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COURS DR MAFOUNA BAROL PHENOMENE DE PROPAGATION (LTE3)

Ecole Nationale Supérieure Polytechnique


(ENSP)

Cours de Phénomène de
Propagation

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Dr : MAFOUNA Barol
COURS DR MAFOUNA BAROL PHENOMENE DE PROPAGATION (LTE3)

Chapitre 2 : Propagation et Lignes de transmission

1.1 Introduction
En basses fréquences, les circuits électriques sont réalisés avec des composants à constante localisée tels que les résistances, les condensateurs et
les inductances dont les valeurs ne dépendent pas de la fréquence. En hyperfréquences, les dimensions des circuits étant de l’ordre de la longueur
d’onde, le phénomène de propagation ne peut plus être négligé, d’où la nécessité de faire appel à des composants à constante distribuée ou répartie
pour la réalisation des circuits. Les composants de base utilisés sont les guides d’ondes et les lignes de transmission qui sont des structures
propagatives.
Les ondes électromagnétiques hyperfréquences, ou micro-ondes sont des ondes dont la fréquence est comprise entre 300 MHz et 300 GHz. Elles
ont une très large gamme d’applications : télécommunications (GSM, satellites), détection à distance (radars), horloge atomique, météorologie,
astronomie, accélérateurs de particules (cyclotrons, synchrotrons), plasmas (chauffage), applications industrielles (chauffage, séchage, traitement
des d´déchets, …), médicales (traitement des cancers) et domestiques (fours micro-ondes, ...). Ces ondes sont aussi appelées ondes
submillimétriques, décimétriques, centimétriques et millimétriques, suivant leur longueur d’onde dans le vide λ = c /f (c=3e+8 m/s). Dans la
nomenclature américaine ces ondes sont classées en bandes ainsi qu’illustré dans le tableau 1 ci-après :
Tableau 1 : Désignation des bandes de fréquences
Bandes de Ancienne désignation Nouvelle désignation
fréquences (standard IEEE) (NATO)
500 – 1000 VHF C
MHz

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1 – 2 GHz L D
2– 3 GHz S E
3 – 4 GHz S F
4 – 6 GHz C G
6– 8 GHz C H
8 – 10 GHz X I
10 – 12,4 GHz X J
12,4– 18 GHz Ku J
18 – 20 GHz K J
20 – 26,5 GHz K K
26,5 – 40 GHz Ka K
40 – 60 GHz V L
60 – 75 GHz V M
75 – 110 GHz W M

La Figure 1 donne une représentation de la correspondance entre fréquence et longueur dans le vide (ε r =1).
Longueur
10 m 1m 1 dm 1 cm 1 mm d’onde λ
100 m

HF VHF UHF SHF EHF Fréquence f


3 MHz 30 MHz 300 MHz 3 GHz 30 GHz 300 GHz

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Figure 1 : Correspondance entre fréquences et longueurs d’onde dans le vide

2.2 Paramètres de ligne de transmission


- Type de ligne de transmission
Les lignes de transmission comprennent un câble coaxial, une ligne à deux fils (bifilaire), une plaque parallèle (ligne plane), une ligne micro ruban
(microstrip)

d) Câble coaxial b) Plaques parallèles a) Ligne micro ruban


c) Ligne bifilaire

- Analyse de la ligne de transmission en mode TEM


Considérons une ligne de transmission de longueur l, insérée entre une source et une charge, comme représentée sur la figure 2 suivante

Source Charge

-l 0 z
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Figure 2 : Ligne insérée entre une source et une charge

L’origine des abscisses est prise au niveau de la source.


En toute rigueur, l’étude théorique d’une ligne de transmission nécessite de déterminer les champs électromagnétiques qui se propagent le long de
la ligne. Pour le mode TEM cependant, où les des champs électrique et magnétique n’ont pas composantes longitudinales, on peut utiliser le modèle
du circuit électrique équivalent où la ligne est assimilée à un ensemble de quadripôles de longueur dz mis en cascade (figure 3). Notons que |𝑑𝑧| ≤
𝜆 et Oz, est la direction de propagation. La ligne de transmission est dans ce modèle un circuit à constantes réparties ou distribuées dont les
grandeurs caractéristiques sont :
• la self-inductance linéique L(H/m), liée à l’´énergie magnétique, elle traduit le phénomène de propagation ;
• la capacité linéique C (F/m), liée `à l’´énergie ´électrostatique, elle traduit l’effet du filtrage passe-bas de la ligne ;
• la résistance linéique R (Ω/m), liée aux pertes dans les conducteurs ;
• la conductance linéique G (S/m), liée aux pertes dans les diélectriques.
Les lignes de transmission sont utilisées pour transporter les ondes électromagnétiques d’un point (émetteur) vers à un autre (récepteur). Elles
peuvent servir d’adaptateur d’impédance, de composants (inductance, capacité, stubs)

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(a) (b)
Figure 3 : Représentation d’un tronçon de ligne (a) et son schéma électrique équivalent (b)

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La tension v(z, t) et le courant i(z, t) en un point de la ligne, sont obtenus en appliquant les lois de
Kirchhoff à ce modèle équivalent. Les lois de maille et des nœuds appliquées au circuit de la figure
3 b s’écrivent :
𝑑𝑖(𝑧, 𝑡)
𝑣(𝑧, 𝑡 = 𝑅𝑑𝑧𝑖(𝑧, 𝑡) + 𝐿𝑑𝑧 + 𝑣(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡) (1 )
{ 𝑑𝑡
𝑑(𝐶𝑑𝑧𝑣(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡))
𝑖(𝑧, 𝑡) = 𝑖(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡) + + 𝐺𝑑𝑧𝑣(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡)
𝑑𝑡
Développons 𝑣(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡) et 𝑖(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡) en série de Taylor, il vient :
𝜕𝑖(𝑧,𝑡)
𝑖(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡) = 𝑖(𝑧, 𝑡) + 𝑑𝑧
𝜕𝑧
{ 𝜕𝑣(𝑧,𝑡)
(2)
𝑣(𝑧 + 𝑑𝑧, 𝑡) = 𝑣(𝑧, 𝑡) + 𝑑𝑧
𝜕𝑧

En combinant les relations (1) et (2) et en négligeant les termes d’ordre 2 en 𝑑𝑧, on obtient :
𝜕𝑣(𝑧,𝑡) 𝜕𝑖(𝑧,𝑡)
− = 𝑅𝑖(𝑧, 𝑡) + 𝐿
𝜕𝑧 𝜕𝑡
{ 𝜕𝑖(𝑧,𝑡) 𝜕𝑣(𝑧,𝑡)
(3)
− = 𝐺𝑣(𝑧, 𝑡) + 𝐶
𝜕𝑧 𝜕𝑡

En dérivant la première relation du système d’équations (3) par rapport à 𝑧 et tenant compte de la
seconde relation de même système d’équations, on a :
𝜕2 𝑣(𝑧,𝑡) 𝜕𝑣(𝑧,𝑡) 𝜕2 𝑣(𝑧,𝑡)
− (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶) − 𝐿𝐶 − 𝑅𝐺𝑣(𝑧, 𝑡) = 0 (4)
𝜕𝑧 2 𝜕𝑡 𝜕𝑡 2

De même, en dérivant la deuxième relation du système d’équations (3) et en tenant compte de la


première relation, on a :
𝜕2 𝑖(𝑧,𝑡) 𝜕𝑖(𝑧,𝑡) 𝜕2 𝑖(𝑧,𝑡)
− (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶) − 𝐿𝐶 − 𝑅𝐺𝑖(𝑧, 𝑡) = 0 (5)
𝜕𝑧 2 𝜕𝑡 𝜕𝑡 2

La tension et le courant le long de la ligne obéissent à la même équation de propagation. Les


équations (3), (4) et (5) sont appelées équations des télégraphistes.
Le comportement de la ligne dépendant de son régime d’excitation, l’essentiel de ce cours sera
limité à l’étude des lignes de transmission en régime sinusoïdal, bien que les grandes
caractéristiques du fonctionnement des lignes en régime impulsionnel soient succinctement
abordées à la fin de ce chapitre.

