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Fiche de vocabulaire pour le partiel de EC348 thème du

5/04/2023
 Alcázar est le nom des palais fortifiés construits par les Maures en Espagne, à Tolède,
Ségovie, Séville ou Jerez de la Frontera
 Le mot exclamatif « quel/quelle » se rend en espagnol par qué, vaya, menudo(a)
devant le nom, mais on pouvait aussi traduire ¡Vaya idea, irse a enterrar a Madrid !
 Quant au nom du roi, l’espagnol, pour désigner des personnages classés en série (rois
et papes) emploie des adjectifs ordinaux placés après le nom tout comme pour le
numéro des chapitres ou parties d’un livre, ainsi on dira Felipe II (qui se dit segundo),
Felipe V (qui se dit quinto), Carlos III (qui se dit tercero), José I (qui se dit primero)
comme capítulo 4 (qui se dit cuarto)
 très inquiets à l’idée qu’il puisse changer de capitale : muy preocupados ante la idea
de que pudiera/decidiera / quisiera él mudar de capital
 Les noms des habitants d’un ville ne prennent pas de majuscule en espagnol
 Comme l’espagnol n’a pas d’équivalent de « avoir tort » il utilise la périphrase no
tener razón
 ruisselet : riachuelo, arroyuelo (=petit torrent)
 Comment élève-t-on une ville ? : autres traductions possibles ¿Cómo se edifica/ se
construye una ciudad ? L’espagnol exprime la personne indéfinie « on » par une forme
réfléchie dans le cas où, comme ici, l’action est faite par un agent inconnu. Cette
formule est préférable à la voix passive moins idiomatique ¿Cómo es edificada una
ciudad ?
 Cuido : m. Acción de cuidar, especialmente de cosas materiales. El cuido de la huerta,
del ganado
 c’est l’énergie qui compte et l’urbanisme qui la canalise : es la energía la que importa
y el urbanismo lo que (el que ) la canaliza. Les tournures d’insistance, appelées
également tournures d’emphase, se construisent en espagnol avec le verbe ser qui se
met au temps de la subordonnée et le sujet est repris par un pronom relatif qui le
représente es ella/él quien, eso es lo que, es ahí adónde voy, es así como, fue entonces
cuando, es ella a quien veo
 Français je voulais l’être en Espagne par protestation : les noms et adjectifs de
nationalités ne prennent jamais de majuscule en espagnol, sauf, lorsque, comme ici,
ils sont en tête de phrase. Pour dire la nationalité, c a d une qualité essentielle,
l’espagnol emploie ser francés o español. Il ne faut pas utiliser estar malgré la
présence d’une localisation avec le complément « en Espagne ». Pour la traduction
de protestation, protesta est le terme le plus approprié car il signifie « acción y efecto
de protestar » et non protestación qui peut avoir un sens religieux
 Afficher mon admiration pour les figures de la Révolution : « afficher un sentiment »
a le sens de « montrer, faire montre » et peut donc être traduit par  mostrar,
publicar, hacer pública, ostentar ». La préposition « por » est obligatoire pour
indiquer un sentiment, un choix : « por las figuras ». Le terme « figures » désigne les
personnalités, les personnages historiques, ses seules traductions recevables sont
figuras, hombres
 Par la France universaliste de 1792 : beaucoup de noms de pays ne sont pas
accompagnés de l’article (Francia, España, Italia) mais lorsque le nom est complété
par un adjectif, un complément de nom, l’article doit être mis :  La España del Siglo
de Oro, la Italia del sur

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 dont je souffrais : comme le pronom relatif « dont » remplace son antécédent « le
sectarisme, la bigoterie » et a pour fonction d’être le complément du verbe « souffrir
(du sectarisme) » il doit être traduit par « de que/del que/del cual » et ne pas être
confondu avec « cuyo/a/s » qui signifie dont le, la, les qui relie un complément de
nom à un nom. En espagnol, le verbe sufrir peut avoir une construction transitive
sufrir algo  « souffrir, supporter, tolérer quelque chose » ou intransitive sufrir
de «sufrir del estómago » qui doit être employée ici sufrir de la beatería  ou
padecer  ou  que me hacían sufrir 
 Espagnol, je le suis redevenu en France par fidélité à mes origines : veut dire est
espagnol de nouveau et doit être traduit par  volví a serlo, volví a sentirme español
 Se fondant sur mon nom : le gérondif dont le sujet est algunos  et qui exprime la
cause et le moyen « parce que certains » peut être traduit ainsi fundándose en mi
nombre  ou arguyendo de mi nombre . Ne pas confondre fundar(fonder) et fundir
(fondre, fundir un metal). On peut accepter apellido car il s’agit du nom de famille de
l’auteur « del Castillo ». Ceci étant, quand le nom reste global et désigne le nom et le
prénom, l’espagnol emploie nombre
 Aussi certains me considèrent-ils comme un auteur étranger d’expression française :
l’inversion entre verbe et pronom sujet observée en français est due à la présence de
l’adverbe « aussi » au début de la phrase, équivalent de donc, qui doit être traduit
par une locution qui indique la conséquence de modo que algunos consideran que
soy un autor. Pour el habla francesa (= la langue française), ce mot féminin
commençant par un a tonique reçoit l’article défini masculin comme el ala, el hada,
el alma, al agua, el ama
 Erreur excusable, mais erreur tout de même : voici les synonymes de error acceptés
equivocación , engaño, falta, fallo, yerro, confusión , sin embargo
 Je n’ai pas eu à choisir de m’exprimer en français : avoir à + infinitif signifie « être
dans l’obligation de » et se traduit par tener que. Cette action n’ayant pas eu lieu, elle
appartient à un passé révolu, non daté, situé dans l’enfance de l’auteur, on utilisera
le passé simple pour la traduire ( el pretérito indefinido)
 Le français a toujours été ma langue, depuis ma petite enfance : ici la forme verbale
énonce une vérité intemporelle, durable jusqu’au présent de l’auteur, comme le
signale l’adverbe siempre, l’emploi du passé composé ha sido (pretérito perfecto) est
donc justifié
 Je n’en ai pas parlé d’autre avec ma mère jusqu’à l’âge de neuf ans : le pronom
personnel « en », en français, comme « y » ne se traduit pas toujours. Puisqu’il
remplace ici « langue », voici toutes les traductions possibles No hablé otra, otro(a)
n’est jamais précédé de l’article indéfini uno(a). L’action de parler appartenant à un
temps révolu, elle se traduit par le passé simple.
 Je n’ai jamais cessé de le parler : l’équivalent de la locution « cesser de » est no dejar
de
 luttant pour ne rien laisser échapper : autres traductions possibles, une temporelle
mientras luchaba por ou une proposition coordonnée y luchaba por. Le verbe luchar
est suivi de la préposition por car le complément est causal comme pour esforzarse
por, interesarse por
 Lors de mon arrivée à Paris, à l’automne 1953 : la localisation géographique et
temporelle en espagnol demandent l’emploi de la préposition « en ». En revanche,
pour exprimer la date, on dira estamos a 10 de noviembre de 2003

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 Je m’exprimais de façon à la fois pompeuse et fautive. Le plus simplement du monde,
il m’arrivait de dire : éviter le faux sens exprimir qui signifie «presser un fruit, lui en
extraire le jus » , autre traduction possible me expresaba de manera rimbombante y
con faltas
 Il m’arrivait de dire : me ocurría n’est pas recevable, il faut passer par l’impersonnel
ocurría que yo dijera qui signifie il arrivait que je dise,en revanche, on pourrait
accepter solía decir, a veces decía, ou se me ocurría decir qui voudrait dire « il me
venait à l’esprit de dire »
 Si j’eusse su, madame : le jeune homme voulant être très correct et courtois utilise
une formule de registre soutenu inadaptée à la situation. L’espagnol possède deux
formes pour dire l’irréel du passé si lo hubiera-hubiese sabido ou de saberlo/ de
haberlo sabido. Pour rendre le décalage, on pourrait utiliser des formules de
politesse portant sur le destinataire muy estimada señora ou muy señora mía
 Il faut se méfier des pays tempérés : la tournure impersonnelle pouvait être rendue
par debemos/tenemos que / se ha de desconfiar de los países/comarcas
templados/as
 La France aussi a ses jungles : on pouvait traduire jungles par su selva
 De l’extérieur, on ne remarque rien : traductions possibles desde (a)fuera, nada se
advierte/ no se nota nada
 On dirait des lycées : traductions possibles Se parecen a / Diríamos institutos
 nobles façades, drapeaux, grandes lettres gravées dans la pierre (République
française, Liberté, etc.) grands hommes sculptés dans la pierre : cette énumération
d’éléments descriptifs pouvait être aussi introduite par le deux-point : nobles
fachadas, banderas, gruesas letras grabadas en la piedra (República francesa,
Libertad, etc), hombres famosos, esculpidos en la piedra
 veillant sur l’avenir du haut de leurs niches : le participe présent dont le sujet est
« les grands hommes » doit être rendu par une relative que vigilan por/sobre el
porvenir desde lo alto de sus hornacinas/nichos
 pigeons craintifs domiciliés sur la tête des grands hommes de pierre et sursautant à
tous les cris d’enfants, traînées de fiente çà et là... : autres traductions recevables
palomos/as temerosos/miedosos domiciliados/albergados/hospedados
en/sobre/encima de la cabeza de los hombres famosos de piedra y que se sobresaltan
a cada grito de niño, huellas(regueros) de palomina/excremento/cominos/suciedades
por aquí y por allí
 Les passants descendent et remontent la rue Saint-Jacques, le boulevard Saint-
Germain : autres traductions possibles : Los transeúntes/peatones van bajando y
subiendo por la calle Saint-Jacques, el bulevar Saint-Germain .
 reniflent l’air riche en ozone du quartier Latin, sans se douter : autres traductions
recevables huelen /olfatean/husmean/sorben con la nariz/respiran el aire rico/lleno,
cargado, preñado, cuajado de ozono del Barrio latino, sin sospechar (darse cuenta,
barruntar, caer en la cuenta, adivinar) nada
 Encore aujourd’hui, Gabriel se souvient de la porte avec une précision douloureuse :
Aún hoy, Gabriel sigue recordando la puerta/el portal con dolorosa precisión.
L’article indéfini est facultatif dans le complément de manière
 Chaque matin, il lui offrait le spectacle de grotesques tortillements : autres
traductions possibles pour tortillements meneos/movimientos

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   allez, cette fois, j’entre, allez, je prends mon souffle, je compte un, deux, trois et ça y
est, j’entre... : autres traductions possibles pour je prends mon souffle tomo el
aliento/soplo/mi respiro
 C’était pourtant une porte banale, de sapin sombre jusqu’à mi-hauteur, vitrée ensuite,
avec une poignée de cuivre légèrement tombante, comme toutes les portes. Une porte
normale : autres traductions possibles Era sin embargo una puerta banal/común de
abeto sombrío/ pardo hasta media altura, luego con cristales (vidrieras) con un puño
de cobre levemente caído /inclinado/que se cae levemente
 En rien effrayante, plutôt même amicale, certainement désolée des gentillesses qui
s’abattaient sur Gabriel sitôt qu’il pénétrait : autres traductions possibles pour En rien
effrayante De nada temible, certainement désolée des gentillesses qui s’abattaient sur
Gabriel sitôt qu’il pénétrait seguramente afligida/desolada por las amabilidades
/atenciones que se iban cayendo sobre Gabriel en cuanto entraba
 Sur le mariage : autres traductions recevables acerca de, a propósito de, con relación
a, en tant que préposition introduisant le thème d’une réflexion. Pour le lexique,
l’espagnol possède trois termes pour désigner le sacrement, la cérémonie ou la fête
liée à l’union de deux personnes : el matrimonio (union et sacrement religieux), el
casamiento (acte et fête), boda (la noce). Ici comme la narratrice évoque tout à la fois
le lien juridique et social on pouvait accepter matrimonio qui désigne le couple marié
ou casamiento car on dit partida de casamiento pour l’acte de mariage
 Le moment vint où : l’espagnol dispose de deux relatifs pour indiquer le temps
cuando ou en que et réserve donde pour des lieux uniquement
 je dus solliciter un poste : ici l’obligation personnelle est vécue comme une corvée,
une tâche matérielle d’où la traduction tuve que plutôt que l’expression d’un devoir
moral ou autre qu’indiqueraient debí ou hube de
 on m’assigna Marseille : l’impersonnel on englobe les autorités, le ministère et
suggère l’anonymat et le pluriel d’où la traduction me dieron ou me asignaron mais
on pouvait accepter se me asignó Marsella
 Sartre proposa de réviser nos plans : ici proposer de+ infinitif signifie demander,
vouloir et l’infinitif réviser a pour sujet les deux personnes. Ainsi pour indiquer l’idée
d’ordre en précisant le double sujet de réviser, nous avons choisi d’utiliser proponer
suivi d’une subordonnée complétive au subjonctif au lieu de propuso revisar nuestros
planes
 si nous nous marions, nous bénéficierions : la phrase conditionnelle, bien qu’incluse
dans du style indirect sous-entendu « il disait que si nous nous marions » conserve le
subjonctif
 Cette perspective me prit au dépourvu : prendre au dépourvu peut être traduit en
espagnol par de improviso ou coger desprovisto(a) « cette », ayant une valeur de
démonstratif intermédiaire qui reprend une idée déjà évoquée sera rendu par esa
avec une valeur anaphorique, incluse dans un plan temporel passé.
 Jusqu’alors, nous n’avions pas même envisagé de nous enchaîner à des habitudes
communes : envisager signifie « songer à projeter, imaginer » , traductions
recevables : pensar, imaginar, venir a la mente, proyectar, ni siquiera se nos había
ocurrido
 l’idée de nous marier ne nous avait donc pas effleurés : effleurer, au sens propre veut
dire toucher légèrement rozar, mais ici, au figuré, veut dire « venir à l’idée » donc no
nos había pasado por la cabeza 
 Sur bien des points nous hésitions : on pouvait employer en ou ante après dudar,
vacilar, balancear

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 notre anarchisme était aussi bon teint et aussi agressif que celui des vieux libertaires :
la locution « bon teint » synonyme de « qui ne change pas, qui est solide » se traduit
par convencido, auténtico, plus familièrement par cien por cien . La forme
comparative se traduit par tan convencido como el de los viejos libertarios
 Nous étions hostiles aux institutions parce que la liberté s’y aliène : être hostile veut
dire « s’oppose à une idée » et donc se traduit par ser contrario a. Le pronom adverbe
y pouvait soit remplacer l’adverbe là ou « dans les institutions », nous acceptons donc
les traductions suivantes enajenarse ahí/en eso/con eso
 il nous paraissait normal d’accorder notre conduite à nos convictions : accorder
signifie ici « mettre en accord, en harmonie » , il peut donc être traduit par poner de
acuerdo, conciliar, compaginar, armonizar , lo normal era que conciliáramos nuestra
conducta con
 Le célibat pour nous allait de soi : l’espagnol dispose de deux mots pour traduire
« célibat » la soltería(= estado de soltero) el celibato (= estado de célibe), aller de
soit qui veut dire être évident peut se traduire par cae de su peso
 Seuls de puissants motifs auraient pu nous décider à plier devant des conventions :
Placé en tête de phrase l’adjectif « seuls » qui équivaut à seulement devait être
rendu par la forme restrictive sólo, solamente. Ici plier signifie céder, se soumettre et
non faire des plis, plegar est donc incorrect car impropre , il fallait traduire l’idée par
ceder, someterse, doblegarse, doblarse, plegarse a

