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ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE UNIVERSITÉ DU QUÉBEC

Projet de session :
Récupération des eaux de pluie pour des usages municipaux

ENV835 : Écosystèmes urbains

PRÉSENTÉ À :

Frédéric Monette / Mathias Glaus

PAR : EQUIPE N°4


Patricia Hamel - HAMP305893093
Rania Boutaba - BOUR10609201
Ouoba Kankandioa - OUOK27028408
Jonathan Nagi - NAGJ06059809
Bahareh Pourzangiabadi - POUB03597909

Montréal, le 7 décembre 2020


RÉSUMÉ

La Ville de Montréal met de l’avant plusieurs actions visant à protéger les plans d’eau et les
bandes riveraines ainsi qu’à économiser l’eau potable. Pour y arriver, le Québec s’est doté
d’une stratégie de conservation de l’eau potable. Cette dernière vise à fournir à tous une eau
potable de qualité et en quantité suffisante, aujourd’hui et demain, tout en assurant la pérennité
de la ressource. Ainsi, la substitution de l’eau potable par de l’eau de pluie pour des usages
municipaux est considérée par quelques villes Québécoise dans un optique de réduction de
la consommation de celle-ci. (Portail officiel de ville de montréal ,2020 )

Afin d’évaluer si l’utilisation de l’eau de pluie pour le nettoyage des rues et l’arrosage des
jeunes arbres offre un bilan environnemental positif, deux scénarios envisagés utilisant celle-
ci sont analysés et comparés à la solution actuelle utilisant l’eau potable pour un quartier
résidentiel de Montréal, soit le quartier Rosemont-La Petite-Patrie.

Pour l’élaboration des scénarios, des estimations sur la quantité hebdomadaire d’eau utilisée
pour les usages durant la période d’opération sont produites. À partir de celles-ci, un nombre
de citernes souples collectrices d’eaux de pluie liées aux gouttières de bâtiments du quartier
sont calculées. Ensuite, une mise en place de plusieurs indicateurs tels que le nombre de C02
hebdomadaire émis par le scénario envisagé est effectuée pour l’évaluation de leurs impacts.

À partir de la production de CO2 et une identification des éléments problématiques potentiels


tels qu’une génération d’odeur et l’augmentation des précipitations en lien avec les
changements climatiques au Québec, une analyse de l’impact de la substitution de l’eau
potable par de l’eau de pluie pour le quartier est réalisée.

Mots clés : Eau potable, eau de pluie, scénario, usages municipaux, bilan environnemental.

I
Table des matières
INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 1
CHAPITRE 1 : ÉTAT DES CONNAISSANCES .......................................................................................... 2
1.1 CARACTERISATION DES ENJEUX ..................................................................................................................2
1.2 SOLUTIONS APPLICABLES ............................................................................................................................2
1.3 INDICATEURS DE L’EFFICIENCE.....................................................................................................................3
CHAPITRE 2 : MÉTHODOLOGIE ................................................................................................................ 4
2.1 DESCRIPTION DU PERIMETRE D’ETUDE ........................................................................................................4
2.2 SCENARIOS ENVISAGES ................................................................................................................................4
2.3 METHODE, OUTILS/INDICATEURS..................................................................................................................5
2.3.1 Estimation de l’eau utilisée pour le nettoyage des rues ........................................................5
2.3.2 Estimation de l’eau utilisée pour l’arrosage des jeunes arbres (0-3 ans)..........................6
2.3.3 Étude de pluviométrie .....................................................................................................................7
2.3.4 Nombre de bâtiments nécessaires aux fonctionnements des scénarios ..........................7
2.3.5 Analyse de la performance des scénarios .................................................................................8
CHAPITRE 3 : RÉSULTATS ...................................................................................................................... 10
3.1 PRESENTATION DE LA CONFIGURATION DES DONNEES ASSOCIEES AU SCENARIO ACTUEL .....................10
3.2 RESULTATS EN LIEN AVEC LES SCENARIOS ENVISAGES ............................................................................11
3.2.1 RESULTATS DE L’ETUDE DE PLUVIOMETRIE ............................................................................................11
3.2.2 Nombre de bâtiments et de citernes requis ............................................................................12
3.3 ANALYSE INTER-SCENARIOS ENVISAGEES .................................................................................................14
3.4 ANALYSE COMPARATIVE (SCENARIO ACTUEL – SCENARIOS ENVISAGEES) ..............................................15
3.5 ANALYSE DE SENSIBILITE SUR LES PARAMETRES PERTINENTS ................................................................16
3.5.1 Tests de robustesse ......................................................................................................................16
3.5.2 Test de résilience ...........................................................................................................................17
CHAPITRE 4 : DISCUSSION ..................................................................................................................... 18
4.1 MISE EN ŒUVRE / OPERALISASSIONS DE LA SOLUTION .............................................................................18
4.2 ANALYSE CRITIQUE DE LA SOLUTION D’UN POINT DE VUE TERRITORIAL ...................................................18
4.3 PERSPECTIVES ............................................................................................................................................19
CONCLUSION ............................................................................................................................................. 20
RÉFÉRENCES ............................................................................................................................................. 21

II
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Variables, descriptions et valeurs utilisées pour le nettoyage des rues 5

Tableau 2 : Variables, description et valeur pour l’arrosage des jeunes arbres 6

Tableau 3 : Étude pluviométrique 11

Tableau 4 : Pluviométrie moyenne du mois de septembre 11

Tableau 5 : Résultats des différents scénarios 12

Tableau 6 : Bâtiments choisis dans l'étude avec leurs capacités de récolte 13

Tableau 7 : Synthèse des possibilités d'arrosage liées aux scénarios 13

Tableau 8 : Comparatif des caractéristiques techniques des scénarios 14

Tableau 9 : Comparaison finale Scénarios envisagés/Scénario actuelle 16

Tableau 10 : Requis en eau et eau stockée (Test 1) 16

Tableau 11 : Requis en eau et eau stockée (Test 2) 17

Tableau 12 : Résultats si une station de ravitaillement n'est plus fonctionnelle 17

III
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Bâtiment municipaux et emplacement des lotissements présélectionnés 7

Figure 2 : Requis en eau hebdomadaire pour le nettoyage des rues et l'arrosage des arbres

(0-3 ans) 10

Figure 3 : Impacts environnementaux des camions de nettoyage 15

IV
INTRODUCTION

Le réchauffement climatique observé depuis le début de l’ère industriel a des conséquences


directes sur la ressource en eau. En effet, certaines régions seront amenées dans les années
à venir à subir des périodes de stress hydrique et ce de manière récurrente. L’eau va donc
devenir un enjeu majeur pour les nations et les populations. C’est pourquoi il est important
d’innover dans les techniques de sauvegarde des eaux (superficielles et souterraines) et de
mettre au point des méthodes simples pouvant réduire la consommation des pays.

Au Canada, et plus particulièrement au Québec, la raréfaction de l’eau n’est pour l’instant pas
un problème mais des économies dans la quantité d’eau utilisée au cours de l’année peuvent
néanmoins être réalisées. Ainsi, un projet a été proposé : utiliser de l’eau de pluie pour des
applications municipales, soient le nettoyage des rues et l’arrosage des jeunes arbres, où l’eau
potable est pour l’instant privilégiée, bien qu’une qualité d’eau de cette envergure n’est pas
requise. Ce genre de projet contribue à la conception de villes durables et pérennes et mises
en commun à d’autres, ces idées peuvent changer la vision classique de la ville.

