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UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE

BP 8815/KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES


DEPARTEMENT DE PHYSIQUE ET DES SCIENCES APPLIQUEES

RAPPORT DE MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES

Application de la Méthode Electre II pour la prise de


décision en multicritère

LEMBI MANIMA Baudri

Animateur : Professeur Ruffin-Benoit NGOIE MPOY

© Aout 2022
[1]

I. Brève historique

ELECTRE est une famille de méthodes d'analyse multicritères développée en Europe


à la fin des années 1960.

L'acronyme ELECTRE signifie élimination et choix traduisant la réalité. Origines et


fondements logiques ELECTRE est une méthode non compensatoire d'aide à la
décision multicritère introduite par Bernard Roy.

La méthode ELECTRE et ses dérivés rejettent les trois postulats de base de l'aide
classique à la décision :

- Rejet du postulat de la réalité de premier ordre : ELECTRE porte sur des objets
de connaissance qui ne sont pas donnés car l'identité du projet dépend de
l'observateur et de son système de valeurs.
- Rejet du postulat du décideur : Dans l'analyse classique, le décideur a un
système de préférences rationnelles. En réalité, le décideur est souvent
indécis ; ses préférences évoluent car la décision est le résultat d'un
processus de micro décisions qui s'inscrit dans le temps.
- Rejet du postulat de l'optimum qui justifie la recherche d'un projet optimal dans
l'analyse classique d'aide à la décision. L'optimum ne peut être atteint que si
trois conditions sont satisfaites :
 Les différentes stratégies (projets) proposées au décideur sont bien
distinctes les unes des autres.
 Stabilité dans le temps des stratégies.
 Complète comparabilité transitive. C'est-à-dire que si A > B et B > C,
alors A > C (transitivité), et que A, B et C sont toujours comparables.

La méthode ELECTRE considère que les projets ne sont pas stables et pas toujours
comparables. En effet, il n'est pas toujours possible de déterminer une stratégie
meilleure que toutes les autres dans l'absolu. Dans le cadre d'analyse des méthodes
multicritères, la valeur accordée à une stratégie est relative.

C'est un modèle d'agrégation des préférences. Contrairement aux méthodes


d'analyse multicritères anglo-saxonnes, qui consistent à agréger puis comparer les
différents critères, la méthode ELECTRE et ses dérivés les comparent puis les
agrègent.
La méthode ELECTRE I a été élaborée par Bernard Roy en 1968. Avec l'aide de Patrice
Bertier, il a ensuite développé la méthode ELECTRE II (B. Roy, P. Bertier 1971).
Tableau 1: Biographie

Naissance 15 mars 1934 à Moulins Elles


sont
Décès 28 octobre 2017 (à 83 ans) Plessis-Robinson
Nationalité Française basées
Formation Institut de statistique de Sorbonne Université Lycée sur les
Chaptal
Activité Mathématicien notions de

concordance et de discordance.

Les méthodes ELECTRE I et II ont été suivies de beaucoup d'autres parmi lesquelles :
[2]
ELECTRE III (1978) qui utilise une relation de sur-classement valuée et une procédure
d'exploitation du graphe valué utilisant des techniques proches de celles de
manipulation des nombres flous pour modéliser les pseudo-critères. ELECTRE III a
perdu de la simplicité des méthodes originelles et elle ne rencontre plus guère de
succès vu sa grande complexité et un recourt important aux valeurs numériques qui
la rapproche des méthodes d'utilité.

ELECTRE IV (1982) à l'opposé, est très (trop ?) simple et suppose que tous les critères
(en fait des pseudo-critères) sont de même importance. Elle comporte deux relations
de sur-classement comme ELECTRE II mais un seul jeu de seuils de veto et la notion
de concordance est traduite par une notion de majorité de critères en l'absence de
toute pondération.

MELCHIOR (JP Leclercq 1984) est une méthode proche de ELECTRE II mais purement
ordinale : elle utilise des pseudo-critères et utilise une relation d'ordre au lieu de
poids pour refléter l'importance relative des critères. ELECTRE IV apparaît comme un
cas particulier de MELCHIOR lorsque la relation d'ordre sur les critères est une
équivalence.

II. Auteur

Bernard Roy

15/03/1934 – 28/10/2017

[3]

Autres informations : A travaillé pour Université de Paris

Docteur honoris causa de la Vrije Universiteit Brussel (1978) ; Docteur honoris causa
de l'Université Laval (1998).

Bernard Roy, né le 15 mars 1934[1],[2] et mort le 28 octobre 2017[3], est un chercheur


français, professeur émérite de mathématiques appliquées aux sciences de gestion
à l'Université Paris-Dauphine[4],[5]. Il est considéré comme l'un des pionniers de la
recherche opérationnelle en France[6],[2].
Biographie

Diplômé de l'Institut de statistique de l'université de Paris[1] en 1957[4] et marié cette


même année[1], Bernard Roy fut ensuite docteur ès sciences en mathématiques de la
Faculté des sciences de Paris en 1961[4].

