUT
Centre culturel De Warande
Jusqu'au 22/2 The weather was good Photogra-
phies de Bart Van Dijck.
Warandestraat 42 ; 014-41.94.94 ; www.waran-
de.be
GALERIES
GRAND BRUXELLES
A.galerie
Jusqu'au 25/2 (de 11 h à 14 h et de 14 h 30 à 19 h ;
fermé L. et D.). More than Women Photographies
d'Elliott Erwitt. Rens. : a.galerie.be
Rue du Page, 25, Bruxelles ; 0486-63.36.52 ;
www.a-galerie.be
Alfican Art Galerie
Jusqu'au 29/1 (de 11 à 18 h). Invitation artistique
Peintures, sculptures et gravures de Svetlana Kalachnik,
José Casamayor, Soledad Fernandez, Francisco Martin,
Michel Cappoen et Carmen Ortigosa. Rens. : 0479-
29.91.69
Place du Grand Sablon, 2, Bruxelles ; 02-511.68.74 ;
www.alfican.be
Archiraar Gallery - Black Cube
Jusqu'au 14/2 (de 13 à 18 h). Transhistorical Leisure
Damage Sculptures et photographies de Jimmy Ruf.
Rens. : www.archiraar.com
Rue de la Tulipe, 35A, Bruxelles ; 0479-58.46.60 ;
archiraar.com
Archiraar Gallery - White Cube
Jusqu'au 14/2 (de 13 à 18 h). STERILE Installations,
sculptures et peintures de Pierre Rebufy.
Rue de la Tulipe, 35 bis, Bruxelles ; 0479-58.46.60 ;
www.archiraar.com
Art 22 Gallery
Jusqu'au 1/2 (V. à D. de 10 h 30 à 16 h 30 ; fermé L. à
J.). Winter Show Dessins, photographies, sculptures,
mixed medias et céramiques de Jess Riva Cooper, Eric de
Ville, Pascal Bernier, Sophie Wouters, Claire Fanjul,
Etienne de Fleurieu, Tsuyu, Sébastien Delvaux, Oleg Dou,
Marie Cécile Thijs, Sophie Dassel, Patrick Van der Elst et
Quentin Lënw. Rens. : 003-24.73.951238
Place du Jeu de Balle, 56, Bruxelles ;
www.art22.gallery
Art Base
V. 16/1, S. 17/1, D. 18/1, V. 23/1, S. 24/1 et D. 25/1
Osama Abdulrasol Art Expo Techniques mixtes.
Rens. : 02-217.29.20
Rue des Sables, 29, Bruxelles ; www.art-base.be
Artbeat Gallery
Jusqu'au 31/1 (J. et V. de 14 h 30 à 18 h 30 ; S. de 12 à
17 h). DUO Peintures de Michel Cerfont et sculptures de
Benoît Lallemand.
Rue de l'Aqueduc, 104, Bruxelles ; 0485-89.37.47 ;
www.art-beat.be
Arthis - Maison culturelle belgo-roumaine
Jusqu'au 15/1 (de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h ; fermé L.
et S. à D.). Exposition de gravures Gravures de Marcel
Chirnoaga.
Rue de Flandre, 33 - Vlaamsesteenweg, 33,
Bruxelles ; 02-511.34.20
Artitude Gallery
Jusqu'au 24/1 Michel Moers Art plastique et
photographies.
Rivoli Building #12, Chaussée de Waterloo, 690,
Bruxelles ; 02-641.14.12 ; www.artitude.be
Charles Riva Collection
Jusqu'au 28/2 (J. à S. de 13 à 18 h 30). Robert
Mapplethorpe Photographies. Rens. : 3225-03.04.98
Rue de la Concorde, 21, Bruxelles ; 0477-34.26.10 ;
www.charlesrivacollection.com
Espace photographique Contretype
Jusqu'au 18/1 (Me. à V. de 12 h à 18 h ; S. et D. de 13 h à
18 h ; fermé jours fériés). Beyond the Forest Photogra-
phies de Marc Wendelski.
Jusqu'au 18/1 (Me. à V. de 12 h à 18 h ; S. et D. de 13 h à
18 h). Ramo Photographies de Massao Mascaro.
Cité Fontainas, 4A, Bruxelles ; 02-538.42.20 ;
www.contretype.org
Faider
Du 15/1 au 21/2 (de 14 à 18 h ; fermé L., Ma. et D.).
Béatrice Casadesus
Rue Faider, 12, Bruxelles ; 02-538.71.18 ; www.gale-
riefaider.be
Galerie Arielle d'Hauterives
Jusqu'au 24/1 (J. à S. de 14 à 19 h). Découvertes
hivernales Peintures, photographie, sculpture, dessin et
art numérique de Pascale Lander, Anne de Harlez,
MAREL, Hélène Goddyn et Irène Philips.
Rue Tasson Snel, 37, Bruxelles ; 02-534.57.00 ;
www.arielledhauterives.be
Galerie Belfius
S. 17/1 (de 10 h à 16 h 30) Les fiancés. Dialogue entre
la collection de Belfius et du S.M.A.K. Œuvres de
Leo Copers, Thierry De Cordier, Jan Van Imschoot, Jan
Vercruysse.
Boulevard Pachéco, 44, Bruxelles ;
www.ne.be/1301777
Galerie Catherine Bastide
Jusqu'au 24/1 Nick Bastis - Henrik Olai Kaarstein -
Valerie Snobeck Techniques mixtes.
Rue de la Régence, 67, Bruxelles ; 02-646.29.71 ;
www.catherinebastide.com
Galerie Champaka
Jusqu'au 17/1 (Me. à S. de 11 à 18 h 30 ; D. de 10 h 30 à
13 h 30 ; fermé L. et Ma.). Philippe Berthet et
Stanislas Planches de BD. Rens. : 0472-31.55.37
Rue Ernest Allard, 27, Bruxelles ; 02-514.91.52 ;
www.galeriechampaka.com
Galerie DS - Louise DS Galerie
Jusqu'au 1/2 (V. à D. de 11 à 19 h ; fermé L. à J.). Le
syndrome de Peter Pan Peintures et sculptures de
Frédéric Deprun et Phil Billen.
Rue de l'Hospice communal, 67, Bruxelles ;
02-675.83.80 ; www.louisedsgalerie.com
Galerie Daniel Templon
Du 16/1 au 21/2 (de 11 à 18 h ; fermé L. et D.). Philippe
Cognée - Territoires Peintures.
Rue Veydt, 13a, Bruxelles ; 02-537.13.17 ; www.da-
nieltemplon.com
Galerie Didier Devillez
Jusqu'au 31/1 (J. à S. de 14 à 18 h 30 ; fermé L. à Me. et
D.). Paul Schrobiltgen (1923-1980), huiles sur
carton et lithographies Peintures. Rens. : 003-
24.75.931935
Rue Emmanuel Van Driessche, 53, Bruxelles ;
0475-93.19.35 ; www.galeriedidierdevillez.be
Galerie Dupuis
Jusqu'au 16/1 (de 10 à 17 h ; fermé S. et D.). Moments
Sculptures et peintures de Bart Herremans et Flor
Vreven.
Boulevard Sylvain Dupuis, 251, Bruxelles ; 02-
558.73.81 ; www.crelan.be
Galerie Intuiti Paris/Bruxelles
Jusqu'au 28/2 (J. à S. de 14 à 18 h ; fermé L. à Me. et
D.). Exposition Collective #1 Exposition collective.
Rivoli Building #15-16, Chaussée de Waterloo, 690,
Bruxelles ; 0484-32.64.74 ; www.galerie-intui-
ti.com
Galerie Paris-Beijing - Hôtel Winssinger
Du 16/1 au 7/3 (Ma. à S. de 11 à 19 h ; fermé L. et D.).
From the new world Œuvres de Yang Yongliang.
Rue Hôtel des Monnaies, 66, Bruxelles
Galerie Particulière- Galerie Foucher-Biousse
Jusqu'au 1/2 David Hilliard - The Tale is True
Place du Châtelain, 14, Bruxelles ; 02-537.82.05 ;
www.lagalerieparticuliere.com
Galerie Synthèse
Jusqu'au 14/2 (J. à S. de 14 h 30 à 18 h 30 ; fermé L. à
Me. et D.). Salon divers d'Hiver Exposition collective.
Rue Ernest Allard, 24, Bruxelles ; 02-514.40.55 ;
www.galeriesynthese.be
Galerie Valérie Bach
Du 16/1 au 28/2 Jeanne Susplugas Installation.
Rue Faider, 6, Bruxelles ; 02-502.78.24, 0486-
29.68.39 ; www.galerievaleriebach.com
Galerie Verhaeren
Jusqu'au 18/1 (L. à S. de 14 à 18 h ; D. de 10 à 13 h).
Isabel Wets - Christiane Desmedt Photographies.
Rens. : www.galerieverhaeren.be
Du 21/1 au 22/2 (Me. à S. de 14 à 18 h ; D. de 10 à 13 h).
Jean-Luc Feixa : Au gré des lignes | François Cornil :
L'œil du caméléon Photographies.
Rue Gratès, 7, Bruxelles ; 02-662.16.99 ; www.face-
book.com/GalerieVerhaeren
Galerie de l'Alliance française de Bruxelles-Europe
Du 16/1 au 17/4 (L. à J. de 8 h 30 à 18 h 30 ; V. de
8 h 30 à 12 h 30 ; fermé S. et D.). Ces nuits, ces jours
Photographies de Laurent Thurin-Nal. Rens. : 02-
788.21.60
Avenue des Arts, 46, Bruxelles ; 02-788.21.41
Galerie de la Senne
Jusqu'au 20/2 (J. à D. de 14 à 18 h ; fermé L. à Me.). Je
pense à la Terre. Installation de Natalia Plamadeala.
Rens. : 0472-64.69.67
Rue de la Gouttière, 13, Bruxelles
Gladstone Gallery
Jusqu'au 16/1 (Ma. à V. de 10 à 18 h ; S. de 12 à 18 h).
Dark Incandescence Œuvres d'Elizabeth Peyton. Rens. :
glastonegallery.com
Rue du Grand Cerf, 12, Bruxelles ; 02-513.35.31 ;
www.gladstonegallery.com
Home Frit' Home
Du 16/1 au 3/5 (de 13 h 30 à 18 h 30, fermé du S. 17/1
au V. 30/1). Kiss & Brol Photographies, livre, posters et
cartes postales de Catherine Minala. Rens. : 0495-
23.01.63
Rue des Alliés, 242, Bruxelles ; www.homefritho-
me.be
Jan Mot
Jusqu'au 17/1 (Me. à V. de 14 h à 18 h 30 ; S. de 12 h à
18 h 30). L'histoire est simple et édifiante Photogra-
phies de Sven Augustijnen.
Rue de la Régence, 67, Bruxelles ; 02-514.10.10 ;
www.janmot.com
Keitelman Gallery
Jusqu'au 17/1 Nameless Œuvres de Claude Cortinovis.
Rens. : 0477-77.53.61
Rue Van Eyck, 44, Bruxelles ; 02-511.35.80 ;
www.keitelmangallery.com
LKFF Art & Sculpture Projects
Jusqu'au 31/1 (de 12 à 18 h ; fermé L., Ma. et D.). The
salon // Sculptures d'Armen Agop, Hanneke Beaumont,
Jean-Paul Blais, Mario Dilitz, Les 2 Garçons, Sean Henry,
Markus Hofer, Alice Pilastre, Arnaud Rivieren et Velasco
Vitali.
Rue Blanche, 15, Bruxelles ; 02-345.92.26 ;
www.lkff.be
La Porte Rouge Bruxelles
Jusqu'au 8/2 (de 11 à 16 h ; fermé L. à Me.). Retrou-
vailles Peintures d'Eric Guéna. Rens. : laporterouge-
bruxelles.com
Jusqu'au 8/2 (de 11 à 18 h ; fermé L. à Me.). Première
Dessins au feutre de François Baudson.
Rue Haute, 103, Bruxelles ; 02-265.14.61, 0491-
25.07.27
Laurentin Gallery
Du 16/1 au 4/4 (de 10 h 30 à 18 h 30 ; fermé L. et D.).
Geer van Velde : Paper Environ 70 œuvres sur papier.
Rens. : www.galerie-laurentin.com
Rue Ernest Allard, 43, Bruxelles ; 02-540.87.11 ;
fr-fr.facebook.com/galerielaurentin
Macadam Gallery
Jusqu'au 22/2 (de 10 à 18 h ; fermé L. et Ma.). Colors
of Macadam #4 Peintures, sculptures et dessins de Luo
Li Rong, Thomas Devaux, FSTN, Johan Van Mullem,
Emeric Chantier, Damien Gard, Luc Dratwa, Agnès Baillon
et Laurent Dierick. Rens. : 02-502.53.61 ; www.macadam-
gallery.com
Place du Jeu de Balle, 58, Bruxelles
Mazel Galerie
Jusqu'au 24/1 Sur le Papier
Rue Capitaine Crespel 22, Bruxelles ; 02-
850.29.28 ; www.mazelgalerie.com
Quadri
Du 15/1 au 14/2 (V. et S. de 14 à 18 h). Quand Eole
soufflait sur Vulcain Plexiglas cinétiques et papier-
buvards optiques de Henri Gabriel. Rens. : galereiquadri-
.com
Avenue Reine Marie-Henriette, 105, Bruxelles ;
02-640.95.63 ; www.galeriequadri.be
Rainhart Gallery
Jusqu'au 5/2 (de 11 à 18 h ; fermé L. et D.). Juegos y
desafios Peintures, vidéos, sculptures, installation,
performance et photographies d'Abel Barroso, Sandra
Ramos, Duvier Del Dago, Glenda Leon, Ernesto Fernan-
dez, Inti Hernandez et Jorge Wellesley. Rens. : www.face-
book.com/rainhart.gallery
Rue Washington, 90, Bruxelles ; 02-808.15.44 ;
rainhart.net
Roberto Polo Gallery
Jusqu'au 1/2 (fermé L.). Werner Mannaers | The
Scent of Mimosa Peintures.
Rue Lebeau, 8, Bruxelles ; 02-502.56.50 ; www.ro-
bertopologallery.com
Schiller Art Gallery
Jusqu'au 15/3 (J. à D. de 12 à 18 h ; fermé L. à Me.).
Quentin Pradalier : Œuvres photographiques
Photographie.
Jusqu'au 31/12/15 (J. à D. ; fermé L. à Me.). Art
Moderne belge : nouvelles acquisitions Peintures,
dessins, collages, encre, œuvres sur papier, pastels,
aquarelles et techniques mixte.
Jusqu'au 31/12/15 (J. à D. de 12 à 18 h ; fermé L. à Me.).
Art Tribal / Art Africain : Nouvelles acquisitions
Masque, fétiche, sculpture, statue, objet magique et
objet chamanique.
Rue Van Moer, 12, Bruxelles
Studio Brugmann
Jusqu'au 24/1 (J. et V. de 14 h à 18 h ; S. de 13 h à 18 h).
Video Installations Projections video de Marcel
Odenbach et Lukas Marxt. Rens. : 0474-90.26.53
Rue Joseph Stallaert, 4, Bruxelles ; www.studio-
brugmann.be
Super Dakota
Du 15/1 au 20/2 >> > < << (vol. 2) Œuvres de Ryan
Lauderdale, Conor Backman, Eva Berendes, Manuel
 Fernandez et Pieterjan Ginckels. Rens. : 02-649.17.72 ;
superdakota.com
Rue Washington, 45, Bruxelles ; 0472-94.78.07 ;
www.superdakota.com
Suzanne Gallery
Jusqu'au 12/2 (de 14 à 18 h ; fermé L. et D.). Mazieres
& Cam
Chaussée de Vleurgat, 102, Bruxelles ; www.suzan-
negallery.com
Vertigo Art
Jusqu'au 8/3 (S. et D. de 11 à 18 h). Born like this
Dessins, collages et techniques mixtes de Nina
Vandeweghe.
Rue Haute, 271, Bruxelles ; 0495-28.29.04 ;
www.vertigoart.be
Xavier Hufkens
Jusqu'au 17/1 Walter Swennen. Works on Paper
Rue Saint-Georges, 6-8, Bruxelles ; 02-639.67.30 ;
www.xavierhufkens.com
Young Gallery
Jusqu'au 7/2 (de 11 à 18 h 30 ; fermé L. et D.). Before
they Pass Away Photographies de Jimmy Nelson.
Hôtel Conrad - Avenue Louise, 75, Bruxelles ;
02-374.07.04 ; www.younggalleryphoto.com
Zedes Art Gallery
Du 16/1 au 14/2 (Me. à S. de 12 à 18 h ; fermé L., Ma. et
D.). Karlo Binsztok Peintures.
Rue Paul Lauters, 36, Bruxelles ; 02-646.00.04 ;
www.zedes-art-gallery.be
duboisfriedland
Jusqu'au 24/1 (de 14 à 18 h). Rougir - Françoise
Petrovitch Sérigraphies. Rens. : 0470-54.98.98
Rue Souveraine, 97, Bruxelles ; www.duboisfried-
land.com
ifa gallery
Jusqu'au 25/1 (de 10 à 19 h ; fermé L. à Me.). Another
trilogy Techniques mixtes de Zane Mellupe.
Rue des renards, 28, Bruxelles ; 02-502.40.58 ;
www.ifa-gallery.com
WALLONIE
BALÂTRE
Balastra
Du 17/1 au 1/2 (S. et D. de 14 à 18 h ; fermé L. à V.). En
toute liberté Peintures acryliques et abstraites de
Michel Mathy.
Rue de la Place, 130 ; 0486-13.46.59, 0466-
13.46.59 ; www.balastra.be
CASTEAU
Galerie Artess
Jusqu'au 18/1 (S. et D. de 11 à 18 h). Peintures et
céramiques Peintures et céramiques de Thérèse Coustry
et Anne-Marie Bousselet. Rens. : 065-72.34.65 ;
www.everyoneweb.fr/artess
Rue Daubignies, 1
FLORENVILLE
Erasmus's - Utopia Contrast Art Galerie
Jusqu'au 8/2 (V. à D. de 15 à 18 h). Confrontation
Karha Nizharadze >< Kurt Peiser
Place Albert 1er, 63 ; 0498-75.43.37 ; www.era-
sut.be
HANNUT
Galerie du château Mottin
Jusqu'au 31/1 (L. et Me. à V. de 9 h à 12 h et de 14 h à
16 h ; Ma. de 9 h à 12 h ; S. de 10 h à 12 h). Ethylic
Rue de Landen, 23 ; 019-51.90.63
JAMBES
Galerie Détour
Du 14/1 au 14/2 (Ma. à V. de 12 h 30 à 17 h 30 ; S. de 14
à 18 h). Claudine Péters-Ropsy
Avenue Jean Materne, 168 ; 081-24.64.43 ;
www.galeriedetour.be
LIÈGE
Galerie Christine Colon
Jusqu'au 14/2 (Ma. à J. et D. de 13 à 17 h 30, fermé D.
18/1 et D. 25/1 ; V. et S. de 12 h 30 à 18 h ; ; fermé L.).
Roland Devolder Peintures, dessins et sculptures en
bronze. Rens. : www.christinecolon.be
Rue Saint-Remy, 12 ; 04-222.49.46, 0475-
92.07.97 ; www.galerie-saint-remy.be
Galerie Nadja Vilenne
Jusqu'au 31/1 Exercices de styles
Rue Commandant Marchand, 5 ; 04-227.19.91 ;
www.nadjavilenne.com
Galerie Satellite
Jusqu'au 1/2 (de 12 à 23 h 55). (A)Pesanteur
Photographies de Ludovic Jaunatre.
Rue du Mouton Blanc, 20 ; 04-224.70.50,
04-250.94.36
Galerie Wittert - ULg
Jusqu'au 31/1 (L. à V. de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à
17 h ; S. de 10 h à 13 h). L'art «dégénéré» dans les
collections de l'ULg Estampes et peintures. Rens. :
04-366.57.67
Place du 20-Août, 7 (bât. A1) ; 04-366.56.07 ;
www.wittert.ulg.ac.be
Galerie de Wégimont
Jusqu'au 15/1 (L. à V. de 14 h à 23 h 55 ; S. et D. de 12 h
à 23 h 55). Gravures du Viet Nam
Rue du Mouton Blanc
Les Brasseurs
Jusqu'au 17/1 (de 14 à 18 h ; fermé L. et D.). Résister fériés 0 h ; fermé Me.). In donkere dagen Peintures,
aux sirènes Œuvres de Jonathan De Winter, Marc sculptures et techniques mixtes. Rens. : 050-62.22.40 BAL - Musée des Beaux-Arts
O'Callaghan, Transcendental Geology, Karl Van Welden & Zeedijk 806 ; 050-60.22.28 ; www.absoluteartgal- D. 18/1 (14 h 30). La femme dans tous ses états Par
Marie Zolamian. lery.com Art&fact. Rens. : www.liege.be/tourisme Rés. :
Rue des Brasseurs, 6 ; 04-221.41.91 ; www.bras- 04-221.92.21
ROULERS
arts
seurs.be En Feronstrée, 86 ; 04-221.92.31, 04-221.89.11 ;
Traces Galerie Galerie Negenpuntnegen www.beauxartsliege.be
Jusqu'au 18/1 (J. à S. de 14 à 18 h ; D. de 10 à 15 h). Jusqu'au 14/1 (J. à S. de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h ;
...avec le temps Photographies de Monique Tefnin. Me. de 14 h à 18 h). Sen Chung : Place of Solitude
Peintures. Rens. : negenpuntnegen.be
Rens. : 0475-60.21.81
En Neuvice, 40 - St Amandstraat 49 ; 051-21.20.12 CONFÉRENCES
Travel Gallery SAINT-NICOLAS
Jusqu'au 15/3 (L. à V. de 9 h 30 à 18 h ; S. de 10 à 13 h). Gallery NavArt GRAND BRUXELLES
[O2] Photographies de Patrick Richard. Rens. : Du 16/1 au 22/2 (à 14:00 et de 14 h à 18 h). Darwin's
www.travelgallery.be Mistake Dessins, peintures et installations de Frans BIP Info
Boulevard d'Avroy, 34 ; 04-332.80.00 ; www.tra- Gentils et Ben Kockelkoren. J. 15/1 (de 20 à 22 h). La fonction transitionnelle
velgallery.com Parklaan 60 ; 0473-31.40.08 ; www.navart.be dans les langages artistiques Par Isabelle Chave-
NAMUR peyer, organisé par Fraje asbl. Rens. : 02-800.86.10
TONGRES Rue Royale, 2-4, Bruxelles ; 02-563.63.99 ;
Gery Art Gallery Gallery Phase www.biponline.be
Jusqu'au 24/1 (J. à S. de 14 à 18 h). L' energie qui
L’AGENDA
Jusqu'au 1/2 (S. et D. de 13 à 18 h). Giuliano Gaigher Bibliothèque des Riches-Claires
nous traverse Peintures d'Isabelle Nouwynck. Rens. : Glass-Objects Objets en verre.
geryartgallery Ma. 20/1 (de 18 h 30 à 19 h 30). Les âges d'or du
Leopoldwal 60 ; 012-26.13.62 ; www.galleryphase- jazz belge Par Marc Danval.
Rue des Brasseurs, 38 ; 0475-60.25.58 ; www.ge- .com
ryartgallery.com Rue des Riches-Claires 24, Bruxelles ; 02-
548.26.10 ; www.brunette.brucity.be/bib/bibp1/
TOURNAI index.htm
Tamat - Centre de la Tapisserie des arts muraux et Centre Arménien Hay Doun
des arts du tissu de la Fédération Wallonie-Bruxelles VISITES GUIDÉES J. 15/1 (de 20 à 22 h). Transmission et culture Par
Jusqu'au 9/3 (de 10 h à 12 h et de 14 h à 17 h). Marie Rose Moro (pédopsychiatre).
aRTnimal : les tissus de nos démons Œuvres de Rue du Gaz, 83, Bruxelles ; www.centrearme-
Stephan Goldrajch, Myriam Hornard, Anne Orban, Nicolas GRAND BRUXELLES nien.be
Buffe, Tatiana Bohm, Anne Liebhaberg, Lou Roy, Nicolas
Miranda Matzua, Aurel Quiros Miramontes, Thomas Le Chapiteau place des Martyrs Centre culturel d'Uccle
S. 17/1 (de 11 à 12 h 30). La place des Martyrs et la Ma. 20/1 (20 h). Vers la Sobriété Heureuse Par
Plas, Justine Denos, Emma Saunier, Hanna Connier, Sofia
Baldan, Benoît Sokal, Livres d'Heures et Mononoké. naissance de l'urbanisme à Bruxelles Par Christophe Pierre Rahbi.
Place Reine Astrid, 9 ; 069-23.42.85, 069- Loir (guide-conférencier). Rens. : 0477-59.48.75 ; Rue Rouge, 47, Bruxelles ; 02-374.64.84 ; www.c-
84.20.73 ; www.tamat.be www.cap-eria.eu/agenda-fr cu.be
Place des Martyrs, Bruxelles
WATERLOO Château Sainte-Anne
Palais des Beaux-Arts de Bruxelles V. 16/1 (de 12 à 15 h). Un vent mauvais aux portes
L'atelier 457 Jusqu'au 18/1 (J. 18 h et 18 h 30 ; D. 15 h et 15 h 30). de l'Europe ! Par Jacques Rifflet (docteur en Droit et
Jusqu'au 1/2 Empreintes du Temps Photographies de BOZAR Silent Tour Par Cesare Pietroiusti. Rdv à l'info
Serge Anton. desk.
diplômé de Sciences Politiques de l'ULB), organisé par
la Société Européenne des Ingénieurs et des Industriels.
Chaussée de Bruxelles, 457 ; 02-351.16.76 ; Rue Ravenstein, 23, Bruxelles ; 02-507.82.00 ;
Rens. : 010-41.69.58 ; www.seii.org
www.latelier457.com www.bozar.be
Rue du Vieux Moulin, 103, Bruxelles ; 02-
FLANDRE WALLONIE 663.37.35 ; www.chateau-sainte-anne.be
L'iselp
ANVERS LIÈGE Me. 21/1 (de 18 h 30 à 20 h). Autour du film
Fifty One Fine Art Photography
Jusqu'au 31/1 Blind Walls and night trees & my
favourite things Photographies de Michael Wolf.
Zirkstraat 20 ; 03-289.84.58 ; www.gallery51.com
Fifty One Too 
Jusqu'au 31/1 Who are you, Vivian Avec Vivian Maier.
Hostraat 2 ; 03-233.88.14 ; www.gallery51.com
Galerie Het Vijfde Huis
Jusqu'au 28/2 (J. à S. de 15 à 19 h ; jours fériés 0 h ; BO
ZAR
fermé L. à Me. et D.). Peter De Koninck : Tracce
d'Architecttura
Reyndersstraat 5 ; 0473-53.51.27, 0477-28.53.39 ;
www.hetvijfdehuis.com
Galerie Ludwig Trossaert
Jusqu'au 31/1 (Me. à S. de 14 à 18 h ; fermé L., Ma. et
D.). Mariage d'Etoiles Peintures d'Anselma Bueler.
Museumstraat 29 ; 0475-95.53.39
AS
Baul & Levy
Jusqu'au 15/6 (de 14 à 19 h). Pre-realisme Peintures
de Scarlet Levy A. Rens. : 0473-22.37.88
Boshoekstraat 2 ; www.baul-levy-art.com
BONHEIDEN
Galerie Art Depot
Jusqu'au 15/3 (V. à D. de 14 à 18 h). Herman Brood :
Sex, drugs & rock 'n' roll. Peintures, sérigraphies et
dessins. Rens. : 0486-65.56.85
Dorp 31 ; www.artdepot.be
BRUGES BELGIAN LAUNCH OF THE EUROPEAN YEAR FOR DEVELOPMENT
Absolute Art Gallery
Jusqu'au 2/3 (de 11 à 18 h 30 ; fermé Me.). In donkere
dagen Peintures, sculptures et techniques mixtes.
Dijver 4-5 ; 050-49.10.12 ; www.absoluteartgallery-
.com
Art O-Nivo
Jusqu'au 14/2 Expo 4 : Vlaanderen Architectuur en
Glas
Wollestraat 25 ; 050-33.50.61 ; www.artonivo.be
17.01.2015
Galerie Indigo
DAMME ALPHA BLONDY
Photo | Foto: Suprafik © Chinedu Ukabam
Jusqu'au 22/2 (fermé du J. 1/1 au Me. 1/4 ; L. et V. de
11 h à 13 h et de 14 h à 18 h ; J. de 14 h à 18 h ; S. et D. de SEKOUBA BAMBINO
11 h à 18 h). Scrale Symboliek Techniques mixtes de Luc CONGOLISATION t
TALENT SHOW t
CINEMA
Hoenraet.
Kerkstraat 15 ; 050-37.03.31 ; indigoartgallery.be READINGS t
DEBATES t
CREATIVE MARKET
GAND AFRICAN FOOD t
KIDS ANIMATIONS
Galerie Leenknegt EXHIBITIONS t
11:00 am > 02:00 am
Jusqu'au 18/1 (L. et Me. à S. de 11 à 18 h, D. 18/1).
Galsexpo : Kvinna - Vrouw Objets en verre de Nina
Westman et Jan Leenknegt.
Hoogpoort 33 ; www.galerieleenknegt.be
KNOKKE
Absolute Art Gallery
Jusqu'au 2/3 (L., Ma. et J. à D. de 11 à 18 h 30 ; jours
Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 61
 d'artiste / Rencontre avec Meryll Hardt
Boulevard de Waterloo, 31, Bruxelles ; 02-
504.80.70, 02-502.45.26 ; www.iselp.be
WALLONIE
arts
GEMBLOUX
Centre culturel au Cinéma Royal
S. 17/1 (16 h). Écosse: Terre d'îles Par Dany Marique.
Rue du Moulin, 55b ; 081-61.38.38 ; centreculturel-
.gembloux.com
MONS
Faculté Polytechnique de Mons - salle académique
J. 15/1 (de 14 à 16 h). Van Gogh dans le Borinage
Par Freddy Godart (Inspecteur honoraire et conféren-
cier), organisé par Connaissance et Vie. Rens. :
065-35.44.06 ; convie-mons.skynetblogs.be
Boulevard Dolez, 31 ; www.fpms.ac.be
SENEFFE
L’AGENDA
Domaine du château de Seneffe
S. 17/1 (de 14 à 16 h). Les Rendez-vous 18e de
Seneffe : Augustin Pajou, sculpteur des Lumières
Par Anne Janssens (guide-conférencier), organisé par
Domaine de Seneffe. Rés. : 064-55.89.92
Rue Lucien Plasman, 7-9 ; 064-55.69.13 ; www-
.chateaudeseneffe.be
TROOZ
Maison de la laïcité
Me. 14/1 (de 20 à 22 h). Musique Rébètiko, le blues
grec et l'histoire contemporaine de la Grèce Par
René Matagne (professeur de génétique à l'ULG),
organisé par Maison de la Laïcité de Trooz asbl. Rens. :
0471-59.37.48 ; www.laicite-trooz.be
Fenderie 3
VERVIERS
Espace Duesberg
L. 19/1 (20 h). Pourquoi les enfants sauvages
ont-ils traversé tous les champs du savoir
occidental ? Par Lucienne Strivay (professeur à l'Ulg).
Rens. : 087-39.30.30
Boulevard des Gérardchamps, 7c ; 087-39.30.39 ;
www.ccrv.be
WATERLOO
Salle Jules Bastin
Me. 21/1 (de 20 à 21 h 30). Dolmens et menhirs :
première architecture monumentale européenne
Par Nicolas Cauwe (conservateur aux Musées royaux
d'Art et d'Histoire chargé de cours à l'UCL), organisé
par L'Atelier du Voyage. Rens. : 071-72.83.55 ; www.late-
lierduvoyage.be
Rue François Libert, 28
WAVRE
Centro Cultural Español, Maison des Associations
D. 18/1 (de 12 h 30 à 16 h 30). Découvrir l'Espagne
véridique: propositions de tourisme alternatif
Organisé par Benamonarda Guias. Rens. : 003-
46.08.052560 ; www.benamonarda.com
Avenue des Déportés, 79
LA U R E N T I N
Bruxelles
GEER
VAN
70 WORKS ON PAPER
JANUARY 16TH >> APRIL 4TH
RUE ERNEST ALLARD, 43 I 1000 BRUXELLES I Tél. : +32 (0)2 540 87 11I
contact@laurentingallery.be
Page 62 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
SALONS ET FOIRES
GRAND BRUXELLES
Brussels Expo
Du 16/1 au 25/1 (de 10 à 18 h 30 ; V. 16/1, L. 19/1 et V.
23/1 de 10 à 22 h). Salon de l'Auto 2015 Rens. :
www.facebook.com/autosalonbrussels
Place de Belgique, Bruxelles ; 02-477.04.57 ;
www.brusselsexpo.be
Cercle de Lorraine
S. 17/1 et D. 18/1 (de 11 à 18 h). Salon du mariage et
de l'art de recevoir: édition spéciale robes de
mariée et de cocktail Rens. : 0475-71.33.80
Place Poelaert, Bruxelles
WALLONIE
CHARLEROI
Charleroi Expo
Du 15/1 au 18/1 Salon Idées Vacances 2015 Rens. :
www.ideesvacances.be
Avenue de l'Europe, 21 ; 071-20.99.96 ; www.char-
leroiexpo.be
VIRTON
Centre Sportif et Culturel
S. 17/1 et D. 18/1 (de 10 h 30 à 19 h). Salon de la
Famille et des Loisirs Rens. : 0498-68.59.38
Cour Marchal, 8
MUSÉES
GRAND BRUXELLES
Ancien palais de Bruxelles
Vestiges souterrains de l’ancien palais de Charles Quint,
la rue Isabelle et les soubassements de l’ancienne
chapelle palatine. Ouvert de Ma. à D. de 10 à 18 h (de
juin à septembre) et de 10 à 17 h (d’octobre à mai).
Fermé le L., le 1/1, le D. de Pâques, le 1/5 et le 25/12.
Rens. 02-545.08.00 ou www.coudenberg.com. Visites
guidées, 02-545.08.00.Site archéologique du Couden-
berg - Palais de Charles Quint
Archives et musée de la littérature
Archivage et recherche ayant trait aux lettres belges de
la langue française de 1830 à nos jours (livres, dossiers
d’archives, fonds spéciaux, archivage sonore, visuel et
audiovisuel, portraits d’écrivains, captations, pièces de
théâtre .). Ouvert L. à V. de 9 à 17 h ; fermé S., D., jours
fériés et la dernière semaine d’août.
Bibliothèque royale - bd de l’Empereur, 1 ; 02-
519.55.79 ; www.aml. cfwb.be
Archives et musée de la vie flamande à Bruxelles
Collection ayant trait à la vie flamande à Bruxelles
(affiches, lettres, livres, brochures, rapports annuels,

