Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Introduction
L'objectif de la compensation d'énergie réactive est de réduire le courant appelé sur le réseau. Pour
atteindre cet objectif, l'énergie réactive doit être fournie par des condensateurs, au plus près des
charges inductives.
Tout composant électrique utilisant le courant alternatif (générateur, moteur, transformateur, ligne,
câble, …) met en jeu deux formes d’énergie : l’énergie active et l’énergie réactive.
L’énergie active consommée (kWh) résulte de la puissance active P (kW) des récepteurs. Elle se
transforme intégralement en puissance mécanique (travail) et/ou en chaleur (pertes).
L’énergie réactive consommée (kVArh) sert à l’alimentation des circuits magnétiques des composants
électriques. Elle correspond à la puissance réactive Q (kVAr) des récepteurs.
L’énergie apparente (kVAh) est la somme vectorielle des deux énergies précédentes. Elle correspond
à la puissance apparente S (kVA) des récepteurs, somme vectorielle de P(kW) et Q(kVAr).
Dans les circuits à courant continu, l'expression de la puissance électrique est très simple :
P=UxI (IV.1)
Exemple 1 :
Une machine à café demande 3 ampères sous 220 volts et développe une puissance de :
Dans les circuits à courant alternatif, le calcul est un peu plus complexe. En alternatif, il existe trois
types de récepteur : des résistances, des inductances, des condensateurs. Or, seule la résistance va
effectivement développer de la puissance !
En moyenne, une inductance pure (un bobinage de moteur) ou un condensateur pur ne consomment
rien au réseau, ils ne font pas tourner le disque du compteur. Et pourtant, ils appellent du courant !
On pourrait comparer cette situation à celle d'un ressort qui doit être tendu par une force oblique : la
composante perpendiculaire au chemin de déplacement "F" ne produit aucun effet, aucun travail. Et
pourtant, la force est bien réelle !
Lorsqu'une installation appelle 10 ampères au réseau, il ne faudra considérer dans ce courant que la
composante qui est en phase avec la tension, qui agit en synchronisme avec le réseau : on parle de
composante active ou de courant actif. C'est ce courant qui va développer de la puissance, encore
appelée puissance "active".
où " ϕ " (ou "phi") est le déphasage du courant par rapport à la tension.
Exemple 2:
Une lampe fluorescente est alimentée sous 220 volts alternatif. Un courant total de 0,3 ampère est
mesuré. La lampe comporte un récepteur résistif, le tube lumineux, et un récepteur inductif, le
ballast.
Le courant total sera déphasé de ϕ = 60°. Il est constitué par la somme de la composante en phase
avec la tension pour le tube (Iw) et de la composante déphasée de 90° pour le ballast (Ib).
P = U I cos (ϕ)
P = 220 x 0,3 x cos (60°)
P = 220 x 0,3 x 0,5
P = 33 watts
Le facteur " cos (ϕ)" s'appelle "facteur de puissance : FP ". Il est indiqué sur la plaque signalétique de
la plupart des machines électriques.
En fait, la seule puissance au sens mécanique du terme (l'expression d'un travail réalisé dans un
temps donné), c'est la puissance active qui la fournit.
Son intérêt provient du fait qu'elle permet d'évaluer l'importance des récepteurs inductifs (moteurs,
lampes fluorescentes, ....) et des récepteurs capacitifs (condensateurs, ...) dans l'installation.
Les compteurs récemment installés vont d'ailleurs enregistrer distinctement la puissance réactive
inductive et la puissance réactive capacitive.
Exemple 3 :
Une lampe fluorescente est alimentée sous 220 volts en alternatif. Un courant total de 0,3 ampère
est mesuré. La lampe comporte un récepteur résistif, le tube lumineux, et un récepteur inductif, le
ballast.
Le courant total sera déphasé de ϕ = 60°. Il est constitué par la somme de la composante en phase
avec la tension pour le tube (Iw) et de la composante déphasée de 90° pour le ballast (Ib).
Q = U x I x sin (ϕ)
Q = 220 x 0,3 x sin (60°)
Q = 220 x 0,3 x 0.87
Q = 220 x 0,26
Q = 57 VArs
De même, l'énergie réactive est exprimée par le produit de la puissance réactive et du temps. Ainsi,
le fonctionnement de la lampe durant 3 heures entraînera :
Si un condensateur est placé en parallèle sur l'installation, et qu'il est dimensionné de telle sorte qu'il
appelle un courant exactement égal à celui du ballast, alors :
Le courant capacitif est en opposition de phase par rapport au courant inductif (le courant
capacitif est 90° en avance et le courant inductif est 90° en retard sur la tension) et par
conséquent leur somme est nulle.
Le courant total est équivalent au courant résistif dans le tube; il vaut donc 0,15 ampère.
Puissance réactive inductive = U x Ib x sin (ϕ) = 220 x 0,26 x sin (-90°) = -57 VArs
Puissance réactive capacitive = U x Ic x sin (ϕ) = 220 x 0,26 x sin 90° = 57 VArs
Conclusion :
S=UxI (IV.4)
Cette grandeur a peu de signification physique. Elle n'exprime en aucune façon la puissance
développée par un circuit alternatif (puissance active). Elle a la même expression que celle de la
puissance développée par un circuit continu, de là, le terme de puissance "apparente".
La puissance apparente est utilisée pour quantifier la capacité de puissance d'un transformateur.
