Vous êtes sur la page 1sur 60

Université Hassan II de Casablanca

Faculté des Sciences Ain Chock

Département de physique
Licence Professionnelle Energies Solaire et Eolienne (ESE)
Module Energie Photovoltaïque PV

Support de cours et de TD

Département de physique
Laboratoire de Physique des Matériaux Avancées et Thermique
(LPMAT)

Pr: youssef ARBA

Année universitaire 2021-2022

1
Introduction

la conversion l’énergie solaire au moyen de capteurs se manifeste par deux


technologie bien distinctes : l’une produit des calories, c’est l’énergie solaire thermique, et
l’autre produit de l’électricité, et c’est cette dernière, énergie solaire photovoltaïque, qui fait
l’objet de ce cours.

L’installation photovoltaïque passe par une étude d’économie d’énergie et par une
conception rigoureuse avec des composant qui répondent au besoin. Pour aider les
professionnels à atteindre ce résultat, ce cours propose des outils de base aux
concepteurs et maîtres d’ouvrage impliqués dans des installations photovoltaïques. Ou on
trouve les démarches concrètes pour élaborer et installer les modules photovoltaïques. On
y trouve les démarches concrètes pour élaborer et optimiser un cahier des charges,
calculer les composants nécessaires – panneaux solaires, batterie, régulateur et autres –,
les mettre en place et les entretenir.

Le chapitre 0 représente un rappel des notions de base pour aborder l’électricité,


les risques et les processus de protection que tout électricien doit maîtriser.

Le soleil, l’énergie qu’il dispense et les mécanismes de la conversion de la lumière


en électricité sont décrits aux chapitre 1 et 2. Ces aspects un peu plus fondamentaux ne
sont pas indispensables au reste du cours mais intéresseront ceux qui veulent
comprendre les phénomènes qui la régissent.

Ensuite, sont détaillés au chapitre 3 le fonctionnement et l’optimisation des modules


photovoltaïque et autre composants : batterie, régulateurs, convertisseurs …, ceci afin de
bien comprendre les caractéristiques des diverses technologies disponibles et en
développement.

Le chapitre 4, lui fait un tour d’horizon des applications actuelles ainsi que des
récepteurs (appareils électriques) adaptés à l’énergie photovoltaïque.

La présentation des méthodes de conception et des règle d’installation, au chapitre


5, est immédiatement suivie, dans le chapitre 6, par une étude de l’économie des projets.

Cette structure ouverte permet au apprenant de se concentrer sur l’approche qui lui
semble la plus pertinente par rapport à son besoin.

2
0 RAPPELS D’ÉLECTRICITÉ
Dans ce chapitre, nous rappelons quelques notions de base d’électricité
nécessaires à la compréhension des notions et phénomènes électriques rencontrés par un
électricien, ainsi que des principes et des unités auxquels il faudra se référer au cours de
la lecture des autres chapitres en cas de nécessité.

I. GRANDEURS PHYSIQUES ET UNITÉS

Une grandeur physique est une quantité qui peut se calculer ou se mesurer. Elle
peut être décrite par un scalaire ou un vecteur., généralement accompagné d’une unité de
mesure. Une grandeur algébrique est une grandeur physique affectée d’un signe, ce qui
permet d’en orienter le sens sur un axe donné.

Une loi physique est une association des grandeurs physiques par une relation
mathématique.

1. Le courant électrique (ou intensité)

La circulation de particules chargées, les électrons et les trous, présents dans toute
matière, représente le courant électrique.
Nous appelons le courant nominal le courant électrique circulant normalement
dans un circuit donné. Il représente le débit de charges électriques s’écoulant dans un
dq
conducteur et on écrit : I = avec q est la charge électrique.
dt
Q
Pour un courant continu (CC) on écrit : I = , il se mesure en Ampère (A).
Δt
ANALOGIE

Par analogie nous pouvons faire correspondre le courant électrique à la quantité


d’eau qui s’écoule de l’ouverture par intervalle de temps t (c’est un débit) (figure 1.1).

Figure 1.1.

3
2. La différence de potentiel d.d.p (ou tension électrique)

La différence de potentiel (d.d.p) électrique entre deux points A et B est définie


comme la circulation du champ électrique le long d’un contour reliant A et B, changée de
signe. Le symbole du potentiel électrique est V, il se mesure en volt (V). On écrit par
conséquent :
B

U AB =V A −V B =∫ Edl
A
C’est la quantité d’énergie mobilisable par les électrons pour aller d’un point A à un
point B d’un circuit.

La d.d.p aux bornes d’un générateur est appelée tension nominale. C’est la tension
d’utilisation dans les conditions de fonctionnement normal.

ANALOGIE

Soit un bidon d’eau, dans lequel on a fait un trou à mi-hauteur. La différence de


potentiel correspondrait à la hauteur de la chute d’eau (figure 1.2).

Figure 1.2.

3. Convention relative au sens du courant et au sens de référence de la


tension

On sait que, en physique, le courant électrique correspond à un déplacement de


charges électriques. On admet, arbitrairement, que le sens du courant est inverse au
déplacement des charges négatives (électrons).

La manière d’indiquer graphiquement le sens positif des tensions est réalisée à


l’aide d’une flèche. La flèche est orientée du point au potentiel le plus bas vers le potentiel
le plus haut :

Figure 1.3. Figure 1.4.

4
4. La résistance (ou résistor)

La résistance mesure la « difficulté » de passage d’un courant.

Figure 1.5.

Elle se mesure en ohms (Ω). Pour un conducteur parfait, elle est reliée au courant
et à la tension par la relation : U = RI
On peut introduire aussi la notion de conductance dont l’unité est le siemens (S) :
1
G=
R
ANALOGIE

Dans la comparaison avec la circulation d’eau, une résistance électrique pourrait


être représentée par un tuyau étroit, qui limite le débit pouvant circuler dans une
canalisation.

5. La puissance

C’est le produit de la quantité d’électrons (courant) par l’énergie mobilisable par les
électrons (tension).

La valeur de mesure est le watt (W).

Le symbole d’expression est la lettre P.

ANALOGIE

La puissance correspondrait à la force de l’eau qui parcourt la hauteur de la chute


avec un certain débit (figure 1.6).

Figure 1.6.

La puissance s’exprime par la formule :

5
P = UI
(W) = (V)(A)
P s’exprime en watts, U en volts et I en ampères.

Exemple

Une ampoule fonctionnant sous une tension de 12 V et consommant un courant de 0,5 A


aura une puissance de : P = UI = 12 × 0,5 = 6 W

6. Ampères-heures

C’est une quantité d’électricité ou une capacité égale au produit du courant par le
temps écoulé :
Q = It
(C) = (A)(s)
ou :
(Ah) = (A)(h)

Elle s’exprime en coulombs (C), ou plus commodément en ampères-heures (Ah).


Elle sert notamment à quantifier la capacité d’une batterie (en Ah).

ANALOGIE

La quantité d’eau qui s’écoule de l’ouverture pendant une durée t, donc un volume
d’eau (figure 1.7) :
Volume = Débit × Durée

Figure 1.7.

Exemples

1. Un appareil qui consomme 0,1 A en permanence aura consommé au bout de 10


jours une quantité d’électricité égale à : 0,1 (A) × 240 (h) = 24 Ah
2. Un accumulateur a une capacité de 10 Ah si l’on peut théoriquement le vider par
exemple en 1 heure en consommant un courant de 10 A, ou en 5 heures avec un courant
de 2 A.

7. La consommation électrique

C’est l’énergie électrique consommée ou produite pendant une unité de temps.

6
Cette grandeur nous est très familière puisque c’est celle qui sert de base au calcul
de nos factures d’électricité domestique. Les compagnies d’électricité facturent à leurs
clients le nombre de kilowatts-heure (kWh) qu’ils consomment. Quand on a allumé une
lampe de 100 W pendant 10 h, on a consommé :
100 W × 10 h = 1 000 Wh = 1 kWh
La consommation électrique correspond donc au produit de la puissance (en watts)
par le temps (en heures) :
E = Pt
(Wh) = (W)(h)

Elle peut s’exprimer en joules (J), qui sont des (W)(s), ou plus commodément en
watts-heure (Wh) :

1 kWh = 3,6 MJ

1 kilowatt-heure = 3,6 mégajoules = 3,6 millions de joules

C’est aussi la capacité multipliée par la tension :


E = UIt = QU

(Wh) = (V)(A)(h) = (Ah)(V)


ANALOGIE

La consommation électrique correspondrait au travail, ou à la quantité d’énergie, qui


a été fournie par la chute d’eau pendant le temps considéré (figure 1.8).

Figure 1.8.

Exemple

L’appareil de notre exemple précédent, qui consomme 0,1 A en permanence, s’il


fonctionne sous une tension de 12 V, a une puissance de :
0,1 × 12 = 1,2
(A)(V) = (W)

Il aura consommé au bout de 10 jours une énergie de :

1,2 × 240 = 288 (W)(h) = (Wh)


ce qui est équivalent à :
24 × 12 = 288
(Ah)(V) = (Wh)

7
8. Le rendement

On appelle rendement énergétique le rapport entre l’énergie réellement utilisée Eu


et l’énergie fournie à l’utilisateur Ei (la différence entre ces deux quantités est en fait la
perte). C’est donc le rapport entre l’énergie qui entre dans un système et celle qui en sort
sous forme exploitable.

ANALOGIE

Un réservoir de 100 litres est entièrement rempli d’eau. Un tuyau est branché sur ce
réservoir mais, à cause des fuites, on ne peut utiliser que 80 litres d’eau (figure 1.9).
Le rendement de cette installation est de 80 %.
Rendement = r = , avec r < 1.

Figure 1.9.

2. GÉNÉRATEURS ET RÉCEPTEURS

1. Générateurs d’énergie

Comme leur nom l’indique, les générateurs d’énergie génèrent et donc produisent
de l’énergie électrique.

Sachant néanmoins que l’énergie ne naît pas spontanément mais résulte toujours
d’une transformation, certains diront qu’en théorie, le terme de générateur est impropre.
Mais il désigne dans la pratique une source d’énergie au sens de l’usage : un générateur
est donc un composant qui fournit de l’énergie à un système, comme une batterie ou un
photogénérateur, et plus généralement une centrale électrique, un alternateur, une chute
d’eau…
Les photogénérateurs sont des générateurs de courant continu (DC, pour Direct
Current), par opposition aux générateurs de courant alternatif (AC). Insistons au passage
sur le terme générateur de courant. En effet, sous un éclairement donné, le
photogénérateur fournit un courant quasiment constant. Un accumulateur, lui, fournit une
tension constante, c’est pourquoi c’est un générateur de tension.

2. Générateurs de courant continu

Un tel générateur fournit du courant continu : tous les électrons circulent dans le
même sens dans le circuit.

8
Les deux bornes des générateurs de courant continu ne jouent pas le même rôle.
On dit qu’ils sont polarisés. Ils possèdent une borne positive et une borne négative du fait
du sens de circulation du courant. Le symbole est donné sur la figure 1.10.

Figure 1.10.

Par convention, on dit que le courant électrique sort par la borne positive du
générateur (donc en sens inverse du flux réel d’électrons).

3. Générateurs de courant alternatif

Un courant est dit alternatif lorsque les électrons circulent alternativement dans un
sens, puis dans un autre du circuit, et ce, à une certaine fréquence.

Les deux bornes des générateurs de courant alternatif jouent le même rôle. Ils ne
sont pas polarisés. Le symbole est donné sur la figure 1.11.

Figure 1.11.

Le temps entre deux changements de sens est la période du courant alternatif (t en


secondes), 1/t est la fréquence du courant alternatif, elle s’exprime en hertz.

Exemple : EDF distribue du courant alternatif 50 Hz, donc à 50 alternances par seconde.

4. Sources de tension et de courant


1. Source de tension parfaite

Une source de tension parfaite est un dipôle actif qui présente à ses bornes une
tension U indépendante du courant débité.

2. Source de courant parfaite

Une source de courant parfaite est un dipôle actif débitant un courant électrique I
indépendant de la tension U apparaissant à ses bornes.

3. Source de tension réelle


Une source de tension parfaite est impropre à rendre compte du comportement
d’un générateur physique, on observe en effet une diminution ∆V de la tension mesurée V
aux bornes d’une telle source réelle.