 Un bonheur bruyant : pour exprimer cet état de satisfaction on peut recourir à


felicidad, dicha, suerte. Nous avons retenu dicha pour sa traduction parce que le
texte associe enthousiasme et chance et qu’en espagnol, on dit ser un hombre de
dicha pour «  avoir de la chance » et utilise le terme dans plusieurs proverbes Nunca
es tarde si la dicha es buena : « Mieux vaut tard que jamais ». A noter que
Felicidades signifie « bon anniversaire, meilleurs vœux »
 « Allô, monsieur Legrand ? Ici monsieur Michaud » : dans une conversation
téléphonique, l’interjection introductive « allô » est traduite par oiga pour celui qui
appelle et par diga, dígame, al habla pour celui qui répond. Pour citer une personne
par son nom, l’espagnol fait précéder señor/a de l’article défini mais l’omet quand
« monsieur, madame » est une apostrophe. Ainsi étaient recevables les traductions
suivantes Aquí es el señor Michaud al habla/aquí habla/ Soy el señor Michaud
 je viens de recevoir un coup de téléphone : pour rapporter une action récente, tout
juste terminée, on emploiera la périphrase verbale acabar de et non venir de qui
signifie seulement venir d’un endroit. Un coup de téléphone se traduit simplement
una llamada telefónica
 un de vos voisins qui se plaint que vous fassiez du bruit la nuit jusqu’à cinq heures du
matin : pour traduire se plaindre de, on emploiera quejarse de que+ subjonctif , d’où
les traductions possibles se queja de que usted arme ruido/alborote por la noche
« tôt le matin » se traduit par de la madrugada
 d’une voix bien timbrée, jeune et qui plut beaucoup à Michaud : à voix haute /basse
se traduit par en voz alta/en voz baja mais d’un voix +adjectif est rendu par con
(una) voz + adjectif. L’espagnol omet l’article indéfini dans le complément
circonstanciel de manière, constitué d’un substantif et d’un adjectif qualificatif quand
il n’est pas une expression toute faite mais un cas particulier comme habló con voz
suave. Pour traduire « qui plut beaucoup » on peut utiliser que le agradó mucho, le
complació mucho, dio mucho gusto

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 Cette nuit encore, nous l’avons passé à chanter et à danser : encore ayant ici le sens
de « et même, y compris » peut être traduit par aun sans accent et non aún avec
accent qui est synonyme de todavía. « Passer son temps à » qui veut dire « occuper
son temps à » se traduit par pasarse el tiempo en. Le temps à utiliser pour exprimer
l’action récente encore reliée au présent du locuteur est le passé composé la hemos
pasado en cantar y bailar
 C’est précisément ce que vous reproche votre voisin : eso es lo que
 Il en est troublé à la fois dans son sommeil et dans sa dignité de Français : traductions
possibles eso le molesta/ fastidia/enoja/turba/trastorna tanto en... como en...
 Ne vous étonnez donc pas si je vous demande de mettre désormais une sourdine à
votre gaieté : Pour traduire le conclusif, la conséquence « donc », on pouvait utiliser
pues/ así que. Pour la traduction de « Ne vous étonnez pas », sont recevables
sorprenderse, asombrarse, extrañarse mis à l’impératif négatif qui se construit avec
le subjonctif no se asombre « si je vous demande de mettre désormais une sourdine
à votre gaieté » peut être rendu par si le pido, le ruego a usted que ponga algo a
sordina/modere su alegría
 je viens d’épouser une femme merveilleuse et j’en suis amoureux fou : utiliser la
périphrase acabar de et pour traduire le pronom en (= amoureux d’elle) dire estoy
enamoradísimo /enamorado loco/perdido de ella
 Clémentine adore la gaieté,le bruit : Clémentine adora/ a Clémentine le encantan... et
plus familier (voire coloquial) a Clémentine la chifla / Clémentine se tira por
 moi-même, je ne me contrôle plus : ya no me domino/ controlo/contengo
 Je vous félicite : le doy la enhorabuena, ¡enhorabuena !,lo celebro, ¡albricias ! Evitez
felicidades qui traduit bon anniversaire, bonne fête, meilleurs vœux
 les locataires, ils sont indignés , n’est-ce pas ? : ¿ a qué están indignados ?/ a que les
indigna el que /deben de estar indignados/estarán indignados ¿no ?
 Ils en ont bien le droit : tienen el derecho de/ tienen derecho a. Le pronom « en »
pouvait ne pas être traduit ou rendu par le neutre eso
 Je l’ai entendu. Il a crié, j’ai bien retenu ses paroles : les deux premiers verbes qui
expriment des actions révolues et ponctuelles appellent le prétérit tandis que le
passé composé « j’ai retenu » dit la persistance des effets de l’action dans le présent
ce qui pouvait nous induire à la traduire par un présent bien recuerdo /recuerdo
perfectamente/tengo en memoria, on utilisera le pronom cod lo et non coi le qui
serait un cas de leísmo
 Je dirai tout, tout, je ferai ce que vous voudrez : pour traduire le pronom tout en
position cod on dira lo diré todo et on emploiera le subjonctif dans la relative au
futur lo que quiera/mande
 je peux vous être très utile ; j’ai la confiance de mes chefs. » : traductions recevables
tengo la confianza/llevo la confianza/me he granjeado la confianza de mis jefes ou
mis jefes confían en mí/ se fían de mí
 Que vous faut-il de plus comme preuve de sa trahison ? : traductions recevables ¿qué
más quiere/necesita, qué otra prueba ?
 Austin, ému par le bouleversement de Claire : traductions recevables
conmovido/trastornado/turbado/emocionado por el trastorno, el estremecimiento, la
turbación
 resserra un peu l’étreinte de son bras pour tenter de la calmer : resserrer peut être
traduit par estrechar, apretar un poco más , l’étreinte par el aprieto/la presión,

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tenter par intentar, tratar de procurar, la calmer par serenarla, sosegarla,
apaciguarla, tranquilizarla
 Arrivé en France quelques jours auparavant : mettre la préposition a de mouvement
après llegar et pas d’article devant Francia, traductions recevables de quelques jours
auparavant  unos/pocos/escasos días antes
 il n’avait pas encore révélé sa présence à Arvers : traductions recevables de encore
aún/todavía, de révéler desvelar, revelar. Comme Arvers est le nom d’un
personnage, la préposition a doit être utilisée et non en+lieu
 Il voulait s’entretenir auparavant avec la jeune fille : ne pas traduire par entretenerse
qui veut dire « passer du temps, perdre son temps, s’amuser » mais par
charlar/conversar . Pour la jeune fille, sont recevables les traductions suivantes la
muchacha/moza/joven et non la joven chica
 Il lui envoya un message chez sa mère : traductions possibles envió/mandó un
mensaje/un recado a casa de su madre
 fixant un rendez-vous à l’entrée du cinéma de Rennes : traductions recevables de
fixer un rendez-vous citar en /dar una cita/quedar citados
 comme il le faisait autrefois : pour dire l’habitude on emploie solía hacerlo
antes/antaño/antiguamente
 Ils n’avaient échangé que des mots insignifiants avant d’être assis côte à côte :
traductions possibles no más que/no sino/sólo juntos/al lado uno de otro
 une salle à moitié vide : l’adverbe « à moitié, à demi » devant un adjectif se traduit
par medio vacía où l’adverbe est invariable. Employé avec un verbe, dans un sens
absolu « à moitié » se traduit par a medias « ils payèrent à moitié » pagaron a
medias, pour dire à moitié +participe « à moitié construit » a medio construir, « a
mi-chemin » a mitad camino
 Austin se pencha vers elle, passa son bras autour de ses épaules, rapprocha son
visage du sien : pour distinguer les personnages, on devait employer les pronoms
convenables ou expliciter le possesseur hacia ella, los hombros de ella (pour su/sus)
 commença à l’interroger à voix basse : empezó a, se puso a, comenzó a interrogarle
en voz baja
 Il s’était déjà aperçu de sa surexcitation : traductions possibles ya había notado,
reparado en, observado, percibido. L’augmentatif « surexcitation » construit sur le
préfixe « sur » donnait sobreexcitación. En espagnol, deux préfixes peuvent alterner
sobre- et super- selon l’usage, ainsi on dit sobrehumano, sobrepasar, sobrevivir mais
superviviente, superpoblado, superhombre , sobreentender pour sous-entendre
 Elle était visiblement à bout de nerfs : pour traduire, visiblement, étaient acceptables
por lo visto, a las claras, a todas luces, era obvio et pour à bout de nerfs hecha un
manojo/ una pelota de nervios/ estaba al borde del ataque de
nervios/nerviosísima /era toda nervios
 il ne pouvait se défendre d’un sentiment de pitié : traductions possibles de il ne
pouvait se défendre rechazar, reprimir, contener, impedir, deshacerse de , d’un
sentiment de pitité peut être rendu par lástima, compasión , piedad
 la position qu’il avait prise et qui le faisait participer directement aux frémissements
de son corps : traductions possibles de qui le faisait participer que hacía que
participaba, de frémissements estremecimientos, temblores, escalofríos, de son
corps peut être rendu par del cuerpo de ella car il désigne celui de Claire.

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 Amour maternel : l’espagnol a les doublets materno/ maternal, paterno/paternal.
Dans les deux cas, le premier terme caractérise les relations entre parents, le second,
des relations semblables à celles qu’ont des parents. On peut citer également
fraterno/fraternal, mundano/mundanal
 Ce fut pendant le déjeuner qui suivit cette nuit que : la tournure d’insistance « ce
fut...que »donne Fue durante el almuerzo ...cuando.Pour traduire le déjeuner, on
pouvait employer comida(= repas) mais pas desayuno qui signifie « petit-déjeuner ».
Le verbe « suivit » indique « ce qui succède, ce qui vient après » donc peut être rendu
par sucedió a/ siguió a
 face à ce vieillard qui était son fils : Autres traductions recevables frente a/ante ese
vejete / anciano que era ahora su hijo . En revanche, il fallait écarter les locutions
adverbiales purement topgraphiques en frente de / delante de
 pour la première fois ne songea pas à lui comme à son bien : Le verbe « songer » est
ici synonyme de penser et non de rêver, donc peut être traduit par no pensó en él
como si fuera su bien/ suyo/cosa suya
 qu’une autre a ravi, et qu’il faut reconquérir avec violence : Autres traductions
recevables  al que otra le robó (arrebató, quitó,raptó, despojó,había robado) y que es
necesario reconquistar /volver a conquistar con violencia / con saña
 Alors son amour commença de ressembler à celui des autres mères :
Autres traductions recevables Entonces empezó su amor a parecerse (semejarse) al
de las demás madres. En français, le verbe inchoatif « commencer » peut de
construire avec les prépositions « à » et « de », mais l’espagnol ne dispose que de
comenzar/ponerse/empezar a , le a (issu du latin ad) annonçant l’action projetée.
 qui n’exige rien en échange de ce qu’il donne : Autres traductions recevables que
nada exige en cambio de ( a cambio de) lo que da
 Dans cette vieille femme muette et se forçant à manger : En esa anciana callada que
se esforzaba en comer. Ici, le participe présent français détermine le nom femme qui
est complément du verbe principal « se déchaînait », il ne s’agit donc pas d’un emploi
du gérondif espagnol.
 qu’il soit heureux d’abord !: Ici d’abord signifie «  avant tout, avant toute chose » et
pas seulement un ordre de priorité temporelle , il ne peut donc être traduire par
primero.
 Si le pouvoir lui en avait été donné : Autres traductions recevables Si se le hubiera
dado el poder/si le hubieran dado el poder
 du rivage des morts, elle eût rappelé Mathilde : Autres traductions recevables habría
hecho volver /regresar /habría llamado del mundo de los muertos ( de la ribera, de la
margen) a Mathilde
 L’ivresse du renoncement ouvrait à son amour une perspective dont elle fut éblouie :
Autres traductions recevables La embriaguez de la renuncia (el renunciar, la
renunciación, el renunciamiento) abría a su amor ( ofrecía, brindaba) una perspectiva
que la deslumbró(asombró, por la que fue deslumbrada). Comme une perpective est
complément d’agent de « elle fut éblouie » on emploie de la que, por la que
 Tel est l’instinct de l’amour qui ne veut pas périr : Autres traductions recevables Así
es/ tal es /éste es el instinto del amor que no quiere perecer. Observez la
modification orthographique qui consiste à perdre le c dans l’équivalent espagnol
comme pour distinto, respeto, sucinto, puntual

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 lorsque se dérobe sous lui la terre : Autres traductions recevables  cuando el suelo
(la tierra) se derrumba, huye, se huden, desaparece bajo él
 il invente un autre ciel : Autre traduction recevable  idea otro cielo
 C’est l’heure où l’être qui n’est plus aimé : Autre traduction recevable Entonces es
cuando el ser que ya no es amado/querido
 murmure à celui qui ne l’aime plus : Nous avons retenu le pronom le au lieu de lo en
position pourtant de cod car l’emploi du neutre pouvait déboucher sur un autre sens
« celui qui ne le(cela) veut plus »
 je t’entourerai d’une protection dont tu n’auras même pas conscience : Autres
traductions recevables te rodearé/ envolveré con una protección que ni siquiera
notarás/ de que ni tendrás conciencia
 bien que sa gorge se contractât : Contrairement au français, la concession en
espagnol qui introduit un fait réel est traduite par le mode indicatif. Autres
traductions recevables Aunque ( a pesar de /pese a que) su garganta se contraía, se
le atragantaba, se le encogía, la oprimía
 à l’étranger : L’emploi des prépositions en espagnol répond à des règles précises, à
savoir, une nette distinction entre a et en . Ici, en l’occurrence, le à français introduit
un complément de lieu qui désigne une localisation, une situation, l’endroit où
s’exerce l’action et non un déplacement. Il s’agit donc du fait de rencontrer à
l’étranger des personnes connues mais non de se rendre à l’étranger. On traduira
donc par encuentro en el extranjero. Par ailleurs, le nom étranger quand il désigne
une personne peut avoir plusieurs traductions extranjero qui est l’habitant d’un autre
pays, forastero, pour l’habitant d’un autre village, d’une autre ville mais aussi des
mots plus généraux comme un extraño, un desconocido.
 On ne sait rien d’eux : autre traduction possible De ellos, no se sabe nada. La
traduction de la personne indéfinie, appelée aussi l’impersonnel peut avoir plusieurs
possibilités : se+3ème personne du singulier, la 3ème personne du pluriel, nosotros, tú,
uno/a selon l’identité plus ou moins précise qui désigne le on français. Ainsi, l’énoncé
« on dit que l’Espagne est un beau pays » qui est une généralité, une opinion peut
être traduit par se dice que, mais celui-ci «dans le village, on dit qu’il y a un trésor
caché » le on français se rapportant aux gens, peut être traduit par en el pueblo
dicen que , tel autre « chez moi, on dîne tard » où le on renvoie à nous par en casa,
cenamos tarde, enfin «  on vend une maison » a pour traduction se vende una casa
où le sujet de la forme réfléchie se vende est en français le COD. Cependant la
maison ne se vend pas elle-même mais est vendue, il s’agit donc d’une pasiva refleja.
Dans la phrase « On ne sait rien d’eux », le narrateur désigne avec ce on l’ensemble
des Français dont lui-même, comme un groupe qui a ce même type de relations avec
ses voisins, donc peut être traduit par no sabemos. Mais il faut éliminer le choix uno
no sabe nada de ellos car n’est pas exclusivement évoquée l’expérience du narrateur.
 On ne connaît même pas leur nom : Autres traductions possibles Ni siquiera sabemos
cómo se llaman. Comme la personne indéfinie est la même que dans la phrase
précédente, il fallait donc garder le même choix de traduction que précédemment. La
locution « ne... pas même » est traduite par ni siquiera ou simplement siquiera suivi
du verbe. Pour traduire « leur nom », le contexte suggère que les gens ignorent le
nom de famille de leurs voisins, il faut utiliser apellido et non nombre qui signifierait
le prénom. L’adjectif possessif « leur » qui accompagne un nom au singulier et
renvoie au nom de chacun des voisins doit être traduit par su. Les adjectifs possessifs

