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Dérivation, intégration
Nouvelle édition revue et augmentée
HERMANN ê ÉDITEURS
Dérivation, intégration
COJLILJECTKON MÉTHOIDJE§
www.editions-hermann.fr
Toure reproducr ion ou rep rése nrario n d e cer o uvrage, inrégral e ou parr iell e, serair illicire
sans l'aurorisario n de I' édi reur er co nsriruerair une contrefaço n. Les cas srriccemen r limirés
à usage p rivé ou de cirarion sonr régis par la loi du 11mars 1957.
Table des matières
1 Calcul différentiel 1
Sommaire 3
A Application différentiable 5
1.1 Notion de dérivée . . . 5
1. 2 Fonctions défi nies et à valeurs dans un produit . 12
1.3 Le th éorè me des accroissements finis .. .. 15
1.4 Diffé rentiabilité et différentiabilité partielle 18
1.5 Suite de fonctions différentiabl es . . . .. . 20
D Variété 56
1.14 Définitions . . . . . . . . . . 56
1. 15 Exemples de variétés . . . . 58
1. ] 6 Application s différentiables . 60
1. 17 Espace tangent . . . . . . . 64
1. 18 Application 1inéaire tangente 67
l. 19 Espace cotangent . . . . . . 71
l.20 Théorème des fonctio ns implicites 73
ii TABLE DES MATIÈRES
1.2 1 Sous-variété . . . . 76
1.22 Partition de l' unité 84
1.23 Le fibré tangent . . 87
1.24 C hamp de vecte urs 96
2 Intégration 137
Sommaire 139
F Espaces LP 319
2.29 Espace L 00 3 19
2.30 Espaces LP 329
2.3 1 Lf
Espaces 0 c 339
2.32 Théorèmes de densité 340
2.33 Régul ari sati on par convolution 344
2.34 Le théorè me de Kolmogoro ff . 349
2.35 Le théorème de Radon-Nikodym 35 1
2.36 Dual . . . . . . . .. . 355
2.37 Convergence en mesure . . . 360
Bibliographie 517
Notations 519
Index 523
Chapitre 1
,
CALCUL DIFFERENTIEL
Sommaire
Ce chapitre expose d'abord les bases du calcul différentie l dans les espaces de
Banac h, puis introduit les premi ères notions de la géométrie différe ntielle.
Dans le paragra phe 1.1, on définit les noti o ns d 'a pplication diflë re nti able, de
dérivée et on éta blit le théorème des fonction s composées (théorème 1. 1. 1). L'é tude
des fo nctions à valeurs dans un produit d' espaces normés est é lémentaire et se
réduit à celle des fonctions composantes ; l'élude des fonctions de plusieurs va-
ri ables conduit à la noti o n de dérivée partielle (définiti on 1.2. 1). Le paragraphe
1.3 est consacré à l'étude du théorème des accroissements fini s ; ce théorè me est
fondamental car il constitue un outil parti culièrement effi cace pour établir des ma-
jorations et il est utili sé dans la plupart des démonstrations de ce chapitre . Par
exemple, il permet d 'établir q ' une fonction admettant des dérivées partielles conti-
nues est de c lasse e 1
(proposition 1.4.1), il per met d'étudie r la différenti abilité de
la limite d' une s uite de fonctions différenti ables (théo rème 1.5 .1).
La partie B étudie les dérivées d 'ordre s upé rieur. La principa le diffic ulté dans
ce do maine tie nt au fait que ces dérivées sont des applications multilinéaires et
continues ; il apparaît do nc de multiples espaces d 'applications multilinéaires et
continues et de no mbre uses ide ntifi cations dont l' objet est de simplifie r les no ta-
tions. Le paragraphe 1.8 définit sur l 'cspace e"' (!:! ; F) , Q désignant un ouvert de
OC1, une structure d 'espace de Fréchet, dite topologie e"' : il s 'ag it simplement de
la topo logie de la convergence compacte de to utes les dérivées d ' ordre ::; k. On
vérifie ensuite que l'espace e00 (r!; OC) est un espace de Montel (corollaire 1.8.3).
Les formules de Taylor sont étudiées au paragra phe 1.9 ; ces formules préc isent
le comporteme nt d ' une fonction au voisinage d ' un point a où elle est k-fois dif-
fërentiable en la comparant au polyn ôme de Taylor de degré k défi ni à l' aide des
dérivées au point a. Il est évidemment essentie l de savoir écrire ces formules en
dimen sion fini e.
La partie C est consacrée à deux théorè mes fondamentaux : le théorème des
fonctions impli c ites (théorème 1. 11 .2) et le théorème d ' inversion locale (théorème
1. 12.3). Leurs démonstrations reposent sur le théorème du point fixe, le théorè me
des accroi ssements fini s perme uant d'établir qu ' une a ppli cation adéquate est une
4 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
Remarque 1.1.1 Si le filtre V(a) adme t une trace sur J n ]a, +oo[, on dit que
f :I ---+ F admet une dérivée à d ro ite a u p oint a E J, si la limite s ui vante
ex iste
( 1.1.2) f'(a) = lim f(x ) - f (a) E F.
d x-+ a ,x>a X - a
xE I
De mê me, s i le fi ltre V(a) ad met une trace sur I n] - oo, a[, o n pe ut dé fin ir la
dérivée à ga uc he
( 1.1.3 ) f' (a) = lim f(x) - f (a) E F.
9 x-+a,x < a x - a
xE !
S i le fil tre V(a) admet une trace sur J n]a , +oo[ et s ur J n ] - oo, a[, il est
clair que f est déri vable au point a si, e t seul em e nt si, les déri vées f:1 (a) e t f;(a)
ex iste nt e t sont égales, a uque l cas f'(a) = j~ ( a) = f~(a). Ces no ti o ns de d éri vée
à dro ite et à gauc he sont bie n sûr des no ti ons très partic ulières a ux fo nctio ns d ' une
vari a bl e réelle.
6 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
Remarque 1.1.2 Supposon s que toul point de 1 so it no n isolé dans 1 ; ceci est
par exemple vérifié si I est un interva lle no n réduit à un point. Nous dirons qu ' une
fo nctio n f : 1 -t F est dérivable (dans J) s i e lle est dérivable en to ut point de
1. Cec i permet de définir uœ applicatio n dérivée Df: x E 1 t-t Df(x) E F ;
si celle a pplication est continue, o n dit que f est continûmenl dé rivable ou de
e e
classe 1 e t on noie 1 (J ; F) l'e nsemble de toutes les applicati o ns <le classe 1 . e
Si j est dérivable et si l'applicati o n D j est dérivable e n un point a E I e t de
dérivée D 2 j(a), on dit que j est 2- foi s dérivable au point a, D 2 f(a) s' appelant la
dérivée seconde de j au point a. Si f est 2- fois dérivable dans I et si ! 'application
D 2 j : 1 -t Fest continue, on dit que j est 2-fois continûment dérivable ou de
e e
c lasse 2 el on note 2 (J; F ) l'ensemble de toutes ces applicatio ns. Par récurre nce,
on pe ut a ins i défini r pour to ut e nli er k 2': l des notion s de fonction k-foi s dériva ble
e n un point ou dans I et un e notion de fonction k-fois continûment dérivable o u
de cl asse ek, l e nsembl e de toutes ces fonc ti o ns é ta nl nolé e1.: (! ; F). Si on note
e 0 (I ; F) = e(I; F) l'ensem b le de ta ules les app licatio ns continues d e 1 dan s Fel
e00 (I; F) = n ~o ek(J; F) l' ensemble des application s indéfi nime nt dérivables
e
ou de c lasse 00 (! ; F), o n vérifie aisément, toute fonction dé rivable é tant continue,
que ces espaces e'(I ; F) sont des sous-espaces vectorie ls de l' esp ace vectoriel
e 0 (1 ; F) et que
Monlrcr que la suite(],.) conve rg e uniformé me nt vers une foncti on contin ue qui n' est dérivable en
aucun point de [ü, l).
Note Le théorème de Baire permet e n fait de démontrer q ue l'ensembl e des fo nc1ions continues de
[ü, 1) dans lR nulle pait déri vables est partout dense dans l'ensemble de to utes les fo nctions continues
muni de la topologie de la convergence unifo rme [27 , exercice 2.33. 15].
1.1 NOTION DE DÉRIVÉE 7
Si la défi niti o n ( 1. 1. I) conserve un sens pour une fonction dé finie sur un ouvert
du plan complexe e t à valeurs dans un espace vectoriel normé complexe (tout ce qui
précède, à ('exception de la re marque J.1 . 1, vaut e ncore da ns ce cas), le quotient
différe nti el (f( x ) - f (a))/(x - a) n'a plus a uc une sig nificati o n lorsque les po ints
a et x appartiennent à un espace vec tori el normé de dimens ion > 1 et ne peut donc
être utili sé po ur dé finir une notion de différenti abilité. On pe ut e n fait donner une
formulation é quiva le nte à ( 1.1.l ) qui conserve un sens dans le cas généra l ; pour
cela il est commode d ' utiliser la notation s ui va nte due à La ndau.
Soient E, F des espaces vectoriels normés, n un ouvert de E et a un poi nt de
n, une fonction f : n ~ Fest dite un pe tit "o" de X - a lorsque X tend vers a s i
(Vs> 0)( :35 > O)('v'x E n)( JJx - aJJ: : ; ô ===> llf(x)JJ : : ; sJJx - aJJ);
o n écrit a lors f( x) = o(x - a) ; on notera que cec i implique f(a) = 0 et que f
est continue a u point a.
L a définition (1.1.1) s'écrit a lors
f(x) - f(a) - (x - a)f'(a) = o(x - a),
ce qui conduit à la définiti on suivante.
Définition 1.1.1 Soient E, F des espaces normés, n un ouvert de E, une appli-
cation f : D ~ Fest dite dérivable ou différentiable en un point a E D s' il existe
une a pplication linéaire continue T E L(E; F) telle que
f( x) - f(a) - T(x - a) = o(x - a) ;
cette application Test alors unique : on la note f' (a) ou D f (a) et on l 'appelle la
dérivée de f au point a.
L'uni cité de T se vérifie facilement. E n effet, soie nt T 1 e t T2 deux a pplications
linéa ires continues de E dans F te ll es que
f(x) - f(a) - Ti(x - a) = o(x - a) , i = 1,2;
e n posant T = T1 - T2 , on en déduit par différence T(x - a) = o(x - a) ; po ur
tout E > 0, o n pe ut donc trouver ô > 0 te l que B' (a; 5) c n ( n est o uvert) e t
JJTy JJ ::; sJJy J si JJyJJ : : ; ô; ceci prouve que JJTJJ ::; c quel que soit s > 0, d 'où
T = 0 et T1 = T2.
Note Il est important, bie n que cela ne soit pas nécessa ire, de supposer n ouvert
pour assurer lunicité de la dérivée.
Si f est dérivable au point a, on a donc
f( x ) - f(a) - Df (a ).(x - a) = o(x - a)
où la dérivée Df(a) : E ~ F est linéaire continu e et nous avo ns noté
D f (a ).(x - a) la valeur de cette application a u point :r - a.
On observera qu' aux normes de E e t Fon peut subs tituer des no rmes équi-
valentes sans modifier la différentiabilité de f ni la valeur Df(a) de l' éventue ll e
dé rivée e n un po int a.
Remarque 1.1.3 Si n est un o uvert de JK, la dé finition précédente conduit à une
dé rivée qui est une application linéaire continue de lK dans F, a lors que la pre miè re
8 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
Si f
est différentiable au po int a, le théorè me des fonctions composées mo ntre que
f admet des déri vées partie lles suivant tout vecteur de E et que
Dxf (a) = Df(a).x . E n particulier, si E = lK1 et si (ei h : O i'.'O l est la base cano-
nique de JK1, les dérivées parti elles DeJ(a), si elles ex istent, sont notées Dif(a)
ou (àf / àxi )(a): si f est diftë re nti able a u point a, on a Dif (a) = D f( a). ei .
Remarque 1.1.5 Soit F 1 un sous-espace vectoriel de F, no tons
·i : F 1 -+ F l' inj ection ca nonique qui est linéaire conti nue . Si une application
f : Q -t F 1 est différentiable en un point a E Q , l' application i o f : Q -+ Fest
di ffére ntiab le au poi nt a. Réci proquement, supposons l' application i o f diffén:n-
tiabl e au point a ; si le sous-espace F 1 est fermé, on peut alors affirm e r que f est
différentiable au point a. En e ffet, posons T = D( i o !) (a) E L ( E ; F) ; o n a alors
pour tout x E E , T r: = limt-+O, t o;éO(f (a + tx) - f (a)) / t et, F 1 étant fermé, cec i
montre que T est à va leurs d ans le sous-espace F 1 ; Test donc une application
linéaire co ntinue de E dans F 1 et il est alors év ident que f est diffé re nti abl e au
point a e t que D f (a) = T.
Exercice l.1.3 Soit E un espace normé i= {O} , montrer que la norme 11 • 11 E _, IR n'est pas
différentiable à l 'ori gi ne.
Exercice 1.1.4 On considère l 'espace de Banach 11 = Lt (N; IR) (27, paragraphe 3.24], montrer que
la norme 11 •\lt : 1t -+ IR n ' est différentiable en aucun point de 11 [raisonner par l' absu1·de, on rappelle
[27, théorème 3.24.5] que to ute forme linéaire continue sur 11 est de la forme
X = (x n ) >-+ I: ~= O XnEn OÙ Ç = (Çn) E 1 00
] .
Exercice 1.1.5 On considère l 'espace de Banach 100 100 (N ; IR) muni de la nonne
\lx \\ 00 = sup n \xn \. Montrer que l 'application ll • ll oo 100 -+ IR est différentiab le en un point
x E 100 si, et seu lement si , il existe un ent ier n o 1el que supn # nu lxn l < l\xl \oo [on p o urra raisonner
par l' absurde: si la norme est différentiab le au poi nt x t!I de déri vée T E (100 ) ' , on a pour tout h E 100 ,
Th = lim t-t o, t j'o(l lx + l h ll oo - \l x \l oo )/l . L orsqu ' i l ex iste no tel que l\ x ll oo = \x,. 0 \, vérifier
d' abord que Th = ± h,,u sui van t le si gne de x.,. 0 ; lorsque \xn l < llx l\ 00 pour tout n , vérifier que
Th = 0 dès que h n = 0 sauf po ur un ense mbl e fini d'entiers n ; écrire ensuite la d éfinition de la
différentiabi lité pour conclure dans chaque cas] .
Exercice l.1.6 On considère l'e space de Banach E = e(T; IR), f = [O, l] , pour la norme de la
topologie de la convergenœ uni forme li / li = sup xE / \J( x )I . M ontrer que la norme
\l• ll = : E -+ IR n'est di fférentiable en aucun point de E [on suppose la nonne différentiable en
un point f i= 0 et de dérivée TE E ' ; si xo est tel que \l fl \oo = l/ (xo)I, montrer que n écessairement
T h = h (x o), h E E, et obten ir un e contradic ti on en revenant à la définition de la di fférentiabilité] .
Exercice 1.1.7 Soi1 C une par1ie co nvexe complète non vide d ' un espace préhilbe1tie n réel E , pour
tout x E Eon noie Pcx l a proj ec ti on de x sur C. Montrer que l 'appli cation
f : x >-+ d(x, C) = llx - Pcx \I
est différenti able dans l'ouven E - C [on pose g(x) = f (x) 2 , montrer que
2(x1 Pc a - Pc ( a + x)) + ll x ll 2 :S g (a + x ) - g(a) - 2(xl a - Pc a) :S \\xl l
2
Exercice 1.1.8 Soient E un espace préhil bertien rée l el r< une panic compac1e non vide ; pour to ut
x E FJ, on pose f (x) = d(x , K ) et on noie prKx l 'ense mble compac t non vide des proj ec1i ons de x
sur K.
O n considère la fonction g(x) = f (x )2 et, pour a , x E E , on pose
A= 2 inf (x la - y) ;
y E prga
il ex iste une appl,icati on linéaire T : E --f F telle que, p o ~r toute fonction colllinue
P' ) g: [O, l] --f E den vable en 0 tell e que g(O) = 0, la fon ction f o g : g - 1 (!1) --f F , bien
{
défini e au voi sinage de 0 E [O, l ], est déri vab le en 0 et (f o g)'(O) = T(g' (0)).
1. Si f possède la propriété ('.P), montrer que l' application T esl nécessa irement donnée par la
formule
. f(l x )
Tx = hm - - , x E E.
l --+ 0 l
l> O
2 . Si f est différentiable en 0, montrer que f possède la propriété ('.P) et déterm i ner T.
12 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
3. On suppose E de d imensio n finie et on se propose de prou ver que, si f possède 1a propri été(~'),
alors f est différentiable en O. On raisonnera par l 'absurde: on suppose que f n'est pas différenti able
en O.
a. Montrer alors qLt ' i 1ex iste ê > 0 et une suite (xn) de !1 tendanl vers 0 telle que
0 pour t = 0,
g( l ) =
l Xn
xo
l - llxn+ill
llxnll - llxn + 1ll
+ Xn+ I
pour
llxn+ 1 li :':'.: t :':'.:
g(l ) Xn Xn+ l
- = Àn(l )ll-- + (1 - Àn( t) J- - - pour l/xn+ I Il:':'.: l :S llxn Il
l Xn 11 11 Xn+l 11
et en déduire que g est dér ivable en 0 et que g' (0) = l.
e. M ontrer que
sig nifi ant que les ap plicatio ns x >--+ DJ(x) den da ns L(E;; F) so nt continues.
Comme no us le verrons ulté rieure me nt (propos iti o n 1.4. 1) l'ex istence de dé rivées
partie lles continues s uffit po ur ass urer la différentia bilité de f ; par contre, une ap-
plication admettant des déJivées partielles n'est pas nécessaire ment diftërentiable,
ni mê me continue.
Remarque 1.2.2 Lorsque E; = OC pour tout 't, soit E = oct, la notion de déri -
vée partielle par rapport à X; coïnc ide avec la notion de dérivée partie lle s ui vant
le -tièm e vecteur de base e; (exemple 1.1.3), modulo l' isomorphi sme e ntre F el
L(OC; F ).
Si on combine les formu les ( 1.2.3), ( 1.2.4) et ( 1.2.5), e n supposant f différe n-
tiable au point a, on consta te que les fonction s fj ad mette nt des dérivées partielles
D;f j(a) E L(E; ; FJ) e t que
l m
( 1.2 .7) D f(a) = L L µ j o Ddj(a) o p;, DdJ(a) = q1 o D f (a ) o À;,
i= l j = l
rel a ti o ns qui exprime nt la dérivée de j en fonction de ses dérivées partie lles et
inversement: la dé rivée D f (a ) est donc dé terminée par la matrice, appelée ma trice
dérivée, cons tituée des dérivées partie lles DJ1 (a) E L(E;; Fj).
Lorsque E = !Kt, F = lKm, on pe ut considérer les dé rivées partielles D;fJ(a)
comme des scalaires v u l' isomorphi sme entre OC et L(OC; OC) ; la matrice déri -
vée est alors une matrice de scalaires, appelée matrice jacobienne d e f, qui est
simple ment, d'après ( 1.2. 7) , la représentation matricielle de l'application linéaire
Df(a) E L(lKt; ocm ) par rapport a ux bases canoniques de oct et ocrn ; on obser-
vera que vi s à vi s de cette représe ntation , on doit co nsidé rer 'i comme l' indice de
colonne e t j comme l' indice de lig ne . S i l = rn , la ma trice j acobie nne est une
matrice carrée de scalaires, ce qui permet de définir le jacobie n de f a u point a
(1.2.8) J(f)(a) = dél (Dd1(a)).
Le jacobien de f = (Jj )i ~j~ t est parfois noté D(f1, .. . , ft) / D (x 1 , • •. , Xt).
Remarque 1.2.3 Soit D un ouvert. de JR 1 e t j : !1 -+ lR une application
dériva ble e n un point a E n, alors Df(a).x = L~= l D;f(a)x; po ur tout
x = (x; h <·i<l E JRt. Muni ssons JRt de la struc ture hilbe rtienne usuell e dé finie par
le produit ~c~laire euclidie n (xly) = L~= l x;y;. La formule précéd e nte montre
qu'on a alors (remarq ue 1.1.4) grad f(a) = (DJ(a))i ~;~ l·
Le théorème des fo ncti o ns composées et les re la tions ( 1.2.7) perme tte nt d ' ex-
plicite r les dé ri vées partielles d ' une fo nction composée . Do nnons- nous un troi-
sième espace normé G = f I Z= i Gk> produit d'une fam ill e finie d'espaces normés
G1.: ; notons r 1.: : G --7 Gk cl v k : G1.: -+ G les projec ti ons et injecti ons cano-
niques. On a alors la
Proposition 1.2.2 Les hypothèses étant celles du théorème l . l . I, on a
m
( 1.2.9) D ;(g o f)k(a) = L D gk(j(a))
1 o D;fj(a) E l(E;; G1.:) ;
j= l
1.3 LE THÉORÈME DES ACC ROISSE MENTS FIN IS 15
Notons c = s upJ l'ex trémité de I . On observe d 'abord que a < c car ( l.3.3)
est vérifié pour x suffi samment voisin de a d ' après la continuité de f et g. On
observe e nsuite que c E 1 car ( 1.3.3) est vérifié pour tout x E [a, c [, donc pour
x = c. Po ur vérifier que c = b, raisonno ns par l' absurde e n supposant a < c < b.
Les fon cti ons f et g éta nt dérivables à droite au po int c, il existe y E ] c, b[ tel que,
pour tout x E Je,
y],
Exercice 1.3.4 Soient E, F des espaces no rmés, n un ouvert de E er f : !l -t P une a ppli cati on
différentiable. Montrer que l' application D f : !l ~ .l (E ; F ) est continue en un po int a E n si, et
seulement si , pour tout c > 0 , il ex iste 8 > 0 tel que
où a = (a;) et x = (xi).
20 CHAPITRE 1 CA.LCUL DIFFÉRENTIEL
Preuve Les appli cali o ns xi r--t f(ai, ... ,ai- i ,Xi,ai+ 1 , ••. ,at) sont linéa ires
e
conlinues, donc de classe 1 et
D;f(a).xi l(a1 , .. . , ai- 1,xi, ai+1, ... ,at) .
=
Vérifi ons que l'applicatio n D;f : a E n ; = 1 Ej r--t D;f(a) E .C(Ei; F) esl
1
continue. Noton s Pi : n ; = l Ej -+ TI j = l Ej l' applicalio n linéaire continue dé-
#i
finieparpi(a) = a' où a' = (a 1 , ••• , ai- i , ai+I,···,at). Notons par ai lle urs
l(a' , .) E L(Ei; F) l'application linéaire conlinue
Xi >-t f(a1 , .. . ,ui-1,xi,ai+1, ... ,at) .
Si 11111 désigne la norme de l' appli cation multilinéaire continue 1, on a
l
s uiva ntes : la fonction f est-ell e différenti able e t, en cas de réponse pos iti ve, a-l-
o n D(limn--Hxi f n) = limn-->oo Dfn? li s'agit do nc d'ex pliciter des hypothèses
autorisant la permutation de la dérivation et du signe "limite". Les théorèmes per-
mettant la permutation de de ux limites reposent généralement s ur des hypothèses
de convergence uniforme (voir par exempl e [27 , exercice 2.27 .7]). Nous ferons ic i
des hypothèses de convergence uni forme locale portant sur la s uite des dérivées.
Rappelons [27 , exercice 2.27.5] la signification de cette notion de convergence :
étant donné un espace topo logique X et un espace métrique Y, on dit qu'une
suite Un) d 'applications de X dans Y converge localement un iformé ment vers
f : X --+ Y si tout point x E X admet un vo isinage V Lei que la suite Un 1v)
converge uniformément vers flv. Lorsque les fonctions in so nt continues, il e n
est d e même de i .
O n a alors le
Théorème 1.5.1 Soit in : n c E --+ F une suite de fo nctions différentiables
( resp . de classe e1 ) telle que la suite D in : n --+ L(E; F) converge localement
uniformément.
1. Si la suite Un) converge simplement vers f, alors la convergence
est localement uniforme, f est différentiable (resp. de classe e1 ) et
Df (x) = limn-->oo Dfn(x) pour tout x E n.
2. Si Fest un espace de Banach, sin est connexe et s'il existe au moins un
point a E n tel que la suite Un(a)) converge, a lors la suite Un) converge simple-
ment et les conclusions de /.subsistent.
Preuve Notons g la limite de la suite (D J".n) .
1. Soit a un point den, il ex iste une boule B(a ;r ), r > 0, conte nue dans n
telle que la suite (D f n) converge uni fo rmément vers g sur cette boule. D'après le
théorème des accroissements finis, pour tout x E B (a; r), on a
llfr(x) - iq (x) - Ur(a) - fq(a) )ll :::;
( 1.5 . 1)
{ ll x - all X SUPç E B(a;r) ll DJ~(Ç) - Dfq(Ç)ll.
D'après la co nvergence uni fo rme sur B( a; r) de la suite ( D fn), pour tout c > 0, il
ex is te un e ntier no tel que supçEB(a;r) llD fr(EJ - D ]q(E,) Il :::; c si p, q 2 no , d 'où
llfr(x) - fq(x) - Ur(a) - fq (a))ll :::; c llx - ail si p, q 2: no.
Utilisons la convergence simpl e de la suite Un), le principe du prolongement des
inégalités prouve que
llir(x) - f(x) - (J~(a) - f(a)) l :::; c llx - all si P 2 no ,
d'o ù
llfr(x) - f(x)ll :::; lifr( a) - f(a) Il +cr si p 2: no el x E B(a; r).
Cette inéga lité prouve que la suite U n) con verge uniformément s ur la boule
B(a ; r) ; cette suite converge donc locale ment uniformément.
22 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
Remarque 1.5.2 Lorsque E est un produit fini d 'espaces no rmés, les formul es
( 1.2.4) et ( 1.2.5) montre nt que la suite (D fn) co nverge uni for mé me nt (resp . loca-
lem e nt uni fo rméme nt) s i, e t seul e ment s i, les sui tes des dérivées partie lles (Ddn),
1 ::; i ~ l , converge nt uni fo rmément (resp. localement uni fo rm é ment). Avec les
hyp o thèses du théorè me 1.5. 1, la fo rmule ( 1.2.4) mo ntre que
D.;( lim fn)(a) = lim Ddn(a) po ur to ut a E r!.
n -700 n-+oo
Remarque 1.5.3 Le théorè me 1.5. l subs iste, avec la mê me dé m onstratio n, po ur
des fo nctio ns défi nies sur un intervall e de R.
B - Dérivées d'ordre supérieur
n
OO
e 00 (0 ; F) = ek(O ; F)
k =O
et C00 (0 ; F) est un sous-espace vectorie l de tous les espaces e1c(O; F).
Remarque 1.6.1 Soit f : Q -+ F une app lication k-fois différentiable au voisi-
nage d ' un point a E 0 ; par définition, f est k + 1-fois différentiable au poi nt
1.6 DÉRIVÉES SUCCESSI VES 25
(D - j.()
9
a .X ).y = .
1tm A(t,x, y) , x, y E
E,
t-tO, t tôO t2
où
A(t, x, y) = f(a + t(x + y)) - f(a + tx ) - f( a + ty) + f(a);
cette dernière express ion, définie pour t suffisamment petit, étant symétrique en
x, y, on obtiendra bi en le résultat vo ulu : (D 2 f (a).x) .y = (D 2 f(a).y) .:r.
Soit B(a; 2r) C Q une boule sur laqu elle f est différentiable. La fonction A
est alors bien définie pour ltl llxll < r et ltl llYll < r . En outre, si ltl llxll < r, la
fo nction
g('fJ) = f(a + t(x + 17)) - f(a + t'f}) - t 2(D 2 f(a).x).17
est définie et différentiable dans la bou le B(O; r/ltl). D'après le théorème des ac-
croissements finis, on a donc
( 1.6.3) l g(y) - g(O) l ~ llYll sup IJDg(·17)ll·
r1E JO,y[
Or
Dg('fJ) = t D f(a + t(x + ·17)) - t Df(a + t ·17) - t2 D 2f(a).x ,
d'où
llDg(77)ll ~ ltl l Df(a + t( x + '/"/)) - Df(a) - D2 f(a) .t( x + 77)11
+ltl ll DJ(a + l'l1) - Df(a) - D2 f(a).t·17ll-
1.6 DÉRIVÉES SUCCESSI VES 27
Écrivons alors que f est 2-fois diftë renti abl e a u poi nt a. Soit c > 0, il ex iste
c5 E JO,r[ tel que
llDf(a + h) - Df(a) - D2 f(a).h ll :S € llhll s i llhll :S 6.
On e n déduit que
llDg(77)il :S € itl 2 (llx + 1111 + 111111) si ltl llx + 7Jll :S c5 et ltl l r/11 :S ô,
d 'où
sup llD9(77) l :S c lti2 (llx ll + 2llYll) s i itl (llxll + llYll) :S c5.
17E ]O,y(
D 'après ( 1.6.3), ceci prouve (x et y sont fixés) que g(y) - g(O) = o(t 2 ) e t cec i
permet de conclure car
g(y) - g(O) = A(t, x, y) - t 2 (D 2 J(a) .x).y.
2. On raiso nne ensuite par récurrence ; supposons le théorème démontré jus-
qu 'à l' ordre k. La dérivée d'ordre k + 1, Dk+ l f(a) E L(E; lk(Ek; F)), est la
dérivée au po int a de la fonction x H Dk f(x), fonction qui , d 'après l' hypo-
thèse de récurrence, prend ses valeurs dans le sous-espace év idemm ent fermé des
appli cation s multilinéaires continues el sy métriques. D'après la remarque 1.1 .5,
Dk+l f(a) .x1 est une application multilinéaire continue sy métrique de Ek dans
F ; e n d 'autres termes, l'application
(x1, ... ,xk:+1) H Dk+ 1f(a) .(x1, ... , Xk+i)
est une fonction sy métrique des variables x 2 , ... , xk+l· To ute permutation po u-
va nt s'écrire comme un produit de transpositions, il suffit alors de vérifier que
Dk+ 1 J(a). (x1, x2, X3, ... , Xk+ 1) = Dk+l f (a) .(x2, X1, X3, . . . , Xk+i),
c 'est-à-dire
D 2(Dk - l f)(a).(x1 ,x2) = D 2(Dk- l f) (a).(x2,x1) E L k- 1(Ek - 1; F) ,
qui résulte de 1. appliqué à la fonction Dk - l f. Q.E.D.
Indiquons comment se généralise le théorème 1.5.1 . En raisonnant par récur-
re nce, on obti ent le
Théorème 1.6.2 Soit f n : 0 c E -t F une suite de fonctions de classe <::k où k
est un entier ?: 1 telle que la suite D k fn : rl -t Lk(Ek; F) converge localement
uniformément.
1. Si pour tout j E [O, k [la suite ( D J f n) converge simplement, alors la conver-
gence est localement uniforme, limn-700 f n est de classe ek et
DJ( li m fn) = lim Dj fn pourO :S j S k.
n -too n -+cx:>
2. Si F est un espace de Banach, si 0 est connexe et si, pour tout j E [O, k [,
il existe au moins un point aJ E 0 tel que la suite (DJ f n(aj)) converge, alors les
suites (DJ f n) convergent simplement et les conclusions de /.subsistent.
3. Si Cfn) est une suite de fonctions de classe e00 telle que pour tout entier k la
suite (Dk f n) converge localement uniformément, alors limn-+oo f n est de classe
e00 et
D k ( lim f n ) = lim D kfn pourtout entierk .
n -too n ~CX)
28 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
m
(1.7.1)
j=l
Preuve Le théorème étant acquis pour k = 1, on raisonne par réc urre nce ; sup-
posons le théorème démontré jusqu'à l'ordre k . Si la fo nction f est (k + 1)-fois
diffé rentiable au point a, e lle est k-fois différentiable au voisinage de a et on a
donc Dk fj(x) = % o Dkf (x) pour x voisin de a; ceci montre que la fonction
x >-+ Dk J1(x) est la composée des appli cations x i--+ Dk f(x) E Lk(Ek ; F) et
·u E [,k(Ek ; F) >-+ qj o u E Lk(Ek ; F1 ) ; la première app li cation est différen-
ti ab le a u point a par hypothèse el la seconde application est e00 en tant qu ' applica-
tion linéaire conti nue ; d' après le théorè me des fo nctions composées, les fonc ti ons
Dk fj sont donc différentiables au point a et pour tout h E E
D(D"' fi )(a).h = q1 o (D(Dk f)(a).h) E Lk(Ek ; F1 ) ,
ce qui prouve la première re la ti on ( l.7 . 1) à l'ordre k + 1. On démontre de même
que f est ( k + 1 )-fois différentiable si les fj le sont, ainsi que la seconde relatio n
( 1.7 . 1) à l' ord re k + l. Ceci prouve que f est k-fois différentiable au point a si, el
seulement si, les fonct ions f j le sont el ceci prouve également les relat io ns (1.7 .1),
relations qu i montrent que f est de classe ek si, et seulement si, les fonctions f 1 le
sont. Q .E.D.
L'isomorphisme T >-+ (TJ). où T1 = qj o T, de Lk(Ek; IT;'= l F1 ) sur
fl;: 1 Lk(Ek ;F 1 ) permet d'écrire simplement (1.7. 1) sous la forme
Dk f(a) = (Dk fj(a)) .
L es considérat ions précédentes vont nous permettre d'établir le théorè me des
fonctions composées.
Théorème 1.7.2 l es notations étant celles du théorème 1. 1. 1, si f est k-fois dif-
f érentiable au point a (resp. dans n, de classe ek, de classe e00 ) et si g est k-fois
e
différentiable au point f(a ) (resp. dans n', de classe ek, de classe 00 ), alors g o f
est k-fois différentiable au point a ( resp. dans n, de classe ek' de classe e00 ).
1.7 FONCTIONS DÉFINIES ET À VALEUR S DANS UN PRODUIT 29
Preuve Le théorè me est acqui s pour k = 1 ; supposo ns le démo ntré jusqu 'à
! 'ordre k :;::: 1 et s upposons f et g ( k + 1 )-foi s di lfére nti abl e aux points a e t
f (a) . Les fon cti o ns f e t g é tant k-foi s d ifférentia bl es au vo isi nage de a et f (a) ,
on a D(g o J )(x ) = Dg(f(x )) o D f( x) po ur x vo is in de a. L' applicati o n
x H D(g o f)( x ) est la composée des a pplicatio ns
x H (D g(f( x )), Df (x )) E l (F;G) x L(E ; F)
et
(u , v) E l(F; G) x L(E ; F) H u o v E L(E ; G).
e
La se conde est de classe 00 e n tant qu 'applicatio n bilinéa ire continue. Qua nt à
la pre miè re, elle est k-fo is diftë re ntiable au po int a d'après la proposition 1.7 .1
car l' a pplication x H D g(f (x )) est k-foi s différenti able a u po int a d 'après )' hy-
pothèse de récurre nce e l les hypothèses sur f et g . E n utili sant de no uveau l' hy-
pothèse de récurre nce, o n constate que l'applicatio n x H D (g o f)( x ) est k- foi s
différenti able au po int a, ce qui sig nifie que g o j est (k + 1 )-foi s diffé renti abl e au
point a.
L e mê me rai sonne me nt par récurre nce mo ntre que gof est de c lasse ek lo rsque
f e t 9 le sont. Q.E.D.
E xercice 1.7.1 Avec les notations du théorème 1. 7.2, on suppose f el g 2- fois différentiables au x
points a et b = f (a ) respecti vement, montrer que
D 2 (g o J )(a) .(h , k ) = D 2 g(b).(Df (a ). h , D J(a) .k ) + Dg(b ).(D 2 J (a).(h, k )),
pour toul h , k E E .
Pour des foncti o ns dé fini es sur un produit d 'espaces no rm és, nous avons intro-
duit (définiti on 1.2. l ) la notion de dérivée parti e lle ; ce sont des dérivées partie lles
du premier ordre. Nous allo ns dé finir ma intenant les dé ri vées partie lles d 'ordre
supé rieur par récurre nce sur l' ordre de dé riva tion .
D onno ns-nous k enti ers i 1 , . .. , ·i k appartenant à l' inte rva ll e [l , l] ; no us diron s
que f adm et au point a une dérivée partie lle d ' ordre k pa r rapport à xi ,, . . . , xik ,
notée Di , .. . Di< j (a), si f admet une dé rivée partie l le d ' o rdre k - 1 par rappo rt à
Xi 2 , • . . , Xie pour tout x vois in de a, soit Di2 • • . Dik f (x ), qui adme t une déri vée
partie lle par rappo rt à xi, ; o n pose a lors
D i1 .. . D;e f (a) = D ;, (D.; 2 . .. D;k f)(a) ;
il es t clair que cec i constitue bi en une dé finitio n par récurre nce e t que
Di , .. . Dik f(a) E L(Ei 1 ; L(Ei2 ; . . . ; L(E.;k; F) ... ) ).
On observe que l' applicatio n qui à un é lé me nt u de cet espace d' applicati ons li-
néa ires et continues associe l' applicati o n
(x.; 1 , . . . , Xi k) E E i1 x . . . Eik H ( . .. ((u.xi,) ..T i 2 ) . . . ).x;k EF
est un isomorphi sme s ur l' espace [, (Ei, , . . . , Eik; F) des a pplications multili-
néa ires et continues de B; , x . .. Eik da ns F ; ceci nous pe rmet de co nsidére r la
dérivée partie lle Di, . . . Di,f (a) c omme un é léme nt de ce de rnier espace, c'est-
à-dire de noter plu s s imple me nt D i 1 • . . D;J (a).( x .;" . . . , Xie ) ce qui était no té
(... (Di, .. . Dik f (a). xi ,) .Xi 2 ... ).xik ·
30 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
Lorsque 'i 1 = ... = i1,; = i, la déri vée partielle corresponda nte est no tée plus
simple ment D f f( a) E 1.,k(Ef; F).
O n a alo rs
Proposition 1.7.3 Si f est k-fois différentiable en un point a, f admet d es dérivées
partielles d'ordre ::; k et on a
( 1.7.2) D; 1 •• • D ;J(a).(x;,,. .. ,x;,) = Dkf(a) .(>..; (x; 1 1 ), • • • , À;,_(xi. ))
pourtout(x; 1 , • • • ,xi.) E E;, x ... x E.;. et
l l
( 1.7.3) D"' f (a).(x 1 , ... , xk) = L ... L Di, ... D;k f (a).(x.~ 1 ,. •• , :rf.)
·i 1=l i·= l
pour tout xJ = (x{ , . . . , xf) E fJ:=i E i. On peut également écrire ces relations
sous la f orme
( 1.7 .4) Dii ... D;" f (a) = Dk f (a) o (>..; 1
, • • • , >.;.),
l l
( 1.7.5) Dk f (a) = L ...L D.; 1 •• • Di,f(a) o (p; 1 , • . • , p;, ),
i 1= 1 ·i c = l
l'ordre de dérivation k est alors égal à lai = I:~= l a; ; a est appelé un multi-
indice d e dérivation, lai est appelé la longueur de a.
Si a, /3 E N 1 so nt deux multi -indices de dérivation et si f est lai + l,81-fois
différentiable e n un point a, on a d' après ( 1.7 .7)
(1.7.8) n cx+f3 J(a) = Dcx (D f3 f)(a) = D f3 (D C> f)(a)
où a+ /3 = (o:i + /1; ) si a = (o:;) , ,B = (,Bi )·
Note Il n' y a év idemment pl us rie n de semblable dans le cas général : par exemple,
la relation ( 1.7.6) signifie pour les dérivées partie lles secondes que
DiDj f(a) .(xi, Xj) = D1Dd(a) .(xj,Xi ) où Xi E Ei,Xj E E 1 ;
autrement dit, l'application D 1 Dd(a) E L(EJ , Ei ; F) est la composée de l'appli -
cation (x 1,x;) E Ej x Ei >--+ (x;,xj) E E; x E1 et de l'application
DiD1f(a) E L(E;, E1; F).
Remarque 1.7.1 Si fn : Q c It=i E; --+ Fest une suite de fonctions de classe
e1.:, les formules (1.7.4) et (1.7.5) montrent que la suite (Dk fn) converge simple-
ment (resp. uniformément, localement uniformément) si, et seulement si, toutes
les dérivées partielles d 'ordre k convergent simplement (resp. uniformément, lo-
calement uniformément). Sous les hypothèses du théorème 1.6.2, on a alors pour
toute dérivée partielle d ' ordre j -::; k
lim Di 1
n~oo
••• D;f1 n = D; 1 • • . D; ( lim j",, )
J n --+oo
avec une convergence uniforme locale et, en particulier, lorsque tous les espaces
facteurs Ei sont égaux à lK
lim D e. f n = D°' ( lim f n ) pour lai :S k.
n--).OO n40C>
pour tout a E N 1 tel que 1ni :S k, la sommation portant sur les mufti-indices
,BE N1 tels que ,B :::; a, c'est-à-dire tels que ,Bi :Sa;, 1 :S i :S l, et
(a)/3 - Il ·i = l
a; !
,Bi ! (a; - ,Bi) ! .
1.7 FONCTIONS DÉFINIES ET À VALEURS DANS UN PRODUIT 33
Preuve La formule de Leibniz étant trivi alem e nt vérifiée pour lo:I = 0, il s uffi t de
vérifier sa stabilité par dérivation. D'après ( l .4.2), on a
DiDO'.w(a) = L (;)
(B(DiD 13 u(a), n o. -f3 v(a) )+B(Df3 u( a), Dino: -f3 v(a)) ).
/3 <o:
Posons 8i = (5ij)i $j $l où Ôij = 0 si ·i of. jet ôii = 1 ; si a' = a+ 5.;, la formu le
précédente peut s'écrire
D a' w(a) = L c(o:', /3')B (D f3 ' u(a), D°'' -/3' v(a)),
/3' <a.'
où
si f3; = 0,
s·i f3; = ai +1
et o n vérifie que , da ns tous les cas, c( o:' , {3') = (~'.). Q.E.D.
Exercice 1.7.3 Les notations étant cell es de la propos ition 1.7.6, si J est un sous-ensemble de l'in -
tervall e [l , k] de N, on pose J' = [l, k] - J, l = Card (J), l' = Card (J'), XJ = (xi) ·i EJ E E 1 et
xp = (x;)i EJ' E E 1' si x = (xih ::;i ::; k E Ek ; on pose en fin
'Pa,r(x) = X -
<p ( -
a)
-. - .
7
Exercice 1.7.5 1. Soient E, (ll•llil iE l• un e. l.c. séq uentie llement com plet et (xn) une s uite de E
te lle que L ~= O ll xn Il i < oo pour tout i E I. Montrer que la série L ~=O Xn est converge nte.
2. Soient E un espace de Fréchet et (xn) une suite de E. Montrer qu ' il ex iste des ên > 0 tels que
la séri e L ~=O ênXn soit convergente [on notera que la to pologie de E pe ut être définie par une s uite
croissante de semi -normes].
3. En utili sant 2 ., montrer le résultat sui vant: soie nt 0 un ouveit de IR 1 et F une paJt ie fermée de
rl, alors il ex iste une fo nction f E e 00 (rl), f 2': 0, telle que F = f - 1 ( {O}) [écrire
OO
rl-F = LJ B(an;rn)
n=O
34 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
e
et utiliser (exercice 1.7.4) des fonction s f n E 00 (fl) telles que / ,:;-
1
( {O}) = ri - B (an ;r,,) ].
4. Soit F un fermé de fl , montrer qu' il existe une fonction f E e 00
(!1) telle que F = supp f si,
et se ulement si, F = F [on rappelle que le suppon de f est l ' adhérence dans ri de l 'ense mble des x
tels que f (x) ~ 0] .
5. Si A et B sont deux fermés di sjoints de ri, déduire de 3. qu ' il ex iste une fonction <p E e00 (!1)
telle que
Note Ce rés ultat est plus précis que celui que nous établirons sur une variété (corollaire 1.22.6).
Exercice 1.8.2 On cons idère J' espace de Fréchet séparable e00 = e00 ([a , b]; !K) (exerc ice 1.8. 1).
Montre r que l' opérateur de dé ri vation D : e 00
---+ e 00
est hypercyclique [27 , e xercice 3.4.4] [utili ser
l'opérateur S défini par
(Sf)(x) =Le f (t ) dt , a ~ x ~ b,
et vérifier que les suites (Dk f) et (S k f) convergent vers 0 pour tout poly nôme f] . Ceci montre
qu ' il ex iste des fonct ions f E e
00
dont l'orbite LJ);°=0 {0k f} est dense et l'ense mble des J E e 00
(y1 , ... , Y)) E Ej >---) L DJ f(a).(x1 , ... , X;- 1, y;, Xi+1, ... , x j) E F ;
i= l
Ceci prouve que l' applicaticm x >---) D1 f (a).x1 est dérivable, de dérivée égale à
j DJ f(a). x1 - I E l(E; F) et, par suite, on a
f;
k . 1
Dg (x) = Df(a + x ) - Dj f(a). (jx~-l)! .
D'après l' hypothèse de réc urrence appliquée à la fonction D f , pour tout E > 0, il
existe ô E JO, r[ tel que llDg(x)ll : : ; E llxllk- l si llxll : : ; ô. D' après le théorème des
accroissements fini s, on en déduit que llg(h) - g(O)ll : : ; cil hllk si llhll : : ; ô, ce qui
prouve le théorème à l' ordre k . Q.E.D.
Exercice 1.9.l Soit f : ri c E __, F une foncli on de classe Ck.
1. Soit a E 0, montrer que, po ur tout c > 0, il ex iste ô > 0 tel que
k .
(1.9 .2) llf(x) - 2::= Di j(y). (x ~' y)l Il :Sc llx - vllk
j=O J.
lorsq ue x , y E 0, llx - ail :S ô et l Y- ail :S ô [raisonner par réc urre nce sur k].
2. En déduire que, pour to ut compact K C ri et to ut E > 0, il ex iste ô > 0 tel que l' inégalité
( 1.9.2) soit vérifiée dès que x , y E K et llx - Yll :S ô.
On définit le reste de la formule de Taylor à l' ordre k par
k l j
rk(h) = f(a + h) - L D J f(a).~;
j =O J.
le théorème précédent signifie que rk( h) = o(llhllk). Pour k = 0, le théorème
des accroissements finis précise le comportement de ce reste ; nous al Ions d' abord
généraliser le corollaire l.3.2.
Proposition 1.9.2 Soit f: [a, b]--+ F une fonction de classe ek, k E N, (k + 1)-
f ois dérivable sur ]a, b[ telle que 1
1Dk+ 1 f(x) ll : : ; M pour a < x < b. On a alors
~ . (x - a)J
f (x) = L D 1 f(a) ï + rk(x), a ::::; x ::::; b,
j =O J.
où
(x - a)k+i
(1.9.3) llrk(x) ll :S M (k + l )!
1.9 FORMULES DE TAYLOR 39
D f(x) = t
j = l
Dj f(a) (~ :-_aiJ)~
J
1
+ Drk(x),
ce qui prouve que Drk est le reste de la formule de Taylor à l' ordre k - 1 pour la
fonction Df. D'après l'hypothèse de récurrence, o n a donc
1
ce qui prouve que Dkf(a) .hk est une somme de termes de la forme
na f (a) ha où lo:I = k. Le nombre de fois qu 'apparaît le terme D°' f(a) ha est
égal au nombre de k-uples ('i1 , ... , i1.;) E (1 , LJk tels que le nombre d ' indices ij
égaux à i soit exactement o:i : ce nombre est donc k!/ o:! où o:! = a 1 ! x ... x o: 1!.
Il en résulte que
nk f(a) . hk = ~ D°' J(a) ha
k! L..,, o:!
lal =k
et la formule de Taylor s 'écrit
Exercice 1.9.3 Théorème de Borel Étant donné une famille quelconque de réels Ca , o: E N1, on se
propose de co nstruire une fonction j E C00 (JR. 1 ; IR) tell e que D 0 f (O) = Ca pourtout a. On procédera
de la façon s ui vante .
1. Soit u la fonction définie à l'exercice 1.7.4, on pose v (t) = c u(l - t 2 ) o ù c est tel que
J::' 00
v (r) dr = 1, puis w (l) = J~= v ( r) dr et, si a et b sont des rée ls tel s que a < b,
Oa, b(t) = w ( - 2- t - -b + - . a)
b- a b- u
Montrer que cette fonction Oa, b : JR:--+ lR est C00 , que 0 :S Ba ,b :S 1,
2 . Si O < a < b, construi re en utili sant. 1. une fonction cp E C00 (JR 1) te lle que
Montrer qu ' il est possible de chois ir les réels t a > 0 te ls que celle série et to utes les séries obtenues
par dérivation terme à terme convergent uniformé ment [on po urra vérifier qu 'on peul prendre l a = l si
lco.I S 1 et t 0 = lcal si lcn l 2': 1]. En déduire que la somme f(x) de cette série définit une fonction
C00 et que D" f(O) = Co. pour tou t a:.
1.9 FORMULE S DE TAYLOR 41
pour to ut (x 1 , ... , xk) E Ek. En déduire que Loute appli cati on multilinéaire symétriq ue est détermi -
née pa1- ses valeurs sur la di agonale de Ek.
Exerci ce 1.9.5 Soit f : I! C E -+ F une appli cat ion k -fois di fférenti able en un point a E I!, on
suppose qu ' il ex iste f o E F et, pour 1 ~ j ~ k , des applications f i E ,(, j ( Ei; F ) telles que
k hi
/(a+ h ) - L h-:i = o(llhllk)
j =O ] ·
M ontre r qu'on a alor s Di / (a) .hi = f i .hi, 0 ~ j ~ k , pour tout h E B. L orsque les applicati ons
f i so nt sy métriques, en déduire que Di f (a) = /i(a) [util iser l'exercice 1.9.4] .
Exercice 1.9.6 L es notati ons étant ce ll es du théorème des fonctions composées (théorème 1. 1.1 ), on
suppose f et g k -foi s différenti abl es aux points a et b = f (a) respecti vement.
1. M ontrer que, pour tout x E B,
k! . . . . .
Dk(g o j )(a).xk = Lk
L -:i-:ïDJ g(b) .(0' 1 j(a ).x' 1 , .•. , D 'J f(a ).x'J)
i = l iEN•i, lil = k i.].
+
où i = (-i1, . .. ,ii ) E N*i, lil = i 1 + ... ii [on pourra composer les développements de Tay lor à
l 'ordre k des fonctions f et g, puis utili ser l' exercice 1.9.5].
2. Retrouver lorsque k = 2 le résultat de l'exercice 1. 7. 1.
3. L orsque E = F = IK, déduire de 1. l a formule
oü la somme porte sur l 'ensemble des a: = (0::1 , ... , Œk) E Nk vérifi ant l' éq uation
Exercice 1.9.7 Soient F un espace normé et f : f -+ F , f = [a, b], une fo nction de classe 2 . On e
pose M, = sup xE I llDk f (x)ll, 0 ~ k ~ 2, et 21 = b - a.
1. Soient xo E I et À > 0 tels que l'intervalle J = [xo - À, xo .>-] soit contenu dans [ , montrer+
alors que
b. En déduire q ue, po ur 0 < q ::; m in (p , 2), il ex is te une consta nte c > 0 tell e que, po ur to ut
a , b E IR,
l la + W- lal" - palal" - bl
2
:S c 161'1 (la i + lb l)p-q.
2. Montre r que l'appli cat ion f :x E l" r-+ ll x l l~ E IR est di ffére nti abl e et que
Df(x). h = p L x; lx;IP- 2
h;
iE J
o ù x = (x.; )i E / E LP, h = (h ;).;E t E LP.
3. En déduire que l'application ll • llP est différentiabl e en tout point x =J 0 et calc u le r sa déri vée.
Exe rci ce 1.9.9 Éta nt do nné une sui te 1vJ = (Mn ) de réels > 0, on note eM l'espace vectorie l des
fo nctio ns u E e=(IR) pour lesque lles il ex iste une constante c 2'. 0 te lle que
a. Montrer que T,,(x) = L::;': 0 (- l )i q;(x) [o n rappe lle [27 , exercice 3. 12.4] que, po ur tout
polynô me P de degré ::; n, P (x) = ;:;': 0 P (x;) q;(x) ].
. 11 - k
b. Si n - k est pai r, mon tre r q ue (- 1)'' 1- - 2- Dk q;(O) 2'. O.
J. Soit J-> un polynôme de degré n ::'.: l te l q ue IP (x ) I::; 1 sur [- 1, l ], montrer que
[no1er que 1Dk P (O) I ::; ;:;': 1 IDkq;(O)I et utiliser l,c. et 2. lorsq ue n - k est pair ; lorsq ue n - k
est impair, introduire le polynôme Q(x) = (l/2)[P(x) + (-l)k P(-x)] ].
4. Soi1 f : [-1, l] --+ Ill! une fonction de classe en où n est un entier 2'. 2, on suppose qu 'i l existe
des cons1a ntes Mo , Mn > 0 telles que l/(x)I ::; Mo et ID 11 f (x)I ::; Mn po ur lxl::; 1.
a. Soit 0 < k < n, montrer q ue
On note f : [O, oo[--+ lR la fo ncti on dont le graphe co nti ent les points (n;, an , ) pour ·i E Net qui est
affine s ur chacun des inter vall es [n;, n;+ 1 ]. On pose a .;1 = f( n ), M,~ = e"~,. M ontrer que
M;' :<S; !VI;, M~ , = M.,, , pour tout i 2:: 0 et Mt 2
:<S; M.;'_ 1 Mt+ 1 pour tout i 2:: 1.
Note L a fonction j est convexe, son graphe est appelé le polygone de Newton assoc ié à la suite de
points (n, an).
b. En utilisant 5,b. momrerque eM = eM •.
Note D ans l'ouvrage [ 15] de S. M andelbrojt, on trouvera des inégalités analog ues il celles de la questio n
5., mai s plu s préc ises, et même optimal es, et pour des fo ncti ons définie s sur un intervalle quelconque.
Exercice 1.9.10 Théorème de prolongement de Whitney Soient k E N un entier, F un fermé de
!Rn et f a : F --+ IR, la i S k , des appli cations. Pour tout x E IRn ettout a E F, on pose
1. S' il ex iste une application f E e1c( 1Rn) telle que f c. = 0 ° fil" po ur tout jaj :<S; k, mo ntrer
que po ur tout a E F et tout E: > 0, il ex i ste > 0 tel que o
( 1.9. 12) (x , Y E F, llx - a il S Ô et llY - a il S 8) ===? I R~(x , y)I S é llx - Yl lk - la l
44 CHAPI TRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
pour tout lo l '.:'.'. k [noter que D °' T/: (x) = Ll /3 l:S k - l<> I ! <>+/3(a)(x - a) i3 / (3! et utili ser l'exerc ice
1.9.1J.
L'objet de cet exercice est de démontrer que réc iproq uement, sous l'hypothèse ( 1.9 .12), il ex iste
une fonct ion J E e k(JR•) telle que I <> = D0 II F pour tout lai '.:'.'. k.
2. Lorsque F = JR• , si pour tout a E !Rn et tout t: > 0, il ex iste ô > 0 tel que
( 1.9. 13) (x E IR" et llx - ai l '.:'.'. 6) =- IR~(x, a)I :-::; t: llx - allk - 1<>1
pour tout loi '.:'.'. k , montrer que f o est de classe ek sur !Rn et que f 0 = D 0 f o, lai '.:'.'. k [raisonn er
par récurrence sur k].
3. Soi t 0 < 'Y < 1, on se propose d' abord de construire une fami lle (ai)iE I d'éléments de
!1 = !Rn - F telle que
( 1.9. 14) !1 = LJ B(a;;'"y2r.; )où ri = d(a i,F),
iE l
Fm = { x E Q ; d (x,F) = ( 1 +t:)"' }.
On pose îf;;(x ) = O((x - ai)hr;) , îf; = Li E / î/Ji el 'P·i = 'lf;.;/'t/J. Montrer que 'Pi E e= (n),
supp 'Pi C n i, 0 '.:'.'. <p; '.:'.'. 1, Li E / <p; = 1 sur Q et qu ' il ex iste, pour tout o E N" , une constante
Co 2': 0 tel le que
( 1.9.20) ID "'"'··(
..-i
x)I < d( x,Co
- F) l<>I
pourtout x E !1.
1.9 FORMULES DE TAYLOR 45
six E F,
si x E fi
D " f(x) - D" T,~(x) = L 2.:::( ~ )Dilcpi( x) [D 0 -ilTt, (x) - D a-/l r;(x)];
/lSa iE l
lorsque f3 = 0, maj orer D 0 T~ (x) - O°'Tt, (x) en utilisant a. et lorsq ue f3 > 0, observer que
L D il<p; (x) [D a -/l rt, (x) - D°' -il T/;: (x) ] = o fl <p; (x) [ D°' -il Tt, (x) - D"-il Tt( x) ]
i EI
pour to ut b E F ; on choi sira b E F tel que llx - bll = d(x, F) et on rai sonnera comme dans le cas
f3= O].
c. On pose pour loi :S: k
f a (x) si x E F,
g°' (x) = {
D °' f(x) si x E O.
Montre r que ces fonctions (g°') vérifient l'hypothèse de 2. el en déduire que f est de classe ck sur JRn
et que n cx
fi F = f "' pour tout la i :; k: ceci prouve le théorème annoncé de Whitney.
6. Théorème de Whitney C00 On se donne des fonctions f " : F --+ IR pour tout o E Nn et on
suppose que ( 1.9. 12) est vérifié pour tout entier k, alors il existe un e fonction f E C00 (lRn) tell e que
D a fi F = f °' pourtout O.
On pourra raisonner de la faço n suivante. Soit (P k) une suite de réels > 0 telle que
limk --+oo Pk = 0 ; pour i E !, on pose A ; = {k E N; r ; :S: Pk }, k; = 0 si A; = 0 et ki = m ax Ai
si A i est non vide. Alors la fonction
si x E F,
si x E 11
e t, vu l'hypo thèse 2., il ex iste un voisinage ouvert 0 du point a et une boule ou-
verte B(b; r) tels que 0 x B(b ; r) C f! et llDyg(x,y) ll ::; k < 1 po ur tout
(x, y) E 0 x B(b ;r). D'après le théorème des accroissements finis , o n a donc
llg(x, Yi) - g(x , Y2) Il ::; k llY1 - Y2ll pour (x , Y1) , (x, Y2) E 0 x B(b; r).
La propos ition 2.26.4 de (27] appliquée à la fonction g: 0 x B(b;r) -+ F fournit
a lors les asse rtio ns du théorème. Q.E.D.
Le théorème affirme l'éq uivale nce
((f( x, y) =c et (x,y) E A x B) {:=:> (y = cp(x) el (x,y) E A x B) ,
le point x apparte nant à A , l'équatio n f (x, y) = c n 'admet qu ' une solution appar-
tenant à B ; comme le montrent des exemp les simples, l'éq uatio n peul fort bien
posséder d'autres soluti ons n'appartenant pas à B.
Remarque 1.10.1 Si l'un des espaces F , Gest de dimension finie , il s sont néces-
sairement tous deux de dimension finie et de même dimension, vu qu'ils doivent
être isomorphes d ' après l' hypothèse 3. ; celle hypothèse signifie alors que le jaco-
bien de f (x, . ) a u point (a , b) est non nul.
Pour dé montrer que cp est de classe ek lorsque f l' est, la formule (1 . 11.6)
montre qu ' il fa ut étudi er la di ffüre ntiabilité de l'applicati o n u >-+ u - 1 de
Isom (F; G) dan s L(G ; F).
Proposition 1.11.3 Soient F et G des espaces de Banach, l'application
1
h: u E Jsom(F;G) ri u- E L (G;F)
est de classe e 00
et
1
(l.I 1.7) Dh(u).v = - u - Lo vo u - où v E L(F;G).
Preuve D'après le théorème 3.19.8 de [27] , l'e nsemble fsom(F ; G) est un o uvert
de ,l ( F; G) et on peul donc parler de la diftë re nti abililé de h ; rappelons éga le me nt
que h est continu .
1 • Montrons d' abord que h est diffé rentiab le et que sa dérivée est d onnée par la
formule ( 1.11.7). Cette dérivée Dh( u) doit ê tre une application 1inéaire continue
de L (F; G) dans L(G; F) ; il e n est bien ainsi de l'application v r i - u- 1 ovou - 1 .
On a pour v suffi samme nt petit
E(v) (u + v) - 1 - u- 1 + u- 1 o v o u- 1
(u + v) - 1 o (u - (u + v)) o u - 1 + u - 1 o v o u - 1
(u- 1 - (u +v)- 1 ) ovo u - 1 ,
d 'où llE (v)ll :::; llu- 1 - (u + v)- 1 ll llvll llu- 1 ll ; la continuité de h montre que
E( v) = o( v ), ce qui prouve la différenti abi lité de h et la formule ( 1.1 1.7).
2. Montron s ensuite que h est de classe e1 . L'app lication
Dh: Isom(F; G) ---+ L(L(F;G) ;L(G;F))
est la composée des de ux applicati ons
h x h: u E Isom(F ; G) ri (h(u) , h(u) ) E L(G;F) x L(G ;F) ,
'lj; : (u 1 , u2) E L(G ; F) x L(G; F) H ·l/J (u 1, u2) E L(l(F; G) ; .l(G; F))
où i/; ( u 1, u 2) désigne l'applicati on linéai re continue
·l/J (u1,u2): v E L(F; G) r i - u1 o v o u 2 E l(G ;F).
L'application h x h est continue car h est continue et 1/; est bilinéa ire continu ce
qui prouve que Dh = 'lj; 0 (h X h) est continu ; h est donc de cl asse e1 .
3 . Supposons établi que h est de c lasse e1.: et montron s que h est de cl asse
ek + l. En effet, h X hestdeclasse ek et ·tj; estC 00 en tant qu 'application bilinéaire
continue ; il en résulte que Dh est de classe e1-.:, ce qui sig nifi e que h est de classe
ek+ 1 . Q.E.D.
Remarque 1.11.1 Soient n un ouvert d'un espace normé E et
u: D ---+ lsom(F; G) c L (F ; G)
une a pplication différentiable en un point a E O . La propos iti on précédente montre
que l 'application
u- 1 : x E S1 H (u(x) ) - 1 E .l(F; G)
50 CHAP ITRE 1 CALCUL Dl FFÉRENTIEL
Preu-ve Compte tenu des remarq ues qui précédent, le théorème 1.1 3.2 monlrequ'il
ex is te une forme linéaire A : JR.1' -t IR te lle que Df(a) +A o Dg(a) = 0;
si (ei )i :s; j :S: p est la base canonique de JRP, o n obtient le résultat vo ulu e n posant
ÀJ = A( eJ ). Q.E.D.
La recherche des points c ritiques de l'extrem um lié consiste donc à résoudre
le sys tème d'équations numériques
Dd(a) + L~= I . ÀJDigJ(a) = 0, 1 :S: i :S: n,
( 1.1 3.5)
{
9J(a) = 0, 1 :S: .J :S: p,
système de p + n équations dont les inconnues so nt, d ' une pan les n coordo nn ées
(ai) 1 ::;;:s; n du point a, d 'autre part les p i nconnues auxiliaires ( Àj h :s;J'.Ô P• appelées
rnulti pli cate urs de Lagrange . On observera que les poi nts critiques de l'extrem um
lié de f par les relations g 1 = 0, ... , gp = 0 sont s impl ement les points critiqu es
de l' extremum libre de la fonction f + L~= l Àj9J·
Remarque 1.13.2 L'hypothèse essenti elle que Dg( a) est de rang p s ig nifi e que les
p formes linéaires Dgj (a) E ..C (!Rn; IR) sont linéairemen t indépenda ntes et éq ui-
vaut à l' uni cité des multiplicateurs de Lagrange. Dan s la pratique, il ne sera donc
pas utile de vérifier que Dg( a) est de rang p: si on constate que les multiplicateurs
sont déterminés de faço n unique, il e n sera bien ainsi.
Exercice 1.13.3 On considère dans !Rn t ' ouve1t ri = {x E ~n; Xj > 0 po ur tout j} el la fonction
f : ri ---+ IR définie par la formu le J( x) = x 0 o ù x = (x i , . .. , Xn ). a = (ai , . . . , an), les °'1 sont
des rée l s > 0 donnés et x 0 = x~ l x ... x x~"'.
1. Ét udier les extremum de f liés par la relation I:,'/= 1 x j = 1.
2. En déduire q ue
1.14 Définitions
É tant donné un espace topolog ique séparé X, une carte de X de dime nsion n, où
n est un entier ;:::: 0, est dé fini e par la donnée d ' un ouvert U de X el d ' un homéo-
mo rphi sme rp U -+ cp( U) de U sur un ouvert cp(U) de ocn où
lK = lR ou C ; une te lle carte sera no tée c = (U, cp).
Étant donné deux cartes de X, c = ( U, rp) et c' = (U' , ip' ), 1'application , dite
c hangement de cartes,
1
cp' 0 ip - : cp(U n U' ) -+ cp'(U n U')
est un homéomorphi sme. Si ce tte application est un ek -diffëomo rphi sme où
k E Nu { oo}, on dit qu e les cartes c et c' sont ek-compatibles. Lorsque k = O, on
considérera que deux cartes so nt touj ours e 0 -compatibles.
U'
cp
~~~i)~(U')
Une fa mille (ci)iEf, Ci = (U.; , cp;), de cartes de X deux à deux ek-c o mpatibles
te ll e que (U.;)iEI soit un recouvreme nt ouvert de X est appe lée un atl as de classe
ek ; on dit alors qu' un te l all as définit s ur X une structure de vari é té différen-
tia ble de cl asse ek et de dime ns ion n, dimension qui sera notée dim X o u dim ocX
lorsq u'on désire précise r la natu re du corps. Lorsque k = 0, on parl e de variété
1.14 DÉFINITIONS 57
topologique ; dans ce cas, il n' y a e n fa it a uc une structure différe ntiable sur X qui
est s impleme nt un espace loca leme nt homéomorphe à ocn.
Note Si on s'en tie nt stric te me nt a ux définiti o n s, l'ensemble vide est une variété
de dimensio n n quel que so it l' e ntier n. Dire qu' un espace to po logique X est une
variété de dime ns io n 0 s ig nifie simple ment que la topolog ie de X est la topo logie
discrète.
La définiti o n d ' une structure de variété doit être précisée de la faço n suiva nte.
On dit que deu x atlas A et A' sur X sont équiva le nts s i A UA' est encore un a tl as ;
on dé finit ainsi une relation d 'équi vale nce sur l' e nse mble des atl as de classe ek et
on considère que deux atl as éq uivale nts défin issent la mê me structure de variété
sur X : au tre me nt dit, une structure de vari é té s ur X est une classe d'équival e nce
d 'atlas de classe e1.:. Bie n entendu , une var ié té de classe Ck est a fortiori de c lasse
s s
eJ pour 0 j k .
Sur une variété X dont la structure est définie par un atlas A , toute carte
c = (U, rp) e1.:-compatible avec toutes les cartes de A sera appelée une carte de
X ; s i x E U, on dira que c est une carte au point x ou un système de coordon -
nées locales e n ce point ; les coordonnées (x 1 ( x ), ... , xn (x )) du point ip (x ) sont
appe lées les cordonnées locales de X dan s la cane c. Si on note pri : ocn
---+ lK la
projection d ' indice i, on pose
induisent des atlas équi vale nts s ur U. Cec i permet de définir sur U une structu re
de variété d e même c lasse e t même dimension que celles de X ; cette structure est
dite induite par celle de X e t o n dit que U est une sou s-variété ouverte de X.
Exemple 1.14.1 Soit E un espace vectorie l de dimension fini e n ; o n munit E
de la topologie canonique qui est une topologie d 'espace de Ban ach. Toute bijec-
ti on linéaire i.p : E --+ ocn
dé finit un e carte de E et l'atl as réduit à cette seule
e
carte défi nit sur E une struct ure de variété de classe 00 (et mê me an a ly tiq ue) de
dimen sion n. Celle structure de variété ne dépend pas du choix de la bijection li-
néaire i.p: e n effet, si ip' est une autre bijection linéaire, l'application c.p' o ip- 1 est
un isomorphi sme de ocnsur lui - même et, a fo rtiori , un di fféo morphis m e.
Sauf av is cont raire , un espace de dime nsion fini e et, e n parti culi er sera ocn,
toujours muni de cette structure canonique de varié té. Il en rés ulte que sur tout
ouvert de ocn il ex iste une s tructure cano nique de variété en tant que sous-variété
ouverte de ocn.
Par exe mple, l'espace vectori el 1\IIn(lK) des matrices carrées d' ordre n es t de
dimension n 2 et le groupe linéa ire GL(n , JK) en est une sous- variété o uverte [27,
théorème 3. 19.8].
Remarque 1.14.4 Variété produit Soie nt X 1 , X 2 des variétés de cl asse ek et
de dimension n 1 et n 2 , l' espace X = X 1 x X 2 est mun i de la to p o logie pro-
d uit. Si c1 = (U1,'f?1) e t c2 = (U2,tp2) sont des cartes de X 1 et X 2 ,
c1 x c2 = (U1 x U2 , l.fJ 1 x 4?2), où ( 1P1 x r.p2 )(x1 , x2) = (1P1(x1), tp2(x2) ), est une
carte s ur X dite produit des cartes c 1 et c2. Si A1 = (c1 ,i ) iE I et A2 = (c2 ,J)J EJ
sont des atlas de X 1 et X2 , A = (c 1,i x C2,J) (i,J)E i x J est un atlas d e X dont la
cl asse d'équi vale nce ne dépe nd que de celles des atl as A 1 et A 2 . On dé finit ainsi
un e su·ucture de varié té s ur X de classe ek et de dimension n 1 + n 2 . On dit que
X est la variété produit des varié tés X 1 et X 2 .
Exercice 1.14.1 Soit X une vari éLé dénombrable à l ' infini [27, exerc ice 2.35. 10].
1. M o ntrer que X admel un atlas dénombrable el en dédu ire que X admet une base de topol ogie
déno mbrable.
2. M ont rer que la topo logie de X est métri sable [ ulili ser l 'exercice 2.36.8 de [27]].
3. M ontrer que to ut so us-espace l ocalement com pact de X est dénom brable à l' in fin i.
x' - 1 llYll 2 - 1 2y
(1.15 . 1) 'PeJx) = 1 - xD et 'Peo (y) = llY 112 + 1 eo + llYll2+ 1 ·
De même, la projection stéréographique à partir du po int -e 0 ,
'P-eu : §n - {-eo} --+ Rn, est un homéomorphisme de §n - {-eo} s ur rn;.n
do nn é par la formule
x' - 1 1 - llYll 2 2y
(l.15 .2) 'P -eu(x) = 1 + xD et 'P-eo(Y) = 1 + llYll2eo + 1 + llYll2 ·
On obtient ainsi de ux cartes (§ n - {eo},cpe0 ) e t (§n - { -eo} , 'P-eu ) de la
sphère §n ; ces cartes sont C00 -compatibles car, pour y E rn;_n - {O},
cp1 o cpi 1: cp; (U; n Uj) ----+ cpi (Ui n U1 ) est un difféomorphisme analytique.
Observons d ' abord que U; n U1 = 7r(Oi) n 7r(0 1) = 7r(Oi n 0 1) : en effet, si
X E 7r(O;) n 7r(Oj), il ex i ste 'U E O; e t V E 0 1 tel que X = 7r(-u) = 7r(v),
d'où ·u,v E O; n Oj d 'après la définition de la relation d 'équivalence R et par
conséquent x E 7r(Oi n 0 1) . On en déduit que
'Pi(Ui n U1) = 1/J; (O.; n 0 1) = {y E lKn; yJ #- O}
et
alors
('P1 0 cp,jl )(y) (cpj o rr)(yl, ... ' yi, 1, yi+ 1, ... ' y n)
Note Lorsque X et Y sont des variétés analytiques, on dit qu ' une application conti-
nue f : X --+ Y est analytique si so n express ion locale ( 1 .16.1) est analytique ;
lorsq u e IK = <C, on dit auss i que f est holomorphe .
Il est évidemment essentiel de comprendre comment se transforme I' expres-
sion l ocale de f lorsqu'on change de cartes. Si (U', r.p')et (V' , 1/;') sont deux autres
cartes de X et Y et si F' = 'l/J' o f o r.p' - 1 est l'expression locale de f dans ces
cartes, on a alors
F' = (1// o'lj; - 1 ) o ('lj;o f o ip- 1
) o (ipo<p' - 1
)
dans l'ouvert r.p'(U n U' n 1- (V n V')) et cette formule montre que F' se déduit
1
posons U = U' n f - 1 (V) e 1 'P = <p'j u, alors (U,cp) est une carte au point a telle
que f(U) C V.
La conditi o n est suffisante. Noto ns d 'abord que f est continu au point a, donc
en to ut point, car Jiu = ·t/J - 1 o F o <p est continu . Considérons alo r s des cartes
(U' , ip') et (V', 'If/) de X et Y et soit a E U ' n 1
r
(V'), b = f(a) . Il ex iste des
cartes (U, <p ) au point a e t (V, 1/J) au point b = f (a) vérifiant les hypothèses du
lemme. Alors, da ns !'ouve rt ip' (U n U' n f - 1 (V')) on a
·t /J'of oip' - 1 = ( ·~/ o ·tj; - 1 ) o (1/Jofoip - 1 ) o (ipoip'- 1 );
l'application 't/J' 0 f 0 ip' - 1 est donc de c lasse ek dans cet ouvert, donc de classe
ek a u vois inage de <p 1 (a) e l il en rés ulte qu 'elle est de classe ek dans l'ouvert
cp'(U' n f - 1 (V')). Q.E.D.
Ceci perme t de préc iser que dans la dé finition 1.16. 1, il suffit de vérifier la
condi tion pour les cartes appartenant à des a tlas ( ( U;, l.Pi ) )iE r et ( (Vj , 'l/JJ ) )J EJ de
X et Y. E n effet, ce tte conditio n éta nt réalisée, soit a E X ; il ex ist e des cartes
(Ui,lfJi) et (VJ,'l/JJ) aux points a et b = f(a), on pose U = Ui n f - 1 (Vj) et
<p = ip; lu ; les cartes (U, c.p) et (V, ·l/J ) = (Vj , 't/JJ) vérifient les hypothèses du
lemme et par conséquent f es t bi en de classe ek .
Exemple 1.16.1 Repre nons l'exemple des espaces projec tifs étudiés au paragraphe
1.1 5. On observe d'abord que la surjection canonique 7r : ocn+ 1 - {O} ---+ IP'n(IK)
est e= et même analytique : e n effet, cette ap plication est continue et d a ns la carte
(U;, <pi) sa représentation locale '!/J.; ='Pi o 7r est analytique dans l'ou'Vert Oi.
Considérons ensuite une fonction f : IP'n(IK) -+ Y à valeurs dans une variété
Y, alors la fonction g = f o rr : oc:n+i - {O} -+ Y est homogè ne de degré 0,
c'est-à-dire g(tx) = g(x) pour tout x E oc:n+l - {O} et tout t E OC*. Inversement,
si g : oc:n+ 1 - {O} -l Y est un e fo nction homogène de degré 0, il ex iste une unique
fo nctio n f : IP'.,, (OC:) -+ Y tel le que g = f o rr. D' après une propriété fo ndamentale
des topologies quotients [27 , proposition 2.24.3], f est continu si, el se ule ment si,
g est con tinu . Plu s généralement, f est de classe ek, 0 :::; k :::; oo si, et seulement
si, g est de cl asse e1.:. En effet, dans la carte (U;, 'Pi ) la fonction f se lit de la façon
sui vante : pour tout y = (y'' )i s;i$n E ocn, o n a d' après ( 1.15.3)
(f o <fi 1)(y) = (J o B;)(y) = g(y1 ' .. . ' y'' , 1, y i+ t ' . . . 'yn).
Ct:ci montre le résultat voulu et, si Y est une variété analytique, que f est analy-
tique si, et seulement si, g est analytique. Autrement dit, l'étude des fonctions de
classe el.: sur IP'n (lK.) équi va ut à I' étud t: des fonctions homogènes de degré 0 sur
oc:n+ l - {O} et ayant la même régul arité.
Remarque 1.16.1 Si f : X -+ F est une fonction défi nie sur une variété X à
valeurs dans un espace normé F, nous dirons que f est de classe ek, 0 :::; k :::; oo,
si, pour toute carte (U, <p) de X, l'applicatio n f o cp- 1 : cp(U) -+ F est de classe
e1.: ; nous noterons ek(X ; F ) l' ensemble de toutes ces fo nctions. Étant do nné que
(Àf + µg ) or.p- 1 = ,\f o<p - 1 + µg o<p - 1 , cet e nsemble ek(X; F) est un sous-espace
vec toriel de l'espaœ vectoriel '.J(X; F) de toutes lt:s applications de X dans F.
1.16 APPLICATIONS DIFFÉRENTIABLES 63
Lorsque Fest une algèbre no rmée [27, défi nition 3. 19.2], l' espace ek(X ; F) est
uneso us-algèbrede l'algèbre'.f(X;F)car(f x g) orp- 1 = (f orp- 1 ) x (g o<p- 1 ),
e n notant mulliplicativement la loi de co mpos itio n intern e . Lorsque F = IK, cette
a lgè bre est si mple ment no tée ek(X).
Lorsque F es t un espace vectoriel de dimension finie m muni de sa structure
canonique de variété, cet.Le défi niti on est cohé re nte avec la défi niti o n 1. 16 . l car,
pour t o ute bijection linéaire ·~J : F --1 IK"1, l' applicati on f o <p - L est de c lasse ek
si, e t seulemen t s i, l' applicatio n ·t/J o f o rp- 1 est de classe eA:. D e même, lorsque
X est un ouvert U d'un espace vectorie l Ede dimensio n finie L, celle définition
coïncide avec celle du parag rap he 1.6 car, s i <p est une bijection linéai re de E s ur
JK1, la seule carte (U, 'P lu ) constitue un atlas de U et dire que f o <p - 1 est de c lasse
ek éq ui va ut à d ire que f est de c lasse ek a u sens du paragraphe 1.6 .
N otons également le
Thé~rème 1.16.2 Soient X, Y et Z des variétés, f E e1.:(X; Y ), g E ek(Y ; Z),
alors g o f E e1.:(X; Z).
Preuve Noto ns l,m,n les dimensions de X,Y,Z. Soient a E X, b = f(a) e l
c = g(b ). Il ex iste des cartes (U,<p) au point a, (V,1/J ) et (V' ,7/J') a u point b,
(W, X) au point c telles que f (U) c V, g(V') c W et les app li cati ons
·t/Jo f o cp - L: cp(U )--1 !Km , X o g o 1j/- l :1/J'(V' )-+ Jl(n,
sont de classe e1.:. Posons U' = Un 1- 1 (V n V') et <p' = 'Plu·, alors (U' , c.p') est
un e carte au point a telle que h(U') c W où h = g o f et l' application
X o h o <p - 1
= (X o g o 1/J' - 1 ) o (1/J' o 'lj;- 1 ) o (1/J o f o <p - 1
) : <p' (U') -+ !Kn
es t de classe e" . Q.E.D.
V o ic i quelques exe mples é lé me nta ires concernant les sous-varié tés ouve rtes et
les variétés produits.
Remarque 1.16.2 Soit U une sous- vari été o uve rte d'une variété X, alors l'i njec-
ti o n canonique i : U --1 X est e00 • E n effet, cette injecti o n cano nique est conti-
nue ; en outre, une carte (V, ·tf;) de U est égale ment une carte de X car il ex iste
une carte (V', ·tf;') de X telle que V = Un V', ?j; = 1,b' lv et l'application i a dmet
po ur représentation locale dans ces cartes l'applicat ion ide ntique de ·ijJ (V). De ce
résul lat, on e n déduit qu e, s i Y est une autre variété et s i f : X -+ Y est une
applicati on de classe ek, alo rs l'application j 1u = f o i : U --t Y est de c lasse
e". M entionno ns à ce sujet que le fait pour une fonction d 'être de classe ek est
une propriété locale : ceci signifi e que, s i (U;) iE I est un recouvrement ouvert de
X, une appli cat io n f : X --t Y est de classe ek si, et seul e ment s i, pour to ut i les
appli cati ons fl u, : U; --1 Y sont de classe e1c .
E n effet, si A; est un at las de Ui,
u iE I A i est un atlas de X et ceci s u ffü pour conclure.
3 . M ontro ns que la structure vectorie lle ains i obte nue s ur TxX ne d é pe nd pas
de la carte (U,cp) . Soi t (U' ,c.p' ) une autre carte au point x, il s' agit de vérifier la
1inéarité de la bijec tio n ip~ o c.p :;- 1 : ocn --+ ocn. Soient 1 la fo ncti on dé fi ni e e n 2. et
v sa classe d ' équi valence, o n a cp* (v ) = h, d' où
(ip: o <p; 1 )(h) = ip:(v) = D( ip' 01)(0)
e t, d 'après le théorème des fo nc tion s co mposées,
D (ip' o 1)(0) = D(ip' o cp- 1 )(ip (x)). D (<p o 1 )(0) = D (<p' ocp- 1 ) (cp(x)). h.
Il en résulte que
( 1.17.3)
e l l'applicatio n <p~ o <p:;- 1 es t donc bien linéaire. Q .E.D.
Note On o bservera qu e to ut vecteur tan gent v E T.'" X est la classe d' éq uivalence
d ' une applicatio n 1 E Jo ,x(OC ; X) de classe ecxi.
No tons ( ei )i-s;i$n la base cano nique de ocn , a lors ( <p:;- 1 ( ei )) 1$i$n est une base
de l'espace tange nt TxX qu ' o n appe lle le re père nature l assoc ié à la carte ( U, <p ) ;
si <p = (x 1 , ... , xn ), les vecteurs de base du repère na ture l sont notés (cette nota-
ti on a priori surpre nante sera justifiée ulté rie urement)
( 1.17.4) ~
a = cp.- 1 (ei )
u x"
ou (a/ axi )x s i o n ve ut préciser qu ' il s ' agit du repère naturel de (' espace tangent
au point x .
Si v E Tx X est un vecte ur tangent, no to ns (v i)i $·;$n ses coordonnées dans le
re père nature l ; o n o btie nt a lors la formule , dite expression locale de v,
v = I:: ~= l viéJ/ âxi que nou s écrirons
V = V~
i a
u x'
e n utili sant la conventi o n de sommation muette d ' Ein ste in qui consist e à sommer
sur tout indi ce répé té de ux fois ; on observera que dans toutes les formul es un in-
dice répé té se trouve une fois e n pos ition s upérieure, une foi s e n pos ition inférieure
e l on convie nt qu ' un indice en position supérie ure a u dénominate ur est e n fait e n
position in férieure, etc.
Bie n entendu, l'expression locale d'u n vecte ur ta ngent dé pe nd du c ho ix de la
carte au point x. Soient (U, <p), (U', cp' ) deux cartes au point x, si cp = (x1, .. . ,xn),
cp' = (x' 1 , . .. , x' n ), <p' o cp- 1 : cp( U n U') --+ cp'(U n U') est le difféom orphisme
1
c hangement de cartes qu ' on note ( x 1 , . .. , xn ) r--+ ( x' , . . . , x'n) e t si ( ô x'i / âxJ)
est sa matrice jacobie nne au po int cp (x ), o n a d ' après la formu le (1 . 17 .3)
a â ri
cp: ( ~ ) = (cp: 0 <p;
1
)(ej ) = D (cp' 0 ip- 1 )(cp(x)). ej = ax . ei,
~ ~
c'est-à-d ire
a âx''; a
( 1.17 .5)
éJxj âxJ âx'i ·
1.18 APPLICATION LINÉAIRE TANGENTE 67
(1.17 . 7 )
a f)xl ô
fJxt'i ox'i &x1 .
Si v E TxX est un vec te ur ta ngent, on a
V =
.a
VJ - = V1
or'' à
-- --
fJxJ fJxJ ox'' ,
c'est-à-dire, e n no tant v'i les coordo nnées de v da ns le repè re (ô / âx'i ),
,., ox'i ,'
(l.17 . 8) v = - -. v1 l < i<n
éJxJ ' - - '
et de m ême
_ âx1 ,i .
( J.17.9) V1 - - . V , l < ] < n.
âx'' - -
Note Un vecte ur tangent es t dit con travari ant car la m atrice qui pe rmet de passe r
des vj aux v'i (formule ( 1. 17 .8)) est la matrice qui permet de passer des a/ éJx' i
aux D/àxj (formul e ( 1.17.5)).
Remarque 1.17.1 Soit E un espace vecto rie l de dimensio n finie net so it U une
sous-variété o uverte de E . A to ute bij ectio n linéaire ip : E -+ ocn , on assoc ie la
ca rte 1Plu : U -+ ocn de U e t la bijecti o n linéaire (cpJu). : TxU-+ ocn . C eci
pe rmet de dé finir une bijectio n linéaire ip - 1 o ( IPI u ). : T.'C U -+ E . Cette bijecti on
linéaire ne dé pe nd pas du choix de ip. En effet, s i ip1 est une autre bij ecti o n linéaire,
on a d ' après ( 1.17 .3)
(ip' Ju). 0 (1Piu) .; 1 = D(ip' lu o (<p jll ) - 1 )(<p(x)) = ip' o cp- 1 .
Cette bijecti o n naturelle ip- 1 o (ipJu ). pe rmet d ' ide ntifie r l'espace tangent T..-cU
à l'es pace vecto ri e l E . Ce tte identificati o n peut s'expliciter de la faço n s uiva nte.
Soit v E TxU un vec te ur tangent et soit / E Jo,x(lK; E) un re présentant de v, a lors
(ipJu ).(v) = D (ip o 1)(0) = <p(D1 (0)) ,
d 'où D 1 (0) = (ip - 1 o (1Plu ).) (v) ; le vec teur D1 (0) E E ne dépe nd donc que de
la classe d'éq ui vale nce v de / e t l' ide nti fica tio n déc rite ci-dessus consiste à poser
V = D 1(0) E E.
1/J. (T"f.-
a)
. = DF( cp(a)).e 1 = - , (cp(a)) e~
api
xJ8 xJ 0
où F = (P)1 s i"'Om• c'est-à-dire
a api a
(1 .18.2) Taf.~
uxJ
= -;:;-::-(cp(a))
uxl
~
uy'
et ceci signifie que, dans les repères naturels, Taf admet pour matrice représenta-
ti ve la matrice jacobie nne de type (m, l) (8Fi / fJx1 (cp( a)) ) . On en dé duit que
. &Fi a .a
(l.18 .3) Taf.v = v 1 -;;-:-(cp(a)) - . où v = v1 - . E T"X.
V' X1 8 y" 8 x1
Note D'après la défi niti on ( 1. 18. 1), de ux applicati ons f ,g : X --t Y de classe e1
te lles que ](a) = g(a) sont tangentes au point a si, et seulement si, T a f = Ta9·
Une appli cation constante f : X --t Y est év ide mme nt de c l asse e00
et
Txf = 0 pour tout x E X.
1.18 APPLICATION LINÉAIRE TANGENTE 69
A = {x E X ; f(x) = g(x)}
est à la fois ouve11 et fermé. Si X est connexe et s' il exi ste un point a E X tel que f(a) = g(a ), en
déduire que f = g.
2. Si T x f = 0 pour tout x E X , montrer que f est constante lo rsque X est connexe.
Remarque 1.18.2 Lors que f : X ---+ F est une fo nctio n de cl asse C1 à valeurs
dans un espace normé F, o n cons idère la représentation loca le
f o cp - 1
: cp(U) ---+ F
e t o n définit l' applicatio n linéaire ta ngente par la form ule
(1. 18.4) Taf = D(f ocp- 1 )( <.p(a)) ocp, E L(TaX;F).
Lo rsq ue Fest un espace de dime nsion finie m muni de sa structu re ca nonique de
variété, cette définition coïncide avec la définition ( 1. 18. 1) compte tenu de I' ide n-
tification de l'espace tangent nF avec F (remarque 1.17. 1) : s i ·1/J : F -+ ocm est
une bijection linéaire, o n a en effet
1f;; 1 o D('lj; o f o cp- 1 )(cp (a)) o 'P• = ( ·~i:; 1 o ·t/_; ) o D(f o cp- 1 )(cp(a)) o cp*
et, modulo l' ide ntifi cation de nF et F, ·1/;:; 1 o i/; est l' ap plication identique de F,
ce qui prouve bien le résultat annoncé .
Lorsque F est une algèbre no rmée, étant donné deux applications
e
f , g : X ---+ F de classe 1 , on a alors pour to 11t V E TaX
(1.18.5) Ta(f x g) .v = (T0 f.v) X g(a) + f(a) X (Tag.v).
E n effet, d'après la formule (l.4.2), on a
Ta(! x g).v = D((f x g) o cp- 1 )(cp(a)).cp . (v)
D(J o cp- 1 )(cp(a)).cp.(v) x g(a) + f(a) x D (g o cp- 1 )(cp(a)).cp.(v).
=
Lo rsque F = JK, o n obtient la form ule de dérivation d'un prod uit
(1.18.6) Ta(f X g) = g(a) Taf + f (a) Ta9·
Lorsq ue X est une sous -varié té ouverte U d ' un espace Ede dimension finie l,
on ide ntifie TaU et E e t si <p : E -+ JK1 est une bij ection linéaire, on a
D(f o cp- 1 )(cp(a)) o (<plu). = D f(a) o (cp- 1 o (<plu ).)
et avec les ide ntification s faites on a simpl ement Taf = Df(a) E L(E ;F) .
Exercice 1.18.2 So ient X une vari été et f :X -t IR une fonctio n de classe C1 .
1. Si a E X est un extrem um relatif de f , montrer que Ta f = O.
Un point a E X tel que Tcif = 0 est appe lé un po int critique de f .
2. On suppose f de cl asse C2 . So ient a E X un point cri tique de f , ( U, ip) une carte au point a
et F = f o ip- 1 la représentation l ocale de f dans cette ca1te. Soient v E T 0 .X un vecteur tangen t et
1 : ] - c, s[ -t X un chem in de classe C2 tel que 1 (0) = a et ip. (v) = D(ip o 1 )(0).
a. On pose g = f o 1, montrer que
el en déduire qu 'on peut définir une forme bilinéaire sy mét rique s ur Ta X, appelée hess ienne de Jau
point a et notée Hcssa (!), pa1· la formul e
b. Si la forme Hessa (!)est définie positive, montrer que a est un minimum relatif stri ct [utili ser
l'exercice 1.13.2].
Soit f une fonction défini e au voisinage d ' un point a E X, à val e urs dans OC
et de classe C1 et so it v E TaX un vecteur tangent ; on définit la dérivée de f au
poi nt a sui vant le vecte ur v par la for mul e
( 1.1 8.8) (Lvf)(a) = Taf.v E OC.
Si on note F = f o cp-L l'ex pression locale de f dans les coordonnées locales
cp = (x 1 , .•• ,xn), on a donc
8 8
(1.18 .9) F( cp(a))siv = vi ,, .
(L vf)(a) = v;
8 x• ux'
En particulier, la;ax' f = fJF /Bxi. Ces formules justifient les notations adoptées
pour les vecteurs de base du repère naturel.
Théorème 1.18.1 Soient X, Y et Z des variétés, f E C1 (X; Y) et g E C1 (Y; Z),
alors pour tout a E X
( 1.18. 10) Ta(g o f) = Tf(a )goTaf.
Preuve Soient (U,<p), (V, ·iP) et (W,X) des cartes aux points a, f(a) et g(J(a)),
si F et G sont les expressions locales de f et g dans ces cartes, H = G o F est
l'expression locale de g o f, d 'où
Ta(g o f) x,;- 1 o DH('P(a) ) o 'P•
X,;- 1 o DG('1/; (f(a))) o l(J. o 1(.;:; 1 o DF('P(a)) o cp.,
ce qui permet de conclure. Q .E.D .
Remarque 1.18.3 Soie nt U une sous-variété ouverte d ' une variété X, si (V, 1/J) est
une carte de U, donc de X, en un point a E U, l' injection canonique i : U -t X
admet pour représentation locale dans ces cartes l' application identique de ·l(J( V)
(remarque 1.16.2) . Vu la définition ( 1. 18.1 ), on en déduit que l'application linéaire
Tai : TaU -t TaX est une bijection qui permet d'identifier les espaces tangents
TaU et T0 X. Si Y est une autre variété et f : X -t Y une application de classe
C 1 , on a T 0 (J o i) = Taf o Tai, d ' où TaUlu) = Taf vu que Tai = Ir.. x d ' après
lidentification précéde nte.
Remarque 1.18.4 Soient X 1 et X 2 des variétés, X = X 1 x X2 la variété produit
et a = (ai, az) un point d e X. Soit 'Y E Jo ,0 (0C; X), alors 'Y = (11, 'Y2) où
î ·i E Jo ,a, (OC; X.;) et, si (U; , 'Pi) est une carte au point ai>
(cp1Xcpz) 0"( = (cp1 O"(J,'P2 O"fz),
d'où
1.19 ESPACE COTANGENT 71
(DF1 ( 'lf; (a)) .·t/;*( v), DF2( 1/J (a) ). 1/J* (v))
D1F( <p1(ai) , 1P2 (a2)) ·'P1* ( v1) +- D2F('P i (a1) , 1P2 (a2) ) .!pz* (V2)
c'est-à-dire
( l.1 8. 13) T af.( v 1,v2 ) = Ta ,J(. , a2).v1 +Ta 2 f (a 1, • ).v2 E nY.
On o bserve ra que les fo rmul es ( l.1 8. 12) et ( l.1 8. 13) générali sent les fo rmules de
dérivation des fo ncti ons défini es o u à valeurs d ans un produit d 'espaces normés.
La forme linéaire Taf est d onc un vecte ur cotangent qu 'on note df(a) et qu ' on
appelle la diftërentielle de f a u poi nt a. Noto ns < . , • > le crochet de dualité e ntre
les espaces r;X el T{LX , on a a lors po ur tout V E T{LX
< df (a) , V >= Taf.v = (Lvf)(a).
Si <p= (x1, . . . , xn) est un systè me de coordonnées locales au point a et si
F = f o c.p - 1 est l'express io n locale de f, la formule précéde nte peut s'écrire
. âF . â
< dj (a ), v >= vi -;::>' (cp (a)) si v = v i - ..
uxi 8 xi
En particulier, e n pre nant po ur fo nctio n f l'une des fonctions xi , on obtient
< dxi (a) , v >= vi, d 'où (en notant s implement dx i la diftë rentielle de xi au
point a)
<W,V >= W; V
i
SI W
' d
= Wi X V = V -
i ·i â ··
8 xi
li faut savoir comment se transforme nt les coordonnées d ' un vecteur cotan-
gent lorsqu 'on c hange de coordo nnées locales. Soit c.p' = (x' 1 , ... , x ' n) un a utre
systè me de coordonnées locales au point a. La formule ( 1.19.1 ) où nous prenon s
f = x'J s'écrit
. âx'J .
(1.19.2) dx '1 = - -_ dxi
âxi
et de mê me
. â x1 .
(1. 19.3) dx 1 = --. dx 'i.
éJx'''
Si w = w1 dxJ = w;dx 'i est un vec te ur cotangent, o n e n déduit que
oxJ
(1.19.4) W~ = ~Wj·
ux''
On constate que la matrice qui perme t de passer des Wj aux w~ est celle qui
permet de passer des [) / ox j a ux [) / ox'i (formule ( 1.17.7)) : on dit qu , un vecteur
cotangent est covariant. On observera que les indices des coordonnées d ' un vecteur
cotangent sont placés e n pos iti on in fé rieure ; ceci est une règle générale qu' il faut
respecter: pour un obj et co ntravariant (un vecte ur tangent par exemple) les indices
sont e n position supéri eure, alors que pour un objet covariant, ils sont e n position
in f'érieure .
1.20 THÉORÈME DE S FON CTIONS IMPLICITES 73
théorè me résulte donc du théorème 1. 1 1.2 des fon ctions implicites. Qu a nt à la for-
mul e ( 1.20. 1), posons <I>(x 1 ) = f(;r:1 , g(x 1 )), c'est-à-dire <I> = f o h o ù h est
l'appli calion x 1 >-+ (x 1 ,g(xt)). On a d'après ( 1.1 8. 12) T x1 h.v1 = (v 1 , Tx 1 9.v 1)
où V 1 E T.T, X 1 e t T, , CI> = Th (x, )f 0 Tx, h, d' où
T x , <I>. ·v1 = T(x, ,g(x ,) )f.(v1 ,Tx,9·V1) ,
soit d'après ( 1.1 8. 13)
T x 1 <I>. v 1 = T x J (. , g( x 1)) .v1 + Tg( x,) i( x 1, . ).(Tx 1 g.v1),
ce qui peut s'écrire
Ti;, <f> = Tx ,J( •, 9(x1)) + Tg(x )f (x1, •) o T.i;, g.
1
Étant donné que la fo nction <I> est constante, T.'" <I> = 0, ce qui permet d e conc lure.
1
Q.E.D.
On en déduit le théorème d ' inversio n locale qui suiL.
Théorème 1.20.2 Tnéorème d'inversion locale Soient X et Y des variétés,
f : X -t Y une application de classe e1.:, k ~ 1, a E X et b = f (a), on
suppose que Tai est un isom01phisme de Ta X sur nY, alors il existe un voisi-
nage ouvert A x B de (a, b) rel que f iA soit un C:?,k-dijféomorphisme de A sur B ;
on a de plus
Tb(JIA) - 1 = (Taf) - 1.
Corollaire 1.20.3 Soient X et Y des variétés, i : X -+ Y une application de
classe ek, k ::::: 1, telle que, pour tout X E X, Txf soit un isomorphism e de T xX
sur TJ( x)Y, alors J est un ek-difféomorphisme local.
Indiquons enfi n une généralisati o n du théorème d' inversion locale. É tant donné
une appli cation f : X -+ Y de classe e1 , on définit le rang de f en un p o int a E X
comme étant le ra ng de l'appli cation linéa ire tangente Taf. soit
( 1.20.2) = rg Tai = dim lm Taf;
rga i
si (U, cp) et (V, 'if') sont des cartes a ux points a et f (a) et F la représentation
loca le de f dans ces cartes, le rang de f est égal au ra ng de l'applicati o n linéaire
DF(cp(a)) , c'est-à-dire a u rang de la matrice j acobienne (DJFi(cp(a))).
Proposition 1.20.4 Soient X une variété de dimension l,
f = (J')1 ~i~ m: X-+ !Km
une application de classe ek, 1 ::::; k ::; oo, de rang constant égal à r < m au voisi-
nage d' un point a E X. On suppose en outre que la f onction
f = (P)i ~i~ r : X -t Kr est de rang r au p oint a. Alors, il existe des voisi-
nages ouverts A de a E X et B 1 du point }(a) E !Kr tels que f(A) c B 1 et des
fonc tions gi : Bi -+ IK, r + 1 ::::; i ::::; m, de classe ek telles que, pour to ut X E A ,
c1.20.3) r(x) = f(J 1 (x), ... , F(x)), r + 1 ::::; i ::; m.
Preuve En considérant la re présenta tion loca le de f dans une carte au po int a,
on peut supposer que X es t un voisi nage ouvert de 0 E IK1, en re mplaçant f
1.20 THÉORÈME DES FONCTIONS IMPLICITES 75
de rang constant : ceci si gnilk que, pour tout a E X, i 1 ex i ste un voisin age ouve11 U de a tel que
l 'appli cation x H rg x f soit constante sur U . Si X est con nexe, montrer que f est de rang constant.
76 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
1.21 Sous-variété
Soient n el p des e nti ers Lcls que 0 ::::: p ::::: n, les coordonnées d' un point X de ocn
éLant notées (x 1 , . . . , xn ), nous ide ntifierons le so us-espace vectoriel
{x E ocn; xP+l = ... = xn = O} et l'espace JKP.
