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2017

Département
d’Electrotechnique

Ahmed Tiguercha
Ahmed Amine Ladjici

Protection des Réseaux


Electriques

[SUPPORT DE COURS
ELT L3]
Se familiariser avec les différents procédés et techniques de protection des réseaux électriques et de
ses éléments contre les différentes contraintes et assurer une meilleure protection.
Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Chapitre III :
Protection des
Equipements

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Table des matières


III.1 Introduction...................................................................................................................................... 4
III.2. Défauts de fonctionnement pour les machines tournantes .......................................................... 4
III.2.1. Origine des défauts (interne, externe) ..................................................................................... 4
III.2.2. Conséquences des défauts sur les Alternateurs...................................................................... 4
III.3. Protection des alternateurs............................................................................................................. 5
III.3.1. Défauts d’origine interne ......................................................................................................... 5
III.3.2. Défauts d’origine externe ............................................................................................................. 9

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

III.1 Introduction
Tous les équipements électriques sont dimensionnées et conçues pour un service
donné et ne peuvent fonctionner au-delà
au delà de ce service sans risques de dégradations.
dégradations Le rôle
des protections électriques est de détecter les variations de grandeurs électriques entraînant
des dépassements des contraintes
ontraintes admissibles pour les composants, et d’actionner l’organe de
coupure isolant la machine du réseau. Ces contraintes peuvent être de nature :
 Electrique,, liée à la tension de service de l’enroulement ;
 Thermique,, liée à la température maximale supportée
supportée par les isolants ;
 Mécanique,, liée à la tenue des conducteurs, des isolants et des matériaux divers
(arbre, calage) aux efforts auxquels ils sont soumis.

III.2.. Défauts de fonctionnement pour les machines tournantes


III.2.1.
.1. Origine des défauts (interne,
(in externe)
Nous distinguons
ons deux types de défauts à détecter par les relais de protections, selon
leurs origines :
 interne, dont la source est une avarie d’un composant de la
Les défauts d’origine interne,
machine électrique tournante;
 Les défauts d’origine externe, dont la source est localisée en dehors de la machine
électrique, mais dont les conséquences peuvent entraîner des dégradations dans celle-
celle
ci.
III.2.2. Conséquences des défauts sur les Alternateurs
Les défauts de fonctionnement,
onnement, qu’ils soient d’origine
d’or interne ou externe, ont des
conséquences sur les machines tournantes, en termes d’effets, et sur le système électrique ou
le processus industriel en termes de fonctionnement, ou d’actions à mener pour rétablir une
situation normale. Ces conséquences
séquences sont résumées dans le tableau 1,, en indiquant les durées
approximatives de régimes anormaux supportables par les machines et les actions
commandées par les relais de protection.
protection

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Tableau 1 : Conséquences des défauts sur les machines et le système ou processus-Alternateurs.


processus

III.3.. Protection des alternateurs


III.3.1.
.1. Défauts d’origine interne
 Mise à la masse du stator

Une défaillance de l'isolation du stator peut conduire à des défauts à la terre dans le
système. Des formations d'arcs au niveau du noyau de la machine peuvent calciner le fer à
l'endroit du défaut et souder ensemble les lamelles. Dans le pire des cas, il pourrait être
nécessaire de reconstruire partiellement le noyau jusqu'à l'emplacement du défaut, ce qui
nécessiterait un « déshabillage » majeur de l'installation.
l'installation
La protection la plus courante répond au principe de détection directe. Le courant de
défaut est mesuré dans la connexion du point neutre à la terre, à travers
rs une résistance de
limitation (figure. III.1.a).
Le courant traversant le défaut
éfaut est donné par la formule :

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

.1

Avec : : Courant de défaut.

: Tension simple entre l’endroit du défaut et la masse.


: Résistance de défaut.

: Résistance de la partie de l’enroulement,


l’enroulement, entre le point neutre et l’endroit du
défaut.
: Résistance
stance de raccordement du point neutre de l’alternateur à la masse.
Avec les simplifications suivantes :
• : supposée nulle de façon conservative.

• : négligeable devant .
La formule (III.1) devient :

.2

D’autres relais de protection, plus complexes, utilisent les principes suivants :


• transformateur, dont le secondaire est chargé
Mise à la terre du point neutre par transformateur,
par une résistance . Le défaut est détecté par une mesure de courant dans la
résistance , ou de tension à ses bornes (figure.
( III.1.b).
• Protection à 100 % de l’enroulement statorique : pour pallier le manque de
sensibilité de la protection à détection directe vis-à-vis
vis des défauts proches du point
neutre, certains relais comprennent un dispositif d’injection de tension à fréquence
subharmonique, aux bornes d’une résistance additionnelle placée dans la connexion du
point neutre de la machine à la masse (figure. III.1.c).