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espagnols associés à la 3ème personne él, ella, usted, ou ellos, ellas, ustedes sont su
pour dire « sa, son, votre, leur » et sus pour traduire « ses, vos, leurs » comme dans
les exemples suivants Es su casa qui signifie « C’est sa (ou votre ou leur) maison »  
Son sus amigos qui voudrait dire « Ce sont ses (ou vos ou leurs ) amis ».
 D’habitude, on se contente de les saluer : la locution « d’habitude » a pour traduction
de costumbre mais aussi des équivalents idiomatiques comme soler + infinitif, nous
pourrions donc accepter solemos contentarnos con saludarlos. En revanche, « on »
ne pouvait être traduit par se+3 ème personne du singulier car le verbe introduit
contentarse con est pronominal. Une traduction recevable est suele bastarnos el
saludarlos où suele a pour sujet el saludarlos qui est un infinitif substantivé et signifie
« le fait de les saluer ». En effet, en espagnol, la substantivation des infinitifs est d’un
usage très fréquent et soler est conseillé pour traduire « avoir l’habitude de » et les
locutions « en général, généralement, d’habitude » comme dans Suele cenar a las
siete qui peut être traduit par «En général,... il dîne à 19 heures »
 les saluer d’un mouvement de tête : Pour introduire un complément circonstanciel
de moyen, de manière, d’attitude, l’espagnol emploie con
 chez la boulangère : il fallait comprendre que les personnes se rendaient au magasin
et non au domicile de la boulangère, on devait donc écarter en casa de et expliciter
le nom de lieu. Voici d’autres exemples de traduction pour distinguer lieu
professionnel et domicile « être/aller chez le coiffeur/le médecin » estar en/ir a la
peluquería/ estar en la consulta/ ir a la consulta del médico. Mais quand « chez »
précède le nom d’un être vivant qu’on caractérise comme dans l’exemple
suivant« Chez elle, ce qui me plaît, c’est sa volonté » il est traduit par En ella lo que
me gusta ou quand « chez » désigne une notion de pays« Les Français croient que
chez eux c’est mieux » on le rend par Los franceses creen que en su tierra es mejor.
 Dix ans quand même qu’on les croise ainsi : l’idée d’opposition pouvait être traduite
par Con todo, y eso que mais non par a pesar de todo. Pour indiquer la durée, on
pouvait avoir recours à llevar+ durée+gérondif Llevamos ya diez años cruzándolos
 Ce n’est même pas de l’indifférence : Les traductions possibles de « Ce n’est même
pas » sont Siquiera es, ni siquiera es. Pour traduire « de l’indifférence », il faut être
attentif à la traduction du partitif qui est un quantitatif synonyme de « un peu » qu’il
ne fallait pas confondre avec un groupe nominal complément de nom comme dans
l’exemple suivant « les causes de l’indifférence son nombreuses » traduit par las
causas de la indiferencia son numerosas. En revanche, le partitif français composé
d’une préposition et de l’article (de l’, du, de la) ne se traduit pas en espagnol, ni la
préposition ni l’article comme le prouvent les traductions possibles Siquiera es/ se
trata de /resulta ser indiferencia ou cet autre exemple « Au petit-déjeuner, je
prendrai du pain et de la confiture » para el desayuno, tomaré pan y mermelada.
 une sorte de contiguïté familière, pas désagréable : autres traductions recevables
una proximidad familiar no desagradable del todo. Attention à l’orthographe du mot
et à l’accent diacritique sur contiguïdad car, si, en français, le tréma (diéresis en
espagnol) est sur les voyelles e, i, u, pour dire que la voyelle précédente doit être
prononcée (par exemple, naïf, maïs, aiguë), en espagnol on pose le tréma sur le i
dans les syllabes-que ou -qui pour dissocier les deux sons comme dans una cigüeña
(une cigogne), la vergüenza, argüir. En revanche, si la deuxième voyelle est un i ou un
u accentué, l’espagnol pose un accent comme dans leímos, un laúd.

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 qui ne mène nulle part : autre traduction recevable que no lleva a nada. Le verbe
llevar introduit un complément de mouvement, un déplacement, et donc il fallait
ajouter a dans la traduction. Ne pas confondre avec llegar a : « arriver à/dans un
lieu ».
 Et puis voilà qu’ils sont là : pour traduire « puis » qui indique un moment, un temps
postérieur, l’espagnol utilise después, luego, entonces, ya. Ne pas confondre avec
pues qui signifie, en français, « donc, car, eh bien ». Pour traduire le gallicisme « voici,
voilà », l’espagnol dispose de plusieurs possibilités, selon le contexte, le niveau de
langue du texte et l’époque. Comme ici, on insiste sur la surprise du narrateur face à
l’arrivée inopinée des personnes qui surgissent, on pouvait avoir recours à la
traduction littérale Y luego resulta que están aquí, y ya están ahí ou, plus littéraire
avec la forme conjuguée haber +pronom y helos/hételos aquí , ou la forme plus
familière ahí los tienes (= « les voilà »)
 quelle idée !: autre traduction recevable ¡qué idea ! Ne pas oublier l’accent sur le mot
exclamatif qué ni la double ponctuation avant et après l’exclamation. Mais, plutôt
que de retenir la traduction ¡qué idea!, il fallait insister sur l’étonnement du
narrateur qui trouve cette idée saugrenue, son exclamation avait le sens de « drôle
d’idée, curieuse idée, en voilà une idée et donc la traduction ¡vaya ocurrencia ! est
préférable car le nom appartient à la même famille que le verbe ocurrírsele a uno
algo (=« avoir l’idée de ». Gare à la confusion avec ocurrir qui signifie «avoir lieu,
survenir, arriver » El accidente ocurrió en la calle Libertad a las nueve et a pour
synonymes pasó, acaeció, sucedió, tuvo lugar, se verificó.
 qui permet à chacun de s’emparer d’une chaise longue : autres traductions
recevables que le permite a cada cual apoderarse de una dormilona .On observera la
différence de régime prépositionnel de « permettre de » et permitir (transitif direct).
Pour traduire l’indéfini « chacun », on pouvait utiliser cada cual, cada quisque (=
« tout un chacun ») qui marque davantage l’indéfinition que cada uno (« chacun ») et
renforce le complément cada cual par le pronom complément indirect COI le qui est
redondant et facultatif mais idiomatique et appelé explétif
 de s’affaler, les pieds sur le gazon : autres traductions recevables pour « s’affaler »
desplomarse/ tumbarse/dejarse caer. Le complément de manière devant être
introduit par con et le complément de lieu par en, « les pieds sur le gazon »  est
rendu par con los pies en el césped. En el césped suggère un espace plus vague, une
surface, contrairement à sobre qui accentuerait l’idée d’un contact, d’une
superposition d’un objet sur un autre. Voici les traductions de « sur » en espagnol
en/sobre/encima.
 le sentiment d’être presque devenu un autochtone : autres traductions recevables
haberse vuelto casi un autóctono/ ser casi un autóctono. Les formes volverse,
convertirse en étaient les seules possibilités acceptables pour traduire cette
transformation simple et générale car les autres traductions de « devenir » comme
hacerse, venir a ser, llegar a ser modifiaient le sens en exprimant d’autres notions
(volonté, effort, durée).
 à quelques yards : autres traductions recevables a unas / a unas pocas / a escasas/ a
algunas yardas .On ne devait pas conserver l’anglicisme yards car la forme yardas
existe en espagnol, il en va de même pour le « mile » qui donne  una milla qui est
d’ailleurs aussi la traduction du « mille » marin.

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 juste en face de vous : autres traductions recevables en frente de ti/ de usted/de uno.
Le texte évoque la surprise du narrateur de reconnaître ses voisins qu’il connaît à
peine en Angleterre, il donne son expérience personnelle et prend à témoin avec ce
« vous » qui peut désigner un interlocuteur , mais aussi le narrateur lui-même, on
pouvait donc retenir en frente de ti et de uno.
 la toile vert sombre : la tela verde oscuro . En français, les adjectifs de couleur
composés (suivi d’un adjectif et d’un nom) sont invariables en genre et en nombre
comme le confirment les traductions suivantes : un vestido verde manzana pour
« une robe vert pomme » unas faldas azul oscuro pour « des jupes bleu foncé »
 Il faut en convenir : « convenir d’une chose, d’une idée » signifie « reconnaître » mais
pour éviter la répétition, hay que reconocer que el reconocimiento, il faut retenir la
formule d’ailleurs très idiomatique Cabe decirlo
 cette reconnaissance ne suscite pas d’emblée un enthousiasme irrépressible : la
locution adverbiale « d’emblée »(= « immédiatement ») pouvait être rendue par de
golpe/de entrada/ de inmediato. Gare au barbarisme dans la traduction de
«irrépressible » car l’adjectif espagnol issu du verbe reprimir donne irreprimible.
Autres traductions recevables :
Cabe decirlo, este/ese/dicho reconocimiento no causa/provoca/acarrea/suscita.
 N’empêche qu’il a suffi qu’Yves m’en parle :On observe l’ellipse familière du sujet de
l’impersonnelle « il n’empêche que » qui pourrait être traduit par con todo, bastó
con que Yves me hablara de eso anoche. Le subjonctif est obligatoire dans les
complétives après la forme impersonnelle « il a suffi que »
 Je n’arriverai jamais à en parler autrement que de notre maison : Pour traduire la
périphrase arriver à /réussir à/parvenir à +infinitif, l’espagnol dispose de conseguir,
lograr +infinitif ou poder. Traduire par llegar a serait un faux sens car il signifie
« arriver à + un lieu ou « finir par, en venir à » comme dans llegó a olvidarse de su
propio nombre. L’adverbe « autrement » synonyme de « d’une autre façon » devait
être rendu par de otra manera. La traduction du pronom personnel « en »qui désigne
la maison devait être explicitée par de ella
 Alors, dehors les intrus, les usurpateurs!: Dans l’apostrophe, quand on a affaire à un
vocatif composé par le syntagme nominal (article+nom), l’espagnol omet l’article
défini comme dans l’exemple suivant « Les enfants, écoutez-moi » Niños,
escuchadme
 Tirez-vous!: La traduction par le verbe largarse conserve le registre familier par
rapport à des verbes génériques synonymes de « partir, sortir » traduits par irse ,
marcharse, salir. Quant à la personne, la phrase s’adressant aux nouveaux habitants
de la maison, le traducteur avait le choix entre vosotros et ustedes donc autre
traduction recevable Lárguense
 Cette maison n’est pas à vous. C’est la nôtre : pour indiquer la relation de propriété,
on emploiera ser +pronom possessif es (la) nuestra ou ser de +pronom personnel es
de nosotros. Traductions possibles : Esta casa no es vuestra / no es de ustedes/ no es
la de ustedes/no es la suya
 On y a vécu trop de choses, trop fortes, trop intenses : Le on englobe la famille du
narrateur et lui-même, il reprend la personne grammaticale précédemment utilisée
avec « C’est la nôtre » donc « nous ». L’action évoquée (vivre dans cette maison) est
révolue, on emploiera donc le prétérit, le pronom « y » qui remplace la maison
pouvait être rendu par en ella ou par l’adverbe de lieu ahí. On rappellera que

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l’adverbe « trop » est invariable en français mais que le quantitatif demasiado qui est
adjectif et adverbe s’accorde devant le nom et reste invariable devant un adjectif ou
un participe.
 On y a été tellement heureux et parfois, aussi, si totalement désespérés : Selon que
le verbe être a pour attribut l’adjectif heureux ou le participe passé désespérés, il
sera traduit, respectivement, par ser feliz et estar desesperado car, dans le deuxième
cas, c’est le résultat qu’on observe devant un participe passé. Serait recevable ser
desgraciados
 nous tous, les dix enfants : Pour la traduction d’ «enfants », on retiendra hijos qui est
sans équivoque, plutôt que niños et on écartera chicos, muchachos qui seraient
inexacts
 Et nos parents : pour exprimer l’énumération et l’idée de comparaison sous-
entendue dasn « et nos parents » la conjonction de coordination « y «  était
insuffisante, on devait renforcer en explicitant avec así como. Pour le lexique, on
devait retenir padres ( = père te mère)et non parientes (= famille élargie)
 J’habite loin de Trans, maintenant, depuis longtemps : Autre traduction possible
llevo ya mucho tiempo viviendo lejos de Trans 
 loin de tout ça : on avait le choix entre les déictiques eso ou aquello qui renvoient à
un plan temporel passé, lointain mais avec eso, on apporterait une nuance de mépris,
de rejet de cette période qui n’est pas recevable
 Mais il m’arrive de retourner en Bretagne, de passer par Trans, de m’y arrêter :
C’était un solécisme que de dire me ocurre volver a Bretaña car ocurrir signifie « avoir
lieu, se dérouler » et un faux sens que d’employer ocurrírsele a uno qui veut dire
« avoir l’idée de, venir à l’esprit (une idée)». En revanche, Ocurre que de vez en
cuando vuelva a Bretaña était recevable
 De repasser devant la maison, en tremblant : on devait garder la cohérence avec la
phrase précédente qui débutait l’énumération et conserver le même choix de
traduction donc ici paso. Le complément de manière « en tremblant » exprimer une
caractérisation du sujet, une action simultanée à celle du verbe principal, on pouvait
donc le traduire par un gérondif, un adjectif verbal, un adjectif qualificatif ou un
syntagme temblando/temblante/ tembloroso/ con temblor. En revanche, la tournure
infinitive al temblar qui introduit la cause est à écarter
 D’avoir envie de jeter un œil : Autres traductions possibles de « d’avoir envie » Me
dan ganas de/ se me antoja. Mais apetecer et envidia (=jalousie) faisaient faux sens
 mine de rien, pour voir ce que c’est devenu : Autres traductions possibles como si
nada, para ver lo que se ha hecho de ella . Pour traduire « devenir », appliqué à une
personne qu’on interroge sur le cours de sa vie « que deviens-tu ?, qu’en est-il de
toi ? » l’espagnol dispose de ser de ¿qué es de tí ? et de hacerse ¿ qué te haces ?.
Mais traduire par ¿ qué es de ella ou qué se hizo  ? insistait sur une personnification de
la maison à écarter ici.
 comme si je me brûlais, en approchant de la fenêtre : La locution comparative como
si est toujours suivie du subjonctif imparfait ou plus-que-parfait car elle exprime une
hypothèse . La proposition gérondive « en approchant » complément de temps qui
exprime la simultanéité et de cause pouvait aussi être rendue par le gérondif
acercándome a
 c’est tout simplement impossible : On pouvait accepter es pura y simplemente
imposible. L’adverbe « tout » synonyme de « très » ne peut être traduit par todo. On

