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HANS H.

0RBERG

LINGV A LATINA
PERSE ILLVSTRATA

LATINE DISCO
LIVRET
D'ACCOMPAGNEMENT

DOMVS LATINA
MMVII
ABRÉVIATIONS
ab!. ablatif interr. interrogatif
ab!. abs. sblatif absolu 1. ligne
ace. accusatif lat. latin
act. actif loc. locatif
adj. adjectif m. masculin
adv. adverbe Il. neutre
cap. capitulum, chapitre nom. nominatif
comp. comparatif parf. parfait
conj. conjugaison part. participe
cons. consonne pass. passif
<lat. datif pers. personne
déci. déclinaison plur., pl. pluriel
dép. déponent prép. préposition
f. féminin prés. présent
fut. futur pron. pronom
gén. génitif rel. relatif
imp. impératif sing., sg. singulier
imparf. imparfait subj. subjonctif
ind. indicatif sup. superlatif
inf. infinitif voc. vocatif

LINGVA LATINA PERSE ILLVSTRATA


LATINE DISCO. Livret d'accompagnement
©Hans H. 0rberg, Domus Latina, 2001
Traduction française par Dominique Viain
Domus Latina FOCUS Publishing Clovis
Hans H. 0rberg R. Pullins Co. BP 88, 91152 Étampes Cedex
Danemark U.S.A. France
www.lingua-latina.dk www.pullins.com Téléphone 01 69 78 30 23
LINGVA LATINA PERSE ILLVSTRATA

INTRODUCTION

LINGVA LATINA, la langue latine.


La langue latine, Zingua Latïna, était la langue des Latïnï, habitants du le latin, langue du
Latium, région de l'Italie centrale incluant la ville de Roma, qui, selon la Latium
tradition, fut fondée par Romulus en 753 av. J.-C .. Dans les siècles qui
suivirent, Rome étendit sa domination, imperium Romiinum, sur toute l'Italie,
et de là sur la Méditerranée occidentale et orientale. Au 2e siècle ap. J.-C.
l'empereur de Rome gouvernait la plus grande partie de l'Europe, l'Afrique
du Nord, le Proche et le Moyen-Orient. Dans les provinces d'Europe de
l'ouest, Hispania, Gallia, Britannia, Germania (Allemagne du sud), et dans la langue de l'Empire
les Balkans, par ex. en Dacia (Roumanie), la langue latine se répandit rapide- romain
ment. En Grèce et dans les provinces de l'est, le grec conserva sa position
dominante, si bien que les anciens possédaient deux langues universelles, le
grec et le latin.

Après la chute de l'Empire romain d'Occident, le latin fut remplacé, comme


langue parlée, dans certaines des provinces périphériques, par ex. Bretagne et
Afrique; dans les autres provinces le latin parlé donna les langues romanes: les langues romanes
italien, français, espagnol, portugais, roumain etc.

Aujourd'hui le latin n'est la langue maternelle de personne. C'est pourquoi


on l'appelle langue 'morte'. Cependant le terme est impropre. Pendant des
siècles le latin fut une langue vivante dans le vaste Empire romain au même
titre que l'anglais aujourd'hui dans le monde anglophone. Et cette langue
'morte' y connut une telle vitalité que durant le Moyen Age elle demeura,
sans rivale, la langue des classes cultivées de l'Europe. Jusqu'au 18e siècle la langue culturelle
le latin garda sa suprématie comme moyen de communication universitaire. de l'Europe
Même de nos jours le latin survit dans l'Eglise catholique romaine et la
plupart des termes scientifiques sont encore en latin.

En raison de ce rôle du latin comme langue de culture internationale, les mots latins dans les
langues nationales européennes se sont enrichies d'un nombre considérable langues modernes
de mots latins. En dehors des langues romanes, où les mots non-latins sont
l'exception, l'anglais est de loin la langue qui a assimilé le plus grand
nombre de mots latins. En fait, plus de la moitié du vocabulaire anglais est
directement ou indirectement issu du latin.

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Orthographe et prononciation
l'alphabet latin L'alphabet latin comprend 23 lettres: A B C D E F G H I K L M N 0 P Q R
S T V X Y Z (K était presque inusité, Y et Z employés seulement dans les
mots grecs). Les lettres minuscules sont un développement ultérieur de ces
majuscules. Les caractères J, U et W n'existaient pas: I et V notaient aussi
bien les voyelles i et u que les consonnes j et v (prononcées originellement
comme le i de i.ode et le ou de oui). Ce n'est qu'au 16e siècle que la
distinction entre I i et J j et entre U u et V v est établie. Dans nos livres latins
nous distinguons les consonnes V v des voyelles U u, excepté dans les titres
NLNS = JULIUS écrits en majuscules: CAPITVLVM, IVLIVS.
Il est possible d'établir avec une grande exactitude la prononciation antique
du latin, grâce aux principaux témoignages suivants:
(1) L'orthographe latine, surtout dans ses variantes.
(2) La prononciation des langues romanes qui témoignent du dernier dé-
veloppement du latin parlé.
(3) Les renseignements fournis sur la prononciation par les grammairiens et
autres auteurs latins. .
(4) La forme des mots latins qui ont pénétré dans d'autres langues.
la prononciation En nous fondant sur ces sources nous pouvons établir les principales règles
classique de la prononciation du latin dans la période classique (1er siècle av. J.-C.):

Voyelles
voyelles On distinguait nettement, à l'oral mais pas à l'écrit, entre voyelles longues et
brèves: a e i o u y brèves. Dans LINGVA LATINA toutes les voyelles longues sont surmontées
longues: ii e f 6 il ji
d'un trait: ii ë ï o ü ji, si bien que l'absence de ce trait montre que la voyelle
est brève: a e i o u y.
Voyelles brèves Voyelles longues
a comme dans 'tache': ab, amat ii comme â dans 'tâche': iilii, miine
e comme dans 'net': et, bene ë comme é dans 'thé' prolongé: më
i comme dans 'fil': in, nimis ï comme i dans 'dire': hïc, bïnï
o comme dans 'note': post, modo o comme o dans 'rose': non,pono
u comme ou dans 'fou': cum, sumus ü comme ou dans 'jour': tü, üsü
y comme u dans 'but': Syria ji comme u dans 'dur': Lydia

Diphtongues
diphtongues Une diphtongue est la combinaison de deux voyelles en une seule syllabe.
ae oe au eu ui Les diphtongues latines sont ae, oe, au, eu, ui.
ae à peu près comme aé dans 'aérien': Graecia,paene
oe à peu près comme oé dans 'poétique':foedus,poena
au comme aou dans 'caoutchouc': aut, nauta
eu à peu près comme· éou dans 'réouverture': Europa, heu, heus, neu, seu
(mais les terminaisons -us, -um, -unt constituent des syllabes séparées
après e: de[us, me[us, e[um, e[unt, au[re[us).
ui dans cui, huic, cuius, comme oui dans 'souillé'.

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Consonnes
Les consonnes étaient prononcées comme en français, exception faite des dif- consonnes
bcdfghklmnpqrs
férences suivantes: (X Z
cavait toujours le son dur duc français de 'carte', même devant les voyelles i V (u)
e et i: canis, centum, circum, nec.
gavait toujours le son dur du g français de 'gare', même devant e et i: ego,
gallus, gemma, digitus.
h était légèrement aspiré (enclin à s'amuïr): hic, herba, homo, nihil.
ch, ph, th prononcés c, p, t suivis d'une aspiration: pulcher, amphitheatrum.
qu prononcé comme le qu de 'aquarelle' (kw): quis, aqua, equus.
r avait le son du r vibrant prononcé avec la pointe de la langue (comme en
italien): res, ara, arbor, cür.
s prononcé comme le s sourd de 'soupe' (et non comme le s sonore de
'rose'): se, rosa, is.
t avait le son dut français même devant i suivi d'une voyelle: ita, patientia.
v prononcé d'abord comme le w de 'watt' (plus tard comme lev français):
vir, vos, VÏVUS.
x prononcé comme le x français de 'excuse': ex, saxum, exit.
i consonne, c'est-à-dire i initial devant une voyelle, ou entre deux voyelles,
avait le son du i français de 'iode', 'aieul': iam, iungere, iüstus, eius,
maior; le i consonne peut être précédé d'un préfixe (con-, in- etc.): con-
iungere, in-iüstus.
u consonne, prononcé comme le w de 'watt', dans la combinaison ngu devant
une voyelle et parfois dans la combinaison su devant a ou e: Zingua,
sanguis, suadere, suavis, consuetüdo.
Les doubles consonnes avaient un son plus marqué et plus prolongé (comme consonnes doubles
dans 'Emma', 'belles-lettres', 'netteté'): puella, annus, nummus, terra, liftera,
oppidum, ecce.

La prononciation latine post-classique


La prononciation classique du latin décrite ci-dessus était celle des milieux la prononciation
cultivés de Rome au premier siècle av. J.-C. Cependant la prononciation s'est post-classique
modifiée considérablement au cours de la période impériale (1er au 5e siècle
ap. J.-C.). Voici les changements les plus notables:
(1) ae et oe furent prononcés comme le ai long du français 'air'.
(2) v eut le son du v français.
(3) ph fut prononcé f, ch et th comme c (k) et t sans aspiration.
(4) ti suivi d'une voyelle eut le son sifflant tsi (sauf après s, x et t).
(5) La distinction entre les voyelles longues et brèves s'est obscurcie étant
donné que toute voyelle brève à la fin d'une syllabe accentuée fut allongée,
tandis que les voyelles longues des syllabes non accentuées furent
raccourcies.
(6) Finalement la prononciation de c et de g se modifia devant les voyelles
palatales e, i, y, ae, oe: c fut prononcé tch (hors de l'Italie ts), et g, de même
que i consonne, fut prononcé dj (comme le g du mot anglais 'gin').
Cette prononciation, qui était en vigueur à la fin de l'Empire romain (au 5e la prononciation itali-
siècle), est essentiellement celle encore employée en Italie et, dans une cer- enne ou ecclésiastique
taine mesure, dans l'Église catholique hors de l'Italie.
En France la prononciation traditionnelle du latin est bien différente de celle la prononciation
de l'époque classique. Mais dans la plupart des écoles on s'applique à imiter traditionnelle
la prononciation classique reconstituée.
5
L'accent tonique
l'accent tonique En français l'accent tonique porte sur la dernière syllabe du mot, sauf lorsque
la dernière syllabe comprend une muet, auquel cas l'accent porte sur l'avant-
dernière syllabe (la pénultième): lec 'teur. avo gg, mi 'nistre.
accent sur la pénultième En latin l'accent ne porte jamais sur la dernière syllabe, mais sur la pénul-
ou sur l'antépénultième tième (l'avant-dernière) ou sur l'antépénultième (la troisième à partir de la
dernière).
Les mots de deux syllabes ont donc toujours l'accent sur la première syllabe:
'y_bi, Jm.mus, 'multï, }ident, etc.
Pour les mots de plus de deux syllabes la règle suivante est valable:
La pénultième est accentuée à moins qu'elle ne se termine par une voyelle
brève: dans ce cas l'antépénultième est accentuée.
observez la pénultième! Par conséquent, pour déterminer l'accent d'un mot latin, il faut observer la
pénultième:
La pénultième est accentuée si elle se termine
(a) par une voyelle longue ou diphtongue (iï e f i5 ü ji ae oe au eu): La 'tf.na,
vi 'dere, a 'mica, i5 'riïtor, Rô 'miïnus, per 'sana, a 'moena; ou
(b) par une consonne: se 'cunda, vl'gl!Jfï, lï'bertiis, co 1umna, ma '[:Nter.
Si la pénultième se termine
(c) par une voyelle brève (a e i o u y) l'accent se porte sur la syllabe pré-
cédente, l'antépénultième: 'fusula, ]§.mina, 'QJ2pidum, 'Jl.Qtria, Î!!Jprobus,
dï}idere, in 'terrogat, o'ceanus, '12.§I.sequï, 'cerebrum.

La division en syllabes
division en syllabes La division en syllabes se fait presque comme en français:
(1) Une consonne simple forme une syllabe avec la voyelle qui suit: do-mi-
nus, a-eu-lus, cu-bi-cu-lum, pe-te-re.
(2) Si une voyelle est suivie de deux ou de plusieurs consonnes, la dernière
consonne appartient à la syllabe suivante: Sep-tem-ber, tem-pes-tiis, pis-cis,
con-iünc-tus. Exception: b, d, g, p, t, c etf suivis der ou l n'en sont pas sépa-
rés (sauf quelquefois dans la poésie): li-brï, pa-tri-a, cas-tra, in-te-gra, ex-
em-plum.
Notez: Les digrammes ch, ph, th et qu comptent pour consonnes simples et
ne sont pas séparés: put-cher, am-phi-the-ii-trum, a-li-quis; et x, qui repré-
sente deux consonnes (es), n'est pas séparé de la voyelle précédente: sax-um,
dlx-it. Les composés doivent être séparés selon les composants: ad-est, ab-
est, triins-it.

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LINGVA LATINA, le cours de latin
Le cours de latin LINGVA LATINA PERSE ILLVSTRATA ('La langue latine LINGVA LATINA
illustrée par elle-même') se compose de deux parties, PARS I et II, avec un PERSE ILLVSTRATA
I. FAMILIA ROMANA
index commun, INDICES. La lère partie, FAMILIA ROMANA, est le cours
élémentaire. Les 35 chapitres constituent une suite de scènes de la vie d'une
famille romaine du deuxième siècle ap. J.-C. ·Le livre est écrit entièrement en
latin, mais d'un bout à !'autre le texte est gradué de sorte que chaque phrase
soit intelligible par elle-même, per së, parce que le sens de tous les mots
nouveaux et la fonction des formes grammaticales ressortent sans équivoque
du contexte, ou, en cas de besoin, des illustrations ou des notes marginales
qui accompagnent le texte. Ainsi il n'est pas besoin de consulter un lexique,
d'analyser ou de traduire pour comprendre la langue. Le vocabulaire aussi
bien que la grammaire s'apprennent par l'observation d'un grand nombre
d'exemples évidents qui font partie du texte continu.
Les illustrations servent non seulement à expliquer des mots qui désignent les illustrations
des choses concrètes, mais aussi à illustrer des incidents et des situations. Les
images suivent scrupuleusement des modèles antiques: les vêtements, les
maisons, le mobilier etc. ont été reconstitués selon les données qui nous sont
fournies par les témoignages archéologiques.
Dans les notes marginales les signes suivants sont utilisés: les notes marginales
(1) le signe d'égalité [=],entre synonymes, mots qui ont à peu près la même signes:
signification: -que = et; [=] 'la même chose que'
[B] 'le contraire de'
(2) le signe d'opposition [t t ], entre antonymes, mots qui ont des significa- [:] 'c'est-à-dire', 'ici'
tions contraires: sine t t cum; [ <] 'dérivé de'
(3) le signe deux-points [:], pour donner le sens d'un mot dans un contexte
donné: eam : Iiiliam;
(4) le signe de dérivation [<], pour montrer de quel mot déjà connu un
nouveau mot est dérivé: amor < amiire.
Le texte de chaque chapitre est divisé en deux ou trois leçons (lëctionës, indi- lëctionës: L II, III
quées par les chiffres romains I, II, III en marge) et suivi d'une section
grammaticale, GRAMMATICA LATINA. Dans cette section de nouveaux su- GRAMMATICA LATINA
jets grammaticaux, que vous venez de rencontrer et d'assimiler dans le texte, section grammaticale
sont repris et illustrés par des exemples disposés en ordre systématique selon
la terminologie grammaticale latine. Un aperçu des flexions se trouve aux
pages 307-311. Une morphologie plus détaillée a été publiée séparément.
Les trois exercices, PENSVM A, B et C, à la fin de chaque chapitre ont pour les exercices (PENSA)
but d'assurer l'assimilation de la grammaire et du vocabulaire et la compré- A: terminaisons
B: vocables
hension du texte. Le PENSVM A est un exercice grammatical où vous devez C: phrases
ajouter aux différents mots la terminaison requise. Dans le PENSVM B il
s'agit de combler les lacunes avec des mots qui ont été introduits dans le
chapitre (en marge à côté de l'exercice vous trouverez une liste des mots
nouveaux). Le PENSVM c est une série de questions sur le contenu du texte
auxquelles vous devez répondre par de brèves phrases latines.
Au cours de votre lecture vous rencontrerez de temps en temps des mots dont
vous avez oublié le sens. Il faut alors consulter ! 'INDEX VOCABVLORVM à INDEX VOCABVLORVM
la fin du volume. Vous y trouverez le mot accompagné d'un renvoi au
chapitre (chiffres gras) et à la ligne du chapitre où le mot apparaît pour la
première fois. Le plus souvent il suffira que vous relisiez le passage ou se
trouve !~ mot en question pour rafraîchir votre mémoire. Pareillement
!'INDEX GRAMMATICVS (pages 326-327) renvoie à la présentation des
formes grammaticales. La liste de FORMAE MVTATAE ('Formes changées', INDEX GRAMMATICVS

7
page 328) renvoie à la forme primitive du mot quand un changement du
radical le demande.
Les élèves qui ont des doutes sur leur capacité de déterminer le sens précis de
vocabulaire latin- chaque mot nouveau peuvent se procurer un Vocabulaire latin-français. Mais
français ce vocabulaire n'est qu'un moyen de contrôle. L'élève studieux n'en aura pas
besoin.
3 suppléments: Il y a trois suppléments au cours élémentaire:
COLLOQVIA PERSONARVM (1) COLLOQVIA PERSONARVM, un recueil de textes supplémentaires, sous
forme de dialogues.
EXERCITIA LATINA (2) EXERCITIA LATINA I, un assortiment détaillé d'exercices supplémen-
taires pour chacune des 133 lectii5nes du livre.
GRAMMATICA LATINA (3) GRAMMATICA LATINA, morphologie latine.

LINGVA LATINA Il: ROMA AETERNA


LING VA LA TINA La deuxième partie de LINGVA LATINA, qui porte le sous-titre ROMA
PER SE ILLVSTRATA AETERNA ('Rome éternelle'), est le cours de perfectionnement, qui peut être
II. ROMA AETERNA
étudié à la suite de FAMILIA ROMANA. La substance du livre est l'histoire
romaine telle qu'elle est racontée par les écrivains romains: Virgile, Ovide,
Tite-Live, Salluste, Népos, Cicéron, etc. Comme dans la première partie,
chaque chapitre est suivi de trois PENSA, qui servent à récapituler et élargir
les connaissances grammaticales et lexicales.
INDICES Le volume INDICES comprend une liste chronologique de consuls et dicta-
teurs romains et de leurs triomphes, FASTI CONSVLARES et TRIVMPHALES,
un répertoire de noms, INDEX NOMINVM, et un lexique, INDEX VOCABVLO-
RVM, comprenant tous les mots qui se recontrent dans les deux parties. Il y a
aussi un volume d'EXERCITIA LATINA II pour ROMA AETERNA.
éditions de textes: Après avoir fini l'étude de FAMILIA ROMANA on peut aussi aborder la lecture
Sermonës Romanf de nos éditions spéciales de quelques auteurs latins: Senni5nes Ri5manï, une
Plaute: Amphitryo anthologie de textes de divers auteurs, !'Amphitryon de Plaute, et le De hello
César: Dë bello Gallica
Gallica de César. Ces éditions, abrégées mais fidèles, sont pourvues de notes
marginales qui expliquent tous les mots qui ne se trouvent pas dans FAMILIA
Pétrone: Cëna Trimal- ROMANA. Il y a en outre une édition illustrée de la Cena Tn'malchionis de
chionis Pétrone annotée de telle manière qu'elle puisse être lue par des étudiants
ayant atteint le milieu de ROMA AETERNA.

les Instructions Les Instructions suivantes fournissent des informations sur les notions-clefs
observables dans chaque chapitre de FAMILIA ROMANA. Il serait profitable de
s'abstenir de la lecture de ces instructions tant que vous n'avez pas lu le
chapitre en question. En effet le texte latin est prévu pour vous entraîner à
faire vos propres observations linguistiques. Les explications données dans
les instructions sont destinées à attirer votre attention sur des faits que vous
avez déjà assimilés et à formuler des règles de grammaire que vous avez vues
illustrées par nombre d'exemples au cours du texte. Les instructions vous
enseignent aussi la terminologie grammaticale internationale, qui est dérivée
du latin.

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LINGVA LATINA PERSE ILLVSTRATA
PARSI: FAMILIA ROMANA

INSTRUCTIONS

Chapitre 1
Dans le premier chapitre, nous vous ramenons environ 2000 ans dans le l'Empire romain
passé, à l'époque où l'Empire romain était à l'apogée de sa puissance,
s'étendant de l'océan Atlantique à la mer Caspienne et de l'Écosse au Sahara.
Nous vous fournissons quelques données géographiques comme arrière-plan
des scènes de vie de la Rome ancienne qui vont suivre.
Sur la carte de l'Empire romain qui fait face à la première page vous
trouverez tous les noms géographiques apparaissant dans le chapitre. Après
avoir repéré les noms de Roma, Italia, Europa, Graecia etc. vous com-
prendrez ce que l'on dit de la situation de la ville de Roma dans la première
phrase: Roma in Italia est, et ce que l'on dit de Italia et Graecia dans les
deux suivantes: Italia in Europa est. Graecia in Europa est. C'est ce qui est
dit une nouvelle fois dans une phrase unique: Italia et Graecia in Europa
sunt. La signification de et devrait être parfaitement claire mais pouvez-vous et(' ...... ')
dire pourquoi il y a maintenant sunt à la place de est? Sinon, regardez dans la
marge, et lisez aussi les deux phrases suivantes. Avez-vous découvert quand
on emploie est et quand on emploie sunt? Dans ce cas, vous avez appris votre
première règle de grammaire. Vous apprendrez progressivement l'ensemble
de la grammaire latine de cette manière - c'est-à-dire en extrayant les règles
grammaticales de votre propre observation du texte.
Avez-vous aussi remarqué la légère différence entre Italia et Italia, et quel Jtalia
petit mot produit le -ii long? Cela est signalé dans la première note marginale. iJ1 Itali[i
- Un autre point à remarquer: est et sunt viennent à la fin de la phrase; mais
vous verrez qu'il n'en est pas toujours ainsi, Roma est in Italia est parfaite-
ment correct: l'ordre des mots est moins rigide en latin qu'en français. ordre des mots libre
Est-il réellement possible, demanderez-vous, de tout comprendre juste en
lisant le texte? Certainement, pourvu que vous concentriez votre attention sur
le sens et le contenu de ce que vous lisez. Il suffit de savoir où est Aegyptus
pour comprendre l'expression Aegyptus in Europa non est, Aegyptus in Âfrica
est. Il ne peut y avoir de doute quant au sens de non (appelé négation). Mais
souvent une phrase ne se comprend que mise en relation avec d'autres la négation non
phrases. Dans la phrase Hispania quoque in Europa est vous ne comprendrez (' ...... ')
quoque que lorsque vous lirez dans le contexte: Italia et Graecia in Europa
sunt. Hispiinia quoque in Europa est. (Les deux phrases précédentes auraient quoque (' ........ ')
pu être: Italia in Europii est. Graecia quoque in Europii est). Si vous avez
encore un doute, lisez seulement jusqu'à ce que le terme réapparaisse: Syria
non est in Europa, sed in Asia. Arabia quoque in Asia est. Maintenant vous
comprenez certainement quoque - et en même temps vous avez appris le mot sed(' ...... ')
sed presque sans le remarquer.
Au paragraphe suivant sont posées un certain nombre de questions, et chaque
question est suivie d'une réponse. Il est souvent nécessaire de lire la réponse
avant d'être parfaitement sûr du sens de la question. La première question est:
Estne Gallia in Europii? Le -ne attaché à est montre que la phrase est une -ne ... ? (question)
question (notre point d'interrogation [?] était inconnu des anciens Romains).
La réponse est Gallia in Europa est. La question suivante Estne Roma in
9
Galliii? a une réponse négative: Roma in Galliii non est. (Le latin n'a pas de
mots isolés pour 'oui' ou 'non'; la phrase - ou une partie de la phrase - doit
ubi (' ..... ') être répétée avec ou sans non). Dans la question Ubi est Roma? le mot ubi
n'est compréhensible que lorsque vous avez la réponse: Roma est in Italiii.
Après un bref examen de l'emplacement des principales provinces romaines,
on vous parle de divers lieux: Rhënus et Nîlus, Corsica et Sardinia, Tüscu-
fluvius (' .......... ') lum et Brundisium. Vous trouverez ces noms sur la carte, et le texte vous dira
fnsula (' ...... ') ce qu'ils représentent. Si vous avez encore des doutes quant au sens des mots
oppidum (' ......... ') fluvius, insula et oppidum, retournez à l'image en tête de chapitre.
singulier pluriel Notez que ces mots apparaissent sous deux formes différentes: Mlus seul est
fluvi!M fluvi[ appelé fluvius, mais Nîlus et Rhënus ensemble sont appelés fluviï. Vous
fnsula fnsulae verrez l'alternance analogue entre les formes ïnsulg et ïnsulae, oppidum et
oppidum oppidQ
oppidg. Dans la section GRAMMATICA LATINA vous apprenez que les formes
fluvigs, ïnsulg et oppidum sont appelées singu1iiris, cependant que fluviï,
ïnsulae et oppidg sont appelés pliiriilis - en français singulier et pluriel.
Au fur et à mesure de votre lecture vous verrez que Nilus est cité non seule-
magnus (' ......... .') ment comme fluvius mais comme fluvius magnus, à la différence de Tiberis
parvus (' ........ .') qui est décrit commejluvius parvus. De même Sicilia est citée comme insula
sing. fluvi!M magn!M magna au contraire de Melita (la moderne Malte) qui est appelée insula
fnsulQ magnQ parva. Dans la marge magnus et parvus sont représentés comme des
oppidum magnum contraires (signe [B], 'le contraire de'); cela vous aidera à comprendre le
plur. fluvif_magn[ sens des mots, mais remarquez leurs changements de terminaisons. Des
fnsulgg magnae
oppidQ magnQ exemples supplémentaires sont proposés lorsque Brundisium est appelé
oppidum magnum et Tiisculum oppidum parvum et lorsque les mêmes mots
apparaissent au pluriel: fluviï magnf, insulae magnae, oppida magng.
substantifs: Un mot qui présente cette variation entre les terminaisons -us, -a, -um au sin-
fluvius, msula, oppidum, gulier et -i, -ae, -a au pluriel est appelé adjectif (lat. adiectïvum, 'mot ajouté')
etc. parce qu'il est ajouté à un substantif qu'il qualifie. Autres substantifs dans ce
adjectifs:
magnus -a -um chapitre: provincia, imperium, numerus, littera, vociibulum. Les adjectifs sont,
parvus -a -um outre magnus -a -um et parvus -a -um, par ex. Graecus -a -um, Romiinus -a
multf -ae -a -um, Latinus -a -um, primus -a -um et au pluriel multi -ae -a et pauci -ae -a.
etc. Les terminaisons des adjectifs dépendent des noms qu'ils qualifient.
question: num ... ? La question Num Crëta oppidum est? (!. 49) appelle bien sûr une réponse
réponse: ... non ... négative: Crëta oppidum non est. Num est une particule interrogative (c'est-
à-dire 'qui pose une question'), de même que -ne, mais une question intro-
quid (' ......... ') duite par num implique une réponse négative. La question suivante est Ouid
est Crëta? Ici encore seule la réponse Crëta insula est rend parfaitement clair
le sens de la question.
Nous avons vu une terminaison -a transformée en -ii après in. Nous voyons
imperium Romiinum maintenant que in provoque aussi le changement de -um en -o: in imperiQ.
ill imperiQ_ RomiinQ_ RomiinQ,· in vociibu!Q,- in capitulQ.primQ. (!. 58, 72, 73). Ces formes en -ii et
-o sont traitées au cap. 5.
Comme signe numérique pour mille, mille, les Romains ont emprunté la
CJC= M =mllle (1000) lettre grecque <'f> (ph), qui fut rendue par CIC (!. 64) et plus tard transformée en
M sous l'influence de MILLE.
Le latin est une langue concise. Il peut souvent rendre en peu de mots ce qui
demande plus de mots dans les autres langues. L'une des raisons en est que
le latin possède moins de particules (petits mots non infléchis) que la plupart
des langues modernes: ainsi vous ne trouverez rien qui corresponde aux
articles du français 'un' et 'le' comme dans 'un fleuve', 'le fleuve', etc.