9
Cette chute de tension suggère la présence d’une résistance interne R. Le schéma
équivalent d’une source de tension réelle est représentée par une source de tension
parfaite de force électromotrice (f.e.m) V0 associée en série avec la résistance interne Ri :

Figure 1.12.
On obtient la relation suivante entre la tension V fournie et le courant débité :
V =V 0 – R i I

4. Sources de courant réelle

On observe pour une source de courant une diminution du courant ∆i lorsque la


tension augmente d’une quantité ∆V :

Figure 1.13.

Cette chute de courant suggère la présence d’une conductance interne Gi. Le schéma
équivalent d’une source de courant réelle est représentée par une source de courant
parfaite de courant I0 (courant de court-circuit de la source réelle) associée en parallèle
avec la conductance interne Gi .

On obtient la relation suivante entre la tension V fournie et le courant débité :

I =I 0−Gi V

Remarque

Si la résistance interne Ri est petite vis-à-vis de la résistance équivalente du circuit


de charge Rch, on utilisera le schéma équivalent en source de courant.

10
Si la résistance interne Ri est grande vis-à-vis de la résistance équivalente du circuit
de charge Rch, on utilisera le schéma équivalent en source de tension.

5. Récepteurs (ou consommateurs) d’énergie

Les appareils qui reçoivent, et donc consomment, le courant électrique sont


appelés des récepteurs. Certains appareils sont présents dans notre vie de tous les jours :
ampoule, rasoir électrique, réfrigérateurs, appareils de mesure, alarmes, relais radio, etc.

Ils se différencient par le type d’énergie qu’ils utilisent : thermique (grille-pain,


réfrigérateur…), mécanique (rasoir, ventilateur, moteur…) et même électrochimique quand
il s’agit d’une batterie.
De même que les générateurs, ces « consommateurs » transforment l’énergie, et
c’est donc en fonction de leur usage qu’ils sont appelés récepteurs : ils fournissent un
service aux « consommateurs » que nous sommes.

6. Montages série et parallèle

Ces montages s’appliquent aux générateurs comme aux récepteurs. Il s’agit de voir
ce qui se passe lorsque l’on câble ensemble plusieurs récepteurs ou plusieurs
générateurs. Les règles sont données ci-dessous.

➢ En parallèle

Les tensions des différentes « branches » sont les mêmes et les courants s’additionnent :
U1 = U2
I = I1 + I2
Exemple : 2 ampoules en parallèle alimentées par une pile (figure 1.14).

Figure 1.14.

Récepteurs en parallèle.

Chaque ampoule a une tension nominale de 4,5 V et une puissance de 1 W.


I = 1/4,5 = 0,22 A
Le courant passant dans chaque ampoule est de 0,22 A, le courant consommé sur la pile
est de :
I = 2 × 0,22 = 0,44 A
La tension est la même aux bornes de chaque composant.

11
➢ En série

Les courants sont les mêmes et les tensions s’additionnent :


I1 = I2
U = U1 + U2
Exemple : 2 ampoules en série alimentées par une pile (figure 1.15).

Figure 1.15.

Récepteurs en série.

➢ Ampérage

Chaque ampoule a une puissance de 1 W et une tension nominale de 2,25 V :


P = UI
d’où :
I = P/U
1/2,25 = 0,44 A
Le courant passant dans les ampoules A et B est de 0,44 A. Le courant fourni par le
générateur est de 0,44 A.

➢ Tension

La tension aux bornes de A et B est de 2 * 2,25 V, soit 4,5 V, tension que fournit le
générateur.

3. Capacité

L’élément capacitif est un dipôle défini par la relation suivante entre la charge
instantanée q(t) et la tension instantanée v(t) : q (t)=CV (t)
dq dV (t )
Or i(t)= , on a alors : i(t)=C
dt dt
L’unité de la capacité est le farad (F). Le farad étant une unité très grande, on utilise
généralement des unités plus petites, telles que le microfarad (µF), le nanofarad (nF) et le
picofarad (pF).

4. Inductance

L’inductance est un dipôle défini par la relation suivante entre les valeurs
instantanées du flux magnétique total φ(t) et du courant iL(t) : Φ(t )=L.i (t )
La tension aux bornes de l’inductance est égale à la dérivée du flux par rapport au
temps (loi d’induction) :

12
di
U =L
dt
L’unité de l’inductance se mesure en henry (H), le henry étant une unité très
grande, on utilise généralement des unités plus petites, telles que le millihenry (mH), le
microhenry (µH) ou le nanohenry (nH).

5. Lois d’Ohm et de Kirchhoff


1. Loi d’Ohm

Soit un conducteur ohmique de résistance R soumis à une tension U et parcouru


par un courant I, alors : U = RI

Cette relation de proportionnalité associée à un conducteur est désignée par le nom


de loi d’Ohm.

2. Loi de Kirchhoff
1. Définitions : mailles et nœuds

Lorsqu’un circuit électrique est formé de divers éléments (sources, R, C et L), il est
possible de définir plusieurs dispositions relatives. Parmi celles-ci, on distinguera :
✔ le nœud n, qui est le point de convergence de trois conducteurs ou plus ;
✔ la branche b, qui regroupe les éléments situés entre deux nœuds et traversés par
un même courant ;
✔ la maille m, qui est formée d’un ensemble de branches parcourues en partant d’un
nœud pour y revenir, sans passer deux fois par la même branche.

2. Première loi : loi des nœuds

Cette loi exprime la conservation des courants. Au niveau d’un nœud, elle
s’exprime comme suit : ∑ i k =0
Il s’agit de la somme algébrique, compte tenu du sens des courants. Il faut noter
que le sens positif est choisi convergent. On obtient alors pour le cas ci-dessus :
∑ i k=i1 +i2−i3 +i 4 −i5=0
3. Deuxième loi : loi des mailles

Partant de la définition du potentiel électrique, on peut exprimer l’intégrale du


champ électrique le long d’une maille (en l’absence de tension induite) :
A
U AA =V A −V A =∫ Edl=0
A

Là, également, il s’agit de la somme algébrique des différences de potentiel, un


sens étant défini pour chacune d’elles. On pendra un sens positif horaire. On obtient pour
l’exemple ci-dessus ∑ V k =0 ⇔V 1 +V 2−V 3−V 4 +V 5 =0

Exemple 

13
Déterminons les intensités de chaque branche du schéma de la Figure 1.16.

3 3

+ +
8V 6 10 V

Figure 1.16.
SOLUTION :

Le réseau de la Figure 1.16. comporte 3 branches, 2 nœuds et 3 mailles.

On écrira tout d’abord 2 – 1 équations de nœuds. Pour ce faire, il faut tout d’abord
représenter les intensités dans les branches en dessinant une flèche. Nous la placerons
dans le sens qui nous apparaîtra comme le plus probable, en sachant qu’en cas d’erreur
de sens, le calcul nous donnera une intensité négative.
3 3

I I I
1 + 2
+3
8V 6 10 V
Figure 1.17.

Le nœud supérieur de la Figure 1.17. donne : I1 + I3 = I2


Il reste à écrire 2 équations de maille de manière à former un système de 3
équations à 3 inconnus.
3.I1 3.I3
3 3
I I I
1 + 1 2
2 +3
8V 6 10 V
6.I2

Figure 1.18.

Maille 1: 8−3 I 1−6 I 2 =0 Maille 2 : 6 I 2 +3 I 1 −10=0

On obtient donc le système :

La résolution « à la main » ne pose pas de problème particulier tant que l’on a
affaire à des systèmes 3x3 au maximum. A partir des systèmes 4x4, il est souhaitable

14
d’utiliser des calculatrices permettant d’effectuer des opérations sur les matrices ou des
logiciels de calcul (Mathematica, Mapple, Mathcad, Matlab ou autres).

5. Circuits monophasés et puissances électriques, cas particulier du régime


sinusoïdal

1. lois de base et conventions des circuits électriques

➤ Loi des mailles

Fondement de l’étude des circuits, la loi des mailles s’écrit : « la somme des
tensions orientées le long d’une maille de circuit électrique est nulle ». On retiendra
l’exemple figurant sur la figure 1.19.

Figure 1.19. Loi des mailles.


➤ Loi des nœuds

Incontournable également pour l’étude des circuits électriques, la loi des nœuds
s’écrit : « la somme des courants orientés à un nœud de circuit est nulle ». On retiendra
l’exemple figurant sur la figure 1.20.

Figure 1.20. Loi des nœuds.


➤ Convention générateur

Lorsqu’un dipôle électrique représente le générateur de tension d’un circuit


électrique, on oriente naturellement ses grandeurs électriques en « convention générateur
». On retiendra la représentation de la figure 1.21.

15
En convention générateur, la puissance électrique associée au dipôle s’écrit :
– Si on dit que le dipôle fournit de la puissance au reste du circuit.
– Si on dit que le dipôle reçoit de la puissance du reste du circuit.

➤ Convention récepteur

Lorsqu’un dipôle électrique n’est pas générateur, on le dit récepteur et on oriente


naturellement ses grandeurs électriques en «convention récepteur». On retiendra la
représentation de la figure 1.21.
En convention récepteur, la puissance électrique s’écrit également :
– Si on dit que le dipôle reçoit de la puissance au reste du circuit.
– Si on dit que le dipôle fournit de la puissance du reste du circuit.

Figure 1.21. Conventions générateur et récepteur.

2. récepteurs électriques linéaires

Il existe trois types de récepteurs électriques dits « linéaires » : les résistances, les
inductances (ou selfs) et les condensateurs (ou capacités). On résume les relations
courant/tension générales de ces dipôles de base, naturellement en convention récepteur,
autour de la figure 1.22.

Figure 1.22. Lois générales des récepteurs linéaires.

3. régime continu et régimes variables

➤ Régime continu

On parle de régime (permanent) continu dès lors que les grandeurs électriques
(courants et tensions) d’un circuit sont indépendantes du temps. Dans ce régime
particulier, les inductances représentent des court-circuits et les condensateurs des
circuits ouverts. En continu les résistances sont donc les seuls récepteurs linéaires.

16
On résume les caractéristiques à retenir des régimes continus, tout particulièrement
les caractéristiques énergétiques, par la présentation classique de l’association «
générateur/récepteur » faite dans la figure 1.23.

Figure 1.23. Régime continu, association générateur récepteur.


➤ Régimes variables
On distingue classiquement deux types de régimes variables, c’est-à-dire dans
lesquels les grandeurs électriques dépendent du temps : les régimes transitoires et les
régimes entretenus périodiques.
Les régimes transitoires. Ce sont les évolutions particulières des grandeurs
électriques qui apparaissent lors des modifications brutales des caractéristiques d’un
circuit électrique. En général ils ne se produisent pas de façon répétée, sinon on parle de
régime entretenu périodique. Ils feront l’objet d’une étude particulière dans le chapitre
dédié aux régimes transitoires et aux grandeurs non sinusoïdales.
Les régimes périodiques. Ils se caractérisent par le fait que les grandeurs
électriques sont périodiques. La durée de répétition s’appelle la période (T en s), son
inverse est appelé la fréquence (f en Hz).
4. valeurs caractéristiques des régimes périodiques quelconques
Pour caractériser facilement les grandeurs électriques variables dans le temps des
régimes périodiques, on distingue les paramètres incontournables, notés autour de la
figure 1.23, que sont : la période, la fréquence, la valeur moyenne, la valeur efficace.
Ces notions sont des notions phares en électrotechnique et il est impératif de les
maîtriser parfaitement d’autant qu’elles sont universelles dans le domaine des régimes
périodiques.

Figure 1.23. Caractéristiques des grandeurs périodiques quelconques.