G ALLERY
VELDE
clichés imprimés, documents, plaques d’impression,
photos, diapositives, invitations, projets, drapeaux.).
Ouvert de Ma. à D. de 10 à 17 h ; fermé L., D. et jours
fériés et du 25/12 au 1/1.
Quai aux Pierres de Taille, 28 ; 02-512.42.81 ; fax :
02-502.83.21, www.amvb.be
Atelier de Geo De Vlamynck
Visite de la plus ancienne maison-atelier d’artiste de la
commune (1862), des compositions décoratives conçues
par Géo De Vlamynck dans l’atelier et de la mosaïque
monumentale de l’artiste au bain de natation Neptu-
nium (1957). Visites le 2e D. du mois de 14 h 30 à 17 h
(srv. les autres D. et pour les groupes). Rés. indispen-
sable.
Rue de la Constitution, 7 - Schaerbeek ; 02-
215.01.26
Autoworld
Collection prestigieuse d’environ 400 voitures anciennes
(Collection Mahy, l’épopée des motocyclettes de Marcel
Thiry et autres) reflétant l’histoire de l’automobile de
1886 à 1960 et les métiers de l’automobile. Visites
guidées sur rés. demande écrite. Ouverture en été
(d’avril à fin septembre de 10 à 18 h) ; en hiver
(d’octobre à fin mars de 10 à 17 h, S. et D. de 10 à 17 h ;
fermé les 25/12 et 1/1). Visites guidées uniquement sur
rés.
Parc du Cinquantenaire, 11 ; 02-736.41.65 ;
www.autoworld.be
Bibliotheca Wittockiana
Collection de reliures du XVIe au XXe siècle et auto-
graphes d’artistes et écrivains belges et français de la
fin du XIXe siècle. Exposition d’environ 500 hochets (de
la donation Idès Cammaert) du IIe millénaire avant Jésus
Christ à nos jours. Ouvert Ma. au D. de 10 à 17 h ; fermé
L. et jours fériés. Rens. 02-770.53.33.
Rue du Bémel, 23 ; 02-770.53.33 ;
www.wittockiana.org
Bruxella 1238
Vestiges du couvent des Franciscains édifiés dès 1238,
le tombeau du duc Jean Ier de Brabant, les fondations et
un matériel diversifié permettant de revivre un pan
méconnu de l’histoire de Bruxelles. Rens. 02-279.43.50,
rés. 02-279.43.55.Rue. de la Bourse
Centre belge de la bande dessinée
Diverses expositions permanentes autour de la bande
dessinée. Musée de l’imaginaire regroupant les auteurs
de BD dont la première publication se situe avant 1960
(Hergé, Jijé, Jacobs, Vandersteen, Marc Sleen, Bob de
Moor, Tillieux, Hubinon, Franquin, Jacques Martin,
Macherot, Morris, Tibet, Peyo et Roba). Musée de la
bande dessinée moderne regroupant les auteurs dont
l’œuvre s’est épanouie à partir de 1960 ; espace
consacré aux scénaristes. « La BD en mouvement.
Comment la bande dessinée devient dessin animé ou la
petite histoire et les grands secrets du cinéma
d’animation en Belgique ». « La naissance d’une BD ».
Les trésors de l’espace Saint-Roch. Espace Victor Horta.
Aménagement d’un espace Hergé (biographie, survol de
l’œuvre graphique d’Hergé hors Tintin, découverte de
l’invention des personnages d’Hergé…). Ouvert de Ma. à
D. de 10 à 18 h ; fermé les 25/12 et 1/1. Visites guidées
sur rés.
Rue des Sables, 20 ; 02-219.19.80 ; www.cbbd.be
Centre d’Aquariologie
Présentation d’animaux issus essentiellement d’élevages,
des petites espèces menacées ou même disparues dans
leur milieu naturel, un tour du monde des poissons,
amphibiens, invertébrés à travers 47 aquariums et un
bassin. Ouvert du Ma. à V. de 12 à 18 h, S. et D. de 10 à
18 h (durant l’année scolaire) ; Ma. à V. de 12 à 18 h
(durant les congés scolaires). Fermé L. et jours fériés.
Rens. 02-414.02.09.Avenue E. Bossaert, 27 ; 02-
414.02.09 ; www.aquariologie.be
D’Ieteren Gallery
Collection de voitures hippomobiles et automobiles
carrossées par D’Ieteren, ainsi que des exemplaires des
marques dont la société a assuré ou assure toujours la
distribution. Objets, photos, documents d’archives
retraçant 200 ans d’histoire de l’entreprise. Visites srv.
Rue du Mail, 50 - Ixelles ; 02-536.52.63
Editions Jacques Brel - Fondation Jacques Brel
« Avec Brel un dernier soir à l’Olympia », projection d’un
entretien du chanteur avec Jean-Pierre Chabrol, dans les
coulisses de l’Olympia. Ouvert de Ma. à D. de 11 à
17 h.Place de la Vieille Halle-aux-Blés, 11 ; 02-511.10.20 ;
www. jacquesbrel.be
Hôtel Hannon
Visite de l’hôtel Hannon, demeure de style Art nouveau
de l’architecte Jules Brunfaut. Collection de marbres,
mosaïques, vitraux et boiseries, ainsi que des fresques
d’époque de Paul-Albert Baudouin. Visites guidées pour
groupes avec guide spécialisé, en français, néerlandais,
anglais, allemand. Ouvert du Me. au V. de 11 à 18 h ; S.
et D. de 13 à 18 h ; en juillet et août : du Me. au S. de 13
à 18 h ; fermé les jours fériés et en janvier. Rens.
02-219.33.45 (Arau).
Avenue de la Jonction, 1 ; 02-538.42.20 ;
www.contretype.org
La Fonderie - Musée bruxellois de l’Industrie et du
Travail
Musée développant à travers des objets et des images
des thèmes-clés de l’histoire et de l’actualité écono-
miques et sociales de la Région bruxelloise : l’histoire du
port et des canaux, le logement ouvrier, la distillerie, le
textile, l’imprimerie, la poêlerie, etc. Machines, outils,
photos et archives faisant vivre la mémoire du travail à
Bruxelles et donnant un aperçu de l’importance du port,
de l’évolution des moteurs d’usines, des conditions de
vie et de travail des ouvriers, des mouvements sociaux,
des secteurs industriels florissants au tournant du XXe
siècle, etc. Ouvert de Ma. à V. de 10 à 17 h, S. et D. et
jours fériés de 14 à 17 h ; fermé le 1/1, le 31/3 et le
25/12. Visites guidées sur demande.
Rue Ransfort, 27 - Molenbeek-Saint-Jean ;
02-410.99.50 ; www.lafonderie.be
Maison Autrique
Ouvert du Me. au D. de 12 à 18 h. Fermé les jours fériés.
Rés. obligatoire pour les groupes.
Chaussée de Haecht, 266 ; 02-215.66.00 ;
www.autrique.be
Maison Cauchie
Maison de style Art nouveau construite en 1905 par
Paul Cauchie, architecte, peintre et décorateur, pour son
usage personnel. Au début du XXe siècle, Paul Cauchie
s’illustra dans la création de centaines de sgraffites en
Belgique (les sgraffites qui recouvrent la quasi-totalité
de la façade de la maison ainsi que ceux qui décorent
la pièce avant du rez-de-chaussée).Visites guidées du
rez-de-chaussée et de l’ancien atelier de Paul Cauchie
transformé en Galerie. Peintures, documents d’archives
et photos retracent l’ensemble de ses activités
créatrices et de celles de son épouse Lina.Ouvert les
premiers week-ends du mois de 10 h à 13 h et de 14 h à
17 h 30 (dernière visite à 17 h 00 ; toutes les visites sont
guidées). Pour les groupes srv.
Rue des Francs, 5 - Etterbeek ; 02-673.15.06 ;
02-733.86.84
Maison d’Erasme
Collection d’objets d’art, de mobilier, de livres et
d’archives illustrant divers moments de l’histoire
européenne (la Renaissance, le règne de Charles Quint,
le courant humaniste, l’essor de l’imprimerie, les conflits
religieux naissants) ; éditons rares et anciennes des
écrits d’Erasme ; collection de tableaux des XVe et XVIe
siècles. Ouvert de Ma. à D. de 10 à 17 h, fermé L., le 1/1
et le 25/12.
Rue. du Chapitre 31 - Anderlecht ; 02-521.13.83 ;
www.erasmushouse.museum
Musée Antoine Wiertz
Peintures, dessins, sculptures d’Antoine Wiertz
(1806-1865). Ouvert de Ma. à V. de 10 à 12 h et de 13 à
17 h et un week-end sur deux. Fermé le L., le 1/1, le 2e J.
de janvier, le 1/5, les S. et D. d’août, les 10, 11, 24 et
25/9, les 1 et 11/11, le 25/12.
Rue Vautier, 62 ; 02-648.17.18 ;
www.fine-arts-museum.be
Musée belge de la Franc-maçonnerie
Aperçu historique et thématique de la franc-maçonnerie
en Europe au travers d’objets, décors, bijoux, livres et
vaisselle du XVIIIe siècle à nos jours. Ouvert L. à V. de
13 à 17h, S. de 13 à 16h30.
Rue. de Laeken, 79 ; 02-220.30.08.
Musée Belvue
Evocation des grands moments de l’histoire de
Belgique, depuis la révolution de 1830 jusqu’aux
dernières réformes de l’Etat, en passant par la
révolution industrielle, la lutte pour le suffrage universel,
les mouvements communautaires ou la question royale.
Ouvert de Ma. à D. de 10 à 18 h (d’avril à septembre) et
jusqu’à 17 h (d’octobre à fin mars). Rens. 070-22.04.92.
Visites sur rés. au 02-545.08.01.Place des Palais, 7 ;
02-511.44.25 ; www.belvue.be
Musée bruxellois de la Gueuze
Visite à la découverte des différentes étapes de la
fabrication de la gueuze et du lambic. Parcours dans les
salles de brassage des cuves de cuisson, greniers à
grains, bac refroidissoir, salle de futailles, des tonneaux,
lieu d’assemblage, lieu de nettoyage des fûts, bloc
d’embouteillage et la cave. Ouvert L. à V. de 9 à 17 h ; S.
de 10 à 17 h ; fermé le D. et jours fériés. Visites guidées
sur rés. au 02-521.49.28.
Rue Gheude, 56 - Anderlecht ; 02-521.49.28 ;
www.cantillon.be
Musée Camille Lemonnier
Visites guidées individuelles ou en groupe du musée
comprenant le cabinet de travail reconstitué ainsi que
des œuvres (art belge du XIXe siècle) ayant appartenu à
l’écrivain. Documents, autographes, éditions rares,
témoignages de la vie littéraire et culturelle de 1850 à
1913. Ouvert L. et J. de 14 à 16 h ou srv.
Chaussée de Wavre, 150 - Ixelles ; 02-512.29.68
Musée Charlier
Hôtel de maître abritant la collection Henri Van Cutsem
et Guillaume Charlier. Œuvres de peintres et de
sculpteurs belges de la fin du XIXe et du début du XXe.
Collection de mobilier et arts décoratifs. Ouvert de 12 à
17 h, V. de 12 à 19 h, sauf S. et D., les jours fériés et
entre Noël et nouvel an. Visites guidées srv. au
02-220.26.90.
Avenue. des Arts, 16 ; 02-220.26.90 ;
www.charliemuseum.be
Musée Clockarium
Musée des horloges en faïence (Art déco, belges,
françaises, tchèques, allemandes, hollandaises,
autrichiennes, italiennes…). Visites guidées les D. non
fériés à 15 h 05 (durée : 1 h 20). Rés. souhaitée. Visites
privées ou pour groupes srv.
Boulevard Reyers, 163 - Schaerbeek ; 02-
732.08.28 ; www. clockarium.com
Musée Constantin Meunier
Atelier de Constantin Meunier (1831-1905), artiste
important de l’histoire du XIXe siècle. Ouvert Ma. à D.
PUBLIREPORTAGE
L’AUBERGE DE BOENDAEL ET THE VILLA-EVENT
De l’événement sur mesure !
Rencontre avec Nathalie Meuris et toute
son équipe de passionnés de l’événement,
pour une visite de l’Auberge de Boendael
et de leur nouvel espace The Villa Event
à Grand-Bigard.
L
’Auberge de Boendael existe
depuis de nombreuses an-
nées, elle a été exploitée très
longtemps en tant que restaurant.
C’est en 2009 que l’opportunité de
YLWYLUKYL JL THNUPÄX\L LUKYVP[
s’est présentée.
En faire un espace entièrement
dédié à l’événementiel est apparu
comme une évidence, ce si grand
et bel espace en pleine ville avec
tout le charme de cet ancien relais
de poste serait désormais le théâtre
de mariages, anniversaires, réu-
nions d’entreprises, séminaires et
autres festivités.
Le décor s’est donc peu à peu mis
en place, après pas mal de travaux
de rénovation, j’ai pu laisser libre
cours à mes envies de décoration
pour atteindre ce résultat.
La motivation principale étant d’of-
frir à chacun l’occasion de se réunir
dans un cadre chaleureux, comme
si ils étaient chez eux, mais aussi de
proposer des formules adaptées à
SH KLTHUKL KLZ JSPLU[Z LU LɈL[
pour le client, organiser un banquet
de mariage peut vite se transformer
en parcours du combattant !
Avec Véronique Van Hoof, ma col-
laboratrice responsable des événe-
ments de « l’Auberge de Boendael »
et de « The Villa » nous avons voulu
ZPTWSPÄLY[V\[JL[HZWLJ[JVTWSPX\t
que peuvent rencontrer les futurs
mariés, les secrétaires en charge
L’Auberge de Boendael
12 square du vieux tilleul
1050 Bruxelles
www.aubergedeboendael.be
info@aubergedeboendael.be
02/672 70 55
de l’organisation du cocktail de leur
entreprise, le copain qui veut orga-
niser un anniversaire surprise !
Nous avons mis au point un dossier
proposant autant de formules pos-
sibles que de types d’événements,
H]LJ KLZ I\KNL[Z KPɈtYLU[Z WV\Y
KLZ NYV\WLZ KL UVTIYL KPɈtYLU[Z
pour que chacun puisse construire
sa journée ou sa soirée en fonction
de ses attentes et surtout de son
budget.
J’ai la chance d’avoir une équipe
compétente et motivée qui assure
une qualité de service, de logistique
qui n’est parfois pas évidente et
surtout une très bonne qualité de
cuisine.
Dans le panel de ce que nous pro-
posons, nous avons des thèmes
KPɈtYLU[Z [LSZ X\L SLZ J\PZPULZ K\
monde qui remportent à chaque
fois un grand succès !
Nous sommes là aussi pour aider
nos clients dans leur recherche
d’animation, de décoration, de
petites choses anodines mais très
agaçantes comme le plan de table !
Il est rassurant pour les organi-
sateurs de pouvoir participer, par
exemple à une de nos soirées test,
pour déguster les mets qui seront
servis le jour « j »
Confortable de savoir que nous
pouvons fournir absolument tout le
matériel nécessaire à l’événement,
le mobilier, le nappage, la vaisselle
mais aussi leur permettre d’accéder
nKLZKLTHUKLZWS\ZZWtJPÄX\LZ
notamment grâce à notre parte-
naire AV concept qui a équipé nos
deux espaces de sa technologie,
mais le plus important pour moi et
le plus enrichissant dans ce métier,
c’est le contact avec les gens, par-
ticiper à une des aventures de leur
vie, chaque histoire, chaque évé-
ULTLU[  LZ[ KPɈtYLU[ L[ WV\Y UVZ
clients, il est tellement important
d’avoir une personne de contact
qui vous connait, qui connait votre
dossier et répond à vos attentes,
c’est le rôle principal de Véronique
Van Hoof, d’ailleurs nos clients la
connaissent bien !
C’est au hasard d’une conversation
qu’une nouvelle opportunité s’est
à nouveau présentée, et pourquoi
ne pas étendre notre savoir-faire
mais cette fois dans le nord de
Bruxelles ?
Et c’est à Grand-Bigard que
l’histoire continue, anciennement La
villa ter ‘Brempt et rebaptisée « The
Villa Event » est une grande Villa
entourée d’un hectare de verdure,
facilement accessible par le ring.
Après un bon lifting et quelques tra-
vaux plus tard, orné de sa magni-
ÄX\L OVYSVNL X\P ZLYH KtÄUP[P]L
TLU[UV[YLÄSYV\NL;OL=PSSH,]LU[
LZ[UtLVɈYHU[SLZTvTLZZLY]PJLZ
qu’à l’Auberge de Boendael mais
KHUZ\ULJVUÄN\YH[PVUKPɈtYLU[L
Dans les deux espaces on re-
trouve des similitudes comme les
THNUPÄX\LZ VYHUNLYPLZ Vƒ S»VU ZL
retrouve avec plaisir lors d’un cock-
tail par exemple, mais on reconnait
également le style de la décora-
tion comme un prolongement de
l’Auberge de Boendael, « The Villa
Event » est devenu également un
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rend hommage à ce pilote belge hors pair au palmarès impressionnant,
surnommé « Monsieur Le Mans » en raison de ses 6 victoires aux
© Jean Graton / Graton Editeur / Dupuis, 2015.

