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Maître de stage : M. Ollo SIB, Ingénieur d’Études et de Mise en Service à VINCI ENERGIES CI.
Promotion 2019/2020
D EDICACES
C ITATIONS
REMERCIEMENTS
Nous tenons à adresser nos remerciements à tous ceux qui ont contribué à la bonne réalisation de ce
rapport.
Tout d’abord, à l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE), ce
centre d’excellence africain qui m’accueilli et qui m’a formé pendant 5ans au métier de l’ingénierie de
l’électricité et aux compétences transversales. C’est donc, l’occasion pour moi de remercier l’ensemble
du corps enseignant du département « Génie Electrique, Energétique et Industriel », particulièrement au
Pr. Moussa SORO, chef du département, à mon premier professeur d’électricité M. Henri KOTTIN, et
à notre enseignant de Protection numérique, M.FGAIER.
Je remercie ensuite, M. Moussa KADRI, mon encadreur académique, pour son suivi, sa
disponibilité, malgré la distance.
Je remercie, enfin l’ensemble de l’équipe de OMEXOM pour l’encadrement que j’ai reçu depuis
le début de mon stage. Grand merci, au chef d’entreprise M. Cedric CHELLES et à M. Ewan FOURNEL,
le chef de projet RACA. Nous ne pouvons pas oublier :
▪ M. Désire GOGO, M. Thierry YAPO, M. Siaka COULIBALY, Mme Charlène KANGA, à
Abidjan, pour leur disponibilité ;
▪ Mme Laila FJER, M. Zakaria HANIRI, au Maroc ;
▪ L’équipe contrôle commande numérique dont M. Adama DIALLO et mon encadreur
professionnel M. Ollo SIB, de la part de qui, j’ai reçu beaucoup de conseils, d’explications et
de suivis malgré la distance et ses nombreuses responsabilités.
Merci à toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin à l’aboutissement de ce travail
RÉSUME
Pour satisfaire ses besoins en électricité dont le taux de croissance annuel est évalué à 7,1% [1],
la Côte d’Ivoire a décidé de lancer en 2020 l’un de ses plus grands projets de son plan national de
développement du secteur électrique [1]. Il s’agit du projet RACA : Réseau d’évacuation Associé aux
centrales CIRPEL 5 et Azito 4. C’est un projet de 29 480 000 000 FCFA qui sera réalisé à proximité de
Jacqueville à 60km d’Abidjan. Il vise à introduire le niveau de tension 400kV dans réseau de transport
électrique ivoirien en construisant le tout premier poste électrique d’évacuation en 400kV à architecture
un disjoncteur et demi. C’est ce poste, appelé « Poste de Taboth », qui a été soumis à notre étude.
L’objectif principal de ce présent mémoire a été d’étudier comment réaliser la protection numérique
d’un tel type poste, déterminer les protections nécessaires ainsi que son système de contrôle commande
numérique (CCN). 3 aspects essentiels ont été étudiées : Tout d’abord le fonctionnement de
l’architecture, ensuite la protection numérique et enfin le système de contrôle commande numérique.
À travers l’étude de ces 3 parties, nous avons pu constater que l’ensemble du poste 400kV peut
être protégé par 29 relais de protection numériques dotés de diverses fonctions de protections. Les lignes
400kV sont protégées essentiellement par 2 types de relais numériques : la différentielle ligne (87L) et
la protection de distance (21). Les 2 jeux de barres 400kV sont chacun protégés par la fonction
différentielle de jeu de barres (87BB). Les machines statiques protégées par une différentielle de
transformateur (87T), et deux relais de surintensités (50/51) connectés en amont et en aval. Autant
d’informations qui nous ont permis de proposer un schéma unifilaire de protection du futur poste (annexe
5). La sécurité numérique du système peut être assuré par une architecture de contrôle commande
numérique appelée Full PRP qui admets 0s de temps de récupération d’information en cas de défaut.
Avec son architecture un disjoncteur et demi et son système CCN en full PRP, le poste a la possibilité
de fonctionner en toute sécurité en mode dégradé.
Mots Clés :
1- Contrôle commande numérique
2- Full PRP
3- Poste électrique 400kV
4- Protection numérique
5- Un disjoncteur et demi
ABSTRACT
To satisfy its electricity needs, which are estimated to be growing at an annual rate of 7.1% [1], Côte
d'Ivoire has decided to launch in 2020 one of the largest projects of its national plan of development of
the electrical sector [1]. This is the RACA project: Evacuation network Associated with the CIRPEL 5
and Azito 4 plants. This is a 29 480 000 000 FCFA project that will be carried out close to Jacqueville,
at 60km from Abidjan. It aims to raise the voltage level of the Ivorian electrical transmission network
by building the very first 400kV electrical evacuation station with a one-and-a-half circuit breaker
architecture. It is this station, called the "Taboth Post", that was submitted for our study. The main
objective of this work was to study how to achieve digital protection of such a type of station, determine
the necessary protections as well as its numerical control system. Three (3) essential notions were
studied: first of all, the functioning of architecture, then the digital protection and finally the digital
control system. Through the study of these 3 parts, we were able to observe that the whole 400kV station
can be protected by 29 digital protection relays with various protection functions. The 400kV lines are
essentially protected by 2 types of digital relays: the differential line (87L) and the distance protection
(21). The two (2) 400kV busbars are each protected by the busbar differential (87BB). Static machines
protected by a differential of transformer (87T), and two overcurrent relays (50/51) connected upstream
and downstream. This information enabled us to propose a single-line protection scheme for the future
post. The digital security of the system can be ensured by a digital control command architecture called
Full PRP that allows 0s of information recovery time in case of default. With its one-and-a-half circuit
breaker architecture and digital control command system in Full PRP, the substation has the possibility
to operate safely in degraded mode.
Key words:
CITATIONS ______________________________________________________________________________3
Remerciements ____________________________________________________________________________4
INTRODUCTION. ________________________________________________________________________3
CONCLUSION GÉNÉRALE._______________________________________________________________63
BIBLIOGRAPHIE ________________________________________________________________________ I
INTRODUCTION.
L’utilisation de l’électricité est, plus que jamais, ancrée dans les habitudes des 7 milliards
d’êtres humains qui peuplent le monde. Aujourd’hui, le développement du monde moderne va de pair
avec l’accroissement des activités qui nécessitent d’énormes quantités d’électricité (les industries,
l’informatique, le transport…). La satisfaction de tous ces besoins en électricité pousse les États à
investir dans la construction d’infrastructures de production, de transport et de distribution d’électricité.
Malgré un potentiel énergétique capable de couvrir ses besoins, l’Afrique subsaharienne a du mal à
suivre de rythme de l’électrification pourtant déjà amorcé par l’Afrique du nord. En 2018, près de 48%
des habitants de l’Afrique subsaharienne vivaient sans électricité dont plus de 80% dans les zones
rurales [2]. Pour rattraper ce retard, de nombreux institutions et partenariats publics-privés ont vu le
jour afin de faire de l’électrification un objectif gouvernemental et régional (ARREC1, WAPP2…),
cependant, lorsque ces derniers parviennent à construire ces infrastructures électriques, celles ci ne sont
pas épargnées par les pannes, coupures et autres défauts électriques de tous genres qui sont occasionnés
par un système de protection parfois inadapté. En Côte d’Ivoire, entre 2009 à 2016, ce sont environ
11 392 MWh de pertes d’énergies qui ont été enregistrées à cause des défauts électriques et des
maintenances [3]. Pour éviter ces situations, les systèmes de protection des futures postes et des lignes
électriques doivent être judicieusement étudiés et adaptés. C’est donc dans cette logique que s’inscrit
ce mémoire qui a pour thème : « Étude de la protection et contrôle commande numérique du poste
400kv un disjoncteur et demi de Taboth ».
L’objectif de cette étude est d’étudier et de proposer un système de protection numérique
nécessaire au bon fonctionnement d’un tout nouveau poste 400kV qui sera construit dans une
architecture un disjoncteur et demi. Pour atteindre cet objectif, le travail sera structuré en 3 grandes
parties :
▪ La généralité
▪ l’étude de la protection numérique ;
▪ l’étude du système de protection numérique.
1
Autorité de Régulation Régionale du secteur de l’Electricité de la CEDEAO
2
West African Pool Power
C’est en 2000 que naît le groupe VINCI à la suite de la fusion de deux sociétés françaises pionnières
du domaine de la concession des travaux publics et de l’ingénierie électrique : GTM3 et SGE4 [1].
