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La Performance RH Precision Terminologiq
La Performance RH Precision Terminologiq
FARIDI Mohammed
Enseignant chercheur
ENCG, Université Hassan I, Settat
Email : mfaridicom@yahoo.fr/
LATIF Hamid
Doctorant
ENCG, Université Hassan I, Settat.
Email : latif_grh@yahoo.fr
Résumé
Afin de survivre dans un environnement hautement compétitif, agressif et instable, les organisations
n'ont d'autre choix que de trouver les armes appropriées. Parmi celles-ci, figurent les ressources
humaines et leur mode de gestion, qui constituent un des facteurs clés de la performance. Donc la
performance RH, mérite une attention particulière. Cette performance a fait l'objet d'un vaste débat. Il
existe dans la littérature une multitude de mots qui essayent de le cerner. Cette diversité ainsi que
l’absence d’un consensus ne facilitent pas la compréhension de ce concept et entrainent des
estimations différentes, notamment en ce qui concerne sa mesure. L’objectif de cette communication
est de faire une revue de la littérature sur le concept de la performance RH et de sa mesure.
Mots Clés : Performance, Performance RH
Abstract
In order to survive in a highly competitive, aggressive and unstable environment, the organizations
have no choice but to find the appropriate weapons. Among those, appear “Human Resources” (HR)
and how they are managed, which constitutes one of the key factors of the performance. So, HR
performance deserves a special attention. This performance was the subject of a vast and much debate.
There exists in the literature a multiplicity of words which try to define it. This diversity as well as the
absence of a consensus don’t facilitate the comprehension of this concept and involve different
estimates, particularly as regards its measurement. The objective of this communication is to make a
review of the literature on the concept of HR performance and its measurement.
Keywords: Performance, HR performance
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Introduction
Les entreprises contemporaines se trouvent confrontées pour se développer, ou survivre, à la
nécessité d’améliorer leur performance. Pour ce faire, elles disposent de possibilités dont une,
jusqu’alors peu exploitée : l’amélioration de leur performance RH. Il est donc naturel qu’elles
se tournent de plus en plus fréquemment vers les ressources humaines comme source
d’élévation des surplus dégagés (Martory Bernard, Daniel Crozet, 2016).
Les facteurs déterminants du succès des entreprises sont divers et ont évolué au fil du temps.
Aujourd’hui, ils ne sont pas les mêmes qu’au début du siècle dernier et l’entreprise est plus
sensible, par exemple, à la contribution des ressources humaines. A la fin des années 1970, les
américains et européens ont tenté, de proposer une explication justifiant les performances
exceptionnelles des entreprises japonaises. Il en ressortit que ces dernières ne disposaient ni
de plus de ressources naturelles ni de meilleurs facteurs de production que d’autres, n’avaient
pas une organisation foncièrement différente des entreprises étrangères, ni des produits de
meilleure qualité. Au final, seule la qualité de leurs ressources humaines apparaissait comme
un facteur de différenciation essentiel dans cette performance (Donnadieu, 1999).
Dans une économie globale où l'innovation, la vitesse et la capacité d'adaptation sont des
éléments cruciaux, les RH et leur mode de gestion sont devenues des enjeux très importants
(Barney, 1991 ; Becker, Huselid, Pickus et Spratt, 1997). Cette importance, leur a été
reconnue depuis les premières réflexions sur la place du capital humain dans l’économie des
pays industrialisés, sous l’influence d’un ensemble d’écoles et des courants de pensée. Parmi
les auteurs qui ont mené ces réflexions, on peut citer le prix Nobel d’économie Gary Becker
(1964) pour son œuvre « Human Capital » largement diffusée par la recherche en sciences de
gestion. Cet auteur considère qu’un investissement dans les compétences des ressources
humaines était profitable pour les entreprises (Ait Razouk, 2007).
La problématique de la performance fut longtemps le centre d’intérêt majeur des chercheurs
en sciences de gestion, considérée alors sous ses seuls aspects financiers. Mais, c’est depuis
quelques années, que les chercheurs en GRH y portent un intérêt croissant, tentant de
démontrer l’impact de la GRH sur la performance de l’entreprise (Fericelli et Sire, 1996) (cité
par J. Pottiez 2011 P-198). Aujourd’hui, au même titre que les autres fonctions de l’entreprise,
la GRH se trouve confrontée à une exigence de plus en plus forte, celle de contribuer
davantage et de montrer cette contribution à la performance de l’entreprise (Gilbert et
Charpentier, 2004). Dans la littérature en GSRH, les études et recherches dominantes sont
celles ayant analysé la relation entre la GRH et la performance des entreprises en général.
