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Introduction Générale Au Droit: (Tapez Le Sous-Titre Du Document)
Introduction Générale Au Droit: (Tapez Le Sous-Titre Du Document)
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INTRODUCTION AU DROIT CIVIL
2012 2011 2012
Introduction générale
au droit
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Paradoxe
Cours pour Licence 1, Semestre 1 Année 2011-2012
INTRODUCTION AU DROIT CIVIL 2011 2012
Introduction à la matière :
Le langage juridique est un langage complexe. Le sens des mots n'est pas toujours intuitif.
Par exemple : en droit, un meuble est un bien caractérisé par sa mobilité et pour lequel le
législateur retient la qualification de meuble en raison de sa nature ou de la détermination
de la loi. Autrement dit, il s'agit de tout élément qui n'est pas immeuble. Un immeuble est
tout ce qui est rattaché à la terre : c'est un bien caractérisé par sa fixité au sol et pour lequel
le législateur retient la qualification d'immeuble en raison de sa nature, de sa destination ou
de l'objet auquel il s'applique.
Il faut de plus faire attention aux faux amis; par exemple, une lésion, en droit, a le sens
d'être lésé, on parle aussi de contrat lésionnaire. C'est un terme qu'on utilise surtout pour
les immeubles. Elle se définit précisément comme un déséquilibre entre les prestations des
parties à un contrat susceptible de permettre dans certains cas sa rescision. Autre exemple :
la cause. En droit, c'est la raison pour laquelle on s'engage dans un contrat.
Le droit est une technique car il fournit un certain nombre de codes pour parvenir à ses
fins. Pour faire un testament, il faut par exemple l'écrire à la main, et il doit être noté et
protégé par un notaire. Pour un licenciement, il faut chercher dans le code du travail afin de
chercher quelle procédure s'adapte le mieux.
En 1787, Kant écrivait dans "La critique de la raison pure" : "Les juristes cherchent encore
une définition pour leur concept du droit." Deux cents ans après, les juristes en sont toujours
au même stade. Dans nos efforts de recherche, une expérience a été tentée en 1989 : une
cinquantaine d'auteurs se sont réunis pour faire partager leur conception du droit. La
synthèse de ce travail devait aboutir à l'émergence d'une ou de quelques définitions du
droit. Cependant, ce fut un échec en raison du grand nombre de définitions différentes
proposées. Le doyen Vedel, participant de l'expérience, dira dans sa conclusion : "...si je sais
mal ce qu'est le droit dans une société, je crois savoir de que serait une société sans droit".
Le Droit (Droit objectif) : c'est l'ensemble des règles de conduite qui gouvernent les rapports
des hommes dans la société et dont le respect est assuré par l'autorité publique. Il est
d'inspiration religieuse mais évolue avec les mœurs de la société (recherche sur les
embryons, mariage gay...). C'est le système juridique, l'ordre juridique. Il y a le Droit
allemand, le Droit du travail...
Ces droits (objectif et subjectifs) ne s'opposent pas mais se complètent. Le Droit (objectif)
prévoit les droits subjectifs et permet la violation de ces derniers.
La règle de Droit : Elle peut se définir comme les règles de conduite dans les rapports sociaux.
On fait référence à la morale. Elle présente plusieurs caractères : elle est générale, abstraite
et obligatoire. La sanction du non respect de cette règle est assurée par l'autorité publique.
Elle n'est pas là pour régir des particuliers. Elle concerne tout le monde et ne désigne
personne en particulier. On retrouve ce caractère impersonnel dans la Déclaration des Droits
de l'Homme et du Citoyen (DDHC) de 1789, qui prévoit que la loi doit être la même partout,
soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Cette généralité, on la retrouve également dans le
Code civil (art. 8 : "Tout français jouira des droits civils."; art. 9 : "Chacun a droit au respect
de sa vie privée". Autre exemple, l'article 147 qui stipule que : "On ne peut contracter un
second mariage avant la dissolution du premier". Les règles sont générales, mais on retrouve
une portée relative : "on peut divorcer" ne concerne que les gens mariés souhaitant
divorcer, "on peut adopter" ne concerne que ceux qui le souhaitent également. Ainsi, les
règles de droit du travail ne concernent que les employés et employeurs par exemple.
-->La règle de droit est impersonnelle : lorsqu'une loi est votée, elle est dite impersonnelle,
c'est-à-dire qu'elle a pour vocation de s'appliquer à tous, on ne vise pas une personne.
Toutefois, c'est aujourd'hui remis en cause car on trouve des lois dites circonstancielles
(exemple : la récidive d'un délinquant sexuel).
--> La règle de droit est abstraite : c'est-à-dire qu'elle a vocation à régir les actes en général
et non pas un acte en particulier (ex : adoption internationale).
--> La règle de droit est permanente, c'est-à-dire qu'elle va s'inscrire dans une certaine durée
(du moment où elle est promulguée au moment où elle est abrogée). Cela ne veut donc pas
dire pour autant qu'elle est éternelle. Le droit a vocation à évoluer avec les changements de
notre société. Elle n'est pas figée. On peut prendre l'exemple des droits des femmes qui ont
connu une certaine évolution au cours du 19ème siècle : en 1938, suppression de
l'incapacité de la femme mariée; en 1985, les femmes peuvent ouvrir un compte à leur nom.
Cela signifie qu'elle contient une sanction. Cette sanction touche les personnes, par
exemple avec le code de la route, le respect de la propriété privée d'autrui... Une sanction
peut également toucher un acte : si je suis déjà marié et que je décide de me remarier, ce
deuxième mariage sera frappé de nullité (pas d'existence légale).
Mais toute règle de droit n'est pas toujours pourvue d'une sanction. On peut avoir du
droit sans sanction (s'inscrire sur une liste électorale, voter...).
---> La règle de droit a pour fonction principale d'organiser la société. Elle organise les
relations des individus entre eux. Le droit va par exemple organiser les relations entre
membres d'une même famille : entre parents et enfants, entre l'époux et l'épouse, entre
deux personnes pacsées... Il va aussi organiser les relations patient/médecin, ou les relations
entre les actes (achat d'un appartement + emprunt, organisation entre le contrat d'achat et
d'emprunt).
---> La règle de droit impose. On parle alors dans ce cas de loi impérative. C'est une loi à
laquelle on ne peut déroger par une manifestation de volonté contraire. Exemple :
interdiction de se marier avant 18 ans, interdiction de voler, de tuer, interdiction de se lier à
vie par un contrat de travail... Ces lois sont dans l'intérêt de l'individu. Ce sont des lois
d'ordre public. En France, l'individu est par exemple protégé par les principes
d'indisponibilité et d'inviolabilité du corps humain.
---> La règle de droit propose : elle peut proposer un modèle de conduite bien qu'il puisse
être écarté par les individus. Exemple : Le mariage. Elle peut être supplétive : choix d'un
régime matrimonial, choix dans les modèles proposés lorsqu'on monte une société.
---> La règle de droit exprime : elle exprime des valeurs dans lesquelles notre société croit.
Lorsque le législateur rend opposable le droit au logement, c'est une mesure prise au nom
du principe de dignité de la personne (vivre dans un logement décent). Autre valeur : elle
croit au procès équitable.
Les critiques :
-Marquis de Sade : "C'est en vain que les lois veulent rétablir l'ordre et ramener les hommes à
la vertu. Trop imbéciles pour y réussir, elles les écarteront un instant du chemin battu mais ne
le feront jamais le quitter."
On peut répondre à cela que la règle de droit a pour but d'organiser la société, de
l'encadrer. La règle de droit se distingue de la morale dans certains cas (contradictions
éventuelles entre la règle de droit et la morale parfois), elle admet la tromperie qui ne
signifie plus toujours la nullité du mariage. Mais il y a des lois qui préservent des principes
moraux : on est obligé de verser une pension à ses parents s'ils sont dans le besoin. Ces
principes moraux sont défendus par l'article 6 du Code civil qui énonce que "on ne peut
déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l'ordre public et les bonnes
mœurs".
Il repose sur l'idée qu'au dessus du droit positif (droit en vigueur), il existe un autre droit,
différent, immuable, universel, que personne n'a jamais établi et qu'aucun législateur ne
peut abolir. Et ce droit idéal et universel (ses règles vont s'appliquer quelque soit le lieu et
quelque soit le temps) serait supérieur au droit positif : c’est ce qu'on appelle encore le Droit
naturel.
Ce droit s'est construit au fil du temps, pour cela on va devoir visiter le passé pour voir
comment il a pu aboutir à la pensée idéaliste telle que nous la connaissons aujourd'hui.
--> L'antiquité (De -2700 av JC --> 476 après JC) : donc ça remonte en des temps très anciens,
sous la plume de philosophes : Socrate, Platon, Aristote, qui consacraient déjà cette notion
de droit idéal dans leurs écrits. Exemple : Antigone de Sophocle, qui lance à Créon :"Je ne
pensais pas que vos ordres puissent prévaloir sur la volonté des immortels. Sur ces lois qui ne
sont pas écrite et qui ne sauraient être effacées. Ce n'est pas d'hier que ces lois existent. Elles
sont de tous les temps, et personne ne peut dire quand elles ont pris naissance.". Donc la
préoccupation de l'existence de ce droit transcendantal peut être retrouvée dans cette
citation.
-->Le moyen-âge (476 --> 1500) : le moyen-âge a également sa conception du droit idéal.
Cette idée connait un nouvel essor au 13ème siècle grâce à ceux qui vont enseigner, et sous
l'impulsion de St Thomas d'Aquin (1225-1274) qui va contribuer à développer cette théorie
du droit idéal. Et ici, il va prendre une connotation religieuse. St Thomas d'Aquin va l'associer
à la religion, et selon sa doctrine : si cette loi humaine est conforme à la loi naturelle, elle
doit être respectée. En revanche, si la loi écrite par l'homme est contraire à la loi naturelle, il
serait légitime de lui désobéir.
--> Les temps modernes (1492--> 1789) : ce droit naturel va profondément changer. A la
renaissance, le pouvoir religieux est écarté. Le pouvoir royal grandit, on assiste donc à une
sécularisation des institutions et du mode de fonctionnement du pays. Laïcisation du droit
naturel sous l'influence de deux facteurs : le schisme au sein de la chrétienté avec
l'apparition du protestantisme qui fait que le droit va pouvoir évoluer dans un sens laïc. Le
développement de l'individualisme où on va reconnaitre l'individu, on va lui reconnaitre une
valeur dans plusieurs domaines (économique, politique, et moral). On va lui reconnaître une
valeur suprême. Pourquoi ? Le contexte historique : c'est l'époque des découvertes, on se
rend compte que la terre n'est pas le centre du monde, on a compris que l'Homme pouvait
être son propre maitre, qu'il pouvait s'affranchir d'une autorité divine. A partir du moment
où on individualise l'Homme, on va pouvoir lui reconnaître des droits. Les peuples vont
vouloir s'émanciper, et après avoir lutté contre le pouvoir religieux c'est le pouvoir royal qui
est mis à mal (les abus des uns sont les abus des autres). Lutte contre l'absolutisme
monarchique, et la meilleure façon de lutter contre le pouvoir monarchique c'était de dire
qu'il y avait des droit supérieurs, des lois de valeur supérieure à la monarchie, au roi, et que
ce roi devait se plier à ce droit naturel. A cela s'ajoute une autre idée, le contrat social... Ce
droit naturel laïc se retrouve sous la plume de plusieurs auteurs et il sera encadré par
plusieurs écoles dites de droit naturel dont l'auteur sera un hollandais, Grotius, qui dit que le
droit naturel est un ensemble de principes édictés par la raison, c'est-à-dire qu'on a
confiance en l'homme parce qu'il a suffisamment de raison pour savoir si une action est juste
ou pas. Ces idées vont se prolonger au 18ème siècle mais vont prendre un aspect politique :
idées de Montesquieu, Voltaire, Rousseau. Et cette idée d'un droit naturel servira de base
pour préparer les révolutions de la fin du siècle (américaine, française..) et on peut dire que
c'est la période où l'esprit du droit naturel est à son apogée.
