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HL1, cours d’ancien français

18.09.2018
Guy Raynaut de Lage, G.Hasenohr (livre, achter)

Dicitionnaire de l'acienne langue francaise


http://micmap.org/dicfro/search/dictionnaire-godefroy/
Seuls les mots de l'ancien francais qui n'ont pas susité ou ont changé de sens en francais moderne

Tobler-Lommatzsch - Altfranzösisches Wörterbuch


www.http://www.unistuttgart.de/lingrom/stein/tl/demof.htm
Tous les mots de l'ancien francais

Französisches Etymologisches Wörterbuch


Classé par étymons (die sogenannte ursprüngliche Form und Bedeutung eines Wortes)

Dicitionnaire étymologique de l'ancien francais (DEAF) (am Besten)


www.http://www.deaf-page.de/fr/index.php

Parcours idéal dans les dictionnaires: 1. DEAF

Dictionnaire du moyen francais (DMF) www.atilf.fr/dmf

Grammaire: Achter (Introduction a l'ancien francais, guy raynaut de lage)

HA: 2 mots avec histoire et origine etc. signification, évalution (ex.: chandoile (bougie), ardre (brûler))
nachschauen!!!

Periode de la langue francaise:

IX X XI XII XIII XIV XV XVI XVII XVIII XIX XX XXI


--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------
IX: gallo-roman
X-XIV: ancien francais
XIV-XVI: moyen francais
XVI-XVIII: francais classique
XVIII-XXI: francais moderne

842 Serments de Strasbourg

Latin (de la région Latiom) / falisque volsque:


 Classique: "sermo urbanus"
 Vulgaire: "sermo plebeius"
 tardive
Romania
 Italien
 Roumain
 Espagnol
 Portugais
 Le provencal
 Francais
 Rhétique/romanche

Interférences:
 Substrat (A------>B)
 Adstrat (A <------> B)
 Superstrat (B ----> A)

l'histoire de la langue francaise (Gaullois et romains)


Battre, balai <gl.* vien de balatno gl. (gaulois)
Braies < vien de braca
Manducare > manger

Superstrat (30% de la langue germaine)


Lingua romana rustica:
1. Langue d'oil (Obere Hàlfte Frankreich)
2. langue d'oc (untere Hàlfte Frankreich)
3. Franco-provencal (Schweiz und ein Teil von FR)

(Premier cours douloureusement manqué) 25.09.2018


Continuation de l’introduction, correction de devoir

Formalités : écriture en majuscule, signification en « « , >af…>fm…, définition dans trésor de la langue


française, …

Ici chandelle, supplanté par bougie, de la ville de bougie en Algérie, adaptation française de BUGAYA.
Formation par métonymie. Age classique ; chandelle populaire, bougie aristocratique. Dès 19ème,
chandelle est désuet.

Arbre : ARDERE « brûler, être en feu » > Afr ardre, ardoire « brûler »

AREO « être sec » brûler

ARIDITAS

Dernière trace du participe présent, ardant, … dérivation sémantique, aride, area, « être sec »

Pour la semaine prochaine, mots du chevalier de la charrette : blanc et noir

Retour à l’introduction, 9ème, naissance de la langue française, abatarisation du latin, 813, concile de
tour, 842, sermon de strassbourg, premier texte lité, séquence de sainte Eulalie, 880.
Qu’est-ce que l’ancien français ? ce n’est pas une langue mais plusieurs dialectes avec certaines
variances, dans le lexique mais aussi dans la morphologie des mots. Attention, on ne les appelle
cependant pas dialecte car ils ne sont pas vivants (aucun locuteur). Ce sont donc des scriptas.

Francien : dialecte de l’île de France et particulièrement Paris qui ne finit pas supplanter les autres
dialectes de par le rayonnement royal.

Jusque vers le 15, les dialectes subsiste et ce n’est pas particulièrement à Pars que l’on écrit. C’est
plutôt les dialectes du picards, … qui prédominent dans les textes d’anciens français, au côté de
l’anglo-roman.

Comment ce plurilinguisme est permis ?

Le français moderne est caractérisé par une fixation, relativement stable, on lit on écrit, entend et
apprend le français de la même manière partout. Puissance médiatique unifiant la langue. Capacité
de transport fort, effaçant la création de dialecte isolé.

L’ancien français connait les différences suivantes :

- Politique, pas de rois puissants pendant des siècles, il est parfois moins puissant que certain
de ses seigneurs
- Mobilité relative des gens. Il est vrai que les gens voyagent pas mal au MA (pèlerinage, foire,
…) mais le voyage est lent et ne permet pas le gommage de dialecte
- L’ancien français est une langue parlée, sans autorité, c’est le latin qui est enseigné par des
Clères, … du coup il évolue très vite, dans l’espace (oïl et dialecte, …) et le temps.

L’ancien français est donc plutôt une forme de koinè, langue de référence avec des tendances
régionales.

Évolution notable passant beaucoup par la graphie. Aucun critère de fixité. Il peut arriver qu’un
même mot se trouve écrit totalement différemment dans un même texte. Système individuel très
fort. (e/eu, o/ou/u, j/g/gu, s/z). il y a peut-être même une individualisation volontaire pour une
création de style.

Langue stylisée, sans grammaire (première grammaire au 19 dans un but nationaliste), sans
ponctuation. Cependant, moins d’aberration orthographique. La ponctuation n’est pas du tout la
même que la nôtre, espèce de points montrant plutôt des élèvements ou abaissement dans la voix.

Ainsi, la ponctuation des versions modernisés sont la réalité d’une interprétation éditoriale -> ne pas
analyser la ponctuation en tant qu’intention de l’auteur médiéval.