17
Remarques importantes

➤ La valeur moyenne d’un signal est la valeur qui sépare le signal sur une période en
deux surfaces égales (voir la figure 1.23).
➤ C’est la recherche de la puissance par effet Joule due à un courant alternatif qui mène
à la notion de valeur efficace. En réalité la valeur efficace d’un courant est celle qui produit
la même puissance consommée par effet Joule qu’un courant continu de même valeur. En
bref, la formulation des puissances sera la même en alternatif et en continu sous réserve
d’utiliser la valeur efficace dans tous les cas.
➤ Si s(t) = s1(t) + s2(t) alors < s > = < s1 > + < s2 > mais S eff ≠S1 eff +S 2eff

5. le régime sinusoïdal et sa représentation complexe

C’est en régime sinusoïdal que transformateurs, machines tournantes, etc., ont un


fonctionnement optimum. C’est également en régime sinusoïdal qu’on peut transporter
l’énergie électrique sous très haute tension grâce à l’utilisation des transformateurs. Ce
régime correspond à la plus grande partie des configurations rencontrées dans le domaine
de l’énergie électrique et donc de l’électrotechnique. Il est impératif d’en maîtriser
parfaitement les notions et les méthodes d’approche qui sont incontournables pour
aborder les chapitres suivants.

➤ Nature des grandeurs alternatives sinusoïdales

On résume autour de la figure 1.24 les caractéristiques d’une grandeur sinusoïdale :

Figure 1.24. Caractéristiques des grandeurs sinusoïdales.

➤ Nécessité d’une notation particulière des grandeurs sinusoïdales

En régime sinusoïdal, les relations de maille exprimées à l’aide des relations


entourant la figure 1.4 deviennent des équations différentielles dont la résolution se
complique de façon prohibitive dans les circuits comportant plus d’un ou deux récepteurs.
Pourtant le régime sinusoïdal est le plus utilisé dans le domaine de l’énergie électrique. Il
est donc impératif de mettre en œuvre une notation et une méthodologie particulières

18
portant sur les grandeurs sinusoïdales. Cette notation est la « notation complexe » (ou
vectorielle) des grandeurs sinusoïdales.

➤ Rappels élémentaires sur les nombres complexes

Soit z ∈ℂ , l’espace en deux dimensions des nombres complexes. On peut alors


écrire : z=a+ib avec i le nombre complexe unité tel que i2=−1 . On préfère, en
électricité, et pour ne pas confondre i avec un courant, écrire z=a+ jb en notant j le
nombre complexe unité.
On représente les nombres complexes dans un plan appelé « plan complexe » représenté
sur la figure 1.25 :

Figure 1.25.

La norme (ou module) du complexe z s’écrit : r=⌊ z ⌋= √ a 2 +b2 La projection du


module sur les axes donne : a=r . cos θ et b=r .sin θ D’où l’écriture polaire du nombre
complexe : z=a+ jb=r (cos θ +sin θ )=r . ei θ θ est appelé l’argument de z , on écrit :
θ = Arg( z)=arctan (b /a)

➤ Spécificité de l’électrotechnique

En électrotechnique, les récepteurs électriques sont pratiquement toujours


connectés aux bornes d’une même source fournissant une tension sinusoïdale u qu’on
caractérisa par sa valeur efficace U. En considérant la tension u(t), comme tension
d’alimentation d’un système de charges, on considérera souvent cette tension comme
étant à l’origine des phases. On écrit ainsi de façon classique une tension sinusoïdale de
référence sous la forme : u(t )=U max .sin(ω t )=U . √ 2 sin(ω t )

Par ailleurs, la grande majorité des récepteurs électriques sous tension sinusoïdale
sont des récepteurs à tendance inductive. Ainsi, dans la plupart des cas, le courant i(t)
traversant un dipôle est en retard par rapport à la tension u(t). On écrira alors par
convention les courants sous la forme : i(t)=I max .sin (ω t−φ )= I . √ 2 sin (ω t−φ ) .

➤ Notation complexe des tensions et des courants sinusoïdaux

Pour représenter une grandeur sinusoïdale il suffit, à fréquence constante, de


connaître sa valeur efficace et sa phase. En électrotechnique, l’écriture sous forme
complexe des courants et des tensions permet de ne les caractériser que par ces deux
grandeurs et non plus en fonction du temps.

19
On fera, de façon universelle, l’équivalence formulée autour de la figure 1.26 établie
par convention pour un récepteur inductif :

Les nombres complexes U et I sont les « phaseurs » (ou amplitudes


complexes) de la tension u et du courant i. Ce sont des grandeurs complexes fixes dans le
plan complexe qui n’apportent que les valeurs efficaces et les déphasages respectifs
comme informations. Travailler sur ces nombres complexes revient à travailler sur les
grandeurs caractéristiques des grandeurs temporelles, à la différence que les relations de
maille et les lois des nœuds deviennent des relations linéaires (et non plus des équations
différentielles).

Figure 1.26. Notation complexe des courants et des tensions sinusoïdaux


(exemple du récepteur inductif).

➤ Application de la notation complexe aux dipôles linéaires communs :

➔ notions d’impédance

On représente autour de la figure 1.27. l’application de la notation complexe aux dipôles


linéaires rencontrés en électrotechnique :

20
Figure 1.27. Courants et tensions complexes des principaux dipôles.

Remarques importantes : La notion d’impédance est très importante puisqu’elle reflète une
proportionnalité entre les courants et les tensions et non plus une relation différentielle. On
retiendra :
U
➔ Impédance complexe d’un dipôle Z= : , Impédance d’un dipôle : Z=|Z| en Ohms
I
(Ω).
1 I
➔ Admittance d’un dipôle Y = = : et Y =|Y| en Siemens (S).
Z U
➔ Les impédances complexes sont des nombres complexes. Classiquement, si Z= R+ jX
, R représente la résistance série de l’impédance et X sa réactance série.
1 1
➔ De même : si Y= + , R représente la résistance parallèle de l’impédance et X sa
R jX
réactance parallèle.
➔ Les impédances complexes bénéficient des règles d’associations classiques des
résistances. On retiendra les associations mises en évidence sur la figure 1.28.

Figure 1.28. Règles d’association des impédances.

21
➔ Dipôles inductifs et capacitifs

À partir de ces associations on distinguera classiquement les dipôles à réactance et


déphasage positif et ceux à réactance et déphasage négatifs, respectivement appelés
inductifs et capacitifs. Ces dipôles sont représentés sur la figure 1.29.

Figure 1.29. Dipôles capacitifs et inductifs.

➔ Méthodologie propre aux circuits en alternatif sinusoïdal

Lors de l’étude d’un circuit en régime sinusoïdal, on considérera toutes les


grandeurs du circuit en notation complexe. Autant les tensions et courants que les
impédances. On travaillera ensuite sur ces grandeurs avec les mêmes méthodes qu’en
continu. La détermination des grandeurs inconnues consistera toujours dans la
détermination de sa notation complexe, ce qui en général est facile. Pour revenir ensuite
aux formes temporelles ou aux grandeurs caractéristiques, il suffira de calculer le module
et l’argument de la grandeur pour en déduire sa valeur efficace et sa phase à l’origine.

6. les puissances électriques

En physique, une puissance représente une quantité d’énergie par unité de temps.
Son unité est le Watt (1 W = 1 J/s). En règle générale, la puissance qui motive les
systèmes de conversion d’énergie est la puissance moyenne des systèmes, on l’appelle
aussi puissance active. Le concept de puissance est un outil indispensable en
électrotechnique, il permet d’ailleurs souvent d’avoir une vision globale des systèmes et de
résoudre facilement certains problèmes par la technique du bilan de puissances. Outre la
définition théorique de la puissance dite active, on retiendra la formulation pratique
énoncée autour de la figure 1.30, et faisant apparaître directement la notion de facteur de
puissance.

Figure 1.30. Formulation générale de la puissance et du facteur de puissance.

22
➤ Puissance électrique en régime continu

Le régime continu représente le cas le plus simple de calcul de puissance


électrique puisque le facteur de puissance vaut 1. Le seul récepteur passif étant la
résistance, on peut résumer l’expression des puissances en continu aux informations de la
figure 1.31.

Figure 1.31. Puissance en régime continu.

➤ Puissances électriques en régime alternatif sinusoïdal

En régime alternatif sinusoïdal, on s’intéresse toujours à la puissance moyenne


consommée par les récepteurs électriques. On parle, pour la nommer, de puissance
active. Pourtant on distingue plusieurs autres types de puissance électriques, qui
correspondent à des notions liées aux aspects technologiques de la distribution de
l’énergie électrique.
On s’intéresse au cas général d’un dipôle sous la tension v (t )=V . √ 2 sin (ω t ) et
parcouru par le courant i(t)=I . √ 2 sin(ω t−φ ) . On distingue alors les puissances
suivantes :
La puissance instantanée. C’est le produit courant tension à tout instant :
p (t )=v (t ).i(t )
Après simplification du produit, on trouve : p (t )=V . I . cos φ +V . I . cos (2 ω t−φ )
La puissance fluctuante. C’est la partie variable de la puissance instantanée :
p f (t )=V . I . cos (2 ω t−φ )
La puissance active. C’est la valeur moyenne de la puissance instantanée :
P=⟨ p(t )⟩=V . I . cos φ
C’est la puissance qui correspond à un travail physique effectif, son unité est le Watt (W).
La puissance apparente. C’est le produit des valeurs efficaces : S =V . I
Cette puissance est souvent appelée « puissance de dimensionnement », elle est la
grandeur caractéristique de l’isolation et de la section des conducteurs, c’est-à-dire des
dimensions des appareillages. Son unité est le Volt-Ampère (VA).
La puissance réactive. C’est la puissance sans effet physique en terme de
travail qui correspond à la partie « réactive » du courant. Elle n’est définie qu’en régime
sinusoïdal et s’écrit : Q=V . I .sin φ Son unité est le Volt-Ampère-Réactif (VAR).
Une fois ces puissances définies, il est impératif de savoir par cœur les définitions
et les relations résumées sur la figure 1.32.

23
Figure 1.32. Puissances en régime sinusoïdal.

➤ Puissance apparente complexe

Pour déterminer analytiquement les diverses puissances, on forme la puissance


apparente complexe : S=V − I où I est le complexe conjugué de I .
On montre que S=P+ jQ et que |S|=S= √ P2 +Q2
Cette puissance est uniquement une expression calculatoire destinée à la
détermination brute des diverses puissances par identification des parties réelle et
imaginaire.
On utilise, à titre d’exemple, la puissance apparente complexe sur la figure 1.33, qui
fait apparaître de façon synthétique les expressions des puissances actives et réactives
des dipôles les plus communs rencontrés en électrotechnique. Il est impératif de maîtriser
parfaitement les données de cet encadré et, au pire, de savoir les retrouver sans peine.

Figure 1.33. Puissances associées aux dipôles communs.

24
➤ Théorème de Boucherot et triangle des puissances

C’est le théorème incontournable qui régit les raisonnements portant sur les
diverses puissances en électrotechnique. On résume ce théorème et ses corollaires
autour de la figure 1.17.

Théorème de Boucherot. La puissance active d’un système est la somme des


puissances actives des éléments le constituant, de même pour la puissance réactive et la
puissance apparente complexe. En revanche, c’est faux en ce qui concerne la puissance
apparente.

Figure 1.34.

Représentation de la conservation des puissances sous la forme de triangles des


puissances :

Figure 1.34. Théorème de Boucherot et triangles des puissances.

7. les risques électriques

À l’instar de l’électronique qui exploite généralement de faibles tensions et courants


électrique, dans le domaine de l’électrotechnique on s’intéresse à des puissances
électriques beaucoup plus importantes. Toutefois, l’énergie électrique est une énergie
• Invisible, inodore, inaudible
• Largement utilisée et accessible (usage domestique et industrielle)

L’énergie électrique est donc potentiellement très dangereuse : une installation électrique
mal réalisée ou mal contrôlée peut présenter des risques : électrisation ! électrocution
des personnes, risques d’incendie, non disponibilité de l’énergie, etc. . .

Il est donc nécessaire de protéger à la fois les personnes (mise à la terre, dispositifs
différentiels, etc.) et les installations (disjoncteurs, fusibles, etc.).

Un peu de vocabulaire : Il ne faut pas confondre :

25
Électrisation : “manifestations et lésions provoquées par le passage d’un
courant électrique”
Électrocution : décès par choc électrique . . . effet d’une électrisation. . .

1. les risques pour l’Homme

L’énergie électrique pouvant se trouver à la portée de tout un chacun, peut s’avérer


extrêmement dangereuse pour les personnes.

