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Jean Franchini

Jean-Claude Jacquens

MATHS
Résumé de cours
Exercices et travaux dirigés corrigés

MPSI-MP2I
MATHS
Résumé de cours
Exercices et travaux dirigés corrigés

MPSI-MP2I
MATHS
Résumé de cours
Exercices et travaux dirigés corrigés

MPSI-MP2I

Jean Franchini
Professeur honoraire agrégé de mathématiques au lycée Chaptal (Paris)
en classes préparatoires scientifiques

Jean-Claude Jacquens
Professeur honoraire agrégé de mathématiques au lycée Charlemagne (Paris)
en classes préparatoires scientifiques
ISBN 9782340-048676
© Ellipses Édition Marketing S.A., 2021
8/10 rue la Quintinie 75015 Paris
Avant-propos

Ce livre est constitué de rappels de cours, d’exercices et de travaux dirigés


corrigés.
Nous voudrions profiter de cet avant-propos pour donner quelques conseils à nos
lecteurs, étudiants en MPSI et MP2I.
Le cours doit être appris. Pourquoi ?
• Parce que le temps de la Première et de la Terminale où les maths, même
en tant que spécialité, n’étaient qu’une matière parmi de nombreuses autres est
heureusement passé. L’horaire de mathématiques en MPSI est conséquent. Vous
aller prendre contact avec la matière principale qui irrigue toutes les connaissances
scientifiques.
• Parce que vous commencez, cette année, à préparer un concours d’entrée dans
une Grande École et que les épreuves se passent sans document. D’ailleurs, que
feriez-vous si, alors que vous êtes assis dans un avion, vous entendez le pilote qui
demande à son copilote de lui sortir la notice pour savoir comment atterrir ?
• Parce que, comme nous le disent les gérontologues, la mémoire ne fonctionne
correctement que si elle est sollicitée en permanence.
• Ne vous laissez pas aller à lire la solution d’un exercice avant de l’avoir cherchée.
Solution lue = exercice foutu
L’apprentissage du cours et sa compréhension sont une activité assez passive. Il
faut s’atteler le plus vite possible à la recherche d’exercices, activité véritablement
mathématicienne, personnelle, excitante et créatrice.
Nous avons respecté le programme et sa partition en deux semestres. Le premier
commençant par une familiarisation avec les outils du mathématicien et les calculs
qu’il ne sert à rien de mépriser. On ne comprend rien si l’on ne sait pas calculer.
Cette partie technique vous sera utile dans toutes vos activités scientifiques.
Les exercices ne sont pas classés par ordre de difficulté croissante ni même
décroissante. S’ils sont truffés d’indications, nous vous avons cependant réservé
quelques surprises. Nous vous proposons plus de 400 exercices corrigés !
Index des notations

F(E, F ) : ensemble des applications de E dans F .


C(E, F ) : ensemble des applications continues sur E et à valeurs dans F .
CM(I, E) : ensemble des applications continues par morceaux de F(I, F ).
C k (I, E) : ensemble des applications de classe C k sur I à valeurs dans E.
L(E, F ) : espace vectoriel des applications linéaires de E dans F .
GL(E) : groupe linéaire de E.
IE : application identique dans E.
O(E) : groupe orthogonal de E.
Mn,p (K) : espace vectoriel des matrices (n, p) à coefficients dans K.
Mn (K) : algèbre des matrices carrées (n, n) à coefficients dans K.
GLn (K) groupe des éléments inversibles de Mn (K).
In : élément unité de Mn (K).
O(n) : groupe des matrices orthogonales de Mn (R).
Sn (R) : ensemble des matrices symétriques de Mn (R).
Sn : groupe symétrique d’ordre n.
Ker : noyau.
Im : image.
det : déterminant.
card : cardinal.
Vect(A) : sous-espace vectoriel engendré par A.
d(x, F ) : distance du vecteur x au sous-espace vectoriel F .
[[a, b]] = [a, b] ∩ Z.
δi,j : symbole de Krönecker. δi,j = 1 si i = j et 0 sinon.
x : partie entière de x.
Table des matières

Premier semestre
Chapitre 1 Raisonnement, vocabulaire ensembliste,
calculs algébriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Chapitre 2 Nombres complexes et trigonométrie . . . . . . . . .11
Chapitre 3 Techniques fondamentales de calcul en analyse . . . 31
Chapitre 4 Nombres réels et suites réelles . . . . . . . . . . . . 45
Chapitre 5 Limites, continuité, dérivabilité . . . . . . . . . . . 65
Chapitre 6 Arithmétique des entiers relatifs . . . . . . . . . . . 97
Chapitre 7 Structures algébriques usuelles . . . . . . . . . . . 111
Chapitre 8 Polynômes et fractions rationnelles . . . . . . . . .127

Deuxième semestre
Chapitre 9 Analyse asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Chapitre 10 Espaces vectoriels et applications linéaires . . . . . 165
Chapitre 11 Matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .193
Chapitre 12 Déterminants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
Chapitre 13 Intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .241
Chapitre 14 Séries numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . .271
Chapitre 15 Probabilités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .287
Chapitre 16 Espaces préhilbertiens réels . . . . . . . . . . . . .323
Chapitre 17 Familles sommables . . . . . . . . . . . . . . . . .339
Chapitre 18 Fonctions de deux variables . . . . . . . . . . . . .347
1 - Raisonnement, vocabulaire ensembliste,
calculs algébriques

Rappels de cours

Un ensemble est un symbole  doté de vertus  que l’on a coutume d’attribuer à


une collection d’objets. Pour écrire que x est élément de E, on écrit x ∈ E.
L’ensemble sans élément est noté ∅.
Les ensembles sont susceptibles de satisfaire à certaines relations. Nous considérons
comme comprise la notion de relation R.
On appelle négation de R, notée (non R) et alors non(non R) est R.
• Conjonction : c’est la relation (notée R1 et R2 ). Elle est vraie si R1 et R2 le
sont.
• Disjonction de deux relations R1 , R2 (notée R1 ou R2 ). Elle est vraie si l’une
au moins des deux est vraie.
• Implication (notée R1 ⇒ R2 ) est : R2 ou (non R1 ).
• Équivalence : (notée R1 ⇐⇒ R2 ). C’est (R1 ⇒ R2 et R2 ⇒ R1 )
• Raisonnement par l’absurde :
montrer R1 ⇒ R2 est équivalent à : montrer (non R2 ) ⇒ (non R1 ).
• Relation d’inclusion : si E et F sont deux ensembles, on dit que E est contenu
dans F ou E est une partie de F si x ∈ E ⇒ x ∈ F .
• Relation d’égalité : E = F si E ⊂ F et F ⊂ E.
• Quantificateurs
Pour tout x, la relation R est vérifiée : ∀x, R.
Il existe x tel que R soit vérifiée : ∃x, R.
non (∃x ∈ E, R) ⇐⇒ (∀x ∈ E, non R)
non (∀x ∈ E, R) ⇐⇒ (∃x ∈ E, non R)
• Opérations sur les parties d’un ensemble.
• P(E) ensemble des parties de l’ensemble E.
• C (A) = E \ A = A = Ac le complémentaire dans E de la partie A.
E
2 Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques

• Intersection et réunion de deux ensembles


x ∈ A ∩ B ⇐⇒ (x ∈ A) et (x ∈ B)
x ∈ A ∪ B ⇐⇒ (x ∈ A) ou (x ∈ B)
CE(∅) = E et CE(E) = ∅, 
      
CE(A ∪ B) = CE(A) ∩ CE(B) et CE(A ∩ B) = CE(A) ∪ CE(B) .
A ∩ A = A ; A ∩ B = B ∩ A ; A ∩ (B ∩ C) = (A ∩ B) ∩ C.
A ∪ A = A ; A ∪ B = B ∪ A ; A ∪ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∪ C.
A ∩ (B ∪ C) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ C) ; A ∪ (B ∩ C) = (A ∪ B) ∩ (A ∪ C).
Si A ∩ B = ∅, on dit que A et B sont disjoints.
• Produit cartésien de deux ensembles
C’est l’ensemble des couples (x, y), x ∈ E et y ∈ F . Il est noté E × F .
• Relations binaires. R est dite
réflexive, si ∀x ∈ E, xRx,
symétrique, si ∀(x, y) ∈ E 2 , xRy ⇒ yRx,
antisymétrique, si ∀(x, y) ∈ E 2 , (xRy et yRx) ⇒ x = y,
transitive, si ∀(x, y, z) ∈ E 3 , (xRy et yRz) ⇒ xRz,
R est une relation d’ordre si elle est réflexive, antisymétrique, transitive.
R est une relation d’équivalence si elle est réflexive, symétrique, transitive.
On appelle classe d’équivalence de x pour la relation R, l’ensemble des y de E
tels que xRy.
Les classes d’équivalence d’une relation d’équivalence R sur E, sont non vides,
deux à deux disjointes de réunion E.
On dit que x est congru à y modulo a dans R (on note x ≡ y [a]) s’il existe k ∈ Z
tel que x − y = ka.
On dit que x est congru à y modulo n dans Z (on note x ≡ y [n]) s’il existe k ∈ Z
tel que x − y = kn.
Applications
• Une application f de E dans F associe à tout élément x de E un unique élément
y de F que l’on note y = f (x).
• La restriction de f à A ⊂ E est f : A → F, x → f (x).
A
• Si A ⊂ E, on note IA la fonction
 caractéristique de A. C’est l’application de E
1 si x ∈ A
dans {0, 1} définie par IA (x) = 0 si x ∈ (A)
CE
• Image directe de A ⊂ E est la partie f (A) = {f (x) ∈ F | x ∈ A}.
• Image réciproque de B ⊂ F par f est f −1 (B) = {x ∈ E | f (x) ∈ B} i.e. l’ensemble
des antécédents des éléments de B.
• Si f ∈ F(E, F ) et g ∈ F(F, G), on définit g ◦ f ∈ F(E, G) par la formule
 
∀x ∈ E, (g ◦ f )(x) = g f (x) .
Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques 3

• f ∈ F(E, F ) est injective si deux éléments distincts de E ont des images


distinctes, ce qui s’écrit :
∀(x, x ) ∈ E 2 , x = x ⇒ f (x) = f (x ).
i.e. ∀(x, x ) ∈ E 2 , f (x) = f (x ) ⇒ x = x .
• f ∈ F(E, F ) est surjective si tout élément de F a au moins un antécédent par
f i.e.
 
∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x) i.e. f (E) = F .
• f ∈ F(E, F ) est bijective si elle est à la fois surjective et injective i.e. si
∀y ∈ F, ∃!x ∈ E, y = f (x).
• La composée de deux applications injectives (resp. surjectives, resp. bijectives),
est injective (resp. surjective, resp. bijective).
Dans ce dernier cas, (g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .

Énoncés des exercices

1. Montrer A ∪ B = A ∩ C ⇐⇒ B ⊂ A ⊂ C.

2. Montrer (A ∪ B) \ C = (A \ C) ∪ (B \ C).

A∪B ⊂A∪C
3. Montrer : ⇒ B ⊂ C.
A∩B ⊂A∩C

4. Soient A et B des parties d’un ensemble E.


Montrer : B ⊂ A ⇐⇒ ∀X ∈ P(E), (A ∩ X) ∪ B = A ∩ (X ∪ B).

5. Soient A et B des parties d’un ensemble E. On définit f : P(E) → P(A) × P(B),


X → (X ∩ A, X ∩ B).
a. Donner une condition nécessaire et suffisante d’injectivité de f .
b. Idem avec la surjectivité.

6. Soit f une application de E dans lui-même.


Montrer
  que f est bijective si, et seulement si, pour toute partie A de E on a
f A = f (A) où A désigne le complémentaire de A dans E.

7. Soit f une bijection de N sur lui-même.


a. Si pour tout n ∈ N, f (n)  n montrer f = Id.
b. Idem si l’on suppose ∀n ∈ N, f (n)  n.
  
c.
 On suppose
  : ∀n ∈ N, f (n) = n. Prouver que
enfin n ∈ N  f (n) < n et

n ∈ N f (n) > n sont des parties infinies de N.
4 Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques

8. Soit E un ensemble. Montrer que la relation R relation définie sur P(E) par :
ARB ⇐⇒ A = B ou A = B
est une relation d’équivalence.

9. Soit R la relation définie sur R par : xRy ⇐⇒ xey = yex .


a. Montrer que R est une relation d’équivalence.
b. Pour tout nombre réel x préciser le cardinal de la classe d’équivalence de x.
       
n+1 p p+1 n
10. Montrer = + + ··· + si 0  p  n
p+1 p p p
a. Par récurrence
 sur n.   
k k+1 k
b. En utilisant = − .
p p+1 p+1

c. Déterminer des nombres réels α, β, γ, δ, ε tels que, pour tout k ∈ N ,
k(k − 1) k(k − 1)(k − 2) k(k − 1)
k2 = α + βk et k 3 = γ +δ + εk.
2 6 2
n
  n n

Retrouver alors k, k 2 et k3 .
k=1 k=1 k=1
   
11. Soient E un ensemble de cardinal n et An = f : E → N  f (x)  p où p est
x∈E
un entier naturel fixé.  
n+p
Montrer par récurrence sur n que An contient éléments.
n


 x − my + m2 z = 2m
12. Soit (Σ2 ) mx − m2 y + mz = 2m où m ∈ R.


mx + y − m3 z = 1 − m
À l’aide d’opérations élémentaires sur les lignes et en discutant suivant les
valeurs de m préciser, dans les cas où ce système admet des solutions, la nature
géométrique de l’ensemble de ces solutions.

 ax + by + z = α

13. On considère le système (Σ1 ) x + aby + z = β où (a, b, α, β, γ) ∈ R5 .


x + by + az = γ
À l’aide d’opérations élémentaires sur les lignes et en discutant suivant les valeurs
de (a, b, α, β, γ) préciser, dans les cas où ce système admet des solutions, la nature
géométrique de l’ensemble de ces solutions.

14. Soient f une application de E dans F et A1 , A2 deux parties de E. Montrer que


a. A1 ⊂ A2 ⇒ f (A1 ) ⊂ f (A2 ).
 
b. f A1 ∪ A2 = f (A1 ) ∪ f (A2 ).
 
c. f A1 ∩ A2 ⊂ f (A1 ) ∩ f (A2 ) avec égalité si f est injective.
 
d. f (A1 ) \ f (A2 ) ⊂ f A1 \ A2 avec égalité si f est injective.
Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques 5

15. Soient f une application de E dans F et B1 , B2 deux parties de F . Montrer que


a. B1 ⊂ B2 ⇒ f −1 (B1 ) ⊂ f (B2 ).
 
b. f −1 B1 ∪ B2 = f −1 (B1 ) ∪ f −1 (B2 ).
 
c. f −1 B1 ∩ B2 = f −1 (B1 ) ∩ f −1 (B2 ).
 
d. f −1 B1 \ B2 = f −1 (B1 ) \ f −1 (B2 )

16. Soient f une application de E dans F et g une application de F dans G.


a. Montrer que si g ◦ f est surjective, alors g est surjective.
b. Montrer que si g ◦ f est injective, alors f est injective.

Solutions des exercices

1. Supposons A ∪ B = A ∩ C.
B ⊂ A ∪ B = A ∩ C ⊂ A donc B ⊂ A.
De même A ⊂ A ∪ B = A ∩ C ⊂ C d’où A ⊂ C.
Réciproquement si B ⊂ A ⊂ C alors A ∪ B = A et A ∩ C = A d’où A ∪ B = A ∩ C.

2. Si x ∈(A∪B)\C alors ou bien x ∈ A ou bien x ∈ B mais, comme x ∈ / C, cela montre


que ou bien x ∈ A\C ou bien x ∈ B \C, ce qui prouve (A∪B)\C ⊂ (A\C)∪(B \C).
Réciproquement si x ∈(A \ C) ∪ (B \ C) alors x est soit dans A soit dans B donc
dans A ∪ B mais x ∈ / C donc x ∈(A ∪ B) \ C.
En définitive on a montré : (A ∪ B) \ C = (A \ C) ∪ (B \ C).

3. Soit x ∈ B, distinguons deux cas :


• ou bien x ∈ A et alors x ∈ A ∩ B ⊂ A ∩ C ⊂ C,
• ou bien x ∈/ A donc x ∈(A ∪ B) \ A ⊂ (A ∪ C) ⊂ C.
Dans tous les cas x ∈ C. On a effectivement montré B ⊂ C.

4. Supposons
 B ⊂ A. Soit X ∈ P(E).
A ∩ X ⊂ A et B ⊂ A ⇒ (A ∩ X) ∪ B ⊂ A
et aussi A ∩ X ⊂ X ⇒ (A ∩ X) ∪ B ⊂ X ∪ B, donc (A ∩ X) ∪ B ⊂ A ∩ (X ∪ B).
D’autre part si x ∈ A ∩ (X ∪ B) ou bien x ∈ X et alors x ∈ A ∩ X, ou bien x ∈ B.
En fin de compte x ∈(A ∩ X) ∪ B. En résumé (A ∩ X) ∪ B = A ∩ (X ∪ B).
Supposons (A ∩ X) ∪ B = A ∩ (X ∪ B) pour tout X ∈ P(E).
En particulier lorsque X =∅ cela donne ∅ ∪B = A ∩ B ⊂ A d’où B ⊂ A.
Solutions

 
5. a. f (∅) = (∅, ∅) = f C (A ∪ B) et donc une condition nécessaire d’injectivité
E
est A ∪ B = E.
Réciproquement si cette égalité est vérifiée et si f (X) = f (Y ),
6 Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques

on a X = X ∩ (A ∪ B) = (X ∩ A) ∪ (X ∩ B) = (Y ∩ A) ∪ (Y ∩ B) = Y .
Une condition nécessaire et suffisante d’injectivité est donc A ∪ B = E.
b. Si f (X) = (A ∩ B, ∅) alors X ∩ A = A ∩ B d’où X ∩ A ∩ B = A ∩ B =∅ donc
A ∩ B =∅ est une condition nécessaire de surjectivité.
Réciproquement si cette condition est remplie et si (Y, Z) ∈ P(A) × P(B), en
posant X = Y ∪ Z on a X ∩ A = (Y ∪ Z) ∩ A = (Y ∩ A) ∪ (Z ∩ A) = Y car
Y ⊂ A et Z ∩ A ⊂ B ∩ A =∅. De même X ∩ B = (Y ∩ B) ∪ (Z ∩ B) = Z,
d’oùf (X) = (Y, Z), ce qui montre que f est surjective.
Par suite f est surjective si, et seulement si, A ∩ B =∅.

6. Supposons f bijective et soit A ∈ P(E).


Si x ∈ A et y ∈ f (A) alors f −1 (y) ∈ A donc x = f −1 (y) et, par injectivité de
f, f (x) = y, d’où f (x) ∈ f (A).  
De même si y ∈ f (A) alors f −1 (y) ∈ A car, sinon y = f f −1 (y) ∈ f (A), donc
   
y ∈ f A . En résumé f A = f (A).
 
Supposons réciproquement que, pour tout A ∈ P(E), f A = f (A).
 
Si (x, y) ∈ E 2 et x = y, si A = {x} alors y ∈ A, donc f (y) ∈ f A = f (A) = {f (x)}
ce qui montre que f (x) = f (y) et, donc, f est injective.
D’autre part f (E) = f E = f (∅) =∅ i.e. f (E) = E et f est surjective.
En définitive f est bijective.

7. a. Procédons par récurrence.


On a f (0)  0 par hypothèse d’où f (0) = 0.
Si l’on suppose l’existence de n ∈ N tel que k ∈[[0, n]] ⇒ f (k) = k alors, par
hypothèse, f (n + 1)  n + 1 et, comme f (n + 1) ∈ / {f (0), f (1), . . . , f (n)} par
injectivité de f , il vient f (n + 1) = n + 1.
Par théorème de récurrence f = Id.
b. Procédons de même.
Si k0 est l’antécédent de 0 alors, par hypothèse, 0 = f (k0 )  k0 , d’où k0 = 0.
Si l’on suppose l’existence de n ∈ N tel que k ∈[[0, n]] ⇒ f (k) = k alors, en
notant kn+1 l’antécédent de n + 1, on a n + 1 = f (kn+1 )  kn+1 et, comme
/ {f (0), f (1), . . . , f (n)}, nécessairement kn+1 ∈
f (kn+1 ) ∈ / [[0, n]], d’où kn+1 = n + 1.
Par théorème de récurrence f = Id.
  
c. Soit X = n ∈ N  f (n) < n , supposons que cet ensemble est fini.
La question b. et l’hypothèse f = Id montrent que X est non vide. Soit p son
maximum. Alors n  p + 1 ⇒ f (n) > n d’où f ([[p + 1, +∞[[ ) ⊂ [[p + 2, +∞[[ .
Comme f est surjective, nécessairement [[0, p + 1]] ⊂ f ([[0, p]]) qui est au plus de
cardinal p + 1 : c’est impossible. Par suite X est infini.
     
De même soit Y = n ∈ N  f (n) > n , alors f (Y ) = k ∈ N  f −1 (k) < k car f
est bijective. Comme pour tout k ∈ N, f −1 (k) = k, le début de la question montre
que f (Y ) est infini et, donc, Y aussi.

 3
8. Soient (A, B, C) ∈ P(E) .
A = A ⇒ARA, R est réflexive.
  
ARB ⇒ A = B ou A = B ⇒ B = A ou B = A ⇒ BRA, R est symétrique.
Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques 7
     
ARB et BRC ⇒ A = B ou A = B et B = C ou B = C
 
d’où A = C ou A = C puis ARC, R est transitive.
Par suite R est une relation d’équivalence.

9. a. Soit (x, y, z) ∈ R3 .
xex = xex ⇒ xRx.
y x x y
xRy ⇒ xe =ye ⇒yye = xxe ⇒ zyRx. y
xRy et yRz ⇒ xe = ye et ye = ze ⇒ xe−x = ye−y = ze−z ⇒ xRz, par
suite R est une relation d’équivalence.
b. On vient de voir : xRy ⇐⇒ f (x) = f (y) où l’on a posé f : x → xe−x .
f est dérivable sur R avec, pour tout x ∈ R, f  (x) = (1 − x)e−x d’où le tableau
x −∞ 0 1 +∞

f (x) + 1 + 0 −
f (x) −∞  0  1/e  0

Par suite f réalise une bijection de ] − ∞, 1] sur ] − ∞, 1/e] et aussi une bijection
de [1, +∞[ sur ]0, 1/e].
Si x  0 ou x = 1/e alors la classe de x est réduite à x, sinon elle contient deux
éléments.

n  
  
k n+1
10. a. Notons Pn la propriété : ∀p ∈[[0, n]], = .
p p+1
k=p
   
0 1
=1= d’où P0 .
0 1
Supposons Pn et soit p ∈[[0, n]],
 k 
n+1 n  
k

n+1
 
n+1
 
n+1
 
n+2

alors = + = + = .
p p p p+1 p p+1
k=p k=p
   
n+1 n+2
De plus si p = n + 1 alors =1= , d’où Pn+1 .
p p+1
           
k k k+1 k k+1 k
b. Tout d’abord + = ⇒ = − .
p p+1 p+1 p p+1 p+1
  n   n
k k
Posons xk = si p  k  n, alors = (xk+1 − xk ) = xn+1 − xp
p+1 p
k=p k=p
n        
k n+1 p n+1
par télescopage, donc = − = .
p p+1 p+1 p+1
k=p
2
c. k(k − 1) = k − k donc (α, β) = (2, 1) convient.
De même k(k − 1)(k − 2) = k 3 − 3k 2 + 2k d’où k(k − 1)(k − 2) + 3k(k − 1) = k 3 − k
d’où (γ, δ, ε) = (6, 6, 1) convient.
n n    
k n+1 n(n + 1) .
Solutions

S1 = k= = =
1 2 2
k=1 k=1
n n
 k   n
 k      
n+1 n+1
S2 = k2 = α +β =α +β
2 1 3 2
k=1 k=1 k=1
8 Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques

(n + 1)n(n − 1) (n + 1)n n(n + 1)   n(n + 1)(2n + 1)


.
soit S2 = 2 + = 2(n−1)+3 =
6  2  6  6
n n
 k n
 k n
 k
S3 = k3 = 6 +6 +
3 2 1
k=1 k=1 k=1 k=1
     
n+1 n+1 n+1
=6 +6 +
4 3 2
(n + 1)n(n − 1)(n − 2) (n + 1)n
= + (n + 1)n(n − 1) +
4 2
n(n + 1)   n(n + 1) 2 n2 (n + 1)2 .
= (n − 1)(n − 2) + 4(n − 1) + 2 = (n + n) =
4 4 4
p
11. A0 = N∅ de cardinal 1 = .
0
Pour ceux que le cas n = 0 effraie  on va  traiter le cas n = 1 : A1 est en bijection
p+1
avec [[0, p]] de cardinal p + 1 = .
1
 
n+p
Supposons que An est de cardinal et soit E de cardinal n + 1.
n
Fixons x0 dans E, alors E \ {x0 } est de cardinal  n et f ∈ An+1 si, et seulement si,
il existe k dans [[0, p]] tel que f (x0 ) = k et f (x)  p − k.
x∈E\{x0 }
   
Si l’on note Bk = f : E \ {x0 } → N  f (x)  p − k alors (B0 , B1 , . . . , Bp )
x∈E\{x0 }
p
 p 
 
n+p−k
est une partition de An+1 d’où card(An+1 ) = card(Bk ) =
n
k=0 k=0

n+p

 
n+p+1

soit card(An+1 ) = = d’après l’exercice précédent.
n n+1
=n
Cela termine la récurrence.

12. On effectue L2 ← L2 − mL1 et L3 ← L3 − mL1 puis L2 ↔ L3 et on obtient le


x −
 my + m2 z = 2m
système équivalent (1 + m2 )y − 2m3 z = 1 − m − 2m2


m(1 − m2 )z = 2m(1 − m)
• Si m ∈{0, 1} les deux premières lignes sont indépendantes et la troisième ligne
est 0 = 0, l’ensemble des solutions est donc une droite.
• Si m = −1 les deux premières lignes sont indépendantes et la troisième ligne est
0 = −4, l’ensemble des solutions est vide.
• Sinon les trois lignes sont indépendantes, l’intersection des trois plans est réduite
à un point.

13. Si a = 1 la condition de compatibilité est α = β = γ et on obtient le plan


d’équation x + by + z = α. Désormais a = 1.
Effectuons L1 ← L 1 − aL3 et L2 ← L2 − L3 puis L1 ← L1 + L2 , on obtient le

 (2 − a − a2 )z = α + β − (a + 1)γ
système équivalent b(a − 1)y + (1 − a)z = β − γ


x + by + az = γ
Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques 9

et on note que 2 − a − a2 = (1) − a)(2 + a) et que L2 et L3 sont indépendantes.


• Si b = 0 on effectue L1 ← L1 − (2 + a)L2 et la condition de compatibilité est
α + γ = (a + 1)β, l’ensemble des solutions est alors une droite. Désormais b = 0.
• Si a = −2 la condition de compatibilité est α+β +γ = 0, l’ensemble des solutions
est alors une droite.
• Dans tous les autres cas les trois lignes sont indépendantes, l’intersection des
trois plans est réduite à un point.

14. a. est évidente.


b. On en déduit que f (A1 ) ∪ f (A2 ) ⊂ f (A1 ∪ A2 ).
Réciproquement, si y ∈ f (A1 ∪ A2 ), il existe x ∈ A1 ∪ A2 tel que y = f (x). Donc
y ∈ f (A1 ) ∪ f (A2 ).
 
c. f A1 ∩ A2 ⊂ f (A1 ) ∩ f (A2 ) se déduit de a).
Si y ∈ f (A1 ) ∩ f (A2 ), il existe (x1 , x2 ) ∈ A1 × A2 tel que y = f (x1 ) = f (x2 )
Si f est injective, il s’ensuit que x1 = x2 ∈ A1 ∩ A2 et donc y ∈ f (A1 ∩ A2 ).
d. se prouve de même.

15. a. est évidente.


 
b. On en déduit que f −1 (B1 ) ∪ f −1 (B2 ) ⊂ f −1 B1 ∪ B2 .
 
Si x ∈ f −1 B1 ∪ B2 alors f (x) ∈ B1 ∪ B2 . Si f (x) ∈ B1 alors x ∈ f −1 (B1 ) et si
f (x) ∈ B2 alors x ∈ f −1 (B2 ). Dans tous les cas, x ∈ f −1 (B1 ) ∪ f −1 (B2 ).
 
c. f −1 B1 ∩ B2 ⊂ f −1 (B1 ) ∩ f −1 (B2 ).
 
Si x ∈ f −1 (B1 ) ∩ f −1 (B2 ), alors f (x) ∈ B1 et f (x) ∈ B2 , donc x ∈ f −1 B1 ∩ B2 .
d. se prouve de même.

16. a. Pour tout z ∈ G, il existe x ∈ E tel que z = g ◦ f (x) car g ◦ f est surjective.
 
Comme z = g f (x) et comme f (x) ∈ F , en posant y = f (x), il existe y ∈ F tel
que z = g(y). Donc g est surjective.
 
b. Pour x, x ∈ E, f (x) = f (x ) ⇒ g[f (x)] = g f (x ) ⇐⇒ g ◦ f (x) = g ◦ f (x ).
L’injectivité de g ◦ f implique x = x . Donc f est injective.
Solutions
10 Raisonnement, vocabulaire ensembliste, calculs algébriques

Travail dirigé

Théorème de Cantor Bernstein

Si E et F sont deux ensembles tels qu’il existe une injection f de E dans F et une
surjection g de F sur E. On se propose de montrer qu’il existe une bijection de E
sur F . On pose h = g ◦ f, R = E \ g(F ) et l’on désigne par M toute partie de E
contenant R ∪ h(M ).
1. a. Montrer que la famille F des parties M est non vide.
b. Montrer que l’intersection I de tous les éléments de F est élément de F.
c. Montrer que si M ∈ F et M1 = R ∪ h(M ) alors M1 ∈ F.
2. On pose J = E \ I, I  = f (I), J  = g −1 (J ).
a. Montrer que {I  , J  } est une partition de F .
b. Étudier l’application ϕ de E dans F déterminée par
ϕ(x) = f (x) si x ∈ I; ϕ(x) = g −1 (x) si x ∈ J
et conclure.

Solution
Notons que h(E) ⊂ g(F ) et R ∩ h(E) = ∅.
1. a. E ⊂ F donc F est non vide.    
b. I est une partie de E contenant R et comme h Mi ⊂ h(Mi ) et
i∈K i∈K
 
comme h(Mi ) ⊂ Mi ⇒ h(Mi ) ⊂ Mi , il vient h(I) ⊂ I
i∈K i∈K
c. M1 ⊂ M . Donc h(M1 ) ⊂ h(M ) et par suite, h(M1 ) ⊂ M1 . D’autre part, R
est une partie de M1
2. a. R ∪ h(I) est une partie de I d’après 1.b), est élément de F d’après 1.c.
et donc contient I. D’où I = R ∪ h(I). Donc {R, h(I), J } est une partition
de E. Compte tenu de la définition de R, {h(I), J } est une partition de g(F ).
L’application g étant injective, on en déduit que {g −1 (h(I)), g −1 (J )} constitue
une partition de F . On a g −1 (h(I)) = f (I).
b. La restriction de l’injection f à I est une bijection de I sur I  = f (I). La
restriction de l’injection g à J  est une bijection de J  sur J = g(J  ) ; on peut
donc parler d’une bijection réciproque g −1 de J sur J  .
Comme E = I ∪ J et F = I  ∪ J  , ϕ est donc une bijection de E sur F .
2 - Nombres complexes et trigonométrie

Rappels de cours

1. Forme algébrique d’un nombre complexe


Tout nombre complexe s’écrit de façon unique z = a+bi où a et b sont des nombres
réels appelés respectivement, partie réelle et partie imaginaire de z.
On note a = e(z) ; b = m(z).
Si a = e(z) = 0, on dit que z est imaginaire pur.
2. Calculs dans C
Pour tout couple (z, z  ) ∈ C2 où z = a + ib, z  = a + ib ,
z = z  ⇐⇒ a = a et b = b ,
z = 0 ⇐⇒ a = b = 0,
z + z  = (a + a ) + i(b + b ),
−z = −a − ib,
z = a − ib est appelé le conjugué de z,
zz  = aa − bb + i(ab + a b),
1 a − ib z
si z = 0, = 2 2
= 2.
z a +b |z|
n  
 n
∀n ∈ N, ∀(a, b) ∈ C2 , (a + b)n = ap bn−p .
p
k=0
n
 1 − z n+1 .
∀n ∈ N , ∀z ∈ C \ {1}, zk =
1−z
k=0

3. Module d’un nombre complexe


On appelle√ module d’un √ nombre complexe z le nombre réel positif noté |z| défini
par |z| = a2 + b2 = zz.
| e(z)|  |z| et m(z)|  |z|,
z = 0 ⇐⇒ |z| = 0,
z |z|
 
∀(z, z  ) ∈ C2 , |zz  | = |z|.|z  | et si z  = 0,    =  .
z |z |
12 Nombres complexes et trigonométrie

∀(z, z  ) ∈ C2 , |z + z  |  |z| + |z  |.
On note U l’ensemble des nombres complexes de module 1.
4. Conjugué d’un nombre complexe
∀z ∈ C, z = z,
∀(z1 , z2 ) ∈ C2 , z1 + z2 = z1 + z2 ,
∀(z1 , z2 ) ∈ C2 , z1 z2 = z1 .z2 ,
∀z ∈ C, |z|2 = z z,
z+z z−z
∀z ∈ C, e(z) = et m(z) =
2 2i
5. Argument d’un nombre complexe non nul
On appelle
 un argumentd’un nombre complexe non nul z un nombre réel θ tel que
z = |z| cos(θ) + i sin(θ) . Le second membre de cette égalité est appelé la forme
trigonométrique du nombre complexe z.
arg(z) est donc défini modulo 2π.
Tout z ∈ U s’écrit z = eiθ = exp(iθ) = cos(θ) + i sin(θ) où θ est un argument de z.
On retiendra, en particulier, ei0 = 1, eiπ = −1 ; eiπ/2 = i.

eiθ = eiθ ⇐⇒ ∃k ∈ Z, θ − θ = 2kπ,
 
∀(θ, θ ) ∈ R2 , eiθ .eiθ = ei(θ+θ ) ,
1
∀θ ∈ R, eiθ = e−iθ = iθ
e 
n
∀θ ∈ R, ∀n ∈ Z, einθ = eiθ (formule de Moivre)
eiθ + e−iθ eiθ − e−iθ
∀θ ∈ R, cos(θ) = et cos(θ) = (formules d’Euler)
2 2i
iθ 
 θ  iθ 
 
θ .
eiθ + 1 = e 2 2 cos ; eiθ − 1 = e 2 2i sin
2 2
6. Formules de trigonométrie (à savoir)
cos est paire ; sin et tan sont impaires
π ; cos et sin sont 2π-périodiques ; tan est

π-périodique et définie sur R \ + kπ  k ∈ Z .
2
1 .
sin2 + cos2 = 1, 1 + tan2 =
cos2
cos(a + b) = cos(a) cos(b) − sin(a) sin(b).
sin(a + b) = sin(a) cos(b) + sin(b) cos(a),
tan(a) + tan(b) .
tan(a + b) =
1 − tan(a) tan(b)
π  π 
sin − x = cos(x), cos − x = sin(x).
2 2
sin(2x) = 2 sin(x) cos(x),
cos(2x) = cos2 (x) − sin2 (x) = 2 cos2 (x) − 1 = 1 − 2 sin2 (x).
 
ou 1 + cos(2x) = 2 cos2 (x) et 1 − cos(2x) = 2 sin2 (x) .
p + q   
cos(p) + cos(q) = 2 cos . cos p − q .
 p2 + q   p2− q 
cos(p) − cos(q) = −2 sin . sin .
2 2
Nombres complexes et trigonométrie 13
p + q   
sin(p) + sin(q) = 2 sin . cos p − q .
2 2
x 1 − t 2
2t .
Si t = tan , alors cos(x) = ; sin(x) =
2 1+t 2 1 + t2

On notera aussi que a cos(x) + b sin(x) = a2 + b2 cos(x − ϕ) où ϕ est défini par
a b .
cos(ϕ) = √ et sin(ϕ) = √
a 2 + b2 a 2 + b2
7. Racines n-ièmes d’un nombre complexe Z
Étant donnés Z ∈ C \ {0} et n ∈ N , l’équation z n = Z a n solutions distinctes.
1
 α + 2kπ 
Si Z = reiα , on a z n = Z ⇐⇒ z = α n exp i , k ∈[[0, n − 1]].
n
 2ikπ 
Les racines n-ièmes de l’unité sont ωk = exp , k ∈[[0, n − 1]].
n
∀k ∈[[0, n − 1]], ωk = ωn−k .
∀(a, b) ∈ C2 , an = bn ⇐⇒ a = bωk , k ∈[[0, n − 1]].
On note Un l’ensemble des racines n-ièmes de l’unité.
2iπ
U1 = {1} ; U2 = {−1, 1} ; U3 = {1, j, j 2 } avec j 2 = j, 1 + j + j 2 = 0, j = e 3 ;
U4 = {1, i, −1, −i} ; U6 = {1, −1, j, −j, j 2 , −j 2 }.
8. Racines carrées d’un nombre complexe
Soit à résoudre dans C, l’équation : z 2 = Z.
π π π π √ iθ
• Si Z = ρeiθ avec θ ∈ , , , alors z = ± ρe 2 .
6 4 3 2
• Sinon, Z = a + ib. On cherche z = x + iy avec x et y réels.
 2
 2
x2
− y 2
= a x − y = a


z 2 = Z ⇐⇒ ⇐⇒ x2 + y 2 = a2 + b2 car |z|2 = |Z|
2xy = b 

2xy = b
2 2
D’où x et y . On obtient les deux solutions z = x + iy car le signe de xy est celui
de b.
• Résolution d’une équation du second degré : az 2 + bz + c = 0, a = 0.
−b + δ −b − δ
Cette équation a 2 solutions z1 = et z2 = où δ est une racine
2a 2a
2
carrée de ∆ = b − 4ac.
b c
z 1 + z2 = − ; z1 z2 = ; az 2 + bz + c = a(z − z1 )(z − z2 ).
2a a
9. Applications géométriques d’un nombre complexe
• Représentation géométrique d’un nombre complexe
L’image de tout nombre complexe z = a + ib dans le plan R2 rapporté à un repère
→ −
− → −−→
orthonormé (0; i , j ) est le point M (a, b) i.e. le vecteur OM est image de z. On
−−→
dit que z est l’affixe du point M ou du vecteur OM .
• Soient A le point d’affixe a et B le point d’affixe b,
la distance AB = |b − a|,
−
→ −−→
l’angle i , AB est congru à arg(b − a) modulo (2π).
14 Nombres complexes et trigonométrie

• Si A, B, M sont les points distincts d’affixes respectifs a, b, z,


−−→ z − b
MA |z − a| −−→
= et M A, M B ≡ arg mod (2π).
MB |z − b| z−a
• Les points images de z et z sont symétriques par rapport à l’axe des abscisses.
• Soient r ∈ R+ et a ∈ C. L’ensemble des points M d’affixe z tels que |z − a| = r
(resp. |z − a|  r) est le cercle (resp. le disque fermé) de centre A, d’affixe a et de
rayon r.

Énoncés des exercices

z + z
1. Si |z| = |z  | = 1 et zz  = −1, montrer que est un nombre réel.
1 + zz 

2. z1 et z2 désignant
√ deux racines cubiques distinctes du nombre z, trouver z tel que
z1 + 2z2 = z 3.

zn = 1
3. Pour quels (n, p) dans N le système
2
est-il compatible ?
(1 + z)p = 1
 1  1
4. Montrer : |z|  1 et z =
 1 ⇒ e  .
1−z 2

5. Résoudre les inéquations :


 tan2 (x) − 2 1 cos(3x) − cos(2x)
a. 1 + 2 cos(x)  sin(x) b. 2 < c. < 0.
tan (x) − 1 2 tan(x) − 4 sin(x) cos(x)

6. Montrer que le triangle dont les sommets ont pour affixes respectifs a, b et c est
équilatéral direct si, et seulement si, a + jb + j 2 c = 0.

7. Si n ∈N et p ∈[[0, n]] on note Dp la droite d’équation y = x tan(θp ) où


p π.
θp = 1 +
n 2
M désigne un point fixé de R2 , Mp son symétrique par rapport à Dp et zp l’affixe
1   
n−1
de Mp . Étudier la convergence de la suite de terme général  zp .
n 
p=0

8. Soient P et Q deux parties non vides de C telles que P ∪ Q = C. On considère


∆P : P × P → R+ , (z, t) → |z − t| et ∆Q : Q × Q → R+ , (z, t) → |z − t|. On
suppose de montrer que l’une (au moins) de ces applications est surjective. On
suppose donc ∆P non surjective.
a. Montrer, si z ∈ P , l’existence d’un nombre réel d > 0 tel que le cercle de centre
z et de rayon d soit inclus dans Q.
b. Pour un tel d montrer que [0, 2d] est dans l’image de ∆Q .
c. Conclure.
Nombres complexes et trigonométrie 15

9. Simplifier les expressions suivantes où a, b, α, x, θ sont des réels donnés, n ∈ N et


 2ikπ 
ωk = exp .
n
n−1
 n−1
 n−1
 n−1
 sin(kθ)
a. cos(α + kθ) ; b. k sin(kθ) ; c. 4
cos kθ ; d. , θ∈? ;
cosk (θ)
k=0 k=0 k=0 k=1
n−1
 n−1
 n−1

e. ωkp , p∈Z; f. (ωk + x)n ; g. (a + bωk ) ;
k=0 k=0 k=0
n−1
   n
 x n
1
h. ωk2 −2ωk cos(α)+1 ; i. cos k ; j. .
2 2k cos(x) cos(2x) . . . cos(2k−1 x)
k=0 k=0 k=1

10. Linéariser cosn (x) et sinn (x), n ∈ N et x ∈ R. On distinguera les cas n pair et n
impair.

  
qπ 
2n−1

 2n 2p
11. Si p ∈ N et n  2p + 1 montrer cos x + = 2p pour tout réel x.
q=0
2n 2 p

sin(nx)
12. Exprimer cos(nx) et sous forme de polynômes en cos(x) dont on précisera
sin(x)
le degré.

n−1
  kπ  √
n ,
13. Montrer que sin n  2. =
2n−1 2n
k=1

n−1  kπ  
2n 2
Penser à X − 1 = (X − 1) X 2 − 2X cos +1 .
n
k=1

14. a. (a, b, c) ∈ C , calculer x + y + z, xy + xz + yz, xyz si


3

x = a + b + c, y = a + jb + j 2 c, z = a + j 2 b + jc.
b. Exprimer a, b, c en fonction de x, y, z. Montrer que
|x|2 + |y|2 + |z|2 = λ(|a|2 + |b|2 + |c|2 ), λ ∈ N.
n−1
  2ikpπ  n−1

c. On pose Ap = ak exp où ak ∈ C ; calculer |Ap |2 .
n p=0
k=0

15. Résoudre dans C les équations suivantes :


 z + 1 n  z − 1 n  1 + iz n 1 + i tan(α)  π π
a. + = 1 ; b. = où α ∈ − , ;
z−1 z+1 1 − iz
 1 − i tan(α) 2 2

 z1 + z2 + z3 = 1
n 
c. z = z où n ∈ N ; d. z = z − z ; e. |z1 | = |z2 | = |z3 | = 1
5


z1 z2 z3 = 1
  
n
16. a. Calculer pour q ∈{0, 1, 2}.
3k + q
03k+qn
  n 
b. Calculer pour q ∈{0, 1, 2, 3}.
4k + q
04k+qn
16 Nombres complexes et trigonométrie

17. Montrer que


n   n
 
∀n ∈ N , ∀z1 , . . . , zn ∈ C ,  zk  = |zk | ⇐⇒ ∀k ∈[[1, n]], arg(zk ) = arg(z1 )
k=1 k=1
 
18. a. Montrer que ∀(z, z  ) ∈ C2 , |z + z  |2 + |z − z  |2 = 2 |z|2 + |z  |2
 z + z   z + z 
   
b. Montrer que si u2 = zz  alors |z| + |z  | =  + u +  − u.
2 2
n 
 
 zk  n
 |zk | .
19. Montrer que ∀n ∈ N , ∀(z1 , . . . , zn ) ∈ Cn , k=1
n 
  1 + |zk |
1+ zk  k=1
k=1

20. Montrer que ∀(a, b, c) ∈ C3 , |a| = |b| = |c| = 1 ⇒ |a + b + c| = |ab + ac + ca|.

21. Soit z = a + ib avec (a, b) ∈ C2 . Montrer que


|z|2 = 0 ⇐⇒ (z = 0) ou (a, b) ∈ R2 .

z + ab z − a − b .
22. Soit (a, b, z) ∈ C3 avec |a| = |b| = 1 et a = b. On définit Z =
a−b
Montrer que Z 2 ∈ R− .

23. Racines carrées de 5 − 6i, 4ab + 2(a2 − b2 )i avec a, b ∈ R.

24. a. Résoudre dans C l’équation : z 2 + 4z + 1 + i(3z + 5) = 0.


b. Résoudre dans C l’équation : (z 2 + 4z + 1)2 + (3z + 5)2 = 0.
c. En déduire quatre nombres réels a, b, c, d tels que
(z 2 + 4z + 1)2 + (3z + 5)2 = (z 2 + az + b)(z 2 + cz + d).

25. Soient a, b, c les racines dans C de l’équation


z 3 − (3 + 2i)z 2 + (3 + 11i)z − 2(1 + 7i) = 0.
Sachant que a ∈ R, calculer a, puis b et c.

26. Résoudre dans C


a. z 2 − (5 − 14i)z − 2(5i + 12) = 0
b. z 2 − 2(1 + ia2 )z + 1 − a4 = 0 avec a ∈ C
c. z 2 − 2abz + b2 = 0 avec a ∈ R et b ∈ C.
d. z 4 = 24i − 7.
 2π   2π 
27. Soit z0 = cos + i sin . On pose a = z0 + z04 et b = z02 + z03 .
5 5
a. Montrer que 1 + z0 + z02 + z03 + z04 = 0.
En déduire que a et b sont solutions de l’équation x2 + x − 1 = 0 ().
Nombres complexes et trigonométrie 17
 2π 
b. Déterminer a en fonction de cos .
5
 2π 
c. Résoudre () et en déduire la valeur de cos .
5
 2π   2π 
28. Soit z0 = cos + i sin . On pose a = z0 + z02 + z04 et b = z03 + z05 + z06 .
7 7
a. Montrer que a et b sont conjugués et que la partie imaginaire de a est strictement
positive.
b. Calculer a + b, ab. En déduire a et b.

29. a. Soient a1 , a2 , b1 , b2 ∈ R.
Montrer qu’il existe x, y ∈ R, tels que (a21 + a22 )(b21 + b22 ) = x2 + y 2 .
b. Soient p ∈ N et n1 , . . . , np des entiers naturels, a1 , . . . , ap , b1 , . . . bp ∈ Q.
p
Montrer que : ∃(x, y) ∈(Q+ )2 , (a2k + b2k )nk = x2 + y 2 .
k=1

30. Résoudre les équations et le système suivants :


√ √
6 + 2.
a. cos(x) = On pourra calculer cos(2x).
4
b. sin(π cos(x)) = cos(π sin(x)).
c. sin(x). tan(x) + 2 cos(x) = a où a ∈ R.

cos(a) + cos(a + x) + cos(a + y) = 0
d. où a ∈ R.
sin(a) + sin(a + x) + sin(a + y) = 0

31. Résoudre les équations suivantes dans C.


a. (z − 2)5 = (1 + i)(z − i)5 .
b. z 2 = j − j 2 .
c. z 4 = 1 + j.
d. z 3 = 1 − j.
e. (1 + z)n + (1 − z)n = 0 où n ∈ N .
f. (1 + z)n − (1 − z)n = 0 où n ∈ N .
18 Nombres complexes et trigonométrie

Solutions des exercices

1 1
+  z + z
1. Comme z z = 1 = z  z  on a Z = z z =  = Z et donc Z est réel.
1 zz + 1
1+ 
zz

2. On a donc z2 ∈{jz1 , j 2 z1 }.

Si z2 = jz1 alors z1 + 2z2 ⇐⇒ z1 (1 + 2j) = z13 3 ⇐⇒ z12 = i car z1 = 0 puisque
z1 = z2 . Donc z1 ∈{eiπ/4 , −e−iπ/4 }.
Si z2 = j 2 z1 , on obtient de même : z1 ∈{e−i3π/4 , −e−i3π/4 }.
En conclusion, l’ensemble des solutions est {eiπ/4 , e−iπ/4 , ei3π/4 , e−i3π/4 }.

3. Si z est solution, alors |z| = |z + 1| = 1 et l’image de z est dans l’intersection du


cercle de centre 0 et de rayon 1 et du cercle de centre −1 et de rayon 1. Comme le
triangle formé par les points d’affixes 0, z, −1 est équilatéral, on a z ∈{j, j}.
Comme
 z est solutionsi, et seulement si, z est solution, le système est équivalent
(1 + j)p = 1 (−j)2 = 1
à n
i.e. i.e. n ∈ 3N et p ∈ 6N.
j =1 jn = 1
 1  1−x
4. Si z = x + iy = 1, alors e = .
1−z (1 − x)2 + y 2
Or (1 − x)2 + y 2 = x2 + y 2 − 1 + 2(1 − x)  2(1 − x) car |z|2 = x2 + y 2  1.
 1  1
Donc e  .
1−z 2

5. a. Notons (1) l’inéquation proposée. Comme x → 1 + 2 cos(x) et x → sin(x) sont


des fonctions 2π-périodiques il suffit de la résoudre sur [−π, π].
  2π
|x|  π et 1 + 2 cos(x)  0 ⇐⇒ |x| 
  3
|x|  π et sin(x)  0 ⇐⇒ 0  x  π.
 2π 
On se limite donc à la résolution sur 0 , .
3  
Alors (1) ⇐⇒ 1 + 2 cos(x)  sin2 (x) ⇐⇒ cos(x) 2 + cos(x)  0 car
 π 2π 
sin2 (x) = 1 − cos2 (x), d’où (1) ⇐⇒ cos(x)  0 ⇐⇒ x ∈ , .
2 3
En définitive x est solution de (1) si, et seulement si, il existe un entier relatif k
 π 2π 
tel que x − 2kπ ∈ , .
2 3
tan2 (x) − 2
b. Notons (2) l’inéquation proposée. Comme x → 2 est une fonction
 π tan (x)
 −1
π .
paire et π-périodique il suffit de se placer sur 0 , \
2 4
Nombres complexes et trigonométrie 19
 π
Sur 0 , comme tan2 (x) − 1 < 0, (2) ⇐⇒ 2 tan2 (x) − 4 > tan2 (x) − 1 i.e.
4
2
(2) ⇐⇒ π πtan (x) > 3 qui n’a aucune solution.
Sur , en revanche (2) ⇐⇒ 2 tan2 (x) − 4 < tan2 (x) − 1 ⇐⇒ tan2 (x) < 3
4 2
π π
i.e. < x < .
4 3
Donc x est solution de (2) si, et seulement si, il existe un entier relatif k tel que
π π
< |x − kπ| < .
4 3
c. Notons (3) la dernière inéquation. Par 2π-périodicité et par imparité on se limite
cos(3x) − cos(2x) .
à [0, π]. On note f : x →
tan(x) − 4 sin(x) cos(x)
On va étudier les signes à l’aide du théorème des valeurs intermédiaires et,
donc, chercher les valeurs de x pour lesquelles le numérateur et le dénominateur
s’annulent.
cos(3x) = cos(2x) ⇐⇒ 3x ≡ ±2x [2π] ⇐⇒ 5x ≡ 0 [2π] ou x ≡ 0 [2π]. On
2π 4π .
obtient ainsi x = 0 ou x = ou x =
5 5
π
Si 0 < x < π et x = alors tan(x) = 4 sin(x) cos(x) ⇐⇒ 1 = 4 cos2 (x) car
2
π 2π
sin(x) = 0. On obtient et pour solutions.
3 3
π 2π π 2π 4π
x 0 π
3 5 2 3 5
cos(3x) − cos(2x) 0 − − 0 + + + 0 −

tan(x) − 4 sin(x) cos(x) 0 − 0 + + − 0 + + 0

f (x) + − 0 + − + 0 −
x est solution s’il existe un entier relatif k tel que x − 2kπ est élément de
 4π           
− , − 2π ∪ − π , − 2π ∪ − π , 0 ∪ π , 2π ∪ π , 2π ∪ 4π , π .
5 3 2 5 3 3 5 2 3 5
−−→ −−→
6. A, B, C est équilatéral direct si, et seulement si, BA est l’image de BC par la
rotation de centre B et d’angle π/3, ce qui s’écrit a − b = −j(c − b) soit encore
a − b(1 + j) + jc = 0. Comme 1 + j + j = 0, ceci équivaut à a + bj + cj = 0.

7. Si M est d’affixe reiθ où r ∈ R+ et θ ∈ R alors zp = rei2θp −θ



n−1  2iθp
n−1  p
n−1 2iπ
d’où zp = re−iθ e = −re−iθ ω où l’on a posé ω = e n = 1 dès
p=0 p=0
  p=0
n−1   
   1 − ωn 
que n  2. Par suite  
zp  = r    2r , ce qui montre que la suite
 p=0  1−ω  |1 − ω|
proposée converge vers 0.
Solutions

8. a. Soit d un nombre réel non dans l’image de ∆P . Alors si z ∈ P il n’existe aucun z 


dans P tel que |z−z  | = d. Comme P ∪Q = C cela montre que |z−z  | = d ⇒ z  ∈ Q.
Le cercle de centre z et de rayon d est donc inclus dans Q.
20 Nombres complexes et trigonométrie

b. Comme ce cercle est de diamètre 2d cela montre que [0, 2d] est inclus dans
l’image de ∆Q . En effet si θ ∈[0, π], z + deiθ ∈ Q, θ → |(z + deiθ ) − (z + d)| est
continue et prend les valeurs 0 et 2d en 0 et π.
c. Si δ  2d et si δ n’est pas dans l’image de ∆Q le même raisonnement montrerait
que [0, 2δ] est dans l’image de ∆P , ce qui contredit la définition de d.
Par suite [0, 2d] ∪ [2d, +∞[ est inclus dans l’image de ∆Q i.e. ∆Q est surjective.

n−1
  
9. a. Cn (α, θ) = cos α + kθ = e(Z).
k=0

n−1
 n−1
   1 − einθ
Z= e i(α+kθ)
=e iα
e iθ k
= eiα si θ ∈
/ 2πZ
1 − eiθ

k=0 k=0 ne si θ ∈ 2πZ
sin(nθ/2) . i(α+ n−1 θ)
Si θ ∈
/ 2πZ, Z = e 2 .
sin(θ/2)
sin(nθ/2) .  n−1 
Donc Cn (α, θ) = cos α + θ si θ ∈/ 2πZ et n cos(α) sinon.
sin(θ/2) 2
d  
n−1
 n−1
∂Cn
b. k sin(kθ) = − cos(kθ) = − (0, θ).
dθ ∂θ
k=0 k=0
1 4 1 
c. cos (x) = 4 eix + e−ix =
4
cos(4x) + 4 cos(2x) + 3 .
2 8
n−1
 1  
cos4 (kθ) = Cn (0, 4θ) + 4Cn (0, 2θ) + 3n .
8
k=0
 eiθ n
1 − 
n−1
 sin(kθ)  n−1
  e iθ k 
cos(θ)
d. = m = m  eiθ  si cos(θ) sin(θ) = 0
cosk (θ) cos(θ)
k=0 k=0 1−
cos(θ)
 sin(kθ) 
n−1
cos(nθ) 
= 1− cotan(θ).
cosk (θ) cosn (θ)
k=0

n−1
  p n−1   p k 1 − ω1np
e. S(n, p) = ωk = ω1 = si n|p i.e.
1 − ω1p
k=0 k=0 n sinon
S(n, p) = 0 si n divise p et n sinon.
n−1
 n−1
 n   n  
n n
f. (ωk + x)n = ωk xn− = S(n, )xn− avec les notations
k=0 k=0 =0 =0
n−1

de e. Donc (ωk + x)n = n(1 + xn ).
k=0
n−1

g. (a + bωk ) = na + bS(n, 1) = na.
k=0
n−1
 n−1

h. A(α) = (ωk2 + 2ωk cos(α) + 1) = (ωk − eiα )(ωk − e−iα ).
k=0 k=0
Nombres complexes et trigonométrie 21

n−1
  nα 
Comme (X − ωk ) = X n − 1, on a A(α) = (einα − 1)(e−inα − 1) = 4 sin2 .
2
k=0
n
x 1
i. Pn (x) = cos Comme sin(2θ) = sin(θ) cos(θ), on a
2n 2
k=1
 x  sin(x)
Pn (x). sin n = . D’où Pn (x) si x ∈ / 2n πZ et Pn (2n pπ) = (−1)p , p ∈ Z.
2 2n
j. Cherchons αk tel que
1 αk−1 αk .
= k−1 −
2k cos(x) . . . cos(2k−1 x) 2 cos(x) . . . cos(2k−2 x) 2k cos(x) . . . cos(2k−1 x)
Il suffit que 1 = 2αk−1 cos(2k−1 x) − αk pour tout k ∈[[2, n]].
Comme cos(2θ) = 2 cos2 (θ) − 1, on vérifie que αk = cos(2k x) convient.
Par télescopage, avec des notations immédiates, on a
 n  n
1 1 1
= (λk−1 − λk ) + = λ 1 − λn +
2k cos(x) . . . cos(2k−1 x) 2 cos(x) 2 cos(x)
k=1 k=2
 n
1 cos(2n x) .
Donc = cos(x) −
2k cos(x) . . . cos(2k−1 x) 2n cos(x) . . . cos(2n−1 x)
k=1
  
n−1 
2n 2n 2n 2n  
10. 2 cos (x) = +2 cos 2(n − k)x
n k
k=0
n 
 
2n 2n+1 2n + 1  
2 cos (x) = cos (2n − 2k + 1)x
k
k=0
n
  
2n 2n+1 n+k 2n + 1  
2 sin (x) = (−1) sin (2n − 2k + 1)x
k
k=0
 n−1
  
2n 2n 2n n+k 2n  
2 sin (x) = +2 (−1) cos 2(n − k)x .
n k
k=0
Démontrons, à titre d’exemple, la dernière formule.
2n  
1  ix 
−ix 2n (−1)n  2n
sin2n (x) = e − e = (−1)k e2i(k−n)x .
(2i)2n 22n k
  k=0
2n k 2i(k−n)x
Posons αk = (−1) e . Alors α2n−k = αk . Comme
 k   
2n   2n
αk + αk = (−1)k .2 cos (k − n)x si 0  k  n − 1 et αn = (−1)n ,
k n
le résultat est prouvé.

  p  
1 2p2p 2  2p  
11. D’après l’exercice 10 cos (θ) = 2p + 2p cos 2jθ .
2 p 2 j=1 j + p
   p   2n−1
qπ    qπ 
2n−1

2p 2n 2p 2  2p 
cos x+ = 2p + 2p cos 2j x +
2n 2 p 2 j=1 j + p q=0 2n
q=0
Solutions

2n−1
   qπ   qπ 
Or cos 2j x + = C2n 2jx, = 0 d’après l’exercice 9.e.
q=0
2n 2n
D’où le résultat.
22 Nombres complexes et trigonométrie

12. D’après la formule de Moivre, cos(nx) = e(einx ) = e(cos(x) + i sin(x))n .


Avec la formule du binôme de Newton, on en déduit
 n   
n  k
cos(nx) = e i sin(x) cosn−k (x) .
k
k=0
[n/2] 
 n  
cos(nx) = (−1)p sin2p (x) cosn−2p (x) = Tn cos(x) où
2p
p=0
[n/2] 
 n
Tn (X) = (X 2 − 1)p X n−2p .
2p
p=0
Somme de polynôme de degré égal à n, Tn est un polynôme de degré  n. Son
[n/2] 
 n
coefficient dominant est = 2n−1 . Donc Tn est de degré n.
2p
p=0
En procédant de même, on obtient sin(nx) = sin(x)Pn (cos(x)) où
2 ]
[ n−1
 
n
Pn (X) = (X 2 − 1)p X n−2p−1 est un polynôme de degré (n − 1) et
2p + 1
p=0
de coefficient dominant 2n−1 .

 2ikπ   ikπ 
13. z 2n = 1 ⇐⇒ z = zk = exp = exp avec k ∈[[0, 2n − 1]].
2n n
2n−1
 n−1
 n−1

Donc X 2n − 1 = (X − zk ) = (X − 1)(X + 1) (X − zk ) (X − zk )
k=0 k=1 k=1
car z0 = 1, zn = −1 et z2n−k = zk .
n−1
  kπ  
Donc X 2n − 1 = (X 2 − 1) (X 2 − 2X cos +1 .
n
k=1
n−1

Comme, d’autre part, X 2n − 1 = (X 2 − 1) (X 2 )k , il s’ensuit que
k=0
n−1
 n−1
  kπ  
(X 2 )k = (X 2 − 2X cos + 1 , ce qui, après substitution de X par 1
n
k=0 k=1
n−1
  kπ  
n−1  kπ 
donne n = (2 − 2 cos = 4 sin2 = 22(n−1) A2
n 2n
k=1 k=1
n−1
 
kπ . kπ π
où A = sin Comme, pour tout k ∈[[1, n − 1]], 0 < < le nombre réel
2n 2n 2
k=1
A est strictement positif, le résultat est établi.

14. a. x + y + z = 3a ; xyz = a3 + b3 + c3 − 3abc ; xy + yz + zx = 3(a2 − bc).


1 1 1
b. a = (x + y + z) ; b = (x + j 2 y + jz) ; c = (x + jy + j 2 z).
3 3 3
On montre que λ = 3.
n−1
  2ikpπ  n−1
  −2i pπ 
c. Ap Ap = ak exp a exp .
n n
k=0 =0
Nombres complexes et trigonométrie 23

n−1
   2i(k − )pπ 
Donc Ap Ap = |ak |2 + ak a exp
n
k=0 k=
n−1
 n−1
 n−1
  2i(k − )pπ 
|Ap |2 = n |ak |2 + S où S = ak a exp .
p=0 p=0 k=
n
k=0
 n−1
  2i(k − )pπ 
S= ak a exp .
p=0
n
k=
n−1
  2iλpπ  
n si λ ∈ nZ
D’après l’exercice 7.e), exp =
p=0
n 0 sinon
Or (k, ) ∈[[0, n − 1]]2 ⇒ |k − |  n − 1. Comme, de plus k = , on a S = 0. On a
n−1
 n−1

donc généralisé le résultat de b) en montrant que |Ap |2 = n |ak |2 .
p=0 k=0
 z + 1 n
15. a. Nécessairement z ∈{−1, 1}. Posons Z = . On est ramené à la résolution
z−1
1
de Z + = 1 i.e. Z 2 − Z + 1 = 0 qui a pour solutions −j et −j 2 .
Z
 z + 1 n z+1 π 2kπ .
= −j = e−iπ/3 ⇐⇒ = eiθk , k ∈[[0, n − 1]] où θk = − +
z−1 z−1 θ  3n n
iθk k ,
Comme e = 1, il s’ensuit que z = −i tan k ∈[[0, n − 1]].
2
 z + 1 n
Le cas où = −j 2 se traite de façon analogue.
z−1
 1 − iz n cos(α) − i sin(α)
b. = = e−2iα (1).
1 + iz cos(α) + i sin(α)
1 − iz α − 2kπ .
(1) ⇐⇒ = e−2iθk , 0  k  n − 1 où θk =
1 + iz n
Comme e−2iθk = −1, on trouve (1) ⇐⇒ z = tan(θk ), 0  k  n − 1.
c. Si n = 1, z = z ⇐⇒ z ∈ R. Supposons dorénavant que n  2.
z = 0 est solution. Sinon, z n = z ⇒ z n+1 = |z|2 > 0.
z n = z ⇒ |z|n = |z| ⇒ |z|n−1 = 1 ⇒ |z| = 1 puisque n  2.
Dans ce cas, z n+1 = 1 ⇐⇒ z = e2ikπ/(n+1) avec 0  k  n.
Donc, si n  1, l’ensemble des solutions est {0} ∪ {e2ikπ/(n+1) | 0  k  n}.
d. z 5 = z (1).
0 est solution de (1). Cherchons les solutions non nulles sous forme trigonométrique.
Posons z = ρeiθ ave ρ > 0 et θ ∈[0, 2π[.

ρ4 sin(5θ) = 2 sin(θ)
(1) ⇐⇒ ρ4 e5iθ = 2i sin(θ) ⇐⇒
cos(5θ) = 0

 π kπ  2 sin(θ)
Solutions

(1) ⇐⇒ θ = + , k ∈[[0, 9]] et ρ = 4 car ρ > 0 et θ ∈[0, 2π[.


10 5 sin(5θ)
sin(θ)
Comme > 0, on a θ ∈[0, π]. D’où les solutions de (1) sont :
sin(5θ)
24 Nombres complexes et trigonométrie


π

0, αeiπ/10 , i 4 2, αei9π/10 où α = 4
2 sin
et leurs conjugués.
10
1 1 1
e. Comme z1 z2 + z2 z3 + z1 z3 = + + = z1 + z2 + z3 = 1, les nombres
z1 z2 z3
complexes z1 , z2 et z3 sont racines de
P (X) = (X − z1 )(X − z2 )(X − z3 ) = X 3 − X 2 + X − 1 = (X − 1)(X 2 + 1).
Donc (z1 , z2 , z3 ) ∈ E = {1, i, −i}. Après une réciproque immédiate, on conclut que
z1 , z2 , z3 sont solutions du système proposé si, et seulement si, ils sont distincts et
éléments de E.

n  
 n
16. a. Pour tout x ∈ C, (1 + x)n = xk . En substituant x successivement par
k
k=0
n  

2 2iπ n n
1, j, j où j = e 3 , on obtient : 2 = = S0 + S1 + S2 ,
k
k=0
n  
 n  

n n k 2 2 n n
(1+j) = j = S0 +S1 j+S2 j , (1+j ) = j 2k = S0 +S1 j 2 +S2 j
k k
k=0 k=0
1  1  nπ 
D’où S0 = 2n + (1 + j)n + (1 + j 2 )n = 2n + 2 cos
3  1 3 3
1 n 2 n 2 n n
 (n − 2)π 
S1 = 2 + j (1 + j) + j(1 + j ) = 2 + 2 cos
3  13   (n +3 2)π 
1 n n 2 2 n n .
S2 = 2 + j(1 + j) + j (1 + j ) = 2 + 2 cos
3 3 3
b. On procède de même avec cette fois 1, i, −1, −i à la place de 1, j, j 2 .

17. Une méthode consiste à raisonner par récurrence. Une autre est proposée.
n
 n
Si ai = 0, alors |ai | = 0 et les ai sont tous nuls. Sinon, il existe θ ∈ R tel
i=1 i=1
n n  n
 n
 n 
iθ   iθ  
que ak = e  ak . Notons bk = ak e . Alors bk = |bk | =  bk .
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
n n n
  
Donc e(bk ) = |bk | i.e. |bk | − e(bk ) = 0 (1).
k=1 k=1 k=1
Comme e(bk )  | e(bk )|  |bk |, on déduit de (1) que : ∀k ∈[[1, n]], e(bk ) = |bk |
D’où ∀k ∈[[1, n]], m(bk ) = 0 et arg(bk ) ≡ 0 mod [2π], donc arg(ak ) ≡ θ mod [2π]
pour tout k ∈[[1, n]]. La réciproque est immédiate.

18. a. |z + z  |2 = (z + z  )(z + z  ) = |z|2 + zz  + z  z + |z  |2 .


|z − z  |2 = (z − z  )(z − z  ) =|z|2 − zz  − z  z + |z  |2 .
D’où |z + z  |2 + |z − z  |2 = 2 |z|2 + |z  |2 appelée identité du parallélogramme.
b. Il existe v, v  ∈ C tels que v 2 = z et v 2 = z  . Donc u2 = zz  = (vv  )2 . Donc il
existe ε ∈{−1, 1} tel que u = εvv  . L’égalité à prouver s’écrit alors
|v + v  |2 + |v − v  |2 = 2 |v|2 + |v  |2 . Elle est vraie d’après a).
Nombres complexes et trigonométrie 25

19. On procède par récurrence sur n.


t
La fonction t → étant croissante sur R+ et d’après l’inégalité triangulaire,
1+t
 
n+1 n+1
 n
 
 ak  |ak | |ak |
k=1 k=1 k=1 |an+1 |
 = n + n
.
 n+1
  n+1
  
  1 + |an+1 | + |ak | 1 + |an+1 | + |ak |
1+ ak  1+ |ak |
k=1 k=1 k=1 k=1
n n

|ak | |ak | n
k=1 k=1
 |ak |
n  n  par hypothèse de récurrence,
  1 + |ak |
1 + |an+1 | + |ak | 1+ |ak | k=1

k=1 k=1
|an+1 | |an+1 | .
n  D’où le résultat.
 1 + |an+1 |
1 + |an+1 | + |ak |
k=1

1.
20. Si |z|2 = 1 alors z = Comme |ab| = |bc| = |ca| = 1, on a
z 1 1 1 a + b + c
.
α = |ab + bc + ca|2 = (ab + bc + ca) + + = (ab + bc + ca)
ab bc ca abc
ab + bc + ca 1 1 1
Donc α = (a + b + c) = + + (a + b + c).
abc a b c
D’où α = (a + b + c)(a + b + c) = |a + b + c|2 et le résultat car |.|  0.

 
21. |z|2 − (a2 + b2 ) = (a + ib)(a − ib) − (a + ib)(a − ib) = (a + ib) a − a − i(b − b) .
   
Donc |z|2 = a2 + b2 ⇐⇒ a + ib = 0 ou a − a − i(b − b) = 0 (1).
 
(1) ⇐⇒ Z = 0 ou 2i m(a) − 2 m(b) =  0 .
(1) ⇐⇒ Z = 0 ou m(a) = m(b) = 0 . D’où le résultat demandé.

2
22. Pour savoir si Z 2 ∈ R, calculons Z 2 + Z = (Z + Z)(Z − Z).
1  
Or Z + Z = 2
(z + abz − a − b)(a − b) + (z + abz − a − b)(a − b) .
|a − b|
Comme a a = b b = 1, on a Z + Z = 0. Donc Z est imaginaire pur. D’où Z 2 ∈ R− .
 2 2
 a − b = 5√

23. a. Notons z = a + ib avec a et b réels. z 2 = 5 − 6i ⇐⇒ a2 + b2 = 61


2ab = −6
√ √
61 + 5 61 − 5 .
Donc z = ±Z où Z = −i
2 2
Solutions

b. 4ab + 2(a − b )i = 2i(a − b − 2iab) = 2i(a − ib)2 = (1 + i)2 (a − ib)2 .


2 2 2 2

Donc z 2 = 4ab + 2(a2 − b2 )i ⇐⇒ z = ±(1 + i)(a − ib).


26 Nombres complexes et trigonométrie

24. a. Soit à résoudre z 2 + (4 + 3i)z + 5i + 1 = 0. Son discriminant est δ = 3 + 4i.


 2 2
 2
a − b = 3
 a = 4

3 + 4i = (a + ib)2 , a, b ∈ R ⇐⇒ a2 + b2 = 5 ⇐⇒ b2 = 1

 

ab = 2 ab = 2
Donc δ = (2 + i)2 . D’où les racines z1 = −1 − i et z2 = −3 − 2i.
  
b. (z 2 + 4z + 1)2 + (3z + 5)2 = z 2 + 4z + 1 + i(3z + 5) z 2 + 4z + 1 − i(3z + 5) .

2 2 2
z 2 + 4z + 1 + i(3z + 5) = 0
Donc (z + 4z + 1) + (3z + 5) = 0 ⇐⇒
z 2 + 4z + 1 − i(3z + 5) = 0
On a aisément z 2 + 4z + 1 − i(3z + 5) = 0 ⇐⇒ z ∈{z1 , z2 }.
c. Donc P (z) = (z 2 + 4z + 1)2 + (3z + 5)2 = (z − z1 )(z − z1 )(z − z2 )(z − z2 ).
Donc P (z) = (z 2 − 2 e(z1 ) + |z1 |2 )(z 2 − 2 e(z2 ) + |z2 |2 ).
Finalement : P (z) = (z 2 + 2z + 2)(z 2 + 6z + 13).

25. a3 − (3 + 2i)a2 + (3 + 11i)a − 2(1 + 7i) = 0 équivaut, parce que a ∈ R, au système


 
a3 − 3a2 − 2 = 0 (a − 1)3 − 1 = 0
⇐⇒ ⇐⇒ a = 2 car a est réel.
−2a2 + 11a − 14 = 0 (a − 2)(−2a − 7) = 0
z 3 − (3 + 2i)z 2 + (3 + 11i)z − 2(1 + 7i) = (z − 2)(z 2 + λz + 1 + 7i).
En identifiant les coefficients de z, on trouve λ = −1 − 2i.
Résolution de l’équation z 2 − (1 + 2i)z+ 1 + 7i = 0. Son  discriminant est
2 2 2

 α − β = −7 α = 9

δ = −7 − 24i = (α + iβ)2 , α, β ∈ R ⇐⇒ α2 + β 2 = 25 ⇐⇒ β 2 = 16

 

αβ = −12 αβ = −12
Donc δ = (3 − 4i)2 . D’où les racines b = 2 − i et c = −1 + 3i.

26. a. Soit à résoudre z 2 − (5 − 14i)z − 2(5i + 12) = 0. Son discriminant est


 2
δ = −25(3 + 4i) = 5i(2 + i) en procédant comme à l’exercice 25.
D’où les racines z1 = 5 − 12i et z2 = −2i.
b. Soit à résoudre z 2 − 2(1 + ia2 )z + 1 − a4 = 0. Son discriminant est δ = 8ia2 .
 2
Comme 2i = (1 + i)2 , on a δ = 2a(1 + i) .
D’où les racines z1 = 1 + ia2 − a(1 + i) = (1 − a)(1 − ia) et z2 = (1 + a)(1 + ia).
c. z 2 − 2abz + b2 = (z − ab)2 + b2 (1 − a2 ) (1). Comme a ∈ R,

• si |a|  1, alors (1) ⇐⇒ z = ab ± bi 1 − a . 2

• si |a| > 1, alors (1) ⇐⇒ z = ab ± b a2 − 1
d. En procédant comme à l’exercice 26, on a 24i − 7 = (3 + 4i)2 , puis, un
calcul effectué dans l’exercice 25 donne (3 + 4i) = (2 + i)2 . Donc l’équation à
résoudre s’écrit z 4 = (2 + i)4 . Comme les racines quatrièmes de l’unité dans C sont
1, −1, i, −i, les solutions sont : (2 + i), −(2 + i), i(2 + i), −i(2 + i).
Nombres complexes et trigonométrie 27

1 − z05
27. a. 1 + z0 + z02 + z03 + z04 = = 0 car z05 = 1 et z0 = 1.
1 − z0
Donc a + b = −1. Or, comme z05 = 1, on a ab = z0 + z02 + z03 + z04 = −1.
a et b étant racines de l’équation x2 − (a + b)x + ab, on le résultat.
1  2π 
b. a = z0 + = z0 + z0 = 2 cos .´
z0 5
c. On résout l’équation x2 + x − 1 = 0 en calculant son discriminant ∆ = 5.
√ √
−1 + 5 −1 − 5 .
D’où ses racines qui sont réelles x1 = et x2 =
2 2
2π π,  2π  −1 + √5
Comme 0 < < a > 0. Donc a = x1 . Par suite, cos = .
5 2 5 4
1 1 1
28. a. Comme z07 = 1, on a z06 = = z0 ; z02 = 2 = z05 ; z04 = 4 = z03 . Donc a = b.
z0 z0 z0
 2π   4π   8π   2π   4π  π 
m(a) = sin + sin + sin = sin + sin − sin >0
7 7 7 7 7 7
π 2π 4π π
car 0 < < < < et la fonction sin est strictement croissante sur R.
7 7 7 2
1 − z07
b. 1 + z0 + z02 + z03 + z04 + z05 + z06 = = 0 car z07 = 1 et z0 = 1.
1 − z0
Donc a + b = −1. Pour les mêmes raisons, ab = 2.
Il s’ensuit que a et b sont racines de l’équation x2 +√ x + 2 = 0 dont le discriminant

√ 2 −1 + i 7 −1 − i 7 .
est ∆ = −7 = (i 7) . Les racines sont z1 = et z2 =
2 2
Comme m(a) > 0, il s’ensuit que a = z1 .

29. a. z = (a21 + a22 )(b21 + b22 ) 


= (a1 + ia2 )(a1 − ia2)(b1 + ib2 )(b1 − ib2 ). Donc
z = (a1 + ia2 )(b1 + ib2 ) (a1 − ia2 )(b1 − ib2 ) = Z Z
où Z = (a1 b1 − a2 b2 ) + i(a1 b2 + a2 b1 ) = x + iy avec x, y ∈ R.
Donc z = x2 + y 2 avec x et y réels.
b. se déduit de a) par récurrence.
√ √ √ √ √ π  π π  π  π π
6+ 2 3. 2 2.1
30. a. = + = cos cos +sin sin = cos −
√4 √ 2 2  2 2 6 √4 √ 6 4 6 4
6+ 2 π . 6+ 2 π
Donc = cos Donc cos(x) = ⇐⇒ x = ± +2kπ, k ∈ Z.
4 12 π 4  12
   
b. sin π cos(x) = cos π sin(x) = sin − π sin(x) (1).
2
 π   π 
(1) ⇐⇒ π cos(x) = − π sin(x) + 2kπ ou π cos(x) = + π sin(x) + 2k  π
2 2
avec k, k  ∈ Z.
π 1
π cos(x) = − π sin(x) + 2kπ ⇐⇒ cos(x) + sin(x) = + 2k. Donc
2  2
π
Solutions

π 1 √
π cos(x) = − π sin(x) + 2kπ ⇐⇒ cos x − = √ + k 2, k ∈ Z.
2 4 2 2
π  π 1 √

De même, π cos(x) = + π sin(x) + 2k π ⇐⇒ cos x + = √ + k  2, k ∈ Z.
2 4 2 2
28 Nombres complexes et trigonométrie

1
Seuls k et k  nuls conviennent. En posant α ∈ ]0, π[ tel que cos(α) = √ la fin de
2 2
la résolution est immédiate.
π
c. sin(x) tan(x) + 2 cos(x) = a (1). On suppose bien sûr que x ∈ / + πZ.
2
2 2 2
(1) ⇐⇒ sin (x) + 2 cos (x) = a cos(x) ⇐⇒ cos (x)− a cos(x) + 1 = 0.
Notons f (y) = y 2 − ay + 1. Alors (1) ⇐⇒ f cos(x) = 0.
Notons ∆ = a2 − 4 et discutons selon le signe de ∆ lorsque ∆ = 0.
Si a = 2, alors (1) ⇐⇒ (cos(x) − 1)2 = 0 ⇐⇒ x = 2kπ, k ∈ Z.
Si a = −2, alors (1) ⇐⇒ (cos(x) + 1)2 = 0 ⇐⇒ x = π + 2kπ, k ∈ Z.
Si |a| < 2, l’équation est impossible.
Si |a| > 2, l’équations f (y) = 0 a 2 solutions y1 < y2 telles que y1 y2 = 1 > 0 et
y1 + y2 = a. On a f (1) = 2 − a et f (−1) = 2 + a.
Si a > 2, alors f (1) < 0 et l’on a : 0 < y1 < 1 < y2 . Donc (1) ⇐⇒ cos(x) = y1 .
Si a < −2, alors f (−1) < 0 et f (1) > 0 et l’on a : y1 < −1 < y2 < 1. Donc
(1) ⇐⇒ cos(x) = y2 .
d. Le système est équivalent à eia + ei(a+x) + ei(a+y) = 0 (1).
ix iy ia
(1) ⇐⇒ 1 + e + e = 0 puisque e = 0.
x x x
(1) ⇐⇒ 2 cos eix/2 + eiy = 0 ⇐⇒ 2 cos + ei(y− 2 ) = 0.
 2   2
 x x 
x
 2 cos + cos y − =0  2 cos + (−1)k = 0
(1) ⇐⇒  2 x 2 ⇐⇒ x
2

 sin y − =0 
 y = + kπ, k ∈ Z
2 2
 π
 x  (−1)k+1  cos si k = 2p + 1
cos = = 3 
 2π
2 2  cos si k = 2p
3
2π π
Si k = 2p + 1, x = ± + 4λπ, λ ∈ Z et y = ± + (2p + 1)π + 2λπ.
3 3
4π 2π
Si k = 2p, x = ± + 4λπ, λ ∈ Z et y = ± + 2pπ + 2λπ.
3 3

31. a. (1 + i)2 = 2i ⇒ (1 + i)4 = −4 ⇒ (1 + i)5 = −4(1 + i).


1 5
Donc (z − 2)5 = (1 + i)(z − i)5 ⇐⇒ (z − 2)5 = − (1 + i)(z − i) (1).
4
1  2kπ 
(1) ⇐⇒ z − 2 = − √ (1 + i)(z − i)ωk , k ∈[[0, 4]] et ωk = exp .
5
4 5

2 5 4 + ωk (i − 1) ,
Donc (1) ⇐⇒ z = √ 5
k ∈[[0, 4]].
4 + ωk (1 + i)

√ 3
b. j − j 2 = 3 i = (1 + i)2 .
2 √ √
4
2 2 2 3 2 3
Donc z = j − j ⇐⇒ z = (1 + i) ⇐⇒ z = ± √ (1 + i).
2 2
7iπ
c. 1 + j = −j 2 = (ij)2 . Donc z 4 = 1 + j ⇐⇒ z 2 = ±ij = ±e 6 .
7iπ 7iπ
• z 2 = e 6 ⇐⇒ z = ±e 12 .
Nombres complexes et trigonométrie 29
7iπ iπ iπ
• z 2 = −e 6 = e 6 ⇐⇒ z = ±e 12 .
iπ iπ 7iπ 7iπ
Donc l’ensemble des solutions est {e 12 , −e 12 , e 12 , −e 12 }.
2iπ iπ
  π  √ iπ √ −iπ
d. 1 − j = 1 − e 3 = e 3 − 2i sin = − 3 ie 3 = 3 e 6 .
3
√  π 2kπ 
3 6
Donc z = 1 − j ⇐⇒ z = 3 exp − i + avec k ∈[[0, 2]].
18 3
(2k+1)π
e. (1 + z)n = eiπ (1 − z)n ⇐⇒ 1 + z = ei n (1 − z), k ∈[[0, n − 1]] (1).
 (2k+1)π  (2k+1)π
(1) ⇐⇒ z ei n + 1 = ei n − 1, k ∈[[0, n − 1]].
(2k+1)π
ei n = −1 ⇐⇒ 2k + 1 = n(2λ + 1), λ ∈ Z.
Si n = 2p, n ∈ N , cette égalité est impossible.
Si n = 2p + 1, elle n’est possible que si k = p.
 2k + 1)π 
En conclusion, (1) ⇐⇒ z = i tan avec k ∈[[0, n − 1]] si n est pair et
n − 1 2n
k ∈[[0, n − 1]] \ si n est impair.
2
f. En procédant comme dans l’exercice e. on trouve que les solutions sont :
 kπ  n
z = i tan avec k ∈[[0, n − 1]] si n est impair et k ∈[[0, n − 1]] \ sinon.
2n 2

Solutions
3 - Techniques fondamentales
de calcul en analyse

Rappels de cours

1. Inégalités
• Soit (x, y, z, t) ∈ R4 alors :  
  y ⇒ x + z  y + z,
x x  y et z  t ⇒ x + z  y + t,
x  y et z  t  ⇒ x − z  y − t,  
x  y et 0  z ⇒ xz  yz, 0  x  y et 0  z  t ⇒ 0  xz  yt.
• I est un intervalle si, et seulement si, pour tout (x, y) ∈ I 2 , le segment
d’extrémités x et y est inclus dans I ou encore si, et seulement si, pour tous
(x, y) ∈ I 2 et t ∈[0, 1], tx + (1 − t)y ∈ I.
En particulier si a ∈ R et b ∈ R+ , |x − a|  b ⇐⇒ x ∈[a − b, a + b].
• Pour tout x ∈ R on pose x+ = max(x, 0) et x− = max(−x, 0).
|x| + x |x| − x
0  x+ =  |x|, 0  x− =  |x|, x = x+ − x− et |x| = x+ + x− .
2 2
• Soit A ⊂ R.
A est dite majorée s’il existe un réel M tel que ∀a ∈ A, a  M ou encore s’il existe
un réel M tel que A ⊂ ] − ∞, M ] ; M est alors un majorant de A,
A est dite minorée s’il existe un réel m tel que ∀a ∈ A, a  m ou encore s’il existe
un réel m tel que A ⊂ [m, +∞[ ; m est alors un minorant de A,
A est dite bornée si elle est à la fois majorée et minorée ou encore s’il existe un
réel positif M tel que A ⊂ [−M, M ],
A admet un maximum s’il existe M ∈ A tel que ∀a ∈ A, a  M ; alors M est
unique et est appelé maximum de A, noté max(A),
A admet un minimum s’il existe m ∈ A tel que ∀a ∈ A, a  m ; alors m est unique
et appelé minimum de A, noté min(A).
Remarque : si A admet un maximum alors A est majorée mais la réciproque est
fausse.
32 Techniques fondamentales de calcul en analyse

2. Fonctions
Soit f une fonction de D dans R où D ⊂ R.
• f est dite paire si ∀x ∈ D, −x ∈ D et f (−x) = f (x) ou encore si son graphe est
symétrique par rapport à Oy,
• f est dite impaire si ∀x ∈ D, −x ∈ D et f (−x) = −f (x) ou encore si son graphe
est symétrique par rapport à O,
• si T > 0, f est dite T -périodique si ∀x ∈ D, x + T ∈ D et f (x + T ) = f (x) ou
encore si son graphe est invariant par la translation de vecteur T − →ı,
• f est dite majorée si f (D) est une partie majorée de R ou encore s’il existe un
réel M tel que ∀x ∈ D, f (x)  M ou encore si son graphe est tracé sous une droite
horizontale,
• f est dite minorée si f (D) est une partie minorée de R ou encore s’il existe un
réel m tel que ∀ ∈ D, f (x)  m ou encore si son graphe est au-dessus d’une droite
horizontale,
• f est dite bornée si f (D) est une partie bornée de R ou encore si son graphe est
tracé dans une bande horizontale du plan ou encore si |f | est une fonction majorée,
• f est dite croissante(resp. strictementcroissante) si pour tout (x, y) ∈ D2 ,
x < y ⇒ f (x)  f (y) resp. f (x) < f (y) ,
• f est dite décroissante
 (resp. strictement
 décroissante) si pour tout (x, y) ∈ D2 ,
x < y ⇒ f (x)  f (y) resp. f (x) > (y) .
Remarque : f est (strictement) croissante si, et seulement si, −f est (strictement)
décroissante.
• f est (strictement) monotone si elle est (strictement) croissante ou décroissante.
3. Dérivées 
Si f est dérivable en a alors le graphe de f admet en (a, f (a) la droite d’équation
y = f (a) + f  (x)(x − a) pour tangente.
Si f et g sont dérivables en a, λ et µ réels alors
λf + µg est dérivable en a et (λf + µg) (a) = λf  (a) + µg  (a),
f g est dérivable en a et (f g) (a) = f  (a)g(a) + f (a)g  (a),
f  f  f  (a)g(a) − f (a)g  (a) .
si g(a) = 0 la fonction est dérivable en a et (a) =  2
g g g(a)
n  
(n) n (k) (n−k)
Si f et g sont n fois dérivables en a alors f g aussi et (f g) , = f g .
k
k=0
Si f ◦ g a un sens, si g est dérivable en aet f dérivable en g(a) alors f ◦ g est
dérivable en a et (f ◦ g) (a) = g  (a)f  g(a) ,
     f  (a) .
f dérivable en a et f (a) = 0 ⇒ ln |f | est dérivable en a et ln |f | (a) =
f (a)
Si f est une bijection de I sur J dérivable en a et si f  (a) = 0 alors f −1 est
 1
dérivable en f (a) et (f −1 ) (f (a) =  .
f (a)
Si f est dérivable sur un intervalle I alors :
f est constante si, et seulement si, f  est la fonction nulle,
f est croissante si, et seulement si, f  est à valeurs dans R+ ,
 croissante si, et seulement si, f est à valeurs dans R+ et

f est strictement

x ∈ I  f  (x) = 0 ne contient aucun intervalle non réduit à un point.
Techniques fondamentales de calcul en analyse 33

4. Fonctions usuelles
Exponentielle et logarithme
exp est la fonction dérivable sur R vérifiant exp = exp et exp(0) = 1,
on note, pour tout réel x exp(x) = ex ,
si (x, y, n) ∈ R2 × Z, ex+y = ex ey et enx = (ex )n ,
exp est une bijection strictement croissante de R sur R+ ,
sa réciproque est notée ln, c’est une bijection strictement croissante de R+ sur R
1
partout dérivable et ∀x > 0, ln (x) = ,
x  
de plus : ∀(x, y) ∈(R+ )2 , ln(xy) = ln(x) + ln(y), ln x = ln(x) − ln(y).
y
Si x > 0 et α ∈ R, xα = eα ln(x) et donc ln(xα ) = α ln(x),
En posant 0α = 1 si α = 0 et 0α = 0 si α > 0 on prolonge x → xα à R+ en une
fonction continue si α  0.
Dans tous les cas x → xα est continue sur R+ .
Si α = n ∈ Z on retrouve ainsi la fonction x → xn .
 α  α
ln(x) xα ln(x)
Si α > 0 et β > 0, lorsque x → +∞, → 0, βx → 0 et → 0.
  xβ e eβx 
β β
Si α > 0, β ∈ R et x → 0+ , xα  ln(x) → 0, e−α/x xβ → 0 et e−α/x  ln(x) → 0.
Fonctions circulaires réciproques  π π
arcsin est la réciproque de la restriction de sin à − , ou encore, si |x|  1,
2 2
π.
on a : θ = arcsin(x) ⇐⇒ x = sin(θ) et |θ| 
2
arccos est la réciproque de la restriction de cos à [0, π] ou encore, si |x|  1 :
θ = arccos(x) ⇐⇒ x = cos(θ) et 0  θ  π.
Ces deux fonctions sont dérivables sur ] − 1, 1[ , arcsin est impaire et, si |x| < 1,
1 , par suite arccos + arcsin = π .
arcsin (x) = − arccos (x) = √
1 − x2 2
 π π
arctan est la réciproque de la restriction de tan à − , ou encore, si x ∈ R,
2 2
π.
on a : θ = arctan(x) ⇐⇒ x = tan(θ) et |θ| <
2
1 ,
arctan est impaire, dérivable sur R avec arctan (x) = par suite
1 π 1 + x2
π
arctan(x) + arctan = si x > 0 et − si x < 0.
x 2 2
Fonctions hyperboliques
ex + e−x , ex − e−x sh(x) .
Pour tout x ∈ R on note ch(x) = sh(x) = et th(x) =
2 2 ch(x)
Ces fonctions sont définies et dérivables sur R, ch est paire alors que sh et th sont
impaires.
1
ch = sh et sh = ch, ch2 − sh2 = 1, exp = ch + sh, th = 2 = 1 − th2 .
ch
0 +∞
On a les tableaux
ch 1  +∞
sh 0  +∞
th 0  1
34 Techniques fondamentales de calcul en analyse

5. Primitives et intégration
Si f est continue sur un intervalle I on appelle primitive de f toute fonction F
dérivable sur I telle que F  = f .  x
Si f est continue sur I et si a ∈ I alors Fa : x → f (t) dt est la primitive de f
a
s’annulant en a, F est une primitive
 de f si, et seulement si, F − Fa est constante.
c
Dans ce cas si (b, c) ∈ I 2 alors f (t) dt = F (c) − F (b).
b
Si f est continue sur I et si F0 est une primitive particulière de f alors F est une
primitive de f si, et seulement si, F − F0 est constante.
F désigne une primitive particulière de f sur l’intervalle I.

f (x) F (x) I
α+1
(x − a)
(x − a)α , a ∈ R, α = −1 ]a, +∞[
α+1
1 ,  
a∈R ln |x − a| a∈
/I
x−a
ex ex R
ln(x) x ln(x) − x ]0, +∞[
cos(x) sin(x) R
sin(x) − cos(x) R
ch(x) sh(x) R
sh(x) ch(x) R
1 , 1 x
a = 0 arctan R
a2 + x2 a a
 
1 , 1 x + a
a = 0 ln   ±a ∈
/I
a2 − x2 2a x−a
1 x  
√ , a = 0 arcsin − |a|, |a|
a − x2
2 a

1  √ 
√ ,h>0 ln x + x2 + h2 R
x2+ h2

1  √  √ 
√ ,h>0 ln x + x2 − h2 h, +∞
x − h2
2

   π, π
tan(x) − ln | cos(x)| kπ − kπ +
2 2
1   x 
 
ln  tan  ]kπ, (k + 1)π[
sin(x) 2
1   x π   π, π
 
ln  tan +  kπ − kπ +
cos(x) 2 4 2 2
Techniques fondamentales de calcul en analyse 35

f est dite de classe C 1 sur I si elle est dérivable et si f  est continue sur I.
Si u et v sont de classe C 1 sur [a, b] alors on a la formule d’intégration par parties :
 b  b  b

u (t)v(t) dt = u(t)v(t) − u(t)v  (t) dt.
a a a
Si ϕ est de classe C 1 sur I et si f est continue sur ϕ(I) on a la formule de
 ϕ(b)  b
 
changement de variable : ∀(a, b) ∈ I 2 , f (x) dx = f ϕ(t) ϕ (t) dt.
ϕ(a) a

Énoncés des exercices

1. Ensemble de définition de f . Étude éventuelle de sa parité.


√  3x − 1  1
a. f (x) = 1 − 2x + 3 arcsin ; b. f (x) = x2 x 3 + 2 sin(x) ;
2 x + 3 1
c. f (x) = 2x + 2−x ; d. f (x) = ln ; e. f (x) = x
x−3  xe
x−2 2x2 + 3 x 
f. f (x) = ; g. f (x) = √ ; h. f (x) = − sin(x).
cos(2x) x − x2 − 4 2−x

2. Calculer les dérivées des fonctions f suivantes définies par :


  x   √ 
a. f (x) = ln tan ; g(x) = ln x + x2 + 1 .
 2  
b. f (x) = ln 2 sin(x) + 1 + 2 sin(x) − 1 .
x 2 k   
c. f (x) = x + k + ln x + x2 + k .
2  2x2 2
d. f (x) = arcsin 4 si |x| < 1.
x +1
√ 
e. f (x) = ex arctan(ex ) − ln 1 + e2x .
sin(x)  1 + sin(x) 
f. f (x) = + ln .
cos2 (x) cos(x)
1 √   √ 
g. f (x) = tan2 x + ln cos( x .
2 
 4 tan(x) + 1 − 2tan(x) 
h. f (x) = ln   .
4 tan(x) + 1 + 2 tan(x)
√ 
i. f (x) = arcsin(ex ) + arcsin 1 − e2x .
  x−α 
j. f (x) = −m −x2 + 2αx + β + (mα + n) arcsin √ .
α+β
dn  n 
3. Calculer x ln(x) .
dxn
n  2
  
dn  n n
 n 2n
4. Si (a, b) ∈ R2 calculer (x − a) (x − b) et en déduire = .
dxn k n
k=0
36
36 Techniques
Techniques
Techniques
Techniques
fondamentales
fondamentales
fondamentales
fondamentales
de
de
de
calcul
calcul
calcul
enen
en
analyse
analyse
analyse
analyse

xxxx ππππ
5.
5.Résoudre
Résoudre
Résoudrel’équation
l’équation
l’équation:::arcsin(x)
arcsin(x)
arcsin(x)+
+
++arccos
arccos
arccos
arccos = . ..
==
=
2222 4444

6.
6.Indiquer,
Indiquer,
Indiquer,suivant
suivant
suivantles
les
lesvaleurs
valeurs
valeursde
de
deα,
α,
α,
α,lele
le
lenombre
nombre
nombre
nombredede
de
desolutions
solutions
solutions
solutionsde
de
del’équation
l’équation
l’équation: ::
arcsin(x)
arcsin(x)
arcsin(x)+
++arctan(x)
arctan(x)
arctan(x)= ==α.
α.
α.Résoudre
Résoudre
Résoudre
Résoudrepourpour
pour
pourααα
α==
=
=π/2.
π/2.
π/2.
π/2.

ππππ  111


7.
7.Montrer
Montrer
Montrerque
que
quel’équation
l’équation
l’équation:::444arctan(x)
arctan(x)
arctan(x) = ++
arctan(x)==
= +
+arctan
arctan
arctan
arctan aaaune
une
uneunique
unique
uniquesolution
solution
solution
4444 239
239
239
qui
quiest
est
est1/5.
1/5.
1/5.

111 1111 1111


8.
8.Calculer
Calculer
Calculerarctan
arctan
arctan +
++arctan
arctan
arctan +++ arctan . ...
+arctan
arctan
arctan
222 5555 8888
   


9.
9.a.a.Calculer,
Calculer,
Calculer,pour
pour
pourxxx> >>0,
0,0,sin
sin
sin arctan
arctan
arctan
arctan tan tan
tan
tan arccos(x)
arccos(x)
arccos(x)
arccos(x) . ..
 πππ πππ 1111  2222  

 
b.b.Calculer,
Calculer, pourxxx∈∈∈ −
Calculer,pour
pour −− ,,, ,,, arcsin arcsin
arcsin
arcsin tan tan(x)
tan
tan (x)
(x)
(x) +++arctan
arctan
arctan cos(2x)
cos(2x)
cos(2x). ..
444 444 2222

10.
10.Simplifier,
Simplifier,
Simplifier,lorsqu’il
lorsqu’il
lorsqu’ilyyyaaaexistence
existence
existence
existence:::: √√
 √ √√√ 
    −−− 11−
111+++xxx 1−−
xxx . ..
a.a.arccos(−x),
arccos(−x),
arccos(−x),b.
b.
b.sin
sin
sin arccos(x)
arccos(x)
arccos(x),c.
,c.
,c.
,c.sin
sin
sin
sin arctan(x)
arctan(x)
arctan(x)
arctan(x),d.
,d. arctan √√
,d.arctan
arctan √ √√√
+++ 11−
111+++xxx 1−−
xxx

11.
11.Étudier
Étudier
Étudiersanssans
sansdériver,
dériver,
dériver,les
les
lesfonctions
fonctions
fonctions
fonctionssuivantes
suivantes
suivantes
suivantesdéfinies
définies
définies
définiesparpar
par: ::
 2x2x
2x   
 2222
xxxx −−−111
a.a.ff111(x)
(x)
(x)=
==arcsin
arcsin
arcsin ;; ;
b.b.
b.ff
ff (x)
2222(x)
(x)
(x)= === arccos
arccos
arccos
arccos ; ;;
++xxx222
111+ 1111++
+xxx2222
√√ √
√
√
√   111−− −xx2x22...
c.c.ff333(x)
(x)
(x)=
==arctan
arctan
arctan 111+ ++xxx222−−−xxx ;;;;d. d.
d.
d.fff4f44(x)
4(x)
(x)
(x)==
=
=arctan
arctan
arctan
arctan
xxx

12.
12.a.a.Exprimer
Exprimer
Exprimersin(3θ)
sin(3θ)
sin(3θ)en en
enfonction
fonction
fonctiondede
de
desin(θ).
sin(θ).
sin(θ).
sin(θ).
 2222   
333
Étudierfff:::xxx→
b.b.Étudier
Étudier →
→arccos
arccos
arccos 2x 2x −
2x −

−1111 −−
−−2222arcsin
arcsin
arcsin
arcsin3x3x3x−−
3x −4x
4x
4x . .Résoudre
. Résoudre
Résoudreff(x)
f(x)
(x)===0.0.0.

2222

√√
xxxx 2222
13.
13.Étude
Étude
Étudedes
des
desvariations
variations
variationsde defff:::xxx→
de →→ √ √√
√ puis
puis
puisde de
deggg==
=arcsin
arcsin◦f
arcsin◦f
◦f
. ..
444
4
2222 xxxx −− −−2x 2x
2x
2x 2222++
++2222
1111−−−−6x 6x
6x2222
6x ++ ++xxx 
4
444 
14.
14.Étude
Étude
Étudedes
des
desvariations
variations
variationsde defff:::xxx→
de →→arcsin
arcsin
arcsin
arcsin . ..
(1
(1
(1
(1++ +
+xxx2x2)22)2)222

2x
2x−
2x −−bbb 2b
2b2b−−
2b −−xxxx
15.
15.Vérifier
Vérifier
Vérifierque
que arctan √
quearctan
arctan √√ + arctan √
++arctan
arctan
arctan √√√ est est
est
estconstant.
constant.
constant.Pour
Pour
Pourxxx∈∈∈???
bbb 333 xxxx 3333

Calcul
Calcul
Calculde
de
deprimitives
primitives
primitives
Les
Lesexercices
exercices
exercicessuivants
suivants
suivantssont
sont
sontdes
des
desoccasions
occasions
occasions
occasionsde de
de
decalculer.
calculer.
calculer.
calculer.Les
Les
Leschangements
changements
changementsde de
devariable
variable
variable
recommandés
recommandés
recommandéssont sont
sontmis
mis
misentre
entre
entreparenthèses.
parenthèses.
parenthèses.
parenthèses.Dans Dans
Dans
Dansles
les
lesautres
autres
autrescas,
cas,
cas,lelelelecteur
lecteur
lecteurpourra
pourra
pourra
penser
penser
penseràààintégrer
intégrer
intégrerpar
par
parparties
parties
partiesou
ou
ouààààutiliser
utiliser
utiliser
utiliserles
les
les
lesprimitives
primitives
primitives
primitivesusuelles.
usuelles.
usuelles.
111−−−xxx ... 111 333
16.
16.a.a.ff(x)
(x)
(x)=
== 222 222
On
OnOnpourra
pourra
pourra
pourranoter
noter
noter que1111−−
noterque
que
que −
−xxx== =−−− (2x
(2x
(2x++ 1)+++ . ..
+1)1)
(x
(x
(x + ++xxx+ ++1)
1)
1) 222 222
sin333(x)
sin
sin (x)
(x)... cos(2x)
cos(2x)
cos(2x)
cos(2x)
b.b.ff(x)
(x)
(x)=
== 555 c.c.c.fff(x)
(x)
(x)=
=
== . ..(Poser
(Poser
(Posert t=
t=
=cos(x))
cos(x))
cos(x))
cos
cos
cos(x) (x)
(x) sin(x)
sin(x)
sin(x)
sin(x)++
+
+sin(3x)
sin(3x)
sin(3x)
sin(3x)
Techniques fondamentales de calcul en analyse 37

1
d. f (x) =  . (Poser t = sin(x))
cos(x) 1 − sin(x)
sin(2x)
e. f (x) = cos4 (x) sin2 (x). f. f (x) =  .
cos(x)
1 √ √
g. f (x) =  . (Poser t = sh(x) puis 1 + 2t2 − t 2 )
ch(x) ch(2x)

1 . 1 + x.
h. f (x) =  Poser t =
1+x x
1+
x 
i. f (x) = 
1 . Poser t = 4 x − 1 .
4
x3 (x − 1) x

1 − x. √
j. f (x) = √ Poser t = 6 x.
1− 3x
1 . (Poser t = x5 ) 1 + x + x2 arctan(x)
k. f (x) = √ l. f (x) = e .
x x10 + 5
x + 1 1 + x2
1 + x.
m. f (x) = arctan
3+x
x2
n. f (x) = √ arcsin(x). Intégrer par parties après avoir posé t = arcsin(x).
1 − x2
cos(x) . Poser g(x) = sin(x)
o. f (x) = ; examiner f + g et f − g.
sin(x) + cos(x) sin(x) + cos(x)
p. f (x) = (x3 − x − 1)e−x . 
x+1 . arcsin(x) . 1 .
q. f (x) = √ r. f (x) = 2
s. f (x) = √ x
1 + 4x − 4x 2 1−x e −1
1 . 1 . 1 .
t. f (x) = √ u. f (x) = √ v. f (x) = √
x 1+x 2 2
x x −1 x 4 − x2
2
x cos(x) .  
w. f (x) = 2 x. f (x) = ex sin(x). y. f (x) = sin ln(x) .
sin
 (x) 
ln ln(x)
z. f (x) = . α. f (x) = x2 arctan(3x) β. f (x) = x arctan2 (x)
x
1 .
γ. f (x) = arcsin2 (x). δ. f (x) = √
2 + 3x − 2x2
 1
17. Calculer In,m = xm (1 − x)n dx où m, n ∈ N de deux façons différentes et en
0
déduire une identité.

 x
at + b
18. Expliquer comment calculer dt pour a, b ∈ R, n ∈ N et q > 0.
0 (t2 + q)n
 1
dt . On posera, pour x > 0, I(x) = J(x) − K(x)
19. Calculer I = √ √
2 2
√ 1−t + 1+t  1 √
 1 −1
1 + t2 1 − t2
où J(x) = dt et K(x) = dt.
x t2 x t2
38 Techniques fondamentales de calcul en analyse

Solutions des exercices

 1 1
1. a. − , ; b. R et f est impaire ; c. R et f est paire ; d. ] − ∞, −3[ ∪ ]3, +∞[
3 2  (2k + 1)π  

et f est impaire ; e. R \ {0} ; f. R \  k ∈ Z ; g. ] − ∞, −2] ∪ [2, +∞[
4
h. [0, 2[.

1 1 .
2. a. f  (x) = ; g  (x) = √
sin(x) 1 + x2
cos(x) √ 4x
b. f  (x) =  ; c. f  (x) = x2 + k ; d. f  (x) = 4
; i) f  (x) = 0.
2
4 sin (x) − 1 1 + x

  2 1 √ 
e. f  (x) = ex arctan ex ; f. f  (x) = 3
; g. f  (x) = √ tan3 x ;
cos (x) 2 x
2
h. f  (x) =  ; i. f  (x) = 0 ;
cos2 (x)tan(x)(4 tan(x) + 1)
mx + n
j. f  (x) =  .
−x2 + 2αx + β

q!
dp q (x − a)q−p si q  p
3. On prouve par récurrence facile que p
(x − a) = (q − p!
dx
 0 si p > q
d p ln(x) si p = 0
et ln(x) = (−1)p−1 (p − 1)!
dxp si p  1
xp
n  
 , f (x) =  n d (xn ) ln(n−k) (x).
k
Il découle de la formule de Leibniz que ∀x ∈ R+
k dxk
k=0
 n
n−1
n! (−1)n−k−1
f (x) = n! ln(x) + xn−k (n − k − 1)!
k (n − k)! xn−k
k=0
   n  (−1)n−k 
n−1   n   
n (−1)p
Donc f (x) = n! ln(x) − = n! ln(x) −
k n−k p=1
p p
k=0
   
n n
par changement de variable p = n − k et car = si 0  p  n.
p n−p

4. D’après deux formules rappelées à l’exercice précédent,


n  
dn  n n
  n n! n!
(x − a) (x − b) = (x − a)n−k (x − b)k .
dxn k (n − k)! k!
k=0
dn     n 2
n
Donc n
(x − a)n (x − b)n = n! (x − a)n−k (x − b)k .
dx k
k=0
Techniques fondamentales de calcul en analyse 39

n  2
 n
Le coefficient de xn dans le second membre est n! . Le coefficient de xn
k
k=0
dn 2n (2n)! .
dans le premier s’obtient en calculant (x ). C’est D’où l’identité.
dxn n!

5. Compte tenu des ensembles de définition de arcsin et arccos, les solutions sont à
rechercher sur [−1, 1].
x π
arcsin(x) + arccos = (1).
2 4
  x  √2
(1) ⇒ sin arcsin(x) + arccos = (2).
 2 2

x  x2 2.
(2) ⇐⇒ x. + 1 − x2 1 − =
√2 

4 2
2 − x2 x 2
(2) ⇐⇒ = (1 − x2 ) 1 − .
√ 2 2 2 4 √
(2) ⇐⇒ ( 2 − x ) = (1 − x2 )(4 − x2 ) ⇐⇒ (5 − 2 2 )x2 = 2.
√ √
2 − 2
Donc les solutions sont √ et √ qui sont éléments de [−1, 1].
5−2 2 5−2 2

6. Notons
 f : x → arctan(x) + arcsin(x). La fonction f est définie sur [−1, 1] et
f [−1, 1] ⊂ ] − π, π[. Donc, si |α|  π, l’équation n’a pas de solution.
Comme f est continue et strictement croissante sur [−1, 1] on a, plus précisément
   3π 3π 
f [−1, 1] = − , . Donc, si |α| > 3π , pas de solution et si |α|  3π ,
4 4 4 4
l’équation f (x) = α a une unique solution.
π
Si α = , on a f (x) = α ⇐⇒ arctan(x) = arccos(x) avec |x|  1 ce qui équivaut
2
  1
à x = tan arccos(x) , x ∈[−1, 1] i.e. x = √ , x ∈ ]0, 1[ (1).
1 + x2
 1 2 5
(1) ⇐⇒ x ∈ ]0, 1[, x2 (x2 + 1) = 1 ⇐⇒ x ∈ ]0, 1[, x + = .
√ 2 4
5 − 1.
L’unique solution est x =
2
 π π
7. La fonction arctan établissant une bijection de R sur − , , comme le nombre
 1  π π  2 2
π ,
réel + arctan est élément de l’équation a une solution unique.
4 239 4 2
2 tan(θ)
2
2 tan(2θ) 1 − tan2 (θ) 4x2 (1 − x2 ) .
Si θ = arctan(x), tan(4θ) = =   =
1 − tan2 (2θ) 2 tan(θ) 2 x4 − 6x2 + 1
1− 2
1 − tan (θ)
tan(a) + tan(b)
En utilisant la formule : tan(a + b) = on obtient
1 − tan(a) tan(b)
π  1  120
Solutions

tan + arctan = .
4 239 119
1 4x2 (1 − x2 ) 120 .
Il suffit de vérifier que est solution de l’équation : 4 =
5 x − 6x2 + 1 119
40 Techniques fondamentales de calcul en analyse

π 1  1 
La formule : = 4 arctan − arctan est appelée formule de Méchain.
4 5 239
8. La fonction arctan étant strictement croissante sur R, on a
1 1 1 3π .
y = arctan + arctan + arctan < 3 arctan(1) =
2 5 8 4
tan(a) + tan(b)
L’utilisation de la formule tan(a + b) = donne tan(y) = 1.
1 − tan(a) tan(b)
π π
Donc y = + kπ avec k ∈ Z. D’où y = .
4 4
   
9. a. Montrer que pour x ∈ ]0, 1], sin arctan tan arccos(x) = x.
 π π 1     π
b. Montrer que pour x ∈ − , , arcsin tan2 (x) + arctan cos(2x) = .
4 4 2 4

10. a. f : x → arccos(−x) est définie sur [−1, 1]. Donc cos(f (x)) = −x ce qui équivaut
à cos(π − f (x)) = x. Comme π − f (x) ∈[0, π], on conclut que f (x) = π − arccos(x).
b. f : x → sin(arccos(x)) est définie sur [−1, 1]. √ Comme arccos(x) ∈[0, π], on a
f (x)  0. Donc f (x) = 1 − cos2 (arccos(x)) = 1 − x2 .
1  
c. cos2 (θ) = . Comme arctan(x) ∈ − π , π on a cos(arctan(x)) > 0.
1 + tan2 (θ) 2 2
1
Donc cos(arctan(x)) = √ . Donc
1 + x2
x .
sin(arctan(x)) = tan(arctan(x)). cos(arctan(x)) = √
1 + x2
 √1 + x − √ 1 + x 
d. f : x → arctan √ √ est définie sur [−1, 1].
1+x+ 1+x
Pour tout x ∈[−1, 1], il existe un unique θ ∈[0, π] tel que θ = arccos(x).
 θ √ θ  θ √ θ
√ √
1 + x = 2 cos 2 = 2 cos et 1 − x = 2 sin2 = 2 sin .
2    2    2 2
√ √ √ θ θ π θ .
1 + x − 1 + x = 2 cos − sin = 2 sin −
√ √ √   2θ   2θ   4π 2θ 
1 + x + 1 + x = 2 cos + sin = 2 cos − .
  π 2 θ  π2 θ π θ
4 2
π π
Donc f (x) = arctan tan − = − car − ∈ − , .
4 2 4 2 4 2 4 4
π arccos(x) 1
Finalement, ∀x ∈[−1, 1], f (x) = − = arcsin(x).
4 2 2

2|x|  2
11. a. x ∈ Df1 ⇐⇒  1 ⇐⇒ |x| − 1  0 ⇐⇒ x ∈ R.
1 + x2
f1 est donc définie sur R et impaire. Il suffit de faire l’étude sur R+ .
 π
Pour tout x ∈ R+ il existe un unique θ ∈ 0, tel que θ = arctan(x). On a alors
2  π
2x    2θ si θ ∈ 0,
= sin(2θ) et f (x) = arcsin sin(2θ) =  π 4π 
1 + x2  π − 2θ si θ ∈ ,
 4 2
2 arctan(x) si x ∈[0, 1]
Donc : ∀x ∈ R+ , f1 (x) =
π − 2 arctan(x) si x ∈ ]1, +∞[
Techniques fondamentales de calcul en analyse 41

|1 − x2 |
b. x ∈ Df1 ⇐⇒  1 ⇐⇒ x ∈ R. Donc f1 est définie sur R et paire. Il
1 + x2  π
suffit de faire l’étude sur R+ . Pour tout x ∈ R+ il existe un unique θ ∈ 0, tel
2
1−x 2  
que θ = arctan(x). On a alors 2
= cos(2θ) et f (x) = arccos cos(2θ) .
1+x
Comme 2θ ∈[0, π[, il s’ensuit que : ∀x ∈ R+ , f2 (x) = 2 arctan(x).
√ 1 − sin(θ) .
c. f3 est définie sur R. Notons θ = arctan(x). Il vient 1 + x2 − x =
cos(θ)
π   θ
2 π
Or 1 − sin(θ) = 1 − cos − θ = 2 sin − et
π  2    4 2 π θ
π θ π θ . 1 − sin(θ)
cos(θ) = sin −θ = 2 sin − cos − Donc = tan − .
2 4 2 4 2 cos(θ) 4 2
π π π θ π π 1
− < θ < ⇒ 0 < − < . Donc f3 (x) = − arctan(x) pour x ∈ R+ .
2 2 4 2 2 4 2
d. Df4 = [−1, 1] \ {0} et f4 est impaire. Il suffit d’en faire l’étude sur ]0, 1].
 π
∀x ∈ ]0, 1], ∃!θ ∈ 0, , θ = arccos(x).
2  
Donc ∀x ∈ ]0, 1], f4 (x) = arctan tan(θ) = θ = arccos(x).

12. a. Le lecteur étudiant vérifiera que sin(3θ) = sin(2θ + θ) = 3 sin(θ) − 4 sin3 (θ).

−1  2x2 − 1  1
b. x ∈ Df ⇐⇒
−1  3x − 4x3  1
Or −1  2x2 − 1  1 ⇐⇒ x ∈[−1, 1] et
−1  3x − 4x3  1 ⇐⇒ (x + 1)(2x − 1)2  0 et (x − 1)(2x + 1)2  0, donc
Df = [−1, 1]. Notons f (x) = g(x) − 2h(x) avec g paire et h impaire.
 π  
∀x ∈[0, 1], ∃!θ ∈ 0, , θ = arccos(x) ⇒ ∀x ∈[0, 1], g(x) = arccos cos(2θ) = 2θ.
2
Donc g(x) = 2 arccos(x) si x ∈[0, 1] et g(x) = 2 arccos(−x) si x ∈[−1, 0].
 π  
On déduit de a) que ∀x ∈[0, 1], ∃!α ∈ 0, , x = sin(α); h(x) = arcsin sin(3α) .
 1 2 1 
Donc, si x ∈ 0, , h(x) = 3 arcsin(x) ; si x ∈ , 1 , h(x) = π − 3 arcsin(x).
2 2
π
Comme arcsin(x) + arccos(x) = pour tout x ∈[−1, 1], on peut écrire :
 1 2 1 
∀x ∈ 0 , , f (x) = 8 arccos(x) − 3π ; ∀x ∈ , 1 , f (x) = −4 arccos(x) + π.
2 2
On précise aisément f (x) pour x ∈[−1, 0[.

13. (x2 − 2x2 + 2 = (x2 − 2)2 + 1 > 0. Donc f est définie, dérivable sur R paire. Il
suffit d’en faire l’étude sur R+ . √
2x(2 − x2 ) .
Le lecteur étudiant vérifiera que f  (x) = 4
(x √− 2x2 + 2)3/2
Donc f est strictement croissante sur [0, 2 ] et strictement décroissante sur
Solutions

√ √
[ 2, +∞[ avec f 2 ) = 1.
√ f  (x) 2x(2 − x2 )
∀x ∈ R \ { 2 }, g  (x) =  = √ .
1 − f 2 (x) |2 − x2 | x4 − 2x2 + 2
42 Techniques fondamentales de calcul en analyse


Donc g est strictement croissante sur [0, 2 ] et strictement décroissante sur
√ √ π π
[ 2, +∞[ avec g 2 ) = . On a g(0) = 0 et lim g = .
2 +∞ 4

1 − 6x2 + x4
14. Notons g(x) = et f (x) = arcsin(g(x)) si |g(x)|  1.
(1 + x2 )2
 1 − 6x2 + x4  1 − 6x2 + x4 .
1 − g(x)2 = (1 − g(x))(1 + g(x)) = 1 − 1 +
(1 + x2 )2 (1 + x2 )2
2 2 2
16x (x − 1)
Donc ∀x ∈ R, 1 − g(x)2 =  0.
(x2 + 1)4
Donc f est définie sur R. On a f et g paires.
16x(x2 − 1)  g  (x) .
∀x ∈ R, g  (x) = et f (x) = 
(x2 + 1)3 1 − g(x)2
Le signe de g  (x) et par suite de f  (x) sont immédiats et les conséquences sur les
variations de f s’ensuivent.

15. On suppose b = 0. On a f définie et dérivable sur R .


On vérifie que, pour tout x ∈ R, f  (x) = 0. Donc, il existe deux constantes réelles
C1 et C2 telles que, pour tout x ∈ R+ , f (x) = C1 et, pour tout x ∈ R− , f (x) = C2 .
 1  π
Donc C1 = lim f et C2 = lim f . Comme arctan √ = on a
π
+∞ −∞
 −2π 3 6
 si b > 0  si b > 0
C1 = 3 ; C = 3
 − 2π si b < 0 2
π si b < 0
3 3

16. On notera F (x) = f (x)dx.
1 x+1 √  2x + 1 
a. F (x) = + 3 arctan √ .
2
2x +x+1 3
1
b. F (x) = tan4 (x).
4
1 1   x 
.
c. Poser t = cos(x) F (x) = − + ln  tan 
4 cos(x) 4 2
√  
1 1  2 − 1 − sin(x) 
d. Poser t = sin(x) F (x) = 1 − sin(x) + √ ln  √  .
2 2 2 2 + 1 − sin(x) 
1 sin(2x) sin(4x) sin(6x) .
e. F (x) = x+ − −
16 4 4 12
4 3/2
f. F (x) = sin(x) .
3 √ √
g. Poser t = sh(x) puis 1 + 2t2 − t 2 = u ;
  √ 
1  ch(2x) − sh(x) 2 ch(2x) − 2 + 2 .
F (x) = ln   √
2 ch(2x) − sh(x) 2 ch(2x) − 2 − 2 
  
1+x 1  1 − t  1  1 1 
h. Poser t = . F (x) = ln  + − .
x 8 1 + t  4 t − 1 (t − 1)2
Techniques fondamentales de calcul en analyse 43
    
4x−1 3 1 x−1
i. Poser t = ; F (x) = ε ln |x| 2 − +
x 4 x x
avec ε = 1 si x > 1 et ε = −1 si x < 0.
√  t7 t5 t4 t3 t2 
j. Poser t = 6 x ; F (x) = 6 + − + − + t − ln(x + 1) .
7 √5 4 3 2
 
ε  2ε x + x + 1 − 2 − x5 
10 5
k. Poser t = x5 ; F (x) = ln   où ε = signe (x).
5 x5
 
l. F (x) = x exp arctan(x) .
m. Intégrer par parties,
 puis poser t = x + 2 pour x ∈
/ [−3, −1].
1+x ε      1 
F (x) = x arctan − ln x + 2 + (x + 1)(x + 3) + arcsin
3+x 2 x+2
avec ε = 1 si x > −1, et ε = −1 si x < −3.
n. Intégrer par parties après avoir posé t = arcsin(x) pour |x| < 1.
x 1 x2
F (x) = − 1 − x2 arcsin(x) + arcsin2 (x) + .
2 4 4
1x  
o. F (x) = + ln  sin(x) + cos(x) .
2 2
p. F (x) = −(x3 + 3x2 + 5x + 4)e−x .
1 3  2x − 1 
q. F (x) = − 1 + 4x − 4x2 + arcsin √ .
4 4 2
2 3/2
r. F (x) = arcsin(x) .
3
√ 
s. F (x) = 2 arctan ex − 1 .
 
 x 
t. F (x) = ln  √ .
1 + 1 + x2 

arccos(1/x) si x > 0
u. F (x) =
arccos(−1/x) si x < 0

4 − x2
v. F (x) = −
4x   x 
x  .
w. F (x) = − + ln  tan 
sin(x) 2
sin(x) − cos(x) x
x. F (x) = e .
 2
x    
y. F (x) = sin ln(x) − cos ln(x) .
2   
z. F (x) = ln ln(x) − 1 ln(x).
x3 x2 1  
α. F (x) = arctan(3x) − + ln 1 + 9x2 .
3 18 162
x2 + 1  2 1
β. F (x) = arctan(x) − x arctan(x) + ln(1 + x2 ).
2  2
 2
Solutions

γ. F (x) = x arcsin(x) + 2 1 − x arcsin(x) − 2x. 2

1  4x − 5 
δ. F (x) = √ arcsin .
2 5
44 Techniques fondamentales de calcul en analyse

17. De la formule du binôme de Newton, on déduit :


n  
n
∀x ∈[0, 1], xm (1 − x)n = (−1)k xk+m .
k
k=0
 n  
n (−1)k .
D’où In,m =
k k+m+1
k=0
n
D’autre part, en intégrant par parties, on obtient In,m = In−1,m+1 .
m+1
Par une récurrence immédiate,
n! n! m! .
In,m = =
(m + 1)(m + 2) · · · (m + n + 1) (n + m + 1)!
D’où l’identité demandée.
 x  x  x
at + b t 1
18. On a 2 n
dt = a 2 n
+ bI n (x) où I n (x) = 2 n
dt.
0 (t + q)  0 (t + q)  0 (t + q)
a x
 x  −
 si n  2
t 2(n − 1)(t 2 + q)n−1 0
2 n
= a 
0 (t + q) 
 ln(t2 + q) 0
x
si n = 1
2
1
Par intégration par parties, en posant u(t) = t et v(t) = 2 on obtient
 x (t + q)n
x t2
In (x) = 2 + 2n dt.
(x + q)n 2
0 (t + q)
n
2 2
En écrivant t = (t + q) − q dans l’intégrale, on obtient la relation de récurrence
qui ramène le calcul de In (x) à celui de I1 (x).
x .
2nqIn+1 (x) = (2n − 1)In (x) + 2
(x + q)n
√  1
1 + x2 √ 
19. Par intégration par parties, J(x) = − 2 + ln(t + 1 + t2 ) .
√ x x
1 − x2  1
K(x) = − arcsin(t) .
x √ x

1 + x2 − 1 − x2 √ π √
Donc J(x) − K(x) = − 2 + + ln(1 + 2 ) + α(x)
 √  x 2
avec α(x) = ln x + 1 + x2 − arcsin(x).
√ √
1 + x2 − 1 − x2 2x
=√ √ −−−→ 0 et lim α(x) = 0, donc
x 1 + x + 1 − x2 x→0
2 x→0
  π √  √ 
lim J(x) − K(x) = 0. Donc I = − 2 + ln 1 + 2 .
x→0 2
4 - Nombres réels
et suites réelles

Rappels de cours

1. Ensembles de nombres réels


N = {0, 1, 2, 3, . . . , n, . . .} : ensemble des entiers naturels.
Z = N ∪ (−N) : ensemble des entiers relatifs.
Q = {p/q | (p, q) ∈ Z × N : ensemble des nombres rationnels.
R \ Q : ensemble des nombres irrationnels.
N ⊂ Z ⊂ Q ⊂ R.
On appelle partie entière d’un nombre réel x et on note x le plus grand entier
relatif (élément de Z) inférieur ou égal à x.
∀x ∈ R, x  x < x + 1.
n
10 x 10n x 1
∀n ∈ N, ∀x ∈ R, n
x + n.
10 10n 10
10n x
est la valeur décimale approchée par défaut de x à 10−n près.
10n
10n x 1
n
+ n est la valeur décimale approchée par excès de x à 10−n près.
10 10
On appelle intervalle de R toute partie X de R telle que pour tous a, b de
X, a  b, [a, b] ⊂ X.
Tout intervalle ouvert de R rencontre R et R \ Q.
R = [−∞, +∞] est la droite numérique achevée.
Toute partie non vide de R, majorée (resp. minorée) admet une borne supérieure
(resp. inférieure)

2. Suites réelles ou complexes : définitions


Une suite réelle (un )n0 est dite majorée si : ∃M ∈ R, ∀n ∈ N, un  M .
Une suite réelle (un )n0 est dite minorée si : ∃m ∈ R, ∀n ∈ N, m  un .
Une suite réelle (un )n0 est dite bornée si elle est à la fois majorée et minorée
i.e. il existe M ∈ R+ tel que : ∀n ∈ N, |un |  M .
46 Nombres réels et suites réelles

Une suite réelle (un )n0 est dite croissante (resp. décroissante) si, pour tout
n ∈ N, un  un+1 (resp. un  un+1 ). Elle est dite stationnaire si, à partir d’un
certain rang, un = un+1 .
Une suite réelle (un )n0 est dite monotone si elle est croissante, décroissante.