Lecture du chevalier de la charrette, de chrétien de troye dont on en connaît peut. Rare auteur à
signer. Troie : ville de Champagne. Romancier de 5 œuvres.

Finamor, amour pur, civilisateur, amenant au salut, par antonymie au folamour

Consonne : la plupart des consonnes sont comme auj’ par exemple

- « qu » qui se prononce « k »
- Le t de « et » ne se prononce pas
- Le h ne se prononce pas toujours « home », dépendamment d’une origine germanique ou
non
- Le « r » n’est que peu roulé
- « l » préconsonantique > u. molt-> »mout, dolce »douce, forme de diphtongue chelou. Ainsi,
s’explique le cheval, chevaux. Cheval pl = chevals = « chevaus » -> chevaux (double graphie
après un oubli.
- Énergie articulatoire plus forte touchant les consonnes affriquées. Raison, redzon. Pièce,
piets
- Il arrive que des mots se terminent en x, signifiant le reliquat d’une abréviation voulant dire
« us »¨

Voyelle :

- Le e est toujours un petit peu prononcé. Il sont en voie de disparition mais s’entende encore,
même s’ils sont atone
- La séquence oi, au 12 oï, entre 13 et 18 : oué
- Trémas sont ajoutés par les éditeurs pour aider à la lecture. Valeur métrique aussi
- Traitement de nasalisation (seul langue avec le portugais). En gros, avant le 14, pas de
nasalisation, puis, double nasaliations avec n et a/o/e/t/n/m
- Diphtongue, ça dépend des noms.
- Et se prononce é mais sinon on prononce les t
- Ch se prononce comme quartier
- Mangier = « mandgière »
- C = tz

En gros, garder la même prononciation en narine, conserver les nombres de syllable, le x égal us, la
séquence oi est oï au 12, oué du 13 au 18.

02.10.2018
Devoirs, évolution sémantique de blanc et noir.

Poursuite de la lecture le chevalier de la charrette. Voir notes manuscrites.

Déclinaison, suivant la place du mot dans la phrase, le mot change (concerne les substantifs). En
ancien français y’en a un du latin mais extrêmement simplifié.

Latin :

- Nominatif - s
- Vocatif – s (quand on appelle quelqu’un)
- Accusatif – cod
- Génitif - cn
- Datif - coi
- Ablatif – instrumental

Assure une liberté de syntaxe assez abusé. Le nominatif et le vocatif deviennent ainsi le cas sujet et
tous les autres deviennent le cas régime. on finit par garder le cas régime car c’est celui qui contient
le plus de fonction. Ce n’est cependant pas régulier puisque c’est en disparition. Dans les négations
pas de déterminant. Pas de pluriel des indéfinis.

Pas de partitif non plus.

Article défini : cr : le les, cs : li li


Devoir, donner le cas pour ces mots là :

4587 : le vergier

4588nul home

4590 : le mur

4599 : uncort mantel

4601 : Lanceloz

4603 : gros frer

4604

4610

09.10.2018
4596 :

Si bien que la reine est venue

Dans une chemise blanche (à l’époque, être en chemise c’est être nu avec une surcharge érotique)

N’avait ni biau ni de cote par-dessus

Mais un manteau court par-dessus

D’écarlate et de cismusse (un animal) (contraste blanc-rouge, 2 couleurs de la femme)

*les formulations bliau ne cot sont des réduplications synonymiques (HL2), permettent l’enjeux
stylistiques et emphasique

*ot peut être eut et entend

*écarlate vient du persan (route de la soie), saqirlat donne en arabe sigirlat, donne en latin sigillatus
(sceau), en Afr, siglaton, scarlatine

*déclinaison des substantifs féminins :

- cas sujet et cas régime même au singulier

- pluriel, rosae devient devient roses

4601

Lorsque Lanceloz vit la reine

Qui à la fenestre se pencha

Qui est férrée de gros fers (barreaux de fenêtre)

D’un salut l’honora

Et rapidement lui en rend un

Parce qu’ils étaient très épris de désir


Il des elle et elle de lui

Ni de vulgarité ni d’ennuie (ennuie = torture en Af)

Ne tiennent de propos ni de parole

Ils de tiennent l’un près de l’autre

Et se tienne tous les deux main dans la main

De ce fait ils n’arrivent à se rejoindre

Cela leur pèse de manière démesurée

Qu’ils en viennent à blâmer la ferrure

*plet, plait, pleit : famille de plaider en fr mod. On trouve assez souvent, vient du pp lat placitum, du
verbe placere, parler pour persuader

*trere, traire, en afr, est le mot le plus commun pour dire tirer, se traire = se diriger vers.

* pour dire tirer le lait en dit moudre de mulgere

* pour dire moudre on dit molgere

-> tout ça créer une collusion homonymique

*tirer pourrait venur de martirier en afr (tirer quelqu’un pour le malheur)

*ou alors vient du étymologie germanique teran

*poise doublet entre pensare qui donne penser et peser

4615

Et alors lanceloz se vanta

Que si la reine a du désir pour

Avec elle il entrera la dedans

Jamais ne resteront les fers (il ne sera jamais bloqué par les fers)