Définition 1.21.1 Soit X une variété de dimension n, une partie Y de X est ap-
pelée une sous-variété de X de dimension psi, pour tout x E Y , il existe une carte
(U, <p) de X au point x telle que <p(U n Y ) = <p(U) n JKP.
Lorsque p = 0, ceci signifie que Y est une partie di scrète de X et lorsque
p = n qu e Yest un ouvert de X.
<p(U)
l!(P
lKn
a. toute app lication f : X -7 Y surjective de rang constant est une s ubmersion [noter que Y est
un espace de Baire (27, théorème 2 .35.3]] ,
b. to ute bijection f :X --+ Y de rang con stant est un difféomorphi s me.
Exercice 1.21.6 1. Montrer que la surjecti on canonique rr : ocn + 1 - {O} -+ 1Pn( IK) est une sub-
mersio n et que Ker 'l"'.,;7r = !Kx pour tout x E ocn ·V l - {O}.
2. Lorsque IK: = IR, en déduire que la restri ction rr' §" -t 1Pn. (IR) de 7r à la sphère §"' es t
un difféo morphi sme l ocal Jétant donné des espaces vec toriel s F, G , une appli cation linéaire Sllljecti ve
u : F -+ Cet E un sous-espace vectori el de F, on observera que ui E : E -+ Gest surj ecti ve si , et
se ul em ent si , F = E +Ker ·u ].
3. De même, lorsque IK = <C , véri fi er que 7r 11 = rr i52 .. + i : § 2"+ 1 -+ IP'n (<C) est une submersi on.
Exercice 1.21.7 On considère l' appli cati on f : IR."+ 1 -+ JR 2n + 1, f = (Jk)o·s;k 9 n• définie par
quitte à permuter les coordo nn ées x 1 , . .. , xn, on pe ul s upposer inve r s ible la ma-
trice (D1 r (a))p + l ~ ·i,j:Sn· D 'après le théorème des fonctions implicites, il ex iste
un voisinage ouvert A x B c U C lKY x ocn - p de a et une fonction g : A -+ B
de classe e00 tels que la propriété suivante soit vérifiée : un point X E A X B
appartient à X si, el se ule ment si , xi = gi(x 1 , ... , xP) pour p + 1 ::::; i ::; n où
g = (g i )p+ l :S·i:Sn· Autrement dit, (A X B) n X est le graphe de ! 'application
g : A -+ B . L'espace tangent TaX est le sous-espace vectoriel de Kn constitué
des vecteurs de la forme (h, Dg (a). h) lorsque h décrit JK.P.
Précisons la signification géométrique de la cond ition
r
dét (D1 (a) )p+1::;i ,i :Sn =/:- O.
Si pr 1 : JKP x JKn - p --7 [KP dés igne la première projection , cette condi li o n signifie
que l' application pr 1 J ~r..x est un isomorphi sme de TaX sur JKP. En effet , dire que
cette application est injec tive signifie que
(h E TaX e t h 1 = ... = hP = 0) ==::} h =0,
c'est-à-dire
n
(L Djfi(a)h) = 0 pour tout p + 1 ::::; i::::; n) ==::} h = 0
j=p+ l
et cec i signifi e bien que la matrice (DJfi(a) )p+l :Si,J:S n est inve rsible .
B vérifi ant la propr iété ( 1.23.1) sera appelé un ouvert de tri viali sation. Pour tout
b E B, Fb = ?r - J (b) s' appe lle la fibre au point b. Étant d onné que
{b} x F = pr1 1 (b ) = ip - 1 c1r- 1 (b)) = cp - 1 (Fb), l'application 1P l{b} x F est un ho-
méomorphisme de {b} x F sur Fb: toutes les fibres Fb sont donc homéomorphes
à la fibre type F.
O x F
'P : B X ocn --+ X tel que 7f 0 'P = pr1 el te l que, pour tout b E B , ! 'application
h i--+ rp(b, h) soit un isomorphi sme de !Kn s ur la fibre Fb .
Mentio nnons e nfin un cas particulie r de cette notion d 'espace fibré, il s'ag it de
la n oti on importante de revêtement.
Définition 1.23.3 Un espace fibré 7f : X ---+ B de fibre type F est appelé un
revêtement si la topologie de F est la topolog ie discrète. On dit alo rs que X est
un revêtement de B.
Avec des notati ons légèrement diffé rentes, on a alors la carac té ri sati on s ui -
va nte.
Proposition 1.23.1 Soient X, Y des espaces topologiques non vides, 7f : Y ---+ X
une application continue, on suppose X connexe. Alors, Y est un revêtement de X
si, et seulement si,
pour tout x E X, il existe un voisinage ouvert 0 de x et
( 1. _) une f amille non vide (O.;)iEf d 'o uverts de Y d isj oints deux à
23 2
{ deux tels que 7f- l( 0) = U iE/ 0.; e t tels que 7flo, : Oi --+ 0
soit un homéomOJphisme pour tout i E I.
Preuve 1. La conditi on est nécessaire. Si 7f : Y --+ X est un revêtement, no ton s 1
la fibre type. Pour tout x E X, il exi ste un vo isinage o uvert 0 de x e t un ho méo-
mo rphi sme 'P : 0 x 1 --+ 7r - 1 (0) te ls que 7f o cp = pr 1 . L'ense mble J est d onc
no n vide et, pour tout i E 1, 0 x {i} est un o uvert de 0 x 1, il en résulte que
O.; = rp( 0 x {i }) est un ouve rt de 7f - 1 ( 0 ), donc de Y ; ces ouverts Oi sont dis-
j oints deux à deux, 7f- l (0) = U.i E l Oi et 7flo,. : 0.; --+ 0 est un homéomorphi sme
1
car n lo; = pr1 ocp; OÙ 'Pi= 'Plo x{i} : 0 X {i } --+ Oi es t un homéomorphi s me .
2. Réciproquement, si ( l.23.2) est véri fié, il est cl air que l'appli cation n est
alors su1jective el, e n notant l x l'e nsembl e I , on a 7f- 1 (x) = U.iEr, {xi} où Xi est
l'unique po int de oi tel que n( xi) = .T ; il en résulte que Card l x = C ard 7f - l (x).
Montron s qu 'on peut cho isir l'e nsemble I x indépenda nt de x, c 'est-à-dire que
Ca rd n - 1 (x) = Card 7r - 1 (a) pour to ut a,x E X. Posons
A = {x E X ; Ca rd n - L( x ) = Card 7r - L (a) }.
Ce t ensembl e est non vide vu que a E A. Soi t x E A, alors 0 C A d 'après
(J .2 3.2), ce qui prouve que A est ouvert ; enfin , soit x E A, alors 0 rencontre A
el, s i y E An 0, Card 7f - 1 (x) = Card n- L(y), ce qui pro uve que x apparti e nt à
A e t que A est fermé. L'espace X éta nt connexe, on en déduit que A = X e l le
rés ultat voulu.
On dé finit alors une bijecti o n cp 0 x I --+ 7f- 1 (0) en posant
rp(x,i) = (7rloJ - 1 (x) ; on a évidemme nt no <p = pr 1 et, si I est muni de
la to pologie di scrète, 'P est un homéomorphi sme car, pour tout ouvert U d e 0,
cp(U x {i}) = 7f - 1 (U) n O.; et (cp- L)lo,( Y) = (7r(y), ·i), y E O;. Cec i pro uve
que 0 est un ouvert de tri viali sati on et par co nséquent Y est un revêtement d e X.
Q .E.D.
Un revêteme nt dont la fi bre est fini e el adme t n éléme nts est appe lé un re vête-
me nt à n fe uillets.
90 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
Exercice 1.23.1 M ontrer que §n est un revêtement à 2 feuillets de l 'espace projectif IP'n (IR) vis à vis
de la suij ecti on n' : § 11 ---l IP'n(IR ) (exercice 1.2 1.6) [on pose O i = { x E §n ; x·i f= O}, 0 ~ 'i ~ n ,
Ui = ?r' (O.;) et O f' = {x E § 11
; ±xi > O} ; vérifier que les applications n'lo ± : O .' f -t Ui sont
des difféomorphi smes] . Montrer que ce revêtement. n'est pas tri vialisabl e [utiliser I ~ connex ité de §" ] .
Exercice 1.23.2 Cet exercice a pour obj et de démontrer que n" § 2 11 + 1 -r IP'n ( <C) (exercice
1
1.2 1.6) est un espace fibré C00 de fibre type § . L'espace projectif IP'n( IC ) est muni de sa structure de
variété réelle sous-j acente à sa struct ure com plexe.
Soient x = (x 0 , .. . , xn) E 1C 11 + 1 et t E IC, alors t x est bien défini ; l orsqu e t E § 1 et
X E § 2 "+ L, on notera que l X appartient à la sphère § 2n + 1 . On pose oi = { X E 2 n+ 1 ; xi f= 0} , s
0 ~ ·i ~ n , el ui = 1f 11 ( o i).
1. On définit une application ·l/J : Ui ---l Oi de la façon sui vante. Soit y E U;. il exist e x E Oi tel
que y = n "( x ) , onpose 'lj;(y) = t x où l = x ·i / lxi l.
a. M ontrer que 'l/J (y ) ne dépend pas du choix du point x E Oi tel que y = n"(x ).
b. M ontrer que 'l/J est C00 [lire 'l/J dans la ca11e (U;, <p;) définie au paragraphe 1.15].
c. Montrer que n" o ·if;= I u, ; en déduire que 'l/J est une immersion el que
Soit X une variété de dimension n ; nous allons définir une struc ture d 'espace
fibré sur la réunion disjointe des espaces tangents à X, c'est-à-dire sur l 'ensemble
( 1.23.3) TX = u{
xE X
x} x TxX.
est e00 ; la bijecti o n réc iproque <J?ji é ta nt égal e me nt e00 , ceci mo ntre que les ap-
pli cations <Pij sont des di fféo morphi s mes.
Nous allo ns traite r une s ituation plus générale qui perme ttra, p ar exem ple, de
définir une structu re d 'espace fi bré sur l'ensem ble des te nseurs sur une varié té. La
situation e nv isagée est la suivante. On se don ne une vari été X de dime ns io n n,
pour tout x E X un espace vec toriel Fx de djme nsion pet, pour to ute carte (U, <p)
de X et tout x E U, un isomorphi sme zp. : Fx -+ J:KP : cet isomo rphi sme dé pe nd
év idemme nt du choix du point x E U . O n fait l' hypothèse sui vante: pour to utes
cartes (Ui, <f!i ), (Uj ) <{Jj) de X, la bijection <li ij : (Ui n uj) X JKP -+ (Ui n uj) X JKP
o <p .~ ). h )
1
( 1.23.6) <J? iJ: (x , h) H (x, (IPj •
est e ; comme précéde mment, o n e n déduit que cette bijectio n est un difféomor-
00
x EX
dé fini e par
( 1.23.8) (r.p X cp.)(x, v) = (cp(x), r.p. (v)), X E u,V E Fx .
On peut alors é tablir le théorè me sui va nt.
Théorème 1.23.4 Il existe sur Y une unique structure de variété de dimension
n + p telle que l'application 7r : Y -+ X soit continue et telle qu e, pour toute
ca rte (U, 'P) de X, l'application 'ljJ : 7r - 1 (U) -7 U x JKP définie par (1.23. 7) soit
un difféomorphisme. De plus, (7r - 1 (U) , cp x cp.) est une carte de Y et, lorsque
(U, cp) décrit un atlas de X, l 'ensemble de ces cartes constitue un atlas de Y.
L'application 7r : Y -+ X définit sur Y une structure de fibré e')O ; ce fibré est
un fibré vectoriel de rang p et la fibre en un point x E X est l 'espace vectoriel
{x} X Fx.
Preuve 1. D 'après le le mme 1.23.2, il ex iste une unique topologie sur Y te ll e que
l'application 7r soit co ntinue e t te lle que 'If; soit un homéom orphis me. Cet ho méo-
mo rphi sme pe rme t de transporte r s ur 7r - 1 (U) la structure de variété produit de
U x JKP . Notons ((Ui, cp;))i El l'atlas de X constitué de toutes les cartes de X
et 'l/J; : 7r - 1 (U;) -+ U; x JKP ! ' application 'If; associée à la carte (U.; , cp.;). Vé-
rifions l' hypothèse du le mme 1.23.3: soit i , j E J, il s'agit de vérifi er que sur
7r - (Ui) n n - (Uj), n - (1/;) e t 7r - (UJ) induisent la mê me s tructure de variété
1 1 1 1
Si (U, <p) est une cane de X , (IT- 1(U) , <p x <p* ) est une carte du fibré tan -
gent T X . Soit (x , v) un point de U x T xX ; noto ns (x 1 , ... , xn ) les coordonnées
locales de x da ns la carte (U,<p) . Le vecte ur tangent v s'écrit v = vi B/ àx'' où
(à /ox'') e st le repère nature l de l'espace tangent T xX; il en résulte que
<p. ( v ) -_ ( v l , . . . , v n) e t ceci· montre que ( x 1 , . .. , x.n , v 1 , .. . , v n ) son t Jes co-
ordonnées locales de (x, v ) dans la carte (IT - 1 (U) , <px r.p, ) du fibré tangent TX .
Remarque 1.23.2 Soit E un espace vec torie l de dimension finie n et soit U une
sous-variété ouverte de E . Si <p : E -+ ocn est une bijection linéaire, la seule carte
(TU, 'Plu x ('Plu)*) est un atlas de TU et l' application
'P lu X (r.p lu). : T U -+ i.p(U ) X ocn
est un difféomorphisme. Par compositi on avec le diflëomorphisme
(y, h) E cp(U ) X ][{n r i (i.p - 1 (y) , <p- 1 (h)) E U x E ,
on en déduit que l'appli catio n
(x, ·v) E TU ri (x, (r.p - 1 o (i.p lu ). )(v)) E U x E
est un difféo morphisme et ce difféomorphisme ne dé pend pas du choix de la bi-
jection <p (remarque 1.1 7 . 1). Ceci montre que le fibré tangent TU est trivialisable .
On identifiera TU et le fibré tri vial U x E, cette identification est cohé rente avec
celle des espaces tangents T"U et de l'espace vectorie l E .
Soient X , Y des variétés de dimension l, m et so it f : X -+ Y une appli -
cation de c lasse ek , k 2 1. On défi nit une application , dite application tangente,
T f : T X -+ TY par
( 1.23.9) Tf: (x , v) E TX ri (f( x) , T :c f. v ) E TY.
Soient (U, cp) et (V, ·ij;) des cartes de X et Y telles que f(U ) C V et soit
F = ·t/J o j o i.p - 1 : i.p(U) -+ ocm
l' express io n locale de f. Dans les cartes
(7r- 1 (U) , <p X r.p, ) et (IT- 1(V) , ·tjJ X ·i/J, )
de TX et TY, on vérifie que l'ex pressio n locale de Tf est l'application
(x, h) ...-+ (F( x ), DF(x) .h) de r.p (U ) X ][{1 dans ·i/J(V) X ocm.
Ceci montre en par-
ticulier que ! 'applicatio n T f es t de classe ek - l : autrement dit, la dé ri vée d ' une
application de c lasse ek est de c lasse ek- l.
Considérons enfin des variétés X 1 , X 2 , Y et une a pplication
f : X1 X X 2-+ y de classe ek, k 2 1. Alors, l' application
Tf: TX1 x TX2-+ TY
est de classe e k - 1 . Étant donné a2 E X 2 e t v 2 E Ta2 X 2, composons cette applica-
tion avec l' applicati on x 1 E X 1 ...-+ ((x 1 , 0) , (a 2 ,v2 ) ) E TX 1 x TX2, application
évidemment de classe e00 ; on obtient ainsi une application de classe ek-l qui
d' après la form ule ( 1.1 8. 13) s'écrit
(1.23. 10) x1 E X1 ri (f( x1, a2), Ta2 f (x1, •).v2 ) E TY.
1.23 LE FIBRÉ TANGENT 95
Exercice 1.23.3 Un groupe G muni d' une structure de variété est appelé un goupe de Lie si les
1
ap pli cati ons (x, y ) >-+ xy de G x G dan s G et x H x - de G dans G so nt C00 .
1. Pour tout x E G, montrer que l ' application rx : y H xy E G (translation à gauche) est un
difféomorphisme.
2. On note e l'élément neutre du groupe, montrer que l 'appli cation <p : G x TeG -r TG définie
par cp(x , v) = (x , Ter x ·v) est un difféo morphi sme [pou1· vérifier que <pe t <p - 1 sont utili ser les c=
forinules ( 1.1 8. 13) et ( 1.23. 10)] .
3. En déduire que le fibré tangent à tout groupe de Lie est trivi alisable.
4. Montrer que § 1 muni de sa structure usuelle de groupe multiplicatif est un groupe de Lie ; le
fibré tangent T § 1 est donc tri vialisabl e.
Note On dit qu ' une variété est parall éli sable si son fibré tange nt est trivialisable ; par exe mple, on peut
dém o ntrer que les seul es sphères parallélisables sont § 1 , s; 3 et § 7 .
De mani ère tout à fait semblable, on peut définir une structure d' espace fibré
sur la réunion disjointe des espaces cotangents à une variété X . On pose
(l.23. 11) T* x = LJ {x } x r;x
x EX
etrr: (x ,w ) E T*X H x E X.
Étant donné une carte (U, ip) de X, pour définir la structure du fibré tangent,
nou s avons utili sé la bijection 'P• : TxX --7 !Kn caractérisée par la propri été
ip. (8/ox i ) = ei où (ei ) est la base canonique de JKn. Défini ssons de même une
bijection linéaire 'P: : r;x
--t JKn par 'f!:(rtxi) = ei où (ci) est la base cano-
nique de !Kn. Les deux espaces JKn qui appara.issent dans ces définiti ons sont mi s
en dualicé en posant < w, v > = w; vi si w = (w 1 , . .. , wn) , v = (v 1 , .. . , vn ). La
base (ei) est alors simplemenc la base duale de la base (e;) . V érifions alors que
I t - J
(1.23 .12) 'P. = 'P. .
On a en effet
< tip; 1 (dxi),ej >= < dxi,<p; 1 (ej) > =< dxi,8/8xj >= ôj.
Il e n résulce que, pour toutes cartes (U;, <p;), (UJ, 'Pj ) et tout x E U; n Uj,
,
'Pj• 1- 1
o 'f!.;* =
t - 1 o t '{!.;.
'f!j* =
t( 'f!i• ü
- 1)
ipJ* =
tD( 'f!i o 'f!j- 1)( '{!j (X )) .
1
On e n déduit que l'application <D;J : (x, h) H (x, cpj. o ip;-;_ ).h es t un difféo mor-
phisme de ( U; n Uj) x JKn sur lui-même et on peut donc appliquer le théorème
1.23.4. Il exisce sur T * X une unique structure d 'espace fibré vectoriel de rang n
e
telle que 1' applicacion n soit 00 et te lle que, pour toute carte (U, cp) de X, l 'appli-
cacion
'!/;: (x,w) E n - 1 (U) H (x,ip:(w)) E U x ocn
soit un difféomorphisme ; l' espace T * X est appelé le fibré cotangent à X.
De plus, soit (x, w) E X u r;
X , si (x 1 , ... , xn) sont les coordonnées locales
de x dans la carte (U, ip) et si w = w; dxi, alors (x 1 , ... , xn, w 1 , ... , wn) sont les
coordonnées locales de (x, w) dans la carte (ir- 1 (U) , ip x <p: ) du fibré cotangent
T*X.
96 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
2. On suppose que X est une vari été réelle dénombrnble à l ' infini . Soit 0 un voisin age ouve11 de
Y te l que Y soit fermé dans 0 (exercice 1.22 .1 ) el soit U un ouven de X tel que Y C U C 0, montrer
qu ' i 1 ex iste un champ de vecteurs v sur 0 de cl asse e1.: q ui prolonge w et à support dans U, le support
de v étant par défi nition l 'adhérence dans 0 de l' ensem!Jlc des x E 0 tels que v(x) of O [ rai sonner
comme dans l'exercice 1.22. 1]. L orsque Y est une sous-vuiété ferrnée de X, on peut prendre X = O.
Une secti on du fibré cola ngent T * X est appelée une forme différe ntie ll e (de
degré 1) sur X . Une fo rme différentielle w : ;:r; >--+ (x , w(x)) s'écrit dans le repère
naturel (d.Ti ) assoc ié à une carte (U, <.p )
( 1.2 4. 2) w(x ) = w; (x ) d.Ti , x EU,
où les wi sont des fon c ti o ns dé fini es sur U et à valeurs da ns JK. On peul alo rs dé-
velopper des co nsidé ratio ns a nalogues à ce ll es concerna nt les c ha mps de vecte urs
ta nge nts. En partic uli er, on sait dé finir une s tructure vec to riel le sur l e nsemble des
fo rmes diflë re nti elles de classe ek, on sa it mu lliplie r un e fo rm e diffé re nti e lle par
une fo nc ti o n f : X ---+ JK, etc.
S i f : X ---+ lK est une fo nction de cl asse t;k, k ~ 1, sa différe nti elle définit une
form e diffé rentie lle de c lasse ek - l qui dans un systè me de coordonnées locales
s'écr it
DF
df (x ) = - . (cp(x)) clx', x E U
8 x'
où F est la représentati on loca le de f.
Si v e t w sont respectiveme nt un cha mp de vecte urs e t un e form e diffé re nti e lle
de classe ek, o n définit une fo nc ti o n < w, V >: X --+ lK de classe ek en posant
< w , v > (x) =< w(x ), v (x) > où ce de rni e r croche t est le c rochet de dua lité
entre T.'" X et r;
X ; dans un système de coord onnées locales, o n a d onc
( l.24. 3) < w , v > (x ) =< w(x ), v(x ) >= wi(x ) vi(x ).
En partic ulier, e n pre na nt po ur w la diffé re ntielle d' une fo nc tio n f : X ---+ lK de
e
cl asse 1 , on pe ul définir la déri vée de Li e de f sui vant Lill c ha mp de vec te urs V e n
posant
( 1.24 .4) (L .vf)( x ) =< df( x ),v (x ) >,
c ' es t-à-dire da ns un systè me de coordo nnées locales
. DF
( 1.24 .5) (L v f) (x ) = v'(x) - . (<p (x)), x E U
8 x'
et c e lte formul e mo ntre que la fon ction L .vf : X --+ IK est de c lasse ek si V es t de
cl asse ek et f de classe e1.:+ 1 . On no te ra que v i = L vxi .
Si v, w sont des champs de vecte urs el f ,g : X ---+ lK des fo nc ti ons de classe
e1 , on vérifie a isément les fo rmules suiva ntes.
L v+w f = ,[,.v f + ..C wf , L v(f +. g) = ..Cv. f + L vg ,
( 1.24 .6)
{ L v(fg ) = f ..Cvg + g..C vf , -l gv f = g,.C v f ·
Proposition 1.24.1 Soient v, w : X ---+ TX des champs de vecteurs de classe
ek, k ~ 1, il existe un unique champ de vecteurs, noté [v, w], tel que pour toute
98 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
v1.- a ( aF ) . a ( aF )
- . w'-. - w 1 - -. v ' -.
8xJ ax·' ax1 Ôx'
. 8wi . av·i ) âF
( v1 -â . - w1 xJ -â
xJ x'
-a.
. = ,(,(·u'wJ f· Q.E.D.
On notera que l' applicatio n (v,w) H [v , w] est bilinéaire, que [v, v] = 0 et
que [v, w] + [w , v] = 0 quels que so ient les champs v et w.
Exercice 1.24.2 1. Soient v , w : X -t T X deux champs de vecteurs de classe e1 et j , g : X -t 1K
e
deux fonctions de classe 1' mon trer que
2. Soient ·u, v , w : X -t TX des champs de vecteurs de classe e2 , vérifier l' identité, dite de
Jacobi ,
[[u,v], w] + [[v,w],u] + [[w,u],v] = O.
Ex pliquons enfin comm e11t on définit les images directe et réciproque d' un
cha mp de vecteurs par un difféomorphi s me. Étan t d onné un difféo morphisme
f : X -+ y de c lasse ek+ 1 et un champ de vecteurs V : X -+ T X de classe
Ck, l' image de V par j est défi nie par
1
( 1.24.9) f .(v) = Tf o v a r : Y -t TY;
1.24 CHAMP DE VECTEURS 99
on obtient ainsi es t un champ de vecteurs sur Y de classe ek qui s'ex plic ite d onc
sous la forme
f *(v): y i-+ (y, T1 - • (y) .v(f - 1 (y)))
si on note x t--+ (x , v(x)) le champ v. Dans des coordonnées locales (x 1 , .. . , xn)
et ( y1, ... , yn ), s i v(x) = v1 (x )o / ox1 et si F est la représe ntation locale de f, le
champ J*(v) s'écrit
on a alors
. EJF'i . EJxk EJFi oxk
S1'. = w' - -. = w' - -. - - = --Ok
J ox'J ox'J EJxk ox'J
100 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
et, d'après la formule ( 1.19.4), cec i prouve que J*(w) est une forme différentielle
sur X ; cette form e différentielle est de classe ek si f est de classe ek+i et w de
c lasseet.:.
On notera que ( 1.24 . 12) s'obtient simpl ement e n rempl aca nt dans la formule
w(y) = wi (y)dy'i, y par f (x )et dy i par la différentielle de la fonction x H f i(x).
E - Corrigé des exercices
l lf(a+h),~{(a - k) - zllSc: .
Vu la contin uité de j au point a, en faisant tendre k vers 0 on obtie nt
et ceci mo ntre que la suite (in) converge uniformément vers une fonction continue f.
Six est un point de la forme k x 3- n, 0 S k S 3- n, on observera que J(x) = f p(x)
pour tout p ?: n.
2. Montrons que f n'est dérivable en aucun po int de [O , l] . Considérons d'abo rd un
point a E [O, l] qui n'es t pas de la forme k x 3 - n ; notons k(n ) l' unique enti er tel que
k(n) x Tn < a < (k(n) + 1)3- n et posons
J ((k(n) + 1)3 - n) - J (k(n) X 3- n)
Pn = 3- n .
D' après les remarques initiales, on a Pn = 2Pn - l ou Pn = - Pn - 1 ; il en résulte que la suite
(Pn) ne converge pas: en effet, si la suite (Pn) admettait une limite l, cette limite se rait non
null e car la suite (IPnl) est croissante el IPnl 2: IPol = 1 ; il en résu lte qu e Pn = - Pn - 1
dès que n est suffi samment g r and, d'où l = - l et l = 0, ce qui est contradi ctoire. Vu
l' exercice 1.1 . 1, ceci montre qu e f n'est pas dérivable au point a.
Lorsque a est de la forme k x 3-nu où 0 S k < 3-nu, on pose pour n ?: no
J (k X 3-no + 3- n) - J(k X 3- nu)
p~ = 3- n .
On a alors Pn +1 = 2pn pour n ;:: n o ; cette suite (Pn) ne peut donc converger et la fonction
f n'est donc pas dérivabl e à droite au point a. Lorsque a = 1, un raisonnement analogue
montre que f n'est pas dérivabl e à ga uche en ce point.
EXERCICE 1.1.3
Supposons différentiable en 0 l' application f : x H llxll. Soit h E E, l'application
t H f(th) = ltl llhll
serait al<Jrs différentiable e n 0 et, en choisissant h =/= 0, o n obtient
ainsi une contradiction.
EXERCICE 1.1.4
Raisonn o ns par l'absurde, supposons l' appli cation l ·lh différentiable e n un point
x = (xn) E l 1 : il ex iste alors Ç = (Çn) E l 00 tel que , pour h = (h n ) E i1,
( 1.25. 1)
n=O n= O n= O
i= n, o n obtie nt
En pre nant h de la fo rme h .n = h E R et h p = 0 pour p
lx'fl + hl - lxnl - hÇn = o(h),
ce qui signifie que l ' application x H lxl de lR dan s lR est dérivable au point Xn et de dérivée
Çn. li en résul le que nécessairement Xn i= 0 et que Çn = +1 si Xn > 0 , Çn = - 1 si Xn < O.
Soit 0 < E < 1, d ' après ( 1.25. 1) il existe l5 > 0 tel que
()()
n= O
La suite (xn) convergeant vers 0, choisisso ns un entier no tel que
lxn 1 S 15 /2 et prenons hnu = - Çnu 15 et hn = 0 pour n =/=
0 no ; on obtient al o rs
llxn Çn 151 - lxnul + 151 S €15, c'est-à-dire 2 (15 - lxn I) S
0 - 0 0 € 15, d 'où 15 S E: Ô et
par conséquent E ?: 1, ce qui est absurde vu le choix de c . L'applicati on li• Ili ne peut do nc
être d ifférentiabl e.
EXERCICE 1.1.5
Si la norme 1 ·11= est différentiab le en un poi nt x, qu 'o n peut supposer# Od'après l'exer-
1.25 EXERCICES DU CHAPIT RE 1.A 103
Soit lo > 0 tel que tol hno l :::; x.,, 0 , pour ltl :::; ta on a alors
lxn. 0 + l h nu l = Xnn + t h n0 = llx lloo + t hn,,,
d'où llx + t h lloo - llxlloo :::;: t h n0 el par conséquent T h = h no ·
b. Si supnt'nu lxnl < Xn 0 , prenons h E L00 1e l que
2 li h lloo S:: Xnu - Sll p lxn l ;
ri f:= no
on a alors llx + hl loo = x,. 0 + hn0 , d'oli llx + h ll oo - llxl loo - hn0 = 0, ce qui prou ve
que la norme est di rtë renti abl e en un tel point :r: et de déri vée h >--+ hn. 0 . Lorsq ue Xno < 0,
la dérivée est h H - hn()"
c. Lorsque supn#no lx nl = x,, 0 , mo ntro ns CJU C la nonne n'est pas di tTéren1i able en
x. S' il ex iste n 1 =/= n o tel que llxll oo = lxn 0 = lxr-i I, on doit avoir d'après l ,a 'J 'h = h,, 0
1
el 'J 'h = ± h,,,, ce qui est absurde. On peut donc supposer lxn 1 < Xnn pour tout n =/= no .
Soit 0 < é < l , il ex iste ô > 0 tel que
1llx + h lloo - (x ,,0 + h n 0 ) 1 S:: é li ii ll= lorsque Il h ll oo ::; Ô.
soit
i5 :::; llxn11 - Xn 0 + 2<51 S:: E Ô
et 1:: 2 1, ce qui est absurde vu le choix de 1:: .
2 . Lorsque lxnl < ll xl loo pour tout n , prenons h te l que l'ensemble
{n E N; h,, =/= O} soit fini ; alors, llx + lh lloo = llxll oo dès que test suffisam ment
petit et par conséquent T h = 0 pour de tels h. Soi10 < 1:: < 1/ 2, il existe ô > 0 Lei que
lllx + hlloo - llx lloo - 'l 'h l S:: é llh lloo lorsque ll h lloo:::; Ô.
Cho isissons un entier no tel que llx ll oo ::; lxn 0 1 + 6 /2 et prenons h.,, = 0 pour n # no et
hn 0 = ± ô tel que llx + h lloo = lx,. 0 1+ ô ; on obli ent alors
i5/ 2 :::; llxno l + <5 - llxl lool S:: E Ô,
ce qui est absurde vu le choix de é .
EXERCICE 1.1.6
On raisonne par l' absurde en supposant la norme différen1iabl e en un point/ =!= 0 et de
dérivée 'J' E E' . Soit xo tel que llJ'llcxi = lf (xo)I. Quille à changer f en - f , on peut
supp oser f (xo) > O.
1. On vérifie d'abord que, pour tout h E E,
Th = li m Il/ + t hll oo - li / li = = h( xo) .
t -; O,tt' O t
Soit ta > 0 tel que to lh(xo)I ::; f (xo) ; pour ltl ::; ta, on a
Il!+ th lloo 2 If (xo) + t h(xo) 1 = f (x o) + t h(xo) = Il f lloo + l h.(xo),
104 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
d'où Il! + thll oo - Il f lloo ~ U i(x o), inégalité qui prouve le résultat annoncé.
2. D' après la différentiabi lité, il existe donc, pour tout é > 0, ô > 0 tel que
Ill!+ h lloo - (f (x o) + h (xo)) I S é llhll oo si llh ll oo S Ô.
Prenons 0 < € < 1, on peul lro uver une fo ncti on h E E telle que
llhll oo = 6 , h(xo) = - ô et Il/ + hll oo ~ llf ll oo·
On a alors llf + h lloo - (f (xo) + h(x o)) ~ 5, d' où c5 S di ce qui est en contradiction
avec le choix de é.
EXERCICE 1.1.7
On a lia + x - Pc al l2 =l ia - Pc al l2 + 2(x la - Pc a) + llxll 2 , d'où
2
g(a + x) S g(a) + 2(xl a - Pc a) + ll x ll .
De même,
2 2 2
lia+ x - Pc (a + x)ll = lia - Pc (a + x) ll + 2(xla - Pc (a + x )) + llx ll ,
d'où g(a + x) ~ g(a) + 2(x la - Pc (a + x)) + llxl l où
2
et, par conséquent, la fonction h : t >--+ g(a + tx) est dérivable à droite en 0 et
h~(O) = A = 2 inf (x la - y) .
y E pr1<cz.
En changeant x en -x, on en déduit qu e h est dé ri vable à gauche en 0 et que
h~ (O) = 2 sup (:i;[a - y).
y Epr 1<a
4. Ceci montre que g ad met au point a une dérivée partielle suivant le vecteur x si
(x[ a - y) ne dépend pas du choix du point y E prF< a, c'est-à-dire si (x[y - y') = 0 pour
tout y , y' E '[Yl'J(a. Cette condition est réalisée pour tout x E E si, et seulement si, le point
a n'admet qu ' une projection sur]( comme on le voit en prenant x = y - y'. On a alors
Dxg(a) = 2(x[a - yo) où yo désigne la proj ection de a sur K.
5. La condition est nécessaire d'après 4. Récipmquement, supposons que a admette une
unique projection sur ]( notée yo. D' après l ., on a
2 2
2(x [yo - z) + llx [[ S g(a + x) - g(<i) - 2(x[a - Yo) S [[xll
pou r tout z E pr K (a + x) .
o
Soit E > 0, il ex iste > 0 tel que
([lx ll S o,z E I< el lia + x - z ll S li a + x - yo[ I) ===> (x lyo - z ) 2': -El lxll-
Sinon, il existe une suite (xn) de E convergeant ve rs 0, une suite (zn ) de [(convergeant
vers z telles que
lia + X n - Zn [I S lia + X n - Yoll et (xn [Yo - Zn ) < -s[l xnl l·
En passa nt à la limite clans la première inégalité, on obtient
[[ a - z [i S lia - Yol[, d'où z = yo. La seconde inégalité impliqu e Xn i= 0 et, en po-
sant x;, = xn/ [lxn[I. on a (x~ I Yo - Zn ) < -E où [ [ x~ll = 1 ; à la limite on obtient
0 S -E, d'où une contradiction.
Ceci montre que
g(a + x) = g(a) + 2(x[a - Yo) + o(x) ;
g est donc différentiable au point a et Dg(a).x = 2(x[a - y0 ).
6. Lorsque a E E - K, f (a) est non nul et la différentiabi lité de f équivaut à celle de
g, ce qui conduit au résultat voulu.
EXERCICE 1.1.9
1. Par hypothèse IR = LJ~=ü Fn, les F.,, sont fermés et IR est un es pace de Baire ;
d' après la proposition 2.28.4 de [27], 0 est partout<lense.
Soit a E 0, il ex iste n tel que a E Fnet il ex iste donc E > 0 tel que ]a -E , a+s[ C Fn.
Il en résulte que, sur cet intervalle ]a - E , a + s [, j est un polynôme de degré < n. Ceci
montre que la fonct ion !Io est analytique et le principe du prolongement analytique montre
que j est un polynôme sur la composante connexe de 0 qui contient le point a .
2. Supposons que H admette un point isolé a. Alors , il ex iste E > 0 tel que
]a - E , a + s [ n H = {a} ; d'après 1., il existe des polynômes P, Q E IR[x] tels que
f = P sur ]a - E , a[ et f = Q sur ]a, a+ E[ ; on en déduit qu ' il existe un entier n tel que
Dn f = 0 sur ]a -s,a+ E[ - {a}, donc sur ]a - E, a + E[par continui té et il en résulte que
]a - E, a+ E[C Fn, d'où a E 0, ce qui est absurde.
3,a. L'espace H est un espace de Baire et If = LJ~= 0 (H n Fn) ; si H est non vide, il
existe un entier n tel que H n Fn soit d'intérieur 11011 vide clans H : ceci signifi e qu ' il existe
un intervalle ouvert ]a , b[ tel que 0 i= ]a , b[ n H C Pn .
106 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
b. Vérifions qu'on a alors] a, b[ nH c Fn+I· Soit x E ]a, b[ nH, H étant sans point
isolé, il ex iste une suite X j E ]a..,b[ nH, X j =f. x, qui converge vers x, d ' où
D"+1J(:r;) = lim Dnf(xj ) - D"f(x) = O.
J-+oo Xj - X
Ceci prouve que ]a , b[ nH C Fn + 1 e t, par réc urrence, on a donc ]a, b[ n H C Fn+k pour
tout entier k 2:: O.
c . L'o uvert ]a, b[ nO est non vide vu que 0 est partout den se d'après 1. Soit ]a , /3[
une composante connexe de cet ouvert, l'inclusion ]a, /3[ c ]a, b[ est stricte car ]a, b[ n H
est non vide ; il en résulte que l 'un des points a , /3 appartient à ]a , b[ et ce point appartient
donc à H , ]a, /3[ étant une composante connexe de] a , b[ no. On peut supposer par exemple
a E H. li ex iste un polynôme l' tel que f = P sur ]a, /3 [, d'où D J f = Di P sur ]a, ,B[ et,
par continuité, Dj P(a) = D i j(o:) = 0 pour j ~ n d'après 3,b. Vu la formule de Taylor
au point a pour P, ceci prouve que le degré de Pest< n.
d. Il en résulte que D " f = 0 sur ]a, b[ no, donc sur ]a, b[ d'après a. Cec i montre que
f est un polynôme sur cet inteIValle, ce qui contred it le fait que ]a, b[ n H est non vide et
par conséqu e nt H = r/J.
4. On a donc 0 = IR et j e5t un polynôme d'a près 1.
EXERCICE 1.1 .10
1. Soit x E E, prenon s g(t) = -tx, on a g(O) = 0 et g' (0) = x . La fonction
t t-7 (j o g)(t) = f(tx),
bien définie au voisinage de 0, est par hypothèse dérivable en 0 et de dérivée Tx, ce qui
prouve que
Tx = Lim J(tx).
t -+ D t
t >D
d. On vérifie que
-g(t)
.-l = À n (t. ) - Xn
- + (1 - Àn
( · ))
l - Xn
,-. --l --Il
l
pour 1IXn+1II S t S Il X n I1
11
Xn 11 11 X n-f l
où
À n (t) = llxn ll t -l lxn +1 li
t llxn ll - llxn-1111
On en déduit que
g(t)
Il-t- Xn Il Il
llxnll ::::; llxn-1-ill - llxnll
· -
Xn+l Xn Il
et cette inégalité montre que g(L)/t tend vers l lorsq ue t tend vers 0 par valeurs > O.
e. La fonction f possèdant la propriété ('.P) , on en déduit que
(J o g)'(O) = lim (J o g)( ll xn.l l) = lim f(x ,,, ) .
n -+oo llxn Il n -+oo ll xn Il
Vu que
f(x n ) T(
Il ~ - llxn ll
Il >E Xn )
résulte que
1
llg(a + h , a+ k) - g(a , a) - 2(h + k) D 2 f(a)ll SE (lhl + lkl).
Ceci prouve que
1 2
llg(a+ h , a + k) - g(a , a) - 2(h + k) D J(a)ll = o(lhJ+ lkl)
et il en résu lte que g est dérivable a u point (a , a) el que
1
D g(a, a).(h, k ) = (h + k ) D 2 J (a).
2
EXERCICE 1.3.3
La fonction g : x >--+ f (x ) - 'l 'x est dérivable dans 0 - {a} el a pour
dérivée Dg(x) = Df(x) - '!' . Soit E > 0, vu l' hypothèse il existe 8 > 0 te l que
JJDg(x) JJ S E si Jlx - aJI S 8, x =I a. D' après le théorème des accroisse ments fini s,
on en déduit que Jlg(x) - g(a) J I S E JJx - alJ si Jlx - aJI S 8 el ceci signifie précisément
que f est dé1i va ble au point a e t de dérivée '1 '.
EXERCICE 1.3.4
1. Montrons que la condition est nécessaire. Appliquons le théorème des accroissements
finis à la fo nction x H J(x) - D f (a ).x dont la dérivée est D J(x) - D J( a)
JJJ(a + h) - f(a + k) - Df(a,) .(h - k)JJ S JJh - kJJ s up JJD/(~) - Df(a)JJ.
( E Ja+ h ,a +k[
Soit s > 0, d'après la continuité au point a de la fonction Df, il existe 8 > 0 tel
que JIDJ(x) - Df(a) IJ :S: E pour Jlx - aJJ S 8. Prenons JJhJJ S 8 et JJkJJ :S: 8, si
~ E [a+ h , a + k], on aalors JJÇ - aJI S 8, d' où
IJ J(a + h) - f(a + k) - D f(a).(h - k)JJ SE JJ h - kJJpour JJhJJ S 8, JJkJI S 8.
2. Réci proquement, choisissons k tel que JJkJJ < 8 ; d'après la différenti abilité de f au
point a + k , il ex iste 81 > 0 te l que , pour IJh - kJI S 81
Jlf(a + h) - J(a + k) - DJ(a + k) .(h - k)JJ SE JJh - kJJ .
Vu l' hypothèse, si JJhJJ
::; 8 et IJ li - kJJ S 81, on a donc
llDJ(a+ k).(Ji - k) - Dj (a).( h - k) ll S 2E IJ h - kJJ.
Ceci pro uve que, pour JJylJS min(81 , 8 - JJkJJ),
IJDJ(a + k).y - DJ(a).yJ J:S 2E JJylJ ,
c'est-à-dire JJDJ(a + k) - Df(a)JI S 2E sous la seule hypothèse JJkJJ < 8.Ceci prouve la
continuité de la dérivée au point a.
EXERCICE 1.3.5
Soit x E 0, on considère la fonction g(t) = j(x + th) - tT(x ).h qui est défini e sur [O, l]
si h est suffisamment petit et on a
g(l + u ) - g(t) = J (x+ (t+u)h) - f( x+ th) - T(x) .h ;
'U 'U
il en résulte que g est dé1ivable sur [O, l] et Dg(t) = 'l'(x + th).h - T(x) .h. Soi t E > 0,
d'après la continuité de '1 ' au point x il existe 8 > 0 tel que IJ'l'(x + y) - 'l'(x)JJ :SE si
IJyJJ S Ô, d' où
IJ 'l'(x + th) .h - 'l'(x:).hll SE JJhJJpour tout t E [O, l] si JlhlJS 8 ;
1.25 EXERCICES DU CHAPITRE 1.A 109
vu le théorème des accroissements finis , on a llg(l) - g(O) ll :::; f ll h ll si ll hll :::; ô et ceci
signifie que f est dérivable au point x et de dérivée '/' (x) ; f est bi en de cla sse e 1 d'a près
la continuité de ] '.
EXERCICE 1.3.6
Soient x, y deux points de rl - {a}. Si le pointa n'appartient pas au seg ment [x,y]. on peut
appliquer le théorème des accroissements fini s et on obtient 11/(x) - /(y) ll :::; k llx - Yl l·
Lorsque a E [x , y], étant donné que dim E > 1, Oil peut tro uver un vecteur z E E tel que
les vecteurs y - a et z soient linéairement indépendants. On constate alors que le segment
[x, y+ f z] pour t: > 0 ne contient pas le poi nt a et, si f est suffisamment petit, ce segment
est contenu dans S1 - {a} , donc (théorème des accroissements finis)
ll J(y + ê z ) - f (x) Il :S k llY + ê z - xll;
pour conclure, il suffit de faire tendre t: vers 0, f étant continu car dérivabl e.
EXERCICE 1.3.7
La fonction y >-+ d(y , C ) étant continue et comexe, on notera d'abord que C, est un
voisinage fermé convexe de Cet, C étant fermé, qu e C = 0 0 C, . n
L' ensemble J est évidemment un intervalle d 'rn-igine 'U: u apparti ent à J car il n'ex iste
pas de x appartenant à ]u, u]. Étant donné que f~( u) E C, (f (x) - f (u)) / (x - u) ap parti ent
à C , dès que x > ·u est suffisamment voisin de u et ceci montre que 1 est de la form e [u, cl
où ·u < c :::; b. De plus, c E J car J est fe rmé d'après la continuité de f et le fait que C , est
fermé. On a donc I = [u, c].
Montrons que c = b ; raisonnons par l'absurde , supposons u < c < b. On a c E / ,
donc (J(c) - f(u))/( c - u) E C, et, C, étant un voisinage de C, il existe ô > 0 tel que
(f( c + h) - f( c) )/h E C, pour 0 < h :::; ô. D'après la convex ité de C, , on en déduit
c- u j (c) - f( u) h f( c+ h ) - f (c) C
c - u+ h c- u + c - u + 1i Ii E ''
c'est-à-dire (J( c + h) - f (u))/(c + h - u) E C, pour 0 < h :::; ô, ce qui contredit la
défi nition de c.
Ceci prouve que (f(b) - f( u))/(b - u) E Co: pour tout ·u E ]a, b[; en faisant tendre ·u
vers a, on en déduit que (j(b) - f(a))/(b - a) E C , pourtout t: > 0, d'où
(J(b) - f(a)) /(b - a) E C,
ce qui prouve le résultat voulu.
EXERCICE 1.3.8 - FONCTION CONVEXE
1. Supposons a < x <y < z< b, alors d'a près la convexité de j
f (y) :S
2
- y f( x) + '.lJ -
x J( z ),
z- x z - x
f(y) - f( x) < f( z ) - J(x) < j( z) - j(y).
y - x - z- x - z- y
Étant donné un point J;0 de ]a, b[, on en déduit que pour l < 0 < h < k
f( x o + l) - f (xo) < f(xo + h) - f (xo) < f (xo + k) - f (xo).
l - h - k ,
l'application h >-+ (j(xo + h) - f (xo)) / h, définie pour h > 0 suffi samment petit, est donc
croissante et bornée inférieurement ; ceci montre l'existence de la dérivée à droite f~( xo ).
De plus, si x < y , soit h > 0 et k > 0 tel que :c < x + h < y < y+ k, on a alors
'(x) < f (x+ h) - f(.T) :; f(y +k) - f(y)
fd - h k
110 CHAPIT RE 1 CALCUL DIFFÉRE NTIEL
d'où en fa isa nt tendre k ve rs 0, f~(x) ::; f~(y): la fo ncti on fd est donc bien croissa nte.
E nfin, si a < x < y < z < b
f~ (x) :'::: fd(x + 0) :'::: fd(Y) :'::: /(z) - J(y) ,
z- y
d'où
f°J(X + 0) :'::: j( z ) - j(y)
z- y
et en faisant tendre y vers x, puis z vers x on en déduit , grâce à la continuité de f au point
x [27, exercice 3.8.2], fJ(x + 0) ::::; fd(x) , c'est-à-dire la continuité à droite de la dérivée à
droi te id·
L'ex istence et les propriétés de la dérivée à ga uche s'obti ennent simplement en re mpl a-
çant f par l'application x >--+ f( -x ).
L'ense mble des points de di sco nti nuité d ' une foncti on monotone étant déno mbrabl e
[27, exe rc ice 2.20.7] , ! 'exercice l .3. 1 montre qu ' une foncti on convexe est dériva ble sau f au
plus e n une in fi nité dénombra ble de poi nts.
2. Soient a ::; x < y < z ::; b. La fo ncti o n x >--+ - f (x) - (y - x)fd(Y)
est continue sur l' interva lle [a, y] et admet sur l' interva lle ]a, y[ une déri vée à droite
- ! d(x) + ! d(Y) positive ; ce tte fo ncti on est donc croi ssante (coro ll aire 1.3.4), d 'où
- f (x) - (y - X )f d(Y) :'::: - f (y),
c'es t-à-dire
f(y) - f(x) ::::; ! d( y) .
y- x
De même, o n vérifie q ue la fo n ct ion z >--+ f( z) - (z - y)fJ(Y) est croissante sur [y, b] et
par conséquent f(y) ::::; f( z ) - (z - y)fd(y) , soit
f J(Y)::::; f( z ) - f(y) .
z- y
Ceci prouve que , pour a ::; x < y < z ::; b,
f (y) - J(x) < /( z) - f(y)
y- x - z- y '
soit
J(y) ::; z- y f (x)+ y - x f( z ),
z- x z- x
ce qu i pro uve que f est convexe.
EXERCICE 1.3.9
Soit E > 0, la fonction f étant dérivable à droite au point a, il ex iste o> 0 tel que
llf(a+h)- f(a) - hfd(a)l l s;EhsiO ::; h ::; o,
d'où
( 1.25.2) l llf(a+ h)ll - llf(a) + hfd(a)ll I : : ; Eh si 0 ::::; h ::::; O.
La fo nction convexe <p (l) = Il/ (a) +t f d(a) Il étant dériva ble à d ro ite en 0, on pe ut supposer
en o utre que lip(h) - rp(O) - h rp~ (O) I::; Eh si 0 ::::; h ::::; c'est-à-dire o,
( 1. 25.3) 111 /(a) + hf~(a) I / - llf(a)I/ - hrp~(O) / ::; Eh si 0 ::; h ::; o.
De ( 1.25.2) et ( 1.25.3) , on déd uit 111 f (a + h) Il - Il/ (a) Il - hrp~(O) ::::; 2E h si 0 ::::; h ::; o.
Ceci pro uve q ue la fo nction 11111 est dérivable à d roi te au point a et admet pour dé ri vée
'P~( O). Étant donné que 111/(a +- lt)ll - llf(u) ll I :': : llf(a + h) - J(a)ll, en d ivisant par
126 EXERCICES DU CHAPITRE 1.B 111
dérivable au point x et que D <p(x) .h = 2 (hlx ), soit Dr.p(x) = 2 (•l x) E E'. L'a pplication
X >--7 Dcp(x) de E dans E' est linéa ire continu e, donc exi; de plus
EXERCICE 1.7.1
On pose A. = g o f , d 'o ù DA(x) = Dg(J(x)) o ]) f (x) ; l'a pplication x r-+ DA(x) est la
composée des appli cations
<[>: x H (Dg(J(x)) , Df(x)) E L(F; G) x L(E;F),
ifi : (u , ·u) E .C(F; G) x L(E; F) Hu o v E ,C(E; G).
On a DA.( x) = (ifi o if>)(x), d ' où D 2 A(a) = Dlf./( <l?(a)) o Dil>(a) où
il>(a) = (Dg(b) , Df(a)) el D<J>(a).h = (D 2 g(b).(Df(a) .h), D 2 f(a).h).
L'application ifi éta nt bilinéaire co ntinue, la formul e (1.4.1) montre que
D 2 A(a).h = 'Jl(D 2g(b). (D f(a).h) , D f(a))
+ ifi(Dg(b) , D 2 f (a) .h)
(D 2 g(b).(Df(a).h)) o Df(a) + Dg(b) o (D 2 f(a).h )
2 2
soit (D A.(a).h).k = (D g( b) .(D f ( a) .h) ).(D f (a).k ) + Dg( b) .( ( D 2 f (a) .h). k ) , ce qui
prouve la formu le vou lue.
EXERCICE 1.7.2
Soit f E ,C(E1 , ... , E1 ;F) une app li cation multilinéaire conti nue; on sai t (coro ll aire
1.4.2) que f est de classe C1 et que ses dérivées J>artielles premières sont données par la
112 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
formule
D;f(a) = f(a1 , . . . , ai- 1, •, ai+i, ···,al)·
e
Po ur démontrer que f est de classe 00 , on raisonne alors par récurrence sur l ; on no-
tera que le rés ultat est acquis pour l = 1, toute application linéaire continue étant de
c lasse C00 • On observe ensuite que la dérivée partielle D;f(a) est indépend a nte de ai ;
autrement dit, l' applicati on a >-+ D;f(a) peut s'écrire com me la composée d e l'applica-
ti on Q f-t (a 1, ... , a i - J, Ui+l, ... , az) qui est linéaire Continue, donc de classe C00 , et de
l'appli cati on ( a1, ... , a;- 1, ai+1 , ... , az) >-+ Dd( a) qui est une application multilinéaire
continue de 0 1j _ 1 E1 dan s L( Ei; F ), donc de classe C00 d ' aprè s l' hypothèse de récur-
Ji'i
rence. L' app lication f admet des dérivées partielles premières de classe C00 : e lle est donc
e
de cl asse 00 .
EXERCICE 1.7.3
Lo rsque k = 1 la formule se réduit
Dw(a).x = B(Du(a) .x , v(a)) + B(u(a) , Dv(a) .x).
On raisonne donc par récurrence sur k . Soit x = (x1, ... , Xk + 1) E Ek+ 1 , on pose
x ' = (x2, ... 'Xk+1) E E k ; la fonct ion <p : y E n >-+ Dkw(y).x' E Fest différen-
tiable au poi nt a et
D<p(a).x1 = (D(Dkw)(a).x1).x 1 = Dk+ 1 w(a).x.
D'autre part, J étant une partie de [2, k + l j, notons <pJ la fonction
y E r2 >-+ B J(y) .X J E F; on a
11
DVJ J(a) .x1 B(D 1+1 u(a) .(x 1, XJ ), D v (a).xp)
+ B(D 1u(a).xJ , D 1'+i v(a) .(x1 , XJ'))
où J' = [2, k + l ] - J , d' où en considéra nt J comme une partie de [l , k + l]
D<p J(a) .x1 = B(l} u J(a).x + fü(a).x .
Ceci prouve le résultat voulu car une partie de [l,k + l], ou bien ne contie nt pas 1 et
s'ide ntifie à une pa rti e de (2, k -+ l ], ou bien contient 1 et s'écrit {l} U J où J est une partie
de [2, k+l]
EXERCICE 1.7 .4
1. On démontre que ·u est de classe ek pour tout k en raisonnant par récurrence sur k.
La fonction u est évidemment continue vu que limt->O , t > O exp (- 1/ t) = O. Supposons
démontré le fa it que u est de classe ek- l ; on constate que, pou r t > 0 , Dku ( t) est de la
forme P(t)t - 2kexp (- 1/ t) où Pest un polynô me, donc tend vers 0 lorsque t te nd vers O.
Vu l'exercice 1.3.3, ceci montre que u est k-fois différentiable en 0 et que Dku(O) = 0: u
est donc de classe ek, d'où le résultat an noncé.
2. La fonction <p est C00 d'après le théorème des fonctions composées vu que la fonction
X f-t l xll est C •
2 00
2. Soit f E C00 et soit (t:k ) une suite de réels> 0 tendant vers O. D'a près 1., pour tout
entier k, il existe un polynôme Pk tel que III - Pk llk :::; Ek. La sui te (P1) converge alors
vers f dans l'espace e00 car, pour j 2 k,
ll/ - P1llk :::; llf - P1ll 1 :::;EJ,
d'où le résultat vou lu.
3. Quant à la séparabi lité des espaces Ck, on remarque que l'ensem ble dénombrable F
des po lynômes à coefficients dalls Q ou Q + iQ est dense dans E, donc dans Ck. En effet, si
P = z:::;:, 1
0 a1x est un polynôme, il existe des suites (a1,n) de Q ou Q + iQ qui convergent
vers a1. En posant Pn = 2:;{: 0 a1 ,nx1, on obtient une suite (Pn ) qui converge vers P dans
ck car ek est un e. v.t.
EXERCICE 1.8.2
Il est clair que S(C 00 ) c C00 , que D o S = l eoo el que limk -+oo Dk f = 0 si J
est un polynôme vu que Dk j = 0 dès que k est suffisamment grand. D'au tre part, si
1
f( x) = (x - a) / l! , on a
k . (x - a)k+l
(S j)( x) = (k + l)!
et, pour j :::; k + l,
d'où
i k - (b - a)k+l - J
llD (S J)ll oo - (k + l - j)! ,
semi-norme qui tend vers 0 lorsque k tend ve rs l' infini , ce qui prouve que limk-+ oo Sk f = 0
et ceci vaut encore par linéaiité pour tout polynôme. Le sous-espace des polynômes étant
dense dans C00 , ceci prouve que lopérateur de dérivation est hypercyclique.
EXERCICE 1.9.1
On pose F(x , y) = f (x) - L~=O D1 f(y) .((x - y)i / j!) pour x, y E n.
1. Lorsque k = Il! (x) - J(y) 11
0, ! 'inégalité s'écrit E e t, vu que :::;
llf(x) - f(y)ll :::; llf(x) - f(a)ll + llf(y) - f(a)ll, la continuité de f permet d e concl ure.
On raisonne alors par récurre nce sur k. On suppose la propriété démontrée pour les fonc-
ti ons de classe ek - I et on cons]dère la fo ncti on G : X H F(x , y), y E n étan t fixé ; cette
fonction G : 0 -+ Fest de c lasse Ck et
et, pour Ç E [x, y ], Il DG(Ç) Il :::;; E llÇ - y llk- J :::; E llx - Yllk - J, ce qui permet de conclure.
2. On raisonne par l'absurde. li existe a lors E > 0 et des suites (xn) et (Yn) de K telles
que llxn - Ynll:::; I /n,n 2 1, et llF(xn,Yn)ll > é llxn - Ynllk· D'après la compacité de
K, il existe de s sous-s uites co n verge ntes (x,. 1 ) et (Yn 1 ) ; l' inégalité llx,. 1 - y,. 1 Il :::; l /n1
1.26 EXERCICES OU CHAPITRE 1.B 115
montre que ces sous-suites converge nt vers la mê me limite a. Dès que L esl suffi samment
grand, l' inégalité llF(xn,, Yn 1 )Il > E: llxn, - y,,, Ille co ntredit alors ( 1.9.2), d 'où le résultat
vou lu.
EXERCICE 1.9.2
1. Si f est convexe, on a f(tx + (1 - l)y) :S tj(x) + (1 - t)j(y) pour 0 :S l :S 1, d'où
J( x) - J (y) 2'. f(tx + (1 - l t)y) - f(y ) pour 0 < t :S 1,
d 'o ù ( 1.9.8) en fai sa nt tendre t vers O.
Réc iproqueme nt, si ( 1.9.8) est vé rifi é, on a poUL- tout X , y' z E n
f (x) - f( z) 2'. Dj( z).(x - z),
f( y) - f( z) 2'. Dj( z).(y - z) .
Prenon s z = lx+ (1 - t )y, 0 :S l :S 1, alors t(x - z) + ( l - t)(y - z) = 0, d'où
t(f(x) - f (z)) + (1 - t)(f(y) - f (z) ) 2'. 0,
c' es l-à-dire f (z) :S tf(x) + (1 - t) j (y) .
2. La form ul e de Taylor s'écrit
f( x +th) = f( x) + Wf(x). h + ~t2
2
D 2 f (x). h 2 + r( l )
où r (t) = o(t 2 ) et, si f esl convexe, o n a d'après (1.2.2) (1 /2) t 2 D 2 f (x).h 2 + r(t) 2 0;
en di visant par t2, pui s en fa isa nt tendre t vers 0, 011 obtient ( 1. 9.9).
Réc iproquement, soit x, y E n, on considère la fonc ti on
g(t) = f(y + t(x - y)) - f (y) - tD J(y ).(x - y) , 0 :S l :S 1.
Cette fonction est 2-fois déri vab le el
Dg(t) Df(y + t(x - y)).(x - y) - Df(y).(x - y)
+ t(x - y) ).(x - y) 2 2'. O.
D 2 f(y
La fon cti on Dg esl donc croissante, d 'oll Dg(t) 2 Og(O) = 0 ; il en résulte que la fonc tion
g es t croissa nt e, d'où g(l) 2 g( O) = 0 , ce qui prouve ( 1.9.8) et la convex ité de f .
EXERCICE 1.9.3 - THÉORÈME DE BOREL
1. La foncti on v esl e= el v( t) est nul pour ltl 2'. 1. La fonctio n w es t C'. 00 , w(t) = 0 pour
t :S - 1, w(t) = 1 pourt 2'. 1 et 0 :S w :S l d 'après le choix de la constante c; on en
déduit de suite les propriétés de la fo nctio n Ba ,b·
2 . La fo ncti on B(t) = O_b2,-a2 (t) O_b2,- a2(- t) es t C'. 00 , O(t) = 1 pour ltl :S a 2 ,
B(t) = 0 pour ltl 2 b2 et 0 :S 0 :S 1. li en résulte que la fo ncti on x >--+ O(llxll2 ) possède
les prnpriétés requi ses.
3. Posons
x"'
f (x)
0 = (f)(lax)ca 1
ex.
et so it fJ E N1 un mulli-indice de dérivati on, on a
est normal ement so mmable avec les ta proposés. On observe d 'abord que les fonct ions
D /3-'Y ({! so nt uniformément bornées et, lorsque n /3-'Y ({!(tax) es t non nul , on a nécessai-
re ment lltaxll :::; 1, d'où Jx"'- 1 1 < t;; 1 °'-'
1. Vu que t!f-"1 1t;; 1"'-'YI = t!fl-l<>I, le terme
gé néral de (l .26. 1) se majore par
t ~l- 1<>1
A a,"f = M13 lcal (a - i )!.
et il s'agit de prouver que la so rume
tl /31-1<>1
L lcal (~ - 1 )!
L" "!:':"'
"!S/3
est finie . A cet e ffet , on pe ut excl ure un nombre fini de termes ; on peut donc supposer
lai > l,61, on a alors lca l t ~ l-l a l :::; lcal t;; 1 :::; 1 ; il en résulte que Aa,'Y:::; !VF13 /(a - 1) !
et
où
~ 1 ~ 1 l
L
cx:'.".'Y (
Œ
-
1.
)' = La 1a. = e < oo.
et la somme 2.:: "IS/3 . .. est finie , ce qui permet de co nclu re.
La fonction f est donc e00 d'après le théorème 1.6.2 et la remarque 1.7. 1 ; de plus
On a d'autre part
2 s·i {i1, .. ., ik} = {l, ... , k}
L ê1 X ..• X Ek X êil X ..• X Eik ={ 0k
si {ii, ... , ik} # {l , ... , k} .
EE{-1,l)k
En effet, on a
ê1 X ... X Ek X êi :i X ... X Eik = 1 si {i1, ... , ik} = {l , ... , k}
et l'ensemble {- 1, l}k a exactem ent 2k élémen ts.
Lorsque {·i 1 , . . . , ik} =F {1 , ... , k }, on a par exemple i j =F k pour tout j et la somme
précédente s'écrit
L ( E 1 x ... Xc1;; - 1 Xci 1 x ... x c;,. -E1 x ... x Ek-1 x Ei 1 x ... x E-; ") = O.
EE {- l , l) k - 1
Il en résulte que
L E1 x ... x Ek f-( c1X1 + ... + Ekxk)k = 2k L f(x .; 1 , ••• , Xi")
<E ( - 1,1} "
1.26 EXERCICES DU CHAPITRE 1.B 117
o ù la som me porte sur l'ense mbl e des ·i (ii , ... ,ik) E [l ,k]k te ls que
{i 1 , . . . , ik} = {l , ... , k}, e nse mbl e aya nt k! élé ments et ceci permet de conclure vu
la sy mét rie de f,
On en déd uit évidemment qu ' une forme multilinéaire symé trique J : Ek -+ F null e
sur la di agonal e de Ek est identiqu e me nt null e.
EXERCICE 1.9.5
D'après la formu le de Ta ylor, il s'ag it de démontrer que
k
L f J ,(h1 /j !) = o(llhllk) =} (fj. h J = 0 pou r 0 ~ j ~ k)
j =O
En faisant tendre h vers 0, on constate d ' abord qu e f o = O. Supposons avo ir d émo ntré que
f o = fi .h = ... = f ; N = 0 avec 0 ~ i < /.; ; on a alors
k
L kW /j!) = o( l hllk) ;
j = i+ I
remplaçons h par th, pui s divi sons par t i+ 1 , on obti_e nt
k .
'""' ·t j -(i+ l ) f · hJ = 0 (tk - (i + l ))
D J· ï '
j = i+ 1 ]·
d'où f ; + 1 .hi+ 1 = 0 en faisant tendre t vers O. Ceci prouve le résu ltat voulu.
L orsq ue les applications f 1 sont sy m étriqu es, l' exercice 1.9.4 montre que
D1 j(a ) = fj.
EXERCICE 1.9.6
1. Soient x E E, y E F tels que a+ x E !l , b + y E !l', on a
k . k .
xJ y1 .
f (a + x) = L
j=O
D1 J(a).~
J.
+ rk(x) , [g(b +y) = L D g(b).~
j =O J.
1
+ sk (Y)
où rk(x) = o(llx ll k), sk(Y) = o(l lYllk) ; si h = g o f , on en déduit
k . j
h(a +x ) = h(a) + LD1g(b).14 +sk(y)
j= l J.
où y = 2=:=! D i f(a) .(xi/i !) + rk(x) . On constate d 'abord qu ' il existe une constan te
c 2: 0 tell e que llYll ~ c llx ll po ur tout x s uffisa mment petit ; il en résu lte que
s1,; (y) = o(llxllk). Dans le déve loppeme nt de D 1g( b) .y1 , les termes qui co nti ennent rk(x)
sont o( llxln e t les autres termes so nt de la fo rme
1. . ~· ·. ~
D g(b).(D' ' f(a ).-.1 , ... , D'" f(a). - .1 )
i1 . lj .
OLJ i 1, ... , so nt des e nti e rs apparte nant à l' inte rvalle [l , k ]. Lorsque
i1
i 1 + .. . + iJ > k, le terme correspondant est o( llxllk) e t le dévelo ppe me nt de Tay lor
de h à l' ordre k est donc
k 1 1 " ·i . . x 'i.1 k
h(a +x) = h(a) + L L 1
"'ID g(b).(Di f(a).~ , ... , D 1 f (a).0)+o ( llxll .
j = l iEN' i , Ji J:S; kJ. Zi . J ·
o n en déduit q ue
D 2 h(a) .(x 1, x 2) = Dg(b ) .(D 2f(a) .(x 1, x 2)) + D 2g(b).(Df(a) .x1, Df(a).x2).
En effet, dans celte fo rmule le second me mbre, en tant que fonc ti o n de (x 1 , x 2 ), est une
for me bi linéaire continue symétrique qui coïncide sur la diagonale de E 2 avec D 2 h(a)
d'après ( 1.26.2) ; d'après l'exe1·cice 1.9.4, cette forme bilinéaire est nécessa ire ment la déri -
vée seconde D 2 h (a).
3. Lorsque E = F = IK, L s' éc rit
k
Dkh (a) = L L ~ 1ïD 1 g(b) Di 1
f (a) x ... x Di1 j ( a) .
i = 1 iEl'l~J, lil = k i . J.
On peut regrouper les termes identiq ues. A cet effet, noto ns Œt le nombre d' indices iq éga ux
à l E [l , k]. On a alors
( 1.26.3) ]_Di1 f(a) X .. . X D' j J(a) = (Df(~)\°'l X ... X cr~f(a)) °' k
i! l! O] X ... X k! °' k
llr± (x)ll S
On en déd uit J(xo + À) - f(xo - >.) = 2>. D f(x) + r +(x ) - r _ (x), d'où
M 2 2 2
2>.llDJ(x)ll S 2Mo + T ((xo + À - x) + (xo - À - x ) )
S 2Mo + l\lh((xo - x) 2 + >. 2 ) S 2Mo + 2,\ 2 l\lh,
d' où le rés ultat voulu.
Soit À E JO, L], a lo rs p our to ut x E I , on pe ut trouver un x 0 tel que
x E [xo - À,xo +À] c l , d'où Mi S Mo/À + ÀM2.
2. Lo rsque L ~ (Mo / M 2) l 2 , prenons À = (M0 /!Vh) 1l 2 , on o btient alors
1
11 2
Mi S 2 (MoNh) .
Montrons que cette inéga lité pe ut être une égalité. Pre nons f (x ) = x 2 - 1/ 2 sur
l' intervalle J = [O, l ], alors Mo = 1/ 2, M1 = M2 = 2, d' où M1 = 2 (M0 M 2 ) 1 l 2 .
EXERCICE 1.9.8
l ,a. La fo ncti on u(t) = Il +tlP - ltl P- ptlW- 2 est une foncti on continue de t: la fonctio n
t >-t titlp- 2 bien définie pour t i= 0 se prolonge par continuité en 0 et vaut 0 e n ce point
car p > l. Il en résulte que la fonc ti o n ·u (t)/(l + ltl)P- 2 es t bornée sur tout compact et il
s'agit donc de comrôler la fonction u à l' infini .
Lorsq ue l > 0, on a ·u (t) = (1 + t)P - t" - ptp- i et en posant v(T) = u( l / T), T > 0,
o n a v (T) = T- p w(r) où w(T ) = (1 + T)" - 1 - pT et la fo ncti o n T t-t (1 + T)" éta nt
e 00
sur l' interva lle [O, oo[, la fo rmul e de Taylor à l' ordre 2 montre que lw(T) 1:=:; cT 2 pour
0 s sT 1 par exe mple , d' où j'U(t)i s
c tp- 2 pour t :0:: 1, pui s iu(t) I c (l + 2
savec w-
une autre constante c.
1.26 EXER CICES DU CHAPITRE 1.8 11 9
( L (lx; I + lh;l)P)
7 ::; ( llx ll v + llhllp)p - q = c.
i EJ
Étant do nn é qu 'on a c hoisi q > 1, cette expressio n est un o(l lhll" ) et ceci pro uve le résult at
voulu.
3 . L'applicati on t >--+ t 1 I P étant déri vable pour l op 0, le théo rè me des fo nc ti ons co m-
posées montre que la norme 11· llv est di ffé re nti able e n de hors de l'ori gine et de déri vée
h >--+ llxll~- p '2: xi lx;lp- h ; .
2
iE J
EXERCICE 1.9.9
l ,a. S i x = cosO, on a par dé fin iti o n '1~,(x) = cosnO, qu antilé qui ne dépend pas du c hoix.
2: 0, on en déduit que
de() te l qu e x = cos (} _En choisissa nt () tel que s ir1(}
'l'.n(x) Re einO = Re (cos e + i s in e)n = me (x + i /l - x 2)n
ln/ 21 ( )
~ ;;. xn- 2k( - l )k(J _ x2)k,
o ù [n/2] désigne la partie enti ère de n/2 ; cette formul e montre bi en que '1~1 est un po ly-
nôme d e degré n.
b. On a y = cos ne 0C1 x = cosO, d 'où
y' = - nsinnO x O', y"= - n sin n(} x ()" - n 2 y x 0' 2 .
e
La re lati on X = cos donn e par déri vati on
2
1 = - s in {;I X 0' , Ü =- sin 8 X()' ' - X X {)' .
O n e n déduit
s in 2 () x y" - ns in ne x s in 2 (} x ()" - n 2 y x ( - s ine x 0') 2
c. Étant donn é que Dk'Fn = 0 pour k > n , on peut suppose r 0 ::; k s; n. D'après
( 1. 9. 11 ), on a D k+ 2 '1'n(O) = - (n 2 - k2)Dk 'l 'n(O) , d 'o ù IDk+ 2 '1 'n(O) I S n 2 1 Dk '1~( 0)1
si 0 ::; k ::; n . Pour conc lure, il suffit de vérifier que IDk'l 'n (O)I ::; n k pour k = 0 , 1. Or,
d 'a près la formul e de l ,a., 'l 'n(O) = 0 si n est impair et 'l 'n (O ) = (- 1)" / 2 si n est pair.
Lo rsque n est pa ir, '1 ~ est pair, donc D'J~,( O) = 0 et, lorsque n est impair, soit n = 2m+ 1,
b. Étant donné que l'a pplication j t--t Xj est décroi ssa nte, on obse rve qu e
n
( - 1); II (x ; - x1) > O.
j=O
j 'f i
On pose r i (x) = fT'.J=o ( x - x J) ; on vé rifie a isé ment par récurrence que
# ·i
Dkri(x) = k ! L II (x - Xj), 0 S k S n ,
J E!h jE J
0 [1 la somme porte sur l' ense mbl e Ok des parties de [O, n] - { i} à n - k élé me ms (l orsque
k = n, on convie nt que LJE 0 ... = 1). O n en déduit, n - k étant pair,
( 1.26.4) Dkri (O ) =k! 2: XJ où XJ =II x;.
J Eok iE J
Soit J E Ok. supposo ns qu ' il ex:iste j E J , j =F n - i, tel que n - j r:f_ J ; alors
J' = J U {n - j } - {j} E Ok el XJ + xy = 0 , vu que Xj + Xn - j = O. Ceci mo ntre que
dans la l'o rmu le ( 1.26.4), on pe ut se co nte nter de sommer sur les J E () k vérifi a nt
(Vj E J )(j =/:- n - ·i ==? n - j E J ).
Al o rs, ou bien n - i rf_ J , o u bie n n - i E J. Si n - i r:f_ J , l' ense mble J est la issé invariant
par l'applica ti on j t--t n - j et, n - /,; é ta nt pair, dans le produi1 XJ, on a (n - k) /2 termes
< 0 et (n - k)/2 termes > O e t par conséque nt, ( - l ) (n- k) f 2x 1 > O. Si n - i E J,
l' ensemb le J - {n - i} est laissé invariant par l'application j t--t n - j ; cet ensemble
ayant un nombre impair d'é léme nts, l'un est nécessaire ment égal à n/2 (ce qui impose n
pair) et x 1 = O.
Ceci prou ve le résultat voulu.
3. On a P(x) = L:;'=o P(x;)qi (x) , d 'où Dk P( O) = L7=o
P(x;)Dkq.;(O) et, vu que
IP(x) S l , ID kP(O)I S L ~= o IDk qi( O)I . Lo rsque n - k es t pair, on a d ' après 2,a. et 2,b.
1
n
IDkP (O)j S (- l )(n - k) / 22= ( - l fDkq;( O) S (- l )(n-k)/ 2Dk1 ',,..(0),
i=O
d 'où IDk P(O) I ::; nk d 'après l ,c.
Lo rsq ue n - k est im pair, le polynô me Q(x) = ~ [P(x) + (- l )k P (- x )] est de degré
::; n - 1, donc ID kQ(O)I ::; ( n - l )k ::; nk d'après ce qui précède, ce qui permet de
conclure vu que Dk P(O) = Dk Q(O).
1.26 EXERCICES DU CHAPITRE 1.8 121
2
vu que ra = (1 + E)m. Ceci prouve que Q = LJiE f B(ai; 1 ri) dès qu e 0 < E < 1 /2.
2
lorsque x E !li. Or llx - b;il S ((1 +Î)/ (1 - Î) )li(x , F), d'oC1 (x - bi)'Y S c d(x , P ) hl.
1 1
d'où IB' - BI :Sc llx- b;l lk+ J - la l+l fJI :S cod( x , Fl- lol+l iS I, ce qui permet de conclure.
Le rai sonne ment de 5,c. prouve que f est de classe Ck et que D 0 !I F = f pour tout
0
lad :::; le et, ceci valant quel que soit le , on obtient le résultat vo ulu.
D' après la formule (1.9.8), on a en effet f (x) - J(a) 2: D f (a). (x - a) pour tout x E !1,
c'est-à-dire J(a) ::; J(x).
EXERCICE 1.13.2
résulte qu e k est pair car, Dk f (a) étant différent de 0, il exi ste x tel qu e Dk f (a).xk f= 0
d'a près l'exercice 1.9.4; on en déduit que Dk f (a ). xk ;::: O.
2. En changeant x e n - x , on constate d' abord que k est nécessairement p air. On a
1 k . k k
f (a + x) = f (a) + k! D f (a).x + o(llxll ),
d'où f (a + x ) ;::: f(a) + fi llxllk + o( llx llk) et il e n résulte que f(a + x) > f (a) si ll::rll
est assez petit, ce qui prouve que a est un minimum re latif strict.
3. L orsqueE est de dimens ion finie, supposo nsDk f ( a) .xk > Opour tout x E E - {O}.
La boule unité de E éta nt compacte, il existe une con stante c > 0 telle que D k f (a) .xk ;::: c
pour llxll : : : 1, d' où Ok f (a) . Xk ;::: cll xllk pour tout X pa r homogé néité.
EXERCICE 1.13.3
1. On p ose <p (x) = x " + >{2:7=1 x 1 - l) o ù À E l!t . D'après le coroll aire 1. l 3.3, les poi nts
critiqu es de l' extremum lié s'obtiennent en résolv;i11t le sys tème d 'équati ons D J<p (x ) = 0 ,
1 ::=; j ::=; n, c'est-à-dire
a J· x"' + À x J· = 0 ' l <-
J. <
-
n1
{
L7=1 X j = 1.
En somm ant les premi ères équ ati ons, on obti ent ,\ = - la i x"' o ù lai = L~= l °'J et, par
conséquent, x 1 = °'J/lal. On observera que le multipli cateur de Lagra nge À est uniqu e,
le coro llaire 1.1 3.3 est donc applicable et fo urnit un seul point critique de l 'extremum lié.
La fon c tion f étant null e sur la fro ntière de S1 et étant pos itive dans S1 , il s'ag it en fa it d ' un
max imum absolu . En posant S = {x E S1; 2:~'= 1 :Cj = 1}, on vérifie alors que
œ"
mtx f = lall°'I.
1
2 . Prenons O'. j = 1/ n, on a alors a" = l / n et ln l =
1, d' où (x1 x ... x Xn ) /n ~ l / n
sur S. E n rempl aça nt x 1 par Xj / 2:7=
1 X j , on obtie nt! ' inégalité voulue
( X 1 X . .. X Xn )
l/n
:::::
X1 + .. . +- Xn .
pOUI tout
.
Xj ;::: o.
n
sont les re prése ntations locales de f et g dan s ces cartes, on a DF(x) = DG(x) pour tout
x suffisamment voisin de r.p(a) ; il en résulte qu e F = Ga u voisinage de ce point r.p(a),
d ' où j = g au voisinage de a e t cec i prouve que A est ouvert.
Si X est connexe et s' il ex i ste a E X tel que f (a) = g( a), A est non vide et par suite
A = X, ce qui prouve que j = g.
2. rés ulte de 1. en prenant pour fonction g la fonction constante x H f (a) où a est un
point de X.
EXERCICE 1-18.2
1. Soi l ( U, r.p) une carte au point a, alors la fonction F = f o r.p - 1 admet un extremum au
point cp(a), d'où DF(r.p(a)) = ()et 'l ~ f = O.
2,a. On a g = F o (r.p o /'), d'où Dg(t) = DF((r.p o 'T)( t)).D( r.p o 'T )(t) et
2 2
D g(t) = D F((r.po'Y)(t )).(D(r.po1)(t) , D(r.p o1 )(t)) + DF((r.p o1)(t)) .D 2 (r.po1)(t).
Vu que DF((r.p o î')(O)) = DF(r.p(a)) = 0, on en déduit que
D 2 g(O) = D 2 F(r.p(a)) .(r.p . (v), r.p.(v)).
La dé finition de g, à sa voir g = f o / , montre que D 2 g(O) ne dépe nd que de f et 'Tet la
formule précédente montre en fait que D 2 g(O) ne d épend que de v et non du choix de 'Y ·
Une forme bilinéaire sy mé trique étant dé terminée par ses valeurs sur la diagonale (exercice
1.9.4) , la formul e (1.18.7) définit bien une forme bilinéaire symétrique sur l' espace tan-
gent 'l ~ X, l'expression D F( tp( a)). ('P• (v), 'P• (w)) ne dépendant pas du choix de la carte
2
(U, 'P )-
Note On observera que la hessienne de j au poi nt a n'es t bien définie que si a est un point
critique del-
b. Si la hess ienne de f aLJ point a est défini e positive, D 2 F('P(a)) est une forme
bilinéaire sy métrique sur 11r, n = dim X, définie positive ; on en déd uit (exercice 1. 13.2)
que r.p( a) est un minimum re latif stri ct de F, ce qui permet de conclure.
EXERCICE 1.20.1
Soit a E X, posons A = { x E X ; rgx f = rga !} . li est clair que cet ensemble non vide
est ouve rt. D' autre pai1, soit x E A, alors il existe un voisinage ouvert U de x tel qu e f lu
soit de rang constant et, vu que U n A est non vide, rgy f = rga f pour tout y E U el en
particulier po ur y = x. Ceci prouve que A est fermé et, X étant connexe, on en déduit que
A = X.
EXERCICE 1.21 .1
donc de Y. Par suite, f(U) est un vo isinage de b et, vu qu e j( U) c J(O), a fortiori j(O)
est un voisinage de b.
EXERCICE 1.21.3
Posons L = dim X, m = dim Y, alo rs m ::; l. D ' aprè s le théorème du rang constant
(théorème 1.20.5), il ex iste des cartes (U, 'P) et (V, 1/.;) aux points a et b telles que 'P(a) = 0,
1/;(b) = 0, J(U) c V et
('1/Jo f o'P-l )(x 1 , ... ,x 1 ) = (x 1 , . .. ,xm) po urto ut (x 1 , ... ,x 1 ) Ei.p(U).
Posons F = 'lj; o f o 'P- 1 : i.p(U) ---+ 1/;(V). Quille à réduire U, on peut supposer
'P(U) = U1 x U2 où U1 et U2 sont des ouverts de !Km et 1K1- m. On considère la fonc-
tion G : U1 -+ i.p(U) défin ie par
G(x 1 , ... ,xm ) = (x1, .. . xm, O, . . . , 0) E <p(U) C lK 1 .
On a U 1 c 'ljJ (V) ; o n pose 0 = 1/; - 1 ( U1) ; Gest alors la re prése ntat ion loca le d e la
fo ncti ong = 'P- l o C o'lj; : 0 ---+ U; g est une imn1ersio n et on a é vide mment f o g = I o .
EXERCICE 1.21.4
l ,a. Notons let m les dimensio ns des variétés X , Y e t r le ra ng de f. D'après le théo rème
du rang constant (th éorème 1.20.5 ), il existe des ca1tes ( U, i.p) et (V, ·If;) aux points a et f (a)
te ll es que la représentation loca le de f s'écrive
(x 1 , ... ,xr, 0, ... , 0) .
(x 1 , .. . , x 1) >--7
On peut supposer f(U) C V. Soit W un voisin age o uvert de j(a) tel que W C V (l 'es pace
Y est localement compact, donc réguli er [27 , coroll a ire 2.35.2]), posons 0 = r 1
(W) ;
alors 0 est un voisinage o uvert de a et /(0) c W C W c V. li en résulte que f(O)
coïncide avec! 'adhére nce de f (0) dans V et l' intérie ur de f (0) dans Y avec son inté ri eur
dans V car V est ouvert. É tant donné que 1/J : V ---+ -ij;( V) est un homéomorphi sme, pour
conc lure il suffit de remarque r que 1/;(j( 0)) c (JK' x {O}) n 'lj) (V) où ce derni er ense mbl e
est fermé et d' intérieur vide dan s 1/;(V) ca r r < m.
b . D'après a., il existe un recouvreme nt ouvert (Oi) iEI de X te l que J(O; ) soi t
d'intérie ur vide. L' espace X étant un espace de Linde tof [27, exercice 2.36.2], il existe [27,
exercice 2.30.3 ] un sous-recouvrement dénombrable ( O;) iE D, D partie dénombrable d e I ;
étant donné que f (X) = u iED f (Oi), o n en déduit qu e J(X) est maigre.
2,a. L'espace Y est un espace de Baire [27, 1héorème 2.35.3] et, si f n'est pas une
su bmersion, Y = f (X) est maig re, ce qui es t absu1-d e si Y est no n vide.
b. D' après a., f est une submersion et, en tant qu ' app li cati on injective de rang constant,
f est un e immersi o n ; autrement dit, 'l 'a f : 'l~X -+ 'l j(a) Y est un iso mo rphi sme pou r to ut
a E X . li en résulte (corollaire 1.20.3) que f est un difféomorphisme local injecti f, ce qui
permet de conclure .
EXERCICE 1.21 .5
Soit x E Y n Z, d'a près la proposition 1.2 1.6 il ex iste un voi sin age ouvert U de x
et une submersion f : U ---+ JKP, p = codim x Y, tell e que Un Y = f - 1 (0) . Soit
i : Z ---+ X l' injectio n canonique, considérons l'application f oi : U n Z -+ KP, o n a
Un (Y n Z) = (! o i) - 1 ( 0). Mon tro ns qu e f o i est une submers ion dans un voisinage de
x dan s Z, c'est-à-dire (remarque 1.2 1.2) que 'l ~ (j o i): 'l ~Z---+ JKP est Slllj ective.
Soit h E JKP, il s'agit de prouver l'ex iste11ce d ' un vecteur 'V E 'l ~Z tel que
'l ~ (j o i).v = h ; posons w = T xi .v E 'l ~ X, é t ant donné que 'l',; i('l ~Z ) = 'l ~Z, il
s'agit de déterminer un w E 'l'x Z tel que 'l ~ f. w = h. Or, f étant une subm ersion, il ex iste
130 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
w0 E 'l 'x X tel que 'l 'x f. wo = h et, vu l' hypothèse, wo s'écrit wo = w + w' où w E 'l 'xZ,
w' E 'l 'x Y . On observe alors que 'l 'x f. w' = 0 car 1'x Y = Ker '1 ~ / , d'où 'J 'x f.w = h, ce
qui prouve le résultat vo ulu .
Quant à l' espace tange nt à Y n Z au point x , on a
'l 'x (YnZ) = Ker'l '::, (! o i) = ('1'xi) - 1 ( Ker 'l 'x /) = ('1 'xi) - 1 (T'x Y) ,
d'où 'l 'x( Y n Z) = 'l 'x Y n '1 ',;Z.
EXERCICE 1 .21.6
l.Lasurjectioncanonique 7f: JKnt- 1 - {0} --+ IP'n (IK)est anal ytique(exempl e 1.1 6. 1). Dans
l' ouvert O; et la carte (U;, cpi) (paragraphe 1.15), on considère sa représentation locale
1/Ji : Oi --+ IK" de 7f, soit
xo x i- 1 x i+ l xn )
Wi (x) = ( ---,-, ... , - ..-, - .- , ... , ---,- , x E Oi ;
xi xi xi xi
on a alors Ker'.l 'x 7r = Ker D 'ljJi(x) pour x E Oi et la re lation
h = (h 1 )os i s n E Ker D 'lf;i (x )
signifie
1 J1 xi h i 0 0 < .< . -1- .
xi i - (x'' )2 = pour _ J _ n , J 1 i,
soit hi = (x1/xi ) hi, c 'est-à-dire h = ÀX où À = 1i·•/xi E !K. Ceci prouve que le noyau de
'l 'x 1f est la droite !Kx. li e n rés ulte que 'l ',;7r est surjecti ve car
dim 'l 'x7r(IK" 11 ) = n + 1 - dim Ker 'l 'x 7r = n.
L'application 7r est donc une submersion.
2. On a 'l 'x7r 1 = 'l 'x 7rlr,s" et JR"+ 1 = 'l 'x§" E& !Rtx pour tout x E §". Si u: F--+ G
est une application linéaire su1j ective, il surfit donc de vérifi er que u!E est surjecti ve si, et
seulement si, F = E + Ker u. En effe t, cette conditi on est suffi sante: soit y E G, il existe
x E F tel que u(x) = y et x peut s'écrire x = xo + x 1 où xo E E et u(x1) = 0, d' où
u(xo) = y . Réciproquement, si ulE est surjective, soit x E F, il existe xo E E tel que
·u(xo) = ·u (x), d'où x - xo E Ker u ; il ex iste donc x 1 E Ker ·u tel que x = xo + x 1, ce
qui prouve que F = E + Ker -u.
Ceci prouve que l'application 1 'x 7r' est surjective, donc injective, les espaces tangents
T x§" et '.1'.,,' (x)IP'n (IR) étant de même dimension n. D'a près le théorème d' inversion locale
(théorème 1.20 .2), 7f 1 est un difiéomorphisme local.
3. Lorsque IK = C, on observe de même que cn+i = T,§ 2 " + 1 + Cx.
EXERCICE 1.21.7
1. On a pour 0 S k .::; n et 0 ::::; l S n
Dlfk+ 1( a) = L ak+ l-j + L ai
j EJ• +• j EJ• +•
j =l k+l-j =l
et k , l appartenant à J k+l. Dd'o-1-1(a) = 2 a". Lorsque l < m S n, on vérifie de même
que
Dm f k+ 1(a) = 2ak+l - m = 0 si k +l- m 2: 0,
D,,.fk+l(a) = 0 si k + l - m < O.
Ceci prouve que
D (f k fk +n)
. ~· · ·' (a) = (2ak)n+L =/= O.
D (x , ... , x")
1.28 EXERCICES DU CHAPITR E 1.0 13 1
difféomorphismes. Ces app lications sont des bijections [on notera que n' est la su1jection
canon ique de §n sur §n / R' = IP'n(IR) où R' est la relati on d'équivalence dont les classes
d 'équi valence sont les couples { x, - x }]. D'après l'exercice 1.2 1.6, rr' est un difféomor-
phisme local, ce qui permet de conclure.
Si ce revêtement étai t tri vialisable, § " serait homéomorphe à IP'n(IR) x { - 1, l } et ce
dernier espace n'étant pas connexe, cec i est absurde.
EXERCICE 1.23.2
l ,a. Soient x , x' E Oi tel s que ir" (x) = rr" (x'), autrement dit x' = Àx où À E § 1 . On a
alors
' x'i >..xi -
t = - = - = Àt
lx'il lxil '
d ' oli t' x' = Xt x >. x = t x et ceci montre que ·tj; est bien dé fini.
b. On considère la carte (U; ,ip; ), ip;: U; -t en (paragraphe 1.15); l'application
0; = ip; 1 : en -t U; est donnée par la formule
O;(y) = rr"(( L+ llYll2) - 1;2(y1, . .. ,y\ l ,yi+1, . .. , yn)),
où y = (y'i)i:s;·;:s; n E C'", 11· 11 désignant la norme euclidienne de en = IR 2 " . On en déduit
que
(1/J oO.;)(y) = (1 + llYll2) - 1;2(y1 , ... , yi, l , yi+1, ... ,y")
et ceci mont re que 'If; est e00 •
c. D' après la définition de 'I/; , on an" (1/J(y)) = n" (t x) si y = rr" (x), d' où n" ( 1/J( y)) =
n"(x) = y, soit n" o î/; = l u,. On en déduit que
'1 ',p('y) rr" o 'l 'y1/J = 'J'y(Iu;) = lr" u,;
ceci montre que l'application tange nte 'J 'y1f; est injective: 1/; est une immersion. On en déduit
également que lm 'l 'y'lj;n Ker '1°',p(y) rr" = {O}. Or, n" est une submersion (exe rcice 1.2 1.6),
donc de rang 2n ; la sphère § 2"-+ 1 étant de dimension 2n+ 1, on en déduit que Ker '1 ',p( y)n"
est de dimension 1. D'autre part, 1/; étant une immersion, lm 'J 'y'lj; est de dimension 2n.
L'espace tangent '1 ',;,( yjD; étant de dimension 2n + 1, on en déduit bien que
'l ~ (yjD; = lm 'ly 'I/; EB Ker '1 ',p( y)n".
2. L'application 0 est la restriction à § 1 de l'appli cation linéa ire, donc e=,
01 : tEe t-7 lx E en+l;
l'application e est donc e00 • On a en outre D0 1 (t).h = h x, h E e, d'où 'l!O.h = hx
pour h E '1 !§1 ; ceci montre que l'application 'l!O est injective et par conséquent 0 est une
immersion, donc un plongement, le cercle unité § 1 étant compact. Quant à l'image de 0, on
a lm (} = {lx ; t E § 1} = rr" - 1 (y) = Fy . Ceci prouve que Fy est une sous-variété de
e
§ 2 "+ 1 , que est un difféomorphisme de § 1 sur Fy et que 'l~Fy = lm '1'10. D'autre pan,
n" étant une submersion, 'J ~ Fy = Ker'J ~ rr" (propositi on 1.2 1. 5).
3,a. Soit x E O.; , si rp(y, t) = x avec (y , t) E U; x § 1 , on a nécessaireme nt
11
rr"(rp(y, l)) = rr"(t ·ijJ(y)) = n (1/;(y)) = y
d'après l ,c., c'est-à-dire y = rr"(x). On a alors
xi
rp( y , t) = t îf;(y) = l 'l/; (rr"(x)) = t --,. x,
1x' 1
ce qui montre que rp(y, t) = x si, et seulement si, t = xi /lxil et ceci prouve que rp est une
bijection.
1.28 EX ERCICES DU CHAPITRE 1.0 133
Dire que 'Pest e00 équi vaut à dire que les applications t H r.p(y , l) et y H ip (y , t)
sont ~OO , c' est-à-dire, 1/; étant e00 ' que les applicati ons t t--7 t z , z E § 2 n -H , de § 1 dans
§ 2 n - 1 el z H t z de § 2 '11-\- 1 dans § 2 n+ l sont e00 • Pour la première appli cati on cela ré-
sulte de 2. ; quant à la seconde, il s'agit de la restri c ti on à § 2 "+ ' de l'application li néaire
z E cn+ L H t z E i[n + l
P o ur tout (v1 , v2) E '-l ~U; x Ti §'. on a alors d' après la fo rmule ( 1.1 8. 13)
T(y, t)'P- (v1, v2) = 'l ~<p( • , l ). v 1 + 'l'tcp ( y , . ).v2 ,
où 'Fy ip(. , t ).v1 = t 'l ~î/J . vi et, en posant v2 = t w 2, w2 E 1 '1 § 1 ,
'l 't ip(y , . ).v2 = t 'l 'iip( y , . ):w2 = t'l\O.w2,
() dési gnant l' application t H t 'ljJ (y ) de § 1 dans § 2 "+ 1 . Il en résul te que
lm 'l (y ,t)'P = t (lm '-1 ~1/; + lm T1 0) ,
soit d ' après 2. lm 'l (y,t) 'P = t( Im '-1 ~ '1/J + Ker'l'.p(y)7r" ), d'o ù
lm 'l (y,tJ'P = t 'l '.p(y)Oi = '1~ 'f! (y ) O i
d' après l ,c. et ceci mon tre que 'P est une submersion.
Vu que U ; x § 1 et O i sont de même dimension 2n + 1, 'P est également une immers ion,
donc un diffëomorphi sme local et, ip étant bijecti f, on en déduit que 'P est un difféo mor-
phi sm e.
b. En outre, 7r 11 ('P(Y, t)) = 7r 11 (t 'l/J (y) ) = n"('l/J (y)) = y , soit 7r 11 o 'P = p r 1 ;
les o u verts U; , 0 :::; i s; n , constituant un recouvreme nt de IP'n(C), on en déduit que
7r 11 : § 2 " +1 --+ lP'n (IC) est une fi brati on de fibre type § 1 : § 2 n -t- l est un fibré en cercl e
au-de ssus de lP'n (C) .
EXERCICE 1.23.3
1. L' application lx est une bijecti on, de classe e= d 'après la dé fi niti on même d' un groupe
de Li e ; la bijection réc iproque l x- 1 est éga lement de classe e00 , ce qui prouve que /x est
un difféomorphisme.
2. L'application ip est une bijection car 'l ~lx : 'J ~ G --+ TxG est un isomorphi sme ;
d' après le théorème des fo ncti ons composées, on a en outre ('-1~1x ) - 1 = 'l 'xlx- 1 et la
biject ion réciproque est donc donnée par la fo rmule
1
ip - (x , w) = (x ,'l 'xlx- 1.w ) , (x , w) E TC.
N otons / : G x G --+ G l' appli cation (x, y ) >--7 x y . Appliquons la fo rmule ( 1.23 .10)
en p1-e nant pour fo nction f cette fo nction / , a z = e et v2 = v E '.l ~ G ; étant donné que
1 ( X' • ) = lx ' on en déduit que la fon ction X H (x, 'l"e rx. V ) de G dans 'l'G est e=. Qu ant
à la fonction V >--7 (x , 'l ~ lx .V) de '_l ~ G dans {X} X '1 'x G , ell e est 1inéaire donc e= et ceci
prouve que r.p est e00 •
É tudi ons de même l' ap plication 'P- 1 . Notons ·i/J : c X G --+ G l'applicati on C00
(x , y) t--7 x - 1 y . D' après la fo rmule (1.1 8. 13), on a
'-l'x ,yî/J-( v , w) = 1"',;î/J( . , y) .v + 'l"y'lf; (x, . ) .w pour ( v , w) E 'l 'x G x 'l ~ G
où '1'.y 'lj; (x, . ).w = 'l~ lx - 1 .w. En notant ·i : TG --+ 'l'G x '1'C l' applicati on
(x,w) H (( x, O), (x, w)) ,
on e n déduit que ('l'î/J o i)(x , w ) = (e, 'l'x l x- 1.w); ceci montre que l' app lication
(x, w) H Ï °x l x- 1.W est eoo et il e n est de même de r.p - 1 .
3. Étant donné que 7r o 'P = pr 1 et que, pour tout x E G , r.p induit un isomorphisme de
{x } x 'l~ G sur ?r - 1 (x ), on en déduit que 'P dé finit une tri vialisation du fibré '1 'C.
4 . L'applicati on 1 : § 1 x § 1 --+ § 1 définie par 1 (x, y) = x y est la restriction à § 1 x § 1
de l' applicati on (x , y) E I[ X I[ H xy E IC, appl ication de cl asse e00 ; ceci prouve que 1
134 CHAPITRE 1 CALCUL DIFFÉRENTIEL
00 1 1 1 1
es t C . L' app lication X E § H x - E § est la restricti on de l'application x H x- - - - - ·
définie sur ic· el de classe C00 , ce qui permet de conclure : le cercle unité § 1 est un g=====
de Lie, do nc trivia li sable.
EXERCICE 1 .24.1
n
1. Notons la di mens ion de X el pcelle de Y . Soit (U, cp) une carte de X au point a-••••
que cp( U n Y) = cp(U) n JKP ; on peut choisir U tel que cp(U) = V x W où V es
ouvert de JKP et vV un voisinage ouvert de 0 E !Kn - v. Montrons que cet ouvert U conv ii::=:=:~::::i
Si (â/fJx'') 1 5'iSn est le re père naturel de l'espace 'J~ X en un point x E U, (8/âxi)i:::;;:;;;:;;;:;;;:;;;
est le repè re naturel de l'espace 'J ~ Y au point x E Un Y associé à la carte (Un Y , 'P lu - - - - ·
et dans ce repè re on a
p . â
w(x ) = ~w ' (x )-., x EU nY,
~ x'I.
i= l
8
oll les fo nctions w i U n Y ---+ IK sont de classe Ck. Lorsq ue 1 :S i :S p, on consi- - - - -
les fonctions wi = w i 0 (cp lun Y)- l : V ---+ lK; ces fonctions sont de classe ek e
'/)Tl : V X w -+ V es t la première projection , les fo ncti ons 'Ui = wi
0 pr1 0 cp : u - -- --
sont de classe ek et prolongent les fonc ti ons w·i. Lorsq ue p + 1 ::; i ::; n, on prend vi = = = = =
Le champ de vecteurs SL1r U
n . Ô
v (x ) =~
~
v' (x ) ;::;--:-,
ux 1
x E U,
i= l
esl de classe Ck el v lunY = wl u.