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devait donc passer par une adaptation comme par exemple l’augmentatif, le
renforcement par un adverbe puramente/meramente imposible
 Le stylographe : il faut traduire le mot sans le réduire à la forme apocopée stylo, il
s’agissait de la pluma estilográfica ou la estilográfica qui est différent du stylo à bille
el bolígrafo apocopé parfois en boli
 pendant que : à la locution temporel mientras que qui contient souvent la notion
d’adversatif « tandis que », on devait préférer la forme mientras
 Bernier détourna mon attention de cette agréable nouvelle en touchant légèrement
mon coude : le complément de manière « en touchant » est rendu par le gérondif
tocándome el codo. On devait éviter la traduction littérale maladroite tocando mi
codo et préférer le tour idiomatique qui consiste à remplacer le possessif par une
forme verbale pronominale et le substantif précédé de l’article défini comme dans
les formes françaises «  se laver les cheveux, se ronger les ongles » pour désigner les
parties du corps quand le possesseur est évident comme par exemple Ella estaba
enferma. El corazón le latía fuerte
 Il me fit un clin d’œil : autres traductions possibles de faire un clin d’œil hacer un
guiño/guiños a alguien/guiñar el ojo a
 un tube dont il dévissa le capuchon : pour exprimer la relation de possession (le
capuchon du tube), l’espagnol relie le nom à son complément de nom dans un ordre
de mots invariable : antécédent + cuyo+ nom auquel le relatif se rapporte un tubo
cuyo capuchón destornilló. Le mot capuchón est COD du verbe et non sujet, l’ordre
diffère de la phrase française où le verbe est intercalé entre le relatif et le nom.
 qui en fermait l’autre extrémité : le pronom « en » qui désigne le tube pouvait être
omis car sa traduction rendait la phrase lourde que cerraba la otra extremidad de él
 « C’est de l’or ! chuchota-t-il. C’est écrit dessus!: deux cas de traduction de « être » .
Le premier dit la matière (de l’or) et est traduit par ser de et l’autre placé devant un
participe passé décrit le résultat d’un action, on constate le fait que le mot « or » est
écrit sur le stylo d’où está escrito encima
 « On peut écrire avec ça ? » : l’impersonnel exprimant ici une généralité est traduit
par Se puede. Le doute et le mépris qui percent sous la forme ça induit à utiliser eso
 qui arrivait toute seule :l’espagnol traduit seulement par sola, voire solita pour
marquer une connotation affective ou une personnification
 C’est à ce moment-là que je pensai amèrement : dans cette tournure d’emphase
temporelle, il faut accorder le verbe ser avec le temps du verbe principal et
substituer à que cuando, pour obtenir fue entonces cuando pensé
 Bernier écrivait comme un chat : synonyme d’écrire mal : emborronar
papel,garabatear
 vilaine piqûre: à prendre au sens figuré de douleur ruin escozor, picazón, punzada,
pinchazo
 J’avais oublié Marge : Autre traduction possible Yo había olvidado a Marge. Le
pronom personnel sujet yo est souvent facultatif mais son emploi permet ici la
compréhension immédiate de la phrase en évitant toute confusion avec une 3 ème
personne. Ne pas oublier la préposition a devant le complément d’objet direct de
personne Marge. On pourrait accepter Me había olvidado de Marge
 C’est elle qui m’appelle : dans la tournure d’insistance, appelée aussi emphatique,
« C’est ...qui », « C’est...que », « C’est » reste à la 3ème personne du singulier ou du
pluriel. Mais, en espagnol, cette forme verbale s’accorde avec le sujet (soy quien

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hablo, eres tú el que ) et en temps avec le verbe principal. Le relatif pour une
personne est quien, el que, la que ( Ella es la que me llama ou quien me llama)
 qui me demande de l’appeler : Après les verbes de volonté (ordre, défense, conseil)
comme pedir, l’espagnol emploie généralement une subordonnée complétive au
subjonctif car pedir ne se construit que rarement, comme le français avec un
infinitit, il faut pour cela que le verbe principal et l’infinitif aient le même sujet
comme dans l’exemple suivant pido hablar
 Quel âge peut-elle bien avoir, maintenant?: La construction « peut-elle bien avoir »
exprime une conjecture que l’espagnol rend par le futur hypothétique ¿Cuántos años
/Qué edad tendrá ?. Traduire par puede tener est un faux sens qui insiste sur la
capacité physique, intellectuelle d’avoir tel âge.
 Mon dieu, me dis-je, le mien, bien sûr, elle a mon âge : Autres traductions possibles 
Dios mío, dije para mis adentros, para mi fuero interno, para mí (familier), como yo,
claro, la mía. Traduire « me dis-je » par me dije serait un gallicisme irrecevable
 comment est-ce possible, comment a -t-elle pu vieillir à ce point : pour dire la
conjecture, le doute, l’étonnement, on peut utiliser le futur simple ou antérieur
hypothétique ¿ cómo será posible, cómo habrá envejecido tanto ?
 je n’arrive pas à y croire : Autres traductions possibles  no me lo puedo creer/no
puedo creerlo
 Elle doit être mariée, des enfants qui pourraient être mes fils, un mari qui pourrait
être mon père : Autres traductions possibles  Se habrá casado Debe de haberse
casado, con hijos que podrían ser míos
 elle aimait bien les hommes mûrs à l’époque, à part moi : la tournure affective de
base gustarle algo a alguien se construit comme s’il s’agissait du verbe plaire « les 
hommes mûrs lui plaisaient » le gustaban los hombres maduros où le COD français
devient le sujet du verbe
 elle me trouvait vieux, déjà, à vingt-cinq ans : pour traduire « trouver », ne pas
employer encontrar, hallar car ils expriment une localisation et non un jugement
comme parecerle a uno. Pour rendre à vingt-cinq ans on peut dire con veinticinco
años
 c’est mon sérieux qui l’excitait, ça la mettait dans des états, mon sérieux, ça la faisait
rire : la tournure d’insistance ou d’emphase « c’est...qui » est traduire par ser
conjugué au temps réclamé par le contexte et le pronom relatif au cas voulu par sa
fonction dans la phrase (sujet, complément d’obje, lieu, temps, possession) et
renforcé par el, la, lo, los , las. Ici on pourrait avoir era mi seriedad la que ou lo que
(pronom neutre)/ mi seriedad la ponía en cólera/ eso la ponía
 On s’est perdus de vue, je ne sais plus comment : le « on » de cette phrase inclut le
narrateur personnage et son amie, donc doit être traduit par nosotros. Les
équivalents de ne...plus en espagnol sont ya no, no...más, no...sino
 Je faillis lui demander pourquoi : pour traduire l’action manquée introduite par le
verbe faillir, l’espagnol utilise la tournure por poco suivie du présent, ou casi, donc
traductions possibles por poco/casi le pregunto
 Pourquoi elle n’avait pas voulu me déranger : Ici l’absence de point d’interrogation
en français est due au fait que le mot interrogatif est dans une subordonnée de style
indirect comme dans l’indiquait la phrase précédente, l’emploi du plus-que-parfait
était donc possible comme celui du présent no había querido/no quiso molestarme

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 Mais je m’abstins : trois possibilités en espagnol pour traduire « s’abstenir de » qui
signifie ici « renoncer » : desistir, renunciar, abstenerse. Traductions recevables Pero
desistí/renuncié/me abstuve
 Je savais ce qu’elle m’aurait dit, ou plutôt ce qu’elle ne m’aurait pas dit. . Elle
n’aurait pas osé me le dire : pour traduire le conditionnel (présent ou passé) de haber
l’espagnol utilise soit le conditionnel ( el potencial), soit le subjonctif No se hubiera
atrevido a decírmelo
 je n’ai pas osé te déranger pour te dire que je te quittais : Autres traductions
possibles no me atreví a molestarte para decirte que te dejaba/ me separaba de tí
 Ce n’est d’ailleurs pas ce qu’elle pensait : Autres traductions possibles Por otra
parte/ni siquiera era lo que pensaba .Bien que le français emploie le présent pour
« Ce n’est », l’espagnol rectifie et applique la concordance au passé
 Mais c’est ce qu’elle était sur le point de me dire : comme précédemment on devait
faire l’accord temporel entre le verbe principal et celui de la subordonnée
 Et je préférais ne pas l’entendre : la traduction du pronom élidé « l’ » qui peut soit
désigner le neutre « cela » ou remplacer « elle » pouvait donc être rendue soit par yo
prefería no oírlo où lo remplace « cela » soit no oírla où la remplace « elle »
 Vers minuit : pour marquer l’approximation, on aurait pu utiliser a eso de ou sobre
 J’étais fort calme, mais fort las : pour traduire « fort » harto marque un degré
supplémentaire par rapport à muy puisqu’il est plus proche de « excessivement,
fortement ». Devant l’adjectif sereno, qui signifie no perturbado por alguna pasión o
una alteración del alma tal como el miedo, il est cependant préférable d’utiliser muy.
Quieto ne conviendrait pas ici car il veut dire « bien sage » pas plus que tranquilo
d’un emploi plus commun.
 qui se couche avant onze heures : le verbe soler suivi de l’infinitif exprime une action
coutumière et présente l’avantage d’être beaucoup moins lourd que estar
acostumbrado a
 contrairement à son habitude : on aurait pu penser à al contrario de lo que tiene
acostumbrado à écarter ici car cette tournure alourdit considérablement la phrase et
l’alourdit
  Tiens: cette interjection courante qui exprime, à la fois, la surprise et l’approbation
peut être traduite par Bueno
 un autre locataire vient sans doute de remonter : le futur est l’une des façons de
traduire un hypothèse en espagnol 
 Quand je sors de chez moi, je donne toujours à ma porte deux tours de clef. Je la
trouvai simplement tirée et cela me frappa : ici l’emploi de la tournure soler + infinitif
ne conviendrait pas car le verbe soler est moins fort que l’adverbe français
« toujours » , or ce terme est important ici car c’est le seul moment où le narrateur a
une certitude. On notera par ailleurs le redoublement fréquent en espagnol du
complément d’objet par un pronom explétif dans le doy dos vueltas de llave a la
puerta
 Je supposai qu’on m’avait monté des lettres dans la soirée : parmi les divers
équivalents de on, seule la troisième du pluriel convient ici dans la mesure où il est
fait allusion à une personne extérieure au narrateur et dont l’indétermination n’est
qu’artificielle puisqu’il est clair qu’il s’agit du couple de concierges
 l’appartement : on préférera le traduire par apartamento, anciennement utilisé dans
le sens de vivienda et non piso

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 lorsqu’en jetant les yeux devant moi : al suivi de l’infinitif est l’une des possibilités de
l’espagnol pour exprimer la simultanéité. Nous préférons utiliser ojeada à mirada
car sa composition à partir du mot ojos le rend plus proche de l’expression française.
 j’aperçus quelqu’un assis dans mon fauteuil et qui se chauffait les pieds en me
tournant le dos : le verbe « apercevoir » a un sens très étendu en français et pose
toujours des problèmes de transposition car les verbes espagnols généralement
proposés comme équivalents ont un sens beaucoup plus précis atisbar, columbrar,
vislumbrar et divisar expriment tous une vision rendue imprécise par la distance ou la
pénombre. Or, dans ce passage, la notion de distance n’est pas pertinente et la
pénombre n’empêche pas une vision fort nette comme le prouve la description qui
suit bien précise. Comme le verbe « apercevoir» a ici le sens de voir, en un acte de
vision généralement bref, ver est la seule traduction possible. L’idée de soudaineté
de l’action peut être rendue en ajoutant l’expression adverbiale de pronto
 Une supposition très vraisemblable me traversa l’esprit : l’expression espagnole
ocurrírsele a uno qui rend l’apparition d’une idée fugace ne conviendrait pas ici car
elle ne peut être associée au mot suposición qui implique une réflexion.
 prévenue par moi à ma sortie : la formulation que nous avons proposé pour la
traduction a quien le avisé al salir est aussi confuse que celle du texte français
 le cordon tiré tout de suite, ma porte seulement poussée : il existait en Espagne le
même système d’ouverture des portes cochères qui permettait au concierge d’ouvrir
la porte en tirant la cuerda. Mais l’utilisation du participe passé dans cette
proposition produit un effet de sens fort ambigu car la cuerda tirada donne à penser
qu’on lance une corde par la fenêtre. De plus, il existe aussi l’expression tirar de la
cuerda qui n’a aucun rapport avec le fait de civilisation auquel il est fait allusion ici.
Mieux vaut gagner en clarté et perdre en rigueur historique, en passant par
l’expression « ouvrir le verrou » que descorrieran el pestillo avec l’emploi de la
troisième personne du pluriel comme pour me habían subido
 Mon ami, dont je ne voyais pas les cheveux : le relatif cuyo ne peut s’employer en
espagnol quand « dont » est complément d’un nom qui, bien que construit avec un
article défini est accompagné d’une structure restrictive (ici ne... que) il est alors
remplacé par del que, del cual , ou de quien
 s’était endormi devant le feu : le mot lumbre désigne la flambée et non l’élément
feu. Al amor de la lumbre est une expression plus littéraire pour désigner le coin du
feu.
 un de ses bras pendant à droite, ses pieds étaient croisés l’un sur l’autre, sa tête,
penchée : le complément d’attitude doit être précédé de la préposition con en
espagnol ou rendu par une structure qui rappelle la proposition participe en
inversant l’ordre des termes, càd, an antéposant l’adjectif
 Je me demandais : Qui est-ce ?: le futur en espagnol permet de traduire le doute
implicite contenu dans la question.
 Puis je me retournai, sentant quelqu’un dans mon dos : La virgule est nécessaire dans
la traduction espagnole pour que la valeur temporelle et causale du gérondif
soit bien claire.
 un besoin impérieux de revoir le fauteuil me fit pivoter encore une fois : strictement
« pivoter » se dit en espagnol girar sobre su eje mais cette tournure serait déplacée
ici car beaucoup trop technique

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 je n’avais plus une pensée : la traduction littérale tener un pensamiento est
irrecevable. La particule ni a ici le sens de « pas même » et rend compte de la
restriction implicitement contenue dans le français « une pensée » qui signifie « une
seule pensée ».
 Bonjour, Mademoiselle : Attention à señorita, en espagnol, la majuscule n’est pas
d’usage contrairement au français
 c’est bien vous, n’est- ce pas : Verdad que en tête de phrase sert à traduire en même
temps « bien » et « n’est-ce pas »
 se retourne vivement : Traduire vivement par con vivacidad serait un faux-sens
 l’air très dégagée : comme en français « l’air+adjectif » a une valeur adverbiale, nous
le rendons par l’emploi adverbial de l’adjectif fréquent en espagnol
 jeune fille du monde : señorita traduit à la fois la jeunesse et l’appartenance à une
certaine catégorie sociale (cf señorito : jeune homme de bonne famille). Nous avons
ajouté dans notre traduction categoría car le terme exprime « le beau monde »
dont il est question . La répétition de muy vise à rendre la continuité dans la
caractérisation du personnage.
 Vous voyez : Lo ve serait irrecevable car c’est une expression couramment employée
pour démontrer à l’autre que l’on a raison , ce qui n’est pas le cas ici.
 je suis venue à l’heure. Je n’ai pas voulu être en retard : En ce qui concerne l’emploi
des temps dans cette réplique, « je suis venue » est traduit par un passé composé car
il y a une prolongation évidente de l’action dans le présent alors que pour rendre
« je n’ai pas voulu être en retard » qui exprime une action ponctuelle et révolue dans
le passé, le passé simple doit être utilisé. Pour la traduction de « être en retard », il
ne faut pas employer ici llevar retraso car il signifie « avoir du retard dans un
domaine » mais llegar con retraso (= être, arriver en retard). Nous avons préféré
employer venir con retraso pour ne pas répéter llegar
  mais il ne fallait pas vous presser : voici les différentes formes d’obligation en
espagnol. Pour l’obligation impersonnelle hay que +infinitif, es preciso +infinitif, es
menester+infinitif, es necesario+ infinitif, hace falta +infinitif. Pour l’obligation
personnelle : es preciso que +subjonctif, es menester que +subjonctif, es necesario
que+subjonctif, hace falta que +subjonctif, avec respect de la concordance des temps
tener que +infinitif, deber +infinitif (obligation morale), haber de +infinitif (obligation
indiquant une nuance de futur)
 Je ne sais comment m’excuser : comme la traduction des excuses du Professeur est
une des difficultés du texte, par l’alternance des formules entre les deux
personnages, nous avons opté pour une variation sur perdonar et perdón
 n ‘est-ce pas : nous avons choisi de le traduire par mire car il remplit la même
fonction « que n’est-ce pas » en servant à attirer l’attention ou à requérir
l’assentiment
 Pas du tout : En absoluto a été choisi pour le rendre, car après une négation, en
espagnol, c’est l’équivalent direct de « pas du tout »
 Et puis j’ai demandé : ir+gérondif rend bien compte de la durée et de la répétition de
l’action, suggérée par la phrase suivante. S’agissant d’une action révolue dans le
passé, le passé simple doit être utilisé
 Vous n’y êtes pas depuis longtemps!: l’emploi de desde hace convient à la
transposition de ce discours d’un niveau de langue courant et permet de conserver
le rythme assez soutenu du dialogue.