24 Heures du Mans. Dès le 16 janvier, Le Soir proposera à ses lecteurs

une collection de 6 doubles albums de Jean Graton reprenant l’intégrale
des aventures BD de Jacky Ickx aux côtés de Michel Vaillant. Chaque
tome sera enrichi d’une reproduction sur papier à dessin de ses plus
belles voitures et d’un bonus de 8 pages de Daniel Couvreur, Jean-
François Lauwens et Thierry Wilmotte avec des photographies d’époque
inédites. Pour vous procurer ces ouvrages d’exception au prix de
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Page 66 Mercredi 14 janvier 2015 Mad

 

arts
MARCHÉ DE L’ART

Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 67

 78 œuvres de la collection Van Geluwe à saisir
arts

arts
Avec 4 Rik Wouters, 13 Permeke, 6 Ensor, 4 Brusselmans, 2 Van Den Berghe, 3 Meunier épurent en apportant des toiles
ou des dessins », lit-on dans le
catalogue où se retrouvent Per-
la vente
et bien d’autres artistes reconnus au sommaire de leur première vente de l’année, Brussels DE LA
meke, Ramah, Léger, Alechins-
ky, Schirren, Mortier ou Van SEMAINE
Art Auctions inaugure l’an neuf sous les meilleurs augures
Lint.
Le collectionneur commença

A
près avoir dispersé par acheter des œuvres d’Ensor,
50 œuvres de la collection Smits et Wouters avant de se
MARCHÉ DE L’ART

du musée Van Buuren en
automne 2013, l’équipe de Phi-
lip Serck, Isabel Maenaut et Eric
La Pipe mettra aux enchères, ce
20 janvier prochain, 78 œuvres
de la collection Gustave Van Ge-
luwe.
2015-1962
Il y a plus de 50 ans disparais-
sait le mécène et amateur d’art
Gustave Van Geluwe. Tailleur de
profession, il vivait entouré
d’œuvres d’art. Sa boutique de la
rue Royale et sa maison boits-
fortoise en étaient toutes deux
imprégnées. L’homme, né en
1881 à Mouscron, soutint très
vite les artistes de son temps.
« Beaucoup d’artistes sont ha-
billés par Van Geluwe. Ils ont
chez lui une ardoise qu’ils
MARCHÉ DE L’ART
tourner vers l’expressionnisme
puis vers la Jeune Peinture belge
dont il fut l’un des fondateurs.
Depuis son décès en 1962, la
collection – l’une des collections
belges les plus importantes du
XXe siècle – a été partagée par
plusieurs générations d’héritiers.
Il est dès lors tout à fait remar-
quable de se retrouver aujour-
d’hui à Bruxelles avec cet en-
semble unique et représentatif
de l’engagement pour l’art de cet
homme qui connut de nom-
breux artistes. Il éprouva une
véritable passion pour l’œuvre
de Permeke – sa collection
compta une cinquantaine de
peintures de l’artiste et autant
de dessins ! – et une profonde
amitié pour l’homme, comme en
Lot 28 : « Nu couché de dos » de Rik Wouters. © D.R. témoigne l’abondante corres-
pondance qu’ils échangèrent.
Treize lots de la vente sont si-
gnés de la main du maître fla-
mand dont un Paysage sous la
neige (lot 60), une huile estimée
8-12.000 euros ou une impres-
sionnante Tête de gendarme mé-
langeant le fusain et la sanguine
(lot 47, estimation 2.500-3.500
euros). Jean Brusselmans occu-
pait également une place de
choix dans la collection Van Ge-
luwe (voir notamment la Neige
rose, une huile de 1927, estimée
15-20.000 euros, lot 56), de
même que Mortier, Van Lint ou Lot 35 : « Le salon bourgeois » de James Ensor. © D.R.
Moyano (dont le tailleur acquit
vers 1960 près de 90 toiles !). Wouters proposée 50-70.000
euros (lot 28) ou la Parade des
ENTRE 250.000 filles de Fritz Van Den Berghe
ET QUELQUES CENTAINES (1932, 30-40.000 euros, lot 48).
D’EUROS Lot 56 : A ce tiercé de tête s’ajoutent
Le moment fort de la vacation « Neige nombre d’œuvres de grande

24 JAN--01 FEB 2015 sera sans aucun doute la mise qualité à des prix parfois abor-
rose » de
aux enchères de la première ver- Jean Brussel- dables, parmi lesquelles des
sion du Salon bourgeois, une mans. © D.R. œuvres sur papier, des livres ou

TOUR & TAXIS / .BE

œuvre de James Ensor estimée des créations plus récentes
entre 170 et 250.000 euros et ration d’artistes dont Rik Wou- sente ce qu’il voit et non ce qui comme celles de Mortier (Les

BRUSSELS
dont la seconde version (1881)
est conservée aux Musées des
beaux-arts d’Anvers.
Cette œuvre est capitale pour
l’histoire de l’art, comme l’ex-
plique Patrick Florizoone, des
GUEST OF HONOUR: THE BELGIAN COLLECTOR BY THE KING BAUDOUIN FOUNDATION
Archives d’Ensor. Il s’agit,
d’après le spécialiste, du premier
tableau impressionniste d’Ensor
qui influencera toute une géné-
ters.
A peine sorti de l’Académie,
Ensor, alors âgé de 20 ans, signe
avec cet intérieur bourgeois une
composition « importante, com-
plexe et osée ». Il joue de la lu-
mière, sa touche est vibrante,
son exécution rapide. Le tableau
n’est que « frivolité, énergie et
joie de vivre ». Ensor y repré-
est. C’est le règne de la sugges-
tion, loin de l’ambiance de la
seconde version, plus symboliste.
Il y a moins d’animation lumi-
neuse et de contact entre les
personnages. Tout y est plus
concret. A côté de ce summum,
les amateurs fortunés ne man-
queront pas le Nu couché de dos,
une huile sur toile due à Rik
flambeaux, 1945, 6-8.000 euros)
ou de Van Lint (Promenade à
Fontainebleau, 1944, 2.500-
3.500 euros). A ne pas rater, ne
fût-ce que pour l’exposition ou-
verte au public dès le 16 janvier
rue Allard 7-9 à Bruxelles.
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Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 69
 Coquillages, par James Ensor,
arts
vendu 205.500 euros
MARCHÉ DE L’ART
Lot 14 : Superbe résultat pour ces « Coquillages » (1933) de James Ensor,
vendus 205.500 euros. © D.R.
Le 16 décembre à Amsterdam, Christie’s
adjugeait plus de 130 œuvres d’art moderne
C
oquillages (1933), une
huile sur toile de James En-
sor (1860-1949) dont la
fourchette d’estimation courait
entre 80.000 et 120.000 euros,
figurait parmi elles. Une belle
opération pour son vendeur qui
l’avait payée en 1999, chez De
Vuyst à Lokeren, 3,3 millions de
francs belges (hors frais), soit
l’équivalent de plus ou moins
80.000 euros. Il faut dire que
cette petite nature morte
– quoique tardive puisque réali-
sée par Ensor à l’âge de 73 ans –,
possédait une provenance des
plus intéressantes : après être
passée entre les mains d’Augusta
Boogaerts (1870-1951), la fille
d’un hôtelier ostendais que l’ar-
tiste surnommait la « Sirène » et
qui passait pour son amie la plus
proche, celle-ci avait atterri dans
la collection de Sam Salz (1894-
1981). Si son nom n’évoque au-
jourd’hui plus grand-chose, cet
Américain originaire de l’an-
cienne Autriche-Hongrie (Po-
logne actuelle) fut pourtant
Page 70 Mercredi 14 janvier 2015 Mad
considéré de son vivant comme
un acteur de référence pour le
marché des artistes modernes.
Après la fin de la Première
Guerre mondiale, Sam Salz, qui
avait étudié à l’Ecole des beaux-
arts à Vienne, vint à Paris, où il
se lia bientôt d’amitié avec plu-
sieurs personnalités du monde
de l’art, comme par exemple
Gaston Bernheim-Jeune (1870-
1941), propriétaire de la galerie
éponyme. Rapidement celui-ci
décida donc de réorienter sa car-
rière pour embrasser le métier
de marchand d’art, s’instruisant
notamment auprès de l’une des
plus grandes références en la
matière pour l’époque, Ambroise
Vollard (1866-1939). Travaillant
ensuite dans plusieurs autres
capitales européennes, dont
Bruxelles, et achetant directe-
ment ses œuvres auprès d’ar-
tistes aussi fameux qu’André De-
rain, Chaïm Soutine, Henri Ma-
tisse, Pablo Picasso mais aussi
Ensor, Sam Salz se constitua ain-
si en moins d’une vingtaine d’an-
VENTES
REMARQUABLES
157.500 €
Quatrième meilleure enchère
de la vacation amstellodamoise
de Christie’s, cette œuvre sur
papier de Léon Spilliaert
(1881-1946), « Crépuscule, le
vieux phare », date de 1901. En
dépassant la barre des 150.000
euros, cette œuvre a triplé son
estimation basse
(50.000-70.000 euros) ! J.V.
13.750 €
nées un superbe butin, qu’il prit
néanmoins soin d’emporter pré-
ventivement avec lui à New York
en 1938.
Grâce à un sens des affaires
particulièrement aiguisé, Sam
Pour « Le désir », une autre
Salz réussit alors rapidement à y œuvre précoce de Spilliaert,
séduire certaines des personnali- une petite encre et crayon sur
tés les plus riches des États-Unis papier exécutée
telles que les milliardaires David vraisemblablement entre 1901
Rockefeller (1915), Henry Ford et 1902, la fourchette
II (1917-1987), Edgard et Bernice d’estimation se situait entre
Chrysler Garbisch ou encore le 10.000 et 15.000 euros. Un bel
banquier d’origine française An- achat ! J.V.
dré Meyer (1898-1979). Mais
c’était loin d’être sa seule cas-
quette puisqu’il sponsorisa éga-
lement de nombreuses institu-
tions par le biais de dons
32.500 €
d’œuvres issues de sa collection
privée. Entre autres bénéficiaires
de ses largesses, on retiendra
notamment la Maison-Blanche
qui, en 1962, sous l’administra-
tion Kennedy, reçut une huile
sur toile de Charles Edouard
Armand-Dumaresq (1826-1895)
représentant La signature de la
Déclaration d’indépendance Pour « Arbres » (1929), une
(1873). Un gage de sa gratitude aquarelle et gouache sur papier
pour le pays qui l’avait accueilli marouflée sur carton de Léon
lorsqu’il fuyait l’Allemagne et le Spilliaert, on attendait entre
régime nazi… 12.000 et 16.000 euros. J.V.
JEAN VOUET
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l’avis
DE
L’EXPERT

Max Tilgenkamp
CARTOONISTE

MARCHÉ DE L’ART
L'invisible
à Bruxelles
La galerie Art & Marges et le
Jacques Franck, à travers l'expo
collective « Transfert vers l'invi-
sible », tente de nous montrer ce
que l'on ne voit pas. Machines,
dessins, installations; autant
d'inventions, rêvées ou réalisées,
qui mettent en regard science et
imaginaire. www.artetmarges.be

CALENDRIER DES SALLES DE VENTES

Janvier

14 Vente Cataloguée - Hôtel de Ventes VANDERKINDERE - 1180 Uccle

Vente Cataloguée - Galerie MODERNE - 1050 Ixelles

VENTE : 21 & 22 janvier 2015 à 13 h 30
18 Vente d’Art et d’Antiquités - Legia Auction - 4280 Bertrée EXPOSITION :
vendredi 16 janvier de 13 h 30 à 17 h, samedi 17 janvier de 10 à 17 h,
dimanche 18 janvier de 10 à 17 h
19 Vente Cataloguée - Hôtel des Ventes ÉLYSÉE - 4030 Grivegnée
± 1.200 lots seront dispersés lors de cette vente
20 Vente de Tableaux & Sculptures - BRUSSELS ART AUCTIONS - 1000 Bruxelles

Vente Normale de Bijoux - MONT DE PIÉTÉ - 1000 Bruxelles

Vente Bourgeoise - Hôtel des Ventes ÉLYSÉE - 4030 Grivegnée

Vente d’Art et d’Antiquités - LOECKX - 9000 Gand BROCHE

Or blanc serti de nombreux brillants STEVENS ALFRED
et d´un brillant central. Art Déco. Deux femmes devant la mer.
21 - 22 Vente d’Art et d’Antiquités - Galerie ATHÉNA - 1000 Bruxelles Toile signée.