En particulier, la résistance électrique du corps humain n’est pas infinie : soumis à


une tension, le corps va donc laisser passer un courant électrique, pouvant s’avérer
dangereux pour lui. Même si cette résistance varie et dépend de plusieurs paramètres (qui
sont la présence d’humidité, la transpiration, la tenue vestimentaire, la durée de contact, le
courant traversant, etc.), on peut considérer que la résistance du corps humain est de
l’ordre de : RHomme ≈ 2 kΩ.
Ainsi, si un courant traverse le corps humain, il y a des risques de lésions, et même
danger de mort (cf. tableau II.1).

Courant Effets électriques


0,5 mA Seuil de perception Sensation très faible
10 mA Seuil de non lâché Contraction
musculaire
30 mA Seuil de paralysie Paralysie ventilatoire
75 mA Seuil de fibrillation cardiaque irréversible
1A Arrêt du cœur

Table II.1 – Effets du courant alternatif sur le corps humain (15 Hz à 1000 Hz).

Le courant électrique devient dangereux à partir de 20 mA, et une tension de 50 V.


Si elles ne sont pas protégées correctement, les installations domestiques (où on dispose
d’une tension de 230 V) sont potentiellement mortelles.

Mais attention, si l’intensité du courant est un facteur important dans les risques
électriques et ses conséquences, la durée durant laquelle celui-ci traverse le corps
humain, c’est à dire le temps de contact ou de passage, est tout aussi déterminante. En
effet, il est mortel d’établir un contact de 5 s avec une tension alternative de 50 V en milieu
sec (et 25 V en milieu humide) ; par contre, on augmente les chances de survie de la
personne en diminuant la durée de contact.

➔ Il est par conséquent indispensable de protéger les personnes contre les dangers
électriques.

26
2. moyens de protection

1. Les schémas de liaison à la terre


Les réseaux de distribution sont caractérisés essentiellement par la nature du
courant, le nombre de conducteurs actifs, mais aussi par la liaison à la terre, et c’est
ce dernier aspect que l’on appelle le régime de neutre ou encore schéma de
liaison à la terre (SLT). Le régime du neutre décrit la manière dont le neutre du
générateur, en général la sortie d’un transformateur, est relié avec la terre ainsi que la
situation des masses de l’installation par rapport à la terre. Il joue un rôle très important
puisque, lors d’un défaut d’isolement ou de la mise accidentelle d’une phase à la terre, les
valeurs prises par les courants de défaut, les tensions de contact et les surtensions sont
étroitement liées à celui-ci.

Les schémas de liaison à la terre sont repérés par deux lettres :

• la première lettre rend compte de la situation du neutre par rapport à la terre du côté du
fournisseur de l’énergie : on donne la lettre T lorsque le neutre est directement lié à la
terre et la lettre I lorsque le neutre est isolé ou bien relié à la terre par l’intermédiaire d’une
impédance ;
• la seconde lettre décrit la situation des masses de l’installation : on donne la lettre T
lorsque celles ci sont reliées à la terre et la lettre N lorsque celles-ci sont reliées au
neutre.

Il existe trois types de régimes de neutre : le SLT TT, le SLT TN et le SLT IT. Chaque
schéma a ses avantages et ses inconvénients et par conséquent ses utilisations. Si le
régime TN est préféré pour les installations industrielles, les locaux demandant une
continuité de service tels que les blocs opératoires ou les centrales nucléaires nécessitent
le schéma IT, qui ne provoque pas une coupure du circuit au premier défaut mais assure
cependant la protection des personnes.

Dans les installations domestiques, on utilise le régime TT dont le schéma de principe est
reporté sur la figure II.2. Ce SLT a en effet l’avantage d’empêcher les surtensions,
réduisant ainsi les risques d’incendie. De plus, il est simple à mettre en œuvre et à
contrôler, et il ne demande pas d’entretien. Il permet la coupure au premier défaut, ce qui
facilite la détection de celui-ci (mais qui s’avère un inconvénient dans le domaine
industriel). En revanche, de par sa nature même, il induit des courants de fuite en cas de
défaut, et c’est d’ailleurs la détection de ces courants qui permet l’ouverture du circuit. Or,
si une protection différentielle de type 300 ou 500 mA telle que celle effectuée dans les
disjoncteurs principaux que fournit EDF à ses abonnées suffit à protéger les installations, il
faut ajouter dans le schéma TT un organe de protection des personnes : un dispositif
différentiel sensible aux courants de 30 mA. En effet, nous pouvons aisément comprendre
d’après ce que nous avons vu précédemment qu’un courant de 500 mA présente un
danger colossale pour l’utilisateur.

27
2. Les dispositifs de protection

Une installation électrique doit être en mesure d’assurer la protection des


conducteurs, des équipements, et des personnes. Différents organes de protection sont
disponibles : nous abordons ici les cas du fusible, du disjoncteur et du dispositif
différentiel.

➔ Le fusible

Le fusible est un objet qui a pour rôle d’assurer la sécurité d’une installation en
interrompant la circulation du courant électrique. Lorsque l’intensité qui traverse cet
élément est supérieure à une valeur donnée, il ouvre le circuit en se détruisant par une
fusion du filament conducteur qui le compose (d’où son nom de fusible). La section du
filament est en effet calculée en fonction de l’intensité maximale du courant à laisser
passer. Il existe essentiellement trois types de fusibles :

1. les fusibles à usage général (gG) qui offrent une protection contre les surcharges et les
court-circuits et qui sont couramment utilisés dans les applications domestiques ;

2. les fusibles accompagnement moteur (aM) utilisés pour la protection des court-circuits
uniquement en cas de forts courants de pointe (en présence de moteurs par exemple ou
de primaires de transformateur) ;

3. les fusibles à fusion ultra rapide qui permettent la protection des semi-conducteurs.
Remarquons que les fusibles ne sont pas adaptés pour la protection des personnes, que
par ailleurs seul un dispositif différentiel permet d’assurer.

➔ Le disjoncteur

Le disjoncteur a pour vocation la protection des conducteurs et des équipements. Il


remplace de plus en plus le fusible, en particulier parce qu’il ne se détruit pas lors de
l’ouverture du circuit : c’est un dispositif réarmable. En effet, si le disjoncteur est un
appareil capable d’établir, de supporter et d’interrompre des courants dans les conditions
normales du circuit, il peut aussi supporter pendant une durée spécifiée et interrompre des
courants dans des conditions de court-circuit ou de surcharge. Il a un fort pouvoir de
coupure.

Il existe plusieurs types de disjoncteurs :

(a) le disjoncteur magnétique, qui assure la protection contre les court-circuits ;

(b) le disjoncteur thermique, qui assure la protection contre les surcharges ;

28
(c) le disjoncteur magnéto-thermique, qui cumule les deux fonction et assure la protection
contre les court-circuits et contre les surcharges. C’est ce type de disjoncteurs qui équipe
nos tableaux électriques.

Ne pas confondre disjoncteur et dispositif différentiel !

➔ Le dispositif différentiel à courant résiduel

Dans une installation monophasée ou triphasée, un dispositif différentiel à courant


résiduel (DDR) est un appareil de protection des personnes qui permet de limiter les
risques d’électrocution en détectant les fuites de courant à la terre de l’installation
électrique. Le principe d’un DDR est de comparer les intensités traversant les
différents conducteurs (Ex.: les courants I1 et I2 des fils de phase et de neutre en
monophasé, Figure 1.35.). En cas de différence (ie. fuite d’un courant If), le DDR coupe
immédiatement le courant. En effet, si l’on prend l’exemple d’une installation monophasée
normale, le courant électrique qui arrive dans un récepteur par le fil de phase doit ressortir
dans sa totalité par le fil de neutre (principe de la conservation des charges). De fait, si le
courant dans le conducteur de phase au départ d’un circuit électrique est différent de celui
du conducteur neutre, c’est qu’il y a une fuite de courant If , c’-à-d. un défaut.

La différence d’intensité du courant à laquelle réagit un disjoncteur est appelée la


sensibilité différentielle du disjoncteur, notée I Δn. Selon norme électrique française (NF
C15-100), elle est obligatoirement de 30 mA sur les circuits terminaux domestiques. La
Figure 1.35. illustre le principe de fonctionnement d’un DDR dans le cas d’une installation
monophasée.

Un DDR ne permet pas de protéger contre le risque électrique par contact direct
phase/neutre puisque ce circuit correspond au fonctionnement normal de l’installation.

Figure 1.35. – Le schéma de liaison à la terre (TT) : les masses sont reliées à la terre par le biais de
la Protection Équipotentielle (PE).

29
Figure 1.36. – Le fusible

Figure 1.37.– Le disjoncteur

3. domaines de tension et classes de matériel

Selon la valeur de la tension nominale visée au I, les installations sont classées


comme il suit :
➢ Domaine très basse tension (par abréviation T.B.T.) : installations dans
lesquelles la tension ne dépasse pas 50 volts en courant alternatif ou 120 volts en
courant continu lisse.

➢ Domaine basse tension A (par abréviation B.T.A.) : installations dans


lesquelles la tension excède 50 volts sans dépasser 500 volts en courant alternatif
ou excède 120 volts sans dépasser 750 volts en courant continu lisse.

➢ Domaine basse tension B (par abréviation B.T.B.) : installations dans


lesquelles la tension excède 500 volts sans dépasser 1 000 volts en courant
alternatif ou excède 750 volts sans dépasser 1 500 volts en courant continu lisse.

➢ Domaine haute tension A (par abréviation H.T.A.) : installations dans


lesquelles la tension excède 1 000 volts en courant alternatif sans dépasser 50000
volts, ou excède 1 500 volts sans dépasser 75 000 volts en courant continu lisse.

➢ Domaine haute tension B (par abréviation H.T.B.) : installations dans


lesquelles la tension excède 50 000 volts en courant alternatif ou excède 75000
volts en courant continu lisse.

30
COURANT ALTERNATIF COURANT CONTINU
TBT Tension ≤ 50 V Tension ≤ 120 V
Ex : circuits de Ex : carte électronique
commande de machines industrielles
BTA 50 V <Tension ≤ 500 V 120 V < Tension ≤ 750 V
Ex : appareils domestiques, armoires Ex : troisième Rail
électriques
BTB 500 V <Tension ≤ 1 000 V 750 V < Tension ≤ 1 500 V
Ex : disjoncteurs industriels Ex : caténaire

HTA 1 000 V < Tension ≤ 50 000 V 1500 V < Tension ≤ 75 000 V


Ex : distribution 20 000 V en entreprise Ex : transport courant continu
HTB Tension > 50 000 V Tension > 75 000 V
Ex : lignes aériennes Ex : liaison France Angleterre

Matériel de classe 0 Matériel de classe 1 Matériel de classe 2 Matériel de classe 3

Matériel dans lequel la


protection contre les chocs
électriques repose sur l’isolation
principale.
Ceci implique qu’aucune Matériel dans lequel la
disposition n’est prévue pour le
protection contre les chocs
raccordement des parties électriques ne repose pas
conductrices accessibles. Matériel dans lequel la
uniquement sur l’isolation protection contre les chocs
principale mais qui comporte électriques ne repose pas
Exemple : Un appareil une mesure de sécurité uniquement sur l’isolation
métallique sans terre, ou un supplémentaire sous forme de principale, mais qui comporte Matériel dans lequel la
appareil métallique raccordé moyens de raccordement des des mesures supplémentaires protection contre les chocs
à une prise sans terre. parties conductrices accessibles de sécurité, telles que la double électriques repose sur
(masses). isolation ou l’isolation renforcée. l’alimentation sous très basse
Ces mesures ne comportent tension de sécurité TBTS.
pas de moyen de mise à la terre
et ne dépendent pas des
conditions d’installation.

31
SÉRIE D’EXERCICES N° 1
Exercice 1.1 :
On considère la charge monophasée représentée sur la figure 1.18, placée sous
une tension sinusoïdale de valeur efficace V = 230 V et de fréquence 50 Hz.

1) Calculer la valeur efficace I1 du courant circulant dans la résistance R1.


2) Calculer la valeur efficace I2 du courant circulant dans la résistance R2.
3) Calculer la valeur efficace I du courant absorbé par l’ensemble de ce circuit.
4) Calculer la valeur des puissances active P, réactive Q et apparente S relatives à ce
circuit.
5) En déduire la valeur du facteur de puissance de cette charge.

