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à transformer une somme d’informations complexes en une trace écrite respectant un code,
des contraintes, des normes et ayant une visée communicative. Il s’agit d’une activité de
correction (Alamargot & Chanquoy, 2002 ; Alamargot & Fayol, 2009). Pour ce faire, la
formulation, révision, exécution) sont nécessaires. Les recherches dans ce domaine ont
beaucoup évolué (Chanquoy & Alamargot, 2003 ; Favart & Olive, 2005 ; Piolat & Pelissier,
1998), passant d’une centration sur l’étude du « produit » à celle des processus cognitifs à la
Dès 1980 et le modèle princeps de Hayes et Flower, les psychologues ont identifié les
connaissances et les processus qui sont mis en jeu dans le cadre de la production de texte chez
l’adulte. L’activité rédactionnelle y est perçue comme une activité complexe de résolution de
problèmes. Selon les auteurs, le rédacteur expert qui évolue dans l’environnement de la tâche
rédige à partir de ses connaissances qui sont stockées en mémoire à long terme. Plus
long terme stocke les connaissances relatives aux règles d’écriture, de grammaire,
production (destinataire, thème), par les informations utiles pour la réalisation de la tâche,
comme la consigne, et par le texte qui a déjà été produit. Le processus de production se
subdivise en trois processus qui sont sous l’influence d’une instance de contrôle :
les organiser selon le but de la production. Elle permet le développement des idées,
Au sein du processus de planification, Hayes et Flower (1980) ont précisé trois sous-
- la mise en texte ou traduction sous forme linguistique des contenus qui consiste à
orthographique ;
permettant d’évaluer ce qui est déjà produit tout en y apportant des modifications afin
fonction du texte attendu. Le processus de révision est lui sous-divisé en lecture puis
édition ;
- Enfin, l’instance de contrôle est le processus le moins conceptualisé qui semble agir à
deux niveaux différents : à un niveau général afin de gérer les autres processus et à un
niveau plus spécifique afin d’évaluer la qualité du texte par rapport aux normes et
objectifs.
Figure 1. Le modèle de Hayes et Flower (1980, extrait de Grégoire & Karsenti, 2013)
Selon ces auteurs, ces différents processus ne sont pas vraiment hiérarchisés, ils
peuvent être sollicités soit les uns après les autres, soit de manière parallèle. Malgré son
ancienneté, le modèle rédactionnel de Hayes et Flower (1980) est resté la référence pour
beaucoup de chercheurs. Cependant, ce modèle initial a été révisé à deux reprises par Hayes
(1996, 2012) qui, inspiré par les nombreux travaux de recherches impulsés par son modèle de
référence, a mieux défini, entre autres, le rôle de la mémoire de travail et aussi introduit le
rôle des affects et de la motivation dans les processus rédactionnels. En effet, malgré la
précision du premier modèle (Hayes & Flower, 1980), des critiques ont très rapidement été
n’étaient pas suffisamment pris en compte. De plus, même si les auteurs postulaient que le
rédacteur pouvait parfois fonctionner en état de surcharge cognitive, ce dernier point manquait
de précisions.
de l’information qui assure plusieurs fonctions. L’une de ses fonctions principales est de
stocker temporairement des informations nécessaires au bon déroulement des tâches en cours.
système cognitif (pour des revues complètes voir, Gaonac’h & Larigauderie, 2000 ou Roulin
& Monnier, 1996). Soit la MDT est une partie de la mémoire à long terme qui s’active
de Cowan (1995), soit la MDT est un système hiérarchique distinct de la mémoire à long
terme, c’est la vision de Baddeley et de ses collaborateurs (1986, 2000). C’est cette dernière
stockage et de traitement de l’information, qui intervient dans la plupart des tâches cognitives.
différents traitements à effectuer. Il régule le « flot » des informations en MDT et sert aussi à
Pour l’aider à réaliser toutes ces tâches, l’administrateur central coordonne et commande trois
matériel verbal ; cette boucle phonologique serait elle-même composée de deux sous-
(2) Le calepin visio-spatial, bien moins étudié que la boucle phonologique, traite et
calepin que seraient maintenues ou stockées les images mentales. Tout comme la
boucle, le calepin est composé de deux sous-systèmes : le cache visuel qui est un
spatial actif.
(3) Le dernier composant « esclave », ajouté plus tardivement par Baddeley (2000) qui
permettrait un codage multimodal, qui autoriserait donc les relations entre les
Selon une perspective développementale, cette architecture semble être similaire entre
adulte et enfant, et apparaitrait très tôt au cours du développement. Ceci est abordé dans le
paragraphe suivant.