Grâce à cette fusion qui a fait de VINCI l’héritier de deux entreprises centenaires, ce groupe s’est
positionné et a su se maintenir comme leader mondial de la concession et de la construction
d’infrastructures. En 2019, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 48 053 millions d’Euro et
emploie aujourd’hui près de 222 397 salariés qui travaillent dans 120 pays à l’atteinte d’une mission
commune : concevoir, financer, construire, gérer les infrastructures qui contribuent à l’amélioration de
la vie quotidienne. [2] Dans le domaine de la concession, VINCI possède, principalement en Europe,
des entreprises spécialisées qui exploitent et assurent la gestion d’infrastructures telles que les
autoroutes, aéroports, pont, stades et parkings. Dans la construction, la multinationale est davantage
orientée vers l’international et déploie ses expertises dans les activités de génie civil et de l’énergie.
L’entreprise du groupe en charge des activités énergétiques est appelée VINCI ÉNERGIES. Elle a été
créée en 2003 avec pour objectif l’accélération de la transition numérique et énergétique. Ainsi VINCI
ENERGIES s’est doté de plusieurs entreprises spécialisées présentées par le tableau 1.
3
STM : Grand Travaux de Marseille créée en 1899.
4
SGE Société Générale d’Entreprises créées respectivement en 1908.
Aujourd’hui, VINCI ÉNERGIES est une multinationale implantée dans environ 56 pays et dispose
d’un vaste réseau mondial de 1800 entreprises réparties dans 3 grandes divisions mondiales : VINCI
ENERGIES France ; VINCI ENERGIES Europe ; VINCI ENERGIES International et system. [3]
Dans la division VINCI ÉNERGIES International et System, se trouve le pôle Afrique de l’Ouest dont
le siège se trouve au Maroc à Casablanca. C’est une base arrière depuis laquelle sont coordonnées les
études des projets des sociétés régionales que sont actuellement VINCI ENERGIES Sénégal, Guinée,
Mauritanie, Côte d’Ivoire. La figure 1 présente un organigramme qui résume l’organisation structurelle
du groupe. En rouge, nous parvenons à situer VINCI ENERGIES Côte d’Ivoire dans la hiérarchie de
la multinationale.
En Côte d’Ivoire, VINCI ENERGIES est constituée de 184 employés. L’entreprise est dirigée par
M. Yann LE CORVEC. Son siège est situé à Abidjan Cocody et abrite 4 des marques de VINCI
Energies : ACTEMIUM, AXIANS, CEGELEC, OMEXOM-CI. L’organigramme de la figure 2
présente la structuration de VINCI ÉNERGIES Côte d’Ivoire (VECI).
À l’instar de la grande famille, VECI a pour mission de :
▪ Concrétiser la transition énergétique dans les infrastructures d’énergie et de transport ;
ACTEMIUM
I.1.3. OMEXOM-CI.
C’est au sein de OMEXOM-CI, l’entreprise spécialiste des activités postes et ligne électriques que
nous avons effectué notre stage. OMEXOM est dirigé par M. Cedric CHELLES. Pendant 6 mois,
nous y avons évolué en tant que stagiaire PFE dans la partie contrôle commande numérique et mise en
service. Cette entreprise a à son actif la réalisation de plusieurs projets de postes électrique en Côte
d’Ivoire et même dans les pays frontaliers. On peut citer les projets de :
▪ rénovation des 96 cellules HTA ;
▪ construction de 2 postes 225kV à ANANI et Bingerville ;
▪ travaux de supervision et d’installation d’une travée transformatrice au MALI ;
▪ construction de poste 133kV à ZANO et KOUPELA au Burkina Faso.
La 5ème centrale de production d’électricité du groupe CIPREL (CIPREL 5) verra le jour dans le
département de Jacqueville à 60 km d’Abidjan. Repéré géographiquement, à proximité de la lagune
Ébrié, par la latitude 5°24’65’’81° et la longitude -4°31’92’’, c’est sur un vaste terrain isolé de toute
habitation, initialement parsemé de cocoteraies que sera dégagée une superficie de 30 ha pour abriter
à la fois la centrale d’électrique CIPREL 5, mais aussi son poste d’évacuation en 400kV dont la
présente étude fait l’objet de ce mémoire. En effet, baptisé Poste de Taboth par sa proximité à la
localité de Avagou Taboth, le poste est destiné à évacuer les 360 MW produits par la centrale en
400kV. Il sera installé au plus près de celle-ci et occupera une superficie de 8 ha divisant ainsi la zone
en deux grandes parties telles qu’illustrées par la figure 4 :
▪ Une partie blanche réservée à la construction de la CIPREL 5, 22ha ;
▪ Une partie rouge destinée à la construction du poste d’évacuation, 8 ha.
Le choix d’une telle localisation pour ces deux infrastructures de développement est la traduction de la
volonté des autorités ivoiriennes de générer des activités industrielles en dehors de la capitale
économique Abidjan afin d’y créer des emplois et de mieux répartir géographiquement le
développement économique du pays. Ainsi ce projet représentera pour la région des Grands Ponts la
création de 2500 emplois directs en phase construction et 100 emplois en phase d’exploitation [5]. De
façon plus technique, l’installation du poste d’évacuation à proximité de la centrale est la configuration
idéale pour limiter les pertes d’énergies constatées dans le réseau de transmission ivoirien. Des pertes
évaluées à 23%. [1]
Depuis son accession à l’indépendance, la cote d’ivoire alloue une partie importante de ses ressources
au développement du secteur électrique. Parti de 35MW en 1960, les efforts consentis par les
gouvernements qui se sont succédé ont permis à la Côte d’Ivoire d’atteindre, en 2010, une capacité
installée de 859 MW avec un taux d’accès à l’électricité de 72% et un taux de couverture d’électricité
national 33 % [1]. Cependant en février 2010, le pays connait une crise énergétique5 qui plongeait tout
le territoire dans 4 mois de délestages. Face à la demande de la consommation de la population, des
pays abonnés, dont la puissance était évaluée à 876 MW, le pays ne produisait que 709 MW soit un
déficit de 167MW [4]. Cette période était éprouvante pour les activités économiques du pays. À la
sortie de cette crise, en 2011, le gouvernement ivoirien dans sa volonté de faire de la Côte d’Ivoire un
pays émergeant va revoir à la hausse les objectifs énergétiques du pays à travers un investissement
massif dans des programmes de création, de restructuration, de diversification et de renforcement des
infrastructures électriques du pays. Ainsi les objectifs affichés par gouvernement pour le secteur
électrique à l’horizon 2030 (voir annexe 1) sont :
▪ atteindre un taux d’accès à l’électricité et de couverture de 100% en 2025 ;
▪ atteindre une puissance installée de 4000MW 2020 et 6000MW en 2030 ;
▪ faire de la Côte d’Ivoire un hub sous régional en électricité.
C’est donc dans ce contexte que se sont inscrit les projets ENERGOS, PTDAE, PRETD, PRODERCI,
et ce présent projet dénommé RACA (Réseau d’évacuation Associé aux centrales CIRPEL 5 et Azito
4) [7] . En effet, ce projet dont les négociations ont débuté depuis 2017, vise à construire un poste
d’évacuation en 400kV à la sortie de la toute nouvelle centrale CIPREL. L’introduction de cette
nouvelle ossature permettra d’interconnecter les centres de production d’électricité lointains tout en
limitant davantage les pertes dues à la distance. Elle permettra surtout de hausser la fiabilité et de
5
La crise était due à la défaillance de la turbine 2 de 150MW du producteur privé d’électricité AZITO
renforcer la capacité d’approvisionnement du réseau. Au total, tout cela vise à satisfaire les besoins
sans cesse croissants en électricité dont le taux ne cesse d’évoluer de 7,1 % par année [1]. Aujourd’hui,
avec une population d’environ 30 millions d’habitants, la cote d’ivoire enregistre au taux de couverture
électrique de 79,57% et un taux d’accès de 90%. [7]
I.2.3 Problématique.
Tout comme le niveau de tension 400kV, le poste d’architecture à un disjoncteur et demi de Taboth est
le tout premier du réseau électrique ivoirien. Face à un projet qui se présente, comme la première du
genre pour le maitre d’ouvrage et OMEXOM-CI, le problème qui se dégage naturellement de notre
thème est : Comment réalise-t-on la protection et le système de contrôle commande numérique d’un
poste à un disjoncteur et demi 400kV ?