Exercice 1.2 : Représentation vectorielle des courants et tensions

On considère le circuit représenté sur la figure 1.19 où V est la représentation


complexe d’une tension sinusoïdale de valeur efficace V = 100 V et de fréquence 50 Hz.
Les composants de ce circuit sont directement caractérisés par la valeur de leur
impédance complexe.

1) Calculer la valeur efficace I du courant I .


2) Calculer la phase du courant I si on considère la tension V à l’origine des
phases. Écrire alors l’expression temporelle de la tension v et du courant i.
3) Écrire la loi de maille qui régit ce circuit.
4) Représenter tous les complexes formant cette loi de maille sur un diagramme vectoriel
dans le plan complexe (diagramme de Fresnel).

Exercice 1.3 : Diviseur de courant

Du circuit représenté sur la figure 1.20, on ne connaît que la valeur du courant total
absorbé : I = 2,5 A ainsi que les valeurs des impédances notées sur la figure.

32
1) Calculer la valeur de la tension efficace V appliquée à cette charge.
2) En déduire les valeurs de I1 et I2.
3) En déduire l’expression littérale de la puissance active P et de la puissance réactive Q
consommées par cette charge.

Exercice 1.4 : Puissance apparente complexe

On considère ici la charge monophasée sous 127 V représentée sur la figure 1.21.

1) Calculer l’expression littérale de la puissance apparente complexe S=V . I en


fonction de V, R, L et C.
2) En déduire l’expression littérale de la puissance active P et de la puissance réactive Q
consommées par cette charge.
3) Calculer la valeur de la capacité C permettant d’annuler la valeur de Q.
4) Calculer, en utilisant la valeur de C obtenue, la valeur efficace du courant absorbé par
l’ensemble de ce circuit.
5) À quoi est alors équivalent ce circuit pour cette valeur particulière de la capacité ?

Exercice 1.5 : Tracés dans le plan complexe et compensation de puissance


réactive

Un atelier monophasé est constitué de trois ensembles de machines, constituant


les charges 1, 2 et 3, mises en parallèle sur la même tension sinusoïdale à 50 Hz de
valeur efficace V = 230 V. On récapitule dans le tableau 1.1 ci-dessous les mesures faites
sur chacune de ces charges.

Tableau 1.1

Charge 1 Charge 2 Charge 3


P1 = 20 kW et Q1 = 15 kVAR S2 = 45 kVA et cos φ2 = 0,6 S3 = 10 kVA et Q3 = -5 kVAR
AR

1) Calculer pour chaque charge l’ensemble des grandeurs électriques la caractérisant :


courant absorbé, puissances actives réactives et apparente, facteur de puissance. On
notera ces grandeurs I1, I2, I3, P1, P2, etc.
2) En déduire la valeur de la puissance active totale P et de la puissance réactive totale Q
consommées par la charge totale. calculer également la puissance apparente totale S, le
facteur de puissance global ainsi que le courant total absorbé : I.

33
3) Représenter dans le plan complexe les courants I 1 , I 2 , I 3 et I . On réalisera
un diagramme sans échelle mais sur lequel les amplitudes et déphasages des vecteurs
seront notés. On prendra comme référence de phase la tension V .
4) Représenter la construction du triangle des puissances de l’ensemble de ces charges.
5) On désire, en plaçant un condensateur C′ en parallèle sur l’installation relever le facteur
de puissance à la valeur : cos φ '=0,9 AR . Calculer la valeur de C′.
6) Calculer également la valeur C″ d’un condensateur permettant d’obtenir un facteur de
puissance cos φ ' '=0,9 AR
7) Le facteur de puissance ayant la même valeur dans les deux cas, quel condensateur
choisit-on en pratique ?

Exercice 1.6 : Comparaison continu/alternatif

Un radiateur est constitué d’un enroulement de fil électrique représentant une résistance
R=30 Ω et une inductance L=50 mH .

1) Calculer la tension continue sous laquelle il faut placer cette résistance de telle manière
à ce qu’elle dissipe une puissance P = 1 500 W. En déduire l’intensité du courant qui la
traverse alors.
2) On désire à présent mettre ce radiateur sous une tension sinusoïdale à 50 Hz.
Calculer la valeur efficace du courant permettant de dissiper P = 1 500 W dans la
résistance.
3) En déduire la valeur efficace de la tension nécessaire à la production de cette
puissance. Commenter ces valeurs.
4) Mêmes questions pour une tension de fréquence 400 Hz. Pourquoi étudier également
le circuit pour cette valeur de fréquence ? Le radiateur « fonctionnerait »-il sous 240 V,
400 Hz ?
5) Que devient la comparaison entre la solution continue et alternative si on néglige
l’inductance de l’enroulement ?

34
1 Généralités
L’augmentation du coût des énergies classiques d’une part, et la limitation de leurs ressources
d’autre part, font que l’énergie photovoltaïque devient de plus en plus une solution parmi les
options énergétiques prometteuses avec des avantages comme l’abondance, l’absence de toute
pollution et la disponibilité en plus ou moins grandes quantités en tout point du globe
terrestre. Actuellement, on assiste à un regain d’intérêt pour les installations utilisant l’énergie
solaire, surtout pour les applications sur des sites isolés.

I- Historique du photovoltaïque

Découvert en 1839 par Antoine Becquerel, l'effet photovoltaïque permet la


transformation de l'énergie lumineuse en électricité. Ce principe repose sur la technologie
des semi-conducteurs. Il consiste à utiliser les photons pour libérer les électrons et créer
une différence de potentiel entre les bornes de la cellule qui génère un courant électrique
continu.
L'hélio électricité est apparue en 1930 avec les cellules à oxyde cuivreux puis au
sélénium. Mais ce n'est qu'en 1954, avec la réalisation des premières cellules
photovoltaïques au silicium dans les laboratoires de la compagnie Bell Téléphone, que l'on
entrevoit la possibilité de fournir de l'énergie.
Très rapidement utilisées pour l'alimentation des véhicules spatiaux vers les années
60 avec l'équipement de satellites spatiaux. Puis à partir de 1970, les premières
utilisations terrestres ont concerné l'électrification des sites isolés.
Au cours des années 80, la technologie photovoltaïque terrestre a progressé
régulièrement par la mise en place de plusieurs centrales de quelques mégawatts, et est
même devenue familière des consommateurs à travers de nombreux produits de faible
puissance y faisant appel : montres, calculatrices, balises radio et météorologiques,
pompes et réfrigérateurs solaires.
Le progrès des techniques de production de cellules photovoltaïques ainsi que
l'augmentation des volumes de production ont entrainé, à partir des années 1990, une
baisse des prix. La production de modules se fait en Chine (près de 60 % de la production
totale), au Japon, aux EU, en Allemagne et en Europe, avec en particulier des grandes
compagnies comme Yingli Green Energy, First Solar et Suntech Power. La production
mondiale de modules photovoltaïques est passée de 5 MWc en 1982 à plus de 18GWc en
2013. Concernant l’Algérie, le groupe algérien Condor Electronics, s’est lancé en juillet
2013 dans la production des panneaux photovoltaïques dont la puissance varie entre 70
W et 285 W et à des prix compétitifs.
Dans le cadre de la concrétisation du programme national algérien des énergies
renouvelables, un projet de 400 MW en photovoltaïque à été lancé, faisant partie du
programme complémentaire de production de l’électricité, prévu pour l’été 2014. Ce projet
consiste en la réalisation de 23 centrales solaires photovoltaïques, dans la région des
hauts plateaux et dans la région du sud ouest; ainsi que dans la région du grand sud.
Dans la dizaine d’années qui viendront, il est prévu la réalisation d’un parc d’énergies

35
renouvelables de 5539 MW. L’objectif à 2030 est de 12 000 MW en énergies renouvelable
pour la consommation interne d’électricité. La puissance photovoltaïque installée cumulée
dans le monde a atteint 138,9 GW à la fin 2013.

II- La conversion de la lumière en électricité

Le terme « photovoltaïque » souvent abrégé par le sigle « PV », à été formé à partir


des mots « photo » un mot grec signifiant lumière et « Volta » le nom du physicien italien
Alessandro Volta qui a inventé la pile électrochimique en 1800. L’effet photovoltaïque est
la conversion directe de l’énergie solaire en électricité.

Figure I.1 : conversion de l’énergie solaire en électricité.

L’énergie photovoltaïque est obtenue directement à partir du rayonnement du soleil.


Les modules photovoltaïques composés des cellules photovoltaïques à base de silicium
ont la capacité de transformer les photons en électrons. La conversion photovoltaïque se
produit dans des matériaux semi-conducteurs. L’énergie sous forme de courant continu
est ainsi directement utilisable.
• Dans un isolant électrique : les électrons de la matière sont liés aux atomes et
ne peuvent pas se déplacer.
• Dans un conducteur électrique (un fil de cuivre par exemple) les électrons
sont totalement libres de circuler et permettent le passage d’un courant.
• Dans un semi-conducteur : la situation est intermédiaire, les électrons contenus
dans la matière ne peuvent circuler que si on leur apporte une énergie pour les
libérer de leurs atomes. Quand la lumière pénètre dans un semi-conducteur, ces
photons apportent une énergie permettant aux électrons de se déplacer, il ya donc
courant électrique sous l’exposition à la lumière.

II-1- Technologie des cellules solaires

Le Silicium est l’un des matériaux le plus courant sur terre, c’est le sable, mais un
haut degré de pureté est requis pour en faire une cellule photovoltaïque et le procédé est
coûteux. Selon les technologies employées, on retrouve le Silicium monocristallin avec un
rendement de 16 à 18%, le Silicium Polycristallin de rendement de 13 à 15%, le silicium
amorphe présente une efficacité entre 5 et 10%. D’autres matériaux tels que l’Arséniure

36
de Galium et le Tellurure de Cadmium qui sont en court de test dans les laboratoires est
présentent un rendement de (38%).

II-2- Fabrication des cellules photovoltaïques

Le silicium est actuellement le plus utilisé pour fabriquer les cellules


photovoltaïques. On l'obtient par réduction à partir de silice, composé le plus abondant
dans la croûte terrestre et notamment dans le sable ou le quartz. La première étape est la
production de silicium dit métallurgique, pur à 98 % seulement, obtenu à partir de
morceaux de quartz provenant de galets. Le silicium de qualité photovoltaïque doit être
purifié jusqu'à plus de 99,999 %, ce qui s'obtient en transformant le silicium en un
composé chimique qui sera distillé puis retransformé en silicium. Il est produit sous forme
de barres nommées « lingots » de section ronde ou carrée. Ces lingots sont ensuite sciés
en fines plaques de 200 micromètres d'épaisseur qui sont appelées wafers . Après un
traitement pour enrichir en éléments dopants et ainsi obtenir du silicium semi-conducteur
de type P ou N, les wafers sont métallisés : des rubans de métal sont incrustés en surface
et reliés à des contacts électriques. Une fois métallisés les wafers sont devenus des
cellules photovoltaïques.

III- Principe de fonctionnement d’une cellule solaire photovoltaïque

L’effet photovoltaïque utilisé dans les cellules solaires permet de convertir


directement l’énergie lumineuse des rayons solaires en électricité par le biais de la
production et du transport dans un matériau semi-conducteur de charges électriques
positives et négatives sous l’effet de la lumière. Ce matériau comporte deux parties, l’une
présentant un excès d’électrons et l’autre un déficit en électrons, dites respectivement
dopée de type n et dopée de type p. Lorsque la première est mise en contact avec la
seconde, les électrons en excès dans le matériau n diffusent dans le matériau p. La zone
initialement dopée n devient chargée positivement, et la zone initialement dopée p
chargée négativement.

Figure I.2 : Principe de la conversion photovoltaïque.

37
Il se crée donc entre elles un champ électrique qui tend à repousser les électrons
dans la zone n et les trous vers la zone p. Une jonction (dite p-n) a été formée. En ajoutant
des contacts métalliques sur les zones n et p, une diode est obtenue. Lorsque la jonction
est éclairée, les photons d’énergie égale ou supérieure à la largeur de la bande interdite
communiquent leur énergie aux atomes, chacun fait passer un électron de la bande de
valence dans la bande de conduction. Si une charge est placée aux bornes de la cellule,
les électrons de la zone n rejoignent les trous de la zone p via la connexion extérieure,
donnant naissance à une différence de potentiel: le courant électrique circule (voir figure
I.2).