C'est également en 1961 qu'il crée la direction scientifique du groupe Sema-Metra qu'il
dirige entre 1964 et 1974[1]. En 1972 il rejoint l'Université Paris-Dauphine puis crée
en 1976 le laboratoire d'analyse et de modélisation des systèmes pour l'aide à la
décision (LAMSADE)[1],[7] dont il est le directeur honoraire depuis 1999[4].
Depuis 1974 il anime un groupe de réflexion nommé "Aide multicritère à la décision"
dans le cadre de EURO, l'association européenne des sociétés en recherche
opérationnelle, qu'il a présidée en 1985 et 1986[1],[5].

Enfin Bernard Roy est aussi depuis 1979 conseiller scientifique auprès de la
RATP[4],[1]. Il a un handicap visuel important.

III. Exposé de la Méthode d’Electre II

La méthode ELECTRE II relevé de la problématique ϒ(Classement). Elle vise à munir


l'ensemble A des actions potentielles d'une structure de pré-ordre afin de faciliter le
choix. En résumé, cette méthode a pour but de classer les actions potentielles, des
"meilleures" jusqu'aux "moins bonnes", en tolérant les ex-aequo.

L'indice de concordance dans ELECTRE II est défini exactement de la même manière


que dans ELECTRE I.
[4]
Critères Cr1 Cr2 Cr3 Cr4

IV. Commentaire
Poids 2 4 2 2
La méthode Electre II est aussi appropriée à de
s problèmes de choix ; elle conduit
comme dans Electre I aux matrices de Concordance et de Discordance pour ensuite
finir par la matrice de sur-classement.

V. Application

Isolent Cr1 Cr2 Cr3 Cr4 Pour se préparer la saison à venir d


e Moto GP, le Pilote Baudri de l’écuri
Yamaha 15 14 13 14
e UPN crosse
Ducati 18 16 17 17 veut se faire une moto capable de lu
i faire gagner le championnat et cela
Honda 18 19 18 15
peu importe
BMW 13 18 15 12 les difficultés des circuits. Un essai
est effectué par le pilote

Chaque Moto est évaluée sur la base de 4 critères

 Cr1 : puissance
 Cr2 : Vitesse
 Cr3 : Freinage
 Cr4 : consommation

L’importance de chaque critère dans la prise de décision est traduite par un poids kj
tel que

 𝐽= ; le score parité à X Moto et Y Moto par rapport Z critère

a B C d

A - 𝐽− 𝐽− 𝐽+

qualitative et des scores. Plus le score est


élevé, plu B 𝐽+ - 𝐽= 𝐽+ s la moto est bonne. Les
performances sont données dans l
e tableau s C 𝐽+ 𝐽= - 𝐽+ uivant :

D 𝐽− 𝐽− 𝐽− -

 Comparaison des scores obtenus au critèreCr2


Tableau 2:Poids des critères
a B C d

A - 𝐽− 𝐽− 𝐽−

B 𝐽+ - 𝐽− 𝐽−
Chaque moto
propriétés l est évaluée en fonction des critères retenus
es plus àélevées.
l’aide d’une échelle
C 𝐽+ 𝐽+ - 𝐽+
[5]
Tableau 3:Tableau de D 𝐽+
performances 𝐽+ 𝐽− -

 Cr1
Comparaison des scores obtenus au critère Cr3

Notons
a B C d

+
𝐽 ; le score A - 𝐽− 𝐽− 𝐽− avantageux de X Moto à Y Moto par
rapport Z c ritère ;

− B
𝐽La: leproblématique
score 𝐽+ - 𝐽− 𝐽+ désavantageuxMoto
de X avec
Moto àles
Y Moto
à résoudre est de choisir le sous-ensemble
par rappor t Z critère ;
C 𝐽+ 𝐽+ - 𝐽+

D 𝐽+ 𝐽− 𝐽− -

 Comparaison des scores obtenus au critèreCr4

A B C d

A - 𝐽+ 𝐽+ 𝐽−

B 𝐽− - 𝐽− 𝐽−

C 𝐽− 𝐽+ - 𝐽−

[6] D 𝐽+ 𝐽+ 𝐽+ -

On rappelle que X Moto est avantageux à Y Moto par rapport à la consommation (Cr4)
lorsque X obtient le score moins que Y ; contrairement aux trois premiers critères.