L’objectif principal du projet est d’évaluer le bilan environnemental produit par la substitution
de l’eau potable par l’eau de pluie dans le quartier Rosemont-La Petite-Patrie. Toutefois,
d’autres éléments seront considérés. En effet, un changement comme celui-ci entraînerait un
gain économique. L’eau potable étant coûteuse contrairement à l’eau de pluie, le recours à
cette dernière permettrait d’investir l’argent dans d’autres projets et pourrait même alléger la
charge de travail dans les usines de potabilisation, réduisant ainsi la pollution atmosphérique.
De plus, la réussite de ce projet permettrait d’ouvrir la voie vers l’utilisation de l’eau de pluie
dans d’autres situations et servirait d’exemple à des pays où la situation est déjà critique.

Dans ce rapport une première partie consistera à présenter l’état des connaissances, c’est-à-
dire les idées de solution, les enjeux précis et poser les bases du système actuel. Dans un
deuxième temps, la méthodologie appliquée sera présentée avec les différents scénarios
étudiés et les principaux indicateurs. Les résultats seront quant à eux exposés dans la
troisième partie avec le choix de la solution retenue. Enfin, la quatrième et dernière partie, il
conviendra d’aller plus loin en examinant la mise en œuvre du projet et en établissant une
analyse critique du projet.

1
CHAPITRE 1 : ÉTAT DES CONNAISSANCES

1.1 Caractérisation des enjeux


Au Québec, la récupération de l’eau de pluie est une démarche éco-citoyenne dans la grande
majorité des cas. Faute de facture pour l’utilisation de l’eau potable du réseau municipal sur la
base de sa consommation. Chaque Québécois consomme plus de 400 litres d’eau chaque
jour, sans compter les entreprises, donc ils sont classés parmi les plus grands consommateurs
d’eau au monde. (Bibeault, J. F. 2003)

La gestion durable de l’eau potable intervient à la source, dans le réseau d’aqueduc, et


jusqu’au robinet des consommateurs. À la source, les prélèvements d’eau pour la production
de l’eau potable ne doivent pas compromettre les autres usages essentiels de l’eau. Des débits
écologiques minimaux doivent être conservés dans les cours d’eau, à différents moments de
l’année pour garantir des conditions minimales à la flore et à la faune aquatique et assurer
également les usages récréatifs de l’eau.(BOUCHER, I 2010)

L’eau potable est utilisée pour de multiples usages. Les usages liés à l’alimentation, à la santé
et à la protection contre les incendies sont essentiels à la vie. Elle sert également à toutes
sortes d’applications où la potabilité de l’eau n’est pas vraiment requise et cette utilisation
pourrait donc sembler abusive. L’importance des pertes d’eau par les fuites est un problème
courant à tout aqueduc municipal. La ville consacre des ressources importantes pour
minimiser le plus possible les pertes sur le réseau d’aqueduc. (Bibeault, J. F. 2003)

Le traitement de l’eau potable


L’eau potable est utilisée dans de nombreuses activités municipales, récréatives, publiques,
commerciales et industrielles. Le contrôle est nécessaire, car toute eau potable est susceptible
de contenir une certaine quantité de contaminants, puisque toutes les sources d’eau brute
contiennent des sels et des substances organiques qui proviennent principalement de la
dissolution minérale et de la décomposition végétale. Les traitements et la distribution d’eau
potable coûtent plus de 800 000 dollars canadiens par jour sur l'île de Montréal qui compte à
peine 2 millions d’habitants .(Sophie D, Jean P 2020)

De plus, chaque usine utilise des produits tels que le chlore, l’ozone et rejette du CO2 (1 142
tonnes pour l’ensemble des usines). Enfin la consommation électrique est également élevée :
Usines Atwater et Des Baillets = 11 millions de kilowatts/mois et la facture des sept sites de
potabilisation est de 20 M$/année (Journal du métro, mars 2020).

Afin de protéger les sources d’eau brute, il faut penser à la réduction des coûts de ses
traitements et cela par des mesures de gestion durable des eaux de pluie applicables pour
des usages municipaux qui permettent de réduire les besoins en eau potable d’une collectivité.

A titre d’exemple, un total de 7.831 M $ est prévu au budget de la ville de Québec pour l’année
2005 pour le traitement des eaux usées et des boues et pour l’entretien du réseau d’égout
(opérations et entretien spécialisé). Considérant une production journalière moyenne d’eau
potable de 290 000 m3/j, ceci correspond à un coût de 0,074 $/m3. (Bibeault, J. F. 2003)

1.2 Solutions applicables


De nombreuses solutions de récolte et d’entreposage des eaux de pluie pour des usages
municipaux sont mises en place dans divers pays. Parmi celles-ci se trouvent l’utilisation de

2
barils collecteurs souples ou rigides pouvant être installés sur le terrain ou dans le sous-sol
d’un ou plusieurs bâtiments (Labaronne, s-d). Les barils peuvent également être enfouis dans
le sol, évitant ainsi l’occupation d’espace de terrain (Ville de Trois-Rivières, s-d). Ces barils
collecteurs sont principalement liés aux gouttières de toiture de bâtiments et la collecte des
eaux de pluie peut être réalisée à faible ou large échelle dépendamment du nombre de toitures
utilisées. De plus, certaines solutions comprennent des filtres afin de contrôler la qualité de
l’eau et les odeurs . (Écohabitation, 2017)

1.3 Indicateurs de l’efficience


Le projet de récupération des eaux de pluie pour des usages municipaux entre directement en
compétition avec l’utilisation de l’eau potable. En effet, la solution actuelle offre des avantages
majeurs tels qu’une alimentation continue et un accès direct à l’eau via les bornes incendies
de la ville pour assurer les opérations (Anthony Niro, communication personnelle, 1er octobre
2020). Toutefois, le traitement de celle-ci entraîne la génération de gaz à effet de serre tel que
le 𝐶02 (Gouv. du Québec, 2012).

Par conséquent, l’utilisation de l’eau potable pour des usages ou une qualité supérieure de
l’eau n’est pas nécessaire et est questionnable. Afin de mesurer et de comparer la
performance environnementale des deux solutions, la production hebdomadaire de 𝐶02 pour
assurer les opérations hebdomadaires requises et le nombre de kilomètres parcourus par les
véhicules municipaux seront estimés.

3
CHAPITRE 2 : MÉTHODOLOGIE

2.1 Description du périmètre d’étude


Le périmètre d’étude sélectionné est le quartier montréalais Rosemont-La Petite-Patrie.
Principalement résidentiel, celui-ci occupe une superficie de 15.9 km2 et détient une population
de 139 590 habitants en 2016 (Ville de Montréal, 2018). La carte géographique du quartier est
présentée à la figure 1 de la section 2.3.4 (Ville de Montréal, 2013). Le quartier comprend de
nombreux parcs, ainsi que plusieurs bâtiments municipaux tels que trois bibliothèques, deux
maisons de la culture, deux arénas ainsi que 18 bâtiments dédiés à des activités
communautaires (Ville de Montréal, s-d).

Présentement, ce quartier utilise l’eau potable pour nettoyer les 264.7 km de rue qui le
constituent, dont plusieurs boulevards et 155 km de pistes cyclables (Champagne, S., 2020 et
Vélo Québec, 2018). Également, l’eau potable est utilisée pour arroser les jeunes arbres, dont
665 ont été plantés en 2019. Un projet municipal vise à planter 20 000 nouveaux arbres entre
2021 et 2025, augmentant les besoins en eau potable pour cet usage durant cette période
(Léveillé, J-T., 2019). Le projet vise principalement à créer des espaces boisés dans les parcs
du quartier, dont le parc Maisonneuve. Cette plantation abondante dans les prochaines
années ainsi qu’un nombre de rues importantes à nettoyer constituent les principales raisons
de sélection du périmètre d’étude.