Le développement de la MDT, qui a été largement étudié (pour une revue voir
notamment Hitch, 2006) évoluent régulièrement de l’âge de quatre ans jusqu’à quinze ans,
(2004), la progression des performances est quasi linéaire et les principaux composants de la
MDT seraient en place dès l’âge de 6 ans. Les résultats de leur étude montrent que la capacité
période concernée. Plus précisément, un lien a pu être mis en évidence entre l’administrateur
l’aide d’épreuves d’empan spécifiques. Ces résultats ont été confirmés par Pross, Gaonac’h et
Gaux (2008) auprès d’enfants de huit et dix ans. Les auteurs ont montré une augmentation des
relations entre chacun des systèmes de la MDT en fonction de l’âge. Ils justifient cette
évolution soit par un meilleur contrôle exécutif soit par un effet du développement des
diminution des relations entre les deux systèmes esclaves au cours du développement allant
dans le sens d’une spécialisation plus accrue au cours du temps. Concernant le buffer
épisodique, Alloway, Gathercole, Willis et Adams (2004) ont révélé l’existence d’une
capacité limitée vont avoir une incidence sur le développement et l’exécution de bon nombre
d’autres processus, comme ceux relatifs à la production écrite, présentés dans le paragraphe
suivant.
& Chanquoy, 2011 ; Berninger & Chanquoy, 2012 ; Chanquoy, 2001 ; Chanquoy &
Alamargot, 2003). Selon Fayol (1996, 1997), l’apprentissage du langage écrit est sous
- Tout d’abord, l’enfant doit apprendre à tracer des lettres puis à les agencer rapidement
sa langue. Il doit tenir compte par exemple des régularités orthographiques ou des
- La trace écrite reste, il faut donc que l’enfant tienne compte de ce qu’il vient d’écrire
afin de poursuivre en étant cohérent, de pouvoir réviser et améliorer son écrit : c’est la
dimension textuelle.
- Enfin, l’enfant écrit le plus souvent dans le but d’être lu. Il faut tenir compte de cet
Ceci le conduit à faire des hypothèses sur le degré de compréhension de son écrit :
départ la production de textes courts et simples qui vont au fur et à mesure devenir plus
élaborés (Chanquoy & Alamargot, 2003). Le jeune rédacteur pourra progressivement traiter
des unités langagières de plus en plus importantes : d’abord le mot, la phrase, le paragraphe et
enfin le texte tout entier (Berninger & Swanson, 1994 ; Favart & Olive, 2005). L’un des
aspects qui conditionne cette évolution est le développement des ressources cognitives. La
ces informations, et la gestion des opérations de plus en plus complexes qui seront effectuées
(Chanquoy & Alamargot, 2002 ; Swanson & Berninger, 1996). Le modèle développemental
de Berninger et Swanson (1994) présente de manière plus détaillée de cette évolution au cours
de l’enfance.
première des composantes à apparaître. Elle permet au jeune rédacteur de produire de l’écrit
sans qu’il n’y ait de planification des idées ou de considération sur la qualité de l’écrit. Deux
l’écriture et la génération de texte qui est plus de l’ordre de la transformation des idées en
que progressivement par la suite. À ce niveau, les différentes composantes semblent être
relativement autonomes les unes des autres. Les auteurs justifient cette relative autonomie par
Figure 3. Première étape du modèle de Berninger et Swanson (1994, extrait de Piolat, 2004)
Au cours du niveau suivant, chez le rédacteur un peu plus âgé (figure 4), le sous-
discours. Ici, le processus de révision peut fonctionner sur un paragraphe. Seul le processus de
planification demeure encore relativement autonome et à l’écart, car s’il est bien mis en
œuvre, il n’est pas forcément en lien avec la génération de texte. D’ailleurs, les auteurs
parlent de « pré-planification ».
Figure 4. Seconde étape du modèle de Berninger et Swanson (1994, extrait de Piolat, 2004)
La MDT intervient ici de manière centrale, permettant une certaine
Enfin, selon Berninger et Swanson (figure 5), la dernière étape concerne les
enfants entrant au collège. Le rôle de la MDT est ici fondamental, elle est en
relation avec tous les processus et les sous-processus qui se sont complexifiés. Son
Figure 5. Troisième étape du modèle de Berninger et Swanson (1994, extrait de Piolat, 2004)
4-Références bibliographiques :
-Michael Fartoukh. ‘’Effets des émotions sur les processus rédactionnels et orthographiques chez les
enfants de fin d’école élémentaire’’. Psychologie. Université Nice Sophia Antipolis, 2013. Français.
<NNT : 2013NICE2027>. <tel-00942770>