B) Le courant positiviste.
Il repose sur l'idée fondamentale qu'il n'y a rien au dessus du droit positif. Le droit positif
se justifie par lui même, il n'a pas besoin d'être fondé sur un ordre supérieur. En cela il
s'oppose au droit naturel puisque le droit naturel répondrait plus à la nature alors que le
droit positif, c'est celui qui est dicté par les hommes. L'évolution de la pensée positiviste va
également se faire en plusieurs étapes avec deux tendances principales dans ce courant
positiviste : la première tendance, qui est la plus ancienne, est celle du positivisme juridique
ou étatique à laquelle s'ajoutera plus récemment le positivisme sociologique.
-1ère famille : les pays de droit latino-germanique. Ce sont les pays dont le droit s'est forgé
sur la base du droit Romain. Ce sont en grande partie les pays latins. Ils ont pour la plupart
adopté le code civil (napoléonien) en 1804, ou s'en sont inspirés. Les pays germaniques en
font partie aussi (suisse, Autriche, pays scandinaves, Allemagne...) car Ils ont reçu eux aussi
l'héritage du droit romain. On peut toutefois voir des dissemblances entre ces deux
catégories. L'esprit des latins diffère quelque peu de l'esprit des germains. Il est beaucoup
plus individualiste que celui des germains qui ont plus une conception collective de la
société. Les codifications nous différencient aussi, les codifications germaniques sont plus
récentes que nos codes, souvent plus scientifique, et s'adaptent mieux à l'évolution, à la
modernité, que les nôtres. Malgré ces différences qui sont à relativiser, il faut voir que ces
droits inspirés par le droit romain vont avoir plusieurs points communs : le vocabulaire se
ressemble, les catégories juridiques sont proches, ce sont des droits légalistes puisqu'ils
reposent sur la loi.
- 2ème famille : les pays du Common Law. Cette famille regroupe les pays anglo-saxons
(l'Angleterre, l'Irlande, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande). Ce système
se différencie des systèmes des pays dit légalistes par l'originalité de la source de droit. Dans
ces pays, lorsque l'on veut revendiquer ses droits, on va se reporter non pas aux textes de
lois mais à la jurisprudence (The precedent)), c'est-à-dire un cas qui est similaire au notre, et
auquel on va pouvoir se reporter. Ce n'est donc pas la loi qui est la source, mais les règles de
jurisprudence ou la coutume, et elles sont élaborées à travers des décisions judiciaires. C'est
la jurisprudence qui crée le droit et la loi peut intervenir mais seulement pour combler les
lacunes de la jurisprudence. Si on prend en compte l'évolution actuelle, on remarque que les
pays latino-germanique et les pays du Common Law ont un peu échangé leurs méthodes. En
France, la jurisprudence tend à occuper une place de plus en plus importante dans le
système juridique, et on a parfois la jurisprudence qui crée la loi; par exemple : les mères
porteuses. C'était légal dans les années 80 en France (arrangements familiaux), puis au vu
des affaires qui ont défrayé la chronique (trafic d'argent, etc.), on est arrivé en 1991 à
interdire cela au nom de l'indisponibilité du corps humain. C'est le juge en premier qui a
sanctionné un comportement, et le législateur a suivi en inscrivant dans le code civil en 1994
le fait que "toute convention portant sur le corps d'autrui est prohibé" (art. 16 c.civ). Et
inversement, les pays anglo-saxons à mettre en avant leur loi avant la jurisprudence.
-3ème famille : les pays de droit d'inspiration philosophique ou religieuse. Cette famille
présente le point commun de regrouper des pays qui ne séparent pas nettement le droit de
la morale, et à partir de ce moment là, on peut faire reposer la loi sur des idéologies
philosophiques ou religieuses. Cette famille de droit occupe une petite place au sein du
monde. On peut prendre par exemple des pays de droit Indou, ou certains pays de droit
Musulman. Il y a dans ces pays des droits qui s'inspirent d'autres pays.
Le droit en France obéit à une distinction fondamentale entre le droit privé et le droit
public. Le droit civil appartient au droit privé.
Critères de distinction :
--> Droit public : c'est l'ensemble des règles qui, dans un Etat donné, président à
l'organisation même de cet Etat, et celles (les règles) qui gouvernent les rapports de l'Etat et
de ses agents avec les particuliers. Donc relations qu'on peut entretenir avec les impôts, tout
ce qui relève de l'autorité administrative.
--> Droit privé : c'est l'ensemble des règles qui gouvernent les rapports des particuliers entre
eux ou avec les collectivités privées telles que les sociétés ou les associations.
On peut dire que le domaine du droit public, c'est l'organisation du pouvoir public et leurs
rapports avec les particuliers, alors que le droit privé, ce sont uniquement les rapports entre
particuliers.
2)La finalité : la finalité du droit privé diffère de celle du droit public. La finalité du droit
public est plutôt de faire prévaloir l'intérêt de la puissance publique (l'intérêt général) sur
l'intérêt du particulier. C'est la raison pour laquelle ce droit peut se révéler inégalitaire. En
revanche la finalité du droit privé est de faire prévaloir l'intérêt des particuliers, des citoyens,
et ainsi promouvoir l'égalité entre eux.
3) Les caractères : le droit public est autoritaire, c'est une caractéristique que l'on
retrouve beaucoup moins dans le droit privé mais on trouve plus souvent des règles
supplétives.
4) Droit public et droit privé sont dotés de juridictions différentes : en effet, les tribunaux
qui sont compétents ne sont pas les mêmes (loi de 1790 qui a interdit aux juges judiciaires
de juger l'administration et vice versa, au nom de la séparation des pouvoirs).
Dans le droit public, on retrouve le Conseil d'Etat, le tribunal Administratif (TA), La Cour
d'Appel Administrative.
Dans le droit privé, on retrouve notamment le Tribunal de Grande Instance (TGI), la Cour
d'Appel (CA) et la Cour de Cassation.
Cette distinction serait artificielle: d'un côté, ériger le droit public en défenseur des droits
collectifs et d'un autre coté, le droit privé en défenseur des droits individuels, on peut se
demander si ce n'est pas un peu caricatural. Droit public et Droit privé tendent à la
satisfaction de l'intérêt social.
Cette distinction manque de précision, la frontière entre les deux peut parfois se révéler
poreuse. On peut ainsi assister à une certaine privatisation du droit public, par exemple
lorsque l'on a mis en place les Services Publics Industriels et Commerciaux (SPIC). A l'inverse,
on assiste également à une publicisation du droit privé : contrat de travail.
Toutefois, cette distinction s'avère utile malgré les critiques que l'on peut en faire. On a
des matières spécifiques au droit public, et si ces matières existent, c'est qu'il y a une raison.
On trouve par exemple le droit constitutionnel (droit public).
A l'origine le droit civil occupait quasiment toute la place du droit privé, mais on va le
voir, peu à peu le droit civil va avoir certaines de ses branches qui vont s'en détacher. Mais
ce droit civil restera ce qu'on appelle le droit commun. Les règles de ce droit civil
s'appliqueront en priorité. Des besoins nouveaux, des relations nouvelles vont apparaitre et
Exemple : dans notre société, la consommation a un rôle clé, alors en 2000 a été créé le
code de la consommation; c'est une branche qui s'est détachée du droit civil. Le tronc (droit
civil), ce sera le droit commun, et les branches le Droit d'exception.
A) Le droit commun.
Le droit civil (droit commun) comprend l'ensemble des règles applicables à la vie privée
des individus dans leurs relations personnelles, ces relations qu'ils peuvent avoir autant sur
le plan familial que sur le plan professionnel. Ainsi dans le droit civil, nous allons retrouver
plusieurs types de droit : le droit des personnes, le droit de la famille, le droit des contrats, le
droit des biens, le droit des régimes matrimoniaux. Le droit commun ne déroge pas aux
règles spéciales (Generalia Specialibus Non Derogant).
Le Droit des personnes : lorsqu'on est né, on a acquis la personnalité juridique qui fait que
l'on nous a attribué un prénom et un nom de famille...
Droit de la famille : on s'intéresse aux relations avec l'autre, comme par exemple avec le
mariage (critères d'âge... de différenciation des sexes).
B) Le droit d'exception.
Petit à petit, le droit d'exception empiète sur le droit commun et prend de plus en plus
de place. Il faut se souvenir que la place du droit civil est prépondérante dans le droit privé;
en effet, le droit civil s'applique par principe pour régir les questions de droit privé. Sa place
est donc prépondérante sauf lorsqu'une discipline spéciale a vocation à s'appliquer selon
De ce code ont émergé d'autres codes, il a incité les autres disciplines à s'y mettre : le
code de procédure civile (1806), le code du commerce (1807), le code pénal (1810). Mais
parmi tous ces codes, le code civil est le seul qui n'a pas fait l'objet d'une nouvelle
codification depuis. Il a été revisité, mais n'a pas fait l'objet d'une recodification. On va donc
retracer son historique à travers son élaboration, sa portée, son influence sur les autres
pays.
En effet, la France depuis 1804 a connu deux empires, deux royautés, quatre républiques,
cinq constitutions, mais un seul code civil.
Napoléon disait : "Ma vrai gloire n'est pas d'avoir gagné 40 batailles; Waterloo effacera
le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement, c'est mon
Code civil."
devient un droit laïc. Exemple : certaines matières qui jusqu'alors relevaient du monopole de
l'église vont se régulariser, laïciser, et relever du monopole de la commune comme par
exemple la déclaration de naissance. Avant, on les retrouvait au sein des églises. Pour le
mariage, c'est pareil. En 1804, le divorce est admis.
-Le courant individualiste que l'on retrouve dans les écrits du code civil, sous les principes
de liberté et d'égalité. Le code civil va retranscrire les idées révolutionnaires et notamment
celles qu'on va retrouver dans la DDHC en matière de liberté, Le code civil essaie de protéger
l'individu contre les contraintes et les servitudes. On retrouve cet esprit notamment dans les
relations familiales : on va protéger l'individu contre la famille. Le code civil prévoit que la
puissance paternelle cessera à la majorité. Et liberté dans la famille avec le divorce. Le code
civil met aussi en avant la liberté économique qui se traduit notamment par une liberté
d'acquisition des biens, liberté de commerce, liberté dans l'exercice de son droit de
propriété. En 1804, on écrit que les individus sont égaux quand à leur origine, à la place, aux
privilèges, aux hiérarchies... On dit aussi que l'égalité est l'âme des successions (partages
successoraux).