2 . Le rai sonnement est analog ue à celui de l'exercice 1.22. 1. On remarq u e que
un espace localement compact dénombrable à l' infi ni (exe rcice 1.21. 1), donc normal=====
note V un voisinage o uvert de Y tel que V C U. D' après 1. , pour tout a E Y il exist=====
vo isinage ouvert Ua dea el un cham p de vecteurs 'Va sur Ua Lei que valuanY = wlua·
peul su pposer Ua C V ; o n considère le recouvrement ouvert de 0 constitué des ouv - - - -
(Ua)aE Y et 0 - Y et une partition de l' unité associée ( cpa)aE Y, cp. On note v~ le c ha m ~---
vecteurs sur 0 égal à <pa'Va sur Ua e t à 0 sur 0 - Ua . Le champ de vecteu rs v = LaEv - - - - -
répond alors à la question.
EXERCICE 1.24 .2
1. Soit h : X ---+ lK une fonction de classe e'xi , d 'après les fo rmul es ( 1.24.6) on a
Llfv,gwJ h LjvL gw h - LgwLjuh = f L v (9L wh) - gL w(f-C vh)
Jg,l vL wh + f LvgL wh - J g.CwL vh - gLwJLv h
fg,l[ v,wJ h + f L vgLwh - g.CwfLvh
et ce dernier Lerme est la dérivée de Lie de h selon le champ de vec t====~
fg[ v, w] + (f L vg)w - (gL w f) v , ceci prouve que
[Jv, gw] = Jg[v , w] + (!L vg)w - (gLwf)v.
2. Posons n = [[u , v], w] et soit f : X -+ lK une fo nction de classe o n a alors e=,
J:., CI' J L [-u,v ]L wJ - L wL Ju ,vJ J
LuLv L wJ - L vLuL.wJ - .CwLuLvJ + LwLuLuf·
Par permutati on ci rcul aire des c hamps ·u , ·v, w, o n obtient ainsi troi s identités qui pars ~---
mation donnent 0 ; cec i prouve que la dérivée de Lie de j selon le c hamp de vecteurs
[['U , 'v], w] + [[v, w], 'U] + [[w,'u], v]
1.28 EXERCICES DU CHAPITRE 1.D 135
J J
f dµ = limn-too fn dµ. On vérifie que cette définition ne dépend p as du choix
de la suite Un)· Les fonctions f obten ues par ce procédé sont les fo nc tio ns mesu-
rab les positives , la notion de fonction mesurable aya nt été étudi ée au paragraphe
2.6. Ceci conduit à la noti o n de fonction intégrable (définition 2.7 . 1). On expose
ensuite les propriétés de natLJre a lgé brique de l' intégrale ainsi construite : toutes
ces propriétés sont fondamentales . Le paragraphe 2.8 s'intéresse à l'égalité presque
partout pour la raison fondamenta le suivante : s i deux fonctions mesurables f , g
ne diffèrent que sur un ensemble de mesure nulle, f est intégrable s i, el seule-
ment si, g est intégrable et les intégrales de f et g sont alors égales. Ceci conduit
en particulier à la notion de fonction définie presque partout (remarque 2 .8. l). Le
paragraphe 2 .9 expose les théorèmes de convergence. Tous les théorèmes de ce
paragrap he sont fondamentaux: théorè me de la convergence monotone, théorème
de Beppo- Lev i, lemme de Fatou et e nfin le célèbre théorè me de Lebesgue, dit de
la co nverge nce dominée. On é tudie e ns ui te l'espace des fonctions intégrables et on
montre que l'espace L 1 est complet (théorème de Riesz-Fischer). Le paragraphe
2.10 fait le lie n avec l' intégrale de Riemann et prouve que toute fonction intégrable
au se ns de Rie mann l'est au sens de Lebesgue et que les intégrales coïncident.
2 . 17) les mesures admettanl une dens ité par rapport à une mesure do nnée, le lhéo-
rè me 2. 17.2 caractérise les fo nc ti o ns intégra bl es par rappo rt à de te ll es mesures .
C eci nous permet d'établir une fo rmule de c ha ngeme nl de vari a ble dans l'intégral e
de L e besgue sur R (théorè me 2. 18.2).
L a partie D est consac rée à l'étude des mesures de Rado n, c'est-à-dire à l' é tude
du dual de l'espace C0 (X) des fonctio ns co ntinues à suppo rt compac t s ur un es-
pace locale ment compac t X. Le paragraphe 2 .19 donne une défini lion élé menta ire
des m esures de Rad o n qui ne nécess ite pas de topolog ie s ur l'espace C0 (X) et
é ta blit (théorè me 2. 19.3) que l'espace M(X; R ) des mesures de Radon est un es-
pace de Riesz ; ce théorè me est l' ana logue du théorème de H a hn-Jordan pour les
mes ures abstra ites. Le pa ragraphe 2 .20 a po ur o bjet de fa ire le li en avec les me-
s ures abstraites et es t co nsacré a u théorème 2.20 . 1 de Riesz qui affirm e que to ute
m esure de Radon pos ilive est de la forme 'P H J
cp dµ où µ est mesure régu-
li è re . La topo logie vague , qui est la topologie fa ible sur l'espace M (X) assoc iée
à la dua lité e ntre les espaces eo(X) et !VI(X), est défini e a u pa ragraphe 2 .2 1 ;
o n n o tera le théorè me fondamenla l 2.2 1.1 . Toute fon cti on continue bornée é tant
intégrable par rapport à une mesure de Rado n bo rnée, on pe ut définir sur l'es pace
J\!h( X) des mesures bornées une autre lopo logie faible, appe lée to polog ie élroite,
lo po log ie assoc iée à la dua lité e ntre les espaces Mb(X) e t eb(X) des fo nc ti o ns
continues bornées. L' inté rê t de cette to po logie tie nt au fait qu'une limite étroite
de m esures de proba bilités est e ncore une mesure de probabilités. Le pa ragra phe
2.22 est consacré aux limites induclives d ' e .l.c. e t aux premiè res proprié tés de ces
espa c es. Cec i perme t de définir une to po logie d' e. l.c. sur l 'espace C0 (X) do nt
le du al est précisément l' e nsembl e des mesures de Rad on ; o n dispose a in s i sur
!Vf(X) d ' une topo logie fo rte, à savo ir la to po logie de la co nvergence uniform e sur
to ut borné. La propos itio n 2.22.6 est une exte ns ion du théorè me du g raphe fermé et
le théorè me 2 .22.8 éte nd le théorè me d ' Al aogl u et le coroll a ire 3. 16.4 de [27] ; e n
parti c ulier, to ut ensemble borné de mesures de R adon est vag uement relati ve me nt
corn p ac t. O n étudie e nsuite assez bri èveme nt une classe impo rtante da ns les a ppli-
cati o ns de limite inducti ve, à savo ir les limites inductives s tri ctes qui possède nt de
bo nnes proprié tés (théorè me 2.22. 13) ; pa r exe mple, lorsque X est un espace lo-
cale m ent compac t dé no mb rable à l' infini , l'espace C0 (X) es t une limite indu c ti ve
stric te.
L a parti e E s' intéresse au produit de de ux es paces m esurés (Xi, 'Ji , µ i ),
i = 1 , 2 ; lorsque les mesures µ i sont a- fini es, le lhéorème 2.23.6 é ta blit
l'exi ste nce d ' une unique m esure µ sur la tribu produit te ll e que
µ(A 1 x A2) = µ 1 (A 1 ) x µ2(A2) pour to ut A i E 'I.;. On é ta blit e ns uite le théo-
rè me 2.24.2 de Fubini qui ram è ne le calc ul d' une intég rale s ur l'espace produit à
ce lui de deux intégrales success ives s ur les es paces facte urs. Ce lhéo rèm e permet
d 'éta blir des formul es d ' intégrati o n par parties (pro pos iti o ns 2.24. 10 e t 2.24 . 1 1)
plu s générales que la formul e usue ll e re lati ve à des fonc ti o ns de classe e 1 ; o n en
dédui t e nsuite la seconde formul e de la moyenne. On é tudi e e nsui te le mesure de
142 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Le besgue sur !Rn (paragraphe 2.25) do nt les propri étés sont analogues à celles de
la mes ure de Lebesg ue sur R et on établit la fo rmule de changement de variable
(théorème 2.26.2). On explique ens uite comment le théorème de Fubini permet de
convoler deux fo ncti ons intégra bles ; on o btient ainsi une structure d ' a lgèbre de
Ba nach sur l espace L 1 (!Rn ) (coro ll aire 2.27 .6). On explique enfin assez briè ve-
me nt comment on peul dé finir le produit de deux mesures réelles ou complexes,
ce qui permet de co nvoler des mes ures rée lles ou complexes défi nies sur la tribu
borélienne de !Rn, opération généralisant la convolution des fo nctions intégrables.
La partie F est consacrée à l' étude des espaces de Lebesgue. Le paragraphe
2.29 présente l'esp ace L 00 des fo nctio ns essentie llement bornées. On s' intéresse
ensuite (paragraph e 2.30) à l'espace des fo nctions de pui ssance p iè me -intégrable.
On notera l' inégalité de Hôlder (coroll aire 2. 30.3) qui joue un rôle essentiel dan s
l'étude de ces espaces. On étend ensuite les résultats obtenu s pour p = 1 : théo-
rè me 2.30.8 de la conve rgence d ominée, théorème 2.30. 10 de Riesz-Fischer, etc.
Da ns R '1, l'étude des translatio ns conduit à la continuité en moyenn e d 'ordre p
(théorème 2.32.7), outil fonda me ntal pour l' étude de la régularisation par convo-
lution (théorè me 2.33.2). C eci permet d 'établir, grâce au théorème d ' Ascoli , le
théorème 2.34. 1 de Kolmogoro ff caractéri sant les parties compactes de l' espace
LP(Q), 0. éta nt un o uvert de Rn. En utili sant la propri été fond amentale d es espaces
L 2 d 'être des espaces de Hilbe rt, on établit le théorè me 2.35 .3 de Radon-Nikodym
carac térisant les mesures adme ttant une de nsité, théorème qui perm e t d 'obte ni r
une descripti on concrète du dua l des espaces LP (théorème 2.36. 1). No us é tudi ons
e nfin la conve rgence en mes ure et ses liens avec la convergence presque partout et
la convergence d ans LP.
La partie G est consacrée à l' étude des fonc ti ons d ' une variable réelle. On
éta blit d 'abord le célèbre théorème de Lebesgue de dérivabilité des fon ctions mo-
no tones. O n montre e nsuite que toute fo nctio n à variation bornée est la diffé rence
de deux fon cti ons croi ssantes (théorème 2 .39.3 de Jordan) ; de telles foncti ons
sont donc dé rivabl es presque parto ut. On caractérise enfin (théorème 2.41. 3) les
fonctions pour lesquelles on a la formul e fo ndame ntale du calcul intégral , à savoir
la for mule f (x) = f( a) + j~x f' (t) dt ; cette caractérisation, dûe à Lebesgue, re-
pose essentie llement sur le théorème de Radon-Nikodym et conduit à l a notion de
fonc tion absolument continue.
La partie Ha pour objet d ' établir une fo rmule d ' intégration par parties à plu-
sie urs dimensions ( théorème 2.43. 1). Cette formule est présentée dans Le cadre des
variétés ri emanniennes sur lesque lles o n peut définir une mesure nature lle (propo-
siti on 2.42.3) d é fini e à partir de la métri que de la variété. En outre, sur une variété
riemanni e nne o n sa it défi nir le gradi ent d' une foncti on et la di vergence d ' un champ
de vecteurs, d 'où la défi niti on d u lapl ac ien d ' une fo nction.
La partie I es t un e introductio n à la théorie des séries de Fourier. N o us préci-
sons d' abord le comporteme nt des coeffic ie nts de Fourier : le mme de Ri emann-
Lebesgue, fo ncti ons à variatio n bornée, de classe e1.:. La théorie des espaces de
SOMMAIR E 143
µ(A) = 11
ll A(t) dt
et o n dit qu e µ(A) esl la mes ure de A. S i (A 11 ) est une s uite cro issante de pa rt ies
de [O , l ], ex iger (2.J.l) pour la suite croissante de foncti o ns Un), où fn = ll A.,,,
signifie essentie lleme nt que µ est une mesure et la s ituati o n idéale serait donc de
di sposer d ' une mesureµ : '.P([O, l]) --* IR dé fii1i e sur l' ensemble de to utes les par-
ties de [O, l ]. La s ituatio n est e n fa it plus complexe c ar on démo ntre qu ' il n'est pas
possible de mes urer toutes les parties de [O, 1) e t ce fait complique sé rie useme nt la
théo1·ie.
É tant donné un e nsemble X, nous a l Ions d o nc nous inté resser à des appli ca-
tions dé finies sur un sous-e nse mble de '.P(X ) e t à valeurs clans R. O n ne pe ut se
conte nter de fo nc tio ns à val e urs fini es ; il est, par exemple, nature l de dire que la
mesu re de IR est + oo. Nous avo ns besoin de pro lo nger l'add iti o n e n tanl qu 'appli-
cati o n de R x R clans R ; ce prol o ngement se fera à R xi - {( oo, - oo ), (- oo, oo)}
en posant
x+ (+oo ) = (+oo) +x = + oo si x E ] - oo,+oo],
x +( - oo ) = (- oo ) + x =- oo s1 x E [-oo, + oo [;
ain si dé fini e, l'add iti o n est associati ve, commutative et continue, R étant muni d e
sa topologie usue lle [27, exemple 2.13.5). On o bservera que la règ le de simplifi ca-
ti on
x + z = y+ z ==> x = y
n'esl valab le que s i z est fini .
L'app licati on x H - :r: de R dans lR se prolo nge de façon nature ll e à R e n
posant - (±oo) = =t=oo . C ec i permet de clé llnir x - y = x + (- y) po ur tou t
(x, y) ER x R - {(+ oo, + oo ), (- oo, - oo) }-
S i e est une partie de '.P(X), no us a ll ons cons idérer clans ce qui suil des fonc-
e
tions défini es sur e t à valeurs dans R U {+ CXJ} ou à valeurs dan s un espace d e
B anach E . Voic i une premi è re défin iti on.
e
Définition 2.1.1 Soient c '.P(X) un ensemble de parties de X tel que 0 E e et
µ: e --* RU {+oo } (ou E) une application telle queµ((()) = O.
l . On dit que µ est additive si, pour tout A, B E e tel que A U B E e et
A n B = ((J, on a µ (Au B) = µ(A) + µ (B) .
146 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
2. On dit que µ est a-ailditive, ou que µ est une mesure, si pour toute suite
An E e telle que LJ:=o An E e et Ap n Aq = 0 pour tout p =/=- q, on a
oo oo n
(2 .1.2) µ( LJ
A n) = Lµ(A n) = nl~~ Lµ(Ap)·
n=O n=O p=O
Si A appartient à e. µ(A) est alors appelé la mesure de A.
Si µest additive, la condition µ(0) = 0 éq uivaut à dire queµ n'est pas identi -
queme nt égale à +oo. En e ffet , s' il existe A E e tel que µ(A ) soit fini. l'additivité
montre que µ (A ) = µ(A U Çl) = µ (A )+ µ(0) , d' où µ (0) = O.
On notera que la a-additivité implique l' additi vité: dans (2 . 1.2). il suffit de
prendre Ao = A, A 1 = B et A n = 0 pour n 2:: 2.
La définition (2.1 .2) de la a-additivité mérite des explications. Lorsque µ est
à valeurs dans un espace de Banach E, elle sig nifi e que la série de terme général
µ(An ) est convergen te et de somme µ(A). Étant donné que, pour toute permuta-
tion 7r : N ---t N, A = LJ: =oAn = LJ: =o A7r(n)> cette série est commutati vement
converge nte et, vu l' exercice 3.20. 1 de [27], la s uite (µ (An)) est donc som mable et
de somme µ(A) ; lorsque E est de dimensio n finie, cec i éq uivaut à dire que la série
L~=O µ(A n) est absolu men tconvergente. Lorsqueµ est à valeurs dan s Ru{+oo },
(2. 1.2) sig ni fie que la limite limn-->oo L:; =Oµ(A p) existe dans RU { +oo }. Cette
limite est donc soit fi nie, soit égale à + oo ; si elle est fini e, tous les µ(An ) sont
nécessairement finis et, d 'après la remarque précédente, la série L:: =o µ(An) est
abso lument convergente.
Lorsqueµ est à vale urs dans ÏÎ+, la limite figurant dans (2. 1.2) exis te toujours :
si (xn) est une suite qu e lconque de i+, toute partie finie de N étant co nten ue dans
un inte rvalle de la forme [O, 1i], on a simpleme nt
n
lim
n -HXJ
.I:xp
p=O
= s up L
J E'.T( N) p E J
XP E i+,
où '.J'(N) dés igne l'e nsemble des parties finies de N. Plus généralement, rappelons
[27 , paragraphe 3.2 1] que, pour toute fam ille (x ;);EI de i+, on pose
L X·i=
iE l
s up L
JE'.f{f} iE J
X; E ÏR+,
où '.J'(/ ) est l' ensemble des parties fini es de / . La quantité LiE J X; est alors fini e si,
et seul ement si, ( x ; ); EJ est une famille sommable de R auquel cas cette quantité
est la somme de la famille . De plus, si (hJÀ E /\ est une partition de 1, on a la
formule de sommati on par paquets (3.22.5) de [27]
(2 . 1.3) L Xi =L L X; E ÏR+.
iE f ÀE /\ iE f ;;
on en déduit la formul e
(2. 1.4) L X;,j= LL Xi,j LL Xi,j E ~+ - =
( i, j )E l x J iE J j E J j E J iE f
~
si a E A,
ôa(A) = {
si a tf. A.
É tant donné q ue nous allons nous consacrer essentielle ment à l'étude des m e-
sures positives, c'est-à-dire à vale urs dans R r. une mesure positive sera appe lée
simplement une mesure s i aucune ambiguïté ne pe ut en résulter.Un e mesure à va-
leurs dans ~ U { + oo} (resp. dans C, dans un espace de Banac h E) sera appe lée
une m esure signée (resp. complexe, vectorielle) .
D ans la définiti on 2.1 . 1, aucune hypothèse n'est fa ite sur l'ensemble de parties
e; i 1 serait é videmment plus simple de travailler avec des ensembles de parties
stables par ré union fini e ou dé nombrable. C eci conduit a ux définitio ns suivantes.
Définition 2.1.2 Un ensemble S C '.P(X) d e parties de X est appelé une semi-
algèbre si on a les propriétés suivantes
( S1) 0 E S et X E S,
( S2) pour tout A, B E S, alors An B E S (stabilité par intersection fini e),
(S) {pour tout A E S, il existe une f amille finie (Ai) iE l d 'ensembles de
3
S disjoints deux à deux telle que X - A = LJ iE l A i.
Note L' introducti on de cette structure de se ini-algèbre est essentielleme nt tech-
nique ; l' intérêt des semi -algèbres tient au fa itq ue le produit de de ux se mi -algè bres
es t en core une se mi-algè bre (lemme 2.23 .1 ) alors que le pro duit de deux tribus (no-
tion d éfinie c i-dessous) n 'est pas en général u.ne tribu, ma is seul e ment une semi -
algè bre.
148 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Exemple 2.1.2 So it I = ]a,i3 [, - oo ::; o: < f3 ::; +oo, un intervalle ouvert non
vide, on note S(J) l'ensemllle des parties de I constitué de l'ensemble vide et
des intervall es de la forme a, b] où a ::; a < b ::; f3 en convenant, lorsq ue
J
b = f3, que ]a, ,8] = ]a, /3[. [l est clair qu 'on obtient ainsi une semi-algè bre sur
J , le compl éme nta ire d' un intervalle ]a, b] s'écrivant comme la réunion disjointe
d 'au plus deux intervalles de la même forme .
Définition 2.1.3 Un ensemble A c '.P(X) de parties de X est appelé une algèbre
si on a les propriétés suivanus
(Ai) X E A ,
(A 2 ) pour tout A, B E Jl, alors A - B E A (stabilité par différence).
On en déduit que l'ense mble vide(/) = X - X appartient à toute algèbre. Voici
deux autres caractérisations <l ' une algèbre qui sont utiles dans la pratique.
Proposition 2.1.1 Un ensemble A c '.P(X) de parties de X est une algèbre si, et
se ulement si, on a (Ai) et
(A ) {pour tout A, B E A , alors An B E A (stabilité par inte rsection
3
fi rue),
(A ) {pour t~ut A _E Jl, alors X - A E A (stabilité par passage au
4
complementaire ),
ou bien si, et seu lement si, OJI a (A 1 ), (A 4 ) et
(A 5 ) pour tout A , B E Jl, alors AUB E A (stabilité par réunion finie).
Preuve Si A est une algè bre , (A 3 ) résulte de la formul e An B = A - (X - B),
(A 4 ) résulte de (Ai) et (A 2 ) e t enfin (A 5 ) résu lte de
A U B = X - ((X - A) - B) .
Réciproquement, ( A 3 ) et (A 4 ) (resp. (A 4 ) et (A 5 ) ) impliquent (A 2 ) d'après l'iden-
tité
A - B = An (X - B ) = X - (X - A) u B. Q.E.D.
Toute algèbre est donc uœ semi-a lgèbre.
Une algèbre est donc stab le par toute opération de type fini construite à partir
de la réunion, de l'intersecti()n et de la diftërence. La structure d'algèbre ne suffit
pas du point de vue de lanalyse, essentiellement en raison de cette stabi lité de type
fini ; on a besoin d ' une structure plus riche que nous allons définir.
Définition 2.1.4 Un ensemble 'J C '.P(X) de parties de X est appelé une tribu si
on a les propriétés suivantes
(T1) X E A ,
(T ) {pour tout A E 'J, alors X - A E 'J (stabilité par passage au com-
2
plémentaire),
(T ) {pour toute suite An E 'J, alors LJ~=ü An E 'J (stabilité par réunion
3
dénombrable).
2.1 NOTION DE ME SURE ET PROPRIÉTÉS ÉLÉMENTAIRES 149
Une tribu est do nc une algèbre stable par ré un ion dénombrable ; vu la stabilité
par p assage au complé me ntaire, une tribu est s ta ble par intersec ti o n dénombrab le
et, dans la définition précéde nte, on peut subs tltue r à l'axiome (T3 ) l'ax iome
(T) {pour toute suite An E 'J, alors n::"=oAn E 'J (stabilité par inte r-
4 section dénombrable).
Exercice 2.1.1 Montrer que toute tribu infinie est non cl énombrab le [raisonner par l'absurde, so it T
une tribu infinie dénombrable, pour tout x E X on pose
'Jx = {A E 'J; x E A} et A x = n
A ET .,.
A,
montre r qu ' il existe une panie B de X telle que (A..:) xEB soit une pa1tition de X].
Un co uple (X, 'J) constitué d ' un ensemble X et d'une tribu 'J sur X est a ppelé
un espace mesurable et o n dit alors que X est muni d' une struc ture d'espace me-
surable ; un ensemble A appartenant à la tribu 'J est dit mesura ble. S i on se donne
e n outre une mesureµ : 'J ---+ i+, o n dit que (X , 'J,µ) es t un espace mesuré et
que X est muni d ' une structure d'espace mesuré. Lorsque µ(X) = 1, o n dit que
(X, 'I,µ) est un espace de probabilité, les é léments de la tribu 'J sont appelés les
événements et µ(A) la probab ilité de l'événement A E T
Exercice 2.1.2 1. Soient (X , 'J) un espace mesurable ec J1i T ---+ ffii+. i E / , une fami lle de
mesures. On pose, pour tout A E 'J, µ(A) = I:iE I µ.;( A ), 111ontre1· q ueµ est une mes ure que l 'on
note µ = I: iE l µ ;.
2. Par exemp le, si µest la mesure atomique assoc iée à une foncti on p X -+ ÏR+, on a
µ = L xEX p(x)ôx.
Lemme 2.1.2 Soit (A;) ;E J une fami lle d 'algèbres sur un ensemble X, a lors
n iE T A; est une algèbre sur X. De même, si ('Ji )iEI une famille de tribus sur
X, a lors n iE I T ; est une tribu sur X.
Précison s qu ' il s'agit de l' intersecti o n d' u11e fa mille de parties de '.P(X), au tre-
ment dit
nA;
= {A E '.P(X); A E Ai pour to ut i E J}.
iE J
150 CHAPITRE 2 INTÉG RAT ION
Si µ : S -+ ÏR+ est une mesure dé fini e sur une semi -algèbre, il est alors élé-
menta ire de prolo nger µ en un e mesure s ur l'algèbre enge ndrée par S. On pe ut plus
généraleme nt s' intéresser au prol ongement de foncti ons additives, ma is la simple
addi ti vité ne suffi t pas et o n ut ilisera la noti on sui va nte.
2.1 NOTION DE MESURE ET PROPRIÉTÉS ÉLÉMENTAIRES 151
µ(LJ Ai ) = Lµ (Ai )·
iE l ·iE f
U11e fonction f-additive est év idemme nt additive e l une fonction additive défi-
nie sur une algèbre est f-additive.
Proposition 2.1.4 Soient S une semi-algèbre, Jl l'algèbre engendrée par S et
µ : S --+ ÏR+ une fonction f- additive, alors il existe une unique fonction addi-
tive v : Jl --+ ÏR+ qui prolonge µ. De plus, si µ est une mesure, v est une mesure.
Pretave 1. Soit A E Jl, il exi ste une famille finie (Ai) iE I d 'ense mbles de S
di sjoints de ux à deux telle que A = u i E / A i . S'il existe une fonction additive
li : .A --+ ÏR+ qui prolonge µ , on a nécessa irem ent v(A) = L iE J µ(A;). Ceci
prou "e l'unicité d' un éventuel prolongement. Quant à l'ex istence, il s ' agit de véri-
fi e r que v(A) ne dépend pas du choix de la famille (A;). Supposons que
A = LJj E J B 1 où J est fini et où les B1 appartiennent à S e l sont disjoints
de ux à de ux. Les ensembles A i n B 1 appartiennent à S d'après (S2 ) ; la famille
(A; n B 1 )J EJ constitue une partition finie de A i et, µétant !-additive, o n a donc
µ(Ai) = LJ E J µ(A in BJ) , d 'où
Lµ (A;) = L L µ (Ain BJ) = L µ(Ai n BJ)·
iE J i EJ j E J (i,j )E l x J
pe ut écrire
iEl jEJ.,.
où les ensembles I et l n sont finis, A i, Bj E S, les (A i ).iEI sont disjoints deux
à deux ainsi que les (BJ )j E.J,. ; bien entendu , on peut supposer les ellsembles l n
di sjoints deux à de ux.. On a
v(A) = Lµ(A i )etv(An) =
L µ(BJ)·
i El jEJ,,
Posons J = LJ~= ü ln, J est dénombrable et les (Bj )j EJ sont di sjoi nts de ux à
de ux. Étant donné qu e Ai = LJJEJ(Ai n Bj), Bj = LJiE 1 (Ai n Bj), on a d 'après
la Œ-additivité de µ
µ(A i ) = 2::1.AAin BJ)etµ(BJ) = Lµ(A inBj ),
j EJ i E/
d'où
i E / jEJ (i,j) EI x J
d ' après la formule (2.1.3). On a de même
OO OO
L L µ(Bj) = Lµ (BJ)
n=O n=Oj EJ ,. j EJ
L L µ (A i nBJ) = L µ(A ; n Bi)
j EJ iE l (i ,j)E f x J
et ceci prouve que v(A) = 2=:=o v(An) et la Œ-additivité de v. Q .E.D.
Voici les premières propriétés des mesures définies sur une semi-algèbre.
Proposition 2.1.5 Soient S une semi-algèbre et µ : S -+ ÏR+ une jonction f-
additive.
1. Soient A , B E S tels que B C A, alors µ(B) S µ(A) : µ est une application
croissante. En outre, si A - B appartient à S et siµ ( B ) est fini, on a
µ (A- B) = µ(A) - µ (B).
2. Soient A E Set (An) une suite d 'ensembles de S disjoints deux à deux, alors
OO OO
U
An C A ===> L Jl(An) S JL(A).
n=O n=O
3. Soient A, Ap E S, 0 ::::; p S n, alors
n n
A C LJ Ap ====? µ (A) S Lµ(A p) (so us-additivité).
p=O p=O
4. On suppose queµ est une mesure, soient A E Set (An) une suite d'en-
sembles de S, alors
OO OO
p= O p= Ü
p= O p=O
où
p- 1
Bo = An A 0 , Bp = A n Ap - LJ Bq pour 1 :::; p :::; n.
q= O
Ces ensembles Bp appartiennent à l'algè bre A, sont disjoints deux à deux et
Bp C Av ; d'après l' additivité deµ , on en déduit µ(A ) = z::=;=Oµ(B p) e l d'après
1. µ(Bp) :::; µ(Av), ce qui permet de conclure.
4. Le raisonnement est semblable au précédent. On écrit
OO OO
n =O n=O
où
n - 1
Bo = A n Ao , Bn = An An - LJ B 11 pour n 2'. 1.
p= O
Ces ensembles En appartienne nt à l'algèbre A, sont di sj oints deux à deux et
E n C An ; on en déd uit µ(A) = L ~= O µ(Bn) d'après la u-additivité de µ el
on conclut com me ci-dessus. Q .E.D.
Proposition 2.1.6 Soit µ : S --+ ÏR+ une mesure définie sur une semi·algèbre S.
1 . Soit (An) une suite croissante d'ensembles de S dont la réunion LJ~=ü An
appartient à S, alors
OO
(2.1.5) µ( LJ An) =
n =O
li m µ(An)= s upµ (An ) (continuité supérieure).
n-+oo n EN
(2.1. 6) µ( n
OO
n=O
An) = n-+oo
lim µ(An) = inf µ(An)
n EN
(continuité inférieure).
154 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
LJ An = Ao U LJ (An+l -
An)
n=O n=O
où les e nsembles Ao, An+l - An appartie nne nt à A e t sont disjoints de ux à deux ;
d' a près la cr-additivilé de µ , on a donc
OO OO
hmin fAn=
n--t oo
OO
LJ n
OO
n = O p= n
Apel lim s upA n=
n-+oo
n LJ
OO
n = Op= n
OO
Ap.
Exercice 2.1.6 So it (X , 'J, µ) un espace mesuré et s o it (A n) une s uite d ' ensembles de 'J te lle que
2::';°= 0 µ(An) < oo, montre r que µ (lim SUPn-too An ) = O.
Exercice 2.1.7 Lemm e de Borel-Cantelli Soit ( X , 'J, µ ) un espace mesuré te l que µ (X ) = 1.
1 . So it (A; )i E / une famille d'ense mbles de 'J tell e que, po urtoute parti e fini e J E '.f(l ),
(2.1.7) µ( n A.,)= n
iE J ·i E J
µ (A ; ) .
On dit al ors que le s é véne me nts (A ;) sont indépe ndants. Lorsque J = 0, on convie nt que
n iE 0 ... = X e l I1 iE 0 ... = 1 de telle sorte que (2 . 1.7) est to ujo urs vérifié dans ce cas.
a. Montrer que, pour toutes parties fi ni es di sj ointes J, K E :J(f),
µ( n
iE J
Ain n
iE K
(X - Ai) ) = II µ ( Ai) II (1 -
iE J
X
iE K
µ ( A ;) )
2 . Soi t (An) une suite d 'ensem bles de 'J vé rifi a nt la proprié té (2. 1.7) et telle que
l::':°= o µ( An) = +oo, montrer que µ(l im s upn-+ oo A ,.) = 1 [écrire
li m in f(X - 11.,, )
n--+ oo
=
OO
LJ Br o ù B p =
p= O
n
n= p
OO
(X - An),
puis B p = n ~ P B pq où B p q = n %=r( X - A ,,) et utiliser l ,b. pour majorer la mesure de Bpq (on
rappe l le q ue l - x :S e-x pour tout x E ~)] .
Voic i un dernier exempl e de mesures, il s 'agit des mesures de Le besgue- Sti e ltjes.
Cel e xemple est fo ndamental car, d' une part il permettra de construi re la mes ure
de L e besgue, d ' autre part on obtie nt ainsi to utes les mesures intéressantes s ur lR.
C es mesures seront d 'abord dé fini es sur la se mi-algèbre S(I) (exemple 2. 1.2) .
Si F : I -+ lR es t un e fo ncti on croissante co ntinue à dro ite, o n pose
F(a ) = \im F( x ), F(/3 ) = lirn F( x )
x-->a x--> {3
x>a x<f3
et
(2. 1.9) µ p(0) = 0 et = F( b) - F (a), a S: a < b ::::; /3 .
µp(]a ,b])
Nous all ons vé rifier que µ p : S(I) -+ R+ est une mesure. Nous utili serons le
Lemme 2.1.7 So it ]ap , bp[ C I , 0 ::::; p ::::; n, une fa mille fin ie d 'intervalles ouverts
recouvrant un. interva lle compact [a, b], alors
n
F(b) - F(a) ::::; L (F(br) - F(ap) ).
p=O
156 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
µ p( J ) ~ 2= µ p( l n);
n=O
vu la propos ition 2.1.5 2 , cec i prou vera la a-additivité de µp.
Soient E > 0 et En > 0 une suite de réels telle q ue I::=o En ~ E. Pour
chaque e ntier n tel que bn < /3, on peul trouver un réel 0 < lin < /3 - bn tel
que F(bn + Ôn) ~ F(bn) +En d 'après la continuité à droite de F a u point bn
et, si bn = /3, on prend Ôn = O. Po ur to ut intervalle compact [a' , b'] C ]a, b], o n a
[a' )b'] c u:=o ]an, bn + c5,,,[ et, d 'après Borel-Le besgue, il ex iste Ull e ntier n tel
que [a', b'] C u;=O ]ap , bp + c5p[ et,VU le le mme 2. 1.7,
n n n
F(b') - F(a') 'S °L,(F (bp + Ôp) - F(ap)) ~ L (F(bp) - F(ap)) + L EP,
p=O p=O p= U
2.2 PROLONGEMENT DES MESURES PAR LA MÉTHODE DE CARATHÉODORY 157
d'où
OO
Toute mesureµ : '.P( X) -7 IR+ est une mes ure extérieure d 'après la proposition
2.1.5 4 ; inversement, une mesure extérieure 11'est pas en général une mesure, ni
même une fonction additive. L'intérêt essentiel des mesures extérieures réside dans
le théorème 2.2.1 qui dit que la restriction deµ, * à une cerLaine tr ibu sur X est une
mesure ; à toute mesure extérieure, on peut donc associer une mesure et ceci sera
à la base même du théorème de prolongement étudié dans ce paragraphe . La tribu
à laquelle nous venons de faire a llusion sera défi nie de la façon suivante.
158 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Définition 2.2.2 Carathéodory Soit µ* : '.P(X) --+ ÏR+ une mesure extérieure,
une partie A E '.P(X) est dite µ*-mesurable si.
(2 .2.4) pour tout E E '.P(X), µ*(E) = µ*(E n A) + µ*(E - A).
Cette défin iti o n m ys téri e use, dont la seule justificati on réside da ns les th éo-
rè mes qu i vo nt être éta bli s, est une propriété d 'additivité de µ * re lative à la réunion
des deux ensembles di sj oints En A et E - A. Remarqu ons que, d 'après la a--sous-
additivité, on a toujours
µ*( E ) :=:; µ*( E n A )+ µ*(E - A) ;
l' inégalité opposée étant vérifiée dès q ue µ*(E ) = +oo , on pe ut dire q ue A est
µ *-mes ura bl e si, et seul eme11t si, pour to ut E E '.P(X) tel que µ*(E) < oo, on a
(2.2 .5) µ*(E ) 2: µ*(En A)+ µ*(E - A).
On a alors le
Théorème 2.2.1 l 'ensemble M des parties µ*- mesurables est une tribu et lares-
triction deµ* à JY( est une mesure.
Preuve 1. On vérifi e d 'abord que M est une algè bre. Vérifio ns (A 1 ), c'est-à-dire
que X est µ *-mesura bl e; e 11 effe t, (2.2.4) s' écrit simple ment µ*(E ) = µ*(E).
Vérifi ons e ns uite (A 2 ) ; soient A , B E JY( et soit E E '.P(X) tel que µ* (E) soit
fini. D' après (2 .2.4), o n a
µ*(E ) = µ*(E n B) + µ*(E - B) ,
µ*(E - B) = µ *((E - B) n A) + µ*((E - B) - A) ;
e n addi tio nnant ces de ux égalités et en s implifiant parµ* (E - B) qui est fini car
µ*(E - B) :=:; µ*(E) < oo, on obtient
µ*(E) = µ,*(E n B) + µ*((E - B) n A)+ µ*((E - B) - A).
Noto ns que E - (A - B) = (E n B) U ((E - B) - A), d 'o ù, vu (2 .2.3),
µ*(E - (A - B)) :S: 1;,*(E n B) + µ*((E - B) - A)
et, par conséquent
µ*(E) 2: µ*( (E - B) n A) + µ*(E - (A - B))
et, vu que (E - B) n A = En (A - B ), ceci montre que (2.2.5) es t vérifié par
A- B.
2. On vérifie ensuite que M est une tri bu et que la res triction deµ* à cette tribu
est une mesure. Soit (An ) une suite d' ensembles µ *-mesurables de ré union A ; il
s'agit de vérifier que A est µ,*- mesura ble. On peut supposer les An di sjoints deux
à de ux : en effet, posons A~ = Ao et A~ = An - LJ;~~ Ap pour n 2: 1 ; M étant
une algè bre, on obtient a ins i une suite (A~) d'ense mbles de JY( di sj o ints deux à
de ux et de ré union A.
Montrons alors que, pou r to ut E E '.P(X) et to ut entier n,
(2 .2.6)
n
µ* (E n En) = I >*(E n Ap) où E n=
p= Ü
un
p=Ü
Ap.
2.2 PROLONGEMENT DES MESURES PAR LA MÉTHODE DE CARATHÉO DORY 159
1. Pour montrer (2.2.8) ===> (2.2.9), écrire que X - A estµ* -mesurable en prenant E = AU B
comme ensemble test
2. Pour prouver la réciproque, so ient 0 un ouvert non vide et E E '.P(X) te l queµ* (E) < oo ;
on pose, pour tout entier n 2: 1, Fn = {x E X ; d( x, X - 0) 2: l/n} et
Exercice 2.2.2 M esure de Hausdorff Soit X un espace métriq ue séparable, pour toul e > 0 et tout
a> 0, on pose
OO
où '.R 0 (A) désigne l' ensemb le des reco uvrements dé nombrables de A par des ensembles dont le dia-
mètre est s; E:. On convient que le diamètre de lensembl e vide est égal à O.
1. Montrer que µ ; : '.P(X)-+ i+ est une mesure ex térieure.
2. Montrer queµ ; s; µ;, si 0 < e' s; E:.
3. On poseµ" (A) = sup 0 0 ;•;( A), montrer queµ * est une mesure ex té rieure.
4 . En utilisant l'exercice 2.2. 1, montrer que tout ouvert de X estµ* -mes urable.
Nous allons utiliser cc t héorè me pour prolonger une mesure défi nie sur une
semi-algèbre, so it µ : S --t ÏR+ ; il faut donc construi re une mesure ex t érieureµ *
qui prolonge µte ll e que la tribu des ense mbles µ *-mes urabl es contienne S ; par
res tri ction à cette tribu on obtiendra une mes ure prolongeantµ .
Nous construi ro ns des m esures extérieures en utili sa nt la proposition sui vante.
Proposition 2.2.2 Soien1 e c '.:P(X) un ensemble de parties de X tel que
0, X E e et µ : e --t i+ une application telle que µ (0) = 0, on p ose, pour
tout A E '.:P(X),
OO
An c uOO
]J= Ü
A n,p e t
OO
d ' où
OO
et, (A 11 ,p)(n ,p)EN2 étant un recou vrement dénombrable de A par des ense mbles de
e, ceci prouve que µ*( A ) :::; L :=: ='= oµ*(An)+ E, d'où la a-so us-additivité deµ *
en fai sant tendre E vers O. Q .E.D.
2.2 PROLON GEMENT DES MESURES PAR LA MÉTHODE DE CARATHÉODORY 161
n=O
et, d 'après (2.2. 14), µ (En n A) + µ*(En - A) :S Jt(En), d'où
OO OO
L
µ (En n A) + L
µ *(En - A) :::; µ *(E) +é ;
n=O n=O
la a-sous-additivité de µ * montre alors que
µ*(En A) + µ*(E - A) ::; µ*(E) + é
et, > 0 étant arbi traire, ceci pro uve que A est µ*- mesurabl e.
é Q.E. D.
On peut appliquer le théorème 2.2.3 à une mesure défini e sur une tribu ; la
formule (2.2.13) se simplifi e alors de la façon sui vante.
Pr()position 2.2.4 Soient (X, 'J, µ ) un espace mesuré etµ * la mesure extérieure
associée à µ, alors
(2.2 .15) µ *(A) = inf µ (E ) po u1- tout A E '.P(X).
B E'J
B~A
A C LJEn et L
µ (B,,) :S µ*(A) + é,
n=O n=O
162 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
On peut se demander ce que l'on obtie nt lorsq u'on itère le procédé utili sé dans
le théorème 2.2.3 ; quell e est la mesure extérieure assoc iée à µ*l'J, à µ *IM? La
ré ponse est fo urnie par la proposition suivante.
Proposition 2.2.6 Soient ec '.P(X) un ensemble de parties de X tel que
0, X E e. e
µ : ---+ iR+ une application telle que µ(0) = 0, µ* la mesure exté-
rieure associée ൠet e' un ensemble de parties de X contenante, alorsµ* = v*
OÙ V : e' --t R°+ est la restriction deµ * à e'.
Preuve Soit A E '.P(X), notons '.R (resp. '.:R') l'ensemble des recouvrements dé-
nombrables de A par des ensembles de e (resp. e'). É tant do nné que '.R c '.R' , on
a
OO OO
v*(A) =
inf " µ *(An) <::::: inf" µ* (Bn)·
'.R'L '.RL
n=O n=O
On remarque ensuite que, po ur to ut B E e, µ*(B) <::::: µ(B) : en effet, en prenant
Bo = Bel Bn = (/J pour n ;:::: 1, o n obti ent un recouvrement dénombrable de B
par e.
des ensembles de Il en résulte que v*(A) <:: : µ*(A).
Pour démontrer l'i négalité opposée, soit E > 0 , il existe des ensembles
An E e' tel s que
OO OO
Le théorè me 2.2.3 est un théorème d 'ex iste nce qui a ffirm e que to ute mesure
défi nie sur une semi-algèbre se prol onge à la tribu engendrée 'J ; e n o utre, la for-
mule (2.2.1 3) fo urnit un pro lo ngeme nt à une tribu M co ntena nt 'J. Comme n ous
le verro ns, l'inclusio n 'J c M peut être stricte : nous ex pliquerons d a ns un ins-
tant pour quelle raison il e n est a insi. Auparava nt, intéressons- nous à l' éventuelle
uni cité du pro lo ngeme nt. No us savo ns déj à qu ' il ex iste un unique pro longem e nt
à l'algè bre engendrée pa r S (pro pos itio n 2. 1.4 ), pa r contre, l' unicité d u pro lo nge-
me nt à la tribu e ngendrée peut être en défaut (exercice 2.2 .5) et l' unic ité ne vaut
q ue sous des hypothèses supplé menta ires que nous all ons expli citer.
L' unic ité sera établie pour des mesures Œ-fi ni es, notion do nt vo ici la défi nitio n.
Définition 2.2.3 Soit S une semi-algèbre, un e mesure µ : S ---+ R+ est dite Œ-
fi nie si X peut s'écrire comme la réunion d 'une suite croissante d'ensembles de
S d e mesure fi nie, ou bien s'il existe une partition dénombrable de X constituée
d 'e nsembfes de S de mesure fi nie.
Lorsqueµ : A ---+ ïR+ est une mes ure dé fü1ie sur une algèbre, les de ux propri é-
tés fi gurant da ns cette définiti o n sont e n fa it éq uiva lentes .
Une mes ure µ est di te fini e si ell e est à vale urs dans IR+ ; lorsqueµ est dé fini e
sur une semi-algèbre, cec i équiva ut à dire que µ(X) est fini d 'après la croissance de
µ . Toute mesure fini e est é vide mment Œ- fini e. Les mesures de Lebesgue-S tie ltjes
/J F sont Œ- fini es car o n pe ut écrire
OO
Théorème 2.2.8 Hahn Soient S une semi-algèbre, 'J la tribu engendrée par S et
µ : S ---+ ÏR+ une mesure Œ-fin ie, alors il existe une mesure et une seule définie sur
'J q ui prolonge µ.
Pr~uve l. Supposons d 'abord µ (X) fini . L e théorème 2.2.3 fo urn it un pro lo nge-
me nt à la tribu 'J que nous noto ns e ncore µ . M o ntrons que to ut autre pro longem e nt
v : 'J ---+ R+ coïncide avec µ. Soit A E 'J et so it (An) un recouvre me nt dé no m-
brable de A par des e nsembles de S, d 'après la Œ-sous-additivité de v, o n a
OO OO
ce qui prouve le résultat voulu . Lorsque X admet une partition dénombrable consti-
tuée d 'e nsembles de S de mesure finie, le raisonnement est anal ogue en utili sant la
a-additivité des mesures. Q .E.D.
Exercice 2.2.5 Sur IQl, on considère la semi -al gèbre S cons1i1uée de l 'ensemble vide e1des intervall es
]a, b] où a , b E Q, -oo ::; a <b ::; +oo. Monlrer que S engendre la tribu '.P(IQl) el que la restriction
à S de l a mesure de dénombrement admet une infinité de prolongement à '.P(<Q). Ceci monlre que le
théorème 2.2.8 peul être en défaut lorsque la mesure n'est pas a-fi nie.
Comme nous l'avons anno ncé, examinons les lie ns ex istant entre les tribus 'J
et M . Voici une prem ière dé finiti o n.
Définition 2.2.4 Dans un espace mesuré (X , 'J, µ) , une partie N de X est dite
négligeable si elle est conte11ue dans un ensemble A de la tribu de mesure nulle,
soit
N c A E 'Jet µ(A) = O.
Tout e nsem ble conte nu dans un e nsemble négligeable est lui-même n égligeable.
No to ns également qu ' une réunion dénombrable d'ensembles négligeables est né-
g ligeable car une réunion dénombrable d'ensembles mesurables e t de mesure nulle
est mesurable e t de mesure nulle d'après la a-sous-additivité deµ. Un ensemble
négligeable, si il est mesurable, est évidem me nt de mesure nulle, mais un ensemble
négligeable n'est pas nécessairement mesurable. Ceci condui t à la défi nition sui-
vante.
Définition 2.2.5 Un espace mesuré (X, 'J, µ)est dit complet si tout ensemble né-
gligeable est mesurable ; on dit aussi que la tribu est complète ou que la mesure
est complète.
Le théorème 2.2. 1 nous don ne un exemple d'espace mesuré complet.
Proposition 2.2.9 Soientµ *" une mesure extérieure et Jv( la tribu des ensembles
/t*-mesurables, alors l'espace mesuré (X, M , tt*IM) est complet.
2.2 PROLON GEMENT DES MESU RES PAR LA MÉTHODE DE CAR ATH ÉODORY 165
Preuve En effe t, tout e nsemble négligeable est de mesure extéri eure nul le d'après
(2.2.2) et to ut e nsemble de mesure extérieure nulle est µ*- mesurable toujours
d'ap rès (2.2.2). Q .E. D .
Le théorème qui suit mo ntre qu' il est to ujo urs possi ble de compléter un espace
mes uré.
Th~orème 2.2.10 Soient (X, 'J, µ) un espace mesuré et N l'ensemble des pa rties
nég ligeables de X , alors
T = {A u N; A E 'Jet N E :N}
est une tribu contenant 'Jet il existe une uniqu e mesure µ : T -+ i + prolongeant
µ. L 'espace mesuré (X , T,µ) est complet : cet espace mesuré est appelé le com -
plét é de l 'espace mesuré (X , 'J, µ ). En outre, si (X , 'J' , µ' ) est un espace mesuré
complet tel que 'J c 'J' et µ' IT = µ, alors T C 'J' etµ ' l'f = µ.
Pre uve 1. L'~n sembl e vide étant négligeable, T contie nt 'Jet par suite X E T. Il
est clair que 'J est stable par réuni on dénombra ble puisqu ' il en es t ainsi de '.Tet de
N. Vérifi ons enfin que Test stable par passage au compl é mentaire, cec i pro uvera
que Test une tribu . Soit A E 'J, N E :N, il ex iste B E 'J tel que N C B e t
µ(B) = O. On a alors X - A U N = (X - A U B) U C où X - A U B E 'J e l
C = B - A U N E N, ce qui pro uve le résul tat voulu .
2. Montrons ensuite l' ex istence et l' uni cité d ' une mesureµ: 'Ï -+ i:+ prolo n-
geant µ. Soit A E 'J, N E :N, il ex iste B E '.T te l que N C B et µ(B) = 0, d 'où
A C AU N C A U B où µ (A) = µ(A U B). Cec i pro uve que, si µ: T -+ ÎR+ est
une mesure prolongeant µ, o n a nécessa irement
µ(A u N) = µ,(A).
Cec i prou ve l' unic ité d ' un éventuel prolongement. Quant à l'ex istence il fa ut
d ' abord véri fie r que la fo rmule précéde nte dé fi nit bien une appli cation sur T, c ' est-
à-dire que µ(Ai) = µ (A2) si A 1 U N 1 = A2 U N2 où A, E 'Jet N ; E :N. O r, il
ex i ste B; E 'J te l que µ (Bi) = 0 et Ni C Bi , d 'où A 1 C A 2 U N 2 C A 2 U B 2 e t,
par conséq uent, µ (Ai) :::;: µ (A 2 U B 2 ) = µ (A 2 ) et de même µ(A 2 ) ::; µ(Ai), ce
qui pro uve le résultat vo ulu . Il est clair ensuite queµ prolongeµ et queµ est une
mesure en utili sant le fait queµ est une mesure et qu ' une réunion dénombra bl e de
nég ligeables est négli geable.
3. Mo ntrons que la tribu T est complète pour cette mesure. Soit E = A UN E T
un ensemble de Ji- mesure nulle et F une partie de E, alo rs µ (A) = 0 et par suite
E est négligeable et il en est donc de mê me de F, soit F E :N C T, ce qui pe rme t
de conclure.
4. Montro ns ensuite que (X , T,µ) est le plus pe tit espace mesuré compl et
co ntenant l' espace (X, 'J, µ ). Autre ment dit, soit (X , 'J' , µ' ) un espace mesuré
co m plet te l que 'J C 'J' e t tel que µ' pro lo nge µ. Al o rs, on a nécessaire me nt
:N C 'J' vu que la tribu 'J' est compl ète et que µ' prolonge µ et par suite T C 'J' ;
d 'autre part, d'après l' unic ité précéde mment é tablie µ ' l;y = µ . Cec i prouve le ré-
sultat souhaité. Q.E.D .
166 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Exercice 2.2.6 Soient (X , 'J, µ, ) un espace mesuré o--fini , M E '.P( X ) et 'J' la tribu engendrée
par 'J U {1\I}, cet exercice a pour obj et de construire une mesure sur 'J' qui prolonge µ . Lorsque
'J f '.P(X), en prenant !vl r/; 'J, ceci montre qu ' il est toujours possible de prolonger la m es ure µ à une
tribu strictement plus grande que T.
l ,a. Montrer qu ' il existe un ensemble F E 'J, M C F, tel que tout ensemble mes urable
A c F - NI soit de mesure nulle [l orsqueµ* ( M) est fi ni , utili ser le coroll aire 2.2.5].
b. En déduire qu ' il ex iste un ensembl e E E 'J, E C M, tel que tout ensemble mesurable
A C M - e soit de mesure nul le.
2. Montrer que
'J' = { (A n M) u ( B n (X - M)) ; A , B E 'J}.
3. On pose G = F - E, montrer que, pour tout 0 ::::; t ::::; l , on définit une mesure v 1 : 'J' --7 iR+
qui prolongeµ en posant, pour C = (An M) U ( B n (X - M)) ,
vi(C) = µ (C n (X - G)) + tµ (A n G) + (1 - t) µ, (B n G)
où l'on convient que À x (+oo) = +oo lorsque À > 0 et 0 x (+oo) = O.
4. Montrer que µ, (G) = 0 si, e t se ulement si, N! E '.T, auquel cas 'J' C '.T et vi
= µ; h ·1.
> 0, soit 0 :::; l < l ' ::::; 1, comparer vi et vt'·
5. Lorsque µ,(G)
Reprenons la situation du théorème 2.2.3. Soitµ : S-+ ~+ une mesure défini e
sur une semi -algèbre, notons encore µ la restriction de la mesure extérieure à la
tribu 'J engendrée par S ; on obtie nt ainsi une mesure sur la tribu 'J qui prolonge la
mesure initiale (rappelons que ce prolongement n' est pas nécessairement le seul).
La tribu JvC étant complète pour la mesure µ* jM, ce qui précède montre que
'.f c M etµ = µ *l'.f·
L' inclusion 'J C JvC peut être stric te (exerc ice 2.2.7 ), mai s lorsque la mesure
µ : 'J-+ R+ est O"-finie, no us allon s montrer qu ' on a l'égalité.
Théorème 2.2.11 Soientµ : 'J -+ ~+ une mesure a-finie, µ* la mesure exté rieure
associée à µ, alo rs, si JvC est la tribu des ensembles µ *-m esurables, /' espace me-
suré (X , JvC , µ*IM) est le complété de l 'espace mesuré (X, 'J, µ).
Preuve JI s'agit de démontrer que T = JvC, c ' est-à-dire que tout ensemble A µ *-
mesurable appartient à la tribu T.
1. On suppose d 'abord µ *( A ) fini . D'après le corollaire 2.2.7 , il ex.i ste B E 'J
tel que A C B e t µ *( A) = µ*( B) . La restriction deµ * à JvC étant une mesure
et µ*(A) étant fini , on en déduit que µ*(B - A) = O. Utilisons de n o uveau le
corollaire 2.2.7, il existe C E 'J tel que B - A C Cet µ*(C) = µ*(B - A)= O.
On a alors A = (B - C) u (An C) où B - C E 'Jet An C c C où C E 'J est
de mesure nulle, ce qui prouve que A appartient à T.
2. Dans le cas général, l'espace X peut s' écrire comme la réunion d ' une suite
croissante d 'ensembles An E T de mesure fini e. On a alors A = LJ~= 0 ( A n An)
où A n An E M e tµ *(An A n) ::; µ*(An) = µ (An) < oo . Les ense mbl es AnAn
appartenant à T d 'après 1., cec i pe rmet de conclure. Q .E.D.
Exercice 2.2.7 Soient X un ense mbl e non dénombrable, 'J la tribu constituée des part ies de X qui
sont dénombrables ou dont le co mpl émentaire est dénombrable, µ, : 'J --7 iit~ la restri ction à 'J de
la mesure de dénombrement. Montrer que la tribu 'J est complète et que toute partie d e X est µ,* -
mes urable, so it 'f t M.
2.3 MESURES DE LEBESGUE-STIELTJES 167
n=O n =O
2. Soit A 2 l'algè bre engendrée par C2. M o ntron s que to ute a lgè bre A 1 conte nant
1i- 1 (C 2 ) contient h- 1 (A 2 ), cec i prouvera que h- 1(A 2 ) est l'algè bre e nge ndrée
par 1i- 1 (C 2 ) . Posons
A; = {A E '.P(X2); h- 1 (A) E A 1}.
Les formu les qui précèdent montrent que A~ est une algè bre ; cette a lgèbre contient
e 2 car h- 1 (e 2 ) c A 1 , e lle contient do nc A 2 e t ceci s ig nifi e que A 1 conti ent
1i- 1 (A2).
3. De mê me s i 'J2 est la tribu e ngendrée par C2 e t si 'J1 est une tribu qui conti ent
h- 1 (C 2 ), on constate que T& = {A E '.P(X2 ) ; h- 1(A) E 'J1 } est une tribu qui
168 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
conlient T 2 e t ceci pro uve que T 1 contient h- 1 (T2 ) qui est donc bien la tribu
e ngendrée par h - 1 (C 2 ). Q .E.D.
L'ensemble de parties h - 1 (e2) sera appelé l'image réciproq ue de e 2 par h.
Considérons en particulier une parlie Y d'un ensemble X et l'injection canonique
e
i: Y -+ X; l'image réc iproque i - 1 (e) d'un ensemble de parties c '.P(X) sera
notée ey et sera appelée la trace de e sur y ; on notera que
Cy = {A n Y;A E e} .
Si e est une sem i-algè bre (resp. une algèbre, une tribu), alors Cy est une sem i-
a lgèbre (resp . une algèbre, une tribu) ; si A (resp. T) est l'algèbre (resp. la tribu)
e ngendrée par e, alors Ay (resp. T y) es t l' a lgèbre (resp. la tribu) engendrée par
ey.
Si X est un espace topo log ique et Y un sous-espace de X, la tribu borélienne
de Y est simplement la trace sur Y de la tribu borélienne de X d'après le lemme
2.3. 1 vu que les ouverts de Y so nt les traces sur Y des ouverts de X ; de plus, si
Y est un boré lien de X, les boré liens de Y sont simplement les borélien s de X qui
sont contenus dans Y.
Étant donné une sem i-algè bre S sur X, prenons Y E S ; une se mi-algèbre
étant stable par intersection fini e, A n Y appartient à S dès que A appartient à
S : autreme nt dit, si on identifie tout ensemble de parti es de Y à un en semble de
parties de X, on a Sy CS et Sy est l'ensembl e des A c Y qui appartie nnent à S.
Siµ: S -+ Z est une application définie sur Set à valeurs dans un ensem ble Z, la
restriction de µà Sy est donc bie n défi nie el sera notée µy. On a alors le résultat
immédiat qui suit.
Lemme 2.3.2 Soient S une semi-algèbre sur un ensemble X, µ : S -----1 i"+ une
mesure et Y E S, alors µy : Sy -+ i"+ est une mesure, appelée mesure induite
sur Y par la mesure µ.
Soient (X, T , µ ) un espace mes uré, Y E T, l'espace mesuré (Y, Ty, µy ) est
appelé un sous-espace mesuré. Notons la propriété suivante.
Lemme 2.3.3 Soient (X, T, µ) un espace mesuré, (Y, Ty , µy) , Y E 'J, un sous-
espace mesuré, alors la complétée T y de la tribu T y pour la mesure µy est la
trace sur Y de la tribu Tet la mesure µy coïncide avec la mesure induite "{iy.
Preuve Soit A U N E T, c 'est-à-dire A E T, N C B E T, µ(B) = 0, alors
(A u N) n y = (An Y) u (N n Y) où A n y E 'J'y, N n y c B n y E Ty et
µy (B n Y) = µ(B n Y) = 0 ; ceci prouve que (AU N) n Y E 'J y. Réciproque-
ment, soit A UNE 'Jy, c'est-à-dire A E 'Jy, N C B E 'Jy, µy(B) = 0, alors
A,B E 'Jet µ(B) = 0, d'où A U N E Ty ; en outre,
µy (A u N) = µy(A) = µ (A)= µ(AU N) ,
ce qui pro uve la dernière assertion. Q .E.D .
Tout intervalle de IR, quelle que soit sa nature, est un borélien e n tant que
réunion dénombrable d' intervalles fermés.
2.3 MESUR ES DE LEBESGUE-STI ELTJES 169
Preuve Tout interva lle ]a, b] é tant un boréli en, la tribu 'J engendrée par S(JR) est
co ntenue dans '.B(IR). Po ur dé mo ntre r l' inc lusio n opposée, il suffit, d'après le co-
rolla ire 2.4 1.5 de [271, de vérifi er q ue to ut intervalle o uve rt appartient à 'J. Or,
]a, b[ = LJ:=v]a , b - l / n] o ù a < b - l / p, ce qui perme t de conc lure. Q.E. D.
Po ur to ute partie Ide IR, no to ns S( I ) la trace sur Ide la semi -a lgèbre S(IR) ;
lo r sque I est un inte rvalle o uvert no n vide , on notera que S(I) est bi e n la semi -
algè bre défi nie à l' exemple 2. 1.2 . D'après le lemme 2.3. 1, la tribu borélie nne '.B(J)
de I est e ngendrée par la semi -algè bre S(I).
Étant donné un interva lle o uvert non vide 1 =] a , /J [, considéro ns a lo rs la me-
sure µF : S(I) --+ îR+ associée à une fo nctio n F : 1 --+ IR c roissante e t continue
à droite . Cette mesure éta nt O'- fini e, e lle se prolo nge de faço n unique à la tribu bo-
réli e nne e n une mes ure que no us noto ns encore µF : '.B(I) --+ R+ . Enfi n, e n com-
plé ta nt la tribu bo réli e nne vis-à- vi s de cette mesure, on o btie nt une tribu L F (I) et
un e unique mesure e ncore notée µp : Lp(I) --+ îR+ qu ' o n appelle la mesure de
Le besgue-Stie ltj es assoc iée à F ; lo rsque I = IR, la tribu [, F(I) sera notée plus
s impleme nt J:.,p. Lorsque Fest l'applicatio n ide ntiqu e de JR, soi t F( x ) = x , la
tribu Lp se no te J:., et s'appelle la tribu de Le besgue ; un ensembl e appa rte na nt à
cette tribu [, est d it Le besgue-mesurable. O n dé montre (exercices 2.3. 1 e t 2 .3.7)
qu e les inclus io ns '.B(JR) c [, c '.P( JR) sont strictes: e n parti culie r, il exi s te des
parties de IR qui ne so nt pas Le besgue-mesura bles .
Tout poin t a E I est fermé, do nc a ppartie nt à la tribu boré lienn e. Po ur calc uler
la mesure de {a}, on écrit {a} = n :=l]a - l / n,a] et, d 'après la continuité
infé ri eure de la mes ure, o n a
µF({a}) limn-+= µF( ]a - l / n ,a]) = lim n_, 00 (F(a) - F(a - l / n))
Exercice 2.3.2 La fonction de Leb esgue On dé finit une fo ncli on f : C --t [O, l], C désignanl
l'ensemble de Camor [27, exercice 2.6.2) , de la façon sui vante. Si x = L-~= l °'n 3 -n E C,
°'n E {O, 2}, on pose J (x) = I:;:"=1 an.2 -(n+l).
1. Montrer que f a la mê me va leur aux extré mités de chaque intervalle Eni·
Ceci perme! de pro lo nger J en une fonclion g : [ü, l ] --t [ü, l] en prenant g co nstante sur Eni et
égale à la valeur de f aux extrémités d e cel in1ervall e.
2. Montrer que les fonct ions f cl g sont croissantes, surjec ti ves, a-htildé rie nnes où
a = log 2/ log 3 el non ,B-hêildériennes pour ,B > a.
3. Montrer que g est dérivable en tout point x E [O, l] - Cet que g'( x) = O. Montrer que g n'est
déri vable e n aucun point de l'ense mbl e de Cant or.
4. On pose h (x) = (x + g(x))/2, montrer que h est un homéomorphis me de [ü, l] s ur [ü, l ] el,
µd ésignant la mesure de Lebesg ue, que µ(h(C)) = 1/2 alors que C est de mes ure nulle (exercice
2.3. 1).
Exercice 2.3.3 Soit D = u~= o {an } une partie dénombrable de [O, 1] parto ut dense. Pour IO UI
é> 0 et to ut emier n , on pose
pui s O(é) = [ü, l] n U ;:"=O O.n(é) e t A = n~ l 0( 1/ p). Montrer que A est un boré lien de mesure
nulle pour la mesure de Lebesgue. D'après l'exemple 2.28.1 de [27], ce1 ensemble A n'est pas dénom-
brable ; on obtient ain si un borélien non dénombrable de mes ure nulle ; de plus, A est dense dans [ü, l]
et son complé me ntaire [O, l] - A est maigre !
Exercice 2.3.4 Ensemble de Cant or modifié 1. On modifie la construct ion de l'ense mble de Cantor
[27 , exercice 2.6.2] de la façon s ui van1e . On se donne un nombre réel k 2'. 3 et on pose
E1 = E11 = J1 -
2
1.; , ~ + 1.; [. L'ensemble [O, 1] - E 1 es1 la réunion de deux intervalles fermés,
1
2
1
chac un étant de longueur ~ (1 - .l) > fr ; on note E21 et E22 les interva lles ouverts de longueur fr
centrés sur les interva lles de [ü,iÎ-
E1 et on pose E2 = E2 1 U E22 . Montrer qu 'on peut définir ainsi
par récurrence une su ite (En·i h<;< 2 .. - 1, n 2'. 1, d ' intervalles ouverts disjoints de long ueur 1.;1,. . On
21 1- l - - OO
pose En= u i = l Eni el C(k) = [ü, l] - U n= l En.
2. Montrer que C( k) est un ensemble compac t, d'intérieur vide et de mesure de Lebesgue ~ :::~.
Note C(3) est l'ensemb le 1riadique de Camor.
Exemple 2.3.1 So ient (xn) une suite de points dis tinc ts de lR e t l:~=O Pn une
série convergente où Pn 2: O. On dé finit une fonction croissante F : IR ---+ lR par
F(x) = L Pn·
1
2.3 MESURES DE LEBESGUE-STIELTJES 171
Vérifions que celte fonction esl continue à droite. Pour tout h > 0, o n a
F( x+ h) - F( x ) = 2:= Pn·
x c: x,,. S x+ h
é > 0, il ex iste un e ntier no tel que L ~.,.,, Pn :::; é et il ex iste 8 > 0 te l que
Soit 0
Xn \t ]x , x + 8] pour 0 :::; n < no; o n a a lors F( :r: + h) - F( .7:) :::; é dès que
0 < h ::::; 8, ce qui prouve la continuité à droite a u point x. So il µ p la mesure de
Lebesgue-Sti eltjes associée à F, o n a
µp( ]a,b]) = F(b) - F(<i) = L Pn
a < x.,. Sb
et cette formule mo ntre que, s ur la sem i-algèbre S(IR), la mesure µp coïncide avec
la m esure atomique associée à la fo ncti o n p : lR --+ lR+ valant Pn a u point Xn
et 0 ai lle urs. D ' après le théorème 2.2.8, ces <le ux mesures coïnc ide nt s ur la tribu
boré lie nne '.B(JR). Le borélie n B = lR - LJ~= 0 {xn} é tant de mesure nulle pour
la m esure atomique est donc de mesure nulle pour la mesure µ p ; il e n résulte
que toute partie de Best négligeab le pour µ F. Toute parti e de LJ:=
0 { :r:n} é tant
borélie nn e e n ta nt que réunion dénombrable de fermés, la définition même de la
tribu compl étée montre que J:.,p = '.P(JR). De p lu s, l' unicité du prolongement à la
tribu complétée (théorème 2.2. 10) montre que µp : '.P(IR) --+ IR+ est s impl eme nt
la mesure atomiq ue assoc iée à la fonction p.
L' intérêt des mesures de Le besgue-Stieltjes rés ide dans le fa it qu 'on obtient
ain s i toutes les mesures sur IR po ur lesque ll es les compac ts sont de mesure finie.
Proposition 2.3.5 Soitµ : '.B(I) --+ ÎR+, I = ]et, /3[, une mesure définie sur la
tribu borélienne de I telle que tout compac1 soit de mesure finie, alors il existe
une fonction F : I --+ IR croissante et conti11ue à droite, unique à une constante
additive près, telle queµ = µF .
Preuve Soit a E J, o n pose
- µ(] x , a]) .si et < x < a,
F( x) = 0 .si x = a,
{
µ (]a, x]) .si a < x < fJ.
Les intervalles ]x , a] e t ]a, x] é ta nt de mesure finie d ' après l' hypothèse, o n dé finit
bien ains i une fonction de I da ns JR. Cette fo11ction est cro issante : par exemp le, si
a < x :::; y, on a ]a, x] C ]a, y], d'où 0 ::::; µ( ]a, x ]) ::::; µ(]a, y]), soi t
0 < F( x) ::::; F(y). Vérifions que Fest cofitinu à droite. Lorsque a < x < /3 ,
o n a ]a, x] = n:=1 ]a, X+ l /n] et en Utili sant la continuité inférie ure de la mesure
µ
F(x) = µ( ]a, x]) = lim µ(]a, x
n ~oo
+ l /n]) = lim F( x + l / n)
n ,oo
= F(x + 0) .
Lorsque X = a, on écrit 0 = n:=l]a, l / n ] et le mê me raisonnement montre que
F(a + O) = O. Lorsque Œ < X < a, o n a ]x , a ] = u:=p]x + l / n, a], X+ l / p < a,
et o n conclut grâce à la continuité supérie ure.
172 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Note L'espace é ta nt séparé, les compac ts sont fermés, ce sont d onc des boréli e ns.
C ette définiti o n établit un lien e ntre de ux struc tures, à savoir la structure to po-
log i q ue e t la struc ture d'espace mes uré ; une mesure régulière est dé te rminée dès
que la mes ure des ouverts o u des com pac ts est connue. Cec i pe rme ttra ulté ri e ure-
me nt de fa ire le lie n e ntre les notio ns de co ntinuité et d ' intégrabili té .
La propriété (2.3.2) pe ut ê tre préc isée de la faço n sui va nte.
Proposition 2.3.7 Soit µ : 'J --+ ÏR+ une mesure régulière et soitµ * la mesure
extérieure associée ൠ, alors
(23 .4) µ*(A) = inf µ(O) pour tout A E '.P(X) .
O:i A
OEO
Preuve So it c > 0, il ex iste des e nsembles A,, E 'J tels q ue
OO OO
Soit (c,,) une s ui te de rée ls > 0 te lle que I:;=:'= 0c,, '.':: E ; d 'après (2 .3.2), il ex iste
des ouve rts 0,, :J A,, tels que µ(O,,) :::; µ (A,,)+ E,,. L'ouve rt 0 = u ~= Ü 0,,
con tient A et µ ( 0) :::; I: ~=O µ( 0,,) :::; µ*(A) + 2c, cec i pro u ve le résul tat voulu .
Q.E.D.
Corollaire 2.3.8 Soit µ : 'J -t ÏR+ une mesure régulière, alors la mesure
µ : 'J -t ÏR+ est régulière.
Pre u ve La seule pro pri été à véri fie r est (2.3. 2) et elle résul te de la proposi ti on
précédente vu queµ = µ*l:r· Q .E.D.
Nous a uro ns beso in pour la dé mo ns tra ti o n d u théorè m e 2. 12.9 de la propos iti on
suivante qui compl ète (2 .3.3).
Proposition 2.3.9 Soitµ : 'J --+ ÏR+ une mesu re régulière, alors pour tout A E 'J
de m esure finie
(2.3.5) µ(A) = sup µ(I<).
KCA
K EX
Corollaire 2.3.10 Soitµ : 'J -+ ïiî+ une mesu re régulière, alors tout A E 'J de
mesure finie admet une partition de la forme B U LJ: =oK n où les ensembles Kn
sont compacts et B E 'J est de mesure nulle.
Preuve Soit E n > 0 une suite convergeant verso; d 'après la proposition précédente
il ex iste un com pact Ko C A tel que µ(A - Ko) :::; Eo e t, par récurrence, on
construit une suite (Kn) de compacts contenus dans A, disjoints deux à deux telle
que µ(A - LJ;=üK p) :::'.:En . L'ensemble B = A - LJ:=oK n est alors de mesure
nulle. Q.E.D.
Lorsque l'espace X est une réunion dénombrable de compacts, la définition
de la régularité se simplifie. Nous notons Q' l'ensemble des fermés de l'espace
topologique X.
Proposition 2.3.11 Soit (X , 'J, µ) un espace mesuré où X est un espace topolo-
gique séparé réunion dénombrable de compacts et où 'J contient la tribu boré-
lienne '.B de X . On suppose que tout compact est de mesure finie : la mesure µ est
donc Œ-finie. Alors, les propâ étés suivantes sont équivalentes.
(2.3.6) la mesureµ est régulière,
(2.3.7) µ(A) = inf µ(O) pour tout A E 'J,
O :J A
OE O
(2.3.8)
pour tout A E 'J et tout E > 0, il existe 0 E a tel que
{ 0 :J A et Jl ( 0 - A ) :::; E,
pour tout A E 'J et tout E > 0, il existe F E ('.)' tel que
(2.3.9) { F C A et µ(A - F) :::'.: E.
On a alors
(2.3 . 10) µ(A) = sup µ(K) pour tout A E 'J,
KCA
K EX
la tribu 'J est contenue dans la complétée de la tribu borélienne pour la mesure
v = µl 'B> La mesure Ti: 'i3 -+ lR+ est régulière et prolongeµ.
Preuve 1. Si la mesure est régulière, on a (2.3.7).
a. Montrons q ue (2.3.7) ~ (2.3.8) . La mesure étan t Œ-fi nie, il ex iste une
partition de X de la forme X = LJ:=oX n où X n E 'J est de mesure finie.
Soient A E 'J, E e t En des réels > 0 tels que I:::=oEn :::; E, il exis te des ou-
verts On :J A n X n tels que µ(On) :::'.: µ(A n X n) +En , d'où, µ(A n X n) étant
fini , µ(On - A n Xn) ::::: En. L' ouvert 0 = u:=Ü
On contient A el
OO
n =O
ce qui prouve le rés ultat vou lu.
Réciproquement, (2.3 .8) implique (2.3.7). En effet, si µ(O - A) :::; E, on a
µ(O) ::::: µ(A)+ E.
b. On vérifie ens uite que (2.3 .8) équivaut à (2.3.9). Si (2.3 .8) est vérifié, soit
A E 'J, il existe un ouvert 0 :) X - A tel que µ(O - (X - A)) :::; é , d'où un
2.3 MESURES DE LEBESGUE-STIELTJES 175
[si 'Test l'ense mble des boréliens vérifiant (2.3. 1 1), on mont rera que '.Test une tri bu contena nt (')' : pour
vérifier que 'J est stable par réunio n dénombrable, si A 71 E 'J, il ex iste On E (') , Fn E (')' tels que
Fn c An c On et µ( On - Fn) :S ê /2"; pose r 0 = u ~= O 0,,, F = U ~':,,o Fn où no est te l que
µ( LJ Fn - F) Sc].
n =O
2. Soit X un espace métriq ue co mplet séparable, on se pro pose de vérifi er q ue to ute mes ure fin ie
µ: 'l3 -+ IR+ est réguli ère. li s'agit d'établir (2.3.5).
176 CHAPITRE 2 INTÉGRATI ON
a. On le fait d ' abord pour .A = X de la façon sui vante. Soit (ak) une suite partout dense,
montrer que, po urtout entier n 2 1 et tout t: > 0, il existe un entier k( n) tel que
k(n)
(2.3. 12) µ( LJ B'(ak; 1/n)) 2 µ (X) - c/2n
k=O
Montrer alors que]( = n~= l LJ~ ~"d B'(ak ; 1/n) est compact et que µ (X - J<) :<::: c .
b. Soient A E 'Jet e > 0, il existe un fermé F C A, tel que µ ( A ) :<::: µ(F ) + E: ; ](désignant
le compact construit en a., vérifier que µ(A) :<::: µ(F n K) + 2 E: et conc lure.
En ce qui concerne les mes ures de Lebesgue-Stie ltjes, on a alors le
Théorème 2.3.13 Soit 1 = ]a, ,B[ un intervalle ouvert non vide de lR, a lors toute
mesure de Lebesgue-Stieltjes µp : L p( I) --+ i:+ est régulière.
Preuve Les hypothèses de la proposition 2.3 .11 é tant év idemment satisfaites, nou s
allons vérifie r (2.3 .7). Soit A E ,G F(J) et soit E > 0, d'après (2.2. I 3) i1 ex iste un
recouvrement de A de la forme A c LJ~=o ]an, bn] tel que
OO
Exercice 2.3.8 1. Construire une suite (An)n ?. l de boréliens de [ü, l] di sj oints deux à deux tell e
que
a. A,, est d ' intérieur vide et µ(An) = 2-n oùµ désigne la mesure de Lebesgue,
b. l'ensembl e des composantes connexes de [O, lJ - u ; =I A p constitue une suite (/j' )j?. l
d ' intervalles ouverts tels que µ(A n + ] n l j') > 0 pour tout n 2: 1 el tout j 2: 1.
[rai sonner par récurrence sur n ; prendre pour A 1 un ensembl e de Cantor C ( k ) avec k 2: 3 tel que
µ( C ( k )) = 1/ 2 (exercice 2.3.4) ; poser ensuite œj = µ(/j' ) et sur chaque fj' centrer un ensemble de
Cant or mod ifié Cj' C I'/ tel que µ (Cj ) = œj /2 ; prendre alors An+ i = LJ~ 1 Cj ; pour vérifier
que A n+ l est d ' intérieur vide, noter que An+ ] est contenu dans l'ensemble maigre u;;;!;~ A p]
2. Montrerquel 'ensembleA = LJ~= l An est unensemble maigre, queµ(A) = l , que [ü, lJ - A
est un ensemble non mai gre de me sure nulle et que A el [ü, l] - A sont tous deux partout dense et
d'intérieur vide.
3. On pose H = U.~=O A 2n+1. montrer que, pour tout inter valle ouvert non vide f C [ü, 1]. on
a µ (! n H ) > Oetµ (! - H ) > O.
tout A E 'J,
(2.4 . 1) µ + (A) = sup L µ(A,) (variation totale positive) ,
'.T iE /
s uite (An )n>l d 'ensembles de 'J, di sj o ints de ux à de ux et telle que µ (An) :S: - 1
po ur tout n-~ 1. D 'après la a--add iLiv ité deµ, on a alo rs µ( LJ~= l An) = - oo
el cec i est absurde, µ ne prena nt pas la vale ur -oo par hypothèse. Cec i prouve
(2.4.5).
2. Raisonno ns a lors par l' absurde. S i µ n'est pas borné inférie ure m e nt, X ap-
partient à e el, d 'après (2.4.5), il exi ste une suite décroissante (An) de 'I telle que
µ(A n) :S: - n . Poso ns A = n ~=o A n. d 'après la a--additi vité deµ o n a
OO
soit µ+(A) - µ _ (A) ::::; µ(A), µ_ (A) étant fi11i. Pour démontrer l'inégalité oppo-
sée, on observe que, d'après (2.4. 13), µ(A) ::; µ(B) +µ+(A), d'où en prenant la
borne inférieure sur B, µ(A) ::::; µ+(A) - µ _ (A) et ceci prouve le résultat voulu.
b. On montre ensuite queµ _ est une mes ure. On observe d'abord que µ _
est croissante d'après sa définition même. Soit (An) une suite d'ensembles de 'J
disjoints deux à deux et de réunion A, pour tollt B E 'J, B C A, on a
OO OO
p=n p=n
et on en déduit queµ _ (P) = O.
b. Montrons que la partition obtenue vérifie (2.4.10) et (2.4.11). Soit A E 'J,
A c P, on a µ(A) = µ+(A) - µ _ (A) où 0 ::::; µ _ (A) ::::; µ _ (P) = 0, d'où
µ _ (A) = 0 et µ(A) = µ+(A), ce qui prouve que µ(A) 2'. 0, soit (2.4 .10). On
vérifie de même (2.4.11).
c. Montrons qu'on a alors (2.4.12). On a µ+(An N) = µ _ (A n P) = 0,
d 'où
µ+(A) = µ + (A n P) + µ+(A n N) = !l+(A n P) - µ _ (A n P) = µ(An P),
µ _ (A) = µ _ (A n P) + µ _ (A n N) = µ _ (An N) - µ+(A n N) =-µ(A n N ).
182 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
3,a. Vérifions que jµ I = JL+ + µ _ ; ceci prouvera en partic ulier que jµj est une
mesure. D'après la défi niti o11 de jµ j, o n a d ' abord pour tout A E 'J
jµj(A) ~ jµ(A n P) I + jµ(A n N)I = µ+(A ) + µ _ (A).
D'autre part, soit (Ai) iE J une fami lle d'ensembles appartenant à ~. posons
A ±= U iEit Ai où I+ = {i E / ; µ (A;) ~ O} et L = {i E / ; µ(A; ) < O},
a lors
L lµ ( A ;)I = µ(A+ ) - µ(A _ ):::: µ+ (A+)+ µ _ (A _ ) :::: µ+ (A) + µ _ (A) ,
iE I
d ' où jµj(A) :::; µ+( A )+ µ _( A ) et le rés ultat voulu.
b. Mo ntrons que µ+ = s up (µ , 0). Étant donné que µ (A) µ+(A), il est s
clair queµ + est un majorant d e {µ , O}. Il s'ag it donc de montrer que toute mesure
positive v majorant µ majore µ+. On a en effet, pour tout A E 'J, d'après la
croissance de v µ + (A) = µ (An P) v(A n P) s s
v(A). On vérifie de même
queµ _ = - inf (µ , 0) .
c . Soient µ 1 : 'J --+ iR+, µ2 : 'J -+ IR.+ de ux mesures te lles queµ = µ 1 - µ 2 .
D'après (2.4. 12), on a alors
µ+( A) = µ(A n P) = µ1(A n P) - µ2(A n P) :::: µi(A n P) :::: µ1(A) ,
µ _(A) =- µ(A n N) = µ2( A n N) - µ1(A n N) :::: µ2(A n N) < µ 2(A)
et cec i prouve que la décompositi on deµ en différe nce de de ux mesures pos itives
est la plus petite.
d . Vérifi ons (2.4.8): on a
jµ(A)I = IJL+(A) - µ _ (A)I :::: µ+ (A)+ µ _(A) = jµj (A).
Enfin , soit v : 'J -+ 'i+ une mesure telle que jµ (A) I s
v(A) pour tout A E 'J.
So it (Ai)iEr une famill e d 'e nsembl es de 'J appartenant à '.f, alors
L jµ(Ai) 1 S L v(Ai) = v(LJ A ;) S v(A) ,
·i E I iE / iEI
d 'où lµ j(A) s v(A) . Ceci prouve que jµ j est la plus petite mesure positive véri -
fiant (2.4.8). Q .E.D.
Exemple 2.4.1 Voici un exemple simple de décomposition de Hahn-Jordan . Soient
(xn) une s uite de points dis ti ne ts d ' un ensemble X, (Pn) une suite de IR telle que la
série I:~=O Pn so it absolument convergente etµ : '.P(X) -+ IR. la mesure atomiq ue
associée, c'est-à-dire
µ(A) = L Pn OÙ A E '.P(X).
On a a lors
µ+( A) = L Pn et µ _(A) = - L Pn ·
cc., E A x,. E A
p.,,>0 p,. < 0
Quant à la décomposition de l'espace X, elle n'est pas unique e n général ; toute
partition X = P U N tell e que
P -::; LJ {Xn } el N -::; LJ {Xn}
p ... > 0 p,. < 0
2.4 MESURES SIGNÉES 183
11µ11 :S lµl(X) :S 2 ll µl l
eten déd uire que, sur l'espace M(X , '.T; JR(), l' application µ H lµl(X) est une norme équi vale nte à la
norme llµll.
Exercice 2.4.2 Soit µ : T -+ E une mesure à valeurs dans un espace de Banach E, on définit la
variat ion totale de µ par
lµI (A) = s up L llµ(A;)ll, A E T,
'.f A iE I
où '.f A désigne l'ensemb le de toutes les familles finies (A;); EJ d' ensembles de 'J contenus dans A et
disjoints deux à deux.
1. Montrer que lµI : 'J-+ ÏR+ est une mes ure et que c'est la plus petite mesure positi ve telle que
2. On dit queµ est à variat io11 bornée si jµj (X) est fini et on note M vb( X , 'J; E) l'ensembl e
des mesures à variation bornée. Montrer que cet ensemble est un so us-espace vectoriel de l'espace
M(X , '.T; h"J ) sur leque lµ. H 1 1~1(.X) est une norme d 'espace de Banach [on pourra utiliser l'exercice
2.4. l].
Exercice 2.4.3 Soit µ,,, 'J -r IR U { +oo} une suite croissante de mes ures et soit
µ (A) = supn µ, n(A), A E 'J, montrer queµ: 'J -r IR U {+oo} est une mesure [traiter d 'abord le
cas de mesures positives, puis étudier les s uites décroissantes de mesures positives finies]_
Exercice 2.4.4 Dans l'espace ordonné M(X , 'J; IR), montrer que to ute famille non vide majorée
admet une borne supérieure [soit (JJi)iE I une famille de mes ures majorée, on vérifiera que la borne
supérieure de cette fami lle est donn ée par la fo rmul e
où la borne supérieure porte s ur l'en semble de toutes les familles finies (A;); E J • J E '.f(I) ('.f(J)
désignant l'ensemble des parties finies de J), d'ensembles de 'J disjoints deux à deux et contenus dans
A].
8 - Intégrale de Lebesgue
On obtie nt ainsi une ap plication f H J f dµ, qui est définie sur l'ensemble d es
fo n c tions (11. A)A ET et il s'agit de prolonger cette appli cation à un ensemble de
fonctions de X dans R" aussi vaste que possible, ce prolongement ayan t de bonnes
propriétés . On souha ite d ' abord que l'application f H Jf dµ soit lin éaire e t la
première étape consiste donc à défi nir lintégrale des fo ncti ons appartena nt à l'es-
pace vectoriel engendré par les fo nctions (11..A )A E'.J; cec i n'est pas toujours pos-
sibl e: par exemple, si A, B E 'J sont tels que µ(A) = µ(B ) = +oo, la form ul e
alors s'écrire
iE 1 iE J
et les ensembles (Ai - B)iEI• (Ain B)iE / constitue nt bien une partitio n fini e
de X. De pl us, la fonction caractéri stique de l' e nsemble vide étant la fo ncti on
ide ntiquement null e, on pe ut to uj ours supposer que les A i sont non vides.
Notons E+ l'ensem ble de to utes les fo nctions étagées positives. Si
J = LiEI a; li. A, est une fonction étagée où (A;);E f est une partition finie de
X avec A; E 'J, A i =/= 0, dire que f est posi tive sig nifie q ue ai 2'. 0 pour to ut i. On
définit alors ! ' intégrale d ' une telle fonctio n par
(2.5.2) ff dµ = L
·i E [
ai µ (Ai) E ÏR+
f = La; li.A, = L b1 ll sj
iE f jEJ
où a.;, b1 2'. 0, A;, B J E 'Jet (A;), (BJ) sont des partitions fin ies de X. Il faut
alo rs vérifier q ue
2.:aiµ(A i ) = LbJµ(BJ)·
iE ( j EJ
Poso ns CiJ = Ai n B J E 'J, ces e nsem bles sont d isjoints deux à deux et
Ai = u j E J C;j. Bj = u iE I cij ; d 'après l'add itivité deµ on en dédui t que
On remarque enfin q ue a;= b1 si C;j =/= 0, donc a fo rtiori lorsque µ(CiJ) =/= 0 et
par conséquent
Preuve Étant donné deux fonctions f , g E é'.t-> on remarque qu' o n peut toujours
trouver une partition finie (A;)·iE I de X où A i E 'J, Ai =F 0, telle que
f = L a;ll. A, et g = L b;11.A, où a;, b; :::'.: O.
iE J ·i E f
a J f dµ + /3 Ig dµ .
2. L'inégalité f S: g signifi e a;::; b;, d'où
Remarque 2.6.1 Si 'J1 et 'J2 sont deux tribus sur X telles que 'J1 C 'J2 , toute
fonctio n 'J1 -mesurable est é\lidemment 'J2 -mesurable .
La définition 2.6. 1 peut être précisée de la façon sui vante .
Lemme 2.6.1 Soient (X , 'J) un espace mesurable, Y un espace topologique, e
un ensemble de parties de Y engendrant la tribu borélienne '.B(Y) de Y et soit
f : X -+ Y une application, alo rs les propriétés suivantes sont équivalentes
1. f est mesurable,
2. pour tout borélien B E '.B(Y), f - 1 (B ) E 'J,
e,
3. pour tout A E f - 1 (A) E 'J.
Preuve 1 =? 2 L' ensemble 'J' = {A E '.P(Y ); f - l( A) E 'J} est une tribu ; si
f est mes urable, cette tribu contient (')(Y) e t par conséquent elle contie nt la tribu
borélienne, ce qui prouve 2.
2 =? 3 car e c '.B(Y) .
3 =? 1 La tribu 'J' contie11l e,
do nc la tribu borélienne de Y et, a fortiori, (')(Y).
Q .E.D.
E n prenant pour espace mesurable (X , 'J) un espace topologique X muni de
sa tribu borélie nne, on obtient la notion de fonction borélienne, so it
Définition 2.6.2 Soient X , Y des espaces topologiques, '.B(X) et '.B(Y) leur tribu
borélienne, une application j : X -+ Y est dite borélienne si
f - 1 ('.B( Y)) c '.B (X) .
En particulier, toute applicati on continue est borélien ne.
Remarque 2.6.2 Considérons s ur R. la tribu borélienne '.B et la tribu de Lebesgue
L. Une fo nction f : lR. -+ Y L -mesurable est dite Lebesgue- mes ura ble ; étant
donné que '.B c L , toute fo nctio n borélienne est Lebesgue-mes urab le mais la ré-
ciproque est inexac te : en effet, soit A E ,.C - '.B (exercice 2.3. l ), la fonction
ll A : IR-+ IR es t Lebesgue-mesurable, mais n' est pas borélie nne.
On a év idemment la propriété s ui vante.
Proposition 2.6.2 Soient (X , 'J) un espace mesurable, Y et Z des espaces topo-
logiques, f : X -+ Y une application mesurable et g : Y -+ Z une application
borélienne, alors l'application g o f : X -+ Z est mesurable.
En particulier, la composée de deux applications boréliennes est borélienne :
si X, Y el Z sont des espaces topologiq ues et si les applicati ons f : X -+ Y,
g: Y -+ Z sont boréliennes, l'application g o f: X -+ Z est borélienne.
Remarque 2.6.3 Soient (X ,'J) un espace mesurable, Z un espace lopologique,
Y un sous-espace de Z et i : Y -+ Z l' injection canonique, alors une application
f : X -+ Y est mesurable si , et seu lement si, i o f : X -+ Z est mesurable. E n
effet, si f e st mesurable, i o f est mesurab le car ·i est continue, donc bo rélienne .
Inversement, si ·i o f est mesurable et si 0 est un ouvert de Y, il ex iste un ouvert
U de Z tel que 0 = Un Y , d'où f - 1 (0 ) = (i o f) - 1 (U) E 'J.
2.6 FONCTION MESURABLE 189
Pre uve La pre mière asse rtion résulte du lemme et la seconde de la continuité de
l'applicati on z H lzl de C dans lR+. Q.E.D.
C01·01Iaire 2.6.6 Soient f ,g : X -+ C des applications mesurables, alors les
applications f + g et f g sont mesurables.
Pre uve L'appli cati on (f,g) : x H (f(x) , g(x)) de X da ns C 2 est mesura bl e
d'après le lemme 2.6.4. On conclut en util isa nt la conti nui té des appli cati o ns
(z, z ') H z + z' et (z, z') H zz' de C 2 dans C. Q.E.D.
Toute applicati on constante étant mesurable, on en dédui t que M(X , 'J; q
est un sous-espace vectorie l, et même une sous-algèbre, de l'algè bre complexe
'.r(X;C) de to utes les applicati ons de X dans C. Il en résulte que M(X , 'J; JR ) est
une sous-algèbre de l'algè bre réell e '.r(X; lR). Muni de la relation d 'ordre us ue ll e
(V.x E X)(f(x) ~ g(x)), cet espace M(X , 'J; IR) est év ide mment un espace vec-
torie l ordonné et même un espace de Riesz d 'après le lemme 2.4.3 et la propos iti on
2.6.3 ; f + est la partie pos itive de f, f - sa partie négative et If 1sa valeur abso lue.
La fo nction 11. A pour A E 'J étan t mesurable, to ute fo ncti on étagée est mesura ble ;
l'esp ace ë(X, 'J; JR) des fo nctions étagées est e n fait une so us-algè bre de l' algè bre
M(X, 'J; IR).
Pour des fo nc tio ns à valeurs réelles, on a d es critères très simples de mes u ra-
bilité qui résul te nt du lemme sui vant.
Lemme 2.6.7 Chacun des ensembles de parties
([- oo, a[)a E!ft1 ( [- oo, a]) aE!ft , (]a, + oo Dam et ([a, + oo])aEIR
engendre la tribu borélienne de R
190 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
2. 7 Fonction intégrable
On se donne un espace mesuré (X, 'J, µ). On notera E+ l'espace des fonctions
é tagées pos itives e t M+ l'es pace des fon ctions mesurables pos itives. Étant donné
une fonction f E M+, il existe (proposition 2.6. lO) un e suite croissante Un)
de E+ qui converge ve rs f ; la suite (J f n dµ) étant croissante, o n d éfi nit alo rs
l'i ntégrale de f par
(2.7. I )
J f dµ = lim j fn dµ ER+ .
n~oo
Note Cette intégrale sera ég2le ment notée j~ f dµ lorsqu ' il sera utile de préc iser
qu ' il s'ag it de l' intégrale sur tout l'espace X .
Il faut vérifier que la limite figurant dans (2.7 . 1) ne dépend pas du choix de la
s uite Un) ; à cet effet, nous utili serons le lemme sui va nt.
Lemme 2.7.1 Soient U n) llne suite croissante de E+ et g E E+ tels que
g:S: limn ~oo f~ , alors
2.7 FONCTION INTÉGRABLE 193
Preuve Soit 0 :::; t < 1, posons B n = {x E X ; f",.( x ) ~ tg( x )}. Les fo nctions
i n - tg étant étagées, donc mesurables, les e nsembles B n sont mesurables. L'hy-
poth èse g ::::: limn-HX) in et le fa it que t soit < 1 montre nt que X = u~= O B n
et de plus, la sui te Un) étant croissante, la st1ite (Bn) est croissante. D' après la
proposition 2 .5 . l , on en déduit que
t J g dµ :S n-+oo
lim fn dµ;
j. gp dµ ~ n-+oo
lim / f n dµ
et en passan t à la limite
lim ; · 9p dµ :S lim
p-+ oo n-+OCJ
I f n dµ.
Enfin, une f o nction f : X ---+ C est dite intégrable si les fonctio ns 'Re f et
CSm f sont intégrables, l'intégrale de f est alors définie par
/ f dµ = J 'Re f dµ + i J CSm i dµ E C.
Toute fo nc ti o n intég rabl~ est nécessaire me nt m esurable . La fon ction carac té-
ristique 11. A d ' un e nsemble mes urable est intégrable s i, et seuleme nt si, la mesure
de A est fi nie ; o n dit alors q ue A est un e nsemble in tégrable. Une fo nction étagée
positive Li E J ai 11 Ai (ai 2: 0, 1 fi ni , A; E 'J), est intégrable si, et seuleme nt si,
11(A;) est fini dès que ai est > O.
É tablissons les propriétés é lémentaires de l' intégrale ain si définie. On vérifie
d'abord que la proposi ti on 2 .5.1 subsiste po ur des fon ctions mesurables positives.
Proposition 2.7.2 1. Soient { , g E M + et o:, f3 E li~+ alors a i + f3g E M + et
j. a f dµ = lim ; · Œn fn dµ
rt-+oo
= lim Œn ; · f n dµ
n---7CXJ
JJ p dµ :::; j~~ / 9n dµ = J g dµ ;
on conclut en passant à la limite . Q .E .D.
2.7 FONCTION INTÉGRABLE 195
2. Soient f, g : X ---+ i." des fonctions intégrables telles que j ::; g, alors
/ f dµ ::::: / f] dµ.
3 . Soit f : X --+ i." (resp. q une fonction intégrable et soit a E R (resp. <C),
alors la fonction af : X ---+ R (resp. IC) est intégrable et
/ af dµ = a/ f dµ.
Ju + g) dµ = J f dµ +/ g dµ .
Preuve Supposons d'abord les fonctions à va.leurs réelles, le cas complexe sera
exam iné au point 5. c i-dessous.
1. Soit f : X --+ i." une fonction mesurable, les fonctions J±, lfl sont mesu-
rables (proposition 2.6.3) et lfl f + + f _ , d ' où (proposition 2.7.2)
J J J
lfl dµ = f + dµ + f - dµ et ceci montre que l'i ntégrabi lité de f équivaut
à celle de Ill En outre,
If =If I
fdµ I f + dµ - f _ dµI ~/ i+dµ+ Jf _ dµ = f lfldµ.
f
2. Si f+ ::; f-
~ g, on a 9+ et 2: 9- , d'où
J f + dµ ::::: / g+ dµ et / f - dµ 2: / g_ dµ,
ce qui permet de conclure.
3. On a, pour a 2- 0, (af)+ = af+, (af _ ) = af_ et, pour a ::; 0,
(af)+ = - af_ , (af) _ = - af+ et on conclut avec la proposition 2.7.2.
4. La fonctio n f + g est mesurable (proposition 2.6. 12) et If + gl ~ lfl + lg l,
d'où
I If+ gl ~ JIJI + J
dµ dµ 191 dµ <OO
196 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
et, vu 1., cec i prouve que f + 9 est intégrable. Pour calculer l' intégrale de f + 9,
on écrit f + 9 = (f + g)+ - (f + g) _ = ! + + 9+ - U- + 9_), d' où
(f + 9)+ + f - + 9 - = (f + g) _ + !+ + 9+·
E n effet, en u n po int x E X o ù f( x) > - oo et 9(x) > - oo, les fo nctions f _ ,
9- et (f + g) _ sont fini es a u po int x et la formule résulte de la précédente ;
lo rsq ue f(x) = - oo ou g(x) = - oo, la fo rmule est tri vialem ent véri fiée, les de ux
membres valant +oo. D'après la proposition 2.7.2, on a alors
J+ (f g) + dµ + / f- dµ +/ 9- dµ = / (f + g)- dµ + Jf + + J
dµ 9+ dµ
et o n en déd uit l'additiv ité de l' intégrale.
5,a. Montrons q u' une foncti on mesurable f : X --+ <C est intégrable si, et
seuleme nt s i, lfl es t inLégrallle. Les fonctio ns Ref , 'Sm f et Ill sont mesurables
(p roposi tion 2.6.5) et on a Il l :S 15Re fi+ l'Jm fi, d 'où (propos ition 2.7.2)
J g dµ = J Re g dµ et
l/f dµI = II gdµ,I = 1/ Re gdµl '.S f1 Re gldµ 5, / lfldµ.
Q.E.D.
Ces propriétés de base nécessitent que lques commenta ires. E n ce qui concerne
la propriété 1., l' hypothèse de mesurabilité e st esse ntie ll e : s i A E '.P(X) - 'J, la
fo nc tion f = :Il. A - :Il.x - A n'est pas mesurable, donc ne saurait être intégrable,
alors que la fonction If 1, qui n' est autre que la fo ncti on co nstante et égale à 1, est
intégrable dès que µ(X) est fini . L'intégrabilité d' une fonction mesurab le équivaut
à ce lle de son module : les intégrales de Lebesgue sont, en ce sens, des intégrales
"absolument convergentes". 11 résulte de l. et d e la propositi o n 2. 7 .2 le coro llaire
suivant.
Corollaire 2.7.4 Soit f : X -7 i (ou q une [()nction mesurable telle que Ill :::; g
où g : X -7 i + est intégrable, alors f est intégrable et
2.7 .6 et le lemme 2.4.3 mo11trent que l'espace ,.!} (X, 'J, µ ; JR) est un espace de
Riesz et, vu la propriété 2. du théorème 2.7.3, on a donc le
Corollaire 2.7.7 L 'espace ,CL(X, 'J, µ; JR) est un espace de Riesz et /'application
f H J f dµ est une forme li11éaire positive.
Exercice 2.7.1 Soit f : X -7 Î (ou iC) une fonction intégrable, le support de f est l'ensemble
suppf = {x E X ; f (x) i= O} (i l s'agit ici d ' une notion de support purement ensembli ste) . Montrer
que le support de f est a-fini , c'es1-à-dire esl une réunion dénombrable d ' ensembles mesurables de
mesure fini e.
li est possible d'expliciter 1' intégrale par rapport à une mesure atomique (exem-
ple 2.1.1). Traitons d' abord le cas très simple d ' une mesure de Dirac.