1.2.1 Ligne de transmission en régime sinusoïdal

En régime harmonique, les courants et les tensions varient sinusoïdalement avec une vitesse
angulaire ou pulsation 𝜔 = 2𝜋𝑓, où 𝑓 est la fréquence du signal (tension ou courant). En notation
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complexe, la tension instantanée 𝑣(𝑧, 𝑡) et l’intensité instantanée du courant 𝑖(𝑧, 𝑡) sont de la


forme :
𝑣(𝑧, 𝑡) = 𝑉(𝑧)𝑒 𝑗𝜔𝑡
{ (6)
𝑖(𝑧, 𝑡) = 𝐼(𝑧)𝑒 𝑗𝜔𝑡

𝑉(𝑧) et 𝐼(𝑧) sont les amplitudes complexes de la tension et du courant. Dans ces conditions, les
équations (3) deviennent :
𝑑𝑉(𝑧)
= −𝑍(𝜔)𝐼(𝑧)
𝑑𝑧
{ 𝑑𝐼(𝑧) (7)
= − 𝑌(𝜔)𝑉(𝑧)
𝑑𝑧

où 𝑍(𝜔) = 𝑅 + 𝑗𝐿𝜔 est l’impédance série de la ligne et 𝑌(𝜔) = 𝐺 + 𝑗𝐶𝜔 son admittance
parallèle par unité de longueur. Il est possible de généraliser le modèle de la ligne de transmission
avec un réseau distribué plus compliqué en prenant
𝑍(𝜔) = 𝑟(𝜔) + 𝑗𝑥(𝜔) et 𝑌(𝜔) = 𝑔(𝜔) + 𝑗𝑏(𝜔) où 𝑟(𝜔) et 𝑔(𝜔) sont respectivement la
résistance série et la conductance de la ligne et, 𝑥(𝜔) et 𝑦(𝜔) sa réactance et sa susceptance.
Le système d’équations (7) peut s’écrire sous la forme matricielle :
𝑑𝑋
( ) = (𝑀)(𝑋) (8)
𝑑𝑧

où le vecteur (𝑋) et la matrice (𝑀) sont donnés par :


0 −𝑍(𝜔)
(𝑋) = (𝑉(𝑧) ) et (𝑀) = ( )
𝐼(𝑧) −𝑌(𝜔) 0
Les valeurs propres de la matrice (𝑀) sont données par :
𝛾 = √𝑍(𝜔)𝑌(𝜔) (9)
Les solutions de l’équation (8) sont par conséquent :
(𝑋) = (𝑋1 )𝑒 −𝛾𝑧 + (𝑋2 )𝑒 +𝛾𝑧
(𝑋1 ) et (𝑋2 ) sont deux vecteurs constants dépendant des conditions aux limites ou d’extrémité du
côté de la source et du côté de la charge.
𝐶1 𝐶2
Posons (𝑋1 ) = ( ′ ) et (𝑋2 ) = ( ′ ), il vient pour la tension et le courant :
𝐶1 𝐶2
𝑉(𝑧) = 𝐶1 𝑒 −𝛾𝑧 + 𝐶2 𝑒 +𝛾𝑧
{ (10)
𝐼(𝑧) = 𝐶1′ 𝑒 −𝛾𝑧 + 𝐶2′ 𝑒 +𝛾𝑧

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Il faut noter cependant que les constantes 𝐶1 et 𝐶1′ ne sont indépendantes, de même que 𝐶2 et 𝐶2′ .
En effet des équations (7), on a :
𝑑𝑉(𝑧) 𝛾(𝐶1 𝑒 −𝛾𝑧 −𝐶2 𝑒 +𝛾𝑧 )
𝐼(𝑧) = − =− (11)
𝑍(𝜔)𝑑𝑧 𝑍(𝜔)

D’où l’on en déduit immédiatement que :


𝛾𝐶1 𝐶1
𝐶1′ = =
𝑍(𝜔) 𝑍𝐶
{ 𝛾𝐶2 𝐶2 et
𝐶2′ =− =−
𝑍(𝜔) 𝑍𝐶

𝑍(𝜔)
où 𝑍𝑐 = √ est l’impédance caractéristique de la ligne et 𝛾 est la constante de propagation de
𝑌(𝜔)

la ligne. 𝛾 est en général complexe :


𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽
𝛼 est la constante d’atténuation mesurée en Neper/m ou en décibels (𝛼(𝑑𝐵) =
8.6859 𝛼(𝑁𝑒𝑝𝑒𝑟𝑠) et 𝛽, la constante de phase. Elle est mesurée en rad/m.
On définit à partir de 𝛽 des grandeurs auxiliaires suivantes :
2𝜋
- Longueur d’onde guidée : 𝜆 =
𝛽
𝜔
- Vitesse de phase : 𝑣𝑝 =
𝛽
𝑑𝜔
- Vitesse de groupe : 𝑣𝑔 =
𝑑𝛽

- Impédance caractéristique et constante de propagation


En remplaçant 𝑍(𝜔) et 𝑌(𝜔) par leur expression, on obtient :
𝑅+𝑗𝐿𝜔
𝑍𝑐 = √
{ 𝐺+𝐽𝐶𝜔 et (12)
𝛾 = √(𝑅 + 𝑗𝐿𝜔)(𝐺 + 𝐽𝐶𝜔)
Finalement, en fonction de 𝐶1 , 𝐶2 et 𝑍𝑐 , les équations (10) donnant les amplitudes de la tension
et du courant en un point de la ligne s’écrivent :
𝑉(𝑧) = 𝐶1 𝑒 −𝛾𝑧 + 𝐶2 𝑒 +𝛾𝑧
{ 1 (13)
𝐼(𝑧) = (𝐶1 𝑒 −𝛾𝑧 − 𝐶2 𝑒 +𝛾𝑧 )
𝑍𝑐

En combinant les équations (6) et (13), la tension 𝑣(𝑧, 𝑡) et le courant 𝑖(𝑧, 𝑡) en un point de la ligne
sont alors donnés par :
𝑣(𝑧, 𝑡) = 𝐶1 𝑒 𝑗𝜔𝑡−𝛾𝑧 + 𝐶2 𝑒 𝑗𝜔𝑡+𝛾𝑧
{ 1 (14)
𝑖(𝑧, 𝑡) = (𝐶1 𝑒 𝑗𝜔𝑡−𝛾𝑧 − 𝐶2 𝑒 𝑗𝜔𝑡+𝛾𝑧 )
𝑍𝑐

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Comme, on le voit l’onde de tension est composée de deux ondes se propageant en sens inverse :
- une onde progressive ou incidente qui se propage dans le sens des 𝑧 croissants, c’est-à-
dire du générateur vers la charge :
𝑣 + (𝑧, 𝑡) = 𝐶1 𝑒 𝑗𝜔𝑡−𝛾𝑧 = 𝐶1 𝑒 −𝛼𝑧 𝑒 𝑗(𝜔𝑡−𝛽𝑧) ;
- une onde régressive ou réfléchie qui se propage dans le sens des 𝑧 décroissants, c’est-à-
dire de la charge vers le générateur :
𝑣 − (𝑧, 𝑡) = 𝐶2 𝑒 𝑗𝜔𝑡+𝛾𝑧 = 𝐶2 𝑒 𝛼𝑧 𝑒 𝑗(𝜔𝑡+𝛽𝑧)
Les valeurs instantanées de ces tensions sont données par:
− 𝑅𝑒(𝑣 + (𝑧, 𝑡)) = 𝐶1 𝑒 −𝛼𝑧 cos (𝜔𝑡 − 𝛽𝑧) , pour une onde progressive ;
− 𝑅𝑒(𝑣 − (𝑧, 𝑡)) = 𝐶2 𝑒 𝛼𝑧 cos(𝜔𝑡 + 𝛽𝑧), pour une onde régressive
Dans la suite, sauf mention spéciale, nous omettrons le temps t.
1.2.1.1 Coefficient de réflexion
On définit le coefficient de réflexion de l’onde en un point d’abscisse z de la ligne comme le
rapport de l’amplitude de l’onde réfléchie sur celle de l’onde incidente
𝐶2 𝑒 𝑗𝜔𝑡+𝛾𝑧
Γ(𝑧) =
𝐶1 𝑒 𝑗𝜔𝑡−𝛾𝑧
Cette relation qui peut encore se mettre sous la forme :
Γ(𝑧) = Γ(0)𝑒 2𝛾𝑧 (15 a)
𝐶2
avec Γ(0) =
𝐶1

