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Gestion du spectre
1.1.1. Au niveau international
Le potentiel de brouillage des ondes radioélectriques a très tôt (dès le milieu du XIXe
siècle) contraint les États à se coordonner au sein de structures intergouvernementales.
Les considérations techniques ne sont pas les seuls motifs de coordination
internationale. Certains processus d’harmonisation de bandes de fréquences répondent
à des préoccupations économiques et sociales : interopérabilité, économies d‟échelle,
promotion de normes industrielles…Aujourd’hui, l’Union Internationale des
Télécommunications (UIT) est chargée de la réglementation et de la planification du
spectre au niveau mondial. Elle procède par le Règlement des Radiocommunications
(RR), document cadre qui est évolutif en fonction des nouveaux besoins de spectre se
renouvelant tous les quatre ans lors des Conférences Mondiales des
Radiocommunications (CMR) où chaque état membre formule des recommandations
sur l‟usage du spectre en fonction de ses besoins. Le RR indique les différentes bandes
de fréquences avec les services allouées par chaque bande par région avec des
recommandations spécifiques pour chaque bande. D‟après l‟UIT [3], chaque état
membre de son organisme est tenu de s‟y conformer dans l‟implémentation de sa
politique de gestion du spectre.
1.1.2. Au niveau national
Le temps de détection d’une collision par une station est égal au délai de propagation.
Nous allons étudier différentes politiques d’accès que l’on peut trouver dans le domaine
des communications par satellites. Les trois principales d’entre elles sont :
Cette technique, analogique, a été l’une des premières utilisées et tend à disparaître. Son
principe est, pour n stations dans le système de communications, de découper la bande
passante du transpondeur du satellite en n sous-bandes. Chaque sous-bande est assignée à
une station et lui permet d’émettre simultanément mais indépendamment des autres
stations. Pour pouvoir mettre en place cette technique, chaque station possède : un
modulateur un émetteur, n récepteurs et n démodulateurs.
Si des stations n’émettent pas, il y a perte sèche de la bande passante qui leur est affectée.
De plus il y a un asservissement constant des puissances d’émissions, c’est à dire qu’une
station qui a besoin d’une plus grande bande passante va être gênée par cette contrainte
d’avoir des bandes passantes de taille fixe. Enfin, si de nouvelles stations se joignent au
système de communications, il est obligatoire d’assigner de nouvelles bandes de
fréquences…
Solutions adoptées:
Cette méthode d’accès est à l’heure actuelle la plus utilisée dans le domaine des
transmissions par satellites. Son rendement est bien meilleur que celui de l’AMRF. De
plus, si de nouvelles stations arrivent dans le système de communication, il est facile de
découper de nouvelles tranches de temps :
L’AMRT statique
Le principe de cette technique est de découper le temps en plusieurs tranches qui vont être
affectées aux stations terrestres. Dans ce cas toutes les stations émettent sur le canal avec
la même fréquence tout en utilisant la totalité de la bande passante, mais de façon
successive.
Au contraire de l’AMRF, les stations ne sont donc équipées que d’un récepteur
démodulateur. Par ailleurs, cette technique nécessite le besoin d’une station de
synchronisation temporelle afin de synchroniser l’émission en début de tranches pour
éviter les chevauchements de signaux. Pour cela, il y a entre chaque tranche de temps un
intervalle réservé à cet effet.
Chaque tranche de temps est composée d’un en-tête qui sert à identifier la station émettrice.
Plus les tranches de temps sont grandes, et moins l’en-tête prend de place par rapport aux
données à transmettre, donc le taux d’utilisation du canal satellite est élevé.
L’AMRT dynamique
L’AMRT dynamique a été mis en place pour pouvoir donner la main aux stations qui en
ont réellement besoin. En effet, dans l’AMRT statique, si une station n’émettait pas de
données dans sa tranche de temps, la tranche était inutilisée. Le but de cette technique est
donc d’allouer des tranches de temps aux stations qui en font la demande et selon leurs
besoins. En revanche, cette allocation dynamique alourdit la gestion du système et
augmente le temps de réponse, car il faut au minimum deux allers-retours avant que les
stations terrestres obtiennent de la part de la station de gestion les tranches de temps
correspondant à la demande.
En résumé, la technique AMRT est simple et a une gestion moins complexe que celle des
méthodes que nous allons voir par la suite. En revanche, elle a un taux d’utilisation du
canal encore très loin de l’optimum.