3. Convergence de suites
Une suite réelle ou complexe (un )n0 est dite convergente s’il existe  ∈ R ou
L ∈ C telle que : ∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ |un − |  ε.
Si  existe, elle est unique. On l’appelle la limite de la suite (un )n0 .
Si un = an + ibn avec an et bn réels, (un )n0 converge si, et seulement si,
(an )n0 et (bn )n0 convergent. Dans ce cas, lim (un ) = lim (an ) + i lim (bn ).
n→∞ n→∞ n→∞
On dit que un −−−→ +∞ (resp. un −−−→ −∞) si
n→∞ n→∞
∀a > 0, ∃n0 ∈ N, ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ un  a.
(resp. ∀a > 0, ∃n0 ∈ N, ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ un  −a).
Une suite est divergente si elle ne converge pas.
Si (un )n0 et (vn )n0 sont deux suites réelles ou complexes convergeant respec-
tivement vers  et  et si λ est un scalaire réel ou complexe, la suite (λun + vn )n0
converge vers λ +  , la suite (un vn )n0 converge vers  .
Si une suite réelle (un )n0 converge vers  > 0, à partir d’un certain rang un > 0.
4. Si (xn ) ∈ CN on appelle suite extraite de (xn ) toute suite de la forme (xϕ(n) ) où
ϕ est une application strictement croissante de N dans N.
Si ϕ est une telle application, alors pour tout n ∈ N, ϕ(n)  n.
Toute suite extraite d’une suite extraite est elle même extraite car la composée
d’applications de N dans N strictement croissantes est strictement croissante.
Si une suite (xn ) à valeurs dans C converge vers  il en est de même de toute suite
extraite.
On obtient ainsi une condition suffisante de divergence. Si l’on peut extraire de
(xn ) deux suites qui convergent vers des limites distinctes, alors (xn ) diverge. Par
exemple la suite réelle de terme général (−1)n diverge.
Si (xn ) est une suite à valeurs dans C alors elle converge vers  si, et seulement si,
(x2n ) et (x2n+1 ) convergent vers .

5. Théorèmes
Théorème de Bolzano-Weierstrass. De toute suite réelle ou complexe bornée,
on peut extraire une suite convergente.
On dit qu’une partie A de R est dense dans R si elle rencontre tout intervalle
ouvert non vide de R.
A est dense dans R si, et seulement si, tout nombre réel est limite d’une suite
d’éléments de A.
Q et R \ Q sont denses dans R.
• Une suite monotone croissante (resp. décroissante) converge si, et seulement si,
elle est majorée (resp. minorée).
Si (u2n ) et (u2n+1 ) convergent et ont même limite , la suite (un ) converge vers .
Nombres réels et suites réelles 47

• Deux suites (un ) et (vn ) sont réelles adjacentes si (un ) croı̂t, (vn ) décroı̂t et
lim(un − vn ) = 0.
• Deux suites adjacentes convergent et ont même limite.
Théorème
 d’encadrement : (un ), (vn ), (wn ) trois suites réelles.
∃n0 ∈ N, ∀n  n0 , un  vn  wn
Si alors (vn ) converge et sa limite est .
∃ ∈ R,  = lim(un ) = lim(wn )
Passage à la limite dans les inégalités : si (un ), (vn ), (wn ) sont trois suites
réelles convergentes et s’il existe n0 ∈ N tel que : ∀n  n0 , un  vn  wn ,
alors : lim(un )  lim(vn )  lim(wn ).

6. Remarques techniques
• Pour démontrer qu’une suite (un ) converge vers  (donné ou deviné), vous aurez
souvent intérêt à majorer (|un − |) par une suite de limite nulle.
p+q

• Méthode des dominos ou télescopage : (uk+1 − uk ) = uq+p+1 − up .
k=p
7. Suites définies par u et la relation de récurrence un+ = f (un ).
La marche à suivre.
• On cherche un intervalle fermé F de R stable par f tel que, pour un rang n0 on
ait un0 ∈ F . Les limites éventuelles de (un ) sont alors dans F et points fixes ou
points de discontinuité de f .
• Si F est un intervalle sur lequel f est croissante, alors (un ) est monotone.
De plus : si (un ) croı̂t ( resp. décroı̂t) elle converge si, et seulement si,
∃λ ∈ F, λ = f (λ) et u0  λ (resp. λ  u0 ).
• Si F est un intervalle sur lequel f décroı̂t alors (u2n ) et (u2n+1 ) sont monotones
de sens contraires. Si l’une converge alors l’autre aussi et sa limite est point fixe
de f ◦ f , reste à voir si elle est point fixe de f .

8. Suites classiques
Suites arithmétiques : u0 ∈ C et, pour tout n ∈ N, un+1 = un + r.
i.e. ∀n ∈ N, un = u0 + nr.
Suites géométriques : u0 ∈ C et pour tout n ∈ N, un+1 = qun .
n
1 − q n+1
i.e. ∀n ∈ N, un = q n u0 . On retiendra : un = u0 si q = 1.
1−q
k=0

Récurrence affine : ∃(a, b) ∈ (C )2 , a = 1, ∀n ∈ N, un+1 = aun + b ().


b .
Première méthode : on résout λ = aλ+b (point fixe) ce qui donne λ =
1−a
La suite définie par vn = un − λ est géométrique de raison a. D’où vn = an v0 . Par
suite un = an (u0 − λ) + λ.
Deuxième méthode : on divise les deux membres de () par an+1 , on est
u un b 
n+1
ramené à une suite qui donne un après un télescopage. = +
an+1 an an+1
48 Nombres réels et suites réelles

Récurrence linéaire d’ordre 2 : ∃(a, b) ∈ C2 , ∀n ∈ N, un+2 = aun+1 + bun .


On appelle équation caractéristique X 2 − aX − b = 0.
On note ∆ = a2 + 4b son discriminant.
b
si ∆ = 0, ∃!(λ, µ) ∈ C2 , ∀n ∈ N, un = λr1n + µr2n avec r2 = a − r1 = − ·
 a n r 1
si ∆ = 0, ∃!(λ, µ) ∈ C , ∀n ∈ N, un =
2
(λn + µ).
2

Énoncés des exercices

1. Soient a, b, c trois réels strictement positifs.√Montrer√que, pour


√ qu’il existe trois
nombres α1 , α2 , α3 égaux à ±1 tels que α1 a + α2 b + α3 c = 0, il faut et il
suffit que a2 + b2 + c2 − 2ab − 2bc − 2ca = 0.

2. Soient a et b deux
√ nombres
√ réels tels√que |a|√ 1, |b|  1 et |a| = |b|. Simplifier
1 − a2 . 1 − b2 + ab . 1 − a2 . 1 − b2 − ab .
l’expression : √ √ √ √
a 1 − b 2 + b 1 − a 2 a 1 − b2 − b 1 − a 2

3. Montrer que toute suite à éléments dans Z converge si, et seulement si, elle est
stationnaire.

   2
4. (un ), (vn ) ∈ RN . Montrer que (u2n + un vn + vn2 ) −−−→ 0 si, et seulement si,
n→∞
(un ) −−−→ 0 et (vn ) −−−→ 0.
n→∞ n→∞

un
5. (un ) ∈ (R+ )N , vn = ; montrer que (vn ) est bornée et que, si (un ) est
1 + u2n
bornée, lim(vn ) = 0 ⇒ lim(un ) = 0.

6. Soit (un )n ∈ N la suite réelle définie par u0 = 0 et u1 = 1 et, pour tout


n ∈ N, un+2 = un+1 + un .
a. Montrer que : ∀n ∈ N, u2n+1 − un un+2 = (−1)n .
b. Que peut-on dire des entiers un et un+1 ?
u 
n+1
c. Étudier la suite .
un n ∈ N

7. α ∈ ]0, 1[ et (un ) ∈ (R)N , 0 < u0 < u1 et un+1 = un + αn un−1 . Étude de (un ).

n

((n − 1)!)α
8. α ∈ R+ , étudier la suite (un ) définie par un = où Vn = (1 + k α ).
Vn
k=1

 )2p . Montrer que :


9. p ∈ N∗ , (x1 , x2 , . . . , xp , α1 , . . . , αp ) ∈(R+
Nombres réels et suites réelles 49


p 1/n 
p −1/n
lim αk xnk = max (xk ) et lim αk x−n
k = min (xk ).
n→∞ 1kp n→∞ 1kp
k=1 k=1

10. a. Montrer que la suite (ein ) diverge. On pourra examiner ei(n+1) .


   
b. Si θ ∈
/ πZ, montrer que les suites sin(nθ) n ∈ N et cos(nθ) n ∈ N divergent.
c. Montrer que si k et  sont des entiers distincts alors (eikn + ein )n diverge.
d. Expliciter une suite (xn )n à valeurs dans [−1, 1] telle que (xn+1 − xn )n converge
vers 0 et (xn )n diverge.

k 1
11. Si pour tout (k, n) ∈(N )2 , 0  un  + alors (un )n converge vers 0.
n k

12. Si (xn )n ∈ RN montrer que (xn )n n’admet aucune suite extraite convergente si, et
seulement si, |xn | −−−→ +∞.
n→∞

13. Étudier les suites (un )n et (vn )n définies par :


2un vn u2 + vn2 .
u0 > 0, v0 > 0, ∀n ∈ N, un+1 = et vn+1 = n
un + v n un + v n

14. Montrer que, si n ∈ N , il existe un unique élément xn de [0, 1] tel que


xnn + xn−1
n + · · · + xn − 1 = 0. Convergence et limite de (xn )n .

15. Montrer que, pour tout n  2, l’équation xn − 5x + 1 admet une unique solution
dans ]0, 1[ ; on la note xn . Convergence et limite de (xn )n .

1 .
16. Trouver les suites réelles (xn )n vérifiant : 0 < x0  1 et ∀n ∈ N, 0 < xn+1  2−
xn
 ϕ(n) 
17. Soit ϕ une bijection de N sur N telle que converge ; on note  sa limite.
n n
Montrer   1. En déduire la valeur de .

 1 
18. Montrer que la suite (un )n définie par 0 < u0  1 et ∀n ∈ N, un+1 = u2n
un
converge vers une limite strictement positive si, et seulement si, elle stationne.

 
19. Soit f : [a, b] → [a, b] telle que : x = y ⇒ f (x) − f (y) < |x − y|.
Si x0 ∈[a, b] et ∀n ∈ N, xn+1 = f (xn ) montrer que (xn )n converge.

e xn .
20. Si a ∈ R on définit (xn )n par : x0 = a et ∀n ∈ R, xn+1 =
n+1
a. Montrer : (xn )n converge si, et seulement si, il existe p  2 tel que xp < 1.
Donner une valeur de a pour laquelle (xn )n converge.
b. Si a = 1 montrer : ∀n ∈ N, xn  n + 1.
c. Montrer l’existence d’un réel α tel que (a < α ⇒ (xn )n converge vers 0) et
(a > α ⇒ (xn )n diverge).
50 Nombres réels et suites réelles

   √ √ 1
21. un = n+ n − 1 + ... 1. Montrer que lim(un − n) = .
2+
√ √ 2
un
On pourra commencer par montrer que n  un  2 n puis que lim √ = 1.
n→∞ n
n
1 1
22. On considère un = et vn = un + pour n  1.
k! nn!
k=0
a. Montrer que les suites (un ) et (vn ) convergent et ont même limite que l’on
notera e. Montrer que e ∈ R \ Q.
b. Montrer que, pour tout n ∈ N , vn − vn+1  vn − e  vn − un+3 . En déduire
α ∈ N tel que nα n!(vn − e) −−−→ 1
n→∞
 
c. Étudier la suite sin(πen!) n ∈ N .


23. Étudier la suite (un )n0 telle que : u0 > 0, u1 > 0 et un+2 = un un+1 .

1
24. Montrer que la suite (un ) définie par : ∀n ∈ N, un  0 et un+2  (un + un+1 )
2
converge. On étudiera la suite v définie par : vn = max(un , un+1 ).

25. Étudier
 les suites définies par :
u0 = 1 
un u0 = π/4
a. u b.
n+1 = un+1 = 1 − cos un
 1 + u2n

 u0 > 0, a > 0 u0 ∈ R+
c. u3 + 3aun d. 1 a ,
 un+1 = n 2 un+1 = un + a > 0.
3un + a 2 un
 
0 < u1 < u2 (u0 , v0 ) ∈ R2 \ {(0, 0)}
e. 4u3 + 2un − un−1 f. u un vn .
un+1 = n n+1 = 2 2
, vn+1 = 2
1 + 4un un−1 un + v n un + vn2

26. Soit (un ) réelle telle que, pour tout (p, q) ∈ N2 , up+q  up + uq .
un um .
a. Si m divise n, montrer que 
u  n m
n
b. Montrer que converge dans R vers la borne inférieure dans R des
n n1
up ,
p  1. On pourra examiner unp puis unp+q avec 0  q < p si p  1.
p
1 
27. Soit f : C → C, z → z + |z| .
2
a. Déterminer f (C). L’application f est-elle injective ?
b. Soit z0 ∈ C. On définit par récurrence (zn )n0 : ∀n ∈ N, zn+1 = f (zn ). Étudier
la convergence de (zn )n0 .

28. Si (an ) est à valeurs dans R+ on définit (un ) par :


  √
∀n ∈ N , un = a1 + a2 + · · · + an .
a. Montrer que (un ) est croissante. Étudier (un ) si (an ) est constante.
Nombres réels et suites réelles 51

(2−n )
b. Montrer que (un ) converge si, et seulement si, la suite (an ) est majorée.
c. Examiner les cas an = n ou an = n! ou an = n ou an = (n!) ou an = nn! ou
n n
2
an = nn ou encore an est la n-ième décimale de π.

29. (a, b) ∈ R2 , 0 < a < b. Montrer que les suites (an )n0 et (bn )n0 définies par
√ 1
a0 = a, b0 = b, an+1 = an bn , bn+1 = (an + bn ) convergent et ont même limite.
2

Solutions des exercices

1. x = a2 + b2 + c2 − 2ab − 2bc − 2ca = a2 − 2a(b + c) + (b − c)2 .


Donc x = (a − b − c)2 − (b + c)2 + (b − c)2 = (a − b − c)2 − 4bc.
√ √
Donc x = (a − b − c − 2 bc)(a − b − c + 2 bc).
 √ √  √ √ 
D’où x = a − ( b + c)2 a − ( b − c)2 .
√ √ √ √ √ √
x = 0 si, et seulement si, a = ±( b + c ) ou a = ±( b − c ).
L’équivalence est prouvée.

√ √ √ √
1 − a2 . 1 − b2 + ab . 1 − a2 . 1 − b2 − ab (α − β)(α + β) .
2. t = √ √ √ √ = 
a 1 − b2 + b 1 − a 2 a 1 − b2 − b 1 − a 2 (α − β  )(α + β  )
α2 − β 2 (1 − a2 )(1 − b2 ) − a2 b2 1 − a 2 − b2 .
Donc t = 2 = =
α − β 2 a2 (1 − b2 ) − b2 (1 − a2 ) a 2 − b2

3. Si une suite (xn )n d’entiers relatifs stationne alors elle converge.


Réciproquement si elle converge alors (xn+1 − xn )n converge vers 0 et, donc, il
existe un rang n0 à partir duquel |xn+1 − xn | < 1 et, comme il s’agit d’un entier,
xn+1 = xn . Par suite (xn )nn0 est constante.

4. Si (un )n et (vn )n convergent vers 0 alors, par produit et somme, (u2n + un vn + vn2 )n
converge vers 0.
Réciproquement supposons que (u2n + un vn + vn2 )n converge vers 0.
 y 2 3y 2 3y 2
Comme pour tout (x, y) ∈ R2 , x2 + xy + y 2 = x + +   0, par
 3v 2  2 4 4
n
encadrement converge vers 0 et donc (vn )n converge vers 0. Par symétrie
4 n
il en va de même pour (un )n .
Solutions

5. Si (x, y) ∈ R2 alors 0  (x − y)2 = x2 − 2xy + y 2 d’où x2 + y 2  2xy.


1
Par suite pour tout n ∈ N, 0  vn  en utilisant (x, y) = (1, un ).
2
52 Nombres réels et suites réelles

Si (un )n est bornée, comme, pour tout n ∈ N, un = (1 + u2n )vn , il existe M ∈ R+


tel que : ∀n ∈ N, 0  un  M vn et donc, si (vn )n converge vers 0, par encadrement
(un )n converge vers 0.

6. a. Posons vn = u2n+1 − un un+2 pour tout n ∈ N et établissons le résultat par


récurrence.
v0 = u21 − u0 u2 = 1 = (−1)0 .
Si l’on suppose vn = (−1)n , alors
vn+1 =u2n+2 − un+1 un+3 = u2n+2 − un+1 (un+1 − un+2 )
 
= − u2n+1 − un+2 (un+2 − un+1 ) = −[u2n+1 − un+2 un ] = −vn = (−1)n+1
d’où le résultat.
b. Comme (un )n est strictement croissante il s’agit d’entiers naturels.
On vient de montrer : un+1 un+1 +un (−un+2 ) = (−1)n = ±1, les entiers un+1 et un
sont donc premiers entre eux d’après le théorème de Bézout.
√ √
2 1+ 5 1 − 5.
c. Le trinôme x − x − 1 admet pour racines r1 = et r2 =
2 2
Il existe (α, β) ∈ R tel que ∀n ∈ N, un = αr1 + βr2 .
2 n n

Pour n = 0 il vient α + β = 0 i.e. β = −α.


 n+1
un+1 α(r1n+1 − r2n+1 ) 1 − rr21
Par suite = = r1  n −−−→ r1 car r1 > |r2 |.
un α(r1n − r2n ) 1 − rr21 n→∞

7. La suite (un )n est clairement croissante et, donc, pour tout n  1, on a



n−1
un+1  un (1 + αn ) et, par récurrence, pour tout n  2, un  u1 (1 + αk ).
k=1

n−1 
n−1 
n−1
Si Pn = k
(1 + α ) alors ln(Pn ) = ln(1 + α ) 
k k
ln(α ) car, pour tout
k=1 k=1 k=1
x  0, ln(1 + x)  x. Voir le chapitre sur les fonctions convexes.
1 − αn−1 α α
Par suite ln(Pn )  α  puis Pn  e 1−α = K et, donc, (un )n est
1−α 1−α
majorée et, par suite, convergente.

8. Si α = 0 alors (un )n est constante égale à 1. Supposons désormais α > 0.


   n
∀n ∈ N , u > 0 et s = ln(u ) = α ln (n − 1)! −
n n n ln(1 + k α ),
k=1

n−1 
n 
n−1 
n−1
soit sn = α ln(k) − ln(1 + k α ) = ln(k α ) − ln(k α + 1) − ln(nα + 1),
k=1 k=1 k=1 k=1
d’où sn  − ln(nα + 1) −−−→ −∞ et donc, par majoration, sn −−−→ −∞, ce qui
n→∞ n→∞
montre que (un )n converge vers 0.

 1/n
p

9. Posons M = max xk = xk0 où 1  k0  p et Xn = αk xnk .
1kp k=1
 1/n
1/n
p

On a αk0 M  Xn  αk M par positivité des αk et des xk .
k=1
Nombres réels et suites réelles 53
 1/n
1/n
p

Comme αk0 −−−→ 0 et αk xnk −−−→ 0, par encadrement (Xn )n
n→∞ k=1 n→∞
converge vers M .
 1/n  −1
p

Cela montre également que αk x−n
k −−−→ max (x−1
k )= min (xk )
k=1 n→∞ 1kp 1kp
et, en passant à l’inverse on a la deuxième limite.

/ 2πZ alors |ei(n+1)θ −einθ | = |eiθ −1| > 0 et indépendant


10. a. Plus généralement si θ ∈
de n. C’est incompatible avec la convergence de (einθ )n .
b. Posons, pour tout n ∈ N, cn = cos(nθ) et sn = sin(nθ).
On a cn+1 = cos(θ)cn − sin(θ)sn et sn+1 = sin(θ)cn + cos(θ)sn .
Par suite si l’une des suites (cn )n ou (sn )n converge alors l’autre converge aussi
car, comme on a supposé θ ∈ / πZ, on a sin(θ) = 0.
Dans ce cas (einθ )n converge, ce qui contredit la question précédente.
Donc les deux suites divergent.
   
c. Si cette suite converge alors |eikn + ein | n converge i.e. | cos(nθ)| n converge
k − .    
avec θ = On en déduit que cos2 (nθ) n converge et donc que cos(2nθ) n
2
converge aussi. Comme π est irrationnel c’est en contradiction avec la question
précédente.
√ 
d. Posons, pour tout n ∈ N, xn = cos n , la question b. a montré la divergence
de la suite extraite (xn2 )n , et donc celle de (xn )n .
√ √  √n + 1 − √n   1 
∀n ∈ N, |ei n − ei n | = 2 sin = 2 sin √ √ −−−→ 0.
2 2 n + 1 + 2 n n→∞
Donc, en considérant la partie réelle, (xn+1 − xn )n converge vers 0.

1 1 ε
11. Soit ε > 0. Comme −−−→ 0 on choisit k0 ∈ N tel que  .
k k→∞ k0 2
k0 k0 ε
De même −−−→ 0 donc il existe n0 ∈ N tel que n  n0 ⇒  .
n n→∞ n 2
k0 1
Alors n  n0 ⇒ 0  un  +  ε, ce qui montre que (un )n converge vers 0.
n k0

12. Si |xn | −−−→ +∞ alors toute suite extraite (xϕ(n) )n vérifie |xϕ(n) | −−−→ 0 et,
n→∞ n→∞
donc, diverge.
Réciproquement sitoute suite
 extraite
 diverge alors aucune n’est bornée et, donc,
pour tout A > 0, n ∈ N  |xn |  A est fini.
Par suite ∀A > 0, ∃nA ∈ N tel que n  nA ⇒ |xn |  A, ce qui montre que
|xn | −−−→ +∞.
n→∞

13. Une récurrence immédiate montre : ∀n ∈ N, un > 0 et vn > 0. Posons, pour tout
v2 v2
n ∈ N, wn = un + vn et xn = vn − un , alors wn+1 = wn = w0 et vn+1 = n = n
wn w0
Solutions

 x 2n
0
d’où, par récurrence, vn = w0 .
w 0  
 x0   v0 − u0 
Comme u0 > 0 et v0 > 0 on a   =   < 1 et, donc, vn −−−→ 0.
w0 v 0 + u0 n→∞
54 Nombres réels et suites réelles

∀n ∈ N, 2un = wn − xn −−−→ w0 et 2vn = wn + xn −−−→ w0 , donc (un )n et (vn )n


n→∞ n→∞
u0 + v 0 .
convergent toutes les deux vers
2

14. fn : x → xn + xn−1 + · · · + x − 1 est continue strictement croissante sur [0, 1].


fn (0) = −1 < 0  fn (1) = n − 1, donc fn s’annule exactement une fois dans [0, 1].
n 1 − xn+1 2x − 1 − xn+1 .
Si 0  x < 1, fn (x) = xk − 2 = −2=
1−x 1−x
2  2 n+1k=0
fn = 1−3 −−−→ 1 > 0 et donc, par croissance de fn , à partir d’un
3 3 n→∞
2
certain rang n0 , xn  .
3
2
Or fn (xn ) = 0 ⇒ 2xn − 1 = xn+1n −−−→ 0 car 0  xn  dès que n  n0 .
n→∞ 3
1.
Par suite (xn )n converge vers
2

15. fn : x → xn − 5x + 1 est polynomiale et fn : x → nxn−1 − 5 s’annule en


α = (5/n)1/(n−1) . On en déduit les tableaux de variations :

x 0 α 1 x 0 1

fn (x) − 0 + fn (x) −

fn (x) 1  < 0  −3 fn (x) 1  −3


cas n < 5 cas n  5
L’existenceet l’unicité de xn se déduit de ces tableaux.
1 3 3
De plus fn = 2−n − −−−→ − < 0 donc, à partir d’un rang n0  5, on a
2 2 n→∞ 2
1
xn  .
2
Comme 5xn − 1 = xnn et comme 0  xnn  2−n si n  n0 , on a xnn −−−→ 0 et,
n→∞
1.
donc, (xn )n converge vers
5

1 (1 − xn )2
16. Soit (xn )n une telle suite. Si n ∈ N on a xn+1 − xn  2 − − xn = −
xn xn
ce qui montre que (xn )n décroı̂t et, comme elle est positive, elle converge ; soit 
sa limite,   0.
1
Si  = 0 alors 2 − −−−→ −∞ ce qui contredit sa positivité, donc  > 0.
xn n→∞
1
Alors, par passage à la limite dans l’inégalité large,   2 − i.e. ( − 1)2  0

et donc  = 1. Par décroissance, pour tout n ∈ N, 1  xn  x0  1 i.e. (xn )n est
constante égale à 1.
Réciproquement la suite constante égale à 1 est solution.
Nombres réels et suites réelles 55

1 + ,
17. Supposons  > 1 et posons q = alors il existe n0 ∈ N tel que
2
n  n0 ⇒ ϕ(n)  qn.  
  
Par suite ϕ [[n0 , n]] ⊂ [[1, E[qn]]] et donc card ϕ [[n0 , n]]  qn < n − n0 + 1
pour n assez grand, ce qui contredit l’injectivité de ϕ. Par suite   1.
n ϕ(p)
Si n ∈ N , en posant p = ϕ−1 (n), on a = −−−→  car, quand n → ∞,
ϕ(n) p n→∞
1
alors p → ∞. Par suite =  i.e.  = 1.

1 1 1 1
18. Si 0 < x  1, 1  d’où 1   puis 0 < x2  x, ce qui montre
x x x x
que (un )n est décroissante et minorée par 0 donc convergente et sa limite, notée
, vérifie 0    1.
Si (un )n stationne on a immédiatement  > 0.
Réciproquement si  > 0 alors  est soit un point fixe soit un point de discontinuité
1
de x → x2 , autrement dit il existe p0 ∈ N tel que  = 1 .
x p0
1 1 1
Si (un )n ne stationne pas en alors, pour n assez grand, < un < d’où
p0 p0 p0 − 1
 1  p0 − 1 1
= p0 − 1 puis un+1 = (p0 − 1)u2n −−−→ < , ce qui est impossible.
un n→∞ p20 p0
1.
Par suite si  > 0 il existe p0 ∈ N tel que (un )n stationne en
p0

19. f est clairement


 1-lipschitzienne
 sur [a, b] donc continue.
Alors g : x → f (x) − x est continue sur le segment [a, b] donc admet un minimum
m  0 atteint en un point noté  ω.       
Si m > 0 alors ω = f (ω) ⇒ g f (ω) = f f (ω) − f (ω) < f (ω) − ω  = m, ce qui
est impossible, donc m = 0 i.e. f (ω) = ω.
Si (xn )n stationne en ω alors elle
 converge vers ω.
Sinon ∀n ∈ N, xn = ω et donc |xn −ω| n décroı̂t strictement. Cette suite converge
car elle est positive et on veut montrer que sa limite est nulle.
On raisonne par l’absurde en supposant que sa limite, notée d, est strictement
positive.
Comme (xn )n est bornée elle admet une suite extraite (xϕ(n) )n convergente, on
note x, sa limite.
|xϕ(n) − ω| −−−→ |x∞ − ω| = d par continuité de x → |x − ω|.
n→∞    
De même |xϕ(n)+1 − ω| −−−→ f (x∞ ) − ω  par continuité de x → f (x) − ω 
n→∞  
et, comme x∞ = ω, il vient f (x∞ ) − ω  < d et donc, pour  n assez grand,
|xϕ(n)+1 − ω| < d, ce qui contredit la décroissance de |xn − ω| n .
Donc d = 0 et (xn )n converge vers ω.
Remarque : comme cela est valable pour tout x0 cela montre que le point fixe
de f est unique.
Solutions

20. a. Si (xn )n converge, en notant  sa limite, comme (exn )n est bornée car conver-
gente, xn+1 −−−→  = 0. Par suite pour p assez grand xp < 1.
n→∞
56 Nombres réels et suites réelles

e
Réciproquement si p  2 et si xp < 1 alors 0 < xp+1 < et donc, pour tout
p+1
e
n  p + 1, par récurrence, 0 < xn < d’où xn −−−→ 0.
n n→∞
e1/e
Pour a = −1 on a x2 = < 1.
2
b. On procède par récurrence, immédiatement x0  1 et x1 = e  2.
en+1 .
Supposons xn  n+1 et n  1, alors xn+1  Reste à montrer que, si x  2,
n+1
alors e  x(x + 1) ou encore ϕ(x)  0 où l’on a posé ϕ : x → ex − x(x + 1).
x

ϕ est deux fois dérivable sur [2, +∞[ avec ϕ : x → ex − 2  0, ϕ (2) = e2 − 5  0
ce qui montre
 ϕ  0 sur [2, +∞[ puis ϕ(2) = e − 6  0 d’où ϕ  0 sur [2, +∞[ .
2

Par suite xn  n + 1 et n  1 ⇒ xn+1  n + 2 et le résultat demandé.


ex
c. Pour tout n ∈ N, x → est croissante et donc, par composition, pour tout
n+1
n ∈ N, a →
 xn est
 croissante.   
Soit A = a ∈ R  xn −−−→ 0 = a ∈ R  ∃p  2, xp < 1 .
n→∞
Par croissance, pour tout p  2, de a → xp on a :
a ∈ A ⇒ ] − ∞, a] ⊂ A et a ∈ / A ⇒ [a, +∞[ ∩A =∅ ainsi que −1 ∈ A et 1 ∈ / A.
Par conséquent A est un intervalle non minoré d’extrémité supérieure dans [−1, 1],
il suffit alors de noter α cette extrémité.


21. On doit étudier (un ) définie par u0 = 0 et un = n + un−1 si n  1.

Par une récurrence immédiate, on a un  0 pour tout n ∈ N. D’où un  n.

Montrons, par récurrence que : ∀n ∈ N, un  2 n.
√ √
On a aisément u0  0 et u1  1. Soit n  1 tel que un−1  2 n − 1.
 √  √ √ √ √
un  n + 2 n − 1  n + 2 n  ( n + 1)2 = n + 1  2 n.

Par théorème de récurrence, ∀n ∈ N, un  2 n.
  √ 
u n + u n + 2 n 2
Pour tout n ∈ N , 1  √ =
n n−1
 = 1+ √ .
n n n n
un
Par théorème d’encadrement, lim √ = 1.
n→∞ n
√  √ un−1 un−1 . 1
un − n = n + un−1 − n = √ √ = √ .
n + un−1 + n n √ un
+1
n
√ 1.
Donc lim un − n =
n→∞ 2

1 1
22. a. un+1 − un = > 0 et vn+1 − vn = − < 0.
(n + 1)! n(n + 1)2 n!
La suite (un )n0 est strictement croissante et la suite (vn )n1 est strictement
1 .
décroissante. Pour tout n ∈ N , vn − un = Donc lim (vn − un ) = 0. Les deux
n n! n→∞
suites sont adjacentes. Elles convergent et ont même limite notée e.
p
Donc, pour tout n ∈ N , un < e < vn . Si e ∈ Q, il existe (p, q) ∈(N )2 tel que e = .
q
Nombres réels et suites réelles 57

p 1 .
En particulier, uq < < uq + Donc quq q! < p q! < quq q! + 1. Comme
q q q!

u q! ∈ N on aurait un entier strictement compris entre deux entiers consécutifs.
q
Il s’ensuit que e ∈ R \ Q.
b. On déduit de a) que, pour tout n ∈ N , un+3  e  vn+1 .
Donc −vn+1  −e  −un+3 puis vn − vn+1  vn − e  vn − un+3 .
n+6 .
Par un calcul simple, on a vn − un+3 = On a déjà montré au a) que
n(n + 3)!
1 . Par le théorème d’encadrement, on en déduit que
vn − vn+1 =
n(n + 1)2 n!
lim n3 n!(vn − e) = 1.
n→∞
θn
c. D’après a), on peut écrire que e = un + où θn ∈]0, 1[.
nn!  πθn .
Comme n!un = N ∈ N, on a wn = sin(πen!) = sin N π +
  πθ  n
 n . πθn
Donc |wn | =  sin  Comme la suite (θn )n1 est bornée, lim = 0. La
n n→∞ n
continuité de sin implique lim (wn ) = 0.
n→∞

23. Par une récurrence forte, on montre que la suite (un ) est à valeurs dans R+ . On
1 
peut définir vn = ln(un ) pour tout n ∈ N et alors vn+2 = vn+1 + vn .
2
On reconnaı̂t que (vn ) est une suite récurrente linéaire d’ordre 2.
Son équation caractéristique est 2r 2 − r − 1 = 0 i.e. (r − 1)(2r + 1) = 0.
 −1 n
Donc : ∃!(α, β) ∈ R2 , ∀n ∈ N, vn = α + β .
2 α
D’où lim(v
 n ) = α et par continuité de la fonction exp, lim(un ) = e .
 v0 = α + β 1  
Comme β on a α = v0 + 2v1 et donc eα = 3 u0 u21 .
 v1 = α − 3
2
24. Si vn = max(un , un+1 ) alors vn+1 = max(un+1 , un+2 )
1 
un+2  un + un+1  vn et un+1  vn . Donc vn+1  vn . La suite (vn ) est
2
décroissante et minorée par 0. Elle converge vers   0.
∀ε ∈ R+ ∃n0 ∈ N, ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ |vn − |  ε.
Plus précisément, pour tout n  n0 ,   vn   + ε.
Soit n  n0 . Soit vn = un et alors |un − |  ε soit vn = un+1 > un .
1 
Donc un+2  un + un+1 < un+1 ce qui implique vn+1 = un+1 .
2
1 
Or un < un+1  un + un−1 ⇒ un < un−1 ⇒ vn−1 = un−1 .
2
1 
Or un+1  un +un−1 ⇒ un  2un+1 −un−1 = 2vn+1 −vn−1  2−(+ε) = −ε,
Solutions

2
On peut conclure que ∀ε > 0, ∃n0 ∈ N, ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ |un − |  ε.
58 Nombres réels et suites réelles

x .
25. a. Soit f : R → R, x → Comme f (R+ ) ⊂ R+ et u0 = 1 ∈ R+ , la suite
1 + x2
(un )n0 est définie et à valeurs positives. On a un+1  un . La suite (un )n0
est décroissante et minorée par 0, donc convergente et de limite notée   0. La
continuité de f implique  = f () i.e.  = 0.
x  π   π 
b. Soit f : R → R, x → 1 − cos(x) = 2 sin2 . Comme f 0, ⊂ 0, et
  2 2  2
π π π
comme u0 = ∈ 0, la suite (un )n0 est définie et à valeurs dans 0, .
4 2  π 2
Comme f est croissante sur 0 , , la suite (un ) est monotone.
√ 2
2 π
Comme u1 − u0 = 1 − − < 0, la suite est décroissante. Comme elle est aussi
2 4
minorée par 0, elle converge vers   0. La fonction f étant continue,  = f ().
 π
L’unique solution de l’équation x = 1 − cos(x) sur 0, est 0, comme le prouve
2
l’étude de la fonction x → f (x) − x = 1 − cos(x) − x, on a  = 0.
x3 + 3ax .
c. Soit f : R → R, x → Comme f (R+ ) ⊂ R+ et u0 = 1 ∈ R+ , la suite
3x2 + a
(un )n0 est définie et à valeurs strictement positives.
2x(a − x2 ) .
f (x) − x = Comme f est continue sur R+ , si la suite (un ) converge
3x2 + a √ √
vers , alors  = f () et donc  ∈{0, a}. De plus, (f (x) √ − x) et ( a − x) sont de
même signe. Donc (un+1 − un ) est du √ même signe que ( a − un ).
√ (x − a)3 . √ √
Pour tout x ∈ R+ , f (x) − a = 2+a
Donc f (x) − a et x − a sont de
√ 3x √
même signe. D’où un+1 − a et un − a sont de même signe.
√ √
• Si u0 < a la suite (u √n )n0 est croissante et majorée par a. Elle converge vers
  u0 > 0. Donc  = a.
√ √
• Si u0 >√ a la suite (u √n )n0 est décroissante et minorée par a. Elle converge
vers   a. Donc  = a.

• Si u0 = a, la suite (un )n0 est constante.
1 a .
d. Soit f : R → R, x → x+ Comme f (R+ ) ⊂ R+  et u ∈ R , la suite
0 +
2 x
(un )n0 est définie et à valeurs strictement positives.
√ √
 a − x2 ( a − x)( a + x) √
∀x ∈ R+ , f (x) − x = = est du signe de ( a − x).
2x 2x

 √ (x − a )2 √
∀x ∈ R+ , f (x) − a =  0 ⇒ ∀n ∈ N, un+1 − a  0.
2x √
Donc, pour tout√ n  1, u n  a. Il s’ensuit
√ que la suite (un ) est décroissante et
minorée par a. Elle converge vers a, seul point fixe sur R de l’application
+
continue f .
e. On a 0 < u1 < u2 . Supposons 0 < un−1 < un . le nombre réel un+1 est bien
(4u2n + 1)(un − un−1 ) .
défini et un+1 − un = D’où un+1 > un > 0.
1 + 4un un−1
Par théorème de récurrence, ∀n  1, un+1 > un > 0.
On déduit aussi de l’égalité précédente que un+1 − un > un − un−1 > 0.
La suite (un+1 −un )n1 est strictement croissante, d’où ∀n  1, un+1 −un > u2 −u1 .
Nombres réels et suites réelles 59

n−1

Par télescopage, (uk+1 −uk ) = un −u1 > (n−1)(u2 −u1 ). Donc lim(un ) = +∞.
k=1
f. Par récurrence immédiate, les suites (un ) et (vn ) sont définies.
zn 1.
Notons zn = un + ivn . Alors zn+1 = 2
= D’où zn+2 = zn . Donc pour tout
|zn | zn
p ∈ N, z2p = z0 et z2p+1 = z1 . Donc la suite (zn ) diverge si z0 = z1 et converge
1
sinon i.e. z1 = ⇐⇒ |z0 | = 1.
z0

26. a. Montrons par récurrence que : ∀k ∈ N , ukm  kum .


Ceci est clair pour k = 1.
Si, pour k fixé, ukm  kum alors u(k+1)m  ukm + um  (k + 1)um .
Le résultat est prouvé par récurrence simple.
b. La division euclidienne de n par m donne n = mq + r avec 0  r < m.
un uqm β uqm . qm β
un  uqm + ur ⇒  + = + où β = sup |ur |.
n qm + r n qm qm + r n 0rm
un β um r . um β um r .β 2β um .
Il s’ensuit que  + −  + +  +
n n m qm + r m n m m n n m
u   un
n   .
Posons  = inf n ∈ N Montrons que ∀a > , ∃nO ∈ N, ∀n  n0 ,  a.
R n n
Noter que cela permet de traiter aussi le cas où  = −∞.
um un um 2β 2β
Soit s ∈[, r[ et soit m tel que < s. Si n  m,  + <s+ = αn .
m n m n n
Comme lim(αn ) = s, il existe n0 ∈ N tel que, pour n  n0 , αn < r.
un
Donc pour n  max(m, n0 ), ∈[, r[.
n
 
 1
 x = (x + x2 + y 2
27. a. z  = x + iy  = f (z) ⇐⇒ 2 (1)
 y = 1 y

 2
Comme x + x2 + y 2  0, on a : f (C) ⊂ E = {z  = x + iy  ∈ C | x  0 et y  ∈ R}.
Si z  ∈ E, montrons qu’il existe z ∈ C tel que z  = f (z).

y = 2y 
(1) ⇐⇒ 
2x − x = x2 + y 2

 2x − x  0
Or 2x − x = x2 + y 2 ⇐⇒
y 2 = 4x2 − 4xx (2)
 
 2x − x  0
Si x = 0, (1) ⇐⇒ x  0 et y = 0. Sinon, (2) ⇐⇒ 2 2
x = x − y
x2
x2 − y 2 x2 + y 2
Comme x = 
⇒ 2x − x =  0 pour x > 0, on a f (C) = E.

Solutions

x2 x
f (0) = 0 = f (−1). Donc f n’est pas injective.
b. Si z0 ∈ R− la suite est la suite nulle. Sinon, f (C \ R− ) ⊂ C \ R− , pour tout
n ∈ N, un ∈ C \ R− .
60 Nombres réels et suites réelles

On peut poser un = rn eiθn avec rn > 0 et θn ∈ ] − π, π[.


1 θ  θ  θn .
n n
un+1 = rn (1+eiθn ) = rn cos eiθn /2 Donc rn+1 = rn cos et θn+1 =
2 2 2 2
n θ  1
0
Donc rn = r0 cos k et θn = n θ0 . D’où lim(θn ) = 0.
2 2
k=1
θ  1
0
En effectuant rn sin et en utilisant sin(2α) = sin(α) cos(α), on trouve par
2 2
sin(θ0 )
télescopage dans le produit que rn = r0  θ  si θ0 ∈ ] − π, π[ \{0}.
0
2n sin
2
sin(θ0 )
On conclut que (un ) converge vers r0 si u0 ∈ C \ R, vers 0 si u0 ∈ R− , et
θ0
vers u0 si u0 ∈ R+


28. a. Comme la fonction R+ → R, x → x est croissante, et comme la suite (an ) est

à termes positifs, comme an  an + an+1 , la suite (un ) est croissante.
Si an = a pour tout n ∈ N. On est ramené à l’étude
√ de la suite (un )n0 définie par
u0 = 0 et un+1 = f (un ) où f : R+ → R+ , x → a + x.
Comme la fonction f est croissante, la suite (un ) est monotone.

Comme u1 − u0 = a  0, il s’ensuit que (un ) est croissante.
Si elle converge vers , la continuité de f implique  = f () et comme les un sont
positifs,
   0. 
 = f () 2 −  − a = 0 1 √ 
⇐⇒ ⇐⇒  = 1 + 1 + 4a .
0 0 2
u0 = 0   ⇒ u1 = f (u0 )  f () = . Par une récurrence facile, comme f est
croissante et  = f (), on a : ∀n ∈ N, un  .
La suite (un ) est croissante et majorée par  converge. Donc lim(un ) = .
(2−n )
b. S’ilexiste M ∈ R+ tel que, pour tout  n ∈ N , an  M , alors
 √ n  √
un  M + M + · · · + M = M 1 + 1 + · · · + 1 = M vn
2 4 2

1+ 5
où (vn ) est la suite du a) avec a = 1. Comme elle est majorée par il en est
2
de même de la suite (un ) qui converge puisqu’elle est croissante.
Réciproquement, n ) converge vers L, elle est majorée par L, puisqu’elle croı̂t.
 si (u
(2−n ) √ (2−n )
Donc an = 0 + 0 + · · · + an  un  L. La suite (an ) est majorée.
c. Laissée au lecteur.

29. Par une récurrence facile, on prouve que les suites (an ) et (bn ) sont définies et à
termes strictement positifs. Compte tenu de la question posée, on peut (on doit ?)
penser que les suites sont adjacentes. D’où le signe de bn − an
1  √ 2
bn+1 − an+1 = bn − an  0. Comme a0 < b0 , on a ∀n ∈ N, 0 < an  bn .
2
Étudions la monotonie des suites.
Nombres réels et suites réelles 61

∀n ∈ N, 0 < an  bn ⇒ ∀n ∈ N, a2n  an bn ⇒ ∀n ∈ N, an  an+1 .


∀n ∈ N, 0 < an  bn ⇒ ∀n ∈ N, an + bn  2bn ⇒ ∀n ∈ N, bn+1  bn .
La suite (bn ) étant décroissante et minorée par 0, converge. Notons  sa limite. On
a alors 0    b0 .
La suite (an ) étant croissante et majorée par b0 , puisque 0 < an  bn  b0 ,
converge. Notons  sa limite.
(Le lecteur étudiant réfléchira au fait que : dire que la suite (an ) est majorée par
bn est une ânerie.)
1  1
Par passage à la limite dans la relation bn+1 = an + bn donne  = ( + ) qui
2 2
équivaut à  =  .
Idées à retenir :
• Pour comparer deux réels, il est souvent plus facile d’étudier le signe de leur
différence.
• Ne pas se bloquer sur le théorème des suites adjacentes, car il est souvent délicat
de prouver la convergence vers 0 de la suite (an − bn ).

Travail dirigé

Lemme de Cesàro, généralisation, applications

n
1 
1. Soient deux suites complexes (un )n0 et (vn )n0 définie par vn = uk
n+1
k=0
a. Montrer que lim (un ) =  ⇒ lim (vn ) = .
n→∞ n→∞
Se ramener à une limite nulle en posant un =  + an puis faire un découpage et
s’occuper de la fin, de la retraite.
b. Montrer que si (un )n0 est à valeurs réelles et si lim (un ) = +∞ alors
n→∞
lim (vn ) = +∞.
n→∞
c. Montrer que la réciproque est fausse, mais que si (vn )n0 converge vers  et si
(un )n0 est monotone, alors (un )n0 converge vers .
2. Si (un )n0 ∈ CN converge vers , étudier la convergence de (vn )n0 définie par
n
1 
vn = 2 kuk .
n
k=1
3. Si (un )n0 ∈ CN converge vers  et (vn )n0 ∈ CN converge vers  , montrer que la
n
1 
suite définie par wn = uk vn−k converge vers  .
n+1
k=0
62 Nombres réels et suites réelles

4. Si (un )n0 ∈ CN converge vers , étudier la convergence de (vn )n0 définie par
1  n
n
vn = n uk .
2 k
k=1
5. Montrer que si (un )n0 ∈ CN est telle que (un+1 − un )n0 converge vers , alors
un
−−−→ .
n n→∞
6. Si (un )n0 ∈ CN converge vers , et si (αn )n0 ∈(R+ )N est telle que (Sn )n0 définie
n
par Sn = αk est divergente, montrer que la suite (vn )n0 est définie à partir
k=0
n
1 
d’un certain rang par vn = αk uk et converge vers .
Sn
k=0
7. Soit (yn )n0 un suite réelle croissante divergente. Soit (xn )n0 telle que
xn − xn−1 xn
−−−→  ∈ R, montrer que −−−→ .
yn − yn−1 n→∞ yn n→∞
 N un+1
8. Soit (un )n0 ∈ R+ . Montrer que : −−−→  ⇒ u1/n
n −−−→ .
un n→∞ n→∞

9. Soit An , Gn les moyennes arithmétiques et géométriques de a, a+r, . . . , a+(n−1)r.


Gn .
où a et r sont des réels positifs donnés. Calculer lim
n→∞ An

Solution
n
1 
1. a. On pose un =  + an , alors lim(an ) = 0 et vn =  + bn où bn = ak .
n+1
k=0
Montrons que la suite (bn ) converge vers 0.
 , ∃n ∈ N, ∀n ∈ N, n  n ⇒ |a |  ε .
∀ε ∈ R+ 0 0 n
2
Suivons la deuxième indication.
n 0 −1
n
|C| 1 
∀n  n0 , |bn |  + |ak | où C = bk (1).
n+1 n+1
k=n0 k=0
n n
1  1  ε n − n0 + 1 . ε ε
∀n  n0 , |ak |  =  (2).
n+1 n+1 2 n+1 2 2
k=n0 k=n0
 C 
Comme C est indépendant de n, lim = 0. Donc
n→∞ n + 1
|C| ε
∃n1  n0 , ∀n ∈ N, n  n1 ⇒  (3).
n+1 2
 , ∃n ∈ N, ∀n  n , |b |  ε.
On déduit de (1),(2),(3) que : ∀ε ∈ R+ 1 1 n
b. Si un −−−→ +∞, alors on peut écrire :
n→∞
∀A ∈ R , ∃n ∈ N, ∀n ∈ N, n  n ⇒ u  A + 1
+ 0 0 n ().
Pourquoi A + 1 ? Encore un peu de temps et vous nous comprendrez.
n 0 −1
n
D 1 
∀n  n0 , vn = + uk où D = uk .
n+1 n+1
k=n0 k=0
Nombres réels et suites réelles 63

n n
1  1  (A + 1)(n − n0 + 1) .
() ⇒ ∀n  n0 , uk  (A + 1) =
n+1 n+1 n+1
k=n0 k=n0
1 
Donc : ∀n  n0 , vn  A + 1 + D − n0 (A + 1)).
n+1
 (D − n (A + 1)) 
0
Comme (D − n0 (A + 1)) est indépendant de n, lim = 0.
n→∞ n+1
|(D − n0 (A + 1))|
Donc : ∃n1  n0 , ∀n ∈ N, n  n1 ⇒  1.
n+1
(D − n0 (A + 1))
Il s’ensuit que : ∀n  n1 , +10
n+1
Donc : ∀A ∈ R , ∃n ∈ N, ∀n ∈ N, n  n ⇒ v  A.
+ 1 1 n

1
c. Contre exemple : si un = (−1)n comme |vn |  la suite (vn )n0 converge
n+1
vers 0 alors que la suite (un )n0 diverge.
Si (un )n0 est monotone, elle admet une limite  ∈ R, on déduit de a) et b) que
lim vn =  . Comm (vn ) converge vers , par unicité de la limite,  =  ∈ R.
n→∞

2. On procède comme au a. en posant un =  + an , il vient alors


n n
n+1 1  n(n + 1) .
vn =  + bn où bn = kak car k = On peut écrire :
2n n 2
k=0 k=0
ε
∀ε ∈ R+ , ∃n0 ∈ N , ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ |an |  .
2
 n n0 −1
|C| 1
∀n  n0 , |bn |  2 + 2 k|ak | où C = kak (1).
n n
k=n0 k=0
n n n
1  1  ε 1  .ε ε
∀n  n0 , 2 k|ak |  2 k  2 n = (2).
n n 2 n 2 2
k=n0 k=n0 k=1
C
Comme C est indépendant de n, lim = 0. Donc
n→∞ n2
|C| ε
∃n1  n0 , ∀n ∈ N, n  n1 ⇒ 2  (3).
n 2
On déduit de (1),(2),(3) que : ∀ε ∈ R+ , ∃n ∈ N, ∀n  n , |b |  ε.
1 1 n

3. On procède comme au a. en posant un =  + an et vn =  + cn . Il s’ensuit que


n n n
    1 
wn =  + ak + bk + ak bn−k .
n+1 n+1 n+1
k=0 k=0 k=0
n
 n
1 1 
D’après 1. a), lim ak = 0 = lim bk .
n→∞ n + 1 n→∞ n + 1
k=0 k=0

Toute suite convergente étant bornée, il existe M  0 tel que : ∀p ∈ N, |bp |  M .


 1  n  1 
n
 
Pour tout n ∈ N,  ak bn−k   M
Solutions

|ak |. Par théorème d’enca-


n+1 n+1
k=0 k=0
n
1 
drement, on obtient lim ak bn−k = 0 et le résultat est prouvé.
n→∞ n + 1
k=0
64 Nombres réels et suites réelles

n  
 n
4. Procédons comme en 1.a. en posant un =  + an . Comme = 2n , on a
k
k=0
1  n
n
vn =  + bn où bn = n ak . Montrons que (bn )n0 converge vers 0.
2 k
k=1
 , ∃n ∈ N , ∀n ∈ N, n  n ⇒ |a |  ε .
∀ε ∈ R+ 0 0 n
2
1
n0 −1  n  1  n
n
Donc, pour tout n > n0 , |bn |  n |ak | + n |ak |.
2 k 2 k
k=0 k=n0

1
n
 n ε. 1 n n ε. 1 
n
n ε.
∀n > n0 , |a k |   =
2n k 2 2n k 2 2n k 2
k=n0 k=n0 k=0
1 n   n(n − 1) · · · (n − k + 1) nk k −n ln(2)
n e
0 n =  = −−−→ 0 pour k fixé,
2 k k!2n k!2n k! n→∞
1 n
par croissances comparées. Donc, par théorème d’encadrement, n −−−→ 0.
2 k n→∞
0 −1 
n
n
1
En tant que somme finie de suite convergentes vers 0, n |ak | −−−→ 0.
2 k n→∞
k=0
0 −1 
n
n
1 ε
Donc il existe n1  n0 tel que pour n  n1 , n |ak |  .
2 k 2
k=0
Donc : ∀ε ∈ R+ , ∃n1 ∈ N, ∀n ∈ N, n  n1 ⇒ |bn |  ε.
Donc (vn )n0 converge vers .
n
1  xn+1
5. Posons xn = un+1 − un pour n  1 et x0 = u1 . Comme xk = on
n+1 n+1
k=0
déduit le résultat de 1.
6. La suite (vn ) est bien définie à partir d’un certain rang, car, lim(Sn ) = +∞
implique Sn > 0 à partir d’un certain rang p.
Il suffit de décalquer la démonstration de la question 1.

xn − xn−1 yn − yn−1 si n  1
7. Il suffit d’appliquer 6 avec un = et αn =
yn − yn−1 y0 si n = 0
8. Il suffit d’appliquer 5. Posons xn = ln(un ). On a un+1 − un −−−→ ln() si  > 0 et
√  n→∞
vers −∞ si  = 0. Donc ln n un −−−→ ln() si  > 0 et vers −∞ si  = 0.
n→∞
Le résultat résulte de la continuité de exp si  > 0 et de lim ex = 0 si  = 0.
x→−∞

 n−1 
 
 a
 n−1   k+
 a n
1
r Gn 
n r
9. An = a + (n − 1) et Gn = r k+ ⇒ = 

k=0
 a n − 1 n .
2 r An
k=0 +
r 2
Gn 2.
L’application de 8 donne lim =
n→∞ An e
5 - Limites, continuité, dérivabilité

Rappels de cours

1. Limites
Définitions
I est un intervalle, a ∈ I ou a est une extrémité (finie ou infinie) de I et f est une
application de I \ {a} dans R. On pose R = R ∪ {−∞, +∞}.
• On dit que f admet une limite en a s’il existe un élément  de R tel que :
1) si a et  sont finis    
∀ε > 0, ∃η > 0 tel que |x − a|  η et x ∈ I ⇒ f (x) −   ε,
2) si a est fini et  = +∞ (resp.
 −∞) 
∀A ∈ R, ∃η > 0 tel que |x − a|  η et x ∈ I ⇒ f (x)  A (resp. f (x)  A),
 a = −∞)
3) si  est fini et a = +∞ (resp.   
∀ε > 0, ∃A ∈ R tel que x  A (resp. x  A) et x ∈ I ⇒ f (x) −   ε,
4) si a = +∞ (resp.  a = −∞) et  = +∞ (resp.  = −∞)
∀A ∈ R, ∃B ∈ R, x  B (resp. x  B) et x ∈ I ⇒ f (x)  A (resp. f (x)  a).
 est alors unique et appelé limite de f en a. On écrit aussi lim f (x) =  ou
x→a
f (x) −−−→ .
x→a
Remarque : si a ∈ I et si f admet une limite en a alors cette dernière est
nécessairement f (a).
• Caractérisation séquentielle :
f (x) −−−→  ⇐⇒ ∀(xn )n ∈ I N , si xn −−−→ a alors f (xn ) −−−→ .
x→a n→∞ n→∞
• Si a n’est pas l’extrémité supérieure de I on dit que f admet une limite à droite
en a si la restriction de f à I ∩ [a, +∞[ admet une limite en a. Dans ce cas cette
limite est notée lim f (x) ou x→alim f (x).
x→a+ x>a
On procède de même à gauche de a.
• On appelle voisinage de a (dans I) toute partie de I qui contient :
un intervalle ouvert de centre a si a ∈ R,
un intervalle ouvert non majoré si a = +∞,
un intervalle ouvert non minoré si a = −∞.
66 Limites, continuité, dérivabilité

Opérations
• Si f (x) −−−→  ∈ R et g(x) −−−→  ∈ R et si (λ, µ) ∈ R2 ,
x→a x→a
f (x) 
alors (λf + µg)(x) −−−→ λ + µ , (f g)(x) −−−→  et −−−→  si  = 0.
x→a x→a g(x) x→a 
• Si f (x) −−−→ ε∞ où ε = ±1 et g(x) −−−→  = −ε∞ alors f (x) + g(x) −−−→ ε∞.
x→a x→a x→a
• Si f (x) −−−→ ε∞ où ε = ±1 et g(x) −−−→  = 0 alors f (x)g(x) −−−→ +∞ si
x→a x→a x→a
ε > 0 et −∞ sinon.
f (x)
• Si f (x) −−−→ 0 et g(x) −−−→  = 0 alors −−−→ 0.
x→a x→a g(x) x→a
f (x)
• Si f (x) −−−→ ε∞ où ε = ±1 et g(x) −−−→  ∈ / {−∞, 0, +∞} alors −−−→ +∞
x→a x→a g(x) x→a
si ε > 0 et −∞ sinon.

Inégalités
• Si, au voisinage de a, f (x)  g(x), f (x) −−−→  et g(x) −−−→  alors    .
x→a x→a
Si f (x) −−−→ , g(x) −−−→  et  <  alors, au voisinage de a, f (x) < g(x) par
x→a x→a
contraposition.
• Théorème d’encadrement
Si f (x) −−−→ , h(x) −−−→  et, au voisinage de a, f (x)  g(x)  h(x), alors
x→a x→a
g(x) −−−→ .
x→a
• Majoration, minoration
Si g(x) −−−→ −∞ (resp. +∞) et si, au voisinage de a, f (x)  g(x) (resp.
x→a
f (x)  g(x)) alors f (x) −−−→ −∞ (resp. +∞).
x→a
• Théorème de la limite monotone
Si f est croissante (resp. décroissante) sur I et si a ∈ I ou a est une extrémité de
I alors f admet une limite  en a avec  ∈ R.
De plus si b ∈ I ∩ [a, +∞[ alors   f (b) (resp.   f (b)),
si b ∈ I∩ ] − ∞, a] alors f (b)   (resp. f (b)  ).

2. Continuité
Définitions
• Si f est une application de I dans R et si a ∈ I on dit que f est continue en a si
elle admet une limite en a (qui est nécessairement f (a)).
Ainsi f est continue en a si, etseulement
 si, pour toute suite (xn )n d’éléments de
I qui converge vers a, la suite f (xn ) n converge.
On dit que f est continue sur I, et on note f ∈ C(I, R), si f est continue en tout
point de I.
Si a n’est pas l’extrémité supérieure de I on dit que f est continue à droite en a
si la restriction de f à I ∩ [a, +∞[ est continue en a et, si a n’est pas l’extrémité
inférieure de I, on dit que f est continue à gauche en a si la restriction de f à
] − ∞, a] ∩ I est continue en a.
Ainsi si a n’est pas une extrémité de I, la fonction f est continue en a si elle y est
continue à droite et à gauche.
Limites, continuité, dérivabilité 67

• Si a est un point ou une extrémité finie de I et si f est une application de I \ {a}


dans R qui admet une limite  finie en a, alors f : x → f (x) si x ∈ I \ {a}
 si x = a
prolonge f à I en une fonction continue en a.
• Si k ∈ R+ on dit que f est k-lipschitzienne sur I si :
∀(x, y) ∈ I 2 , |f (x) − f (y)|  k|x − y|
f est alors continue sur I.
Opérations
Si f et g sont continues en a, si (λ, µ) ∈ R2 , alors λf + µg et f g sont continues en
f
a et l’est dès que g(a) = 0.
g
Si g : I → J est continue en a et si f : J → R est continue en g(a), alors f ◦ g est
continue en a.
Théorèmes
• Théorème des valeurs intermédiaires
Si f est continue sur [a, b] et si y est dans le segment d’extrémités f (a) et f (b),
alors l’équation y = f (x) a au moins une solution dans [a, b], autrement dit l’image
d’un intervalle par une application continue est un intervalle.
On en déduit que si f est continue sur [a, b] avec f (a)f (b)  0, alors l’équation
f (x) = 0 a au moins une solution dans [a, b] ou encore que, si f est continue sur
I et ne s’annule jamais alors elle a un signe constant au sens strict i.e. ou bien
(∀x ∈ I, f (x) > 0) ou bien (∀x ∈ I, f (x) < 0).
• Cas d’un segment
Si f est continue sur [a, b] alors elle est bornée et atteint ses bornes, i.e. elle admet
un minimum et un maximum. Avec le théorème des valeurs intermédiaires on en
déduit que l’image continue d’un segment est un segment.
• Injection, bijection
Si f est continue et injective sur un intervalle I alors elle est strictement monotone.
Elle réalise alors une bijection de I sur J = f (I) qui est un intervalle et la fonction
réciproque f −1 est continue sur J.
Extension aux fonctions complexes
Les définitions et opérations précédentes s’étendent aux fonctions à valeurs com-
plexes excepté en ce qui concerne les limites valant ±∞.
Les résultats concernant les inégalités et les différents théorèmes ne sont plus
valables pour f , ils le restent pour |f | qui est à valeurs réelles.
   
f (x) −−−→  ⇐⇒ e f (x) −−−→ e() et m f (x) −−−→ m(),
x→a x→a x→a
et donc f est continue en a si, et seulement si, e(f ) et m(f ) le sont,
   2
f ∈ C(I, C) ⇐⇒ e(f ), m(f ) ∈ C(I, R) .
3. Dérivabilité
Les propriétés déjà vues dans le chapitre 3 ne seront pas, sauf exception, reprises
ici.
Définitions
f désigne une application de I dans R et a est un point de I.
f (x) − f (a)
On dit que f est dérivable en a si admet une limite finie lorsque x
x−a

tend vers a. Cette limite est alors notée f (a) et appelée nombre dérivé de f en a.
68 Limites, continuité, dérivabilité

On dit que f admet un développement limité d’ordre 1 en a s’il existe deux réels b et
c et une application ε de I dans R tels que : ∀x ∈ I, f (x) = b+c(x−a)+(x−a)ε(x)
et ε(x) −−−→ 0.
x→a
f est dérivable en a si, et seulement si, f admet un développement limité d’ordre
1 en a.
Si c’est le cas alors b = f (a) et c = f  (a) et, nécessairement, f est continue en a.
De plus la droite d’équation y = f (a) + f  (a)(x − a) est tangente au graphe de f
en a, f (a) .
Remarque : on notera bien que f continue en a ⇒ f dérivable en a.
Si a n’est pas l’extrémité supérieure (resp. inférieure) de I on dit que f est dérivable
à droite (resp. à gauche) en a si la restriction de f à I ∩ [a, +∞[ (resp. ] − ∞, a])
est dérivable en a, la dérivée est notée fd (a) (resp. fg (a)).
f est dite dérivable sur I si elle est dérivable en tout point de I. Dans ce cas
I → R, x → f  (x) est appelée fonction dérivée de f et notée f  .
Extremum local
On dit que f : I → R admet un maximum  (reps. minimum) local en a s’il existe
η > 0 tel que |x − a|  η et x ∈ I ⇒ f (x)  f (a) (resp. f (x)  f (a)).
dans les deux cas f admet en a un extremum local.
Si f admet un extremum local en a, si a n’est pas une extrémité de I et si f est
dérivable en a alors f  (a) = 0.
On notera bien que f  (a) = 0 n’est qu’une condition nécessaire d’existence d’un
extremum local.
Théorèmes
• Théorème de Rolle
Si f est continue sur [a, b] où a < b, dérivable sur ]a, b[ et si f (a) = f (b) alors il
existe c dans ]a, b[ tel que f  (c) = 0.
• Accroissements finis
Si f est continue sur [a, b] où a < b, dérivable sur ]a, b[ alors il existe c dans ]a, b[
f (b) − f (a) .
tel que f  (c) =
b−a
Ainsi, si f est dérivable sur I, alors elle est k−lipschitzienne si, et seulement si,
∀x ∈ I, |f  (x)|  k.
• Théorème de la limite de la dérivée
si f est continue sur I, dérivable sur I \ {a} et si x→a lim f  (x) =  ∈ R, alors
x=a

f (x) − f (a)
−x→a
−→ .
x−a x=a

En particulier si  ∈ R alors f est dérivable en a et f  est continue en a.


4. Classe C k
Définitions
On définit les dérivées successives de f par récurrence :
Si k ∈ N la fonction f est k + 1 fois dérivable en a si f (k) est définie au voisinage
(k) 
de a et est dérivable en a. On note alors f (k+1)  (a) = (f (k)) (a).
f est dite de classe C sur I, et on écrit f ∈ C I, R , si f
k k
est définie
 et continue
sur I. Enfin f est dite de classe C sur I, et on écrit f ∈ C I, R , si pour tout
∞ ∞

k ∈ N, elle est k fois dérivable sur I.


Limites, continuité, dérivabilité 69

Opérations
Si f et g sont de classe C n sur I, si (λ, µ) ∈ R2 alors λf + µg est de classe C n sur I
et (λf + µg)(n) = λf (n) + µg (n) , la fonction f g est de classe C n sur I et on rappelle
n  
n (k) (n−k)
la formule de Leibniz : (f g)(n) = f g .
k
k=0
f
Si g ne s’annule pas alors est aussi de classe C n sur I.
 g 
Si g ∈ C n (I, J) et f ∈ C n J, R alors f ◦ g ∈ C n (I, R).
Si f est une bijection de classe C n de I sur J et si f  ne s’annule pas, alors
f −1 ∈ C n J, I .
Théorème de prolongement
Si f est de classe C k sur I \ {a} et si, pour tout i ∈[[0, k]], f (i) admet une limite
finie en a, alors f admet un prolongement de classe C k sur I.
Extension aux fonctions complexes
La dérivabilité, la dérivée et la classe C k se définissent de même avec, bien sûr,
f (x) − f (a)
admet une limite dans C comme définition de la dérivabilité.
x−a
Elles se caractérisent par les  mêmes
 propriétés quant aux parties réelle et imag-
inaire. Par exemple f ∈ C k I, C si, et seulement si, e(f ) et m(f ) sont dans
   (k)  (k)
C k I, R et alors f (k) = e(f ) + i m(f ) .
Pour ce qui est des opérations on conserve les propriétés des combinaison linéaire,
produit et quotient.
Le théorème de Rolle et l’égalité des accroissements finis ne sont plus de mise, la
caractérisation d’une fonction dérivable lipschitzienne reste valable.
Le théorème de limite de la dérivée avec une limite complexe et le théorème de
prolongement C k restent valables.
5. Fonctions convexes d’une variable réelle
• Définition f ∈ F(I, R) est convexe  et (−f ) est concave si
∀(x, y) ∈ I 2 , ∀t ∈[0, 1], f (1 − t)x + ty  (1 − t)f (x) + tf (y)
• Caractérisations
Soit f ∈ F(I, R). les assertions suivantes sont équivalentes
(i) f est convexe sur I,
f (y) − f (x) f (z) − f (x) f (z) − f (y)
(ii) ∀(x, y, z) ∈ I 3 , x < y < z ⇒  
y−x z−x z−y
(inégalité des pentes),
n
 
n  n
(iii) ∀n ∈ N , ∀(xi ) ∈ I n , ∀(αi ) ∈(R+ )n , αi = 1, f αi xi  αi f (xi ).
i=1 i=1 i=1
• Fonctions convexes dérivables
Soient I un intervalle ouvert de R et f une application dérivable sur I. Les
assertions suivantes sont équivalentes.
(i) f est convexe sur I,
(ii) f  est croissante sur I,
(iii) pour tout (x, a) ∈ I 2 , f (x)  f (a) + (x − a)f  (a).
70 Limites, continuité, dérivabilité

• Soit I un intervalle ouvert de R. Une application f deux fois dérivable sur I est
convexe si, et seulement si, f   0 sur I.
• Applications
∀x ∈ R, ex  1 + x,
∀x ∈ R+ , ln(x)  x − 1,
 π 2
∀x ∈ 0, , x  sin(x)  x.
2 π
 √ 1 
∀n ∈ N , ∀(x1 , . . . , xn ) ∈(R+ )n , n x1 · · · xn  x 1 + · · · + xn .
n
6. Équations différentielles linéaires d’ordre 
Définitions
On note K l’un des ensembles R ou C.
Soient a et b deux fonctions continues sur un intervalle I à valeurs dans K, on
considère l’équation différentielle linéaire du premier ordre (E) y  + a(x)y = b(x)
ainsi que l’équation dite homogène associée (Eh ) y  + a(x)y = 0.
Une solution de (E) est une application ϕ dérivable sur I à valeurs dans K vérifiant :
∀x ∈ I, ϕ (x) + a(x)ϕ(x) = b(x) ou encore ϕ + aϕ = b sur I.
Une solution est nécessairement de classe C 1 sur I.
Principe de superposition
Si, pour i ∈{1, 2}, bi ∈ C(I, K), λi ∈ K et ϕi est une solution de y  + a(x)y = bi (x),
alors λ1 ϕ1 + λ2 ϕ2 est solution de l’équation y  + a(x)y = λ1 b1 (x) + λ2 b2 (x).
Ainsi si ϕ est une solution de (E) où a ∈ C(I,R) et b ∈ C(I, C), alors e(ϕ)  (resp.

m(ϕ)) est solution de y  + a(x)y = e b(x) (resp. de y  + a(x)y = m b(x) ).
Résolution
On note A une primitive de a sur I.
ϕ est solution de (Eh ) si, et seulement si, ∃λ ∈ K tel que ∀x ∈ I, ϕ(x) = λe−A(x) .
En posant λ = yeA l’équation (E) s’écrit λ = beA . Alors un calcul de primitive
et l’égalité y = λe−A permettent de terminer la résolution de (E) ; cette méthode
s’appelle méthode de variation de la constante.
Si l’on dispose d’une solution particulière ϕ0 de (E) on pourra de façon plus
pertinente dire que ϕ est solution de (E) si, et seulement si, ϕ − ϕ0 est solution de
(Eh ), soit : ∃λ ∈ K tel que ϕ = ϕ0 + λe−A sur I.
On a enfin le
Théorème de Cauchy  
Si (x0 , y0 ) ∈ I × K alors le problèmede Cauchy y  + a(x)y
 = b(x) et y(x0 ) = y0
 x
admet pour unique solution x → y0 + b(t)eA(t) dt e−A(x) où A désigne la
x0
primitive de a nulle en x0 .
7. Équations différentielles linéaires d’ordre  à coefficients constants
Définitions
K est toujours l’un des ensembles R ou C, les nombres a et b sont des éléments de
K et f ∈ C(I, K). On considère ici l’équation différentielle (E) y  +ay  +by = f (x)
ainsi que l’équation différentielle homogène associée (Eh ) y  + ay  + by = 0.
Une solution de (E) est une application   ϕ deux fois dérivable sur I telle que
ϕ + aϕ + bϕ = f , et, donc, ϕ ∈ C 2 I, K .
Limites, continuité, dérivabilité 71

Principe de superposition
Si, pour i ∈{1, 2}, fi ∈ C(I, K), λi ∈ K et ϕi une solution de y  + ay  + by = fi (x),
alors λ1 ϕ1 + λ2 ϕ2 est solution de l’équation y  + ay  + by = λ1 f1 (x) + λ2 f2 (x).
Ainsi si ϕ est une solution de (E) où (a,b) ∈ R2 et f ∈ C(I, C), alors e(ϕ)  (resp.

m(ϕ)) est solution de y  +ay  +by = e f (x) (resp. de y  ay  +by = m f (x) ).
Résolution de l’équation homogène
On considère l’équation dite équation caractéristique : r2 + ar + b = 0.
Si K = C on distingue deux cas :
• L’équation caractéristique a deux racines distinctes r1 et r2 alors ϕ est solution de
(Eh ) si, et seulement si, il existe (λ1 , λ2 ) ∈ C2 tel que ∀x ∈ I, ϕ(x) = λ1 er1 x +λ2 er2 x .
• L’équation caractéristique a une racine double r0 alors ϕ est solution de (Eh ) si,
et seulement si, il existe (λ1 , λ2 ) ∈ C2 tel que ∀x ∈ I, ϕ(x) = (λ1 + λ2 x)er0 x .
Si K = R il faut distinguer trois cas :
• L’équation caractéristique a deux racines distinctes r1 et r2 dans R alors ϕ est
solution de (Eh ) si, et seulement si, il existe (λ1 , λ2 ) ∈ R2 tel que, pour tout x ∈ I,
ϕ(x) = λ1 er1 x + λ2 er2 x .
• L’équation caractéristique a une racine double r0 alors ϕ est solution de (Eh ) si, et
seulement si, il existe (λ1 , λ2 ) ∈ R2 tel que, pour tout x ∈ I, ϕ(x) = (λ1 + λ2 x)er0 x .
• L’équation caractéristique a deux racines complexes non réelles conjuguées s±iω
 il existe (A, B) ∈ R tel que, pour
2
alors ϕ est solution de (E) si, et seulement si,
sx
tout x ∈ I, ϕ(x) = e A cos(ωx)+B sin(ω(x) ou encore si, et seulement  s’il existe
(t, ϕ) ∈ R+ × R tel que, pour tout x ∈ I, ϕ(x) = tesx cos ω(x − ϕ) .
Solutions de l’équation complète
Si ϕ0 est une solution particulière de (E) alors ϕ est solution de (E) si, et seulement
s’il existe ψ solution de (Eh ) telle que ϕ = ϕ0 + ψ.
Si f est de la forme x → Aeλx et si λ est racine d’ordre n ∈{0, 1, 2} de l’équation
r2 + ar + b = 0 on cherchera ϕ0 sous la forme x → Bxn eλx .
Théorème de Cauchy 
Si (x0 , y0 , y0 ) ∈ I × K2 le problème de Cauchy y  + ay  + by = f (x), y(x0 ) = y0 et
y  (x0 ) = y0 admet une unique solution.

Énoncés des exercices

1. Soit f ∈ C(R, R) telle que ∀x ∈ R , |f (x)| < |x|.


Soit ε ∈ ]0, M [, M > 0. Montrer qu’il existe k ∈[0, 1[ tel que :
∀x ∈ R, α  |x|  M ⇒ |f (x)|  k|x|.

2. a. Montrer que si f ∈ C([0, 1], R) est telle que f ([0, 1]) ⊂ [0, 1], il existe c ∈[0, 1] tel
que f (c) = c.
72 Limites, continuité, dérivabilité

b. Montrer que si f : [0, 1] → R est croissante et telle que f ([0, 1]) ⊂ [0, 1], il existe
c ∈[0, 1] tel que f (c) = c.   
On pourra considérer E = t ∈[0, 1]  t  f (t) .
c. Et si f est décroissante ?

3. Soit f ∈ C(R, R) telle que f n = −IR où f n = f ◦ f n−1 pour n  1.


a. Montrer que f est strictement décroissante sur R et que n est impair.
b. Montrer que f est impaire.
c. Si g = f ◦ f , montrer que g = IR . En déduire f .

4. Soit E l’ensemble des fonctions de C(R, R) bornées. Montrer que si f ∈ E et


g ∈ C(R, R) alors f ◦ g et g ◦ f appartiennent à E. Trouver les fonctions f ∈ E
telles que : ∃λ ∈ R, ∀x ∈ R, f (x − 1) = λf (x).

 
5. f ∈ C([a, +∞[, R) telle que lim f (x + 1) − f (x) = .
x→+∞
f (x)
Montrer que lim = .
x→+∞ x

6. Soient f et g continues
 sur [0, 1] à valeurs réelles. Montrer que la fonction ϕ définie
par ϕ(u) = sup f (x) + ug(x) est continue sur R.
x ∈[0,1]

7. Déterminer les fonctions f : R → R telle que : ∀x, y ∈ R, f (x + y) = f (x) + f (y) et


telles que a. f est continue en 0 ; b. f est continue sur R ; c. f est monotone.

8. Si f et g sont des applications continues de [0, 1] dans [0, 1] et si f ◦ g = g ◦ f


montrer, en raisonnant par l’absurde, que les courbes représentatives des deux
fonctions ont un point commun.

9. Si f est une application de [0, 1] dans [0, 1] vérifiant :


x = y ⇒ |f (x) − f (y)| < |x − y|.
Montrer que f admet un point fixe et un seul et que celui-ci est limite de la suite
(un )n0 définie par u0 ∈[0, 1] et un+1 = f (un ).
Indication : on pourra, pour l’existence, considérer le minimum de x → |f (x) − x|.

10. Déterminer les fonctions f ∈ C(R, R) telle que : ∀x ∈ R, f (xn ) = f (x), n ∈ N, n  2.

11. Soit f ∈ C(R, R) telle que : ∃a ∈ R , ∃b ∈ R, ∀x ∈ R, (f ◦ f )(x) = ax + b.


Montrer que f est monotone, a > 0 et f (ax + b) = af (x) + b. Terminer la
détermination de f dans le cas où f ∈ C 1 (R, R).

 β
 1
12. a. Si β ∈ ]0, 1[, donner la partie principale de n+ π −(nπ)β quand n → ∞.
2
Limites, continuité, dérivabilité 73
  .
b. Étudier l’uniforme continuité sur R de f : x → cos |x|α si α ∈ R+

13. Soit f : R+ → R une application uniformément continue telle que, pour tout
x ∈ R+ , lim f (x + n) = 0. Montrer que lim f (t) = 0.
n→∞ t→+∞

14. a. Montrer que toute fonction dérivable sur R à dérivée bornée est uniformément
continue sur R.
b. Montrer que toute fonction périodique continue sur R y est uniformément
continue.
2
c. Les fonctions x → x2 , x → sin(x2 ), x → eix sont-elles uniformément continues
sur R.

15. Soit f ∈ C([a, +∞[, R) telle que lim f = b ∈ R. Montrer que f est bornée, atteint
+∞
au moins une de ses bornes et que f est uniformément continue sur [a, +∞[.

16. Soient a un nombre réel et f une application uniformément continue de [a, +∞[
dans R. Prouver qu’il existe (α, β) ∈ R2 tel que :
∀x  a, |f (x)|  αx + β.
Application : soit g : ]0, +∞[→ R, x → x ln(x). Montrer que g a un prolongement
continue à R+ . La fonction ainsi prolongée est-elle uniformément continue ?

 → R. On suppose f croissante et g : x → f (x) décroissante. Montrer


17. Soit f : R+
x
que f est continue sur R . +

18. Soient a > 0 et f : [0, a[→ R dérivable à droite en 0 et telle que f (0) = 0.
 n k  1
Montrer que lim f 2 = fd (0).
n→∞ n 2
k=1

19. Soient a > 0 et f : [0, a[→ R dérivable à droite en 0 et telle que f (0) = 0.
 n  1 
Montrer que lim f = fd (0) ln(2).
n→∞ n+k
k=1

20. Déterminer les fonctions dérivables en 0 pour lesquelles il existe λ ∈ R+ \ {1} telles
que : ∀x ∈ R, f (λx) = λf (x).

21. Déterminer les fonctions f dérivables sur R vérifiant f ◦ f = f .

 
22. Soit f ∈ C 1 [0, 1], R telle que f (0) = f  (0) = f  (1) = 0.
f (x) , f (c) .
Montrer, en utilisant x → que : ∃c ∈ ]0, 1[, f  (c) =
x c
74 Limites, continuité, dérivabilité

23. Soit P (X) = an X n + · · · + ak+1 X k+1 − ak X k − · · · − a0 avec a0 > 0, an > 0 et


ai  0 pour 1  i  n − 1. Montrer que P a un unique zéro dans R+ .

24. Soit f : R → R dérivable et ω un point fixe de f .


On considère la suite (xn )n0 définie par x0 et xn+1 = f (xn ).
a. Si |f  (ω)| < 1, montrer que {x0 ∈ R | (xn )n0 converge vers ω} est un voisinage
de ω.
b. Si |f  (ω)| > 1, montrer que (xn )n0 converge vers ω si, et seulement si, (xn )n0
stationne en ω.
n
c. Application à l’étude de la suite (z 2 )n0 si z ∈ C.

25. Soit f : R → R continue en 0. On suppose qu’il existe k ∈ R \ {−1, 1} tel qu’il


f (x) − f (kx)
existe  ∈ R, lim = . Montrer que f est dérivable en 0.
x→0 x
On pourra se ramener à une fonction nulle en 0 telle que  = 0 et |k| < 1.

26. Soit f deux fois dérivable sur R telle que ∀x ∈ R, f (x)  0, f  (x)  0 et f  (x)  0.
Montrer que : si f n’est pas constante, alors lim f = +∞.
+∞
Déterminer également lim f  .
−∞

27. Si P ∈ R[X] est scindé sur R, montrer que P  l’est.

28. Soit f ∈ D([a, +∞[, R). Montrer que


f (x)
a. lim f  = +∞ ⇒ lim f = +∞ et lim = +∞.
+∞ +∞ x→+∞ x
f (x)
b. lim f  =  ∈ R ⇒ lim = . De plus si  > 0, lim f = +∞.
+∞ x→+∞ x +∞

29. (Théorème de Rolle sur un intervalle non borné)


Soit a ∈ R. Si f est continue sur [a, +∞[, dérivable sur ]a, +∞[ telle que
lim f = f (a), il existe c ∈ ]a, +∞[ tel que f  (c) = 0.
+∞

 )N , P ∈(R[X])N , P
30. (an ) ∈ RN , (bn ) ∈(R+ n n+1 = (X + an+1 )Pn − bn Pn−1 ,
P0 = 1, P1 = X + a1 . Montrer que les racines de Pn sont toutes réelles et séparées
par celles de Pn−1 .

31. Soit ϕ ∈ C([a, b], R) 2 fois dérivable sur ]a, b[, telle que ϕ(a) = ϕ(b) = 0. Montrer
(x − a)(x − b) 
que : ∀x ∈ ]a, b[, ∃c ∈ ]a, b[, ϕ(x) = ϕ (c).
2
ϕ(x)
On pourra utiliser ψ : y → ϕ(y) − (y − a)(y − b).
(x − a)(x − b)
Limites, continuité, dérivabilité 75

Application : soit f une fonction numérique continue sur [a, b], deux fois dérivable
sur ]a, b[. Montrer que :
f (b) − f (a) (x − a)(x − b) 
∀x ∈ ]a, b[, ∃c ∈ ]a, b[, f (x) = f (a) + (x − a) + f (c).
b−a 2
(Interprétation géométrique : interpolation linéaire).

32. Si f et g sont deux fonctions continues sur [a, b] dérivables sur ]a, b[ à valeurs réelles
et telles que, pour tout x ∈ ]a, b[, g  (x) = 0. Montrer que
f (b) − f (a) f  (c)
∃c ∈ ]a, b[, =  .
g(b) − g(a) g (c)

33. Soit I un intervalle de R non réduit à un point et a ∈ I. Soient f et g à valeurs


réelles, dérivables sur I \ {a} et de limite nulle en a.
 f  f
a. Montrer que : ∃ ∈ R,  = lim  ⇒ lim = .
a g a g
b. Montrer que la réciproque est fausse en examinant l’exemple suivant :
1
a = 0, f (x) = x2 sin et g(x) = sin(x).
x
c. Peut-on généraliser le résultat de a) si a ∈{−∞, +∞} et a extrémité de I ?
arccos(x) .
d. Application : lim √
x→1 1 − x2

34. Soient f et g deux fonctions dérivables sur R+ et à valeurs réelles.


On suppose que lim g = +∞ et ∀x ∈ R+ , g  (x) = 0.
+∞
 f  f
Montrer que : ∃ ∈ R,  = lim  ⇒ lim = .
+∞ g +∞ g

1 . Montrer que, pour tout x ∈ R,


35. a. Soit f (x) = √
1 + x2
f (n) (x) = Pn (x)(1 + x2 )−n−1/2 où Pn fonction polynôme, deg(Pn ) = n.
b. Vérifier les relations valables si n  1 :
(1) Pn+1 (X) = −(2n + 1)XPn (X) − n2 (1 + X 2 )Pn−1 (X).
(2) Pn (X) = −n2 Pn−1 (X).
(3) (1 + X 2 )Pn (X) − (2n − 1)XPn (X) + n2 Pn (X) = 0.

c. En déduire Pn (X) = ap X n−2p où
02pn
n(n − 1) . . . (n − 2p + 1)
ap = (−1)n+p n! si p  1 et a0 = (−1)n n!
(2p p!)2
d. Montrer que Pn est scindé sur R et à racines simples.

36. Pour n ∈ N et t > −1, fn (t) = tn−1 ln(1 + t).


(n) (n − 1)!  1 
.
Montrer que fn (t) = 1−
t (1 + t)n

37. Soit f ∈ C n ([a, b], R), (x1 , x2 , . . . , xn ) deux à deux distincts sur [a, b].
76 Limites, continuité, dérivabilité

Pn ∈ Rn−1 [X] tel que pour tout k ∈ [[1, n]], Pn (xk ) = f (xk ). Montrer que :
n
f (n) (α) 
∀x ∈ [a, b], ∃α ∈ ]a, b[, f (x) = Pn (x) + (x − xk ).
n!
k=1

38. (Théorème de Darboux)


Soit I un intervalle de R non réduit à un point. Si f est une application dérivable
sur I à valeurs réelles, montrer que f  (I) est un intervalle de R.
 de I dans R, ϕ et ψ définies
Si a, b ∈ I, a< b, on pourra introduire les fonctions
f (x) − f (a) f (x) − f (b)
par ϕ(x) = si x = a et ψ(x) = si x = b
x−a x−b
 
f (a) sinon f (b) sinon

39. a. Montrer que la fonction f : [0, 1[→ R, x → arcsin(x) est solution sur ]0, 1[ de
l’équation différentielle : (1 − x2 )y  − xy  = 0.
b. En utilisant le théorème de Leibniz, déduire de a. que :
∀n ∈ N, ∀x ∈[0, 1[, f (n) (x)  0.
c. Calculer, pour tout n ∈ N, f (n) (0).

2 d
n  2
40. Montrer que Hn : x →  ex n
e−x est une fonction polynôme de degré n et
dx
préciser le coefficient de xn .

41. Résoudre les équations différentielles linéaires


a. y  = y(1 + x), b. (2 + x)y  = 2 − y, c. |x|y  + (1 − x)xy = x,
   
d. y + 2y + y = 2 cos(x) ch(x), e. y + 4y + 5y = ch(2x) cos(x),
  y 
f. y + y + = sin(x) et y(0) = y (0) = 0.
2
 x
42. Soit f ∈ C(R+ , R+ ) telle que, pour tout x ∈[0, T ], f (x)  a + b f (t) dt où
0
a ∈ R, b  0 et T > 0. Montrer : ∀x ∈[0, T ], f (x)  aebx .
Indication : s’inspirer de l’équation différentielle y  − by = g(x) pour g adaptée.

43. B désigne l’espace vectoriel des applications continues et bornées de R+ dans C.


On se propose de déterminer l’ensemble, noté A, des nombres complexes α tels
que, pour toute f dans B, toute solution de y  − αy = f (x) est bornée sur R+ .
a. Si α ∈ A, en choisissant un élément f0 de B adapté, montrer : e(α)  0.
b. Si α = ib où b est un nombre réel montrer de même que α ∈
/ A.
c. Déterminer alors l’ensemble A.
 x
44. Trouver les éléments f de C(R, R) tels que : ∀x ∈ R, f (x) = x+ cos(x−t)f (t) dt.
0

45. Trouver les fonctions f dérivables sur R et vérifiant : ∀x ∈ R, f  (x) + f (−x) = ex .


Limites, continuité, dérivabilité 77
 
46. Déterminer les éléments f de C 2 R, R vérifiant : ∀x ∈ R, f  (x)+f (−x) = x cos(x).
Indication : on pourra utiliser f = p + i où p est paire et i est impaire.

   π
47. Montrer que 1 − cos(4x) y  + 2y  sin(4x) − 8y = 0 admet sur 0, deux solutions
2
f et g telles que f g = 1.

48. Pour (k, λ) ∈ R × R trouver les fonctions f dérivables sur R telles que :
∀x ∈ R, f  (x) = kf (λ − x).

49. Soient f ∈ C(R, C) périodique de période T et (E) y  + y = f (x).


Montrer qu’une solution ϕ de (E) est T -périodique si, et seulement si, on a
ϕ(0) = ϕ(T ) et ϕ (0) = ϕ (T ).
En déduire que, si T ∈/ 2πZ, alors (E) admet une unique solution T -périodique.

 2
50. Soient (a, b) ∈ C(R, R) et W = ϕψ  − ϕ ψ où ϕ et ψ sont des solutions de
y  + a(x)y  + b(x)y = 0. Donner une équation différentielle dont W est solution
puis expliciter W .

 
51. Soit f ∈ C 2 R, R vérifiant : ∀x ∈ R, f (x) + f  (x)  0.
a. Si g = f + f  former une équation différentielle linéaire du second ordre dont
x
ϕ : x → g(t) sin(x − t) dt est solution.
0
b. En déduire : ∀x ∈ R, f (x) + f (x + π)  0.

52. a. Soient r, u, v dans R+ , prouver : (r + 1)ur v  rur+1 + v r+1 .


 2 1  1  p−1
p
b. Soit p ∈ ]1, +∞[. Prouver : ∀(x, y) ∈ R+ , xy  xp + 1 − y .
p p
n
√ 1
c. Soit n ∈ N, soient x1 , . . . , xn dans R+ , comparer x1 . . . xn et
n xi .
n i=1
1 1
Soient n ∈ N , p et q des éléments de R+ , tels que + = 1.
p q
d. Démontrer que pour tous réels a , . . . , a , b , . . . , b de R , on a :
1 n 1 n +
ai bi ap bqi
∀i ∈[[1, n]],    p1    q1  i +  .
ajp
bqj p apj q bqj
1jn 1jn
1jn 1jn
e. On suppose maintenant les réels a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn positifs ou nuls.
Démontrer l’inégalité dite de Hölder (pour les sommes finies) :
n 
n  p1   n  q1
a i bi  api bqi .
i=1 i=1 i=1
78 Limites, continuité, dérivabilité
78 Limites, continuité, dérivabilité

Solutions des exercices


Solutions des exercices

1. f étant continue en 0, par passage à la limite, dans l’inégalité |f (x)| < |x| on
1. f étant continue en 0, par passage à la limite, dans l’inégalité |f (x)| < |x| on
f (x)
obtient f (0) = lim f = 0. Sur le segment [ε, M ] la fonction g : x → f (x)
obtient f (0) = lim0 f = 0. Sur le segment [ε, M ] la fonction g : x → x
est continue, donc0 bornée et atteint ses bornes. Comme |g(x)| < 1, il existe x
est continue,
c1 ∈[ε, M ] tel donc bornée
que |g(c et sup
atteint ses <
|g(x)| bornes.
1. Le Comme |g(x)| < 1, appliqué
il existe
1 )| = même raisonnement
c1 ∈[ε, M ] tel que |g(c1 )| = x ∈[ε,M
sup ] |g(x)| < 1. Le même raisonnement appliqué
x ∈[ε,M ]
f (x)
à la fonction h : [−M, −ε] → R, x → f (x) prouve l’existence de c2 ∈[−M, −ε]
à la fonction h : [−M, −ε] → R, x → x prouve l’existence de c2 ∈[−M, −ε]
tel que |h(c2 )| = sup |h(x)| < 1. En x prenant k = max(|g(c1 )|, |h(c2 )|), on
sup −ε] |h(x)| < 1. En prenant k = max(|g(c1 )|, |h(c2 )|), on
tel que |h(c2 )| = x ∈[−M
x ∈[−M −ε]
conclut.
conclut.

2. a. La fonction g : x → f (x)−x est définie et continue sur [0, 1]. Comme f (0) et f (1)
2. sont
a. Laéléments
fonction de x →
g : [0, 1] fon
(x)−x
a g(0)est
 définie
0  g(1),et continue sur [0,
le théorème des1]. Comme
valeurs f (0) et f (1)
intermédiaires
sont éléments de [0, 1] on a g(0)  0  g(1), le théorème des valeurs
prouve l’existence d’un élément c de [0, 1] tel que g(c) = 0, ce qui équivaut à intermédiaires
fprouve
(c) = c.l’existence d’un élément c de [0, 1] tel que g(c) = 0, ce qui équivaut à
f (c) = c.
b. E est une partie non vide de [0, 1] car 0 en est élément ; soit α sa borne
b. E est une partie non vide de [0, 1] car 0 en est élément ; soit α sa borne
supérieure.
supérieure.
Si t ∈ E alors t  α et, par croissance de f, t  f (t)  f (α), donc f(α) majore 
Si tpar
E, alorsαtf α
∈ Esuite et,Toujours
(α). par croissance de f, t 
par croissance deff(t)il  f (α),
vient donc
f (α)  ff(α)
f (α)majore
 d’où
E, par suite α  f (α). Toujours par croissance
f (α) ∈ E et, donc, f (α)  α. En définitive f (α) = α. de f il vient f (α)  f f (α) d’où
f (α) ∈ E et, donc, f (α)  α. En définitive  f (α) = α.
1 si 0  x < 1
c. Il suffit de choisir f = χ[0,1[ : x →  1 si 0  x < 1 qui est décroissante de
c. Il suffit de choisir f = χ[0,1[ : x → 0 si x = 1 qui est décroissante de
[0, 1] dans [0, 1] sans aucun point fixe pour 0 montrer
si x = 1 que, cette fois, il n’y a pas
[0, 1] dans [0, 1]un
nécessairement sans aucun
point fixe.point fixe pour montrer que, cette fois, il n’y a pas
nécessairement un point fixe.

3. a. f est donc bijective et f −1 = −f n−1 . Comme f est continue sur R, elle est
3. a. f est donc bijective et f
strictement monotone. Elle ne peut
−1
= −f n−1
. Comme puisque,
être croissante f est continue sur R, elle−I
par composition, est
R
strictement monotone. Elle ne peut être
le serait. f est donc strictement décroissante. croissante puisque, par composition, −I R
le serait. f est donc strictement décroissante.
b. Son imparité découle de l’égalité f nn ◦ f = f ◦ f nn . De même, n est impair. Notons
nb. =
Son2k imparité
+ 1. découle de l’égalité f ◦ f = f ◦ f . De même, n est impair. Notons
n = 2k + 1.
c. Si f (x)  −x alors −x  f (x)  −f 22 (x) et par récurrence, pour tout p ∈[[0, k−1]]
c. Si f(x)
f 2p+1 (x)  −x
−f 2p+2 −xff2p+3
alors(x)  −fDonc
(x) (x). (x) et par 
: −x récurrence,
f (x)  · ·pour 2k+1p ∈[[0, k−1]]
·  ftout (x) = −x.
2p+1
fPar  −f 2p+2
 2p+3
−x   ·
un raisonnement analogue en supposant f (x)  −x on prouve que (x)
(x) (x) f (x). Donc : f (x) · ·  f 2k+1
f ==−I−x.R.
Par un raisonnement analogue en supposant f (x)  −x on prouve que f = −IR .

4. Tout d’abord, par composition, f ◦ g et g ◦ f sont éléments de C(R, R).


4. Tout d’abord, par composition, f ◦ g et g ◦ f sont éléments de C(R, R).
(f ◦ g)(R) ⊂ f (R) partie bornée de R donc  ff ◦◦ gg ∈ E.
(f ◦ g)(R) ⊂ f (R) partie bornée de R donc ∈ E.
Si f (R) ⊂ [a, b] alors (g ◦ f )(R) ⊂ g [a, b] segment donc g ◦ f ∈ E.
Si f (R) ⊂ [a, b] alors (g ◦ f )(R) ⊂ g [a, b] segment donc g ◦ f ∈ E.
Étudions: ∀x ∈ R, f (x − 1) = λf (x).
Étudions: ∀x ∈ R, f (x − 1) = λf (x).
• Si λ = 1 f est nécessairement
 1-périodique,
 réciproquement si f est 1-périodique
• Sicontinue
et λ = 1 f alors
est nécessairement
f (R) = f [0, 1]1-périodique, réciproquement
 segment, donc f ∈ E et est si f est 1-périodique
solution.
et continue alors f (R) = f [0, 1] segment, donc f ∈ E et est solution.
• De même si λ = −1 on a : ∀x ∈ R, f (x − 2) = −f (x − 1) = f (x), donc f est
•2-périodique. λ = −1 ondes
De même siL’ensemble ∀x ∈ R, ff (x
a :éléments de−C(R,
2) =R)−f (x − 1) f=(xf−
vérifiant (x), donc
1) + f (x)f =est0
2-périodique. L’ensemble des éléments f de C(R, R) vérifiant f (x − 1) + f (x) = 0
Limites, continuité, dérivabilité 79

est un sous-ensemble de E de la même façon que dans le cas où λ = 1 et c’est


l’ensemble des solutions
• Si |λ| < 1 on a ∀x ∈ R, f (x) = λf (x + 1) d’où, par récurrence, pour tout
k ∈ N, f (x) = λk f (x + k) et, comme f est bornée, λk f (x + k) −−−→ 0, par suite
k→∞
f est la fonction nulle. Réciproquement la fonction nulle est solution.
• Si |λ| > 1 et x ∈ R, de même pour tout k ∈ N, f (x) = λ−k f (x − k) −−−→ 0, donc
k→∞
f est encore la fonction nulle.

5. On se  ramène  à une limite nulle en posant f (x) −  = g(x).


g(x) f (x)
En effet, g(x + 1) − g(x) = f (x + 1) − f (x) −  et = − . On le suppose
x x
désormais. L’hypothèse se traduit par
ε
∀ε > 0, ∃a < 0, ∀x ∈ R+ , x > a ⇒ |f (x + 1) − f (x)|  .
2
Pour x  a, notons p = x − a la partie entière de x − a. Alors a  x − p < a + 1.
p−1
  
f (x) = f (x − p) + f (x + k) − f (x + k − 1) .
k=0
Notons M = sup |f (x)| = max |f (x)|. On a, pour tout x  a
[a,a+1] x ∈[a,a+1]
 f (x)  M pε M ε M
 
  +  + . Comme lim = 0, il existe b > a tel que, pour
x x x x 2 x→+∞ x
 f (x) 
M ε  
tout x  b,  . Donc : ∀ε > 0, ∃b ∈ R+ , x  b ⇒    ε.
x 2 x
   
6. ∀x ∈[0, 1], ∀(u, v) ∈ R2 , f (x) − ug(x) + f (x) + vg(x) = (u − v)g(x)  |u − v|Mg
où Mg = sup |g(x)|. Donc, pour tout x ∈[0, 1] et tout (u, v) ∈ R2 ,
x ∈[0,1]
   
f (x) − ug(x)  |u − v|Mg + f (x) + vg(x)  |u − v|Mg + ϕ(v).
  
|u − v|Mg + ϕ(v) est donc un majorant de f (x) + ug(x) x ∈[0, 1], u ∈ R . Par
définition de la borne supérieure, il s’ensuit que ϕ(u)  |u − v|Mg + ϕ(v).
Donc ∀(u, v) ∈ R2 , ϕ(u) − ϕ(v)  |u − v|Mg .
Remarque : on ne peut pas conclure encore |ϕ(u) − ϕ(v)|  |u − v|Mg
En effet, α  β n’implique pas |α|  |β|.
L’échange de u et v donne ϕ(v) − ϕ(u)  |u − v|Mg .
Comme, pour tout α ∈ R, |α| = max(α, −α), on peut enfin conclure que pour tout
u, v ∈ R, |ϕ(u) − ϕ(v)|  |u − v|Mg . Donc ϕ est lipschitzienne.

7. Dans tous les cas une récurrence montre : ∀n ∈ N, ∀x ∈ R f (nx) = nf (x).


Alors, si n ∈ N et x ∈ R, f (−nx + nx) = f (0) = 0 = f (−nx) + f (nx) d’où
f (−nx) = −nf (x). p
Enfin si (p, q) ∈ Z × N , qf = f (p) = pf (1) d’où f (r) = rf (1) si r ∈ Q.
q
Si f est continue en 0, comme f (x + h) = f (x) + f (h) −−−→ f (x), f est continue
Solutions

h→0
sur R.
Si x ∈ R, en posant rn = 10−n 10n x pour tout n ∈ N, on a rn ∈ Q et, par continuité
de f en x, rn f (1) = f (rn ) −−−→ xf (1) = f (x).
n→∞
80 Limites, continuité, dérivabilité

Si f est monotone


  on pose de plus sn = rn + 10
−n
pour tout n ∈ N. Alors
f (rn ) n et f (sn ) n sont monotones de sens inverse.
De plus f (rn ) = rn f (1) −−−→ xf (1) et f (sn ) = sn f (1) −−−→ xf (1).
n→∞ n→∞
Comme f (x) est dans le segment d’extrémités f (rn ) et f (sn ) pour tout n ∈ N, par
encadrement f (x) = xf (1).
Dans tous les cas f est définie par : ∀x ∈ R, f (x) = xf (1).
Réciproquement toute fonction de cette forme est solution de l’équation fonction-
nelle, est partout continue et monotone.

8. Si f − g ne s’annule pas, f − g est à valeurs strictement positives ou strictement


négatives. Supposons pour fixer les idées, f − g à valeurs strictement positives.
K = {x ∈[0, 1] | f (x) = x} est
 un intervalle
  fermé, borné et non vide de R.
Soit α = min(K). Comme f g(α) = g f (α) = g(α) < f (α) = α, on aurait
g(α) ∈ K et g(α) < min(K) ce qui est absurde.

 
9. L’application réelle définie par g(x) = f (x) − x, est continue sur le segment [0, 1]
non vide à valeurs réelles. Elle admet donc
  un minimum
 µ = g(x0 ) avec x0 ∈[0, 1].
 
Si µ = 0 alors f (x0 ) = x0 et donc f f (x0 ) − f (x0 ) < f (x0 ) − x0 , ce qui
contredit le caractère minimal de µ. Donc µ = 0 et f (x  0 ) = x0 . 
Si c est un point fixe de f distinct de x0 , |c − x0 | = f (c) − f (x0 ) < |c − x0 |, ce
qui est absurde. Donc f admet un et un seul point fixe.
 
|x0 − un | n0 est une suite décroisante dans R+ donc a une limite  dans R+ .
Supposons  > 0 et extrayons de (un ) une suite
 (uϕ(n)) convergeant vers x ∈[0, 1],
nécessairement x 
= x car  > 0. On a  f (x) − x0  < |x − x0 | =
  0   alors que
|uϕ(n)+1 − x0 | converge, par continuité de f en x, vers f (x) − x0  qui est dans

[, +∞[ , c’est absurde. Donc  = 0 et (un ) converge vers x0 .

2 p
10. Si f est solution et si |x| < 1 alors f (x) = f (xn ) = f (xn ) = f (xn ) pour tout
p
p ∈ N. Comme xn −−−→ 0 et comme f est continue en 0 on en déduit que f est
p→∞
constante égale à f (0) sur ] − 1, 1[.
Comme f est continue sur [−1, 1] et comme ] − 1, 1[ est dense dans [−1, 1], la
fonction f est constante sur [−1, 1].
−p
Si x > 1, de même f (x) = f (x1/n ) = f (xn ) pour tout p ∈ N et, de même, f est
constante égale à f (1), et donc à f (0), sur ]1, +∞[ .
On procède de même sur ] − ∞, −1[ et on conclut que f est constante sur R.
Réciproquement toute fonction constante est solution.

11. f ◦ f est une bijection affine de f sur lui-même, par suite f est à la fois injective
et surjective, donc bijective. Par continuité elle est strictement monotone et, donc,
f ◦ f eststrictement croissante,
 d’où a > 0.
∀x ∈ R, (f ◦ f ) ◦ f (x) = f ◦ (f ◦ f ) (x), soit af (x) + b = f (ax + b).
Désormais f est dérivable sur R et, donc, ∀x ∈ R, af  (x) = af  (ax + b), soit
f  ◦ ϕ = f  où ϕ : x → ax + b. Cela montre également f  ◦ ϕ−1 = f  et permet,
quitte à remplacer ϕ par ϕ−1 , de supposer |a| < 1.
Limites, continuité, dérivabilité 81

Si x est un réel fixé on pose x0  = x et ∀n ∈ N, xn+1 = ϕ(xn ), d’où l’égalité


f  (xn+1 ) = f  (xn ). Ainsi la suite f  (xn ) n est constante.
De plus, comme |a| < 1, la suite (xn )n converge vers le point fixe ω de ϕ, soit
b .
ω = Par continuité de f  en ω on en déduit que f  (xn ) −−−→ f  (ω) et,
1−a n→∞
donc, f  (x) = f  (ω), ce qui montre que f  est constante puis que f est affine.
f et f ◦ f ont le même point fixe, à savoir ω, et le rapport de f ◦ √f est le carré de
celui de f . Donc il existe ε ∈{−1, 1} tel que ∀x ∈ R, f (x) = ω + ε a(x − ω).

 β
 1   β βπ β nβ−1 .
12. a. n+ π − (nπ)β = (nπ)β (1 + 1/2n)β − 1 n→∞
 (nπ) β
× =
2 2n 2
b. Si 0 < α  1, x → |x| est 1-lipschitzienne sur R, t → tα est continue et donc
uniformément continue sur [1, +∞[ et α-lipschitzienne sur [1, +∞[ par l’inégalité
des accroissements finis, donc uniformément continue sur R+ . Enfin cos est 1-
lipschitzienne sur R+ donc, par composition, f est uniformément continue sur R.
 β
1  1
Si α > 1 en posant β = on a f (xn ) = 0 si xn = n+ π et f (yn ) = (−1)n
α 2
si yn = (nπ)β . On a vu dans a) que (xn − yn ))n converge vers 0. Si f était
uniformément continue sur R la suite f (xn ) − f (yn ) n convergerait aussi vers 0.
Donc f n’est pas uniformément continue sur R.

13. Soient ε > 0 puis η > 0 tels que ∀(x, x ) ∈(R+ )2 , |x − x |  η ⇒ |f (x) − f (x )|  ε.
1 k
Fixons p ∈ N tel que  η et posons, pour tout k ∈[[0, p]], xk = .
p p
Pour tout k ∈[[0, p]] il existe nk ∈ N tel que ∀n ∈ N, n  nk ⇒ |f (xk + n)|  ε.
Posons enfin N = max nk .
0kp
Si x  N , avec n = x on a x − n ∈[0, 1[ et, donc, il existe k ∈[[0, p − 1]] tel que
xk  x − n < xk+1 . Alors |f (x)|  |f (x) − f (xk + n)| + |f (xk + n)|  2ε, ce qui
prouve que f (x) −−−−→ 0.
x→+∞

14. a. L’inégalité des accroissements finis prouve que f est lipschitzienne sur R et,
donc, uniformément continue.
b. Soit T une période strictement positive de f . La restriction de f à [0, 2T ] est
uniformément continue.
Soit ε > 0 puis η > 0 tels que ∀(x, x ) ∈[0, 2T ]2 , |x − x |  η ⇒ |f (x) − f (x )|  ε.
Quitte à remplacer η par T on peut supposer η  T .
Soit (x, x ) ∈R2 tel que |x − x |  η, on peut supposer x  x .
x
Posons k = et y = x−kT, y  = y −kT , alors 0  y  y   y +η  y +T  2T
T 
d’où |f (y) − f (y )|  ε i.e. |f (x) − f (x )|  ε, ce qui prouve l’uniforme continuité
de f .
 1 √ √
Solutions

c. Posons, si n ∈ N , xn = n + π et yn = n π, alors xn − yn −−−→ 0,


 4n n→∞
2 2 1 π 2
xn − y n = 1 + −−−− /−−→ 0, ce qui prouve que x → x n’est pas
8n2 2 n → ∞
uniformément continue sur R.
82 Limites, continuité, dérivabilité

 x2 + y 2  x2 − y 2 
De plus sin(x2n ) − sin(yn2 ) = 2 cos n n
) sin n n
or
2 2
2
xn + y n 2  1 1  2
x − yn 2  1 1 
= n2 + + 2
π et n = + π d’où
2 4 32n 2π   π4 32n2
2
n2
sin(x2n ) − sin(yn2 ) n→∞ n
 2(−1) cos 4 sin 4 = (−1) −−−−
/−−→ 0, ce qui
n→∞
prouve que x → sin(x2 ) n’est pas uniformément continue sur R.
2
Enfin si x → eix était uniformément continue sur R sa partie imaginaire le serait
aussi et on vient de montrer le contraire.

15. • Il existe a ∈ R+ tel que, pour tout x  a, |f (x) − b|  1 puisque lim f = b.


+∞
Comme f est continue sur le compact [0, a] de R, il existe Ma ∈ R+ tel que
[0, a]
pour tout x ∈[0, a], |f (x)|  Ma . Donc, pour tout x ∈ R+ , |f (x)|  max(1+|b|, Ma )
i.e. f est bornée sur R+ .
• Première méthode
Soit ε > 0. Il existe a > 0 tel que, pour tout x  a, |f (x) − b|  ε/3 ().
La restriction de f au segment [0, a] étant uniformément continue, il existe α > 0
tel que, pour tout (x, y) ∈[0, a]2 , |f (x) − f (y)|  ε/3.
L’examen des trois cas : (x, y) ∈[0, a]2 , (x, y) ∈ ]a, +∞[2 et 0 < x  a < y conduit à
la conclusion que, pour tout (x, y) ∈(R+ )2 , |x − y|  α ⇒ |f (x) − f (y)|  ε.
• Deuxième méthode
 π    π π
Soit g : 0, → R telle que g(x) = f tan(x) si x ∈ 0, et g = b.
2 2  2
π
g est continue donc uniformément continue sur le segment 0, et atteint ses
2
bornes. Comme f = g ◦ arctan et arctan est 1-lipschitzienne sur R, la fonction f
est uniformément continue sur πR+ . Si f n’est pas constante,
 π  g non plus et une de
ses bornes est distincte de g donc atteinte sur 0, , par suite f atteint au
2 2
1
moins une de ses bornes. Notons plus simplement que la fonction x → b −
1 + x2
n’atteint pas b sa borne supérieure sur R+ .

16. Par continuité uniforme de f , il existe un nombre réel γ > 0 tel que les relations
x, y ∈[a, +∞[ , |x − y|  γ impliquent |f (x) − f (y)|  1. Il s’ensuit que sous les
mêmes hypothèses, |f (x)|  |f (y)|+1. Considérons alors la suite (xn )n0 de points
de [a, +∞[ définie par xn = nγ + a. Par récurrence, il est immédiat que, pour tout
    xn − a 1
n  0, f (xn )  n+ f (a). Comme n = , on a |f (xn )|  (xn −a)+|f (a)|.
γ γ
D’autre part, pour tout x ∈[a, +∞[, il existe un unique n0 ∈ N tel que
xn0  x < xn0 +1 = xn0 + γ ; il en résulte que, pour tout x  a,
1  a  1  a 
|f (x)|  xn0 + 1 − + |f (a)|  x + 1 − + |f (a)| = αx + β.
γ γ γ γ
Application : par croissances comparées, lim+ x ln(x) = 0. La fonction g se
x→0
prolonge par continuité en 0 en lui attribuant la valeur 0. Si la fonction ainsi
prolongée était uniformément continue sur [0, +∞[, d’après ce qui précède, il
existerait deux nombres réels α et β tels que, pour tout x > 0, x ln(x)  αx + β.
Limites, continuité, dérivabilité 83

β
Ainsi, pour tout x > 0 on aurait ln(x)  α + ce qui prouverait que la fonction
x
ln est bornée au voisinage de +∞, ce qui n’est pas.

 , comme f est croissante le théorème de la limite monotone prouve que


17. Soit x ∈ R+
f admet, en x, une limite à droite notée  et que   f (x). Ce même théorème
f (x) f (x)
montre que x → admet en x une limite à droite notée  et que   .
x x
 f (x) 
Comme  = on a  d’où f x)   et, donc,  = f (x). On procède de
x x x
même à gauche en x et, ainsi, f est continue en tout point x de R+ .

18. Posons  = fd (0) pour alléger et revenons à la définition de la dérivabilité à droite :
soient ε > 0 puis η > 0 tels que 0  x  η ⇒ |f (x) − x|  εx.
1
Choisissons n0 ∈ N tel que  η et supposons n  n0 .
n0
k 1   k  k  εk
 
Si 1  k  n alors 0  2   η d’où f 2 − 2   2 d’où, par inégalité
 n n  n n n
 n k    
n
ε 
n

triangulaire,  f 2 − 2 k  2 k
 n n  n
k=1 k=1 k=1
  n k 
 (n + 1)  ε(n + 1) 
soit Sn −   ε où l’on a posé S = f .
2n 
n
2n n2
k=1
(n + 1) (n + 1) 
Cela montre que Sn − −−−→ 0 et, comme −−−→ , que (Sn )n
2n n→∞ 2n n→∞ 2

converge vers .
2

19. Posons  = fd (0) pour alléger et revenons à la définition de la dérivabilité à droite :
soient ε > 0 puis η > 0 tels que 0  x  η ⇒ |f (x) − x|  εx.
1
Choisissons n0 ∈ N tel que  η et supposons n  n0 .
n0
n  1  n
 1
Si σn = f − alors, par inégalité triangulaire,
n+k n+k
k=1 k=1
n   
1 
 n
   1 1 1
|σn |   f −  ε car, si 1  k  n, 0  
 n+k n + k n+k n+k n0
k=1 k=1
n n  1
1 ε 1 dt
et, comme ε = −
k n→∞
− −→ ε = ε ln(2) < ε, pour n
n+k n 1 + n 0 1 +t
k=1 k=1
assez grand |σn |  ε, ce qui montre que (σn )n converge vers 0.
n  1 
On en déduit que f −−−→  ln(2).
k + n n→∞
k=1
Solutions

20. Soit f une solution. y


Comme x → λx est une bijection de R sur lui-même, on a : ∀y ∈ R, f (y) = λf
y 1 λ
ou f = f (y), ce qui permet de supposer |λ| < 1.
λ λ
84 Limites, continuité, dérivabilité

Comme λ = 1 on a f (0) = λf (0) ⇒ f (0) = 0.


f (x)
Posons g(x) = si x = 0 et g(0) = f  (0), alors g est continue en 0 et, pour
x
tout x ∈ R, g(λx) = g(x) en distinguant les cas x = 0 et x = 0.
Si on fixe x alors, par récurrence, pour tout n ∈ N, g(x) = g(λn x) −−−→ f  (0) par
n→∞
continuité de g en 0, donc f (x) = f  (0)x.
Réciproquement toute homothétie est solution.

21. Toute fonction constante est solution.


Soit f une solution
 non constante.
Si x ∈ R, f f (x) = f (x) donc la restriction de f à f (R) est l’identité.
f (R) est un intervalle d’après le théorème des valeurs intermédiaires et il s’agit
de prouver que c’est R. Dans le cas contraire il est, par exemple, majoré et, donc
admet une borne supérieure notée α.
Sur un intervalle [α − η, α[ au moins f est l’identité et, par continuité de f − Id
en α, on a aussi f (α) = α puis f  (α) = 1.
f (x) − f (α)
Si x > α on a f (x)  α = f (α) d’où  0 puis f  (α)  0 : c’est
x−α
impossible. Donc f (R) = R et f = Id. Réciproquement Id est solution.

22. On raisonne par l’absurde.


f (x)
On définit g sur [0, 1] par g(0) = 0 et g(x) = si 0 < x  1. Alors g est continue
x 
xf (x) − f (x) 1  f (x) 
sur [0, 1] et de classe C 1 sur ]0, 1] avec g  (x) = = f (x) −
x2 x x
sans annulation dans ]0, 1[ par hypothèse. Le théorème des valeurs intermédiaires
montre que g  a un signe constant au sens strict sur ]0, 1[ , par exemple g  > 0.
Alors g est strictement croissante sur [0, 1] et, ainsi, f (1) = g(1) > g(0) = 0.
Mais, par continuité de g  en 1, −f (1) = g  (1) = lim g  (x)  0, ce qui est
x→−
impossible.

23. On procède par récurrence sur n.


Pour n = 1 on considère P (X) = a1 X − a0 avec a0 > 0 et a1 > 0, il s’annule
a0
uniquement en > 0.
a1
Supposons la propriété établie jusqu’à un rang n et considérons
P (X) = an+1 X n+1 + · · · + ak+1 X k+1 − ak X k − · · · − a0 avec a0 > 0, an+1 > 0 et
∀i ∈[[1, n]], ai  0. On remarque que P (0) = −a0 > 0 et P (x) −−−−→ +∞.
x→+∞
On distingue deux cas :
• Si ∀i ∈[[1, k], ai = 0 alors P est strictement croissant sur R+ donc s’annule une
fois et une seule dans R+ .
• Sinon, avec h minimal tel que h  1 et ah > 0, on a :
X 1−h P  (X) = (n + 1)an+1 X n+1−h + · · · (k + 1)ak+1 X k+1−h − kak X k−h − · · · − ah
auquel on peut appliquer l’hypothèse de récurrence. Il existe donc α > 0 tel que
P  < 0 sur [0, α[ et P  > 0 sur ]α, +∞[ d’où le tableau
Limites, continuité, dérivabilité 85

x 0 α +∞

P  (x) − 0 +

P (x) −a0  < 0  +∞


qui établit le résultat souhaité.
 
1 + |f  (ω)| ,  f (x) − f (ω) 
24. a. Soit q = 
comme   −−→ |f  (ω)| < q il existe η > 0 tel
2 x−ω  x→ω
x=ω

que, sur [ω − η, ω + η], |f (x) − ω| = |f (x) − f (ω)|  q|x − ω|  [x − ω]  η.


Par suite I = [ω − η, ω + η] est stable par f et, si x0 ∈ I, alors ∀n ∈ N, xn ∈ I et
|xn+1 −ω|  q|xn −ω| d’où |xn −ω|  q n |x0 −ω|, ce qui montre que (xn )n converge
vers ω car 0 < q < 1.
b. Si (xn )n stationne en ω alors elle converge vers ω.   
 xn+1 − ω   f (xn ) − f (ω) 
Si (xn )n converge vers ω sans jamais l’atteindre alors    =  
xn − ω   xn − ω 

tend vers |f (ω)| quand n → ∞.
Par suite il existe n0 ∈ N tel que n  n0 ⇒ |xn+1 −ω|  |xn −ω|, ce qui montre que
|xn − ω| nn converge en croissant vers 0, donc est nulle, ce qui est impossible.
0
Donc : (xn )n converge vers ω ⇒ ∃n0 ∈ N tel que n  n0 ⇒ xn = ω.
c. Laissé au lecteur.
 
R → R
25. Si |k| > 1, comme l’homothétie est bijective, en posant y = kx où
x → kx 
y
f (x) − f (kx) f (y) − f k
x ∈ R , = −k × , ce qui permet de se ramener au cas
x y
|k| < 1, ce que l’on suppose désormais.
g(x) − g(kx) f (x) − f (kx)
Avec g : x → f (x) − αx on a ∀x ∈ R , = − α(1 − k)
x x

et, donc, avec α = on est ramené au cas où  = 0.
1−k
Soient ε > 0 puis η > 0 tels que, sur [−η, η] on a |g(kx) − g(x)|  ε|x|.
Si |x|  η pour tout p ∈ N, |kp x|  η d’où |g(k p+1 x) − g(k p x)|  εk p |x|.
P
 p+1   P

Par inégalité triangulaire, si P ∈ N,  g(k x) − g(k p x)   εη|x| k p soit
 
p=0 k=0
  1 − k P +1 εη|x| .
encore g(k P +1 x) − g(x)  εη|x| × 
1−k 1−k
  εη|x| .
Comme g est continue en 0, lorsque P → ∞ on obtient g(x) − g(0) 
1−k
Cela prouve que g est dérivable en 0 et que g  (0) = 0 i.e. que f est dérivable en 0
 .
et que f  (0) =
1−k
Solutions

26. Si f n’est pas constante alors il existe un réel x0 tel que f  (x0 ) > 0.
Soit g : x → f (xx ) − (x − x0 )f  (x0 ), alors g est dérivable sur [x0 , +∞[ avec
g  (x) = f  (x) − f  (x0 )  0 car f  est supposée croissante.
86 Limites, continuité, dérivabilité

Donc, si x  x0 , f (x)  f (x0 ) + (x − x0 )f  (x0 ) par croissance de g et, par


minoration, f (x) −−−−→ +∞.
x→+∞
Le théorème de la limite monotone montre que f  (x) (resp. f (x)) admet lorsque
x → −∞ une limite   0 resp.   0).
Si  > 0 alors la fonction h : x → f (x) − x est dérivable sur R avec ∀x ∈ R,
h (x) = f  (x) −   0 donc h est croissante mais, par différence, h(x) −−−−→ +∞,
x→−∞
ce qui est impossible. Donc f  (x) −−−−→ 0.
x→−∞

n
 n

27. P (X) = λ (X − ak )αk , a1 < a2 < · · · < an , λ ∈ R∗ , N = deg(P ) = αk .
k=1 k=1
D’après le théorème de Rolle, P  a (n − 1) zéros réels (bk )1kn−1 , avec
ak < bk < ak+1 . Chaque ak est racine de P  d’ordre (αk − 1). Donc P  a au moins
n
n−1+ (αk − 1) = N − 1 zéros réels. Comme deg(P  ) = N − 1, P  est scindé
k=1
sur R.

28. a. Si A > 0 alors il existe B > 0 tel que x  B ⇒ f  (x)  2A.


Alors g : x → f (x) − 2Ax est dérivable sur [B, +∞[ avec g  (x) = f  (x) − 2A  0
donc g croı̂t sur [B, +∞[ d’où, si x  B, f (x)  f (B) − 2AB + 2Ax puis
f (x) f (B) − 2AB f (x)
 +2A −−−−→ 2A > A et donc, pour x assez grand,  A,
x x x→+∞ x
f (x)
ce qui montre que −−−−→ +∞ et, a fortiori que f (x) −−−−→ +∞.
x x→+∞ x→+∞
  
b. Soient ε > 0 puis A > 0 tels que x  A ⇒ f (x)  
 −    ε. 
h : x → f (x) − x est dérivable sur [A, +∞[ avec h (x) = f  (x) −   ε donc h
 
est ε-lipschitzienne
 g(x)    cet intervalle. Par suite x  A ⇒ g(x) − g(A)  ε(x − A)
sur
   g(A)  + εA
d’où   + ε −−−−→ ε, ce qui prouve que, pour x assez grand,
 g(x)  x x x→+∞
  g(x) f (x)
   2ε et donc −−−−→ 0 soit −−−−→ .
x x x→+∞ x x→+∞
En particulier si  > 0 on en déduit f (x) −−−−→ +∞.
x→+∞

t .
29. Soit ϕ : [0, 1[→ R, t → a + Posons F (t) = f ◦ ϕ(t) si t ∈ [0, 1[ et F (1) = f (a).
1−t
F vérifie les hypothèses du théorème de Rolle sur [0, 1]. Il existe donc c ∈ ]0, 1[ tel
que F  (c) = 0. Comme F  (t) = f  (ϕ(t)).ϕ (t) et ϕ (t) = 0, le résultat est prouvé.