N.B Le coefficient de transmission de l’onde de tension au point 𝑀(𝑧) est défini comme le rapport
de l’onde de tension en ce point sur celle de l’onde incidente
𝑣(𝑧, 𝑡) 𝐶1 𝑒 𝑗𝜔𝑡−𝛾𝑧 + 𝐶2 𝑒 𝑗𝜔𝑡+𝛾𝑧
𝑇(𝑧) = + =
𝑣 (𝑧, 𝑡) 𝐶1 𝑒 𝑗𝜔𝑡−𝛾𝑧
𝑇(𝑧) = 1 + Γ(𝑧) = 1 + Γ(0)𝑒 2𝛾𝑧 (15 b)

1.2.1.2 Impédance d’entrée en un point de la ligne


L’impédance d’entrée en un point d’abscisse z, 𝑍𝑒 (𝑧), est donnée par :
𝑉(𝑧) 1+Γ(𝑧)
𝑍𝑒 (𝑧) = = 𝑍𝑐 (16)
𝐼(𝑧) 1−Γ(𝑧)

Inversement :
𝑍𝑒 (𝑧)−𝑍𝑐
Γ(𝑧) = (17 a)
𝑍𝑒 (𝑧)+𝑍𝑐

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Il en résulte qu’au niveau de la charge z=0, 𝑍𝑒𝑛 (0) = 𝑍𝐿


𝑍𝐿 −𝑍𝑐
d’où Γ(0) = et donc :
𝑍𝐿 +𝑍𝑐
𝑍𝐿 −𝑍𝑐
Γ(𝑧) = ( ) 𝑒 2𝛾𝑧 (17 b)
𝑍𝐿 +𝑍𝑐

Introduisons cette expression de Γ(𝑧) dans la relation (16), il vient :


𝑍𝐿 −𝑍𝑐 𝑡ℎ(𝛾𝑧)
𝑍𝑒𝑛 (𝑧) = 𝑍𝑐 (18)
𝑍𝑐−𝑍𝐿 𝑡ℎ(𝛾𝑧)

A l’entrée de la ligne 𝑧 = −𝑙. L’impédance ramenée à l’entrée a alors pour expression :


𝑍𝐿 +𝑍𝑐 𝑡ℎ(𝛾𝑙)
𝑍𝐸 = 𝑍𝑒𝑛 (−𝑙) = 𝑍𝑐 (19)
𝑍𝑐+𝑍𝐿 𝑡ℎ(𝛾𝑙)

Si la ligne est en circuit ouvert à la sortie : 𝑍𝐿 = ∞


𝑍𝐸𝑐𝑜 = 𝑍𝑐 𝑐𝑜𝑡ℎ(𝛾𝑙) (20 a)
Si la ligne est en court-circuit à la sortie : 𝑍𝐿 = 0
𝑍𝐸𝑐𝑐 = 𝑍𝑐 𝑡ℎ(𝛾𝑙) (20 b)

En mesurant les impédances d’entrée en court-circuit 𝑍𝐸𝑐𝑐 et en circuit ouvert 𝑍𝐸𝑐𝑜 , il est possible
de déterminer la constante de propagation et l’impédance caractéristique de la ligne. En effet, en
combinant les relations (20), on obtient :
𝑍𝐸𝑐𝑐
𝛾𝑙 = atan ( √ )) et 𝑍𝑐 = √𝑍𝐸𝑐𝑜 𝑍𝐸𝑐𝑐 (21)
𝑍𝐸𝑐𝑜

Dans le cas des lignes sans pertes, la constante d’atténuation ou d’affaiblissement de l’onde est
nulle, 𝛾 = 𝑗𝛽 ; l’impédance ramenée à l’entrée s’écrit :
𝑍𝐿 +𝑗𝑍𝑐 𝑡𝑔(𝛽𝑙)
𝑍𝐸 = 𝑍𝑐 (22)
𝑍𝑐+𝑗𝑍𝐿 𝑡𝑔(𝛽𝑙)

Si la ligne est en circuit ouvert à la sortie (sortie à vide), 𝑍𝐿 = ∞,


𝑍𝐸 = −𝑗𝑍𝑐 𝑐𝑜𝑡𝑔(𝛽𝑙)
𝜋
si ≤ 𝛽𝑙 ≤ 𝜋 (𝑘𝜋 𝑝𝑟è𝑠) , cette réactance est négative, la ligne se comporte à l’entrée comme un
2

circuit capacitif. La capacité équivalente permettant de réaliser cette réactance à la pulsation 𝜔


est :
1
𝐶=
𝜔𝑍𝑐 𝑐𝑜𝑡𝑔(𝛽𝑙)

Si la ligne est en court-circuit à la sortie 𝑍𝐿 = 0,


𝑍𝐸 = 𝑗𝑍𝑐 𝑡𝑔(𝛽𝑙)

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𝜋
si 0 ≤ 𝛽𝑙 ≤ (𝑘𝜋 𝑝𝑟è𝑠) , cette réactance est positive, la ligne se comporte à l’entrée comme un
2

circuit inductif. L’inductance équivalente permettant de réaliser cette réactance à la pulsation 𝜔


est :
𝑍𝑐 𝑡𝑔(𝛽𝑙)
𝐿=
𝜔
𝜋 𝜆
Pour une ligne de longueur électrique 𝛽𝑙 = ou ligne quart d’onde (𝑙 = ), l’impédance d’entrée
2 4

est :
𝑍𝑐 2
𝑍𝐸 = soit 𝑍𝑐 = √𝑍𝐿 𝑍𝐸
𝑍𝐿
𝜆
Pour une ligne de longueur électrique 𝛽𝑙 = 𝜋 ou ligne demi-onde (𝑙 = ), l’impédance ramenée à
2

l’entrée est :
𝑍𝐸 = 𝑍𝐿
Si la ligne sans perte se termine sur une impédance purement réactive 𝑍𝐿 = 𝑗𝑋𝐿 et si l’impédance
caractéristique 𝑍𝑐 de la ligne est réelle, l’impédance ramenée à l’entrée de la ligne est :
𝑗𝑋𝐿 + 𝑗𝑍𝑐 𝑡𝑔(𝛽𝑙) 𝜃𝐿
𝑍𝐸 = 𝑍𝑐 = −𝑗𝑍𝐶 𝑐𝑜𝑡𝑔(𝛽𝑙 − )
𝑍𝑐 − 𝑋𝐿 𝑡𝑔(𝛽𝑙) 2
𝑍
où 𝜃𝐿 = 2atan ( 𝑐 )
𝑋𝐿

Quant au coefficient de réflexion, il devient :


𝑍𝐿 −𝑍𝑐
Γ(𝑧) = Γ(0)𝑒 2𝑗𝛽𝑧 = ( ) 𝑒 2𝑗𝛽𝑧
𝑍𝐿 +𝑍𝑐

1.2.1.3 Constantes d’atténuation et de phase


- Cas des lignes à pertes
L’expression de l’impédance ramenée est celle donnée par la relation (19), où la constante de
propagation 𝛾 est à déterminer en fonction des paramètres primaires de la ligne R, L, G, C et de
la pulsation 𝜔. Il s’agit donc de déterminer 𝛼 et 𝛽 à partir de relation
𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽 = √(𝑅 + 𝑗𝐿𝜔)(𝐺 + 𝐽𝐶𝜔).
En prenant le carré de 𝛾 et celui de son module, on a :
𝛼 2 − 𝛽 2 = 𝑅𝐺 − 𝐿𝐶𝜔2
{𝛼 2 + 𝛽 2 = √(𝑅𝐺 − 𝐿𝐶𝜔 2 )2 + (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶)𝜔 2 (21)
𝛼𝛽 ≥ 0 ( 𝛼 𝑒𝑡 𝛽 de même signe )
La résolution des équations (21) aboutit à :

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1
𝛼 = ±√ [(𝑅𝐺 − 𝐿𝐶𝜔 2 ) + √(𝑅𝐺 − 𝐿𝐶𝜔 2 )2 + 𝜔 2 (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶)] (23)
2

