Vous êtes sur la page 1sur 1

Pécuniaire avait fait chauffer l'eau du thé.

Elle allait collationner avec ses convives qui n'eurent cesse,


tant qu'elle eut le dos tourné, de se tortiller sur ses chaises de jardin comme s'ils eussent espéré trouver
avec leur trou de balle un ergot, une pointe, ou quelque proéminence susceptible de les désarçonner de
leur ténia mental. Avant de rejoindre ses invités, Pécuniaire se râpa les miches sur la poignée échardée
du buffet de cuisine, - son doberman aime faire ses crocs dessus, - alors elle trempa son doigt dans l'eau
bouillante de la casserole et, prestement, humecta sa raie.

Le plateau qui soutenait la théière était en terre cuite, il avait la forme d’une feuille d’érable ployant un
jour de brise ; l'effet de contorsion, outre l’aspect esthétique non ses extrémités pointaient les nuages et
permettaient au sucrier de ne pas choir oui c'était comme des garde-corps faisaient office de garde-corps
pour le sucrier qui manquerait de choir dans l’éventualité d’un plateau pris de biais. cependant les
extrémités repliées du limbe permettent de retenir dans son aire les objets posés si le celui qui tient
tient négligemment le plateau de biais ou à l'envers par exemple

Pécuniaire préparait le thé. Dans le jardin, ses invités l'attendaient ivres d'impatience en se tortillant sur
leur chaise - peut-être cherchaient-ils avec leur trou de balle une pointe, un ergot, ou quelque
proéminence susceptible de les désarçonner de leur ténia mental, à moins que ce fut-ce le manque qui
les faisait vibrer. Le chien maigrelet qui gisait dans la cuisine rognait depuis plusieurs heures un pied de
table ; au lieu de l'enjamber, Pécuniaire lui décocha un vigoureux coup de pied qui le rendit
surprenament véloce, le temps de se terrer en boule sous un meuble. Il fallait toujours qu'il soit dans ses
pattes lorsqu'elle avait les mains chargées.

Vous aimerez peut-être aussi