2.2 Scénarios envisagés


La stratégie actuellement employée pour effectuer le nettoyage des rues et l’arrosage des
jeunes arbres est l’utilisation d’eau potable. Les balais mécaniques et les camions-citernes
utilisés pour accomplir les usages alimentent leur réservoir via les bornes fontaines se trouvant
sur leur chemin lorsque nécessaire.

Afin de limiter l’utilisation de l’eau potable, deux scénarios de récupération et d’entreposage


d’eau de pluie sont envisagés. Le premier scénario vise à installer des citernes souples dans
le stationnement de plusieurs bâtiments municipaux dispersés dans le quartier liés aux
gouttières de la toiture de ceux-ci. Le nombre de bâtiments est établi afin d’offrir plusieurs
points de ravitaillement en eau dans chacune des deux zones du quartier. Cette stratégie induit
l’utilisation de citernes souples, d’espace de stationnement pour celles-ci ainsi que l’arrêt des
camions à des stations de ravitaillement spécifique lorsque le réservoir est à sec.

Le second scénario vise à augmenter significativement les surfaces de captage de l’eau de


pluie en un endroit et de permettre aux camions de maximiser le remplissage de leur réservoir
par arrêt. Pour y parvenir, la toiture de lotissements près de quatre parcs dispersés dans le
quartier est utilisée. Pour l’entreposage, des citernes souples de grand volume disposées en
bordure de parcs constituent les stations de ravitaillement des camions. Les bâtiments à
proximité des parcs sont priorisés puisque ceux-ci accueilleront plusieurs nouveaux arbres
pour le projet de plantation de 20 000 arbres. En plus des éléments induits au scénario
précédent, ce scénario requiert l’utilisation de tuyauterie, d’espace dans les parcs pour
l’entreposage des citernes, l’approbation des propriétaires des bâtiments pour leur utilisation
et l’enfouissement du tuyaux connectant la citerne souple aux gouttières des toitures lorsque
celui-ci traverse une rue.

4
2.3 Méthode, outils/indicateurs
L’objectif de l’étude est d’évaluer le bilan environnemental des scénarios envisagées
comparativement au scénario actuel. Pour y parvenir, des estimations sont réalisées pour
l’élaboration des stratégies et l’évaluation des impacts de celles-ci.

2.3.1 Estimation de l’eau utilisée pour le nettoyage des rues


La quantité en m3 hebdomadaire requise pour la saison d’opération annuelle (avril à
novembre) est déterminée. Le mois d’avril correspond à un mois particulier pour le nettoyage
des rues comparativement au reste de la saison d’opération puisque l’utilisation quotidienne
de balais mécaniques et de camions-citernes est requise afin d’éliminer les résidus accumulés
sur les chaussées durant l’hiver. Pour les mois de mai à novembre, des balais mécaniques
procèdent au nettoyage hebdomadaire des rues du quartier et un camion-citerne est utilisé
uniquement de façon ponctuelle pour effectuer un nettoyage en profondeur des grands
boulevards et des pistes cyclables lorsque nécessaire (Ville de Montréal, s-d). Le tableau 1
présente les variables considérées pour les calculs d’estimation de l’eau pour le
fonctionnement des balais mécaniques et des camions citernes pour l’ensemble de la saison
d’opération.

Tableau 1 : Variables, descriptions et valeurs utilisées pour le nettoyage des rues

Variable (unité) Description Valeur


Km de rue (km) Nombre de kilomètres de rue du quartier 264.7 km
Débit d’eau (L/min) Débit d’eau des balais mécaniques lors du nettoyage 15 L/min
Vitesse moyenne (km/h) Vitesse moyenne d’opération du camion [8,12] km/h
Km de rue passante (km) Nombre de kilomètres de grands boulevards et de pistes 317.6 km
cyclables à nettoyer (60% du nombre de km de rue du
quartier*2 côtés)
Fréquence de passage Nombre de fois où une même rue est nettoyée par
(passage/semaine) semaine : 4 passages /
Pour Avril semaine
Pour mai à novembre 1 passage / semaine
Camion-citerne (camion/semaine) Nombre de camion-citerne utilisé par semaine en avril 4 camions / semaine
Heures travaillées (h/jour) Nombre d’heures quotidiennes travaillées par camion 6.5 heures
Capacité citerne (L) Capacité du réservoir d’un camion-citerne RAVO (L) 11 500 litres
Nbr remplissage (remplissage/ Nombre de remplissage quotidien du réservoir par camion [1,3] remplissage /
jour) jour de travail
*(Ravo, s-d), (Ville de Montréal, 2019) et (Niro, A. Communication personnelle, 1er octobre 2020)

Pour procéder aux estimations hebdomadaires du besoin en eau pour le nettoyage des rues,
les équations (1), (2) et (3) sont utilisées selon la période étudiée.
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑′ 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜𝑚𝑎𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑖𝑠𝑒 𝑒𝑛 𝑎𝑣𝑟𝑖𝑙 (𝑚3 /𝑠𝑒𝑚𝑎𝑖𝑛𝑒) = (𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒 ∗ 𝐷é𝑏𝑖𝑡 𝑑′ 𝑒𝑎𝑢 ∗
𝐾𝑚 𝑑𝑒 𝑟𝑢𝑒∗2 60 𝑚𝑖𝑛 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒∗𝐾𝑚 𝑑𝑒 𝑟𝑢𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒 1
∗ ) +( ∗ ∗
𝑉𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 1000 𝐿𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠 𝐵𝑎𝑙𝑎𝑖 𝑚é𝑐𝑎𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙𝑙é𝑒𝑠

𝑁𝑏𝑟 𝑟𝑒𝑚𝑝𝑙𝑖𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒 ∗ 𝐶𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑐𝑖𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒)


𝑐𝑎𝑚𝑖𝑜𝑛−𝑐𝑖𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒
(1)

𝑚3
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑′ 𝑒𝑎𝑢 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑖𝑠𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑎𝑙𝑎𝑖𝑠 𝑚é𝑐𝑎𝑛𝑖𝑞𝑢𝑒𝑠 ( ) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒 𝑑′ 𝑜𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑚𝑎𝑖 à 𝑛𝑜𝑣𝑒𝑚𝑏𝑟𝑒 =
𝑠𝑒𝑚𝑎𝑖𝑛𝑒
𝐾𝑚 𝑑𝑒 𝑟𝑢𝑒∗2 60 𝑚𝑖𝑛
𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒 ∗ 𝐷é𝑏𝑖𝑡 𝑑′ 𝑒𝑎𝑢 ∗ ∗
𝑉𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 1000 𝐿𝑖𝑡𝑟𝑒𝑠
(2)

Aux activités quotidiennes de nettoyage par les balais mécaniques s’ajoutent le nettoyage

5
ponctuel des grandes rues et des pistes cyclables à raison de trois fois par saison entre les
mois de mai et novembre par un camion-citerne (Ville de Montréal, s-d). Le nombre
d'interventions saisonnier est une estimation selon l’accumulation de saleté normale dans le
quartier.

𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑′ 𝑒𝑎𝑢 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑖𝑠𝑒 (𝑚3 /𝑠𝑒𝑚𝑎𝑖𝑛𝑒) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑜𝑦𝑎𝑔𝑒 𝑝𝑜𝑛𝑐𝑡𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑣𝑖𝑎 𝑢𝑛 𝑐𝑎𝑚𝑖𝑜𝑛 − 𝑐𝑖𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 =
𝐾𝑚 𝑑𝑒 𝑟𝑢𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒 1
( ∗ ∗ 𝑁𝑏𝑟 𝑟𝑒𝑚𝑝𝑙𝑖𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒 ∗ 𝐶𝑎𝑝𝑎𝑐𝑖𝑡é 𝑐𝑖𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒)
𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 ℎ𝑒𝑢𝑟𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙𝑙é𝑒𝑠
(3)

L’addition des équations (1), (2) et 3*(3) fournit la quantité d’eau requise annuellement pour
l’usage municipal.

2.3.2 Estimation de l’eau utilisée pour l’arrosage des jeunes arbres (0-3 ans)
Une fois planté par la municipalité, un arbre requiert une quantité d’eau suffisante pour
survivre. La ville prend alors en charge l’arrosage des jeunes arbres durant 3 années à l’aide
d’un camion-citerne. Puisque la quantité d’eau requise varie selon l’espèce, les dimensions du
tronc, l’emplacement, le type de sol et le développement du système racinaire, la quantité
d’eau hebdomadaire requise pour un arbre varie entre 20 et 50 litres (Séguin, Julie,
communication personnelle, 2 octobre 2020). La fréquence d’arrosage est un nombre fixe
évalué à 1 fois par semaine. Cette fréquence correspond à une moyenne réaliste considérant
l’absence d’arrosage lors de période pluvieuse et l’augmentation à 2 fois par semaine au
maximum lors de période de canicule.

Le calcul des besoins en eau est séparé en deux sections. En effet, entre 2021 et 2025, 4000
nouveaux arbres par années seront plantés. Les arbres plantés la dernière année du projet
seront arrosés jusqu’en 2027. À partir de l’année 2028, un nombre de 200 arbres plantés
annuellement est estimé afin de compenser la coupe d’arbre mature annuelle. Pour la période
2021-2027, les 665 arbres plantés en 2019 sont considérés. Le tableau 2 présente les
variables considérées pour les calculs.

Tableau 2 : Variables, description et valeur pour l’arrosage des jeunes arbres

Variable (unité) Description Valeur


Qnt eau hebdo Quantité d’eau hebdomadaire/arbre [20, 50] L / semaine
Fréquence d’arrosage Fréquence d’arrosage/semaine 1 fois / semaine
i Année étudiée [1, infini [

La fonction par parties (4) correspond à la méthode de calcul d’arrosage hebdomadaire des
jeunes arbres (m3/semaine) pour la période 2021-2027 et l’équation (5) pour la période 2028
et plus.
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖é 𝑑′ 𝑒𝑎𝑢 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑖𝑠𝑒 (𝑚3 /𝑠𝑒𝑚𝑎𝑖𝑛𝑒) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙 ′ 𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑗𝑒𝑢𝑛𝑒𝑠 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒𝑠 (2021 − 2027) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑖 ∈ [1,7] =
𝑞𝑛𝑡 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜
(4665𝑖) ∗ ∗ 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑′𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑠𝑖 𝑖 = 1
1000
𝑞𝑛𝑡 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜
(4000𝑖) ∗ ∗ 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑′𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑠𝑖 𝑖 ∈ [2,3]
1000
𝑞𝑛𝑡 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜
(4000𝑖 − 4000(𝑖 − 3)) ∗ ∗ 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑′ 𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑠𝑖 𝑖 ∈ [4,5]
1000
𝑞𝑛𝑡 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜
(4000(𝑖 − 1) − 4000(𝑖 − 4) − 4000(𝑖 − 5)) ∗ ∗ 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑′ 𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑠𝑖 𝑖 ∈ [6,7]
1000
(4)

𝑚3
𝑄𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖é 𝑑 ′ 𝑒𝑎𝑢 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑖𝑠𝑒 ( ) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙 ′ 𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑗𝑒𝑢𝑛𝑒𝑠 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒𝑠 (2028 𝑒𝑡 𝑝𝑙𝑢𝑠) =
𝑠𝑒𝑚𝑎𝑖𝑛𝑒

6
𝑞𝑛𝑡 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜
200i∗ ∗ 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑠𝑖 𝑖 ∈ [1,3]
1000
𝑞𝑛𝑡 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜
((200𝑖 − (200(𝑖 − 3))) ∗ ∗ 𝐹𝑟é𝑞𝑢𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑟𝑟𝑜𝑠𝑎𝑔𝑒 𝑠𝑖 𝑖 ∈ [4, 𝑖𝑛𝑓𝑖𝑛𝑖[
1000
(5)

2.3.3 Étude de pluviométrie


Le nombre de toitures et le volume des réservoirs utilisés dans la stratégie dépendent du
nombre de précipitations disponibles. Pour estimer et prédire les quantités de pluie
hebdomadaires, un cycle saisonnier moyen tiré de huit années de données pour les mois
d’avril à novembre 2013 à 2020 pour Montréal est effectué à l’aide du logiciel Matlab (Gouv.
du Canada, 2020). L’étude se base sur divers indices. Celui du nombre de précipitations
moyennes mensuelles permet de connaître les quantités de pluie totale disponible. Jumelé au
nombre hebdomadaire moyen de pluie et au nombre mensuel maximal de jour consécutif sans
pluie, il permet d’évaluer la quantité moyenne de pluie hebdomadaire disponible.

2.3.4 Nombre de bâtiments nécessaires aux fonctionnements des scénarios


Pour le premier scénario, des bâtiments municipaux potentiels sont présélectionnés selon leur
emplacement dans le quartier comme lieux de récolte des eaux de pluie. Ensuite, la superficie
de leur toiture est recherchée à l’aide de Google Earth. Pour le second scénario, quatre parcs
dispersés dans le quartier sont sélectionnés et la toiture moyenne des maisons des rues
adjacentes est estimée. La figure 1 présente la position de 10 bâtiments municipaux potentiels
numérotés en ordre de priorité (dépendamment du nombre réel de bâtiments requis calculés)
selon leur disposition ainsi que l’emplacement des lotissements pour le deuxième scénario
près des parcs, représentés par des rectangles.

Figure 1 : Bâtiment municipaux et emplacement des lotissements présélectionnés

Ensuite, le nombre de bâtiments requis pour chacun des scénarios est établi pour 2021-2027
et 2028+ selon les équations (6) à (9) (Éconeau, s-d).

𝐵𝑒𝑠𝑜𝑖𝑛 𝑒𝑛 𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜𝑚𝑎𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒 ∗𝐹𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑠é𝑐𝑢𝑟𝑖𝑡é


Superficie de toiture totale requise =
%∗𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑖𝑒 ℎ𝑒𝑏𝑑𝑜 ∗ 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑖𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑗𝑜𝑢𝑟
(6)

*Les variables jour de pluie hebdo et quantité de pluie par jour proviennent des résultats de l’étude de pluviométrie.

7
La variable % est liée à la forme du toit, puisqu’un toit plat récupère moins d’eau qu’un toit en pente, et la variable
facteur de sécurité permet de compenser les incertitudes en lien avec les approximations posées (Éconeau, s-d).

Le nombre de bâtiments requis (scénario 1) est obtenu à partir de :

Superficie de toiture totale requise = (Superficie bâtiment) n


(7)

avec n ∈ [1,10] et correspond au numéro de bâtiments présélectionnées. Pour déterminer le


nombre de bâtiment requis, isoler n.

Le volume des citernes souples ainsi que le nombre requis à chaque station est estimé selon
la capacité de captage des bâtiments sélectionnés.