Au regard de la problématique dégagée, nous nous sommes fixé pour objectif principal de proposer
une étude de la protection numérique et un système de contrôle commande numérique du poste de
Taboth.
Pour atteindre l’objectif principal, il nous faut répondre d’abord à plusieurs interrogations telles que :
Qu’est-ce qu’une architecture un disjoncteur et demi ? Qu’entend-on par la protection numérique ? Et
surtout c’est quoi un système de contrôle commande numérique ? Autant de questions qui nous incitent
à nous fixer les objectifs spécifiques suivants :
▪ étudier le principe de fonctionnement du poste à un disjoncteur et demi de Taboth ;
▪ identifier les équipements intervenants, de façon générale dans la protection et le CCN des postes HTB ;
▪ proposer un unifilaire de protection du poste ainsi que les équipements ;
▪ proposer une architecture CCN ainsi que les équipements.
L’équipe du projet est constituée de OMEXOM-CI et de CEGELEC Maroc. Les Marocains apportent un
appui technique, en raison de leur expérience en matière de conception de postes 400kV. Voir figure 5.
Pour une meilleure compréhension, de notre travail, nous l’avons structuré en 3 grandes parties. Dans
chacune de ces parties, on y trouve une introduction, ensuite, une analyse et enfin, une présentation
des résultats sous forme de tableau.
Étant donné que le thème soulève de nouvelles notions, nous nous appliquerons à comprendre les
principes fondamentaux, à travers une documentation approfondie sur les postes 400kV à l’architecture
un disjoncteur et demi ainsi qu’à la protection et le système de commande numérique. Plusieurs guides
techniques et cahiers de charges techniques ont été consultés. Les plus pertinents sont les suivants :
Dans cette partie, il s’agira tout d’abord de déterminer les différentes fonctions protection
numériques6 à utiliser dans un poste 400kV. Pour chaque type de fonction de protection, nous
expliquons le principe de fonctionnement et illustrons son adaptation à l’architecture un disjoncteur et
demi. L’objectif principal de cette étude est d’aboutir à un schéma unifilaire de protection du poste. Ce
schéma sera réalisé à l’aide du logiciel AUTOCAD. L’étude de la protection numérique ne peut se
faire sans une connaissance détaillée des caractéristiques techniques de l’architecture de notre poste,
c’est-à-dire l’architecture un disjoncteur et demi. Ainsi la protection numérique de notre poste passera
tout d’abord par une première phase, celle de l’analyse du fonctionnement de notre architecture. Cette
analyse nous permettra d’identifier les équipements à protéger, de connaitre les disjoncteurs HTB sur
lesquels les relais agiront pour isoler ces équipements. Elle nous permettra surtout d’identifier les
positions les transformateurs de mesure (TT et TC) sur lesquels les relais numériques récupéreront les
valeurs des courants et de tensions.
Pour mener à bien notre analyse, nous nous sommes référées à plusieurs sources parmi lesquelles figurent :
▪ Les données des postes existants 400kV de Chemaia et d’Agadir au Maroc ;
▪ « Postes à haute et très haute tension » de Louis DEVATINE ;
▪ La description du cahier de charge technique du projet.
Toute cette documentation nous a permis de relever l’hypothèse principale suivant laquelle les lignes
6
Il convient de faire la différence entre la fonction de protection et le relais de protection. Le relais de protection est un
équipement physique tangible dans lequel se trouve une ou plusieurs fonctions de protection.
et les équipements de l’architecture sont dimensionnés. Il s’agit du fait que : Chaque équipement est
dimensionné pour supporter les courants de toute la puissance de la centrale 360MW.
C’est donc suivant cette hypothèse que seront tirés les équations 1 pour calculer la valeur du courant
nominal arrivant au poste.
𝑃 P : Puissance active en W
𝐼𝑛 = Avec Équation 1
√3 ∙ cos(𝜑) ∙ 𝑈
U : tension composée en V
Tout comme l’analyse notre architecture, pour connaitre les types de protections nécessaires pour
protéger le poste, nous nous référée à la description du cahier de charge technique du projet et d’autres
documentations plus explicites tel que le cahier des charges générales postes HTB (Domaine Contrôle
Commande) de RTE.
Pour que les relais de protection numériques puissent agir comme il se doit lors d’un défaut, il faut que
TC et TT soient dimensionnés et choisis avec soin. Cette méthode tirée des normes, CEI 44-1, CEI
60044.27 et du Cahier Technique de MICROENER permettent de dimensionner les TC et TT. [10]
7
CEI 60044.2 Norme international sur les transformateurs inductifs de tension.
CEI 44-1 Norme international sur les transformateurs de courant.
o Perte dans les conducteurs 25 fois plus réduite donc utilisation sur de grandes distances.
− La présence de plusieurs enroulements, avec des classes de précision mesure et protection. Le
nombre d’enroulements est en fonction du nombre de relais ou appareils de mesure à raccorder.
(Voir figure 13)
Les IED de mesure sont raccordés à un enroulement du TC dit enroulement comptage qui offrent
une image du courant secondaire plus précises. (Moins de 1% d’erreur) : Cl0,2S -Cl0,5S.
Les IED de protection sont raccordé à des enroulements protection qui offrent une pression avec
des erreurs de lecture pouvant aller à 3% d’erreur de lecture. Cl 5P, Cl10P.
Les conclusions de ces 3 parties nous permettront d’effectuer une analyse financière et technique en vue
d’effectuer le choix des équipements et de connaître le coût global de la protection numérique du poste.
Enfin, avant la conclusion générale, nous présenterons le plan de gestion environnemental et social
pour mettre en évidence les impacts sociaux, environnementaux lié à la construction du futur poste.
Nous y énumérerons les actions d’atténuations prévues à cet effet.
III. GÉNÉRALITÉ
L’objectif de cette généralité est de connaitre ce que c’est qu’un poste électrique 400kV, les principes
fondamentaux la protection numérique et le système CCN.
III.1.1. Définition.
À l’échelle d’un réseau électrique, un poste électrique est assimilable à un nœud pouvant servir à
aiguiller, à interconnecter, à élever ou à diminuer la tension. D’après la définition de la Commission
Electrotechnique International (CEI), c’est une infrastructure qui rassemble en un même lieu les
extrémités des lignes de transport ou distribution, les appareillages électriques, les bâtiments et
éventuellement des transformateurs.
Selon les fonctions qu’ils assurent, il existe plusieurs types de postes :
▪ les postes d’évacuation, situés en sortie de centrale, ils élèvent la tension pour le réseau de transport ;
▪ les postes à fonction d’interconnexion, qui comprennent un ou plusieurs jeux de barres, sur lesquels
différents départs de même tension peuvent être aiguillés ;
▪ les postes de transformation, dans lesquels il existe au moins deux jeux de barres à des tensions
différentes liées par un ou plusieurs transformateurs.
Un poste électrique HTB/HTA est un poste abaisseur, permettant de passer d’une tension de catégorie
HTB à celle d’une catégorie HTA. (Voir le tableau 2). Selon la norme UTE C 18-510, les valeurs de
tension nominales en alternatif sont catégorisées en domaine comme le présente le tableau 2.
2 Légende
1 4
1- Les charpentes métalliques.
2- Bâtiment de commande.
5 3- Bâtiments de relayage.
6 4- Logement d’exploitation.
3
5- Pistes.
6- Charpentes métalliques.
Figure 9 : Vue aérienne d'ensemble du poste HTB/HTA [20]
L’architecture d’un poste électrique correspond à la structure formée par l’agencement des connexions
des différents équipements électriques cités. C’est un schéma électrique haute tension dont le choix est
complexe du fait de l’existence d’une variété de combinaison existante. Le choix de l’architecture d’un
poste électrique doit se fait en tenant compte des facteurs suivants : Le coût, la sécurité, la sureté,
l’adaptation au site, l’exploitation, l’évolution. Les plus couramment utilisées en HTB/HTA sont celles
présentées par le tableau 3 [10].
Tableau 3 : Les architectures de poste HTB/HTA [10]
De façon générale, la protection d’un poste électrique désigne l’ensemble des dispositifs mis en place
pour assurer la sécurité des personnes et la préservation des installations électriques. En effet, le poste
électrique est un environnement dans lequel règnent en permanence des phénomènes électriques8,
dangereux pour la sécurité des personnes et parfois même pour les équipements électriques. On note :
▪ des dangers liés aux activités d’exploitations quotidiennes du poste. (Électrisation et
électrocution) ;
▪ des risques d’explosion et d’incendie ;
▪ dangers liés à l’impact de la foudre.