Exemple 2.7.1 Mesure de Dirac On considère l'espace mesuré (X, ':P(X), tSa)
où Ôa est la mes ure de Di rac e n un point a E X. Toute fonction est mesurable et,
si f est une fonction étagée positive, on a J f dtSa = f(a). D' après la définition
(2 .7 .1), cette formule vaut encore pour toute fonction f: X --+ R+. On en déduit
qu ' une fo ncti o n f : X --+ lR est intégrable si, et seulement si, f(a) est fini , que
to ute fonction f : X--+ <C esl intégrable et dans les deux cas on a f dtSa = f(a). J
L'espace .G 1 (X; IR.) (resp . .G 1(X; q) est donc l'espace vectorie l '.J(X; JR) (resp.
'.J(X; C)) de toutes les applications de X dans lR (resp. q et la forme linéaire
f H J f dtSa est la forme lilléaire f H f(a).
Exemple 2.7.2 Mesure atomique On considère l'espace mesuré (X, '.P(X) , µ)où
µest la mesure atomique aSS()Ciée à une fonction p : X --+ R+. Toute fo nction est
mesurable.
Calcu lons d' abord l'intégrale d' une fonct ion étagée positive f E E+ Une te ll e
fonctio n peut s 'écrire f = Li E I a;.Il A, où a ; 2: 0 et (A;) iE I est une partition finie
de X avec A ;#- 0. D' après la formule (2.1.3), on a
J
f dµ = La;!l(A;) =
iE J
L L
iE ! xE A;
a ;p(x) = L
xE X
p(x)f(x)
car a; = f(x) si x E A ;.
Si f: X --+ R+ est une fonction positive, la formule (2.7.3) montre alors que
I f dµ::; L p(x)f(x).
xEX
Pour toute partie finie A de X, soit A E '.J(X), posons f A = f .Il A ; on a
I
f A = L xEA f(x) .Il {x}• d' où fA dµ = LxE A p(x)f(x) et, vu que f A ::; f, on
e n déduit que
j .f dµ 2: :iup L
A E ~(X)xEA
p(x)f(x ) = L
xEX
p(x)f(x).
I f dµ = L p(x )f(x) .
xEX
2.7 FON CTION INTÉGRABLE 199
Une telle foncti on est donc intégrable si, et seulement si, la fa mi li e (p(x )f (x)) xEX
est une famill e sommable de lR+. Le même rés ulta t subsiste pour une fo nc tion
f : X ----1 R d'après le théorème 2.7.3 1 et la propos ition 3.2 1.5 de [27] : une telle
fo nc tion est intégrable si, et se ulement si, (p(x)f(x)tEx est une fa mille som-
mabl e de lR; ceci implique que p(x)f(x) doit être fi ni quel que soit x.
Po ur calculer l'intégrale de f , on écrit f = f+ - f - ; o n a f + = f ll x+ où
X + = {x E X; f(x) 2 O} et f - = - f ll x _ où X _ = {x E X; f(x) < O},
d'où
/ f + dµ = L p(x)f(x) et / f - dµ = - L p(x) f(x)
xEX+ xE X _
/ f dµ = / f + dµ - / / - dµ = L p(x) f (x).
xEX
Considéron s en parti culier la mesure de dé nombrement. Pour des raisons qui
s'expliqueront dans un instant, cha ngeons de n otation. Soit (J, '.P( I) , µ) l'espace
mes uré où µ est la mesure de dénombre ment Sltr un ense mble I . Une fo ncti on inté-
grable f : I ----1 Rest nécessaire ment à vale urs dans IR. Noto ns (x i)i EI la fo ncti on
f , alors f est intégrable si, et seule ment si, la fa mille (x., )iEI est sommable et on
a a lo rs
(2.7 .5) / fd µ = L Xi·
iEi
1 1
Cec i montre que L (I ; lR) = l (! ; JR) (pour la dé finiti on et l' étude des espaces /P,
vo ir le paragraphe 3.24 de [27]). On vérifie de s uite qu 'on a les mêmes rés ul tats
po ur des fo ncti ons à valeurs compl exes : une famille (xi)iEI de C est intégrable
pa r r apport à la mesure de dé nombrement si, et seuleme nt si, la fa mill e (xi)iEf
est une fa mille so mm abl e de C e t on a tolljours la for mul e (2.7.5) ; de plus
,Cl(J ;C) = tl(J;<C).
L ' intégrale étudiée jusqu 'à présent porte sur tout l'espace X. O n a très so uvent
beso in d ' intégrer se ule ment sur une parti e d~ X. É tant do nné une partie mesu-
rabl e Y E 'J, cons idérons le sous-espace mesuré (Y, 'Jy, µ y) (lemme 2.3.2). Si
f: Y ----1 R (ou C) est une fo ncti on 'Jy -mesurnble positi ve ou µ y- intégrable, on
pose
[ f dµ = j~ 1 dµy.
Une tell e intégrale peut toujo urs s'écri re comme une intégrale sur X. E n effet,
no to ns f 0 l'unique prolo ngeme nt de f nul sur X - Y, so it
~
sur Y,
0
f = {
sur X - Y.
On a alors le
200 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Lemme 2.7.8 1. L'application f est 'Jy-mesurable si, et seulement si, f 0 est 'J-
mesurable.
2. Si f est une applicatio1i 'Jy-mesurable positive, alors
(2.7.6) j~ f dµ = j~ f 0 dµ.
3. L'application J est µy-intégrable si, et seulement si, f 0 est µ-intégrable et
on a alors (2.7.6).
Preuve 1. Soit 0 un ouvert cle IR. (ou C), on a d' une part
r1(0) = (fo) - 1(0) n Y,
d ' autre pan (f 0 ) - 1 (0) = f - 1 (0) si 0 r:fc 0 et (f 0 ) - 1 (0) = 1- 1(0) u (X - Y)
si 0 E 0 ; ceci permet de co nclure.
2 . Si f = li. A où A E 'Jy , c'est-à-dire A c y et A E 'J, on a 1° = n A, d'où
l/y f dµ = Jim
n-+oo
rj
/y
n dµ = [im
n-+oo 1/X f~ dµ = 1rX JO dµ.
3. []résulte de 2. et du théorème 2.7.3 1 que f est µy-intégrable si, e t seuleme nt
si, J0 est µ -intégra ble. On e>btient alors (2.7.6) e n écrivant cette formule pour f ±
dans le cas réel , puis pour ~e f et CSm f dans le cas complexe. Q.E.D.
Si f : X -+ i: (ou C) est défini s ur tout X et si fi Y est 'Jy-mes urable positive
ou bien si f iy est µy-intégr2b le (on dit alors que f est intégrable sur Y), on pose
c2.7 .7) r
} yuz
t dµ = }yr J dµ + ; Z· 1dµ,.
3 . f est intégrable sur Y U Z si, et seuleme nt si, f est intégrable sur Y et sur
Z , o n a alors (2.7. 7).
Preuve En e ffet, posons g = fÏY e th = f lz, o n a alors g 0 = f 011. y , h0 = f 0 11. z
et f 0 = g0 + h 0 et ceci suffit pour conclure. Q.E.D.
Indiquons enfin une proprié té importante de ! ' in tégrale.
Proposition 2.7.10 Absolue continuité de l'intégrale Considéro ns une fo nction
positive intégrable f : X --+ i:+. alors j~ f dµ tend vers 0 lorsque la m esure de
Y tend vers 0, c'est-à-dire
(2.7 .8) ('rk > 0)(:35 > O)(VY E 'J) (µ (Y) :::; 5 ===;. [ f dµ :::; é}
Preuve D'après la définiti on même de l' intégrale, il ex is te une fo nction g 'J-étagée
te lle que 0 :::; g :::; f et f x U - g) dµ :::; é , d' où
[ f dµ = l (f - g) dµ +[ g dµ :::: é + j~ g dµ .
Il s'ag it donc de prouve r la pro priété po ur la fon cti on g, or g = ~iE I ai li. A , o ù
a ; ~ 0, I est fini et A ; E 'J. On a alors
[ f dF = [ fd µ p .
Lo rs que Fest l'application ide ntique de IR, c'est-à-dire lorsque µ p est la m esure
J
de L ebesgue, ces intégrales sont notées y f (x) dx , ce qui conduit à noter dx la
mes ure de Lebesgue.
Soit [a, b] un intervalle compact contenu dans I , co nsidérons une fon cti o n
f : [a , b] --+ ïR (ou C ) mesurable positive ou intégrable, en écri va nt
f = f 11.Ja, b[ + f(a) ll. {a) + f( b)ll. {b)•
on constate que
les intégrales sur [a, b] et ]a , b[ ne sont pas e n général égales. Elles le sont si F
est continu aux points a e t b. En partic ulier, si la fo nction F esl continue (c'est
par exe mple le cas de la mes ure de Lebesgue), on pourra noter f dF l' intégrale
de f sur tout intervalle d'extrémités a et b, a :S b, quelle que soit la nature de
J:
l'intervalle. On pose alors
1af dF = - lb f dF pour a :S b
et, co mpte tenu du lemme 2. 7.9, on a
le 1b + 1cf
J dF = f dF dF
que ls que so ie nt a, b, c E J.
M entionnons la première formule de la moyenne.
Prop()sition 2.7.11 Première formule de la moyenne Soient f : [a, b] -+ R une
fonction continue et g : [a,b] -+ R+ une fonction intégrable positive, alors il
existe E, E [a , b] tel que
F(x) =lx f ( t ) dt , a S x S b.
Montre r que Fest dérivable à droite et q ue Fd (x) = f (x + 0 ), a S x < b. En déduire que F est
convexe [uti liser l'exercice 1.3.82].
2.8 LE PRESQUE PARTOUT 203
cec i permet de définir un e structure vecto rielle s ur l' espace qu otie nt '.f(X; Y )/'.Rµ
e n posant, po ur [f], [g] E '.f(X; Y)/ '.Rµ e t a:, j3 E lK,
Proposition 2.8.2 Soient (X, '.T, µ)un espace mesuré, Y un espace topologique et
f ,g : X --+ Y deux fonctions égales presque partout, si f est '.T-mesurable. alors
g est T-mesurable. Par suite, si la mesure est complète, f est '.T-mesurable si, et
seulement si, g est 'J-mesura/Jle.
Preuve Il existe un ensemble A E T de mesure nulle te l que f (x) = g(x) po ur
x E X - A, d ' où 1- 1 (0) - A = g - 1 (0) - A pour tout ouve rt 0 d e Y et par
conséquent g- 1 ( 0) = (f- 1 (0) - A) u (g - 1 (O)nA) . L'ensemble 1- 1 ( 0) - A est
mesurable d'après la mesurabilité de f et l'ensemble g- 1 ( 0) nA est négligeable ;
ceci montre que g- 1 (0) appartient à la tribu complétée T, d ' où le résultat voulu .
Q.E.D.
Lorsq ue la mesure est complète, on pe ut donc modifier arb itrairement une
fonction mesurable sur un e nsem ble de mesure nulle tout en conservant sa me-
surabilité ; en pa rticulier, to ute fonction négligeable est a lors mesurable. Il n'en
est plus de même lorsque la mes ure n'est pas complète ; si N est un en semble né-
g li geable non mesurable, la fo nction ] N est nulle presque partout, mais n'est pas
mes urable. Par exemple, sur lR muni de la mesure de Lebesgue, si f = g p.p. et si
f est boréli enne, g est Lebesgue-mesurable mais n'est pas en général borélienne.
Revenons aux propriétés de l' intégrale. On a d ' abord la
Proposition 2.8.3 Soit f : X ---+ li une fonction intégrable, alors f est fini
presque partout, c'est-à-dire l'ensemble {x E X; lf(x)I = +oo} est de mesure
nulle.
Preuve L'ensemble A = {:r E X; lf(x)I = +oo} est mesurable d ' après la
mesurabilité de f et (+oo) >< Il. A ::; lfl D 'après la proposition 2.7 .2, o n e n déduit
J
qu e ( +oo) x µ(A) ::; lfl <1µ < oo et cec i montre que µ(A) est nécessairement
nul. Q.E.D.
Note En prenant pour mesure la m es ure de dénombrement, on retrouve le corol-
laire 3.20.5 de [27] pour des fa milles de lR ou de C.
Exercice 2.8.2 Soit j : X --+ C une fonction intégrab le telle que 1J j dµI = J lfl dµ, montrer
qu'i l existe t E <C. ltl = 1, tel que 1fi = tf p.p ..
2.8 LE PRESQUE PARTOUT 205
Corollaire 2.8.5 Soit f : X ---+ ii (ou C) une fonction mesurable nulle presque
partout, alors f est intégrable et d'intégrale nulle.
Preuve La fonction lf l est m esurable, nulle presq ue parto ut, donc d' intégrale null e
d'après la propos iti o n précédente ; cette fonction Ill est donc intégrable et cec i
prou ve que f est intégrable e t l'intégrale de f est nulle vu que 1 f dµI '.'::'. lfl dµ . J J
Q .E.D.
Corollaire 2.8.6 Soit f : X ---+ ïR (ou q une fonction intégrab le, alors f = 0 p.p.
si, et seulement si, j~ f dµ = 0 pour tout A E 'J.
Preuve Supposons f = 0 p.p., a fortiori fll- A = 0 p.p. , d ' où j~ f dµ = 0 d'après
le corollaire précédent.
Réciproquement, supposons JA
f dµ = 0 p o ur tout A E 'J. Si f est à valeurs
réelles, o n pose
A + = {x E X ; f( x ) 2: O} et A _= {x E X; f( x ) '.'::'. O} ;
ces e nsem bl es sont mesurables et f'+ = f ll A+' f - = - fllA _ . Vu l' hypothèse, o n
J
a f± dµ = 0, d'où f± = 0 p.p. d ' après la proposition 2.8.4 e t f = 0 p.p .. S i f
est à vale urs complexes, o n a
'P (J J dµ ) s J'P 0 J dµ .
L e corolla ire 2.8.7 montre que l'intégrale d ' une fonction intégrable f ne dé-
pe nd que de sa c lasse d'équivalence [il Ceci conduit à introduire l'espace quotie nt
(2.8.2) L 1 (X, 'J, µ; JK) = L 1 (X, 'J, µ ; JK) / '.Rµ, lK = lR (ou q,
1 1 1
espace qui sera a ussi noté L (X ; IK:) , L (X) ou même L selon les circonstances.
Un élément [f] E L 1 est une classe d 'équivale nce de fonctions intégrabl es ; un
206 CHAPIT RE 2 INTÉGRATION
abus de langage très répandu con siste à parler de fonc tions appartenant à l'espace
L 1 alors qu ' il s'agit de cl asses de fo ncti ons : on dira "soit f E L 1 une fon ction
intégrable".
Note Il n' y a pas lieu d ' introduire l'espace quotient .l 1 (X; lR)/'.Rµ pour la rai-
son sui vante. L' injection can onique de l' espace .l 1 (X ; IR;) dans l'espace .l 1 (X; i:)
induit une injectio n sur les espaces quotients et cette inj ecti on est e n fait une
bijection. En effet, cette affirm ation signi fie que, pour to ute fo nction intégrable
f : X ---+ JR, il ex iste une fonction intégrable g : X --+ IR; telle que f = g p.p. et
cela résu lte de la proposition 2.8.3.
L'espace L 1 (X;IK) est un sous-espace vectoriel de l'espace vectoriel
'.f(X; IK)/'.Rµ ; sa stru cture vectorielle est donc dé finie par la formule (2. 8.1). Le
corollaire 2.8.7 pe rmet de dé finir l' intégrale d ' une classe de fonctions intégrables
en posant, pour [!] E L 1 ,
a / [J]dµ+f3 l [g]dµ ,
ce qui pro uve le résultat voulu . Q.E.D.
Exemple 2.8.1 Po ur la mesure de Dirac (exemple 2.7 .1), f g p.p. signifie
f (a) = g(a) ; on p eut donc dé finir l'application
[f] E :f(X ; Y )/'.Rµ >--+ f (a) E Y où f E [f]
et celle applicatio n est une bij ection. Lorsque Y = lie, cette bijecti on induit une
bijection de L 1 (X; IK) sur K.
Pour la mesure de dénombrement (exemple 2.7.2), on a simplement
L 1 (J;llC) = L 1 (I;lK) = l 1 (J;lK) ,
car l'ensem ble vide est le seul ensemble de mesure nulle.
On peut se dem ander que ll es sont les relati ons e ntre les espaces .l 1 (X, 'J, µ ; JK)
et L 1 (X, T, µ; JK) d ' une part et les espaces L 1 (X, 'J, µ ; JK) et L1(X, 'J, µ ;JK) d 'au-
tre part. On a év ide mment
L 1 (X , 'J, µ ;lK) c .l 1 (X,T ,µ ;lK)
et l' inclus ion est stri cte si la m es ure n'est pas complète. Quant aux espaces quo-
tients, nous all ons montrer q u'i ls coïncident ; à cet effet, no us ut iliserons la
2.8 LE PRESQUE PARTOUT 207
p= O p= Ü
popn
l'abus de langage consistant à dire "soit f : X ---+ Y une fo nction définie presque
partoul''. On remarquera que les rela ti o ns d 'éqllivalence ~µe l ~µ coïncide nt ; une
fonction définie presque partout po ur la mesure µ est a ussi une fo nctio n défi nie
presque partout pour la mesureµ, et réciproque me nt.
Soient f : X - N ---+ Y et g : X - N' -t Y deux fonctions définies presque
partout, N, N' E N, nous dirons que f el g s<J11t égales presq ue partout s' il existe
un e nsemble négligeable N" E N te l que N " ~ NU N' e t f = g sur X - N" ;
on écri t alors f = g p.p .. On défi nit ainsi une re lation, notée~µ, sur l'e nsemble
des fo nc ti ons définies presq ue partout qui e st évidemment une re lat ion d'équi-
vale n ce et l'espace quotient s' identifie au quo tient '.f(X ; Y) / '.Rµ , toute fonction
définie presque partout étant éga le presque p a1·tout à l' un quelconque de ses p ro-
longements à to ut X. Nous no te rons [f ] E '.J(X; Y ) / ~µ la c lasse d'équivalence
d' une fonction défi nie presq ue parto ut.
Si Y est un espace vectoriel et s i f, g : X ---+ Y sont de ux fo nc ti ons défi nies
presq ue partout, il ex iste un e nsem bl e néglige11ble N te l que f el g soient dé finies
sur X - N; o n note alors oJ + (3g, a,/3 E TIC, la fo nc tio n définie presq ue p ar-
tout par (a.f + (3g)(x) = a.f( x) + (3g( x ) pour x E X - N . On a év idemment
[a. f + (3 g] = a.[f ] + /3[g].
S i Y est un e nsemble ordonné e t s i f ,g : X ---+ Y son t de ux fo nctions définies
presque partout, on dit que f :::; g p .p . s'i l exjste un ensemble nég ligeab le N tel
que f e t g soie nt toutes de ux définies sur X - Net tel que f( x ) :::; g( x) pour tout
x E X - N. Ceci signifie que [f] :::; [g].
N ous dirons qu ' une fo ncti o n f : X -+ ïR (ou q définie presque partout estµ-
mes u rable s' il existe une fonction <p : X ---+ iR (o u q partout définie T-mes urable
Lei le que f = <p p.p. ; la propos iti on 2.8.2 mo ntre alors que to ute a utre fonction cp
possédant les mêmes propriétés est T-mesurab le.
Une fonction f : X ---+ ïR (o u q défi nie presque partout sera dite µ- intégrable,
ou simp lement intégrable, s'i l ex is te une fonction ip : X ---+ ïR (o u C) partout
définie µ,- intégrab le telle que f = <p p.p. ; si ·l/J : X ---+ ïR (ou q est une a utre
fonction partout définie telle que f = ·t/J p.p., on a ip = ·ijJ p.p., donc ·!/J est T-
mes u rable d' après la propos itio n 2.8.2 ; le corollaire 2.8.7 mo ntre a lors que ·t/; est
J
µ,-intégrable e t que cp dJI J 1f; dµ,. On peut donc définir l' intégrale de f e n
posant
(2.8_5)
où r.p : X ---+ ÏR (o u q est n' importe quelle fonction partout définie éga le à f
presque partout.
Une fonction f défi ni e partout peut év idemment être considé rée comme une
fonc tio n définie presque partout. Dire que f, e n tant que fo nction défini e presque
partout, est µ- mesurable (res p. µ-intégrable) s ig nifi e que f , e n tant que fonction
définie partout, est T- mesurable (resp. µ,- intégrable selo n la définition 2.7 . 1).
On vérifie aiséme nt que le théorè me 2.7 .3 subsiste pour des fonct ions définies
210 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
presque partout avec les modificati o n suivantes. Pour 2., o n suppose f ~ g p.p ..
Po ur 4., la seule hypothèse à faire est que les fonctions défini es presque parto ut f
e t g sont intégrab les : la fonc1ion f + g e n ta nt que fo nc ti on définie presque partout
est en effet bie n dé finie grâce à la propos itio n 2.8 .3.
La notion de fonction d éfinie presque partout est très utile dans la pratique
car elle permet de se dispe n ser de dé finir les fonction s s ur tout ! 'espace ; il n'est
mê me pas utile de préciser l 'ensemble négli geable sur le complé mentaire duquel
J est défini car la c lasse de j ne dépend pas du choix de cet e nsemble.
l fll1 = Jlfl dµ E i +.
D 'après la proposition 2.7.2, o n a, pour to ut a E li(, llafll1 = lai llflh et si
f , g sont de uxfonctions défi11ies presque partout dont la somme est bien définie
presque parto ut Ili +gll1:::; l fll1 + ll9lli- Ceci mo ntre e n parti culier que 11·111 est
une semi-norme s ur l'espac<: vectorie l L 1 (X ; lK) ; la topo logie d ' e.l. c . associée
à celle semi- norme s'appell e la topologie de la convergence e n m oy enne . Dire
qu ' une suite Un) de L 1 con'1e rge e n moye nne vers f E L 1 signifie que
(2.9. 1) lim
n --700
f
llf - Jnlh = lim
n---7CX)
11 - fn ldµ = O.
Étant donné que
1/ -1 ~ JIf -
f dµ f n dµ I f n l dµ ,
o n en déduit que J f dµ = litDn--t= J f n dµ, c ' est-à-dire
(2.9.2) ; · fün f n dµ = lim ; · f n dµ .
n -?ex:> n---700
2.9 TH ÉORÈMES DE CO NVERG EN CE 211
J Iim fn dµ
n~cx:i
= lim ; · fn dµ E ÎR+.
n ~oo
Exercice 2.9.3 Soit (An) une s uite d 'ensembles mes urables, pour tout entier k on note Bk l'e n-
semble des x qui appan iennent à au moins k ensembles An . Montrer que Bk est mesurable et que
kµ(Bk) S :L ~= O µ(A n) [utiliser la fo nction f = :L~= O Il A,J. Si la série I:~= O µ(An) est
convergente, en déduire que presque tout x n'appartient qu 'à un nombre fini de An.
Si (An) est une suite croissante d'ensembles mesurables, (11.A,,) est une suite
croissante de E'.+ et le théorème de la convergence monotone se réduit à la conti -
nu ité supérieure de la mesure ; pour des suites décroissantes, il est donc nécessaire
de faire une hypothèse suppl émentaire.
2.9 THÉORÈMES DE CONVERGENCE 213
Proposition 2.9.3 Soit f n : X --+ IR+ une St-lite décroissante de fonctions inté-
grables positives, alors f = limn--+oo f n est intégrable et
j. lim fn dµ
n --+CXJ
= lim ;· f n dµ E lR+.
n ---tcx:i
d 'oi:J
! Uo ll. A - f11A) dµ = lim ;· Uoll.A - f n ll. A) dµ ,
n --+oo
Exercice 2.9.4 Soitµ : '.T ---+ iR+ une mes ure régulière sur un espace séparé X (défi riition 2.3.2) et
f :X ---+ ~ une fonction intégrable .
1. Montrer que, pour tout e: > 0, il existe une fonction intégrable s.c.s. g : X ---+ [- oo, +oo[ et
une fonction intégrable s.c. i. h : X ---+ ]- oo, +oo] telles que g :S f :S h et J(h - g) dµ, :S e: [lorsque
f est pos itive, écrire f = L ~= O a 11 Il A.,,, an > 0, An E '.T, µ (An) < oo (exercice 2.6.2) et prendre
g = I:;;:=Oan ilJ(.,,, h = L~= O an il o.,. où K n est compact, On o uvert et Kn C A,, C On
(utili ser la proposition 2.3.9)).
2. En déduire qu ' il existe une suite croissante Yn : X ---+ [-oo, +oo[ de foncti o n s intégrabl es
s.c.s. et une suite décroissante (hn): X --+ ] - oo, +oo] de fonctions intégrables s.c.i. telles que
et
If dµ = s~p I 9n dµ = i ~f f h,, dµ .
Exercice 2.9.5 1. Soit (fi)iE I une s uite générali sée [27, exemple 2.11.5) croissante de
L1 = L 1 (X; JR ) ; on suppose qu' il existe g E L 1 te l que fi :S g pour tout i. M ontrer que la
suite généra li sée (fi) est bornée supéri eurement dans L 1 et qu 'elle converge dans 1) vers sa borne
supérie ure [on pose a; = J fi , dµ. a = s upiEl a;, soit (e:n) une suite de réels > 0 convergeant vers
0 , construi re une suite croissante ('ion) de I telle que a - e:n S a .;,, S o e l montrer que f = sup"' fi.,,
est la borne supérieure cherc hée].
2. En déduire que toute famille (f;)i E / non vide et majorée de L 1 admet une borne supérieure
[uti tiser la fa mille (!J) où f J = supiE J ];, J décrivant l'ensemble des parties finies non vides de I] .
Preuve Posons 9n = infv::=:n fv, la s uite (gn) est une suite cro issante d e fo nction s
mesurables positives qui conve rge vers f = liminfn ---+oo f n· D'après le théorème
de la convergence monotone, on a donc
j .f dµ = lim
n -700
f 9n dµ.
I f dµ ::; liminfj.fndµ.
n ---+cxi
Note L'inégalité (2.9.5) peut être stricte et la condition d ' intégrabilité du corollaire
n'est qu ' une conditi on s uffisante comme le montre l'exemple suivant. Sur lR muni
de la mes ure de Le besgue , la s uite fn = n 2 :Il.1o,i/n[ converge simpl ement vers
2.9 THÉORÈMES DE CONVERGENCE 215
; . liminf U nTI A - g:ll. A)dµ ::; lim i.nf ;· (fn :ll. A - g:ll. A) dµ;
n --+ cx:> n --+cx:i
les fo nctions f n, li m infn--+ oo in et g étant intégrables et X - A étant de mesure
null e, on e n déduit
L e théorème de la convergence dominée est d ' une très g rande effi cac ité e t ex-
trêm eme nt simple à utili ser dans la pratique, la. seule hypoth èse à véri fier est I' hy-
poth èse de dominati o n (2.9 .9).
Par exempl e, si la mesure de X est fini e, on pe ut prend re pour g une fon c ti on
cons tante et, par conséquent, une suite de fo nct io ns intégrabl es uni for mément bor-
nées qu i converge simplement converge en moy enne. On note ra qu ' il n'y a auc une
hypo thèse de convergence uni fo rme, il s uffit de borner uniform éme nt les fo ncti o ns
par une constante.
L e théorème de la conve rgence dominée s ubsiste pour des fo ncti ons dé fini es
pres que partout (re marque 2.8. 1) ; en prolo ngeant les fon ctio ns à tout X, il s uffit
d 'écrire le théorème 2.9. 10 sur l'espace mesu1-é (X, 'f, µ).O n notera que dans ce
cas l ' hy pothèse de mesurabilité fa ite surf es t s uperflue comme le confirme la
Proposition 2.9.11 Soit f n : X -+ iR (ou CC) une suite de fonctions définies
presq ue partout µ -mesurables convergeant presque partout vers une fonctio n
f : X -+ R (ou C) dé.fin ie presque partout, alors f est µ-mesura ble.
Preuve So ient <fJn, cp : X -+ R (ou C) des fo11ctions partout défini es pro longeant
les f o nc ti ons fn et f. Ces !'.9ncti ons cpn sont '.F-mesura bles et convergent presque
parto ut vers cp qui es t donc 'J- mesurable d'après la propos ition 2.9.9 et cec i prou ve
que j est µ -mes urabl e. Q.E.D .
Exercice 2.9.6 1. Soi t f n : X --+ IR+ une suite de fonct ions intégrab les convergeant presque partout
J
vers une fonction f: X --+ i+ intégrable tell e que f dµ = Ji mn -+oo J
fn dµ. M ontrer que la suite
Un) conve rge vers f en moyenne [étudier la suite (f - fn) + J.
2. M ontrer que ce résultat ne subsi ste pas en généra l si on ne suppose plus les fo nctions positives.
Exercice 2.9.7 Soit f : X --+ i (o u IC) une foncti on intégrable, montrer que, pour to ut € > 0, il
ex i ste un ensemble mes urab le A de mesure fini e tel que
r
l x-A
lfl dµ :S ê et su p IJ(x) 1<
xEA
OO
Le théorème de la convergence dominée n'est pas très comm ode pour l'étude
des séries car il nécessite de dominer les so mmes partiell es. Vo ici un résultat mi e ux
adapté qui dit en fa it que dans l'espace L 1 to ute série abso lument convergente est
conv ergente.
Théorème 2.9.12 Soit fn : X-+ R (o u q une suite de fonctions intégrables telle
que l a série L ~= O [ [j~ [[ 1 soit convergente, alors il existe une fonction intégrable
f : X -+ lR (o u <C) telle que, pour presque tout x, la série L~= O f n(J:) soit
abso lument convergente et de somme f (x ), de plus la série L ~=O fn converge en
moyenne vers f et, par conséquent,
(2.9. 10)
218 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
/ Fdµ = f/
n=O
lfnldµ = f
n=O
llfnll1 <OO.
Ceci montre que F est intégrable, donc fini presque parto ut ; il ex i ste un en-
semble mesurable A E 'J de mes ure nulle tel que, pour tout x E X - A, la
série L ~=O Ifn(x) 1 soit con"ergente. Ceci montre que la série L~=O f n :Il.x - A est
absolument convergente, notons f : X ---+ lR (ou C) sa somme ; cette fonction f
est mes urable . Pour presque tout x, la série L~=O fn(x) converge absolument et a
pour somme f(x) . La s uite (:L;=O
j~) des sommes partielles converge donc vers
f presque partout et 1 :L;=ofpl ::; F pour tout n où Fest intégrable. Le théo-
rème de la convergence dominée montre alors que la s uite des sommes partielles
converge vers f en moyenne, ce qui prouve le résultat voulu. Q.E.D.
On e n déduit le
Théorème 2.9.13 Riesz-Fischer L'espace L 1 (X, 'J, µ ; lR ou C) est un espace de
Banach.
Preuve Le théorème précéde nt montre que toute série absolument convergente est
convergente e t il suffit d' utillser la proposition 3.19.5 de [27] . Q.E.D.
Ce qui précède va nous permettre de préciser les lie ns entre la convergence
presq ue partout e t la convergence en moyenne. Une suite qui conve rge e n moyenne
ne conve rge pas nécessaire me nt presque partout. Voici une exemple très s imple.
Sur lR muni de la mes ure de Lebesgue, on considè re la suite fo = Il ro, 11,
fi = :Il.[0 ,1/2],h = ]_ [1 / 2,l] , h = :Il. 10,1/3], f 4 = Il 11/3,2/3J, f 5 = U. 12/3, 1], etc.
Cette suite converge en moyenne vers 0, mai s ne converge e n auc un point de [O, l ].
On a cependant la
Proposition 2.9.14 Soit f n : X ---+ "i (ou q une suite de fon ctions intégrables
convergeant en moyenne vers une fon ction f: X ---+ "i (ou <C), alors il existe une
fonction intégrable g : X ---+ ÏR+ et une sous-suite Un,) qui converge presque
partout vers f telle que f nk :S: g pour tout k.
1 1
Preuve Soit A E 'J un ensemble mesurable de mesure nulle tel que les fo nctions
fn et f soient finies sur X - A, e n considérant les fonctions f nll x - A et fll x -A
on peut donc supposer les fonctions f net f à valeurs finies .
Soit ( El.:) une suite de réels > 0 telle que Ek < :L%:o oo. La suite Un) étant
de Cauchy dan s L 1 , il existe une sous-suite Unk) telle que
llf n, +1 - f nc 111 :S: Ek ,
d' où L~=O llfn '+ , - fn. li 1 < oo. D 'après le théorè me 2.9.12, il existe une
fo nction intégrable f' : X ---+ lR (ou q te lle que, pour presque tout x, la sé-
rie :L%:oUnk+i - f n.J(x) soit absolument convergente et de somme f'( x ) ; de
plus, la série converge ve rs f' e n moyenne. Il en résu lte que la sous-s uite (j',, k)
converge presque partout et en moyenne vers fn o + f'. Cette sous-suite conver-
geant en moye nne vers f , on a f = fn o + f' p.p. ; cec i montre que la sous-suite
2. 10 INTÉGRALE DE RIEMANN 2 19
Un") converge presque partout vers f. Montron s qu 'e lle est dominée par une fo nc-
ti on. intégrable . Posons F = 2::=: o lfnk+i - f"nk le coroll aire 2.9.2 mo ntre que 1 ;
cette fo nction est in tégra ble et on conclut en no tant que 1fnk 1~ lino1+ F. Q .E .D.
L' hypothèse de domination dans le théorème de la co nvergence dominée n' est
qu'une condition suffi sante de convergence e!l moye nne ; cepe ndant, si une s uite
converge en moye nn e, il existe toujours une sous-sui te qui converge presque par-
tout et qui est dominée par une fo nction intégrable. Cec i montre bi en le carac tère
tout à fa it remarqu able du théorème de la convergence do minée, théorème très
simple et dont les hypothèses sont optimales en un certa in sens.
Exe rcice 2.9.8 Tout nombre réel x E [ü, l[ admet un développement dyadique
x = I:; ~= l ü.n (x)/2n , a 11 (x ) E {O, l}, el ce déve loppe ment est unique sauf pour un ensemble
dénombrable, donc de mesure nulle. On considère la fonct ion définie presque partout
_ _I: _ cq (x ) + . .. + ü.n (x)
f n (X ) - 2 n
.
k)
i o
l n
f n(x)P dx = '""'
~
k =O
(
nk ) (
-1 - ~
2 n
P 1
--:-·
2n
2 . M ontrer que
Li
OO
n= l 0
1
4
f n(x ) dr: < OO
el en déduire que
a i( x ) + .. + ü.n (x) L
ni~~ n = 2" pour presquetout x .
On agti :S f :S GD. et
Il est clair que le théorème 2.10.2 est encore vrai dans le cas complexe.
L'intégrale de Riemann 11e peut être définie que pour des fonctions bornées
définies sur un intervalle compact. Ceci cond uit à la notion d' intégrale impropre.
Pour fixer les idées, considérons une fonction f : [O, +oo[---+ IR définie sur une
demi-droite. Si cette fonction est Riemann-intégrable sur tout interva lle compact
[O, A], A > 0, on dit que f admet une intégra le impropre sur [O, +oo[ si les in-
tégrales '.R J0A f (t) dt admettent une limite lorsque A tend vers +oo et l' intégrale
impropre de f est alors définie par la fo rmule
00 .A
(2.10.4) '.R
10
l(t) dt = lim '.R
A-++oo 1
0
f(t) dt .
On peut évidemment défi nir une noti on d' intégrale impropre au sens de Le-
besgue. Si f est Lebesgue-i11tégrable sur [O, A] pour tout A > 0, on dit que f
admet une intégrale impropre (au sens de Lebesgue) sur [ü, +oo[ si les intégrales
J:., J~A f (t) dt admettent une limite lorsque A te nd vers + oo et l'intégrale impropre
de f est définie par
(2. 10.5) l j0
·oo
l(t) dt = lirn
A -++oo
L
1A
0
f(t) dt.
Bien entendu, si f admet une intégrale impropre au sens de Riemann, elle admet
une intégrale impropre au se11s de Lebesgue et les intégrales sont égales. Une fonc-
tion admettant une intégrale impropre au sens de Riemann peut être intégrable au
sens de Lebesgue ; autrement dit, un e intégrale impropre au sens de Riemann peut
être propre au sens de Lebes2ue ! C'est par exemple le cas des fonctions positives.
Proposition 2.10.3 Soit f : [O, +oo[---+ ~+ une fonction positive admettant une
intégrale impropre au sens de Riemann, alors f est intégrable au sens de Lebesgue
et les intégrales sont égales.
Preuve Soit (An) une suite croissante de réels > 0 tendant vers +oo, posons
f n = fil. [o,A,,] ·La fonction f est Riemann-intégrable, donc Lebesgue-intégrable,
sur l' intervalle [O, An]· La suite Un) est donc une suite croissante de fonctions me-
surables positives convergeaJlt simplement vers f et, vu le théorème de la conver-
gence monotone,
lj·oo f
0
(t) dt = lim
n-+oo
l Jo/ A,, f(t) dt = lim '.R
n-+oo
1·A, J(t) dt = '.R j'
0 O
00
f(t) dt .
2.10 INTÉGRALE DE RI EMANN 223
condition (2.11 .2) est satisfaite. Considérons al ors une fonction f : X -+ R (ou <C)
défi nie presque partout. Pour vérifier que lintégrabilité de f en tant que fonc-
tion défini e presque partout équivaut à l' intégrabilité selon la définitio n 2.11.2, en
considérant un prolongement de f à tout l'e space X, la proposition 2.11.4 nous
autorise à supposer f définie partout. Si j est intégrable se lon la définition 2.11.2,
les fonctions f - fn sont µ-intégrables (selon la définition 2.7 .1) dès que n est
suffisamment grand et, par conséquent, f est intégrable selon cette défi nition et la
suite Un) converge vers f en moyenne ; l' intégrale de f selon la définition 2.7.1
est alors bien donnée par la formule (2.1 1.5). Réciproquement, supposons f µ-
intégrable selon la définition 2.7 .1 ; lorsque f est positive, f étant '.Y-mesurabl e, il
existe une suite croissante de fonctions T-étagécs convergeant simplement, donc
en moyenne, vers f, ce qui prouve que f est intégrable selon la définition 2.11 .2.
Pour une fonction à valeurs complexes, on se ramène au cas précédent en considé-
rant sa partie rée lle et sa partie imag inaire, puis leur partie positive et négative.
Notons L 1 (X, 'J, µ; E), ou simplement ,.C 1 (X; E) , l'espace de toutes les fonc-
ti ons f : X -+ E partout défi nies et intégrables. On a alors le théorème su iva nt.
Théorème2.ll.5 L'espace L 1 (X;E) est un sous-espace vectoriel de l 'espace
M( X; E) des fonctions mesurables et l 'application f H J f dµ de l 1 dans E est
linéaire. De plus, soient f, g : X -+ E deu:r fonctions définies presque partout
intégrables et a, /3 E K, alors la fonction af + f3g est intégrable et
Preuve Il suffit de vérifier la dernière assertion. li existe des suites Un) et (gn) de
ë. 1 convergeant presque partout vers f et g telles que
lim ; · llf
n ---7CXJ
- fnll dµ = 0 et lim
n ---7CX)
J119 - 9nll dµ = O.
La suite (afn + f3 gn) est une suite de ë. 1 convergeant presq ue partout vers af + (3g
et limn-Hx1 J llaf + /3g - (afn + f3 gn)l l dµ = 0, vu l' inégalité
Jllaf + f3g - (oJn + /3gn)ll dµ :::; lai J Il f - fnll dµ + l/31J llg - 9nll dµ.
Ceci prouve que af + (3g est intégrable et, de plus,
J (af+/3g)dµ = n lim
ce qui prouve (2.11.7) .
---too
;·(o:fn+f3gn)dµ = a lim j fndµ+ /3 lim ; ·gn dµ,
n ---+oo n ---+CX)
Q .E.D.
Générali sons le critère d'intégrabilité du théorème 2.7.3 1.
Théorème 2.11.6 Une fonction d éfinie presque partout µ-mesurable f : X -+ E
est intégrable si, et seulement si, l 'application llfll : X -+ R+ est intégrable et on
a alors
(2.1 1.8) Ill f dµll :::; J 11111 dµ.
N ous utili serons le
228 CHAP ITRE 2 INTÉGRATION
lirn /
n-+oo ll f n ll dµ = / ll fl l dµ ,
d 'où
Corollaire 2.11.9 Si µ(X) est fini, toute fon ction f : X --+ E µ-mesurable et
bornée est intég rable et
l T o f dµ lim
n --+cx:i
fr 0 fn dµ = r(/ fndµ)
lim
n --700
l
}y
f dµ = rJ
lx
0
dµ.
une suite de fon c tio ns 'Jy -étagées convergeant presque pa1·to ut vers f qui est d o nc
µy- mesurable .
2. S i f est µy -intégra ble, il ex iste une suite Un) de fon cti o ns 'Jy-étagées inté-
gra bles qui converge presque part out vers f te lle que lim n -+oo fy llf - f n Il dµ = O.
La s uite (f~) est alo rs une suite de fo ncti ons 'J-étagées inLégra bles qui converge
presque parto ut vers f° e t d ' après (2 .7 .6) limn-+oo fx
llf 0 - f~ll dµ = 0 ; ceci
pro uve que J est µ -intégrable et, étant do nné que fx f~ dµ = fy f n dµ ,
0
j .f
X
0
dµ = lim ; ·
n -+oo X
lim f ln dµ = r f
f~ dµ = n-+oo }y }y
dµ.
A(h) = F(x + h) -
h
F(x) - f(x) = .!_
h lx
r +"[f(t) - f( x)] dt.
D'après la continuité de f au point :r:, pour tout c > 0 i1 ex iste ô > 0 tel que
11/(t) - /(x) ll :::;
c pour lt - xi :::; J. Il en rés ulte que llA(h)ll :::; c si lhl:::; J, ce
qui prouve le rés ultat voulu. Q.E.D.
O n en déduit la formule fo ndame ntale du calcul intégral : pour Loute fonction
e
F : I -+ E de classe 1 el tout a, X E I
(2. 11.11 ) F(x ) = F(a) + 1xF'(t)dt.
Vu le corollaire 1.4.3, on en déduit la formule d'intégration par parties sui vante.
Corollaire 2.11 .17 Soient B, F , G des espaces de Banach, (x , y) H xy une ap-
plication bilinéaire continue de E x F dans G notée multiplicativement et
u : [a, b] -+ E, V : [a, b] -+ F des applications de classe e1 ' alors
(2. 11.1 3) J(x) = ~ Dif(a) (x-_ 1a)J + ( x D k+ 1 f(t) (x- t)k dt.
,[___,
j =O
J. lna k.1
Preuve On considère la fonction g : [a, b] -+ E défi nie par
k .
g(t) = L Di f(t) (x -_1t)J.
j=O J.
Ce ue fonc tion est d e classe C et 9 (t) =
1 1 1
D k+ f (t)(x - t )k / k! ; il suffit d 'écrire
g(x) = g(a) + J~T g' (t) dt pour conclure. Q.E.D.
2.12 MESURABILITÉ 233
2.12 Mesurabilité
On se propose d'étudier plus précisément les propriétés des fonctions mesurables
dans le cas général, puis dans le cas où X est muni d' une structure topolog ique.
Dans le cas général, on souhaite examiner si les propriétés du corollaire 2.1 1. 12
subsistent pour des fonctions à valeurs dans un espace de Banach de dimension
in fi ni e. Les réponses sont en général négatives . La limi te d' une suite de fo nctions
mesurables convergeant presque partout n'est pas nécessairement mesurable et,
si toute fonction µ-mesurab le est T-mesurable comme nous le démontrerons, la
réc iproque est inexacte.
Proposition 2.12.1 Soit 1 : X -+ E une .fonction µ-mesurable, alors 1 est T-
mesurable et
(2.12. l) il existe A E 'J de mesure nulle tel que f (X - A) soit séparable.
Preuve 1. Toute fonctio n 'J-étagée étant 'J-rnesurable, il en est de même de toute
fo nction µ-mesurable d 'après la proposition 2. 9.9.
2. Il existe une suite Un) de fo nctions 'J'-étagées convergeant vers 1 presque
partout ; il en résulte qu'il existe un ensembl e A E 'J de mesure nulle tel que
l(X - A) c LJ~=ü fn(X) et cet e nsemble est séparable car les ensembles ln(X)
sont finis. Q.E.D.
Nous all ons démontrer la réciproque avec une hypothèse supplémentaire sur
1.Nous dirons que f est à support a-fin i si le support del, à savoir l'ensemble
supp 1 = {x E X ; J(x) =1- O}, est contenu dans une réunion dénombrable d 'en-
sembles mesurables de mesure finie.
Exemple 2.12.1 Toute fonct ion f : X -+ E intégrable est à support a-fini car
supp 1 = u~= l An où An = {x E X; llf(x) Il 2". l / n} E T est de mesure finie:
on a en effet Il A,. :=::; n 11111, d'où µ(An) :=::; n J
111 1 dµ < oo .
Théorème 2.12.2 Une fonction 1 : X -+ E à support a-fini est µ-mesurable si,
et seulement si, elle est T-mesurable et vérifie (2. 12. 1).
234 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Preuve Ils' agit de démontrer que les conditions sont suffisantes. Vu la proposi tion
2.11.2 1 , on peut supposer que f(X) C F où Fest un sous-espace séparab le de
E. Soit (an) une suite dense dans F, posons
An,p = f - l (B(an; l / (p + 1) )) pourn , p EN,
n
Bo,p = Ao,p et Bn+l ,p = An+l ,p - LJ Bt ,p·
l=O
La fonction f étant 'J-mesurable, ces e nsembles appartiennent à 'Jet, pour tout
entier p, la suite (Bn,p)nEM est une partition de X. li existe d'autre part une suite
croissante d'ensembles Yp E 'J' de mesure finie de réunion Y telle que su pp f c Y.
Soit (t:r) une suite de réels > 0 telle que la série L:; o€psoit converge nte ; on a
µ(Yp) = L;~= 0 µ(Yp n Bn ,p) < oo et, par conséquent, il ex iste un entier np tel
que
OO
SI XE (X - Y) U (Y - LJ Bn ,p) ,
n =O
converge presque partout vers J, ceci prouvera le théorème.
Lorsque x E X - Y , f(x) = f~(x) = 0 et la suite Uv(x)) converge vers f( x).
Soit x E Y, pour chaque entier p, il existe un unique entier n~ tel que x E Bn;,,v·
S'il existe un entier q tel que n~ :::; np pour tout p 2: q, on a fv(x) = a11 ;, pour
p 2: q, d'où llf(x) - fp(x) ll :::; l / (p + 1) , ce qui prouve que la suite Uv( x))
converge vers f(x) pour un tel x. L'hypothèse faite sur x sig nifie que
xE un LJ Bn ,p·
q= Op= qn= O
Ceci prouve que l 'ensemble des x pour lesque ls la suite (j~(x)) ne converge
pas vers f(x) est contenu dans l'ensemble Y n D où D = lirn s upp-+oo Dp
et Dv = LJ~= n,,+i Bn,p· La suite (1j) étant croissante de réunion Y, on a
µ(Y n D) = lim1_, 00 µ(Y1 n D) et il s'agit donc de démontrer que µ(Y'j n D) = O
pour tout j. On a
OO OO
Yi n D = n LJ }j n Dr
q= Op= q
Corollaire 2.12.5 Soient (X, 'J, µ ) un espace mesuré CJ-fini et f n : X ---+ E une
suite de fonctions µ-m esurables convergeant presque partout vers f, alors f est
µ -m esurable.
Exercice 2.12.1 Théorème de Pettis 1. Soient (X , 'J,µ) un espace mesuré a- fini et E un espace de
Banach réel, une fo ncti on f : X - l E est dite fa ible me nt mes urable si, pour to ut T E E' , ! 'appli cation
T o f : X - l IR est µ -mes urable. Mo ntrer que f est µ, -me s urabl e si, et seul e ment si,
a . f est faibl e me nt mesurable,
b. il ex iste A E '.f de mes ure nulle tel que f (X - A) soit séparable.
[pour montrer que les conditi ons sont suffi santes, considére r une s uite (Yn) de nse d ans
f ( X - A) et une suite Tn E E' telle que llTn Il = L, Tn ·Yn = llYnIl [2 7, corollaire 3. 13. 11] ;
montrer que ll J(x)ll = s upn ITn (f(x))I pour x E X - A et en dé duire que llJll est µ -mes urabl e
et, plus généralement, que llf(•) - ail est µ- mesu rabl e pour tout a E E; conclure a lors grâce a u
théorè me 2. 12.2]
2. Si l' espace de Banac h E est séparable, en déduire qu ' une fonction f : X --t E e st µ -mesurable
si, e t seulement si, elle est l' est faible ment.
3. Si l'espace E n 'est pas sé parable , les conclus ions de 2. peuvent être e n défaut : soie nt I = [O, l]
muni de la mes ure de Lebesgue et E un espace de Hil bert admetlanl une base hilbertie nne (etltEI·
montrer que la fo ncti on f :J --t E défini e par f(t) = e 1 est faibl ement mesurable mais n'est pas
µ -me surable.
L e corollaire 2. 12.5 ne subsiste pas en général lorsque la mesure n'es t pas CJ-
fini e ; il est do nc nature l d ' introduire la notio11 suivante.
Définition 2.12.1 Une f onction f : X ---+ E (au E) est dite µ f -mesurable si pour
tout A E 'J de mesure finie l'application f ll. A est µ -mesurable.
Notons JV(f (X, T, µ ; ïR ou E), ou simplem ent JV( f (X ; ïR o u E), l' espace de
toutes les fon ctions µ f -mesurables. Toute fo!lction µ-m esurable est évide mment
µ f -mesurable, soit
(2.12.3) M(X; ïR ou E ) c JV(f (X,ïR ou E).
Exemple 2.12.2 Soit (J, :P(I ), µ ) l' espace mesuré oùµ est la mesure d e déno m-
bre ment. Toute fon cti o n f : 1 ---+ E es t µ/ -mesurable alors qu ' une fonction µ,-
mes urable est nécessairement à image séparable d'après la propositi on 2. 12. l. Si
E est un espace de Ban ach non séparabl e et si Card E ~ Card J, il ex iste une
surj ection f : 1 ---+ E et cette appli catio n f n'est pas µ -mesurabl e ; l' inclu s ion
(2. 12.3) est donc stricte.
236 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
pour tout x E X - A, ce qui prouve que la s uite Un) co nverge presque pa rtout
vers f. Q.E.D.
Il e n résulte que la limite d ' une suite conve rgea nt presque uniformé me nt n 'est
bie n dé fini e que modulo la re la tion d ' équi va len ce '.Rw
Théorème 2.12.8 Egoroff On suppose µ(X) < oo et on considère une suite
fn : X --+ R (ou E) de fonctions µ-mesurables, alors La suite Un) conve rge
presque partout vers une fonction f : X --+ IR (ou E) si, et seulement .si, elle
con verge presque uniformément vers f.
Preuve li s'agi t de dé mo ntre r que la co ndition est nécessa ire. On suppose que la
suite Un) co nverge presque partout vers f. li existe un ensemble B E 'J de mesure
nulle te l que, pour tout x E X - B, la s ui te (fn(x)) conve rge vers J(x).
N otons d une distance sur R défi ni ssant la topologie de R [le cho ix de cette
distance importe peu, toutes les distances définissant la topo logie de IR sont e n
e ffet uniforméme nt équi valentes, l'espace R étant compact] ; lorsque les fonctions
sont à valeurs dans un espace de B anac h E, d désigne la distance assoc iée à la
norme de E, so it d(y, z) = llY - zll- Po ur to ut entier j ~ 1, on pose alors
An,j = {x E X - B ; d(f( r: ), fn(x)) ::; 1/j} .
Ces ense mbl es appartiennent à la tribu T. En effet, lorsq ue les fonctions f , fn
sont à valeurs da ns i:, e lles sont T- mesura bl es (proposition 2 .9.9) ; la fonction
(!, j~ ) : X --+ R x i: est T-mesurable (le mme 2.6.4) et l' a ppli cation
d : IR x R --+ IR est continue ; on en déduit que ! 'application .r r-+ d(f (x ), fn ( x))
est 'T-mesurab le et les e nse mbles An ,J appartiennent do nc bi e n à T. Lorsque les
fonctions f , j~ sont à vale urs dans un espace de Banac h E , f est µ- mes urab le
(corollaire 2.12.5) et la fonction l f - fnl l es t µ -mesurable d'après le coroll a ire
2. I l .3, ce qui permet de conc lure éga le me nt dan s ce cas.
La suite Un (x)) converge vers f (x) s i, e t se ulement si, X E B = n~ l Bj où
B 1 = lim infn-.oo An ,j ; d' après l' hypo thèsep;(X - B) = 0, d ' o ù µ(X - B1) = 0
po ur to ut j. O r, X - B 1 est égal à linte rsectio n de la suite décroissante
(u
OO
(X - Ap ,J) )nEN·
p= n
La mesure éta nt fini e, la continuité inférie ure de la mesure m o ntre que
limn -+oo µ(x -n; n Aµ,J ) = O. Soit c > 0 et soit (c j) une s uite de réels > 0 telle
que L~ 1 é j ::; é , alors il ex iste un e ntier nj t e l queµ (X - n;nj Ap,j) ::; Cj.
Posons
A=X - nn
OO OO
An,J ET,
cet e nsemble est de mesure ::; é d 'après la a-so us-additi vité de la mesure. De plus,
si x E X - A, on a d(f(x) , f n(x)) ::; l / j p o ur tout jet tout n ~ ni, ce qui
prouve le résultat voulu , A étant conten u da ns un e nsemble appartenant à 'Jet de
mê me mesure. Q.E.D.
238 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Note Il n'ex iste pas en général d'ensemble A E 'J de mesure nulle tel que la
suite Un) converge uni forméme nt vers f sur X - A. Prenon s X = JO, 1[ muni
de la mesure de Lebesgue e t la suite f n = n ]o ,i / n[• n : :'.". 1 ; cette suite converge
simplement vers 0 et, si A est un ensemble de mesure nulle, X - A rencontre
]O, l /n [, d'où supxEX - A lf,,,(x)I = 1 quel que soit n. On notera éga lement que le
théorème d 'Egoroff ne subs iste pas lorsque X est de mesure infinie : sur IR muni
de la mesure de Lebesgue, la suite f n = Il [n ,n+l] converge simpleme nt vers 0,
mais le théorème est en défa ut dès que c < 1.
Théorème 2.12.9 Soitµ : ':J -7 ÏR+ une mesure régulière sur un espace topolo-
gique séparé X, une fonct ion f : X --t ïR (oll E) est µ !-mesurable si, et seu lement
si, f possède les propriétés équivalentes suivantes.
pour tout compact ]( C X et tout c > 0, il existe un compact
< · 1 .4) { Ki c K tel que µ (K - Ki) ~c et l'application f'IK, est continue,
2 2
d'où µ(K - K 1 ) ::; 3c . E n o utre, la suite de fo nctio ns con tinues UnlKJ converge
un iforméme nt vers fÏK, qui est d onc continu .
2. On montre que (2 .12 .4) implique (2. 12.5) . Soit A E 'J un e nsemble d e
mesure fini e, do nno ns- nous une suite en > 0 convergeant ve rs O. D 'après la pro-
0
pos ition 2.3.9, il exi ste un compac t K C A te l que µ(A - K 0) ::; c o e t, d 'après
(2. 12.4), un co mpact Ko C K te l que µ(K
0 0- Ko) ::; c o et fÏI<u so it continu ;
on a donc µ(A - Ko) ::; 2c 0 . E n itérant ce raisonnem e nt, o n construi t par ré-
curre nce une sui te (Kn) d e compacts di sj o ints de ux à d e u x te ll e que K n C A,
µ(A - LJ; = ü Kp) ::; 2c n et f lK,, est continu. L 'ensembl e B = A - LJ:=o Kn est
alo rs de mes ure nulle, ce qui pro uve le résultat voulu .
3. O n vérifie e nsui te la mesurabilité de f lorsque (2. 12.5) est satisfait.
a. Vé rifi o ns d ' abo rd la propriété sui vante : soient K une partie com pacte e t
f : X ~ E une applicatio n te ll e que l 'applicati o n f lK so it continue, a lors f ll J<
est µ -mes urab le . D ' après le le mme 2.11. 13, il s'agit de vérifie r que f II< est µ/\-
mesura ble . Utiliso ns le théorè me 2.12.2. La fo ncti on fi K est à suppo rt u-fi ni v u
que K est de mes ure fini e , e lle est continue do nc 'Jw mesura bl e et son image est
un compac t métrisabl e, do nc séparable. Cec i pe rme t de co nclure.
b. Considérons a lors une fo nction f : X ~ E vérifia nt la propriété (2. 12.5)
et so it A E 'J un e nsembl e de mesure fini e. li s'agit d e vérifie r que f ll A est
µ -m es urable . Avec les no tati o ns de (2. 12.5 ), la série 2= ~=ü f ll. K.,. d e fo ncti o ns
µ-m esurables d 'après 2,a. converge presque parto ut ve rs / Il A, ce q ui pro uve le
résultat vo ulu grâce a u corolla ire 2. 12.4.
4. Véri fio ns que (2. 12.5 ) implique (2. 12.6). Soient K un compac t et N C K
tels que N n L so it nég li geable quel que soit le compact L te l qu e f IL soit continu.
To u t compact é tant de mesure fini e, K pe ut ~,éc rire K = B u LJ:=o Kn où les
co mpac ts Kn sont te ls que / II<,, est continu et B E 'J est d e mesure nulle. A lo rs,
les e nsembles N n Kn et N n B son t négligeables et il en rés ulte que N est
nég ligeable.
5 . Vérifi ons enfin que (2. 12.6) impliq ue (2. 12.4 ). Soit K un compact, o n pose
a = su p µ(L) où la bo rn e s upérieure porte s ur l'ensemble L des parti es com-
pac tes L C K te ll es que fÏ L soit continu . Il ex iste une suite croissante (Ln) d e
L te lle que a = s up µ (Ln) ; posons A = LJ~=ü Ln, a lo rs a = µ(A) e t
µ(K - A) = µ (K) - µ (A) = µ (K) - a e t il suf fit de dé m ontrer que
µ(K - A) = O. D' après (2. 12.6), il s'agit do nc d e véri fie r que, po ur tout com-
pac t L te l que !IL soit continu , µ(Ln (K - A)) = O. R a isonnons pa r l'absurde,
supposons µ(Ln (K - A)) > 0 ; alors, il existe un compact
M c L n (K - A)
tel que µ (M) > O. On o bserve que / IM est continu car M C Let, par s uite ,
f lMuL ,, est continu q ue l que soit n, so it 1\1[ U Ln E l. E n o utre,
µ (M U Ln ) = µ (M) +µ(Ln) > a
dès que n est suffi samme nt g rand , ce qui co ntredit la dé finiti o n de a e t prouve le
rés ultat vo ulu . Q .E.D.
240 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Corollaire 2.12.10 Soit µ : T ---7 ~ + une mesure régulière sur un espace topolo-
gique séparé X, réunion dénombrable de compacts, une fonction
f: X -t R (ou E) est µ -mesurable si, et seulement si,
une partie N de X est négligeable si, et seulement si, N n L est
(2 . 12.7) négligeable quel que soit le compact L C X tel que l'application
{ f IL, soit continue.
Preuve La mesure étant a-fin ie, la propos ition 2.12.6 3 et le théorème précédent
prouvent que f est mesurable s i, et seulement si, la propriété (2. 12.6) est vérifiée.
Il es t clair que (2. 12.7) implique (2 . J2.6). Réciproquement, supposons (2. 12.6) vé-
rifi é e t soit N C X tel que N n L soit négligeab le pour tout compact L tel que f 1 L
soit conti nu . L'espace X es t la réunion d ' une s uite (Kn) de parties compactes ;
soit L une partie compacte telle que !IL soit continu , alors N n K n n Lest négli -
geable et, d 'après (2.12 .6), on e n déduit que N n Kn est nég ligeable ; une réunion
de négli geabl es étant nég ligeable, ceci prouve que N es t négligeable. Q.E.D.
Corollaire 2.12.11 Siµ est une mesure régulière, toute fonction continue est µ f -
mesurable.
Rappelon s que le supporl d ' une fonction f : X ---7 E est par définiti on l'adhé-
rence de l'e nsemble {x E X ; f(x) =/:- O} . On a alors le
Corollaire 2.12.12 Siµ est un e mesu re régulière, toute fonction continue à sup-
port compact f : X ---+ E est intégrable et
Pour tout a E JK, o n a llafll 1 = lai Il! li 1 et, si f, g : X -t E sont deux fonctions
définies presque partout µ -mesurables, Ili+ glh ~ 11 1111 + llgll1 ; llfl li = 0 équi -
va ut à f = 0 p.p .. Comme dans le cas scalaire, cec i montre que ll • lli est une semi -
norme sur l'espace l 1(X ; E ) qui définit une topo logie, dite topologie de la conver-
gence en moyenne. Dire qu ' une suite Un) converge vers f en moyenne sig nifie
J J
que lim"--+oo llf - }~,I l dµ = 0 et ceci implique f dµ = limn-+= f n dµ. J
2. 13 CONVERGENCE EN MOYENNE 241
Cette topologie n' est pas en général séparée, la limite en moye nne n'est définie que
modulo l'éga lité presque partout. Ceci cond uil à définir l'espace vectoriel quotient
(2. 13.2) L 1 (X, 'J, µ ; E) = J:}(X ,'J, µ ;E) / 'Rµ
noté égale ment L 1 (X ; E). Pour toute c lasse de fo ncti ons [f ] E L 1 (X ;E), on pose
(2. 13.3) / (fJ dµ = / f dµ E E où f E [f] ,
cette derni ère intégrale ne dépendant pas du cho ix du représentant f d'après la
prop os ition 2. 11 .4. On défi nit ainsi une application linéa ire [!] H J[J] dµ de L 1
dans E. Étan t donné que f = g p.p. implique llf Il = llgll p.p., on note Il (f] li la
classe de la fo nction llf Il où f E [f] et on défi nit une norme sur l'espace L1 en
posant
(2. 13.4) Il [f] Ili = / Il [rJ Il dµ.
La topologie sur L 1 définie par cette norme s' appelle encore topologie de la conver-
gence en moyenne. On a év idemment
et par conséquent
Proposition 2.13.1 L'application f H J f dJL de L 1 dans E est linéaire continue
de norme :::; 1.
D 'après la définition même d' une fo nctio n intégrable, on a d'autre part la
Proposition 2.13.2 Dans l'espace L 1 (resp. L 1 ) le sous-espace vectoriel E1 ( resp.
1
(, / ':Rµ) est partout dense.
j .f dµ = li m ; · f n dµ = lim "'""
n -+oo n-700 L-t
iEJ,,
Xi = "'"" Xi·
~
iE /
2 . M onLrer que f est intégrable er que la suite Un) converge vers f en moyenne si, et se ulement
si,
pour tour E: > 0, il ex i ste un ensemble A E T, une fonction intégrab le g: X ---t IR+
<2 · 13 ·9> { et un entier n tels que, pour p 2'. n, llfpll :S gs ur A et fx - A 1
1/pll dfJ, :S ë .
3. M ontrer que (2 . 13.8) ne suffit pas et que (2. 13.9) n'est pas nécessaire pour que f soit intégrabl e
et que JJ dµ = limn -+oo J f n dµ .
il existe une fon ction intég rable g: X -+ i+ telle que, p our tout
(2. 14.3) {
y E A et pour presque tout x E X , llf (x,y) ll : : ; g(x).
On considère la fonction F: A -+ IR (ou E) définie par
Preuve Pour tout y E A, la fon c ti on x H f (x, y) est µ- intégra ble d' après (2. 14.1)
el (2. 14 .3) ; la fonction Fest donc bie n définie. Notons cp : X -+ E la fonction dé-
finie presque partout cp( x) = lirn y-+ ci f (x, y). Pour toute sui te (Yn) de A conver-
yEA
geant vers a, on a cp (x ) = lirnn-+oo f (x, Yn) p.p. De plus, llJ(x, Yn) Il : : ; g(:r) pour
presque tout x ; d' après le théorème de la convergence dominée, la fo nc tion cp est
intégrable et
lim F(yn ) = ; · cp(x) dµ,
n 4cx:> .} (
Alors, la f onction F : fi --+ G définie par(2. 14.4) est différentiable (resp. de classe
e1 ), la fonction définie presque partout X H Dyf(x, y) est intégrable et
DF(y) = f
(2.14.13)
lx Dyf(x,y)dµ.
Preuve R appelo ns d'abord que ,l (E; G) est un espace de Banach ; cela a donc
un sens de parle r de fo nc ti ons à valeurs dans L (E; G) intégrables. Les hypo-
thèses (2. 14. 11 ) et (2. 14.12) montrent que l'applicalio n défini e presque partout
x r i Dyf( x, y) est µ- intégrable.
1. Vé rifions que Fest différe nti able en un point a E 0 et, plus préc iséme nt,
que
F(a + h) - F(a) - (fxDyf(x , a) dµ) .h = o(h).
2. 14 FO NCTIONS DÉFINI ES PAR UNE INTÉGRALE • CONTI NUITÉ, DÉR IVABILITÉ 245
L'app licat ion u t-+ u.h de L(E; G) dans G étant linéaire continue, o n a d 'après le
théorème 2. 11 .10
(j ,Dyf(x, a) dµ) .h = l:cJ Dyf(x, a) .hdµ
X
et il s'ag it de véri fier que
Théorème 2.14.4 Soient (X, 'J, µ ) un espace mesuré, D un ouvert d'un espace
normé E, G un espace de Btmach et f : X x D -+ G une application telle que
pour presque tout x E X, la fonction y H f(x, y) est de classe
(2. 14.15) { ek OÙ 1 ::::; k < OO,
pour tout y E Q et tout 0 ::::; j ::; k, les Jonctions définies presque
2 14
( . · 16) { partout x E X H D0J(x, y) E L 1(E1 ; G) sont intégrables,
il existe une fonction intégrable g : X -+ ÏR+ telle que, pour
2 4 17
( · 1 · ) { presque tout x E X et tout y E D, llD; J(x, y)ii '.': : g(x) .
Alors, la jonction F: Q ---+ G définie par (2. 14.4) est de classe ek et
(2. 14.18) Dl F (y ) = r DU( x, y)dµpourtoutO ::::; j ::::; k .
Jx
Preuve Le résultat étant acquis pour k = 1, on raisonne par récurrence sur k. Sup-
posons le théorème établi po~r k - 1. Avec les hypothèses du théorème, on vérifie
d'abord que Fest de classe ~k - 1 . Considérons une boule ouverte B(a; r) c D,
d ' après le théorème des accr<Jissements finis, on a, pour presque tout x E X et tout
y E B(a; r), llD;- 1 f(x, y) - D~ - l f( x, a)il '.': : r g( x), d'où
ll D~ - 1 f(x , a)il + rg(x).
llD;- 1 /(.t, y)il '.': :
Vu l'hypothèse de récurrence, on en déduit que Fest de c lasse e1c- 1 s ur B(a; r),
donc sur D, et que la dériv ée D" - 1 F est donnée par la formule (2. 14.18). On
conc lu t en remarquant que Dk - l Fest de classe e1 , le th éorè me étant acq uis pour
k = 1. Q.E.D.
Si, pour presque tout X E X , la fonction y H f(x , y) est e00 , o n en déduit
e
évidemment un cri tère pour <1 ue F so it 00 : on suppose d ' une part que, pour tout
k e t tout y, les fonctions x H D;J(x, y) sont intégrables, d' autre part qu ' il ex iste
des fonct ions intégrables g1;; : X -+ ÏR+ tell es que, pour presque tout x et tout
y E D, llD~f(x,y) ii ::::; 9k(x).
Lorsque Q est un ouvert d' un espace de di mens ion finie, on en déduit le
Corollaire 2.14.5 Soient (X, 'J, µ) un espace mesuré, D un ouvert de OC1, G un
espace de Banach et f : X >< D -+ G une application telle que
pour presque tout x E X , la fonction y H f( x, y) est de classe
\. - ·, 1:::: k '.':::OO,
(2. 14.19) { r.>k
pour tout y E 12 et tout lai ::; k (c 'est-à-dire tout a lorsque
(2. 14.20) k = oo), les f onctions x E X H D~f( x, y) E G, qui sont
{ définies presque partout, sont intégrables,
pour tout lai = k lorsque k est finie. t pour tau!__a lorsque k = oo,
(2. 14 .2 1) i/ existe des fon ctions intégrables 9a : X -+ ~+ telles que, pour
{ presque tout x E X et tout y E D, llD~f(x , y)ii : : ; 9a(x ).
Alors, la fonction F : D -+ G définie par (2.14.4) est de classe e1c et pour tout
lai : : ; k (c'est-à-dire pour tout a lorsque k = oo)
(2. 14.22) D ° F (y) = ; · n; f (x , y) dµ.
X
2. 14 FONCTIONS DÉFINIES PAR UNE INTÉGRALE : CONTINUITÉ, DÉRIVABILITÉ 247
~e z > O.
00
l' hypothèse (2.1 4.8) est bien vérifiée vu que llf( t ) ll [a,xJ (t)il ::::; llf(t)il; quant à
(2 .1 4.7), soit o: E J, la fon ctio n x t-7 f (t) ll [a ,x] (t) est continue au poin t o: dès que
t =/= o:, do nc po ur presque tout t. Par contre, o n note ra que le théorème 2. 14.3 ne
sa ura it s'appliquer, l' hy po thèse (2. 14. 10) n 'éta nt vérifiée que s i f est négli geab le.
Exercice 2.14.1 1. Mo ntrer que
·(k+l ),,. 1s in tl 2 .
1 k7r
- - dl
t
>
- (k + ] )7r
et e n d éd uire q ue la fonction t >-+ s in t/ l n'est pas in tégrable sur ]O, +oo[.
p our tout entier k >
-
0
2 . En e ffectu ant une intégration par pallies, montre r q ue pour 0 < A < B
B s in 1
t dl < -2
l/,
A
-
l - A
e t en déd ui re que l'in tégrale imp rop re
! :=
1O
+00 s in l
-dt =
t
.
l im
A -++oo
1A
O
sin t
-dt
t
ex iste.
P our calcul er cette intégrable impropre, o n cons idère la fonction
+00 .
<p ( X ) =
1 0
e
- l x 8 111
-
t
t d
t.
248 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
3. M ontrer que cp(x ) est bi en défini pour x > 0, que la fonction <p : JO, +oo [-; R est de classe
e1 et que
cp' (x) =- { +oo e-tx sin tdt = __L_ .
lo 1 +X 2
M ontrer que lim x-->+oo'P ( x) = 0 et en déd uire que cp(x ) = t - a rctgx où arc t g dés igne la
fonction réc iproque de la fonction t g : ] - 7f / 2, rr / 2[-; lit
4. M ontrer que
1!
00
A
+ sin t 1 2
e-tx_t-dt S: A pourtout A > O,x> O
Cl
sint
1
A
lim ( 1 - e-t.i:) - - dt = 0 pour tout A > O.
x-t O,:c> O o l
5. Montrer que 1 = rr/ 2.
Exercice 2.14.2 Soient ll un ou ve11 de JR 3 , F = IR3 - f1 et µ : 'B -; IR+ une mes ure régulière
finie défini e sur la tribu borélienne de F . Si li• li est la norme euclidien ne de IR 3 , on pose
dµ (l )
f (x) =
J llx - tll
P
- - - pour tout x E fl ,
où la mes ure a été notée dµ(l ) pour préci ser qu ' il s' agit del ' intégrale de la fonc tion t >--+ llx - 111 - 1 .
Montrer que la fonction J :Q -; IR est e00
et harmonique, c ' est-à-dire que 6.f =LI= Djf 1 = O.
montre que f est µ ;-intégrable. Réc iproqueme nt, si f est µ .;- intégrable, f estµ ;-
mesurable, donc (µ 1 +µ 2)-mesurable et la formule (2. 15. 1) appliquée à la fon ction
Il! Il montre q ue f est (µ 1 + µ2)- intégrable.
Quant à la fo rmule (2. 15 .1), lorsque f est à valeurs réelles, il suffit d 'écrire la
formul e pour f + et f - .
Lorsque f est à vale urs dans un espace de Banac h E, la formule étant vérifiée
lorsque f est une fo nction é tagée (µ 1 + µ 2 )- intégrable, il suffit (propos ition 2. 13.2)
de montrer que les applications linéaires
f H J f d(µ1 + µ 2) et f H J f dµ1 +/ f dµ 2
défini es sur l' espace l 1 (X , 'J, µ 1 + µ 2 ; E) el à valeurs dan s E sont continues. Ceci
est é vident pour la premi ère applicati on et, pour la seconde, on a
Preuve La fo nction f est µ-i ntégrable si, et seulement si, ell e est lµl-in tégrable,
c ' est-à-dire si, et seulement si, llf ll est lµ l- intégrable.
O n a alors
Considérons enfin une m esure complexeµ : '.T ---+ <C. O n définit la p artie réelle
et la partie imagi naire de la m es ureµ en posant, pour tout A E '.T,
ORc µ) (A) = ~c µ ( A) et (~mµ)(A) = S'mµ(A);
2. 15 INTÉGRALE PAR R APPORT À UN E MESURE SIGNÉE 25 1
Dans le cas général , il ex iste une suite Cfn) de fo ncti o ns étagées intégrables conver-
J
geant lµl-presq ue partout vers f telle que limn-+= ll f - fnll d lµI = 0, d'où
J Il f 11 d lµI = limn-+= J 1 1 1~11 d lµ I. On a d'autre part
l /U - f~)d(3?eµ) l S / llf - fnl l d lR e µ I S / llf - f nlldl µI ,
d'o ù
Proposition 2.16.2 Soient µ 1 : 'J1 --+ îR+ une mesure pos itive et µ 2 = h*(µi) la
mes ure image.
J. Soit f : X 2 --+ Y une application à valeurs dans un ensemble Y définie
µ 2 -presque partout, alors f o h: X 1 --+ Y est d éfinie µ 1 -presque partout.
2. Soit f : X 2 --+ i: (ou E), E désignant un espace de Banach, une application
définie presque partout µ 2 -mesurable, alo rs l'application f o h est µ 1 -mesurable.
Théorème 2.16.3 Soient µ 1 : 'J1 --+ îR+ une mesure positive et µ 2 = h*(µi) la
mesure image.
254 CHAPITRE 2 INTÉG RAT ION
f H I f
f x2
dµ 2 et f H r
J.x1
f 0 h dµ l
sont continues sur J' espace -l 1 (X2, 'J2 , µ 2; E ). Ceci est évident po ur la première
appli cati on et, quant à la sec onde, on a d ' après (2.16.2)
11/'(1 f 0
h dµi ll s; LIl f 0
hll dµi = j~2 11111 dµ2= 11111],
ce qui permet d e co nclure. Q.E.D.
L es rés ultats précéden ts pe uve nt être complétés dans le cas topolog ique. Nous
utili serons le le mm e de topo log ie sui vant.
Lemme 2.16.4 Soient X un espace compact, Y un espace séparé, Z un espace
topologique, h : X -+ Y une application continue et f : Y ---+ Z une application
telle que f o h : X -+ Z so it continu. alors f Ïh(X) : h( X) ---+ Z est continu.
Preuve C onsidérons sur X la re lation d 'équivalence '.R " h(x) = h(x' )" et no-
tons 7r : X
X / '.R la s urjec tio n canonique. Le graphe G de '.Rest fermé car
-7
G = (h x h) - 1 (D. y) où h x h : X x X ---+ Y x Y est l' applicati o n continue
(x , x' ) H (h(x ), h (x' )) et .6y la di ago nale de Y qui est fermée (27, Proposition
2.2 1.5]. Vu l' exercice 2.32.2 de (27] , on en déduit que l'espace quotie nt X / 'R est
compact. Noto ns g : X / 'JI. --7 h(X) l' unique appli catio n telle que h = g o 7r ;
2.16 IMAGE D' UNE MESURE 255
cette application g est une bij ectio n co ntinue [27, exerc ice 2.24.2], do nc un ho-
méomorphi sme [27 , coro ll a ire 2.3 1. 12]. L' application f o h = flh (X) o g o 7f étant
continue, il e n est de même de f l1i(x ) o g [27 , propositi o n 2.24.3] et, g é ta nt un
homéomorphisme, cec i permet de conclure. Q.E.D.
Théorème 2.16.5 Soient Xi ('i = 1, 2) des espaces localement compacts dénom-
brables à l 'infini, '.B i la tribu borélienne de Xi, µ 1 : '.13 1 -+IR+ une mesure régu-
lière eth : X 1 -+ X 2 une application. continue telle que
(2. 16.3) pour tout compact]( C X 2 , 1i- 1 (J<) est de mesure /mie.
1. La mesure image µ 2 = h *(µ 1 ): '132 -+ lR+ est régulière.
2. Une partie N de X 2 est µ 2-négligeable si, et seulem ent si, 1i- 1 (N) est µ 1 -
négligeable.
3 . Une fonc tion f : X2 -+IR (ou E) définie presque partout est µ 2-mesurable
si, et seulement si, f o h: X 1 -+ ~ (ou E) est µ 1 -mesurable.
4. Une partie A de X 2 appartient à la tribu complétée 132 si, et seulement si,
1i- 1 (A) appartient la tribu complétée 131 .
5. Une f onction f : X 2 -+ IR (ou E) définie presque partout est µ 2- intég rable
si, et seulement si, f o h: X 1 -+ IR (ou E) est µ 1-intég rable et on a alors
h- 1 (B - A) = n
OO
n= O
1i- 1 (0n - A) c
OO
LJ h -
n=O
1
(0n - A) n K n,
d 'où µ 2(B - A) = µ 1 (h - (B - A)) ::; L ~o En :::'. E. Cons idérons les o uve rts
1
O~ = n;=o Op, alors (O~) est une suite décroissante d 'ou verts de mesure finie
256 CHA PITRE 2 INTÉGRATION
n =O n =O n =O
d'où µ 2(0 - A) ::; L ~=Ü µ 2(0n - A n Un) ::; .z::::=ÜEn ::; E, ce qui permet de
conclure.
2,a. Si N C X 2 est µ 2 -négligeable, il exi ste B E '13 2 tel que N C B et
µ 2 (B) = 0, d 'où h- 1 (N) c h - 1 (B) où h - 1 (B) E '13 1 e t µ 1 (h- 1 (B)) = 0, ce
qui prouve que h - 1 (N) est µi-négligeable.
b. Réc iproquement, soit N C X 2 tel que h - 1(N) soit µi-négligeable. Dan s
un premi er temps, supposon s l' espace X 1 compact. La mesure µ 1 étant régulière,
pour tout e> 0, il existe un o uvert 0 1 C X 1 tel que h - 1(N) C 0 1 et µ 1 (0 1) ::; E.
L'ensemble X 1 - 0 1 étant fermé, donc compact, F 2 = h(X 1 - 0 1 ) est com-
pact, donc fermé ; 0 2 = X 2 - F 2 est ouvert et on vérifie que N C 0 2 et
h - 1 (0 2) C 0 1 . Il en rés ulte que
µ2(N) :":: µ2 (02) = µ1 ( h - 1 ( 02)) :::; µ1 ( 01) :":: E,
Notons de sui le la propriété suivante. Soient 9, g' : X --+ ïR+ deux fonctions défi-
nies presque partout mesurables telles que g = g' p.p., alors JA
g dµ = J~ g' dµ
pour tout A E 'J. Ceci montre que, pour étudier les propriétés de l' application v ,
on peut toujours supposer que g est partout définie et 'J-mesurable.
Cette application v : 'J --+ ïR+ est en fait une mesure : en effet, supposons g
partout définie et 'J-mesurable, alors v(0) = 0 et si (An) est une suite d'ensembles
de T disjoints deux à deux et de réunion A, on a g].A = L ~=O g].A ,, et il suffit
d ' appliquer le corollaire 2.9.2.
Plus généralement, soit g : X --+ R une fonction définie presque partout µ-
mesurable telle que la fonction g_ soit µ-intégrable ; on notera que les fonctions
9± sont définies presque partout et mesurables. On peut alors dé finir les mesures
positives
même lorsque g n'est pas intégrable. Cette mesure v ne dépend que de la classe
d 'équivalence de g. On remarque ra que v+ e t v _ sont bie n les parties positive
et négative de v. En effet, supposons g partout définie et 'J-mesurable et posons
P = { x E X ; g( x) ;::: O} et N = X - P. Pour A E 'J, on a v(A) = v+(A) ;::: 0
si A C Pet v(A) = - v_ (A) S 0 si A C N ; s i on note v± la parti e positive el
la partie négative de v, ceci montre d'après (2.4.4) que v'_(P) = v~(N) = 0 et
par conséquent X = P U N est une décomposition de Hahn-Jordan de l'espace X
258 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
défi nit une mes ure complexe v : 'J ~ C. On a en effet v = ?Re v + i"Sm v où
B = {x E A;g(x)=f-0}
est de µ-mesure nulle.
Preuve 1. Lorsque g est à valeurs réelles, on peut écrire B = LJ ~= l Bn où
B n = {x E A; lg(x)I 2:: 1/n}; on a alors lvl(Bn) 2:: (l / n)µ(Bn) où
lvl (Bn) = 0 car lvl(A) = O. d'où µ(Bn) = 0, puis µ(B) = O.
2. Lorsque g est à valeurs complexes, ORe v)(A) = ("Sm v) (A) = 0 et d'après
1. on en déduit que l'ensemble
B = {x E A; ffieg(x) =f- O} U {:I: E A ; "Smg(x) =f- O}
2. 17 MESU RE DÉFINIE PAR UNE DEN SITÉ 259
La mesurabilité et l' intégrabilité par rapport à une mesure admettant une den-
sité se caractérisent alors de la façon s uivante .
f , la suite (Jng) est alors une suite croissante de fon ctio ns '.J- mesurab les positi ves
conve rgeant vers f g et o n conclut g râce a u théorème de la convergence monotone.
3. Si f es t v-mes urable, on a d 'après (2. 17. J) et (2. 17.2)
f H / f dv e t f H / f g dµ
sont continues. Ceci est év ide nt pour la pre mière, qu ant à la seco nde o n a
/ f dv = / f dv+ - / f dv_ = / f g+ dµ - / fg _ dµ = ./ fg dµ
e t cec i achève la dé mo nstratio n du théorème. Q .E. D.
L orsque g : X ---+ C est une fo ncti on à valeurs complexes, la mesure dv = gdµ
est une mes ure comple xe. Du théorè me précéde nt, on déduit le
Corollaire 2.17.3 Soient g : X ---+ C une fonction v-intégrable, dv = gdµ la me-
sure complexe de densité g et E un espace de Banach complexe, alors une f onction
f : X ---+ E défin ie v-presque partout est v-1nesurable (resp. v-intégrable) si, et
seule ment si, f g est µ-mesurable ( resp. µ-intégrable) et, si f est v- intégrable, on
a
(2 . 17.3) J f dv = l fgdµ E E.
L es fo rmul es (2. 17 .2) et (2. 17 .3) sont des formul es de changement de mesure et
no us pe rmettront d 'établir ultérie ure me nt des fo rmules de c hange ment de variables
dans les intégrales multiples par exempl e.
D ans un cadre to pologique, no us utili serons la proposi ti on s uiva nte.
Proposition 2.17.4 Soient X un espace locale ment compact d énombrable à L'in-
fini, '.B la tribu borélienne de X, µ : '.B ---+ ÏIÎ+ une mesure régulière et g : X --+ IR+
une f onction localement intégrable, alors la mesure d1/ = gdµ est régulière.
Preuve To ul compac t é ta nt de v- mesure finie, il s'agit de vérifi er (2.3 .8).
1. Soit A E '.B, supposons d ' abord A conte nu dans un ouvert U rela tive ment
compact. Soit E > 0 , la fo ncti o n gll u étant intégrable, d 'après la propos ition
J
2.7. 10, il ex iste ô > 0 tel que 8 gll u dµ ::; E. pour tout borélie n B E '.B de mesure
::; ô. La mesureµ é tant réguli ère, il ex iste un ouvert 0 :::> A tel queµ ( 0 - A) ::::;o,
d'o ù 1/(0 n U - A) ::; E. , ce qui pro uve le résultat voulu dan s ce cas particulie r.
262 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
2. Dans le cas général , l 'espace X pe ut s'écrire comme la réuni on d ' une suite
(Un ) d 'ouverts relati ve me nt compac ts (27, exercice 2.35. 10]. Soient é > 0 et
En > 0 tels que I;~=O E:n :S é. D 'après 1., il existe des ouverts On tels que
A n Un c On c Un et v(On - A n Un) :::; En; posons 0 = LJ ~= 0 0n, on
obtient ainsi un ouvert 0 conte nant A et 0 - A = LJ~= 0 (0n - An Un), d' où
v(O - A) :S L~=o én ::=:; é . Q.E.D.
Exe rcic e 2.17.1 Soit µ 'J -+IR U { +oo }(ou IC ) une mesure s ignée ou complexe et soit
g : X -+ E une fonction µ, -intégrab le, pour tout A E 'J on pose v( A) = J
A g dµ, . Montrer que
v : '.T-+ E est une mesure et que sa variation totale (exe rcice 2.4.2) est donnée par la formu le
{
J<P- (8)
1
cp(t) dt = ;·xicp (t)
:ro
dt = <I>(xL) - <I>(xo) = YI - Yo = µ J(B).
Cec i prouve que la mesure d e Lebesgue µJ et la mesure if?* ( cpdµ1) coïncident sur
tout intervalle, donc sur la se mi -algè bre S( J) ; ces mesures é tant a-fini es sur S( J),
le théorème 2.2.8 montre q u e ces mesures coïncide nt s ur la tribu boré li enne 'BJ .
Q.E.D.
On en dédu it le
2. 18 FORMULE DE CHANGEMENT DE VARIABLE 263
Théorème 2.18.2 Soit f : J ---+ îR (ou E) une f onction définie presque parto ut.
1. La fonction x H f (iJ?(x) )cp(x) est défi.11.ie presque partout sur J et elle est
mesurable si, et seulement si, f est mesurable.
2. Si f est mesurable positive, on a dans îR+
(2 . 18.2) 1 f(y)dy = l f(<Ji(x:))cp( x) dx.
3. La fonction f est intégrable si, et seulement si, lafonction x >-+ f (<I>(:r ) )cp(x)
est intégrable et on a alors (2. 18.2) dans R (oit E ).
Preuve On notera d'abord que la mesure cpdµ, 1 est régulière d'après la propos iti on
2. l 7.4 et que, pour tout compac t K C J, <Ji- 1 (K) est de mesure finie pour la
mes ure cp dµ r car (cpdM) (iJ? - 1 (K)) = J..LJ(K) d 'après le lemme 2.18.1. Cec i
permet d' utili ser le théorème 2. 16.5.
L a fo ncti on x >-+ j(iJ? (x))cp(x) est définie presq ue partout d'après la proposi-
ti on 2.16.2 2 et les considérations qui précèdent le théorème 2. 17.2 ; elle est mes u-
ra bl e si, et seule ment si, f est mesurab le d'après les théorèmes 2.16 .53 et 2.17.2 1 .
Enfi.n , 2. et 3. rés ultent des théorèmes 2. 16.3 et 2. 17 .2. Q .E.D.
S i <I> : I ---+ IR est une appli cation croissa11te de classe e1 , (2. 18.1) est vérifié
en prenant c = <P(cx) et cp = if?'; la fo rmul e (2. 18.2)s'éc rit alors(J = <I>(J))
est m esurable.
2. Si f est mesurable positive, on a dans lit+
Preuve Il s' agit de démontrer que l' image par <I> de la mesure l<I>'ldµ 1 est la mesure
de Lebesgue dµ 2 , c'est-à-dire que
µ 2(B) = / 1<I>'ldµ1
} q, - 1(B )
pour tout boré lien B E 'B2. Or, on pe ut écrire rii = u~=O In où U n ) est une
s uite d'intervalles ouverts disj o ints deux à deux . On a alors rl2 = u~= O Jn où
les intervalles ouverts Jn = iI? (In) sont disjoints de ux à deux et, d'après ce qui
précède et le corollaire du théorème de la convergence monotone ,
µ2(B) = f µ 2(B n l n)
n=O
=fin= O <I> - 1
(B)n f ,.
l<I>' l dµ1 = 1.
<J> - 1 (B)
l<I>'ldµ1 ,
où CK est la mesure du compact K . La forme linéaire 'P >--+ J~;: 'P(t) dt est donc
une mesure de Radon s ur JR. qu'on appelle la mesure de Lebesgue. On notera que
cette forme linéaire n'est pas continue sur l'espace e 0 (JR) muni de la topologie de
la convergence uniforme : en e ffet, soit 'P : JR --+ JR une fonction continue telle que
<p(t) = 1pour0 ::; t ::; 1etl = 1~:: 'P(t) dt =J 0, posons 'Pn(t) = (l /n)<p(t/n),
n 2 1 ; la suite ('Pn) converge uniformément vers 0 alors que 1~:: 'Pn(t) dt = l.
On note M(X ;IK), ou simplement M(X), l'espace des mesures de Radon
sur X ; cet espace M(X ) est un sous-espace vectoriel de l' espace vectoriel de
toutes les formes linéaires sur e 0 (X) . Nous définirons ultérieurement une topo-
logie d' e.l.c. sur l'espace e0 (X) telle que M(X) e n soit le dual topologique;
l'exemple de la mesure de Lebesgue montre qu'il ne saurait s'agir de la topolo-
gie de la convergence uniforme. Ceci conduit à la définition suivante: une mesure
de Radon À E M(X) est <lite bornée si À est une forme linéaire continue sur
e 0 (X) muni de la topolog ie de la convergence uniforme, c'est-à-dire s'il existe
une constante c ?: 0 telle que
IÀ( 'P) 1::s; c l 'P l oo pour tout 'P E eo(X) .
Si on pose
(2. 19.3) ll.\ll = s up ll.\llK E lR+,
K EX
dire que À est une mesure bornée sig nifie que ll.\ll est fini et cette quantité est alors
la norme de À en tant que forme linéaire et continue sur e 0 (X) muni de la norme
1 ·1100 • On o bservera que, si X est un espace compact, toute mesure de Radon est
bornée : autrement dit, M (X) est le dual topologique de l'espace de Banach e( X)
pour la norme 1 ·ll oo·
Nous allons nous intéresser aux mesures de Radon réelles et définir sur lespace
M(X ; JR) une structure d' espace de Riesz .
Une forme linéaire À sur l'espace vectoriel réel eo(X; JR) est dite positive si
(2. 19.4) (Vcp E eo(X))('P ?: 0 ===;. À(cp) 2 0).
Ceci équ ivaut à dire que l'application À est croissante, soit
(2. 19.5)
Plus généralement, une forme linéaire À sur l'espace vectoriel complexe e 0 (X; C)
est dite positive si À('P) est réel et positif pour toute fonction 'P E eo(X; JR) posi-
tive.
Le fait pour une forme linéaire d'être positive suffit pour qu ' une telle forme
soit une mesure de Radon.
Proposition 2.19.1 Toute forme linéaire positive sur e0 (X) est une mesure de
Radon.
Preuve l. Supposons d ' abord lK = R Soit.\ : e 0 (X) --+ JR une forme linéaire
positive et soi t J( une partie compacte. D ' après le corollaire 2.36.6 de (27], il
existe une fonction f E eo (X ; JR) telle que 0 ::; f ::; 1 e l j = 1 sur K . Pour
2.19 DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS ÉLÉMENTAIRES 267
toute fonction r.p E eK(X; JR), on a - llr.plloof ::; r.p 'S IJ r.pll f,
00 d 'où d'après la
cro issance de À
- IJr.plloo>-(f) ::; À(<p) 'S llcplloo.-\(f),
soit l.-\(r.p) I 'S Jl cplloo >-(f) e t ceci prouve que À est une mesure de Radon .
2. Lo rsque JK: = <C, on re marque d 'abo rd que À(r.p ) est rée l dès que <p est
à valeurs réelles car À( r.p) = À(r.p+) - À(r.p- ). li e n rés ulte que la restricti o nµ
e
de..\ à 0 (X ;IR) est une for me linéaire pos itive, donc un e mesure de R ado n réelle
d 'après 1. Po ur <p E eK(X; C ) à valeurs complexes, on pe ul a lo rs
écrire À(r.p ) = µ (?Rer.p) + ·iµ(2sm r.p ) où ffie cp,CSm<p E eK(X;IR), d ' où
I>-( <p )1 ::; 2llµllK llcpll oo et cec i montre que À es t une mesure de Radon . Q.E.D.
N otons M+(X) l'ensemble des mesures d e Radon réell es e t positives, on a
alo rs la
Proposition 2.19.2 La relationµ - À E M+(X) , qui sera notée À ::; µ,est une
relation d 'o rdre sur M(X; IR) qui est alors un espace vectoriel ordonné.
Preuve Il est clair que la re latio n µ - À E .M +( X) est réflex ive el tra ns itive. Quant
à l' antisymétrie, siµ - À E M+(X) el À - µ E M+(X), on a À(r.p) = µ( cp)
po ur Lo ule fonction <p E eo(X) positive , donc po ur toute fo ncti o n cp E eo(X)
vu que <p = 'P+ - r.p_ o ù les fonctions <p± E eo(X) sont pos itives. li est c lair
éga le ment que l'espace Jvl(X; JR) muni de cette relatio n d 'ordre est un espace
vectoriel ordo nné. Q.E.D.
Théorème 2.19.3 L'espace vectoriel ordonné M(X ; JR) est un espace de Riesz.
De plus, si À+ et ), _ sont les parties positive et négative de À E AI(X ; IR) et
l>-1= À++ À_ sa valeur absolue, on a
(2.19.6) >-+(r.p ) = sup >.('ljJ )pour r.pE eo(X) ,r.p?. O,
1/;Eeo (X)
0 $ •t/J$<p
(2. 19.7) l>- l(r.p) = sup À('t/;) pour r.p E eo(X) , r.p?. 0
1/;Eeo( X)
l·t/J I:5'P
et
(2.19.8) P ll = ll.-\+ll + ll>-- 11ER+ .
Par conséquent, la mesure À est bornée si, et seulement si, les mesures À+ et À_
sont bornées et l'espace Mb(X ; JR) des mesures réelles bornées est un sous-espace
de Riesz de l'espace M(X ; IR ).
N ous utili serons le lemme suivant.
Lemme 2.19.4 Soient E un espace de Riesz réel, E+ = {x E E ; x > 0} et
À : E + --+ lR+ une application positive additive, c'est-à-dire telle que
À(x+y) = ,\(x )+À(y)pourtout x, y E E +.
Alors, il e.xiste une unique forme linéaire v : E --+ lR qui prolonge À.
Preuve Si v : E --+ lR est une forme linéaire qui prolonge À , on a nécessa ire me nt
(2.19.9) v(x) = >.(x+) - À(x _ ) pour tout x E E
268 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Noto ns et(X) l'ensemble des fo nctions <p E eo(X) qui sont posi ti ves; nous
all ons mo ntre r que ! 'applicatio n .X+ : et (X) --+ lR+ définie par (2.19.6) vérifie les
hypothèses du le mme précéd ent e n prenant po ur espace de Riesz l'espace eo(X).
On e n déd uira que À+se prolonge e n une forme linéa ire sur e0 (X) ; éta nt positive,
il s'agira d'une mesure de Radon qui , d'après les considérations initiales, sera la
borne supérieure de À et O.
a. En prenant 't/; = 0 dans (2.19.6), on conslale d'abord que À+ (<p) esl positif.
b. O n vérifie ensuite que À+ (<fJ ) esl fini . Soit K le s upport de <p, si
0 ::::; 't/; S <p on a alors 't/J E eK(X), d'où l.X(!/J)I S Cl( 11 1/i lloo S Cg ll (f'l loo et
Ü :::::: À+ (rp ) S CJ( ll'Plloo ·
c. Vérifio ns e nfin l' add iti vi té de À+. Soie nt (f' 1 , (f'2 E et(X), po ur to ut
'If; E eo(X) tel que 0 S 'l/J S <p 1 + (f'2, on a À+((f'1 + (f'2 ) :;::: >.('t/J ) d 'après
la défi niti on de À+ ; en pre na nt 1/1 de la forme 1/1 = 't/; 1 + 't/;2 où 't/;; E eo(X),
0 ::::; ·t/J; S <p;, o n o btient
À+(<p t + 1P2)::::: À('t/;1 +1/12) = .X('t/;i) + .X('!/J2)
2.19 DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS ÉLÉMENTAIRES 269
Ces fonnules montrent que llÀ± Il :".'. ll.\l l : les mesures À± so nt bornées. Soit c > 0,
il existe donc des fonctions ip, 1; E Co(X ; [O, l]) telles que
11.\+l l + 11,\- 11 :".'. ,\( cp) - ,\(1/;) + é
et <p - ·tjJ E Co (X ; [- 1, 1]), d'où ll À+ Il+ 11,\- 1 ~ ll.\ ll +t: et ceci prouve le résu ltat
voulu. Q.E.D.
Toute mesure de Radon À : C0 (X) ---+ R peut donc s'écrire comme la diffé-
rence de deux mesures positives, soit À = À+- .\_ ; la valeur absolue de la mesure
270 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
À, soit [,\[ = s up(À, - À) = 1' + + ,\ _ ,est donc la plus petite mes ure positive telle
que
[,\( ip)[::; [>.[(ip) pour tout ip E C(j(X ; R).
On en déduit po ur r.p E C0 (X; IR)
i>- (r.p)[ = i>-(r.p+) - À(r.p- )[ ::; i>-(r.p+)l+i>.(ip- )[ ::; i>-[(ip+ )+i >-i (ip _ ) = i>- i([ r.p[ )
et ceci montre que i>-1 est aussi la plus petite mesure posi ti ve telle que
(2.19.12) [>-( r.p) 1 ::; 1À[([r.pl) pour tout ip E Co( X ; JR).
Cette inégalité admet l'exte nsion suivante. Si À E M(X; JR) est une mesure de
Radon réelle, ell e se prolonge de façon unique en une forme <C'.- linéaire s ur l' espace
Co(X ;q en posant pour to ut r.p E Co(X ; q
À(cp) = ,\ (?Rer.p) + i >- ('Smip) .
On définit bien ain si une fo rme <C'.- linéaire car ,\ (iip) = iÀ(r.p ) ; en outre
[,\(ip)[ ::::; 2 li>-[[K[[ r.p [[ = si <p E CK(X ;<C'.)
et ceci montre que À est une mesure de Radon complexe. On a alors
(2. 19. 13) [À(ip)[ ::; [À[(jr.p[) pour tout ip E C0 (X; q.
En effet, soit z E C tel que 1z 1 = 1 et À(zr.p ) ~ 0, d 'après (2. 19.12) on a alors
[À(ip)[ = >.(zip) = >-(?Re (zip)) ::; j>.[([ ip[ ).
L'étude des mesures de Radon réelles se réduit donc à celle des mesures pos i-
tives. Il en es t de même des mesures de Radon compl exes. E n effet, si
À E M(X; q est une mesure complexe, on définit d'abord la mesure conjuguée
de la mes ure À en posant "X( <.p) = À(cp), pui s la partie rée lle et la partie imagin aire
de À par
>. + >:
?Re >. = - - et ':SmÀ = - - .
>. - >:
2 2·i
On définit ain si des mesures de Radon complexes telles que >.. = ~e À + i'Sm À. Si
µd ésigne l' une des deux mesures ?Re À ou 'Sm À, on observe que µ (ip) est réel dès
que ip est à valeurs réelles : la restriction v deµ à C0 (X; JR) est donc une mesure
réelle et, si r.p est à valeurs complexes, on peut écrire
µ(cp) = v(?Reip) + iv(':Smip).
Posons alors, pour tout r.p E Co(X ; q ,
µ ± (cp) = v± (~eip) + iv±('Smip).