Et la reine répond

Ne voyez vous pas comme les fers sont rude à plier

Et difficile à briser

Jamais il ne pourra les détruire

Il ne peut les arracher ni les secouer

De tel sorte que vous puissiez les arracher

*si hyp > afr se > frm si > SIC > afr si “ainsi”, adverbial

4625

Dame, dit-il, que cela ne vous dérange pas


Je ne pense absolument pas que cette ferrure vaille quoique ce soit

Rien appart vous ne peut me retenir de venir à vous

Seul vous pouvez m’en empêcher

Si votre permission me l’accord

Toute la voie m’est libre

Mais si cela ne vous plait pas

Donc elle m’encombrera

Que ne passerait point

Certes fait-elle je le veut bien

Mes volontés ne vous retient pas

Mais il vous convient d’attendre tant que

Je sois recouchée dans mon lit

Afin que l’on ne fasse de bruit qui vous fasse mauvaise fortune

Parce qu’il n’y aurait pas d’amusement

Si le senchale qui dort ici

S’éveillait et entendait notre bruit

16.10.2018
Pere, fere, altre

Cs ---> singulier ---> normal kein s am Schluss

Pater,-tris nicht = Dominus,-i

PATER > Li père(s) Li père PATRES > PATRI


PATREM > Le père Les peres < PATRES

PATRES > *PATRI

AFr: pere, frere maistre, gendre, arbre, livre, vespre, ventre, eruite
Adj.: povre, altre, sinistre, tendre

 RAISON ANALOGIQUE (expliquer pourquoi il y a un s à la fin d'un mot)

OR < HORA
Chaloir (chaille) < CALERE, nonchalante…

Rien (a pas toujours un sens négatif), REM > rien


Animés
Li chiens / la chienne
Li cers / la bisse

Le / la pape, le/la espie, le/la gaite, (épicène)


la gent

Féminine AFr:
L'amor, honor, vigor, color

Féminine devienne masculine:


Doute, evangile, mensonge, silence, poison, rien, art, sort

Masculine devienne féminine:


Ombre, voile, dont, parenté, affaire,

---------------------------------------
Age, jor, espace, image
----------------------------------------
Li braz - la brace
Li crins - la crine (cheveux)
Li doiz - la doie
Li prez - la pree
--------------------------------------

Li barnage (tous les barons ensembles - politique collectif)


La mesnie (maison)/mesnie Hellequin (mythe folklorique, redouté)
Li ost (combattre)
Li clergié (tous les clergés ensembles)

Enclise! Chaille?

Deporter / deduit et deport


Desport --> sport
Deporter a 2 sens (exiler et divertir)

HOMO, HOMINEM

OM, HUEM, ON HOME


(H)OME HOMES

*FéLLO, FELLONEM

S.21!!
23.10.2018
Le chevalier de la Charrette

4672 (il arrive auprès de la reine) et la reine lui étend

Ses bras envers lui, et le sers dans ses bras

Et l’enlace étroitement contre sa poitrine

Et l’attire près de son lit

Et lui fait le plus beau visage

Le plus bel accueil qu’on puisse faire

Car il lui vient d’amour et du cœur

C’est d’amour que vient le fait qu’elle l’accueil avec une telle réjouissance

Elle eu pour lui un grand amour

et lui à elle 100 fois

car amour a manqué à tous les autres cœurs,

à l’inverse qu’il n’a fait au sien

amour a repris tout dans son cœur

et fut si entier

que dans tous les autres cœurs l’amour a été pauvre

*les<LATUS « à côté de »

*piz<PECTUS, « la poitrine »

*FrM : poitrine<CARO PECTORINA

*mamelle<*MAMILLA

*17ème apparaît la gorge<*gorga<GORGES

*apparaît aussi sein<SINUS (plis de la robe au niveau de la poitrine)

*grant<GRANDIS,IS,E (adjectif épicènes même au féminin et masculin), il en va de même pour


FORTIS, MORTALIS, … ainsi que tous les participes présents. Au masculin, granz grant, grant, granz.
Au féminin granz, granz, grant, granz. Quelques traces persiste (grand-mère, grand-rue, …) le grand
actuelle vient donc parr analogie.
La prise d’orange

S’agit d’une chanson de geste, une épopée oralisée, diffère par les sujets, l’époques. Anonyme, fait
partie d’un cycle des chansons de Guillaume d’Orange, fin 12ème, début 13ème

Amis, beau frère/cher compagnon (pas de famille) dit Guillaumes le noble

Orange est telle que tu l’as décrite

Gilbert dit : elle est bien meilleur

Si vous voyez maintenant le palais principal

Comme il est fortifié tout autour

De haut en bas il y a que des choses à voir

*question type, commentaire des formes de masculin, régularité, « s » absent à beau, ber serait
baron au cas régime, devrait être ici li ber.

*assez, faux amis pour beaucoup

*palés, château ou salle principal à l’intérieur du château

Si vous y étiez le premier jour d’été

Alors vous entendriez les oisillons chanter

Les faucons crier et les autours muets

Les chevaux hennirent et les mules braiment

Ces Sarrazins se divertirent et s’amusaient

Ces douces herbes sentaient très bons (embaument l’air)

Pyrèthre et cannelle dont il y a une grande abondance

*imaginaire de l’orient, épices, sarrazin, orange, luxe, …

*valeur sémantique des démonstratifs : épique/notoriété, elles participent à l’horizon d’attente.

*futur/cond. : temps ne descendant pas directement du latin, agglutination de terme différend. En


af, formation de ces 2 temps (exc. Du verbe être). Création d’un auxiliaire modal + infinitif > HABERE
CANTARE > CANTARE HABEO > chanterai. Il en va de même pour le conditionnel, seulement c’est la
terminaison de l’imparfait du verbe avoir qui devient terminaison de l’indicatif.

*verbe être, se modélise sur le même modèle mais plus tard. Afr. Ero, eris, erit, erimus, eritis, eruit.

*le futur se construit de cette manière car sa construction antérieure entraient en collision
homonymique.

Là vous pourriez voir dame Orable

C’est la femme du seigneur Thibault le sarrazin

Il n’y a personne de si beau dans toute la chrétienté


Ni dans les pays païens qu’on puisse trouver

Elle a un beau corps, fait comme dans un moule

Et les yeux brillants comme une faucon

Quel malheur que fût sa grande beauté

Puisqu’elle ne croit pas en Dieu ni en sa bonté

30.10.2018
3ème déclinaison féminine, fonctionne également sur un système de balancement des syllabes, tout
comme la 3ème déclinaison masculine. Concerne peu de mots mais des mots souvent utilisés.