Cependant, peu de ces études se sont attardées sur la performance RH.
Malgré son intérêt, comme nous avons pu le souligner précédemment, rares sont les
chercheurs à avoir jusqu’à présent mis en exergue les composantes de la performance RH. Les
apports sur ce concept proviennent majoritairement de recherches anglo-saxonnes (Paauwe,
2004 ; Guest, 1997 ; Paauwe & Richardson, 1997 ; Beer & al. 1984) cité par Carassus David
et al. (2012). La performance RH mérite une attention particulière étant donné que les
hommes qui composent l’organisation agissent à titre de levier de la performance
organisationnelle et que le succès de l’organisation repose sur les possibilités d’orienter les
choix et les comportements des individus vers les objectifs organisationnels (Morin et coll.
1994).
Selon Charles-Henri et Besseyre des Horts (2004), les travaux sur la comptabilité des RH
(Marquès, 1974) Le bilan social (Danziger, 1986) ou la comptabilité sociale (Flamhotz, 1971)
ont été les précurseurs d’un mouvement qui a donné progressivement à la GRH le statut de
science de gestion. Selon Louarn et Wills, (2001) cité par P Gilbert et M. Charpentier (2004),
« Apprendre à mieux compter aidera peut-être les DRH à encore plus compter dans leur
entreprise ! ». Mesurer l'apport de la GRH à la performance de l'entreprise permet d'optimiser
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attachée à cette notion dans ses signifiés et dans une recherche de sens, repris par Marion et
al. (2012), montrent que, dans le domaine de la gestion, la performance recouvre des
significations différentes selon les contextes. Sur la base d’une analyse étymologique et
sémantique, il propose une définition à partir de trois sens principaux : la performance est
action, la performance est résultat de l’action et la performance est succès :
- La performance est action : Dans ce sens, plus rare en français qu’en anglais, la performance
est un processus et non un résultat (Baird, 1986).
- La performance est résultat de l’action : Dans cette acception, la performance ne recouvre
pas de jugement de valeur. Traditionnellement, « la mesure des performances est entendue
comme l’évaluation ex-post des résultats obtenus » (Bouquin, 1986, p. 114).
- La performance est succès : De ce point de vue, chaque entreprise se concentrera sur sa
propre représentation de la réussite. La performance n’existe pas en soi. Elle est variable selon
les entreprises, selon les acteurs... ;
Bourguignon (1995), quant à elle, retient une définition de la performance suffisamment large
pour s'adapter à la pluralité des réalités vécues par les entreprises : « La performance désigne
la réalisation des objectifs organisationnels » (p. 65). Cette définition induit que la
performance :
Dépend d'un référent : l'objectif (ou but) ;
Est multidimensionnelle dès lors que les buts sont multiples;
Est, soit l'ensemble des étapes élémentaires de l'action, soit le résultat de l'action;
Est subjective et dépend des référents choisis.
Selon J. Pottiez (2011), certains chercheurs en GRH ont posé les bases de la conceptualisation
de la performance : analyser la performance revient à mettre un résultat face à un effort
(Igalens, 1991 ; Martory et Crozet, 1986), ou encore des intentions ou attentes face à ce qui
s’est réalisé (Louart, 1996, p. 3). Ainsi, il y a probablement autant de conceptions de la
performance que d’organisations auxquelles elle pourrait se rapporter.
Donc, la performance reste un concept difficile à cerner et recouvre des notions dont le sens
est très largement contextuel et acceptant de nombreuses interprétations. Comme stipulé par
Lebas (1995), « la performance n’existe pas de façon intrinsèque, elle est définie par les
utilisateurs de l’information par rapport au contexte décisionnel caractérisé par un domaine et
un horizon de temps » (p. 68). Dans le même ordre d’idée, Le Louarn et Wils (2001) cité par
J. Pottiez (2011 P-200), annonce que pour définir la performance, il convient de répondre à la
question suivante : « Quand dit-on qu’une entreprise ou une organisation a du succès ? » (p.