- Le courant Janséniste : il s'agit d'un courant de pensée moraliste, qui avait quelque
peu pénétré les milieux judiciaires du 19ème siècle. L'Homme est doté de lucidité, de
conscience et de liberté, sa volonté est libre, conscience et lucide. Lorsque deux personnes
passent un contrat, elles acceptent le contenu du contrat. Si on vend quelque chose, on le
fait en tant qu'être de raison, et ça ne peut être qu'un consentement libre et conscient. A
partir de ce moment, on a érigé une disposition du code civil art 1134 : « Les conventions
légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. ».
Donc il ne pouvait y avoir en 1804 de responsabilité contre une personne sans qu'elle ait
commis une faute.
On va trouver également dans le code civil des dispositions qui sont empruntes de morales :
la version du code civil pour les jeux, pour les paris... En France, c'est très encadré
contrairement aux pays anglo-saxons, parce qu'il y a cette dimension immorale du jeu.
--> Première période, de 1804 à 1884 : c'est une période que l'on pourrait qualifier d'apogée,
mais également d'immobilisme du code civil parce qu'on lui voue une admiration sans
borne; c'est presque une chose sacrée à laquelle il ne faudrait pas toucher. Toutefois il y
aura des exceptions, mais c'est peu par rapport au nombre de régimes qui se sont succédés.
On a par exemple autorisé le divorce (1804), puis on l'a aboli (1816). En 1854 on abolit la
"mort civile" (personne déchu de tous ses droits pour un crime qu'elle a commis). Les
auteurs qui interprètent le code civil dans cette période vont se livrer à une interprétation à
la lettre du texte, pour ne pas trahir l'esprit qui a résidé au code civil (école de l'exégèse).
--> Troisième période, de 1945 à nos jours : période qui est marquée par une volonté de
réviser notre code civil. Plusieurs essais ont eu lieu; tout d'abord, en 1945, une commission
est mise en place mais ce projet n'aboutira pas, parce qu'il s'agit essentiellement d'une mise
à jour du droit civil qui n'a rien à voir avec la qualité du code initial de 1804 et on n'est pas
arrivé à un consensus sur les textes à remettre a jour. Un deuxième essai a eu lieu, qui a
consisté à refondre certaines parties du code civil, notamment en ce qui concerne le droit
des personnes et le droit de la famille. En 1964 : réforme du droit des mineurs, les régimes
matrimoniaux. En 1965 : protection des incapables majeurs. Les règles du divorce ont aussi
été assouplies
qui ne trouvaient pas de place dans les codes existants ; spécialisation du droit qui pousse le
droit à créer de nouvelles branches qui peu à peu acquièrent leur autonomie. La grande
question aujourd'hui, c'est de savoir s'il ne serait pas préférable de mettre en place un code
civil européen.
Commission Lando : principes européens en droit des contrats (solidarité, bonne foi...).
A l'étranger, la destination du code civil à évolué selon les lieux et selon les temps.
Certains pays n'ont ressentit aucune influence de ce code civil (pays du Common Law).
D'autres pays ont reçu une certaine influence (variable), dont l'impact va évoluer au cours du
temps.
- 19ème siècle : un rayonnement immense de ce Code civil est révélé. En effet, c'était le
premier code, il a d'autant plus marqué les esprits. Il a eu une influence dans les pays
d'Europe mais également dans des pays d'Amérique latine ou musulmans. Tantôt le code
civil a été imposé de manière autoritaire en tant que loi d'empire (colonies, ou la Belgique, le
Luxembourg, la Pologne), tantôt le code civil a pu inspirer des codes comme les codes
italiens, espagnols, portugais, néerlandais, mais aussi des pays d'Amérique latine comme le
Chili, le Venezuela, ou le Québec.
- 20ème siècle : on assiste à un déclin du code civil. Certains ont pu s'inspirer du code
civil comme le Liban en 1930 (code des obligations et des contrats) mais la plupart ne s'en
inspirent plus. Pourquoi ? D'une part parce qu'il y a d'autres codes civils (apparition de deux
codes suisses, le code civil Allemand,) qui présentent l'avantage d'être plus modernes que
les codes Napoléoniens. C'est ceux-ci qui vont à leur tour inspirer les autres pays, comme le
code Allemand qui a inspiré le Japon, le Brésil ou encore le Mexique... D'autre part, nous
assistons à l'influence du droit soviétique. Ainsi le code civil Polonais et Roumain vont se
détacher du code civil français, et s'inspirer du code civil soviétique. De plus, l'essor des pays
en voie de développement, et plus spécialement les pays qui vont accéder à l'indépendance
(l'Afrique du Nord), naturellement ils vont vouloir se libérer toute influence étrangère.
Exemple d'abus de droit : un propriétaire qui, voyant d'un mauvais œil l'activité
professionnelle de son voisin qui est de faire décoller des montgolfières de sa propriété, le
propriétaire voisin décidait de mettre des poteaux très haut dans son jardin avec des pics
pour nuire à l'activité de son jardin. (arrêt de rejet de la Cour de cassation du 3 aout 1915).
Pour la "bonne foi", le but est de protéger la partie la plus faible, la plus vulnérable
économiquement.
Cette évolution du droit civil s'est donc faite sous l'influence de la loi et de la jurisprudence?
Voyons ce qui a changé ces dernières années, les évolutions les plus marquantes.
D'autres mesures s'orientent vers plus d'égalité au sein de la famille, ce qui veut dire plus
d'égalité homme/femme notamment. Egalité des époux dans les régimes matrimoniaux (la
femme qui a le droit de travailler sans l'autorisation de son époux par exemple); égalité
également entre les enfants (enfants issus d'une relation d'adultère qui n'ont pas la totalité
des droits de succession). Maintenant, tous les enfants ont le même statut, qu'ils soient nés
en mariage ou hors mariage. Le statut des enfants adultérins disparait en 2002. De plus, le
nom du père n'est plus donné d'office à l'enfant, et une femme non mariée, lorsqu'elle
accouche, ne doit plus le déclarer avant comme par le passé.
2) En droit des contrats : évolutions qui s'orientent plus vers la protection de la partie
la plus faible, et perte de vitesse de l'esprit libéral qui dominait à l'origine du code civil. En
droit des contrats, la philosophie de l'autonomie de la volonté va s'amoindrir. En effet, on se
rend compte que le contrat n'est pas forcement librement formé et la force obligatoire de
l'article 1134 du code civil qui nous dit que "les conventions tiennent lieu de loi", cela veut
dire que si deux personnes signent un contrat, c'est leur loi qui doit s'appliquer, et les deux
parties sont sur un même pied d'égalité. Sauf que bien souvent les parties ne sont pas sur le
même pied d'égalité, et qu'il est parfois nécessaire d'intervenir pour rééquilibrer en fonction
des enjeux, et notamment protéger la partie la plus faible économiquement. Cette tendance
vers un plus grand protectionnisme de la partie économiquement la plus faible, on la
retrouve dans un droit d'exception qui est le droit de la consommation, mais aussi le droit
Droit civil Page 17
INTRODUCTION AU DROIT CIVIL 2011 2012
- Sens stricte : la loi désigne les règles émanant du pouvoir législatif. Le pouvoir
législatif c'est le parlement, et on y retrouve le Sénat et l'Assemblée nationale. C'est la loi
ordinaire ou parlementaire.
- Sens large : la loi désigne toute règle de droit écrite, sans que cette loi n'émane pas
forcément du parlement. Cette loi peut recouvrir un nombre important de textes, et c'est
pour ça que l'on va tenter d'identifier ces textes, puis en connaitre valeur.
Article 61-1 : Lorsque, à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, il est
soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution
garantit, le Conseil constitutionnel peut être saisi de cette question sur renvoi du Conseil
d'Etat ou de la Cour de cassation qui se prononce dans un délai déterminé.
Donc depuis lors, on peut obtenir une réponse à une question d'anti-constitutionnalité de la
loi.
2) Les lois (au sens strict notamment) : la loi parlementaire (art. 34 constit.), la loi
organique ou encore la loi référendaire.
Les lois parlementaires : ce sont des lois qui pourront concerner des droits civiques et les
garanties qui vont avec. Ces lois servent à fixer les conditions de nationalité, de l'état des
personnes, des régimes matrimoniaux...
Les lois organiques : ce sont des lois qui sont également votées par le parlement, mais qui
ont un objet bien particulier. Elles ont pour but de fixer les modalités d'organisation et de
fonctionnement des pouvoirs publics. On les retrouve à l'article 61 de la constitution.
La loi référendaire (art 11) : c'est un texte qui sera voté par les citoyens dont la réponse
est soit "oui" soit "non". La décision de recourir à un référendum appartient au président de
la république. Souvent c'est un loi qui aura un impact sur le fonctionnement des institutions,
sur la politique économique...
3) Les ordonnances (art 38) : les ordonnances sont prises par le gouvernement (le
pouvoir exécutif) dans des matières qui d'ordinaire appartiennent à la loi. C'est-à-dire que le
parlement doit habiliter le gouvernement à prendre des ordonnances sur une courte durée,
car le domaine des ordonnances relève du législateur, et que dans certains cas particuliers,
par soucis de rapidité, le législateur habilite le gouvernement à prendre une ordonnance, et
on ne passe plus par le processus législatif ordinaire (et long).
Les ordonnances : mesures prises par le gouvernement qui relèvent du domaine de la loi
ordinaire.
- Autonomes : ce sont des textes pris par le gouvernement dans des matières
qui ne relèvent pas du domaine de la loi (à la différence des ordonnances).
- d'application de la loi : Ils ne sont pas autonomes parce que ce sont des
décrets qui vont préciser certains points d'une loi qui a été votée par le parlement.
Voila donc l'ensemble des textes d'origine nationale, mais aujourd'hui on a besoin
d'identifier des textes d'origine internationale.
Exemple : affaire où une personne était condamnée à perpétuité, mais souhaitait avoir un
enfant. Lui et son épouse ont demandé à avoir accès à l'assistance médicale pour la
procréation, refusé par les voies de recours interne, alors ils ont porté l'affaire au niveau de
l'Europe, et la cour européenne des droits de l'Homme à dit qu'il y avait effectivement
atteinte à la vie privée.
Droit civil Page 21
INTRODUCTION AU DROIT CIVIL 2011 2012
La cour européenne des droits de l'Homme siège à Strasbourg, et a déjà condamné la France
en modifiant ses lois qui portaient atteinte à la liberté des droits de l'Homme comme le fait
d'interdire aux transsexuels de changer de nom. Toutefois la France est dotée de règles et on
lui laisse la libre appréciation dans certains cas.
Parmi ces traités communautaires qui ont fait suite à ces traités :
- Traité de Maastricht
Donc l'ensemble de ces traités font parti du droit communautaire. Mais à ceux-ci s'ajoutent
ce qu'on appelle le droit communautaire "dérivé" :
Avec tous ces textes de lois on va devoir faire une classification, et procéder à leur
hiérarchisation.
