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MEMO : Régime fiscal des zones d’accélération industrielles

Les zones franches d’exportation (ZFE), instituées par la loi 19-94 (dahir n°1-95-1 du 26 janvier 1995),
sont des espaces déterminés et délimités du territoire douanier où sont autorisées, en dispense de la
réglementation douanière, du contrôle du commerce extérieur et des changes, toutes activités
exportatrices à vocation industrielle ou commerciale, ainsi que les activités de service liées. Chaque
zone est créée et encadrée par un décret fixant la nature et les activités des entreprises pouvant s’y
implanter.

Les entreprises installées dans les zones d’accélération industrielles sont tenues d’exporter leurs
productions. Mais depuis 2018, une tolérance a été introduite dans le régime des ZAI autorisant ainsi
ces dernières à écouler sur le marché local leurs produits semi-dérivés et des biens et services à
hauteur de 15% du chiffre d’affaires réalisé à l’exportation, lors de l’exercice précédent.

Il est à signaler, à ce titre, que le paragraphe VI de l’article 6 de la L.F. 2020 a remplacé l’expression : «
Zones franches d’exportation » par « zones d’accélération industrielle » dans le CGI et dans les textes
pris pour son application.

Dans un contexte mondial de plus en plus concurrentiel accentué par la mise en place de normes
fiscales universelles contraignantes, les différentes économies cherchent à adapter leurs systèmes
fiscaux avec le nouvel environnement international afin de consolider l’attractivité de leurs territoires
et la compétitivité de leurs entreprises.

Dans cette perspective, le Maroc a décidé à l’issue des travaux des assises nationales sur la fiscalité,
d’initier une réforme de la fiscalité des sociétés afin d’interagir de manière optimale avec ledit
environnement.

C’est précisément dans ce cadre que s’inscrivent entre autres, les mesures introduites au niveau de la
loi de finances 2020 concernant les « zones d’accélération industrielle ». Elles visent vaillamment dans
le cadre d’une démarche de conciliation entre les différentes contraintes liées à l’environnement
international, à préserver le caractère préférentiel du régime desdites zones en prévoyant :

1) IS :

 Le maintien de l’exonération quinquennale en matière d’IS à partir du début de l’exploitation,


avantage qui est d’ailleurs accordé également à toutes les sociétés industrielles quelles que
soit leurs implantations géographiques au niveau national ;
 L’application du taux spécifique de 15% en matière d’IS ou de 20% en matière d’IR de manière
uniforme au bénéfice global sans distinction entre le chiffre d’affaire local et le chiffre d’affaire
à l’export, et ce, à partir de la sixième année suivant la période d’exonération quinquennale
susvisée ;
 Le maintien du taux permanant de 15% au-delà de la période précitée au lieu du taux de 17,5%
(porté à 20% par la LF pour l’année budgétaire 2020). En effet, ce taux devrait selon les
anciennes dispositions, s’appliquer au chiffre d’affaires à l’export réalisé par les entreprises
exerçant dans cette zone au-delà de la période 20 ans.

Il s’avère important à rappeler qu’avant la L.F. 2020, les entreprises exerçant leurs activités dans les
ZFE bénéficiaient en matière d’IS et d’IR des avantages suivants :
(*) Le CA à l’export était soumis au taux de 17,5% au-delà de cette période de 20 exercices.

Il est utile de rappeler également que le régime d’imposition actuellement en vigueur, demeure
applicable aux entreprises en activité dans les zones d’accélération industrielle avant le 31 décembre
2020, et ce, jusqu’à épuisement de la période de 20 ans couverte par le taux spécifique de 8,75%.

Date d’effet et mesure transitoire :

Le nouveau régime fiscal précité prévu par les dispositions des articles 6-I-B (6° et 7°), 7, 19-II, 31 (I-B-
3°), 165 et 267 du CGI est applicable aux entreprises installées dans les zones d’accélération Industrielle
à compter du 1er janvier 2021.

A titre transitoire, le régime fiscal en vigueur avant le 1er janvier 2021 demeure applicable aux
entreprises installées dans lesdites zones avant cette date. Ces entreprises bénéficient du nouveau
taux spécifique de 15% prévu à l’article 19-II ou du taux de 20% prévu à l’article 73 (II-F-7°) du CGI,
après l’expiration de la période des vingt (20) exercices consécutifs suivant la période d’exonération
totale de l’impôt.

2) Droits d'enregistrement et de timbre :

Les entreprises installées dans les zones d’accélération industrielles sont exonérées des droits
d'enregistrement et de timbre au titre :

 Des actes de constitution et d'augmentation de capital des sociétés installées dans les zones
franches d'exportation ;
 Des acquisitions par les entreprises de terrains nécessaires à la réalisation de leur projet
d'investissement.