I.1.a, b, c)-Protection contre la mise à la masse du stator


(figure. III.1.a,

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 Défaut entre phases
Pour les alternateurs de taille moyenne et importante, les fortes puissances mises en
jeu justifient ainsi, pour des raisons économiques, l’installation d’une protection différentielle
différentiel
longitudinale.
Le principe utilisé répond au critère de détection directe. Sur chaque phase, un relais
mesure la différence des courants , entrant
ant et sortant de cette phase (figure. III.2).
III.2
La protection est donc constituée par un ensemble triphasé de relais différentiel à
pourcentage.
Le courant minimal de défaut définissant le seuil de fonctionnement de la protection est donné
par la relation :
⃗ ⃗
⃗ ⃗ ⃗ .3
100 2
Avec pourcentage de la protection.

(figure. III.2)- Protection contre les défauts entre phases d’un alternateur.

 Défauts entre spires d’une même phase


L’installation d’une protection contre les défauts entre spires d’une même phase
résulte d’une évaluation économique de son intérêt, car la tension maximale
male entre conducteurs
voisins, beaucoup plus faible qu’entre conducteurs de phases différentes, rend un tel défaut
assez peu probable. De plus, ceux-ci
ceux sont tous isolés pour supporter la tension
tensi maximale de la
machine.

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Si un tel défaut apparaît, il est quasi certain qu’il évoluera très vite en défaut à la masse, en
particulier s’il est situé dans une encoche du circuit magnétique.
Dans les installations industrielles, on peut utiliser soit une mesure de tension
homopolaire, soit, pour les machines dont les enroulements statoriques de phase sont
dédoublés, une mesure de courant différentiel entre chaque demi-phase.

 Mise à la masse de l’enroulement rotorique


Le principe de la protection consiste à placer une source de tension alternative
(sinusoïdale ou à forme d’onde rectangulaire, selon les fournisseurs) à basse
asse fréquence entre
le circuit rotorique et la masse, et à mesurer ainsi la résistance d’isolement (figure.
( III.3).
Cette disposition assure
re la séparation galvanique entre la source et l’alimentation en courant
continu de l’inducteur et permet de distinguer le courant utile de mesure des courants
parasites à 50 Hz ou autres fréquences (ondulations résiduelles, etc.).

(figure. III.3)- Protection contre les mises à la masse du rotor

Nota :
Un tel appareillage est en cours de développement, pour les grands alternateurs
d’EDF, dont les trois quarts utilisent un système d’excitation à diodes tournantes. Le coût de
cet équipement est notablement supérieur (d’un facteur de 5 à 10) à celui d’un dispositif fixe
et ne peut se justifier que pour de grandes machines.

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III.3.2. Défauts d’origine externe


 Surintensités au stator
Il est à noter que l’échauffement des conducteurs statoriques est également surveillé
par des sondes thermométriques [six au minimum d’après les normes internationales (CEI 34-
1), ou par image thermique.
• La protection répond au principe de détection directe.
• Le courant est généralement mesuré sur une seule phase, car la surcharge est à priori
équilibrée. Le système de protection se compose :
 D’un transformateur de courant, de rapport /5A ou /1A, étant le courant
normalisé immédiatement supérieur à la valeur maximale permanente du courant
statorique ; par exemple à la puissance apparente , ! 0,95 ! ;
1,05 ; , ! , donnant les valeurs assignées de puissance apparente,
tension et courant de l’alternateur;
 D’un relais de protection, à maximum de courant, réglé à une valeur comprise
entre 1,1 et 1,2 et temporisé de quelques secondes (2 à 10 s) ; éventuellement,
un deuxième relais, réglé à une valeur supérieure (1,2 ou plus), et temporisé (5 à
10 s), provoque le déclenchement du groupe. Un relais à temps dépendant (selon
une caractéristique de la forme % ) peut également remplir la fonction de
ces deux relais.

 Déséquilibres du courant statorique


Les alternateurs, ou, plus spécifiquement, les amortisseurs du rotor, supportent, par
conception, un taux de composante inverse :
%'()'*+, &,- .* /0 1'0.+,
&
%'0.+, +**&2,é / 4′+4 .,+ 0.
défini par la norme internationale CEI 34.1 [25]. Les valeurs admissibles sont fixées,
selon la taille des machines, tant en régime permanent (entre 5 et 10 %), qu’en régime
transitoire de durée t, exprimé en capacité thermique par le produit & 6 (avec k compris
entre 5 et 20 s).
Pour protéger l’alternateur en évitant les déclenchements intempestifs, on utilise une
protection temporisée selon la loi & % , avec un seuil minimal de fonctionnement
réglable.