8
On peut citer : les champs magnétiques et électriques produit par le courant et la tension 400kV .
En plus de cela, il y a une variété de défauts électriques pouvant se produire à l’intérieur du poste (voir
tableau 4). Ces défauts peuvent être catégorisés selon leurs durées, on a :
▪ les défauts fugitifs, ces types de défauts créent de brèves coupures du réseau électrique.
L’élimination du défaut nécessite le fonctionnement d’une protection ;
▪ les défauts permanents, ils nécessitent l’intervention des hommes pour rétablir le réseau électrique ;
▪ le défaut auto-extincteur, Ils disparaissent naturellement en moins de 100 ms avant l’action d’une
protection.
Défaut d’isolement
Au total, nous pouvons distinguer essentiellement 3 types de protection à assurer dans un poste (voir
tableau 5)
Pour rester dans le cadre du thème qui nous a été octroyé, nous étudierons uniquement la protection
numérique du poste de Taboth. Il s’agit du système de protection qui utilise les relais numériques pour
détecter la présence des défauts électriques en vue de déclencher un ou plusieurs organes de coupures
tels que les disjoncteurs dans un délai bien défini. C’est donc une protection qui fait interagir
principalement les 3 équipements suivants :
(2) (3)
(1)
Figure 11 : Les trois équipements qui interagissent dans la protection numérique. [11]
La technologie des appareils utilisés pour la protection des postes a beaucoup évolué dans le temps.
Jusqu’en 1968 [11], il était question de la technologie électromécanique basée sur la logique
combinatoire. L’élimination d’un seul défaut nécessitait un grand coffret qui regroupait un ensemble de
contacteurs. Cette technologie présentait des inconvénients : Encombrement important, manque de
précision, saturation des relais en cas de court-circuit. Ainsi en 1970 les constructeurs ont commencé à
introduire les composants électroniques qui permettaient d’avoir une protection plus précise et une
limitation de l’énergie utilisée dans le système de contrôle commande. Les câbles U1000R02V ont été
remplacés par des câbles HN 33 S34 pour éviter les perturbations électromagnétiques. En 1986, on
assiste à la numérisation des relais de protection. Avec des microprocesseurs et des algorithmes
informatiques, les relais numériques assurent un autotest en permanence afin de détecter la présence
d’un défaut quelconque et d’actionner un déclenchement en des délais très brefs. (Voir figure 10). [12]
Relais statique
Relais électronique
RXAP 31 Relais
(Analogique)
Quadramho numérique
D60
Aujourd’hui, pour protéger les équipements d’un poste électrique contre tous les types de défauts cité
dans le tableau 4, l’on utilise des relais numériques appelés IED. Par définition ce sont des Dispositifs
Electroniques Intelligents. Ils sont équipés d’un microprocesseur et de cartes électroniques qui
contiennent une variété de fonctions de protections que l’on active ou désactive en fonction du besoin.
La fonction de protection est un algorithme informatique qui analyse les signaux électriques, tension et
courant issus des TT et TC pour déduire la présence d’un défaut afin d’actionner le mécanisme de
protection spécifique à ce défaut en un délai bien défini. Selon le type de défaut, il existe une fonction
de protections spécifiques pour détecter le problème. La norme ANSI9 C37.2 les a codés et classés par
un code alphanumérique (voir annexe 3). Le tableau 6 présente quelques exemples de fonctionnalité de
protection ANSI.
CODE
SIGNIFICATION FONCTIONNEMENT
ANSI
50/51 Maximum de courant phase instantanée Protection triphasée contre les courts-circuits et
surcharges entre phases.
Tous les IED de protection ont le même principe de fonctionnement qui peut se résumer en 3 étapes :
▪ la prise de l’information à partir des TC ou TT;
▪ l’analyse de cette information ;
▪ le déclenchement d’une action.
9
ANSI signifie American National Standard Institue.
III.3.1 Définition.
Le système de contrôle commande numérique (CCN) désigne le système qui permet d’exploiter,
superviser et contrôler l’ensemble des appareillages du poste. C’est un système hautement informatisé
et automatisé qui vise à rendre le fonctionnement du poste le plus intelligent possible à travers un
standard de communication spécifique aux postes électriques : le standard IEC 61850. [13]
La mise en œuvre d’un système de contrôle commande numérique d’un poste HTB/HTA requiert un
ensemble de matériels informatiques et électroniques, relatif à la transmission de données numériques.
Il s’agit principalement des équipements cités en annexe 4.
L’architecture CCN correspond à la structure qui résulte de la connexion entre les équipements de
l’annexe 4. On distingue plusieurs types d’architectures CCN conformes à la norme IEC 61850. Chacune
de ces architectures a ses avantages et ses inconvénients. On a :
▪ L’architecture en étoile ;
▪ L’architecture en anneau ;
▪ L’architecture complexe (mélange d’anneau et étoile).
III.4. CONCLUSION
La généralité nous a permis de parcourir les notions fondamentales de la protection et du système de
contrôle commande numérique d’un poste HTB. Autant d’informations qui nous permettront de mieux
aborder les études relatives à notre poste.
Le poste électrique de Taboth est un poste d’évacuation en 400kV de la centrale électrique CIPREL 5
(360 MW). Il s’étendra sur 8ha et sera constitué des éléments du tableau suivant (tableau 7).
Quantité Équipements
2 Lignes d’arrivées 400kV provenant de la centrale CIPREL 5
2 Lignes départs 400kV
2 Transformateur 400/33kV – 60MVA
10 Cellules HTA 33kV
2 Jeux de barres 400kV
1 Réactance ligne 400kV – 40MVAr
1 Bâtiment de commande
5 Bâtiment de relayage
3 Logements exploitation.
L’architecture choisie pour ce poste, est celle d’un disjoncteur et demi car elle correspond au mieux aux
postes d’évacuations ainsi qu’au domaine de tension 400kV. De plus c’est une architecture qui offre
beaucoup de souplesse dans son fonctionnement. Dans cette architecture, il apparait une notion
importante : la notion de diamètre. Un diamètre correspond à l’ensemble des appareillages qui forme une
ligne verticale, composé de d’une ligne arrivée, d’une ligne départ et les trois disjoncteurs.
Dans cette architecture les sections de câbles ainsi que tous les appareillages HTB sont dimensionnés de
manière à apporter une grande souplesse de fonctionnement. En clair, bien qu’il y ait 2 lignes pour évacuer
les 360MW, chacune des lignes est à dimensionner pour pouvoir supporter les courants de tous les 360
MW. Le courant nominal est calculé l’aide de l’équation 1 donne 902,1 A . Il est calculé avec le cos(𝜑)
le plus défavorable du réseau ivoirien 0,56.
En fonctionnement normal :
▪ Tous les disjoncteurs sont fermés et les deux jeux de barres sont alimentés par les 2 lignes d’arrivée
de la centrale. Voir figure 16 : (1) ;
▪ N’importe quel disjoncteur peut être ouvert pour des raisons de maintenance sans perturber le
▪ Un jeu de barre peut être isolé sans perturber le fonctionnement du poste. Voir figure 16 : (4) ;
(1) (2)
(3) (4)
(1) (2)
(3) (4)
Les disjoncteurs sont dimensionnés suivant la méthode décrite dans la partie IV-3 . Il s’agit d’une méthode
essentiellement fonction du niveau de tension. En effet, selon la norme CEI 62271-100, pour un niveau
de tension 400kV ( Iccmax =40kA), les caractéristiques du disjoncteur HTB recommandés sont les
suivantes :
En accord, avec les exigences du cahier de charge, la technologie d’extinction de l’arc des disjoncteurs
est la coupure à l’hexachlorure (SF6) et le cycle de fonctionnement est : O – 0,3s – CO – 1 min. – CO.
Ce cycle signifie que lorsque le disjoncteur s’ouvre, il faut attendre 0,3s avant qu’il puisse opérer une
deuxième manœuvre de fermeture suivie d’ouverture. 0,3s est le temps nécessaire au SF6 pour dissiper
l’arc électrique. Après cette deuxième manœuvre, il faut attendre cette fois-ci 1minute avant de procéder
à une autre opération d’ouverture fermeture. (Voir annexe 7). Cependant le disjoncteur HTB ne fait aucune
action tant qu’il n’a pas reçu l’ordre venant d’un relais numérique.