Vente Bourgeoise - Hôtel des Ventes MOSAN - 4000 Liège

24 Vente de Livres - Gravures - Librairie des ÉLÉPHANTS - Salle Laetitia - 1050 Bruxelles
PAIRE DE CHANDELIERS
27 Vente Normale de Bijoux - MONT DE PIÉTÉ - 1000 Bruxelles Bronze patiné et doré.
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Vente d’Art Africain et Océanien - LEMPERTZ - 1000 Bruxelles Le morceau de piano. Epoque Louis XVI.
Panneau signé et daté.
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Mad Mercredi 14 janvier 2015 Page 71

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Lot 180 - PETRUS KNARREN ET DAVID DE NOTER
(École belge XIXe).
Huile sur panneau: Les apprêts du repas.
Dim.: 78 x 64 cm
Vendu le 8 décembre à 20.400€ frais inclus.
Lot 113 - BUCCELLATI
Sculpture en argent: Daim couché
dans un décor végétal formant terrine.
Dim.: H.: 48,5 cm
Vendu le 8 décembre à 19.200€ frais inclus.
Exposition des lots:
Vendredi 6 février
de 14h à 19h
Samedi 7 février
de 10h à 19h
Dimanche 8 février Lot 140 - Augsbourg début XVIIe
de 10h à 19h Sculptures en argent (lot de deux):
Amours chevauchant un lion et une lionne.
Poinçon sur la terrasse. Dim.: H. : 30 L.: 15 P.: 12 cm.
Vendu le 8 décembre à 276.000 € frais inclus.
Lot 207 - ANDRE LANSKOY
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Tél. 0 2 / 74 1 . 6 0 . 6 0 Sculpture en marbre et bronze: Jeune femme portant
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PUBLICATION SPÉCIALE DU

7 JOURS SUR 7 PALAIS DES BEAUX-ARTS

DU 14.01.2015
 8-9 10-11 20-21

12-14 28-31 39

SOMMAIRE
ÉDITO BOZ AR RESTE OUVERT PLEIN S FEUX SUR L A LET TONIE
7 JOURS SUR 7 UN BEAU PALAIS BALTE ET PLEINEMENT
4-5 DES ARTS EUROPÉENNE
16-19 28-31
LE REGARD SUR L’AUTRE
RETENEZ CES DATES INTERVIE W DU PREMIER MINISTRE
FACES THEN / CHARLES MICHEL
FACES NOW 20-21
UNE BELLE CARTE DE
8-9 VISITE CULTURELLE
CINÉ- CONCERTS
POUR LA BELGIQUE
LE REGARD SUR L’AUTRE QUAND IMAGE ET
32-33
LE MONDE DU SULTAN MUSIQUE RÉSONNENT
10-11
EN LIVE
BOZ AR ENTREPREND
22-23
UN EURO INVESTI
L A SALLE HENRY LE BŒUF
PAR L’ÉTAT GÉNÈRE
LA FAVORITE DES PLUS BOZ AR CINEMA : 10 AN S DÉJÀ TROIS EUROS POUR LA
GRANDS ORCHESTRES UNE DÉCENNIE CULTURE
12-14 D’ÉMOTIONS SUR 34-35
GRAND ÉCRAN
L’ORCHESTRE NATIONAL
24-25 COUPS DE CŒUR
DE BELGIQUE
UN JOUR DANS LA VIE LAETITIA HUBERTI
LES AMIS DU PAL AIS
D’UN MUSICIEN 39
L’AMOUR DE L’ART
14-15
26
 ÉDITO

7 JOURS SUR 7

Notre « Palais » accueille

le visiteur sans protocole.
Il se peut que l’on ait réservé ses
billets longtemps à l’avance, pour
un concert ou une exposition, ou que
l’on entre simplement en passant.
BOZAR IS OPEN

PAUL DUJARDIN

© Photo : Hellen Hermans

BOZAR est ouvert. Et c’est à prendre au
pied de la lettre. BOZAR est ouvert 7 jours
sur 7, souvent jusqu’aux petites heures.
Notre « Palais » accueille le visiteur sans
protocole. Il se peut que l’on ait réser-
vé ses billets longtemps à l’avance, pour
un concert ou une exposition, ou que l’on
entre simplement en passant.
Pour venir s’y promener, pas besoin
d’avoir un billet d’entrée en poche. À l’in-
térieur, une ville se déploie dans la ville.
Notre Hall, qui porte le nom de l’architecte
Victor Horta, est une véritable « place
centrale » sur laquelle débouchent des
« rues ». Elles conduisent au Musée du Ci-
néma (CINEMATEK). Aux deux grands
circuits d’exposition. À la grande salle de
concert. Sous le Hall, se trouvent des salles
dévolues à différentes activités : arts de la

est ouvert SOYEZ

scène, conférences, projections, débats,
petits concerts, projets multimédias.
Les arts ne sont pas confinés stérilement
LES BIENVENUS à leurs disciplines propres. Régulièrement,
nous les laissons vibrer dans toute la mai-
son, et interagir. BOZAR se veut ouvert sur
la ville multiculturelle de Bruxelles et au reste
du monde. D’ailleurs, ce printemps, avec ses “À l’intérieur, une ville se déploie
trois expositions, BOZAR pose un regard
constant sur l’« autre ». Elles jettent en effet dans la ville. Notre Hall, qui porte
des ponts entre les portraits de la Renaissance
et le portrait photographique d’aujourd’hui,
entre l’Europe et l’Empire ottoman. Vous en
le nom de l’architecte Victor Horta,
saurez plus en lisant ce numéro.
Mais revenons d’abord à notre « place cen-
est une véritable « place centrale »
trale ». C’est ici que, en 1968, des artistes et
des étudiants occupèrent le Palais des Beaux- sur laquelle débouchent des « rues ».”
Arts, dont ils trouvaient la politique trop
bourgeoise. C’est ce même Hall qui, dans les
années 1970, devint une scène de la culture
du happening. C’est ici encore que naît, au-
jourd’hui, la « ville du Palais des Beaux-
Arts ». Dans le Hall et le reste du Palais, il y
a tant à faire. Pour le moment, trois projets y
mettent l’Afrique en valeur. À visiter gratui-
tement.
D’un côté du Hall, nous exposons des ma-
nuscrits venus de Tombouctou, choisis par-
mi les 377.000 trésors écrits mis en sécurité à
Bamako, la capitale, à cause de la guerre me-
née par les jihadistes. Sous la charia règne la
terreur du haram (« l’interdit »). Cette stricte
définition de l’islam s’oppose à l’esprit d’ou-
verture et à la tolérance religieuse dont les
manuscrits témoignent. L’opération de sau-

BOZAR IS OPEN
vetage, secrète, sur les routes chaotiques et le
fleuve Niger, a donné lieu à une production
cinématographique.
L’homme qui est derrière cette mission im-
possible et sa présentation à BOZAR est le
docteur Abdel Kader Haidara. Comme son
père, il a écumé les collections familiales de
Tombouctou, des villages environnants et des
oasis du désert pour collecter les documents
écrits de la région. Il nous raconte discrète- 5
ment que, quand le professeur Henry Louis
Gates de l’Université de Harvard a vu la col-
lection, en 1997, il a éclaté en sanglots.
Pourquoi ? Parce que certains manuscrits © Photo : Filip Naudts

étaient en mauvais état, mais surtout parce

que l’universitaire devait revoir radicale-
ment sa vision du monde. Durant des an-
nées, il avait enseigné que l’Afrique avait à
peine eu une histoire écrite. Et soudain, il
avait là, devant lui, une source intarissable de
connaissances écrites, qui remontait jusqu’au
XIe siècle ! Le Dr Abdel Kader Haidara, mais
aussi des ONG, des fondations, des universi-
tés, et même Google, sont désormais enga-
gés dans la préservation de cette source de
connaissance et de foi et dans leur accessibili-
té au grand public.
De l’autre côté du Hall, l’artiste franco-algé-
rien Kader Attia réunit science et foi dans une
installation qui emplit tout l’espace, Conti-
nuum of Repair: the Light of Jacob’s Ladder.
Cette combinaison entre le cabinet de curio-
sité scientifique et la bibliothèque tend vers le
ciel dans un jeu de miroirs infini.
Ici, religion et science vont de pair. Mais ici
aussi, la guerre sommeille en arrière-plan. En
2010, Kader Attia était déjà notre invité pour
l’exposition GEO-graphics avec Open your
Eyes. Il y avait juxtaposé des sculptures tradi-
tionnelles africaines et des photos de soldats
africains de la Première Guerre mondiale
gravement mutilés, ceux que l’on appelait les
gueules cassées. Cette fois, il en montre une
image miroir : des bustes de marbre de sol-
dats blancs à côté de panneaux de bois ré-
parés portant des inscriptions arabes et ber-
bères.
L’idée de la réparation est centrale dans la
pensée de Kader Attia. La confrontation entre
cultures et continents a causé des blessures :
le colonialisme, l’exploitation, les guerres…
Pour l’artiste, la réparation implique une
nouvelle construction, qui dépasse les oppo-
sitions.
Dans le Hall Horta – et ça et là, même dans la
grande salle de concert – sont accrochés des
portraits de médecins luttant contre le virus
Ebola. Ces héros qui combattent l’Ebola ont
été désignés personnalités de l’année 2014
par le Time Magazine. Avec Médecins Sans
Frontières, BOZAR veut s’opposer à la stig-
matisation du continent africain et en don-
ner une vision pleine d’espoir. Les médecins
ont ôté leurs combinaisons de protection
- qui, paradoxalement, les déshumanisent -
et montrent leur visage.
L’Afrique n’est pas coupée de l’Europe par la
Méditerranée. 25 millions d’Européens ont
des racines africaines. Entre le Palais des
Beaux-Arts et le quartier européen, il y a le
quartier de Matonge. L’Afrique fait partie de
notre histoire, de notre population, de notre
avenir commun.
BOZAR est ouvert et se veut ouvert.
N’hésitez pas, entrez.
 LE REGARD SUR L’AUTRE

EXPO — FACES THEN

& FACES NOW

FACES THEN vous fera

découvrir 50 portraits du XVI e
siècle réalisés par des maîtres
BOZAR IS OPEN

comme Quentin Metsys, Joos van

&OHYHRX-RDFKLP%HXFNHODHUĨ
FACES NOW dresse un panorama
6 du portrait photographique
contemporain en Europe depuis la
chute du mur de Berlin.
 LE REGARD SUR L’AUTRE

EXPO BOZAR EXPO POSE AU PRINTEMPS

SON REGARD SUR L’AUTRE

Ce printemps, trois expositions se tournent

vers « l’autre ». BOZAR jette des ponts entre

BOZAR IS OPEN
les portraits de la Renaissance et les portraits
photographiques d’aujourd’hui, entre
l’Europe et l’Empire ottoman. Un triptyque 7
RVHGpFOLQHQWOHVGLɱpUHQWVQLYHDX[GHOD
construction de l’identité et du rôle de la
perception. Un débat qui, à l’époque des
médias sociaux et de la globalisation accrue,
reste brûlant d’actualité.

06.02 > 17.05.2015 06.02 > 17.05.2015 BO

27.02 > 31.05.2015
FACES THEN FACES NOW ZAR
EX LE MONDE DU SULTAN
PO

8-9 8-9 10-11


FACES
THEN
1.
BOZAR IS OPEN
u XVe siècle, un genre nou-
8 veau fut inventé : le por-
trait peint. Les conventions
n’en étaient pas encore tout
à fait fixées. Car, comment
représenter une personne ?
De profil ? De trois-quarts ?
De face ? En pied, ce qui était réservé aux
souverains ? Sous quel format ? Dans quel
costume ? Quelle pose conviendra-t-elle le
mieux ? Comment les sujets devraient-ils
nous regarder, nous qui les regardons ? Pe-
tit à petit, les règles s’établirent. Elles per-
durèrent souvent de manière inconsciente.
Comment un homme d’affaires énergique,
un homme politique ou un président sera-
t-il le mieux représenté ? Interrogeons l’his-
toire de l’art…
1. Ambrosius Benson, Portrait d’un homme ca. 1530.
collection privée.
2. Thomas Ruff, Portrait (A_ Kachold), 1987.
©Thomas Ruff / SABAM
3. Joachim Beuckelaer,
Portrait d’une jeune femme 1562.
The Art Institute of Chicago. Restricted gift of Mrs.
George B. Young in memory of her husband; estate
of Arma S. Wyler; Alexander A. McKay, Arma S.
Wyler and European Purchase funds
LE REGARD SUR L’AUTRE
VOIR
ET
LAISSER
VOIR
2. 3.
LA GRANDE BOURGEOISIE
La Renaissance est une période florissante
pour l’art du portrait. Durant des siècles,
seuls les saints et les souverains avaient le
privilège de se faire immortaliser. Dès la fin
du XVe siècle, la part réservée à l’art du por-
trait augmente de manière exponentielle,
suivant la courbe ascendante de la prospé-
rité économique. De plus en plus, la grande
bourgeoisie demande à se faire représen-
ter pour la postérité. Il faut du temps pour
un portrait, et du métier. Anvers, Bruges,
Bruxelles, Amsterdam, Utrecht et Haarlem
deviennent des centres vivants de l’art du
portrait. Des artistes comme Quentin Met-
sys, Joos van Cleve, Simon Bening, Am-
brosius Benson, Joachim Beuckelaer et Ca-
tharina van Hemessen font poser leurs
contemporains pour des peintures presque
photoréalistes.
Que nous montre FACES THEN ? Des por-
traits de gens qui ne sont plus là depuis
quatre ou cinq cents ans. Des gens des Pays-
Bas. Des gens de la grande bourgeoisie. On
voit des hommes et des femmes, tels qu’ils
ont été représentés. On voit des rides et des
grains de beauté, des mains expressives, des
regards vides ou éloquents. On voit l’huma-
nité individuelle, sociale ou universelle. On
voit des images du temps et de la vanité. On
FACES
NOW
regarde des portraits de gens qui semblent
être très éloignés de nous et on se voit aus-
si un peu nous-mêmes. Nous entrons dans
la peinture couche après couche.
JOUER SUR LA PERCEPTION
L’art du portrait met en présence. Aupara-
vant, il était réservé à quelques privilégiés.
Maintenant, grâce à la photographie digi-
tale, le portrait est omniprésent, même s’il
n’est plus forcément toujours de l’art. C’est ce
rapport à l’époque présente que BOZAR sou-
ligne avec une exposition parallèle, FACES
NOW, qui dresse un panorama du portrait
photographique contemporain en Europe
depuis la chute du mur de Berlin. On y voit
et on y ressent à quel point le portrait est une
construction. À l’époque déjà, aujourd’hui
plus encore.
L’intention de l’image nous interroge. Que
nous disent le visage, la pose, les vêtements
et le décor de celui qui s’est fait prendre en
photo ? Quelle est la relation entre le créa-
teur et le modèle ? S’agit-il d’une célébra-
tion ou ressent-on une distance ? L’artiste a-
t-il saisi avant tout un individu ou le portrait
veut-il nous parler d’une classe sociale, d’une
communauté plus large ? Est-ce que tout est
pose ? Est-ce que toute l’image est une mise
en scène ? Qui décide ici de la perception ?

4.
5.
6.
4. Denis Darzacq, Helmet 01,
de la série ‘Casques de Thouars’, 2007-2008.
Avec l’autorisation de l’artiste
et de la Galerie RX, Paris
5. Tina Barney, The Brocade Walls, 2003.
Avec l’autorisation de l’artiste
et de la Paul Kasmin Gallery
6. Anonyme, Portrait d’un homme, ca. 1575
© The Art Institute of Chicago, Samiel P. Avery Fund
7. Koos Breukel, Riet Breukel, Amsterdam, 1997
8. Sergey Bratkov, Sonya, de la série «KIDS», 2000.
Avec l’autorisation de la Regina Gallery
LE REGARD SUR L’AUTRE
06.02.2015
—
17.05.2015
BO
ZAR
EX
PO
LA PUISSANCE DE LA TRADITION
Aujourd’hui encore, la haute société se laisse
volontiers photographier. Dans sa série The
Europeans, Tina Barney la fait poser devant
son objectif dans des pays ayant une longue
tradition aristocratique : l’Allemagne, l’Au-
triche, l’Italie, l’Espagne et la France. La pho-
tographe pénètre dans les salons pour rappor-
ter chez elle un morceau d’intimité familiale.
Ses mises en scène laissent peu de place au
hasard : l’habillement, la pose, la lumière, les
objets et les tableaux aux murs créent l’his-
toire. Les photos respirent la conscience
d’une tradition du portrait aristocratique qui
a cinq cents ans. La vieille Europe vit derrière
des portes closes, et elles s’ouvrent pour nous
l’espace d’un instant. Ces individus et cette
classe sociale qui nous sont montrés, sont
ceux qui, en temps de crise, se trouvent dans
la ligne de mire : les richissimes. Mais le prin-
cipal propos de FACES NOW – et particuliè-
rement dans son rapport avec FACES THEN
– concerne les gens normaux, tels qu’en eux-
mêmes. Notamment ces adolescentes qui se
font photographier par Rineke Dijkstra sur
la plage, prenant sans s’en rendre compte la
pose de la Vénus de Boticelli. Et c’est l’art du
portrait confronté à sa propre réinvention.Le
portrait saisit-il la personnalité ou l’âme de
celui qui se fait peindre ? C’est ce que nous
voyons volontiers dans un portrait, nous,
spectateurs contemporains : un regard dans
7.
8.
BOZAR IS OPEN
un moi. Les peintres de la Renaissance s’en te-
naient principalement à l’extériorité. Sonder
la personnalité et la psyché n’est venu que plus
tard. Aujourd’hui, nous sommes submergés 9
par ces images où les gens veulent mettre leur
moi dans le viseur, dans un besoin effréné de
se définir.
Le photographe allemand Thomas Ruff fait
de son mieux pour traduire dans ses séries de
portraits un regard sur les autres aussi vide et
anonyme que possible. « Thomas Ruff a bien
observé la tradition photographique d’après-
guerre, pour son celebrity-cultus », dit Frits
Gierstberg, responsable des expositions au
Nederlands Fotomuseum et commissaire de
FACES NOW. « Là, la personne portraitu-
rée avait une histoire. Il ou elle avait atteint
quelque chose. Ce n’est pas inhérent à la pho-
tographie, mais l’appareil photo ne le faisait
pas non plus disparaître. C’était un style, un
langage de l’image. Dans l’image intervenait
une sorte d’arrière-fond dramatique, qui sug-
gérait si quelqu’un avait une forte personna-
lité, ou s’il n’en avait pas. Ruff essaie précisé-
ment de mettre fin à cela. Dans les années
du postmodernisme, tout a été déconstruit.
Ruff le fait également. Il vide l’image, il fait en
sorte qu’elle n’ait plus rien à voir avec la per-
sonne représentée, pour ensuite à nouveau la
laisser regarder. »
 LE REGARD SUR L’AUTRE

EXPO — LE MONDE
DU SULTAN

Cette année durant laquelle

nous accueillerons Europalia,
BOZAR IS OPEN

nous tournons nos regards

en direction de la Turquie et
10
nous intéressons aux relations
culturelles entre l’Europe et
l’Empire ottoman.

DÉPASSER
LES PRÉJUGÉS

1.