Pyramide de Kelsen : selon sa théorie, toute règle de droit inférieure doit respecter
la règle supérieure, et plus la valeur est importante, moins les normes sont nombreuses. Au
sommet de cette pyramide on trouve :
Remarque : l'article 55 de la constitution prévoit que les traités régulièrement ratifiés (2ème
rang) ont dès leur publication une autorité supérieure à celle des lois (1er rang) sous réserve
qu'elles aient la condition de réciprocité. Ce qui est contraire aux rangs de la pyramide de
Kelsen.
4° rang : les lois parlementaires, les lois référendaires, les décisions prises par le président de
la République en vertu de l'article 16 de la constitution, les ordonnances, les règlements
autonomes.
Dans la hiérarchie des lois, un texte de catégorie (rang) inférieure ne peut pas être
contraire à un texte de catégorie supérieure.
1. Le contrôle a priori : C'est-à-dire que l'on va vérifier la conformité du texte supérieur avant
la promulgation de la loi.
Qui contrôle ? C'est le conseil constitutionnel qui n'est pas constitué de juristes
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INTRODUCTION AU DROIT CIVIL 2011 2012
Quel est l'objet du contrôle ? Que va-t-on contrôler ? On va contrôler les textes. Le
conseil constitutionnel est le gardien de la constitutionnalité, et l'article 61-2 de la
constitution prévoit de vérifier la constitutionnalité de la loi, c'est-à-dire qu'on va vérifier
que la loi qui a été votée (mais pas encore mise en application) ne soit pas contraire à la
norme supérieure, c'est-à-dire à la constitution et au bloc de constitutionnalité. Certains
textes vont échapper à ce contrôle : ce sont les décisions qui sont prises par le président de
la république (art. 16).
Les décisions qui sont rendues par ce conseil constitutionnel ne pourront pas faire l'objet
d'un recours (on ne reviendra plus jamais dessus). Exemple : la loi de bioéthique, principe
d'interdiction des recherches sur l'embryon.
Le système français combine ces deux contrôles. C'est le conseil constitutionnel qui va
contrôler la conformité des lois à la constitution. Il est le gardien de la constitutionalité et
s'est déclaré compétent pour contrôler la conformité des lois à la Constitution. Ce contrôle
est prévu par la constitution (article 61 alinéa 2) qui prévoit qu'une loi avant sa promulgation
peut être soumise au conseil constitutionnel. Il faut savoir qu'une fois que le Conseil
Constitutionnel se sera prononcé sur la constitutionnalité d'une loi, il n'y aura plus de
recours possible.
La QPC :
Réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008
Entrée en vigueur, 1° mars 2010
- SAISINE du Conseil Constitutionnel d'une QPC, il doit en aviser le Président de la
République, le Premier Ministre ainsi que le président de L'Assemblée nationale et du
Sénat.
- Délai de trois mois pour statuer. La décision rendue doit être motivée et publiée au
journal officiel (JO).
- Décision rendue par le conseil constitutionnel (2 possibilités) :
--> Inconstitutionnalité : Il y a abrogation de la loi visée immédiatement ou à une date
définie.
-->Conformité : la disposition législative conserve sa place dans l'ordre juridique.
Pour une QPC, la conformité d'un texte à valeur législative doit être examinée au regard du
Bloc de constitutionnalité.
Exemple : QPC du 6 octobre 2011 (hospitalisation d'office en cas de péril imminent contre la
volonté du patient). Ici, on a considéré que les exigences constitutionnelles n'étaient pas
respectées, que nul ne pouvait être arbitrairement détenu. Autre exemple du 30 septembre
2011 : à savoir si l'on pouvait déterrer le corps d’Yves Montand pour procéder à une
expertise. La loi de bioéthique de 2004 encadrait les expertises sur les personnes décédées (
principe de la dignité du corps humain). Le 30 septembre 2011, le Conseil Constitutionnel a
décidé dans le sens de la loi en disant qu'il n'y avait pas atteinte à la Constitution.
instance, cour d'appel, cour de cassation), vont les premières admettre ce contrôle. Le juge
judiciaire nous dit que si la loi est antérieure au traité, il n'y a aucun problème dans la
mesure où le président de la république a ratifié le traité international, il a, de manière
implicite, décidé que la loi antérieure devait être abrogée. Si la loi est postérieure au traité, il
y a une difficulté dans la mesure où les juges doivent intervenir et apprécier la mise en
œuvre de la loi, et ceci est contraire au principe de séparation des pouvoirs. Malgré tout, ces
juges prendront leurs responsabilités (ex 1975 "arrêt Jacques Vabres", la cour de cassation a
fait prévaloir le traité de Rome sur la loi qui pourtant avait été adoptée postérieurement).
Si le conflit est un conflit entre particulier, il y a un procès devant les tribunaux judiciaires,
une des parties va soulever une exception d'illégalité du règlement, et cette question ne
peut en principe être prise que par le juge administratif. Pendant ce temps là on dit que le
juge judicaire sursoit à statuer, c'est-à-dire qu'il attend la décision du juge administratif.
Dans certains cas, le juge judiciaire pourra trancher la question si cela porte sur certaines
matières qui sont la liberté individuelle, l'inviolabilité du domicile, ou le respect du droit de
propriété.
Nous essaierons de savoir quelles sont les frontières au delà desquelles le système
juridique perd sa force obligatoire. De prime abord, la loi française est la seule applicable en
France. Malheureusement, les choses ne sont pas aussi simples et la question se pose
lorsque dans certains cas, la loi française et la loi étrangère entrent en conflit (présence d'un
élément d'extranéité).
Elément d'extranéité : c'est un cas où une personne est de nationalité étrangère mais est
présente sur le sol français. Est-ce la loi française qui va s'appliquer ou pas? Cela peut aussi
être un immeuble situé à Barcelone, dont le propriétaire est français.
Le domaine qui règle ces conflits du droit dans l'espace s'appelle le domaine du droit
international privé. Pour trouver quelle est la loi qui va s'appliquer, on applique la règle de
conflit. Cette règle dépend du domaine dans lequel se situe le litige. Pour le mariage, la
filiation, il y a une règle de conflit différente que pour les contrats, etc.
Il va donc falloir qualifier la situation, les faits, pour savoir quelle règle appliquer. Pour
résoudre ce problème de conflit de loi dans l'espace, les juges disposent d'un principe et de
ses exceptions.
Article 3 du code civil : "Les lois de police et de sûreté obligent tous ceux qui habitent le
territoire. Les immeubles, mêmes ceux possédés par des étrangers, sont régis par la loi
française.".
Ces deux alinéas posent un principe qui s'appelle le principe de territorialité des lois : c'est le
cas pour tout ce qui concerne les lois de police et les lois de sécurité. Par exemple, un père
ne peut pas épouser sa fille (loi de police, d'ordre public), cette loi s'applique en France, que
l'on soit de nationalité française ou pas. Ces lois sont donc applicables indépendamment de
la nationalité.
Les immeubles sont régis par la loi française, sur l'imposition par exemple.
C'est le principe de la personnalité. L'article 3 du code civil alinéa 2 énonce que des lois
régissent les français même résidents en pays étrangers. Donc on voit que la force
obligatoire de la loi va bien plus loin que nos frontières.
3 exceptions :
- Les étrangers résidant en France peuvent se voir appliquer la loi de leur pays si elle
ne trouble pas l'ordre public en France.
L'article 3 est issu d'une rédaction ancienne, et la facilité du voyage, du transport et des
déplacements n'étaient pas les mêmes à l'époque, du coup le législateur est intervenu
souvent pour ériger de nouvelles règles de conflit dans l'espace.
Pour qu'on puisse la connaitre, cette loi est publiée : cette publication correspond à la
parution de la loi dans le Journal Officiel (aujourd'hui électronique, sur le site Legifrance).
L'application de la loi intervient à partir de la sortie du Journal Officiel (mise en application
de la loi), et pour la province c'est un jour après la parution de cette loi dans le JO.
Paragraphe I : Le problème.
Si l'on a deux lois nationales qui se contredisent, laquelle va s'appliquer ? La loi nouvelle
qui vient d'être promulguée ou la loi ancienne qui a été abrogée de manière tacite ou
expresse ? Le problème se pose lorsque l'on est en présence d'une réforme législative,
quand est-ce qu'elle s'applique ? En pratique, on rencontre 4 situations :
- Le législateur prend la peine de mentionner expressément dans la loi que cette loi
va s'appliquer à partir de telle date. Exemple : la loi du 11 février 2005, obligation de
scolariser les enfants handicapés (entre en vigueur en septembre 2005).
- Lorsque la loi nouvelle n'indique rien, elle va s'appliquer malgré tout. Il n'y aura pas
de difficulté si on applique la loi nouvelle sur un acte qui a été commis après la
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INTRODUCTION AU DROIT CIVIL 2011 2012
promulgation, mais il y aura des difficultés lorsqu'elle visera un acte qui intervient avant la
promulgation de la loi, et dont les effets durent jusqu'après la promulgation. C'est le
principe d'application immédiate de la loi nouvelle : ça concerne tous les faits après la
promulgation. Elle n'est pas rétroactive.
- Ce qui s'est passé avant que la loi nouvelle ne soit promulguée : on lui applique la loi
nouvelle ou la loi ancienne? Ici s'applique le principe de non-rétroactivité de la loi nouvelle.
Pour les situations passées, on ne va pas faire agir la loi nouvelle mais bel et bien la loi
ancienne.
-Les choses vont se compliquer en présence des situations en cours : ce sont des
évènements qui vont naitre avant la loi nouvelle et qui vont continuer à créer des effets
après la loi nouvelle.
1) La loi va régler elle-même le conflit : ces lois (lois parlementaires, décrets, arrêtés)
peuvent préciser formellement leur domaine d'application. Soit le législateur prévoit des
mesures transitoires (de passage d'une loi à l'autre), soit il peut dire qu'elle est
expressément rétroactive (ex : loi du 11 février 2005). En matière fiscale par exemple, il est
possible de revenir rétroactivement sur un fait passé.
2) La loi ne règle pas elle-même le conflit : la solution qui est adoptée aujourd'hui se
base sur les travaux d'un éminent juriste, le doyen Roubier. Les solutions adoptées
aujourd'hui reposent sur ses travaux. Il va dégager deux principes fondamentaux en
s'appuyant sur l'article 2 du code civil : "La loi ne dispose que pour l'avenir, elle n'a point
d'effet rétroactif" :
la peine de prison, je ne risquerais alors plus qu'une simple amende. On dit que la loi
nouvelle va rétroagir, c'est cette loi qui sera appliquée et non pas l'ancienne loi (exception
au principe). En effet, on considère que si le législateur est revenu sur la loi (en matière
pénale seulement), on considère qu'il s'agit d'un progrès social qui a été fait. A l'inverse, une
loi pénale plus sévère ne rétroagira jamais.
Exceptions : certains contrats seront nés avant la loi nouvelle, mais pendant toute la durée
de vie de cet événement, ce sera la loi ancienne qui s'appliquera même si une nouvelle loi
entre en vigueur. Il s'agit des contrats conclus avant la promulgation de la loi nouvelle, et qui
sont encore en cours d'exécution après. Sauf qu'on revient au principe d'immédiateté de la
loi si le contrat en cours est le contrat de travail (ça concerne aussi les contrats de
consommation).