L’application numérique la méthode décrite plus haut avec les données d’entrées du tableau 10 permet
d’aboutir aux résultats du tableau 11. L’application numérique en annexe 8 . Nous proposons, l’utilisation
des transformateurs de courant dont les caractéristiques figurent dans le tableau 11.
Pour transformateur de courant donné, l’on note plusieurs classes de précisions car chacune a un rôle bien
défini. La classe 0,2S offre une très grande précision car les erreurs de lecture sont de plus ou moins 0,2%.
C’est pour cette raison que ces types d’enroulements sont destinés aux compteurs qui facturent les énergies
qui transitent. La classe 0,5 ont des erreurs de 0,5%, elles sont utilisées pour les centrales de mesures,
juste pour les lectures de valeurs. La classe 5P est la plus précise des classes de protection avec des erreurs
de plus ou moins 1%.
Les transformateurs de tensions sont tous de rapport 400 000√3 /100√3 𝑉. Ils sont composés de 3
enroulements dont 1 enroulement mesure de CL0,5, 1 enroulement comptage de CL0,2 et 1 enroulement
protections de classe 3P.
Pour connaitre les fonctions de protection numériques à utiliser, nous nous sommes référés à plusieurs
sources dont le Cahier des Clauses Techniques Particulières du projet (CCTP) qui indique les fonctions
de protections à utiliser. Cependant, pour s’assurer que ces indications contiennent les protections
minimales à la protection d’un poste un disjoncteur et demi, nous les avons comparés aux
recommandations internationales RTE. (voir annexe 6).
IV.3.1. Résultat.
Le résultat de cette documentation a permis de consigner dans le tableau 12 les fonctions majeures de
protection nécessaires pour la protection du poste 400kV de Taboth. Voir annexe 3 pour la définition sur
chacune des codes ANSI.
Les lignes 400kV sont protégées essentiellement par deux fonctions de protection : la différentielle ligne
(P1) et la protection de distance (P2). Cependant, pour des raisons de sureté, l’on prévoit un relais secours
de distance (P3) qui contient les mêmes fonctionnalités que P2 de constructeur différent. Les jeux de
barres sont chacun protégés par la fonction différentielle de jeu de barres (P1). Les machines statiques
(transformateur et réactances) sont protégées par une différentielle transformatrice (P1), et deux relais
de surintensités (P2) et (P3) connectés en amont et en aval.
La protection différentielle de ligne protège la ligne contre les défauts internes de la ligne. La 87L applique
la loi de Kirchhoff pour détecter la présence d’un défaut sur la ligne. Dans un fonctionnent idéal, le courant
entrant doit être égale au courant sortant de la ligne sinon dans le cas contraire, on déduit un défaut. Pour
réaliser cette protection, les valeurs des courants entre les deux (2) extrémités de la ligne sont mesurées à
Adaptation à l’architecture
À l’opposé des différentiels de lignes classiques, les 87L
appliquées à une architecture un disjoncteur et demi nécessite
de la part du relais différentiel de ligne au moins 2 cartes
d’acquisition des valeurs du courant. En effet le relais doit
être programmé pour mesurer I1 et I2 À travers les TC des
tronçons 1 et 2 .
travers deux relais différentiels branchés aux TC extrêmes (voir figure 22). Ils se transmettent
mutuellement les valeurs lues par fibre optique et calculent, le courant différentiel (l’écart) en faisant une
somme vectorielle des courants (voir l’équation 4).
L’application stricte de la loi de Kirchoff suggère que Idiff soit égale à 0 si la ligne est sans défaut et
différente de 0 s’il y a un défaut. Cependant dans la pratique, pour divers phénomènes comme les
imperfections de lecture des TC, Idiff n’est pas égale 0. Cette valeur est différente de 0 même lorsqu’il
n’y a aucun défaut. Ainsi pour éviter des déclenchements sans motif valable, la protection 87L déclenche
lorsque le courant différentiel Idiff est supérieur à un seuil. Ce seuil de déclenchement est caractérisé par
2 droites de pentes K1 et K2 dont les origines sont deux (2) courants 𝐼𝑠1 𝑚𝑖𝑛 et 𝐼𝑠2 .
▪ 𝐼𝑠1 𝑚𝑖𝑛 est le courant différentiel minimal pour lequel le relais déclenche ;
▪ 𝐼𝑠2 est le seuil du courant de retenue au-dessus duquel la pente K2 est appliquée.
Ces paramètres délimitent clairement deux (2) zones de fonctionnement du relais différentiel de ligne.
▪ la zone de déclenchement : la zone des valeurs de Idiff qui font déclencher le relais ;
▪ la zone de retenue : La zone des Idiff pour laquelle le relais ne déclenche pas.
Les seuils minimaux 𝐼𝑠1 𝑚𝑖𝑛 et 𝐼𝑠2 sont calculés en fonction du courant nominal de la ligne In .
𝐼𝑠1 𝑚𝑖𝑛 = 0.2 · 𝐼𝑛 𝐼𝑠2 = 𝐼𝑛 Équation 5
Courant différentiel
Zone de déclenchement
𝑘2
𝑘1
𝐼𝑠1 𝑚𝑖𝑛 Zone de retenue
𝐼𝑠2
Figure 19 : Courbe caractéristique d'une protection 87L
Calcul des paramètres.
Résultats.
Nous résumons dans le tableau 13, les caractéristiques de la fonction différentielle de ligne 87L
nécessaires pour la protection des 4 lignes du poste. Ces paramètres permettent de tracer la courbe
caractéristique théorique du relais (voir figure 20).
Pour réaliser la protection différentielle des 4 lignes 400kV, nous aurons besoin de 4 relais de protection
différentiels11 (du côté du poste de Taboth) qui seront configurés selon les caractéristiques ci-dessus.
Chacun des relais devra être doté de 2 cartes d’acquisition des valeurs de courant.
Méthode et principe.
La protection de distance utilise le principe de variation de l’impédance de la ligne pour détecter et
11
Un relais de protection différentiel est un relais qui admet pour fonction principale 87L. Ce relais peut renfermer plusieurs
autres fonctions de protections
localiser un défaut. En effet, en fonctionnement normal, la ligne (L) possède une impédance nominale
(ZNL) qui diminue en fonction de la localisation d’un défaut. Grâce à la mesure de la tension (U) et du
courant (I) de la ligne, le relais de protection de distance calcul constamment l’impédance apparente (𝑍𝑎𝑝 )
de la ligne et la compare à l’impédance nominale de la ligne.
La particularité de cette protection est sa capaciter à pouvoir la détecter des défauts par zone. Le relais
sera donc paramétré de manière à distinguer au moins 3 types d’impédances selon la longueur de la ligne.
(Figure 21).
La zone 1
𝑍𝑎𝑝 < 𝑍80% 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑙𝑖𝑔𝑛𝑒 Instantanée
Couvre 80% de la ligne.
Adaptation à l’architecture
La fonction de distance nécessite au moins 2 cartes
d’acquisition des valeurs de courant. En effet le relais doit
être programmé pour mesurer I1 et I2 À travers les TC des
tronçons 1 et 2 .
Les lignes arrivées et départs 400kV sont en Almelec et de sections 2x851mm2, sa résistance linéaire à
85°C est de 0,0638 Ω/km (voir annexe 10). D’après l’équation 6, les impédances à paramétrer aux relais
de distances sont les suivantes.
Au total, pour réaliser la protection de distance des 4 lignes 400kV nous aurons besoin de 8 relais dont 4
de constructeur différent. Ces relais devront disposer également d’au moins 2 cartes d’acquisition des
valeurs de tension.
Méthode et principe.
Le principe de la protection de surintensité est simple, il n’utilise que les valeurs du courant. Si la ligne
est traversée par un courant supérieur au seuil calibré au relais, celui-ci déclenche. Le déclenchement se
fait à un seuil obtenu avec l’équation 7.
Lorsque la fonction de code ANSI 50 est activée, le déclenchement est instantané. Si celle de code ANSI
51 est activée, le déclenchement se fait de façon temporisée.