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En outre, il y a normalement sur le réseau des déséquilibres de forte amplitude, mais
de courte durée dus aux cycles
ycles de réenclenche-ment sur défauts monophasés.
sés. Il faut donc que,
aux très forts déséquilibres, la protection soit inhibée pendant un temps suffisant (typiquement
3 à 10 s).
La détection d’un courant inverse nécessite l’emploi d’un ensemble de filtres
déphaseurs,
phaseurs, alimentés par les TC de phase (figure. III.4).
Un circuit sommateur et les filtres déphaseurs réalisent la composante inverse ⃗ ; en effet,
celle-ci
ci est donnée par la formule :
1
⃗ ;⃗ + ⃗8 + ⃗9 < .4
3 7
Où ⃗7 , ⃗8 , et ⃗9 représentent les courants de phase et +
C
exp AB E.
D

Cette expression peut encore s’écrire :


1
⃗ : ⃗
:; ⃗8 < +; ⃗9 ⃗8 <F .5
3 7
Les courants ⃗7 , ⃗8 , et ⃗9 sont appliqués au relais par l’intermédiaire de
transformateurs. Les tensions observées aux bornes des secondairess sont les images des
courants ; ⃗7 ⃗8 < et; ⃗9 ⃗8 <.
<

(Figure. III.4)- Protection contre les déséquilibres du courant statorique et principe de


détection
Les transformateurs de courant ont un rapport ⁄5G ou ⁄1G. Le relais de
protection, à maximum de composante inverse de courant, est temporisé selon la loi &
% , avec un seuil minimal réglable en valeurs de & (figure. III.5).

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Le seuil minimal doit correspondre, selon la loi ci-dessus, à un temps suffisant pour
que l’opérateur du réseau ait le temps d’effectuer les manœuvres destinées à rétablir
l’équilibre des phases (typiquement 15 à 20 min).
min)

(Figure. III.5)- Protection contre les déséquilibres du courant statorique et loi de


déclenchement

 Marche en moteur synchrone (retour d’énergie)


Le fonctionnement en moteur synchrone de l’alternateur ne présente aucun
inconvénient pour celui-ci,
ci, mais peut créer des dommages à l’organe d’entraînement en cas de
durée prolongée :
Échauffement des ailettes de turbines à vapeur (principalement pour les corps de
turbines à basse pression), défauts mécaniques de moteurs thermiques, inversion du sens de la
puissance transmise dans un réducteur de vitesse (turbines à combustion).
En outre, le critère de retour de puissance est utilisé pour les grands groupes turboalternateurs
de grandes puissances, pour éviter les survitesses lors de la séquence d’arrêt
d’arrêt de la ligne
d’arbre. Ce critère permet de s’assurer qu’il n’y a plus aucune arrivée de vapeur à la turbine,
avant de déconnecter le groupe du réseau .
La consommation de puissance par un groupe turboalternateur est détectée par une
mesure de la puissance active négative (par rapport au sens normal de circulation de
l’énergie).
Différents principes sont possibles, selon le réseau à considérer et la sensibilité recherchée :
 Mesure de la somme des trois puissances I⃗ x ⃗ monophasées actives.

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 mesure de la moyenne des trois composantes actives de courant, la tension étant
supposée constante.
 mesure monophasée de puissance active, en supposant la charge du réseau équilibrée.
La puissance consommée sur le réseau, correspondant aux pertes mécaniques de la
ligne d’arbre du groupe (frottements, ventilation), est très faible pour les groupes à turbine à
vapeur (typiquement de 0,5 à 5 % J ) et plus importante pour les moteurs thermiques (de 5 à
25 % J ). La mesure de puissance doit donc être très précise et très stable, et, notamment,
insensible au déphasage entre courant et tension, c’est-à-dire à la valeur de la puissance
réactive.
Le retour de puissance s’établit, le plus souvent, avec plusieurs oscillations, après
l’ordre de fermeture des vannes.
Pour éviter les fonctionnements intempestifs de la protection, notamment lors
d’incidents sur le réseau, le relais doit être temporisé d’une valeur fixe (typiquement 2 à 10 s)
et, éventuellement, être associé à un intégrateur d’oscillations, pour les grands groupes.
Nota :
La protection étant temporisée, l’intégrateur a pour but d’éviter un fonctionnement
trop tardif dû à la remise à zéro de la temporisation à chaque oscillation.
Cet intégrateur, constitué de deux temporisations, l’une à la retombée du relais de
mesure, l’autre à la première montée de ce relais, élimine les temps morts entre deux
oscillations.

 Surtensions du stator
Les surtensions aux bornes du stator sont principalement dues à un fonctionnement
défectueux de la régulation de tension, éventuellement concomitant avec des manœuvres sur
le réseau (insertion de condensateurs proches, perte brusque de la charge) et/ou un niveau de
tension initial du réseau relativement élevé.
• La protection répond au principe de détection directe.
• Les défauts, dans ce cas, étant à priori équilibrés, la mesure peut ne se faire que sur
une seule phase, avec :
 Un transformateur de mesure, de rapport :
! 100
NL M '4 *
√3 √3

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
 Un relais de protection, à maximum de tension, réglé à un seuil compris entre 1,2
et 1,5 Un , en fonction des performances de la régulation de tension ; un premier
seuil réglé entre 1,1 et 1,2Un peut actionner une alarme.