Application pratique :
Réponse : Il faut utiliser la référence au code civil (art 2 , on doit citer le contenu de cet
article). On dit que c'est donc l'ancienne loi au nom du principe de non-rétroactivité de la loi
nouvelle, la nouvelle loi étant plus sévère que l'ancienne il n'y a pas d'exception. Il faut aussi
donner les arguments pour justifier la règle (justice, etc.). On peut faire une échelle et
marquer les dates d'entrée en vigueur de la loi, le délit, etc.
Thème IV : Le procès.
Les juridictions judiciaires sont par exemple le TGI en première instance, la cour d'appel qui
est une juridiction du second degré. S'il y a matière, on peut se pourvoir en cassation.
Nous nous intéresserons spécialement aux juridictions civiles et répressives, qui font partie
de l'ordre judiciaire.
Le droit civil français connait ce que l'on appelle le principe du double degré de
juridiction. Cela signifie qu'une même affaire, c'est-à-dire avec les mêmes parties, le même
litige, peut connaître deux juridictions différentes. Elle peut être portée tout d'abord devant
le tribunal de grande instance, puis devant la cour d'appel. Le double degré de juridiction est
une garantie de meilleure justice. En effet, il permet d'avoir le droit de contester une
décision de justice devant une nouvelle juridiction. Ainsi, toute personne dont l'affaire a été
jugée devant les tribunaux de grande instance et qui obtient une décision qui ne va pas dans
le sens qu'elle souhaitait, peut demander à ce que son affaire soit réexaminée devant une
juridiction d'un degré supérieur. Cela se nomme un appel, qui s'exerce devant la juridiction
supérieure. On dit d'une partie qu'elle interjette appel, dans ce cas.
Si l'arrêt qui est rendu par la cour d'appel ne convient pas à l'une des deux partie, elle peut
encore aller en cour de cassation, qui n'est pas un troisième degré de juridiction puisqu'elle
ne va pas juger l'affaire en fait, mais en droit. En revanche, la cour de cassation va veiller à la
correcte application de la règle de droit. C'est elle qui aura le dernier mot. Elle joue un rôle
important dans l'harmonisation de la jurisprudence.
Pourquoi avoir un double degré de juridiction ? Tout d'abord parce qu'un seul degré
de juridiction ne permet pas de garantir une bonne justice (on reconnait qu'un juge ne peut
pas être a 100% objectif, équitable). Si on avait proposé trois degrés de juridiction, cela
risquerait d'être très long. Finalement, les deux degrés de juridiction se sont révélés être la
solution idéale.
C'est un principe général qui s'applique à toutes les juridictions. La première à l'appliquer a
été la juridiction civile, puis administrative, et enfin en 2000 la juridiction pénale.
Quelles sont les juridictions de premier degré que l'on peut rencontrer ?
- Le tribunal de grande instance : il est compétent pour toutes les matières qui ne
sont pas attribuées à une juridiction d'exception. Il a une compétence exclusive en matière
de l'état des personnes (filiation, divorce, mariage, successions, changement du nom...). Il
est aussi compétent en matière de propriété immobilière. Les jugements rendus par le
tribunal de grande instance sont en principe susceptibles d'appel, sauf pour les affaires de
faibles importances (< 4000 euros).
- Les juridictions d'exceptions : Elles ne sont compétentes que dans des matières
particulières, ou lorsque la loi a précisé expressément leur compétence. Ces juridictions
d'exceptions sont nombreuses et variées :
La juridiction des tout petits procès, qui est le tribunal d'instance (ils sont passés de
473 à 178 début 2011) : Ils interviennent en matière d'affaire personnelles et
mobilières lorsque leurs demandes ne dépassent pas 10000 euros.
Le juge de proximité (tout petit procès) : Il va traiter des litiges de la vie courante, son
but étant d'être proche du citoyen. Il va tenter de réconcilier les parties et peut les
renvoyer devant le tribunal d'instance. Ce juge est un juge unique mais non
professionnel. Il est compétent en matière civile pour les affaires d'un montant
inférieur à 1500 euros; il peut également intervenir en matière pénale pour les
contraventions. Il rend des jugements. C'est une juridiction menacée car elle n'est
pas forcément suffisamment efficace par rapport aux dépenses qu'elle génère.
Le conseil des prudhommes (270 en France environ) : c'est une juridiction paritaire,
elle est composée pour moitié de magistrats non professionnels représentant les
employeurs, et l'autre moitié représente les salariés. Ils jugent en nombre pair (au
moins 4), si il y a 50% pour et 50% contre, on a un juge départiteur qui va donner
raison à une partie : le juge d'instance. Leur compétence est de juger les conflits
individuels du travail entre employeurs et employés de toutes les professions. Les
jugements sont rendus à charge d'appel, sauf exception (si c'est en dessous de 4000
euros). Il y a également une chambre sociale en cour de cassation, le pourvoi est
donc possible dans le cadre de telles affaires.
le tribunal paritaire des baux (bail) ruraux (413 en France) : à sa tête se trouve le
président juge d'instance qui sera assisté de deux bailleurs et de deux preneurs. Ils
sont composés de juges non professionnels, dirigés par le juge d'instance. Ce tribunal
est compétent sur des litiges nés d'applications de ces baux ruraux. Il est compétent
en premier et dernier ressort jusqu'à 4000 euros et au delà à charge d'appel.
Le tribunal des affaires de la sécurité sociale (TASS) : C'est une juridiction composée
par certains professionnels. Il est présidé par le premier président de la cour d'appel;
il est entouré de deux assesseurs qui vont représenter les employés d'un côté, les
employeurs de l'autre. Ils traitent les litiges en cas de sécurité sociale, caisse sociale,
problèmes au niveau des assurés sociaux... Les jugements sont rendus à charge
d'appel, mais également en premier et dernier ressort en dessous de 4000 euros.
B] La cour de cassation.
La cour de cassation n’est pas un troisième degré de juridiction. Elle est unique en France et
se situe à Paris. La cour de cassation se soucie d’unifier la jurisprudence, d'harmoniser les
décisions rendues. Pour cela, elle ne va pas s’intéresser aux faits qui, pour elle, ont déjà été
qualifiés par les juges du fond. En revanche, en plus d'unifier la jurisprudence, elle va
également veiller à la correcte application de la loi. Elle vérifie que ce soit la bonne loi qui
soit appliquée (elle veille à la bonne application de la règle de droit). Pour que la cour de
cassation soit saisie, il faudra, suite à la décision rendue par la cour d’appel, former un
pourvoi. C'est à la cour de cassation de déclarer si le pourvoi est recevable ou non.
La cour de cassation a 6 chambres : 5 chambres civiles (dont 3 chambres civiles stricto sensu,
1 chambre commerciale et une chambre sociale) et 1 chambre criminelle. Chacune des
chambres comporte un président de chambre, des conseillers, des conseillers référendaires
et des avocats généraux.
Les arrêts de la cour de cassation peuvent aussi être rendus par l’assemblée plénière ou par
la chambre mixte dans certains cas :
- Les arrêts rendus par la chambre mixte : c’est une chambre où l'on va réunir des
magistrats qui appartiennent au moins à trois chambres de la cour de cassation. On la fait
présider par un premier président et on la réunit lorsqu’il risque d’y avoir des divergences de
position entre les chambres.
-Le renvoi devant l'assemblée plénière : ce renvoi de l’affaire devant l’assemblée plénière
se justifie lorsque l’affaire pose une question de principe, c'est-à-dire une question
importante, qui a une portée importante. Ce renvoi a souvent lieu lorsque les décisions qui
ont été prises en second degré ont été divergentes.
- La cour de cassation peut accepter le pourvoi, donc elle pense que la décision de la
cour d’appel n’est pas correcte. A ce moment-là, elle rend un arrêt de cassation et
elle peut casser l’arrêt avec renvoi (renvoyer devant une autre chambre).
- Lorsqu’elle casse l’arrêt avec renvoi parce que les juges de la cour d’appel n’ont pas
appliqué correctement la règle de droit, et elle considère que l’affaire doit être jugée
à nouveau sur le fond. A ce moment-là, elle va renvoyer l’affaire devant une
juridiction de renvoi qui sera au même degré que la cour d’appel (cour d’appel de
renvoi). La cour d’appel de renvoi est libre de juger (elle s’intéresse aux faits) comme
elle le désire. Elle peut casser sans renvoi ou casser avec renvoi. A ce moment-là, on
saisit une deuxième cour d’appel de renvoi. Elle peut à son tour casser avec renvoi,
mais ce sera l’assemblée plénière qui sera saisie et la décision qui sera rendu sera la
décision à appliquer en définitif. L'affaire ne pourra être portée plus loin, elle prendra
fin avec cette décision.
-Le tribunal de police (contraventions, injures, tapages nocturne, infractions < 3000
euros) avec un juge unique. L'appel est possible et s'effectuera devant une cour
d'appel.
-Le tribunal correctionnel, qui rend des jugements et est compétent en matière de délits,
par exemple conduite en état d’ivresse, vol sans arme... L'appel est ici aussi possible
et s'effectuera devant une cour d'appel.
-La cour d'assises, compétente en matière de crimes. Depuis 2000, on peut interjeter
appel devant une seconde cour d'assises composée de magistrats de la chambre
criminelle de la cour de cassation. L'arrêt rendu alors pourra faire l'objet d'un pourvoi
en cassation devant la chambre criminelle.
Ce sont des fonctionnaires publics qui sont recrutés en principe par un concours national
et qui sont formés par l’ENM (Ecole Nationale de la Magistrature). Les juges rattachés à
l'administration sont en revanche formés par l'ENA. La nomination de ces magistrats dans
l’ordre judiciaire relève du décret du président de la république. On peut distinguer deux
types de magistrats : les magistrats du siège et les magistrats du parquet.
Leur mission est de rendre des jugements, des arrêts, donc de trancher des litiges. Leur
statut se caractérise par un certain nombre de garanties qui sont destinées à assurer leur
indépendance et leur impartialité. La garantie principale qui leur est reconnue dans la
constitution française (article 64 de la Constitution), c’est d’être inamovible. Cela signifie
qu'il ne peut recevoir sans son consentement une acceptation nouvelle ou même un
avancement. Il ne peut pas non plus être révoqué ou suspendu par le gouvernement, sauf si
la décision est prise par le conseil national de la magistrature.
Ils doivent aussi rendre des jugements, trancher des litiges et disposent tous de la même
formation. Les magistrats du parquet veillent au respect de la loi et de l’ordre public. En
matière civile, ces magistrats interviennent sur peu d’affaires. En revanche, en matière
pénale, le rôle du parquet est bien plus important. Il s'agit de décider d’exercer ou non les
poursuites contre une personne (en cas d'agression par exemple), de classer sans suite s'il
n'y a pas suffisamment d'éléments au dossier. Dans un procès, le parquet (ministère public)
Les magistrats du parquet sont représentés à tous les stades de juridiction. On trouve le
procureur général de la cour de cassation assisté d'avocats généraux, le procureur près de la
cour d'appel et le procureur de la République en TGI et ses substituts.
Ils sont nommés par le gouvernement et ont un droit patrimonial sur leur charge. A la fin
de leur activité, ils ont un droit de présentation à leur successeur et peuvent le proposer par
nomination au garde des sceaux. Il y a bien entendu une contrepartie financière à cette
présentation.