29). Pour ces auteurs, la réponse peut paraître simple, mais « Elle est complexe si on
considère qu’elle dépend beaucoup de la définition que l’on donne au mot succès. Et la
définition de celui-ci dépend de la personne qui parle, voire du moment où il parle ! » (Le
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Louarn et Wils, 2001, p. 30). Pour Bessire (2005) : « la performance ne peut être conçue
comme absolue et isolée ; elle ne peut s’apprécier que par rapport à une intention donnée,
explicite ou implicite » (p. 10). (J. Pottiez 2011).
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être devenu une référence pour les chercheurs en matière de rôles joués par les services et les
professionnels RH, puisqu’il a été repris dans plusieurs études récentes (Denis Chenevert,
2008). C’est un modèle qui permet de préciser la notion de performance RH sous l’angle des
missions ou des orientations de la fonction RH.
Le modèle d’Ulrich (1996) (voir figure ci-dessous) propose quatre grands rôles à la fonction
RH, dans chacun de ces rôles, la fonction doit s’efforcer de créer de la valeur pour les
employés, les investisseurs et les clients de l’entreprise (Taïeb, Jean-Pierre, 2016).
Le premier axe du modèle représente sur quoi la fonction RH doit focaliser. Ainsi, elle peut se
concentrer soit sur le court terme ou long terme. Le second axe fait la distinction entre les
activités dirigées vers la gestion des individus et celles dirigées vers la gestion des processus.
Par cette configuration Ulrich démontre bien l’importance qui doit être accordée non
seulement aux rôles stratégiques (long terme), mais aussi aux rôles opérationnels (court
terme). De plus ce modèle indique que la fonction RH doit avoir un souci aussi important
pour les individus (employés) que pour les processus (entreprise). Ces deux axes d’analyse
présentent quatre rôles distincts qui doivent être assumés : le rôle de partenaire stratégique,
d’agent de changement, d’expert administratif et de champion des employés (Denis
Chenevert, 2008 ; Taïeb, Jean-Pierre, 2016).
Le rôle du partenaire stratégique
En tant que partenaire stratégique, la fonction RH doit définir une stratégie RH qui tende vers
la réalisation de la politique générale de l’entreprise, proposer des plans d’action et adapter les
processus GRH aux orientations de l’entreprise. Une fonction RH performante en ce point,
saura traduire les éléments de la politique générale de l’entreprise en objectifs, stratégie et
plans d’action RH, tout en étant capable d’anticiper les conséquences de ceux-ci sur
l’entreprise dans son ensemble. En résumé, la fonction RH cherche le meilleur alignement de
sa stratégie avec celle de l’entreprise. Chaque objectif de l’entreprise se traduit par un ou
plusieurs objectifs RH (Dardillac Fabien, 2013 ; Taïeb, Jean-Pierre 2016).
Ce rôle contribue à assurer le succès de l’entreprise en augmentant sa capacité de mettre en
place la stratégie, au moyen d’interventions visant l’amélioration de l’efficience et de
l’efficacité de tous les processus organisationnels (Giovanni Costa et Martina Gianecchini,
2014).
Le rôle d’agent de changement
Ce rôle consiste en l’accompagnement à la transformation des organisations en adaptant
l’organisation autour des postes de travail et des tâches (Taïeb, Jean-Pierre, 2016). La
fonction est appelée à accompagner les employés dans le changement. Elle doit aider à
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Gestion stratégiques
Gestion opérationnelle
Gestion administrative
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construite, elle ne peut être unique et son niveau dépendra d'une « convention » : celle qui
préside à sa définition (p. 359). Ils définissent la performance RH comme « la réalisation
des objectifs quelles que soient la nature et la variété de ces objectifs et qui rejoint la
définition de Bourguignon (2000, p.934) s’applique autant à l’organisation qu’à l’individu :
« est performant celui ou celle qui atteint ses objectifs » (1995, p.65). Selon Taïeb, Jean-
Pierre (2016), les travaux réalisés sur la performance RH, cherchent à vérifier l’impact des
pratiques RH sur la performance.
Sur la base des études antérieures consacrées aux apports majeurs autour du concept de
performance RH, nous proposons en conséquence une modélisation de ce concept autour
des quatre composantes. Ainsi, nous abordons la performance RH comme un concept
global comprenant la mobilisation, le moral, le rendement et le développement des employés
(Morin et al. 1994). La performance RH étant appréhendée, il convient à présent de
s’intéresser à sa mesure. Comment mesurer la performance RH ?