 Baisses de tension
Le fonctionnement à basse tension n’a pour conséquence qu’une augmentation du
courant statorique, à puissance fournie constante. Cette surcharge étant couverte par la
protection contre les surintensités au stator, la détection des baisses de tension a surtout pour
but de protéger les auxiliaires de l’unité contre les rampages de moteurs.
La protection utilise le principe de la mesure de la composante directe de la tension, au
secondaire du transformateur de soutirage de l’unité. Cela a pour but de prendre en compte
des déséquilibres éventuels de la tension, et de ne pas entraîner de déclenchements inutiles, si
la composante directe reste suffisante pour assurer le bon fonctionnement des auxiliaires.
Les transformateurs de tension sont constitués de trois éléments monophasés, de
rapport typiquement:
! 100
NL M '4 *
√3 √3
Avec ! tension assignée au secondaire du transformateur de soutirage (TS).
Le relais de protection, à minimum de tension directe, est donc associé à un filtre déphaseur
élaborant cette tension en réalisant la transformation :
1
I⃗ ; I⃗ + I⃗ + I⃗D < .6
3
Avec I⃗ composante directe de la tension et tensions de phase.
Le seuil de réglage est fixé à une valeur supérieure à la tension de décrochage des
moteurs d’auxiliaires, tout en restant inférieur (en valeur relative) à la valeur minimale
admissible en permanence sur le réseau.

Nota :
La valeur de 0,7 (tension directe assignée au secondaire du TS) est retenue dans
les centrales. Les spécifications techniques des moteurs de grande puissance ont été choisies
en conséquence.

 Rupture de synchronisme

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
Le régime de rupture de synchronisme représente un cas typique où le compromis
entre les exigences d’une part de protection des machines, et d’autre part, de sauvegarde du
réseau, est le plus difficile à trouver, tant à cause de la complexité des phénomènes mis en jeu,
que des pratiques d’exploitation différentes, selon les réseaux considérés.
Une perte de synchronisme a pour conséquences des oscillations de puissance active
(fourniture, absorption) d’amplitude importante, dont la période est comprise entre quelques
secondes et quelques dizaines de secondes. Si l’état du système de production-transport est
critique, ou, en cas d’excitation insuffisante de l’alternateur, celui-ci peut décrocher du réseau.
Cela entraîne une ou plusieurs rotations d’angle interne, correspondant à une augmentation
continue de l’angle, au-delà de la limite naturelle de stabilité proche de 90° (l’alternateur
effectue ce que l’on appelle couramment des tours électriques).
Ces phénomènes ont une importance rapidement croissante avec la taille des
machines. Des alternateurs de puissance faible ou moyenne (typiquement quelques dizaines
de méga-voltampères) acceptent un fonctionnement asynchrone (marche couplée en absence
d’excitation) de quelques minutes, à puissance réduite, si le couple mécanique fourni par la
turbine est inférieur au couple électrique, asynchrone maximal et si le réseau peut fournir par
ailleurs une puissance réactive suffisante. Dans de tels cas, la protection contre les pertes de
synchronisme ou les pertes d’excitation peut être réalisée selon des principes simples tels que,
par exemple :
 Mesure de l’impédance du réseau vue des bornes de la machine (relais à minimum
d’impédance capacitive);
 mesure de la puissance réactive absorbée ;
 relais à minimum de courant d’excitation.
Un principe de détection, habituellement utilisé pour les groupes de centrales
thermiques et nucléaires de puissance supérieure à 200 MW, est décrit ci-après. Ce type de
relais permet de ne pas provoquer la séparation entre l’unité et le réseau que si la reprise du
synchronisme n’est pas possible.
Le relais utilise un principe de détection directe ; il détecte et compte d’une part les tours
électriques, et d’autre part les oscillations de puissance, sur un intervalle de temps donné :
 La détection des tours électriques est effectuée à partir d’une mesure de l’angle
interne, par émission d’une impulsion si celui-ci dépasse une valeur prédéterminée
(typiquement 120 à 150°) ;

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
 Une oscillation de puissance correspond à la consommation momentanée de
puissance active, détectée par un relais de retour de puissance, de principe similaire à
celui utilisé pour la détection de marche en moteur synchrone.
Deux compteurs comptabilisent indépendamment les impulsions émises par chacune des
deux voies. En général, on peut établir les relations suivantes :
 Perte d’excitation → tours électriques → déclenchement du groupe ;
 Perte de synchronisme → oscillations de puissance → îlotage.
Toutefois, selon l’état du réseau (puissance de court-circuit, réactance de liaison) et de
l’excitation du groupe, qui ne sont pas connus à priori, les deux critères se recoupent
partiellement lors d’une rupture de synchronisme.
Pour assurer, cependant, la discrimination entre les actions de déclenchement et
d’îlotage, et laisser au groupe la possibilité de se resynchroniser naturellement, après le
fonctionnement des protections du réseau, le déclenchement du groupe ne doit être provoqué
qu’après détection de quelques tours d’angle interne et non au premier tour. De la même
façon, l’îlotage ne doit être provoqué qu’après plus d’une dizaine d’oscillations de puissance.