30. Montrons par récurrence , si n  2 :



n−1 
n
deg(Pn−1 ) = n − 1, deg(Pn ) = n, Pn−1 = (X − αk,n−1 ), Pn = (X − αk,n ) où
k=1 k=1
α1,n < α1,n−1 < α2,n < α2,n−1 < · · · < αn−1,n
< αn−1,n−1 < αn,n .
On a P1 = (X − α1,1 ) où α1,1 = a1 , P2 = (X + a1 )(X + a2 ) + b1 d’où
P2 (α1,1 ) = −b1 < 0 et P2 (x) −−−−→ +∞ d’où PA = (X − α1,2 )(X − α2,2 )
x→±∞
avec α1,2 < α1,1 < α2,2 .
Supposons la propriété établie à un rang n.
Limites, continuité, dérivabilité 87

Pn+1 = (X + an+1 )Pn − bn Pn−1 montre que deg(Pn+1 ) = n + 1 et que le coefficient


dominant de Pn+1 est 1.
Au voisinage de −∞ Pn+1 (x) est du signe d (−1)n+1 tout comme Pn−1 sur
] − ∞, α1,n−1 [ ,
Pn+1 (α1,n ) = −bn Pn−1 (α1,n ) est du signe de (−1)n car bn < 0 et α1,n < α1,n−1 ,
plus généralement Pn+1 (αk,n ) = −bn Pn−1 (αk,n ) du signe de (−1)n+1−k car
αk−1,n−1 < αk,n < αk,n−1 ,
Pn+1 (αn,n ) = −bn Pn−1 (αn,n ) < 0 et enfin Pn (x) > 0 au voisinage de +∞.
Le théorème des valeurs intermédiaires montre que, dans chacun des intervalles
] − ∞, α1,n [ , ]α1,n , α2,n [ , . . . , ]αn−1,n , αn,n [ , ]αn,n , +∞[ possède un zéro. Cela
fait n + 1 zéros et, comme Pn+1 est de degré n + 1, on obtient la factorisation
souhaitée, les zéros de Pn+1 étant séparés par ceux de Pn .

31. On fixe x dans ]a, b[ et alors la fonction ψ proposée est continue sur [a, b], deux
fois dérivable sur ]a, b[ avec ψ(a) = ψ(x) = ψ(b) = 0. Le théorème de Rolle montre
l’existence de (α, β) dans ]a, x[×]x, b[ tel queψ  (α) = ψ  (β) = 0 puis de c dans
]α, β[ ⊂]a, b[ tel que ψ  (c) = 0.
2ϕ(x)
Or ψ  (c) = ϕ (c) − , d’où l’égalité demandée.
(x − a)(x − b)
f (b) − f (a)
Pour l’application on remarque que ϕ : x → f (x) − f (a) − (x − a) est
b−a
continue sur [a, b], deux fois dérivable sur ]a, b[ et que ϕ(a) = ϕ(b) = 0.
L’existence de c découle alors du début de l’exercice.

32. Le théorème des accroissements finis montre que g(b) − g(a) = 0 car g  ne s’annule
jamais.
f (b) − f (a)
Soit ϕ : x → f (x) − g(x). Cette fonction est continue sur [a, b] et
g(b) − g(a)
f (b) − f (a)  
dérivable sur ]a, b[ . De plus ϕ(b)−ϕ(a) = f (b)−f (a)− g(b)−g(a) = 0.
g(b) − g(a)
Le théorème de Rolle montre l’existence de c dans ]a, b[ tel que ϕ (c) = 0 ou encore,
f  (c) f (b) − f (a) .
comme g  (c) = 0,  =
g (c) g(b) − g(a)
Remarque : il est intéressant de se demander pourquoi on ne peut appliquer le
théorème des accroissements finis à f puis à g.

33. a. On prolonge f et g en a en posant f (a) = g(a) = 0. Ainsi on peut appliquer le


résultat de l’exercice précédent à (f, g). Si x ∈ I \ {a} il existe c dans ]a, x[ ou ]x, a[
f (x) f  (c) f (x)
tel que =  . Quand x → a, par encadrement, c → a et donc → .
g(x) g (c) g(x)
b. f et g sont dérivables sur R de limite nulle en 0 car |f (x)|  x2 si x ∈ R .
 f (x)   x  sin(x)
   
   |x| ×   −−−→ 0 car −−−→ 1.
g(x) sin(x) x→0 x x→0
Solutions

1 1 1 ,
D’autre part f  : x → 2x sin − cos et g  = cos d’où, avec xn =
x x 2nπ
f  (xn ) −1
= −−−→ −1 = 0.
g  (xn ) cos(xn ) n→∞
88 Limites, continuité, dérivabilité

1 1  
 f 1
c. Soient ϕ : x → f et ψ : x → g . Si 1 ∈ I on a ϕ (x) =  x  −−−→ 
x x x ψ  (x) g  x1 x→0
ϕ(x) f (x)
d’où, en appliquant la question a., −−−→  i.e. −−−→ .
ψ(x) x→0 g(x) x→a

d. Soient f = arccos et g : x → 1 − x2 . Ces fonctions sont dérivables sur
1 x
] − 1, 1[ avec, sur cet intervalle, f  (x) = − √ et g  (x) = − √ , d’où
1−x 2 1 − x2
f  (x) arccos(x)
−−−→ 1. La question a. montre alors que √ −−−→ 1.
g  (x) x→1 1 − x2 x→1
 f  (x) 
 
34. Soient ε > 0 puis A > 0 tels que x  A ⇒   −   ε.
g (x)
 f (x) − f (A) 
 
L’exercice 32 montre que, si x  A,  −   ε car g  ne s’annule
g(x) − g(A)
 f (x)  |f (A)|
 
jamais. Si x  A,  −ε+ −−−−→ ε.
g(x) − g(A) |g(x) − g(A)| x→+∞
f (x) f (x)
g(x) − g(A) x→+∞  g(x) car g(x) − −−−→ +∞ et ce quotient est borné au
x→+∞
f (x) f (x)
voisinage de +∞, donc − −−−−→ 0. Par conséquent, pour x
g(x) − g(A) g(x) x→+∞
 f (x)  f (x)
 
assez grand,  −   2ε, ce qui montre que −−−−→ .
g(x) g(x) x→+∞

35. a. f est de classe C ∞ par théorèmes généraux. Montrons le résultat par récurrence.
On a P0 = 1 et degré de P0 = 0.
Supposons f (n) (x) = Pn (x)(1 + x2 )−n−1/2 où Pn fonction polynôme, deg(Pn ) = n.
 1
f (n+1) (x) = Pn (x)(1 + x2 )−n−1/2 − n + (2x)(1 + x2 )−n−3/2 Pn (x).
2
On a f (n+1) (x) = Pn+1 (x)(1 + x2 )−(n+1)−1/2 où
Pn+1 : x → (1 + x2 )Pn (x) − (2n + 1)xPn (x) est une fonction polynôme de degré
n et de coefficient dominant (−1)n n! ; ces deux dernières affirmations se prouvant
par récurrence. Par théorème de récurrence, le résultat est établi.
√ √ x
b. f (x) 1 + x2 = 1 implique, par dérivation, f  (x) 1 + x2 + √ f (x) = 0
1 + x2
i.e. ∀x ∈ R, f  x)(1 + x2 ) + xf (x) = 0. Comme g = 0 ⇒ g (n) = 0, en utilisant la
formule de Leibniz, on obtient :
n(n − 1) . (n−1)
(1 + x2 )f (n+1) (x) + 2nxf (n) (x) + 2f (x) + xf (n) (x) + nf (n−1) (x) = 0.
2
Après simplifications, (1 + x2 )f (n+1) (x) + (2n + 1)xf (n) (x) + n2 f (n−1) (x) = 0.
On déduit des résultats de a) Pn+1 (X)+(2n+1)XPn (X)+n2 (1+X 2 )Pn−1 (X) = 0.
De l’égalité trouvée au a) et de cette dernière égalité, on déduit : Pn = −n2 Pn−1 .
Par dérivation de l’égalité du a) et de Pn = −n2 Pn−1 , on déduit (3).
 
c. Notons Pn (X) = ap X n−2p , alors Pn (X) = (n − 2p)ap X n−2p−1 et
02pn 02pn

Pn (X) = (n − 2p)(n − 2p − 1)ap X n−2p−2 .
02pn
Limites, continuité, dérivabilité 89

Le report de ces expressions dans (3) donne ∀x ∈ R, αp xn−2 = 0.
02pn

On en déduit que les αp sont tous nuls. On prouvera au chapitre 9 qu’une fonction
polynôme est nulle en une infinité de points si, et seulement si, tous ses coefficients
sont nuls. Donc, pour tout
p  1, n2 ap −(n−2p)(2n−1)ap +(n−2p)(n−2p−1)ap +(n−2p+2)(n−2p+1)ap−1 = 0
et si p = 0, n2 a0 − (2n − 1)na0 + n(n − 1)a0 = 0
Donc, si 1  2p  n, −(2p)2 ap + (n − 2p + 2)(n − 2p + 1)a−1 = 0.
Par une récurrence immédiate, on établit le résultat car a0 = (−1)n n! d’après a).
d. Montrons par récurrence que f (n) a n zéros réels.
Le résultat est vrai pour n = 0. Soit n ∈ N. Si f (n) a n zéros distincts a1 , . . . , an
tels que a1 < a2 < · · · < an , d’après le théorème de Rolle, f (n+1) a n − 1 zéros
réels distincts b1 , . . . , bn−1 tels que ai < bi < ai+1 pour i ∈[[1, n − 1]]. Appliquons la
généralisation du théorème de Rolle à la restriction de f (n) prouvée dans l’exercice
30, à ] − ∞, a1 ] puis à [an , +∞[. Comme lim f (n) (x) = 0 = f (n) (a1 ) = f (n) (an )
|x|→+∞
(cf. résultats de a)), on conclut qu’il existe b0 ∈ ] − ∞, a1 [ et bn ∈ ]an , +∞[ tels que
f (n+1) (b0 ) = f (n+1) (bn ) = 0. Donc f (n+1) a (n + 1) zéros distincts, séparés par
ceux de f (n) . On conclut avec le théorème de récurrence.

36. Notons f = gh où g(t) = tn−1 et h(t) = ln(1 + t).


(−1)k−1 (k − 1)! .
Par récurrence, on a, pour k  1, h(k) (t) =
(1 + t)k
(n − 1)! tn−1−k
g (k) (t) = si k  n − 1 et g (k) (t) = 0 si k > n − 1.
(n − 1 − k)!
On déduit de la formule de Leibniz,
n   n  
n (k) n (−1)k−1 (k − 1)! (n − 1)! k−1
fn(n) (t) = h (t)g (n−k) (t) = t .
k k (t + 1)k (k − 1)!
k=0 k=1
 
−(n − 1)!   n   −t k −(n − 1)!  t n
n
(n)
fn (t) = = 1− −1 .
t k t+1 t 1+t
k=1
Le résultat est établi.

37. Si x ∈{x1 , x2 , . . . , xn } alors toute valeur de α convient.



n f (x) − Pn (x) .
Sinon soit ϕ : t → f (t) − Pn (t) − K (t − xk ) où l’on a posé K = n
k=1 (x − xk )
k=1
Cette fonction est de classe C n sur [a, b] nulle en x1 , x2 , . . . , xn et x. En appliquant
le théorème de Rolle un nombre adapté de fois on prouve l’existence d’un élément
α de ]a, b[ tel que ϕ(n) (α) = 0.
Comme deg(Pn ) < n il vient ϕ(n) (α) = f (n) α) − Kn!
Solutions

f (x) − Pn (x) f (n) (α)


d’où  n =K= et le résultat.
n!
(x − xk )
k=1
90 Limites, continuité, dérivabilité

38. Soit (a, b) ∈ I 2 , a < b, il s’agit de montrer que si k est dans le segment d’extrémité
f  (a) et f  (b) alors il existe c dans [a, b] tel que k = f  (c). Si k = f  (a) ou k = f  (b)
c’est immédiat. Sinon on peut supposer, par exemple, f  (a) < f  (b).
ϕ(b) = ψ(a) et est dans l’un des trois intervalles ] − ∞, f  (a)[ , ]f  (a), f  (b)[ ou
]f  (b), +∞[ .
Par exemple ψ(a) < f  (a) et alors ψ(a)  <k<  ψ(b).
 
Comme ψ est continue sur ]a, b[, k ∈ ψ ]a, b[ ⊂ f  ]a, b[ d’après le théorème des
accroissements finis.

39. a. Immédiat.
b. D’après la formule de Leibniz,
dn   n(n − 1)
(1 − x2 )f  (x) = (1 − x2 )f n+2 )(x) + n(−2x)f (n+1) (x) + (−2)f (n) (x)
dxn n 2
d   
et xf (x) = xf (n+1) (x) + nf (n) (x).
dxn
Donc : ∀x ∈ ] − 1, 1[, (1 − x2 )f n+2 )(x) = (2n + 1)xf (n+1) (x) + n2 f (n) (x) (1).
Par une récurrence facile : ∀x ∈[0, 1[, f (n) (x)  0.
c. f étant impaire, f (2p) (0) = 0.
(1) pour x = 0 donne f (n+2) (0) = n2 f (n) (0). Par récurrence, on obtient puisque
 2  (2p)! 2
f  (0) = 1, f (2p+1) (0) = (2p − 1)(2p − 3) . . . 3.1. = .
2p p!
À retenir : Obtenir une équation différentielle à coefficients polynomiaux et
utiliser la formule de Leibniz.

40. H0 (x) = 1, H1 (x) = −2x. Avec la formule de Leibniz,


2 d
n    dn  −x2  dn−1  −x2 
−x2 x2
Hn+1 (x) = ex − 2xe = e − 2x e − 2n e .
dxn dxn dxn−1
Donc ∀n ∈ N , ∀x ∈ R, Hn+1 (x) = −2xHn (x) − 2nHn−1 (x).
À l’aide de cette relation de récurrence, on montre que Hn est une fonction
polynôme de degré n et que le coefficient de xn est (−2)n .

x2
41. a. Une primitive de x → 1 + x est x → x + et, donc, la solution générale de
2
x2
l’équation différentielle linéaire homogène du premier ordre est x → λex+ 2 où
λ ∈ R.
y
b. Sur I =]−∞, −2[ ou ]−2, +∞[ l’équation homogène associée s’écrit y  = −
x+2
λ
et a donc pour solution générale x → où λ ∈ R. De plus x → 2 est solution
x+2
particulière de l’équationcomplète.
2 + λ

si x < −2
On obtient donc y(x) = x+2 où (λ, µ) ∈ R2 .
 µ
2 + si x > −2
x+2
La seule solution valable sur R est x → 2.
Limites, continuité, dérivabilité 91
 
 l’équation s’écrit y  + (1 − x)y = 1 soit d ex− x22 y(x) = ex− x22 et
c. Sur R+
dx
donc ϕ est solution
 sur R si, et seulement si, il existe λ ∈ R tel que pour tout
 x +2  2
t x
x > 0, ϕ(x) = λ + et− 2 dt e 2 −x .
0
De même ϕ estsolution sur R−  si, et seulement si, il existe µ ∈ R tel que pour tout
 x 2 
t x2
−t
x < 0, ϕ(x) = µ − e 2 dt ex− 2 .
0
ϕ est dérivable en 0 si, et seulement si, ϕ admet un développement limité d’ordre
1 en 0. x
    x 
2 x2
t− t2 −x
λ+ e dt e 2 =+ λ + dt (1−x)+o(x) = + λ+(1−λ)x+o(x)
0   x 2x→0  0 x→0
t x2
−t x−
et, de même, µ − e 2 dt e 2 = − µ + (µ − 1)x.
0 x→0
Donc une solution est valable sur R si, et seulement si, λ = µ et 1 − λ = µ − 1 soit
encore λ = µ = 1.
Il existeune
 et une
 x seule telle
 solution et elle est définie par :
t2 x2
 1−
 e 2 −t dt ex− 2 si x < 0

 0
ϕ(x) =   x 12  2 si x = 0



 1+ e t− t
2 dt e
x
2 −x
si x > 0
0
d. Il s’agit d’une équation différentielle linéaire d’ordre 2 à coefficients constants,
l’équation caractéristique est r2 + 2r + 1 = 0 et −1 en est racine double.
La solution générale de l’équation homogène est donc x → (λ + µx)e−x où
(λ, µ) ∈ R2 .  
2 cos(x) ch(x) = e e(1+i)x + e−(1+i)x et il suffit d’appliquer le cours relatif au
second membre de la forme Aeλx et le principe de superposition pour obtenir une
solution particulière.
Par exemple y  + 2y  + y = e(1+i)x a une solution de la forme x → αe(1+i)x avec
  1 3 − 4i
α (1 + i)2 + 2(1 + i) + 1 = 1 soit α = = et la partie réelle de la
x
3 + 4i 25
e 
solution est x → 3 cos(x) + 4 sin(x) .
25
ex  
En définitive ϕ0 : x → 3 cos(x) + 4 sin(x) − e−x cos(x) est une solution
25
particulière et la solution générale est x → ϕ0 (x) + (λ + µx)e−x où(λ, µ) ∈ R2 .
2
 (2+i)x r +
e. On procède de même avec, pour équation caractéristique, 4r + 5 dont les
racines sont −2 ± i et on utilise 2 ch(2x) cos(x) = e e + e−(2+i)x .
Par exemple pour y  + 4y  + 5y = e−(2+i)x on cherche une solution particulière
de la forme y0 : x → αxe−(2+i)x  et alors, par la formule
 de Leibniz, on a
y0 : x → αe−(2+i)x 1 − (2 + i)x et y0 : x → αe−(2+i)x − 2(2 + i) + (2 + i)2
i x   xe−2x sin(x)
d’où −2iα = 1 soit α = puis e(y0 ) : x → e ie−(2+i)x = .
2 2 2
En définitive la solution générale est
 
Solutions

2 cos(x) + sin(x) x sin(x)


x → e2x × +e−2x + λ cos(x) + µ sin(x) où (λ, µ) ∈ R2 .
80 4
1±i
f. De même l’équation caractéristique a pour racines − et sin(x) = m(eix )
2
92 Limites, continuité, dérivabilité

d’où la solution générale de l’équation différentielle linéaire à coefficients constants


x
 x  x  4 cos(x) + 2 sin(x)
ϕ : x → e− 2 λ cos + µ sin − où (λ, µ) ∈ R2 .
 2 2 5
x  µx  4 + 2x 4 x 2x
ϕ(x) = 1 − λ+ − + o(x) = λ − + (µ − λ) − + o(x),
x→0 2 2 5 x→0 5 2 5
4 8
les conditions y(0) = y  (0) = 0 s’écrivent λ = et µ = .
5 5
 x
42. Posons λ : x → be−bx f (t) dt comme dans la méthode de variation de la
0
constante. Alors
 λ est de classe C 1 sur R+ avec λ(0) = 0 et, pour tout x  0
x x
λ (x) = be−bx f (x) − b f (t) dt  abe−bx car b  0 d’où λ(x)  a be−bt dt
0 0
soit λ(x)  a[1 − e−bx ] puis, comme f (x)  a + ebx λ(x), il vient f (x)  aebx .

43. a. f0 : x → 0 ∈ B et ϕ : x → eαx est solution de y  − αy = f0 donc ϕ ∈ B, ce qui


montre que e(α)  0.
b. f0 : x → eibx ∈ B et ϕ : x → xeibx vérifie ϕ − ibϕ = f0 alors que ϕ ∈
/ B.
Donc ib ∈ / A.
c. Supposons a = e(α) < 0 et f ∈ B. On pose M = sup |f (x)|.
x∈R+
Soit ϕ une solution de y  −αy = f (x)
 et y0= ϕ(0). Le théorème
 de Cauchy montre
x
que, pour tout x  0, ϕ(x) = y0 + e−αt f (t) dt eαx d’où, par inégalité
  x
0  
e−ax − 1 ax
triangulaire, |ϕ(x)|  |y0 | + M e−at dt eax = |y0 | + M e d’où,
0 −a
M
comme a < 0, |ϕ(x)|  |y0 | − et donc α ∈ A.
a
A est l’ensemble des nombres complexes de partie réelle strictement négative.
  x 
44. Si f est solution alors, pour tout x ∈ R, f (x) = x+e eix e−it f (t) dt et donc
 0
x 

f est de classe C sur R avec f (0) = 0 et f (x) = 1+e ie
1 ix
e−it f (t) dt +f (x)
  x0 
−x
d’où f est C sur R avec f (0) = 1 et f (x) = e −e
2  
e f (t) dt + f  (x)
−it
0
soit f  (x) = x − f (x) + f  (x).
L’équation homogène
 associée est y  − y  + y = 0 d’où, pour tout x ∈ R,
 √   x√3 
x x 3
f (x) = e 2 A cos + B sin + x + 1 car x → x + 1 est une
2 2
solution particulière évidente et, avec les conditions initiales et un développement
1
limité d’ordre 1 en 0 , on obtient A = −1 et B = √ .
3
Réciproquement cette solution convient car, avec les conditions initiales, on a en
fait raisonné par équivalence.
Limites, continuité, dérivabilité 93

45. Si f est solution alors f est deux fois dérivable et, pour tout x ∈ R, on a
f  (x) − f  (−x) = ex d’où f  (x) + f (x) = 2 ch(x)
puis f (x) = A cos(x) + B sin(x) + ch(x).  
L’équation devient alors : ∀x ∈ R, (A + B) cos(x) − sin(x) = 0 i.e. B = −A.
f est donc solution de  l’équation si, et seulement si, il existe A ∈ R tel que, pour
tout x ∈ R, f (x) = A cos(x) − sin(x) + ch(x).

f (x) + f (−x) f (x) − f (−x) .


46. On pose p : x → et i : x →
2 2
f  (x) + f  (−x) f (x) + f (−x)
Pour tout x ∈ R, p (x) =

= − car x → x cos(x)
2 2
est impaire et donc p est une solution paire de l’équation y  + y = 0 d’où
p : x → α cos(x) où α ∈ R.
f  (x) − f  (−x) f (x) − f (−x)
De même pour tout x ∈ R, i (x) = =− + x cos(x)
2 
2
et donc i est une solution impaire de l’équation () y − y = x cos(x).
L’équation homogène se résout en y : x → λ ch(x) + µ sh(x) et une solution
sin(x) x cos(x) .
particulière de l’équation complète est x → −
2 2
sin(x) x cos(x)
Par suite i : x → λ ch(x)+µ sh(x)+ − et cela doit être une fonction
2 2
impaire i.e. λ = 0.
sin(x) x cos(x)
En définitive f : x → α cos(x) + µ sh(x) + − où (α, µ) ∈ R2 .
2 2

1 f f  2f 2 π
47. Soit g = alors g  = − 2 et g  = − 2 + 3 et donc, pour tout x ∈ ]0 , ,
f  f  f f 2
  2f 2 (x) f  (x) f  (x) 8f (x)
1 − cos(4x) 3
− 2 − 2 sin(2x) − 2 = 0 d’où
f (x) f (x) f (x) f (x)
  2f 2 (x) 16  
1 − cos(4x) 3 = soit 1 − cos(4x) f 2 (x) = 2 sin2 (2x)f 2 (x) = 8f 2 (x)
f (x) f (x)
et donc f  (x) sin(2x) = 4ε(x)f (x) où ε(x) ∈{−1, 1}. Comme f est à valeurs
dans R+ le théorème des valeurs intermédiaires montre que ε est constante d’où
f (x)  2ε
f  (x) = 4ε puis f (x) = λ tan(x) .
sin(2x)
La fonction f = tan2 convient donc.

48. Si f est solution alors elle est deux fois dérivable sur R avec :
∀x ∈ R, f  (x) = −kf  (λ − x) = −k 2 f (x).
  λ 
Il existe (A, ϕ) ∈ R2 tel que, pour tout x ∈ R, f (x) = A sin k x − + ϕ pour
2
λ
respecter la symétrie par rapport à .
 2      
Si A = 0 pour tout x ∈ R, k cos k x − λ2 + ϕ = k sin k x − λ2 + ϕ soit
Solutions

π  λ   λ  
encore ∀x ∈ R, sin −k x− − ϕ = sin k −x +ϕ .
 2 2 2
π λ λ π
• −k x− −ϕ≡k − x + ϕ [2π] ⇐⇒ ϕ ≡ [π].
2 2 2 4
94 Limites, continuité, dérivabilité

π  λ λ 
• −k x− −ϕ ≡ π−k − x − ϕ [2π] ne peut pas être vérifié pour tout
2 2 2
x ∈ R.  
π λ π
Par suite ϕ ≡ [π] et donc f : x → B sin k x − + où B ∈ R.
4 2 4

49. Soit ψ : x → ϕ(x+T ), alors, comme f est T -périodique, ψest solution du problème
de Cauchy y  + y = f (x), y(0) = ϕ(T ) et y  (0) = ϕ (T ) .
Comme un problème de Cauchy admet une seule solution on en déduit :
ϕ = ψ ⇐⇒ ϕ(0) = ϕ(T ) et ϕ (0) = ϕ (T ).
Supposons donc T ∈ / 2πZ et soit ϕ0 une solution particulière.
ϕ est solution si, et seulement si, ϕ = λ cos +µ sin +ϕ0 où (λ, µ) ∈ R2 .
Ce quiprécède montre que ϕ est 2π-périodique si, et seulement si,
λ + ϕ0 (0) = λ cos(T ) + µ sin(T ) + ϕ0 (T )
(Σ)  
µ + ϕ  = −λ sin(T
0 (0)  ) + µ cos(T ) + ϕ0 (T )
1 − cos(T ) λ − sin(T )µ = ϕ0 (T ) − ϕ0 (0)
Or (Σ) ⇐⇒  
 1 − cos(T) µ = ϕ0 (T ) − ϕ0 (0)
sin(T )λ +
La
 combinaison linéaire
 1 − cos(T
 ) L1 + sin(T )L2 fournit
 
2 1 − cos(T ) λ = 1 − cos(T ) ϕ0 (T ) − ϕ0 (0) + sin(T ) ϕ0 (T ) − ϕ0 (0) d’où une
unique valeur de λ car 1−cos(T ) = 0 puis, pour la même raison, une unique valeur
de µ. Cela montre l’existence et l’unicité d’une solution T -périodique.

50. Par produit et différence W est de classe C 1 sur R et on a :


W  = ϕψ  − ϕ ψ = ϕ(−aψ  − bψ) − (−aϕ − bϕ)ψ = −aW . x
On en déduit : ∀x ∈ R, W (x) = W (0) exp − a(t) dt .
0

51. a. En utilisant sin(a − b) = sin(a) cos(b) − sin(b)cos(a) il vient :


x x
∀x ∈ R, ϕ(x) = sin(x) g(t) cos(t) dt − cos(x) g(t) sin(t) dt et donc ϕ est de
0  x 0  x

classe C sur R avec ∀x ∈ R, ϕ (x) = cos(x)
1
g(t) cos(t) dt+sin(x) g(t) sin(t) dt
0 0
car les termes en sin(x) cos(x) se compensent. De même cela prouve que ϕ est de
classe C 2 sur R et, en utilisant cos2 + sin2 = 1 on obtient :
∀x ∈ R, ϕ (x) = −ϕ(x) + g(x), soit ϕ est solution de y  + y = g(x).
b. Comme f est également solution de cette équation on en déduit qu’il existe
(λ, µ) dans R2 tel que f = λ cos +µ sin +ϕ.
  suite pour toutx ∈ R,
Par
f (x) + f (x + π) = λ cos(x) + cos(x + π) + µ sin(x) + sin(x + π) + ϕ(x) + ϕ(x + π)
 de Chasles, pour tout x ∈ R,
soit, d’après la formule
x+π x
f (x) + f (x + π) = g(t) sin(t − x) dt − g(t) sin(t − x) dt
0 0
 x+π
= g(t) sin(t − x) dt  0
x
car g est à valeurs dans R+ et, si x  t  x + π, sin(t − x)  0.
Limites, continuité,
continuité, dérivabilité
dérivabilité 95
95

52. a. Si uv = 0, le résultat
résultat est est immédiat.
immédiat.
fonction −
Sinon, comme la fonction −ln ln est
est convexe
convexe sur sur RR+ ,, on
+ on aa : :
 r 1
1  rr 
  11  
− ln r+1
r+1
u + vvr+1
r+1

 −ln(u r+1
−ln(u )) +r+1
+ −ln(vr+1
−ln(v r+1
)) ==−−ln(u ln(ur rv).
v).
r+1 rr +
+ 11 rr ++ 11 rr++11
Le résultat découle
découle dede la la croissance
croissance de de lala fonction
fonction exp. exp.
11 ..
b. Le résultat se déduit
déduit de de a.
a. enen posant
posant rr = =
pp− −11
c. Si x1 . . . xnn > 0,0, l’application
l’application du du cours
cours àà ff = = −−ln ln convexe
convexe sur sur ]0,]0,+∞[
+∞[avec avec
xx + +xxnn 11  nn
1 11 + ······+
λi = pour i ∈[[1, n]] n]] donne
donne ln ln  ln(x
ln(xi i).).
n nn nn i=1
i=1

√ xx11 ++······+ +xxnn
Par croissance de exp exp :: nn xx11 ......xxnn   qui
quireste
restevraie
vraiesisixx11. . . .xxnn==0.0.
nn
aaii bbi i ..
d. L’inégalité se déduit
déduit de de b.
b. avec
avec xx = =  et
et yy== 
pp pp1/p
1/p 1/q
1/q
aa11 + +······++aann bb11++· · · ·++bbqnqn
qq

e. Si les termes aii et et bbii sont


sont tous
tous strictement
strictement positifs,positifs,par parsommation
sommationdes desinégalités
inégalités
 nn
aaiibbii
i=1
i=1 11 11
précédentes, on a :   ++ ==1.1.
pp pp1/p
1/p qq qq1/q
1/q pp qq
aa + + ······ +
11 + aann bb +11+······++bbnn
Si certains termes sont
sont nuls,
nuls, l’inégalité
l’inégalité demandée
demandée estest encore
encore vraie
vraiesoit
soitpar
parconti-
conti-
nuité, soit parce que
que la
la sommation
sommation précédente
précédente se
se fait
fait sur
sur NN <<nntermes.
termes.
D’où le résultat attendu.
attendu.

Solutions
6 - Arithmétique des entiers relatifs

Rappels de cours

1. Divisibilité
Définitions
Soient a et b des entiers relatifs. On dit que b divise a, et on écrit b/a, ou que a
est un multiple de b s’il existe un entier relatif q tel  que
 a = bq.

L’ensemble des multiples de b est noté bZ, c’est bk  k ∈ Z et c’est aussi |b|Z,
d’ailleurs aZ = bZ ⇐⇒ |a| = |b|. On remarque que 0 ∈ bZ.
L’ensemble des diviseurs de a est noté D(a). On remarque que 1 ∈ D(a) et que
b ∈ D(a) ⇐⇒ a ∈ bZ.
Théorème de division euclidienne
Si (a, b) ∈ Z × N alors il existe un unique élément (q, r) de Z × N tel que
a = bq + r et r < b. Les nombres q et r sont appelés  a quotient et reste de la
division euclidienne de a par b. On remarque que q = .
b
Algorithme d’Euclide
Soient a et b deux entiers relatifs, on a, par exemple, |b|  |a|. On pose alors
r0 = |a| et r1 = |b| et on utilise l’algorithme :
tant que rk+1 > 0 on note rk+2 le reste de la division euclidienne de rk par rk+1 .
On remarque que, si b = 0 alors l’algorithme prend fin à la définition de r1 .
L’application k → rk est strictement décroissante sur l’intersection de son ensemble
de définition avec N et à valeurs dans N donc il existe k ∈ N tel que rk+1 = 0 et
l’ensemble de définition de la fonction précédente est donc fini.

 r0 = q1 r1 + r2



 1 r = q2 r2 + r3
On a (1) .
.. .. où les qi sont des entiers naturels.
 .


 rk−2 = qk−1 rk−1 + rk

rk−1 = qk rk
Par conséquent D(a) ∩ D(b) = D(rk ).
Définition du PGCD
L’entier naturel rk est appelé plus grand commun diviseur de a et b, noté a ∧ b ou
P GCD(a, b).
98 Arithmétique des entiers relatifs

Remarques
• a ∧ b = 0 ⇐⇒ a = b = 0.
• Les k − 1 premières lignes de (1) fournissent un couple (u, v) d’entiers relatifs tel
que au + bv = a ∧ b. Il suffit d’écrire a ∧ b = rk−2 − qk−1 rk−1 , d’après la (k − 1)-ième
ligne, de remplacer rk−1 en fonction de rk−2 et rk−3 à l’aide d la ligne précédente
et d’itérer jusqu’à obtenir a ∧ b en fonction de r0 et r1 .
Définition du PPCM
De la même façon il existe un unique entier naturel appelé plus petit commun
multiple de a et b et noté a ∨ b ou P P CM (a, b) tel que aZ ∩ bZ = (a ∨ b)Z.
Théorème : (a ∧ b)(a ∨ b) = |ab|.
Généralisation
Si (a1 , . . . , ap ) ∈ Zp alors il existe un unique entier naturel appelé PGCD de
p
 p
 p
(a1 , . . . , ap ) et noté ak ou P GCD(a1 , . . . , ap ) tel que D(ai ) = D( ak ).
k=1 k=1 k=1
Remarques
• La loi ∧ est commutative et associative i.e. ∀(a, b, c) ∈ Z3 , a ∧ b = b ∧ a et aussi
a ∧ (b ∧ c) = (a ∧ b) ∧ c.
p
 p

• Il existe (u1 , . . . , up ) ∈ Zp tel que ak = a k uk .
k=1 k=1

2. Nombres premiers entre eux


Deux entiers relatifs a et b sont dits premiers entre eux si a ∧ b = 1 i.e.
D(a) ∩ D(b) = {−1, 1}.
Les entiers relatifs a1 , . . . , ap sont dits premiers entre eux deux à deux si
∀(i, j) ∈[[1, p]2 , i = j ⇒ ai ∧ aj = 1. Ils sont dits premiers entre eux dans leur
p
ensemble si ak = 1.
k=1
On remarque que s’ils sont premiers entre eux deux à deux alors ils le sont dans
leur ensemble mais que la réciproque est fausse.
Théorème de Bézout
a ∧ b = 1 ⇐⇒ ∃(u, v) ∈ Z2 tel que au + bv = 1.
On remarquera que l’algorithme d’Euclide fournit un tel couple (u, v) dès que
a ∧ b = 1.
Lemme de Gauss
Si (a, b, c) ∈ Z3 , a/bc et a ∧ b = 1 alors a/c.
Forme irréductible d’un nombre rationnel
p
Si r ∈ Q alors il existe un unique élément (p, q) de Z×N tel que r = et p∧q = 1.
q
p
est appelée la forme irréductible de r.
q
3. Nombres premiers
Un entier naturel n est dit premier s’il a exactement deux diviseurs dans N,
nécessairement n  2. On note P l’ensemble des entiers premiers.
Théorème : P est un ensemble infini.
Arithmétique des entiers relatifs 99

Décomposition en produit de nombres premiers


Pour tout (n, p) ∈ N×P il existe un unique entier naturel appelé valuation p-adique
vp (n)
de n et noté v
p (n) tel que p divise n et pvp (n)+1 ne divise pas n.
vp (n)
De plus n = p . Cette égalité est appelée la décomposition de n en produit
p∈P
de nombres premiers.
Si (a, b) ∈ Z2 alors a/b ⇐⇒ ∀p ∈ P, vp (|a|)  vp (|b|),
 min(vp (|a|),vp (|b|))  max(vp (|a|),vp (|b|))
a∧b= p et a ∨ b = p .
p∈P p∈P

4. Congruences
Rappel : si n ∈ N et (a, b) ∈ Z2 on dit que a est congru à b modulo n et on écrit
a ≡ b [n] si a − n ∈ nZ.
La relation de congruence modulo n est une relation d’équivalence sur Z, si a ∈ Z
en notant r le reste de la division euclidienne de a par n la classe d’équivalence de
a est aussi celle de r et il y a exactement n classes d’équivalence dans Z représentée
par les différents restes possibles : les entiers 0, 1, . . . , n − 1.
 c ∈ Z, a + c≡ b + c [n] et ac ≡ bc [n], par suite
Si a ≡ b [n] alors pour tout
a ≡ b [n] a + c ≡ b + d [n]

c ≡ d [n] ac ≡ bd [n]
Petit théorème de Fermat
Si p est un nombre premier alors a ∈ Z \ pZ ⇒ ap−1 ≡ 1 [p] et b ∈ Z ⇒ bp ≡ b [p].
100 Arithmétique des entiers relatifs

Énoncés des exercices

1. (a, b) ∈ Z2 et a ∧ b = 1 ⇒ ∀(p, q) ∈ N2 , ap ∧ bq = 1.

2. Si (a, b) ∈ Z2 montrer : a ∧ b = 1 ⇐⇒ ab ∧ (a + b) = 1.

3. a. Si (a, b) ∈ Z2 montrer : a ∧ (a ∨ b) = |a|.


b. Si a et b sont des entiers supérieurs ou égaux à 2 montrer : (a+b)∧(a∨b) = a∧b.

4. Si n ∈ N déterminer n ∨ (n + 1) ∨ (n + 2).

5. Si n ∈ N montrer : 1 ∨ 2 ∨ · · · ∨ (2n) = (n + 1) ∨ (n + 2) ∨ · · · ∨ (2n).

6. Si (a, b) ∈(N )2 et d = a ∧ b montrer : (na − 1) ∧ (nb − 1) = nd − 1.

  
7. Quel est n ∈ N \ {4}  (n − 4) divise (n4 − 4) ?
 
x + y = 360 x∧y =x−y
8. Résoudre dans (N )2 les systèmes et
x ∧ y = 15 x ∨ y = 300

9. Montrer a ∧ (b ∨ c) = (a ∧ b) ∨ (a ∧ c) si (a, b, c) ∈ Z3 .

10. a. Calculer (15a + 4b) ∧ (11a + 3b) en fonction de a ∧ b si (a, b) ∈ Z2 .


b. Généraliser à (pa + qb) ∧ (ra + sb) si ps − qr = 1.

11. a. Si (k, n) ∈(N )2 combien [[1, n]] contient-il de multiples de k ?


∞ 
 n .
b. Si n ∈ N et p ∈ P montrer : vp (n!) =
pk
k=1
  
12. Montrer que p ∈ P  p ≡ 3 [4] est un ensemble infini.

13. Si p ∈ P et p > 5 montrer que 240 divise p4 − 1.

14. Montrer que, pour tout entier naturel a, 330 divise a21 − a.

     
15. Déterminer n ∈ N  3 divise n2n + 1 et n ∈ N  3 divise 52n + 5n + 1 .
Arithmétique des entiers relatifs 101

16. Si a ∈ N et b ∈[[1, a]] montrer que b divise au moins l’un des nombres a + 1,
a + 2, . . . , 2a.
p
17. Si p ∈ P et k ∈[[1, p − 1]] montrer que p divise .
k

18. a. si x ∈ N et n ∈ N montrer que x + 1 divise x2n+1 + 1.


b. En déduire que, si (a, m, n) ∈ N3 , alors am(2n+1) + 1 ≡ 0 [am + 1].
c. Montrer que si 2p +1 ∈ P alors il existe q dans N tel que p = 2q . Réciproquement
q
un nombre de la forme 2(2 ) + 1 est-il toujours premier ?
n
d. Pour n ∈ N on pose Fn = 2(2 ) + 1 (nombre de Fermat).
Montrer, si k ∈ N , Fn ∧ Fn+k = 1 ainsi que un divise 2un − 2.

19. a. Soit n un entier naturel dont la décomposition en produit de nombres premiers


est n = pα q β rγ .
pα+1 − 1 q β+1 − 1 rγ+1 − 1 .
Montrer que la somme de ses diviseurs dans N est × ×
p−1 q−1 r−1
b. Applications :
(i) Si p et q sont des nombres premiers distincts trouver pα q β admettant
exactement 6 diviseurs dans N de somme 28.
(ii) n est dit parfait s’il est égal à la demi-somme de ses diviseurs dans N .
Si 2a − 1 ∈ P montrer que 2a−1 (2a − 1) est parfait.

  n3 + n 

20. Déterminer n∈N  est irréductible .
2n + 1

21. a. Montrer que, si n ∈ N, les nombres n(n + 1)(n + 2), n3 + 11n, n(2n + 1)(7n + 1),
n3 − n et n(n + 1)(2n + 1) sont des multiples de 6.
b. Si n ∈ N montrer n5 − n ∈ 30Z et n7 − n ∈ 42Z.

22. Si (a, b) ∈ Z2 montrer : 7/(a2 + b2 ) ⇐⇒ 7/a et 7/b.

23. Résoudre en nombres entiers les équations :


a. x2 + y 2 + z 2 ≡ 7 [8] ; b. (x + 1)(x + 2) ≡ 0 [6] ;
c. 2x − 3y ≡ 0 [5] et 3x + 2y ≡ 2 [5].

24. a. Si (k, n, p) ∈ N × N × Z on note rk le reste de la division euclidienne de pk par


n. Montrer que (rk )k est périodique à partir d’un certain rang.
b. En utilisant p = 10 en déduire un critère de divisibilité par 11.
2 10
c. Montrer 1010 + 10(10 ) + · · · + 10(10 )
≡ 5 [7].

25. Restes chinois


Soient p et q deux entiers naturels premiers entre eux. Si n ∈ Z on note rp (n) et
rq (n) les restes des divisions euclidiennes de n par p et q.
102 Arithmétique des entiers relatifs

 
[[0, pq − 1]] → [[0, p− 1]] × [[0, q − 1]]
Montrer que est une bijection et ex-
n → rp (n), rq (n)
primer la réciproque à l’aide d’une relation de  Bézout pu + qv = 1.
Application : résoudre x ≡ 1 [5] et x ≡ 2 [6] .

26. Soit (un )n définie par (u0 , u1 ) ∈ Z2 et ∀n ∈ N, un+2 = un+1 + un .


Vérifier rapidement que (un )n est à valeurs dans Z puis montrer que, pour tout
p ∈ N , (un )n est périodique modulo p.

 
27. Si (a, b) ∈(N )2 et a ∧ b = 1 montrer : a(2a) · · · (b − 1)a ≡ (b − 1)! [b].

p−1

Ap 1.
28. Si p ∈ P et p  5 on considère la forme irréductible de
Bp i=1
i
Montrer : Ap ≡ 0 [p2 ].

29. Soient a et b desentiers supérieurs


 ou égaux à 2 et premiers entre eux. On considère
l’ensemble S = ax + by  (x, y) ∈ N2 .
Montrer l’existence d’un entier naturel m0 tel que : ∀m ∈ N, m  m0 ⇒ m ∈ S.

  
30. Si (a, b, c) ∈ Z3 et d = a ∧ b décrire (x, y) ∈ Z2  ax + by = c .

31. On se propose de résoudre l’équation (E) x2 + y 2 = z 2 dans N3 .


a. Si (x, y, z) est une solution vérifiant x ∧ y ∧ z = 1 montrer que x, y et z sont
premiers entre eux deux à deux, que z est impair et que x et y sont de parités
différentes.
Si y est pair calculer (z + x) ∧ (z − x). Montrer l’existence de (u, v) dans N2 tel
que u ∧ v = 1, x = u2 − v 2 , y = 2uv et z = u2 + v 2 .
b. Résoudre (E). Quelles sont les solutions dans [[1, 20]]3 ?



32. Soit x ∈[0, 1[ , x = 0, a1 a2 · · · = an 10−n où, pour tout n ∈ N , an ∈[[0, 9]].
n=1
Montrer : x ∈ Q ⇐⇒ (an )n est périodique à partir d’un certain rang.

33. Soient p ∈ P, (A, B) ∈(N )2 tels que p ne divise ni A ni B.


Montrer que l’équation Ax2 + By 2 = p ne possède qu’au plus une solution dans
N2 . Examiner les cas p = 7 et p = 29 si A = B = 1.

n
 1
34. a. Montrer que, si n  2, alors / N.

k
k=1

b. Soit (m, n) ∈(N )2 tel que m < n. En montrant que k → v2 (k) n’atteint, sur
n
 1
[[m, n]], son maximum qu’une seule fois, prouver : / N.

k
k=m
Arithmétique des entiers relatifs 103

Solutions des exercices

1. Soit (u, v) ∈ Z2 tel que au + bv = 1.


La formule du binôme montre que (au + bv)p = ap up + bv  = 1 où v  ∈ Z et, donc,
ap ∧ b = 1. De même (ap up + bv  )q = ap u + bq v q = 1 où u ∈ Z, d’où ap ∧ bq = 1.

2. Supposons a ∧ b = 1 et soit p un diviseur premier de ab et a + b. Par exemple


p/ab ⇒ p divise a ou b. Si, par exemple, p/a alors, comme p/a + b nécessairement
p/b et donc p divise a et b, ce qui est impossible. Donc ab ∧ (a + b) = 1.
Réciproquement si ab ∧ (a + b) = 1 soit (u, v) ∈ Z2 tel que abu + (a + b)v = 1, alors
a(bu + v) + bv = 1 d’où a ∧ b = 1.

 min[vp (|a|),max(vp (|a|),vp (|b|))]


3. a. a ∧ (a ∨ b) = p or, pour tout p ∈ P, on a
p∈P
   vp (|a|)
min vp (|a|), max(vp (|a|), vp (|b|)) = vp (|a|) d’où a ∧ (a ∨ b) = p = |a|.
p∈P
   
b. Posons d = a ∧ b, a = da et  b = db . Alors a ∧ b = 1. 
(a + b) ∧ (a ∨ b) = d(a + b ) ∧ (a b d) = d (a + b ) ∧ (a b ) = d soit en utilisant
l’exercice 2 soit en donnant une nouvelle preuve : si a u + b v = 1 où (u, v) ∈ Z2
alors a2 u2 + b2 v 2 + 2a b uv = 1 puis (a + b )(a u2 + b v 2 ) + a b (2uv − u2 − v 2 ) = 1.

4. (n + 1) − n = 1 ⇒ n ∧ (n + 1) = 1.
Donc m = n ∨ (n + 1) ∨ (n + 2) = n(n + 1) ∨ (n + 2).  
• Si n est pair, n = 2p alors m = 2p(2p + 1) ∨ 2(p + 1) = 2 p(2p + 1) ∨ (p + 1) .
Or p ∧ (p + 1) = 1 et (2p + 1) ∧ (2p + 2) = 1 ⇒ (2p + 1) ∧ (p + 1) = 1 d’où
n + 2.
p(2p + 1) ∧ (p + 1) = 1 puis m = 2p(2p + 1)(p + 1) = n(n + 1)
2
• Si n est impair, n = 2p + 1 alors m = (2p + 1)(2p + 2) ∨ (2p + 3).
Or (2p + 3) − (2p + 1) = 2 et donc (2p + 1) ∧ (2p + 3)/2 et, par imparité,
(2p + 1) ∧ (2p + 3) = 1. Comme, de plus, (2p + 2) ∧ (2p + 3) = 1 il vient
m = n(n + 1)(n + 2).

5. On procède par récurrence.


Si n = 1 alors 1 ∨ 2 = 2.
Supposons 1 ∨ 2 ∨ · · · ∨ (2n) = (n + 1) ∨ (n + 2) ∨ · · · ∨ (2n) et notons le µn .
Alors µn+1 = µn ∨ (2n + 1) ∨ (2n + 2) et, comme (n + 1)/µn et (2n + 2), on en
déduit µn+1 = (n + 2) ∨ (n + 3) ∨ · · · ∨ (2n + 1) ∨ (2n + 2).

6. Si l’on effectue la division euclidienne de a par b, a = bq + r où 0  r < b alors


na −1 = (nbq nr −nr )+(nr −1) = [(nb )q −1q nr +nr −1 d’où, en utilisant la formule
Solutions

de la progression géométrique, na − 1 ≡ nr − 1 [nb − 1| avec 0  nr − 1 < nb − 1.


Les algorithmes d’Euclide pour déterminer a ∧ b et (na − 1) ∧ (nb − 1) s’effectuent
donc en parallèle, ce qui montre que (na − 1) ∧ (nb − 1) = na∧b − 1.
104 Arithmétique des entiers relatifs

7. Si m = n − 4 alors n4 − 4 = (m + 4)4 − 4 ≡ 44 − 4 [m] et donc n est solution si,


et seulement si, n − 4 divise 252 dont la décomposition en produit de nombres
premiers est 22 32 7. Les diviseurs de 252 supérieurs à −4 sont, dans l’ordre,
−3, −2, −1, 1, 2, 3, 4, 6, 7, 9, 12, 14, 18, 21, 28, 36, 42, 63, 84, 126 et 252. Il suffit de
leur ajouter 4 pour obtenir les valeurs de n solutions.

8. Pour le premier système on écrit x = 15x et y = 15y  avec x ∧ y  = 1 et aussi


360
x + y  = = 24 d’où, à permutation près, on obtient pour (x , y  ) les couples
15
(1, 23), (5, 19), (7, 17) et (11, 13) soit, pour (x, y) et à permutation près, les couples
(15, 345), (75, 285), (105, 255) et (165, 195).
Pour le deuxième système avec d = x ∧ y, x = dx et y = dy  on a x − y  = 1 et
300 = 22 352 = dx y  = dy  (y  + 1).
Par suite y  ∈{1, 2, 3, 4, 5} et on obtient pour (x, y) les solutions (50, 60), (60, 75),
(75, 100), (100, 150) et (150, 300).
 
 min vp (|a|),max(vp (|b|),vp (|c|))
9. a ∧ (b ∨ c) = p or, pour tout p ∈ P, on a
p∈P
   
min vp (|a|), max(vp (|b|), vp (|c|)) = max min(vp (|a|), vp (|b|)), min(vp (|a|), vp (|c|))
d’où le résultat.

10. a. Posons α = 15a + 4b et β = 11a + 3b. Si d divise a et b alors d divise α et β.


Réciproquement s’il divise α et β alors il divise 3α − 4β et 15β − 11α, soit a et b.
Par suite α ∧ β = a ∧ b.
b. Si α = pa + qb et β = ra + sb alors sα − qβ = a et pβ − rα = b et donc, de
même, α ∧ β + a ∧ b.

      n  n

11. a. kZ ∩ [[1, n]] = pk  k ∈ N et pk  n = pk 1p de cardinal .
k k
n ∞ 
n .
b. À partir d’un certain rang k0 on a k = 0 d’où l’existence de
p pk
k=1
n 
Pour tout k ∈ N la question précédente montre que [[1, n]] contient k multiples
 n  p
de pk . Parmi ceux-ci figurent multiples de pk+1 . Donc [[1, n]] contient
n  n  pk+1
− k+1 éléments m vérifiant vp (m) = k.
pk p
   
n 
∞
 n
Comme n! = m on en déduit vp (n!) = k − k+1 , soit
m∈[[1,n]] pk p
k=1
 n   n   n 
∞ ∞ ∞ ∞ n
vp (n!) = k k − k k+1 = k k − (k − 1) k
p p p p
k=1 k=1 k=1 k=2
n ∞
   n  ∞ 
n .
= + k − (k − 1) =
p pk pk
k=2 k=1
Arithmétique des entiers relatifs 105
  
12. Soient P  = p ∈ P  p ≡ 3 [4] et P  = P \ P  .

Supposons que P  est fini et posons N = p, alors N ∈ N .
p∈P 
2
Comme 3 ≡ 1 [4] on a N ≡ 1 [4] ou N ≡ 3 [4].
Si p ∈ P  alors p ≡ 1 [4] ou p ≡ 2 [4].
Si N ≡ 1 [4] alors N + 2 a nécessairement un diviseur premier, soit p0 , dans P  .
Alors p0 divise N et N + 2 donc 2, ce qui est absurde.
Donc N ≡ 3 [4] et le même raisonnement appliqué à N + 4 prouve l’existence d’un
élément p1 de P  qui divise N + 4 et N , et donc 4, ce qui est tout aussi impossible.
Donc P  est un ensemble infini.

13. p4 − 1 = (p2 − 1)(p2 + 1) = (p − 1)(p + 1)(p2 + 1).


p∈/ 2Z donc p − 1, p + 1 et p2 + 1 sont pairs et l’un des deux nombres p − 1 et p + 1
est multiple de 4, donc 16/p4 − 1. Comme p ∈ / 3Z le petit théorème de Fermat
montre que p2 − 1 ∈ 3Z et donc 3/p4 − 1.
De même comme p ∈ / 5Z, p4 − 1 ∈ 5Z et, comme 16, 3 et 5 sont deux à deux
premiers entre eux et que 240 = 16 × 3 × 5 il vient : 240/p4 − 1.

14. a21 − a est toujours pair.


Le petit théorème de Fermat montre : a21 ≡ (a3 )7 ≡ a7 ≡ (a3 )2 a ≡ a2 a ≡ a [3]
ainsi que a21 ≡ (a5 )4 a ≡ a4 a ≡ a [5] et a21 ≡ a11 a10 ≡ aa10 ≡ a [11].
Comme 2, 3, 5 et 11 sont deux à deux premiers entre eux on en déduit que
2 × 3 × 5 × 11/a21 − a soit 330/a21 − a.

15. Déterminons le premier ensemble.


22k ≡ 1 [3] et 22k+1 ≡ 2 [3] et on distingue deux cas :
• si n est pair, n = 2k, alors n2n + 1 ≡ 2k + 1 [3] et donc 3/n2n + 1 ⇐⇒ 2k ≡ 2 [3]
ce qui revient à k ≡ 1 [3] car 2 ∧ 3 = 1. Comme n = 2k cela revient à n ≡ 2 [6].
• si n est impair, n = 2k + 1, alors n2n + 1 ≡ 4k + 3 [3] et donc 3/n2n + 1 si,
et seulement si, 4k ≡ 0 [3] i.e. k ≡ 0 [3] car 3 ∧ 4 = 1. Cela équivaut encore à
n ≡ 1 [6].
En définitive le premier ensemble est la réunion des classes de 1 et de 2 modulo 6.
Pour le deuxième ensemble on a 5 ≡ 2 [3] d’où 52n ≡ 22n ≡ 4n ≡ 1 [3] et donc
52n + 5n + 1 ≡ 2n + 2 [3]. Donc 3/52n + 5n + 1 ⇐⇒ 2n ≡ 1 [3] ⇐⇒ n est pair.

16. a + 1, a + 2, . . . , 2a sont a entiers consécutifs et b ∈[[1, a]], donc [[a + 1, 2a]] ∩ bZ =∅
car, si k ∈ Z, (k + 1)b − kb = b  a.

17. Si 1  i  k  p − 1 alors i ∧ p = 1, d’où k! ∧ p = 1.


 p  p(p − 1) · · · (p − k + 1)
= ∈ N donc k! divise p(p − 1) · · · (p − k + 1). Le lemme
k k! p
Solutions

de Gauss montre que k! divise (p − 1) · · · (p − k + 1) et, donc, p divise .


k


2n
18. a. x2n+1 + 1 = x2n+1 − (−1)2n+1 = (x + 1) xk ∈(x + 1)Z.
k=0
106 Arithmétique des entiers relatifs

b. Avec x = am et en remarquant que am(2n+1) = x2n+1 la question précédente


prouve l’affirmation.
c. Si p = m(2n + 1) où (m, n) ∈ N2 alors 2p + 1 est un multiple de 2m + 1  2 et,
comme 2p + 1 ∈ P cela montre 2m + 1 = 2p + 1 i.e. n = 0. Aucun diviseur de p
n’est donc impair ou encore p est une puissance de 2.
5
F5 = 2(2 ) + 1 = 641 × 6700417 et donc Fn n’est pas toujours premier.
 n (2k )
d. Si k ∈ N on a F
n+k k
n+k− 1 = 2(2 ) = 2(2 ) = (F − 1)(2 ) = aF + 1 où
n n
a ∈ Z et doncFn ∧ Fn+k = 1.
(2n ) n n
2Fn − 2 = 2 2[2 ] − 1 or 2(2 )  2n donc 2(2 ) = 2n + an où an ∈ N et donc
 n an   n 
2Fn − 2 = 2 2(2 ) − 1 ∈ 2(2 ) − 1 Z.

  
19. a. Si D = d ∈ N  d/n alors d ∈ D ⇐⇒   
 ∃(α , β, γ ) ∈[[0,α]]
× [[0, β]] × [[0, γ]] tel
 α β γ
     
que d = pα q β rγ d’où d= pα  qβ  rγ  qui est un produit
p∈D α =0 β  =0 γ  =0
α+1 β+1 γ+1
p −1 q −1 r − 1.
des trois sommes et aussi × ×
p−1 q−1 r−1
b. Applications :
(i) Quitte à permuter p et q on peut supposer α  β et on doit avoir
(α + 1)(β + 1) = 6 d’où (α, β) est (1, 2).
On doit avoir (p + 1)(q 2 + q + 1) = 28 = 4 × 7 = 14 × 2 et, nécessairement p = 3
ou p = 13. La seule solution est (p, q) = (3, 2) et pα q β = 12.
 2a − 1 (2a − 1)2 − 1
(ii) Avec n = 2a−1 (2a − 1) on a = × = (2a − 1) × 2a
2−1 2a − 2
d∈D
car b2 − c2 = (b − c)(b + c) et cela montre que n et parfait.

20. Soit p ∈ P diviseur de (n3 + n) ∧ (2n + 1).


n3 + n = n(n2 + 1) donc, si p/n, alors p/n et p/2n + 1 d’où p/1 : absurde.
Donc p/n2 + 1 et p/2n + 1 donc p/n2 − 2n et on a vu que p ne divise pas n donc
p/n − 2 et p/2n + 1 donc p/ (2n + 1) − 2(n − 2) i.e. p = 5.
Par suite 2n ≡ −1 [5] soit, en multipliant par 3, n ≡ −3 ≡ 2 [5] et alors
n3 + n
n2 + 1 ≡ 0 [5]. Donc est irréductible si, et seulement si, n ≡ 2 [5].
2n + 1
 
n+2 n(n + 1)(n + 2)
21. a. = ∈ N.
3 6
n3 + 11n est pair et, par le petit théorème de Fermat, n3 + 11n ≡ 12n ≡ 0 [6] d’où,
comme 2 ∧ 3 = 1, n3 + 11n ∈ 6Z.
n(2n + 1)(7n + 1) ≡ n(−n + 1)(n + 1) ≡ −(n − 1)n(n + 1) ≡ 0 [3] et n(n + 1) est
pair donc n(2n + 1)(7n + 1) ∈ 6Z.
n3 − n = (n − 1)n(n + 1) ∈ 6Z comme on vient de le voir, de même pour
n(n + 1)(2n + 1) car 7 ≡ 1 [6].
b. Le petit théorème de Fermat montre : n5 ≡ (n2 )2 n ≡ n2 n ≡ nn ≡ n [2] ainsi
que n5 ≡ n3 n2 ≡ nn2 ≡ n3 ≡ n [3] puis n5 ≡ n [5] et, comme 2, 3, 5 sont deux à
deux premiers entre eux, leur produit, soit 30, divise n5 − n.
Arithmétique des entiers relatifs 107

On procède de même avec 42 = 2 × 3 × 7.

22. Les classes des carrés modulo 7 sont celles de 0, 1, 2 et 4 et pour que deux de ces
nombres aient une somme multiple de 7 il faut et il suffit que ces deux nombres
soient nuls, d’où le résultat.

23. a. 02 ≡ 42 ≡ 0 [8], (±1)2 ≡ (±3)2 ≡ 1 [8] et (±2)2 ≡ 4 [8] or une somme de trois
des nombres 0, 1 et 4 n’est jamais 7 modulo 8, l’équation n’admet donc aucune
solution.
b. Les seules possibilités sont x + 1 ≡ 0 [6] ou x + 2 ≡ 0 [6] ou x + 1 ≡ 2 [6] ou
x + 1 ≡ 3 [6] soit encore la classe de x est celle de ±1 ou de ±2.
c. En multipliant par 3 la première équation fournit x ≡ 4y [5]. En multipliant par
2 la deuxième donne x ≡ −4y + 4 ≡ y + 4 [5] d’où 4y ≡ y + 4 [5] soit 3y ≡ 4 [5] et,
en multipliant par 2 : y ≡ 3 [5] et x ≡ 2 [5]. Réciproquement ce couple convient.

 
N → [[0, n − 1]]
24. a. L’application ne peut pas être injective au vu des car-
k → rk
dinaux des ensembles. Soit (k0 , p) ∈ N × N tel que rk0 +p = rk0 , alors par
définition des restes, pk0 +p − pk0 ∈ nZ et, en multipliant par p si  ∈ N, on ob-
tient pk0 +p+ − pk0 + ∈ nZ i.e. rk0 +p+ = rk0 + soit (rk )kk0 est p-périodique.
b. 10 ≡ −1 [11] d’où 102 ≡ 100 [11] et, donc, (rk )k est 2-périodique si l’on choisit
n = 11.
p
 p
Si m = ap ap−1 . . . a0 = ak 10k alors m ∈ 11Z ⇐⇒ (−1)k ak ∈ 11Z car
k=0 k=0
10k ≡ 1 [11] si k est pair et 10k ≡ −1 [11] sinon.
  
c. 10 ≡ 3 [7] et, par calcul, min n ∈ N  3n ≡ 1 [7] = 6 donc la suite des classes
de 10n est 6-périodique. La suite des classes de 3k modulo 6 est elle constante à
partir du rang 1 égale à celle de 4.
2 10
Donc 1010 + 10(10 ) + · · · + 10(10 ) ≡ 3 × 34 ≡ 3 × 22 ≡ 5 [7].

25. Par égalité des cardinaux des ensembles de départ et d’arrivée il suffit de montrer
l’injectivité. Soit donc (n, m) ∈[[0, pq − 1]]2 tel que rp (n) = rp (m) et rq (n) = rq (m).
Alors p et q divisent n − m et, comme p ∧ q = 1, on en déduit que pq divise n − m.
Or |n − m|  pq − 1 et, nécessairement, n = m.
Si (a, b) ∈[[0, p − 1]] × [[0, q − 1]], en posant n = rpq (qva + pub) où pu  + qv = 1 est
une relation de Bézout, on a rp(n) = rp (qva  + pub) = r p (qva) = rp (1 − pu)a) = a
et aussi rq (n) = rq (pub) = rq (1 − qv)b = b. L’application réciproque est donc
(a, b) → rpq (qva + pub).
5 ∧ 6 = 1 avec  5 × (−1) + 6 × (1) = 1 et donc (x ≡ 1 [5] et x ≡ 2 [6]) équivaut à
r5 (x), r6 (x) = (1, 2) ou encore r5×6 (x) = 6 × 1 − 5 × 2.
Le système est donc équivalent à x ≡ −4 [30] ou x ≡ 26 [30].
Solutions

26. Par récurrence la suite est à valeurs dans Z.


Si m ∈ Z on note r(m) le reste de la division euclidienne de m par p.
108 Arithmétique des entiers relatifs

 
N →  [[0, p − 1]]2 
L’application n’est pas injective. Soit (k0 , q) ∈ N×N
k → r(uk ), r(uk+1 )
tel que r(k0 ) = r(k0 + q) et r(k0 + 1) = r(k0 + q + 1) et k0 minimal.
Si k0  1 alors, comme uk0 +q−1 − uk0 −1 = (uk0 +q+1 − uk0 +q ) − (uk0 +1 − uk0 ) on
a r(k0 + q − 1) = r(k0 − 1), ce qui contredit la minimalité de k0 et donc k0 = 0.
Si r(k) = r(k + q) et r(k + 1) = r(k + q + 1) pour un élément k de N alors, comme
uk+q+2 − uk+2 = (uk+q+1 + uk+q ) − (uk+1 + uk ), on a r(k + 2) = r(k + q + 2) et
donc (rk )k est q-périodique, ce qu’il fallait montrer.

27. Si n ∈ Z on note rb (n) le reste de la division euclidienne de n par b. Soit au+bv = 1


une relation de Bézout. 
[[0, b − 1]] → [[0, b − 1]]
f : est bijective de réciproque x → rb (ux) car, si
x → rb (ax)
x ∈ Z, aux ≡ (1 − bv)x ≡ x [b] et car l’ensemble [[0, b − 1]]est fini.
   
Donc f (x) ≡ x [b] i.e. a(2a) · · · (b − 1)a ≡ (b − 1)! [b].
0xb−1 0xb−1

p−1
2 
1 
p−1
 
1 1 1 1 p .
28. = + car p est impair et + =
i=1
i i=1
i p−i i p−i i(p − i)
Donc tout revient à montrer que le numérateur de la forme irréductible de
p−1

2
1
est multiple de p ou, comme p − i ≡ −i [p], que le numérateur de
i=1
i(p − i)
p−1
2
1
la forme irréductible de 2
est multiple de p.
i=1
i
Comme 4 ∧ p = 1 et comme (2i)2 = 4i2 cela revient aussi à montrer que le
p−1
 1
numérateur de la forme irréductible de est multiple de p.
i=1
i2
 
[[1, p − 1]] → [[1, p − 1]]
Enfin pour tout i ∈[[1, p−1]] l’application f : où rp (ij)
j → rp (ij)
désigne le reste de la division euclidienne de ij par p est bijective car i ∧ p = 1 et,
donc, il existe une relation de Bézout iu + pv = 1 qui montre que rp (iju) = j.
p−1
 p−1
1  2
Par suite le numérateur de la forme irréductible de 2
est aussi celui de i .
i=1
i i=1
p−1
 (p − 1)p(2p − 1)
Comme i2 = et que 6 ∧ p = 1, le lemme de Gauss montre que
i=1 6
6 divise (p − 1)(2p − 1) et le résultat est établi.

29. Soit (u0 , v0 ) ∈(Z )2 tel que au0 + bv0 = 1. Soit m ∈ N.


ax + by = m ⇐⇒ ax + by = au0 m + bv0 m ⇐⇒ a(x − u0 m) = b(v0 m − y)
ce qui, par le lemme de Gauss équivaut à l’existence de k dans Z tel que
x = u0 m + kb et y = v0 m − ka.  u m v m
0 , 0
Alors m ∈ S ⇐⇒ u0 m + kb  0 et v0 m − ka  0 ⇐⇒ k ∈ − ∩ Z.
b a
Arithmétique des entiers relatifs 109

v0 m u 0 m v0 m u0 m m
Donc m ∈ S ⇐⇒ +  1 or + =  1 dès que m est assez
a b a b ab
grand d’où l’existence de m0 .

30. Si (x, y) ∈ Z2 alors d/ax + by et donc, pour que l’ensemble soit non vide il faut que
d/c. Supposons désormais que c = kd où k ∈ Z.
Posons a = da et b = db et soit a u + b v une relation de Bézout.
c = ax + by ⇐⇒ k = a x + b y ⇐⇒ a uk + b vk = a x + b y ce qui équivaut
à a (uk − x) = b (y − vk) ou encore, par le lemme de Gaus, à l’existence de
 dans Z tel que x = uk+ b  et y = vk − a . L’ensemble cherché est donc
k(u, v) + (b , −a )   ∈ Z .

31. a. Si p est un nombre premier diviseur de x ∧ y alors il divise z 2 et donc z, ce qui


est impossible. Donc x ∧ y = 1. De même y ∧ z = z ∧ x = 1.
x ∧ y = 1 montre que les parités de x et y diffèrent et, donc, la somme de leurs
carrés est 1 modulo 4, d’où l’imparité
 de z. Supposons
 y pair.  
(z + x) ∧ (z − x) = (z + x) ∧ (z − x) + (z + x) = 2z ∧ (z + x) = 2 z ∧ (z + x)
d’où (z + x) ∧ (z − x) = 2(z ∧ x) = 2.
y2 z+x z−x 
= × = p2ω
i
i
décomposition en produit de nombres premiers.
4 2 2
1ir
z+x  2ω
Par suite il existe J ⊂ [[1, r]] tel que = pj j .
2
j∈J
 ωj  ω
Posons u = pj et v = pj j , alors u ∧ v = 1, z = u2 + v 2 , x = v 2 − u2 et
j∈J j∈[[1,r]]\J
y = 2uv.
b. Soient (x, y, z) une solution de (E), d = x ∧ y ∧ z, x = dx , y = dy  , z = dz 
alors, à permutation près de (x , y  ) le triplet (x , y  , z  ) est de la forme précédente
et réciproquement si (u, v) ∈ N2 vérifie u ∧ v = 1 alors x = d(v 2 − u2 ), y = 2duv et
z = d(u2 + v 2 ) conviennent.

32. S’il existe (n0 , p) ∈(N )2 tel que n  n0 ⇒ an+p = an alors, en posant
n0 −1 n0 +p−1
 ∞ r
r= ak 10−k et r = ak 10−k , on a x = r + r (10−p )k = r +
k=1 k=n0 k=0 1 − 10−p
et donc x ∈ Q.
a
Réciproquement si x ∈ Q, x = forme irréductible rappelons l’obtention du
b
développement décimal de x.
Pour tout n ∈ N on effectue la division euclidienne de 10n a par b, soit l’égalité
10n a = bqn + rn où 0  rn < b et donc qn = a1 a2 . . . an d’où a1 = q1 et, si
10rn−1 − rn .
n  2, an = qn − 10qn−1 =
b
L’application n → rn ne peut pas être injective. Soit (k, T ) ∈(N )2 tel que
rk+T = rk , alors 10k+T a ≡ 10k 0a [b] et, pour tout p ∈ N, en multipliant par
10p , 10k+p+T a ≡ 10k+p a [b] d’où (rn )nk est T -périodique puis (an )nk+1 est
Solutions

T -périodique.
110 Arithmétique des entiers relatifs


(1) Aa2 + Bb2 = p
33. Si (a, b, x, y) ∈ N2 et si alors −a2 (1) + x2 (2) fournit
(2) = Ax2 + By 2 = p
p(x2 − a2 ) = B(x2 b2 − a2 y 2 ) = B(xb − ay)(xb + ay).
Le lemme de Gauss, comme p ∧ B = 1, montre que p divise xb − ay ou xb + ay.
donc il existe ε dans {−1, 1} et  dans Z tel que xb + εay = p (3).
D’autre part (1) × (2) donne :
p2 = (Ax2 + By 2 )(Aa2 + Bb2 ) = A2 x2 a2 + B 2 y 2 b2 + AB(y 2 a2 + x2 b2 ) d’où
p2 = AB(bx + εay)2 + (Axa − εByb)−2 = AB2 p2 + (Axa − εByb)2 (4).
Par suite p2  AB2 p2 produit d’entiers naturels et donc  = 0 ou 2 = A = B = 1.
• Si 2 = A = B = 1 lors (4) ⇒ xa − εyb = 0 ⇒ xa = yb car (x, y, a, b) ∈ N4 , donc
 a 2  b 2 a2 + b 2 p
= = 2 2
= = 1 i.e. (x, y) = (a, b).
y x x +y p
• Si  = 0 alors (3) ⇒ bx + εay = 0 ⇒ bx = ay de même.
 x  2  y 2 Ax2 + By 2 p
Donc = = 2 2
= = 1 et encore (x, y) = (a, b).
a b Aa + Bb p
7 = x2 + y 2 n’a pas de solution dans N2 alors que 29 = 52 + 22 .

34. a. Montrons par récurrence que, pour tout n  2, il existe (pn , qn ) ∈(N )2 tel que
2pn + 1 . 3 11
un = Déjà u2 = et u3 = .
2qn 2 6
Si la propriété est établie jusqu’au rang n − 1 on distingue deux cas :
1 2pn + 1
• si n = 2m + 1 alors un = u2m + = où l’on a posé
2m + 1 qn
pn = m(2pn−1 + 1) + pn−1 + qn−1 et qn = qn−1 (2m + 1) ;
um  1 1  2pm + 1 p
• si n = 2m alors un = + 1 + + ··· + = + d’où
2 3 2m − 1 4qm 2q + 1
le résultat avec pn = pm (2q + 1) + q + 2qm p et qn = 4qm (2q + 1).
Le résultat en découle.
b. S’il existe a et b dans [[m, n]] tels que a < b et v2 (a) = v2 (b) = q = max v2 on
[[m,n]]
a + b  a  + b  a + b
pose a = 2q a et b = 2q b et on a = 2q d’où v2 = q alors
2 2 2
a+b
que a < < b. On montre ainsi que q est atteint une infinité de fois ce qui
2
contredit la finitude de [[m, n]]. Donc v2 n’atteint son maximum qu’une fois sur
[[m, n]] ; on note a l’élément de [[m, n]] tel que v2 (a) = q.
n 
1 1 1 1
S= = + = + x.
k a k a
k=m k∈[[m,n]]\{a}
Le PPCM de tous les éléments de [[m, n]] est 2q b où b est impair.
 1 2b
Si k ∈[[m, n]] \ {a} alors k = 2q b où q  < q et b est impair d’où = q puis
k 2 b
2t
x = q où t ∈ N.
2 b
1 p b
a = 2q a avec a /b donc = q où p =  = 2r + 1 est impair.
a 2 b b
2r + 2t + 1
Par suite S = / N.

2q b
7 - Structures algébriques usuelles

Rappels de cours

• Lois de composition internes


On dit que  est une loi de composition interne sur un ensemble E si, pour tout
x, y ∈ E, x  y ∈ E.
 est associative si : ∀(x, y, z) ∈ E 3 , x  (y  z) = (x  y)  z.
 est commutative si : ∀(x, y) ∈ E 2 , x  y = y  x.
e ∈ E est un élément neutre de E pour la loi  si : ∀x ∈ E, x  e = e  x = x.
x ∈ E admet un élément symétrique pour la loi  si : ∃x ∈ E, x  x = x  x = e.
On dit dans ce cas que x est inversible pour la loi  et que son inverse est x
souvent noté x−1 .
Si x et y sont inversibles, x  y est inversible et (x  y)−1 = y −1  x−1 .
Si E est muni de deux lois decompositions internes + et ×. On dit que × est
∀(x, y, z) ∈ E 3 , (y + z) × x = y × x + z × x
distributive par rapport + si : .
∀(x, y, z) ∈ E 3 , x × (y + z) = x × y + x × z
• Groupes
1. Définition. Un ensemble G =∅ muni d’une loi de composition interne  est un
groupe si cette loi est associative, s’il existe un élément neutre et si tout élément
de G a un symétrique pour la loi  dans G. Si de plus  est commutative, le groupe
est dit commutatif ou abélien.
2. Exemples
(K, +) est un groupe abélien si K = Z, Q, R ou C.
(K∗ , ×) est un groupe abélien si K = Q, R, C, Q+ , R+ , U, Un .
(S(E), ◦) est le groupe des permutations (bijections) de l’ensemble E.
(Sn , ◦) groupe des permutations de [[1, n]], appelé le groupe symétrique d’ordre n.
3. Sous-groupes
a. Définition : Une partie non vide H de G est un sous-groupe de (G, ) si elle est
stable par  et si, munie de la loi induite, elle a une structure de groupe.
112 Structures algébriques usuelles

b. Théorème : (Caractérisations)
Soit (G, ) un groupe. H est un sous-groupe de (G, ) si l’une des assertions
équivalentes suivantes est vraie.
     
(1) H ⊂ G , H =∅ et ∀(x, y) ∈ H 2 , x  y  ∈ H où y  est le symétrique de y
dans G.
     
(2) H ⊂ G , H =∅ , ∀(x, y) ∈ H 2 , x  y ∈ H et y  ∈ H où y  est le symétrique
de y dans G.
c. Exemples :
• {−1, 1} est un sous-groupe de (R∗ , ×).
• Z[i] = {z ∈ C | ∃(a, b) ∈ Z2 , z = a + ib} est un sous-groupe de (C, +).
• K(I) = {x = (xi ) ∈ KI | xi = 0 sauf sur une partie finie de I} est un sous-groupe
additif de KI .
• Si G est un groupe additif (resp. multiplicatif), le sous-groupe
gr(a) = {ka | k ∈ Z} (resp. {ak | k ∈ Z}) est le sous-groupe de G engendré par
l’élément a de G.
• Anneaux et corps
1. Définition. (A, +, ) est un anneau si (A, +) est un groupe abélien, la loi  est
associative et distributive par rapport à la loi + et si A admet un élément neutre
1A pour la loi .
Si la loi  est commutative, l’anneau est dit commutatif.
2. Exemples. Si K est l’un des ensembles Z, Q, R, C, alors (K, +, ×) est un anneau
commutatif.
3. Définition. (K, +, ) est un corps si (K, +, ) est un anneau et si tout élément
non nul de K est inversible dans K (pour la loi ).
4. Exemples. Q, R, C sont des corps commutatifs.
5. Calculs dans un anneau
a. Règles de calcul dans un groupe abélien (A, +).
b. (i) ∀x ∈ A, x  0A = 0A  x = 0A .
(ii) ∀(x, y) ∈ A2 , x  (−y) = (−x)  y = −(x  y).
c. Binôme de Newton : si a  b = b  a alors :
n  
n
∀n ∈ N, (a + b) =n
ak  bn−k .
k
k=0
d. Applications du binôme de Newton.
 
n n(n − 1) · · · (n − p + 1) n! .
∀p ∈ [[0, n]], = =
p p! p!(n − p)!
         
n n−1 n−1 n n−1
∀p ∈[[1, n]], = + , p =n .
p p−1 p p p−1
n   2]   [ 2 ] 
n−1
[n
 n  n n
∀n ∈ N, = 2 . D’où ∀n  1,
n
= = 2n−1 .
k 2k 2k + 1
k=0 k=0 k=0
n−1

e. Si a  b = b  a, alors : ∀n ∈ N, n  2, an − bn = (a − b) an−1−k  bk .
k=0
Structures algébriques usuelles 113

En particulier, pour n ∈ N, n  2 et pour tout a ∈ A,


an − 1A = (a − 1A )  (1A + a + · · · an−1 ) = (1A + a + · · · an−1 )  (a − 1A ).
6. Éléments inversibles
a. L’ensemble U (A) des éléments inversibles de l’anneau (A, +, ) est stable par la
loi . Muni de la loi induite, c’est un groupe appelé groupe des unités de l’anneau
(A, +, ).
b. Exemples : U (Z) = {−1, 1} ; U (K) = K \ {0} si (K, +, .) est un corps.

Énoncés des exercices

x+y
1. Montrer que l’ensemble G des réels de ] − 1, 1[ muni de la loi : x  y = est
1 + xy
un groupe abélien.

2. Soit (G, .) un groupe d’élément neutre e. Montrer que G est abélien si, et seulement
si, l’une des assertions suivantes est vraie.
(i) ∀g ∈ G, g 2 = e ; (ii) ∀(x, y) ∈ G2 , (x.y)2 = x2 .y 2 .

3. Soient (G, .) un groupe et H une partie finie non vide stable de G. Montrer que
H est un sous-groupe de G.

4. Axiomes faibles des groupes. Soit E un ensemble munid’une loi de composition


∀x ∈ E, x.e = x
interne associative. On suppose qu’il existe e ∈ E tel que :
∀x ∈ E, ∃y ∈ E, x.y = e.
Montrer que (E, .) est un groupe.

5. Si H et K sont des sous-groupes de G, on pose HK = {hk | h ∈ H et k ∈ K}.


Montrer que HK est un sous-groupe de G si, et seulement si, HK ⊂ KH.

6. Soit (G, .) un groupe. Si (Gi )i ∈ I est une famille de sous-groupes de (G, .), montrer
que leur intersection est un sous-groupe de G. En est-il de même de leur réunion ?
Si votre réponse est négative, pouvez-vous donner une condition suffisante ?

7. Sous-groupes de (Z, +). Montrer que H est un sous-groupe de (Z, +) si, et


seulement si, il existe un unique n ∈ N tel que H = nZ.
114 Structures algébriques usuelles

8. Sous-groupes de (R, +). Soient G un sous-groupe non réduit à {0} du groupe


 l’ensemble des éléments > 0 de G. Vérifier que G est non vide. On
additif R, G+ +
pose α = inf(G+ ).
a. On suppose α > 0. Montrer que G = αZ.
b. On suppose α = 0. Montrer que G est dense dans R.

9. Soit (G, .) un groupe et A une partie de G. L’intersection des sous-groupes de


(G, .) contenant A est le plus petit sous-groupe de G contenant A. On l’appelle le
sous-groupe de (G, .) engendré par A, on le note gr(A). On dit aussi que A
est une partie génératrice de gr(A).
Soient (G, .) un groupe d’élément neutre e et A une partie de G.
Si A est l’ensemble vide, montrer que gr(A) = {e}, sinon, gr(A) est l’ensemble des
produits finis d’éléments de A et d’inverses d’éléments de A.

10. Morphismes de groupes


Si (G, T ) et (G , T  ) sont deux groupes, une application f de G dans G est un
morphisme de groupes si, pour tout (x, y) ∈ G2 , f (x T y) = f (x)T  f (y).
Montrer que
a. L’image par f du neutre de (G, T ) est le neutre de (G , T  ).
b. L’image par f du symétrique de x ∈ G pour la loi T est le symétrique de
f (x) ∈ G pour la loi T  .
c. Montrer que f (G) est un sous groupe de (G , T  ).
d. Montrer que l’image réciproque de l’élément neutre e de (G , T  ), appelée le
noyau du morphisme f et notée Ker(f ), est un sous-groupe de (G, T ).
e. Montrer que f est injective si, et seulement si, son noyau est réduit à l’élément
neutre de (G, T ).
f. Montrer que ln est un morphisme bijectif du groupe (R , ×) sur le groupe
+
(R, +) et exp = ln−1 .
g. Si (G, .) est un groupe et a un élément de G, fa : G → G, x → a.x.a−1 est un
morphisme bijectif de (G, .) sur (G, .). On l’appelle automorphisme intérieur
de G.
Un sous-groupe H de G est dit sous-groupe distingué de G s’il est stable par
tout automorphisme intérieur de G. Cette définition sera utilisée dans les deux
exercices qui suivent.

11. Soit (G, .) un groupe. Pour (x, y) ∈ G2 , on note [x, y] = x.y.x−1 .y −1 , appelé
commutateur de x et y. Montrer que D(G), le sous-groupe engendré par les
commutateurs des éléments de G est un sous-groupe distingué de G.

12. Soient (G, .) un groupe et A ⊂ G. On définit N (A) = {x ∈ G | Ax = xA} et


C(A) = {x ∈ G | ∀a ∈ A, ax = xa} respectivement normalisateur et centralisateur
de A dans G.
a. Montrer que N (A) est un sous-groupe de G.
b. Montrer que C(A) est un sous-groupe distingué de N (A).
Structures algébriques usuelles 115

13. Soit (G, .) un groupe cyclique et H un sous-groupe de (G.). Montrer que H est
cyclique aussi.

14. Soit (G, .) un groupe cyclique de n éléments et p un diviseur de n. Montrer qu’il


existe un unique sous-groupe H de G ayant p éléments.


15. a. Montrer que l’ensemble G des réels de la forme x + y 2 où x ∈ N, y ∈ Z et
x2 − 2y 2 = 1 est un sous-groupe de (R , ×).
b. Montrer
√ que si √x > x

> √ 1, y > 0, y  > 0 avec x, y, x , y  dans Z, alors
(x + y 2)(x − y 2) = x + y 2 où y  > 0 et 1 < x < x.
   

c. Montrer que ce sous-groupe est le groupe monogène engendré par 3 + 2 2.

On pourra chercher l’élément a √ = x + y 2 ∈ G tel que y > 0 et x minimal pour
cette propriété. Soit g = x + y 2 ∈ G avec x  3 et y > 0. Soit g = a, soit
g √
= x + y  2 avec 1 < x < x et y  > 0. On recommencera avec g/a. . .
a

16. Soit E un ensemble non vide. Montrer que P(E), l’ensemble des parties de E,
muni des deux lois ∆ et ∩ est un anneau commutatif.
Si A est le complémentaire de A dans E, la loi ∆ est définie par :
A∆B = (A \ B) ∪ (B \ A) = (A ∩ B) ∪ (A ∩ B) = (A ∪ B) ∩ (A ∩ B).

√ √ √
17. Montrer que E = {x = a + b 2 + c 3 + d 6 | (a, b, c, d) ∈ Q4 } est une partie de R
qui, munie des lois induites par celles de R est un corps commutatif.


18. a. Montrer que 3 2 est irrationnel.
√ p
On pourra supposer que 3 2 = avec p, q ∈ N , et utiliser, par exemple les
q
décompositions de p et q en facteurs premiers.
b. Montrer que :
∀(x, y, z) ∈ C3 , x3 + y 3 + z 3 − 3xyz = (x + y + z)(x + jy + j 2 z)(x + j 2 y + jz).
√ √
c. On veut montrer que, a + b 3 2 + c 3 4 = 0 avec a, b, c ∈ Q si, et seulement si,
a = b = c = 0.
(i) Montrer qu’il suffit de le prouver pour a, b, c ∈ Z.
√ √
(ii) Montrer que, si a + b 3 2 + c 3 4 = 0, avec a, b, c ∈ Z, alors
a3 + 2b3 + 4c3 − 6abc = 0.
(iii) Si a, b, c ∈ Z et a3 + 2b3 + 4c3 − 6abc = 0, montrer que a, b, c sont pairs. En
déduire que a = b = c = 0.
√ √
d. Montrer que (E, +, .) où E = {a + b 3 2 + c 3 4 | a, b, c ∈ Q} est un corps
commutatif.

(−1)k+1  n   1 .
n
 n
19. a. Montrer que, pour n ∈ N , =
k k k
k=1 k=1
Écrire le développement de (1 + x)n .
116 Structures algébriques usuelles

n n n
1 n
b. Calculer k et .
k k+1 k
k=0 k=0
 p + k n + 1
n−p
c. Montrer que : ∀p  n, = .
k p
k=0

   
2n 2n + 1
20. Montrer que : ∀n ∈ N , n
<4 et < 4n .
n n

Solutions des exercices

 2  x+y 
 
1. Si (x, y) ∈ ] − 1, 1[ , 1 + xy = 0. Montrons que    1.
1 + xy
|x + y|  |1 + xy| ⇐⇒ (x + y)2  (1 + xy)2 ⇐⇒ 1 + x2 y 2 − x2 − y 2  0.
Comme 1 + x2 y 2 − x2 − y 2 = (1 − x2 )(1 − y 2 ), le résultat est établi.
Comme x  0 = 0  x = x et x  (−x) = (−x)  x = 0, on a 0 qui est élément
neutre de (E, ) et tout élément x de E a un symétrique dans E qui est −x. La loi
 est banalement commutative car + et . le sont dans R. Il ne reste qu’à prouver
l’associativité de  pour conclure. Soit (x, y, z) ∈ E 3
x+y
+z
(x  y) + z 1 + xy x + y + z + xyz
(x  y)  z = = x + y = 1 + xy + xz + yz (1).
1 + (x  y)z 1+ z
1 + xy
La loi  étant commutative, (x  y)  z = z  (x  y) = z  (y  x).
Donc, z  (y  x) s’obtient en échangeant x et z dans (1).
x + y + z + xyz .
D’où z  (y  x) = D’où l’associativité de la loi .
1 + xy + xz + yz

2. Si la loi est commutative, les assertions sont vraies.


Si (1) est vraie, pour tout x, y ∈ G, x.y = (x.y)−1 = y −1 .x−1 = y.x
Si (2) est vraie, pour tout x, y ∈ G, (x.y).(x.y) = (x.x).(y.y). Comme la loi est
associative, x.(y.x).y = x.(x.y).y. Comme x et y sont inversibles, y.x = x.y

3. Une partie d’un groupe G est un sous-groupe de G si elle contient l’élément neutre
e de G et si elle est stable par les applications x → x−1 et (x, y) → x.y.
Ici, seule la dernière propriété est déjà vérifiée.
Pour x fixé dans H, l’application fx : H → H, y → x.y est injective. Comme H
est fini, elle est bijective.
Structures algébriques usuelles 117

Donc, il existe x0 ∈ H tel que fx (x0 ) = x.x0 = x. Or x.e = x. Donc fx (x0 ) = fx (e),
ce qui implique x0 = e ∈ H.
Il existe x1 ∈ H tel que fx (x1 ) = x.x1 = e. Or x.x−1 = e. Donc x.x1 = x.x−1 . Il
s’ensuit que x1 = x−1 ∈ H.

4. On suppose les deux hypothèses réalisées. Notons les (1) et (2).


Il existe y  ∈ E tel que yy  = e (3).
(1) ⇒ yx = (yx)e. On déduit de (3) que (yx)e = (yx)(yy  ).
La loi étant associative, yx = y(xy)y  = (ye)y  . D’après (1) et (3), yx = yy  = e.
Donc ∀x ∈ E, xy = yx = e (4).
Pour tout x ∈ E, ex = (xy)x = x(yx) d’après (4) et l’associativité de la loi.
D’après (4), on a ex = xe. On peut conclure que (E, .) est un groupe.

5. Si HK est un sous-groupe de G, soit x ∈ HK, alors x−1 ∈ HK i.e. x−1 = hk où


(h, k) ∈ H ×K. Donc x = k −1 h−1 ∈ KH car (k −1 , h−1 ) ∈ K ×H. Donc HK ⊂ KH.
Inversement, si HK ⊂ KH, l’élément neutre e de G est tel que e = e.e ∈ HK.
Si (x, y) ∈(HK)2 , il existe h, h ∈ H et k, k  ∈ K tels que x = hk et y = h k  .
x−1 y = k −1 (h−1 h )k  . Notons z = k −1 (h−1 h ). Alors z −1 = (h−1 h)k ∈ HK ⊂ KH
d’où z −1 = k  h où (k  , h ) ∈ K × H. Donc x−1 y = zk  = h−1 (k −1 k  ) ∈ HK.
On peut conclure que HK est un sous-groupe de G.

6. Notons F l’intersection des Gi , i ∈ I et e l’élément neutre de G. Comme e ∈ Gi ,


pour tout i ∈ I, on a e ∈ F . Si x(x, y) ∈ F 2 , alors (x, y) ∈ Gi pour tout i ∈ I. Comme
les Gi sont des sous-groupes de G, pour tout i ∈ I, xy −1 ∈ Gi . Donc xy −1 ∈ F . Il
s’ensuit que F est un sous-groupe de G.
R2 muni de la loi + définie par (x, y) + (x , y  ) = (x + x , y + y  ) est trivialement
un groupe. On montre aisément que G1 = R × {0} et G2 = {0} × R sont des
sous-groupes de (R2 , +), mais que G1 ∪ G2 n’est pas un sous-groupe de (R2 , +) ;
en effet, (1, 1) = (1, 0) + (0, 1) ∈
/ G1 ∪ G2 alors que (1, 0) ∈ G1 ⊂ G1 ∪ G2 et que
(0, 1) ∈ G2 ⊂ G1 ∪ G2 .
Mais, si ∀(i, j) ∈ I 2 , ∃k ∈ I, Gi ∪ Gj ⊂ Gk , on vérifie aisément que la réunion des
Gi est un sous-groupe de G.
En particulier si I = N et si la suite (Gn )n0 est croissante (pour l’inclusion), la
réunion des Gn est un sous-groupe de G.

7. Si H = {0}, alors H = 0Z. Supposons H = {0}. Alors il existe x ∈ H \ {0}.


Comme H est un sous-groupe de (Z, +), l’élément −x appartient à H, donc
|x| ∈ H ∩ Z∗+ = H  . D’où H  est une partie non vide de N. Il existe un unique
n ∈ N∗ tel que n = min(H  ). Le sous-groupe de H engendré par n i.e. (n) = nZ
Solutions

N
est inclus dans H. Inversement, si x est un élément quelconque de H, par division
euclidienne, x = nq + r où (q, r) ∈ Z2 et 0  r < n. Comme nq ∈ nZ ⊂ H qui est
sous-groupe de (Z, +), r = x − nq est élément de H. Comme r < n, donc r ∈ H  .
118 Structures algébriques usuelles

D’où r = 0 et x = nq ∈ nZ. L’unicité du plus petit élément strictement positif de


H implique l’unicité de a ∈ N∗ tel que H = aZ si H = {0}.

8. Supposons H = {0}, H étant un sous-groupe de (R, +), il est non vide. Donc il
existe x ∈ H \{0}. −x ∈ H, car H est un sous-groupe de (R, +). Donc H  = H ∩R∗+
est une partie non vide de R minorée par 0. Il existe a = inf H  .
R
a. Si a > 0 et a ∈ H  , il existe par critère de borne inférieure, un élément h1 de
H  tel que a  h1 < a + a. Donc, vu l’hypothèse, a < h1 < 2a.
De même il existe h2 ∈ H  tel que a  h2 < h1 . Donc a < h2 < h1 < 2a.
Donc h1 − h2 ∈ H (car H sous-groupe de (R, +)) et 0 < h1 − h2 < a = inf H  .
R
Absurde. Donc si a > 0, a ∈ H, donc a ∈ H  : c’est le minimum de H  .
Dans ce cas, a ∈ H, donc H étant un sous-groupe de (R, +), aZ ⊂ H.
Si x ∈ H, soit m = E[x/a], alors ma  x < (m + 1)a et x − ma ∈ H et vérifie :
0  x − ma < a = inf H  . Comme x − ma  0 et n’appartient pas à H  , il est nul,
R
donc x = ma. D’où H = aZ par double inclusion.
b. Si a = 0 utilisons le critère de la borne inférieure dans R. Soit (x, y) ∈ R2 , x < y
∃ η ∈ H  , a = 0  η < y − x. Comme η ∈ H  , il est strictement positif, et on peut
poser p = x/η. Alors pη  x < (p + 1)η  x + η < y et (p + 1)η ∈ H puisque H
est un sous-groupe de (R, +). D’où H est dense dans R.

9. Si A est non vide, il suffit de montrer que l’ensemble H des produits aε11 . . . aεnn
où n varie dans N∗ et pour 1  i  n, les ai sont dans A et les εi dans Z, est un
sous-groupe de G contenant A.
Si a ∈ A, alors a = a1 ∈ H. Donc H est non vide et contient A.
Si x et y sont éléments de H, il existe deux entiers naturels p et q tels que
αp β1 βq
x = aα1 . . . ap , y = b1 . . . bq où (ai , bi ) ∈ A et (αi , βi ) ∈ Z .
1 2 2

−βq
Donc y −1 = bq . . . b−β
1
1
∈ H et x.y ∈ H.

10. a. Si e est l’élément neutre dans G et e l’élément neutre dans G , pour tout
x ∈ G, xT e = eT x = e ⇒ f (x)T  f (e) = f (e)T  f (x) = f (e) ⇒ f (e) = e .
b. Si xT x = x T x = e, alors f (x)T  f (x ) = f (x )T  f (x) = f (e) = e . Donc f (x )
est le symétrique de f (x) dans le groupe G .
c. On a déjà f (e) = e ∈ f (G). Donc f (G) est non vide. Si a et b sont éléments de
f (G), il existe x et y dans G tels que a = f (x) et b = f (y). Si b est le symétrique
de b pour T  , on a vu que b = f (y  ) où y  est le symétrique de y dans G pour T .
Donc aT  b = f (x)T  f (y  ) = f (xT y  ) ∈ f (G) car (G, T ) est un groupe.
Donc f (G) est un sous-groupe de (G , T  ).
 
d. Ker(f ) = f −1 {e } = {x ∈ G | f (x) = e } contient e, d’après a), donc Ker(f )
 2
est non vide. Si (x, y) ∈ Ker(f ) f (xT y) = f (x)T  f (y) = e T  e = e .
Si y  est le symétrique de y dans G pour T , alors f (y  ) est le symétrique de f (y)
dans G pour T  . Donc f (y) = e ⇒ f (y  ) = e i.e. y  ∈ Ker(f ). Donc Ker(f ) est
un sous-groupe de (G, .).
Structures algébriques usuelles 119

e. Si f est injective, x ∈ Ker(f ) ⇐⇒ f (x) = e ⇐⇒ f (x) = f (e) ⇒ x = e.


Donc, si f est injective, son noyau est réduit à {e}.
Réciproquement si Ker(f ) = {e}, pour tout x, y ∈ G, f (x) = f (y) implique
f (x)T  f (y  ) = e d’après b), si y  est le symétrique de y dans G pour T . Comme
f est un morphisme, f (xT y  ) = e i.e. xT y  ∈ Ker(f ). Comme Ker(f ) = {e},il
s’ensuit que xT y  = e ce qui équivaut à x = y. Donc f est injective.
f. On sait ln est une bijection de R+  sur R et que :
  2
∀(x, y) ∈ R+ , ln(x.y) = ln(x) + ln(y).
g. Évidemment, G est supposé non commutatif, sinon, pour tout a ∈ G, fa = IG .
∀(x, y) ∈ G2 , fa (x)fa (y) = (axa−1 )(aya−1 ) = a(xy)a−1 = fa (xy),
car la loi de groupe est associative, a−1 a = e et ey = y.
z = fa (x) ⇐⇒ x = a−1 za car a est inversible dans G.
Donc fa est bijective et fa−1 = fa−1 .

11. D(G) = {g1ε1 . . . g1εn | εi ∈{−1, 1}, gi = [xi , yi ], xi , yi ∈ G}.


On montre facilement que l’inverse du commutateur [x, y] est le commutateur [y, x]
et que si g = [x, y] et h ∈ G, alors hgh−1 = [x , y  ] avec x = hxh−1 et y  = hyh−1 .
Par une récurrence facile, on montre que :
hg1 . . . gn h−1 = (hg1 h−1 )(hg2 h−1 ) . . . (hgn h−1 ) et l’on conclut avec les remarques
précédentes.

12. a. e ∈ N (A). Si x, y ∈ N (A)A(xy) = (Ax)y = (xA)y = x(Ay) = x(yA) = xyA.


Ax−1 = x−1 (xA)x−1 = x−1 (Ax)x−1 = x−1 A. Donc xy ∈ N (A) et x−1 ∈ N (A). Il
en découle que N (A) est un sous-groupe de A.
b. On a e ∈ C(A) ; si x, y ∈ C(A), pour tout a ∈ A,
a(xy) = (ax)y = (xa)y = x(ay) = x(ya) = (xy)a et
ax−1 = x−1 (xa)x−1 = x−1 (ax)x−1 = x−1 a. Donc C(A) est un sous-groupe de
N (A). Montrons qu’il est distingué dans N (A).
∀x ∈ C(A), ∀y ∈ N (A), ∀a ∈ A, ∃b ∈ A, ay = yb.
Donc a(yxy −1 ) = (ay)(xy −1 ) = (yb)(xy −1 ) = y(bx)y −1 = y(xb)y −1 = (yx)(by −1 )
D’où a(yxy −1 ) = (yx)(y −1 a) = (yxy −1 )a. Finalement, yxy −1 ∈ C(A).

13. Soit (G, .) un groupe cyclique engendré par a et H un sous-groupe de G. Supposons


H = {e} et considérons le plus petit entier naturel non nul que an ∈ H avec an = e.
Soit n ∈ Z. La division euclidienne dans Z donne p, q ∈ Z tel que n = pq + r
avec 0  r < p. Donc an = (ap )q ar . Comme H est un sous-groupe de G,
ar = an (ap )−q ∈ H. D’après la définition de p, on a r = 0 i.e. an = (ap )q , q ∈ Z. Le
groupe H est cyclique engendré par ap .

14. Soit H = {x ∈ G | xp = e} sous-groupe de g si n = pq. Alors H contient tout sous-


Solutions

groupe d’ordre p. En particulier H contient H  = {e, xq , . . . , xq(p−1) }. D’où H est


de cardinal  p. D’après l’exercice précédent, H est cyclique et l’ordre de tout
générateur de H a un ordre qui divise p. Donc card(H)  p. D’où, card(H) = p
et tout sous-groupe de G d’ordre p est égal à H.
120 Structures algébriques usuelles

√ √ √
15. a. Comme 1 = 1 + 0 2 ∈ G, l’ensemble G est non vide. Si√(x + y 2) et (x + y  2)
sont éléments de G, leur produit xx + 2yy  + (xy  + x y) 2 est élément de G car,
√2yy , xy + x y) ∈ Z et d’autre
    2
√ part, (xx  +
d’une part, puisque x2 − 2y 2 = 1, x >
|y| 2 et x > |y √ | 2 impliquent
√ xx > 2yy et donc√xx + 2yy  ∈ N.


Comme (x + y 2)(x − y 2) = x2 − 2y 2 = 1, (x + y 2) est inversible dans dans√R


et son inverse
√ est dans G. Enfin, comme x2 − 2y 2 = 1 et x ∈ N impliquent x > y 2
et x + y 2 > 0, une caractérisation des sous-groupes permet de conclure que G
est un sous-groupe de (R+ , ×).
√ √ √
b. Si x > x > 1, y > 0, y  > 0 et x, x , y, y  ∈ Z, (x + y 2)(x − y  2) = x + y  2
avec x = xx − 2yy  et y  = x y − xy  . On a x 2 2
y − x2 y 2 = 2 2
 y − y car
2
x −1 2
x −1
x2 = 1 + 2y 2 et x2 = 1 + 2y 2 . Or 0 < y  = < = y,
2 2
2 2 2 2   
donc  x y − x y > 0. Il en s’ensuit que x y > xy et donc y > 0. Comme
x = 1 + 2y 2 , on a x > 1.
Le signe de x − x = −x(x − 1) + 2yy  est celui de z = (2yy  )2 − x2 (x − 1)2 .
z = (x2 −1)(x2 −1)−x2 (x −1)2 = (x −1)(2x2 −x −1) > (x −1)(2x−x −1) > 0
Donc 0 < x < x.

c. La recherche de l’élément a =√x + y 2 ∈ G tel que √ y > 0 et x minimal pour
cette propriété donne a = 3 + 2 2. Soit g = x + y 2 ∈ G avec x  3 et y > 0.
g √
Soit g = a, soit = x + y  2 avec 1 < x < x et y  > 0. On recommence avec
a √
g. gk
D’où une suite (gk ) où gk+1 = , gk = xk + yk 2. La suite d’entiers naturels
a a
(xk ) étant strictement décroissante, elle est stationnaire, donc finie et il existe k0
tel que xk0 = 1. D’où yk0√= 0 et gk0 = ak0 . √
Si g ∈ G, soit g = x + y 2, y > 0, soit g −1 = x − y 2 ∈ G. Il existe donc, dans
tous les cas, k ∈ Z tel que g = ak i.e. G est monogène.
Remarque : on vient de résoudre l’équation x2 − 2y 2 = 1, x ∈ N, y ∈ Z. On a
montré que les solutions sont les couples (xn , yn ) tels que √ √
 2n 2n
 x = ( 2 + 1) + ( 2 − 1)

√ √ √  n
2 √
xn + yn 2 = (3 + 2 2)n = (1 + 2)2n . Donc √

 ( 2 + 1) − ( 2 − 1)2n
2n
 yn = √
2 2
16. ∆ est commutative, ∅ est l’élément neutre pour ∆ . Comme A∆A = ∅,
l’élément symétrique de A pour ∆ est A. Montrons  que ∆ est associative. Soient

(A, B, C) ∈ P(E)3 . Notons X = A∆(B∆C) = A ∩ (B∆C) ∪ A ∩ (B∆C) .
     
X = A ∩ (B ∪ C) ∩ (B ∩ C) ∪ A ∩ (B ∩ C ) ∪ B ∩ C .
      
X = A ∩ B ∩ C) ∪ (B ∩ C) ∪ A ∩ B ∩ C ∪ A ∩ B ∩ C .
       
X = A∩B∩C ∪ A∩B∩C ∪ A∩B∩C ∪ A∩B∩C (1).
Les propriétés des lois ∩ et ∪ étant supposées connues, comme ∆ est commutative,
X = (B∆C)∆A.Donc,  si l’on note Y = (A∆B)∆C,   alors
Y = B ∩ C ∩ A ∪ B ∩ C ∩ A ∪ B ∩ C ∩ A ∪ B ∩ C ∩ A) = X d’après (1).
Donc (P(E), ∆) est un groupe abélien.
Comme ∩ est une loi de composition interne sur P(E) associative, commutative,
d’élément neutre E, il suffit de prouver la distributivité de ∆ par rapport à ∩ pour
conclure que (P(E), ∆, ∩) est un anneau commutatif.
Structures algébriques usuelles 121
     
Z = A ∩ (B∆C) = A ∩ (B ∩ C) ∪ (B ∩ C) = A ∩ B ∩ C ∪ A ∩ B ∩ C .
   
Soit T = (A ∩ B)∆(A ∩ C) = (A ∩ B) ∩ (A ∩ C) ∪ A ∩ B) ∩ (A ∩ C) .
   
T = (A ∩ B) ∩ A ∪ C ∪ ( A ∪ B ) ∩ (A ∩ C) .
       
T = A ∩ B ∩ A ∪ A ∩ B ∩ C ∪ A ∩ A ∩ C ∪ A ∩ C ∩ B = Z.

√ √ √
17. On admet dans cet exercice que 2, 3 et 6 sont irrationnels. Pour ceux qui
ne sauraient pas le prouver, utilisez les deux méthodes données dans l’exercice
suivant.
E ⊂ R. La multiplication et l’addition étant associatives, commutatives, dans R,
elles le sont dans E. L’élément neutre pour la loi + (resp. pour la loi .) est 0 (resp.
1) dans E. Comme pour tout x ∈ E, −x ∈ E et vérifie x + (−x)(−x) + x = 0, on
peut conclure que (E, +) est un groupe abélien.
Comme la multiplication est distributive par rapport à l’addition dans R, c’est le
cas dans E, et donc E est un anneau commutatif.
1 1
Si x ∈ E \ {0}, ∈ R, il suffit de montrer que ∈ E pour conclure que E est un
x x
corps commutatif.
√ √ √
Montrons au préalable que a + b 2 + c 3 + d 6 = 0 avec a, b, c, d ∈ Q si, et
seulement si, a = b = c = d = 0. Une des deux implications étant claire, intéressons
nous à l’autre.
√ √ √ √ √ √
Si a + b 2 + c 3 + d 6 = 0 avec d = 0, alors 6√= α√ + β 2 + γ 3.
√ √ √ √ (α + β 2 )( 2 + γ) √
Donc 3 ( 2 − γ) = α + β 2, d’où 3 = 2
= α1 + β1 2 avec
√ 2 − γ √
α1 et β1 dans Q. Donc 3 = α12 + 2β12 + 2α1 β1 2. Comme 2 ∈ R \ Q, √ il s’ensuit

que α1 β1 = 0. Donc, soit α12 = 3, soit 2β
√1
2
= 3 ce
√ qui est impossible car 3 et √6
2 2 2
√ a + b 2 = −c 3. Donc 3c = a + 2b + 2ab 2
sont irrationnels. Donc d = 0 i.e.
qui implique a = b = c = 0 car 2 ∈ R \ Q.
√ √ √ √ √ √
Donc, si x = (a + b 2 ) + 3(c + d 2 ) = 0 alors y = (a + b 2) − 3(c + d 2 ) = 0.
√ √ √
xy = (a + b 2 )2 − 3(c + d 2 )2 = α + β 2 avec α, β ∈ Q.

xy(α − 2β)√ = α2 −2β 2 = √
0 implique
√ √  √
1 y(α − β 2 ) (a + b 2) − 3(c + d 2 ) (α − β 2 )
= = .
x α2 − 2β 2 α2 − 2β 2
1 √ √ √ 1
D’où = a + b 2 + c 3 + d 6 avec (a , b , c , d ) ∈ Q4 . Donc ∈ E.
x x
p√
3
18. a. Première solution : si où p et q sont des entiers naturels non nuls, alors
2=
q
p3 = 2q 3 . Dans la décomposition en facteurs premiers de p2 , tous les nombres
premiers sont élevés à une puissance 3α alors que dans le second membre, 2 a une
puissance 3β + 1, ce qui est absurde.
√3 p
Deuxième solution : si 2 = où p et q sont des entiers naturels non nuls et
Solutions

q
premiers entre eux, on écrit p3 = 2q 3 . Donc, 2 divise p. En notant p = 2p , p ∈ N
on obtient 4p3 = q 3 . D’où 2 divise q, ce qui contredit : p et q premiers entre eux.
b. Voir l’exercice 14 du chapitre 2.
122
122 Structures
Structures algébriques
algébriques usuelles
usuelles

pp pp pp √ √ √

c.
c. (i)
(i) Si Si aa = = ,, bb = =  et et cc = = ,, on on aa aa + + bb 33 22 + + cc 33 44 = = 00 si, si, et
et seulement
seulement si, si,
q√
√ q qq √ √ qq
pqqq +
pq +ppqqqq 33 22+ +ppqq qq 33 44 == 0.
0. Comme
Comme qq qqqq =
= 0,0, le
le résultat
résultat est est établi.
établi.
√√
33
√ √
(ii)L’égalité
(ii)L’égalité (ii) (ii) avec
avec xx = = a, a,yy == bb 22 et et zz = = cc 33 44 donne
donne
xx+ +yy + +zz = = 00 ⇒ ⇒ xx33 + +yy33 + +zz33 − −3xyz
3xyz = = 00 ⇒ ⇒ aa33 + +2b 2b33 ++4c 4c33 − −6abc
6abc = = 0.0.
(iii)
(iii) Si abc =
Si abc = 0, 0, on on peutpeut supposer
supposer a, a,b,b,cc premiers
premiers entre entre eux, eux, sinon
sinon on on posepose
aa == δa δa,,bb == δb δb et
et cc = = δc δc avec
avec aa,,bb,,cc premiers
premiers entre entre eux eux et etl’on
l’on aa
aa33 ++2b 2b33 + +4c4c33 − −6abc
6abc = = 00 ⇐⇒ ⇐⇒ δδ33 aa33 + +2b 2b33 ++4c 4c33 −
−6a 6abbcc = = 0.
0.
33 33 33 33 33 33
aa + +2b 2b + +4c4c − −6abc
6abc = = 00 ⇐⇒ ⇐⇒ 2b 2b + +4c 4c − −6abc6abc = = −a−a .. Donc Donc 22 divise
divise a. a. Notons
Notons
aa == 2a 2a11 alors
alors 4a 4a3131++bb33+ +2c 2c33− −6a 6a11bc
bc = = 0,0, qui
qui implique
implique 22 divise divise b.b. EnEn notant
notant bb = = 2b
2b11
on
on obtient
obtient 2a 2a2121 + +4b 4b3131 +
+cc3131 − −6a 6a11bb11cc = = 0,0, cece qui
qui implique
implique 11 divise divise c.c. Ceci
Ceci contredit
contredit
a,
a,b,b,cc premiers
premiers entre entre√ eux.
√eux. Donc Donc abc abc = = 0.0. SiSi l’un
l’un des des trois
trois est est nul
nul etet pas
pas les
les deux
deux
autres,
autres, on aboutit àà 33 22∈∈Q.
on aboutit Q. Donc
Donc aa = = bb = = cc = = 00 sisi aa33+ +2b 2b33+ +4c4c33− −6abc
6abc = = 00 avec
avec
(a,
(a,b,b,c) c)∈∈ZZ33 et et même
même sisi (a, (a,b,b,c)c)∈∈Q Q33..
d.
d. E E⊂ ⊂ R.R. LaLa multiplication
multiplication et et l’addition
l’addition étant étant associatives,
associatives, commutatives,
commutatives, dans dans
R,
R, elles
elles le le sont
sont dansdans E. E. L’élément
L’élément neutre neutre pour pour la la loi
loi + + (resp.
(resp. pourpour la loi ..)) est
la loi est 00
(resp.
(resp. 1) 1) dans
dans E. E. Comme
Comme pour pour touttout xx∈∈E, E,−x −x∈∈E E et et vérifie
vérifie xx+ +(−x)(−x)
(−x)(−x)+ +xx = = 0,
0,
on
on peut
peut conclure
conclure que que (E, (E,+) +) estest unun groupe
groupe abélien.
abélien.
Comme
Comme la la multiplication
multiplication est est distributive
distributive par par rapport
rapport àà l’addition
l’addition dans dans R, R, c’est
c’est lele
cas
cas dans
dans E, E, et et donc
donc E E estest un un anneau
anneau commutatif.
commutatif.
11 11
Si xx∈∈E
Si {0},, ∈∈R,
E \\ {0} R, ilil suffit
suffit de de montrer
montrer que que ∈∈E E pour
pour conclure
conclure que que E E estest un
un
xx √√ √√ x x
33 33
corps
corps commutatif.
commutatif. Soit Soit xx = = aa+ +bb 22+ +cc 44 = = 0.0.
√√ √√ √ √ √√
11 (a (a+ +bj bj 33 22+ +cjcj22 33 44)(a )(a+ +bj bj22 33 22+ +cj cj 33 44))..
D’après
D’après b), b), = =
xx aa33 +
+2b 2b√ 33 +
√ +4c 4c33 −−6abc6abc√ √
22 22
11 (a (a − −2bc)
2bc)+ +(2c(2c − −ab)
ab) 22+33
+(b (b22 −−aa22)) 33 44
Donc
Donc = = ∈∈E. E.
xx aa33 + +2b 2b33 ++4c 4c33 − −6abc
6abc
nn    
nn nn
19.
19. a. (1−
a. (1 −x) x) = = (−1)jjxxjj.. Donc,
(−1) Donc, par par intégration,
intégration,
jj
j=0
j=0
 11 nn    
nn

 nn (−1) (−1)jj  (1 (1− −x) x)n+1n+111
11 ..
(1−
(1 −x) x) dxdx = = = = − − ==
00 jj jj +
+ 1
1 n n ++ 1 1 00 n
n + +11
j=0
j=0
nn    
(1−
(1 −x) x)nn − −11   nn
Pour tout
Pour tout xx∈∈R R,, == (−1)jjxxj−1
(−1) j−1
..
xx jj
j=1
j=1
n−1
n−1
11− −(1 (1−−x)x)nn 11− −(1(1− x)nn 
−x) 
Comme,
Comme, pour tout xx∈∈R
pour tout R,, == =
= (1−
(1 x)kk,, on
−x) on obtient
obtient
xx 11−
−(1 (1−−x)
x)
k=0
k=0
nn    nn
nn (−1)(−1)j−1 j−1
11..
par
par intégration,
intégration, =
=
jj jj kk
j=1
j=1 k=1
k=1

 nn   
nn jj
b. ∀x∈∈R,
b. ∀x R,(1
(1++x)x)nn == xx ..
jj
j=0
j=0
nn   
nn j−1
Par
Par dérivation, ∀x∈∈R,
dérivation, ∀x R,n(1n(1+ +x)x)n−1n−1
== jj xxj−1..
jj
j=0
j=0
Structures algébriques usuelles 123

n
  
n
Pour x = 1, on obtient j = n2n−1 .
j
j=0
 n  
1
2n+1 − 1  1 n
De même, on a (1 + x)n dx = = .
0 n j=0
j + 1 j
     
a a a+1
c. On sait que ∀b  a, + = .
b−1 b b 
a a + 1  a  
p+k

p+k

Donc = − . D’où = αk+1 − αk où αk = .
b b b−1 p p−1
 p + k
n−p  p + k
n−p n−p

Donc : = 1+ = 1+ (αk+1 − αk ) = αn−p+1 par
k k
k=0 k=1 k=1
télescopage. D’où le résultat.

2n 
     
2n 2n 2n
20. (1 + 1)2n = > ⇒ 4n > .
k n n
k=0
  2n + 1   2n + 1   2n + 1 
2n+1 
2n + 1

2n+1 n
(1 + 1) = 2.4 = > + =2
k n n+1 n
    k=0
n n
car = . D’où le résultat.
p n−p

Travail dirigé

Entiers de Gauss

Partie I

On donne G l’ensemble des nombres complexes m + ni où (m, n) ∈ Z2 . Pour tout


z ∈ C, on note k(z) le nombre de p ∈ G tels que |z − p| < 1.
1. Montrer que si z ∈ G alors k(z) = 1.
2. Montrer que : ∀z ∈ C, k(z) = k(z + 1) = k(z + i) = k(iz) = k(z).
1
En déduire que : ∀z ∈ C, ∃z  ∈ C, k(z  ) = k(z) et 0  m(z  )  e(z  )  .
2
1
Montrer que |z  |  √ et que, sauf si z  = 0, on a |z  − 1| < 1.
2
3. Montrer que : ∀z ∈ C, 1  k(z)  4 avec k(z) > 1 sauf si z ∈ G.
1 + i 1 + i 5 + i
4. Calculer k(z) pour z ∈ , , .
3 4 12
124 Structures algébriques usuelles

Partie II

1. Montrer que G est un anneau constitué d’éléments de C. Quels sont ses éléments
inversibles ? On appelle G l’anneau des entiers de Gauss et l’on note G = Z[i].
b
On dit que a divise b, dans G, a = 0, lorsque ∈ G. On note, pour a ∈ G, D(a)
a
l’ensemble des diviseurs de a. 
  2 a = bq + r
2. a. Montrer que : ∀(a, b) ∈ G × G \ {0} , ∃(q, r) ∈ G , Utiliser I.
|r| < |b|
b. Montrer que le couple (q, r) est unique si et seulement si b divise a.
c. Quels sont les diviseurs de 2 dans G ?
d. Montrer que 1 + i divise a dans G si et seulement si e(a) − m(a) est pair.
3. a. Soit (a, b, q, r) ∈ G4 tel que a = bq +r. Montrer que : D(a)∩D(b) = D(b)∩D(r).
b. Montrer que pour tous a, b non nuls de G il existe un unique élément, noté a ∧ b
dans G tel que : D(a) ∩ D(b) = D(a ∧ b) et e(a ∧ b) > 0, m(a ∧ b)  0.
c. Calculer (4 − 7i) ∧ (8 + i).
4. Soient a, b non nuls dans G.
a. Montrer que : (a ∧ b = 1) ⇐⇒ (∃(u, v) ∈ G2 , au + bv = 1.
b. Montrer que : (a ∧ b = 1) ⇒ (a ∧ b2 = a2 ∧ b2 = 1).
c. Soit c dans G ; montrer que si (a ∧ b = 1) et si a divise bc alors a divise c.