Exemple :

Étymologie :

SOROR> suer>sœur

SOROREM>seror

Déclinaison:

La suer les serours

La seror les serours

Comme pour le masculin, les adjectifs (meilleur, … ) sont aussi concernés :

La mieudre les meillors

La meillor les meillors

Il peut arriver des déclinaisons d’analogie même s’ils sont plus présents pour les déclinaisons
masculines.

Au sujet du vers 253 de la prise d’orange

*dant>dominus, le seigneur

*damedex> seigneurdieu

*génitif absolu, la mort le roi artu « la mort du roi artur », la nièce le duc « la nièce du duc », … génitif
absolu, sans préposition. Fonctionne ici avec des personnes bien individualisés, bien connus.
Également avec des pronoms ; la mort celui que j’aime. Alors pourquoi pas utilisé ici ? (Présence de la
préposition a) il semblerait qu’il n’est pas encore bien connu. Une personne pas bien individualisée
sera donc utilisée avec la préposition a ; une cort a roi, une fille a baron, le cri au chien. Enfin,
troisième possibilité, de ; utilisé pour un inanimé, un animal, … la cité de Caamalot, l’ame de moi.

258 Quel malheur fût sa grande beauté

*mala hora > mar

*quant a une valeur temporelle majoritairement mais aussi parfois causale, comme probablement
ici.

260 un homme noble pourrait s’en réjouir/y trouver son bonheur


Elle serait sauve si elle voulait lui accorder la confiance

Et Guillaumes dit : par la foi que je dois à saint Omer

Amis, cher compagnon, vous savez bien en faire l’éloge

Mais par celui qui doit tout sauver

Je ne veux plus jamais porter de lance et bouclier

Si je n’ai la dame et la cité.

*gentil, faux amis typiques, il signifie en réalité noble, courtois, beau, élégant, …

Amis, chers compagnons, Orange est-elle si puissante ?

Le prisonnier lui dit : que Dieu me vient en aide cher seigneur

Si vous voyez le palais de la ville

qui est tout entier fait de voute et de listes (style architectural)

ainsi que l’a édifié Grifène d’Aumarie

un sarrazin de grande ruse

il ne pousse aucune fleur jusqu’à Pavi

qui n’y soit représentée avec de l’or et du talent

*riche, faux ami voulant dire puissant *RIKI « puissant » vient de l’indoeuropéen (celtique) REX, -> rix,
désignant le roi, la puissance, …

*CAPTIVUS X *CACTOS

« Prisonier »

*CACTIUUS>chétif

« Faible », « de faible confection », « faiblesse moral aussi »

Le doublet savant arrive vers la fin du MA.

*Si m’aïst Dex. Expression souhaitant persuader son locuteur de sa sincérité. Dans un contexte de
sermon par exemple. « que Dieu m’aide » pour attester de la véracité de ce que l’on dit. Formule qui
évolue vers fin 13. Si Dex m’aït. Ici le si devient hypothétique. Réinterprétation de la formule.

*tous : toz tuit fem : tote totes

Tot toz tote totes

*MIRABILIA > * MIRABILIA > merveille

« chose admirable » - FrM.

« chose étonante » - Afr. Ainsi, merveille est synonyme d’extraordinaire peut aussi définir quelques
chose de particulièrement horrible.
*beau n’a ici pas de « s » par analogie avec la deuxième et troisième déclinaison

Là-dedans se trouve la reine Orable

Elle est la femme du Roi T d’A.

Il n’y a pas de si belle femme dans tout la paiennie

Un beau coup, comme elle est mince et svelte

Elle a la peau blanche comme est la fleur d’aubépine

Elle a les yeux brillant et clair qui toujours rient

Mais quel malheur que sa gaillardise (dans le sens de beauté)

Puisqu’elle ne croit pas en Dieu, le fils de la sainte Marie.

06.11.2018
*mardi prochain pas de séance.

*pour l’examen quatrième texte en prose à traduire soi-même. C’est le même type d’examen que
celui d’HL2 mais en plus long avec plus de matière concernant uniquement la matière du HL1.

Dans la prise d’orange ; Afr.char – « peau, chaire », « viande » < CARO « viande »

Frm. > chair « viande », « chair » gr * KARA >it CARA

Ambiguïté avec un seconde mot Afr. Chiere « visage » > Mfr. Chere « visage »

Afr. Char/chiere

Mfr chair/chere

Collision homonymique, production de confusion, … particulièrement autour de l’expression « nous


avons fait bonne chair » (« accueillir quelqu’un avec bienvenue, beau visage, … » change pour
devenir « l’accueillir avec un bon repas », problématique particulièrement pendant la période du
Carême). Pour palier à ce problème, on introduit le mot Mfr viande « viande ». Malheureusement, le
mot viande existe déjà en Afr viande < VIVENDA « nourriture ».

283, la prise d’orange

En vérité, dit Guillaume, tu viens de lui accorder une très grande considération

Mais par la foi que je dois à mon amie,

Je ne mangerai de pain faire de farine ni de viande salée, ni de bon vin

Avant que je n’ai vu comment Orange est se présente

et je verrai donc cette tour de marbre

et dame Orable la courtiserai

*présence de démonstratif épique. 2 systèmes de démonstratifs, cil et cist, possiblement rallongé par
un i en début.

*hic/iste/illé au latin. Simplifié en Afr.


> à voir dans le bouquin d’introduction (déterminant démonstratif) parce que là je pige que d’al.