• Pour la détection des tours électriques, les capteurs primaires sont :


 Un transformateur de tension, sur une phase statorique ;
 Un alternateur auxiliaire à aimants permanents solidaire du rotor, ou un émetteur
d’impulsions de référence fixé sur le rotor ;
 Un dispositif de mesure de l’angle interne (déphasage entre la référence rotorique
et le passage par zéro de la tension statorique) ;
 un comparateur qui émet une impulsion quand l’angle interne dépasse la valeur
réglée.
• Le relais de retour de puissance est un relais triphasé à maximum de puissance active ;
une impulsion est émise quand la puissance dépasse un seuil négatif (typiquement -5
% J ), puis revient au-dessus d’un seuil positif (typiquement 5 % J ).
• Chaque compteur d’impulsions comptabilise, pour chaque voie, 1 à 20 impulsions ; il
déclenche une action si le nombre d’impulsions préréglé est atteint dans un temps
donné, compté à partir de la première impulsion reçue.
 Variation de fréquence

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
Les excursions de fréquence en dehors de la valeur normale de 50 Hz (à quelques milli
hertz près) sont le signe ’une adaptation momentanément incorrecte de la puissance active
fournie par le groupe à la demande du réseau, selon l’un des deux schémas [26] :
• Déficit de production → baisse de vitesse → baisse de fréquence.
L’alternateur ne doit être séparé du réseau que si les actions automatiques destinées à rétablir
l’équilibre production-consommation ont échoué.
• Excédent de production → montée de vitesse → hausse de fréquence, compensée
par la fermeture progressive des vannes d’admission de vapeur de la turbine.
Nota :
Si cette action n’est pas suffisante, l’alternateur doit être séparé du réseau (îlotage)
avant que le groupe ne soit déclenché totalement par l’action des protections mécaniques de la
turbine contre les survitesses.
Le relais utilise un principe de détection semi-direct, par le biais de la mesure de
fréquence de la tension aux bornes de l’enroulement statorique de l’alternateur.

 Les transformateurs de mesure sont de rapport :


! 100
NL M '4 *
√3 √3

 Le relais de mesure est un relais à deux fonctions, maximum et minimum de fréquence;


il est verrouillé sur baisse anormale de la tension surveillée (typiquement 40 % ! ).
Nota :
Sur bon nombre de réseaux, les seuils de réglage sont 47 Hz ou 47,5 Hz / 53 Hz. Le
seuil à maximum de fréquence a été supprimé sur les groupes de centrales thermiques et
nucléaires.
En effet, le fonctionnement d’une portion de réseau mixte (groupes hydrauliques et groupes
thermiques/nucléaires) en sur-fréquence, par entraînement des groupes thermiques par les
groupes hydrauliques, est jugé très improbable. Dans certaines technologies de turbines à
vapeur, le groupe est déclenché si, à la suite d’un îlotage, la fréquence reste au-dessous du
seuil minimum pendant plus de 3 s.
Le tableau suivant nous donne les conseils de réglage des différents relais de protection pour
les machines tournantes (moteurs et alternateurs).

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

III.4. Principales Fonctions de Protection :


Les systèmes de protection surveillent en permanence l’état électrique d’un
transformateur, et provoquent leur mise hors tension, lorsque ces éléments sont le siège d’une
perturbation indésirable. Le choix d’un dispositif de protection (Figure III.1.) est une étape
très importante de la conception d’un réseau électrique

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Figure III.1. Configuration d’ système de protection transformateur de puissance

Les principales fonctions de protection sont indiquées dans le tableau ci-dessous, en


précisant leur code selon la norme ANSI ainsi qu’une brève définition ; le classement est fait
selon l’ordre numérique.
code ANSI libellé de la fonction définition

24 Contrôle de flux Contrôle de surfluxage

26 Thermostat Protection contre les surcharges

F46 Système de filtrage Protection contre les déséquilibres de courant

49 Image thermique Protection contre les surcharges

49T Sonde de température Protection contre les échauffements anormaux des


enroulements

50 Maximum de courant phase instantanée Protection triphasée contre les courts-circuits entre
phases

50BF Défaillance disjoncteur Protection de contrôle de la non-ouverture du

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

disjoncteur après ordre de déclenchement

50N/50G Maximum de courant terre instantanée Protection contre les défauts à la terre

50V Maximum de courant phase à retenue de Protection contre les courts-circuits entre phases, à
tension instantanée seuil dépendant de la tension

51 Maximum de courant phase temporisée Protection contre les surcharges et les courts-circuits
entre phases

51N /51G Maximum de courant terre temporisée Protection contre les défauts à la terre

51 V Maximum de courant phase à retenue de Protection triphasée contre les courts-circuits entre
tension temporisée phases, à seuil dépendant de la tension

59 Maximum de tension Protection de contrôle d’une tension trop élevée ou


suffisante

59N Maximum de tension résiduelle Protection de détection de défaut d’isolement

63 Pression Détection de défaut interne transformateur (gaz,


pression)

64REF Différentielle de terre restreinte Protection contre les défauts à la terre


d’enroulements triphasés couplés en étoile avec
neutre relié à la terre

67 Maximum de courant phase directionnelle Protection triphasée contre les courts-circuits selon
le sens d’écoulement du courant

67N/67NC Maximum de courant terre directionnelle Protection contre les défauts à la terre selon le sens
d’écoulement du courant

87T Différentielle transformateur Protection triphasée contre les défauts internes

Tableau III.1. Principales Fonctions de Protection


On générale, l’étude des protections d’un transformateur se décompose en deux étapes
distinctes : la protection contre les défauts internes et la protection contre les défauts externes.