Solution
Partie I

1. Si z ∈ G, le disque ouvert de centre z et de rayon 1 ne contient que z dans G.


2. Les égalités proviennent de l’invariance de G par ces transformations de C.
1 1
Soit z = x + iy, (x, y) ∈ R2 ; ∃(x0 , y0 ) ∈ Z2 , |x − x0 |  et |y − y0 | 
2 2
1 1
Posons z  = z − x0 − iy0 , z  − z ∈ G et k(z  ) = k(z) et | e z  |  , | m z  |  .
2 2
Toute isométrie laissant invariant le carré constitué par les points
(1, 1), (1, −1), (−1, 1), (−1, −1) laisse G invariant. On peut par les symétries

− →

par rapport (O; i ) et (O; j ) changer le signe e z  et m z  et on peut
→ −
− →
éventuellement les permuter par la symétrie par rapport à la droite (O; i + j ).
1
On se ramène ainsi à z  tel que k(z) = k(z  ) et 0  m(z  )  e(z  ) 
2
1 1 1 1
|z  |2  + = ⇒ |z  |  √ .
4 4 2 2
|z  − 1| < 1 sauf si z  = 0 car le cercle de centre 1 et de rayon 1 passe par O et le
point d’affixe 1 + i. Le disque ouvert de centre 1 et de rayon 1 contient l’ensemble
des points P (x, y) tels que 0  y  x  1/2} sauf O.
Un dessin est vivement conseillé.
3. La région : 0  y  x  1/2 est partagée en 4 régions par les cercles de centres
respectifs 1, i, 1 + i et de rayon 1. Notons Rj l’ensemble des z de cette région tels
que k(j) = j.
Structures algébriques usuelles 125

1 
R1 = {0} ; R2 : 0 < x  , 0  y  1 − 1 − x2 .
2
1,  
R3 : 0 < x < 1 − 1 − x2  y  1 − 1 − (1 − x)2
2
1 1 
R4 : 1 − √ < x  , 1 − 1 − (1 − x)2 < y  x. (faire un dessin)
2 2
1 + i  2√ 2 1+i
 
4.  − (1 + i) = < 1 donc ∈ R4
3 3 3
1 + i  3√ 2 1 + i  √10 1+i
   
 − (1 + i) = > 1 et  − i = < 1 donc ∈ R3
4 4 4 4 4
5 + i  √146 5 + i  5+i
   
 − i = > 1 et  − 1 < 1 donc ∈ R2
12 12 12 12
Partie II
1. G est non vide car 1 ∈ G. Soit (x, y) ∈ G2 , il existe (m, n, p, q) ∈ Z4 tels
que x = m + in et y = p + iq. On a : x − y = (m − p) + i(n − q) et
xy = (mp − nq) + i(mq + np). (Z, +, .) étant un anneau commutatif, G un anneau
contenu dans C. Notons que pour tout z ∈ G, |z|2 ∈ N.
z est inversible dans G si, et seulement si, il existe z  ∈ G tel que zz  = 1.
zz  = 1 ⇒ |z|2 |z  |2 = 1 ⇐⇒ |z|2 = |z  |2 = 1 (cf. remarque précédente). Donc
m2 +n2 = 1 D’où (m, n) ∈{(1, 0), (−1, 0), (0, 1), (0, −1)} i.e. z ∈{1, −1, i, −i} = U4 .
La réciproque étant évidente, les éléments inversibles de G sont les éléments de
U4 . a 
 
2. a. ∀(a, b) ∈ G × G − {0}, ∃q ∈ G,  − q  < 1. Donc |a − bp| < |b| et a − bq = r ∈ G.
b
D’où le résultat. Notons qu’il peut y avoir jusqu’à quatre couples (q, r) et que l’on
1
peut obtenir |a − bp|  √ |b| (cf.II.A.2.)
2 a a
b. Il n’y a unicité de (q, r) que si k = 1 i.e. ∈ G i.e. b divise a.
b b
c. On a des diviseurs  évidents  dans G de tout z ∈ G, à savoir les αz où α ∈ U4 .
De plus pour tout u de G divisant z, les αu divisent z.
Si (a, b) ∈ G × G − {0}, b divise a, alors |b|2 divise |a|2 dans N car a = bc implique
|a|2 = |b|2 |c|2 . Si b divise a et n’est pas de la forme α où αa avec α ∈ U4 , alors |b|2
est un diviseur de |a|2 distinct de 1 et |a|2 .
Si a = 2, alors |a|2 = 4 et les diviseurs de a non  évidents  sont tels que |b|2 = 2
d’où b = ±1 ± i. Réciproquement, si |b|2 = 2, alors bb̄ = 2, donc b divise bien 2.
En conclusion : 2 a 12 diviseurs dans G qui sont 2α, α, (1 + i)α où α ∈ U4 .
d. Si 1 + i divise a, alors |1 + i|2 divise |a|2 dans N , donc |a|2 est un entier naturel
pair, d’où e(A) et m(a) ont même parité.
Réciproquement si e(a) = m et m(a) = n ont même parité,
supposons m = 2m et n = 2n où (m , n ) ∈ Z2 , alors 2 divise a dans G et
donc 1 + i divise a dans G d’après la question précédente et par transitivité de la
relation de divisibilité ;
supposons m = 2m + 1 et n = 2n + 1 où (m , n ) ∈ Z2 , alors a = 2a + 1 + i
Solutions


où a ∈ G. Or 1 + i divise 2 dans G, donc 1 + i divise a.
3. a. Si c divise a et b alors c divise r = a − bq donc c divise b et r i.e.
D(a) ∩ D(b) ⊂ D(b) ∩ D(r).
c divise r et b alors c divise a = bq + r donc c divise b et a i.e.
126 Structures algébriques usuelles

D(b) ∩ D(r) ⊂ D(a) ∩ D(b).


b. On définit la suite (ak )k∈N par ao = a, a1 = b, ak = qk ak+1 + ak+2 si ak+1 = 0
avec |ak+2 | < |ak+1 | et si ak+1 = 0, on pose aj = 0 pour tout j  k + 1.
Tant que ak+1 = 0, on a D(ak ) ∩ D(ak+1 ) = D(a) ∩ D(b) et la suite d’entiers
naturels |ak |2 est strictement décroissante. Comme il y a un nombre fini d’entiers
dans [[0, |a|2 ]], il existe n ∈ N∗ tel que : an = 0 et an+1 = 0.
Donc D(an ) = D(an ) ∩ D(0) = D(a) ∩ D(b). En multipliant éventuellement an
par un élément de U4 on peut rendre positives ses 2 coordonnées, sa partie réelle
étant strictement positive. Soit d cet élément, on a :
D(d) = D(a) ∩ D(b), e(d) > 0, m(d)  0.
Supposons l’existence de 2 éléments d, d possibles pour a ∧ b, alors D(d) = D(d ),
d d
d’où d divise d et d divise d ; donc  est inversible i.e.  ∈ U4 .
d d
Or e(d ) > 0, m(d )  0 et e(d) > 0, m(d)  0, donc d = d .
a 5 12
c. Application : a = 4 − 7i, b = 8 + i donc |a|2 = |b|2 = 65, = − i.
b 13 13
a
L’élément de G  le plus proche  de est −i, donc : a∧b = b∧a2 , a2 = a+ib = 3+i.
b
b 5 1
= − i ; par exemple b ∧ a2 = a2 ∧ a3 , a3 = b − 2a2 = 2 − i.
a2 2 2
a2
= 1 + i. Donc n = 3. Les conditions e(a ∧ b) > 0 et m(a ∧ b)  0 incitent au
a3
remplacement de a3 par ia3 = 1 + 2i. Donc : a ∧ b = 1 + 2i.
4. a. Montrons que I = {ap + bq | (p, q) ∈ G2 } est tel que I = dG avec d ∈ G.
Si c divise d alors c divise a et b car d divise a et b (a, b) ∈ (dG)2 . Inversement si
c divise a et b, alors c divise d = au + bv, alors d ∈ (a ∧ b)U4 dG = (a ∧ b)G. En
particulier a ∧ b = 1 ⇐⇒ ∃(u, v) ∈ G2 , au + bv = 1.
Si I = {0}, parmi les éléments non nuls de G il existe c tel que |c|2 minimal (il
s’agit d’entiers.) On a, pour tout z ∈ I, z = cq + z  , |z  | < |c| cf B.2.a).
Comme z  ∈ I, z  = 0 par définition de c. I n’est rien d’autre que l’ensemble des
multiples de c.
b. Si a ∧ b = 1, alors ∃(u, v) ∈ G2 , au + bv = 1, donc a(au2 + 2buv) + b2 v 2 = 1 i.e.
∃(u , v  ) ∈ G2 , au + b2 v  = 1, donc a ∧ b2 = 1, donc b2 ∧ a = 1 d’où b2 ∧ a2 = 1
par le raisonnement précédent.
c. Si (∃q ∈ G, bc = aq) et si (∃(u, v) ∈ G2 , au + bv = 1) alors on a :
c = acu + bvc = a(uc + vq) i.e. a divise c.
8 - Polynômes et fractions rationnelles

Rappels de cours


Si P = an X n est un polynôme non nul de K[X], on considère l’ensemble des
entiers naturels tels que an soit non nul. Le plus grand de ces entiers est appelé,
degré de P et noté deg(P ), le coefficient associé est appelé coefficient dominant.
On dit que P est unitaire lorsque son coefficient dominant est 1.
On pose deg(0K[X] ) = −∞ . On prouve aisément  :
deg(P + Q)  max deg(P ), deg(Q) avec égalité si deg(P ) = deg(Q),
deg(P Q) = deg(P ) + deg(Q),
deg(P ◦ Q) = deg(P ) × deg(Q) si ni P ni Q n’est nul.
Pour tout entier naturel n, on note Kn [X] l’ensemble des polynômes de degré au
plus égal à n.
1. Division euclidienne
Soient A et B deux polynômes de K[X] avec B non nul. Il existe un unique couple
(Q, R) d’éléments de K[X] tel que A = BQ + R et deg(R) < deg(B).
2. Dérivation
L’application D : K[X] → K[X], P → P  est un endomorphisme
 surjectif d’espace
vectoriel de noyau K0 [X], pour tout n ∈ N, D Kn+1 [X] = Kn [X].
Formule de Leibniz
n  
 2 n
Si n ∈ N et (P, Q) ∈ K[X] alors Dn (P Q) = Dk (P )Dn−k (Q).
k
k=0
Formule de Taylor polynomiale

 P (k) (a)
Soit P un élément de K[X] et a ∈ K, P (X) = (X − a)k .
k!
k=0
3. Racines
Le nombre de racines de P est au plus égal à son degré.
α ∈ K est racine de P d’ordre p si, et seulement si, l’une des assertions suivantes
est vérifiée.
(i) (X − α)p divise P et (X − α)p+1 ne divise pas P .
(ii) P (α) = P  (α) = · · · = P (p−1) (α) = 0 = P (p) (α).
128 Polynômes et fractions rationnelles

4. Arithmétique dans K[X]


Algorithme d’Euclide
A0 et A1 sont deux polynômes tels que deg(A0 )  deg(A1 )  0 et k = 1.
Tant que le reste, noté Ak+1 , de la division euclidienne de Ak−1 par Ak est non
nul on remplace k par k + 1.
A0 ∧ A1 est le polynôme unitaire associé à Ak .
Relation de Bézout
Deux polynômes A et B sont premiers entre eux si, et seulement si, il existe deux
polynômes U et V tels que AU + BV = 1.
Remarque : un tel couple (U, V ) peut être obtenu en  remontant  l’algorithme
d’Euclide.
Lemme de Gauss
Si A, B, C sont des polynômes, si A divise BC et A ∧ B = 1 alors A divise C.
La relation de Bézout se généralise à n polynômes premiers entre eux dans leur
ensemble.
5. Décomposition dans C[X]
Théorème de d’Alembert-Gauss
Si P est un polynôme non constant de C[X], il existe α ∈ C tel que P (α) = 0.
Les éléments irréductibles de C[X] sont les polynômes de degré 1.
Théorème de décomposition
Soient P ∈ C[X]\C0 [X], λ son coefficient dominant et z1 , . . . , zp ses racines d’ordres
p

respectifs ω1 , . . . , ωp , on a : P = λ (X − zi )ωi .
i=1
Soit (A, B) ∈ C[X]2 , alors A|B si, et seulement si, toute racine de A est racine de
B d’ordre de multiplicité dans A inférieur à son ordre dans B,
de même A ∧ B = 1 si, et seulement si, A et B n’ont pas de racine commune.
6. Décomposition dans R[X]
Les éléments irréductibles de R[X] sont les polynômes de degré 1 et les trinômes
de degré 2 à discriminant strictement négatif.
Deux racines complexes conjuguées d’un élément de R[X] ont même ordre de
multiplicité.
Notons que si z ∈ C \ R, (X − z)(X − z) = X 2 − 2X e(z) + |z|2 .
Théorème de décomposition
Soient P ∈ R[X] \ R0 [X], λ son coefficient dominant, x1 , . . . , xp ses racines réelles
d’ordres respectifs α1 , . . . , αp , z1 et z1 , . . . , zq et zq ses racines complexes non
p
 q

réelles d’ordres β1 , . . . , βq , on a : P = λ (X −xi )αi (X 2 −2X e(zi )+|zi |2 )βi .
i=1 j=1
7. Relations entre coefficients et racines 
Si (α1 , . . . , αn ) ∈ Kn , pour tout k ∈[[1, n]], σk = α i 1 α i2 · · · α i K ,
1i1 <···<ik n

(X − α1 ) · · · (X − αn ) = X n + an−1 X n−1 + · · · + a0 si, et seulement si, pour tout


k ∈[[1, n]], σk = (−1)k an−k .
Polynômes et fractions rationnelles 129

8. Formule d’interpolation de Lagrange


Soient x1 , . . . , xn des éléments deux à deux distincts de K.
n
X − xj ,
∀i ∈[[1, n]], Li = i-ème polynôme d’interpolation de Lagrange.
j=1
xi − xj
j=i
 
Kn−1 [X] → K , P → P (xi ) 1in est un isomorphisme de K-espaces vectoriels
n


n
dont la réciproque est (y1 , . . . , yn ) → yi Li .
i=1
9. Décomposition des fractions rationnelles réelles
A
Dorénavant, on pose F = où (A, B) ∈ R[X]2 , B = 0.
B
Il faut, la plupart du temps, se ramener à une partie entière nulle i.e. au cas
deg(A) < deg(B). Pour cela on effectue la division euclidienne de A par B :
R
A = BE + R ⇒ F = E + .
B
Forme de la décomposition
• Faire la liste des pôles avec ordre de multiplicité en regroupant chaque pôle
complexe non réel avec son conjugué.
p
 ak .
• Partie polaire associée à α pôle réel d’ordre p :
(X − α)k
k=1
p
 λk X + µ k
• Partie polaire associée à deux pôles non réels z et z d’ordre p : où
T (X)k
k=1
T (X) = (X − z)(X − z) = X 2 − 2X e(z) + |z|2 .
• Écrire a priori que F est la somme de ses parties polaires à l’aide de coefficients
indéterminés.
Détermination pratique des coefficients
Il est hors de question de réduire au même dénominateur puis
d’identifier.
 
• Pour α pôle réel d’ordre p on a : ap = (X − α)p F (X) (α).
A(α)
Remarque : pour p = 1 la formule a1 = est souvent très utile.
B  (α)
 
• Pour z et z pôles non réels d’ordre p on a : λp z + µp = T (X)F (X) (z)
• La limite de xF (x) quand x → ∞ est souvent utile.
• On peut calculer la valeur de F (β) pour des réels β bien choisis.
• Méthode du développement asymptotique pour α pôle réel d’ordre p  3 :
Poser h = x − α i.e. x = α + h, on a alors :
C(h) p
ak 1
F (x) = G(h) = p = +o .
h D(h) h→0 h k h
k=1
1
Un développement asymptotique de G au voisinage de 0 à l’ordre donne donc
h
toute la partie polaire.
On peut, si l’on préfère, calculer un développement limité de hp G(h) d’ordre p − 1
au voisinage de 0.
130 Polynômes et fractions rationnelles

• Décomposer dans C(X) puis regrouper les pôles conjugués (on ne le fait que
λ
dans le cas de pôles non réels tous d’ordre 1), on utilisera : si est la partie
X −z
λ
polaire associée à z alors est celle associée à z.
X −z
k
Notons, pour terminer ces rappels que si P = λ (X−zi )ωi , alors la décomposition
i=1
 ωik
P P .
en éléments simples de est =
P P i=1
X − zi
10. Application au calculde primitives
 ln |x − a| + C si n = 1
dx
Si a ∈ R, = −1 ; x < a ou x > a.
(x − a)n + C si n  2
(n − 1)(x − a)n−1
  x − e(a) 
 
 ln |x − a| + i arctan + C si n = 1
dx m(a)
Si a ∈ C \ R, = −1
(x − a)n 
 +C si n  2
 (n − 1)(x − a)n−1
ax + b
Pour calculer dx, on écrira ax+b = a(x−p)+b+ap pour exprimer
(x − p)2 + q 2
sous la forme d’un logarithme et d’un arctan.

Énoncés des exercices

1. Soit P ∈ R[X]. Montrer que


 : 
 
∀x ∈ R, P (x)  0 ⇐⇒ ∃(A, B) ∈(R[X])2 , P = A2 + B 2 .

2. a. Soient P ∈ C[X], n = deg(P )  1, (x1 , . . . , xn ) les zéros de P , a ∈ C tel


n
1
que P (a) = 0. Calculer S1 = en fonction de P, P  et a. Calculer
xk − a
k=1
 n
1
S2 = en fonction de P, P  , P  , a.
(xk − a)2
k=1
b. Montrer que si P ∈ R[X] a toutes ses racines réelles simples, alors Q = P 2 −P.P 
n’a pas de zéro réel.
c. Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈ R[X]. Montrer que si P a tous ses zéros réels
et distincts, alors : ∀k ∈ [[1, n − 1]], ak−1 ak+1 < a2k . On pourra utiliser la formule
de Taylor pour les polynômes.

n
3. Soit n ∈ N \ {0, 1}, P (X) = ak X k avec an = 0. Montrer que les racines de P
k=0   a 
  k
dans C sont dans le disque z ∈ C  |z|  1 + max   .
1k<n an
Polynômes et fractions rationnelles 131
 
4. Soit Fn (x) = tan n arctan(x) où n ∈ N . Montrer que Fn est une fonction
rationnelle. Décomposer en éléments simples la fraction rationnelle associée.

5. Soit f un polynôme à coefficients réels.


a. Montrer que si tous les zéros de f sont réels, tous ceux de f  + λf le sont, quel
que soit le nombre réel λ.
n

b. Montrer que si tous les zéros de f sont réels, et si P = ak X k est un polynôme
k=0
de R[X] scindé sur R, tous les zéros de F le sont. Le polynôme F de R[X] est défini
par F = a0 f + a1 f  + · · · + an f (n) .

6. Soit P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n un polynôme à coefficients tous strictement


positifs.
a. On suppose a0  a1  · · ·  an > 0, en utilisant par exemple (1 − X)P (X)
montrer que toute racine complexe z de P vérifie |z|  1.
b. Dans le cas général montrer que, si z est une racine complexe de P , alors
 a   a 
k k
min  |z|  max .
0kn−1 ak+1 0kn−1 ak+1

(On pourra considérer un polynôme Q(X) = P (rX) pour un r convenable).

7. Soient a ∈ R et n ∈ N . Résoudre dans C l’équation (z + 1)n = e2ina . En déduire


n−1
  kπ 
n−1
  kπ 
Pn (a) = sin a + puis Qn = sin .
n n
k=0 k=1
p
  kπ  p−1
  kπ 
Déduire de Qn : Rp = sin et Sp = sin .
2p + 1 2p
k=1 k=1

8. Soit K un  commutatif et P un élément de K[X]. Montrer que P (X) − X


 corps
divise P P (X) − X.

9. Soient k un entier naturel non nul, n1 , n2 , . . . , nk des entiers naturels tels que pour
tout j ∈[[1, k]], nj ≡ j − 1 mod [k].
k−1
 k

Montrer que dans R[X] le polynôme X j divise le polynôme P = X nj .
j=0 j=1

10. Soient m et n deux entiers naturels non nuls. Montrer que


(X m − 1) ∧ (X m − 1) = X m∧n − 1.

11. Pour tout entier naturel non nul n, on note Pn le polynôme à coefficients complexes
1 
défini par Pn = (X + i)2n+1 − (X − i)2n+1 .
2i
132 Polynômes et fractions rationnelles

 kπ 
Déterminer les racines de Pn . En conclure que les nombres cotan2 avec
  2n + 1
n
2n + 1
1  k  n sont les racines du polynôme Qn = (−1)p X n−p .
2p + 1
p=0
n  kπ  n  kπ 
Calculer successivement cotan2 sin−2 .
2n + 1 2n + 1
k=1 k=1  π
À l’aide de l’encadrement sin(α) < α < tan(α) valable pour tout α ∈ 0, établir
2
1   2n + 1 2
n
1
2n(2n − 1)  < 2n(2n + 2).
6 kπ 6
k=1
∞
1 π2 .
En conclure que =
k2 6
k=1

12. a. Montrer que, pour tout couple (A, B) ∈ K[X]2 de polynômes non tous deux nuls
et non constants, si D = A ∧ B, il existe un unique couple (U, V ) ∈ K[X]2 tel que :
D = AU + BV, deg(U ) < deg(B) − deg(D), deg(V ) < deg(A) − deg(D).
Donner un moyen de les trouver.
b. Déterminer S, T de degré  n − 1 tels que (1 − X)n S(X) + X n T (X) = 1.
2n−2

1 X 2n−1 .
On pourra utiliser la dérivée (n − 1)-ième de = Xj +
1−X j=0
1−X

13. Trouver un polynôme P de R[X] de degré 6 tel que


   
(X − 1)3 | P (X) + 1 et X 4 | P (X) + 2 .

14. Soit P ∈ R[X] un polynôme de degré p ayant n racinesréelles positives distinctes


et Q(X) = (X 2 + 1)P (X)P  (X) + X P 2 (X) + P 2 (X) .
Montrer que Q possède au moins 2n − 1 racines réelles positives distinctes,
sauf peut-être si Q(1) = 0. On pourra factoriser Q et montrer que la fonction
2  
x → ex /2 xP  (x) + P (x) est la dérivée d’une fonction à préciser.

P  (−1) n
15. Soit P un polynôme de degré n tel que P (−1) = 0 et −  . Montrer que
P (−1) 2
P a au moins une racine de module supérieur ou égal à 1.

16. a. Soit P ∈ Z[X] tel qu’il existe 4 entiers λi tels que P (λi ) = 7 pour i ∈{1, 2, 3, 4}.
Montrer que l’équation P (n) = 14 n’a pas de racine dans Z.
b. Montrer que si P ∈ Z[X] de degré 7 vaut ±1 en 7 valeurs entières distinctes,
alors P est irréductible dans Z[X] (et donc dans Q[X]).
c. Soient a1 , . . . , an des entiers distincts, montrer que le polynôme
P = 1 + (X − a1 )2 · · · (X − an )2 est irréductible dans Z[X].
Polynômes et fractions rationnelles 133

17. Méthode de Horner


Soit n un entier  2 et P un polynôme de K[X] de degré n ordonné suivant les
puissances décroissantes de X : P = a0 X n + a1 X n−1 + · · · + an−1 X + an .
Vérifier que P est le n-ième terme de la suite (Ak )1kn définie par la condition
initiale A1 = a0 X +a1 et la relation de récurrence Ak+1 = Ak X +ak+1 , 1  k < n.

18. Soient P un élément de C[X], m et n deux entiers naturels premiers entre eux.
Montrer que (P m − 1)(P n − 1) divise (P − 1)(P mn − 1).

19. a. Montrer qu’il existe un unique polynôme Tn ∈ R[X] tel que, pour tout
x ∈ R, Tn (cos(x)) = cos(nx). On précisera les zéros, le degré et le coefficient do-
minant de Tn .
b. P ∈ R[X], normalisé de degré n  1.
Montrer que : (∃ x ∈[−1, 1], |P (x)|  21−n ) (1)
On pourra utiliser Tn polynôme de Tchebychev, Q = 2n−1 P − Tn , montrer que
  kπ 
deg(Q) < n et utiliser Q cos pour obtenir une contradiction si l’inégalité
n
(1) est fausse.

p
 p

p
20. Si P (X) = X + a1 X p−1
+ · · · + ap = (X − λj ) ∈ C[X], on pose Sn = λnj
j=1 j=1
pour n ∈ N et S0 = p.
a. Montrer que : ∀n  p, Sn + a1 Sn−1 + . . . + ap Sn−p = 0.
p
 1 .
b. Montrer que : ∀z ∈ C \ {t ∈ C | P (t) = 0}, P  (z) = P (z).
j=1
z − λj
c. Pour λ ∈ C, calculer b0 , b1 , . . . , bp tels que :
P (z) = (z − λ)(b0 z p−1 + · · · + bp−1 ) + bp .
d. Montrer que : ∀m  p, Sm + a1 Sm−1 + . . . + am−1 S1 + mam = 0.

21. Décomposer en éléments simples les fractions rationnelles suivantes :


X +2 1 X5 + X2 − X + 1
a. 4
b. 2 2 2 2
c.
X(X − 1) (X + 1)(X − j ) X(X − 1)3
1 , cos(a) = cos(b), sin(a) sin(b) = 0.
d.
(X 2 − 2X cos(a) + 1)(X 2 − 2X cos(b) + 1)
1  
e. si Pn est polynôme de Tchebychev défini par Pn cos(x) = cos(nx).
Pn
Xn + 1 ,
f. n n  1 dans C(X) puis dans R(X).
X −1
(2n)! 1 1
g. n h. m i.
 X (1 − X) n (X 2 − a2 ) n
X (X 2 − k 2 )
k=1
 n
1 . Expliciter la valeur de Sn =
j. R = R(p) et lim (Sn ).
X(X + 1)(X + 3) p=1
n→∞
134 Polynômes et fractions rationnelles

22. Déterminer les primitives des fonctions définies par f : x → f (x)


1 1
a. f (x) = 2 2
; b. f (x) =
(x + 2x + 2)(x + 2x + 5) 1 + x4
4
On pourra noter que X + 1 est le début d’un carré .
 

sh(x) x2 (x2 − 1)
c. f (x) = 3 ; d. f (x) =
ch (x) + sh3 (x) (x2 + 1)2 (x4 + x2 + 1)
 1 .
changement de variable u = x +
x
 π
cos(nt)
23. Pour n ∈ N et x ∈ R \ {−1, 1}, on pose In (x) = 2
dt.
0 1 − 2x cos(t) + x
 t 
a. Calculer I0 (x) et I1 (x). Penser au changement de variable u = tan .
2
b. Trouver une relation de récurrence en calculant In−1 (x) + In+1 (x).
c. Déterminer In (x) pour n ∈ N.

Solutions des exercices

1. Une des deux implications est triviale. Supposons que, pour tout x ∈ R, P (x)  0.
La décomposition en facteurs irréductibles de P dans R[X] fournit
p q  µ k
P (X) = λ (X − aj )νj (X − bk )2 + c2k
j=1 k=1
où les ak sont des réels distincts, les (bk , ck ) des éléments distincts de R × R et
les νj et µk des entiers naturels non nuls. Par hypothèse, les νj sont pairs. En
écrivant que νj = 2νj où νj appartient à N , on trouve que P (x) x→+∞ N
 λx où
p q

N =2 νj + 2 µk . Puisque, pour tout x ∈ R, P (x)  0 et λ = 0, cela exige
j=1 k=1
√ 2  
p
 2 
q  µ k
λ > 0. On peut donc écrire P (X) = λ (X−aj )νj (X−bk )2 +c2k .
j=1 k=1
q 
 µ k q

(X − bk )2 + c2k = (X − zk )µk (X − zk )µk où zk = ak + ick .
k=1 k=1
q

On peut écrire (X − zk )µk = U (X) + iV (X) où U, V ∈ R[X].
k=1
q

Donc (X − zk )µk = U (X) − iV (X). Il s’ensuit que
k=1
q 
 µ k
(X − bk )2 + c2k = U 2 (X) + V 2 (X) et que le résultat est établi avec
k=1
Polynômes et fractions rationnelles 135

p
 p

√  √ 
A(X) = λ U (X) (X − aj )νj et B(X) = λ V (X) (X − aj )νj .
j=1 j=1

n
P 1 
. Donc S1 = − P (a) .
2. a. =
P X − αk P (a)
k=1
 P   n
1 P 2 (a) − P  (a)P (a) .
=− 2
implique S2 =
P (X − αk ) P 2 (a)
k=1
 P   Q Q  n
1
b. =− implique 2 = .
P P 2 P (X − αk )2
k=1
Si P (x) = 0 alors Q(x) > 0. Si P (a) = 0 alors Q(a) = P 2 (a) > 0 puisque les
racines de P sont toutes simples.
P (k) (0) ,
c. Comme ak = on a ak−1 ak+1 < ak si, et seulement si,
k!
k + 1  (k) 2
P (k−1) (0)P (k+1) (0) < P (0) .
k
 2
Il suffit de prouver que : ∀k ∈[[1, n − 1]], P (k−1) (0)P (k+1) (0) < P (k) (0) .
On déduit d’un exercice vu dans le chapitre  Dérivation  que si P est scindé sur R,
il en est de même de toutes ses dérivées. L’application de b. à P (k−1) qui est scindé
 2
sur R donne : pour tout x ∈ R, Qk (x) = P (k) (x) −P (k−1) (x)P (k+1) (x) > 0. D’où
Qk (0) > 0 et le résultat.

  ak 
n−1  n−1 
   ak k 
3. P (z) = 0 ⇐⇒ |P (z)| = 0 ⇒ 0 = z n + z k   |z|n −  z  (1).
n n
k=0 k=0
a   n−1  n−1
 k .   ak k   |z|n − 1
Posons M = max   Alors  z M |z|k = M si |z| =
 1.
0k<n an n |z| − 1
k=0 k=0
|z|n − 1 1  n  
On déduit de (1) que 0  |z|n − M = |z| |z| − 1 − M + M ce
|z| − 1 |z| − 1
qui serait absurde si |z| > 1 + M .

4. Des exercices sur les nombres complexes, on déduit que, pour tout θ ∈ R,
[n/2] 
 n
cos(nθ) = (−1)k sin2k (θ) cosn−2k (θ),
2k
k=0
[n−1/2]  
 n
sin(nθ) = (−1)k sin2k+1 (θ) cosn−2k−1 (θ).
2k + 1
k=0
Il en découle si cos(θ) = 0,
[n/2] 
cos(nθ)  n
= (−1)k tan2k (θ) et
Solutions

cosn (θ) 2k
k=0
[n−1/2]  
sin(nθ)  n
= (−1)k tan2k+1 (θ).
cosn (θ) 2k + 1
k=0
136 Polynômes et fractions rationnelles

[n−1/2]  
 n
(−1)k x2k+1
2k + 1
k=0 .
Avec θ = arctan(x) , il vient Fn (x) =
[n/2]  
 n
(−1)k x2k
2k
k=0
Fn est bien une fonction rationnelle. Ses pôles sont les x tels que cos(nθ) = 0 i.e.
(2k + 1)π , n − 1
les xk = tan(θk ) où θk = k ∈[[0, n − 1]] \ = E. Si n est pair, Fn
2n 2
a n pôles distincts et si n est impair, Fn a (n − 1) pôles distincts.
 ak
Donc Fn (X) = avec
X − xk
 k ∈ E   
ak = lim (x − xk )Fn (x) = lim tan(θ) − tan(θk ) tan(nθ).
x→xk θ→θk
tan(θ) − tan(θk )
Or lim = tan (θk ) = 1 + tan2 (θk ) = 1 + x2k
θ→θk θ − θk
θ − θk −1 1
et (θ − θk ) tan(nθ) = sin(nθ) −−−→ sin(nθk ). =− .
cos(nθ) − cos(nθk ) θ→θk n sin(nθk ) n
1 + x2k .
Donc ak = −
n

5. On suppose λ = 0 compte tenu d’un exercice traité dans un chapitre précédent.


d  λx 
a. f  (x) + λf (x) = e−λx e f (x) = e−λx g(x).
dx
Donc f a ses N zéros réels distincts si, et seulement si, g a N zéros réels.
n
Notons f (x) = α (x − xi )αi où α ∈ R et x1 < x2 < · · · < xn .
i=1
Sur chaque segment [xi , xi+1 ] le théorème de Rolle donne l’existence de yi dans
l’intervalle ]xi , xi+1 [ où 1  i  n − 1 tel que g(yi ) = 0.
• Si λ < 0, g(xn ) = lim g = 0. Une généralisation du théorème de Rolle donne
+∞
l’existence de yn > xn tel que g(yn ) = 0.
• Si λ > 0, g(x1 ) = lim g = 0. Une généralisation du théorème de Rolle donne
−∞
l’existence de y0 < x1 tel que g(y0 ) = 0.
Comme dans l’exercice 2, on décompte les zéros de g pour conclure.
b. F = P (d) où d est l’endomorphisme de l’espace vectoriel R[X] : P → P  .
n n

k
k
Comme d (P ) = P (k)
pour tout k ∈ N, notons P (X) = ak X = (X − αi ).
k=0 i=1
n

Donc P (d) = (d − αi I) = (d − αn I) ◦ Q(d). On conclut par récurrence à partir
i=1
de a.
Polynômes et fractions rationnelles 137


n−1
6. a. (1 − z)P (z) = a0 − (ak−1 − ak )z k − an z n+1
k=1

n−1
d’où a0 = (ak−1 − ak )z k + an z n+1 et donc, si |z| < 1, par inégalité triangulaire,
k=1

n−1
a0 < (ak−1 − ak ) + an = a0 : absurde.
k=1

n  a 
k , on a b0  · · ·  bn > 0
b. Q(rX) = ak rk X k et, en posant r = min
k=0  0kn−1 ak+1
bk  a 
k
d’où, si P (rz) = 0 alors |z|  1 et donc |rz|  min .
0kn−1 ak+1
 
De plus, comme z = 0, on a 0 = P (z) = z n an + an−1 z−1 + · · · + a0 z −n et donc
ak+1
an + an−1 z −1 + · · · + a0 z −n = 0 d’où |z −1 |  min
 a  0kn−1 ak
k
i.e. |z|  max .
0kn−1 ak+1

  kπ 
7. (z + 1)n = e2ina ⇐⇒ z + 1 = exp 2i a + où k ∈[[0, n − 1]].
n
Les racines du polynôme P (X) = (X + 1)n − e2ina sont les zk , 0  k < n − 1
 kπ   kπ .
où zk = 2i exp i a + sin a +
n n
Des relations entre coefficients et racines d’un polynôme on déduit que
 n
zk = (−1)n (1 − e2ina ) = −2i(−1)n eina sin(na).
k=1
n
 n
  kπ 
D’autre part, zk = Pn (a) 2i exp i a + = 2n i2n−1 eina Pn (a).
n
k=1 k=1
sin(na)
Il s’ensuit que Pn (a) = n−1 .
2
1 . sin(na)
n−1
  kπ .
Si sin(a) = 0, on peut en déduire que n−1
= sin a +
2 sin(a) n
k=1
n .
Par passage à la limite quand a tend vers 0, on trouve Qn = n−1
2
 kπ   (2p + 1 − k)π  p  kπ 
Comme sin = sin , on a Q2p+1 = sin2 .
2p + 1 2p + 1 2p + 1
k=1
 kπ  p  kπ  √2p + 1
Pour 1  k  p, on a sin > 0, il vient donc sin = .
2p + 1 2p + 1 2p
k=1
p−1
  kπ  √
p
En procédant de même, on obtient sin = p−1 .
2p 2
k=1
n
 n
  
8. Si P = αk X k alors P (P (X)) − P (X) = αk (P (X))k − X k .
Solutions

k=0 k=0
k−1

 
(P (X))k − X k = P (X) − X Qk (X) où Qk (X) = (P (X))j X k−1−j .
j=0
138 Polynômes et fractions rationnelles

 
En écrivant P (P (X)) − X = P (P (X)) − P (X) + P (X) − X , on a
 n 
P (P (X)) − X = (P (X) − X) 1 + αk Qk (X) et le résultat.
k=1

k
 k

9. nj = j − 1 + j k, j ∈ N. Si P = X j−1+j k et Q = X j−1 , alors
j=1 j=1
k

(X − 1)Q(X) = X k − 1. Comme P − Q = X j−1 ((X k )j − 1), on a Q qui divise
j=1
(X k − 1) et par suite (P − Q), donc Q divise P .

10. Supposons m  n. La division euclidienne dans N donne m = nq + r où 0  r < n.


X m − 1 = X nq+r − 1 = (X nq − 1)X r + X r − 1 = (X n − 1)Q(X) + (X r − 1)
où Q(X) = X r (X n(q−1) + X n(q−2) + · · · + X n + 1. Donc (X r − 1) est le reste de
la division euclidienne de (X m − 1) par (X n − 1) dans R[X]. Donc les algorithmes
d’Euclide dans Z et dans R[X] sont en parallèles. D’où le résultat.

i2kπ
11. Pn (z) = 0 ⇐⇒ (z + i)2n+1 = (z − i)2n+1 ⇐⇒ z + i = (z − i)e 2n+1 , k ∈[[0, 2n]].
 kπ 
Donc Pn (z) = 0 ⇐⇒ z = zk = cotan , 0  k  2n.
2n + 1
  2n + 1  ik − (−i)k
2n+1  n 
2n + 1

Pn (X) = X 2n+1−k = (−1)p X 2(n−p) .
k 2i 2p + 1
k=0 p=0
Donc Pn (X) = Qn (X 2 ). Les racines de Qn sont les zk2 , 1  k  n.
Des relations entre coefficients et racines, on déduit :
 
n 2n + 1
 n (−1) n  kπ 
3 (2n)(2n − 1)  .
zk2 =  = = cotan2
2n + 1 6 2n + 1
k=1 (−1)n k=1
1
1 ,  −2  kπ  n(2n + 2) .
n
Comme 1 + cotan2 = sin =
sin2 k=1 2n + 1 3
n  kπ   n 
2n + 1  2  n  kπ 
Donc cotan2 < < sin−2 .
2n + 1 kπ 2n + 1
k=1 k=1 k=1
n
(2n)(2n − 1) (2n + 1)2  1 2n(n + 1) .
i.e. < <
6 π2 k2 3
k=1
n
 1 π2 .
Par encadrement, lim 2
=
n→∞ k 6
k=1

12. a. D’après, l’algorithme d’Euclide, A = BQ + R1 ; B = R1 Q1 + R2 ; . . . ;


Rk−1 = Rk Qk + Rk+1 . . . et le dernier reste non nul Rp est un pgcd de A et B.
• Montrons, par récurrence que Rk = AUk + BVk .
R1 = A − BQ, implique U1 = 1 et V1 = −Q.
R2 = B − R1 Q1 = B − Q1 (A − BQ) = AU2 + BV2 .
Polynômes et fractions rationnelles 139

 = Rk−1 − Rk Qk .
Si le résultat est vrai pour Rk et Rk−1 , alors Rk+1
Rk+1 = AUk−1 + BVk−1 − Qk (AUk + BVk ) = A Uk−1 − Uk Qk ) + B(Vk−1 − Qk Vk ),
Donc Rk+1 = AUk−1 + BVk−1 .
• De même, on montre par récurrence que :
∀k  1, deg(Uk ) = deg(B) − deg(Rk−1 ) et deg(Vk ) = deg(A) − deg(Rk−1 ),
ce qui implique, puisque la suite des degrés des restes est strictement décroissante,
que deg(Uk−1 ) < deg(Uk ) et deg(Vk−1 ) < deg(Vk ).
Explicitons la récurrence pour Uk .
R0 = B. Alors 0 = deg(B) − deg(R0 ) ; deg(U2 ) = deg(Q1 ) = deg(B) − deg(R1 ).
Si le résultat est vrai pour k − 1 et k,
Uk+1 = Uk−1 − Uk Qk ⇒ deg(Uk+1 ) = deg(Uk Qk ) car deg(Uk−1 ) < deg(Uk ).
deg(Qk ) = deg(Rk−1 ) − deg(Rk ) ;  
deg(Uk+1 = deg(Uk ) − deg(Qk ) = deg(B) − deg(Rk−1 ) + deg(Rk−1 ) − deg(Uk ) .
L’application de ce résultat à Rp = D donne l’existence de (Up , Vp ) tel que
 = Rp = AUp + BVp avec
D
deg(Up ) = deg(B) − deg(Rp−1 ) < deg(B) − deg(Rp ) = deg(B) − deg(D)
.
deg(Vp ) = deg(A) − deg(Rp−1 ) < deg(A) − deg(Rp ) = deg(A) − deg(D)
Prouvons l’unicité.
Notons A = DA1 , B = B1 D. Alors A1 ∧ B1 = 1.
AU + BV = D ⇐⇒ A1 U + B1 V = 1 avec deg(U ) < deg(B) − deg(D) = deg(B1 )
et deg(V ) < deg(A) − deg(D) = deg(A1 ).
S’il existe S, T ∈ K[X], A1 S + B1 T = 1, deg(S) < deg(B1 ) et deg(T ) < deg(A1 ),
alors A1 (U − S) = B1 (T − V ). D’après le lemme de Gauss A1 |(T − V ).
Il existe Q ∈ K[X] tel que T = V + QA1 . On déduit de A1 (U − S) = B1 (T − V )
que S = −U + QB1 car B1 = 0.
Or deg(T − V ) < deg(A1 ) et A1 |(T − V ), donc T = V et par suite U = S.
2n−2
 2n−2

1 − X 2n−1 1 X 2n−1 .
b. = Xj ⇒ = Xj +
1−X j=0
1−X j=0
1−X
La dérivée (n − 1)-ième des deux membres s’écrit :
2n−2

(n − 1)! X n An (X)
= j(j − 1) · · · (j − n + 2)X j−n+1 + où An ∈ R[X],
(1 − X) j=n−1 (1 − X)n
X 2n−1
car est une fraction rationnelle de pôle 1 et de racine 0 d’ordre (2n − 1).
1−X
La division des deux membres par (n−1)! et le changement de variable j −n+1 = k
1  n + k − 1
n−1
X n An (X)
donne = X k
+ .
(1 − X)n k (n − 1)!(1 − X)n
k=0
 n + k − 1
n−1
X n An (X) .
n
Donc 1 = (1 − X) Xk +
k (n − 1)!
k=0
Solutions

n−1 
 n+k−1 
Donc S(X) = X k et comme 1 = X n S(1 − X) + (1 − X)n T (X),
k
k=0
on déduit de l’unicité que T (X) = S(1 − X).
140 Polynômes et fractions rationnelles

13. X 3 et (X − 1)2 divisent P  . Comme deg(P ) = 6 et comme (X − 1)2 et X 3 sont


premiers entre eux, il existe λ ∈ R tel que P  = λX 3 (X − 1)2 .
 X6 X5 X4 
D’où P (X) = λ −2 + + µ avec µ ∈ R.
6 5 4
On déduit des hypothèses que P (1) + 1 = 0 = P (0) + 2. D’où un système de
Cramer en λ, µ.

14. Compte tenu des indications, on vérifie que Q = (P + XP  )(XP + P  ).


2   2
On a, pour tout x ∈ R, ex /2 xP  (x) + P (x) = f  (x) où f (x) = P (x)ex /2 .
f a n racines réelles positives. D’après le théorème de Rolle, f  a n − 1 racines
réelles strictement positives. Il s’ensuit que donc XP + P  a au moins n − 1 racines
réelles strictement positives.
D’autre part, (XP  +P ) = (XP ) . Par application du théorème de Rolle, on trouve
• Si 0 n’est pas racine de P , alors XP a n + 1 racines réelles positives, donc en
appliquant le théorème de Rolle, XP  + P a au moins n racines réelles strictement
positives.
• Sinon, XP a n racines réelles positives, donc en appliquant le théorème de Rolle,
XP  + P a au moins n − 1 racines réelles strictement positives ; mais comme 0 est
racine double de XP , c’est une autre racine de XP  + P .
Finalement, XP  + P a au moins n racines réelles positives distinctes de celles de
P lorsqu’elles sont strictement positives.
Les racines positives de XP  + P et P  + XP peuvent-elles être deux à distinctes ?
Si a est une racine commune, alors a > 0 et P (a) = 0 ().
 
aP  (a) + P (a) = 0 = P  (a) + aP (a) ⇒ (a − 1) P  (a) − P (a) = 0.
Si Q(1) = 0, alors a = 1. Donc P (a) = P  (a). Or aP  (a)+P (a) = 0 = P  (a)+aP (a)
implique (a + 1)P (a) = 0 i.e. P (a) = 0 puisque a > 0 ce qui contredit ().

n

P 1 .
15. Soient x1 , . . . , xn les racines de P dans C, on a =
P X − xk
k=1
n
P  (−1)  1 n
D’après l’énoncé, P (−1) = 0 et − =  .
P (−1) 1 + xk 2
k=1
 1
n
1   1 − xk
n
Donc − = 0 ().
xk + 1 2 2(xk + 1)
k=1 k=1
 1−x  1 − |xk |2
k
Si |xk | < 1, alors e = > 0. Donc, si tous les xk étaient
2(xk + 1) 2|xk + 1|2
de module strictement inférieur à 1, l’inégalité () ne pourrait avoir lieu. D’où la
conclusion. P a au moins un zéro de module supérieur à 1.

16. a. D’après les hypothèses, P (X) − 7 = Q(X)(X − x1 )(X − x2 )(X − x3 )(X − x4 )


avec xi ∈ Z et Q ∈ Z[X]. Comme P (x) = 14 ⇐⇒ P (x) − 7 = 7, s’il existe x ∈ Z
tel que P (x) = 14, alors 7 = Q(x)(x − x1 )(x − x2 )(x − x3 )(x − x4 ).
Donc pour tout k ∈[[1, 4]], (x − xk ) divise 7.
Polynômes et fractions rationnelles 141

Donc pour tout k ∈[[1, 4]], (x − xk ) ∈{−1, −7, 1, 7}. Les (x − xk ) étant deux à deux
distincts, tout comme les xk , on a (x − x1 )(x − x2 )(x − x3 )(x − x4 ) = 49.
Si x est choisi tel que Q(x) = 0, c’est possible puisque Q = 0, on a |P (x) − 7|  49,
ce qui est absurde, puisque P (x) − 7 = 7.
b. Si P (x) = Q(x)R(x), Q, R ∈ Z[X] et, par exemple deg(Q)  3 et Q = ±1.
On a deg(Q) = 0 car, sinon, pour tout x ∈ Z, |Q(x)|  2 et alors pour tout
x ∈ Z, |P (x)|  2 sauf pour un nombre fini (les éventuelles racines de R).
Pour x = bk , 1  k  7, P (bk ) = ±1 ⇒ Q(bk ) = ±1 et R(bk ) = ±1.
Pour au moins 4 valeurs de k, Q prend la même valeur +1 ou −1. Comme
deg(Q)  3, le polynôme est constant : absurde.
c. Si P = 1 + (X − a1 )2 · · · (X − an )2 = QR où Q, R ∈ Z[X] et Q, R = ±1.
Pour tout x ∈ R, P (x) > 0. Quitte à changer Q et R en −Q, −R, on suppose
Q(x) > 0 et R(x) > 0 pour tout nombre réel x. Puisque P est unitaire, il en est
de même de Q et R. On a aussi, Q(ak )R(ak ) = 1, donc Q(ak ) = R(ak ) = 1.
Si l’un des polynôme est de degré < n, il est constant et égal à 1, ce qui contredit
une hypothèse, donc deg(Q) = deg(R) = n. Comme Q et R sont de même degré,
unitaires et prennent les mêmes valeurs en n points distincts, on a Q = R. En
effet, Q − R est un un polynôme de degré  n − 1 qui a n racines distinctes.
Donc
 P (X) = Q2 (X) = 1 + (X − a1 )2 · · · (X − an )2 , ce qui implique

Q(X) − (X − a1 ) · · · (X − an ) Q(X) + (X − a1 ) · · · (X − an ) = 1.
Chacun de ces facteurs est donc constant, par suite leur somme qui est égale à
2Q(X) ce qui contredit deg(Q) = n.

17. A0 = a0 et pour tout k  1, Ak+1 = Ak X + ak+1 puis


Ak+1 X n−k−1 = Ak X n−k + ak+1 X n−k−1 . Posons αk = Ak X n−k .
n−1
 n−1
 n

(αk+1 − αk ) = ak+1 X n−k−1 . Par télescopage, αn − α0 = ap X n−p .
k=0 k=0 p=1
n

Comme αn = An et α0 = A0 X n , on a An = ap X n−p = P (X).
p=0

 2kiπ   2iπ 
18. On vérifie que pour m et n premiers entre eux, exp = exp pour
n n
m
m
(k, ) ∈[[1, n − 1]] × [[1, m − 1]]. Donc 1 est racine double de (X − 1)(X − 1).
   
Or X nm − 1 = (X m )n − 1 = (X n )m − 1 est divisible par (X n − 1) et (X m − 1),
 2kiπ   
donc (X − 1)(X nm − 1) a 1 pour racine double et exp , exp 2iπ pour
n m
(k, ) ∈[[1, n − 1]] × [[1, m − 1]] pour racines.

19. a. À l’exercice 12 du chapitre 2, l’existence d’un polynôme Tn solution a été établie.


S’il existe P ∈ R[X] tel que, pour tout x ∈ R, Tn (cos(x)) = P (cos(x)), comme cos
Solutions

établit une bijection entre [0, π] et [−1, 1], pour tout y ∈[−1, 1], Tn (y) = P (y).
Le polynôme Tn − P de R[X] ayant une infinité de racines réelles est le polynôme
nul. Donc P = Tn . Le polynôme Tn est appelé polynôme de Tchebychev.
142 Polynômes et fractions rationnelles

(2k + 1)π
Tn (cos(θ)) = 0 ⇐⇒ cos(nθ) = 0 ⇐⇒ θ = = θk avec k ∈ Z.
2n
Pour k ∈[[0, n − 1]], les θk sont deux à deux distincts et éléments de [0, π]. Comme
cos établit une bijection entre [0, π] et [−1, 1], les xk = cos(θk ) sont n racines
distinctes de Tn . Comme Tn est un polynôme de degré n, on a toutes les racines
n−1

de Tn . On peut écrire Tn (X) = 2n−1 (X − xk ).
k=0
b. Supposons que, pour tout x ∈[−1, 1], 21−n < |P (x)|, le polynôme Q défini par
Q = 2n−1 P − Tn ∈ Rn [X] est de degré < n car le coefficient de X n est nul.
  kπ    kπ 
Q cos = 2n−1 P cos − (−1)k est du signe de (−1)k , 0  k  n.
n n
Donc Q a (n+1) changements de signes sur [−1, 1] donc n racines réelles distinctes
d’après le théorème des valeurs intermédiaires, puisque la fonction Q est continue
sur [−1, 1]. Comme deg(Q) < n, le polynôme Q est nul, ce qui est impossible.

20. a. ∀j ∈[[1, p]], P (λj ) = λpj + a1 λp−1


j + · · · + ap−1 λj + ap = 0.
Donc ∀n  p, ∀j ∈[[1, p]], P (λj )λn−p
j = λnj +a1 λn−1
j +· · ·+ap−1 λn−p−1
j +ap λn−p
j = 0.
p

D’où : P (λj )λn−p
j = Sn + a1 Sn−1 + · · · + ap Sn−1 = 0.
j=1
P.
b. Voir les rappels de cours sur
P
c. Pour tout z ∈ C, P (z) = (z − λ)(b0 z p−1 + · · · + bp−1 ) + bp si, et seulement si, par
égalité polynomiale, b0 = a0 = 1 et ∀k ∈[[1, p]]bk − λbk−1 = ak .
Donc ∀j ∈[[1, p]], bj λp−j − bj−1 λp−(j−1) = λp−j aj .
k 
   k
Il s’ensuit que ∀k ∈[[1, p]], bj λp−j − bj−1 λp−(j−1) = λp−j aj .
j=1 j=1
k

Par télescopage, ∀k ∈[[1, p]], bk λp−k − λp b0 = λp−j aj
j=1
k

D’où ∀k ∈[[0, p]], bk = λk−j aj .
j=0
d. Si λ = λj , bp = P (λj ) = 0.
P (X)  p−1  p−1 i
Donc = bi X p−i−1 = λi−k
j ak X p−i−1 d’après c).
X − λj i=0 i=0 k=0
p
 p
 p−1  

i
P (X)
D’après b), P  (X) = = λi−k
j a k X p−i−1
j=1
X − λ j j=1 i=0 k=0
p−1
 i 
Donc P  (X) = Si−k ak X p−1−i en intervertissant les sommes finies.
i=0 k=0
p−1

Or P  (X) = (p − i)ai X p−1−i . Un polynôme est nul si, et seulement si, ses
i=0
coefficients sont nuls, Donc ∀i ∈[[0, p−1]], Si +aI Si−1 +· · ·+ai−1 S1 +ai S0 = (p−i)ai .
Comme S0 = p, le résultat est établi.
Polynômes et fractions rationnelles 143

X +2 a a1 a2 a3 a4 .
21. a. F (X) = 4
= + + 2
+ 3
+
X(X − 1) X X − 1 (X − 1) (X − 1) (X − 1)4
On a facilement, a = 2 par la méthode des pôles.
3+h 3 + h 2 3 3

F (1 + h) = 4 = 1 − h + h − h + o(h ) .
h (1 + h) h→0 h4
1
F (1 + h) = 4 3 − 2h + 2h2 − 2h3 + o(h3 ).
h→0 h
Donc a4 = 3, a3 = −2 , = a2 = 2 et a1 = −2.
a b α1 β1 α2 β2 .
b. F (X) = + + + + +
X −i X +i X −j (X − j)2 X +j (X + j)2
Par parité, a = −b, α1 = −β1 et α2 = β2 .
1 ij 1 −1 .
Par la méthode des pôles, a = 2 2
= − et α2 = 2 2
=
2i(−1 − j ) 2 (j + 1)(2j) 4
1 2
Le calcul de F (0) permet d’obtenir α1 = (3j − 4).
8
a a1 a2 a3
c. F (X) = X + 3 + + + + par division euclidienne.
X X − 1 (X − 1)2 (X − 1)3
On a classiquement a = −1 et a3 = 2.
2 X 4 + X 3 + X 2 + 2X − 1
F (X) − = ; d’où a2 = 4.
(X − 1)3 X(X − 1)2
2 4 X 3 + 2X 2 + 3X + 1
F (X) − 3
− 4
= ; d’où a1 = 7.
(X − 1) (X − 1) X(X − 1)
d. On sait que X 2 − 2X cos(a) + 1 = (X − eia )(X − e−ia ).
α1 α2 β1 β2 .
F (X) = + + +
X − eia X − e−ia X − eib X − e−ib
1
Par la méthode des pôles, α1 = ia −ia
(e − e )(e − 2eia cos(b) + 1)
2ia

1 ie−ia .
α1 = −ia
=
(−2i sin(a))e (2(cos(a) − cos(b)) 4 sin(a)(cos(b) − cos(a))
L’échange de a en −a dans cette expression donne α2 . L’échange de a en b dans
les expressions de α1 et α2 donne β1 et β2 .
n−1
 αk
1 . D’où αk = 1 .
e. Avec les notations de l’exercice 18, =
Pn (X) X − xk Pn (xk )
k=0
Comme cos(nθ) = Pn (cos(θ)), par dérivation, −n sin(nθ) = − sin(θ)Pn (cos(θ)).
(2k + 1)π n(−1)k .
Comme xk = cos(θk ) où θk = on obtient Pn (xk ) =
2n sin(θk )
 αn n−1
Xn − 1 + 2 1 2ikπ
f. F (X) = n
=1+2 n =1+2 où zk = e n .
X −1 X −1 X − zk
k=0
1 zk
αk = = .
nzkn−1 n
Solutions

a0   ak ak 
n
(2n)!
g. F = n = + + car F (−X) = −F (X).
 X X −k X +k
2 2 k=1
X (X − k )
k=1
144 Polynômes et fractions rationnelles

En utilisant les méthodes  classiques


 dans le cas de pôles simples, on trouve
n−k 2n .
∀k ∈[[0, n]], ak = (−1)
n+k
m n
1 ak (m)  ak (n)
h. Hm,n (X) = m = +
X (1 − X)n Xk (1 − X)k
k=1 k=1
1
car Hm,n (1 − X) = Hn,m (X). Comme X m Hm,n (X) = où
(1 − X)n
n
 ak (n)
1
n
= am (m) + am−1 (m)X + · · · + a1 (m)X m−1 + X m
(1 − X) (1 − X)k
k=1
1  n + k − 1
m−1
et comme = 1 + xk + o(xk ), on a tous les coefficients.
(1 − x)n x→0 k
k=1
n 
1  αk (a) βk (a) .
i. = + Par parité, βk (a) = αk (−a).
(X − a2 )n
2 (X − a)k (X + a)k
k=1
1 1 1
En posant x = a + t, = n .
(x2 − a2 )n t (2a + t)n
1  t −n 1  
n−1

1 j n
= 1 + = 1 + λ j t + O(t )
(2a + t)n (2a)n 2a t→0 (2a)n
j=1
1
Donc αn (a) = et αk (a) = λn−k pour tout k ∈[[1, n − 1]].
(2a)n
 
(−n)(−n − 1) · · · (−n − j + 1) (−1)j n + j − 1 .
λj = =
j! (2a)j j
1 a b c .
j. R = = + + On a a+b+c = 0 = lim xR(x).
X(X + 1)(X + 3) X X +1 X +3 x→+∞

1 1 1
On trouve aisément par la méthode des pôles : a = , b = − et c = .
3 2 6
 n n n+1
1 n+3
1  n
1 . Notons γn = 1
R(p) = a +b +c alors
p=1 p=1
p p=2
p p=4
p p=1
p
 n  1   1 1 1 1 1 .
R(p) = (a + b + c)γn + b 1 + +c −1− − + + +
p=1
n+1 2 3 n+1 n+2 n+3
∞  1 1 7.
Donc R(p) = −b + c − 1 − − =
p=1
2 3 36

1 .
22. a. f (X) =
(X 2 + 2X + 2)(X 2 + 2X + 5)
Première méthode :
X 2 + 2X + 2 = (X + 1)2 + 1 = (X − λ1 )(X − λ1 ) où λ1 = −1 + i et
X 2 + 2X + 5 = (X + 1)2 + 4 = (X − λ2 )(X − λ2 ) où λ2 = −1 + 2i.
α1 α1 α2 α2 .
Donc f (X) = + + +
X − λ1 X − λ1 X − λ2 X − λ2
On
 détermine les coefficients complexes α1 et α2 et l’on calcule les primitives
dt
où λ ∈ C.
t−λ
Polynômes et fractions rationnelles 145

Deuxième méthode :
aX + b cX + d
f (X) = 2 + avec a, b, c, d réels.
X + 2X + 2 X 2 + 2X + 5
1 b d
lim xf (x) = 0 = a+c ; f (0) = = + . Si dans le produit f (X)(X 2 +2X +2)
x→+∞ 10 2 5
1 1
on substitue λ1 à X, on a = a(−1 + i) + b, d’où a = 0 et b = . On déduit des
3 3
1
deux autres égalités, c = 0 et d = − .
 3
1 1 x + 1
Donc f (x)dx = arctan(x + 1) − arctan .
3 6 2
√ √
b. X 4 +1 = (X 2 +1)2 −2X 2 = (X 2 − 2 X +1)(X 2 + 2 X +1). On peut procéder
comme à l’exercice précédent.
aX + b cX + d .
f (X) = √ + √
2
X − 2X + 1 X + 2X + 1 2
La fonction x → f (x) étant paire, a = −c et b = d.

1 2a 2 1
f (i) = = − √ ⇒ a = − = −c ; f (0) = 1 ⇒ b = = d.
2 2 4 2
 √ √ 
1 − 2X + 2 2X + 2 .
Donc f (X) = √ + √
4 X2 − 2 X + 1 X2 + 2 X + 1
En procédant comme dans les rappels, on trouve

1  x 2 + √ 2 x + 1  √2  √2 x 
f (x)dx = √ ln √ + arctan
4 2 x2 − 2 x + 1 4 1 − x2
c. Faire le changement de variable t = th(x). D’où une primitive
1  1 + t2  1  2t − 1 
.
F : x → ln + √ arctan √
6 1 − t + t2 3 3
 1
1 − 2 dx du
d. f (x)dx =  x = 2 2 .
1 2  2 1 u (u − 1)
x+ x +1+ 2
x x
1
La décomposition en éléments simples de 2 2 est immédiate et
X (X − 1)
x 1  x 2 − x + 1 .
F (x) = 2 + ln 2
x +1 2 x +x+1
cos(nt)
23. a. fn : t → est continue sur R car 1 − 2x cos(t) + x2 = |x − eit |2
1 − 2x cos(t) + x2
est non nul car |x| = 1. Donc In (x) est définie pour tout x ∈ R \ {−1, 1}.
π .
b. Le changement de variable recommandé donne I0 (x) =
|1 − x2 |
1  
Comme f1 (x) = (1 + x2 )f0 (x) − 1 pour x = 0, on a
 2x
 xπ
 si x ∈ ] − 1, 1[
Solutions

2
I1 (x) = 1 − x π et In (0) = 0 pour tout n  1.

 si |x| > 1
2
x(x − 1)
c. Dorénavant, x ∈ R \ {−1, 0, 1}.
146 Polynômes et fractions rationnelles

 π
In+1 (x) + In−1 (x) = 2 fn (x) cos(x)dx.
0
1   1 + x2
f1 (x) = (1 + x2 )f0 (x) − 1 ⇒ In+1 (x) + In−1 (x) = In (x).
2x x
(In (x))n0 est une suite récurrente linéaire d’ordre 2. Son équation caractéristique
1 + x2   1
est : r2 − r + 1 = 0 i.e. r − x r − = 0.
x x
1
Il existe un unique couple (a, b) ∈ R tel que ∀n ∈ N, In (x) = axn + b n .
 x
 a + b = I0 (x)
On détermine a, b en résolvant le système de Cramer :
 ax + b = I1 (x)
 x
 πxn
 si 0 < |x| < 1
2
Donc In (x) = 1 − xπ

 n 2 si |x| > 1
x (x − 1)

Travail dirigé

  
n désigne un entier supérieur ou égal à 2, U l’ensemble z ∈ C  |z| = 1 , α1 , . . . , αn

n
des nombres réels deux à deux distincts et P (X) = (X − αk ).
k=1
On se propose de montrer que le minimum de |P | sur U n’est atteint qu’en ±1.
1. Montrer l’existence d’un minimum de |P | sur U.
2. Traiter le cas où {α1 , . . . , αn } ∩ {−1, +1} =∅.
On suppose désormais {α1 , . . . , αn } ∩ {−1, +1} =∅.
 
R →  R 
3. Montrer que l’application f : 2 est de classe C ∞ avec :
θ → P (eiθ )
 n
f  (θ) αk sin(θ) ,
(i) ∀θ ∈ R, =2
f (θ) αk2 − 2αk cos(θ) + 1
k=1
(ii) pour tout θ ∈ R \ πZ,
n

f  (θ)f (θ) − f 2 (θ) f  (θ) 2 αk2 .
= cotan(θ) − 4 sin (θ) 2
f 2 (θ) f (θ) (αk − 2αk cos(θ) + 1)2
k=1

4. Conclure.
Polynômes et fractions rationnelles 147

Solution

1. θ → |P (eiθ )| est continue par composition sur le segment [0, 2π] à valeurs réelles
et donc admet un minimum.
2. Dans ce cas la valeur 0 est minimale et atteinte uniquement en tout point de
l’ensemble {α1 , . . . , αn } ∩ U i.e. en ±1.
n
 n
  
3. Si θ ∈ R on a f (θ) = (eiθ − αk )(e−iθ − αk ) = αk2 − 2αk cos(θ) + 1 et donc,
k=1 k=1
comme produit, f est de classe C ∞ .
n 
  
 2

De plus f (θ) = 2αk sin(θ) × αj − 2αj cos(θ) + 1 d’où l’égalité (i).
k=1 j=k
 
  2
f f (θ)f (θ) − f (θ)
(θ) =
f f 2 (θ)
n n

2αk cos(θ) 4αk2 sin2 (θ)
= − 2 .
αk2 − 2αk cos(θ) + 1 2
k=1 k=1 αk − 2αk cos(θ) + 1
Si θ ∈
/ πZ alors cos(θ) = sin(θ) × cotan(θ) d’où (ii).
4. Si f admet un minimum en un point θ0 de R \ πZ alors nécessairement f  (θ0 ) = 0
n
f  (θ0 ) αk2
d’où = −4 sin2 (θ0 )  2 2 < 0 et, comme f (θ0 ) > 0,
f (θ0 )
k=1 αk − 2 cos(θ0 ) + 1
f  (θ0 ) < 0.
Par continuité, sur un intervalle [θ0 − η, θ0 + η] on a f  < 0 d’où le tableau
θ θ0 − η θ0 θ0 + η

f − −

f >0  0  <0
f  

qui ne correspond pas du tout à un minimum. Donc f ne peut atteindre son


minimum qu’en un point θ0 de πZ et alors eiθ0 = ±1.
|P | atteint son minimum en ±1.
Solutions
9 - Analyse asymptotique

Rappels de cours

1. Comparaison des suites


On supposera que la suite réelle (vn )n ne s’annule pas à partir d’un certain rang
i.e. qu’il existe un élément n0 de N tel que ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ vn = 0.
• Définitions u 
n
On dit que (un )n est dominée par (vn )n et on écrit un = O(vn ) si la suite
vn n
est bornée. En particulier un = O(1) si, et seulement si, (un )n est bornée.  
un
On dit que (un )n est négligeable devant (vn )n et on écrit un = o(vn ) si
vn n
converge vers 0. En particulier un = o(1) ⇐⇒ un −−−→ 0.
n→∞
un
Enfin on dit que les suites (un )n et (vn )n sont équivalentes si −−−→ 1.
vn n→∞
Et donc, si  = 0, un −−−→  ⇐⇒ un n→∞  .
n→∞
• Comparaison de ces notions
un = o(vn ) ⇒ un = O(vn ),
 vn ⇐⇒ un − vn = o(n ) ⇒ un = O(vn ) et vn = O(un ).
un n→∞
n→∞
• Remarques
un ∼ vn ⇒ un vn > 0 pour n assez grand et, donc, si à partir d’un certain rang,
vn > 0, il en va de même pour un .
 vn et vn −−−→ ) alors un −−−→ .
Si (un n→∞
n→∞ n→∞
• Liste
Si α > 0 et β ∈ R on a : lnβ (n)= o(nα ), nβ = o(eαn ) et eβn = o(n!).
n n√
Formule de Stirling : n! n→∞
 e 2πn.
• Opérations et équivalents
un vn
Si (un n→∞ vn et xn n→∞  yn ) alors un xn n→∞ vn yn , xn n→∞  yn et pour tout
réel α, |un |α n→∞ α
 |vn | .
Si (un n→∞ vn et vn − −−→  ∈ R+ \ {1}) alors ln(un ) n→∞
 ln(vn ),
n→∞
un vn
e n→∞  e ⇐⇒ un − vn − −−→ 0.
n→∞
150 Analyse asymptotique

En revanche : un ∼ vn ⇒ un + wn ∼ vn + wn .
Si l’on doit additionner on écrira un = vn + o(vn ) d’où un + wn = vn + wn + o(vn )
et on regardera si o(vn ) est un o(vn + wn ) ou non.
2. Comparaison des fonctions
• Définitions
On suppose les fonctions définies sur un intervalle I dont a est élément ou extrémité
(finie ou infinie). On supposera également l’existence d’un voisinage V de a tel que
x ∈ V \ {a} ⇒ g(x) = 0.
  f
On écrit f (x) = O g(x) si est bornée au voisinage de a,
x→a g
  f
on écrit f (x) = o g(x) si admet 0 pour limite en a,
x→a g
f
et on écrit f (x) x→a  g(x) si g admet 1 pour limite en a.
On en déduit les mêmes propriétés que pour les suites et les mêmes règles quant
aux opérations.
• Liste
x
 e − 1 x→0
x x→0  ln(1 + x) x→0 sin(x) x→0 arcsin(x) x→0 tan(x) x→0
 arctan(x) et
aussi x x→0  sh(x),
x2
2 x→0 1 − cos(x) x→0  ch(x) − 1,
ln(u) u→1 u − 1,
ex x→+∞
 2 ch(x) x→+∞  2 sh(x).
3. Développements limités
• Définitions et premières propriétés
On dit que f admet en a un développement limité d’ordre n s’il existe des réels
n
a0 , a1 , . . . , an tels que f (a + h) = ak hk + o(hn ).
h→0 k=0
Les coefficients a0 , a1 , . . . , an sont alors uniques et, si m  n, le développement

m
limité de f en a à l’ordre m est f (a + h) = ak hk + o(hm ).
h→0 k=0

n
Le polynôme Pn (X) = ak X k est appelée partie régulière d’ordre n du
k=0

m
développement de f en a, le polynôme Pm (X) = ak X k est la troncature de Pn
k=0
à l’ordre m.
Si l’un au moins des ak est non nul on choisit p minimal tel que ap = 0 et en
changeant l’écriture
 on obtient le forme dite normalisée

f (a + h) = hp a0 + a1 h + · · · + an hn + o(hn ) , développement d’ordre p + n.
h→0
On rappelle que f est continue en a (resp. dérivable en a) si, et seulement si, f
admet un développement limité d’ordre 0 (resp. 1) en a.
Si a = 0 et si f est paire (resp. impaire) alors 1  2k + 1  n ⇒ a2k+1 = 0 (resp.
0  2k  n ⇒ a2k = 0).
Dans le cas ou a est infini on se ramènera au cas où a = 0 en utilisant le changement
1
de variable t = .
x
Analyse asymptotique 151

• Opérations
Les notations ici vont de soi
Combinaison linéaire
Si f (a + h) = P (h) + o(hn ), g(a + h) = Q(h) + o(hn )
h→0 h→0
alors (λf + µg)(a + h) = (λP + µQ)(h) + o(hn ).
h→0
Produit  
Si, sous formes normalisées, f (a + h) = hp P (h) + o(hn )
  h→0
et g(a + h) = hq Q(h) + o(hn ) , alors en notant S la troncature à l’ordre n du
h→0  
produit P Q, (f g)(a + h) = hp+q S(h) + o(hn ) .
h→0
Composition  
Si sous forme normalisée g(a + h) = hp Q(h) + o(hn ) où p  1 et, sans forme
  h→0
normalisée, f g(a)+k = P (k)+o(k m ) où mp  p+n, en notant S la troncature
 
k→0
à l’ordre n de P X p Q(X) , (f ◦ g)(a + h) = S(h) + o(hp+n ).
h→0
Quotient
 n
1
On va utiliser la composition et le développement = hk + o(hn ).
1 − h h→0
k=0  
On suppose que l’on a les formes normalisées f (a + h) = hp P (h) + o(hn )
  h→0
et g(a + h) = hq Q(h) + o(hn ) avec q  p. On pose b = Q(0) et on écrit
 h→0 
Q(X) = b 1 − S(X) .
f (a + h) hp−q   1
Alors = P (h) + o(hn ) × et, en utilisant la
g(a + h) h→0 b 1 − S(h) + o(hn )
composition et le produit, on développera le quotient à l’ordre p − q + n.
Intégration
n
  a+h n
k n ak hk+1
Si f (a + h) = ak h + o(h ) alors f (t) dt = + o(hn+1 ).
h→0 a k+1
k=0 k=0
• Liste
La liste provient de l’application de la formule de Taylor-Young :
 n
f (k) (a) k
si f est de classe C n au voisinage de a alors f (a + h) = h + o(hn ).
h→0 k!
k=0
n k n k 2k+1
x (−1) x
ex = + o(xn ), sin(x) = + o(x2n+1 ),
x→0 k! x→0 (2k + 1)!
k=0 k=0
n  n
(−1)k x2k 2n x2k+1
cos(x) = + o(x ), sh(x) = + o(x2n+1 ),
x→0 (2k)! x→0 (2k + 1)!
k=0 k=0
n n
x2k xk
ch(x) = + o(x2n ), − ln(1 − x) = + o(xn ),
x→0 (2k)! k
k=0 k=1
α α(α − 1) 2 α(a − 1) · · · (α − n + 1) n
si α ∈ R, (1+x) = 1+αx+ x +· · ·+ x +o(xn ),
x→0 2 n!
x3 x3
tan(x) = x + + o(x3 ) et arctan(x) = x − + o(x3 ).
x→0 3 x→0 3
On obtiendra les développements limités de arcsin en 0 par intégration de ceux de
sa dérivée car c’est, en x, (1 − x2 )−1/2 .
152 Analyse asymptotique

• Utilisation géométrique
Si f (a + h) = a0 + a1 h + ap hp + o(hp ) où p  2 et ap = 0 alors la tangente
h→0  
au graphe de f en a, f (a) a pour équation y = a0 + a1 (x − a) et la position du
graphe par rapport à cette droite est donnée par le signe local de ap hp . Ainsi le
graphe  traverse la tangente en ce point  si, et seulement si, p est impair.
S’il existe un intervalle ouvert de centre a sur lequel f est définie on a déjà vu que,
pour que f présente en a un extremum local, il faut a1 = 0.
Supposons que p est pair. Il s’agit un minimum si ap > 0 et d’un maximum sinon.

Énoncés des exercices

1. Si (xn )n est une suite récurrente définie par x0 > 0 et xn+1 = |xn − n|, montrer
n.
que xn n→∞
 2

2, 1
2. Si (un ) ∈ RN , lim (un ) = 0 et un + un+1 n→∞
 a-t-on un n→∞
 ?
n→∞ n n
Et si (un ) décroı̂t ?

 n
3. Soit (un ) ∈ (R+ )N telle que : ∀n ∈ N, u2n+1 = uk .
k=1
n
Montrer que un −−−→ +∞ et un n→∞
 2·
n→∞

4. a. Étudier (un ) définie par : u0 > 0 et un+1 = u2n + un .


1
b. Montrer que la suite (vn ) définie par vn = n ln(un ) converge.
2
n
c. Soit  sa limite, montrer que un n→∞  exp(2 ).

5. Soit (a, b) ∈ R2 , 0 < b < a. Montrer que les suites (an ) et (bn ) définies par
2 1 1 1
a0 = a, b0 = b, = + et an+1 = (an + bn ) convergent et ont même
bn+1 an bn 2
limite  = ϕ(a, b). Donner un équivalent de an − .
On pourra calculer an+1 −  et an+1 + .
 π π ,
6. Montrer que : ∀n ∈ N, ∃! xn ∈ nπ − , nπ + tan(xn ) = xn .
2 2
Déterminer (α, β, a, b, c) ∈ R tel que :
5

a b c 1
xn = nα + β + + 2 + 3 + o 3 .
n→∞ n n n n
Analyse asymptotique 153
  √
7. ∀n ∈ N , un =
4 4
n+ (n − 1) + · · · + 4 1.

Montrer que un = o(n). On pourra comparer un et n. Montrer que
√ n→∞
un n→∞

4
n. Enfin donner un développement asymptotique à deux termes de un .

8. Déterminer le développement limité à l’ordre (n) au voisinage de 0 des fonctions


définies par : 
 x   π
f (x) = arccos si x ∈ 0, et f (0) = 0 (4) ;
tan(x) 2
 sin(x) cotan2 (x) 
g(x) = (2) ; h(x) = x(sin(x) + sh(x) − 2x) (9).
x

9. Déterminer les limites en (x0 ) des fonctions définies par :


(1 + sin x)1/x − e1−x/2
f (x) = (0) ;
(1 + tan x)1/x − e1−x/2
  1   1 
g(x) = x ln2 (x) sin − sin (+∞) ;
ln(x) ln(x + 1)
u(x)v(x) − v(x)u(x) sh(x)
h(x) = (0) si u(x) = 3 + et v(x) = 1 + cos(x)
u(x) − v(x) sin(x)
x−a
k(x) = (a) où a ∈ R∗+ \ {1} est donné ;
a ln(x) − x ln(a)
(a ln(x) − x ln(a))2 (x ln(x) − a ln(a))
(x) =   x  (a) où a ∈ R∗+ est donné.
(x − a) x − a − a ln
a
10. Calculer les limites : √
 √ √ 1/ x  arctan(x) x2
a. lim ch x + 1 − ch x ; b. lim ;
x→+∞ x→+∞ arctan(x + 1)
 1 
c. lim x3 arctan x − arccos ;
x→+∞ x
π 
tan( ) 1 3x  3 x/2 
d. lim (2 − x) 2x ; e. lim x 1 + − 1+ ;
x→1 x→+∞ 2x x
1  n 1/x
f. lim f et lim f si f (x) = ax si ai > 0 ;
0 +∞ n i=1 i
  πx   πx x
g. lim cos + sin ;
x→+∞ 3x + 1 √6x + 1
2(1 − cos x) sin x − x3 4 1 − x2 (sin x)sh x − (sh x)sin x .
h. lim 5 ; i. lim
x→0 sin x − x5 x→0 (tan x)th x − (th x)tan x

11. a. f (x) = x5 + x. Montrer que f est un homéomorphisme de R sur R et que :


1 1
f −1 (x) = x1/5 − x−3/5 − x−7/5 + o(x−7/5 ).
x→+∞ 5 25
1
b. Soit t ∈ R∗+ . Montrer que l’équation xex = admet une unique solution x = g(t)
1 t
1 1 3 .
et que : g(t) = − 2 + 3 +o 3
t→+∞ t t 2t t
154 Analyse asymptotique

Solutions des exercices

1. Si, pour tout n ∈ N, xn  n alors la relation est xn+1 = xn − n et donc (xn )n


décroı̂t et est minorée par 0 donc converge, ce qui contredit l’hypothèse de départ.
Soit donc n ∈ N tel que xn < n, alors xn+1 = n − xn  n < n + 1 et donc, il existe
n0 ∈ N tel que ∀n ∈ N, n  n0 ⇒ xn < n.
Si n  n0 on a xn+2 = (n + 2) − xn+1 = (n + 2) − (n + 1) + xn = xn + 1 d’où,
pour tout p ∈ N, xn0 +2p = xn0 + p et xn0 +2p+1 = xn0 +1 + p.
xn0 +2p 1 xn0 +2p+1 1 xn 1
Cela montre que −−−→ et −−−→ et donc −−−→
n0 + 2p p→∞ 2 n0 + 2p + 1 p→∞ 2 n n→∞ 2
n.
ou encore xn n→∞  2

(−1)n 1
2. Si, pour tout n ∈ N , un = √ + alors (un )n converge vers 0 et
n n
(−1)n   1 −1/2  1   1 −1 
un + un+1 = √ 1− 1+ + 1+ 1+
n n n n
(−1)n  1  1   1  2.
= √ O + 2+O  n
n→∞
n→∞ n n n n
1.
Et pourtant un ∼
n
On suppose désormais que (un )n décroı̂t.
2,
Alors an = un + un+1  2un  un + un−1 = an−1 et, comme an n→∞
 n par
1.
encadrement 2nun −−−→ 2 i.e. un n→∞
 n
n→∞

3. Si n ∈ N, u2n+2 − u2n+1 = un+1 > 0 donc (un )n1 est croissante. Si elle convergeait
vers  on aurait 0 = 2 − 2 = , ce qui contredit la croissance de la suite.
Donc un −−−→ +∞. Comme u2n+1 − u2n = (un+1 − un )(un+1 + un ), on a
n→∞
un un 1
un+1 − un = =  −−−→ . L’utilisation du travail
un+1 + un 2
un + u n + un n→∞ 2
un 1 n.
dirigé  Théorème de Cesàro , on en déduit −−−→ i.e. un n→∞

n n→∞ 2 2

4. a. (un )n est croissante et, si elle converge vers , par continuité de x → x2 + x,


on a  = 2 +  i.e.  = 0 d’où 0 < u0  un   = 0, ce qui est absurde. Donc
un −−−→ +∞.
n→∞

n )  α2
b. vn+1 − vn = 2−n−1 ln(u2n + un ) − 2−n ln(un ) = 2−n−1 ln(1 + u−1 −n−1
où
l’on a posé α = ln(1 + u0 ). On remarque que vn+1 − vn  0.
−1
p
p α  −n α 1 − 2−p−1
Si p ∈ N, (vn+1 − vn ) = vn+p+1 − v0  2  ×  α.
n=0 2 n=0 2 1 − 1/2
(vn )n est croissante et majorée donc convergente.
c. D’après le calcul précédent et par croissance de (un ) − n on a :
Analyse asymptotique 155

n+p
 n+p
 p

k )2
2−p−1 ln(1+u−1 −n−1
(vk+1 − vk ) = vn+p+1 −vn = ln(1+u−1
n ) 2−k
k=n k=n k=0
d’où, quand p → ∞, 0   − vn  2−n ln(1 + u−1
n ) = o(2
−n
) car un −−−→ 0.
n→∞ n→∞
n n
Donc 2−n ln(un ) = vn =  + o(2−n ) puis un = e2 
× eo(1) n→∞ 2 
 e .
n→∞ n→∞

5. 0 < b0 < a0 .
an − bn
Si 0 < b0 < · · · < bn < an < · · · < a0 alors an − an+1 = > 0,
2
2 2 1 1 (an − bn )2
− = − > 0 et an+1 − bn+1 = > 0 d’où
bn bn+1 bn an 2(an + bn )
0 < b0 < · · · < bn+1 < an+1 < · · · < a0 , ce qui montre les convergences de
 + 
(an )n et (bn )n . Si on note  et  leurs limites alors  = d’où  =  ∈]a0 , b0 [ .
2
1 2 
Pour tout n ∈ N, an+1 bn+1 = an bn d’où an bn = 2 et donc an+1 = an +
2 an
1 2 1 2
d’où an+1 +  = (an + ) et an+1 −  = (an − ) puis, par quotient,
2an 2ann
 2  2
an+1 −  an −  an −  a0 −  an − 
= d’où = 
n→∞
ce qui montre
an+1 +  an +  an +  a0 +  2
 2n
a0 −  √
que an −  n→∞  2 a0 +  avec  = ab car (an bn )n est constante.
 π π
6. Pour tout n ∈ N, ϕ : x → tan(x) − x est dérivable sur In = nπ − , nπ + avec
2 2
ϕ (x) = tan (x) > 0 sauf en nπ. ϕ réalise une bijection de In sur R d’où l’existence
 2

et l’unicité de xn . Par encadrement xn n→∞  nπ ; posons an = xn − nπ.


π
On a |an | < et tan(an ) = tan(xn ) = xn = an + nπ d’où an = arctan(nπ + an )
2
π π
et, par suite, an −−−→ . On pose bn = an − , alors tan(an ) = − cotan(bn ) d’où
n→∞ 2 2
1 1
tan(bn ) = −  −  b n car b n − − −→ 0.
xn n→∞ nπ n→∞ n→∞
1
Alors tan(bn ) = − π 1
 
n→∞ nπ + 2 − nπ + o n1
b3 1  1 1  1 −1
soit bn + n + o(b3n ) = − 1+ − 2 2 +o 2 et, comme on a
31  n→∞
1

1
2n  n π
1
n
b3n = o 2 , bn = − + 2 +o 2 .
n→∞ n n→∞ nπ
1 2n π n
1 1  1 1 1  1 −1
En reportant bn − 3 3 +o 3 = − 1+ − 2 2 + 3 2 +o 3
3n π n  n→∞ nπ 2n n π 2n π n
1 1 1 1 1  1 1  1 
puis, en développant bn − 3 3 +o 3 = − + 2 − 3 + +o
3n π n n→∞ nπ 2n π n π π 2 4 n3
1 1 1  2 1 1
d’où bn = − + − + + o 3 et enfin
n→∞ nπ 2n2 π n3 π 3π 2 4 n
π 1 1 1  2 1 1
.
xn = nπ + − + 2 − 3 + + o
2 nπ 2n π n π 3π 2 4 n3
Solutions
156 Analyse asymptotique


7. u1 = 1  1. √  √

Supposons un−1  n − 1 et n  2, alors un = 4 n + un−1  4 n + n − 1 d’où
 √ √ √ 1
un  4 n + n  n car n + n  n2 . En effet cela revient à 1 + √  n qui
n
1  √
découle de 1 + √  2  n. Donc, par récurrence, pour tout n ∈ N , un  n et,
n
donc, un = o(n).
n→∞
un−1  un−1 1/4 ,
Alors −−−→ 0 et, comme un = n1/4 1 + il vient un n→∞ 1/4
 n .
n n→∞ n  
 1/4 1
Ensuite un = n1/4 1 + n−3/4 + o(n−3/4 ) = n1/4 1 + 3/4 + o(n−3/4 )
n→∞
 1  n→∞ 4n
1
soit encore un = n + √ + o √ .
1/4
n→∞ 4 n n

8.
   tan(x) −1/2  x2 2x4 −1/2
cos f (x) = = 1+ + + o(x5 )
x 3 15
1  x2 2x4  3 x4 x2 x4
=1 − + + × + o(x5 ) = 1 − − + o(x5 )
2 3 15 8 9 6 40
f 2 (x) f 4 (x) x2 x4
d’où 1 − + =1− − + o(x5 ) puis, comme f (x)  0,
2 24 6 40
 f 2 (x) 1/2 x  3x2 1/2
f (x) 1 − = √ 1+ + o(x3 )
12 3√ 20
f 3 (x) x x3 3 x
f (x) − =√ + + o(x4 ) d’où f (x) ∼ √ puis
24 3 40 3
x 3
√ 1 1  x 4x3
f (x) = √ + x 3 + + o(x ) = √ + √ + o(x4 ).
4
3 40 9.24 3 45 3
sin(x) x 2
x 4  sin(x)   x2 x4  1 x 4
=1− + + o(x4 ) d’où ln =− − − + o(x4 )
x  6 120 x 6 120 2 36
sin(x) x2 x4
soit ln =− − + o(x4 ).
x 6 180
 sin(x)  x2  x3 −2  x2 
Alors cotan2 (x) ln = − x+ + o(x3 ) 1+ + o(x2 ) soit
x 6 3 30
  1 2x2  x2  2 1 19 2
ln g(x) = − 1 − 1+ + o(x ) = − + x + o(x2 ) et enfin
6 3 30   6 180
2 2 19 2
g(x) = e−1/6 e19x /180+o(x ) = e−1/6 1 + x + o(x2 ).
180
x5 2x9
sin(x) + sh(x) − 2x = + + o(x12 )
60 9!
 x6 2x10 1/2 x3  x4 1/2
d’où h(x) = + + o(x13 ) = √ 1+ + o(x7 ) et enfin
60 9! 2 15 6.7.8.9
1  x7 
h(x) = √ x3 + + o(x9 ).
2 15 2.6.7.8.9

   x3  x3 x2 x3
9. ln 1 + sin(x) = ln 1 + x − + o(x3 ) = x − − + + o(x3 ) d’où
6 6 2 3
1   x x2 . 1   2x2
ln 1 + sin(x) − 1 + ∼ De même ln 1 + tan(x) ∼ et, comme
x 2 6 x 3
Analyse asymptotique 157

1 x 1 x x2
e x ln(1+sin(x))−1+ 2 −1 x ln(1 + sin(x)) − 1 + 2 −1 6 1,
f (x) = 1
ln(1+tan(x))−1+ x
∼ 1 x ∼ 2x2
= il vient
2 −1 4
e x ln(1 + tan(x)) − 1 + −1
x
2 3
1
lim f = .
0 4
a + b a − b 1 1
sin(a) − sin(b) = 2 cos sin et, lorsque a = et b =
22 ln(x)
 ln(x + 1)
1 ln(x)
alors sin(a) − sin(b) ∼ a − b = 1−   d’où
ln(x) ln(x) + ln 1 + x1
     
1  ln 1 + x1 −1 ln 1 + x1 1
sin(a) − sin(b) ∼ 1− 1+ ∼ 2 ∼ d’où
ln(x) ln(x) ln (x) x ln2 (x)
lim g(x) = 1.
x→+∞

ev(x) ln(u(x))−u(x) ln(v(x)) − 1


u(x) → 2 et v(x) → 2 d’où h(x) ∼ 22 puis
u(x) − v(x)
   v(x) 
v(x) ln(u(x)) − u(x) ln(v(x)) v(x) − u(x) ln(u(x)) − u(x) ln u(x)
h(x) ∼ 4 =4
u(x) − v(x) u(x) − v(x)
 v(x)  v(x) v(x) − u(x) v(x) − u(x)  
ln ∼ −1 = ∼ d’où lim h(x) = 4 1 − ln(2) .
u(x) u(x) u(x) 2 x→0

Si ϕ : x → a ln(x)−x ln(a) alors ϕ(a) = 0, ϕ est dérivable en a avec ϕ (a) = 1−ln(a)


a ln(x) − x ln(a) 1
d’où lim = ϕ (a) = 1 − ln(a) puis lim k(x) = .
x→a x−a x→a 1 − ln(a)
 2
ϕ(x) − ϕ(a) x ln(x) − a ln(a)
(x) = a
  et, en posant x = a + h on a
x−a 1 − x−a ln xa
   
x ln(x) − a ln(a) a ln 1 + ha + h ln(a + h) h 1 + ln(a) + o(h)
a
  =   = qui tend,
1 − x−a ln xa 1 − ha ln 1 + ha h
2a + o(h)
   2  
lorsque h → 0, vers 2a ln(1 + a) d’où lim (x) = 2a 1 − ln(a) 1 + ln(a) .
x→a

  √ √  √1  1

 √   ch(√x + 1 ) 
10. a. ln x + 1 − ch x
ch x
= √ ln ch x + ln √ .
x ch( x )
√ 

e x  √  √  ch(√x + 1 )  √ 
Or ch x ∼ d’où ln ch x ∼ x et ln √ = o x d’où
 √ 2 ch( x )
 √  √1   √  √  √1
ln ch x + 1 −ch x x
−−−−→ 1 et ch x + 1 − ch x x
−−−−→ e.
x→+∞ x→+∞
 arctan(x)  arctan(x) arctan(x) − arctan(x + 1)
b. ln ∼ −1∼ π
arctan(x + 1) arctan(x + 1) 2
 x − (x + 1) 
or arctan(x) − arctan(x + 1) = arctan + kx π et kx −−−−→ 0
1 + x(x + 1) x→+∞
1
donc, pour x assez grand, kx = 0 d’où arctan(x) − arctan(x + 1) ∼ − 2 d’où
x
 arctan(x)   arctan(x) x2
Solutions

2 2 −2/π
x ln −−−−→ − et −−−−→ e .
arctan(x + 1) x→+∞ π arctan(x + 1) x→+∞
1 π  1 π 
c. α(x) = arctan(x) − arccos = − arccos − − arctan(x)
x 2 x 2
158 Analyse asymptotique

1 1 1 1 1 1 1


d’où α(x) = arcsin − arctan = + − + + o d’où
x x x 6x3 x 3x3 x3
1
lim x3 α(x) = .
x→+∞ 2
d. ln(2 − x) ∼ (2 − x) − 1 = 1 − x = −h si l’on pose x = 1 + h.
π π 1 π  π  πh  2
= × = 1 − h + o(h) d’où tan = cotan + o(h) ∼ et
2x 2  1 +h 2 2x   2 πh
π 2 π
donc tan ln(2 − x) −−−→ − puis (2 − x)tan 2x −−−→ e−2/π .
2x x→1 π x→1
      1 
1 3x  1  1 1 
e. β(x) = 1 + = exp 3x ln 1 + = exp 3x − 2 +o
2x  2x 2x 8x x
3 3  1   3  1
d’où β(x) = exp exp − +o =e 3/2
1− +o .
2 8x x 8x x
 3 x/2  9  1
De même γ(x) = 1 + = e3/2 1 − +o
x 4x x
   9 3  15e3/2
d’où lim x β(x) − γ(x) = e3/2 − = .
x→+∞ 4 8 8
  1 1  n  1  1  x ln(ai ) 
n n
1  ex ln(ai ) − 1
f. ln f (x) = ln ex ln(ai ) x→0
 x n e −1 =
x n i=1 i=1
n i=1
x
n
ex ln(ai ) − 1   1
or −−−→ ln(ai ) pour tout i ∈[[1, n]] donc ln f (x) −−−→ ln(ai )
x x→0 x→0 n
i=1
1  n   n 1/n
puis f (x) −−−→ exp ln(ai ) = ai .
x→0 n i=1 i=1
On suppose a1  a2  · · ·  ap < ap+1 = · · · = an .
n
1 x n−p x
ai x→+∞
 an −−−−/−−−→ 1 sauf si a1 = · · · = an = 1.
n i=1 n x → +∞
1  n 
Dans ce cas ln ax  x ln(an ) d’où f (x) − −−−→ an .
n i=1 i x→+∞ x→+∞

Si a1 = · · · = an = 1 alors f est constante égale à 1.


 πx   πx     
g. δ(x) = cos +sin −−−−→ 1 d’où x ln δ(x) x→+∞  x δ(x)−1
3x + 1  6x + 1 x→+∞
   πx  1  πx  1 
.
soit x ln δ(x) x→+∞  x cos 3x + 1 − 2 + sin 6x + 1 − 2
  √  πx 
cos(u) − 12  π 3 1 πx π
π 
u→π/3
cos = − d’où cos − x→+∞  3x + 1 − 3
u− 3 3 2  3x + 1 2
 πx  1  π
puis, en réduisant au même dénominateur, x cos − 
x→+∞
√ .
3x + 1 2 6 3
  
πx  1 π   π
De même x sin −
6x + 1 √ 2 x→+∞  − 24√3 d’où x ln δ(x) − −−−→ √ et
x→+∞ 8 3
 x
donc δ(x) −−−−→ eπ/8 3 .
x→+∞
  
h. sin5 (x) − x5 = sin(x) − x sin4 (x) + x sin3 (x) + x2 sin2 (x) + x3 sin(x) + x4
x3 5x7
d’où sin5 (x) − x5 x→0  − × 5x 4
= − ce qui montre qu’il faut développer le
6 6
numérateur à l’ordre 7.
Analyse asymptotique 159

2(1 − cos(x)) sin(x) − x3 4 1 − x2 19/160 57 .
En le faisant on a −−−→ =−
sin5 (x) − x5 x→0 −5/6 400
 
sh(x) ln sin(x) x→0 x ln(x) − −−→ 0 et donc, en factorisant :
x→0    

sin(x) sh(x) ln sin(x) −sin(x) ln sh(x)

i. ε(x) = sin(x)sh(x) − sh(x)

sin(x)
 = sh(x)  e  − 1
 sh(x) ln sin(x) − sin(x) ln sh(x) soit
d’où ε(x) x→0
 sin(x)  x3    
ε(x) = x ln + ln sin(x) sh(x) + o x3 ln(x)
x→0 sh(x) 6
 1 − x2 + o(x2 )  x3  
= x ln 6
x 2 + ln(x) + o x3 ln(x)
x→0 1 + 6 + o(x 2 3
x3 x3   x3
= − + ln(x) + o x3 ln(x) x→0
 3 ln(x).
x→0 3 3
2x3 ε(x) 1
De même ϕ(x) = tan(x)th(x) − th(x)tan(x) x→0 −−→ − .
 − 3 ln(x) d’où ϕ(x) −
x→0 2

11. a. f est de classe C 1 sur R et f  : x → 5x4 + 1 > 0 donc f réalise un C 1 -


difféomorphisme croissant de R sur lui même car f (x) x→±∞  x .
5
−1 5
Posons y = f (x), alors x → +∞ ⇒ y → +∞ et, comme y + y = x il vient
y 5 x→+∞
 x i.e. y x→+∞ x .
1/5

Posons z = yx−1/5 puis z = 1 + h où h → 0.


 1/5
(1 + h)5 + x−4/5 (1 + h) = 1 soit 1 + h = 1 − x−4/5 (1 + h) et, en développant
1 −4/5 h −4/5 2 −8/5 −8/5
1+h = 1− x − x − x + o(x )
x→+∞ 5 5 25
x−4/5  2x−4/5  
x−4/5 −1
puis h = − 1+ 1+ + o(x−8/5 )
x→+∞ 5 5 5
x−4/5 x−8/5
soit h = − − + o(x−8/5 ) d’où le développement demandé.
x→+∞ 5 25
b. h : x → xex est de classe C 1 sur R avec h : x → (1 + x)ex d’où le tableau

x −∞ −1 0 +∞

h(x) 0   0  +∞

qui montre que l’équation a une et une seule solution.


1
Quand t → +∞ alors x → 0 d’où = xex t →0
x.
t   1 
1 1 1 1
Posons x = +y alors 1 = txex = (1+ty)e t +y = (1+ty) 1+ +y + 2 +o 2
t t  2t  t
1 1 1 1 1  2 −1 1
d’où y(t + 2) = − 1 + ) + o 2 i.e. y = − 2 1 + 1+ + o 3 soit
t   2t t t 2t t t
1 3 1
y = − 2 + 3 + o 3 ce qui est le résultat souhaité.
t 2t t
Solutions
160 Analyse asymptotique

Travaux dirigés

Équivalent du terme général d’une suite récurrente

 
Soient a ∈ R∗+ et f ∈ C [0, a[, [0, a[ telle que :
0 < f (x) < x si x ∈ ]0, a[ et ∃ (α, k) ∈ (R∗+ )2 , f (x) = x − αx1+k + o(xk+1 ).
x→0
On pose u0 ∈ ]0, a[ et pour n  0, un+1 = f (un ).
1. Montrer que la suite (un ) converge vers 0.
 
Déterminer γ ∈ R∗ tel que la suite (un+1 )γ − (un )γ converge vers  ∈ R∗ .
2. En déduire un équivalent de un .
3. Exemples : f (x) = xe−x ; f (x) = arctan(x) ; f (x) = ln(1 + x) ;
f (x) = sin(x) ; f (x) = x − x2 . On pourra préciser dans ces cas un intervalle I de R
tel que u0 ∈ I ⇒ lim (un ) = 0 et on donnera un équivalent de un lorsque n → ∞.
n→∞

Solution

1. Comme ]0, a[ est stable par f la suite (un )n est à valeurs dans cet intervalle et
strictement décroisant car 0 < x < a ⇒ f (x) < x. Cette suite converge donc dans
[0, a[ et, en notant  sa limite, par continuité de f en  on a f () =  d’où  = 0.
 
f (x) γ  γ 
f γ (x) − xγ = xγ − 1 = xγ 1 − αxk + o(xk ) − 1 x→0  −αγx
k+γ
x
d’où, avec γ = −k,  = αk.
n−1
1 γ
2. Le TD du chapitre 4 montre que (uk+1 − uγk ) −−−→  ou encore, par
n n→∞
k=0
uγ uγ
télescopage, n − 0 −−−→  d’où uγn n→∞
 n i.e. un n→∞
 (αk)
−1/k
.
n n n→∞
3. f : x → xe−x est de classe C 1 sur R+ avec f  (x) = (1 − x)e−x < 1 si x > 0.
Le théorème des accroissements finis montre que, si x > 0, alors
f (x) = f (x) − f (0) < x− 0 et, comme
 f (x) > 0, il vient 0 < f (x) < x. Tout a > 0
convient et f (x) = x 1 − x + o(x) d’où α = k = 1.
x→0
1.
Si u0 > 0 alors (un )n converge vers 0 en décroissant strictement et un n→∞
 n
De même arctan est de classe C 1 sur R+ avec arctan < 1 sur R+ d’où, de la même
1
façon, x >⇒ 0 < arctan(x) < x. De plus α = et k = 2.
3
Donc si  u0 > 0 alors (un )n converge vers 0 en décroissant strictement et
3 .
un n→∞
 2n
Analyse asymptotique 161

f : x → ln(1 + x) est aussi de classe C 1 sur R+ avec f  < 1 sur R+ et, toujours,
1
x > 0 ⇒ 0 < f (x) < f (x). De plus α = et k = 1 et donc si u0 > 0 alors (un )n
2
2.
converge vers 0 en décroissant strictement et un n→∞
 n
 π π
sin est de classe C 1 sur 0 , avec, si 0 < x  , sin (x) < 1 et donc,
2 2
π
0 < x  ⇒ 0 < sin(x) < x.
2
π 1 π
dans ce cas on a a = , α = et k = 2 d’où si 0 < u0  alors (un )n converge
2 6  2
3.
vers 0 en décroissant strictement et un n→∞
 n
Enfin f : x → x − x est continue sur [0, 1] et, pour 0 < x  1, 0 < f (x) < x. On
2

choisit a = 1, alors α = k = 1 et donc, si 0 < u0  1, (un )n converge vers 0 en


1.
décroissant strictement et un n→∞
 n

Nombres et polynômes de Bernoulli



t N
tn
On pose ϕ(t) = si t = 0 . On suppose que ϕ(t) = bn + o(tN ).
et −1 t→0 n!
1 si t = 0 n=0
bn est appelé n-ième nombre de Bernoulli.
N
tn
Justifier l’écriture suivante : ∀x ∈ R, ϕ(t) exp(tx) = Bn (x) + o(tN )
t→0
n=0
n!
où les Bn sont des polynômes (appelés polynômes de Bernoulli)
1. Calculer bi , pour i ∈ [[0, 4]]. Montrer que b2n+1 = 0 si n  1.
 n  
n+1
2. Montrer que pour tout n ∈ N , bi = 0.
i=0
i
En déduire que pour tout n ∈ N, bn ∈ Q.
3. Montrer que les Bn sont des polynômes normalisés à coefficients dans Q.
4. Déterminer les polynômes Bi (X) pour i ∈ [[0, 4]].
1
5. Montrer que : ∀n ∈ N∗ , Bn (1 − X) = (−1)n Bn (X). En déduire B2n+1 et une
2
conséquence sur le graphes de B2n et de B2n+1 .
6. Comparer Bn (0) et Bn (1) à bn .
7. Montrer que : ∀n ∈ N∗ , Bn (X + 1) − Bn (X) = nX n−1 .
X  X + 1
8. Montrer que : ∀n ∈ N∗ , 21−n Bn (X) = Bn + Bn .
2 2
9. Montrer que : ∀n ∈ N∗ , Bn = nBn−1 .
10. Étudier les variations de Bn sur [0, 1]. On commencera par B1 , B2 , B3 et on
 1
montrera par récurrence que : ∀p ∈ N∗ , ∀x ∈ 0, , B4p−1 (x) > 0.
2
162 Analyse asymptotique

Solution

ϕ et t → etx ont un développement limité d’ordre N quelconque en 0 ; donc la


N

fonction t → ϕ(t)etx a un développement limité d’ordre N : cn tn + o(tN ) où
n=0
1  n
n n
bk xn−k
cn = = bk xn−k . L’écriture est ainsi justifiée et même
k! (n − k)! n! k
k=0 k=0
Bn est de degré n puisque b0 = 1.
1. En écrivant t = ϕ(t)(et − 1), et d’après l’unicité des développements limités, on a
1 1 1
b0 = 1, b1 = − , b2 = , b3 = 0, b4 = − . D’autre part, si b2n+1 = 0 pour n  1,
2 6 30
t tet
c’est que t → ϕ(t) + est paire. En effet, ϕ(−t) = t = t + ϕ(t).
2 e −1
 N
bn n  
N
1 
2. De la définition de ϕ on déduit : 1 = t +o(tN ) tn +o(tN ) .
t→0
n=0
n! n=0
(n + 1)!
 n
bi
De l’unicité du développement limité en 0, on déduit : ∀n  1, 0 = .
i=0
i!(n + 1 − i)!
i.e. le résultat. Par récurrence, avec cette relation, on déduit que : ∀n ∈ N, bn ∈ Q.
3. Bn ∈ Q[X], degré de Bn égal à n et Bn normalisé découle alors du préliminaire.
1 1 3 1
4. B0 = 1 ; B1 = X − ; B2 = X 2 − X + ; B3 = X 3 − X 2 + X
2 6 2 2
1
B4 = X 4 − 2X 3 + X 2 − .
30
5. Posons f (x, t) = ϕ(t)ext alors f (1 − x, t) = f (x, −t) cf. calculs de 1. De l’unicité
du développement limité en 0 de t → f (x, t), on déduit, pour tout x réel et tout
n ∈ N∗ , Bn (1 − x) = (−1)n Bn (x). Le polynôme Bn (1 − X) − (−1)n Bn (X) a une
infinité de racines. C’est le polynôme nul. Donc Bn (1−X) = (−1)n Bn (X) si n  1.
1
D’où B2n+1 = 0 par substitution de X par 1/2.
2
D’autre part, pour tout x ∈ R, B2n (1 − x) = B2n (x). Donc la droite d’équation
x = 1/2 est axe de symétrie de la courbe représentative de B2n . Le point I(1/2, 0)
est centre de symétrie de la courbe représentative de B2n+1 .
6. D’après I.5. ∀n  1, Bn (1) = (−1)n Bn (0).
Donc B2n+1 (1) = −B2n+1 (0) = −b2n+1 = 0, B2n (1) = B2n (0) = b2n .
7. En opérant comme à la question 5 puisque f (x + 1, t) − f (x, t) = text ,
N
 tn
f (x + 1, t) − f (x, t) = [Bn (x + 1) − Bn (x) + o(tN ).
t→0
n=0
n!
N
 −1
xn n+1
Or text = t + o(tN ), on conclut, par unicité du développement limité.
t→0
n=0
n!
x  x + 1   t
8. Raisonnement analogue avec ici f ,t + f , t = 2f x, .
2 2 2
Analyse asymptotique 163

n  
  n
n−1
n
9. Bn (X) = bk xn−k ⇒ Bn (X) = bk (n − k)xn−k−1 .
k k
k=0
n  k=0 
n−1
∀n  1, ∀k ∈ [[0, n[[, (n − k) =n ,
k k
 n − 1
n−1

Donc : Bn (X) = n bk xn−k−1 = nBn−1 (X) si n  1.
k
k=0

1  
10. On a le tableau x 0 2 1 car B2 = 2B1 et B3 = 3B2 .
B1 − 12  0  1
2
− +
1 1 1
B2 6  − 12  6
+ 0 − 0 +
B3 0 + 0 − 0
  
 1 1 
Si l’on suppose B4p−1 > 0 sur 0 , alors B4p−1 < 0 sur , 1 d’après 5.
2 2

Comme B4p = 4pB4p−1 on a le tableau

1
x 0 2 1

B4p 0 + 0 − 0
1
B4p b4p  B4p 2  b4p

 
B4p+1 (0) = B4p+1 12 = 0 et B4p+1 est C ∞ sur R donc, par le théorème de Rolle,
 1

∃α ∈ 0 , , B4p+1 (α) = (4p + 1)B4p (α) = 0. B4p étant continue strictement
2  1
croissante sur 0 , , α est unique. Or B4p (1 − α) = B4p (α) = 0 et on a le tableau
2
1
x 0 α 2 1−α 1
B4p −  0  +  0  −
B4p+1 0  −  0  +  0
B4p+2 +  0  −  0  +
B4p+3  +  0 
0 −  0
 1
B4p+2 s’annulant en un point de 0 , de même que précédemment. Donc
 12
B4p+3 et B4p−1 ont même signe sur 0 , , ce qui termine la récurrence.
2
Solutions

En particulier : ∀n, (−1)n b2n < 0.


10 - Espaces vectoriels
et applications linéaires

Rappels de cours

A - Espaces vectoriels
1. Définition
Un ensemble E est un K-espace vectoriel, s’il est muni d’une loi de composition
interne notée + et d’une loi de composition externe notée . telles que
(i) (E,+) est un groupe, (ii) ∀(x, y) ∈ E 2 , ∀λ ∈ K, λ(x + y) = λx + λy,
(iii) ∀x ∈ E, ∀(λ, µ) ∈ K2 , (λ + µ)x = λx + µx et (λ.µ)x = λ.(µx),
(iv) ∀x ∈ E, 1K x = x.
2. Exemples fondamentaux
Kn est un K-espace vectoriel pour n  1 ; C est un C-espace vectoriel et aussi un
R-espace vectoriel ; R est un R-espace vectoriel et un Q-espace vectoriel ; K[X]
est un K-espace vectoriel. F(I, K) est un K-espace vectoriel, si I est un intervalle
de R.
3. Produit de n K-espaces vectoriels
Si E1 , . . . , En sont n espaces vectoriels sur K, l’ensemble E1 × · · · × En est muni
d’une structure d’espace vectoriel. Les lois sont définies par :
(x1 , . . . , xn ) + (y1 , . . . , yn ) = (x1 + y1 , . . . , xn + yn )
et pour λ ∈ K, λ(x1 , . . . , xn ) = (λx1 , . . . , λxn ).
4. Combinaisons linéaires
E un K-espace vectoriel et (xi )i∈I une famille de vecteurs indexée par un  ensemble
I non vide, x ∈ E est combinaison linéaire des xi si : ∃(αi ) ∈ K , x =
(I)
αi xi .
i∈I
K(I) est l’ensemble des familles presque nulles (ou à support fini) d’éléments de I.
5. Linéarité (définitions)
Soient E et F deux K-espace vectoriel. Une application U de E dans F est dite
K-linéaire et on note U ∈ LK (E, F ) si :
∀(x, y) ∈ E 2 , ∀λ ∈ K, U (λx + y) = λU (x) + U (y).
Si E = F , U est appelé endomorphisme de E, on note U ∈ LK (E).
Si U est bijective, U est appelée isomorphisme de E sur F .
Si F = K, U est une forme linéaire sur E, on note U ∈ E  : le dual de E.
166 Espaces vectoriels et applications linéaires

Un endomorphisme bijectif de E est appelé automorphisme de E, on note


U ∈ GL(E).
Remarque : si U est linéaire, alors U (0E ) = 0F . (Peut servir à prouver qu’une
application n’est pas linéaire.)

B - Sous espaces vectoriels


1. Définition
Une partie E  d’un K-espace vectoriel E est un sous espace vectoriel de E si E 
est stable par les deux lois sur E et si, muni des lois induites, E  est un K-espace
vectoriel.
2. Caractérisation
Une partie E  d’un K-espace vectoriel E est un sous-espace vectoriel de E si et
seulement si : E  = ∅ et ∀(x, y) ∈ E 2 , ∀λ ∈ K, λx + y ∈ E  .
3. Exemples
Si I un intervalle de R, alors C n (I, K), D(I, K) sont des sous-espaces vectoriels de
F(I, K).
4. Une intersection de sous-espaces vectoriels est un sous-espace vectoriel. Mais en
général une réunion de sous-espaces vectoriels n’en est pas un.
5. Sous-espace vectoriel engendré par une partie A d’un K-espace vectoriel E
noté Vect(A). C’est l’intersection des sous-espaces vectoriels de E contenant A.
C’est le plus petit (au sens de l’inclusion) sous-espace vectoriel de E contenant A.
C’est l’ensemble des combinaisons linéaires d’éléments de A si A = ∅, et {0E } si
A = ∅.
6. Somme de deux sous-espaces  vectoriels
 F et G de E.
On note F + G l’ensemble x + y  (x, y) ∈ F × G = Vect(F ∪ G), c’est un
sous-espace vectoriel de E.
L’application Φ : F × G → F + G, (x, y) → x + y, est linéaire surjective.
On dit que F +G est une somme directe, et on la note alors F ⊕G, si l’application
Φ est un isomorphisme de K-espaces vectoriels.
Théorème
F + G est directe si, et seulement si, F ∩ G ⊂ {0} ou encore si, et seulement si,
∀z ∈ F + G, ∃!(x, y) ∈ F × G, z = x + y.
Si E = F ⊕ G, on dit que F et G sont supplémentaires.
Remarque : on ne confondra pas complémentaires et supplémentaires. Deux
sous-espaces vectoriels F et G de E ne peuvent être complémentaires puisque
0E ∈ F ∩ G. Cette intersection ne peut être l’ensemble vide.

C - Familles génératrices, familles libres, bases


1. Définition : soient E un K-espace vectoriel et B = (ei )i∈I une famille de vecteurs
indexée par un ensemble I non vide.
B est libre si : ∀(λi ) ∈ K(I) , λi ei = 0E ⇒ (∀i ∈ I, λi = 0)
i∈I

i.e. si l’application linéaire ϕ : K(I) → E, (λi ) → λi ei est injective.
i∈I  
B est liée si, et seulement si, elle n’est pas libre i.e ∃j ∈ I, ej ∈ Vect ei | i ∈ I\{j} .
Espaces vectoriels et applications linéaires 167

B est génératrice de E si E = Vect(B) i.e. tout vecteur de E est combinaison


linéaire des vecteurs de B i.e. ϕ est surjective.
B est une base de E si B est libre et génératrice de E si, et seulement si, ϕ est
bijective i.e. ∀x ∈ E, ∃ !(xi ) ∈ K(I) , x = xi ei .
  i∈I
2. U ∈ L(E, F ). B = (ei )i∈I ∈ E I , U (B) = U (ei ) i∈I ∈ F I .
Si B est libre et U injective, alors U (B) est libre.
Si B est génératrice de E, U (B) est génératrice de Im(U ).
Si B est base de E et U bijective, alors U (B) est base de F .
3. Toute sous-famille d’une famille libre est libre.
Toute sur-famille d’une famille liée est liée.
Toute sur-famille d’une famille génératrice est génératrice.
Toute famille contenant le vecteur 0E est liée.
x = 0E ⇒ {x} est libre.
4. Une application linéaire est déterminée par l’image d’une base. Autrement dit :
Soient E et F deux K-espace vectoriel , B = (ei )i∈I une base de E, S = (fi )i∈I
une famille de vecteurs de F , alors
∃ ! U ∈ L(E, F ), ∀i ∈ I, U (ei ) = fi
Si S est libre (resp. génératrice), (resp. base), alors U est injective, (resp. surjec-
tive), (resp. bijective.)
Exemple : toute famille échelonnée en degrés d’éléments de K[X] est libre.

D - En dimension finie
1. Définition
E est un K-espace vectoriel de dimension finie si E a une famille génératrice
finie.
2. Théorème
Si E est un K-espace vectoriel de dimension finie, E a au moins une base.
dimK (E) = card(B), où B est une base quelconque de E ; c’est la dimension
de E.
3. Théorème de la base incomplète
E est un K-espace vectoriel de dimension finie, G = (gi )i∈I génératrice de E,
L = (j )j ∈ J libre, alors il existe B = L ∪ C une base de E où C ⊂ G.
4. E est un K-espace vectoriel de dimension n  1, les assertions suivantes sont
équivalentes :
(i) B est base de E
(ii) B est libre et de cardinal n
(iii) B est génératrice et de cardinal n.
5. Deux espaces vectoriels de dimension finie sont isomorphes si, et seulement si, ils
ont même dimension.
6. Si E, F deux K-espace vectoriel de dimension
 finie,
dim(L(E, F )) = dim(E) . dim(F ) ,
dim(E × F ) = dim(E ⊕ F ) = dim(E) + dim(F ).
7. E un K-espace vectoriel de dimension finie, E  un sous-espace vectoriel de E, alors
dim(E  )  dim(E) avec égalité si, et seulement si, E = E  .
168 Espaces vectoriels et applications linéaires

8. Rang d’une famille de vecteurs


a. Si E est un K-espace vectoriel S = (ei )i∈[[1,n]] . Le rang de S, noté rg(S), est le
nombre maximal de vecteurs libres qu’on peut extraire de S i.e. dim Vect(S) .
b. Propriétés : le rang de S ne change pas si l’on fait l’une des opérations
élémentaires suivantes
permutation des vecteurs de S.
addition à un vecteur d’une combinaison linéaire des autres.
multiplication d’un vecteur par un scalaire non nul.
c. Détermination pratique : méthode du pivot de Gauss.
9. Rang d’une application linéaire
a. Définition : E, F 2 K-espaces vectoriels, U ∈ L(E, F ). Si Im(U ) est de dimension
finie, on dit que U est de rang fini et on pose rg(U ) = dim Im(U ) .
 
b. Théorème : si B = (ei )i∈[[1,n]] est une base de E, rg(U ) = rg U (ei )|1  i  n .
 
c. Composition : (quand cela a un sens) rg(V ◦ U )  min rg(U ), rg(V ) ,
rg(V ◦ U ) = rg(U ) si V est un isomorphisme, rg(V ◦ U ) = rg(V ) si U est un
isomorphisme.

E - Applications linéaires
1. Théorème
Soient E et F deux K-espace vectoriel et U ∈ L(E, F ).
(i) Si E  est un sous-espace vectoriel de E, alors U (E  ) est un sous-espace vectoriel
de F . En particulier Im(U ) est un sous-espace vectoriel de F .
(ii) Si F  est un sous-espace vectoriel de F , alors U −1 (F  ) est un sous-espace
vectoriel de E.
 
En particulier Ker(U ) = U −1 {0F } est un sous-espace vectoriel de E.
(iii) U est injective si, et seulement si, Ker(U ) = {0E }.
2. Endomorphisme induit
Soit f un endomorphisme de l’espace vectoriel E et F un sous-espace vectoriel de
E. On dit que F est stable par f si f (F ) ⊂ F . Dans ces conditions, on définit
f : F → F, x → f (x) l’endomorphisme induit par f sur F . On ne confondra
pas f∈ L(F ) et f : F → E, x → f (x), la restriction de f à F .
F
3. Exemples
 b
a. U : f → f est une forme linéaire sur C([a, b], C).
a
b. (xn ) → lim(xn ) est une forme linéaire sur l’espace vectoriel des suites conver-
gentes de K.
c. Homothéties vectorielles.
d. Projecteurs et symétries.
(i) Définition : soit E un K-espace vectoriel tel que E = F ⊕ G.
∀x ∈ E, ∃ !(y, z) ∈ F × G, x = y + z.
p : x → y est le projecteur de E sur F parallèlement à G ; p ∈ L(E)
q : x → z est le projecteur de E sur G parallèlement à F ; q ∈ L(E)
s : x → y − z la symétrie par rapport à F parallèlement à G. s ∈ GL(E)
Espaces vectoriels et applications linéaires 169

p ◦ p = p2 = p, q ◦ q = q 2 = q, p ◦ q = q ◦ p = 0, p + q = IE , s = p − q
s = 2p − IdE , s2 = IdE .
Ker(p) = G, Im(p) = F = {x ∈ E | p(x) = x} = Ker(p − IE ) = Ker(s − IE ),
G = Ker(s + IE )
(ii) Exemple : e est un projecteur sur C ; ϕ : z → z est une symétrie de C.
(iii) Caractérisations :
(U ∈ L(E), U 2 = U ) si, et seulement si, U est un projecteur de E sur Im(U )
parallèlement à Ker(U ).
(U ∈ L(E), U 2 = IE ) si, et seulement si, U est une symétrie par rapport à
Ker(U − IE ) parallèlement à Ker(U + IE ).
4. L(E, F ) est un K-espace vectoriel ; (GL(E), ◦) est le groupe linéaire de E
• La composée de deux applications linéaires est linéaire.
• (L(E), +, ◦) est un anneau.
• U → V ◦ U et V → V ◦ U sont linéaires si U et V le sont.
• Ker(U ) ⊂ Ker(V ◦ U ), Im(U ◦ V ) ⊂ Im(U ),
• U ◦ V = 0 ⇐⇒ Im(V ) ⊂ Ker(U ).
• U ∈ L(E) est dit nilpotent s’il existe n ∈ N tel que U n = 0.
5. Si E = E1 ⊕ E2 et si, pour tout i ∈{1, 2}, ui ∈ L(Ei , F ), alors il existe un unique
élément u de L(E, F ) tel que u = ui pour tout i de {1, 2}, u désignant la
Ei Ei
restriction de u à Ei .
Si F est un sous-espace vectoriel de E, une base est dite adaptée à F si ses
premiers éléments constituent une base de F .
• Théorème fondamental
Si u ∈ L(E, F ) et si V est un supplémentaire de Ker(u), alors l’application u
 de V
dans Im(u) définie par u(x) = u(x) est un isomorphisme de K-espaces vectoriels.
Si E est de dimension finie, on a le théorème du rang :
 
dim(E) = rg(u) + dim Ker(u)
• Si E et F sont de même dimension finie n et si u ∈ L(E, F ), alors :
u isomorphisme ⇐⇒ u injective ⇐⇒ u surjective ⇐⇒ rg(u) = n.
• Si E est de dimension finie n et u ∈ L(E), alors :
() ⇐⇒ u ∈ GL(E) ⇐⇒ u injective ⇐⇒ u surjective ⇐⇒ rg(u) = n
() ⇐⇒ u est inversible à droite ou à gauche.
• Formule de Grassmann
Si V et W sont des sous-espaces vectoriels de dimension finie de E alors
dim(V + W ) + dim(V ∩ W ) = dim(V ) + dim(W ).
6. Un hyperplan est le noyau d’une forme linéaire non nulle.
• Si H est un hyperplan de E, pour toute droite D non contenue dans H,
E = H ⊕ D. Réciproquement, tout supplémentaire d’une droite est un hyperplan.
• Si l’on note (x1 , . . . , xn ) les coordonnées relativement à une base B de E de
tout élément x de E, alors H est un hyperplan de E si, et seulement si, il existe
n

(α1 , . . . , αn ) dans Kn \ {0Kn } tel que αi xi = 0 soit une équation de H.
i=1
170 Espaces vectoriels et applications linéaires

• Si E est un espace vectoriel de dimension finie n, l’intersection de m hyperplans


est de dimension au moins égale à n − m. Réciproquement, tout sous-espace
vectoriel de dimension n − m est l’intersection de n − m hyperplans.

F - Sous-espaces affines
1. Définitions
Si −
→u ∈ E la translation de vecteur −→u est τ− →

u : E → E, A → A + u ; c’est une

bijection de réciproque τ−−

u .

− −−→
Lorsque B = τ− →u (A) = A + u on a −→
u = B − A que l’on note aussi AB.
Si A ∈ E et si V est un sous-espace vectoriel de E on appelle
 sous-espace
 affine
de E passant par A et de direction V l’ensemble A+ − →
u − →
u ∈ V ; on le note aussi
−−→  
A + V . Alors si B ∈ A + V on a A + V = B + V et V = CD  (C, D) ∈(A + V )2 .
Lorsque H est un hyperplan de E on dit que A + H un hyperplan affine de E.
2. Intersection
Si (A1 , . . . , Ap ) ∈ E p et si V1 , . . . , vp sont des sous-espaces vectoriels de E alors
p
 p

(Ai + Vi ) est soit vide soit un sous-espace affine de E de direction Vi .
i=1 i=1

3. Équation   
Si u ∈ L(E, F ) et a ∈ F alors ou bien x ∈ E  u(x) = a est vide car a ∈ / Im(u) ou
bien c’est un sous-espace affine de E de direction Ker(u).
Exemples
1. Si H est un hyperplan d’équation ϕ(x) = 0 où ϕ ∈ E et si a = ϕ(A) alors
ϕ(x) = a est une équation de A + H.
2. Suite arithmético-géométrique
Soient (a, b) ∈ K2 et u : KN → KN , (xn )n → (xn+1 − axn )n ; Ker(u) est la droite
vectorielle engendrée par (an )n .
Si a = 1 alors u(x) = (b)n ⇐⇒ ∃λ ∈ K, ∀n ∈ N, xn = nb + λ ;
b
sinon u(x) = (b)n ⇐⇒ ∃λ ∈ K, ∀n ∈ N, xn = + λan .
1−a
3. Interpolation de Lagrange
Soient x1 , . . . , xn des éléments deux à deux distincts
 de K, (y1 , . . . , yn ) ∈ Kn et
l’application linéaire u : K[X] → K , P → P (xi ) 1in .
n

n n
X − xj
On pose ∀i ∈[[1, n]], Li = et Π = (X − xj )
j=1
xi − xj j=1
j=i

n
u(P ) = (y1 , . . . , yn ) est le sous-espace affine de K[X] passant par yi Li et de
i=1
direction Ker(u) qui est l’ensemble des multiples de Π.
Espaces vectoriels et applications linéaires 171

Énoncés des exercices

1. E, F, G trois K-espaces vectoriels de dimension finie.


a. U ∈ L(E, F ), W ∈ L(E, G). Montrer que :
   
∃ V ∈ L(F, G), W = V ◦ U si, et seulement si, Ker(U ) ⊂ Ker(W ) .
Espaces vectoriels et applications linéaires 171
b. V ∈ L(F, G), W ∈ L(E, G). Montrer que :
  
∃ U ∈ L(E, F ), W = V ◦ U si, et seulement si, (Im(W ) ⊂ Im(V ) .

2. Montrer que les familles suivantes sont libres dans E.  


a. E = RN et a ∈ ]0, +∞[, u(a) la progression
Énoncés géométrique (an )n ∈ N u(a) a>0 .
des exercices
b. E = F(R, R) et fn (x) = cos(nx), n ∈ N.
c. E = F(R, R) et fα (x) = exp(αx), α ∈ R.
1. d.
E, E
F,=
G C([a, K-espaces
trois b], vectoriels
R) et fα (x) de α
= |x − α|, dimension finie. que le sous-espace vectoriel
∈[a, b]. Montrer
a. U ∈ L(E,
engendré F ), W ∈ L(E, G). Montrer que :
 par les fα est l’espace vectoriel
 des applications
 continues et affines
 par
morceaux
∃ V sur [a, b]G),
∈ L(F, et àWvaleurs U si,R.et seulement si, Ker(U ) ⊂ Ker(W ) .
= V ◦ dans
b. V ∈ L(F, G), W ∈ L(E, G). Montrer que :
  
3. a. Soient∃ αU1 ,∈α2L(E,
, . . . ,Fα), W = V ◦ U si, et seulement si, (Im(W ) ⊂ Im(V ) .
n réels non nuls et deux à deux distincts et a1 , a2 , . . . an réels
non tous nuls. Montrer par récurrence en utilisant le théorème de Rolle que :
2. Montrer que les famillessuivantes  sont
n  E.
  libres dans  
card(En )N n où En = x ∈ R∗+  ai xαi = 0 (α0 = 0). n
a. E = R et a ∈ ]0, +∞[, u(a) la progression géométrique (a )n ∈ N u(a) a>0 .
i=0
b. F(R, R) que
b; EEn= déduire (x)α )=
et fn(f est une
cos(nx),
α∈R N.
n ∈famille libre de F(A, R) si f ∈ F(A, R)
fc.(A) ⊂ R  et f (A) est infini.
E = F(R,+ R) et f (x) = exp(αx), α ∈ R.
α

d. E = C([a, b], R) et fα (x) = |x − α|, α ∈[a, b]. Montrer que le sous-espace vectoriel
engendré par les
4. Soit E espace fα estréel
vectoriel l’espace vectoriel n.
de dimension des applications
Une continues et
famille E d’éléments deaffines par
E est dite
morceaux sur [a, b] et à valeurs dans R.
positivement génératrice si tout élément de E est combinaison linéaire à coefficients
dans R+ d’éléments de E. Quel est le cardinal minimal d’une famille positivement
génératrice de E ?
3. a. Soient α1 , α2 , . . . , αn réels non nuls et deux à deux distincts et a1 , a2 , . . . an réels
non tous nuls. Montrer par récurrence en utilisant le théorème de Rolle que :
5. p, q deux projecteurs duK-espace vectoriel
 n 
E. Montrer que p◦q = p si, et seulement
∗ 
card(E )  n où E =
n ⊂ Ker(p)n et q ◦ p = +
si, Ker(q) x ∈ R αi
p si, et aseulement
 ix = 0 si,
(α0Im(p)
= 0).⊂ Im(q). Montrer que
i=0
p + q est un projecteur αsi, et seulement si, p ◦ q = q ◦ p = 0. Caractériser alors son
b; En déduire que (f )α∈R est une famille libre de F(A, R) si f ∈ F(A, R)
noyau et son image.
f (A) ⊂ R+ et f (A) est infini.

6. Si P est l’ensemble des fonctions de R dans R, paires et si I l’ensemble des fonctions


4. de
SoitREdans
espace
R,vectoriel
impaires.réelMontrer
de dimension
que Pn. et
UneI famille E d’éléments
sont des sous-espaces de E est dite
vectoriels
positivement génératrice
supplémentaires de F(R, R). si tout élément de E est combinaison linéaire à coefficients
dans R+ d’éléments de E. Quel est le cardinal minimal d’une famille positivement
génératrice de E ?

5. p, q deux projecteurs du K-espace vectoriel E. Montrer que p◦q = p si, et seulement


172 Espaces vectoriels et applications linéaires

7. Soient E un K-espace vectoriel et G un sous-groupe fini de GL(E) de cardinal n,


F un sous-espace vectoriel de E stable par tout élément de G et p un projecteur
1 
d’image F . Montrer que q = g ◦p◦g −1 est un projecteur d’image F . Montrer
n
g∈G
qu’il existe un supplémentaire de F dans E stable par tout élément de G.

8. Soit P l’ensemble des projecteurs d’un K-espace vectoriel E. On considère la


relation binaire  définie par les couples (P, Q) d’éléments de P, et l’on écrit
P  Q si P Q = QP = Q.
a. Montrer que (P, ) est un ensemble ordonné.
b. Soient P et Q deux éléments qui commutent. On pose
P ∧ Q = P Q et P ∨ Q = P + Q − P Q.
Montrer que P ∧ Q appartient à P, que P ∧ Q est la borne inférieure de {P, Q}
dans P et que Im(P ∧ Q) = Im(P ) ∩ Im(Q).
Montrer de même, que P ∨ Q appartient à P, que P ∨ Q est la borne supérieure
de {P, Q} dans P et que Im(P ∨ Q) = Im(P ) + Im(Q).

9. E un K-espace vectoriel de dimension finie On se propose de déterminer le


commutant C de GL(E) dans L(E) i.e. {g ∈ L(E) | ∀f ∈ GL(E), f ◦g = g ◦f }. Soit
f ∈ C. Montrer que pour tout x ∈ E, {x, f (x)} est liée, qu’il existe λ ∈ K, f = λIE .
Enfin conclure.

10. Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie n  1 et U ∈ L(E).


a. Montrer que C(U ) = {V ∈ L(E)|V ◦ U = U ◦ V } est un sous-espace vectoriel de
L(E) et que (C(U ), +, ◦) est un anneau contenant K[U ] où K[U ] est l’ensemble des
endomorphismes de la forme P (U ) où P ∈ K[X].
b. On suppose qu’il existe x0 ∈ E tel que (U k (x0 ))0kn soit une base de E.
Montrer que C(U ) = K[U ]. Préciser la dimension de C(U ) en tant que sous-espace
vectoriel de L(E).