-Ainsi, les avoués près de la cour d’appel étaient chargés de représenter leurs clients devant
la cour d’appel. Le gouvernement actuel les a supprimés depuis janvier 2011, jugeant que
leur rôle n’était pas essentiel, et ils ont fusionné avec les avocats. Cependant, ils ont été
indemnisés à 100% de la valeur de leur office. La suppression de cette profession va dans le
sens d'une modernisation et d'une simplification du système.
-Les greffiers près du tribunal de commerce persistent en revanche. Ils ont pour rôle
d’assister le juge dans tous ses actes, notamment de tenir la plume à l'audience et de
justifier de l'authenticité du jugement rendu. Ils ont également pour mission de délivrer des
copies aux parties.
-Les avocats au conseil : on les retrouve devant la cour de cassation, mais également devant
le Conseil d’Etat. Ils vont jouer à la fois le rôle d’avocat et d’avoué (c’est eux qui connaissent
la procédure).
- Les avocats font partie de cette catégorie. Ils exercent une profession libérale et
indépendante. Ils sont inscrits à un barreau et sont représentés par un ordre à la tête
duquel il y a un « Bâtonnier ». Il y a le conseil de l'Ordre qui administre cette
profession. Le rôle des avocats est de représenter les parties, et lorsqu’il les
représente, on dit qu’il a un rôle de postulation. Mais lorsqu’il postule, il ne peut
intervenir que dans le ressort territorial du tribunal de grande instance auquel il est
rattaché. Il a aussi un rôle d’assistance, il plaide pour les parties (sans être limité
géographiquement). Enfin, il a pour rôle de donner des consultations et de rédiger les
actes. L’accès au métier d’avocat est réservé au titulaire d’un master 1 de droit, du
moins en règle générale.
- Les experts (médicaux, bâtiments...) ont pour mission de faire une contre-expertise
avec l’assureur par exemple. Ils apportent leur expertise à un litige lorsque la solution
est très spécifique.
Cette idée nous vient de l’Esprit des Lumières, de la période révolutionnaire (18ème
siècle). A l’époque, on ne parlait que de la séparation du pouvoir exécutif et législatif. En
vertu de ce principe, c’est le pouvoir législatif qui a pour mission de créer le droit. Pour
Locke, pour qu’il y ait séparation des pouvoirs, il faut qu’il y ait un équilibre entre ces trois
pouvoirs. Et ce principe d’équilibre sera précisé par Montesquieu dans son ouvrage « De
l’esprit des lois ». Il reprend dans son œuvre les deux principes (pouvoirs législatifs et
exécutifs) et y rajoute un troisième pouvoir, le pouvoir judiciaire. Son idée est que le pouvoir
arrête le pouvoir. Il faut qu'ils soient concurrents mais équilibrés.
L’article 66 de la constitution prévoit que l’autorité judiciaire est gardienne des libertés
individuelles (droit à la propriété) et que ce principe est corolaire du principe de séparation.
L’article 16 de la DDHC : « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée,
ni la séparation des pouvoirs déterminé, n’a point de constitution ».
Il énonce que : « Il est défendu au juge de prononcer par voie de disposition générale et
règlementaire sur les causes qui lui sont soumises ». L'article 5 a pour finalité d'interdire une
pratique de l'Ancien régime (le juge pouvait prendre des arrêts de règlement sans même
Il est consacré par l'article 1351 du code civil : « Un jugement n’a d’effet qu’entre les
parties », c’est-à-dire que le jugement qu’on obtient va s’appliquer entre le défendeur et le
demandeur. Le jugement n’a qu’une autorité relative. De ce fait, la décision de justice n'a
pas de caractère général.
Le tribunal doit pouvoir se déjuger. Il doit pouvoir juger de manière différente selon les
lieux des tribunaux.
- Le juge ne dispose d’aucun texte légal qui réponde directement au problème qui lui
est soumis. A ce moment-là, le juge doit rendre un jugement sous peine de
commettre un déni de justice. Il va donc trancher, et va avoir un rôle important dans
la création de la loi (législatif).
"Un mauvais arrangement vaut mieux qu'un bon procès, s'entendre, à quelque condition que
ce soit, vaut mieux que plaider".
Il existe un principe de liberté devant la justice, qui suppose que l’on peut tout autant
avoir le droit de saisir un juge, que la liberté de ne pas le saisir (liberté d'ester en justice). Ce
principe de liberté légitime le recours aux modes pacifiques de résolution des conflits. La
liberté de ne pas user de la justice est une liberté fondamentale (à l'instar de la liberté
a) Le premier mode de résolution pacifique des conflits est la transaction. C' est un mode
contractuel de résolution des différends. C’est un contrat par lequel les parties vont mettre
fin à une contestation née ou encore prévenir une contestation à naitre. On trouve une
définition de ce qu'est la transaction dans le code civil (art. 2044 c.civ., alinéa premier : "La
transaction est un contrat par lequel les parties terminent une contestation née, ou
préviennent une contestation à naitre. "). L'article 2044 c.civ. stipule aussi que ce contrat doit
être rédigé par écrit.
Exemple de transaction : en droit du travail, il est possible pour l’employeur de prévoir une
clause dans le contrat de travail permettant à l'employé de quitter son poste tout de suite.
L’employeur renoncera à faire effectuer à son salarié une obligation de préavis mais en
contrepartie, l’employeur ne lui versera pas ses indemnités de congés payés. Dans ce cas, on
n'aura pas à recourir au juge pour résoudre le différend.
b) Le second mode de résolution pacifique des conflits est la conciliation. C'est un accord
entre deux personnes en litige qui vont mettre fin à leur litige en saisissant une tierce
personne qui ne fait pas partie du contrat et que l'on appelle le conciliateur. Il va être
présent face aux parties qui vont lui exposer leurs difficultés, et il va tenter de trouver une
solution sans pour autant qu’il y ait un vainqueur ou un perdant. L'objectif est le compromis,
afin d'éviter d'aller en justice. En France, il existe des conciliateurs de justice qui ont pour
mission de réaliser la recherche d’un accord sans passer par un juge (règlement à l'amiable).
On a donc des modes pacifiques de résolution des conflits possibles car c'est une liberté
fondamentale de ne pas recourir à la justice (liberté d'ester en justice). On dispose donc
d'outils pour résoudre les conflits hors du procès.
Dans le cadre de l’arbitrage, les parties prévoient, avant la survenue de l’incident, une
clause d’arbitrage dans leur contrat. Les parties s’entendent entre elles pour soumettre leur
litige à l’arbitre. Le but est d’éviter le procès (procédure lente et couteuse) mais aussi pour
laisser secret le litige et son issue (sommes importantes généralement en jeu, stratégies
d'entreprises à garder secrètes...). L’arbitre sera choisi par les parties à l'avance L'arbitre est
généralement un expert dans un certain domaine, une personne qui peut apporter un avis
construit sur le domaine concerné par le litige. En choisissant leur arbitre, les parties vont
l'investir, en faire un juge dans leur affaire. La sentence rendue par l'arbitre est donc une
sentence juridictionnelle qui dispose donc d'une valeur importante. La décision doit
s'appliquer, c'est un acte juridictionnel. Ce mode est donc un compromis dans lequel les
parties soumettent leur litige à l’arbitrage d’une ou plusieurs personnes.
Ces 4 modes de résolution des conflits se distinguent donc du procès civil dans la mesure où
l’affaire n’est à aucun moment portée devant un tribunal. A côté de ces modes, nous avons
le mode de résolution judiciaire du conflit.
Il s'agit du demandeur. Pour entamer un procès devant un tribunal, il faut être titulaire de
l'action en justice, mais également remplir certaines conditions pour exercer cette action en
justice.
1. L’action en justice : C’est le pouvoir légal grâce auquel une personne peut saisir une
autorité juridictionnelle pour obtenir une sanction d'un droit qui n'a pas été respecté.
On retrouve la définition de l'action en justice à l'article 30 du Nouveau Code de
Procédure Civile (NCPC), qui stipule que : « L’action est le droit pour l’auteur d’une
prétention, d’être entendu sur le fond de celle-ci afin que le juge la dise bien ou mal
fondée. Pour l’adversaire, l’action est le droit de discuter le bien fondée de cette
prétention. » . Par exemple, une personne qui se déplace en voiture s'arrête au feu
rouge, et la personne derrière elle percute son véhicule. On saisit le juge pour obtenir
réparation du préjudice matériel et du préjudice moral qui en découle. La prétention
de la personne qui a été percutée sera de dire que le conducteur de derrière aurait
du anticiper ce qu'il se passait devant et qu'il avait pour obligation d'être maitre de
son véhicule. Le conducteur de derrière dira que c'est la faute de l'autre partie car il
s'est arrêté trop brusquement et est donc responsable de l'accident.
L’action en justice est un droit subjectif car il est rattaché à une personne et est sanctionnée
par le droit objectif (cf. définitions des droits objectif et subjectifs).
Pour pouvoir exercer une action en justice, trois conditions cumulatives sont essentielles :
a. L’intérêt : Celui qui agit en justice doit justifier d’un intérêt (« pas d’intérêt,
pas d’action »). L'objectif est ainsi d'éviter de surcharger les tribunaux déjà
bien engorgés avec des affaires qui ne représentent pas de réel intérêt pour le
demandeur. On tire l'existence de cet intérêt à l'article 31 du NCPC : « l’action
est ouverte à tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au rejet d'une
prétention, sous réserve des cas dans lesquels la loi attribue le droit d'agir aux
seules personnes qu'elle qualifie pour élever ou combattre une prétention, ou
pour défendre un intérêt». Peu importe que cet intérêt soit pécuniaire ou
moral, en revanche l’intérêt doit être légitime et non point immoral (les
choses immorales évoluent avec les mœurs, elles dépendent des tendances
actuelles de la société). Il doit aussi être né et actuel. Et enfin, l’intérêt doit
être direct et personnel. C'est un principe acquis. Une exception existe dans le
cas des syndicats et des associations qui peuvent plaider au nom d’autres
personnes. En effet, le code du travail prévoit qu’un syndicat peut se porter
partie civile dans l’intérêt collectif d’une profession. Cependant, la possibilité
d'ester en justice pour les syndicats ne s'est pas obtenue sans difficulté. Dans
le cas des associations, il faut que l'objet social soit prédéfini. Enfin, l’enfant
mineur va aussi pouvoir être représenté en justice par ses parents.
c. La qualité pour agir : c'est le titre en vertu duquel une personne agit. Le plus
souvent, la qualité se confond avec l'intérêt : c'est le titulaire du droit
litigieux, celui qui a avantage à voir reconnaitre sa prétention qui a qualité
pour agir. La qualité se distingue de l'intérêt lorsqu'une personne n'exerce un
droit que par l'intermédiaire d'un représentant. Seul peut agir le représentant
à qui la loi, le juge ou une convention reconnait qualité (tuteur,
administrateur...). De même, selon la nature du litige, la loi restreint parfois,
parmi toutes les personnes qui pourraient avoir un intérêt à agir, le nombre
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INTRODUCTION AU DROIT CIVIL 2011 2012
de celles qui ont qualité pour le faire : par exemple, seuls les époux ont
qualité pour agir en divorce, alors que leurs enfants ou leurs créanciers
pourraient y avoir intérêt.