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
III.4.1. Protection Contre Les Défauts Internes
Elle regroupe les protections contre les défauts internes au transformateur, au régleur
de charge, au bobinage et à l’enroulement.
 Protection Thermique (F49T/ F49RMS - 26)
Une protection de haute température du transformateur doit avant tout aviser
l’exploitant par une alarme afin qu’il corrige la situation le plus rapidement possible. Ceci
laisse à l’exploitant du réseau l’option de reconfigurer le réseau de manière préventive et
assure toujours la continuité de service, un deuxième seuil de température plus élevé de la
protection de température 49D déclenche le disjoncteur.la température peut varier de 125°C
et 140°C selon le transformateur.

Cette protection permet de surveiller les points chauds et de connaître la température de


fonctionnement du transformateur. Cette protection ne tient pas compte de la température ambiante,
sa valeur maximum sera prise en compte (en général 40°C), de manière à ce que les isolants ne
puissent jamais atteindre la température limite.

Pour les transformateurs à isolation liquide, on surveille la température du diélectrique


(ANSI 26), ou la température des enroulements (ANSI 49T) pour les transformateurs secs.et
on utilise la protection à image thermique (ANSI 49RMS) pour surveiller avec une meilleure
sensibilité l’élévation de température.
 Protection de gaz 63
Un échauffement local très intense dans un transformateur peut ne pas réchauffer
suffisamment l’ensemble du transformateur pour ensuite actionner le relais de haute
température 49D sera plus détaillé dans la protection contre les défauts externes. Cependant,
une chaleur ponctuelle intense surchauffe l’huile de sa localité et la dégrade sous forme de gaz
et particule. A la longue, l’accumulation du gaz augmente la pression du transformateur et
peut actionner une protection de haute pression, en fait, la protection de gaz possède deux
contacts :
 Un contact pour la détection de gaz 63A, générant une alarme à l’exploitant
lorsque le niveau de gaz dépasse un certain seuil
 Un deuxième contact 63D fonctionnant avec la pression déclenchant le disjoncteur
lorsqu’un niveau de pression est atteint.

 Protection par DGPT (Détection Gaz, Pression, Température)

20
Chapitre III : Protection des Equipements 2017
Le DGPT est exigé pour les transformateurs immergés dans un diélectrique liquide. Il
est généralement monté d’origine par le constructeur du transformateur. Les DGPT sont
montés soit sur des transformateur à remplissage total avec ou sans réserve tampon de
diélectrique, soit sur des transformateur de type respirant avec conservateur. Quelque soit le
type de montage utilisé, le fonctionnement est rigoureusement identique.

 Protection par relais Buchholz


Dans un transformateur, comme dans tout appareil plongé dans un diélectrique liquide,
un accident interne se traduit dans tous les cas par un dégagement plus ou moins important de
gaz provenant de la décomposition de l’isolant liquide sous l’action de la chaleur et de l’arc
électrique. Pour cette raison, le relais Buchholz (Figure III.4) doit exister.

Figure II.4. Relais Buchholz.


 Protection de masse cuve (F51C)

Cette disposition (Figure III.5) est recommandée par la NF C13-200 dés que la
puissance atteint 5 MVA, quelle que soit la technologie de transformateur utilisée. La mise à
la masse de la cuve d’un transformateur par l’intermédiaire d’un relais indirect d’intensité
signale tout défaut interne à la masse hors tension du transformateur.

21
Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Figure III.5. Protection de masse cuve transformateur.


La cuve du transformateur est isolée de la terre au moyen de galets. Une connexion est
établie entre la cuve et la terre de manière à canaliser l’éventuel courant de défaut à la terre.
Dans cette connexion est placée un TC (rapport 50/1 A à 200/1 A) raccordé à une protection
ampèr métrique F51C.

III.4.2. Protection Contre Les Défauts Externes


Elles ont pour but l’élimination des défauts sur la liaison externe du transformateur et
a ces extrémités, ainsi que l’élimination en secours des défauts sur le transformateur.
 Protection contre les déséquilibres de courant (F46)
Le déséquilibre souvent correspond à une coupure d’un conducteur, discordance de
pôles de disjoncteur, défaut dissymétrique …etc. Ces anomalies provoquent un courant
inverse, il peut être intéressant.
La protection de courant inverse comporte un filtre (en régime équilibré le courant
inverse est nul). Les protections de courant inverse doivent comporter deux seuils ; (F46-1) et
(F46-2):
 Seuil alarme avec réglage de 80 à 90% du courant inverse permanent admissible.
Une temporisation de 5 à 60 s sera utilisée.
 Seuil déclenchement à temps inverse avec sécurité de 10 à 20%. Le seuil de démarrage
de cette intégration sera fixé de 80 à 90% du courant inverse permanent admissible.