1
𝛽 = ±√ [−(𝑅𝐺 − 𝐿𝐶𝜔 2 ) + √(𝑅𝐺 − 𝐿𝐶𝜔 2 )2 + 𝜔 2 (𝐿𝐺 + 𝑅𝐶)] (24)
2

Les relations (23) et (24) montrent que les constantes d’affaiblissement et de phase dépendent de
la fréquence. Une ligne de transmission avec pertes est dispersive.
- Cas des lignes à faibles pertes
La ligne est qualifiée de faibles pertes si : 𝑅 ≪ 𝐿𝜔 et 𝐺 ≪ 𝐶𝜔. Ainsi
𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽 = √(𝑅 + 𝑗𝐿𝜔)(𝐺 + 𝐽𝐶𝜔) peut s’écrire :
𝑅 𝐺
𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽 = ±𝑗√𝐿𝐶𝜔√(1 + )(1 + ).
𝑗𝐿𝜔 𝐽𝐶𝜔

En utilisant le développement limité au premier ordre des termes sous la racine, on obtient :
𝑅 1 𝑅2 𝐺 1 𝐺2
𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽 ≈ ±𝑗√𝐿𝐶𝜔(1 + + 2 )(1 + + ).
2𝑗𝐿𝜔 8 𝐿2 𝜔 2𝑗𝐶𝜔 8 𝐶 2 𝜔2

1 𝐶 𝐿 1 𝐺 𝑅
𝛾 = 𝛼 + 𝑗𝛽 ≈ (𝑅√ + 𝐺√ ) + 𝑗√𝐿𝐶𝜔(1 + ( − )2 )
2 𝐿 𝐶 8𝜔 𝐶 𝐿

On en déduit que :
1 𝐶 𝐿
𝛼 = 𝑅𝑒(𝛾) = (𝑅√ + 𝐺√ ) (25) et
2 𝐿 𝐶

1 𝐺 𝑅
𝛽 = 𝐼𝑚(𝛾) = √𝐿𝐶𝜔(1 + ( − )2 ) (26)
8𝜔 𝐶 𝐿
1
La vitesse de phase 𝑣𝑝 = 1 𝐺 𝑅 dépend de la fréquence, de même que la vitesse de
√𝐿𝐶(1+8𝜔(𝐶− 𝐿 )2 )

groupe 𝑣𝑔 . La ligne à faibles pertes est dispersive et conduit à la distorsion du signal.


𝐺 𝑅
Si la condition de Heaviside est réalisée : − , la vitesse de phase 𝑣𝑝 et de groupe 𝑣𝑔 sont
𝐶 𝐿

indépendantes. Dans ce cas la ligne est non dispersive.


- Cas des lignes sans pertes
Pour une ligne de transmission sans pertes 𝑅 = 𝐺 = 0 et par conséquent
𝛼 = 0 et 𝛽 = 𝐼𝑚(𝛾) = √𝐿𝐶𝜔
Comme dans le cas des lignes à faibles pertes, la vitesse de phase
1
𝑣𝑝 = est constante. 𝜔 étant une fonction linéaire de 𝛽, la ligne sans pertes est non
√𝐿𝐶

dispersive. Les signaux qui s’y propagent ne subissent pas de distorsion ou de déformation.
1.2.1.3 Expressions des paramètres primaires des lignes de transmission classiques

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Ces paramètres sont déterminés dans l’hypothèse de l’approximation quasi-stationnaire (mode


TEM). Nous nous limitons ici au cas des lignes bifilaire et coaxiale.

- Ligne bifilaire
Elle est constituée de deux conducteurs rectilignes C1 et C2 de diamètre d,
séparés par une distance D, plongés dans un milieu de permittivité 𝜀 (figure 4), de perméabilité
𝜇 = 𝜇0 et de conductivité 𝜎, constantes.

C1
d
C2

𝜀, 𝜇, 𝜎

Figure 4 : Ligne de transmission bifilaire


- Capacité entre conducteur
Désignons par 𝜌𝐿 , la densité linéique de charge sur le conducteur C1, assimilé à l’armature positive.
Le champ électrique crée par ce conducteur en un M de l’espace est radial et a pour expression en
module :
𝜎𝐿
𝐸(𝑟1 ) = . 𝑟1 , est la distance qui sépare le point M de l’axe du conducteur. Le potentiel crée
2𝜋𝜀 𝑟1

au point M est donné par la circulation du champ électrique :


𝜌𝐿 𝜌𝐿 𝑟1
𝑉(𝑟1 ) = − ∫ 𝐸(𝑟1 ) 𝑑𝑟1 = − ∫ 𝑑𝑟1 = − ln ( )
2𝜋𝜀 𝑟1 2𝜋𝜀 𝑟01

De la même manière, on peut déterminer le potentiel crée en M par le conducteur C2, situé à une
distance 𝑟2 .
𝜌𝐿 𝑟2
𝑉(𝑟2 ) = ln ( )
2𝜋𝜀 𝑟02
Le potentiel V résultant au M est la superposition des deux potentiels 𝑉(𝑟1 ) et 𝑉(𝑟2 ),
𝜌𝐿 𝑟1 𝜌𝐿 𝑟2
𝑉(𝑟1 , 𝑟2 ) = − ln ( ) + ln ( )
2𝜋𝜀 𝑟01 2𝜋𝜀0 𝑟02
En prenant l’origine des potentiels au milieu des deux conducteurs 𝑟01 = 𝑟02 , on obtient :

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𝜌𝐿 𝑟2
𝑉(𝑟1 , 𝑟2 ) = ln ( )
2𝜋𝜀 𝑟1
𝑑
Ainsi, les potentiels des conducteurs peuvent aisément calculés sans difficulté en posant 𝑟1 = et
2
𝑑
𝑟2 = 𝐷 pour le conducteur C1 et inversement 𝑟1 = 𝐷 et 𝑟2 = pour le conducteur C2. Si 𝐷 ≫
2

𝑑, On obtient :
𝜌𝐿 2𝐷
𝑉𝐶1 = − 𝑉𝐶2 = ln ( )
2𝜋𝜀 𝑑

𝜌𝐿 2𝐷
La ddp entre les deux conducteurs est 𝑉 = 𝑉𝐶1 − 𝑉𝐶2 = ln ( )
𝜋𝜀 𝑑
𝑄
Sachant que la densité de charge 𝜌𝐿 = , h étant la longueur des conducteurs et Q la charge

totale du conducteur, on a :
𝑄 2𝐷
𝑉= ln ( )
𝜋𝜀0 ℎ 𝑑

La capacité linéique C entre les deux conducteurs a pour expression :


𝑄 𝜋𝜀
𝐶= = 2𝐷 (27)
ℎ𝑉 ln( 𝑑 )

- Inductance
Le champ magnétique crée par le conducteur C1 à une distance r de l’axe du fil est obtenu en
appliquant le théorème d’Ampère
𝐼
𝐻(𝑟) =
2𝜋𝑟

Le flux magnétique à travers la surface comprise entre les deux conducteurs de hauteur h est
donné par :
𝐷 𝜇𝐼ℎ 2𝐷
Φ = ∫𝑑 𝜇ℎ𝐻(𝑟)𝑑𝑟 = ln ( )
2
2𝜋 𝑑

L’inductance linéique a donc pour expression :


Φ 𝜇 2𝐷
𝐿= = ln ( ) (28)
𝐼ℎ 2𝜋 𝑑

- Conductance linéique
Le diélectrique qui entoure les conducteurs n’est jamais parfait. Il s’en suit, à cause de sa
permittivité est complexe 𝜀 = 𝜀 ′ − 𝑗𝜀 ′′ , une circulation d’un courant de fuite entre les
conducteurs dont la densité est donnée par :
𝐽⃗𝑓 = 𝑗𝜔𝜀 ′′ 𝐸⃗⃗

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L’intensité du courant de fuite 𝐼𝑑 est le flux de 𝐽⃗𝑓 à travers n’importe quelle surface S entourant
les conducteur C1 :
𝑄
𝐼𝑑 = ∫ ⃗𝐽⃗𝑓 𝑑𝑆⃗ = ∮ 𝜔𝜀 ′′ 𝐸⃗⃗ 𝑑𝑆⃗ = 𝑗𝜔𝜀 ′′ ∮ 𝐸⃗⃗ 𝑑𝑆⃗ = 𝑗𝜔𝜀 ′′
𝑆 𝑆 𝑆 𝜀′
En remplaçant dans cette dernière relation 𝑄 par 𝐶𝑉, il vient :
𝜔𝜀 ′′ 𝐼𝑑 𝜀 ′′ 𝜔𝜀 ′′ 𝜋𝜀0
𝐼𝑑 = 𝐶𝑉, d’où l’on tire : 𝐺 = =𝜔 𝐶= 2𝐷
𝜀′ 𝑉 𝜀′ ln( )
𝑑