Deux types de compétence sont à vérifier, car les juridictions françaises sont à la fois
nombreuses et variées. Ce type de problème doit être résolu avant toute chose (la
compétence, qu'elle soit d'attribution ou territoriale).
2. La compétence territoriale.
Le premier acte de procédure s’appelle l’assignation. C’est un acte d’huissier qui est
rédigé à la demande de celui qui prend l’initiative du procès (le demandeur) dans le but de
faire connaître à son adversaire (le défendeur) ses prétentions. Le juge ne sera saisi que
lorsque cette assignation est placée, déposée au secrétariat de greffe. On dit que l’affaire est
alors enrôlée (on donne un numéro à l'affaire à l'aide d'un tampon). L'assignation va être
signifiée au défendeur par acte d’huissier; elle est ensuite déposée par l'avocat du
demandeur devant le secrétariat greffe dans un délai de 4 mois après signification au
défendeur.
Sur le modèle d'assignation apparait la date, le nom du demandeur. Dans les 15 jours
indiqués en tête, on est tenu de charger un avocat au barreau du TGI compétent de nous
représenter. Le juge qui tranchera le litige est le juge du siège. Lorsque le juge est saisi, il est
obligé de statuer.
Lorsque l’affaire est enrôlée, elle est inscrite au répertoire général de la justice (RG). Par
ailleurs, le dossier est ouvert par le greffier (et ce sera ce dossier qui sera transmis tout au
long de la procédure).
Première étape : c’est au président du tribunal de grande instance de fixer le jour, l’heure
auxquels l’affaire sera appelée. A jour fixe, l'affaire est appelée. Il s'agit de l'appel des
causes.
Deuxième étape : à l'appel des causes, le président de la chambre peut décider que l'affaire
est en état d'être jugée. Dans ce cas, il va renvoyer l’affaire en audience. Il peut aussi décider
qu’il manque des éléments pour qu’il puisse juger l’affaire. Elle va alors être confiée à un
autre magistrat : le juge de la mise en état. Il va être chargé de l'instruction civile. Il peut,
une fois qu'il est parvenu à réunir les éléments nécessaires, déclarer que l'affaire est apte à
être jugée. Il prend alors une ordonnance de clôture. La date de l'audience sera alors fixée
par le président de la chambre de l'audience.
Troisième étape : c'est lorsque l'affaire peut être plaidée par les avocats. Après les
plaidoiries, le juge ne donne pas immédiatement son jugement, il y a mise en délibéré en
général d'environ 15 jours (en matière de garde alternée,...).
Le jugement est en principe prononcé en audience publique devant les mêmes juges qui
ont composé le tribunal lors de l’audience de plaidoirie. Le jugement est consigné dans ce
qu’on appelle la minute, qui est rédigée par le secrétariat greffier sous la dictée du juge.
Cette minute est signée par le juge et le secrétaire greffier. Ce jugement va être copié puis
adressé à la partie gagnante, elle est revêtue de la formule exécutoire qui permet d’obtenir
l’exécution du jugement auprès de la partie perdante. On va également signifier ce jugement
à la partie perdante, par acte huissier (date, jour et heure du jugement a partir desquels le
perdant va pouvoir faire un recours sous délai).
Il existe des voies de recours par lesquelles le plaideur mécontent peut attaquer une
décision afin d'en obtenir une nouvelle favorable :
o L’appel : c’est la voie par laquelle un plaideur demande que l’affaire jugée en
première instance soit portée devant une juridiction supérieure qui est la cour
d’appel.
Les délais pour exercer l’opposition ou l’appel sont de 1 mois à partir du moment où le
jugement a été signifié. Ces délais sont suspensifs, cela signifie que le jugement ne va pas
s’appliquer tout de suite.
Les délais des voies de recours extraordinaires sont plus long (2 mois pour former un recours
extraordinaire). Par ailleurs, les délais ne sont pas suspensifs.
Lorsque les délais de recours sont épuisés (au-delà de ces 2 mois), on dit que le jugement est
définitif et qu’il est revêtu de l’autorité de la chose jugée. Cela signifie que les parties au
procès pour ce litige, ne peuvent plus être connues d’aucune autre juridiction (ils ne peuvent
plus saisir la justice pour cette affaire). En revanche, lorsque toutes les voies de recours
internes sont épuisées, et si on estime qu’il y a une atteinte à un droit, une liberté, on peut
saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH, droit à la vie, à connaitre ses
origines...).
Il existe une distinction entre droits patrimoniaux (droits qui ont une valeur pécuniaire) et
droits extrapatrimoniaux (droits qui n'ont pas une valeur pécuniaire).
-ils sont incessibles (exemple du droit à l'honneur qui ne peut se céder à une autre
personne).
-ils sont intransmissibles (on ne peut transférer son droit à l'image, on ne peut pas le céder
entre vifs, ni à la mort).
-Ils sont insaisissables par des créanciers dans la mesure où ils ne peuvent être évalués en
argent.
Ces droits extrapatrimoniaux sont rattachés soit à l'aspect moral (droit à la vie, l'honneur
etc.), soit à l'aspect physique (droit à l'intégrité corporelle)
Il existe des droits qui vont avoir pour finalité de protéger l'intégrité physique de la
personne, l'intégrité du corps humain (vis à vis de moi-même ou des autres individus).
a) Entre particuliers ( sur le plan civil : art. 16-1 et 16-3 du code civil; sur le plan pénal : code
pénal art. L. 222-20)
Protection beaucoup plus absolue selon l'article 16-1 "chacun a droit au respect de son
corps". Le corps ne peut pas être évalué en argent (en entier ou en partie). On souhaite
éviter les débordements tels le trafic d'organes. L'article 16-3 est l'exception à la règle :
pouvoir intervenir sur le corps humain pour une intervention chirurgicale avec
consentement du patient. Il existe un rapport médecin / patient (Loi Kouchner). On met en
avant le patient comme acteur de sa santé et il doit être libre et éclairé (informé de tous les
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INTRODUCTION AU DROIT CIVIL 2011 2012
risques). -> Inviolabilité du corps humain sauf exception d'accord pour intervention
chirurgicale.
Au plan pénal, une sanction est prévue dans le code pénal pour punir les différentes
atteintes.
b) A l'égard des pouvoirs publics : l'Intégrité corporelle est moins protégée qu'entre
particuliers car l'intérêt général prédomine. Ainsi, certaines atteintes sont tolérées au nom
de l'ordre public, notamment en droit pénal. C'est le cas des contrôles alcotest (avec ou sans
prélèvement du sang) car ils ont pour intérêt de protéger des vies potentiellement mises en
danger à cause de l'alcool. En cas de prélèvement de salive, il est nécessaire d'avoir un
interne / médecin pour attester de la bonne qualité des échantillons. En dehors du droit
pénal, il y a le cas des vaccinations obligatoires en ce qui concerne certains travails
(personnel médical, hospitalier, pour aller dans d'autres régions du monde...). Il y a
également une atteinte justifiée quand on prend un moyen de transport et qu'il y a fouille
corporelle, mais aussi dans le cas de recherches biomédicales (consentement nécessaire
cependant et les prisonniers et femmes enceintes ne peuvent y participer).
Donc le principe est sévèrement encadré. L'Etat connait cependant des limites comme avec
par exemple le cas de la peine de mort (abolie en 1981 en France par la loi Badinter).
a) Le pouvoir d'auto disposition de son propre corps : le suicide n'est pas sanctionné par le
droit français. On pourrait donc supposer que l'on peut disposer librement de son propre
corps. Cependant, on constate aussi que certains cas comme l'euthanasie ne sont pas
tolérés. Le fait que la prostitution n'est pas sanctionnée en atteste aussi, cependant, le
proxénétisme est sanctionné par le droit -> article 225-5. Il existe donc certains actes que
l'on peut s'infliger sans que personne n'ait rien à redire.
De même, on peut faire don de son corps à la science, et don de certains éléments de notre
corps (exemples : reins, gamètes, sang). On peut vendre cheveux, poils et ongles. On est
maitre de notre corps lorsqu'on donne notre consentement à un médecin (exemple :
chirurgie esthétique).
1) Le droit à l'honneur.
2) Le droit de la vie privée (article 9 du code civil : "Chacun a droit au respect de sa vie
privée").
Ils ont des caractères opposés à ceux des droits patrimoniaux car ils sont pourvus d'une
valeur pécuniaire, ils sont appréciables en argent, c'est une richesse qui peut circuler. ils sont
cessibles (on peut les céder et les vendre), transmissibles (via un testament), saisissables
(par des créanciers), prescriptibles (on peut par exemple perdre son droit de propriété dans
certains cas).
A) La définition du patrimoine.
Elle remonte au 19ème siècle. Ce sont deux auteurs, Aubry et Rau, qui en sont à l'origine.
Le patrimoine désigne l'ensemble des rapports de droits appréciables en argent, les biens et
les obligations d'une même personne formant une universalité dans laquelle l'actif et le
passif ne peuvent pas être dissociés.
1) La composition du patrimoine.
b) Passif : toutes les dettes de l'individu (sommes d'argent, obligation de fournir quelque
chose, de transmettre la propriété d'une chose : contrat de travail, de vente...)
-Toute personne n'a qu'un seul patrimoine (exception particulière de l'EURL). Il ne pourra
être cédé à son intégralité que lors du décès.
Ce sont les droits qu'une personne a directement sur une chose sans que cette personne
n'ait à passer par l'intermédiaire d'autrui. Parmi ces droits réels, on peut avoir un droit dans
son entier ou un droit démembré sur une chose.
Fructus, les fruits -> droit de récolter tous les fruits produits par une chose (exemple :
loyers). Le fructus n'altère pas la substance.
Abusus -> Le droit du propriétaire d'en disposer comme il le souhaite, il peut le vendre s'il le
souhaite. On dit que le droit de propriété est complet lorsque le propriétaire contient ces
trois caractéristiques, il peut alors faire ce qu'il veut de la chose, il a un droit de prérogative.
Usufruit : on peut décider de faire un usufruit sur notre propriété. L'usus, l'abusus et le
fructus ne sont alors pas réunis dans la même main. Par exemple : usufruitier = parents et le
nu-propriétaire = enfants pour une succession, les parents conservent usus et fructus. Ils
pourront tout faire sauf vendre leur bien. Cela permettra de payer moins cher les droits de
succession et d'en jouir pendant toute leur vie.
b) Les droits réels accessoires : sûretés réelles ; garanties de paiement ; gage ou hypothèque
= droit de suite et droit de préférence.
L'avantage est que droit de suite (suivre son bien entre quelques mains qui passent) ou de
préférence qui peut s'exercer à ce moment là.
Fait de pouvoir exercer un droit non plus sur une chose, mais une personne, d'exiger d'elle
quelque chose -> Rapport de personne à personne. Obligation de faire ; de ne pas faire ; de
donner.
Exemple de ne pas faire : transmettre des informations confidentielles lorsque l'on part
travailler chez la concurrence.
Ce sont tous ceux qui concerne les œuvres de l'esprit : inventions, créations artistiques…
-> tout ce qui relève du droit d'auteur et des difficultés à respecter ces droits. Ces droits
intellectuels peuvent relever de ce qui concerne une activité commerciale : le fonds de
commerce fait partie des droits intellectuels, la clientèle aussi.
