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III/Architecture bioclimatique

INTRODUCTION

L’architecture bioclimatique est une technologie peu chère qui permet de faire des
économies spectaculaires. Un grand nombre de demeures construites par nos ancêtres
utilisaient déjà cette technologie : spacieuses, utilisant des matériaux de qualité et d'une belle
finition. Puis le souci du rendement et du profit a entraîné la perte de la qualité, l'utilisation de
matériaux malsains et moins coûteux, la réduction des espaces, pour obtenir ce que l'on voit
aujourd'hui : des cages à lapins et des villas où le bien vivre est absent.
La crise des années 70 a réactualisé l'intérêt pour l'architecture bioclimatique. Les principaux
soucis des bâtisseurs furent alors d'obtenir les meilleures performances énergétiques au
moindre coût. De nouveaux isolants très performants et peu chers furent largement utilisés :
polystyrènes, polyuréthanes, laines minérales, etc. Comme la plupart des maisons construites
aujourd'hui seront toujours intactes lorsqu'on aura épuisé les réserves d'énergies combustibles,
il faut absolument tenir compte des principes de l’architecture bioclimatique : il faut tout
d’abord ( si possible ) choisir un bon emplacement pour la maison, puis organiser la maison
correctement et enfin utiliser les deux stratégies du chaud et du froid.

PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT

L’objectif de l’architecture bioclimatique est d’économiser le plus d’énergie possible grâce à


l’architecture de l’habitat adaptée au climat, c’est-à-dire :

• capter le rayonnement solaire


• stocker l'énergie ainsi captée
• distribuer cette chaleur dans l'habitat
• réguler la chaleur
• éviter les déperditions dues au vent

Situation de la maison

Tout d’abord la situation idéale de la maison : sur le flanc sud d’une colline car elle y est à
l’abri du vent froid du nord ; et l’ensoleillement, élément très important de l’architecture
bioclimatique, y est bien meilleur. De plus, en règle générale, il est plus favorable sur le plan
énergétique de construire des maisons mitoyennes que des maisons quatre façades. Une bonne
disposition de la végétation alentour est également bénéfique : au nord, des arbres persistants
pour protéger du vent froid, au sud, des arbres caducs pour laisser passer le rayonnement
solaire en hiver.
Organisation générale de la maison

Voici l’organisation générale de la maison bioclimatique :


1. Au sud, les pièces de vie consacrées aux activités de jour : salon, salle à manger,
cuisine, bureau. Ces pièces doivent posséder de grandes ouvertures vitrées vers le sud
pour mieux capter le rayonnement solaire.
2. A l’est et au sud-est, les chambres profitent du soleil levant. A l’ouest et au sud-ouest,
elles bénéficient du soleil couchant.
3. Au nord, les espaces de service et de circulation qui n’ont pas besoin de beaucoup de
lumière : escaliers, halls, WC, salles de bain, buanderie, débarras, garage. Ces pièces
ne doivent pas posséder de trop grandes ouvertures pour éviter de se refroidir au
contact des vents froids du nord. Ainsi, ces pièces appelées espaces-tampons protègent
le reste de la maison d’une perte d’énergie thermique.

Stratégie du chaud

L’effet de serre au sud pour capter la chaleur

En mettant beaucoup de fenêtres au sud on peut capter le rayonnement solaire plus intense et
plus constant au sud qu’au nord.
Le rayonnement solaire qui atteint la terre est composé d’ultraviolet (3%), de lumière visible
(42%) et de rayonnement thermique infrarouge (55%).
Lorsque les rayons du soleil frappent un vitrage, celui-ci laisse passer une partie de la lumière
visible et des infrarouges de courte longueur d’onde.
Le rayonnement solaire qui traverse le vitrage est alors absorbé par les parois du local qui
s’échauffent. Celles-ci réémettent dans toutes les directions un rayonnement infrarouge de
grande longueur d’onde qui ne peut plus retraverser le vitrage. Le rayonnement ainsi piégé
entraîne l’augmentation de la température intérieure. C’est "l’effet de serre" dans la maison.

Une bonne application de l’effet de serre : la véranda

La première caractéristique d'une véranda est de ne jamais être artificiellement chauffée. La


température d'une véranda varie donc au cours de la journée, ce qui la voue à être occupée en
fonction de l'ensoleillement. Les trois composants essentiels d'une véranda sont : les surfaces
vitrées, les masses thermiques et l'isolation thermique.
Une véranda peut donc :
• capter le soleil en hiver (elle doit en être abritée l'été)
• stocker la chaleur captée
• la transférer efficacement vers le logement.

Le choix des couleurs : Les couleurs chaudes sont à privilégier pour les parois internes de la
véranda, car elles absorbent mieux l'énergie solaire. Les couleurs brunes, marrons et
ocres remplissent bien cet office. Le blanc est à éviter, car cette couleur réfléchissante
renverrait le rayonnement solaire à l'extérieur.

Formes :
• encastrée : l'intégration totale de la véranda au logement augmente
considérablement son rendement énergétique, grâce aux nombreuses
surfaces de contact entre les deux
• en appui d'angle : ces vérandas sont partiellement encastrées dans
l'habitat, et l'apport énergétique est positif.
• semi-encastrée : cette disposition offre une ouverture latérale de la
véranda ce qui augmente le champ de vision depuis l'intérieur. Le
rendement énergétique est équivalent à celui d'une véranda en appui
d'angle.
• en verrue : accolé à l'habitat, ce type de véranda est peu performant
sur le plan énergétique car la surface de transfert de chaleur vers le logement est faible.