Exemple : 𝑎 = 14 𝑒𝑡 𝑏 = 17 donc a est bon que b et l’avantage


A b c D
{ }, l’en sembl
e des Cr A - {𝑪𝒓𝟒 } {𝑪𝒓𝟒 } {𝑪𝒓𝟏 } 1, Cr2,
Cr3 et C r4 ;
B {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 } - {} {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟑 }
L’élémen C {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 } {, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 , 𝑪𝒓𝟒} - {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 } t
défini appartient à l’ensemble ssi l’isolent X est avantageux
D {, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 , 𝑪𝒓𝟒} {, 𝑪𝒓𝟐 , 𝑪𝒓𝟒} { 𝑪𝒓𝟒} -
+
sera attribué àégal)
𝐽(désavantageux, a. à Y Moto dans le tableau du critère. Au cas contraire l’ensemble
est vide
a B c d

A - {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 } {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 } { 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 , 𝑪𝒓𝟒}

B {𝑪𝒓𝟒} - { 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 , 𝑪𝒓𝟒} { 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟒}

C {𝑪𝒓𝟒} {} - {𝑪𝒓𝟒}

D {𝑪𝒓𝟏} {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟑 } {𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 } -

Exemple :
a B C d
{𝑪𝒓𝟏, 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 } X es
t avanta les
Résumons A avantages,
- { } et parités ; soit
désavantage { }: {} geux (
désavant ageux,
égal) à B {} - {𝑪𝒓𝟏} {}
Y Mot
o aux t C {} {𝑪𝒓𝟏} - {} ableau
x du
critère 𝑪𝒓𝟏 D {} {} {} - , 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 ;
[7]
 Résumé des avantages A𝑱+ B c d

A - 0,2 0,2 0,2

B 0,8 - 0 0,4

C 0,8 0,8 - 0,8

D 0,8 0,6 0,2 -

 A 𝑱− B
Résumé des désavantages c d

A - 0,8 0,8 0,8

B 0,2 - 0,8 0,6

C 0,2 0 - 0,2

D 0,2 0,4 0,8 -


La valeur 𝑃𝑖𝑘 du poids est la somme des poids de l’ensemble { }, des Cr1, Cr2, Cr3 et
Cr4 ; des avantages (désavantages, égalités).
 Résumé des parités 𝑱= A B c d
Exemple : la valeur 𝑃 𝑖𝑘pour l’ensemble { 𝑪𝒓𝟐, 𝑪𝒓𝟑 , 𝑪𝒓𝟒} ;
est des poids des cri A - 0 0 0 tères
𝑪𝒓𝟐 + 𝑪𝒓𝟑 , +𝑪𝒓𝟒 = 𝟎, 𝟐 + 𝟎, 𝟒 + 𝟎, 𝟐 = 𝟎, 𝟖. Le poids de chaqu
e critère est repris a B 0 - 0,2 0 u
tableau 5. C 0 0,2 - 0

D 0 0 0 -
[8]

Passage des tableaux des avantages (des avantages, parités) aux tableaux des poids
+
Matrices
 4:Matrice
Tableau des 𝑷𝒊𝒌
de concordance

A b c d

A - 0,2 0,2 0,2

B 0,8 - 0,2 0,4

C 0,8 1 - 0,8

D 0,8 0,6 0,2 -

 La matrice
Matrices de 𝑷concordance
des 𝒊𝒌

+ =
elle est issue Matric es des 𝑃𝑖𝑘 et Matrices des 𝑃𝑖𝑘
A b C d

A - 0,8 0,8 0,8


𝑃𝑖𝑘
= B 0,2 - 0,8 0,6
 Matrices des𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑷𝒊𝒌
𝑃𝑖𝑘 = 1 𝑙𝑎 𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑖𝑡è𝑟𝑒𝑠 (0,2 + 0,4 + 0,2 +
0,2) C 0,2 0 - 0,2

D 0,2 0,4 0,8 -


[9]

 La matrice de concordance

+ =
𝑃𝑖𝑘 + 𝑃𝑖𝑘
Pour une approche optimiste 𝐶𝑖𝑘 =
0,8 + 0,2
A B c d
+ =
𝑃𝑖𝑘 + 𝑃𝑖𝑘
a -

elle est iss b S - ue Matrices des



𝑃𝑖𝑘 c S S - S

d S -


𝐶𝑖𝑘 = 𝑃𝑖𝑘
Tableau 6:Matrice de sur-classement

Yamaha Ducati Honda BMW

Yamaha -

Ducati S -

Honda S S - S
On rappell e que
BMW S -
𝒂𝑺𝒃 ⟺ 𝑪(𝒂, 𝒃)

Du ̂ tableau
𝒆𝒕 𝑫(𝒂, 𝒃) 6, nous remarquons que le noyau est ≤𝒅

Comme pour la méthode Electre I


Tableau 5:Matrice de discordance
̂ = 𝟕𝟎 % 𝒆𝒕 𝒅 = 𝟑𝟎 %

[10]
 Matrice de sur-classement
C’est-à-dire le tableau de sur-classement est :

𝒄 ̂

𝒄 ̂

𝓝 = {𝑯𝒐𝒏𝒅𝒂} YAMAHA

Graphe de sur-classement

MBW DUCATI
Ducati

HONDA
[11]

Bibliographie
Conclusion :

Quatorze (14) Méthodes ont été proposées pour le rapport (TP) des Mathématiquques
Appliquées. Nous avons choisi la mthode monodécideur ELECTRE II ; Cette méthode a
été appliquée pour rendre le problème de choix d’un type d’isolant. En accord avec les
critères et leurs poids, en utilisant la méthode électre II, le PVC s’est montré le meilleur
choix possible.

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