Suite :

Le seul amour me tourmente et me domine

À tel point que je ne peux y penser et décrire

Si je ne l’obtiens pas, bientôt je perdrai la vie

Le prisonnier répondit : « vous déraisonnez complétement

Si vous étiez maintenant au palais de la ville

Et voyiez les Sarazins,

Que Dieu m’anéantisse si vous vous imaginiez assez longtemps

De tel sorte que vous puissiez en sortir avant l’office du soir

Laissez tomber vous déraisonnez

Guillaumes entend la parole

Que le prisonnier lui a dit et raconté (RS)

Il en appelle les gens de son pays

Conseillez-moi, nobles gens honorés

Ce prisonnier m’a loué cette ville

Je n’y suis jamais allé ni ne connais la région

Il y court le Rhône, un fleuve tumultueux

Si ce n’était, je l’aurais mis en effroi

*eve < ACQUA

Le prisonnier répondit : « c’est une folie

Si vous étiez cent mille avec des épées,

Et des belles armes et boucliers dorés

Si vous vouliez entamer le combat

Il n’y aurait pas le fleuve ni quelconques détours

Avant que vous soyez parvenus à l’entrée de la grande porte,

Il aurait été frappé mille coups d’épées

Autant de bouclier cassés, autant de sangles rompues

Et tant de nobles abattus sur le chemin à travers l’entrée

Laissez tomber, vous déraisonnez


XII

En vérité dit Guillaume, tu m’as plongé dans l’effroi

En ce moment tu me parle de la cité

Ni un comte, ni un roi n’en possède de pareille

Et tu me blâmes pour que je n’aille pas la voir !

Par st Maurice qu’on prie en Amiens

Je t’en intime l’ordre, tu viendras avec moi

Mais nous n’emmènerons ni cheval ni palefroi

Ni côte de maille brillante ni casque d’amiens

Ni écus ni lance ni épieux

Mais des robes de bur (de mauvaise qualité) comme des prisonniers déguisés

T’as beaucoup parlé le turc, l’africains et le basque (En terre sarazine,)

Le prisonnier l’entend. Vous figurez-vous que cela ne lui pèse pas ?

Il voudrait alors être à Chartes

Ou a paris sur les terre du roi

Parce que il ne sait pas comment se tirer de l’embarras.