Méthode et principe
Les 2 jeux de barres 400kV sont protégés contre les défauts internes par la fonction différentielle de barres
(87BB). Cette protection utilise que les valeurs de courant. Sur chacune des dérivations sont raccordées
des relais (Esclave ou unité périphérique) pour relever les valeurs des courants qui y circulent (I1, I2, I3,
I4, I5). Ils transmettent les valeurs à un relais principal (Maitre ou unité centrale) qui réalise la somme
vectorielle des courants et déduit la présence d’un défaut ou non. Le principe est illustré par la figure 23,
avec la protection pour le jeu de barres
𝐼𝑑𝑖𝑓𝑓 = ሬሬറ
𝐼1 + ሬሬ𝐼ሬ2റ +𝐼ሬሬሬ3റ +𝐼ሬሬሬ4റ+𝐼ሬሬሬറ5 Équation 9
Le jeu de barres 1 (JDB1), étant un nœud, la somme des courants en I1, I2, I3, I4, I5 doit être égale à 0,
mais en pratique Idiff n’est pas égal à 0. La fonction ordonne un déclenchement au delà d’un seuil. Le
seuil de déclenchement est caractérisé par une droite d’origine Idiff mini et de pente K définie par l’équation
10.
Calcul et Résultats
Pour réaliser la protection différentielle des deux (2) jeux de barres des 400kV, nous aurons besoin de 10
unités périphériques et 2 unités centrales. La communication entre l’unités centrales et les unités
périphériques sera de type maitre-esclave.
Les tronçons milieu doivent être sont protégés car même si cela peut sembler exceptionnel, en absence
des 2 jeux de barres sont isolés le courant provenant de la centrale doit pouvoir transiter en toute sécurité
par le milieu. Cette protection se fait avec une fonction de surintensité (code ANSI 50/51). La fonction
déclenche le lorsque le courant de la ligne devient supérieur à 1172,73A.
𝐶𝑎𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑇𝐶
𝜂𝑟𝑒𝑐𝑡 = Équation 11
𝐼𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙
Son seuil de déclassement est caractérisé par deux droites d’origines Is1 et Is2 et de pentes K1 et K2 de
finie comme suit. Les caractéristiques sont calculées avec l’équation 12.
Courant différentiel
Zone de déclenchement
𝑘2
𝑘1
𝐼𝑠1 𝑚𝑖𝑛 Zone de retenue
𝐼𝑠2
Figure 24 : Courbe caractéristique d'une protection 87T
Calcul et résultats
Les résultats de du dimensionnement des transformateurs de mesure et de l’annexe 6 permettent d’obtenir
le schéma de la figure 24. Ces informations nous permettent de calculer les coefficients de rectifications
à paramétrer aux relais.
Pour protéger nos 2 transformateurs, il faudra 2 relais différentiels transformateur paramétré selon les
caractéristiques ci-dessus.
I1+I2+I3=3I0
En fonctionnement normal, le courant circulant dans
le neutre doit être égale à 3I0. Lorsque cette condition
n’est pas vérifiée la fonction déclenche selon le seuil
qui lui sera calibrée.
380kV ou lorsque la tension augmente à partir de 440 kV (voir l’équation 8). De même, le transformateur
est isolé du coté secondaire la tension augmente au dela 36,3 kV ou baisse en dessous de 21,45 kV.
Le transformateur possède ses propres dispositifs de sécurité qui permettent de détecter les défauts
internes. Ces fonctions de protection sont implémentées dans le relais différentiel transformateur. Il
s’agit :
▪ Protection thermique des enroulements ;
▪ Surveillance du refroidissement (ventilateurs);
▪ Protection Buchholz ;
Il s’agit d’un ensemble de capteurs interne au transformateur qui détectent les moindres défaillances
internes. Par exemple lorsqu’une surchauffe se produit à l’intérieur du transformateur, le gaz dégagé du
fait de la vaporisation de l’huile est détecté par le relais Bucholz et isole le transformateur. Ces 3
protections citées sont intégrées au relais différentiel transformateur.
La réactance est protégée suivant le même principe que le transformateur, avec des fonctions principales
que sont : la différentielle transformateur (87T), la fonction de surintensité (50/51), la fonction de terre
restreinte (64REF), la maxi/mini tension (27/59).
Comme nous l’avons constaté, plusieurs fonctions de protection interviennent pour protéger un seul et
même équipement. La coordination de ces protections se fait de façon temporisée de manière à faire
fonctionner le système de protection en cascade. Les fonctions de protections ne déclenchent pas tout au
même moment. En cas d’un défaut, toutes les fonctions spécifiques à ce défaut détectent le défaut, mais
déclencheront les unes à la suite des autres. L’avantage de cette sélectivité chronométrique est que si la
première fonction n’a pas réagi pendant un moment, la seconde fonction a la possibilité de déclencher en
secours. La coordination des relais est une étude complexe qui vise à déterminer la sélectivité des relais.
Elle nécessite une connaissance des caractéristiques du réseau, les valeurs des essais sur site et des
caractéristiques des d’équipements de protection.
IV.4.7 Conclusion
La protection numérique du poste est assurée par une variété de fonctions de protections qui fonctionnent
en parallèle. La sélectivité de toutes ces fonctionnalités est faite de temporisée de manière
s à ce que les fonctions qui se répètent assurent une redondance, un secours. L’ensemble de ces protections
peuvent être résumées par un schéma unifilaire disponible en annexe 6 . Il s’agit d’un schéma unifilaire
de la protection du poste de Taboth. Ce schéma présente les laissons entre les transformateurs de mesure
et les différentes IED. A travers ce schéma de principe, l’on aperçoit clairement le nombre relais de
protections nécessaires et par conséquent le nombre d’enroulements des transformateurs de mesure. (Voir
tableau 16).
Tableau 16 : Nombre de relais de protections nécessaires
Au total, nous pouvons dire que 29 relais de protection numériques sont nécessaires pour assurer la
protection du poste 400kV. Ces relais sont logés dans des armoires, appelées armoires de protection qui
seront à leur tour installées dans les bâtiments de relayages, au plus près des équipements qu’ils protègent.
Au total, nous aurons besoin de13 armoires de protection. (Voir figure 26).
Comme nous l’avons vu, l’architecture un disjoncteur et demi est caractérisée par sa flexibilité. Même en
cas de défaut, le poste parvient à fonctionner en mode dégradé. Ainsi, l’étude du système CCN du poste
de Taboth vise à trouver le système de contrôle commande numérique qui correspond au mieux à notre
poste. C’est-à-dire, un système qui ne saurait être perturbé, voire qui n’admettrait pas d’interruption même
en cas de défaut.
Les caractéristiques d’un système CCN dépendent de son architecture et de son protocole de transmission
et de récupération des données. Une architecture CCN est la structure qui résulte de la façon dont les
équipements CCN sont connectés et communiquent les uns avec les autres. Il existe différents types
d’architectures CCN, cependant, d’après le tableau 17 et de la figure 29 tirés du standard IEC 62 43912,
les seules architectures CCN adaptées à notre installation, sont celles qui sont dotées des protocoles HSR
(High-availability Seamless Ring) et PRP (Parallèle Redondouncy Protocole.).
12
C’est le standard qui définit les temps de récupération des données d’un système en cas d’un défaut.
L’architecture HSR fait intervenir deux sens de circulation des données dans son câble de connexion en
anneau. Son fonctionnement nécessite des équipements dotés de périphériques spéciaux (DANH) qui font
circuler, en les trames de données simultanément dans les deux sens opposés de l’anneau réduisant ainsi
à 0s le temps de basculement des données en cas de défaut sur un anneau. Cette architecture est utilisée
pour un nombre limité de IED.
L’architecture full PRP utilise deux réseaux de communication parallèles (A et B) pour faire parvenir
une information à un seul et même destinataire. Grâce à des équipements dotés de périphériques
spécifiques appelés (DANP), les appareils envoient deux copies des trames de données dans les deux
réseaux A et B, à travers deux chemins physiquement différents. Le grand avantage de cette architecture
est qu’elle n’a pas de contrainte liée au nombre d’équipements qui constitue le système.
V.1.3 Résultat.
L’architecture full PRP étoile, est préféré par rapport à l’architecture HSR car dans cette architecture,
le nombre de IED du système n’est pas limité. Elle pourra facilement s’adapté aux extensions. ( voir
annexe 11)
Le CCN choisi pour le poste est du full PRP en double étoile (Parallèle Redundancy Protocol). Cette
architecture admet un temps de récupération de données de 0s en cas de défaut. Elle est fiable et adaptée
aux systèmes pour lesquels aucun arrêt n’est toléré. De plus, il n’a pas de contrainte liée au nombre
d’équipement qui compose l’architecture. Dans notre système, on distingue diffèrent types d’armoires
▪ Switch principaux
▪ Des centrales de mesures ▪ Passerelle
▪ Les calculateurs ▪ Les serveurs HMI
Les relais de protection
▪ Des compteurs d’énergies ▪ Horloge GPS
triphasés ▪ Les imprimantes
▪ Régulateur de tension ▪ Les écrans de supervision
▪ Les centrales de mesure sont des IED permettant de réaliser et d’afficher les mesures, la lecture des
paramètres électriques du poste. (Courant, tension, cos phi, fréquence…).