Le choix des couleurs

Des sols et des murs sombres absorbent mieux l’énergie de la journée. Ce principe associé
aux matériaux adéquats donnent des performances optimales au niveau du stockage de
chaleur.

La thermocirculation

Une paroi intérieure qui a stocké une certaine quantité de chaleur ne va pas la conserver
indéfiniment : elle en cède une partie à l’air ambiant plus frais par convection. L’air ainsi
chauffé devient plus léger et a naturellement tendance à monter créant un appel d’air plus frais
dans le bas du local. Ce mouvement est appelé "thermocirculation" de l’air. Si les pièces de la
maison sont largement ouvertes les unes par rapport aux autres, une circulation naturelle de
l’air peut s’établir distribuant les apports solaires des zones exposées vers les zones non
exposées. On évite ainsi les surchauffes en été et on assure une meilleure uniformité des
températures intérieures : tout le logement est ainsi "ensoleillé".

Quels matériaux choisir pour un bon équilibre thermique ?

Les matériaux retenus en architecture bioclimatique sont sélectionnés sur :

une bonne absorption des rayons lumineux pour capter la chaleur


un stockage de chaleur pour conserver la chaleur grâce à une bonne inertie thermique du
bâtiment
• une bonne rapidité d'absorption et de restitution de la chaleur
En simplifiant, on peut dire qu’il faut des isolants sur les parties ayant un contact avec l’air
extérieur et en ce qui concerne les cloisons intérieures et les planchers, des matériaux qui
absorbent l’énergie très vite ( stratégie du chaud ) et la restituent également rapidement. Mais
voici les détails :

1. Les isolants, utilisés pour les murs au nord entre les espaces tampons et le reste de la
maison : laine de verre, laine de roche, polystyrène expansé, extrudé, polyuréthane,
liège, verre cellulaire, fibres de bois, cellulose, chanvre, PVC. Il existe un coefficient
R ( ou RSI ), qui détermine l’efficacité de l’isolant ( Plus le coefficient R est élevé,
plus le matériau en question résiste au mouvement de la chaleur )

2. Les vitrages : vitrages à faible émissivité ( vitrages qui laissent passer peu de rayons
de l’intérieur vers l’extérieur et qui assure ainsi l’effet de serre dans la maison )
De plus, en double vitrage, l’isolation thermique est améliorée d’un facteur 3 ce qui
dans le cadre de l’architecture bioclimatique permet une économie d’énergie
importante.
Si l’on remplaçait tous les vitrages, on aurait :
- en Europe, une diminution de plus de 3% des émissions de CO2
- Au niveau mondial, une économie du pétrole de l ’Alaska

3. Les murs donnant sur l’extérieur : à isolation intérieure, extérieure, répartie, intégrée

4. Les cloisons intérieures : béton, brique, plâtre, béton cellulaire ... Performance
acoustique et thermique

5. Le plancher : sur terre plein si le terrain est plat, cela permet une meilleure isolation de
la dalle de la maison . Au niveau financier si le terrain est en légère pente, il faut
mieux utiliser un vide sanitaire. Le vide sanitaire est une surélévation d'une dalle
d’environ 60 cm. Il y a donc un vide d'air entre la dalle et le terrain, cela permet une
meilleure isolation et insensibilise la dalle contre les remontées d'eau

6. La toiture : légère à isolation traditionnelle ou à support de couverture. La couverture


est le revêtement du toit ( tuiles, ardoise…) et avec un bon support de couverture sous
celle-ci on peut assurer une bonne ventilation et donc une meilleure isolation grâce à
ce vide sanitaire

Stratégie du froid

Avant-toits ou « casquettes »

Pour éviter des chaleurs excessives en été dues à un


rayonnement bien plus intense qu’en hiver, il faut
aménager des avant-toits ou « casquettes ». En effet, en
hiver l’angle que font les rayons avec l’horizontale est
moins important qu’en été, donc de nombreux rayons
hivernaux passent sous les « casquettes » et atteignent les
vitres, alors que peu de rayons estivaux, atteignent les
vitres : ils sont arrêtés par les « casquettes » ( ou masque
estival sur le schéma ).
La ventilation naturelle

En été, la chaleur en excès peut être dissipée au moyen de courants d’air. Ceux-ci sont créés
soit par le vent, soit par la différence de température entre l’air intérieur et l’air extérieur. Pour
créer ces courants d’air, il suffit d’ouvrir les fenêtres et volets pendant la nuit.

Autres éléments pour le confort

Degré d’humidité

En disposant des plantes vertes correctement dans toute la maison, on peut réguler le degré
d’humidité de l’air intérieur.

AVANTAGES ET INCONVENIENTS

Avantages
- Economie d’énergie, de chauffage, d’éclairage donc d’entretien
- Meilleur confort dans l’habitat avec des ambiances thermiques dans chaque pièce
- Respect de l’environnement ( cela dépend des matériaux utilisés pour la construction )

Inconvénients
- Le coût de la construction au départ demande un investissement financier plus
important
- On ne doit pas construire n’importe comment : la conception doit être longuement
étudiée
- Demande une attention particulière : portes fermées ou non pour la thermocirculation,
ventilation naturelle en été

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