On obt ient ainsi deux mes ures complexes µ ± telles que µ = µ + - µ _ et ces
mesures sont pos iti ves . Cec i pro uve que toute mesure complexe À pe ut s'écrire
>.. = >.. 1 - >.. 2 + i(>. 3 - ,\ 4 ) où les mesures complexes À.; sont positives.
On notera qu ' une mesure complexe À est bornée si, et seulement si, les mesures
rée lles ~e >.. et 'Sm À sont bornées.
2.20 TH ÉO RÈME DE REPRÉS ENTATION DE RI ESZ 27 1
µ *(O) S L µ*(An)+ é
n=O
et ceci prouve la a-sous-add itivi lé deµ * vu q ue A C O. Q.E.D.
Voici de ux a utres form ules permettant de calculer la mesure extérie ure des
ouverts et celle des compac ts .
Lemme 2.20.3 Pour tout ou vert 0 E ('.), on a
µ*(O) = sup µ*( K).
K CO
K EX
Preuve Il s'agit de vérifi er que, pour to ut a < µ*(0), il ex iste un compac t K C 0
tel que a :::; µ*(K) . D' après (2 .20.3), il ex iste '-P E Co(X ; [O, l ]) à suppo rt dans 0
tel que a :::; ..\( cp ). Prenons po ur J( le s upport de cp : on a a lors>.( cp) :::; µ * (U) pour
to ut ouvert U => K , d' où >. (c.p) :::; µ*( K) et, par conséque nt, a :::; µ*( K). Q.E.D.
Lemme 2.20.4 Tout compact K E X est de mesure extérieure finie et
µ*(K) = inf ..\(tp)
où la borne inf érieure porte sur l 'ensemble des fonctions cp E C0 (X; [O, 1]) égales
à 1 sur K.
Preuve O n notera d 'abord q ue cette borne inférie ure porte s ur un ensemble non
vide d 'après le corollaire 2.36.6 de [27]. Noto ns<!? cet ensemble.
1. Vérifions d'abord q ue µ*(K) :::; ..\(tp) pour tout cp E <!? . Soie nt cp E <I>,
0 < E < 1, Oc = {x E X; cp(x) > E}. Cet ouvert Oc co ntient K, d ' où
µ*(K ) :::; µ*(O,:). Soi t ·If; E eo(X ; [ü, l]) une fo nction à support d an s 0 0 , on a
etf; S ip , d'où EÀ( 1jJ) :::; >. (<p) et par conséque nt µ* (Oc) :::; C 1 ..\ ( <p). Cec i montre
2.20 THÉORÈME DE REPRÉ SENTATION DE RIESZ 273
que µ*(I<) ::; 10- 1À(<p) pour tout c E JO, l[, d 'o ù le résultai a nnoncé. Il e n rés ulte
que µ*(I< ) ::; inf À( <p).
2 . Pour dé mo ntrer l' inégalité opposée, soil é > 0, d 'après (2.20.4) il existe un
ouve rt 0 :J ](tel que µ*(O) ::; µ*(I<) + é ; d'après le coro ll aire 2.36.6 de [27],
il existe <p E <[> à support dans 0, d ' où ,\( <p ) ::; µ* ( 0) ::; µ* (K) + c el cec i éta blit
la formule vo ulue, formule qui montre que µ*( K) est fini. Q.E.D.
C e de rni er le mme va no us permettre d'établir la propriété d'additivité sui vante.
Lemme 2.20.5 So ient Ki, K 2 deux compacts disjoints, alors
µ*(K1 u K 2) = µ* (K1) + µ *(K2) .
Preuve Soit é > 0, d 'après le lemme 2.20.4 il existe <p E eo(X; [O, l]) égale à
1 sur K 1 U I<2 lei que À(<p) ::; µ*(K 1 U K 2 ) + é. D'après la propositi o n 2.36.5
de [27], il existe f E e(X ; [O , l]) tel que f = 1 sur K 1 e t f = 0 sur K 2 . On
peut écrire <p = f <p + (1 - J)<p où les fonctions j <p el ( 1 - f) <p appartie nnent à
e0 (X; [O, l ]) et f r.p = 1 sur K 1 , (1 - J) <p = 1 sur K 2. Il en résulte que
µ*(K1) ::; À(f<p) etµ *(K2) ::; ,\((1 - f)r.p),
d 'où µ* (K1 ) + µ* (K2) ::; ,\( <p) ::; µ* (K1 U K 2) + é et cec i prouve que
µ *(K1) + µ*(K2) ::; µ*(K1 U K2) .
La sous-additi v ité deµ* permet de conclure. Q .E.D.
Lemme 2.20.6 Tout borélien estµ* -mesurable.
Preuve 1. Mo ntron s d 'abord qu'un ensemble A est µ*-mesurable si, et seulem ent
si,
(2.20.5) µ *(O) ~ µ* (On A) + µ*(O - A) pour to ut o uvert 0 E O.
Il s'agit de démontrer que la condition est s uffi sante. Soit B E '.P(X), pour tout
ouvert 0 co nte nant B on a (2.20.5), d'où, µ* é tant croissante,
µ*(O) ~ µ*(B n A) + µ*(B - A)
et µ *(B) :;::: µ*(B n A)+ µ*(B - A) en prenant la borne in fér ie ure sur 0, ce qui
prouve le résultat voulu .
2. Mont ro ns que tout fe rmé Fest µ *- mes urable. Soit 0 un o uvert el soient I<1
une partie compacte de 0 - F, K 2 une partie compacte de 0 - K 1 , o n a a lors
K 1 U K 2 C 0, d 'où (lemme 2.20.5)
µ *(O) ~ µ*( K1 U K 2) = µ*( Ki) + µ *(K2).
E n pre nant la borne supérieure s ur K 2 , on obti ent d 'après le lemme 2.20.3
µ*(O) ~ µ*(Ki) + µ*(O - K1)
et, étant donné que 0 n F c 0 - K 1 , µ* (0) 2: µ*(Ki)+µ*( 0 n F). E n pre nant
enfin la borne supérieure sur Ki, on obtie nt (le mme 2.20.3)
µ* (O) ~ µ*(O - F) +µ*(On F)
et 1. permet de conclure. Q .E.D.
Preuve du théorème 2.20.1 1. V érifions d 'abord l' unicité . Soient
µi : 'B -+ ÏR+ , i = 1, 2, deux mesures rég ulières te ll es que À( 4?) = <p dµ ; J
274 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
J f d,\ = / J dµ .
Ceci permet de définir l'espace L 1 (X) des fonctions intégra bles par rapport à ,\,
J
l'espace quotient L1(X), etc. En particulier, lapplication f >-+ f d,\ dé finie sur
l'espace L 1 (X; K) des fonction s intégrables f : X --+ K est une forme linéaire
continue (pour la to polog ie de la convergence e n moyenne) qui prolonge la mesure
de Rado n À.
Plus généralement, si ,\ = À+ - ,\ _ est une mesure de Radon réell e, aux
mesures positives À± on pe ut associer des mes ures réguliè res JL±, à la mesure
l>-1 = À+ + ,\_ est a lors associée la mesure lµI = µ+ + µ _ d 'après
l'unicité qu 'affirme le théorè me de Riesz. Nous dirons alors qu ' une fonction
f : X ---+ iR (ou E) est ,\-mesurable (resp. À-intégrable), s i elle est ,\± -mesurable
(resp . À± -intégrable), c'est-à-dire µ ± -mesurable (resp. µ ± -intégrable) et, d'après
la proposition 2.15 .1, ceci s ignifie que f est l>.1-mesurable (resp . l..\l- intégrable).
On d éfi nit l' intégrale de f par
Jf J
d,\ = f dÀ+ - Jf d,\ _
et, d 'après (2.15.1), on a
La fonction r.p o h : X 1 ---+ lR est en effet boré lienne et, s i K est le support de r.p,
lr.p o hl ~ llr.pl loo 11K o h = 11(/)llooll.h - l(K) ;ceci montre quer.p o hestµ1-intégrable
et que
~ 1
11· r.p 0 hdµ1 I /11 (h- (K)) llr.p ll oo si (/) E eg(X2).
X1
On en déduit que ,\ 2 est une mesure de Radon positive sur X 2 ; on l' a ppe ll e
l' image de ,\ 1 par h e t on la note h*(..\ 1 ). Notons µ 2 : '.13 2 -+ ÏR+ la m esure
régulière associée à À2 . Le lie n avec les images de mesures abstraites (paragraphe
2.16) est le suivant. Supposons les es paces Xi dénombrables à l'infini et l' a ppli-
cation h continue, alors µ 2 est l' image par h de la mesure µ 1 d'après le théorème
276 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
2. 16.5 : en e ffet, µ 2 et h. (µ 1 ) sont deux mesures régulières et les mes ures de Ra-
don qui le ur sont assoc iées coïncident, l' unicité qu 'affi rme le théorèm e de Ri esz
fournit le résultat voulu .
Exercice 2.20.1 Soie nt>.. E M(X ; Jœ.) une mesure de Radon , }( un e pa11ie compacte de X , V un
vois inage co mpact de K et E: > 0, montrer qu ' il ex iste une fonction 1/J E eo(X) telle que 11/JI ~ 1,
supp ·if; C V et l 1.>..l(K ) - .>. (1/i)I ~ E: [utili ser le lemme 2.20.4 et la formule (2 .19.7)].
Exercice 2.20.2 Soie nt X un espace compact et E = e,, (X ) l' es pace de Banach des fonctions
continues f : X -t lK pour la no rme de la topolog ie de la convergence uni forme. Montre r qu ' une suite
U n) de E converge vers f pour la topologie faible u(E, E') s i, e l seu lement si, on a les propri étés
sui vantes :
a. la suite U n) est bornée dan s E,
b. la s uite U n ) converge s imple me nt vers f.
Le théorème de Riesz concerne les mesures de Radon positives. Si
À = À+ - ). _ est une mesure de Radon réelle, aux mes ures positives À± on
peut associer des mesures régulièresµ ± , mais lorsque µ+(X) = µ _ (X) = + oo,
il n'est pas possible de faire la différenceµ + - µ _ . Nous allons donc nous limiter
aux mesures de Radon bornées et montrer que le dual de l'espace 0 ( X; lR) muni e
de la norme li · li = est en fait isomorphe à l'espace des mesures signées régulières
et finies.
Voici d ' abord quelques compléments concerna nt la régularité des mes ures fi-
nies. Pour une mesure positive finie, la proposition 2.3.9 montre que la définition
2.3.2 se simplifie de la façon s uivante.
Lemme 2.20. 7 So ient X un espace séparé, 'J une tribu contenant la tribu boré-
lienne de X, alors une mesureµ : 'J ----t lR+ est régulière si, et seulement si,
pour tout A E 'J et tout c > 0, il existe un ouvert 0 et un
2 20 8 { compact K tels que K C A C 0 et µ( 0 - K) ::::: c.
( · · )
On en déduit le
Lemme 2.20.8 Soient µ , v : 'J' ---+ IR+ deux mesures.
1. Si 0 :::; µ :::; v et si v est une mesure régulière, alors µ est une mesure
régulière.
2. La mesure µ + v est régulière si, et seulement si, µ et v sont d es mesures
régulières.
Définition 2.20.1 Soient X un espace séparé, 'June tribu contenant la tribu boré-
lienne de X, une mesure signéeµ : 'J---+ ïR U { +oo} est dite régulière si la mesure
positive lµI : 'J ---+ ÏR+ est régulière.
D'après le lemme 2.20.8, une mesure sig née fini e µ : 'J ---+ lR est rég ulière si, et
seulement s i, les mesuresµ ± sont régulières.
Exercice 2.20.3 Soient X un es pace séparé réunion dé nombrab le de compacts, 'J une tribu conte-
nant la 1ribu boré lienne de X.
1. Soient µ , v : 'J -t llt+ deux mesures positi ves.
a. Si 0 :::; µ :::; v et si v est une mesure régulière, montrer queµ e st une mesure régulière.
b. Montrer que la mesureµ + v est régulière si, et seu lement si, µ, et v so nt des mesures régu lières.
2.20 TH ÉORÈ ME DE REPRÉSENTATION DE RIESZ 277
2. Montrer qu ' une mes ure signéeµ : T --+ IR U { + oo} est réguli ère si , et seulement si , les mesures
µ ± sont régui ières.
Exercice 2.20.4 Soit X un espace localement compact dénombrable à l ' in fini métri sable et so it '.B
la tribu borélienne de X.
1. Montrer qL1e tout ouvelt de X est une réuni on <lénombrable de co mpacts [utili ser l 'exerci ce
2.36.8 de [27]] .
e
2. Soi t 0 un ouvert de X, montrer qu'i l existe une suite croissante 'P n E 0 (X; [ü, l ]) conver-
geant vers -0. o [utiliser le corollaire 2.36.6 de [27] ].
3. M ontrer qu ' une mes ure signéeµ : '.B --+ iR U { +co} tell e que tout compact est de mes ure fini e
est réguli ère [siµ est positive, so it µ 1 : '.B --+ iR+ la mesure réguli ère te ll e que J <p dµ = J i.p dµ' pour
tout 'P E eo(X); mont rer que µ(O) = µ'(O) pour tout ouvert 0 et conclure avec la propositi on
2.3 .1 ] ].
Notons Mr eg (X) l' espace de toutes les mesures réguli èresµ : '.B ---7 IR ; il est
clair que cet espace est un sous-espace de Riesz de l'espace de Riesz lilf(X, '.B; IR)
de toutes les mesures signées finies.
On définira une norme s ur l'espace !VJ(X, '.B ; lî), donc sur l'espace Mr eg(X),
de la faço n suivante. Étant donné un espace mesurable (X, 'J) el deux mesures
sig n ées µ 1 , µ z : 'J ---7 R on a d'après (2.4.3)
c2.20.9) lµ1 + µ z I :::; µ1 I + lµ 2 I 1
d'où
j cp dµ = j <p dµ+ - f <p dµ _:::; µ+(A) - µ _ (A) + 2c = µ(A) + 2c
et ceci vaut pour tout E > 0, donc µ(A) 2'. <p dµ 2'. O. J
3. Montrons enfin que <J> est une isométrie, c'est-à-dire que 11>.ll = lµl(X).
Soientµ ± les parti es positive e t négative de µ ; <I> étant un isomorphi sme d'espaces
ordonnés, À ± = <[>(µ ± ) sont Les parties positive el négative de À . D' après (2. 19.8)
et (2.20.2), on a alors
lµ l(X) = µ + (X )+ JL(X) = ii>.+ 11 + IJ-'-IJ= ll.\11
et ceci ac hève la preuve du t1iéorè me. Q .E.D .
Corollaire 2.20.11 L'espace J\lf,. e 9 (X) muni de la normeµ H lµl(X) est un es-
pace de Banach.
Exercice 2.20.5 Soit E = e( [O, 1]) l'es pace des fonct ions continues f : [O, l] -+ lR ; muni de la
norme Ilf l = s up 0 :o; 1 :o; 1 IJ (t ) 1
. E est un espace de Banach. Pourtoul f E E el tout entier n 2: 1, on
pose (n iè me pol ynô me de Bernstei11)
1. Montrer que l'application Bn : f >-+ Bn (f) de E dans E esl linéaire continue et que la suite
(Bn) est équicontinue.
2. Pour tout entier k 2: 0, on ncte h la fonction h (t) = l k.
a. Montrer qu e
t (l - t) d
Bn(fk:+1)(t ) = - - - B n( fk )(t) +tBn (/k) (t) .
n dt
b. En déduire que
Bri(fk)(t) = an ,k tk + Pn,k( t )
où an ,o = 1, an ,k+ I = (1 - k / n )a n, k• Pn ,k est un polynô me de degré :<::: k - let il existe une
constante Mk telle que les coefficien ts de Pn,k soient majorés e n module par Mk / n .
c. Montrer que la s uite (Bn ( fk)) converge uni formément vers fk .
3. Montrer que, po ur tout f E E, la s uite (Bn (f)) converge uniformément vers f.
2.21 TOPOLOGIE VAGUE , TOPOLOGIE ÉTROITE 279
4. Soit À une mesure de Radon sur [O, l]. on pose m, = >.(Jk ) (moment d'ordre k) et
m n ,j = t (- l )k ( ~ }nj+k·
k=O
M ont.-er qu ' il ex iste une constante c ;:::: 0 tell e que, pour tout entier n ;:::: 1,
(2.20. 12) t (; )
J= Ü
lmn - j ,jl S C.
5. Réciproquement, étant donné une suile (m.k) de rée ls vérifiant (2 .20 .12), montrer qu'il ex iste
une unique mesure de Radon À sur [O, l ] telle que .X(fk) = m.k pour tout k [définir À sur le so us-
cspace vectoriel F des polynômes en posant >. (fk) = mk, en utilisant 2,b. montrer que, pour tout
polynôme p, >.(p) = li rnn -+ oo .X( Bn (P)) et en déduire que 1À(p) I S c llPll J.
6. Montrer qu ' il ex iste une mes ure de Radon positive À sur [O, l] telle que >. (fk) = m.k pour tout
k si, et seulement si, m n ,j 2: 0 pour tout n , j 2: O.
Exercice 2.21.1 So it (An) une suite de mesures de Radon convergeant vaguement vers À , montrer
que ll>- 11 ::; lim infn -->oo Pn 11- Si les mesures À n sont bornées, la mesure À est donc une mesure
bornée.
Exercice 2.21.2 Soit X un ensemble, mun i de la topologie discrète X est un espace localement
co mpact.
1. Pour toute mesure de Radon.À E !vl(X) el tout x E X , on pose f(x) = .>-(11. {xj). Montrer
que l'application cp : À H f est une bijection de !vJ (X) sur '.T(X; JK) et un isomorphism e topologique
de l'espace M (X ) muni de la topologie vague sur l'espace '.f, (X ; JK).
2. En déduire que la 1opol ogie vague est métri sable si, et seulement si , X est dénombrable.
Si >. E M 0 (X) est une mesure de Radon réelle bornée [on se limite ici à
des mesures réelles, des considérations analogues peuvent être développées pour
des mesures complexes en u ti 1isant le fait que toute mesure complexe bornée peut
s'écrire >. 1 + ·i.\ 2 où les Ài sont des mes ures réell es bornées], toute fonction >.-
mesurable bornée t.p : X -+ IR est >.- intégrable ; en particulier, toute fonction
r.p E eb(X) = eb(X; IR ) continue et bornée est >.-intégrable. D'après (2 .20.7),
on a de plu s 1Jx t.p dÀ I S Il >. li ll'P ll00 , ce qui prouve que l'applicatjon linéaire
r.p >--+Ix t.p d>., notée encore À, est une forme linéaire continue sur ! 'espace eb(X)
dont la norme est égale à ll>- 11 - On se gardera bien de croire, d ' une part qu 'on ob-
tient ainsi toutes les formes linéaires continues sur l'espace eb (X) , d ' autre part
qu'une forme linéaire continue sur l'espace eb(X) est déterminée par sa restric-
tion à eo(X), l' espace eo( X) n'est en effet pas dense dans eb(X) lorsq ue X est
un espace localement compact non com pact : l'adhérence c0 (X) de 0 (X) dans e
eb(X) est l'espace des fonctions continues sur X tendant vers 0 à l ' in fini (27 ,
exercice 3.9.4].
On peut alors définir une dualité entre les espaces eb(X) et Nh(X) en posant
3. Mo ntre r que, pourtout o uvert 0 de X , lim infn --+oo Àn(O) 2 ..\ (0).
4. Soit <p E eb(X) , ip 2 O. Po ur t 2 0, o n pose Bi = { x E X; <p(x) 2 t}.
a . En utili sant le théorè me de Fubini , montrer que, po ur to ute mesureµ E M:(x),
1irn inf r
·n--too } X
'P d..\n 2 r
} X
<.p d>.n.
5. Déduire de ce qui précède que la suite (>..n) converge étroite ment vers À.
6. Si X = IH:, on pose F(x) = >.( ]- oo, x]), F,,(x) = Àn( ] -oo, x]). Si la suite (..\n) converge
étroitement vers >., mo ntrer qu e la su ite (Fn(x)) converge vers F( x) en to ut point de continuité de F.
Réciproquement, si la suite ( Àn) est bornée el si la suite (Fn (x)) converge vers F (x) en to ut point de
continuité de F, la suite (..\n) converge étroi tement vers,\ [soient <p E eo(ffi;) et E > 0, construire une
fonction e n escalier 'lj; = I:;~ 1 a.; O. Jx ;, x;+il telle que ll'P - 'l/;ll ~ E, la fonction F' é tant continue
en les points x;, e n déduire que la s uite ( < ..\.,, , 'lj; > ) conve rge vers < >. , 1/J >, pui s que la suite
(< Àn , <p > ) converge vers < >., <p > et conc lure grâce à la proposition 2.2 1.2].
Exercice 2.21.5 Condition de Prokhorov Soient Àn , ,\ E f\lh(X) des mes ures de Radon réelles
bo rnées, montrer que la suite (>..n) converge é troite me nt vers ,\si, e t se ul e ment si, elle converge va-
gue ment vers,\ et vérifi e la co nditim , dite de Prokhorov,
On pourra procéder comme suit. Vfrifier d ' abord qu 'on peul supposer,\ = 0, puis que la conditi on
(2.2 1.2) est éq ui vale nte à la co nditim
Pour démontre r que les conditi ons sont nécessaires, raisonner alo rs par l'absurde et co nstruire par
réc unence (il s'agit d ' une mé tho de de bosse g lissante similaire à cell e utilisée pour prouver le lemme
3.24. 18 de (27]) une sous-suite (An,), des suites de compacts di sj o int s de ux à deux (!<1) et (Lj) où
Lj est un voisinage compact de F<j e t des fonctions 'PJ E eo(X) te lles que
(2.21.4) l..\n)(X - Lo U ... U Lj-1 U Kj) ~ E, IAn; l(J<j) 2 4i::,
où (Ej ) est une s uite de réels > 0 telle que I: ~ o Ej ~ E [utili ser l'exercice 2.20. 1]. En considérant
la fonction <p = I: ~ o 'PJ, e n déduire une contradic tio n.
On peut munir l'espace C::0 (X) de la topologie faible Œ(C 0 (X), M(X)) ; l'es-
pace M(X) e n est alors le dual topologique [27, proposition 3.15.3] . Pour définir
d'autres topo logies sur l'espace Alf(X), on a besoin d'une topologie plus forte sur
l'espace C0 (X) ; celte topologie, définie et étudiée dans le paragraphe suivant, est
une topologie de limi te inductive.
2.22 LIMITE INDUCTIV E 283
Théorème 2.22.1 L'ensemble des topologies d 'e. L. c. sur E pour Lesquelles routes
Les injections canoniques .ii : Ei --+ E sont continues admet un plus grand élément
qu 'on appelle La topologie Lùnite inductive des topologies T ; ; on écrit alors
E = limindEi .
iEJ
Une semi-norme sur E est continue pour cette topologie si, et seulement s i, sa
restriction à chaque E ;. est continue.
Preuve Si une topolog ie 'J dé fini e pa r une famille (ll·ll)oEAde semi -no rmes a p-
partient à c, les restric tions de ces semi -norm es ll·lla à c haque sous-espace Ei
so nt continues. Il en résulte que la to po logie la plus fine répondant à la quest ion
s'obtient en prenant l' ensemble S de to utes les semi-normes sur E dont les restric-
ti o n s à chaque Ei sont continues ; cet e nsemble S est no n vide car la semi - norme
ide ntiquement nulle appartient à S. Il est c la ir a lors que les injec tion s cano niques
j,; sont continues e t qu ' une se mi-norme sur E est continue s i, et seulement s i, elle
appartient à S. Q.E.D.
Note La to po logie limite inductive induit s ur c haq ue E; une to po logie moins fine
que la to po logie de Ei et e n gé néral stric teme nt moin s fine. S i les topolog ies des
es paces E; sont séparées, la topologie limite induc ti ve n'est pas nécessaire ment
séparée e t il n'existe pas de critère simpl e de séparation .
Les voisinages de 0 d' une li mite induc ti ve d 'e. l.c. pe uvent se décrire comme
suit.
Proposition 2.22.2 Soit E = limindiE f E; une Limite inductive d 'e. L. c., un en-
semble convexe équilibré V C E est un voisinage de 0 dans E si, et seulement si,
V n Ei est un voisinage de 0 dans E 1 pour tour 'i E J.
Preuve La conditio n est nécessaire d 'après la continuité des injections cano niques
j i. R éc iproquement, so it V C E un e nse mbl e convexe équilibré tel que V n Ei
soit un voisinage de 0 da ns E i pour to ut 'i ; alo rs V est absorbant car V n E i est
absorbant dans Ei e t sa jauge jv est do nc une se mi-norme d' après le le mme 3. 14.2
de [27]. On observe alors que, pour tout é > 0, l'ensembl e {x E E ;; jv(x) :::; c}
284 CHAPITRE 2 INTÉGRAT ION
en effet, cette topologie induite 'Jle,< est plus fin e que 'JJ< d ' après ce qui précède
e t e lle es t mo ins fine d 'après la continuité de l'injection cano nique de el< (X) da ns
eo(.X).
Exercice 2.22.1 Cet exercice a pour objet de démontrer que la topologie vague sur M (X) est mé-
tri sable si, et seul ement si, X est un ensemble dénombrable muni de la topologie di scrète . La condition
est suffi sante d'après l 'exercice 2.2 1.2 .
l. Montrer que eo(X) est de dimension dénombrable [27, exercice 3. 15.3) et en déduire qL1e les
sous-espaces CK (X) sont de dimension finie [utili ser! 'exercice 3.5.3 de [27)].
2 . Montrer que tout ouve11 relati vement compact 0 est fini et que X induit sur 0 la topologie
di scr ète [ soient x 1, . . . , X n n points di stincts de 0 , construire des voisinages ouverts Oi c 0 de Xi
di sj o int s deux à deux, pui s des foncti ons 'Pi E e(X ) à support contenu dan s Oi telles que cp,(xi) = 1
et observer que ces fonctions son t linéairement indépendantes] .
3. En déduire que la topo logie de X est la topologie cli scrète, pui s que X est dénombrable.
d' où llÀll :::; I:~o lakl · Montrons qu ' on a en fait l'égalité, c'est-à-dire que, pour
tout entier N, L:~=O lak l S Pli. D 'après le corollaire 2.36.6 de f27l, il existe
des fonctions 1Pk E eo(X; [O, l]) telles que lfJk(xk) = 1 et à support dans Uk.
Soient bk E K des scalaires tel s que lbkl = 1 et akbk = lakl et soit
cp = I:~=O bklfJk E eo(X), on a alors ll1Pll 00 :::; 1 et À(cp) = L:i:=o lak l, ce
qui prouve le résultat annoncé. Lorsque I:%':o la1.: 1= +oo, on obt ient ainsi une
e
mesure de Rado n non bornée ; la topo logie de l'espace 0 (X) est alors strictement
plus fine que la topologie de la convergence uniforme e t cependant elle induit sur
chaque sous-espace eK (X) la topologie de la convergence uniforme.
Lorsque l' espace X est un espace localement compact dénombrable à l'infini ,
il existe une suite croissante (Kn) de compacts telle que tout compact soit contenu
e
dans Kn dès que n est suffisamment grand. La suite ( g,. (X)) vérifie alors la
e
condition (2.22.2) et 0 (X) est la limite inductive de cette suite d 'espaces de Ba-
nach, ce qu ' on écrit sous la forme
(2.22.3) eo(X) = limind
n --too
eK.,(X).
Une caractéri sation des applications linéaires et continues à valeurs dans une
limite inductive est donnée par le résultat suivant.
Proposition 2.22.6 Soient E = lim ind iE l E ; une limite inductive d'espaces de
Fréchet et F = lim indn-+oo Fn une limite inductive d 'une suite d'espaces de
Fréchet, on suppose F séparé. Soit T : E -+ F une application linéaire, alors les
propriétés suivantes sont éqt1ivalentes
1. L'application Test continue.
2. Le graphe de Test fermé dans E x F.
3. Pour tout i E I , il e:xiste un entier n tel que T(E;) C Fn, l'application
TIE, : E; -+ Fn étant linéaire et continue.
Preuve li est clair que 1 ====? 2 et que 3 ===;. 1 d 'après la proposition 2. 22.4.
2 ===;. 3 On suppose que le graphe G de Test fermé. L' indice i E I é tant fixé,
posons Gn = G n (E.; x Fn), alors Gn est fermé dans E; x Fn et Gn est donc
un espace de Fréchet. Si pr- 1 : E; x Fn -+ E ; désigne la première projection,
le théorème de l'applicatio n ouverte [27, théorème 3.11.1] affirme que ou bien
pr 1 ( Gn) est maigre, ou bien pr1 ( Gn) = E ;. Or, E; = LJ~= o pr1 ( Gn.) ; les en-
sembles pr 1 ( Gn) ne peuvent donc pas Lous être maigres car E; serait inaigre et E;
est un espace de Baire. li en résulte qu ' il existe un entier n tel que pr 1 ( Gn) = E;,
c'est-à-dire T(E;) C Fn. L'application linéaire TIE, : E; -+ Fn est a lors conti-
nue car son graphe Gn est fermé et il suffit d'utiliser le théorème du graphe fermé
[27, corollaire 3.11.5] . Q.E.D.
On en déduit par exemple le coroll aire sui vant.
Corollaire 2.22.7 Soient X un espace localement compact dénombrable à l'infini
et Y un espace localement compact, une application linéaire T : e0 (Y) -+ e0 (X)
est continue si, et seulement si, pour tout compact L C Y, il existe un compact
2.22 LIMITE INDUCTIVE 287
de E' , a lors l'ad hérence A de A dans l'espace :f8 (E; IK) est contenue dans E' et
est équicontinue [27, proposition 3. 12.3] ; A est donc l' adhérence faible de A et,
A étant faibl ement borné, il en est de mê me de A . Il résulte alors du théorème de
Tycho noff que A est une partie compacte de l'espace :f8 (E;IK), donc de E~ et
cec i prouve que A est fa ible ment relativement compact. Q.E.D.
Dans le dual de telles 1imites inducti ves, on parlera do nc de parties bornées
sans préc iser s' il s'agit de la topo logie faib le ou de la topologie forte. En par-
ticulier, to ut ensem ble borné de mesures de Radon est vaguement re lativement
compact. On peut donner un critère simple de métrisabilité des ensembles bor-
nés qui repose sur le lemme suivant et qui est une conséquence immédiate de la
proposition 3. 12.5 de [27].
Lemme 2.22.10 Sail E un e. l.c. séparé er séparable, sur toute partie équicontinue
de E' la lopologiefaible a-(E', E) est métrisable.
Lemme 2.22.11 Sail X un espace localement compact dénombrable à l'infini mé-
trisable, alors l 'espace e0 (X) est séparable.
Preuve L'espace X peut s'écrire comme la réunion d ' une s uite (On) d'ouverts re-
lativement compacts te lle que O n C On+ l pour tout n . Soit K une parti e compacte
de X, il existe n te l que K C On ; l' espace de Banach eK(X) s' identifie alors à un
sous-espace de l'espace de B anach eu( On) qui est séparable [27, exerc ice 3.25.2] .
Il en résu lte que les espaces CK(X) sont séparables. Posons Kn = On, la form ule
(2 .22.3) montre a lors que l'espace e0 (X) est séparable: si Dn est un e ensemble
dénombrable den se dan s eK,. (X), l'ensemble dénombrable D u~=O D n est
dense dans eo(X). Q.E.D.
On en déduit la
Proposition 2.22.12 Soit X un espace localement compact dénombrable à l 'infini
métrisable, alors sur tout ensemble borné de mesures de Radon sur X la topologie
vague est métrisable. En particulier, toute suite bornée de mesures de Radon sur
X admet une sous-suite qui converge vaguement.
Preuve En effet, toute partie bornée de M(X) étant équicontinue d ' après le théo-
rème 2.22 .8, il suffit d'appliquer les deux lemmes qui précèdent. Q.E.D.
Exercice 2.22.2 Soit X un espace localement compact dénombrable à l' infini métrisable et soit
( Àn) une suite bornée de mesures de Radon réelles bornées vérifiant la condition de Prokhorov (2.21.2)
de l'exercice 2 .2 1.5. Montre r qu ' il ex iste une sous-suite (.\nk ) convergeant étroitement.
sui ce de sous-es paces. O n dit a lo rs que cetce limite inducti ve est scri cte s i
(2.22.4) En est fe rmé da ns En+l
et
(2.22.5) la topo logie 'Jn+l indui t s ur En la topolog ie 'Jn .
Par exem ple, la limite inducti ve (2.22.3) es t stric te.
Théorème 2.22.13 So it E = lim indn-+oo E.n une limite inductive stricte, notons
'In La topologie de En et 'J celle de E.
/.La topologie 'J induit la topolo[?ie 'In sur En.
2. Si les topologies 'In sont séparées, la topologie 'J est séparée.
3. Les sous-espaces En sont fermés dans E.
4. Une partie B de E est bornée dans E si, et seu lement si, elle est contenue
et bornée dans l 'un des sous-espaces En.
5. Une suite (xJ) de E converge vers x E E si, et seulement si , il existe n tel
que En contienne la suite (x j) et x, la suite (x:j) convergeant vers x dans En.
No us utili seron s le le mm e sui vant.
Lemme 2.22.14 Soient E un e. l. c., F un sous-espace vectoriel fermé et
a E E - F, alors si V est un voisinage convexe équ ilibré de 0 dans F, il existe un
voisinage convexe équilibré W de 0 dans E tel que
a rf. W et V = W n F.
Preuve Il ex iste un vo isinage W 1 E V E( O) te l que V = W 1 n F e t un vois-
nage convexe équil ibré W 2 E V E( O) te l que lV2 c W 1 . N otons W 3 l' e nvelo ppe
convexe de V U W 2 ; l'ensemble V U W2 étant équil ibré, W 3 es t é quilibré [27,
exerc ice 3. 14.2).
On a év idemme nt V C W 3 n F, mo ntrons qu ' on a e n fait l'égalité. To ut po int
:r: E W3 s'écrit x = ty + (1 - t) z o ù 0 ::; t ::; 1, y E W 2 et z E V ; s i x appa rtient
à F, a lors ty E F donc, ou bie n t = 0 a uqu e l cas x = z E V , ou bi en y E F
auquel cas y E W 2 n F C V e t x E V, V é ta nt convexe. Cec i pro uve le rés ulta t
a nnoncé.
Le sous-espace F é ta nt fe rmé, il ex iste un vo isinage convexe équilibré
W 4 E 'VE(O) te l que (a + W 4 ) n F = 0, c'est-à-dire a rf. F + W 4 . O n pose
a lo rs W = W 3 n (F + W 4 ) ; West un vo is inage convexe équilibré de 0 E E e n
tant qu ' inte rsecti o n de de ux voi sinages co nvexes équilib rés ; W ne co ntie nt pas le
po int a et
Q .E.D.
Preuve du théorème 2.22.13 1. La topologie 'J ind uit sur En un e to po log ie
mo ins fi ne q ue 'Tn d 'après la continuité de l' injection ca nonique de En da ns E.
[nverseme nt, so it Vn un voisinage convexe équil ibré de 0 dans En ; vu les hy-
po thèses (2.22.4) et (2.22 .5), le le m me 2.22.14 montre q u' il ex is te un vo is inage
co nvexe équili bré Vn +l de 0 dans En+ I te l q ue Vn = En n Vn+ l e t, par récur-
ren ce, un voisinage convexe équilibré Vn +k de 0 da ns En+k te l que
Vn+k - 1 = En+k - 1 n Vn +k pour to ut e nti er k 2: L
290 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Alors V = U~ o V,,+k est un ensembl e convexe [l a suite (Vn +k) est une s uite
croissan te de convexes] éq uilibré et c'est un voisinage de 0 E E d'après la propo-
sitio n 2.22.2 car V n En+k = Vn+k pour k ::'.'. 0 et E est la limite inductive de la
s uite (En+kh?. O· Étant do nn é que Vn = V n E"' Vn esl un vo isinage de 0 E En
pour la to pologie induite par celle de E, ce qui prouve la résultat vo ulu .
2. On vérifie que l'ensemble {O} est fermé, ceci prouvera que l'espace E est
séparé [27 , exerc ice 12.3]. Soit x E E un poinc adhérenc à {O} ; il ex iste n tel que
x E En , alors x est ad hérent à {O} dans En d ' après 1., d ' où x = 0 vu que En est
séparé.
3. Soit a E E - En, montrons que E - En est un voisinage de a ; cec i prouvera
que En est fermé dans E. li ex is te un entier k :2: 1 te l que a E En+k e t, En étant
fermé dans En+k> un voisinage convexe équilibré V.i+k de 0 dans En+k rel que
(a+ Vn+k) nEn = 0. D' après la démonstration de 1., il existe un voisinage convexe
équilibré V de 0 dans E tel que Vn+k = En+k n V, d'où (a+ V) n En = 0 et le
résultat vo ulu .
4. Une partie bornée de En es t bornée dans E d 'après la continuité de l' injec-
tion canonique de En dans B.
Réc iproquement, so it B une partie bornée de E et s upposons B et., En que l
que soi t n. Par récurrence, on pe ut a lors construire une suite (xk) de B el une
sous-suite (En, ) telles que x1,; E En,_+1 - En,.. Soit (ék) une suite de réels > 0
convergeant vers 0, d'après le lemme 2.22. 14 il existe des vo isinages convexes
éq uilibrés V1,; de 0 dans E"" tels que
C/,; X J,; rf_ Vi+i et Vi = Vi+1 n En,..
L'ensemble V = Ur'= oV1,; est alors un voisinage convexe équilibré de 0 dans E
car E esc la limite inductive de la suite (En,) et ce voisinage ne conti ent auc un
E1.:X1.: alors que la suite (Ek.Tk) converge vers 0, la suite (x 1J étant bornée . Ceci
prouve qu'il ex iste un enti e r n te l que B C En et Best une partie bornée de En
d'après 1.
5. La condition est év idemme nt suffisante vu la continuité de l'injec ti on cano-
nique de En dans E. Réc iproquement, une suite (xj) convergente étant bornée,
il ex iste un sous-espace En conte nant la suite (xj) et sa limite x; la suice (xj)
converge alors vers x dans E n d'après l . Q .E.D .
En parciculier, si X est un espace localement compact dénombrable à l' infini ,
une partie B de l'espace t:'. 0 (X) esc bornée si, et seulement si, il existe un compact
J( c X tel que toutes les fo nctions de B aient leur support contenu dans J( et
sup<pEB ll'Plloo <OO .
Exercice 2.22.3 Soit E = lim indn--+oo En une limite inductive stri cte d'e.l.c.
1. Si les espaces En sont séque11ticllement complets, montrer que E est séquentielle ment co mpl et.
2 . Si la s uite (En) est s1ricteme nt croissante, montrer quel 'espace E n' est pas un espace de Baire.
3. En déduire qu ' une limite inductive stricte d'une suite st rictement croissante d'e.l.c. séquentie l-
lement complets ne pe ut être métrisable.
Exercice 2.22.4 Espaces de Silva Soi t E un espace vectoriel réunion d' une suite cro issante (En)
de so us-es paces vectoriels, chaque E ,, est supposé muni <l ' une structure d'espace normé telle que les
2.22 LIMITE INDUCTIVE 29 1
injec li ons canoniques de En dans En + Lsoicnl compacl es ; la limile inducli ve E = lim indn -+= E .,,
es1 a l ors appelée un espace de Sil va.
1. (Ques1ion prél iminaire) Soien l E un e.l.c. séparé, B une panic convexe bornée éq uilibrée el F
le so us-espace vectoriel engendré par B.
a. M ontrer que Best une parli e absorbante cle F'.
b. M ontrer que la jauge j : F --+ IR+ de B est une norme sur Fel, F é1anl mun i de celte norme ,
que l ' inj ec1ion canonique de F dans E est co ntinue.
c. On suppose que E est un espace normé el que B est une parlie co mplèle de E, montrer que
F' es t un espace de Banach.
On suppose déso rmai s que E = lim ind n -+oo E n esl un espace de Sil va.
2. Monlrerqu ' il ex iste une suile (F ,, ) d 'espaces de Banach telle que E ,., C F,., C Er<-1-l avec des
inj ec1 ions cano niques cont inues el la boule uni lé de J<'n é1an1 compac1e dans En + 1 [soient Bn la bou le
unil é de En. B,.. son ad hérence dans E n+ L, prendre pour espace Fn l'espace vec1oricl engendré par
Bn muni de la j auge de B.,,].
3. Montrer qu' une panie A de E esl fermée si, et seulement si, A n E ,, est fermé dans En pour
tout n [pour démontrer que la condi1i on esl sufll san1e, si A n F,, est fermé dans Fn pour toul n el
si x rf. A , il ex iste un entier n lei que x E Fn, conslru ire al ors une suile croi ssanle (Vn +kh >o
de voisinages convexes éq uili brés de 0 dans Fn+ k telle que (x + Vn+d n A = 0, Vn+k élant
compact dans Fn +k+I· vérifier ensuite que V = U%°=o Vn+k esl un voisinage de 0 dans E tel que
(x +V) n A = 0]
4. En déduire que tout espace de Si l va E es t séparé el qu ' une partie A de E es t fermée si, el
se ul e ment si, ell e est séq uenliell emenl fermée.
5. M ontrer qu ' un ensemble B C E est borné si, et seul ement si, il esl con1enu el born é clans l ' un
des E n [pour démontrer que la con di1i on est nécessaire, on noie B n la boule unilé de Pn, on peut
supposer que Bn C B n+ I et on mont re qu ' il existe un enti er n lei que B C nB,, en raisonnant par
l 'abs urde ; il ex iste al ors une suite (x n ) de B telle que Xn </. nBn ; construire une suile de boules
fermées B ;, C Bn centrées en 0 E Fn et de rayon > 0 lelles que
utili ser alors le voi sinage de 0 r ( LJ~= O B~ ) ] . En déduire que toute panie bornée de E est relati vemen l
co mpacte.
6. M ontrer qu ' une suite (x 1 ) de E converge vers x si , et se ulemenl si, il existe n lei que En
contienne la suite (x 1 ) et x, la suile (x 1 ) convergeant vers x dans En .
7. Si l 'es pace E est métrisable, montrer que E est de dimension finie [so i1 (Vi,;) un systè me
fondamenlal dénombrable décroissant de vo isin ages de 0, on noie B n la boule uni lé de E n et on peul
supposer que Bn C B n+ I ; on suppose qu'aucun voi si nage Vk n' est borné, donc Vk <t nBn pour
lout k el tout n ; en déduire des Xn ,k E Vk tel s q ue Xn ,k </. nBn ; on pose X n = Xn ,n, montrer que
la suile (xn) co nverge vers 0 al ors qu'elle n ' es1 pas bornée ; concl ure avec le coro llaire 3. 7.5 de (27]].
8. Soit X un ense mbl e dénombrable, muni de la topologie di scrète X esl un espace localement
compact dénombrable à l ' infini . Montrer que l a topol ogie de l'espace eo(X ) esl la topologie d 'e.l.c.
défi ni e par la famille de 1outes les semi -normes sur eo(X) [27, exercice 3. 15.5] e1 que cet es pace est
un espace de Si l va qui est métri sable si, et seulement si, X est fi ni.
Note En prenant X = Nn , l'espace eo (N"') s' idenlifie na1urellemen1 à l 'espace vecto riel E = JK(x]
des poly nômes à n indéterminées x = (x 1, . .. , Xn) el si Ek esl le so us-espace des pol ynômes de
deg r é :::; k , sous-espace de dimen sion finie q u'on muni! de sa topologie canonique d'espace de B anach,
on a alors E = lim indk -+oo Ek ; cel espace E est un es pace de Silva non métri sable el le dual E~
est i somorphe à l 'espace OC (N" ) muni de la topo logie produit d'après l 'exercice 2.2 1.2, espace qui
s' ide n1ifi e naturellement à l 'espace vec lori el F = OC [(x]] des séries formelles à n indétermi nées. Si
P = L a EN" p 0 x" esl un pol ynôme ({ a E N"; P<x # O} est fini) el si Q = L aE N" q 0 x °' est une
série formel le, le crochet de dualité en1re les espaces E et F s'éc rit d' après l'exercice 2.2 1.2
Preuve Notons ('; l'ensemble de toutes les parties de X vérifiant (2.23 .1). Il est clair
e
que con ti ent 'J1 x 'J2 et, l' application A H A(ai) commutant avec la réunion et
le passage au complémentaire, que e est une tribu. Il en résulte que cette tribu e
con tient la tribu 'J1 ® 'J2, ce qui prouve le lemme. Q.E.D.
Si A appartient à la tribu produit 'J1 ® 'J2, les appli cations
X1 E X1 H µ2(A(x1)) E iR+ et x2 E X2 f--1 µ 1 (A(x 2)) E iR+
sont donc bien définies . Lorsque A = A 1 x A 2 E 'J1 x 'J2, on a
µ2(A(x1)) = µ 2(A2) ll A1 (x1) etµ1(A(x2)) = µ1(Ai)nA 2 (x2) ,
d'o ù
J~, µ2(A(xi)) dµ1 j~
(2.23.2) µ 1(A1) x µ2(A2) = =
2 µ1 (A(x2))
Lorsque les mesures µi sont Œ-finies, nous allons montrer que ces intégrales con-
dµ2.
servent un sens pour to ut A de la tribu produit 'J1 ® 'J2 et définissent une mesure
sur cette tribu. A cet effet, nous utiliserons la notion de classe monotone. Un
ensemble M de parties d ' un ensemble X est a_ppe lé une classe monotone si, pour
toute suite (An) de M croissante ou décroissante, alors u~= O An ou n ~=O An
appartient encore à M.
Lemme 2.23.3 Toute tribu est une classe monotone et une classe monotone qui
est une algèbre est une tribu.
Preuve La prem ière assertion est évidente. QLJant à la seconde, soit M une classe
monotone, on s uppose de plus que M est une algèbre. Montrons que M est stable
par réunion dénombrable, ceci prouvera que M est une tribu . Soit (An) une s uite
de JY[, les e nsembles Bn = LJ;=oAp appartiennent à M car M est une algèbre
et, la suite (Bn) étant croissante, LJ~=O Bn E M, ce qui permet de conc lure étant
donné que LJ~=ü An = LJ~= O fln . Q.E.D.
L'intersection n iE/ M i de toute famille (Jvli)iEI de classes monotones est une
classe monotone ; étant donné un ensemble de parties('; C '.P(X), il existe donc
une plus petite classe monotone contenant e qu'on appelle la classe monotone
engendrée pare.
Proposition 2.23.4 Soit A une algèbre, la tribu engendrée par A coïncide avec la
classe monotone engendrée par A.
Preuve Notons 'Jet M la tribu et la classe monotone engendrées par A. Toute tribu
étan t une classe monotone, on a A c JY( c '.J. D'après le lemme qui précède, il
s'ag it donc de vérifier que M est une algèbre. Pour tout A E '.P(X), on pose
MA = {B E '.P(X); A - B E Met B - A E M} .
Il est clair que MA est une classe monotone et que, si A E A, a lors A C MA, d'où
M c MA. Ceci sign ifie que
(A E A et B E M) ====> B E MA.
On remarque a lors que B E MA équiva ut à A E JY(B et, par conséq ue nt, B E M
implique A C MB , d'où M C Ms ; cec i prouve que si A et B appartiennent à
294 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
telle que
(2 .23.3) (µ1 ® µ 2)(A1 x A2) = µ1(A1) x µ 2(A2) pour tout A; E Ti .
En outre, pour tout A E T 1 @ T2 on a
Exercice 2.23.1 Soient (X, '.T, µ ) un espace mesuré u-fi ni , '.!3 la tribu boré lienn e de IR, v : '.!3 -+ lR+
la mesure de Lebesgue et J : X -+IR une fonct ion 'J-mesurab le.
1. Momre r que la fonc ti on (x, y) H y - f(x) est 'J © '.!3- mesurable et en déduire que le graphe
de f appartient à la tribu 'J © '.!l et est deµ © v- mesure nulle .
2. Si f est positive, montrer que A = { (x, y) E X x IR:.; 0 :::; y :::; / (x)} appartient à la tribu
'.T 0 '.!let que(µ 0 v)(A) = fx f dµ .
L'espace mesuré produit n'est pas en général complet, même lorsq ue les es-
paces facteurs le sont. Par exemple, prenons (Xi, 'Ji ,µ.;) = (E.,L,µ) où
µ : L --+ iR+ est la mesure de Lebesgue, alors l'espace mesuré (~ 2 , L 0 L, /t 0 µ)
n'est pas co mplet. En effet, soit A E '.P(IR) un ensemble non Lebesgue- mesurable
(exercice 2.3.7), alors l'ense mble A x {O} n' appartient pas à la tribu L ® L d' après
le lemme 2.23.2 bien qu ' il soit contenu dans l'ensemble IR x {O} qui appartient à
L x Let qui est deµ 0 µ-mesure nulle. On notera donc 'Ji 0 'J2 la tribu complétée
de la tribu 'J1 0 'J2 pour la mesure µ1 0 µ2 et µi 0 µ 2 l'unique mesure sur cette
tribu qui prolonge la mesure µi Q9 µ 2 , Avant de compléter la tribu 'Ji 0 'J2, on peut
au préalable compl éter les tribu s 'Ji ; cec i conduit au même espace mes uré produit
d'après le lemme suivant.
2. Les fonctions x 1 >--+ p;2 (A(x 1)) et x2 r+ µ; 1(A( x2) ), qui sont donc définies
presque partout, sont µ 1-rnesurable et µ 2-mesurable et on a
j . ï1
X1
2(A(x1)) dµ1 = ; · µ 2(B(x1))
Xi
d~t1 = (µ1 l/9 µ 2)(B) = (µ1 0 µ 2)(A),
}~
(2.24.1) X1 E X1 >--+
2 f( x 1,x2 )dµ2 E i°R+,
(2.24.3) ; ·, r
x, x X2
f dµ1 dµ2 = ; ·, (
X1
r, f
l x2
dµ2 ) dµi = ; · (;·, f dµ 1) dµ 2.
X2 x,
2. Soit f : X 1 x X2 ---7 i"R+ une f onction définie presque partout µ 1 ® µ z-
mesurable, alors l 'application définie presque partout (2.24. l) (resp. (2.24.2)) est
µi- mesurable (resp. µz- mes urable) et on a encore (2.24.3).
3. Soit f : X 1 x X 2 -1 iR (ou E), E désignant un espace de Banach, une
fonction définie presque partout µ 1 ® µ 2-mesurable.
a. La fonction f est µ 1 Q\I µ2-intégrable si, et seulement si, l 'une des intégrales
répétées
est finie.
b. Si f est µi 0 µ2-in tégrable, la fo nction f (. , x2) ( resp. f ( x 1, . )) est JL i -
intégrable pour presque tout xz ( resp. µz- intégrable pour p resque tout xi), les
fonc tions définies presque partout
f f dµ 2 =
JX 2
lim
n --+CXJ
1· X2
fn dµ 2.
po ur les fonctions étagées pos itives. D 'après la dé finiti o n même de l' intégrale, on
en d éduit la pre mière égalité (2.24 .3) e t o n vérifie de mê me la seconde.
2. Notons d 'abord que les applications (2.24.1) et(2.24.2) sont dé fini es presq ue
partout d ' après la proposition 2.24. 1 2 . D 'après la proposition 2.8.9 , il ex iste une
fonction g : X 1 x X 2 --+ "i+ parto ut défL11ie 'J1 0 'J2- mes urable te lle que f = g p.p ..
On a
f f dµ1 dµ2 = ; · gdµ 1 dµ2.
Jx1 x X 2 X1 xX2
et f (x 1 , . ) = g( x 1 , .) p.p. po ur presque tout x1, d' où
j . f( x 1,
.X~2
x2) dµ 2 = j
)( 2
g(x1 , x2 )dµ 2 pour presque tou t x 1 ;
tout x 1 et
j ·,
X2
f (x 1,x2)dµ 2 = l : a ,;µ 2(Ai(x 1 )) pourpresque to ut x 1 .
'i E /
Ceci montre que la fonction défi ni e presque partout x 1 H fx 2
f( x 1 , x 2) dµ 2 est
/J, 1 -intégrable et que
j ' (),\r.2
X,
f dµ 2) dµ1 = L ai( µ1 181 µ2)(Ai) = ; ·
iE l
'
X i x .X 2
f dµ1 dµ 2.
Dan s le cas général , d' aprè s le lemme 2. 11.7 il ex iste une suite Cfn) de fo nc-
tion s 'J1 0 'J2-étagées intégrables qui converge presque partout vers f te lle que
llfnll :S gp,p, où 9: X1 x X2--+ ÏR+ est une fonction intégrable. Ona alors
(2.24.4) ; ·
X1 XX 2
f dµ,1 dµ2 = litn r
n ----too } X1 x X 2
f n dµ1 dµ2.
De plus, on a
ll 2
f n( x1 ,x2 ) dµ2ll :S /'< 2
g (x 1, x2) dµ2 pour presq ue tout x 1
Jx i
r (j' )(2
fdµ2 ) dµ1 = lim ; · (
n--+oo X1 Jx2
r fndµ2 ) dµ1 = lim r fndµ1d µ 2,
n----t o:J } X 1x X 2
le théorème étant acq uis pour d es fo nctions étagées intégrables. D 'après (2 .24 .4),
ceci prouve q ue
r, , f
J,\, x X 2
dµ1 dµ 2 = r, (lx2r, 1 dµ 2)
lx, dµ1
L(f 1
1
L J(x , y) dx) dy et L(l
1
1 1
f (x, y) dy )dx
et montrer que f n'est pas intégrable sur [- 1, 1] 2 [on pourra calculer l' intégrale de f sur [ü, 1]2 ] .
Exercice 2.24.2 En utilisant la formule l/x = J0 00
e- t x dt (x > 0) et le théorème de Fubini ,
f 000 s in x/x dx.
calculer l'intégrale impropre
r
j X2
f(X1, X2 )dµ2 = lim ; · fn( X1,X2)dµzp .p.
n --+oo X2
Ceci permet de conclure vu le corollaire 2.12.5. Q.E .D.
Voici une première application du théorème de Fubini . Nous utiliserons les
lemmes suivants.
Lemme 2.24.4 Soient (X, 'J, µ) un espace mesuré, f, g : X ---+ iR des fonctions
définies presque partout µ-mesurables, alors la fonction fg : x H f(x)g(x) est
définie presque partout et µ-mesurable.
Preuve Il est clair que la fonction fg est définie presque partout. Montrons que
cette fonction es t µ-mesurable. Il existe des fonctions f', g' : X ---+ iR partout défi-
nies 'J-mesurables telles que f f' p.p. et g g' p.p .. On a a lors
fg = f' 9 1 p.p. et, la fonction f' g' étant 'J-mesurable d'après la proposition 2.6.12 2 ,
ceci prouve que la fonction fg est µ-mesurable . Q .E.D.
302 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
(2.24.5)
r
Jx1xX2
fi 0 hdµ1 d µ 2 = j "T ( {Tf1
X1 Jx2
0 h dµ 2) dµ 1
= ; ·, ( ;·, h dµ 2) fi dµ1 = ; ·, fi dµ 1 X ; · f2 dµ 2
X1 X2 X , X2
et ceci prouve le rés ultat vo ulu . Q.E.D.
Corollaire 2.24.7 Soient f ; : x i ---+ R+ des applications définies p resq ue partout
µ ;-mesurables telles que les mesures f ;dµ ; soient <J-jinies, alors
U1dµ 1) 0 (hdµ 2) = U1 0 h) (dµ1 0 dµ 2).
Preuve La mesure À = (j 1dµ 1 ) 0 (hdµ 2) est l'unique mesure sur 'J1 0 'J2 telle
que, pour tout A; E 'J;,
d' où À(A 1 x A2) = 1i(A 1 x A2) d ' après la proposition précédente, ce qui permet
de conclure. Q.E.D.
Dans le même ordre d ' idées, voic i une générali sation de la propositio n 3.22.4
de (27].
2.24 LE THÉORÈME DE FUBINI 303
Nous utiliserons le
Lemme 2.24.9 Soient (X, 'J, µ) un espace mesuré, f : X ---+ E et g : X ---+ F
des fonctions définies presque partout µ-mesurables, alors la fonction
B(J, g) : x H B (J(x ), g(x)) est définie presque partout et µ-mesurable.
Preuve Il est clair que la fonction B(f, g) est définie presque partout. Montrons
que cette fonction est µ-mesurable . li existe cles s uites Un) et (gn) de fonctions
'J-étagées qui convergent presque partout vers f et g ; les fonctions BCJn, 9n) sont
'J-étagées car, pour Ai E 'J, a 1 E E et a 2 E F, on a
B(a1llA 1 , a21l.A 2 ) = B(Cli, a2)llA 1nA2 •
Si la suite Un) (resp. (gn)) converge ver!> f (resp. g) sur X - A 1 (resp.
X - A2) où A1, A2 E 'J, µ(A i ) = 0, la suite (B(fn, 9n)) converge vers B(f,g)
sur X - A 1 U A 2 , donc presque partout et ceci prouve le résultat voulu. Q.E.D.
Preuve de la proposition 2.24.8 Vu le s lemmes 2.24.5 et 2.24.9, la fonc-
tion B(J1 , h) est définie presque partout et elle est mesurable. On a d 'autre part
llB (fi , h) Il ::; llBll llfill @llhll, l' intégrabilité de B(h h) résulte donc de celle
de la fonction llfi Il @llh Il (proposition 2.24.6) . En utilisant deux fois le théorème
2.1 1.JO, on a alors
B (j.
..-Yi
h dµ1 , f_ h
lx. 2
dµ2)
On a alors
Preuve Les fonction s U, V étant continues, donc bornées, on notera d'abord que
les fonctions t H U(t)v(t) et t H u(t)V(t) sont intégrables. On a alors
f( J~.~
11
{ dF)dG(y) = 11f (F(y) - F(a))dG(y)
l F(y) dG(y) - F(a)(G(b) - G(a)).
2.24 LE THÉORÈME DE FUBINI 305
lb f (t)g(t) dt = j(b ) lb
g(t) dt - (f (b) - f (a)) 1 f, g(t) dt
Il B
g(t) dt l :::; c pour tout 0 < A :::; B.
Alors,!' intégrale impropre s uivante ex iste
où @:~ 1 '.Bi et @~ 1 J:., i dés ignent les tribus engendrées par '.B 1 x .. . x '.Bn et
J:., 1 x ... x Ln ; on peut e nsuite compléte r ce s espaces mes urés, ce qui conduit
au m ême espace mesuré (le mme 2.23.8). L a c omplétée de la tribu ®7= 1 '.B i par
rapport à la mesure de Le besgue sera notée J:., (JR.n ), ou sim ple ment J:.,, et s' appelle
la lribu de Lebesgue de Rn . La mesure de Lebesgue sur R n, qui est donc dé fini e s ur
J:.,, sera notée (o n omettra la barre qui coiffe les @) µ1 ® · . . © µn ou dx 1 ® · . . ©dxn
ou plus simple ment dx si x = (x 1 , .. . ,xn ) ·
On véri fie d'abord que ®7=i '.B i est la tribu borélie nne de Rn.
Lemme 2.25.1 Soit Ci un ensemble de parties de X i tel que X i E C.; et soit 'Ji la
tribu engendrée par ei,
a lors '.T1 © '.T2 = 1 121 C2. e
Preuve Étant donné que el X e 2 c '.T1 X '.T2, il s' agil de vérifier que toute tribu 'J
con tenant el X e 2 contient 'J1 X 'J2. O r, {Ai E 'J'(X 1) ; Ai X X 2 E 'J} es t une tribu
sur X i qui contient e 1 car X2 E C2 ; cene tribu contient do nc '.T1 ce qui signifie
que A1 x X 2 E 'J po ur to ut A 1 E 'J1 ; de mê me, on vé rifie que Xt x A2 E 'J
pour tout A 2 E 'J2 et, par inte rsection , on e n d éduit que A 1 x A 2 E 'J pour to ut
A.; E 'J;, ce qui prouve le rés ul tat voulu . Q.E. D .
Exercice 2.25.1 On considère les espaces mesurés ([O, l ], '.B; , µ ;), -i = 1, 2, où '.13; est la tribu
boré lienne de [O, l], µ 1 : '.!3 1 -+ ÏR+ est la mesure de Lebesgue et M : '.132 -+ ÏR+ est la restri ction
à '.132 de l a mesure de dénombrement. Si A est la diagonal e de (0 , 1]2, montrer que le théorème 2.2 3.6
est e n défaut.
La mesure de Lebesgue sur !Rn possède les mêmes propriétés que la mesure
de L ebesgue sur R. Tout d 'abord, si Si , 1 ::::; ·i :':'. n, désignent n exempl a ires de la
semi-algèbre S(R), la semi -al gèbre (lemme 2.23.1) S1 x . .. x Sn engendre la tribu
bor é lienne de Rn d 'après les lemmes 2.25. l et 2.25 .2 ; il e n résulte (théorè mes
2.2.8 et 2.2 . 10) que la mesure de Lebesgue est l'unique mesureµ : L -+ ÏR+ te lle
que
r fd µ3 = Jri2
Jo.3
r f o <I>' x lJ<.P ' ldµ 2 = Jn1
l f o (<D' o <.P) x l( J <D' ) o <P lxl J<.Pldµ 1
où 1 (J<.P') o <.Pl x IJ<.PI = IJ (<D' o <.P)I , ce qui permet de conclure.
2. Le résultat étant acqui s pour n = 1, on raisonne par récurrence sur n : on
suppose (2.26.1) établi pour n - 1.
a. On écrit <D = (<.P 1 )i ::;J::; n et on suppose qu 'il ex iste i ,j E [l ,n.] te l que
<I>1 ( x)= x; ; pour simplifi er les écritures, on suppose i = j = 1 et on pose
x ' = (x 2 , . . . , X n ) E lRn - 1 . Pour tout réel ::r: 1,o n définit les sections en x 1 (ce sont
des ouverts)
Sl;(x 1) = {x' E lîn - l ; (x 1, x' ) E rli} , i = 1, 2,
et, si fl1( x 1) est non vide, o n définit un e1 -difféomorphisme ex, de î2 1(x 1)
sur l2 2 (x 1 ) en posant Gx 1 (x 1 ) (<D2(x),. . . , <.Pn (x )) . Il est c lai r que
l( I GxtlCx' )I = l(J <I>)(x )I. Posons
A = {x 1 E lR; 0 1(x i) -=/- 0} = {x 1 E R; 02 (x 1 ) -=/- 0}
et soit B c S1 2 un borélien. En notantµ' la mesure de Lebesgue sur lRn- 1 , o n a
d' après le théorème 2.23.6
On remarque e ns uite que e ; /(B(xi)) = <r> - 1(B)(x 1 ) et, par conséque nt,
d 'après le théorème de Fubi11i, ce qui prou ve le résultat voulu dans ce cas partic u-
lier.
b. On mo ntre ensuite que, pour tout a E D1, il existe un voisinage ou-
vert 0 1 (a) de a, 0 1 (a) c D 1, te l que (2.26. 1) so it vérifié pour tout boréli en
B c <t>(0 1 (a)) . L' application<[> étan t un diftëomorphisme, il existei , j E [l ,n]
tel que D i <f>j(a) f 0; pour si mplifier les écritures, on peut s upposer i = j = 1.
Considérons l'application YI: D 1 ---+ JRn défi nie par \ll(x) = (<f>t(x),x'); on a
l( J\ll) (a)I = ID1<f>1(a)I f 0 ; d ' après le théorème 1.1 2.3, il ex iste un voisinage
ouvert 01(a) x 02(a) du point (a, \ll (a) ) , 01(a) C fl 1 , tel que
\li: 0 1(a) ---+ 0 2 (a) so it un e 1 -d ifféomorphi s me. Posons O~(a) = <I>(0 1 (a)) ,
e
alors 0 = <f> o \ll - 1 es t un 1 -di fféomorphi sme de 0 2 (a) s ur O~(a). Le difféo-
morphisme <I> : 01 (a) ---7 o~ (a) est donc le composé <f> = e 0 li! des de ux
diftëo morphi smes \li: 0 1(a) ---+ 02(a) et 8: 0 2(a) ---+ O&(a). Ces de ux difféo-
morphismes vérifient l'hypothèse de 2.: cec i est év ide nt pour \li, quant à on a e
81(x) = <f>i(IJ! - 1 (x)) = <l?1(Y) où x = \ll(y), c'est-à-dire 81(x) = X1. Vu 1.,
cec i permet de conclure.
c. L'espace flt étant dénombrable à l ' in fi ni , du recouvrement ouvert
( 0 1 (a) )aErl, on peut extraire un sous-recouv rement dénombrable, puis constru ire
une partition de D1 de la forme f2 1 = LJ ~=o Bn où les ensembles Bn sont bo-
réliens et tels que (2.26 .1) soit vérifié pour tout borélien B contenu dans l' un des
<I>(Bn)· A lors, si Best un borélien quelconque de D2, on a B = LJ~= o Bn <I>(Bn),
d'où
µ2(B) = f
n=O
µ2(B n <I>(Bn)) = f, }q,f - .
n=O 1
IJ<T>ldµ1
(B)nB,.
= r
f p- 1
IJ<I> l dµ1
(B)
d'après le coroll aire du théorème de la converge nce monotone. Q .E.D.
Ceci prouve qu ' un boré lie n B de D 2 est de mesure nulle si, et seuleme nt si,
f<P - ' (B) IJ<T>I dµ 1 = 0 et, la fonction J<f> ne s'ann ulant pas, cela si g nifi e que
<I> - 1 (B) est de mesure nulle. On en déduit qu'une partie A de D 2 appartient à
la tribu de Lebesgue de D2 si, et seulement si, <[> - 1 (A) appartient à la tribu de
Lebesgue de f2 1. En particulier, la tribu de Lebesgue de ]Rn est invariante par tout
isomorphi sme linéaire T E [som (lRn) et,µ désignant la mesure de Lebesgue,
(2.26.3) µ(T(A)) = ldet Tl x µ(A) pour tout A E L(JRn) ,
vu que IJTI = ldet Tl . La mesure de Lebesgue est donc invariante par tout iso-
morphisme linéaire T de déterminant ± 1, par exemple par toute transformation du
gro upe orthogonal.
On en déduit également que la mesure de Lebesgue est invariante par tra ns-
lation et, plu s généraleme nt, s i h af3 : ]Rn ---+ ]Rn désigne le difféomorphisme
ho:(3(x) = ox + f3 où li'. E IR'., a f 0, f3 E JRn, la tribu de Lebesgue est invariante
2.26 FORMULE DE CHANGEMENT DE VARIABLE 311
par hcv.(3 et
(2.26.4) µ(h cv. f3 (A)) = larµ(A) pour tout A E L(R").
Un ra isonnement identiq ue à celui du théorème 2.3. 16 montre que les formu les
(2 .26.3) et (2.26.4) valent encore pour la mesure extérie ure µ * et tout A E '.P(IRn).
La proposition 2.26. 1 permet d'établir une formule de changement de variable
dans l'intégrale de Lebesgue. En raisonnan t comme pour le théorème 2. 18.2, on
obtient le
Théorème 2.26.2 Soit f : fb ---+ R (o u E) une fonction définie presque partout,
alors la fonction f o il'> x 1J <J>I est définie presque partout sur 01 et elle est mesu-
rab le si, et seulement si, f est rn.esurable.
J. Si f est mesurable positive, on a dan s IR+
(2 .26.5) r f(y) dy = ln,{
Jn2
f(1> (x)) X l(Jil'>) (x)I dx.
{ f (x, y) dxdy =
~. o
j'00
f
Jo
2
rr f( r cos e, r sin B) rdrdB.
Voici une appli cation simple de ce qui précède. On considère l' intégrale
I = J~ e- x
2
dx . Grâce au théorème de Fubi ni , on a
12 = r 2
e - (x +Y
2
) dxdy = ( CXJ f
2
7r e- r2 rdrd() = 7T,
1111.2 Jo Jo
d ' où
(2.26.7)
312 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
(f * g)(x ) = l. f( x - y)g(y) dy
est définie pour presque tout x et est intégrable.
On a d 'abord besoin du lemme suivant.
Lemme 2.27.1 Soit f : JRn -t lR (o u E) une fon ction définie presque partout
mesurable, alors la fonction
F: (x ,y) E R n x Rn>-+ f(x - y) E JR (ou E)
est définie presque partout e t mesurable.
Preuve Si la fonction f est bie n dé fi nie sur m;n - B où B est un boré lien de mesure
nulle, la fonction Fest bien d éfinie s ur IR 2n - T - 1 (B) en notant T l'application
(x , y) r-+ x - y; cetteapplicati o n Tétan t continue, T- 1(B) est un boré li en de!R 2 n
el il s' ag it de vérifier que ce boré li en est de mesure nulle. Or, pour tout y E ]Rn,
on a T - 1 (B)(y) = y + Bel y+ Best de mes ure nulle d 'après l'invaria nce par
translatio n de la mesure de Lebesgue ; vu le corollaire 2.23.7, T - 1 (B) est bien de
mes ure nulle.
Quant à la mes urabilité de F, il ex iste une suite f j : !Rn -t R (ou E) de
fo nc ti ons '.B (JRn )-étagées qui converge presq ue partout vers f. Posons
Fj(X, y) = fj(X - y).
Ces fo nctions Fj sont '.B(IR 2 n)-étagées car ll. s(x - y) = ll. ,. - ' (B) (x , y) et
T-
1
(B) E '.B (IR 2 n ) si B E '.B(JRn ). D' autre part, si la s uite (fj ) converge vers
f s ur R n - B, la s uile (Fj) converge vers F sur R 2n - T - 1 (B) et, s i Bes t un
bo rélien de Rn de mes ure null e, T - 1(B) est un borélien de JR 2 n de mes ure nulle.
Ceci prouve la mesurabililé de F . Q .E. D.
Pour des fonctio ns positi ves, o n a a lors la
Proposition 2.27.2 Soient f , g : JRn -7 R+ des fon ctions définies presque partout
mesurables, alors La fonction
U *.9 )(x) = r f( x - y)g(y ) dy E lR+
Jllil "
2.27 L'.ALGÈBRE DE CONVOLUTION L 1 (1111.") 313
est bien définie pour tout x E JRn, la fonction f * g : Rn --+ R+ est mesurable et
ona Ili *9111 = llill1llDll1 dans i+ .
Preuve La fonction définie presque partout y r-+ f (x - y) est mesurable (théorè me
2.26.2) ; vu le lemme 2.24.4 , la fonction y i-+ i(x - y)g(y) est mesurable et la
fonction f * g est donc bien définie.
La fonction (x , y) i-+ i(x - y)g(y) est définie presque partout et mesurable
d' après les lemmes 2.24.4, 2.24.5 et 2.27.1. D'après le théorème de Fubini, la
fonction f * g est donc mesurable et
es t dé fini e pour presque tout x :O:: 0 et que la foncti on définie presq ue partout f * g : [O, +oo [--+ IC est
intégrable (resp. localement i ntégrable).
Ceci prouve que l'applicatio n (2 .28 .2) es t bilinéaire lorsque IK = JR . Dans le cas
co mplexe, les applications µi H µ ; el µi H 1
µ;
é tant JR-linéa ires, on e n déduit, vu
les formules (2.28.6), que l'a ppli cation (2.28.2) est IR-bilinéaire. Pour co nc lure , il
suffit de vérifier que ( iµ 1 ) 0 µ2 = µ 1 0 ( iµ 2) = 'i (µt 0 µ2 ), ce qui est immédi at.
3. Vérifio ns e nsuite (2.28.3). Pour tout Ai E T;, on a
l(µ1 0 µ 2)(A1 X A2)1 lµ1(Ai)I X lµ 2(A2)I :::; lµ1l(A1) X lµ2l(A 2)
< ( lµ1l @ lµ2 l) (A t X A2)
e t, vu le le mme 2.28.22 , cec i prou ve que 1111 0 µ 21 ::; lµ1 l 0 IMI· Vérifi ons l'in-
éga lité opposée, c'est-à-dire d 'après le lemme 2.28.2 que, po ur tout A ; E T i,
( lµ1 l @ lµ 2l ) (A1 X A2) :::; lµ 1 0 µ 2l(A1 X A2) ·
O n peut supposer IJ1,,; l(Ai) > 0, soit 0 :::; ai < lµ;l (A;) ; d ' après la formule
défi nissant lµ ;I (exerc ice 2.4.2), il ex iste une tàmille finie (A ;J) JEJ, d 'e nsembles
de '.r:; di sjo ints deux à deux contenus dans A i te ll e qu e a ; :::; LJ EJ; Iµ .; (A ;J ) I, d'où
li m
n -Hx) la
b
f n(x) dx= O, lim
n ----looo
lb
a
b- a
f n(x )2 dx = - -
2
el en déduire que la suite U n ) n'ad met pas de sous-s uite convergeant presque partout alors que cette
suite est relat i vement compacte dans l'espace '.fs( IR; IR) pour la topologie de la convergence simple.
318 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Expliquo ns ensui le comme nl on peul convoler des mesures dé fini es sur la tribu
boré li enne 'B (!Rn) de !Rn. On noiera T l' application
T: (x1,x2) E !Rn X !Rn>--+ X1 + X2 E !Rn;
celle appli calio n esl ('13(1Rn) , '.B(Rn))-mesurable . Si µ i : 'B(!Rn) ---+ i+ sont de ux
mesures positives ()- fini es ou s i µ ; : 'B(!Rn) ---+ C sont de ux mesures complexes,
l' image par T de la mesure µ 1 @ µ 2 est appel ée le produil de conv o lution des
mes ures µ 1 et µ 2 , soil
(2.28.7)
Cette défi nition générali se la convolution des fo nctions é ludiées au p aragraphe
2.27 . On a e n effet les résultats s uivants.
Proposition 2.28.4 Soient f i : Rn ---+ R+ des f onctions définies presque partout
mesurables telles que Les mes ures f idx soient a-finies, alors
(f1dx) * (hdx) = (fi * h) dx.
On a le même résultat Lors que les fo nctions f i : !Rn ---+ C sont des f onctions
dé.finies presque partout intég rables.
Preuve 1. Lorsque les fon ctions f ; sont positives, soit B un boré lien de Rn, on a
j.
r -
fi( x i)f2(x2) clx 1dx2 =
1 (B)
r
lRnxR"
h(x i)h( x2) ll a(x1 +x2) dx 1dx2,
2.29 Espace L 00
Con sidérons d 'abord des foncti ons à valeurs réelles. Étant do nné un espace mes uré
(X, 'J, µ)e t une fo nctio n f : X ---t R dé fini e presque parto ut, on défi nit la borne
supérieure essentie lle et la borne in fé rieure essentielle de f co mme suit
(2.29. 1) M 00 (f) = sup ess f( x) = inf{a E i"; f :::; ap.p.},
xEX
On dit qu ' une foncti on f est essentiell ement bornée si 1 11 100 est fini ; cec i
sig nifie qu ' il ex iste une fonction partout défini e g : X-+ IR (ou E ) bornée, égale
à f presque partout et telle que 1 111100 = supxE X l g(x)ll- On note '.f00 (X ; E)
l'en semble des fon ctions f : X -+ E parto ut défini es et essentiellement bornées ;
cet espace est un sou s-espace vectoriel de l'espace vectori e l '.f(X; E) sur leque l
11·11 00 est une semi- norme d ' après la propos iti o n 2.29.4. La topologie défini e par
cette se mi-norme n' est pas e n gé néral séparée. Étant donné que 1 1111 00 = 0 signifie
f = Op.p., sur l'espace quotient '.f00 (X ; E)/'R'", 11·1100 est une norme.
Proposition 2.29.5 Une suite Un ) de '.f00 (X; E ) converge ve rs f E '.f00 (X; E)
dan s l'espace '.f00 (X; E) si, et seulement si, ii existe un ensem ble négligeable N
tel que la suite Unlx - N) converge uniformément vers J lx - N-
Preuve l. Si la suite Un) converge vers fdans l'espace '.f00 et si C: k > 0 est une
suite co nvergeant vers 0, pour to ut k, il exi ste lin entier nk te l que Il! - fv lloo::; C: k
po ur p ~ nk ; i1 exi ste donc un e nsemble négligeable Nk te l que
s up llf(x) - J,,(x) ll S c: k pour p ~ nk·
xEX - Nk
L'e nsembl e N = LJ ~ 0 Nk est négligeable et
s up Ilf (x ) - f v(x) Il S Ek pour p ~ nk ,
xE X - N
ce qui prouve que la suite U lx - N) converge unifo rméme nt vers f lx- N·
2. S ' il ex iste une ensemble négli geable N tel que la suite U lx - N) converge
un ifonné mcnt vers f x - N, pour tout c; > 0 i1existe un enti er n tel que
1
N = LJ LJ U Np ,q,k
est négligeabl e et su p xE X- N llf,,(x) - fq(x) ll ::; Ekpour p , q 2'. nk.Ceci mo ntre
que la suite U nlx - N ) est de Cauc hy dans l' espace des fonctions bornées
'.fb (X - N; E) muni de la norme de la topo log ie d e la convergence uni fo rme et,
ce t espace étant complet [27, théorème 3.9.5], cette suite converge uniformém e nt
ver s une foncti on f E '.fb(X - N ; E) . Prolo ngeons f par 0 en dehors de X - N ;
on obti ent ainsi une fonction bornée 1°: X --7 E et la suite U nl x - N) conve rge
322 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
L'espace L 00 (X ; E) est un so us-espace vec tori e l de l'espace 3"00 (X; E) et l' es-
pace L 00 (X; E) un sous-espace de 3"00 (X; E) / '.Rµ.
Exemple 2.29.1 Soient 1 u11 e nsemble e t µ : 'Y(J) --+ i+ la mes ure d e dénom-
bre me nt, on a alors ,C, 00 (J ; E ) = L 00 (1; E) = 100 (1; E) .
Remarque 2.29.1 N ous dirons plus gé né ra le ment qu ' une fonction dé fiflie presque
partout f : X --+ E appartient à l ' espace ,C, 00 si f est µ !-mes urable et essen-
tie llement bornée, c ' est-à-dire s i sa c lasse d'équivalence [f] appartien t à l'espace
L= (X; E). Ceci sig nifie qu' il ex iste une fonctio n g : X --+ E partout définie,
µf - mes urable, bornée telle que f = g p.p ..
Lemme 2.29.7 L' espace L 00 (X; E) est f ermé dans 3"00 (X ; E) / '.Rw
Preuve Soit Un) une s uite de l' espace ..C 00 (X; E) convergea nt vers f dans l'es-
pace '.t00 (X; E). Tl s'ag it d e démontrer que f appartie nt à l'espace L 00 , c'est-
à-dire que f est µ !-mesurable, ce qui résulte des propositio ns 2.29.5 e l 2. 12.6 4 .
Q .E .D .
Note Si, dans la définition des espaces ,(, 00 , on substitue la µ -mesurabilité à la µf -
mes urabilité, rien ne pe rm et d' affirmer que ce le mme vaut e ncore, sauf lorsque la
mes ure est a -finie (corollaire 2. 12.5).
On e n déduit le théorème.
Théorème 2.29.8 L'espace L00 (X; E) est un espace de Banach.
Proposition 2.29.9 Soient E, F et G des espaces de Banach et so it (Ç, 17 ) f--t Ç17
une application bilinéaire continue de Ex F dans G notée multiplicativement que
nous supposons de norme ::; L Soient f E ..C 00 (X; E) et g E L 00 (X; F), alors
fg E L 00 (X;G) et
(2.29.8) llfglloo :S: llflloo ll9ll oo·
Preuve Pour to ut A E 'T de mes ure fini e, on a IlA(f g) = (Il Af)( Il Ag) ; d 'après le
le mme 2.24 .9, la fonction f g est µ !- mesurable. On a d 'autre part Ili Il :S: llflloo p.p.
et 11911 :S: 119 l oo p.p., d'o ù llJg ll :S: llf l oo ll9 ll oo p.p., ce qui prouve (2.29.8). Q .E. D.
En passant au x quo tients, o n e n déduit une applicatio n bi linéaire continue
(f, 9) f--t fg de L 00 (X;E ) x L 00 (X; F ) dans L= (X;G) de norme :::; L E n
particulier, s i E est une a lgèbre de Banac h, l'espace L 00 (X ; E) es t une a lgè bre de
Banach.
2.29 ESPACE u xo 323
Pour des fonctions à valeurs rée lles f : X ---+ "R, lorsq ue µ(X) =f 0, dire que f
est essentie llement bornée signifie que M 00 (j) et m 00 (f) sont finis. On a a lo rs la
Proposition 2.29.10 Inégalité de la moymne Soient f E L 00 (X; JR) et
g E l 1 (X; IR+ ), alors la fonction fg est intégrable et
(LJ A n) n B = LJ (An n B)
n=O n=O
Preuve D ire que f est µ!-mes urable signifie que, pour tout B E 'J de mesure fini e,
la fonction f ll B est 'f-mesurable, c'est-à-dire que, pour Loue ouvert 0 de i: (o u C),
(fll s) - 1 (0) E T. Or,
f - 1 (0) n B si Ost' O,
(f ll B)-l (O) = { (f- 1 (0) n B) U (X - B) si 0 E0
et cec i pro uve que laµ/ -mesurab ilité de f éq ui vaut à f - 1 ( 0) n B E 'J', c'est-à-
dire à f - 1 (0) E 'J1 pour to11L ouvert 0 de i: (o u q, ce qui permet de conclure.
Q.E.D .
On vérifie aisément que ('Ji) 1 = 'J1 . En effee, so it A E ('J1 ) 1, alors pour to ut
B E 'J1 de µ 1 -mesure fini e on a A n B E 'J1 = 'J1 ; il en résulte que, pour toue
B E 'J de µ - mes ure finie, An B = (An B) n B E Tet ceci montre que A
appartie nt bie n à 'J1 .
Cette proprié té montre, vu le le mme 2.29.12, qu ' une foncti o n
f : X -+ i: (o u <C) es t µ !_ mes urab le si, et seule me nt s i, e lle est µ{ -m esurable.
Les ensem bles nég li geables pourµ e t µ 1 étant les mêmes, les relations ~µ et 9<µ 1
coïncide nt et par conséquent
L 00 (X , 'J, µ ; IK) = l (X,'J1 , µ1 ; IK), L 00 (X, 'J, µ ; IK) = L 00 (X, 'J1, µ1 ; IK).
00
Ces espaces seront donc no lés L 00 (X; IK) e t L 00 (X ; IK) sans qu ' il soit utile de
préciser s' il s'agit de l'espace mesuré (X, 'J, µ)ou de l 'espace (X, 'J1 , µ 1 ) .
On a a lors la
Proposition 2.29.13 Le sous-espace ê.(X, 'J1 ; IK) / 9<µ des classes de fonctions 'J1 -
étagées est dense dans L'espace L 00 (X; IK),
Preuve Soit f E L 00 , il existe une fo nction g : X -+ lK 'Ji-mesurabl e, bornée
te lle q ue f = g p.p .. D'après la remarq ue 2.6.5 , il existe une suite de fo nctions 'J1 -
é tagées qui converge uniformé ment vers g, donc vers f dans l'espace L 00 d' a près
la propos itio n 2.29.5. Q .E .D.
Note Lorsque 'J1 -=/=- T, l'ensemble des classes de fonction s 'J-étagées n'est pas
de nse dans L =. E n effet, soit A E 'J1 - '.f, a lo rs la fonction n~ appartient à J' espace
L 00 mais, n'étant pas '.f- mesurable, ne saurai t ê tre la limite presque partout d'une
suite de ronctions 'J-étagées
Introduisons e nfin la notion d'atome.
Définition 2.29.2 Soit (X, 'J, µ)un espace mesuré, un ensemble A E 'J de mesure
> 0 est appelé un atome si, pour tout B E 'J, B C A, ou bien µ (B) = 0 , ou bien
µ(A - B) = O.
Si A E 'J est un ato me, alors tout e nsemble mesurable B C A de mesure stric te-
me nt positive est e ncore un atome.
Sur '.P(X), la relation 11. A = 11 8 p.p. est une re lation d 'équivalence que no us
no to ns '.Rµ,, La c lasse d'équivalence de A E P(X) sera noeée [A]. Lorsque
A, B E 'J, la re lation [A] = [B] s ignifie que A U B - A n B est de mesure
nulle, autrement dit que A et B ne diffèrent que d' un e nsemble de mesure nulle.
2.29 ESPACE L = 325
Si [A] = [B], on notera que µ(A) = 1i(B) e t que A est un atome si, et seul eme nt
si, Best un atome.
Exercice 2.29.1 Soit (X , '.T, µ ) un espace mes uré a -fi ni, alors tout atome est de mesure fini e et
l'ensemble des cl asses d'équi valence d'atomes est déno mbrabl e [examiner d'abord le cas où µ ( X) est
fini] .
Exercice 2.29.2 Soit (X, '.T, µ) un espace mesuré sa ns atome et soit A E '.T tel que 0 < µ(A) < oo.
1. M ontrer que, pour tout é > 0, il ex iste B E 'J, B C A, te l que 0 < µ(B) ::; é .
2. M ontrer que, pour to ut é > 0, il ex iste une partiti on fini e (A;);Ef de A telle que A ; E '.T,
µ ( A ; ) ::; r; [pour tout B E 'J, poser
m(B ) = su p µ( C ) ,
CE'J,CC B
/t ( C):'Ô<
cons truire une suite (An)n 2': l d'ensembles de 'J disj oints deux à deux telle que
n
(1/ 2)m(A - LJ A p) ::; µ(A n+1 ) ::; r; pour tout n
p= l
et écrire A = LJ~=ü Ap où Ao = A - LJ~= l Ap].
3. En déduire que, pour tout 0 < b< µ(A), il ex iste B E 'J, B C A, tel que µ (B) = b.
Proposition 2.29.14 Soit (X , 'J, µ ) un espace mesuré, alors les prop riétés sui-
vantes sont équivalentes.
/ . L'espace L 00 (X; JK) est séparable.
2. Toute f amille (Ai) d 'ensembles de 'J1 disj oints deux à deux et de mesure> 0
est fi nie.
3. L'ensemble 'Ji/~µ est.fini.
4. L'espace L 00 (X ; JK) est de dimension finie.
Preuve 1 ~ 2 Supposon s qu ' il existe une suite (An) d 'ensembl es de 'J1 di sj oints
de ux à deux de mesure > 0 et montron s que l'espace L 00 n'est pas séparable.
Po ur toute partie Id e N, posons A1 = U n Ef An et fI = 11. A 1 • On obtient ainsi
un e famill e non dénombrable (fi ) l E'J'(N) de fo nctions 'Ji-mes urables et bornées
tell e que llh - h lloo = 1 si I "!=- J . Ceci prouve que L 00 n'est pas séparabl e .
2 ~ 3 Si l'ensemble 'Jif'R 1, est infini, on construit une suite (An) d'ensembles
de 'J1 disj oints deux à deux et de mes ure > O. A cet effet, on considère l'e nse mbl e
A d es classes d 'équivalence d 'ato mes de l'espace (X, Ti, µi).
a. Lorsque l' ensemble A est infini , il existe une suite (Bn) d 'atomes te lle que
[Bp] i- [Bq] si p -=f. q. On pose
OO
An = Bn - LJ (Bn n Br)·
p=O
p o;i n
A = (A n B) u LJ (A n B i)·
i=l
L'ensemble A n Best de m es ure nulle et, si µ 1 (A n Bi) > 0, [A n B i] = [B i].
Ceci montre que l' ensemble A est équivalent à l'ensemble u iE I Bi où I désigne
l' ense mble des i E [1, n] tel s que µ1 (A n Bi) > O. On en déduit que l 'ensemble
'J1/ 'Il..µ est fini , ce qui est co ntraire à l'hypothèse.
On remarque e ns uite que tout ensemble mesurable C C B n'est pas un atome
vu qu ' un tel ensemble n'est équivalent à aucun des Bi. En particulier Bo = B
n'étant pas un ato me, il existe Bt E 'J1 tel que B 1 C Bo e t µ 1 (Bi) > 0,
µ 1 (Bo - B 1 ) > O. Par récurre nce , on construit ainsi une suite décroissante (Bn)
d 'e nsembles de 'J1 telle que µ, 1 (Bn - Bn+i) > 0 pour tout entier n. Il suffit alors
de prendre An = B n - Bn+J. po ur conclure.
3 => 4 En effet, la proposition 2.29. 13 signifie que l'ensembl e des classes de
fo ncti ons ([n A])AE'Ti est un ensemble total dans L 00 .
Il est c lair enfin que 4 ==?- 1. Q .E.D.
Exercice 2.29.3 1. Soient X un espace séparé, 'J une tribu sur X con tenant la tribu borélienne et
µ : 'J -t i+ une mesurt:! régulière. Si A E 'J est un atome de mesure finie, montrer qu'il ex iste un
po int a E A tel que µ ( { a } ) = µ (A ) [en utili sant la proposition 2 .3.9, montrer qu ' il existe un co mpact
f< C A tel que µ (K ) = µ(A), puis considérer la famille (K ;);E J de tous les compacts K ; c K de
mes ure > 0 et vérifier que l' intersecti on cle cette fami lle est réduite à un pointJ .
2. Soitµ : l -t iR+ la mesure de Lebesgue sur !Rn. Montrt:!r que, pour tout ensemb l e A E l de
mes ure > 0, il existe un ense mble B E .C tel qut! B C A et µ (B ) > 0, µ (A - B ) > O.
3. En déduire que, pour tout A E .C cle mes ure > O. l' espace L 00 ( A ; !K) n'est pas sé parable.
La proposition 2.29. 13 va nous permettre d'étudier le dual de l' espace
L 00 (X )
00
=L 00 (X ;IK) ; cette étude est tout à fait semblable à ce lle du dual de
J'espace 1 [27, théorème 3.24. 1O] . La proposition 2.29. 13 montre que l'applica-
ti on linéaire
(2.29.9) <l> : TE (L 00 (X))' t-+ <I>r E '.f('J1 ; OC) où <I>r(A) = T([ll. A])
est injective. On note alors E l'ensemble des applications <p E '.f('J1 ; IK) vérifiant
(2 .29. 10) ip (A U B ) = ip( A ) + ip( B) pour tout A , B E 'J1 tel que A n B = 0,
lllPll = sup L i E i lip(Ai)I est fini, oli la borne s upéri eure
(2.29. 11 ) porte sur l'ensemb le de toutes les familles fini es (Ai)
{ d' ensembles de 'J L disjoints deux à deux ,
et
(2.29.12) <p(A) = 0 pour tout A E 'J1 de mesure nulle.
Il est c lair que E est un sous-espace vectoriel de '.f('J1; IK) el que <p >-+ l <f?ll est une
norme sur cet espace. On a a lors le
2.29 ESPACE U '° 327
Théorème 2.29.15 L'application linéaire <I> : TH <Pr est une isométrie linéaire
du dual de l'espace L 00 (X) sur l 'espace E.
Preuve 1. On vérifie d 'abord que <I>:r appart:ie nt à E. Soie nt A , B E '.T1 de ux
ensembles di sj oints, alors [IlAuB] = [IlA + 1La ] =[RA]+ [ll a], d ' où
<I>r(A U B) = T ( [Il A] + [IlB] ) = T([lLA]) + T([ll a]) = <I> r (A) + <I>r(B)
et cec i prouve (2.29. l 0). Vérifi ons (2.29. lL ). Soit (Ai)iE / une fa mille fi nie
d' e nsembles de '.T1 di sj oints deux à deux. So it ai E lK de module 1 tel que
IT ([ll A,]) I = aiT([ll A,]), d 'où l<I>:r(Ai )I = a,T([llA,]) et
L l<I>:r(Ai )I = T(L a.;[llA,]) ;
iEI iEl
on e n déduit que
iE J
vu que Il LiE/ aill AJ oo ::; 1. Cec i prouve que ll<I>rl l est fini et ll<I>r ll ::; ll Tll-
Qu a nt à (2.29.1 2), si µ 1 (A) = 0, [11. A] = 0, d 'où i.D r( A) = O.
2. Vérifi ons ensuite que l'applicati on cI> est surjective. Soit r.p E E, o n d é-
finit d 'abord une forme linéaire S sur l'espa.ce ë(X, 'J1 ) de la façon suivante.
Toute fon ction 'Ji-étagée pe ut s'écrire J = L iE 1 a;ll. A., où ai E lK e t (Ai)
est une parti tion fini e de X constituée d 'ensembles de T 1 ; on pose alors
S(f) = L iE I air.p(A.; ). Cette applicati on S est bien défini e car S(f) ne dé pe nd
pas de l'écriture de f. En effe t, si f = Lj EJ bj lL B J où aj E lK e t (Bj) est une par-
tition fini e de X constituée d' ensembl es de '.J i , on ar.p(A;) = LjEJ r.p(Ai n BJ )
d'après l' additi vité de r.p, d 'où L iE J a;r.p(Ai ) = L iu LJEJ a;r.p(A; n Bj ) et de
mê me LJ EJ bjr.p(Bj) = L ;EJ LJEJ bjr.p(Ai n B J)· Étant donné que ai = bj
lorsque A; n BJ est no n vide, on e n déduit le rés ultat souhaité.
Vérifions que l' appli cation S : ë(X, 'Ji) ---+ IK est linéaire. Si f et g sont
deux fonctions étagées, on pe ut trouver une partition fini e (A; ) ;E J de X te lle que
f = L iE I a; ll. A., et g = LiEI bill. A, où A ; E 'I1, ai, bi E lK. Soient a:, f3 E lK,
alors a. f + f3g = LiEf(a.a ; + f3 bi )11 A, , d' où
S(a. f + f3g) = L (a.a; + /3b;)r.p(Ai) = a.S(f) + f3 S(g).
iEJ
Montrons ensuite que S (f) ne dépend qlle de la classe d 'équivalence de f .
Conservons les notations précédentes et supposons f = g p.p., c'est-à-dire a ; = b;
lorsque µ 1 (A; ) > 0; étant donné que r.p(A; ) = 0 lorsque µ 1 (A;) = 0, on a bi en
S(f) = S(g).
Ceci permet de dé finir un e application linéaire [S] : ë(X, 'J1 )/'.Rµ ---+ lK e n po-
sant [S]([f ]) = S( f) où f E [il M ontron s qll 'elle est continue pour la topo logie
induite par celle de l'espace L 00 . Si J = L ;u a; ll A., , on a Ill 1
100 = max;E J la;I
où J = {i E l ; µ1(Ai) > O} , d 'o ù
l[S]([f ]) I = IS(f)I ::; l f lloo L lip(A;)I '.'.:'.: 11Jlloo l 1Pll i
iEJ
328 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
ceci prouve que [S] est une forme linéaire contin ue de norme '.'::: ll'Pll· Elle se
prolonge donc en une forme linéaire continue T sur L = (x) de norme '.'::: ll'Pll et
'P = <I>r vu que <I>r(A) = T([Il.A]) = S( Il. A) = <p(A). Ceci prouve que <I> est
surj ec tive et, d'après 1., on a ll<I>rll = llTll, ce qui prouve le théorème. Q.E.D.
Étudion s ensuite les parti es fortement compactes de l'espace L 00 (X ;lK). Si
[f] est une classe d'équivale nce de fonctions de X dans lK et si A est une partie
non vide de X , on définit le diamètre essentiel de [f](A) par
d iam ess [f](A) = inf diam f (A ).
/E[f]
On a alors le
2.30 Espaces LP
Éta11t do nné un espace mesuré (X, 'J, µ), un es pace de Banach E, un no mbre réel
0 < p < oo e t une fo nc ti on f : X -+ iR (o u E) défini e presque parto ut e t µ -
mesurable, o n pose (si f est à valeurs dans iR, llfll signi fie lf l)
On dit que f est de pui ssa nce p iè me_ intég ra ble, o u que f apparti e nt à J:,P , si
llfl Ir est fini . On note U(X, 'J, µ ; E) o u s i1n ple ment J:,P(X, E) l'e nsembl e de
toutes les fon ction s f : X -+ E parto ut dé fini es µ -mesura bles tell es que Il f l r soit
fini. Pour p = 1, il s'ag it bi en de l'espace des foncti o ns µ-intégrabl es. On pe ut
vér:ifie r dès mainte na nt que J:,P(X; E) est un sou s-espace vecto riel d e l'espace
M(X;E) des fo nctio ns µ -mesurables. On no te d 'abord que 11-\Jllr = l>-1ll f llr
po ur to ut À E lK : s i f apparti ent à J:,P(X; E), il en est donc de mêm e de >.f.
Lo rsque 1 ::::; p < oo, la convexité de la fo nction t >--+ tP sur [O, oo[ mo ntre que
(a+ b) P ::::; 2r- 1(aP + bP) pour tout a, b 2': 0 et on en déduit que, pour to utes
fo n ctions f , 9 : X -+ iR+ défini es presque parto ut µ- mesura bles
f,/"gdµ < ~ + ~ = 1
ll f llvllgllq - P q
ce qui prouve l' inégalité voulue. Q.E.D .
Corollaire 2.30.2 Soient f, g : X -+ i+ des f onctions définies presque par-
tout µ -mesurables et p , q, r trois nombres réels de l'intervalle JO, oo] tels que
l / p + l / q = l / r, alors
(2.30.4) llfg llr ::;: llf llvll9 llq (in égalité de Ho/der).
Preuve 1. Lorsque r = oo, on a p = q = oo et f :S Ilf lloo p.p., g :S 119ll oo p.p.,
d'où fg :::; llfllooll9llooP·P· et Il/9l loo :S llf lloollglloo-
2. Si 0 < r < oo, on pose p' = p/r, q' = q/r, alors l /p' + 1/q' = 1
et ll(fgtll1 ::; llrllP'llYrllq'· On remarque ensuite que ll(fg) 'îl1 = llfgll~,
llrllv' = 1 1 !11~ et llg'l lq' = 11 91 1~. ce qui permet de conclure. Q.E.D.
L' inégalité de Hôlder (2.30.4) subsiste pour des fon ctions à valeurs d ans i: il
suffit de remarquer que pour toute fo nction f : X -+ i défini e presque partout et
µ- mesurable, on a Il f l v = 11 If l llv quel que so it p E ]O, oo]. Pour des f"c.mcti ons à
valeurs dans un espace de Ba nach, on a le
Corollaire2.30.3 So ient E , F et G des espaces de Banach, (Ç,r7) t---+ Ç·17 une
application bilinéaire wn.tinue de E x F dans G notée multiplicativem ent que nous
supposons de norme ::;; 1 et p, q , r E ]O, oo] des réels tels que l /r = 1 )p + l / q.
2.30 ESPACES LP 331
(LPnLq)(X;E ) c n
p 5:_ r $. q
L'( X ;E).
(2 .30.7) l im ; · If - f n lp dµ = O.
n---7CXJ ..X.
Sur l' espace quotient L P(X; E), l'application l ·llP est alors une norme et la
topologie défini e par cette norme s'appelle encore la topologie de la convergence
en moyenne d ' ordre p. Dire qu ' une suite Un) de L Pconverge en moyenne d'ordre
p vers f E LP s'écri t toujours sous la fo rme (2 .30 .7).
Lorsque 0 < p < 1, ll· llPn'est plu s une semi-norme sur l'espace [,P ; on pe ut
cependant définir sur l'espace LP une topolog ie d 'e. v.t. qui est métrisable et te lle
que la convergence se trad ui se touj ours par la condi tion (2.30 .7) (exercice 2.30. 3).
Exemple 2.30.1 Soient 1 un ensemble et µ : 'Y(I) -+ ÏR+ la mes ure de dé nom-
brement, alors J:,P( J; E) = LP(J ; E) = LP( J ; E) quel que soit p E JO, oo] o ù les
espaces [ P (I; E) so nt défi nis et étudiés dans [27, paragraphe 3.24].