Capacité de captage = jour de pluie hebdo*quantité de pluie par jour*%


(8)

Le nombre de bâtiments requis (scénario 2) est obtenu à partir de :


𝑆𝑢𝑝𝑒𝑟𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑖𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑟𝑒𝑞𝑢𝑖𝑠𝑒
Nombre de bâtiments total requis=
𝑆𝑢𝑝𝑒𝑟𝑓𝑖𝑐𝑖𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑 ′ 𝑢𝑛 𝑏â𝑡𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡
(9)

Pour évaluer la faisabilité des scénarios, l’indicateur utilisé est le nombre de bâtiments requis
/ saison d’opération pour récolter l’eau de pluie. Advenant un nombre très grand, le scénario
est classé comme irréaliste.

2.3.5 Analyse de la performance des scénarios


Pour évaluer la robustesse des scénarios en lien avec une variation possible de la pluviométrie
par rapport aux estimations initiales, l’indicateur utilisé est le nombre de m 3 hebdomadaire
collecté en fonction du nombre de m3 requis pour les opérations.

Un calcul de l'eau de pluie récoltée en fonction du nombre de bâtiments établis à l’étape


précédente pour les scénarios est effectué en prévision d’un nombre de jours consécutif sans
pluie correspondant au 95e percentile issue de l’étude de pluviométrie.

Pour évaluer la résilience des scénarios dans l’éventualité où une station de ravitaillement est
non fonctionnelle, un bâtiment pour le premier scénario et un lotissement pour le second sont
retirés du calcul d’eau hebdomadaire collectée. La quantité d’eau récoltée malgré le
dysfonctionnement d’une station de ravitaillement est comparée à la quantité requise pour les
opérations.

Finalement, l’impact environnemental des scénarios et de la solution actuelle sont mesurés


selon une quantité de CO2 produite hebdomadairement. Premièrement, la quantité de CO2
hebdomadaire produite par le traitement de l’eau potable pour les usages municipaux
considérés est mesurée selon la formule suivante :

C02 émis= Nombre de CO2/m3 produit à l’usine*quantité d’eau hebdomadaire requise (m3) + C02/km
produit par un camion RAVO*Nbr de km de rue à nettoyer
(10)

En ce qui concerne les scénarios envisagés, aucun traitement de l’eau est requis. Cependant,
les camions RAVO doivent effectuer un nombre de kilomètres hebdomadaires supérieurs à
celui de la solution actuelle puisque, contrairement au scénario actuel qui utilise les bornes

8
fontaines pour le remplissage des camions, l’utilisation d’eaux pluviales requiert un
déplacement à une station de ravitaillement localisé à des endroits précis du quartier (dix
bâtiments ou quatre lotissements prévus).

Afin d’évaluer si les scénarios envisagés comportent un gain environnemental, le nombre de


kilomètres en surplus pouvant être parcouru par les camions comparativement à la solution
actuelle est calculé. Dans l’éventualité où ce nombre de kilomètres est très grand, la solution
comportera un gain environnemental en lien avec une production de CO2 hebdomadaire
réduite puisque les kilomètres supplémentaires parcourus auront un faible impact. À l’inverse,
si un faible nombre de kilomètres peut être parcouru par les camions avant que les stratégies
utilisant l’eau de pluie émettent autant de CO2 que la solution actuelle, un bilan
environnemental négatif sera considéré pour les scénarios envisagés.

*Noter que dans les faits, la performance des scénarios envisagés pourrait être augmentée
selon une gestion maximisée des trajets quotidiens des camions, visant à réduire le nombre
de kilomètres supplémentaires parcourus entre les stations de ravitaillement pour le
remplissage.

9
CHAPITRE 3 : RÉSULTATS

3.1 Présentation de la configuration des données associées au scénario actuel


Les rues et les jeunes arbres étant les deux éléments visés par les stratégies présentées, il
est nécessaire de présenter les requis en eau pour ces deux éléments car ils peuvent varier
fortement selon les paramètres choisis.

Afin d’établir une stratégie adéquate de récolte et d’entreposage des eaux de pluie pour
satisfaire les besoins en usages municipaux, les valeurs extrêmes en quantité d’eau ainsi que
celles pour l’arrosage des jeunes arbres sont considérées pour l’entièreté du rapport.

Ces extremums correspondent à :


Pour 2021-2027 (projet de 20 000 arbres plantés en vigueur)
- 8 km/h, trois remplissages journaliers par camion et 12 000 arbres arrosés à 50L /
semaine
- 12 km/h, un remplissage journalier par camion et 12 000 arbres arrosés à 20L /
semaine
-
Pour 2028+, les mêmes valeurs sont considérées à l’exception des 12 000 arbres, remplacés
par la valeur de 600 arbres

La figure 2 synthétise l’ensemble des requis en eau pour la période d’opération (rue +
arbres) :
1800
1600
Quantité d'eau (m3)

1400
1200
1000
800
600
400
200
0
0 5 10 15 20 25 30 35
Semaine d'opération

Extrémums 2028+ Extrémums 2021-2027

Figure 2 : Requis en eau hebdomadaire pour le nettoyage des rues et l'arrosage des arbres (0-3 ans)

La quantité d’eau requise aux opérations de nettoyage des rues n’est pas homogène durant
la saison, contrairement à l’arrosage des jeunes arbres. En effet, le mois d’avril, premier mois
d’opération, correspond au grand nettoyage du printemps à la suite de la fonte des neiges.
Les efforts d’opérations sont quadruplés durant cette période où 8 camions balai et 4 camions-
citernes nettoient les chaussés des abrasifs accumulés durant l’hiver.

Entre les mois de mai à novembre, l’activité hebdomadaire de nettoyage est stable,
majoritairement effectuée par des balais mécaniques nettoyant les rues à raison d’une fois par
semaine. De manière ponctuelle (estimée à 3 fois durant cette période), un camion-citerne

10
nettoie les grandes artères et les pistes cyclables du quartier ce qui explique les pics constatés
à trois reprises. En considérant les semaines régulières de nettoyage des rues, un intervalle
de [280, 659] m3 d’eau par semaine est requis pour la période 2021-2027 comparativement à
[39, 89] m3 pour 2028+. Par conséquent, le projet de plantation de 20 000 arbres à un impact
non négligeable sur l’établissement de la stratégie.

3.2 Résultats en lien avec les scénarios envisagés

3.2.1 Résultats de l’étude de pluviométrie


Le désavantage majeur de l’eau de pluie par rapport à l’eau potable est l’incertitude concernant
la quantité d’eau disponible en cours de semaine. En effet, les précipitations étant
imprévisibles il est extrêmement difficile de savoir si les scénarios envisagés seront
réalisables. Le tableau suivant présente les résultats de l’étude pluviométrique effectuée sur
les huit dernières années :
Tableau 3 : Étude pluviométrique

Mois Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct Nov.


.
Nombre de 95.8 75. 103.7 83.4 98.8 77.3 120 50.6
précipitations moyennes 1 .6
mensuelles (mm)
Nombre de jour 2 2 3 2 2 2 2 3
hebdomadaire moyen de
pluie (>1 mm)
Nombre de jour 11 11 11 9 9 9 12 12
mensuelle moyen de
pluie (> 1mm)
Nombre de jours 7 8 6 7 9 10 6 8
maximal consécutifs
moyens sans pluie

À partir des résultats obtenus, l’établissement des conditions de référence concernant les
précipitations est établi pour les mois de mai à novembre. En effet, un mois de pluviométrie
moyenne détenant plusieurs jours sans pluie consécutif est sélectionné comme « mois de
référence ». Le nombre de millimètres de précipitations moyennes mensuelles pour ce mois
est utilisé afin d’établir la superficie de toiture nécessaire au comblement des besoins en eau
de pluie.