𝜋𝜔𝜀 ′ 𝜀 ′′ 2𝜋2 𝜀 ′ 𝑓𝑡𝑔𝛿


𝐺= 2𝐷 = 2𝐷 (29)
𝜀 ′ ln( 𝑑 ) ln( 𝑑 )

𝜀 ′′
𝑡𝑔𝛿 = , est l’angle des pertes diélectriques
𝜀′

- Résistance linéique
Elle est due à l’effet de peau. En effet quand la fréquence augmente l’onde électromagnétique ne
pénètre dans les conducteurs que sur une fine couche appelée profondeur de pénétration ou
épaisseur de peau.
Soit 𝜎, la conductivité du conducteur, la résistance par unité de longueur s’écrit :
𝐷
2𝑅𝑠 𝑑 1
𝑅= où 𝑅𝑆 = est la résistance de surface des conducteurs et 𝛿𝑝 est la profondeur
𝜋𝑑 𝐷 2
√( ) −1
𝜎𝛿𝑝
𝑑

1
de peau : 𝛿𝑝 =
√𝜋𝑓𝜎𝜇

- Ligne coaxiale
Elle est constituée de deux conducteurs rectilignes coaxiaux C1 et C2 de diamètre 2a et 2b (b a),
l’espace entre les deux conducteurs est rempli d’un diélectrique de permittivité 𝜀, de perméabilité
𝜇 = 𝜇0 (figure 5 ). Les conductivités des conducteurs 𝜎1 et 𝜎2 sont supposées constantes

Figure 5 : Ligne de transmission coaxiale


Les détails des calculs des paramètres primaires d’une ligne coaxiale dont les armatures intérieur
et extérieur ont des rayons respectifs a et b sont donnés en annexe. Ces paramètres ont pour
expression :

16
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- Résistance linéique :
- Capacité par unité de longueur :
2𝜋𝜀
𝐶 𝑏 (30)
ln(𝑎)

- Inductance par unité de longueur :


𝑏
ln(𝑎)
𝐿= (31)
2𝜋𝜇

- Conductance par unité de longueur :


4𝜋2 𝜀𝑓𝑡𝑔𝛿
𝐺 == 𝑏 (32)
ln(𝑎)

- Résistance par unité de longueur :


𝜇0 𝑓 1 1
𝑅=√ ( + ) (33)
𝜋 2𝑎√𝜎1 2𝑏√𝜎2

Ondes stationnaires

Soit une ligne de transmission sans pertes d’impédance caractéristique 𝑍𝐶 et chargée à la


sortie par une impédance 𝑍𝐿 . Si l’on excite cette ligne à l’entrée et si l’impédance de la
charge 𝑍𝐿 n’est pas adaptée à la ligne, celle-ci sera le siège d’un phénomène d’ondes
stationnaires résultant de l’interférence entre l’onde incidente issue du générateur et l’onde
réfléchie par la charge. La figure 6 illustre ce phénomène.

P1 P2
P

Onde incidente
M
ZL
ZC
Onde réfléchie

O z
l
Entrée
Sortie

Figure 6 : Illustration du phénomène d’ondes stationnaires


En effet, en un point quelconque M du plan P de la ligne d’abscisse z, les ondes de tension et de
courant s’écrivent :
𝑉(𝑧) = 𝐶1 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (1 + Γ(0)𝑒 𝑗2𝛽𝑧 )
𝐶1 𝑒 −𝑗𝛽𝑧
𝐼(𝑧) = (1 − Γ(0)𝑒 𝑗2𝛽𝑧 )
𝑍𝑐

17
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Posons : Γ(0) = Γ0 𝑒 𝑗𝜙 , il vient :


𝑉(𝑧) = 𝐶1 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (1 + Γ0 𝑒 𝑗(2𝛽𝑧+𝜙) )
𝑉(𝑧) = 𝐶1 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (1 + Γ0 cos(2𝛽𝑧 + 𝜙) + 𝑗Γ0 𝑠𝑖𝑛(2𝛽𝑧 + 𝜙))
Le module de la tension a pour expression :

|𝑉(𝑧)| = |𝐶1 |√(1 + Γ0 2 + 2Γ0 cos(2𝛽𝑧 + 𝜙))

De même le courant 𝐼(𝑧) est donnée par :


𝐶1 𝑒 −𝑗𝛽𝑧
𝐼(𝑧) = (1 − Γ0 𝑒 𝑗(2𝛽𝑧+𝜙) )
𝑍𝑐
𝐶1
𝐼(𝑧) = 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (1 − Γ0 cos(2𝛽𝑧 + 𝜙) − 𝑗Γ0 𝑠𝑖𝑛(2𝛽𝑧 + 𝜙))
𝑍𝑐

et son module :
|𝐶1 |
|𝐼(𝑧)| = √(1 − 2Γ0 cos(2𝛽𝑧 + 𝜙) + Γ0 2 )
𝑍𝑐
L’impédance d’entrée au plan P est :
𝑉(𝑧) 𝐶1 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (1 + Γ0 𝑒 𝑗(2𝛽𝑧+𝜙) )
𝑍(𝑧) = =
𝐼(𝑧) 𝐶1 𝑒 −𝑗𝛽𝑧 (1 − Γ0 𝑒 𝑗(2𝛽𝑧+𝜙) )
1+2Γ0 cos(2𝛽𝑧+𝜙)+Γ0 2
Soit : |𝑍(𝑧)| = 𝑍𝑐 √
1−2Γ0 cos(2𝛽𝑧+𝜙)+Γ0 2

𝑍(𝑧) peut encore s’écrire :


(1 + Γ0 𝑒 𝑗(2𝛽𝑧+𝜙) ) (1 − Γ0 2 + 𝑗2Γ0 sin(2𝛽𝑧 + 𝜙))
𝑍(𝑧) = 𝑍𝑐 = 𝑍𝑐
(1 − Γ0 𝑒 𝑗(2𝛽𝑧+𝜙) ) (1 + Γ0 2 − 2Γ0 cos(2𝛽𝑧 + 𝜙))
Posons 𝑍(𝑧) = 𝑅(𝑧) + 𝑗𝑋(𝑧), par identification, on a :
1−Γ0 2 2Γ0 sin(2𝛽𝑧+𝜙)
𝑅(𝑧) = 𝑍𝑐 (1−2Γ 2 et 𝑋(𝑧) = 𝑍𝑐 (1−2Γ 2
0 cos(2𝛽𝑧+𝜙)+Γ0 ) 0 cos(2𝛽𝑧+𝜙)+Γ0 )

on peut facilement vérifier que :


2Γ0 sin(2𝛽𝑧+𝜙)
𝑍(𝑧) = |𝑧(𝑧)|𝑒 𝑗𝜃(𝑧) avec 𝜃(𝑧) = atan ( )
1−Γ0 2

Dans la suite, on supposera que 𝐶1 est réel.


On voit immédiatement que le module de la tension |𝑉(𝑧)| est maximum et le module du courant
|𝐼(𝑧)| minimum si : cos(2𝛽𝑧 + 𝜙) = 1
1, 2, … 𝑠𝑖 𝜙 > 0
C’est à dire que : 2𝛽𝑧 + 𝜙 = 2𝑘𝜋, 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑘 = { , soit :
0,1, 2, … 𝑠𝑖 𝜙 ≤ 0

