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Comportements

stratégiques et
barrières à l’entrée
by Abdoulaye TRAORE

Powerpoint Templates& Page 1


PLAN
• 1. Les types de barrières
• Barrières naturelles vs barrières
stratégiques
• Barrières réglementaires et juridiques
• Barrières structurelles (économies
d’échelle, la domination par les coûts, etc.)
• Stratégies de blocages des entrées (les
accords de reports d’entrée, etc.
• 2. Les éléments de mesure des barrières
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Introduction : généralités,
terminologie
• Une barrière à l’entrée ou à la sortie est un obstacle qui empêche
une firme de s’installer sur un marché ou de le quitter.
• Une barrière à l’entrée : obstacle qui va empêcher une entreprise de
s’implanter sur un marché et qui va obliger les entreprises aspirantes
à fournir des efforts importants
• Une barrière à la sortie : obstacle qui va contraindre une entreprise à
maintenir une activité pas ou peu rentable (impossibilité de réallouer
les actifs à d’autres activités).
• Le concept de barrière à l’entrée est crucial dans l’orientation de
la politique de la concurrence. En effet, lorsqu’une firme dispose
d’une position dominante, on peut craindre qu’elle n’en abuse : la
politique de la concurrence vise à empêcher les comportements dits
de « monopolisation d’un marché »
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Introduction : généralités,
terminologie
• Le concept majeur de l’École structuraliste (ou École de Harvard),
qui s’est développée durant les années 1950-1970 avec des
auteurs comme Joe Bain et Edward Mason, réside dans la notion
de « concurrence praticable » (workable competition).
• La « concurrence praticable » est un concept forgé par John
Maurice Clark (1940) qui estime que compte tenu de l’absence de
CPP dans la réalité, il y a concurrence dès lors que le marché est
fluide (libre entrée, libre sortie).
• Le modèle de «concurrence praticable» s’inscrit dans le paradigme
SCP (Mason, 1959), qui s’articule autour de 3 critères
interdépendants : la structure du marché, les comportements des
agents économiques, la performance du marché. Le paradigme
SCP résume la thèse structuraliste : « la structure de marché
détermine le comportement des firmes, lequel explique les
performances des firmes » Page 4
Introduction : généralités,
terminologie
Conditions de base : L’industrie est  Conduite (ou comportement) :
avant tout caractérisée par les Stratégies de prix, Stratégies de
conditions de base. différenciation,
Demande : élasticité prix et revenus, Stratégie d’innovation, Stratégies
substituts, saisonnalité, taux de marketing,
croissance de la demande, méthodes Investissements en capacité de
d’achat production (capital fixe : usines,
Offre : technologie, matières premières, machines etc..),
durée de vie du produit, position Entente, Fusion, contrats…
géographique, règles juridiques
particulières

 Structure :  Performance :
Nombre d’acheteurs et de vendeurs, Efficacité de la production,
Barrières à l’entrée, Efficacité de l’allocation des
Structures des coûts (rendement ressources,
d’échelle) Evolution des parts de marché,
Diversification Evolution de l’emploi,
Indicateurs financiers, Dépôts de
brevets, taux d’innovation … Page 5
Introduction : généralités,
terminologie
• La théorie de l’École structuraliste insiste sur la
corrélation entre la structure du marché et les
comportements des firmes.
• En vertu du paradigme SCP, la relation entre la structure du
marché et le pouvoir de marché dépend des conditions
d’entrée sur le marché, à savoir l’existence de barrières à
l’entrée.
• Selon Bain, le pouvoir de marché augmente avec le degré de
concentration du marché et la difficulté d’y entrer.
• Des études empiriques ont généralement trouvé un lien
statistique entre les variables de la structure de l'industrie et
sa performance. (test à vérifier sur des données financières
concernant les banques de la zone Uemoa)
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Types de barrières
 Barriere naturelles vs barrières stratégiques
 Les barrières naturelles sont celles qui se forment
naturellement selon que la dynamique d’une industrie prend forme.
 Elles sont indépendantes de l’action des firmes installées. Seules
les conditions économiques qui prévalent dans l’industrie peuvent
bloquer l’entrée d’une firme
 Exemples :
 L’identité de marque et la fidélité des clients constituent des barrières à
l’entrée pour les entrants potentiels. Certaines marques (Kleenex et
BIC), ont des identités si fortes que leurs noms de marque sont
synonymes des types de produits qu'elles fabriquent.
 Les coûts élevés de changement de fournisseur pour les
consommateurs sont des obstacles à l'entrée, car les nouveaux
arrivants ont de la difficulté à convaincre les clients potentiels de payer
l'argent supplémentaire nécessaire pour effectuer un changement
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Types de barrières
 Barriere naturelles vs barrières stratégiques
 Les barrières stratégiques : ce type de barrière fait référence aux
stratégies des firmes installées pour préserver ou augmenter leur
pouvoir de marché en dissuadant l’entrée de concurrents
potentiels (cela se traduit par des dépenses de publicité, dépenses
de marketing, développement de l’innovation de produit…).