▪ Les compteurs d’énergies, sont des IED qui permettent de comptabiliser les énergies, actives,
réactives et apparentes.
L’ensemble d’une armoire de protection et de contrôle d’un équipement forment une tranche. À Taboth,
nous disposerons de 13 tranches.
La figure 32 présente l’architecture du système CCN que nous proposons pour le poste. Cette architecture,
réalisée avec le logiciel VISIO et présente l’ensemble des connexions des IED du poste.
Câble RJ 45
Le fonctionnement d’un système CCN PRP demande l’utilisation des équipements dotés de ports de
communications dédiés au protocole PRP appelés DANP (Double Attached Node Périphérie). Ces
périphériques permettent à un IED émetteur d’envoyer ses informations au destinataire par deux voies de
communication sur deux réseaux différents. Ces informations sont diffusées simultanément, lorsque le
destinataire reçoit la première information, la deuxième copie est systématiquement annulée. Les
équipements qui ne disposent pas de périphériques DANP, sont appelés des SAN (Single Attached Node).
Pour intégrer les SAN, on utilise des traducteurs de protocoles appelés de Redbox. (Voir figure 25)
Avec le principe de la figure 33, l’architecture CCN full PRP peut s’expliquer comme suit : dans les
armoires de protection, et de contrôle d’une tranche, tous les relais de protections et IED de mesures sont
connectés au calculateur de tranche. A l’aide de leurs périphériques DANP, ils transmettent, les données
récupérées au poste extérieur au calculateur de tranche.
Le calculateur de tranche.
Le calculateur de tranche est un IED très important dans le système de contrôle et de commande
numérique. Plusieurs cartes électroniques lui confèrent de nombreuses fonctions dans le système CCN (
voir annexe 12) . Il a :
▪ une fonction d’acquisition des informations : Plusieurs cartes électroniques lui permet d’acquérir
les informations sur la position des organes et de créer des rapports d’événements en temps réel ;
▪ une fonction de contrôle : Il a la faculté d’agir directement sur les équipements HTB, c’est à dire
ordonner directement une action sur les équipements HTB ;
▪ une fonction communication ;
▪ la fonction synckrocheck. C’est une fonction de protection dédié aux calculateurs de tranches.
Le contrôle de synchronisme fait une scrutation permanente pour vérifier s’il y a une synchronisation de
la fréquence et de la tension, déphasage en amont et en aval d’un disjoncteur. En effet, pour qu’un
disjoncteur puisse s’enclencher la tension et la fréquence doivent être en parfaite synchronisation entre
l’amont et l’aval du disjoncteur. En cas d’absence de synchronisation, le calculateur de tranche et
empêche toute fermeture du disjoncteur. La fonction (code ANSI 25) déclenche lorsque les différentes
( ∆ ) sont supérieurs aux seuils suivants [11] : ∆ 𝜑 20° ; ∆ U= 7,6kV; ∆f = 100mHz.
La centralisation de toutes les informations au calculateur fait de lui l’organe qui dispose d’une vue
d’ensemble de toutes les protections. Le calculateur de tranche est l’IED privilégié par lequel les
exploitants du poste commandent manuellement les protections. Les calculateurs de tranche font remonter
toutes les informations issues des tranches à l’armoire de commande numérique (armoire CCN) par fibre
optique en se connectant à deux switches étoiles principaux du CCN A et B. voir figure 34.
Dans l’armoire CCN, tous les équipements CCN cités dans le tableau18 se raccordent à deux switchs A
et B pour recevoir les informations provenant de la base. Les 2 switchs constituent 2 réseaux A et B
complètement séparés pour garantir leur indépendance en cas de défaillance.
Les équipements de l’armoire CCN sont :
Pour la partie 400kV :
▪ Deux passerelles. Ils permettent de transmettre les informations au SCADA du poste aux deux
dispatchings du pays par protocole CEI 60 870-5- 104 et CEI 60 870-5- 105 ;
▪ Deux PC IHM serveur client rédondé. Ils sont chacun associés à 2 écrans 32’’ et d’un système de
contrôle et d’acquisition de données (SCADA) ;
▪ Un calculateur de tranche générale, qui permet de contrôler tous les 13 calculateurs de tranche. Ce
calculateur est installé dans une armoire appelée tranche générale et contient aussi l’horloge GPS ;
▪ Un modem GSM pour les avertissements par SMS et des imprimantes pour la retranscription.
Tous ces équipements fonctionnement en PRP. Ceux qui fonctionnent pas en PRP sont branchés à une
Redbox .(Voir figure 36)
Le système CCN, fait intervenir plusieurs règles de communications standards entre les appareils à
différent niveau de l’architecture. Le tableau 19 résume, les protocoles de communication utilisés dans le
système CCN du poste de Taboth. Voir annexe 3 pour plus de détails sur chaque équipement CCN.
Protocole rôle
Tous ces protocoles sont en respect avec le standard IEC-61850 et participent à l’autonomisation du
système.
V.2.4 Conclusion.
En conclusion, nous proposons un système de contrôle commande numérique en mode full PRP étoile
pour son temps de récupération de données qui est de 0s et son adaptation aux grands systèmes. De plus
son architecture est capable de recevoir un nombre illimité d’équipements. A propos du nombre
d’équipements, le tableau 20 présente le quantitatif des équipements CCN nécessaire en conformité avec
le cahier de charge.
Tableau 20 : Tableau des équipements CCN nécessaires
Quantité Équipements
2 Serveur
4 Poste opérateur
2 Imprimantes
Armoire CCN
8 Switch principaux
9 Reds Box
1 Horloge
14 Calculateurs de tranches
Armoire de contrôle 9 Centrales de mesure
1 Compteur d’énergie
Cette partie vise à proposer les équipements pour la protection et le système CCN du poste. Pour
choisir les équipements qui seront utilisés, une analyse comparative des offres techniques et financières
se doit d’être réalisée entre plusieurs constructeurs. À ce jour, il existe plusieurs constructeurs de relais
capables de proposer des offres qui répondent parfaitement aux exigences des principes de protection
numérique et du système CCN full PRP. Parmi ces fabricants, nous avons regroupé dans le tableau 21
ceux qui sont les plus utilisés sur le réseau ivoirien et les plus connus internationalement [1]. Chaque
constructeur possède une gamme de relais numérique et un système d’exploitation de contrôle et de
commande qui répondent aux exigences du standard IEC 61850, c’est-à-dire, l’interopérabilité et
interchangeabilité.
Tableau 21 : Les fabricants de relais numériques
La consultation des offres techniques permet d’obtenir le tableau 21, dans lequel nous indiquons pour
chacun des constructeurs s’ils disposent d’un relais capable de réaliser les fonctions de protection dont
nous avons besoin pour protéger le poste de Taboth.
25 ; 79 ; 50/51 ;67.
P3 : 21 ; 27/59 ; 50BF ;
REL620 D60 7SJ82 P841
25 ; 79 ; 50/51 ; 67;
Jeu de barres P1 : 87BB ; 50BF REB500 P741/P742 7SS525 P741/P742
400kV
P1 : 87T ; 87N ; 64REF ;
RET670 P643 7UT85 P643
24 ; 50BF, 49, 63, 24.
Transformateur
60MVA P2 : 50/51 ;27/59 ; 51G REF620 14D 7SJ81 P141
P1 : 87T ; 87N ; 24 ;
Réactance RET 670 P643 7UT85 P643
50/51 ;
40MVar
P3 : 50/51 ; 51G ; 49/59. REF620 P143 7SJ81 P143
P1 : 50/51 ; 50BF ;
Cellule d’arrivée REF620 P143 7SJ81 P116
SOFT ;
et couplage
33kV P2 : 50/51 ; 67 REF620 P116 7SJ81 P116
Les équipements sont-il des DANP (PRP) ? OUI OUI OUI OUI
A travers cette analyse comparative, nous constatons que, tous les constructeurs disposent dans leur
collection, des relais qui contiennent nos différentes fonctionnalités. De plus ce sont des relais capables
de s’intégrer à une architecture Full PRP.