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 C’est vrai Mademoiselle : comme le Professeur approuve l’Elève plus qu’il ne
constate une vérité objective, il fallait le rendre par tener razón
 Paris, c’est le chef-lieu de... : la capital désigne ici le centre administratif d’une
nation, d’une province ou d’un district. Ici, il fallait ajouter provincial pour garder le
caractère surprenant de la question du Professeur, mais cette précision, une fois
donnée, inutile de la répéter dans la suite
 cherche un instant : pensar a ce sens de « chercher dans sa tête, réfléchir » et
l’emploi du gérondif dans l’indication scénique donne à voir l’attitude du personnage
 bravo, mais c’est très bien, c’est parfait : l’approbation et l’enthousiasme se
traduisent par l’exclamation, plus fréquente en espagnol. Les formules sont choisies
parmi les plus courantes ¡Estupendo ! ¡Muy bien, pero que muy bien !
 de la patience...doucement, doucement...Vous verrez, ça viendra.. :
perdone...paciencia... ya verá poquito a poco... ya vendrá... Cette locution est utilisé
pour modérer quelqu’un , comme le suggère « doucement »

 Je lui ai répondu : comme cette scène appartient à un passé révolu,


l’espagnol n’emploie pas le passé composé mais le passé simple
 je voulais avant toute autre chose : pour la traduction, il vaut mieux
exprimer yo car à l’imparfait il n’y a pas distinction dans la terminaison
verbale entre la première et la troisième personne et surtout, parce que ce
texte exprime le combat d’un moi avec le Je en tête de phrase. Même si la
locution antes de nada signifie « avant tout » nous préférons la
remplacer par antes que cualquier otra cosa pour amplifier cette
déclaration en lui donnant plus de force et de solennité
 Jalouse elle est : même si tener celos est un peu plus employé en espagnol
que estar celoso, nous préférons celle avec l’emploi de l’adjectif qui
permet de ne pas perdre le féminin comme première désignation de la
mère. Quant à l’ordre des mots, il faut garder le terme de l’accusation en
tête de phrase pour ne pas manquer l’effet à reproduire. Par sa place,
l’adjectif français fait irruption comme une accusation jetée à la figure de
la mère . La violence faite à la syntaxe française reproduit la violence du
ressentiment encore éprouvé par la narratrice. C’est cela l’essentiel qu’il
faut rendre.
 le petit haussement d’épaules : comme l’article défini devant
« haussement d’épaules » a une valeur, à la fois, démonstrative (la
narratrice en parle comme d’un geste bien connu) et possessive (il est
caractéristique de la mère)   dans la traduction proposée, l’article défini el
qui vient d’un démonstratif latin et peut avoir la valeur du possessif est
tout à fait apte à remplir les mêmes fonctions que dans la phrase
française. Par ailleurs, il sert à substantiver le verbe alzarse
 Je serai la première à partir : on emploie la préposition en pour introduire
un complément d’adjectif exprimant la matière d’une compétence ou

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d’une expérience. Pour traduire « partir » salir ne serait pas très heureux
ici car on en aura besoin , plus loin, dans un autre sens.
 Il faudra attendre : nous avons choisi ici la tournure la plus générale pour
exprimer l’obligation qui n’a pas de valeur personnelle dans le texte
français
 encore quelques années : « encore » ne peut être traduit ici par todavía et
aún car ici la phrase à traduire en espagnol signifie « quelques années de
plus » d’où la traduction retenue Habrá que esperar algunos años más
 pour qu’elle me perde, pour qu’elle perde celle-ci : para que me pierda,
para que la pierda a esta hija. Dans la traduction proposée, l’usage
redondant du pronom permet de marquer une étape essentielle du texte
qui est le glissement de la première personne à la troisième personne.
L’inversion des termes dans la phrase a esta hija avant a ésta permet
d’éviter une confusion possible quant au sujet de pierda qui pourrait
grammaticalement être yo aussi bien que ella. Une autre solution aurait
été l’expression systématique des pronoms sujets, mais cela aurait alourdi
considérablement la phrase.
 Pour les fils, ses fils : on aurait pu choisir de traduire « fils » par varones,
pour bien marquer la différence avec la fille (très importante, comme le
montre la suite) et compte tenu du fait que hijos signifie, aussi, en
espagnol « les enfants » sans distinction du sexe. Mais comme varón
désigne plus souvent un garçon arrivé à la maturité, ce qui n’est pas
évident ici avec l’allusion à la scolarité, on ne peut donc l’utiliser dans ce
cas précis.
 Mais, celle-ci, un jour, elle le savait, elle partirait, elle arriverait à sortir :
dans la traduction proposée, nous répétons le démonstratif faute d’oser
employer de ella parce que, dans le texte, le glissement de elle (la mère)
à l’autre elle (la fille) se fait pour ainsi dire naturellement, car, en français,
l’emploi du pronom sujet est obligatoire . De plus, le démonstratif éste,a
est plus courant que celle-ci et sa répétition n’a rien d’emprunté. Enfin, en
espagnol, l’emploi du pronom obscurcirait la phrase, tout à fait claire en
français. Pour traduire « sortir » salir est à privilégier car il signifie tout à
la fois «  s’en sortir, partir, se libérer ».
 Première en français : en espagnol on utilise lenguaje pour désigner la
discipline qui consiste à apprendre la langue maternelle.
 votre fille, madame, est première en français : quedar est utilisé dans la
traduction proposée su hija, señora, quedó primera en lenguaje car il peut
fréquemment exprimer un résultat, l’état où on en est arrivé et,
particulièrement, dans ce contexte des résultats scolaires. Dans ce cas, il
s’emploie plutôt au passé.
 pas contente : descontenta est à écarter car trop rare pour rendre cette
expression courante du langage parlé

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 c’est pas ses fils qui sont les premiers en français : comme cette phrase
est grammaticalement incorrecte mais concevable dans le langage parlé
courant, la traduction proposée ne fait que reproduire l’incorrection
voulue par Marguerite Duras car la phrase correcte aurait été disgustada
porque no son sus hijos los que han quedado primeros en lenguaje.
 la saleté : autre traduction recevable asquerosa
 mon amour : Traduction non recevable amor mío car déplacé
 ça viendra : Traduction non recevable Ya vendrá car elle donnerait
l’impression que cela tombe du ciel, ce qui n’est pas le cas ici. Du coup,
dans la traduction proposée, nous adaptons cette séquence jusqu’à la fin
du texte en employant des formules courantes susceptibles de
reconstruire le rebond.

 En ce temps-là, cette lumière, cet instant : le démonstratif retenu pour la


traduction aquel exprime à la fois la référence au passé avec un
éloignement dans le temps par rapport au locuteur nettement plus
accentué que dans son équivalent français et une nuance laudative, ce qui
explique mon choix de le placer en tête de phrase En aquellos tiempos
pour éviter de le faire apparaître après le verbe au présent et surtout nous
permettre de passer chronologiquement du passé au présent.
 Belle : sa traduction par bella est justifiée par la définition donnée par le
dictionnaire de María Moliner « se aplica a las cosas que, percibidas por
la vista o el oído, producen deleite espiritual […] como la cara de una
persona […] Se reserva este adjetivo para cosas de importancia o para
personas de una gran perfección física, y siempre en lenguaje pulido »
Hermosa serait à rejeter car il ne rendrait pas compte de l’aura dégagée
par le personnage.
 je ne saurais dire : autre traduction possible pour rendre compte de la
recherche de la tournure française decir no lo puedo
 cette lumière du soir : pour traduire soir j’ai préféré à tarde, atardecer
car il est défini en ces termes dans le dictionnaire de María Moliner
« caída de la tarde, hora en que empieza a oscurecer »
 la varangue : baranda rend exactement compte de ce mot si l’on s’appuie
sur la définition du terme donné dans le dictionnaire Vox galería cubierta
que rodea una casa.
 de ses cheveux épais: puisqu’il s’agit d’évoquer une masse importante de
cheveux, épais peut être rendu par abundante, mais serait également
accepté le terme melena employé sans adjectif
 un peu fauve : un poco leonado serait également accepté
 encore : Ne pas confondre aún qui signifie encore, synonyme de todavía
et aun équivalent de «cependant » ou « même »

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 si plein : Lleno signifie un poco gordo pour des personnes. De par son
étymologie, il nous semble plus apte à évoquer la plenitud que l’adjectif
redondo
 calme : comme ce substantif français désigne un état d’âme ou un
caractère, quietud pourrait aussi être utilisé pour le traduire mais non
sosiego qui évoque plus le repos
 à la dérobée : comme l’expression française exprime l’idée de
« discrètement, en cachette » on pourrait la rendre en espagnol par
escondidamente/ a escondidas
 les poignets appuyés sur le rebord de la table : dans la traduction
proposée, la structure choisie pour exprimer le complément d’attitude
pratique l’inversion des termes qui le constituent, en antéposant le
participe passé, mais une autre traduction possible serait con las muñecas
apoyadas où le complément d’attitude est précédé de la préposition con.
 son épaisse chevelure noire barrant d’un côté son visage d’Indienne :
l’emploi de ocultar se justifie ici car l’on choisit de faire prédominer
l’idée qu’une partie de son visage est dissimulée par ses cheveux. Mais
rendre par ocultar de (ou por) un lado serait maladroit. Il est donc
préférable de traduire par en parte qui dans ce passage exprime bien ce
que le français signifie par « d’un côté » puisque les cheveux dissimulent
seulement une partie du visage. Par ailleurs, en espagnol, dans une
proposition gérondive, le verbe doit toujours être placé en tête.
 je sens qu’elle ressent : en espagnol, le verbe sentir signifie, à la fois,
experimentar(= ressentir) et percibir. Le problème posé ici est que
l’espagnol peut exprimer avec un seul verbe deux idées que le français
rend par des verbes différents. Pour le résoudre, on peut privilégier la
fluidité de l’expression comme dans le texte français en traduisant
sospecho que ella siente, ou l’effet de style de la rime interne siento que
ella siente ( cf traduction proposée dans le corrigé)
 Le soir est long alors : Traductions irrecevables el atardecer dura mucho/
el atardecer es largo. Nous avons préféré exprimer l’idée de durée par le
verbe tardar qui signifie « mettre du temps à » et passer par anochecer
qui désigne le moment qui succède immédiatement à atardecer. Dire que
l’anochecer met du temps à venir signifie, implicitement, que l’atardecer
dure longtemps.
 la lumière dorée du crépuscule décline imperceptiblement : en utilisant ir
+ gérondif nous souhaitons traduire la lenteur de l’action qui se déroule.
 entraînant les vols d’oiseaux : le terme bandas est, en espagnol, d’un
emploi beaucoup plus rare que bandadas. Mais dans la mesure où Le
Clézio a choisi d’utiliser deux termes synonymes « bandes » en début de
texte puis, ici « vols », il convient aussi de varier l’expression en
espagnol.

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 emportant au loin les cris des travailleurs : comme l’expression française
« au loin » désigne ici une destination, il faut passer par l’adverbe lejos et
non a lo lejos qui désigne une localisation statique et serait l’équivalent
de « dans le lointain ». Comme le terme espagnol peones désigne « les
ouvriers agricoles » et fait référence au monde des colonies, il a été
utilisé par traduire « travailleurs » qui renvoie implicitement à ces deux
idées.
 la rumeur des attelages sur les routes des cannes : la préposition por pour
traduire « sur » rend compte de l’idée de déplacement évoquée dans le
contexte. Cañaverales renvoie aux plantations de canne à sucre tout
comme le terme « cannes » en français qu’il est censé traduire.

 question : Le mot cuestión proposé pour la traduction a les mêmes


acceptions que son homologue français
 On remarquera : même si l’adresse au lecteur se fait, en espagnol, à la
deuxième personne du pluriel notaréis, nous préférons ici, comme dans le
texte français employer une tournure impersonnelle.
 les pythons ne se nourrissent pas seulement de chair fraîche : le verbe
nutrirse peut se construire avec les prépositions de ou con
 Tous les passés composés des deux premiers paragraphes et certains du
dernier « j’ai surmonté, j’ai acheté, je l’ai sortie, j’ai senti » doivent être
traduits par des passés simples en espagnol car ils expriment des actions
achevées, précises, brèves et qui s’enchaînent chronologiquement.
 Gros-Câlin : la tournure affective rendue par l’adjectif français « gros »
peut trouver un équivalent dans le diminutif espagnol -ito Cariñitos
 je me suis rendu au Museum : « se rendre » n’est pas « aller » d’où
l’emploi du verbe acudir pour le traduire. « Museum » ne peut être
traduit en espagnol par Museo car c’est un nom propre qui désigne un
lieu bien précis le Museum d’Histoire Naturelle à Paris
 pour ce python : avec aquel, nous choisissons de mettre l’accent sur le
côté laudatif de ce démonstratif car ese aurait une connotation péjorative
et car il s’agit ici du temps passé, alors que le python n’est pas encore le
sien
 dès que je l’ai vu exhibé par un Noir devant l’hôtel tout compris : en
utilisant al+ infinitif pour la traduction, nous voulons saisir le fait brut et
éviter de rejeter l’action dans le passé qu’aurait suggéré en cuanto lo vi ,
ce qui serait contraire à l’effet produit par le texte français. Par ailleurs,
il n’est pas d’usage en espagnol de mettre une majuscule aux mots
désignant des ethnies, des races ou des nationalités.
 je ne connaissais rien des conditions de vie qui étaient exigées de lui :
alors que l’espagnol préfère souvent la formulation par l’actif à
l’utilisation du passif, pour conserver la lourdeur de la formulation