18
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𝑘𝜆 𝜙𝜆
𝑧 = 𝑧𝑘𝑚𝑎𝑥 = − (position des maxima de tension ou minima du courant). Pour ces valeurs de
2 4𝜋

z, on a :
|𝑉(𝑧)| = 𝑉𝑚𝑎𝑥 = 𝐶1 (1 + Γ0 ) (34)
𝐶1 (1−Γ0 )
|𝐼(𝑧)| = 𝐼𝑚𝑖𝑛 =
𝑍𝑐

L’impédance 𝑍(𝑧) en ces lieux est maximale et réelle. En effet,


𝑉𝑚𝑎𝑥 1+Γ0
|𝑍(𝑧)| = 𝑍𝑚𝑎𝑥 = = 𝑍𝑐
𝐼𝑚𝑖𝑛 1−Γ0

Le module de la tension |𝑉(𝑧)| est minimum et le module du courant |𝐼(𝑧)| maximum si :


cos(2𝛽𝑧 + 𝜙) = −1
1, 2, … 𝑠𝑖 𝜙 > 0
C’est à dire que : 2𝛽𝑧 + 𝜙 = (2𝑘 + 1)𝜋, 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑘 = { soit :
0,1, 2, … 𝑠𝑖 𝜙 ≤ 0
(2𝑘+1)𝜆 𝜙𝜆
𝑧 = 𝑧𝑘𝑚𝑖𝑛 = − (position des minima de tension ou maxima du courant). On voit bien
4 4𝜋

que :
𝜆 𝜆
𝑧𝑘𝑚𝑎𝑥 + si 𝑧𝑘𝑚𝑎𝑥 <
4 4
𝑧𝑘𝑚𝑖𝑛 = { 𝜆 𝜆
(35)
𝑧𝑘𝑚𝑎𝑥 − si 𝑧𝑘𝑚𝑎𝑥 ≥
4 4

|𝑉(𝑧)| = 𝑉𝑚𝑖𝑛 = 𝐶1 (1 − Γ0 ) (36)


𝐶1 (1+Γ0 )
|𝐼(𝑧) = 𝑉|𝑚𝑎𝑥 =
𝑍𝑐

L’impédance 𝑍(𝑧) en ces lieux est minimale et réelle. En effet,


𝑉𝑚𝑖𝑛 1−Γ0
|𝑍(𝑧)| = 𝑍𝑚𝑖𝑛 = = 𝑍𝑐
𝐼𝑚𝑎𝑥 1+Γ0

De ce qui précède, on peut aisément montrer que :


𝑉𝑚𝑎𝑥 𝑉𝑚𝑖𝑛
𝑍𝑐 = = (37)
𝐼𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑚𝑖𝑛

La distance qui sépare deux maxima ou deux minima successifs de tension est donnée par : 𝑑 =
𝜆
𝑧𝑘𝑚𝑎𝑥 (𝑘) − 𝑧𝑘𝑚𝑎𝑥 (𝑘 − 1) = (38)
2

La distance entre un maximum et un minimum de tension consécutifs est :


𝜆 𝜙𝜆 𝜆 𝜙𝜆 𝜆
Δ𝑑 = ( − )−( − )= (39)
2 4𝜋 4 4𝜋 4

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D’où la représentation suivante de la variation du module de la tension en fonction de z donnée à


la figure 7, tracée pour Γ0 = 0.3 , 𝜙 = 30° et 𝐶1 = 0.4. La tension et le courant sont en opposition
de phase en chacun des points de la ligne.
Le phénomène d’ondes stationnaires est caractérisé par le rapport d’ondes stationnaires (ROS)
appelé encore taux d’ondes stationnaires (TOS). Il est défini par :
𝑉𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑚𝑎𝑥 1+Γ0
𝑅𝑂𝑆 = = = (40)
𝑉𝑚𝑖𝑛 𝐼𝑚𝑖𝑛 1−Γ0

On peut remarquer aisément que : 1 ≤ 𝑅𝑂𝑆 < ∞

𝜆
.
2

𝜆
4

(a)
z2
𝜆
.
2

𝜆
4

(b)
Figure 7 : Variation de la tension et du courant le long de la ligne

De plus les impédances réelles 𝑍𝑚𝑎𝑥 et 𝑍𝑚𝑖𝑛 précédemment définies peuvent s’écrire
simplement : 𝑍𝑚𝑎𝑥 = 𝑍𝑐 𝑅𝑂𝑆 et 𝑍𝑚𝑖𝑛 = 𝑍𝑐 /𝑅𝑂𝑆
En particulier si la ligne est ouverte en sortie c’est à dire que Γ = 1 (Γ0 = 1 et = 0 ), le 𝑅𝑂𝑆 = ∞.
Les amplitudes de la tension et du courant le long de la ligne sont dans ce cas données par :
|𝑉(𝑧)| = 2|𝐶1 ||cos(𝛽𝑧)|

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|𝐶1 |
|𝐼(𝑧)| = 2 |sin(𝛽𝑧)|
𝑍𝑐
L’impédance au point 𝑧 est : 𝑍(𝑧) = 𝑗𝑍𝑐 𝑐𝑜𝑡𝑔(𝛽𝑧)
Si la ligne se termine en sortie par un court-circuit on a Γ = −1 (Γ0 = 1 et 𝜙 = 𝜋) , le 𝑅𝑂𝑆 = ∞.
Dans ce cas, les modules des amplitudes de la tension et du courant le long de la ligne sont données
par :
|𝑉(𝑧)| = 2|𝐶1 ||sin(𝛽𝑧)|
|𝐶1 |
|𝐼(𝑧)| = 2 |cos(𝛽𝑧)|
𝑍𝑐
L’impédance au point 𝑧 est : 𝑍(𝑧) = −𝑗𝑍𝑐 𝑡𝑔(𝛽𝑧)

2-5 Abaque de Smith


1- Introduction
Avant l’arrivée des ordinateurs et des calculateurs numérique, les ingénieurs développaient toutes
sortes d’aides (règle à calcul, tableaux, graphique, etc.) pour faciliter leurs calculs pour la
conception et l’analyse.
Abaque de Smith, élaborée par P. H Smith en 1939, est un outil graphique utilisé pour analyser
et concevoir des caractéristiques de lignes de transmission.
Ce graphe permet d’éviter les opérations longues et fastidieuse de nombres complexe, dans des
caractéristiques de lignes de transmission ( Γ𝐿 , Z𝐿 , Z𝑖𝑛 , 𝑆𝑊𝑅 … . )
Nous avons vu que l’impédance en un point de la ligne pouvait être calculée à partir du coefficient
de réflexion en utilisant la relation :
1+Γ(𝑧) 1+Γ(𝑧)
𝑍(𝑧) = 𝑍𝑐 ou 𝒛(𝑧) =
1−Γ(𝑧) 1−Γ(𝑧)
𝑍(𝑧)
si on utilise l’impédance réduite définie par : 𝒛(𝑧) =
𝑍𝑐

Inversement :
𝒛(𝑧)−1
Γ(𝑧) = (41)
𝒛(𝑧)+1

En particulier au niveau de la charge (𝑧 = 0), on a :


1 + Γ𝐿
𝑍𝐿 = 𝑍𝑐
1 − Γ𝐿
Inversement, on a :

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𝑍𝐿 − 𝑍𝑐
Γ𝐿 =
𝑍𝐿 + 𝑍𝑐
En utilisant les impédances réduites, cette relation peut encore s’écrire :
𝑧𝐿 − 1
Γ𝐿 =
𝑧𝐿 + 1
𝑍𝐿
avec 𝑧𝐿 =
𝑍𝑐

Cette relation (41) est une transformation conforme qui permet de passer du plan des impédances
z au plan du coefficient de réflexion Г et vice-versa.

Im(𝒛)
Ca
𝜑
Cb
O
Re(𝒛)

Plan z

Figure 8 : plans d’impédance et du coefficient de réflexion

En effet, les courbes Ca et Cb dans le plan des impédances 𝒛 sont transformées en courbes C’a et
C’b dans le plan du coefficient de réflexion Г. Cette transformation a la propriété de conserver les
angles comme indiqué sur la figure 8. Ainsi on peut donc graphiquement déterminer une impédance
donnée à partir du coefficient de réflexion correspondant. C’est le principe du diagramme ou de
l’abaque de Smith que nous allons discuter dans la suite.
1+Γ
Posons 𝒛 = 𝑥 + 𝑗𝑦 et Г = 𝑝 + 𝑗𝑞, il vient pour la relation 𝒛 = , l’égalité :
1−Γ
1+𝑝+𝑗𝑞 1−𝑝2 −𝑞2 2𝑞
𝑥 + 𝑗𝑦 = = +𝑗 (37)
1−𝑝−𝑗𝑞 (1−𝑝)2 +𝑞2 (1−𝑝)2 +𝑞2

On voit que cette égalité n’est possible que si :


1−𝑝2 −𝑞2
𝑥=
(1−𝑝)2 +𝑞2
{ 2𝑞
(38)
𝑦=
(1−𝑝)2 +𝑞2

22
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Il est intéressons de voir comment se transforment les impédances 𝑥 et des réactances 𝑦 dans le
plan du coefficient de réflexion? A cette fin, résolvons les équations (38) avec les variables 𝑥 et 𝑦
comme paramètres.
On obtient :
𝑥 1
(𝑝 − )2 + 𝑞 2 = ( )2 (39.a)
1+𝑥 1+𝑥
1 1
(𝑝 − 1)2 + (𝑞 − )2 += ( )2 (39.b)
𝑦 𝑦

L’équation (39.a) montre que le lieu du coefficient de réflexion lorsque x


𝑥 1
est constant est un cercle de centre (𝑝 = , 𝑞 = 0) et de rayon ;
1+𝑥 1+𝑥

De même, la relation (39.b) montre que le lieu du coefficient de réflexion lorsque y est constant
1 1
est un cercle de centre (𝑝 = 1 , 𝑞 = ) et de rayon |𝑦|
lorsque y est non nul et de rayon infini
𝑦

lorsque y est nul. Ainsi les droites x=constante et y=constante sont transformées en cercles dans le
plan Γ. Ces deux familles de cercles forment un réseau de courbes orthogonales, appelé diagramme
de SMITH développé par ce dernier en 1939, comme le montre la figure 9 ci-dessous.