 Protection a Maximum de Courant (D50-51-50N-51N):


Le transformateur est protégé par une multitude de relais de surintensité instantanés et
temporisés. Ces relais sont utiles à éliminer rapidement tout défaut dont le courant de court
circuit est très élevé.

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
Détection de Court-circuit Entre Phases 50D
On évalue le courant de court circuit maximum pouvant se produire à la limite de
l’enroulement secondaire du transformateur en présumant une source idéale à l’enroulement
primaire. Ainsi, tout défaut franc se produisant à l’intérieur du transformateur génère un
courant de défaut trop faible.
Détection de surcharge et court-circuit entre phases secondaire (D51):
Le fort courant de défaut échauffe rapidement le transformateur.si le défaut réside au
niveau de la barre ou d’une artère, les protections concernées par le défaut doivent accomplir
leur tache en isolant rapidement le défaut.
Si la protection devant isoler le défaut ne fonctionne pas, le courant de défaut perdure
et la température des conducteurs du transformateur augmente très rapidement. La protection
de surintensité temporisée du transformateur agit comme protection de relève lorsqu’une
protection en aval faille à sa tache.

Principe de fonctionnement : Relais de surintensité 51D

Comme le défaut traité par le relais de surintensité temporisé de phase peut provenir
d’une barre ou d’une artère, la première tentative est de déclencher le disjoncteur du coté aval
en premier.
Si le défaut disparait vu de la protection, on n’aura pas déclenché le poste inutilement.
Cependant, si le défaut perdure plus d’un certain temps variant entre 200ms et 500ms , le
défaut se suite entre le disjoncteur basse tension et le transformateur, la protection de
surintensité déclenche donc le disjoncteur ou le sectionneur de mise à la terre rapide afin de
désalimenter le poste, et amorce le rétablisseur de service qui isolera le transformateur.
Le seuil de mise en travail doit être régler au dessus de la charge maximum. Ce seuil peut
varier entre 150% et 175% du courant nominale calculer avec la puissance nominale correspondre
au refroidissement à air forcé ONAF du transformateur.

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Figure III.5. Coordination de la protection de surintensité de phase du transformateur.

 Protection différentielle sur transformateur:


La grandeur électrique utilisée par la protection différentielle est le courant. La
différence des courants électriques entrant et sortant d’un transformateur dans l’état normale
doit donner zéro (I1 - I2)=0. On considère les pertes thermiques du transformateur
négligeable, ou du moins, on englouti ces pertes dans la gestion des erreurs.
Si un défaut se produit dans l’équipement (état anormale), le courant entrant est plus
élevé que le courant sortant.la différence de courant (I1 - I2) ≠0, doit atteindre un certain seuil
afin de permettre au relais de surintensité de fonctionner (Figure III.6.). Généralement, on
distingue de type de la protection différentielle : La protection différentielle avec surintensité
et la protection différentielle a pourcentage.

Figure III.6.principe de fonctionnement.


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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Protection différentielle avec surintensité 87T


La protection différentielle avec surintensité concernant les transformateurs survient
plusieurs problèmes. On utilise ce type de protection seulement afin d’identifier le
transformateur selon :

Equilibre des courants


Si on ne règle pas les rapports de transformation des transformateur de courant afin
d’équilibrer les courants à la protection différentielle, il existerait un fort courant différentielle
en permanence et la protection sera toujours active.
Avant de calculer les rapports de transformation. On doit tenir compte des connections des
transformateurs de courant.

Précision des transformateurs de courant


Généralement, les transformateurs de courant attiennent 10% d’erreur lorsque la
tension à ses bornes du secondaire est 400V et le courant primaire de 100A. La tension
obtenue aux bornes secondaire du TC dépend de l’impédance globale des protections qui y
sont reliées.

Phasage des courants


Si le couplage de transformateur à protéger est YD1, YD11, DY1 ou DY11, il y a
déphasage entre le courant du primaire et le courant du secondaire, on doit donc inverser ces
couplages avec le couplage de TC.

Changeur des prises


Si le transformateur est doté d’un changeur de prises d’une différence de 15%, on doit
s’attendre qu’un courant différentiel apparaisse au relais lorsque le changeur de prise se
déplace vers le +15% ou15% afin de réguler la tension du secondaire.

Protection différentielle a pourcentage 87T


Le courant résultant de l’erreur globale augment avec la grandeur du courant de
défaut, il est donc fort probable que le relais de surintensité soit activé par la somme des
erreurs des transformateurs de courant suite à un très fort courant de défaut en dehors de la
zone à protéger

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
La protection différentielle idéale capable de contrer les diverses erreurs et phénomène
du transformateur est la protection différentielle à pourcentage. Le seuil de mise au travail de
cette protection peut être assez bas. Sont critère n’est plus la grandeur du courant mais plutôt
un rapport entre la grandeur du courant différentielle et le courant moyen entrant et sortant.
Ce rapport décrit une pente qui est exprimée en pourcentage [5].
R é STU WX YWZ
pente II.16
V S 7 WX [WZ ⁄

On nomme « Opération » le courant différentielle I I et on nomme « Retenue » le courant


moyen entrant et sortant de la zone :
I I ⁄2. II.17
Si la grandeur de l’opération incluant la mise au travail dépasse un pourcentage de la
retenue, le relais opère.