Le mois sélectionné pour les calculs est le mois de septembre :

Tableau 4 : Pluviométrie moyenne du mois de septembre

Jour de pluie hebdomadaire 2


Quantité de pluie par jour de pluie = nbr de précipitation moyenne mensuelle
77.3/9 mm
/ nbr de jour de pluie mensuelle
Nombre de jours moyen consécutif sans pluie 10

Pour les calculs, (résultats des stratégies) un facteur de sécurité de 1.5 sera ajouté (afin de
compenser les estimations à la baisse du nombre de jours consécutifs possibles sans pluie et
du nombre de précipitations par jour possiblement pris à la hausse) pour déterminer le nombre
de bâtiments requis.

11
3.2.2 Nombre de bâtiments et de citernes requis
Pour l’établissement du nombre de bâtiments nécessaire, les valeurs pour le mois d’avril et
pour le passage ponctuel des citernes sont exclues pour cette étude puisque le besoin en eau
pour celui-ci est particulièrement élevé et non représentatif du reste de l’année. Ainsi, la ville
comblera le manque en eau pour cette période par l’utilisation d’eau potable.

Le tableau 5 synthétise tous les résultats des différents scénarios étudiés et le 6 présente
les bâtiments choisis :

Tableau 5 : Résultats des différents scénarios

Variable Scénario 1 Scénario 2


2021-2027
Besoin en eau hebdomadaire (m3) [418.5, 988.3] m3
(incluant un facteur de sécurité)
Superficie de toiture requise (m2) [34 883, 82 101] m2
Nombre de bâtiments requis (numéros) / [21, 75] bâtiments [71, 168] bâtiments / lotissement
nombre de bâtiments requis par
lotissement
Viabilité de la stratégie Non viable (requis en Non viable (requis en bâtiments
bâtiments trop élevé) trop élevé)
2021-2027 – Nettoyage des rues uniquement
Besoin en eau hebdomadaire (m3) [58.5, 88.5] m3
(incluant un facteur de sécurité)
Superficie de toiture requise (m2) [4 858, 7 350] m2
Nombre de bâtiments requis / nombre de [5, 6] [10, 15] bâtiments / lotissement
bâtiments requis par lotissement
Nombre de citerne souple - Volume (m3) Voir tableau 4 selon les [2 citernes à 5 m3, 3 citernes à 5
par bâtiment/lotissement bâtiments sélectionnés m3] / lotissement
Viabilité de la stratégie Viable Viable
2021-2027 Arrosage des jeunes arbres uniquement (12 000 arbres) *12000 = le max des arbres à arroser durant le projet
Besoin en eau hebdomadaire (m3) [360, 900] m3
(incluant un facteur de sécurité)
Superficie de toiture requise (m2) [29 900, 74 750] m2
Nombre de bâtiments requis (numéros) / [16, 69] bâtiments [61, 153] bâtiments / lotissement
nombre de bâtiments requis par
lotissement
Viabilité de la stratégie Non viable (requis en Non viable (requis en bâtiments
bâtiments trop élevé) trop élevé)
2028 et +
Besoin en eau hebdomadaire (m3) [76.5, 133.5] m3
(incluant un facteur de sécurité
Superficie de toiture requise (m2) [6 353, 11 088] m2
Nombre de bâtiments requis / nombre de [6, 10] bâtiments [14, 23] bâtiments / lotissement
bâtiments requis par lotissement
Nombre de citerne souple - Volume (m3) Voir tableau 4 selon les [3 citernes à 5 m3, 1 citerne à 20 +
par bâtiment / volume par citerne bâtiments sélectionnés 1 citerne à 5 m3] / lotissement
Viabilité de la stratégie Viable Viable

12
Tableau 6 : Bâtiments choisis dans l'étude avec leurs capacités de récolte

Conclusion:
● Pour 2021-2027, seulement le nettoyage des rues peut être assuré par les scénarios
envisagés, puisque l’arrosage annuel de 12 000 arbres, qui requiert entre 20 et 50 L/
semaine, requiert un besoin en eau de pluie qui ne peut être assuré que par une
énorme quantité de bâtiment.
● Pour 2028 +, le nombre de bâtiments requis est raisonnable pour assurer le nettoyage
des rues et l’arrosage des 600 arbres annuels (200 arbres plantés/année arrosés
durant 3 années).

Dans une optique ou les calculs comprennent de nombreuses approximations, malgré


l’insertion d’un facteur de sécurité dans les calculs, il est intéressant d’opter pour la couverture
supérieure des requis en haut (besoin en eau maximum).

Par conséquent, les requis en bâtiments sont :


- Scénario 1 : 10 bâtiments
- Scénario 2 : 23 bâtiments par lotissement

Évidemment, pour 2021-2027, ceci ne sera pas suffisant pour subvenir au besoin rues +
arbres.

Le tableau 7 exprime les possibilités d’arrosage permises par les scénarios prévus :

Tableau 7 : Synthèse des possibilités d'arrosage liées aux scénarios

Périodes Capacités d’arrosage


2021-2027 Rues + 800 arbres/12 000
2028 + Rues + arbres

- Pour 2021-2027, lors de l’analyse de robustesse, il sera possible de vérifier si les


scénarios envisagés peuvent permettre l’arrosage de plus d’arbres si les besoins en
eau sont moindres. En effet, ici, les requis en eau sont maximisés pour avoir des
résultats dans le cas nécessitant la plus grande quantité d’eau mais il est possible que
la situation sur certaines semaines soit plus favorable et que le système permette donc
l’arrosage d’une plus grande quantité d’arbres.

13
- Pour 2028 et +, si la quantité requise correspond au minimum des besoins en eau,
l’eau en surplus sera utilisée pour répondre au passage ponctuel des camion-citerne
dans les rues.

3.3 Analyse inter-scénarios envisagées


- Besoins des scénarios
Les deux systèmes présentés représentent la même capacité de captage. Cependant, pour
obtenir cette eau, les moyens diffèrent largement d’un point de vue matériel. Le tableau suivant
compare les deux scénarios sur ce point de vue :

Tableau 8 : Comparatif des caractéristiques techniques des scénarios

Scénario 1 Scénario 2
Moyens de récupération Citernes souples Citernes souples de grande taille
Moyens d’arrosage Camions citernes Camions citernes
Nombre de points de captages Nombreux (10 bâtiments) Quatre lotissements

Il apparaît que le scénario 1 utilisera un plus grand nombre de points de ravitaillement que le
scénario 2, ce qui pourrait vouloir dire que le scénario 2 aura un avantage d’un point de vue
pratique pour les employés.

- Impact environnemental
L’impact sur l’environnement selon les deux catégories choisies :

o Pollution atmosphérique des camions : au minimum, les camions parcourent


530 km (nombre de kilomètres dans un sens × 2). Cependant, ici, il sera
nécessaire d’effectuer des ravitaillements réguliers dans les différentes
citernes. Le scénario 2 présente l’avantage de comporter moins de points de
récupération d’eau (quatre contre dix). Cela signifie donc que le scénario 1 sera
légèrement plus polluant en 𝐶𝑂2 que le scénario 1.

o Fabrication des citernes et des installations de captage : dans le scénario 2, le


nombre de citernes est bien plus faible que pour le 1. Mais le nombre de
bâtiments impliqués est plus élevé ainsi que les surfaces de captage. Il apparaît
donc que l’impact environnemental issu de la fabrication des outils de captage
sera similaire et n'avantage aucun scénario.