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Chapitre 2
Nous vous présentons maintenant les gens dont vous allez lire la vie quotidi-
enne. L'image les montre vêtus de leurs plus beaux habits, excepté les per-
sonnes qui sont reléguées dans la marge - il est clair qu'elles n'ont pas le
même statut que le reste de la famille. Assurez-vous de bien mémoriser leurs
noms, car vous serez bientôt si familier avec ces personnes que vous vous
sentirez comme un ami rendant visite à une vraie famille romaine d'il y a 2000
ans. Et le plus remarquable est que vous pouvez comprendre leur langue!
Notez que les noms de ces personnes se terminent soit par -us soit par -a,
mais jamais par -um. Vous verrez que la terminaison -us caractérise les per- hommes: -us
sonnes du sexe masculin (Julius, Marcus, Quintus, DO.vus, Mëdus,) et la femmes: -a
terminaison -a les personnes du sexe féminin (Aemilig, Iulig, Syrg, Delig).
Cela s'applique aussi aux noms qui désignent des personnes. Les noms qui se
réfèrent aux hommes se terminent généralement par -us: filius, do minus, servus
(mais -us est omis dans quelques noms en -r, par ex. vir, puer), cependant
que les noms désignant des femmes se termine.nt le plus souvent par -a (feming,
puellg, filig, doming, ancillg); mais une personne n'est jamais désignée par
un nom en -um. On dit par conséquent que les noms terminés par -um sont
neutres (lat. neutrum, 'ni l'un ni l'autre', c'est-à-dire ni masculin ni féminin),
cependant que la plupart des mots en -us sont masculins (lat. masculinum) et genres:
la plupart des mots en -a sont féminins (lat.femininum, defemina). Mais, en masculin (m.): -us
féminin (f.): -a
tant que termes grammaticaux 'masculin' et 'féminin' ne sont pas réservés neutre (n.): -um
aux être vivants: les mots fluvius, numerus, liber sont grammaticalement
masculins, cependant que insu/a, littera, familia, sont féminins. La désigna-
tion grammaticale, par conséquent, n'est pas 'sexe' mais genre (lat. genus).
Les abréviations utilisées pour les trois genres sont m,f et n.
Le mot familia se réfère à l'ensemble de la maisonnée, incluant tous les
esclaves, servi et ancillae, qui appartiennent au chef de famille comme sa
propriété. Julius est le père, pater, de Marcus, Quintus et Julia, et le maître,
dominus, de Medus, DO.vus, Syra, Delia etc. Pour exprimer ces relations on a
besoin du génitif (lat. genetivus), forme du substantif qui se termine par -i ou génitif:
-ae au singulier: Julius est pater Marcf et Quintf et Iuligg; au pluriel vous m./n. f.
sing. -f -ae
trouvez les terminaisons longues -arum et -arum: Julius est dominus mul- plur. -ôrum -arum
tarum servarum et multarum ancillarum. Ainsi les terminaisons du génitif
sont -ae et -arum au féminin et -i et -arum au masculin - et au neutre.
Des particules comme et et sed sont appelées conjonctions (lat. coniunctianes, conjonctions
de con-iungere, 'joindre') parce qu'elles joignent des mots et des phrases. Au
lieu de et vous rencontrez souvent la conjonction affixe -que: Delia Medus- ... -que= et ...
fllif remplace Delia fil Mëdus et filiï filiaefœf remplace filii filfiliae (1. 9, 22).
Parmi les mots nouveaux du cap. 2 se trouvent les mots interrogatifs quis et m. f. n.
quae, qu'on emploie pour poser des questions au sujet de personnes (français quis? quae? quid?
'qui?'): Quis est Marcus?(! 15) et Ouae est Julia? (1. 17), c'est-à-dire le gen. cuius?
masculin quis (pluriel qui), le féminin quae .:_ et le neutre quid, comme vous
l'avez vu au cap. 1 (français 'que'). Le génitif de l'interrogatif est cuius
(français 'de qui'): Cuius servus est DO.vus? DO.vus servus Iulif est (1. 35).
La particule interrogative invariable quot sert à poser des questions quant au quot? 1, 2, 3...
nombre: Quot liberi sunt in familia? In familia sunt tres liberï. Quot filiï et m. f. n.
quot filiae? Duo filiï et una filia. Quot servi? Centum servi. (1. 37-39). unus iina iinum
Comme la plupart des numéraux centum est invariable; mais unus a les duo duae duo
trës trës tria
terminaisons familières -us -a -um, le féminin de duo est duae (duae filiae ),
et le neutre de tres est tris!, (tria oppida).

11
magnus numerus -ôrum Le nombre peut aussi être indiqué au moyen du mot numerus combiné avec
= multï -ï / multa -a
le génitif pluriel: Numerus lïberorum est trës. Numerus servorum est centum
magnus numerus -arum
= multae -ae
(1. 43-44). Etant donné que centum doit être considéré comme un magnus
numerus, les phrases suivantes sont facilement compréhensibles: Numerus
servorum est magnus et In familia magnus numerus servorum est. De la
même manière parvus numerus lïberorum a la même signification que paucï
lïberï. Vous trouverez en outre les expressions magnus numerus oppidorum
etjluviorum qui signifient multa oppida et multïjluviï.
Du continent africain les Romains ne connaissaient que la région nord, où se
trouve un seul grand fleuve, le Nil: In Àfrica ünus jluvius magnus est: Nïlus
cëterï -ae -a (1. 58). Et l'on continue: Cëterï jluviï Àfricae parvf sunt. L'adjectif cëterf -ae
-a, 'les autres', revient plusieurs fois; c'est ainsi que l'énumération des 3
premiers de nos 35 capitula se conclut avec cëtera (1. 86; on aurait pu avoir
et cëtera, expression latine que nous abrégeons en 'etc.').
énumeration: La règle suivante s'applique en latin aux énumérations: soit (1) et placé
(1) A et B etc entre chacun des termes: Marcus gJ_ Quïntus gJ_ Iülia; soit (2) pas de conjonc-
(2) A, B, C
(3) A, B C-que tion du tout: Marcus, Quïntus, Iülia; soit (3) -que ajouté au dernier terme:
Marcus, Quïntus Iüliaque.
La conversation de la fin du chapitre montre qu'au lieu du génitif les adjectifs
possessifs meus -a -um et tuus -a -um renvoient respectivement à la personne
qui parle et à la personne à qui on parle (comme en français 'mon' et 'ton').
ecce: -----+ A la page 16 vous rencontrez le mot ecce (illustré par une flèche dans la marge).
On l'utilise quand on désigne quelque chose ou attire l'attention sur quelque
chose, en l'occurrence sur l'image des deux livres. Notez la forme d'un livre
sing. plur. antique: un rouleau dont le texte est écrit en colonnes, et le mot latin pour un
liber librï tel rouleau: liber (nouveau substantif masculin en -r sans -us), pluriel librf.

Chapitre 3
Maintenant que vous avez fait la connaissance de la famille, vous allez
assister à certaines de ses activités. Nous commençons avec les enfants - ils
étaient exactement les mêmes autrefois qu'aujourd'hui. Aussi ne sommes-
nous pas surpris d'apprendre que les enfants de Julius et d' Aemilia ne
peuvent pas toujours rester ensemble. Ici, la petite Julia est la première à en
pâtir parce qu'elle agace son grand frère. La paix n'est pas rétablie avant que
le Père et la Mère ne surviennent.
verbes: Plusieurs des nouveaux mots de ce chapitre sont des verbes. Un verbe (latin
-at: cantat, pulsai, plôrat, verbum) est un mot qui exprime une action ou un état: que quelqu'un fasse
vocat, interrogat, verbe-
rat
quelque chose ou que quelque chose existe ou ait lieu. Le premier verbe latin
-et: rïdet, videt, respondet que vous rencontrez est cantat dans la phrase d'introduction: Iülia cantat.
-it: venit, audit, dormit Les autres verbes sont pulsat, plorat, rïdet, videt, vocat, venit, interrogat,
respondet, dormit, audit, verberat. Ils se terminent tous par -t - comme est,
qui est aussi un verbe - et le plus souvent ils viennent en fin de phrase.
Dans la phrase Iülia cantat, le premier mot désigne la personne qui accomplit
l'action. D'autres phrases du même type sont: Iülia plorat; Marcus rïdet;
Aemilia venit; pater dormit. Mais ce n'est pas toujours aussi simple. Prenez
par ex. la phrase illustrée par le petit dessin dans la marge: Marcus Iüliam
pulsat. Ici, on nous dit non seulement qui fait l'action mais aussi qui subit
Marc~ liiliam pulsai l'action. On voit le même schéma dans les phrases suivantes, elles aussi
Quïnt~ Marcum videt illustrées par des images: Quïntus Marcum videt; Quïntus Marcum pulsat;
Iülig Aemiliam vocal Marcus Quïntum pulsat; Iülia Aemiliam vocat.
12
Comme vous le voyez, le nom de la personne qui accomplit l'action, appelée 1. -us -a
sujet du verbe, possède l'une des finales déjà bien connues -us et -a, alors que 2. -um -am
le nom de la personne qui subit l'action, l'objet, prend la terminaison -um ou
-am. En d'autres termes: Iülig_ se transforme en lüliam lorsqu'on nous dit que
Marcus la frappe, de même que Mârcus devient Mârcum quand il est la vic-
time. Dans des circonstances semblables puellg_ se transforme en puellam, et
puer en puerum, et les adjectifs qualificatifs prennent la même terminaison:
Mârcus parvam puellam pulsat; lülius puerum improbum verberat.
Ainsi, avec l'aide des terminaisons, nous distinguons en latin le sujet du sujet objet verbe
Marc~ Iüliam pulsat
verbe de son complément d'objet. Les formes en -us et en -a qui caractérisent
le sujet, sont appelées nominatif(lat. nominâtïvus), et les formes en -um et en m. f.
nominatif: -us -a
-am, qui désignent le complément d'objet, sont appelées accusatif (lat. accusatif: -um -am
accüsâtïvus). Les verbes comme pulsat, videt, vocat, qu'on utilise avec un
complément d'objet à l'accusatif, sont appelés transitifs, et les verbes sans verbes transitifs et
complément d'objet, par ex. rïdet,plorat, dormit, sont des verbes intransitifs. intran~
À la place des accusatifs en -am et -um, vous rencontrez parfois eam et eum, eam: Iüliam
par ex. lülia plorat quia Mârcus eam pulsat et Cür Iülius Quïntum non eum: Quïntum
audit? Iülius eum non audit, quia dormit. (!. 27, 43; les deux points dans la pronom
note marginale eam : Iüliam signifient qu'icï eam est mis pour lüliam). Un m. f.
mot de ce type qui prend la place d'un nom ou substantif, est appelé pronom ace. eum eam
(lat. pronomen, de pro 'à la place de' et nomen 'nom' ou 'substantif). Cor- më

respondant à eum et à eam le pronom më s'emploie lorsqu'une personne
(homme ou femme) parle d'elle-même, et të s'emploie pour la personne à qui
l'on parle (en français 'me' et 'te'): Aemilia: "Quis më vocat?" Quïntus:
"Iülia !§. vocat" (!. 24-25).
La particule interrogative cür s'emploie pour demander la cause (lat. causa). question: cür ... ?
Une question introduite par cür appelle une réponse avec la conjonction de réponse: ... quia ...
cause quia (français 'parce que'): Cür lülia plorat? Iülia plorat, quia Mârcus
eam pulsat. Ciir Mârcus Iüliam pulsat? Quia lülia cantat (!. 26-27, 30-31).
Quand l'identité du sujet est connue, parce que le contexte montre qui il est,
il n'a pas besoin d'être répété (ou remplacé par un pronom) dans la phrase
suivante: "Ubi est Iülius? Cür non venit?" (!. 36); Iülius eum non audit, quia
dormit(!. 43); "Cür mâter Mârcum verberat?" "Mârcum verberat, quia puer
improbus est"(!. 58). (En français nous utilisons les pronoms 'il' et 'elle'.)
Les conjonctions et et sed ne se combinent pas avec une négation; à la place
de et non et de sed non, on emploie la conjonction ne-que, c'est-à-dire -que neque = 'et non' ('sed
attaché à la négation originelle ne (= non): Iülius dormit neque Quïntum non')
audit. Iülius venit, neque Aemilia eum videt (en français 'et... ne ... pas',
'mais ... ne ... pas').
Dans la phrase Puer glliparvam puellam pulsat improbus est(!. 63) quï est le pronom relatif
pronom relatif qui renvoie à puer. A la fin du chapitre (p. 23) vous trouvez puer@!. ...
des phrases contenant à la fois le pronom interrogatif et le pronom relatif, par puella quae ...
ex. Quis est puer g11I rïdet? Au féminin les deux pronoms sont identiques: pronom interrogatif
quae est puella quae plorat? (le relatif quae renvoie à puella). Le pronom nom. quis
interrogatif quis donne quem à l'accusatif:· Quem vocat Quïntus? Quïntus ace. quem
lülium vocat. En tant que pronoms relatifs, on emploie quem au masculin et pronom relatif
quam au féminin: Puer quem Aemilia verberat est Mârcus. Puella quam m. f. n.
Mârcus pulsat est lülia. Les exemples montrent que quï et quem (m.) nom. quï quae quod
ace. quem quam quod
renvoient à un substantif masculin, et quae et quam (f.) à un substantif
féminin. Au cap. 4 (!. 75) apparaît quod qui renvoie à un substantif neutre:
baculum quod in mënsâ est.

13
Chapitre 4
Nous quittons maintenant les enfants pour un moment et nous nous tournons
vers les adultes. Julius a l'air préoccupé; il apparaît qu'il lui manque une
somme d'argent. Qui est le voleur? La question n'est résolue qu'à la fin du
chapitre, naturellement - et alors le coupable a déjà décampé ! Plus tard (aux
cap. 6 et 8) nous découvrirons où il se cache et ce qu'il fait de cet argent.
Mais pour l'instant nous devons nous efforcer de découvrir qui est le voleur.
nominatif -us En latin, lorqu'on s'adresse à un homme, le nominatif en -us est remplacé par
vocatif -e une forme spéciale, le vocatif (lat. vociitïvus, de vocat), qui se termine par -e.
Medus appelle Davus en criant: "Diivg}_" (!. 25) et quand Davus accueille son
maître il dit: "Salvë, doming_!" et Julius répond "Salvë, servg_!" (1. 34-35).
impératif La forme verbale employée pour donner des ordres est appelée impératif (lat.
vocal vide! venf! pane! imperiitïvus, de imperat). L'impératiflatin est la forme verbale la plus courte,
sans aucune terminaison, qu'on appelle thème, par ex. vocii! tacë! venl! ou
bien un -e bref est ajouté lorsque le thème se termine par une consonne,
comme danspong_! (le thème estpo[!-). Exemples:!. 24, 27, 37, 60 etc.
thème verbale Le thème d'un verbe latin se termine par l'une des voyelles longues -a, -ë, -ï
-a, -e, -f, cons. ou par une consonne, Les verbes sont, par conséquent, répartis en quatre
classes, appelées conjugaisons:
conjugaisons 1e conjugaison: verbes avec un thème en -ii: vocii-, cantii-, pulsii-.
1. thème en -a: voca- 2e conjugaison: verbes avec un thème en -ë: tacë-, vidë-, habë-.
2. thème en -e: vidi.
3. thème en cons. :p611- 3e conjugaison: verbes consonantiques, avec un thème se terminant par une
4. thème en -f: venf- consonne: pan-, siim-, discëd-.
4e conjugaison: verbes avec un thème en -ï: venï-, audï-, dormi-.
impératif indicatif On ajoute à ces thèmes les différentes terminaisons (un trait vertical [I] est
1. voca vocalt employé ici pour marquer la séparation entre le thème et la terminaison).
2. vide videlt Quand on ajoute un -t, la voyelle finale du thème devient brève: vocgjt,
3.ponle pan lit
4. audf audilt vidg_lt, venilt et dans les verbes consonantiques on insère un -i- bref avant le -
t: ponlit, siimlit, discëdlit. Cette forme verbale est appelée indicatif (latin
indiciitïvus, 'qui déclare', 'qui affirme').
pronom Dans la seconde des deux phrases Mëdus discëdit, quia i.§_peciiniam dominf...
nom. is habet (1. 77) le nominatif Mëdus est remplacé par le pronom is, qui est le
ace. eum nominatif correspondant à l'accusatif eum (en français 'il' et 'le'). Mais le
gen. eius
nominatif de ce pronom n'est employé que pour exprimer une certaine
insistance (ici, Medus s'oppose à Davus). Quand il n'y a pas d'insistance sur
le sujet, on emploie le verbe sans pronom, par ex. Mëdus non respondet, quia
abest. (1. 85; en français on ne peut pas se dispenser du pronom).
suus -a -um / eius: Le génitif de is est eius (français 'son'): In sacculo eius (: IiiliV est peciinia.
Iülius servum suum Cependant, lorsqu'on renvoie à quelque chose qui appartient au sujet de la
vocat phrase, on emploie suus -a -um à la place de eius: Julius servum suum
Servus eius abest
Mëdum videt (1. 19). Comparez les deux exemples: Diivus sacculum suum in
mënsii ponit et Jam sacculus eius in mënsii est (1. 61-62).
adjectifs possessifs Les adjectifs meus -a -um, tuus -a -um et suus -a -um sont appelés adjectifs
meus, tuus, suus possessifs.

14
Chapitre 5
Nous avons fait la connaissance d'une famille romaine manifestement aisée,
à en juger par la splendide 'villa' dans laquelle elle vit. Le plan de la page 33
et les images des différentes parties de la maison vous donneront une idée de
la disposition d'une 'villa' romaine typique. Ses particularités en sont
l'atrium avec son ouverture dans le toit et le bassin pour les eaux de pluie,
ainsi que le péristyle, cour intérieure entourée de rangées de colonnes.
Un nouveau point de grammaire à apprendre est d'abord l'accusatif pluriel. accusatif sing. et plur.
Correspondant aux accusatifs en -um et -am· qui ont été présentés au cap. 3, m. f. n.
sing. -um -am -um
vous rencontrez maintenant des formes terminées respectivement en -os et plur. -os -as -a
-iis: le pluriel filil devient filii5s quand il est employé comme complément
d'objet du verbe: Iülius duos filii5s habet; de même filiae se transforme en
filiiis. L'accusatif des substantifs masculins et féminins se termine toujours
par -m au singulier et -s au pluriel. Les substantifs neutres ont la même
terminaison à l'accusatif qu'au nominatif (sing. -um, plur. -a).
Ensuite, vous verrez que les particules ab, cum, ex, in et sine font que les prépositions
mots qui les suivent prennent les terminaisons -i5 (m./n.) ou -ii (f.) et au ab, cum, ex, in, sine
+ -6/-iil-fs
pluriel -is: ex hortQ., ab Aemilig, iil. atriQ., cum liber[.§., sine ras[.§.. Ces mots
ablatif
antéposés sont appelés prépositions (lat. praepositii5nës, 'placés devant'). --m./n. f.
Vous avez déjà vu des exemples de la préposition in: fu Jtalig, ill imperiQ. sing. -6 -ii
Ri5mànQ., ill sacculQ.. Les formes en -i5, -à, et -is sont appelées ablatif (lat. plur. -fs
abliitivus). On dit que les prépositions ab, cum, ex, in, sine 'gouvernent'
l'ablatif.
De nouvelles formes du pronom is sont maintenant présentées: le féminin ea, pronom is ea id
le neutre id; les pluriels if (= ei), eae, ea. A l'accusatif et à l'ablatif, ce sing. m. f. Il.
nom. is ea id
pronom présente les mêmes terminaisons que le substantif qu'il remplace; en ace. eum eam id
vous souvenant des accusatifs eum et eam vous identifierez des formes gén. eius eius eius
commes eQ., eg (ab!. sing.), ei5s, eiis (ace. plur.) et if.§. (= ef.§., ab!. plur.). Le ab!. e6 eii e6
plur.
génitif pluriel est ei5rum, eiirum (ainsi pour dominus servi5rum vous trouvez nom. if eae ea
dominus ei5rum), mais le génitif singulier a une forme spéciale eius, qui est la ace. eos eiis ea
même pour les trois genres: vous avez déjà eu sacculus eius (: Iülii), gén. eorum eiirum eorum
ab!. ifs ifs ifs
maintenant vous trouvez niisus eius (: Syrae). (Ces génitifs correspondent
aux adjectifs possessifs français 'son, sa, ses, leur, leurs'.)
Enfin, vous apprenez les formes du pluriel des verbes: (1) lorsque le sujet est impératif & indicatif
sing. plur.
au pluriel ou représente plus d'une personne, le verbe se termine non plus 1. !mp. vocii vociilte
seulement par -t, mais par -nt (cf. est et su!JJ.): Marcus et Quintus Iüliam md. vocal t voca nt
voca!JJ.. Pueri ride!JJ.,· et (2) quand deux personnes ou plus reçoivent l'ordre 2. imp. vide videlte
de faire quelque chose, on emploie la forme du pluriel de l'impératif, ind. vide! t vide nt
3. !mp. p~nle p~nlite
terminée en -te: Miirce et Quinte! Iüliam vociif§.f Tacëtg, pueri! Audi!§.f Dans md. pan 1t pan unt
les verbes consonantiques (3e conjugaison) une voyelle brève est insérée 4. imp. audf aud~te
avant ces terminaisons du pluriel: + devant -te et -u devant -nt: Discëdtte, ind. audilt audilunt
pueri! Pueri discëdgnt. Même dans les verbes en -i (4e conjugaison) ce -u-
est inséré avant -nt: Pueri venignt.
La remarque de Julia 'pueri më rident' (1. 70) montre que ridet, qui est rfdere + ace.
habituellement un verbe intransitif, peut recevoir un complément d'objet au
sens de 'se rire de': pueri Iüliam rident.
Le verbe consonantique agit agunt exprime l'action en général: Quid agit
Marcus? Quid agunt pueri? (français 'faire'). L'impératif de ce verbe
précède souvent un autre impératif pour insister sur l'ordre, par ex. Age! age! agite!+ imp.
veni', serve! Agite! venite, servi!