11. E un K-espace vectoriel de dimension finie et u ∈ L(E) nilpotent non nul. On note
n l’indice de nilpotence de u i.e. un = 0 et un−1 = 0.
Soit T : L(E) → L(E), v → T (v) = u ◦ v − v ◦ u.
a. Établir (sans récurrence) :
p
  
p
∀v ∈ L(E), ∀p ∈ N , T p (v) = (−1)k up−k ◦ v ◦ uk .
k
k=0
Montrer que T est nilpotent.
b. Pour a ∈ L(E) construire b ∈ L(E) tel que a ◦ b ◦ a = a. Déterminer l’indice de
nilpotence de T .

12. Soit E un K-espace vectoriel. Démontrer que si F1 et F2 sont deux sous-espaces


vectoriels stricts de E, alors F1 ∪ F2 = E. Plus généralement, établir que, si K est
infini et si (F1 , . . . , Fn ) est une suite finie de sous-espaces vectoriels stricts de E,
Espaces vectoriels et applications linéaires 173

n

alors Fi = E. (On rappelle qu’un sous-espace vectoriel F de E est dit strict si
i=1
F = E et F = {0}).
Application : soient ϕ1 , ϕ2 , . . . , ϕn des formes linéaires non nulles sur E. Montrer
que le produit ϕ1 .ϕ2 . . . ϕn est non nul.

13. Soient E et F deux K-espaces vectoriels de dimension finie et G un sous-espace


vectoriel de E. On pose A = {u ∈ L(E) | G ⊂ Ker(u)}.
a. Montrer que A est un sous-espace vectoriel de L(E, F ).
b. Déterminer sa dimension. On pourra considérer G un sous-espace vectoriel
supplémentaire de G dans E. Considérons f : A → L(G , F ), u → u  :
G
restriction de u à G .

  
14. Soient n ∈ N , E un K-espace vectoriel et A = f ∈ L(E)  f n = IE .
(A, ◦) est-il un groupe ?
 
K[X] → K[X]
15. Montrer que est bijective. Donner l’application réciproque.
P → P − P
     
16. Soient C = f : R → R  f est croissante et V = f − g  (f, g) ∈ C 2 . Montrer
que V est un R-espace vectoriel.

17. Montrer que l’ensemble des suites constantes et l’ensemble des suites convergeant
vers 0 sont des sous-espaces supplémentaires de l’ensemble des suites convergentes.

18. Soient f et g dans L(E) où E est un espace vectoriel.


Montrer : f et g sont dans GL(E) ⇐⇒ f ◦ g et g ◦ f sont dans GL(E).

19. Soient E = C(R, R) et Φ : f → Φf où Φf : x → xf (x). Montrer que Φ est linéaire,


donner son noyau et son image.

 
20. Soit f ∈ L(E) tel que ∀x ∈ E, x, f (x) est liée.
a. Montrer, pour tout x ∈ E, x = 0, il existe un unique λx ∈ R tel que f (x) = λx .x
b. Montrer que x → λx est constante sur E \ {0}. On distinguera les cas (x, y)
libres et (x, y) liés.
c. Que peut-on dire de f ?

Im(p) = Im(q)
21. Soient p et q projecteurs, montrer : p = q ⇐⇒
p◦q =q◦p

22. Soit f ∈ L(E) vérifiant f 2 − (α + β)f + αβIdE = 0 où α et β sont des scalaires
distincts. Montrer E = Ker(f − αIE ) ⊕ Ker(f − βIE ).
174 Espaces vectoriels et applications linéaires

23. a. Si E est un K-espace vectoriel et u ∈ L(E), montrer que :


(1) E = Ker(u) + Im(u) ⇐⇒ (2) Im(u) = Im(u2 ),
(3) Im(u) ∩ Ker(u) = {0} ⇐⇒ (4) Ker(u) = Ker(u2 ).
b. Si E est de dimension finie et u ∈ L(E) montrer que les propriétés suivantes
sont équivalentes :
(i) E = Ker(u) ⊕ Im(u), (ii) E = Ker(u) + Im(u),
(iii) Ker(u) ∩ Im(u) = {0E }, (iv) Ker(u) = Ker(u2 ), (v) Im(u) = Im(u2 ).
 x
24. On pose E = C (R, R), P : f → g où g : x →

f et D : f → f  .
0
a. Montrer que P et D sont des endomorphismes de E. Calculer P ◦ D et D ◦ P .
b. Déterminer Ker(IE − P ) et Ker(IE − D).
c. Si g ∈ E, donner un antécédent de g par IE − D.

25. Soit f ∈ L(E) où E est de dimension finie.


Montrer que f est un projecteur si, et seulement si, rg(f ) + rg(IE − f ) = dim E.

  
26. Soient E = f ∈ C ∞ (R, R)  f est 1-périodique et ∆ : f → f  .
 1
Déterminer Ker(∆) et montrer, si g ∈ E, g ∈ Im(∆) ⇐⇒ g = 0.
0
Montrer alors E = Ker(∆) ⊕ Im(∆).

  2  
27. Si E est un espace vectoriel de dimension
 n et A = (u, v) ∈ L(E)  u ◦ v = 0 ,
déterminer sup rg(u) + rg(v) .
(u,v)∈A

28. E, F et G sont des K-espaces vectoriels de dimension finie, ϕ ∈ L(E, F ) et


ψ ∈ L(F, G). V désigne un sous-espace vectoriel de F .
   
a. Montrer dim ψ(V ) = dim(V ) − dim Ker(ψ) ∩ V .
 
b. En déduire rg(ϕ) + rg(ψ) − dim(F )  rg(ψ ◦ ϕ)  min rg(ϕ), rg(ψ) .

29. E et F sont des K-espaces vectoriels de dimension  finie. Si f et g sont dans


Im(f ) ∩ Im(g) = {0}
L(E, F ), montrer : rg(f + g) = rg(f ) + rg(g) ⇐⇒
Ker(f ) + Ker(g) = E

30. Soient f et g deux endomorphismes d’un K-espace vectoriel de dimension finie E.


a. Si f ◦ g ◦ f = f montrer f ◦ g et g ◦ f sont des projecteurs et que
Ker(g ◦ f ) = Ker(f ) et Im(f ◦ g) = Im(f ).
b. Si (i) f ◦ g ◦ f = f , (ii) g ◦ f ◦ g = g, (iii) rg(f ) = rg(g),
montrer que deux quelconques des propriétés entraı̂nent la troisième.
Espaces vectoriels et applications linéaires 175

f g
E −−−−−→ F −−−−−→ G
  
31. On considère le diagramme ϕ θ ψ

f g
E −−−−−→ F −−−−−→ G

où E, F, G, E  , F  , G sont des espaces vectoriels, f, g, f  , g  , ψ, θ, ψ sont des appli-


cations linéaires, f et f  sont injectives, g et g  sont surjectives, Ker(g) = Im(f )
ainsi que
Ker(g  ) = Im(f  ), ϕ et ψ sont des isomorphismes avec θ ◦f = f  ◦ϕ et g  ◦θ = ψ ◦g.
On se propose de montrer que θ est un isomorphisme.
Les espaces vectoriels E, F, G, E  , F  , G sont tous de dimension finie et on enchaı̂ne
les questions
a. θ est injective.
b. dim(F ) = dim(E) + dim(G) puis dim(F ) = dim(F  ).
c. θ est un isomorphisme.
d. S’affranchir de l’hypothèse concernant les dimensions finies.

 finie n  1, u et v éléments de L(E).


32. Soient E espace vectoriel de dimension
  rg(u) + rg(v) = n
u◦v =0
Montrer : ⇒ Ker(u) = Im(v)
u + v ∈ GL(E) 
E = Ker(u) ⊕ Im(u)

Solutions des exercices

1. a. S’il existe V ∈ L(F, G) tel que W = V ◦ U , on a Ker(U ) ⊂ Ker(W ).


Réciproquement, si U est bijective, V = W ◦ U −1 convient. Sinon, Comme E est
de dimension finie, il existe E  sous-espace vectoriel de E tel que E = Ker(U )⊕E  .
D’après le théorème fondamental, U  : E  → Im(U ), x → U (x) est un isomorphisme

 −1
d’espaces vectoriels. Soit V : F → G, x → W ◦ U (x) si x ∈ Im(U ) où F  est
0 si x ∈ F 
un sous-espace vectoriel supplémentaire de Im(U ) dans F .
Si x ∈ Ker(U ), alors U (x) = 0 et W (x) = 0 car Ker(U ) ⊂ Ker(W ), donc
 −1 (U (x)) = x.
W (x) = V ◦ U (x). Si x ∈ E  , U (x) ∈ Im(U ) et U
Donc W (x) = W ◦ U  (U (x)) = V ◦ U (x).
−1
Solutions

Une application linéaire étant déterminée par ses restrictions à des sous-espaces
vectoriels supplémentaires, le résultat est prouvé.
b. Si W = V ◦ U , alors Im(W ) ⊂ Im(V ).
176 Espaces vectoriels et applications linéaires

Réciproquement, si Im(W ) ⊂ Im(V ) et si V est bijective, U = V −1 ◦ W convient.


Sinon, V étant un isomorphisme de F  (tel que F = F  ⊕ Ker(V )) sur Im(V ).
L’application U = V −1 ◦ W est solution.

 
2. a. Supposons que u(a) a>0 est une famille liée de l’espace vectoriel RN . On peut
p

trouver des scalaires λi , 1  i  p non tous nuls tels que λi u(ai ) est la suite
i=1
nulle. Quitte à supprimer tous les indices i pour lesquels λi est nul on peut supposer
tous les λi non nuls. Quitte à réindéxer on peut supposer a1 < · · · < ap .
p
On a, pour tout n ∈ N, λi ani = 0 et, en comparant les croissances en +∞,
i=1
λp anp n→∞
 0, ce qui est absurde.
b. Première méthode : procédons par récurrence. f0 = 0 implique (f0 ) est libre.
n

Supposons (f0 , . . . , fn−1 ) libre. Soit (λk )0kn ∈ Rn+1 tel que λk fk = 0 (1).
k=0
n

2
Par dérivation (2 fois), on déduit de (1) : λk (−k )fk = 0 (2).
k=0
n−1

(2)+n2 (1) ⇒ λk (n2 − k 2 )fk = 0. On déduit de l’hypothèse de récurrence que
k=0
∀k ∈[[0, n − 1]](n2 − k 2 )λk = 0. D’où ∀k ∈[0, n − 1]], λk = 0.
(1) ⇒ λn fn = 0 ⇒ λn = 0 puisque fn = 0.
Finalement (f0 , . . . , fn ) est libre et l’on peut conclure.
Deuxième méthode : On peut utiliser les polynômes de Tchebychev vus dans le
n

chapitre 9 du premier semestre. Soit (λk )0kn ∈ R n+1
tel que λk fk = 0 (1).
k=0
Comme Tk ∈ Rk [X] est de degré k et vérifie : ∀x ∈ R, Tk (cos(x)) = cos(kx),
n

(1) implique, pour tout x ∈ R, λk Tk (cos(x)) = 0. Comme la fonction cos établit
k=0
n

une bijection entre [0, π] et [−1, 1], on a ∀y ∈[−1, 1], P (y) = λk Tk (y) = 0.
k=0
Le polynôme P ayant une infinité de racines, est le polynôme nul.
 n
Donc λk Tk (X) = 0. La famille (Tk )0kn étant échelonnée en degrés, est libre,
k=0
d’où, pour tout k ∈[[0, n]], λk = 0.
c. Soient n ∈ N et n réels distincts que l’on peut supposer notés (αi )1in tels
que α1 < α2 < · · · < αn . Pour tout (λ1 , . . . , λn ) ∈ Rn ,
n
Supposons Fn = λk fk = 0. Par récurrence, on montre que tous les λk sont nuls.
k=1
En effet, fα1 = 0 implique (fα1 ) est une famille libre. Si l’on suppose (fαk )1kn−1
n
libre. Fn = 0 ⇒ ∀x ∈ R, Fn (x) = λk e α k x = 0 (1).
k=1
Espaces vectoriels et applications linéaires 177

n−1

(1) ⇒ ∀x ∈ R, Fn (x)e−αn x = 0 = λk e(αk −αn )x + λn (2).
k=1
Par passage, à la limite dans (2) on obtient λn = 0.
Comme (fαk )1kn−1 est libre, λ1 = · · · = λn−1 = 0. Donc : ∀k ∈[[1, n]], λk = 0.
Remarque : la  méthode de dérivation  utilisée en b) aurait pu aussi convenir.
d. Si α ∈[a, b] notons fα l’élément de A, espace vectoriel des fonctions continues ,
affines par morceaux sur [a, b], défini par fα (x) = |x−α| et montrons que (fα )aαb
est une famille libre.
n

Supposons que (α0 , . . . , αn ) est une subdivision de [a, b] et que λi fαi = 0.
i=0

Si 1  i  n − 1 alors λi fαi = − λj fαj qui est dérivable en αi alors que fαi ne
j=i
l’est pas, donc λi = 0. Reste alors λ0 fa +λn fb = 0 ce qui, en a, fournit λ0 (b−a) = 0
i.e. λ0 = 0 et enfin λn = 0.
Montrons que la famille (fα )aαb est génératrice de A en utilisant sa liberté.
Soit (α0 , . . . , αn ) une subdivision de [a, b] et An le sous-espace vectoriel de A
constitué des fonctions dérivables sur [a, b] \ {α0 , .. . , αn }.
An →  R n+1
 est un isomorphisme car un
L’application ϕ :
f → f (α0 ), . . . , f (αn )  
élément f de An est entièrement déterminé par la donnée de f (α0 ), . . . , f (αn ) ,
donc dim(An ) = n + 1. La famille (fα0 , . . . , fαn ) est une famille libre de An
constituée de n + 1 éléments, c’en est donc une base.
Comme tout élément de A est élément d’un espace vectoriel An cela montre le
caractère générateur de (fα )aαb .
Remarque : on peut décrire un procédé de calcul des coordonnées (λ0 , . . . , λn )
d’un élément f de An dans la base (fα0 , . . . , fαn ) en utilisant le fait que, si l’on
n−1
 fg (αi ) − fd (αi )
pose g = f + fαi , alors g ∈ An et, pour tout i ∈[[1, n − 1]], on
i=1
2
f  (αi ) + fg (αi )
a gg (αi ) = gd (αi ) = d , ce qui prouve que g est dérivable en αi . Par
2
suite g est un élément de An partout dérivable donc affine i.e. dans Vect(fa , fb ).
Si g = λ0 fa + λn fb alors g(a) = λn (b − a) et g(b) = λ0 (b − a).
f  (αi ) − fg (αi )
On a montré que, si 1  i  n − 1, alors λi = d .
2

3. a. Pour n = 1, λxα = 0 n’a pas de solution dans ]0, +∞[ si λ = 0, ce qui initialise
la récurrence.
Supposons la propriété établie à un rang n  1, α1 , . . . , αn+1 deux à deux distincts,
  n+1
 
λ1 , . . . , λn+1 non tous nuls et montrons card x > 0  λi x α i = 0 < n+1
i=1
par l’absurde. Si a1 , . . . , an+1 sont dans cet ensemble avec a1 < · · · < an+1 et,
Solutions

n
par exemple, λ1 = 0, ϕ : x → λi xαi −αn+1 est dérivable sur ]0, +∞[ avec
i=1
ϕ(a1 ) = · · · = ϕ(an+1 ) = −λn+1 .
178 Espaces vectoriels et applications linéaires

Le théorème de Rolle assure l’existence de n zéros de ϕ dans ]a1 , an+1 [ et donc


 n
dans ]0, +∞[. Or ∀x > 0, ϕ (x) = (αi − αn+1 )λi xαi −αn+1 −1 , les (αi − αn+1 − 1)
i=1
sont deux à deux distincts et (α1 − αn+1 )λ1 = 0, ce qui contredit la propriété au
rang n et termine la récurrence.
b. Si (f α ) est liée on peut trouver n dans N , α , . . . , α deux à deux distincts
α 1 n
n

et λ1 , . . . , λn non tous nuls tels que λi f αi = 0. Comme f prend une infinité de
i=1

 
 n αi
valeurs, l’ensemble x > 0 λi x = 0 est infini, ce qui contredit a).
i=1

4. Si E est une famille positivement génératrice, comme elle est génératrice, on a


n
 n

card(E)  n. Si E = (e1 , . . . , en ) alors il s’agit d’une base et − ei ∈
/ R+ e i ,
i=1 i=1
ce qui est absurde, donc card(E)  n + 1.
n

Soit alors (e1 , . . . , en ) une base, posons en+1 = − ei et E = (e1 , . . . , en+1 ).
i=1
n

Si x ∈ E, et x = xi ei avec au moins un xi strictement négatif, choisissons i0 tel
i=1
n
 n+1

que xi0 est minimal, on a x = (xi − xi0 )ei + (−xi0 )en+1 ∈ R+ ei car xi  xi0
i=1 i=1
pour tout i et (−xi0 ) > 0. Cette famille est donc positivement génératrice, le
cardinal minimal est donc n + 1.

5. p ◦ q = p ⇒ Ker(q) ⊂ Ker(p). Réciproquement, si Ker(q) ⊂ Ker(p), pour tout


x ∈ Ker(q), (p ◦ q)(x) = 0 = p(x). Si x ∈ Im(q), q(x) = x ⇒ (p ◦ q)(x) = p(x).
Comme E = Ker(q) ⊕ Im(q), il s’ensuit que p ◦ q = p.
On montre de même que q ◦ p = p ⇐⇒ Im(p) ⊂ Im(q).
Comme p+q ∈ L(E), p+q est un projecteur de E si, et seulement si, (p+q)2 = p+q.

p ◦ (p ◦ q + q ◦ p) = 0
Or (p + q)2 = p + q ⇐⇒ p ◦ q + q ◦ p = 0 ⇒ ⇐⇒ (1)
q ◦ (p ◦ q + q ◦ p) = 0

p◦q+p◦q◦p=0
(1) ⇐⇒ ⇒ p ◦ q = q ◦ p = 0.
p◦q◦p+q◦p=0
Réciproquement, si p ◦ q = q ◦ p = 0, alors (p + q)2 = p + q.
Montrons que Ker(p + q) = Ker(p) ∩ Ker(q) et Im(p + q) = Im(p) ⊕ Im(q).
• x ∈ Ker(p + q) ⇒ p(x) = −q(x) ⇒ p2 (x) = p(x) = −(p ◦ q)(x) = 0 ⇒ p(x) = 0 et
q(x) = 0. Donc x ∈ Ker(p) ∩ Ker(q). Comme on a Ker(p ∩ Ker(q) ⊂ Ker(p + q), on
a prouvé que Ker(p + q) = Ker(p) ∩ Ker(q).
• x ∈ Im(p+q) ⇒ (p+q)(x) = x car p+q est un projecteur. Donc x ∈ Im(p)+Im(q).

p(x) = p(y) = y
Inversement, x ∈ Im(p) + Im(q) ⇒ x = y + z = p(y) + q(z) ⇒
q(x) = q(z) = z
Espaces vectoriels et applications linéaires 179

D’où x = (p + q)(x) i.e. x ∈ Im(p + q).


Enfin x ∈ Im(p) ∩ Im(q) ⇒ x = p(x) = q(x) ⇒ q(x) = x = (q ◦ p)(x) = 0.
Donc Im(p + q) = Im(p) ⊕ Im(q).

6. Première méthode. Notons ϕ l’application de E = F(R, R) dans E qui à f


associe f définie par f(x) = f (−x). L’application ϕ est clairement linéaire
et involutive i.e. ϕ ◦ ϕ = IE . ϕ est donc une symétrie de E. On sait que
E = Ker(ϕ − IE ) ⊕ Ker(ϕ + IE ). Comme P = Ker(ϕ − IE ) et I = Ker(ϕ + IE ), le
résultat est établi.
Deuxième méthode. Il faut prouver que P et I sont des sous-espaces vectoriels de
E, ensuite procéder par analyse-synthèse.
• Soit f ∈ E. S’il existe (g, h) ∈ P × I tel que f = g + h, alors, pour tout x ∈ R,
f (x) = g(x) + h(x), d’où f (−x) = g(x) − h(x). Il en résulte que
1  1 
g(x) = f (x) + f (−x) et h(x) = f (x) − f (−x) et l’unicité du couple (g, h).
2 2
1  1 
• Soit f ∈ E. Notons g(x) = f (x) + f (−x) et h(x) = f (x) − f (−x) . On
2 2
vérifie que f = g + h, g ∈ P et h ∈ I.
On conclut que : ∀f ∈ E, ∃!(g, h) ∈ P × I, f = g + h.

1 
7. q ◦ q = g ◦ p ◦ g −1 ◦ g  ◦ p ◦ g −1 .
n2
g,g  ∈G
F est stable par tout élément de G et p est d’image F , donc
     
∀x ∈ E, p(x) ∈ F ⇒ g −1 ◦ g  ◦ p (x) ∈ F ⇒ p ◦ g −1 ◦ g  ◦ p (x) = g −1 ◦ g  ◦ p (x)
i.e. g −1 ◦ g  ◦ p = p ◦ g −1 ◦ g  ◦ p. D’où
1  1   1  
q◦q = 2 g◦g −1 ◦g  ◦p◦g −1 = 2 g ◦p◦g −1 = g ◦p◦g −1 = q.
n 
n 
n
g,g ∈ G g,g ∈ G g,∈ G
Comme q ∈ L(E), c’est un projecteur de E.
Montrons que Im(q) = F .
Si x ∈ F, g −1 (x) ∈ F ⇒ p ◦ g −1 (x) ∈ F ⇒ g ◦ p ◦ g −1 (x) ∈ F ⇒ q(x) ∈ F .
Donc F ⊂ Im(q). D’autre part,
pour tout x ∈ E, (p ◦ g −1 )(x) ∈ F ⇒ (g ◦ p ◦ g −1 )(x) ∈ F . Comme F est un sous-
espace vectoriel de E, q(x) ∈ F . Donc Im(q) ⊂ F . Donc Im(q) = F .
On a E = Ker(q) ⊕ Im(q) = Ker(q) ⊕ F . Montrons que Ker(q) est stable par tout
élément de G. Pour ce, il suffit de montrer que : ∀h ∈ G, h ◦ q = q ◦ h
1 
Or h ◦ q ◦ h−1 = (h ◦ g) ◦ p ◦ (h ◦ g)−1 et g → h ◦ g est une bijection de G
n
g∈G
1 
sur G, donc h ◦ q ◦ h−1 = k ◦ p ◦ k −1 = q. Donc h ◦ q = q ◦ h.
n
k∈G
Remarque : Si f et g sont deux endomorphismes de E et si f ◦ g = g ◦ f ,
Solutions

Ker(f ) et Im(f ) sont stables par g.


180 Espaces vectoriels et applications linéaires

8. a. La relation est réflexive car P.P = P.P = P .


La relation est antisymétrique car si P.Q = Q.P = Q et P.Q = Q.P = P alors
P = Q. Enfin la relation est transitive car si P.Q = Q.P = Q et R.Q = Q.R = R
alors R.Q.P = Q.R.P = R.P, P.R.Q = P.Q.R = P.R et P.Q.R = Q.R = R. Donc
R = P R. Or R.Q.P = R.Q = R. Donc P.R = R.P = R. Donc  est une relation
d’ordre sur P. Ce n’est pas une relation d’ordre total. Il suffit, pour s’en convaincre
de prendre P et Q non nuls tels que Ker(P ) = Im(Q) et Ker(Q) = Im(P ).
b. • P ∧ Q = P Q ∈ L(E)
(P ∧ Q)2 = P.Q.P.Q = P 2 Q2 = P Q car P.Q = Q.P et P, Q ∈ P.
• Montrons que P ∧ Q  P car ∧ étant commutative, on aura P ∧ Q  Q et
le résultat.
(P ∧ Q).P = Q.P 2 = Q.P = P.Q = P ∧ Q et P.(P ∧ Q) = P.Q = P ∧ Q.
Donc (P ∧ Q).P = P.(P ∧ Q) = P ∧ Q. D’où P ∧ Q = sup{P, Q}.
Comme P ∧ Q = P.Q = Q.P, on a Im(P ∧ Q) ⊂ Im(P ) et Im(P ∧ Q) ⊂ Im(Q).
Donc Im(P ∧ Q) ⊂ Im(P ) ∩ Im(Q).
Inversement, si x ∈ Im(P ) ∩ Im(Q) alors x = P (x) = Q(x), d’où Q(x) = Q.P (x).
Donc Q(x) = Q.P (x) = (P ∧ Q)(x) i.e. x ∈ Im(P ∧ Q).
Finalement, Im(P ∧ Q) = Im(P ) ∩ Im(Q).
On procède de même pour P ∨ Q.

9. Soit x ∈ E \ {0}. Si (x, f (x)) est une famille libre, on peut écrire E = Kx ⊕ F où
f (x) ∈ F . Soit s la symétrie par rapport à Kx parallèlement à F . De f ◦ s = s ◦ f
on déduit que f (x) = −f (x) i.e. f (x) = 0, ce qui est absurde. Comme f (0) = 0,
pour tout x ∈ E, (x, f (x)) est une famille liée.
Comme E est un espace vectoriel de dimension finie, soit (e1 , . . . , en ) une base de
E. Pour tout i ∈[[1, n]], f (ei ) = λi ei et f (e1 + e2 + · · · + en ) = λ(e1 + e2 + · · · + en ).
La linéarité de f implique λ(e1 +e2 +· · ·+en ) = λ1 e1 +λ2 e2 +· · ·+λn en . La famille
(e1 , . . . , en ) étant libre, pour tout i ∈[[1, n]], λi = λ. Donc : ∀i ∈[[1, n]], f (ei ) = λei .
D’où f = λIE . Comme KIE ⊂ C, on conclut que C = KIE .

10. a. L’application ϕ : L(E) → L(E), V → V ◦ U − U ◦ V est un endomorphisme 


de L(E) car, d’après le cours, V → V ◦ U et V → U ◦ V le sont et L L(E) est
un K-espace vectoriel. Comme C = Ker(ϕ), il s’ensuit que C est un sous-espace
vectoriel de L(E). Donc (C, +) est un groupe abélien.
La loi ◦ étant associative sur L(E), elle l’est sur C. On a IE ∈ C. La loi ◦ étant
distributive par rapport à la loi + dans L(E), elle l’est sur C.
Montrons que C est stable par ◦. Si V, W ∈ C, on déduit de l’associativité de ◦ que
(V ◦ W ) ◦ U = V ◦ (W ◦ U ) = V ◦ (U ◦ W ) = (V ◦ U ) ◦ W = U ◦ (V ◦ W ). Donc
V ◦ W ∈ C. D’où (C, +, ◦) est un anneau.
Par une récurrence facile, comme U ∈ C, pour tout k ∈ N, U k ∈ C. Comme C est un
K-espace vectoriel, il s’ensuit que K[U ] ⊂ C(U ).
b. Comme (U k (x0 ))0kn est une base de E, si V ∈ C, il existe un unique (n + 1)-
n
 n

uplet (λ0 , . . . , λn ) ∈ Kn+1 tel que V (x0 ) = λk U k (x0 ) . Notons W = λk U k .
k=0 k=0
Espaces vectoriels et applications linéaires 181

n

On a V (x0 ) = W (x0 ). Pour tout j ∈[[1, n]], W (U j (x0 )) = λk U k+j (x0 ).
k=0

n  n
k
j j
Comme V ∈ C, V (U (x0 )) = U (V (x0 )) = U j
λk U (x0 ) = λk U j+k (x0 ).
k=0 k=0
Donc, pour tout j ∈[[0, n]], V (U j (x0 )) = W (U j (x0 )). Les application linéaires V et
W étant égales sur la base (U k (x0 ))0kn de E, sont égales. Donc V = W ∈ K[U ].
Finalement, C(U ) = K[U ]. Donc B = (IE , U, . . . , U n ) est une famille génératrice
n
de C. Montrons qu’elle est libre. Soit (λ0 , . . . , λn ) ∈ Kn+1 tel que λk U k = 0.
k=0
n

Alors λk U k (x0 ) = 0. Comme (U k (x0 ))0kn est libre, λk = 0 pour tout
k=0
k ∈[[0, n]]. La famille B est libre. Par suite, B est une base de C(U ).
Donc dim(C(U )) = n + 1.

11. a. T = f− g où f: v →u ◦ v et g : v → v ◦ u sont  endomorphismes de L(E).


 deux
Comme L L(E) , +, ◦ est un anneau, T ∈ L L(E) .
Comme (f ◦ g)(v) = (g ◦ f )(v) = u ◦ v ◦ u, on déduit du binôme de Newton que
p  
p
T p = (f − g)p = (−1)k f p−k ◦ g k .
k
k=0
Par une récurrence immédiate, f k : v → uk ◦ v et g j : v → v ◦ uj , donc
p  
k p
∀p ∈ N , ∀v ∈ L(E), T (v) =
p
(−1) up−k ◦ v ◦ uk .
k
k=0
2n−1
  
k 2n − 1
T 2n−1 p
(v) = T (v) = (−1) u2n−1−k ◦ v ◦ uk = α + β où
k
k=0
n−1
  
2n − 1
α= (−1) k
u2n−1−k ◦ v ◦ uk = 0 car 2n − 1 − k  n et un = 0, et
k
k=0
2n−1
  
2n − 1
β= (−1) k
u2n−1−k ◦ v ◦ uk = 0 car k  n et un = 0.
k
k=n
Donc T 2n−1 = 0. Donc T est nilpotente.
b. Si a est inversible, b = a−1 convient. Sinon, Ker(a) = {0} et comme E est un
K-espace vectoriel de dimension finie, il existe E  un sous-espace vectoriel de E tel
que E = E  ⊕ Ker(a). D’après le théorème fondamental,  a : E  → Im(a), x → a(x)
est un isomorphisme d’espaces vectoriels.
Soit b ∈ L(E) définie par b(x) =  a−1 (x) si x ∈ Im(a) et b(x) = 0 si x ∈ F  où F  est
un sous-espace vectoriel supplémentaire de Im(a) dans E.
Si x ∈ Ker(a), (a ◦ b ◦ a)(x) = 0 = a(x).
Si x ∈ E  , (a ◦ b ◦ a)(x) = (a ◦ b ◦ 
a)(x) = a(x).
Solutions


Comme E = E ⊕ Ker(a), on a bien a ◦ b ◦ a = a.
 
2n − 2
On montre aisément que T 2n−2 (v) = (−1)n−1 un−1 ◦ v ◦ un−1 .
n−1
182 Espaces vectoriels et applications linéaires

n−1
L’application du résultatprécédent
 à a = u montre qu’il existe v ∈ L(E) tel
n−1 2n − 2 n−1
que T 2n−2 (v) = (−1) u = 0 car un−1 = 0. L’indice de nilpotence
n−1
de T est 2n − 1.

12. a. Il suffit de montrer que F1 ∪F2 est un sous-espace vectoriel de E si, et seulement
si, F1 ⊂ F2 ou F2 ⊂ F1 .
Si F1 ⊂ F2 , alors F1 ∪ F2 = F2 est un sous-espace vectoriel de E. Pour montrer
la réciproque, raisonnons par l’absurde. Si F1 ⊂ F2 et F2 ⊂ F1 , il existe
x 1 ∈ F 1 , x1 ∈
/ F2 et x2 ∈ F2 , x1 ∈
/ F1 . Comme F1 ∪ F2 est un sous-espace vectoriel
de E, x1 + x2 ∈ F1 ∪ F2 . Donc x1 + x2 ∈ F1 ou x1 + x2 ∈ F2 . Si, par exemple,
x1 + x2 ∈ F1 , alors x2 = (x1 + x2 ) − x1 ∈ F1 : absurde.
b. Supposons E = F1 ∪ . . . ∪ Fn . Quitte à ne considérer que F2 , . . . , Fn on peut
supposer que F1 ⊂ F2 ∪ . . . ∪ Fn . On a alors F2 ∪ . . . ∪ Fn ⊂ F1 sinon F1 = E. Il
existe donc x ∈ F1 , x ∈ / F2 ∪ . . . ∪ Fn et y ∈ F2 ∪ . . . ∪ Fn , y ∈
/ F1 .
Pour tout λ ∈ K, λx + y ne peut appartenir à F1 sinon y = (λx + y) − λx ∈ F1
puisque F1 est un sous-espace vectoriel de E. Donc, pour tout λ ∈ K \ {0}, il existe
i(λ) ∈[[2, n]] tel que y + λx ∈ Fi(λ) . L’application λ → i(λ) est injective puisque si
y + λx et y + µx sont éléments de Fi(λ) alors (λ − µ)x ∈ Fi(λ) , ce qui n’est possible
que si λ = µ. Il s’ensuit que card(K)  card([[2, n]]) = n − 1 ce qui contredit K
infini.
Application : Fi = Ker(ϕi ) est un hyperplan de E donc un sous-espace vectoriel
strict de E. Donc F1 ∪ . . . ∪ Fn = E. Il existe donc x ∈ E \ (F1 ∪ . . . ∪ Fn )i.e. il
existe x ∈ E tel que (ϕ1 . . . ϕn )(x) = 0.

13. a. Comme w : E → F, x → 0F est élément de A, on a A non vide.


Pour λ ∈ K, (u, v) ∈ A2 , ∀x ∈ G, (λu+v)(x) = λu(x)+v(x) = 0 car u(x) = v(x) = 0.
Donc G ⊂ Ker(λu + v). Il s’ensuit que A est un sous-espace vectoriel de L(E, F ).
b. E étant de dimension finie, on peut considérer G un sous-espace vectoriel
supplémentaire de G dans E. Considérons f : A → L(G , F ), u → u  .
G
L’application f est clairement linéaire.
 
u ∈ Ker(f ) ⇐⇒ u ∈ A et u  = 0 ce qui équivaut à
G
(∀x ∈ G, u(x) = 0) et (∀x ∈ G , u(x) = 0). Comme E = G ⊕ G , on a u = 0. Il
s’ensuit que f est injective.
Montrons que f est surjective. Pour v ∈ L(G , H) si p est le projecteur de E sur
G parallèlement à G et si u = p ◦ v. Comme Ker(p) = G, on a G ⊂ Ker(u) i.e.
u ∈ A et f (u) = v. Donc f est surjective.

f est un isomorphisme de A sur L(G
 , F ). Ces deux espaces
 vectoriels ont même
dimension. Donc dim(A) = dim(F ) dim(E) − dim(G) .

14. Si n = 1, la réponse est : oui puisque A = {IE }.


Si n  2, la réponse est : non. Soit par exemple E de dimension 2 rapporté à la
base (e1 , e2 ) = B. Notons f, g les endomorphismes de E définis par
Espaces vectoriels et applications linéaires 183

f (e1 ) = e1 , f (e2 ) = −e2 ; g(e1 ) = e2 , g(e2 ) = e1 . On a f 2 = g 2 = IE alors que


(f ◦ g)2 = IE puisque (f ◦ g)(e1 ) = −e2 et (f ◦ g)(e2 ) = e1 .

15. Si d : K[X] → K[X], P → P  . On sait que d ∈ L(K[X]). Comme f = IK[X] − d et


comme L(K[X]) est un K-espace vectoriel, f ∈ L(K[X]).
Comme, pour tout n ∈ N, Kn [X] est stable par f , on peut introduire fn l’application
induite par f sur Kn [X] i.e. fn : Kn [X] → Kn [X], P → f (P ).
P ∈ Ker(f ) ⇐⇒ P = P  et donc il existe un scalaire λ tel que, pour tout
x ∈ R, P (x) = λex d’où P = 0. Il s’ensuit que fn est un endomorphisme injectif de
Kn [X] espace vectoriel de dimension finie, donc c’est un automorphisme de Kn [X].
Si Q ∈ K[X], il existe n ∈ N tel que Q ∈ Kn [X]. Il existe P ∈ Kn [X] tel que
Q = fn (P ) = f (P ). L’application f est donc surjective. Comme elle est injective,
elle est bijective.
 n 
 (k) 
n n
∀n ∈ N, ∀Q ∈ Kn [X], fn Q = Q(k) − Q(k+1) = Q − Q(n+1) = Q
k=0 k=0 k=0
(n+1)

n
car Q = 0 et donc, par injectivité de fn , on a fn (P ) = Q ⇐⇒ P = Q(k) .
k=0


Donc f −1 : K[X] → K[X], Q → Q(k) .
k=0

16. Montrons que V est un sous-espace vectoriel de F(R, R).


Comme l’application nulle sur R peut s’écrire f − f avec f ∈ C, on a V =
 ∅.
Si (f, g) ∈ V 2 , il existe f1 , f2 , g1 , g2 ∈ V tels que f = f1 − g1 et g = f2 − g2 .
f + g = (f1 + f2 ) − (g1 + g2 ) ∈ V car f1 + f2 ∈ V et g1 + g2 ∈ V.
Si λ ∈ R+ , λf = (λf1 ) − (λg1 ) ∈ V car (λf1 , λg1 ) ∈ V 2 .
Si λ < 0, alors λ = −µ avec µ > 0. Donc λf = (µg1 ) − (µf1 ) ∈ V.
Donc, pour tout λ ∈ R, λf ∈ V, ce qui met fin à la preuve.

17. Notons C l’espace vectoriel des suites réelles convergentes. D’après les théorèmes
sur les suites convergentes, l’application ϕ : C → R, (un )n0 → lim(un ) est une
forme linéaire sur C. Cette forme linéaire est non nulle car la suite constante égale
à 1 a pour image 1 par ϕ. Donc Ker(ϕ) i.e. l’ensemble des suites nulles est un
hyperplan de C et l’on a C = Ker(ϕ) ⊕ R(1)n1 .

18. Si f et g sont dans GL(E) alors f ◦ g et g ◦ f sont dans GL(E) car (GL(E), ◦) est
un groupe. Réciproquement, si f ◦ g et g ◦ f sont dans GL(E),
f ◦g bijective implique g injective et f surjective ; g◦f bijective implique f injective
et g surjective. Donc f et g sont bijectives.

19. La linéarité de Φ est claire.


Solutions

f ∈ Ker(Φ) ⇐⇒ ∀x ∈ R, xf (x) = 0 ⇒ ∀x ∈ R , f (x) = 0.


f étant continue sur R, on a, pour tout x ∈ R, f (x) = 0. Donc Ker(Φ) = {0} i.e.
l’application linéaire Φ est injective.
184 Espaces vectoriels et applications linéaires

g ∈ Im(Φ) ⇐⇒ ∃f ∈ E, ∀x ∈ R, xf (x) = g(x)


g(x) .
Ceci implique g(0) = 0 et ∀x ∈ R , f (x) =
x
g(x)
Comme f doit être continue en 0, il existe lim = f (0) ∈ R, donc g est dérivable
  x→0 x 

en 0. Soit F = g ∈ C(R, R)  g(0) = 0 et g est dérivable en 0 . On a Im(Φ) ⊂ F .

g(x)
Inversement, si g ∈ F , la fonction f : R → R, x → si x = 0 est continue

x
g (0) si x = 0
sur R et vérifie Φ(f ) = g. Donc Im(Φ) = F .

20. a. Si x = 0, Vect(x, f (x)) est la droite Vect(x). D’où l’existence et l’unicité de λx .


b. • Si (x, y) est libre, z = x + y = 0 et f (z) = λz z = λz (x + y).
Comme f est linéaire, f (z) = f (x) + f (y) = λx x + λy y. Donc :
(λz − λx )x + (λz − λy )y = 0, ce qui implique λz = λx = λy car (x, y) est libre.
• Si (x, y) est liée, y = αx où α ∈ K \ {0}.
On a f (y) = αf (x) = αλx x = λx y = λy y. D’où λx = λy car y = 0.
Donc la fonction x → λx est constante sur E \ {0}.
c. On conclut aisément que l’ensemble des applications f ∈ L(E) telles que, pour
tout x ∈ E, (x, f (x)) est liée, est l’espace vectoriel KIE .
Remarque : cet exercice a reçu une autre solution dans le cas où E est de dimension
finie dans l’exercice 9.

21. L’implication p = q ⇒ (Im(p) = Im(q) et p ◦ q = q ◦ p) est claire.


Réciproquement, supposons : (Im(p) = Im(q) et p ◦ q = q ◦ p).
On a E = Ker(p) ⊕ Im(p) = Ker(q) ⊕ Im(p).
Si x ∈ Ker(p), p(x) = 0 ⇒ (q ◦ p)(x) = 0 ⇒ (p ◦ q)(x) = 0 ⇒ q(x) ∈ Ker(p).
Donc q(x) ∈ Ker(p) ∩ Im(q) = Ker(p) ∩ Im(p) = {0}. D’où q(x) = 0.
Il s’ensuit que Ker(p) ⊂ Ker(q). L’échange de p et q donne Ker(p) ⊂ Ker(q).
Donc Ker(p) = Ker(q). Comme Im(p) = Im(q) et comme p et q sont des
projecteurs, on a p = q.

22. Notons que (f − αIE ) ◦ (f − βIE ) = 0.


Procédons comme à l’exercice 6.
Soit x ∈ E. S’il existe (y, z) ∈ Ker(f − αIE ) × Ker(f − βIE ) tel que x = y + z
1  1 
alors f (x) = αy + βz. D’où y = f (x) − βx) et z = f (x) − αx) et
α−β β−α
l’unicité du couple.
Montrons maintenant l’existence d’un couple solution.
1  1 
Soit (y, z) ∈ E 2 défini par y = f (x) − βx) et z = f (x) − αx).
α−β β−α
On vérifie que x = y + z.
1
Comme (f − αIE )(y) = (f − αIE ) ◦ (f − βIE )(x) = 0, on a y ∈ Ker(f − αIE ).
α−β
Espaces vectoriels et applications linéaires 185

De même, on vérifie que z ∈ Ker(f − βIE ).


On peut conclure que : ∀x ∈ E, ∃!(y, z) ∈ Ker(f − αIE ) × Ker(f − βIE ), x = y + z
i.e. E = Ker(f − αIE ) ⊕ Ker(f − βIE ).

23. a. Notons que d’après le cours, Ker(u) ⊂ Ker(u2 ) et Im(u2 ) ⊂ Im(u).


(1)⇒(2) : ∀y ∈ Im(u), ∃x ∈ E, y = u(x).
Donc il existe (x1 , x2 ∈ Ker(u) × Im(u) tel que x = x1 + x2 . L’application u étant
linéaire, y = u(x1 ) + u(x2 ) = u(x2 ) car x1 ∈ Ker(u). Comme x2 ∈ Im(u), il existe
z ∈ E tel que y = u(x2 ) = u2 (z), donc y ∈ Im(u2 ). D’où Im(u) ⊂ Im(u2 ).
(2)⇒(1) : soit x ∈ E, alors u(x) ∈ Im(u2 ), soit u(x) = u2 (z) où z ∈ E, alors, par
linéarité, v = x − u(z) ∈ Ker(u) et x = v + u(z) ∈ Ker(u) + Im(u) i.e. (1).
(3)⇒(4) Pour tout x ∈ Ker(u) ∩ Im(u), il existe y ∈ E tel que x = u(y) et u(x) = 0.
Donc u2 (y) = u(x) = 0, donc y ∈ Ker(u2 ) = Ker(u) ; d’où u(y) = 0 = x et (4).
 
(4)⇒(3) Si x ∈ Ker(u2 , u u(x) = 0. Donc u(x) ∈ Im(u) ∩ Ker(u) = {0}. Il s’ensuit
que u(x) = 0 et donc x ∈ Ker(u). D’où (3).
b. • Les équivalences entre
 (i) (ii)
 et (iii) découlent du théorème du rang :
dim(E) = rg(u) + dim Ker(u) .
• On a toujours Ker(u) ⊂ Ker(u2 ) ; supposons (i) et prenons x dans Ker(u2 ), alors
u(x) ∈ Im(u) ∩ Ker(u) = {0E } d’où x ∈ Ker(u) et donc (iv) est prouvée.
2
 Im(u2 ) ⊂ Im(u)
• Supposons (iv), on a toujours  et comme, par le théorème,
dim(E) = rg(u) + dim Ker(u) = rg(u ) + dim Ker(u2 ) , ces deux sous-espaces
vectoriels sont de même dimension donc égaux, d’où (v).
• Supposons enfin (v). du (2)⇒(1) vu au a), on déduit (ii) et donc (i).

24. a. Si f ∈ E, la fonction g, sa primitive qui s’annule en 0 est élément de E et g  = f .


Par linéarité de l’intégration, P est linéaire. Donc P ∈ L(E).
D ∈ L(E) d’après le cours. D ◦ P = IE et (P ◦ D)(f ) = f − f (0).
 x 
f (0) = 0
b. f ∈ Ker(IE − P ) ⇐⇒ ∀x ∈ ∈ R, f (x) = f ⇐⇒ (1)
0 ∀x ∈ R, f  (x) = f (x)

∃λ ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) = λex
(1) ⇐⇒ ⇐⇒ f = 0. Donc (IE − P ) est injective.
f (0) = 0
f ∈ Ker(IE − D) ⇐⇒ ∀x ∈ ∈ R, f  (x) = f (x) ⇐⇒ ∃λ ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) = λex .
Donc Ker(IE − D) est la droite vectorielle engendrée par la fonction exp.
c. f = (IE − D)−1 (g) ⇐⇒ (IE − D)(f ) = g ⇐⇒ ∀x ∈ R, f  (x) − f (x) = −g(x)
d −x 
ce qui est équivalent à ∀x ∈ R, (e f (x) = −e−x g(x) (1).
dx
  x 
(1) ⇐⇒ ∃λ ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) = ex λ − g(t)dt .
0
Solutions

25. Le sens direct découle du cours.    


Si rg(f
 ) + rg(f −
 I E ) = dim(E) = n
 alors dim Ker(f ) + dim Ker(f − I E ) est
aussi n − rg(f ) + [n − rg(f − IE ) soit n.
186 Espaces
Espaces
vectoriels
vectoriels
et applications
et applications
linéaires
linéaires

plus, sisixx∈∈Ker(f
De plus, Ker(f)∩Ker(f
)∩Ker(f−I
−IE )Ealors f (x)
) alors = 0==0 x,
f (x) =Ker(f )∩Ker(f
x, Ker(f −IE−I
)∩Ker(f ) =E{0}
) = {0}
et donc
donc E Ker(f) )⊕⊕Ker(f
E ==Ker(f Ker(f−−
IEI)Ece) ce
quiqui
prouve
prouve
queque
f est
f est
un projecteur.
un projecteur.

26. Si ff ∈
26. ∈Ker(∆)
Ker(∆)alorsalorsf fest
estaffine
affine
etet
1-périodique,
1-périodique, f −ff− (0)
f (0)
est est
polynomiale
polynomiale
nullenulle
sur sur
Z de
de cardinal
cardinalinfini,
infini,donc
doncf festestconstante.
constante. LaLaréciproque
réciproqueest est
immédiate,
immédiate,
Ker(∆)
Ker(∆)
est constitué
constituédesdesfonctions
fonctionsconstantes.
constantes.
 1 1
Si gg ∈ Im(∆), gg==ff oùoùf f∈ ∈
∈Im(∆), E,E,alors f  fest
alors 
est
1-périodique
1-périodique d’oùd’où g = g0.= 0.
0 0
 11
Si gg ∈
∈E E et
et gg==0,0,lelecours
coursd’analyse
d’analyse montre
montrequequetoute
toute
primitive
primitive
de gde
estg est
00
 1 1  1 1
1-périodique,
1-périodique,sisiϕϕest estune
uneprimitive
primitive alors
alors ψ=ψϕ =−ϕ − ϕ aussi ϕ aussiet et ψ = ψ0,=donc
0, donc
0 0 0 0
toute
toute primitive
primitiveffde
deψψestest1-périodique,
1-périodique,
élément
élémentde de
E et
E ∆(f
et ∆(f
) = )g =
donc g ∈ Im(∆).
g donc g ∈ Im(∆).
 1  1
On aa prouvé
prouvéque
queggest
estélément
élémentdedeIm(∆)
Im(∆) si, si,
et seulement
et seulement ∈E
si, gsi, g ∈etE et g = 0.
g = 0.
0 0
Soit alors ff∈∈E,
Soit alors E, supposons
supposonsque quef f= =λ +λ +g où λ ∈λR∈ et
g où R get∈ Im(∆).
g ∈ Im(∆).
On aOn a
 11 1 1
ff = etgg==ff−− f ,f ce
= λλet , cequi
quiprouve
prouve
l’unicité
l’unicité
de (λ,
de (λ,
g). g).
0 00
 1 1  1  1
D’autre
D’autre part,
part, pour
pourtout
toutf fdans
dansE,E,enen
posant
posant
λ = λ = f etf get=gf=− f − f onfa on a
0 0 0 0
f== λλ + g, λλ∈∈RRetetg g∈∈Im(∆),
+g, Im(∆),tout
tout
élément
élément
de de
E admet
E admet
donc
donc
une une
décomposition
décomposition
unique
unique dans
dansKer(∆)
Ker(∆)++Im(∆)Im(∆)i.e.
i.e.
EE == Ker(∆) ⊕ Im(∆).
Ker(∆) ⊕ Im(∆).

27.
27. Si (u, v)∈∈AAalors
(u,v) Im(v)⊂⊂Ker(u)
alorsIm(v) Ker(u)
d’où
d’où
rg(v)  n−nrg(u)
rg(v) − rg(u)
i.e. i.e.
rg(u)
rg(u)
+ rg(v)  n.  n.
+ rg(v)
Si (u,
(u,v)
v) =
=(I
(IEE, ,0)0)alors
alors(u,
(u, ∈∈
v)v) AA
et et
rg(u)
rg(u)
+ rg(v)
+ rg(v)
= n.
= n.
     
Donc
Donc sup sup rg(u)
rg(u)++rg(v)rg(v)==max max rg(u)rg(u)
+ rg(v)
+ rg(v)
= n.= n.
(u,v)∈A
(u,v)∈A (u,v)∈A
(u,v)∈A

   
28. Avec ψ
28. a. Avec ==ψψ
ψ on
ona adim(V
dim(V )=)= ψ )ψ
rg(rg( +) dim
+ dimKer( ψ ) ψ
Ker( et,
) comme
et, comme
VV        
Ker( )) =
Ker( ψ
ψ Ker(ψ)∩∩VV, ,il ilvient
=Ker(ψ) vientdim
dimψ(V ψ(V) )= dim(V ) −)dim
= dim(V − dim Ker(ψ) ∩ V ∩. V .
Ker(ψ)
b. Appliquons
Appliquons
 a)a)avec
avec
  VV==Im(ϕ)
Im(ϕ)
 en  en
remarquant
remarquant
  quequeKer(ψ) ∩ Im(ϕ)
Ker(ψ) ∩ Im(ϕ)
⊂ Ker(ψ)
⊂ Ker(ψ)
: :
(1) dim
dim (ψ◦ϕ)(E)
(ψ◦ϕ)(E) ==dim ϕ(E)−dim
dimϕ(E) −dimker(ψ)∩Im(ϕ)
ker(ψ)∩Im(ϕ)  rg(ϕ)−dim
 rg(ϕ)−dim Ker(ψ)
Ker(ψ)
soit encore rg(ψ◦◦ϕ)
encore rg(ψ ϕ)rg(ϕ)
rg(ϕ)++ rg(ψ)
rg(ψ)−−dim(F
dim(F ). ).
(1) montre
montreégalement
égalementque querg(ψ
rg(ψ◦ϕ)
◦ϕ)rg(ϕ)
rg(ϕ)
et, et,
comme
comme Im(ψ ◦ϕ)◦ϕ)
Im(ψ est un
estsous-espace
un sous-espace
vectoriel
vectoriel de
deIm(ψ),
Im(ψ),on ona arg(ψ
rg(ψ◦ ϕ) 
◦ ϕ) rg(ψ),
rg(ψ),d’où
d’où
l’encadrement
l’encadrementde rg(ψ ◦ ϕ).◦ ϕ).
de rg(ψ

29.
29. On aa toujours Im(f++g)g)⊂⊂Im(f
toujoursIm(f Im(f) +
) +Im(g)
Im(g) et et
donc,
donc,
parparla formule
la formulede Grassmann,
de Grassmann,
rg(f
rg(f + g) 
+ g) rg(f rg(g)−−
rg(f) )++rg(g) dimdimIm(f ) ∩) Im(g)
Im(f ∩ Im(g)  rg(f
 rg(f) + )rg(g).
+ rg(g).
 
Par suite
suite rg(f
rg(f ++g)g)==rg(f rg(f
 )+
)+ rg(g)
rg(g)équivaut
équivaut à àIm(fIm(f
) +)Im(g)
+ Im(g)est directe
est directe
et et
Im(f)) ⊕
Im(f ⊕Im(g)
Im(g)⊂⊂Im(f Im(f++g)g). .
• Si
Si rg(f
rg(f ++g) g)==rg(f
rg(f) )++rg(g)
rg(g)onon a déjà
a déjà
Im(f ) ∩)Im(g)
Im(f ∩ Im(g)= {0}= .{0}.
Si xx ∈
∈E, (x)∈∈Im(f
E, ff(x) Im(f) )⊂⊂Im(fIm(f )⊕ )⊕ Im(g)
Im(g)⊂⊂ Im(f
Im(f+ g),
+ g),
donc donc
f (x)f (x)
= (f=+(fg)(z)
+ g)(z)
où où
z ∈ E,
E, d’où (x−−z)z)==g(z)
d’oùff(x g(z)∈∈ Im(f
Im(f ) ∩)Im(g)
∩ Im(g) = {0}
= {0} (x −(xz,−z)z,∈z)
i.e.i.e. ∈ Ker(f
Ker(f ) × Ker(g).
) × Ker(g).
Enfin
Enfin xx ==(x (x−−z)z)++z z∈∈Ker(f
Ker(f )+)+ Ker(g)
Ker(g) d’où
d’où
E= E Ker(f
= Ker(f ) + )Ker(g).
+ Ker(g).
Espaces vectoriels et applications linéaires 187

• Si Im(f ) ∩ Im(g) = {0} et E = Ker(f ) + Ker(g), Im(f ) + Im(g) est directe et,
si y ∈ Im(f ), y = f (x) où x ∈ E, on écrit x = z + t avec (z, t) ∈ Ker(f ) × Ker(g),
alors f (x) = f (z + t) = f (t) = (f + g)(t) ∈ Im(f + g) d’où Im(f ) ⊂ Im(f + g). De
même Im(g) ⊂ Im(f + g) et donc Im(f ) ⊕ Im(g) ⊂ Im(f + g).

30. a. On a (f ◦ g)2 = (f ◦ g ◦ f ) ◦ g = f ◦ g et (g ◦ f )2 = g ◦ (f ◦ g ◦ f ) = g ◦ f ,
f ◦ g et g ◦ f sont des projecteurs.
Ker(f ) ⊂ Ker(g ◦ f ) est toujours vrai et, de même, Ker(g ◦ f ) ⊂ Ker(f ◦ g ◦ f ) d’où
Ker(f ) = Ker(f ◦ g ◦ f ).
De même Im(f ◦ g) ⊂ Im(f ) = Im(f ◦ g ◦ f ) ⊂ Im(f ◦ g) d’où Im(f ) = Im(f ◦ g).
b. Si (i) et (ii) alors en utilisant a) on a en particulier Im(f) = Im(f ◦ g) et
Ker(g) = Ker(f ◦ g) d’où  rg(f) = rg(f ◦ g) = dim(E) − dim Ker(f ◦ g) d’où
rg(f ) = dim(E) − dim Ker(g) = rg(g) et (iii).
Si (i) et (iii) on a, d’après a), E = Ker(f ◦g)⊕Im(f ◦g) et tout élément de Im(f ◦g)
est point fixe de f ◦ g d’où g = (g ◦ f ◦ g) .
Im(f ◦ g) Im(f ◦ g)
De plus Ker(g) ⊂ Ker(f ◦ g) et comme rg(g) = rg(f ) = rg(f ◦ g), par égalité des
dimensions on a Ker(g) = Ker(f ◦ g) d’où g = (g ◦ f ◦ g) ce
Ker(f ◦ g) Ker(f ◦ g)
qui finit de prouver (ii).
De même, si (ii) et (iii) on a (i).

31. a. Si y ∈ Ker(θ) alors ψ ◦ g(y) = g  ◦ θ(y) = 0 d’où, comme ψ est injective,


y ∈ Ker(g) = Im(f ).
Soit x ∈ E tel que y = f (x), alors f  ◦ ϕ(x) = θ ◦ f (x) = θ(y) = 0 et, comme f  ◦ ϕ
est injective par composition, x = 0 puis y = 0.
b. On applique le théorème de rang à g : dim(F ) = rg(f )+dim(G) or, en appliquant
le même théorème à f on a rg(f ) = dim(E) d’où dim(F ) = dim(E) + dim(G).
De même dim(F  ) = dim(E  ) + dim(G ) or d’une part E et E  ont même dimension
et, d’autre part, G et G ont même dimension, donc F et F  ont même dimension.
c. θ est une application linéaire injective entre deux espaces vectoriels de même
dimension finie donc un isomorphisme.
d. Si y  ∈ F  alors ψ −1 ◦ g  (y  ) ∈ G = Im(g) donc on peut choisir y ∈ F tel que
ψ ◦ g(y) = g  (y  ). C’est aussi g  ◦ θ(y) donc y  − θ(y) ∈ Ker(g  ) = Im(f  ) ;
notons y  − θ(y) = f  (x ) où x ∈ E  et posons x = ϕ−1 (x ).
 
Alors θ ◦ f (x) = f  ◦ ϕ(x) = f  (x ) = y  − θ(y) puis y  = θ y + f (x) ∈ Im(θ).
Par suite θ est surjective.

32. u ◦ v = 0 ⇒ Im(v) ⊂ Ker(u) ⇒ rg(v)  n − rg(u) d’où rg(u) + rg(v)  n (1)


D’autre part E = Im(u +  v) ⊂ Im(u) + Im(v)
 ⊂ E donc E = Im(u) + Im(v) puis
rg(u) + rg(v) = n + dim Im(u) ∩ Im(v)  n (2) cf. Grassmann
(1) et (2) donnent rg(u)+rg(v) = n et Im(u)∩Im(v) = {0} d’où
 E = Im(u)⊕Im(v).

Im(v) est un sous-espace vectoriel de Ker(u) et dim Im(v) = dim Ker(u) d’où
Solutions

Im(v) = Ker(u) et enfin E = Ker(u) ⊕ Im(u).


188 Espaces vectoriels et applications linéaires

Travaux dirigés

Application ∆

On définit ∆ : K[X] → K[X], P → P (X + 1) − P (X).


1. Montrer que ∆ est un endomorphisme de K[X] et déterminer son noyau.
2. Montrer que ∆ laisse stable Kn [X] quel que soit n ∈ N. Soit ∆n l’endomorphisme
induit par ∆ sur Kn+1 [X].
a. Préciser son noyau, son image. En déduire Im(∆).
 
b. Montrer que ∆n est nilpotente. En déduire que IKn+1 [X] − ∆n est inversible.
∞
c. Montrer que : ∃(ak ) ∈ Z(N) , ∀P ∈ Kn+1 [X], ak P (X + k) = 0.
k=0
3. Montrer que, pour tout Q ∈ K[X], il existe un unique P ∈ K[X] tel que
 1
P (X + 1) − P (X) = Q(X) et P (t)dt = 0.
0
X(X − 1) · · · (X − n + 1) .
4. On définit N0 = 1 et pour tout n  1, Nn =
n!
a. Montrer que la suite (Nn )n0 est une base de K[X].
∞
b. Examiner ∆(Nn ). Montrer que, pour tout P ∈ K[X], P = ∆n P (0)Nn .
n=0


c. Soit P ∈ R[X]. Montrer que P (Z) ⊂ Z si, et seulement si, P = λi Ni où les
i=0
λi sont des entiers relatifs.

Solution

1. Soit T : K[X] → K[X], P → P (X + 1). Comme T ∈ L(K[X]) et comme ∆ = T − I


où I est l’application identité dans K[X] on a ∆ ∈ L(K[X]) car L(K[X]) est un
K-espace vectoriel. On a K0 [X] ⊂ Ker(∆). Proposons trois réciproques :
• P ∈ Ker(∆) ⇐⇒ P (X + 1) = P (X). Donc : ∀n ∈ N, P (n + 1) = P (n).
D’où P (n) = P (0) pour tout n ∈ N. Le polynôme Q = P − P (0) ayant une infinité
de racines est le polynôme nul. Donc P = P (0).
 n  n
 
• Soit P (X) = ai X i . On a P ∈ Ker(∆) ⇐⇒ ai (X + 1)i − X i = 0. La
 i=0  i=1
famille (X + 1)i − X i i ∈[[1,n]] échelonnées en degrés, est libre. D’où P = a0 .
• Si P ∈ Ker(∆), la fonction R → C, x → P (x) est 1-périodique et continue, donc
bornée, ce qui n’est pas le cas si deg(P )  1. Donc P = P (0).
2. ∆(X 0 ) = 0 et pour tout k ∈ N , ∆(X k ) = (X + 1)k − X k ∈ Kk−1 [X].
Espaces vectoriels et applications linéaires 189
 
Donc ∆ Kn [X] ⊂ Kn−1 [X] ⊂ Kn [X].
Donc ∆n : Kn+1 [X] → Kn+1 [X], P → ∆(P ).
a. On a immédiatement Ker(∆n ) = Ker(∆) ∩ Kn+1 [X] = K0 [X].
On déduit du théorème du rang :
 
dim Im(∆n ) = dim(Kn+1 [X]) − dim(Ker(∆n )) = (n + 2) − 1 = n + 1.
 
Or ∆ Kn+1 [X] ⊂ Kn [X] et dim(Kn [X]) = n + 1. Donc Im(∆n ) = Kn [X].
Soit Q ∈ K[X]. Il existe n ∈ N tel que Q ∈ Kn [X] = Im(∆n ). Il existe donc P ∈ K[X]
tel que Q = ∆(P ). On a ainsi prouvé que Im(∆) = K[X] i.e. ∆ est surjective.
 
b. On a vu que ∆ Kn+1 [X] ⊂ Kn [X]. Par une récurrence immédiate, pour tout
k ∈ N, deg(∆k (P ))  deg(P ) − k. Donc ∆n+2n = 0. D’où ∆n est nilpotente.
Comme dans un anneau A, pour tout entier p  1,
1A −ap = (1A −a)(1A +a+a2 +· · ·+ap−1 ) = (1A +a+a2 +· · ·+ap−1 )(1A −a), dans
l’anneau L(Kn+1 [X]) avec 1A = IKn+1 [X] et a = ∆n et p = n + 2, par exemple,

IKn+1 [X] = (IKn+1 [X] − ∆n ) IKn+1 [X] + ∆n + · · · + ∆n+1 n ) et

IKn+1 [X] = IKn+1 [X] + ∆n + · · · + ∆n+1 n )(I Kn+1 [X] − ∆ n ), ce qui implique que
(IKn+1 [X] − ∆n ) est inversible et (IKn+1 [X] − ∆n )−1 = IKn+1 [X] + ∆n + · · · + ∆n+1
n .
c. On a ∆ = T − I, avec T ◦ I = I ◦ T = T dans l’anneau L(K[X]). D’après le
p  
p
binôme de Newton, pour tout p ∈ N, ∆p = T j (−I)p−j . Donc, pour tout
j=0
j
 p  
p
Q ∈ K[X], comme T j (Q) = Q(X + j), on a ∆p (Q) = (−1)p−j Q(X + j).
j=0
j


n+2
n+2

∆n+2
n = 0 ⇒ ∀Q ∈ Kn+1 [X], (−1)n−j Q(X + j) = 0.
j=0
j
D’où le résultat.
 1
3. Si E = K[X] et Φ : P → P alors Φ est une forme linéaire non nulle sur
0
E car Φ(X 0 ) = 1, donc H = Ker(Φ) est un hyperplan de K[X] dont K0 [X] est
supplémentaire. Donc E = K0 [X] ⊕ Ker(Φ) = Ker(∆) ⊕ Ker(Φ).
Ker(Φ) est un sous-espace vectoriel supplémentaire de Ker(∆) dans E. On déduit
du théorème fondamental que ∆ : Ker(Φ) → Im(∆) = K[X], P → ∆(P ) est
un isomorphisme d’espaces vectoriels i.e. pour tout Q ∈ K[X] il existe un unique
P ∈ K[X] tel que Φ(P ) = 0 et ∆(P ) = Q, ce qui est exactement la réponse à la
question posée.
4. a. La famille B = (Nn )n0 étant échelonnée en degrés, est libre. La famille
Bn = (Nk )0kn est libre de cardinal n + 1 = dim(Kn [X]). Elle constitue
une base de Kn [X]. Soit Q ∈ K[X]. Il existe n ∈ N tel que Q ∈ Kn [X]. Donc
Q ∈ Vect(Bk ) ⊂ Vect(B). Donc B est une famille génératrice de K[X]. La famille
B étant libre et génératrice de K[X], elle constitue une base de K[X].
Solutions

b. On montre aisément que ∆(Nk ) = Nk−1 si k  1 ; ∆(N0 ) = 0.



Nk−j si k  j
Par une récurrence facile, il vient ∆j (Nk ) =
0 si k < j
190 Espaces vectoriels et applications linéaires

n

On déduit de 4.a) que : ∀P ∈ K[X], ∃!(λ0 , . . . , λn ) ∈ Kn+1 , P = λk N k .
k=0
n

∆ étant linéaire, pour tout j ∈[[0, n]], ∆j P = λk Nk−j .
k=j

Comme Nk (0) = 0 si k  1 et 1 si k = 0, il s’ensuit que ∆j P (0) = λj si j ∈[[0, n]].


c. On déduit de b) que si P ∈ R[X], il suffit de montrer que :
(P (Z) ⊂ Z) ⇐⇒ ∀n ∈ N, ∆n (P )(0) ∈ Z.
• Si P (Z) ⊂ Z, alors ∆P (Z) ⊂ Z et par suite, pour tout n ∈ N, ∆n (P )(Z) ⊂ Z et
donc ∀n ∈ N, ∆n (P )(0) ∈ Z.
• Si ∀n ∈ N, ∆n (P )(0) ∈ Z, il suffit de prouver que : ∀n ∈ N, Nn (Z) ⊂ Z.
Examinons uniquement les cas où n  1. On a, pour tout k ∈[[0, n − 1]], Nn (k) = 0.
k(k − 1) · · · (k − n + 1)  n  .
Si k  n, Nn (k) = =
n! k

Si k ∈ Z− , alors k = −p avec p ∈ N . 
 
−p(−p − 1) · · · (−p − n + 1) n−k−1 .
Donc Nn (k) = = (−1)n
n! n
Donc : ∀k ∈ Z, ∀n ∈ N, Nn (k) ∈ Z.
L’équivalence est ainsi prouvée.

Noyaux itérés

E désigne un K-espace vectoriel de dimension finie n  1 et f est un endomor-


phisme fixé de E. Pour tout k ∈ N, Nk = Ker(f k ), nk = dim(Nk ) et Ik = Im(f k ).
1. Montrer que, pour l’inclusion, (Nk )k et (Ik )k sont respectivement croissante et
décroissante.
  
2. a. Montrer k ∈[[0, n]]  Nk = Nk+1 = ∅. On note désormais p le minimum de cet
ensemble.
b. Montrer : ∀k ∈ N, k  p ⇒ Nk = Np .
En déduire : ∀k ∈ N, k < p ⇒ Ik = Ik+1 et k  p ⇒ Ik = Ip .
c. Comparer les rangs de f n et f n+1 .
3. a. Montrer E = Np ⊕ Ip .
b. En déduire que f induit un automorphisme de Ip .
c. Montrer également
  que f induit un endomorphisme
 nilpotent de Np d’indice p,
i.e. p = min k ∈ N  ∀x ∈ Np , f k (x) = 0 .
d. Si f est nilpotent d’indice p0 montrer p0  n.
4. On se propose de montrer : n1 − n0  n2 − n1  · · ·  np − np−1  1.
a. Pour tout k ∈ N montrer que f (Nk+1 ) est un sous-espace de Nk .
b. En considérant g0 : N2 → N1 définie par g0 (x) = f (x) montrer 2n1  n2 .
c. Montrer n1 − n0  n2 − n1  · · ·  np − np−1  1.
Espaces vectoriels et applications linéaires 191

5. On suppose ici f nilpotent.


a. Montrer ∀k ∈[[1, p]], n1 + k − 1  nk  kn1 .
b. En déduire :  
n1 = 1 ⇐⇒ p = n ⇐⇒ f n−1 = 0 = f n ⇐⇒ ∀k ∈[[1, p]], nk = k

Solution
 
1. Si k ∈ N et x ∈ Nk alors f k+1 (x) = f f k (x)  =  f (0) = 0 d’où x ∈ Nk+1 et
k+1
Nk ⊂ Nk+1 . On a aussi Ik+1 = f (E) = f f (E) ⊂ f k (E) = Ik .
k

2. a. Si cet ensemble est vide alors (nk )0kn est une suite strictement croissante à
valeurs dans N donc nn > n : absurde.
b. Si k  p on a toujours Nk ⊂ Nk+1 .  
Si x ∈ Nk+1 alors f k+1
 (x) = 0 i.e. f p+1 f k−p (x) = 0 d’où f k−p (x) ∈ Np+1 = Np
et donc f k (x) = f p f k−p (x) = 0 i.e. x ∈ Nk . On vient de montrer que (Nk )kp
est constante.
Si k < p on a dim(Ik ) = n − nk > n − nk+1 = dim(Ik+1 ) donc Ik = Ik+1 .
Si k  p on a Ik ⊂ Ip et dim(Ik ) = n − nk = n − np = dim(Ip ) d’où Ik = Ip .
c. p  n donc In = In+1 = Ip et rg(f n ) = rg(f n+1 ).
3. a. Si x ∈ Np ∩ Ip alors x = f p (z) où z ∈ E et f p (x) = 0 = f 2p (z), par suite
z ∈ N2p = Np et x = 0. Donc Np ∩Ip = {0} et le cours assure alors que E = Np ⊕Ip .
b. f (Ip ) = Ip+1 = Ip et fp : Ip → Ip , x → f (x) est un endomorphisme surjectif de
Ip espace vectoriel de dimension finie donc fp ∈ GL(Ip ).
   
c. Si x ∈ Np alors f p f (x) = f f p (x) = f (0) = 0 donc Np est stable par f et f
induit un endomorphisme ϕ de Np .
∀x ∈ Np on a ϕp (x) = f p (x) = 0 par définition de Np .
Si x ∈ Np \ Np−1 (un tel x existe car Np−1  Np ), on a ϕp−1 (x) = f p−1 (x) = 0.
On a donc ϕp−1 = 0, et ϕ est nilpotent d’indice p.
d. Si f p0 −1 = 0 = f p0 alors Ip0 −1 = Ip0 = {0} = Ik pour tout k  p0 , donc
p = p0  n.
4. a. Si y ∈ f (Nk+1 ) alors y = f (x) où x ∈ Nk+1 et donc f k (y) = f k+1 (x) = 0 i.e.
y ∈ Nk , f (Nk+1 ) est un sous-espace vectoriel de Nk .
   
b. On a n2 = rg(g0 ) + dim Ker(g0 )  n1 + dim N1 ∩ N2 = 2n1 car N1 ⊂ N2 .
c. gk : Vk+1 → Wk , x → gk (x) est clairement linéaire surjective et, si x ∈ Ker( gk )
alors x ∈ N1 ∩ Vk+1 ⊂ Nk+1 ∩ Vk+1 = {0}, gk est donc un isomorphisme.
Si x ∈ Nk ∩ Wk alors x = f (z) où z ∈ Vk+1 , z ∈ Nk+1 ∩ Vk+1 = {0} d’où x = 0 et
Nk ∩ Wk = {0}.
On a nk+2 = dim(Vk+1 ) + nk+1 = dim(Wk ) + nk+1 or Nk ⊕ Wk est un sous-espace
vectoriel de Nk+1 d’où nk + dim(Wk )  nk+1 .
Solutions

Par suite nk+2  2nk+1 − nk i.e. nk+2 − nk+1  nk+1 − nk .


 
Comme n0 = dim Ker(IE ) = 0 et Np−1  Np on a :
n1 = n1 − n0  n2 − n1  · · ·  np − np−1  1
192 Espaces vectoriels et applications linéaires

5. a. f nilpotent ⇒ f p = 0 ⇒ np = n.
k−1

nk = n1 + (ni+1 − ni ) or, si 1  i  k − 1, 1  ni+1 − ni  n1 d’après 4.
i=1
Donc n1 + k − 1  nk  kn1 .
b.
• Si n1 = 1 a) donne ∀k ∈[[1, p]], k  nk  k et donc p = n.
• Si p = n, la définition de p montre que f n−1 = 0 = f n .
• Si f n−1 = 0 = f n , pour k = n − 1 a) donne n1 + n − 2  nn−1 < n donc n1 < 2
i.e. n1  1 et, pour k = n, a) donne nn = n  nn1 d’où n1  1 et, en définitive,
n1 = 1. On a alors montré que ∀k ∈[[1, n]], nk = k.
11 - Matrices

Rappels de cours

A - Calcul matriciel

1. Mn,p (K) est un K-espace vectoriel de dimension n.p dont la base canonique est
(Mi,j ) 1in . La matrice Mi,j = (δi,s δj,t ) où δp,q est le symbole de Kroneker.
1jp

Si A = (ai,j ) et B = (bi,j ), alors A + B = (ai,j + bi,j ).


Si λ ∈ K, λA = (λai,j ).
n  p
M = (αi,j ) = αi,j Mi,j .
i=1 j=1
2. Produit de matrices
p

a. Si A = (ai,j ) ∈ Mn,p (K), B = (bi,j ) ∈ Mp,q (K), A.B = (ci,j ), ci,j = ai,k bk,j .
k=1
On retiendra :  LIN - COL  (N) ou  licol  si l’on a vu des vaches dans un pré
i.e. produit ligne par colonne.
b. Résultat fondamental : Mi,j .Mk, = δj,k .Mi,
3. (Mn (K), +, .) est un K-espace vectoriel et (Mn (K), +, ×) est un anneau non
commutatif dont l’élément unité pour la loi × est noté In = (δi,j ).
GLn (K) : ensemble des matrices inversibles de Mn (K) est un groupe multiplicatif.
C’est le groupe des éléments inversibles de l’anneau (Mn (K), +, ×). On l’appelle
le groupe linéaire d’ordre n.
∀λ ∈ K, ∀(A, B) ∈ Mn (K)2 , (λ.A) × B = A × (λ.B) = λ.(A × B).
4. Transposition
a. Définition : si A = (ai,j ) ∈ Mn,p (K) on appelle transposée de A, la matrice
notée AT = (ai,j ) ∈ Mp,n (K) telle que : ai,j = aj,i .
b. Propriétés :
(i) Ψ : Mn,p → Mp,n , A → AT est un isomorphisme de K-espaces vectoriels. C’est
une symétrie vectorielle si, et seulement si, n = p.
Si n = p, Ker(Ψ − IMn (K) ) = Sn (K) espace vectoriel des matrices symétriques est
n(n + 1)   
de dimension dont une base est Mi,j + Mj,i 1  i  j  n .
2
194 Matrices

Ker(Ψ + IMn (K) ) = An (K) espace vectoriel des matrices antisymétriques est de
n(n − 1)   
dimension dont une base est Mi,j − Mj,i 1  i < j  n .
2
Mn (K) = An (K) ⊕ Sn (K) i.e.
∀M ∈ Mn (K), ∃ ! (A, S) ∈ An (K) × Sn (K), M = A + S.
M = (αi,j ) ∈ Sn (K) ⇐⇒ ∀(i, j), αi,j = αj,i .
M = (αi,j ) ∈ An (K) ⇐⇒ ∀(i, j), αi,j = −αj,i .
En particulier, M = (αi,j ) ∈ An (K) ⇒ ∀i ∈ [[1, n]], αi,i = 0.
(ii) ∀(A, B) ∈ Mn,p (K) × Mp,q (K), (AB)T = B T .AT .
(iii) Si A ∈ GLn (K), AT ∈ GLn (K) et (AT )−1 = (A−1 )T .
5. Si (E1 , . . . , En ) est la base canonique de Mn,1 (K), Mi,j = Ei EjT et EiT Ej = δi,j .
6. Anneau des matrices carrées
Mn (K) est un anneau, il est non commutatif dès que n  2. L’ensemble GLn (K)
de ses éléments inversibles est un groupe, il est non commutatif dès que n  2.
• Matrices triangulaires (ou trigonales) supérieures
A = (ai,j ) ∈ Tn (K) ⇐⇒ (ai,j = 0 si i > j).
n(n + 1)
Tn (K) est un K-espace vectoriel de dimension dont une base est
  2
Mi,j | 1  i  j  n C’est aussi un sous-anneau de Mn (K).
.
• A = (ai,j ) ∈ Tn (K) ∩ GLn (K) ⇐⇒ a1,1 . . . . .an,n = 0 dans ce cas, A−1 ∈ Tn (K).
• Matrices diagonales

n
A = (ai,j ) ∈ Dn (K) ⇐⇒ A = ai,i Mi,i = (ai,j δi,j ) = diag(a1,1 , . . . , an,n ).
i=1
Dn (K) est un K-espace vectoriel de dimension n et un sous-anneau de Tn (K),
toujours commutatif.
A = (ai,j ) ∈ Dn (K) ∩ GLn (K) ⇐⇒ a1,1 . . . . .an,n = 0.
• Matrices nilpotentes
N ∈ Mn (K) est dite nilpotente s’il existe p ∈ N tel que N p = 0n .
p−1
 k
Si N p = 0n alors In − N ∈ GLn (K) et (In − N )−1 = N .
i=0

B - Matrices et applications linéaires


1. E, F deux K-espaces vectoriels de dimensions respectives p, n. B = (ej )1jp une
base de E et B  = (fi )1in une base de F , U ∈ L(E, F ).
La matrice de U dans les bases B et B  est MB,B (U ).
n

MB,B (U ) = (αi,j ) si, et seulement si, ∀j ∈ [[1, p]], U (ej ) = αi,j fi .
i=1
Autrement dit, les colonnes de MB,B (U ) sont les coordonnées des vecteurs U (ej )
dans la base B  de F .
2. Théorème
Soient E, F deux espaces vectoriels de dimensions respectives p, n avec B une base
de E et B  une base de F . L’application de L(E, F ) dans Mn,p (K), U → MB,B (U )
est un isomorphisme de K-espaces vectoriels.
Matrices 195
195

Corollaire
Soit M ∈ Mn,p (K), ∃∃ !! U
n,p(K), U∈ L(Kpp,,K
∈L(K Knn),), M
M= =M MB,BB,B (U
(U))

où B, B sont les bases
bases canoniques
canoniques de de K Kpp et
et KKnn..
U est l’appelée application
application linéairelinéaire canoniquement
canoniquement associée associéeààM
M. .
On identifie souvent
souvent U U et et MM.. On
On parle
parlede deKer(M
Ker(M),),Im(M Im(M))au aulieu
lieude
deKer(U
Ker(U),),Im(U
Im(U).).
3. E, F deux K-espaces
K-espaces vectoriels
vectoriels de de dimension finie, BB une
dimension finie, unebase
basededeEEetetBB une
unebase
base
de F , U ∈ L(E, F ).). Si
Si X X estest la
la matrice
matrice colonne
colonne des des coordonnées
coordonnéesde dexx∈∈EEdansdanslala
base B et si Y est lala matrice
matrice colonne
colonne des des coordonnées
coordonnées de de yy∈∈FF dans baseBB . .
danslalabase
yy =
=U U(x)(x) ⇐⇒ ⇐⇒ YY = =M MB,B
B,B (U
(U).X.
).X.
4. Système linéaire
linéaire
Soient A ∈ Mn,pn,p(K)
(K) et
et BB∈ ∈M Mn,1n,1(K).
(K).
 pp
 
On note (Σ) le système linéaire ∀i
système linéaire ∀i∈[[1,
∈[[1,n]],
n]], aai,j =bbii . .
i,jxxjj =
j=1
j=1
p

p
(Σ) s’écrit aussi AX
AX =
=BB si
si l’on
l’on pose
pose X
X= (x11......xxpp))TT ou
= (x ou encore
encore xxi C
iCi i==BBsisi
i=1
i=1
l’on note C1 , . . . , C
Cpp les
les colonnes
colonnes de de A.A.
Le système homogène
homogène associé
associé àà (Σ)
(Σ) est (ΣHH)) :: AX
est (Σ AX = =0,0,l’ensemble
l’ensemblede deses
sessolutions
solutions
est Ker(A).
Le rang de (Σ) est celui celui dede A
A (cf(cf plus
plus loin
loin C.4.),
C.4.), c’est
c’est aussi
aussicelui
celuide
de(C(C11, ,. . . ., ,CCpp) )
et du système homogène
homogène (Σ (ΣHH).
).
L’ensemble de ses solutions
solutions est
est soit
soit l’ensemble
l’ensemblevide videsisiBB ∈ /∈
/ Im(A)
Im(A)==Vect(C
Vect(C11, ,. . . ., ,CCpp) )
soit un sous-espace
sous-espace affine de K
affine de Kpp dede direction
direction Ker(A)
Ker(A) et, et, donc,
donc, de
de dimension
dimension
p − rg(A). Dans ce dernier
dernier cas,
cas, sisi X
X00 est
est une
une solution
solutionparticulière,
particulière,alors
alorsl’ensemble
l’ensemble
des solutions de (Σ) (Σ) est
est XX00 +
+ Ker(A).
Ker(A).
Si A ∈ GLn (K) cet ensemble
ensemble estest réduit
réduit àà un
un point, savoir AA−1
point, àà savoir −1
B,B,si,
si,de
deplus, plus,AA
est triangulaire la résolution
résolution du
du système
système est est immédiate
immédiate de deproche
procheen enproche.
proche.

C - Changement
Changement de
de bases,
bases, équivalence,
équivalence, similitude
similitude
1. Matrice de passage
passage
E K-espace vectoriel
vectoriel de
de dimension
dimension n. n. B,B,BB deux
deux bases
bases sur sur E,E,on
onappelle
appellematrice
matrice

de passage de B à B B ,, la
la matrice
matrice PP = =M MBB,B
,B(I
(IEE).).
P est la matrice dont
dont lesles colonnes
colonnes sont sont constituées
constituées des des coordonnées
coordonnéesdes desvecteurs
vecteurs
base B
de la nouvelle base B dans l’ancienne B.
dans l’ancienne B.
P est inversible et PP−1−1
est
est la la matrice
matrice de de passage
passage de de BB  ààB. B.
2. Effets de changement
changement de de bases
bases
a. Sur les vecteurs.
vecteurs.
Soient E un K-espace
K-espace vectoriel
vectoriel de de dimension
dimension n, n, B, B,BB  deuxdeux bases
bases sur sur E,
E, XX
la matrice colonne
colonne desdes coordonnées
coordonnées de dans B,
de xx dans B, X X  lala matrice
matrice colonne
colonne des
des
dans B
coordonnées de x dans B,, alors
alors X X= = PPX X..
b. Sur une application
application linéaire.
linéaire.
Soient E un K-espace
K-espace vectoriel
vectoriel de de dimension
dimension n. n. BB11,,BB22 deux deux bases
bases sursur E,
E, PP lala
passage de
matrice de passage de B B11 àà BB22..
Soient F un K-espace
K-espace vectoriel
vectoriel de de dimension
dimension p. p. BB 11,,BB 2 2 deux
deux bases
bases sursurFF, ,QQlala
 
matrice de passage
passage dede B B 11 àà BB 22
Si U ∈ L(E, F ) et MMii = =M MBBii,B (U),), ii ∈∈ {1,
,Bii(U {1,2},2}, alors
alors M M22==QQ−1 −1
MM11PP. .
196 Matrices

3. Matrices équivalentes - matrices semblables


• A, B ∈ Mn,p (K)) sont équivalentes si, et seulement si,
∃(P, Q) ∈ GLp (K) × GLn (K), B = Q−1 AP .
• A, B ∈ Mn (K)) sont semblables si, et seulement si,
∃P ∈ GLn (K), B = P −1 AP .
• A et B sont équivalentes si, et seulement si, ∃ U ∈ L(Kp , Kn ), A = MB1 ,B2 (U )
et B = MB1 ,B2 (U ).
• Deux matrices semblables sont équivalentes. La réciproque est fausse.
contre-exemple : A est semblable à In si, et seulement si, A = In .
A est équivalente à In si, et seulement si, A ∈ GLn (K).
• A et B sont équivalentes si, et seulement si, elles sont équivalentes à Jr si, et
seulement si, rg(A) = rg(B).
4. Rang d’une matrice carrée
Notations : A ∈ Mn,p (K), A = 0, B une base de Kp et B  une base de Kn ,
A = MB,B (U ) ; (C1 , C2 , . . . , Cp ) les vecteurs colonnes de A ; (L1 , L2 , . . . , Ln ) les
vecteurs lignes de A.
   
• rg(A) = rg(U ) = rg(AT ) = dim Im(U ) = dim Vect(U (B)  min(n, p).
• rg(A) = rg(C1 , C2 , . . . , Cp ) = rg(L1 , L2 , . . . , Ln ).
• rg(A) = ordre maximal des matrices carrées extraites de A et inversibles.
5. Matrice carrée inversible
Si A ∈ Mn (K) alors les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) A est inversible ;
(ii) A est inversible à droite ou à gauche ;
(iii) rg(A) = n ;
(iv) Ker(A) = {0} ;
(v) les colonnes de A engendrent Kn .
∀(A, B) ∈ (Mn (K))2 , rg(AB)  min(rg(A), rg(B)) avec égalité si A ou B est
inversible.
6. Trace
• Définition : Si A = (ai,j ) ∈ Mn (K), on appelle trace de A, et l’on note tr(A), le
scalaire a1,1 + a2,2 + · · · + an,n .
• Propriétés :
tr est une forme linéaire non nulle sur Mn (K).
Ker(tr) est un hyperplan de Mn (K) dont un supplémentaire est KIn .
• Si A ∈ Mn,p (K) et B ∈ Mp,n (K) alors tr(AB) = tr(BA).
• Deux matrices semblables ont même trace.
• La trace d’un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension finie est la
trace de sa matrice dans une base quelconque de cet espace vectoriel.
• La trace d’un projecteur est égale à son rang.
Matrices 197

D - Opérations élémentaires

Soit n ∈ N . On note (E1 , . . . , En ) la base canonique de Mn,1 (K) et on rappelle
que, si (i, j) ∈[[1, n]]2 , on a Mi,j = Ei EjT et EiT Ej = δi,j .
Si A est un élément de Mn (K) et (i, j) ∈[[1, n]]2 alors AEj est la j-ème colonne de
A et EiT A est sa i-ème ligne, par suite EiT AEj = ai,j , si A = (ai,j ).
1. Définitions
• Si (i, j) ∈[[1, n]]2 , i = j et λ ∈ K on pose T i,j (λ) = In + λE i,j .
On appelle matrice de transvection toute matrice de la forme T i,j (λ) ; c’est
une matrice triangulaire et inversible.
• Si i ∈[[1, n]] et λ ∈ K on pose Di (λ) = In + (λ − 1)E i,i .
On appelle matrice de dilatation toute matrice de la forme Di (λ) ; c’est une
matrice diagonale et inversible.
 
• Si σ ∈ Sn on appelle matrice de la permutation σ, Mσ = δi,σ(j) ;
1i,jn
c’est encore une matrice inversible d’inverse Mσ−1 = MσT .
2. Interprétation en terme de produit matriciel
• Remplacer A par AT i,j (λ) revient à effectuer l’opération élémentaire
Cj ← Cj + λCi . Remplacer A par T i,j (λ)A revient à effectuer l’opération
élémentaire Li ← Li + λLj .
• Remplacer A par ADi (λ) revient à effectuer l’opération élémentaire Ci ← λCi .
Remplacer A par Di (λ)A revient à effectuer l’opération élémentaire Li ← λLi .
• Remplacer A par AMσ revient à effectuer les opérations élémentaires
∀j ∈[[1, n]], Cj ← Cσ(j) .
Remplacer
 A par M σ A revient
 à effectuer les opérations élémentaires
∀i ∈[[1, n]], Li ← Lσ−1 (i) .
Ces opérations conservent le rang.
• Système linéaire
Une suite d’opérations élémentaires bien menée sur les lignes d’un système permet
de le ramener à un système triangulaire que l’on peut discuter et, éventuellement,
résoudre.
3. Calcul d’inverse
Soit A ∈ GLn (K), une suite convenable d’opérations élémentaires sur les colonnes
de A conduit à In . La même suite d’opérations élémentaires sur les colonnes de In
conduit à A−1 .
On peut procéder de même sur les lignes mais on ne mélangera surtout pas les
deux procédés.
De même le système linéaire AX = Y a pour unique solution X = A−1 Y et sa
résolution fournit, par conséquent, un calcul de A−1 . On pourra, pour ce faire,
effectuer des opérations élémentaires ramenant à un système triangulaire.
198 Matrices

Énoncés des exercices

1. Une construction de C  
a b
Soit E l’ensemble des matrices M (a, b) = où a et b parcourent R.
−b a
a. Montrer que E est un R-espace vectoriel de dimension 2.
b. Montrer que E muni de l’addition et de la multiplication de M2 (R) est un corps
commutatif. Préciser l’inverse de M (a, b) s’il existe.
 
x y y
2. Soit E l’ensemble des matrices M (x, y) =  y x y  où x, y ∈ R.
y y x
a. Montrer que E est un R-espace vectoriel dont on précisera une base et la
dimension.
b. Montrer que (E, +, ×) est un anneau commutatif.
 n
c. Déterminer les matrices M de E telles que : ∃n ∈ N , M (x, y) = I3 .
On pourra examiner les puissances de M (1, 1).
 
x y
3. Soit E l’ensemble des matrices M (x, y) = où x et y parcourent C.
−y x
a. Montrer que (E, +, ×) est un anneau non commutatif.
b. Calculer M (x, y) × M (x, −y). Que pouvez-vous en déduire ?

4. Calculer les puissances n-ièmes des matrices carrées suivantes :


 
cos(t) − sin(t)
a. A(t) = Examiner A(t)A(t ).
sin(t) cos(t)
b. A = (ai,j ) ∈ Mp (C) où ai,i = a, ai,i+1 = b et ai,j = 0 sinon.
c. B = (bi,j ) ∈ Mp (C) où bi,i = α et bi,j = β si i = j.
 
1 1
5. Pour P = , on définit l’application u : M2 (R) → M2 (R), M → P M .
1 1
a. Montrer que u est un endomorphisme de M2 (R) et donner sa matrice dans la
base canonique (M1,1 , M1,2 , M2,1 , M2,2 ) de M2 (R).
b. Déterminer le noyau et l’image de u.

 2iπ 
6. Soient n ∈ N et ω = exp . Si (p, q) ∈[[1, n]]2 , on note xp,q = ω (p−1)(q−1) et
n
1
yp,q = ainsi que X = (xp,q ) et Y = (yp,q ) deux matrices de Mn (C).
xp,q
Calculer X 2 , Y 2 , X.Y, Y.X, X −1 .
Matrices 199

7. Déterminer le rang des matrices suivantes :


a. A = (ai,j ) ∈ Mn (R), ai,i = a, ai,i+1 = b et ai,j = 0 sinon.
b. A = (ai,j ) ∈ Mn (R), ai,j = sin(i+j). c. A = (ai,j ) ∈ Mn (R), ai,j = i+j +ij.

8. Déterminer les matrices inverses des matrices suivantes :


a. A = (ai,j ) ∈ Mn (R) où ai,j = 1 si i  j et ai,j = 0 sinon.
b. A = (ai,j ) ∈ Mn (R) où ai,j = j − i + 1 si i  j et ai,j = 0 sinon.

9. Déterminer les matrices de Mn (K) qui commutent avec tout élément de Mn (K).
On pourra utiliser les matrices Mi,j .

10. Trouver l’ensemble des formes linéaires ϕ sur Mn (K) vérifiant :


 2
∀(A, B) ∈ Mn (K) , ϕ(AB) = ϕ(BA)

11. Résoudre dans Mn (K) : X + tr(X)A = B où A et B sont fixés dans Mn (K).

12. Soit T : Mn (K) → Mn (K) , A → TA où TA (X) = tr(AX).


a. Montrer que T est un isomorphisme d’espaces vectoriels.
b. Si ϕ ∈ Mn (K) et vérifie : ∀(X, Y ) ∈(Mn (K))2 , ϕ(XY ) = ϕ(Y X) (1),
montrer que ϕ ∈ Vect(tr).
 
A O
13. Soient A ∈ Mp (K), B ∈ Mq,p (K) et C ∈ Mq (K). On pose M =
B C
a. Montrer que rg(M )  rg(A) + rg(C).
b. Montrer qu’il y a égalité si A et C sont inversibles.

 
1 2 0 0
2 1 0 0 
14. A =  .
0 0 1 −2
0 0 −1 1
Déterminer la dimension de C(A) = {X ∈ M4 (R)|AX = XA}.


15. Soit G un sous-groupe de GLn (K) de cardinal p et M = X. Calculer M 2 . En
X∈G
déduire que tr(M ) ∈ pN. Que peut-on en déduire si tr(M ) = 0 ?

16. Soient E un K-espace vectoriel de dimension 3n, U ∈ L(E) tel que U 3 = 0, U 2 = 0


 qu’il existe une base B de E dans laquelle la matrice de
et rg(U) = 2n. Montrer
0n 0n 0n 2
U est  In 0n 0n  , où (0n , In ) ∈ (Mn (K) .
0n In 0n
On pourra utiliser l’exercice 28 du chapitre précédent.
200 Matrices

 2
17. Soit N : Mn (C) → R+ telle que pour tout (A, B) ∈ Mn (C) et λ ∈ C,
N (A + B)  N (A) + N (B), N (λA) = |λ|N (A) et N (AB) = N (BA).
Montrer qu’il existe α ∈ R+ tel que N = α| tr |.

18. Soit A ∈ Mn (K). On définit l’endomorphisme f de Mn (K) par f (M ) = AM .


Déterminer tr(f ), f k pour k ∈ N.

19. Si
 (XT1 ,. . . , Xq ) et (Y1 , . . . , Yp ) sont des familles libres dans Mn,1 (K), montrer que
Yi Xj 1ip est libre dans Mn (K).
1jq

20. Si A ∈ GLn (R), montrer l’équivalence entre :


(i) Les coefficients de A et A−1 sont dans R+ .
(ii) A est à coefficients dans R+ , chaque ligne et chaque colonne de A contient
un et un seul terme non nul.

21. Si A ∈ Mn,p (R) on définit A  0 par : ∀(i, j) ∈[[1, n]] × [[1, p]], ai,j  0.
Montrer l’équivalence suivante : (on dira alors que A est monotone)
   
A ∈ GLn (R) et A−1  0 ⇐⇒ ∀C ∈ Mn,1 (R), AC  0 ⇒ C  0 .
 
2 + c1 −1 0 ... 0
 −1 2 + c2 −1 · · · 0 
 .. 
 .. .. .. 
Montrer que A =  0 . . . .  est monotone si les
 . .. .. 
 .. . . −1 
0 ... 0 −1 2 + cn
ci , 1  i  n sont positifs.

22. Soit (A, B) ∈(Mn (K))2 . Montrer l’équivalence des assertions :


(i) ∃X ∈ Mn (K), AX + XA = B.
(ii) ∀C ∈ Mn (K), AC + CA = 0 ⇒ tr(BC) = 0.
On pourra utiliser les exercices 12.b. de ce chapitre et l’exercice 1 du chapitre
précédent. On pourra introduire l’application Mn (K) → Mn (K), X → AX + XA.

23. On considère les quatre matrices suivantes de M4 (C) :


   
0 0 0 1 0 0 0 i
0 0 1 0  0 0 −i 0 
A= ,B =  ,
0 1 0 0 0 i 0 0
1 0 0 0 −i 0 0 0
   
0 0 1 0 1 0 0 0
 0 0 0 −1  0 1 0 0 
C=  et D =  .
1 0 0 0 0 0 −1 0
0 −1 0 0 0 0 0 −1
a. Calculer, pour (x, y, z, t) ∈ C , le carré de la matrice E définie par
4

E = xA + yB + zC + tD. Que peut-on en déduire pour A, B, C, D ?


Matrices 201

b. Soit G le sous-groupe de GL4 (C) engendré par les matrices A, B, C, D.


Montrer que toute matrice de G se met sous la forme ±Aα1 B α2 C α3 Dα4 où
(α1 , α2 , α3 , α4 ) ∈{0, 1}4 .
c. Calculer le cardinal de G. On pourra examiner l’application

{−1, 1} × {0, 1}4 → G, (ε, (α1 , . . . , α4 ) → εAα1 B α2 C α3 Dα4 .

2
24. SoitA ∈ M3 (R)
 telle que A = 0 et A = 0. Montrer que A est semblable à
0 0 0
J =  1 0 0  . En déduire dim(E) où E = {X ∈ M3 (R) | AX + XA = 0}.
0 0 0

25. Soient n ∈ N et p ∈ N. Montrer qu’il existe une base de Mn (K) constituée de


matrices de rang p.


26. Une matrice carrée complexe A = (ai,j )1i,jn vérifie ∀i ∈ [[1, n]], |ai,i | > |ai,j |.
i=j
Montrer qu’elle est inversible.

27. Si A = (ai,j ) ∈ Mn (C) et B ∈ Mn (C). On définit A ⊗ B ∈ Mn2 (C) par blocs en


notant : A ⊗ B = (ai,j B).
 4
a. Montrer que ∀(A, A , B, B  ) ∈ Mn (C) , (A⊗B).(A ⊗ B  ) = (A.A )⊗(B.B  ).
b. En déduire que A ⊗ B est inversible si, et seulement si, A et B le sont.

28. Si A ∈ Mn (K), montrer que rg(A)  1 si, et seulement si, il existe C dans Mn,1 (K)
et L dans M1,n (K) telles que A = CL. Exprimer dans ce cas AC en fonction de
C et de tr(A).

29. Soit u endomorphisme de E, K-espace  vectoriel de dimension


 finie n. Montrer que
0 ··· ··· 0
 .. .. 
n n−1  1 . .
u = 0 = u si, et seulement si,  .. .. .  est matrice de u.
 . . .. 
(0) 1 0

30. a. Soit (A, +, .) un anneau d’élément unité IA ; montrer que si a et b sont deux
éléments de A nilpotents et qui commutent, alors a.b et a + b sont nilpotents.
Si N est l’ensemble des matrices nilpotentes de Mn (C), on note
ν = Vect(N ), H = Ker(tr).
b. Montrer que N contient les matrices élémentaires Mi,j avec i = j.
c. Montrer que ν contient les matrices Mi,i − Mj,j .
d. En déduire que ν contient les matrices diagonales de trace nulle.
e. Déduire des questions précédentes que H ⊂ ν. A-t-on H = ν ?
On admettra, pour l’instant, que toute matrice nilpotente est de trace nulle.
202 Matrices

Solutions des exercices

1. a. Notons que M (1, 0) = I2 . Soit J = M (0, 1). Alors M (a, b) = aI2 + bJ.
Donc E = Vect(I2 , J). Il s’ensuit que E est un R-espace vectoriel et que (I2 , J)
est une famille génératrice de E.
aI2 + bJ = 0 ⇐⇒ M (a, b) = 0 ⇐⇒ a = b = 0 par définition de l’égalité de deux
matrices. Donc (I2 , J) est une famille libre de M2 (R). Il en résulte que (I2 , J) est
une base de E et que dim(E) = 2.
b. On a déjà (E, +) groupe abélien. Comme la multiplication est associative,
distributive par rapport à l’addition dans M2 (R), c’est le cas dans E. La matrice I2
est élément unité de (E, .). Comme I22 = I2 , I2 J = JI2 = J et J 2 = −I2 , on peut
dire que E est stable par la multiplication et que cette dernière est commutative.
En conclusion, (E, +, .) est un anneau commutatif.
Notons que M (a, b)M (a , b ) = (aI2 + bJ)(a I2 + b J) = (aa − bb )I2 + (ab + a b)J.
Montrons que tout élément non nul de E est inversible.
Notons que M (a, b)M (a, −b) = M (a2 + b2 , 0) = (a2 + b2 )I2 .
Si (a, b) = (0, 0), alors M (a, b) = 0. On déduit de l’égalité précédente que M (a, b)
1 a b
est inversible et que M (a, b)−1 = 2 2
M (a, −b) = 2 2
I2 − 2 J puisque
a +b a +b a + b2
la multiplication est commutative dans E.

2. a. Notons que M (1, 0) = I3 . Soit J = M (0, 1). Alors M (x, y) = xI3 + yJ.
Donc E = Vect(I3 , J). Il s’ensuit que E est un R-espace vectoriel et que (I3 , J)
est une famille génératrice de E.
xI3 + yJ = 0 ⇐⇒ M (x, y) = 0 ⇐⇒ x = y = 0 par définition de l’égalité de deux
matrices. Donc (I2 , J) est une famille libre de M2 (R). Il en résulte que (I3 , J) est
une base de E et que dim(E) = 3.
b. On a déjà (E, +) groupe abélien. Comme la multiplication est associative,
distributive par rapport à l’addition dans M3 (R), c’est le cas dans E. La matrice
I3 est élément unité de (E, .). Comme I32 = I3 , I3 J = JI3 = J et J 2 = 2I3 + J,
on peut dire que E est stable par la multiplication et que cette dernière est
commutative. En conclusion, (E, +, .) est un anneau commutatif.
c. Notons M (1, 1) = K. On a K 2 = 3K et par une récurrence immédiate, pour tout
n ∈ N , K n = 3n−1 K. On déduit du binôme de Newton dans l’anneau commutatif
n  
 n  n
(E, +, .) que M (x, y)n = (x − y)I3 + yK = (x − y)n−k y k K k .
k
k=0
 n  
n 
M (x, y)n = (x − y)n I3 + (x − y)n−k y k 3k−1 K.
k
k=1
1  n 
n
1
M (x, y)n = (x − y)n I3 + (x − y)n−k (3y)k K − (x − y)n K.
3 k 3
k=0
Matrices 203

1 
M (x, y)n = (x − y)n I3 + (x + 2y)n − (x − y)n K.
3
Comme (I3 , K) est libre, M (x, y)n = I3 ⇐⇒ (x + 2y)n = (x − y)n = 1.
 
Si n est impair, M (x, y)n = I3 ⇐⇒ x + 2y = x − y = 1 ⇐⇒ x = 1 et y = 0 .
Si n est pair, M (x, y)n = I3 ⇐⇒ |x − y| = 1 = |x + 2y| si, et seulement si, après
  1 −2   −1 2 
la résolution de 4 systèmes linéaires, (x, y) ∈ (1, 0), (−1, 0), , , , .
3 3 3 3
L’équation a donc 5 solutions.

3. a. ∀x, y, x , y  ∈ C4 , M (x, y) − M (x , y  ) = M (x − x , y − y  ) ∈ E.


M (1, 0) = I2 ∈ E. Donc E est un sous-groupe de M2 (C), +).
On a aussi, M (x, y) × M (x , y  ) = M (xx − yy  , xy  + yx ) ∈ E.
Comme la multiplication est associative, distributive par rapport à l’addition dans
M2 (C), c’est le cas dans E. Donc (E, +, .) est un anneau non commutatif puisque
M (0, 1) × M (0, i) = M (0, i) × M (0, 1).
b. M (x, y) × M (x, −y) = M (|x|2 + |y|2 , 0) = (|x|2 + |y|2 )I2 = M (x, −y) × M (x, y).
M (x, y) = 0 ⇐⇒ x = y = 0 ⇐⇒ |x|2 + |y|2 = 0 car (|x|2 , |y|2 ) ∈(R+ )2 .
Donc, si M (x, y) = 0, alors M (x, y) est inversible et son inverse est la matrice
 
M
x , −y ∈ E. Donc (E, +, .) est un corps non commutatif.
|x|2 , |y|2 |x|2 , |y|2
 
4. a. Comme
 A(t
n + t ) = A(t)A(t ), par une récurrence immédiate, il vient
∀n ∈ N, A(t) = A(nt).
b. A = aIp + N . Nous conseillons vivement à notre  lecteur étudiant de
0 1 0
 .. .. 
 . . 
se familiariser avec la matrice N =  .. . C’est la matrice de
 . 1
0 0
l’endomorphisme f de Rp défini par f (e1 ) = 0 et pour j ∈[[2, p]], f (ej ) = ej−1 .
Examiner f 2 , . . . , f p , constater que f p = 0 et donc f n = 0 pour tout n  p.
Comme Ip N = N Ip = N , l’application du binôme de Newton dans l’anneau Mp (C)
 n   p−1  

n n−k k k n n−k k k
donne An = a b N si n < p et An = a b N si n  p.
k k
k=0 k=0
An est une matrice trigonale supérieure dont les éléments sont identiques sur des
parallèles à la diagonale principale.
c. B = (a−b)Ip +bJ où J est la matrice que nous vous conseillons de bien connaı̂tre
J = (αi,j ) où tous les αi,j sont égaux à 1. On a J 2 = pJ et par une récurrence
immédiate, pour tout k  1, J k = pk−1 J. Comme Ip J = JIp = J, l’application du
n  
n
binôme de Newton dans l’anneau Mp (C) donne An = (a − b)n−k bk J k .
k
k=0

1  n  
n 
Solutions

An = (a − b)n Ip + (a − b)n−k (bp)k J.


p k
k=1
n n (a + (p − 1)b)n − (a − b)n
Donc A = (a − b) Ip + J.
p
204 Matrices

5. a. La linéarité de u découle du cours. Pour avoir sa matrice A dans la base donnée,


 
1 0 1 0
0 1 0 1.
il suffit de calculer les u(Mi,j ). On a immédiatement A =  
1 0 1 0
0 1 0 1
b. Le rang de A étant celui de ses vecteurs colonnes, on a rg(A) = 2. Une base
de Im(u) est (M1,1 + M2,1 , M1,2 + M2,2 ). On déduit du théorème du rang que
dim(Ker(u)) = dim(M2 (R)) − rg(A) = 2.
Comme u(M1,1 −M2,1 ) = 0 = u(M1,2 −M2,2 ) et comme (M1,1 −M2,1 , M1,2 −M2,2 )
est libre, elle constitue une base de Ker(u).

n
 n

2
6. X = (zp,q ) où zp,q = xp,k xk,q = ω (k−1)(p+q−2) .
k=1 k=1
n−1
 
0 si p ∈
/ nZ
Dans l’exercice 9 du chapitre 2, on a vu que Sp = ωkp = .
n si p ∈ nZ
k=0
 
Comme (p, q) ∈[[1, n]]2 , p + q − 2 ∈ nZ ⇐⇒ p + q = 2 ou p + q = n + 2 .
Donc zp,q = n si p = q = 1 ou q = n + 2 − p et zp,q = 0 sinon.
 
1 0 ... 0
 0 . . . . . .. 1 
Donc X 2 = 
. . 0 .
0 1 ... 0
2
Comme yp,q = xp,q , on a Y = X et donc Y 2 = X = X 2 car X 2 ∈ Mn (R).
n
 n

En procédant de même, XY = (tp,q ) où tp,q = xp,k yk,q = ω (k−1)(p−q) .
k=1 k=1
Donc tp,q = Sp−q . Il s’ensuit que XY = nIn i.e. XX = nIn . Par conjugaison, on
1
en déduit que XX = nIn . Donc X ∈ GLn (C), X −1 = Y et Y X = nIn .
n

7. a. Un examen des vecteurs colonnes permet de conclure que si a = 0, le rang de A


est r = n, si a = 0 = b alors r = n − 1 et si a = b = 0, alors r = 0.
b. Comme ai,j = sin(i) cos(j) + sin(j) cos(i), si l’on note Cj (A) le j-ième vecteur
colonne de A, on a Cj (A) = cos(j)X +sin(j)Y  où X et Y sont les matrices colonnes

telles que Y T = cos(1) cos(2) . . . cos(n) et X T = sin(1) sin(2) . . . sin(n) .
Donc rg(A) = rg(X, Y ) = 2.
c. Pour tout (i, j) ∈[[2, n]]×[[1, n]],ai,j −ai−1,j = j+1. Donc, en faisant les opérations
élémentaires Li ←− Li − Li−1 pour i = n puis n − 1,. . . 2, on obtient une matrice
où les n − 1 dernières lignes sont égales à (2 3 . . . . . . (n + 1)), comme la première
ligne de la matrice obtenue est (3 5 . . . . . . (2n + 1)), on conclut que rg(A) = 2.

8. a. Première méthode : A = In +N +N 2 +· · ·+N n−1 où N est la matrice nilpotente


rencontrée à l’exercice 4.b. Comme N n = 0, on déduit d’une formule vue dans les
calculs sur les anneaux :
(In − N )(In + · · · + N n−1 ) = (In + · · · + N n−1 )(In − N ) = In − N n = In .
On retrouve le fait que A est inversible et A−1 = In − N .
Matrices 205

Deuxième méthode :
A est transformée en In par Li ←− Li − Li+1 pour 1  i < n − 1. Donc In est
transformée en A−1 par les mêmes opérations élémentaires, d’où le résultat.
b. La dernière méthode appliquée à B transforme B en A, D’où B −1 = (αi,j ) où
αi,i = 1, αi,i+1 = −2, αi,i+2 = 1 et αi,j = 0 sinon.

  
9. Montrons que Z = A ∈ Mn (K)  ∀B ∈ Mn (K), AB = BA est KIn .
On a immédiatement l’inclusion KIn ⊂ Z.
Soit A ∈ Z alors, pour tout j ∈[[1, n]] on a AMj,j = Mj,j A d’où, pour tout
i ∈[[1, n]] \ {j}, EiT AMj,j Ej = EiT Mj,j AEj i.e. ai,j = EiT AEj = 0 et donc A
est diagonale.
Pour tout i ∈[[2, n]] on a AM1,i = M1,i A d’où E1T AM1,i Ei = E1T M1,i AEi soit
encore a1,1 = E1T AE1 = EiT AEi = ai,i d’où A = a1,1 In ∈ KIn .

10. Soit ϕ une forme linéaire solution.


Si (i, j, k) ∈[[1, n]]3 on a ϕ(E i,j E j,k ) = ϕ(E j,k E i,j ) i.e. ϕ(E i,k ) = δi,k ϕ(E j,j ).
Pour k = i on a ϕ(E i,k ) = 0, pour k = i, ϕ(E i,i ) = ϕ(E j,j ).
ϕ et ϕ(E 1,1 ) tr coı̈ncident sur la base canonique de Mn (K) donc ϕ ∈ Vect(tr).
La réciproque a été vue en cours, l’ensemble cherché est donc la droite Vect(tr).

11. Si X est solution tr(B) = tr(X + tr(X)A) = tr(X)(1 + tr(A)) (1).


tr(B) tr(B)
• Si tr(A) = −1, alors tr(X) = et X = B − A et la solution
1 + tr(A) 1 + tr(A)
est unique.
• Si tr(A) = −1, alors, (1) ⇐⇒ tr(B) = 0. Si tr(B) = 0 il n’y a pas de solution.
Si tr(B) = 0, B + λA, λ ∈ K est solution.
La synthèse est immédiate. L’ensemble des solutions est la droite affine B + KA.

12. a. L’application X → AX et l’application  tr étant linéaires, d’après le cours,


par composition, TA ∈ L Mn (K), Mn (K) . Comme Mn (K) et son dual ont même
dimension n2 finie, pour établir le résulta, il suffit de montrer que TA est injective.
Or A ∈ Ker(TA ) ⇐⇒ ∀X ∈ Mn (K), TA (X) = 0 ⇒ ∀(i, j) ∈[[1, n]]2 , TA (Mi,j ) = 0.
TA (Mi,j ) = tr(AMi,j ) = tr(AEi EjT ) = tr(EjT AEi ) car tr(M N ) = tr(N M ).
Comme EjT AEi = aj,i , on a A ∈ Ker(TA ) ⇒ A = 0 i.e. TA est injective.
b. On déduit de a. que ∀ϕ ∈ Mn (K), ∃!A ∈ Mn (K), ϕ = TA .
∀X, Y ∈ Mn (K), TA (XY ) = TA (Y X) ⇐⇒ tr(AXY ) = tr((AY )X) = tr(XAY ).
Donc (1) ⇐⇒ ∀X, Y ∈ Mn (K), TAX (Y ) = TXA (Y ).
On déduit alors de a. que : ∀X ∈ Mn (K), AX = XA.
Solutions

On déduit alors de l’exercice 9. que A ∈ Vect(In ).


Si A = λIn , on a TA (X) = tr(λX) = λ tr(X), d’où ϕ = λ tr.
206 Matrices

13. Notons (u1 , . . . , up ) les vecteurs colonnes de A et (v1 , . . . , vq ) ceux de C. Si


r = rg(A) et s = rg(C), notons (uj1 , . . . , ujr ) et (vk1 , . . . , vks ) des familles libres
extraites respectivement de (u1 , . . . , up ) et (v1 , . . . , vq ).
Notons (u1 , . . . up , v1 , . . . , vq ) les vecteurs colonnes de M . Montrons que la famille
r
 s

(uj1 , . . . , ujr , vk 1 , . . . , vk s ) est libre. Si λi uji + αi vk i = 0 ().
i=1 i=1
r
En considérant les p premières composantes, on a λi uji = 0, ce qui implique
i=1
la nullité des λi , 1  i  r puisque (uj1 , . . . , ujr ) est libre.
 s
() ⇒ αi vki = 0, ce qui implique la nullité des αi , 1  i  s puisque
i=1
(vk1 , . . . , vks ) est libre. Donc la famille de r + s vecteurs colonnes est libre, d’où
rg(M )  rg(A) + rg(C). L’inégalité peut être stricte, si par exemple, A = C = 0 et
B = 0. Si A et C sont inversibles, rg(A) = p, rg(C) = q ⇒ rg(M )  p + q. Comme
M ∈ Mp+q (K), on a rg(M ) = p + q et M est inversible.
   
A1 0 X1 X 2
14. Notons A = et recherchons X sous la forme X = . Par un
0 A2      X3 X4 

I2 0 J 0 0 0 0 0
calcul facile on trouve que C(A) = , , ,
    0 0 0 0 0 I2 0 K
0 1 0 2
où J = et K = .
1 0 1 0

15. a. Si Y ∈ G, MY = XY . L’application G → G, X → XY étant une bijection
X ∈G

de G sur lui même, M Y = Z = M . Donc
Z ∈G
  
M2 = M X= MX = M = pM .
X ∈G X ∈G X ∈G
M
b. N = vérifie alors N 2 = N i.e. N est la matrice d’un projecteur. Donc
p
rg(N ) = tr(N ), d’où tr(M ) = p tr(N ) = p rg(N ) ∈ pN.
c. tr(M ) = 0 ⇒ tr(N ) = 0 ⇒ rg(N ) = 0 ⇒ N = 0 ⇒ M = 0.

16. u3 = 0 ⇒ Im(u) ⊂ Ker(u2 ) et Im(u2 ) ⊂ Ker(u).


On déduit du théorème du rang que dim(Ker(u)) = dim(E) − rg(u) = n.
Il s’ensuit que rg(u2 )  dim(Ker(u)) = n.
L’indication de l’énoncé permet de dire que rg(u2 )  2 rg(u) − dim(E) = n.
Donc rg(u2 ) = n = dim(Ker(u). Comme Im(u2 ) ⊂ Ker(u), on a Im(u2 ) = Ker(u).
On déduit du théorème du rang que dim(Ker(u2 )) = dim(E) − rg(u2 ) = 2n.
Comme Im(u) ⊂ Ker(u2 ) et qu’ils ont même dimension, Im(u) = Ker(u2 ).
Soit C = (y1 , . . . , yn ) une base de Im(u2 ) = Ker(u). Il existe (e1 , . . . , en ) ∈ E n tel
que yi = u2 (ei ). Montrons que B = (e1 , . . . , en , u(e1 ), . . . , u(en ), u2 (e1 ), . . . , u2 (en ))
est une base de E et le problème sera résolu.
Matrices 207

n
 n
 n

x= λi e i + λi u(ei ) + νi u2 (ei ).
i=1 i=1 i=1
n

x = 0 ⇒ u2 (x) = 0 = λi u2 (ei ) ⇒ ∀i ∈[[1, n]], λi = 0 car C est libre.
i=1
n

u(x) = 0 ⇒ µi u2 (ei ) = 0 ⇒ ∀i ∈[[1, n]], µi = 0 car C est libre.
i=1
x = 0 ⇒ ∀i ∈[[1, n]], νi = 0 car C est libre.
Donc B est une famille libre de E de cardinal 3n = dim(E). C’est une base de E.

17. • En procédant comme dans l’exercice 10, compte tenu des deux dernières
i,i ) = N (M1,1 ) = α ∈ R+ .
propriétés de N , on a N (Mi,j ) = 0 si i = j et N (M
Si A est à coefficients diagonaux nuls, on a A = ai,j Mi,j . D’où :
i=j

0  N (A)  |ai,j |N (Mi,j ) = 0 et N (A) = 0.
i=j
• N (AB) = N (BA) implique N (A) = N (B −1 AB) si B est inversible. Donc si A
et A sont semblables, N (A) = N (A ).
• D’après le début du travail dirigé sur les commutateurs, toute matrice de trace
nulle est semblable à une matrice dont les éléments diagonaux sont nuls.
 2
• Si (A, B) ∈ Mn (C) et N (B) = 0, alors N (A + B) = N (A).
En effet, N (A + B)  N (A) + N (B) = N (A). D’autre part :
N (A) = N (A + B − B)  N (A + B) + N (B) = N (A + B). D’où le résultat.
• Si A ∈ Mn (C), posons M = nA − tr(A)I  n . Alors
 tr(M ) = 0.
Donc N (nA) = N (tr(A)In + M ) = N tr(A)In = | tr(A)|N (In ).
N (In ) .
Donc N (A) = α| tr(A)| avec α =
n
La réciproque résulte de la linéarité de tr et de la propriété :
 2
∀(A, B) ∈ Mn (C) , tr(AB) = tr(BA).

n 
 n n 
 n n

18. f (Mi,j ) = ak, Mk, Mi,j = ak, δ,i Mk,j = ak,i Mk,j .
k=1 =1 k=1 =1 k=1
Soit B = (M1,1 , M2,1 , . . . , Mn,1 , M1,2 , . . . Mn,2 , . . . . . . , M1,n , . . . , Mn,n ) la base
canonique (ordonnée) de Mn (K). La matrice de f dans la base B est, par blocs
M = diag A, A, . . . , A), d’où tr(f ) = tr(M ) = n tr(A) et La matrice de f k dans
la base B est M k = diag Ak , Ak , . . . , Ak ).

19. Complétons (X1 , . . . , Xq ) et (Y1 , . . . , Yp ) en (X1 , . . . , Xn ) et (Y1 , . . . , Yn ) bases


de Mn,1 (K). Soient A et B les éléments de Mn (K) dont les colonnes sont
Y1 , . . . , Yn et X1 , . . . , Xn , on a, pour tout (i, j) dans [[1, n]]2 , Yi XjT = (AEi )(BEj )T
d’où Yi XjT = A(Ei EjT )B T = AMi,j B T .
Solutions

Φ : Z → AZB T est un automorphisme de Mn (K) car A et B sont in-


versibles, (Yi XjT )1i,jn est donc une base de Mn (K) et, en tant que sous-famille,
 
Yi XjT 1ip est libre dans Mn (K).
1jq
208 Matrices

20. Supposons (i) et choisissons un i dans [[1, n]].


Comme A est inversible la i-ième ligne de A est non nulle.
Si ai,j = 0 et ai,k = 0 où 1  j < k  n, en notant B la matrice A−1 , on a, pour
 n
tout  dans [[1, n]], (AB)i, = bi,p bp, somme de réels positifs.
p=1
Donc, si  ∈[[1, n]]\{i}, bj, = bk, = 0, les lignes j et k de B sont liées car colinéaires
à EiT : absurde. Donc la i-ième ligne de A comporte un et un seul coefficient non
nul. On raisonne de même avec les colonnes.
1
Supposons (ii) et considérons la matrice B de coefficient générique bi,j = si
bj,i
n
Aj,i = 0 et 0 sinon. On a (AB)i,j = Ai,k Bk,j .
k=1
Or ai,k bk,i = 1 si ai,k = 0 et 0 sinon, d’après (ii) on a donc (AB)i,i = 1.
Par contre, si i = j on a toujours ai,k bk,j = 0 toujours d’après (ii) et la définition
de B. On a donc AB = In d’où B = A−1 ∈ Mn (R+ ).

21. Commençons par le sens direct. Si AC  0 alors C = A−1 (AC), le coefficient


générique de C est somme de réels positifs donc positif.
Réciproquement, si X ∈ Ker(A), AX = 0  0 donc X  0. De même −X ∈ Ker(A)
donc −X  0 et, facilement, X = 0.
A est donc inversible et la i-ième colonne de A−1 est C = A−1 Ei qui vérifie
AC = Ei  0, donc C  0 et A−1  0.
Si X T = (x1 x1 . . . xn ) ∈ M1,n (R) est tel que AX  0, notons xk = min (xi ). Il
i ∈[[1,n]]
 que xk  0 pour conclure que X  0.
suffit de prouver
 (2 + c1 )x1 − x2  0

AX  0 ⇐⇒ ∀i ∈[[2, n − 1]], −xi−1 + (2 + ci )xi − xi+1  0


−xn−1 + (2 + cn )xn  0
∀i ∈[[1, n]], (2 + ci )xi  xi−1 + xi+1
i.e. AX  0 ⇐⇒
x0 = xn+1 = 0
En particulier, (2 + ck )xk  xk−1 + xk+1  2xk ⇒ ck xk  0.
Si ck > 0 pour k ∈[[1, n]], on a xk  0.
Sinon, xk−1 + xk+1 = 2xk i.e. (xk+1 − xk + (xk−1 − xk ) = 0, ce qui implique
xk = xk−1 = xk+1 , compte tenu de la définition de k. On remplace k par k − 1 ou
k + 1 et l’on se ramène soit à k = 1, soit à k = n ou à ck > 0.

22. (i)⇒(ii). BC = (AX + XA)C = (AX)C − (XC)A. Comme tr(M N = tr(N M ), on


a tr(BC) = 0.
(ii)⇒(i). D’après l’exercice 12.b. l’application Mn (K) → Mn (K) , M → TM où
TM (X) = tr(M X) est un isomorphisme d’espaces vectoriels.
L’application u : Mn (K) → Mn (K), X → AX + XA est un endomorphisme de
Mn (K) en tant que somme de deux endomorphismes de Mn (K).
(ii) équivaut à Ker(u) ⊂ Ker(TB ). D’après l’exercice 1. du chapitre précédent, il
existe g ∈ Mn (K) tel que g ◦ u = TB . Comme g ∈ Mn (K) , il existe M ∈ Mn (K)
tel que g = TM . Donc ∀X ∈ Mn (K), (g ◦ u)(X) = TB (X),
Matrices 209

i.e. ∀X ∈ MM (K), TB (X) = TM (u(X)) = tr(M (AX + XA)),


 
i.e. ∀X ∈ MM (K), TB (X) = tr(M AX) + tr(AM X) = tr (M A + AM )X ,
i.e. TB = TM A+AM i.e. B = M A + AM puisque N → TN est un isomorphisme
d’espaces vectoriels.

 
t 0 z x + iy
 0 t x − iy −z 
23. a. E =   ⇒ E 2 = (x2 + y 2 + z 2 + t2 )I4 .
t x + iy −t 0
x − iy −z 0 −t
D’autre part, E = x A + y B + z C + t2 D2 + xy(AB + BA) + yz(BC + CB)
2 2 2 2 2 2 2

+xz(AC +CA)+xt(AD +DA)+yt(BD +DB)+zt(CD +DC).


En utilisant des valeurs particulières pour (x, y, z, t) on obtient
A2 = B 2 = C 2 = D2 = I4 et
AB + BA = BC + CB = AC + CA = AD + DA = BD + DB = CD + DC = 0.
b. G est l’ensemble des produits finis d’éléments de E = {A, B, C, D} et d’inverses
d’éléments de cet ensemble. Comme, si M ∈ E, M −1 = M et comme les matrices
de E anticommutent i.e. sont telles que M N = −N M , le résultat est établi.
c. On vient de prouver que l’application 
f : {−1, 1} × {0, 1}4 → G, (ε, (α1 , . . . , α4 ) → εAα1 B α2 C α3 Dα4 est surjective.
Donc card(G)  25 . Montrons que f est injective.
       