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française qui traduit l’embarras du narrateur, nous avons préféré conserver
la forme passive.
 avec un bel accent : parmi les synonymes possibles du mot « prononcé »,
l’adjectif « marqué » peut être traduit par marcado
 Les pythons en captivité se nourrissent de proies vivantes : Le terme
cautividad évoque la situación de cautivo dans le dictionnaire de María
Moliner et ne doit pas être confondu avec cautiverio qui dans ce même
dictionnaire fait référence à el estado de cautivo con referencia al tiempo
que dura. La structure no.. sino rend compte d’une restriction plus grande
que d’autres qui lui sont équivalentes no...más que ou únicamente qui
équivaut au français « uniquement » plus restrictif que « pas seulement »
 des cochons d’Inde, ou même un petit lapin : le mot le plus courant pour
désigner un cochon d’Inde est conejillo de Indias, mais pour éviter toute
confusion avec l’équivalent espagnol de « petit lapin » qui vient juste
après, on préfère employer l’un de ses synonymes cobayos.
 Ils avalent, ils avalent : l’emploi de la conjonction de coordination y dans
la traduction proposée Tragan y tragan sert à rendre en espagnol l’effet
d’accumulation produit par la formulation française.
 C’est intéressant à observer : placer es interesante observarlo en tête de
phrase comme en français serait illogique en espagnol car le pronom de
reprise lo qui renvoie nécessairement à ce qui a été dit précédemment ne
peut apparaître avec les termes qu’il reprend.
 l’agglomération parisienne : le terme aglomeración est désormais
répertorié dans les dictionnaires(Grijalbo),dans le même sens qu’en
français complejo urbano. « parisienne » doit être traduit par parisiense et
non parisino qui ne convient pas ici car il signifie propio de París o
como de París (diccionario María Moliner)
 je me suis heurté au problème de la nature : comme l’action envisagée
dans cette phrase a des conséquences énoncées au présent dans le texte
(on revient au thème de la nature exposé au présent au début du texte),
cela implique, en espagnol l’emploi d’un passé composé. Il en est de
même pour le dernier verbe he llamado précédé du verbe vivir au présent
 J’ai surmonté le premier pas : avec la traduction proposée, Superé los
primeros pasos, nous respectons la construction de la formulation en
télescopant deux expressions superar una dificultad et dar los primeros
pasos
 dans mon habitat : hábitat est répertorié dans les dictionnaires Vox et
Grijalbo, dans les mêmes acceptions que le français
 et je l’ai appelée Blondine, à cause, justement, de personne : ne pas
traduire littéralement lo he llamado Blondine a causa de nadie car
l’expression a causa de exprime une cause effective, ce qui n’est pas le

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cas ici. Le gérondif pensando precisamente en nadie nous permet de
développer l’expression en espagnol en restant le plus concis possible

 Fourvoyé un jour dans une assemblée d’explorateurs et d’érudits, il perd


le fil des conversations qui roulent sur des îles lointaines, des sujets
d’histoire, de civilisations, de progrès scientifique : Le total anonymat du
personnage ne doit pas devenir en espagnol une absence totale de sujet
exprimé car cela conduirait le texte aux limites de l’absurde. Il faut donc
exprimer au moins une fois le pronom comme dans la traduction
proposée. Par ailleurs, l’espagnol préfère utiliser le pluriel pour traduire
progrès scientifique 

 Bientôt submergé il reste dans son coin à sourire d’abord puis à rêvasser
avant de s’endormir : il n’y a pas d’expression exactement équivalente en
espagnol pour traduire « rester dans son coin », arrinconarse serait à
écarter car il évoque plutôt une personne un peu sauvage ce qui n’est pas
le cas ici. En revanche, mantenerse a été proposé car il exprime
l’obstination implicite dans l’attitude ici représentée. Mais quedarse était
également recevable. Le gérondif de manière a été retenu sonriendo
primero y luego soñando pour traduire « à sourire d’abord puis à
rêvasser », mais a+ infinitif serait absolument irrecevable. Soñar est ici
employé dans le sens de recrearse pensando en cosas posibles o
imposibles (définition donnée dans le dictionnaire de María Moliner)
même si l’on perd l’idée d’imprécisions et de confusion présenté dans le
verbe français car il n’y a pas d’autre solution. Pour traduire
« s’endormir », seul convient adormecerse qui a été proposé, car,
contrairement à dormirse, il rend bien l’idée qu’il ne s’agit pas d’un
profond sommeil.

 Quand soudain il rouvre l’œil et fixe sur la paroi d’en face un portrait
d’ancêtre qu’il croit lui avoir adressé la parole. Il se fait un devoir de
répondre quelque chose comme je vous comprends cher Monsieur, nous
sommes de notre époque et tous ces jeunes énergumènes... : Volver a
traduit la valeur itérative du préfixe re- dont on rappelle qu’il n’existe que
pour quelques verbes en espagnol. Par ailleurs, « l’œil » dans la phrase
française signifie les yeux et l’espagnol gardera plus facilement le pluriel.
En raison de la construction du verbe, on ne peut le séparer du
complément et il faut changer l’ordre des mots dans la phrase y los fija
en un retrato de antepasado en la pared de enfrente, por parecerle que
éste le ha dirigido la palabra. L’usage du démonstratif éste permet de
garantir la clarté de la phrase. Pour traduire « Cher Monsieur » Muy señor
mío qui ne s’emploie qu’en tête de phrase serait à écarter ici. Pour la

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traduction proposée de « nous sommes de notre époque », rappelons que
muy de s’emploie fréquemment pour marquer une propriété
caractéristique. Pour celle de « tous ces jeunes énergumènes », todos esos
jóvenes energúmenos, le démonstratif esos a été retenu car il apporte une
nuance péjorative parfaitement justifiée ici

 Assez fort pour que toute l’assemblée se retourne sans qu’il s’en doute. Il
continue de converser avec le défunt et le maître de maison s’approchant
murmure hélas ce doit être une attaque : Dans un autre contexte
concurrencia aurait pu être accepté pour traduire « assemblée » mais,
dans ce cas précis, comme il s’agit de nommer l’assemblée décrite dans
la première phrase et à laquelle le personnage se sent complètement
étranger, l’emploi de asamblea a été proposée. Pour traduire « se
retourne », se vuelva a él a été utilisé pour la clarté de la phrase. Pour
rendre « maître de maison » anfitrión est tout à fait courant. En revanche,
huésped serait irrecevable car il désigne celui qui est reçu. La traduction
proposée de « ce doit être une attaque »  est le futur de conjecture qui
traduit parfaitement l’emploi qui est fait en français du verbe devoir.

 On s’empresse autour du vieillard, on veut l’étendre sur un divan mais il


réagit, non non, ne vous inquiétez pas, je trouvais au personnage qui est
là-bas une ressemblance avec un de mes amis, quelque chose dans le
regard ou dans le maintien... : La transposition (ici changement de
catégorie grammaticale) est une bonne solution Rodean al anciano con
solicitud. La préposition « autour de » est rendue par le verbe rodear et le
verbe « s’empresser » par un substantif solicitud. Pour transposer « non
non » qui provoque une rupture et un effet d’oralité, que no marquant une
protestation a été proposé. Pour traduire « ne vous inquiétez pas » comme
le texte ne donne pas d’indication sur le degré d’intimité du personnage
avec ceux qui l’entourent, mais étant donné qu’au moment où il parle, il
s’y sent complètement étranger, l’emploi de ustedes a été proposé .

 N’empêche qu’on le raccompagne chez lui et que son domestique le


sermonne, j’avais bien dit, j’avais bien dit, Monsieur n’est plus d’âge à
faire le mondain, que ce soit la dernière fois, la dernière : « Pour traduire
N’empêche qu’on » on pouvait aussi penser à esto no impide que un peu
trop développé pour traduire la formule française tronquée et lapidaire.
Pour traduire « Monsieur n’est plus d’âge à faire le mondain », la
traduction proposée con sus años a été retenue car con y prend une
valeur causale et le pluriel años s’y emploie pour désigner l’âge c’est-à-
dire , ici la vieillesse ya no está para mundanerías signifie « n’est pas
en état de, n’est pas bon à »

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 Mais il y aura d’autres fois et d’autres surprises du même genre. Qu’on
appelle ça comme on voudra : une répétition calquée sur le français ne
passerait pas en espagnol. L’emploi de ya rend l’insistance contenue dans
« bien », le verbe tener est préférable à haber pour faire considérer le
résultat et non l’action et la répétition est largement signifiée dans
redicho.
Pour traduire « d’autres fois », « d’autres surprises » l’emploi de otro
pourrait indiquer un changement de catégorie, une différence, alors qu’il
s’agit, précisément, de la répétition du même genre de choses, ce
qu’indique exactement más . Pour la traduction de « ça », le neutre
espagnol rend exactement le ça dont on ne sait pas bien ici à quoi il
renvoie, aux surprises, à ce genre de scène, au texte lui-même. Et le
pluriel llamen peut représenter comme le on, n’importe qui et peut-être
bien les lecteurs.

 « Nous autres célibataires, nous sommes à la fois fragiles et menacés ! »:


Le pronom sujet exprimé en espagnol est à lui seul une forme
d’insistance qui rend donc l’adjectif  « autres » français. Autre traduction
recevable que los solteros somos/ los solteros sí que somos. Comme
l’adjectif espagnol amenazados construit avec le verbe ser ne peut être
qu’une forme passive dont on attend le complément d’agent, il faudrait
passer par le verbe estar et alors d’abord traduire par somos frágiles y al
mismo tiempo estamos amenazados, formulation très maladroite qui
perdrait le balancement de la phrase française. D’où la traduction
proposée avec un adjectif de sens voisin de celui de amenazados associé
au verbe ser et non un participe passé qui devrait être utilisé avec estar .
 Anselme avait lancé cette affirmation : comme soltar appliqué à un mot
ou à une phrase exprime la violence de l’expression, il a été choisi pour
la traduction de « avait lancé »
 les revendications des autres convives non mariés : par rapport à los
otros, los demás a un sens partitif, c à d qu’il permet de désigner tous les
autres membres, le reste, d’une même catégorie, ici les convives. Pour
traduire « non mariés », no casados n’existe pas en espagnol. D’où la
traduction proposée sin pareja pour traduire l’absence de conjoint
 Puis il s’était saisi d’une bouteille de cidre et il avait entrepris de remplir
les verres, comme pour s’assurer ainsi un auditoire calme et attentif :
agarrar exprime mieux la violence de l’action que coger ou asir. On peut
omettre la répétition de l’auxiliaire du deuxième verbe dans la traduction
proposée en espagnol car les deux verbes agarrar et empezar sont
coordonnés et aux même temps et personnes. Nous avons préféré passer
des adjectifs « calmes et attentifs » aux substantifs correspondants car
nous avons choisi de traduire auditoire par oyentes beaucoup plus
fréquent en espagnol que le terme auditorio
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 qui écrase: traduit par agobiar parce que c’est le terme consacré pour
faire référence au poids de la fiscalité et qu’il appartient au même registre
que le mot français
 Dans les grandes entreprises, on s’imagine volontiers qu’un célibataire,
parce qu’il n’a ni femmes ni enfants à traîner derrière lui, peut être
déplacé, affecté ici ou là, en province ou au bout du monde : la valeur
causale de la préposition por+ infinitif permet ici une formulation plus
fluide que le passage par une subordonnée de cause porque ... Comme la
traduction littérale de « ici ou là » par acá o allá est sentie comme lourde
en espagnol, nous avons choisi de la rendre par a cualquier parte. Le
terme provincia ne peut pas désigner, en espagnol, l’ensemble d’un pays
à l’exception de la capitale ce que désigne, par contre le mot «en
province » français, il faut donc passer pas le pluriel provincias pour
traduire « en province » (cf définition donnée par le Vox à provincias)
 Voyageur sans bagages : la traduction proposée A este viajero sin
equipaje vise à rendre la chosification du voyageur contenue dans
l’adjectif «transportable» en le faisant complément d’objet d’un verbe à
l’infinitif. Pour préserver l’ordre des mots de la phrase française qui met
en relief l’élément principal, il faut reprendre le COD par un pronom
explétif.
 C’est sans doute vrai pour l’entreprise qui l’emploie : Le verbe valer
utilisé pour la traduction proposée a le sens de ser válido, tener
efectividad, et permet d’alléger la structure en faisant une économie de
mots.
 Car un père de famille possède un milieu humain minimum attaché à lui
et qu’il peut emmener avec lui. Sa femme et ses enfants, c’est une petite
société qui le suit tant bien que mal dans ses migrations. Le célibataire
possède lui aussi un milieu humain : ses parents, ses amis, ses amies, ses
terrains de chasse familiers, un club, des salons. Rien de tout cela ne
s’emporte. Transplanté, il souffre une solitude totale, profonde. Il lui
faudra des années pour reconstituer le terreau humain sans lequel il est
déraciné et en état de manque social : La traduction de « attaché à lui »
par apegado préserve, à la fois, le sens propre pegado, adherido et le
sens figuré encariñado con alguien. On aurait aussi pu penser à
vinculado. En revanche, tiene apegado a sí serait lourd et peu explicite
en espagnol. Está apegado a exprime à la fois la possession et
l’attachement. Dans La mujer y los hijos son una pequeña sociedad, le
verbe ser placé entre un sujet pluriel et un attribut singulier s’accorde
avec le sujet. Comme le mot « salon » français désigne ici des réunions
mondaines en des lieux consacrés, le terme espagnol tertulia peut
parfaitement le traduire car il recoupe cette même réalité. Pour la
traduction de « Rien de tout cela ne s’emporte», comme le texte français
fait intervenir une forme impersonnelle qui renvoie implicitement au
28
sujet de la phrase précédente le célibataire , il faut choisir entre une
interprétation personnelle renvoyant au mot « célibataire » ou purement
impersonnelle. La traduction retenue permet de concilier les deux
interprétations car l’on peut comprendre el soltero no puede llevarse
nada de esto ou prendre l’infinitif comme une tournure impersonnelle.
Mais si l’on ne considère que le tour impersonnel de la phrase française,
le seul possible en toute rigueur grammaticale, il faut passer par le passif
nada de eso puede ser llevado, sans équivoque possible mais un peu
lourd. Pour la traduction de « Transplanté » la formulation Apenas
transplantado ne conviendrait pas car elle ne rendrait compte que de la
notion temporelle, de+infinitif  ne traduirait que la valeur conditionnelle.
En revanche, la tournure proposée al+infinitif est une expression
temporelle qui suggère une relation de cause à effet.
Pour celle de « Il lui faudra des années », comme le verbe « falloir » en
français n’exprime pas une obligation mais un besoin, l’emploi de
necesitar ou hacer falta serait accepté.
Pour celle de « sans lequel il est déraciné », l’emploi de sin el cual está
desarraigado a été proposé car desarraigar fonctionne exactement
comme le verbe français aux sens propre et figuré, ce qui permet de
conserver l’image « écologique »
Pour celle de « en état de manque social » l’emploi de padece privación
social a été proposé car il exprime la privation mais d’autres verbes
évoquant une souffrance subie sufrir/pasar seraient recevables.
 « Oui, vraiment, nous sommes fragiles et menacés, répéta-t-il, et je viens
d’en faire une bien curieuse expérience. » : Dans la traduction proposée,
d’une part, les conventions de ponctuation en espagnol exigent de
délimiter par des tirets une incise de ce type, d’autre part, l’espagnol
permet d’exprimer en un mot acabo de experimentarlo ce que le français
dit plus couramment en plusieurs « je viens d’en faire une bien curieuse
expérience ». 