15
Chapitre 6
les routes romaines Les voies de communication étaient bien développées dans le monde romain
antique. Les différentes parties de l'Empire romain étaient reliées par un ex-
cellent réseau de grandes routes. Sur la carte de la page 40 vous voyez les
plus importantes routes romaines d'Italie, entre autres la fameuse Via Appia,
qui part de Rome en direction du sud et se prolonge jusqu'à Brundisie.
Presque parallèle à la Via Appia, la Via Latina passe par la ville de Tusculum
mentionnée au premier chapitre. La 'villa' de Julius se situe tout près de cette
ville, si bien que quiconque se rend de ce point jusqu'à Rome suit la Via
Latina. C'est pourquoj il n'est pas surprenant de découvrir Medus marchant
le long de cette route. Vous découvrirez bientôt ce qui l'attire en ville.
prép. +ace.: Au cap. 5 vous rencontrez quelques prépositions qui gouvernent l'ablatif.
ad, ante, apud, circum, Beaucoup d'autres prépositions gouvernent l'accusatif, par ex. ad, ante, apud,
inter, per, post, prope
circum, inter, per, post, prope, qui vous sont maintenant présentés. Ad in-
dique le mouvement vers un lieu - il est le contraire de ab (suivi de l'ablatif!)
quo? ad+ ace. qui indique la provenance d'un lieu. Les particules interrogatives correspon-
unde? ab+ ab!. dantes sont quo et unde: Quo it Iülius? Ad vïllam it. Unde venit? Ab oppidQ_.
ab + voyelle & h- - Au lieu de ab nous trouvons la forme abrégée ii devant une consonne, mais
a/ab + consonne jamais devant une voyelle ou un h-: g y_ïllii, g d_omino, ab g_ncillii, ab QPpido.
Le mouvement vers une ville ou en provenance d'une ville mentionnée par
son nom est exprimé par le nom de la ville, respectivement à l'accusatif et à
quo? Tüsculum
Romam l'ablatif sans préposition. Par conséquent on parle en latin d'un trajet Romii-
unde? Tüsculo Brundisium, ou, dans la direction inverse, Brundisio-Romam. C'est la fonc-
Romtic_- tion fondamentale de l'ablatif (avec ou sans préposition) que de marquer 'le
ablatif de séparation lieu d'où.' Dans cette fonction, l'ablatif est appelé ablatif de séparation.
Pour indiquer où se trouve quelque chose ou quelqu'un, on emploie le plus
souvent la préposition in suivie de l'ablatif: fil Jtalig, fil oppidQ_, fil hortQ_. Les
ubi? Tüscull exemples Cornëlius Tüscul[ habitat et Mëdus Romae est montrent cependant
Romaê qu'on n'emploie pas plus in, avec les noms de villes, que ad et ab; à la place,
le nom prend la finale -ï ou -ae, selon que le nominatif se termine en -um/-us
locatif(= génitif) ou -a. Cette forme qui, en l'occurrence, coïncide avec le génitif, s'appelle
-f, -ae locatif (lat. lociitlvus, de locus, 'lieu').
Miirc!!J. Iüliam pu/sf!J. = La phrase Marcus Iüliam pulsg_t peut être tournée en Iülig_ pulsiitur g MiircQ_
Iülig_pulsiitur a MarcQ. (comme en français 'Marcus frappe Julia' et 'Julia est frappée par Marcus').
actif passif L'action est la même, mais dans la seconde phrase, où le verbe se termine par
1. vocalt vociiltur -tur, la personne acth1 e, qui accomplit l'action, passe à l'arrière-plan, alors
vocalnt vocalntur
2. videlt vide1tur que la personne passive, qui 'subit' l'action, vient au premier plan: elle n'ap-
videlnt videlntur paraît plus comme complément d'objet à l'accusatif (Iüliam) mais comme
3. ponlit ponlitur sujet au nominatif (Jülig_), et le nom de la personne par qui est accomplie
ponlunt ponluntur l'action, l'agent, est mis au nominatif précédé de ab ou ii (g MiircQ.). A la
4. audilt aud~tur
audilunt audiluntur page 44 il y a plusieurs exemples des deux constructions, qui sont appelées
actif et passif (lat. iictlvum et passïvum). Dans la phrase Mëdus Lydiam amat
et ab eii amiitur (1. 78-79), les deux constructions sont combinées.
Au passif, comme on l'a vu, lorsque l'agent est une personne, il est exprimé
par ab/ii plus l'ablatif. Quand l'agent n'est pas une personne, on emploie
Cornëlius equQ_vehitur = l'ablatif sans ablii, par ex. Cornëlius equQ_ vehitur; Lydia verbg Mëdï dëlec-
equYJ. Cornëlium vehit tiitur. L'ablatif seul indique ici le moyen ou la cause. C'est extrêmement
courant aussi bien dans des phrases passives que dans des phrases actives:
Iülius lectïcg vehitur. Dominus servum bacu/Q_ pulsat. Servï saccos umerfl.
portant. Mëdus vig Latïng Romam ambulat. Cet emploi de l'ablatif s'appelle
ablatif instrumental ablatif instrumental (lat. abliitlvus ïnstrümenti).
16
Chapitre 7
Quand le Père revient de la ville, il rapporte généralement quelque chose
pour sa famille. Ainsi découvrez-vous dans ce chapitre ce qu'il y a dans les
deux sacs qu'ont portés Syrus et Leander.
Quand on nous dit que Julius donne quelque chose à un membre de la
famille, le nom de cette personne se termine par -6 (Marq]_, QuïntQ., SyrQ., m./n. f.
LëandrQ.) ou par -ae (Aemiliae, Iüliae, Syrae, Dëliae). Cette forme terminée sing. -o -ae
plur. -ïs
par -6 au masculin (et au neutre) et -ae au féminin est appelée datif (latin
datïvus, de dat, 'il donne'). A la place de Iülius SyrQ. et LëandrQ. mala dat
nous trouvons Iülius servŒ_ mala dat, et la phrase Iülius ancillŒ_ mata dat se
réfère à Syra et Delia. Au pluriel le datif se termine par -ïs comme l'ablatif.
Le datif du pronom is ea id est eï au singulier et iïs (ou eïs) au pluriel: Iülius pronom is ea id
fi (: QuïntQ/Iüligfi) malum dat. Iülius iŒ_ (: servŒ_/ancillŒ_) mala dat. Les datif: sing. ef, plur. iïs
formes sont les mêmes aux trois genres. Le datif du pronom interrogatif et pronom interrog. & rel.
relatif est cui: Cui Iülius malum dat? PuerQ. malum dat. Puer cui Iülius datif sing. cui
malum dat estfilius eius (1. 101-102).
Les exemples Puella §.§.in speculo videt et§.§. interrogat (1. 8-9) montrent que pronom réfléchi
le pronom së (ace.) est employé quand il se rapporte au sujet dans la même së (ace.)
phrase; së est appelé pronom réfléchi (français 'se').
Comparez les phrases Iülius in vïll(l est et Iülius in vïllam intrat. Dans la in+ abl./acc.:
première in gouverne l'ablatif (vïll(l) comme on l'a vu si souvent; dans la ubi? in vïllii
quo? in vïllam
seconde, il gouverne l'accusatif (vïllam). Les exemples montrent que in
gouverne l'accusatif quand il y a mouvement vers l'intérieur d'un lieu. C'est
pourquoi nous lisons: Syra in cubiculum intrat, et elle dit: "Venï in hortum!"
Une question avec num appelle une réponse négative; c'est pourquoi Julia question: réponse:
demande: "Num nasus foedus est?" (1. 20). On obtient l'effet contraire avec nonne ... est? ... est
num ... est? ... non est
nonne: lorsque Syra demande: "Nonne formosus est nasus meus?" (1. 26) elle
attend bien sûr la réponse 'oui'. Néanmoins Îulia dit: "Jmmo foedus est!" Le
mot immo sert à insister sur la négation (français 'non', 'au contraire').
Le salut Salvë! exprime un vœu de bonne santé. Il était compris comme un sing. salve!
impératif, si bien qu'il a le pluriel en -te: "Salvëte,filiï!" (1. 31). - L'impéra- plur. salvël te!
tif de est est es! (thème seul; plur. est§.!): "Tergë oculos! Es laeta!" (1. 23).
Notez la répétition des conjonctions et et neque (1. 50, 57): gJ:. Marcus gJ:. et... et
Quïntus mala habent et Servi neque mala neque pira habent (français 'et. .. neque... neque
non solum ... sed etiam
et. .. ', 'ni ... ni ... '). A la place de et ... et ... nous trouvons souvent non solum
... , sed etiam ... : non solum mala, sed etiam pira (1. 56).
Quand Julius parle de choses proches de lui, il dit par ex. hic saccus et hoc hic haec hoc
malum et Julia dit haec rosa en parlant de la fleur qu'elle tient. Hic haec hoc
(français 'ce ... -ci') est un adjectif démonstratif, qui sera étudié au cap. 8.
- Hic saccus plënus ma/arum est: notez le génitif après plënus ('plein de ... '). plënus + gén.
Les verbes composés ont souvent une préposition pour premier élément, verbes composés:
comme ad-est et ab-est. Dans ce chapitre vous trouvez fil-est, ad-venit, ad-it, ad-, ab-, ex-, in-
ex-it, et dans le suivant ab-it. Souvent la même préposition est placée dans la
même phrase devant un substantif: Quid fuest fil saccïs? Iülius ad vïllam
advenit. Iülia g_ cubiculo exit.
Ce dernier exemple montre la forme abrégée ë de la préposition ex. La même ex + voyelle & h-
règle s'applique pour l'emploi de ex et ë que pour ab et a: devant voyelle et ële.x +consonne
h- on emploie uniquement ex et ab; ë et a s'emploient uniquement devant
consonne, jamais devant voyelle. Exemples avec ex et ë: ëlex vïlla, mais
uniquement ex qtrio, ex h.orto.
17
Chapitre 8
Dans le monde ancien les gens faisaient leurs achats à des comptoirs qui
longeaient les rues. Les passants n'avaient qu'à s'arrêter sur le trottoir devant
une boutique et acheter ce qu'ils voulaient. Soyons sûrs que les boutiquiers
exhortaient leurs acheteurs avec une éloquence toute méditerranéenne.
pronoms: Dans ce chapitre nous prêtons une attention particulière à certains pronoms
pronom interrogatif importants: le pronom interrogatif quis quae quid, le pronom relatif qui quae
quis? quae? quid?
quod et les pronoms démonstratifs is ea id, hic haec hoc, et ille illa illud. En
pronom relatif ce qui concerne les deux derniers, hic haec hoc se rapporte à quelque chose
... quï ... quae ... quod
qui est ici (hic), c'est-à-dire près du locuteur, cependant que ille illa illlud
pronoms démonstratifs renvoie à quelque chose de plus éloigné du locuteur (français 'celui-ci' et
is ea id
hic haec hoc 'celui-là'). Ces pronoms démonstratifs sont le plus souvent employés comme
ille -a -ud adjectifs qualifiant des substantifs: hic vir, haec femina, hoc oppidum et ille
vir, il/a femina, illud oppidum. Dans hic haec hoc le thème invariable est
juste h-, cf. le pluriel hi hae, hôs has, horum hiirum, his, mais au singulier (et
au n. plur. nom.lace.) un -c parasite est ajouté (voir le tableau de la p. 61).
Les formes des autres. pronoms sont présentées dans des exemples systéma-
tiques, à la section GRAMMATICA LATINA. Ici, non seulement ille -a -ud mais
aussi is ea id sont employés comme adjectifs: is servus, ea ancilla, id ornii-
pronom interrogatif mentum (en français 'ce, cette'); même le pronom interrogatif est employé
subst.: quis? comme adjectif devant un substantif· !11!l servus? quae ancilla? quod oppi-
quid? dum? mais remarquez qu'au masculin et au neutre les formes adjectivales
adj.: quïlquis -us?
quod -um? sont respectivement qui et quod, alors que quis et quid sont employés seuls
(cependant, quis est aussi employé devant un substantiflorsqu'il est question
d'identité: quis servus? Mëdus). - Quand le pronom relatif est utilisé sans
quï... = is quï... antécédent auquel il puisse se rapporter, comme dans Qlli. tabernam habet,
taberniirius est (1. 3) et Qlli. magnam pecüniam habent orniimenta emunt
(!. 16-17), on peut sous-entendre un pronom démonstratif: Is qui ... , li qui...
ille -a -ud Comme ille -a -ud la plupart des pronoms se terminent en -ius au génitif et -i
gén. -ïus au datif aux trois genres (mais le i est bref ou consonantique dans eius, cuius,
dat. -ï
huius, et eu[, hu[c). Le neutre en -ud se retrouve dans alius -a -ud (1. 33).
sing. plur. Les verbes accipit et aspicit ont le pluriel en -iunt: accipiunt, aspiciunt, et
ind. accipiJ. accipiunt l'impératif en -e -ite: accipg.f accipite ! et aspicg_! aspicite! Ils semblent suivre
aspiciJ. aspiciunt
imp. accipg accipite un modèle qui n'est ni celui des verbes consonantiques ni celui des verbes en
aspicg aspicite -i. C'est que le thème de ces verbes se termine par un -i bref: accipi-, aspici-;
mais ce i n'apparaît que devant une terminaison commençant par une voyelle,
comme -unt: accip[unt, aspic[unt; sinon ces verbes se comportent comme des
verbes consonantiques et sont regardés comme appartenant à la 3e conjugaison.
tantus = tam magnus Au lieu de tam magnus et quam magnus on emploie les adjectifs tantus et
quantus = quam quantus, et tantus quantus tient la place de tam magnus quam. Quam s'em-
magnus, quam
ploie aussi dans les exclamations: Ô, quam pulchra sunt illa orniimenta! (1. 42).
Remarquez l'ablatif instrumental (sans prépositions):feminae orniimentf§. dë-
lectantur (1. 12), gemmf§. et margaritf§. ornantur (1. 24); Lydia tabernam Al-
binï digitQ. monstrat (1. 43). Avec les verbes emit, vëndit et constat (verbes
d'achat et de vente, etc.) le prix est à l'ablatif: Hic iinulus centum nummf§.
constat (1. 59); Albinus Mëdo iinulum vëndit sëstertif§. noniigintii (1. 116-
ablatïvus pretiï 117). Cet ablatif s'appelle abliitïvus pretii ('ablatif de prix').
Dans ce dernier exemple MëdQ. est le datif avec vëndit. Le datif apparaît aussi
avec ostendit (1. 46, 52, 58, 83) et monstrat (1. 130). Étant transitifs, ces
verbes ont un complément d'objet à l'accusatif, qu'on appelle souvent objet
direct pour le distinguer du datif, qu'on appelle objet indirect.
18
Chapitre 9
En étudiant le paysage en tête de chapitre vous apprendrez un grand nombre cas:
de nouveaux mots latins. Dans les mots campus, herba, rïvus, umbra, silva, nom., ace., gén., dat.,
caelum, vous voyez les terminaisons familières -us, -a, -um; mais les autres ab!.
mots, collis, pastor, canis, mans, sol, etc. ont des terminaisons différentes, 1e déclinaison
non seulement au nominatif, mais aussi aux autres cas (ace., gén., dat., abl.): nom. -a, gén. -ae
au singulier, ils ont la terminaison -em à l'accusatif, -is au génitif, -ï au datif 2° déclinaison
et -e à l'ablatif; au pluriel, ils ont -es au nominatif et à l'accusatif, -um ou nom. -usl-um, gén. -f
-ium au génitif, et -ibus au datif et à l'ablatif. Des exemples de toutes ces 3° déclinaison
terminaisons sont exposés avec les substantifs ovis et pastor (1. 3-7 et 11-18). sing. plur.
Les mots déclinés (c'est-à-dire infléchis) de cette manière appartiennent à la nom. -1-(i)s -ës
ace. -em -ës
3e déclinaison (lat. declïnatio tertia), de même que la 1e déclinaison (declï- gén. -is -(i)um
natio prima) comprend les mots en -a (commefemina) et la ze déclinaison <lat. -f -ibus
(declïnatio secunda) les mots en -us et en -um (comme servus et oppidum). ab!. -e -ibus
Au nominatif singulier, les substantifs de la 3e déclinaison ou bien n'ont pas
de terminaison (par ex. pastor, sol, arbor) ou bien ont -is (par ex. ovfJ_, canfJ_,
panfJ_, colljJ_), -es (par ex. niibf§..), ou seulement -s: ce -s entraîne des change-
ments dans le thème, par ex. la chute dut dans mans et dens < montls, dentls,
gén. montjis, dentlis. Les substantifs sans terminaison au nominatif sont des
thèmes consonantiques:
thèmes consonantiques, les substantifs en -is étaient originellement des gén. plur. -um
thèmes en -i, mais les terminaisons se sont assimilées aux thèmes con- thèmes en -i:
sonantiques (il n'y a qu'au gén. plur. en -ium que lei apparaît clairement). gén. plur. -ium
Dans ce chapitre les substantifs de la 3e déclinaison sont masculins ou fémi-
nins, mais les terminaisons étant les mêmes aux deux genres vous ne pouvez
pas déterminer le genre de tels substantifs tant qu'ils ne sont pas combinés
avec des adjectifs de la 1eet ze déclinaisons (comme albus -a -um): les com-
binaisons pastor fessY:J, parvus collis, magnus mans et ovis albg, magng_ vallis,
multae arbores montrent que pastor, collis et mans sont masculins et que
ovis, vallis et arbor sont féminins. En marge le genre est indiqué par m,f et n.
Dans la section GRAMMATICA LATINA vous trouverez des exemples de ces
trois déclinaisons. Profitez de cette occasion pour revoir les formes casuelles
de ïnsula (1 e déclinaison), servus et verbum c2e déclinaison) et étudiez
ensuite la nouvelle 3e déclinaison (exemples: pastor et ovis).
Dans la phrase Oves herbam edunt (1. 9) le verbe est un verbe consonantique, sing. ëst
comme le montre la terminaison du pluriel -unt; mais le singulier est plur. edunt
irrégulier: Pastor panem est (c'est seulement en latin tardif que la forme ducit:
"régulière" edit apparaît). - Remarquez aussi l'impératif court duc! (1. 65, imp. duc! duclite!
thème seul, sans -e) du verbe consonantique diicit diicunt.
La conjonction de temps dum exprime la simultanéité ('pendant que'): Dum
pastor in herba dormit, ovis nigra ... abit (1. 39). Après exspectat elle prend le
sens de 'jusqu'à ce que': Ovis constistit et exspectat dum lupus venit (1. 69).
Les nouvelles prépositions sont supra, qui gouverne l'accusatif, et sub, qui supra+ ace.
gouverne l'ablatif (quand il y a mouvement, sub gouverne l'accusatif). sub + ab!. (ace.)

Le pronom démonstratif ipse est utilisé pour insister, comme le français 'lui- ipse -a -um
même', 'elle-même': Ubi est lupus iIM.f.? (1. 55). Il se décline comme ille si ce
n'est que le neutre est en -um (et non en -ud): ipse -a -um.
Quand ad et in entrent en composition avec currit et ponit ils se transforment assimilation:
en ac- et im-: ac-currit, im-ponit. Une telle transformation, qui rend une ag-c... > a52-c .. .
consonne identique ou semblable à une autre (m est une consonne labiale Î!l_-p ... > im_-p .. .
comme p), s'appelle assimilation (du latin similis, 'semblable', 'identique').

19
Chapitre 10
3e délinaison m./f. Dans ce chapitre sont présentés de nouveaux substantifs de la 3e déclinaison.
lei5 lei5nlis m. Certains ont une forme particulière au nominatif singulier: dans leo un -n est
homi5 hominlis m. tombé: gén. leg]nis, dans homo, cette chute se combine avec un changement
vi5x vi5clis f.
pës pedlis m. de voyelle: gén. hommJis; la terminaison -s entraîne la graphie -x pour -es
dans vôx: gén. vôfJis, et la disparition du d dans pës: gén. pegJis. Désormais,
on trouvera en marge le nominatif et le génitif des nouveaux substantifs.
nëmi5 < në + homi5 - La négation në +homo forme le pronom nëmo ('personne ne').
3e déclinaison n. Vous rencontrez aussi les premiers substantifs neutres de la 3e déclinaison:
jlümenjlüminlis jlumen, mare, animal, qui au pluriel (nom.lace.) se terminent en -a:jluming_,
marie mari is marig_, animalig_. La déclinaison de ces substantifs sera traitée au cap. 11.
animal animiill is
les conjonctions Dans le groupe Cum avis volat, alae moventur (1. 15) cum est une conjonc-
cum et quod tion de temps (français 'quand'). Et dans Hominës ambulare possunt, quod
pedës habent (1. 24) quod est une conjonction de cause(= quia).
sing. pot-est Le verbe potest, qui apparaît d'abord dans la phrase Canis volare non potest
plur. pos-sunt (1. 21), exprime la capacité (français 'est capable de', 'peut'). C'est un com-
posé de est: pot-est; le premier élément pot- (signifiant 'capable') se trans-
forme en pas- par assimilation devants: Hominës ambulare po§.-sunt (1. 23).
infinitif: -re Volarg_ et ambularg_ sont les premiers exemples de la forme de base du verbe
qu'on appelle infinitif (lat. ïnfinltivus) et qui se termine par -re. Dans les verbes
en -a, -ë et -ï (1 e, 2e et 4e conjugaison) cette terminaison s'ajoute directement
au thème: volaJre, vidëJre, audnre. Dans les verbes consonantiques (3e con-
jugaison) un e bref est inséré avant la terminaison: ponJfre. Désormais, les
nouveaux verbes seront présentés en marge à l'infinitif pour que vous puis-
siez toujours déterminer la conjugaison: 1. -are, 2. -ëre, 3. -ere, 4. -ire.
infinitif
actif passif La phrase Hominës deos vidëIT. non possunt devient au passif: Deï ab homi-
vociilre vociilrf nibus vidë!i non possunt. Vidë!i est l'infinitif passif correpondant à l'actif
vidëlre vidëlrf vidë[§.. Au passif les verbes en -a, -ë et -ï ont la terminaison -rï à l'infinitif,
pi5nlere pi5nlf
audnre audnrr par ex. vidëJ[[, audnrï, numeral!i (1. 39, 45), mais les verbes consonantiques
ont seulement -ï, par ex. emJf: Sine pecunia cibus emf non potest (1. 62).
Dans ce chapitre l'infinitif apparaît comme complément d'objet de potest
sing. vult possunt, de vult volunt, verbe qui marque la volonté (Julia cum puerïs ludere
plur. volunt Y1JlJ, neque iï cum puèlla ludere volunt, 1. 75-76), et du verbe audet audent
qui marque le courage (avës canere non audent, 1. 88). En outre il apparaît
impersonnel: comme sujet de l'expression impersonnelle necesse est; ici la personne pour
necesse est (+ <lat.) qui il est nécessaire de faire quelque chose est au datif (datif d'intérêt):
spïrare necesse est hominf (1. 58).
Le complément d'objet des verbes de perception, comme vidëre et audïre,
peut être combiné avec un infinitif pour exprimer ce que !'on voit ou entend
quelqu'un faire (infinitif actif) ou ce qui est fait par quelqu'un (infinitif
passif): Puerï puellam canere audiunt (1. 80); Marcus Quïntum ad terram
cadere videt (1. 104); Aemiliafilium suum a Julio porta!ividet (1. 126); Aemi-
lia Quïntum a Julio in lecto ponf aspicit (1. 126, 131 ).
amiir.e (< amiil,i:e) La terminaison originelle de l'infinitif était -se; mais le -s- entre voyelles s'est
transformé en -r-, de sorte que -§.e est devenu -re après voyelle. À l'infinitif es§.f
infinitif -se: (de est sunt) et ës§.f (de ëst edunt) la terminaison -se s'est conservée, étant
es Ise ajoutée directement aux thèmes es- et ed-: esJse et (avec assimilation ds > ss)
ëslse (< edlse)
ëslse. Voir 1. 109, 59, et 64 (où vous trouvez aussi l'infinitif passif edf de ësse:
Gemmae edï non possunt).
abliitfvus modf Outre le moyen et la cause l'ablatif seul peut aussi exprimer la manière (ab-
latïvus modt), par ex. magn?J. vocf clamat (1. 112); 'leo' dëclïnatur hQ.c modQ. ...

20
Chapitre 11
L'art de guérir était naturellement beaucoup plus primitif dans le monde
ancien qu'aujourd'hui, bien que tous les médecins de l'antiquité ne fussent
pas aussi incompétents que le carabin empressé qui soigne le pauvre Quintus.
Parmi les noms des parties du corps il y plusieurs substantifs neutres de la 3e 3e déci. neutre
déclinaison, par ex. os, crûs, corpus, pectus, cor, iecur. Comme tous les sing. plur.
nom. -a
neutres ces substantifs ont la même forme au nominatif et à l'accusatif, et au ace. -a
pluriel la terminaison -a. Aux autres cas ils ont les terminaisons familières de gén. -is -um
la 3e déclinaison. Remarquez qu'un -s final se transforme en r quand on y dat. -[ -ibus
ajoute les terminaisons: O§. odis, crû§. crûdis, corpu§. corpoz:lis,pectu§.pectoz:lis abl. -e -ibus
(dans les deux derniers et dans iecgr iecQrlis la voyelle précédente passe de u
à o). Les formes caput capitlis et cor cordJis sont irrégulières, et viscerla -erlum pluriel (nom.lace., gén.):
se trouve seulement au pluriel. Ces substantifs, comme jlümen -inlis, sont thèmes cons.: -a, -um
tous des thèmes consonantiques et au pluriel ils font -a (nom.lace.) et -um thèmes en -i: -ia, -ium
(gén.). Exemples de thèmes en -i: mare marlis et animal -allis, qui font au abl. sing.:
pluriel -ia (nom.lace.) et -ium (gén.), et à l'ablatif singulier -ï. Les modèles de thèmes cons: -e
thèmes en -i: -i
déclinaison (ou paradigmes) sont présentés à la page 83.
Dans des phrases comme Iülius puerum videt et Iülius puerum audit nous accusatif-infinitif
avons vu qu'un infinitif peut être ajouté à l'accusatif puerum pour décrire ce (ace.+ inf.) avec
( 1) vidère, audire, sentire
que le garçon fait ou ce qui lui arrive, par ex. Iülius puerum voca!:f audit et (2) iubère
Iülius puerum perterritum esse videt. Un tel groupe accusatif-infinitif (lat. (3) dicere
accüsatïvus cum ïnfinïtïvo), dans lequel l'accusatif est logiquement sujet de (4) putcïre
l'infinitif ('accusatif sujet'), s'emploie en latin non seulement avec des verbes (5) gaudère
(6) necesse est
de perception, comme vidëre, audïre, sentïre, mais avec beaucoup d'autres
verbes, par ex. iubëre (dominus servum venÏ!:f iubet), et avec dïcere et putare M.: "Puer dormit"
M. 'puerum dormirr_'
(et d'autres verbes de déclaration et de pensée) pour rapporter les paroles ou dicit
les pensées d'une personne d'une manière indirecte. Ainsi les paroles du " ...... " = discours direct
médecin "puer dormit" sont rendues par Aemilia: Medicus 'puerum dormi[§.' ' ...... ' = discours indirect
dïcit (les guillemets simples ' ... ' marquent le discours indirect); et la terrible
pensée qui frappe Syra lorsqu'elle voit Quintus inconscient est rapportée de
cette manière: Syra eum mortuum esse putat (I. 108). On rencontre encore
l'accusatif-infinitif (ace. + inf.) avec gaudëre (et d'autres verbes exprimant
une humeur): Syra Quïntum vïvere gaudet (I. 118, =Syra gaudet quod Quïntus
vïvit), et avec necesse est (et d'autres verbes impersonnels): necesse est puerum
dormi[§. (I. 128). (En français le discours indirect est généralement rendu par
une proposition introduite par 'que': 'dit/pense/croit que ... ')
La conjonction atque (< ad-que) a la même fonction que et et -que; devant atque (< ad-que) = et
une consonne, mais pas devant une voyelle, on trouve souvent la forme abrégée
ac (voir cap. 12, 1. 59). Ici (1. 54) vous rencontrez la forme abrégée nec de ac(+ cons.)= atque
neque; elle est utilisée aussi bien devant consonnes que devant voyelles. nec= neque
Comme ab la préposition dë exprime le mouvement 'en provenance de' (plu- de prép. + abl. (,l,)
tôt 'de dessus') et gouverne l'ablatif: dë arborg_, dë bracchiQ. (I. 53, 99).
L'ablatif pedg/capitg_ aeger (I. 55) précise l'application du terme aeger. On ablatif de point de vue:
l'appelle ablatif de point de vue; il répond à la question 'à quel point de vue?' ped12. aeger
L'infinitif de potest possunt est passe, comme il apparaît quand Aemilia ind. potest possunt
exprime sa piètre opinion de la compétence du médecin: Aemilia non putat inf.posse
medicum puerum aegrum sanare passe (1. 135).
Parlant à son mari de leur fils Aemilia dit filius noster (I. 131, = filius meus et adjectifs possessifs:
tuus); au chapitre suivant vous trouverez plusieurs exemples des adjectifs noster -tra -trum
possessifs noster -tra -trum et vester -tra -trum (français 'notre' et 'votre'). vester -tra -trum