Le Chevalier de la Charrette
Molt tost et söef s'an leva,
Ne ce mie ne li greva
Qu'il ne luisoit lune n'estoile,
4580 N'an la meison n'avoit chandoile
Ne lanpe ne lanterne ardant.
Ensi s'an ala regardant
C'onques nus garde ne s'an prist,
4584 Einz cuidoient qu'il se dormist
An son lit trestote la nuit.
Sanz conpaignie et sanz conduit
Molt tost vers le vergier s'an va,
4588 Qu'onques nul home n'ancontra ;
Et de ce li est bien cheü
C'une piece del mur cheü
Ot el vergier novelemant.
4592 Par cele fraite isnelemant
S'an passe et vet tant que il vient
A la fenestre et la se tient
Si coiz qu'il n'i tost n'esternue,
4596 Tant que la reïne est venue
En une molt blanche chemise ;
N'ot sus blïaut ne cote mise,
Mes un cort mantel ot desus
4600 D'escarlate et de cisemus.
Quant Lanceloz voit la reïne
Qui a la fenestre s'acline,
Qui de gros fers estoit ferree,
4604 D'un dolz salu l'a enerree (honorer).
Et ele un autre tost li rant,
Que molt estoient desirrant
Il de li et ele de lui.
4608 De vilenie ne d'enui
Ne tienent parlemant (parole) ne plet.
Li uns pres de l'autre se tret
Et andui main a main se tienent.
4612 De ce que ansanble ne vienent
Lor poise molt a desmesure,
Qu'il an blasment la ferreüre.
Mes de ce Lanceloz se vante
4616 Que, s'a la reïne atalante,
Avoec li leanz anterra (entrer) :
Ja por les fers ne remanra (rester).
Et la reïne li respont :
4620 “ Ne veez vos con cist fer sont
Roide a ploier et fort a fraindre ?
Ja tant ne les porroiz destraindre
Ne tirer a vos ne sachier (secouer)
4624 Que les poïssiez arachier.
- Dame, fet il, or ne vos chaille !
Ja ne cuit que fers rien i vaille ;
Rien fors vos ne me puet tenir
4628 Que bien ne puisse a vos venir.
Se vostre congiez le m'otroie
Tote m'est delivre la voie ;
Mes se il bien ne vos agree
4632 Donc m'est ele si anconbree
Que n'i passeroie por rien.
- Certes, fet ele, jel voel bien
Mes voloirs pas ne vos detient ;
4636 Mes tant atandre vos covient
Qu'an mon lit soie recouchiee,
Que de noise ne vos meschiee ;
Qu'il n'i avroit geu ne deport
4640 Se li seneschax qui ci dort
S'esveilloit ja por nostre noise.
Por c'est bien droiz que je m'an voise,
Qu'il n'i porroit nul bien noter
4644 Se il me veoit ci ester.
- Dame, fet il, or alez donques
Mes de ce ne dotez vos onques
Que je i doie noise faire.
4648 Si söef an cuit les fers traire
Que ja ne m'an traveillerai
Ne nelui n'an esveillerai. ”
A tant la reïne s'an torne
4652 Et cil s'aparoille et atorne
De la fenestre desconfire.
As fers se prant et sache et tire
Si que trestoz ploier les fet
4656 Et que fors de lor leus les tret.
Mes si estoit tranchanz li fers
Que del doi mame jusqu'as ners
La premiere once s'en creva,
4660 Et de l'autre doi se trancha
La premerainne jointe tote ;
Mes del sanc qui jus an degote
Ne des plaies nule ne sant
4664 Cil qui a autre chose antant.
La fenestre n'est mie basse,
Neporquant Lanceloz i passe
Molt tost et molt delivremant.
4668 An son lit trueve Keu dormant
Et puis vint au lit la reïne,
Si l'aore et se li ancline,
Car an nul cors saint ne croit tant.
4672 Et la reïne li estant
Ses braz ancontre, si l'anbrace,
Estroit pres de son piz le lace,
Si l'a lez li an son lit tret
4676 Et le plus bel sanblant li fet
Que ele onques feire li puet,
Que d'Amors et del cuer li muet.
D'Amors vient qu'ele le conjot ;
4680 Et s'ele a lui grant amor ot,
Et il .C. mile tanz a li,
Car a toz autres cuers failli
Amors avers qu'au suen ne fist ;
4684 Mes an son cuer tote reprist
Amors et fu si anterine
Qu'an toz autres cuers fu frarine.
Or a Lanceloz quanqu'il vialt
4688 Qant la reïne an gré requialt
Sa conpaignie et son solaz,
Qant il la tient antre ses braz
Et ele lui antre les suens.
4692 Tant li est ses jeus dolz et buens
Et del beisier et del santir
Que il lor avint sanz mantir
Une joie et une mervoille
4696 Tel c'onques encore sa paroille
Ne fu oïe ne seüe ;
Mes toz jorz iert par moi teüe,
Qu'an conte ne doit estre dite.
4700 Des joies fu la plus eslite
Et la plus delitable cele
Que li contes nos test et cele.
Molt ot de joie et de deduit
4704 Lanceloz tote cele nuit.
Très vite et silencieusement, il se releva,
Sans regrette
Qu'il n'y ait ni lune ni étoile,
4580 qui brille et que ne brûlent dans la maison
Chandelle, lampe ou lanterne allumée.
Ainsi, il partit en s'assurant
Que personne ne pût s'en apercevoir.
4584 Tout le monde au reste le croyait endormi
Au fond de son lit pour la nuit entière.
Sans compagnon et sans escorte,
Il se hâta vers le verger,
4588 Il ne fit aucune rencontre;
Et il eut aussi la chance
Qu'un pan du mur se fût
récemment écroulé.
4592 Très vite par cette brèche
Il se glisse et il parvient jusqu'
à la fenêtre et là il se tient
silencieux, se gardant de tousser et d'éternuer
4596 Enfin, la reine est apparue
dans une chemise très blanche
Sans robe ni tunique,
Mais elle portait juste par-dessus un court
4600 manteau d'écarlate et de marmotte.
Quand Lancelot voit la reine
Incliner sa tête à la fenêtre,
Munie de solides barreaux de fer,
4604 il l'a saluée d'un salut très doux
Qu'elle s'empresse de lui rendre:
Tous deux étaient mus par un même désir,
Lui d'elle et elle de lui.
4608 Ni sujets fâcheux ni débats ennuyeux
Dans leurs échanges!
Ils s'approchent autant qu'ils le peuvent
l'un de l'autre pour se tenir
tous les deux par la main.
4612 Qu'ils ne puissent se rejoindre leur est intolérable
Et ils maudissent les barreaux de fer.
Mais Lancelot se fait fort
4616 avec l'agrément de la reine toutefois,
d'entrer dans la chambre:
Ce ne sont pas les barreaux qui l'en dissuaderont!
La reine lui répond:
4620 "Mais ne voyez-vous pas comme ces barreaux sont
Trop rigides pour être pliés et trop solides pour être rompus?
Vous aurez beau les empoigner les
tirer de force vers vous et les
4624 Secouer, vous ne pourrez pas les arracher
- Dame, dit-il, n'ayez crainte !
Je ne pense pas qu'un barreau de fer puisse valoir grand-chose.
Rien au monde, sinon vous seule,
4628 ne peut me retenir de parvenir jusqu'à vous.
Si seulement vous m'y autorisez,
La voie est libre devant moi.
Mais que cela vous déplaise profondément,
4632 et ce sera alors un obstacle si grand
Que pour rien au monde je n'y passerai.
- assurément, dit-elle, je le veux bien
Ma volonté ne vous retiendra pas,
4636 Mais vous devez attendre