L A TROISIÈME EXPOSITION DU PRINTEMPS QUI TOURNE SON REGARD VERS « L’AUTRE » EST
L’OCCASION DE S ’ INTERROGER SUR LES JEUX DE L A CONSTITUTION DE L’ IDENTITÉ. TOUT COMME
FACES THEN , LE MONDE DU SU LTAN NOUS RENVOIE À L A RENAISSANCE, UNE PÉRIODE D’ ESSOR
SCIENTIFIQUE ET DE CURIOSITÉ CULTURELLE.
La rencontre entre l’Occident chrétien et
l’Orient islamique a produit, durant la Re-
naissance, des œuvres d’art et des objets pré-
cieux qui ne sont pas seulement les témoins
d’une influence, mais qui éveillent aussi une
riche palette de sentiments, allant de la peur
et des préjugés au respect et à la séduction.
L’angoisse trouve souvent son origine dans ce
que l’on ne connaît pas. L’accroissement d’une
connaissance de première main a modéré les
images effrayantes « du Turc » qui circulaient
en Occident. Désormais, ces images ne sont
plus issues des discours de propagande. En
dépit des conflits armés, la Renaissance est
le théâtre d’intenses échanges entre l’Est et
l’Ouest : échanges d’idées, de marchandises et
d’objets d’art.
UN REGARD SUR LES « TURCS »
La chute de Constantinople en 1453 constitue
le point de départ historique de l’exposition,
qui se clôt symboliquement en 1606 avec la
paix de Zsitvatorok, entre le sultan et l’empe-
reur Rodolphe II. En prenant Constantinople,
Mehmed II s’était emparé d’une capitale sym-
bolique : l’ancienne capitale de l’Empire ro-
main byzantin. Une culture riche et profonde
qu’il voulait incorporer à son empire. Meh-
med II adopta le faste d’un empereur romain,
se faisait lire l’histoire d’Alexandre le Grand
et se laissait peindre volontiers. Sous son pa-
tronage, des artistes italiens voyagèrent vers
l’Empire ottoman. Ils furent les témoins de
la vie de l’élite et des hommes du commun.
Images du temps et du monde, ces portraits,
remarquables preuves d’ouverture, apportent
une magnifique contribution italienne aux
portraits des Pays-Bas de FACES THEN.
Le regard de Gentile Bellini sur les « Turcs »,
écrit Mikael Bøgh Rasmussen dans le cata-
logue du Monde du Sultan, n’a manifeste-
ment pas été « gêné par les préjugés ou par la
distance et les différences dans les domaines
culturels, religieux, du vêtement, de la langue
et des mœurs. Ces différences n’étaient peut-
être pas si grandes, ni la nouveauté si nou-
velle ? » Depuis Venise, ville portuaire mul-
ticulturelle, Bellini a su concilier sa vision
LE REGARD SUR L’AUTRE
27.02.2015
—
31.05.2015
du monde et le monde qu’il a visité. C’est le
propre des grandes œuvres d’art, de jeter des
BOZAR IS OPEN
ponts par-delà les frontières, dans l’espace et
dans le temps, et de rapprocher les gens.
DES STÉRÉOTYPES RÉVOLUS
Dans le catalogue, l’écrivaine turque Elif Sha-
fak qualifie Le Monde du Sultan de « riche
exposition où les stéréotypes sont battus en
brèche et où de fascinantes nuances sont in-
troduites dans le débat culturel en cours. » En
tant qu’écrivaine de romans comme La Bâ- 11
tarde d’Istanbul, elle ne connaît que trop bien
la puissance des histoires. Elle s’intéresse à la 2.
manière dont les images et les histoires tra-
versent les frontières, et à leur impact social,
politique ou psychologique. 1. Paolo Veronese (Atelier), le Sultan Bajazet Ier
C’est précisément dans la diversité propo- © Collection Bayerische
sée par Le Monde du Sultan que les nuances Staatsgemäldesammlungen, München
2. © The Metropolitan Museum of Art,
peuvent apparaître. « La richesse et la com- New York, Art Resource, Scala
plexité des relations entre l’Europe et les Ot-
tomans se reflète dans la grande diversité des
œuvres d’art exposées », affirme Elif Safak.
BO
« Tissus, céramiques, peintures, sculptures, ZAR
EX
coffrets, cartes, pièces de monnaie, casques, PO
cuirasses, masques, portraits, armes, etc. Il y
a déjà eu d’innombrables projets concernant
les cultures européenne et ottomane. La plu-
part se limitaient à un seul aspect particulier
et s’intéressaient surtout à l’élite politique ou MERCREDI, LE JOUR DES JEUNES !
religieuse. Tandis qu’ici, on a rassemblé des
œuvres d’artistes venant de différentes dis- Le mercredi est dorénavant placé sous
le signe de l’art avec un grand A à tout
ciplines et régions, notamment de Pologne, petit prix. Désormais, une seule pièce
de Hongrie et du Nord de l’Europe. Et l’on suffit pour faire le grand tour des salles
offre, ce qui est rare, un aperçu de la vie quo- d’exposition du Palais des Beaux-Arts. Si
tidienne. La présentation du monde otto- vous avez moins de 26 ans, un billet pour
man dans l’Europe de la Renaissance est un l’expo de votre choix ne vous coûtera que
deux euros. Le prix d’une boisson ou d’un
sujet complexe et fascinant. Si des clichés et ticket de bus… À bientôt !
des préjugés circulaient, il existait aussi une
franche curiosité et un intérêt sincère. »
 RENDEZ-VOUS AVEC LA SCÈNE MONDIALE

LA CRÈME DE LA CRÈME INTERNATIONALE

SE PRODUIT DANS LA SALLE HENRY LE BŒUF

MUSIC
BOZAR IS OPEN

12

LA FAVORITE
DES PLUS
GRANDS
ORCHESTRES
 RENDEZ-VOUS AVEC LA SCÈNE MONDIALE

Qui ne sait pas que BOZAR est l’hôte régulier des

plus prestigieux orchestres du monde ? Cette saison
encore, le programme est de grande qualité, avec
notamment le Koninklijk Concertgebouworkest,
le Wiener Symphoniker, le Mahler Chamber
Orchestra ou le Gewandhausorchester Leipzig.
Sans oublier, bien entendu, les concerts toujours
très prisés de notre orchestre en résidence,
l’Orchestre National de Belgique.

BO

BOZAR IS OPEN
ZAR
MU
SIC

Assister à un concert clas- ENNEIGÉ

sique a quelque chose de
magique. Le public qui entre
dans la Salle Henry Le Bœuf
tandis que retentit la son-
nerie dans les couloirs ; les
membres de l’orchestre pre-
nant place, progressive-
ment, qui accordent leurs
instruments, laissant échap-
per quelques bribes déjà de ce qui forme-
ra bientôt une seule et grande onde mu-
sicale. Et puis être les témoins privilégiés
des interprétations, jour après jours, d’en-
sembles venus de Vienne, de Rome ou du
Venezuela, avec tous leurs instruments,
du piccolo à la contrebasse, pour faire en-
tendre leur musique.
Le Palais des Beaux-Arts est une destina-
tion appréciée des plus grands orchestres,
et ce depuis les toutes premières années de
l’institution. Cette préférence s’explique de
plusieurs manières. Bien sûr, il y a la situa-
tion très centrale, à Bruxelles, au cœur de
l’Europe, et à un jet de pierre des grandes
salles de Paris, d’Amsterdam et de la Ruhr,
qui fait du Palais des Beaux-Arts une étape
quasiment incontournable lors d’une tour-
née. C’est ainsi par exemple que l’orchestre
du Concertgebouw d’Amsterdam, dans son
histoire, a joué au Palais des Beaux-Arts plus
souvent que nulle part ailleurs à l’étranger.
Mais la situation n’explique pas à elle seule
l’attractivité du Palais des Beaux-Arts. Le
public bruxellois, considéré comme un pu-
blic connaisseur, y est aussi pour quelque
chose. Pour un orchestre, recevoir une
standing ovation chez nous est considéré
comme très méritoire, et les musiciens ne
l’ignorent pas. Il ne faudrait pas oublier non
plus l’attrait d’une architecture aussi parti-
culière que celle de Horta ainsi que l’excel-
lente acoustique de la Salle Henry Le Bœuf,
tant pour le public que pour les musiciens.
En 1946 déjà, les principaux chefs d’or-
chestre internationaux s’accordaient pour
classer notre salle dans la même catégo-
rie que celle du Musikverein de Vienne, du
Concertgebouw d’Amsterdam et du Sym-
phony Hall de Boston !
La raison principale pour la-
quelle un orchestre se produit
à BOZAR est peut-être à re- 13
chercher dans la dimension
humaine de notre maison.
De nombreux musiciens ont
un rapport très spécial avec le
Palais des Beaux-Arts. Ulrich
Hauschild, directeur musical,
explique que ce n’est jamais gagné. Faire ve-
nir les meilleurs musiciens du monde exige
au contraire beaucoup de travail et d’inves-
tissement. Accueillir un orchestre de cent
personnes, ça ne se passe pas forcément
toujours comme on l’avait prévu. Il se sou-
vient par exemple de la venue du Wiener
Philharmoniker, en mars 2013 : « Le len-
demain du concert, Bruxelles s’était réveil-
lée toute blanche, sous une épaisse couche
de neige. Les vols pour Paris, où ils avaient
leur concert suivant, étaient annulés et les
routes étaient impraticables. J’ai dû trouver
une solution, on a réussi à héberger tout le
monde en répartissant les membres de l’or-
chestre dans quatre hôtels. » Et voici quelle
fut la réaction de l’un des musiciens : « C’est
dommage, si seulement nous avions nos ins-
truments (puisque, entre-temps, le bus qui
transportait les instruments se trouvait déjà
ailleurs) nous aurions pu jouer ici le concert
de ce soir… ».
 RENDEZ-VOUS AVEC LA SCÈNE MONDIALE

En 1946 déjà, les principaux chefs
d’orchestre internationaux s’accordaient
pour classer notre salle dans la même
catégorie que celle du Musikverein de
Vienne, du Concertgebouw d’Amsterdam
et du Symphony Hall de Boston !
Les imprévus ne sont pas les seules difficultés.
Ainsi, le chef d’orchestre britannique Daniel
Harding dirigeait un concert le jour où son
club de football favori jouait un match ca-
pital, qu’il ne voulait manquer à aucun prix.
C’était l’époque encore des cassettes vidéo…
Le chef en fournit une au concierge du Pa-
lais des Beaux-Arts, lui demandant d’enre-
gistrer le match. Aussitôt après le concert, il
se mit à parcourir la ville, avec le soliste du
soir, Leif Ove Andsnes, le directeur musi-
cal de l’époque et un collaborateur, à la re-
cherche d’un endroit où il pourrait sans plus
attendre visionner son match… Ce ne sont
BOZAR IS OPEN
ROELAND
HENDRIKX
UN JOUR DANS
LA VIE D’UN
MUSICIEN
BOZAR VOUS FAIT PROFITER DE
VALEURS SÛRES MAIS AUSSI DE LA
DÉCOUVERTE DE PERLES INÉDITES
DANS LE MONDE CULTUREL,
TOUJOURS AU PLUS HAUT NIVEAU.
L’ORCHESTRE NATIONAL DE
UNE PREMIÈRE DE STRAVINSKY BELGIQUE (ONB), ÉGALEMENT
Ces anecdotes amusantes nous montrent un INSTITUTION CULTURELLE
point essentiel : les tournées font partie de la FÉDÉR ALE, PARTAGE CETTE
vie des musiciens, et un accueil chaleureux MISSION . ROE LAN D H E N DRIK X
et attentif est de la plus grande importance. Y EST CL ARINETTISTE SOLO
Autre souvenir d’Ulrich : « Il y a quelques an-
DEPUIS DOUZE ANS . SUIVONS-
nées, j’ai séjourné une semaine dans le Mi-
di de la France avec le chef d’orchestre Robin LE, LE TEMPS D’ UNE JOURNÉE DE
Ticciati, qui était encore un tout jeune mu- TR AVAIL .
sicien. Nous avions d’intenses discussions
sur les programmes et sur les répertoires… Roeland Hendrikx, clarinettiste solo à
C’est quelqu’un avec qui je peux parler très li- l’Orchestre National de Belgique
brement, de façon très ouverte, et notre re-
lation professionnelle est basée sur cette ex-

du reste pas les seuls amateurs de foot par- périence. » Le résultat en fut ce formidable
mi les musiciens. Il fut un temps où l’on ins- concert, en novembre, avec Robin Ticciati 8:00 10:30
tallait un téléviseur dans les coulisses pour à la tête de l’orchestre du Concertgebouw Roel Hendrikx se lève, Autour d’une nouvelle
chez lui, à Veltem-Bei- tasse de café, il parle
que les membres de l’orchestre du Concert- d’Amsterdam. sem. « Aujourd’hui, du travail de l’ONB, tra-
gebouw d’Amsterdam puissent voir marquer Avant de terminer, encore un détail intéres- c’est une journée vail à multiples fa-
leur équipe… sant : plus d’un grand compositeur a offert à calme. D’ordinaire, cettes. « Nous sommes
la Salle Henry Le Bœuf la création mondiale nous répétons avec un orchestre polyva-
d’une œuvre. La Symphonie des psaumes, par l’ONB durant la mati- lent, avec une légère
née mais, aujourd’hui, prédilection pour la
exemple, d’Igor Stravinsky, fut exécutée pour
14
ce sera l’après-midi. musique des XIXe et
la première fois par Ernest Ansermet, avec Ce soir, nous avons un XXe siècles. Nous pou-
Stravinsky en personne au piano. Et pour- concert dans la Salle vons par exemple pas-
quoi, vous aussi, n’assisteriez-vous pas dans Henry Le Bœuf du Pa- ser facilement d’une
notre salle à la création de l’une des grandes lais des Beaux-Arts. » œuvre de Mozart à la
pages musicales du XXIe siècle ? Roel Hendrikx est at- création d’un compo-
taché à l’ONB depuis siteur contemporain,
2003, orchestre en ré- comme celle que nous
sidence à BOZAR. Au- allons jouer ce soir, au
paravant, il jouait pour Palais des Beaux-Arts.
UN ORCHESTRE EN RÉSIDENCE AU PALAIS l’orchestre de La Mon-
naie, la troisième ins-
Nous interpréterons
une œuvre d’un com-
titution culturelle fé- positeur italien, dans le
dérale. Il est très pris cadre des dix concerts
Tous les orchestres ne doivent pas faire un long voyage pour jouer dans la prestigieuse par sa passion pour la que nous organisons
Salle Henry Le Bœuf. Avec l’Orchestre National de Belgique (ONB), le Palais des Beaux- musique – et c’est peu sur la Grande Guerre.
Arts a, chez lui, le plus important orchestre symphonique du pays. Depuis sa fondation dire. À côté de son tra- Cette flexibilité est né-
en 1936, l’ONB se consacre corps et âme tant aux valeurs sûres qu’aux découvertes vail à l’ONB, il donne cessaire, car nous nous
dans le domaine de la musique symphonique. L’orchestre offre leurs chances aux des cours au Conser- produisons presque
jeunes talents, dépoussière régulièrement des œuvres méconnues, interprète de la mu- vatoire de Maastricht, une fois par semaine
sique de film ou même de la musique populaire de très haute qualité. Avec sa foule de au Lemmensinstituut et devons donc pouvoir
projets pour les jeunes publics, l’ONB sensibilise à la musique les générations futures de Louvain et dirige son répéter rapidement. »
d’auditeurs. En partenariat avec BOZAR MUSIC, l’orchestre présente deux séries de propre ensemble. Plus tard dans la mati-
concerts et fait honneur à sa dimension nationale en collaborant avec des partenaires née, il joue de la clari-
culturels tant en Flandre qu’en Wallonie. L’ONB se produit également hors des fron- 9:00 nette. « Je dois répéter
pour un concert avec
tières belges, dans les grandes salles internationales. Le directeur musical de l’ONB est Après un café bien ser-
ma propre formation, la
le chef d’orchestre russe Andrey Boreyko. Il a travaillé par le passé avec des ensembles ré, le musicien sort se
semaine prochaine. »
et des artistes de grande renommée en Europe et aux États-Unis. Il fait venir égale- promener avec son gol-
ment à Bruxelles de grands noms. Que l’on songe aux Lettons Gidon Kremer ou Elīna den retriever. « Je me
Garanča, qu’on entendra bientôt au Palais des Beaux-Arts. Par ailleurs, un rapport très balade dans les bois 12:30
puissant s’est tissé entre l’ONB et une série de jeunes musiciens extrêmement promet- de Bertem. C’est une Lunch. Il attend le re-
teurs, grâce à son partenariat avec la Chapelle musicale et le Concours Reine Élisabeth. bonne détente pour ce- tour de son fils, qui
lui qui mène une vie rentre à la maison après
très remplie. » un premier examen.
 14:25
19:47
13:30
Il part en voiture vers
Bruxelles pour une
répétition dans la Salle
Henry Le Bœuf du
Palais des Beaux-Arts.
Cette salle, dotée d’une
excellente acoustique, est
l’une des préférées des
musiciens. Ce n’est pas
un hasard si BOZAR est
au programme de tous
les grands orchestres
internationaux, et à plus
“Je ne crois pas que
forte raison, depuis que
Bruxelles est devenue la
l’on ait besoin de
capitale de l’Europe. plusieurs siècles pour
15:00 décider si un travail 15:00
La répétition com-
mence. Les œuvres au est bon.”
programme de la soi-
rée : après la création 19:20

BOZAR IS OPEN
mondiale de Frances-
chini, l’orchestre joue-
ra un concerto pour vio-
lon de Prokofiev (avec
Liza Ferschtman en so-
liste) et quatre interludes
de Richard Strauss. Notre
musicien est totalement
conquis par l’œuvre de
19:30
Franceschini. « Cette sai-
son, l’ONB propose dix
concerts comprenant
15
chacun une commande
passé aux compositeurs

photos : Y. Gervais © BOZAR

de dix pays différents sur
le thème de la guerre 14-
18. L’œuvre de Frances-
chini est clairement l’une
des meilleures de la série.
C’est une pièce extrême-
ment complexe et diffi-
14:15
15:15
20:00
cile, mais impression-
nante par ses couleurs.
Je trouve qu’une com-
position contemporaine
doit immédiatement
susciter l’enthousiasme.
Je ne crois pas que l’on
ait besoin de plusieurs
siècles pour décider si
un travail est bon. Celui
de Franceschini est très
varié dans ses dyna-
miques et parle à tout
l’orchestre. »
18:00
Roeland fait un repas
léger dans un restau-
rant italien en compa-
gnie de quelques collè-
gues. « C’est utile pour
déconnecter un tant
19:45
soit peu. Une répétition et n’est pas si courant sont extrêmement char-
de trois heures exige parmi les chefs d’or- gées. Normalement, je
beaucoup de concen- chestre. Il dégage une donne cours tous les
tration. » autorité naturelle, ce lundis à Maastricht,
que j’apprécie. » neuf heures d’affilée. À
20:00 Louvain, je donne aus-
Concert au Palais des 22:15 si deux heures de cours
par semaine. Et mon
Beaux-Arts avec l’ONB. Roeland Hendrikx
propre ensemble est de
Au pupitre, le chef russe ne reste pas après le
plus en plus demandé.
Dima Slobodeniouk.
« Nous travaillons ré-
concert mais rentre
tout de suite chez lui.
Je crains de devoir tôt
ou tard choisir et lais-
gulièrement avec des « Autrement, je ne ver-
ser tomber l’une de mes
chefs invités et Slobo- rais pas suffisamment
activités. Un jour, il fau-
deniouk me surprend ma femme. Quand je
dra faire un choix entre
très agréablement. Il rentre à 23:00, je bois
est particulièrement quelque chose et je re-
sécurité et liberté. Quoi
que je choisisse, ce se-
clair et direct. Ce n’est garde le journal à la té-
ra inévitablement dou-
pas désagréable. Je lévision. J’en ai besoin
loureux. »
l’ai vu manger un bout pour me détendre. » De-
avec quelques musi- main, il a quartier libre.
ciens russes de notre « C’est exceptionnel. En
orchestre : c’est sympa, général, mes journées
 BOZAR RESTE OUVERT
BOZAR IS OPEN

RÉNOVER ET INNOVER POUR PRÉSERVER

LE PATRIMOINE DE HORTA

16 UN BEAU PALAIS DES ARTS

Le Palais des Beaux-Arts est un bâtiment
UNE TERRASSE SUR LE TOIT, Art Déco truffé de petits coins secrets,

P
UN NOUVEAU CAFÉ ET DES comme cette voie de chemin de fer souter-
raine pour l’approvisionnement en char-
COULISSES ADAPTÉES AUX bon, ces toilettes réservées aux têtes cou-
BESOINS D’AUJOURD’HUI : BOZAR ronnées ou ce logement pour le concierge
DÉVOILE SES PROJETS POUR sur les toits. Mais le Palais est surtout un
centre d’art bouillonnant où rénovation
LE PALAIS DES BEAUX-ARTS. rime avec innovation. Voilà quinze ans que
L’IMPORTANTE RÉNOVATION le chef-d’œuvre de Victor Horta, qui date
des années 1920, est en restauration. Et les
DU CHEF-D’ŒUVRE DE VICTOR travaux sont toujours en cours.
HORTA, L’ARCHITECTE BELGE L’architecte Barbara Van der Wee et son
MONDIALEMENT CONNU, EST EN équipe devaient, autant que possible, rendre
au bâtiment son aspect d’origine, sans que
BONNE VOIE. le chantier ne gêne pour autant les visiteurs.
Le Rijksmuseum d’Amsterdam, le Musée
royal des Beaux-Arts d’Anvers, le Musée Pi-
casso à Paris : tous ont fermé les portes du-
rant leurs travaux de transformation. Mais
pas le Palais des Beaux-Arts. Une restaura-
tion aussi importante ne l’a pas empêché de
fonctionner un seul jour. Les concerts, ex-
photos : © Hellen Hermans positions, lectures, représentations théâ-

Rénover et répéter ne
vont va pas toujours
de pair. Certains matins,
les bruits du chantier
ont importuné l’orchestre
en répétition
dans la grande Salle
Henry Le Boeuf.
trales, performances et réceptions ont eu
lieu malgré tout. Ce n’est que quand le pré-
sident Barack Obama a choisi en mars der-
nier de prononcer un discours dans ce haut-
lieu de la culture que les expositions ont
fermé. Le soir même, néanmoins, il y avait
un concert.
DANS L’ESPRIT DE HORTA
« Rénover et répéter ne vont pas toujours
de pair. Certains matins, les bruits du chan-
tier ont importuné l’orchestre en répétition
dans la grande Salle Henry Le Bœuf. Par-
fois, un nuage de poussière égaré venait se
déposer dans la salle de théâtre. Évidem-
ment, les désagréments du chantier ne pou-
vaient pas toujours être évités. Mais nous
faisons le maximum », affirme Sam Deck-
myn. Il se nomme lui-même « l’hélicoptère
de BOZAR ». Il suit minutieusement toutes
les interventions dans le bâtiment. Il est la
personne de référence pour l’équipe des tra-
vaux, la Régie des Bâtiments et Beliris. C’est
lui aussi qui crée les dossiers, lance les ap-
pels d’offre et rédige le cahier des charges.
BOZAR RESTE OUVERT
« Je garde un œil sur le plan d’ensemble de
BOZAR, pour la restauration comme pour
la rénovation. Maintenant, c’est au tour des
portes et des corridors de la salle de concert.
Le tout représente un investissement de 3
millions d’euros. Nous allons restaurer plus
de cent portes et les remplacer par des copies
à l’identique munies d’une structure inso-
norisée. Elles isoleront plus efficacement du
bruit. C’est un soulagement car parfois, pen-
dant le concert, on pouvait entendre les pré-
paratifs de l’événement suivant. Le tintement
des coupes de champagne, par exemple. Ce
sera bientôt du passé. Restaurer ce patri-
moine dans l’esprit de Horta, certes. Mais
nous devons aussi préparer le bâtiment pour
le XXIe siècle, sur le plan acoustique, de la
climatisation et de la logistique. »
MILLEFEUILLE
Il l’a dit dans ses mémoires, Victor Hor-
ta n’aimait pas le mot « palais ». Son centre
d’art devait être accessible à tous. L’idée était
venue, en 1928, sous l’impulsion du secteur
privé, pas de l’élite. D’où cette architecture
discrète à l’extérieur. « Ce n’est pas comme le
Palais royal, la Monnaie ou le Palais de Jus-
tice : des bâtiments monumentaux avec une
BOZAR IS OPEN
17
impressionnante façade néoclassique et de
gigantesques entrées. Ici, la monumentalité
se trouve à l’intérieur », souligne Sam Deck-
myn.
« BOZAR est un projet conçu pour le peuple.
Au rez-de-chaussée, on avait même prévu
des magasins, côté rue. C’est là que se trou-
vait le BOZAR SHOP et que bientôt s’ouvrira
Victor, notre nouveau café. Horta avait pré-
vu dans ses plans des blocs d’appartements
donnant dans la galerie Ravenstein. Son bâ-
timent devait être intégré dans la ville. »
On peut le prendre au pied de la lettre, le
Palais des Beaux-Arts étant situé sur la
pente, à la jointure du haut et du bas de la
ville. Architecturalement, c’est un mille-
feuille de couloirs, de salles d’exposition, de
foyers, de pièces et de salons. « Il y a huit
entrées sur huit niveaux. Beaucoup de gens
pensent que BOZAR est un dédale, mais en
réalité le Palais a été conçu de manière très
logique. Grâce à la restauration, de nom-
breux passages anciennement condamnés
ont été réouverts. Le bâtiment est à nou-
veau lisible », dit Sam Deckmyn. Et dans
les prochains mois, une toute nouvelle si-
gnalisation viendra aider chacun à retrou-
ver son chemin.