A] Les personnes.
Ce sont les êtres humains, avec une différence entre personne humaine et personne
juridique (qui est née vivante et viable)
La personne physique s'éteint avec la mort naturelle (par opposition à la mort civile sous
l'ancien régime). La situation n'a pas toujours été telle car on ne peut pas constater
directement la mort : deux notions rentrent en jeu, l'absence et la disparition. Lorsqu'une
personne est réputée absente, c'est une situation différente de la disparition. Le Code civil
vient distinguer ces deux notions. L'absence est lorsque personne a disparu et qu'on est
incapable de dire si la personne est vivante ou morte (fugue, disparition). Dans le sens
juridique du terme, la disparition est le cas où une personne a disparu lors de circonstances
qui laissent à penser que la personne est décédée (cas des raz-de-marée, naufrages en
mer...). On va organiser des règles différentes dans les deux cas.
La personne physique peut être frappée d'une incapacité d'exercice, en cas de troubles
mentaux par exemple. La personne a alors des droits mais ne peut pas les exercer
directement (exemple : le mineur). Elle est placée sous un régime de sauvegarde.
L'incapacité peut aussi être liée à l'âge.
Les personnes ont un nom (société Bordas par exemple), un domicile (siège social) et une
nationalité également. Ce sont des groupements à qui le droit reconnait des droits et des
obligations (exemple des entreprises).
B) Les biens.
Les biens sont immeubles, ou par leur nature, ou par leur destination, ou par l'objet auquel
ils s'appliquent.
Ce sont toutes les choses qui ne se déplacent pas et qui ne sont pas susceptibles de se
déplacer (ex : les fonds de terre (-> terrains + surface + sol, sous-sol, donc les mines et
carrières, les végétaux, plantes, fruits sous réserve qu'ils soient sur l'arbre) et les bâtiments
(doivent adhérer suffisamment au sol : poteau électrique, chauffage central, ascenseur...).
Exclus : ce qu'on peut démonter, comme baraques de foire...)
Ce sont tous les effets mobiliers que le propriétaire a attaché au fond de terre à perpétuelle
demeure. C. Civil, article 524 : "L'accessoire suit le principal".
Les règles différent selon si le bien est meuble et immeuble, elles sont plus strictes en
matière d'immeubles.
Il peut s'agir d'un meuble qui a une valeur économique importante pour l'immeuble (ex :
Fonds agricoles = immeubles par destination pour agriculteurs. Lits pour les hôtels =
immeubles par destination).
c) Les immeubles par l'objet auquel ils s'appliquent (droits immobiliers, actions en justice
mobilières).
2) Les meubles.
"Sont meubles par leur nature les animaux et corps qu'on peut transporter d'un lieu à un
autre, soit qu'ils se meuvent par eux-mêmes, soit qu'ils ne puissent changer de place que par
l'effet d'une force étrangère" (article 528 code civil). La notion est importante pour les
ménages en cas de divorce pour les attributions. On trouve les meubles meublant, les
meubles soumis à une immatriculation (bateau, avions...), les animaux...
a) Règles différentes d'aliénation (pour les immeubles, publicité foncière. Pour les meubles,
aucune formalité, pas de taxe), de possession (pour les meubles, la possession vaut titre)
(article 2272 pour les immeubles ; article 2276 pour les meubles).
c) Règles différentes en droit des incapacités (pas de problème pour les mineurs en matière
de meuble, mais représentation par un tuteur nécessaire pour un immeuble).
-> Animal -> statut et régime politique beaucoup plus élaboré que pour l'embryon.
Embryon = on ne sait pas s'il s'agit d'une chose mais c'est une personne humaine potentielle.
Section III : La distinction entre les actes juridiques et les faits juridiques.
« Toute manifestation de volonté ayant pour objet et également pour effet de créer un ou
plusieurs droits. »
Les actes juridiques sont très nombreux, divers et variés, et il va falloir les classer à leur tour.
Une classification est proposée :
Doit public :
- Acte d’expropriation (moyennant une indemnité).
- contrat de marché public (exemple : CHU -> nécessité de traiter le linge).
Doit privé :
- testament
- contrat de vente
Gratuits : on n’attend rien en retour. Ils peuvent relever du droit public (exemple :
subvention pour un colloque), ou du droit privé (donation, testament, remise de dette).
Onéreux : réciprocité des avantages, on attend une contrepartie en retour. En droit privé :
échange, vente. En droit public, expropriation.
Bilatéraux et plurilatéraux : contrat entre plusieurs personnes. Ils existent en droit public
(convention de La Haye sur l’adoption d’enfants), mais aussi en droit privé (contrats en
général).
Les actes entre vifs sont des actes qui produisent des effets du vivant de l’auteur de l’acte
(donation).
Les actes à cause de mort sont écrits de son vivant mais les effets se produisent à la mort (le
testament).
Ils sont différents des actes juridiques car il s’agit de tout événement qui entraîne des
conséquences juridiques dont les effets de droits n’ont pas été voulus. L'exemple type, c'est
l'accident non intentionnel. Il y aura réparation du dommage causé à la victime, qui peut
être pécuniaire. Autre exemple, la naissance, qui va entraîner des conséquences juridiques.
1) Les faits juridiques sont totalement indépendants de la volonté humaine (naissance, mort,
voisinage, parenté...)
2) Les faits juridiques sont à l’origine d'un acte de volonté humaine (conscient ou
inconscient) mais dont les effets de droit n’ont pas été voulus (délit, quasi-délit).
Qui doit prouver son droit lors d’un procès ? Comment prouver son droit ? Comment le juge
va admettre ces différentes preuves.
Le Code civil, en son article 1315, alinéa 1 énonce que « Celui qui réclame l’exécution
d’une obligation doit la prouver. » La charge de la preuve reviendrait donc au demandeur.
Alinéa 2 de l’article 1315 : "Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le
paiement ou le fait qui a produit l'extinction de son obligation".
Exemple: un commerçant a vendu un objet à l'acquéreur et affirme que ce dernier ne l'a pas
payé. C'est le demandeur qui doit apporter la preuve, soit le commerçant. En revanche, si le
défendeur affirme avoir payé, il doit justifier le paiement.
Parfois, on se retrouve dans des situations où rapporter la preuve est difficile; dans ces
cas là, le législateur vient aider les parties en procédant à la création de présomptions.
Exemple : L'article 312 du code civil sur la présomption de paternité « L’enfant conçu ou
« né » pendant le mariage a pour père le mari de la mère. »
Il existe donc des présomptions légales pour faciliter ces situations difficiles de la charge de
la preuve.
Code civil, article 1315-1 et s. : le législateur prévoit des modes de preuves directes et des
modes de preuves indirectes.
1) L’écrit.
Actes authentiques : Parfois, il n'y a pas d’autre choix que de passer devant un notaire. C'est
ce qu'on appelle un acte authentique dans la mesure où il y aura l’intervention d’un officier
public qualifié pour le faire (notaire pour un donation ; naissance d’un enfant…). Art 1317 al
1 : acte authentique : celui qui a été reçu par un officier public.. Il peut être dressé sur
support électronique. Sa force est différente : force probante de l’acte importante. Force
probante qualifiée de remarquable puisqu’il est réputé dire la vérité.
Actes sous seing privé (formalités : contrat synallagmatique ; actes juridiques unilatéraux sur
somme d’argent –art 1326) et sa force probante :
On passe un contrat sans besoin d’une autre personne que les partis. Il y a des règles
spéciales qui s’appliquent, notamment la procédure des doubles (chaque partie repart avec
son contrat). Les actes juridiques sur les sommes d’argent (prêt entre amis), si la somme
prêtée est supérieur a 1500 euros on est dans l’obligation d’exiger un acte (saleté de micro)
On doit retranscrire la somme d’argent en chiffre et en lettre. Si une personne dit que cet
acte est faux, il lui suffira de donner la preuve.
2) L’aveu : C’est le fait de reconnaitre un fait qui nous est défavorable. Pendant longtemps
l’aveu était un mode de preuve important qu’on retenait, mais les mentalités ont changées
et on s’est rendus compte que l’aveu n’était pas toujours un aveu de preuve très fiable.
a. L’aveu judiciaire : celui qui sera fait devant les prétoires (devant le juge).
b. L’aveu extra judiciaire : Fait à l’extérieur des prétoires (a l’occasion de discussion dans
les couloirs par exemple) : même s’il est rapporté, le juge peut l’entendre et le mettre dans
son dossier mais il ne s’impose pas.
3) Le serment : A la base, il se faisait sous une divinité. Aujourd’hui, le serment est dénué de
toute connotation religieuse, c’est un serment laïque qui est consacré par un certain
formalisme.
a. Le serment décisoire (art 1357) : C’est celui qu’une partie défère à l’autre pour en
faire dépendre le jugement – à partir du moment où l’une des parties va prêter serment et
que ce serment sera qualifié de décisoire, ce sera ce qu’a dit la personne qui l’emportera
(c’est une sorte d’ultime recours).
b. Le serment supplétoire : Le juge n’est pas lié par le serment supplétoire, les enjeux
sont donc moindres.
Code civil, art 1350 : "La présomption légale est celle qui est attachée par une loi spéciale à
certains actes ou à certains faits; tels sont :
1° Les actes que la loi déclare nuls, comme présumés faits en fraude de ses dispositions,
d'après leur seule qualité ;
2° Les cas dans lesquels la loi déclare la propriété ou la libération résulter de certaines
circonstances déterminées ;
Article 1353 c. civ. : " Les présomptions qui ne sont point établies par la loi, sont
abandonnées aux lumières et à la prudence du magistrat, qui ne doit admettre que des
présomptions graves, précises et concordantes, et dans les cas seulement où la loi admet les
preuves testimoniales, à moins que l'acte ne soit attaqué pour cause de fraude ou de dol.".
Elle varie selon que l’on parle d’actes juridiques ou de faits juridiques. La preuve (légale) est
strictement encadrée en matière d'acte juridique. La preuve est librement rapportée en
matière de fait juridique.
A) Le principe.
1) La preuve.
La preuve doit nécessairement être un écrit (1500 euros, quand on dépasse cette somme
d’argent il va falloir le mentionner dans un contrat).
B) Les exceptions.
1) L’aveu et le serment.
2) Le cas où la preuve par témoins ou par présomptions du fait de l’homme peut
être admise :
a) Somme inférieure à 1500€ = art 1341 : « il doit être passé acte
devant notaire ou sous seing privé de toute chose excédent une
somme ou une valeur fixé par décret ».
b) Commencement de preuve par écrit (relations de famille,
impossibilité morale de ce procuré l’écrit…) : art 1347. Impossibilité
de se procurer un écrit
c) La présentation d’une copie à défaut d’original, art.1348-2.
d) Accord des parties.
Le principe : La liberté de la preuve : art. 1348. Il peut se faire par tout moyen, et c’est au
juge d’apprécier souverainement la validité, la force probante de ces preuves.
Limites : naissance, décès, mariage : démonstration par des actes civils. Donc le droit a un
principe et des exceptions.
Il faut retenir la distinction entre la preuve des actes juridiques et des faits juridiques.