Exercice 2.30.2 Soient (X i, T; , µ.;), 'i = 1, 2, des es paces mes urés a-fini s, f : Xt x X 2 -+ iR+
une fonct io n µ1 0 µ 2- rnesurable et p ;::: 1, montrer que
1 11
(fxl([2 JdMrdµ1)1 p s[
2
(L, J Pdµ1 ) pdµ 2
[on peut supposer f '.T1 0 î2-rnes urable et p > 1, so it q l' indice conjugué de p, on pose
1. Mo ntrer que d est une di stance sur LP (X; E) invarian te par translation e t que cette distance
définit une topologie d'e.v.t.
2. On suppose l'espace mesuré (X , '.T, µ. ) sans atome.
a. Soit f E LP(X; E), on pose a= Il 111~. En utilisant l'exercice 2.29.2, montrer qu'il existe
A E '.Ttelq ue
r IJJllPdµ. = lx-A
lA
( llfllPdµ = a/2.
b. En déduire que l'enveloppe convexe de toute boule fermée B'(O;r) , r > 0, est égale à
L P(X; E), p uis q ue le dual de LP(X; E) est réduit à {O}.
Note On notera q ue ce dernier rés ultat n'est nu lle ment contradictoire avec celui de l' exerc ice 3.24.6 de
[27] relatif à la mes ure de dénombrement.
Exercice 2.30.4 Soit f n: X -+ E une suite de fonctions de LP, 1 S p < oo, convergeant presque
partout vers une fon ction f : X -+E de J:,P, montrer que la suite(!,,) converge vers f en moyenne
d' ordre psi, et se ule ment si, ll JllP = li mn -+oo ll f n llP [po ur vérifier q ue la condition est suffi sante,
on pourra utili ser la fo ncti on 9n = 2P - l (llJllP + llfn llp ) - Il! - f n llp].
2.30 ESPACES L P 333
Exercice 2.30.5 1. Soit 1 < p < oo, en utili sant l' inégal ité de l' exercice 1.9.8, montrer que l'appli-
catio n <T> : f E L P(X; IR ) >--+ l i / li~ E IR est différentiable e t que
DiJ>(f).h = p L 2
! IJ IP- hdµ.
2. En déduire q ue l' appl ication 11• ll P est différenti able e n to u1point f i 0 et calcule r sa dé rivée.
Exe rcice 2.30.6 Soient p tel que 0 < p < 1 et q le n<Jmbre réel te l que 1/ p + 1/ q = l (on notera
que q < 0).
1. Soient f , g : X ---7 ~+ des fonct ions mes urabl es telles que 0 < Jx gq dµ < oo (on convient
que oq = +oo), montrer que dans iR+
[se rame ne r au cas où g(x) > 0 pour tout x , p ui sécrireJP = rpij; où rp = (f g)P, ij; = g-P et utili ser
l' inégalité de Holdcr pour majorer ll 'Pi/J ll 1 ] .
2. S i f , g : X ---7 IR+ sont des foncti ons mes urabl es, en déduire q ue
[se rame ner au cas où 0 < Il/ + gllP < oo, pui s s ur A = {x E X; (f + g)(x) > O} écrire
(f + g)P = J(f + g)P - 1 + g(f + g)P - 1 e t uti li ser I .].
L'inégalité de Hë:ilder peut s' inlerpréler d e l a façon s uivante.
Propos ition 2.30.5 Les hypothèses étant celles tlu corollaire 2.30.3, soient
f E LP(X;E), g E Lq(X;F) , alors fg E .l r(X;G ) et llfgl lr :S llJllPll9llq·
Preuve Lorsque p, q el r sont fini s, il s uffit d 'utiliser le corollaire 2.30.3. Lorsque
p = q = r = oo, le résultat est acq ui s d 'après la proposition 2.29.9. E nfin , si
p = oo, q = r étant fini , la fonction f est µ1- mes urabl e, la fo nction fg est donc
µ f - mesurable ; de plus, fo ncti on g apparte na nt à ,lq est à support o--fi ni , il en
résulte que le support de fg est o--fi ni et cette fo nction f g est donc µ-mesurable .
On a a lors llfgll q :S ll fl l ~ll 9llq p.p. et o n obtient le résultat voulu e n intégrant
cette inégalité. Q.E.D.
Lorsque 1 ::; p, q, r ::; oo, on en dédui t e 11 passant aux espaces quoti ents une
applicati on bilinéaire continue de norme :S 1
(2.30.8) (f, g) E LP(X ;E) X L"(X ; F) H fg E Lr(X ;G) .
En partic ulier, le produit de deux fonctio ns de carré intégrable est intégrable.
Exercice 2.30.7 Inéga lité de Hiildcr généralisée 1. Soient p , Pi E ]O, oo], 1 S i S n , des no mbres
réel s tels que l / p = I:;'=1 l / Pi et soit J.; : X ---7 iR+ des fonctions µ -mesurables. Montrer que
ll TI~ 1 fi llv ::::: Il7=1 llf illp,.
2. Soient E, E; des e spaces de Banach et (6 , ... , <!;ri. ) H Ç1 x ... x Çn une app lication multili -
néa ire con tinue de TI7=t E .; dan s E notée multiplicative ment et de norme S l. Soit f ; E ,CPi (X ; Ei),
montrer que l' a pplicati on TI7=1 f i : x >--+ fi (x) x ... x f n (x ) apparti en1 à l'espace ,CP(X; E) et
que llTI:'=1 lil lP S TI~ 1 ll /;llv .-
Voici une dernière app lication de l'inégalité de Hèilder. Il n'y a e n général
auc une inclus io n entre les di vers espaces L P. Lorsque la mesure est la mes ure
de dénombrement, on pourra se reporter à )'exerc ice 3 .24.6 de [27] ; lorsq ue la
mes ure est finie on a le résultat sui va nt
334 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
+oo si µ, (X ) > 1,
lim
q-->0
11/llq= { 0
q> O
si 0 < µ, (X) < 1.
lim
q -+0
q> O
j. -f " -- dµ, = f, logfdµ
X q
1
X
en posant j X log f dµ, = fx ( log}) t- dµ, - f_J( (Iog J) _ dµ, E [-oo, oo[.
c. M ontrer que
lim llJllq =exp ( log fdµ si µ (X) = 1.
q -+ O
q> O
Jx
Exercice 2.30.9 Étant donné une fonction mesurable k : IR+ -+ IC, IR+ =JO, + oo[ , cet exercice a
pour objet l 'étude de l' opérateur
(Tf)(x) = fo 00
k(y)j(xy) dy.
1. Si f : JR+ -+ IC est une fonction mesurable, montrer que l'application (x, y) -t f(xy) de
(IR+) 2 dans IC est mesurable.
2. On suppose les foncti ons j , k : IR+ -+ IR+ mesurables et positives ; on se donne un rée l
1 < p < oo et on note q l' indice conjugué de p. Montrer que l a fonction T f : IR+ -+ i+ est
mesurableetque llTJllP ::; cll fll poit
c= 1 00
k(y )y - l /p dy E i+
Mk = fo 00
a. M ontrer que, pour f E ,GP( IR.+ ), (T J )(x ) est défini pour presque tout x , que
Tf E LP(IR.+) et que llT fl lP :::; Nh 11/llp
b. En déduire que T induit un e applicati on linéaire continue de L P(IR.+) dans lui -mêm e de
norme :::; !vh.
4. Exemp les.
a. Pour f E ,GP( IR.+ ), on pose (Tf)(x) = (1/x)JJ;' J (y)dy. Montrer que (Tf)(x) est bi en
défini pour tout x > 0, que la fonction T f : IR.+ ---+ C est contin ue, qu ' elle appartient à ,GP( IR: ~_) el
que llTJllP:::; p/( p - 1)11/llP (inégalité de Hardy).
b. Pour f E .CP(IR.+ ), on pose (Tf)(x) = J0°" f(y)/(x+ y)dy. Montrer qu e (Tf)(x) est
bien défini pour tout X > 0, que la fonction T f : IR~\- --+ IC es t C00 ' qu 'elle appartient à ,.CP(!R.' iJ el
que llT fi lP :::; M llfllP où M = f0
00
Y - l / p /(1 + y) dy .
Voici quelques propriétés é lémentaires des fonctions appartenant à J:,P.
Proposition 2.30.7 Soient (X , 'J, µ)un espace mesuré et 1 ::; p < oo.
/ . Soient f , g : X ---+ iR des fon ctions appartenant à J:,P, alors les fon ctions
sup(J,g) et inf(f,g) appartiennent à J:, P. L'espace ,G P(X ; JR) est un espace de
Riesz.
2. Une fon ction f : X ---1 iR appartient à [psi, et se ulement si, les applications
f ± : X ---1 R+ appartiennent à ,lP.
3. Soient E et F des espaces de Banach, T E L(E; F) une application linéaire
continue de E dans F et f : X ---1 E une fonction appartenant à f-P, alors
l 'application T o f : X ---1 F appartient à f- P.
4. Une fonction f = (fi )i :::; i :::; t : X ---1 lK 1 appartient à f- P si, et seulement
si, les fonctions f i : X ---1 OC appartiennent à f-P. En particulier, une fon ction
f : X ---1 C appartient à J:, P si, et seulement si, les fonctions ~e f , 'Sm f : X ---+ lR
appartiennent à ,l P.
Preuve 1. Les fonctions sup(f, g) et inf(f, g) sont µ,- mesurables el majorées en
module par la fonction If 1+ lgl qui appartient à ,lP, ce qui permet de conclure. Le
fait que l' espace f-P (X; IR) est un espace de Riesz résulte alors du lemme 2.4 .3 .
2. La condition est nécessaire d ' après 1. Ell e est suffisante vu que f = !+- f - .
3. La fonction T o f est µ-mesurable d'après la proposition 2.11.2 3 et
llT o /Il :S l Tll llfll, ce qui prouve que l'application T o f appartient à f-P.
4. Le rai sonne ment est identique à celui effectué pour le corollaire 2. 1 1.11.
Q.E.D.
Les propriétés topologiques des espaces ,CP pour 1 < p < oo sont tout à fait
simi laires à celles de l'espace L 1 . Voici d 'abord le théorème de la convergence
dominée dans f- P.
336 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
E n particulier, l'espace L 2 (X; IK) est un espace de Hilbert dont le produit sca-
!aire s'écrit
(2.30.11) (fig) = ; · fg dµ .
X
Exercice 2.30.10 Soient 1 :S p , q, r :S oo tels que l / r = l /p + l/q, g : X --t IK une classe de
funclion mesurable telle que, pour tout J E V ' (X; IK) , on ait fg E L'"(X; JK).
1. En utili sant le théorème du graphe fermé, montrer qL1e l'application
(l+t)P+ (1 -t)P::S 1 +
-2- -2- 2(1 t)P
<p(t) = 2
1 ( tp
1 + 1) - t + 1) + t1 - 1) p], Ü < t :S'. 1,
.lp [ ( 1
2
]! (
en procédant comme suit. On rappelle que, pourtout jx j < 1 ettout réel a,(l+x)a = L k=O( ~ )xk
où
( ~ ) = 1 et ( ~ ) = a( a- 1) x .. ~!x (a - k + 1) pour k 2". 1.
338 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
(2.30.13)
Exercice 2.30.12 Soit t.p : IR+ -t IR+ une fonction continue croissan te, on pose
Soit (X, T, µ) un espace mesuré, on note L ~, l 'ensemble des classes de fonctions mes urables
J : X-+ !R telles que<I> o lfl E Lt(X).
l ,a. Montrer que, pour tout À 2' 0, tout entier k 2:: 0 et tout x 2:: 0, <1>(>. x) :::; Mkél>(>.2 - kx) et
en déduire que, pourtout À ~ 0, il existe MÀ 2' Otel que <1>(>.x) :::; M-'<l>(x ).
b. En utili sant la convexi té de <l> montrer que, pour tout x 2:: 0,
<I>(x/>. ):::; ( l / >. )<!>(x ) po urtoutÀ ~ let<l>( x) :<::::E <I>(x/E) pourtoutO <E :=;; l.
2,a. Montrer que L<P est un so us-espace vectoriel de l' espace des classes de fonctions mesurabl es
[on vérifiera d' abord l'invariance par homothétie, pui s on remarquera que
3. Exempl e. On prend <p( t) = tP - t. Déterminer l' espace L,v et la norme ll•lt •t,.
2.31 ESPACES Ll'oc 339
2.31 Espaces Lf c0
tout r.p E C0 (X ; IR) (resp. to ut r.p E 'D(X ; IR) ). De plus, la famille de semi-normes
f H llcpf lJP, r.p décrivant eo(X; IR) (resp. 'D(X; IR)), définit la topologie de l'es-
pace .lf0 c(X ; E).
Preuve Soient f E .lf J X ;E) e t r.p
0
E Co(X ;IR), si]( désig ne le suppo rt de r.p,
on a IJr.p fllP ~ ll'P lloollfllp,K < oo, ce qui pro uve que r.p f appartient à l' espace
U(X;E) .
Réciproq uement, soit K un compact de X ; d'après le coroll aire 2.36.6 de
, il existe un e fon ction r.p E C0 (X; [ü, l ]) égale à 1 sur K. On en déduit
11111111( ~ llcpfll, d 'où llfllp,r< ~ ll cpfllP < oo, ce qui prouve le résultat voulu .
Lorsq ue X est un ouvert de IR.n, on utili se le coro ll aire 1.22.5.
La dernière asserti on résulte des inégalités écri tes. Q.E.D.
Il! - 9llr < l)a; - b;ll l 1LA,llp + L llbill llll.A, - li. A,.., llP
iE l iEf
< E. L (µ(A i )) P + E 2:(11aill + €)
11
iEi iE f
et, cette qu antité tendant vers 0 avec E. , la proposition précédente montre qu e l'en-
semble dé nombrable des classes de foncti ons de la forme 'L iE I b;ll. A, où I est une
partie finie de N et bi E D est partout dense. Ceci permet de conclure. Q .E. D.
Corollaire 2.32.3 Soitµ : 'J -+ ïR+ une mesure régulière sur un espace Locale-
ment compact X admettant une base de topologie dénombrable et soit E un espace
de B anach séparable, alors L'espace LP(X ; E), 1 :S p < oo, est séparable.
Preuve Soit (En) une base de topolog ie dénombrable d e l'espace X et soit A E 'J
de m es ure fini e. Pour tout E. > 0, il existe un ouvert 0 ::::> A te l qu eµ( 0 - A) ::;: E.
JI ex iste une sous-suite (En,) dont la ré unio n est 0 et
l
µ (O) = lim µ(
l -too
LJ En");
k=O
e nsembles Bn, é tant nécessaire ment de mes ure fini e, cec i montre que la condi-
tion du coro ll aire précédent est vérifiée par l'ensemble dénom brabl e constitué des
réunions fini es de Bn de mes ure fini e. Q .E.D.
Sous les mê mes hypothèses, soit A E T, l'applicati on qui , à une fonction
f : A -7 E associe son pro lo ngement par 0 en dehors de A, perme t d ' identi -
fier l'es pace LP( A ; E) à un so us-espace vectoriel de l'espace LP(X; E) ; l' espace
LP(A ;E) est donc séparab le. Ces rés ultats s'appliquent e n partic uli er à la me-
sure de Lebesgue sur !Rn. Pour tout ensemble A c JR.n appartenant à la tribu de
Lebesgue, les espaces LP(A; E), 1 :::; p < oo, sont séparables dès que E est
séparable.
Proposition 2.32.4 Soit µ, : 'J -7 R+ une mesure régulière sur un espace loca-
lement compact X, dans l 'espace [,P(X; E) (resp. LP(X; E)), 1 ::; p < oo, le
e
sous-espace vectoriel eo(X ; E) ( resp. 0 (X; E) /'Rµ ) est partout dense.
Preuve Soienr A E T de m esure fi nie et é > 0, d 'après la proposi ti o n 2.32. 1 il
s'agi t de construire une l'o nct ion <p E eo(X;JR) tell e que ll :Il A - 'P ll P :::; E . La
mesure étant réguliè re, il ex is te un ouverr 0 et (propositio n 2.3.9) un compacr K
tel s que K C A C 0 el µ,( 0 - K) :::; EP. D'après le coroll a ire 2.36.6 de [27], i1
ex iste une fo nctio n cp E eo (X; [O, 1]) éga le à 1 sur [(el dont le support est contenu
dans O. li en résu lte que l:Il A - 'Pl :::; :Ilo - K, d 'où li:ll A - <p llv :::; µ,( 0 - K) l /p :::; E,
ce qui permet de co nclure. Q.E.D.
Remarque 2.32.1 Lorsque f E ([,Pt n [,P 2 )(X; E), 1 :S Pi < P2 < oo, le
raisonnement précédent montre qu'il existe une suite (j~) de l'espace 0 (X; E) e
q ui converge vers f dans [,P t el dans [,P 2 • Vu l' inégalité de Hêilder, o n en déduit
(exercice 2.30. 1) qu e, quel que so it p E [p 1 ,p 2 ], f appartient à l'espace [, P( X ; E)
e t que la s uite Un) converge vers f dans [,P.
Lorsq ue to ut ensemb le négligeable est d ' intérieur vide, deux fo nc ti ons conti-
nues égales presque partout coïncident partout d 'après le principe du pro lo ngement
e
des identités [27, corollaire 2. 17.4] ; l'espace quotient 0 (X ;E)/'Rµ. s'i dentifie
a lors nature lleme nt à l'espace eo(X; E) q ui est donc dense dans LP(X ; E). Ceci
s'applique e n particulier lorsq ue X est un ouvert de JR.n muni de la mesure de Le-
besgue : un ouvert non vide contenant un pavé de la forme [1~= 1 ]ai, b.;[, a i < b;,
est en effet de mesure strictement positive. En outre, en substi tuant au corollaire
2.36.6 de [27] le corollaire 1.22.5, le raisonnement de la proposition 2.32.4 prouve
le
Théorème 2.32.5 Soit 0 un ouvert de JR.n, l'espace '.D(n; E) est dense dans
L P( <J ; E) quel que soit 1 :::; p < oo.
Remarque2.32.2 Lorsque f E ([,Pt n [,P 2 )(n ;E), 1 :::; p 1 < p 2 < ()(), il ex iste
une suite (f~) de l'espace '])(X ; E) qui converge vers f dans [,Pt el da ns [, P2 ,
donc dans [,P quel que soi t p E [pt, P2].
En cc qui concerne les espaces Lfoc' on a la
2.32 TH ÉORÈMES DE DENSITÉ 343
Proposition 2.32.6 Soit µ : T -+ lR+ une mentre régulière sur un espace locale-
ment compact X dénombrable à L'infin i, alors l 'espace LP(X; E) (resp. LP(X; E))
est d ense dans Lf0 c(X; E) (resp. Lf0 c(X ; E)) quel que soit 1 ::::; p < oo. Il en
résulte que l'espace eo(X; E) (resp. eo(X; E)(Rµ) est dense dans Lf0 c(X; E)
(resp. L f0 c(X ; E)) et, si rl est un ouvert de Illn, que l'espace 'D(O; E) est d ense
dans Lf0 c(rl; E) quel que soit 1 ::::; p < oo.
Preuve Soit (Kn) une suite cro issante de cümpacts tell e que tout compact so it
contenu dans l' un des Kn et soit f E Lf0 c(X; E); posons fn = f ll. J<,, , a lors
fn E LP(X; E) et llf - f nllp,K = 0 dès que K C Kn ; cec i prou ve q ue la s uite
Un) converge vers f dans Lf0 c et, par conséq ue nt, que ,(,P est de nse d ans Lfoc·
Les autres asserti ons résultent a lors de la propos ition 2.32.4 et du théorè me 2.32.5 .
Q.E.D.
C e qui précède va nous permettre d'étudier les opérateurs de translation. So it
h E Rn, à to ute fo ncti on (défi nie presque partout) f : Rn -+ Eon assoc ie la
fo nction
ThÎ. : x E Rn f---1- f(x + h) E E.
Rappelons que f est mes urable si, et seulement si, Thf est mes urable (théorèm e
2.26.2 ). E n outre, llTh f llr = Il! llP' 1 ::::; p ::::; oo, et, par conséque nt, f appartie nt à
l' es pace ,.CP(JR.n; E), si, et seule ment s i, Th}. apparti ent à cet espace. Notons e nfi n
que f = g p .p. implique Th f = Th9 p.p., ce qui permet de poser Th [f] = [Thf]
où f E [f] ; on en dédui t un opérate ur TJi : LP(Rn; E) -+ LP(Rn; E) qui est une
isom étrie linéaire quel que soit 1 ::::; p ::::; oo.
Lorsque p est fini , on a alors le
Théorème 2.32.7 Continuité en moyenne d'ordre p Soit f E LP(Rn; E),
1 :::=:; p < oo, alors Thf converge vers f dans LP(Rn ; E) lorsque h tend vers
0, soit
(2.32. 1) lirn / llf(x + h) - f (x) llP dx = O.
h --+ 0 } IR"
Preuve Soit E > 0, d'après la propos iti o n 2.32.4 il ex iste cp E C: 0 (Rn; E) te l que
Il! - 'PllP : : ; E, d 'o ù llThf - Th'Pllr : : ; E et
llT1if - f llr : : ; llTh(f - ip)llr + llThcp - 'Pllp+ llf - cpllr : : ; 2E + llT1icp - <pllr
et il s'agit donc de démontrer le théorème püur la fo nction ip. Sü it K le support
de cp, on a alors supp Thcp = - h + K ; supposons par exemple l hll : : ; 1, a lo rs
supp rhcp C K 1 où K 1 dés ig ne le vo isinage fe rmé d'ordre 1 du compac t K. Il
en résulte que lh,ipll : : ; ll'Pll00 :Il. K1 pour llhll : : ; 1. D 'après la continuité d e cp,
T1icp converge simplement vers cp lorsque h te nd vers 0; la fo ncti on ll'Pll00 Il. 1<c
appartenant à ,.C P, le théorème de la convergence dominée dans ,.cr montre que
T1icp converge vers cp dans ,CP lorsque h tend vers O. Q .E.D .
E n prenant pour fo nction f la fo ncti on caractéristique d ' une ensemble m esu-
rabl e de mesure fini e, on en déduit le
344 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
Théorème 2.33.2 On suppose que p : lRn --+ Rest intégrable et vérifie (2.33.4).
! . Soit J E LP(~n ; E), 1 S p < oo, alors f " est définie presque partout,
j~ E ,.GP(JRn; E) et f, converge vers f dans LP Lorsque E tend vers O.
2. Soient f E Lf0 J IRn; E), 1 S p < oo, et p E e~( Rn; lR), 0 S k :S oo, alors
f~ (x) est défini pour tout x, fe E e1c(1Rn; E), D °' f" = f * D"p" pour tout lai S k
et f 0 converge vers f dans ,.Cfoc lorsque E tend vers O.
Preuve 1. Vu la proposi ti on 2.33. 1, il s'agit de vérifier que j~ converge vers f dan s
L P. On a
j~ (x) = r J(x -t:z )p(z) dz
j lR"
e t, d'après (2.33.4 ),
< (2c)Pllfll~ r
Jll zll:::: A
IPl(z) dz
Cl
Ceci montre qu'il existe une constante c :::'.'. 0 telle que Il! - f0 ll~ < cô pour
0 < E ::::; Eo, ce qui prouve le résultat voulu.
2,a. Notons K le support de la fonction p, le support de la fonction
y H Pc: (X - y) est égal à X - EK, d 'où
llf(Y)Pc: (.x - Y)ll :S llPlloo l f(y)llllx- Œ(Y)
et, f étant intégrable sur tout compact, ceci montre que f 0 (x) est bien défini pour
tout x.
b. Montrons que la fonction f c: est de classe ek sur toute boule ouverte
B(O; r), r > O. En dérivant formellement, on o btient pour lai : : ; k
et 119° - g~llP :::; c5; on a alors 9 c = g2ln E 'D(f1;E) et llg - 9 0 llP :::; c5, d'où
llf - 9e llP :::; 2o et ceci prouve le théorème 2.32.5.
Voici un dernier résultat, utile pour l'étude du dual de l'espace e~.
Proposition2.33.3 Soient j E ek(JR.n;E), 0 :::; k < oo, et p E 'D(R..n;R..) véri-
fiant (2.33.4), alors f 0 E e00 (lRn; E) et f 0 converge vers f pour la topologie ek
lorsque E tend vers O.
Preuve La fonction f, este= d'après le théorème 2.33.2. M ontrons que, pour tout
lai ::; k,
Do: f e(x ) = 1,, Do: f( x - y)pe(Y) dy.
Étant donné r > 0 , il s'ag it, d'après le corollaire 2.14.5, de dominer la fonction
y H D°' f(x - y)p0 (y) par une fonction intégrable indépendante de x lorsque
.r reste dans la boule ouverte B(O; r). Soit K 0 le support de p0 et L l'image du
compact B'(O; r) x K 0 par l 'application continue (x , y) H x - y ; Lest compact,
posons c = supL llD" fil ; o n a alors
llD °' f(x - y)pe(Y)l l:::; cl pe(Y)I pour x E B(O ;r)
et ceci prouve le résultat voulu.
On en déduit que
On e n déduit que
1 . On pose
'Pli = ll L28 *Pli soit <po(x ) = { Pô(X - y) dy.
j L 2 ;;
Mont.rer que 'Pli E C00 (1Rn), 0 ::::; 'Pli ::::; l, supp 'Pli C L15 , 'Pô = 1 sur L 3 J et il ex i ste des constantes
c0 te lies que
ID 0 <pJ(x) I ::::; Ca ,, - 1a1 pour tout X E nr .
2. Soit g E Ck(IR") tel que D 0
glK = 0 pour la i S k.
a. M ontrer que
cl . Si, de plus, f est à support compac t montrer qu 'on peut choisir h dans l' es pace '.D(IR" ), h = 0
dans un voi si nage de}( et vérifi an t (2.33.6) [effectuer une régularisation par convolution].
3. Revenon s à la construction de la fonct i on f. So ient E: 1;; > 0 des réels tel s que L ~ o E:k < oo.
La fonctionfk+ 1 - fk vérifiant les hypothèses de 2,d . il existe une fonct ion 9k E '.D(!Rn) null e au
vo isinage de K telle que
f = f o + _L)!k+1 - fk - 9k)
k =O
répond à la question.
Note La propri é té (2.34. 1) est appelée équicontinuité en moyenne d ' ordre p. Quant
à la propri été (2.34.2), on o bservera qu 'elle est vérifiée si 0 est un ou-vert borné :
il s uffit de prendre B = O.
Preuve 1. Montrons que les conditions sont nécessai res. Si A est re lativement
compact, A est précompact. [I ex iste une famill e finie (fi),; EJ de fonctions appar-
tena nt à A telle que A c LJiEI B(f;; c). On a alors
llT1if0 - ! 0 11P S 11Th(f0 - !f)ll" + llT1i f? - !?l lP + III? - f 0 11P
et si I E A , en choisissant i te l que f E B(f;; c),
0 0
llT1J - I 11P S 2é + llThf? - f.?11";
tou te partie fini e de LP étant é videmment équicontinue en moyenne d'ordre p, on
en déduit (2.34. 1).
Quant à (2.34.2), soit (Kj) une suite croissante de compacts de ré union 0 ,
alors
d'où
(fn _ K II( x ) IP dx) l / p S é + (j~-K lf'i(x)IP dx r / p.
j J
lim / lf;(x)I" dx = 0
J --'>rx> l n - Kj
On a alors
1
jx. fdv l ::; v(X) l/2 ( ;·x lfl 2dv) 1/ 2
::; v(X)l /2 11/llL2(µ+v)·
Ceci montre que l'applicatiGn f H f
x f dv est une forme linéaire continue sur
l' espacede HilbertL 2 (µ + v ). Il existe donc une fonction h E L 2 (µ + v) te lle que
j . f dv = ; · jh d(µ
X X
+ v) po ur to ut f E L 2 (µ + v) ,
soit
(2.35.3) { f(l - h)dv = ( fhdµ po urtout f E L 2 (µ + v).
lx lx
b. On peut supposer que h est la classe d 'équi vale nce d ' une fonction 'J-
mesurable que nous notons encore h. Mo ntrons que 0 ::; h(x) < 1 pourµ + v-
presque to ut x. On pose
Ao = {x E X ; li(.7:) < O} et A1 = {x E X ; h(x) ~ l} .
Pre nons f = n Au dans (2.35 .3) ; les mes ures é tant fini es, on notera que n Ao
appartient bie n à l'espace L 2 (µ + v) ; on a a lors
) . ( 1 - h) dv
Au
~ 0 et jAu
h dµ ::; 0
v(A) = f
n =O
v(A n An) = f 1g~
n=O A
dµ = ( gdµ ,
}A
ce qui prouve que v admet une de ns iLé par rapport àµ, et cette de nsité est à valeurs
da n s R+ .
3 . On suppose toujours la mesure µ finie e t la mesure v positi ve, mais que cette
mes ure v n'est pas Œ-finie.
a. On vérifie d 'abo rd l' ex iste nce d 'un ensemble X 0 E 'J tel que
µ(X - X 0 ) > 0, la mesure induite vx 11 est a-finie et, pour tout A E 'JX u ,
(2.35.4) µ(A) = v( A) = 0 ou bi e n (µ(A) > 0 et v(A) = oo).
A cet e ffet, on pose e= {A E 'J ; v(A) < oo }- Cet e nsem ble de parties é tant
e
stable par réunion finie, il existe une s uite croissante (An) de Le lle que
lim µ(An ) = sup µ(A ).
n -;oo A Ee
On pose Xo = LJ~=o An. La mesure induite vx0 est év ide mment a- fini e . Vé-
rifions que µ (X - X 0 ) > 0 : supposons µ(X - X 0 ) = 0 , d 'après l'absolue
continuité on a alors v (X - X 0 ) = 0 e t la mesure v serait Œ-fini e, contraire-
me nt à l' hypothèse . Vé rifions enfin (2.35.4). [l s'agit de vérifier que l'o n ne pe ut
avoir µ (A) > 0 et v(A) < oo po ur A E Tx-0 • On aurait e n effet A U A n E e,
µ (A U An) = µ(A )+ µ(An), d 'où, la mesureµ étant fini e, donc bo rnée supé rie u-
re m ent par µ(X),
lim µ(A U An) = µ(A)+ lim µ(An) > sup µ(B)
n-; oo n _,oo B Ee
et ceci est évidemment absurde.
b. La mesure vx 0 é ta nt Œ-finie, il existe d ' a près 2. un e fonction
go : Xo ---+ R+ 'Jx 0 -mesura ble te lle que
v(A) = L 90 dµ pour tout A E 'Jx 11 •
Posons
sur Xo ,
g= { : sur X - Xo.
Pour tout A E 'J, on a alors
v(A) = v(Xo n A) + v (A - X 0 ) = ( gdµ + v (A - X 0 ).
Jx onA
354 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
adme ue une limite notée .X(A), alors À '.T -+ IC est une mesure (Nikody m). Ce résultat est, pour
des m esures abstraites, l ' analogue du théorème 2.2 1. 1 rela tif à des mesures de Rado n. Rappelons que
la dé m onstrati on du théorème 2.2 1. 1 repose sur le théorèm e de Banach- Steinhaus ; on utili se ra ici un
théor ème de Vilali -Hahn-Saks.
1. Soient (X, '.T, 1~) un espace mesuré et v : '.T -+ IC une mesure abso lument continue par rappo11
àµ, rnonlrer que
('v'é > O)(:Jô > O)('v'A E '.T)(µ,(A ) :S ô = ii; l(A) :S é)
[en rni sonnant par l'absurde, si (én) est une suite de réel s > 0 telle que L; ~= O E:n < oo, construire une
suite A,, E '.T telle que µ (A,,) ::; én el lvl(A n) ;::: é , pui s util iser l'ensemble A = lim supn -+oo A,.].
2 . Soit (X , '.T, µ ) un espace mesuré.
a. Soit '.To l 'ensemble des A E '.T de mesure fini e. M ontrer que l' ensemble des cl asses de fonc-
ti ons [llA] o ù A E '.To est une partie fermée de l 1 (X ; JR ) et en déd uire que '.To / '.Rµ est un es pace
mét.-ique complet pour la distance
et f l n = n p2: n A p, q· En utilisant le t héorème de Bairn, m ontrer que l ' un des ensembl es An est
q2: n
d' intéri eur non vide.
b. En déduire que, pour to ut E: > 0, il ex i ste ô > 0 tel que, po ur tout A E 'J tel que µ(A) ::; o
et to ut entier n, o n ait i >- n 1 (A) ::; E: (théorème de Vit ali- Mahn -Saks) .
4. On considère un espace mesurable (X , '.T) et une suite À n : '.T -t IC de mesures telle que, pour
tout A E 'J, la suite (.Xn (A)) admette une limite notée .X( A).
a. So it (én) une suite de rée ls > 0 telle que L; ~=O E: n < oo, o n pose
M ontrer que µ : 'J -t IR.+ est une mes ure (ut i li ser! 'exer cice 2.4. 1) et en utili sant 3. que, pour to ute
suite décroissante (Ak) d 'ensembles de '.T d' intersecti on v ide, li mk-+oo i>-n 1 (Ak) = 0 uni formém ent
par 1·apport à n .
b. En déduire que À : '.T -t IC est une mesure (théorème cle Nikodym).
2.36 Dual
Théorème 2.36.1 Soient (X, T , µ) un espace mesuré, 1 ::::; p < oo et q l'in-
dice conjugué de p. Lorsque p = 1, on suppose la mesure Œ-jinie. Pour tout
g E LCJ(X;IK), on pose
Preuve 1. D 'après l'inéga lité de Holder, <J> 9 (f) est bie n défini et
[<I> 9 (f)[ ::; llfllr [[9[[q,
ce qui mo ntre que <J> 9 est une fo rme linéa ire continue sur LP de norme ::; [[9[fq ·
L'applicatio n linéaire <J> : Lq ----+ (LP)' est do nc continue de norme ::; 1 .
2. O n dé mo ntre d'abo rd le théorème lo rsque la mes ure est fini e.
a. So it T E (LP)' un e fo rme linéaire continue s ur LP ; pour f E f:,P, o n
pose T(f) = T ([f]) . Pour LOU( A E 'J, la fonction n A appartenant à J::,P , on peut
définir une fonction v : T ----1 lK par v (A) = T( ll A)· On obtient ai nsi une mesure
v : T ----+ IK : si (An ) est une suite d'ensembles de 'J d isjoi nts de ux à
deux de réunio n A , o n a D. A = I::=o
n A,. , la série convergeant dans
D ' d 'a près le théorè me de la converge nce do minée da ns ,CP, et par
conséque nt T( ll A) = I::=oT( ll AJ· Si µ(A) = 0, o n a [ll A] = 0, d 'où
v(A) = T([llA]) = 0 ; la mesure v es t do nc absolume nt continue p ar rapport
àµ. D'après le théorèm e d e Radon- Nikodym, il ex iste une fo nc tion intégrable
y E L 1 (X; JK) te ll e que
(2 .36.2) T( ll A) = ; · 9 dµ po ur to ut A E T.
A
b. Mo nt ro ns que, pour toute fo nc tio n f E J:.,P, la fo nc tio n f9 est intégrable et
D'après (2.36.2), ceci est acq uis pour tou te fo nctio n 'J-étagée . li suffi t ensuite de
tra iter le cas d ' une fo ncti o n f pos iti ve apparte nant à J:.,P. Soit Un) une s uite crois-
sante de fo nc tio ns positives 'J-étagées convergea nt vers f. Posons
A1 = {x E X; 'Re g(x) 2 O,'Sm9(x ) 2 O},
A2 = {x X;'R e g(x) 2 0,'Sm9(x ) < O} ,
A3 = {x E X; 'Re g(x) < 0, 'Sm9(x) 2 O},
A 4 = {x E X; 'Re g(x) < 0, 'Sm9(x) < O}.
O n obti ent ains i une par titi o n de X . La suite (fn ll A;) est une suite cro issante de
fo nctions positives 'J.étagées conve rgeant vers fll A, ; la convergence ayant lieu
dans ,lP, la continuité de Tet le théorè me de la converge nce mo notone prouve nt
q ue
La s uite (lg11 IP ) étant une suite cro issante convergeant vers lglq, le théorème de la
convergence monotone mon tre que g appartje nt à lq et que llgllq ::; llTll ; ceci
montre la surjectivité de <Pet, vu l ., que llT ll = llY llv, c'est-à-d ire que <Pest une
isométrie.
d. Lorsque p = 1, mo ntrons que g appartient à J- = . Soit a ~ 0 te l que
l'en semble A = {x E X; lg(x)I ~ a} soit<le mes ure strictement positive. Dans
(2.36.3), prenons f(x) = a(g(x)) Il. A(x), on obti ent
d'o ù aµ (A) ::; llTll ll flli ::; llTll µ(A) et, par conséquent, a ::; llTl l- Cec i montre
que g appartient à;:_ = et que 11 911 = :::; llTll, ce qui pro uve également le théorème
dans ce cas.
3,a. Dans le cas général, soit A E 'J, l'appl ication f H f° qui , à une fo nction
f : A --+ lK associe la fo nction f 0 : X --+ K null e sur X - A qui pro longe f,
est une injection de ,lP(A) dans ,lP(X) ; e n passant aux espaces quoti ents, cette
appli cation induit une injection linéaire contï11u e iA : LP(A) ---+ LP(X). Si Test
une fo rme linéaire continue sur LP(X), T o 'LA es t une forme linéaire continue
sur LP(A). Si A est de mesure fi ni e, on dédui t de 2. ceci : il ex iste une fo nction
9A E Lq(X) nulle sur X - A te lle que
T(f) = {
lx f 9A dµ pour tout f E f-P(X) tel que f = 0 sur X - A.
suite M = limn --+oo ll9s,, Il q. La suite (Bn) étant croissante, on peut par récurrence
choisir les fonct ions 9B... telles que DB..+ i = gs,. sur Bn ; posons 9n = 9B,., on
obtient ai nsi une s uite (gn) cc>flverge nte dont on notera g la limite. La suite (l9nlq)
étant croissante, on a ll 9llq = limn--+oo ll9n llq = M :::; llTll d'après le théorème de
la convergence monotone . Cec i montre que g appartie nt à ;:,q (X).
Pour achever la démonstration du théorème, il reste à prouver que
T(f) = J)( f g dµ pour tout j E U(X) et, d'après la densité des fo n ctio ns éta-
gées intégrables, il suffit de le faire pour f = ne où C E 'J est de mesure fini e.
Étant donné que T( ll c) = Jx 9c dµ, il s' agit de vérifier que gc = g11.c p.p .. Or,
9C = 9n p.p. sur Bn , donc sur B = u~=O B n ; il en résulte que
ll9cll q = ll 9 llq + llgc 1lc - sllq = lVI + llgc llc-sl lq
et, vu que ll9c llq :::; M , on e n déduit que gc = 0 p.p. sur C - B, ce qui permet de
conclure.
c . Lorsque p = 1, on suppose la mesure O"-fi nie. Soit (An) une s uite crois-
sante d 'ensembles de 'J de 1nes ure finie de réunion X. Comme précédem ment,
on peul construire des fonctions !:ln E J:, = (X) telles que 9n = 0 sur X - An,
f
9n+ L = 9n sur An et T(f) = x J9n dµ pour toute fonction f E L 1 (X) nulle s ur
X - An. La s uite (gn) converge vers une fonction g E L 00 (X) et 11 9 11 oo :::; llTll-
Pour toute fonction f E L 1 (X), on a alors
Corollaire 2.36.3 Une suite bornée Un) de LP(X;IK), 1 < p < oo, converge
fa iblement vers f E LP(X; IK) si, et seulement si, pour tout A E 'J de mesu re
fi nie, la suite (j~ fn dµ ) converge vers f dµ . JA
Pre uve L'espace des cl asses des fo nctions étagées intégrables étant de nse dans Lq,
l /p + l/q = 1, l' ensembl e des classes des fo nctions Il. A o ù A décrit l'ensemble
des parties mesurables de mes ure fi nie est total dans LG . La propos ition 3. 16. LL de
[27] fo urnit alors le rés ultat vo ulu . Q.E.D .
Exe r cice 2.36.l Soit (!11 ) une sui te born ée de LP(X; JK), 1 < p < oo, qui converge presque
part o ut vers une fo nction f E LP(X; IK). Montrer que la suite Un) converge fai bl ement vers f ,
c'est-à-dire pour la topologie a(LP, (LP)') [util iser le coroll ai re 2.36.3 et le théorè me d 'Egoroff].
Exe rcice 2.36.3 Soit (X, T , µ, ) un espace mes uré tel que { x} E '.Tet µ( {x}) > 0 pour tout x E X,
mmlt:rer qu ' une suite Un) de L 1 (X; JK) faiblement convergente converge en moyenne [si la sui te
Un) converge fai blement vers f, montrer, en utilisant le coroll aire 2.36.4, que la suite Un) converge
simplement vers f, pui s observer qu ' il existe un e nse mble déno mbrable A C X tel que f n = 0 sur
X - A et utiliser le théorè me de Vitali -Hahn-Saks (exerc ice 2.35.2)].
Note On retrouve ainsi le théorème 3.24. 17 de [27 ].
Exe rcice 2.36.4 Soient I = [ü, l], Cu(!) l'espace des fo nctions contin ues f : I -+ tC mu ni de la
norme de la topologie de la convergence uniforme, notée 1 1• 11 00 , et E un sous-espace vectorie l de cet
espace Cu(!) qu'on suppose fermé dans LP(I) où 1 < p < oo. On se propose de démontrer que E
nécessai rement de d imension fini e.
1. Montrer que E est fermé dans Cu(!) et en déd uire que s ur E les normes 11 •11 = et ll •llr sont
équi valentes [utili ser le coro llaire 3. 11 .4 de (27]] .
2. So it B = {f E E; 11/llr ::; 1} la boule uni té de (E, ll•llp)
360 CHA PIT RE 2 INTÉGRATION
a. Soit U n ) une suite de B, montrer qu ' il ex iste une sous-s uite Un<) qui conver ge pour la to-
pologie affaiblie (l(E , E') ve rs une 1imite notée f [utili ser la propositi on 3. 17.8 et le théorème 3. 17. 11
de (27]].
b. En utili sant les formes li~ éaires Ôx f --; f (x), montrer que la suite Unk) converge
simpl ement vers f, pui s que l a convergence a lieu également dans LP.
c. En déduire que Best relative ment co mpact et conclure.
La limite d ' une suite convergeant e n mesure n' e st définie que modulo la rela-
ti on d 'équi vale nce '.Rw En effet, s i la suite Un) converge en mesure v ers f , elle
conve rge en mesure vers toute fon c tio n g égale presque partout à f car l' ensemble
{.x E X; ll g( x) - f n(x) Il 2: E} es t conte nu dans la réunion
{x E X ; ll J (x) - g(x) ll > O} U {x E X ; ll J (x) - fn(x)ll ~ é},
d'où
µ,*({ x E X ; llg( x)- fn( x)ll : :'.'. c}) :::; µ*({ x E X ; llf(x)- fn(x ) ll 2 E}).
Réc iproque ment, s i la suite Un) conve rge e n mesure vers f et g, l' ensemble
{x E X ; Il f (x) - g(x ) Il 2': €} éta nt conte nu dans la ré uni o n
{x E X ; ll J (x) - f n(x)ll 2': E/2} U {x E X; llg(x) - fn(x)ll ~ E/2} ,
o n a µ*({x E X; llf(x) - g(x)ll : :'.'. E}) = 0 pour to ut €> O. Il en r és ulte que
l' ense mbl e
DO
Proposition 2.37.1 Une suite Un) convergeant presque uniformément vers f con-
verge en mesure vers f.
Preuve Éta nt donné €> 0, posons An = {x E X; llf(x) - J'.n(x)ll :::'.'. E}. Soit
ô > 0, i 1 ex. iste un e nsemble A E 'J de mes ure :::; ô te l qu e la s ui te
Unix -A ) converge uni fo rmément vers f lx-A; il ex iste donc un e ntie r n tel que
.A Il f (x) - Jp (x) Il < E po ur p :::'.'. n . C ec i mo ntre que, po ur p :::'.'. n,
s upxE X -
Ap C A, d 'où µ*( Ap):::; µ(A) :::; ô e t ceci pro uve le résultat voulu . Q .E.D .
Yu le théorème d ' Egoroff, o n e n déduit le
~.37 CONVERGENCE EN MESURE 361
Corollaire 2.37.2 Si µ(X) < oo, une suite f"n : X ---+ E de fonctions µ-mesu-
rables qui converge presque partout vers unefonction f : X ---+ E converge en
mesure vers f.
R éc iproq uement, une suite qui converge en mesure ne converge pas nécessai-
re m e nt presq ue partout comme le mo ntre l'exemple donné page 2 10 ; no us al Ion s
montrer qu'il ex iste cependant toujours une sous-suite co nvergea nt presque par-
tout.
N ous utili serons la noti on suivante. On dit qu'une suite fn : X --+ E est une
sui te de Cauchy en mesure si, pour tout E > ()el tout ô > 0, il ex iste un enti er n
tel que
(2.3 7 .2) µ*({x E X; llfr(x ) - fq( x )ll 2':e}) ::; 5 pourtout p,q 2: n.
Proposition 2.37.3 Une suite f n : X ---+ E c<Jnverge en mesure si, et seulement si,
elle est de Cauchy en mesure ; il existe alors 1me sous-suite qui converge presque
uniformément, donc presque partout.
Preuve 1. L'ensemble {x E X; llfp(x) - fq(x) ll 2 E} étant co ntenu dans l'en-
sem ble
{x E X; llJ(x) - fp(x)ll 2: c/2} U {x E X; llf(x) - fq(x)ll 2 E/2} ,
si la suite Un) converge e n mesure vers f, e lle est de Cauchy en mesure.
2,a. Réc iproquement, so it U n) un e suite de Cauchy en mes ure. Soit ( Ek) une
sui te de réels > 0 te lle que la série 2::%':0 E k soi t convergente. Par récurrence, on
cons truit une suite (nk) strictement cro issante telle que
µ*({x E X; llfn(x) - fn , (x)ll 2: El:}) ::; Ek pourtout n 2 nk,
d'où µ*(Ak) :::; Ek où A1c = {x E X ; llf',.,,,+1 (x) - fn, (x)ll 2: ck}. Posons
B1 = U%°=t Ak, on a µ*(B1) :::; 2::%': 1 Ek = 7/l où lim1 _, 00 'T/t = O. Considérons
alors un x r/. B1; sil :::; i < j, on a llfn,(x) - fn 1 (x)ll ::; :z=~:~ Ek ::; ru e t ceci
montre que la sous-suite Un" lx- Bi) est de Cauchy pour la norme de la topologie
de la co nvergence uniforme ; il e n résulte que la sous-suite Un") converge unifor-
mém ent sur X - B 1 quel que soit l'entier l. D'après le corollaire 2.2.5, il ex iste
C1 E 'J tel que B1 c C1 et µ(C1) = µ*(Bt) <::::; 771 · L'ensemble C = n ~o C1 E 'J
est d e mesure nul le et la sui te (fn" ( x) ) co nverge pour tout x E X - C. Il ex iste
donc une fo nction f : X ---+ E te lle que, pour tout l, la suite Un . lx -Ci ) converge
uni for mément vers flx - Ci. La mes ure de C 1 convergeant vers 0, ceci montre que
la s uite Un") converge presque uniforméme nt vers f, donc presque partout vers
f.
b. Montrons que la suite Un) co nverge vers f e n mesure. Soit E > 0, l' e n-
semble {x E X; ll f(x) - fn(x)ll 2: é} est contenu dans la réuni o n
{ x E X ; llf(x) - fnk (x)ll 2: é/2} U {x E X; llfn(x) - fn" (x)ll 2: c/2}.
Soit ô > 0, la suite Un.) co nvergeant presque uniformément vers f, il ex iste
d 'après la propositio n 2.37. 1 un e ntier l tel que, pour k 2 l, la mesure ex térieure
de l' ensemble {x E X ; llf(x) - fn "(x) ll 2 e/2} so it :::; ô. La suite Un) é tant
362 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
de Cauchy e n mesure, on peu t c hoisir l tel que la mes ure ex térieure de l'ensemble
{x E X ; llfn( x ) - fn , (x)l l 2 é/2} so it '.':'.: ô pourtoutk 2 l etlout n 2 nk,ce
qui permet de conclure. Q.E.D .
Exercice 2.37.1 Soit (J,,) une su ite bornée de LP(X ; IK), 1 < p < oo, qui conver ge en mesure
vers une fonc1ion f E LP (X ; K ) , n onlrer que la suite Un) converge faibl ement vers j, c 'est-à-dire
pour la topo logie a(LP , (LP)') [raisonner par l 'absurde en u1ilisan1 le corollaire 2.36.3 et l 'exercice
2.36. 1].
Examinons ensuite les re lat ions e ntre la convergence en moyenne d'ordre pet
la convergence en mesure.
Proposition 2.37.4 Une suite f n : X --+ E de J:,P(X ; E), 1 '.':'.: p < oo, qui
converge vers f : X -+ E dtms J:,P converge en mesure vers f.
Preuve Posons An = {x E X ; llf(x) - fn(x)ll 2 é} où E > 0 ; ces ensembles
An appartiennent à la tribu 'Jet éll.A,. :S l f - fnll, d 'où
é µ(An)J f p :S llJ - f n llP
el ceci montre que la mesure de An tend vers 0 lorsq ue n tend vers l' infini . Q.E.D.
Exercice 2.37.2 Monlrer qu ' une 1·onc1ion f : X -; E appartient à .lP(X; E) , 1 :':'. p < oo, si, el
seulemcnl si, il existe une suite (/ n) de foncli ons étagées in1égrables qui converge vers f en mesure et
qui esl de Cauchy en moyenne d 'ordre p .
Exercice 2.37.3 Soit Un) une suite de .lP (X ; E), 1 :S p < oo, convergeant en mesure vers
JE .lP( X ; E) el telle que IJJllP = Iim,,__,= llfnllP, monlrer que la suile Un) converge vers f dans
.l P [ra isonner par l 'abs urde el utili ser l 'exercice 2.30.4].
(L llfnllp dµ) l/p :=:;: (j~ llJllPdµ) l/p + (l l f - f nllp dµ) l/p '.S 2E
(i 1 fq - f r llp dµ)
117
l/p:::; 2c'µ(A) 11P + (L,, .~l fqllp dµ) ,+ (l,,.!lf,. llp dµ) p,
11
d 'o ù
lirn N (j - l n)= O.
n -+oo
3. M ontrer qu ' une suite Un) est de Ca uchy en mesure si, et seulement si, pour tout é > 0, il ex iste
un entier n tel que N(jp - l q) :<::: e p ourrout p , q 2: n.
4. Pour toute classe de fonction [!],on pose N([f]) = N(j) où 1 E [f] ; rno ntrer que sur
l 'espace vectoriel quotient F = '.f(X; E) / 'R,,,, on défi nit une di stance invariante par translation en
posant
d(J , g) = min( 1, N(j - g)) où 1 , g E F.
Une suite(!,.) de foncti ons co nverge en mesure vers 1 (resp. esl de Cauchy en mes ure)s i , et seulement
si, la suite ([in]) converge vers If] po ur la topologie assoc iée à la distance d ( resp. esl de Cauchy pour
la distance d) . L 'espace F muni de la d istance d est co mplet.
5. M ontrer que l ' acldition (I, g) t-+ 1 + g de F x F clan s Fest continue.
6. Soit f o une (c lasse)de fonc tion s véri fi ant l a propriété
Soit Ào E IK, montrer que l'a ppli cati on (>.,!) t-t >. j de IK x F dans Fest continue au p oint (Ào , l o)
[soit (À.,,, l n) une suite convergeant ve rs (>.o , fo), écrire
Soit A < A(x), il existe h E JO , k[ tel que A < 6.1J(x), alors pour
h' E ]h , k [ n Q suffisamment voisin de h on a d'après la croissance de j
A < f (x f( x) < J( x + h') - f( x) < B(x)
+ h) -
- h' - h' -
et ceci prouve que A(x) :<; B(x) , d'où A(x ) = B(x). Q.E.D.
et par conséquent <P(x ) - <I>(c) ~ 0 ; ceci prouve que x appartient à A, ce qui est
absurde d' après la définition de c. Q.E.D.
Il en résulte que la fonction Dd, f est intégrable. Cl en e st de mê me de la fonc-
tion Dt f , donc de D9f : en effet, la fonction g : x H - f (- x) d éfin ie sur
l'intervall e [- b, - a] est croissante et Dt f( x) = Dj g( - x) ; e n outre,
la D~
b j(t) dt = {bD;j g( - t) dt =
Ja
;·-a
- b
Djg(t) dt :'.':: g( - a) - 9( - b) ,
2.38 DÉRIVAl lON DES FONCTIONS MONOTON ES 367
d'où
(2 .38.3) 1bn: f(t) dt ~ f (b) - f(a).
On a évide mme nt la même inéga lité pour D";J j(t) et les fo nctio ns nt f(t).
N otons (xn) la suite fini e ou in fi nie des points de di scontinuité de f [27, exer-
cice 2.20.7] et Sn = f (xn + 0) - f( xn - 0) le saut de f a u point Xn [on convient
que f(a - 0) = f(a) et f(b + 0) = f(b)] ; o n rappelle que la série L~= O Sn est
convergente. On associe alors à f la fo nctio 11 , dite fo nction de saut de f, défini e
com me sui t
s(x) = f( x) - f( x - 0) + L Sn , x E [a, b].
Proposition 2.38.4 l a fonction de sauts : [a, b] -+ IR est croissante et la fonc tion
f - s est croissante et continue.
Pre uve On véri fie que la fo nction s est croi ssante. On a s(a) = f (a) - f(a - 0) = 0,
d'où s( a) ~ s(x) si a ~ x ~ bet, pour a < :r: < y ~ b,
(2.38.5 ) s(y) - s(x) = f(y) - f(y - 0) + f(x +0) - f( x ) + L Sn ,
x<x.,,,< y
d'où s(x) ~ s(y) .
V érifions ensuite la croissance de f - s. Si a <x ~ b, on a
L Sn ~ f(x - 0) - f(a),
la fonction x t--+ f( x + 0) est continue à droite [27 , exerc ice 2.20.7), ainsi que la
fonction x >--+ L x,, <x Sn (exemple 2.3. 1), ce qui prouve que f - s est continu à
droite. De mê me, les fo nctio 11s x >--+ f (x - 0) e t x >--+ 2= x,. <x Sn sont continues à
gauche, donc f - s est con ti!lu à gauche, ce qui permet de co nclure. Q.E. D.
Grâce à la proposition 2_38.3, on peut établir la dérivabilité presque partout de
la fonction de saut.
Proposition 2-38.5 La fonction de saut s est dérivable presque partout et
s' = Op.p ..
Preuve La fonction f - s étant contin ue, o n a (f - s)(x + 0) = Cf - s)(x),
d 'où s(x + 0) = L x,, <x s,,, ; la mesure ds(t + 0) est do nc la mesure atom ique
défi nie par la suite (xn} et les poids (sn) (exemple 2.3. 1). Si Best le borélien
[a, b] - u~=Ü{ :rn}, l' inégalité (2.38.4) mo ntre que
1nt6
J (t) dt = j~ nt f(t) dt ::::; df(B) ::::; lbn;;, f(t)dt
et, en app liquant ce rés ultat s ur l'intervalle [x, y] où a ::::; x < y ::::; b,
et il en résulte que les quatre nombres dérivés sont finis et égaux presque partout,
ce qui signifie que f est dérivable presque partout.L' inégalité (2.38.1) résulte a lors
de (2.38 .2) et ceci prouve le théorème.
2. Soit E > 0, il ex iste (exercice 2.9.4) une fonction s.c.i. intégrabl e
cp : ] a , b[ >--+ i:+ telle que Di f : : ; cp et
df(K ) ::::; f
i= l
df([x i , Yill = f UCYi) -
i= l
J (xi) ) ::::; /b
a
1/J(t) dt
Remarque 2.38.1 L' inégalité (2.38. 1) peut être stricce co mme le monlre la fonc====
tio n de Lebesg ue (exercice 2.3.2) g : [ü, l ] ~ [ü, l] dont la dériv ée es t nul L
presque partout alors que g( 0) = 0 et g( 1) = 1.
Exercice 2.38.1 Soit f : [a, b] --+ IR une foncti on déri vabl e dont la dérivée est intégrable, montr· = = = =
que j (b ) - f (a ) = J: f' ('l ) dl [soit € > 0, il ex iste (exercice 2.9.4) une fonctiCllll_ __
<p [a, b] --+ [-oo, oo[ s.c.s. intégrable tell e que cp :S !' el J: f' ( t) dt :S J: <p (t) dt + €, Cllll---
pose <t>(x) = f (x)
- f(a) - J:
<p( t ) dl + e:(x - a) et A = { x E [a , b]; <l>(x) 2': O} , raisonn= = = =
alors comme pour la propos ition 2.38.3 1.
Exercice 2.38.2 Soit f n [a, b] --+ IR une suite de fonctions croissantes tell e que la sériiiiiiiiiiiiiii
f = I.:: .~=O f n converge simplement , montrer que f est une fo ncti on crois sante el q~--
f' = L~= O f~ p.p. (théorè me de Fubini ) len utili sant les sommes panielles Sn = I.::~=O f p. montr· = = = =
d'abord que la série L::~=O f :, converge presque panout et que L:: ~= O f:, '.S f' p .p. ; pour démomr·= = = =
que la suite (s;,) converge versJ' presque panout , construire une sous-suite ( sn ,) te lle que la sériiiiiiiiiiiiii
L,'J;'=0 (f (b)-sn, (b)) converge et appliquer le résultat précédent à la série de Lenne gé n éral J -sn ,
d'où Vf (x, y) + Vf (y, z ) ::; Vf (x, z ) ; d'autre part, si 6. est une subdivision de
[x,z], on a 6. U {y} = 6. 1 U 6. 2 où 6. 1 et ~ 2 sont des subdivisions de [x,y] et
[y, z], d'où
v1(6.;x ,z) ::; v1(6. U{y };x,z) = v1(6.1; x,y)+v1(.6.2;y,z)
::; V1(x,y) + V1(y ,z)
et par conséquent V1 (x, z ) ::; V1(x,y) + V1(y ,z ), ce
qui permet de conclure.
Q.E.D.
On en déduit en particulier que V1 (a, x) S: V1 (a, y) si a ::; x ::; y ::; b et ceci
prouve que la fonction x H V1 (a, x) définie sur [a, b] et à valeurs dans îR+ est
croissante. Soient f, g : [a, b] ---+ îR+ deux fonctions et À, µ E K, alors
(2.39.3) v>.J+µ 9 (a, b) ::; 1>-IVf(a,b) + lµ IV9 (a ,b) .
Si ll· lli, 11·112 sont deux normes équivalentes sur E, il ex iste des constantes
c; >0 telles que c1 l xll 1 ::; llxll2 ::; c2llxll1 pour tout x E E; si on note VJ(a, b)
la variation totale de f relative à la norme li· lii, on a alors
(2.39.4) c 1 Vj(a, b) ::; Vj(a ,b) S c2V} (a , b).
On dit alors que f est à variation bornée si sa variation totale est finie. Deux
normes équivalentes définissent la même nütion de fonction à variation bornée
d'après (2.39.4). On note Vb([a, b]; E) l'ensemble de toutes les fonctions à varia-
tion bornée ; d'après (2.39.3), cet ensemble est un sous-espace vectoriel de l'es-
pace vectoriel de toutes les applications de [a,b] dans E et l'application
f >-+ V1(a, b) est une semi-norme sur cet espace vectoriel.
Toute fonction à variation bornée est bornée car
llf(x)ll ::; llf(a)ll + llf(x) - f(a)ll ::; llf(a)ll + V1(a, b).
Exercice 2.39.2 Montrer que sur l ' espace Vb([a , b]; E) des fonctions à variation bornée
llJllvb = llJll oo + Vt (a , b) est une norme d'es pace de Banach.
Soient E, F et G trois espaces de Banach, (Ç, 71) H f,'f/ est une application
bilinéaire continue de Ex F dans G de norme ::; 1 et f : [a, b] ---+ E, g : [a, b] ---+ F
des applications, on a alors
llf(y)g(y) - f(x)g(x)ll ::; ll9ll oollf(y) - f(x) ll + 11.flloollg(y) - g(x)ll,
d'où
V1 9 (a,b) ::; ll9l loo VJ(a,b) + llflloo Vg(a,b)
et ceci montre que la fonction f g est à variation bornée lorsque les fonctions jet
g le sont. En particulier, si E est une algèbre de Banach, l'espace Vb([a, b]; E) est
une algèbre.
La variation totale hérite des propriétés de continuité de f.
Proposition 2.39.2 Soit f : [a, b] ---+ E une fonction à variation bornée continue
à droite (resp. à gauche) en un point c E [a, b], alors la fonction x H V1 (a, x) est
continue à droite ( resp. à gauche) au point c.
372 CHAPITRE 2 INTÉG RATION
on a
2p1(!:::.;a,b) = v1( !:::.; a , b) + f(b) - J(a),
{ 2n1(!:::.;a , b) = v1( !:::. ;a,b) - (f(b) - f(a)) ,
et, en prenant la borne supérieure sur toutes les subdivisions de [a, b], on obtient
(2.39.5)2P1(a, b) = V1(a, b)+ f(b) - f(a) , 2Nt(a, b) = V1(a, b) - (f(b) - J(a)).
Ces relations permettent d'établir l'additivité de la variation totale positive ou
négative, c'est-à-dire (a ::::; x ::::; y ::::; z ::::; b)
PJ(:c ,z ) = P1(x,y) +P1(y,z) et N1 (x,z ) = N1(x,y) + N1(y ,z ).
En effet, on a par exemple
2P1(x, z) V1(x , z ) + f( z ) - f( x ) = V1( x, y) + V1(Y, z) + f( z) - f( x )
2Pt(x,y) + 2P1(y, z ).
On en déduit que les applications x H P1 (a, x) et x H N1 (a, x) sont croissantes.
Lorsque f est à variation bornée, les relations (2.39.5) montrent que la varia-
tion totale positive et la variation totale négative sont finies. Ces mêmes relations
écrites sur l'intervalle [a, x] montrent que, si f est contin ue à gauche ou à droite en
un point c E [a , b], il en est de même des fonctions x H P1 (a, x) etx H N1 (a , x ).
On a alors le théorème suivant.
Théorème 2.39.3 Jordan Toute fonction f : [a, b] ---7 IR à variation bornée est la
différence de deux fonctions croissantes, soit f = g - h où g(x) = f (a)+P1 (a, x )
et h ( x ) = N f (a , x) ; si f est continue ( resp. continue à gauche ou à droite), les
fonctions g et h sont continues ( resp. continues à gauche ou à droite). En outre,
si f = g' - h' est une décomposition de j en la différence de deux fonctions
croissantes, alors la fon ction g' - g = h' - h est croissante.
Preuve 1. On a f( x) = f(a) + PJ(t::..; a, x ) - nt(!:::.. ; a, x) et, en prenant la borne
supérieure sur toutes les subdi visions de l' intervalle [a, x],
f( x) = f(a) + P1(a, x) - N 1 (a , x).
2 . Soit f = g' - h' une décomposition de f en diffërence de deux fonc-
tions croissantes. Si a ::::; x ::::; y ::::; b, la fonction g' - f étant croissante, on a
f(y) - f(:r:) ::::; g'(y) - g'(:r;) ; si!:::.. est une subdi vision de l' intervalle [x, y], on
en déduit que PJ(t::.; x, y) ::::; g'(y) - g'(x), d'où P1(x, y) ::::; g'(y) - g'(x ), soit
P1(a , y) - P1(a,x) < g'(y) - g'(x) et ceci montre que la fonction
x ~ g' (x ) - P 1 (a, x) est croissante. Q .E.D.
Il en résulte que toute fonction f : [a , b] ---7 1R à variation bornée est dérivable
presque partout et que sa dérivée est intégrable. Plus généralement, on a le
Corollaire 2.39.4 Soient E un espace de Banach de dimension finie et
f : [a, b] ---7 E une fonction à variation bornée, alors f est dérivable presque
partout, sa dérivée est intégrable et
(2.39.6) llf'll1 :S V1(a , b) .
374 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
que les mesures µ et dg+ aôa coïncident surla semi-algèbre S( [a, b]), donc sur la
tribu borélienne de [a , b] d'après le théorè me 2.2.8. Ceci prouve l' ex istence.
Quantàl ' unicité,onanécessairementa = µ({a}).Sig,g': [a,b] -+ lR
sont des fonctions croissantes continues à droite telles que dg = dg', on a
dg([a ,x]) = dg'([a, x]) pour tout x E [a, b], d'où g(x) - g(a) = g'(x) - g'(a) et
ceci prouve que g - g' est une fonction constante. Q.E.D.
V érifions alors que la mesure dP1(a ,x) est la partie positive de df. Soitµ
une mesure positive majorant df ; il s'agit d e démontrer queµ majore la mesure
dP1 (a, x). D'après le lemme, il existe une fonction g : [a, b] -+ lR croissante
continue à droite et a 2:: 0 tels queµ = dg+ aôa . Pour a :S x < y :S b, on a
dj(]x ,y]) :S dg(]x , y]) vu que ôa(]x , y]) = 0, soit j(y) - f(x) :S g(y) - g(x)
et ceci prouve que la fonction h = g - f est croissante, d 'où f = g - h où les
fonctions g et h sont croissantes ; d'après Je théorème de Jordan, on en déduit que
la fonction x >--+ g(x )- P1 (a, x) est croissante et, par conséquent, dP1 (a, x ) :S dg,
ce qui prouve le résultat annoncé.
On en déduit que la mesure dN1 (a, x) est la partie négative de la mesure df et
que sa valeur absolue est la mesure dV1 (a, x ), soit
(2.39.8) ldfl = dV1(a, x).
Considérons plus généralement une fonction à variation bornée à valeurs com-
plexes f : [a, b] -+ C que nous supposons continue à droite. On note alors df la
mes ure complexe d('!Re f) + id('25m f) ; cette mesure df : '.B --7 C est l'unique
mesuretellequedf( [a,x]) = f(x)-f(a) pourtout x E [a, b]. Montrons que sa
variation totale est encore donnée par la formule (2.39.8). Pour toute subdivision
a = x 1 < .. . < Xn+l de )'intervalle [a, x], on a
n n
_l]f( xi+ 1) - f(xi)I = L ldf(]xi,Xi+iDI :S ldfl([a,x]) ,
i= l i=l
d'où V1(a, x) :S ldfl( [a, x]) et ceci prouve que dV1 :S ldf l. Vérifions ensuite
que ldf(A)I < (dV1 )(A) pour tout A E S([a, b]), ceci prouvera que
ldf I :S dV1 d ' après le lemme 2.28.2. On a en effet If (x) - J(a) :S V1 (a, x ), soit
1
Proposition 2.40.1 Soit f : [a , b] --+ E une fon ction intégrable, alors la f onction
F : [a, b] --t E définie par
J~(x) = -
11· f
€ ~
0 (x - y) dy = -1 ;·:t+cJ (y)dy.
(y) ll]- 1,o[ - -
€ € X
0
S i x es t un po int de [a, b[ où Fest dériva ble, cette fo rmule mo ntre que f 2 (x)
co nve rge vers F' (x) . S i o n pose Jt: = J~l[a , b]• f t: converge donc vers F' presq ue
pa rto ut. É tant donné que j~ co nverge vers f e n moyenne, il ex iste (propos iti o n
2. 13.6) une s uite E j > 0 convergeant vers 0 tel le que la suite (f"j ) co nverge ve rs
f presque partout et cec i montre que F' = f p.p.
2. D'après la propos itio n 2.40. 1, on a Vp(a, b) :::; llF'll 1 , d ' où l'égalité d'après
(2.39 .6). Q.E. D.
É tant donné un intervalle J de IR, une fo nc ti on J : I --+ E localeme nt i nté-
g rabl e et a E J, on déduit du th éorè me précéde nt que la fo ntion continue
F : I --+ E dé finie par
li m -1
h --> 0 ,h ;"O h
j""o llJ(x+t) - a lidt = llf(x) - a ll Pourpresque tout x
2. En déduire que
li m -l
h -+ 0 , h ofa O h
1h
o
llf(x + l) - f (x)ll dt = Op.p.
[so it N une pai1ie négligeab le telle que f( IR - N) soit séparable (proposition 2. 12. t) et so it (on) une
suite dense dans f (IR - N), écrire 1. pour chaque o,,, puis x étant choisi convenableme nt, c hoisir On
te l que llJ(x) - onll S ê ] .
3. Vérifi er que
lim
h --t O,h ,< O
-l
h
1ho
ll f (x + t) - f(x - t) - 2/ (x)ll dt = Op.p.
lim
h -+0, h i"'O
(l / h) rhllJ(x + t ) -
fo
J(x) ll dt = 0
Exercice 2.41.2 Soient j [a, b] -t [a , ,6] une fo nction absolument: contin ue croi ssante et
g : [n ,/J] -t E une foncti on absolument continue, 111011trer que la fonctio n gof [a, b] -t E
est absolument contin ue.
1b f dg = 1b f(t)g'(t) dt.
us uelle
. 1. où Qij = g (- a. , - a .) .
(ulv) = 9ij u'v
8 x' 8 xJ
La matrice (9ij ) est symétrique définie positive ; son déterminant, qui jo uera un
rôle important dans la suite, est donc > 0, soit
(2.42.1) G = dét (g;j) > O.
1
Si ip' = (x' , ... , x'n) est u11 autre système de coordonnées locales au point x, on
a d'après (1.17.7)
(2.42.2)
si e= ip o ip' -
1
est le difféomorphi sme changement de cartes ; on e n d éduit que
(2.42.3) c' = J(B) 2 x c o e.
e
Nous supposerons que la métrique X H g(x) est 00 , c'est-à-dire que, pour
e
toute carte (U, ip), les fonctions% : ip(U) -+ lR sont 00 ; la formule (2.42.2)
montre qu ' il suffit de le vérifier pour les cartes d ' un atlas de la variété.
2.42 MESURE DE VOLUME SUR UNE VARIÉTÉ RIEMANNIENNE 383
Remarque 2.42.1 L' hypothèse précédente pe lll s'exprimer dan s le langage des es-
paces fibrés, par exempl e de la façon suiva nte. Pour to ut x E X, notons
Fx = r;,oX l' espace vectorie l des formes bilinéaires g : T.'C X X TxX --+ lR
(la notati on adoptée est e mpruntée à l'algèbre tensorielle, une forme bilinéaire s ur
un espace vectoriel étant par dé finiti on un tenseur 2-fo is covariant); cet espace
vectoriel est de dimen sion p = n 2 . Si (U, r.p) es t une cane au point x, l' application
r.p*: Fx--+ JRP défi nie par r.p. (g) = (giJ) où giJ = g(8/8xi, 8/fJx]) est un iso-
morphi sme. Les bijecti ons (1.23.6) sont a lors e = d 'après (2.42.2) et le théorème
1.23.4 permet de défi nir une struc ture de fibrée= sur l'espace
T 2 ,0 x = u{x}
xE X
X r ·;,' 0 X
de base X e l dont la fibre au point x est l'espace r;,o
X ; ce fibré est un fibré
vectoriel de ra ng p. Une métrique rie manni enne sur X esLalors une secti on e = de
ce fibré, so it g: X --+ T 2 ,oX , te lle que, po lir tout x E X , la fo rme bilinéa ire g( x)
soit symétrique et défi nie positive .
Si f : X --+ lR est une fonct ion de c lasse C 1 , sa différentiell e df( x ) est
une forme linéaire sur l'espace tangent TxX, il ex iste donc un uniqu e vecteur
g rad J( x) E T.'C X, qu 'on appell e le gradie nt de j, te lle que
< dj(x), v >= (grad j(x) lv ) pour tout v E TxX.
Dans un système de coordonnées locales, si grad j = (grad J) i 8/8xi , o n a
via f j [)xi = 9ij (grad f) ivj
d 'où, en notant (gii) la matrice inverse de la matrice (g;J ),
.. 8J a
(2.42.4) grad f = g' 1 - . - . .
8 x J 8 x•
Si f est de cl asse ek, k > 1, cette formule montre que grad f est un c ha mp de
vecteurs de classe ek - l _
Sur une variété riemannienne, on sait défi nir la divergence d ' un champ de vec-
teurs v : dans un système de coordonnées locales 'P = (x 1 , ... , xn ), on pose
1 8 ( r;::; .) 8v; 1 8G .
(2.42.5) div v = . r;::; - ,. vGv' = - . +G- -, v'.
vG 8 x' 8 x' 2 8 :r'
Il faut vér ifier qu 'on défi nit bien ainsi un e fonction div : X --+ R., c'est-à-
dire que la définition précédente ne dépe nd pas du choix des coordonnées loca-
1
les. Soit t.p 1 = (.r' , . .. ,x' n ) un autre systè me de coordonnées locales, on a
vti = 8x' j /8xi ,vi, d'où
ov' j 8 2 xti EJxk . ax'i 8·vi oxk fPxtJ axk 1 ôv'
- - = - - -. - -v'+ - - - - - - = V+ - 1 .
8x'j 8xi[Jxk oxti [)xi 8xk a xti Ôx'oxk 8xtJ ÔX
E n notant () <p o <p 1 le difféomorphi sme changement de cartes, on a d 'après
(2.42.3)
1 DG' ti 1 8J(B) ti 1 8G 8x; 11 1 8J(8) 8xti ; 1 ôG ;
- - - -.v = - - - -1-. v +- - . - -. v = - - - - -. - - v + - -. v
2G ' &x'J J (B) 8x J 2G 0x' 8x' 1 J (O) axo 8x 1 2G 8x 1
384 CHAP ITRE 2 INTÉGRATION
d .I V (J V ) = i -Ô
frv a . ( V1r.c1·
0 V i) = fd I' V V+ V i -of. ,
0 x'
vG x'
d ' où
(2.42.7) div (fv ) = f div v + (grad fl v).
On définit e nfin le laplac ie n d'une fonction par
6.f = div grad f.
Si f et g sont deux fo ncti ons, on a alors
(2.42 .8) div (f grad g - g grad f) = f 6.g - g 6.f.
En effet, d ' après (2.42.7) on a
(f grad g) = f 6.g + (grad flgrad g)
div
el une formule analog ue en permutant f el g, ce qui permet de conc lure.
L'exempl e le plus simpl e de variété rie ma nni enne consiste à prendre !Rn , ou
un ouvert de ~n, dont l'espace tange nt e n un point s' identifie à !Rn qu'on munit
de sa structure euc lid ie nne usue lle : le produit scalaire de de ux vecte urs tangents
'U, v E ~n est donné par ( ulv) = 'uivi. On a alors G = 1. Le gradient d 'u ne fo nc-
tion f est s implement le vecteur grad f = (of /oxi )i <-i<n· La divergence d ' un
champ de vecteurs v va ut div v = âvi / oxi et !':l.f =
de f .
t:
1 D ?f est le lap lac ien
2.42 MESURE DE VOLUME SUR UNE VARI ÉTÉ RI EMANNIENN E 385
J>o ur construire la mesure de volum e d ' une variété rie ma nnie nne (X, g), o n dé-
finit d 'abord une mesure sur le do maine de c haque car te ( U, cp) de X. On cons idè re
sur ip(U) la mesure de de nsité G(x) 112 pa r rapport à la mesure de Le besg ue dx e t
son im age par l'h oméomorphi s me <p - 1 , soit dvu = ip*(G( x ) 112 dx); celle m e-
sure <fou défini e sur les boré lie ns de U est régulière d 'après le théorème 2. 16.5 e t la
propositi on 2.17.4. D'après les théorè mes 2. 16.5 e t 2. 17 .2, une fo nc ti o n
f : U ---+ îR (ou E) est dvu- mesurabl e (resp . dvu- intégra ble) s i, et seule me nt
s i, la fo nc ti on x t-7 (f o cp- 1 )(x )G(x) 112 dé fini e s ur cp( U) est dx- mesura ble ( resp.
dx- intégrabl e) ; si f est positive mesura ble o u intégrable, o n a a lors
L a mesure dvu é ta nt réguli ère, il lui est associé une mesure de Rado n s ur U
que n o us noto ns encore dvu et il s'agit de reco ller ces mesures de Rado n.
D ' une façon généra le, é tant donné une mesure de Radon À sur un espace loca-
le me nt compac t X et un ouvert U de X, la mes ure À induit un e mesure Àu sur U:
si f : U ---+ ~est une fon cti o n continue à s upport compact, o n pose simple me nt
>-u(J ) = >.(f 0 ) où J0 : X ---+ Res t le pro lo ngeme nt de f par 0 e n de hors de U.
S i À et >..' so nt deux mesures de Rado n sur X, o n dit que ces mes ures coïnc ide nt
sur U, et o n écrit >. = À' sur U, si >-u = À ~ ; ceci s ig nifie que >. (!) = N(f) po ur
toute fon ctio n continue f : X ---+ IR à suppo rt compac t conte nu dans U. O n a a lo rs
la
2-.=>- i(<fJd)
iE /
= 2=
(i ,i' )E / x i '
Ài (<fJi'P'.· f)
et de mê me
2-.= Ài' (cp;. f) = 2= À.;• ( <fJi'P'. · f) ;
i 1E / 1 (i ,i' )E / X i '
vu l'hypothèse (2.42. 10), on a Ài(ip;<p;,f) = Ài' ('Pi'P;,f) et cec i prouve bien l' in -
dé pendance souhaitée.
La fo nctio n À : eo (X) --+ lR est donc bie n défini e . La formu le (2.42. 1 1) montre
qu 'e lle est linéaire continue sur l' espace e1<(X), donc>. est une mesuTe de Radon
sur X. Si le s upport de f est contenu da ns l' un des U.;, l' e nsemble réduit à cet
ouvert Ui est un sous-recouvrement du support de f ; on a a lors f = <pif, d ' où
>.(!) = >.i (J) et ceci montre que À et Ài coïnc ident sur U;, ce qui ac hève la
dé monstra tio n. Q.E.D.
On en déduit la
Proposition 2.42.3 Sur une variété riemannienne (X , g), il existe une unique me-
sure de Radon dv, appelée mesure de vo lume de X, qui pour lOute ca rte (U, ip)
induise sur U la mesure dvu .
Preuve Si (U, ip ), (U' , ip ') son t deux cartes de X, il s'agit de vérifier que
1
dvu = dvu• s ur U n U'. Notons B = <p o ip' - le difféomorphisme changement de
cartes et soit f : X --+ R une fo ncti on continue à support compact contenu dans
U n U' . On a d'après (2.42.3) et la formu le (2.26.5) de changement de variable
1
/ (J oip- 1 )(x)G(x ) 1 12 dx = / (J oip' - )(x')G' (x' ) 112 dx'
J <p(UnU') J <p'(UnU')
et ceci permet de conclure. Q.E.D.
Le ca lcul d' une intégrale par rapport à la mesure de volume se ramè ne donc
dan s chaq ue carte à celui d'une intégrale de Lebesgue. Dans la pratique, il fa ut
d 'abord déterm iner la densité G. Voici quelques exemples simples con cernant des
sous-variétés paramétrées de JR.n.
Soient U un ouvert de JRP et 'l/J : U --+ JR.n un plongement. On munit la variété
X = 1/J(U) de sa struc tu re de sous-variété riemannie nne de JR.n. Notoris
xk = ·c/}(t 1, . . . , tP) , 1 :::; k :::; n,
2.42 MESURE DE VOLUM E SUR UNE VARI ÉT É RI EMANNIENNE 387
e,k d é finie sur tout X ; nous noterons encore J : X ---+ E tout prolongement de
f de classe e,k ; la fonction f est donc bie n défi nie sur TI et f Ir : r ---+ E est de
classe e,k . Le support d ' une telle fonction f : ~ ---+ E sera par dé finition celui de
f : 0 ---+ E ; nous pourrons donc parler de fo!lction de classe e,k jusqu 'au bord e t
à support compac t.
O n pe ut de même définir la notion de champ de vecteurs V : [l ---+ T X de
cl asse ek jusqu'au bord et défi nir son support ( dans TI).
On pe ut alors établir le théorè me prin c ipal.
Théorème 2.43.1 Théorème de la divergence Soient X une variété riemannienne
dénombrable à l 'infini, n un ouvert réguliertle X de frontière r et V : n ---+ T X
un ch amp de vecteurs de classe t'. 1 jusqu'au bord à support compact, alors
f o:oo.; ( J(;yi) dx = O.
j ip( U) uX
2. Lorsque (U, ip) est une carte vérifiant (2.43. 1) et telle que
<p(U) = A x B c :nr - 1 x JR,
il s'agit de vérifier que, pour tout 1 :::; i :::; n,
(2.43.6) j( A xB)nJR+
8
8X
.; (vcvi) dx = ; ·
A
9;1 viN 1 m dx'
où d x' = dx 1 ... dxn - 1 .
Lorsque i cJ n, le premier mem bre est nul car l'application xi r+ JGVi est à
support compact et il en est de même du second membre vu que 9 iJ N1 = O.
Lorsque ·i = n, (2.43.6) s'écrit
3. Étant donné un ouvert 11 de l!t n+ 1 , on considè re une foncti on h : Il -t ]Rn de c lasse e00
. On
note (x 0 , ... , xn) les coordo nnées d ' un point x de IRn -H , on pose h = (hih s, J:S, n et
D (h 1 , ... , hn) )
L::. i (x) = ., n. (x, 0 S i :::; n ,
D(x 0 , ... ,x , ... ,x)
o ù le c hapeau supprime le te rme coiffé. Montre r que
n
I ) - 1)' D iL::.i (x) = O.
i=O
4.0npose h (x 0 ,x) = x+x 0 (g(x)-x) oü x 0 E!R etx = (x1, ... ,x"') E B(O;l+ô),p uis
l (x 0 ) = l L::.o(x 0 ,x) dx .
Exercice 2.43.3 Le théorè me de Brouwer (exercice 2.4-3.2) est encore vrai po ur to ut convexe com-
pact n o n vide C de IRn : to ute a ppli catio n continue f :C -t C admet un po int fi xe [o n peut supposer
que 0 E C, on note alors 0 :::; p Sn le plus grand entier tel q u' i 1 ex iste p vecte urs x1, ... , Xp de C
linéai1·ement indé pendants et E l'espace vectorie l engendré par ces p vecte urs, montrer q ue CC E et
q ue C est d 'intérie ur non vide dans E; utl ili ser alors l'exercice 3. 14.4 de [27]].
Exercice 2.43.4 Le théorème de Schauder 1. Cet exerc ice se pro pose d 'établir le théorè me sui vant
dû à Schauder : soient E un espace normé et C C E une partie convexe compacte no n vide, a lors to ute
application continue f : C -t C admet un point fixe. O n procédera co mme suit.
Soit k 2:: 1 un enti er tel q ue dia m C > 2/ k , il ex iste des po ints x 1 , ... , XN E C tels q ue
N
Cc LJ B(xj; 1/k);
j= l
on considère l'ensemb le convexe co mpact Ck = I'( {x1, ... , XN}) C C et o n défi nit une applicatio n
c
h : -t ck par
N
L Àj ,k(x)xj
fk(x) = J =~ où .À j,dx) = d(x,C - B(xj; l /k)) .
L: >-j ,k(x)
J= l
e t si p = oo
(2.44.4) llfll= = s up ess lf(t)I OLJ a ER
a:::'. l :::'. a+21f
2.44 PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES 393
Ces semi-normes indui sent des normes sur les espaces quoti ents
L~n = L~rr f 'Rw
D'après l' inégalité de Holder, on a les inclusions suivantes où toutes les injections
canoniques sont continues
e2" c l~ c L~rr c L~rr et C2n c L~ c L~n c L~rr·
Lemme 2.44.1 l es espaces L~rr' 1 ::::; p :::: oo, sont des espaces de Banach.
Preuve En effet, l'application de restriction f H fl[o,27r] induit une iso métri e
linéaire de l'espace L~rr sur l'espace de Banach LP([O, 27r]) . Q.E.D.
Notons enfin la propriété fondamentale de l' espace L~rr d'être un espace de
Hilbert, le produit scalaire s'écrivant
/ a+27r
(fig) = Ja J(t)g (t) dt .
Lemme 2.44.2 l'espace c~ est dense dans L~1r pour 1 :::: p < OO.
Preuve Il suffit d'observer que 'D(]O, 27r[) est de nse dans LP(]O, 27r[) (théorème
2.32 .5) : soient f E L~7r et E > 0, il existe g E 'D (]O, 27r[) tel que
llJ - 9llL''(]0,2n[) :SE
et, en prolongeant g par périodicité, on obtient une fonction h E telle que C~
Il! - hllr :::: E. Q.E.D.
D 'après le théorème d 'approximation trigonométrique de Weierstrass [27, théo-
rème 3.26.2], l'ensemble des polynômes tJigo110111étriques est dense dans C 2 7r ,
donc dans L~rr' 1 ::::; p < oo, d'après le lemme précédent. Autrement dit, en posant
en (t) = eint I /2,n, la famille de fonctions ( en )nEZ est tota le dan s les espaces eh
et L~ 71 , 1 :::: p < oo . Cette famille est en fait une famille orthonormale, donc une
base hilbertienne de l'espace L~7r· Ceci conduit à définir les coefficients de Fourier
de toute fonction j E L~rr par
l 1 ·a+2rr _
(2.44.5) en(!)= r.c. J(t) e- int dt,n E Z;
y27r a
la série (1/ /2,ir) Lna cn(f)eint (il s'agit en réalité d' une famille indexée par Z)
est appelée la série de Fourier de f et on écrit
et cec i mo ntre que J~7r f(t)g(t) dt = 0 pourto ut g E C27r· La mesure compl exe
sur l' inte rvalle JO, 2n[ de de nsité f par rapport à la mesure de Lebesgue est do nc
la mesure nulle e t par conséque nt f est nulle presque par to ut s ur JO, 2n[, d onc s ur
IR d 'après la péri odi c ité. Q .E.D .
L'es pace c 0 (Z) e n ta nt que so us-espace ferm é d e l'espace L00 (Z) [27, exerc ice
3.9.5 ] est un es pace de Banac h lo rsqu 'on le munit de la norme
llcll= = SUPnEZ lcnl, c = (en)· O n a a lo rs le
Corollaire 2.44.7 L'application linéaire
<I> : f E L~7r H c(j) E Co (:l)
est co ntinue, inj ective et à image dense.
Preuve La continuité de <I> résulte de l'inégalité lc11 (f) I :::; (ljJ2;) llf Ili · L' image
de <I> contie nt L2 (Z) = <I>(L§7r ) qui est dense d ans c0 (Z) e t il e n es t a fortiori de
mê m e de <I>(L~7r ). Q.E.D.
O n pe ut mo ntrer que l'appli cation <I> n'es t p as s urjec ti ve (exerc ice 2.45. 1).
Ce qui précède ne dit rie n quant à la rapidité de la co nvergence vers 0 de la
suite des coeffi c ie nts de Fourier ; comme nous a ll o ns le mo ntrer, cette ra pidité est
intimeme nt liée à la régularité de la fo nc tion f. Vo ic i un prem ier résultat é lé men-
taire.
Proposition 2.44.8 Soit f E L~7r une fonction telle que c(f) E L1 (Z), alors La
série de Fo urier de f est normalement sommaole de somme f et f est une fonction
continue.
Preuve La série de Fo urier de f est normale me nt sommabl e car
llcn(f)enll oo = (1 / y'2;) 1cnCf)I.
Sa somme g appartie nt à l'espace C2 7r e t d'après le th éorè me 2.9. 12
2
Cn (g) = __!__
2n
L }{ 1' Cp (f) ei (p - n )t dt = Cn (f).
p EZ 0
Vu la propos itio n 2.44.6, f = g p.p. et ceci prouve que f est continu e (en tant que
classe de fo nctio ns) . Q.E.D .
Ceci mo ntre que, dès que f présente des di scontinuités, la convergence vers 0
de la suite ( Cn (!)) ne pe ut être que lente. Pa1 exe mple, si f E L~rr est la fo nctio n
défi nie par f(t) = n - t po ur t EJ O, 2n[, on a co(f) = 0 e t cn (f) = ../21r/ (in)
po u1- n -1- 0 : les coeffi c ie nts de Fourie r tende nt vers 0 co mme c/n. Plus généra-
leme nt, no to ns Vb ,27' l'espace vec torie l des fon cti o ns f : IR --+ C 2n-pé ri odiques
à variati o n bornée sur to ut inte rva lle compact, c'est-à-dire à va ri atio n born ée s ur
une p éri ode [a, a + 2nJ.
Proposition 2.44.9 So it f E Vb ,27', alors
1 V1 (o, 2n)
lcn(f)I :::; J2; lnl , n f= O.
396 CHAPITRE 2 INTÉG RATION
f' rv ~L in Cn (f )eint.
V 2 7r n EZ
Preuve D' ap rès la formule d ' intégration par parties (2.4 1.5), on a pour n -1- 0
Cn(J) = _ _ 1_ r 27r f'(t) e-int dt = Cn Cf')
V27f Jo - m in
el, pour n = 0,
co(f') =
v 2n
~ fJ27r
o
f'(t)dt = ~(f(2n) - f(O)) = O,
v2n
ce qui permet de concl ure. Q.E.D.
Corollaire 2.44.11 Soit j E .Ac, 2 71" tel que f' E ,l ~7r' alors la série de Fourier de
J est norma lement sommable et de somme f.
Preuve On a en Cf) = cn (J' )J('in) pour n -1- 0 où c(J') E l 2 (Z) et la suite (1 /n)
appartient égaleme nt à l'espace 12 . D ' après l'i négalité de Cauc hy-Schwarz, on en
déduit c(J) E l 1 (Z) e t o n conc lut avec la propos itio n 2.44.8. Q.E.D.
2.44 PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES 397
(f*g)(x) = fo 2
" f(x - y)g(y)dy
est détinie pour presq ue tout x, qu ' elle appartient à l'espace Là" el que en U*9) = v'21rcn(f)cn (g ).
Lorsque f, g E .G~,,., vérifier que f *g E C2rr el que la série de Fourier de f *g est normalemenl
so m1nable et de somme f.
Exercice 2.44.2 Théorème de Bernstein On note C~;_", 0 < a :S 1, l'espace des fonctions f
2rr-périodiq uestelles que lf (x + h) - J (x)I :S clhl°' po url outxet tout h.
1 . On pose g(t) = f (t + h) - f(l - h), montrer que cn (9) = 2-icn (f) sin nh el en déduire que
3. Lorsque 1/2 < °' :S 1, en déduire la convergence de la séiie I:n EZ ln l11 2 +"lcn(f)l 2 , puis
ce lle de la série I:n EZ lcn (f) 1 : la série de Fourier de f est normalement so mmable et de somme f.
Exercice 2.44.3 Théorèmes de Cantor-Lebesgue et de Denjoy-Lusin On note L la tribu de Le-
besgue de IR etµ : L :--+ IR+ la mesure de Lebesgue . Étant donné deux suites (an) et (bn) de nombres
réels, on cons idère la sui te de fonctions
b. En déduire q ue
l i1n
n ---tCXJ
JA
2
cos (nt + bn} dt = a/2.
2. On suppose a > 0 et que, pour tout t E A, limn->oo un(t) = O. Mo ntrer alors que
limn-t oo an = 0 (théorème de Cantor-Lebesg ue) [on pourra raisonner par l'absu1-de : si la suite
(a 11 ) ne converge pas vers 0, montre r qu' il ex iste c > 0 et une so us-suite (an,) telle que lan, 1 2'. c
po ur tout k, noter que
l I cos(nt + bn}I dt f= 0,
puis, en utili sant l ,b. qu ' il ex iste une constante c > 0 telle q ue
e. Montrer que
j A
u(t) dt 2'. c t
n=l
lanl·
Ona
L
n
eipt = e - int L
2n
e ipt =e -·inte- - -
. ---
i(2n+ l)t _ 1 sin Zn+ 1 t
2
p=- n p= O
eû - 1 sin ~
et on dé finit le noyau de Diric hl et par
1 sin Zn+ l t
D n(t) = -2
. 2t ;
7r sm 2
celle fonctio n esl un polynô me trigono mé trique el e lle appartient donc à l'espace
e~ ; notons en outre que ce tte fonc ti on est paire. On peul alors écrire les sommes
2.45 CONVERGENCE SIMPLE OU UNIFORME 399
définie sur lintervall e JO, 7r /2] se prolonge en 0 par continu ité vu que
1/ sin t = l / t + o(t) ; d 'après le lemme de Riemann -Lebesgue, il en résulte que
·rr/2 1 - -1) sin(2n + l )tdt = 0,
lim
n ---7 00
j Ü
( -.-
SlJ1 t t
d'où d' après (2.45 .2)
.
11m
n ---700
1"/
0
2
sin(2n + l )td
t
t 7r
= -
2'
soit limn__, 00 J~ n+l)rr/ sin t/tdt = 7r/2 et ceci montre que
2 2
00
sin t
1
7r
(2.45.3) - dt = -.
0 t 2
Exercice 2.45.1 1. Montrer que l' appli cation <P : f E L~rr t--7 c(f) E co(Z) n' est pas surjective
en rai sonnant de la façon suivante. Si celle appli cati on était surj ective, remarquer qu ' il e1' iste rait une
constante c ~ 0 telle que Il f ll 1 ::; c s upnEZ lcn (!) 1pour tout f E L~,,., pui s prendre f = Dn
et vérifier que li m n->oo IlDn li 1 = oo [la quantité Ln = Il 0,. li 1 est appelée la n ième constante de
Lebesgue].
2. En déduire que <P(L~rr) est maigre dans co (Z) ; <P( L~ .,.. ) est donc à la fois d' intérieur vide et
partoul de nse.
Exercice 2.45.2 Étant donné un point x E IR, 0 11 considère les formes linéaires continues
Tn E (e2,,.) ' défi nies par Tn f = (Snf)(x).
l. Montrer que llTn Il = Il Dn li 1 et en déd uire, e n utilisant l'exercice 2.45. 1, que la suite (Tn )
n'est pas équ icontinue.
2. En déduire, grâce au théorème de Banach-S1ei nhaus, que l' e nsemble des f E e2,,. te ls que
la suite ((S.,,f)(x)) soit bornée est mai gre. En partic ulie r, l'e nsemble des f E ei,,. tels que la suite
((S.n.f)(x) ) converge est mai gre, donc d' intérieur vide.
400 CHAPITR E 2 INTÉGRATION
Exercice 2.45.3 Théorème de Fcjér Soit f E q", on définit les sommes de Fejér p ar
l n-1
(an } )(x) = - L (Sp f) (x)où nestun entier ~ 1.
n p=O
1. Montrer que
(aTi f) (x) = fo 2
" f (x + t )Fn(t) dt
où la foncti on Fn. appelée noyau d e Fejér, désigne le polynôme trigonométriq ue
f E E, las uite (anf) converge vers f dans l 'espace E [on pourra utili ser le coroll ai re3 . 12.6 de [27]].
Exercice 2.45.4 Soit f E .q.,,. et soit x E IR, on suppose que les limites à gauche et à droite f (x±O)
ex istent.
1. Montrer que la suite ((an f) (x)) défi nie à l' exercice2.45 .3 converge vers
(1/2)(f(x + O) + j (x - 0))
[on pourra écrire
lirn -
1 i·rr/ 2
[f.(x + 2t) + f( x - 2t) - 21]
s in( 2n + l )t
. dt = 0 ,
n-+oo 7r 8 S in t
ce qui permet de co nc lure. Q.E.D.
Ceci montre que l 'éventue lle convergence de la suite ((Snf)(x)) ne dépend
que des valeurs de f a u vois inage du point x ; ce résulta t est assez surprenant car
la définiti on des coe ffi cients de Fourier de f fait intervenir les valeurs de f sur
toute une péri ode.
2.45 CONVERGENCE SIMPLE OU UNIFORME 401
Corollaire 2.45.2 Soit f E .q 7r, alors l = limn_, 00 (Snf)(x) dès que la/onction
t >--+ (f( x + 2t) + f( x - 2t) - 2l) / test intégrable au voisinage de O.
Preuve On a en effe t
f( x - 2t) - 2l] sin (
2
[J(x + 2t) + ~ + l )t
smt
= [f (x + 2t) + f( x - 2t) - 21]
_t_ sin( 2n + l)t
t s in t
et la fonct ion t >--+ t/ sin test contin ue bornée sur [O, ô] . La condition (2.45.4) est
do nc vérifiée d'après le lemme de Riemann-Lebesgue. Q.E.D.
C eci montre par exemple que la suite ((S n fl(x)) converge vers f( x ) si f est
dérivable à droite et à gauche au point x e t, plus gé néralement, s' il ex iste une
cons tante c?: 0 telle que
lf( x + t) - f (x)I ::; c IW' pour ltl ::; 6 où 0 < a ::; 1.
E n ce qui concerne les fonction s à variation bornée, on a le théorèm e sui va nt.
Théorème 2.45.3 Dirichlet-Jordan Soit f E .G~71' une fonction à variation bor-
née au voisinage d 'un point x , c'est- à-dire sur un inte rvalle de la forme
[x - 26, x + 26] où 0 < 6 ::; rr / 2, alors
lim (Snj)( x ) = f (x + 0) + f (x - 0).
n -+oo 2
Nous utiliserons le lemme suivant.
Lemme 2.45.4 Soit <p [ü, 6] --+ <C une fonction à variation bornée telle que
<p ( + 0) = 0, alors
8
1
sin Çt
lim <p (t) - - dt = O.
Ç-+oo a t
Preuve On peut supposer <p à va leurs rée ll es el croissante. Soit E. > 0, il ex iste
17 E JO, 6] tel que 0 ::; <p (t) ::; E. pour 0 < t ::; T/ et
1
0
8
'P () sin-
t - Çtdt -
t
-11'/ 0
'P ()sin
t -- Çtdt +
t
1'
1)
0
<p ()
t -sinÇtd
- t.
t
La dernière intégrale te nd vers 0 lorsque Ç tend vers l' infini d'après le le mme de
Rie mann-Lebesgue. D'après la seconde formule de la moyenne (2.24.9), il ex iste
0 ::; f/ 1 ::; 7] tel que
··r7 sin Çt sin Çt 1·ri-
j0
ip(t)-- dt = <p(fl
t
- 0)
ry' t
dt ,
d ' où
111'/ <p(t)si~ Çt dtl ::; d \1[
où M = s up A ,B 1 J:
sin t / t dt l, ce qui permet de conclure. Q.E.D.
Preuve du théorème 2.45.3 D'après le principe de locali sation, il s'ag it de
vérifier que
Lemme 2.45.7 L'ensemble des fonctions <px l[a,b] lorsque x décrit A est une partie
compacte de L 1 ([a, b]).
Preuve É tant donné que <px = 'Px+21f , o n peut supposer que x appartie nt a u com-
pact A n [O, 2?T]. On e n déduit qu ' il suffit de vérifie r la continuité de l' app licatio n
t-t 'Px l[a,b] de IR da11s L ( [n, b]). On peut écrire
1
x
la
lb lf( x + h + 2t) - f(.r + 2t)I dt :::;: rlg(x +
~
h + 2t) - g(x + 2t)1 dt
et cette intégrale te nd vers 0 d'après le théorè me 2.32.7. On tra ite de même l' inté-
grale 1: lf(x +h - 2l) - f (x - 2t)I dt . Q.E.D.
2.45 CONVERGENCE SIMPLE OU UNI FOR ME 403
Lemme 2.45.8 Lorsque 5 > 0 tend vers 0, fa variation totale de la fonction cpx
sur l 'intervalle [ü, 15] converge uniformément vers 0 lorsque x décrit A.
Preuve On peut supposer que x appartient au compact A n [O, 2n]. On remarque
ens uite que v 'P x (0 , 5) ::;; V1 (x - 215, X+ 215) . Rai sonnons alors par l' abs urde, c'est-
à-dire supposons qu'il ex iste é > 0, une suite :r: n E A n [O, 2n] et une suite On > 0
convergeant vers 0 telles que V1( xn - 2ôn, Xn + 25n ) 2: é pour tout n. L'ensem bl e
An [ü, 2n] étant compact, on peut supposer que la suite (xn) converge, notons
a E A sa limite. Les suites (xn - 215n) et (xn + 25n) co nvergent vers a ; vu la
continuité de f au point a, la proposition 2.39.2 montre que V1 (x n - 25n, Xn + 25n)
converge vers 0 , ce qui est contradictoire. Q.E.D.