IV- Avantages et inconvénients de l’énergie photovoltaïque

Les avantages de l’énergie photovoltaïque les plus importants sont :

IV-1- Avantages

+ Energie indépendante, le combustible (le rayonnement solaire) est renouvelable et


gratuit.
+ L'énergie photovoltaïque est une énergie propre et non-polluante qui ne dégage pas de
gaz à effet de serre et ne génère pas de déchets.
+ Génère l’énergie requise.
+ Réduit la vulnérabilité aux pannes d’électricité.
+ L’extension des systèmes est facile, la taille d’une installation peut aussi être augmentée
par la suite pour suivre les besoins de la charge.
+ La revente du surplus de production permet d'amortir les investissements voir de
générer des revenus.
+ Entretien minimal.
+ Aucun bruit.

IV-2 Inconvénients

- La fabrication des panneaux photovoltaïques relèvent de la haute technologie


demandant énormément de recherche et développement et donc des investissements
coûteux.
- Les rendements des panneaux photovoltaïques sont encore faibles.
- Nécessite un système d’appoint (batteries) pour les installations domestiques.
- Le coût d'investissement sur une installation photovoltaïque est cher.

V- Différents types de systèmes photovoltaïques

On rencontre généralement trois types de systèmes photovoltaïques, les systèmes


autonomes, les systèmes hybrides et les systèmes connectés à un réseau. Les
deux premiers sont indépendants du système de distribution d’électricité, en les retrouvant
souvent dans les régions éloignées.

38
V-1- Les systèmes autonomes :

Ces systèmes photovoltaïques sont installés pour assurer un fonctionnement


autonome sans recours à d’autres sources d’énergie. Généralement, ces systèmes sont
utilisés dans les régions isolées et éloignées du réseau. Les différents types de systèmes
photovoltaïques autonomes sont décrits sur la figure (I.3) qui traduit les différentes
possibilités offertes : couplage direct à une charge adaptée ou couplage avec adaptateur
d’impédance MPPT (Maximum Power Point Tracking), fonctionnement au fil du soleil ou
avec stockage d’énergie électrique.

Figure I.3 : Les différents types de systèmes photovoltaïques autonomes.

Le couplage direct implique un fonctionnement au fil du soleil, donc à puissance


essentiellement variable au cours de la journée. Les charges typiques à courant continu
qui peuvent satisfaire le critère (tension constante à puissance variable) sont les
accumulateurs électrochimiques. Les charges alternatives sont les pompes à eau, c’est le
pompage au fil du soleil, le stockage est néanmoins présent sous la forme d’eau
emmagasinée (dans un réservoir)

Dans la plus part des cas une adaptation d’impédance doit être réalisée en insérant
entre le générateur et sa charge électrique un dispositif électronique qui permet de forcer
le système à fonctionner à sa puissance maximale.

 Exemple : Le pompage au fil du soleil.

39
Figure I.4 : Schéma d’un système de pompage au fil de soleil

Le pompage au fil du soleil permet d'avoir un système photovoltaïque plus simple


comme nous montre la figure ci-dessous. Le stockage se fait de manière hydraulique,
l'eau étant pompée, lorsqu'il y a suffisamment d'ensoleillement, dans un réservoir au-
dessus du sol. Elle est ensuite distribuée par gravité au besoin.

V-2- Les systèmes hybrides

Les systèmes d’énergie hybride associent au moins deux sources d’énergie


renouvelable aussi une ou plusieurs sources d’énergie classiques. Les sources d’énergie
renouvelable, comme le photovoltaïque et l’éolienne ne délivrent pas une puissance
constante, mais vu leurs complémentarités, leur association permet d’obtenir une
production électrique continue. Les systèmes d’énergie hybrides sont généralement
autonomes par rapport aux grands réseaux interconnectés et sont souvent utilisés dans
les régions isolées.
Les différentes sources dans un système hybride peuvent être connectées en deux
configurations, architecture à bus continu et architecture à bus alternatif.

Figure I.5 : Configuration du système hybride à bus continu.

40
Dans la première configuration, la puissance fournie par chaque source est
centralisée sur un bus continu (voir figure I.5). Ainsi, les systèmes de conversion d’énergie
à courant alternatif (CA) fournissent d’abord leur puissance à un redresseur pour être
convertie ensuite en courant continu (CC). Les générateurs sont connectés en série avec
l’onduleur pour alimenter les charges alternatives. L’onduleur doit alimenter les charges
alternatives à partir du bus continu et doit suivre la consigne fixée pour l’amplitude et la
fréquence. La fonction spécifique du système de supervision est la commande de mise en
marche et arrêt des générateurs et du système de stockage. L’avantage de cette topologie
est la simplicité de commande. Dans la seconde configuration tous les composants du
système hybride sont reliés à la charge alternative.

V-3- Les systèmes connectés au réseau

Les systèmes de production d’énergie photovoltaïque connectés à un réseau (figure


I.6) sont une résultante de la tendance à la décentralisation du réseau électrique.
L’énergie est produite plus prés des lieux de consommation. Les systèmes connectés à un
réseau réduisent la nécessitée d’augmenter la capacité des lignes de transmission et de
distribution. Il produit sa propre électricité et achemine son excédent d’énergie vers le
réseau, auprès du quel il s’approvisionne au besoin, ces transferts éliminent le besoin
d’acheter et d’entretenir une batterie. Il est toujours possible d’utiliser ceux systèmes pour
servir d’alimentation d’appoint lorsque survient une panne de réseau.

Figure I.6 : Systèmes photovoltaïque connectés au réseau

41
2 RAYONNEMENT INCIDENT
Ce chapitre doit nous amener à évaluer précisément le potentiel énergétique qu’on peut
attendre du rayonnement solaire dans un lieu et pour une installation donnés. Après la
géométrie solaire, nous verrons l’origine et la structure de l’énergie qui nous vient du soleil.
Les données météorologiques déterminent l’énergie disponible pour le plan horizontal; elles
doivent être transposées dans le plan incliné des capteurs, en tenant compte de divers effets
perturbateurs tels que l’horizon, les réflexions du sol et les ombrages d’objets proches
éventuels.

Logiciels utilisés

Une grande partie des informations de ce chapitre pourront être illustrées par le logiciel
PVSYST. En particulier, les calculs de géométrie solaire, angles d’incidence, modèle de
rayonnement pour un ciel clair, effets d’incidence, ombrages de sheds, etc, pourront être visualisés
ou tabulés pour n’importe quel lieu terrestre. PVSYST contient une bibliothèque de données météo
pour 22 stations suisses et permet de visualiser les données sous forme de tables et graphiques
divers.

I- Géométrie solaire
I.1 Le système terre-soleil

Le soleil est une sphère de matière gazeuse, composée principalement d’hydrogène et


d’hélium, dont le diamètre atteint environ 1.4million de km.

Trajectoire de la terre

La terre décrit autour du soleil une trajectoire légèrement elliptique dont le soleil occupe
l’un des foyers (cf. figure 1.1). Sa distance moyenne est de 149.6 millions de km, avec une variation
de ±1.7%. La terre traverse le grand axe de l’ellipse le 2 janvier (position la plus proche) et le 2
juillet (la plus éloignée du soleil). Depuis la terre, le diamètre apparent du soleil est vu sous un
angle de 0.5°.

Plan de l'écliptique Déclinaison δ

L’axe de rotation de la terre sur elle-même est incliné de 23° 27’par rapport au plan de
l’écliptique (plan de l’orbite terrestre). On appelle déclinaison l’angle formé par l’axe terre-soleil
avec le plan de l’équateur à un moment donné de l’année. La déclinaison δ vaut donc + 23°27’au
solstice d’été, – 23°27’au solstice d’hiver, et est nulle aux équinoxes. Dans l’approximation d’une
trajectoire circulaire, la déclinaison s’écrit, pour chaque jour de l’année : sin δ ≅ 0.4 · sin t, où t
désigne la coordonnée angulaire de la terre en prenant l’équinoxe de printemps pour origine.

42
Figure 1.1 : Plan de l’écliptique: l’orbite terrestre et les saisons

I.2 Trajectoire du soleil

Toute application solaire nécessite la connaissance du mouvement apparent du soleil pour un


point donné de la surface terrestre, caractérisé par sa latitude (positive pour l’hémisphère Nord) et
sa longitude (définie par rapport au méridien de Greenwich, positivement vers l’est).

Figure 1.2 : Trajectoires apparentes du soleil vues par un observateur terrestre

Pour un observateur terrestre, en considérant la déclinaison comme constante sur une


journée, le soleil décrit un cercle autour de l’axe de rotation de la terre (figure 1.2). Ce cercle est
parallèle au plan de l’équateur, et sa hauteur apparente sur ce plan est donnée par la déclinaison.

Angle horaire

Au cours de la journée, l’instant où le soleil passe par le méridien du lieu de l’observateur –


c’est-à-dire où il est au sud dans notre hémisphère – est le midi «vrai». Pour un instant quelconque,
l’angle horaire AH est l’angle, projeté sur le plan de l’équateur, entre le soleil et le midi vrai; il vaut
15° par heure (360°/ 24h).

Positions du soleil:hauteur et azimut


La position du soleil est définie par deux angles: sa hauteur HS –l’angle entre le soleil et le
plan horizontal du lieu – et son azimut AZ – l’angle avec la direction du sud, compté négativement
vers l’est (sens antitrigonométrique dans l’hémisphère Nord) (figure 1.3).

43
Figure 1.3 : Définition de la position du soleil

Le calcul de la position du soleil est fonction de la déclinaison (soit le jour de l’année), la


latitude et l’angle horaire; il est effectué à l’aide des expressions suivantes :

sin HS=sin LAT .sin δ +cos LAT . cos δ .cos AH  ; sin AZ=cos δ . sin AH / cos HS

On pourra tirer de nombreuses valeurs remarquables de ces deux expressions. Par exemple,
l’heure du lever du soleil est donné par la condition HS=0 , soit:
cos AH =−tg LAT ·tg δ .
Ou encore: la hauteur maximale du soleil (à midi solaire): HS max =90°−LAT +δ , soit,
pour Genève (46.2° de latitude), HS max =67.3 ° au solstice d’été et 20.3° en hiver.

Figure 2.4 : Trajectoires du soleil à Genève (latitude 46°12’N, longitude 6°09’E).


Le temps de référence est le temps légal d’hiver

I.3 Temps solaire – temps légal

Temps solaire vrai (TSV)

La durée du jour est définie par le passage du soleil à la verticale d’un méridien donné,
correspondant à un tour de la terre sur elle-même, augmenté de l’arc décrit autour du soleil durant la

44
journée. Cependant, l’écart entre deux passages n’est pas strictement constant au cours de l’année,
pour les deux raisons suivantes:
• l’orbite de la terre est elliptique, et l’arc parcouru diffère selon la loi des aires de Képler. Cette
contribution suit un comportement sinusoïdal d’amplitude ± 7.8 minutes;
• l’obliquité de l’axe de rotation induit une seconde correction, ayant l’allure d’une sinusoïde avec
une période de 6 mois, et une amplitude de ±10 minutes.

Équation du temps (ET)

La composition de ces deux corrections, appelée équation du temps ET, est tracée sur la
figure 1.5.
L’équation du temps varie lentement d’année en année, sous l’effet de la précession des
équinoxes (rotation du grand axe de l’ellipse d’environ 20 minutes par an, soit un tour en 26000
ans) et est tabulée dans les tables de navigation. Elle peut être calculée, par exemple, grâce à une
série de Fourier à 6 paramètres (valable pour 1980):
ET =0.0072 cosJ −0.0528 cos 2 J −0.0012 cos 3 J −0.1229 sinJ −0.1565 sin 2 J −0.0041 sin 3 J
où J = j ·2 π /365.25 , j=N ° du jour de l’année.