Une restauration aussi
importante n’a pas
empêché BOZAR de
fonctionner un seul jour.
Les concerts, expositions,
lectures, représentations
théâtrales, performances
et réceptions ont eu lieu
malgré tout.
BOZAR IS OPEN
18 « Un des scénarios possibles serait de transformer
le logement du directeur en lounge avec une vue impressionnante de Bruxelles »
UNE BOÎTE VIDE
Depuis 2002, Paul Dujardin est le directeur
général du Palais des Beaux-Arts. Sous sa di-
rection, la programmation artistique de BO-
ZAR a pu devenir autosuffisante. Les revenus
tirés des entrées, des sponsors et du mécé-
nat permettent désormais de payer le fonc-
tionnement artistique. Ils couvrent même
une partie des coûts opérationnels. « La do-
tation venant du gouvernement ne suffirait
même pas à couvrir les frais opérationnels »,
regrette Sam Deckmyn. « BOZAR recherche
sans cesse la manière la plus efficace d’uti-
liser l’argent. Ainsi, nous voulons installer
un système de cogénération, qui récupère la
chaleur et la transforme en électricité. Des
études montrent que l’on pourrait épargner
de la sorte jusqu’à 100 000 euros par an. »
BOZAR doit produire de la chaleur en hiver
comme en été, simplement pour maintenir
les salles d’exposition et de concert à tempé-
rature constante. Cela suppose un important
budget. Horta était largement en avance sur
son temps avec son système d’air condition-
né avant la lettre. Mais en 2015, ce n’est plus
BOZAR RESTE OUVERT
suffisant. Les réglementations internatio-
nales en matière de climatisation sont deve-
nues beaucoup plus sévères. Sur des photos
d’époque, on peut voir les salles d’exposi-
tion simplement équipées de radiateurs. Au-
jourd’hui, la moindre fluctuation de tempéra-
ture doit être signalée. »
Les grands musées étrangers, comme le
Louvre ou le Prado, sont de plus en plus
stricts quand ils prêtent des œuvres. Selon
les normes internationales, la température
dans une salle d’exposition ne peut varier
que d’un degré au-dessus ou au-dessous de
20. Le taux d’humidité dans l’air doit osciller
entre 45 et 55 pour cent, que vous exposiez de
l’art ancien, du design ou des pièces archéo-
logiques. « Ces normes sont sévères, mais
nous sommes obligés de nous y tenir », dit
Sam Deckmyn. « Climatiser parfaitement un
ancien bâtiment comme le Palais des Beaux-
Arts est un énorme boulot. C’est un de nos
postes les plus coûteux. »
BOZAR n’est pas un musée, il ne possède
pas de collection propre. Cela signifie qu’il
Un des secrets les mieux
gardés de BOZAR, c’est
sa maison sur le toit.
Ancien logement du
concierge, l’étrange petit
bâtiment blanc compte
un grand foyer, deux
chambres et un grenier.
Son dernier occupant,
s’y était même aménagé
un petit potager.
est toujours responsable du patrimoine d’un
tiers. Et sans collection, il est beaucoup plus
difficile de conclure des accords d’échange
avec des musées. Dit très simplement, le Pa-
lais est comme une boîte vide qu’il faut conti-
nuellement remplir avec des œuvres d’art.
« C’est un énorme défi mais, en même temps,
cela nous force à rechercher de nouveaux
partenariats de façon toujours créative. Pour
mettre sur pied la prestigieuse exposition
Rubens, nous avons conclu un partenariat
avec le Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers
qui est temporairement fermé. Sans quoi,
nous n’aurions jamais pu exposer ces chefs-
d’œuvre. »
UN BAR SUR LE TOIT
Un des secrets les mieux gardés de BOZAR,
c’est sa maison sur le toit. Ancien logement
du concierge, l’étrange petit bâtiment blanc
compte un grand foyer, deux chambres et
un grenier. Son dernier occupant, un Italien,

s’y était même aménagé un petit potager. De
temps à autre, le personnel recevait des to-
mates de sa récolte personnelle.
« Un des scénarios possibles serait de trans-
former le logement du directeur en lounge
avec une vue impressionnante de Bruxelles »,
révèle Sam Deckmyn. « On pourrait y orga-
niser des rencontres du type meet and greet.
Le toit, qui a été complètement isolé et ren-
forcé, pourrait parfaitement servir de bar,
avec une fantastique vue sur Bruxelles. »
UNE NOUVELLE ICÔNE ARCHITECTURALE
Maintenant que la restauration se termine,
BOZAR peut commencer à réfléchir tout
haut à la phase suivante : l’amélioration de
son fonctionnement opérationnel. C’est
la dernière étape pour faire du Palais des
Beaux-Arts un centre artistique aux normes
d’aujourd’hui. « La logistique et le fonction-
nement opérationnel peuvent être encore
réellement améliorés. Par exemple, nous ne
disposons pas d’espace de stockage pour les
instruments de musique et les œuvres d’art.
Le bâtiment n’a pas non plus de quai de dé-
chargement donnant directement dans la
salle de concert ou les salles d’exposition. »
« Si nous voulons faire entrer des œuvres
BOZAR RESTE OUVERT
BOZAR n’est pas un musée, il ne possède pas
GHFROOHFWLRQSURSUH&HODVLJQLÀHTX·LOHVW
toujours responsable du patrimoine d’un tiers.
d’art de grandes dimensions, nous devons
longer la rue. C’est extrêmement peu pra-
tique. Nous devons enlever les portes d’en-
trée et porter les caisses via le vestibule vers le
Hall Horta. Là, il faut disposer un plan incli-
né pour faire monter les œuvres. La logistique
n’est pas plus simple pour les instruments de
musique. Il n’y a pas de place derrière la scène
pour conserver les instruments ou leurs étuis.
Pour le moment, les étuis sont généralement
laissés à l’entrée de la salle de concert. Quand
notre orchestre maison, l’Orchestre National
de Belgique, joue trois jours d’affilée, il doit à
chaque fois rapporter ses instruments. Ce qui
est totalement illogique. »
Il existe une solution à portée de main, rue
Royale. Il y a là une ancienne banque, qui
n’a pas été dessinée par Horta. BOZAR l’uti-
lise comme hall d’entrée supplémentaire et
comme accès pour les ateliers d’enfants. « Ce
complexe de bureaux est parfaitement situé :
juste à l’arrière de la salle de concert et des
salles d’exposition. La logistique devrait large-
ment en bénéficier si nous pouvions prévoir
là une entrée pour les livraisons. Les œuvres
d’art pourraient directement rejoindre les
salles d’exposition par un ascenseur. Les ins-
truments de musique ou les éléments de dé-
BOZAR IS OPEN
19
cor pourraient être acheminés directement
sur la scène. Même nos autres salles d’événe-
ments seraient facilement accessibles via un
bâtiment arrière de ce type. »
« Pour le moment, et ce n’ est encore qu’un
souhait, BOZAR voudrait associer à ce
projet de bâtiment backstage un concours
international d’architecture. » Qui sait,
Bruxelles y gagnera peut-être une nouvelle
icône architecturale, à l’endroit même où
Wim Delvoye avait posé, en 2009, ses tours
néogothiques...
18.02 - 14:30
UN GUIDE PARTIRA À LA
DÉCOUVERTE DU PALAIS
Pendant les vacances de carnaval, un guide
partira à la découverte du Palais des Beaux-
Arts. Il emmènera avec lui enfants et adultes à
travers ce labyrinthe grandeur nature. Une belle
occasion de découvrir la richesse du bâtiment
au cours d’activités sur la rénovation et la
restauration.
> billets et info: www.bozar.be

06.02 > 17.05.2015
FACES NOW
EXPO
06.02 > 17.05.2015
FACES NOW
Portraits photographiques
européens depuis 1990
L’apparition de la photographie a
généralisé la pratique du portrait.
Depuis la chute du mur de Berlin,
les photographes s’interrogent sur
BOZAR IS OPEN
l’identité et la place de l’individu dans
le monde numérique et globalisé.
FACES NOW vous fera découvrir les
œuvres réalisées en Europe par 30
photographes réputés.
06.02 > 17.05.2015
FACES THEN
20
Portraits de la Renaissance
aux Pays-Bas
L’exposition vous fait découvrir 50
portraits du XVIe siècle réalisés
par des maîtres comme Quentin
Metsys, Joos van Cleve ou Joachim
Beuckelaer. Ces peintres ont
immortalisé leurs contemporains
dans des toiles d’une grande beauté
et particulièrement détaillées.
06.02 > 17.05.2015
FACES THEN
RETENEZ CES DATES
HIGH
LIGHTS
01.2015
> mêle quête d’identité au sein d’une société et quête de liberté. Trois jeunes
05.2015
27.02 > 31.05.2015
LE MONDE DU SULTAN
27.02 > 31.05.2015
LE MONDE DU SULTAN
L’Orient ottoman dans l’art
de la Renaissance
Le 29 mai 1453, les Ottomans
s’emparaient de Constantinople.
La nouvelle de la prise de la ville
se répandit à travers l’Europe. Des
artistes venus des quatre coins du
continent européen se rendirent
dans la capitale de l’Empire.
L’exposition montre l’attrait
qu’exerça le monde ottoman sur les
Occidentaux et souligne l’influence
du monde islamique sur la pensée
de la Renaissance.
27.01.2015
JE VOULAIS DEVENIR KAMIKAZE.
MOI DANSEUSE DU VENTRE
THEATRE
27.01.2015
JE VOULAIS DEVENIR KAMIKAZE.
MOI DANSEUSE DU VENTRE
Basé sur un texte de l’écrivain belgo-marocain Mohamed Bari, ce spectacle
cherchent comment faire : ils rêvent d’une pluie de paillettes dorées, de
gloire et de grandeur.
03.02.2015
13 & 14.02.2015
HEIMAT SONJA
Cinq jeunes acteurs ont passé
une semaine dans une maison de
retraite et demandé aux résidents
de leur parler de leurs vies. Ils
ont ensuite posé les mêmes
questions à leurs parents et à leurs
grands-parents puis ont filmé
les interviews. Dans Heimat, ils
s’interrogent sur les réponses qu’ils
ont reçues, posant de nouvelles
interrogations.
03.02.2015
HEIMAT
13 & 14.02.2015
SONJA
Dans le cadre de la Présidence
lettone du Conseil de l’Union
européenne, BOZAR accueille une
production du New Riga Theatre.
La pièce raconte l’histoire de
Sonja, une femme esseulée qui vit
à Leningrad. Sa vie quotidienne
bascule quand elle reçoit une
mystérieuse lettre d’amour. Avec
le comédien Gundars Abolins
dans le rôle-titre, qui lui valut de
remporter de nombreux prix.

MUSIC
17.01.2015
AFROPEAN+
Outre des expositions, des films,
des débats, des lectures théâtrales et
des activités pour enfants, plusieurs
concerts sont au programme de
cette journée consacrée à la contri-
bution des arts venus d’Afrique dans
le paysage culturel européen. Au
programme, le reggae engagé d’Alpha
Blondy, le meilleur de la musique
mandingue contemporaine avec
Sekouba Bambino, le cocktail explosif
de Nzimbu et Pegguy Tabu, un talent
show dédié à la scène belgo-africaine
et un DJ set qui vous garantiront
chaleur et émotions…
14.02.2015
MOHSEN NAMJOO
CINEMA
09.03 & 10.03 2015
Ciné-Concert
WEST SIDE STORY
Cinquante ans après la sortie
internationale de l’adaptation ciné-
matographique du chef-d’œuvre de
Leonard Bernstein, le film projeté
dans la Salle Henry Le Bœuf
sera accompagné par le Brussels
Philharmonic. Vous pourrez voir
une version restaurée en haute
définition, dont la bande-son n’a
conservé que les dialogues et les
voix des chanteurs, les éléments
orchestraux étant interprétés en
direct par le célèbre ensemble
bruxellois.
RETENEZ CES DATES
17.01.2015
AFROPEAN+
14.02.2015
MOHSEN NAMJOO
Qualifié de « Bob Dylan iranien»
par le New York Times, Mohsen
Namjoo est un musicien complet
formé à Téhéran et établi en Cali-
fornie. Marquées par les sonorités
du blues et de la musique iranienne
traditionnelle, ses chansons mêlent
la poésie persane classique à la
poésie contemporaine, agrémen-
tées de ses propres paroles.
22.02.2015
UN DIMANCHE AVEC
ROEE ROSEN
Peintre, écrivain, vidéaste et réali-
sateur, Roee Rosen est un artiste
israélien dont le travail visuel se
décline autour d’une vaste réflexion
sur les questions identitaires, aux
confins de la comédie musicale,
de la vidéo, du documentaire et
du talk-show. BOZAR CINEMA
présente plusieurs de ses œuvres
en présence du réalisateur, qui
conversera avec Jean-Pierre Rehm,
directeur du FID MARSEILLE, à
l’issue de chacune des deux séances
de projection.
18.02.2015
GRIGORY SOKOLOV
12.03.2015
RABIH ABOU-KHALIL
QUARTET
Avec son quatuor cosmopolite,
l’oudiste libanais Rabih Abou-Khalil
mêle son instrument de prédilection
au saxophone, à l’accordéon et aux
percussions pour créer une sonorité
unique. Son style est lui aussi inclas-
sable, à cheval sur le jazz, le fusion jazz
et la musique orientale, faisant voler en
éclats les frontières de l’oud classique.
18.02.2015
GRIGORY SOKOLOV
Le pianiste Grigory Sokolov,
dernier géant de l’école russe,
n’a pas son pareil pour créer des
atmosphères d’une sophistication,
d’une force ou d’une délicatesse
toutes empreintes d’un lyrisme
mémorable. Il interprète notam-
ment, la magnifique Sonate n°7 de 12.03.15
Beethoven !
RABIH ABOU-KHALIL
25 > 27.02.2015
GIDON KREMER
BOZAR accueille pour trois
BOZAR IS OPEN
soirées le célèbre violoniste et chef
d’orchestre letton Gidon Kremer,
rejoint pour deux concerts par son
ensemble la Kremerata Baltica.
Musique symphonique, pages pour
chambristes et invités presti-
gieux comme Martha Argerich
vous attendent. Kremer rendra
hommage à Bach, Mozart ou
Chostakovitch avec, bien entendu,
le souci constant de mêler aux 21
« classiques » les compositeurs 25 > 27.02.2015
contemporains appelés à devenir à
leur tour les classiques de demain.
GIDON KREMER
STUDIOS
15.03.2015
11.03.2015 Family-friendly films
MAIDAN DE SERGEI KHAN BROTHERS
LOZNITSA Grâce au groupe Irshad Ali
Qawwali Party, les enfants
Le film emprunte son nom à la
découvriront des chants populaires
place de Kiev, devenue célèbre
indiens et pakistanais ainsi que des
suite au soulèvement populaire
films abstraits et colorés, à l’image
qu’elle accueillit et qui initia un
de cette musique débordante de
long mouvement de protestation
jeunesse.
conduisant à la chute du président
Ianoukovitch quelques mois plus
tard. Le réalisateur Sergeï Loznitsa
a suivi les événements caméra au
poing pour témoigner, images à
l’appui, du réveil d’une nation.
 PLEIN ÉCR AN

CINÉ-CONCERT : QUAND IMAGE ET MUSIQUE

RÉSONNENT EN LIVE

C
tuation de l’art à travers ses différentes formes
d’expression en relation avec la contempora-
néité de leurs époques.
On l’oublie trop souvent mais Molière colla-
borait déjà avec le compositeur Jean-Baptiste
Lully et le maître de danse Pierre Beauchamp
à travers la création de comédies-ballets res-
tées célèbres telles que George Dandin ou le
Mari confondu ou Le bourgeois-gentilhomme
pour traiter par l’art des thèmes de société et
les méandres de nos mœurs qui étaient alors
d’actualité. Une démarche analogue que l’on
retrouve à l’opéra. Comme le souligne Ulrich
Hauschild : « Si l’on considère par exemple
LE CINÉ-CONCERT EST UNE West Side Story, le chef-d’œuvre de Leonard Bernstein
les œuvres de Mozart au temps de leur créa-
FORMULE ALLIANT PROJECTION tion, les metteurs en scène plaçaient l’ac-
« Développer les aspects musicaux et cinéma- tion dans leur propres époques, ils ne cher-
SUR GRAND ÉCRAN DE FILMS tographiques d’un film de grande qualité en chaient pas à la matérialiser dans le passé. Si
ET PRESTATION EN DIRECT DE exploitant au mieux les potentiels des deux l’on pense aujourd’hui que ces mêmes opéras
MUSIQUE SE SUBSTITUANT arts pour y ajouter une troisième dimension doivent être figés dans des décors et des cos-
esthétique unique », telle est la vision du ciné- tumes d’époque au nom de la tradition, on se
AUX PASSAGES MÉLODIQUES
BOZAR IS OPEN

concert communément partagée par Juliette
ENREGISTRÉS DE L’ŒUVRE Duret, Head of BOZAR CINEMA, et Ulrich
Hauschild, directeur de BOZAR MUSIC.
CINÉMATOGRAPHIQUE. UNE Cette rencontre publique entre la pellicule
PERSPECTIVE TRANSVERSALE et un orchestre, une formation de chambre
voire un DJ – puisque toutes les musiques
CRÉATRICE DE SENS ET D’UNE peuvent illustrer l’univers sonore de l’œuvre –
EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE n’est pas un effet de mode. Elle s’inscrit au
contraire dans une longue filiation de perpé-
22 INÉDITE QUI REFLÈTE LA
VOLONTÉ DE TRANSMISSION
CULTURELLE DE BOZAR, SANS En juin 2013, nous avons projeté 2001 : L’odyssée de
l’Espace de Stanley Kubrick. Le film réunissait
CESSE ACTUALISÉE. un florilege d’oeuvres signées par de nombreux
compositeurs, notamment par György Ligeti.
méprend totalement sur leur nature ». Et Ju-
liette Duret de poursuivre : « Avec l’opéra, la
musique est écrite, inscrite, et c’est l’image qui
change. Avec le cinéma, c’est exactement le
contraire, l’image est capturée une fois pour
toutes par la caméra, et c’est la musique ac-
compagnant les films qui se renouvelle
puisque le ciné-concert permet d’écrire de
nouvelles partitions pour des œuvres muettes
(ou non), donnant à l’ensemble une nouvelle
vie ». Recherche donc de nouveaux metteurs
en scène dans un cas, de nouveaux compo-
siteurs dans l’autre mais souci commun de
permettre aux grandes pages de notre patri-
moine artistique d’être constamment dépous-
siérées et de relier sans cesse un nouveau livre
qui reste toujours à écrire.