Que je sois couchée dans mon lit
Pour éviter que le bruit ne cause votre perte.
Il n'y aurait plus ni joie ni plaisir
4640 si un bruit quelconque
réveillait le sénéchal qui dort ici.
Il est donc bien raisonnable que je m'en aille,
Car il pourrait mal l'interpréter
4644 s'il me voyait ici debout.
- Dame, dit-il, alors partez vite!
Mais soyez sans inquiétude:
Je ne ferai aucun bruit.
4648 Je pense ôter les barreaux très doucement,
Sans trop me donner de peine
Et sans réveiller personne.”
À ces mots, la reine s'éloigne,
4652 tandis qu'il se prépare et met tout en œuvre
pour venir à bout de la fenêtre.
Il s'attaque aux barreaux,
les secoue et les tire à lui. Il finit par
4656 les tordre et les desceller tous.
Mais leur fer était si coupant,
Qu'il s'entailla la première phalange (Fingerglied)
Du petit doigt jusqu'aux nerfs
4660 et qu'il se trancha entièrement
La première jointure du doigt voisin.
Mais il ne se rend pas compte des gouttes de sang
Qui en perlent ni d'aucune de ses blessures,
4664 tant il est absorbé par une tout autre préoccupation.
La fenêtre est loin d'être basse.
Cependant, Lancelot y passe
Très vite et très souplement.
4668 Il trouve Keu dormant dans son lit,
Puis il s'avance jusqu'au lit de la reine.
Il reste en adoration, s'inclinant devant elle:
c'est la sainte relique en laquelle il met toute sa foi.
4672 Mais la reine lui tend les bras,
l'enlace et l'étreint
Étroitement contre son cœur.
Elle l'a ainsi attiré dans son lit
4676 Et elle lui réserve le meilleur accueil
qu'elle puisse jamais lui faire,
Car c'est Amour et son cœur qui l'y exhortent.
C'est Amour qui l'incite à lui faire fête.
4680 Mais si grand que soit pour lui son amour,
Lui l'en aime cent mille fois plus,
Car Amour a laissé tous les autres cœurs à l'abandon,
Hormis le sien.
4684 Dans son cœur,
Amour tout entier a repris vie et de manière si absolue
Que dans le cœur des autres il n'en reste qu'une pâle copie.
À présent, Lancelot voit tous ses vœux comblés,
4688 puisque la reine accueille de plein gré
Sa compagnie et ses étreintes,
Puisqu'il la tient entre ses bras
Et qu'elle le tient entre les siens.
4692 Tant li est ses jeus dolz et buens ------------------------
Et del beisier et del santir
Que il lor avint sanz mantir
Une joie et une mervoille
4696 Tel c'onques encore sa paroille
Ne fu oïe ne seüe ;
Mes toz jorz iert par moi teüe,
Qu'an conte ne doit estre dite.
4700 Des joies fu la plus eslite
Et la plus delitable cele
Que li contes nos test et cele.
Molt ot de joie et de deduit
4704 Lanceloz tote cele nuit.
Molt = Beaucoup
Tost = rapidement
söef = doucement, tranquille
s'an leva = se relever
Ne mie = Ne pas
Greva (grever) = de gêne
4580 ardant = brûler
Ensi = Ainsi
s'an ala regardant
Se regardant = s'assurer
C'onques nus = Que personne
garde = chercher qqn par la vue
Prist = prendre, priser
4584 Einz = avant, auparavant
cuidoient =
Ot = verbe avoir
vergier = jardin planté
Novelemant = récemment
4592 fraite
isnelemant
coiz
blïaut
cisemus = Loir (Siebenschläfer)
Quant Lanceloz voit la reïne
Qui a la fenestre s'acline,
Qui de gros fers estoit ferree,
4604 D'un dolz salu l'a enerree.
Et ele un autre tost li rant,
Que molt estoient desirrant
Il de li et ele de lui.
4608 De vilenie ne d'enui
Ne tienent parlemant ne plet.
Li uns pres de l'autre se tret
Et andui main a main se tienent.
4612 De ce que ansanble ne vienent
Lor poise molt a desmesure,
Qu'il an blasment la ferreüre.
Mes de ce Lanceloz se vante
4616 Que, s'a la reïne atalante,
Avoec li leanz anterra :
Ja por les fers ne remanra.
Et la reïne li respont :
4620 “ Ne veez vos con cist fer sont
Roide a ploier et fort a fraindre ?
Ja tant ne les porroiz destraindre
Ne tirer a vos ne sachier
4624 Que les poïssiez arachier.
- Dame, fet il, or ne vos chaille !
Ja ne cuit que fers rien i vaille ;
Rien fors vos ne me puet tenir
4628 Que bien ne puisse a vos venir.
Se vostre congiez le m'otroie
Tote m'est delivre la voie ;
Mes se il bien ne vos agree
4632 Donc m'est ele si anconbree
Que n'i passeroie por rien.
- Certes, fet ele, jel voel bien
Mes voloirs pas ne vos detient ;
4636 Mes tant atandre vos covient
Qu'an mon lit soie recouchiee,
Que de noise ne vos meschiee ;
Qu'il n'i avroit geu ne deport
4640 Se li seneschax qui ci dort
S'esveilloit ja por nostre noise.
Por c'est bien droiz que je m'an voise,
Qu'il n'i porroit nul bien noter
4644 Se il me veoit ci ester.
- Dame, fet il, or alez donques
Mes de ce ne dotez vos onques
Que je i doie noise faire.
4648 Si söef an cuit les fers traire
Que ja ne m'an traveillerai
Ne nelui n'an esveillerai. ”
A tant la reïne s'an torne
4652 Et cil s'aparoille et atorne
De la fenestre desconfire.
As fers se prant et sache et tire
Si que trestoz ploier les fet
4656 Et que fors de lor leus les tret.
Mes si estoit tranchanz li fers
Que del doi mame jusqu'as ners
La premiere once s'en creva,
4660 Et de l'autre doi se trancha
La premerainne jointe tote ;
Mes del sanc qui jus an degote
Ne des plaies nule ne sant
4664 Cil qui a autre chose antant.
La fenestre n'est mie basse,
Neporquant Lanceloz i passe
Molt tost et molt delivremant.
4668 An son lit trueve Keu dormant
Et puis vint au lit la reïne,
Si l'aore et se li ancline,
Car an nul cors saint ne croit tant.
4672 Et la reïne li estant
Ses braz ancontre, si l'anbrace,
Estroit pres de son piz le lace,
Si l'a lez li an son lit tret
4676 Et le plus bel sanblant li fet
Que ele onques feire li puet,
Que d'Amors et del cuer li muet.
D'Amors vient qu'ele le conjot ;
4680 Et s'ele a lui grant amor ot,
Et il .C. mile tanz a li,
Car a toz autres cuers failli
Amors avers qu'au suen ne fist ;
4684 Mes an son cuer tote reprist
Amors et fu si anterine
Qu'an toz autres cuers fu frarine.
Or a Lanceloz quanqu'il vialt
4688 Qant la reïne an gré requialt
Sa conpaignie et son solaz,
Qant il la tient antre ses braz
Et ele lui antre les suens.
4692 Tant li est ses jeus dolz et buens
Et del beisier et del santir
Que il lor avint sanz mantir
Une joie et une mervoille
4696 Tel c'onques encore sa paroille
Ne fu oïe ne seüe ;
Mes toz jorz iert par moi teüe,
Qu'an conte ne doit estre dite.
4700 Des joies fu la plus eslite
Et la plus delitable cele
Que li contes nos test et cele.
Molt ot de joie et de deduit
4704 Lanceloz tote cele nuit.

