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J’avais la tête vide comme la bouteille de sirop dont j’étais en train d’arracher l’étiquette.

Pas
si vide que ça en fait car à un moment, je me suis vu en train d’arracher l’étiquette ; ça
a été le déclic, j’ai pris conscience du fait que l’arrachage de l’étiquette ouvrait de
nouvelles portes. L’étiquette était collée à la bouteille avec beaucoup de colle, trop de
colle pour pouvoir l’enlever sans déchirure. Arracher n’est pas enlever. Arracher c’est
laisser des restes, de façon plus ou moins hasardeuse, de la chose qu’on arrache à
l’endroit où s’effectue l’arrachage. Bref, le hasard de l’arrachage de l’étiquette a bien
fait les choses puisque la colle a retenu à certains endroits une semi-épaisseur
d’étiquette blanchâtre. Cette couleur m’a fait penser à celle des pages nacrées des
petits cahiers d’écoliers, et ça m’a donné envie d’écrire quelque chose dessus,
n’importe quoi, un truc qui m’était passé par la tête.

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