Figure 9 : Représentation des parties réelle et imaginaire de l’impédance


dans le plan du coefficient de réflexion.

23
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2- Utilisation de l’Abaque de Smith


Abaque de Smith est carrément une graduation du plan complexe permettant de lire la valeur
d’impédance z𝐿 = 𝑟 + 𝑗𝑥 liée au coefficient de réflexion, composé de :
- Cercles de résistance constante partie réelle de l’impédance réduite
- Cercle de réactance constante partie imaginaire de l’impédance réduite

Les cercles de résistance et de réactance sont orthogonaux.


On localise les impédances réduites z𝐿 = Z𝐿 ⁄Z𝑜 sur l’abaque, aux intersections des arcs des cercles,
où on obtient 𝑟 𝑒𝑡 𝑥. On notera : z𝐿 = 𝑟 + 𝑗𝑥, où r est la résistance et 𝑥 la réactance.

Afin de se familiariser avec cet abaque, localisons quelques points


z𝐿1 = 0.2 + 𝑗0.5 , z𝐿2 = 0.5 − 𝑗0.2, z𝐿3 = 1 + 𝑗0.5 , z𝐿4 = 2 + 𝑗0.2, z𝐿5 = 0.2 − 𝑗 ,
z𝐿6 = 𝑗

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L’abaque de Smith sert, entre autres, à calculer


✓ Coefficient de réflexion Γ𝐿 ;
✓ Admittance correspondante à une impédance Y𝐿 ;
✓ Impédance ramenée Z𝐼𝑁 ;
✓ Rapport d’onde stationnaire SWR

a) Coefficient de réflexion 𝚪𝑳 ;
On peut trouver la valeur de Γ𝐿 en mesurant la longueur relative du segment de la droite OA par
̅̅̅̅
𝑂𝐴
rapport à la distance axiale OP donc |Γ𝐿 | = , avec
𝑂𝑝

✓ Le point O est le centre de l’abaque ;


25
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✓ Le point A est la position de l’impédance réduite z𝐿 sur l’abaque ;


✓ Le point A est la position d’intersection entre le cercle de résistance 𝑟 = 0 et la droite
(OA) où Γ𝐿 = 1.
Le périmètre de l’abaque Smith contient trois échelles concentriques. L’échelle la plus interne (en
rouge) est appelée angle de coefficient de réflexion θ𝑟 en degrés

Exemple ; utilisez l’abaque de Smith pour trouver les coefficients de réflexion des impédances
normalisées suivantes z𝐿1 = 2 + 𝑗3 , z𝐿2 = 0.2 − 𝑗0.5,
̅̅̅̅
𝑂𝐴 4.8
On localise z𝐿1 sur l’abaque de Smith (point A) |Γ𝐿 | = = = 0.74
𝑂𝑝 6.5

L’intersection entre le cercle de l’angle de coefficient de réflexion et la droite OP donne


0
l’angleθ𝑟1 donc θ𝑟1 = 260 . Donc Γ𝐿 = 0.74∟260 = 0.74𝑒 𝑗26

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b) Rapport d’onde stationnaire SWR


On peut trouver la valeur de SWR en traçant un cercle centré à l’origine 0 et qui passe par le point
A, où l’intersection avec l’axe horizontal (point B) indique la valeur de SWR.
✓ Le point O est le centre de l’abaque ;
✓ Le point A est la position de l’impédance réduite z𝐿 sur l’abaque ;
✓ Le point B est l’intersection du cercle indique de centre 0 et de rayon ̅̅̅̅
𝑂𝐴 avec l’axe
horizontal

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c) Admittance correspondante à une impédance 𝐘𝑳


L’admittance réduite y𝐿 est 𝐴′ le point symétrique du point A par rapport à l’origine 0

28
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Exemple ; Utilisez l’abaque de Smith pour trouver les SWR et les admittances des charges
normalisées suivantes : z𝐿1 = 0.6 − 𝑗0.3, z𝐿2 = 2 + 𝑗3
✓ On localise z𝐿1 sur l’abaque de Smith (point A) et à l’aide d’un compas on trace un
cercle d’origine 0 et de rayon OA
y𝐿1 = 𝑔𝐿1 + 𝑗𝑥𝐿1 = 1.35 + 𝑗0.65
SWR=1.9

Pour z𝐿2 = 2 + 𝑗3 on obtient


y𝐿2 = 𝑔𝐿2 + 𝑗𝑥𝐿2 = 0.14 − 𝑗0.25
SWR=5.4

29
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Exemple : soit une ligne (50Ω) chargée par l’impédance Z𝐿 = 100 + 𝑗150, utilisez l’abaque de
Smith pour déterminer :
- La position 𝑙𝑚𝑎𝑥 sur la ligne, où la valeur de tension est maximale 𝑉𝑚𝑎𝑥 de l’onde
stationnaire
- La position 𝑙𝑚𝑖𝑛 sur la ligne, où la valeur de tension est minimale 𝑉𝑚𝑖𝑛 de l’onde
stationnaire

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31
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d) Impédance ramenées 𝒛(𝒍) et coefficient de réflexion à l’entrée de 𝚪(𝒍)

Le coefficient de réflexion à l’entrée de la ligne Γ𝐼𝑁 = Γ(𝑙) = Γ𝐿 𝑒 −𝑗2𝛽𝑙

Le coefficient de réflexion à la charge (point A) : Γ𝐿 = |Γ𝐿 |𝑒 𝑗𝜃𝑟

Donc Γ(𝑙) = |Γ𝐿 |𝑒 𝑗(𝜃𝑟−2𝛽𝑙)


Γ𝐿 et Γ(𝑙) possèdent le même module |Γ𝐿 |, mais argument différents 𝜃𝑟 et 𝜃𝑟 − 2𝛽𝑙 respectivement.

Il est facile de localiser le point 𝐴′ de |Γ𝐿 |𝑒 𝑗(𝜃𝑟−2𝛽𝑙) , nous avons seulement besoin de réduire l’angle
de phase 𝜃𝑟 de Γ𝐿 = |Γ𝐿 |𝑒 𝑗𝜃𝑟 par 2𝛽𝑙 pour obtenir l’angle de phase 𝜃𝑟 − 2𝛽𝑙 de Γ(𝑙) =
|Γ𝐿 |𝑒 𝑗(𝜃𝑟−2𝛽𝑙)
𝜔 2𝜋𝑓 2𝜋 𝑙 𝑙
2𝛽𝑙 = 2 𝑙=2 𝑙=2 𝑙 = 4𝜋 = 720𝜊
𝑐 𝑐 𝜆 𝜆 𝜆
L’impédance ramenée réduite 𝑧(𝑙) est le point 𝐴′ 𝑧(𝑙) = 𝑟 ′ + 𝑗𝑥 ′

32
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Exemple : Soit une ligne de 𝑍0 = 50Ω, de longueur 𝑙 = 0.3𝜆. On branche une charge de 𝑍𝐿 =
125Ω sur la ligne. Quelle est l’impédance à l’entrée 𝑍𝐼𝑁 de la ligne (l’impédance ramenée)