 Parmi les étranges questions que cette fin de siècle inflige, celle qui
consiste pour les hommes à simplement vivre ensemble n’est pas la moins
complexe : on utilise cuestiones pour la traduction car ce terme a aussi le
sens de asunto, problema. Comme on ne peut construire le verbe infligir
sans complément second, nous avons préféré passer par imponer qui rend
compte de la brutalité de l’action et peut se concevoir dans l’absolu
comme le suggère le verbe français « inflige ». Comme l’emploi de el
mero hecho pour rendre « le simple fait que » associée à la tournure que
consiste en aboutirait à une phrase d’une lourdeur excessive, nous avons
opté pour avons inversé l’ordre des mots car il correspond davantage à la
logique de la phrase espagnole no es la menos compleja para los hombres
la del mero hecho de vivir juntos
29
 On peut sans doute prétendre épuiser sa difficulté en la résumant dans
l’« explosion » démographique. L’humanité explose : l’expression veut
bien dire qu’elle éclate, se décompose et meurt, de congestion, de
surnombre. Nous serions trop. Trop nombreux, trop vite. Cinq milliards et
demi en 1992, six milliards en l’an 2000. La planète, elle, est restée la
même : Pour traduire « prétendre » nous utilisons pretender parce que le
dictionnaire Grijalbo lui attribue les définitions suivantes afirmar algo
que resulta dudoso, qui recoupent exactement celles du verbe français.
Puisque dar cuenta de algo signifie, à la fois, comunicar et consumir
enteramente (cf Dictionnaire María Moliner), son emploi dans la
traduction proposée permet de rendre compte de l’originalité de
l’expression française, en restant dans le même registre  explosión
demográfica en espagnol est le terme consacré pour exprimer l’essor
démographique, même si l’on peut rencontrer aussi le terme anglais boom
demográfico. Pour traduire « L’humanité explose » nous avons opté pour
explotar, adopté par la langue moderne dans le sens de estallar. Pour
éviter le développement explicatif de l’expression « de surnombre » qui
serait maladroit, le choix de superpoblación pour la rendre est justifié car
ce mot imite la composition du terme français et reste de sens très voisin,
dans un contexte démographique. Pour rendre « Nous serions trop »,
comme le conditionnel utilisé ici signifie « il se peut que nous soyons
trop », nous ne pouvons utiliser le conditionnel en espagnol et optons pour
Al parecer, somos demasiados afin d’exprimer le doute. Puisque dans la
première phrase, demasiado est un adjectif qualifiant le mot hombres, non
exprimé, mais sous-entendu, et dans la seconde, il fonctionne comme un
adverbe, nous préférons l’y traduire par Un número excesivo demasiado
rápido et ainsi éviter une répétition trop lourde en espagnol. Pour traduire
« milliard » ne pas utiliser millar qui signifie « un millier ». Pour la
traduction de « rester », l’expression seguir siendo est la mieux adaptée au
contexte car elle indique la permanence d’un caractère et se rencontre
très souvent dans la presse espagnole. L’emploi du présent sigue siendo
igual est conforme à la valeur exprimée par la phrase française «  est
restée la même » synonyme de « est toujours la même. » .
 « Apprécions le bond ! » : Dans la traduction proposée, l’adjectif menudo
accolé à salto dans la formulation exclamative permet de qualifier
l’ampleur du bond, en revanche, l’ajout de ¿Verdad ? dans le sens de
« n’est-ce pas ? » intéresse directement le lecteur au discours.
 On peut très bien avoir le vertige : La traduction proposée pour rendre
« On peut très bien » Eso es para , employée, impersonnellement
équivaut à l’expression « il y a de quoi »
 Pascal l’aurait ; Lévi-Strauss l’éprouve : Ne pas traduire Pascal par le
prénom espagnol Pascual car il renvoie ici au nom propre du fameux

30
philosophe français. Nous gardons l’effet d’actualisation dans l’utilisation
du présent et du conditionnel

 interrogé l’an dernier sur l’implosion du communisme, l’anthropologue a


répondu que ce dernier phénomène l’intéressait beaucoup moins que la
démente accélération de la démographie dans l’histoire des hommes :
dans la traduction proposée interrogado el año pasado acerca de la
implosión del comunismo, contestó el antropólogo que este fenómeno le
interesaba mucho menos que la descomunal aceleración de la
demografía en la historia de los hombres, este est le pronom de rappel
qui renvoie au dernier terme la implosión del comunismo.
 Cela autorise de tragiques spéculations philosophiques sur le destin de
l’espèce humaine. Cela vaut bien, pour les animaux pensants, le fameux
effroi entre les deux infinis.: dans la traduction proposée, nous choisissons
de coordonner les deux phrases pour rendre compte, dans un style plus
coulant en espagnol, de la relation qui les unit et que le texte français
révèle par la répétition du pronom démonstratif « cela ». Autres
traductions possibles de « Cela vaut bien »  equipararse con , ser
equiparable a, asemejarse a ou asimilarse car ils signfient être
équivalent à comme l’expression française « valoir bien ». pensante est
l’adjectif qui reste le plus près du terme français, dans son emploi
philosophique , alors qu’il était considéré, encore récemment, comme
gallicisme, il est désormais reconnu dans le lexique espagnol(cf
Dictionnaire Vox)
 Aujourd’hui, lorsqu’on s’inquiète du « profil », d’une nation du tiers-
monde, la première chose à laquelle on s’intéresse, c’est son nombre
d’habitants et son taux de reproduction : Le mot perfil utilisé dans la
traduction proposée possède les mêmes acceptions dérivées que le terme
français. Pour celle « du tiers-monde », l’espagnol utilise fréquemment
tercermundista dont l’homologue est d’un emploi plus rare dans notre
langue. Pour celle de « son taux de reproduction », en espagnol, le terme
approprié en démographie su tasa de fertilidad correspond exactement au
« taux de fécondité »

 Le débat entre natalistes et antinatalistes ne change rien au fait qu’une


terre qui se peuple de cette manière ne peut pas être la même que celle qui
abritait une très lente- et on a envie de dire très humaine-progression
démographique. Les hommes, jadis, prenaient leur temps pour s’adapter
aux cadres qui devaient les accueillir. Comme ces animaux dont les
éthologues ont observé et suivi le soin qu’ils mettaient à limiter leur
reproduction en fonction de leur territoire. C’est exactement le contraire
chez les êtres humains d’aujourd’hui, puisque, en somme, ils prolifèrent
en fonction inverse de la capacité d’accueil des structures sociales où ils
31
vivent : l’espagnol passe par ce qui, pour nous, apparaît comme un
développement des termes « natalistes » et « antinatalistes », parle de
estimular/fomentar la natalidad et de regularla. Pour éviter toute
lourdeur, nous ne faisons pas référence aux personnes soutenant ces
thèses, mais aux concepts mêmes d’où la nécessite de modifier la
préposition debate sobre.
Utiliser marco pour traduire « cadres » serait un faux sens car il ne
désigne pas le milieu de vie d’une espèce.

 Il nous faut examiner ce personnage par rapport aux types plus simples
de l’humanité : Sachant que Valéry s’adresse à un auditoire qui est
devant lui et qui est européen, le pronom n’est pas rhétorique (une
manière de ne pas dire je) mais interpelle cet auditoire. La forme
personnelle de l’obligation, choisie dans la traduction proposée rend
compte de l’interpellation. L’expression de l’article défini pourrait
déformer le propos, car, on pourrait comprendre que más simples est un
superlatif d’où la traduction proposée Tenemos que examinar a este
personaje en relación con tipos más simples de la humanidad
 Il a une mémoire trop chargée, trop entretenue : dans la traduction
proposée Tiene la memoria demasiado cargada, cuidada en demasía,
nous avons préféré éviter la répétition de demasiado en conservant
l’asyndète qui produit un effet d’accumulation. L’adjectif retenu cuidada
évoque mieux l’idée concrète d’entretien (conservation et soin) que
cultivada au sens figuré, auquel on aurait pu penser.
 Il a des ambitions extravagantes, une avidité de savoir et de richesses
illimitée : pour traduire « avidité », dans ce contexte de désir, l’emploi
de un ansia est préférable à avidez
 à quelque nation qui a plus ou moins dominé le monde à son heure, et
qui rêve encore ou de son César, ou de son Charles Quint, ou de son
Napoléon, il y a en lui un orgueil, un espoir, des regrets toujours près de
se réveiller: Dans la traduction proposée, la tournure a tal o cual nacíón
a été choisie car elle rend compte de ce qui est implicite dans l’adjectif
français « à quelque nation » tel qu’il est employé, l’emploi de momento
avec le possessif dans en su momento désigne l’occasion donnée à
quelqu’un de réaliser un désir ou de jouer un rôle important. L’emploi de
la préposition a devant mundo dans dominó más o menos al mundo se
justifie car le monde ici est un objet que l’on peut considérer comme une
entité animée face au sujet comme le signale l’emploi de cette
préposition en espagnol. L’utilisation de sea pour rendre « ou » a été
choisie car c’est une formule plus propre à l’espagnol qui, par ailleurs,
développe tal o cual qu’une répétition de o. Il est nécessaire de nommer
le sujet pour rendre « il y a en lui un orgueil, un espoir, des regrets
toujours près de se réveiller » dans la phrase espagnole proposée el
32
europeo lleva en sí un orgullo, una esperanza, unas añoranzas que
siempre están a punto de resurgir pour conserver la clarté de la phrase,
étant donné l’absence des pronoms personnels sujets. Comme le pronom
de la troisième personne employé après la préposition représente la
même personne que le sujet, on doit employer la forme réfléchie sí.
Nous ne rétablissons pas la conjonction y
pour ne pas casser le rythme ternaire qui fait écho au précédent sea...
sea...sea... et pour respecter à nouveau l’effet d’accumulation produit par
l’asyndète. Au sens figuré, despertar s’emploie pour évoquer un
sentiment ou une attitude provoquée chez quelqu’un mais ce n’est pas le
cas, ici, d’où l’utilisation de resurgir pour traduire « se réveiller »
 Comme il appartient à un temps, à un continent qui ont vu tant
d’inventions prodigieuses et tant de hardiesses heureuses en tous genres,
il n’est de conquêtes scientifiques ni d’entreprises qu’il ne puisse rêver :
dans la traduction proposée, l’adjectif construit sur fortuna, afortunado, a
été choisi car il indique la chance, la bonne fortune, et osadía est
préférable à atrevimiento, car il y a dans la hardiesse non seulement
l’audace mais le courage, enfin, aspirar a été retenu à la place de soñar
car il rend mieux compte de l’idée de désir et de projet.
 Il est pris entre des souvenirs merveilleux et des espoirs démesurés, et s’il
lui arrive de verser parfois dans le pessimisme, il songe malgré lui que le
pessimisme a produit quelques œuvres de premier ordre : dans la
traduction proposée de « Il est pris entre des souvenirs merveilleux et des
espoirs démesurés » se encuentra aprisionado a été retenu car cogido,
inusité, ne serait pas très clair dans ce sens. Dans si a veces le ocurre
caer en el pesimismo, a pesar suyo se acuerda de que el pesimismo ha
producido algunas obras de primera categoría, si le passé peut être
évoqué ici, c’est grâce à son prolongement dans le présent, càd grâce à la
présence des œuvres, de plus, il s’agit, d’un moment indéterminé du
passé, ce qui justifie l’emploi du passé composé.
 Il en tire quelquefois une volonté dure et formidable, un motif d’action
paradoxal et fondé sur le mépris des hommes et de la vie : Dans la
traduction proposée, l’infinitif actuar évoque à lui seul toutes les actions
possibles, menosprecio est plus propre à évoquer un sentiment proche
de l’indifférence dédaigneuse que desprecio qui implique une plus
grande charge affective. Pour rendre « le mépris des hommes et de la
vie », le génitif objectif utilisé peut être construit avec la préposition por
avec des noms qui expriment un sentiment.

 Tout le monde était pâle, et dans les groupes dégarnis, j’eus peine à
rencontrer des figures connues : On comprend par la suite qu’il est tard et
que le narrateur arrive à la fin de la fête, les lieux se sont peu à peu
dépeuplés : Pour traduire « avoir peine », on devait écarter costar trabajo
33
ou costar car ces expressions mettent souvent plus l’accent sur un mal
ou un ennui réels qui accompagnent l’action car ici il s’agit seulement
d’une difficulté objective (il fait sombre et il n’y a plus grand monde), en
revanche, on pouvait employer a duras penas .
 Enfin j’aperçus la grande Lise, une amie de Sylvie. Elle m’embrassa. « Il
y a longtemps qu’on ne t’a vu, Parisien ! dit-elle. -Oh ! oui, longtemps. –
Et tu arrives à cette heure-ci ?-Par la poste. -Et pas trop vite !: Grand pour
désigner la hauteur d’une personne se dit alto. Mais son utilisation n’est
pas recevable ici car a la alta Lisa, d’une part, introduirait une coupe
sonore un peu cacophonique dans ce texte si fluide et musical en français,
et, d’autre part, elle ne rendrait pas le même effet de caractérisation qu’en
français, en perdant la nuance péjorative alors que le terme retenu pour la
traduction proposée larguirucha en rend compte et sa position après la
virgule met en valeur sa fonction explicative, en même temps qu’il règle
le problème d’euphonie a la larguirucha. Comme «Elle m’embrassa »
a ici le sens de donner un baiser, ce que ne signifie pas abrazar, il est
rendu par Me dio un beso.
Pour traduire « Il y a longtemps qu’on ne t’a vu, Parisien ! », compte tenu
du tempo et de la simplicité du dialogue, nous préférons utiliser ¡ Cuánto
tiempo sin verte, Parisiense ! tournure fréquente et plus proche du
langage parlé et non sa traduction plus littérale qui serait ici inappropriée
Hace mucho tiempo que . Pour marquer la nuance de reproche contenue
dans la question « Et tu arrives à cette heure-ci ? » le pluriel est nécessaire
¿ Y a estas horas llegas ?
En revanche pour traduire « -Par la poste. -Et pas trop vite !- » une
traduction plus littérale serait maladroite et mettrait l’accent sur la lenteur
de la diligence alors que la remarque vise le peu de hâte du personnage
d’où ma préférence pour Con la posta-¡Y sin prisa !
 est-elle encore au bal ?- Elle ne sort qu’au matin ; elle aime tant à1
danser :
Pour traduire « est-elle encore au bal ? », nous avons proposé ¿sigue en el
baile?, où le verbe seguir tout comme permanecer ou quedar signifie
que l’on est encore dans un certain état ou une certaine action. Comme dans
« Elle ne sort qu’au matin », ici sortir signifie partir, quitter un endroit, et
matin désigne le tout début du jour, le petit matin, nous avons proposé
comme traduction - No sale antes de la madrugada.  Et comme « elle
aime tant à danser » aujourd’hui vieilli signifie « prendre plaisir à , se plaire à »,
nous le rendons par tanto le gusta bailar. 
 En un instant, j’étais à ses côtés. Sa figure était fatiguée ; cependant son
œil noir brillait toujours du sourire athénien2 d’autrefois. Un jeune homme
1
Aimer à aujourd’hui vieilli, signifie prendre plaisir, se plaire à
2
Cet adjectif est à replacer dans le contexte du goût romantique pour les merveilles de
l’antiquité grecque et est synonyme de beauté, sérénité, pureté. Étant donné le caractère
34
se tenait près d’elle.: pour traduire « En un instant », nous avons proposé
Al poco rato car la préposition « a » a une valeur locative dans certains
compléments de lieu et de temps et équivaut au français « au bout de »,
« après » puisque l’expression du texte signifie bien « peu de temps
après ». On pouvait aussi employer l’expression en un santiamén.
L’emploi du pronom sujet yo nous semble nécessaire pour écarter toute
ambigüité due à l’identité des formes verbales de la 1 ère et de la 3ème
personne du singulier à l’imparfait car Lise pourrait aussi aller chercher
son amie. Pour rendre « cependant son œil noir brillait toujours du sourire
athénien d’autrefois », nous avons opté pour remplacer en espagnol le
possessif par l’article défini (los) et exprimer l’idée de possession par un
pronom personnel ayant valeur de datif d’intérêt sin embargo todavía le
brillaban los ojs negros con la ateniense sonrisa de antaño. La
préposition con a ici une double valeur de manière et de cause.
L’antéposition de l’adjectif ateniense se justifie par son caractère
ornemental et la mise en valeur de son aspect subjectif parce que cela
donne à la phrase un ton un peu précieux qui n’est pas déplacé ici. Dans la
traduction de « Un jeune homme se tenait près d’elle » Cerca de ella
estaba un joven nous avons préféré placer le groupe de mots Cerca de
ella, en tête de phrase pour l’éloigner du pronom sujet ella exprimé dans
la phrase suivante.
 Il se retira en saluant : Dans la traduction proposée El se despidió
inclinándose, la présence du pronom sujet permet d’éviter toute éventuelle
confusion entre les deux personnages dont parle le narrateur.
 Le jour commençait à se faire : Comme cette phrase exprime la
progressivité de l’apparition du jour, et que, contrairement au français,
l’espagnol dispose d’une tournure faite pour exprimer cette progressivité
ir+gérondif et d’un verbe pour désigner ce moment, nous l’avons traduite
en combinant les deux Iba amaneciendo.
 Les fleurs de la chevelure de Sylvie se penchaient dans ses cheveux
dénoués ; le bouquet de son corsage s’effeuillait aussi sur les dentelles
fripées, savant ouvrage de sa main : pour traduire « chevelure », nous
avons opté pour melena car le terme a des résonnances romantiques mais
on pouvait aussi penser à cabellera, et, pour la traduction de « dentelles
frippées » nous employons encajes arrugados car le terme « frippées » ne
signifie pas que les dentelles sont trop usées ou défraîchies mais qu’elles
sont froissées à la fin de la fête, par l’agitation du bal.
 « savant ouvrage de sa main » nous utilisons labor de sus peritas manos
car labor est le mot propre pour désigner un ouvrage de couture et les
mains ici sont savantes et habiles