21
Chapitre 12
Le domaine militaire tenait une place importante dans le monde romain. En
tête de chapitre il y a une image d'un mïles Romanus. Le mot 'militaire' est
dérivé de miles, dont le thème se termine par -t: gén. mïlitlis (de même pedes
-itlis et eques -itlis). On vous instruit ici de l'équipement d'un soldat romain et
de la disposition d'un camp de l'armée romaine: castra. Le substantif castra
est un neutre pluriel; corrélativement vous lisez castra sunt, vallum castrQ:_
plurale tantum: castra rum et in castrf§. bien qu'il s'agisse d'un seul camp. Comme liberi -arum,
-arum n. pl. viscera -um et arma -arum le substantif castra -arum est appelé plurale
tantum ('seulement pluriel', cf. français 'entraille§.', 'quartier§. d'hiver').
datif de possession Dans la phrase Marco iina soror est (1. 6) MarcQ. est un datif. On aurait pu
+esse exprimer la même idée par Marcus iinam sororem habet; mais iina soror est
un nominatif, et le datif Marco nous dit 'à qui' ou 'pour qui' il y a une sœur.
Ce datif de possession avec esse exprime à qui appartient quelque chose; cf.
Quod nomen est patrf? Ei nomen est Lucius Iülius Ba/bus (1. 9-10).
les noms des romains: liilius est un nom de famille: les membres masculins de la famille s'appellent
praenomen Iülius et les membres féminins Iülia. Outre le nom de famille en -ius les
nomen
cognamen hommes romains ont un prénom, praenomen (voyez la liste dans la marge de
la page 86), et un surnom, cognomen, qui est commun à une branche de la
famille. Le cognomen est souvent descriptif du fondateur de la famille, par
ex. Longus, Pu/cher, Crassus; Paulus signifie 'petit' et 'Ba/bus' 'bègue'.
4e déclinaison Le substantif exercitus représente ici la 4e déclinaison (lat. dëclinatio quarta).
sing. plur. Les formes sont présentées aux lignes 80-89: au singulier l'accusatif a -um, le
nom. -us -iis
ace. -um -iis génitif -iis, le datif -ui, et l'ablatif -ii; au pluriel le nominatif et l'accusatif se
gén. -iis -uum terminent par -üs, le génitif par -um, et le datif et l'ablatifpar -ibus. Les sub-
dat. -uî -ibus stantifs de la 4e déclinaison sont normalement masculins, par ex. exercitus,
abl. -ii -ibus arcus,passus, equitatus etc.; manus est féminin (duae manüs).
imperiire, piirëre + dat. Dans les phrases Dux exercityj_ imperat et Exercitus ducf. suQ. paret (1. 82)
exercituf. et ducf. sont des datifs. Cela montre que les verbes imperare et
parëre régissent le datif (la personne à qui l'on commande et à qui l'on obéit
est au datif). Vous rencontrerez bientôt d'autres verbes qui régissent le datif.
adjectifs de la 3e déci. Tous les adjectifs appris jusqu'à présent, par ex. alblus -a -um, suivent les 1e
sing. m./f. n. et 2e déclinaisons: la 1e au féminin (alblg.) et la 2e au masculin et au neutre
nom. -is -e
(alblus, alblum)- quelques-uns, comme niger -grla -grlum, ont-er et non -us
ace. -em -e
gén. -is au nom. sing. m., ainsi aeger, pu/cher, ruber, et les adjectifs possessifs noster
dat./abl. -î et vester -tria -trlum (cf. des substantifs comme liber -brli et cuiter -trli).
plur. Maintenant vous rencontrez des adjectifs de la 3e déclinaison, à savoir brevis,
nom.lace. -ës -ia gravis, levis, tristis,fortis - et tenuis déjà vu au cap. 10. Au masculin et au
gén. -ium
dat./abl. -ibus féminin ils se déclinent comme ovis, si ce n'est qu'à l'ablatif ils prennent -i
(et non -e); au neutre ils se déclinent comme mare (c'est-à-dire qu'au nom./
ace. ils ont -e au singulier et -ia au pluriel). C'est ainsi qu'au nominatif
singulier nous avons gladius brevi.§., hasta brevi.§. et pilum brevç_.
comparatif
sing. m./f. Il. Une comparaison comme Via Latina non tam longa est quam via Appia peut
nom. -ior -ius aussi être rendue par: Via Appia longtor est quam via Latina. Longior est un
ace. -iorem -ius comparatif (lat. comparatïvus, de comparare, 'comparer'). Le comparatif se
gén. -ioris
dat. -iorî termine par -ior au masculin et au féminin et -ius au neutre (gladius/hasta
abl. -iore longtor, pïlum longtus) et il suit la 3e déclinaison: gén. -iorlis, plur. nom.lace.
plur. -iorlës (m./f.) et -iorla (n.); ab!. sing. -e (et non -i): -iorle. Exemples: 1. 53,
nomlacc. -iorës -iora 58-59, 134-135, et dans la section GRAMMATICA LATINA!. 200-225.
gén. -iorum
dat./abl. -ioribus Dans Provincia est pars imperif. Ramant et Membrum pars corporfs est, le
génitif indique le tout dont une partie (pars partlis f.) est prise. On l'appelle
génitif partitif génitif partitif. Cf. le génitif avec numerus: magnus numerus mïlitum.
22
Les mesures de longueur romaines courantes étaient pës, le 'pied' (29,6 cm) 5 pedes = 1 passus
et passus = 5 pedës (1,48 m); mïlle passüs (4e déci.), le 'mille romain', est de
1,48 km. Le pluriel de mïlle est mïlia -ium n., par ex. duo mïlia (2000), qui rnilia + gén. plur.
est suivi d'un génitif partitif: duo mïlia passuum; sex mïlia mïlitum. Les
longues distances étaient données en mïlia passuum ('milles romains').
- On utilise l'accusatif pour indiquer l'étendue ('de quelle longueur?' 'de
quelle hauteur?'), par ex. Gladius duos ped~ longus est.
Outre les thèmes consonantiques (comme ponlere, sümlere, dïclere) la 3e
conjugaison comprend des verbes dont le thème se termine par un u ou un i thèmes verbaux en u et i
brefs. L'inflexion de thèmes en u, par ex.flulere et metulere, ne diffère pas de
celle des thèmes consonantiques. Dans les thèmes en i, le i se transforme en e
devant r, par ex. à l'infinitif: capglre, iacglre,fugglre, thème capt-, iact-,fugt-,
et en position finale: capg! iacg! fugg! (impératif); ainsi les thèmes en i, eux-
aussi, correspondent largement aux thèmes consonantiques, mais ils se carac-
térisent par un i précédant les terminaisons vocaliques, par ex. -unt: captlunt,
iactlunt,fugtlunt (cf. acciptunt et aspictunt, inf. accipgre, aspicgre).
Dans le verbe ferlre la terminaison d'infinitif -re est ajoutée directement au inf.ferlre
thème consonantique; de même pour les terminaisons -t et -tur: ferlt, ferltur ind. fer]t ferlunt
fer]tur ferluntur
(plur. ferlunt, ferluntur) et l'impératif n'a pas de -e: fer! (plur. ferlte!). Cf. imp.fer! ferite!
l'impératif court düc! de dücere (plur. düclite!). Deux autres verbes de la 3e
conjugaison, dïcere et facere, n'ont pas de -e à l'impératif singulier: dïc! fac! imp. dfc! duc! fac! fer!
(plur. dïclite! facilte! - facere a un thème en i: facilunt).

Chapitre 13
Aujourd'hui nous utilisons encore le calendrier romain, tel qu'il fut réformé le calendrier romain
par Jules César en 46 av. J.-C., avec 12 mois et 365 (ou 366) jours. Avant
cette réforme, seuls quatre mois, mars, mai, juillet et octobre, avaient 31
jours, février en avait 28, et les autres mois 29. Cela donnait un total de 355
jours. Il était donc nécessaire d'ajouter un mois intercalaire par intervalles!
Le substantif diës représente ici la 5e déclinaison (lat. dëclïnatio quïnta). Le 5e déclinaison
paradigme complet est présenté à la page 101. Les substantifs de la 5e dé- sing. plur.
nom. -es -es
clinaison ont des thèmes qui se terminent par un ë, qui se conserve devant ace. -ern -es
toutes les terminaisons (bref en -gm). Le nombre de ces substantifs est très gén -ez/-ef -erurn
petit; la plupart font -iës au nominatif, comme diës, merïdiës, faciës et dat. -ez/-ef -ebus
glaciës: quelques-uns ont une consonne avant -ës (et e bref au gén./dat. sing. abl. -e -ebus
-gi), par ex. rës, gén. reï ('chose', 'affaire'), qui apparaît au chapitre suivant.
Les substantifs de cette déclinaison sont féminins excepté diës (et merî-diës) rnerf-die < rnedi-die
qui est masculin (avec des sens particuliers et: en latin tardif il est féminin). (media die) -

Vous avez maintenant appris les cinq déclinaisons au complet. La classi- 1e déc!.: thèmes en -a
fication est fondée sur la voyelle finale originelle du thème: gén. -ae
1e déclinaison: thèmes en -a, par ex. alg_, gén. sing. -ae. 2e déc!.: thèmes en -a
gén. -f
2e déclinaison: thèmes en -o, par ex. equus, ovum (< -Qls, -Qlm), gén. sing. -ï. 3e déc!.: thèmes en cons.
3e déclinaison: thèmes en consonne et en -i, par ex. sa[, ovts, gén. sing. -is. et thèmes en -i
4e déclinaison: thèmes en -u, par ex. lacy_s, gén. sing. -üs. gén. -is
5e déclinaison: thèmes en -ë, par ex. digs, rgs, gén. sing. -ëïl-eï. 4e déc!.: thèmes en -u
gén. -us
Le substantifneutre mane est indéclinable(!. 36, 37; cf. cap. 14, 1. 55). 5e déc!.: thèmes en -e
Les noms de mois sont des adjectifs: mënsis Januarius etc., mais ils s'em- gén. -ez/-ef
ploient souvent seuls sans mënsis. Aprïlis et September, October, November,
December sont des adjectifs de la 3e déclinaison; aussi ont-ils l'ablatif en -ï:
(mense) April[, Septembr[, Octobr[, etc. Notez: nom. sing. m. -ber (sans -is).

23
ablatfvus temporis Pour exprimer le 'temps où' on emploie l'ablatif (ablatïvus temporis): mensg_
('quand?') Decembrf., illQ. temporg_, hOrq prïmq, hiemg_. Le 'temps pendant lequel' (la
durée) est exprimé par l'accusatif: centum annos vïvere (!. 10).
cardinaux: Parmi les adjectifs numéraux latins vous connaissez déjà les cardinaux 1-10
ünus, duo, trë.s ... (ünus, duo, tres ... decem) et les ordinaux 1er_4e: prïmus, secundus, tertius,
ordinaux:
prfmus, secundus, quartus. Pour numéroter les mois on a besoin des douze premiers ordinaux:
tertius ... prïmus ... duodecimus. Les ordinaux sont combinés avec pars pour former les
fractions: 1/3 tertia pars, 114 quarta pars etc., mais 112 dïmidia pars.
Dans le plus ancien calendrier romain mars était le premier mois de l'année.
Cela explique les noms September, October, November et December, qui sont
clairement formés à partir des numéraux septem, acta, novem, decem. Le
cinquième mois de l'ancien calendrier était appelé Quïntïlis (de quïntus),
mais après la mort de Jules César il fut renommé Iülius en souvenir de celui-
ci. En l'an 8 av. J.-C. le mois suivant, qui jusque-là s'était appelé Sextïlis (de
sextus), reçut le nom de l'empereur romain Augustus.
présent: est sunt Les formes erat erant sont employées à la place de est sunt quand il s'agit du
passé: erat erant passé. Comparez les phrases: Tune (= illo tempore) Martius mensis prïmus
erat et Nunc (= hoc tempore) Martius mensis tertius est. Erat erant est appelé
le passé ou l'imparfait, alors que est sunt est le présent. Le passé des autres
verbes viendra plus tard (à partir du cap. 19).
Dans l'exemple Februarius brevior est quam Januarius on fait une comparai-
son entre les deux mois: brevior est le comparatif de brevis. Dans la phrase
Februarius mensis annï brevissimus est février est comparé à tous les autres
mois de l'année, dont aucun n'est aussi court que février: brevissimus est le
comparaison (degrés)
1. positif: superlatif (lat. superlatïvus) de brevis.
-us -a -um, -is -e Vous avez désormais appris les trois degrés de comparaison:
2. comparatif: 1. Positif: longl us -a -um, brevl is -e.
-ior -ius -iorl is
3. superlatif: 2. Comparatif ('degré plus élevé'): longior -ius -iorl is, brevior -ius -iorlis.
-issiml us -a -um 3. Superlatif ('degré le plus élevé'): longissimlus -a -um, brevissimlus -a -um.
mars tous Trois jours dans le mois avaient des noms particuliers: kalendae le 1er, ïdüs
mai les le 13, et nonae le 5 (le 9e jour, inclusivement, avant ïdüs); mais en mars, mai,
juillet autres juillet et octobre (les quatre mois qui avaient originellement 31 jours) ïdüs
octobre mois était le l 5e jour et nonae conséquemment le 7e, À ces noms, qui sont du féminin
1er kalendae pluriel (ïdüs -uum 4e déci.), on ajoute les noms de mois en tant qu'adjectifs.
5 nonae
7 nonae Ainsi le 1er janvier est kalendae Ianuariae, le 5 janvier nonae Ianuariae et le
13 fdüs 13 janvier ïdüs Ianuariae. Les dates sont données à l'ablatïvus temporis, par
15 fdüs ex. kalendf§_lanuarif§. 'le 1er janvier' et ïdibus Martiïs 'le 15 mars'.
On indiquait les autres dates en établissant le nombre de jours avant les kalen-
dae, nonae ou ïdüs suivantes. Le 21 avril (naissance de Rome) est le 11 e jour
avant kalendae Maiae (inclusivement!); il devrait donc être dies ündecimus
ante kalendas Maïas, mais ante étant placé illogiquement en premier, il de-
a. d. = ante diem vient ante diem ündecimum kalendas Maïas (abrégé en a. d. XI ka!. Mai.).
nom. + inf. + dfcitur Notez le passif dïcitur avec l'infinitif(!. 52): lüng 'pleng' esse dïcitur (nom.+
inf.; cf. (homines) lünam 'plenam' esse dïcunt: ace. + inf., 'on dit que .. .').
ind. vult volunt Ailleurs dïcitur= nominatur ('s'appelle':!. 58, 64, 69, 72, 77 ... ).
inf. velle L'infinitif de vult volunt a la forme irrégulière velle, comme cela ressort de
l'ace.+ inf. dans Aemilia puerum dormïre velle putat (!. 140). La conjonction
les conjonctions vel et vel est originellement l'impératif de velle; elle implique un libre choix entre
aut deux expressions ou possibilités: hOra sexta vel merïdies (l. 43) - à distinguer
de aut, qui exprime une alternative exclusive: XXVIII aut XXIX dies (l. 28).

24
Chapitre 14
À l'aube Marcus est tiré de son sommeil matinal par Davus, qui veille aussi à
ce qu'il se lave soigneusement avant de revêtir sa tunica et sa toga, vête-
ments qui étaient la marque des hommes et des garçons romains de libre
extraction.
Parmi les mots nouveaux de ce chapitre vous devez accorder une attention question:
particulière à uter, neuter, alter et uterque. Ces pronoms sont employés seule- uter utra utrum?
A-ne an B?
ment quand deux personnes ou choses sont concernées. Uter, utra, utrum est réponse:
le pronom interrogatif employé quand il y a seulement une alternative ('lequel neuter -tra -trum:
des deux?'), par ex. Uter puer, Marcusne an Quintus? (la conjonction an, et nec A nec B
non aut, est placée entre les deux en question). La réponse peut être: alter -era -erum:
(1) neuter -tra -trum ('ni l'un ni l'autre'), par ex. neuter puer, nec M nec Q.; aut A aut B
uter- utra- utrum-que:
(2) alter -era -erum ('l'un'/'l'autre'), par ex. alter puer, aut M aut Q.; et A et B
(3) uter- utra- utrum-que ('chacun des deux'), par ex. uterque puer, et M et Q.
Là où le français préfère le pluriel ('tous les deux garçons'), le latin a le sin- uterque sing.
gulier: uterque puer. Même s'il y a deux sujets séparés par neque ... neque,
aut ... aut ou et ... et, le verbe est au singulier, comme dans et caput et pés ei
dolet (!. 3-4) et nec caput nec pés dolgj_ (!. 66). La règle générale est que deux
sujets ou plus entraînent le pluriel du verbe s'ils désignent des personnes,
mais si les sujets sont des choses le verbe s'accorde avec le sujet le plus
proche, comme dans pés et caput ei dolgj_ (!. 64). - Remarquez ici le datif ei,
qui est appelé datif d'intérêt (lat. datïvus commodt); il désigne la personne datif d'intérêt
qui est concernée, à qui on fait du bien ou à qui l'on nuit; cf. la phrase Mult[§_
barbar[§_ magna pars corporis nuda est (!. 77). m./f. n.
L'ablatif de duo duae duo est: masculin et neutre duobus (é duobus pueris; nom. duo duae
in duobus cubiculis) et féminin duabus (é duabusfenestris). abl. du6bus duabus
À la page 104 est introduite une nouvelle forme du verbe, appelée participe participe
(lat. participium) avec la terminaison -(é)ns: puer dormiéns = puer qui sing. m./f. Il.
nom -ns -ns
dormit, puer vigilans =puer qui vigilat. Le participe est un adjectif de la 3e ace. -ntem -ns
déclinaison: vigilans, gén. -antlis, dormiéns, gén. -entlis (-ns aussi au neutre gén. -ntis
nom.lace. sing.: caput doléns), mais il assume des fonctions verbales, par ex. dat. -ntï
il peut avoir un complément d'objet à l'accusatif: Davus cubiculum intrans abl. -nte/-ntï
plur.
interrogat ... (1. 25). Cette forme, qui est en partie un verbe en partie un ad- nom.lace. -ntes -ntia
jectif, s'appelle participium (<pars partis). En tant que forme verbale le gén. -ntium
participe a -e à l' ab!. sing., par ex. Parentés a filio intrantg_ salutantur (!. 91) dat./abl. -ntibus
- c'est seulement quand il est employé comme simple adjectif qu'il a -ï.
Mihi et tibi sont les datifs correspondant aux accusatifs mé et té: "Affer mihi ace. me te
aquam ... !" et "Da mihi tunicam .. .!" dit Quintus (!. 43, 71); Marcus dit: dat. mihi tibi
"Mihi quoque caput dolet!" et s'entend dire par Davus: "Tibi nec caput nec ab!. me te
pes dolet!" (1. 65-66, datif d'intérêt, cf.!. 86, 103). L'ablatif de ces pronoms est
identique à l'accusatif: mé, té. Ces ablatifs sont préfixés a la préposition cum:
me-cum, té-cum; de même sé-cum: Davus eum sécum venire iubet: "Veni
mécum!" (!. 87); "Médus técum ire non potest" (!. 117, cf.!. 108, 120, 128).
Le verbe inquit, 'dit (-il/-elle)', est inséré après un ou plusieurs mots du dis- ".... "inquit "..... "
cours direct: "Hora prima est" inquit Davus, "Surge é lecto!" (!. 40); Servus
Marco aquam affert et "Ecce aqua" inquit (!. 44). C'est un verbe défectif
dont on ne rencontre que quelques formes de l'indicatif.
Le contraire de nullus est omnis -e ('tout'), le plus souvent au pluriel omnés omnis -e B nüllus
-ia. Employé sans substantif le pluriel omnés ('tout le monde') est le con- omnesB nem6
traire de némo ('personne') et le neutre pluriel omnia ('tout') est le contraire omnia B nihil
de nihil ('rien').
25
Chapitre 15
les écoles romaines Rome n'avait pas d'instruction publique. Les parents qui en avaient les
moyens envoyaient leurs jeunes enfants dans une école élémentaire privée,
lüdus. Elle était dirigée par un lüdï magister, qui apprenait aux enfants à lire,
écrire et compter. Nous suivons maintenant Marcus à l'école.
Grâce à la conversation entre le maître et ses élèves vous apprenez que le verbe
le personne (1.) a différentes terminaisons selon qu'on parle de soi-même (! e personne),
2e personne (2.) qu'on s'adresse à une autre personne c2e personne) ou qu'on parle de
3e personne (3.) quelqu'un d'autre (3e personne). Lorsque Titus dit "Marcus meum librum
habet", le maître demande à Marcus: "Quid (= cür) fil librum Titi habe~?"
terminaisons
personnelles
et il répond "fu. eius librum habeQ, quod k meum malum habe(' (!. 85-
sing. plur. 88). Il ressort de là qu'au singulier la 1e personne du verbe se termine par -o
1. -o -mus (habelo), la 2e par -s (habëls), et la 3e, comme vous le savez, par -t (habelt).
2. -s -tis Au pluriel la 1e personne se termine par -mus, la 2e par -tis, et la 3e par -nt.
3. -t -nt (-unt) S'adressant à Sextus et Titus, Marcus dit: "Vos ianuam non pulsa!ϧ., cum ad
3e conjugaison lüdum venïtis" et ils répondent: "Nos ianuam pulsamus. cum ad lüdum venï-
sing. plur.
1. -o -imus mus." Ainsi pulsalmus, vennmus sont à la 1e personne du pluriel, et pulsaltis,
2. -IS -itis venntis à la 2e personne du pluriel. Les exemples de la page 112 (!. 45-58) et
3. -il -uni de la section GRAMMATICA LATINA montrent comment ces terminaisons per-
sonnelles s'ajoutent aux divers thèmes. Remarquez que a disparaît devant -o:
pulslo (thème pulsg-) et que dans les thèmes consonantiques un i bref est
inséré avant -s, -mus et -tis de même que devant -t: dïclis, dïclimus, dïclitis
(thème dïc-). On inclut dans la 3e déclinaison le verbe facere, comme
exemple de verbe dont le thème se termine par un -i bref, qui apparaît devant
facilo facilunt les terminaisons -o et -unt: facilo, factlunt. Autres verbes de ce type que vous
avez rencontrés sont: accipere, aspicere, capere, fugere, iacere, incipere,
pronoms personnels parere.
nominatif Dans les exemples ci-dessus les verbes sont précédés de pronoms personnels
sing. plur.
1. ego nos au nominatif: ego, tü (1 e et 2e pers. sing.) et nos, vos (1 e et 2e pers. plur.).
2. til vos Mais ces pronoms sont employés uniquement quand on insiste sur le sujet;
normalement la terminaison personnelle est suffisante pour montrer de quelle
personne il s'agit, comme dans la question du maître à Titus: "Cür librum
non habë~?" et sa réponse: "Librum non habeQ, quod ... " (!. 38-39).
L'accusatif de ego et tü est më et të, mais nos et vos sont identiques à l'accu-
adjectifs possessifs satif: "Quid nos verberas, magister?" "Vos verbero, quod ... " (!. 119-120). -
esse Le génitif des pronoms personnels, qui manque, est remplacé par les adjectifs
sing. plur. possessifs: meus, tuus (1eet2e pers. sing), noster, vester (1eet2e pers. plur.).
1. sum su mus Le verbe esse est irrégulier. À la 3e personne est, sunt correspondent la 1e
2. es estis
3. est su nt personne sum, sumus et la 2e es, estis: "Cür tü solus g Sexte?" "Ego solus
passe sum. quod ... " (!. 20-2.1); "Ubi estis. puerï?" "In lüdo sumus" (!. 113-114).
1. pos-sum pos-sumus Le verbe passe et d'autres composés de esse présentent les mêmes formes
2. pot-es pot-estis irrégulières: pos-sum, pot-es, pos-sumus, pot-estis.
3. pot-est pos-sunt
Les paroles de Quintus: "(Ego) aeger sum" sont rapportées par Marcus:
Q.: "(Ego) aeger sum"
Q. 'ff. aegrum esse' Quïntus dïcit '§§. aegrum esse' (!. 82). Lorsque l'on rapporte à l'ace.+ inf. ce
dicit qu'une personne dit à la 1e personne, l'accusatif sujet est le réfléchi së. Cf.
cap. 14, 1. 87: Davus ... eum §§.cum venïre iubet: "Venï mëcum!"
accusatif d'exclamation L'accusatif est employé dans les exclamations comme celle du maître "Ô,
discipulos improbOs ... !" (!. 23). Dans des exclamations s'adressant à des per-
sonnes présentes on emploie le vocatif: "Ô improbf discipulf!" (!. 101).
verbe impersonnel: Le verbe licet ('il est permis', 'on peut') est impersonnel, c'est-à-dire employé
lice/ (+ dat.) uniquement à la 3e pers. sing. Il est souvent combiné à un datif: mihi licet.
26
Chapitre 16
Lorsqu'il naviguait en haute mer le marin romain devait régler sa course sur
le soleil pendant le jour et sur les étoiles pendant la nuit. Aussi l'est et l'ouest
sont-ils nommés en latin d'après le lever et le coucher du soleil, ariens et
occidens, et le mot pour 'midi', merïdies, signifie aussi 'sud', cependant que
le mot pour 'nord' est le nom de la constellation septentriones (septem
triones), 'les sept bœufs de labour', c'est-à-dire 'la Grande Ourse'.
Beaucoup des nouveaux mots de ce chapitre se rencontrent uniquement au verbes déponents
passif (inf. -rï, -ï, 3e pers. -tur, -ntur), par ex. laetO.rï, vererï, sequï, opperïrï. forme passive:
Ces verbes n'ont pas de formes actives (sinon les formes qu'on ne trouve pas inf. -ri, -z
3e pers. -tur, -ntur
au passif, comme le participe en -ns). Ils sont appelés verbes déponents (lat. sens actif:
verba deponentia): verbes qui 'déposent' la forme active (lat. de-ponere, laetàrf = gaudere
'déposer'). Pour le sens, ils se conforment a\jx verbes actifs: ils ont la forme vererz = timere
egredz = exzre
passive, mais le sens actif: laetO.!:I = gaude[§.; opperïri = exspectO.IT.; nauta opperfrf = exspectàre
Neptünum veretur = timet; venta secundo naves e portü egrediuntur = exeunt.
Dans le dernier exemple(!. 8-39) l'ablatifventQ secundQ nous dit dans quelles ablatif absolu: 'dans
circonstances les navires prennent le large ('avec un vent doux', 'quand le quelles circonstances'
vent est favorable'). C'est une semblable fonction qu'ont les ablatifs dans la
phrase: Nautae nec marf turbidQ nec marf tranquillQ nO.vigO.re volunt (!. 36; substantif+ adjectif
cf!. 39-40: plenïs velïs, et cap. 14, !. 15, 85:/enestrg apertg dormit; pedibus
nüdfl. ante lectum stat). Cet emploi de l'ablatif, qu'on peut souvent rendre en
français par une proposition de temps, est appelé ablatif absolu (lat. ab!O.tïvus
absolütus, 'détaché', parce qu'il n'a pas de lien grammatical avec le reste de
la phrase). Il est très courant avec un participe: Solg_ oriente nO.vis e portü substantif+ participe
egreditur multfl. hominibus spectantibus (!. 64-65; français: 'quand le soleil
se lève', 'au lever du soleil' ... 'quand beaucoup de gens observent'). Même
deux substantifs peuvent constituer un ablatif absolu: Solg_ ducg_ navem gu- substantif+ substantif
berno (!. 94; 'le soleil étant mon guide', 'avec le soleil pour guide').
Le chapitre commence: Italia inter duo maria interest, quorum alterum ...
'mare Superum '... appellO.tur; quorum (=ex quibus) est le génitif partitif du
pronom relatif; cf. nemo eorum (=ex iïs, cap. 17, !. 12). Les termes de quan-
tité, comme multum et paulum, sont souvent suivis d'un génitif partitif pour multum, paulum + gén.
exprimer 'de quoi' il y a une certaine quantité, par ex. paulum/multum aquae
(!. 9, 117), paulum cibf nec multum pecüniae (!. 61-62), paulum tempori§_
(!. 108 marge). Cf le génitif partitif avec numerus et mïlia.
MultQ et paulQ, ablatifs de multum et paulum, servent à renforcer ou atténuer mult61-ior -ius
un comparatif: NO.vis paulo levior fit, simul vero... flüctüs multo altiores fiunt pau/6 ante
(!. 123-124). Ces ablatifs se trouvent aussi devantpost et ante pour indiquer post
la différence de temps: paulo post; paulo ante(!. 91, 148). Cf l'ablatif dans ablatif de différence
les groupes annQpost; decem ann~post/ante (cap. 19, !. 83, 86, 123).
L'ablatif de locus peut s'employer sans in pour marquer le lieu ('où'): eQ locQ_
(!. 16) = in eo loco. Dans !'expression locQ movere (!. 40) !'ablatif sans pré- ablatif de séparation:
position marque le mouvement 'en provenance de': ablatif de séparation. locQ.movere
Le substantif puppis -is (f.) est un pur thème en -i, qui a l'accusatif singulier nom. puppis
en -im et l'ablatif en -ï (au lieu de -em et -e). Un très petit nombre de thèmes ace. puppim
en -i se déclinent de cette manière, par ex. le nom de fleuve Tiberis -is m. ab!. puppf
Les substantifs de la 1e déclinaison (en -a -ae) sont féminins, excepté un petit nauta -ae m.
nombre qui désignent des personnes mâles, par ex. nauta: nauta Romanus.
Sont irrégulières les formes verbales g_o de ~re (cf. g_unt) et l'infinitiffilerï(3e ~ re: el 6, el unt
personne filt fi1unt). Ce verbe sert de passif à facere (voir cap. 18); lié à un .fil erz: .fil t, fz1 unt
adjectif, il prend le sens de 'devenir': mare tranquillum fit(!. 98).