εAα1 B α2 C α3 Dα4 = ε Aα1 B α2 C α3 Dα4 ⇒ Aα1 −α1 B α2 −α2 C α3 −α3 Dα4 −α4 = ±I4 .
Il suffit de prouver que εAα1 B α2 C α3 Dα4 = I4 ⇒ (α1 , . . . , α4 ) = (0, 0, 0, 0).
Notons M = εAα1 B α2 C α3 Dα4 et (E1 , . . . , E4 ) la base canonique de C4 .
Si M = I4 , comme B α2 E1 = εAα1 C α3 Dα4 E1 est à coefficients réels, α2 = 0.
Comme Dα4 E1 = E1 , il s’ensuit que Aα1 C α3 E1 = εE1 .
α3 = 1 ⇒ Aα1 E3 = εE1 : absurde. Donc α3 = 0, puis α1 = 0 et α4 = 0.
f est donc bijective et G a 32 éléments.

24. Si u est l’endomorphisme canoniquement associé à A, on a u2 = 0 et u = 0.


Donc u2 = 0 ⇒ Im(u) ⊂ Ker(u) ⇒ rg(u)  dim Ker(u) .
 
D’après le théorème du rang, 2 rg(u)  rg(u) + dim Ker(u) = 3.
Comme rg(u) ∈ N, il s’ensuit que rg(u) ∈{0, 1}. Comme A = 0, on a rg(u) = 0.
Donc rg(u) = 1 et dim(Ker(u)) = 2.
Soit e2 ∈ Im(u)\{0}, alors e2 est un vecteur libre de Im(u) ⊂ Ker(u). Par théorème
de la base incomplète, il existe e3 ∈ Ker(u) tel que (e2 , e3 ) soit une base de Ker(u).
Comme e2 ∈ Im(u), soit e1 ∈ R3 tel que u(e1 ) = e2 . Comme e2 = 0, e2 ∈ / Ker(u).
Donc Re1 + Ker(u) = Re1 ⊕ Ker(u) sous-espace vectoriel de R3 de dimension 3.
Donc R3 = Re1 ⊕ Ker(u). D’où B est une base de R3 . La matrice J est la matrice
de u dans la base B. Donc A = P JP −1 où P est la matrice de passage de la base
canonique de R3 à B.
Solutions

L’application ϕA : X → AX + XA étant somme de deux endomorphismes de


M3 (R), en est un. E = Ker(ϕA ) est donc un sous-espace vectoriel de M3 (R).
X ∈ E ⇐⇒ P JP −1 X + XP JP −1 = 0 ⇐⇒ JX  + X  J = 0, où X  = P −1 XP .
210 Matrices

Donc X ∈ Ker(ϕA ) ⇐⇒ X  ∈ Ker(ϕJ ).


L’application f : X → X  = P −1 XP est un isomorphisme de M3 (R), car elle est la
composée des deux isomorphismes X → P −1 X et X → XP , Ker(ϕA ) et Ker(ϕJ )

ont même dimension.
 NotonsX  = (αi,j ) ∈ M3 (R). 
α1,2 0 0 0 0 0
JX  + X  J =  α2,2 0 0  +  α1,1 α1,2 α1,3 .
α3,2 0 0 0 0 0

α1,2 = α3,2 = α1,3 = 0
Donc JX  + X  J = 0 ⇐⇒ si, et seulement si,
α1,1 + α2,2 = 0
X  = α1,1 (M1,1 − M2,2 ) + α2,1 M2,1 + α3,1 M3,1 + α3,3 M3,3 + α2,3 M2,3 .
 
La famille (M1,1 −M2,2 ), M2,1 , M3,1 , M3,3 , M2,3 est donc génératrice de Ker(ϕJ ).
On vérifie qu’elle est libre. C’est une base de Ker(ϕJ ) ; donc dim(E) = 5.

r

25. Si r est le rang de M ∈ Mn (K), elle est équivalente à Jr = Mi,i i.e. il existe
i=1
P et Q deux matrices inversibles de Mn (K) telles que M = P Jr Q. Comme les
P Mi,i Q sont des matrices de rang 1, M est somme de r matrices de rang 1. Il
suffit de prouver le résultat pour les matrices de rang 1.
Si M est de rang 1, elle est équivalente à J1 = M1,1 .
M1,1 = A + B où A = diag(2, 1, 1 . . . , 1, 0, . . . 0), B = diag(−1, −1, . . . , −1, 0 . . . 0).
Ces matrices diagonales ayant (n − p) zéros dans la diagonale, sont de rang p.

26. Montrons que si X ∈ Mn,1 (C) est telle que AX = 0, alors X = 0. D’où A sera
inversible. Notons X T = ( x1 · · · xn ) et |xp | = max |xi |.
   1ip
  
AX = 0 ⇒ |ap,p xp | =  ap,j xj   |ap,j ||xj |  |xp | |ap,j |.
j=p j=p j=p
  
Donc |xp | |ap,p | − |ap,j |  0. D’où |xp |  0 compte tenu des hypothèses faites
j=p
sur la matrice A. Donc xp = 0. Par suite, X = 0. D’où A ∈ GLn (C).

27. a. Si A⊗B = (αi,j ) et (A ⊗ B  ) = (βi,j ) alors (A⊗B).(A ⊗ B  ) = (γi,j ) où


n
 n n
γi,j = αi,k βk,j = ai,k Bak,j B  = ai,k ak,j BB  .
k=1 k=1 k=1
n

Comme (AA )i,j = ai,k ak,j , on observe que (γi,j ) = (A.A )⊗(B.B  ).
k=1
b. Si A et B sont inversibles,
(A⊗B).(A−1 ⊗ B −1 ) = In ⊗ In = In2 et (A−1 ⊗ B −1 )(A⊗B) = In2 .
Donc (A⊗B) est inversible et (A⊗B)−1 = A−1 ⊗ B −1 .
Si A n’est pas inversible, il existe A ∈ Mn (K) telle que AA = 0. Il suffit de prendre
A nulle sur Im(A) et non nulle sur un sous-espace vectoriel supplémentaire de
Im(A) dans Kn . On a (A⊗B).(A ⊗In ) = 0. La matrice (A⊗B) n’est pas inversible
puisque (A ⊗ In ) = 0. On procède de manière analogue si c’est B qui n’est pas
inversible.
Matrices 211

28. Pour tout élément X de Mn (K) et tout i de [[1, n]] on note Ci (X) et Li (X) les
i-ièmes colonnes et lignes de X.
• Si A = CL et L = ( 1 . . . n ), alors ∀i ∈[[1, n]], Ci (A) = AEi = C(LEi ) = i C
et donc Im(A) ⊂ Vect(C), rg(A)  1.
• Si A = 0 on choisit C et L nulles. Si A est de rang 1 alors on choisit P et Q dans
GLn (K) telles que A = P M1,1 Q. On a A = (P E1 )(E1T Q) = C1 (P )L1 (Q).
• Si A = CL alors tr(A) = tr(CL) = tr(LC) = LC car c’est un élément de M1 (K)
que l’on confond naturellement avec K.
De plus AC = (CL)C = C(LC) = (LC)C = tr(A)C.

29. Si A est la matrice donnée par l’énoncé on a, pour tout k dans [[1, n − 1]],
 0
0
.. ..
k . ··· ··· . 
  
 0 0
 
 .. ..  et An = 0 d’où le sens réciproque.
Ak =  1 . . 
 .. 
 .. .. 
 . . .
 
(0) 1 0 ·
· · 0
k
Supposons f n = 0 = f n−1 et choisissons x dans E \ Ker(f n−1 ).
n−1

Si λi f i (x) = 0 avec des λi non tous nuls, on choisit k minimal tel que λk = 0
i=0
et on applique f n−k−1 , ce qui a un sens car k  n − 1, on obtient λk f n−1 (x) = 0
car f p = 0 dès que p  n. Comme ni λk ni f n−1 (x) n’est nul il y aune absurdité.
On vient de montrer la liberté de E = x, f (x), f 2 (x), . . . , f n−1 (x) de cardinal n
donc base. Relativement à cette base A est matrice de f .

30. a. Si ap = 0 et bq = 0 et a et b commutent, (ab)p = ap bp = 0.


D’après le binôme de Newton, comme ab = ba,
p+q 
 
p+q
(a + b)p+q
= ap+q−k bk = α + β où
k
k=0
q  
p+q
α= ap+q−k bk = 0 car p + q − k  p et ap+q−k = 0, et
k
k=0
p+q 
 
p+q
β= ap+q−k bk = 0 car k > q et bk = 0.
k
k=q+1

Donc(a + b)p+q = 0. Donc a + b est nilpotente.


2
b. Si i = j, Mi,j = 0, donc Mi,j ∈ N .
c. Cas où n = 2.      
1 1 0 0 0 1
On a M1,1 − M2,2 = + − = B + M2,1 − M1,2
Solutions

  −1 −1 1 0 0 0
1 1
où B = est de rang 1 et de trace nulle, ce qui implique (exercice 30)
−1 −1
que B 2 = 0.
212 Matrices

Cas général n  2. Si i = j, on a Mi,i − Mj,j = A + Mi,j − Mj,i où


A = (ap,q ) avec ai,i = 1, aj,j = −1, ai,j = −1, aj,i = 1 et ap,q = 0 sinon.
Le calcul est analogue à celui fait dans le cas où n = 2, d’où la conclusion.
d. Si D = diag(λ1 , . . . , λn ) avec tr(D) = λ1 + · · · λn = 0, on peut écrire
D = λ1 (M1,1−M2,2 )+(λ1 +λ2 )(M2,2 −M3,3 )+· · ·+(λ1 +· · ·+λn−1 )(Mn−1,n−1 −Mn,n )
ce qui implique D ∈ ν.
e. Si M ∈ H, alors M = D + R où D est la matrice diagonale dont les éléments
diagonaux sont ceux de M . Comme tr(M ) = tr(D) = 0, on a D ∈ ν d’après d.
tr(R) = 0 et R ∈ Vect(Mi,j )i=j , donc R ∈ ν d’après b. Donc H ⊂ ν.
Comme toute matrice nilpotente est de trace nulle d’après le résultat admis ou
d’après un travail dirigé qui suit, ν ⊂ H, et donc ν = H.

Travaux dirigés

Génération de SL (Z)

 
a b
On note SL2 (Z) l’ensemble des matrices M = à coefficients dans Z telles
c d
que : ad − bc = 1.
1. Justifier très brièvement que SL2 (Z) est un groupe.
   
1 1 0 −1
On considère les éléments de SL2 (Z) : T = et J =
0 1 1 0
2. Calculer J 2 ; calculer T m pour m ∈ Z.
 
a b
3. On donne M = ∈ SL2 (Z). Pour q ∈ Z, calculer M T −q .
c d
Calculer M J.
4. On donne M comme en 3.
Soit E l’ensemble des éléments de SL2 (Z) de la forme M Aα α2
1 A2 · · · Am où m ∈ N,
1 αm

où les αi sont dans Z et où pour tout i, on a Ai ∈{T, J}.


(Si m = 0, la matrice écrite est par convention M ).
 
α β
Pour chaque élément N = ∈ E, on note ϕ(N ) = |γ|.
γ δ
Soit m le minimum des entiers ϕ(N ) pour N décrivant E.
 
α β
Soit N ∈ E, N = telle que γ = 0. Utiliser les résultats de la question 3
γ δ
pour montrer qu’il existe N  ∈ E telle que ϕ(N  ) < ϕ(N ).
À cet effet, on pourra considérer un élément q ∈ Z tel que |δ − γq| < |γ|.
En déduire que m = 0.
Matrices 213
 
α β
Soit alors N = ∈ E telle que γ = 0. Montrer que N appartient au sous-
  γ δ
groupe T, J de SL2 (Z) engendré par T et J i.e. au plus petit sous-groupe (au
sens de l’inclusion) de SL2 (Z) contenant T et J.
5. Déduire de ce qui précède que SL2 (Z) est engendré par {T, J}.

Solution
 
a b
1. I2 ∈ SL2 (Z) et, si M et M  sont éléments de SL2 (Z) avec M = et
        c d 
a b a b d −b ad − bc a b − ab
M = , alors M M −1
= =
c  d c d −c a  cd − dc da − cb
qui est à coefficients dans Z et det(M M ) = det(M ) det(M −1 ) = 1.
−1

Donc SL2 (Z) est un sous-groupe de GL2 (R).


 
0 1
2. J 2 = −I2 et T = I2 + N où N = vérifie N 2 = 0.
0 0
Si m ∈N, T m = (I2 + N )m = I2 + mN par la formule du binôme d’où
1 m
Tm = . De plus T m (I2 − mN ) = I2 − m2 N 2 = I2 d’où T −m = I2 − mN .
0 1  
1 m
En définitive, pour tout m ∈ Z, T m = .
0 1
   
−q a b − aq b −a
3. M T = et M J = .
c d − cq d −c
4. Si γ > 0, la division euclidienne de δ par γ montre l’existence de q dans Z tel que
0  δ − γq < γ. Sinon on a γ < 0 et la division euclidienne de −δ par −γ fournit
un q dans Z tel que 0   γq − δ 
< −γ. Choisissons un tel q.
 −q α β
Alors N = N T J = où γ  = δ − γq et donc ϕ(N  ) < ϕ(N ).
γ  δ
On vient de montrer que m ne peut pas être strictement positif ; comme m ∈ N,
nécessairement
 m = 0.

α β
Si N = ∈ SL2 (Z) alors αδ = 1 et (α, δ) ∈ Z2 d’où (α, δ) = ±(1, 1).
0 δ
• Si (α, δ) = (1, 1) alors N = T β .
−β
2
 NJ = −N = T
• Si (α, δ) = −(1, 1) alors d’où N = T −β J −2 .
Dans tous les cas N ∈ T, J .
5. Utilisons les notations
  et les résultats précédents. Si M ∈ SL2 (Z) on arrive à
M Aα1 ...A
1

αm
m ∈ T, J et, comme  (A α1
1
αm −1
 . . Am )
. = A−α
m
m
. . . A−α
1
1
∈ T, J il
vient M ∈ T, J . Donc SL2 (Z) ⊂ T, J ⊂ SL2 (Z).
Donc SL2 (Z) est engendré par {T, J}.
Solutions
214 Matrices

Pseudo inverse

 
Soit A = ai,j 1in un élément de Mn,p (R).
1jp

1. Montrer tr(AAT ) = 0 ⇒ A = 0.
2. Soient B et C matrices telles que BAAT = CAAT . Montrer BA = CA.

 (a) AXA = A

(b) (AX)T = AX
3. On considère le système (S) où X ∈ Mp,n (R).
 (c) XAXT= X

(d) (XA) = XA
 
(b) T T (a)
Montrer que ⇐⇒ (bc) XX A = X et ⇐⇒ (ad) XAAT = AT .
(c) (d)
4. Montrer que si B vérifie (4) BAT AAT = AT alors X = BAT est solution de (ad)
puis que X est solution de (bc) et donc de (S).
5. En utilisant la question 2 montrer que s’il existe r ∈ N tel que
 r+1  T r
(5) B AT A = A A alors B vérifie la relation (4).
6. Montrer qu’il existe un polynôme non nul P tel que P (AT A) = 0. En déduire
l’existence d’une solution B de (5). (On prendra pour r la valuation de P ). On a
ainsi montré l’existence d’une solution X de (S).
7. Montrer, en utilisant (bc) et (ad) que la solution X de (S) est unique, on la note
 
A . Montrer A = A.
Si p = n et A ∈ GLn (R) montrer l’égalité A = A−1 .

Solution
n
 p
n 

1. On a tr(AAT ) = (AAT )i,i = a2i,j somme de réels positifs.
i=1 i=1 j=1
Donc tr(AAT ) = 0 ⇒ ∀(i, j) ∈[[1, n]] × [[1, p]], ai,j = 0 i.e. A = 0.
2. Avec D = B − C on a DAAT = 0 d’où DAAT DT = 0 i.e. (DA)(DA)T = 0 et 1.
montre alors que DA = 0 i.e. BA = CA.
3. • Si (b) alors X(X T AT ) = X(AX) d’où (bc) si l’on suppose de plus (c).
• Si (bc), alors XX T AT X T = XX T et, en transposant, XAXX T = XX T i.e.
(XA)XX T = (Ip )XX T d’où XAX = Ip X d’après 2. et (c) en découle.
De plus (bc)⇒ AX = AXX T AT d’où (AX)T = AXX T AT = AX et (b).
• Supposons (a) et (d), (d)⇒ XAAT = AT X T AT = (AXA)T = AT par (a) d’où
(ad).
• (ad)⇒ AAT X T = A ⇒ XA = XAAT X T
d’où (XA)T = XAAT X T = XA et (d).
D’autre part (ad)⇒ AXAAp T = AAT = In AAT ⇒ AXA = In A = A d’après 2.
 
(b) (a)
En résumé : ⇐⇒ (bc) et ⇐⇒ (ad).
(c) (d)
Matrices 215

4. Supposons (4) et posons X = BAT , alors XAAT = BAT AAT = AT d’après (4),
donc X est solution de (ad).
Donc X vérifie (a) et AT X T AT = AT d’où XX T AT = BAT X T AT = BAT = X
et X est solution de (bc). D’après 3. X est alors solution de (S).

5. Montrons par récurrence sur r que (5)⇒(4).


• Si r = 1, BAT AAT A = AT A. Posons A = AT , alors (BAT A)A AT = A AT
et, d’après 2. (BAT A)A = A i.e. (4).
• Supposons l’implication établie à un rang r  1.
  T  T
Si B(AT A)r+2 = (AT A) 
r+1
, avec T T
 A = A , on a (BA A)A A = A A d’où,
d’après 2., [B(AT A)r+1 AT = (AT A)r AT
   
i.e. B(AT A)r AT AAT = (AT A)r−1 AT AAT d’où, toujours d’après 2.,
   
B(AT A)r AT A = (AT A)r−1 AT A i.e. B(AT A)r+1 = (AT A)r puis (4) d’après
l’hypothèse de récurrence.
En, définitive (5)⇒(4).
 
6. Mp (R) étant de dimension p2 , la famille (AT A)k 0kp2 est liée, en écrivant
2 2
p
 p

T k p2
λk (A A) = 0 où (λ0 , . . . , λp2 ) ∈ R \ {0}, le polynôme P = λk X k est non
k=0   k=0
nul et vérifie P (AT A) = 0. Notons r la valuation de P .
p2 λ    p2 λ  
T r k T k k T k−r−1
On a (A A) = − (A A) = − (A A) (AT A)r+1
λr λr
k=r+1 k=r+1
2
p
 λ  p2
−r−1 λ 
k T k−r−1 r+i+1
Par suite B = − (A A) = − (AT A)i est solu-
λr i=0
λr
k=r+1
tion.

7. Si X1 et X2 sont solutions de (S), en utilisant (bc) et (ad) on arrive à :


(X1 X1T − X2 X2T )AT = X1 − X2 () et (X1 − X2 )AAT = 0 ()

() ⇐⇒ Y AT = X1 − X2
Posons Y = X1 X1T − X2 X2T , alors
() ⇒ (Y AT )AAT = 0 = 0AAT
D’après 2. on a successivement Y A A = 0A = 0AT A et Y AT = 0AT = 0 d’où
T

X1 = X2 d’après ().

Posons X  = A et A = A , alors, comme A est solution de (S), il vient :


       
 X A X = X  A X A = A
   T      T
(X A ) = X A (A X ) = A X 
    d’où     et donc, par unicité de A , X  = A .
 A X
   TA = A  X A
   TX = X
(A X ) = A X  (X A ) = X  A
En définitive, A = (A ) .

Supposons A ∈ GLn (R), AA−1 A = A, (AA−1 )T = In = AA−1 , A−1 AA−1 = A−1


Solutions

et (A−1 A)T = In = A−1 A, donc A−1 est solution de (S). Par unicité de A , on en
déduit que A = A−1 .
216 Matrices

Commutateurs

1. Si A ∈ Mn (K) montrer que tr(A) est nulle si, et seulement si, il existe P ∈ GLn (K)
et N matrice à diagonale nulle telles que A = P −1 N P .
On pourra utiliser l’exercice 9 du chapitre précédent.
 2
2. Si (A, B) ∈ Mn (K) on appelle commutateur de (A, B) et on note [A, B] la
matrice AB − BA. On note C l’ensemble des commutateurs et N l’ensemble des
éléments de Mn (K) à diagonale nulle.
Enfin Φ : Mn (K) → Mn (K) est définie par Φ(X) = [D, X] où D est la matrice
diag(1, 2, . . . , n).
a. Montrer que Φ induit un automorphisme de N .
b. Montrer que, si C est un commutateur et P ∈ GLn (K), alors P CP −1 est encore
un commutateur.
c. En déduire Ker(tr) = C.

Solution

1. La réciproque est immédiate, on va montrer le sens direct par récurrence sur n.


Le cas n = 1 est clair.
Supposons la propriété établie à un rang n et soit A ∈ Mn+1 (K) de trace nulle.
Si A ∈ Vect(In+1 ) alors A est nulle et c’est terminé.
Sinon, en notant ϕ un endomorphisme de Kn+1 dont A est matrice,  l’exercice

9 du chapitre précédent, assure
 l’existence d’un
 vecteur x tel que x, ϕ(x) soit
libre. Complétons en E = x, ϕ(x), e3 , . . . , en+1 base de Kn+1 , la matrice A de ϕ
 
0  ··· 
1 
 
relativement à E s’écrit 
.
0  avec B ∈ Mn (K) et tr(B) = 0 bien sûr.

 .. B 
0
Par hypothèse de récurrence on peut choisir P dans GLn (K) et B  à diagonale
nulle telles que P BP −1 = B  .
   
1 0 ··· 0 1 0 ··· 0
0  0 
Considérons les matrices Q =   ...
 et Q =  .
  . −1


P . P
0 0
définies par blocs, alors QQ = In+1 facilement, donc Q est inversible et Q−1 = Q .
   
0  ···  0  ··· 
   
Par blocs, QA Q−1 =  .
 ..
 = .
  ..
 matrice à

P BP −1 B
 
diagonale nulle de la forme RAR−1 , d’où la fin de la récurrence.
2. a. Φ est clairement linéaire. Si X ∈ Mn (K) et (i, j) ∈[[1, n]]2 on a :
n n
(DX)i,j = di,k xk,j = ixi,j et (XD)i,j = xi,k dk,j = jxi,j d’où, par
k=1 k=1
différence, [D, X]i,j = (i − j)xi,j .
Matrices 217

• Si X ∈ N alors, pour tout i dans [[1, n]], [D, X]i,i = 0 d’où Φ(X) ∈ N et Φ induit
un endomorphisme Φ  de N .
• Si X ∈ Ker( Φ  ) alors, pour i = j, (i − j)xi,j = 0 d’où xi,j = 0 et donc X = 0 car
X ∈N.
 est donc un automorphisme de N .
Φ
b. Si P ∈ GLn (K), A et B dans Mn (K) alors P [A, B]P −1 = P ABP 
−1
− P BAP −1
d’où P [A, B]P = (P AP )(P BP )−(P BP )(P AP ) = P AP , P BP −1
−1 −1 −1 −1 −1 −1

qui est élément de C.


 
c. Si A et B sont dans Mn (K) alors tr [A, B] = tr(AB) − tr(BA) = 0 d’où
C ⊂ Ker(tr).
Si Y ∈ Ker(tr), écrivons Y = P N P −1 où P ∈ GLn (K) et N ∈ N en utilisant 1.
Comme Φ  est un automorphisme de N , on peut considérer X = Φ  −1 (bc) et alors
−1
Y = P [D, X]P ∈ C d’après b. Donc Ker(tr) = C.
Suggestion : essayez de montrer directement que C est stable par l’addition.

Solutions
12 - Déterminants

Rappels de cours

1. Groupes symétriques
Définitions
On appelle groupe des permutations de [[1, n]] le groupe noté (Sn , ◦) des bijections
de [[1, n]] sur lui-même. Il s’agit d’un groupe de cardinal n! non commutatif dès que
n  3. Son élément neutre est noté e et la loi ◦ est aussi notée multiplicativement.
Si (i, j) ∈[[1, n]]2 et i = j on appelle transposition (i, j) la permutation σ telle que
σ(i) = j, σ(j) = i et ∀k ∈[[1, n]] \ {i, j}, σ(k) = k. Ainsi (i, j)2 = e.
Si {a1 , a2 , . . . , ap } est une partie de cardinal p  2 de [[1, n]] on appelle cycle
(a1 a2 · · · ap ) l’élément σ de Sn défini par : ∀i ∈[[1, p − 1]], σ(ai ) = ai+1 , σ(ap ) = a1
et ∀k ∈[[1, n]] \ {a1 , . . . , ap }, σ(k) = k. L’ensemble {a1 , a2 , . . . ap } est appelé
support du cycle. Ainsi la transposition (i, j) est le cycle de support {i, j} et
(a1 a2 · · · ap )−1 = (ap ap−1 · · · a1 ).
Décompositions
Toute permutation de [[1, n]] est le produit d’au plus n − 1 transpositions. Elle est
également le produit de cycles à supports disjoints, cette dernière décomposition
est unique à l’ordre près des facteurs et les cycles qui y interviennent commutent
entre eux.
Signature
Il existe une unique application, notée ε, de Sn dans {−1, 1} telle que :
(i) pour toute transposition τ on a ε(τ ) = −1,
(ii) pour toutes permutations σ et σ  on a ε(σσ  ) = ε(σ)ε(σ  ).
Remarque : si on décompose σ en produit de transpositions alors ε(σ) = 1 si le
nombre de transpositions est pair, ε(σ) = −1 sinon.
2. Déterminant d’une famille de vecteurs
E désigne désormais un espace vectoriel sur K de dimension finie n où n ∈ N .
Formes n-linéaires alternées.
On appelle forme n-linéaire alternée sur E toute application f de E n dans K
vérifiant :
(i) ∀(a1 , . . . , an ) ∈ E n , ∀j ∈[[1,n]], x → f (a1 , . . . , aj−1 , x, aj+1 , . . . , an ) est linéaire,
(ii) ∀(x1 , . . . , xn ) ∈ E n , card {x1 , x2 , . . . , xn } < n ⇒ f (x1 , . . . , xn ) = 0.
220 Déterminants

Si f est une forme n-linéaire alternée sur E et si σ ∈ Sn on note σf l’application


définie par : ∀(x1 , . . . , xn ) ∈ E n , σf (x1 , . . . , xn ) = f (xσ(1) , xσ(2) , . . . , xσ(n) ), il
s’agit encore d’une forme n-linéaire alternée.
Si f est une forme n-linéaire alternée sur E alors :
(i) si (x1 , . . . , xn ) est liée on a f (x1 , . . . , xn ) = 0,
(ii) ∀σ ∈ Sn , σf = ε(σ)f et, donc, si τ est une transposition, τf = −f .
Déterminant d’une famille de vecteurs dans une base
Théorème et définition : si e est une base de E il existe une unique forme
n-linéaire alternée f telle que f (e) = 1. On l’appelle déterminant dans la base
e et on la note dete . De plus g est une forme n-linéaire alternée si, et seulement si,

n
il existe λ ∈ K tel que g = λ dete . Si e = (e1 , . . . , en ) et ∀j ∈[[1, n]], xj = ai,j ei
i=1
 
n
alors dete (x1 , . . . , xn ) = ε(σ) aσ(j),j .
σ∈Sn j=1
Si e et e sont deux bases de E alors dete = dete (e) × dete et (x1 , . . . , xn ) est une
base de E si, et seulement si, dete (x1 , . . . , xn ) = 0.
Interprétations géométriques :
Si K = R on dit que deux bases e et e de E sont de même sens si dete (e ) > 0 .
Il s’agit d’une relation d’équivalence sur l’ensemble des bases de E et il y a deux
classes d’équivalence. Orienter E consiste à choisir la classe dite des bases directes,
l’autre classe étant appelée classe des bases indirectes.
Si A, B, C, D sont les sommets −−→d’un parallélogramme de R2 et si e est la base
−−→
canonique de R alors dete AB, AD est l’aire algébrique du parallélogramme
2

orienté (A, B, C, D). −−→ −→ −−→


De même si e est la base canonique de R3 alors dete AB, AC, AD est l’aire
algébrique du parallélépipède orienté construit à partir des points A, B, C, D.
Déterminant d’un endomorphisme
 
Théorème et définition : si u ∈ L(E) alors e → dete u(e) est constante sur
l’ensemble des bases de E. Cette constante est appelée déterminant de u et
notée det(u). Par suite si v ∈ L(E) alors det(u ◦ v) = det(u) × det(v) et, donc,
u ∈ GL(E) ⇐⇒ det(u) = 0.
 −1
On a det(IE ) = 1, det(λu) = λn det(u) si λ ∈ K et det(u−1 ) = det(u) si
u ∈ GL(E).
Déterminant d’une matrice carrée
 
n
Définition : si A ∈ Mn (K) on pose det(A) = |A| = ε(σ) aσ(j),j .
σ∈Sn j=1
Si u est un endomorphisme d’un espace vectoriel de dimension n de matrice A, si
l’on note C1 , C2 , . . . , Cn les colonnes de A et si e est la base canonique de Mn,1 (K)
alors det(A) = det(u) = dete (C1 , . . . , Cn ).
Propriétés :
 2
Soient λ ∈ K et (A, B) ∈ Mn (K) .
det(In ) = 1, det(λA) = λn det(A), det(AB) = det(A) × det(B), det(AT ) = det(A).
A ∈ GLn (K) ⇐⇒ det(A) = 0 ⇐⇒ rg(A) = n.
 −1
Si P ∈ GLn (K) alors det(P −1 ) = det(P ) et det(A) = det(P −1 AP ).
Déterminants 221

Calcul du déterminant d’une matrice


Opérations élémentaires
 : soit A ∈ Mn (K) de colonnes notées C1 , C2 , . . . , Cn .
• C j ← Cj + λk Ck ne change pas det(A),
k=j
• Cj ↔ Ck multiplie det(A) par −1,
• Cj ← λCj multiplie det(A) par λ.
Développement selon une rangée :
Si (i, j) ∈[[1, n]]2 on appelle cofacteur i, j et on note ∆i,j (A) ou plus simplement
∆i,j le produit par (−1)i+j du déterminant de la matrice obtenue en supprimant
dans A la i-ième ligne et la j-ème colonne.
La matricedes cofacteurs
 de A est appelée comatrice de A et notée com(A) ; soit
com(A) = ∆i,j 1in ∈ Mn (K).
1jn

2

n 
n
Si (i, j) ∈[[1, n]] alors det(A) = ai,k ∆i,k = ak,j ∆k,j .
k=1 k=1
On en déduit A×com(A)T = com(A)T ×A = det(A)×In , par suite si A ∈ GLn (K)
1
alors A−1 = × com(A)T .
det(A)
Matrices triangulaires :

n
Si A est triangulaire supérieure ou inférieure alors det(A) = ai,i .
i=1
Déterminant de Vandermonde : si (α1 , . . . , αn ) ∈ Kn alors le déterminant de
la matrice carrée à n colonnes de coefficient générique i, j égal à αji−1 est
(αj − αi ) ; on le notera Vdm(α1 , . . . , αn ).
1i<jn
Formules de Cramer :
Soient A ∈ GLn (K), B ∈ Mn,1 (K). On note e la base canonique de Mn,1 (K) et
C1 , C2 , . . . , Cn les colonnes de A. Alors la solution du système, dit de Cramer,
dete (C1 , . . . , Ci−1 , X, Ci+1 , . . . , Cn ) .
AX = B vérifie : ∀i ∈[[1, n]], xi =
det(A)

Énoncés des exercices

1. Matrices de permutation
a. Si M ∈ GLn (R) et si ∀j ∈[[1, n]], il existe ij dans [[1, n]] tel que mij ,j = 1 et
(i = j ⇒ mi,j = 0) montrer l’existence de σ dans Sn tel que : ∀j ∈[[1, n]], ij = σ(j).
On pose alors ϕ(σ) = M . Vérifier : ∀(i, j) ∈[[1, n]]2 , mi,j = δi,σ(j) .
 2   −1
b. Montrer
  : ∀(σ, σ ) ∈ Sn , ϕ(σσ ) = ϕ(σ)ϕ(σ ), ϕ(σ) = ϕ(σ)T et enfin
det ϕ(σ) = ε(σ).
222 Déterminants

2. Quelques calculs :
 n   
1 ··· n 
 1
 p    2   
   a
1 n+1
··· n+1 
 (a + 1)2 (a + 2)2   (0)

1 

  ..
a.  1 p
 b.  b2 (b + 1)2 (b + 2)2  c.  . 

 .. .. ..   c2
. .   .   (c + 1)2 (c + 2)2   1 (0) 
  n+p
1 ··· n+p 
1 p  
 a (0) (0) b 
  
 α + β αβ (0)   . .. . 
  
 .. 


1 ··· 1 

 .. ..    . 
 . .  (0) a b (0)  ..
d.  1 .. ..  e.   f.  .. . (0) 
   (0) b a (0)  1

 (0)
. . αβ 
  . ..  (0) 1 
1 α+β  . . . 
 
 b (0) (0) a 
   
b − a − c 2b 2b   cos(a) cos(a + k) cos(a + 2k) 
  

g.  2c c−a−b 2c   cos(b + 2k) .
 h.  cos(b) cos(b + k)
 2a 2a a−b−c   cos(c) cos(c + k) cos(c + 2k) 
 
3. Calculer ∆n = det |i − j| .
1i,jn

 
4. Si An = ai,j 1i,jn où ai,j = (x + i + j − 2)2 calculer det(An ) pour n  2.
 
5. Si (x1 , . . . , xn ) ∈ Kn , (y1 , . . . , yn ) ∈ Kn où n  3, calculer det 1 + xi yj .
1i,jn
 
 1 ··· ··· ··· 1 
 
 x1 ··· ··· ··· xn 
 . .. 
6. À l’aide de Vdm(x1 , . . . , xn , X) calculer  .. . .
 n−2 n−2 
 x1 · · · · · · · · · xn 
 n 
x1 ··· ··· ··· xnn
 
 α1 (a) 
  
 .. 
7. Calculer  .  (on ajoutera x (1) , on montrera que la fonction obtenue
 
 (b) αn 
est polynomiale de degré au plus 1, on la déterminera si a = b et on terminera
l’exercice).

 a a1 ··· an−1 
0
 .. ..   
a . .  2iπ
8. Soient M =  n−1  , ω = e n , U = ω ij 1in et
 .. .. 
. . 1jn

a1 an−1 a0

n−1
f : z → ak z k . Si C = M U montrer : ∀(i, j) ∈[[1, n]]2 , ci,j = ω ij f (ω j ).
k=0

n−1
En déduire det(M ) = f (ω k ).
k=0
Déterminants 223

Si a, b, c sont les racines de l’équation t3 − t − 1 = 0 montrer que le système linéaire


9. 
 x + y + z = 0

ax + by + cz = 2 est de Cramer ; on note (x0 , y0 , z0 ) sa solution.

 2
a x + b2 y + c2 z = 3
Exprimer x0 en fonction de a.

10. Soit A ∈ Mn (K) admettant 1 pour déterminant. On note ai,j son coefficient

n 
n
i, j et αi,j celui de A−1 . On pose s = αi,j et, ∀(i, j) ∈[[1, n]]2 , bi,j = 1 + ai,j .
i=1 j=1
Montrer que det(B) = 1 + s si B est la matrice dont le coefficient i, j est bi,j .

11. Soient A ∈ Mn (R) de colonnes notées A1 , . . . , An , e la base canonique de Mn,1 (R)


 M (R) → Mn,1 (R) 
n,1  
 dete (X, A2 , . . . , An ) 
et ϕ l’application 
  .  .
X →  .
. 
dete (A1 , . . . , An−1 , X)
a. Montrer que ϕ est linéaire.
b. Déterminer rg(ϕ) en fonction du rang de A.

12. Soient p un nombre premier et P un polynôme de degré n à coefficients entiers


tels qu’il existe n + 1 éléments de [[0, p − 1]] en lesquels la valeur de P est multiple
de p. Montrer que les coefficients de P sont multiples de p.

 2
13. a. Si (A, B) ∈ GLn (C) montrer que P : t → det(tA + B) est une fonction
polynomiale de degré n.
b. En déduire les sous-espaces vectoriels maximaux V de Mn (C) vérifiant :
V \ {0n } ⊂ GLn (C).

14. Soient E un espace vectoriel de dimension n, e une base de E et f un endo-


morphisme de E. Déterminer, en fonction de f , un scalaire λ tel que, pour tout
(x1 , .. . , xn ) ∈ E n on
 ait :    
dete f (x1 ),x2,. . .,xn + dete x1 , f (x2 ), x3 , . . . , xn + · · · + dete x1 , . . . , xn−1 , f (xn )
est égal à λ dete (x1 , . . . , xn ).


n
15. Si pour tout (i, j) ∈[[1, n]]2 , 0  ai,j < 1 et ai,j  1 montrer | det(A)| < 1.
j=1

16. Soient A et B dans Mn (R) semblables dans Mn (C), A = P −1 BP où P ∈ GLn (C),
P = P1 + iP2 avec P1 et P2 dans Mn (R). En considérant
  la fonction F définie par
F (λ) = det(P1 + λP2 ) montrer que l’ensemble λ ∈ R  det(P1 + λP2 ) = 0 est
non vide. En déduire que A et B sont semblables dans Mn (R).
224 Déterminants

17. Soient A et B des éléments de Mn (C) et P la fonction définie sur C par


P (t) = det(tA + B).
Montrer que P est polynomiale, que deg(P )  rg(A).
Indication : on pourra utiliser l’existence de matrices inversibles U et V telles que
U AV = diag(Ir , 0n−r ).

 
a1 + b1 a1 ··· a1
 a2 a 2 + b2 a2 
18. Si a1 , . . . , an > 0, b1 < · · · < bn on pose A = 
 .. .. .. .. .

. .. .
an an · · · a n + bn
Montrer que P : t → det(A − tIn ) est une fonction polynomiale de degré n. En
l’évaluant en les bi montrer qu’elle possède n racines réelles deux à deux distinctes.

19. Soit P ∈ C[X] de degré n et a0 , . . . , an des nombres


 complexes
 deux à deux
distincts. Si B = P, P  , . . . , P (n) calculer detB P (X + ai ) 0in .
 
En déduire que P (X + ai ) 0in est une base de Cn [X].

 
20. a. Donner rg com(A) en fonction de rg(A) si A ∈ Mn (C).
b. Si B est un élément fixé de GLn (C) résoudre l’équation com(A) = B dans
Mn (C).

  
21. Si n  2 on pose E = A ∈ Mn (K)  ∀X ∈ Mn (K), det(A+X) = det(A)+det(X) .
a. Montrer que In ∈ / E.
 
Ir 0
b. Montrer de même que, si r ∈[[1, n − 1]], ∈
/ E.
0 0n−r
c. Déterminer, en utilisant par exemple la méthode du pivot, l’ensemble E.

22. Soient f1 , . . . , fq des applications de R dans R.


1 , . . . , fq ) est libre si, et seulement si, il existe (x1 , . . . , xq ) ∈ R tel
q
Montrerque (f
que det fi (xj ) = 0.
1i,jq
Pour le sens direct raisonner par récurrence sur q et utiliser la fonction
 
 f1 (x1 ) ··· f1 (xq ) f1 (x) 
 .. .. .. 
 

D : x →  . . . .

 fq (x1 ) ··· fq (xq ) fq (x) 
 
fq+1 (x1 ) · · · fq+1 (xq ) fq+1 (x)
Déterminants 225

Solutions des exercices

 
[[1, n]] → [[1, n]]
1. a. Montrons que σ : est injective : si ij = ij  alors la j-ième
j → ij

colonne est égale à la j -ième colonne et, comme M est inversible, cela montre
j = j  . Comme [[1, n]] est fini  on en déduit σ ∈ Sn .
Si (i, j) ∈[[1, n]] alors mi,j = 1 si i = ij = σ(j) d’où mi,j = δi,σ(j) .
2
0 sinon
b. Posons M = ϕ(σ), N = ϕ(σ  ) et O = ϕ(σ)ϕ(σ  ).
n 
n
Si (i, j) ∈[[1, n]]2 alors oi,j = mi,k nk,j = δi,σ(k) × δk,σ (j) = δi,σσ (j) car
k=1 k=1
δk,σ (j) = 0 si k = σ  (j). Par suite oi,j est le coefficient i, j de ϕ(σσ  ) i.e.
ϕ(σ)ϕ(σ  ) = ϕ(σσ  ).
Par suite ϕ(σ)−1 = ϕ(σ −1 ) matrice dont le coefficient i, j est δi,σ−1 (j) alors que
celui de ϕ(σ)T est δj,σ(i) = δσ(i),j = δi,σ−1 (j) d’où ϕ(σ)−1 = ϕ(σ)T .

2. 
a. Notons ∆ p le déterminant proposé, sa i-ième ligne a pour j-ième coefficient
n+i−1
. On effectue Li ← Ii − Li−1 pour i ∈[[2, n]] et on obtient, par blocs,
j− 1 
1 L 
∆p =   où L est une ligne et, en développant selon la première colonne,
0 Ap−1       
n+i−1 n+i−2 n+i−2
∆p = |Ap−1 | = ∆p−1 car − = et donc, par
j−1 j−2 j−2
récurrence, ∆p = ∆1 = 1.
b. On note ∆ le déterminant proposé et on effectue C2 ← C2 = C2 − C1 ainsi
 a2 2a + 1 2 
  C3
que C3 ← C3 − C1 − 2C2 pour obtenir ∆ =  b2 2b + 1 2  puis C2 ← C2 −

 c2 2c + 1 2  2
 2 
 a 2a 2 
 
montre ∆ =  b2 2b 2  = 4Vdm(a, b, c) = 4(b − a)(c − a)(c − b).
 c2 2c 2 
c. On note ∆n le déterminant proposé et, en développant selon sa première colonne,
∆n = (−1)n+1 ∆n−1 puis ∆n = −∆n−2 d’où (∆n )n est 4-périodique.
Comme ∆1 = 1, ∆2 = −1 = ∆3 et ∆4 = 1 il vient ∆n = 1 si n ≡ 0 ou 1 [4], −1
sinon.
d. On note ∆n (α, β) le déterminant proposé. En développant selon la première
 
 αβ 0 ··· 0 
 . .. 

 1 α + β ..
Solutions

. 
colonne ∆n (α, β) = (α + β) = ∆n−1 (α, β) −   et, en
 .. .. 
 . . 0 
 
(0) 1 α+β
développant le dernier déterminant selon sa première ligne :
226 Déterminants

∆n (α, β) = (α + β)∆n−1 (α, β) − αβ∆n−2 (α, β) si n  3.


Il s’agit d’une récurrence linéaire d’ordre 2 et, comme ∆1 (α, β) = α + β et
∆2 (α, β) = (α + β)2 − αβ, en posant ∆0 (α, β) = 1, la relation de récurrence
est valable pour n  2.
• Si α = β alors le polynôme caractéristique de la récurrence linéaire, à savoir
X 2 − (α + β)X + αβ, admet α et β comme racines et donc il existe deux scalaires
λ et µ tels que ∀n ∈ N, ∆n (α, β) = λαn + µβ n .
α
Alors 1 = ∆0 (α, β) = λ + µ et α + β = ∆1 (α, β) = λα + µβ d’où λ = et
α−β
n
β αn+1 − β n+1
β= d’où : ∀n ∈ N, ∆n (α, β) = = αk β n−k .
β−α α−β
k=0
• P : β → ∆n (α, β) est polynomiale par définition du déterminant et, sur

n 
n
K\{α}, P (β) = αk β n−k , d’où, par continuité, P (α) = αk αn−k = (n+1)αn .
k=0 k=0
e. On note∆2n le déterminant proposé et on  le développe
 selon sa première colonne
 a (0) (0) b 0  0 ··· ··· ··· ··· b 
 ..   . 
 .. . .  a .. 
 . . .  .. . 
 .   . . . 
 (0) a b (0) .
.   
  (0) a b (0) 
∆2n = a  
..  − b  
 (0)  (0) 
 b a (0) .  (0) b a
 . ..   . .. 
 .. .   .. . 
 0  
   b (0) (0) a 0 
b (0) (0) a
et, en développant ces deux déterminants selon leur dernière colonne on a enfin
∆2n = (a2 − b2 )∆2(n−1) = (a2 − b2 )n−1 ∆2 = (a2 − b2 )n .
 
2 − n 1 ··· 1 
 
n  1 
f. En effectuant C1 ← C1 − Cj , ∆ =  ..  = 2 − n.
j=2  . (0) 
 (0) 1 
 
 1 1 1 
 
g. On effectue L1 ← L1 +L2 +L3 pour obtenir (a+b+c)  2c c − a − b 2c 

 2a 2a a − b − c 
 
1 0 0 
 
puis, avec C2 ← C2 −C1 et C3 ← C3 −C1 , (a+b+c)   −a − b − c 0 

 0 −a − b − c 
d’où (a + b + c)3 en définitive.
h.
 Les trois
 colonnes
  dans le sous-espace vectoriel de M3,1 (R) engendré par
sont
cos(a) sin(a)
 cos(b)  et  sin(b)  et, donc, le déterminant est nul.
cos(c) sin(c)

3. On effectue Ci ← Ci − Ci−1 pour i ∈[[2, n]] puis Li ← Li − Li−1 toujours


0 1 ··· 1 
 
 1 −2 

pour i ∈[[2, n]] et alors le déterminant, noté ∆n , est égal à  .. .. 
. . (0) 
1 (0) −2 
Déterminants 227
n−1 
 () 

1
n  2 
 −2 
et, en effectuant C1 ← C1 + Cj on a ∆n =  ..  d’où
2 j=2  . 
 
 
(0) −2
∆n = (−1)n−1 (n − 1)2n−2 .

4. On effectue Ci ← Ci − Ci−1 pour i ∈[[2, n]] puis on recommence


 pour i ∈[[3, n]] pour
 x2 2x + 1 2 ··· 2 
 .. .. 

 (x + 1)2 2x + 3 . . 
 . . . ..  d’où n  4 ⇒ ∆ = 0.
obtenir ∆n =   .. .. .. .  n
 . . . . 
 .. .. .. .. 
 
 (x + n − 1)2 2x + 2n − 1 2 · · · 2 
 
   x2 2x + 1 2 
 x2 2x + 1  
∆2 =   = −2x2 − 4x − 1 et ∆3 =  (x + 1)2 2x + 3 2 
(x + 1)2 2x + 3  
 (x + 2)2 2x + 5 2 


et, en effectuant Li ← Li − Li−1 pour i ∈{2, 3} puis L3 ← L3 − L2 enfin


 x2 2x + 1 2 


∆3 =  2x + 1 2 0  = −8.
 2 0 0

5. En notant U = (1 1 · · · 1)T et X = (x1 x2 · · · xn )T alors les colonnes sont


éléments de Vect(U, X), plus précisément la j-ième colonne est U + yj X, et donc
le déterminant est nul.

6. Notons, pour changer un peu, ∆ le déterminant proposé et considérons le polynôme


Vdm(x1 , . . . , xn , X) que l’on développe selon sa dernière colonne. ∆ est l’opposé

n
du coefficient de X n−1 or Vdm(x1 , . . . , xn , X) =Vdm(x1 , . . . , xn ) (X −xi ) d’où,
i=1

n
en développant le produit, ∆ =Vdm(x1 , . . . , xn ) xi .
i=1
 
 α1 + x (a + x) 
 
n
 .. 
7. Soient, pour x ∈ K, Pa,b (x) =  .  et ϕ(x) = (αi − x).
  i=1
 (b + x) αn + x 
Le but de l’exercice est le calcul de Pa,b (0).
Les opérations Ci ← Ci − Ci−1 pour 2  i  n montrent que Pa,b est polynomiale
de degré au plus 1, soit Pa,b (x) = αx + β sur K.
De plus, par structures triangulaires, on a P,b (−a) = ϕ(a) et Pa,b (−b) = ϕ(b).
aϕ(b) − bϕ(a)
Par suite −aα + β = ϕ(a) et −bα + β = ϕ(b) d’où Pa,b (0) = β = si
a−b
a = b.
ψ(a) − ψ(b)
Q : a → Pa,b (0) est polynomiale et, si a = b, Q(a) = où l’on a
Solutions

a−b
posé ψ(a) = aϕ(b) − bϕ(a) polynôme en a. Par continuité de Q en b il vient
Pb,b (0) = ψ  (b) = ϕ(b) − bϕ (b).
228 Déterminants

8. Notons, pour tout p ∈ Z, rn (p) le reste de la division euclidienne de p par n. On



n
a, pour tout (i, j) ∈[[1, n]]2 , mi,j = arn (j−i) et donc ci,j = arn (k−i) ω kj . On
k=1
remarque que lorsque k décrit [[1, n]], rn (k − i) décrit [[0, n − 1]] et que k → ω kj est

n−1 
n−1
n-périodique d’où ci,j = ap ω (p+i)j = ω ij ap ω pj = ω ij f (ω j ).
p=0 p=0

n−1
Par n-linéarité du déterminant ce qui précède montre que det(C) = f (ω j ) det(U )
j=0
et, comme det(U ) =Vdm(1, ω, . . . , ω n−1 ) = 0, en divisant det(C) = det(M ) det(U )

n−1
par det(U ) on en déduit det(M ) = f (ω j ).
j=0

1
9. Si P (t) = t3 −t−1 alors P  (t) = 3t2 −1 a pour racines ± √ qui ne sont pas racines
3
de P . Les racines a, b, c de P sont donc deux à deux distinctes et le déterminant
Vdm(a, b, c) du système est non nul, c’est un système de Cramer. 
0 1 1 
∆  
Les formules de Cramer montrent que x0 = où ∆ =  2 b c . On
Vdm(a, b, c)  3 b2 c 2 
 
0 0 1 

effectue C2 ← C2 − C3 et alors ∆ = (b − c)  2  1 c  = (b − c)(2b + 2c − 3)
 3 b + c c2 
en développant selon la première ligne.
Comme t3 − t − 1 = (t − a)(t − b)(t − c) on a a + b + c = 0 et abc = 1 d’où
1 2(b + c) − 3 2a + 3 a(2a + 3)
b + c = −az et bc = puis x0 = = 1 = or
a (b − a)(a − c) a −a −a
2 2a3 + 1
a(2a + 3)
a3 = a + 1 d’où x0 = = a.
2a + 3

10. On pose U = (1 1 · · · 1)T , on note C1 , C2 , . . . , Cn les colonnes de A et e la base


canonique de Mn,1 (K).

n
det(B) = dete (U + C1 , U + C2 , . . . , U + Cn ) = dete (C1 , . . . , Cn ) + ∆i où on
i=1
a posé ∆i = dete (C1 , . . . , Ci−1 , U, Ci+1 , . . . , Cn ) car, comme dete est n-linéaire
alternée les déterminants dans lesquels U figure au moins deux fois sont nuls.
Les formules de Cramer montrent que, pour tout i ∈[[1, n]], ∆i = xi où X est la
n
solution de AX = U , soit X = A−1 U car det(A) = 1, donc xi = αi,j .
j=1
 
n n  n
Par suite det(B) = 1 + xi = 1 + αi,j = 1 + s.
i=1 i=1 j=1

11. a. ϕ est linéaire par n-linéarité de dete .


b. Si rg(A)  n − 2 alors toute sous famille de (A1 , . . . , An ) de cardinal n − 1 est
liée et, donc, ϕ est nulle.
Si rg(A) = n alors, si ϕ(X) = 0, les formules de Cramer montrent que la solution
du système AZ = X est Z = 0, d’où X = AZ = 0 et ϕ est de rang n.
Déterminants 229

Si rg(A) = n − 1 alors pour tout X ∈ Im(A) la famille constituée de X et de n − 1


colonnes de A est une famille de cardinal n dans Im(A) de dimension n − 1, donc
cette famille est liée. Cela montre : Im(A) ⊂ Ker(ϕ).
Réciproquement si X ∈ Ker(ϕ) et si, par exemple, (A1 , . . . , An−1 ) est libre, alors
dete (A1 , . . . , An−1 , X) = 0 montre que X ∈ Vect(A1 , . . . , An−1 ) = Im(A).
En résumé Ker(ϕ) = Im(A) de dimension n − 1 d’où, par le théorème de rang,
rg ϕ) = 1.


n
12. Posons P (X) = ak X k . Soient k1 , k2 , . . . , kn+1 éléments deux à deux distincte
k=0
de [[0, p − 1]] tels que, si 1  i  n + 1, P (ki ) ∈ pZ.
1 k1 · · · k1n   a0 
1 k2 · · · k2n   a1 
Alors   .. .. ..   
  ...  = pU où U ∈ Mn+1,1 (Z) et les formules de
. . .
n an
1 kn+1 · · · kn+1
Cramer montrent que, si 0  i  n, ai Vdm(k1 , . . . , kn+1 ) = pNi où Ni ∈ Z.
Vdm(k1 , . . . , kn+1 ) ∈ Z et chacun de ses facteurs est premier avec p car p est
premier et 1  |ki − kj | < p si i = j, donc p∧Vdm(k1 , . . . , kn+1 ) = 1.
Le lemme de Gauss montre que ai ∈ pZ pour tout i ∈[[0, n]].

13. a. ∀t ∈ C, P (t) = det(A) det(tIn + A−1 B) et det(A)


 = 0. Posons, pour tout
t ∈ C, M (t) = tIn + A−1 B alors det M (t) = ε(σ)Pσ (t) où l’on a posé
σ∈Sn

n
Pσ (t) = mσ(j),j (t) pour tout σ ∈ Sn . Or mσ(j),j (t) est polynomiale de degré au
j=1
plus 1 avec égalité si, et seulement si, σ(j) = j et donc, pour σ = e, deg(Pσ )  n−2
car il y a au moins deux indices pour lesquels σ(j) = j et deg(Pe ) = n. Cela montre
que P est polynomiale de degré n.
b. Si A ∈ GLn (C) et V = Vect(A) alors V \ {0n } ⊂ GLn (R).
Si V est un sous-espace vectoriel de Mn (C) solution et si (A, B) est libre dans V
alors pour tout t ∈ C, tA+B ∈ V \{0n } d’où P (t) = 0, ce qui contredit le théorème
de d’Alembert.
Donc V est solution si, et seulement si, V = Vect(A) où A ∈ GLn (C).

14. Pour tout i ∈[[1, n]] on note δi : (x1 , . . . , xn ) → dete (x1 , . . . , xi−1 , f (xi ), xi+1 , . . . , xn )

n
et g = δi . L’application g est n-linéaire par linéarité de f et n-linéarité de dete .
i=1
Si 1  k <   n et xk = x pour i ∈ / {k, } immédiatement δi (x1 , . . . , xn ) = 0 et
δk (x1 , . . . , xn ) = −δ (x1 , . . . , xn ) car dete est alternée, d’où g(x1 , . . . , xn ) = 0.
Par suite g est proportionnelle à dete , soit g = λ dete et g(e) = λ. 
I  
Soit M la matrice de f dans e, alors, par blocs, δi (e) =  i−1 où Ai est
0 Ai 
triangulaire supérieure avec, sur la diagonale, mi,i , 1, . . . , 1 d’où δi (e) = mi,i et
Solutions

n
λ= δi (e) = tr(f ).
i=1
230 Déterminants

15. On procède par récurrence sur n, le cas n = 1 étant immédiat.


Si le résultat est établi au rang n et si A ∈ Mn+1 (R) et vérifie les hypothèses alors,

n+1
en développant selon la première colonne, det(A) = ai,1 ∆i,1 on a, par inégalité
i=1

n+1 
n+1
triangulaire, | det(A)|  ai,1 |∆i,1 | d’où | det(A)|  max |∆i,1 | × ai,1
i=1 1in+1 i=1
soit | det(A)|  max |∆i,1 | < 1 par hypothèse de récurrence car les matrices
1in+1
extraites de A vérifient les mêmes hypothèses. Cela termine la récurrence.

16. L’expression du déterminant prouve que F est polynomiale et, comme on a


F (i) = det(P ) = 0, F n’est pas nulle. Soient λ0 ∈ R tel que F (λ0 ) = 0 et
P0 = P1 + λ0 P2 . Clairement P0 ∈ GLn (R).
En séparant les parties réelles et imaginaires des coefficients l’égalité P A = BP
montre P1 A = BP1 et P2 A = BP2 d’où, par combinaison linéaire, P0 A = BP0 ,
soit A = P0−1 BP0 .

17. Soient U et V inversibles telles que U AV = Jr = diag(Ir , 0n−r ) où r = rg(A).


Pour tout t ∈ C, P (t) = det(U ) det(tJr + C) det(V ) où C= U −1 BV −1 .
Si l’on note D(t) = tJr + C alors det(tJr + C) = Pσ (t) où l’on a posé
σ∈Sn

n
Pσ (t) = ε(σ) dσ(j),j (t).
j=1
Si j > r et si (1  j  r et σ(j) = j) alors t → dσ(j),j (t) est constante, sinon elle
est polynomiale de degré 1 et, donc, Pσ est polynomiale de degré au plus r et P
aussi.

18. On note e = (e1 , . . . , en ) la base canonique de Mn,1 (K) et a = (a1 a2 · · · an )T .


∀t ∈ R, P (t) = dete (a+(b1 −t)e1 , a+(b2 −t)e2 , . . . , a+(bn −t)en ), soit comme dete
est n-linéaire alternée en ne conservant
 que les termes
 où a apparaı̂t au plus une fois
 n 
 n 
P (t) = (bi − t) dete (e) + (bj − t) dete (e1 , . . . , ei−1 , a, ei+1 , . . . , en ).
i=1 i=1 j=i
 
I  
En notant ∆i le déterminant de la somme précédente, par blocs, ∆i =  i−1
  0 Ai 
1 (0)  
 ..  
n 
n 
où Ai =  .  d’où ∆i = 1 puis P (t) = (bi − t) + (bj − t) .
i=1 i=1 j=i
() 1  
 
Si 1  i  n, P (bi ) = (bj − bi ) (bj − bi ) du signe de (−1)j−1
1j<i i+1jn
n n
et P (t) t→+∞  (−t) du signe de (−1) . Le théorème des valeurs intermédiaires
montre que P possède un zéro noté λ1 dans ]b1 , b2 [ , un zéro noté λ2 dans
]b2 , b3 [ , . . . ,un zéro noté λn−1 dans ]bn−1 , bn [ et un zéro noté λn dans ]bn , +∞[ .
n
Comme P est de degré n on a P = (λi − t) et ses racines ont donc au nombre
i=1
de n et toutes réelles.
Déterminants 231

n
 ak i
19. Pour tout i ∈[[0, n]] la formule de Taylor montre que P (X + ai ) = P (k) (X)
k!
k=0
1
et donc le déterminant demandé est 
n Vdm(a0 , . . . , an ) donc non nul.
k!
  k=0
Cela montre que P (X + ai ) 0in
est une base de Cn [X].

20. a. Si rg(A)  n − 2) alors tous les cofacteurs de A sont nuls d’où com(A) = 0n .
Si A est inversible alors AT com(A) = det(A)In montre que com(A) est inversible.
 si A est de rang n −T 1 l’un des cofacteurs au moins
Enfin  est non
 nul d’où
rg com(A))  1. De plus  A com(A) = 0n montre que Im com(A) ⊂ Ker(A )
T

de dimension 1, d’où rg com(A))  1 et, en définitive, rg com(A) = 1.


b. Si A est solution la question précédente montre que A est inversible et que,
en posant λ = det(A), on a A = λ(B T )−1 puis λ = det(A) = λn det−1 (B) d’où
λn−1 = det(B) i.e. λ est une racine (n − 1)-ième de det−1 (B).
Réciproquement si λn−1 = det−1 (B) et A = λ(B T )−1 alors det(A) = λn det−1 (B)
1
soit det(A) = λ et com(A) = λ × (AT )−1 = λ × × B = B donc A est solution.
λ

21. a. det(In + In ) = 2n = 2 det(In ) car n  2 donc In ∈


/ E.
   
Ir 0 0 0
b. Si J = et J  = alors |J + J  | = 1 alors que
0 0n−r 0 In−r
|J| = |J  | = 0 car 1  r  n − 1, donc J ∈/ E.
c. Si A ∈ E et si r = rg(A) il existe U et V dans GLn (K) telles que U AV = J et,
pour tout X ∈ Mn (K), det(J + X) = det(U AV + U Y V ) où Y = U −1 XV −1 , d’où
det(J + X) = det(U ) det(A + Y ) det(V ) = det(U ) det(A) + det(Y ) det(V ), soit
det(J + X) = det(J) + det(X) d’où r = 0 d’après les deux questions précédentes,
et donc E ⊂ {0n }. L’inclusion réciproque est immédiate.

q

22. Si (f1 , . . . , fq ) est liée, λi fi = 0 où (λ1 , . . . , λq ) = (0, . . . , 0). Alors la matrice
i=1
  q

fi (xj ) 1i,jq vérifie λi Li = 0, son déterminant est donc nul.
i=1
Si f1 = 0 alors il existe un réel x1 tel que f1 (x1 ) = 0.
Supposons que pour toute famille libre (f1 , . . . , fq ) on puisse trouver (x1 , . . . , xq )
élément de Rq tel que le déterminant proposé est non nul. Supposons également
(f1 , . . . , fq+1 ) libre.
Alors (f1 , . . . , fq ) est libre et on considère (x1 , . . . , xq ) ∈ Rq tel que ∆ = 0 où ∆
est le déterminant en question au rang q.
q+1

En développant selon la dernière colonne D = λi fi où λq+1 = ∆ = 0 et donc,
i=1
par liberté de (f1 , . . . , fq+1 ), D n’est pas nulle. Il suffit de choisir xq+1 ∈ R tel que
D(xq+1 ) = 0 pour terminer la récurrence.
Solutions
232 Déterminants

Travaux dirigés

Déterminant de Cauchy

Soient n ∈ N , a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn des nombres complexes tels que, pour tout


élément (i, j) de [[1, n]]2 , onait ai +bj = 0. On se propose de montrer que le
1
déterminant de la matrice , appelé déterminant de Cauchy et
ai + bj 1i,jn

(aj − ai )(bj − bi )
1i<jn
noté C(a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn ) est égal à  .
(ai + bj )
1i,jn
1. Traiter le cas où deux au moins des bi sont égaux.
On suppose désormais les bi deux à deux distincts.
(X − a1 ) · · · (X − an−1 ) .
2. Décomposer en éléments simples la fraction F (X) =
(X + b1 ) · · · (X + bn )
 
 1 1 
 ··· F (a1 ) 
 a 1 + b1 a 1 + bn−1 
 
3. On pose ∆ =  .. .. ..  . Montrer, à l’aide de la
 . . . 
 1 1
a +b · · · F (an ) 
n 1 an + bn−1
décomposition en éléments simples de F et en calculant ∆ de deux façons
différentes que :

n−1
(ai + bn )
i=1
F (an )C(a1 , . . . , an−1 , b1 , . . . , bn−1 ) = n−1 × C(a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn ).

(bn − bi )
i=1

4. Conclure.

Solution

1. Deux colonnes de la matrices sont égales donc le déterminant est nul, tout comme
le numérateur de la fonction proposée, d’où la validité de l’égalité.
n
 αk
2. F (X) = et, avec Fk (X) = (X + bk )F (X) on a αk = Fk (−bk ) soit
X + bk
k=1

n−1 
n−1
(ai + bk ) (ai + bn )
n−1 i=1
 . i=1 .
αk = (−1) En particulier αn = n−1
(bi − bk ) 
i=k (bn − bi )
i=1
Déterminants 233

3. Si on note C1 , . . . , Cn les colonnes et e la base canonique de Mn,1 (C) alors la ques-



n n
tion précédente montre : Cn = αk Ck d’où ∆ = αk dete (C1 , . . . , Cn−1 , Ck )
k=1 k=1
d’où ∆ = αn dete (C1 , . . . , Cn ) = αn C(a1 , . . . , an , b1 , . . . , bn ).
D’autre part F (a1 ) = · · · = F (an−1 ) = 0 et, en développant selon la
dernière colonne on a ∆ = F (an )C(a1 , . . . an−1 , b1 , . . . , bn−1 ) d’où le résultat avec
l’expression de αn donnée dans la question précédente.

n−1
(an − ai )
4. Comme F (an ) = i=1

n une récurrence et la question précédente établissent
(an + bi )
i=1
l’égalité.

Décomposition LU

Notations
A désigne un élément de Mn (K).
Pour tout i ∈[[1, n]], on note Ai le bloc supérieur gauche i × i de A et ∆i (A) son
déterminant ; ∆i (A) = det(Ai ). Ainsi ∆1 (A) = a1,1 et ∆n (A) = det(A).
On dit que A admet une décomposition LU (lower - upper) s’il existe une matrice
triangulaire inférieure L et une matrice triangulaire supérieure U telles que A = LU
et, pour tout i ∈[[1, n]], i,i = 1 et ui,i = 0.
On se propose de démontrer que A admet une décomposition LU si, et seulement
si, pour tout i ∈[[1, n]], ∆i (A) = 0 et que, dans ce cas, la décomposition est unique.
1. Montrer que, si A admet une décomposition LU , alors celle-ci est unique.
2. Montrer que, si A admet une décomposition LU , alors ∀i ∈[[1, n]], ∆i (A) = 0.
3. On veut montrer par récurrence sur n que la condition est suffisante.
a. Traiter le cas où n = 1.
b. On suppose la suffisance établie pour les éléments de Mn−1 (K).
Soit A ∈ Mn (K)  pour tout i ∈[[1, n]], ∆i (A) = 0.
 telle que,
B C
On écrit A = où B ∈ Mn−1 (K), C est une colonne et D une ligne.
D an,n
(i) Montrer que B admet une décomposition LU , soit B = LU .
(ii) Déterminer
 explicitement
 une
 ligne X, une colonne Y et un scalaire λ tels
L 0 U Y
que l’on a A = .
X 1 0 λ
(iii) Montrer que λ = 0 et conclure.
 
1 1 1
4. Donner la décomposition LU de  1 0 2 .
1 1 3
234 Déterminants

5. Pourquoi une décomposition LU permet-elle de résoudre le système AX = B si B


est fixé dans M
n,1 (K) ?    
1 1 1 x α
Résoudre ainsi  1 0 2   y  =  β .
1 1 3 z γ

Solution

1. L1 U1 = L2 U2 ⇒ L−1 2 L1 = U2 U1−1 qui est à la fois triangulaire supérieure et


inférieure avec une diagonale constituée de 1, donc L−1
2 L1 = In d’où L1 = L2 et
U 1 = U2 .
    
Li 0 Ui  Li U i 
2. Par blocs A = LU = = d’où Ai = Li Ui et
  0   

i
∆i (A) = |Li | × |Ui | = uj,j = 0.
j=1

3. a. On pose 1,1 = 1 et u1,1 = a1,1 .


b. (i) ∀i ∈[[1, n − 1]], ∆i (B) = ∆i (A) = 0 d’où l’existence d’une décomposition
B = LU par hypothèse de récurrence.
    
L 0 U Y B LY
(ii) = d’où X = DU −1 , Y L−1 C et
X 1 0 λ XU XY + λ
λ = an,n − XY = an,n − DU −1 L−1 C.
   
 L 0 U Y 
 = λ  ui,i = 0 ⇒ λ = 0. Pr suite A admet une
n
(iii) ∆n (A) =    × 
X 1  0 λ  i=1
décomposition LU .
4. 
1,1 = u1,1 =1.  
1 1 1 0 1 Y
= ⇒ X = Y = −λ = 1.
1 0  X 1 0 λ 
1 1 1 1 0 0 1 1 c
 1 0 2  =  1 1 0   0 −1 d  ⇒ a = c = d = 1, b = 0 et λ = 2.
1 1 3 a b 1 0 0 λ

LY = B
5. AX = B ⇐⇒ Les systèmes LY = B et U X = Y sont de résolutions
UX = Y
rapides car triangulaires.
Ainsi dans l’application numérique LY = B ⇐⇒ y1 = α, y2 = β−α et y3 = γ−α.
α − 2β + γ −α + γ .
Alors U X = Y ⇐⇒ x1 = α + β − γ, x2 = et x3 =
2 2
Déterminants 235

Sous-espaces de Mn (R)

Si V est un sous-espace vectoriel de Mn (R) tel que ∀M ∈ V, rg M  p où p est


fixé dans [[0, n]], on se propose de montrer : dim(V )  np.
1. Soit q = max rg(M ) puis M0 ∈ V de rang q. On pose M0 = QJq P où P, Q dans
M ∈V  
Iq 0   
GLn (R) et Jq = . Soit Vq = Q−1 M P −1  M ∈ V .
0 0n−q
Montrer que V et Vq sont deux sev isomorphes de Mn (R), que Jq ∈ Vq et que
∀N ∈ Vq , rg(N )  q.
 
A B
2. Si N ∈ Vq , on écrit par blocs N = où A ∈ Mq (R). On fixe (i, j)
C D
dans [[1, n − q]]2 . En considérant les coefficients de λq et λq−1 de la fonction
 b1,j 
 .. 
.  montrer di,j = 0 et  ci,k bk,j = 0.
q
λ → P (λ) = det  
A + λIq

bq,j k=1
ci,1 ··· ci,q di,j
 
A B  
3. Soit Ψ : Vq → Mq,n (R) qui à associe A B + C T , montrer que Ψ est
C 0
une injection linéaire, conclure.

Solution

1. L’application Φ : V → Vq , M → Q−1 M P −1 est un isomorphisme


 de V sur
Vq . Φ(M0 ) = Jq et, comme pour tout M ∈ V, rg Φ(M ) = rg(M )  q, on a :
∀N ∈ Vq , rg(N )  q.
2. On note M (λ) la matrice donnée par l’énoncé, elle est de rang au
plus q car
N + λJq ∈ Vq et donc P (λ) = 0. Or P (λ) est polynomiale, P (λ) = Pσ (λ)
σ∈Sq+1
q+1

où Pσ (λ) = ε(σ) mσ(k),k (λ) et mσ(k),k (λ) est polynomiale de degré 1 si
k=1
σ(k) = k  q et constante sinon. Cela montre que P (λ) est de degré au plus q avec
q

pour seul Pσ éventuellement de degré q le polynôme Pe (λ) qui est di,j (ak,k + λ)
k=1
et, donc, di,j = 0.
Alors les seuls P σ de degré éventuellement q − 1 sont les P σ où σ est une
transposition (k, q + 1) où k  q et P(k,q+1) (λ) = −ci,k bk,j (a, + λ). Le
=k
q

coefficient de λq−1 de P (λ) est donc − ci,k bk,j et il est nécessairement nul.
k=1
 
A B
3. Ψ est linéaire et si ∈ Ker(Ψ) alors A = 0 et C T = −B.
C 0
q
 q

Si 1  i  n − q, (CC T )i,i = c2i,k = −
ci,k bk,i = 0 donc C == 0 puis B = 0
k=1  k=1 
et Ψ est injective. Par suite dim(V ) = dim(Vq )  dim Mq,n (R) = qn  pn.
Le sous-espace vectoriel de Mn (R) des matrices dont les n − p dernières lignes sont
nulles convient comme V et est de dimension np.
236 Déterminants

Transvections

Dans tout le texte K désigne l’un des corps R ou C et n un entier, n  2.


Première partie
i,j
1. a. E désigne la matrice élémentaire i, j. Calculer pour tous i, j, k,  de [[1, n]],
E i,j E k, .
b. Soit A ∈ Mn (K). Montrer que l’addition à une ligne de A d’une homothétique
d’une autre ligne peut se faire en multipliant A à gauche par une matrice
convenable. Démontrer que l’on peut effectuer une opération analogue sur les
colonnes par une multiplication à droite.
2. On suppose que la première ligne de A comporte au moins un terme non nul.
Montrer qu’il existe des matrices P et Q, produits de matrices de la forme
In + λE i,j ∈ K, telles que P AQ soit de la forme :
 avec i = j et λ
1 0 ··· 0
0 
P AQ =   ...
(on pourra, dans un premier temps, transformer A en

B
0
une matrice dont le coefficient 1,1 est égal à 1).
3. On suppose que A est de rang r > 0. Montrer qu’il existe des matrices P et Q,
produits de matrices In +λE i,j , avec i = j et λ ∈ K, telles que P AQ soit la matrice
diagonale diag(1, 1, · · · , 1, d, 0, . . . , 0), le terme d étant à la place d’indice r et d = 0
et en outre que, si r < n, on peut choisir d = 1 (on pourra raisonner par récurrence
sur n).
4. En déduire que le groupe SLn (K) des éléments de Mn (K) de déterminant 1 est
engendré par les matrices In + λE i,j avec i = j et λ ∈ K.
Dans toute la suite du problème on suppose n  .
5. Soit T = In + λE i,j avec i = j et λ ∈ K.
a. Donner l’inverse de T .
b. Montrer que T est un commutateur : T = A−1 B −1 AB où A et B sont de la
forme In + αE k, avec k =  et α ∈ K.
Deuxième partie
Soit Φ : Mn (K) → K vérifiant les conditions suivantes :
(i) ∀(A, B) ∈ Mn (K)2 , Φ(AB) = Φ(A)Φ(B),
(ii) Pour toute matrice diagonale D, Φ(D) est le produit des coefficients
diagonaux de D.
1. Montrer que pour tout (i, j) ∈[[1, n]]2 , pour tout t ∈ K, si i = j, Φ(In + tE i,j ) = 1.
(On pourra utiliser I.5.)
2. Montrer que Φ = det sur Mn (K).
Troisième partie
Soit E un ensemble et Ψ : Mn (K) → E telle que Ψ(XY Z) = Ψ(XZY ) pour tout
triplet de matrices (X, Y, Z).
Déterminants 237

1. Montrer que pour tout X ∈ Mn (K), tout U ∈ SLn (K), Ψ(XU ) = Ψ(X) = Ψ(U X).
(On pourra utiliser I.5. et raisonner par récurrence sur le nombre minimal de
transvections qui composent U ).
 
Ir 0
2. Pour tout r ∈[[1, n − 1]] on pose Xr = ∈ Mn (K), par blocs, et aussi
0 0
X0 = 0n .
a. Montrer que pour tous A et B éléments de Mn (K) de même rang r < n, on a :
Ψ(A) = Ψ(B).
b. Montrer qu’il existe une matrice Y de rang r telle que Xr−1 = Y Xr et Y = Xr Y
si r ∈[[1, n − 1]] (on pourra effectuer des produits par blocs).
c. En déduire que Ψ est constante sur l’ensemble des matrices non inversibles.
3. En conclure que pour tout (X, Y ) ∈ Mn (K)2 , det X = det Y ⇒ Ψ(X) = Ψ(Y ).

Solution

Première partie
1. a. En notant (E1 , . . . , En ) la base canonique de Mn,1 (K) on a :
E i,j E k, = (Ei EjT )(Ek ET ) = Ei (EjT Ek )ET = δj,k Ei ET = δj,k E i, .
b. E i,j A = Ei (EjT A) = Ei Lj (A) où Lj (A) désigne la j-ème ligne de A, E i,j A est
donc la matrice dont la i-ème ligne est Lj (A) et dont les autres lignes sont nulles.
A ← (In + λE i,j )A effectue Li ← Li + λLj , A ← A(In + λE i,j ) effectue
Cj ← Cj + λCi en transposant pour passer des opérations sur les lignes à celles
sur les colonnes.
2. En effectuant des opérations décrites dans 1.b. on remplace A par P AQ où P et Q
sont des produits de matrices de transvection.
α) Si a1,2 = 0 on effectue C2 ← C2 + Cj0 où a1,j0 = 0, ainsi a1,2 = 0,
1 − a1,1
β) on effectue ensuite C1 ← C1 + C2 , ainsi a1,1 = 1,
a1,2
γ) pour k ∈[[2, n]] on effectue Ck ← Ck − a1,k C1 , ainsi a1,k = 0,
δ) pour k ∈[[2, n]] on effectue Lk ← Lk − ak,1 L1 , ainsi ak,1 = 0,
 
1 0 ··· 0
0 
à l’issue de ces transformations P AQ =   ...
 où P et Q sont des

B
0
produits de matrices du type In + λE i,j avec i = j.
3. Procédons par récurrence sur  n. 
• Si n = 1 on a r = n, A = d avec d = 0.
• Si la propriété a été établie à un rang n  1 et si A ∈ Mn+1 (K) est de rang r > 0,
quitte à effectuer
 L1 ← L1+ Li où Li est non nulle, par 2 on arrive à :
1 0 ··· 0
Solutions

0 
P AQ =   ...
 où B ∈ Mn (K), P et Q produits de matrices de

B
0
transvection n + 1, n + 1. De plus r = rg(A) = 1 + rg(B).
238 Déterminants

 Si r = 1 alors B = 0n et c’est terminé,


 sinon r = rg(B) > 0 et il existe P  et Q produits de matrices de transvection n, n
telles que P  BQ = diag(1, · · · , 1, d, 0, · · · , 0) où d = 0 et est en r  -ième position,

avec d = 1 si r < n.   
1 0 ··· 0 1 0 ··· 0
0  0 
Posons P  =   ... 
 et Q =  .
  . 
, comme P  et Q sont

P . Q
0 0
i,j
produits de In + λEni,j où i = j, P  et Q sont produits de In+1 + λEn+1 avec
encore i = j.  
1 0 ··· 0
0 
De plus P  (P AQ)Q = 
 ...  
 = diag(1, · · · , 1, d, 0, · · · , 0) où d est

P BQ
0
en r-ième position, d = 0 et d = 1 si r < n + 1.
Dans tous les cas on a établi la propriété au rang n + 1, et donc terminé la
récurrence.
4. Si A ∈ SLn (K) la question 3 montre que l’on obtient P AQ = diag(1, · · · , 1, d) où
P et Q sont produits de matrices de transvection.
Comme det(In + λE i,j ) = 1 si i = j, on a det(P ) = det(Q) = 1 par produit.
Donc det(A) = det(P AQ) = d = 1 i.e. P AQ = In .
On en déduit A = P −1 Q−1 puis A−1 = QP . Quand A décrit SLn (K), A−1
aussi et donc tout élément de SLn (K) est produit de matrices de transvection. La
réciproque est claire.
Les In + λE i,j où i = j et λ ∈ K engendrent le groupe SLn (K).
5. a. On a (T −In )2 = λ2 (E i,j )2 = 0n par 1.a. d’où 2T −T 2 = In i.e. T (2In −T ) = In
puis T −1 = 2In − T donc T −1 = In − λE i,j .
b. Choisissons k dans [[1, n]] \ {i, j}, ce qui est possible car n  3 et posons
A = In − E k,j et B = In + λE i,k ,
  
A−1 B −1 AB = (In + E k,j )(In − λE i,k ) (In − E k,j )(In + λE i,k )
=(In + E k,j − λE i,k )(In − E k,j + λE i,k )
=In − E k,j + λE i,k + E k,j − λE i,k + λE i,j
=T
donc T est un commutateur.

Deuxième partie
1. (ii) montre que Φ(In ) = 1. Écrivons In + tE i,j = A−1 B −1 AB comme dans I.5.,
alors Φ(In + tE i,j ) = Φ(A−1 )Φ(B −1 )Φ(A)Φ(B) = Φ(A−1 )Φ(A)Φ(B −1 )Φ(B) soit
Φ(In + tE i,j ) = Φ(A−1 A)Φ(B −1 B) = 1 d’après le début de la question. Donc si
i = j et λ ∈ K, Φ(In + tE i,j ) = 1.
2. Soit A ∈ Mn (K) \ {0n }, P AQ = diag(1, · · · , 1, d, 0, · · · , 0) = D comme dans I.2.
Φ(P AQ) = det(D) par (ii), or Φ(P AQ) = Φ(P )Φ(A)Φ(Q) par (i).
D’après 1. et (i) on a Φ(P ) =
 Φ(Q) =
 1, d’oùΦ(A) = det(D). 
Or det(D) = det(P AQ) = det(P ) det(A) det(Q) = det(A), donc Φ = det
sur Mn (K) \ {0n }.
Déterminants 239

Enfin Φ(0n ) = 0 par (ii). En définitive : Φ = det.

Troisième partie
1. Raisonnons par récurrence sur le nombre minimal k de matrices de transvection
qui composent U .
• Si k = 0, U = In et les égalités sont claires.
• Supposons les établies à un rang k et U = T1 . . . Tk+1 où les Ti sont des matrices
de transvection.
Posons U  = T1 . . . Tk et X = XU  . 
  −1 −1
Ψ(XU ) = Ψ(X T
  −1 k+1 ) = Ψ (X A )B (AB) par I.5.
−1 
Ψ(XU ) = Ψ (X A )(AB)B = Ψ(X ) par hypothèse,
donc Ψ(XU ) = Ψ(XU  ) = Ψ(X) par hypothèse de récurrence. De même Ψ(U X) =
Ψ(X).
Donc si X ∈ Mn (K) et U ∈ SLn (K) on a Ψ(XU ) = Ψ(X) = Ψ(U X).
2. a. Si r = rg(A) < n alors par I.3., A = P Xr Q où P et Q sont produits de matrices
de transvections, donc éléments de SLn (K).
Par 1. Ψ(A) = Ψ(Xr ) et, par transitivité, il vient :
rg(A) = rg(B) < n ⇒ Ψ(A) = Ψ(B).
 
0 0
 . .
b. Si Y =  Ir−1 .. .. (0) 
, la permutation de Cr et Cr+1 montre que
0 ··· 0 1 
(0) (0)
Y est de rang r.
En effectuant les produits on obtient Xr−1 = Y Xr et Y = Xr Y .
c. Si r ∈[[1, n[[ on a Ψ(Y ) = Ψ(Xr ) puis Ψ(Y ) = Ψ(Xr Y ) = Ψ(In Xr Y ) soit
Ψ(Y ) = Ψ(In Y Xr ) = Ψ(Xr−1 ) = · · · = Ψ(X0 ).
Ψ est constante sur Mn (K) \ GLn (K).
3. Le cas det(X) = det(Y ) = 0 vient d’être traité.
Supposons det(X) = det(Y ) = 0, alors X = Y Y −1 X
−1 −1 −1
 Y X) =
d’où Ψ(X) = Ψ(Y  Ψ(Y XY ) et, comme XY ∈ SLn (K), la question
1 montre que Ψ Y (XY −1 ) = Ψ(Y ).
det(X) = det(Y ) ⇒ Ψ(X) = Ψ(Y ).
Solutions
13 - Intégration

Rappels de cours

1. Continuité uniforme
a. Définition : f : I → K est dite uniformément continue sur l’intervalle I de R si
∀ε ∈ R+ , ∃α(ε) ∈ R , ∀(x, y) ∈ I 2 , |x − y|  α(ε) ⇒ |f (x) − f (y)|  ε.
+
b. Théorèmes
• Toute fonction lipschitzienne sur I est uniformément continue sur I ; la
réciproque est fausse.
• Toute fonction uniformément continue sur I est continue sur I ; la réciproque
est fausse.
c. Théorème de Heine. Toute fonction continue sur un segment y est uni-
formément continue.
2. Fonctions continues par morceaux
a. On appelle subdivision du segment [a, b] de R, toute suite finie strictement
croissante (ak )0kn de points de [a, b] telle que : a0 = a, an = b.
b. f ∈ F([a, b], K) est dite continue par morceaux sur le segment [a, b] de R et
on note f ∈ CM([a, b], K) s’il existe une subdivision σ = (ak )0kn de [a, b] telle
que pour tout k ∈ [[1, n]], la restriction de f à l’intervalle ouvert ]ak−1 , ak [ soit
prolongeable par continuité au segment [ak−1 , ak ]. Une telle subdivision est dite
subordonnée à f .
f ∈ F(I, K) est dite continue par morceaux sur l’intervalle I si elle l’est sur tout
segment de I. On notera f ∈ CM(I, K).
• CM(I, K) est un sous-espace vectoriel de F(I, K).
• (CM(I, K), +, ×) est un anneau commutatif.
c. f ∈ F(R, K) est dite en escalier et on note f ∈ Esc(R, K) s’il existe un segment
[a, b] de R, une subdivision σ = (ak )0kn de [a, b] tels que :
(i) pour tout k ∈[[1, n]], f soit constante,
]ak−1 , ak [
(ii) f est nulle en dehors de [a, b].
Une telle subdivision est dite subordonnée à f .
• Esc(R, K) est un sous-espace vectoriel de F(R, K).
• (Esc(R, K), +, ×) est un anneau commutatif.
242 Intégration

3. Sommes de Riemann d’une fonction continue


a. Définitions
• On appelle subdivision pointée de [a, b] le couple (s, ξ) d’une subdivision
s = (a0 , a1 , . . . , an ) de [a, b] et d’un n-uplet ξ = (ξ0 , ξ1 , . . . , ξn−1 ) tel que pour
tout i ∈ [[0, n − 1]], ξi ∈ [ai , ai+1 ].
• Soit [a, b] un segment de R, (s, ξ) une subdivision pointée de [a, b] avec
s = (a0 , a1 , . . . , an ) et ξ = (ξ0 , ξ1 , . . . , ξn−1 ), et f : [a, b] → K.
On appelle somme de Riemann de f associée à la subdivision pointée (s, ξ) le
  n−1
vecteur R f ; (s, ξ) = (ai+1 − ai )f (ξi ).
i=0
• On appelle pas de la subdivision s = (a0 , a1 , . . . , an ) (resp. pasde la subdivision
pointée (s, ξ)), le nombre δ(s) défini par δ(s) = max ai − ai−1 .
1in
b. Théorème
Si f est une application continue de [a, b] dans R, pour tout ε > 0, il existe α > 0
tel que, pour toute subdivision pointée (s, ξ) de [a, b] de pas inférieur à α, on ait
 
  
 f − R f ; (s, ξ)   ε.

[a,b]
En particulier, si f ∈ C([a, b], K) , alors
 b
b−a   b − a
n−1
f a+k −−−→ f.
n n n→∞ a
k=0
4. Intégrale et primitives  x
Soient f ∈ C(I, K) et a ∈ I. L’application F : x → f (t)dt est l’unique primitive
a
de f qui s’annule en a. Pour toute primitive G de f sur I,
 x
 x
f (t)dt = G(x) − G(a) = G(x) a .
a
5. Propriétés de l’intégrale
 b
• linéarité : L’application CM([a, b], K) → K, f → f est linéaire. Autrement
a
dit, si f et g sont éléments de CM([a, b], K),
 b  b  b
(λf + g) = λ f+ g.
a a a
• Relation de Chasles
Soient a, b, c trois points d’un intervalle I de R, et f ∈ CM(I, K),
 c  b  c
f= f+ f.
a a b
• Positivité dans le cas où les fonctions sont réelles
 b
(i) Si f ∈ CM([a, b], R), a < b, alors : f  0 ⇒ f  0.
a
 b  b
 2
(ii) Si (f, g) ∈ CM([a, b], R) , a < b, alors : f  g ⇒ f g.
a a
 b

(iii) Si f ∈ C [a, b], R) est de signe constant sur [a, b] alors f = 0 ⇒ f = 0.
a
La démonstration rapide de ce dernier résultat est à connaı̂tre :
Intégration 243
 x
Supposons f  0 et notons F : x → f la primitive de f qui s’annule en a. On a
a
alors F  = f  0 donc F croissante avec F (a) = F (b) = 0, ce qui implique F = 0
et par dérivation F  = f = 0.
• Cas des fonctions périodiques
Si f est continue par morceaux sur R et à valeurs dans C,
 b  b+T  a+T  b+T
∀(a, b) ∈ R ,
2
f= f et f= f.
a a+T a b
• Inégalités de la moyenne
Si (f, g) ∈(CM([a, b], R))2 , a  b avec g  0 et s’il existe (m, M ) ∈ R2 tel que pour
 b  b  b
tout x ∈[a, b], m  f (x)  M , alors m g fg  M g.
a a a
 b   b 
   
Si f ∈ CM([a, b], K),  f (t)dt   |f (t)|dt.
a a
• Inégalité de Cauchy-Schwarz
Si f et g sont continues par morceaux sur [a, b] et à valeurs complexes,
 
 b   b  b
 
 f g  2
|f | . |g|2 .
a a a
Si f et g sont continues sur [a, b] on a égalité dans l’inégalité précédente si, et
seulement si, (f, g) est liée dans l’espace vectoriel C([a, b], C).
6. Intégration par parties
Le théorème a déjà été rappelé au chapitre 3 du premier semestre.
Quand l’utiliser ?
 x
dt .
a. Pour déterminer une formule de récurrence. Exemple :
0 + 1)n (t2
b. Dans le cas de fonctions transcendantes ayant une dérivée algébrique :
ln, arctan, arcsin, arccos .
c. Le lecteur étudiant aura noté que nous avons évité la réponse : lorsque je ne
sais pas quoi faire !
Intégration par parties itérée
Soient n ∈ N , f ∈ C n (I, K). Alors, quel que soit (a, b) ∈ I 2 ,
 b n−1
 b  b
(n) k (n−1−k) (k) n
g f= (−1) g (t)f (t) + (−1) g.f (n) .
a a a
k=0
7. Changement de variable
Le théorème a déjà été rappelé au chapitre 3 du premier semestre.
8. Formules de Taylor
• Théorème de Taylor avec reste intégral
Soient f ∈ C k+1 (I, K) et a ∈ I.
k
(x − a)n (n)
∀x ∈ I, f (x) = f (a) + Rk (x) où
n=0
n!
 x  1
(x − t)k (k+1) (1 − u)n (n+1)
Rk (x) = f (t)dt = (x−a)n+1 f ((1−u)a+ux)dt.
a k! 0 n!
244 Intégration

Remarque : les deux expressions de Rk (x) sont à connaı̂tre. La seconde étant


très utile lors de majorations.
• Inégalité de Taylor-Lagrange
Soient f ∈ C k+1 (I, K) et (a, b) ∈ I 2 .
 k
(b − a)p (p)  |b − a|k+1

f (b) − f (a) − f (a)  sup |f (k+1) (x)|.
p=1
p! (k + 1)! x∈[a,b]

• Théorème de Taylor-Young
Soit x0 ∈ I. f ∈ C n (I, K) a un développement limité d’ordre n en x0 :
(x − x0 )n (n)
f (x) = f (x0 ) + (x − x0 )f  (x0 ) + . . . + f (x0 ) + o((x − x0 )n ).
x→x0 n!
Quand utiliser l’une ou l’autre des formules de Taylor ?
On se rappellera que  Taylor-Young  est local alors que  Taylor avec reste
intégral  est global.

Énoncés des exercices

1. Étudier la convergence des suites définies par :


n
1  2  kπ 
a. un = 3 k sin ;
n n
k=0
n−1
 1 . On pourra utiliser la monotonie d’une fonction et une
b. vn = √
k=1
n2
− k2
inégalité de la moyenne ;
1  n  n1
c. wn = (a + k) , a > 0. On pourra utiliser l’inégalité démontrée dans un
n!
k=1
autre exercice : ∀x ∈ R+ , 0  ln(1 + x)  x ;
n
1  n+k
d. xn = ;
n n2 + k 2
k=1
 π 
n−1
1
e. tn = sin ;
n 2 + cos(kπ/n)
k=1
1   k   k + 1 
n
f. yn = f f , f ∈ C 1 ([0, 1], R).
n n n
k=1
Intégration 245
 b
2. n ∈ N . Montrer que f ∈ C([a, b], R) telle que ∀k ∈[[0, n]], f (x)xk dx = 0 a au
a
moins n + 1 zéros avec changement de signe sur ]a, b[.

3. Soit f ∈ C([a, b], K), a < b. On suppose f non identiquement nulle sur [a, b].
 b   b
 
a. Si K = R, montrer que  f = |f | si, et seulement si, f est de signe
a a
constant.
 b   b
 
b. Si K = C, montrer que  f = |f | si, et seulement si, il existe θ ∈ R tel
a a
que eiθ f soit à valeurs dans R+ .

 b
4. a. Montrer que si f ∈ C 1 ([a, b], C), a < b alors f (t)eiλt dt −−−−−→ 0.
|λ|→+∞
a λ∈R
 π
1
b. Déterminer (α, β) ∈ R2 tel que : ∀n ∈ N , = (αt2 + βt) cos(nt)dt.
n2 0
t
n ∞
1.
On pourra examiner sin cos(kt). En déduire la valeur de ζ(2) = 2
2 n=1
n
k=1
   1
π π
2 sin(2n + 1)t 2 1
c. Calculer dt ; montrer que lim − sin(λt)dt = 0.
0 sin(t) λ→+∞ 0 sin(t) t
 +∞
sin(t) π
Montrer que dt = si l’on admet l’existence de cette extension
0 t 2
d’intégrale.

1 . dn  2 
5. a. Soit Pn (x) = (x − 1)n . Montrer que Pn ∈ R[X], préciser son degré,
dx2n n!
n
son coefficient dominant. Montrer que tous ses zéros sont dans ] − 1, 1[.
On pourra raisonner par récurrence.
b. Si f ∈ C ∞ ([−1, 1], C), trouver une relation entre
 1  1
f.Pn et f (n) (x)(1 − x2 )n dx.
−1
 −1
1
c. Calculer pour tout (n, m) ∈ N , 2
Pn .Pm .
−1

6. Déterminer les applications f ∈ C(R, R) telles que :


∀(x, y) ∈ R2 , f (x + y) = f (x) + f (y).

7. Déterminer les applications f ∈ C(R, R) telles que :


 x+y
∀(x, y) ∈ R2 , f (x).f (y) = f (t)dt ().
x−y
On pourra montrer que f , si elle existe, est impaire, de classe C ∞ sur R et si f
est distincte de la fonction nulle, f  (0) = 2.
246 Intégration


b−a   b − a .
b n
 
8. Soient f ∈ C [a, b], R et un =
1
f (t)dt − f a+k
a n n
k=1
Déterminer lim(nun ).
 3x
sin(t)
9. Déterminer lim f (x) où f : x → dt.
x→0 x t2
Déterminer un développement limité à l’ordre 2 de f en 0.

 b
 ), a < b. On note u =
10. Soient f, g ∈ C([a, b], R+ f n g.
n
a
 
a. Montrer que la suite (un )1/n n1 converge et donner sa limite.
u 
n+1
b. Montrer que la suite converge en décroissant et donner sa limite.
un n1
  π
1 1 sin(x)
11. Déterminer : a. lim (arcsin(x))n dx ; b. lim dx ;
n→∞ n! 0 n→∞ 0 x + n
 π2
1 − cos(x)
c. lim  dx.
a→0+ 0 2
sin (x) + a cos2 (x)

12. f ∈ C 1 ([a, b], R), a < b. Montrer que :


 b 
(b − a)2 b 2
(f (x) − f (a))2 dx  f (x)dx.
a 2 a
 1
 
13. E = C [0, 1], R . Soit ϕ : E → E, f → ϕ(f ) où ϕ(f )(x) = f (t) min(t, x)dt.
0
Montrer que ϕ(f ) est de classe C 2 , injective et linéaire. Est-elle surjective ?
 x
(x − t)n
14. Soient f ∈ C(R, C) et F : x → f (t)dt. Montrer que F est la fonction de
0 n!
C n+1
(R, C) solution de l’équation différentielle y (n+1) = f sur R avec les conditions
de Cauchy y(0) = y  (0) = · · · = y (n) (0).

   
15. a < b. Soit f ∈ C 1 [a, b], R+ décroissante et g ∈ C [a, b], R . Montrer qu’il existe
 b  c
c ∈[a, b] tel que f g = f (a) g. Deuxième formule de la moyenne soft.
a a

16. Soit a un nombre réel strictement positif et f une fonction continue strictement
croissante de [0, a] dans R. Alors f induit un homéomorphisme de [0, a] sur [0, f (a)].
On note g l’homéomorphisme réciproque.
 x  f (x)
a. Montrer que ∀x ∈[0, a], xf (x) = f (t)dt + g(t)dt.
0 0
 x  y
b. Montrer que : ∀(x, y) ∈[0, a] × [0, f (x)], xy  f (t)dt + g(t)dt.
0 0
1 1 up vq
c. Si + = 1 où p > 1, montrer que : ∀(u, v) ∈(R+ )2 , uv  + .
p q p q
Intégration 247
 x2
dt
17. Montrer que la fonction F : x → si x ∈ R+ \ {1} et telle que F (0) = 0 et
x ln(t)
F (1) = ln(2) est définie, de classe C 1 sur [0, +∞[. Préciser le tableau de variations
de la fonction F .

 1
18. Soit In = xn sin(πx)dx.
0
a. Calculer I0 , I1 .
b. Trouver une relation de récurrence entre In+2 et In .
c. Montrer que (In )n0 converge en décroissant.
d. Déterminer un équivalent de In quand n → ∞.


1 x+1
19. a. Soit f ∈ C(R, C). Montrer que F : x → f (t)dt est de classe C 1 sur R.
2 x−1
b. Si lim f (x) =  ∈ C , montrer que lim F (x) = .
x→+∞ x→+∞
c. Calculer F (x) si f (t) = |t|.

 sin2 (x) √  cos2 (x) √


20. Étude de f : x → arcsin( t )dt + arccos( t )dt.
0 0
 f (x)
2
21. a. Montrer qu’il existe une unique fonction f définie par ∀x ∈ R, et dt = 1.
x
b. Montrer que f est de classe C ∞ sur R.
c. Tracer le graphe de f en précisant les branches infinies et l’axe de symétrie.

 b
22. Soit f ∈ C(R, C). Montrer que g : x → f (x + t) cos(t)dt est de classe C 1 sur R
a
et donner une expression de g  (x).

 π  
23. Soit x ∈ R \ {−1, 1}. On pose I(x) = ln 1 − 2x cos(θ) + x2 dθ.
0
a. Montrer que I(x) ∈ R pour tout x ∈ R \ {−1, 1}.
b. Exprimer I(−x), I(1/x) et I(x2 ) en fonction de I(x).
c. Montrer que lim I(x) = 0.
x→0
d. En déduire I(x) pour tout x ∈ R \ {−1, 1}.
e. Proposer une manière de calculer I(x) utilisant des sommes de Riemann.

  1   1
 ). Pour tout f ∈ E, P (f ) = 1
24. Soit E = C([0, 1], R+ dt . f (t)dt
0 0 f (t)
a. Déterminer inf P (f ). On déterminera les fonctions f telles que cette borne
f ∈E
inférieure soit atteinte.
248 Intégration

b. Montrer que {P (f ) | f ∈ E} n’est pas majoré.

nX n−1 .
25. a. Décomposer en éléments simples dans C[X], Fn (X) = n
X −1
 2π
dt
b. En déduire si x ∈ C \ U.
0 x − eit

26. Soit f ∈ C 1 ([a, b], R), a < b. On suppose que, pour toute fonction g ∈ C 1 ([a, b], R)
 b
telle que g(a) = g(b) = 0, f g  = 0. Déterminer f .
a
n
  1 
27. Calculer lim tan2 √ . On pourra d’abord montrer que sur un voisinage
n→∞
k=1
k+n
de 0 à droite, il existe λ ∈ R+ , tel que x2  tan2 (x)  x2 + λx3 .

x2
28. a. Montrer que : ∀x ∈ R+ , x −  ln(1 + x)  x.
2  
n 
 k .
b. Déterminer lim (un ) où un = 1+
n→∞ n3
k=1
 1  1  1
29. f ∈ C([0, 1], R) telle que f2 = f3 = f 4 . Montrer que f est constante
0 0 0
égale à 0 ou 1.

 1 1
et b .
30. Déterminer a, b ∈ R tels que dt = a + + o
0 1 + tn n→∞ n n

31. a. On sait que si f est dérivable et paire, impaire ou périodique, il en est de même
de sa dérivée. Qu’en est-il, si f est continue, de ses primitives si f est paire, impaire
ou périodique ?
b. Soit f ∈ C(R, K) et T -périodique. Montrer que f a une primitive T -périodique si,
 T
et seulement si, toutes ses primitives le sont ou encore si, et seulement si, f = 0.
0
Intégration 249

Solutions des exercices

1. a. On a affaire à un cas simple d’application du théorème sur les sommes de


Riemann de fonctions continues sur un segment. f : x → x2 sin(πx) étant continue
 1
1 4
sur [0, 1], la suite (un ) converge vers x2 sin(πx)dx = − 3 par intégration
0 π π
par parties ou avec une calculette.
1
b. Le théorème évoqué précédemment ne s’applique pas ici car f : x → √
1 − x2
n’est pas continue sur le segment [0, 1]. Comme elle est croissante, on déduit de
 nk
1 k − 1 1  k .
,
l’inégalité de la moyenne : ∀k ∈[[1, n − 1]] , f  f (t)dt  f
n n k−1
n
n n
 nk 
1 k
k+1
n
Donc f (t) dt  f  f (t) dt.
k−1
n
n n k
n
 n−1
n
 1
Par addition membres à membres, f  vn  f (t) dt
1
0
n − 1 π 1 n

i.e. arcsin  vn  − arcsin .


n 2 n
π
Le théorème d’encadrement implique lim (vn ) = .
n→∞ 2
1 n  
a .
c. Première méthode : ln(wn ) = ln 1 +
n k
k=1 
a a a.
On déduit de l’inégalité de l’énoncé avec x = que ∀k ∈[[1, n]], 0  ln 1+ 
k k k

Par addition membres à membres, ∀n ∈ N , 0  ln(wn )  aλn
n
11
où λn = −−−→ 0 d’après le lemme de Cesàro. Par encadrement,
n k n→∞
k=1
lim (ln(wn )) = 0. D’où lim (wn ) = 1 car exp est continue en 0.
n→∞ n→∞
Deuxième méthode : en utilisant un travail dirigé (lemme de Cesàro) vu au chapitre
αn+1 √
4 de la première partie, on a −−−→  ⇒ n αn −−−→ .
αn n→∞ n→∞
αn+1 a + n + 1.
Le résultat est alors immédiat ici car =
αn n+1
d. On est tenté de penser à une somme de Riemann. . .
n+k 2n 2 2
Notons que si k ∈[[1, n]], 0 < 2  2 = . Donc 0 < un  .
n + k2 n n n
Par encadrement, lim (un ) = 0.
Solutions

n→∞
π
n−1
  kπ  1
e. tn n→∞
 n f où f est la fonction définie par f (t) = continue
n 2 + cos(t)
k=1
sur [0, π]. Le théorème sur les sommes de Riemann de fonctions continues sur un
250 Intégration

 π
π
segment s’applique et donc lim (tn ) = f (t)dt = √ . Cette intégrale se calcule
n→∞ 0 3 t
avec une calculette ou bien en faisant le changement de variable u = tan .
2
1   k    k .
n
f. Soit zn = f f Comme f ∈ C 1 ([0, 1], R), le théorème sur les
n n n
k=1
sommes de Riemann  1 de fonctions continues sur un segment s’applique à f f  et

1 2 
donc lim (zn ) = ff = f (1) − f 2 (0) que nous noterons .
n→∞ 0 2
Il suffit de prouver que lim (yn − zn ) = 0, pour conclure que lim (yn ) = .
n→∞ n→∞

1    k    k + 1   k 
n
.
|un − vn |  f f − f 
n n n n
k=1
f  étant continue sur [0, 1] y est uniformément continue d’après le théorème de
Heine, donc : ∀ε > 0, ∃α > 0, ∀(x, y) ∈[0, 1]2 , |x − y|  α ⇒ |f  (x) − f  (y)|  ε.
1 1
Il existe n0 ∈ N tel que < α. Il suffit de prendre, par exemple, n0 = + 1.
n0 α
k + 1 k  1   k+1   
k 
  
Pour tout n  n0 ,  −  =  α, donc f  − f   ε.
n n n n n
Nous invitons notre lecteur étudiant à réfléchir au fait que la continuité de la
fonction f  était insuffisante pour conclure.
La fonction f étant continue sur le segment [0, 1] est bornée. Soit M = sup |f (t)|
t ∈[0,1]
on a pour tout n  n0 , |un − vn |  M ε et la conclusion.

2. Le résultat étant sans objet si f est la fonction nulle, supposons donc f distincte
de la fonction nulle sur [a, b].
 b
Notons que, par linéarité de l’intégration, ∀P ∈ R[X], f (t)P (t)dt = 0 ().
a
Montrons que f a au moins un changement de signe sur [a, b]. Si ce n’était pas le
 b
cas, on aurait f = 0 avec f continue sur [a, b], distincte de la fonction nulle et
a
de signe constant ce qui est contraire à un résultat du cours.
Soit r  n le nombre d’annulations de f avec changement de signe sur [a, b]. Notons
x1 , . . . , xr ces points et P (X) = (X − x1 ) · · · (X − xr ). La fonction t → f (t)P (t)
est continue, de signe constant sur [a, b] (minute de réflexion : là est la difficulté.)
 b
Comme la fonction t → f (t)P (t) est aussi distincte de la fonction nulle, f P = 0
a
ce qui contredit (). Donc r > n et le résultat est prouvé.

 b  b   b  b  b
   
3. a. |f | =  f ⇒ |f | = ε f⇒ |f | − εf = 0 où ε ∈{−1, 1}.
a a a a a
Comme |f | − εf est continue et positive sur [a, b], on a |f | − εf = 0 i.e. f est de
signe constant sur [a, b].
 b  b
b. f = 0 sinon |f | = 0, ce qui implique f = 0.
a a
Intégration 251
 b  b   b 
  iθ
On peut donc poser f = f e où θ = Arg f et f (t) = g(t)eiθ .
a a a
 b  b   b  b  b
   
|f | =  f ⇒ |g| = g⇒ |g| − e(g) = 0 ⇒ |g| = e(g) car
a a a a a
e(g)  | e(g)|  |g| et |g| − e(g) est continue sur [a, b].
 
Or |g| = e(g) ⇒ g [a, b] ⊂ R+ ⇒ arg(g(t)) ≡ 0 [2π].
Comme arg(g(t)) = arg(g(t)) − θ, le résultat est prouvé.

4. a. Comme f ∈ C 1 ([a, b], C), par intégration par parties, pour tout λ = 0
 b  f
1  1
f (t)eiλt dt = f (b)eiλb − f (a)eiλa − f  (t)eiλt dt.
a iλ iλ a
 b  1   b  M
 
Donc  f (t)eiλt dt  |f (b)| + |f (a)| + |f  | = où M est indépendant
a |λ| a |λ|
 b
de λ. On déduit du théorème d’encadrement que f (t)eiλt dt −−−−−→ 0.
|λ|→+∞
a λ∈R

b. Par deux intégrations


 π par parties, on obtient
 1 
∀n ∈ N , In = (αt + βt) cos(nt)dt = 2 (2απ + β)(−1)n − β .
2
0  n
 1 (2απ + β) − β = 1 1
∀n ∈ N , In = 2 ⇐⇒ ⇐⇒ α = et β = −1.
n −2απ − 2β = 1 2π
n
  π  n
1 2
Il s’ensuit que = (αt + βt)S n (t)dt où Sn (t) = cos(kt).
k2 0k=1 k=1
t 1 
n  (2k + 1)t   (2k − 1)t 
Sn (t) sin = sin − sin . Par télescopage,
2 2 2 2
k=1
 t  1  (2n + 1)t   t 
Sn (t) sin = sin − sin .
2 2 2 2 
n
 1 π
(αt2 + βt) .  (2n + 1)t  1 π 2
Donc = sin dt − (αt + βt)dt.
k2 0 2 sin(t/2) 2 2 0
k=1
(αt2 + βt)
Notons f (t) = si t ∈ ]0, π] et f (0) = β. La fonction f est continue sur
2 sin(t/2)
1
[0, π] et de classe C sur ]0, π].  Il suffit de prouver que f est de classe C 1 sur [0, π]
π  (2n + 1)t 
pour conclure avec le a. que f (t) sin dt −−−→ 0.
0 2 n→∞
1   t  1  t 
∀t ∈ ]0, π], f  (t) = (2αt + β) sin − (αt 2
+ βt) cos .
2 sin2 (t/2) 2 2 2
t 1 t α 2
(2αt + β) sin − (αt2 + βt) cos = t + +o(t2 ).
2 2 2 t→0 2
α
Donc f  (t) = + o(1). On déduit du théorème de limite de la dérivée que f est
t→0 2
 n 
1 1 π 2 π2 .
Solutions

de classe C 1 sur [0, π]. Donc − − −→ − (αt + βt)dt =


k 2 n→∞ 2 0 6
k=1
 π2
sin(2n + 1)t
c. Pour calculer Jn = dt qui existe car la fonction définie par
0 sin(t)
252 Intégration

sin(2n + 1)t
t → si t ∈ ]0, π/2] et (2n + 1) si t = 0. est continue sur [0, π/2], on
sin(t)
peut, soit utiliser Sn vue au b. soit calculer Jn − Jn−1 pour n  1.
 π2
π
Pour tout n  1, Jn − Jn−1 = cos(2nt)dt = 0. Donc ∀n ∈ N, Jn = J0 = .
0 2
1 1
Notons f (t) = − si t ∈]0, π/2] et f (0) = 0.
sin(t) t
t − sin(t) t
Comme f (t) = la fonction f a un développement limité d’ordre
t sin(t) t →0 6
1 en 0, elle est donc dérivable en 0 et f  (0) = 1/6.
 π sin2 (t) − t2 cos(t) .
Pour tout t ∈ 0, , f  (t) =
2 t2 sin2 (t)

En procédant comme au  b. par un développement limité en 0 de f , on vérifie que
π
f est de classe C 1 sur 0, avec le théorème de limite de la dérivée.
2 π
2  1 1
On déduit de a. que lim − sin(λt)dt = 0. En prenant λ = 2n + 1
λ→+∞ 0 sin(t) t
  π
2 sin(2n + 1)t 
ceci implique lim Jn − dt = 0. Le changement de variable
n→∞ 0 t
 (2n+1)π
2 sin(u) π
affine (2n + 1)t = u implique lim du = .
n→∞ 0 u 2
On conclut avec le résultat admis.

5. a. En tant que dérivée n-ième d’un polynôme de degré 2n, Pn est de degré n et
(2n)! .
son coefficient dominant est n Notons h(t) = (t2 − 1)n et raisonnons par
2 (n!)2
récurrence. h n’a aucune racine sur ]− 1, 1[. Soit 1  k  n − 1. Supposons que h(k)
a k racines distinctes sur ] − 1, 1[ et notons −1 < a1 < · · · < ak < 1 ces racines.
L’application du théorème de Rolle à h(k) sur chaque segment [ap , ap+1 ] donne
bp ∈ ]ap , ap+1 [ tels que h(k+1) (bp ) = 0 pour p ∈[[1, k − 1]].
D’autre part, h est une fonction polynôme qui a −1 et 1 comme zéros d’ordre n,
donc h(k) (−1) = h(k) (1) = 0. Le théorème de Rolle appliqué sur [−1, a1 ] et sur
[ak , 1] prouve l’existence de b0 ∈ ] − 1, a1 [ et bk ∈ ]ak , 1[ tels que
h(k+1) (b0 ) = h(k+1) (bk ) = 0. Donc h(k+1) a k + 1 zéros distincts sur ] − 1, 1[.
b. La formule d’intégration par parties itérée appliquée aux fonctions f et g de
classe C ∞ sur [−1, 1] s’écrit :
 1  n−1
 1  1
f (t)g (n) (t)dt = (−1)k f (k) (t)g (n−1−k) (t) + (−1)n f (n) (t)g(t)dt.
−1 −1 −1
k=0
1
Posons g(t) = (t2 − 1)n . Comme g est une fonction polynôme qui a −1 et 1
2n n!
comme zéros d’ordre n, on a g (i) (−1) = 0 = g (i) (1) pour tout i ∈[[0, n − 1]]. Il
s’ensuit que, dans la formule précédente, le  crochet  est nul et que
 1  1
1
f (t)Pn (t)dt = n f (n) (t)(1 − t2 )n dt.
−1 2 n! −1
Intégration 253
 1
c. Si m < n, l’application du résultat de b. à f (t) = Pm (t) donne Pm Pn = 0.
−1
 1
Comme Pm Pn = Pn Pm , on conclut que pour tout m = n, Pm Pn = 0.
−1
(2n)!
Dans le cas où m = n, on a f (n) (t) = n .
 1  1 2 n!
2 2(2n)! 2 n
D’où Pn (t)dt = n 2 (1 − t ) dt. Le changement de variable de classe
−1 (2 n!) 0
C 1 et bijectif entre [0, 1[ et [0, π/2[, u = arcsin(θ) donne
 1  π/2
2(2n)!
Pn2 (t)dt = n 2 cos2n+1 (θ)dθ. On reconnait une intégrale de Wallis
−1 (2 n!) 0
calculéedans un travail dirigé de ce chapitre.
1
2(2n)! (2n n!)2 2 .
Donc : Pn2 (t)dt = n 2 . =
−1 (2 n!) (2n + 1)! 2n + 1

6. Les applications x → ax sont solutions du problème.


 1  1
 
Si f existe, pour tout x ∈ R, f (x) + f (y) dy = f (x + y)dy.
0 0
 1  x+1
Par changement de variable affine, ∀x ∈ R, f (x) + f (y)dy = f (u)du.
0 x
 x
La fonction f étant continue sur R, la fonction F : x → f (t)dt est, en tant que
0
primitive de f , de classe C 1 sur R. Comme f (x) = F (x+1)−F (x)−F (1), la fonction
f est de classe C 1 sur R. On déduit de l’énoncé, que ∀(x, y) ∈ R2 , f  (x) = f  (x + y)
par dérivation. Donc ∀y ∈ R, f  (y) = f  (0).
En notant f  (0) = a, on a : ∀x ∈ R, f (x) = ax + b.
De f (x + y) = f (x) + f (y) pour tout x, y, on déduit b = 0 et la conclusion : les
fonctions solutions sont les fonctions R → R, x → ax où a ∈ R.
Remarque : on retiendra l’idée de montrer qu’une fonction continue qui vérifie
une équation fonctionnelle est de classe C p , p  1.

7. • Si f existe, en substituant x et y par 0, ( ) donne f (0) = 0.


 y
En substituant x par 0, ( ) ⇒ ∀y ∈ R, f (t)dt = 0 (1).
−y
 x
f étant continue sur R, sa primitive F s’annulant en 0, i.e. x → f (t)dt est de
0
classe C 1 sur R et (1) ⇒ ∀y ∈ R, F (y) − F (−y) = 0 ⇒ ∀y ∈ R, f (y) + f (−y) = 0,
par dérivation. Donc f est impaire.
Si f est distincte de la fonction nulle, il existe y0 ∈ R tel que f (y0 ) = 0. On a alors
1  
pour tout x ∈ R, f (x) = F (x + y0 ) − F (x − y0 ) ; par suite, f ∈ C 1 (R, R).
f (y0 )
Solutions

Par une récurrence facile, on montre que si f est de classe C k sur R, la fonction F
1  
est de classe C k+1 sur R et l’on déduit de f (x) = F (x + y0 ) − F (x − y0 )
f (y0 )
que f est de classe C k+1 sur R. Donc f ∈ C ∞ (R, R).
254 Intégration

Dérivons par rapport à y avec x fixé les deux membres de (), il vient
f (x)f  (y) = f (x+y)+f (x−y). Ce qui implique f (y0 )f  (0) = 2f (y0 ) i.e. f  (0) = 2.
Dérivons une deuxième fois par rapport à y avec x fixé les deux membres de (),
il vient f (x)f  (y) = f  (x + y) − f  (x − y).
Dérivons, deux fois par rapport à x avec y fixé les deux membres de (), il vient
f  (x)f (y) = f  (x + y) − f  (x − y). Donc : ∀(x, y) ∈ R2 , f  (x)f (y) = f (x)f  (y).
f  (x) f  (y)
Attention : on se gardera d’écrire ∀(x, y) ∈ R2 , =
f (x) f (y)
et surtout on comprendra pourquoi ceci constitue une énormité !
f  (y0 ) .
On pose a = La fonction f est alors solution de l’équation différentielle
f (y0 )
linéaire à coefficients constants y  − ay = 0 avec les conditions f (0) = 0, f  (0) = 2.
2 √ 2 √
Si a > 0, f (x) = √ sh( a x) ; si a < 0, f (x) = √ sin( −a x)
a −a
et si a = 0, f (x) = 2x.
2 2
• Il reste à vérifier que les fonctions x → 2x, x → sin(ωx), x → sh(ωx) où
ω ω
ω ∈ R sont solutions.
• Enfin, la conclusion, les solutions du problème sont les fonctions précédentes
ainsi que la fonction nulle.

8. Idée à retenir : pour déterminer la limite d’une expression du type


 b
f (t)dt −   mettre tout, sous le signe somme .
a
n 
 xk  (b − a) .
un = f (t)dt − (xk − xk−1 )f (xk ) où xk = a + k
xk−1 n
k=1
Idée à retenir : une question d’intégration avec l’hypothèse d’une fonction de
classe C 1 peut suggérer d’intégrer par parties.
 xk  x k  xk
Par intégration par parties, f = (t−xk−1 )f (t) − (t−xk−1 )f  (t)dt.
xk−1 xk−1 xk−1
 xk  xk
Donc f (t)dt − (xk − xk−1 )f (xk ) = − (t − xk−1 )f  (t)dt.
xk−1 xk−1
D’après l’égalité dans l’inégalitéde la moyenne, il existe ck ∈ ]xk−1 , xk [ tel que
 xk xk
(xk − xk−1 )2 .
(t − xk−1 )f  (t)dt = f  (ck ) (t − xk−1 )dt = f  (ck )
xk−1 xk−1 2
n  b
(b − a) b−a
Donc nun = − (xk −xk−1 )f  (ck ) −−−→ − f  car f  ∈ C([a, b], R),
2n n→∞ 2 a
k=1
d’après le théorème sur les sommes de Riemann. Donc
(b − a)  
lim nun = − f (b) − f (a) .
n→∞ 2

9. Première méthode : d’après l’égalité dans l’inégalité de la moyenne, il existe c(x)



sin(c(x)) 3x dt sin(c(x))
compris entre x et 3x tel que f (x) = = ln(3).
c(x) x t c(x)
Intégration 255

Par encadrement, lim c(x) = 0. Donc lim f (x) = ln(3).


x→0 x→0
sin(t) 1 t
Deuxième méthode : comme 2
= − + o(t), par intégration des
t
 x t→0 t 6
sin(t) 1  x2
développements limités, h(x) = − dt = − + o(x2 ).
0 t t x→0 12
2x2
Donc h(3x) − h(x) = f (x) − ln(3) = − + o(x2 ).
x→0 3
2x2
D’où le développement limité f (x) = ln(3) − + o(x2 ).
x→0 3

10. a. Pour tout n  0, f n g ∈ C([a, b], R+ ). Donc un ∈ R+ .



b

Si l’on note M = sup f (t) = max f (t), on a ∀n  1, n un  M n
g.
t ∈[a,b] t ∈[a,b] a
Soit c ∈[a, b] tel que M = f (c). Comme f est continue en c, pour tout ε ∈ ]0, M ],
il existe [α, β] ⊂ [a, b] tel que ∀t ∈[α, β], f (t)  M − ε = f (c) − ε > 0.
Comme g > 0, pour tout t ∈[α, β], f n (t)g(t)  (M − ε)n g(t) > 0.
 
b β

Donc ∀n  1, n un  n f n g  (M − ε) n g.
a α
 
β b
n n
Comme g et g ont pour limite 1 quand n → ∞,
α a

∀ε ∈ ]0, M ], ∃n0 ∈ N, ∀n  n0 , M − 2ε  n un  M + 2ε

i.e. la suite ( n un )n1 converge vers M .
b. Compte tenu d’un travail dirigé  Théorème de Cesàro  vu à un chapitre du
un+1 
premier semestre, il suffit de montrer que la suite converge.
un n0
un+1
Comme, d’après l’inégalité de la moyenne, 0 <  M , la suite en question
un
est bornée. D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, si ϕ  et ψ sont  continues par
 b   b  b
 
morceaux sur [a, b] et à valeurs complexes,  ϕψ   |ϕ|2 . |ψ|2 .
 a a a
√ n
Posons ϕ = gf et ψ =  gf n+2 fonctions continues sur [a, b], il vient
un+1 
un+1  un un+2 et donc la suite
2
est croissante. Comme elle est majorée,
un n0
elle converge.


π 1 1 n (π/2)n .
11. a. ∀x ∈[0, 1], 0  arcsin(x)  ⇒ ∀n ∈ N, 0  arcsin(x) dx 
2 n! 0 n!

(π/2)n 1 1 n
Par croissances comparées, lim = 0, donc lim arcsin(x) dx = 0
n→∞ n! n→∞ n! 0
par encadrement.
 π
Solutions

 sin(x) 1  sin(x) π
b. ∀x ∈[0, π], ∀n ∈ N 0   ⇒ ∀n ∈ N , 0  dx  .
x + n n 0 x+n n
π
sin(x)
Donc, par encadrement, lim dx = 0.
n→∞ 0 x + n
256 Intégration

 π
2 1 − cos(x)
c. Notons, pour tout a ∈ R+ , F (a) =  dx.
2
sin (x) + a cos2 (x)
0

  π
x 1 − cos(x)  π
La fonction x → tan = si x ∈ 0, étant continue sur 0, ,
2 sin(x) 2 2
 π2 0 si x = 0  π
1 − cos(x) 2 x
l’intégrale F (0) = dx existe et F (0) = tan dx = ln(2).
0 sin(x) 0 2
 π2
a cos2 (x)(1 − cos(x))
F (0)−F (a) =     dx.
0 sin(x) sin2 (x) + a cos2 (x) sin(x) + sin2 (x) + a cos2 (x)
 π2
√ cos(x)
Donc : ∀a ∈ R+ , 0  ln(2) − F (a)  a dx.
0 1 + cos(x)
Par encadrement, lim F (a) = ln(2).
a→0+


 2  x 2
12. ∀x ∈[a, b], f (x) − f (a) = f  (t)dt .
a
D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz,
  x 2   x   x   b
∀x ∈[a, b], f 
 f 2
dt = (x − a) f 2 .
a a a a
Par croissance et linéarité de l’intégration,
 b   b   b  b  (b − a)2
 2
f (x) − f (a) dx  f 2 2
(x − a) dx = f 2 × .
a a a a 2

13. Pour x ∈[0, 1], la fonction t → f (t) min(t, x) est continue sur [0, 1]. Donc ϕ(f ) est
définie sur [0, 1]. Par linéarité de l’intégration, ϕ est linéaire. De plus,
 1  x  1
∀x ∈[0, 1], ϕ(f )(x) = f (t) min(t, x)dt = tf (t)dt + x f (t)dt.
0 0 x
Comme les fonctions f et t → tf (t) sont continues sur [0, 1], on déduit du théorème
sur les primitives de fonctions continues que ϕ(f ) ∈ C 1 ([0, 1], R) et
 1  1

∀x ∈[0, 1], ϕ(f ) (x) = xf (x) + f (t)dt − xf (x) = f.
x x
Donc ϕ n’est pas surjective. De plus, ϕ(f ) est de classe C 2 sur [0, 1] et ϕ(f ) = −f .
Comme ϕ est linéaire, étudions son noyau.
 1
ϕ(f ) = 0 ⇒ ϕ(f ) = 0 ⇒ ∀x ∈[0, 1], f = 0 ⇒ ∀x ∈[0, 1], f (x) = 0,
x
par dérivation. Donc ϕ est injective.