2- LA PROBLÉMATIQUE DE LA MESURE
2.1. Introduction
Dès notre enfance, nous sommes confrontés à des mesures de performance, on compare notre
rendement dans des compétitions sportives, dans des examens, des bulletins scolaires, etc.
L’évaluation de la performance à l'aide d'indicateurs appropriés est un véritable défi et un
exercice crucial pour assurer le succès des organisations (Morin & al., 1996). Toutefois, il
semble que les chercheurs ne soient pas d'accord sur une définition opérationnelle de ce
concept et sur la façon de l'évaluer. Tel que mentionné par Ulrich (2003) cité par D. Beaupré
(2004), la GRH a tout intérêt à profiter des développements dans le domaine de l’évaluation,
car les professionnels de ce domaine sont de plus en plus confrontés à la nécessité de justifier
la pertinence, l’efficacité et l’efficience de leurs pratiques RH. Les résultats de cette
évaluation permettent de s’interroger sur la ou les finalités des pratiques RH dans les
entreprises (Le L’Ouarane et Wils, 2001) et d’alimenter les décisions organisationnelles à
l’égard de l’avenir de la GRH dans les entreprises. La mesure permettra aux professionnels
RH de gagner en crédibilité et d’obtenir les moyens d’offrir à leur organisation une GRH à
valeur ajoutée qui contribuera à faire la différence sur le plan du succès organisationnel (D.
Beaupré, 2004).
Pour Le Louarn et Wils (2001) « Apprendre à mieux compter aidera peut-être les DRH à
encore plus compter dans leur entreprise ! ». Cette nécessité de « compter » est aussi partagée
par Besseyre des Horts (2006) cité par J. Pottiez (2011 P-198), qui s’est interrogé sur la
possibilité pour les approches d’évaluation et de mesure de l’impact des politiques et
pratiques RH de procurer à la fonction RH et à ses acteurs une certaine « capacité de
reconnaissance et d’influence ». Dans ce sens, Crozier et Friedberg (1977) cité par J. Pottiez
(2011 P-198), rappelle que la maitrise d’une incertitude majeure constitue la source principale
de pouvoir. Ces auteurs montrent comment l’évaluation et la mesure de la GRH peuvent
apparaître comme des manifestations des stratégies de pouvoir de la fonction RH pour
contrôler des incertitudes cruciales pour l’entreprise :
- la maîtrise d’une compétence rare et stratégique : la capacité à élaborer des tableaux de bord
RH permettant d’évaluer la performance RH est essentielle, à l’heure où les indicateurs RH
sont fortement demandés (ex. évaluation du capital immatériel des entreprises par les
analystes financiers, etc.) ;
- la maîtrise des relations entre son entreprise et son environnement : l’évaluation de la GRH
est nécessaire afin de répondre aux exigences croissantes des différentes parties prenantes des
questions RH (dirigeants, actionnaires, investisseurs, personnel, partenaires sociaux,
fournisseurs, agences de notation sociale, etc.) ;
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constat confirmé par Réda Taleb, CEO du cabinet Officium Maroc et président de
l’Observatoire marocain des pratiques de management, dans une interview (28/08/2017) :
« En Europe, selon une étude publiée en 2016 par European Journal of Business and
Management, sur un échantillon de 647 entreprises de neuf pays européens, 71% des
décideurs européens déclarent que la performance est un construit complexe ».
Bouckaert et Halligan (2008, pp.26-27) cité par M. Guenoun (2010), soulignent que la
subjectivité de la définition de la performance implique la subjectivité de sa mesure. C’est à
dire que mesurer la performance n’est pas un exercice neutre. Pour ces auteurs, la mesure de
la performance, dépend de sa définition. Comme disaient Gilbert et Charpentier (2004),
Dimensions
de la Critère de la performance Indicateur de la performance
performance
l’évaluation et la mesure de la performance RH est une problématique universelle, mais les
réponses apportées sont variées du fait de la multitude de contextes dans lesquels évoluent les
entreprises. Au Maroc, la GRH a longtemps été considérée comme une fonction de maintien
de la paix sociale et de respect de la réglementation sociale. Elle fait depuis une quinzaine
d’années l’objet d’une importante évolution, se focalisant davantage dans les entreprises les
plus structurées sur sa contribution à la création de valeur. Pour cela, la fonction RH
commence à se doter d’outils de mesure permettant de légitimer son rôle. La mesure de
performance RH, est nécessaire afin d’évaluer dans quelle mesure les objectifs sont atteints,
quels sont les axes d’amélioration de la RH et souligner les dysfonctionnements au sein de la
fonction RH.