27
Chapitre 17
monnaie romaine Pour enseigner l'arithmétique à ses élèves le maître à recours à des pièces de
as assis m. monnaie. Les pièces romaines courantes étaient l'as (assis m.), en cuivre, le
sestertius (HS) = 4 asses
denarius = 4 sestertif sëstertius, en bronze, le dënarius, en argent- et l'aureus, en or (cap. 22, 1. 108).
aureus = 25 denarif La valeur d' 1 sëstertius était de 4 assës, d' 1 dënarius 4 sëstertif et d'l aureus
semis -issis m. 25 dënariï. Jusqu'en 217 av. J.-C. le sëstertius était une petite pièce d'argent
=Yias valant 2Yi assës, d'où l'abréviation ns (s = sëmis Yi), qui devint tts; la correc-
tion à 4 assës était due à la chute de la valeur du cuivre.
cardinaux: Pour pouvoir compter jusqu'à cent vous devez apprendre les multiples de
30-90 -gintii dix. A l'exception de 10 decem et 20 vïgintï ils se terminent tous par -ginta:
30 trïginta, 40 quadraginta, 50 quïnquaginta, etc. Les nombres intermédi-
aires se forment en combinant les dizaines et les unités avec ou sans et, par
ex. 21 vïgintï iinus ou iinus et vïgintï, 22 vïgintï duo ou duo et vïgintï, etc.
11-17 -decim Les cardinaux 11-17 se terminent par -decim, forme réduite de decem: 11 iin-
18/19: duo-/ün-de-xx decim, 12 duo-decim, 13 trë-decim jusqu'à 17 septen-decim; mais 18 se dit
28/29: duo-lün-de-xxx duo-dë-vïgintï et 19 iin-dë-vïgintï ('deux-ôtés-de-vingt' et 'un-ôté-de-vingt');
38/39: duo-lün-de-XL de la même manière 28 se dit duo-dë-trïginta et 29 iin-dë-trïginta. Ainsi les
etc.
deux derniers nombres avant chaque dizaine s'expriment en soustrayant
respectivement 2 et 1 de la dizaine en question.
La plupart des cardinaux latins sont indéclinables - comme quot, interrogatif
qui pose la question du nombre ('combien?') et tot, démonstratif qui renvoie
au nombre ('tant de'). Parmi les cardinaux 1-100 seuls iinus -a -um, duo -ae -o
et trës tria se déclinent. Vous avez vu la majorité des formes de ces nombres
(le génitif, iinlïus, dulorum -arum -arum et trlium, est présenté au cap. 19).
200, 300, 600: -cent! f Les multiples de 1OO centum se terminent par -centï (200, 300, 600) ou -gentï
400,500, 700,800, (400, 500, 700, 800, 900) et se déclinent comme des adjectifs des 1e;2e décli-
900: -gent! f naisons: 200 du-centlï -ae -a, 400 quadrin-gentlï -ae -a.
ordinaux: Les ordinaux sont des adjectifs des 1e;2e déclinaisons; à partir des dizaines
20e_9oe 10oe-10ooe· 20-90 et des centaines 100-1000 ils sont formés avec le suffixe -ësimlus -a -um:
-esimlu~ . 2oème vïcësimus, 30ème trïcësimus, 40ème quadragësimus, 5oème quïnquagë-
simus etc., et lOOème centësimus, 20oème ducentësimus etc. (tableau p. 308).
terminaisons person- La phrase active Magister Marcum non laudat, sed reprehendit devient au
nelles passives passif Marcus a magistro non laudatur, sed reprehenditur. Marcus demande
sing. plur.
!. -or -mur à son maître: "Ciir ego semper a të reprehendgr, numquam laudor?" et le
2. -ris -minf maître répond: "Tii a më non lauda?:H, quia numquam rëctë respondës. Sem-
3. -tur -ntur per pravë respondës, ergo reprehenderis!" (!. 63-68). Laudlor, reprehendlor et
3e conjugaison laudalris, reprehendleris sont les formes passives des 1e et 2e personnes du
sing. plur. singulier; au pluriel la 1e personne est laudajmur, reprehendlimur (Sextus dit
!. -or -imur
2. -eris -iminf de lui-même et de Titus: "Nos a magistro laudamur, non reprehendimur") et
3. -itur -untur la 2e personne laudalmini, reprehendliminï. Les exemples de la section GRAM-
MATICA LATINA montrent comment les terminaisons personnelles passives
-or, -mur (1 e pers.), -ris, -minï c2e pers.) et -tur, -ntur (3e pers.) s'ajoutent
aux divers thèmes verbaux. Dans les thèmes consonantiques un -i- bref est
inséré devant -mur et -minï (mergltmur, mergltminï, thème merg-), -e- devant
-ris (merglgris) et -u- devant -ntur (mergl!l.ntur, comme dans audil!J.ntur).
Les formes rëctë, pravë, stultë, aequë sont formées à partir des adjectifs
rëctus,pravus, stultus, aequus; on traitera de cette formation au cap. 18.
dalre: thème da- Le thème du verbe dalre se termine par un a bref: dalmus, daltis, daltur,
dalte! etc. sauf dans da! das et dalns (devant ns les voyelles sont allongées).
double accusatif Remarquez les deux accusatifs avec docëre: Magister pueras numeros et
litteras docet. Magister pueras mu/tas rii§_ docëre potest (1. 1-3).

28
Chapitre 18
Dans la période classique, l'orthographe latine offrait une image générale-
ment fiable de la prononciation. Dans certains cas, cependant, on continuait à
écrire des lettres qui n'étaient plus prononcées dans le latin parlé, par ex. h-,
-m dans les finales atones -am, -em, -um et n devants. Un indice de ce fait est
l'apparition de "fautes d'orthographe" dans d'anciennes inscriptions rédigées
par des gens sans formation littéraire, par ex. ORA pour HORAM, SEPTE pour
SEPTEM et MESES pour MENSES. Dans le court exercice que le maître donne
aux élèves, Marcus commet plusieurs erreurs de ce type.
Le pronom démonstratif ïdem eadem idem ('le même', cf. 'identique') est un ïdem < is-dem
composé, dont le premier élément est le pronom is ea id; l'ajout du suffixe -dem eundem < eum-dem
entraîne le changement de is-dem en ïdem et eum-dem, eam-dem en eut1dem, eall_dem < eam-dem
ea1.J.dem (par assimilation, n étant une consonne dentale comme d, cf. septe!l-
decim et septe!ltrionës). Le pronom quis-que quae-que quod-que ('chacun',
'chaque') se décline comme le pronom interrogatif avec l'ajout de -que.
Les adjectifs en -er, par ex. piger, forment des superlatifs en -errimus -a -um adj. -er, sup. -errimus
(au lieu de -issimus). Dans ce chapitre vous· trouvez pulcherrimus et piger-
rimus, dans le suivant miserrimus et pauperrimus de miser et pauper. Le facilis, sup. -illimus
superlatif de facilis est facillimus (1. 102).
Dans la phrase puer stultus est, stultus est un adjectif qualifiant le substantif
puer. Dans la phrase puer stultg agit, le mot stultë se rapporte au verbe agit
qu'il qualifie: il décrit la manière dont le garçon agit; un tel mot est appelé adverbe
adverbe (lat. adverbium, de ad verbum ). De même, dans la phrase mïles forti§. adjectif adverbe
est quïfortiter pugnat,fortis est un adjectif (qualifiant mïles) etfortiter un -us -a -um -e
-is -e -iter
adverbe (qualifiant pugnat). Les adjectifs des 1e;2e déclinaisons, par ex.
stultlus -a -um, rëctlus -a -um, pulcher -chrla -chrlum, forment des adverbes
en -ë: stultg, rëctg, pulchrg (bene et male sont des formations irrégulières sur
bonus et malus). Les adjectifs de la 3e déclinaison, par ex. fortlis -e, brevlis
-e, turplis -e, forment des adverbes en -iter: fortiter, breviter, turpiter.
Certains adverbes, par ex. certë, qualifient toute une phrase, comme Certë
pulcherrimae sunt litterae Sextï (1. 73). D'autres peuvent se rapporter à un
adjectif, comme aequë dans la remarque du maître aux deux enfants:
"Litterae vestrae aequë (oedae sunt" (1. 78).
Le maître continue: "Tü, Tite, neque pulchrius neque foedius scrïbis quam comparaison de l'adv.:
Marcus", et Titus répond: "At certë rëctius scrïbo quam Marcus." Ces exem- comparatif: -ius
superlatif: -issime
ples montrent le comparatif de l'adverbe terminé par -ius: pulchrius,foedius, -(err)ime
rëctius (c'est-à-dire le neutre du comparatif de l'adjectif, employé comme
adverbe). Puis vient l'exhortation du maître: "Compara të cum Sexto, quï
rëctissimë et pulcherrimë scrïbit." Le superlatif de l'adverbe terminé par
-issimg (-errimg) se forme régulièrement sur le superlatif de l'adjectif.
Les adverbes numéraux sont formés avec -iës: quïnquiës 5x, sexiës 6x, sep- adverbes numéraux:
tiës 7x etc.; seuls les quatre premiers ont des formes spéciales: semel lx, bis -iës [x]
(question: quoties?)
2x, ter 3x, quater 4x. Sur quot et tot sont forillés quotiës et totiës (voir 1. 118-
126, 133, 134).
Le verbe facere n'a pas de forme passive, mais fierï sert de passif à facere: actif: facere
facit, faciunt
Vocalis est liftera quae per së syllabam facere potest... Sine vocalï syllaba passif: .fierï
{ierï non potest (1. 23-25). Les composés de facere terminés par -ficere, par fit,ftunt
ex. ef-ficere, s'emploient au passif: stilus ex ferro efjicitur (=fit).
La conjonction cum peut servir à introduire un événement soudain, comme
dans cet exemple: Titus sïc incipit: "Magister! Marcus bis ... " - cum Marcus
stilum dürum in partem corporis eius mollissimam premit! (1. 128-129).
29
Chapitre 19
Sans être dérangés par leurs bruyants enfants, Julius et Aemilia marchent de
long en large sous le magnifique péristyle, qui est orné de statues de dieux et
de déesses.
Iuppiter Iovlis (=Zeus) Parmi les noms des dieux remarquez celui du dieu suprême Juppiter Jovlis; le
thème en est Jov- (signifiant 'ciel') et la longue forme du nominatif est due à
Iüno -anis(= Hera)
Venus -eris (=Aphrodite) l'ajout de pater réduit en -pifer. Les dieux romains étaient identifiés aux
Cupfd6 -inis (=Eros) dieux grecs, par ex. Juppiter à Zeus, sa femme Juno -anis à Hera, Venus -eris,
comparaison irrégulière: déesse de l'amour, à Aphrodite, et son fils Cupïdo -inis ('désir') à Eros.
magnus mtiior miiximus Juppiter avait le titre honorifique d'Optimus Maximus, superlatifs de bonus et
parvus minor minimus magnus. Les degrés de comparaison de ces adjectifs et de leurs contraires
bonus melior optimus
malus pëior pessimus malus et parvus sont tout à fait irréguliers: voir 1. 13-16, 25-30, 36-37. Les
multf pliirës pliirimf degrés de multï sont: comp. plures, sup. plurimï (1. 52, 54).
superlatif+ génitif Le superlatif est souvent lié à un génitif partitif. Julius appelle sa femme
partitif optimam omnium feminarum. Vénus est décrite comme pulcherrima omnium
dearum et Rome comme urbs maxima et pulcherrima totïus imperif. Romanf..
superlatif absolu Sans un tel génitif le superlatif exprime souvent un très haut degré (superlatif
absolu): par ex. Julius et Aemilia s'appellent mutuellement mea optima uxor!
et mï optime vir! (1. 90, 94), et Julius, qui envoyait flores pulcherrimos (1. 78) à
Aemilia, appelle son ancien rival vir pessimus (110; cf. 1. 107, 128, 129).
neque iillus Comme vous le savez, la conjonction et ne se place pas devant non, pas plus
que devant nullus: au lieu de 'et nullus' vous rencontrez neque ullus (voir
niillus, iillus, totus, solus, 1. 14, 24, 27). Le pronom ullus -a -um ('tout') se décline comme nullus: gén.
iinus: gen. -fus, dat. -f -ïus et datif -ï au singulier; totus, solus et unus se déclinent de la même
manière (voir 1. 32 et 58).
génitif de qualité: Quel âge ont les enfants? Marcus acta annos habet; Quïntus est puer septem
puer septem annorum annorum (1. 33). Un tel génitif, qui sert à décrire la qualité d'un substantif,
s'appelle génitif de qualité (lat. genetïvus qualitatis). Du jeune Julius on nous
dit: adulescens vïgintï duorum annorum erat (1. 40).
Le dernier exemple a erat et non est, parce que c'était il y a dix ans. En vous
ramenant ainsi en arrière, nous vous apprenons les formes verbales em-
ployées quand on décrit des événements du passé. Comparez les deux
phrases Nunc Julius Aemiliam amat et Tune Julius Aemiliam amabat. La
passé (prétérit) forme amabat est le passé (ou prétérit, lat. tempus praeteritum) du verbe
amâre, distinct de amat, qui est le présent (lat. tempus praesens). Le passé
apparaissant dans ce chapitre marque un état passé des choses ou une action
en train de s'accomplir (non achevée) ou répétée; ce passé s'appelle imparfait
(lat. praeteritum imperfèctum, 'passé inachevé').
imparfait À la 3e personne l'imparfait se termine à l'actifpar -bat au singulier et -bant
actif au pluriel; les thèmes consonantiques et les thèmes en -ï ont -ebat et -ebant:
sing. 1. -{ë)balm Julius et Aemilia Romae habitâbant. Julius cot'idie epistulâs ad Aemiliam
2. -{ë)btils
3. -{ë)balt scrïbebat. Julius male"dormiebat. Pendant que le couple parle de ses premi-
plur. 1. -{ë)btilmus ères amours, les 1e et 2e personnes entrent en jeu, comme lorsque Julius dit:
2. -{ë)btil fis "tune ego te amâbam. tii me non amâbâs ... Neque epistulâs, quâs cotïdie tibi
3. -{ë)balnt scrïbebam, legebâs" (1. 98, 102). Les formes du pluriel se terminent par -mus
passif
sing. 1. -{ë)balr et -tis précédés de -bâ ou -ebâ-, par ex. (nos) habitâbâmus, (vos) habitâbâtis
2. -{ë)btilris (voir 1. 124-127).
3. -{ë)btiltur L'imparfait se forme en insérant -bâ- (1 e et 2e conjugaisons) ou -ebâ- (3e et
plur. 1. -{ë)btilmur
2. -{ë)btilminf 4e conjugaisons) entre le thème et les terminaisons personnelles: à l'actif -m,
3. -{ë)bajntur -mus (1 e pers.), -s, -tis c2e pers.) et -t, -nt (3e pers.); et au passif -r, -mur (1 e
pers.), -ris, -minï (2e pers.) et -tur, -ntur (3e pers.). Notez que la 1e personne
30
se termine par-met -r (et non -6 ou -or) et que a s'abrège devant -m, -r, -t,
-nt et -ntur (amalbQlm, amalbf!lr, etc.). Dans la section GRAMMATICA LATINA
vous trouvez des exemples de toutes les formes.
Du verbe irrégulier esse vous avez déjà rencontré la 3e personne de l'impar- imparfait de esse
fait: eralt, eralnt (cap. 13). Maintenant vous apprenez les 1e et 2e personnes: sing. plur.
eralm, eralmus et erals, eraltis. Les composés de esse, par ex. ab-esse, 1. eralm erà'lmus
2. erals eral tis
présentent les mêmes formes: ab-eralm, ab-erals etc., et de même pour passe: 3. eral t eral nt
pot-eralm, pot-erals, etc.
Le substantif domus -üs est un féminin de la 4e déclinaison, mais il a cer- domus -fis f., ab!. -6
taines terminaisons de la 2e: ablatif singulier domQ. (in magna domQ.) et au pl. ace. -os, gén. -arum
pluriel, l'accusatif domos et le génitif domorum (ou domuum). La forme
domf (cap. 15, !. 81) est un locatif: pour cette forme et pour l'ace. domum et
!'ab!. domQ. employés comme adverbes sans préposition, voir cap. 20.
Au cap. 4 vous avez appris que les mots de la 2e déclinaison en -us ont une noms de personnes
forme spéciale lorsqu'on s'adresse à une personne, le vocatif, terminé par -e, en -ius et filius:
voc. -ï
par ex. doming_. Lorsque Aemilia s'adresse à son mari elle dit: "Ô Iülfl" et meus: voc. mï
ajoute "mf optime vir!" (!. 93-94). Le vocatif des noms de personnes en -ius,
par ex. Iülius, Cornelius, Lücius, se termine par -f (contraction de -ie): Iülf,
Cornelf, Lücf, et le vocatif de meus est mf. Même filius donne filI au vocatif:
au cap. 21 (!. 30) Julius dit "ô mffilf!" à son fils.
La terminaison -as dans pater familias et mater familias est une ancienne
terminaison de génitif de la 1e déclinaison.

Chapitre 20
Un heureux événement est attendu dans notre famille romaine, ce qui donne
l'occasion aux parents de penser à l'avenir, et vous permet à vous de faire
connaissance avec le futur (latin tempusfutürum) des verbes latins.
futur
Les premiers verbes réguliers qui apparaissent au futur sont des thèmes en -a 1e et 2e conjugaisons
et en -e (! e et 2e conjugaisons), avec les terminaisons -bit et -bunt à la 3e actif passif
personne sing. et plur., par ex. habelbit, habelbunt; amalbit, amalbunt (!. 22- sing. 1. -blo -blor
27). Mais lorsque vous passez aux thèmes consonantiques et aux thèmes en -f 2. -bl is -bl eris
3. -blit -blitur
(3e et 4e conjugaisons) vous trouvez les terminaisons de futur -et, -ent, par plur. 1. -blimus -blimur
ex. dfclet, ponlent, dormilet, dormilent (!. 32, 44-45). Les terminaisons 2. -blitis -bliminï
passives sont -bitur, -buntur et -etur, -entur. Il y a aussi des exemples du 3. -blunt -bluntur
futur de esse: 3e pers. sing. erit, plur. erunt (même dans les composés, par 3e et 4e conjugaisons
ex. pot-erit, pot-erunt de passe). actif passif
sing. 1. -alm -air
Les 1e et 2e personnes du futur sont employées durant la conversation des 2. -els -elris
parents. Vous trouverez les terminaisons (!) -bo, -bimus et -bis, -bitis 3. -elt -eltur
ajoutées aux thèmes en .-a et -e, par ex. amalbo, habelb6 etc., et (2) -am, -emus plur. 1. -elmus -elmur
2. -eltis -elminï
et -es, -etis ajoutées aux thèmes consonantiques et aux thèmes en -f, par ex. 3. -el nt -el ntur
discedlam, discedles, dormilam, dormilemus etc. Les terminaisons passives
esse
sont(!) -bor, -bimur; -beris, -biminf, et (2) -ar, -emur; -eris, -eminf. Le futur sing. plur.
de esse: 1e personne ero, erimus; 2e personne eris, eritis. 1. er6 erimus
2. eris eritis
Le futur est formé par l'insertion, entre thème et terminaison personnelle, de 3. erit erunt
(!) -b- aux 1e et 2e conjugaisons, par ex. amalblo, habelblo; dans les termi-
naisons -s, -t, -mus, -fis, -nt, -ris, -tur, -minf, -ntur, une voyelle brève est
insérée avant les consonnes, le plus souvent -i- (amalbils, amalbilt,
amalbilmus, etc.), mais -u- devant -nt, -ntur (amalby_lnt, amalbyJntur) et -e-
devant -ris (amalbg_lris); même nre a -b- au futur: (ab-, ad-, ex-, red-)nblo,
nbils, nbilt etc.(!. 131-132).
31
(2) -e- (mais 1e pers. sing. -a-) aux 3e et 4e conjugaisons, par ex. dïclalm,
dïclels etc.; audilalm, audilels etc. (-e- s'abrège devant -t, -nt, -ntur: dïclglt,
dïclglnt, dïclglntur).
velle Du verbe irrégulier velle, vous connaissez déjà la 3e personne du présent: vult,
sing. plur. volunt. Les 1e et 2e personnes sont respectivement: vola, volumus et vïs, vultis
1. vola volumus
2. vis vultis (!. 55, 56, 64, 73). On ne met pas la négation non devant vola, volumus, volunt
3. vult volunt et velle; à la place on trouve les formes ni5li5, ni5lumus, ni5lunt et ni5lle, qui sont
la contraction de ne+ vola etc. Cf. l'impératif ni5lï, ni5lïte (!. 69, 160) employé
avec l'infinitifpour exprimer une défense ('ne ... pas!'), par ex. ni5lï abïre!
domum ace. L'accusatif et l'ablatif de domus s'emploient sans préposition pour exprimer
domo ab!. le mouvement vers la maison ou en provenance de la maison de quelqu'un,
domlloc.
par ex. domum revertï et domQ. abïre (voir!. 123, 137); la forme domf, par
ex. domf manere (!. 127) est un locatif ('à la maison'). Cf. la règle qui s'ap-
plique aux noms de villes: Tüsculum, TüsculQ., Tüsculf. DomQ., comme Tüs-
carere +ab!. culQ, est un ablatif de séparation; de même l'ablatif que réclame carere ('être
sans', 'manquer de'), par ex. cibQ. carere (!. 6; cf. sine+ ab!.: sine cibQ. esse).
nom.lace. nos vos Les pronoms personnels nos et vos deviennent ni5bïs et vi5bïs à l'ablatif et au
dat./abl. nobls vobls datif: a vi5bïs, a ni5bïs (!. 130, 136; datif: cap. 21, !. 91et109).

Chapitre 21
Le chapitre s'ouvre lorsque Marcus revient de l'école. Il semble mal en
point: il est trempé et sale, et saigne du nez. Qu'est-ce qui a bien pu lui
arriver? C'est ce que vous découvrez en lisant le chapitre. Que le récit de
Marcus soit vrai ou faux, vous pouvez en profiter pour apprendre les formes
verbales employées lorsqu'on parle d'un événement qui a eu lieu.
Tout d'abord, vous découvrez la forme ambulavit du verbe ambulare, dans
l'explication fournie pour les vêtements mouillés: Marcus per imbrem ambu-
lavit. Ce temps s'appelle le parfait, en latin tempus praeteritum perfectum,
parfait et imparfait 'passé accompli', distinct de l'imparfait ou praeteritum imperfectum, 'passé
inaccompli'. La différence est que l'imparfait, comme vous le savez, décrit
un état de choses ou b.ien une action en cours ou répétée (habituelle) dans le
passé, tandis que le parfait exprime ce qui s'est produit à un moment et est
maintenant terminé. Comparez les deux passés dans les phrases: Iülia canta-
bat ... Tum Marcus eam pulsavit! Le parfait apparaît souvent lié à un présent
lorsqu'on décrit le résultat présent d'une action passée, par ex. Jam Iülia
pli5rat, quia Marcus eam pulsavit (français 'a frappé').
parfait Le pluriel de ambulavlit et pulsavlit est ambulavlerunt et pulsavlerunt: Puerï
terminaisons person- per imbrem ambulaverunt et Marcus et Titus Sextum pulsaverunt. La 3e
nelles personne du parfait se termine par -it au singulier et -erunt au pluriel. Vous
sing. plur.
1. -f -imus trouvez les mêmes terminaisons personnelles aux formes iaculit et iaculerunt
2. -istl -istis de iacere (!. 20, 21) et audïvlit et audïvlerunt de audïre (!. 23, 26). Les termi-
3. -it -erunt naisons des 1e et 2e personnes, elles aussi, sont différentes de celles que vous
connaissez par les autres temps, comme il apparaît dans cette conversation
entre père et fils (!. 40-43): Marcus: " ... ego ilium pulsavf!" Iülius: "Tüne
si5lus ünum pulsavistï?" Marcus: "Ego et Titus eum pulsavimus." Iülius:
"Quid? Vos duo ünum pulsavistis?" Comme vous le voyez, la 1e personne a
les terminaisons -ï, -imus (pulsavlï, pulsavlimus) et la 2e -istï, -istis (pulsà-
vlistï, pulsavlistis), respectivement au singulier et au pluriel. Les formes paral-
lèles de iacere sont iaculï, iaculimus (1 e pers.) et iaculistï, iaculistis c2e pers.), et
pour audïre: audïvlï, audïvlimus (1 e pers.) et audïvlistï, audïvlistis c2e pers.).
32
Comme le montrent les exemples, les terminaisons personnelles du parfait ne thème du thème du
s'ajoutent pas directement au thème verbal pulsa-, iacë- et audi-, mais aux présent parfait
thèmes élargis ou modifiés pulsav-, iacu- et audiv-. Les thèmes consonan- 1. pulsa- pulsiiv-
2. iace- iacu-
tiques subissent même de plus grandes modifications au parfait; ainsi le 3. scrïb- scrïps-
parfait de scribere est scïpslit et celui de diclere est dixlit, les thèmes se trans- 4. audï- audïv-
formant en scrïps- et dix-. Cette forme spéèiale du thème verbal, à laquelle
on ajoute les terminaisons personnelles du parfait, est appelée thème du par-
fait tandis que le thème de base du verbe est appelé thème du présent. A
partir des thèmes du présent terminés par -a ou -i (1 e et 4e conjugaisons) on
forme régulièrement les thèmes du parfait par l'ajout de v, par ex. pulsa-:
pulsay_-, audi-: audiy_-, et à partir des thèmes du présent en -ë c2e conjugaison)
en changeant le ë en u: iacë-: iacg-. Le thème du parfait des verbes de la 3e
conjugaison (avec des thèmes du présent terminés par une consonne) se
forme de diverses manières, par ex. par l'ajout d'un s au thème du présent;
dans scrib-: scrÏJ2.§.- cela produit la transformation de la sonore b en sourde p, scrïps- < scrïbs-
dïx- < dïcs-
dans die-: dïJ.- c'est seulement l'orthographe qui est modifiée (x = es). Le
verbe esse a un thème de parfait à partfu-: fuli,fulistï,fulit etc. thème du parf. de esse:
fu-
Au cap. 11 la remarque du médecin "Puer dormit" était rapportée de la
manière suivante: Medicus 'puerum dormire' dicit, c'est-à-dire à l'accusatif-
infinitif (ace.+ inf.). Dormit est un présent et l'infinitif correspondant dormïre
est appelé infinitif présent (lat. ïnfinïtïvus praesentis). Dans ce chapitre Julius infinitif présent: -re
dit: "Marcus dormïvit" et cette remarque est rendue à l'ace.+ inf.: Iülius
'Marcum dormïvisse' dïcit (1. 97). Dormïvit est un parfait et l'infinitif corres-
pondant dormïvlisse est appelé infinitif parfait (lat. ïnflnïtïvus perfectï); il se infinitif parfait: -isse
forme par l'ajout de -isse au thème du parfait. Autres exemples: intravlisse,
iaculisse et fulisse: Iülius 'Marcum intravisse' dicit, at non dicit 'eum ... humï
iacuisse' (!. 73-74); Marcus dicit 'së bonum puerumfuisse' (!. 85).
La phrase Sextus Marcum pulsavit devient au passif Marcus a Sexto pulsatus
est (!. 11 ). La forme pulsatus -a -um, adjectif des 1e;2e déclinaisons, est
appelée participe parfait (lat. participium perfectï). Ce participe se forme participe parfait
régulièrement par l'ajout d'un t au thème du présent, suivi des diverses -tlus -a -um
terminaisons -us -a -um etc., par ex. laudatlus -a -um, auditlus -a -um, parfait passif
scrïptlus -a -um (là aussi transformation de b en p ). Combiné au présent de 1. -tl us -a sum
2. es
esse (sum, es, est etc.) le participe parfait s'emploie pour former le parfait 3. ... um est
passif comme dans l'exemple ci-dessus; la terminaison du participe s'accorde 1. -tl 1 -ae sumus
alors avec le sujet, par ex. Jülig_ a Marco pulsatg_ est; puerf laudatf sunt; 2. estis
litterae a Sexto scrïptae sunt. Combiné à l'infinitif esse le participe parfait 3. ... -a sunt
forme l'infinitif parfait passif, par ex. laudatum esse: Marcus 'së a magistro infinitif parfait passif
laudatum esse' dïcit (à l'ace. + inf. le participe s'accorde avec l'accusatif laudiitlum esse
sujet, cf. Aemilia litteras a Marco scrïptas esse crëdit). Le participe parfait -tl u~ -a -urn -11:_m 1 esse
-1 -ae -os -as
s'emploie aussi comme adjectif attribut: puer laudatus (=puer qui laudatus
est). Il a le sens passif, au contraire du participe présent en -ns qui est actif.
Les substantifs cornü -üs et genü -üs sont des neutres de la 4e déclinaison 4e déclinaison neutre
(plur. -a: cornug, genug_). La déclinaison est donnée en marge à la page 164. cornu -üs, pl. -ua -uum
Ali-quis -quid est un pronom indéfini qu'on emploie pour une personne ou pronom indéfini
une chose indéterminées(!. 65, 91; français 'quelqu'un' et 'quelque chose'). ali-quis ali-quid

Le neutre pluriel des adjectifs et pronoms s'emploie souvent comme un sub-


stantif au sens d'une généralité, par ex. multg_ (1. 90, 'une grande quantité'),
omnig_ (1. 95, 'toutes choses'), haec (!. 123, 'cela'), etc. (=et cëterg_).
Avec le verbe crëdere la personne qu'on croit ou à qui on se fie est au datif:
"Mihi crëde!" dit Marcus, mais Iülius MarcQ. non crëdit (1. 119, 140).