14. D’après le théorème de Taylor avec reste intégral, si y ∈ C n+1 (R, R),
n  x
xk (k) (x − t)n (n+1)
∀x ∈ R, y(x) = y (0) + y (t)dt.
k! 0 n!
k=0

Si y est de classe C n+1 sur R, y (n) = f et y (k) (0) = 0 pour tout k ∈[[0, n]] alors
y = F . Il ne reste plus qu’à vérifier que F est solution.
Intégration 257

n  
  x
n k
n!F (x) = x (−t)n−k f (t)dt. En tant que primitive de fonction con-
k 0
k=0
 x
tinue, x → (−t)n−k f (t)dt est de classe C 1 sur R. On déduit des théorèmes sur
0
les opérations sur les fonctions de classe C 1 que F ∈ C 1 (R, R) et
 n    x 
n
∀x ∈ R, n!F  (x) = kxk−1 (−t)n−k f (t)dt + xk (−x)n−k f (x) .
k 0
k=0
n   n  
n−1 n k
Comme, pour tout k ∈[[1, n]], k =n et x (−x)n−k = 0,
k k−1 k
k=0
 n − 1  x
n−1  x
 p n−1−p
n!F (x) = n x (−t) f (t)dt = n (x − t)n−1 f (t)dt.
p=0
p 0 0
 x
(x − t)n−1
D’où ∀x ∈ R, F  (x) = f (t)dt.
0 (n − 1)!
 x
Par récurrence, F (n) (x) = f puis F (n+1) (x) = f (x).
0

15. Si f (a) =
 0, la fonction f est nulle et le résultat est immédiat. Si f (a) > 0, on pose
x
G(x) = g(t)dt, M = max G(x) et m = min G(x). On déduit le résultat du
a x ∈[a,b] x ∈[a,b]
 b
théorème des valeurs intermédiaires car mf (a)  f g  M f (a).
a
Par intégration par parties, prouvons l’inégalité la moins claire.
 b  b  b
f g = f (b)G(b) + (−f  )G  f (b)G(b) + M (−f  )  M f (a).
a a a
D’où le résultat.

16. Inégalité d’Young


 ky 
a. Utilisons pour ce faire des sommes de Riemann. Pour n ∈ N soit xk = g .
n
La suite σ = (xk )0kn est une subdivision de [0, g(y)]. Soit
y    (k + 1)y   ky 
n−1
 n−1
 n−1
ky .
Sn = (xk+1 − xk )f (xk ) = (xk+1 − xk ) = k g −g
n n n n
k=0 k=0 k=0
  (k + 1)y   ky    (k + 1)y   ky   (k + 1)y 
k g −g = (k + 1)g − kg −g .
n n n n n
 y
y  ky .
 n
Par télescopage, Sn = yg(y) − g Il vient Sn −−−→ yg(y) − g(t)dt.
n n n→∞ 0
k=1
Comme Sn est une somme de Riemann associée à f et σ. Pour montrer que
 g(y)
Sn −−−→
Solutions

f (t)dt, il suffit de justifier que le pas de la subdivision σ tend


n→∞ 0
vers 0 quand n tend vers l’infini. Or ceci découle de l’uniforme continuité de g sur
le segment [0, y]. Le résultat est ainsi prouvé car g est continue sur le segment [0, 1]
y est uniformément continue d’après le théorème de Heine.
258 Intégration

 x
b. Pour y fixé, la fonction ϕ : x → xy − f (t)dt est de classe C 1 sur [0, a] et
0
vérifie ϕ(0) = 0 et ϕ (x) = y − f (x).
Si b = g(y), la fonction ϕ est croissante sur [0, b] et décroissante sur [b, a] avec
 b  g(y)
ϕ(b) = by − f (t)dt = yg(y) − f (t)dt.
0 0
 g(y)  y
Il suffit pour conclure de prouver que yg(y) = f (t)dt + g(u)du ce qui a
0 0
été fait au a.
1 1
c. + = 1 s’écrit aussi (p − 1)(q − 1) = 1. Alors f : t → tp−1 est continue
p q
strictement croissante sur R+ de réciproque g : t → tq−1 et l’inégalité de b. donne
immédiatement le résultat.

1
17. La fonction f : t → est continue sur ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[. Les fonctions
 x ln(t)  x
G : ]0, 1[ , x → f et H : ]1, +∞[, x → f sont de classe C 1 .
1
2 2

∀x ∈ ]0, 1[, F (x) = G(x2 ) − G(x) ⇒ F ∈ C 1 (]0, 1[, R)


x − 1.
et F  (x) = 2xf (x2 ) − f (x) =
ln(x)
∀x ∈ ]1, +∞[, F (x) = H(x ) − H(x) ⇒ F ∈ C 1 (]1, +∞[, R)
2
x − 1.
et F  (x) = 2xf (x2 ) − f (x) =
ln(x)
x2 − x .
Si x ∈ ]0, 1[, on déduit du théorème de la moyenne : ∃c(x) ∈ ]x2 , x[, F (x) =
ln(c(x))
x → 0+ ⇒ c(x) → 0+ . Donc lim F (x) = 0 = F (0). Donc F est continue en 0.
+ x→0
 x2  x2
dt tdt .
Notons que = ln(2). On écrit F (x) = D’après le théorème
x t ln(t) x t ln(t)
2
de la moyenne, si x ∈ ]0, 1[, ∃d(x) ∈ ]x , x[, F (x) = d(x) ln(2) et si x > 1, il existe
d(x) ∈ ]x, x2 [ tel que F (x) = d(x) ln(2). Donc par encadrement, lim F (x) = ln(2).
x→1
Comme F (1) = ln(2), la fonction F est continue en 1.
On peut conclure, pour l’instant que F est continue sur R+ de classe C 1 sur
x−1
]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ et pour tout x ∈ ]0, 1[ ∪ ]1, +∞[ , F  (x) = > 0.
ln(x)
Comme lim F  = 0 et lim F  = 1, on déduit du théorème sur la limite de F  , que
0+ 1
F ∈ C 1 (R+ , R), que F  (0) = 0 et F  (1) = 1.
Avec les notations précédentes, si x > 1, F (x) = d(x) ln(2) > x ln(2). Donc
lim F = +∞. Le tableau de variations de F est immédiat ainsi que l’allure de
+∞
la courbe représentative.
Intégration 259

18. Pour tout n ∈ N, [0, 1] → R, x → xn sin(πx) est continue, d’où l’existence de In


pour tout n ∈ N.
2 1
a. I0 = et par intégration par parties, I1 = .
π π
1 (n + 1)(n + 2)
b. Par deux intégrations par parties, on obtient : In+2 = − In .
π π2
c. Si x ∈[0, 1], 0  xn+1  xn et 0  sin(πx)  1 impliquent 0  In+1  In . La
suite (In )n0 est donc décroissante et minorée par 0, donc convergente.
 1
1 ,
Comme 0  In  xn dx = par encadrement, lim (In ) = 0.
0 n+1 n→∞

1 (n + 1)(n + 2) π.
d. On déduit de b. et c. que − 2
In −−−→ 0. Donc In n→∞
π π n→∞ n2
 x
19. a. En tant que primitive de la fonction f continue sur R, ϕ : x → f (t)dt est de
0
1 
classe C 1 sur R et ϕ (x) = f (x). Comme F (x) = ϕ(x + 1) − ϕ(x − 1) , il s’ensuit
2
1 
que F est de classe C sur R et F (x) = f (x + 1) − f (x − 1) .
1 
2
b. Idée à retenir : pour déterminer la limite d’une expression du type
 b
f (t)dt −   mettre tout, sous le signe somme .
a
 x+1  x+1
1 1  
∀x ∈ R, F (x) −  = f (t)dt −  = f (t) −  dt.
2 x−1 2 x−1
D’après l’hypothèse, ∀ε > 0, ∃α > 0, ∀x  α, |f (x) − |  ε.
Si x  α + 1, alors x + 1 > x − 1  α, donc
 
1 x+1  
 1 x+1
|F (x) − |  f (t) −  dt  εdt = ε. D’où lim F (x) = .
2 x−1 2 x−1 x→+∞
 x+1
1
c. Si f (t) = |t| alors F (x) = |t|dt. On montre aisément que F est paire ce
2 x−1
qui implique qu’il suffit d’étudier F sur R+ .

1 x+1 1 
Si x  1, F (x) = tdt = (x + 1)2 − (x − 1)2 = x.
2 x−1 4
 0 
1 1 x+1 1  x2 + 1
.
Si x ∈[0, 1[, F (x) = (t)dt + tdt = (x − 1)2 + (x + 1)2 =
2 x−1 2 0 4 2

20. t → arcsin( t ), étant continue sur [0, 1],√sa primitive F qui s’annule √ en 0 est
de classe C 1 sur [0, 1] et F  (x) = arcsin( x ). De même t → arccos( t ), étant
continue sur [0, 1], sa primitive G qui s’annule en 0 est de classe C 1 sur [0, 1] et

G (x) = arccos( x ). Comme, pour tout x ∈ R, (cos2 (x), sin2 (x)) ∈[0, 1]2 , la fonc-
tion f : x → F (sin2 (x)) + G(cos2 (x)) est définie sur Ret par théorème de compo-
Solutions


sition, de classe C 1 sur R, avec f  (x) = 2 sin(x) cos(x) F  (sin2 (x)) − G (cos2 (x)) .
La fonction f étant π-périodique et paire, il suffit de l’étudier sur [0, π/2].

Si x ∈[0, π/2], f  (x) = 2 sin(x) cos(x) x − x) = 0, Donc f est constante sur [0, π/2].
260 Intégration

π   1
 2 √ √  π π
f = arcsin( t ) + arccos( t ) dt = car arcsin(t) + arccos(t) = pour
4 0 4 2
tout t ∈[−1, 1]. Donc ∀x ∈[0, π/2], f (x) = π/4.

2
21. a. Comme t → et est continue sur R, sa F primitive qui s’annule en 0 est de classe
2
C 1 sur R et F  (x) = ex > 0. Donc F ∈ C ∞ (R, R). De plus F est impaire comme
on le vérifie aisément.
2
Comme et  1, on a pour tout x  0, F (x)  x. Donc lim F = +∞.
+∞
Par imparité lim F = −∞. Donc F est un homéomorphisme de R sur R. Comme
−∞
F ∈ C ∞ (R, R) et F  (x) > 0, F −1 est aussi de classe C ∞ sur R. On peut donc écrire
 f (x)
2  
et dt = 1 ⇐⇒ F (f (x)) − F (x) = 1 ⇐⇒ f (x) = F −1 1 + F (x) .
x
b. Il s’ensuit que f est définie et de classe C ∞ sur R par composition.
 f (x)  f (x)
2 2   2
c. et dt = 1 ⇒ f (x) > x. Si x > 0, et dt = 1 ⇒ 1 > f (x) − x ex .
x x

Donc ∀x ∈ R+ , 0 < f (x) − x < e−x .


2

Donc la droite : y = x est asymptote à la courbe représentative de f et au voisinage


de +∞, la courbe est au-dessus de son asymptote.
 y  −y  −x
t2 t2 2
y = f (x) ⇒ 1 = e dt = − e dt = et dt ⇒ −x = f (−y).
x −x −y
La courbe représentative de f est donc symétrique par rapport à la droite : y+x = 0
i.e. la seconde bissectrice.

 b
22. La définition de la fonction g : R → C, x → f (x + t) cos(t)dt découle de la
a
continuité de la fonction t → f (t) cos(x + t) sur [a, b]. Le changement de variable
 b+x
affine x + t = u donne g(x) = f (u) cos(u − x)du = cos(x)h(x) + sin(x)k(x)
a+x
 b+x  b+x
où h(x) = f (u) cos(u)du et k(x) = f (u) sin(u)du.
a+x a+x
 x  x
Les fonctions F : x → f (u) cos(u)du et G : x → f (u) sin(u)du étant
0 0
primitives de fonctions continues sur R sont de classe C 1 sur R.
Comme h(x) = F (b + x) − F (a + x) et k(x) = G(b + x) − G(a + x), les fonctions
h et k sont de classe C 1 sur R et par théorèmes généraux, g ∈ C 1 (R, C) et
 b+x


g (x) = cos(x) f (b + x) cos(b + x) − f (a + x) cos(a + x) − sin(x) f (u) cos(u)du
a+x
 b+x

+ sin(x) f (b + x) sin(b + x) − f (a + x) sin(a + x) + cos(x) f (u) sin(u)du.
a+x
 b+x

Donc g (x) = f (b + x) cos(b) − f (a + x) cos(a) − f (u) sin(x − u)du.
a+x
Intégration 261

23. a. ∀x ∈ R, ∀θ ∈[0, π], x2 − 2x cos(θ) + 1 = (x − eiθ )(x − e−iθ ) = |x − eiθ |2 .


Comme x = eiθ ⇒ |x| = 1, pour tout x ∈ R \ {−1, 1}, θ → ln |x − eiθ |2 est continue
sur [0, π]. Donc I(x) est défini.
b. Par le changement de variable affine u = π − θ, on montre que I(−x) = I(x).
1
On a aisément ∀x ∈ R \ {−1, 1}, I = I(x) − π ln(x2 ).
x
Pour étudier I(x2 ) notons que
iθ iθ −iθ −iθ
x4 − 2x2 cos(θ) + 1 = (x2 − eiθ )(x2 − e−iθ ) = (x − e 2 )(x + e 2 )(x − e 2 )(x + e 2 ),
iθ −iθ iθ −iθ
donc x4 − 2x2 cos(θ) + 1 = (x − e 2 )(x − e 2 )(x + e 2 )(x + e 2 ),
 θ  θ 
i.e. x4 − 2x2 cos(θ) + 1 = x2 − 2x cos + 1 x2 + 2x cos +1 .
2 2
2
Il s’ensuit que I(x ) = J(x) + K(x) où
 π  θ   π2
J(x) = ln x2 − 2x cos + 1 dθ = 2 ln(x2 − 2x cos(u) + 1)du
0 2 0
 π  θ   π2
2
et K(x) = ln x + 2x cos + 1 dθ = 2 ln(x2 + 2x cos(u) + 1)du par
0 2 0
le changement de variable linéaire θ = 2u. Enfin,  π par le changement de variable
affine u = π − t dans K(x), on obtient K(x) = ln(x2 − 2x cos(t) + 1)dt.
π
2

Enfin, avec le théorème de Chasles, I(x2 ) = 2I(x).


c. Comme −1  cos(θ)  1, si x > 0, ln(1−x)2  ln(x2 −2x cos(t)+1)  ln(1+x)2 .
Donc ∀x ∈ ]0, 1[, π ln(1 − x)2  I(x)  π ln(1 + x)2 .
Par théorème d’encadrement, lim+ I(x) = 0. Comme I est paire, lim− I(x) = 0.
x→0 x→0
Donc lim I(x) = 0.
x→0
1 1 n
d. Si x ∈ ] − 1, 1[, I(x) = I(x2 ) = n I(x2 ) pour tout n  0 par récurrence. Si
2 2
l’on fait tendre n vers l’infini avec x fixé dans ]−1, 1[, on déduit de c. que I(x) = 0.
Donc : ∀x ∈ ] − 1, 1[, I(x) = 0.
1 1
Si |x| > 1, ∈ ]0, 1[, I = 0 = I(x) − π ln(x2 ) ⇒ I(x) = 2π ln |x|.
|x| x
 n   kπ    n
 
e. Notons Pn (X) = X 2 − 2X cos +1 = X − zk )(X − zk
n
k=1 k=1
 ikπ 
où les zk = exp , 0  k  2n − 1 sont les racines (2n)-ièmes de l’unité.
n
n 2n−1
 2n−1

Comme zn = z2n−k , Pn (X) = (X − zk ) (X − zk ) = (X − zn ) (X − zk )
k=1 k=n k=1
X 2n − 1 .
i.e. Pn (X) = (X + 1)
X −1
D’après le théorème sur les sommes de Riemann de fonctions continues, pour tout
Solutions

π
x ∈ R \ {−1, 1}, I(x) = lim ln(Pn (x)).
n→∞ n
1+x
Si |x| < 1, lim Pn (x) = ce qui implique I(x) = 0
n→∞ 1−x
262 Intégration

x + 1
2n
Si |x| > 1, ln(Pn (x)) = ln(x2n − 1) + ln  ln(x ) = 2n ln |x|.
x − 1 n→∞
Donc I(x) = 2π ln |x|. On retrouve bien les résultats précédents.

1 
1
24. a. On déduit de l’inégalité de Cauchy-Schwarz que P (f )  f . √ = 1 avec
0 f
 1 ,
égalité si, et seulement si, f = λ √ , avec λ ∈ R. Comme f est valeurs dans R+
f
ceci équivaut à f = λ ∈ R . +
1 n
b. Soit, pour n ∈ N , fn : x → enx , on a P (fn ) = (e − 1)(1 − e−n ).
n2
en ,
Comme P (fn ) n→∞
 n2 par croissances comparées n→∞ lim P (fn ) = +∞.
L’ensemble {P (f ) | f ∈ E} n’est donc pas majoré.

Pn (X) 
n−1
1  2ikπ 
25. a. Fn (X) = = où zk = exp (voir le chapitre 9 du cours
Pn (X) X − zk n
k=0
du premier semestre).
1
b. Comme |x| = 1, f : t → est continue sur [0, 2π]. Donc I(x) ∈ C.
x − eit
 2π
La question a. incite à utiliser les sommes de Riemann. I(x) = f = lim un
0 n→∞


n−1
  2kπ  2π
n−1
 1 2π . x n
où un = f = = .
n n n x − zk x xn − 1
k=0 k=0
• Si |x| < 1, lim xn = 0 ⇒ lim un = 0 ⇒ I(x) = 0.
n→∞ n→∞
n
x 1 2π .
• Si |x| > 1, n = −−−→ 1 ⇒ lim (un ) = I(x) =
x −1 1 − x−n n→∞ n→∞ x
 b  
26. Si f est constante, f g  = λ g(b) − g(a) = 0.
a
 b
Réciproquement, si pour tout g ∈ C 1 ([a, b], R), f g  = 0, cherchons g telle que
a
x
g  = f − λ où λ ∈ R. On a alors ∀x ∈[a, b], g(x) = f (t)dt + λx + µ.
a
 b
g(a) = 0 ⇒ λa + µ = 0 ; g(b) = 0 ⇒ f + λb + µ = 0.
a
 b  x 
1 x−a b
Donc λ = f et µ = −λa. Donc g(x) = f (t)dt + f (t)dt.
a−b a a b−a a
 b  b  b  b
f g  = 0 et λg  = 0 impliquent (f − λ)g  = (f (t) − λ)2 dt = 0.
a a a a
2
t → (f (t) − λ) étant continue, positive sur [a, b], on a ∀t ∈[a, b], f (t) = λ.
Intégration 263

tan2 (x) − x2
27. La fonction ϕ : x → si x ∈ ]0, 1] étant positive, continue sur le
x3
0 si x = 0
segment [0, 1] y est bornée. Il existe donc λ ∈ R+ tel que : ∀x ∈[0, 1], 0  ϕ(x)  λ.
i.e. ∀x ∈[0, 1], x2  tan2 (x)  x2 + λx3 .
1
En posant x = √ pour k ∈[[1, n]] et en additionnant les inégalités membres à
k+n
membres, on obtient an  un  an + λbn ,
 n n  1
1 1 1 dt
avec an = = k
− − − → = ln(2) (somme de Riemann)
k+n n 1 + n n→∞ 0 1 + t
k=1 k=1
 n
1 n 1
et 0  bn = 3/2
 3/2 = √ . Donc lim bn = 0 et par encadrement,
(k + n) n n n→∞
k=1
(un )n1 converge vers ln(2).

28. a. Appliquons le théorème de Taylor avec reste intégral sur [0, x], x > 0 à la fonction
f : t → ln(1 + t) qui est de classe C ∞ sur R+ .

x2 1

f (x) = f (0) + xf (0) + (1 − t)f  (tx)dt.
2 0
 1
 , ln(1 + x) = x − x2 1−t
Donc ∀x ∈ R+ dt.
0 (1 + tx)2
 1
1−t 1
Comme, pour x ∈ R+ et t ∈[0, 1], 0  2
 (1 − t) et (1 − t)dt = ,
(1 + tx) 0 2
l’inégalité est établie, pour x > 0. Elle est immédiate si x = 0.
n   
 k . βn
b. ln(un ) = ln 1 + On déduit de a. αn −  ln(un )  αn où
n3 2
k=1
 n  n   1√
k 1 k 2
αn = 3
= −−− → t dt = (somme de Riemann) et
n n n n→∞ 0 3
k=1 k=1
n
 k n(n + 1) 2
βn = = −−−→ 0. Par encadrement, ln(un ) −−−→ .
n3 2n3 n→∞ n→∞ 3
k=1
Par continuité de la fonction exp, un −−−→ e2/3 .
n→∞

 1  1
4 3 2
29. Première méthode : (f − 2f + f ) = 0 i.e. f 2 (t)(f (t) − 1)2 dt = 0.
0 0
La fonction t → f 2 (t)(f (t) − 1)2 étant continue et positive sur [0, 1], il s’ensuit que
∀t ∈[0, 1], f 2 (t)(f (t) − 1)2 = 0 i.e. ∀t ∈[0, 1], f (t)(f (t) − 1) = 0.
Donc f ([0, 1]) ⊂ {0, 1}. Comme f est continue sur [0, 1], d’après le théorème des
valeurs intermédiaires, f ([0, 1]) est un intervalle de R. Donc f est la fonction nulle
sur [0, 1] ou la fonction constante égale à 1 sur [0, 1].
Solutions

Deuxième méthode : d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz sur C([0, 1], R), on a


 1 2  1  1
f.f 2  f 2. f 4 avec égalité si, et seulement si, (f 2 , f ) est liée dans
0 0 0
l’espace vectoriel C([0, 1], R). Donc ici, f = 0 ou il existe λ ∈ R tel que f 2 = λf .
264 Intégration

 1  1
Comme f2 = f 4 et f continue, distincte de la fonction nulle, λ2 = 1.
0 1 0 1
2
Comme f = f 3 et f continue, distincte de la fonction nulle, λ = 1. On
0 0
termine comme dans le premier cas.
 t  1
et e si t ∈[0, 1[
30. Comme lim n = e , on pense que lim (In ) = et dt
n→∞ t + 1 si t = 1 n→∞ 0
 1 2  1  1 n t
et t t e
où In = n+1
dt. On a u n = e dt − I n = n+1
dt.
0 t 0 0 t
 1 n−1
t
Comme un = tet dt, on a idée d’intégrer par parties.
0 1 + tn
 1
1 t n
1 1 1 
un = te ln(1 + t ) − vn = e ln(2) − vn où vn = (1 + t)et ln(1 + tn )dt.
n 0 n n 0
En utilisant une inégalité prouvée dans l’exercice 29.a. et que vous feriez bien de
connaı̂tre, on a, pour tout t ∈[0, 1], ln(1 + tn )  tn .
 1
 2e .
Il s’ensuit que, pour tout n ∈ N , 0  vn  2e tn dt = Donc vn = o(1)
0 n +1 n→∞
e ln(2) 1 e ln(2) 1
et donc un = +o i.e. In = e − 1 − +o .
n→∞ n n n→∞ n n

31. a. Si f ∈ C(R, R) notons g une de ses primitives sur R.


• Si f (x) = cos(x) + 1 et g(x) = sin(x) + x + 1, alors f est paire et g non impaire.
f est 2π-périodique, alors que g ne l’est pas.
 x
• Si f est impaire, toutes ses primitives sont de la forme x → f (t)dt + k et
0
sont paires comme on le vérifie aisément.
 x
• Si f est paire sa primitive s’annulant en 0 i.e. x → f (t)dt est impaire.
0
 x+T  x
b. Soit H(x) = f = F (x + T ) − F (x) où F : x → f (t)dt est la
x 0
primitive de f s’annulant en 0. Tout comme F , H est de classe C 1 sur R, et
H  (x) = F  (x + T ) − F  (x) = f (x + T ) − f (x) = 0, donc H est constante.
 T
F est T -périodique si, et seulement si, ∀x ∈ R, H(x) = H(0) = f = 0.
0
Si G est une primitive de f sur R, G : x → F (x) + C et
F (x + T ) − F (x) = G(x + T ) − G(x).
Intégration 265

Travaux dirigés

Comparaison des normes de f , f  , f 

Notations
R
Pour toute application f ∈ F(R, C) bornée, f  = N∞ (f ) = sup |f (t)|.
t∈R
R
De même pour f : R+ → C bornée on désigne par f + = N∞+ (f ) = sup |f (t)|.
t ∈ R+
On désigne par E (resp. E + ) le C-espace vectoriel C 2 (R, C) (resp. C 2 (R+ , C)).

1. Soit f dans E telle que f et f  soient bornées.


a. Établir l’égalité suivante :
 1  
∀(x, t) ∈ R , f (x + t) − f (x − t) = 2tf (x) + t
2  2
(1 − u) f  (x + tu) − f  (x − tu) du.
0
f  t
b. En déduire que f est bornée sur R et que : ∀t ∈ R+ , f   

+ f  .
 t 2
c. Prouver que f    2f .f  .
2. On suppose dans cette question uniquement, que f ∈ C 3 (R, C) et que f et f  sont
bornées.
a. En adaptant la méthode précédente, prouver que f  est bornée et que :
1  13
f    Kf 2 f   où K est une constante réelle que l’on déterminera.
2
b. Prouver que f  est également bornée et déterminer une majoration de f   en
fonction de f  et f  .
3. Pour tout n ∈ N on désigne par gn la fonction impaire 2-périodique telle que :

 1

 2nx si 0  x 

 2n
1 1
gn (x) = 1 si <x<1− ;

 2n 2n

 2n(1 − x) si 1 − 1  x  1

 x 2n 
x
on pose hn (x) = gn et fn (x) = hn .
1
2 0
a. Montrer que hn est paire et admet 2 pour période.
b. Simplifier x → gn (x) − gn (1 − x) puis x → hn (x) + hn (1 − x) sur R.
c. Montrer que fn est impaire et admet 2 pour période.
 1   1 1
d. Donner les expressions de hn (x) si x ∈ 0 , et si x ∈ , .
2n 2n 2
e. Dresser le tableau de variations de fn , fn et fn sur [0, 1].
f. Montrer que fn , fn , fn sont bornées et calculer fn , fn , fn .
266 Intégration

g. En déduire que dans la question 1 le coefficient 2 est le plus petit réel α vérifiant
f  2  αf  × f   pour tout élément f de E borné ainsi que sa dérivée seconde.

Solution

1. a. Comme f ∈ C 2 (R, C), le théorème de Taylor avec reste intégrale donne :


 1
∀(x, t) ∈ R , f (x + t) = f (x) + tf (x) + t
2  2
(1 − u)f  (x + tu)du.
0
 1
D’où : ∀(x, t) ∈ R2 , f (x − t) = f (x) − tf  (x) + t2 (1 − u)f  (x − tu)du.
0
Par soustraction membre à membre des deux égalités, on obtient le résultat.
b. On déduit de 1. compte tenu de l’inégalité de la moyenne : ∀(x, t) ∈ R × R+ ,

1 t 1  
|f  (x)|  |f (x + t)| + |f (x − t)| + (1 − u) |f  (x + tu)| + |f  (x − tu)| du.
2t 2 0
 1
1 1 t
Donc : ∀(x, t) ∈ R × R+ , |f  (x)|  ||f  + t (1 − u)f  du = ||f  + ||f  .
t 0 t 2
f   .
En particulier, pour tout x ∈ R, |f (x)|  f  +
 
D’où f est bornée.
2
1 t
Donc : ∀t ∈ R+ , f    ||f  + ||f  .
t 2
c. Rappelons que 2ab  a2 + b2 pour tout (a, b) ∈ R2 avec égalité si, et seulement
si, a = b.
1 t 
• Si f   = 0, pour tout t > 0, on a ϕ(t) = ||f  + ||f    2f .f   avec
 t 2
2f  .
égalité si, et seulement si, t = t0 =
f  

D’après 1.b. ϕ(t0 ) = 2f .f    f  .
• Si f   = 0, f est affine. Comme elle est bornée, elle est constante, f  = 0.
Dans les deux cas, l’inégalité est vérifiée.
2. a. Comme f ∈ C 3 (R, C), le théorème de Taylor avec reste intégrale donne :
 1
 t2  3 (1 − u)2 
∀(x, t) ∈ R , f (x + t) = f (x) + tf (x) + f (x) + t
2
f (x + tu)du.
2 0 2
 1
t2 (1 − u)2 
Donc : ∀(x, t) ∈ R2 , f (x−t) = f (x)−tf  (x)+ f  (x)−t3 f (x−tu)du.
2 0 2
Par soustraction membre à membre des deux égalités, on obtient, pour (x, t) ∈ R2 ,
 1
(1 − u)2   
f (x + t) − f (x − t) = 2tf  (x) + t3 f (x + tu) + f  (x − tu) du.
0 2
En procédant comme en 1.b. on obtient :
2  1
 , |f  (x)|  f  + t f  t2 
∀(x, t) ∈ R × R+ (1 − u)2 f  du = + f .
t 2 0 t 6
2
 , f    f  t
D’où f  est bornée et : ∀t ∈ R+ + f  .
t 6
f  t2   f  t
ψ : t → + f  est de classe C sur R+ et ψ  (t) = − 2 + f  .
1
t 6 t 3
Intégration 267

3f  .  1 3 3 
2

t > 0, ψ (t)  0 ⇐⇒ t  t1 =
 3
Comme ψ(t 1 ) = 1 + 3
f 2 f  ,
f   33 6
1
on a : f    3
9f 2 f  .
2
b. f  et f étant bornées, l’application de 1.c. à 
f  donne f  bornée et :
f   2f f . D’où, d’après 2.a. f   3 3f .f  2 .
   

3. a. gn est facilement continue sur R, affine par morceaux.


hn est paire en tant
 que primitive
 de fonction impaire, de plus, par périodicité et
2 1
imparité de gn , gn (t) dt = gn (t) dt = 0, ce qui prouve la 2-périodicité de hn .
0 −1
b. Soit ϕn : x → gn (x) − gn (1 − x), on vérifie immédiatement la nullité de ϕn sur
[0,1] ainsi que sa 2-périodicité.  
De plus pour tout x ∈ R, ϕn (−x) = − gn (x) − gn (−1 − x) = −ϕn (x) car
gn est 2-périodique. La nullité de ϕn sur R en découle.
Soit alors ψn : x → hn (x) + hn (1 − x), ϕn = ψn et ψn est constante égale à
1 1
ψn = 2hn = 0, ϕn et ψn sont nulles sur R.
2 2
c. fn est la primitive de hn nulle en 0 donc impaire.
 2  1
Par parité et 2-périodicité on a : hn (x) dx = 2 hn (x) dx et, par le change-
 1 0  1 0  1
ment de variable u = 1 − x, hn (x) dx = hn (1 − u) du = − hn (u) du d’où
 2 0 0 0

hn (x) dx = 0 et donc fn est 2-périodique.


0
  1/2n  x
, 1 , 1  1 
d. Si x ∈ 0 hn (x) = dt + 2n t dt = (1 − n) + n x2 − 2
2n 1/2 1/2n  2n 4n
1  1  x
1
d’où hn (x) = nx2 − 1 − . Sinon, hn (x) = dt = x − .
2 2n 1/2 2
1 1
0 1− 1
2 2n
e. On a le tableau : fn 0  1 → 1 → 1  0
fn −a  −  0  +  a
fn 0  −  −  −  0
 
f. Si f est 2-périodique, paire ou impaire et continue sur R on a |f |(R) = |f | [0, 1]
compact donc borné, fn , fn et fn sont donc bornées et le tableau précédent permet
1 1 .
de calculer leur norme. fn  = 1 et fn  = −hn (0) = 1 −
 1   1/2n   1/2  2  2n
2 1 1  1
fn  = fn = nt − + dt + t− dt d’où, après un calcul
2 0 2 4n 1/2n 2
Solutions

1 1 1 
sans difficulté, fn = 2
−1 .
2 8 3n
1 1  1 1 
En résumé : fn  = 1, fn  = 1 − et fn  = 1 − 2 .
2 2n 8 3n
268 Intégration

g. Si α est solution alors, pour tout n, on a fn   αfn  × fn , ce qui revient
1 1 2 α 1 
à 1−  1 − 2 , ce sont des termes généraux de suites convergentes
4 2n 8 3n
1 α
et, en passant à la limite,  i.e. α  2. Cela prouve que 2 est la plus petite
4 8
solution du problème.

Intégrales de Wallis

 π/2  π/2
1. Si pour n ∈ N, In = sinn (x)dx, montrer que In ∈ R et In = cosn (x)dx.
0 0
2. Montrerque (In )n0 est décroissante et positive.
3. Montrerque, pour tout n  2, nIn = (n − 1)In−2 et expliciter In .
4. Montrer  In+1 .
que In n→∞
5. Montrerque la suite (un )n0 définie par un = (n + 1)In In+1 est constante.

π .
6. Conclure que In n→∞ 2n
1.3. . . . (2n − 1) 1
7. En déduire que 
n→∞
√ .
2.4. . . . (2n) nπ

Solution
 π
1. La fonction t → sinn (t) étant continue sur le segment 0, , on a In ∈ R.
2
π
Le changement de variable affine x = − t donne l’égalité.
 π 2
2. Pour tout t ∈ 0 , , 0  sin(t)  1 ⇒ 0  sinn+1 (t)  sinn (t) ⇒ 0  In+1  In .
2
3. Intégrons par parties en posant f (x) = sinn−1 (x) et g(x) =  π−cos(x). Les fonctions
f et g sont de classe C sur R si n  2, et (f g)(0) = (f g)
1
= 0.
 π/2 2
In = (n − 1) sinn−2 cos2 = (n − 1)(In−2 − In ). D’où le résultat.
0
π
Comme I0 = et I1 = 1, on obtient I2p et I2p+1 par récurrence.
2
(2p − 1)(2p − 3) · · · 3.1 (2p)! π
I2p = . I0 = p 2 . .
(2p)(2p − 2) · · · 4 2 (2 p!) 2
(2p) . . . 2 (2p p!)2 .
I2p+1 = I1 =
(2p + 1) . . . 1 (2p + 1)!
n
4. On a donc In > 0. Notons que ce résultat découle aussi du fait
π  que t → sin (t) est
continue, positive et distincte de la fonction nulle sur 0, .
2
Comme la suite (In )n0 est décroissante et à valeurs dans R+ , on peut écrire
In+2 In+1 n+1 In+1
∀n ∈ N,  1⇒   1.
In In n+2 In
D’où la conclusion par théorème d’encadrement.
Intégration 269

5. On déduit de la relation de récurrence trouvée à la question 3 que la suite (un )


π
définie par un = (n + 1)In In+1 est constante. D’où : ∀n ∈ N, un = u0 = .
2
2 2 π .
 nIn ⇒ In n→∞
6. nIn In+1 n→∞  2n Comme In > 0 on a le résultat.
I2n  1.3. . . . (2n − 1) .√ 2
7. = nπ . Le résultat découle de 4.
I2n−1 2.4 . . . (2n)

Irrationalité de π

1 n
Si (a, b) ∈(N )2 et n ∈ N, on note Pn (X) = X (bX − a)n .
n! a
1. Montrer que, pour tout entier naturel k, Pn(k) (0) et Pn(k) sont entiers.
 π b
2. Montrer que lim Pn (t) sin(t)dt = 0.
n→∞ 0
3. En déduire que π est irrationnel.

Solution
 
n
1. Première méthode : avec la convention = 0 si p ∈ / [[0, n]], en appliquant la
p

 1 i  
(k) di  n  dn−i  
formule de Leibniz, on trouve Pn (x) = i
x n−i
(bx − a)n
n! k dx dx
  i=0
n k−n
i.e. Pn(k) (0) = b (−a)2n−k si k  2n , d’où P (k) (0) ∈ Z.
k n
0 si k > 2n
Deuxième méthode : en utilisant la formule de Taylor-polynômes,
Pn (0) i  1  n  k
∞ (i) n
Pn (X) = X = b (−a)n−k X n+k .
i=0
i! n! k
k=0
a  1 a n
D’autre part, Pn −X = − X (−bX)n = Pn (X),
b n! b  a
k (k) a
donc, pour tout k ∈ N, (−1) Pn = Pn(k) (0). D’où Pn(k) ∈ Z.
b b
2. La fonction t → t(bt − a) est continue, donc bornée sur le segment [0, π]. Comme
la fonction sin y est positive, si l’on note M = max |t(bt − a)|, on déduit de
t ∈[0,π]
 π  Mn  π Mn .
 
l’inégalité de la moyenne que :  Pn (t) sin(t)dt  sin(t)dt = 2
0 n! 0 n!
Comme M n = o(n!), on déduit du théorème d’encadrement que
n→∞  π
lim Pn (t) sin(t)dt = 0.
n→∞ 0
a
Solutions

3. Si π ∈ Q, notons π = où (a, b) ∈(N )2 . Appliquons la formule d’intégration par


b
 β 2n−1
 β  β
(2n)
parties itérée : g f= (−1)k g (2n−1−k) (t)f (k) (t) + (−1)2n g.f (2n)
α α α
k=0
270 Intégration

au couple (f, g) de fonctions de classe C ∞ sur R défini par :


π a
f = Pn , g : x → sin x − 2n et avec α = 0 et β = π = .
2 b
2n−1
  β
On déduit de 1 que (−1)k g (2n−1−k) (t)f (k) (t) ∈ Z.
α
k=0
 β  π
(2n)! n
(−1)2n g.f (2n) = (−1)n Pn(2n) (x) sin(x)dx = 2(−1)n b ∈ Z.
α n!
 π 0
Donc, pour tout n ∈ N, In = Pn (t) sin(t)dt ∈ Z. Comme cette suite d’entiers
0
converge vers 0, elle est stationnaire en 0 i.e. il existe n0 ∈ N tel que pour tout
n  n0 , In = 0. Or, ceci est absurde puisque sur [0, π], la fonction t → Pn (t) sin(t)
est continue, de signe constant et distincte de la fonction nulle.
14 - Séries numériques

Rappels de cours

1. Définition
Soit (un )n∈N suite d’éléments de K. On appelle suite des sommes partielles la
n
suite de terme général Sn = uk . On appelle série de terme général un le couple
  k=0
(un ), (Sn ) . On dit que la série de terme général un converge si, et seulement
si, la suite (Sn )n converge, sinon elle est dite divergente. En cas de convergence,
S = lim Sn est appelé somme de la série et, pour tout n ∈ N, on définit le reste
n→∞
de rang n, Rn = S − Sn .



• un désigne la série de terme général un , un sa somme en cas de conver-
n=0
gence.

• On ne modifie pas la nature (convergence ou divergence) de un en modifiant
un nombre fini de ses termes.



• Si un converge alors, pour tout n ∈ N, on a Rn = uk −−−→ 0.
n→∞
k=n+1

• Si un converge, comme un = Sn − Sn−1 = Rn−1 − Rn pour n  1, il y a
convergence vers 0 de (un )n .

• On dit que un diverge grossièrement si (un )n ne converge pas vers 0.
• Lien suite-série

(an )n0 converge si, et seulement si, (an+1 − an ) converge.
2. Exemples fondamentaux  n
• Série géométrique. Pour tout z complexe z converge si, et seulement si,
1
|z| < 1 et sa somme est dans ce cas ·
1−z
• Série exponentielle. Si z est un nombre complexe, la série série de terme
∞
zn zn
général converge et a pour somme = ez .
n! n=0
n!
• Séries de Riemann
 1 
Si α est réel, converge si, et seulement si, α > 1.
nα n1
272 Séries numériques

3. Théorème. L’ensemble des séries convergentes d’éléments de K est un K-espace


 
∞ 
vectoriel et l’application un → un est linéaire, autrement dit si un et
 n=0
vn convergent, si λ ∈ K alors (λun + vn ) converge et l’on a :
∞ 
∞ 

(λun + vn ) = λ un + vn
n=0 n=0 n=0
Remarques
 
• Si λ ∈ K alors un et λun sont de même nature.
  
• Si un converge
alors vn et (un + vn ) sont de même nature,

 un convergente ⇒ (un + vn ) divergente.
vn divergente
 
• Si et
un  vn sont divergentes on ne peut rien affirmer a priori quant à la
nature de (un + vn ) comme le prouvent les exemples où vn = −un d’une part
et vn = un d’autre part.
4. Séries à termes complexes
  
un converge si, et seulement si, m(un ) et e(un ) convergent.
∞ ∞
 ∞

De plus, en cas de convergence, e(un ) + i m(un ) = un .
n=0 n=0 n=0
5. Séries à termes réels positifs

• Définition. On dit que un est une série à termes positifs si elle est à termes
réels et si, à partir d’un certain rang un  0.
 
• Théorème. Si un est une série à termes positifs, alors un converge si, et
seulement si, la suite de ses sommes partielles est majorée.
 n 
 
Contre-exemple : (−1)n diverge alors que : ∀n ∈ N,  (−1)k   1.
k=0
• Théorème. Si à partir d’un certain rang, on a 0  un  vn alors :
 
• Si la série v converge alors la série u converge.
 n  n
• Si la série un diverge alors la série vn diverge.
• Théorème.
  Si (un )n0 et (vn )n0 sont positives, et si un n→∞
 vn , les séries
un et vn sont de même nature.
• Théorème. Règle de d’Alembert
Si (un )n0 est une suite à termes strictement positifs à partir d’un certain rang,
un+1
et s’il existe  ∈ R+ ∪ {+∞} tel que −−−→ , alors :
 un n→∞
si  < 1, un converge ; si  > 1, un diverge grossièrement.
• Comparaison série-intégrale
Soit f ∈ CM(R+ , R+ ), est une fonction monotone
 n n
  n+1
a. Si f est croissante pour tout n ∈ N , f f (k)  f.
0 k=1 1
 n+1  n  n
b. Si f est décroissante pour tout n ∈ N , f  f (k)  f , la série de
1 k=1 0
 n
terme général wn = f (t)dt − f (n) est une série à termes positifs convergente.
n−1
Séries numériques 273

  n 
f (n) converge si, et seulement si, la suite f converge et sinon
0 n0
n
  n
f (k) n→∞
 f.
k=0 0

6. Constante d’Euler
n
 1
= ln(n) + γ + o(1).
k n→∞
k=1
La démonstration avec le théorème suite-série est à connaı̂tre.
7. Séries absolument
 convergentes 
• On dit que un est absolument convergente si |un | est convergente.
 
• Si un est absolument convergente alors un converge et l’on a l’inégalité
∞  

 
 un   |un |. La réciproque est fausse.
n=0 n=0
• Si (un )n0 ∈ CN , si 
 (vn )n0 est une suite d’éléments de R+ , si un = O(vn ) et si
vn converge, alors vn converge absolument donc converge.
8. Théorème des séries alternées  n
Si la suite réelle (u
 n∞)n converge  en décroissant vers 0 alors (−1) un converge et
 
pour tout n ∈ N,  (−1)k uk   un .
k=n

Énoncés des exercices

(−1)n+1 .
1. Convergence et somme de la série de terme général
n

2. Nature des séries de termes généraux :



an + (ln n) n  (−1)n k 
a. un = n √ ln n , a > 0, b > 0, b. un = sin + , α > 0, k = 0,
b + ( n) nα n5α
 n3 + 1  (−1)n
c. un = arccos 3 , d. un = √
n +2 n. ln(n + (−1)n )
 p 
e. u = sin(πen!) , p ∈ N . On rappelle que e est limite de deux suites adjacentes
n
n
 1 1 .
(an ) et (bn ), an = et bn = an +
k! nn!
k=0
 
3. Étant données deux séries un et vn à termes strictement positifs, on suppose
 un+2 vn+2
la convergence de vn et pour tout n ∈ N,  . Montrer la convergence
 u n vn
de un .

n 
 (−1)k−1  
4. Étudier la suite (un )n2 définie par un = 1+ √ puis un .
k=1
k
274 Séries numériques

 1 ∞
dt (−1)n .
5. a. Montrer que pour k ∈ N donné, =
0 1 + tk n=0
nk + 1
 1 n−1
 (−1)p
1 dt
b. Trouver la partie principale, par rapport à de Rn = − ·
n 0 1 + tk p=0 pk + 1

c. Étudier la série de terme général Rn .

6. Notons u la suite de terme général un ∈ C, et, pour p ∈ N , p (N, C) l’ensemble des


suites u telles que : |un |p converge.
a. Montrer que 1 (N, C) et 2 (N, C) sont des C-espaces vectoriels.
b. Montrer que (u, v) ∈(2 (N, C))2 ⇒ u.v ∈ 1 (N, C).

n
 ln2 n
7. Montrer qu’il existe K ∈ R tel que k 1/k = n+ + K + o(1).
n→∞ 2
k=1

1 n+1/2 −n
8. a. Montrer que (an )n1 définie par an = n e converge vers  ∈ R .
n!
  (2n n!)2 
π 1
b. Calculer  en utilisant la formule de Wallis : = lim √
2 n→∞ (2n)! 2n + 1
 n n √
c. En déduire que : n! n→∞
 e 2πn formule de Stirling.

9. Montrer que pour tout n ∈ N, l’équation : ln(t) = arctan(t) + nπ a une unique


1 .
solution xn > 0. Nature de la série de terme général
xn

10. Convergence et somme des séries de termes généraux suivants :


 1
a. un = (−1)n tn f (t)dt si f ∈ C([0, 1], R).
0
 n
−1 n
  n(n + 1)(2n + 1) .
b. un = k 2
si n  1. On rappelle que k2 =
6
k=1 k=1
 π   x 
c. x ∈ 0, , un = ln cos n , n  1.
2 2
On pourra utiliser sin(2a) = 2 sin(a) cos(a).


11. a. Si (un ) est une suite décroissante positive telle que la série un converge,
1
montrer que un = o .
n→∞ n
∞

b. Si un est une série à termes positifs convergente, on note Rn = uk ,
  k=n+1
montrer que nun et Rn sont de même nature. En cas de convergence, donner
une relation entre les sommes de ces séries.
Séries numériques 275

12. Si un est une série convergente, à termes strictement positifs, on note
∞
 un
Rn = uk . Nature de vn où vn = , où α > 0.
(Rn−1 )α
k=n+1
On examinera d’abord le cas où α = 1 et dans le cas où α ∈ ]0, 1[, on pourra utiliser
l’inégalité des accroissements finis ou une intégrale.

Solutions des exercices

2n
 (−1)k−1  1 1  1 1 1 
1. Si n ∈ N on a S2n = = 1+ +···+ − + +···+
k 3 2n − 1 2 4 2n
k=1
2n
1 1 1 1  2n
1 1
n 2n
1
S2n = −2 + +· · ·+ soit encore S2n = − = puis
k 2 4 2n k k k
k=1 k=1 k=1 k=n+1
1   k −1
 n n
1 1
S2n = = 1+ somme de Riemann de f : x → continue
n+k n n 1+x
k=1 k=1
 1
dx
sur [0, 1]. Par conséquent (S2n )n converge et a pour limite = ln(2).
0 1+x
1 ,
D’autre part S2n+1 − S2n = (S2n+1 )n converge et a même limite que
2n + 1
(S2n )n , ce qui termine la démonstration sans utiliser a.

√ √ √
2. a. Notons αn = an + (ln n) n et βn = bn + ( n)ln n ; alors αn = (ln n) n (1 + exn )
an
où xn = ln( √ ).
(ln n) n
 
√ ln(ln n)
xn = n ln a − n ln(ln n) = n ln(a) 1 − √  n ln a si a = 1.
n ln(a) n→∞

D’où αn n→∞ n
 a si a > 1 et αn n→∞
 (ln n)
n
si a  1.
√ ln n
De même  b si b > 1
βn n→∞ n
et βn n→∞
 ( n) si b  1.
D’où quatre cas :
 a n 
• a > 1, b > 1 ; un n→∞
 b , la série un converge si a < b et diverge si a  b.
an 
• a > 1, b  1 ; un n→∞
 (√n)ln n , la série un diverge grossièrement puisque
lim(ln(un )) = +∞.

(ln n) n 
• a  1, b  1 ; un n→∞
 (√n)ln n , la série un diverge grossièrement puisque
Solutions

lim(ln(un )) = +∞.

n
(ln n)
• a  1, b > 1 ; un n→∞
 = yn . De l’examen de ln(yn ), on déduit que
bn
276 Séries numériques


yn = o(b−n/2 ). D’où la convergence de la série à termes positifs yn puis celle

n→∞
de un .
b. Du développement limité de la fonction sinus en 0 on déduit :
(−1)n k (−1)n (−1)n  1 
un = + − + + o .
n→∞ nα n5α 6n3α 120n5α n5α
Pourquoi à l’ordre 5 ? Pour tenir compte de n5α avec un terme de signe constant.
k 1
un = an + bn où bn = + o( 5α ) et an est une somme de 3 termes généraux
n→∞ n5α n
de séries alternées qui convergent d’après l’exercice 1 car α > 0.
k . 
bn n→∞
 n5α La série à termes de signes constants bn converge si, et seulement
si, 5α > 1, d’après le critère d’équivalence. D’où la conclusion d’après les théorèmes
sur les opérations sur les séries.

Conclusion : un converge si α > 1/5 et diverge si α  1/5.
√ √ u2
c. arccos x x→1
 2 1 − x. En effet u = arccos x, 1 − cos u u→0
 et u > 0 au
 √ 2
2 2 
voisinage de 0. Par suite un n→∞
 3
. D’où un n→∞
 3/2
et un converge.
n +2 n
(−1)n 
d. un = √ est défini si n  2. un converge car
n. ln(n + (−1)n )
 (−1) n
(−1)n 1
ln(n + (−1)n ) = ln(n) + ln 1 + = ln(n) + +o .
 n n→∞  n n
(−1)n 1
un = √ n  1 
n→∞ n. ln(n) (−1)
1+ +o
n ln(n) n ln(n)
(−1)n 1  1 
un = √ − 3/2 2 + o 3/2 2 ·
n→∞ n. ln(n) n . ln (n) n . ln (n)
(−1)n 
Donc un = an + bn où an = √ . an converge avec l’exercice 1 sur les séries
 n. ln n
alternées ; bn converge absolument donc converge car bn = o(n−3/2 ).
n→∞

e. Compte tenu de l’indication :


1
∀n ∈ N, 0  e − an+1  bn+1 − an+1 = .
(n + 1)(n + 1)!
π 1
0  πen! − πan+1 n!  . Donc πen! = πa n+1 n! + O .
(n + 1)2 n2
n−2
 n!
π
Or si n  2, πan+1 n! = πN + πn + π + où N = ∈ 2N.
n+1 k!
k=0
 π  1  (−1)n+1 π 1
Donc sin(πen!) = (−1)n+1 sin +O 2 = +O 2 .
n→∞
 n+1 n n→∞ n+1 n
En conclusion, un converge absolument si p ∈ N, p  2 et est semi-convergente
si p = 1.
Séries numériques 277

u0 u1
3. ∀p ∈ N, u2p+2  v2p+2 et u2p+1  v2p+1 . Donc pour tout n ∈ N,
v0 v1
un = O(vn ). D’où la conclusion par théorème de comparaison de séries à termes
n→∞
positifs.

4. En utilisant le développement limité en 0 à l’ordre 3 de la fonction x → ln(1 + x)


 (−1)k−1  (−1)k−1 1  1 
on a : ln 1 + √ = √ − +O 3 ·
k k→∞ k 2k k2
 (−1)k−1  (−1)k−1 1 ϕ(k)
Donc ln 1 + √ = √ − + 3 où ϕ est bornée.
k k 2k k2
1 1   ϕ(k) .
n n
(−1)k−1 1
ln(un ) = √ − 1 + + ... + + 3
k 2 2 n k2
k=1 k=1
(−1)k−1 ϕ(k)
Les séries de termes généraux respectifs √ et 3 étant convergentes, leurs
k k2
sommes partielles ont une limite finie. Donc lim(ln(un )) = −∞ car la série à termes
1 1 1
positifs diverge. Or 1 + + . . . + = ln(n) + γ + o(1). Donc la suite
n 2 n n→∞
(un )n2 converge vers 0. De plus on peut écrire :
n n
1 γ  (−1)k−1  ϕ(k)
ln(un ) + ln(n) = − + √ + 3 + o(1).
2 n→∞ 2 k k2
k=1 k=1
 1 
La suite ln(un ) + ln(n) converge. Si C est sa limite, la fonction exp étant
2 √ n2
continue sur R, la suite nun n2 converge vers  = eC > 0. La série de terme
−1/2
 −1/2
général un diverge car un n→∞
 n , un > 0 et n diverge.

5. a. Des résultats classiques sur les suites géométriques, on déduit :


n−1
 nk
1 n x
∀n  1, ∀x ∈[0, 1], = (−1) p pk
x + (−1) .
1 + xk p=0
1 + x k

 1 n−1
  1
dx (−1)p n xnk
D’où k
= + R n avec R n = (−1) I n et I n = k
dx.
0 1+x p=0
pk + 1 0 1+x
 1
1 .
Pour tout n ∈ N, 0  In  xnk dx = Par théorème d’encadrement,
0 nk + 1
lim(In ) = 0. D’où lim(Rn ) = 0 car |Rn | = In . D’où le résultat.
b. Pour tout x ∈[0, 1], xn+1  xn implique pour tout n ∈ N, In+1 − In  0 et donc
la décroissance de (In )n1 .
 1
1 .
D’autre part, In+1 + In = xnk dx =
0 nk +1
1 1 1
Donc 2In+1   2In . D’où  In  .
nk + 1 2(nk + 1) 2((n − 1)k + 1)
Solutions

1 (−1)n .
Puis, par théorème d’encadrement, In n→∞  2nk et Rn  2nk
n→∞

c. La série (−1)n In est une série alternée qui vérifie les hypothèses du théorème
des séries alternées, puisque (In ) décroı̂t et tend vers 0. Elle converge.
278 Séries numériques

6. a. 1 (N, C) et 2 (N, C) sont non vides car ils contiennent la suite nulle. Le fait que
1 (N, C) soit un sous-espace vectoriel de CN est une conséquence des théorèmes
sur les opérations sur les séries complexes absolument convergentes.
Quant à 2 (N, C), sa stabilité par combinaison linéaire est une conséquence du
résultat élémentaire suivant :
∀(a, b) ∈ R2 , 2|ab|  a2 + b2 .
En effet 2|un vn |  |un |2 + |vn |2 ⇒ |λun + vn |2  2(|λ|2 |un |2 + |vn |2 ).
  
Si |un |2 et |vn |2 convergent, |λun + vn |2 converge et λu + v ∈ 2 (N, C).
b. Conséquence immédiate de l’inégalité : 2|un vn |  |un |2 + |vn |2 .

n
 ln2 (n) .
7. Posons un = k 1/k − n − Pour montrer la convergence de la suite (un )
2
k=1 
il suffit, d’après le critère suite-série, d’étudier celle de la série an où :
2 2
ln (n) ln (n − 1)
an = un − un−1 = n1/n − 1 − + .
2 2
 1  ln(n)  ln(n) 
ln(n − 1) = ln(n) + ln 1 − et ln2 (n − 1) = ln2 (n) − 2 +O ;
n n→∞ n n2
2
ln (n − 1) 1  2
ln (n)  2 
ln (n) .
donc = ln2 (n) + +o
2(n − 1) n→∞ 2n n n
2
ln n  1  
 2n2 . D’où an n→∞
Il vient : an n→∞ = o 3/2 . La série an converge absolu-
n
ment, donc converge.
 1  1 1
8. a. un = ln(an+1 ) − ln(an ) = n + ln 1 + − 1 n→∞
 par un
2 n  12n2
développement limité immédiat. Il en résulte que la série un converge. Donc
la suite (ln(an )) converge vers L. De la continuité de la fonction exponentielle, on
déduit que la suite (an ) converge vers  = eL > 0.
b. La formule de Wallis a été démontrée dans un travail dirigé du √ chapitre
(2n n!)2 1 n a2n
précédent. Par passage à la limite dans l’égalité : √ =√ ,
(2n)! 2n + 1 4n + 2 n )2
(a
1
on déduit  = √ .

 n n √
c. Par suite n! n→∞
 e 2πn.

9. La fonction f : t → ln t − arctan t − nπ est de classe C ∞ sur R∗+ ;


t2 − t + 1
f  (t) = > 0 ; lim f = −∞ ; lim f = +∞. f établit donc un
t(1 + t2 ) 0+ +∞
homéomorphisme strictement croissant de ]0, +∞[ sur ] − ∞, +∞[. Il existe un
unique xn ∈ R+ tel que f (xn ) = 0.
1
xn > 0 ⇒ ln(xn ) = arctan xn + nπ > nπ ⇒ xn > exp(nπ) ⇒ 0 < < e−nπ .
xn
De la convergence de la série géométrique de terme général (e−π )n et du théorème
de comparaison des séries à termes positifs, on déduit la convergence de la série
de terme général 1/xn .
Séries numériques 279

10. a. Tous les critères classiques du cours se révélant inopérants, et compte tenu de
la forme de la question (convergence et somme), considérons
 n  1  n  1
1 − (−t)n+1
Sn = uk = f (t) (−t)k dt = f (t) dt.
0 0 1 − (−t)
k=0 k=0
 1
f (t) f (t)
La fonction t → étant continue sur [0, 1], I = dt ∈ R et il existe
1+t 0 1+t
 1
f (t)tn+1 M .
M = sup |f | ∈ R+ . ∀n ∈ N, |Sn − I|  dt 
[0,1] 0 1 + t n +2
En effet f ∈ C([0, 1], R) et pour t ∈ [0, 1], 1  1 + t.
Par théorème d’encadrement, la suite (Sn ) converge vers I ie. la série converge et
a pour somme I.
3
b. un n→∞
 n3 donc la série à termes positifs converge d’après le théorème
d’équivalence et les résultats sur la série de Riemann. Décomposons la fraction
6 6 24
rationnelle en éléments simples, un = + − .
n n + 1 2n + 1
n−1
 1 1 6 1 1
Donc Sn−1 = uk = 12(1 + + . . . + ) − 6 − − 24(1 + + . . . + ) + 24.
2 n n 3 2n − 1
k=1
6 1 1 1 1 1 1 1
Sn−1 = 18 − + 12(1 + + . . . + ) − 24(1 + + . . . + ) + 24( + + . . . + ).
n 2 n 2 2n 2 4 2n
6 1 1
Sn−1 = 18 − − 24( + ... + ) → 18 − 24 ln 2, compte tenu d’un résultat
n n+1 2n
déjà vu sur les sommes de Riemann.
c. Un idée simple pour calculer la somme d’une série convergente, est de voir si on
p+q

ne peut pas utiliser le télescopage i.e. : (ak+1 − ak ) = aq+p+1 − ap .
k=p

 x 
Posons uk = ln cos k ; de l’indication donnée dans l’énoncé, on déduit :
2   x 
uk = ak−1 − ak − ln 2 où ak = ln sin k . Donc :
2
n
x   x 
Sn = up = ln(sin x) − ln(sin( n )) − n ln 2 = ln(sin x) − ln 2n sin n .
p=1
2 2
 sin x 
Comme sin(h) h→0 .
 h, la série converge et a pour somme ln x
n

11. a. En posant Sn = uk , on a S2p − Sp = up+1 + . . . + u2p . (un ) étant décroissante
k=0
et à termes positifs, 0  pu2p  S2p − Sp . La suite (2pu2p ) converge vers 0.
D’autre part 0  (2p + 1)u2p+1 = u2p+1 + 2pu2p+1  u2p+1 + 2pu2p .
Donc ((2p + 1)u2p+1 ) converge vers 0 par encadrement.
La suite (nun ) ayant ses deux sous-suites (2pu2p ) et ((2p + 1)u2p+1 ) convergeant
Solutions

vers 0 converge vers 0.


280 Séries numériques

b. Rn = un+1 + Rn+1 . Donc (Rn ) est décroissante et à termes positifs.


n
 n
 n
 n
 n−1
 n

kuk = k(Rk−1 − Rk ) = kRk−1 − kRk = (k + 1)Rk − kRk
k=0 k=1 k=1 k=1 k=0 k=1
n
 n−1

soit kuk = Rk − nRn .
k=0 k=0
 
• Si kuk converge, par majoration Rk converge.
 
n 
• Si Rk converge, d’après a. lim(nRn ) = 0, la suite kuk converge.
k=0
En cas de convergence, les sommes des deux séries associées sont égales.

Rn−1 − Rn Rn
12. a. Si α = 1, vn = ⇒ 1 − vn = puis
Rn−1 Rn−1
ln(1 − vn ) = ln(Rn ) − ln(Rn−1 ).
lim(Rn ) = 0 ⇒ lim(ln(Rn )) = −∞.
La série de terme général ln(1 − vn ) est divergente.

Si vn ne tend pas vers 0, la série vn diverge grossièrement.

Si vn → 0, ln(1 − vn ) n→∞ −vn . Comme vn > 0, vn diverge.
b. Si α > 1, il existe N ∈ N, tel que pour n > N , Rn−1
α
 Rn−1 car lim(Rn ) = 0.
un 
D’où : vn  . D’où la divergence de vn d’après la question a.
Rn−1
c. Si α ∈]0, 1[, l’application du théorème des accroissements finis à f : x → x1−α
un
sur [Rn , Rn−1 ] donne : 0  (1 − α)vn = (1 − α)  Rn−1
1−α
− Rn1−α .
(Rn−1 )α
 1−α
La convergence
 de la suite (Rn1−α ) implique celle de la série (Rn−1 − Rn1−α ) puis
celle de vn d’après le théorème de comparaison des séries à termes positifs.
1  et écrire,
Et avec une intégrale ? On peut utiliser la décroissance de t → α sur R+
 Rn−1 t
un dt
pour tout n  1, α  = wn et vérifier que la série à termes positifs
 Rn−1 Rn tα
wn converge car ses sommes partielles sont majorées puisque α ∈ ]0, 1[.
Séries numériques 281

Travaux dirigés

Cas douteux de la règle de d’Alembert

1. Soit un le terme général d’une série à termes strictement positifs. On suppose qu’il
un+1 α 
existe α ∈ R et vn ∈ R tels que : = 1 − + vn où |vn | converge. Montrer
un n
K.
qu’il existe K ∈ R+ , tel que un n→∞
 nα
On pourra étudier la série de terme général an+1 − an où an = ln(nα un )

2. Application à l’étude des séries un :
2.4. . . . (2n) nn!
a. un = ; b. un = où a > 0 ;
3.5. . . . (2n + 1) (a + 1) . . . (a + n)
c. un = n−n n!en .

Solution

1. Si nous montrons que la série de terme général (an+1 − an ) converge, il en sera de


même de la suite (an ) vers L ∈ R, et de la continuité de la fonction exponentielle
nous déduirons l’existence de K = lim(nα un ) = exp L > 0.
 1 u   1  α 
n+1
an+1 − an = α ln 1 + + ln = α ln 1 + + ln 1 − + vn .
n un n n
 1 α 1  α  α  α 2
Or ln 1+ = + 2 O(1) et ln 1− +vn = − +vn + − +vn O(1).
n n→∞ n n n n→∞ n n
1 vn 2
an+1 − an = vn + 2 O(1) + O(1) + (vn ) O(1).
n→∞ n n
|vn |   |vn |
Pour n  1,  |vn | et |vn | converge ; donc converge.
 n n 
Comme |vn | converge, |vn | → 0, donc (vn ) = o(vn ) ; donc (vn )2 converge.
2

En tant que somme de séries absolument convergentes, (an+1 − an ) converge
absolument donc converge. D’où le résultat.
1 un+1
2. Il suffit d’effectuer des développements limités en de
n un
un+1 1 1 K 
a. On trouve = 1− + O 2 . D’où un n→∞  √ et un diverge.
un n→∞ 2n n n
un+1 a−1 1 K 
b. = 1− + O 2 . D’où un n→∞  a−1
et un converge si, et
un n→∞ n n n
seulement si, a > 2.
un+1 1 1 √ 
c. = 1+ + O 2 . D’où un n→∞  K n et un diverge.
un n→∞ 2n n
282 Séries numériques

Critère de la loupe et séries de Bertrand

1. On considère une suite(Un ) décroissante,


 strictement positive et de limite nulle.
Montrer que les séries Un et Vn où Vn = 2n U2n sont de même nature.
1
2. Application à Un = , où β ∈ R.
n(ln n)β
1
3. Nature de la série de terme général un = α , (α, β) ∈ R2 .
n (ln n)β

Solution
n
 n

1. Si An = Uk et Bn = Vk , alors A2n+1 − A2n = U2n +1 + U2n +2 + . . . + U2n +2n .
k=0 k=0
1
La suite (Un ) étant décroissante Vn+1 = 2n U2n+1  A2n+1 − A2n  2n U2n = Vn .
2
1
Par sommation : (Bn+1 − B0 )  A2n+1 − A1  Bn .
 2
• Si  Un converge, (An ) est majorée ; comme Bn  2A2n + B0 , (Bn ) est majorée.
Donc Vn converge.

 Un diverge, alors lim(An ) = +∞ ; or A2n+1 − A1  Bn ⇒ lim(Bn ) = +∞
• Si
et Vn diverge.
1 1 
2. Dans le cas où Un = β
, Vn = β β
. Comme série de Riemann, Vn
 n(ln n) n (ln 2)
converge et donc Un converge si, et seulement si, β > 1.
 1
3. Si α > 1, il existe α tel que α > α > 1, alors nα un = α−α −−−→ 0, quel
n (ln n)β n→∞
 1  
que soit β. Donc un = o α . Donc la série à termes positifs un converge.
n→∞ n
n1−α 1
Si α < 1, nun = −−−→ +∞ par croissance comparée. Donc = o(un ).
(ln n)β n→∞  n n→∞
Donc la série à termes positifs un diverge.

Sommation de relations de comparaison

 
1. vn désigne une série à termes positifs, un une série à termes complexes
vérifiant un = O(vn ).
n→∞
 
∞  ∞ 
a. Si vn converge montrer uk = O vk .
k=n n→∞ k=n
 
n n 
b. Si vn diverge montrer uk = O vk .
k=0 n→∞ k=0
Séries numériques 283

c. Que deviennent ces résultats si l’on remplace l’hypothèse  un = O(vn )  par


 u
n = o(vn ) ,  un n→∞
 vn ?

n→∞

2. a. Prouver que si αn est une série à termes positifs divergente et (βn )n est


α k βk
une suite complexe convergeant vers β, alors la suite de terme général k=0 n
αk
k=0
(définie à partir d’un certain rang) converge vers β.
b. Écrire les résultats obtenus dans les cas suivants :
(i) Pour tout k ∈ N, αk = 1.
(ii) Pour tout k ∈ N, αk = 1 et uk = ak+1 − ak .
un+1 
c. Montrer que si pour tout n ∈ N, un > 0 et −−−→  ∈ R+ alors
√ un n→∞
n −−−→ .
n u
n→∞
3. Application à une suite définie par une récurrence.
Soient a ∈ R+ et f ∈ C([0, a[, [0, a[) telle que :
0 < f (x) < x si x ∈]0, a[ et ∃ (α, k) ∈(R+  )2 , f (x) = x − αx1+k + o(xk+1 ).
x→0
On pose u0 ∈ ]0, a[ et pour n  0, un+1 = f (un ).
a. Montrer
 que la suite (un ) converge vers 0, puis déterminer γ ∈ R tel que la
suite (un+1 )γ − (un )γ n1 converge vers  ∈ R .

b. En déduire la nature de de un .
c. Exemples :
(i) a ∈]0, π/2[ et f (x) = sin x.
(ii) a ∈ R∗+ et f ∈ {x → ln(1 + x), x → xe−x , x → arctan x}.

4. On suppose que un est une série à termes strictement positifs vérifiant :
un+1
−−−→  ∈ R+ ∪ {+∞}.
un n→∞
∞
un
a. Si  < 1 montrer que  1 − ·
uk n→∞
k=n
n
 
b. Si  > 1,  ∈ R montrer que uk n→∞
 1 −  un .
k=0

n
c. Donner un équivalent de uk si  = +∞.
k=0

5. a. Si β ∈ R donner un équivalent de nβ − (n + 1)β .


n
 ∞
1 1
b. En déduire un équivalent de si α < 1, de si α > 1.
kα kα
k=1 k=n

Solution

1. a. un est absolument convergente. Puisque un = O(vn ) il existe M > 0 et
n→∞
n0 ∈ N tels que ∀n, n  n0 ⇒ |un |  M |vn |.
284 Séries numériques

    
 ∞  ∞ ∞
Alors, si n  n0 ,  uk   |uk |  M vk d’où le résultat.
k=n k=n k=n

b. Avec les mêmes M et n0 , si n  n0 on a :


  n0 −1  
 n  n n
 uk   |uk | + M vk = C + M vk où C est un réel. Comme
k=0 k=0 k=n0 k=0
n  n  n
vk → +∞ on a C = o vk , à partir d’un rang n1  n0 , C  M vk
k=0 n→∞ k=0 k=0
n  n
 
puis  uk   2M vk , ce qui termine la question.
k=0 k=0

c. Si un = o(vn ), en remplaçant M par ε on obtient les mêmes conclusions que


n→∞
dans a. et b. en remplaçant O par o.
 vn alors un − vn n→∞
Si un n→∞ = o(vn ) et on peut donc remplacer O par ∼ dans
les conclusions de a. et b.

2. a. On a βn − β = o(1) d’où αn (βn − β) = o(αn ), comme αn est une série à
n→∞ n→∞

n  n 
termes positifs divergente, la question 1 montre αk (βk −β) = o αk soit
k=0 n→∞ k=0

n
  αk βk

n 
n n
k=0
αk βk − β αk = o αk puis n = β + o(1) ce qui termine
k=0 k=0 n→∞ k=0 n→∞
αk
k=0
la question.
b. et c. Do it yourself ! Voir le travail dirigé du chapitre  Nombres réels et suites
réelles  (Cesàro).
3. a. Pour tout x ∈ [0, a[, f (x)  x. La suite (un ) est décroissante, minorée par 0
donc converge, et c’est vers un point fixe de f car f est continue, donc vers 0.
(un+1 )γ − (un )γ = (f (un ))γ − (un )γ .
 
(f (x))γ − xγ = xγ (1 − αxk + o(xk ))γ − 1 = −αγxk+γ + o(xk+γ ).
x→0 x→0

La seule valeur de γ qui convienne est −k et on a (un+1 )−k −(un )−k −−−→ αk > 0.
n→∞
 1 1/k
−k
On déduit de 2.b. que (un ) n→∞ αkn et un n→∞  αkn .

b. un converge si, et seulement si, k < 1.
c. Immédiat et laissé au lecteur.

4. a. On a un+1 − un = o(un ) et un est une série à termes positifs convergente
n→∞
∞ 
   
∞  
∞  
∞ 
d’où uk+1 − uk = o uk ou encore (1− ) uk −un = o uk
k=n n→∞ k=n k=n n→∞ k=n
∞
un
et, comme 1 − = 0,  1− ·
uk n→∞
k=n

b. De même un+1 − un = o(un ) et un est une série à termes positifs
n→∞
n 
  
n 
divergente d’où uk+1 − uk = o uk .
k=0 n→∞ k=0
Séries numériques 285


n 
n 
Par suite (1 − ) uk + un+1 − u0 = o uk et, comme 1 −  = 0 et que
k=0 n→∞ k=0
n
un+1 → +∞, finalement un n→∞  un+1 n→∞  ( − 1) uk
k=0
 n

puis   − 1 un .
uk n→∞
k=0

c. On a un = o(un+1 ) d’où un −un−1 n→∞  un et un est une une série à termes
n→∞
n n
positifs divergente d’où, par sommation : uk n→∞ (uk − uk−1 ) = un − u0 .
k=1 k=1
n n
Comme uk → +∞ et un → +∞, il vient uk n→∞ un .
k=0 k=0
  
1 β
5. a. On a nβ − (n + 1)β = nβ 1 − 1 +  −βn
n→∞
β−1
.
n
b. On utilise la question a. avec β = 1 − α :
1 1    1
• Si α < 1 on a α n→∞  (n + 1)1−α − n1−α d’après a. Comme est
n 1−α nα
une une série à termes positifs divergente on obtient :
n n
1 1   1  
α 
n→∞
(k + 1)1−α − k 1−α = (n + 1)1−α − 1 ,
k 1−α 1−α
k=1 k=1
 n 1−α
1 n
d’où  1 − α·
k α n→∞
k=1   
1 1 1 1 1
• Si α < 1 on a α n→∞ − , est une une série à
n  α − 1 nα−1 (n + 1)α−1 nα
termes positifs convergente d’où, par sommation :
∞ ∞  
1 1  1 1
 α−1 − (télescopage).
k α n→∞ k α−1 (k + 1)α−1
k=n k=n

 1 1 1
En définitive
k α n→∞ α − 1 nα−1 ·
k=n

Solutions
15 - Probabilités

Rappels de cours

A - Dénombrements

1. Cardinal d’un ensemble fini noté card(E) = |E|.


• Pour qu’un ensemble E soit fini, il faut et il suffit que pour toute partie E  de
E distincte de E, on ait card(E  ) < card(E).
• Si E et F sont des ensembles finis ayant même nombre d’éléments, f ∈ F(E, F )
est bijective si elle est injective ou si elle est surjective.
• Si E1 , . . . , En sont des ensembles finis, card(E1 ×· · ·×En ) = card(E1 ) . . . card(En ).
et card(E1 ∪ . . . ∪ En )  card(E1 ) + · · · + card(En ).
Si A et B sont deux ensembles finis et A∩B = ∅, card(A∪B) = card(A)+card(B).
p

• Si (Ei )1in est une partition de l’ensemble fini E, card(E) = card(Ei ).
i=1
   card(E)
• Si E et F sont deux ensembles finis, card F(E, F ) = card(F ) .
  card(E)
• Si E est un ensemble fini, card P(E) = 2 .
2. Listes et combinaisons
• Soit E un ensemble à p éléments et F un ensemble àn  éléments, p  n, le
n n! .
nombre de p-listes d’éléments distincts de F est égal à p! =
p (n − p)!
C’est le nombre d’applications injectives de E dans F .
• Le nombre de permutations d’un ensemble de cardinal n est égal à n!.
• Le nombre  de parties
 à p éléments (ou p-combinaisons) d’un ensemble de cardinal
n .
n est égal à
p
B - Probabilités sur un ensemble fini
1. Expérience aléatoire et univers
On appelle univers, que l’on note Ω, l’ensemble de tous les résultats possibles ou
réalisables d’une expérience aléatoire.
288 Probabilités

Terminologie probabiliste Terminologie ensembliste Notation


Événement certain Ensemble entier Ω
Événement impossible Ensemble vide ∅
Événement élémentaire Singleton {ω}
Événement contraire de A Complémentaire de A A
A ou B Réunion de A et B A∪B
A et B Intersection de A et B A∩B
A implique B A inclus dans B A⊂B
A et B incompatibles A et B disjoints A ∩ B =∅
ω réalise A ω appartient à A ω∈A

On appelle système complet d’événements toute partition (finie) de Ω.


2. Espaces probabilisés finis
a. Définition : une probabilité sur un univers fini Ω est une application P de
P(Ω) dans [0, 1] telle que P(Ω) = 1 et, pour tout couple (A, B) d’événements
incompatibles, P(A ∪ B) = P(A) + P(B).
b. Propriétés :
 
• P(∅) = 0 ; P A = 1 − P(A).
• Si A1 , . . . , An sont n-événements deux à deux incompatibles, on a :
P(A1 ∪ A2 ∪ . . . ∪ An ) = P(A1 ) + · · · + P(An ).
• A ⊂ B ⇒ P(A)  P(B) et P(B \ A) = P(B) − P(A).
• Pour tout couple (A, B) d’événements, P(A ∪ B) = P(A) + P(B) − P(A ∩ B).
m

• Si (Ai )1im est un système complet d’événements, P(Ai ) = 1.
i=1

• Si P(A) = P({ω}).
ω∈A
• On dit qu’une probabilité P est uniforme si, tous les événements élémentaires
ont la même probabilité. On parle aussi d’équiprobabilité.
card(A)
Dans ce cas : ∀A ⊂ Ω, P(A) = que l’on retiendra sous la forme  nombre
card(Ω)
de cas favorables (à l’événement A) sur nombre de cas possibles .
3. Probabilité conditionnelle
a. Définition : soit B un événement de probabilité non nulle. On appelle probabilité
conditionnelle à B, ou probabilité sachant B associée à P , l’application de P(Ω)
P(A ∩ B) .
dans [0, 1] définie par : P(A|B) = PB (A) =
P(B)
card(A ∩ B) .
b. Cas particulier de l’équiprobabilité : PB (A) =
card(B)
c. Formule des probabilités composées : P(A ∩ B) = P(B).P(A|B).
d. Formule des probabilités totales : si (Ai )1im est un système complet d’événe-
m

ments tels que tous les P(Ai ) soient non nuls, P(A) = P(A|Ai )P(Ai ).
i=1
Probabilités 289

Remarque : on utilisera souvent la formule précédente dans le cas du système


complet {B, B} i.e. P(A) = P(A|B)P(B) + P(A|B )P(B).
e. Formule de Bayes (ou formule de la probabilité des causes ou des hypothèses).
• Soient A et B deux événements de probabilité non nulle, on a
P(A|B)P(B) .
P(B|A) =
P(A)
• Cas particulier d’un système complet d’événements (Ai )1im de probabilité
non nulle et où P(A) > 0.
P(A|Aj )P(Aj )
∀j ∈[[1, m]], P(Aj |A) = m

P(A|Ai )P(Ai )
i=1
4. Événements indépendants
a. Définition : A est dit indépendant de B si P(A|B) = P(A) ou si P(B) = 0.
A est dit indépendant de B si, et seulement si, P(A ∩ B) = P(A).P(B).
b. Définition : on dit quenévénements
 A1 , . . . , An sont mutuellement indépendants
si : ∀I ⊂ [[1, n]], I = ∅, P Ai = P(Ai ).
i∈I i∈I

n  n
On dit indépendants dans leur ensemble si : P Ai = P(Ai ).
i=1 i=1

C - Variables aléatoires sur un espace probabilisé fini

1. Définitions
• On appelle variable aléatoire (sur Ω) une application de Ω dans un ensemble E.
La variable aléatoire est dite réelle lorsque E = R.
• Si A ⊂ E on note (X ∈ A) ou {X ∈ A} l’événement X −1 (A), si x ∈ E on note aussi

(X = x) l’événement (X ∈{x}) i.e. X −1 ({x}) ; ainsi P(X = x) = P X −1 ({x}) .
 
• Si x ∈ E = R alors P(X  x) = P X ∈] − ∞, x] et F : x → P(X  x) est une
fonction croissante sur R de limite nulle en −∞ et 1 en +∞.
• On appelle loi de X et on note PX la loi de probabilité définie sur X(Ω) par
PX (A) = P(X ∈ A). Cette loi est entièrement déterminée par
la donnée des réels
P(X = x) lorsque x décrit X(Ω) car ∀A ⊂ X(Ω), PX (A) = P(X = x).
x∈A
• Si X est une variable aléatoire à valeurs dans E et f une application de E dans
F alors f ◦ X est une
 variable
 aléatoire
 notée f(X) et l loi associée sur (f ◦ X)(Ω)
est Pf (X) : A → PX f −1 (A) = P X ∈ f −1 (A) .
2. Moments d’une variable aléatoire réelle
a. Définitions
Ici X désigne une variable aléatoire réelle.
• On appelle espérance de X et on note E(X) le nombre réel défini par
 
X(ω)P({ω}) = xP(X = x).
ω∈Ω x∈X(Ω)
La variable X est dite centrée si E(X) = 0.
290 Probabilités

• Si k ∈ N on appelle moment d’ordre k de X l’espérance de X k . Plus généralement


sif est une
  application
 de R dans lui-même
 on peut définir l’espérance
 de f (X) par
E f (X) = f X(ω) P({ω}) = f (x)P(X = x) = yP(f (X) = y).
ω∈Ω x∈X(Ω) y∈f (X(Ω))
 2 
• La variance de X est V(X) = E X − E(X)  0, son écart type est

σ(X) = V(X). La variable X est dite réduite lorsque V(X) = 1.
b. Propriétés
Si X est constante égale à b alors E(X) = b.
L’application X → E(X) est linéaire positive et croissante.
Les deux dernières propriétés signifient :
si X(Ω) ⊂ R+ alors E(X)  0 et si X  Y sur Ω alors E(X)  E(Y ).
On en déduit que X − E(X) est une variable centrée.
Inégalité de Markov
E(X) .
Si X(Ω) ⊂ R+ et a > 0 alors P(X  a) 
a
V(X) = E(X )−E(X) , V(aX +b) = a V(X) et σ(aX +b) = |a|σ(X) si (a, b) ∈ R2
2 2 2

X − E(X)
et, donc, si σ(X) > 0, alors est centrée réduite.
σ
Inégalité de Bienaymé-Tchebychev
  V(X)
∀a > 0, P |X − E(X)  a  .
a2
3. Lois usuelles
a. Loi uniforme
Si X(Ω) = {x1 , . . . , xn } est de cardinal n on dit que X suit une loi uniforme si
1 card(A) .
∀i ∈[[1, n]], P(X = xi ) = , donc pour tout A ⊂ X(Ω), PX (A) =
n n
n+1 n2 − 1 .
Si X(Ω) = [[1, n]] on a E(X) = et V(X) =
2 12
b. Loi de Bernoulli
Si p ∈[0, 1] on dit que la variable aléatoire suit la loi de Bernoulli de paramètre p,
notée B(p), si X(Ω) = {0, 1} et P(X = 1) = p. Par suite P(X = 0) = 1 − p = q.
Si un événement S, appelé succès,
 a p pour probabilité alors la loi de la fonction
1 si ω ∈ S
indicatrice de S, soit IS : ω → est B(p).
0 sinon
Si X suit B(p) alors E(X) = p et V(X) = pq = P(1 − p).
c. Loi binomiale
Si n ∈ N et p ∈[0, 1] on dit que la variable aléatoire X suit la loi binomiale de
paramètres n et p, notée  nB(n,
 p), si, en posant q = 1 − p, X(Ω) = [[0, n]] et
∀k ∈[[0, n]], P(X = k) = pk q n−k .
k
Si S ⊂ Ω et P(S) = p alors le nombre total de succès (occurrences de S) lors de la
répétition n fois de l’expérience de façon indépendante suit B(n, p).
De même si une urne contient une proportion p de boules blanches alors le nombre
total de boules blanches obtenues lors de n tirages successifs avec remise suit
B(n, p).
Si X suit B(n, p) alors E(X) = np et V(X) = npq = nP(1 − p).
Probabilités 291

4. Vecteurs aléatoires

a. Définitions

Si X1 , . . . , Xn sont des variables aléatoires à valeurs dans E1 , . . . , En alors


X = (X1 , . . . , Xn ) est une variable aléatoires à valeurs dans E1 × · · · × En .
• La loi conjointe de X1 , . . . , X n est celle de (X1 , . . . , Xn ), déterminée par les
P (X1 , . . . , Xn ) = (x1 , . . . , xn ) où (x1 , . . . , xn ) décrit E1 × · · · × En , les lois
marginales sont les lois de X1 , . . . , Xn .
La connaissance de P(X1 ,...,Xn ) permet de déterminer les loismarginales, la
réciproque est fausse, si 1  i  n et xi ∈ Xi (Ω), P(Xi = xi ) = P(X = y).
y ∈ X(Ω)
yi =xi

• Si X et Y sont deux variables aléatoires, si x ∈ X(Ω) et P(X = x) > 0 on appelle


loi conditionnelle de Y sachant X = x la loi définie
 par : 
P (X, Y ) = (x, y)
∀y ∈ Y (Ω), P(X=x) (Y = y) = .
P(X = x)
• Les variables X et Y sont dites indépendantes si (x, y) ∈ X(Ω) × Y (Ω) les
événements
 (X = x) et (Y = y) sont indépendants, autrement dit si l’on a :
P (X, Y ) = (x, y) = P(X = x) × P(Y = y).
Plus généralement X1 , . . . , Xn sont dites mutuellement indépendantes si :

n  
∀(x1 , . . . , xn ) ∈ Xi (Ω), les événements (Xi = xi ) 1in sont mutuellement
i=1
indépendants.
• On appelle covariance du couple de variables aléatoires et on note Cov(X, Y )
l’espérance de XY − E(XY ) ; ainsi V(X) =Cov(X, X).

b. Propriétés
 

n 
n 
Cov(X, Y ) = E(XY ) − E(X)E(Y ) et V Xi = V(Xi ) + 2 Cov(Xi , Xj ).
i=1 i=1 1i<jn

   
• Si X et Y sont indépendantes : ∀(A, B) ∈ P X(Ω) × P Y (Ω) , (X ∈ A) et
(Y ∈ B) sont des événements indépendants.

n  
• Si X1 , . . . , Xn sont mutuellement indépendantes : ∀(A1 , . . . , An ) ∈ P Xi (Ω)
  i=1
les événements (Xi ∈ Ai ) 1in sont mutuellement indépendants et X1 , . . . , Xn
sont deux à deux indépendantes.
• Si X1 , . . . , Xn suivent toutes B(p) et si elles sont mutuellement indépendantes

n
alors Xi suit B(n, p).
i=1
• Si X et Y sont indépendantes alors, pour toutes fonctions f et g les variables
f (X) et g(Y ) sont indépendantes, E(XY ) = E(X)E(Y ), Cov(X, Y ) = 0 et
V(X + Y ) = V(X) + V(Y ).
 n 
 
n
• Si X1 , . . . , Xn sont deux à deux indépendantes alors V Xi = V(Xi ).
i=1 i=1
292 Probabilités

Énoncés des exercices

Certains résultats ont déjà été vus dans le premier chapitre du premier semestre
mais il nous a semblé bon de les rappeler ici.
1. a. Soit E un ensemble à n éléments. Quel est le nombre de couples (A, B) de
parties de E telles que A ⊂ B ?
b. Généralisation : quel est le nombre de familles A1 , A2 , . . . , Ap de E telles que
A1 ⊂ A2 · · · ⊂ Ap ?

2. On considère une population de N individus, on effectue n prélèvements successifs


avec remise d’un individu de cette population. La suite de ces prélèvements
constitue un résultat.
a. Combien existe-t-il de résultats différents pour lesquels un individu X est prélevé
k fois (k  n) ?
b. Combien existe-t-il de résultats différents pour lesquels un individu X est prélevé
m fois au cours des r premiers tirages (m  r  n) ?
c. Combien existe-t-il de résultats différents pour lesquels un individu X est prélevé
pour la s-ième fois au t-ième tirage (s  t  n) ?

3. a. 2n personnes doivent prendre place autour d’une table ronde. De combien de


façons différentes peuvent-elles s’asseoir ?
b. On suppose qu’il y a n hommes et n femmes. De combien de façons peuvent-ils
s’asseoir en respectant l’alternance ?

4. Soit En un ensemble non vide de cardinal n. On note pn le nombre de partitions


de En . Ce nombre est appelé le nombre de Bell d’indice n. On pose p0 = 1.
a. Calculer p1 , p2 et p3 .
b. Soit En = [[1, n]]. On désigne par pn le nombre de partitions de En ; on convient
que, pour n = 0, on a p0 = 1. Montrer que :
n  
 n
∀n ∈ N, pn+1 = pk .
k
k=0
Il est conseillé pour chaque k ∈[[0, n]] de considérer les partitions de En+1 contenant
{1} et ayant k + 1 éléments.
c. Vérifier les résultats de a) et calculer p6 .

5. a. Soit E un ensemble fini de cardinal 2n, n  1. On appelle partage par paires de


E tout n-uplet (x1 , . . . , xn ) où les xi sont des paires d’éléments distincts de E deux
à deux disjointes. On appelle partition par paires de E tout élément {x1 , . . . , xn }
où les xi sont comme ci-dessus. Trouver le nombre de partages par paires et de
partitions par paires de E.
Probabilités 293

b. On considère 32 joueurs de tennis. De combien de façons peut-on organiser le


premier tour d’un tournoi en simple ? De combien de façons peut-on organiser le
premier tour d’un tournoi en double ?

6. a. Soient n, p deux entiers naturels non nuls. Déterminer le cardinal des ensembles
suivants :
   
Sn,p = (x1 , . . . , xn ) ∈ N )n  x1 + · · · + xn  p
   

Sn,p = (x1 , . . . , xn ) ∈ N )n  x1 + · · · + xn = p .
On pourra introduire l’application Φ qui à tout n-uplet (x1 , . . . , xn ) d’entiers
i

naturels associe l’application f définie sur [[1, n]] par : ∀i ∈[[1, n]], f (i) = xj .
j=1
b. Soient n, p deux entiers naturels. Déterminer le cardinal des ensembles suivants
  
Tn,p = (x1 , . . . , xn ) ∈ Nn  x1 + · · · + xn  p
  

Tn,p = (x1 , . . . , xn ) ∈ Nn  x1 + · · · + xn = p .

7. Soit (E, T ) un magma associatif (i.e. un ensemble muni d’une loi interne). On
désigne par P(n) le nombre de composés distincts que l’on peut former avec n
éléments donnés de E pris dans un ordre donné (n  1).
n
a. Vérifier que P(n + 1) = P(k)P(n + 1 − k).
k=1
(2n − 2)! .
b. Montrer que que P(n) =
n!(n − 1)!
n    
k n+1 .
8. a. Si r, n ∈ N, démontrer l’égalité : =
r r+1
k=0
 n n − k
p   
n
b. Si n, p ∈ N, démontrer l’égalité : = 2p .
k p−k p
k=0

9. Formule d’inversion de Pascal


Soient (an )n ∈ N et (bn )n ∈ N deux suites de nombres réels, montrer que :
n    n  
n n
∀n ∈ N, an = bk ⇐⇒ ∀n ∈ N, bn = (−1)n−k ak .
k k
k=0 k=0
On pourra écrire les premières égalité sous forme matricielle X = P Y où
t t
X = (a0 . . . . . . an ), Y = (b0 . . . . . . bn ) et P ∈ GLn (R), puis examiner le produit
t
matriciel P Z où Z = (1 x . . . . . . xn ).

10. n étant un entier donné, on cherche dn le nombre de dérangements, c’est-à-dire de


permutations σ ∈ Sn vérifiant σ(k) = k pour tout k ∈[[1, n]].
n  
n
a. Montrer que n! = dk avec d0 = 1 par convention.
k
k=0
b. Déduire de la formule d’inversion de Pascal une expression explicite de dn .
294 Probabilités
Probabilités

11. On note
note EEnn == {1,{1,. . . ,. n}
, n} etet EEmm== {1,{1,
. . . ,. m} . On
. , m} . On
se sepropose
proposede dechercher le le
chercher
nombre ΓΓnm
nombre n
m des
des applications
applications croissantes
croissantes de deE E
n dans
n dansE mE. m .
Calculer ΓΓnmn
a. Calculer m. .On
Onpourra
pourrainterpréter
interpréterϕ ϕcroissante
croissante de de
EnEdansn dansEmEparm parle schéma
le schéma
suivant
suivant :: une
une rangée
rangéede de(n(n++mm−− 1)1)points,
points, (m(m − 1)− 1)
d’entre
d’entre euxeux
étant
étant
séparés
séparés
d’und’un
trait vertical
vertical appelé
appelécloison.
cloison.
b. Déterminer
Déterminer lelenombre
nombred’applications
d’applicationsstrictement
strictement croissantes
croissantes de Eden Edans
n dans Em .Em .
c. Retrouver
Retrouver leslesrésultats
résultatsdedel’exercice
l’exercice6 6
précédent.
précédent.

12. Une urne


urne contient
contientNN boulesboulesnumérotées
numérotéesdede 1 à1 Nà .NOn
. Ontiretire
successivement
successivement sanssans
remise
remise nn boules
boulesde l’urne(1(1n nNN
del’urne ). ).
a. Quel
Quel est
est l’ensemble
l’ensembleΩΩdes desrésultats
résultatspossibles
possibles? Calculer
? Calculer card(Ω).
card(Ω).
b. On
On suppose
supposedésormais
désormaisleslesrésultats
résultatspossibles
possibles
équiprobables.
équiprobables. LesLesboules
boules
numéro-
numéro-
tées de
de 11 àà M
M << NN sont sontrouges
rougesetetleslesboules
boules numérotées
numérotées de deMM + 1+à1Nà sont
N sont
blanches. Soit AAkk l’événement
blanches. Soit l’événement la  la
k-ième
k-ièmeboule
boule tirée
tirée
estest
rouge
rouge
. .

Calculer P(Akk))etetP(A
Calculer P(A P(Ak k∩∩AA  ).
 ).

13. On aa décelé
décelé dans
dansun unélevage
élevagededemoutons
moutons uneuneprobabilité
probabilité
de de
0, 30,pour
3 pourqu’un
qu’un
animal
animal
soit atteint
atteint parparlalamaladie
maladieM. M.SiSilelemouton
mouton n’est
n’estpaspas
atteint,
atteint,
il ail9achances
9 chances
sur sur
10 10
d’être
d’être négatif
négatif ààun
untest
testT.T.S’il
S’ilest
estatteint,
atteint,
il ail 8a chances
8 chances sursur
10 10d’être
d’être
positif
positif
à ceà ce
test. Quelle
Quelle est estlalaprobabilité
probabilitépourpourqu’un
qu’un mouton
mouton pris
pris
au au
hasard
hasard et ayant
et ayant
un test
un test
positif
positif soit
soit atteint
atteintparparMM? ?

14. Une boı̂te


boı̂te contient
contientNN pièces piècesdont
dontquelques-unes
quelques-unes peuvent
peuvent êtreêtre
défectueuses.
défectueuses.
UneUne
pièce
pièce tirée
tirée au
au hasard
hasards’avères’avèreêtre
êtrebonne.
bonne.Déterminer
Déterminerla la
probabilité
probabilité queque
: 1): que
1) que
toutes
toutes lesles pièces
pièces contenues
contenuesdans danslalaboı̂te
boı̂tesoient
soient
bonnes
bonnes ; 2); 2) N −
queque N 1−pièces
1 pièces
soient
soient bonnes
bonnes et etune unedéfectueuse
défectueuse; 3) ; 3)que
queNN −−2 pièces
2 pièces
soient
soientbonnes
bonneset 2etsoient
2 soient
défectueuses
défectueuses ;; . .. .. . ; ;que
queNNsoient
soientdéfectueuses.
défectueuses.

15. On cherche
cherche ununparapluie
parapluiequi quisesetrouve
trouvedansdansununimmeuble
immeuble de de
7 étages
7 étages
(rez-de-
(rez-de-
-chaussée
-chaussée compris)
compris)avec
aveclalaprobabilité
probabilité p∈ ∈ ]0,
p ]0, 1[.1[.
OnOn a exploré
a exploré
en vain
en vainles 6lespremiers
6 premiers
niveaux,
niveaux, quelle
quelleest
estlalaprobabilité
probabilitéquequele le
parapluie
parapluie se se
trouve
trouve
au au
dernier
dernier
étageétage
? (On
? (On
admettra
admettra qu’il
qu’iln’y
n’yaaaapriori
prioripaspasd’étage
d’étageprivilégié).
privilégié).

16. Un gardien
gardien dedeprison
prisonessaie
essaieauauhasard
hasardetet
une
une à une
à une
lesles
n clés
n clés
dontdont
il dispose
il dispose
pourpour
ouvrir
ouvrir une
une cellule.
cellule.Calculer
Calculerlalaprobabilité
probabilité
qu’il
qu’il
réussisse
réussisse
au au
k-ième
k-ième
essai
essai
en utilisant
en utilisant
le théorème
théorème des
desprobabilités
probabilitésconditionnelles.
conditionnelles.

17. Deux
Deux usines
usines uuet etvvproduisent
produisentdes desampoules
ampoules électriques
électriques
; on; on
saitsait
queque10 pour
10 pour
centcent
(resp.
(resp. 30
30 pour
pourcent)
cent)de delalaproduction
productiondede uu(resp.
(resp. dede
v) v)
estest
défectueuse.
défectueuse.Après
Après
avoiravoir
choisi
choisi au
au hasard
hasardune unedesdesdeux
deuxusines,
usines,onon prélève
prélèvedans
dans
la production
la production de cette
de cette
usine,
usine,
deux
deux ampoules
ampoules aa etetb,b,au auhasard
hasardetetindépendamment
indépendamment l’une
l’une
de del’autre.
l’autre.
On Onnotenote
U, V,
V, A
A et
et B
B les les événements
événementssuivants.
suivants.U U: l’usine
: l’usine u est
u estchoisie
choisie
; V ; l’usine
V l’usine
v estv est
choisie
choisie ;; A
A :: aa est
estdéfectueuse
défectueuse; B; B: b: bestest
défectueuse.
défectueuse.
a. Calculer
Calculer lesles probabilités
probabilitésdes desévénements
événementsA,A, A∩
B,B, AB ∩B et et
en endéduire
déduire
que que
les les
événements
événements AA ne nesont
sontpaspasindépendants.
indépendants.
Probabilités 295

b. Calculer P(B|A) et P(U |A ∩ B).

18. On dispose de 7 dés tels que, pour i ∈[[1, 7], le dé Di comporte i − 1 faces blanches
et 7−i faces noires. Pour choisir un dé parmi les 7, on fait une expérience préalable.
On jette un dé ordinaire A. Si le résultat est 2, 3, 4, 5 ou 6, on choisit le dé
correspondant. Si le résultat est 1, on jette à nouveau le dé A. S’il sort 1, 2 ou
3, on choisit le dé 1, s’il sort 4, 5 ou 6 on choisit le dé 7. On joue par la suite avec
le dé ainsi désigné.
a. Quelle est la probabilité d’obtenir une face noire à la k-ième partie ?
b. Quelle est la probabilité d’obtenir une face noire à la k-ième partie sachant que
l’on a toujours obtenu une face noire aux parties précédentes ?

k

 
19. Soit n ∈ N, n  2. On note ϕ(n) = card {p ∈[[1, n]] | p ∧ n = 1} . Si n = pα
i est
i

i=1
la décomposition de n en facteurs premiers, (p1 < p2 < · · · < pk ), le but de cet
k 
 1 .
exercice est de prouver que ϕ(n) = n 1−
i=1
pi
On tire au hasard un entier compris entre 1 et n et l’on note A l’événement  le
nombre obtenu est premier avec n  et Ai l’événement  le nombre obtenu est
divisible par pi .
a. Définir un espace probabilisé modélisant l’expérience et exprimer P(A) en
fonction de ϕ(n) et n. Calculer les P(Ai ).
b. Montrer que les événements Ai , 1  i  n sont mutuellement indépendants.
c. Exprimer A en fonction des Ai et conclure.

20. Problème posé par le chevalier de Méré à Pascal


Qu’est-ce qui est le plus probable : sortir au moins un 6 en lançant 4 fois un dé ou
au moins un double 6 en lançant 24 fois deux dés ?

21. Rappelons le principe du loto. 6 numéros à choisir parmi 49 nombres donnent le


tirage gagnant. Un tirage supplémentaire d’un nombre distinct des premiers donne
le  numéro complémentaire .
Chaque joueur doit cocher 6 numéros dont l’ordre est sans importance. Ensuite
selon le règlement de la FDJ, (que nous n’avons pas lu mais que l’on nous a
rapporté de bonne (?) source).
Les gagnants du premier rang sont ceux qui ont coché les 6 bons numéros.
Les gagnants du deuxième rang sont ceux qui ont coché 5 des 6 bons numéros
et le complémentaire.
Les gagnants du troisième rang sont ceux qui ont coché 5 des 6 bons numéros.
Les gagnants du quatrième rang sont ceux qui ont coché 4 des 6 bons numéros.
a. Quelle est la probabilité d’être un gagnant du premier rang ?
b. Quelle est la probabilité d’être un gagnant du deuxième rang ?
296 Probabilités

c. Quelle est la probabilité d’être un gagnant du troisième rang ?


d. S’il est possible de faire une grille à 8 numéros, combien y-a-t-il de grilles à 8
numéros cochés comportant exactement 4 bons numéros ?

22. Problème du scrutin


Lors d’un élection, le candidat A a obtenu a voix et le candidat B en a obtenu
b. Déterminer la probabilité pour qu’au cours du dépouillement, A ait toujours
devancé B. (On suppose que a > b.)
On pourra représenter le dépouillement par un chemin de Z2 issu de (0, 0), arrivant
en (a + b, a − b) et si Ω est l’ensemble des dépouillements, examiner (Ω1 , Ω2 , Ω3 )
un système complet d’événements où par exemple, Ω1 est l’ensemble des chemins
ne recoupant pas l’axe (x, 0).

23. On considère une urne contenant N boules de k couleurs différentes. On note Ni


Ni
le nombre de boules de la couleur i, pour i ∈[[1, k]] et pi = la proportion de
N
boules de la couleur i. On tire au hasard n boules de cette urne.
On appelle A l’événement : le n-uplet est constitué de n1 boules de couleur 1, n2
boules de couleur 2, . . . , nk boules de couleur k.
a. On effectue le tirage une boule après l’autre en remettant la boule tirée. Ce
tirage est dit Bernoullien ou avec remise. Montrer que l’on a
n!
P(A) = pn1 pn2 . . . pnk k .
n1 !n2 ! . . . nk ! 1 2
b. On effectue un tirage exhaustif i.e. on prend une poignée de n. Montrer que
    
N1 N2 Nk
···
n1 n nk .
P(A) = 2 
N
n
c. On tire les boules une à une sans remise. Déterminer P(A). Remarque ?

24. Une urne contient initialement b boules blanches et r boules rouges. On effectue
des tirages successifs d’une boule de cette urne selon le protocole suivant : si à un
rang quelconque on obtient une boule rouge, celle-ci est remise dans l’urne avant
le tirage suivant et si à un rang quelconque on obtient une boule blanche, on la
jette.
a. Quelle est la probabilité de tirer une boule blanche au cours des n premiers
tirages ?
b. Quelle est la probabilité de jeter au moins une boule blanche au cours des n
premiers tirages ?
c. Sachant qu’au cours des n premiers tirages on a tiré exactement une boule
blanche, quelle est la probabilité qu’elle ait été tirée en dernier ?
Probabilités 297

25. On dispose de N + 1 urnes numérotées de 1 à N + 1 telles que, pour tout


k ∈[[1, N + 1]], la k-ième contient k − 1 boules rouges et N − k + 1 boules blanches,
soit N boules au total.
On choisit une urne au hasard, on y tire n boules avec remise et on appelle X le
nombre de boules rouges obtenues. Déterminer la loi de X et son espérance.

26. Une urne contient n − 2 boules blanches et 2 boules rouges. On la vide et on note
Xi le rang d’apparition de la i-ème boule rouge. Déterminer les espérances des Xi
à l’aide des lois de X1 , X2 − X1 et n + 1 − X2 .

27. Soient (n, p1 , p2 ) ∈ N × [0, 1]2 . On suppose que X suit B(n, p1 ) et que, pour tout
k ∈[[0, n]], la loi conditionnelle de Y sachant (X = k) est B(k, p2 ).
Déterminer E(Y ).

28. Montrer que si les variables aléatoires X0 , X1 et X2 sont deux à deux


indépendantes et si X0 + X1 et X0 + X2 sont indépendantes alors la probabilité
de l’événement (X est constante) est 1.

29. Montrer que si les variables X1 , . . . , Xr sont mutuellement indépendantes r  et



r 
suivent les lois respectives B(n1 , p), . . . , B(nr , p), alors Xi suit B ni , p .
i=1 i=1

30. a. k urnes contiennent chacune n boules numérotées de 1 à n. On prélève une boule


dans chaque urne et Xn désigne le plus grand des numéros obtenus. Déterminer
la loi de Xn et un équivalent de E(Xn ) lorsque n → ∞.
b. Cette fois on tire simultanément les k boules dans une seule des urnes (donc
k  n ici) et, pour simplifier, X désigne le plus grand des numéros obtenus. Loi et
espérance de X.

31. Loi hypergéométrique


a. Une urne contient N boules contenant une proportion p de boules blanches où
pN ∈ N et qN de boules noires où q = 1 − p. On tire simultanément n boules de
l’urne (et donc n  N ) et on considère le nombre X de boules blanches obtenues.
La loi de X est appelée loi hypergéométrique de paramètres N, n et p et notée
H(N, n, p). Déterminer la loi de X puis son espérance .
min(n,N p)
   
Np Nq
Calculer également .
k n−k
k=max(0,n−N q)
b. Application : une urne contient n boules numérotées de 1 à n. On effectue des
tirages successifs d’une boule dans cette urne sans remise et Y désigne le nombre
de tirages nécessaires à l’obtention des boules 1, 2 et 3. Déterminer loi et espérance
de Y .
298 Probabilités

32. Allumettes de Banach


Un fumeur possède dans chacune de ses deux poches n allumettes. Pour allumer
sa cigarette il puise, à chaque fois, au hasard dans une de ses poches. On considère
le nombre aléatoire qui restent, lorsque pour la première fois il constate qu’une des
poches est vide, dans l’autre poche. Déterminer la loi de X. On considère ensuite,
la première fois qu’une poche est vide sans que le fumeur s’en soit encore aperçu,
le nombre Y d’allumettes restant dans l’autre poche. Déterminer la loi de Y et en
n
  
k+1 2n − k − 1
déduire : 2 = 22n .
n−1
k=1

33. On suppose que X suit la loi B(n, p) et que, si X > 0 alors Y = X et que la loi
conditionnelle de Y sachant (X = 0) est la loi uniforme sur [[1, n]]. Déterminer la
loi de Y ainsi que son espérance.

34. Soit X une variable aléatoire


 telle que X(Ω) ⊂ N. On note GX la fonction
polynomiale qui à t associe P(X = k)tk . Exprimer GX (1), GX (1) et GX (1)
k∈X(Ω)
en fonction de E(X) et V(X). Retrouver ainsi espérance et variance d’une variable
suivant B(n, p).

 1  1
35. Si X et Y sont indépendantes et suivent les lois binomiales B n, et B m,
2 2
déterminer la probabilité de (X = Y ).

36. Soient X et Y deux variables aléatoires suivant une même loi de Bernoulli de
paramètre p.
a. Montrer qu’elles sont indépendantes si, et seulement si, Cov(X, Y ) = 0.
b. On les suppose indépendantes. Quelles sont les lois de X + Y et X − Y ? Ces
deux dernières variables aléatoires peuvent-elles être indépendantes ?

37. On suppose que X suit B(n, p) et que Y est une variable aléatoire à valeurs dans
N telle que, si 0  k  n, la loi conditionnelle de Y sachant (X = k) est B(k, p ).
Déterminer la loi de Y .

38. On dispose de 2n jetons numérotés de 1 à 2n et de deux boı̂tes G et D.


Au départ G contient r jetons et D les 2n − r autres où r ∈[[0, 2n]].
À chaque fois on tire un nombre au hasard dans [[0, 2n]] et on change de boı̂te le
jeton portant ce numéro.
On appelle Xp le nombre de jetons contenus dans G à l’issue du p-ième échange.
a. Loi, espérance et variance de X1 .

2n
b. Lier la loi de Xp+1 à celle de Xp . Si Gp : t → P(Xp = k)tk en déduire Gp+1
k=0
en fonction de Gp .
c. Déterminer E(Xp ) ainsi que lim E(Xp ).
p→∞
Probabilités 299

Solutions des exercices

1. a. Pour une partie B de cardinal k, il existe 2k parties A telles que A ⊂ B. Le


n  
 n k
nombre de couples cherché est donc 2 = (2 + 1)n = 3n .
k
k=0
n  
 n
b. On généralise par récurrence sur p ; on trouve pk = (p + 1)n .
k
k=0
n
2. a. Lorsqu’un individu X est prélevé k fois, il y a façons de choisir son rang
k
n−k
 n  de ces rangs est associé à (N − 1)
lors des n tirages et chacun choix possibles
n−k
pour les autres, d’où (N − 1) résultats.
k
r
b. D’après a. il y a (N − 1)r−m prélèvements de X m fois dans les r premiers
m
n−r
tirages.
 r  Pour chacun de ces r-uplets, il existe N façons de le compléter. D’où
r−m n−r
(N − 1) N résultats.
m
c. Dans cecas, X doit apparaı̂tre s − 1 fois dans les t − 1 premiers tirages. Ceci
t−1
a lieu de (N − 1)t−s fois. Au t-ième tirage X est prélevé et chacun de
s−1  
t−1
ces t-uplets peut être complété de N n−t façons. D’où (N − 1)t−s N n−t
s−1
résultats.

3. a. Les personnes étant distinctes et les chaises aussi, il y a à compter le nombre de


bijections entre deux ensembles de 2n éléments i.e. (2n)! dispositions. Comme la
table est ronde, une disposition est commune à (2n) bijections différentes. Donc il
y a (2n − 1)! façons différentes.
b. S’il y a alternance des hommes et des femmes et si les places sont numérotées,
il y a 2 façons de choisir la parité des sièges réservés aux hommes, puis n! façons
de ranger les hommes, ces placements étant associés à n! façons de placer les
femmes, d’où 2.n! n! placements possibles. Comme précédemment, (2n) placements
correspondent à la même disposition. D’où n!(n − 1)! placements distincts.

4. a. Si E1 = {a} il n’y a qu’une partition, donc p1 = 1.


   
Si E2 = {a, b} il y a 2 partitions possibles {a}, {b} et {a, b} , donc p2 = 2.
Si E3 = {a, b, c} il y a 5 partitions possibles qui sont :
         
{a}, {b}, {c} ; {a, b}, {c} ; {a, c}, {b} ; {c, b}, {a} ; {a, b, c} , donc p3 = 5.
Solutions

b. On peut classer les partitions de En+1 en,


• d’une part, celles qui contiennent {1} et les n autres éléments : il y en a pn ,
• d’autre part, celles qui contiennent {1} et k éléments de En+1 \ {1} :
300 Probabilités

n n  
 n
il en a pk . D’où pn+1 = pk .
k k
k=0
c. On déduit de la formule précédente que
p1 = 1, p2 = 2, p3 = 5, p4 = 15, p5 = 52 et p6 = 203.
 
2n
5. a. Si P1 , . . . , Pn est un partage par paires, il y a façons de choisir P1 , puis
  2  
2n − 2 2n − 2(n − 1)
façons de choisir P2 ,. . . , à la fin il ne reste que =1
2 2
façon
 de  choisirPn . Donc le nombre  de partages par paires possible est le produit
2n 2n − 2 2n − 2(n − 1) (2n)!
··· = n .
2 2 2 2
Une partition par paires engendrant n! partages par paires, par permutation de
(2n)!
ses termes, il existe n partitions par paires.
2 n!
b. En simple, l’organisation du premier tour est une partition par paires avec
32!
n = 32. Il y a donc 16 (environ de 1,9 1017 ) premiers tours possibles.
2 16!
32!
En double, comme un match est une paire de paires, il y a 16 façons de partager
2 16!
les 32 joueurs en paires. On obtient, à chaque fois, un ensemble de 16 paires que
16! 32! 16!
l’on doit partager en 8 paires de paires. Il y a donc 16 . 8 soit environ
2 8! 2 16! 2 8!
3, 9 1023 premiers tours possibles.

6. On utilise l’indication. L’application f est croissante et même strictement crois-


sante si, et seulement si, l’un des xi est non nul.
Φ établit une bijection entre Nn et Fc ([[1, n]], N) : ensemble des applications
croissantes de [[1, n]] dans N. En effet, si f ∈ Fc ([[1, n]], N), on a f = Φ(x1 , . . . , xn )
si, et seulement si, x1 = f (1), x2 = f (2) − f (1), . . . , xn = f (n) − f (n − 1).
On montre de même, que Φ établit une bijection entre (N )n et Fc ([[1, n]], N) :
ensemble des applications strictement croissantes de [[1, n]] dans N .
  p
a. Sn,p = Φ−1 Fc ([[1, n]], [[1, p]]) . Donc card(Sn,p ) = .
n

Comme Sn,p est réunion disjointe de Sn,p et Sn,p−1 , on a :
 p  p − 1  p − 1 
 .
card(Sn,p )= − =
n n n−1
   
  p+1+n−1 n+p
b. Tn,p = Φ−1 Fc ([[1, n]], [[0, p]]) ⇒ card(Tn,p ) = = .
n n

Comme Tn,p est réunion disjointe de Tn,p et T , on a :
     n,p−1   
 p+n p+n−1 p+n−1 n+p−1 .
card(Tn,p )= − = =
n n n−1 p

7. a. Lorsque l’on forme un composé a1 . . . an+1 , on place la parenthèse fer-


mant la première après un élément : soit ak par exemple, le composé s’écrit :
(a1 . . . ak )(ak+1 . . . an+1 ) ce qui donne P(k) × P(n + 1 − k) choix. En choisissant les
Probabilités 301

n emplacements pour k, on obtiendra ainsi tous les composés possibles de (n + 1)


éléments. La relation est alors immédiate.
b. Preuve par récurrence.

     
k k+1 k
8. a. On sait que = − . Donc, par télescopage,
r r+1 r+1
n   n            
k k+1 k n+1 0 n+1 .
= − = − =
r r+1 r+1 r+1 n+1 r+1
k=0 k=0
b. Première méthode : on suppose bien sûr p  n.
n n − k n! (n − k)!
  
n p
= . = ;
k p−k k!(n − k)! (n − p)!(p − k)! p k
p      p    
n n−k n p n
Donc = = 2p .
k p−k p k p
k=0 k=0
Deuxième méthode : soit E un ensemble de cardinal n, on calcule de deux façons
le nombre de parties B, A de E tels que card(B) = p et A ⊂ B.
 
n
• Si l’on choisit d’abord B, ce qui peut se faire de façons, puis A. Pour toute
p
partie
  B, il y a 2p façons de choisir A. Le nombre de couples qui conviennent est
n
2p .
p
n
• Soit k ∈[[0, p]]. On peut choisir d’abord une partie A à k éléments de façons
 k
n−k
et compléter une telle partie à l’aide de p − k éléments restants de façons
p−k
n n − k
pour avoir une partie B. Il y a bons couples. Le résultat découle
k p−k
d’une sommation, puisque k ∈[[0, p]].

 
1 0 ··· 0
1 1 0 ... 0
 .. .. 
1 2 1 . .
9. On a X = P Y où P =   est inversible puisque
 .. .. .. 
.  .  .
n n
1 1 ··· n−1 1
   1 
1
 x   x+1 
 2  
det(P ) = 1. Notons que P Z = P  x   (x + 1)2  = T ⇐⇒ Z = P −1 T .
 . = .. 
 ..   
.
n
x (x + 1)n
Donc, pour déterminer P −1 , il suffit d’exprimer les puissances de x en fonction de
Solutions

celles de (x + 1), ce qui se fait avec la formule de Newton :


i  
 i  i
xi = (x + 1) − 1 = (−1)i−j (x + 1)j .
j=0
j
302 Probabilités

 
i
Donc P −1 = (αi,j ) où αi,j = (−1)i−j . Donc la dernière ligne des matrices
j
Y = P −1 X donne le résultat.

10. a. Sn = A0 ∪ A1 ∪ · · · ∪ An où Ak est l’ensemble des σ ∈ Sn tels que k éléments


ne sont pas leur propre image, les Ak étant deux à deux disjoints.
n n  
 n
card(Ak ) = dk . Donc n! = dk .
k k
k=0
n
 (−1)k
dn .
b. On déduit de l’exercice 9 que =
n! k!
k=0

11. a. Interprétons ϕ croissante de En dans Em par le schéma suivant : une rangée de


(n + m − 1) points, (m − 1) d’entre eux étant séparés d’un trait vertical appelé
cloison (C1 , . . . , Cm−1 ), les n points restants étant numérotés de gauche à droite
de 1 à n. Les sous-ensembles ϕ−1 (1), ϕ−1 (2), . . . , ϕ−1 (m) de En sont alors des
sous-intervalles dont certains peuvent être vides, de En déterminés par les m − 1
cloisons et pris dans l’ordre gauche droite. Le nombre d’applications croissantes
est donc égal au nombre de façons  de placer
 ces  m − 1 cloisons
 aux n − m − 1
n n+m−1 n+m−1
endroits possibles. D’où Γm = = .
m−1 n
b. Parmi les applications précédentes, il en existe de strictement croissantes si
m  n, une telle application est définie par le choix de ϕ(1) < ϕ(2) < · · · < ϕ(n).
 n  de Em définit donc une fonction ϕ de ce type dont
Un sous-ensemble de n nombres
le nombre est par suite .
m
c. Immédiat.

12. a. Ω = {(a1 , . . . , an ) | ai ∈[[1, N ]]; ∀i = j, ai . . . aj }. Donc card(Ω) est le nombre


d’applications injectives de l’ensemble {1,  . . . , n} dans l’ensemble {1, . . . , N }.
N
card(Ω) = N (N − 1) . . . (N − n + 1) = .n!
n
card(Ak ) .
b. Ak = {(a1 , . . . , an ) ∈ Ω | ak ∈[[1, M ]]} et P(Ak ) =
card(Ω)
L’application de Ak dans A1 définie par
(a1 , a2 , . . . , ak−1 , ak , ak+1 , . . . , an ) → (ak , a2 , . . . , ak−1 , a1 , ak+1 , . . . , an ) est bijec-
tive, donc card(Ak ) = card(A1 ).
Pour avoir un élément de A1 , on choisit a1 parmi M boules et l’on complète. Donc
M.
card(A1 ) = M (N − 1)(N − 2) . . . (N − n + 1) et P(Ak ) =
N
On suppose k = , les ensembles Ak ∩ A et A1 ∩ A2 ont même cardinal. Pour avoir
un élément de A1 ∩ A2 on choisit la première boule dans l’ensemble des M boules
rouges, puis la deuxième boule rouge parmi M − 1 et l’on complète.
M (M − 1) .
card(A1 ∩ A2 ) = M (M − 1)(N − 2) . . . (N − n + 1), donc P(Ak ∩ A ) =
N (N − 1)
Probabilités 303

13. Soient A et T les événements définis


 par A : être atteint par le mal , T : être
  

positif au test T . P(A) = 0, 3, P T |A) = 0, 9, P(T |A) = 0, 8.


 
P(T ) = P(T |A)P(A) + P(T |A)P(A) où P(T |A) = 1 − P T | A , donc P(T ) = 0, 31.
P(A ∩ T ) P(T |A)P(A) 24 .
P(A|T ) = = =
P(T ) P(T ) 31

14. Notons A0 l’événement : toutes les pièces sont bonnes et pour tout k ∈[[1, N ]], Ak
l’événement : k pièces sont défectueuses. Si A est l’événement : une pièce tirée est
bonne, on demande P(Ak |A) pour k ∈[[0, N ]]. On admet que tous les événements
1 .
sont équiprobables : P(A0 ) = P(A1 ) = · · · = P(AN ) =
N +1
N − 1, 1
Donc P(A|H0 ) = 1, P(A|A1 ) = · · · , P(A|AN −1 ) = , P(A|AN ) = 0.
N N
On applique la formule de Bayes.
1
1 N 2 .
P(A0 |A) = N N +1 = N =
 N −k  N +1
. 1 k
N N +1
k=0 k=1
2 .N − k
En procédant de même, on obtient P(Ak |A) = pour k ∈[[1, N ]].
N +1 N

15. Notons Ai l’événement : le parapluie est au i-ième étage. On cherche


 
  P A7 ∩ A1 ∩ A2 ∩ A3 ∩ A4 ∩ A5 ∩ A6
P A7 | A1 ∩ A2 ∩ A3 ∩ A4 ∩ A5 ∩ A6 =   .
P A1 ∩ A2 ∩ A3 ∩ A4 ∩ A5 ∩ A6
p
Comme A7 ∩ A1 ∩ A2 ∩ A3 ∩ A4 ∩ A5 ∩ A6 = A7 , le numérateur vaut .
    7
P A1 ∩ A2 ∩ A3 ∩ A4 ∩ A5 ∩ A6 = P A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ A6
  6p
= 1 − P A1 ∪ A2 ∪ · · · ∪ A6 = 1 − .
  7
p .
Donc P A7 | A1 ∩ A2 ∩ A3 ∩ A4 ∩ A5 ∩ A6 =
7 − 6p

16. Soit Ai l’événement : la i-ième clé est la bonne. L’événement : succès au k-ième
 A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 ∩ Ak. On déduit de la formule des probabilités composées
essai est
que P A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 ∩ Ak est égal à
 
P(A1 ).P(A2 |A1 ) . . . . . . . . . P(Ak−1 |A1 ∩ . . . ∩ Ak−2 .P(Ak |A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 .
 1  n−k ,
Comme P(Ak |A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 = et P(Ak |A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 =
n−k+1 n−k+1
  n−1 n−2 n − k + 1. 1 1
on a P A1 ∩ . . . ∩ Ak−1 ∩ Ak = . ··· = .
n n n−k+2 n−k+1 n

17. On a P(U ) = P(V ) = 0, 5 ; P(A|U ) = P(B|U ) = 0, 1 ; P(A|V ) = P(B|V ) = 0, 3.


P(A ∩ B|U ) = P(A|U ).P(B|U ) ; P(A ∩ B|U ) = P(A|V ).P(B|V ). On en déduit
a. P(A) = P(U ).P(A|U ) + P(V )P(A|V ) = 0, 2 et P(B) = 0, 2.
Solutions

P(A ∩ B) = P(A ∩ B|U )P(U ) + P(A ∩ B|V ).P(V ) = 0, 05 = P(A).P(B).


P(A ∩ B) P(A ∩ B|U ).P(U )
b. P(B|A) = = 0, 25 et P(U |A ∩ B) = = 0, 1.
P(A) P(A ∩ B)
304 Probabilités

1
18. a. Notons P(Di ) la probabilité de l’événement : jouer le dé Di . On a P(Di ) =
6
si i ∈[[2, 6]]. Dans le cas où i = 1, P(D1 ) est la probabilité de l’événement suivant
1.3 1
 A donne 1 et A donne 1, 2 ou 3 . Donc P(D ) = = car les tirages sont
1
6 6 12
1.
indépendants. De même, P(D7 ) =
12
Soit Nk l’événement : on obtient noir à la k-ième partie.
7
 7−i 1 6
1 . + 1 .0 = 1 .
P(Nk ) = P(Nk |Di )P(Di ) = +
i=1
12 i=2
6 6 12 2
 
  P N1 ∩ N2 ∩ . . . ∩ Nk−1 ∩ Nk
b. P Nk |N1 ∩ N2 ∩ . . . ∩ Nk−1 =   .
P N1 ∩ N2 ∩ . . . ∩ Nk−1
7  7
     k
Or P N1 ∩ . . . ∩ Nk = P N1 ∩ . . . ∩ Nk |Di P(Di ) = P(N1 |Di ) P(Di )
i=1 i=1
puisque les Ni sont mutuellement indépendants conditionnellement à Di .
7 
  1  7 − i k 1
Donc P N1 ∩ . . . ∩ Nk = + = λk .
12 i=2 6 6
  λk .
D’où P Nk |N1 ∩ N2 ∩ . . . ∩ Nk−1 =
λk−1

1
19. a. Ω = {1, . . . , n} et l’on suppose que l’on a équiprobabilité i.e. P({p}) = si
n
card(Ai ) n/pi 1
1  p  n. Comme Ai = {αpi | 1  α  n/pi }, P(Ai ) = = = .
card(Ω) n pi
card(A) ϕ(n) .
On a aussi P(A) = =
card(Ω) n
b. L’événement B = A1 ∩ A2 ∩ . . . ∩ Ak est réalisé si, et seulement si, le nombre est
divisible par chaque pi . Comme les pi sont premiers distincts, ceci équivaut au fait
  k  n 

que le produit des pi divise ce nombre. Donc B = α pi 1  α  .
i=1
p 1 . . . pk

 k
n , d’où P(A1 ∩ A2 ∩ . . . ∩ Ak ) = 1
Donc card(B) = = P(Ai ).
p1 . . . pk p1 . . . pk i=1
Les événements A1 , . . . , Ak sont donc mutuellement indépendants.
c. Le nombre obtenu est premier avec n si, et seulement si, il n’est divisible par
aucun des pi . Donc A = A1 ∩ A2 ∩ . . . ∩ Ak . Les événements A1 , . . . , Ak étant
mutuellement indépendants, il en est de même de leurs complémentaires. Donc
k 
1
k
   ϕ(n)
P(A) = P Ai = 1− Comme P(A) = le résultat est prouvé.
i=1 i=1
p i n

20. Situation 1 : 4 lancers successifs d’un dé. On pose Ω = [[1, 6]]4 et l’on prend comme
probabilité P la probabilité uniforme. Soit A l’événement :  le résultat comporte
  54
au moins un 6 . On a P(A) = 1 − P A = 1 − 4 (environ 0, 518).
6
Probabilités 305

Situation 2 : 24 lancers successifs de deux dé. On pose Ω = [[1, 6]]24 et l’on prend
comme probabilité P la probabilité uniforme. Soit A l’événement :  le résultat
  3524
comporte au moins un double 6 . On a P(A) = 1 − P A = 1 − 24 ≈ 0, 491.
36

21. a. Le nombre de grilles possibles est le nombre de manières


 de choisir 6 numéros
49
pris au hasard, sans tenir compte de l’ordre, est .
6
Comme il n’y a qu’une seule grille de 6 numéros formés des numéros gagnants, la
1
probabilité d’être un gagnant du premier rang est de p1 =   .49
6
b. Pour être gagnant du deuxième rang, un des numéros est le complémentaire
(on ne le choisit pas). Seuls les 5 autres sont choisis au hasard parmi les 6. D’où 6
choix possibles La probabilité est ici p2 = 6p1 .
c. On est dans la même situation que précédemment à la différence près que une
fois choisis les 5 numéros parmi les 6 bons, le sixième peut être n’importe lequel
parmi ceux qui ne sont ni le complémentaire,   ni les 6 bons. Donc le nombre de
6
grilles gagnantes pour le troisième rang est × (49 − 7) = 252. La probabilité
5
est ici p3 = 252p1 .
 