Figure III.7. Schéma de principe de fonctionnement

Caractéristique de déclenchement
 Le seuil est relevé en fonction du courant traversant:
 Grande sensibilité pour courant de défaut faible.
 Stabilité (sensibilité moindre pour augmentation du courant traversant).

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Figure II.8. Schéma principe de fonctionnement avec saturation de TC


 Protection contre les Défaut Phases/Phase -Terre (F67, F67 N)
Le réglage conseillé est de 20% de In, le courant de défaut sera pratiquement en
quadrature avec la tension (ϕ = 90°) et la a tension de référence pour la polarisation sera prise
au niveau du jeu de barres.
Chaque transformateur est du point de vue homopolaire (côté secondaire) récepteur
(sur défaut interne côté secondaire) ou générateur (sur défaut externe côté secondaire). Le
réglage conseillé est de 10% de It (minimum 10% de In TC). Seule l’impédance amont
intervient dans la phase du courant de défaut.
Le type de mise à la terre définira l’angle de détection (I défaut ϕ = 90° pour une mise
à la terre directe ou pour une mise à la terre par réactance dans le neutre, I défaut ϕ = 45° pour
une mise à la terre par résistance dans le neutre).
La tension de référence pour la polarisation sera prise au niveau du jeu de barres. Il
sera nécessaire que la protection directionnelle terre (F67N) fasse aussi déclencher le premier
disjoncteur («inter-déclenchement»).
 Protection de terre restreinte (64REF)
Si le neutre du réseau en aval est isolé de la terre ou même lorsque le neutre est direct à la
terre.une protection différentielle de terre restreinte est utilisée Cette protection dénommée
aussi REF (Restricted Earth Fault). Il s’agit d’une protection différentielle qui détecte la
différence des courants résiduels mesurés sur la mise à la terre du neutre d’une part et sur la

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

sortie triphasée du transformateur d’autre part, si le neutre du réseau en aval est isolé de la
terre.

Figure III.9. Protection de terre restreinte.

 Protection à maximum de tension résiduelle (ANSI 59N)


La seule détection possible est la mesure de tension résiduelle (Figure III.10), cette dernière
est réalisée à partir de trois transformateurs de tension montés impérativement en étoile et
effectuant la mesure suivante : V1 + V2 + V3 = VR
Un réglage de détection de 10 à 30 % permet de s’affranchir des erreurs pseudo-différentielles
des TP, rappelons qu’en cas de défaut phase-terre franc, on obtient la tension résiduelle
suivant : Vr = Un x √3.
On note qu’une valeur minimale de 5 % peut être utilisée avec précautions, et la temporisation
de 0.1 s est suffisante.

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Chapitre III : Protection des Equipements 2017

Figure II.14. Protection de à maximum de tension résiduelle.

 Protection Surfluxage (F24)


L’utilisation de transformateur à haute tension ou à basse fréquence provoque un
grand courant de magnétisant, ce qui entraîne une déformation de courant riche en
harmonique.
Pour cela, ils possèdent des filtres de retenue aux harmoniques de rang 2 et 5
caractérisant les enclenchements de transformateur. Cette protection surveille l’induction de
fonctionnement du transformateur («over-fluxing»). Généralement, l’induction dans un
transformateur est de la forme:

] = k (E / F)
Avec :
k = constante pour un transformateur donné
E = tension appliquée (en référence il est pris Un).
F = fréquence de la tension appliquée (en référence il est pris Fn).
Avec de ces rapports E / F = Un / Fn II.20
Une augmentation de l’induction de travail du transformateur provoquée par une
surtension et/ou un minimum de fréquence entraîne une augmentation du courant magnétisant
qui peut entraîner un échauffement préjudiciable.
Le constructeur du transformateur définit aussi les temps de surexcitation admissible
en fonction de la valeur U / F en donnant une courbe pour l’état froid du transformateur et une
courbe pour le transformateur en charge.
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Chapitre III : Protection des Equipements 2017
Détection d’harmoniques de rang 2 et 5
L’enclenchement du transformateur (à vide ou en charge) va provoquer un appel de
courant très important et incompatible avec les seuils différentiels espérés. La particularité du
courant d’enclenchement est de contenir une proportion très importante d’harmonique 2
(harmonique spécifique à l’enclenchement).
Le taux minimum mesuré (donc expérimental) est supérieur à 50%, la protection devra
tenir compte de cette harmonique 2 pour «retenir» le déclenchement, un réglage de détection à
20% de Id est conseillé. Le taux maximum mesuré d’harmonique 5 à l’enclenchement est
toujours inférieur à 5%.
Il peut être intéressant de tenir compte d’une information logique d’enclenchement
pour augmenter le seuil de blocage sur harmonique (par exemple doubler la sensibilité à partir
de 10% de Id). Cette «sur-sensibilisation» ne devra intervenir que pendant le temps
d’enclenchement.

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