 Exemple :
 Les entreprises d'électronique établies, telles qu'Apple, peuvent
stratégiquement intégrer les coûts de changement pour fidéliser
leurs clients. Ces stratégies peuvent inclure des logiciels et un
stockage de données qui ne peuvent pas être transférés vers de
nouveaux appareils électroniques.

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Types de barrières
 Barriere naturelles vs barrières stratégiques
• Selon Bain (1956) « Les barrières à l’entrée sont les avantages que
détiennent les firmes d’un secteur sur les entrants potentiels. Ces
avantages se manifestent dans leurs capacités à vendre au dessus
du prix concurrentiel sans attirer de nouvelles entreprises dans
l’industrie.» Ce type de barrière est spécifique au secteur considéré (
coûts importants, demande, technologie).

• Stigler (1968) offre une définition alternative : « une barrière à


l’entrée est un coût de production qui doit être supporté par une
firme voulant pénétrer un marché alors que les firmes déjà installées
n’ont pas à supporter ce coût ». Par ex, une barrière à l’entrée peut
désigner toute nouvelle réglementation qui a été imposée sur le
marché mais dont la firme établie a été exempte.
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Types de barrières
 Barrières à l’entrée réglementaires et juridiques
• La présence d’obstacles de nature juridique suppose que les
firmes en place peuvent posséder des protections légales comme
les brevets et les licences, l’exploitation de savoir faire…
• Voici quelques formes de barrières :
 Les modalités d’installation : possession d’un diplôme
(médecin), agrément, numerus clausus, environnemental,
les normes
 Les monopoles publics ou quasi publics (distribution
d’électricité….)
 Les barrières protectionnistes : taxes, droits de douane,
quotas

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Types de barrières
 Barrières à l’entrée réglementaires et juridiques
 Les brevets et les licences : le brevet est un instrument
juridique qui est un droit de propriété sur une innovation. Les
brevets octroient un pouvoir de monopole temporaire sur les
innovations. Il est possible de vendre des licences d’exploitation
qui permettent la diffusion de l’innovation et d’obtenir des royalties
(revenus).
– (ex : dans la pharmacie, tout est breveté. Principe actif pour une
pathologie (substance de base) couvert par un brevet de base,
une fois le délai légal passé et que le brevet tombent dans le
domaine public, il y a une vague d’entrée de nouveaux
concurrents, producteurs de génériques).
– Les brevets sont à la fois une barrière naturelle mais surtout
stratégique. Cela a un impact fort sur les industries où l’on les
utilise Page 11
Types de barrières
 Barrières à l’entrée dite « structurelle »
 Ce type de barrière est lié au secteur d’activités (coûts,
demande, technologie). Citons-en quelques-unes.
 Avantages absolus de coûts : cela implique que les coûts de
production supportés par un entrant soient supérieurs aux coûts de
production des firmes installées pour un niveau de production
comparable.
 La différence de coût peut provenir des technologies de
production avancées.
 Cela peut être due à une situation privilégiée des firmes
installées sur le marché des inputs (par leur ancienneté, taille,
intégration verticale, effet d’apprentissage).
 Il en est de même pour l’accès aux liquidités qui peut être plus
limité pour les entrants, avec un taux d’intérêt plus élevé, ce qui
se répercute sur les coûts de production
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Types de barrières
 Barrières à l’entrée dite « structurelle »
 Economies d’échelle : elles sont la résultante de la présence de coûts fixes
importants. Une fonction de production avec des RECr conduit toujours à
une fonction de CM à LT décroissante et donc à des EE. Comme le CM
diminue à mesure que la production augmente, une firme entrante aura
besoin d’entrer sur le marché avec de grands volumes pour être viable. Ces
EE vont conduire les firmes à rechercher la taille optimale, c'est-à-dire
la taille qui lui permet de minimiser ses coûts.
 Coûts irrécouvrables ou irrécupérables : Coûts nécessaires pour entrer
sur le marché, mais ils ne sont pas récupérables à la sortie du marché. Cette
propriété est essentiellement liée à la spécificité des actifs. Un actif est très
spécifique lorsqu’il est dédié à la production d’un bien particulier. Plus un
actif est spécifique, plus il y a de coûts irrécupérables et donc plus il y a de
coût de barrières à l’entrée. En particulier ces coûts irrécupérables limitent,
voir empêchent, les stratégies de raid Page 13
Types de barrières
 Barrières à l’entrée dite « structurelle »
 Exigence de capitaux : c’est une barrière souvent associés aux coûts
irrécouvrables, une exigence de capitaux élevés peut limiter l’entrée de
concurrents sur le marché (apport d’un capital de 10 milliards pour ouvrir
une banque dans la zone Uemoa).
 Contraintes juridiques et réglementaires : les restrictions issues de la
régulation peuvent restreindre l’entrée sur le marché. Par exemple, les
marchés de taxis sont souvent régulés avec une limite à l’octroi de
nouvelles licences