- Impact social
Le scénario 2 demande l’approbation des habitants et peut plus perturber les lotissements
sélectionnés ce qui le rend sans moins intéressant pour la population locale.

- Impact économique
Les deux systèmes se valent ici car la capacité de captage sera sensiblement la même quelle
que soit la décision prise.

Le choix du scénario retenu va donc varier selon les priorités données par les gérants du
projet et du quartier de Rosemont :

- Si l’adhésion sociale est privilégiée, alors le scénario 1 sera retenu ;

14
- Si l’aspect pratique et l’impact sur l’environnement sont prioritaires, alors ce sera le
scénario 2 qui sera sélectionné.

3.4 Analyse comparative (scénario actuel – scénarios envisagées)


Après avoir comparé les systèmes imaginés entre eux, l’étape finale est de mettre en
parallèle ces derniers avec la solution actuelle en respectant les mêmes critères :

- Impact social
L’acceptation de nouvelles techniques alternatives par les populations nécessite de mobiliser
des efforts spécifiques de la part de la municipalité pour sensibiliser et faciliter l’appropriation
de nouvelles techniques ne relevant pas directement de pratiques locales habituelles car
placer des citernes souples à l'extérieur peut être vu comme une déformation du paysage.
Penser à favoriser l’accès au dispositif de récupération d’eau de pluie pour la population du
quartier Rosemont. Faciliter la mise en place de systèmes de micro-crédit, ou d’étalement du
paiement, pour que les populations de ce quartier puissent acquérir des citernes souples, à
l’échelle de deux ou trois familles pour répartir le coût d’achat et stocker de plus grandes
quantités d’eau. Ainsi il est possible de conclure que l’eau de pluie ne pourra être mieux
acceptée que l’eau potable uniquement si les populations sont bien averties.( Corbel, B., Pascal,
A. , 2009)

- Impact économique
La pluie est abondante et gratuite, l’eau potable est une ressource précieuse et altérable dont
le coût ne cesse de croître (0.05$/m3) notamment celui des services associés, la gestion de
sa disponibilité et de son traitement sont parties intégrantes de l’analyse économique de
l’accès à la ressource. D’un point de vue économique, utiliser l’eau potable est assez coûteux
contrairement à l’eau de pluie pour nettoyer les rues et arroser les arbres.( HYDRATEC
(Bernard Corbel) et ASCONIT (Véronique Pascal), 2015)

- Impact environnemental
La figure 3 présente la consommation de 𝐶𝑂2 des scénarios et du système actuel :

Figure 3 : Impacts environnementaux des camions de nettoyage

La consommation du nettoyage avec l’eau potable a été faite en additionnant la pollution des
camions et celle de l’usine de traitement de l’eau (besoin hebdomadaire maximum). Le bilan
est que si les camions effectuent plus de 11 km pour récupérer de l’eau de pluie alors son

15
usage deviendra moins avantageux que l’eau potable ce qui est très probable.

- Besoins des scénarios


Le scénario actuel ne demande que le recours aux camions de déversement de l’eau. L’usage
de l’eau de pluie demandera une logistique bien plus importante notamment selon le nombre
de sacs à installer, ce qui rend l’eau de pluie déficitaire dans ce domaine.

Le tableau suivant synthétise les résultats précédents et utilise une notation sur trois (1 étant
le moins bon et 3 le meilleur) pour comparer les solutions :
Tableau 9 : Comparaison finale Scénarios envisagés/Scénario actuelle

Critères Scénario 1 Scénario 2 Scénario actuel


Aspect pratique 1 2 3
Impact environnemental 1 2 3
Impact social 3 2 1
Impact économique 2 2 1
Total 7 8 8

Le scénario 2 semble donc être le mieux adapté pour remplacer l’eau potable. Cependant, là
encore, un critère pourrait prédominer sur les autres et cela influerait sur le choix final.

3.5 Analyse de sensibilité sur les paramètres pertinents

3.5.1 Tests de robustesse


Test n°1
Principe : tester le 95e percentile (13 jours consécutif sans pluie) pour le nombre de jours
consécutifs sans pluie en considérant les 8 années d’observation.

Hypothèses : il pleut 2 jours à 8.6mm de pluie, mais qu’ensuite, il y a 13 jours consécutifs sans
pluie. De plus, aucun facteur de sécurité n’est ajouté, puisqu’il s’agit de valider la robustesse
des résultats de la stratégie dont le nombre de bâtiments nécessaires a été établie avec un
facteur de sécurité de 1.5 pour compenser les variations météo.

Résultats :

- Scénario 1
Tableau 10 : Requis en eau et eau stockée (Test 1)

Eau stockée (2 jours) (m3) 134


Requis nettoyage rues (15 jours) (m3) [84, 126]
Requis arrosage 600 arbres (15 jours) (m3) [25.5, 63]

Bilan : si la demande en eau est minimale pour nettoyer les rues, l’arrosage des arbres sera
possible pour une grande partie des arbres voire la totalité. Cependant, si la demande en eau
est maximale pour nettoyer les rues alors arroser les arbres sera très limité quelle que soit la
demande.

- Scénario 2

Même requis en eau que pour scénario 1. De plus, les scénarios sont équivalents en termes
de captage et d’entreposage d’eau de pluie. Donc mêmes résultats que pour scénario 1.

16
Test n°2 : Et s’il pleut moins que prévu en une semaine ?

Principe : il pleut 1 jour à 8.6 mm au lieu de 2 jours dans une semaine.

Résultats :

Tableau 11 : Requis en eau et eau stockée (Test 2)

Eau stockée (1 jour) (m3) 67


Requis nettoyage rues (7 jours) (m3) [39, 59]
Requis arrosage 600 arbres (7 jours) (m3) [12, 30]

Après le nettoyage des rues, il reste entre 8 m3 et 28 m3 d’eau disponible pour arroser les
arbres. Par conséquent, dans tous les cas, tous les arbres ne pourront être arrosés mais une
partie non négligeable sera couverte par le système.

Au terme de ces tests, il apparaît que les deux scénarios absorbent et prennent en compte
une longue période sans pluie ou une semaine avec moins de précipitations que prévu. Ainsi,
les aléas climatiques sont supportés par les systèmes envisagés.

3.5.2 Test de résilience

Qu’arrive-t-il, selon les différents scénarios, si une station de ravitaillement est non
fonctionnelle ?

- Scénario 1 : une station de ravitaillement ne fonctionne plus

La superficie de la plus importante toiture est hors fonction (Bâtiment 10 - École Sans-Frontière
– 2924 m2 de superficie de toiture).

Hypothèse : il pleut 2 jours à 8.6 mm / jour dans une semaine

Tableau 12 : Résultats si une station de ravitaillement n'est plus fonctionnelle

Superficie toiture (m2) 8 209


Eau stockée (7 jours) (m3) 98.8
Requis nettoyage rues (7 jours) (m3) [39, 59]
Requis arrosage arbres (7 jours) (m3) [12, 30]

Donc 100 % des usages peuvent être assurés. Ceci signifie également qu’il est fortement
possible de pouvoir arroser un peu plus de 600 arbres par semaine, si les conditions de
pluviométrie sont celles initialement estimées ou supérieures.

Le scénario 1 fait preuve de résilience.

- Scénario 2 : Si un des 4 lotissement est hors service

Par conséquent il reste 11 224 – 2806 = 8 418 m2 de toiture disponible soit plus que pour le
scénario 1. Donc il sera plus résilient.