européen du mouvement romantique, la référence athénienne aura les mêmes échos en


espagnol.
35
 mais le temps était sombre : pour traduire « sombre », nous avons opté
pour obscuro plus savant qu’oscuro, car le terme vient à point dans ce
texte à l’expression recherchée. Pour la traduction de « le temps », en
espagnol, on dit plus, fréquemment, cielo oscuro que tiempo oscuro.
 La Thève bruissait à notre gauche, laissant à ses coudes des remous d’eau
stagnante où s’épanouissaient les nénuphars jaunes et blancs, où éclatait
comme des pâquerettes la frêle broderie des étoiles d’eau : en espagnol les
noms de fleuve sont généralement masculins. Pour la traduction de « à
notre gauche », rappelons que l’emploi du possessif est plus restreint en
espagnol qu’en français et qu’il n’apparaît généralement pas lorsqu’il n’y
pas d’ambiguïté possible comme ici El Thève susurraba a la izquierda.
Pour celle de « la frêle broderie des étoiles d’eau », nous avons opté pour
el delicado bordado de las estrellas de agua car delicado s’emploie
facilement pour une œuvre d’art ( c’est ici ce dont il s’agit par
métaphore) et signifie aussi la fragilité apparente.
 Les plaines étaient recouvertes de javelles et de meules de foin: Comme la
tournure passive est beaucoup moins fréquente en espagnol qu’en
français, et serait maladroite ici, nous avons opté pour Cubrían las
llanuras gavillas y hacinas de heno , car, par ailleurs, l’espagnol admet
plus facilement que le français l’inversion verbe-sujet.
 dont l’odeur me portait à la tête sans m’enivrer, comme faisait autrefois la
fraîche senteur des bois et des halliers d’épines3 fleuries : cuyo olor se me
subía a la cabeza sin embriagarme, igual que antaño la fresca fragancia
de los bosques y de las breñas de espinos floridos. La traduction que nous
proposons de « m’enivrer » embriagarme s’appuie sur son adéquation à
parler d’un parfum. En revanche, emborrachar serait à écarter. Le choix
de fragancia est justifié car c’est le terme, en général employé pour
désigner l’odeur agréable et fraîche des choses naturelles, contrairement à
perfume ou olor.

 Vous vous appelez Édith Ponthard-Delmaire, vous avez 27 ans, vous avez
été arrêtée il y a cinq ans pour usage et trafic de stupéfiants. Exact ?: Il
faut préciser le pronom sujet en espagnol pour éviter toute confusion.
Dans la traduction proposée fue detenida por consumo y tráfico de
estupefacientes, la préposition por a ici une valeur causale et la tournure
choisie pour rendre «  usage et trafic de stupéfiants » est l’expression
consacrée en espagnol pour désigner ce délit.
 Édith écoutait ce jeune inspecteur frisé lui parler d’une voix aussi chaude
que le vieux pull dans lequel il semblait être né : Comme, en espagnol, on
ne peut trouver un adjectif qui puisse s’appliquer à la fois à la voix et au
pull, puisque caliente ne peut être utilisé qu’au sens propre et caluroso
3
Il s’agit d’arbrisseaux aux branches piquantes, comme l’aubépine.
36
qu’au sens figuré de afectuoso, cálido qui vaut aussi pour les couleurs et
les pays chauds serait en fait le seul à pouvoir être employé, au sens
propre comme au figuré, mais il est difficilement recevable avec le mot
voz, nous avons préféré passer par le substantif calor qui, lui, désigne,
tout autant, la chaleur physique qu’affective ou sentimentale, en modifiant
la structure de la phrase. En revanche, Hablar con calor n’est pas possible
non plus car l’expression évoque l’ardeur et non le timbre de voix.
 Oui, elle s’appelait Édith Ponthard-Delmaire, fille en rupture de
l’architecte Ponthard-Delmaire et de la grande Laurence Ponthard-
Delmaire dont le corps avait été Chanel en son temps, puis Courrèges,
mais jamais un corps de maman, quoique mère : pour traduire « fille en
rupture », nous avons utilisé hija rebelde car le terme exprime en
espagnol l’opposition à l’autorité parentale et la révolte face à une
situation. Même si renegar de sus padres peut signifier que l’on coupe
les ponts avec eux, l’adjectif renegado s’appliquant à une personne ayant
renié sa religion ou ses croyances serait irrecevable. Pour traduire « en
son temps », nous avons utilisé en sus buenos tiempos car l’expression
signifie cuando era joven (cf Diccionario María Moliner) mais on aurait
pu aussi penser à en la flor de su edad .
 Edith s’était fait arrêter fourguant de la drogue non pas à la porte d’un
CET4 de banlieue, mais à celle du lycée Henri IV, parce qu’il n’y avait
aucune raison, selon elle, pour que les fils de riches jouissent moins que
les fils de pauvres : Pour traduire « fourguant de la drogue » nous avons
utilisé camellear qui signifie agir en dealer, mais on aurait pu aussi
passer par le verbe colar qui signifie « passer en fraude » mais à écarter
ici car il appartient à un registre beaucoup moins populaire que le terme
français « fourguer ». L’emploi du gérondif est recommandé, en espagnol,
car il fonctionne ici comme un complément de temps présentant l’action
en train de se réaliser et que si son sujet n’est pas énoncé, c’est celui du
verbe principal de la phrase. Le terme consacré en espagnol pour désigner
l’enseignement technique est formación profesional. Comme le mot
colegio désigne, en Espagne, un établissement accueillant des adolescents
jusqu’à l’âge de treize ans, environ, et ne couvre pas la tranche d’âge
supérieure (16-17ans) suggéré par le mot collège en français, on a utilisé
le mot instituto qui permet d’inclure cet âge. Le mot liceo est à écarter
car il désigne en Espagne un établissement de l’enseignement supérieur.
 Édith eut un sourire éclatant à l’adresse du jeune inspecteur, : pour
traduire « à l’adresse de » qui, en français, signifie, « diriger, envoyer »,
nous avons opté pour dedicar préférable à dirigir, car il exprime une
nuance de gratification légèrement ironique. Pour rendre « éclatant »,
resplandeciente a été choisi car il évoque, à la fois, la beauté du sourire et
le rayonnement de l’individu,
4
Un CET est un Collège d’Enseignement Technique
37
 ce fameux sourire de gamine qui ferait d’elle, un jour, une vieille dame
délicieusement indigne : dans la phrase française, on comprend bien que
le sourire ne transformera pas Edith en vieille dame délicieusement
indigne  mais que ce sourire sera l’élément permanent qui fera le lien
entre la jeune fille et la vieille dame d’où la traduction proposée aquella
sonrisa de cría que algún día sería la de una encantadora anciana
sinvergüenza. Le démonstratif aquella a été utilisé pour rendre « ce
fameux sourire de gamine » parce qu’il met en relief le caractère
exceptionnel de ce sourire.
 C’est exact, mais c’est de l’histoire ancienne : Comme haber pasado a la
historia signifie haber cesado de producir efecto o haber perdido
actualidad , il recouvre le sens de l’expression française et donc a été
proposé pour sa traduction.
 Vous avez fait quelques semaines : Comme le verbe estar suivi d’un
complément de temps est le plus fréquent pour exprimer un séjour dans
un lieu, il a été proposé pour traduire la phrase française.
 Oui le gros Ponthard-Delmaire étant ce qu’il était, sa respectabilité ne
supportant pas d’accrocs, il avait réussi à faire sortir sa fille de taule pour
l’envoyer dans une clinique suisse d’une grande discrétion : Comme por
suivi d’un verbe à l’infinitif est l’une des possibilités en espagnol pour
exprimer la cause, la tournure a été retenue dans la traduction proposée.
Comme l’adjectif gordo, en langage populaire, signifie grueso, la
construction el + adjectif+ démonstratif dépréciatif permet de mettre en
relief l’adjectif et de lui conférer une nuance de mépris dans la traduction
proposée Sí, por ser lo que era el gordo ése de Ponthard-Delmaire. Et
pour rendre « d’une grande discrétion », sont recevables harto discreta,
discreta en extremo, de suma discreción.
 La précision d’Édith fit rire l’inspecteur. Un vrai rire spontané, très
enfant. L’inspecteur trouvait cette brune aux yeux si clairs d’une beauté
vraiment vivante : L’emploi de comentario est utilisé pour traduire
« précision » car il évoque ici un ajout explicatif.
 L’inspecteur croisa des mains étonnamment délicates sur son vieux
pantalon de velours : Le mot pana est utilisé ici pour traduire « velours »
car il signifie le velours côtelé alors que terciopelo ne conviendra pas car
il évoque le velours lisse.
 Il demanda :
-Puis-je vous parler de vous, mademoiselle?: comme l’introduction du
pronom de rappel le puedo hablar de usted pourrait laisser entendre que
l’inspecteur demande à Edith l’autorisation de la vouvoyer puisque
hablar de usted peut aussi signifier, en espagnol, tratar de usted , nous
préférons ne pas l’utiliser .

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 Faites, dit la jeune fille, faites: -¿Cómo no ?- dijo la chica-con mucho
gusto ont été proposés pour la traduction car ce sont les deux expressions
les plus courantes en espagnol pour exprimer un acquiescement courtois.
 Qui devaient, au Havre, prendre l’express de six heures : debían/ tenían
que/habían de, pour Le Havre soit El Havre, soit El Havre, pour l’express
el rápido, el exprés, el expreso.
 eurent à leur réveil un cri de surprise : avoir un cri est ici synonyme de
« crier, pousser un cri ». Pour indiquer un bruit, un cri, un rire, l’espagnol
utilise dar pegar echar lanzar emitir mais jamais hacer, ici on pouvait le
rendre par gritaron, dieron un grito, et un chillido plus familier mais pas
un alarido qui signifie un cri d’effroi.
 La neige tombait depuis minuit : la forme progressive permet de rendre
l’imparfait et la durée exprimée iba cayendo, comme la préposition
« depuis » introduit un mote qui indique un moment, une date et non une
durée, elle peut être traduite par desde las dos/ medianoche et non desde
hace qui est réservé pour exprimer une durée comme dans l’exemple
suivant il neigait depuis deux heures nevaba desde hacía dos horas
 en flocons si drus, si gros, qu’il y en avait ...une couche : tupidos, recios,
gruesos, abundantes . Le pronom « en » remplace ici soit « neige » soit 
« flocons » et sa fonction est complément de « une couche( de flocons/ de
neige) » . Comme había una capa de ellos/ella est lourd, on préfère
proposer que formaban una capa.
 Jacques et Pecqueux étaient arrivés au Dépôt : en français, le verbe
« arriver » se conjugue, aux temps composés, avec l’auxiliaire être mais
l’espagnol n’utilise que l’auxiliaire haber, de plus, pour exprimer cette
action passée et antérieur à l’action indiquée par le verbe de la
principale, l’espagnol a le choix entre habían llegado ou llegaron, le
Dépôt est le lieu où sont entreposés les trains, la cochera .
 devant cette neige entêtée, dont crevait le ciel : comme la locution
delante de est trop concrète, on devait lui préférer ante/frente a la nieve.
Les synonymes de terca(=entêtée) sont nombreux obstinada, testaruda,
cabezuda, obcecada. Comme la construction prépositionnelle du français
« dont crevait le ciel » ne doit pas être calquée pour sa traduction en
espagnol, car reventar de (= éclater, crever) est coloquial, nous préférons
utiliser ante aquella nieve terca que vomitaba el cielo negro.
 Ils attendaient le coup de sifflet, les yeux au loin : ne pas confondre el
silbato = le sifflet(l’objet) et el silbido= le coup de sifflet (le son) qui a
pour synonymes pito, pitada, pitido, con la mirada puesta en lo lejos.
 au-delà du porche béant de la marquise : pour la traduction de porche,
étaient acceptables el arco, el soportal, el porche. Comme la marquise,
ici a le sens de auvent, avancé au-dessus d’une porte ou dans une gare,
la toiture au-dessus des rails, on peut la traduire par autillo, cobertizo.

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L’adjectif béant ne peut être traduit par un gérondif mais par un adjectif
ou expression du type abierto de par en par . Rappelons que l’adjectif
verbal français (accablant, couchant, palpitant) doit toujours être traduit
par des formes en -ante,-iente,-dor ou des adjectifs qualificatifs .
 regardant la tombée muette et sans fin des flocons rayer : « la tombée »
peut être traduit par el caer silencioso /la caída silenciosa et « rayer » par
rayar/blanquear
 Le diable m’emporte si l’on voit un signal!: que me parta un rayo si se ve
 Encore si l’on peut passer!, dit le chauffeur : pour dire le souhait, on
pourrait employer ojalá/ con que +subjonctif pour obtenir ojalá se pueda
pasar,con que se pueda pasar, con tal de que se pueda pasar .Comme le
chauffeur est ici celui qui entretient le feu dans la chaudière (= el fogón)
de la locomotive, il doit être traduit par el fogonero et non el chófer.
 sans qu’il cessât : comme la tournure signifie « ne pas cesser », elle peut
être rendue par no dejar de comme dans la traduction proposée sin que
dejara de vigilar plutôt que no parar/ cesar de
 Jacques lui ayant demandé : comme cette subordonnée participe exprime
la cause et le moment antérieur à l’action principale « s’approcher », ce
n’esy pas l’emploi du gérondif mais de la tournure « al +infinitif » d’où la
traduction proposée al haberle preguntado Jacques, él se acercó.
 s’il ne savait rien de l’état de la voie : comme la conjonction « si »
introduit une interrogation, dans une subordonnée interrogative indirecte,
complément de « ayant demandé » et non une condition (« s’il savait, il
dirait »), le verbe principal et celui de la subordonnée sont à l’indicatif.

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