Figure 1.5 : La correction de l’équation du temps

Le temps légal en un lieu donné dépend encore de sa longitude. La référence de temps


terrestre est donnée par le temps solaire moyen de Greenwich (GMT). Par convention, la surface
terrestre est divisée en fuseaux horaires, correspondant à des décalages de une heure par rapport à
GMT. L’Europe est dans le fuseau horaire N° 1 en hiver, et l’heure d’été correspond au fuseau N° 2.

Temps légal (TL)

Pour établir la relation définitive entre temps solaire vrai TSV et temps légal TL, on doit
encore introduire la position (longitude) du lieu dans le fuseau horaire:
TL=TSV + FusH – Long /15 °+ ET

Tous ces paramètres solaires peuvent être obtenus (tables ou graphiques) pour un lieu
géographique quelconque dans le logiciel PVSYST.

II.2 Énergie du soleil


II.2.1 Énergie renouvelable

L’énergie qui nous vient du soleil représente la quasi-totalité de l’énergie disponible sur
terre. Outre l’apport direct sous forme de lumière et chaleur, elle est à l’origine de la biomasse

45
(photosynthèse), du cycle de l’eau, des vents, des courants océaniques et, sous forme stockée, de
nos réserves de gaz, pétrole et charbon.
Les seules ressources énergétiques non solaires sont la chaleur de la terre (géothermie,
moins de 1 W/m² ), les marées et l’énergie nucléaire (fission et peut-être fusion).
Nos réserves d’uranium sont très faibles (quelques dizaines d’années). Les énergies fossiles
ne sont pas inépuisables, mais surtout leur utilisation mène à une libération de CO₂ qui modifie
l’équilibre global du bilan thermique de la planète par l’effet de serre. Si bien qu’à long terme, la
seule solution viable pour l’homme, en attendant les réacteurs à fusion nucléaire (encore
hypothétiques), est de se restreindre aux énergies renouvelables: solaire, hydraulique, vent,
biomasse, marées et énergie thermique des mers.

II.2 La masse d’air

II.2.1 Masse d'air optique

Une cellule solaire qui en dehors de l'atmosphère terrestre serait placée perpendiculairement
aux rayons du soleil recevrait une quantité quasi constante d'énergie appelée constante solaire.

Prenant pour référence unité l’épaisseur verticale de l’atmosphère réduite à 7.8 km et en


supposant cette couche plane (terre plate), la longueur du trajet d’un rayon solaire incliné par
rapport à l’horizontale d’un angle a est donné par la formule :
OM =OA / sin a
Si OA = 1 on parle de nombre d’air masse ou masse atmosphérique et on désigne par masse
atmosphérique ou nombre d’air masse.
M =1 /sina

Par définition, hors de l’atmosphère m = 0 (AM=0)

pour a= 90° m=1


a= 45° m=1,41
a= 20° m=2,92
à une pression p différente de 1013 mbar et à une altitude z exprimée en km on appellera par masse
atmosphérique ou nombre d’air-masse :
p 1 (− z /7.8)
m= . .e p= pression atmospérique et z en km
1013 sin a
Le nombre d'AM utilisé par les constructeurs de modules solaires dans leur spécification
technique est de 1,5, ce qui correspond à un angle a de 42° environ.

Air-masse/lieu/saison

46
Constante solaire en fonction de l’épaisseur d’atmosphère traversée :

M 0 1 1.5 2
E (W/m²) 1253 931 834 755

Ce sont les valeurs normalisées mais dans la réalité la valeur de l’éclairement énergétique
global dépend des paramètres qui caractérisent les composants de l’atmosphère (humidité,
coefficient de diffusion moléculaire).
Pour AM=1.5 , la constante solaire peut varier de 760 W/m² dans une atmosphère polluée à 876
W/m² pour un ciel très clair.

47
Les applications terrestres des photopiles sont conditionnées et doivent prendre en
considération :
* les effets géométriques mettant en cause la rotation de la terre sur son axe et sa position par
rapport au soleil (révolution orbitale).
* les effets atmosphériques (conditions climatiques).

II.2.2 Rayonnements direct et diffus

En traversant l’atmosphère, le rayonnement solaire est absorbé et diffusé. Au sol, on


distingue plusieurs composantes:
Direct
– Le rayonnement direct est reçu directement du soleil, sans diffusion par l’atmosphère. Ses rayons
sont parallèles entre eux, il forme donc des ombres et peut être concentré par des miroirs.
Diffus
– Le rayonnement diffus est constitué des photons diffusés par l’atmosphère (air, nébulosité,
aérosols). Sa structure varie avec les conditions météorologiques. Par temps couvert, on admet qu’il
est isotrope, c’est-à-dire qu’on reçoit un rayonnement identique de toutes les directions de la voûte
céleste. Par temps clair ou voilé, outre le ciel bleu relativement isotrope (diffusion sur l’air), on a
une couronne plus brillante autour du soleil (composante appelée circumsolaire) et souvent un
renforcement sur l’horizon, la bande horizon (cf. figure 2.11,).

Figure 1.6 Composantes du rayonnement diffus


Albédo
– L’albédo est la partie réfléchie par le sol. Il dépend de l’environnement du site, il faudra en tenir
compte pour évaluer le rayonnement sur plans inclinés.

Figure 1.7 : Composantes du rayonnement solaire:


extraterrestre, global = direct + diffus + albédo

48
Direct normal

On appelle direct normal le rayonnement direct mesuré perpendiculairement aux rayons du


soleil. Mesuré selon un plan non perpendiculaire, le même rayonnement irradie une plus grande
surface, et est donc moins intense (effet «cosinus»): Ip = In · cos α, où α est l’angle d’incidence. Par
temps clair, on obtient au sol un rayonnement normal de l’ordre de 1000 W/m² .

La différence avec l’extraterrestre est en partie réfléchie vers l’espace par les hautes couches
de l’atmosphère, et en partie absorbée et transformée en chaleur dans l’atmosphère. L’équilibre
thermique de l’atmosphère (et de la terre) est assuré par la réémission vers l’espace de cette chaleur
sous forme de rayonnement infrarouge.

Indice de clarté

Pour les besoins de divers modèles, nous définissons également l’indice de clarté kt, comme
le rapport du rayonnement au sol normalisé à l’extraterrestre. Cette grandeur est une mesure de
l’atténuation dans l’atmosphère, et peut être définie pour chaque composante globale, diffuse et
directe.

II.2.3 Spectre du rayonnement

Le rayonnement électromagnétique est composé de «grains» de lumière appelés photons.


L’énergie de chaque photon est directement lié à la longueur d’onde λ:
E=h · ν=h · c / λ
où h est la constante de Planck, ν la fréquence, c la vitesse de la lumière.

Le spectre du rayonnement extraterrestre correspond environ à l’émission d’un corps noir


porté à 5800° K. Une courbe standard, compilée selon les données recueillies par les satellites, est
désignée sous le nom de AM0. Sa distribution en énergie est répartie en:

ultraviolet UV 0.20 < λ < 0.38 mm 6.4%


visible 0.38 < λ < 0.78 µm 48.0%
infrarouge IR 0.78 < λ < 10 µm 45.6%

La figure 1.8 montre l’atténuation observée après le passage à travers une épaisseur
d’atmosphère correspondant à 1.5 masse d’air.

Spectre AM 1.5 de référence

La définition de ce spectre de ciel clair, noté AM 1.5, sert de référence pour la mesure de
cellules photovoltaïques. On peut également remarquer le spectre du diffus par beau temps,
nettement renforcé vers le bleu du fait de la diffusion de Rayleigh sur l’air.

Les diffus par ciel couvert couvrent beaucoup mieux tout le spectre visible (ciel blanc). Cela
a son importance car nous verrons par la suite que la sensibilité des cellules photovoltaïques est
maximale dans les régions rouge et infrarouge.

49
Figure 1.8 : Spectre du rayonnement
solaire:

AM0 (extraterrestre) et AM1.5


(épaisseur de 1.5 atmosphère,
correspondant à une hauteur du
soleil de 48° au niveau de la mer)

III Rayonnement horizontal


III.1 Mesures d’ensoleillement

Le rayonnement solaire disponible au niveau du sol est quantifié, pour divers lieux,
principalement par des mesures météorologiques.

Durée d'ensoleillement

Historiquement, ces mesures ont été enregistrées grâce à des héliographes de Campbell-
Stokes: une boule de verre focalise les rayons sur un papier qui noircit. Ces mesures fournissaient
un nombre d’heures d’ensoleillement, c’est-à-dire la durée pendant laquelle le rayonnement direct
dépasse un certain seuil (par ailleurs mal déterminé, entre 150 et 250 W/m² ). Cette information est
évidemment peu précise, mais on en dispose de nombreuses mesures depuis très longtemps en
météorologie. C’est pourquoi un modèle basé sur des corrélations a été développé pour tenter d’un
tirer une quantification énergétique.

Irradiance (flux, W/m²) et Irradiation (énergie, kWh/ m²)

L’évaluation d’installations solaires nécessite des données d’irradiance, c’est-à-dire du flux


d’énergie incidente sur une surface donnée par unité de temps et de surface, exprimée en W/m² (ou
son intégration sur une durée déterminée, l’irradiation, en kWh/m² ou MJ/m²).

Mesures du global

Les mesures météorologiques d’irradiance sont habituellement enregistrées pour le plan


horizontal, par des «solarimètres», instruments de mesures fonctionnant principalement sur deux
principes:

• les pyranomètres mettent à profit l’effet de serre dans une double coupole de verre, et utilisent
des thermopiles pour déterminer la différence de température du senseur noir avec l’ambiant. Ils
enregistrent une très large fraction du spectre, et sont les plus précis (de l’ordre de 1% lorsqu’ils
sont soigneusement calibrés). Mais leur prix reste élevé (plus de 2000 FS).
• les détecteurs photovoltaïques sont plus dépendants de la température, et surtout présentent une
réponse spectrale sélective localisée dans le rouge et l’infrarouge. Leur mesure dépend donc de la

50
composition spectrale du rayonnement, et on ne peut guère en attendre une précision meilleure que
5%. Mais ils sont nettement plus économiques.
• les cellules de référence, calibrées et vendues par des centres «officiels» (par exemple le Centre
de Recherche des Communautés Européennes CEC/JRC, à Ispra) sont un cas particulier de
détecteurs photovoltaïques (PV).

Les cellules de référence sont normalement destinées à la mesure des performances de


panneaux PV dans les conditions standard. Néanmoins, certains les utilisent pour la mesure en
continu d’installations solaires, d’une part à cause de leur prix modique (de l’ordre de 500 FS), et
d’autre part pour leur réponse spectrale proche de celle des panneaux. Cependant, le rayonnement
ainsi mesuré est très difficile à relier avec précision au rayonnement global des mesures
météorologiques.

Mesures météorologiques courantes: global horizontal

En météorologie, les mesures les plus couramment disponibles portent sur le rayonnement
global dans le plan horizontal.

L’évaluation de l’énergie incidente sur un plan quelconque est effectuée par des modèles de
transposition, dont nous parlerons plus loin, qui font intervenir également la composante directe, ou
la composante diffuse, ce qui revient au même puisque dans le plan horizontal, on a la relation:
Global = Direct + Diffus

Pyranométre Kipp & Zonen constitué de 100 thermocouples imprimés sur un substrat céramique

Figure 1.9 : Mesures du rayonnement solaire Pyranomètre et cellule PV de référence


Mesures du diffus

51
Le moyen le plus simple pour mesurer la composante diffuse est d’utiliser un solarimètre,
devant lequel on cache le rayonnement direct, soit par un arceau placé le long de la trajectoire
diurne du soleil, soit par un cache mobile faisant un tour en 24 heures. Très peu de stations
météorologiques en sont équipées, car ils nécessitent une surveillance et un réglage périodique de
l’arceau ou du cache.