27.11.2018
Retour sur le roman de Thèbes

Vers no 20 : « geste » fait référence au terme de chanson de geste.

GERERE > GESTUM > n.s. le geste / n.pl. GESTA > *GESTA f.s. > AFr. la geste “les choses accomplies,
faites, les hauts faits, le récit et l’histoire des hauts faits. Disparait fin 13ème.

25 les enfants il les a eus à tort de sa mère

Lorsqu’il eu tué son père le roi

Pour le péché par lequel ils ont été créés

Ils furent des traitres/lâches et plein de rage

Ils détruisirent Thèbes leur cité

Et dévastèrent leur royaume

Détruit en fut leur voisin

Et tous les deux à la fin.

*avoir mort = « tuer »

Mais à présent des deux frères

Je ne parlerai plus longtemps

Je veux commencer mon récit

À leur ailleuils dont je veux traiter

Leur ailleuls eut pour nom Layus

Qui fut le roi et duc de Thèbes.

Il se rendit auprès des dieux pour leur demander

Quel sort ils leur donneraient

Et Appolo lui a fait savoir

Que d’ici peu il engendrera


Un fils traitre qui le tuera

Adverbes en -ment :

« Adjectif de verbe », qualifie le verbe, épithète de verbe. Système du latin délaissé. Déjà chez
Cicéron. Emploie une périphrase, FIRMA MENTE, DEVOTA MENTE, DIGNA MENTE, … part de ce
système de périphrase latin. Lors du protoroman, les deux propositions fusionne avec un seul accent
sur le ment. Forme féminine de l’adjectif + mente.

Exceptions :

a. Adj avec un e final muet. Hardiement > hardiment


b. Épicène. Fort > forment > fortement. Grant > granment > grandement. Loial >
loiaument > loyalement.
c. – amment, -emment. Vaillant + ment > vaillamment (n+m = assimilation > m+m).
meschant + ment >méchamment. Puissant + ment > puissamment. Prudent + ment >
prudemment. Eloquent + ment > éloquemment

*ocire « tuer » : OCCIDERE / EXTINGERE > occir (e) remplacer par tuer qui vient de TUTARE / TUTARI
« protéger, garder » (même famille que tuteur) > « éteindre »

Afr. Tuter « défendre, protéger », tuer « frapper, éteindre ». En afr., se tuer signifie s’évanouir.

45

Avant que l’année soit passée,

Eudipe fut donc engendré

Qui par la suite le tua en péchant

Ainsi qu’il avait été prophétisé

Le roi fu beaucoup effrayer

En raison de la réponse qui lui fut donnée ;

Il ordonna qu’on tue l’enfant

Dès sa naissance

La mère pleur crie et braie

Elle arrache ses cheveux

Évanouie elle choie sur son enfant

Et manifeste une très grande douleur

04.12.2018

65
Tu n’es pourtant pas fils de putain

Ni de moine, ni de nonne

Ha ! douce rien, malheur de te porter

Malheur de te nourrir, de t’allaiter

Quel malheur que ton père t’ait engendré

Et qui me commanda de te tuer !

Nous serons blasphémés de ta mort

Ton père à raison, moi à tort.

*mar : sens détrimentaire (regret, « mar fui nee » pourquoi ai-je vu le jour), ou un sens
inopérant/d’interdiction (« ja mar marsilie crevez » ne vous fiez pas à la parole de Marsille)

*norrir : allaiter mais aussi élever,

Il a ordonné qu’on te tue

Mon très cher fils, contre mon gré.

Il veut s’obstiner contre les dieux

Et prouver que leur oracle a tort.

Mais il est vrai, si comme je me l’imagine

Il en sera comme annoncé.

Sur son fils elle mène un douleur tel

La reine et une telle douleur.

Le roi fut très épouvanté,

Il appela trois de ses sœurs.

Il leur promit or et argent,

Il leur ordonne en secret

D’enlever son fils à sa femme

Et ainsi qu’ils lui tranchent la tête.

Pronoms personnels :

Souvent facultatifs, tonique et atone, système complexe dépendant de la place du pronom. Tableau
dans le manuel

Place similaire à celle en italien, espagnol. Quand il est présent, c’est pour donner une expression
emphatique, accentuation. Au court du 13, son expression devient de plus en plus régulière,
notamment dans les dialogues. Reste que jusqu’au 16, ils ne sont pas dépendant du verbe. Forme
disjointes, valeurs d’un substantif. Peuvent être apostrophe. Dans la langue ancienne, toutes
propositions s’ouvrent sur un élément tonique,

Ex.

- Gié, bele et sage, sui…


- Il et tuit li autre
- Jo, qui suis

Lorsque 2 pronoms régime atone se suivent, crd + cri, 3ème personne puis 2/1, si deux fois 3 ; un
tombe :

- Je te le donne :
- *je te me donne -> je me donne à toi
- Afr : je le vous dirai. Je le te commande
- Afr : le lui > lui. Li rois li donne. Le li > li. Il lui conte

Afr->frm

Je/me/moi

Tu/te/toi

Nous

Vous

Afr: il ele frM il elle

Le lui la li le lui la elle

Li li lui lui

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