49
d. Dans ce cas, il y a grilles possibles. Celles permettant de gagner sont
   8   
6 49 − 6 − 1 6
au nombre de × , d’où la probabilité cherchée. En effet,
4 4   4
49 − 6 − 1
correspond aux choix des 6 bons numéros et correspond au choix
4
de 4 numéros parmi les autres.

22. On considère Ω l’ensemble


 des dépouillements, P la probabilité uniforme.
a+b
card(Ω) = . On peut représenter le dépouillement par un chemin de Z2
a
issu de (0, 0), arrivant en (a+b, a−b). Il suffit d’indiquer à chaque instant n  a+b
la différence nA − nB des scores nA de A et nB de B
On a une partition de Ω en Ω1 , Ω2 , Ω3 où
Ω1 = { chemins de Ω ne recoupant pas l’axe (x, 0)} ;
Ω2 = { chemins de Ω passant par (1, 1) et recoupant l’axe (x, 0)} ;
Ω3 = { chemins de Ω passant par (1, −1)}.
On fait un dessin. On note que les chemins de Ω1 passent par (1, 1), que ceux de
Ω2 rencontrent l’axe (x, 0) ; en faisant le dernier instant où un chemin recoupe
l’axe (x, 0) on a par symétrie card(Ω2 ) = card(Ω3 ). Enfin card(Ω3 ) est le nombre
de chemins joignant (1, −1) à (a + b, a − b) où (0, 0) à (a + b − 1, a − b + 1).
   
a+b−1 a−b a+b .
Donc card(Ω3 ) = , card(Ω1 ) = card(Ω)−2 card(Ω3 ) =
a a+b a
Solutions

card(Ω1 ) a−b
Donc = est la probabilité recherchée.
card(Ω) a+b
306 Probabilités

n
23. a. Il ya déjà
 N tirages possibles.
n
Il y a façons de choisir les n1 places pour les boules de couleur 1, puis pour
n1  
n − n1
chacun de ces choix, il y a façons de choisir les n2 places pour les boules
n2
de couleur 2 dans les n −n1 placesrestantes,.  . . Finalementle nombre de choix
n n − n1 n − n 1 − . . . − nk n! .
possibles de places : ··· =
n1 n2 nk n 1 ! . . . nk !
Comme le tirage se fait avec remise, il y a Ni façons de choisir la boule i. Donc,
une fois choisie la place, il y a N1n1 . . . Nknk tirages (n1 + · · · + nk = n).
n1 nk
Donc P(A) =
n! . N1 . . . Nk = n!
pn1 . . . pnk k .
n1 ! . . . nk ! N n n1 ! . . . nk ! 1
b. Le tirage étant exhaustif, le nombre   de choix possibles est le nombre de façons de
N .
choisir n éléments parmi N i.e. Dans un tirage exhaustif de n boules, Il y a
  n  
N1 N2
choix pour la boule 1 qui sont associés à pour la boule 2,. . . associés
n1 n2
  k  
Nk Ni .
à choix pour la boule k. Le nombre de cas favorables est
nk i=1
ni
Donc P(A) a l’expression donnée.
n!
c. Comme dans le cas a), il y a choix de places possibles. À la différence
  n1 ! . . . nk !  
N1 N2
du cas b), il y a n1 ! choix pour la boule 1 qui sont associés à n2 !
n1   n2
Nk
pour la boule 2,. . . associés à nk ! choix pour la boule k. Le nombre de cas
nk
 k    
Ni . N
favorables est ni ! Comme le nombre de cas possibles est n! on
i=1
ni n
voit que l’expression de P(A) est la même que celle de la question b.

24. On note Bi l’événement  la i-ième boule tirée est blanche , Ai l’événement :  au
cours des n tirages, on obtenu i boules blanches. 
a. On demande P(A1 ). On a A1 réunion d’événements deux à deux incompatibles
C1 , . . . , Cn où Ck est l’événement :  tous les tirages ont donné une boule rouge
sauf le k-ième qui a donné une boule blanche  i.e.
Ck = B1 ∩ B2 ∩ . . . ∩ Bk−1 ∩ Bk ∩ Bk+1 ∩ . . . ∩ Bn . Donc
   
P(Ck ) = P(B1 )P B1 |B2 . . . . . . P Bn |Bn−1 ∩ . . . B1
r . r r . b . r r
P(Ck ) = ······ ······
r+b r+b r+b r+b r+b−1 r+b−1
 r k−1 b  r n−k
i.e. P(Ck ) = . . .
r+b r+b r+b−1
n 
brn−1  r + b − 1 k .
Donc P(A1 ) = n−1
(r + b − 1) r+b
k=1
Après simplification de la somme des termes de la suite géométrique, on obtient :
Probabilités 307

brn−1   r + b − 1 n 
P(A1 ) = 1 − .
(r + b − 1)n−1 r+b
b. Soit D l’événement :  on a tiré au moins une boule blanche en n tirages .
D = B1 ∩ . . . ∩ Bn . Donc P(D) − 1 − P(D).
 r n
Comme P(D) = P(B1 )P(B2 |B1 ) . . . . . . P(Bn |Bn−1 ∩ . . . ∩ B1 ) = ,
 r n b+r
P(D) = 1 − .
b+r
P(Cn ∩ A1 ) P(Cn )
c. On cherche P(Cn |A1 ). Or P(Cn |A1 ) = = car Cn ⊂ A1 ,
P(A1 ) P(A1 )
 r n−1 b 1
donc P(Cn |A1 ) = .   r + b − 1 n
b+r b+r n−1
br
n−1
1−
(r + b − 1) r+b
(r + b − 1)n−1 .
i.e. P(Cn |A1 ) =
(r + b)n − (r + b − 1)n

25. X(Ω) = [[0, n]] et si, pour tout k ∈[[1, N + 1]], on note Uk l’événement  le tirage a
lieu dans l’urne numéro k , comme (Uk )1kN +1 est une partition de Ω constituée
N +1
d’événements équiprobables, si 0 < i  n, P(X = i) = P(X = i/Uk )P(Uk ),
k=1
1   n   k − 1 i  k − 1 n−i
n+1
soit P(X = i) = 1− car la loi conditionnelle
N +1 i N N
k=1
k−1
de X sachant Uk est binomiale de paramètres n et par définition.
 N 
1    n   k − 1 i  k − 1 n−i
n N +1 n
E(X) = iP(X = i) = i 1− en
i=0
N +1 i=0
i N N
k=1
permutant les Σ.
 k − 1 n(k − 1)
Comme l’espérance d’une variable suivant B n, est on en déduit
N N
N +1 N +1
1  n(k − 1) n  n
E(X) = = (k − 1) = .
N +1 N N (N + 1) 2
k=1 k=1
 
n−2
k−1 2
26. X1 (Ω) = [[1, n − 1]] et, si 1  k  n − 1, P(X1 = k) =   × soit
n n−k+1
k−1
2(n − k) .
P(X1 = k) =
n(n − 1)
(X2 − X1 )(Ω) = [[1, n − 1]] et si 1  k  n − 1, comme
 (X2 − X1 = k) est inclus
dans l’union disjointe des (X1 , X2 ) = (i, k + i) lorsque 1  i  n − k, on a

n−k
P(X2 − X1 = k) = P(X2 = k + i/X1 = i)P(X1 = i) soit encore
i=1  
Solutions

n−k n−i−1 n−k


 k−1 1 2(n − i)  2
P(X2 − X1 = k) =   × = d’où
i=1
n−i n − k − i + 1 n(n − 1) i=1
n(n − 1)
k−1
P(X2 − X1 = k) = P(X1 = k).
308 Probabilités

(n+1−X2 )(Ω) = [[1, n−1]],si 1  k n−1, P(n+1−X2 = k) = P(X2 = n+1−k)


n−2
2
n−k−1 1 1 2(n − k) .
d’où P(n + 1 − X2 = k) =   × =
n k n(n − 1)
n−k
Les trois variables suivent la même loi d’où
  n + 1.
3E(X1 ) = E X1 + (X2 − X1 ) + (n + 1 − X2 ) = n + 1 puis E(X1 ) =
3


n   
n
27. Si  ∈[[0, n]], P(Y = ) = P (X, Y ) = (k, ) = P(X=k) (Y = )P(X = k)
k=0 k=0
n  
 n
k
d’où P(Y = ) = p2 q2k− pk1 q1n−k où qi = 1 − pi .
 k
k=0
n n   k

  
  n  k
E(Y ) = P(Y = ) = pk1 q1n−k
  k−
p2 q2 en permutant les
k 
=0 k=0 =0
Σ et, en utilisant l’espérance d’une variable suivant B(k, p2 ) on obtient
n n
E(Y ) = p2 k pk q n−k = np1 p2 de la même façon.
k 1 1
k=0

28. Comme X0 + X1 et X0 + X2 sont indépendantes on a


 
0 =Cov(X0 + X1 , X0 + X2 ) = E (X0 + X1 )(X0 + X2 ) − E(X0 + X1 )E(X0 + X2 )
soit encore, par linéarité de l’espérance

0 =E X02 − E(X0 )2 + X0 X1 − E(X0 )E(X1 ) + X0 X2 − E(X0 )E(X2 ) + X1 X2

− E(X1 )E(X2 )
=V(X0 ) + Cov(X0 , X1 ) + Cov(X0 , X2 ) + Cov(X1 , X2 ) = V(X0 )
L’inégalité
 de Bienaymé-Tchebychev
 montre que, pour tout a > 0 la probabilité
de |X0 −E(X0 )|  a est nulle et, comme X0 (Ω) est fini, nécessairement
 E(X0 ) en
est élément et, si x = E(X0 ), P(X0 = x) = 0, d’où, comme P(X0 = x) = 1,
x∈X0 (Ω)
 
on a P X0 = E(X0 ) = 1.

29. Pour tout i ∈[[1, r]] on peut interpréter Xi comme le nombre aléatoire de succès
obtenus en répétant ni fois de façon indépendante une expérience où la probabilité
r
de succès est p. Comme les Xi sont indépendantes Xi est alors le nombre de
i=1

r
succès obtenus en répétant ni cette même expérience de façon indépendante
 i=1 
r r
et, donc, Xi suit B ni , p .
i=1 i=1

 h k
30. a. Xn (Ω) = [[1, n]] et, si 0  h  n, P(Xn  h) = d’où, pour 1  h  n,
n
1  k 
P(Xn = h) = P(Xn  h) − P(Xn  h − 1) = k h − (h − 1)k ) .
n
Probabilités 309

n
 n
1  k+1 
E(Xn ) = hP(Xn = h) = [h − h(h − 1)k
nk
h=1 h=1
 n n−1
  n−1

1   1 
k+1 k k+1 k
= k h − (h + 1)h = k n − h
n n
h=1 h=1 h=1
 
1   h k
n−1
=n 1 −
n n
h=1
n−1   
1 h k 1
1 nk .
Or −−−→ tk dt = = 1 d’où E(Xn ) n→∞

n n n→∞ 0 k+1 k+1
h=1
b. X(Ω) = [[k, n]] et, si k  h  n l’événement (X = h) signifie que l’une des boules
porte le numéro h alors que les k − 1 autres ont un numéro parmi [[1, h − 1]], d’où
h−1
n    
k−1 n h−1 n
P(X = h) =  n
 . Comme P(X = h) = 1 il vient () = ,
k h=k k − 1 k
h=k
égalité que l’on a déjà vue dans l’exercice 10 du chapitre 1 du premier semestre et
l’exercice 8 ici.  
n  n n      
h−1 h h−1 h
E(X) = h = k car h = k et donc
k k−1 k k−1 k
n 
h=k  h=k
n+1
E(X) = k d’après () appliquée à (k + 1, n + 1).
k k + 1 
n+1
k+1 k .
Par suite E(X) = k  n  = (n + 1)
k
k+1
  
Np Nq
k n−k
31. a. X(Ω) = [[0, n]] ∩ [[n − N q, N p]] et, si k ∈ X(Ω), P(X = k) =   .
N
k
min(n,N p)
     
 Np Nq N
De P(X = k) = 1 on déduit = .
k∈X(Ω) k n−k k
k=max(0,n−N q)
L’expérience équivaut à n tirages successifs sans remise et, alors, on note Xi le
nombre de boules blanches obtenues lors du i-ème tirage si 1  i  n. Bien sûr
n
Xi (Ω) = {0, 1} et X = Xi .
i=1
La loi de X1 est clairement B(p).
P(X2 = 1) =P(X2 = 1/X1 = 1)P(X1 = 1) + P(X2 = 1/X1 = 0)P(X1 = 0)
pN − 1 pN p
= ×p+ ×q = (pN − 1 + qN ) = p
N −1 N −1 N −1
et donc X2 suit aussi B(p).
Comme le calcul des lois successives des Xi se fait de même chaque Xi suit B(p)
et, par linéarité de l’espérance, on en déduit E(X) = np.
En revanche les variables Xi ne sont pas deux à deux indépendantes et le calcul
de V(X) est une autre histoire.
Solutions

b. Y (Ω) = [[3, n]] et, si 3  k  n l’événement (Y = k) = A ∩ B où A est  les


k − 1 premiers tirages ont amené deux boules parmi {1, 2, 3}  et B est  le k-ième
donne la dernière des trois .
310 Probabilités

Le nombre de boules parmi {1, 2, 3} lors de k − 1 tirages suit H(n, k − 1, p) où


 3   n−3 
3 1 2 k−3
p = d’où P(Y = k) = P(B/A)P(A) = ×   d’où
n n−k+1 n
k−1
3 (n − 3)! (k − 1)!(n − k + 1)! 3(k − 1)(k − 2) .
P(Y = k) = × × =
n − k + 1 (k − 3)!(n − k)! n! n(n − 1)(n − 2)
n n  
3 18 k
E(Y ) = k(k − 1)(k − 2) = soit
n(n − 1)(n − 2) n(n − 1)(n − 2) 3
  k=3 k=3
 n    
18 n+1 3(n + 1) k n+1
E(Y ) = 4
= car, si 0  p  n, =
n(n − 1)(n − 2) 4 p p+1
k=p
comme on l’a vu dans l’exercice précédent.

32. X(Ω) = [[0, n]]. On note D (resp. G) l’événement  la première poche dont il
constate la vacuité est celle de droite  (resp. de gauche).
(X = k) ∩ D signifie que les 2n − k premiers prélèvements ont lieu à droite
pour n d’entre  eux et  que le (2n − k + 1)-ième a lieu à droite. Sa probabilité
1 2n − k  
est 2n−k+1 et c’est aussi P (X = k) ∩ G , donc, comme D ∩ G =∅,
2 n 
1 2n − k
P(X = k) = 2n−k .
2 n  
1 2n − k − 1
De même Y (Ω) = [[1, n]] et, si 1  k  n, P(Y = k) = 2n−k−1 .
2 k−1
n
L’égalité attendue découle bien sûr de P(Y = k) = 1 multipliée par 22n .
k=1

33. Y (Ω) = [[1, n]] et, si 1  k  n, comme (Y = k) est réunion disjointe de (X = k)


et de (X = 0) ∩ (Y = k), on a P(Y = k) = P(X = k) + P(X=0) (Y = k)P(X = 0)
n qn
soit P(Y = k) = pk q n−k + .
k n
n 
n qn 
n q n (n + 1)
E(Y ) = kP(Y = k) = kP(X = k) + k = E(X) + soit
k=1 k=1 n k=1 2
n
q (n + 1) .
E(Y ) = np +
2

34. GX (1) = 1 tout d’abord et, si t ∈ R, GX (t) = kP(X = k)tk−1 d’où
k∈X(Ω)\{0}

GX (1) = kP(X = k) = E(X).
k∈X(Ω)\{0}
  
De même GX (1) = k(k − 1)P(X = k) = E X(X − 1) d’où
k∈X(Ω)\{0,1}
 
GX (1) = E(X 2 ) − E(X) = V(X) + E(X) E(X) − 1 .
Si X suit B(n, p) alors la formule du binôme montre que GX : t → (pt + q)n d’où
E(X) = np(p  + q)
n−1
 GX (1) = n(n − 1)p = V(X) + np(np − 1) d’où
= np puis  2

V(X) = np (n − 1)p − np + 1 = np(1 − p) = npq.


Probabilités 311

min(n,m)

35. (X = Y ) = (X = y = k) et cette union est disjointe. Comme X et Y sont
k=0
min(n,m) 
1  n m
indépendantes cela donne P(X = Y ) = d’où, en utilisant
2n+m k k
k=0
la formule établie dans l’exercice relatif à la loi hypergéométrique,
min(n,m)        
1  n m 1 n+m 1 n+m
P(Y = k) = n+m = n+m = n+m .
2 k m−k 2 m 2 n
k=0


1 
1   
36. a. XY (Ω) = {0, 1} et E(XY ) = ijP (X, Y ) = (i, j) = P X = Y = 1).
i=0 j=0
Donc Cov(X, Y ) = 0 ⇐⇒ P(X = Y = 1) = P(X = 1)P(Y = 1) car
E(X) = E(Y ) = P(X = 1) = P(Y = 1).
Donc Cov(X, Y ) = 0 ⇐⇒ (X = 1) et (Y = 1) sont indépendants et, comme
(X = 0) = (X = 1) et (Y = 0) = (Y = 1), cela équivaut à pour tout (i, j) ∈{0, 1}2
les événements (X = i) et (Y = j) sont indépendants ou encore à X et Y sont
indépendants.
b. (X + Y )(Ω) = [[0, 2]], P(X + Y = 0) = P(X = Y = 0) = q 2 ,
P(X + Y = 2) = P(X = Y = 1) = p2 et P(X + Y = 1) = 1 − p2 − q 2 soit
P(X + Y = 1) = 1 − (p + q)2 + 2pq = 2pq.
De même (X − Y )(Ω) = [[−1, 1]], P(X − Y = −1) = P(X − Y = 1) = pq et
P(X − Y = 0) = 1 − 2pq.
X + Y = 2 ⇐⇒ X − Y = 0 donc ces deux dernières variables ne peuvent être
indépendantes que dans les cas dégénérés où p ∈{0, 1}.

37. Y (Ω) = [[0, n]] et, si 0    n, l’événement (Y = ) admet pour partition


  n
(X = k) ∩ (Y = ) kn d’où P(Y = ) = P(X=k) (Y = ) × P(X = k)
k=
 
k  n   k− k n−k
n
soit P(Y = ) = p q p q .
 k
   k=
n n − 
k n k! n! n! (n − )!
= × = × =
 k !(k − )! k!(n − k)! !(n − )! (k − )!(n − )!  k−
n n  
n − 
montre que P(Y = ) = (pp ) (pq  )k− q n−k puis, avec le change-
 k−
k=
n  n − 
n−
 
ment d’indice r = k − , P(Y = ) = (pp ) (pq  )r q n−−r et enfin
 r
n r=0
P(Y = ) = (pp ) (pq  + q)n− , ce qui montre que le loi de Y est B(n, pp ).


38. a. Si r = 0 alors X1 est constante égale à 1, E(X1 ) = 1 et V(X1 ) = 0.


Si r = 2n de même X1 est constante égale à 2n − 1, E(X1 ) = 2n − 1 et V(X1 ) = 0.
r
Solutions

Sinon X1 (Ω) = {r − 1, r + 1} et P(X1 = r − 1) = car c’est la probabilité


2n
que le numéro tiré au hasard dans [[0, 2n]] figure parmi ceux des r jetons situés
X1 − r + 1 r
dans G. Donc suit une loi de Bernoulli de paramètre p = 1 − d’où
2 2n
312 Probabilités

X − r + 1 r  1 1 r  r 
1
E = 1− soit E(X1 ) = 1 + r 1 − et V(X1 ) = 1−
2 2n n 4 2n 2n
r(2n − r)
soit V(X1 ) = car E(aX 1 + b) = aE(X 1 ) + b et V(aX 1 + b) = a 2
V(X 1 ).
n2
On remarquera que cela vaut encore si r ∈{0, 2n}.
1
b. (Xp+1 = 0) ⇒ (Xp = 1) et P(Xp =1) (Xp+1 = 0) = car il a fallu tirer le
2n
1
numéro du jeton contenu dans G, d’où P(Xp+1 = 0) = P(Xp = 1).
2n
1
De même P(Xp+1 = 2n) = P(Xp = 2n − 1).
2n
Si 1  k  2n − 1 alors (Xp+1 = k) ⇒ (Xp = k − 1) ∪ (Xp = k + 1) d’où
2n − k + 1 k+1
P(Xp+1 = k) = P(Xp = k − 1) + P(Xp = k + 1).
2n 2n
On déduit de ces égalités, en notant ak = P(Xp = k) pour tout k ∈[[0, 2n]] :
2n−1
  
2nGp+1 (t) =a1 + (2n − k + 1)ak−1 + (k + 1)ak+1 tk + a2n−1 t2n
k=1
2n−2
 2n

=a1 + (2n − k)ak tk+1 + kak tk−1 + a2n−1 t2n
k=0 k=2
2n
 2n

= (2n − k)ak tk+1 + kak tk−1 = 2ntGP (t) + (1 − t2 )Gp (t).
k=0 k=1
c. En dérivant en 1 on en déduit 2nGp+1 (1) = 2nGP (1) + 2(n − 1)Gp (1) soit, en
 1
utilisant un l’exercice 34, E(Xp+1 ) = 1 + 1 − E(Xp ).
n
La suite de terme général E(Xp ) suit donc une récurrence affine d’ordre 1.
 1  1 p−1  
Le point fixe de x → 1+ 1− x est n, d’où E(Xp ) = n+ 1− E(X1 )−n .
n n
On en déduit également que E(Xp ) −−−→ n.
p→∞
Probabilités 313

Travaux dirigés

Surjections

Soient n, p deux entiers naturels non nuls. On note Ep = {1, . . . , p}. On note Sn,p
le nombre de surjections de Ep sur En .
1. Soit k  n et soit Ik une partie fixée, de cardinal k, de En . Quel est le nombre
d’applications de Ep dans En dont l’image est exactement Ik ?
2. Quel est le nombre d’applications de Ep dans En dont l’image est exactement de
cardinal k ?
 n  
p n
3. En classant les applications de Ep dans En , montrer que n = Sp,k .
k
k=1

4. a. Si G est un ensemble fini, montrer que λ(G) = (−1)card(B) est égal
B ∈ P(G)
à 1 si G est vide et à 0 sinon. Dans le cas où G = ∅, on pourra considérer
a∈ / G, P1 (G) = {B1 ⊂ G | a ∈ / B1 }, P2 (G) = {B2 ⊂ G | a ∈ B2 } et montrer qu’il
y a une bijection de P1 (G) sur P2 (G).
b. On rappelle que si f ∈ F(E, F ), alors f est surjective si, et seulement si, F \f (E)
est l’ensemble vide.
(i) Montrer que
     
S(p, n) = λ F \ f (E) = (−1)card(B) card (F \ B)E .
f ∈ F (E,F ) B ∈ P(F )
n 
  
k p
(ii) En déduire que S(n, p) = (−1) (n − k) .
k=0 B ∈ P(F )
card(B)=k
n
  
n
(iii) Conclure que S(n, p) = (−1)n+q qp .
q=0
q
5. Retrouver la dernière formule de la question précédente en utilisant la formule
d’inversion de Pascal vue précédemment en exercice.

Solution

1. Les éléments de F(E, En ) tels que f (Ep ) = Ik sont les surjections de Ep dans Ik .
Leur nombre est S(p, k).
n
2. Il y a choix possibles de Ik . Soit Bk = {f ∈ F(Ep , En ) | card(f (Ep )) = k}.
k n
Alors card(Bk ) = S(p, k).
k
3. Comme {B1 , . . . , Bn } constitue une partition de F(Ep , En ), on a
n  
n
card(F(Ep , En )) = np = S(p, k).
k
k=0
314 Probabilités

4. a. Si G est vide, P(G) n’a qu’un élément qui est ∅ de cardinal 0 ; λ(G) = (−1)0 = 1.
Si G = ∅, soit a ∈/ G, P1 (G) = {B1 ⊂ G | a ∈ / B1 }, P2 (G) = {B2 ⊂ G | a ∈ B2 }.
{P1 (G), P2 (G)} constitue une partition de P(G). D’autre part, il y a une bijection
de P1 (G) sur P2 (G) puisque l’on a
B1 ∈ P1 (G) ⇒ B2 = B1 ∪ {a} ∈ P2 (G) et B2 ∈ P2 (G) ⇒ B1 = B2 \ {a} ∈ P1 (G).
Si B1 et B2 sont image
 l’un de l’autre par cette bijection, card(B2 ) = card(B1 )+1,
d’où, λ(G) = (−1)card(B1 ) + (−1)card(B1 )+1 = 0.
B1 ∈ P1 (G)

b. (i) Pour tout f ∈ F(E, F ), λ(F \ f (E)) = 1 si f est surjective et 0 sinon.


    
Donc S(p, n) = λ F \ f (E) = (−1)card(B) .
f ∈ F (E,F ) f ∈ F (E,F ) B ∈ P(E\f (E))
  
f ∈ F(E, F ) f ∈ F(E, F ) f ∈ F(E, F \ B)
Or ⇐⇒ ⇐⇒ . Donc
B ∈ P(E \ f (E)) B ⊂ E \ f (E) B ∈ P(F )
    
S(p, n) = (−1)card(B) = (−1)card(B) card F(E, F \ B) .
B ∈ P(F ) f ∈ F (E,F \B) B ∈ P(F )
 
(ii) Si card(B) = k ∈[[0, n]] alors card F(E, F \ B) = (n − k)p .
n 
Donc S(p, n) = (−1)k (n − k)p .
k=0 B ∈ P(F )
card(B)=k
n
(iii) Comme le nombre d’éléments B de P(F ) est , on a :
k
 n
n
S(n, p) = (−1)k (n − k)p .
k
k=0
Le changement de variable q = n − k donne le résultat.
5. Immédiat.

Nombres remarquables

On connaı̂t le nombre d’applications injectives d’un ensemble de cardinal p dans


un ensemble de cardinal n avec p  n est égal à n(n − 1) . . . (n − p + 1).
Cette formule a donné l’idée d’introduire les polynômes définis par P0 = 1 et pour
k  1, Pk (X) = X(X − 1) · · · (X − k + 1).
n
On note Pn (X) = Snk X k . Les Snk sont appelés nombres de Stirling de
k=1
première espèce.
1. a. Déduire d’une relation entre Pn+1 et Pn que Snk+1 = Snk−1 − nSnk pour k  n
et que Sn0 = 0 = Snk pour k > n.
n
b. Montrer que ∀n ∈ N, Snn = 1 et ∀n  2, Snk = 0.
k=1
c. Donner Snk pour n  6.
Probabilités 315

Nous ne connaissons pas d’expression donnant Snk en fonction de n et k, la relation


trouvée au a), permettant de calculer les Snk de proche en proche.
2. On introduit les nombres de Stirling de seconde espèce σnk par
n
 n  k
∀n ∈ N , X = σn Pk (X)
k=1
Montrer que pour tout k  =k
n, σn+1 k−1
σn + kσnk ; σnk = 0 si k > n ; σn0 = 0 ;
σn1 = 1. Calculer σnk pour tout n  6.
3. On note F = {a1 , . . . , an , b} un ensemble de n + 1 éléments et E = {a1 , . . . , an }.
Pour k  n on désigne par Πkn l’ensemble des partitions de E en k classes. Le but
de cette question est de déterminer pkn = card(Πkn ).
Montrer que pk+1
n = pk−1
n + kpkn et conclure.
4. Soit E un ensemble à n éléments et F un ensemble de f éléments (k  n). On
cherche une relation entre S(n, k) et σnk .
Si s est une surjection de E dans F et si F = {b1 , . . . , bk }, que dire de
P = {s−1 ({b1 }), . . . , s−1 ({bk })} ? Conclusion. Donner une expression de σnk .
5. En déduire que si Bn est le nombre de partitions d’un ensemble à n éléments,
n
Bn = σnk (nombre de Bell)
k=1
Donner Bn pour 1  n  6.

Solution
n

1. a. Pn+1 (X) = (X − n)Pn (X) = (X − n) Snk X k .
k=1
La famille (X p )p0 étant libre, on a : Snk+1 = Snk−1 − nSnk pour k  n.
De la définition de Pn on déduit que Sn0 = 0 et Snk = 0 pour tout k > n.
b. Le coefficient dominant de Pn est 1 = Snn .
n

Pour n  2, le polynôme Pn admet 1 pour racine, d’où Snk = 0.
k=1
c. On déduit alors de 1.a. que
S11 = 1 ; S21 = −1 ; S22 = 1.
S31 = 2 ; S32 = −3 ; S33 = 1.
S41 = −6 ; S42 = 11 ; S43 = −6 ; S44 = 1.
S51 = 24 ; S52 = 50 ; S53 = 35 ; S54 = −10 ; S55 = 1.
S61 = −120 ; S62 = 274 ; S63 = −225 ; S64 = 85 ; S65 = −11 ; S66 = 1.
n+1

k
2. X n+1 = σn+1 Pk (X). Or, X n+1 = X n X, donc
Solutions

k=1
n
 n
  
X n+1 = σnk Pk (X)X = σnk Pk+1 (X) + kPk (X) car X = (X − k) + k.
k=1 k=1
316 Probabilités

Comme (Pk )k0 est échelonnée en degrés, elle est libre. Il s’ensuit que pour tout
k  n, σn+1
k
= σnk−1 + kσnk . On en déduit
σn1 = 1 ; σ32 = 3 ; σ42 = 7 ; σ43 = 6 ; σ52 = 15 ; σ53 = 25 ; σ54 = 10 ;
σ62 = 31 ; σ63 = 90 ; σ64 = 65 ; σ65 = 15.
3. Si l’on désigne par Πkn+1 l’ensemble des partitions de F en k classes. On distingue
deux types :
(i) les éléments de Πkn+1 pour lesquels b est à lui seul une classe,
(ii) les autres éléments de Πkn+1 .
Les partitions de F du type (i) correspondent à Πk−1
n ,
les partitions de F du type (ii) correspondent à Πkn .
À chaque élément de Πk−1
n correspond un élément de Πkn+1 et à chaque élément
de Πn correspondent k éléments de Πkn+1 .
k

Donc pk+1
n = pk−1
n + kpkn . Comme P11 = 1 et p12 = p22 = 1, on conclut que pkn = σnk .
4. P est une partition de E en k classes ; comme à chaque partition correspond k!
surjections de E dans F , on a S(n, k) = k!σnk . On déduit du travail dirigé sur les
k  
k 1  p+k n
surjections, que σn = (−1) pn .
k! p=0 p
5. Conséquence immédiate de 3.
B1 = 1, B2 = 2, B3 = 5, B4 = 15, B5 = 52, B6 = 203.

Formule de Poincaré ; applications

Étant donnés un ensemble Ω et A une partie de Ω, on note IA la fonction


1 si x ∈ A
caractéristique de A i.e. IA : P(Ω) → {0, 1}, x → .
0 si x ∈ A
1. Vérifier les propriétés suivantes :
a. A ⊂ B ⇐⇒ IA  IB ; b. IA = 1 − IA .
c. IA∩B = IA .IB ; d. IA∪B = IA + IB − IA∩B .
n

e. IA1 ∪A2 ∪...An = 1 − (1 − IAi ).
i=1
2. Soient A1 , . . . , An des événements d’un espace probabilisé (Ω, P). Déduire de 1.
 n   n 
P Ai = (−1)k−1 P(Ai1 ∩ Ai2 ∩ . . . ∩ Aik ).
i=1 k=1 1i1 <i2 <···<ik n
Cette formule est appelée formule de Poincaré ou formule du crible.
3. a. Un facteur répartit au hasard n factures dans n boı̂tes aux lettres, une par
boı̂te. Calculer la probabilité P(n) qu’une facture au moins soit parvenue à son
destinataire et lim P(n).
n→∞
b. Le facteur choisit ensuite une boı̂te aux lettres au hasard parmi les n et y met
un prospectus. Il effectue ce procédé p fois de suite (il dispose de p prospectus
Probabilités 317

identiques). Remarquons qu’il met dans chaque boı̂te autant de prospectus qu’elle
a été choisie de fois.
(i) Quel est le nombre de répartitions possibles ?
(ii) Déterminer la probabilité qk (p, n) qu’une boı̂te donnée contienne k prospectus.
4. Un groupe de n amis organise une soirée et chacun pose son manteau dans
une chambre à l’arrivée. Au moment du départ, chacun choisit son manteau au
hasard. Quelle est la probabilité qu’au moins un des invités ait récupéré son propre
manteau ?

Solution

1. a. Supposons A ⊂ B. Si x ∈ A, IA (x) = 1 = IB (x) ; si x ∈ / B alors x ∈/ A et donc


IB (x) = 0 = IA (x) ; si x ∈ B \ A, alors IB (x) = 1  0 = IA (x). Donc IA  IB .
Réciproquement, supposons IA  IB .
x ∈ A ⇒ IA (x) = 1 ⇒ IB (x) = 1 ⇒ x ∈ B.
b. Est immédiat.
c. Si x ∈ A ∩ B, x ∈ A et x ∈ B et donc IA∩B (x) = 1 = IA (x)IB (x).
Si x ∈ A ∩ B = A ∪ B alors IA∩B (x) = 0 = IA (x)IB (x).
Tous les cas ayant été examinés, ∀x ∈ Ω, IA∩B (x) = IA (x)IB (x).
d. Pour prouver le résultat, il suffit d’examiner les cas x ∈ A ∪ B et x ∈ A ∪ B.
• Si x ∈ A ∪ B, x ∈
/ A, x ∈
/ B et x ∈
/ A ∩ B. On a donc
IA∪B (x) = 0 = IA (x) + IB (x) − IA∩B (x).
• Si x ∈ A ∪ B, il suffit d’examiner les cas x ∈ A ∩ B, x ∈ A ∩ B et x ∈ A ∩ B.
n

e. IA1 ∪A2 ∪...∪An = 1 − IA1 ∪A2 ∪...∪An = 1 − IA1 ∩A2 ∩...∩An = 1 − I Ai .
i=1
D’où le résultat compte tenu de b).
n n
 
2. Notons que (1 − IAi ) = 1 − I Ai + IAi1 IAi2 +
i=1 i=1 1i1 <i2 n
n

n
+ · · · + (−1) I A 1 I A2 . . . I An .
i=1
n
 n
 
Donc (1 − IAi ) = 1 − (−1)k−1 I Ai 1 I Ai 2 . . . I Ai k .
i=1 k=1 1i1 <i2 <···<ik n
n
 
D’où IA1 ∪A2 ∪...∪An = (−1)k−1 I Ai 1 I Ai 2 . . . I Ai k .
k=1 1i1 <i2 <···<ik n

Comme, P(A) = E(IA ) et comme l’espérance est linéaire, on obtient la formule du


crible en prenant l’espérance des deux membres de l’égalité précédente.
Solutions

3. a. Ω étant l’ensemble des permutations d’un ensemble de n éléments, card(Ω) = n!


Soit A l’événement  une facture au moins arrive à son destinataire  et Ai
l’événement  la facture i arrive à son destinataire , alors A = A1 ∪ A2 ∪ . . . ∪ An .
318 Probabilités

n
   n  (n − k)!
On déduit de 2. que P(A) = (−1)k−1 . En effet, il
k n!
k=1 1i1 i2 ···ik n
n
ya événements du type Ai1 ∩Ai2 ∩. . .∩Aik avec 1  i1 < i2 < · · · < ik  n et
k
(n − k)!
la probabilité de chacun de ces événements est égale à : k lettres arrivant
n!
aux bons destinataires et les (n − k) autres, comment elles peuvent.
n
(−1)k−1 .
On a P(A) = Comme on l’a vu dans le chapitre précédent, pour tout
k!
k=1
∞
xn .
x ∈ R, ex = Donc la limite de cette probabilité est 1 − e−1 lorsque n → ∞.
n=0
n!
b. (i) Le nombre de répartitions possibles est égal au nombre de n-uplets
(k1 , . . . , kn ) tels que k1 + k2 + · · · + kn = p où ki est le nombre de prospectus
dans la boı̂te i. Ce nombre est égal au nombre de  façons deplacer p fois 1 dans n
n+p−1
boı̂tes. Le nombre de répartitions possibles est (voir l’exercice 7).
p
(ii) Une boı̂te donnée contient k prospectus si les (n − 1) autres en contiennent
(p − k).    
n−1+p−k−1 n+p−k−2
p−k p−k
Donc qk (p, n) =   =   .
n+p−1 n+p−1
p p
4. Le lecteur étudiant a sans doute reconnu la situation de 3.a. What else ?

Urnes de Pólya

1. Une urne contient initialement une boule blanche et une boule noire.
À chaque tirage la boule puisée dans l’urne y est remise ainsi qu’une boule de
la même couleur. On note Xn le nombre de boules blanches obtenues lors des n
premiers tirages. Quelle loi suit Xn ?
2. L’urne contient initialement r boules blanches et s boules noires. À chaque fois on
tire une boule dans l’urne et si elle est blanche on la remet dans l’urne, si elle est
noire on remet à sa place une boule blanche dans l’urne.
On note Yn le nombre de boules noires obtenues lors des n premiers tirages et Nn
l’événement  la n-ième boule tirée est noire .
Exprimer l’espérance de la fonction caractéristique de Nn+1 en fonction de E(Yn ).
En déduire E(Yn ), lim E(Yn ).
n→∞
Si l’on note Bn l’événement  à l’issue du n-ième tirage l’urne ne contient que des
boules blanches  quelle est lim P(Bn ) ?
n→∞
Probabilités 319

Solution
1
1. X1 suit une loi de Bernoulli de paramètre qui est aussi la loi uniforme sur [[0, 1]].
2
Supposons que Xn suit la loi uniforme sur [[0, n]]. Alors Xn+1 (Ω) = [[0, n + 1]] et,
si 0  k  n + 1, (Xn+1 = k) ⊂ (Xn = k − 1) ∪ (Xn = k).
Si (Xn = k − 1) alors, à l’issue du n-ième tirage l’urne contient k boules blanches
car on en a rajouté k − 1 et n − k + 2 boules noires car on en a rajouté n − k + 1,
k .
par suite P(Xn =k−1) (Xn+1 = k) =
n+2
De même si (Xn = k) alors, à l’issue du n-ième tirage, l’urne contient k + 1 boules
n − k + 1.
blanches et n − k + 1 boules noires, donc P(Xn =k) (Xn+1 = k) =
n+2
1  k n − k + 1 1 ,
Par conséquent P(Xn+1 = k) = + = ce qui montre
n+1 n+2 n+2 n+2
que Xn+1 suit la loi uniforme sur [[0, n + 1]].
On a donc prouvé par récurrence que, pour tout n ∈ N , Xn suit la loi uniforme
sur [[0, n]].

2. P(Nn+1 ) = P(Yn =k) (Nn+1 )P(Yn = k) selon la formule des probabilités
k∈Yn (Ω)
totales. Or, si (Yn = k), alors à l’issue du n-ième tirage l’urne contient r + k boules
s − k.
blanches et s − k boules noires, d’où P(Yn =k) (Nn+1 ) =
r+s
 s−k 1  
On en déduit P(Nn+1 ) = P(Yn = k) = s − E(Yn ) car PYn est
r+s r+s
k∈Yn (Ω)
une loi de probabilité. Comme INn+1 suit une loi de Bernoulli on en déduit que
1  
son espérance est P(Nn+1 ) i.e. E(INn+1 ) = s − E(Yn ) .
r+s
1  
De plus INn+1 = Yn+1 − Yn d’où E(Yn+1 ) − E(Yn ) = s − E(Yn ) par linéarité
 r+s
s 1 
de l’espérance, soit E(Yn+1 ) = + 1− E(Yn ).
  r+s r+s
La suite E(Yn ) n suit donc une récurrence affine d’ordre 1 ou encore c’est une
suite arithmético-géométrique.
s  1 
Comme le point fixe de x → + 1− x est s on en déduit, si
  r+s r+s
1 n−1
n ∈ N , E(Yn ) = s + 1 − E(Y1 ) et, comme Y1 suit une loi de Bernoulli
r+s 
s , 1 n−1 s .
de paramètre il vient : E(Yn ) = s + 1 −
r + s  r+s r+s
On en déduit que E(Yn ) n converge vers s.
E(Yn )
Bn = (Yn = s) d’où P(Bn ) = P(Yn = s)  car Yn (Ω) ⊂ [[0, s]].
s

s
En effet E(Yn ) = kP(Yn = k)  sP(Yn = s).
k=0
E(Yn )
On en déduit, si n  1,  P(Bn )  1 et donc, par encadrement,
Solutions

s
P(Bn ) −−−→ 1.
n→∞
320 Probabilités

Marche aléatoire

1. Marche dans Z
X0 est la constante nulle et, pour tout n ∈ N , (Xn+1 −Xn = 1) avec la probabilité
p ∈[0, 1] et (Xn+1 − Xn = −1) avec la probabilité q = 1 − p.
Déterminer la loi, l’espérance et la variance de Xn
2. Marche dans Z2
M0 = (0, 0) et, pour tout n ∈ N , Mn+1 = Mn + An où An suit la loi uniforme sur
{(1, 0), (−1, 0), (0, 1), (0, −1)}. On pose également Mn = (Xn , Yn ).
a. Déterminer E(Xn ) et V(Xn ). En déduire l’espérance du carré de la distance
euclidienne de Mn à O.
b. Les variables Xn et Yn sont-elles indépendantes ?
c. Expliciter P(Mn = O) puis en donner un équivalent lorsque n → ∞.

Solution
  
1. Xn (Ω) = {−n, −n + 2, . . . , n − 2, n} = − n + 2i  i ∈[[0, n]] et (Xn = −n + 2i)
signifie que, parmi les Xk+1 − Xk où 0  k  n − 1 il y a eu i fois lavaleur 1 et
n i n−i
les n − i autres ont pris la valeur −1. Donc P(Xn = −n + 2i) = p q , ce
i
n + Xn
qui montre que la variable suit B(n, p).
 n + X  2n + E(X )
n n
Par suite np = E = d’où E(Xn ) = n(2p − 1).
2
n + X  1 2
n
De même npq = V = V(Xn ) d’où V(Xn ) = npq.
2 4
2. a. Posons, pour tout n ∈ N, Un = Xn+1 − Xn . Alors Un (Ω) = {−1, 0, 1} avec
1 1
P(Un = −1) = P(Un = 1) = et P(Un = 0) = , autrement dit Un + 1 suit la loi
 1 4 2
binomiale B 2, . Par suite E(Un ) + 1 = 1 d’où E(Un ) = 0 et V(Un ) = 1 .
2 2
n n
Comme Xn = Uk on en déduit E(Xn ) = E(Uk ) = nE(U1 ) = 0.
k=1 k=1

n
De plus U1 , . . . , Un sont mutuellement indépendantes et, donc, V(Xn ) = V(Uk )
k=1
n
soit V(Xn ) = nV (U1 ) = .
2
n
Enfin E(Xn2 ) = V(Xn ) + E2 (Xn ) = et, comme Xn et Yn suivent la même loi,
 2  2
E d (Mn , O) = E(Xn + Yn ) = n.
2 2

b. P(Xn = n) = P(U1 = · · · = Un = 1) = 4−n = P(Yn = n) alors que


P Mn = (n, n) = 0. Cela prouve que Xn et Yn ne sont pas indépendantes.
n 
n
c. Xn = Uk et Yn = Vk avec des notations prévisibles.
k=1 k=1
Mn = O ⇒ n est pair car il doit y avoir autant de Ui valant 1 que de Ui valant
−1 et aussi autant de Vi valant 1 que de Vi valant −1. Donc P(M2n+1 = O) = 0.
Probabilités 321

(M2n = O) signifie qu’il existe i dans [[0, n]] tel que i des Uk valent 1 et i autres
Uk valent −1 ainsi que n − i des Vk valent 1 alors que n − i autres valent −1, les
autre Uk et Vk étant nuls.  
n    n
2n 2n 2n − i 2n − 2i (2n)!
Par suite 4 P(M2n = O) = =  2
i=0
i i n − i i=0 i!(n − i)!
  n  2   n     2
2n n 2n n n 2n
soit 42n P(M2n = O) = = =
n i=0 i n i=0 i n−i n
d’après la formule de Vandermonde vue dans l’exercice relatif à la loi hyper-
géométrique.
 2
2n
Enfin P(M2n = O) = 4−2n .
n
On remarque que c’est le carré de la probabilité du même événement quand la
1
marche a lieu dans Z avec p = .
2   2n √  e 2n 1 2
−2n 2n
D’après la formule de Stirling P(M2n = O) n→∞  2 2 πn
e n 2πn
1 .
d’où P(M2n = O) n→∞  πn

Chaı̂ne de Markov

n est un entier naturel strictement positif fixé, L0 , . . . , Ln sont des lois de proba-
bilité d’espérances respectives 0, 1, . . . , n et de variances respectives V0 , V1 , . . . , Vn .
(Xk )k est une suite de variables aléatoires à valeurs dans [[0, n]] telle que, pour tout
(k, i) ∈ N × [[0, n]] la loi conditionnelle de Xk+1 sachant (Xk = i) est Li . On note,
pour tout k ∈ N, Pk la matrice colonne de coefficient générique P(Xk = i) et on
considère les lignes U = (1 1 · · · 1), V = (0 1 2 · · · n) et W = (0 12 22 · · · n2 ).
1. Montrer l’existence d’un élément A de Mn+1 (R) tel que : ∀k ∈ N, Pk+1 = APk .
En déduire Pk en fonction de P0 .
2. Calculer U A, V A et W A. Montrer que k → E(Xk ) est constante.
 i
On suppose désormais que, si 0  i  n, Li est B n, .
n
3. Lier E(Xk+1
2
) et E(Xk2 ), en déduire E(Xk2 ) en fonction de k, n et E(X0 ) puis
lim E(Xk2 ).
k→∞

4. Si i ∈[[0, n]] déterminer lim P(Xk = i).


k→∞
322 Probabilités

Solution

1. Soit A ∈ Mn+1 (R) de coefficient i, j égal à P(Xk+1 = i/Xk = j) où (i, j) ∈[[0, n]]2 .
n n
Si 0  i  n, P(Xk+1 = i) = P(Xk+1 = i/Xk = j)P(Xk = j) = ai,j (Pk )j
j=0 j=0
d’où Pk+1 = APk puis Pk = Ak P0 .

n
2. Si 0  j  n, (U A)j = P(Xk+1 = i/Xk = j) = 1 d’où U A = U .
i=0

n
De même (V A)j = iP(Xk+1 = i/Xk = j) = j car c’est l’espérance condition-
i=0
nelle de Xk+1 sachant (Xk = j), d’où V A = V .
2
Enfin (W A)j est l’espérance conditionnelle de Xk+1 sachant (Xk = j) soit Vj + j 2
car, pour toute variable aléatoire X on a E(X ) = V(X) + E2 (X). Par suite
2

W A = W + (V0 V1 . . . Vn ).
Si k ∈ N alors E(Xk+1 ) = V Pk+1 = V APk = V Pk = E(Xk ) d’après le calcul
précédent de V A, et donc ∀k ∈ N, E(Xk ) = E(X0 ).
3. Si k ∈ N, E(Xk+12
) = W Pk+1 = W APk = W Pk + (V0 V1 . . . Vn )Pk
soit E(Xk+1 ) = E(Xk2 ) + (V0 V1 . . . Vn )Pk .
2
 i 1
Ici pour i ∈[[0, n]] on a Vi = i 1 − d’où (V0 V1 . . . Vn )Pk = E(Xk ) − E(Xk2 ) et
 n n
1
donc E(Xk+1 2
)= 1− E(Xk2 ) + E(X0 ).
n  1
Il s’agit d’une récurrence affine d’ordre 1, le point fixe de x → 1 − x + E(X0 )
  n
1 k  
est nE(X0 ) d’où E(Xk2 ) = nE(X0 ) + 1 − E(X02 ) + nE(X0 ) −−−→ nE(X0 ).
n k→∞

4. Soit k ∈ N.
n n
i2 P(Xk = i)  n iP(Xk = i) = nE(X0 )
i=0 i=0

n 
n−1
d’où 0  E(Xk2 ) − nE(X0 ) = i(n − i)P(Xk = i) = i(n − i)P(Xk = i) et,
i=0 i=1
d’après la question précédente, E(Xk2 ) − nE(X0 ) −−−→ 0.
k→∞
Comme, pour tout i ∈[[1, n − 1]], i(n − i) > 0, cela montre que P(Xk = i) −−−→ 0.
k→∞
E(X0 )
Alors E(Xn ) = nP(Xk = n) + o(1) = E(X0 ) d’où P(Xk = n) −−−→
k→∞ k→∞ k→∞ n
E(X0 ) .
et P(Xk = 0) −−−→ 1 −
k→∞ n
16 - Espaces préhilbertiens réels

Rappels de cours

E désigne un espace vectoriel réel non réduit au vecteur nul.


1. Produit scalaire et norme
Définitions
On appelle produit scalaire sur E toute application bilinéaire ϕ de E 2 dans R
vérifiant de plus : ∀(x, y) ∈ E 2, ϕ(x, ,
 y) = ϕ(y, x) et ∀x ∈ E \ {0} 2ϕ(x, x) > 0.
.
On notera plutôt ϕ(x, y) par x|y , < x, y > ou x y si (x, y) ∈ E .
Le produit scalaire fait de E un espace vectoriel préhilbertien. Si, de plus, E est
de dimension finie on dit que c’est un espace vectoriel euclidien.
 1/2
L’application   : E → R+ , x → x|x est appelée norme associée au produit
scalaire et d : E 2 → R+ , (x, y) → x − y est appelée distance associée.
Propriétés
 
Si l’un des vecteurs x ou y est nul alors x|y = 0,
Inégalité de Cauchy-Schwarz
 
Si (x, y) ∈ E 2 ,  x|y   x × y avec égalité si, et seulement si, (x, y) est liée.
Pour la norme et la distance associées
∀x ∈ E, x = 0 ⇐⇒ x = 0 et ∀(x, y) ∈ E 2 , d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y.
∀(x, y) ∈ E 2 , x + y  x + y avec égalité si, et seulement si, x et y sont
R+ -colinéaires.
Si (x, y, z) ∈ E 3 , d(x, y)  d(x, z) + d(z, y) avec égalité si, et seulement si,
z − x et y − z sont R+ -colinéaires. Ces deux dernières inégalités sont appelées
inégalités triangulaires.  
n   n
Bien sûr si n ∈ N et (x1 , . . . , xn ) ∈ E n , alors 
 x 
i  xi .
i=1 i=1
Une polarisation  
∀(x, y) ∈ E 2 , 2 x|y = x + y2 − x2 − y2 , cela montre que la connaissance de
la norme en tout point suffit à déterminer le produit scalaire.
Exemples fondamentaux

n
Avec des notations bien compréhensibles (x, y) → xi yi est un produit scalaire
i=1
sur Rn , appelé produit scalaire canonique.  
Si X et Y sont les matrices colonnes de x et y alors x|y = X T Y .
324 Espaces préhilbertiens réels


Ainsi sur Mn,p (R) le produit scalaire canonique est (A, B) → tr AT B).
 b
 
Sur C [a, b], R l’application (f, g) → f (t)g(t) dt est un produit scalaire.
a
2. Orthogonalité
Définitions
 
Deux vecteurs x et y sont dits orthogonaux, et  on écrit
 x⊥y, si x|y  = 0.
L’orthogonal d’une partie X de E est X = y ∈ E ∀x ∈ X, x⊥y .
⊥ 
Il s’agit d’un sous-espace vectoriel de E et X ⊥ = Vect(X)⊥ .
Si V est un sous-espace vectoriel de E alors la somme V + V ⊥ est directe.
(xi )i∈I ∈ E I est dite orthogonale si : ∀(i, j) ∈ I 2 , i = j ⇒ xi ⊥xj .
Elle est dite orthonormale ou orthonormée si, de plus, ∀i ∈ I, xi  = 1.
Propriétés
Une famille orthogonale de vecteurs tous non nuls est libre et, donc, une famille
orthonormée est libre.
Théorème de Pythagore
Si (x, y) ∈ E 2 alors x + y2 = x2 + y2 ⇐⇒ x⊥y,
 n 2
 
 =  xi 2 .
n
et si x1 , . . . , xn sont deux à deux orthogonaux dans E, alors   x i 
i=1 i=1
Algorithme d’orthonormalisation de Schmidt
Si (x1 , . . . , xn ) est libre dans E alors la famille (e1 , . . . , en ) définie par :
x1 
k−1 
e1 = et, pour k allant de 2 à n successivement yk = xk − xk |i ei puis
x1  i=1
yk
ek = est la famille orthonormée vérifiant :
yk   
∀k ∈[[1, n]], Vect(x1 , . . . , xk ) = Vect(e1 , . . . , ek ) et xk |ek > 0.
On remarquera que si l’on étend (x1 , . . . , xn ) en (x1 , . . . , xn+1 ) alors la nouvelle
famille (e1 , . . . , en+1 ) ne fait qu’étendre (e1 , . . . , en ).
3. Bases orthonormées, produit mixte
Ici E désigne un espace vectoriel euclidien de dimension n  1.
Une base orthonormale de E est une famille orthonormée composée de n vecteurs.
Le procédé de Schmidt assure que E admet une base orthonormale et même que
toute famille orthonormée de E peut être complétée en une base orthonormale.
n 
 
Si (e1 , . . . , en ) est une base orthonormale alors ∀(x, y) ∈ E 2 , x = x|ei ei ,
i=1
  n 
   2
n 
 2
x|y = x|ei y|ei et x = x|ei .
i=1 i=1

Si e et e sont deux bases orthonormales de même orientation et si (x1 , . . . , xn ) ∈ E
alors dete (x1 , . . . , xn ) = dete (x1 , . . . , xn ).
Si l’on décide que e est directe alors E est orienté et dete (x1 , . . . , xn ) est appelé
produit mixte de (x1 , . . . , xn ) et noté [x1 , . . . , xn ]. Ce produit mixte représente le
volume orienté du n-èdre bâti sur (x1 , . . . , xn ), il est bien sûr nul dès que la famille
est liée.
Si u ∈ L(E) alors [u(x1 ), . . . , u(xn )] = det(u) × [x1 , . . . , xn ].
Espaces préhilbertiens réels 325

4. Projection orthogonale
Si V est un sous-espace vectoriel de dimension finie de E et si x est un vecteur
de E, il existe un unique vecteur de V , noté pV (x), tel que x − pV (x) ∈ V ⊥ . On
l’appelle projeté orthogonal de x sur V . On a : E = V ⊕ V ⊥ .
De plus v → d(x, v) admet un minimum global strict sur V , il est atteint en pV (x).
q 
 
Si (e1 , . . . , eq ) est une base orthonormale de V alors pV (x) = x|ei ei .
i=1
On appelle distance de x à V le réel, noté d(x, V ) défini par :
d(x, V ) = inf d(x, v) = min d(x, v) = x − pV (x).
v∈V v∈V
On a aussi :  
d2 (x, V ) = x − pV (x)2 = x2 − pV (x)2 = x − pV (x)|x .
Si dim(E) = n alors dim(V ⊥ ) = n − dim(V ).
On notera bien que, si V n’est pas de dimension finie on peut avoir E = V ⊕ V ⊥ .
Cas de l’hyperplan normal à un vecteur
Soient u un élément non nul de E et H = Vect(u)⊥ .
 x ∈ E alors ses projetés
Si  orthogonaux
  sur Vect(u) et H sont respectivement
x|u x|u x|u
u et x − u et d(x, H) = .
u 2 u 2 u

Énoncés des exercices

1. Dans R3 donner la matrice dans la base canonique de la projection orthogonale


sur le plan d’équation x + y + z = 0.
 
1 2 −1
1
2. Caractériser la matrice A = 2 4 −2 .
6
−1 −2 1

3. Soit E un espace vectoriel préhilbertien réel de dimension finie (non précisée) et


e1 , . . . , en des vecteurs unitaires. Montrer que (e1 , . . . , en ) est une base orthonor-
n 
 2
male de E si, et seulement si, pour tout x ∈ E, x2 = x|ei .
i=1

4. Soient E un espace vectoriel euclidien de dimension n > 1 et (x1 , . . . , xn+1 )


une famille
 de  vecteurs unitaires. On suppose qu’il existe d < 0 tel que :
(i = j ⇒ xi |xj = d.
Montrer que (x1 , . . . , xn ) est une base de E, que toutes les coordonnées de xn+1
dans cette base valent −1 puis déterminer d.
326 Espaces préhilbertiens réels

5. Soit E = R4 [X].

4
a. Montrer que (P, Q) → P (i)Q(i) définit un produit scalaire sur E.
i=0
b. Montrer l’existence et l’unicité d’un élément P1 de E tel que :
P1 (0) = 0, P1 (1) = 1, P1 (2) = 3, P1 (3) = 5 et P1 (4) = 2.
c. Déterminer le projeté orthogonal de P1 sur R1 [X].

6. Soient E un espace vectoriel euclidien et u ∈ L(E) vérifiant :


∀(x, y) ∈ E 2 , x⊥y
 ⇒ u(x)⊥u(y).
  
Montrer : ∃α ∈ R+ tel que ∀(x, y) ∈ E 2 , u(x)|u(y) = α x|y .

 1
7. Déterminer inf (x2 − a − bx)2 dx.
(a,b) ∈ R2 0

8. a. Soit A ∈ Mn (R). On confond Mn,1 (R) et Rn et on le munit de la structure


euclidienne canonique.
Si V est un sous-espace de Rn , montrer AV ⊂ V ⇐⇒ AT V ⊥ ⊥
⊂ V . 
1 1 1
b. Application : donner les sous-espaces de R3 stables par  0 1 1 .
0 0 2

9. Soit E un espace vectoriel euclidien de dimension n.


a. Soit p une projection. Montrer qu’il y a équivalence entre
(i) p est une projection orthogonale,
(ii) il existe une base orthonormale dans laquelle sa matrice est symétrique,
(iii) dans toute base orthonormale
  sa matrice est symétrique,
(iv) pour tout x ∈ E, p(x)  x.
b. Si p1 et p2 sont des projections orthogonales montrer :
p1 ◦ p2 projection orthogonale ⇐⇒ p1 ◦ p2 = p2 ◦ p1 .

 1
10. On munit R[X] du produit scalaire (P, Q) → P (t)Q(t) dt.
0
a. Montrer que, pour tout n ∈ N, il existe un unique
 élément An de Rn [X] tel que :
∀P ∈ Rn [X], P |An = P (0).
b. Étudier cette même question dans R[X] à l’aide de Pn = (X − 1)n .

11. On munit E = R[X] d’une structure d’espace vectoriel réel préhilbertien.


On considère un  ude L(E) tel que :
 élément 
∀(P, Q) ∈ E 2 , u(P )|Q = P |u(Q) et deg u(P )  deg(P ).
On note enfin (Pn )n l’orthonormalisée de Schmidt de (X n )n .
Montrer que, pour tout n ∈ N, u(Pn ) est colinéaire à Pn .

12. Soit A ∈ Mn,p (R).


a. Montrer que A, AT A et AAT ont même rang (comparer les noyaux de
A et AT A).
Espaces préhilbertiens réels 327
 ⊥
b. Montrer : Im(A) = Ker(AT ).
c. On suppose A de rang p et on choisit B dans Mn,1 (R).
Montrer que Φ : X → AX − B admet un minimum strict global sur Mp,1 (R).
 −1 T
On suppose que Φ l’atteint en X0 . Montrer X0 = AT A A B.

13. Soient E un espace vectoriel euclidien orienté de dimension n et (u1 , . . . , un ) ∈ E n .


  
n  
Montrer que 1 , . . . , un ]  ui . En déduire que, si A = ai,j ∈ Mn (R)
i=1  
vérifie : ∀(i, j) ∈[[1, n]]2 , |ai,j |  1, alors  det(A)  n 2 .
n

14. Si a et b sont deux vecteurs unitaires linéairement indépendants d’un espace


vectoriel euclidien
  E déterminer
 le minimum  et le maximum de l’application
f : x → a|x b|x sur S 1 = x ∈ E  x = 1 .

Solutions des exercices

 est normal au plan de projection et, si x ∈ R alors, d’après


3
1. Le vecteur n = (1, 1, 1)
x|n T
N X
le cours, p(x) = x − 2
n et, matriciellement, P X = X − N soit, comme
n   n2
NNT
(N T X)N = N (N T X) = (N N T )X, P X = I3 − n2 − X et donc
 
T 2 −1 −1
NN 1
P = I3 − =  −1 2 −1 .
3 3
−1 −1 2

2. Immédiatement A est de rang 1 et un calcul immédiat montre A2 = A, donc A est


une matrice de projection. Le vecteur N = (1 2 − 1)T dirige Im(A) et le système
AX = 0 équivaut à x + 2y − z = 0 soit à X⊥N .
Donc A est matrice dans la base canonique de R3 de la projection orthogonale sur
Vect(N ).

3. Le sens direct découle du cours.


n  2
Réciproquement si, pour tout x ∈ E, x2 = x|ei , en particulier pour tout
i=1
 2
k ∈[[1, n]] en choisissant x = ek on obtient 1 = 1 + ek |ei et donc, pour tout
i=k
(i, k) ∈[[1, n]]2 , i = k ⇒ ei⊥ek . Ainsi (e1 , . . . , en ) est une famille orthonormée.
Si x ∈ E son projeté orthogonal sur Vect(x1 , . . . , xn ) est, d’après le cours, p(x) =
n  
Solutions

x|ei ei et le théorème de Pythagore, comme (x − p(x))⊥p(x), montre que


i=1
x − p(x)2 = x2 − p(x)2 = 0 par hypothèse, donc x ∈ Vect(e1 , . . . , en ).
Par suite (e1 , . . . , en ) est une base orthonormale de E.
328 Espaces préhilbertiens réels


n   n  
4. Si λi xi = 0 on note, pour tout j ∈[[1, n + 1]], Lj 0 = 0|xj = λi xi |xj .
i=1 i=1

n
Ln+1 s’écrit d λi = 0.
i=1  
Si 1  j  n, Lj s’écrit 0 = λj +d λi soit, comme d λi = −dλj , 0 = (1−d)λj
i=j i=j
d’où λj = 0 car 1 − d > 0. Par suite (x1 , . . . , xn ) est libre dans E de dimension n
donc base.
n
Si xn+1 = λi xi on procède de même.
i=1

n 
Ln+1 s’écrit 1 = d λi = 1 − dλj si 1  j  n.
λi d’où d
i=1 i=j

Pour 1  j  n, Lj s’écrit d = λj +d λi = λj +(1−dλj ) d’où (1−d)(1+λj ) = 0
i=j
puis λj = −1 car 1 − d = 0.
1
Alors Ln+1 fournit 1 = −nd soit d = − .
n
 
5. a. L’application proposée est clairement bilinéaire symétrique et P |P  0 pour
4
tout P ∈ E. Si P 2 (i) = 0 alors P (X) possède 5 zéros et, donc, est nul. Cela
i=0
prouve qu’il s’agit d’un produit scalaire sur E.
 
R4 [X] →  R5
b. L’application est linaire entre deux espaces vec-
P → P (i) 0i4
toriels de dimension 5 et elle est injective car tout élément du noyau possède au
moins 5 zéros. C’est donc un isomorphisme et le résultat en découle.
c. On utilise le procédé de Schmidt pour obtenir une base orthonormée de R1 [X] :
1
• L0 (X) = √ .
5
1  Q1 X − 2.
• Q1 = X − X|1 = X − 2 puis L1 = = √
5 Q1  10
Si
 P est le projeté
  orthogonal de P1 sur R1 [X], alors d’après le cours, P =
P1 |L0 L0 + P1 |L1 L1 ,
1  1  11 8(X − 2) 4X + 3 .
soit P = P1 |1 + P1 |X − 2 (X − 2) = + =
5 10 5 10 5
 
  non nul fixé. Les deux formes linéaires ϕ : x → u(x)|u(y)
6. Soit y un vecteur
et ψ = x → x|y vérifient Ker(ψ) ⊂ ker(ϕ) donc il existe λ(y) dans R tel que
ϕ = λ(y)ψ.      
/ y ⊥ alors x = 0 et u(x)|u(y) = λ(y) x|y = λ(x) x|y d’où λ(x) = λ(y).
Si x ∈
   
Si x ∈ y ⊥ \ {0} avec z = x + y on a x|z = x2 = 0 et y|z = y2 = 0 donc on
a prouvé λ(x) = λ(z) = λ(y) i.e. λ est constante sur E \ {0}.
u(y)2
De plus λ = 2
∈ R+ et, comme les cas x = 0 ou y = 0 sont immédiats, on
y
   
a : ∀(x, y) ∈ E 2 , u(x)|u(y) = λ x|y .
Espaces préhilbertiens réels 329

7. Il s’agit ici de considérer E = R2 [X] muni du produit scalaire vu en cours


 1
(P, Q) → P (t)Q(t) dt et de déterminer d2 (X 2 , R1 [X]). Cela prouve que la
0
borne inférieure proposée existe et que c’est un minimum. On va pour le déterminer
calculer le projeté orthogonal P de X 2 sur le plan Π = R1 [X].
Appliquons le procédé de Schmidt à (1, X) :
12 = 1 donc P0 = 1 convient.
 1
  1 1 2 1 1 1 1
Q1 = X − X|1 = X − . Puis Q1 2 = t− dt = − + = d’où,
2 0 2 3 2 4 12
√  1 
avec P1 = 2 3 X − , la famille (P0 , P1 ) est une base orthonormale de Π.
2
 2    1
Alors P = X |P0 P0 + X 2 |P1 P1 = X − après calculs élémentaires.
6
23 .
Le théorème de Pythagore fournit d2 (X 2 , Π) = X2 − P 2 = 3
2 × 34 × 5

8. a.
 Si AV ⊂ V et (X, Y ) ∈ V × V ⊥ alors
   
X|A Y = X A Y = (AX)T Y = AX|Y d’où, comme AX ∈ V, X|AT Y = 0,
T T T

ce qui montre que AT Y ∈ V ⊥ et, donc, AT V ⊥ ⊂ V ⊥ .


Réciproquement si AT V ⊥ ⊂ V ⊥ , en posant (A , V  ) = (AT , V ⊥ ), on vient de
montrer AT V ⊥ ⊂ V ⊥ , soit AV ⊂ V .
b. On note A la matrice proposée. Déjà {0} et R3 sont stables par A.
Si D = Vect(X) est une droite stable par A alors il existe λ ∈ R tel que AX = λX
 (1 − λ)x + y + z = 0
soit (1 − λ)y + z = 0

(2 − λ)z = 0
Si z = 0 on obtient λ = 2 et X = z(2 1 1)T .
Si z = 0 on obtient λ = 1 et X = x(1 0 0)T , cela donne deux droites stables.
Π est un plan vectoriel stable par A si, et seulement si, Π⊥ est une droite vectorielle
stable par AT et, de la même manière, on obtient deux droites vectorielles stables
par AT qui sont engendrées par (0 1 − 1)T et (0 0 1)T d’où deux plans stables par
A d’équations respectives y = z et z = 0.

9. a. Soit p une projection orthogonale et notons r son rang.


Considérons une base orthonormale adaptée à E = Im(p) ⊕ Ker(p) et cela est
possible car Ker(p) = Im(p)⊥ . Dans cette base la matrice de p est diag(Ir , 0n−r )
symétrique d’où (i) ⇒ (ii).
Si, dans une base orthonormale e la matrice A de p est symétrique et si e est une
autre base orthonormale alors la matrice de passage P de e à e est orthogonale
et la matrice A de p dans e vérifie A = P T AP d’où AT = P T AT P = A car
AT = A, d’où (ii) ⇒ (iii).
Supposons (ii) et soit (x, y) ∈ Im(p) × Ker(p). on note X et Y les matrices colonnes
de x et y dans
 une base orthonormale e.  
Solutions

Alors x|y = p(x)|y = (P X)T Y = X T (P Y ) = x|p(y) = 0 et donc p est une


projection orthogonale car Ker(p) est orthogonal à Im(p), d’où (iii) ⇒ (i).
Supposons (i), si x ∈ E comme p(x)⊥(x − p(x)), le théorème de Pythagore montre
que x2 = p(x)2 + x − p(x)2  p(x)2 .
330 Espaces préhilbertiens réels

Si, maintenant, pour tout x ∈ E, p(x)  x et si x ∈ Ker(p)⊥ alors, comme


x − p(x) ∈ Ker(p) on a p(x)2 = x2 + p(x) − x2  x2 et donc p(x) = x i.e.
Ker(p)⊥ ⊂ Im(p). Par égalité des dimensions on en déduit Im(p) = Ker(p)⊥ et donc
p est un projecteur orthogonal. Par suite les quatre propriétés sont équivalentes.
b. Soient e une base orthonormale et, pour 1  i  2, Pi la matrice de pi dans e.
(P1 P2 )T = P2T P1T = P2 P1 d’après la question précédente.
Si p1 ◦ p2 est une projection orthogonale alors P1 P2 est symétrique d’où, d’après
le calcul précédent, P1 P2 = P2 P1 ou encore p1 ◦ p2 = p2 ◦ p1 .
Réciproquement si les pi commutent alors P1 P2 est symétrique et (P1 P2 )2 = P12 P22
soit (P1 P2 )2 = P1 P2 et donc, d’après la question a. p1 ◦ p2 est une projection
orthogonale.

 
10. a. Si E = Rn [X] et si, pour tout A ∈ E on note ϕA : E → R, P → A|P ,
alors E → E  , A → ϕA est linéaire injective entre deux espaces vectoriels
de même dimension finie n + 1. Si A est dans son noyau alors, en particulier,
ϕA (A) = A2 = 0 et donc A = 0. Cela prouve que A → ϕA est un isomorphisme
d’espaces vectoriels et, comme P → P (0) ∈ E  , l’existence et l’unicité de An en
découle.
 
b. S’il existe un polynôme Atel que,
 pour tout P ∈ R[X] on a A|P = P (0) alors
 
pour tout n ∈ N, |Pn (0)| = A|Pn  A × Pn .
 1
1 A .
2
Or, si n ∈ N, Pn  = (t − 1)2n dt = d’où 1  √
0 2n + 1 2n + 1
Lorsque n → ∞ on obtient 1  0, ce qui est faux. L’existence de A est en défaut
ou encore A → ϕA n’est pas un isomorphisme de R[X] sur son dual.

11. Procédons
 par récurrence.
deg u(P0 )  deg(P0 ) = 0 montre que u(P0 ) est colinéaire à P0 .
Supposons
  pour tout k  p, u(Pk ) est colinéaire à Pk .
que,
deg u(Pp+1 )  deg(Pp+1 ) = p + 1 montre que u(Pp+1 ) ∈ Vect(P0 , . . . , Pp+1 ).
p+1

Écrivons u(Pp+1 ) = λi Pi .
i=0
   
Pour 0  k  p on a u(Pp+1 )|Pk = λk et aussi Pp+1 |u(Pk) = 0 car u(Pk ) est
colinéaire à Pk donc orthogonal à Pp+1 . Comme u(Pp+1 )|Pk = Pp+1 |u(Pk ) on
en déduit λk = 0 et donc u(Pp+1 ) = λp+1 Pp+1 .

12. a. Si X est une colonne alors AX = 0 ⇒ AT AX = 0.


Réciproquement AT AX = 0 ⇒ X T AT AX = 0 i.e. AX2 = 0 d’où AX = 0.
On en déduit que Ker(A) = Ker(AT A) et, par le théorème de rang,
rg(A) = rg(AT A).
De même rg(AT ) = rg(AAT ) et, comme A et AT ont même rang on a le résultat.
   
b. X ∈ Ker(AT ) ⇒ ∀Z ∈ Mn,1 (R), AZ|X = Z T AT X = Z|AT X = 0, d’où
 ⊥
Ker(AT ) ⊂ Im(A) . De plus la dimension du premier est, par le théorème de
rang, n − rg(AT ) soit n − rg(A) qui est la dimension du deuxième, donc ces sous-
espaces vectoriels de Mn,1 (R) sont égaux.
Espaces préhilbertiens réels 331

c. Le théorème de projection orthogonale montre que Φ est minimale en X si, et


seulement si, AX est le projeté orthogonal de B sur Im(A) i.e. si, et seulement
 ⊥
si, AX − B ∈ Im(A) soit, d’après la question précédente, si, et seulement si,
AT AX = AT B.
Comme AT A ∈ Mp (R) et est de rang p d’après la question a. elle est inversible.
Par suite il existe un et un seul X solution et c’est (AT A)−1 AT B.

13. L’inégalité est immédiate si la famille (u1 , . . . , un ) est liée. Dans le cas contraire on
considère l’orthonormalisée de (u1 , . . . , un ) par le procédé de Schmidt et on note
e cette base orthonormale.    
 u1 |e1 () 
 n 
 
 ui |ei    ui 
n
 .. 
On a |dete (u1 , . . . , un )| ==  .  =
   i=1 i=1
 (0) un |en 
d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz.

On a, pour tout i ∈[[1, n]], Ci (A)  n d’où le résultat.

14. Soit V = Vect(a, b)⊥ et, si x ∈ E, x = y + v sa décomposition dans la somme


directe orthogonale E = Vect(a, b) ⊕ V .
Alors f (x) = f (y) et il suffit donc de se placer sur S 1 ∩ Vect(a, b).
On identifie le plan Vect(a, b) à C, a = 1 et b = eiθ où 0 < θ < π, y = reiϕ où
0  r  1 et donc f (y) = r2 cos(ϕ) cos(θ − ϕ) = r2 g(ϕ).
La fonction g est de classe C 1 et π-périodique avec g  : ϕ → sin(θ − 2ϕ).
π
Si θ  on obtient le tableau
2
θ θ+π
ϕ 0 π
2 2
g  (ϕ) + 0 − 0 +
g(ϕ) sin(θ)  M  m  sin(θ)

et donc, dans ce cas le maximum de f sur E est M , son minimum sur E est m,
  1 + a|b θ a|b − 1
2 θ .
soit M = cos = et m = − sin2 =
 2 2 2 2
De même si a|b < 0.
Solutions
332 Espaces préhilbertiens réels

Travaux dirigés

Matrice de Gram

Soient E un espace vectoriel euclidien de dimension n et e une base orthonormale


de E ; e = (e1 , . . . , en ).  
Si (x1 , . . . , xp ) ∈ E p on pose G = G(x1 , . . . , xp ) = xi |xj ∈ Sp (R).
1i,jp
 
1. Soit P la matrice de (x1 , . . . , xp ) dans la base e, P ∈ Mn,p (R) avec pi,j = ei |xj .
Montrer que G = P T P et en déduire le signe de det(G).
2. Si Λ ∈ Mp,1 (R) montrer ΛT GΛ = P Λ2 .
En déduire que G et (x1 , . . . , xp ) ont même rang et que GΛ est nulle si, et seulement
p
 T
si, λi xi = 0E où l’on a posé Λ = ( λ1 · · · λp ) .
i=1

3. On pose V = Vect(x1 , . . . , xp−1 ).


   
a. Si xp ∈ V ⊥ montrer que det G(x1 , . . . , xp ) = xp 2 × det G(x1 , . . . , xp−1 ) .
   
b. Si xp = y +z où y ∈ V , montrer : det G(x1 , . . . , xp ) = det G(x1 , . . . , xp−1 , z) .
c. En déduire, en utilisant le projeté
 orthogonal y de xp sur V , quel’on a :
det G(x1 , . . . , xp ) = d2 (xp , V ) × det G(x1 , . . . , xp−1 ) .
 
d. Que représente géométriquement det G(x1 , . . . , xn ) ?
4. Application à la géométrie - n + 1-èdre régulier  
Soient u0 , u1 , . . . , un des vecteurs unitaires tels que, si i = j, ui |uj = α = 1
n
(indépendant de i et de j). Déterminer α. Résoudre l’équation λi ui = 0E .
i=0

Solution
n n   
1. Posons H = P T P , si 1  i, j  n, hi,j = pk,i pk,j = xi |ek xj |ek soit
  k=1 k=1
hi,j = xi |xj = gi,j puis P T P = G. Par suite det(G) = det2 (P )  0.
2. ΛT GΛ = (P Λ)T (P Λ) = P Λ2 .
P Λ = 0 ⇒ GΛ = P T P Λ = 0 et, réciproquement, GΛ = 0 ⇒ P Λ2 = ΛT GΛ = 0
d’où Ker(G) = Ker(P ) et, par le théorème de rang, les matrices G et P ont même
rang i.e. rg(G) = rg(x1 , . . . , xn ).
n
De plus on a montré GΛ = 0 ⇐⇒ P Λ = 0 ⇐⇒ λi xi = 0 car la i-ème colonne
i=1
de P est la matrice colonne de xi pour tout i ∈[[1, n]].
 
3. a. xp ∈ Vect(x1 , . . . , xp−1 )⊥ ⇒ G(x1 , . . . , xp ) = diag G(x1 , . . . , xp−1 ), xp 2 d’où
le résultat en passant au déterminant.
Espaces préhilbertiens réels 333

p−1
 p−1

b. Posons y = αi xi . L’opération élémentaire Cp ← Cp − αi Ci dans
i=1  T i=1
G(x1 , . . . , xp ) remplace Cp par (0 · · · 0 y + z|z ) .
p−1

Puis on effectue Lp ← Lp − Li pour remplacer Lp par (0 · · · 0 z2 ) et donc
  i=1
det G(x1 , . . . , xp ) = G(x1 , . . . , xp−1 , z).
c. Si y est le projeté orthogonal de xp sur V alors, avec z = x − y, on a
z = d(xp , V ) et,  d’après les deux
 questions précédentes
 : 
det G(x1 , . . . , xp ) = d2 (xp , V ) × det G(x1 , . . . , xp−1 ) .
 
d. det G(x1 , . . . , xn ) = det2 (P ) = [x, . . . , xn ]2 carré du volume du n-èdre bâti
sur (x1 , . . . , xn ).
4. Posons G = G(u0 , . . . , un ) et notons J l’élément de Mn+1 (R) dont tous les
coefficients valent 1. On a G = αJ + (1 − α)I en posant I = In+1 .
J
Comme J 2 = (n + 1)J, en posant P = on obtient une projection de rang 1
n+1
semblable à diag(0n , 1).
 
G = (n + 1)αP + (1 − α)I est donc semblable à diag (1 − α)In , nα + 1 .
La famille (u0 , . . . , un ) est liée car dim(E) = n et donc G n’est pas inversible.
Or on vient de montrer que det(G) = (1 − α)n (nα + 1) et, comme α = 1, il vient
1
α=− .
n
1
On en déduit que G(u1 , . . . , un ) est inversible car α = − et, donc, (u1 , . . . , un )
n−1
est une base de E.
Cela montre que la matrice P de (u0 , . . . , un ) dans une base orthonormale est de
rang n et l’équation proposée s’écrit aussi P Λ = 0, système linéaire homogène de
rang n, l’ensemble des solutions est donc une droite vectorielle.

n
La somme des colonnes de G est nulle car nα + 1 = 0 donc ui est orthogonal
i=0

n
à tous les ui lesquels engendrent E, donc ui = 0.
i=0

n
Par conséquent λi ui = 0 ⇐⇒ λ0 = · · · = λn .
i=0
Solutions
334 Espaces préhilbertiens réels

Méthode de Gauss

On donne deux réels a et b avec a < b et une fonction continue π sur [a, b], à
valeurs strictement positives sur ]a, b[ .
P désigne l’ensemble des fonctions polynomiales sur [a, b] et, pour tout entier n, Pn
est le sous-espace constitué des fonctions polynomiales de degré au plus n.
 b
     
. .
On pose C = C [a, b], R et on définit | sur C par : f |g = f (t)g(t)π(t) dt
a
pour tout (f, g) ∈ C 2 .
 
1. Montrer que .|. est un produit scalaire sur C. On note . la norme associée.
2. Prouver l’existence et l’unicité d’une base orthonormée (Pn )n de P vérifiant :
∀n ∈ N, Pn est de degré n et a un coefficient dominant, noté an , strictement positif.
 
3. Calculer Q|Pn si Q ∈ Pn−1 .
4. Soient n  1 puis x1 , . . . , xk les racines de Pn dans ]a, b[ et d’ordre impair.

k  
On pose Q = (X − xi ) et, si k = 0, Q = 1. Si k < n montrer que Pn |Q = 0.
i=1
À l’aide du signe de Pn Q sur [a, b] en déduire que Pn est scindé à racines simples
dans ]a, b[ .
5. On suppose n  1.

n−1
a. Montrer que an−1 Pn − an XPn−1 s’écrit αk Pk où (α0 , . . . , αn−1 ) ∈ Rn .
k=0
b. En déduire l’existence de réels βn , γn et δn tels que :
Pn = (βn X + γn )Pn−1 + δn Pn−2 .
n est désormais fixé, n  , (x , . . . , xn ) désigne le n-uplet des racines de
Pn rangées par ordre croissant.
6. Montrer qu’il existe un unique n-uplet (λ1 , . . . , λn ) de réels tel que pour tout Q
 b n

dans Pn−1 on a : Q(t)π(t) dt = λk Q(xk ).
a k=1

7. À l’aide de la division euclidienne par Pn étendre ce résultat à tout Q ∈ P2n−1 .


8. Si (y1 , . . . , yn , µ1 , . . . , µn ) est un 2n-uplet de réels tel que y1  · · ·  yn et que,
 b n

pour tout Q ∈ P2n−1 on a Q(t)π(t) dt = µk Q(yk ),
a k=1
montrer (y1 , . . . , yn ) = (x1 , . . . , xn ) puis enfin (µ1 , . . . , µn ) = (λ1 , . . . , λn ).
9. Montrer ∀k ∈[[1, n]], λk > 0.
 
f désigne un élément de C n [a, b], R .
10. Prouver ∃!H ∈ P2n−1 tel que ∀i ∈[[1, n]], H(xi ) = f (xi ) et H  (xi ) = f  (xi ).
11. Si x ∈[a, b] \ {x1 , . . . , xn }, soit Gx : t → f (t) − H(t) − K(t − x1 )2 · · · (t − xn )2 où
(2n)
K est fixé tel que Gx (x) = 0. Montrer que Gx s’annule en au moins un point de
P 2 (x)f (2n) (c) .
]a, b[ . En déduire l’existence de c dans ]a, b[ tel que : f (x)−H(x) = n 2
an (2n)!
Espaces préhilbertiens réels 335
 
 b n  f (2n) 
  ∞
12. Montrer  f (t)π(t) dt − λk f (xk )  2 où f (2n) ∞ = max |f (2n) (t)|.
 a  an (2n)! atb
k=1
   2
13. Si g ∈ C et n ∈ N on pose cn = g|Pn , montrer la convergence de ck et
∞
c2k  g2 .
k=0

Solution
 
1. .|. est bilinéaire symétrique et, si f ∈ C \{0} comme f 2 π est continue positive non
identiquement nulle sur [a, b], on a f |f > 0 d’après les propriétés de l’intégration.
2. On applique, pour tout n ∈ N, le procédé d’orthonormalisation de Schmidt à
(X k )0kn pour obtenir (Pk )0kn base orthonormale de Pn .
La famille ainsi obtenue (Pk )k∈N convient car, pour tout n ∈ N, la matrice de
passage de (X k )0kn à (Pk )0kn
 est
 triangulaire supérieure et son inverse a
pour coefficients diagonaux les X k |Pk , ce qui prouve que le coefficient dominant
1
de Pk est  k  > 0.
X |Pk
 
3. Pn−1 = Vect(P0 , . . . , Pn−1 ) donc Q ∈ Pn−1 ⇒ Q|Pn = 0.
 
4. Si k < n alors Q ∈ Pn−1 et donc Q|Pn = 0.
Or, par construction, les zéros de Pn Q dans ]a, b[ sont tous d’ordre pair, donc,
Pn Qπ est continue de signe constant sur [a, b] et d’intégrale nulle. Elle devrait être
nulle alors que deg(Pn Q) = n + k, c’est absurde. Par conséquent k = n et Pn est
scindé à racines simples dans ]a, b[ .
5. a. Par combinaison linéaire an−1 Pn − an XPn−1 ∈ Pn et le coefficient de X n est
an1 an − an an−1 = 0, d’où an−1 Pn − an XPn−1 ∈ Pn−1 = Vect(P0 , . . . , Pn−1 ).
     
b. Si k  n−3 on a an−1 Pn −an XPn−1  |Pk = αk = an−1 Pn |Pk −an XPn−1 |Pk
d’où, comme Pn ⊥Pk , αk = −an XPn−1 |Pk = −an Pn−1 |XPk = 0 car
XPk ∈ Pn−2 et donc XPk ⊥Pn−1 .
Par suite an−1 Pn − an XPn−1 = αn−2 Pn−2 + αn−1 Pn−1 d’où le résultat en posant
an , αn−1 αn−2 .
βn = γn = et δn =
an−1 an−1 an−1

n
6. Si l’on pose, pour tout k ∈[[1, n]], ϕk : Pn−1 → R, Q → Q(xk ) et si λk ϕk est
k=1
  X − xj 
la fonction nulle, pour tout i ∈[[1, n]], en Li = cela donne λi = 0.
1jn
xi − xj
j=i
 de dimension n donc base de cet espace
Par suite (ϕ1 , . . . , ϕn ) est libre dans Pn−1
vectoriel.  b

Comme ϕ : Q → Q(t)π(t) dt ∈ Pn−1 , (λ1 , . . . , λn ) sont, par définition, les
Solutions

a
coordonnées de ϕ dans cette base.
336 Espaces préhilbertiens réels

7. Si Q ∈ P2n−1 la division euclidienne de Q par Pn fournit Q = Pn S + R où


2
(S, R) ∈ Pn−1 .
 b  b n

 
Alors Q(t)π(t) dt = Pn |S + R(t)π(t) dt = λk R(xk ) car S ∈ Pn−1 ⊂ Pn⊥
a a k=1
et, comme ∀k ∈[[1, n]], Q(xk ) = Pn (xk )S(xk ) + R(xk ) = R(xk ) l’égalité de la
question précédente se généralise aux éléments Q de P2n−1 .
 b
n  
8. Si P (X) = (X − yk ) alors ∀Q ∈ Pn−1 , P |Q = P (t)Q(t)π(t) dt = 0 car
k=1 a

P Q ∈ P2n−1 et donc P ∈ Pn ∩ Pn−1 = Vect(Pn ) d’où (y1 , . . . , yn ) = (x1 , . . . , xn ).
La question 6 montre alors (µ1 , . . . , µn ) = (λ1 , . . . , λn ).

9. Si 1  i  n on a, en reprenant les notations de la question 6, comme



n
L2i ∈ P2n−2 ⊂ P2n−1 , Li 2 = λk L2i (xk ) = λi > 0 car Li = 0.
k=1
 
10. L’application Θ : P2n−1 → R2n , P → P (x1 ), . . . , P (xn ), P  (x1 ), . . . , P  (xn ) est
linéaire entre deux espaces vectoriels de même dimension finie 2n.
Si P ∈ Ker(Θ) alors P possède n racines doubles et deg(P ) < 2n, donc P = 0, ce
qui prouve que Θ est injective et donc bijective.
Cela prouve
 l’existence et l’unicité de H qui  n’est autre que l’image réciproque par
Θ de f (x1 ), . . . , f (xn ), f  (x1 ), . . . , f  (xn ) .

11. Gx est de classe C 2n sur [a, b] et s’annule en x1 , . . . , xn et x.


En appliquant le théorème de Rolle sur les n segments successifs d’extrémités les
points précédents cela montre que Gx possède n zéros dans les ouverts successifs.
De plus Gx s’annule en chacun des xi par définition de H, cela fait 2n annulations
(2n)
de Gx et, par récurrence en utilisant le théorème de Rolle, une annulation de Gx
en un point c de ]a, b[ .
(2n) f (2n) (c) .
Mais alors 0 = Gx (c) = f (2n) (c) − (2n)!K car deg(H) < 2n d’où K =
(2n)!

n
(x − xi )2 f (2n) (c)
i=1
Comme Gx (x) = 0 on en déduit f (x) − H(x) = soit
(2n)!
P 2 (x)f (2n) (c) .
f (x) − H(x) = n 2
an (2n)!
12. Par continuité de f − H sur [a, b] on déduit de la question précédente :
  P 2 (x)f (2n) ∞
∀x ∈[a, b], f (x) − H(x)  n 2 .
an (2n)!
 b n  b
 
f (t)π(t) dt − λk f (xk ) = f (t) − H(t) π(t) dt
a k=1 a
 b n

+ H(t)π(t) dt − λk H(xk )
a k=1
 b  
= f (t) − H(t) π(t) dt
a
Espaces préhilbertiens réels 337
  
 b n  f (2n) ∞ b 2
 
car H ∈ P2n−1 d’où  f (t)π(t) dt − λk f (xk )  P (t)π(t) dt
 a  a2n (2n)! a n
 k=1 
 b n  f (2n) 
  ∞.
soit, comme Pn  = 1,  f (t)π(t) dt − λk f (xk )  2
 a  an (2n)!
k=1

13. Pour tout n ∈ N, comme (P0 , . . . , Pn ) est une base orthonormale de Pn , le polynôme
n
Qn = ck Pk est le projeté orthogonal de g sur Pn et on déduit du théorème de
k=0
n
Pythagore l’inégalité Qn 2  g2 , soit c2k  g2 .
 2 k=0
ck est une série à termes positifs et g2 majore les sommes partielles donc cette
∞
série converge et c2k  g2 .
k=0

Solutions
17 - Familles sommables

Rappels de cours

1. Dénombrabilité
a. Définition. Un ensemble I est dit dénombrable lorsqu’il existe une bijection de
N sur I. Il est dit au plus dénombrable lorsqu’il existe une bijection d’une partie
D de N sur I.
b. Exemples et contre-exemple
• N, Z, Nk , Zk ainsi que Q et Qk pour k ∈ N , sont des ensembles dénombrables.
• Si (F n )n ∈ N est une suite d’ensembles finis non vides et deux à deux disjoints
alors Fn est dénombrable.
n∈N
• Une réunion dénombrable d’ensembles dénombrables l’est.
• R n’est pas dénombrable.
2. Familles sommables de nombres réels positifs
Dans la suite, on notera Pf (I) l’ensemble des parties finies de I.
a. Définitions. Soit u = (ui )i∈I une famille de réels positifs, indexée par un
ensemble dénombrable
 I.
On dit que u est une famille sommable si la partie de

R définie par SJ (u) = ui  J ∈ Pf (I) est majorée. La borne supérieure de
i∈J

cette partie est alors appelée la somme de la famille. Elle est notée S(u) = ui
i∈I
ou SI (u). Si u n’est pas sommable, on note S(u) = +∞.
b. Corollaire. Soient u = (ui )i ∈ I et v = (vi )i ∈ I deux familles de réels positifs tels
que, pour tout i ∈ I, ui  vi .
(i) Si la famille v est sommable, la famille u est sommable et S(u)  S(v).
(ii) Si la famille u n’est pas sommable, la famille v n’est pas sommable.
c. Théorème de sommation par paquets. Si (In )n ∈ N est une partition de I, pour
toute famille (ui )i ∈ I de nombres réels positifs,
 ∞     ∞
S(u) = ui = ui = SIn (u).
i∈I n=0 i ∈ In n=0
d. Théorème de Fubini. Soit u = (up,q )(p,q)∈N2 une suite double (i.e. une famille
indexée par N × N) de réels
 positifs. u est sommable si, et seulement si,
(i) pour tout q dans N, up,q converge, on note vq sa somme,
p0
(ii) la série de terme général vq converge.
340 Familles sommables

 ∞ 
 ∞  ∞ 
 ∞ 
Dans ces conditions : up,q = up,q = up,q .
(p,q)∈N2 q=0 p=0 p=0 q=0
3. Familles sommables de nombres complexes
a. Définition. Une famille u = (ui )i∈I de nombres complexes est sommable si la
famille de réels positifs |u| = (|ui |)i∈I l’est.
b. Théorème et définition. Soit u = (ui )i∈I une famille sommable de nombres
complexes indexée par un ensemble dénombrable I. Pourtoute suite croissante
 
(Jn )n∈N de parties finies de I dont la réunion est I, la suite SJn (u) = ui
i∈Jn n∈N
converge et sa limite est indépendante
 de (Jn )n . On l’appelle alors la somme de la
famille u et on la note : S(u), ou ui . On a |S(u)|  S(|u|).
i∈I
c. Théorème de sommation par paquets. Soient (In )n ∈ N est une partition de
I et u = (ui )i ∈ I une famille sommable de nombres complexes de somme S(u).
  ∞

Pour tout n ∈ N, SIn (u) = ui est définie et, S(u) = ui = SIn (u).
i ∈ In i∈I n=0
d. Corollaire. Soient (ui )i ∈ I et (vj )j ∈ J deux familles sommables de nombres
complexes, de sommes respectives S(u) et S(v), alors la famille (ui vj )(i,j) ∈ I×J
est sommable de somme S(u)S(v).
e. Théorème de Fubini. La suite double de nombres complexes u = (up,q )(p,q)∈N2
est sommable si, et seulement
 si, 
(i) pour tout q dans N, |up,q | converge, on note vq sa somme,
p0
(ii) la série de terme général vq converge.
 ∞ 
 ∞  ∞ 
∞ 
Dans ces conditions : up,q = up,q = up,q .
(p,q)∈N2 q=0 p=0 p=0 q=0
4. Familles sommables, séries : le lien
a. Théorème. Une suite (un )n∈N à termes réels positifs est sommable si, et
 ∞


seulement si, la série un converge. Dans ces conditions : un = un .
n∈N n=0
b. Théorème. Une suite (un )n∈N à valeurs complexes est sommable si, et seulement
 ∞


si, la série un converge absolument. Dans ce cas : un = un .
n∈N n=0

c. Corollaire. Soit une suite (un )n∈N à valeurs complexes telle que
 la série un
converge absolument. Pour toute permutation σ ∈ Sn , la série uσ(n) converge
∞
absolument et a pour somme un .
n=0

d. Théorème de  Si (ap )p∈N et (bq )q∈N sont deux suites complexes


Fubini. 
telles que les séries an et bn sont absolument convergentes, alors la famille
 
∞  ∞ 
(ap bq )(p,q)∈N2 est sommable de somme : a p bq = ap bq .
(p,q)∈N2 p=0 q=0
 
e. Définition. Le produit de Cauchy de deux séries an et bn à termes dans K
Familles sommables 341
 
est la série cn où cn = (a  b)(n) = a p bq .
p+q=n
 
f. Théorème. Le produit de Cauchy de deux séries an et bn à termes com-
plexes absolument convergentes converge absolument et a pour somme S(a)S(b).

Énoncés des exercices

1  
1. Soit (a, b) ∈ (R∗+ )2 . Montrer que la suite double est sommable
ap + bq (p,q)∈N2
si, et seulement si, a > 1 et b > 1. Donner dans ces conditions un majorant de la
somme de cette famille.

2. Montrer que, pour tout z ∈ C, |z| < 1 et tout (a, b, c) ∈ (N )3 , on a :


∞ ∞
z nb z nc .
na+c
= (−1)n
n=0
1+z n=0
1 − z na+b

1
3. Pour (p, q) ∈ (N∗ )2 , on pose up,q = si p = q et up,p = 0. Montrer que,
p2 − q 2
pour tout q ∈ N , la série de terme général up,q , p  1 est convergente, et a pour

3
somme 2 . La suite double (up,q )p1,q1 est-elle sommable ?
4q
 
4. Soit an une série à termes complexes absolument convergente.
n1 
 ∗ 2 0 si p  q + 1,
Si (p, q) ∈ N , on pose : up,q = pap
si 1  p  q.
  q(q + 1)
Montrer que up,q est sommable. Donner la somme de la famille.
p1,q1

 
5. Montrer que la famille (p + q)−α (p,q)∈N2 \{(0,0)} est sommable si, et seulement si,
α > 2. Dans ces conditions, donner sa somme à l’aide de la fonction
∞
1
ζ : ]1, ∞[→ R, x → x
n=1
n

6. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que la famille de réels positifs
(up,q )(p,q)∈(N∗ )2 où up,q = (p2 + q 2 )−α soit sommable.

7. a. Étudier la sommabilité et calculer la somme de la suite définie par :



 . On rappelle que  1 = π .
2
1
um,n = si m ∈ N et n ∈ N
(m + n2 )(m + n2 + 1) n=1
n2 6
∞ √ 
 n
b. Déduire de a. la somme : où x est la partie entière de x.
n=1
n(n + 1)
342 Familles sommables

8. Si l’on note d(n) le nombre de diviseurs de l’entier naturel non nul n, montrer que
la suite (d(n)e−n )n1 est sommable et que sa somme est :
∞ ∞
e−p .
d(n)e−n =
n=1 p=1
1 − e−p


 ∞
1
9. Montrer que pour tout x ∈ ] − 1, 1[, 2 − x2
= ζ(2n + 2)x2n .
n=1
n n=0

∞ ∞ ∞ ∞
1. (−1)n
10. a. Calculer b. Calculer en fonction de ζ(3).
n=0
k! n=1
k3
k=n k=n
 1 
11. Montrer que la famille est sommable.
pq(p + q) p1,q1


 n
z z2 . Et si |z| > 1 ?
12. Montrer que ∀z ∈ C, |z| < 1, =
1 − z n=0 1 − z 2n+1

Solutions des exercices

1 .
1. Posons up,q = Si la suite double de réels positifs (up,q )(p,q)∈N2 est
a p + bq   
sommable, alors la série up,0 p0 converge.
 
Si 0 < a  1, la série up,0 p0 diverge grossièrement. Si a > 1, elle converge
−p
car up,0 p→∞
 a qui est le terme général d’une série géométrique convergente.
En échangeant p et q, on peut conclure que si (up,q )(p,q)∈N2 est sommable, alors
a > 1 et b > 1.
Réciproquement : supposons a > 1 et b > 1. Comme : ∀(x, y) ∈ R2 , 2|xy|  x2 + y 2
 2 1
(puisque |x| − |y|  0), on a 0 < up,q  a−p/2 b−q/2 = vp,q .
2
1
On déduit de Fubini que (vp,q ) est sommable de somme S(v) = √ √ .
2(1 − a)(1 − b)
Donc u est sommable et 0 < S(u)  S(v).

∞
z nb
2. |z| < 1 ⇒ = un,k où un,k = (−1)k z nb+k(na+c) .
1 − z na+c
k=0
  |z|nb
Pour n ∈ N, la série |un,k | k0 converge et a pour somme vn = .
1 − |z|na+c
nb
Comme vn n→∞  |z| : terme général d’une série géométrique convergente, puisque
0  |z| < 1 (car b > 0 et |z| < 1), la suite double (un,k ) est sommable d’après le
b
∞ 
 ∞ ∞  ∞ ∞
z nb .
théorème de Fubini et l’on a : un,k = un,k =
n=0 n=0 n=0
1 − z na+c
k=0 k=0
Familles sommables 343

∞ 
 ∞ ∞
 ∞ 
 n ∞
 z kc .
D’autre part, un,k = (−1)k z ck z b+ka = (−1)k
1 − z b+ak
k=0 n=0 k=0 n=0 k=0
D’où le résultat.

1 1 1 
3. up,q = − si p = q et q = 0. Si (up,q ) est sommable, il en est de
2q p − q p+q
∞  ∞ ∞  ∞
même de (−up,q ). Or −up,q = uq,p , donc up,q = up,q = 0. ()
p=1 q=1 q=1 p=1
N 
1 
 N
 −q N
 +q q N
 +q
1 1 1 1 1 1.
∀N  2q, − = − = + −
p − q p + q k k k 2n k
p=1 k=1−q k=q+1 k=1−q k=N −q+1
p=q k=0 k=2q k=0
q
 1 1 3 1
N

2q
+q  
Comme + = et rq (N ) = ∈ 0, , on déduit
k 2n 2q k N −q+1
k=1−q k=N −q+1
k=0
 
par encadrement, que rq (N ) −−−−→ 0. Donc la série up,q p1 converge et a
N →∞
∞  ∞ ∞
3 3 1
pour somme 2 . D’où up,q = = 0 ce qui contredit ().
4q q=1 p=1
4 q=1 q 2

 ∞
 ∞
 1
4. Pour tout p  1, |up,q | = |up,q | = p|ap | = |ap | car
q=1 q=p q=p
q(q + 1)
∞ 
1 
N 
1  1 1 

  
1 1 1
= − = lim − = lim −
q=p
q(q + 1) q=p
q q+1 N →∞
q=p
q q+1 N →∞ p N +1
par télescopage. On déduit du théorème  de Fubini pour les familles de nombres
complexes et de l’absolue convergence de ap que (up,q )p1,q1 est sommable. Le
∞
calcul précédent en remplaçant |ap | par ap donne la somme de la famille : ap .
p=1
  
5. Jn = (p, q) ∈ N2  0 < p + q  n est une partie finie de N2 . La suite (Jn )n est
croissante et de réunion N2 . Avec 
les notations du 
cours, on a :
 n   n
1 1 k + 1.
SJn (u) = = =
(p + q)α (p + q)α kα
0<p+qn k=1 p+q=k k=1
De II.B.2. et des résultats sur les séries de Riemann, on déduit que la suite double
 1 
de réels positifs α
est sommable si, et seulement si, α > 2. Sa
(p + q) p+q>0
somme est S(u) = lim SJn (u) = ζ(α) + ζ(α − 1).
n→∞

6. De la double inégalité : ∀(p, q) ∈ N2 , 2pq  p2 + q 2  (p + q)2 on déduit


1 1
∀(p, q) ∈ N2 , 0  wp,q  up,q  vp,q où wp,q = et vp,q = α α α .
(p + q)2α 2 p q
D’après l’exercice précédent, la suite double (wp,q )(p,q)∈(N∗ )2 est sommable si, et
Solutions

seulement si, α > 1. Donc, si α  1, la suite (up,q )(p,q)∈(N∗ )2 n’est pas sommable.
D’un corollaire et des résultats sur les séries de Riemann, on déduit que la suite
double de réels positifs (vp,q )(p,q)∈(N∗ )2 est sommable si α > 1.
Donc, si α > 1, la suite (up,q )(p,q)∈(N∗ )2 est sommable.
344 Familles sommables

La condition nécessaire et suffisante demandée est : α > 1.

1 1
7. a. um,n = − si m ∈ N et n ∈ N .
(m + n2 ) (m + n2 + 1)
∞
1
Par télescopage puis passage à la limite, um,n = 2 .
m=0
n
 1
Comme la série converge, on peut conclure que la suite double à termes
n2
∞
1 π2 .
positifs (um,n )(m,n) ∈ N×N est sommable de somme S(u) = =
n=1
n2 6

b. Notons Ik = {(m, n) ∈ N × N | m + n = k} et Jk = {n ∈ N | n  k}.
2  2

L’application σ : Jk → Ik , n → √ (k −n2 , n) est une bijection de Jk sur Ik , ce qui


implique card(Ik ) = card(Jk ) = k .

(Ik )k ∈ N est une partition de N×N et um,n  0, donc le théorème de groupement
par paquets des familles de√ réels
 positifs implique :
∞ ∞
k π2 .
S(u) = SJk (u) = =
k(k + 1) 6
k=1 k=1
√ 
  1 k
En effet, SIk (u) = um,n = 2 )(m + n2 + 1)
=
2 2
(m + n k(k + 1)
m+n =k m+n =k

8. Pour tout n ∈ N , 0  d(n)e−n  ne−n . Donc d(n)e−n = o(n−2 ) par croissances


 n→∞
comparées. Donc la série d(n)e−n est une série à termes positifs convergente. Il
s’ensuit que la famille (d(n)e−n )n ∈ N est sommable  −np
Comme, pour p ∈ N , 0 < e−p < 1, la série géométrique e converge et donc
−p ∞
e
= e−pn . Notons un,p = e−np .
1 − e−p n=1
 e−p . 
un,p converge de somme vp = −p
Comme vp p→∞  e−p , la série vp
1−e
n1
converge. On déduit du théorème de sommabilité des suites doubles à termes  0,
∞ 
e−p
que la famille (un,p )(n,p) ∈ N ×N que S(u) = = un,p .
1 − e−p
p=1 (n,p) ∈ N ×N
Notons In = {(k, p) ∈ N × N | kp = n}. Alors (In )n1 est une partition de
N × N . Notons Jn = {d ∈ N | d|n}. Comme l’application Jn → In , d → (d, n/d)
est bijective, card(In ) = card(Jn ) = d(n). Le théorème de groupement par paquets
∞ ∞
e−p .
des familles de réels  0 implique : d(n)e−n =
n=1 m=1
1 − e−p
 x 2
9. Soit x fixé et |x| < 1. Pour tout n  1, 0   x2 < 1.
n


1 1. 1 x2k .
Donc ∀n  1, , = = u n,k où u n,k =
n2 − x 2 n2 1 − (x/n)2 n2k+2
k=0
1 1
Comme 2  n2 : terme général d’une série convergente, on déduit du
n − x2 n→∞
Familles sommables 345

théorème de Fubini pour les familles de réels positifs que (un,k ) est sommable et
∞ 
1  2k
∞  ∞ ∞  ∞ ∞  ∞
1
un,k = un,k i.e. = x .
n=1 k=0
n2 − x 2 n2k+2
k=0 n=1 k=0 k=0 n=1
Le résultat est ainsi prouvé.

 ∞
1  k
1 k+1
10. a. Notons un,k = si k  n . ∀k ∈ N, un,k = = = vk .
k! k! k!
0si k < n n=0 n=0
N N
 N
1 1
∀N > 1, vk = + −−−−→ 2e.
(k − 1)! k! N →∞
k=0 k=1 k=0
Il découle du théorème de Fubini pour les familles de réels positifs que la famille
(un,k ) est sommable de somme égale à 2e.

(−1)p ∞ q
b. Notons up,q = si q  p . Alors |up,q | =
1 1
= 2.
q! q 3 q
0 si q < p p=1 p=1
 1
On déduit de la convergence de la série de Riemann et du théorème de
q2
Fubini pour les familles de nombres complexes que la famille (up,q ) est sommable
∞  q ∞
(−1)p −1 + (−1)q .
de somme S = =
q=1 p=1
q3 q=1
2q 3
En effet, en tant que somme de termes d’une suite géométrique,
q
−1 − (−1)q+1 −1 + (−1)q
(−1)p = = = −1 si q est impair et 0 sinon.
p=1
1 − (−1) 2

 1 7
Donc S = − = − ζ(3).
(2k + 1)3 8
k=0
2n n n−1

1 1 1
En effet, 3
= 3
+ donne, par passage à la limite quand
k (2k) (2k + 1)3
k=1 k=1 k=0
1
n → ∞, puisque les 3 séries considérées sont convergentes : ζ(3) = ζ(3) − S
8

11. Appliquons le théorème de groupement


 par paquets à la famille de réels positifs
(up,q )p1,q1 avec I = N × N = Jn où Jn = {(p, q) | p + q = n}.
n2
1  1 1 1
 ∞
  ∞ 
 n ∞
 n
1 1
up,q = = = +
n=2 p+q=n
pq(p + q) n=2 p=1 p(n − p)n n=2 n p=1 n n − p p
p,q1
∞ n ∞ n
1  2  Hn  1.
= 2
= 2
où H n =
n=2
n p=1 p n=2 n p=1
p
Hn ln(n)  1   Hn
Comme Hn n→∞  ln(n), on a n2 n→∞  n2 n→∞ = o 3/2 la série
n n2
converge et par suite la famille (up,q )p1,q1 est sommable.
Solutions

∞ ∞
 2n+1 k 
n
z2 2n
12. Soit z ∈ C fixé tel que |z| < 1. Alors = z z = un,k
1 − z 2n+1 k=0 k=0
346 Familles sommables


 n
(2k+1)2n |z|2 2n
où un,k = 2 . Comme |un,k | = 2n+1 n→∞ |z| : terme général
k=0
1 − |z|
d’une série convergente, la famille de nombres complexes (un,k ) est sommable.
      ∞
z
un,k = zq = zq = car tout entier q  1 s’écrit
1 − z
(n,k) ∈ N2 q ∈ N q=(2k+1)2 q=1
n

de façon unique sous la forme q = 2n (2k + 1), (k, n) ∈ N2 .


∞
z2
n 1
Si |z| > 1, et si l’on note = f (z) pour |z| < 1, alors f (z) = −f .
n=0
1 − z 2n+1 z
18 - Fonctions de deux variables

Rappels de cours

1. Ouverts, continuité
R2 est muni de la norme euclidienne canonique.
On posera m0 = (x0 , y0 ) et m = (x, y).
  
• Si r > 0 la boule ouverte de centre m0 et de rayon r est m ∈ R2 m0 m < r ;
on la note B(m0 , r), ainsi m ∈ B(m0 , r) ⇐⇒ (x − x0 )2 + (y − y0 )2 < r2 .
• Si U ⊂ R2 on dit que U est ouvert si pour tout m0 dans U il existe r > 0 tel
que B(m0 , r) ⊂ U .
Une boule ouverte est un ouvert, une réunion de boules ouvertes est un ouvert, R2
est ouvert, R2 privé d’un ensemble fini reste ouvert.
• Si U est un ouvert de R2 une application f de U dans R est dite continue si pour
tout m0 ∈ U et ε > 0, il existe r > 0 tel que m ∈ B(m0 , r) ⇒ f (m) − f (m0 ) < ε.
On note C(U, R) l’ensemble des telles applications.
C(U, R) est une sous-algèbre de F(U, R), si f ∈ C(U, R) et f (U ) ⊂ R alors
1
∈ C(U, R).
f
On désigne désormais, sauf mention contraire, par U un ouvert et par
f une application de U dans R.
2. Dérivées partielles
• Si m0 ∈ U on dit que f admet en m0 une dérivée partielle par rapport  à
la première (resp. deuxième) variable si l’application t → f (x0 + t, y0 ) resp.
 ∂f  ∂f 
t → f (x0 , y0 + t) est dérivable en 0 et on note alors (m0 ) resp. (m0 ) sa
∂x ∂y
∂f f (x0 + t, y0 ) − f (x0 , y0 )
dérivée en 0 ; ainsi (m0 ) = lim par exemple.
∂x t→0
t=0
t
∂f ∂f
Remarque : l’existence de et sur U n’entraı̂ne pas la continuité de f .
∂x ∂y
• On dit que f est de classe C 1 sur U , et l’on écrit f ∈ C 1 (U, R), lorsque f admet en
tout point de U des dérivées partielles par rapport aux deux variables et lorsque
celles-ci sont continues.
348 Fonctions de deux variables

C 1 (U, R) est une sous-algèbre de F(U, R), si f ∈ C 1 (U, R) et f (U ) ⊂ R alors


1
∈ C 1 (U, R).
f
• Si f ∈ C 1 (U, R) et m0 ∈ U on a le développement limité d’ordre 1 :
∂f ∂f  
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + (x0 , y0 )h + (x0 , y0 )k + o (h, k) ,
∂x ∂y
∂f ∂f
(h, k) → (x0 , y0 )h + (x0 , y0 )k est l’unique approximation linéaire de
∂x ∂y
l’application : (h, k) → f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ).
Si Σ est la surface d’équation z = f (m) alors une équation du plan tangent à Σ
  ∂f ∂f
en M0 = x0 , y0 , f (x0 , y0 ) est : z − z0 = (m0 )(x − x0 ) + (m0 )(y − y0 ).
∂x ∂y
• Si f ∈ C 1 (U, R) et m0 ∈ U alors le vecteur, noté ∇f (m0 ), de coordonnées
 ∂f ∂f 
(m0 ), (m0 ) est l’unique élément de R2 telle que l’approximation linéaire
∂x ∂y  
de (h, k) → f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) est : (h, k) → ∇f (m0 )|(h, k) ; ∇f est
appelé gradient de f .    
f (m0 + u) = f (m0 ) + ∇f (m0 )|u + o u est le développement limité d’ordre
1 de f en m0 , ∇f (m0 ) est normal à la surface d’équation z = f (m) en
M0 = x0 , y0 , f (x0 , y0 ) et définit (lorsque ce vecteur est non nul) la direction
issue de m0 dans laquelle f varie le plus vite.
f → ∇f est une application linéaire sur C 1 (U, R).
3. Composition et classe C 1
Ici f ∈ C 1 (U, R).
• Si m0 ∈ U et u = (h, k) ∈ R2 alors t → f (m0 + tu) est dérivable en 0 et sa dérivée
∂f ∂f
en 0 est appelée dérivée de f en m0 selon le vecteur u, c’est (m0 )h + (m0 )k
  ∂x ∂u
ou encore ∇f (m0 )|u .
Règle de la chaı̂ne
Si x et y sont des applications de classe C 1 sur un intervalle I de R et si l’arc
γ = (x, y) est à valeurs dans U alors f ◦ γ est de classe C 1 sur I avec, pour tout
d  ∂f   ∂f  
t ∈ I, (f ◦ γ) (t) = f (x(t), y(t) = x(t), y(t) x (t) + x(t), y(t) y  (t) ;
dt ∂x ∂y
(f ◦ γ) est la dérivée de f le long de l’arc γ. 
On a aussi : ∀t ∈ I, (f ◦ γ) (t) = ∇f γ(t) |γ  (t) .
• Si V est un ouvert de R2 , si ϕ et ψ sont des applications de V dans U
dont les applications
 coordonnées
 sont de classe C 1 sur V alors l’application
g : (u, v) → f ϕ(u, v), ψ(u, v) est de classe C 1 sur V avec :
∂g ∂f   ∂ϕ ∂f   ∂ψ
(u, v) = ϕ(u, v), ψ(u, v) (u, v) + ϕ(u, v), ψ(u, v) (u, v) et
∂u ∂x ∂u ∂y ∂u
∂g ∂f   ∂ϕ ∂f   ∂ψ
(u, v) = ϕ(u, v), ψ(u, v) (u, v) + ϕ(u, v), ψ(u, v) (u, v).
∂v ∂x ∂v ∂y  ∂v 
Ainsi, avec des hypothèses convenables, si g : (r, θ) → f r cos(θ), r sin(θ) ,
∂g ∂f   ∂f  
(r, θ) = r cos(θ), r sin(θ) cos(θ) + r cos(θ), r sin(θ) sin(θ) et
∂r ∂x ∂y
∂g ∂f   ∂f  
(r, θ) = − r cos(θ), r sin(θ) r sin(θ) + r cos(θ), r sin(θ) r cos(θ).
∂θ ∂x ∂y
Fonctions de deux variables 349

4. Extremums
• Une application f d’une partie A de R2 dans R admet en m0 ∈ A un maximum
local s’il existe r > 0 tel que ∀m ∈ B(m0 , r) ∩ A, f (m)  f (m0 ).
Le maximum est global si ∀m ∈ A, f (m)  f (m0 ).
On définit de même un minimum local, un minimum global.
Un extremum est un maximum ou un minimum, un extremum global est donc a
fortiori un extremum local.
• Si f ∈ C 1 (U, R) admet en m0 ∈ U un extremum local alors m0 est un point
critique de f i.e. ∇f (m0 ) est nul.
Remarque : bien entendu les points critiques ne sont pas tous des extremums
locaux.

Énoncés des exercices

 
1. Que peut-on dire des dérivées partielles d’un élément f de C 1 R2 , Rn vérifiant :
∀(x, y) ∈ R2 , f (x, y) + f (y, x) = 0 ?

2. a. Montrer que la fonction f : (x, y) → y ln(x2 − y 2 ) est solution de l’équation aux


1 ∂f 1 ∂f f (x, y) .
dérivées partielles : + =
x ∂x y ∂y y2
y
b. Montrer que la fonction f : (x, y) → y y/x sin est solution de l’équation aux
x
∂f ∂f
dérivées partielles : x2 + xy = yf (x, y).
∂x ∂y
∂f ∂f  y 
3. Calculer et si f (x, y) = arctan .
∂x ∂y 1 + x2
∂f , ∂f ∂f
4. Calculer et si f (x, y) = (x − y)(x − z)(y − z)
∂x ∂y ∂z
∂f , ∂f x + y 
5. Calculer si f (x, y) = arctan .
∂x ∂y x−y

6. Soit f ∈ C 1 (R2 , R) vérifiant : ∀(x, y, t) ∈ R3 , f (tx, ty) = tf (x, y).


En utilisant g : t → f (tx, ty) déterminer f .

 
7. Déterminer f ∈ C 1 R2 , R bornée et telle qu’il existe (a, b) dans R2 vérifiant
∂f ∂f
f =a +b .
∂x ∂y
x y
8. Déterminer les extremums de f : (x, y) → + + 1.
y x

9. Déterminer les extremums de f : (x, y) → x4 + y 4 − 2(x − y)2 .


350 Fonctions de deux variables

10. À l’aide du changement de variable (u, v) = (x + y, x + 2y) résoudre l’équation


∂f ∂f
2 − = 0.
∂x ∂y

∂f ∂f   
11. Résoudre l’équation 2xy + (1 + y 2 ) = 0 sur U = (x, y) ∈ R2  x > 0 à
∂x ∂y 
u2 + v 2 , u .
l’aide du changement de variable (x, y) =
2 v

Solutions des exercices

∂f ∂f
1. La règle de la chaı̂ne fournit : ∀(x, y) ∈ R2 , (x, y) + (y, x) = 0.
∂x ∂y

2. a. et b. à vérifier.

∂f −2xy ∂f 1 + x2 .
3. (x, y) = 2 2 2
; (x, y) = 2
∂x (x + 1) + y ∂y (x + 1)2 + y 2

∂f ∂f
4. (x, y) = (y − z)(2x − y − z) ; (x, y) = (x − z)(x − 2y + z) ;
∂x ∂y
∂f
(x, y) = (x − y)(−x − y + 2z).
∂z

∂f −y ∂f x .
5. (x, y) = 2 et (x, y) = 2
∂x x + y2 ∂y x + y2

∂f ∂f
6. Soit (x, y)R2 . g est dérivable sur R et ∀t ∈ R, g  (t) = (tx, ty)x + (tx, ty)y
∂x ∂y
∂f ∂f
mais aussi g  (t) = f (x, y) d’où f (x, y) = g  (0) = (0, 0)x + (0, 0)y.
∂x ∂y
Donc il existe (α, β) ∈ R tel que ∀(x, y) ∈ R , f (x, y) = αx + βy.
2 2

Réciproquement (x, y) → αx + βy est solution.

7. Si f est solution, pour tout (xy) ∈ R2 on considère ϕ : t → f (x + at, y + bt). Alors


ϕ est de classe C 1 sur R et ϕ = ϕ. Comme elle est bornée elle est nulle. Enfin
f (x, y) = ϕ(0) = 0.

 1C
8. f est de classe 1
sur l’ouvert U = R2 \ (Ox ∪ Oy) et les points critiques sont
 y
 =
solution de y x2 i.e. x2 = y 2 .
 1 x
 =
x y2
Fonctions de deux variables 351

1 1 t2 − 1
La fonction g : t → t + + 1 est de classe C 1 sur R et g  (t) = 1 − 2 =
t t t2
d’où le tableau de variations
−∞ −1 0 1 +∞
g + 0 − − 0 +
g −∞  −1  −∞ + ∞  3  +∞

Sur la droite ∆1 d’équation x = y on a partout un minimum local, sur la droite


∆2 d’équation x + y = 0 on a partout un maximum local.

9. f est polynomiale donc de  classe C1.


3
4x = 4(x − y)
Un point critique vérifie (1)
4y 3 = 4(y − x)
 
x3 − y 3 = 2(x − y) x2 + xy + y 2 = 2 ou x = y
(1) ⇐⇒ 3 3
⇐⇒
x +y =0 x+y =0
   √ √ 
(1) ⇐⇒ (x = y = 0) ou x = −y et x2 = 2 et donc x ∈ − 2, 0, 2 .
Pour tout (x, y) ∈ R2 on a f (−x, −y) = f (x, y).
f (x, x) = 2x4  0 et f (x, −x) x→0
 −8x  0 et donc f ne présente pas d’extremum
2

local ni global en (0, 0).


√ √ 
Posons m0 = 2, − 2 et soit u = (h, k) ∈ R2 .
√ 4  √ 4  √ 2
f (m0 + u) = 2 + h + − 2 + k − 2 2 2 + h − k
 √   √ 
= h4 + 4 2h3 + 10h2 + k 4 − 4 2k 3 + 10k 2 + 4hk + f (m0 )
en utilisant la formule du binôme (vérifier !) puis
√ 2  √ 2
f (m0 + u) =(h2 + 2 2h + k 2 − 2 2k + 2(h2 + 2hk + k 2 ) + f (m0 )
√ 2  √ 2
=(h2 + 2 2h + k 2 − 2 2k + 2(h + k)2 + f (m0 )  f (m0 )
ce qui montre que f admet en m0 et en −m0 un minimum global.

10. Le changement de variable est un automorphisme de R2 et donc ses deux appli-


cations coordonnées ainsi que celles de la réciproque sont de classe C 1 . Si f est de
R2 on pose g = f ◦ Φ−1 i.e. f = g ◦ Φ.
classe C 1 sur 
 ∂f ∂g ∂g
 (x, y) = (x + y, x + 2y) + (x + y, x + 2y)
Sur R2 on a ∂x ∂u ∂v et donc
 ∂f ∂g ∂g
 (x, y) = (x + y, x + 2y) + 2 (x + y, x + 2y)
∂y ∂u ∂v
∂f ∂f ∂g
2 (x, y) − (x, y) = (x + y, x + 2y).
∂x ∂y ∂u
∂g
Par suite f est solution si, et seulement si, = 0 i.e. si, et seulement si, il existe
  ∂u
un élément ϕ de C R, R tel que, pour tout (u, v) ∈ R2 , g(u, v) = ϕ(v) ou encore
1

pour tout (x, y) ∈ R2 , f (x, y) = ϕ(x + 2y).


Solutions

 
u2 + v 2 , u
11. L’application Φ : U → U, (u, v) → est une bijection dont les
2 v
coordonnées sont de classe C 1 .
352 Fonctions de deux variables

  
2x , 2x
Les coordonnées de sa réciproque (x, y) → y le sont
1 + y2 1 + y2
également. On pose g = f ◦ Φ.
u2 + v 2 ∂g u(u2 + v 2 ) ∂f   u2 + v 2 ∂f  
On a (u, v) = 2 Φ(u, v) + 2
Φ(u, v) et donc
v ∂u 2v ∂x v ∂y
∂g
f est solution si, et seulement si, est nulle sur U i.e. si, et seulement si, il existe
  ∂u
ϕ ∈ C R, R telle que, pour tout (u, v) ∈ Ω, g(u, v) = ϕ(v). 
1

Donc f est solution i.e. si, et seulement si, il existe ϕ ∈ C 1 R, R telle que, pour
  
2x .
tout (x, y) ∈ U, f (x, y) = ϕ y
1 + y2
MATHS MP2I-MP2I

Rappels de cours, exercices et travaux dirigés corrigés : tel est le


contenu de cet ouvrage. Plus de 400 exercices, tous corrigés, sont
truffés d’indications ; ils réservent, cependant, quelques surprises.
Apprendre le cours, le comprendre sont, somme toute, des activités
passives. Il faut s’atteler le plus vite possible à la recherche d’exercices,
activité véritablement mathématicienne, personnelle, excitante et
créatrice.
La partition du programme en deux semestres a été respectée. Le premier
commence par une familiarisation avec les outils du mathématicien et
les calculs qu’il ne sert à rien de mépriser. Cette partie technique sera
utile dans toutes les activités scientifiques. Le second semestre peut
alors être consacré à des mathématiques plus théoriques.

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