Preuve du théorème 2.45.5 Rappelon s que
~
('r/ 2 cpx (t) sin(2~i + l)t dt.
(Sn f)( x ) - f (x) =
7r 0 J
sm t
J. Étant donné é > 0, on montre d'abord l'ex istence d' un rée l 5 E JO, 7r / 2] te l
que
5
Jo
('
cpx(t)
sin(2n
t
+ l)t dt 1
::;; é pe>urtout x E Aettoutn.
1
La fonction cp x pour x E A est à variation bornée sur l' intervalle [ü, 77/ 2] et,
d'après la formule d' intégration par parties (2. 39.9), on a pour x E A et
0 < 5 < 77/2
Il existe une constante M tel que lg.; (t) 1 ::;; M pour tout Ç et tout t , d'où
IJil :=;; M(Vip,( .+O)(O , ô) + lcpx(5 + 0) 1).
D'après lacontinuité de f en tout point du compact An [O, 27r], <px (5 + 0) converge
uniformément vers O. Quant à la variation to tale de la fonction cpx (• + 0), si
0 = t 1 < . .. < t n+ I = 5 est une subdivision de l' intervalle [O,ô], on a
n n
~ lcpx(ti+l + 0) - cpx(i; + O)I = lim ~ lcpx(t;+1 + T) - cpx (t .i + T) I,
L.__., T-> Ü,T > Ü ~
i= l i= l
d'où Vip , (o+O) (0, ô) ::;; V'P x (0, 5+ 0) et le lemme 2.45.8 montre que V'Px(•+O ) (0 , 5)
converge uniformément vers 0, ce qui prouve le résultat annoncé.
2. Étudions ensuite l' intégrale
·6 1 1
I2 =
o 1
cpx (t)g(t) sin(2n + l)t dt où g(t) = -.- - -;
sm t t
la fonction g appartenant à) 'espace L 00 ([O, 5] ), ['application r.p H cpg de L 1 ( [O, 5])
dans lui -même est linéaire continue ; vu le lemme 2.45.7, l'ensemble des fonctions
404 CH APITRE 2 INTÉGRATION
(1Px9) xEA est une parti e co mpac te de L 1 ([0, ô]) et, d'aprè s le lemme 2.45 .6, il
ex iste un entier p te l que llz 1::; E. pour to ut n ::'.'. pet tout x E A .
3 . La fon ctio n 1 /sin t ap partena nt à l' espace L 00 ([5, 7r /2]), le même raisonne-
ment montre que l' intégrale
2
sin(2n + l )t d 7r/ (· )
. i '-P:c t
/ 8 sm t
converge uniformément ver s 0 lorsque x décrit A et ceci prouve le théorème.
Q.E.D.
Corollaire 2.45.9 Soit f E e 27r n Vb ,27r • alors la suite (Sn f ) converge uniformé-
ment vers f .
Exercice 2.45.S Théorème de Di ni-Lipschitz
1. Soit f E e271-, on définit le 111odule de continuité de f par
Cet exercice se propose de démonuer que la suit e (Sn f) converge uni formément vers f si w( ô) log ô
tend vers 0 avec 6. O n pourra raiso nner de l a façon sui vante.
a. On pose 'Px (t ) = J( x 2t) + +
J (x - 2t) - 2f (x ), 1/Jx (l) = 'Px (l) /s int et
Ôn = n/ (2n + 1), montrer que
li =
-rr/2-5,, [
'lf;x(t)-'lf;x(t + ô,.) s in(2n+ l )t dt , /z =
l
1 -rr /2
. 1/Jx( l)sin(2n+ l )tdl ,
1 ô,, -rr/2-IJ,.
[3 =
lo
5
/' " 1/Jx( t ) sin (2'T! + l )tdt , ] 4 = -1°:· - Il,.
1/Jx( t + Ôn) sin (2n + l )t dt.
b. Montrer que
1 1 Ôn
0 :::; -.- - . . :::; c 2 pour 0 < t :::; 7r /2 - Ôn
sml s 111 ( t + ôn) t
lfil :::; CÔn fr/2 l'P:;t) I dl+ C1 -rr/2 l'Px(l) - ~x(l + Ôn)I dt .
/),. ô,,
c. M ontre r que 0 :::; sin (2n + 1 )t/ sin t :::; en pour 0 < t :::; Ôn et en déduire que
Exercice 2.45.6 Exemple de Kolmogorov Cet exerci ce se propose de construire une fo ncti on
f E L~n do nt la série de Fourier di verge presque partout ( Kolmogorov, 1923).
Étant donné un entier n 2 1, o n pose
47rj
a j = - - - pour 0:::: J. :::: n
2n + 1
el on considère des entiers (mj) 1 :s;J :s; n vérifi ant
Fn si m 2n- l,
Sm(Fn) = m n - m
{ -Fm+--Dn si m :::: n - 1,
n n
où Dn désigne le noyau de Dirichlet.
2. En déduire que Sm j (Pn) = T1 + T2 où
1 " 1n · - m 1·
T2(x) = - L '
DmJ(x - a ; ).
n i = J+l m;
3. Pour maj orer le terme T1, on procèdera comme suit.
a. Montrer que, pour tout e ntie r m 2 1,
co
si O :::: l :::: 7r,
Fm(t) ::; mt2 Co
{ si 7r :::: t :::: 21f ,
m(27r - t) 2
OÙ CO = 7r/ 2 .
b. Montre r que, pour tout x E [O, 27r] e t tout 1 ::; j :::: n,
1
lx - aj 1:::: 21f - 2.
n
c. On pose
n
I j = ]aj - l/n 2 , aj + l /n 2 [ c ]0,21f[, 1 :::: j :=; n, et Ln = LJ JJ.
j =l
Momrer que µ (L n) ::; 2/n, µdésignant la mes ure de Lebesgue.
d. Soient 0 ::; x ::; 21f, 1 ::; j ::; m, m 2 n 4 , montrer que
2m
l1!2(x)I ?: c s in - -1-+-lx 1 x In n
1 2
[on o bse rvera d 'abord que
m ; - m 1· l 2m · +l
---~ ?: - et que - -1- - a.; E 27rN].
rn; 2 2
b. On pose M,, = Aln(( In n) - 112 ). Mo ntrer qu ' il ex iste une constante c ?: 0 tell e que
7. Dédu ire de ce qui précèd e qu ' il ex iste une constante c ?: 0 et, pour x E Bn où
Bn = [O, 27r]- L n U M n U Nn. un entier l = l (n , x) te l que
IS1(P,,)(x)I ?: c( ln n) 1 l 2
.
e t, s i A,, = (ln n) 112 , soi! (nk) uœ s uite stri cteme nt croissante de N* te ll e que
OO
L A ;;-~/2 <OO.
k =O
L a tra nsformée de Fourier d'une fonction intégrabl e n'est pas en général inté-
grable. Par exemple , po ur n = 1 si f = 11[- a ,a) • a > 0, o n a po ur Ç f= 0
h1 = 7r / ç1, h1.; = 0 pour k -=J. j et, dans l' intégrale (2.46. 1), e ffectuons le change-
ment de variables x 1 = y 1 + hj ; on a < h, Ç >= 7r, d ' où e -·i<h,t;> = - 1 et par
conséquent
(2.46.5) Î(O = - (2 7r) - n/2 l. e-i<y,Ç> f(y + h) dy ,
d'où
(2.46.6) 2 }(Ç) = (27r) - n/ 2 L,, e-i<x,t;> (f( x ) - f(x + h)) dx,
et
(2.46.7) 2 l}(Ç)I :S: (27r) -nf 2 l. lf(x + h) - f(x)I dx.
Étant donné que llh ll :::; 5, on e n déduit que 2 IÎ(Ç) I :::; (27r) - n/ 2 E., ce qui prouve
le résultat voulu . Q.E.D.
Rappelons que (T1if)(x ) = f( x + h) , h E Rn. On a alors la
Proposition 2.46.2 /.Soie/li J E .l 1 (:11~n) eth E Rn, alors
(2.46.8) T1if(Ç) = ei< h,t;> f (Ç) et '.J' (e-i< • ,h> f)(Ç) = (r1iÎ )(Ç).
2. Soient J ,g E .l 1 (1Rn), alors
(2.46.9) J;g(f.) = (27r)n/ 2 Î(f.) X g(Ç).
2.46 FONCTION S INTÉGRABLES 409
f (E,) = (2n) - 1 l 2 /
JIR
e-ixE, f(x) dx = (2n)- 1 l 2 lim
A~~ -A
;·A
e- ixE. f (x ) dx .
Proposition 2.46.4 Soit f: IR"--+ c une fonction de classe ek, 1 :::; k :::; OO, telle
que toutes les dérivées partiel/es D°' f d 'ordre [a[ :::; k soient intégrables, alors
pour tout ex E N", [a:[ :::; k,
n
(2.46.1 1) Dc:J(o = (iÇ)°' ho où (iÇ)°' =II (if.J>°'j,
j= L
d 'où
(2.46.12)
Preuve On raisonne par réc urrence sur l' ordre total [a[ de dérivation . Pour a = 0,
la formule (2.46. 1 1) est év idente. Soit a E Nn , a i= 0, on peut écrire l'opérateur
D°' sous la forme D 0 = Di D f3 où 1.81 = [a[ - 1. Notons x' = (x 1 , . . . , Xj, ... , Xn)
les variab les autres que Xj (le chapeau ' supprime le terme qu ' il coiffe) e l de mê me
posons Ç' = (6, . .. , ~j, ... ,f.n) · D'après le théorème de Fubini , on a
Corollaire 2.46.5 Les hypothèses étant celles de la proposition 2.46.4, pour tout
polynôme P E qç] de deg ré :::; k, la fon ction P(f,)Î(f.) est bornée.
Des hypothèses de rég ula rité sur f, c'est-à-dire de différentiabilité de f et d ' in-
J
tégrabilité de ses déri vées, indui sent un comportement de à l' infini . Inversement,
on a la
Proposition 2.46.6 Soit f : IRn C une fonction telle que les fonctions
x r-+ x°' f( x) soient intégrables pour tout a E Nn, [a[ :::; k où k E N. Alors,
j est de classe e" et
(2.46.13) D 0 ](E,) ='.f[(-ix)°'J(x)](E,) pour [a[:::; k,
d 'o ù
(2.46.14)
Preuve O n peut app liquer le coro llaire 2. 14.5. Q.E.D.
Exem ple 2.46.1 Si f : JRn --+ C esl une fonction intégrable, nulle e n dehors
e
d'un compac t, sa transformée de Fourier est donc de classe 00 • En partic ulier, la
transformée de Fo urier d ' une fonction j E eo(lR") continue à support compact
est de classe e=.
2.46 FONCTIONS INTÉGRABLES 411
D fi (P J) = L ( f3 )D{:J--y p X D 'Y f ;
-y<Ç,{:J Î
il en résulte que xet D f3 (P !) (x) est une combinaison linéaire de termes d e la forme
xliD-Yf(x) et tous ces te rmes sont bornés d' après (2.46. 15), ce qui permet de
conclure. Q .E.D.
Établi ssons que l' espace S est stable vis-à-v is d e la trans formation d e Fourier.
lxl désignant la norme euclidi enne de x . Vu que gE(x ) = f17=l f"(x 1 ), celte
fo nc lion appartient à l'espace S et sa transformée de Fourier est donnée par la
formul e
n
gE(Ç) =II J~ ( Çj) ,
j=l
c'est-à-dire
(2.46.20)
Exercice 2.46.1 M ontrer que l'algèbre de convolution L1 (!Rn) n'admet pas d' élément unité [on
pourra raisonner par l ' absurde, c'est-à-dire supposer qu ' il ex iste une fonction e E L 1 (!Rn ) tell e que
f = f *e = e*f pourtout f E L 1 (!Rn) , puis utili ser la transformation de Fourier] .
IE(x) = (2rr) - n/ 2 1 2
.. ('.fp)(éÇ) e'i<x- y,Ç > f(y) dy dÇ.
la fonction '.f(p) étant continue bornée, en faisant tendre c vers 0 on obtient grâce
au théorème de la convergence dominée
(2.47.3) lim IE(x) = / ('.fp)(O) ei<x,Ç >f(Ç)dÇ
~::8 j iR ''
414 CHAPITRE 2 INTÉG RATION
où
('J'p)(O) = (2rr) - n/ 2 l. p(x) dx = (27r) - nf 2 ,
d'où
(2.47.4) lim Jê(x) = (27r) - n/ 2 r ei<x,E,> Î(EJ df, = ('J'- 1 Î)(x).
~-;8 J~ ..
O n a d 'autre part, toujours d'après le théorème de Fubini ,
Exercice 2.47 .2 Théorème de P. Lévy On définit la transfo rmée de Fourier de toute mes ure de
Radon rée lle bornée À E Mb (IRn) par
llf Il ~ = L,. 2
IJ(x) 1 dx = (2n) - " 12 l . (L.f (x) e·i<x,Ç> f (é,) dé, ) dx .
l (si;Çr dÇ = 7r.
2. En utili sant la fon ction g( x ) = (1 - lxl/ 2) n.1 _2 ,21 (x), véri fie r de même que
1(- dÇ = -7f.
4
s in Ç) 2
1R Ç 3
418 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
!:>.1J = Th f - f E L2(1R).
h
On supose qu'il existe une suite ( lin). hn op 0, convergeant vers 0 te lle que la suite (!:>.h,J) soit
bornée dans L 2 (1R): a utrement dit , on suppose qu ' il ex iste une constante c 2: 0 telle que
3. Soit g E L 2 (JR) tel que la fon cti on E, >--+ f,g(Ç) appartienne à L 2 (1R), montrer que la fonction g
est intégrable [on pourra écrire f~= lg (Ç)I df, = f içi ::; i · .. + f jçl> l .. ., pui s utiliser l' inégalité de
Cauchy-Schwarz].
4. Déd uire de ce qui précède que f est une fonc1ion continue .
Exercice 2.48.4 En u1ilisant les fo ncti ons !ci = n /-a,a/• a 2: 0, et le théorème de Plancherel,
montre r que, pour to ut a , b 2: 0 ,
1.
R
si11(aÇ) si n (bf,)
- - -- - -
2
Ç
. ( )
df, = n mm a, b .
Exercice 2.48.5 1. Si f : IEI. --+ C esl une fonction intégrable paire, montre r que sa 1ra nsfonnée de
Fourier s'écrit
(J'f)(Ç) = /!; fo 00
cosxf,f(x) dx.
Soit a > 0, o n co nsidère la fo11c1i on f a: IR--+ IR défi nie par f a(x) = e-a lxl.
2. Calculer la 1ransformée de Fo urier de f a el e n déduire les formules
a. Soient a, b > 0, montrer que le produit de convolution (ga * 9b) (Ç) est bien défini pour !out
Ç et que 9a * 9b est une fonction co1t1inue.
b. Calcule r ce produil de comolulion et en déduire la vale ur de 1' intégrale
r df,
j R (Ç2 + a2)(ç2 + b2).
Exercice 2.48.6 Théorème de Marcinkicwicz 1. Soil (X , '.T, µ) un espace mesuré cr-fini , pourtoute
(classe de) fonc1 io n mesurable f : X --+ C on définit une fo nc1ion À f : IR+
--+ ÏR+ en posam
b. Montrer que
11!11 ~ = P f'" s p- l >-1( s) ds si 1::; p < OC>.
c. On pose
SUPs> o s>.1 (s) 1 1P si l :::'. p < OO,
ll J ll ; = { llf ll oo si p = OO.
Montrer que llf ll; S llJ llP·
d. Pour tout a > 0, on note f a la fonction
f (x) si l/ (x)I : :'. a,
f a(x) =
1 a J (x)
IJ (x)I
si l/ (x) I ~ a
On po urra raisonner de la faço n sui vante selon les va leurs des Pi et q.;.
2. On suppose d' abord Q1 fini et Po < P 1 . Soit f E E tel que ll J llP = 1.
a. Pour tout a > 0, montrer que >.r1 (s) ::; ÀT J,. (s / 2) + Àrj,, ( s / 2) e t en déduire que
ÀT J(s) S c s - q1 ll f a ll g\ + cs- qo l l Îa ll i~ .
b. Vérifier que À f ,, = À f ll1 o,a J et À j,, (s) = À f (a + s ) . En déduire que
Àr J (s) S c (la tP 1 - l Àf (t) dt) qi/p i +c (1 00
(t - a)Pu - l ÀJ (t) dt ) Qo/ Pu ,
puis que
3. L orsque (/I est fini e l PI < po, rai sonner de même en permutant le rôle de f a et Îa-
4. Lorsque (/1 est fi ni et po = P1 = p , éc rire simple1flent
llT/11~ = q { 1
"' sq- >..r1 (s) ds pui s Io°" .. . fo=
1
••• + 1=...
et majorer chacune des intégrales.
S. Lorsq ue q1 = oo, on di stin guera les cas sui vants.
a. Si Po = PI = p, remarquer que >..r1( s) = 0 si s 2'. llT /Il =·
b. Lorsque Po < P1 = oo. si llT /Il= :S M1 li/li =· poser a = s/(2M1) et remarquer que
>.n. (s/2) =o.
c. Lorsque Po < P1 < oo, soit f E E tel que 11 /llP = 1, montrer qu'il existe une constante
c 2'. 0 telle que llT fa 11 ~ :S c aP• - p et, en prenant a = (s/ A )'Y où 'Y = pif (Pi - p) > 0, en
déduire q ue pour A suffi sa mment grand llT fa Il = :S s/2 et concl ure com me en b.
d. Lorsque PL < Po < oo, remarquer que llfa li Pi :S aP• - p si 11/llp = 1, pui s rai sonner
comme à la question 3.
Cec i ac hève l a preuve du théo rème de Marcinkicwicz.
6. Soi ent 1i LP• (X) -f Lq • (X') , ·i = 0 , l , des appli cations linéaires continues telles que
To = 'l'i sur (LP0 n L P• )(X ), l es hypothèses étant ce ll es du théorème de Marcinkiewicz, montrer
qu ' i l ex iste une unique appli cati on linéaire T : LP 0 (X)+ LP1 (X) - f M(X')/'.Rµ' tel le que T = T'.;
sur LP i(X) et vé ri fier que T induit une appli cation linéa ire continue de L P(X) dan s L'' (X').
7. Applications
a. So it f E L~,, , l < p < 2, montrer que la suite c(J) des coe ffi cients de Fourier de f
appa11ient à lq (Z) où q est l ' indice conjugué de pet que llc(!) llq :S !VI 11/llp pour tout f E L~,,.
h. M ontrer que l a transformat i on de Fourier '.J : S --+ S se prol onge de manière unique en une
appli cati on linéaire continue '.J: [,P( JRn ) -+ L"( IR") où 1 < p < 2, q étant l ' indice conjugué de p,
soit 1 '.f f llq :S M Il f llP pour tout f E LP (IR") (i négali1 é de Hausdorff- Young).
,
K - Equations intégrales de Fredholm
J
alors f = 0 p .p. On a en particulier A x B f d>. = 0 pour tout A E 'Jx et tout
B E 'J y de mesures finies ; ceci va ut a fortiori pour la partie réell e e t la partie
imaginaire de f qu'o n peul donc supposer à valeurs réelles . Les mesures µel v
é tant a-fi nies, le théorè me de la co nvergence monotone montre que
j AxB
l+ d>. = ; ·
AxB
f- d>. pour tout A E 'Jx , B E 'Jy.
La mesure À é ta nt a- fini e et f étant intégrabl e sur tout ensemble C E 'J' de mesure
finie, les mesures
C E 'J ri fc f± d>. E iR+
sont a-fi nies ; ces mesures coïncide nt sur 'Jx x 'Jy, do nc sur 'Jx ® T y (théorème
2.2.8). Ceci prouve qu e fc f d>. = 0 pour tout C E 'J, d'où j = 0 p.p. Q.E.D.
Corollaire 2.49.3 Soient (ei ) iEI et (/J)JE J des bases hilbertiennes de L 2 (X) et
L 2 (Y), alors (ei ® fj) (i ,j ) E l x J est une base hilbertienne de L 2 (Z).
Preuve La famille (ei 0 fJ) (i,j)E J x J est une fami lle orthonormale vu que
(e; 0 1·.1j ei' 0 f .j' ) -- ( e; 1e;' ) (Jj If'j ' ) -- uri.;' uj
s:/ -- u(
;:(i'
·i , j,j'
) ),
e t, d'après le le mme, il s'agit de vérifier que cette fami lle es t totale da ns le sous-
espace L 2 (X) 0 L 2 (Y). Soie nt u E L 2 (X), v E L 2 (Y) e t E: > 0, il ex iste u0
(resp. v 0 ) a pparte na nt à lespace vectoriel e ngendré par la fa mi 1le ( e; ) (resp. (11))
te ls que llu - 'uoll :SE e t llv - vol! ::=:: E: ; on a alors
u ® V - 'Uo ® Vo = (u - uo) 0 Vo + u 0 (V - Vo) )
d 'où !lu 0 v - uo 0 vol! ::=:: E (l!u!I + l!vl! + é) ; uo ® vo appartenant à l' espace
vectoriel engendré par la fami lle ( e.; 0 fj), ceci pe rme t de conclure. Q.E.D.
Proposition 2.49.4 So it j E L 2 (Z), l 'opérateur TK : L 2 (Y) ---+ L 2 (X) est un
opérateur de Hilbert-Schmidt, donc compact, et l!!TKl!I = llKll2-
Preuve Avec les no tati o ns du corollaire précédent, on a par définition [27, lemme
:US. Il
1(TK fj' le.;)12)1 /2
j EJ (i,j) Ef x J
où
Or, ( ei Q9 f 1 ) est également une base hi lberti cnne de L 2 ( Z) ; par conséq ue nt,
11 2
llKll2 = ( L l(Klei c>9 7j)l2)
(i,j) E f x J
et cec i permet de co nclure. Q.E.D .
O n notera que l'opérateur TK ne dé pe nd que de la cl asse d 'équivale nce
du noyau J(: en effet, si J( = I<'p.p., les fo nctions y H I<(x , y)J(y) et
y >--+ I<' (x, y)j(y) sont égales pour presque to ut x (coro ll aire 2.23.7 ) el, par
conséquent, Tr<f = TK ' f p.p. O n peut do nc défi nir une application, év idemment
linéai re,
(2.49.3)
Nous allons vérifie r que cette appli cati on est surjective ; autre ment dit, les opéra-
teurs TI< so nt de Hilbert-Schmidt et, lorsque J( décri t L 2 (Z), on obtient a insi to us
les o p érate urs de Hilbert-Schmidt de L 2 (Y) dans L 2 (X).
Proposition 2.49.5 L'application (2.49.3) est une isométrie Linéaire surjective.
Preuve L'applicati on T préservant la norm e, e lle est à image fermée, car com-
plète. Il s' ag it do nc de vérifi er qu ' elle est à image dense ; à cet e ffet, vérifions
que celle image contient l'e nsemble des opérateurs de ra ng fi ni qui est dense da ns
L 2 (Y ); L2 (X)) [27 , propositi on 3.35.7]. Soit S E '.}{(L 2 (Y) ; L2 (X)) un opéra-
teur d e ra ng fini et soit (eih :Si:S n une base hilbertie nne de S (L 2 (Y)) . O n a a lors
n
S(f) = L Si (f) e; où S ;(f) = (S(f)l e;) = (JIS* ei ),
i= l
d'où
Si(f) = l (S* e;)(y)f (y) dv
l (t
et
ce qui prouve que S est un opérateur intégral à noyau dans L 2 (X) Q9 L 2 (Y). Q.E .D.
Pour ex pli c iter l'a lternati ve de Fred holm [27, théorème 3.33.3], il est néces-
sa ire de détermine r l'adjoint de l' opérate ur TK.
Proposition 2.49.6 Soit I< E L 2 (Z) , alors l'adj oint de l'opérateur TK est donné
par
(2.49.4) (Tt<g)(y) = j~ I<(x, y)g( x ) dµ( x ) pour g E L 2 (X).
(2.49.7) 1· X
K (x, y)f(y) dµ = g( x) où g E L 2 (X).
Lorsque À n'appartient pas a u spectre de lopérateur Tl(, l'équation (2.49.6) admet
une uniquesolution f E L 2 (X) quelquesoit g E L 2 (X). LorsqueÀestunevaleur
propre non null e de TK, le sous-espace propre assoc ié est de dimension fini e n>- et
(2.49.6) admet une solution si, et seulement si, g est orthogonal aux solutions de
l'équation
Àh(x) - j~ K(y ,x)h(y)dµ = 0,
so it nA relati ons linéaires linéairement indépendantes et l'espace affi n e des solu-
tions est alors de dimen sion no>-.
Lorsque l' opérateur Tf( est sy métrique si JI( = lR ou normal si OC= C, on peut
utiliser le théorè me 3.34 .8 de [27] .
Proposition 2.49.7 Supposons l 'opérateur TK symétrique si OC = R ou normal
si OC = C, notons (ei) iE l une base hilbertienne de vecteurs propres de l 'espace
L 2 (X), soitTxei = À.;e;.
1. Soit f E L 2 (X), la famille (À;(fle.; )e; ) est absolument sommable dans
2
L (X) et de somme TK f, soit
(2.49.8) TK f = L À.;(flei)e;.
iE /
sommable. La famille (>.i \EI appartient à l'espace 12 (1) d ' après la propos ition
3.35.8 de [27) e t il e n est de mê me de la fami lle ((Jï ei ))iE J ; il en résulte que la
fam ille (Ài (f lei )) iE I appartient à l'espace l 1 (l), ce qui permet de co nclure .
2. On a a u sens des fami lles somm ables dan s L 2 (X x X)
K( x, y) = L (Kj e; 0 e1) ei (x)e1(Y)
( i, j ) El X l
où (I< je; ® eJ) = (TI< e1 1e;) = Àj(eJlei ) = >.1 8f,ceq ui permet de conclure.
Q.E.D.
S ous les hypothèses de cette proposition , s i >. fj a(Tr<) U {O}, la solution de
(2.49 .6) s'écrit d 'après la formule (3.34 .10) de [27]
=~ (gj ei) .
L.., >. _ ,.\, e.,
(2 .49 .10) f
iEl '
ce qui pe ut s'écrire
g l~ >..;
(2.49 . 11 ) f = );" + );" L.., À _ À (gj e; )ei .
·i E J i
Dans cette dernière formule la fami lle(>.;/ (>. - >.i )(gj ei) e; ) est non seule ment
sommable, mai s absolume nt sommable dans L 2 (X) : en e ffe t, cette fa mill e est le
développement de >.j - g = TF< f sur la base hilbertienne (ei) e t il s uffit d ' utili ser
la propos ition 2.49.71 .
Considérons la fonction
l~ ). . -
(2.49. 12) R>.(x , y) = );" L.., >. - ' ,\ ei( x )ei (y) ;
iE f '
cette fonction est bien définie et appartie nt à l' espace L 2 (X x X) car la fami ll e
(>.;/ (À - Ài )ei ® ei) est sommable dan s L 2 (X x X) : en effet, i 1ex iste une constante
c > 0 telle que i>. - \i l ~ c pour tout ·i e t la famille (\ / (À - Ài )) appartient donc
à 12 (1). Pour tout g E L 2 (X), l'application]( E L 2 (X x X) H TKg E L 2 (X)
étant linéaire et continue, la formule (2.49. 11 ) peut s'écrire
(2.49. 14)
1
R>.(x, y) = >. 2 K(x, y)
1 ~
+ >. 2 L.., ,\ _ \
>. 2 -
ei(x )ei (Y)
iE J i
Note Rappelons qu 'une famille absolument sommable dan s L 2 (X), par exemple,
est absolument sommable pour presque tout x (théorème 2.30.9).
Exercice 2.49.l Soient (X;, T;, µ ;), 1 S i S 3, des espaces mesurés a-fi ni s, f( 1 E L 2 (X 1 x X2)
eti(2E.l 2 (X2 X X 3). Montrerque T1< 1 oTK2 = TKoù
J((x1,x3) = ; · J(i(x1,x2)K2(x2,x3)dµ 2
X2
f(x) = g(x)
À
+ f, R,>.(x,y)g(y)dµ(y)
X
2
où le noyau résolvant R,>. E L ( X x X) est donné par la série absolument con vergente dans
L 2 (X x X)
R (x 1) = ~ Kn(x,y).
>- 'Y L >.n+1
n= l
2. Avec les hypo thèses de la proposition 2.49.7 , montrer que, po ur to ut n 2: 2,
K,,(x , y) = LÀie;(x)e;(y)
iE /
où la fami lle est absolu ment sommable dans L 2 (X x X) [utili ser la proposition 2.49.7 1 e n prenant
pour fonction fla fonction x >-+ K ,._ 1(x,y) ].
LiE I
2 2 2
i>.;i le; (x ) 1 = ; · IK(x, z )l dµ( z )
,y
et ceue intégrale est une fonction continue de x car il s'agit de la vale ur de l' opé-
rateur T IKl 2 s ur la fo nction constante et égale à 1. On peut alors appliquer le théo-
rè me de Dini [27, théorème 2.3 1. 15] à la suite généra li sée des somm es parti ell es
2.50 OPÉRATEURS INTÉGRAUX À NOYAU CONTINU 429
J t--+ LiEJ IÀ; l2 le;(x)l 2 où J décrit l'ense mble des parties fini es de I: on e n
dédu il ainsi que la famille ( IÀil 2 le; (x ) l2 ) est uniforméme nt sommabl e. Q.E.D.
Corollaire 2.50.3 Le noyau résolvant R;., : X x X -+ IK est continu.
Quant au développement (2.49 .9) du noya u K sur la base hilbertienne ( ei ©ej ),
la famill e n'est pas en généra l simpl emen t sommable. O n a cepe nda nt le rés ultat
remarq uab le qui suit.
Théorème 2.50.4 Mercer On suppose que tout ouvert non vide de X a une me-
sure > 0 et l'opérateur TK hermitien positif, alors
(2.50 .2) K(x , y) = L À;e; (x) ei(Y ) pour tout (x ,y) E X x X ,
iE f
où la famille est absolument sommable pou r tout ( x, y) et uniformément som-
mable.
Preuve 1. Le noyau K est hermitien, donc rée l sur la diagonale de X x X. Mon-
trons que K (x,x) : '.'.: 0 pour tout x. Raisonnon s par l'absurde; on suppose qu'il
ex iste a E X tel que K( a, a) < 0, alors il ex iste un voisinage ouvert V de a tel
que ('R.e K)( x,y) S 15 < 0 pour tout (x , y) E V x V.Prenonsf = ll v E L 2 (X ),
(TK J I!) étant réel on a
(TKflf) = { (Re K)( x,y) dµ(x)dµ(y ) S: <5 µ(V) 2 < 0,
l v xv
ce qui contred it le caractère pos itif de l'opérateur.
2 . Pour toute partie finie J de I , posons
K1 (x, y) = K( x, y) - 2..:.: À;ei(x)ei(Y) ;
i EJ
le noyau K 1 est évidemment herm itien e l il es t positif car
(TKJflf) = (TF<flf) - L.> il Cf lei)l
1
2
= L 2
A;l (Jï ei ) l ::'.'.: O.
i EJ iE/- J
D'après 1., on a donc K J(x, x) ::'.'.: 0, soit
LÀi le; (x)l2 ::; K( x,x) S: ll I <lloo;
·i E J
étant donné que
L IÀ;e;(x)ei(Y)I S: (L À; le.;(x) l 2
) L/ Z (L Ài le;(y) l 2 112
) ,
iEJ iE J i EJ
on e n déduit
(2.50.3) L IÀie; (x) e; (y) I S (LÀ; le;(x)i2)
1 2
/ ll K ll,1:;2 S llK lloo ·
iEJ iE J
Ceci montre que la famille (>.;e;(:r:)ei(y)) est absolument sommable pour tout
(x, y ) et uniformément sommable pour tout x fixé d 'après le critère de Cauchy ;
sa somme ](' (x, y) est donc continue en y. On a d'autre part pour tout f E ..C 2 (X)
r K'( x, y)f (y) dµ = L À;(f lei) e; (x) = (TK f)( x ) = ; · K(x , y)f(y) dµ
lx iE l X
430 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
el il e n résulte que K(x,y) = I<'(x,y) pour presque tout y, donc pour tout y ,
d'après la continuité en y de ces fonctions . Cec i prouve (2.50.2). On en déduit
I<( x, x) = LiEr -\lei(x)l 2 où la sommabilité est uniforme d'après le théorè me de
Di ni . L'i négalité (2.50.3) et le critère de Cauchy montrent a lors que, da ns (2.50.2),
la sommabilité es t uniform e. Q .E .D.
Corollaire 2.50.5 Sous les hy pothèses du théorème 2.50.4, la famille ( À i ) est som-
mable et
LÀi = / , K (x,x) dµ .
iE l .\
où la fami lle est absolument sommab le pour tout (x, y) et uni formémen t sommable. En déduire que
EXERCICE 2.1.1
O n suppose do nc qu e 'J est une tribu infinie dénombrable et on pose
'Ix= {A E 'J ;xE A}et A x= n
A E'.Tc.,
A.
Cette inte rsectio n porta nt sur un ense mbl e dénombrabl e , les ense mbles A x ap parti ennent à
la tribu 'J. Mo ntro ns que A x n Ay # 0 ==;. A x = Ay. En effe t, soit y '/:. A x, l' e nse mbl e
X - A x appart ient à la tribu et co nti ent y et, par co nséqu ent, Ay C X - A x. c'est-à-dire
A x n Ay = 0. Ceci mo ntre que A x n Ay # 0 implique y E A x , donc Ay c A x . O n a de
même Ax C Ay, d ' o ù A x = Ay , ce qui prouve le rés ultat ann oncé .
É tant do nné qu e x E A x, X est la ré uni o n de la fa mill e (A x)xE X· Ces ense mbl es A x
ne so nl pas en gé néral to us di stincts, mais o n pe ut trouver un e parti e B de X telle qu e
(A x) x EB soit une parti tion de X. On observera al o rs que B est dé nom brabl e ca r 'J est
déno mbrable.
M ontrons ensuite qu e A = U xEA Ax pour tout A E 'J. Posons A' = U xE A A x. Étant
donn é qu e A x conti ent x , on a A C A' . D 'a utre r>art, A a ppartenant à la tribu , Ax C A
pour t out x E A, d 'où A' c A et on en déduit que A = A' .
Ceci montre que Test égal à l'e nsemble des ré uni o ns de to utes les sous-fa milles de la
fa mill e (A x )xE B· Si l'ense mble B était fi ni , la tr ibu 'J serait fini e et, si B éta it un e nse mbl e
infini déno mbrable , la tribu 'J aura it la pui ssance du co ntinu. Dans tous les cas, on o bti e nt
une contradi cti on.
EXERCICE 2.1.2
1. On a évidemment µ (0) = O. Soit (An) une suite d 'e nsembl es de 'J di sj oints de ux à de ux
et de réuni on A . On a d 'a près la fo rmul e (2. 1.3) de somm ation par paquets
OO OO OO
i= l
si A e n A 0 , est no n vide, A , (l)i n A e '(i)i est non vide quel que soit i E [l ,n] et par
conséquent é = é 1• Pour tout x E X et tout i, il ex iste é; E { - 1, l} tel que x E A 0 , ;, d'où
x E A e. On en déduit que X est la réunion de la fami lle (A 0 ) eE t: qui est donc une partition
de X .
Cette partition étan t finie, l'ensemble A' des réun ions de toutes les sous-familles de la
fa mille (A, ) eEt: est une algèbre et cette algèbre étant év idemment contenue d ans l'algèbre
A engendrée par la famille (A ;) coïncide avec cette dernière .
2. On a Card c = 2" , d'où Ca rd A ::; Card '.P(c) = 2<2 "> .
EXERCICE 2.1.4
1. Par récurrence, on constate q ue e.,. est contenu dans ! 'algèbre A enge ndrée par C ;
A' = U ::"=o Cn est donc conte11u dans A. On observe ensuite que e c ê s i 0 E e ; on
en déduit que la suite (Cn) est croissa nte et il en résulte que A ' est stable par différence.
Étant donné que X E e c A', cec i montre que A ' est une algèbre ; cette algè bre contenant
e coïnci de avec A.
2. D'après la définition de ê, on a
e
Card :S Card ê :S Card (e x e).
Si e est infini , on a donc Ca rd ê = Card e d'après le théorème 1.9.9 de (27], d ' où
Card C.,. = Card pour tout entie r ne
et, vu le lemme 1.9.4 de [27], o n Cil dédu it que Card A = Carde.
EXERCICE 2.1.5
1. Une tribu étant stable par réuni on et intersection dénombra ble, les ensembles
B = lim infn--+= A.ne t C = lim supn--too An appartiennent bien à la tribu T .
2. Vérifions ensuite la premi ère inégalité. Posons Bn = n ;:n Ap. Cette suite (Bn )
étant croissante et de réuni on B , la proposition 2. 1.6 prouve que µ(B) = limn--t oo µ(B,.).
Par aill eurs, Bn C Ap pour tout p 2 n , d' où µ (Bn) ::; infp2'. n µ (Ap) et ceci montre que
µ(B) ::; li m inf µ(A p) = lim inf µ(A n).
n----Jooo p~n. n--+ oo
3. On pose Cn = U ;:n Ap. La suite ( Cn) est une suite décroissante d 'intersection
Cet il existe un entier n tel que Cn soit de mesure finie . On peut donc utiliser la conti-
nuité inférieure de la mesure (propos iti on 2. 1.6), soit µ (C) = limn --+= µ(C,,..) et, vu que
Cn ::i Ap pourp 2 n,µ(Cn) 2: s upp2'. n µ(A p), d'où
µ.( C) 2: l im sup 1.1,(Aµ) = lim su p µ(An).
n.--+oo 1, ~ n n-+ oo
EXERCICE 2.1.6
On a lim supn---+oo A,. = n~=oBn où Bn = U;:n Ap, d'où d'après la a-so u s-additiv ité
OO
B =
DO
LJ
Bp où B p =
p=O
(X - An)
n= p
n
et la suite (Bp) est croissante, d' où µ(B) = limp-+oo µ(B p). li s'agit donc de montrer que
µ(Bp) = 0 pour tout p. On écrit
DO
n n
q
la su ite (Bpq}q-:::_ p étant décroissante, µ(Bp) = limq->oo µ(B pq). D'après 1,b, on a alors
q q
vu que 1 - x::; e-x pour tout réel x. La série I:; ~=O µ(A n) étant divergente, en passant à
la li1nite lorsque q tend vers l'infini, on obtient µ(Bp) = 0, ce qui prouve le résultat voulu.
EXEFICICE 2.1.8
Soit (A n) une suite d'ensembles de A disjoints deux. à deux telle
que A = LJ ~=o An E A. Vu la proposition 2.1.5 2, il s'agit de démontrer que
µ(A) ::; I:~=O µ(A n). Étant donné € > 0, soit (En ) une suite de réels > 0 telle que
I: ~= o " n ::; E. D'après l' hypothèse, il existe des ensembles B , Cn E A te ls que
B c A , An c Cn, µ(A - B) :::; € etµ(Cn - An) :::; €n.
Ona
Bc A = u cu
DO
n= O
An
n=O
OO
Cn
d 'où µ(B ) s; L ~= 0 µ(A n) + €. Élan t donné que µ(A) s; µ(B) +€,on e n déduit que
µ(A ) s; L :':'=
° oµ(An )+ 2€, ce qui permet de conclure.
EXERCICE 2.2.1
1. On écrit que l'ouvert X - A estµ *-mesurable en prenant E = AU B dans la form ul e
(2.2.4), soit
µ'(A u B) = µ*((A u B) n (X - A))+ µ '((Au B) - (X - A)) ;
la di sta nce de A à B étant stric tement positive, on a An B = 0 et on en déduit que
(A U B) n (X - A) = B et (AU B) - (X - A) = A ,
ce qui permet de conclure.
2. On obse rvera d'abord que (Fn) n?:. 1 est une suite croissante de fermés d e réunion O.
La di stance des ense mbles En Fn et E - 0, lorsqu ' ils so nt non vides, étant 2: l /n,
on a d'a près l' hypothèse (2 .2.9)
µ* (E n Fn) + µ'(E - 0) = µ* ( (En Fn) u (E - 0)) s; µ'(E)
ce qui prouve (2.2. I 0).
On a ens uite EnO = (En Fn) U LJ ~= n+ i (E nGk ) d 'où (2.2. 1 l)d'après la a-sous-
additivité de µ* .
Quant à (2.2. 12), il suffit d e re marquer qu e la di stance des ense mbl es (lo rsq u' ils sont
non vides) Gk et Gk+l est stri c te ment positive sil est supérieure à 2 ; on en d éduit
2. Si 0 <€ S
1
€,on a '.Re'(A) C '.R, (A) , d'où /L~(A) S /l; ,(A) .
3. En passant à la borne supéri eure dans µ; (r/J) = 0 et µ;(A) S /l ; (B) si A C B, o n
obtimt µ* ((/J) = 0 etµ * (A) S µ* (B). Quant à la a--sous-additivité, si (A n) est un e suite
de pai-ties de X de réuni on A, on a
OO OO
n= O n =O
ce qui permet de conclure.
4_ Soient A et B deux parties non vides de X te lles qu e d(A , B) > O. D'après la a-
sous-additivité, on a µ*(AU B) s
µ*(A)+ µ*(B) . Montrons l' inéga lité opposée. Soient
0 < s < d(A , B), o
> 0 et (Cn) un recouvrement dénombrable de AU B par des
ensembles de diamètre S s tel que
OO
ceci prouve queµ ; (A)+µ ; (B) S µ ; (A U B) + 5 e t on obt ient le résultat vou lu en passant
à la li mite lorsque s tend vers O.
EXERCICE 2.2.3
Notons A la réunion des ense mbl es An. D'après le corollaire 2.2.5, il existe des ensemb les
C, Cn E 'J tels qu e A C C, An C Cn et µ*(A) = µ( C), µ*(A n) = µ( Cn). Posons
D.,, = B n n C,, n C , ces ense mbl es appartienne nt à '.Tet sont disjoints de ux à deux ; on
a An C Dn C Cn, d 'où µ*(An) S µ*( Dn) = µ (Dn) S µ (Cn) et par conséquent
µ*(An)= µ(Dn). 11 en résulte que
OO OO OO
n=O
Ceci prouve l' unicité.
b. Quant à l'existence, il s'agit de vérifier que les formu les précédentes définissen t
une mesure diffuse telle que µ = µd + µa. On remarque d'abord que les application s µn
sont des mesures positi ves ; d'après l'exercice 2. 1.2, µd est bien une mesure positive. Cette
mesure est diffuse carµd( {x }) = µn({x }) où n est tel que x E X n, d'où
µd( {x}) = µ( {X}) - µa( {X}) = O.
On a enfin µ(An X n) = µ n (A) + µ a(A n X n ) el en sommant ces re lati o ns on obtient
µ(A) = µd(A) + µ a(A), ce qui prou ve le résultat voulu.
EXERCICE 2.2.5
On remarq ue que tout ensembl e réduit à un élément apparti ent à la tribu 'J engendrée par S:
on a en effet, pour a E <Q!, {a} = n'.: °=1 ]a- 1/n, a]. Toute partie A de Q étant dénombrable
appartienL donc à 'J, vu que A = U a E A {a}. Ceci prouve que 'J = '.P(Q).
Soient µ la mesure de dénombrement sur Q et v sa restricti on à S ; on a v(0) = 0
et v(] a, b]) = +oo. Pour tout >. > 0, >. µ est une mesure sur '.P(Q) [on conv ient que
>. x ( +oo) = + oo] ; toutes ces mesures sont diflë remes, mais elles ont toutes la même res-
triction à S, à savoir v. Ceci prouve bien que la mes ure v ad met une infinité de prolongement
à la tribu enge ndrée par S.
EXERCICE 2.2.6
l,a. Supposons d' abord µ"(M) fini . D'après le corollaire 2.2.5, il ex iste F E 'J tel que
!v1 C Fel µ"(M) = µ(F) . Montrons que tout A E 'J tel que A c P - M est de
mes ure nulle. On a, en effet, NI C F - A et, A étant de mesure fini e vu que A c F ,
µ(F') = µ*(M) :S µ (F - A) = µ (F) - µ(A) , d' où µ(A) = O.
Dans le cas a- fini , il existe une partition de X de la forme X = U~ o X.11 où les
X,, E 'J sont de mesure finie. On pose Mn = M n Xn. Étan t donné queµ " (Mn) est fini ,
il existe des ensembles F,, E 'J, Mn C F,, C X n. tels que tout A n E T contenu dans
Fn - Mn soit de mesure null e. Montrons que F = U:'.:"=of~, convi ent. On a b ien F E 'J el
M C F ; soit A E 'J, A C F - M, alors A = U~= o A,. où An = An X 11 c F" - M11
est de mesure nulle, donc A esl de mesure nulle, ce qui prouve le résultat voulu.
b. Appliquons le rés ultat précédcntàX - M . Il ex iste E E 'Jtel queX- M c X - E,
donc E c M, Lei que tout A E 'J tel que A c (X - E) - (X - M), c'est- à-dire tel que
AC !vl - E, soit de mesure nulle.
2. Définissons 'J' par la formu le proposée. En prenant A = B, on co11state que 'J'
conticnL 'Jet en prenalll A = X et B = 0 que NI E 'J'. Il est clai r que T' est contenu
dans la tribu engend rée par TU { M} et démontrer que 'J' est cette tribu engendrée revient à
vérifier que 'J' est une tribu . La stabil ité par réuni on dénombrabl e est évidente ; la stabilité
par passage au complémentaire résu lte de la fo rmule
X - (A n NI) u (B n (X - M)) = ((X - A) n M) u ((X - B) n (X - M)).
3. On observe d 'abord que la fo rmule proposée a un sens: C n (X - G) appa rtient bien
à 'J car C n (X - G) = (A n E) U (B n (X - F)). Il fa ut ensui Le vé rifier que Vt est bien
définie sur 'J', c'est-à-dire que vi (C ) ne dépend pas de l'écriture de C. Suppe>sons que
c = (A 1 n J\1) u (B1 n (X - Ai)) = (A2 n M) u (B2 n (X - M) )
2.5 1 EXERCICES DU CHAPITRE 2 A 437
d 'où
[f(x) - f(y) [ S 2 X e - p log
2
S 2[x - y[ 0
où a: = ::~~-
Ceci montre que f est a- hüldérie nne ; il en est de mê me de g. Si f est ,B- ho ldérie nne,
montrons que nécessa irement f3 ::; a:.
Prenons x = 0 et y = 2 x 3- n, d'où f (x ) = O
e t /( y) = 2- 11 • S' il exi ste une constante c > 0 telle que 2- n ::; c(2 x 3- n) fl, la suite
(3/3 /2) 11 est bornée, d 'où 3/3 ::; 2, soit f3 ::; o.
3. Lorsque x E [O, l ] - C, x appartient à l' un des interva lles ouverts Bni sur lesquels
g est constante el, par conséquent, g est dérivable au point x e t g' (x) = O.
Soit x = I:::'."=1 On3 - n E C. Soit j 2 1, on pose Xj = ~~= l f3n3-n E C où
f3n = On si n f= j , f3J = 2 si Cl'. J = 0 et f3J = 0 si Cl'.j = 2. On obtient une suite (xj) de C
qui converge vers x telle qu e Xj f= x pour tout j . On a
[x - Xj [ = 2 X 3 - J et IJ(x) - J(xJ) l = r 1 ;
on en déduit que [f(x) - f( x1)[/[x - xi[ tend vers +oo lorsque j tend vers l'infini et ceci
montre que f n' est pas dérivable au point x.
4. L'a pplication h : [O, l] --+ [O, l] est continu e, stric1ement croissante et h(O) = 0,
h(l) = 1 ; il s'agit donc d ' un homéomorphisme. L' image de Eni est un intervall e ouvert
de longueur moitié car ga la même valeur aux ex trémités de cet intervalle. On en déduit
que la mesure de h( [O, l ] - C) vaut 1/ 2, d' où µ(h ( C )) = 1/2 .
EXERCICE 2.3.3
L' ensemble O(ê) est l' intersection du fermé [O, 1] et de l'ouvert LJ ~= o On(ê ) ; il s'agit
donc d' un boré lien et A est un borélien en tant qu ' intersection dénombrable de boréliens.
D 'après la a-sous-additiv ité de la mesure de Lebesg ueµ , on a
OO
1. On notera d'abord qu 'on a bien ~( 1 - f;) > car ~(1 - f; -b- )- -b-
2 ~· M ontron s e nsuite
que la construction est poss ible. Supposons construits les intervall es Epi pour 1 ::; p ::; n
te ls que [O, l ] - u;=I Ep soit la réunion de 211 intervalles fermés disjoints deux. à deux. ,
chaque imervalle étant de longueur
} n 2p - I
211 ( 1 - 2..:kP) .
p= I
Ceci est bien vérifié pour n = 1. On observe que la quantité précédente est > l / k 11 +1 car
ceci équivaut à
n+ l p- J
2
~- < l
L kP
p= l
440 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
2n+l (] - L
p= l
k P ) - 2/;;n + I = 2n+l ( l - L
p= l
/;;P ) ·
EXERCICE 2.3.5
1. Il est c lair que 0 E 'Jet, la mesure étant fini e, que 'J est stable par passage au complé-
mentaire. Montrons que tout fe rmé F appartient à 'J, c'est-à-dire que
µ(F ) = inf µ(O) .
0 -:J F
O EO
On utilise le rait que F = n~= I On où On = {x E X ; d(x,F) < l /n}. Les ensembles
On sont ouverts et constituent une suite décroissa nte, d'où µ(F) = inf ,, ~ 1 µ(O n) d'après
la continuité inférieure de la mesure, celle mesure étant finie. Ceci pro uve que <'.>' c 'J.
On vé1ifie enfin que 'J est stable par réunion dénombra bl e. On raisonne comme ce la est
ex pliqué dans l'énoncé . On obtient ainsi un ouvert 0 el un fermé F tels que F c A c 0
où A = LJ~=o A ,,. On a alors
:; f n 0
2~' +t: = 3 €
et ceci permet de conclure.
2,a. La suite (ak) étant partout dense, pour tout entiern 2': 1, X = 0 B' (a1.:; 1/n).u;::
D'après la cont inui té supéiieure de la mesure, pour tout € > 0, on peut trouve r un entier
k(n) tel que (2.3. 12) soil véri li é. D'après sa définiti on même, l'ensemble f( est précompact
et ferm é, donc complet, et on en déduit que f( est compact. De pl us,
OO l
µ(X - K) ::; € L 2"" = €.
n= l
Ceci prouve la fo rmu le (2.3.5) lorsque A = X .
b. On a µ (F - K )::; µ(X - K) ::; €, d'où
1-i(F) = µ ( F - K ) + µ(F n K) ::; € + µ(F n K).
2.51 EXERCICES DU CHAPITRE 2.A 44 1
Vu que µ(A) :::; µ(F) + r;;, on en déduit que µ(A) :::; µ(P n K) + 2E et, F n }(étant
compact, ceci permet de conclure.
EXERCICE 2.3.6
1. Pour tout enti er q ;:::: 1, on a JO, l J = UZ,=1 J(k - l )/q, k/ q], d 'où
q
et, d 'après le théorème 1.9.9 de [27], Card IR ::; Card (I x I) = Card 1. On en déduit que
Card l = Card IR.
b. Notons '.f l'ensemble de toutes les fonc tions de choix ; si f , g E '.f sont deux
fonc tions de choix différentes, les ensembles f (I) et g(I) sont différents. Ceci montre que
Card '.f ::; Card '.P(JR) et que Card '.f ::; Card ('.P(JR) - L ). Pour obtenir le résultat annoncé,
il suffit de démontrer que '.f est éq uipotent à '.P(IR). Or, mod ulo le choix d' une bijection de
J sur lR et de bijections de Ai sur N, il exi ste une bijection naturelle de '.f sur l'ensemble
'.f(IR; N) de toutes les applicati<Jns de lR dans N et on a évidem ment
Card '.P(R) = Card ::F(lR; {O, 1}) ::; Card '.f(JR; N) = Card '.f,
ce qui permet de conclure.
Note Ce dern ier raisonnement montre que Card NR = Card '.P(IR).
EXERCICE 2.3.8
1. On pose A 1 = C(4); on a alors ~i(A1) = 1/2. Le complémentaire de A1 est bi en la
réunion d'une suite d 'intervalles ouverts di sjoints deux à deux. Supposons construits les
boréliens Ap pour l ::; p ::; n . Sur chacun des intervalles Fj, on peut centre r un Cantor
modifié Cj' c Ij' tel que µ(en = o.'J /2 où o.'J = µ(T/) : en effet, poson s L = a'J et
soit l/2 < À < l, effectuons sur un ensemble de Cantor C(k) une homothétie de rapport
À suivie d' une trans lation convenable pour centrer l'ensemble ÀC(k) sur l' inte rvalle rin ; il
suffit alors de choisir k :;::: 3 tel que
k - 3 l
À-- = -
k - 2 2'
ce qui est possible car l/ 2 < >..
Alors, A n+ 1 = LJ;: 1 Cj est un borélien qui ne rencontre pas les Ap pour 1 ::; p ::; n,
An+ 1 n fj' = Cj, donc µ (An +1 n 1;') = a'J /2 > O. Montro ns par récurrence que
µ(A.11) = rn ; on a 1.i(A1) = 2- 1 et
1-
2 ~
µ ( A n t ·l ) = _!: Lµ (I J") = ~2 (1 - ~
L _.!:_) = -2n+
2P l.
j = l p= l
Étan t donné que [O, 1] - LJ;~; A p = LJ;: 1 (!j - Cj), l'ensemble des composantes
connexes de cet ensemble est bien une suite d' intervall es ouverts.
Enfin, l'ensemble l j' - C'j' est ouvert, ne re ncontre pas An+i. donc ne re ncontre pas
An+ 1 et ceci prouve que An + l est contenu dans l'ensembl e u;~; Ap . Les ensembles Ap
en tant que réunion dénombrable de compacts d'intérieur vide sont maigres, il est donc de
même de u;~ll Ap et a fortiori de An 1-1 ; [ü, l ] étant un espace de Baire, on e n déduit que
An+ 1 est d' intéri eur vide.
2. L'ensemble A= U::-'=i A 11 est maigre en tant que réun ion dénombrable d'ense mbles
maigres; l'i mervall e (0 , l] éta nt un espace de Baire, A est d' intérieur vide et (0, l] - A est
donc partout dense. L'ensemble [O, l ] - A ne saurait être maigre, sinon l'interva lle [O, l J le
serai t et, étant un espace de Baire, serait d'intérieur vide, cc qui est absurde. On a
= l
µ(A) = L 2" = 1,
n= L
donc [O, l ] - A est de mesure nulle. li en résu lte que [O, l] - A est d' intérieur vide, donc A
est partout dense.
3. Considérons un interva lle ouvert non vide 1 C [O, l ] et soi t J un intervalle ouve n
2.5 1 EXERC ICES DU CHAPITRE 2. A 44 3
non v ide relati ve ment compact dans 1. On remarque que µ(Tj') = a'/ ::; 1/ 2" car
n n
µ( [O, l ] - u A p)
p= I
= 1- L
p= J
l/2p = 1/2";
la suite (l/2n) convergea nt ve rs 0, il ex iste un entier no tel que, pour n ~ n 0 , si l' un des
intervalles Ij' rencontre J, alors il est contenu dans r. Pour tout n , il existe effecti vement un
j tel que I j' rencontre J: en effet, l'ensemble LJ;=1Ap étant cl ' intéri eur vide (car maigre),
l'ensemble u;:l f j' est partout dense.
Ceci prouve que pour tout n ~ n 0 , il existe j 2 1 tel qu e f j' c ! , d'oli
An+1 n I :::i An+1 n Tj => Cj
et par conséquent µ(A n+1n1) > 0 pour tout n ~ no. Il en résu lte que µ( I n H ) > 0 et,
vu q ue I - H :::i I n I< oli K = LJ~= l A 2n, on a égalementµ(! - H) > O.
EXERCICE 2.4.1
1. Po ur tout x' E E', x' o µ : 'J--+ lR est une mesure signée, donc bornée. Ceci signifie que
(x' o µ)('.T) est une partie bornée de lR, c'est-à-dire que µ('.T) est une partie de E fa ible ment
bornée, donc fo rtement bornée d'après la propositi on 3. 16.9 de (27). Ceci prou ve queµ est
born ée.
2. L'espace M(X, 'J; E) est donc un sous-espace vecto rie l de l'espace J'"b('.T; E) de
toutes les app licati ons bornées de '.T dans E et on pe ut le muni r de la norm e de la topo logie
de la convergence uniforme. Montrons que l'espace M(X, 'J; E) est alors complet, c'est-à-
dire fermé dans '.J'b(T; E), ce dernier espace étant complet.
Soit (µ n) une suite de mesures conve rgea nt uni for mément versµ; il s'ag it de dé mon-
trer queµ est une mesure. Soit (Aie) un e suite d' ensembles de 'J disjoints deux à deux et de
réu ni on A, on a
k
µ n(A) = Lµn(A 1)+ µ n(Bk)où Bk =
j =O
uOO
j=k+ l
A j.
Considéron s ensuite une SL1ite (An) d'ense mbles de 'J di sjoints deux à deux et de
réuni on A el soit (A;) iE f une fa mille appartenant à '.7, posons A;n = A; n An ; la fa-
mill e (A;n) ·iE J est une fa mille fini e d'ensembles de 'J disjoints deux à deux et contenus
dans An et par conséquent
OO OO OO
bornée, clone la mesure µest à va ri ation bo rnée, e t la suite (µ n ) co nverge vers µclans
l'es pace Mvb(X , 'J; E) qui est clone complet.
EXERCICE 2.4.3
Dans cet exercic e, si (µ 11 ) est un e suite cle mesures telle que, pour tout A E 'J, la suite
(J.tn(A)) admette une limite notée µ(A) , nous dirons que la suite (µ n) converge vers J.L,
que µ soit une mesure ou non.
1. Soienl µ 11 : 'J --+ R+ une suite croissante cle mesures positives etµ = su p n µ .,, .On
a évidemment µ(0) = O. Soit (Ak) une suite d 'ense mbl es cle 'J disjoints deux à cieux cle
réu nion A, alors
OO OO
EXERCICE 2.4.4
On suppose qu ' il ex iste une mesure À : 'J --+ lR te lle que J.L;::; À pou r tout i et on pose
µ(A) = s up I.>·; (A;), A E 'J,
iE J
où la borne supérieure porte sur l'ense mble de to utes les fam illes fini es (Ai )·iE J , J E '3(1)
(':J'(I) désignant l' ense mble des parties finie s de 1 ) , d'ensemb les de 'J disjoints deux à deux
et conten us dans A.
Étant donné que L; EJ µ;(A;) ::; >-(A), on note que µest à valeurs dan s IR.. En
pre n ant la fam ille réduite à un seul ensemble A; , i E 1, on cons tate ensu ite que µ ma-
jore la fami lle (µ ; ). D'autre part, si µ ' est une mesure majora nt la famill e (µ ; ), on a
L iE Jµ ;(A ;) ::; µ' (A), ce qui prouve qu e µ ' majoreµ . Le se ul point à démontre r est
donc queµ est bien un e mes ure.
On vérifie que p est add iti ve. Soient A 1 , A 2 E 'J deux ensembles disjoints de ré union
A, pour tou te fami lle fini e (B; );E J, J E 3'"(1) , d 'e nse mbles de 'J di sjoints deux à deux et
co ntenus dans A , on a en posant B1; = A 1 n B ; et B2; = A2 n B;
I;µ ;(B;) = LJ.L;(Bli) + I:
µ ;(B 2i ) :s: µ (A1) + µ (A2),
iEJ iE J iE J
d 'où µ( A) ::; µ(A1 )+ µ(A 2). D'a utre part, soit é > 0, il exi ste des fami lles fini es (B1i )iE J
et (B2; );EJ , J E 'J( J), d' ensembles de 'J di sjoints deux à deux et contenu s dans A1 e t A2
446 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
te lles que
'i E J iE J
d'où
i EJ
et ceci prouve que µ(A1) + µ (A 2) ::;: µ(A)+ 2 E, d'où µ(Ai) + µ (A2) ::;: µ (A) cl
l'additiv ité,
Vérifions ensuite queµ est O'-additive. Soit (A n) une suite d'ensemb les de 'J disjoints
deux à deux cl de réunion A, on a
OO
mesu rables et une suite strictement croissa nte (Nn ) d ' e ntiers te ls que, pour tout n,
N.,,_
fn = 2: a pllA,, .
p=O
On rn isonne par réc urre nce sur n . Pour n = 0 , la p ropriété est évidente ; on éc rit ensuite
f n+1 f n + 9n oi:1 9n est un e fo ncti on étagée positi ve qu i peut s'écrire
9n = z= :,;;~~. + I ap 11 AP' 0 :S: a p < oo, An E '.J, Nn < Nn+ l · Cec i prouve le rés ul -
tat annoncé et o n en déduit J = li mn-> oo Z:: ~,;; 0 a pn Ap = L ~=O an 11 A... ·
EXERCICE 2.7.1
Pou1- tout enli er n 2'. 1, on pose An = {x E X; IJ(x) I 2'. l / n } ; ces ense mbles sont
mes urabl es, supp f = u~= l An et 11. A,. ::::: n lf l, d ' où µ(A n ) ::; n J
Il l dµ < OO; ceci
prou ve que les ense mbl es A n sont de mesure fini e et le résultat voulu .
EXERCICE 2. 7 .2
1. La fo ncti on j est mesurable et bornée, donc inlég rabl e sur tout interva lle [a, x]. Soient
a :S: x < b et 0 < h ::; b - x, on a
A=
F(x + h ) - F (x) ;·x+h
· - f (x + 0) = -11! X (f(t) - f (x + 0)) dt.
h
Pour 1:: > 0, il exi ste /5 > 0 te l que 0 :S: f (t) - f (x + 0) ::; c si x < t ::; x + 15,
d 'où 0 :S: A ::; c pour 0 < h ::; ô. Ceci pro uve que F est dérivable à droite e t que
F~(x ) = f( x + 0).
D 'après l' exerc ice 1.3. 82 , la foncti on Fest convexe.
2 . On pose
F (x ) = l"f~ (t) dt,
alors 1~ = f~ et, d 'a près le coroll aire 1.3.3, f( x ) = f(a) + F (x ).
EXERCICE 2.8.1
L' en se mbl e de Cantor ayant la pui ssa nce du co ntinu, il existe une bijec ti on i.p : C _, IR.
Soit f : lR. _, lR. le pro longement de i.p nul sur lR. - C, cette fo ncti on est su1j ecti ve car i.p
l' est et elle est null e presque partout vu qu e l' ense mbl e de Cantor est de mesure nulle .
EXERCICE 2.8.2
On c hoisit t E C, lt l = 1, tel quel J f d1-i soit réel e t posi tif. On pose g = tf , on a alors
\f f dµ\ = I/ gdµ I = / g dµ = / 'Re gdµ :S f 111dµ ,
d' où f ( lfl - 3:kg) dµ = Oet, la fo ncti on lf l- R e g étant positive, on en déduit que (propo-
siti011 2.8.4) If 1= 5R.e g p.p ., c'est-à-dire 191 = 5R.e g p.p .. Ceci mo ntre que "Sm g = 0 p.p.,
d'où 19 1= g p.p., soit Il l = t f p.p ..
EXERCICE 2.8.3 - INÉGALITÉ DE JENSEN
2. Pour a < x < y < z < b, o n a établi (exercice 1.3.8) l' inégali té
ip(y) - cp (x) < ip(z) - cp(x) < ip( z ) - ip(y) .
y- x - z-x - z- y
On en déduit cec i : soit t E ]a, b[, i 1 existe un réel ,\tel que
ip(u) - ip(t) - >.(u - l) 2: 0 pour tout ·u E Ja, b[,
d' où ip (f (x)) - ip(t ) - >.(f(x) - t) 2 0 pour tout x E X et en intégrant
f
n= l
µ (A n) :'S j ll J :'S f
dµ
n= O
µ (An)
et ceci perme t de conclu re car A 0 =X est de mes ure fi nie par hypothèse.
EXERCICE 2.9.2
O n observe que
OO OO
1
2 n = -ro n = -(X)
d'où d'après le corollaire 2.9.2
~ f
n = -(X)
2" µ(An) S j Ill dµ :'S f 11.=-oo
2" µ(An)
appa rtient à une infinité de An. ceci prouve bien que presque tout x n'appartient qu ' à un
nombre fini de A,, .
EXERCICE 2.9.4
l ,a. On suppose d 'abord que J : X ---t R+ est une fo nctio n intégrable positive. D' après
l'exe rcice 2.6.2 , j pe ut s'éc rire f = I: ~= 0 an ll A,,. . 0 < an < oo (on peul évide mment
J
suppose r an op 0) el A,, E 'J. D'après le coroll aire 2.9.2, on a j dµ = I::':°= o anµ( A n)
et les ensembl es A,, so nt donc nécessaire men t de mesu re fini e. Soit é > 0 e t soit (én )
une s uite de réels > 0 te lle que I: ~= O anén :S é . D'après la for mule (2.3.2) el la pro-
position 2.3.9, il ex iste des o uverts On et des co mpacts Kn tels que K n C A ,, C 0 ,, ,
µ,(On) :S µ( An) + én et µ(A n ) :S µ (Kn) + én . Posons
N OO
J OO N
n= O
OO
L
n = N+ l
a,, µ( A n ) :S J g dµ + 2c.
La fonction h : X ---t R + est s.c.i. en tant que li 1nite d ' une suite croissa nte de fo ncti o ns
s.c.i . (27, propos iti on 2. L4. l) el, d ' a près le co rol laire 2.9.2,
J
9:., :S f :S 1i:, et (h~ - 9;, ) dµ :S t: n. On pose 9n = SUPo::;p:<:;n g~, h:, = info-:; p:<:; n h~.
On o bti ent ai nsi une suite croissa nte (g,,) de fo nc ti ons intégrables s.c.s . et une suite décrois-
sante (hn) de fo nction s intégrables s.c.i . te lles que 9n :S J :S hn el (h n - 9n) dµ :S En. f
Posons 9 = supn 9n, h = infn hn ; on a g :S f :S h et, d'après le théorème de Be ppo-Levi,
J f
ces fonctions g eth sont intégrables, g dµ = s up,, g,, dµ el h dµ = in f n hn dµ . J J
J
Il en ré sulte que 9dµ = J
hdµ et, vu qu e g :S h, o n en déduit que 9 = h p.p., d 'où
f = 9 = hp.p ..
EXERCICE 2.9.5
l ,a. On pose a ; = J f ; dµ e l a = s upiE 1 a; ; l'hypothèse fi :S g implique a :S: J g dµ :
450 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
et est do nc fini . Soit (En) une sui te de réels > 0 convergeant vers 0, on cons truit par ré-
cu1Tence une suite croissa nte (i,,) de 1 telle que et - En ::; et;.,, ::; li'.. Po ur n = 0 ,
ceci est immédi at d'après la défi niti on de et. On ra isonne alors par réc urrence : supposons
io, ... ,i n construits, il ex iste j E I tel que et - En+ 1 ::; O.j ::; et et, l'e nse mbl e J étant
fi ltrant, il ex iste in+1 E f tel que ik ::; in+L po ur 0 ::; k ::; net j ::; in+L ; o n a alo rs
li'. -En+i ::; etj ::; et;,,+ 1 ::; et, la suite gé né rali sée (et;) étant croissante.
b. Mo ntrons que la borne supéri e ure J = supn f ;,. ex iste. Une réuni o n d éno mbrab le
d'ense mbl es de mes ure null e é 1an1 de mesure null e, il ex iste une suite croissa nte ('Pn ) de
I} telle que 'Pn E fi . . , 'Pn S ()où() E g . D 'après le théorème de Beppo-Lev i, la foncti on
J
<p = s upn 'Pn est intégrable et r.p dµ = et ; on pose f = [ip]. On a 'Pn ::; <p, d 'où fi, , ::; f
pour tout n. D ' autre part, soit J' E L 1 te l que f;, , ::; J' et soit ip' E J' ; o n a alors
'Pn ::; J' p.p., d 'où <p '.':: <p p.p. el J ::; J', ce qui prouve que f est la borne s upérie ure de
1
J
la suite (fi.. ) e t que j dµ = a.
c. Montron s que f es t la bo rne supéri e ure de to ute la fami ll e (!;), c'es t-à-di re que
f ; ::; f po ur tout i E ! . La suite (Cf; - /;,,) + ) es t une suite décroi ssante de L 1 qui
converge vers Cf; - !) + . D'a près la pro positi on 2.9.3, on a
l (l; - ])+ dµ = Li m
n -+oo
j CJ; - ];,.)+ dp.
où (f; - /;,, )+ = su p(O, f; - fi,,) = s up(f;,,, fi) - fi,, ::; g - f;,,, d'où
J (J; - f;,, )+ dµ ::; a - a ;,. ::; En
f
et ceci prouve q ue (f; - f) + dµ = 0, d ' où(!; - !)+ = 0, c'es t-à-dire f ;::; f.
d . On vérifie q ue la suite généra li sée (f.;) co nverge vers f. On a
J' J dµ - En ::; J /;,, J
dJ.l ::; j dµ ; il en résulte q ue, po ur tout ·i ~ in,
J f dµ - En S J f i dµ S Jf dµ,
soit Il ! - f;ll1 ::; En et cec i prouve le résultat voulu.
2. Soit (f;)iE I une fa mill e no n vide et maj o rée de L 1, notons J"*(I) l'e nsemble des
pa rti es fini es no n vides de / el JJ = s upi EJ f; pour] E J"* (I) ; l'e nse mble:T*( / ) ordo nné
par inclusion es t filtra nt et l 'a pplica ti on J H f J est croissa nte ; le résultat v oulu résulte
do nc de 1.
Note Les rés ultats précéde nts so nt en gé néral fa ux da ns l' es pace ,f}. Par exe mple, sur lR
muni de la mesure de Lebesg ue, soit A c [O, l J un ense mbl e non Le besgue- mesurable ; o n
considère la fa mille (Ja) aE A où f a= 11. {a} · Soit f E .G 1 une fo ncti on intégra ble maj ora nt
la famille (la), on a nécessairement 11. A ::; jet, n A n'étant pas intégrable, il existe a E lR?.
tel que f(a ) > n A(a). Considérons alors la fonction g définie par g(x) = f( x) si X=/= a
et g(a) = n A(a) ; cette fonction est intégrable, majore la famille (fa) et g(a) < f(a) ; il
en résulte que f ne saura it être la bo rne supérie ure de la fa mill e (fa).
EXERCICE 2.9.6
1. O n pe ut supposer toutes les fo ncti o ns à va le urs fini es ( propositi on 2.8.3 ). La suite
(J - f n)+ converge vers 0 presqu e partout el 0 ::; (J - f n)+ ::; f. D'après le théo-
rème de la converge nce do minée, limn ->oo j'(J - fn) + dµ = O. Étant donné que
lim,,_,oo J(! - f ,.) dµ = 0, on en déd uit que li m n->oo J(J - fn) - dµ = 0 e t, par consé-
J
quent, lim n->= If - f.nl dµ = 0 , ce qui prouve le résultat vou lu.
2. S ur lR muni de la mes ure de Lebesgue, considérons la sui te de fa ne-
2.53 EXERCICES DU CHAPITRE 2.C 451
li ons f.n = n( "D. 1o,i / nl - "D.1- i/n ,01)- Cette suite converge vers 0, J fn dµ = 0 alors que
I lfnldµ = 2.
EXERCICE 2.9.7
Les e nsembles A,, = { x E X ; 1/ n S If (x) 1 S n} sont mesura bles, de mesure fi ni e car
n A,, S ni f I. la suite (An) est croissante et, si A est la réuni on des A ,.,
X - A = Bu C oü B = {x E X; J(x) = O} , C = {x E X; IJ(x)I = +oo }.
L'ensemble C étant de mesure nu lle, la suite fn = f"D. A,, conve rge presque partout ve rs
f , do nc en moyenne d'a près le théorème de la converge nce do minée vu que If,, 1 S lfl.
Il ex. iste donc un enti er n tel que llf - fnl l1 Sc: , c'est-à-dire fx - A,, lfldµ S c: car
If - J.,.I = lf l"Il x-A,, · O n a d'a utre part supxEA,. lf(x)I ::; net ceci montre que l'en-
semble An convient.
EXERCICE 2.9.8
1. É tant donné une sui te de n nombres a1, ... , a,, tels que o; E {0, l }, on observe que,
pour
n Ü'i n Ü'.i l
L 2i
i= 1
<x< L
i= l
2i+2n'
on a f ,, (x) = (1/ 2) - (01 + ... + o,,..)/n. Ceci montre que, pour tout 0 S k ::; n, la
fo nc tion f n est constante et égale à (1/2) - (k/n) sur ( ~ ) intervalles de longueur l/2n.
Ceci donne la fo rmule pro posée.
2. On calcule les sommes L:: ·~=okP ( ·~ ) pour 1 S p S 4 ; ceci permet ensuite de
ca lc uler l' intégrale proposée. On obtient une expression de la fo rme
·l À
jo fn(x) 4
n
dx = 2 + ~
n
el il en résulte que la séri e 2:::';°=1 Ilf~ 111 est conve rge nte. D'après le théorème 2.9. 12, la
série 2:::':°= 1 f,4,(x) conve rge pour presque tout x et ceci montre en particulier que la sui te
Un ) converge vers 0 presque partout, ce qui est le résultat de mandé.
et cette quantité est fini e car (y,,) E L . Ceci prouve que T o f est intégrable.
2
On a d'autre part
] 00 ')"
1 O
llf (t) ll dt = 2:: - -- 2 - (n+l)
n=On + 1
= +oo,
452 CH APITRE 2 INTÉGRATION
do nc f ne saurait être intégra ble d 'a près le théo rème 2.11 .6.
EXERCICE 2.12.1 - THÉORÈME DE PETTIS
1. Les conditio ns sont nécessaires d'après les propositions 2.11.2 3 el 2. 12. 1.
Pour démontrer que les conditi o ns sont suffi santes, on co nsidère une suite (Yn) dense
dans f(X - A) et une suite Tn E E' te lle qu e llTnll = 1 el '1;,y,, = ll Ynll : une te ll e suite
ex iste d'a près le coro ll aire 3. 13. 11 de [271. Soit x E X - A, il existe une sous-s uite (Yn.)
convergeant vers f( x). On a
11 /( x)JI = kli-too
m llYnk ll = lim 'l 'n. Yn k = lim l'l'n<y,,,I
k-too k-t oo
et,vuqueJ'l ;,,yn" - 'l 'n. f( x)I S llYn, - f( x)ll convergeversO,
11/(x)ll = lim ITn.f(x)I.
k -too
Étant donné que 1'1~, f (x)I S 11 /(x)l l, ceci montre que llf(x)ll = sup,. 1'1~/(x)I, d 'où
Il! 11 = s upn ITn o fi p.p. el il en rés ulte que la fonction li/li est µ-mesurab le.
Pour tout a E E, la fonction j - a vé1i fi ant les mê mes hypothèses que f, la fonc ti o n
x H llJ(x) - ail est µ-mesurable .
Montrons que f est Y- mes urabl e ; d'a près le théorè me 2.1 2.2 ceci prouvera que f est
µ-mesurab le. Soit 0 un ouve rl de E, on a 1
r
(0) = 1
r
(0 n J (X - A)) u B o ù
B = 1- (0 - f(X - A)) est conten u dans A, donc appartie nt à T. Par ai lle urs,
1
EXERCICE 2.13.1
1. La fonction li/li étant intégra ble, il ex iste d'après l' exe rcice 2.9.7 un ensemb le B E 'J de
2.53 EXERCICES DU CHAPITRE 2.C 453
1 0
00
lf(t)I dt = f j =O
la1I = +oo.
La cGndition (2 .13.8) est cependant satisfaite. Prenons en effet A de la forme A = [ü, n[ , on
a If Pl S g sur A où g = sup1 la1i x ll 1o,n[· Choisissons alors n tel que
454 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
- - < -l . + -1 et
costlBI
8
cos-tdl
- 11·
t <
13
-dt -_ -1 - -l . j'
lt A - A B A t 2 - A t2 A B
On en déduit que
8
l 1 A- A
sin-t cl
- l 1 < -2.
Vu le critère de Cauchy, ceci montre que la limite lim A->+oo j~A s i7 t dt exis te, ce qui si-
gnifie que l' intégrale impropre ]~~ 00 s i ~' t dl ex iste.
3. Posons f(t,x) = e - t:c sint/ l, la fonction t >--+ f (t , x) est continue sur JO,+oo[
et J/ (l,x)J S e- t x ; la fonction t >--+ e - lx étant illlégrable pour x > 0, ceci prouve que
cp(x) est bien défi ni pour x > O. Pour 0 < xo :::; x, on a JJ(t, x) J S e-lxu et , la fonction
t r-+ e- lxu étant intégrable, la fonction <p i::st continue d'après le théorèmt: 2. 14 .2.
La fonction X >--+ f (l , X) est de classe e 1 et admet pour dérivée - e - t.c sin t ; étant
donné que je- l x s in tj S e - lxo pour X 2: Xo, la fonction <p est de classe e 1 d'après le
théorème 2.14.3 et
1 00
(
sin t 1 ::::; x ::::; Ls10
1 -e - tx ) -t- .
<x::::; 1.
1
D'après le théorème de la converge nce dominée, o n e n déduit que
5. On peul éc1ire
li m
x--> 0 ,x> O 0 1 A
(1 - e
- tx sint
) - dt = 0 pour tout A > O.
t
j·A-t-t
0
sin.. d·t -- 1· A(l - e - lx ) -sin-l d·t
0 l
+ l Ae - t x -s in-t d t ,
0 t
d 'où
1
(1
Jo sint
- t-dt - 2 ::::;
7rl 1 (A
Jo (1 -e
- lx Sin t
)-t-dt
1 2
+ larc tg xl + A .
1
Soit E > 0, choisissons A > 0 te l que 2/ A ::::; c pui s x > 0 tel que
on a alors
s in t ni
11 - t
A
dt - - < 3€
0 2 - '
ce qui permet de co nclu re.
EXERCICE 2.14.2
Si X apparti ent à n, p = d(x, F) est > 0, d'où llx - t11- 1 ::::; p - 1 ; la fonct io n contin ue,
donc borélienne, t H ll x - t ll- 1 est bornée et, par conséquent µ-intégrable , la mesure étant
finie.
M ontron s qu e la fonction f est e = . Soit a E N3 , on vérifi e par réc urre nce sur la i que
D~ ( l l x - tll - ) = Pa (x - t)llx - t ll- 21" 1-
1 1
d' où ID~ (llx - tll - 1 ) 1 ::::; c(l + llx - tll 0 )llx - tll - 210 1- 1 . Sin' est un ouvert re lativement
compact de S1, il existe donc une constante c°' 2: 0 telle que ID~ ( llx - tll - ) 1: : ; c°' pour
1
456 CHAPITRE 2 INTÉG RATI ON
tout x E f.!' et tout t E F et, d'a près le coroll aire 2 . 14.5, ceci prouve que f est e
00
dan s
Q' , donc da ns f.! , et que
j\I[ ; ·OO ~ = M.
7f -oo T2 +[
De plus, en posa nt t = x + YT ,
(P J)(x , y) = ~ j""'
7f _
00
J (t) (
X - l
~2 + Y2 dl = .:!:,
7f
1= _
00
f (x + yT) T 2d + .l
7
.
2. Lorsque (x, y) converge vers (xo , 0), f (x + yT) converge vers f (xo), d onc d' après
le théorème de la converge nce dominée
li m
(.c,y)->(Io ,0 )
(P J)(x, y ) = 11°"
-7r _ 00
J(xo) - 2dT
-
T + .1 = f( xo ).
3,a. O n a Po ,o(x , y ) = y/ rr et degréx Po,o = O. On raiso nne a lors par réc urre nce, on a
2
Pk+1,1(x , y) = (x + y2)81Pk ,t (x , y) - 2(k + L + l )xPk,t(x,y )
et
2
Pk ,t+1(x, y) = (x + y 2 )â2Pk ,1(x , y) - 2(k + l + l )yPk ,t(x, y),
d'o ù
et
degréxPk ,1+1 ::; deg réxPk ,l + 2 ::; /..; + 2(1 + L).
b. On montre que P f es t de cl asse e00 et que, po ur tout (k, L),
/,; l .
8 1 ô 2 (Pj )(x, y) - ;
, _ l / +oo f(t) ((x _Pkt),t(X+- yt , y)
-oo 2 2 )k+l+ i dl .
Il s'agit de dominer la fonction
. P1.: ,1(x- l,y)
9x,y · l t-7 f(l) ((x _ t) 2 + y 2) k+l+l
pa r une fo ncti on intégrabl e de t indépe ndante de (x, y), tout au moins loca le me nt.
Posons !J = ] - a, a[ x ]yo , y 1 [ où a > 0 et 0 < Yo < y 1. La fon ction
(t ,x, y) >-+ 9x, y(t)
est continue, donc bornée Sur le compacl [- 2a, 2a] X °IT ; il ex iste C :2: Ü tel que, pour tout
(x , y) E !1,
l9x ,y(t)J ::; c si JtJ ::; 2a .
La fonction l >-+ P1,; ,1(x - t , y) est un polynôme de degré ::; k + 2l dont les coe ffi cients
sont des polynômes en (x )y)' donc bornés sur le compact n ; il existe donc une co nstante
2.53 EXERCICES DU CHAPITRE 2.C 457
où
gy 1
( )= -
! OO e -•iyT-dT-.
7r -oo T2 + 1
et g(y) = (P f)( O,y), doncgestdeclasseC= .
b. On a ~(P f) = 0, d'où J" (x)g(y) + f( x )g" (y ) = 0, so it g" (y ) - g(y) = O. li en
résulte que g(y) = c+eY + c -e-y . Or g est borné car lg(y) I = l(P f )(O, y) 1. donc c+ = O.
D'après 2., g(y) tend vers l lorsque y tend vers 0, d'où c_ = 1 et g(y) = e - Y.
EXERCICE 2.17.1
1. Vérifions d'abord que v : 'J --+ E est une mesure. En écrivantµ comme la co mbinaison
linéaire de quatre mesures positives, on peut supposer la mesu re µ positive . Soit (A n ) une
suite d'ensembles de 'I disjoints deux à deux et de réunion A. On a gll A = 2:::",:°_0 g ll A,,
où
d'après le théorème 2.13.4, la série L ~=o 9-U. A,, converge vers 9 -U. A en moyenne, d'où
v(A) = L -:'.:=° ov(An ).
2. On remarque ensuite que llv (A)l l S JA
llYl l d lµI d' après les formules (2.15.3) ou
(2. 15.8) ; étant donné que A >--+ JA
llDll dlµI est une mesure positive, il résulte de l'exercice
2.4.2 que lvl(A) :S JA1191 1dlµI. Ceci montre que lvl : 'J --+ lR+ est une mesure finie.
3. Soit 9 = Li EI a; llA, une fonction étagée intégrable : f est un ensemble fini,
a; E E, A; E 'I, lµ l(A; ) < oo et les ensembles A ; sont disjoints deux à deux. Pour
458 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
to ute fami lle finie ( Bj )jEJ ; d'ensembles de 'J disjoints deux à deux telle que Bj c A;, on
a pou rtout A E 'J
lvl(A) 2 LL llv(A n BJ)ll = L lla;ll L lµ(A n Bi)I
iE J jE.J; iE I j E J .;
car
v( A n Bi) = j .g dµ
A nB 1
= a;µ( A n Bi ) si j E k
On remarque ensuite que (A n B i )ju, est une fa mill e finie d'ensembles de 'J di sjoints
deu x à deux contenus dans A n A; et, inversement, que toute fa mille ayan t ces propriétés
est de cette forme. Il en résulte que
lvl(A) 2 L
iE J
lla;ll lµl(A n Ai) = j A
llgll dlµI.
Ceci prouve la formule voulue lorsque g est une fo nction étagée intégrable.
4. Soi t (gn) une suite de fonctions intégrabl es conve rgeant en moye nne ve rs une fo nc-
ti on g. Notons Vn : 'J -+ E la mesure associée à la fonc tion 9n· Soit E > 0 , il ex iste un
r
entier n tel que, pour p 2 n, llg - gpll dlµI ::; €. Soi t A E 'T, l'entier p 2 n étant
fixé, il existe une partition finie ( A ;)iE J (resp. (Bi )j E J) de A constituée d'ensembles de T
di sjoints deux à deux telle que
0S lvl (A) - L llv(A;)ll S €et 0 S jvpj(A) - L llvp(BiJ ll S €.
iE/ j EJ
Posons C;i = A; Il Bi, on a alors
0S lvl(A) - L llv(C.;j)ll SE, 0S lvpl(A) - L llvv(CiJ) ll SE
(.;,j)E l x J (i,j)E l x J
et
1 L llv(C;i) ll- L llvp(C;j)lli s
(i,j)E i x .J (i,j)E J X J
d'où llvl(A) - hl (A)I S 2 E pour p 2 n, ce qui prouve que lvl(A) = limn--+oo lvnl(A).
On a d'autre part
{ J dµ
} X
= li m
n --+oo
jX
fn dµ
D' après 1. et le théorème de la convergence monotone, on en déduit que µ(O) = µ' (O)
pour tout ouvert O. La mesureµ' étant rég uli è re, la proposition 2.3. 1 1 montre qu e, po ur tout
boréli en B E '.13 et tout é > 0, il ex iste un o uvert 0 et un fermé F tels que F C B C 0
et µ 1 ( 0 - F) ::; é ; l'ensem ble 0 - F étant o uvert, on en déduit que µ(O - F) ::; E et la
460 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
JBn(f)(t)J :s: (t (; )
j=O
1
t (1 - t r- 1 )11!11 = 11!11;
ceci prouve la continu ité de En et JJBnJI :S: 1. On a en fait J IE n Il = 1 vu que B n (J) = f
si f est la fo ncti on constante e t égale à l. Il en résulte que la suite (En) est équicontinue
d'après la proposition 3. 12.1 de [27].
2,a. On a
d'où
OÙ an ,O = an ,l = l i:!t
l k- 1
an ,k = ( 1 - ;:) X ... X ( 1 - - - ) pour k 2 2j
11
on en déduit que limn-+oo an ,k = 1 et limn---too IJB,,(fk) - Ali = o.
3. La suite (En) est équico ntinue et elle converge simplement sur le sous-espace F des
polynômes qui est dense dans E [27, théorème 3.26.1]. Il en résulte que la suite (B,,(f))
converge dans E pour tout f E E [27, corollaire 3. 12.6] el, si B(J) = limn --->oo En(f) ,
B : E ---+ E est linéaire contim1. Étant donné que BJF = h d'après b., E(f) = f pour
tout f E E d'après le principe du prolongement des identités et ceci prouve le résultat
voulu .
4. On remarque que
n- j
tJ( I - t t - 1 = t1 °"( - l)k( n -k j )tk ,
~
k= O
d'où
n- j .
et
À(Bn(f)) = t (
j =O
7)mn-1,d(~)·
On en dédu it que
t ~(
1= 0 k= O
- 1) k ( ] ) ( n ~j ) m i+k
n l
LL(- l/-1 ( n )( n- j )m1
l= O j = O J t- j
et, pour 0 S t S n,
l . l
ceci prouve que L,7=o ( ] )lm n-j,j 1 = 0, la condition (2.20. 12) est donc bien vé rifiée.
D 'après 5., il ex iste donc une unique mesure de Radon À telle que À(fk) = mk. Cette
mesure de Radon est positi ve. En e ffet, soit f E E, f :::: 0; l'express ion de >..(Bn(f) )
obtenue à la question 4. montre que À(B,,(J) ) :::: 0, d' où >-(f ) :::: 0 en passant à la limite.
EXERCICE 2.21.1
On a 1 < Àn, r.p > 1 S ll Ànl l ll'P lloo pour tout r.p E eo(X) , d'où
1 < À,r.p>1 S li m infll>..n ll ll'Plloo,
n~oo
462 CHAPITRE 2 INTÉGRAT ION
2,a. L' ensembl e f'e est fermé, l'e nsembl e O " est ouvert et O " c Fe ; il en résulte que
la fronti ère de F, est contenu dans Fe - 0 0 et on déduit la formu le proposée, d 'o ù
,\(Fr (F, )) :::; ,\(F, - Oe) = ,\(Fe) - .\(O" ) = >..(Fe) - lim >..(F,_ 1/n),
n --+oo
d ' après la continuité supéri e ure des mesures, la suite ( F" _ 1 ;n ) étan t croissante.
b. L'application E ---+ >.. (Fe) étalll croissante, l'ense mble de ses points de discontinuité
est dé nombrable, ce qui permet de construire la sui te ( E j). On a alors d 'après l' hypothèse
vu que ,\(Fr (Fej )) = 0
limsup Àn(F) :::; lim s upÀ n (F, J = >..(Fej ).
'1i -+oo n------too
La suite (Fe; ) étant décroissante d'intersec ti on F, la continuité infé ri eure des mesures pe r-
met d e conclure .
3. li suffit d'app liquer le résultat précédent au fermé X - O.
4,a. D'après le théorème de Fubini
l>-nl(X - K) S € pour tou t n , alors 1>- - >-ni S 1>-1 + l>-nl d'après (2.20.9), d'où
I>- - Àn l(X - K) S l>-l(X - K) + l>-nl(X - K) pourtout n.
La mesure l>-1 étant régulière et fini e, il existe (2.3.3) un compact F<' c X tel que
i>-l(X - F<') ::::; i:: , d'où I>- - Ànl(X - !(") ::::; 2i:: si K" = K u K '. En utili sant l'i négalité
l>-nl :<; 1>- 1+ i>- - >-n i. on vérifie de même que la condition (2.2 1.2) pour À- Àn implique
la condition (2.2 1.2) pour À n.
b. li est clair que (2 .2 1.2) im plique (2.2 1.3). Réciproquement, si (2.2 1.3) est vérifié,
comme précédemment, on montre qu' il ex iste un compact K ' c X tel que
i>-Pl(X - K') Si:: pour (0 ::::; p < n ,
d'où l>-nl(X - K") :<; c pour tout n où K" = l( U K' et ceci prouve (2.2 1. 2).
c. Mont ro ns ensuite que les conditi ons sont suffisantes. On suppose que la suite (>. 11 )
converge vaguement vers 0 et que (2.2 1.2) est vérifié. Soit cp E eb(X), il s'agit de démon-
trer que la suite ( < >. 11 , c.p > ) converge vers O. Soit 'l/J E e 0 ( X; [O, l ]) tel que '</; = 1 sur K ,
on a < Àn, cp >=< >..,. ,'1/;cp > + < Àn, (1 - ·tf;)cp > ; la suite ( < Àn, 't/;cp > ) converge
vers 0 car 'lj;cp E eo(X) et
1 < À nj , cp > 2
1 J/ .
LJ
c.p dÀ n J 1- ~ 1;: .'P
i=O L,
dÀ n; 1- 1/ _
X
.i . 'P dÀn ,;
U i :;::;: U Li
1
où
Ji J
cp d>-,,;J = 1>-.,,, cc.pj)1 2 1>-nj 1(K1)-é 2 3i::,
I
f
L ,
cp d>..,,, 1 = l>-n , (c.pi) I S ci , O S i S j - J ,
2.54 EXERC ICES DU CHAPITRE 2. 0 465
el, pa r conséquent,
j - 1
et cec i co ntredit le fai t qu e la sous-s uite (Àn:i ) converge é troite menL vers O.
EXERCICE 2.22.1
1. Si M(X) est métrisable, l'es pace t:o(X) est de dime nsion dénombrabl e [27 , exercice
3. 15.3] ; les espaces de Banach t:K(X) sont donc de dimension fini e d 'après [27, exercice
3.5.3].
2. Pour construire les voisinages ouverts O;, on ra isonne par réc urrence sur n, la pro-
priété étant évide nte pour n = 1. On pose A = {x 1 , ••• , x,.. } e l B = {Xn + i} ; on dé fi nit
ain si d eux co mpacts di sjo ints et, le so us-espace 0 éta nt séparé, il s admetten t des voisinages
ouve rts di sjoints, soient 0 A c 0 et On-1- 1 c 0 ; il suffi t alors d ' utili ser l' hy po th èse de
récurrence da ns l' es pace 0 A pour les n points xi, ... , Xn. L'existence des fo ncti ons 'Pi
résulte alors du coroll aire 2.36.6 de [27]. Ces fonctions so nt linéairement indépe ndantes :
si I.:;;=1 Ài 'P i (x) = 0, pour x = x ; on obti ent À; = O. li en rés ulte que la dimensio n de
e1<(X) où K = 0 est 2 n ; d 'a près 1. , ceci montre q ue 0 est nécessairement fini . Le
sous-espace 0 est séparé et fini , donc di scret.
3. Soit x un point de X et soit 0 un voi sinage ouve rt re lati ve ment co mpact de x ;
d'après 2., {x } est ouvert dan s 0, donc dans X et cec i prou ve que X est un espace di sc ret.
Il en rés ulte que les fo nctions :D. {x } apparti ennent à l'es pace t: 0 (X) et, étant linéaire ment
indép endantes, X est déno mbrable d' après 1.
EXERCICE 2.22.2
D'a près la pro positi on 2.22. 12, il ex iste une sous-s uite qui converge vag uement, do nc étro i-
teme nt d'après l'exerci ce 2.2 1.5.
EXERCICE 2.22.3
1. Soit (xj) une suite de Cauchy de E. Dans un e.l.c., to ute suite de Cauchy étant born ée,
le théorème 2.22.13 momre qu ' il ex iste un enti er n tel qu e Xj E E,, pour tout j. D'a près
le mê me théorème, on sait que E induit sur En la topologie de En ; il en résu lte que (xi)
est une suite de Cauchy de En el elle converge don c dan s En et, a fo rti ori , dans E. Ceci
prouve que E est séquenti elle ment co mpl et.
2. Lorsque la suite (En) est stri ctement croi ssante, En est un sous-es pace stri ct de
E, donc est d ' intéri eur vide. Les es paces En étant par ailleurs fermés dans E (théo rè me
2.22. 13), l'espace E est maigre dans lui -même et n'est do nc pas un es pace de Baire .
3. Si la topologie de E était métri sa ble, E se rait un espace de Baire d'après 1. et le
théorème de Baire [27, th éorème 2.28. 1], ce qui contredit 2.
Note Par exemple, si X est un es pace locale ment compac t, non co mpact et dénombrabl e à
l' infini , l'espace t: 0 (X) n'est pas métri sa ble .
EXERCICE 2.22.4 ESPACE DE SILVA
l ,a. T out élé ment x de F peut s'écrire x = L iET À;Xi oli À; E IK, x; E B et 1 est un
ense mbl e fini ; soit >.. E IK, l' ensemble B étant co nvexe équilibré, >..x appart ient à B dès
466 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
que L; EI 1ÀÀi1 ::; 1, do nc dès que À est suffisamment petit et ceci prouve que B est une
partie absorbante de F.
b. La jauge j de Best une semi-norme sur F d'après le lemme 3. 14 .2 de (27] . Mon-
trons que la topologie sur F défi nie par cette seul e semi-norme est plus fine que la topologie
induite par celle de E. Soit li ·li une sem i-norme défini ssant la topologie de E ; B étant
borné, il ex iste c 2: 0 te l que llxll ::; c pour x E B . Soit x E F, pour tout À > j(x ), on
a x E ÀB , d'où Jlxll ::; Àc e t on en déduit que llxll ::; c j(x), ce qui prouve le résultat
annoncé.
La topologie sur F' définie par la semi-norme j est donc séparée et ceci montre que
celte semi-norme est une norme.
c. Soi t (xn) une suite de Cauchy de F ; cette suite étant bornée, on peut supposer
grâce à une homothétie que j(xn) < l pour tout n, d'où Xn E B et, B éta nt une partie
complète de E, la suite (xn) conve rge vers x E B pour la topologie de E. S oit é > 0, il
existe un entier n tel que j (xp - Xq) < é pour p , q 2: n, d' où Xp - x,1 E é B et, B étant
fe rmé dans E, x - Xp E éB pour p 2: n, d'où j(x - xp) ::; é et ceci prouve que la suite
(xn) converge vers x pour la topologie de F.
2. On note Bn la boule unité de En et B = En son adhérence dans E,,+ l ; cet en-
semble Best un convex.e borné équilibré en tant qu 'adhére nce d' un convexe borné équilibré
[27, proposition 3.8.4 et lemme 3. 14.3] ; d'après 1. , l' espace vectoriel Fn engend ré par B
muni de la jauge j de B est un espace normé et cet es pace est un espace de Banach car B
est compact dans En +1, donc complet.
L' injecti on canonique de Fn dans En+1 est continue d'après 1. Quant à l' injection
canonique de En dans F,,, six E Bn , on a x E B , d'où j(x) ::; 1 et cec i montre que
j(x) ::; llxllE., pour tout x E B,,, d'où le résultat voulu.
Vérifions enfin que B est 1a bou le unité de f 'n , ceci prouvera que cette bou le unité est
compacte dans E n+ I ·Si x E B, on a j(x) ::; 1. Réciproquemen t, si j(x) ::;: 1, x E À B
pour tout À > l ; pour tout entier k 2: l , il ex iste donc Yk E B tel que x = (1 + (l / k))Yk
et, B étant compact dan s E,. + 1 , il ex iste une sous-suite (yk,) qui converge vers y E B dans
E n+ l · En passa nt à la lim ite, on en déduit x = y E Bel le résu ltat vo ulu.
3. La condition est nécessaire d'a près la continuité des injections canoniques de En
dans E. Réciproquement, supposons An En fe rmé dans En pour tout ne t soit :c !{;A ; la
continuité des injections canoniques de Fn dans En+1 montre que An L~ est fe rmé dans
Fn pour tout n. li existe un entier n tel que x E Fn.
On construit par récurrence une suite croissa nte (Vn 1. k)k ~ o de voisinages convexes
équ ilibrés de 0 dans Fn 1 k tel le que (x + V,, 1-k) n A = 0, Vn -i k étant compact dans
F,,-i k+l· Pour k = 0, An 1'"",, étant fermé dans 1'"",,, il existe une boule fermée Bn de F'n
centrée à l'origine telle que (x + Bn) n A = 0 ; nous prenons a lors Vn = Bn, Vn étant
compact dans En+ J, donc dans F ,,+1, d'a près 2. Supposons construi t le voisinage Vn+k .
on construit alors Vn +k+ 1 co mme sui t. L'ensemble A n Fn+k+1 est fermé dans Fn+k + i .
(x + Vn+k ) n A = 0 e t x + V.i+ k est compact dans Fn+k + l ; il ex iste do nc une bou le
fermée Bn+k + 1 de F, ,+k+ 1 centrée à ! 'origine telle que (X+ V.i+k + B n+k+ 1) n A = 0 ;
montrons que Vn+k+1 = r(V,, +k U B 11 .t-1.; + 1) conv ient. On observe d'abord que Vn+ k+ i
contenant Bn+ k+l est un voisi nage de 0 E F n+ k+ 1. que Vn+ k+1 est con vexe équili-
bré en tant qu 'e nveloppe convexe d' un ensemble équilibré et que 11,,+k c V.i +k+ I · Par
ailleu rs l'ensemble Vn +- k + B n+k+ I étan t convexe et contenant Vn+k U Bn+k+ I. on a
V.i+k ·i l C V; ,+k + B,.+k +1 el par conséquent (x + Vn+k+ 1) n A = 0. Enfin, 11,,+k+ t est
2.54 EXERCICES DU CHAPITRE 2.0 467
compact dans Fn + k+2 en ta nt qu'image du co mpact [ü, l] x Vn -t-k x Bn+k+l par l'a ppli-
cation continue (t, y , z) 1-7 ty + (1 - t) z.