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Types de barrières
 Barrière à l’entrée dite « stratégique » ou « comportementale »
 Accords de reports d’entrée (accords ayant pour effet de
retarder l’entrée d’un concurrent) : ils peuvent porter sur les
brevets et être considérés comme des barrières à l’entrée.
 Forclusion (acte désignant le plus souvent la restriction d’accès à
une ressource essentielle de la part de la firme établie, ce qui
bloque l’entrée sur le marché)
 Clauses contractuelles (c’est-à-dire discriminatoires et
d’exclusivité) : clauses pouvant restreindre l’entrée de concurrents
et coïncident souvent avec un abus de position dominante de la
firme établie.
 Contrats de long terme : ils peuvent limiter la migration de
consommateurs vers des contrats concurrents, ce qui réduit la
profitabilité de l’entrée (contrats dans les télécoms et l’énergie).
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Modalités de mesure des barrières
à l’entrée et à la sortie
 Selon la théorie de la contestabilité, toutes les entreprises ont
un comportement concurrentiel en l'absence de barrières à
l’entrée et à la sortie.
 J. Bain définit l’importance des barrières à l’entrée par
l’importance des profits des entreprises par rapport à leur
coût moyen minimal ( les barrières sont très hautes si les prix
sont supérieures de 10%).
 Certains indicateurs couramment utilisés pour mesurer ces
barrières sont présentés. Il s’agit, en particulier, des outils de
mesure des coûts irrécupérables, des économies d’échelle et
des obstacles liés à la réglementation.

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Modalités les de mesure des
barrières à l’entrée
 Outils de mesure des coûts irrécupérables
 Le ratio dépenses de publicité rapporté au chiffre d’affaires
rend compte du montant qu’un nouvel entrant potentiel doit investir
dans la publicité pour pouvoir entrer sur le marché. Il s'agit d'un
coût irrécupérable endogène – et plus les tarifs publicitaires sont
élevés, plus les barrières à l’entrée sont hautes.
 Cet indicateur mesure aussi indirectement la différenciation des
produits, un budget publicitaire plus élevé étant lié à des niches
de marché plus établies.
 Toutefois, plus de publicité peut également être le signe d’une
concurrence intense, ce qui signifie que la forte concentration
qui en résulte n’est pas nécessairement synonyme de moindre
bien-être du consommateur (Sutton, 1991)

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Modalités les de mesure des
barrières à l’entrée
 Outils de mesure des coûts irrécupérables
 Le ratio qui rapporte les dépenses de R&D aux chiffre
d’affaires permet de mesurer la barrière à l’entrée engendrée par
le niveau de recherche et développement. Il s'agit également d'un
coût d’irrécupérable endogène. Sutton (1998) constate que dans
les secteurs où l'intensité de R&D est forte, la concentration du
marché ne peut pas diminuer en deçà d'un niveau minimal, qui
s’élève à mesure que les dépenses de R&D augmentent.
 Le ratio qui rapporte la valeur comptable brute des actifs
amortissables aux ventes (Sutton,1991) a pour but de mesurer
les coûts irrécupérables exogènes (ceux qui ne sont pas
recouvrables à la sortie et dont l’entreprise n’a pas la maîtrise ; Ils
dépendent des techniques de production (taille des sites de
production, capital circulant nécessaire au démarrage, etc.). Cet
indicateur a été utilisé dans plusieurs études empiriques. Page 18
Modalités les de mesure des
barrières à l’entrée
 Outils de mesure des économies d'échelle (EE)
 Parmi les indicateurs souvent utilisés figure le ratio de
désavantage de coût ou CDR (cost disadvantage ratio) (Caves,
Kahlilzadeh-Shirazi et Porter, 1975), qui vise à déterminer dans
quelle mesure une entreprise est désavantagée du fait qu’elle
fonctionne à un niveau inférieur à l’échelle minimale d’efficience.
 CDR = Valeur ajoutée par travailleur des sites de production les
plus petits représentant 50 % de la production du marché / Valeur
ajoutée par travailleur des sites de production les plus grands
représentant 50 % de la production.
 En présence d‘EE, CDR ≤ 1. Plus il est faible, plus les EE sont
élevées parce que les travailleurs des petits sites produisent moins
et ajoutent moins de valeur que ceux des grands sites de
production.
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Modalités les de mesure des
barrières à l’entrée
 Outils de mesure des barrières réglementaires
 Les barrières réglementaires sont souvent mesurées au moyen
des indicateurs de réglementation des marchés de produit (« les
indicateurs RMP »
 L’indicateur calculé pour l’ensemble de l’économie fournit une
information quantitative générale sur la situation réglementaire
d’un pays dans un ensemble de secteurs pour diverses formes de
réglementation, tandis que les indicateurs sectoriels mesurent la
réglementation de certaines activités de réseau et de service
(notamment énergie, transport aérien et ferroviaire de passagers,
transport ferroviaire et routier de marchandises,
télécommunications, services spécialisés et distribution).

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