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Séquence 6 : Le Barbier de Séville Documents complémentaires

Le Barbier de Séville (Beaumarchais, 1775)/


Lecture cursive L’école des femmes (Molière, 1662)
Travail donné pour la semaine du 02 mai : à rendre le vendredi 5 mai 2023

QUESTIONS/

1. Proposez une biographie originale (carte mentale, frise…) de Molière qui aura pour titre : Molière,
un personnage sulfureux : gardez les informations essentielles de sa biographie et bibliographie.
Pour vous aider : Sur le site LUMNI, vous trouverez des vidéos qui retracent sa vie.
2. Comparez le résumé de L’école des femmes (doc.1) à l’intrigue du Barbier de Séville : Quels sont
les points communs et les différences ? Quel personnage absent Chez Molière joue un rôle capital
chez Beaumarchais ? Comment expliquez-vous cet ajout chez Beaumarchais ?
Lire les extraits proposés) (doc.2 et 3):
3. Au niveau de la situation, retrouvez-vous des points communs avec le Barbier de Séville ?
4. Brossez le portrait d’Arnolphe et Agnès en vous appuyant sur le texte et en le citant.
5. En quoi ces deux personnages ressemblent à Bartholo et Rosine ? En quoi sont-ils différents ?
Justifiez votre réponse.
6. Quels comiques sont exploités sans les deux extraits de Molière ? Citez et justifiez votre réponse.
7. Etablissez un bilan : Quelles sont les thématiques présentes dans les deux œuvres? Molière et
Beaumarchais ont-ils la même cible de dénonciation dans leur pièce ? Pourquoi ? Justifiez votre
réponse.

DOCUMENT 1 : RÉSUME DE L’ŒUVRE DE MOLIÈRE


Arnolphe prétend qu’une femme ne peut être sage et vertueuse qu’autant qu’elle est ignorante et niaise. Aussi, pour
avoir une épouse à sa guise, il fait élever sa jeune pupille, Agnès, au fond de sa maison, sous la garde d’un valet et d’une
servante aussi niais qu’elle.
La jeune Agnès, qui a été élevée dans la plus grossière ignorance, se fatigue bientôt de l’isolement où on la retient.
S’étant mise un jour à la fenêtre, elle aperçoit un beau jeune homme qui la salue ; elle, qui ignore jusqu’aux plus simples
convenances, rend le salut qu’on lui fait et se laisse bientôt prendre au bel air et aux belles paroles du jeune Horace, fils
d’un ami d’Arnolphe.
Cependant, Horace ne sait pas que le tuteur de la jeune femme qu’il aime n’est autre qu’Arnolphe lui-même et lui fait
confidence de ses problèmes de cœur.
Au retour de son père qui veut le marier avec la fille d’Enrique, un de ses vieux amis, Horace demande de l’aide à
Arnolphe, ignorant toujours l’identité de ce dernier. Le vieux barbon se frotte les mains et voit là un moyen de vengeance.
Cependant, le sort en décide autrement puisque Enrique reconnait en Agnès la fille qu’il avait autrefois perdue. Horace
se soumet donc avec joie au désir de son père.
Séquence 6 : Le Barbier de Séville Documents complémentaires