LA CULTURE, LE PLAISIR DE
LA REDÉCOUVERTE PERMANENTE
Retrouver le goût de l’expérience esthétique
collective est sans aucun doute le second ob-
jectif majeur du ciné-concert. Il permet en ef-
fet de donner un accès innovant à la musique
et au cinéma sous une forme tierce. « En juin
2013, nous avons projeté 2001 : L’odyssée de
l’Espace de Stanley Kubrick. Le film réunis-
sait un florilège d’œuvres signées par de nom-
breux compositeurs, notamment par Györ-
gy Ligeti. Grâce au cinéma, le grand public a
pu découvrir la musique de ce génie du XXe
siècle alors qu’elle n’aurait jamais attiré autant
de monde dans le cadre d’un concert tradi-
tionnel », remarque Ulrich Hauschild. « Ce-
la vaut également pour le cinéma », reprend
sa collègue. « Lorsque nous projetons un film
classique avec une nouvelle partition, comme
nous l’avons récemment fait pour deux films
 PLEIN ÉCR AN

BO
ZAR
CINE
MA

INÉ
CONCERTS

Les 9 et 10 mars, vous pourrez voir la version
remasterisée de West Side Story. Le célebre film
a subi un traitement inédit pour l’interprétation
live de la partition.
BOZAR IS OPEN
17 september 2014, A Sixth Part of the
World de Dziga Vertov (1926). Musique :
Michael Nyman Band

23

de Dziga Vertov grâce au travail de réécriture
de Michael Nyman, cela donne un nouveau
souffle à ces œuvres cinématographiques, qui
attire beaucoup de monde ».
Mais ce n’est pas tout. Technologie oblige,
une fois qu’un film est tourné et monté, les
images sont définitivement fixées sur la pel-
licule et l’œuvre ne bouge plus. Sa forme est
achevée et la projection montre indistincte-
ment le même contenu dans des milliers de
salles à travers le monde. Elle est purement
formelle. Elle s’anonymise, se déperson-
nalise en quelque sorte. Alors que le ciné-
concert, renouant avec les arts de la perfor-
mance propre à la prestation des musiciens,
lui donne au contraire un caractère unique,
singulier, non-reproductible. Il recrée un lien
performatif avec le public, qui assiste à une
représentation vivante. « La présence des mu-
siciens dans la salle, qui interprètent en di-
rect la partition, est essentielle pour faire en-
trer le film dans l’intimité des spectateurs en
créant une relation sensorielle modulée par
l’effet du direct. C’est d’autant plus important
qu’aujourd’hui, le cinéma se consomme d’une
manière de plus en plus individualisée à tra-
vers les tablettes, les ordinateurs ou même les
smartphones », conclut Juliette Duret.
Le ciné-concert est assurément un vecteur
extraordinaire de reliance sociale. Il confère
au cinéma une fonction esthétique collective-
ment partagée que les modes contemporains
de consommation de films ne remplissent
plus autant qu’auparavant. La forme du ci-
né-concert évolue constamment elle aussi.
Comme vous pourrez vous en rendre compte
les 9 et 10 mars prochains avec la version
remasterisée du chef-d’œuvre de Leonard 09.03 & 10.03 2015
Bernstein West Side Story. Le célèbre film a
subi un traitement inédit puisque la bande- Ciné-Concert
son a conservé les parties chantées mais l’ac-
compagnement orchestral a été effacé pour WEST SIDE STORY
permettre au Brussels Philharmonic de vous Cinquante ans après la sortie internationale
donner l’occasion de savourer l’interprétation de l’adaptation cinématographique du chef-
live de la partition. Les possibilités inouïes d’œuvre de Leonard Bernstein, le film projeté
dans la Salle Henry Le Bœuf sera accompagné
qu’offre le ciné-concert sont donc loin d’être par le Brussels Philharmonic. Vous pourrez voir
épuisées et ce genre à part entière n’a pas fini une version restaurée en haute définition, dont
de nous étonner. la bande-son n’a conservé que les dialogues
et les voix des chanteurs, les éléments
orchestraux étant interprétés en direct par le
célèbre ensemble bruxellois.
> billets et info: www.bozar.be
 PLEIN ÉCR AN

1.

I0
2. 3.

4.

5.
BOZAR IS OPEN

6. 7.

24
BO
ZAR
CINE
MA
PASSIONNÉE PAR LE 7e ART, JULIETTE
UNE DURET, HEAD OF BOZAR CINEMA,
Les années défilent à 24 images secondes
pour celle qui dirige le département cinéma
du Palais des Beaux-Arts. Et elles sont bien
ÉCUME LES SALLES DU MONDE
DÉCENNIE ENTIER POUR APPORTER AU PALAIS
pleines, avec 80 à 90 événements annuels
consacrés au 7e art. Dès que fut créée l’ap-
UNE PROGRAMMATION AUSSI pellation BOZAR pour regrouper les diffé-
D’ÉMOTIONS LARGE QUE POSSIBLE : FICTIONS, rentes activités présentées dans le bâtiment
d’Horta, son directeur-général estima que la
DOCUMENTAIRES, CINÉMA D’AUTEUR
EN IMAGE OU ENGAGÉ, FILMS CLASSIQUES OU
présence du cinéma au Palais était une prio-
rité : « Paul Dujardin a décidé de créer un
DÉCOUVERTES, RIEN N’ÉCHAPPE département cinéma en développant des ac-
tivités qui ne soient pas en concurrence avec
À SON ŒIL D’EXPERTE. AVEC UNE
celles de la Cinémathèque Royale(1), et plu-
SENSIBILITÉ AVIDE D’ÉMOTIONS tôt orientées vers l’événementiel », explique
ET UNE INSATIABLE CURIOSITÉ Juliette Duret. « Il voulait que l’offre cinéma
INTELLECTUELLE, ELLE VOUS soit plus abondante et puisse toucher tous
les publics, sans se limiter aux cinéphiles. »
PROPOSE TOUJOURS LE MEILLEUR DU Un nouveau chantier créatif s’ouvrait donc
CINÉMA INTERNATIONAL. ET DRESSE au sein du Palais, dont les espaces pouvaient
LE BILAN SUR GRAND ÉCRAN D’UNE permettre bien des initiatives nouvelles.
BOZAR CINEMA : REMARQUABLE DÉCENNIE.
10 ANS DÉJÀ !
 PLEIN ÉCR AN

A
E M
I N
C 10.

11.

BOZAR IS OPEN
8. 9. 12.

01. 20.000 Days on Erath – Iain Forsyth & Jane Pollard 07. Mes sept lieux – Boris Lehman
02. Khadak – Peters Brosens & Jessica Woodworth 08. Belle de Jour – Luis Buñuel
03. About Elly – Asghar Farhadi 09. Blind Dates – Levan Koguashvili
04. Bestiaire – Denis Côté 10. John Waters
05.
06.
Michael Haneke
The Salt of The Earth –
11.
12.
Blue Bird – Gust Van den Berghe
L’Enfant – Jean-Pierre & Luc Dardenne
25
Wim Wenders & Juliano Ribeiro Salgado
© Sebastião Salgado - Amazonas images

TRANSVERSALITÉ COUPS DE CŒUR planète et dont les agendas sont compli-

« La saison était déjà très riche en expositions
et en musique. Le cinéma était par nature un
spectacle plus démocratique et pouvait attirer
des générations nouvelles, il était donc crucial
que cette programmation soit dynamique et en
phase avec la diversité des arts qui caractérise
le Palais. Il a fallu penser le cinéma en tant que
cinéma, mais aussi dans une perspective inter-
disciplinaire et transversale. » poursuit notre
interlocutrice.
L’idée de « proposer du Belge » s’imposa ain-
si que de développer une politique événemen-
tielle d’avant-premières initiée par CINEMA-
TEK, en invitant des réalisateurs, des acteurs
ou des musiciens, lesquels interviennent lors
de ciné-concerts de plus en plus fréquents. Une
transversalité qui s’est récemment encore ma-
nifestée avec National Gallery, le dernier docu-
mentaire de Frederick Wiseman sur le célèbre
musée londonien et où apparaît longuement,
dans une séquence mémorable et par une amu-
sante coïncidence, Paul Dujardin !
« Depuis 3 ou 4 ans, BOZAR CINEMA a
pris son rythme de croisière avec 10 à 15
événements par mois », constate avec bon-
heur Juliette Duret. Et il est vrai que la va-
riété des activités est riche. BE Film Fes-
tival, le festival Are You Series ou les UFA
Film Nights sont des événements récurrents
qui touchent des domaines aussi divers que
la production belge, les séries télé interna-
tionales ou les classiques du cinéma redé-
couverts à travers la magie du ciné-concert.
BOZAR accueille également des festivals in-
ternationaux comme la Berlinale/Forum ou
Cinéma du Réel, et prend part à des mani-
festations comme le Brussels Short Film
Fest, Pink Screen ou Balkan Trafik. Un tra-
vail de longue haleine, programmé long-
temps à l’avance, est nécessaire pour s’assu-
rer de sa réussite : « Certains événements
ne peuvent être confirmés que tardivement,
car il dépendent de distributeurs étrangers,
d’artistes venus parfois de l’autre côté de la
qués… ». Une réalité avec laquelle Juliette
Duret a cependant appris à composer et qui
fait partie de son quotidien.
Des dix années de BOZAR CINEMA, elle
retient quelques coups de cœur comme les
présences de Paul Auster, de Sabine Azéma,
de Claudia Cardinale, d’Aleksander Sokurov
ou de Werner Herzog. Ainsi que la première
projection en 3D de Pina, le superbe film de
Wim Wenders sur la célèbre chorégraphe et
danseuse allemande Pina Bausch. De grands
rendez-vous qui en appellent d’autres, pour
une passionnée toujours heureuse de par-
tager ses enthousiasmes avec le public des
séances cinéma de BOZAR.
(1) Devenue CINEMATEK et toujours active
au sein du Palais
 Les amis
du
Palais
BOZAR IS OPEN

L’INDISPENSABLE SOUTIEN
DES BOZARFRIENDS ET DES BOZARPATRONS

26
L’AMOUR DE L’ART
LE PAL AIS DES BEAUX-ARTS VOUS TIENT À CŒUR ET VOUS VOULEZ VOUS IMPLIQUER
DAVANTAGE... DEUX FORMULES POUR CEL A : DEVENEZ BOZARFRIEND OU REJOIGNEZ
LES BOZARPATRONS . CES MEMBRES DONATEURS SONT DEPUIS DES ANNÉES D’ UNE
IMPORTANCE CONSIDÉR ABLE DANS NOTRE FONCTIONNEMENT.

L’offre culturelle de BOZAR peut compter
sur un grand nombre de visiteurs fidèles,
qui le plus souvent, ne se limitent pas à un
seul genre mais profitent de toute l’étendue
des activités proposées. Rejoindre les BO-
ZARfriends vous permet d’obtenir en prio-
rité des places pour les concerts, le théâtre,
les films, les expositions et les activités litté-
raires. Être BOZARfriend, c’est autre chose
que d’avoir simplement une carte de réduc-
tion en poche. En tant qu’adhérent, vous
pourrez vivre l’art d’une autre manière. Des
portes s’ouvriront pour vous faire participer
à ce qui se passe côté coulisses : répétitions
de concerts, tours guidés dans le bâtiment,
visites d’exposition en compagnie du com-
missaire, vernissages…
De plus en plus d’amateurs d’art découvrent
la formule « Friends » et ses avantages. Ain-
si, les BOZARfriends sont invités, en jan-
vier, à la projection du formidable docu-
mentaire sur El Sistema, ce programme qui
lutte contre la misère en offrant aux jeunes
une formation musicale. Le documen-
taire est projeté à l’occasion du concert que
donne le Simon Bolivar Symphony Orches-
tra Venezuela sous la direction de Gustavo
Dudamel, l’inspirateur engagé de ce projet.
Les BOZARPATRONS regroupent des
membres donateurs passionnés par les
arts. En retour de leur soutien, ils bénéfi-
cient d’un large éventail d’avantages : des
places de concert en première catégorie
pour la saison entière, un accueil personna-
lisé, un accès prioritaire aux abonnements
du concours Reine Élisabeth… En tant que
BOZARPATRON, vous profiterez de l’art en
compagnie de gens partageant les mêmes
goûts et vous pourrez faire connaissance
avec vos artistes favoris.
Les BOZARPATRONS forment un groupe
soudé, qui participe à des activités très di-
verses. Pendant l’entracte du concert de
Noël, une réception les attendait autour du
sapin. Dans les mois passés, c’est à Ams-
terdam et à Athènes que les BOZARPA-
TRONS sont partis, ensemble, pour une
visite commune de musées. Ces voyages
combinent une bonne dose de culture et de
divertissement. Voici ce que nous rapporte
une BOZARPATRON à propos de son ad-
hésion: « Nous sommes devenus membres
de BOZAR parce nous voulions soutenir
cette belle institution. Ce que nous recevons
en retour est particulièrement plaisant, mais
surtout cela s’ajoute à la satisfaction que
nous retirons d’avoir apporté notre contri-
bution. Nous sommes gâtés ! »
 BOZAR IS OPEN
Vous êtes passionné
27
par la culture ?
Devenez BOZARfriend !

> bozar.be/friends.php Vous êtes passionné de culture et souhaitez bénéficier de

nombreuses réductions exclusives ? Nous avons la formule qu’il vous faut ! Rejoignez le cercle
photos : Y. Gervais © BOZAR

des amis de BOZAR et devenez à votre tour BOZARfriend en appelant le 02/507 82 00, en vous
rendant au BOZARTICKETS du Palais des Beaux-Arts ou en complétant le formulaire mis en
ligne sur notre site bozar.be/friends.php. Si vous désirez recevoir de plus amples informations,
il vous suffit de les demander en envoyant un mail à friends@bozar.be
 PLEINS FEUX SUR LA LETTONIE

BALTE ET
PLEINEMENT
EUROPÉENNE

LETTONIE
BOZAR IS OPEN

BOZAR MET EN LUMIÈRE LA LETTONIE,

À L’OCCASION DE SA PRÉSIDENCE DU
CONSEIL DE L’UNION EUROPÉENNE.
28

NICHÉE ENTRE LA LITUANIE ET L’ESTONIE, DEUX AUTRES PAYS

BALTES, LA LETTONIE RESTE POUR BEAUCOUP UNE ILLUSTRE
INCONNUE. C’EST POURQUOI BOZAR PRÉSENTE DURANT LE PREMIER
SEMESTRE 2015 UNE VASTE OFFRE CULTURELLE LETTONE.
 PLEINS FEUX SUR LA LETTONIE

1.

2.

BOZAR IS OPEN
29
1. Gustavs Klucis, Construction (1920-1921),
Musée d’art national letton, Riga
2. Gustavs Klucis, Socialist Reconstruction (1927),
Musée d’art national letton, Riga BO
ZAR
3. Gustavs Klucis, Dynamic City (1919), EX
Musée d’art national letton, Riga PO

3.

« Cela me fait parfois de la peine », avoue Vita Timermane, première secrétaire de

Vita Timermane en remuant pensivement
la cuillère dans sa tasse de café. « Les gens
confondent la Lettonie et la Lituanie, com-
ment est-ce possible ? En 2018, notre pays,
qui a été fondé au sortir de la Première
Guerre mondiale, aura tout juste cent ans.
Et nous sommes toujours aussi mécon-
nus. » De janvier à juin 2015, son pays oc-
cupera la présidence du Conseil de l’Union
européenne. Cette présidence, ainsi que
Riga - capitale culturelle européenne 2014
-, devraient mettre un terme à cette rela-
tive méconnaissance d’une culture de pre-
mier ordre.
« Gustave Klutsis l’ambassade de Lettonie en Belgique, était
membre, en 2014, du conseil artistique
est le père du « Riga 2014 ». Parfaitement au courant du
panorama culturel letton, elle collabore de-
constructivisme. Il s’est puis 2011 avec BOZAR à la mise sur pied
de ce « Focus sur la Lettonie », qui propose
fait connaître par ses du 1er janvier au 30 juin une multitude de
concerts, d’expositions et de représenta-
DɼFKHVGHSURSDJDQGH tions théâtrales.
Avant de commenter le programme, Vita
DYDQWĦJDUGLVWHVSRXUOH Timermane tient à esquisser un aperçu
des caractéristiques propres à la culture
régime russe. » lettone. « Ce n’est qu’en comprenant l’âme
de ce peuple que l’on peut entrer dans sa
culture », souligne-t-elle.

BOZAR IS OPEN
Elīna Garanča
©/DIRUPLGDEOHPH]]RĦVRSUDQR(OɏQD*DUDQɅDFKDQWHUD
30 avec l’Orchestre National de Belgique. »
Son pays est jeune, il n’a pas cent ans. Par
le passé, il fut sous domination allemande,
suédoise, polonaise ou encore russe. « Ce
qui a fait du Letton une personne plutôt
introvertie, quelqu’un qui préférera res-
ter dans son coin et éviter les projecteurs.
Mais cela a également conforté chez lui
une conscience très vive de son patrimoine
culturel. Je n’imagine pas un seul Letton
qui ne connaisse par cœur les chansons po-
pulaires, ou qui ne sache réciter quelques
daina, ces poèmes traditionnels de 4 vers,
comparables aux haïkus japonais. »
ENTRE EST ET OUEST
La créativité fait partie de l’ADN letton, af-
firme Timermane. « La nécessité de sur-
vivre et de conserver son identité, après
tant de périodes d’occupation, a donné au
peuple letton une grande créativité. Qui est
renforcée encore par sa position entre l’Est
et l’Ouest. »
PLEINS FEUX SUR LA LETTONIE
BO
ZAR
MU
SIC
Voilà qui est engageant. Et le Palais des constructivisme. Il s’est fait connaître par
Beaux-Arts le prouve. Au total, BOZAR ses affiches de propagande avant-gardistes
organise quatorze événements. Il y aura pour le régime russe. Une foule d’artistes
d’un côté les grands noms : le violoniste est née dans son sillage. Nous exposons ici
Gidon Kremer, notamment, en soliste et trois générations d’avant-gardes, jusqu’au
avec son ensemble, la Kremerata Baltica, jeune et très prometteur Voldemārs Johan-
ou la formidable mezzo-soprano Elīna sons. Je suis particulièrement ravie de cette
Garanča, qui chantera avec l’Orchestre exposition, car elle montre clairement qui
National de Belgique. Il y aura également nous sommes et ce que nous avons à offrir,
des étoiles de la culture lettone peu connues en tant que peuple, en matière culturelle. »
encore chez nous. « Iveta Apkalna en est un
bon exemple. Elle sillonne le monde entier
comme organiste de concert et compte
parmi les meilleurs de la planète. En juin,
elle sera à la cathédrale Saint-Michel »,
ajoute Vita Timermane.
Bien que la plupart des activités appar-
tiennent au domaine musical, Vita Timer-
mane avoue sa préférence pour « Visionary
Structures », une exposition qui se penche
sur les sculptures novatrices des XXe et
XXe siècles. « Gustave Klutsis est le père du
 PLEINS FEUX SUR LA LETTONIE

« Il est fréquent que de grands BO

ZAR

noms lettons soient célèbres THEA

TRE

alors qu’on ignore qu’ils sont

précisément lettons. Combien
de gens savent que les chefs
d’orchestre Andris Nelsons et
Mariss Jansons viennent de
Lettonie ? »

SONJA, avec le comédien Gundars Abolins , qui a été primé pour son interprétation.

BO
ZAR
EX
PO

BOZAR IS OPEN
BO
ZAR
MU
SIC Ola Vasiljeva - The Limp of a Letter

Le violoniste Gidon Kremer se produit tant en soliste qu’avec

son ensemble, la Kremerata Baltica.
31
FOCUS SUR LA LETTONIE
25 > 27.02.2015 13.02 > 31.05.2015

GIDON KREMER OLA VASILJEVA

PAS DES PIÈCES RAPPORTÉES
Cette initiative présente un éventail de talents
artistiques lettons connus ou – encore – peu
connus. « Il est fréquent que de grands noms
lettons soient célèbres alors qu’on ignore
qu’ils sont précisément lettons. Combien
de gens savent que les chefs d’orchestre
Andris Nelsons et Mariss Jansons viennent
de Lettonie ? Avec ce projet à BOZAR, nous
voulons montrer qui nous sommes : un
peuple pleinement européen ! »
Cette initiative entend aussi stimuler le
tourisme vers ce pays balte. Et cela de-
vrait marcher. Déjà, Riga capitale culturelle
2014 a fait augmenter de vingt pour cent
le nombre de visiteurs étrangers. « J’espère
que les gens qui viendront à BOZAR, au-
ront envie d’aller découvrir notre pays de
leurs propres yeux. »
> billets et info: www.bozar.be
BOZAR accueille pour trois soirées le célèbre
violoniste et chef d’orchestre letton Gidon
Kremer, rejoint pour deux concerts par son
ensemble la Kremerata Baltica. Musique
symphonique, pages pour chambristes et invi-
tés prestigieux comme Martha Argerich vous
attendent. Kremer rendra hommage à Bach,
Mozart ou Chostakovitch avec, bien entendu, le
souci constant de mêler aux « classiques » les
compositeurs contemporains appelés à devenir
à leur tour les classiques de demain.
13 & 14.02.2015
SONJA
Dans le cadre de la Présidence lettone
du Conseil de l’Union européenne, BOZAR
accueille une production du New Riga Theatre.
La pièce raconte l’histoire de Sonja, une femme
esseulée qui vit à Leningrad. Sa vie quotidienne
bascule quand elle reçoit une mystérieuse
lettre d’amour. Avec le comédien Gundars
Abolins dans le rôle-titre, qui lui valut de
remporter de nombreux prix.
The Limp of A Letter
Les installations d’Ola Vasiljeva, constituées
de sculptures, de textile, de céramique, de
dessins et d’objets forment un spectacle
multidimensionnel. The Limp of A Letter explore
la relation opaque entre la pensée, le langage,
le design et la production d’objets.
13.02 > 31.05.2015
VISIONARY STRUCTURES
Un aperçu de l’avant-garde lettone et de
l’art novateur aux XXe et XXIe siècles, une
époque très mouvementée. Malgré le
contexte idéologique changeant, on observe
des parallèles et une cohérence entre le
constructivisme légendaire de Gustavs Klucis
et de Kârlis Johansons et l’oeuvre du jeune
Voldemãrs Johansons. Un travail surprenant,
à la frontière entre art, design, architecture,
urbanisme et recherche artistique.