2.3. Les indicateurs de mesure
Aujourd’hui, la reconnaissance des ressources humaines comme sources de création de valeur
et d’avantage concurrentiel a donné lieu à une prise en compte croissante des indicateurs
sociaux pour évaluer la performance RH (O. Gagnon et G. Arcand, 2012 ; Joëlle Imbert,
2007 ; Naro, 2005). La définition et la mise en place d’indicateurs de mesure sont dès lors
devenues essentielles pour un meilleur pilotage de cette fonction. Cela résume parfaitement
l’intérêt des indicateurs de performance. Ils sont en effet indispensables pour tout manager ou
chef d’entreprise pour mesurer l’efficacité de l’organisation, d’évaluer l’impact des actions
mises en place, etc. Pour Lorino (2001), un indicateur de performance se définit comme « une
information devant aider un acteur, individuel ou plus généralement collectif, à conduire le
cours d’une action vers l’atteinte d’un objectif ou devant lui permettre d’en évaluer le résultat
». D’après Moez Essid (2009), Un indicateur est avant tout une donnée instantanée et figée
dans le temps et dans l’espace. Il représente une information, chiffrée historiquement ou
descriptive, sur l’état d’une action, d’une réalisation, et plus globalement d’une forme de
performance organisationnelle. Dans le modèle de Morin et al. (1994), la dimension valeur
des ressources humaines s'associe aux différents indicateurs permettant d'évaluer la
mobilisation, le moral, le rendement et le développement des employés. Ces auteurs ont
distingué plusieurs critères et indicateurs pour mesurer cette dimension (Boulianne, 2002 P-
33).
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Selon Boselie et al. (2005) qui ont répertorié les différentes études empiriques conduites entre
1994 et 2003, les principaux indicateurs reliés aux résultats RH utilisés ont été les suivants :
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Taux d'absentéisme 11
Satisfaction 10
Conflit et climat social 8
Intention de quitter 7
Flexibilité 7
Motivation 5
Compétences 4
Confiance 3
Citoyenneté organisationnelle 3
Stress 3
Moral 3
Efficience du département RH 3
Sécurité perçue 2
Justice perçue 2
Attitudes face aux changements 1
Taux de décès 1
Une étude peut utiliser plus d'un indicateur RH à la fois. Tire de Boselie et al. (2005)
CONCLUSION
Ce chapitre était une occasion de faire le point sur le concept de la performance RH ainsi que
sur la problématique de sa mesure. Comme conclusion nous avons constaté que la définition
de la performance RH est liée au volet humain des entreprises. Comme il a été signalé par
plusieurs chercheurs (dont Allouche et coll., 2004, Gilbert et charpentier, 2004), cette
performance est propre à chaque organisation et les indicateurs sont choisis en fonction des
objectifs poursuivis. Pour sa mesure, la performance RH dépend de sa définition. Comme le
stipulé Gilbert et Charpentier (2004), l’évaluation de la performance RH est une
problématique universelle mais les réponses apportées sont variées du fait de la multitude de
contextes dans lesquels évoluent les entreprises. C'est-à-dire que l’entreprise se fonde sur ses
propres problématiques et le choix ainsi que la pertinence des indicateurs dépendent de la
spécificité et des objectifs de cette entreprise. Cela signifie que les critères utilisés pour
mesurer la performance RH varieront selon les objectifs à atteindre. Puisqu’il ne semble pas y
avoir de critères universels, la littérature indique que les chercheurs utilisent une variété
d’indicateurs afin de mesurer la performance RH.
La mesure de la performance RH est une pratique qui n’est pas encore très développée dans
l’entreprises, on la trouve majoritairement dans les grandes entreprises (Taïeb, Jean-Pierre
2016). Elle se fait le plus souvent à partir d’un reporting RH formalisé. Les indicateurs les
plus souvent pris en considération sont sommes toutes très classiques comme le taux de turn-
over, l’absentéisme, le taux de rétention des collaborateurs, délai et succès des recrutements
mais aussi sur des critères subjectifs comme «la capacité à…» évalués par le Directeur
Général (Taïeb, Jean-Pierre 2016).
Bibliographie
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REMFO N°5 Juillet 2017 ISSN 2489-205X
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