33
Chapitre 22
L'image en tête de chapitre représente une mosaique ancienne découverte
derrière la porte d'entrée d'une maison de Pompéi. L'image et l'avertisse-
ment Cavë canem! témoignent du soin avec lequel les romains tentaient de
protéger leurs maisons contre les intrus. Chaque maison était gardée par un
portier (ostiiirius ou iiinitor) qui avait souvent un chien de garde pour l'aider.
Aussi n'est-il pas facile pour un étranger d'être admis dans la 'villa' de
Julius. D'abord il doit réveiller le portier et ensuite il doit le convaincre que
ses intentions ne sont pas hostiles. Dans ce chapitre, le porteur de courrier
(tabelliirius) s'y essaie avec les paroles: "Ego non venio vïllam oppugniitum
supin: sïcut hostis, nec peciiniam postuliitum venio" (1. 33-34). Oppugniitum et
-tum + verbe de postuliitum sont les premiers exemples d'une forme verbale appelée supin
mouvement (lat. supïnum ), que l'on trouve avec des verbes de mouvement, par ex. ïre et
venïre, pour exprimer le but. D'autres exemples sont saliitiitum venïre,
dormïtum ïre, ambuliitum exïre, laviitum ïre (voir 1. 49-54).
Avant que le messager ne révèle son nom compliqué Tlëpolemus, il dit:
-tu+ adjectif (facilis/ "Nomen meum non est facile die&.", et le portier, qui a du mal à saisir le
difficilis)
nom, dit: "Vax tua difficilis est audïtfl" (1. 43-46). Les formes dictii et audïtii
1. supin en -um s'appellent 'supin en -ii' - distinctes des formes en -tum, 'supin en -um'.
2. supin en -ü Le supin en -ii est une forme rare employée pour modifier certains adjectifs,
particulièrement facilis et difficilis; l'exemple ci-dessus, où le sujet est vox,
pourrait être paraphrasé ainsi: Difficile est vocem tuam audïre.
Les terminaisons de supin -um et -ii s'ajoutent à une forme modifiée du
thème du supin thème, appelée thème du supin, qu'on emploie aussi pour former le participe
passé - et le participe futur (voir cap. 24). Ce thème se forme régulièrement
par l'ajout de tau thème du présent, par ex. saliitii-: saliitiit-; audï-: audït-;
dïc-: dict-; dans les thèmes en -ë le ë se change en i, par ex. terrë-: terrij-; et
il y a plusieurs autres irrégularités, surtout dans les verbes de la 3e conju-
gaison, où l'addition du t peut provoquer des changements par assimilation,
par ex. scrïb-: scrÏ/lJ.- (p est sourd comme t), claud-: clau,J..- (dt> tt >ss >s).
Lorsque vous connaissez les trois thèmes verbaux, ( 1) le thème du présent,
thèmes verbaux (2) le thème du parfait et (3) le thème du supin, vous pouvez en faire dériver
1. thème du présent [-] toutes les formes du verbe. Par conséquent, pour être capable de conjuguer
2. thème du parfait [-J
3. thème du supin["'] (c'est-à-dire infléchir) un verbe latin il suffit de connaître trois formes, ou
'parties principales', dans lesquelles ces thèmes sont contenus. Les plus
parties principales utiles sont les trois infinitifs:
1. inf. prés. act. 1. L'infinitifprésent actif, par ex. scrïblere
2. inf. parf. act.
3. inf. parf. pass. 2. L'infinitifparfait actif, par ex. scrijJslisse
3. L'infinitifparfait passif, par ex. scrijJtlum esse
symboles: Ce sont là les formes des verbes irréguliers qu'on donnera en marge (la 3e
H thème du parfait forme sera sans esse, ou absente si le verbe n'a pas de passif, par ex. passe
["']thème du supin
potuisse); pour les verbes déponents vous trouverez les infinitifs présent et
parfait passif, par ex. loquï lociitum esse. Les formes présentent divers change-
ments thématiques, par ex. allongement de voyelle (gmere f.misse f.mptum;
vg_nïre, vf.nisse); chute den ou m (sd!ldere scidisse scissum, rumpere riipisse
ruptum); redoublement de syllabes au parfait (pellere fil!PUlisse pulsum);
quelquefois thème du parfait inchangé (solvere solvisse soliitum). Pour ap-
prendre de telles irrégularités on vous propose un nouvel exercice au PENSVM
A, où il faut réintroduire dans la liste de verbes les thèmes manquants.
quis quid pron. indéfini Dans la phrase Sï ~ vïllam intriire vult ... (1. 7) le pronom quis n'est pas
après sf et num interrogatif mais indéfini(= aliquis); par la question Num ~ hïc est? (1. 28)
34
il ne s'agit pas de savoir 'qui' est là, mais si 'quelqu'un' est là, de même que sï quis/quid...
quid dans la question Num quid tecum fers (!. 105) signifie 'quelque chose'. num quis/quid... ?
Après sf et num le pronom quis quid est indéfini (= aliquis aliquid).
Le pronom démonstratif iste -a -ud (décliné comme ille -a -ud) renvoie à pronom démonstratif
quelque chose en relation avec la personne à qui l'on parle (la 2e personne): iste -a -ud
Tlépolème dit iste canis à propos du chien du portier ('ce chien avec toi') et
parlant du manteau de Tlépolème le portier dit istud pallium.
Comparez les phrases Jiinitorg_ dormiente. canis vigiliins iiinuam cüstodit ab!. abs. +part. prés. et
(!. 23) et Cang_ vlnctQ, tabelliirius intrat (1. 119). Jiinitorg_ dormiente est parf.
l'ablatif absolu avec le participe présent qui exprime ce qui est en train de se
passer maintenant, c'est-à-dire au même moment (= dum iiinitor dormit,
'pendant que ... '). Cang_ vlnctQ_ est l'ablatif absolu avec le participe parfait,
qui exprime ce qui a été fait(= postquam canis vfnctus est .. ., 'après .. .').

Chapitre 23
Vous vous rappelez sûrement qu'à la fin du .cap. 18 le maître d'école a écrit
une lettre au père de Marcus. Dans ce chapitre vous découvrez ce qu'il y a
dans cette lettre. La reproduction en tête de chapitre montre le type d'écriture
manuscrite employée par les anciens romains. Comparez-la avec le texte de
la page 180 et vous n'aurez aucune difficulté à déchiffrer l'écriture.
Julius doit répondre à la lettre. Aussi, après avoir réprimandé Marcus, il dit:
"Jam epistulam scrfptürus sum" (!. 125). Il aurait pu dire, "Jam epistulam
scrlbam" en employant le futur habituel scrlbam, car scrfptürus sum est sim-
plement une forme étendue du futur qui sert à exprimer ce qu'on a l'intention
de faire; il se compose du présent de esse et de scrfptürus, qui est le participe participe futur
futur (lat. participium futürl) de scrlbere. Ce participe se forme par l'ajout de ~ri us -a -um
-""iïrjus -a -um au thème du supin, par ex. pugniitjürjus, piiritlürjus, dor-
mltjürlus de pugniire, piirere, dormlre. Vous voyez ces participes employés
quand Marcus promet de se corriger (!. 85-87). Le participe futur de esse est
futürlus -a -um, forme déjà connue par l'expression tempusfutürum. futürlus -a -um
La remarque de Julius "Epistulam scrfptürus sum" est rendue au style in-
direct avec ace. + inf.: Jülius dlcit 'se epistulam scrfptürum esse.' Scrfptürum
esse est l'infinitif futur (latin lnfinftfvus futürl), qui se compose du participe infinitif futur
futur et de esse. Autres exemples: futürum esse, piiritürum esse, pugniitürum "'llrluml-am/-osl-a esse
esse, dormïtürum esse: voyez l'exposé des promesses de Marcus(!. 90-92).
Lorsque Julius se lève pour s'en aller, Aemilia soupçonne sa mauvaise
intention et demande, "Miircumne verberiitum ïs?" en utilisant le supin avec
fre pour exprimer le but. Son appréhension pourrait s'exprimer à l'ace.+ inf.:
Aemilia Jülium Miircum verberiitum ïre putat, mais pour éviter l'ambiguïté
de deux accusatifs, on préfère la forme passive: Aemilia Miircum ii Jülio
verberiitum ïrï putat (1. 114). La combinaison verberiitum ïrï (c'est-à-dire le
supin+ l'infinitif passif frf de Ire) joue le rôle d'infinitif futur passif. Autres infinitif futur passif
exemples: Ego eum nec mütiitum esse nec posteii mütiitum ïrf puto (1. 118) et "'llm -ïrï (supin+ ïri)
Die eï 'responsum meum criis ii Marco triiditum ïrï' (!. 133).
Lorsque Marcus a été pris à frauder, son père lui dit, "Nonne te pudet hoc verbe impersonnel
fecisse?" Le verbe impersonnel pudet exprime l'idée qu'un sentiment de honte pudet + ace. (et gén.)
affecte quelqu'un; la personne affectée est à l'accusatif, par ex. me pudet ('k
me sens honteux'). La cause du sentiment peut être exprimée par un infinitif,
comme ci-dessus, ou par un génitif, par ex. Puerum pudet factf suf (1. 82).

35
verbes irréguliers Verbes irréguliers: avec allongement de voyelle: legere lijgisse lg_ctum;fugere
ffjgisse; avec changement de voyelle: facere .ftcisse; avec des thèmes tout
différents: ferre tulisse latum. Au cap. 24 on a dare dedisse avec redouble-
ment; tra-dere et per-dere sont des composés de dare, ce qui explique les
parfaits tra-di.disse et per-di.disse.
ire Le participe présent de ~reparaît régulier: ilëns, mais sa déclinaison est irré-
part. prés. iëns euntl is gulière: ace. euntlem, gén. euntlis, etc. De même pour ses composés, par ex.
red-ïre, part. red-iëns -euntlis. Exemples aux L 106-107.

Chapitre 24
De son lit de malade Quintus appelle Syra et lui demande de lui dire ce qui
s'est passé pendant qu'il était alité tout seul. Syra lui donne volontiers tous
les détails du retour de Marcus et de ce qui s'était passé auparavant.
plus-que-parfait Au cours de ce compte rendu vous apprenez le temps appelé plus-que-parfait
actif (lat. pliisquamperfectum). On l'emploie pour exprimer qu'une action vient
sing. plur.
1. --eralm --eriimus avant un certain moment du passé, c'est-à-dire que quelque chose s'était
2. --eriils --eriil tis produit. Les premiers exemples sont ambulavjerat, iaculerat, piilsatlus erat et
3. --eralt --eralnt pugnavlerant (1. 66-68): Marcus non modo iimidus erat, quod per imbrem
passif ambulaverat, sed etiam sordidus atque cruentus, quod humï iacuerat et a
1. zus :;,a eram
2. eriis Sexto pulsatus erat. Puerï enim in via pugnaverant. A l'actif le plus-que-
3. ... zum erat parfait se forme par l'insertion de -era- (abrégé -era-) entre le thème du
1. ">f :;,ae eriimus parfait et les terminaisons personnelles: 1e personne -eralm, -eralmus, 2e
2. eriitis -erals, -eraltis, 3e -eralt, -eralnt. Au passif, le plus-que-parfait est composé
3. ... :;,a erant du participe parfait et de l'imparfait de esse (eram, eras, erat etc.), par ex.
Marcus a Sexto pulsatus erat = Sextus Marcum pulsaverat. Dans la section
GRAMMATICA LATINA vous trouvez des exemples de toutes les formes des
quatre conjugaisons et de esse (fuleralm,Julerals,Juleralt etc.).
acc./abl. dat.
!. më mihi Pour ce qui est du pronom réfléchi la forme së est l'accusatif et l'ablatif; le
2. të tibi datif est sibi (cf. tibi, mihi): Syra: "Doletne tibi pës adhiic?" Puer 'pedem
3. së sibi sibi dolëre' ait: "Valdë mihi dolet pës" (1. 23-24).
-réfléchi-
Les verbes déponents, comme conarï et mentïrï, ont toujours une forme
passive (excepté au participe présent et futur: conans, conatiirus et mentiëns,
mentïtiirus); exemples de ces verbes au présent: Quïntus surgere conatur et
verbes déponents Marcus mentïtur, et au parfait: Qufntus surgere conatus est et Marcus
parfait mentïtus est (français 'a essayé', 'a menti'). Les participes parfaits des verbes
patï, loquï, verërï, etfatërï sont passlus, lociitlus, veritlus etfasslus, comme
il apparaît dans les exemples: tergï do/ores passus est (1. 47); saepe de ea
lociitus est (1. 60); Tabellarius canem veritus est (1. 88); Marcus së mentïtum
esse fassus est (1. 101). La dernière phrase montre une exemple d'infinitif
parfait: mentïtum esse. - L'impératif des verbes déponents terminé par -re,
par ex. "Consola!:§. më, Syra!" (1. 40), est traité au chapitre suivant.
ab!. de comparaison La conjonction quam ('que') s'emploie dans les comparaisons après le com-
paratif, par ex. Marcus pigrior est quam Quïntus. Une autre possibilité est de
mettre le second terme à l'ablatif: Marcus pigrior est QuïntQ.. Des exemples
de cet ablatif de comparaison se trouvent L 30, 77, 90, 108, 116, 117.
n6scere 'prendre con- À la question de Quintus "Quomodo Mëdus puellam Romanam noscere po-
naissance de' tuit?" Syra répond: "Nesci6 quomodo, sed certo scia eum aliquam feminam
n6visse 'connaître'
novisse" (1. 57-60). Le parfait novisse de noscere ('prendre connaissance de') a
une valeur de présent: 'connaître'. Cf. Canis të novit. ignorat ilium (1. 94).
adverbes en -6 Notez les adverbes en -6: prïmQ., certQ. et subitQ. (cf. postrëmQ. et rarQ).
36
Chapitre 25
Dans ce chapitre et dans le suivant vous lisez des mythes grecs bien connus.
Ces récits fabuleux d'exploits héroïques ont fasciné les lecteurs à travers les
âges, et d'innombrables poètes et artistes se sont inspiré de l'art narratif grec.
Les noms de lieux mentionnés dans l'histoire se retrouvent sur la carte de
Grèce qui fait face au chapitre. Parmi les noms de villes notez les formes de
pluriel de Athënae et Delphf; l'accusatif est Athënas et DelphQ.s, l'ablatif Athenae -arum f. pl.
Athënf§. et Delphf§.. Ces deux cas, comme vous le savez, servent à exprimer le Delphî -arum m. pl.
mouvement vers et en provenance de la ville: Thésée vaAthënf§. in Crëtam et
plus tard ë Crëta Athënas. Mais l'ablatif des noms de villes au pluriel s'em-
ploie aussi comme un locatif, de sorte qu'Athënis peut signifier aussi in urbe Athenîs !oc. (= abl.)
Athënis: Thëseus Athënf§. vivëbat (1. 52). La règle d'emploi de l'accusatif, de
l'ablatif et du locatif(= génitit/ablatif) des noms de villes s'applique aussi
aux noms de petites îles, par ex. Naxus: ace. Naxum = ad insu/am Naxum,
ab!. NaxQ. =ab/ex insula Naxô; loc. Naxf= in insu/a Naxô (1. 99, 100, 132). -
Un nouveau nom peut être présenté avec nômine ('au nom de', ablatif de
point de vue): Mônstrum horribile, nômine Minôtaurus (1. 26).
L'impératif des verbes déponents se termine par -re au singulier et -mini au verbes déponents
pluriel (thèmes conson. -ere et -iminl). Vous avez déjà des exemples de -re impératif
au cap. 24 (par ex. 1. 28 "Intuërg pedës meôs, Syra!") et dans ce chapitre sing. -re
plur. -minï
Thésée dit à Ariane: "Opperirg më!" (!. 75) et "Sequere më! Proficïscere më-
cum Athënas!" (1. 95) et à ses concitoyens: "Laetamini. civës mei! Intuëmini
gladium meum cruentum! Sequimini më ad pc:rtum!" (!. 92-93).
Les verbes transitifs comme timëre et amare s'emploient généralement avec un
complément d'objet à l'accusatif, par ex. mortem timëre, patriam amare. Les
substantifs dérivés de ces verbes, timor et amor, peuvent se combiner avec un
génitif pour indiquer ce qui est l'objet de la peur ou de l'amour, par ex. timor
mor[bJ. et amor patriae (1. 77, 86). Un tel génitif s'appelle génitif objectif. génitif objectif
Autres exemples: timor mônstrôrum, expugnatiô urb!J, nex Minôtaurf et cupidi-
tas pecüniae (!. 22, 46, 88, 122), les substantifs expugnatiô et nex étant dérivés
des verbes expugnare et necare, cependant que cupiditas est dérivé du verbe
cupere par l'intermédiaire de l'adjectif cupidus (= cupiëns), qui peut lui-même cupidus + gén.
se combiner à un génitif objectif, par ex. cupidus aur[ (1. 46, = qui aurum amans+ gén.
cupit). Même un participe présent comme amans peut recevoir un génitif
objectif quand il est employé comme adjectif, par ex. patriae amans (1. 51, =
quî patriam amat). - Le verbe obllvîscî est suivi d'un complément d'objet au oblivîscï + gén.
génitif: oblîvîscere illîus virf (!. 126, cf. !. 128). Quand le complément
d'objet est une chose, l'accusatif est possible aussi (!. 118, 130).
Vous avez vu l'accusatif-infinitif avec le verbe iubëre: un infinitif actif,
comme dans pater filium tacëre iubet, exprime ce qu'une personne doit faire,
tandis qu'un infinitif passif, comme dücï dans [Rëx} eum in labyrinthum dücf ace. + inf. pass.
iussit (!. 59) exprime ce gui doit être fait à une personne ('ordonna qu'il fût avec iubere
conduit...'). Comme iubëre le verbe velle peut être suivi de l'ace.+ inf.: Të hîc ace. + inf. avec velle
manëre volô ('je veux que tu ... ') et Quamfabulam më tibi narrare vîs? (!. 2--4).
Le participe passé des verbes déponents s'emploie avec le sujet de la phrase
pour indiquer ce qu'une personne a/avait fait ou faisait: haec locüta Ariadna.. .
(!. 74, 'ayant dit/après avoir dit cela ... '); Thëseus filum Ariadnae secütus .. .
(!. 84-85, 'ayant suivi/suivant ... '); Aegeus arbitratus ... (!. 137, 'qui croyait...').
Un pronom relatif après un point fait fonction de pronom démonstratif renvoy- relatif de liaison
ant à un mot dans la phrase précédente ('relatif de liaison'), par ex. Thëseus
Athënîs vîvëbat. Qfil nüper Athënas vënerat (!. 52, = Is ... ; cf. 1. 34, 61, 142).
Les formes navigandum etfugiendum (!. 94, 97) seront traitées au cap. 26. ad+ -ndum: cap. 26
37
Chapitre 26
L'histoire du jeune Icare, qui s'élança vers le soleil brûlant pour être ensuite
précipité dans la mer parce que le soleil fit fondre la cire qui retenait ses
ailes, a toujours été admirée comme une magnifique image poétique du châti-
ment réservé à l'arrogance et à l'imprudence. Syra aussi se sert de cette
histoire pour avertir Quintus d'être plus prudent à l'avenir.
Dans l'expression paratus ad pugnam on a la préposition ad avec l'accusatif
pugnam. Si on remplace le substantif par le verbe correspondant, on n'emploie
pas l'infinitif pugnare mais la forme pugnandum: paratus ad pugnandum.
Cette forme, caractérisée par -nd- ajouté au thème du présent, est une sorte de
gérondif substantif verbal appelé gérondif (lat. gerundium). Le gérondif est un neutre
ace. -ndum
gén. -ndï de la 2e déclinaison, mais il n'a pas de nominatif: l'accusatif se termine par
abl. -ndo -ndum (pugnalndlum ), le génitif par -ndf (pugnalndli), le datif et l'ablatif par
-nd<J. (pugnalndlo). Dans les thèmes consonantiques et en -ï (3e et 4e con-
jugaisons) une bref est inséré devant -nd: ad vïvlgndlum, ad audilgndlum.
Dans ce chapitre vous trouvez plusieurs exemples du gérondif aux différents
cas (excepté le datif qui est rarement employé). L'accusatif se rencontre
après ad. Le génitif apparaît avec des substantifs, par ex. finem narrandï
facere; consilium fugiendï; ars vola!Jdl; tempus dormiendï est (1. 13, 56, 72,
122); ou bien comme ·génitif objectif avec les adjectifs cupidus et studiosus:
cupidus audiendï, studiosus volandï (1. 18, 43); avec l'ablatif causa le génitif
du gérondif exprime une cause ou un but: non solum délectandï causa, sed
-ndï causa etiam monendï causa narratur fabula (1. 134-135). L'ablatif du gérondif se
rencontre après in et dé: audax in volalliifi.; liber dé amando (1. 80, 154); ou
bien seul comme ablatif de moyen ou de cause: puerï scrïbere discunt scrï-
bendo; fessus sum ambulando (1. 24).
adjectifs Certains adjectifs sont en -er au nom. masculin sing. sans les terminaisons
m. f. n. habituelles -us et -is, par ex. niger -grla -grlum et (avec le maintien du -e-)
-er -(e)rla -(e)rlum miser -erla -erlum, liber -erla -erlum, et celer -erlis -erle (dans d'autres
-er -(e)rlis -(e)rle adjectifs de la 3e déclinaison le -e- tombe, par ex. acer acrlis acrle, 'vif, cf.
October -brlis). Ce type d'adjectifs de la 3e déclinaison possède trois formes
m./f./n. différentes au nominatif singulier - alors que ceux en -ns et -x, comme
-ns, gén. -ntl is prüdéns et audax, n'en ont qu'une: virlfeminalconsilium prüdéns/audax (gén.
-x, gén. -cl is prüdentlis, audaclis). Les adjectifs en -er font -errimus au superlatif, par ex.
celerrimus. Sont irréguliers les superlatifs summus et ïnfimus (1. 77, 79) de
super(us) -erla -erlum et ïnfer(us) -erla -erlum (comp. superior et inferior).
tiër tierl is, ace. -a Le substantif aér (3e décl. m., gén. aerlis) est tiré du grec et prend la termi-
(= -em) naison grecque -a à l'ace. sing. aerlf!. (= aerlem).
neque üllus -a -um Comme üllus -a -um, le pronom indéfini quis-quam quid-quam ('quelqu'un',
neque quisquam 'quelque chose') s'emploie dans un contexte négatif, de sorte qu'on n'em-
neque quidquam ploie pas et devant nëmo, nihil: neque quisquam (1. 26, 'et personne ... ne'),
neque umquam
nec quidquam (cap. 27, 1. 106, 'et rien .. ne'); de même on évite et devant
numquam en employant neque umquam (cap. 23, 1. 26, 'et jamais ... ne').
eslto esltote (imp.) Au lieu de l'impératif court es! esite! de esse, on préfère souvent la forme
longue en -ta -tote: eslto! esltote! Dans les autres verbes cet impératif futur
n'est pas très fréquent (il sera traité au cap. 33).
vidërï Vidéri, passif de vidére, s'emploie (avec nom. + inf.) au sens de 'sembler
(+ dat.) (être)', par ex. insulae haud parvae sunt, quamquam parvae esse videntur
(1. 94). Dans cet emploi on ajoute souvent un datif, par ex. Mélos ïnsula ... non
tam parva est quam tibi vidétur (1. 95, = quam tü putas, cf. 1. 96-97, 125);
puer volare sibi vidétur (1. 144, = sé volare putat).
38
Chapitre 27
Julius est le propriétaire d'un vaste domaine sur les collines d' Albe, mans
Albànus, près du lac d'Albe, lacus Albànus. L'administration de la ferme est subjonctif
laissée à des métayers, colonï. Julius suit leur travail avec attention quand il présent
est en résidence dans sa 'villa' d' Albe. C'est là que nous le rencontrons, 2e, 3e et 4e conj.
parcourant ses champs et interrogeant ses hommes sur la qualité des récoltes. actif passif
sg. 1. -alm -air
En plus d'un grand nombre de nouveaux· mots, vous apprenez dans ce 2. -âls -âlris
chapitre de nouvelles et importantes formes verbales. Comparez la phrase 3. -ait -âltur
Servus tacet et audit et Dominus imperat ut servus tacegJ_ et audigJ_. La pl. 1.. -âlmus -âlmur
première phrase nous dit ce que l'esclave fait réellement. Dans la seconde on 2. -âl tis -âlminî
3. -alnt -a[ntur
nous dit seulement ce que le maître veut qu'il fasse; cela est exprimé par les ie conj.
formes verbales tacelfil. et audilfil., qui sont appelées formes du subjonctif (lat. sg. 1. -elm -elr
coniunctïvus) - par opposition aux formes tacelt et audilt qui sont appelées 2. -ëls -ëfris
formes de l'indicatif (lat. indicatïvus). Taceat et audiat sont le présent du 3. -elt -ëitur
pl. 1. -ëlmus -ëlmur
subjonctif (lat. coniunctïvus praesentis) des verbes tacere et audïre. 2. -ëltis -ëlminî
Le subjonctif présent se forme par l'insertion d'un -a- entre le thème du pré- 3. -elnt -eintur
sent et les terminaisons personnelles (-a- bref devant -m, -t, -nt, -r, -ntur). esse
sing. plur.
Ce qui donne à l'actif les terminaisons suivantes: 1e personne -alm, -almus, 1. silm snmus
2e -ais, -altis, 3e -ait, -alnt, et au passif: 1e personne -air, -almur, 2e -alris, 2. sns sntis
-alminï, 3e -altur, -alntur. Cependant ces formes ne se rencontrent qu'aux 2e, 3. silt sil nt
3e et 4e conjugaisons. Les verbes de la 1e conjugaison, les thèmes en -a, qui
ont -a- au présent de l'indicatif, ont un -e- (abrégé -e-) devant les terminai-
sons personnelles du subjonctif présent: à l'actif: 1e personne -elm, -elmus, 2e
-els, -eltis, 3e -elt, -elnt; et au passif: 1e personne -elr, -elmur, 2e -elris, -elminï,
3e -eltur, -elntur. Dans la section GRAMMATICA LATINA vous trouverez des
exemples de verbes avec toutes ces terminaisons et le subjonctif présent
irrégulier de esse: 1e personne sim, sïmus, 2e sïs, sïtis, 3e sit, sint.
Alors que l'indicatif s'emploie pour signifier que quelque chose se produit
réellement (ou ne se produit pas), le subjonctif exprime la demande ou l'effort
en vue d'obtenir (ou d'éviter selon le cas) un résultat. Une telle demande ou
effort peut être exprimé pas des verbes comme imperare, postulare, 6rare, verba postulandî et
curare, lab6rare, monere, efjicere, facere, cavere. Ces verba postulandï et cürandî: utlnë + subj.
curandï sont souvent suivis de propositions. complétives introduites par ut,
ou, si elles sont négatives, par ne (ou ut ne) et le subjonctif. Exemples: Julius
col6n6 imperat Y1. mercedem solvgj_ (1. 82-83); "vos mone6 Y1. industrie in
vïneïs laboretis" (!. 126); "Ofjicium tuum est curare ne oves aberrent neve a
lup6 rapiantur" (1. 162). Comme il ressort du dernier exemple la seconde de
deux propositions négatives est introduite par ne-ve, c'est-à-dire ne avec la
conjonction attachée -ve, qui a la même valeur que vel. - La négation ne
s'emploie aussi dans la combinaison ne ... quidem ('pas même').
Dans la discussion sur l'emploi des outils agricoles (ïnstrumentum), l'ablatif
instrumental est requis: Friimentum falcg_ metitur. QuQ. ïnstriimentQ. serit agri-
cola? Quï serit nul!Q. ïnstriimentQ. utitur (1. 18-20). Cet exemple et le suivant ütî + ab!.
(Quï arat arâtrQ. utitur ... ) montre que utï ('employer') est suivi de l'ablatif.
Outre le pluriel régulier locï de locus vous trouvez le neutre locg_ -arum locus -î m., pl. locîl
(!. 30), qui est usuel dans un sens concret ('endroits', 'région'). loca -6rum m./n.
Les prépositions prae et pro gouvernent l'ablatif; leur sens premier est prae, pro + ab!.
'devant' (prae se, pro castrïs); en dérivent les autres sens (prae 1. 63, 83, pro
1. 71, 72). - Abs pour ab se trouve uniquement devant te (abs te= â te). abs të = â të
- L'ablatif de séparation s'emploie avec pellere et prohibere (1. 89, 17 4 ).
Le berger court après ses brebis quam celerrime potest (1. 177): quam +super- quam + sup. (potest)
latif (potest) marque le plus haut degré possible: 'le plus vite possible'. 'le plus ... possible'