Exemple 4.
Un transformateur qui peut délivrer 1 000 Ampères sous 220 volts sera appelé un transformateur de
220 kVA (kilo-Volt-Ampères). Il se peut que ce transformateur débite 220 kW, ... si le cos phi de
l'installation vaut 1, si l'installation est globalement purement résistive. Mais si l'installation présente
un facteur de puissance de 0,8, la puissance développée par le transformateur sera de
220 x 1 000 x 0,8 = 176 kW.
Le fournisseur ne peut présager des caractéristiques de l'installation de son client : il annoncera donc
un transformateur de 220 kVA !
A signaler enfin que cette caractéristique ne présage pas des tensions d'utilisation entrée - sortie. Par
exemple, 220 kVA, cela peut-être
Si les courants et les tensions sont des signaux parfaitement sinusoïdaux, le facteur de puissance est
égal à cos (ϕ).
On utilise également la variable tg (ϕ). Dans les mêmes conditions, nous avons la relation :
𝑄 𝑃𝑢𝑖𝑢𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 (𝐴𝑎𝑟 )
𝑡𝑔(φ) = 𝑃 = 𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 (𝑊)
(IV.6)
IV.1 Tableau des facteurs de puissances des appareils les plus courants
P (W)
φ1
φ2 Q1 (VAr)
S1 (VA)
S2 (VA)
Q2 (VAr)
Ainsi, la circulation de l’énergie réactive sur les réseaux de distribution entraîne, du fait d’un courant
appelé plus important :
Pour ces raisons, il est nécessaire de produire l’énergie réactive au plus près possible des charges,
pour éviter qu’elle ne soit appelée sur le réseau. C’est ce qu’on appelle "compensation de l’énergie
réactive".
Pour inciter à cela et éviter de sur calibrer son réseau, le distributeur d’énergie pénalise
financièrement les consommateurs d’énergie réactive au-delà d’un certain seuil.
Remarque : On utilise des condensateurs pour fournir l’énergie réactive aux récepteurs inductifs.
Pour réduire la puissance apparente absorbée au réseau de la valeur S2 à la valeur S1, on doit
connecter une batterie de condensateurs fournissant l’énergie réactive Qc, telle que :
P (W)
φ1
φ2
S1 (VA)
S2 (VA)
Qc (VAr)
la puissance installée,
le niveau de tension,
le fractionnement en gradins,
le mode de commande,
le niveau de qualité de la protection.
La batterie est raccordée en tête d’installation (Figure IV.4) et assure la compensation pour
l’ensemble des charges. Elle convient lorsqu'on cherche essentiellement à supprimer les pénalités et
soulager le poste de transformation.
La batterie est installée en tête du secteur d’installation à compenser (Figue IV.5). Elle convient
lorsque l’installation est étendue et comporte des ateliers dont les régimes de charge sont différents.
La batterie est raccordée directement aux bornes de chaque récepteur inductif (moteur en
particulier). Elle est à envisager lorsque la puissance du moteur est importante par rapport à la
puissance souscrite. Cette compensation est techniquement idéale puisqu’elle produit l’énergie
réactive à l’endroit même où elle est consommée, et en quantité ajustée à la demande.
La batterie de condensateurs est fractionnée en gradins, avec possibilité de mettre en service plus ou
moins de gradins, en général de façon automatique. Ce type de batterie est installé en tête de la
distribution BT ou d'un secteur important. Elle permet une régulation pas à pas de l’énergie réactive.
L’enclenchement et le déclenchement des gradins sont pilotés par un relais VAr-métrique.
Le cos (ϕ) des moteurs est en général très mauvais à vide ainsi qu’à faible charge et faible en marche
normale. Il est donc utile d’installer des condensateurs pour ce type de récepteurs.
Lorsqu’un moteur entraîne une charge de grande inertie il peut, après coupure de la tension
d’alimentation, continuer à tourner en utilisant son énergie cinétique et être auto-excité par une
batterie de condensateurs montée à ses bornes.
Pour éviter des surtensions dangereuses dues au phénomène d’auto-excitation, il faut s’assurer que
la puissance de la batterie vérifie la relation suivante :
Qc = 0,93 Un Io
Pour éviter les surtensions dangereuses par auto-excitation ou bien dans le cas où le moteur
démarre à l’aide d’un appareillage spécial (résistances, inductances, auto transformateurs), les
condensateurs ne seront enclenchés qu’après le démarrage.
De même, les condensateurs doivent être déconnectés avant la mise hors tension du moteur.
On peut dans ce cas compenser totalement la puissance réactive du moteur à pleine charge.
Attention, dans le cas où l’on aurait plusieurs batteries de ce type dans le même réseau, il convient
de prévoir des inductances de chocs, une limitation des courants d’enclenchement par insertion de
résistance.
Un transformateur consomme une puissance réactive qui peut être déterminée approximativement
en ajoutant :
Si cette compensation est individuelle, elle peut se réaliser aux bornes mêmes du transformateur.
Si cette compensation est effectuée avec celle des récepteurs d’une manière globale sur le jeu de
barres du tableau principal, elle peut être de type fixe à condition que la puissance totale ne dépasse
Conclusion :
Malgré que les systèmes électriques soient conçus pour produire, transporter et distribuer l’énergie
active, mais cela ne peut se faire sans une gestion efficace de l’énergie réactive.
Question de cours :