En cas de rétrocession des terrains précités avant l'expiration de la dixième année suivant la date de
l'obtention de l'autorisation, sauf si la rétrocession est réalisée au profit d'une entreprise installée dans
la zone franche d'exportation, deviennent exigibles les droits d'enregistrement liquidés au plein tarif
prévu par le paragraphe 1er de l'article 96 du Code de l'enregistrement, majorés de 25 % du montant
de ces droits et des droits supplémentaires prévus à l'article 40 ter du même code, calculés à
l'expiration du délai d'un mois courant à compter de la date de l'acte d'acquisition des terrains
concernés.

3) Impôt des patentes :

Les entreprises installées dans les zones d’accélération industrielles, au titre de la nature de ses
activités délimitées par un acte réglementaire qui fixe la nature des activités des entreprises pouvant
s'installer dans lesdites zones sont exonérés de l'impôt des patentes (taxe professionnelle) et ce
pendant les quinze (15) premières années consécutives à leur exploitation.

4) Taxe urbaine :
Les immeubles, machines et appareils affectés à l'exercice des activités des entreprises installées dans
les zones d’accélération industrielles, au titre de la nature de ses activités délimitées par un acte
réglementaire qui fixe la nature des activités des entreprises pouvant s'installer dans lesdites zones
sont exonérés de la taxe urbaine, et ce pendant une période de quinze (15) années courant à compter
de leur achèvement ou de leur installation, (Cette exonération ne s'étend pas à la taxe d'édilité).

5) Participation à la solidarité nationale :

Les sociétés installées dans les zones franches d'exportation sont exonérées de la participation à la
solidarité nationale sur les bénéfices assujettis à l'impôt sur les sociétés.

6) Taxe sur les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés :

Article 32 : (modifié, Article 16 de la L.F n° 25-00 pour la période du 1er juillet au 31 Décembre 2000)

Les dividendes et autres produits de participations similaires distribués par les sociétés installées dans
les zones franches d'exportation et provenant d'activités exercées dans lesdites zones :

 Ne sont pas soumis à la retenue de l'impôt à la source prévue à l'article 37 ter de la loi n° 24-
86 instituant l'impôt sur les sociétés et celle prévue à l'article 93 bis de la loi n° 17-89 relative
à l'impôt général sur le revenu lorsqu'ils sont versés à des non-résidents ;
 Sont soumis à la retenue de l'impôt à la source précitée au taux libératoire de 7,5% lorsqu'ils
sont versés à des résidents.

Dans ce cas, la contre-valeur en monnaies étrangères convertibles est cédée à une banque marocaine.

Lorsque les sociétés visées ci-dessus distribuent des dividendes et autres produits d'actions provenant
à la fois d'activités exercées dans les zones franches d'exportation et d'autres activités, la retenue de
l'impôt à la source visée ci-dessus s'applique aux sommes distribuées au prorata des bénéfices
imposables, que ces sommes soient versées à des résidents ou à des non-résidents.

7) Taxe sur la valeur ajoutée :

Article 33 : (modifié, Article 16 de la L.F n° 25-00 pour la période du 1er juillet au 31 Décembre 2000)
Sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée dans les conditions prévues à l'article 8 de la loi n° 30-
85 promulguée par le dahir n° 1-85-347 du 7 rabii II 1406 (20 décembre 1985),

Exonération avec droit à déduction (obligation déclarative de la TVA).

Les produits livrés et les prestations de service rendues aux zones franches d'exportation et provenant
du territoire assujetti tel que visé à l'article 20 de la présente loi.

8) Autres avantages accordés :

 L’absence de droits de douane ;


 L’exemption des prescriptions édictées par l’Office des Changes en matière de transfert de
devises.
 Libre circulation de la marchandise.
 Aides financières pour l’investissement.
Récapitulatif des avantages fiscaux accordées aux sociétés
installées dans les Zones d’Accélération Industrielles

IS
- Exonération pendant 5ans.
- Taux spécifique de 15% (Aprés la période d'éxonération.
- Taux d'IS uniforme / le bénéfice global (sans distinction entre CA local et CA à l’export).
- Maintien du taux permanant de 15% au-delà de la période de 20ans d'exercice aux ZAI

Droits - Exonération au niveau des actes constitution et d'augmentation de capital.


d’enregistrements - Exonération au niveau des acquisitions de terrains nécessaire à la réalisation de leur projets.

et de timbres

Taxe
professionnelle -Exonération pendant les (15) premières années consécutives à leur exploitation.

Taxe -Exonération pendant les (15) premières années consécutives à leur exploitation (Cette exonération ne s'étend pas à la taxe d'édilité)).

urbaine

CSS - Exonération totale de la participation à la solidarité nationale sur les bénéfices assujettis à l'impôt sur les sociétés.

TVA -Exonération avec droit à déduction (obligation déclarative de la TVA).

RAS/LES - Ne sont pas soumis à la RAS s'ils sont versés à des non résidents.

DIVIDENDES
- Sont soumis à la RAS au taux libératoire de 7,5% s'ils sont versés à des résidents.

Autres
-L’absence de droits de douane.
- L’exemption des prescriptions édictées par l’Office des Changes en matière de transfert de devises.-

Avantages
- Libre circulation de la marchandise.
- Aides financières pour l’investissement.

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