Limites d'utilisation:
On désire donner la main aux stations terrestres qui en ont réellement besoin, au bon
moment et avec la plus grande longueur de temps de parole possible (tranche de temps T).
Le principe de cette méthode d’accès est l’allocation de canal par durée et non par paquet,
ceci en utilisant un code identifiant chacune des stations du système de communication.
En effet, les stations peuvent alors utiliser la totalité de la bande passante, le code qui leur
est affecté permet de dissocier les données qu’elles envoient de celles des autres stations.
Pour illustrer cette méthode, prenons l’exemple d’une foule de personnes qui sont en
conversation. Si nous écoutons de façon générale les conversations, il ne se dégage de la
foule qu’un bruit incompréhensible. En revanche, si l’on se focalise sur une discussion entre
deux personnes de la foule, il est possible de comprendre la conversation. Le principe de
focaliser son attention sur une chose donnée correspond, dans le cas de l’AMRC, à
l’affectation d’un code identifiant chaque station émettrice. En effet, toutes les stations vont
émettre sur le même canal en même temps, avec la même fréquence, mais chacune de ces
stations pourra reconnaître les données qui lui sont destinées grâce au code d’identification
approprié.
Dans ce système, chaque temps bits (durée de transmission d’un bit) est décomposé en m
intervalles de temps élémentaires, appelés chips. Un exemple simple pour illustrer la
méthode AMRC, est le codage de la valeur binaire 1 par +1 et celui de la valeur binaire 0
par -1. Prenons l’exemple d’une station qui est identifié par son code 00011011. Pour
transmettre un bit à 1, la station transmet la séquence de chips (-1 -1 -1 +1 +1 -1 +1 +1) et
pour transmettre un bit à 0, elle transmet la séquence de chips (+1 +1 +1 -1 -1 +1 -1 -1).
Aucune autre station du système de communication ne peut utiliser ces deux séquences
spécifiques à cette station.
Nous pouvons constater que cette méthode d’accès repose sur un système complexe car
toute la difficulté est de pouvoir donner des codes suffisamment différents à chaque
utilisateur pour qu’il n’y ait pas d’interférence.
De plus ce type d’accès ne présente d’intérêt que dans le cas de transmission soumise à un
niveau de brouillage rendant impraticable les autres types d’accès. Ex : liaisons avec des
terminaux mobiles ou de petites station VSAT.
Le nom de cette méthode provient des expériences faites à l’Université d’Hawaï pour relier les centres
informatiques dispersés sur plusieurs îles.
La technique ALOHA
Les stations émettent, de façon inconditionnelle, des paquets dès qu’ils sont en leur
possession, il n’y a pas d’écoute du support avant la transmission. Dans le cas d’une
collision, la station va retransmettre les paquets après un délai aléatoire. Ce délai cumulé
au temps de propagation fait que cette méthode d’accès a un taux d’utilisation du canal
satellite faible, approchant les 20 % ==> apparition de techniques similaires mais avec des
modifications qui apportent de meilleurs performances.
Cette méthode est basée sur la notion de probabilité. Si une station commence à émettre
un paquet, il y a de fortes chances qu’elle en émette un autre immédiatement. Ce
raisonnement va mener à l’idée de réserver plusieurs tranches de temps à une station qui
commence à émettre. De plus s'il y a collision, celle-ci s'effectue sur un intervalle complet
et non sur une partie.
Le but de ces méthodes est de permettre, aux stations qui en ont vraiment besoin, de
transmettre leurs données. Il existe deux méthodes : la réservation par une file d’attente
fictive FIFO et la réservation ordonnée.
La méthode ALOHA permet d'accéder aux minis tranches. Les réussites (transmissions
sans collision, ...) déterminent une file d'attente fictive de type FIFO. Cette file est vidée en
servant les clients un par un dans les tranches de temps.
Réservation ordonnée
La structure de la trame dans cette politique est essentiellement la même que dans le cas
précédent, mais il y a autant de mini tranches dans l’entête que de tranche dans la trame,
et que de stations terrestres. Les minis tranches sont dédiées et permettent aux stations
terrestres d’avertir les autres émetteurs qu’elles occuperont la tranche qui leur appartient.
Dans le cas contraire, la tranche correspondante devient libre et tous les utilisateurs
peuvent y accéder dans un mode d’accès aléatoire.
Conclusion
Les temps de réponse les meilleurs sont obtenus dans le cas ALOHA pour des faibles débits
puis par la méthode de réservation de paquets pour des débits moyens. Enfin la méthode
AMRT devient la plus opportune pour les taux d’utilisation du canal proche de 1.