La consultation de l’équipe protection et mise en service de OMEXOM-CI, a révélé que les ingénieurs et
techniciens ont une parfaite maitrise de la configuration et la mise en service des équipements Général
Electric et SIEMENS. En termes de maintenance, les prestations de service après-vente de SEIMENS sont
facturées tandis que cela n’est pas le cas chez les autres. Parmi ces 4 fournisseurs, il n’y a uniquement
Général Electric qui ait déjà réalisé sur le réseau ivoirien une protection numérique avec un système CCN
en full PRP. Il s’agit de la protection du poste électrique de Bias Sud à Marcory (Abidjan). Avec cette
brève analyse, nous pouvons estimer que Général Electric peut être un excellent choix pour le poste de
De façon générale, dans un projet de construction de poste, l’approvisionnement et la livraison de tous les
équipements de protection sur site sont évaluées à 10 mois.
Figure 37 : Etat actuel du site de TABOTH. C’est une vaste plantation de cocoteraie
En plus des plantations de coco, des observations faites sur l’emprise du terrain et ses alentours ont permis
de déterminer les milieux suivants :
▪ Forets marécageux ;
▪ La lagune Ebrié ;
▪ Des prairies inondées ;
▪ Plantations d’hévéa ;
▪ Le village d’Agavou Taboth.
Nous avons pu identifier deux zones d’impacts du projet. Ces zones ont été matérialisées par la figure 37.
On a :
▪ la zone d’impact directe du projet.
Il s’agit de l'étendue spatiale limité par la couleur jaune. C’est la zone de couloir de 25m de rayon
où se dérouleront les activités prévues du projet, d’implantation du projet, infrastructures associées
tel que les pylônes 400kV.
▪ une zone d’impact indirecte.
C’est la zone géographique environnante, représenté en bleu. Cette zone est potentiellement
affectée par les impacts.
Ecosystème
Les mouvements des camions et autres engins lors des travaux de terrassement
Pollution de l’air
et génie civil généreront une émission de poussières et de gaz d’échappement
Production des
Le trafic des véhicules et autres engins seront source de nuisances sonores
bruits et vibration
Perte de la
Perturbation de la faune et retrait d’espace utile à la biodiversité
biodiversité
Destruction de la plantation de cocoterai
terrestre
Fin du droit de
Les autorités locales villageoises perdent le droit sur cette portion de terre.
propriété foncier
La nature des impacts négatifs pousse à prendre des mesures d’atténuation. Les mesures
d’atténuation se définissent comme l’ensemble des moyens envisagés pour éviter, réduire, supprimer ou
compenser les impacts négatifs sur l’environnement et les communautés. Il s’agit donc d’identifier les
actions, dispositifs, correctifs ou modes de gestion alternatifs qui seront appliqués pour éliminer, atténuer
ou compenser les impacts négatifs du projet. Ces mesures font partir du Plan de Gestion et
Environnemental et Social (PGES). Nous les avons regroupés dans le tableau 25.
Composante Portée
Nature de Intensité Mesures Indicateurs
du milieu de
L’impact de l’impact d’atténuation de suivi
affecté l’impact
▪ Prévoir une compensation pour la perte des droits
coutumiers
Perte du droit
Homme Forte Locale ▪ Intégrer les populations locales dans à la vie du projet en Nombre de population
foncier
développant un dialogue dédommagé
transparent et régulier pendant la phase de construction
CONCLUSION GÉNÉRALE.
La conclusion de toutes ces études et analyses permettent de nous éclairer sur la manière
dont un poste 400kV à un disjoncteur et demi de Taboth peut être protégé. Autant de résultats qui
nous ont permis d’atteindre notre objectif.
RECOMMANDATIONS / PERSPECTIVES
L’étude de la protection numérique et du système de contrôle commande numérique d’un poste aussi
grand que le futur poste de Taboth ne pourrait se résumer en une soixantaine de pages. Ainsi au terme de
ce mémoire, qui se présente comme l’une des premières études, nous pouvons apporter quelques
recommandations qui seront complémentaires pour pousser plus loin la réflexion :
✓ Réaliser une étude de la coordination des relais de protection en vue d’être mieux situé sur la
sélectivité des relais ;
✓ Réaliser une étude de compatibilité entre les relais et les transformateurs de mesures ;
✓ Réaliser une modélisation du réseau avec l’ensemble des protections que nous avons proposées ;
✓ Choisir des équipements de protection et CCN Général Electric.
BIBLIOGRAPHIE
[12] E. Esconce, «Conservatoire du Contrôle-Commande du Réseau français de Transport d'Electricité,» 2014. [En
ligne]. Available: https://esconce2014.estelenerg.org/2-protections-contre-les-courts-circuits. [Accès le 2 Aout
2020].
[13] Microener, «Cahier Technique N°7».
[21] «Qu'est ce que le protocole IEC 61850,» Fevrier 2020. [En ligne]. Available: https://www.automation-
sense.com/. [Accès le 5 Juin 2020].
ANNEXES
ANNEXES ______________________________________________________________________________ II
• Des parafoudres.
Un parafoudre HT est un équipement de protection haute tension qui protège les installations HT contre
les surtensions pouvant provenir de la foudre, des défauts ou des manouvres des équipements du poste.
Il est relié en parallèle avec l’équipement à protéger pour dévier le courant de choc vers la terre grâce à
sa résistance variable composée essentiellement d’oxyde de zinc. Il est généralement installé dérivation
des lignes d’arrivées et départs, des transformateurs et les réactances. Les parafoudres haute tension sont
caractérisés par : La tension assignée, sa classe de décharge, sa marge de protection.
• Les sectionneurs.
Le sectionneur est un appareil électromécanique qui permet de séparer de
façon mécanique le circuit haute tension de son alimentation à travers une
distance physique satisfaisante. C’est un appareil qui ne dispose pas de
pouvoir de coupure, ainsi il n’est manouvre qu’en absence de tension. Selon
sa position dans le poste, sa fonctionnalité, on distingue plusieurs types de
sectionneurs : Sectionneurs d’aiguillage, sectionneurs de mise
terre, sectionneur de ligne, les couteaux de terre. Selon la technologie de
conception, on distingue également des sectionneurs pantographes.
• Grille Kouamé
TENY HTA. Beros / Promotion 2019-2020 IV
La grille HTA est un dispositif qui se présente sous forme de mini jeu de barre raccordé aux bornes secondaires HTA
des transformateurs. Les départs HTA du poste y sont raccordés.
ETUDE DE LA PROTECTION ET CONTRÔLE COMMANDE NUMERIQUE DU POSTE 400kV
UN DISJONCTEUR ET DEMI DE TABOTH
▪ De IED à un Switchs
Ethernet RJ45
▪ Entre les switches
Passerelle.
C’est un convertisseur de protocole qui sert de point d’entrée d’un réseau
informatique à un autre. Pour transmettre les informations issues du réseau
CCN d’un poste électrique à un autre réseau tel que celui du dispatching, on
utilise une passerelle qui communique en IEC 60870-5 101 et IEC 60870-
5 104. Il est aussi appelé RTU (Remote Transmission Unit RTU 540 de ABB
▪ Poste Opérateur.
C’est l’ordinateur sur lequel est installé le système d’acquisition de donnée, le
SCADA. L’interface homme machine (IHM) pour superviser et commander à
distance les équipements du poste.
Source : Cahier des Charges Général Postes HTB de RTE [16] Cahier technique de la
protection des transformateurs HTB [17]
Protection de distance 21
Protection différentielle de ligne 87L
Protection directionnel 67
Protection de distance 21
Protection surintensité 50/51
Protection des lignes Protection surintensité 50/51
Protection différentielle de ligne 87L
400kV Réenclencher 79
Surtension 27/59
Synchrocheck 25
Réenclencher 79
Surtension 27/59
Synchrocheck 25
Différentiel Transformateur87T
Différentiel transformateur 87T
Protection terre restreint 64REF
Protection surintensité 50/51
Protection surintensité 50/51
Transformateur Protection masse cuve 51G
Protection masse cuve 51G
60MVA Surtension 27/59
Surtension 27/59
Réenclencher 79
Réenclencher 79
Synchrocheck 25
Synchrocheck 25
TC secondaireTransfo 60MVA
Puissance CIPREL ( MVA) 60
Tension (kV) 33
Légende
IED protection
IED mesure
𝑍𝑙𝑖𝑛𝑒𝑎𝑖𝑟𝑒= 2 2
Zlineaire = 0,06381349 Ohm/km
Source : « Optimize Ethernet Communication using PRP and HSR Redundancy Protocols » de
Schneider Electric