En conclusion, les deux systèmes proposés s’adaptent également à la perte d’une station ou
d’un lotissement ce qui signifie qu’ils sont prêts à résister aux aléas technologiques.

17
CHAPITRE 4 : DISCUSSION

4.1 Mise en œuvre / opéralisassions de la solution


Il a été démontré les avantages et les inconvénients de chaque scénario proposé. Pour aller
plus loin et mettre en œuvre ces derniers, il convient désormais d’établir la stratégie à adopter
dans chacun des cas :

- Scénario 1
A l’installation de chaque citerne, il est important de prévenir l’immeuble et d’obtenir
l’autorisation tous les ans pour effectuer la mise en place. De plus, il sera obligatoire de
s’informer d’éventuelles gênes pour les résidents avec des études de satisfaction par exemple.
Ce scénario demandera également une plus grande part de logistique car les camions devront
s’arrêter assez souvent pour faire le plein.

- Scénario 2
Les principaux désavantages sont la nécessité d’obtenir l’autorisation des propriétaires des
bâtiments, l’installation d’une tuyauterie qui lie les maisons entre elles et un enfouissement
possible de tuyaux pour éviter les incidents.

Enfin, des stratégies sont communes aux deux systèmes :

- Mettre des limites de remplissage à chaque station car les quantités doivent être
surveillées et les citernes vidées si un surplus apparaît (exception faites si la citerne se
trouve à un emplacement où le débordement n’occasionne pas de gène) ;
- Remplissage des camions s’occupant des rues contrôlées par une station électronique
intégrée à ces derniers. En effet, la quantité de remplissage des citernes a été calculée
afin de conserver l’eau pour une semaine de fonctionnement, rues et arbres compris.
Or, il faut calculer combien d’eau par station le camion doit laisser pour l’arrosage des
plantes ;
- Les citernes souples seront rangées l’hiver ;
- Des contrôles de qualité seront nécessaires pour vérifier l’état des citernes souples ;
- Enfin en cas d’urgence et d’impossibilité d’utiliser une station de rechargement, avoir
recours à l’eau potable.

4.2 Analyse critique de la solution d’un point de vue territorial


Ces stratégies sont bien conçues pour les quartiers résidentiels car des éléments fiables tels
que les surfaces accessibles pour récupérer de l’eau sont présentes, le système
d'entreposage de l’eau (les citernes) est facilement installé et le moyen de distribution est déjà
au point : les camions passent régulièrement.

Cependant, les quartiers peuvent être différents selon : leurs dimensions, le climat ou le type
de quartier (résidentiel ou industriel) et pour profiter de cette stratégie il est nécessaire que les
éléments nécessaires y soient présents, ce qui limite le champ d’action de l’étude.

Une zone industrielle est adaptée à condition qu’elle possède assez superficie de
toiture ou de surfaces libres afin de récupérer l’eau pour nettoyer les surfaces ou arroser les
arbres et ce selon la même méthode que présentée dans ce rapport.

18
Les zones plus petites auraient moins de surface à nettoyer mais également moins de
toiture disponible, cependant elles peuvent installer moins de citernes souples mais plus larges
pour supporter les quantités demandées et le système devient applicable.

Enfin, le changement climatique étant un enjeu indispensable, il faut que ce genre


d’idées puisse être applicable partout dans le monde. Le point le plus sensible et où le projet
doit être amélioré est lorsque la surface à arroser est immense et que peu de toitures sont
disponibles. Ici, il serait nécessaire d’innover avec d’autres moyens de collecte comme la
récupération avec des citernes enterrées.

4.3 Perspectives
La pratique de récupération et utilisation de l’eau de pluie en ville est appelée à se développer
dans les prochaines années. Les impacts sur la gestion du cycle urbain de l’eau peuvent
apparaître, en première approche, relativement modestes au regard d’autres tendances
caractérisant l’évolution des systèmes sociotechniques d’eau plus particulièrement la
tendance forte de la baisse de la consommation, reconnue par les professionnels de l’eau. (De
Gouvello, B.& Deutsch, J. C. 2009)

De manière plus prospective, en termes de transition du modèle, deux stratégies se dessinent


en fonction de la façon dont se gérera le patrimoine de réseaux existants à long terme. La
première, qualifier de « purement économico financière », consiste à considérer que, les
réseaux d’égouts ayant été totalement débordés à cause des changements climatiques , il
serait envisageable de remettre la stratégie qui est avantageuse dans ce cas-là. La seconde,
est que la stratégie choisie sera prochainement la bonne solution surtout dans le but de réduire
l’utilisation de l’énergie pour le traitement d’eau potable dans certains pays .

Toutefois à long terme, le développement de cette pratique fait penser à une solution
patrimoniale et environnementale , suppose qu’il n’est pas envisageable d’abandonner des
réseaux même amortis, ne serait-ce qu’en raison du coût environnemental généré par
l’abandon d’un tel patrimoine. Dans cette seconde hypothèse, la transition de modèle conduira
plutôt à un modèle hybride de coexistence durable de systèmes qui vise à récupérer l’eau de
pluie et penser à une éco-gestion (avec l’énergie, les déchets et l’entretien-maintenance).

Une autre perspective qui serait intéressante d’analyser avant l’implantation de la stratégie est
la génération d’odeurs ou la prolifération de bactéries en lien avec l’entreposage d’eau de pluie
(Fleury, É., 2019). Également, puisque l’eau de pluie est polluée, il est possible que celle-ci
impacte le système des camions balais et des camions citernes.

19
CONCLUSION

À ce jour, arroser les arbres ou nettoyer les rues avec de l’eau potable doit être considéré
comme du gaspillage. La consommation en quantité importante d’énergie dans le processus
d’obtention d’eau potable est un problème réel qui résulte à la détérioration des milieux
naturels et à la dégradation des nappes phréatiques.

Au regard des nombreux impact environnementaux et économiques liés au traitement et à la


distribution d’eaux potable qui coûtent plus de 800 000 dollars canadiens par jour sur l'île de
Montréal qui compte à peine 2 millions d’habitants des projets pilotes tel que récupérer les
eaux de pluies pour l’arrosage et le nettoyage va permettre de réduire le volume d’eau à traiter
par les stations de potabilisation.( Corbel, B., Pascal, A. , 2009)

Pour les travaux d’arrosage des arbres, le nettoyage de rues et tant d'autres tâches qui ne
nécessitent pas l’utilisation d’eau potable, il est possible de récupérer l’eau de pluie avec des
citernes souples afin de réaliser des activités écologiques et responsables.

La récupération d’eau de pluie dans le cadre de ce projet peut être vue comme une ressource
en eau alternative, dans un contexte de changement climatique.

Ce projet de récupération des eaux de pluies pour un usage municipal permet de proposer
des solutions alternatives à la méthode d’utilisation de l’eau potable pour le nettoyage des rues
et l’arrosage des jeunes arbres pratiqués actuellement dans le quartier Rosemont en tenant
compte des aspects environnementaux et socio-économique. Pour y parvenir, trois scénarios
ont été envisagés dans le chapitre 2 section 2.2.

L’application de ces types d'études permettra une bonne gestion intégrée des eaux de pluies
tout en respectant le système écologique à long terme dans le quartier Rosemont.

20
RÉFÉRENCES

Journal du métro, L’usine Atwater doit se mettre à l’abri des accidents


Tiré de https://journalmetro.com/local/lasalle/924653/lusine-atwater-doit-se-mettre-a-labri-
des-accidents/

Bibeault, J. F. (2003). La gestion intégrée de l’eau: dynamique d’acteurs, de territoires


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