On pose V = U~= o V,,+k ; cet ense mbl e est con vexe équ ilibré et V n Fn+k :) Vn +k ;
E éta nt la limite inductive de la suite (Fn+k)k : O: O· la proposition 2.22.2 montre que V es t
un vo isinage de 0 dans E. On a d 'autre part (x + V) n A = 0, ce qui prou ve que le
comp lémentaire de A est un vo isi nage de chacun de ses points el A est donc ferm é.
4. L'e nse mble {O} est fermé d 'a près 3. et E est donc sé paré.
Une partie fermée est évidem ment séquen ti elle ment ferm ée. Réciproquement, si un e
partie A est séque ntie lle me nt fermée , les ense mbl es A n E 11 sont séque nti elle ment fermés
dans En, donc fermés et A est fermé d'après 3.
5,a. La condition est év ide mment suffi sante d 'après la continuité de l' injec ti on cano-
nique de En dans E. Réciproquement, supposons que B soit une pa rti e bornée de E.
En multipliant la norme de F,.+ 1 par une constan te, o n peut to uj ours supposer que
llxllF.. +1 ::; llxll F,. pour tout x E Fn, c'est-à-dire Bn C Bn+ I en notant Bn la boule
unité de Fn. On démontre a lors qu ' il existe un enti er n te l que B C nBn, ceci prouvera
que Best con tenu et borné dans Fn, donc dans En+l· On ra isonne par l'absurde: on sup-
pose que B <t- nBn pour tout n. Il ex iste alors x,, E B te l que Xn !/: nBn. Construi sons
des boules fer mées B.~ c B,, ce ntrées en 0 E F,, et de rayon > 0 telles que
(2.54. 1) Xn !/: n( Bb + .. . + BU pour tout entier n, k.
désigne la boule unité de E n (on peut suppose r Bn C B n+1), on a donc Vk rt. nB11
pour tout n et to ut k . C hoisisso ns des points Xn,k E Vi tels que Xn,k !/. nB.n et posons
Xn = Xn ,n· On a Xn E V n, la suite (xn) converge donc vers O. Cette suite (xn) est donc
bo rnée ; d'après 5., il ex iste un entier l et une constante c ;::: 0 tel le que Xn E c B 1 pour tout
n, d 'où x,, E nBn pour n 2 m ax(l, c) et cec i contredit le fa it que Xn !/. nBn pour tout n .
8. La topolog ie 'J dé fini e par la fa mill e de to utes les se mi -no rmes est sé pa rée [27, exer-
cice 3. 15.5) et, les sous-espaces eK(X) étant de dimensi on fini e, elle induit sur ces so us-
espaces le ur topologie canonique. La topologie 'J étant la topolog ie d'e.l.c. la plus fine
possible, c'est la limite inductive des topologies des sous-espaces CK(X). D 'après 7. , la
topologi e 'J est métrisab le si, e t se ul e ment si, C0 (X) es t de dimension finie , c'est-à-dire si,
et se ul ement si, X est fini .
EXERCICE 2.23.1
Soit 0 un ouvert de 1
1. On vérifi e que les fo nction s <p: (x, y) H y et 1f; : (x, y) H f (x) sont 'J@'B- me surables.
Ro n a <p- 1 (0) = X x 0et 1/J- (0) = f - 1 (0) x R
ce qui permet
de conclure.
Poso ns F( x, y) = y - f (x), alors le graphe de f est éga l à F - 1 (0) ; ce graphe appar-
ti ent donc à la tribu 'J © '.B et il est de mesure nulle d 'après le coroll aire 2.23.7.
2. On a A = { (x, y) E X x R!; <p(x, y) 2 0 et F(x, y) :::; O} et, pa1· co nséquent,
A E 'J @'.B . Pour ca lculer la mesure de A, on utili se la formul e (2.23.4); pourtout x E X,
on a A(x) = (0, f (x)] et v(A(x) = f( x), d ' où
(µ 181 v) (A ) = L v(A( x) ) dµ = L f dµ .
EXERCICE 2.24.1
La fonc ti o n x H xy(x 2 + y 2 ) - 2 est une fo nction continue impa ire , donc d' intégrale nulle
sur lintervall e [- 1, l ]. On e n d éduit que
EXERCICE 2.24.2
D'après le théorème de Fubini , on a pour tout A >0
fo A(1 fo (foAe-ixsin x clx)dt
00 00
où
- lx . e-(t-i)x - e-< t +i)x
C S tn X =
2i
et on en déduit aisément que
1
1
A - lx . e-t A .
e s1n xdx = - 2- - - - - - (cosA+ ts m A)
0 t + l t2 + l
et par conséquent
00
s in X
1 o
A
2
-
; ·
0
e- tA
- 2--(cosA
t +L
+ tsin A) dl
- tA
1t~+ 1 (cos A + t s in A)I :<::: e- tA
0
(t + 1) E L 1 ( [0, +oo[) .
D' ap1·ès le théorème de la conve rgence dominée, la limite li mA ->oo J; sin x /x dx ex iste,
ce qui prouve l'existence de !' intégra le impro pre fo"'" sin x/x dx el
00
1
S ill X 7r
- - dx= - .
o X 2
EXERCICE 2.25.1
On n otera d'abord que A est un borélien en tant que fermé, donc A E '.131 0 '.13 2. Pour
x1 E [O, l ],on a A(x1) = {xi}, d'où µ 2(A(x1)) = 1 et, pour x 2 E [O, l ], A(x2) = {x2},
d'où µ 1(A(x2)) = O. On en déduit qu e
1.
10,11
/.L 2( A(x1))dµ1 = l e1 {
1 10, li
µ 1(A(x2)) dµ 2= 0 ;
ceci p rouve que la formule (2.23.4) n'est pas vé ri fiée. Bien entendu , on observera que la
mesure µ 2 n'est pas a -finie.
EXERCICE 2.27.1
1. Lo rsque les fo ncti ons J, g sont intégrables, noton s J 0 , g° : IR --+ C leur prolonge ment
par 0 à tout IR. La fon cti on J 0 * g0 est dé fini e presqu e partout et est intégrabl e (théorè me
2.27.4 ) ; il suffit alors d ' observe r que J * g est la restriction de J0 * g 0 à IR+ .
2 . Lorsque les fon cti ons J, g sont localement intégrabl es, on remarqu e d'abord que la
fo nct ion (f: (x , y) H J (x - y)g(y) définie sur {(x, y) E R 2 ; 0 :<::: y :<::: x}estl a restri cti o n
de la fonction mes urable (x , y) H J0 (x - y)g 0 (y ). Cette fo ncti on 9? est donc mesura ble
el, d'après le théorème de Fubini , on a pour tout A :;::: 0
1 A(1 xl9?(x, y)I dy )dx = 1A(~Al9?(x , y)I dx) dy :<:::1 îf(x)I dx x fo Îg(y)I dy <=.
D' après le théorème de Fubini , on en déduit qu e (f * g) (x) est bien dé fini pour presque tout
x E [O, A] el que la fonction dé fini e presque partout J * g est in tég rabl e sur [O, A]. Ceci
prouv e le résultat voulu.
EXERCICE 2.28.1
1. En ra isonnant sur les fon cti ons J 1L1-n,nJ et g 1l. J-n ,nl• on peul supposer les fon cti ons
J et g intég rabl es ; on peut éga lement supposer ces fon ctions à va leurs réelles finies. On
considère alors les mesures dµ = J dx et dv = gdx ; ces mesures réelles dé fini es sur la
tribu boréli enne de IR vé rifient µ :<::: v sur la semi-algèbre S(IR) , donc sur la tribu boréli e nne
470 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
d'après le lemme 2.28.2. Cec i signifie que, pour tout borélie n B E '.B(R) ,
et
a l
b f n (x) dx = cos na - cos nb
n
b f ( ·)2 d _ b - a
a
Supposons qu' il existe une sous-sui Le(!,.,) qui converge presque partout vers f . D' après
le théorème de la convergence dominée, on a alors pour tout a, b E R
EXERCICE 2.29.1
1. Si µ (X) est fini , soient n atoines (A i)i :<:; i:<:; n tels que [A;] =/= [A 1] si i =/= j. Posons
B; = A; - LJ (A ; n A1).
j = I
j/oi
Étant donné que A ; - A J ou A 1 - A.; est de mesure > 0 lorsqu e i =/= j , A i n A 1 est de
mes ure nulle el par conséqu ent [A;] = [Bi]. Soit E > 0 tel que µ(A;) 2 i::, les ense mbles
B; étant disjoints deux à deux , on en déduit que n t:::; µ (X) et ceci montre qu ' il ex iste un
nombre fini de classes d'équi vale nce d' atomes de mesure 2 i:: , ce qui perme t de conclure
dans ce cas.
2. Lorsq ue la mes ure est a- fini e, il ex iste une partition dénombrable de X, soit
X = LJ:':'=o X,,, où les ensembles Xn E '.T sont de mes ure finie. Si A esL un atome, on
a A = LJ::"=o An où An = An Xn et, la mesure de A étant > 0, il exi ste un enlier p tel
que µ(Ap) > 0 et par conséque nt µ(An) = 0 pour n =/=p. Ceci montre que la mesure de A
est fin ie et qu e Loul atome est équivalent à un atome contenu dans l' un des X n. Une réuni on
dén ombrable d'ensembles dénoinbrables étan t dénombrable, on en déduit le r ésultat voulu
d'après 1.
EXERCICE 2.29.2
1. L'ensemble A n'étant pas un ato me, il existe des ensembles di sjoints B, , B2 E T tels
que A = 81 U B2 et µ(B;) > 0 ; vu qu e µ(A) = µ(Bi) + µ(B 2), on en déduit qu ' il
ex iste B E '.T, B c A, te l que 0 < µ(B) ::; µ(A)/2. En itérant ce résultat, o n peut alors
conclure.
2.56 EXERCICES DU CHAPITRE 2.F 4 71
Ao = A - LJ Ap = Bo U LJ A p,
p= l p= n + l
d'où µ (Ao ) ::; .Z::::;:°= n + i µ (A n) ::; € dès que n est suffisa mment grand , ce qui permet de
conclure.
3. En prenant t: = 2- n , on construit par récurrence, pour tout entier n , une partiti on
fini e A = LJiEI ,, A;' telle que A i' E 'J, µ(A i') S T " et te ll e que, pour j E l n+ 1, il
ex iste i E !,, tel que Aj+ i C A ;' . On construit ensuite par récurrence des parties J 11 de J,,
tell es que la sui te Bn = LJiEJ ,, A ;' soit croi ssante et b - 2- n S µ(Bn ) S b. L'ense mble
B = u~= I Bn répond alors à la question.
EXERCICE 2.29.3
l. D' après la proposition 2.3 .9, il existe un compact K C A tel que µ (!<) > 0 et, A
étant un atome, µ (K ) = µ(A). Notons alors (K;);EI la fa mille de tous les compacts
K ; C I< de mesure > O. On remarque que µ (K ;) = µ (A ). D'autre part, la fa mille (K ;)
est stable par intersection fini e ; e n effet, K ; n I<i est co mpact et de mesure > 0, sinon
K ; - I<j et I<j - I<; sont de mesure > 0, d' où µ( K ; - I<j) = µ (I<j - J<; ) = µ (A )
et µ (X; U l<j ) = 2µ (A) , ce qui est absurde. Si l'intersectio n L = n iE I K ; était vide, il
ex iste rait une sous-famill e fini e d' intersecti on vide et cette intersection étant l'un des K; ,
on obtient une contradicti on, les K ; de mesure > 0 étant non vides . Ceci prouve que Lest
un compact non vide.
Montrons que ce compact Lest de mesure > 0 et par conséquent que µ(L) = µ(A ).
Supposons µ (L) = 0, alorsµ(!< - L) = µ(A) et il existe (proposition 2.3.9) un compact
K' c I< - L de mesure > 0, ce qui contredit la définiti on de L.
Montrons que L est réduit à un point. Soit a E L, montrons que {a} est de mesure
> 0, ce qui prouvera que le compact {a } apparti ent à la fami lie (J<;) et, par conséquent,
que L = {a} , d' où µ( {a}) = µ (A) . Raisonnons par l' absurde. Si µ( {a}) = 0, l' ensemble
L - {a } est de mesure > 0 et il ex iste donc (proposition 2 .3 .9) un compact L' C L - {a}
de mesure > 0, ce qui est contraire à la dé finiti on de L.
2 . Soit A E L de mesure > O. Si A est de mesure finie , tout point étant de mesure nulle
pour la mes ure de Lebesgue, 1. montre que A n'est pas un atome, ce qui signifie qu ' il exi ste
472 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
j . rdµ
X A
dµ +
= ;· r
l x-A
rdµ . r
L'applicati on p r i /P D. A est croissante et l'application p r i r nx-A est décroissante.
En utilisant le théorème de la converge nce monotone et la propos ition 2.9.3 sur les suites
décroissantes de fonct ions intégrables positives, on déduit que
li m ; · rdµ = ; · r 1
dµ +; · r 1
dµ = ; · r 1
dµ .
~;;; 11 X A X - A X
Ceci prouve la continuité à droite au point p, de l'application p >--+ 11!11 ~ , donc de <p .
b. Mont ro ns enfi n la continuité de 'P au point p2 lorsque p2 = oo. L' inégalité (2.56. 1)
mon tre que li m supp-+oo Il/ llv S llJ Il = lorsque oo E 1 et cette inégalité est encore vé rifi ée
lorsque 11 /l loo = oo. Soit 0 S a < li / li = , l'ensemble A = {x E X; J(x) 2 a} E 'J
n' est pas négligeable cl anA S f , d'où aµ(A) ' IP S llfll p el u S li111 infp-+oo llf llv ; on
2.56 EXERCICES DU CHAPITRE 2.F 473
si (x1,x2 ) E X1 x A2.
Cette fo nction gest T1 0 T2 -mesurable. Soit B = {(x1,x2) E X1 x A2 ; f (x1,x2) i' O}.
D'après la définiti on de A2, pour tout x2 E A2, la coupe B(x2) est de mesure nulle ; il en
résulte que Best de mesure null e et par conséquent f est nul presque partout sur X1 x A2 ;
ceci p rouve que f = g (j~ fP dµ 1 ) 1 /p q p.p. D'après l'inégalité de Holder, on a alors
1
J X
2
f dµ 2 S (J/ X
2
gP dM
) l /p
X
( /
JX 2 (/,Xi jP dµ 1) 1/p
dµ 2
) 1/ q
,
d 'où
L,(L 2
f dµ 2r dµ1 s L,(L 2
gPdµ 2) dµ l X (L,(L, jPdµ 1r
1
pdµ 2r
1
q.
et, vu l' hypol hèse, ceci montre que lim s upn-+ oo fx Il / - fnllP dµ = 0, d'où
li m llf - fnllP= 0
'n~ (X.)
et le résullat voulu.
EXERCICE 2.30.5
1. On noiera que la fonction /Ill p - 2
h est bien dét-inie : lorsque f (x) = 0, on convient que
2.56 EXERCICES DU CHAPITRE 2.F 475
f( x ) I f (x) IP- 2 h(x) = O. Cette fonction est intégrable car f' IJI P- 2 E LP/( p- JJ, h E L1' et
(p - l) / p + l / p = 1. Posons
I = l (If + hlp - lf'l v - pflf lp- 2h) dµ.
Choisssons q·te l que 1 < q < pet q :::; 2 ; d' après 1'exercice 1.9.8 , il existe une constante
c ;::: 0 tell e que
III :::; cfxlhlq ( 11 1+1 hlr - q dµ
et, vu que q/ p + (p - q) / p = l, l'inégalité de Ho lcler prou ve que
II I :::; cl l lh lq llv;qll (1/1 + lhlJl'- qll v/ (p- q) = cllh l l ~ l l l/ I + lhl 11 ~ - q·
Vu que q est > 1, ceci prou ve que I = o(h), d'où le résultat annonçé.
2. L'applicati on t i-+ t 1 IP étant dérivable pourt # 0, on en déduit que la nonne ll· llP
est différentiab le en dehors de l' ori gine et de dérivée
h t-+ 11!11~-p l f lf lp- Zh dµ .
EXERCICE 2.30.6
1. La fonction gq est intégrabl e, donc finie presque partout , ce qui signifie que g > 0 p .p.
En substituant à g une fonction > 0 éga le à g pœsque partout, on peut donc supposer
g(x) > 0 pour tout X. On peut alors écrire r
= 'PW où 'P = (fg) P, 'lj; = g- P. Preno ns
p' = l / p > 1 et soit q' l'indice conjugué, c'est-à-d ire q' = p' / (p' - 1) = 1/ (1 - p). On
a alors ll 'P1/J ll1 :::; ll 'Pl lv' 111/Jllq' où
ll'P llp' =
car - pq' = p/ (p - 1) = q, d' où
(l fg dµ r et 11 1/Jll q' = (i g'I dµ r - p
où (l/y)C est un borélien de mesure nulle, ce qui permet de conclure, toutes les sections
en y de r.p - 1 ( C) étant de mes ure nulle.
2. La fonc ti on y H k(y )j( xy) étant mesurable positi ve, ('l'j) (x) E lR+ est bien défini
pour tout x > O. D'après 1. et le théorème de Fubini 2.24.22, la fonction 'l 'f : JR~ -1 i"
est mesurable. D'après Hi:ilder, on a alors
('l'j)(x) :'S (i= k( y)y- tfp dy) 1/ q (i= k(y)yl fq f(xy)P dy) i /v'
soit
roo )1/p
('J'f)(x) '.S c t/ q ( f o k(y)yl f qf(xy)P dy
2.56 EXERCICES DU CHAPITRE 2. F 477
el
('1'.f) P(x ) S c pf q 1=k(y )yl f qf( x y)P dy.
La fonction (x, y) H k(y)y 1 f q f( x y)P étant mesmable posilive d' ap rès 1., on a d' ap rès le
théorème de Fubini
11'1'/ Il ~ S cpf q l''"(la~(y)y 1 1 q f (x y) Pdy ) dx S cp/q {'"(la l'(x y )l' dx ) k(y) y 1 / q dy
oll
d' oll
llTJll~ S c1' 1 q llfll~ 1=k(y )y- l fp dy = cPl lJlœ
et cec i prouve le résultat vo ulu .
3,a. La fo nction y >-7 k (y)f( x y ) est mesurable et, d' ap rès 2., la fonction
x H ] 0°" lk(y)f( xy) Idy appartient à ,G P(IR+ ); elle est donc fini e presque partout. Ceci
montre que la fonc tion y H k(y)f (x y) est intégrable pour presque tout x : la fo ncti on
'l'j : IR'i-. ---t IC est donc défi nie presque partout el c11e est mesurable d'après la propositi on
2.24. 3. Étant donné que
l(TI) (x) I s 1=lk(y)f(xy) Idy ,
il résulte de 2. que ll TJ llP S M k Ilf llP, ce qui prouve que 'l'f appartient à l' espace ,GP(R+ ).
b. 11 suffit d'observer que f = g p.p. implique '1 'j = 'l'g p.p ..
4,a. Si f: R+ -+ IC appartient à L 1' (R+), f est intégrable sur JO, x [ quel que soit x > 0
et 'l 'f est une fonction continue sur R+ (proposition 2. 11.1 4). On prend k = Il io, 11 , on a
alors
yl - 1/p Il p
1
1 _
Mk = y 1 / p dy = -. - - = - - < OO
0 l - l )p 0
p- 1
el l' op érateur associé à cette fonction k est donné pa r
('1'.f)( x ) = /1 f (xy) dy = ~x Jor
Jo
J(y) dy ,
ce qui permet de conclure.
b. On notera d'abord que, pour toul x > 0 et tout réel l > 1/ q, la fo nction
y H (x + y) - 1 appartient à ,G<i (R+ ) car
(x + y) - lq + l 1=
j 0
·oo - l
(x +y) q dy =
- lq + 1 0
x - l q+ l
= - -
lq - 1
< CXJ.
En particulier, la fonction y >-7 (x + y) - 1 appartient à L q(R'i- ) et, vu l'inégalité de Holder,
ceci prouve que ('l'f)(x) esl bien défini pour tout x > O. La fonction (} : x H (x + y) - 1
est e 00 elD~ IJ(x ) = (- l )kk!(x + y) - (k+ tl, d'oll
l +y }0 x + y
478 CHA PITRE 2 INTÉGRATION
e l on a
·oo Y- 1/ p
J.!h, =
0 J
- - dy < OO.
l +y
D 'a près 3., ceci mo ntre qu e 'L'f E ,CP(JR+) et que ll TJllP :S: J\lhllfllP·
EXERCICE 2.30.10
1. En termes de fonctions , il s'agit de vérifier que, s i Un) est une s uite de [,P convergeant
vers 0 dan s ,CP telle que la suite (f,,g) co nverge vers h dans .l''', alors h = 0 p.p .. D'après
les propositions 2.29.5 et 2.30.11, il existe une sous-suite U n,) convergeant vers 0 presque
partout telle que la sous-s uite (J,.,g) co nverge vers h presque partout, ce q ui permet de
conclure . L' inéga lité proposée exprime la continuité de l'application linéaire <I>.
2. Lorsque p = oo, donc q = r , o n a llfgllq :S: cllflloo po ur tout f E L =. En
parti culi e r, pour f =
1, llgll<i :S c, donc g ap parti ent à L q .
3. Soit A = {x E X ; lgl(x) 2: a}, a > O. On a a ll A :S: lgl, d'où llallAfll P:S: cllfllp
pour tout j E LP. Supposons µ(A) > O. Alors, si µ (A) est fini , prenons f = Il A ; on
obti ent aµ(A) 1I P :::; cµ(A) 1 1P, c'est-à-dire a :::; c. Si µ(A) est infini , vu l'hypothèse il
ex iste B E 'J, B c A, 0 < µ(B) < oo ; prenons f = Il s, alors co mme précédem ment on
obtient a :::; c. Ceci montre que g E L e t que ll9lloo :::; c.
00
4,a. Soit A E 'J de mes ure finie et soit n un e ntier. On pose f ,, = 0 sur X - A et, sur
A,
IYl'ilP(x) si lgl<il P(x) :S: n ,
fn(x) =
{ n si lgl<1 /P(x) 2 n .
O n définit ainsi une suite (!,. ) de LP telle que f n :S: IYlq/p, d' où IYI 2 Ji'.1q
et lf,.gl 2 fi', 1" vu que p/ q + 1 = p/ r. On en déduit que llf.~ 1 "11,. ::; cll fnllP, soit
llfnll~ 1 " :S
cllf,,llP et par conséquent l fnlll;/q :S: c. La suite Un) est croissa nte, converge
vers IYlq/pnA, le théorème de la co nverge nce monotone prouve que 11 IYlq/ p -n A11~/ q :::; c,
c'est-à-dire (j~ IYI q dµ) l / '1 :S c.
b. On suppose qu'il ex iste a > 0 te l que µ(A ) = oo. Pour tou t B E T, B c A, tel
que b :::; µ( B) < oo, on a a ll a :S: IYI et, pour f = ll a, on en déduit li all a 11 r :S: cll llallP,
d' où ab 1 / q :::; c, ce qui est absurde dès que b est suffi samment gra nd. Ceci montre que µ(A )
es t fini pour tout a > O.
c. Étant donn é que le support A de g est la ré uni on des ensembles
An = {x E X; lgl(x) 2 l /n}, n 2 l;
ce suppo rt est a-fini. La suite (A,,) étant croissante, on a llYllq = limn-+ oo (JA ,, lglq dµ) 1fq
d' après le théorème de la convergence monotone et ceci montre que g appartient à L q el
que llY l q :S: c.
EXERCICE 2.30.11 - INÉGALITÉS DE CLARKSON
l ,a. Il s'agit de vérifier que la l'onction 'P est positive. On a ip' (t) = - (p/tP+ 1)O(t) où
O(t) = ~- ;P ((1 + w-1+ (1 -
t)p-i ).
2 2
On a O'(t) = - ~(( l + t) P- - (1 - t)P- ) :::; 0 car p 2 2, donc 0 est décroissante;
étant donné que 0(1) = 0, 0 est une fonction pos itive. li en résulte que t.p esl décroissante
et, vu qt1e i.p(I) = 0 , r.p est bien positive.
2.56 EXERCICES DU CHAPITRE 2.F 479
b. On peul supposer a, b ;::: O. Si a = 0, l' iné galité s' écrit bP/ 2p- l S bP/ 2 qui est
bi en vérifié car p ;::: 2. li en es t de mê me si b = 0 et on peut donc supposer 0 < b a. En s
posant t = b/ a, l' inégalité se réduit alors à celle de a.
c. 11 suffit d' intégrer l' inéga li té
1f;glp +1f; g IP S ~ ([j[P + [g[P)_
2,a. 11 s' agit de la question 3,a. de l'exercice 2J0.8.
b.On a
~((l + s)P + (1 - s)P) - (1 + sq y - 1
=f[H ~
k= O
)(s k + (- l) ks k) - ( p~l ) skq]
=
f [(
k= l
P )
2k s
2k _ ( p- 1 )
2k - 1 s
( 2 k- l ) q _ ( p- 1
2k
)s2kq]
~(2 - p) x .. . x (2k - p) 2k A
= ~ S X k
k= I (2k - l)!
où
p(p - 1) p - 1 ( 2k - l)q - 2k p - l 2 kq -2k
Ak = - - -s +- -s .
2k(2k - p) 2k - p 2k
On no te que
. 2k p 2k - p
(2k - l )q - 2k = 2k(q - 1) - q = - - - - = - -,
p - 1 p- 1 p- 1
2kq - 2k = 2k(q - 1) = 2 k E..=__!._ - p - l = p(p - l )
p - 1 ' 2k - p 2/;; 2k(2k - p)
et, par conséquent,
2
Ak = h( k - P) - li(~) .
p-1 p- 1
Étant donné que 0 < (2k - p)/(p - l) < 2k/(p - 1), a. montre que Ak ;::: 0 et, pétant
< 2, o n en déduit le résultat voulu.
Note L e développement de (1 + x )a est simplement le développement de Tay lor à ! 'ori gine
de la d étermination holomorphe qui vaut 1 à l'ori gine de la fon ction >--+ (1 + da ns le z zt
di sque unité.
c. L' inégalité étant vérifiée pour t = 0 et t = 1, on poses = (1 - t) / (l + t) dans
l' inéga lité de b.. On a 1 + s = 2/(1 + t) et 1 - s = 2t/ (1 + t) , d 'où
1 - t) q] p (
21
[ +( l+t p- l
s
(
l+t
2 )
+ l+t,p 2t )
g g s1
11f;glq+1 f; g l'l llp-1.
480 CHAPITR E 2 INTÉGRATl()N
d'où
l (If; g lq + 1J;g 1qr -1dµ s l IJ IP; lglP dµ ,
soit
1r; g 1q + 11 ; g 1q11p-l s ci 111 ~; 11 g 11 ~ r-l
et le résu ltat voulu.
3. Soit f,g E LP(X;IR) Lei que ll!llP 1, ll9llP s s l el ll (f + g) /2 11'.P ::::: 1 - ô où
0 < o < 1. Lorsque 2 S p <=,on a alors d'après l,c.,
11U - g)/211~ s
1 - (1 - ot,
quantité qui te nd vers 0 lorsque ô tend vers O. Ceci montre que l'espace LP(X ; IR) est
uniformément convexe. Lorsque 1 < p < 2, on a ll (J - g)/2lli S 1 - (1 - ô)q, ce qui
permet de conclure également dans ce cas.
EXERCIC E 2.30.12
l ,a. On raisonne par récurrence sur k, la propriété étant vérifiée pour k = 0 el k = 1.
On suppose démontré que <P(,\x) S l\llk<P(>.2 - kx); vu l' hypothèse faite sur <P, on a
<P(y) S M<P(y/2),d'où en prenant y = >.rkx
<I>(>-x) S Mk<D(>.rkx) S Mk+ 1 <D(>.r<k+ 1 >x) ,
ce qui permet de conclure.
Choisissons, À 2: 0 étant fi xé, k tel que >.2 - k S 1 et posons M>. = Mk ; la fon ction
<I> étant croissante, on a
<P(>-x) S M>.<P(>.Tkx) S l\II>,<I>(x).
b. On a <t>(O) = 0 et, pour À ::;:: 1, x/ À = x/ À + (1 - 1/ À)O, d'où
<P(x/ ,\) S (1/ >.)<P(x) pour tout x 2: 0
d'après la convexité de <P. En posa nt c = 1/ À et en remplaçant x par x/ t: , on a 0 < c S l
et <P(x) S c<I>(x/c ) pour tout x 2: O.
2,a. Soient f E L p et À E ~.d'a près 1. on a <P(l>-l x) S M 1>. 1<P(x) , d'où
<P 0 (l>.JI) s
M1 >-1 <I> 0 IJI
et ceci prouve que la fonction <I> o (l>-J 1) est intégrable, soit Àf E L.p [on notera que <P
étant continu, <J:> o Ill est mesurable dès que f est mesurable].
Soient f ,g E L,., d 'après La convexi té de <P
<P(x +y) S ~(<P(2x) + <P(2y)) ,
d'où
CD 0 If+ 91 s <l> (If I + Jgl) s ~<]>
0 0 (21/1) + ~<]> 0 (2Jgl)
et ce tte dernière fo nction est intégrable vu que 2j et 2g appartiennent à l'espace Lp .
Ceci prouve que L .p est un espace vectoriel.
b. Vérifions que 11 est no n vi de . D'après l ,b., pour À 2: let f E L.p , o n a
<l> o (Ill/>-) s (1 / >-)<P o IJI,
2.56 EXERCICES DU CHAPITRE 2.F 481
d'où
ll <P o (IJI/ À) li1 :::; (1/ -\) ll<P o lfllli
et ceci montre que ll <Po(I Jl / À)l l1 tend vers 0 lorsque À tend vers l' infini el, par conséquent,
À E I 1 dès que À est suffi samment grand .
Vérifions ensuite que
(À E I 1 etµ 2 À) ==? µ E I t ·
En effet, d'après la croissance de <P, <P (x/ µ) :::; iP (x / >.), d'où iP o (If 1/ µ) :::; iP o (If I/ >.)
et
ll<P 0 (lfl / µ) ll1 :::; ll<P 0 (lf l/>.) lli :::; 1,
ce qui prouve le résultat voulu.
Ceci montre que I1 est une demi-droite de la forme 1l J ll<I> , oo[.
Soit f E L p tel que 11111 '1' = O. Alors, d'après l ,b., on a, pour 0 < E:::; 1,
iP 0 Il l :::; EiP 0 ( lfl /E),
d'où
ll<P 0 IJI111 :::; E ll<P 0 (lfl /êll l1 S: E
car l'hypothèse llfll<I> = 0 signifie ll<P o (lf l/ E)l l1 :::; 1 pour tout E > O. Ceci montre que
ll<P o lf llh = 0, d' où iP o lfl = Op .p. et f = Op.p. vu que <P(x) > 0 pour x > O.
Soit f E L1,, µ E IR, vérifions que llµfll <I> = lµl llJll<I> · Notons que
llµfll'1' = lllµ IJ ll '1';
on peut supposer µ ;:: 0 et même µ > 0 vu que llOll 't> = O. On remarque ensuite que
À E IµJ équivaut à>./µ E I1 et, par conséquent IµJ = µI1 , d'où
llµJ ll<I> = inf fµ J = µ inf I 1 = µ llJ ll<1>-
Quant à l'inégalité triangulaire, soient f , g E L<p, À > llJ ll1' etµ > llg ll<1.. On a
x+ y À X µ y
-- = ---+---
À+µ À+ µ À À + µµ '
d'où
x+y
iP ( - - ) < --<P
À
À+ µ - À+ µ
-
À
(X) + --<P
µ
>. + µ
(Y
- )
µ
et
<P 0 ( If+ gl) < <P
À+ µ -
0 ( ltl + lgl) < _À_<I>
À+ µ - À + JL
0 (l11) + _>. +11_. µ <P (ll).
À
0
µ
Étant donné que
ll<I> 0 ( IJl / >.)1 11 :::; 1, ll<P 0 (lg l/µ)111 :::; i ,
on en déduit
gl) Il < _ À_ + _ µ_ =
Il i[> ( If+
0
À+ µ l - À +µ À+ µ
1
,
ce qui prouve que Il f + gll<1> :::; ,\ + µ et, ceci valant pour tout À > Ilf 11'1' et toutµ > llg 11,p ,
on en déduit Ili + gll<1> '.'::: llfll <1> + llgl l<P·
3. Si J(t) = tP- 1, on a <P(x) = xP /p el, par conséquent , Lq, = LP(X). Si f E L q,,
alors
ll!ll <1> = inf{À > 0; (l /p)ll lJY/>.Pll1 '.'::: l}
et
~ 11 111 p 11 = ~11111 ~ < 1
p ,\P 1 p ,\P -
482 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
équivaut à À 2 p- pllfllP· Ceci prouve que 1 111<1, = p- pll!llP· La norme 1 • l <D est équiva-
lente à la norme ll•llP·
EXERCICE 2.32.1
1. La mesure étant a-fi nie, il existe B E ,G tel que B c A et 0 < µ(B) < oo. On a alors
B - B c A - A et ceci montre qu' on peut supposer A de mesure finie.
Soit h E iœ.n, lorsque An (h +A) = 0, on a
µ(Au (h + A) - A n (h +A)) = 2µ(A)
et cette quantité doit tendre vers 0 avec h d'après le corollaire 2.32.8. Il en résulte que
A n (h +A) # 0 dès que h est suffisamment petit : ceci signifie qu' il ex iste E > 0 tel
que h E A - A pour llhll < E et, par conséquent, A - A contient la boule B(O; i::), ce qui
permet de conclure.
2. On peut écrire A = U ,.EQl " An (r + E), d'où
µ* (A) ::; L µ*(An(r+E)).
r EQ>"
Lorsque A n (r + E) est mesurable, sa mesure est nécessairement nulle d'après 1. : en
e ffet , A n (r + E) - A n (r + E) est contenu dans (IRn - IQln ) U {O} , donc ne peut être
un voisinage de O. La mesure extérieure de A étant > 0, les ensembles A n (r + E) ne
peuvent être tous mesurables et il existe donc r E <Ql" tel que An (r + E) !/; L ; l'ensemble
B = A n (r + E) répond à la questi on.
EXERCICE 2.32_2
Lorsque jet g so nt des fonctio ns continues à support compact, la fonction j * g est continue
d 'après le théorème 2.14.2 et elle est à support compact : si f (x) = g(x) = 0 pour lxl 2 A,
alors (f * g)(x) = 0 pour lxl 2 2A. Considérons alors l'applicati on bilinéaire
B: (f ,g) E LP(R"; E) x Lq( lœ.";F) >---+ f *9 E '.h (IR" ; C) .
Cette application bilinéaire est continue lorsqu 'on munit l' espace des fonction s bornées
'.fb(IR" ; C) de la norme de la topologie de la convergence uniforme. Vu que
B(eo(lR"; E) x eo(IR"; F)) c eo(R"; C)
lexercice 3.9.4 de [27] affirme que
B(eo(lRn; E) x eo (IR"; F)) c co(R'\ C) ,
ce qui prouve que f * g est une fon cti on continue qui tend vers 0 à !'i nfini .
EXERCICE 2.33. 1
ca r
(1 - ~) q' = pet ( 1 - ~ )p' = q.
La pre mi ère intégrale du seco nd mem bre est le prod uil de c<Jnvoluti on des fonctions Il! llP
et 11911q el, ces fonctions étant intég rables, cette intégra le est donc fini e pour presqu e tout
x. Ceci montre que la fonction y >-+ f (x - y)9(y) est intégrab le pour presqu e tou t x ; la
fonct io n défini e presque parto ut f * 9 est a lors mesurabl e d 'après la propos ition 2.24 .3 et
Ili* 91 1 ~ :::: 11111~ llglli 11111~p/q' 119 ll~q/p'
ce qui permet de conclure car
rp rq
p + - = rel q +- = r.
q' p'
(x, y E K1 et llx - Yll :::'. ô) =?- 119(x) - L D" 9(y). (x :,y) " Il : :'. E llx - Yll k.
lal 9
Prenons 0 ::; 5 ::; 1 et x E K s, il ex iste alo rs y E K tel que llx - Yll ::; 8 et l'i négalité
précédente se réduit à ll9(x) Il ::; r:: llx - y Il k, ce qui permet de co nclure.
b. On a supp 'P6 C L 0 , d'où 9ô(x ) = 0 si d(x, K) < 8, donc pour d(x, K) ::; 5 par
continuité, ce qui prouve que 98 = 0 sur K o.
On a d'autre part g 0 - 9 = 0 sur L3ô , d ' où su pp (98- 9) C K 38 et il s'agit de démontrer
que pour lal ::; k
sup ID" (98 - g) I
/(3i;
D" (9ô - g) = L (~
/35,a
)n13 1.p8D"'- 13 9 +('Po - l)D" 9
/3# 0
484 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
où
Sllp l('Pcî - l )D 0 gl S: sup ID 0
gl S: éÔk -lol S: é
/{~· /{ 36
et
sup ID,e <p.iDo-/3gl :::; c c5-l,81éÔk - lol+l,81:::; Cé,
K:Jo
ce qui permet de conclure.
c. ré sui te de b.
d. Si h E e~ (!Rn) est une foncti on vérifiant c., on considère la !"oncti on h 8 = p 8 * h ;
celte foncti on appartient à l'es vace 'D(IR"), elle est nulle dans un voi sinage de Ksi c5 est
suffi samment petit et, d 'après la propos iti on 2.33.3, hJ converge vers h pom la topol ogie
ek lorsque 6 tend vers O. Étant donné que, pour 0 < c5 :::; 1, il ex iste un co mpact contenant
le support de toutes les foncti ons hJ, on peut choisir c5 tel que
sup sup ID 0 0
h(x) - D hc(x)J S: é
lo l::; k xER'"
et ceci permet de conclu re.
3. On vérifie que la série converge pour la topologie ek quel que soit k. Écrivons cette
séri e sous la forme
k- 1 OO
fk - L: g1 + ~)Ii +t - ft - 91).
l= O l= k
e"
(IR") d'après le choix même des 9k· Cec i montre que f est
G = .. "
e
bi en défini et 00 . On a d' autre part, pour Jod:::; k,
D° Fkll< = D 0 h lK = f o et D Gk!J<
0
=0
et cec i montre que f possède les propri étés voulues.
EXERCICE 2.35.1
li es t cl air que '.Test une tribu , une réuni on dénombrable d'ensembles dénombrables étant
dénombrable. Le seu l ensemble de µ-mesure nulle étant l'e nsemble vide, la mesure v est
abso lument continue par rappo 1t à µ . Supposons qu ' il existe une fonction f : X -+ IR+
'Y-mesurable telle que v(A ) = J~ f dµ pour tout A E 'J. Prenons A = {a} où a E X ,
alors 11(A) = 0 et JAJ dµ = f (a), d'oli f (a)= 0 el ceci montre que f = 0, ce qui est
absurde, la mesure /1 n' étant pa s la mesure nulle.
EXERCICE 2.35.2
1. Rai sonnons par l'absurde, c'est-à-dire supposons qu ' il ex iste é > 0 et, pour tout [J > 0,
un ensemble A E 'J tel que µ(A) :::; c5 et JvJ(A) 2: é. Étant donné une suite de réels En > O
telle que 2:::"=oEn < CXJ , il ex..iste donc des ensembles A n E 'J tels que µ,(An) :::; En et
lvl(A.,.) 2: E . Posons A =
lim supn->oo A.," alors
2,a. Soit (ll A,J, An E 'Jo. une suite convergente de L 1 de limite f. Il existe une sous-
suite ( "ll A,") convergeant vers f presque partout ; o n a nécessaire ment f = 0 (ou 1) p .p .,
il exist e donc A E 'J tel que f = ll A p.p. et, f éta nt intégrable, A appartient à 'Jo. Ceci
prouve que l'ensemble des classes de fonctions [nA] où A E 'Jo est une partie fermée, donc
compl ète, de l'espace de Banach L 1 (X ; ~)- Pour A, B E 'J0 , on a
L 111. A - Il al dµ = µ(A u B - An B);
on en d éduit que 'J0 /'Rµ, est un espace métriqu e complet pour la di stance
d([A], [B]) = µ(A u B - An B) oli A E [A], B E (B].
b La relation (A] = [B] signifie 1i(A U B - An B) = 0, c'est-à-dire
µ(A - B) = µ(B - A) = 0,
d'où v(A - B) = v(B - A) = 0 d'après l'absolue continuité et >.(A) = >.(B) . On peut
donc d éfinir une app licati on (>.] : 'Jo/'Rµ, -+ IR en posant [>.]( [A]) = >.(A) où A E [A].
Montrons que cette app lication est continue. Soit E > 0, il ex iste ô > 0 vérifi a nt la
proprié té de 1. Soit ( [An]) une su ite de 'Jo/'Rµ, convergeant ve rs [A] pour la distance d: il
existe un entier n tel que µ(A U Ap - A n Ap) ::; ô pour p 2'. n, d'où µ(A - Av) ::; ô
o.
et µ(A p - A) ::; Étant donné que >. (A) - >.(A v) = >. (A - Ap) - >.(Ap - A), o n en
déduit i>.(A) - >.(Ap)I ::; 2o: pour p 2'. ne t le résultat vou lu.
3,a. Les ensembles Ap,q et An sont fe rmés d'après la continuité de [>.vJ et (>.q]. Pour
tout A E 'J, la suite (>-n(A)) est de Cauchy ; on en déduit que, pour tout A E 'Jo / 'Rµ, la
suite ( [>.n] (A)) est de Cauchy et ceci signifie que, pour tout E > 0, 'Jo / 'Y..,, est la réunion
des en sembles An . Cet espace étant complet, l' un des ensembles An est d'intérieur non
vide d 'après le théorème de Baire.
b. li suffit de démontrer que, pour tout E > 0, il ex iste ô > 0 tel que µ(A) :::; ô
implique l>.n (A)I ::; E pour tout n. En effet, si cette propri été est vérifiée, on a
l(me>.n)(A)I So: etl(S'mÀn)(A)I ::;c siµ(A) ::;5.
En ap pliquant le théorème de Hahn-Jordan à la mesure Re À n, on obti ent
l(Re >.n)+(A )I = l(ReÀn)(AnP) I ::; cet l(ITTdn) - (A)I = l(He>.n)(AnN) I :::; E
si µ(A) :::; ô, d'où IReÀnl(A) :::; 2E; on vé rifie de même que l<;Jm>.nl(A) :::; 2o: e t, vu
(2. 15. 6), ceci montre que
l>.nl(A) S IITTe>.nl(A) + l8'mÀnl(A) ::; 4o: si µ(A )::; <Î.
Il existe alors d'après a. un entier n, B E 'Jo et r > 0 Lei que An contienne la
boule fermée centrée au point (B] et de rayon r. Autrement dit, pour tout A E 'J0 te l que
µ(AU B - A n R) ::; r, on a i>.p(A) - Àq(A)I ::; E quel que soit p , q 2'. n .
Considérons alors un ensembl e A E 'J0 tel que µ(A) :::; r. On peut écrire
A = Ai - A2 où A1 = Au B , A2 = B - A;
on remarque que A; U B - A ; n B c A, d'où µ(A., U B - A; n B) ::; r et par conséque nt
i>.p(A;) - Àq(A;) I ::; E pour tout p, q 2'. n. Vu que A2 c Ai, on a pour p, q 2'. n
l>-p(A) - Àq(A)I ::; l>-p(A1) - Àq(A1) I + i>.p(A2) - >.q(A2)I::; 2c,
d' où
i>.p(A)I::; l>.n(A) I + 2c pourp ~ n.
D'après 1., il ex iste 0 < ô ::; r te l que, pour A E 'J tel que µ(A) :::; 6 et tout 0 ::; p :::; n,
on ail i>. p(A)I ::; o:.11 en résulte que, pour A E 'Jte l que µ(A) ::; ôettout p, i>. p(A)I :::; 3o:
et ceci prouve le résultat voulu.
486 CHAPITR E 2 INTÉGRATION
4,a. La série défini ssant µ est absolumen t converge nte dans l'espace de Banach
NI (X , '.T; IR) (exercice 2.4. 1) e t, par conséqu ent, µ est une mesure . Les mesures >.,, so nt
absolument continues par rapport àµ. Soit (Ak) une suite décroissante de T d ' inte rsectio n
vide, alors la suite (µ(Ak)) tend vers 0; d'a près 3., la suite (l>-nl(Ak))kEN converge vers
0 uniformé me nt en n.
b. La fonction À : 'J --+ IC es t évidemme nt additive et, si (A1,;) est une suite d 'en-
sembles de '.T di sjoints deux à d eux et de réuni on A, on a >. (A) = E~ =o >.(Ak) + >.(B1) où
B 1 = U;:"=t+i Ak est une suite décroi ssante d'i ntersection vide, d'où lim t---H•o >.(Bt) = 0
d 'a près a., ce qui prouve la a -additivité de À et le théorème.
EXERCICE 2.36.1
Soit A E 'J de mes ure fi ni e, il s'agit (coroll aire 2.36.3) de vérifier que la suite (j~ f n dµ)
converge ve rs j~ f dµ. Posons g,. = 1J - f n 1, nous mo ntrerons que la sui le A g,, dri) (J
converge vers O. Soit t: > 0 , d 'après le théorème d 'Egoroff il existe H E 'J, B c A, te l que
µ(A - B) S E et la suite (gn) co nve rge uni formément vers 0 sur B. La suite (gn) étant
bornée dans LP , on a (1/p + I / q = 1)
! A- B
9ndµ :S µ (A - B)l/ qll9nllP S CE 11 '1•
D'après la conve rge nce uniforme de la suite (g,,), la suite (f8 9n dµ ) converge vers 0 , d ' où
un enti er no te l que J~ g,, dµ :S po ur n E 2: no et on en déduit JAg.,, dµ Sc:+ c E 1/ q pour
n 2: n 0 , ce qui prouve le résultat vou lu.
EXERCICE 2.36.2
La conditi on est évidemment nécessaire. Montrons qu 'e ll e est suffi sa nte. D' après le corol-
laire 2.36.4, il s'agit de démontrer l'ex istence d ' une fonction f E L 1 telle qu e, pour tout
A E '.T, la suite (JAJ,, dµ ) co nverge ve rs JA
J dµ. Poso ns >.(A) = limn---+ oo f n dµ ; JA
d'après le théo rè me de N ikodym,,\ : 'J --+ IK es t une mesure et cette mesure es t év ide mmen t
absolument co ntinue par rapport à la mes ureµ . Si la mes ureµ est a-fi ni e, il ex iste, d ' après
le théorème de Radon-Nikodym, une fonction intég rable f E L telle que >.(A) =
1
f dµ, JA
ce q ui permet de concl ure. Dans le cas généra l, il ex iste un ense mbl e B E 'J de mesure a-
fini e tel que fn = 0 sur X - B ; posons g,. = f nls, alors ce qui précède mo ntre qu ' il
ex iste une fo ncti o n g E L 1 ( B) telle que
j A
g dµ = li m ; · 9n dµ pour tout A E 'J, A C B.
n-tCXJ A
j.f
A
dµ = lim
n---tCXJ
j
A
f n dri pour tout A E 'J
et ceci prouve le résultat vo ulu.
EXERCICE 2.36.3
D'après le coroll aire 2.36.4, po urtou t x E X, la s uite (J{x) fn dµ) co nverge vers f{ x ) f dµ
si la suite (f,,) converge faib lement vers f . Or, on a
r
J {x )
fndµ = µ({ x}) f n ( x) et r
} (x)
fdµ = µ({x})J(x) .
Si 0 < µ({ x }) < oo, on e n déduit que J(x) = lim,,---; 00 f,,(x) el si, µ({x}) = oo, les
fonctions f et fn étant intégrables, o n a nécessa irement f( x) = f ,.(x) = Q_ Ceci montre
que la suite Un) converge simplement vers f.
2.5 6 EXERCICES DU CHAPITRE 2.F 487
on a l>-nl(A) = j~ If - fnl dµ. Soit s > 0, la suite (A - Ak) éta nt décroissante d'inter-
section vide, il ex iste un entier k tel que
et, A1c étant fini, ces intégral es convergent vers 0 quand n tend vers l' infini. On en déduit
s
un enti er n tel que Il! - fp ll 1 2s pour tout p 2:: n, ce qui prou ve le résultat vou lu.
EXERCICE 2.36.4
1. L' injecti on canonique i : Cu (I) --+ U (J) étan t continue, E = i - 1 (E) est fermé dans
l' espace Cu(I). Il en résulte que E est complet aussi bien pour la norme ll•lloo qu e pour
la norme 11 · ll v ; sur E, ces deux normes sont donc équ ivalentes d' après le théorème de
Banac h.
2,a. Vu qu e 1 < p < oo, l'espace P(I) est réflexif (corollaire 2.36.2) et E , en tant
que sous-espace fermé est ré fl ex if [27, propositi on 3. 17 .8] et, d'après le théorème 3. 17. 1 1,
la suite Un) ad met une sous-s uite (!,, k ) faib lement convergente ; on note f E E sa li mite.
b. Les formes linéaires Ôx : f --+ f (x) sont continues sur E pour la norme 11 ·1100 , donc
pour La norme 11 • llP d' après 1. 11 en résulte que la s uite (Ôx (in ,)) conve rge vers (Ôx (f) ),
ce qui signifie que la suite Un k) converge simplem ent vers/, donc dans LP(I) d 'après
le thé()rème de la convergence dominée. Ceci prollve qu e la boule unité de (E , ll•ll P) est
relativement compacte et, vu le théo rème de F. Ri esz, E est de dimension finie.
EXERCICE 2.37.1
Si la suite (in) ne converge pas fa iblement vers f, il existe (coroll aire 2.36.3) un ense mble
A E 'J de mes ure fini e tel que la suite (JA (! - j,.,) dµ) ne converge pas vers O. On peut
donc trouver une sous-s uite Un k) telle qu e
D'a près la proposition 2.37.3, on peut en outre supposer que la suite (!nk) converge presque
partout vers f. D'après 1. , cette sous-suite UnJ converge faibl ement vers f , ce qui est
488 CH APITRE 2 INTÉGRATION
d'où llf q- frl lP S 2s + (j~ 1 1/q - f,llP dµ) 11P. L'ensemble A étant de m esure finie , la
suite Un IA) converge vers f IA dans J:, P(A ; E) d'après a. ; cette suite est donc de Cauchy. li
existe un entier n tel que (JA ll Jq- f ,llP dµ) 11P SE pourq , r 2 n , d'où llfq - f,.llP S 3 s
pour q, r 2 n. Ceci prouve que la suite U n) est de Cauchy dans ,CP , don<: converge nte
dans [,P vers une fonc ti on g E [,P(X ; E) el on a nécessaire ment f = g p.p. d'après la
proposition 2. 13.6, ce qui permet de conclure.
EXERCICE 2.37.5 - TOPOLOGIE DE LA CONVERGENCE EN MESURE
1. Posons I1 = {s > 0 ; µ' (A[) :::;: E }. Si f 1 est non vide, c'est un intervalle de la forme
IN(!) , +oo[. En effet, pour 0 < é S E on a Aj' C Aj, d'où
1
,
µ * (A'/) S µ * (A J) S
1
E S
si E E f f
é
{x E X ; f( x) of. O} = LJ Aj",
n= O
2.56 EXERCICES DU CHAPITRE 2.F 489
d ' oC1 µ,*( { x E X; f (x) i O}) ::; L; ~=O En ::; E e t ceci prou ve que f est négli geabl e .
2 . On peut supposer f = O. Si la suite (fn) converge ve rs 0 en mes ure, pour tout
E > 0 , li mn-+oo µ*(A j ,J = 0 el en particuli er il existe un en ti er n te l que, pour p 2 n ,
µ* (A'.f,,) ::; E , soit N(Jp) ::; E et ceci s ig nifi e que (N(Jn )) tend ve rs O.
Réciproq uement, supposons que (N(Jn )) tende ve rs O. So it E > 0 e l soit 0 < i5 ::; E: ,
il ex is t e un enti er n tel que N(Jp) < r5 pour p 2 n, d ' où µ*(A },,) ::; r5 el par conséqu ent
µ* (A }·.,,) ::; µ*(A},J ::; r5, ce qui prouve qu e la suite Un) conve rge ve rs 0 en mesure.
3. se démo ntre de faço n similaire.
4. On a év idemment d(f , g) = d(g , f) ; d'a utre part d(f , g) = 0 s ig nifie
N(f - g) = 0, soit f = g d'après l ,b. On a enfin N(f - h) ::; N(f - g) + N(g - h),
d ' oü l ' inégalité tr iangu laire. Toutes les autres asserti o ns so nt év ide ntes. Le fait que l' espace
Fest complet rés ulte de la proposition 2.37.3.
5. On vérifie la continuité de l' additi on en un po int (fo , go) en écri va nt
EXERCICE 2.38.1
D'après l'exe rcice 2.9.4, il ex is 1e une fo ncti on r.p : [a, b] --+ [-oo, oo[ s.c.s. i.ntégra ble telle
que r.p:::; J' et J: j'(t) dt :::; J:<.p(t)dt + E:. On pose
f( x) - f( c) + t: (x - c) 2: 1 (x - c) 2: lx <.p(t) dl.
EXERCICE 2.38.2
lim
h -+0, h # O
i
-h 1·oh llf(x + t) - a n Il dt = llf (:r: ) - Ctn Il pour tout x E IR - Nn.
L'ense mble N' = N U LJ~= ü N n est négligeable. Soit x E R - N' et soit s > 0 , il exi ste
un entier n tel que llf(x) - O'.nll SE et on a
11/(x + t) - f(x)ll S llf(x + t) - O'.n ll + 1 /(x) - O'. nll,
d' où
~ lhllf(x + f(x)ll ~ l' llJ(x +
t) - dt S t) - O'.n Il dt + E
et, vu que x n'appartient pas à N n, il existe ô > 0 tel que
0 S~ lh llf(x + f(x)ll lhl
t) - dt :S: 2s pour S ô, h f= O.
492 CHAPITRE 2 INTÉG RATION
+1 hll f (x - l) - f (x)l l dt .
EXERCICE 2.41 .1
11 ex iste une constante c 2: 0 telle que llg(y) - g(x )Il :::; c IY - xi pour tout x, y E [a,/)]. Si
(]a; , b; [); EI est une fa mi lie fini e d' intervalles ouverts contenus da ns [a, b] et disjoints deux
à deux, on e n déduit
L
ll(g o /)(b,) - (go f)(a-;)11 '.': : c L
lf(b., ) - f (a;) I
iE J iE/
et ceci prouve que g o f est abso lument continu dès que f l'est.
2. li ex iste une constante c > 0 te ll e que, ou bien f (x) :;:: c pour tout x,
ou bien f( x ) :::; -c pour tout x. Supposons par exemple f( x) :;:: c pour tout x, alors
f ([a, b]) = [a, fl] où 0 < l\' :::; (3. La fonct ion y H l / y étant de classe C1 s ur l'intervalle
[a, /)] est lipschitzienne et il suffit d'appliquer 1.
EXERCICE 2.41.2
Soit ê > 0, il ex iste c5 > 0 tel que, pour toute fa mill e finie (]a; , /);[); E / d' intervalles ouverts
contenus da ns [a, /3] et disjoints de ux à deux, on ait
L(/3; - a;) '.': : 8 => L llg(/);) - g(a;)ll '.': : ê.
iE J iE/
Si (]a;, b;[) ·i EI est une famille fini e d' intervalles ouverts contenus dans [a, b] et disjoints
deux à deux , la fonc tion f étant croissante, ()/(a;) , j (b;)[); EJ est une ramill e finie d' inter-
valles ouverts contenus dans [fr,,8] et disjoin ts deux à deux ; il en résulte que
L(f(b;) - f(a;)) :::; 6 => L 11 (go f)(b ;) - (go J)(a;) Il :::; E.
i EJ i EJ
La fonction f étant absolument co ntinue, il ex iste T/ > 0 tel que
L (b; - a;) '.': : TJ => LCf(b;) - f (a;)) :::; 6
·i Ef iEI
el ceci permet de conclure.
EXERCICE 2.41 .3
1. Soit f une fonction appartenant à l'adhérence Ac dans J'espace V b, il s'agit de démontrer
que f est absolument continu . Soit ê > 0, il existe g E A c lei que Il! - gll vb :::; E:. D' après
l'absolue continuité de g, il existe 8 > 0 tel que, pour toute famille fin ie (]a;,b;[) ;E J
d' inti::rvall cs ouverts contenus dans [a, b] et disjoints deux à deux, on ait
L(b; - a;) '.': : 8 => L llg(b;) - g(a;) ll :::; ê.
iE I ·i E I
On en déduit
Lllf(b;) - /(a;)ll '.': : LllC/ - g)(b;) - (! - g)(ai)ll + Lll9(b;) - g(a;)ll,
iE I ·i E l iEI
d'où
Lll/(b,) - f(a.;) 11 '.': : V1 - 9 (a , b) + Ll\g(b;) - g(a;)ll '.': : E: + Lllg(b; ) - g(a,)JI.
·i E l ·i EI
2.58 EXERCICES DU CHAPITRE 2.H 493
el ceci prouve que f est lipschitzienne sur [ex , ,B], donc absolument continue.
EXERCICE 2.41.5
1. Étant do nné que f(x) = j(a) + P1(a,x } - N1 (a, x), il s' agit de démontrer
que les fonctions P1(a , . ) et N1(a , . ) sont absolument continues. On remarque que
P 1 (x, y) ::; V1(x,y) pour a ::; x ::; y ::; b. Soit (]a; , b;[);E r une famille finie d' inter-
vall es ouverts contenus dans [a, b] et disjoints deux à deux , on a donc
P1(a , bi ) - P1(a , ai ) = P1(a;, b; ) ::; V1(ai, bi) ::; V1(a , b-i) - V1(a , a ;),
d'où
°LcP1(a, b;) - P1(a , a; )) ::; °LCV1(a , b;) - V1(a , a;))
iE J ·i E f
et ceci prouve que l'absolue continuité de V1(a , . ) implique celle de P1(a , . ). On vérifie
de mê me l' abso lue continuité de N1(a, .) .
2. La condition est nécessaire d'après le corollaire 2.41.5. Montrons qu'ell e est suffi-
sante. On a par hypothèse
lxIf' (t) 1dt ::::: v,(a, x) el 1" If' (t) I dt ::::: V1(x , b).
On en dédui t que, pour tout x E [a, b], Vf (a , x ) = Jax 1J' (t) 1 dt et ceci montre que V1 (a , •)
est ab solu ment continue (proposition 2.41.2). On conclut grâce à 1.
EXERCICE 2.43.1
1. On a grad (fg) = fgrad g + ggrad f et on obtient le résultat vou lu d'après (2.42.8). La
seconde formule s'en dédui t en prenant f = g.
2_ Si f est une fonct ion harmonique , on a
l t:,.(!
2
) dv = 2 l 2
llgrad 111 dv.
La formu le (2.43.5) où nous prenons 0 = X, donc r = 0, et V = grad (! 2 ) montre que la
prenùère intégrale est nulle ; il en résulte que J~ llgrad Jll 2 dv = 0, d'où grad f = O. La
494 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
L" éij dét (D; Vy, V 0 , ... , V;, . .. , V}, ... , V,, )
j =O
j/. ·i
1
OLI é·iJ = (- J)i si j < i e t é,j = (- 1) H si j > i. Vu que DNJ = D jVi , on en déduit
que
n
L( - I ) ' Di ~i =L 'T/·ij dét (Di \lj, Vo , . .. , V; , ... , \Îi, ... , V,.,.)
Dof (x
0
) = Î)- 1r+
i= I
1
lB
0
D ;t:::,.i(x ,x) dx
l ,a. L'ensemble Ck est convexe compact d'a près la proposition 3.8.5 de (27] . L'applicati on
fk es t bien dé fi ni ca r C - B(x j; l / k) est non vide vu que cliam C > 2/ k et Àj,k ( x) ne
peut ê tre nul pourtoutj car ÀJ,k(x) = 0 signifi e x E C - B(xJ; l / k) et
N
n (c - B(x7; l /k:)) = 0.
j = l
L À1, k(x) ll x - xi ll
llfk(x) - xll S J = l N < l / k.
I: Àj ,ic(x)
J= L
EXERCICE 2.44.1
Soit a ;::: 27r, posons J'( x) = f (x) si x E [- a - 27r, a] et /' (x) = 0 si x If. [- a - 27r, a],
g'(x) = g(x) si x E [O, 27r] e t g'(x) = 0 si x If. [ü, 27r]. On obtient ainsi des fonctions
/' , g' : ~ --+ IC intégrab les. L a fo ncti on (!' * g' )(x) = J~ /' (x - y)g' (y) dy est donc
défi nie presque partout el intégrab le (théorème 2.27 .4). Lorsque x E [-a, a], on a
* g')(x) = f[2'"
(!' o f( x - y)g(y) dy ;
ceci prouve que la fonction f * g est définie presque partout el localement intégrable ; il est
d'autre part clair que cette fonct ion est 27r- périodique et, par conséquent, j * g E .C~,,.. Le
même raisonnement et la propositi on 2.32.9 montrent que, si f et g appartiennent à l'espace
,(,~,,., (j * g) (x ) eSl définie pour IOUt X Cl que j * g appartient à J' espace e2.,...
Calculons les coeffi cients d e Fourier de f * g ; d'après le théorème de Fubin i, on a
1
.j2ir fo
rh(fr2,o ,. f (x - ) .
y)g(y) dy e-inx dx
L 2
lcn(f)l S cT
2
P".
3. On en déduit
L lnll /2-t-o lcn(f)l2 S c 2(I /2+o)(p+ l )-2po
21J .$ Jnl :S'2P+ J
où 2P / 2+a)(v+ i )- 2 v " = c' 2vC l/Z -a) et la série de terme général 2v(l /Z-<> ) étant conver-
gente lorsque a > 1/ 2, cec i montre que la séri e l:n EZ lnl 1! 2+ 0 len (J)i2 est convergente.
D' après l' inégalité de Cauchy-Sc hwarz, on alors
12 112 0 12
L lc,,(f)l:S (2: 112 0
lnl + IG,i (f)l
2
)1 (2.:=
lni - - <oo. )1
nez.• nEZ• nE Z*
2_59 EXERCICES DU CHAPITRE 2.1 497
D'après la proposition 2.44.8, la séri e de Fourier de f est donc normalement som mable et
de so mmef_
EXERCICE 2.44.3 - THÉORÈMES DE CANTOR-LEBESGUE ET DE DENJOY-LUSIN
l ,a. On a cos(nt + bn) = cosntcosbn - s in ntsi nbn; les fonct ions ll A(t)cosnl et
n_ A(t) sin nt sont mesurables et majorées en modul e par la fonction intégra ble ll A(t) ; e lles
so nt donc intégrab les. D'après le lemme de Riemann -Lebesgue, on a d' autre part
b. Étant donné que µ(B) est > 0, il existe k: E N tel que µ,(Bk) < µ(B). Posons
A = B - Bk. alors A est un ense mbl e mesurable de mesure finie > 0 et u(t) ::; k pour
tout t E A.
c . La fo nction u est mesurable et bornée sur A de mesure finie, donc intégrable su r A.
d. Si I n = J~ 1 cos(nt+bn)I dt = 0, la fonction t H cos (nt + bn) est null e presque
partout sur A : ceci est absurde, ca r l'ense mble des zéros de cette fonction est dé nombrable,
donc de mesure nulle, alors que A est de mesure > O. On a d'autre part
In 2: l 2
cos (nt + bn) dt
et cette dernière intégrale converge vers a/2 lorsqL1e n tend vers l'infi ni . li existe donc un
enti er no te l que In 2: ü./4 pour n > no. On en déduit In 2: c > 0 pour tout entier n 2': 1
où c = min(a/4, li , ... ,ln0 ) .
498 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
l ·u(t) dl ?. c ~ lanl·
Vu c ,, ceci montre que la séri e I: ~= 1 1an1 est convergente.
f. On remarque que supt ER l·un(t)I S la.,.I : la série I:; ~= l ·u.,. est donc normalement
convergente sur IR.
EXERCICE 2.45.1
1. On suppose <[>surjective, alo rs il> est une bijection linéaire continue d'après le corollaire
2.44.7, donc un isomorph isme d'après le théo rème de Banach [27 , coroll aire 3. 11 .3]. Ceci
prouve qu'il existe une constante c > 0 tell e que li/Ili S c supnEZ lcn (J)I pour tout
f E L~ ... Prenons pour f le noyau de Dirichlet Dn(t) = (l/27r) I::;=-neipt. On a
- 1
llDnlli--
12" 1
.
sm--
(2n+ 1)t l
2- .
. t dt ?. -
1 · (2n+1)t 1
1 1 271' s m - 2 -
t
_ l 1 (2n+l)rrlsin ul
dt - - --du
27r o sm 2 2 1r o 2 7r o u
et ceci prouve que limn->oo llDnlli = oo. L'i négalité llDnlli S c llil>(Dn)ll oo est par
conséquent en défa ut dès que n est suffisamment grand.
2. Le théo rème de !'application ouverte [27 , théorème 3. 1 1.1] montre qu e il>( Là .. ) est
maigre, donc d'intérieur vide. L'image il>( L1 .. ) contenant l 2 (Z) est pano ut dense.
EXERCICE 2.45.2
1. On a
(Sn f) (x) = 1 2
.- J(t)Dn(t - x) dt ,
d'où l'C, /I S ll! llaa llD nlh et par conséquent 111 ;., ll :S: llDnlh· Mon trons qu'on a en fait
l'égalité. On définit une fonction € E L~,, par
€( t) = 1 si Dn (l - x)?. Oet é(t) = - 1 si Dn(t - x) < O.
D'après la densité de e271' dans L~rr• il ex iste une suite (€ 1 ) de e271' qui converge presque
partout vers E et, vu que IEI :S: 1, en tronquant ces fonctions € j on peut supposer IEJ 1 S 1.
D'après le théorème de la convergence dominée, la suite (1;,€1 ) conve rge vers llD11 lli el,
en passant à la li mite dans 1' inégalité p;,E11 S 11'1~, 11 11 €1ll oo :S: ll T,, 11, on obtient 1' inégalité
voulue llDnll1 :S: ll'l ;,11. Étant donné qui;: limn->oo llDnlli = oo d'après l'exercice 2.45. 1,
ceci montre que la suite ('1 ;., ) n'est pas éq ui continue.
2. D'après le théorème de Banach-Steinhaus [27, proposition 3. 12.7], l'ensemble
{! E C2,,; sup l(Sn /)(x) I < oo}
n
est maigre, donc d' intérieur vide. On observera que cet ensemble est partout d ense, la suite
2.59 EXERCICES DU CHAPITRE 2.1 499
On a
2m· ( sin D 2
Fn(t ) =
n - 1
2:: sin
p= O
l
2 sin
2
p; ]
t=
l
2 'L[cos
p= O
n- 1
pt - cos (p+ l )t]
=i - ~osnt =(sin ~t r
Ceci prouve la formul e annoncée.
2. Prenons pour fon ction f la foncti on constante et égale à 1. On a Sn f = 1 pour tout
n 2 0 , d'où Œnf = 1 pour tout n 2 1 et ceci prouve que l' intégral e sur une péri ode du
noyau de Fejér va ut 1.
3. On notera que an f, en tant que polynôme trigonométrique, appartient aux espaces
E et que l' applicati on an : E -7 E est linéa ire.
Lorsque E est l'espace C::2 11., le noyau de Fejér étant positif on a d'après 2.
2-rr
Lorsque E = L~.,,, on a
l(Œn /) (x)I S 1 2
" IJ (x+t) IF,,(t)dl
et, d'après le théorème de Fubini ,
J(a,. J)(x)J s (1 2
" 11cx+tWFn(t ) dt)1
1
p (fo 2
.,, F',. (t)dt r
1
".
suite (o-n) co nve rge simplement vers une application linéaire continue o- E L(E); étant
donné que o-(P) = P pour tout polynôme trigonométrique P , o- est l'a pplica ti on identique
et, pour tout f E E , la sui te (o-n f) co nverge donc vers f , ce qui prouve le théorème.
EXERCICE 2.45.4
1. La formule proposées' obtie nt en utili sa nt le fa it que Fn est une fonction 2rr-périodique
paire d ont I' imégrale sur une période vaut l. Soit é > 0, il ex iste ô E JO , rr] te l que
lf (x + t) + J (x - t ) - (j (x + 0) + f (x - 0))1:::; é pourO :::; t ::; ô,
d 'où
l(CTnf) (x) - f(x + 0); J (x - 0) 1:::; é
vu que s in l 2: (2/ 7r)l. Ceci montre que 0 :::; A :::; c ôn/t2 . On a d ' autre part
1 1 ] 'Px (l) - 'Px (l + Ôn)
î/Jx( l ) -1/Jx (t + ôn) =<px(t ) [ -.-
S in 1
- . (l + ") +
8 111 Un
.· (t + ")
Sin Un
De mê me, on a
[4 = - /li"
-~
Wx (t + ô,, ) s in (2n + l )t dt = fn 0
2
1i" Wx (l) s in(2n + l )t dt ,
d' o ù
IJ4I s en 12/j" 1<p, (t)I dt.
d . Soit o> 0 tel que l1Px(t) I S E po ur ltl S 15 et to ut x . S i 0 < On S o, on a
con l~ l<p:~l)I dt S c OnE 1~ ~; S c é
et, la fo ncti on t >--+ 11Px(t)l/t2 étant uniformément bo rnée sur [8,n / 2],
2
CO / .,,./ l'P x. (t) I dt< CO
n j /j t2 - n,
quantité qui tend ve rs 0 lorsqu e n tend vers l' infini . Ceci prouve que dans la maj orati o n de
111l lc premi er te rme tend vers O. Quant au seco nd rerme , on a
Jl/'7r1
2
c i ,, 1ip x (t) - <p (t + o
lx n
)1dt [
S c "-!(25n) log 7r/ 2 - log5,,,
]
quantité qui tend vers 0 vu l' hypothèse. Cec i mo ntre que li converge uni fo rmémen t ve rs O.
Ex amin ons ! ' intégrale h Pour n ~ 2, Ôn S n / 5 e t la fo ncti on t >--+ Wx (l ) s in (2n + l )t
est uniformément bornée sur l' interva lle [n / 2 - n J5 , 7r / 2], d'ol! lh l S c On-
On a e nfin pour 0 < Ôn S o,
lh l S c nÔn é S Œ et une majorati on anal og ue de J4, ce
qui ac hève la pre uve du théo rè me.
2. Lorsqu e }' E e~;,." , on a w(5) S c o" et le th éo rè me de Dini -Lipsc hitz s' appliq ue : la
suite ( S'.n f) co nverge uni fo rmément vers f.
EXERCICE 2_45.6 - EXEMPLE DE KOLMOGOROV
o n en d éduit
si m ~ n,
si m :s; n .
On a e nfin
l n - 1 .
Fn = -
n
L Dp , n ~ 1,
p= O
502 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
d'oü
si m 2 n - 1,
1 7r 2 'Ir Co
Fm(l) S 2m7r fJ = 2mt 2 = mt 2 ·
Pourrr S t S 27l',
Co
Fm(t) = Fm (t - 27r) = Fni(27r - t) ~ (2 )2 .
m 'lr - l
b. En utili sant la décroissance de la fonction n H (2n + 1) / n , on a, si x 2 aJ, 2
47r l
x - a 1 < x - a 1 < 27r - - - < 2n - -
- - 2n + 1 - n 2
et, si x S aj,
47l'n 1
a1· - x < a - ~c < - - < 2JT - - 2 .
- " - 2n + 1 - n
c. Les inclusions Ji C JO , 2n[ résu ltent des inégalités écrites ci-dessus. On a d' autre
part
µ(Ln ) S
n
°"
2
~
j= 1
2
µ(JJ) = n X - 2 = -.
n n
d. Si l /n S 2
lx - aJ 1S rr, on a d'après 3,a.
4
Fm(X - aj) = Fm(l x - aJl) S ( co )
2
S con ~c0 .
m x - a1 m
Sin S lx - ai 1S 2n, on a d'après 3,a. et 3,b.,
con 4 Co
Fm(X- aJ) S m (2 n - Ix- aJ l) 2 ~ m S Co. -
d'où
2 2
µ(Mn ,J (E)) ::; . m j 2irf = - - 2nc
2m1 + 1 2n + 1
el
2n
Ji(Mn(c)) ::; - - 27rc::; 2nf .
2n + 1
5. li suffit de vérifier que limn -+= a[n - vnJ = 2n, soit lim n -+cxo p/ n 1 si
p= n - fo.Orp ::; n - fo < p+ l,d'où
1
.l _ _!:__
rn _ _.n!:_ -< E.n -< 1 - -vn'
-
ce qui permet de conclure.
6,a. On remarque d'abord que
rn; - rnJ 1 . .
------'- -> -2 pour ·i -> J +l car m i · >
_
2mJ .
m ;
On a e nsuite
_si_n_-_""-=2-'~+=_(x_·_-_a_,_)
2 1
_ 1
D mj (X - a; ) - 2n . x- a ·
sm - - ' 2
Olt
2mj +1 2m j +1~ _ ') ,. '. N
2 a; = 2 2n + L - -mmJ E 2n ,
d 'o ù
. 2m 1+ 1
Dm.; (x - a;) = f-s1_n_-_-
x~~-=-"-=-.x_·
7r s m T
On a d'autre part
0 -<sin a ; 2- x <
-
a; - x
2
<
-
a ; - a1- 1
2
et par conséquent
où
n 1 2n + l n 1 2n + l n+l - j 1
La
i= j + l i
- a - 1
J
= 4;:- L
i= J+ l
i+l - j = ~ L
k= 2
k'
soit
n -1- l - j
2m1· + 1 1
1 1
l'12(x)I 2: 471" 2 s in 2
x L 1
k.
k =2
On a par ailleurs
n-1-1 - j 1 r n + 2- j dt
L k 2: }
2
t = ln(n + 2 - j) - ln 2
k= 2
et
ln(n + 2 - j) - ln2 2: ln(2 + vn) - ln2 ,
504 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
p = - pnk
On observe que Qk - Pk ::; p+ q1.: ::; Qk + Pk où les interva lles [qk - Pk , qk + pk] sont disjoints
d'après le c hoix des enti ers qk. li en résulte que la série de Fourier de f est simplement la
séri e dont e lle est la somme, une fois éc rite sous la forme
OO
~ ipx
~ Cpe
p= O
vu qu e q 0 - p 0 2: O. Si, pour une va leur de x, celle sé1i e converge il existe une co nstante
C 2: 0 telle que
p
soit
IS1(Pnk)(x)I S 2C A~f,.2.
Prenons x E Bn" el l = L(n k, ::r ). D'après 7., on a
IS1(Pnk)(x)I 2: cAn, ·
Si x appartient à lim supk->oo Bnk, c'est-à-dire si x appartient à une infinité de E n,, les
deux inégalités précédentes so nt contrad icto ires dès que nk est suffi samment gra nd. Ceci
prouve que la sé ri e de Fourier de f diverge pour x E lim supk->oo B ,,, .
On remarque enfin que, d' après l'exercice 2.1.5 et les questi ons 3,c., 4. e l 5. ,
µ( lim s upB,, k) 2: lim s u pµ(B n, ) = 27r
k-too k -+oo
2.60 EXERCICES DU CHAPITRE 2.J 505
Étant d onné que p(Ç/n) converge vers p(O) lorsqu e n tend vers l' infini et que p(O) =!= 0 par
hypothèse, le lemme de Fatou montre que
c f [sinÇ[dç S liminf ll9nl l1
JIR Ç n--+c:x>
où c est une constante> O. La fonction Ç H s in Ç/ f, n'étant pas intégrable, ceci montre le
résulta t voulu.
3. Les fonctions 9n et !Jn étant intégrables, [ln est la transformée de Fourier de la
fonct ion Ç H 9n(-Ç) d'après le théorème 2.47. 1. La transformation de Fourier
'.J : L 1 -7 eo(IR) est une appli cation linéaire continue injecti ve; si elle était surjective,
ce sera il un isomorphisme d'après le théorème de Banach : i 1ex isterait une constante c 2 0
1
telle que li/ Ili S cllÎll = pour tout J E L et, en particulier, ll!Jn ll1 S cllgn ll = po ur tout
entier n , ce qui est absurde. L' application '.f n'est donc pas suijective et, d' après le théorème
de !'application ouverte, son image est donc maigre dans c 0 (IR).
EXERCICE 2.47.2 - THÉORÈME DE P. LÉVY
1. Toute fonct ion continue et bornée étant >.-intégrable, .5.(ç) est bien défi ni et la fo nction
5. : JR" -+ IC est continue d'après le théorème de la converge nce dominée vu que
le- i<x,.;> = 1. On a de plus 1.5.(ç) 1 S (27r) - " 12 l>- l(JR") = (27r) - " 12 ll>-ll, ce qui prouve
1
el 1>.h COI :::; (27r) - n/ 2 ll..\J, Il ; vu le théorème de la converge nce dominée, on en déduit
que
i}°!!,~L.. .\h(Ç)<p(Ç)dÇ = L. îji(Ç)c.p(Ç) dÇ pourtout <p E L (R"').
1
La suite (ÀJc) étant bornée et convergeant vaguement vers..\, elle converge pou r la topologie
faibl ea(Nh(IRn , co(IR" )) (exercice 2.2 1.3)el, vuque<j; E co(!Rn) si <p E L 1 (R" )
e
la fo ncti on = 'lj; - ). appartient à l'espace L 00 (IR") et la forme linéaire continue sur
L 1 (Rn) <l'> o : 'P >-+ j~,, fJ(Ç)<p(ü dÇ est nulle; étant donné que ll<Poll = llB lloo (théorème
2.60 EXERCICES DU CHAPITRE 2.J 507
EXERCICE 2.48.1
Éta nt donné g E L 2 (~"), on observe que l'appli ca ti on f t-t j * g est linéaire continue
de L 2 (IR" ) dans '.fb(~") et que l' app licati on f >-7 (2n)"12J ('.f- 1j x '.f- 1g) est linéaire
continue de L 2 (~n) dans C::b(~") , les espaces '.fb (!Fr) el eb( ~" ) étant muni s de la norme
de la topologie de la convergence uni forme. Ces deux applicati ons coïncident sur le so us-
es pace Ca(IR" ) qui est dense dans L 2 (~"), ce qu i permet de conclure.
EXERCICE 2.48.2
1. On vérifie qu e f(Ç) = ~ sin Ç/ Ç. D'après le théorème de Plancherel, 1
1111 2 = 1lfll2,
d'où
l l l ~ci;Çr dx = dÇ
i ci~Çr =
Cl
dÇ 7r .
g(Ç) = -1-
J27T
/2 . -2
If 1·2 1 ·1
e-ix.; (1 - 2-)dx
2
=· -
7r ()
cosxÇ dx - - ·l -
v'2ii
;·2
a
cosxÇ x x dx
2
[i sin 2Ç - - 1- f cos xÇ x x dx.
V; ç V2ii la
Par intégrati on par parties, on a
1 a
2
c
COS X<, X X
dX = -
s in xÇ
-
Ç
X X
1
2
a
-
1 a
2
si11xÇ d
--
Ç
X =
s in 2Ç
2- -
Ç
cos2Ç - l
+- - --
Ç2 '
d' où
' () = _l_ l - cos2Ç = {f s in2 Ç
g.; v'2ii e v; e ·
On a d' autre part
f ( 1 - 2x)2dx = 34(x2 -
2 2
2
11911 2 = / -2
(
1- 2lxl ) 2dx = 2 la ·)3
l
1a2= 34
et on e n déd uit que
soit
1( R
sinÇ) ''
-
Ç
_ 2n
dÇ - - .
3
508 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
l1 ( l - l~I ) dx = ~ h( si ~ E, ) 3 df,
où
l 1
1
( 1- l~I ) dx = z l( 1- ~) dx = -2 ( ~ - 1)2 1: = ~
et ceci montre que
EXERCICE 2.48.3
1. La for mule est acqui se pour· f E L (~), donc pour f E S qui est dense dans
1
2
L 2 (~). L'application linéaire f >--+ 'J(n.f) de L (R) dans lui-même est continue car
11'J(T1,J) 112 = i1Thfl l2 = III 112. De même, l'application linéa ire qui à f associe la fonction
E, >--+ ei" ~ ( 'Jf)(E, ) est continue l' U que l l e·i h~ ('.Jj )(E,) l l 2 = ll'.ffll 2 = 11!1'2. L e principe du
prolongement des identités permet de conclure.
On en déduit que
ei hç - 1
:J(b.1if)(Ç) = h ('.ff)(Ç) .
2. On a
11~"1 11~ = De·ih~i- 1 n ('.ff) (Ç) 12 dE,.
La suite ((eih,,ç - 1)/hn) conve rgeant vers if,, le lemme de Fatou montre que
2
{ ç2 1('.fJ) (Ç)l df,
}IR
~ liminf
n.---+oo
l ~1i,,f ll ~ ~ c 2 .
3. On peut écrire
f lg(t;)ldf.= /
f 1ç1>1 f 1ç1>1 j l(l> l } IE;.l>l
la fonction E, r-+ IÇl- 2 étant intégrable sur l'ensemble IE.I > 1. Ceci prouve que la fonction
g est intégrable.
4. D'après 2 . et 3., la fonctio n 'J f est intégrable et on en déduit (corollaire 2.48.4) que
f est une fonction continue.
EXERCICE 2.48.4
Rappelons que
('.f f a) (Ç) = .
V{i; sinçaE,
Soient a, b 2: 0, les fonctio ns f o et f b appartenant à l' espace L 2, on a d'a prè s le théorème
2.60 EXERCICES DU CHAPITRE 2.J 509
de Pl a ncherel
r fa(x)fb(x) dx = ~ r sia(aÇ) : in (bÇ) dÇ.
f 11. 7r JR Ç
Si 0 ::; a :S b, on en déduit
r sin (aÇ)ç2sin(bÇ) d" = 7ra,
JR <,
1. On a
(':Ff)(Ç)
Î a(t; ) = If; 1 00
I =j -<Xl
cosxÇ X e- ax dx = cos xÇ X
-ax
_e - \DO - 1DO -Ç sin xÇ X e-ax dx
0 -a o 0 a
= -1 - ~t ;·DO sin xÇ X e - ax clx
a a 0
e-ax
= -1 - -Ç ( s in xÇ x - - \DO +- l oo -Ç cosxÇ x e- ax dx ),
a a -a o 0 a
d' où
1 ç2
l = - - -2l
a a '
soit
l = ~et}a(Ç)
Ç+a
= V'"ir
fi~. ç +a
La fonction Îa étant intégrable, la fo rmul e d' inve rsion prouve qu e
f a(x) =If; 1 00
d'où
L)Q ce
!ça2)2 4:3 -
2
3,a. On a 9a, 9b E L (1R), il en résulte que la fonction T/ H 9a(E, - ri )gb('IJ) est
intégrable pour tout E, ; de plus
a b l b
O< x --- < - x---
- (E, - 17)2+a2 T/2+ b2 - a T/2+ b2
et cette denière fonction éta nt in tégrable, le théorè me de la co nve rge nce dominée prouve
que 9a * 9b est une fonction co11tinue.
b. On a d' ap rès 2.
- ( ) _ y{ir
9a x - 2 e-a lxl , 9b- ( x ) -_ y{ir2 e- bl xl ,
d'où , d 'a près la proposition 2.46 .22 ,
'.f(ga * gb)(x) = (2n) 112 :'.'.. e-( a+b)l:cl = (2n) 112 :'.'.. {i'.f(ga+b )(x) = n'.Y(ga+b )(x)
2 2V;
et, par co nséq uent, 9a * 9b = rrga+b p.p. , donc partout les fo nctions étant continues. En
particulier,
(ga * 9b)(O) =
r ab
JR(E,2 + a2)(E,2 + b2) dE, =
7r
7r9a+b(O) = a + b '
d'où
f dE, 7r
la (Ç + a 2 2 )(E,2 + b2 ) - ab(a + b) ·
Note Pour a=b, on retrouve le résu ltat de 2.
EXERCICE 2.48.6 - THÉORÈME DE MARCINKIEWICZ
1,a. On notera d'abord que À f ne dépend que de la classe de f , >. f est donc bien défini si f
es t une classe de fonction mes urabl e. li est clair que la fonction >. 1 est décroissante, donc
boré lienne (remarq ue 2.6.4).
b. On peut supposer j 'J-mes urab le; on a alors ÀJ (s) µ(A s) où
A,= {x E X; lf(x)I > s}, d 'où
T =Pl'" sp-J >..1 (s) ds = p 1"° (L IlA.,dµ )sp-tds.
La fonction (s , x) i-+ n. A, (x) est 'J @ '.B- mesurable ('.B désignant la tribu boré lienne de iR+)
car il s'agit de la foncti on caracté ri stique de l'e nse mble
{(x,s) EX x IR~; IJ(x) I > s} = cp- 1 (1R~)
où la fo nc Li on cp : (x, s) >-+ IJ(::i:)I - s est 'J 0 '.B-mesurable. D'après le théorè me de Fubini,
on en déduit que
l i/li~ 21· A,
IJIP dµ 2 sP µ(A s) = sP ÀJ(s),
d'où s>.1(s) P :S: l l J ll ~ et 11111 ~ :S: llJllP·
11
d. Soit f E U(X) , 1 :::; po < p < p, :::; =· Étant donné q ue lfal ::;; a, il est c lair
que f a appa ni ent à l'es pace L 00 (X). Lorsque JJ1 est fini , l' ensemble A a est ù e mesure finie
2.60 EXERCICES DU CHAPITRE 2.J 511
0 < s < a, {x E X; lfa(x)[ > s} = {x E X; IJ(x)[ > s}, d'où Àfa (s) = >.1(s). Ceci
prouve que Àfa = >.1ll10,a[ ·
Quant à la, on a la(x) = 0 si lf(x)[ :S a et
]a(x) = f(x) lff;~~~ a si [f(x)[ 2 a,
d'où [}a(x)[ [f(x)[ - a si [f(x) [ 2 a. On en déd uit que lfa(x)[ > s s ignifie
[f( x) [ > a+ s, soit >.1Js) = ÀJ(a + s) . Grâce à l ,b., on en déduit la majorati o n an-
noncée de Àrf (s). La majorati on de [['l'f llZ en réstt lte vu l ,b.
c. En pre nant a = s-Y avec Î > 0, on a
li = 1o=sq-q, - l(fo s-, t P1- lÀJ(t)dt)q1 /P 1ds
1o=(Io=ll 10 ,s-r r(t)s(P1/qi)(q - q1 - 1)tP1 - 1>.1(t)dt) qiJp1 ds .
(lor=t -,
q - <q E'..L ) q1/P1
li :::; X ' Il + Pl - l ÀJ(t) dt .
C hois issons/ tel que (q - q1) h x (P1/q1) + P1 = p, c'est-à-dire (vu que p < pi)
/ = Q1 - q X Pl = 1 - (q/q1) > O·
P1 - P Q1 1 - (p/p1) '
on obtient alors h :::; c llfll ~('1J /P d = c vu qu e ll!llP = 1.
De même, on a
et e n posant O" = tr
J = c t (l h)(q- qu)+(qu/ Pu)(pu- 1) 1 1
7
(1/'Y)(q - qo- 1) (1 - r)(qu/po)(po- 1) dT
o ù celle dernière intégrale esl fi11i e car (l h )(q - qo) > 0 et (q0 /po)(Po - 1) +1> O. Il
e n résulte que
Ona
1 - (q/q1) 1 - t - (1 - t(q / qo)) 1 - (q / qo)
/ =
1 - (p/p1) 1 - t - (1 - t(p/ po)) 1 - (p/po) '
c'est-à-dire (q - qo)h x (po/ <10) +Po = pet ceci prouve que
/2 S C (1 00
JJTJJl~ Sc
{1 00 sq- q, - l (j'OO (t - ar - .>..1(t)dt ds
0
a
1 )q1/P1
r t po - l ÀJ(t) dt
Prenons a = s'Y avec /< 0, alors
+
1
sq- qo - l Jo
0
00 ( ) qu / Pu ds } .
où
J' ! "° sq- <11 - l(t -
tl h
ds s')(q 1/p i) (p1- 1 )
et en posant s = 2NhtT
·2fVf1t
J"
j a sq - qo - 1(t - s/(2 M 1)) (qu/Po)(pu - 1) ds
C [q - qu 1 (qu/Po)(pu-1) 1l 7
q- qu - l(l _ T)(qo /Po)(po- 1) dT '
Prenons a = (s/A)' Olt I = pif( p1 - p) > 0; l' inégalité précédente montre que
ll'L'falloo S s/2 dès que 1
c aP - p S ( a 1h A / 2 Y', c'est-à- dire c S (A/2)P', donc
dès que A est suffisa mment grand. On a alors ÀT ! " (s/2) = 0, d'où
ll 'L'f lli S C r=
Jo
S q - qu - I ( j'oo
(s/ A P
(t - (s/A)'Yyo - \t(t)dt)q"/Po ds;
EXERCICE 2.49.1
Soit f E .G 2 (X3), on a
('1'1< 1(TK 2J))(x1) = L 2
K 1(x1 , x2) ( l , K 2(x2 , x 3)f(x3)dµ3) dµ 2.
On observe que
l x x :J IK 1(x1 , x2) K i(x2, x 3)f (x3)I dµ2dµ 3 = C'LiKi I (1'1K 2 il/I)) (:1:1)
2
2.61 EXERCICES DU CHAPITRE 2.K 515
où cette derni ère fo nction appartient à l'espace l 2 (Xi ) ; elle est donc fini e presqu e parto ut.
Ceci m ontre qu 'on peut applique r le théorème de Fubini pour presque tout x 1 . O n o btient
ainsi p our presque tout x 1
f .( X ) = g(x)
À
+~ j F<n(x , y) (· ) d ()
L.., , À"+l g y µy .
n= l .X
D'après l'exe rc ice 2.49. 1, o n a ll Knll2 S llKll~, d'où
~ llF<nll2 < ~ Il Kii~ < 00
.~ l..\ln+l - .~ l>.ln+l
et cec i prouve q ue la sé ri e
R>. = f Hn
n= l l..\I n-t-1
est ab solument convergente dans L 2 (X x X) ; o n a d'a utre part
~
L..,
j IKn(X, y)g(y)I
l>.ln+l
d (· ) < ~
µ Y - L__,
llI<n(X, •)ll2llgll2
l>.ln+l
ri = l X n = l
et ce tte dern ière qu antité est finie po ur presque to ut x : en effe t, posons
u,,(x) = llKn(x, .)11 2/ l>. ln+i ,
alors
la séri e I: ~= l ·u n est donc absolument convergente d ans L 2 (X), e ll e converge donc presque
partout, ce qui prouve le résultat annoncé. Po ur presq ue to ut x, il est donc légitime de per-
muter le signe so mme et le signe d' intégrati o n, cc qui permet d 'écrire la soluti on sous la
forme
f( x ) = g~) + L R >. (x,y)g(y)dµ(y) .
2. On a
I<n(x,y) = { K( x,z )K,, - 1(z, y)dµ( z ),
lx
516 CHAPITRE 2 INTÉGRATION
c'est-à-dire K n (x, y) = ('1'1<}') (x ) où f dés igne la fo nction x >-+ K n- 1(x, y) qui appar-
ti ent à L 2 (X) pour presq ue toul y. li en rés ulte que K n(x , y) = L iE I Ài(fl e; )e;(x) où,
po ur presqu e to ut y , la fami lle est absolume nt sommab le dans L 2 (X), donc pour presque
tout x ; il en résulte que cette fa mill e est absolument sommable pour presque tout (x , y).
On a d' autre part
(f Jei ) = /, K n-l (z, y )ei (z) dµ( z ) = ('1 ~(,. _ 1 e; )(y) = (('1 '1( )n - 1e; )(y) = >-;1 - 1 e;(y)
X
car 'l 'Ke; = 'X;e; (27, propositi on 3.34.5] et par conséquent
H n(x,y) = I> ~e;(x)e;(y)
iE I
où la famille est absolument som mable pour presque tout (x, y) . En fai t, o n a l' absolue
so mmabilité dans L 2 (X x X) ca r la fa mille (>-'.' ), pour n 2: 2, appartient à l 1 (1).
EXERCICE 2-50.1
On pose
K(x 1,x3) =/, X2
K1( x 1,x2 )I<2(x 2,x3 )dµ 2,
cette foncti on est bien dé fini e pour tout (x1 , x 3). Soit (a1,a3) E X 1 x X 3, on a
I< (x 1, x:i ) - K(a 1, a3) = ; · [K1 (x1 , x 2)F<2(x2, x 3) - F<1(a1 , x2)K2 (x2, x3)
X2
/~
+ ll JCll=
2 IK2(x2,x3)- K 2(x2, a3)ldµ 2.
Un ra isonne ment identique à celui effectué pour la propositi on 2.50. 1 perme t d' en déduire
la continuité de K a u point (a 1,a 3).
EXERCICE 2.50.2
1. On vér ifie par récurrence que, pour tou t enti er n 2: 0,
IKn+2 (x,y)J ::;: ll K (x , . )I J 2 llK( . , y)ll 2 JIJ<l l ~·
Pour n = 0 , il s'agit si mpl emen t de ! ' inéga lité de Ca uchy-Sc hwarz, pui s
IK n+3(x, Y)I ::;: llKn+2(x, •) Jl2l lK(. , Y)ll2 :S Il K (x, • )ll2l lK l l 2ll K Jl~ll K ( . , Y)I J2,
ce qui permet de concl ure. Il e n résulte que llKn+2ll= ::; c IJKll2 et on en dédu it que la
série I:::"=i Kn/ Àn+t est normalement sommable lorsque J>-J > JJK1l2.
2 . L'absolue sommab ilité résulte de la proposition 2.50.2 car Kn est l' image par 'li<
de la fonct ion x >-+ Kn- 1(x , y) (exercice 2.49.2). Quant à l' uniforme so mmabilité, on
re marque qu e, à l'except ion d' un nombre fini d' indices i, l>-;I" ::; l>-il2, d'où
2
l>.i'e; (x) ei(Y)I :S l>-; l le; (x)e; (y)I
e t le raisonne ment de la proposition 2.50.2 permet de co nc lure .
Pour x = y , on obtient Kn (x , x) = L ;E J >-i le; (x)l 2 e t, par intégrati on,
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Di, . . . Dik f(a) : dérivée partielle ...... .. .. . . . ... . . . .. .. .. ... . . . ... 29
M(X, 'J; E) : espace vectoriel des mes uresµ : 'J ---+ E . . . . . . . . . . 183
M+(X) : espace des mes ures de Radon positives ...... .. .... 267
m 00 (J), MooCf) : borne intërie ure et supér ie ure essentielle ..... . . ... 3 19
A
absolue continuité de l' intégrale .. 201 complété d ' un espace mesuré ... . 165
absolument continue (fonction) .. 378 continuité en moyenne d'ordre p . 343
_ _ _ _ _ _ _ _ (mesure) . . . 351 continuité supérieure et inférieure 153
accroissements finis (théorème des) 15 convergence dominée (théo-
additive (fonction f-) . . . . . . . . . . . 15 l rème de la) ... 216, 241, 336
algèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 _ _ _ _ _ en mesure (topo-
application linéaire tangente ...... 68 logie de la) ............ 364
atlas ..... .... .. .... .... .. . ...... 56 _ _ _ _ _ en moyenne (topo-
atome ................. . ....... 324 logie de la) ....... 21 1, 241
_ _ _ _ _ monotone (théo-
atomique (mesure) ......... . .... 147
rème de la) . ........ ... 212
_ _ _ _ _ presque uniforme .. 236
B
convexe (fonction) ............... 18
Beppo-Levi (théorème de) . . ..... 213
coordonnées locales (système de) .. 57
Bernstein (polynômes de) ........ 278 cotangent (fibré) .............. . .. 95
_ _ _ _ (théorème de) ......... 397
critique (point) ............... 53, 69
Borel (théorème de) ....... .. ..... 40 crochet de deux champs de vecteurs 98
Borel - Cantelli (lemme de) ... .. . 155 curviligne (mesure) ...... .. ... .. 387
borélien .................... ... . 167
borélienne (fonction) ............ 188
D
_ _ _ _ (tribu) ... ........ .... 167
Darboux (sommes de) . .......... 220
Brouwer (théorème de) . . . . . . . . . . 390 définie presque partout (fonction) . 208
Denjoy-Lusin (théorème de) . .... 397
c dénombrement (mesure de) ...... 147
Cantor-Lebesgue (théorème de) .. 397 dérivée à droite (à gauche) .... ..... 5
Cantor modifié (ensemble de) .... 170 _ _ deLie ............... . ... 97
carte . ........ ..... . . . ........... 54 _ _ (matrice) . ..... .. ...... . . . 14
Clarkson (inégalités de) ......... 337 _ _ suivant un vecteur ... ... 9, 70
codimension . . ................. .. 76 diaITiètre essentiel ....... . ....... 3 28
complet (espace mesuré) . . ...... 164 difféomorphisme ......... . . .. 51, 73
524 INDEX
F K
Fatou (lemme de) ... . ..... . ... . . 2 14
Kolmogoroff (exemple de) . ...... 405
Fejér (théorème de) .... ... .. . . .. 400 _ _ _ _ _ (théorème de) .. .... 349
fibration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
fib ré (espace) .... ......... . ..... . 87 L
__ vectorie l . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Lagrange (m ultiplicate ur de) . . .. .. 53
forme différentie ll e .. .. .... . . .... 97 lap lacien .... . . ... . ..... . . . . .... 384
fo rmule (première) de la moye nn e 202 Lebesgue (constantes de) ........ 399
_ _ _ (seconde) de la moyenne . 305 _ _ _ (ensemble de) .. ... .. .. 378
Fubini (théorèmes de) ...... 298 , 3 10 _ _ _ (la fo nction d e) . . .. . .. . 170
_ _ _ (mesure de) ......... .. 156
G _ _ _ (théorème de) . .. . 365, 379
gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 363 _ _ _ - mesurable (ensemble) 169
Green (formule de) ............. 390 _ _ _ - Stieltjes (intégrale de) 201
_ _ _ - Stie ltjes (mesure de) . . 156
H Leibni z (formul e de) ..... . . . .. ... 32
Hahn (théorème de) . . . . . . . . . . . . . 163 Lévy (théorème de) ...... . . ... .. 415
Hahn-Jordan (théorème de) . . . . . . 180 Lie (dérivée de) .. .. .. .. .... ..... . 97
Hardy (inégalité de) .. . . .... .... . 335 _ (groupe de) .. . .. ... . . ... . .. . . 95
Hausdorff (mesure de) . . . . . . . . . . 160 limite inductive stricte ...... ... .. 289
Hausdorff-Young (inégalité de) . . . 420 linéaire spéc ial (sous-groupe) .. .. . 82
hess ienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 localement intégrable (fonc ti o n) . . 23 1
INDEX 525
V
vag ue (to po logie) .. . ........ . . . . 279
valeur absolue d ' une mesure
complexe ... ... 25 1
variation bornée (fonction à) ..... 37 1
_ _ _ _ _ _ (mesure à) ... . .. 184
variation totale d' une mes ure . . . . 179
Vitali (théorème de con-
vergence de) . . . 364
Vitali -Hahn-Saks (théorème de) 355
w
Withney (théorème de prolon-
gement de) . 43, 348
y
Yo ung (in égalité de) . .... ... .. .. 345
Ac l1evé d ' imprimer en mars 20 12
par la Sté ACORT Europe
www.cogetefi .com
imprimé en France