DOCUMENT 2 : L’ECOLE DES FEMMES ACTE II SCÈNE 5


Sur lui, sans y penser, fis-je choir quelque chose ?
AGNÈS. — Non, dit-elle, vos yeux ont fait ce coup fatal,
(…) Et c’est de leurs regards qu’est venu tout son mal.
J’étais sur le balcon à travailler au frais, — Hé ! mon Dieu ! ma surprise est, fis-je, sans seconde :
Lorsque je vis passer sous les arbres d’auprès Mes yeux ont-ils du mal, pour en donner au monde ?
Un jeune homme bien fait, qui rencontrant ma vue, — Oui, fit-elle, vos yeux, pour causer le trépas,
D’une humble révérence aussitôt me salue : Ma fille, ont un venin que vous ne savez pas.
Moi, pour ne point manquer à la civilité, En un mot, il languit, le pauvre misérable ;
Je fis la révérence aussi de mon côté. Et s’il faut, poursuivit la vieille charitable,
Soudain il me refait une autre révérence : Que votre cruauté lui refuse un secours,
Moi, j’en refais de même une autre en diligence ; C’est un homme à porter en terre dans deux jours.
Et lui d’une troisième aussitôt repartant, — Mon Dieu ! j’en aurais, dis-je, une douleur bien grande.
D’une troisième aussi j’y repars à l’instant. Mais pour le secourir qu’est-ce qu’il me demande ?
Il passe, vient, repasse, et toujours de plus belle — Mon enfant, me dit-elle, il ne veut obtenir
Me fait à chaque fois révérence nouvelle ; Que le bien de vous voir et vous entretenir :
Et moi, qui tous ces tours fixement regardois Vos yeux peuvent eux seuls empêcher sa ruine
Nouvelle révérence aussi je lui rendois : Et du mal qu’ils ont fait être la médecine.
Tant que, si sur ce point la nuit ne fût venue, — Hélas ! volontiers, dis-je ; et puisqu’il est ainsi,
Toujours comme cela je me serais tenue, Il peut, tant qu’il voudra, me venir voir ici. »
Ne voulant point céder, et recevoir l’ennui
ARNOLPHE, à part.
Qu’il me pût estimer moins civile que lui.
Ah ! sorcière maudite, empoisonneuse d’âmes,
ARNOLPHE. Puisse l’enfer payer tes charitables trames !
Fort bien.
AGNÈS.
AGNÈS. Voilà comme il me vit, et reçut guérison.
Le lendemain, étant sur notre porte, Vous-même, à votre avis, n’ai-je pas eu raison ?
Une vieille m’aborde, en parlant de la sorte : Et pouvois-je, après tout, avoir la conscience
« Mon enfant, le bon Dieu puisse-t-il vous bénir, De le laisser mourir faute d’une assistance,
Et dans tous vos attraits longtemps vous maintenir ! Moi qui compatis tant aux gens qu’on fait souffrir
Il ne vous a pas faite une belle personne Et ne puis, sans pleurer, voir un poulet mourir ?
Afin de mal user des choses qu’il vous donne ;
ARNOLPHE, bas.
Et vous devez savoir que vous avez blessé
Tout cela n’est parti que d’une âme innocente ;
Un cœur qui de s’en plaindre est aujourd’hui forcé. »
Et j’en dois accuser mon absence imprudente,
ARNOLPHE, à part. Qui sans guide a laissé cette bonté de mœurs
Ah ! suppôt de Satan ! exécrable damnée ! Exposée aux aguets des rusés séducteurs.
AGNÈS. Je crains que le pendard, dans ses vœux téméraires,
« Moi, j’ai blessé quelqu’un ! fis-je toute étonnée. Un peu plus fort que jeu n’ait poussé les affaires.
— Oui, dit-elle, blessé, mais blessé tout de bon ; AGNÈS.
Et c’est l’homme qu’hier vous vîtes du balcon. Qu’avez-vous ? Vous grondez, ce me semble, un petit ?
— Hélas ! qui pourrait, dis-je, en avoir été cause ? Est-ce que c’est mal fait ce que je vous ai dit ?
DOCUMENT 3 : L’ECOLE DES FEMMES ACTE V SCÈNE IV
AGNÈS. AGNÈS.
Pourquoi me criez-vous ? Vous ?
ARNOLPHE. ARNOLPHE.
J’ai grand tort en effet ! Oui.
AGNÈS. AGNÈS.
Je n’entends point de mal dans tout ce que j’ai fait. Hélas ! non.
ARNOLPHE. ARNOLPHE.
Suivre un galant n’est pas une action infâme ? Comment, non !
AGNÈS. AGNÈS.
C’est un homme qui dit qu’il me veut pour sa femme : Voulez-vous que je mente ?
J’ai suivi vos leçons, et vous m’avez prêché
Qu’il se faut marier pour ôter le péché. ARNOLPHE.
Pourquoi ne m’aimer pas, Madame l’impudente ?
ARNOLPHE.
Oui. Mais pour femme, moi je prétendais vous prendre ; AGNÈS.
Et je vous l’avais fait, me semble, assez entendre. Mon Dieu, ce n’est pas moi que vous devez blâmer :
Que ne vous êtes-vous, comme lui, fait aimer ?
AGNÈS.
Je ne vous en ai pas empêché, que je pense.
Oui. Mais, à vous parler franchement entre nous,
Il est plus pour cela selon mon goût que vous. ARNOLPHE.
Chez vous le mariage est fâcheux et pénible, Je m’y suis efforcé de toute ma puissance ;
Et vos discours en font une image terrible ; Mais les soins que j’ai pris, je les ai perdus tous.
Mais, las ! il le fait, lui, si rempli de plaisirs,
AGNÈS.
Que de se marier il donne des désirs.
Vraiment, il en sait donc là-dessus plus que vous ;
ARNOLPHE. Car à se faire aimer il n’a point eu de peine.
Ah ! c’est que vous l’aimez, traîtresse !
ARNOLPHE.
AGNÈS. Voyez comme raisonne et répond la vilaine !
Oui, je l’aime. Peste ! une précieuse en dirait-elle plus ?
ARNOLPHE. Ah ! je l’ai mal connue ; ou, ma foi ! là-dessus
Et vous avez le front de le dire à moi-même ! Une sotte en sait plus que le plus habile homme.
Puisque en raisonnement votre esprit se consomme,
AGNÈS.
La belle raisonneuse, est-ce qu’un si long temps
Et pourquoi, s’il est vrai, ne le dirais-je pas ?
Je vous aurai pour lui nourrie à mes dépens ?
ARNOLPHE.
AGNÈS.
Le deviez-vous aimer, impertinente ?
Non. Il vous rendra tout jusques au dernier double.
AGNÈS.
ARNOLPHE.
Hélas !
Elle a de certains mots où mon dépit redouble.
Est-ce que j’en puis mais ? Lui seul en est la cause ;
Me rendra-t-il, coquine, avec tout son pouvoir,
Et je n’y songeais pas lorsque se fit la chose.
Les obligations que vous pouvez m’avoir ?
ARNOLPHE.
AGNÈS.
Mais il fallait chasser cet amoureux désir.
Je ne vous en ai pas d’aussi grandes qu’on pense.
AGNÈS.
ARNOLPHE.
Le moyen de chasser ce qui fait du plaisir ?
N’est-ce rien que les soins d’élever votre enfance ?
ARNOLPHE.
AGNÈS.
Et ne saviez-vous pas que c’était me déplaire ?
Vous avez là-dedans bien opéré vraiment,
AGNÈS. Et m’avez fait en tout instruire joliment !
Moi ? point du tout. Quel mal cela vous peut-il faire ? Croit-on que je me flatte, et qu’enfin, dans ma tête,
Je ne juge pas bien que je suis une bête ?
ARNOLPHE.
Moi-même, j’en ai honte ; et, dans l’âge où je suis,
Il est vrai, j’ai sujet d’en être réjoui.
Je ne veux plus passer pour sotte, si je puis.
Vous ne m’aimez donc pas, à ce compte ?

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