1- On normalise 𝑍𝐿 pour obtenir l’impédance réduite 𝑧𝐿 : 𝑧𝐿 = 𝑍𝐿 ⁄𝑍0 = 2.5 + 𝑗0


2- On localise les cercles 𝑟 = 2.5 𝑒𝑡 𝑥 = 0 sur l’abaque de Smith, l’intersection des cercles
donne le point A
3- On trace un cercle centré à l’origine 0, passant par l’intersection (point A), appelé
<<cercle de |Γ𝐿 | 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 ≫
4- On déplace le point A sur <<cercle de |Γ𝐿 | 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒 ≫ dans le sens des aiguilles d’une
𝑙 0.3𝜆
montre, en réduisant l’angle polaire de 2𝛽𝑙 [𝑟𝑎𝑑]. 2𝛽𝑙 = 720𝜊 = 720𝜊 = 216𝜊
𝜆 𝜆
5- On cherche les deux cercles passant par le point 𝐴′
6- L’impédance ramenée réduite 𝑧(𝑙) est le point 𝐴′ 𝑧(𝑙) = 𝑟 ′ + 𝑗𝑥 ′ = 0.43 + 0.34𝑗
7- L’impédance d’entrée 𝑍𝐼𝑁 est donnée par :
𝑍𝐼𝑁 = 𝑍(𝑙) = 𝑍0 𝑧(𝑙) = 50(0.43 + 0.34𝑗)

33
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2-6 Adaptation des lignes de transmission


1- Définition
Soit une ligne sans perte d’impédance caractéristique 𝑍0 liée à une charge d’impédance 𝑍𝐿

On dit une cette ligne est adaptée à la charge lorsque son impédance caractéristique 𝑍0 ≠ 𝑍𝐿 ⟹
Γ𝐿 ≠ 0 donc une partie de la puissance délivrée par la charge est réfléchie vers la source
Ce pendant pour un transfert de puissance maximal, il est souhaitable que la charge soit adaptée à
la ligne de transmission i.e. 𝑍0 = 𝑍𝐿 ⟹ Γ𝐿 = 0
La solution la plus simple pour correspondre une charge à la ligne de transmission est de
concevoir le circuit de charge (antenne, ordinateur, TV, oscilloscope) de telle façon que son
impédance 𝑍0 = 𝑍𝐿
Dans la pratique, cela n’est pas toujours possible, car le circuit charge doit remplir d’autres
exigence
Une solution alternative consiste à placer un réseau d’adaptation d’impédance entre la charge et
la ligne de transmission de telle façon que l’impédance d’entrée de ce réseau 𝑍𝐼𝑁 = 𝑍0

Les réseaux peuvent être constitués :


➢ d’éléments localisés, tels que les condensateurs et les inductance

➢ de tronçon de lignes de transmission avec des longueurs et terminaisons appropriées

34
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2- Adaptation par << ligne quart d’onde >>


Une ligne sans perte d’impédance caractéristique 𝑍0 peut être adaptée à une charge d’impédance
𝜆
𝑍𝐿 (réelle) via une section quarte d’onde d’impédance caractéristique 𝑍1 , qui également sans perte
4

La ligne est adaptée si 𝑍𝐼𝑁 = 𝑍0 , on sait que :

𝑍𝐿 +𝑗𝑍1 𝑡𝑔(𝛽𝑙) 𝜆 𝜋
𝑍𝐼𝑁 = 𝑍1
𝑍1 +𝑗𝑍𝐿 𝑡𝑔(𝛽𝑙)
si 𝑙 =
4
⟹ 𝛽𝑙 = 2 ⟹ tan (𝛽𝑙) → ∞

𝑍12 𝑍12
On obtient 𝑍𝐼𝑁 = la ligne est adaptée si 𝑍𝐼𝑁 = 𝑍0 , donc 𝑍𝐼𝑁 = = 𝑍0 ⟹ 𝑍1 = √𝑍0 𝑍𝐿
𝑍𝐿 𝑍𝐿

Une ligne sans perte d’impédance caractéristique 𝑍0 peut être adaptée) la charge d’impédance 𝑍𝐿
𝜆
(réelle) par une ligne de longueur 𝑙 = et d’impédance caractéristique 𝑍1 = √𝑍0 𝑍𝐿 placée entre
4
la ligne principale et la charge.

Exemple : on cherche d’adapter un câble d’impédance caractéristique 𝑍0 = 75Ω à un câble


d’impédance caractéristique 𝑍0′ = 50Ω
En utilisant l’adaptation avec une ligne quart d’onde, i.e. on place une petite ligne de longueur 𝑙 =
𝜆
et d’impédance caractéristique 𝑍1 = √𝑍0 𝑍0′ = √75 × 50 = 61.24Ω entre les deux câbles
4

35
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3- Adaptation par << stub parallèle>>


Il s’agit d’ajouter une portion de ligne de longueur d en parallèle avec une ligne de
transmission à une distance l de la charge, de telle façon que
𝑍𝐼𝑁 1
𝑍𝐼𝑁 = 𝑍0 ⟹ 𝑧𝑖𝑛 = = 1 ⟹ 𝑦𝑖𝑛 = =1
𝑍0 𝑧𝑖𝑛
On résonne alors sur les admittances : 𝑦𝑖𝑛 = 𝑦𝑙 + 𝑦𝑑
L’admittance d’une ligne court-circuite qui est imaginaire pure 𝑦𝑑 = −𝑗𝑐𝑡𝑎𝑛(𝛽𝑙) = −𝑗𝑏𝑑
De ce fait, l’admittance 𝑦𝑙 doit être 𝑦𝑙 = 1 + 𝑗𝑏𝑑
En utilisant l’abaque de Smith pour déterminer 𝑙 𝑒𝑡 𝑑. L’exemple suivant montre les étapes à
suivre à cet effet

36
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Exemple : Une ligne de transmission sans perte de 50Ω se termine par une impédance de
charge 𝑍𝐿 = (17.5 − 𝑗55)Ω. Trouvez l’emplacement 𝑙 et la longueur d du tronçon de ligne
court-circuité à connecter en parallèle pour l’adaptation.
- Déterminons 𝒚𝒍 𝒆𝒕 𝒍
1) Plaçons l’impédance normalisée 𝑧𝐿 sur l’abaque de Smith 𝑧𝐿 = 𝑍𝐿 ⁄𝑍0 = 0.35 − 𝑗1.1

L’échelle la plus externe représente le déplacement sur la ligne dans les deux sens vers la
charge wtl ( sens inverse des aiguillés d’une montre +) et vers le générateur wtg (sens inverse
des aiguillés d’une montre -).
𝜆
Une rotation complète sur l’abaque correspond à un déplacement de sur la ligne
2

Le point A est situé à 0.363𝜆 sur l’échelle (sens des aiguillés d’une montre <<wtg>>).
- L’admittance de charge normalisée est située au point B diamétralement opposé au point
A, de ce fait 𝑦𝐿 = 0.26 + 𝑗0.83. Le point B est situé à 0.113𝜆 sur l’échelle du
déplacement (wtg)

37
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- On localise le point C à l’intersection entre le cercle d’origine 0 et de rayon OB et le


cercle 𝑟 = 1 (partie réelle 1), le point C est situé à 0.194𝜆 sur l’échelle du déplacement
(wtg)
- La différence du déplacement entre C et B 𝑙 = 0.194𝜆 − 0.113𝜆 = 0.081𝜆
- En conséquence nous avons 𝑦𝑙 = 1 + 𝑗2.4 à une distance 𝑙 = 0.081𝜆 de la charge

38
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- Déterminons 𝒚𝒅 𝒆𝒕 𝒅
1) Le stub est court-circuité i.e. (𝑍𝐿 = 0 ⟹ 𝑌𝐿 = ∞), qui correspond au point D sur
l’abaque, on lit 0.25𝜆 sur l’échelle du déplacement (wtg).
2) Puisque 𝑦𝑙 = 1 + 𝑗2.4, ceci implique 𝑦𝑑 ) = −2.4, situé au point E, qui est
l’intersection entre le cercle << 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒 >> 𝑑𝑒|Γ𝐿 | = 1 et le cercle <<
𝑖𝑚𝑎𝑔𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒 >> de b= -2.4. on 0.313𝜆 sur l’échelle du déplacement (-).

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3) On passe du point D au point E, la différence entre les points E et D est la longueur du


stub, i.e. 𝑑 = 0.313𝜆 − 0.25𝜆 = 0.063𝜆

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