III.2 Corrections des données météo

Distance climatique

Lorsqu’on voudra simuler un système photovoltaïque, il conviendra de choisir un site


météorologique dont les conditions soient le plus représentatives du lieu du système. Or les valeurs
météo peuvent varier, d’un lieu à l’autre, en fonction de divers paramètres: région, microclimat,
brouillards, type et orientation du terrain, etc. L’altitude est un des paramètres les plus significatifs,
notamment concernant la température; c’est pourquoi on définit une «distance climatique», comme
la somme quadratique de la distance entre deux sites, et leur différence d’altitude affectée d’un
poids de 100: DistClim=( DistHor 2 +(100 · DiffAlt )2 )1/2

Corrections d'altitude

Pour tenter d’étendre ces zones, on peut envisager d’appliquer des corrections d’altitude: il
faut déterminer des gradients mensuels pour l’ensoleillement et la température, dépendant de la
région climatique et de la saison (brouillards hivernaux). Bien que ces gradients aient été établis
pour les données mensuelles, leur utilisation pour des simulations PV en valeurs horaires ne
devraient pas introduire d’erreurs trop importantes en ce qui concerne la simulation de systèmes PV.
PVSYST permet d’effectuer cette correction d’altitude en cas de besoin.

III.3 Génération de données synthétiques

Génération de données horaires à partir de moyennes mensuelles

En dehors de ces zones de validité, ou pour des sites étrangers dont on ne connaît que les
moyennes mensuelles, les simulations dynamiques requièrent la création de séquences artificielles
de valeurs horaires pour le rayonnement et la température. Grâce à des méthodes statistiques basées
sur un grand nombre de données météo enregistrées dans des régions climatiques différentes, il est
possible de générer des valeurs horaires synthétiques qui reproduisent au mieux les distributions
temporelles réalistes (successions de jours, successions d’heures dans la journée). Une telle
génération sera proposée par le logiciel PVSYST avec les options suivantes: soit générer des suites
de valeurs conformes aux distributions générales, mais parfaitement aléatoires, aboutissant à des
moyennes mensuelles et annuelles non prédéterminées (on aura une distribution de «bonnes» et de
«mauvaises» années), soit renormaliser ces données pour obtenir les moyennes mensuelles et
annuelles fournies au départ.

III.4 Modèle de rayonnement diffus

Génération de données de rayonnement diffus

Le traitement de l’énergie reçue au niveau des cellules fait intervenir différemment les
composantes directe et diffuse. Il est donc nécessaire de disposer d’une évaluation différentiée
(global et diffus, ou direct et diffus) en valeurs horaires. Malheureusement, ces mesures sont
rarement disponibles dans les bases de données météorologiques horaires, et ne sont pas fournies
par le générateur synthétique. Nous devrons donc encore recourir à un modèle, liant la proportion

52
de diffus à la seule donnée disponible, soit le global horizontal. Un des modèles les plus
performants à l’heure actuelle, utilisé dans PVSYST fait intervenir l’indice de clarté kt, et une
mesure de stabilité des conditions météo par la prise en compte de ses valeurs horaires précédente et
suivante.

IV Rayonnement sur un plan incliné


IV.1 Définitions géométriques

Plan incliné: caractérisé par son inclinaison et son azimut

Un plan incliné est caractérisé par son inclinaison β (par rapport à l’horizontale), et son
orientation ou azimut γ par rapport au sud (négatif vers l’est, sens antitrigonométrique).
L’angle d’incidence α est l’angle formé entre la normale du plan et les rayons du soleil. On
parle souvent d’incidence normale lorsque α = 0, c’est-à-dire les rayons sont perpendiculaires au
capteur.
L’angle d’incidence s’écrit, en fonction de la position du soleil (HS, AZ):

cos α=cos β sin HS+sin β cos HS cos( AZ−γ )

Figure .10 : Définition des angles pour un plan incliné:


inclinaison β, azimut γ et angle d’incidence α

IV.2 Modèle de transposition

La transposition du rayonnement du plan horizontal dans un plan quelconque dépend de la


géométrie solaire, c’est donc un processus à caractère instantané. Dans la pratique, pour des
valeurs horaires, on choisit la position du soleil au milieu de l’intervalle. Aux débuts et fins de
journées, l’intervalle est délimité par le lever/coucher du soleil.
La transposition s’applique différemment pour chaque composante du rayonnement.
Pour la composante directe, il s’agit d’une projection dans un plan différent, donc d’une
simple opération géométrique (effet «cosinus»),
Direct p= Direct h ·cos α /sin HS

Le diffus peut être lui-même subdivisé en diverses contributions (cf. fig. 1.11). Pour le diffus
isotrope, le rayonnement issu de la portion de ciel «vue» par le capteur vaut
Diffuslsop =Diffuslsoh ·(1+cos β )/2
et le rayonnement sur la portion de sphère située au-dessous de l’horizon, issu des réflexion sur le
sol (albédo), sera la fraction complémentaire :

53
Albédo= ρ · Global h ·(1−cos β )/ 2

« Coefficient d'albédo »

où le coefficient d’albédo ρ est une mesure de la réflectivité du sol, dépendant de sa structure (cf.
tableau 2.2).

Tableau 2.2 Coefficients d’albédo usuels

Milieu urbain 0.14 – 0.20


Herbe 0.15 – 0.25
Herbe fraîche 0.26
Neige fraîche 0.82
Neige mouillée 0.55 – 0.75
Asphalte sec 0.09 – 0.15
Asphalte mouillé 0.18
Béton 0.25 – 0.35
Tuiles rouges 0.33
Aluminium 0.85
Cuivre 0.74
Acier galvanisé neuf 0.35
Galvanisé très sale 0.08

Le rayonnement incident sur le plan des capteurs est alors la somme:

Global p =Direct p + Diffus p + Albédo p

Tout l’art des modèles de transposition sera alors d’évaluer la contribution relative de
chaque composante selon la donnée du global et du diffus horizontaux. Parmi ceux-ci, le modèle de
Perez est le plus performant: dans le diffus, il distingue les composantes circumsolaire, isotrope et
bande-horizon, et le évalue selon une paramétrisation générale établie d’après des données
mesurées dans plusieurs sites et différents climats.

Figure 1.11 : Composantes du rayonnement diffus

54
IV. 3 Orientation des modules.

Pour un bon fonctionnement d'un système PV et son optimisation, l'orientation des modules
est importante et elle dépend de :
- la latitude (lieu d'installation).
- du type de système PV (par ex pompage de l'eau, éclairage) et de sa durée d'utilisation pendant
l'année.
Si le générateur solaire est raccordé sur un réseau électrique local, l'angle d'orientation des
modules sera plutôt celui qui correspondra au maximum d'énergie captée pour une année. Si le
générateur solaire est utilisé pour fournir une énergie constante pour tous les mois de l'année, l'angle
choisi sera celui correspondant au niveau d'ensoleillement du mois le plus défavorable. Dans ce cas
là on privilégie une orientation optimisée pour l'hiver sachant que les surplus sont principalement
l'été. Il n'y a pas de surplus dans un système PV raccordé au réseau électrique, celui-ci fait office de
récepteur de grosse capacité pouvant absorber toutes les pointes du générateur solaire.

Pour l'hémisphère nord, les modules solaires seront placés plein sud et plein nord pour
l'hémisphère sud.

b: angle par rapport à l'horizontal


g: angle par rapport au sud ou azimut

IV. 4 Ombrages

Nous distinguerons deux types d’ombrages:

Ombrage lointain = effets d'horizon

• l’ombrage lointain correspond à la disparition du soleil derrière la ligne d’horizon. On peut


supposer qu’à un instant donné, il affecte tout le champ de capteurs à la fois (fonctionnement en
«tout ou rien»);

Ombrage proche

• l’ombrage proche: les obstacles proches portent des ombrages sur une partie seulement du champ.
Leur traitement nécessite de reconstruire la géométrie exacte du système et de son environnement
en 3 dimensions. Ils seront traités au paragraphe 9.2.5;

55
Ombrage mutuel

• les ombrages mutuels de sheds sont un cas particulier des ombrages proches.

En valeurs horaires, les ombrages lointains, ou effets d’horizon, sont relativement simples à traiter
si on suppose que le diffus n’est pas trop affecté. Il suffit alors d’annuler la contribution du
rayonnement direct lorsque le soleil passe sous l’horizon, tout en conservant celle du diffus isotrope
et de l’albédo.
La courbe de l’horizon doit être relevée, sur le terrain ou éventuellement une carte
topographique, en mesurant l’angle d’élévation de l’horizon pour différents azimuts. Ces mesures
peuvent être reportées sur le diagramme de hauteur/azimut du soleil. La figure 2.16 montre un
exemple de profil d’horizon typique pour un environnement montagneux, enregistrée dans
PVSYST.

Figure 1.12 : Tracé de l’horizon dans le diagramme hauteur/azimut du soleil

On peut évaluer la perte d’énergie incidente correspondante en utilisant des tableaux de


valeurs horaires du direct, mais PVSYST accomplit très bien ce travail !

V- Types de modules solaires


V. 1 Modules fixes.

C'est la configuration la plus classique, les modules sont installés sur des supports fixes avec
une position fixe elle aussi (voir § 223).Certains supports fixes permettent cependant un
réajustement de l'angle d'orientation suivant les saisons (manœuvrables par boulons 2 à 3 fois par
an). Les matériaux métalliques utilisés pour la fabrication des supports ne doivent pas altérer
physiquement et chimiquement les modules (acier inox, alu anodisé, acier galvanisé).

56
Université Lisbonne doc : A .Ringnet

V. 2- Système avec poursuite solaire - Positionnement dynamique.

Des systèmes de poursuite solaire un axe ( d'est en ouest) ou 2 axes peuvent augmenter de
façon assez significative la production d'énergie électrique de 20 à 40% suivant le lieu d'installation,
production d'autant plus importante si le système de poursuite est passif et ne consomme aucune
énergie électrique propre . Ces matériels sont surtout utilisés aux USA pour des systèmes couplés au
réseau électrique local et pour le pompage solaire où il est intéressant d'avoir une énergie la plus
constante possible durant la journée. On parle dans ce cas d'application "au fil du soleil" donc sans
système de stockage électrique de l'énergie.

doc : Arco Solar : The 1MWc Californian Hesperia station connectée au réseau californien Southern California Edison
Company - Production de 3 millions de KWH par an

57
doc : Arco Solar News Vol6 N°1
The 6.5 MWc solar central station on the Carrissa Plains ,elle fournissait plus de 12 millions de KWH par an et était connectée
au réseau californien PG and E (Pacific Gas and Electric company) Vieillissement prématuré des modules du aux réflecteurs
latéraux

Systéme de poursuite 2 axes Doc : Université politechnique de Madrid

Systéme de poursuite 1 axe Doc : Université politechnique de Madrid

58
V. 3 : Modules sous concentration.

doc : Midway Labs

Doc : Ecole technique supérieure des Ingenieurs de télécommunications de l’Université


Polytechnique de Madrid

Dans ce cas, on utilise des systèmes optiques pour concentrer l'énergie incidente sur des
cellules solaires de haut rendement. Des considérations de coût et de mise en œuvre doivent alors
être établies pour le concentrateur, les cellules solaires et les systèmes à concentration de lumière
doivent être accompagnés de système de poursuite solaire car dans ce cas, c'est la seule composante
du rayonnement solaire, à savoir le rayonnement direct, qui peut contribuer à l'amélioration du
rendement énergétique global du système. Ces systèmes sont plus particulièrement utilisés pour les
applications installées aux faibles latitudes et ne sont peu ou pas utilisées en Europe; ils sont
cependant plus particulièrement utilisés et testés aux USA mais il semblerait que des compagnies
européennes s’y intéressent plus actuellement.

V. 3 : Notion de "Heures de puissance crête".

Le flux énergétique du rayonnement solaire varie au cours de la journée, il s'exprime en


KW/m2. La puissance crête d'un module (voir §45) est la puissance délivrée par le module solaire
sous certaines conditions (E=1 KW/m2 , T=25° , AM=1,5) que l'on peut qualifier d'optimale mais
pas très réaliste; c'est une donnée constructeur.
Pour un endroit donné, le nombre d'heures de puissance crête qui est une notion très pratique
correspond au temps en heures où l'ensoleillement constant et virtuel de 1KW/m2 fournirait la
même énergie.

59
Cette notion est très utilisée chez les anglo-saxons et sa connaissance permet de quantifier
rapidement les possibilités offertes par le générateur solaire. Un module de 50Wc fournira 150 WH
dans un site correspondant à un ensoleillement de 3 heures de puissance crête.

60

Vous aimerez peut-être aussi