39
Chapitre 28
Dans ce chapitre et le suivant vous en apprenez davantage sur Medus et
Lydia. Lorsque la violente tempête s'apaise, leur navire file vers le large.
Lydia montre à Medus le petit livre qu'elle a emporté avec elle et qu'elle lit à
haute voix, et de cette manière vous prenez connaissance de la plus ancienne
traduction du Nouveau Testament, employée par S. Jérôme au 4e siècle dans
subjonctif sa version latine de la Bible (appelée Vulgate, Vulgiita, version 'populaire').
imparfait Outre de nouveaux exemples de subjonctif présent après des verba postu-
actif
sing. 1. -(e)relm landï et ciirandï au présent, vous trouvez maintenant le subjonctif imparfait
2. -(e)rëls après les mêmes verbes au passé: Jesiis non solum faciebat ut caecï viderent.
3. -(e)relt surdï audïrent, mutï loquerentur, sed etiam verbïs efficiebat ut mortuï surge-
1. -(e)rëlmus rent et ambuliirent (l.34-37). Le subjonctif imparfait (lat. coniiinctïvus imper-
2. -(e)rël fis fectt) se forme par l'insertion de -re-, dans les thèmes consonantiques -ere-,
3. -(e)relnt
passif entre le thème du présent et les terminaisons personnelles (e bref devant -m, -t,
plur. 1. -(e)relr -nt, -r, -ntur), par ex. videlrelm, videlrels, videlrelt etc., et dïclerelm, dïclere!s,
2. -(e)rëlris dïclerelt etc. Le subjonctif imparfait de esse est esselm, esse!s, esselt etc.
3. -(e)rëltur
1. -(e)rëlmur Alors que le subjonctif présent suit un verbe principal au présent, le sub-
2. -(e)rëlminï jonctif imparfait s'emploie après un verbe principal au passé (parfait, impar-
3. -(e)relntur fait ou plus-que-parfait). Comparez les phrases Magister me monet YJ. taceam
esse et audiam et Magister me monebat/monuit/monuerat YJ. tacerem et audïrem.
sing. plur.
1. esselm essëlmus Dans l'exemple Praedones niives persequuntur, YJ. merces et peciiniam rapi-
2. essëls essëltis ant nautiisque occïdant (!. 132-134) la proposition introduite par ut avec les
3. esseit esselnt subjonctifs présents rapiant et occïdant exprime le but de la poursuite. Là
encore le subjonctif marque une action qui est seulement projetée, pas réelle-
proposition de but: ment accomplie. Autres propositions de but (à l'imparfait du subjonctif parce
utlnë + subj. que le verbe principal est au passé): Petrus ambuliibat super aquam, YJ.
venïret ad Iesum (!. 103) et e vïllii fagï YJ. verbera vïtiirem atque YJ. amïcam
meam viderem ac semper cum eii essem (!. 162-163). En français le but
s'exprime par l'infinitifprécédé de 'pour' ('dans l'intention de .. .').
Num quis tam stultus est YJ. ista vera esse credgl? (!. 90-91) est un autre type
proposition de consé- de proposition introduite par ut avec le subjonctif, appelée proposition de
quence: ut+ subj. conséquence (ut ... credat exprime la conséquence de la stupidité de quelqu'un);
cf. !. 87: ita ... YJ. Iuppiter rex caelï esset. D'autres exemples au cap. 29.
La plupart des propositions latines introduites par ut avec le subjonctif cor-
ut conjonction de com- respondent aux propositions françaises introduites par 'que'. Mais n'oubliez
paraison: + ind. pas que ut est aussi une conjonction de comparaison (français 'comme') suivi
de l'indicatif, par ex. ut tempestiis mare... turbiivit (!. 8-9) et ut sperQ_ (!. 149).
verba dïcendï et senti- Remarquez la différence entre (1) les verba dïcendï et sentiendï, qui se com-
endï + acc.+inf. binent avec l'ace.+ inf., et (2) les verba postulandï et ciirandï, qui sont suivis
verba postulandï et cü- d'une proposition au subjonctif introduite par ut. Certains verbes peuvent
randï + utlnë + subj. avoir les deux sens, par ex. persuiidere: (1) mihi nemo persuadebit hominem
super mare ambuliire passe (!. 110-11 ), et (2) Medus mihi persuiisit YJ. secum
venïrem (!. 174-175; français 'persuader que/de'). Notez que persuadere régit
le datif - comme oboedïre, impendere, servïre, et prodesse, nocere.
Dans le dernier exemple remarquez ~cum et comparez Diivus eum ~cum
venïre iubet (cap. 14, !. 87 = eï imperat ut ~cum veniat); Piistor dominum
orat ne~ verberet (cap. 27, !. 158); Medus [Lydiamj rogat ut aliquid sibi
legat (!. 57); [Iaïrus} Jesum rogiivit utfiliam suam mortuam suscitiiret (!. 66).
Dans les propositions introduites par ut/ne exprimant une demande ou un
ordre, les pronoms et pronoms réfléchis se, sibi, suus renvoient au sujet du
verbe principal, c'est-à-dire à la personne qui demande, ordonne etc.

40
Chapitre 29
Le marchand romain, qui est ruiné parce que sa marchandise a été jetée par-
dessus bord pendant la tempête, ne peut partager pleinement la joie qu'ont
les autres d'être sains et saufs. Il s'exclame "Heu, më miserum!" (accusatif
d'exclamation) et demande avec désespoir: "Quid faciam? Quid spërem?
Quomodo uxorem et liberos alam? ... quomodo viwïmus sine pecünia?" (!.
22-24, 51). Dans ce type de question délibérative où, irrésolu, on se demande question délibérative:
que faire, le verbe est au subjonctif. Une question délibérative peut aussi être quidfaciam?
complément d'objet d'un verbe, par ex. interrogare, nescire ou dubitare: Vir
ita perturbatus est ut së interroget, utrum in mare saligj_ an in nave remanegf_
(!. 57-59) et Mëdus rubëns nescit quid respondegj_ (cap. 28, 1. 184). Mais
dans de telles interrogations indirectes le verbe est au subjonctif même si interrogation indirecte:
l'interrogation directe demande l'indicatif. Au cap. 28 (!. 187) Lydia deman- subjonctif
dait: "nonne tua erat ista pecünia?" maintenant elle dit, "Modo të interrogavi
tuane esset pecünia." (!. 127-128). La question adressée aux marins par le roi
est ainsi rendue: rëx eos interrogavit 'num scïrent ubi esset Arion et quid
faceret. ' (!. 106). Cf. dubito num haec fabula vëra sit (1. 116-117).
Après la conjonction cum le verbe est à l'indicatif dans les propositions
exprimant une action habituelle ou répétée, par ex. Semper gaudeo cum dë cum (iteriit"fvum)
liberis meïs cogitQ. (1. 4 7) et Aemilia numquam Iülium salütabat, cum eum ... +indicatif
vidëbat (cap. 19, 1. 74-75). Dans cet emploi cum est appelé 'cum' iteratïvum
(de iteriire, 'répéter'). Quand la proposition introduite par cum indique ce qui
s'est produit en même temps qu'autre chose, son verbe est le plus souvent à
l'imparfait du subjonctif. Les histoires d' Arion et de Polycrate contiennent ce cum + subjonctif
type de propositions introduites par cum, par ex. Cum Arion ... in Graeciam
navigaret magnasque divitias sëcum habëret ... (l.78-80); cum iam vitam dë-
spëriim., id ünum oravit... (1. 88-89); Cum haec falsa narraŒ!Jl, Arion
repente... apparuit (1.11 O); Anulum abiëcit, cum sësë nimis felicem esse
cënsëret (1. 156-157, cf. 1. 171 ). Les exemples montrent que cum introduit
aussi bien des propositions de temps que de cause (en français 'alors que' et
'parce que'); ces dernières peuvent aussi avoir le verbe au subjonctif présent,
par ex. Gubernator, cum omnës attentas videgJ, hanc fabulam narrat... (1. 7 6).
Notez les propositions de conséquence: 1. 58, 67, 68, 71, 86-87. L'exemple propositions de consé-
(piscis) tamformosus erat yJ.piscator eum !l§ll. vënderet (1. 167-168) montre quence: ut.. ., ut non ...
propositions de but:
qu'une proposition de conséquence a la négation non, à la différence des pro- ut.. ., në...
positions de but qui ont në (=ut në), par ex. në ... cantum eius turbarent (1. 73).
Pour indiquer à combien on évalue quelque chose on peut ajouter des génitifs aestimiire + gén.
comme magnf, parvf, plüri..§., minor~ au verbe aestimare (ou facere avec le magnf, parvf,
plüris, minoris
même sens). Exemples: Mercatorës mercës suas magni aestimant, vitam
nautarum parvi aestimant (1. 6-7); "Nonne Ziberas plüris aestimas quam
mercës istas?" (!. 27). - Avec le verbe accüsare le grief est au génitif: Lydia accüsiire + gén.
pergit eum fürtf accüsare (1. 13 7). - Un génitif partitif peut qualifier un pro-
nom, par ex. aliquid pecülif, nihil malf (!. 135, 157; cf. quid novf? cap. 31, !. 2). pronom+ gén. partitif
Le génitif partitif de nos, vos est nostrY!Jl, vestrum: nëmo nostrum/vestrum
(!. 39, 43), préfixes: ab/ii-, ad-, con-,
dë-, exlë-, in-, per-, pro-,
Beaucoup de verbes sont formés avec des préfixes, surtout des prépositions, re-, sub- etc.
par ex. dë-terrëre, a-mittere, in-vidëre, per-mittere, per-movëre, sub-ire, ex- facere > -jicere
ponere, re-dücere. Les préfixes causent la transformation de a ou e brefs en i. capere > -cipere
Ainsi surfgcere on forme af, con-, ef,per-fi.cere, sur cgpere ac-, in-, re-cfpere, rapere > -ripere
salfre > -silfre
sur rgpere ë-, sur-rfpere, sur sglire dë-si!ire, sur fgtëri con-fi.tëri, sur tg_nëre tenëre > -tinëre
abs-, con-, re-tf.nëre, sur prg_mere im-prf.mere. De même igcere devient -iicere, premere > -primere
mais on évite l'orthographe ii en écrivant -icere: ab-, ad-, ë-, pro-icere. iacere > -icere (-iicere)

41
Chapitre 30
Dans ce chapitre et dans le suivant vous assistez à un dîner chez Julius et
Aemilia. Les invités sont de bons amis de la famille. Le dîner commence déjà
à quatre heures de l'après-midi (harâ decimâ), c'est l'heure normale pour le
principal repas des romains. Nous apprenons la disposition de la salle à
manger romaine-type, le triclinium, où les invités étaient étendus sur des lits.
Une telle salle à manger n'était pas faite pour de grandes réceptions, car trois
invités au plus pouvaient s'étendre sur chacun des trois lits disposés autour
de la petite table.
numéraux distributifs Remarquez que pour indiquer combien d'invités sont étendus sur chaque lit,
1 singulï -ae -a le latin n'emploie pas les adjectifs numéraux habituels ünus, duo, trës, mais
2 bfnï les nombres singuli, bini, terni: In singulis lectïs aut singuli aut bini aut terni
3 ternï
4 quaternï convivae accubare soient (1. 74-75). Ces adjectifs numéraux distributifs, qui
5 quïnï appartiennent aux 1e;2e déclinaisons, s'emploient lorsque le même nombre
6 sënï s'applique à plus d'une personne ou d'une chose, par ex. bis bina (2x2) sunt
10 dënï quattuor; bis terna (2x3) sunt sex; in vocâbulis 'mea' et 'tua' sunt ternae
litterae et binae syllabae. Les adjectifs numéraux distributifs se terminent
tous par -uli -ae -a, excepté singulli -ae -a.
subj. d'exhortation Quand finalement le serviteur annonce que le dîner est servi, Julius dit: "Tri-
-ëmus! -amus! clinium intrëmus!" (1. 87) et à table il lève son verre avec ces mots: "Erga
bibamus!" (1. 120). Les formes intrëmus et bibamus sont le subjonctif présent
(1 e pers. plur.) d'intrâre et bibere; par conséquent elles ne marquent pas un
fait accompli, mais seulement l'intention de faire quelque chose, dans le cas
présent une exhortation. Dans le chapitre suivant vous trouverez davantage
d'exemples de ce subjonctif d'exhortation.
futur antérieur Pour indiquer qu'une action ne sera pas achevée avant un certain moment
actif dans le futur, on emploie le futur antérieur (lat. futürum perfectum). Les
sing. plur. premiers exemples de ce nouveau temps sont parâverit et arnâverint: Cënâ-
1. -erlo -erilmus
2. -erils -eriltis bimus cum primum cocus cënam parâverit et servi triclinium arnâverint
3. -erilt -erilnt (!. 83-84). A l'actif, le futur antérieur est formé du thème du parfait avec les
passif terminaisons suivantes: 1e personne -erla, -erilmus, 2e -erils, -eriltis et 3e
1. :>US~ er6 -erlit, -erilnt. Le passif est composé du participe parfait et du futur de esse
2. eris
3 . ... :>Um erit (era, eris, erit etc.), par ex. Brevi cëna parâ!Q et triclinium arnâtum erit
1. ~~e erimus (!. 84-85, cf 1. 14). Ce temps se rencontre couramment dans les propositions
2. eritis conditionnelles introduites par si, dans le cas où une action future doit être
3. ... ~ erunt achevée avant que quelque chose d'autre ait lieu, par ex. Discipulus laudâ-
bitur, si magistra pâruerit. On trouvera beaucoup d'exemples de cet emploi
dans la section GRAMMATICA LATINA.
fruf+ abl. Comme ütï üsum esse (voir 1. 38) le verbe déponent frui ('se délecter de',
'jouir de') est suivi de l'ablatif: atiQ.fruor (1. 23, cf. 1. 35 et 59).
adj . -ans -ëns Les adjectifs de la 3e déci. en -ns, par ex. prüdëns -entlis, dïligëns -entlis,
adv. -an ter -enter patiëns -entlis, canstâns -antlis, forment des adverbes en -nter (contraction de
-ntiter): prüdenter, dïligenter, patienter. canstanter. Exemples: "dïligenter
cüra ut colani agras meas bene calant" ... "Prüdenter facis ... " (!. 33-35),
"Patienter exspectâ, dum servi lectas sternunt" (1. 82; cf. cap. 33, 1. 120).
sitis -is f., ace. -im, abl. -ï Le substantif sitis -is f. est un pur thème en -i: ace. -im (sitim pati, 1. 55), ab!.
vas vaslis n., plur. vasla -i (sitf perire, 1. 57). - Le substantif vâs vâslis n. suit la 3e déclinaison au
-arum singulier mais la 2e déclinaison au pluriel: vâsla -arum (1. 93: ex vâsfl. aurefl_).
On buvait rarement le vin pur (merum), on le coupait généralement avec de
l'eau. L'expression latine est vinum aquâ (cum aquâ) miscëre ou aquam vina
(dat.) miscëre. Cf. cibum sale aspergere ou salem ciba (dat.) aspergere.

42
Chapitre 31
Pendant que le vin coule à flots la conversation entre les invités devient plus
libre. La pièce résonne de discussions, d'histoires et des derniers potins.
Oronte surpasse les autres en volubilité et pour terminer il lève son verre en
s'écriant "VivgJ_fortissimus quisque! Vivant omnësfeminae amandae!" (1. 172).
Remarquez qu'ici les formes du subjonctif présent vfvfil et vivant sont em-
ployées pour exprimer un souhait. De même valegJ_ et pereat dans les deux
vers qu'Oronte récite avant de rouler sous la table(!. 196; per-eat est le sub-
jonctif présent de per-fre). Cet emploi du subjonctif s'appelle subjonctif de subjonctif de souhait
souhait (ou optatif du latin optâtfvus, d'optâre). Il est à mettre en relation (optatif)
avec le subjonctif d'exhortation, qu'on a vu à la 1e personne du pluriel, mais subjonctif d'exhortation
qui s'emploie aussi à la 3e personne, comme dans l'exhortation d'Oronte:
"Quis quis feminâs amat, poculum tollgj_ et bibgJ_ mëcum!" (1. 176-177).
Le vfvatlvfvant d'Oronte s'applique d'abord àfortissimus quisque (c'est-à-
dire 'chacun des plus braves', 'tous les plus braves') et puis à omnës feminae
amandae. Voici un exemple de la forme verbale qui s'appelle adjectif verbal adjectif verbal
(lat. gerundfvum) et se forme comme le gérondif par l'ajout de -nd- ou -end- -(e)ndl us -a -um
au thème du présent; c'est un adjectif des 1e;2e déclinaisons (amalndlus -a
-um) et s'emploie pour exprimer ce qui doit être fait à une personne ou avec
une chose. Ainsi une femme peut être décrite comme femina amanda, un
élève travailleur comme discipulus laudandus et un bon livre comme liber
legendus. Le plus souvent l'adjectif verbal se rencontre avec une forme du
verbe esse, comme dans les exemples suivants: Pater quf fnjantem suum
exposuit ipse necandus est (1. 132-133); Ille servus non piiniendus. sed potius
laudandus fuit (1. 161-162); Nunc merum bibendum est! (1. 177). On peut
dire aussi simplement bibendum est! sans ajouter ce qu'il faut boire; de la
même manière nous trouvons des expressions comme tacendum est,
dormiendum est, qui établissent, d'une façon générale, ce qu'il faut faire.
Avec l'adjectif verbal, qui est une forme passive, on emploie le datif (et non adj. verbal + datif
ab+ ab!.) pour désigner l'agent, c'est-à-dire la personne par qui l'action doit (agent)
être accomplie: Quidquid dominus imperâvit servQ.faciendum est (1. 159).
Nous avons vu des pronoms relatifs sans antécédent, par ex. gJi1. spfrat vfvus
est; quod Mârcus dfcit vërum non est, là où l'on pouvait attendre is quf... ; id
quod ... On peut généraliser le sens de la phrase par l'emploi du pronom
relatif indéfini quis-quis et quid-quid ('qui que ce soit' et 'quoi que ce soit'), quis-quis
par ex. Quisquis amat valeat! (1. 196); DabO tibi quidquid optâveris (1. 29). quid-quid
Le verbe défectif odisse ('haïr') n'a pas de thème de présent, mais le parfait a odlisse B amiire
la valeur d'un présent: odf ('je hais') est le contraire de amo; les deux verbes 6dlTB am6
s'opposent dans Servf dominum clëmentem am[JJJJ, sevërum odërunt (1. 94). odl eram B amiibam
Cf. novisse, parfait de noscere ('prendre connaissance de') qui signifie 'con-
Odl er6 B amiib6
naître': nov[, 'je connais'.
La préposition coram ('en présence de', 'devant') gouverne l'ablatif: coram c6ram prép. + ab!.
exercit!l (1. 122). De même super quand il est employé à la place de dë au super prép. + ab!. =de
sens de 'au sujet de', 'concernant': super ChrfstiânŒ, (1. 147, cf. l. 200).
Le verbe audëre est déponent au parfait: ausum esse (1. 169: ausus est), mais verbes semi-déponents
pas au présent. Inversement, revertf est déponent au présent, mais pas au audere ausum esse
parfait: revertisse. De tels verbes sont appelés semi-déponents. revertr revertisse

L'inscription placée à la fin du chapitre est ,un graffito qu'un jeune homme
amoureux a gravé sur un mur de Pompéi. Vous aurez plus de facilité à
déchiffrer les caractères quand vous saurez que l'inscription contient les deux
vers cités par Oronte (seule manque la première syllabe).

43
Chapitre 32
La crainte des pirates déclenche une longue discussion à bord du navire.
Medus raconte dans quelles circonstances il fut envoyé en prison et vendu
comme esclave. Cette histoire apaise Lydia si bien que, une fois le danger
passé, tous deux sont à nouveau dans les meilleurs termes.
subjonctif parfait Durant la discussion le marchand cite deux vers sans donner le nom du poète.
actif L'homme de barre ne pose pas la question directe: "Qui poëta ista scrfpsit?"
sing. plur.
1. -erilm -erilmus
avec le verbe à l'indicatif, mais il emploie une interrogation indirecte au sub-
2. -erils -eriltis jonctif: "Nesciô qui poëta ista scrfpserit" (!. 106). Scrfpsierit est le subjonctif
3. -erilt -erilnt parfait (lat. coniüncffvus perfectt) de scrïbere. Ce temps se forme à l'actifpar
passif l'insertion de -eri- entre le thème du parfait et les terminaisons personnelles:
1. !<!US= sim
1e personne -erilm -erilmus, 2e -erils -eriltis, 3e -erilt -eri\nt - c'est-à-dire
2. sfs
3. ... !<!Um sit les mêmes terminaisons qu'au futur antérieur sauf pour la 1e personne du
1. ~ =e sfmus singulier -erim (fut. ant.: -erô). Au passif le subjonctif parfait est composé
2. sftis du participe parfait et le subjonctif présent de esse (sim, sis, sit etc.): Iülius
3. ···= sint dubitat an Marcus a magistrô laudiitus sit (=an magister Mârcum laudâverit).
Le subjonctif parfait s'emploie dans les interrogations indirectes concernant
des actions achevées, lorsque le verbe principal est au présent, comme dans les
exemples ci-dessus (cf. 1. 84,132,134,155,169,216) ou bien au parfait(!. 82)
ne -eris! = nolf -re! ou au futur(!. 138-139). Avec në la 2e personne de ce temps exprime une dé-
ne -eritis! = nolfte -re! fense: në timueris!-eritis! = nôlïlnôllte timëre! (1. 199, 215, cf.!. 162,182,211).
utinam (ne)+ subj. de La négation në s'emploie aussi avec un subjonctif de souhait, par ex. Utinam
souhait në plriitae më occfdant! (1. 179). Utinam introduit souvent des souhaits (voir
1. 157, 182, 223). L'expression de la crainte que quelque chose n'arrive im-
plique le souhait que cela n'arrive pas; c'est pourquoi les verbes exprimant la
timere ne + subj. crainte, timëre, metuere, verëri, peuvent être suivis de në + subjonctif, par ex.
Timeô në piriitae më occfdant (cf. 1. 212-213; cette proposition introduite par
në correspond à une proposition française introduite par 'que ne ... ').
oblïvfscf, reminïscf, Comme obliviscï, son contraire reminïscï peut avoir un complément d'objet
meminisse + gén. au génitif, par ex. eius tempori~ reminïscor (1.156); de même meminisse (1.126),
verbe défectif qui, comme ôdisse, n'a pas de thème du présent: le parfait
memini ('je me souviens') est le contraire de oblïtus sum ('j'ai oublié').
ali-quis, -quid, -quot, Avec le préfixe ali- les mots interrogatifs se font indéfinis. Sur quot? est
-quando, -quantum formé ali-quot, sur quandô? ali-quandô, sur quantum? ali-quantum et sur
quis? quid? ali-quis ali-quid. Cependant, quis quid s'emploie (sans ali-)
sflnumlne quis/quid... comme pronom indéfini après sï et num (voir cap. 22) et après në: Nihil
cuiquam niirrâvï dë eii rë, në quis më glôriôsum exïstimiiret (1. 135).
jit!accidit ut+ subj. Les expressions impersonnelles fit et accidit peuvent être suivies d'une pro-
position au subjonctif introduite par ut, exprimant ce qui se produit (propo-
sition sujet): riirô .fl1 fil niivis praedônum in mari Interna appâreat (1. 42)
ablatif de description L'ablatif dans tantg audâcig sunt (1. 49) décrit une qualité et est appelé ablatif
de description (lat. ablâtïvus quiilitâtis); cf. bonQ. animQ. esse (cap. 29, 1. 123).
- Avec liberiire et avec opus est se trouve l'ablatif de séparation: servitütg_
liberiibantur (1. 6); quid opus est armf§. (1. 78, cf. 1. 118, 195).
vïs, ace. vim, ab!. vf Le substantif vis ('puissance', 'force') a seulement trois formes au singulier:
plur. vïres -ium nom. vïs, ace. vim (1. 13), et ab!. vï (!. 77). Le pluriel virës -ium exprime les
forces physiques: nautae omnibus vïribus rëmigant (1. 53, cf. 1. 66).
III mflia
sestertium Après mïlia on emploie le génitif partitif, par ex. duo mïlia annôrum. Ici le
(=-arum) - substantif sëstertius a l'ancienne terminaison brève -um au génitif pluriel (au
lieu de -ôrum): decem mïlia sëstertium (1. 91, cf. 1. 170).