PRÉSIDANT AUX DESTINÉES DU
PAYS DEPUIS LE 11 OCTOBRE
DERNIER, CHARLES MICHEL
PLAIDE DANS NOS COLONNES
EN FAVEUR D’UNE « CULTURE
DE GESTION RATIONNELLE »
BOZAR IS OPEN
ET LAISSE ENTREVOIR LE
DÉVELOPPEMENT STRUCTUREL
DE NOUVELLES SYNERGIES
ENTRE LES INSTITUTIONS
CULTURELLES FÉDÉRALES.
32
Quelle place occupe à vos yeux le Palais des
Beaux-Arts dans le paysage culturel belge et,
plus largement, européen ?
Il occupe une place très importante. Je m’ex-
plique : BOZAR est une institution auto-
nome dans la vie culturelle belge. C’est une
institution qui présente des programma-
tions variées et qui rayonne souvent au-delà
de nos frontières. C’est une belle carte de vi-
site culturelle pour notre pays.
Dans un monde de plus en plus complexe,
traversé par des clivages multiples, la culture
a-t-elle un rôle fédérateur à jouer ?
Bien évidemment ! La culture doit être un
vecteur de compréhension et d’ouverture au
monde. Combien de contrées n’avons-nous
pas découvert à la vision d’un film ? Qui n’a
pas été ému un jour en écoutant un mor-
ceau de musique ? Il est ainsi toujours tou-
chant de voir que certaines œuvres sont
connues et reconnues dans le monde entier
uniquement pour ce qu’elles représentent.
INTERVIEW
Pourquoi avoir décidé de diminuer le soutien
financier des autorités publiques à l’une des
“BOZAR est une rares institutions culturelles du Royaume qui
a précisément fait du dialogue entre les
institution autonome cultures, y compris nationales, une priorité ?
Je tiens d’emblée à préciser une chose : les
dans la vie culturelle économies visées ne vont nullement porter
atteinte aux grandes institutions culturelles
belge. C’est une de l’Etat fédéral dont s’enorgueillit la Bel-
gique à juste titre.
institution qui présente Certes, afin de revenir à l’équilibre budgé-
taire et de préserver notre système de so-
des programmations lidarité à travers le sécurité sociale, le gou-
vernement doit malheureusement faire des
variées et qui rayonne économies. Tous les département de l’Etat
sont concernés. Toutefois, étant donné la
VRXYHQWDXĦGHOjGHQRV spécificité des institutions concernées, nous
avons obtenu une exception culturelle, mal-
frontières. C’est une belle gré le travail d’économies nécessaires au sein
carte de visite culturelle du pouvoir fédéral. Didier Reynders, mi-
nistre en charge de ces dossiers, a confirmé
pour notre pays.” que les dotations totales à la Monnaie, BO-
ZAR et l’Orchestre National de Belgique se-
raient réduites de 5 % environ. Il n’y a pas
d’économies sur les dotations pour frais de
personnels. Pour la Monnaie et l’ONB, cela

LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL CONTINUE D’INVESTIR
UNE BELLE
CARTE DE VISITE
CULTURELLE
POUR
LA BELGIQUE
CHARLES MICHEL, PREMIER MINISTRE
signifie que trois quarts de leur budget sont
exemptés de toute économie. Pour les frais
de fonctionnement, la réduction ne sera pas
de 20 mais de 15 %. Pour le reste, le ministre
de tutelle envisage de faire appel aux autres
sources de financement de ces institutions,
que sont la Loterie nationale ou Beliris, par
exemple, en fonction des besoins et des spé-
cificités de chaque institution.
Plus spécifiquement, le gouvernement fédé-
ral maintiendra son investissement dans les
institutions culturelles fédérales en étroite
concertation avec les communautés et exa-
minera comment des synergies et des gains
d'efficacité peuvent être réalisés grâce à une
étroite collaboration entre l’ONB et la Mon-
naie, par exemple.
Ces institutions disposent d’un personnel
spécifique, d’un degré de savoir-faire impor-
tant qui fait partie de notre patrimoine, et qui
participe à l’image de marque de la Belgique
et de Bruxelles, capitale de l’Europe. Nous
sommes évidemment conscients du caractère
précieux et fragile de ces savoir-faire.
Nous nous sommes toujours engagés active-
ment pour le secteur culturel. Par exemple,
INTERVIEW
aujourd’hui, le principal financement du
secteur cinématographique en Belgique est
le système de Tax Shelter mis en place il y a
plusieurs années par le ministre des Finances
fédéral, Didier Reynders. Il est indissociable
du rayonnement du cinéma à l’internatio-
nal. Nous aimerions l’étendre aux arts de la
scène. Je sais que cela relève du niveau com-
munautaire mais je pense que nous avons un
rôle à jouer, partout où cela est possible, afin
de soutenir la culture. Par ailleurs, nous n’ex-
cluons pas d’élargir la loi sur le mécénat dans
le futur afin d’accroître le financement de la
culture. C’est une option tout à fait envisa-
geable au moment où l’équilibre budgétaire
aura été atteint.
Quels sont vos souvenirs personnels au Palais
des Beaux-Arts ?
Je garde un formidable souvenir d’une expo-
sition sur le mouvement CoBrA organisée à
BOZAR. J’ai par ailleurs eu la chance de ren-
contrer un jour Pierre Alechinsky et de dis-
cuter avec lui de ses œuvres, de son parcours.
Ses peintures m’ont toujours fasciné.
BOZAR IS OPEN
33
Comment voyez-vous évoluer le Palais des
Beaux-Arts dans les prochaines années ?
Encore une fois, nous voulons collabo-
rer avec les autres acteurs institutionnels
de la culture. Dans cette même logique,
nous pourrions travailler sur une harmo-
nisation des programmations tout en as-
surant bien sûr l’autonomie artistique. Les
institutions correspondantes des Commu-
nautés pourraient être associées à cette opé-
ration via une concertation commune. Les
arts sont universels et « fédérer » ne doit pas
rester un vain mot. De telles collaborations
« pragmatiques » permettraient d’utiliser les
moyens disponibles de façon plus efficiente
et, peut-être, d’intensifier le processus d’ex-
cellence artistique car la pression exercée
par des conditions budgétaires limitées se-
rait moindre. Evitons les mots qui font peur
comme « économies » et « compression des
coûts du personnel ». Parlons plutôt d’une
« culture de gestion rationnelle ». Cette der-
nière demande bien entendu une structure
opérationnelle inventive et une générosité
partagée.
 BOZAR ENTREPREND

UN EURO INVESTI
PAR L’ÉTAT GÉNÈRE
TROIS EUROS POUR
LA CULTURE
BOZAR, UN MODÈLE DE FINANCEMENT UNIQUE EN SON GENRE

Location de salles
Puissance publique fédérale
7% (soutien structurel)
Sponsoring et mécénat
44%
16%
BOZAR IS OPEN

REVENUS VARIABLES REVENUS

AUTO - GÉNÉRÉS STRUCTURELS

34 [Gr aphe 1A]

Vente de billets
R EVE N U S D U
17% Loterie nationale PAL AI S SAN S L A
PARTI C I PATI O N D E S
Projets bénéficiant du soutien public 9% CO PRO D U CTE U RS

7%

Participation des Puissance publique fédérale

coproducteurs
(soutien structurel)
26% 32%

Location de salles

5%

Loterie nationale
Sponsoring et mécénat

12% 7%
[Gr aphe 1B]
Vente de billets Projets bénéficiant du soutien public
F I NAN C E M E NT D U
PAL AI S AVE C L A 13% 5%
PARTI C I PATI O N D E S
CO PRO D U CTE U R S
 BOZAR ENTREPREND

À L A DIFFÉRENCE DE L A PLUPART DES CENTRES CULTURELS DU CONTINENT EUROPÉEN , BOZAR NE

DÉPEND PAS UNIQUEMENT DU SOUTIEN DES AUTORITÉS PUBLIQUES . NOUS TIRONS NOS REVENUS
D’ UN AGENCEMENT DE REVENUS PROPRES VENANT DE L A VENTE D’ ENTRÉES ET DE L A LOCATION DES
SALLES , DU SOUTIEN ACCORDÉ À DES PROJETS SPÉCIFIQUES , ET DU MÉCÉNAT D’ ENTREPRISES ET
DE PARTICULIERS . EN CES MOMENTS D’ ÉCONOMIES BUDGÉTAIRES , NOUS VOUS EXPLIQUONS NOTRE
MODÈLE DE FINANCEMENT, UNIQUE EN SON GENRE.

Soutien structurel des

autorités fédérales

15%
Vente des billets

Location de salles
36%

16%
[Gr aphe s 2]

R E S S O U RC E S
PRO PR E S

Sponsoring
et mécénat

BOZAR, institution culturelle qui fait au-
torité, présente un riche programme, mul-
ti- et interdisciplinaire. Depuis 2010, nous
accueillons chaque année plus d’un mil-
lion de visiteurs au cours de 1.200 activités
culturelles et coproduisons des projets ar-
tistiques avec 250 partenaires culturels. Et
nous réalisons cet impressionnant dévelop-
pement des activités artistiques de grande
qualité depuis 2002 sans avoir recours à au-
cun financement public structurel supplé-
mentaire. Un succès unique dans le paysage
culturel européen.
La subvention fédérale fixe est la colonne
vertébrale des ressources de BOZAR. Elle
représente un tiers de ses sources de finan-
cement. Cette subvention des pouvoirs pu-
blics, nous l’utilisons notamment pour
l’entretien de notre bâtiment, le Palais des
Beaux-Arts de l’architecte Victor Horta
étant en effet un monument protégé. BO-
ZAR se distingue ici des autres institutions
culturelles en Belgique qui, d’ordinaire,
n’ont pas l’obligation d’assumer la responsa-
bilité budgétaire de l’entretien de leur bâti-
ment. La subvention des pouvoirs publics
nous permet de couvrir environ la moitié
des frais de personnel. Chaque année, nous
devons donc partir à la recherche d’autres
ressources.
33%
Contribution des
coproducteurs
UN MODÈLE QUI FONCTIONNE
En plus de ces subsides, BOZAR peut
compter sur un apport financier considé-
rable venu du secteur privé. Il est consti-
tué par des revenus propres issus notam-
ment de la vente de billets et de la location
des salles, et de l’engagement financier d’en-
treprise, de donateurs et de fondations,
comme le montre le graphe ci-dessus.
Le produit de la vente d’entrées – princi-
palement concerts et expositions – s’éle-
vait à près de 5 millions d’euros en 2013. La
même somme environ provient du finan-
cement privé, grâce au sponsoring ou aux
dons de personnes privées, d’entreprises et
d’autres organisations. Ce qui nous a permis
de maintenir nos billets à un prix démocra-
tique. Sans le soutien du sponsoring privé,
ils coûteraient deux fois plus cher.
BOZAR IS OPEN
Le soutien public lié à des projets spéci-
fiques a apporté près de 2 millions d’euros
par an. Cela concerne des autorités tant
belges qu’étrangères.
Autre source importante de financement :
la location des salles. Les salles presti-
gieuses du Palais des Beaux-Arts ont été
mises à la disposition de nos clients qui dé-
sirent y organiser des événements privés ou 35
publics. Enfin, les partenaires de BOZAR
investissent chaque année de 10 à 15 mil-
lions d’euros pour organiser avec nous des
événements culturels de premier ordre.
La subvention publique et le sponsoring
privé sont ainsi équilibrés. Mieux, ils se
renforcent l’un l’autre, la subvention initiale
étant le point de départ pour de nouvelles
formes d’investissements. De cette manière,
la subvention des autorités se trouve finale-
ment multipliée par 2,7.
ET DEMAIN
L’importance de BOZAR en tant qu’ins-
titution culturelle, sociale et économique
peut difficilement être contestée. Au cours
des dix dernières années, la maison s’est
considérablement développée et a géné-
ré une plus-value manifeste pour la socié-
té bruxelloise, belge et européenne. Notre
modèle de financement si particulier y est
pour beaucoup. BOZAR a optimisé ses res-
sources en créant à partir des subventions
publiques un véritable effet de levier. Ce-
la a été possible grâce aux efforts continus
de BOZAR et au soutien conséquent de nos
partenaires.
 COLOPHON

Une publication du Département Marketing et

Communication de BOZAR
DIRECTOR MARKETING, COMMUNICATION & SALES -Filip Stuer
EDITOR - Frederic Eelbode
CONTRIBUTORS - Olivier Boruchowitch, Louis Danvers,
Kurt Deboodt, Thijs De Meulemeester, Aart De Zitter,
Frederic Eelbode, Anna Vondracek, Lien Vanreusel,
Luc Vermeulen
CONCEPT & GRAPHIC DESIGN - Sven Beirnaert
www.svenbeirnaert.be
CORPORATE DEVELOPMENT
Katrien Desrumaux, Annik Halmes, Elke Kristoffersen,
LydiaVandam, Olivia van der Ghinst

Management Team DIRECTOR PRODUCTION & PLANNING Artistic Departments

CHIEF EXECUTIVE OFFICER & ARTISTIC Jean-François D’hondt EXPO
DIRECTOR DIRECTOR MARKETING, COMMUNICATION Paul Dujardin, Sophie Lauwers
Paul Dujardin & SALES MUSIC
DEPUTY ARTISTIC DIRECTOR Filip Stuer Ulrich Hauschild,
Adinda Van Geystelen DIRECTOR HUMAN RESOURCES Tony Van der Eecken
DEPUTY DIRECTOR EXHIBITIONS Marleen Spileers MANAGER PERFORMING ARTS
Sophie Lauwers DIRECTOR FINANCES Gerd Van Looy
DIRECTOR MUSIC Jérémie Leroy THEATRE/DANCE
Ulrich Hauschild DIRECTOR GENERAL ADMINISTRATION Ingrid De Ketelaere
HEAD OF CINEMA Didier Verboomen CINEMA
Juliette Duret Juliette Duret, Xavier Garcia
DIRECTOR TECHNICS, IT, INVESTMENTS, LITERATURE
SAFETY & SECURITY Tom Van de Voorde
Stéphane Vanreppelen STUDIOS
Tine Van Goethem
BOZAR IS OPEN

AGORA

Karl Van Den Broeck

INFORMATIONS PR ATIQUES

36 BOZARTICKETS
Rue Ravenstein, 18
1000 Bruxelles

Mar > Ven 13:00 > 17:00

En dehors des heures indiquées,
la billetterie est ouverte 1 heure avant chaque spectacle
1
Expositions
Mar > Dim 10:00 > 18:00
Jeu 10:00 > 21:00
La vente des billets est clôturée 30 minutes
avant la fermeture des portes. St
uiv
ers
str
aa
Call Centre: +32 (0)2 507 82 00 2 tl
Ru
ed
Mar > Ven 13:00 > 17:00 es
So
ls

Groupe Paleis voor Schone Kunsten

Lun > Ven 9:00 > 17:00 Palais des Beaux-Arts
+ 32 (0)70 344 577 – groups@bozar.be – www.bozar.be

Autres points de vente

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#VSFBV
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+32 (0)2 284 20 80
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+32 (0)2 707 49 83

ACCÈS
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 COLOPHON

NOS PARTENAIRES

Soutien public Partenaires institutionnels

KINGDOM OF BELGIUM

EENDRA
www.diplomatie.belgium.be
CH F ORC E
T
M LA
AA IT
KT FA
MA L’ U N I O N
CHT

Partenaires structurels

Partenaires médias
Gouvernement Fédéral
Services du Premier Ministre, Cellule de coordination générale de la politique • Services du
Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et européennes, chargé de Beliris et
des Institutions culturelles fédérales

Communauté Française
• Cabinet du Ministre-Président • Cabinet de la Ministre Vice-Présidente et ministre de
l’Education, de la Culture et de l’Enfance • Wallonie-Bruxelles International

Région Wallonne Partenaires privilégiés

• Cabinet du Ministre-Président • Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements
étrangers

Communauté Flamande
Cabinet du Ministre-Président et Ministre de la Politique Extérieure et du Patrimoine
BOZAR BOZAR STUDIOS
Immobilier • Cabinet de la Ministre Vice-Présidente et Ministre de l’Enseignement • Cabinet BOZAR MUSIC

du Ministre Vice-Président et Ministre de la Culture, des Médias, de la Jeunesse et de Bruxelles

Région de Bruxelles-Capitale
Cabinet du Ministre-Président chargé des Monuments et Sites et de la Recherche scientifique

BOZAR IS OPEN
BOZAR EXPO PHOTO BOZAR MASTERPLAN
• Cabinet du Ministre chargé des Relations extérieures et de la Coopération au Développement
• Cabinet du Ministre chargé de l’Emploi et de l’Économie • Cabinet du Ministre chargé de
la Mobilité et des Travaux publics • Cabinet de la Ministre chargée de la Coopération au
Développement • Cabinet de la Secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargée de BOZAR CORPORATE PATRONS
la Recherche scientifique, des Infrastructures sportives communales et de la Fonction publique ABN AMRO • BANK OF NEW YORK MELLON • BANQUE PRIVÉE EDMOND
DE ROTHSCHILD (EUROPE) • BIRD & BIRD • BKCP • KBC BANK NV • LHOIST •
LINKLATERS • LOMBARD ODIER • NH HOTELES • PUILAETCO DEWAAY PRIVATE
Partenaires internationaux BANKERS S.A. • SOCIÉTÉ FÉDÉRALE DE PARTICIPATIONS ET D’INVESTISSEMENT
European Concert Hall Organisation : Concertgebouw Amsterdam • Gesellschaft der S.A. | FEDERALE PARTICIPATIE- EN INVESTERINGS MAATSCHAPPIJ N.V.
Musikfreunde in Wien • Wiener Konzerthausgesellschaft • Cité de la Musique Paris • Barbican
Centre London • Town Hall & Symphony Hall Birmingham • Kölner Philharmonie • The
Athens Concert Hall Organization • Konserthuset Stockholm • Festspielhaus Baden-Baden Partenaires promotionels
37
• Théâtre des Champs-élysées Paris • Salle de concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte
de Luxembourg • Palais des Beaux-Arts de Bruxelles/Paleis voor Schone Kunsten Brussel • The
Sage Gateshead • Palace of Art Budapest • L’Auditori Barcelona • Elbphilharmonie Hamburg

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 ARTMAZING
INVESTMENT
Let Art be part of your Event
BOZAR IS OPEN

38

Rendre l’Art accessible est un projet dans lequel le Palais des Beaux-Arts
s’investit totalement. De nombreuses entreprises partagent notre mission
Rendre l’Art accessible est un projet dans lequel le Palais des Beaux-Arts
d’offrir qualité, diversité, créativité et dialogue au plus grand nombre. Nos
s’investit totalement. De nombreuses entreprises partagent notre mission
partenaires intègrent la culture dans l’événement et mettent les valeurs et
d’offrir qualité, diversité, créativité et dialogue au plus grand nombre. Nos
l’image de l’entreprise au diaposon de cette mission. Nous les remercions
partenaires intègrent la culture dans l’événement et mettent les valeurs et
très chaleureusement pour leur fidélité.
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très chaleureusement pour leur fidélité.
Contactez-nous T +32(0)2 507 84 45
corp@bozar.be www.bozar.be
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corp@bozar.be www.bozar.be

COUPS DE CŒUR
LAETITIA H U BE RTI, DIRECTRICE DE MUSIQ’ 3 , ÉPINGLE UNE VARIÉTÉ
D’ ÉVÉNEMENTS À SON IMAGE ET À CELLE DE LA CHAÎNE CL ASSIQUE DE L A RTBF :
RÉSOLUMENT TOURNÉS VERS L’OUVERTURE.
Musique
08.02 Gewandhausorchester
de Leipzig
Ce concert revêt une dimension très spéciale.
Le Gewandhausorchester de Leipzig est un
ensemble riche d'histoire. L'entendre inter-
préter le Concerto pour violon de Félix Men-
delssohn, quand on sait que l'œuvre fut créée
par l'orchestre avec à sa tête le compositeur
en personne, doit être une expérience émou-
vante. De plus, ce concerto est, selon moi,
l'un des plus beaux qui aient jamais été écrits.
L'autre perle du programme est la Symphonie
« Titan » de Gustav Mahler dirigée par Ric-
cardo Chailly, l'un des spécialistes de la mu-
sique du compositeur. Tant par ses interve-
nants que par son programme, ce concert
promet une soirée d'une grande beauté.
10.02 La Fenice & Vox Luminis :
King Arthur de Purcell
J'aime particulièrement la musique baroque.
L'opéra King Arthur de Henry Purcell en est
l'un de ses plus beaux joyaux. Bien que fantas-
tique, cette œuvre n'est souvent jouée que par-
tiellement. Ici, elle est présentée dans son inté-
gralité par des ensembles aussi exceptionnels
que La Fenice et Vox Luminis. On ne peut rê-
ver meilleurs interprètes pour cette œuvre !
LAETITIA HUBERTI
02.03 Boris Giltburg
Après ces concerts imposants en termes
d'effectif, voici un récital de piano, qui est
d’ailleurs mon instrument de prédilection.
Boris Giltburg s'est magnifiquement illus-
tré lors de l'édition 2013 du concours Reine
Elisabeth. Son choix de répertoire pour ce
concert est très équilibré : on y retrouve la
Chaconne de Bach reprise par Busoni, les
Danses sur des rythmes bulgares de Bartók,
Carnaval de Schumann et la Sonate de Liszt.
En outre, assister à un récital dans la Salle
Henry Le Bœuf du Palais des Beaux-Arts est
une expérience merveilleuse à chaque fois
renouvelée.
Cinéma
09 & 10.03 West Side Story
La musique me passionne mais le cinéma
également. Je suis sensible aux ponts que
l'on peut créer entre les genres et notam-
ment entre ces deux formes d'art. Ils contri-
buent à amener différents publics à la mu-
sique. West Side Story est un monument !
Ce chef-d'œuvre de la comédie musicale sur
une musique de Leonard Bernstein a été re-
marquablement adapté au cinéma. Vu les
moyens mis en place pour la restauration
BOZAR IS OPEN
de ce film, le traitement de la bande en est
très certainement exceptionnel. De plus, le
Brussels Philharmonic Orchestra, spécia-
liste de la musique de film, en interprétera 39
la bande originale durant la projection ! Un
bel événement que je ne raterai pour rien au
monde !
Expo
27.02 > 31.05 Le Monde du Sultan
J'aime les expositions qui retracent les
grandes périodes de l'histoire. J'apprécie
également lorsqu'on y présente les chocs
culturels et leur contribution à la naissance
de nouveaux mouvements artistiques. Je
suis particulièrement sensible à ces théma-
tiques de l'art et de l'histoire, à l'interpéné-
tration de ces deux domaines et à leurs in-
fluences réciproques. Elles constituent le
centre de cette exposition que je ne manque-
rai pas, comme d’ailleurs l’ensemble des évé-
nements sélectionnés au sein de cette belle
programmation.
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