44
Chapitre 33
Le chapitre consiste essentiellement en une lettre adressée à Aemilia par son
frère Aemilius, qui est sous les armes en Germanie. Grâce à cette lettre vous
apprenez un certain nombre de termes militaires.
Vous apprenez aussi le dernier temps latin, le subjonctif plus-que-parfait (lat. subj. plus-que-parfait
coniünctfvus plüsquamperfectf). Il se forme à l'actif par l'insertion de -issë- actif
sing. plur.
(abrégé -isse-) entre le thème du parfait et les terminaisons personnelles: 1e per- 1. --issetm --issëlmus
sonne -isselm -issëlmus, 2e -issëls -issëltis, 3e -isselt -isselnt. Le passif est 2. --issëls --issëltis
composé du participe parfait et du subjonctif imparfait de esse (essem, essës, 3. --issel t --issetnt
esset etc.). Le subjonctif plus-que-parfait apparaît dans des propositions intro- passif
1. "'US ~ essem
duites par cum (où cum + subj. plus-que-parf. = postquam + ind. parf) et dans 2. essës
des interrogations indirectes concernant une action achevée dans le passé, 3. ... "'Um esset
c'est-à-dire avec le verbe principal au passé (imparfait, parfait ou plus-que- 1. ""l ~e essemus
parfait). Exemples: Quf cum arma cëpissent et viillum ascendissent (= post- 2. essëtis
quam ... cëpërunt et ... ascendërunt), prfmô mfriibantur quamobrem media 3. ... ~ essent
nocte ë somnô excitiitf essent ... Ego quoque dubitiire coeperam num nüntius cum + subj. plus-que-
vërum dfxisset ... Cum complürës hôriis ita fortissimë ii nostrïs ... pugniitum parf. = postquam +
esset ... (!. 109-121 ). - Notez qu'un verbe intransitif comme pugniire employé ind. parf.
au passif devient impersonnel, par ex. il. Rômiinf§_fortissimë pugniitum est=
Rômiin[fortissimë pugniivërunt (cf. nüntiiitum est, !. 105).
L'amour d'Aemilius pour l'armée s'est refroidi pendant qu'il était sur le front.
Il écrit qu'il souhaiterait être à Rome: Utinam ego Rômae essem! (1. 67) en subj imparf. et plus-que-
utilisant le subjonctif de souhait; mais dans un tel souhait irréel, qui ne peut parf.. dans les souhaits
être accompli, le verbe n'est pas au présent mais à l'imparfait du subjonctif; et conditions irréelles
cf. Utinam hic amnis Tiberis esset et haec casstra essent Rôma! Les phrases
suivantes expriment une condition qui ne peut jamais être réalisée: Sï Mercu-
rius essem iiliisque habërem ... , in Italiam voliirem! (l.73-75). Ici aussi nous
trouvons le subjonctif imparfait pour exprimer l'irréel; cf. 1. 82-85; 93- 95.
Si de semblables souhaits ou conditions irréels concernent le passé, on emploie
le plus-que-parfait du subjonctif; cela ressort des mots d'Aemilius: Utinam pa-
trem audfvissem! et Sï iam tum hoc intellëxissem. certë patrem audfvissem
neque ad bellum profectus essem (1.166, 181-182; cf. !. 163-164). Dans la
section GRAMMATICA LATINA il y a beaucoup d'exemples de cet emploi.
Dans les phrases nüllum mihi ôtium est ad scrfbendum et neglegëns sum in ad scrïbendum
scrïbendij_ vous voyez le gérondif à l'accusatif après ad et à !'ablatif après in. ad epistul{k scrïbend@.
Puisqu'il s'agit de la rédaction de lettres, il est naturel d'ajouter le mot epistula. in scrïbendo
in epistulf§. scrïbendf§.
La phrase se lit alors: nüllum mihi ôtium est ad epistuliis scribendiis et negle- ars scrïbendï
gëns sum in epistulf§_ scrïbendf§_. Comme vous le voyez, ad et in entraînent le ars epistuliirnm scrïben-
passage des deux mots suivants à l'accusatif et à l'ablatif, si bien que la forme diirum (=ars epistul@.
verbale s'acorde avec epistuliis et epistulf§_. De même cupidus, dans l'ex- scrïbend[)
pression cupidus patriae videndae, provoque le passage des deux mots suivants
au génitif, et videndae s'accorde avec patriae. Dans ce cas, quand l'expression
n'est pas précédée d'une préposition, on peut dire aussi cupidus patriam
videndf, de sorte que cupidus affecte seulement le génitif du gérondif videndf,
dont l'accusatif patriam est complément d'objet. Dans les formes scrïbendiis,
scrfbendf§_ et videndae nous avons une application particulière de l'adjectif
verbal ('substitution de l'adjectif verbal au gérondif). Exemples: fil epistulf§_
scrïbendf§_ (!. 94); ad epistulam scrïbendam (!. 97-98); ad castrg_ dëfendendg_ (!.
116); ad eôs persequendôs (!. 132, = ut eôs persequerentur).
Avec les pluralia tantum on emploie les numéraux distributifs, par ex. bïna (2) numéraux distributifs
+ pluralia tantum:
castra; bïnae litterae (= duae epistulae); mais alors le nombre 1 se dit ünï -ae 1 ünlï-ae-a
-a et 3 trïnï -ae -a: ünaeltrïnae litterae (= ünaltrës epistulae), voir!. 91-92. 3 trïnlï-ae-a

45
Remarquez l'ablatif de point de vue numer6 dans l'expression hastes numer6
superi6res (!. 144, 'en.nombre').
impératif futur Aemilius termine sa lettre par quelques demandes. Ici il emploie l'impératif
sing. plur. futur (lat. imperiitîvus futürl), qui a la terminaison -t6 au singulier et -tote au
1. 2. 4. -ta -tote
3. -ito -itote pluriel ajoutée au thème du présent, par ex. niirriijto, niirriijtote; dans les
thèmes consonantiques un -i- bref est inséré devant la terminaison, par ex.
scrfblft6, scrfblttote (mais esjto, esjtote de esse etferjt6,ferjt6te de ferre).

Chapitre 34
Maintenant vous êtes suffisamment avancé pour commencer à lire de la
poésie latine. Dans ce chapitre vous trouvez des poèmes de Catulle ( Catullus
env. 86-54 av. J.-C.), Ovide (Ovidius, 43 av. J.-C.-17 apr. J.-C.), et Martial
(Martialis, env. 40-1 OO apr. J.-C.). Lors de la réception Cornelius commence
par citer un vers de !'Ars amat6ria d'Ovide, ce qui amène Julius et Cornelius
à citer des passages d'un recueil de poèmes d'amour, Amores, du même
poète. Julius continue à réciter de courts poèmes de Catulle, et Cornelius
débite un choix d'épigrammes spirituelles et satiriques de Martial.
Dans une première lecture de ces poèmes vous ne devrez pas vous occuper
de la forme des vers mais vous concentrer sur leur contenu. Le principal ob-
ordre des mots libre stacle à la compréhension est la liberté qui règne dans l'ordre des mots et qui
amène souvent à rompre des groupes de mots. C'est là que les terminaisons
grammaticales vous montreront quels mots vont ensemble; dans certains cas
vous trouverez en marge des notes pour vous aider, par ex. ut ipsae specten-
tur (!. 57), nobilium equ6rum (!. 62), amor quem facis (!. 65), meae puellae
dïxï (!. 71); en outre un certain nombre de mots supplémentaires (sous-
entendus) sont donnés en italiques. Cependant le principal est de se repré-
senter la situation et d'entrer dans la pensée du poète. Les commentaires des
poèmes faits par les convives vous y aidera.
Lorsque vous aurez compris le sens et le contenu des poèmes, il sera temps
pour vous d'étudier la structure des vers, appelée métrique. Elle est expliquée
dans la section GRAMMATICA LATINA. Ce qui suit est un résumé des règles:
quantité des syllabes: Le point capital dans la structure d'un vers latin est la longueur ou quantité
syllabe brève terminée des syllabes. Les syllabes terminées par une voyelle brève (a e i o u y) sont
en une voyelle brève brèves et sont à prononcer deux fois plus vite que les syllabes longues, c'est-
syllabe longue terminée
en à-dire les syllabes terminées par une voyelle longue (a e ï 6 ü ji), une diph-
( 1) une voyelle longue tongue (ae oe au eu ui) ou une consonne. En d'autres termes: Une syllabe est
(2) une diphtongue brève si elle se termine par une voyelle brève; toutes les autres syllabes sont
(3) une consonne longues. Une syllabe longue est marquée[-] et une syllabe brève [o] •
symboles: Pour la division en syllabes chaque vers (lat. versus, 'ligne') est traité comme
syllabe longue: -
syllabe brève: o un unique long mot:
Une consonne à la fin d'un mot est liée à la voyelle (ou au h-) gui commence
le mot suivant. Par conséquent, dans un mot comme satis, la dernière syllabe
est brève si le mot suivant commence par une voyelle ou un h-, par ex. dans
la combinaison satis est, où -s est lié au e suivant de est: sa-rr-s"est - alors
que la syllabe tis est longue dans satis non est: sa-tis-n6-n"est.
Une voyelle (et -am, -em, -im, -um) à la fin d'un mot tombe devant la voyelle
(ou le h-) gui commence le mot suivant, par ex. atque ocul6s: atqu 'ocul6s;
modo hüc: mod'hüc; passerem abstulistis: passer'abstulistis (dans est et es le
e tombe, par ex. sala est: sala 'st; verum est: verum 'st; bella es: bella 's). Cela
élision se dit élision, la voyelle est élidée (lat. e-lfdere, 'rejeter', 'éliminer').

46
Chaque vers peut être divisé en un certain nombre de pieds (lat. pedës) com-
posés de deux ou trois syllabes. Les pieds les plus communs sont: le trochée pieds:
(latin trochaeus), constitué d'une syllabe longue et une brève [ - u]; l'ïambe trochée - u
ïambe u -
(lat. iambus), une brève et une longue [u-]; et le dactvle (lat. dactylus), une dactyle - u u
syllabe longue et deux brèves [ - uu]. Les deux syllabes brèves du dactyle spondée--
sont souvent remplacées par une longue, ce qui produit un pied constitué de
deux syllabes longues[--] appelé spondée (lat. spondëus).
Le vers favori des latins est l'hexamètre, qui est constitué de six pieds, dont hexamètre
les cinq premiers sont des dactyles ou des spondées - le cinquième, cepen-
dant, est toujours un dactyle - et le sixième un spondée (ou trochée):
- ~1- uul - ~1- uul - uul --;:;-
L'hexamètre alterne souvent avec le pentamètre, qui peut être divisé en deux pentamètre
moitiés de 2Yz pieds, chacune se conformant au commencement de l'hexa-
mètre (mais il n'y a pas de spondées dans la seconde moitié):
- uul-uul-11- uul- uul -
Le pentamètre n'existe jamais seul mais vient toujours après un hexamètre hexamètre +pentamètre
(dans le texte les pentamètres sont en retrait). Un tel couple de vers, constitué =distique élégiaque
d'un hexamètre et d'un pentamètre, s'appelle distique élégiaque, parce qu'il
était employé dans les élégies, c'est-à-dire cles poésies exprimant des senti-
ments personnels, principalement des poésies amoureuses.
Catulle emploie fréquemment l'hendécasyllabe (lat. versus hendecasyllabus, hendécasyllabe
'vers de onze syllabes') constitué de ces onze syllabes:
- - -uu-u-u--
u

Il peut être divisé en un spondée, un dactyle, deux trochées et un spondée


(ou trochée). (Occasionnellement la première syllabe est brève.)
Lorsqu'un vers latin est dit à voix haute, le rythme est marqué par l'alter-
nance des syllabes longues et brèves. Deux syllabes brèves équivalent en
longueur à une longue. Dans le vers européen moderne le rythme est marqué
par l'accent. C'est pourquoi les lecteurs modernes de vers latins sont aptes à
mettre un certain accent sur la première syllabe de chaque pied. Cela peut
vous aider à vous faire une idée du rythme du vers, mais n'oubliez pas que
l'accent est d'une importance secondaire dans le vers latin, l'essentiel étant la
quantité des syllabes.
Les poètes romains emploient parfois le pluriel ('pluriel poétique') à la place pluriel poétique
du singulier, spécialement les formes en -a des neutres en -um, quand ils ont
besoin de syllabes brèves, par ex. meg_ collg_ (1. 75, pour meum collum) et
postfâtg_ (1. 180, pour postfâtum). Comme d'autres auteurs, un poète romain
peut aussi employer la 1e personne du pluriel (nos, ni5bïs, noster) en parlant
de lui-même. Vous le voyez lorsque Catulle appelle son ami venuste noster
(!. 152) et que Martial dans son épigramme sur la réaction du public à ses
livres les appelle libellas nostri5s et conclut sur ces mots: nunc ni5bïs carmina
nostra placent (1. 163, 166).
Martial, qui écrit lui-même des poèmes iJ1 inimïci5s, dit du poète Cinna: in+ ace. =contra
Versiculos in më nârrâtur scrïbere Cinna. Ici, in + ace. a un sens 'hostile'
(= contrâ); cf. impetumfacere iJ1 hostê_. Le.passif nârrâtur, comme dïcitur
(cap. 13, 1. 52), se combine avec le nom.+ ace.: Cinng_... scrfbere nârrâtur nom.+inf. + niirriitur
/dïcitur = Cinnam ... scrïbere nârra!JJ/dïcunt ('on raconte/dit que C. écrit...').
Outre imperâre et pârëre vous avez rencontré beaucoup d'autres verbes qui verbes+ datif
régissent le datif: crëdere, nocëre, oboedïre, impendëre, servïre, suâdëre, per-
suâdëre, invidëre, parcere, appropinquâre, placëre, fidere, c6nfidere, igni5s-
cere, resistere, minârï, studëre, et plusieurs composés de -esse: pri5d-esse,
47
prae-esse, de-esse ('manquer') et ad-esse ('assister'). Dans ce chapitre vous
trouvezfavëre, niibere et plaudere (1. 40, 126, 217), en plus du verbe imper-
sonnel libet (1. 35), qui - comme licet- est généralement combiné à un datif:
mihi libet ('il me plaît', 'j'ai envie de', 'je veux'; cf. mihi licet, 'il m'est
permis de', 'je peux').
f < ii/if Un double i. (ii, iÎ) a tendance à se contracter en un seul f long, comme vous
mf< mihi l'avez vu dans la forme di pour dil. Lorsque le h disparaît dans mihi et nihil
nfl < nihil vous obtenez les formes contractes mf et nll (par ex. !. 118 et 174). Vous
-fsse/-iisse < -fy_isse
-asse< -iiyj_sse trouvez aussi sapfsfi pour sapgsfi (!. 190) - cette dernière forme étant une
norat < noy_g_rat contraction de sapïvistï: le v final du thème de parfait tend à disparaître, de
sorte que -fvisse devient -iissel-fsse, -avisse -asse (-avisfi -iistf: cap. 28, !.
106), niivisse nasse et niiverat niirat. Cette forme, le plus-que-parfait de
niiscere, finit par signifier 'connaissait', par ex. Ovidius ... ingenium mulierum
tam bene niiverat quam ipsae mulierës (1. 55); suamque niirat ipsam (: domi-
nam) tam bene quam puella matrem (!. 93).

Chapitre 35
Maintenant que vous· vous êtes frayé un chemin au milieu de toutes les
déclinaisons et conjugaisons de la langue latine, il est de temps de faire une
pause et de porter un regard global sur le système grammatical. Pour vous en
donner l'occasion, nous vous présentons, sous une forme un peu abrégée,
une grammaire latine, !'Ars grammatica minor, écrite par le grammairien
romain Donat (Donatus) vers 350 apr. J.-C. Cette grammaire est fondée sur
les travaux des grammairiens antérieurs, et arrangée sous forme de questions-
réponses; aussi nous donne-t-elle une idée des méthodes d'enseignement
employées dans l'antiquité - et plus tard, car le 'Donat' fut un livre d'école
en faveur en Europe durant le moyen âge. Maintenant, à vous de montrer
que vous en avez assez appris pour répondre aux questions de grammaire
posées aux écoliers de l'Empire romain. Excepté des omissions, notées[ ... ],
le texte de Donat est inchangé (il n'y a que dans les exemples de la page 303
qu'on a remplacé quelques mots rares par d'autres mots).
Les termes grammaticaux latins sont encore en usage. Cependant, la partie du
discours (pars i5riitii5nis) que les grammairiens romains appelaient nomina
nomina: substantifs et est maintenant divisée en substantifs et adjectifs. Le terme niimen adiectïvum
adjectifs date de l'antiquité, mais avant même les temps médiévaux était créé le terme
niimen substanfivum. En fait, plusieurs des termes de la grammaire latine
sont des adjectifs qui généralement sont employés seuls avec un substantif
sous-entendu, par ex. (casus) niiminafivus, (numerus) pliiriilis, (modus) im-
periitïvus, (gradus) comparatïvus, (genus) feminfnum. Donat compte quatre
genus commüne genres (genera), parce qu'il emploie le terme genus commune pour les sub-
stantifs qui peuvent être aussi bien masculins que féminins, par ex. sacerdiis
-iitis, 'prêtre/prêtresse' (autres exemples: cïvis, ïnfans, testis, canis).
L'hexamètre cité par Donat (!. 212) pour illustrer l'emploi de super avec
l'ablatif, est tiré de la fin du premier livre de l'Énéide, le fameux poème dans
lequel Virgile (Vergilius) raconte les aventures du héros troyen Énée
(Aenëiis) lors de sa fuite de Troie. Conduit par une tempête en Afrique il est
reçu par la reine Didon (Dïdi5), qui l'interroge sur le sort des autres Troyens,
le roi Priam (Priamus) et son fils Hector.

48
INDEX
(Les nombres renvoient aux pages)
A 18; hic, ille 17, 18; ipse L proposition: relatif 13; cause
ab/a 15, 16; abs 39 19; fdem 29; iste 35 locatif: -ae-f 16; -fs 37; 13,41; conséquence 40,41;
ablatif: prép.+ a. 9, 10, 15, déponent, verbe: prés. 27; domï31,32; ea loca 27 but 40; condition 42 , 45
39, 43; absolu 27, 35; in- parf. 36, 37; imp. 37 locus, plur. locïl-a 39 pudet 35
strumental 16, 18, 39; prix diphthongue 4 M Q
18; manière 20; comparai- direct, objet 18; discours masculin 11, 27 quam, quantus 18
son 36; différence 27; lieu 21; interrogation 41 meminisse (+ gén.) 44 quam + sup. (potest) 39
27; séparation 16, 27, 32, distributif, numéral 42, 45 mïlle 10, mïlia + gén. pl. 23, -que 11
39,44; point de vue 21,37, domus 31;-um -a-f 31 , 32 27 questions9, 10, li, 17, 41
46; description 44; temps duo -ae -o 11, 25, 28 monnaie 28 quislquï quae quid/quod 18
24; ütï,fruï+ a. 39, 42 E mu/ta + comp./ante/post 27 quis quid, pron. indéfini
accent 6 ecce 12 N après sf, num, ne 34-35, 44
accusatif 13, 15; prép.+ a. énumération 12 -ne... ? 9 quis-quam quid-quam 38
16, 17; étendue 23; durée et... et 17 ne+ subj. 39, 41, 44 quis-que quae- quod- 29
24; exclamation 26, 41; a. esse est sunt 9, 17, 24, 26, négation 9, 13, 20, 39, 41 , 44 quis-quis quid-quid 43
+ inf. 21, 33, 35, 37, 40; 31, 33, 35, 38 nema 20 quod (= quia) 20
dcuble a. 28 esse est edunt 19, 20 neque/nec 13, 21; n. ... n. quot 11
actif 16 ex/e 17 17; n. ülluslquisquam.. R
adjectif 10, 48; 1e12e déci. exhortation, subj. 42, 43 30, 38 redoublement 34, 36
10, 22; 3e déci. 22, 38; -er F neuter 25 réfléchi, pron. 17, 26, 36, 40
22, 29, 38 féminin 11 neutre: 2e déci. 11; 3e déci. relatif, pronom 13, 18, 37
adjectif verbal 4 3; attraction ferre 23 20,21;4edécl.33;n.pl. S
de l'a. v. (/gërondit) 45 fierï27, 29;fitut... 44 mu/ta, omnia, haec... 33 se 17, 26
adverbe: -e -iter 29; -a 36; fractions 24 nominatif 13; n.+ inf. 24, 47 semi-déponent, verbe 43
-nter 42; comparaison 29; futur 31; part., inf. 35 noms 22 singulier 10, 25
adverbe numéral (x) 29 futur antérieur 42 nanne/num 17 sa/us -a -um -fus 30
age agite 15 G navisse 36, 43, 48 souhait, subj. 43, 44, 45
agent: ab +ab!. 16; dat. 43 génitif 11; description 30; nüllus -a -um -fus 30 subjonctif39; prés.39; im-
ali- 44; aliquis -quid 33 objectif37; partitif 12, 22, num 1O; num/nanne 17 parf. 40; parf. 44; plus-
alter, neuter, uterque 25 27, 30, 41, 43; verbe+ g. numéral, adverbe (x) 29 que-parf. 45
assimilation 19, 29, 34 accüsare41, oblïvïscï37, numéraux 10, 11, 24, 28, 42 substantif 10, 48
atque/ac 21 reminïscï, meminisse 44; 0 sujet 13
autlvel 24 aestimiire 41; pudet 36 objectif, gén. 37 superlatif24; -(err)imus 29,
B genre 11, 19, 48 objet 13, 18 38; adv. 29; s. absolu 30
but, proposition de b. 40, 41 gérondif38, 45 adisse 43 supin 34; thème du S. 34
C H omnis -e, omnes -ia 25 suusleius 14, 40
calendrier 23, 24 hic haec hoc 17, 18 optatif, subj. 43, 44, 45 syllabe, longue/brève 46;
cardinaux 24, 28 1 ordinaux 24, 28 division en syllabes 6
cas 19 ïdem eadem idem 29 p T
causa, -ndf c. 3 8 il/e -a -ud 18 parfait 32, 33; thème du p. tam, tantus 18
comparaison 24, 30 imma 17 33, 34; subj. 44 temps, verbal 24, 30, 31, 32
comparatif22; adv. 29 imparfait 30, 32; subj. 40 parfait/imparfait 32 temps: abl./acc. 24
composés, verbes 17, 19, 41 imparfait/parfait 32 participe: prés. 25, 33; parf. thème: verbal 14, 18, 23 ,
conjonction 11, 13, 19, 20 impératif 14, 15, 17, 23; 33, dép. 37; fut. 35 26, 34, 36; nominal 19,
conjugaisons 14 dép. 37; fut. 38, 46 passé, prétérit, 24, 30 21 , 23, 27
conséquence , proposition impersonnel, verbe 20, 26, passif 16, 3 3 timere ne + subj. 44
de c. 40, 41 35, 44, 45, 47 paul6 + comp./ante/post 27 transitif, verbe 13
consonne 5; consonantique, in + ab!. 10,15, +ace. 17,47 personne 26; tenninaisons, tres tria 11, 28
thème c. 14, 19, 21, 23 indéclinable 11, 23, 28 act. 26, parf. 32; pass. 28 U
contraction 48 indéfini, pronom 33, 34-35, personnel, pronom 13, 25, üllus -a -um -ïus 30
cum (conjonction)+ ind. 20, 38, 44; rel. i. 43 26, 32; me-cum ... 25 -um gén. pl.= -arum 44
29, 41; + subj. 41, 45 indicatif 14; i./subj. 39 plus-que-parfait 36; subj. 45 ünus -a -um -ïus 11, 28, 30
cür... quia 13 indirect, objet 18; discours plurale tantum 22, 45 ut/ne+ subj. 39, 40, 41
D 21; interrogation 41 pluriel 10, 15; poétique 47 uter, uterque 25
dare (a bref) 28 infinitif: prés. 20, 33; parf. positif24 ütï/fruï + abl. 39, 42
dates 24 33; fut. 35 passe 20, 21, 26 V
datif 17, 18; intérêt 20, 25; interrogatif, pronom 13, 18 possessif, adj. (pron.) 12, vel/aut 24
possession 22; agent 43; interrogation, dëlibérative 14, 21, 26 velle 20, 24, 32
verbes+ d. 22, 33, 40, 47 41, indirecte 41 préfixe 17, 41 verbe 12
déclinaison: le-2e 10, 19; 3e intransitif, verbe 13, pass. préposition 15,16,19,39,43 vers 46
19, 20, 21; 4e 22, 33; 5e 23 (impers.) 45 présent 24, 26, 30; subj. 39; viderï 38
défectif, verbe 25, 43, 44 ipse -a -um 19 thème du p. 33, 34 vïs vim vf 44
délibératif, subj. 41 fre ea eunt 27, 31, 36 prétérit, passé, 24, 30 vocatif: -e 14, -ï 31
démonstratif, pronom is 15, is ea id 15, 18 pronom 13, 14, 15, 18,26 voyelle4

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